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Full text of "Répertoire général des sources manuscrites de l'histoire de Paris pendant la révolution française"

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VILLE    DE    PARIS 


PUBLICATIONS     RELATIVES     A     LA     RÉVOLUTION     FRANÇAISE 


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REPERTOIRE  GENERAL 

DES    SOURCES    MANUSCRITES 


DE 


L'HISTOIRE  DE  PARIS 


PENDANT 


LA  RÉVOLUTION  FRANÇAISE 


PAR 


ALEXANDRE    TilETEY 


TOME    NEUVIEME 

CONVENTION      NATIONALE 

(HECONDF.    PiHTIEi 


Armes  de  la  Manîdpalité  de  Paris,  en  1790, 


PARIS 

IMPRIMERIE    NOUVELLE    (ASSOCIATION    OUVRIÈRE) 


H,    RUE    CADET 
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REPERTOIRE   GENERAL 


DBS  SOURCES  MANUSCRITES 


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L'HISTOIRE    l)i:    PARIS 


PENDANT 


LA  REVOLUTION  FRANÇAISE 


Cml  i^^ûtâ 


L'administration  municipale  laissa  à  chaque  auteur  la  responsabilité  des  opinions 
émises  dans  les  ouvrages  publiés  sous  les  auspices  de  la  Ville  de  Paris. 


TOUS    DROITS    RÉSERVÉS 


VILLE    DE    PARIS 


PUni.ICATIONS     RELATIVKS     A     LA     RÉVOLUTION     FRANÇAISE 

RÉPERTOIRE  GÉNÉRAL 

DES    SOURCES    MANUSCRITES 

DE 

L'HISTOIRE  DE  PARIS 


PENDANT 


LA  RÉVOLUTION  FRANÇAISE 


ALEXANDRE    TUETEY 


TOME    NEUVIEME 

CONVENTION     NATIONALE 
(SECONDE    PARTIE) 


Armes  de  la  Municipalité  de  Parisien  1790. 


PARIS 

IMPRIMERIE    NOUVELLE    (ASSOCIATION    OUVRIÈRE) 


H,    RUK    CADET 
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INTRODUCTION 


Journée  du  35  février  1 793 

Lors  du  procès  de  Louis  XVI,  l'un  des  griefs  imputés  au  souverain 
déchu  fut  sa  participation  à  des  opérations  commerciales  à  l'étranger,  qui 
aux  yeux  du  peuple  ne  pouvaient  avoir  pour  résultat  que  l'accaparement 
et  le  renchérissement  des  denrées  de  première  nécessité.  Dans  le  senti- 
ment populaire  il  semblait  que,  Louis  XVI  une  fois  disparu,  tout  devait 
changer  de  face,  que  l'abondance  allait  renaître;  mais,  lorsqu'on  s'aperçut 
que  rien  n'était  changé,  que  la  vie  matérielle  était  tout  aussi  chère  et 
peut-être  encore  davantage,  le  mécontentement  général  ne  larda  pas  à  se 
manifester  avec  violence  dans  les  propos  tenus  au  milieu  des  groupes  et 
surtout  dans  certains  de  ces  écrits  éphémères,  répandus  dans  les  masses 
et  d'autant  plus  goùiés  qu'ils  affectaient  le  langage  des  Halles.  Parmi  ces 
sortes  de  libelles  qui  paraissaient  sous  le  voile  de  l'anonyme,  ceux  inti- 
tulés :  Domiez-nous  du  pain,  ou  égorgez-nous  (1)  ;  Le  dernier  cri  des  Sans- 
Ctdottes  qui  manquent  de  pain  à  la  Convention  nationale,  ou  leur  dernier 
coup  de  cloche  pour  réveiller  les  patriotes  endormis,  dont  la  seconde  édition 
ajoute  que  les  accapareurs  de  blé  et  les  marchands  d'argent  seront  mis  sur- 
le-champ  à  la  guillotine  (2),  montrent  bien  toute  l'irritation  qui  régnait  et 
que  l'on  entretenait  dans  les  milieux  populaires.   L'auteur   du   second 


(1)  De  l'imprimerie  de  la  Liberté  et  de  la  sévérité,  faubourg  Saint-Marceau,  in-S",  7  pages, 
B.  N.,  Lb*<,  201. 

(2)  Paris,  Durand,  in-8°,  8  pages,  B.  iV.,  Lb"  2886. 

T.  IX.  ,  « 


y  INTRODUCTION 

opuscule  s'écrie  :  «  Mille  bombes  de  la  vie,  nous  avons  fait  périr  sur 
l'échafaud  le  dernier  roi  de  la  France...,  un  mauvais  chien  d'accapareur, 
un  raflleur  de  blé,  sucre  et  café.  Mais,  tonnerre  de  Dieu!  encore  que  ce 
mfttin-la  soit  parti  pour  engraisser  la  terre  du  diable,  nous  ne  nous  sen- 
tons pas  soulagés  d'un  bougre  de  liard,  nous  nous  voyons  à  la  veille  de 
mourir  de  faim.  »  A  qui  les  Sans-Culottes  constitués  en  assemblée  répu- 
blicaine, qui  tenaient  ce  langage,  s'en  prenaient-ils?  à  la  Convention 
nationale,  qu'ils  entendaient  rendre  responsable  de  la  dépréciation  tou- 
jours croissante  des  assignats,  des  manœuvres  des  accapareurs  et  du 
renchérissement  des  denrées.  C'est  ainsi  que  dans  le  même  pamphlet  la 
Convention  nationale  est  violemment  attaquée  en  ces  termes  :  «  Ah  ça  ! 
nos  mandataires,  écoutez-nous  et  ne  vous  f...  pas  les  airs  de  renvoyer 
notre  pétition  à  vos  Comités.  Etes-vous  des  hommes,  ou  des  j.-f...,  quoi, 
vous  voyez  le  pain  à  3  sols  la  livre,  l'argent  à  180  livres  pour  100  livres, 
le  sucre  à  3  livres,  le  café  à  plus  de  50  sols,  et  le  vin  à  30  sols  la  mauvaise 
bouteille,  et  vous  ne  sentez  pas  dans  vos  âmes  un  sacré  aiguillon  qui 
pique  votre  activité  sur  l'introduction  de  ces  prix  énormes...  » 

Les  groupements  révolutionnaires  des  sections,  dans  l'espoir  d'arrêter 
la  dépréciation  des  assignats  ainsi  que  l'agiotage,  avaient  inscrit  en  tête 
de  leur  programme  une  double  mesure  :  tout  d'abord  la  prohibition  de  la 
monnaie  de  métal,  attendu  qu'à  leurs  yeux  la  hausse  des  denrées  décou- 
lait de  celle  de  la  monnaie  métallique,  ensuite  la  taxation  des  denrées  de 
première  nécessité.  Le  3  février,  une  délégation  du  Conseil  général  de 
la  Commune,  des  commissaires  des  48  sections  et  des  Défenseurs  réunis 
des  84  départements,  vint  demander  à  la  Convention  nationale  le  retrait 
du  décret  de  l'Assemblée  constituante  qui  déclarait  l'argent  un  objet 
mercantile.  L'impression  de  leur  adresse  fut  décrétée  par  la  Convention. 

Enhardis  par  le  succès,  certains  députés  des  sections  se  présentèrent, 
le  11  février,  à  la  barre  de  la  Convention  et  sollicitèrent  leur  admission 
immédiate.  L'adresse  qu'ils  déposèrent  à  l'appui  de  leur  demande  com- 
prend deux  parties  bien  distinctes,  arbitrairement  fondues  en  une  seule  par 
Mortimer-Ternaux,  qui  reproduit  ce  texte  arrangé  à  sa  guise  dans  sou 
Histoire  de,  la  Terreur,  l.  VI,  p.  34,  et  donne  aux  signataires  des  litres  qui 
n'existent  pas  dans  l'original.  La  première  partie  de  cette  adresse,  datée 
du  H  février  1792  [sic),  est  écrite  de  la  main  du  citoyen  Heudelet,  qui  se 
qualifie  président,  et  est  conçue  en  ces  termes  : 

«  Les  commissaires  de  la  majorité  des  sections,  réunis  avec  leurs 
frères  des  85  départements,  demandent  à  être  entendus  sur  le  champ  à 
la  barre  de  la  Convention  nationale,  pour  présenter  une  pétition  sur  les 
subsistances,  parce  que  la  faim  ne  s'ajourne  pas.  » 


INTRODUCTION  iy 

Comme  l'on  sait,  la  Convention,  absorbée  par  une  discussion  impor- 
tante, celle  du  rapport  de  Dubois  de  Crancé  sur  l'organisation  de  l'armée, 
refusa  d'admettre  les  pétitionnaires  et  les  renvoya  au  Comité  d'agriculture. 
C'est  alors  qu'un  second  comparse,  Plaisant  de  la  Houssaye,  dont  la 
signature  est  également  accompagnée  du  titre  de  président,  ajouta  au- 
dessous  des  lignes  tracées  p;ir  Heudelet  ces  mots  : 

(<  Il  nous  est  impossible  de  désemparer  sans  être  entendus,  à  moins 
qu'un  décret  formel  ne  le  déclare  à  la  face  du  peuple  de  Paris,  qui  est 
tout  entier  debout  avec  nos  frères  des  84  départements;  nous  le  répétons, 
les  représentants  du  peuple  n'ont  pas  le  droit  de  refuser  de  l'entendre, 
encore  un  coup  la  faim  ne  s'ajourne  pas.  » 

Chacune  des  parties  de  cette  adresse  portait  en  outre  la  signature  d'un 
sieur  Pelletier,  secrétaire,  qui,  parait-il,  était  commissaire  de  la  section  du 
Marais. 

La  députation  fut  admise  le  22  février  et  l'orateur,  qui  prit  la  parole  en 
son  nom,  proposa  diverses  mesures  révolutionnaires  pour  mettre  un 
terme  aux  abus  concernant  les  subsistances,  notamment  d'infliger  la  peine 
de  6  ans  de  fers,  et  de  mort,  en  cas  de  récidive,  à  tout  agriculteur  ou 
marchand  qui  vendrait  un  sac  de  250  livres  de  blé  plus  de  25  livres, 
d'établir  l'uniformité  des  mesures  pour  les  grains  et  d'interdire  à  toute 
administration  de  se  faire  marchande  de  grains. 

Quel  fut  le  rôle  de  chacun  des  signataires  de  cette  adresse  à  la  Conven- 
tion, personnages  fort  obscurs  qui  se  donnèrent  comme  représentants  de 
la  majorité  des  sections?  Claude  Heudelet,  vérificateur  du  Bureau  de  la 
comptabilité,  commissaire  de  la  section  Poissonnière,  qui  apposa  sa  signa- 
ture au  bas  de  la  première  partie  de  l'adresse,  avait  toutes  les  chances  de 
passer  inaperçu,  si,  après  l'exposé  présenté  par  l'orateur  de  la  députation,  il 
n'avait  eu  la  malencontreuse  idée  de  prendre  la  parole,  en  qualité  de  vice- 
président  de  la  commission  des  subsistances  de  sa  section  et  comme 
mandataire  de  ses  frères  des  déparlements  ;  interrompu  par  le  prési- 
dent, qui  le  mit  en  demeure  de  produire  ses  pouvoirs,  il  fut  obligé  de 
reconnaître  qu'il  n'avait  aucun  mandat  et  pouvait  tout  au  plus  parler  au 
nom  des  fédérés  des  85  départements  se  trouvant  à  Paris.  Arrêté  séance 
tenante  par  ordre  de  la  Convention,  il  fut  conduit  au  Comité  de  sûreté 
générale,  où  il  subit  un  interrogatoii'e,  mais  fut  relaxé  le  même  jour. 
Comme  le  lit  remarquer  Prudliomme  {Révolutions  de  Paris,  n"  ■188,  p.  222), 
rien  n'ayant  déposé  contre  sa  loyauté  et  son  civisme,  on  avait  constaté  seule- 
ment que  c'était  un  cerveau  exalté,  susceptible  d'impressions  étrangères.  Du 
reste,  à  la  suite  de  cette  manifestation  Claude  Heudelet  ne  tomba  nullement 
en  disgrâce  ;  on  voit  par  une  lettre  qu'il  adressa,  le  24  août  suivant,  à  ses 


It  INTRODUCTION 

chers  camarades  et  frères  du  Comité  de  surveillance  de  la  section  Poisson- 
nière, qu'il  venait  d'être  désigné  pour  accompagner  les  ciloyens  Gâteau 
et  Thuillier,  chargés  de  mettre  à  exécution  l'arrêté  du  Comité  de  salut  public 
conccrnani  les  subsistances  militaires  dans  toutes  les  armées  de  la  Répu- 
blique, et  en  particulier  à  Mayence.  Ces  deux  citoyens,  proclamait  Heudelet, 
sont  de  vrais  patriotes  de  notre  trempe.  Il  se  trouve  qualifié  d'inspecteur 
des  subsistances  militaires  dans  l'arrêté  pris  le  25  ventôse  an  II  par  le 
Comité  de  sûreté  générale,  qui  jugea  à  propos  de  s'assurer  de  sa  personne 
et  par  mesure  de  sûreté  générale  l'expédia  à  la  Force  (1). 

Le  second  signataire  de  la  pétition  relative  aux  subsistances,  celui  qui 
porta  la  parole  à  la  Convention  au  nom  des  commissaires  des  sections, 
Jean  Plaisant  de  la  Houssaye,  homme  de  loi,  rue  de  Bièvre,  fut  dénoncé, 
le  42  brumaire  an  II,  par  le  Comité  de  surveillance  de  la  section  du 
Panthéon-Français  comme  aristocrate,  par  confusion  avec  le  secrétaire  de 
l'ancien  avocat  général  d'Aguesseau,  et  en  outre  incriminé  comme  ayant 
été  le  rédacteur  et  l'orateur  de  cette  pétition;  il  fut  incarcéré  à  Sainte- 
Pélagie.  Les  griefs  articulés  contre  lui  révèlent  de  curieux  détails  sur 
ce  qui  se  serait  passé  en  cette  occurrence.  On  lui  reprocha,  lorsque  la 
Convention  refusa  de  l'admettre  à  sa  barre,  d'avoir  écrit  une  lettre 
menaçante  au  président.  La  députation  de  Paris  étant  venue  le  trouver 
dans  la  salle  des  pétitionnaires  pour  l'inviter  à  ne  pas  insister,  il  aurait 
répondu  que  si  la  Convention  ne  faisait  pas  droit  à  sa  pétition,  le  peuple, 
qui  alors  avait  les  bras  ballants,  reviendrait  le  lendemain,  armé  de 
fer,  pour  forcer  ses  mandataires  de  lui  donner  du  pain.  Un  autre  grief 
qui  lui  était  imputé  le  représentait  comme  s'étant  rendu  ensuite  au 
Club  central  séant  à  l'Evêché,  où  il  aurait  fait  un  rapport  calomnieux 
et  tenu  des  propos  injurieux,  entr'  autres  ceux-ci  :  «  Hé  bien!  citoyens, 
votre  si  belle,  votre  si  bonne  députation  de  Paris  ne  veut  pas  que  ses 
commettants  mangent,  elle  ne  veut  même  pas  que  le  peuple  lui  demande 
du  pain,  notamment  Marat,  ce  prétendu  Ami  du  peuple,  veut  que  le  peuple, 
dont  il  se  dit  l'ami,  mange  le  pain  à  12  sols  la  livre  (2).  »  Dans  un  mémoire 
justificatif,  adressé  de  Saint-Lazare,  le  10  vendémiaire  an  III,  au  Comité 
de  sûreté  générale,  Plaisant  répondit  point  par  point  aux  inculpations 
dont  il  était  l'objet:  il  reconnut  bien  avoir  été,  non  le  rédacteur,  mais 
l'orateur  chargé  de  présenter  la  pétition  sur  les  subsistances,  observant 
toutefois  qu'on  ne  pouvait   lui  en  faire  un  crime,   puisque,  deux   mois 


(1)  Arch.  nat.,  dossier  Heudelet,  F'  4741 

(2)  Arch.  tint.,  dossier  Plaisant,  F'  4774". 


INTRODUCTION  v 

après,  la  Convention  avait  décrété  le  maximum,  que  réclamaient  les  péti- 
tionnaires. De  pins,  il  assura  n'avoir  parlé  à  aucun  des  membres  de  la 
Convention,  attendu  qu'il  avait  été  décidé  par  les  pétitionnaires  réunis 
à  la  Maison  Commune  que  l'orateur,  pour  réserver  toutes  ses  forces, 
n'aurait  de  conférence  avec  qui  que  ce  fût  à  la  salle  des  pélilionnaircs; 
que  quant  à  lui,  il  s'était  préparé  à  la  parole  dans  les  corridors  extérieurs 
de  la  Convention.  Pour  se  défendre  des  prétendues  accusations  portées 
contre  Marat,  Plaisant  crut  devoir  déclarer  qu'on  ne  pouvait,  sans  tomber 
dans  la  plus  insigne  absurdité,  supposer  qu'il  eût  prêté  à  Marat  le  dessein 
de  faire  manger  au  peuple  le  pain  à  12  sols  la  livre  ;  comme  le  Club  central 
était  d'une  façon  permanente  composé  des  plus  chauds  amis  de  ce  député, 
il  se  serait,  d'une  part,  exposé  à  l'indignation  générale,  et  d'autre  part 
Marat,  étant  informé  de  tout,  n'eût  pas  manqué  de  protester  contre  ce 
propos  diffamatoire  dans  l'un  des  premiers  numéros  de  son  journal. 

Quoique  Plaisant  eût  prétendu  dans  sa  défense  qu'il  n'avait  eu  de 
rapport  avec  aucun  des  membres  de  la  Convention,  il  ressort  pourtant  des 
discours  prononcés  par  plusieurs  Conventionnels,  notamment  par  Buzot  et 
Osselin,  lors  de  la  discussion  soulevée  par  la  venue  de  ces  pétitionnaires, 
que  les  commissaires  des  sections  s'étant  retirés,  à  la  suite  de  leur  première 
démarche,  dans  la  salle  des  conférences,  les  députés  de  Paris,  entr'autres 
Marat,  vinrent  les  trouver  et  entrèrent  en  pourparlers  avec  eux.  Osselin 
déclara  que,  la  veille,  presque  tous  les  députés  de  Paris  s'étaient  rendus 
à  la  salle  des  conférences  pour  calmer  l'agitation,  et  qu'ils  entendirent 
les  citoyens  chargés  de  présenter  la  pétition  affirmer  qu'elle  émanait  non 
seulement  des  48  sections  de  Paris,  mais  encore  des  83  départements 
de  la  République.  Prudhomme,  dans  ses  Récolutions  de  Paris,  témoigne 
des  mêmes  faits;  il  rapporte  que  l'ordre  du  jour  motivé,  par  lequel  la 
Convention  refusa  de  recevoir  ces  délégués,  eut  le  don  de  les  mettre  en 
fureur,  et  que  plusieurs  membres  de  l'Assemblée,  voyant  qu'ils  ne  pou- 
vaient rien  gagner  sur  ces  esprits  exaltés  et  voulant  éviter  des  scènes 
désagréables,  emmenèrent  la  députalion  au  Comité  d'agriculture. 

A  la  suite  du  débat  soulevé  à  la  Convention  par  la  pétition  du 
12  février  au  sujet  des  subsistances,  la  députation  de  Paris,  par  une  lettre 
très  explicite  à  ses  commettants,  s'attacha  à  mettre  en  relief  l'erreur  de 
quelques  patriotes  et  la  malveillance  des  intrigants  qui  abusaient  de  leur 
bonne  foi;  et  elle  ne  craignit  pas  de  proclamer  que  l'attitude  des  délégués 
qui  s'étaient  fait  annoncer  par  une  lettre  menaçante  au  président  de  la 
Convention,  l'exagération  de  leurs  propositions,  le  ton  insultant  et  fréné- 
tique de  l'orateur,  le  maintien  indécent  de  plusieurs  de  ces  prétendus 
pétitionnaires,  le   mensonge  absurde  proféré   par  l'un   d'eux,!  qui  faisait 


vj  INTRODUCTION 

croire  qu'il  pnrlait  au  nom  des  84  départements,  tout  dévoilait  la  basse 
intrigue  ourdie  pour  compromettre  les  48  sections,  auxquelles  cette  péti- 
tion était  aussi  étrangère  qu'aux  84  dc^partements.  A  leurs  yeux,  elle  no 
pouvait  être  que  l'œuvre  d'aristocrates  déguisés.  Du  reste  Maral,  dans 
son  journal,  partagea  cette  manière  de  voir;  il  inséra  dans  le  n°  CXXXI 
une  lettre  donnant  à  entendre  que  la  pétition  sur  les  subsistances  avait  été 
fabriquée  dans  la  section  du  Panthéon-Français  par  deux  intrigants,  un 
certain  Landrin,  ex-moine,  et  le  citoyen  Damour. 

Le  calme  préconisé  par  les  membres  de  la  dépulation  de  Paris  ne  fut 
pas  de  longue  durée,  de  nouveaux  symptômes  d'agitation  ne  tardèrent 
pas  à  se  manifester.  On  faisait  courir  le  bruit  dans  les  faubourgs  que 
Paris  allait  manquer  de  pain;  les  alarmes  répandues  au  sujet  de  la  pénurie 
des  subsistances  et  de  l'accaparement  des  denrées  provoquèrent  une  vive 
effervescence  ;  la  foule  assiégea  la  porte  des  boulangers  et,  dans  la  crainte 
d'une  disette  qu'on  croyait  imminente,  se  disputa  le  pain  ;  tel  qui  n'avait 
besoin  que  de  deux  pains  en  prenait  quatre.  Los  faits  en  question  furent 
exposés  à  la  tribune  de  la  Convention,  le  dimanche  24  février,  par  Lesago, 
d'Eure-et-Loir,  et  par  Thuriol;  et  sur  la  proposition  de  ce  dernier,  la 
Convention  décréta  que  les  Comités  d'agriculture,  de  commerce,  des  finances 
et  de  sûreté  générale  se  réuniraient  à  l'instant  pour  entendre  le  ministre  de 
l'Intérieur,  les  administrateurs  du  Département,  le  maire  elle  procureur  de 
la  Commune  sur  l'étal  des  subsistances  de  Paris,  sur  les  mesures  prises  et 
à  prendre  pour  que  la  capitale  n'en  manquât  pas.  L'Assemblée  décida  en 
outre  que  les  Comités  rendraient  compte  immédiatement  de  la  situation. 

Pendant  que  la  Convention  prenait  cette  résolution,  des  groupes  de 
femmes,  qui  avaient  d'abord  porté  leurs  doléances  au  Conseil  général  de 
la  Commune,  se  présentèrent  à  la  salle  du  Manège  et  demandèrent  leur 
admission  à  la  barre.  L'une  de  ces  députalions,  formée  par  les  citoyennes 
républicaines  se  réunissant  aux  Jacobins,  ayant  à  leur  tête  la  citoyenne 
Wafflard,  leur  vice-présidente,  fit  connaître  que  des  mères  et  épouses  des 
défenseurs  de  la  patrie  venaient  déposer  dans  le  sein  de  l'Assemblée  l'ex- 
pression du  chagrin  qui  les  accablait  par  suite  de  la  disette  des  subsistances 
et  priaient  la  Convention  d'entendre  une  pétition  très  courte,  préparée  à  ce 
sujet.  L'autre  dépulation,  composée  de  blanchisseuses,  se  plaignit  du  prix 
excessif  qu'avaient  atteint  les  matières  premières  servant  au  blanchissage, 
par  suite  de  l'accaparement  et  de  l'agiotage  qui  avaient  fait  monter  le  prix 
du  savon  de  14  à  22  sols,  et  elle  demanda  la  peine  de  mort  contre  les 
accapareurs  et  agioteurs;  cette  pétition,  passée  sous  silence  ou  plutôt 
omise  dans  le  procès-verbal  de  la  Convention,  fut  renvoyée  aux  Comités 
de  commerce  et  des  finances  réunis. 


INTRODUCTION  ^ 

Le  président  Dubois  deCrancé  se  borna  à  répondre  aux  députations  que 
la  Convention  s'occupait  en  ce  moment  de  l'objet  de  leurs  demandes,  mais 
que  l'un  des  moyens  du  faire  hausser  le  prix  des  denrées  était  d'efîrayer 
le  commerce,  en  criant  sans  cesse  à  l'accaparement.  Les  pétitionnaires, 
ainsi  éconduitcs,  se  retirèrent  fort  mécontentes,  et  d'autant  plus  aigries 
par  l'insuccès  de  leur  démarche. 

Dans  cette  même  séance,  Carra  avait  présenté  une  motion  à  l'effet 
d'être  entendu,  le  lundi  25  février,  à  miiii,  pour  dévoiler  les  causes  et  les 
auteurs  véritables  des  accaparements,  de  l'agiotage,  enfin  de  toutes  les 
calamités  actuelles,  et  pour  indiquer  les  moyens  infaillibles  d'écraser  tous 
les  ennemis  intérieurs  du  peuple. 

L'article  incendiaire  que  Marat  fit  paraître  dans  son  journal,  le  matin 
même  du  25  février,  article  dans  lequel  il  dénonçait  à  la  vindicte  publique 
les  agioteurs,  les  monopoleurs,  les  marchands  de  luxe,  tous  suppôts  de 
l'ancien  régime,  ligués  pour  désoler  le  peuple  par  la  hausse  exorbitante  du 
prix  des  denrées  de  première  nécessilé  et  la  crainte  de  la  fainine,  ne  fut 
certes  pas  étranger  aux  scènes  de  désordre  et  de  pillage  qui  signalèrent 
cette  journée.  Marat,  dans  ce  violent  appel  aux  passions  populaires, 
déclarait  qu'on  ne  devait  pas  trouver  étrange  que  le  peuple,  poussé  au 
désespoir,  se  fil  lui-même  justice.  Le  pillage  do  quelques  magasins, 
ajoutait  perfidement  Marat,  à  la  porte  desquels  on  pendrait  les  accapareurs, 
mettrait  bientôt  fin  à  leurs  malversations;  bien  plus,  ce  pillage,  l'auteur 
du  Dernier  cri  des  Sans-Culottes  le  préconisait  en  ces  termes  :  Nous  dirons 
à  nos  camarades,  c'est  ici  la  boutique  de  l'accaparement,  allez  chercher  du 
pain,  et,  par  une  conséquence  logique,  du  sucre,  du  savon  et  tout  le  reste. 

M.  Jean  Jaurès,  dans  son  Histoire  socialiste  de  la  Convention  (p.  1032), 
prétend  que  ce  n'est  pas  l'article  de  Marat  qui  décida  le  pillage,  que  ce  mou- 
vement populaire  était  prémédité  et  préparé  depuis  plus  d'une  semaine; 
quoi  qu'il  en  soit,  Marat  y  avait  bel  et  bien  contribué,  et  ne  désarmait  pas, 
puisque  trois  jours  après  les  événements,  dans  le  numéro  du  28  février,  le 
même  publiciste,  revenant  sur  l'appel  qu'il  avait  adressé  le  25  à  la  popu- 
lation, loin  de  désavouer  ce  qu'il  avait  écrit, 'répète  encore  que  le  meilleur 
moyen  de  mettre  un  terme  aux  malversations  des  accapareurs  serait  de 
piller  leurs  magasins  et  de  les  pendre  à  la  porte;  seulement,  pour  sa 
justification,  Marat  fait  observer  que  les  meneurs  de  la  faction  des  hommes 
d'Etat,  se  saisissant  avidement  de  cette  phrase,  s'étaient  hâtés  d'envoyer 
des  émissaires  parmi  les  femmes  attroupées  aux  portes  des  boulangers 
pour  les  pousser  à  enlever  à  prix  coûtant  du  savon,  des  chandelles  et  du 
sucre  dans  les  boutiques  des  épiciers  détaillants. 

Il  est  possible  que  Marat  ait  été  victime  de  sa  plu'aséologie  meurtrière; 


viij  INTRODUCTION 

toujours  est-il  que  le  peuple  ne  s'empressa  que  trop  de  suivre  le  conseil 
que  son  Ami  lui  donnait.  Comme  Boyer-Fonfrède  le  fit  remarquer  le 
lendemain  à  la  tribune  de  la  Convention  :  «  Hier,  Marat  avait  prêclié  le 
pillage,  et  hier  soir  l'on  a  pillé.  »  Du  reste,  la  discussion  qui  s'ouvrit  à  ce 
sujet,  dans  la  séance  du  26,  aboutit,  comme  l'on  sait,  à  la  promulgation 
du  décret  qui  renvoya  la  dénonciation  de  l'écrit  de  Marat,  relatif  aux 
troubles  et  pillages  du  25  février,  aux  tribunaux  ordinaires  et  chargea  le 
Ministre  de  la  justice  do  faire  poursuivre  les  auteurs  et  instigateurs  de 
ces  délits. 

Si  M.  Jean  Jaurès  refuse  d'admettre  le  rôle  de  Marat,  il  croit  que 
l'inspirateur  et  l'organisateur  de  cette  sorte  de  révolution  des  subsistances 
fut  Jacques  Roux,  l'ancien  prêtre,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  qui,  depuis  un  mois,  dans  son  obscur  quartier  des  Gravilliers, 
menait  une  campagne  acharnée  contre  les  accapareurs  et  qui  eut  pour 
constante  tactique  de  mettre  en  avant  Marat  et  de  se  couvrir  de  sa  popu- 
larité. Il  est  bien  certain,  si  l'on  en  juge  par  le  rapport  de  l'un  des 
vingt-quatre  commissaires  de  la  Commune  envoyés  dans  les  sections,  le 
2S  février  au  matin,  pour  essayer  de  rétablir  l'ordre,  que  Jacques  Roux 
pactisait  ouvertement  avec  les  émeutiers,  qui  se  faisaient  délivrer  les 
marchandises  arbitrairement  taxées  par  eux  ;  le  langage  qu'il  tint  le  même 
jour  à  la  tribune  du  Conseil  général  de  la  Commune,  où  il  aurait  dit  que 
la  journée  du  25  février  était  une  belle  journée  et  qu'elle  eût  été  encore 
plus  belle,  s'il  y  avait  eu  quelques  têtes  coupées,  montre  assez  que,  loin  de 
désapprouver  ce  mouvement  révolutionnaire,  il  ne  le  trouvait  pas  assez 
accentué.  La  conduite  de  Jacques  Roux  fut  d'ailleurs  sévèrement  jugée 
par  plusieurs  des  sections  parisiennes,  celle  des  Piques,  entre  autres,  qui, 
réunie  en  Assemblée  générale  le  26,  prit  un  arrêté  exhortant  ses  frères 
de  la  section  des  Gravilliers  à  censurer  le  citoyen  Jacques  Roux,  son  repré- 
sentant à  la  Commune,  pour  avoir,  dans  la  journée  du  25  courant,  prêché 
au  Conseil  général  la  dissolution  de  tous  les  principes,  en  légitimant  les 
événements  qui  venaient  de  se  produire,  et  déclara  lui  retirer  sa  confiance. 
Quelques  jours  après,  il  se  trouvait  exclu  de  la  Commune. 

En  réalité  Jacques  Roux  est  le  seul  fauteur  de  troubles  dont  le  rôle  dans 
la  journée  du  2o  février  ne  puisse  prêter  à  l'équivoque;  on  ne  voit  pas 
apparaître  d'autre  agitateur,  et  Varlet,  notamment,  qui  trois  mois  plus  tard 
sera  l'un  des  chefs  du  parti  révolutionnaire,  semble  être  resté  dans  l'ombre. 
Quant  à  Hébert,  dans  son  Père-Diic/tesne,  il  cherche  à  donner  le  change 
et  ne  veut  voir  dans  l'émeute  du  25  février  qu'un  mouvement  excité 
par  les  aristocrates,  les  Brissotins,  qui  auraient  poussé  le  peuple  à  la 
révolte  et  au  brigandage. 


k 


INTRODUCTION  lx 

Tels  sont  ceux  qui,  soit  par  leurs  écrits,  soit  par  leurs  paroles,  furent 
les  promoteurs  des  désordres  qui  troublèrent  Paris,  les  25  et  26  février. 
Vers  8  heures  du  malin,  le  peuple  se  porta  dans  le  quartier  des  Lom- 
bards, de  tout  temps  centre  du  commerce  des  denrées  coloniales,  telles 
que  le  sucre,  le  café,  le  savon,  et  envahit  les  boutiques  des  épiciers  dans 
les  rues  des  Cinq-Diamants,  des  Lombards,  de  la  Vieille-Monnaie.  Cette 
foule  ameutée,  où  les  femmes,  quelques-unes  armées  de  pistolets,  se 
trouvaient  en  majorité,  se  fit  délivrer  les  marchandises  à  sa  convenance, 
suivant  une  taxe  arbitraire  :  le  sucre  à  20  et  25  sols,  la  cassonade  à  8  et 
10  sols,  le  savon  et  la  chandelle  à  12  sols;  on  finit  par  faire  main-basse 
sur  toutes  les  marchandises,  même  sur  celles  dont  le  peuple  ne  faisait 
point  usage,  comme  le  thé,  la  cannelle,  la  vanille,  l'indigo. 

D'après  les  rapports  des  observateurs  de  police  (1),  ce  furent  les  femmes 
de  la  Halle  qui  se  montrèrent  le  plus  acharnées  au  pillage  des  épiciers,  soit 
qu'elles  appartinssent  à  la  classe  indigente,  soit  qu'elles  se  fussent  laissées 
entraîner  par  des  suggestions  perfides;  elles  huaient  les  patrouilles  qui 
passaient  au  milieu  des  groupes  pour  les  diviser,  prétendant  que  ces 
patrouilles  n'étaient  composées  que  d'épiciers  et  de  chandeliers,  tandis 
qu'en  réalité  plusieurs  sections,  entre  aulres  celle  des  Quatre-Nations, 
avaient  eu  soin  d'exclure  des  patrouilles  cette  classe  de  commerçants.  Vers 
5  heures  du  soir,  l'afiluence  des  femmes  au  Marché  des  Innocents  était 
considérable;  elles  chantaient,  dansaient,  se  moquant  de  la  force  armée  à 
pied  et  à  cheval,  qui  cherchait  à  les  disperser,  ne  ménageant  pas  les  propos 
insolents  et  ironiques.  Le  soin  qu'on  avait  pris  de  faire  replier  les  grands 
parapluies  de  toile  cirée  au-dessus  des  étalages  avait  été  plus  nuisible 
qu'utile  :  au  lieu  d'empêcher  les  rassemblements  cette  précaution  les  avait 
favorisés.  Du  reste  dans  ces  groupes  d'émeuliers,  il  ne  manquait  pas  de 
voleurs;  rue  Saint-Denis,  en  face  du  Marché  des  Innocents,  Ton  en  arrêta 
d'un  seul  coup  de  filet  50  à  60;  les  gens  de  mine  suspecte  y  étaient  aussi 
en  bon  nombre  ;  parmi  ceux  qui  avaient  envahi  les  boutiques  d'épiciers 
l'on  put  constater  la  présence  d'individus  couverts  de  haillons,  sur  lesquels 
fut  trouvé  beaucoup  d'or  et  d'argent;  rue  Phélypeaux,  paraît-il,  furent 
remarquées  des  femmes  pauvrement  vêtues,  qui  tenaient  dans  leurs  mains 
de  gros  paquets  d'assignats  qu'elles  distribuaient  à  ceux  qui  n'avaient  pas 
de  quoi  acheter  à  vil  prix  du  sucre  et  du  savon.  En  résumé,  il  semble 
que  le  pillage  des  épiciers  ait  été  à  la  fois  excité  par  des  agents  de  désordre 
et  de  contre-révolution,  et  perpétré  par  le  peuple,  exaspéré  du  prix  énorme 


(1)  V.  tome  IX  de  notre  Répertoire,  n»'  432,  435. 


jl  INTRODUCTION 

des  denrées,  lorsque  l'arreslalion  do  voitures  de  savon  lui  permettait  de 
constater  d'après  la  facture  que  ce  savon  qui  revenait  à  14  sols  la  livre  lui 
était  vendu  32  sois,  et  que  les  magasins  explorés  par  les  émeuliers  renfer- 
maient de  la  cassonade  moisie,  à  force  d'avoir  été  gardée,  et  du  sucre  à 
moitié  rongé  par  l'humidité. 

Le  désordre  ne  resta  pas  localisé  dans  le  quartier  des  Lombards;  il 
s'étendit  aux  autres  quartiers,  de  l'ile  Saint-Louis  à  la  rue  Saint-Jacques, 
sur  le  port  au  Blé,  même  devant  IHôlel  de  Ville.  D'après  Tiiine  (1),  douze 
cents  boutiques  auraient  été  pillées  et  dévastées.  Le  même  historien,  avec 
sa  tendance  à  grossir  et  à  voir  sous  les  couleurs  les  plus  sombres  tous  les 
mouvements  révolutionnaires,  accepte  sans  contrôle  le  témoignage  d'un 
romancier  populaire,  Rétif  de  la  Bretonne  (2),  qui  dans  le  chapitre 
qu'il  a  consacré  au  pillage  des  épiciers  prétend  que  des  bandits,  réunis 
à  des  agents  étrangers,  se  livrèrent  à  un  véritable  brigandage,  comme 
s'il  se  fût  agi  d'une  ville  prise  d'assaut.  S'il  faut  en  croire  ce  littérateur, 
que  ïaine  considère  comme  un  témoin  oculaire,  il  se  serait  passé 
des  scènes  révoltantes,  renouvelant  les  exploits  des  chauffeurs  :  des  misé- 
rables auraient  contraint  un  maître  do  maison  et  sa  femme,  les  pieds  dans 
le  feu,  à  leur  livrer  tout  ce  qu'ils  avaient  de  précieux,  or,  argent,  assignats, 
linge  fin,  dentelles,  robes  de  soie.  Le  même  Rétif  de  la  Bretonne  rapporte, 
d'après  des  on-dit,  des  actes  de  lubricité  dont  auraient  été  victimes  la 
femme  et  les  deux  fiUes  d'un  riche  épicier,  qui  furent  outragées  à  plusieurs 
reprises  par  trois  bandits,  pendant  que  leurs  valets  impassibles  assistaient, 
le  sabre  à  la  main,  le  pistolet  à  la  ceinture,  à  ces  cyniques  débauches. 
Nous  croyons  qu'il  y  a  beaucoup  d'exagération  dans  ces  récits,  où  l'imagi- 
nation d'un  romancier  s'est  donnée  libre  carrière. 

Toutes  les  scènes  de  désordre  qui  signalèrent  la  matinée  du  25  février 
ne  furent,  au  début,  l'objet  d'aucune  répression;  il  est  certain  que  la 
Municipalité  parisienne  comme  le  Déparlement  semblent  avoir  été  pris 
au  dépourvu  et  n'avoir  eu  aucune  connaissance  dos  mouvements  qui  avaient 
pu  précéder  et  préparer  l'émeute;  c'est  l'impression  que  l'on  éprouve 
lorsqu'on  lit  les  réponses  que  Lulicr,  procureur  général  syndic  du  Dépar- 
tement, fit  aux  questions  qui  lui  furent  posées  le  26  février  par  le  Conseil 
exécutif  provisoire  (3).  Sans  nul  doute,  lu  Municipalité  fut  surprise  par  la 
soudaineté  des  événements,   puisqu'elle    déclara,  le   27    février,  que   le 


(1)  H.  Taine,  Les  origines  de  la  France  contemporaine,  La  Révolution,  t.  III,  p.  407. 

(2)  Rétif  de  la  Bretonne,  Nuits  de  Paris,  t.  VIII,  p.  463. 

(3)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n«  1483. 


INTRODUCTION  xj 

désordre  avait  éclaté  subitement  avec  violence  et  s'était  propagé  avec  la 
rapidité  de  la  foudre;  c'est  ce  qui  explique  jusqu'à  un  certain  point  pour- 
quoi elle  ne  montra  pas  la  décision  nécessaire  et  sembla  ne  se  réveiller  de 
sa  torpeur  que  lorsque  lémeute  se  fut  rendue  complètement  maîtresse  du 
terrain;  de  plus,  comme  par  un  fait  exprès,  le  Commandant  général  de  la 
garde  nationale,  Sanlerre,  se  trouvait  absent  depuis  le  matin  et  inspectait 
des  troupes  à  Versailles,  alors  que  sa  présence  eût  été  indispensable  à 
Paris;  aussi  l'intervention  tardive  du  maire  et  du  procureur  de  la  Commune 
fut-elle  absolument  ineificace.  Lorsque  le  maire  et  les  représentants  de  la 
Commune  se  furent  rendus  compte  de  l'inutilité  de  leurs  efforts,  ils  se 
transportèrent  au  Département  et  de  là  au  Comité  do  sûreté  générale  ;  alors, 
sur  la  motion  do  Basiro,  l'un  de  ses  membres,  la  Convention  nationale 
promulgua  un  décret  autorisant  la  Municipalité  parisienne  à  prendre  les 
mesures  nécessaires  pour  le  rétablissement  de  l'ordre  et  même  à  faire  battre 
la  générale  pour  contenir  les  malveillants.  Dans  sa  lettre  du  26  février  à 
la  Convention  nationale  (1),  Pache  déclare  que  la  Municipalité  ne  connut 
qu'après  H  heures  du  matin  la  formation  d'un  rassemblement,  rue  de  la 
Vieille-Monnaie,  ainsi  que  l'envahissement  des  boutiques  d'épiciers  par 
une  foule  de  femmes,  et  que  la  présence  du  Maire,  du  procureur  de  la 
Commune,  de  l'un  de  ses  substituts  et  de  cinq  administrateurs  municipaux, 
avec  toutes  les  exhortations  des  uns  et  des  autres,  ne  réussit  point  h 
réprimer  les  désordres.  Pourtant,  au  témoignage  du  journal  de  Brlssot, 
Pache  aurait  montré  quelque  énergie  et  payé  de  sa  personne  en  arrêtant 
de  sa  main  deux  pillards;  le  bruit  courut  même  qu'on  l'avait  menacé  do 
coups  de  couteau  et  qu'on  lui  avait  déchiré  son  écharpe,  alors  qu'accom- 
pagné du  procureur  de  la  Commune,  il  protégeait,  rue  des  Lombards,  la 
boutique  d'un  épicier;  mais  il  fut  reconnu  que  la  nouvelle  était  fausse. 
Quant  à  Chaumette  et  Hébert,  malgré  leur  caractère  officiel,  ils  ne 
pouvaient,  conime  l'a  dit  très  justement  M.  Jaurès,  marcher  à  fond  contre 
le  peuple,  même  égaré,  et  l'avaient  laissé  faire.  L'un  comme  l'autre  ne 
virent  ou  affectèrent  de  ne  voir,  dans  la  journée  du  25  février,  qu'un 
mouvement  contre-révolutionnaire.  Chaumette  iléclara,  le  27  février,  devant 
la  Convention,  que  la  véritable  cause  de  ces  troubles,  c'était  la  haine  de  la 
Révolution;  leurs  auteurs,  c'étaient  les  malveillants  de  l'intérieur,  coalisés 
avec  les  agents  des  puissances  étrangères.  Hébert  n'est  pas  moins  afiir- 
matif  ;  à  ses  yeux  (n"  219  de  son  Père  Duchesne),  la  journée  du  23  février 
n'avait  été  qu'une  mascarade  aristocratique, une  émeute  masquée,  organisée 


(1)  V.  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n»  1491. 


^  INTRODUCTION 

par  de  faux  Sans-Culoltes  ;  c'étaient  les  fripons  soudoyés  par  l'Angleterre 
qui  avaient  fait  jiiller  les  magasins  dans  Paris,  afin  d'exciter  le  désordre 
au  moment  où  l'on  s'occupait  du  recrutement  de  l'armée.  Les  patrouilles 
multipliées  dont  Pache  fait  mention  dans  sa  lettre  ne  commencèrent,  en 
réalité,  qu'à  cinq  heures  du  soir,  et  encore  les  officiers  seuls,  sans  être 
suivis  par  leurs  hommes,  exposés  seuls  aux  brutalités  de  la  multitude 
égarée,  cherchèrent-ils  à  dissiper  les  attroupements,  en  sorte  que,  comme 
le  constate  Prudhomme  dans  ses  Révolutions  de  Paris,  les  pillards  eurent 
tout  le  temps  et  toute  la  sûreté  désirable  pour  mener  à  bonne  fin  leur 
expédition  qui,  en  somme,  dura  du  lever  au  coucher  du  soleil.  Ce  fut  seule- 
ment le  mardi  malin  que  l'on  se  décida  à  prendre  des  mesures  énergiques 
pour  le  rétablissement  de  l'ordre  ;  ce  jour-là,  dès  quatre  heures,  la  générale 
fut  battue,  de  fortes  patrouilles  furent  envoyées  rue  Sainl-Honoré  et  à  la 
Croix-Rouge,  où  s'étaient  formés  de  nouveaux  groupes  qui  se  proposaient 
de  recommencer  les  excès  de  la  veille.  Santerre  informa  la  Convention,  le 
26  février,  à  2  h.  3/4,  que  la  force  armée  était  devenue  maîtresse  d'em- 
pêcher le  retour  des  événements  fâcheux  qui  s'étaient  produits;  mais  dans 
la  crainte  qu'à  la  faveur  de  la  nuit  les  agitateurs  et  les  malintentionnés 
ne  recommençassent,  il  prit  soin  de  placer  dans  toutes  les  caisses,  à  la 
fabrique  des  assignats,  au  Mont-de-Piété  et  à  toutes  les  prisons,  des  forces 
d'hommes  et  de  canons,  de  manière  à  réprimer  tous  désordres  (1). 

La  journée  du  27  fut  relativement  calme;  pourtant  dans  la  soirée,  il  y 
eut  de  nouvelles  velléités  d'agitation  :  les  blanchisseuses,  rassemblées 
place  Maubert  et  ailleurs,  demandèrent  à  grands  cris  que  l'on  envahit  les 
magasins  de  savon  et  de  soude,  notamment  rue  de  Bièvre,  invitant  les 
hommes  à  les  suivre,  sous  peine  de  payer  au  moins  6  sols  de  blanchissage 
par  chemise.  On  fil  en  même  temps  courir  le  bruit  que  l'on  se  porterait  chez 
les  bijoutiers  et  orfèvres,  lesquels,  saisis  d'une  terreur  panique,  se  hâtèrent 
de  fermer  boutique  (2). 

L'apaisement  revint  petit  à  petit;  le  28  février,  Santerre  annonçait 
que  Paris  était  fort  tranquille,  qu'il  n'y  avait  aucun  rassemblement,  la 
force  armée  étant  très  active,  que  les  agitateurs  donnaient  le  change  au 
peuple  en  lui  faisant  croire  que  ceux  qui  n'aimaient  pas  le  désordre 
étaient  ses  ennemis;  il  terminait  en  déclarant,  avec  ce  ton  déclamatoire 
qui  lui  était  familier,  que  les  républicains  ne  quitteraient  point  les  rênes 
et  qu'ils  sauraient  mourir  comme  Le  Peletier. 


(1)  V.  t.  VllI  de  notre  Répertoire,  n»  1490. 

(•2)  Rapport  de  police,  t.  IX  de  notre  Répertoire,  n»»  43!),  437. 


INTRODUCTION  xHj 

Ce  même  jour,  la  Convention,  dans  le  but  de  rechercher  les  responsa- 
bilités, rendit,  sur  la  motion  de  Barère,  un  décret  ordonnant  :  1°  au  Comité 
de  sûreté  générale  de  lui  faire  connaître  le  lendemain  les  mesures  qu'il 
avait  prises  en  vue  do  la  cessation  des  troubles  et  pour  en  découvrir  les 
auteurs  et  instigateurs  ;  2°  au  Maire,  au  procureur  de  la  Commune  et  à  la 
Municipalité  de  se  présenter  le  lendemain  à  la  barre  pour  exposer  égale- 
ment les  moyens  par  eux  mis  en  œuvre  pour  prévenir  les  troubles  et  la 
violation  des  propriétés,  en  arrêter  les  progrès  et  faire  incarcérer  les  auteurs 
et  instigateurs;  3°  aux  Comités  de  commerce,  d'agriculture  et  des  finances 
de  proposer  dans  le  délai  de  trois  jours  les  mesures  les  plus  propres  à 
réprimer  l'accaparement  ainsi  que  l'agiotage  et  à  diminuer  la  masse  des 
assignats.  Ce  décret,  une  fois  les  événements  tombés  dans  l'oubli,  resta, 
on  le  comprend  sans  peine,  lettre  morte. 

On  sait  par  la  lettre  de  Pache  à  la  Convention  qu'à  la  suite  des  troubles 
du  25  février,  un  nombre  considérable  d'agitateurs,  parmi  lesquels  figuraient 
quelques  suspects  et  des  domestiques  de  ci-devant  nobles,  furent  arrêtés , 
conduits  d'abord  devant  le  Conseil  général  de  la  Commune,  renvoyés  au 
Département  de  Police  et  enfin  écroués  à  la  Force.  On  est  naturellement 
amené  à  se  demander  à  quelle  classe  de  la  société  appartenaient  ces 
émeutiers  qui  organisèrent  le  pillage  des  boutiques  d'épiciers  et  si,  comme 
l'avance  Prudhomme  dans  ses  Révolutions  de  Paris,  il  faut  admettre  la 
présence  dans  les  rangs  du  peuple  de  quantité  d'émissaires  gagés  par  les 
listes  civiles  de  presque  toute  l'Europe.  M.  Aulard,  dans  son  Histoire  poli- 
tique de  la  Révolution  (p.  419),  en  parlant  de  l'émeute  du  25  février,  me 
paraît  trop  affirmatif,  lorsqu'il  attribue  le  pillage  des  quelques  boutiques 
d'épiciers  aux  ouvriers  qui  avaient  peur  de  la  famine.  L'élément  ouvrier 
n'eut  qu'une  part  très  faible  dans  ces  désordres;  on  peut  relever,  en 
effet,  sur  la  liste  des  12  inculpés  détenus  à  la  Force,  qui  passèrent  en 
jugement  pour  leur  participation  aux  troubles  des  25  et  26  février,  trois 
domestiques,  1  brocanteur,  1  tailleur,  1  dragon  de  la  République,  1  garçon 
cordonnier,  1  marchand  de  boucles,  1  marchand  de  cocardes,  1  taillandier, 
1  garçon  pâtissier  et  un  particulier  sans  profession,  soit  3  individus  qui,  à 
la  rigueur,  peuvent  rentrer  dans  la  catégorie  des  ouvriers.  Sur  les  quatre 
femmes  inculpées  pas  une  ouvrière,  ce  sont,  une  domestique,  une  cuisi- 
nière, une  revendeuse  et  une  femme  sans  profession. 

Cependant,  quoique  l'adresse  de  la  Municipalité,  rédigée  par  Chau- 
mette,  dise  que  la  plupart  de  ceux  qui  excitaient  la  fermentation  paraissaient 
au-dessus  du  besoin,  et  que  la  plupart  des  meneurs,  soit  hommes,  soit 
femmes,  étaient  pris  de  vin,  tous  ces  émeutiers  semblent  à  première 
vue  de  pauvres  hères,  sans  travail,  sans  ressources,  obscurs  comparses, 


^  INTRODUCTION 

qui  furent,  ou  acquittés,  ou  condamnés  à  des  peines  insignifiantes,  mais  il  est 
difficile  d'y  trouver  trace  d'agents  de  l'étranger  ou  de  la  contre-révolution. 
Un  décret  du  3  mars  décida  que  les  auteurs,  fauteurs,  instigateurs  et  com- 
plices des  troubles  et  pillages  qui  s'étaient  produits  les  25  et  26  février 
seraient  traduits  devant  le  tribunal  criminel  de  Seine-et-Oise  ;  l'application 
de  ce  décret  se  fit  sans  principe  bien  arrêté,  on  peut  même  dire  avec  une 
cerUine  incohérence.  Les  tribunaux  des  arrondissements,  dans  le  ressort 
desquels  avaient  eu  lieu  les  actes  de  pillage,  adoptèrent  des  manières  de 
voir  différentes.  C'est  ainsi  que  le  jury  d'accusation  du  Tribunal  du 
2'  arrondissement  se  crut  en  droit  de  procéder  à  l'instruction  préparatoire 
et  renvoya  plusieurs  prévenus  devant  le  tribunal  chargé  de  les  juger;  par 
contre  le  Tribunal  du  5'  arrondissement  estima  que  ce  serait  maintenir 
l'influence  locale  que  de  ramener  le  point  de  fait  devant  un  jury  d'accu- 
sation formé  à  Paris,  et  fit  incarcérer  à  Versailles  l'un  des  prévenus  dont 
la  cause  avait  été  instruite  par  son  jury.  Particularité  encore  plus  digne  de 
remarque,  un  certain  nombre  d'inculpés  détenus  à  la  Force  comparurent 
devaut  le  Tribunal  de  police  correctionnelle,  qui  leur  infligea  des  condam- 
nations variant  de  8  jours  à  3  mois  de  prison,  ou  furent  déférés  aux 
tribunaux  des  2®,  3'  et  6'  arrondissements.  En  présence  de  ces  divergences 
d'interprétation  des  dilîérents  jurys  d'accusation,  Gohier^  ministre  de  la 
justice,  sur  la  demande  expresse  du  tribunal  du  district  de  Versailles, 
adressa,  le  10  août  1793,  une  lettre  au  président  de  la  Convention  natio- 
nale (1),  à  l'effet  d'obtenir  que  l'instruction  toute  entière  fût  confiée  à  un 
seul  jury,  celui  du  tribunal  du  district  de  Versailles,  et  que  tous  les  juge- 
ments de  police  correctionnelle  rendus  à  Paris  fussent  annulés.  La  décision 
fut  renvoyée  le  12  avril  au  Comité  de  législation. 

Quant  aux  malheureux  épiciers  qui,  sous  le  fallacieux  prétexte  d'acca- 
parement, avaient  été  victimes  des  actes  de  pillage  commis  les  2')  et 
26  février,  nul  ne  semble  s'en  être  occupé  ;  ils  rappelèrent  leur  infortune 
à  la  Convention  par  une  pétition  présentée  le  27  mars,  où  ils  deman- 
dèrent à  être  indemnisés  des  pertes  qu'ils  avaient  subies,  pertes  dont  ils 
déclaraient  justifier  d'après  leurs  livres,  leurs  factures  et  leurs  correspon- 
dances. La  Conventi.on  renvoya,  le  31  mars,  leur  pétition  au  Comité  des 
finances,  qui  déposa,  le  21  juin,  son  rapport  concluant  au  rejet  de  la 
demande  des  épiciers;  séance  tenante,  la  Convention  rendit  un  décret 
portant  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer,  sauf  aux  pétitionnaires  à  se 
pourvoir  devant  les  tribunaux. 


(1)  V,  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n»  1509. 


INÏIIODUCTION  XV 

Du  reste,  leurs  réclamations  étaient  vues  de  fort  mauvais  œil  dan»  le 
populair^î;  on  peut  en  juger  parce  fait  cnracléristiquo,  c'est  qu'un  col- 
porteur étant  venu  crier  au  milieu  dos  groupes  assemidés  sur  la  ternisse 
des  Feuillants  la  pétition  dune  épicière  qui  réclamait  100,000  livres  pour 
le  sucre  qu'on  lui  avait  pillé,  le  2o  février,  les  citoyennes  présentes 
s'écrièrent  :  «  C'est  dommage  qu'elle  n'ait  pas  donné  son  adresse,  nous  lui 
aurions  porté  son  indemnité  (1).  » 


II 


Journée  du  lO  mars. 

Dès  le  S  mars,  les  fâcheuses  nouvelles  de  Belgique,  répandues  à  Paris, 
qui  apprenaient  la  levée  du  siège  de  Maesliichl,  l'évacuation  d'Aix-la- 
Chapelle  et  de  Liège,  jetèrent  la  consternation  parmi  les  patriotes  et 
réjouirent  les  aristocrates  qui  recommencèrent  à  tenir  dans  les  cafés  des 
propos  incendiaires  (2).  Les  bruits  mis  en  circulation  tendaient  à  aggraver 
la  situation;  on  parlait  de  la  prise  de  Liège  et  de  Bruxelles,  de  défaites 
subies  par  l'avant-gnrde  des  Iroupes  françaises  et  de  l'évacuation  immi- 
nente de  toute  la  Belgique.  A  la  Convention  on  demandait  que  les 
nombreux  fédérés  qui  se  trouvaient  à  Paris  fussent  immédiatement 
envoyés  aux  frontières  ;  dans  la  discussion  qui  s'ouvrit  à  ce  sujet,  Lan- 
juinais  dénonça  l'existence  à  Paris  d'un  comité  d'insurrection  qui  se 
réunissait  le  soir  dans  le  local  occupé  d'ordinaire  par  l'Assemblée  électorale 
de  Paris  et  qui  convoquait  journellement  les  fédérés  à  ses  séances.  Ces 
groupes  révolutionnaires  projetaient  évidemment  une  action  violente, 
d'une  part,  contre  le  parti  Girondin,  d'autre  part,  contre  Dumouriez,  dont 
on  pressentait  la  trahison  à  ce  moment;  dans  les  groupes,  dans  les 
cabai'ets  et  cafés  il  n'était  question  que  d'une  insurrection  générale  et 
prochaine, on  réclamait  une  journée  du  10  août  afin  de  purger  la  Répu- 
blique de  tous  les  traîtres  ;  les  auteurs  de  ces  discours  incendiaires,  ces 
provocateurs  au  meurtre,  au  carnage,  étaient  en  majeure  partie  des  fédérés 


(1)  V.  le  tome  IX  de  notre  Répertoire,  n"  478. 

(2)  Voir  le  tome  IX  de  notre  Répertoire,  n°  450. 


Xfj  INTRODUCTION 

composant  la  Société  des  Défenseurs  réunis  de  la  République,  qui 
siégeaient  le  matin  dans  la  salle  des  Jacobins  ;  mais  ils  espéraient,  ils 
comptaient  même  que  l'initiative  de  ces  mesures  révolutionnaires  par- 
tirait des  sections.  Pour  concerter  un  mouvement,  nombre  de  volontaires 
des  départements,  à  la  tête  desquels  s'était  mis  un  agitateur  très  connu, 
Fournier,  dit  l'Américain,  s'assemblèrent  aux  Champs-Elysées  (1),  y 
dînèrent  dans  différentes  auberges  et,  paraît-il,  complotèrent  vaguement 
d'envahir  les  imprimeries  aristocrates;  mais,  comme  ils  se  dispersèrent  le 
soir,  on  crut  que  leur  projet  était  abandonné,  il  n'en  était  rien.  Dans  la  nuit 
même  du  9  mars,  à  deux  heures  du  matin,  le  comité  de  surveillance  de 
ces  fédérés,  qui  se  qualifiaient  Défenseurs  de  la  République  assemblés  aux 
Jacobins,  prit  un  arrêté  invitant  toutes  les  sections  de  Paris  composées  de 
Sans-Culottes  à  se  joindre  aux  défenseurs  de  la  patrie  pour  opérer  une 
insurrection,  donnant  rendez-vous  aux  Jacobins,  annonçant  que  le  tocsin 
sonnerait  à  5  heures  très  précises  du  malin,  enfin  faisant  appel  aux  Sans- 
Culottes  pour  en  imposer  aux  factieux  qui  siégeaient  à  la  Convention  et  se 
transporter  dans  les  imprimeries  des  journaux  de  Brissot,  Gorsas  et  autres 
de  même  nature. 

Ce  manifeste,  qui  porte  la  signature  de  deux  inconnus,  Champagnac, 
président,  et  André  Gadet,  fils,  secrétaire,  est  contresigné  de  commissaires 
du  Club  des  Jacobins,  affiliés  à  la  Société  des  Fédérés,  qui  sont  Garnier 
de  Launay  (François-Pierre)  de  la  section  des  Piques,  Pereyra (Jacob),  de  la 
même  section,  (dont  Mortimer-Ternaux  travestit  le  nom  en  celui  de 
Le  Perigerais),  et  Bailly,  fédéré.  Si  ce  manifeste  s'est  retrouvé  dans  les 
papiers  du  Comité  de  sûreté  générale  (sous  la  cote  F'  444S-4550,  que 
Morlimer-Ternaux  se  garde  bien  de  donner)  c'est  qu'il  fut  envoyé  à  la 
section  du  Panthéon-Français,  qui  le  fit  parvenir  au  Comité  de  sûreté 
générale  par  les  soins  de  Julian  de  Carentan,  personnage  assez  connu 
comme  observateur  de  la  Police,  et  de  Damour,  qui  devinrent  peu  après 
secrétaire  et  secrétaire-adjoint  du  Comité  révolutionnaire  de  cette  section. 

Le  curieux  document  en  question,  publié  une  première  fois  par 
Mortimer-Ternaux  dans  son  Histoire  de  la  Terreur,  t.  VI,  p.  185,  a  été 
reproduit  par  M.  Jean  Jaurès,  dans  son  Histoire  socialiste  de  laConvention, 
p.  1131,  qui  croit  pouvoir  l'attribuer  à  la  section  Poissonnière;  or,  aucun 
des  signataires  de  cet  appel  aux  armes  n'appartenait  à  celte  section,  qui 
semble  bien  n'y  avoir  pris  aucune  part.  La  veille,  il  est  vrai,  cette  section, 
par  l'organe  de  son  président,  le  peintre  Faro,  avait  demandé  aux  com- 


(1)  Rapport  de  police,  t.  IX  de  notre  Répertoire,  n»  459. 


INTRODUCTION  xvi.j 

missaircs  de  la  Convention,  venus  dans  son  sein,  la  dcstilulion  de 
Beurnonville,  un  décret  d'accusation  contre  Dumouricz  et  son  état-major, 
contre  Roland  et  Clavière,  prolesté  contre  la  nomination  de  Gensonné  en 
quiililé  de  président  de  la  Convention,  réclamé  des  mesures  énergiques 
à  l'eflet  de  supprimer  les  mouvements  populaires,  mais  avait  néanmoins 
déclaré  être  prête  à  défendre  la  Convention  :  par  conséquent  elle  ne  se  serait 
assurément  pas  associée  à  une  démonstration  hostile  conlre  les  représen- 
tants du  peuple. 

Ceux  que  l'opinion  publique  désignait  comme  les  chefs  de  ce  complot 
étaient  Fournier,  l'Américain,  connu  par  son  rôle  suspect  dans  l'expédition 
des  prisonniers  d'Orléans,  Claude  Lazowski,  capitaine  des  canonniers  de 
Saint-Marcel,  dont  on  sait  la  participation  au  40  août  et  à  celte  même 
expédition,  Jean  Varlet,  employé  des  postes,  fougueux  Jacobin,  Peyre, 
homme  de  loi,  de  la  section  de  Marseille,  Charles-Philippe  Ronsin  et 
François-Nicolas  Vincent,  Etienne  Jourdan,  frère  du  fameux  Jourdan 
Coupe-Tète ,  d'Avignon,  François  Desfieux,  membre  du  Tribunal  du 
17  août,  (lu  Club  des  Jacobins,  un  certain  Langlais,  agent  du  Comité  de 
sûreté  générale,  tous  ces  agitateurs  perpétuellement  prêts  à  fomenter 
l'insurrection,  qu'on  retrouve  dans  la  plupart  des  journées  révolution- 
naires (1). 

Il  est  bien  difficile  de  démêler  quelle  fut  la  part  de  chacun  des  auteurs 
présumés  de  ce  mouvement.  Comme  l'on  sait,  Fournier  fut  formellement 
dénoncé  par  Maral;  le  même  Fournier,  Desfieux  et  Lazowski  furent 
signalés  par  Vergniaud  comme  membres  de  ce  comité  d'insurrection.  Le 
jacobin  Desfieux,  qui  en  pluviôse  an  II  fut  incarcéré  à  Sainte-Pélagie,  fit 
paraître  un  mémoire  justificatif,  imprimé  de  12  pages,  où  il  s'attache  à 
démontrer,  comme  il  l'avait  fait  jadis  dans  un  placard-affiche,  que  l'accu- 
sation portée  contre  lui  par  Vergniaud  était  sans  fondement,  se  faisant 
fort  de  prouver  qu'il  n'avait  jamais  appartenu  à  aucun  comité  secret, 
qu'il  ne  connaissait  que  très  peu  Fournier,  qu'il  ne  lui  avait  jamais  parlé 
et  ne  l'avait  même  pas  vu  depuis  un  mois,  en  outre  qu'il  n'avait  jamais 
parlé  au  citoyen  Lazowski,  le  considérant  loulelois  comme  ayant  rendu 
de  grands  services  à  la  Révolution. 

En  tout  cas  le  manifeste  lancé  dans  la  nuit  du  9  mars  ne  produisit  pas 
l'elTet  attendu  ;  le  tocsin  ne  fut  pas  sonné,  personne  ne  bougea.  Convaincus 
de  l'avortement  d'une  insurrection  générale,  les  meneurs  se  réunirent  aux 
abords   de   la   Convention,   formant   sur   la  terrasse   des  Feuillants  des 


(1)  Rapport  (le  police,  t.  IX  de  notre  Hépertoire,  n»  'iGî. 
T.  IX. 


xviij  INTHOnUCTION 

groupes  animés  t-l  menai^aiils,  où  Pelion  el  Beurnonvillc  furent  pourcliassés 
et  insultés.  Dans  la  soirée  pourtant  ils  tentèrent  de  réaliser  une  partie  ilo 
leur  programme  en  exploitant  le  mécontentement  populaire  contre  les 
presses  girondines.  Vers  8  heures  du  soir,  une  quarantaine  d'individus, 
armés  de  sabres  el  de  pistolets,  mais  non  200,  comme  l'écrit  Taine, 
quelques-uns  revêtus  do  l'uniforme  de  dragons  de  la  République,  se  ren- 
dirent rue  Tiquetonne,  où  se  trouvait  l'imprimerie  de  Gorsas,  envahirent 
les  ateliers,  brisèrent  les  presses  et  les  caractères,  hachèrent  les  papiers 
à  coups  do  sabres,  enfin  occasionnèrent  d'importants  dégâts,  évalués 
76.000  livres.  Gorsas,  qui  se  trouvait  chez  lui  en  ce  moment,  n'eut  que 
le  temps,  pour  échapper  aux  émeuliers,  de  sauter  par-dessus  un  mur  de 
son  jardin  cl  de  se  réfugier  chez  im  voisin,  d'où  il  rentra  dans  son  domicile 
au  bout  de  trois  quarts  d'heure,  quand  les  envahisseurs  se  furent  retirés; 
mais  il  ne  parut  nullement  à  la  section  du  Contrat- Social,  comme  le  dit 
Pache  dans  sa  lettre.  Vers  9  heures  du  soir,  le  même  nombre  d'individus, 
également  armés,  se  transportèrent  rue  Serpente,  à  l'imprimeiic  Fiévée, 
où  s'imprimait  la  Chronique  de  Paris  de  Condorcet,  et  la  sacc;igèrcnt  de 
fond  en  comble,  comme  le  constatèrent  deux  commissaires  de  la  section 
du  Théâtre-Français.  Les  imprimeries  du  Patriote  Français  et  des  Me'co- 
lutions  de  Paris  ne  furent  préservées  de  la  destruction  que  grâce  à  la 
résistance  opposée  par  les  ouvriers.  Prudhomme  en  racontant  ces  excès 
fait  remarquer  que  le  peuple  de  Paris  fut  aussi  étranger  aux  dégâts 
commis  chez  les  imprimeurs  qu'il  l'avait  été  au  pillage  des  magasins 
de  sucre  et  de  chandelles.  Le  même  soir,  Varlet  et  Fournier  l'Améri- 
cain, porte-paroles  du  Comité  insurrectionnel,  apportèrent  au  Club  des 
Cordeliers,  que  Gorsas  appelle  le  Club  nourricier  des  émeutes,  une 
adresse  dont  la  rédaction  était  de  Varlet  et  qu'il  réussit  à  faire  adopter 
par  surprise  par  la  section  des  Quatre  Nations;  do  là  ils  se  rendirent  au 
sein  de  la  Municipalité  à  l'eilet  de  l'inviter  à  mettre  en  état  d'arrestation 
les  membres  de  la  Convention  traîtres  à  la  cause  du  pays,  à  faire  fermer  les 
barrières,  à  faire  sonner  le  tocsin  el  faire  battre  la  générale;  mais  ce  fut 
peine  perdue,  au  Conseil  général  de  la  Commune,  Pache,  aussi  bien  que 
Chaumette  et  Hébert  refusèrent  absolument  de  s'associer  au  mouvement. 
Prudhomme  estime  dans  ses  Révolutions  de  Paris  que  l'on  doit  rendre 
gr&ces  à  la  Commune  de  Paris,  qui  fut  vainement  sollicitée  par  une 
soixantaine  de  prétendus  députés  des  Jacobins  et  des  Cordeliers,  et  dont 
l'attitude  imposante  sauva  la  situation.  Un  autre  contemporain,  le  député 
Salle,  dans  une  lettre  au  vice-président  du  Directoire  du  déparlement  de 
la  Meurlhe,  montra  que  le  hasard  el  des  circonstances  heureuses  avaient 
fait  manquer  le  coup  préparé  pour  la  nuit  du  dimanche  au  lundi,  que  les 


INTHODUCTIUN  xix 

conspirateurs  furent  déroulés  par  la  pluie  qui  tomba  eu  abondance  loule 
la  nuit,  p;ir  l'absence  des  députés  et  la  présence  de  400  fédérés  bretons, 
prêts  à  marcher  au  jiremier  signal,  mais  laisse  à  entendre  que  les  conspi- 
rateurs n'avaient  nullement  abandonné  leur  projet. 

Le  Conseil  général  do  la  Commune  ayant  avisé  la  Convention  de 
l'existence  d'attroupements  qui  faisaient  craindre  une  nouvelle  insur- 
rection, attroupements  accompagnés  de  menaces  de  mort  contre  plu- 
sieurs membres  de  la  Convention,  l'Assemblée  manda  immédiatement 
à  sa  barre  le  Maire,  le  Commandant  général  et  le  secrétaire  greffier  de  la 
Municipalité,  qui  sans  tarder  se  rendirent  à  son  invitation.  Le  Maire 
exposa  les  mesures  adoptées  en  raison  des  rassemblements  et  de  l'exaltation 
des  esprits  ;  de  son  côté,  Santcrrc  vint  déclarer  qu'il  avait  donné  les  ordres 
les  plus  précis  pour  pn-venir  loule  insurrection  et  qu'il  disposait  d'une 
force  armée  de  9.000  hommes,  prèle  à  agir,  massée  sur  la  place  de 
l'Hôtel-dc-Ville;  il  fit  connaître  en  outre  que  des  malveillants,  qu'on 
n'avait  pu  arrêter,  avaient  suggéré  l'idée  de  conférer  la  royauté  au  citoyen 
Egalité. 

Ce  qui  a  pu  faire  croire  à  quelques  historiens,  comme  M.  Jaurès,  que 
le  signal  de  l'insurrection  fut  donné  par  la  seclion  Poissonnière,  c'est 
l'attitude  singulière  de  cette  seclion,  qui,  non  contente  d'avoir  tenu  un 
langage  presque  menaçant  aux  commissaires  de  la  Convention,  loin  de  le 
désavouer  ou  de  l'atténuer,  décida,  le  22  mars,  qu'une  dépulation  de  huit 
membres  se  présenterait  à  la  Convention  à  la  tête  des  volontaires  et  y  ferait 
lecture  du  discours  adressé  le  8  mars  aux  commissaires  ;  en  ell'et,  celle 
députation  fut  admise  le  lendemain  ;  le  discours  de  l'or.ileur  de  la  seclion 
Poissonnière  souleva  de  violents  murmures  et  fut  interrompu  par  des 
prolestalions  unanimes.  Un  mouvement  général  d'indignation  éclala  dans 
la  salle  et  même  parmi  les  volontaires,  lorsqu'on  s'aperçut  que  leur  dra- 
peau portail  deux  fleurs  de  lis,  découpées  à  jour,  l'une  sur  le  taffetas, 
l'autre  sur  la  hampe;  tout  aussilôt  les  volontaires  furieux  arrachèrent 
l'étoffe,  la  foulèrent  aux  pieds  et  la  remplacèrent  par  une  ceinture  trico- 
lore qu'oifrit  la  citoyenne  Floquet,  de  Toulon,  en  la  surmontant  d'un 
bonnet  rouge. 

L'incident  soulevé  à  la  Convention  par  la  section  Poissonnière  donna 
lieu  à  une  vive  discussion,  dans  laquelle  l'un  des  représentants  s'attacha 
à  faire  ressortir  le  lien  existant  entre  les  projets  que  trahissait  le  discours 
du  président  de  cette  section,  les  mouvements  excités  autour  de  la  .salle  et 
jusques  dans  les  tribunes,  et  surtout  les  complots  dénoncés  par  les 
officiers  municipaux  et  le  Commandant  général,  heureusement  déjoués 
par  leur  prudence,  et  demanda  la  destitution  de  Pinard,  juge  de  paix  de 


XX  INTROnUCTION 

l;i  section  Poissonnière,  ainsi  que  son  arrestation  avec  celle  do  Jacquemin, 
président  de  ladite  section. 

Deux  jours  après,  la  section  Poissonnière,  réunie  en  assemblée  géné- 
rale, reconnut  les  erreurs  dans  lesquelles  l'avait  t'ait  tombrr  un  moment 
de  désarroi  causé  par  les  revers  essuyés  en  Belgique  ;  elle  déclara  se 
désister  de  ce  qu'elle  avait  dit  les  8  et  12  mars,  en  ce  qui  concernait 
Dumouriez,  observant  que  la  flamme  qui  servait  d'étendard  iiu  bataillon 
de  volontaires  existait  depuis  1789  et  que  le  commandant  de  la  section 
armée,  dont  le  patriotisme  ne  pouvait  être  suspecté,  l'avait  laissée  sortir 
par  inadvertance  (1). 

Dans  cette  môme  séance  du  12  mars,  la  Convention  nationale,  sur  la 
motion  de  Fonfrède,  rendit  tout  d'abord  nn  décret  portant  que  le  Conseil 
général  de  la  Commune  de  Paris  ainsi  que  le  Commandant  général  de  la 
garde  nationale  avaient  bien  mérité  de  la  pairie.  Par  un  autre  décret,  la 
Convention,  jugeant  d'après  la  lettre  qui  lui  avait  été  écrite,  le  20  mars, 
par  le  maire  de  Paris,  d'après  l'arrêté  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, le  compte  rendu  de  la  Municipalité  à  sa  barre  et  la  dénonciation 
des  commissaires  inspecteurs  de  la  salle,  qu'il  avait  existé  un  complot 
attentatoire  à  la  sûreté  de  la  Convention  nationale,  décida  que  le  Tribunal 
extraordinaire,  créé  le  10  mars,  informerait,  aussitôt  sa  réunion,  contre 
les  autenrs  et  les  fauteurs  de  ce  délit  national;  enfin,  un  troisième 
décret,  visant  spécialement  l'un  des  instigateurs  du  comidot  que  Marat 
venait  de  dénoncer  à  la  tribune,  ordonna  l'arrestation  de  Fournier,  dit 
l'Américain,  la  mise  sous  scellés  de  ses  papiers  et  son  interrogatoire  par  le 
Comité  de  sûreté  générale,  spécialement  délégué  à  cet  clTet.  Sans  perdre 
un  instant,  le  Comité  mit  en  état  d'arrestation  Fournier,  sous  la  garde 
d'un  gendarme  dans  son  domicile,  rue  du  Doyenne,  et  chargea  Simon- 
Toussaint  Charbonnier,  commissaire  de  police  do  la  section  des  Tuileries, 
d'abord  d'apposer  les  scellés  sur  ses  papiers,  puis  de  les  .apporter  au 
(Comité, ce  qui  fut  efl'ectué  les  12  et  13  mars;  unlin  il  invita  les  membres  de 
la  Convention  qui  avaient  lancé  des  dénonciations  contre  Fournier  à  les 
faire  connaître,  afin  qu'elles  pussent  servir  de  base  à  l'interrogatoire  de  cet 
inculpé. 

Bourdon  de  l'Oise,  l'un  des  membres  de  la  Convention,  déposa,  séance 
tenante,  une  dénonciation  en  règle  contre  Fournier,  dans  laquelle  il 
affirma  l'avoir  entendu  reprocher  à  deux  ou  trois  inconnus  de  ne 
pas  l'avoir  appuyé,  sans  quoi  il  aurait  brûlé  la  cervelle  à  Pet  ion.  Fournier, 


(I)  Voir  le  t.  Vlll  (le  notre  Uépôrloire,  n»  2010. 


INTRODUCTION  «j 

introduit  à  la  barre  et  invité  à  s'expliquer  à  ce  sujet,  nia  le  propos  qui  lui 
était  imputé;  et ,  en  ce  qui  concernait  Ifts  événements  dos  9  et  10  mars,  déclara 
que  son  rùlc  s'était  borné  à  se  transporter  aux  Jacobins,  puis  aux  Cordc- 
liers,  où  des  molionnaircs  projelaienl  de  se  saisir  de  lous  les  ennemis  do 
1,1  patrie  et  do  former  les  barrières  ;  il  reconnut  également  s'être  mis  à  la 
lète  d'une  députation  à  la  Commune  pour  empèjber  que  les  pouvoirs  dos 
motionnairos  no  tombassent  entre  mauvaises  mains,  s'être  entretenu  avec 
lo  procureur  de  la  Commune  et  le  Maire.  Ce  dernier  l'ayant  oxhorlé  à 
employer  les  moyens  les  plus  efficaces  pour  lout  pacifier,  il  était  retourné 
iiux  Cordeliers  pour  calmer  les  esprits,  de.lii.ii  sa  section  qu'il  avait 
trouvée  fermée,  puis  il  était  rentré  chez  lui.  Pressenti  au  sujet  d'un  Comité 
d'insurrection,  Fournier  répondit  no  rien  savoir  à  cet  égard.  Col  interro- 
gatoire terminé,  l'un  des  membres  du  Comité  de  surveillance  ayant  attesté 
que  l'on  n'avait  rien  trouvé  dans  les  papiers  do  Fournier  qui  pût  motiver 
une  plus  longue  détention,  la  Convention  ordonn;i  de  lo  mettre  en  liberté, 
sauf  à  le  faire  entendre  comme  témoin  par  le  Triimnal  extraordinaire.  Four- 
nier, ayant  sur  lo  cœur  la  dénonciation  de  Marut  qui  avait  provoqué  son 
arrestation,  se  vengea  enpubliaut(l),àla  date  du  14  mars,  un  factura  contre 
l'Ami  du  peuple,  où  il  se  plaignait  d'avoir  été  dénoncé  à  l'occasion  d'une 
[jétition  contre-révolutionnaire,  celle  de  la  section  Poissonnière,  et  attaquait 
nSou  adversaire  avec  une  extrême  vioi:-nce,  eu  mettant  en  parallèle  le 
civisme  et  le  patriotisme  dont  lui-même  avait  fait  preuve  dans  maintes 
occasions  et  ceux  do  Marat,  qu'on  n'avait  vu  paraître  dans  aucune  des 
journées  do  la  Révolution;  il  termina  eu  demandant  pourquoi,  contre  le 
vœu  d'un  récent  décret,  Marat  conservait  seul  le  privilège  d'être  à  la  fois 
Législateur  et  journaliste. 

Ce  fut  seulement  le  13  mars  que  la  Convention  se  décida  à  ouvrir  une 
enquête  relativement  au  complot  avorté  du  9  mars.  Elle  donna  nuindat  au 
Conseil  exécutif  do  mettre  sur-le-champ  en  état  d'arrestation  les  membres 
du  Comité  dit  d  insurrection  et  d'apposer  les  scellés,  tant  sur  leurs  papiers 
personnels  que  sur  les  registres  et  papiers  du  Comité  même.  Fournier 
était  à  peu  près  le  seul  membre  de  ce  Comité  insurrectionnel,  contre 
lequel  l'on  avait  pu  réunir  les  éléments  d'une  instruction;  d'autres 
encore  éîaient  véhémentement  suspectés  d'avoir  trempé  dans  le  complot 
du  9  au  10  mars;  mais  faute  d'avoir  dos  preuves  sérieuses  de  leur  cuipa- 
liiliié,  on  ne  put  e.xerccr  do  poursuites  ;  c'est  ainsi  que,  le  14  mars,  sur  la 
proposition   qui   fut  faite  d'enleudre  à  la  barre  Lazowski,  présumé  déjà 


(1)  Ce  pamphlet  imprimé  se  trouve  clans  les  papiers  de  Fournier  l'Américain,  F'  6504. 


Mij  INTHODUCTIOX 

on  élat  d'arrestation  d"après  le  décret  de  la  veille,  la  Convention  no 
put  que  passer  à  l'ordre  du  jour,  motivé  sur  ce  qu'il  n'existait  point 
de  décret  le  visant  personneiloment,  pas  plus  que  le  citoyen  Deslieux. 
Le  même  jour,  le  ministre  do  la  justice,  invité  à  rendre  compte  séance 
tenante  des  renseignements  qu'il  avait  pu  recueillir  sur  l'existence 
de  ce  Comité  d'insurrection,  se  contenta  de  fournir  des  indications  très 
vagues  sur  un  certain  Comité  de  surveillance  générale,  composé  de  com- 
missaires des  48  sections,  chargé,  jiaraissait-il,  d'avoir  l'œil  sur  les  officiers 
municipaux,  sur  les  administrateurs  du  Département,  les  ministres,  la 
Convention  nationale  eilemême;  il  donna  ensuite  des  explications  sur  les 
événements  de  la  nuit  du  1)  au  10  mars  et  sur  les  projets  prêtés  aux 
agitateurs  qui  se  proposaient,  partagés  en  deux  bandes,  de  se  porter,  les 
uns  chez  les  ministres,  les  autres  chez  les  députés  ayant  voté  l'appel  au 
peuple  et  de  faire  maison  nette,  ou  simplement  de  mettre  en  accusation 
le  côté  droit  de  l'Asèemblée.  Gohicr  fit  connaître,  en  outre,  qu'à  la  suite 
d'une  réunion  du  Conseil  exécutif,  il  s'était  transporté  à  la  Maison 
Commune,  où  il  avait  entendu  lecture  d'un  arrêté  rédigé  dans  les  bons 
principes,  qui  menaçait  de  la  peine  de  mort  tous  ceux  qui  fermeraient  les 
barrières,  et  il  termina  son  exposé,  en  déclarant  qu'il  était  resté  debout 
jusqu'à  3  heures  du  matin  dans  l'attente  des  événements  et  que  la  Iran- 
(]uiHilé  ])ul)lique  était  assurée  par  les  communications  fréquentes  qu'il  avait 
eues  avec  le  Maire  et  par  celles  du  ministre  de  la  guerre  avec  le  Commandant 
général  de  la  garde  nationale.  En  attendant,  le  Conseil  exécutif  provisoire 
cherchait  à  savoir  exactement  ce  qu'était  cet  insaisissable  Comilé  secret, 
dit  révolutionnaire,  et  quels  en  étaient  les  membres.  Ayant  appris  que 
l'évèque  de  Paris  avait  quelques  notions  au  sujet  de  ce  Comilé,  il  convo- 
qua Gobel,  qui  comparut  le  24  mars,  à  S  heures.  En  réponse  aux  questions 
qui  lui  furent  posées  par  le  Conseil  exécutif,  celui-ci  se  défendit  d'avoir 
jamais  paru  dans  aucun  Comité  de  cette  nature,  ajoutant  qu'il  s'était 
borné  à  présenter  devant  deux  commissaires  délégués  à  cet  effet  par  la 
Société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité  sa  justification  au  sujet  de 
certains  griefs  qui  lui  étaient  imputées. 

l'our  compléter  les  mesures  de  sûreté  adoptées  le  13  mars,  la  Con- 
vention décida,  le  lo,  que  tous  les  étrangers  et  gens  sans  aveu  seraient 
tenus  de  quitter  Paris  dans  les  24  heures:  en  exécution  do  ce  décret  la 
Convention  enjoignit,  le  18  mars,  à  la  Municipalité  parisienne  et  à  l'ad- 
ministration de  Police  de  remettre  au  Comité  de  sûreté  générale,  dans  le 
délai  de  3  jours,  la  liste  dos  individus  domiciliés  à  Paris,  notés  comme 
suspects,  sans  aveu  et  mal  intentionnés. 

L'agitation  populaire,  malgré  l'avortement  de  la  tentative  révolution- 


INTHODUCTION  xxiij 

naire  du  9  mars,  ne  s'iHail  nullement  calmée  ;  c'esl  ainsi  que,  d'après  un 
rapport  de  police  du  16  mars,  un  jeune  Jacobin,  que  l'on  idcnlifiait  géné- 
ralement avec  le  fougueux  Varlot,  prit  la  parole  (ce  qui  lui  arrivait  souvent) 
sur  la  terrasse  des  Feuillants  et, au  milieu  de  groupes  nombreux,  exprima 
tout  haut  le  regret  que  ^insurrection  projetée  les  9  et  10  mars  n'eût  pas 
réussi;  il  résuma  son  discours  en  répélaul  ce  qu'il  avait  dit  le  dimanche 
précédent  aux  Jacobins,  que  cette  insurrection  était  légitime  et  néces- 
saire, qu'il  la  désirait  encore  et  qu'au  surplus  elle  n'était  qu'ajournée, 
qu'il  souhaitait  maintenant  que  l'apathie  des  Jacobins  fût  remplacée  par 
l'énergie  des  femmes  des  S  et  6  octobre  1789,  de  façon  à  obtenir  de  gré 
ou  de  force  que  la  Convention  proscrivît  la  vente  de  l'argent,  décrétât  la 
peine  de  mort  contre  les  agioteurs  et  accapareurs,  et  fît  tomber  les  têtes 
de  Roland  et  de  Brissot. 

Dans  son  ordre  du  jour  du  27  mars,  Santerre,  préoccupé  de  l'état  peu 
rassurant  de  Paris,  prit  soin  de  mettre  en  garde  les  citoyens  contre  cer- 
tains faux  bruits  rc'pandus  par  les  malveillants,  dans  le  but  de  jeter 
l'alarme  et  d'égarer  l'opinion,  principalement  à  la  fin  de  la  semaine,  afin 
de  profiter  pour  la  réalisation  de  leurs  projets  sinistres  du  lundi,  qui 
était  ordinairement  le  jour  de  repos  et  de  fête  des  ouvriers.  Au  début  de  la 
séance  que  tint  ce  même  jour  le  Conseil  exécutif,  le  ministre  de  l'In- 
■  lérieur  communiqua  des  rapports  inquiétants  sur  la  situation  de  Paris, 
desquels  il  semblait  résulter  que  la  vie  d'un  grand  pombie  de  citoyens 
était  menacée,  cl  demanda  la  convocation  immédiate  du  Maire,  du  Com- 
mandant général  et  du  procureur  général  syndic.  Le  Maire  se  présenta 
aussitôt  et  mit  le  Conseil  au  courant  de  divers  avis  qu'il  avait  reçus, 
notanuTient  de  certaines  lettres,  signées  de  l'initiale  A  et  attribuées  à  un 
sieur  Aubert,  contenant  l'indication  de  faits  très  graves,  notamment  d'un 
appel  aux  armes  adressé  aux  sections.  En  effet,  l'incident  qui  se  produisit 
ce  jour-là,  aux  portes  même  de  la  Convention,  montre  assez  la  fermen-- 
tation  qui  continuait  à  régner  dans  les  masses.  La  Société  des  Uéfeus(.'urs 
de  la  République,  celle  qui  avait  pris  l'initiative  du  mouvement  du  9  mars, 
avait  organisé,  pour  le  dimanche  malin  17  mars,  sur  la  place  du  Carrousel, 
une  réunion  où  devaient  se  trouver  le  Conseil  général  de  la  Commune  et 
loiilos  les  sociétés  patriotiques  afin  do  se  donner  le  baiser  fraternel.  Un 
rassemblement  considérable  se  forma;  l'un  des  députés  Girondins,  Yzarn 
\alady,  informé  de  cet  attroupement  et  entraîné  par  son  zèle,  sortit  à  l'efiet 
do  prévenir  la  force  armée  dans  divers  corps  de  garde,  fut  retenu  pri- 
sonnier dans  celui  de  l'Oratoire  et  obligé  de  se  faire  réclamer  par  le 
président  de  la  Convention. 

La  question  des  subsistances  et  la  crainte  permanente  de  la  disette 


XXIV 


I.NTHODUCÏIO.N 


venaient  encore  aggraver  la  situation  en  faisant  naître  des  troubles  pour 
ainsi  dire  quotidiens;  ainsi  une  véritable  émeute,  fomentée  par  certains 
boulangers  réunis  à  une  troupe  de  femmes,  éclata  tout  d'un  coup  ii  la 
Halle  au  blé,  où  les  manifestants,  transportés  de  fureur,  vomissaient  mille 
injures  contre  la  Municipalité  et  voulaient  absolument  pendre  le  citoyen 
Garin,  administrateur  dt^s  Subsistances,  en  exécration  dans  le  peuple  :  ce 
malheureux  eut  grand'  peine  à  s'échapper  de  leurs  mains. 

Le  19  mars,  Gohier  rendit  compte  à  la  Convention  des  investigations 
auxquelles  il  s'était  livré  pour  arriver  à  la  découverte  des  conspirateurs 
des  9  et  10  mars,  investigations  qui,  en  somme,  aboutirent  à  un  résultat 
négatif.  Gohier  avait  cependant  joué  de  tous  les  ressorts;  il  avait  cherché 
à  se  renseigner  auprès  des  foncliouiiaires  publics  les  plus  mêlés  au 
peuple,  et  qui  par  leurs  rapports  incessants  avec  lui,  étaient  plus  à  portée 
de  connaître  les  moyens  que  l'on  employait  pour  l'égarer;  l'administration 
de  Police,  mise  en  mouvement,  avait  répondu,  après  enquête  appro- 
fondie, au  maire  de  Paris  qu'elle  n'avait  rien  trouvé  qui  pût  faire  soup- 
çonner l'existence  d'un  Comité  d'insurrection.  Les  démarches  personnelles 
du  ministre,  à  la  suite  de  diverses  dénonciations  qu'il  avait  reçues,  lui 
avaient  bien  permis  de  co;islator  la  tenue  de  réunions  do  plusieurs  membres 
de  la  Société  des  Jacobins  au  Café  Corazza,  réunions  qui  toutefois  n'avaient 
point  le  caractère  d'un  comité  insurrectionnel.  On  lui  avait  signalé  éga- 
lement un  certain  nombre  d'individus  qu'on  pouvait  qualifier  d'insurrec- 
tionnaires,  qui  devenaient  dangereux  lorsqu'ils  étaient  mêlés  à  des 
mouvemonis  populaires.  Son  attention  s'était  portée  principalement  sur 
les  trois  agitateurs  qui,  dans  la  nuit  du  9  au  10  mars,  s'étaient  chargés  de 
remettre  au  Conseil  général  de  la  Commune  une  délibération  incendiaire, 
Varlet,  Fournier  et  Champion,  sur  d'autres  encore,  tels  que  Lazowski, 
Desfieux  et  un  certain  Jourdan,  qui  passaient  pour  avoir  joué  un  rôle 
considérable;  mais  les  insiruclions  ouvertes  n'avaient  donné  aucun  résultat 
et  les  poursuites  aussitôt  entamées  avaient  dû  être  abandonnées. 

Les  derniers  jours  du  mois  de  mars  furent  marqués  par  une  recru- 
descence de  la  fermentation  populaire,  tant  en  raison  des  graves  nouvelles 
reçues  de  la  Belgique  que  de  l'occupai  ion  de  l'ilc  do  Noirmoutiers  par  les 
insurgés  de  l'Ouest.  Le  mercredi  27  mars,  sur  l'invitation  du  Comité  de 
défense  générale,  qui  désirait  se  rendre  compte  de  la  situalion  de  Paris, 
Santerre  annonça  avoir  pris  toutes  les  précautions  propres  à  empêcher  les 
soulèvements  et  les  troubles  que  les  malveillants  s'ellorçaioiit  d'exciter. 
Dans  une  nouvelle  réunion  que  tint  le  Comité  à  sept  heures  du  soir,  à 
laquelle  assistaient  les  ministres,  deux  membres  du  Direcloire  du  Dépar- 
tement, le  procureur  de  la  Commune  et  deux  officiers  municipaux,  on 


IMHODLCTION  xxv 

conféra  sur  les  mesures  à  prendre  «  pour  déconcerter  l'arislocratie  et  tous 
les  conspirateurs  qui  cherchaient  à  opérer  des  soulèvements  ».  Le  Comité 
arrêta  et  la  Convention  décréta  le  lendemain  :  1°  que  la  municipalité  de 
Paris  suspendrait  la  délivrance  des  passeports  jusqu'après  l'exécution  du 
décret  qui  avait  ordonné  le  désarmement  des  suspects,  ce  qui  serait  effectué 
le  jour  même  ;  2°  qu'elle  était  autorisée  à  établir  dur.int  24  heures  une 
garde  aux  barrières  et  à  y  envoyer  des  commissaires  à  l'elfet  de  procéder 
à  l'arrestation  de  tous  individus  se  présentant  sans  passeports  ou  avec  des 
passeporis  des  municipalités  de  Boulogne-sur-Mor  et  de  Calais,  ainsi  que 
de  toutes  personnes  suspectes;  8"  que  le  Conseil  exécutif  enverrait  des 
courriers  aux  municipalités  environnantes  pour  arrêter  et  désarmer  les 
suspects  et  surveiller  les  châteaux  ;  4°  qu'il  serait  fait  une  adresse  au 
peuple  français  pour  le  prémunir  contre  les  hommes  coupables  qui  vou- 
draient l'égarer. 

Un  député  girondin,  Salle,  qui  écrivait  après  la  réunion  du  Comité  de 
défense  générale,  à  Bicquilley,  vice-président  du  directoire  du  déparle- 
ment de  la  Meiirthc,  résume  en  ces  termes  ses  impressions  sur  ce  qui  se 
passait  en  ce  moment  : 

«  Les  Montagnards  ont  voulu  faire  croire  que  les  conspirateurs  du 
10  mars  étaient  des  aristocrates;  mais  à  mon  sens,  les  mouvements  qui 
Se  préparent  ne  sont  point  dangereux;  on  veut  simplement  plâtrer  la 
conspiration  du  10  mars,  il  doit  y  avoir  un  simulacre  de  fermeture  de 
barrières  et  d'insurrection,  le  peuple  de  l'aris  va  être  tout  entier  mis  sur 
pied.  »  Mais  le  même  député  ne  se  fait  pas  illusion  sur  la  gravité  de  la  situa- 
tion. Si  cette  semaine,  ajoute-t-il,  se  passe  sans  accidents,  il  ne  s'en  suit 
pas  pour  cela  que  tous  dangers  soient  écartés,  au  contraire  les  craintes 
sont  plus  que  jamais  fondées. 

Salle  avait  dit  vrai  ;  l'on  assista  à  un  étrange  spectacle  :  dès  l'aube  et 
durant  toute  la  matinée,  l'on  battit  le  rajipel  dans  tous  les  quartiers;  à  midi 
toutes  les  sections  étaient  sous  les  armes,  toutes  les  barrières,  toutes  les 
rues,  tous  les  passages  étaient  interceptés,  personne  ne  pouvait  plus 
circuler  sans  sa  carte  ou  son  certificat  de  civisme;  il  fut  procédé  à  des 
visites  domiciliaires  jour  le  désarmement  des  suspects  et  à  de  nombreuses 
arrestations.  Grâce  à  ce  déploiement  extraordinaire  de  force  armée,  Santerre 
put  annoncer  à  6  heures  du  soir  à  la  Convention  que  la  tranquiililéavait  été 
parfaite  à  Paris  dans  la  journée  du  28,  que  le  service  s'était  fait  avec  beau- 
coup d'exactitude,  et  que  les  patrouilles  avaient  été  tiès  fréquentes.  Pour 
faciliter  les  visites  domiciliaires  et  les  arrestations  de  suspects,  le  Conseil 
général  de  la  Conmmne  prit,  le  28  mars,  un  arrêté  enjoignant  aux  proprié- 
taires des  maisons  d'afficher  à  l'extérieur  en  caractères  bien  lisibles  les 


xxvj  INTIlODrcriON 

noms,  i\gos  cl  professions  de  tous  les  habitants,  en  ayant  soin  (l'indiquer 
les  mutations,  et  chargea  6  commissaires  de  porter  cet  arrêté  à  la  Conven- 
tion nationale  et  do  demander  sa  sanction;  le  vendredi  29,  les  barrières 
furent  gardées  comme  la  veille  et  les  visites  domiciliaires  continuèrent. 

Les  événements  allaient  se  précipiter  et  entrer  dans  une  nouvelle  phase, 
lii  jdiase  critique;  on  sentait  que  l'on  approchait  non  plus  d'ébauches  de 
mouvements  insurrectionnels,  mais  d'une  véritable  insurrection. 


111 


Journées  des  ai  mal,  V  et  3  juin. 

La  salle  de  rEvêcJié,  où  siégeaient  en  permanence  les  électeurs  du 
département  de  Paris,  était  devenue  un  foyer  de  troubles  et  d'agitation 
révolutionnaire,  dontLanjuinais  avait  déjtà  dénoncé  l'existence,  le  5  mars, 
à  la  tribune  de  la  Convention,  lorsqu'il  faisait  allusion  au  Comité  d'in- 
surrection, présidé  par  l'un  des  membres  do  l'Assemblée  électorale  et  alors 
fréquenté  par  les  volontaires. 

Vers  la  fin  de  mars,  ce  centre  de  ralliement,  resté  dans  l'ombre  depuis 
le  mouvement  avorté  du  10  de  ce  même  mois,  affirma  de  nouveau  son 
existence.  Quoique  d'après  Bûchez  et  Roux  cette  nouvelle  conspiration  ait 
été  tramée  par  les  mêmes  agitateurs  qui  avaient  provoqué  l'insurrection 
du  10  mars  et  que  l'adhésion  des  sections  ait  été  surprise  par  Varlet  et 
antres  démagogues  qui,  en  invoquant  un  arrêté  (\c  la  section  des  Droils 
de  l'Homme,  se  ser.iient  installés  à  l'Evèché.il  n'est  pas  douteux  que  ce 
fut  la  section  des  Droils  de  l'Homme  qui  prit  l'initiative  de  ce  groupement 
séditieux  et  qui  envoya,  le  27  mars,  une  adresse  aux  sections  pour  les 
engager  à  déléguer  des  commissaires  à  l'Evèché  dans  le  but  de  former  un 
Comité  contrai  révolutionnaire,  comité  que  Gorsas  qualifia  de  conventiciile 
d'insurrection,  se  déguisant  sous  l'appellation  de  Commission  de  salut  public. 
Le  28  mars,  vingt-sept  seclions  donnèrent  leur  adhésion  et  envoyèrent 
leurs  commissaires  à  l'Evêché.  A  la  date  du  1"  avril,  une  dépntation  de 
ces  commissaires,  réunis  pour  délibérer  sur  les  moyens  de  salut  public,  se 
présenta  au  sein  de  la  Comnmne  et  demanda  qu'il  leur  fùl  alloué  des  Irais 
de  bureau.  Chaumelte  fut  d'avis  de  sanctionner  la  réunion  de  ces  délégués 
des  sections,  en  faisant  observer  qu'ils  ne  s'assemblaient  à  l'Evêché  que 


1 


IN'THODUr.TIOX  xxvij 

f.Mile  d'un  local  suffisant  dans  la  Miiison  Commune:  en  conséquence  des 
frais  de  bureau  furent  accordés. 

Le  2  avril,  l'Assemblée  électorale,  avisée  en  mémo  temps  de  la  for- 
mation de  ce  Comité  central  de  solid  piif/lic  et  de  correspondance  avec  les 
départements,  et  du  reirait  par  la  plupnrt  des  sections  des  pouvoirs  qu'elles 
avaient  donnés  à  leurs  commissaires  pour  participer  à  cet  établissement, 
décida  l'envoi  d'une  dépulation  de  cinq  membres  au  Conseil  général  de  la 
Commune  pour  lui  faire  part  de  l'indignation  éprouvée  par  l'Assemblée 
électorale,  en  présence  d'un  rassemblement  d'individus  qui  méconnais- 
saient hautement  la  souveraineté  du  peuple  et  avaient  l'audace  de  se 
qualifier  Comité  central  de  salut  public.  Le  corps  électoral  invita  le  Conseil 
général  de  la  Commune  ù  dénoncer  sur-le-champ  aux  48  sections  la 
formation  illégale  de  ce  prétendu  Comité,  dont  quelques-uns  des  mem- 
bres avaient  perdu  la  confiance  publique,  ou  ne  l'avaient  pas  encore 
méritée.  Tels  étaient  Germain  Truchon  (1),  de  la  section  des  Gravilliers, 
un  certain  Cronicr,  clerc  de  procureur,  vice-président  de  la  scclion  de  la 
Réunion,  qui  ayant  eu  la  malencontreuse  idée  de  venir  aux  Jacobins,  le 
1"  avril,  pour  notifier  la  formation  de  cette  Assemblée  centrale  de  salut 
public,  fut  pris  à  partie  par  Marat,  lequel  l'accusa  de  nourrir  des  desseins  anti- 
civiques, arrêté  séance  tenante,  et  conduit,  malgré  ses  protestations,  au 
Comité  de  sûreté  générale  (2),  Landrin  (3),  de  la  section  du  Panthéon- 
Français,  soupçonné  de  vouloir  soulever  les  ouvriers  contre  les  patriotes 
de  cetle  section,  enfin,  le  citoyen  Varlet,  de  la  section  des  Droits  de 
l'Homme,  auteur  de  la  pétition  qui  avait  provoqué  toutes  ces  mesures 
dangereuses  et  perfides.  L'Assemblée  électorale  croyait  de  son  devoir  de 
dénoncer  au  Conseil  général  de  la  Commune  ce  projet  infâme  tendant  à  la 


(1)  Ti-uchon  (Germain),  lioiinue  lie  lettres,  dérenseur  officieux,  président  de  la  Commune 
du  10  août,  fut  dénoncé  par  le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  des  Gravilliers  et  arrêté 
comme  suspect,  le  8  prairial  an  II,  sous  l'inculpation  de  n'avoir  pas  rendu  un  compte  exact,  en 
qualité  de  commissaire  chargé  d'examiner  les  comptes  de  la  section  de  l'Unité  au  sujet  des  objets 
provenant  des  victimes  du  2  septembre,  notamment  de  Viguier  de  Curny.  Incarcéré  le  i)  prairial 
au  Luxomliourg,  puis  rue  de  la  Bourbe  et  au  l'Iossis,  il  élait  encore  détenu  le  30  fructidor  an  III 
et  se  plaignait  o  de  |)érir  de  faim,  de  misère  et  de  nudité,  d'être  sans  argent,  les  fruits  de  ses  vignes 
en  Uourgogne  ayant  été  dilapidés,  brigandés».  Le  Comité  des  Gravilliers  lui  reprochait  d'être  un 
modéré,  d'avoir  sauvé  dos  prisonniers  le  '2  septembre  17'.)'2.  En  effet,  Truchon  se  vanta  d'avoir 
fait  sortir  tous  ceux  de  Saime-Pélapie  et  une  partie  de  ceux  de  la  Force,  entr'aulres  la  jeune 
demoiselle  de  Tourzel  et  JI""  de  Saint-Brico,  et  par  une  singularité  bizarre,  il  déclarait  être 
détenu   comme   terroriste.  Il  sortit  de  prison  en  frimaire  an  IV.  (V.  son  dossier,  F''  4775^^). 

(2)  .\ulard,  L.i  Société  des  Jacobins,  t.  VI  p,  118;  Charavay,  Assemblce  électorale,  t.  III, 
y.  406,  467. 

(3)  Landrin  ou  Laudrin  remplit  les  fonctions  de  secrétaire  greflier  du  Comité  révolutionnaire 
de  la  section  du  Panthéon  Français,  à  partir  du  21  avril  ;  le  18  mai,  on  voit  qu'il  servait  dans  la 
compagnie  Lacour  et  fut  mena'-é  par  les  volontaires;  un  arrêté  de  son  Comité,  du  13  juillet, 
enjoignit  de  l'arrêter,  ce  qui  fut  fait  peu  après;  le  l"  août  il  était  écroué  à  la  Force.  (1  "''  2520). 


xxviij  INTHODIJCTIOX 

désorganisation  do  lotis  les  pouvoirs,  à  l'usiirpalion  de  l'aulorité  souveraine 
et  reprcsenlative  au  moment  où  la  chose  publi(iuc  (Hiil  dans  le  plus  grand 
danger  et  oii  l'union  et  la  rigueur  des  mesures  pouvaient  seuls  la  sxuver. 
La  dépulalion  do  l'Assemblée  électorale  remplit  sa  mission  le  2  avril  el. 
fil  observer  que  quatre  seclions,  celles  de  l'Arsenal,  des  Marais,  des  Gra- 
villiers  cl  des  Arcis,  avnienl  retiré  les  pouvoirs  donnés  à  leurs  délégués 
pour  constituer  ce  Comité;  en  outre  la  section  des  Droits  de  l'Homme 
s'empressa  de  déclarer  que  l'on  avait  faussement  interprété  son  arrêté, 
qui  avait  dclerminé  la  convocation  de  ces  commissaires. 

En  conséquence  le  Conseil  général  de  la  Commune  revint  sur  su  déci- 
sion de  la  veille  relativement  aux  frais  de  bureau  alloués  en  principe,  hi 
senlimenl  général  se  montra  plutôt  hostile  à  ce  Comité  issu  d'intrigues,  el 
comme  le  dit  Corsas,  Pans  qu'on  cherchait  à  mettre  en  étal  d'insur- 
rection, montra  qu'il  voulait  être  tranquille  et  ne  ressentait  pas  le 
besoin  d'un  foyer  d'émeutes.  Du  reste  toutes  les  sections  ne  paclisèi-enl  pas 
avec  les  révolutionnaires;  celle  de  la  lUilte  dos  Moulins,  dès  le  I"  avril, 
protesta  contre  les  fondions  que  s'arrogeaient  les  commissaires  appelés  à 
composer  ce  Comité  central,  qu'on  pouvait  à  bon  droit  suspecter  d'inten- 
tions contre-révoliilionnaires,  el  en  demanda  la  dissolution.  La  seclion  de 
Bcaurepaire,  réunie  en  assemblée  générale  le  2  avril,  donna  son  adhésion 
à  l'arrêté  de  la  seclion  de  l'Arsenal,  qui  venait  d'interdire  à  ses  propres 
commissaires  d'assister  désormais  aux  assemblées  de  ces  délégués  des 
seclions,  tenues  à  l'Evèché,  les  trois  jours  précédents,  lesquels  s'étaient 
témérairement  constiiués  en  Assemblée  centrale  de  salut  pablic  et  de  cor- 
respondance avec  tous  les  départements  ;  la  section  de  Beaurepaire  ajoutait 
qu'elle  avait  déjà  été  avisée  de  la  «  prévarication  de  colle  assemblée  de 
l'Evèché  »  par  ses  commissaires,  dont  elle  approuvait  la  conduite,  et  elle 
cul  soin  de  notifier  son  arrêté  à  la  Municipalité,  au  Département  et  au 
président  de  la  Convention  n.itionalo.  La  seclion  du  Mail,  également  le 
l"'  avril,  après  lecture  de  l'arrêté  pris  par  les  commissaires  des  seclions 
réunis  à  l'Evèché  pour  la  formation  d'une  Assemblée  centrale  de  salut 
public,  corresp mdantavec  les  déparlements  sous  la  sauvegarde  du  peuple, 
considérant  que  cet  arrêté  ferait  entrer  en  lutte  les  sections  avec  les  auto- 
rités constituées,  l'improuva  foimellement  et  adressa  à  la  Convenlion,  aux 
sociétés  populaires,  à  la  Commune  elau  corps  électoral  sa  délibéral  ion, qui  fut 
imprimée  à  d,8d0  exemplaires  par  les  soins  de  la  Convention  el  envoyée 
dans  les  départements.  Ce  même  jour,  la  Convenlion  nationale,  sur  la 
molioîi  de  Barère,  rendit  un  décret  jjortant  qui-  la  section  du  Mail  avait 
bien  mérité  de  la  patrie,  convoquant  le  maire  de  Paris  à  l'oiret  de  rendre 
compte  de  la  connaissance  qu'il  avait  pu  acquérir  du  rassemblement  des 


J 


INTRODUCTION  Txix 

commissaires  des  sections  à  rEvèché,  le  31  mars  précédent,  mandant 
également  à  la  barre  les  commissaires  des  sections  qui  avaient  pris 
l'arrêté  du  31  mars,  pour  donner  des  explications  sur  les  motifs  de  cet 
arrêté,  en  produisant  leurs  registres,  déclarant  enfin  à  tous  les  citoyens  de 
la  République  que  la  même  fermeté  qu'elle  avait  déployée  dans  le  juge- 
ment du  tyran,  dirigerait  ses  délibérations  pour  abatire  la  nouvelle 
tyrannie  qui  s'élevait  et  qui  menaçait  d'usurper  ou  d'anéantir  la  représen- 
talion  nationale. 

L'éveil  était  donné,  Ton  sentait  désormais  le  besoin  de  se  tenir  sur  ses 
gardes  et  d'engager  la  lutte  contre  le  pouvoir  occulte  qui  en  sourdine 
cberchait  à  préparer  les  voies  d'une  révolution.  Aux  termes  d'un  drcret 
rendu  le  mercredi  matin  3  avril,  la  Convention  manda  sur-le-champ  à 
sa  barre  le  Conseil  exécutif  provisoire,  le  Conseil  général  de  la  Commune 
et  le  Commandant  de  la  garde  nationale,  afin  de  leur  exposer  les  circons- 
tances dans  lesquelles  se  trouvait  la  République  et  de  leur  faire  sentir  la 
nécessité  de  redoubler  de  surveillance,  de  telle  sorte  que  l'ordre  le  plus 
parfait  continuât  à  régner  dans  Paris.  Au  cours  de  cette  môme  séance, 
la  municipalité  de  Paris,  admise  à  la  barre,  annonça  qu'aussitôt  instruite 
des  délibérations  illégales  prises  par  les  commissaires  des  sections,  elle 
avait  improuvé  et  annulé  ces  délibérations  et  envoyé  aux  48  sections  la 
rétractation  des  pouvoirs  de  quelques-unes  d'entre  elles,  ainsi  que  la 
dénonciation  de  l'Assemblée  électorale  contre  ces  mêmes  commissaires. 

Cette  convocation  de  prétendus  commissaires  de  la  majorité  des  sec- 
tions cachait,  on  n'en  pouvait  douter,  des  desseins  perfides.  Le  procureur 
syndic  de  la  Commune,  Chaumette,  les  ayant  interrogés  sur  leurs  inten- 
tions, n'obtint  des  meneurs  qu'une  réponse  très  vague;  à  les  entendre, 
le  but  de  la  réunion  était  simplement  la  rédaction  d'une  adresse  à  la 
Convention  nationale.  Du  reste,  dès  le  28  mars,  la  Municipalité  avait  reçu 
avis  d'un  complot  contre-révolutionnaire  et  de  la  préparation  d'une  attaque 
contre  la  Convention.  En  prévision  de  quelques  troubles,  Sanlerre  avait 
ordonné,  ce  même  jour,  aux  légions  d'organiser  de  fortes  et  fréquentes 
patrouilles  autour  de  la  Convention.  Le  1"  avril,  le  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle  ayant  appris  que  le  Commandant  général  avait  mis  sur 
pied  une  garde  extraordinaire  pour  la  sûreté  de  l'Assemblée,  décida  que 
ces  forces  seraient  réparties  entre  les  corps  de  garde  du  Manège  et  des 
Feuillants,  en  tête  de  la  rue  du  Manège,  sur  la  terrasse  des  Feuillants, pour 
y  faire  de  nombreuses  patrouilles,  avec  disposition  d'une  réserve  sur  la 
place  Vendôme  :  en  outre  les  deux  compagnies  de  gendarmes  de  la 
Convention  reçurent  comme  consigne  de  ne  laisser  entrer  dans  les  couloirs 
de  l'Assemblée  que  les  personnes  munies  de  cartes  de  députés,  de  jour- 


XXX  INTRODUCTION 

iialisles  cl  de  commis  des  bureaux.  Indépciidainmeut  des  mesures  adoptées 
pour  la  sûreté  de  la  Convention,  de  fréquentes  patrouilles  furent  ordonnées 
autour  des  caisses  publiques,  de  l'atelier  des  assignats,  de  l'Arsenal  et 
des  prisons. 

D'après  les  rapports  de  police  envoyés  à  la  Mairie,  il  était  question, 
dans  les  sociétés  populaires,  d'un  grand  coup  pour  le  soir  du  l"  ou  du 
2  avril,  on  disait  même  que  là  tocsin  allait  être  sonné  pour  se  porter  aux 
prisons  et  massacrer  tous  les  prisonniers  ;  dans  le  jardin  de  l'Égalité 
(Palais  Royal)  certains  individus  ne  parlaient  que  de  couper  les  têtes  des 
accapareurs,  des  marchands,  des  signataires  de  pétitions  modérées,  même 
de  quelques  membres  de  la  Convention  ;  il  fallait,  s'écriaient-ils,  se  porter 
en  foule  à  l'Assemblée  et  la  forcer,  les  armes  à  la  main,  de  rendre  les 
décrets  réclamés  depuis  longtemps  par  les  sections  louchant  la  vente  du 
numérairo,  !a  taxe  des  blés  et  des  comestibles.  Dans  les  groupes,  notam- 
ment sur  la  terrasse  de  la  Convention,  dos  malveillants  cbcrcbaicnt  à* 
répandre  l'alarme  et  à  décourager  les  patriotes,  à  soulever  le  peuple  et  à 
allumer  la  guerre  civile  dans  Paris  ;  au  dire  de  ces  agents  provocateurs  il 
fallait,  avant  de  marcher  contre  Dumouriez,  massacrer  les  aristocrates  cl 
tous  les  scélérats  renfermés  dans  les  prisons,  sonner  le  tocsin  et  mettre 
tout  en  combustion.  Fort  heureusement  que  les  esprits  se  calmèrent, 
que  dès  le  S  avril,  les  groupes  et  lieux  publics  semblaient  fort  tranquilles, 
et  qu'on  pouvait  constater  que  l'état  de  Paris  n'offrait  plus  rien  d'alarmant. 

Le  Comité  central  de  salut  public  siégeant  à  l'Evêché  avait  inscrit 
dans  son  programme  l'établissement  dune  correspondance  avec  les  dépar- 
tements de  la  Républiqu'fe:  la  Commune  de  Paris  reprit  celte  idée  et  décida, 
dès  le  2  avril,  la  création  d'un  Comité  ou  bureau  de  correspondance  avec 
les  44,000  municipalités;  elle  désigna  pour  composer  ce  Comité  cinq  de  ses 
membres,  savoir,  Scipion  Durourc,  Joseph  Bodson,  Michel  Dorat-Cu bières, 
Jean-Michel  Seguy  et  Antoine-Prosper  Soulès,  auxquels  furent  adjoints, 
le  21  avril,  les  citoyens  Renouard,  Blin,  Lauvin,  Boucher-René  et  Cailleux 
jeune.  Dans  la  pensée  de  la  commune  de  Paris,  il  s'agissait  d'opposer  à  la 
fédération  girondine  des  départements  une  fédération  montagnarde  des 
communes,  destinée  à  servir  de  contrepoids.  Ce  bureau  projeté  devait 
renseigner  exactement  les  communes  de  Franco  sur  l'esprit  public  de 
Paris  et  les  tenir  au  courant  des  résolutions  vigoureuses  que  prendrait  la 
commune  de  Paris  pour  sauver  la  chose  publique.  Le  23  avril,  le  Conseil 
général  de  la  Commune,  sur  le  réquisitoire  de  Chaumelle,  donna  mandai 
à  son  Comité  de  correspondance  de  rédiger  une  circulaire  à  toutes  les 
municipalités  de  la  République,  circulaire  qui  devait  être  imprimée  et 
aflichée,  ayant  pour   base  cette  déclaration,  que  la  commune  de  Paris 


iNTr.onrcTiox  xxxj 

entendait  communiquer  avec  toute  la  République  et  qu'elle  n'adoptait  que 
celte  seule  espèce  de  fédéralisme. 

Le  conflit  entre  les  Girondins  et  les  Montagnards  prit  un  caractère  do 
plus  en  plus  marqué,  lorsque  fut  connue  à  Paris  la  trahison  de  Dumouriez; 
l'accusation  de  complicité,  limcée  dans  la  séance  du  3  avril  par  Robespierre 
contre  Brissol,  i'uu  des  chefs  du  parti  (iiroiidin,  promoteur  de  la  guerre 
conti'c  l'Autriche,  fut  le  début  des  hostilités.  Les  sections  de  Paris  ne 
tardèrent  pas  k  entrer  en  campagne.  Le  8  aviil,  la  section  de  Bon-Conseil 
envoya  à  la  Convention  nationale  une  dépulalion  chargée  de  présenter  une 
adresse  demandant  l'examen  le  plus  sévère  et  le  pins  approfondi  de  la 
conspiration  de  Dumouriez  et  un  décret  d'accusation  contre  ses  complices 
au  sein  même  de  la  Convention.  «  Depuis  assez  longtemps,  disait-elle,  la 
voix  publique  vous  indique  les  Brissot,  les  Gensonné,  les  Vcrgniaud,  les 
Barbaioux,  les  Buzot,  les  Louvet,  les  Guadet,  tous  ces  chefs  de  factions, 
qui  depuis  si  longtemps  fomentent  la  guerre  civile  de  concert  avec  leur 
complice  Roland.  Représentants  du  peuple,  patriotes  de  la  Montagne,  c'est 
à  vous  que  s'adresse  la  section  de  Bon  Conseil,  c'est  sur  vous  qu'elle  se 
repose  du  soin  de  désigner  les  traîtres,  de  livrer  aux  tribunaux  ces  membres 
que  l'opinion  publique  a  déjà  proscrits,  de  livrer  une  guerre  à  mort  à  ces 
modérés,  à  ces  Feuillants,  ces  prolées  aristocrates.  » 

Sur  la  demande  de  Marat,  les  honnieurs  de  la  séance  furent  accordés 
aux  pétitionnaires.  L'adresse  en  question  fut  lue  aux  Jacobins,  que  prési- 
dait Marat,  et  approuvée,  bien  qu'Albittc,  qdi  ne  se  donnait  pas  comme 
modéré,  eût  déclaré  qu'il  trouvait  la  pétition  prématurée. 

C'est  à  ce  même  moment  qu'une  autre  section,  celle  de  la  Halle-au-Blé, 
faisait  circuler  dans  Paris  un  projet  d'adresse  à  la  Convention,  conçue  en 
termes  aussi  peu  mesurés,  dont  Pétion  donna  lecture  à  l'Assemblée 
conventionnelle  le  tt)  avril  au  malin.  Non  contents  do  dénoncer  à  lu 
Convention  les  infidèles  mandataires  qui  abusaient  de  sa  confiance  et  de 
réclamer  la  mise  en  état  d'arrestation  de  cette  majorité  corrompue,  les 
auteurs  de  l'adresse  demandaient  la  tète  de  Roland,  l'épuration  des 
administrations  et  terminaient  en  adjurant  la  Montagne  de  sauver  la 
République,  en  déclarant  que,  si  elle  ne  se  sentait  pas  assez  forte  pour 
assumer  celte  tâche,  ils  se  chargeraient  de  la  sauver. 

La  lecture  de  cette  adresse  déchaîna  dans  la  salle  et  dans  les  tribunes 
un  violent  tumulte  et  provoqua  une  vive  discussion,  au  cours  de  laquelle 
prirent  successivement  la  parole  Pétion,  Danton,  Guadet,  Robespierre  et 
Vergniaud,  discussion  qui  se  termina  par  un  décret  portant  que  les  citoyens 
Bocqueba,  président  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  et  Maîlrejean,  secré- 
taire, dont   l?s   noms   se   trouvaient  au  bas  du  projet  d'adresse  et  d'une 


xxxij  INTRODUCTION 

délibération  du  7  avril,  seraient  mandés  à  la  barre  pour  attester  la  vérité 
ou  la  fausseté  des  signatures  apposées  au  bas  de  ladite  délibération,  et 
que  les  registres  de  la  section  seraient  produits  au  bureau. 

Ce  fut  le  15  avril  que  se  pro.luisit  une  manifeslalion  caractéristique  du 
sentiment  populaire  contre  les  Girondins.  L'adresse  comminatoire,  dont 
la  section  de  la  Halle-au-Blé  avait  pris  l'initiative,  avait  réuni  les  adhé- 
sions de  33  sections;  il  en  fut  donné  lecture,  le  15  avril,  au  Conseil  général 
de  la  Commune,  qui,  après  adoption  de  la  rédaction  proposée,  chargea  le 
Maire,  accompagné  d'une  dépntation  de  la  Municipalité,  de  la  présenter  à  la 
Convention  nationale,  à  la  tèti!  des  commissaires  de  la  majorité  des  sections. 
Ce  même  jour,  l'adresse  de  la  Commune  de  Paris,  demandant  l'expulsion 
des  22  députés  girondins,  fut  apportée  à  la  Convention  et  lue  par  Alexandre 
Rousselin,  jeune  jacobin,  protégé  île  Danton.  Le  texte  de  cette  pétition  des 
sections  de  Paris,  qui  figure  parmi  les  pièces  annexes  du  procès-verbal  de 
la  Convention,  n'a  aucun  rapport  avec  le  projet  d'adresse,  communiqué  le 
10  avril  par  Pélion,  lequel,  en  dehors  de  Roland,  ne  visait  spécialement 
aucun  des  Girondins;  cette  fois,  c'est  un  réquisitoire  en  règle  contre'  les 
22  députés,  qui  y  sont  désignés  par  leurs  noms,  réquisitoire  où  se 
trouvent  rappelés  les  griefs  énumérés  le  10  avril  par  Robespierre  :  fédé- 
ralisme, appel  à  la  guerre  civile,  calomnies  contre  Paris,  connivence 
avec  Dumouricz,  rien  n'est  oublié  de  ce  qui  pouvait  établir  la  culpabilité 
des  Girondins.  La  pétition  en  question  est  revêtue  de  nombreuses  signa- 
tures, parmi  lesquelles  on  remarque  celles  de  Truchon,  Etienne  Feuillant, 
Ilassenfratz,  Hébert,  avec  son  titre  do  substitut;  fut-cllo  rédigée  à  l'Evèché 
par  les  délégués  des  sections,  comme  le  marque  M.  Jaurès  ?  rien  ne 
semble  l'indiquer. 

L'assemblée  générale  des  sections  de  Paris  émit  le  vœu  que  cette 
adresse,  expression  formelle  des  sentiments  unanimes,  réfléchis  et  cons- 
tants des  sections  composant  la  Commune  de  Paris,  fût  communiquée  à 
tous  les  départements  par  des  courriers  extraordinaires,  en  ayant  soin  d'y 
annexer  la  liste  des  mandataires  coupables  du  crime  de  félonie  envers  le 
peuple  souverain.  En  effet,  le  Conseil  général  de  la  Commune,  à  la  suite 
de  son  arrêté  du  15  avril,  décida  que  l'adresse  des  sections  serait  imprimée 
et  envoyée  à  toutes  les  municipalités  de  la  République.  On  possède  le 
mémoire  d'impression,  daté  du  13  avril  et  signé  de  Phulpin  (1),  président 
des  commissaires,  dont  le  nom  figure  en  tête  de  ceux   des   signataires 


(1)  Pliulpin  était  juge  de  paix  de  la  section  des  Arcis  et  président  de  l'Assemblée  générale 
ne  cette  «ection. 


INTRODUCTION  xxxiij 

«  d'une  pétition  pour  les  citoyens  commissaires  des  48  sections  »,  qui  fut 
fourni  par  la  veuve  Guillot,  imprimeur-libraire,  rue  Christine,  n°  11,  et 
montant  à  la  somme  de  68  livres,  papier  compris.  Ce  mémoire  est 
accompagné  d'un  rapport  de  Rousselin,  approuvé  par  Paré,  rapport  cou(;u 
en  ces  termes  : 

La  citoyenne  veuve  Guillot  réclame  le  payement  de  68  livres  pour  frais  d'impression 
do  la  pétition  du  lîl  avril  contre  les  22  députés  fédéralistes.  Ce  payement  très  légitime 
n'a  été  retardé  que  par  l'espèce  de  confusion  bien  heureuse  qui  a  amené  la  Itévolution 
du  31  mai  et  les  événements  importants  qui  n'ont  pas  permis  de  rappeler  avant  leur 
succès  absolu  la  réclamation  d'une  somme  aussi  petite.  Le  ministre  est  prié  d'ordonner 
co  payement,  que  le  citoyen  Faipoul  m'a  prié  de  lui  présenter  moi-même,  attendu  la 
connaissance  particulière  que  j'ai  des  faits. 

Signé  :  A.  Rousselin. 
Approuvé  :  Paré. 

Gorsas,  l'un  des  Girondins  visés  par  la  pétition  du  15  avril,  commentant 
cette  pétition  dans  son  Courrier  des  départemmts  du  17  avril,  déclara 
qu'elle  n'avait  fait  que  provoquer  le  mépris  et  que  ce  vœu  des  sections 
pour  l'expulsion  des  mandataires  infidèles  n'était  que  prétendu,  c'est-à-dire 
fictif,  attendu  que  l'adresse  en  question  n'avait  nullement  été  rédigée  par 
les  sections,  mais  par  les  Jacobins  qui  avaient  nommé  des  commissaires 
ad  hoc,  notamment  Robespierre  et  Hébert;  il  le  répète  encore  dans  le 
numéro  du  18  avril,  où  donnant  un  extrait  de  la  pétition  affichée  par  ordre 
de  la  Municipalité,  en  ce  qui  le  visait  personnellement,  il  s'attache  à 
réfuter  les  accusations  portées  contre  lui,  surtout  au  sujet  de  sa  présence 
clandestine  au  Temple.  Qu'y  a-t-il  de  fondé  dans  celte  réfutation  de 
Gorsas?  il  serait  difficile  de  tirer  au  clair  la  chose;  ce  qui  n'est  pas  dou- 
teux, c'est  que  la  signature  d'Hébert,  accompagnée  de  son  titre  de  substitut, 
figure  au  milieu  des  autres  et  indique  clairement  son  adhésion  formelle. 

La  Convention  mit  les  pétitionnaires  en  demeure  de  signer  leur  dénon- 
ciation; Pache  lui-même,  qui  commença  par  déclarer  qu'il  n'était  pas  du 
nombre  des  pétitionnaires,  fut  obligé  de  s'exécuter  et  apposa  sa  signature 
au-dessous  de  toutes  les  autres,  comme  à  regret. 

La  discussion  sur  la  pétition  des  sections  de  Paris  à  la  Convention  fut 
ajournée,  mais  la  Commune  de  Paris  ne  la  perdit  pas  de  vue  et  décida,  le 
18  avril,  que  12,000  exemplaires  de  la  pétition  contre  les  22  seraient 
imprimés  et  distribués  par  les  soins  de  son  Comité  de  correspondance,  qui 
se  composerait  à  l'avenir  de  9  membres  et  serait  incessamment  mis  en 
activité,  que  Ion  enverrait  à  toutes  les  Commissions  du  Conseil  un  arrêté 
invitant  tous  les  membres  à  y  mettre  leur  signature.  Les  adhésions 
données  à  cette  pétition,  souvent  avec  une  certaine  précipitation,  ne  furent 
pas  toujours  raisonnées  ;  on  en  a  la  preuve  dans  les  explications  fort 
T.  IX. 


xxxiv  INTRODUCTION 

embrouillées  que  fournit  h  cet  égard  l'un  des  membres  du  Conseil  général 
de  la  Commune,  Jacques-François  Lepître,  ancien  professeur  de  rhétorique 
au  collège  de  Lisieux,  lequel  se  plaignit  de  ce  que  l'on  avait  mal  interprété 
les  motifs  qui  l'avaient  déterminé  à  effacer  sa  signature  sur  la  liste  d'adhé- 
sions, ayant  cru  d'abord,  prétendait-il,  ne  signer  qu'une  simple  feuille  de 
présence  ;  le  Conseil  général  ne  goûta  nullement  ces  raisons,  dénuées 
d'ailleurs  de  toute  vraisemblance,  et,  par  un  arrêté,  pris  le  23  avril,  déclara 
que  le  sieur  Lepître  dans  celte  circonstance  avait  ajouté  le  mensonge  à  la 
lAchelé  et  méritait  d'èlre  censuré. 

Par  un  décret  du  20  avril  la  Convention  improuva  comme  calomnieuse 
la  pétition  qui  lui  avait  été  présentée  le  13  avril  par  la  majorité  des 
sections. 

La  section  de  la  Ilalle-au-Blé,  d'où  était  parti  le  mouvement  qui 
aboutit  à  cette  adresse  des  sections,  fit  une  propagande  acharnée  pour 
recueillir  des  signatures,  envoyant  à  domicile  6  fusiliers  et  4  tambours 
pour  inviter  les  citoyens  à  signer  ladite  pétition,  sous  peine  de  passer  pour 
de  mauvais  patriotes,  et  étendit  son  champ  d'action  aux  sections  voisines. 

Deux  questions  auxquelles  la  Commune  de  Paris  attachait  une  égale 
importance  et  qui  en  ce  moment  inspiraient  ses  actes,  étaient  :  1°  celle  de  la 
défense  nationale,  que  les  revers  militaires  avaient  placée  au  premier  plan  ; 
2°  celle  des  subsistances,  non  moins  vitale  pour  la  population  parisienne,  en 
raison  des  craintes  perpétuelles  de  disette  qui  hantaient  les  esprits.  Le  i  8  avril , 
le  Maire,  les  officiers  municipaux  et  les  administrateurs  du  Département, 
réunis  aux  Jacobins,  y  avaient  élaboré  une  pétition  à  l'effet  d'obtenir,  ce 
que  réclamait  le  peuple,  l'établissement  du  maximum,  spécialement  appli- 
qué aux  grains,  pétition  qu'ils  portèrent  à  la  Convention,  qui  la  renvoya 
au  Comité  d'agriculture.  Le  soir  même,  le  Conseil  général  de  la  Commune 
déclara  qu'il  serait  en  état  de  révolution,  tant  que  les  subsistances  ne 
seraient  pas  assurées.  Le  mot  de  récolutiun  sonnait  mal  aux  oreilles  du 
parti  girondin  ;  la  Convention,  par  un  décret  du  20  avril,  ordonna  au  maire  de 
Paris  et  au  procureur  de  la  Commune  d'apporter  sur-le-cliamp  les  l'egistres 
des  délibérations  du  Conseil  général  de  la  Commune  pour  connaître  les 
arrêtés  qu'il  avait  pris,  ce  qui  fut  exécuté  par  les  soins  d'ofliciers  munici- 
paux. Le  lendemain,  Real,  substitut  du  procureur  de  la  Commune,  rendit 
compte  au  Conseil  de  la  manière  dont  lui  et  ses  collègues  avaient  été  reçus 
à  la  Convention  et  fit  le  tableau  de  toutes  les  scènes  affligeantes  qui  s'étaient 
passées  ainsi  que  des  efforts  d'un  certain  parti  pour  jeter  la  défaveur  sur  la 
commune  de  Paris;  par  contre  il  se  loua  beaucoup  de  l'accueil  que  leur 
avait  fait  le  parti  patriote,  accueil  qui  les  avait  amplement  dédommagés  des 
désagréments  qu'ils  avaient  essuyés  de  la  part  des  aristocrates.  Real  termina 


INTUUOUCTION  XXXV 

eu  déclarant  qu'après  une  agitation  de  six  heures  et  une  lutte  des  plus 
indécentes,  ils  avaient  été  aulorisés  à  assister  à  la  séance  (par  143  votants 
de  la  Montagne).  ' 

L'humiliation  ressentie  ce  jour  lit  par  la  (commune  ne  fit  qu'accentuer 
son  hostilité  contre  le  parti  girondin.  Sur  ces  entrefaites  une  circonstance 
imprévue  vint  remettre  en  lumière  l'Assemblée  révolutionnaire  de  l'Evèché, 
qui  depuis  ses  échecs  successifs  du  10  mars  et  du  1"  avril,  restait  dans 
l'ombre,  attendant  une  occasion  favorable  pour  rentrer  dans  la  mêlée  : 
ce  fut  la  mort  do  Claude  Lazowski,  commandant  du  bataillon  de  Saint- 
Marcel,  l'un  des  membres  les  plus  actifs  du  Comité  insurrectionnel  de 
l'Évêché  et  qui  avait  été  l'un  des  organisateurs  de  la  tentative  du  9  mars. 
Ce  Lazowski  venait  de  décéder  le  23  avril  dans  sa  maison  d'Issy,  et  le 
bruit  se  répandit  qu'il  avait  été  empoisonné  ;  on  ne  voulut  jamais  admettre 
que  cette  mort  fût  naturelle  et  l'on  ne  manqua  pas  d'accuser  Ja  faction 
Brissotine.  Des  rapports  de  police  donnèrent  une  version  toute  ditl'érentc  et 
allèrent  jusqu'à  rapporter  qu'il  avait  élé  assassiné  dans  la  nuit  du  22  au  2.S 
en  soviant  des  Jacobins  par  un  certain  Filhol,  le  Grand  Jourdan  et  quelques 
autres  démagogues  avec  lesquels  il  avait  eu  des  altercations  très  violon  tes  (1). 
Le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Finistère  arrêta,  le  24  avril, 
que  tous  les  Comités  révolutionnaires  des  sections  seraient  convoqués  à 
ses  obsèques  et  dépêcha  des  commissaires  auprès  do  la  Commune  pour 
demander  une  tenture  aux  trois  couleui's  en  vue  de  ces  funérailles.  Le 
Conseil  général  de  la  Commune  décida  de  leur  donner  un  caractère  solennel, 
en  envoyant  une  députalion  du  Conseil,  maire  en  tête,  accompagnée  du 
Conseil  général  du  10  août,  et  en  faisant  figurer  à  la  cérémonie  le  tableau 
des  morts  et  des  blessés  de  celle  mémorable  journée,  où  Lazowski,  comme 
Ion  sait,  avait  joué  un  rôle  important.  Le  dimanche  28  avril,  le  corps  de 
Lazowski  fut  apporté  de  la  section  du  Finistère  à  la  Maison  Commune,  reçu 
au  perron  par  lo  Maire  et  déposé  au  milieu  de  la  salle  du  Conseil.  Le  prési- 
dent do  la  section  du  Finistère  exprima  le  premier  ses  regrets,  Destournelles 
prononça  l'oraison  funèbre  du  héros  du  20  juin  et  du  10  août,  et  Lescot- 
Fleuriot  demanda  l'adoption  de  la  lille  de  Lazowski  par  la  Commune,  puis  le 
cortège  se  rendit  à  la  place  de  la  Réunion  pour  y  procéder  à  l'inhumation. 
Les  Jacobins  s'associèrent  aux  regrets  causés  par  la  mort  prématurée  de 
Lazow.ski,  et  dans  la  séance  du  27  avril,  Robespierre  fit  le  panégyrique 
de  son  ami  intime,  «  le  père  du  peuple,  héros  de  la  République  et  do  la 
Liberté  ».  Dans  le  parti  girondin,  l'impression  fut  toute  autre:  Lanjuinais, 


(I)  V.  le  t.  IX  de  iiolrc  Réperloirc,  n»  54'i. 


xxxvj  INTHODUCTION 

dans  une  lellre  du  20  avril  à  ses  amis  de  Rennes,  annonce  en  ces  iermcs 
la  morl  «  du  vertueux  ami  du  vertueux  Robespierre  »  :  «  Lazowski,  chef 
des  bandils  qui  devaient,  le  iO  mars,  massacrer  la  Convention,  et  qui 
sortit,  ce  jour,  des  Jacobins  h  la  tête  de  sa  troupe,  avec  Fournier,  se 
rendant  aux  Cordeliers  et  à  la  Municipalilé  pour  les  derniers  préparatifs 
de  cette  bonne  œuvre,  Lazowski  vient  de  mourir.  » 

En  présence  des  graves  dangers  qui  menaçaient  la  patrie,  un  élan 
patriotique  des  plus  remarquables  se  manifesta  dans  les  sections  qui 
rivalisèrent  d'ardeur  pour  envoyer  leurs  volontaires  à  l'ennemi  et  s'impo- 
sèrent les  plus  lourds  sacrifices;  mais  aux  sentiments  patriotiques  qu'elles 
exprimaient  se  mêlèrent  souvent  des  objurgations  énergiques  à  l'adresse 
de  la  Convention,  qui  prirent  bientôt  un  caractère  inquiétant.  Lors  de  la  pré- 
sentation de  leur  contingent  de  volontaires,  elles  crurent  devoir  mettre  la 
Convention  en  garde  contre  ses  ennemis  intérieurs,  c'est-à-dire  les  passions, 
la  mollesse,  le  vil  égoïsme,  l'intérêt  particulier.  C'est  ainsi  que,  le  27  avril, 
la  section  des  Droits  de  l'Homme  déplora  hautement  les  divisions  qui 
régnaient  au  sein  de  la  Convention  et  exprima  en  outre  le  regret  de  voir 
toujours  Paris  en  butte  à  la  calomnie  et  voué  chaque  jour  à  la  haine  des 
départements  par  des  hommes  auxquels  la  capitale  finissait  par  refuser  sa 
confiance.  Le  même  langage  fut  tenu  par  une  députation  du  faubourg 
Saint-Antoine  qui,  suivie  d'un  flot  de  populaire,  se  présenta  le  1"  mai  à  la 
Convention.  «  Mandataires  du  souverain,  déclaraient  ces  délégués  du  Fau- 
bourg au  début  de  leur  adresse,  les  hommes  des  5  et  G  octobre,  14  juillet, 
20  juin  et  10  août  et  de  tous  les  jours  de  crise  sont  dans  votre  sein  pour 
vous  y  dire  des  vérités  dures,  mais  que  des  républicains  ne  rougissent  et 
ne  craignent  pas  de  dire  à  leurs  mandataires.  »Ils  leur  reprochaient  ensuite 
de  ne  s'être  occupés  que  d'intérêts  particuliers,  que  de  dénonciations,  d'avoir 
beaucoup  promis  et  rien  tenu,  puis,  après  avoir  exposé  les  mesures  qui, 
aux  yeux  des  trois  sections  du  Faubourg,  pouvaient  seules  sauver  la  chose 
publique,  savoir  :  départ  de  tous  les  soldats,  impôt  forcé  sur  les  riches, 
ils  terminaient  par  cette  phrase  comminatoire  :  «  Mandataires,  voilà  nos 
moyens  de  sauver  la  chose  publique...;  si  vous  ne  les  adoptez  pas,  nous 
vous  déclarons,  nous  qui  voulons  la  sauver,  que  nous  sommes  en  étal 
d'insurrection  »  (1). 

Taine,  selon  son  habitude,  travestit  singulièrement  les  faits;  il  ne 
voit  dans  ces  pseudo  députés  du  Faubourg  qu'une  cinquantaine  de 
bandits  inconnus,  conduits  par  un  ci-devant  tapissier,  devenu  commissaire 


(1)  Original  signé.  Arch,  nat.,  C  255,  n»  479. 


INTKODUCTION  xxxvij 

de  police,  qui  entraînèrent  à  leur  suite  tout  ce  qu'ils  rencontrèrent  dans 
les  ateliers  et  boutiques.  L'ancien  tapissier  auquel  il  fait  allusion  est 
François  Alusinc,  qui  devint  en  effet  secrétaire-greffier,  puis  commissaire 
de  police  de  la  section  de  Mon  treuil  :  celui-ci  ne  semble  avoir  participé  en 
rien  à  la  démonstration  du  1"  mai;  il  figure  en  qualité  de  capitaine  du 
8'  bataillon  de  Paris  comme  signataire  de  l'adresse  présentée  le  13  mai  à 
lii  tlonvenlion  par  les  républicains  du  faubourg  Saint-Antoin^avanl  leur 
départ  pour  la  Vendée  (1).  L'adi'osse  des  délégués  du  faubouig  Saint- 
Antoine  porte,  entre  auti'es  signatures,  celles  de  Suchet,  président;  Dau- 
triche,  président  par  intérim  :  ce  dernier  était  de  la  section  des  Quinze- 
Vingts. 

Pour  en  revenir  à  cette  adresse,  les  paroles  imprudentes  qui  en 
formaient  la  conclusion  causèrent  une  vive  émolion.  La  Convention  déclara 
qu'elle  ne  statuerait  sur  la  pétition  dos  prétendus  commissaires  du 
faubourg  Saiiit-Auloiiie  que  loi'squ'elle  aurait  entendu  une  seconde 
députation  qui  attendait  dans  les  couloirs.  Cetle  dépulalion,  admise  dans 
la  salle,  désavoua  les  paroles  peu  mesurées  dont  s'était  servi  l'orateur  de 
la  première  députation  :  sur  ce,  la  (jonvention  accorda  à  tous  les  pétition- 
naires les  Iionncnrs  de  la  séance. 

Après  cette  séance  tumultueuse,  un  député  Girondin,  Lasource,  crut 
devoir  remontrer  au  Comité  de  salut  public  le  péril  auquel  la  Convention 
venait  d'échapper,  accusant  le  Maire  et  le  Commandant  général  d'avoir 
manqué  à  leui'  devoir,  attendu  que  ni  l'un  ni  l'autre  n'avaient  donné  avis 
du  mouvement  qui  s'était  produit,  bien  que  la  salle  se  fût  trouvée  investie 
pendant  la  séance  par  plus  de  10,000  hommes.  Santerre  répondit  à  ces 
reproches  en  attestant  que  Paris  avait  été  tranquille,  que  fréquemment 
il  se  portait  autant  de  monde  à  la  Convention  qu'il  en  était  venu  ce 
jour,  que  le  peuple  s'était  comporté  avec  décence,  qu'il  n'y  avait  pas  en  la 
moindre  apparence  de  troubles,  quoiqu'on  eût  paru  vouloir  provoquer  le 
peuple,  lequel  était  resté  calme,  en  dépit  dos  calomnies  et  des  outrages. 

La  situation  déjà  si  critique  du  parti  girondin  s'aggravait  de  jour  en 
jour,  on  ne  comptait  plus  les  attaques  sans  cesse  dirigées  contre  lui  :  c'est 
la  section  do  la  Cité  qui,  à  la  date  du  2  mai,  flétrit  la  conduite  exécrable 
des  mandataires  infidèles  du  peuple  français  et  demande  que  la  ville  de 
Paris  présente,  sous  forme  d'acte  d'accusation,  une  pétition  dans  laquelle 
seront  désignés  nominativement  les  contre-révolutionnaires  qui  au  sein 


(1)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n»  2147.  l'rançoU  Musine  fut  fait  prisonnier  par  Us 
Vendéens,  incarcéré  i.  Cliolet  où  il  resta  3  mois  prisonnier;  il  fut  arrêté  à  son  retour  à  Paris 
et  ne  recouvra  sa  liberté  que  le  27  vendémiaire  an  III.  (V.  le  dossier  Musine,  F'  4775''''). 


xxxïiij  I.NTItuDICTKlN 

(le  la  Convention  s'opposent  toujours  à  l'exécution  des  mesures  de  salut 
public  proposées  par  les  députés  de  la  Montagne;  c'est  la  section  du  Fau- 
bourg-Montmartre réclamant  la  mise  en  état  d'accusation  de  ces  hommes 
dangereux  qui,  sous  le  masque  d'une  feinte  soumission  aux  lois,  ne  res- 
pirent que  guerre  civile;  car,  disent  les  délégués  de  cette  section,  si  d'un 
côté  les  citoyens  vont  répandre  leur  sang  pour  défendre  et  alTermir  la 
liberté,  il  fatit  qu'ils  aient  la  certitude  que  de  l'autre  on  ne  leur  préparera 
pas  des  fers. 

Au  moment  où  la  Gironde  était  ainsi  attaquée,  une  autre  section  osa 
faire  entendre  à  la  Convention  un  langage  tout  différent.  A>ix  termes  d'une 
adresse  présentée  le  a  mai,  les  citoyens  de  la  section  de  Bon   Conseil, 
voyant  la  représentation  nationale  avilie,  livrée  à  l'infamie,  désignée  aux. 
poignards  'des  assassins,  convaincus  qu'il  ne  pouvait  exister  do  liberté  et 
de  république  sans  respect  pour  la  représentation  nationale,  avaient  senti 
la  nécessité  de   se   rallier  autour  de  la  Convention  et  s'étaient  engagés 
sous  la  foi  du  serment  à  témoigner  à  tous  les  députés  indistinctement  le 
respect  dû  à  leur  caractère,  h  maintenir  la  liberté  des  opinions  des  repré- 
sentants du  peuple  et  à  ne  plus  souffrir  qu'une  poignée  d'intrigants,  sous 
le  masque  du  patriotisme,  opprimât  davantage  les  bons  citoyens  grâce  à 
une  popularité  usurpée  (1).  Dans  sa  réponse  le  président  fit  l'éloge  des 
pétitionnaires,  «  qu'on  ne  voyait  pas,  dit-il,  sans  cesse  inoccupés  et  errants 
dans  les  places  et  dans  les  rues,  le  patriotisme  à  la  bouche  et  la  rébellion 
dans  le  cœur  ».  La  Convention  vota  la  mention  honorable,  l'insertion  au 
Jinllet'm  et  l'envoi  aux  départements  de  cette  adresse.  Mais  dans  les  cir- 
constances  où   l'on   se  trouvait,  prendre  la   défense   des   représentants 
appartenant  au  parti  de  la  Gironde  était  un  crime,  les  pétitionnaires  en 
firent  la  cruelle  expérience.  Les  délégués  de  la  section  de  Bon  Conseil  étaient 
au   nombre   de   six,  entr'autres  Fortin   (Jean-Joseph),   ancien  procureur, 
président  de  la  section  par  suite  du  refus  du  commandant  de  la  force 
armée;  François-Louis  Sagnier,  homme  de  loi,  clerc  de  Fortin  ;  Raymond 
Pages,  sans  profession,  spéculant  à  la  Bourse;  Petil-Coupray,  peintre,  qui 
porta  la  parole  au  nom  de  la  députation.  Un  mandat  d'amener  fut  lancé, 
le  î)  mai,  par  les  administrateurs  de  Police,  Bodson  et  Michel,  contre  les 
sieurs  Sagnier  et  Pages,  mandat  qui  fut  mis  à  exécution  le  6  mai,  comme 
l'annonça  une  lettre  de  Fortin  au  président  de  la  Convention,  déclarant 
que  c'était  par  ordre  de  la  Municipalité  de  Paris.  Séance  tenante,   la 


(1)  V.  la  formule  même  de  ce'serment  dans  l'interrogatoire  du  citoyen  Saenier,  du  8  mai  1793. 
Arch.  nat ,  F'  4775». 


iNTRnniurnnx  xxxix 

Convenlion  on  verlu  d'un  d(''crct  ordonna  au  maire  de  Paris  de  rendre 
compte  immédiatement  par  écrit  des  motifs  do  l'arreslalion  des  citoyens 
on  question.  Pache  Iransniit,  aussitôt,  expédition  de  ce  décret  aux  admi- 
nistrateurs du  Département  de  Police,  les  priant  de  lo  mettre  à  même  de 
renseigner  ]a  Convenlion,  et  renouvela  sa  demande,  lo  9  mai,  par  imc 
lettre  entièrement  do  sa  main,  les  invitant  à  lui  faire  parvenir  le  résultat 
des  interrogatoires  des  citoyens  arrêtés,  afin  de  le  communiquer  à  la 
Convention,  si  les  circnnstmices  l'exigent  (1).  D'après  une  lettre  des  admi- 
nistrateurs de  Police,  qui  procédèrent,  le  8  mai,  à  l'interrogatoire  de 
Sagnier,  et  lo  10  mai,  à  celui  de  l'agès,  lettre  que  Pache  envoya  à  la 
Convention,  ils  n'avaient  point  connaissance  d'arrestation  de  pétition- 
naires de  la  seclion  do  Bon  Conseil,  mais  déclaraient  que  sur  une  plainte 
du  procureur  général  syndic  Lulier,  en  raison  de  propos  insuilanls  tenus 
sur  son  compte,  ils  avaient  mis  en  état  d'arrestation  le  nommé  Sagnier,  clerc 
du  procureur  Fortin,  ainsi  que  lenoinmé  Raymond  Pages,  celui-ci  pour  avoir 
ju'ovoqué  une  rixe  dans  l'assemblée  de  la  section  de  Bon  Conseil  :  tout 
cela  n'était  que  faux-fuyants  pour  déguiser  une  mesure  arbitraire  et  révo- 
lutionnaire. Sagnier,  qui  était  vice-président  de  cette  section,  adressa,  le 
20  mai,  une  lellre  au  président  do  la  Convenlion,  où  il  disait  que  le  véritable 
motif  de  son  arrestation  et  do  son  incarcération  dans  les  prisons  de  la 
M;iirie  était  lo  t'ait  d'avoir  présenté  la  pétition  du  4  mai  et  qu'il  ne  deman- 
dait qu'à  comparaître  à  la  barre.  Dans  un  curieux  appel  adressé  par  Fortin 
à  ses  concitoyens,  qu'il  appelle  «  les  premiers  martyrs  du  31  mai  »,  il 
raconte  comment  les  faits  s'étaient  passés,  et  s'exprime  en  ces  termes  au 
sujet  du  rôle  assez  louche  joué  par  Pache  dans  cotte  allaire  :  «  J'eus  le 
bonheur  d'obtenir  un  décret  qui  ordonnait  au  rebelle  Pache,  maire  de 
Paris,  de  venir  rendre  compte  do  sa  conduite  à  la  barre  de  la  Convention  : 
il  n'osa  y  venir,  malgré  l'appuy  d'une  minorité  jacobile  et  factieuse,  il 
préféra  de  mettre  le  citoyen  Sagnier  en  liberté  »  (2). 

Dans  la  soirée  du  i)  mai,  lo  médecin  empyrique  Jean-François  Tranche- 
lahausse,  président  de  la  section  du  Mail,  recevant  les  représentants 
Sallongros  et  Dumont,  de  la  Somme,  du  nombre  des  96  envoyés  par  la 
Convention  dans  les  sections  pour  hj\tor  les  opérations  du  recrutement, 
leur  adressa  un  discours  tout  aussi  significatif,  où  il  déclarait  que  la  seclion 
duMail  voulait  que  l'autorité  toute  enlière  résidî'it  dans  la  Convention  natio- 
nale, qu'elle  entendait  maintenir  la  représonlalion  une  et  indivisible,  qu'elle 


(I)   V.  Ic^  riossiors  S<v-'iiipi-  et  l'aerès,   Arrli.  nat.,  V  l'TJ^. 
(•-')  V.  lo  dossier  rortin,  Arcli.  nal.,  F'  kn&'i. 


xl  IMROUUCTION 

avait  juré  haiue  à  l'anarchie  et  de  périr  toute  entière  avant  de  souflrir 
qu'il  fût  porlé  atteinte  aux  droits  des  pères  de  la  pairie.  A  la  suite  de  ce 
discours,  plusieurs  citoyens  rappelèrent  que  la  section  avait  dénoncé  à  la 
Convention  les  tendances  de  la  Municipalilé  et  du  Département  à  s'ériger 
en  dictature,  de  concert  avec  les  Comités  révolutionnaires  des  sections;  la 
réunion  prit  fin  et  les  députés  se  retirèrent,  aux  cris  répétés  de  «  Vive  la 
République!  Vive  la  Convention  nationale!  A  bas  l'anarchie!  »  C'est  à 
cette  même  date  du  9  mai  que  les  citoyens  de  Bordeaux,  dans  une  adresse 
à  la  Convention  nationale,  manifestèrent  toute  leur  indignation  à  la  nouvelle 
que  300  représentants  du  peuple  étaient  voués  aux  proscriptions  et  22  à  la 
hache  liberticide  des  centurions;  conjurant  la  Convention  et  les  Parisiens 
de  sauver  les  députés  du  peuple,  menaçant  de  s'élancer  sur  les  scélérats 
qui  voulaient  troubler  Paris  et  jurant  de  sauver  les  représentants  de  la 
nation  ou  de  périr  sur  leur  tombeau.  Un  décret  de  la  Convention,  du  14  mai, 
décida  l'impression,  l'envoi  aux  départements  et  l'affichage  dans  Paris  de 
l'adresse  des  citoyens  de  Bordeaux,  rendant  ainsi  hommage  au  civisme  et 
au  courage  des  habitants  de  la  Gironde,  et  ordonna,  en  outre,  à  son  Comité 
de  législation,  réuni  au  Comité  de  sûreté  générale,  de  lui  faire  un  rapport 
sur  les  complots  qui  pouvaient  menacer  la  représentation  nationale.  Comme 
contre-partie,  le  même  jour,  le  Conseil  général  de  la  Commune  résolut 
d'écrire  aux  autorités  constituées,  aux  sociétés  populaires  et  sections  de 
Bordeaux  pour  leur  montrer  l'erreur  dans  laquelle  les  avaient  jetés  les 
malveillants  qui  leur  faisaient  croire  que  Paris  voulait  assassiner  les 
députés  de  la  Gironde,  tandis  qu'il  ne  voulait  «  assassiner  que  leurs  opi- 
nions ». 

La  Commune  de  Paris  s'engageait  do  plus  en  plus  dans  la  voie  révolu- 
tionnaire et  prenait  de  son  propre  mouvement  des  décisions  ayant  un 
caractère  despotique  et  arbitraire.  Déjà,  à  la  date  du  2  mai,  le  Conseil 
général  avait  mis  en  demeure  les  ministres  d'envoyer,  dans  le  délai  de 
24  heures,  la  liste  des  employés  de  leurs  bureaux,  afin  de  vérifier  leurs 
certificats  de  civisme,  et  désigné  des  commissaires  chargés  de  procéder  à 
cette  opération;  le  même  Conseil  avait  également  décrété,  comme  l'on  sait, 
l'établissement  d'un  impôt  forcé  de  12  millions  sur  les  riches,  mesure  inqui- 
siloriale  et  tyrannique  au  premier  chef;  l'arrêté  du  13  mai,  qui  convoqua 
à  l'Evèché  les  présidents  des  sections  et  un  membre  de  chaque  Comité 
révolutionnaire  à  l'eiïet  d'établir  la  liste  et  d'asseoir  l'impôt,  souleva  des 
protestations  unanimes.  La  section  du  Contrat  Social,  enir'autres,  déclara 
nettement  que,  bien  que  n'entendant  point  se  soustraire  aux  sacrifices 
que  la  République  avait  le  droit  d'attendre  du  2)alriotisme  et  de  la  fortune 
des  citoyens,  elle  ne  pouvait  pour  son  compte  s'associer  aux  décisions  qui 


INTHODUCTION  xl.j 

seraient  prises  dans  celle  Assemblée.  Du  reste,  cette  réunion  de  l'Evéclié 
n'eut  point  le  résultat  espéré,  puisque  Pache  et  Chaumetle  revinrent  à  la 
charge  et  provoquèrent  la  convocation  d'une  nouvelle  Assemblée  qui 
prendrait  des  résolutions  conformes  à  l'opinion  de  la  majorité  des  sections  (1). 

Au  milieu  de  mai,  la  Commune,  quoii;u'observant  en  apparence  les 
formes  légales,  prit  l'initiative  d'un  acte  essentiellement  révolutionnaire, 
celui  du  remplacement  de  Santerre  en  qualité  de  Commandant  général  do 
la  garde  nationale.  Voici  dans  quelles  conditions  s'opéra  la  désignation 
de  son  successeur  :  dès  le  2  mai,  Santerre  avait  annoncé  au  Conseil 
général  de  la  Commune  son  intention  de  partir  pour  combattre  les  rebelles 
de  la  Vendée  et  proposé  comme  successeur  le  citoyen  Mathis,  chef  de 
division.  Le  Conseil  accorda  à  Santerre  le  congé  qu'il  demandait  et  remit 
au  lendemain  la  nomination.  Santerre  resta  en  possession  de  son  com- 
mandement encore  une  quinzaine,  pendant  laquelle  se  produisit,  à  la  date 
du  7  mai,  réchauU'ourée  des  Champs-Elysées,  ou  plutôt  le  rassemblement 
de  clercs  de  procureurs,  d«  commis  de  marchands,  qui  firent  du  tapage  et 
crièrent  au  f...  Marat,  Marat  à  la  guillotine.  La  bi'ulalilé  avec  laquelle  cet 
attroupement  de  jeunes  écervelés  sans  armes,  jugé  séditieux  cependant, 
fut  réprimé,  mécontenta  vivement  les  citoyens  (2).  Le  17  mai,  le  Conseil 
général  de  la  Commune,  avisé  du  dessein  de  Santerre  qui  se  proposait  de 
quitter  Paris  le  dimanche  suivant  pour  se  rendre  en  Vendée,  considérant 
qu'il  serait  très  dangereux  de  laisser  la  force  armée  un  seul  jour  sans 
chef,  qu'il  y  avait  impossibilité  de  consulter  les  sections  pour  recueillir  leur 
vœu,  que  les  circonstances  présentes  n'étaient  pas  moins  ci'itiques  que 
celles  au  milieu  desquelles  s'était  produit  le  10  août,  arrêta  de  procéder 
séance  tenante  à  l'élection  d'un  Commandant  général  provisoire.  Soixante- 
quatorze,  voix  sur  soixante-quinze  désignèrent  Servais-Baudouin  Boulanger, 
commandant  en  second  de  la  section  de  la  Halle  au  Blé,  qui  fut  proclamé 
Commandant  général  et  prêta  serment  le  lendemain.  L'observateur  Dutard, 
à  propos  de  ce  choix,  ne  trace  pas  un  portrait  bien  flatteur  du  nouveau 
chef,  «  qu'il  trouvait  un  peu  suffisant  dans  le  genre  sot,  et  chien  couchant 
auprès  de  quiconque  lui  promettrait  de  l'honneur  et  de  la  pàlure  ». 

Cette  nomination  en  quelque  sorte  imposée  constituait  un  empiéte- 
ment sur  les  droits  des  sections  parisiennes.  Plusieurs  d'entre  elles, 
notamment  celles  du  Mail  et  de  la  Fraternité,  protestèrent  contre  cette 
élection,  comme  illégale   et  attentatoire  aux  droits  du   peuple;  mais  ces 


(1)   V.  le  t.  VIII  du  notre  Répertoire,  n»  2409. 

(Z)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Uepertoire,  n»»  2443,  2i'i4. 


xli.j  INTRODUCTION 

prolfistations  restèrent  vaines,  et  Chaumelte  répondit  même  aux  députés 
(le  la  section  du  Panihéon-Français  que,  tant  que  la  patrie  serait  en  dangor, 
la  Commune  prendrait  dos  mesures  promptes  et  révolutionnaires. 

L'acte  d'autorité  du  Conseil  général  de  l.i  Commune  coïncida  avec  un 
coup  de  force  du  Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  l'Unité.  Celui-ci 
donna  ordre,  le  16  mai,  de  mettre  en  état  d'arrestation  les  citoyens  Legan- 
gneur,  commissaire  de  police  de  la  section,  Leroux,  juge  do  paix,  ainsi  que 
les  nommés  Porro  et  Boissieux,  soupçonnés  de  nourrir  des  projets  contre- 
révolutionnaires,  et  les  fil  conduire  au  déparlement  de  Police  de  la  Mairie  ; 
la  Convention  s'en  émut,  prescrivit  au  Comité  de  législation  de  se  faire 
rendre  compte  par  le  Comité  révolutionnaire  do  la  section  de  l'Unité  des 
motifs  de  ces  arrestations  et  le  lendemain  fit  mettre  en  liberté  le  juge  de 
paix  Leroux. 

La  situation  devenait  de  plus  en  plus  critique,  la  surexcitation  des 
esprits  contre  les  Girondins  allait  toujours  croissant;  on  peut  en  juger  par 
le  virulent  pamphlet  qui  parut  à  cette  époque  sous  le  titre  :  Rendez-notis  7iot< 

18  francs  et  f. le  camp,  sorti  de  la  plume  d'un  certain  Lebois,  qui  prenait 

le  qualificatif  A' Ami  des  Sans  Culottes  et  ennemi  des  J.  F.,  mais  qui  n'avait 
rien  de  commun  avec  l'accusateur  public  du  Tribunal  criminel  du  départe- 
ment de  Paris.  Un  échantillon  du  style  de  ce  pamphlétaire  permettra  de  se 
rendre  compte  du  degré  de  violence  auquel  on  pouvait  atteindre   dans 

l'exaspération  des  haines  populaires:  «  Brissol,  Pelion,  Buzol ,  s'écriait 

Lebois,  enfin  toute  la  bande  du  Marais,  qui  voulez  que  la  Convention  aille 

tenir  ses  séances  à  Versailles,  rendez-nous  nos  18  francs  et  f le  camp 

bien  vite;  il  est  temps,  les  départements  ne  veulent  plus  de  vous,  ou  gare 
le  Tribunal  révolutionnaire  et  l'aimable  guillotine  »;  tel  était  le  refrain 
qui  revenait  à  la  fin  de  chacun  des  paragraphes  de  ce  libelle.  D'après  les 
rapports  de  police  du  mois  de  mai,  ce  pamphlet,  qui  se  vendait  partout, 
contribua  singulièrement  à  décrier  les  députés  suspects. 

Suivant  le  témoignage  des  observateurs  chargés  de  rendre  compte  à 
Garât  de  l'esprit  public,  au  milieu  de  mai,  les  mesures  révolutionnaires 
étaient  à  l'ordre  du  jour.  Voici,  d'après  les  prévisions  de  l'un  de  ces 
policiers,  Dutard,  prévisions  qui  ne  furent  ])as  démenties  par  les  événe- 
ments, comment  les  choses  allaient  se  passer  :  «  La  faction,  disait-il  dans 
son  rapport  du  14  mai,  vient  de  former  un  Comité  central  des  commis- 
saires des  48-  sections,  qui  doivent  se  réunir  à  l'Évêché  pour  correspondie 
avec  les  sections  et  la  Commune  de  Paris.  Les  Comités  de  surveillance 


(1)  V.  le  t.  IX  do  noire  Uéppi-loire,  n.  âTÎ. 


INTlU)l)l'('.riO\  xliij 

vont  désarmer  un  à  un  tous  les  suspects,  c'est-à-dire  la  moitié  de  Paris, 
et  seront  les  maîtres  de  la  situation;  si  la  (Convention  laisse  substituera 
sou  autorité  celles  des  Comités  de  surveillance,  elle  n'en  a  pas  pour  huit 
jours.  i>  Tous  les  agitateurs  qui  avaient  organisé  les  tentatives  insurrec- 
tionnelles du  9  mars  et  du  'I''''  avril  voyaient  l'occasion  de  reprendre  leur 
revanche;  les  impatients  taxaie.it  Robespierre  de  niodéranlisme;  au,\ 
Jacobins,  comme  ailleurs,  tous  les  jours  il  était  question  d'insurrection 
instantanée  et  des  moyens  de  diminuer  les  forces  de  la  Convention  en 
accroissant  celles  des  factieux.  On  ne  se  gênait  plus  pour  préconiser  les 
mesures  extrêmes  :  c'est  ainsi  que  le  16  mai,  un  certain  Lcclerc,  délégué 
lyonnais,  étant  venu  se  plaindre  à  la  Commune  des  procédés  des  journa- 
listes à  son  égard,  déclara  qu'on  avait  le  projet  d'égorger  les  patriotes  et, 
déplorant  la  faiblesse  de  certains  Montagnards,  indiqua  le  seul  moyen  de 
sauver  la  République  :  «  il  fallait  à  son  avis,  que  le  peuple  se  fit  justice, 
parce  que  la  justice  habite  au  milieu  du  peuple  et  qu'il  ne  se  trompe 
jamais  ». 

Le  premier  essai  de  violence  contr(!  la  Convention  nationale  fut  lenlé 
parles  femmes  qui  assiégaienl  les  abords  de  l'assemblée,  probablement  du 
nombre  de  celles  qui  depuis  le  10  mai  s'étaient  organisées  en  association 
républicaine  révolutionnaire,  siégeant  aux  Jacobins.  Elles  prétendaient 
exiger  des  députés  patriotes  la  suppression  par  la  Convention  des  places 
privilégiées  dans  les  tribunes  ;  armées  de  poignards  et  de  pistolets,  ces 
héroïnes  révolutionnaires,  portant  cocardes,  toutes  laides  à  faire  peur, 
subissant  probablement  des  influences  étrangères,  ne  voulaient  rien  moins 
que  la  dissolution  de  la  Convention  nationale  ;  leur  premier  exploit  fui,  le 
2-)  mai,  l'avanie  qu'elles  infligèrent  à  Théroigne  de  Méricourt  :  l'ayant 
fouettée  outrageusement  dans  le  vestibule  même  de  la  Convention,  elles  la 
conduisirent  au  Comité  de  sûreté  générale,  mais  ne  consentirent  à  la  laisser 
en  liberté  que  parce  que  Maral  la  prit  sous  sa  protection.  Du  reste, 
Théroigne  de  Méricourt,  non  moins  surexcitée  que  ces  mégères,  leur  avait 
dit  qu'elle  leur  ferait  mordre  la  poussière  tôt  ou  lard. 

Ce  fut  dans  la  soirée  du  28  mai  que  l'insolence  de  ces  femmes  dépassa 
toute  mesure  :  elles  prétendirent  s'opposer  de  vive  force  à  l'entrée  des 
personnes  munies  de  cartes  dans  les  tribunes  de  la  Convention,  au  point 
que  le  tumulte  qu'elles  provoquèrent  dans  les  couloirs  troubla  et  inter- 
rompit la  séance.  Lehardy,  député  du  Morbihan,  se  plaignit  de  ce  que  les 
citoyens  des  départements  avaient  été  frappés  et  chassés  des  tribunes  par 
«  des  êtres  vils,  le  rebut  de  leur  sexe,  soudoyés  par  des  êtres  plus  vils 
encore  ».  Le  Comité  des  inspecteurs  eut  grand  peine  à  rétablir  l'ordre.  Mais 
peu  après,    un    nouveau  tumulte   se   produisit    dans   l'un   des    corridors 


xliv  INTUUbUCTlO.N 

conduisant  aux  tribunes,  une  femme  pénétra  de  force  dans  lune  de  cos 
tribunes  pour  en  arracher  un  jeune  homme  qu'elle  saisit  au  collet  en 
l'invectivant.  A  la  suite  de  ces  sct'iies  scandaleuses,  le  président  Isnard  lit 
une  déclaration,  aux  termes  de  laquelle  les  désordres  auxquels  on  se  livrait 
à  la  Convention  devaient  servir  de  prétexte  à  une  nouvelle  insurrection 
ayant  le  même  but  que  celle  du  10  mars,  dirigée  contre  la  Convention 
par  des  comités  clandestins,  qui  avaient  chargé  les  femmes  de  commencer 
le  mouvement.  Le  policier  Dulard  tenait  un  langage  identique  dans  son 
rapport  du  19  mai,  où  il  disait  qu'il  devait  y  avoir  incessamment  un  coup 
terrible  et  que  c'étaient  les  femmes  qui  commenceraient  »  la  danse  ».  C'est 
alors  que  Guadet,  au  nom  de  la  Gironde  exaspérée,  exposa  les  dangers 
qui  menaçaient  la  Convention,  déclarant  que  les  conjurés  du  10  mars 
étaient  restés  impunis,  que  tout  le  mal  provenait  de  cette  sorte  d'insur- 
rection des  autorités  do  Paris  contre  la  Convention,  autorités  qu'il  qualifia 
d'anarchiques,  et  il  proposa  deux  mesures  d'une  gravité  excejitionnelle  : 
l°de  casser  les  autorités  de  Paris,  c'est-à-dire  la  Commune;  2°  de  réunir  à 
Bourges  les  députés  suppléants.  Le  Comité  de  salut  public  intervint  par 
l'organe  de  Barère  qui,  tout  en  partageant  le  sentiment  de  Guadet  au  sujet 
des  autorités  de  Paris  et  en  reconnaissant  les  empiétements  des  sections 
et  de  la  Commune,  estima  que  la  dissolution  de  ces  autorités  serait  de 
nature  à  provoquer  l'anarchie,  et  proposa  la  nomination  d'une  Commis- 
sion d'enquête  de  12  membres.  La  Convention  adopta  sa  manière  de  voir 
et  décréta,  le  18  mai,  la  formation  d'une  Commission  de  12  membres, 
qui  serait  chargée  d'examiner  tous  les  arrêtés  pris  depuis  un  mois  par 
le  Conseil  général  de  la  Commune  et  les  sections  de  Paris,  de  se  ren- 
seigner sur  tous  les  complots  tramés  contre  la  liberté,  d'entendre  les 
ministres  de  l'intérieur  et  des  affaires  étrangères,  les  Comités  de  sûreté 
générale  et  de  salut  public,  sur  les  faits  venus  à  leur  connaissance  relative- 
ment aux  conspirations  qui  avaient  menacé  la  représentation  nationale, 
et  de  prendre  toutes  les  mesures  à  l'effet  de  se  procurer  les  preuves  de  ces 
conspirations  et  de  s'assurer  des  personnes  des  prévenus. 

Le  lendemain  de  l'établissement  de  cette  Commission  extraordinaire, 
qui  est  connue  sous  le  nom  de  Commission  des  Douze,  Pache,  désireux 
de  justifier  l'assemblée  des  commissaires  des  sections,  ostensiblement 
réunis  à  l'Evêché  pour  arrêter  un  mode  uniforme  et  commun  d'exécution 
au  sujet  des  réquisitions,  assemblée  qu'on  représentait  comme  illégale  et 
s'occupaut  de  tout  autre  objet,  écrivit  au  président  de  la  Convention  afin 
d'expliquer  que  c'élait  le  Conseil  général  de  la  Commune  qui  avait  voulu 
s'entourer  des  lumières  de  trois  commissaires  par  section,  pour  discuter 
ce  mode  et  contrecarrer  les  desseins  des  contre-révolutionnaires  répandus 


INTRODUCTION  xW 

dans  les  sections  et  clierchant  à  les  («garer.  La  Convention  accneillil  celle 
communication  sans  prendre  parti  dans  la  question  et  décida  l'insertion  au 
liullt'tiit  d'un  extrait  de  cette  leltre.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  accusations 
portées  contre  l'Assemblée  de  l'Kvêché  n'étaient  pas  dénuées  de  fonde- 
ment; il  ressort  en  effet  du  procès-verbnl  de  l'assemblée  générale,  de  la 
section  de  la  Fraternité,  en  date  du  22  mai,  apporté  k  la  Convention  le  2.'J, 
ijne  dans  l'Assemblée  du  Comité  central  révolutionnaire  tenue  à  la  Mairie 
le  dimanche  19  mai,  c'est-à-dire  le  jour  rriêmc  où  Paclie  tentait  de  justilier 
cette  assemblée,  Marino,  administrateur  de  Police,  qui  présidait  la  réu- 
nion, se  permit  d'avancer  qu'en  fait  de  suspects  il  n'en  connaissait  qu'à 
la  Convention  et  il  ne  craignit  pas  de  proposer  l'arreslation  ou  plutôt 
l'enlèvement  clandestin  des  22  députés,  qui  seraient  transportés  dans  quel- 
que coin  isolé,  immolés,  et  qu'on  ferait  passer  pour  avoir  émigré.  Il  est  vrai 
d'ajouter  que,  suivant  l'exposé  de  la  situation  de  Paris,  présenté  le  21  mai 
l)ar  Pachc  au  Comité  do  salut  public,  la  motion  en  question  ne  fut  pas  dis- 
entée et  tomba,  couverte  d'une  improbation  unanime  (1). 

Le  scrutin  pour  l'élection  des  membres  de  la  Commission  des  Douze 
s'ouvrit  le  21  mai.  Il  eut  pour  résultat  la  nomination  de  Boyer-Fonfrède, 
Habant  Saint-Etienne,  Kervclegan,  Saint-Martin-Valogne,  Viger,  Gomaire, 
Bertrand  de  l'Orne,  Boilleau,  Mollevault,  Henry  la  Rivière,  Bergoeing  et 
Gardien.  La  Commission  entra  immédiatement  en  fondions.  Dans  sa 
première  réunion,  elle  entendit  le  compte  rendu  des  commissaires  Bergoeing 
et  Viger,  qu'elle  avait  envoyés  à  la  section  du  Contrat  Social,  qui  tenait 
ses  séances  à  Saint-Eustache,  à  reiïet  de  rapporter  les  registres  de  ses  déli- 
bérations, lesquels  se  trouvèrent  composés  de  feuilles  volantes;  ces 
commissaires  déposèrent  les  arrêtés  pris  par  le  Comité  révolutionnaire  de 
cette  section  du  29  mars  au  18  avril  (2). 

La  Commission  désirant  s'entourer  d'avis  qui  lui  permettraient  de  se 
rendre  compte  de  la. situation  et  de  se  renseigner  :  1°  sur  les  faits  et  gestes 
du  Comité  central  révolutionnaire;  2°  sur  la  dépulation  des  femmes  de 
Ver.sailles  ;  3°  sur  les  prédications  publiques  du  nommé  Varlet,  avait  envoyé 
une  convocation  au  procureur  de  la  Commime,  qui  répondit  par  écrit,  et  au 
maire  de  Paris,  qui  se  rendit  en  personne  à  l'invitation  de  la  Commission 
et  promit  d'envoyer  chaque  jour  un  rapport  sur  la  situation  de  Paris. 
Boyer-Fonfrède  lui  ayant  demandé  si  les  Comités  révolutionnaires  ne  pour- 
raient pas  fomenter  des  troubles,  le  Maire  répondit  que  la  moitié  de  ces 


(1)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Réperloire,  n»  2505. 
(1)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n»  2513. 


xlv.i  INTHOOUCTION 

(•omilés  étaient  composés  d'hommes  sages,  qu'il  n'en  solliciterait  pas 
l'établissement,  sils  n'élaiunt  pas  formés,  mais  que  dans  le  moment  actuel 
leur  dissolution  pourrait  occasionner  quelques  troubles;  il  déclara  qu'il 
n'avait  jamais  cru  qu'aucun  membre  de  la  Convention,  qu'aucun  ministre 
eût  couru  de  dangers,  qu'il  navail  jamais  eu  d'inquiétudes  que  pour  les 
subsi-lances  et  les  attroupements,  que  le  nombre  des  suspects  était  fort 
restreint,  10  à  12  (1). 

La  Commission  des  Douze  continua  son  u'uvre.  Un  procès-verbal  de 
ses  travaux,  en  date  du  23  mai,  constate  que  toutes  les  sections  avaient  été 
mises  en  demeure  d'envoyer  les  registres  de  leurs  délibérations  et  qu'un 
certain  nombre  de  personnes  avaient  été  convoquées  pour  .déclarer  ce 
qu'elles  connaissaient  des  complots  tramés  contre  la  liberté  et  la  repré- 
sentation nationale,  que  le  Maire  et  le  minisire  des  affaires  étrangères 
avaient  été  invités  à  consigner  par  écrit  les  renseignements  donnés  par 
eux  de  vive  voix  à  la  Commission,  et  que,  dillérents  avis  ayant  fait  craindre 
des  troubles  pour  la  nuit  suivante,  le  Maire  cl  le  Commandant  général 
avaient  l'eçu  mandat  de  prendre  à  ce  sujet  les  mesures  nécessaires  (2). 

Le  Conseil  général  de  la  Commune,  informé  de  la  démarche  de  la 
section  de  la  Fraternité  qui,  par  une  adresse  présentée  le  23  mai,  venait  de 
dénoncer  à  la  Convention  un  complot  all'reux  tendant  à  égorger  les  repré- 
sentants du  peuple, puis  à  faire  courir  le  bruit  de  leur  émigration,  et  tenant 
à  dégager  sa  responsabilité,  prit  un  arrêté  invitant  les  rédacteurs  et  por- 
teurs de  cette  adresse  à  fournir  les  renseignements  propres  à  amener  la 
découverte  d'auteurs  de  complots  aussi  abominables  afin  de  les  livrer  le  soir 
même  aux  tribunaux.  La  révélation  inattendue  de  ce  qui  s'était  passé  dans 
l'Assemblée  révolutionnaire  du  19  mai  eut  son  écho  dans  celles  des  sections 
qui  n'étaient  pas  dominées  par  un  esprit  de  révolte.  La  section  du  Mail, 
réunie  en  assemblée  générale  le  24  mai,  décida  tout  d'abord  de  remettre  à 
la  Commission  des  Douze  les  procès-verbaux  de  ses  séances  du  18  avril  au 
24  mai,  puis  de  s'enquérir  si  aucun  des  membres  de  son  comité  avait 
assisté  ou  participé  aux  assemblées  tenues,  soit  à  l'Évèché,  soit  à  la  Mairie; 
elle  reçut  ensuite  une  députation  do  la  section  de  la  Fraternité,  qui  apportait 
son  adresse  au  sujet  du  renouvellement  des  massacres  de  septembre  projeté 
dans  l'Assemblée  de  la  Mairie.  Par  l'organe  de  son  président,  la  section  du 
Mail  déclara  qu'elle  recevait  avec  la  plus  vive  émotion  dans  son  sein  les 
députés  d'une  section,  dont  quelques  membres  avaient  eu  la  gloire  d'être 


(1)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  ii»  2.^09. 

(2)  V.  le  même  volume,  n«  2517. 


INTIIODUCTION  xlvi.j 

chassés  d'un  conciliabule  obscur  où  l'on  méditait  le  meurtre,  et  qui  la 
première  avait  eu  le  bonheur  de  sauver  la  représentation  nationale  en 
dévoilant  ces  horribles  complots  (1). 

La  Commission  des  Douze,  au  début  de  la  séance  qu'elle  tint  le  24  mai, 
après  examen  des  déclarations  qu'elle  avait  reçues  et  des  pièces  qui  lui 
avaient  été  remises  (notamment  sur  le  compte  de  Varlet  par  un  certain 
Lavigne  de  la  section  du  Panthéon  Français),  prit  de  graves  résolutions  (2). 
Elle  décida  que  des  mandats  d'amener  seraient  décernés  contre  les  citoyens 
Marino  et  Brichet,  administrateurs  de  Police,  Varlet,  employé  à  la  Poste, 
et  Hébert,  substitut  du  procureur  de  la  Commune,  mandats  qui  furent 
envoyés  au  ministre  de  la  justice,  lequel  se  rendit  à  la  Commission  et  donna 
les  ordres  nécessaires  pour  leur  mise  à  exécution. 

Le  ministre  de  l'intérieur.  Garât,  homme  prudent,  n'était  point  partisan 
des  mesures  violentes;  dans  une  conversation  qu'il  eut  avec  Habaut-Saint- 
Elienne,  il  lui  représenta  tout  le  danger  qui  résulterait  de  l'envoi  d'Hébert 
à  l'Abbaye  pour  un  article  de  journal,  quand  Marat,  auquel  on  pouvait  en 
reprocher  bien  d'autres,  venait  de  rentrer  triomphant  à  la  Convention, 
acquitté  par  le  Tribunal  révolutionnaire  et  glorifié  par  le  peuple  de  Paris. 

Dans  cette  séance  du  24  mai,  la  Commission  des  Douze  élabora  un 
projet  de  décret  de  sûreté  générale,  qu'elle  fit  précéder  d'un  rapport,  qui 
ne  ressemble  en  rien  à  celui  dont  Viger  dunna  lecture  ce  même  jour  à  la 
Convention,  et  qu'il  nous  parait  intéressant  de  reproduire  d'après  la 
minute  même  du  procès-verbal  de  la  Commission. 

Voici  en  quels  termes  s'exprimait  le  rapporteur  : 

«  La  Commission,  désirant  de  piésenter  à  la  Convention  nationale  un  rapport  sur  les 
macliinalious  qui  se  trunienl  à  l^aris  contre  la  tianquillité  et  la  liberté  générale  i.'t 
contre  la  représentation  nationale,  a  considéré  néanmoins  qu'elle  n'avait  pas  eu  le 
temps  d'avoir  des  renseignements  suffisants,  que  ceux  qu'elle  a  reçus  la  mettant  sur  la 
voie  d'en  recevoir  d'autres,  tous  nécessaires,  que  la  publication  de  ce  qu'elle  a  appris 
pourrait  servir  à  soustraire  les  preuves  dont  elle  a  encore  besoin,  et  peut-être  les 
personnes  dont  il  [lourrait  être  nécessaire  de  s'assurer;  ([ue  cependant  les  renseigne- 
ments que  la  Commission  reçoit  à  cliaque  instant  lui  l'ont  sentir  la  nécessité  de  prendre 
sur-le  champ  des  mesures  assez  vigoureuses  pour  prévenir  des  mouvements  suscités 
et  pressés  par  des  malveillants,  que  ces  mouvetnents  pourraient  troubler  la  France 
entière  en  occasionnant  à  Paris  une  l'oule  do  maux  ;  considérant  cnlin  que  les  causes 
que  la  Commission  avait  déjà  découvertes  des  machinations  projetées  étaient  dans  le 
désordre  des  assemblées  des  sections  de  Paris  et  dans  la  négligence  des  citoyens  de  se 
rendre  à  leurs  postes;  la   Commission  a  cru  devoir  relever  l'esprit  public,  réunir  la 


(1)  V.  le  t.  VIU  (le  uotic  Ropcrtoirc.  n°  2524. 
(■2)  IM(1.,  IV»  ':820,  2'.ir,0. 


xlviij  INTRODUCTION' 

masse  cnliùrc  des  citoyens  ù  ses  devoirs  et  à  ses  postes,  et  terminer  une  partie  des 
désordres  qui  troublent  les  assemblées  des  sections  ;  en  conséquence,  elle  a  délibéré 
de  présenter  ù  l'acceptation  de  la  Convention  nationale  le  projet  de  décret  suivant. 

Malgré  l'asserlion  de  Marat,  suivant  laquelle  il  n'aurait  point  existé 
(le  conspiration  contre  la  Convention  nationale,  celle-ci  adopta  le  décret 
eu  question,  édictant  un  ensemble  de  dispositions  à  TefTet  de  restreindre 
l'exercice  du  droit  de  réunion,  obligeant  notamment  les  citoyens  à  se  tenir 
prêts  à  se  rendre  au  premier  signal  au  poste  qui  leur  serait  assigné  par  le 
commandant  de  cbaque  section,  ordonnant  la  levée  à  10  heures  du  soir  des 
assemblées  générales  des  sections,  dont  les  étrangers  devaient  être  exclus, 
chargeant  enfin  la  Commission  des  Douze  de  présenter  sous  peu  les  mesures 
le  plus  efficaces  pour  assurer  la  liberté  et  la  tranquillité  publique  (1). 

Bien  que  resté  étranger  aux  motions  incendiaires  de  la  réunion 
incriminée,  Pache  éprouva  le  besoin  de  s'en  justifier  et  adressa,  le  24  mai 
à  la  Convention,  une  lettre  pour  expliquer  ce  qui  s'était  passé  à  la  Mairie; 
cette  lettre,  insérée  au  Bulletin,  fut  lue  non  avant  la  promulgation  du 
décret,  comme  le  prétend  Thiers,  mais  après,  vers  la  fin  de  la  séance,  et 
par  conséquent  n'infiua  en  l'ien  sur  les  décisions  prises  par  la  Convention. 
Pache  affirma  que,  dans  cette  réunion,  il  n'y  avait  pas  eu  de  complot 
tramé  contre  la  représentiition  nationale,  mais  une  simple  délibération 
sur  la  composition  de  la  liste  des  suspects  ;  toutefois  il  fut  bien  obligé  de 
reconnaître  que  la  discussion  s'était  égarée  et  avait  dépassé  toute  mesure, 
qu'on  avait  d'abord  proposé  de  s'assurer  des  gens  suspects  afin  de 
s'en  servir  comme  otages,  puis  d'y  comprendre  ceux  des  membres  de 
la  Convention  qui  passaient  pour  méconnaître  les  intérêts  et  les  droits 
du  peuple,  qu'enfin  l'on  était  arrivé  au  point  de  déclarer  qu'au  lieu  d'arrêter 
il  fallait  détruire  ceux  que  l'on  regardait  comme  des  traîtres.  Pache  avait 
bien  pris  soin  d'ajouler  que,  dans  une  réunion  subséquente,  il  avait  fait 
('■carter  ces  motions  criminelles  et  que  d'ailleurs  il  n'avait  jamais  eu 
d'inquiétude  au  sujet  de  la  sûreté  personnelle  des  membres  de  la  Con- 
vention. Après  la  lecture  de  cette  lettre,  l'un  des  membres  de  la  Commis- 
sion des  Douze  fit  observer  que  le  rapport  envoyé  à  la  Commission  par  le 
Maire  uétait  nullement  conforme  à  cette  lettre. 

Ce  fut  le  capitaine  Botot  Du  Mesnil,  commandant  la  gendarmerie  des 
tribunaux,  qui  fut  chargé  par  Gohier  de  mettre  à  exécution  les  mandats 
décernés  contre  les  citoyens  Marino,  Michel,  Brichet  et  Hébert,  ainsi  qu'un 
cinquième   mandat  contre   Varlet;  il   s'acquitta  le   jour  même   de  cette 


(1)  V.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n»  2529. 


INTRODUCTION  xlix 

mission,  procéda  à  l'arreslalion  d'Hébert  et  de  Varlet,  qui  furent  conduits  à 
l'Abbaye,  mais  laissa  en  liberté  Marino  et  Michel,  administrateurs  au  Dépar- 
tement de  Police,  renvoyés  à  leurs  fonctions,  et  déclara  que  quant  au 
citoyen  Brichet,  également  administrateur  de  Police,  ce  particulier  ne 
s'était  trouvé  ni  chez  lui,  ni  à  l'Assemblée  générale  de  la  section  du  Mail. 
A  propos  de  l'exécution  du  mandat  contre  ce  dernier,  le  ministre  trouva 
fort  repréhensible  le  gendarme  qui  s'était  permis  d'aller  le  réclamer  au  sein 
de  l'assemblée  do  sa  section  et  invita  le  capitaine  Du  Mesnil  à  veiller 
désormais  à  ce  que  les  ordres  d'arrestation  fussent  exécutés  conformément 
à  la  loi  et  avec  toute  la  prudence  et  le  mystère  requis. 

Avant  de  parler  de  Teffet  produit  par  ces  arrestations,  il  n'est  pas 
inutile  de  donner  quelques  détails  biographiques  sur  les  individus  qui 
furent  l'objet  de  cette  mesure  de  rigueur  : 

Jacques-René  Hébert,  substitut  du  procureur  de  la  Commune,  rédacteur  du 
journal  le  Père  Duchesne,  qui  linit  par  être  lui-même  victime  des  terroristes,  est  trop 
connu  par  ses  violences  de  langage  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  lui  consacrer 
une  notice. 

Jean  Varlet,  employé  de  la  Poste,  âgé  de  27  ans,  d'abord  membre  de  la  Société  des 
Amis  de  la  Constitution  et  du  Club  des  Cordeliers,  frappé  d'exclusion  comme  brissotin, 
appartenait  à  cette  catégorie  de  révolutionnaires  qui,  pour  employer  l'expression  de 
M.  Hamel  {Histoire  de  Robespierre,  t.  II,  p.  25),  ne  connaissaient  aucune  règle,  aucun 
frçin,  et  que  l'on  désignait  communément  sous  le  nom  d'E/i)'n(/t's;  c'était  un  énergumène 
dans  toute  la  force  du  terme,  pérorant  sans  cesse  dans  les  clubs,  dans  les  groupes,  dont 
la  présence  fut  signalée  dans  la  plupart  des  manifestations  révolutionnaires  ;  il  jouera 
un  rôle  des  plus  actifs  dans  les  journées  des  31  mai,  i"'  et  2  juin. 

Jean-Baptiste  Marino,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  pour  la  section 
de  la  Montagne,  et  administrateur  au  Département  de  Police,  était  fabricant  et  peintre 
en  porcelaines  de  son  métier  ;  il  remplit  diftérentes  missions  en  1793  à  Commune- 
Affranchie  et  Carrouge  (département  du  Mont-Blanc).  Xo'w.i  le  jugement  qui  est  porté 
sur  ce  partisan  acliarné  de  la  Montagne  à  la  date  du  12  prairial  an  II  : 

«  Vif,  ardent,  juste  et  humain,  il  s'est  montré  depuis  le  commencement  de  la 
Révolution  toujours  avec  les  vrais  patriotes  ;  il  a  aidé  à  terrasser  dans  la  section  et 
ailleurs  les  ennemis  du  peuple  et  les  factions;  partout,  il  a  montré  un  patriotisme  pur 
et  désintéressé  ;  il  a  suivi  tous  les  événements  de  la  Révolution  ;  il  voyait  souvent 
Marat  ;  on  dit  riiême  qu'il  a  passé  la  nuit  avec  lui,  la  veille  de  son  jugement  par  le 
Tribunal  révolutionnaire,  et  l'a  accompagné  au  sein  de  la  Convention  au  sortir  dudit 
Tribunal.  »  Marino,  quoique  terroriste  avéré,  fut  envoyé  à  l'échafaud  le  29  prairial 
an  II  (1). 

Etienne  Michel,  âgé  de  30  ans,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  pour 
la  section  de  Beaubourg,  et  administrateur  au  Département  de  Police,  était  fabricant 
de  rouge.  Compromis  au  9  thermidor,  il  tenta  de  se  suicider  en  se  portant  un  coup  de 
couteau.  A  la  date  du  13  thermidor,  le  Comité  de  sûreté  générale  ordonna  de  le 
transférer  de  la  Maison  de  l'Humanité  (Hôtel-Dieu)  à  l'hospice  de  l'Evéché,  pour  y  être 


(1)  V.  le  dossier  Marino,  Arcli.  nat.,  F''  4774". 
T.  IX. 


1  INTRODUCTION 

soigné  comme  détenu.  Le  Comité  révolutionnaire  de  sa  section  attribua  cet  acte  de 
désespoir  à  la  lecture  d'un  papier  public  qui  fit  croire  à  Michel  qu'il  suffisait  d'être 
membre  de  la  Commune  pour  être  mis  hors  la  loi,  et  il  demanda,  le  15  fructidor,  la  liberté 
provisoire  du  patriote  Michel.  Au  mois  de  nivôse  an  III,  en  pleine  réaction  thermido- 
rienne, le  même  Comilé  le  dénonça  comme  un  terroriste,  un  Robespierrisle,  un  buveur 
de  sang,  lui  reprochant  eu  outre  d'avoir  abusé  de  ses  fonctions  pour  dépouiller  les 
prisonniers  de  leurs  bijoux  et  assignats  ;  on  prétendit  même  qu'avec  le  fruit  de  ses 
rapines  il  avait  acheté  pour  SOO.OOO  francs  de  biens.  On  lui  prêta  également  des  propos 
atroces  ;  on  lui  aurait,  parail-il,  entendu  dire  qu'il  voudrait  que  le  dernier  boyau  des 
prêtres  servît  à  pendre  le  dernier  des  hommes  de  loi.  Le  28  ventôse  an  III,  Michel 
adressa  de  la  maison  d'arrêt  du  Plessis  au  représentant  Delacroix  (probablement 
Delécloy)  un  mémoire  juslilicatif,  où  il  déclarait  avoir  repoussé  avec  indignation  la 
tyrannie  de  Robespierre  et  avoir  affirmé  ses  principes  par  sa  conduite  dans  la  nuit  du 
9  au  iO  thermidor,  et  il  concluait  «  en  demandant  punition,  si  je  suit  coupable,  liberté, 
si  je  suit  innocent.  »  (1) 

Mathieu-Jean  Brichet,  de  la  section  du  Mail,  employé  au  bureau  des  assignats  aux 
Messageries  nationales,  fut  nommé,  le  1"  avril  1793,  par  Bouchotte  commis  au  bureau 
des  subsistances  militaires,  et  devint  le  i"  août  suivant  sous-chef  au  bureau  du  per- 
sonnel des  hôpitaux  militaires,  poste  qu'il  conserva  jusqu'au  14  ventôse  an  II.  Il  était 
l'un  des  membres  du  Comité  de  salut  public  de  la  section  du  Mail,  où  son  arrestation 
fut  annoncée,  le  25  mai,  en  ces  termes  :  «  Une  inculpation  foudroyante  a  été  lancée 
hier  contre  un  de  nos  collègues;  le  citoyen  Brichet,  membre  de  ce  Comité,  a  été  hau- 
tement dénoncé,  dans  l'assemblée  générale  de  la  section,  comme  ayant  donné  dans 
les  assemblées  tenues  à  la  Mairie  des  listes  de  proscription,  sur  lesquelles  étaient 
portés  une  multitude  de  citoyens  de  la  section  et  un  nombre  de  députés  à  la  Conven- 
tion nationale.  Cette  dénonciation  a  été  corroborée  par  l'arrivée  d'un  gendarme  porteur 
d'un  mandat  d'amener  le  citoyen  Brichet  au  Comité  dos  Douze  de  la  Convention 
nationale.  »  En  conséquence  le  président  Barry  proposa,  et  le  Comité  révolutionnaire 
de  la  section  décida  qu'en  raison  de  cette  dénonciation  et  de  ce  mandat  d'amener 
contre  le  citoyen  Brichet,  le  Comité  s'intei'dirait  dans  l'exercice  de  ses  fonctions  toutes 
communications  directes  ou  indirectes  avec  lui. 

Le  rôle  joué  par  Brichet  lors  des  journées  révolutionnaires  des  31  mai,  i"  et 
2  juin,  est  caractérisé  par  le  certificat  suivant  que  lui  délivra  le  Comité  révolutionnaire 
de  sa  section,  à  la  date  du  24  septembre  1793,  lorsqu'il  quitta  la  section  du  Mail  pour 
habiter  celle  du  Mont-Blanc,  où  il  se  proposait  d'aider  les  patriotes  à  purger  le  sol  de 
la  liberté  des  intrigants,  des  fédéralistes,  des  muscadins  et  des  royalistes,  sous  quelque 
forme  qu'ils  se  présentassent  : 

«  Le  Comité  déclare  qu'il  a  toujours  vu  le  citoyen  Brichet  animé  de  toutes  les  vertus 
républicaines,  que,  depuis  1789,  il  a  été  constamment  l'ennemi  juré  de  l'aristocratie, 
des  Lafayelte,  des  Dumouriez,  des  Custines,  des  Raffet,  des  Feuillantins,  des  royalistes, 
des  fédéralistes,  des  muscadins,  en  un  mot  des  intrigants  de  toutes  espèces  et  de  toutes 
les  couleurs,  qu'il  a  toujours  employé  tous  ses  moyens  pour  déjouer  tous  les  projets 
liberticides  des  Brissotins,  Girondins  et  de  la  ligue  infernale  qui  croissait  au  Marais; 
que  notamment  sous  sa  présidence  du  10  août  il  remit  la  section  au  pas  par  son 
énergie;  que  sous  sa  présidence  du  31  mai  1793,  cette  même  énergie,  loin  d'être 
afiaiblie  par  les  menaces  des  malveillants,  par  l'assassinat  commis  sur  sa  personne  au 
milieu  de  l'assemblée  générale,  en  présence  de  4  officiers  municipaux,  en  a  acquis 
une  nouvelle  force;  qu'à  cette  époque  sa  fermeté  républicaine  a  beaucoup  contribué 


(1)  V.  le  dossier  Mi«hel,  Atch.  nal.,  P'  ilH^K 


INTRODUCTION  Ij 

à  régcnérer  la  section  du  Mail  el  a  mérité  au  Sans-culotte  Urichel  le  titic  glorieux 
d'enragé  Maratiste  et  un  mandat  d'arrêt  de  la  Commission  inquisitoriale  des  l)oU7.c, 
pour  avoir  demandé  au  Comité  formé  à  la  Mairie,  le  Jour  de  la  Pentecôte,  l'arrestation, 
dans  la  nuit,  des  32  députés  à  la  tète  de  la  faction  des  liommes  d'Ktat. 

«  Arrête  en  outre  qu'il  en  sera  délivré  deux  copies  au  patriote  Hrichet,  qui  les 
signera  devant  nous.  » 

Malgré  ces  attestations  flatteuses  qu'il  obtint  en  qualité  de  Maratiste  et  de  terro- 
riste, Bricliet  fut  condamné  à  mort  par  le  Tribunal  révolutionnaire,  le  21  messidor 
an  II  (1). 

L'arrestation  d'Hébert  fut  notifiée  par  les  citoyens  Mennessier,  Simon, 
Berget  cl  Caiilieux  au  Conseil  général  do  la  Commune,  qui  réuni 
d'urgence,  dénonça  à  la  Convention  l'attentat  doul  venait  de  se  rendre 
coupable  la  Commission  des  Douze  en  procédant  à  l'arrestation  de  ce 
citoyen,  recommandable  à  la  fois  par  ses  lumières  et  ses  vertus  civiques, 
et   demanda  qu'Hébert  fiit  rendu  à  ses  fonctions  ou  promptement  jugé. 

Les  sections  de  Paris  unirent  leurs  protestations  à  celle  de  la  Com- 
mune; la  section  du  Temple,  par  délibération  du  25  mai,  prit  l'initiative 
d'une  réunion  des  commissaires  des  sections  à  la  salle  de  l'Egalité,  oii 
devait  être  rédigée  une  pétition  à  la  Convention  à  l'eflet  de  connaître  les 
molifs  de  l'arreslation  d'Hébert  et  de  Varlet,  dont  le  patriotisme  était 
incontesic,  et  d'obtenir  leur  mise  en  liberté  provisoire.  La  plupart  des 
sections  envoyèrent,  les  25  et  26  mai,  des  commissaires;  celle  du  Faubourg- 
WTontmarlre  protesta  formellement  contre  l'attentat  à  la  souveraineté  du 
peuple  commis  par  la  Commission  des  Douze,  tant  par  l'enlèvement  forcé 
et  arbitraire  des  registres  de  délibérations  des  sections,  que  par  l'arres- 
tation illégale,  violente  et  injuste  de  magistrats  du  peuple,  honorés  de  sa 
confiance,  dans  l'exercice  de  leurs  fonctions,  et  décida  qu'elle  se  transpor- 
terait à  la  Convention  pour  exprimer  son  vœu  de  voir  anéantir  la  Com- 
mission despotique  et  contre-révolutionnaire  des  Douze,  et  pour  réclamer 
la  mise  en  liberté  d'Hébert  ainsi  que  celle  de  tous  les  patriotes  arrêtés 
depuis  quelques  jours.  Elle  déclara  en  même  temps  que  ses  registres  ne 
seraient  compulsés  par  aucune  Commission  et  que  si  la  Convention, par  un 
nouveau  décret  en  exigeait  la  communication,  la  section  toute  entière  les 
porterait  à  la  Convention  et  les  remporterait  de  même,  comme  étant  le 
dépôt  sacré  de  l'exercice  de  la  souveraineté,  à  titre  de  fraction  du  peuple 
souverain.  La  section  du  Marais,  elle  aussi,  non  contente  de  dénoncer 
l'arrestation  illégale  d'Hébsrt,  résolut  de  demander  à  la  Convention  la 
cassation  de  la  Commission  des  Douze,  comme  ayant  outrepassé  ses  poii- 


(I)  V.  1«  dossier  Brichet,  Arch.  nat.,  F'  4617. 


lij  INTRODUCTION 

voirs  et  fait  éclater  à  tous  les  yeux  son  inutilité,  puisqu'il  n'y  avait  eu  ni 
conspiration  ni  conspirateurs,  suivant  tous  les  renseignements  recueillis 
jusqu'à  ce  jour. 

Sur  ces  entrefaites  Pache  crut,  par  une  lettre  en  date  du  2S  mai, 
devoir  protester  contre  les  propos  que  lui  prêtait  la  Commission  des 
Douze,  d'après  lesquels  il  aurait  annoncé  un  soulèvement  très  prochain 
dans  Paris,  et  il  expliqua  que,  selon  toute  apparence,  les  propos  en  question 
étaient  empruntés  aux  rapports  sur  l'esprit  public  à  Paris,  faits  à  l'admi- 
nistration de  Police  par  ses  préposés,  rapports  qu'il  envoyait  régulièrement 
au  Conseil  exécutif,  au  ministre  de  l'intérieur  et  au  Comité  de  salut  public. 
Le  rapport  visé  par  Pache,  en  date  du  23  au  24  mai,  qu'il  avait  communiqué 
à  la  Commission  des  Douze,  renferme  en  effet  un  passage  qui  avait  donné 
lieu  à  cette  interprétation  abusive  :  «  La  désunion  entre  quelques  membres 
de  la  Convention,  d'un  côté,  l'excessive  cherté  des  denrées,  de  l'autre,  sont 
les  principales  causes  de  la  fermentation  du  peuple,  qui  se  lasse  de  se 
plaindre  à  mi-voix...,  et  on  ne  peut  se  dissimuler  que  lt>  soulèvement  ne 
soit  inévitable  et  très  prochain,  si  l'on  ne  prend  les  mesures  les  plus 
efficaces  pour  soulager  le  peuple.  «  La  Convention  décréta,  le  27  mai, 
l'impression,  l'affichage  et  l'insertion  au  Bulletin  de  la  lettre  du  maire  de 
Paris,  ainsi  que  de  la  déclaration  contenue  au  rapport  adressé  par  le  Maire 
à  la  Commission  des  Douze,  et  renvoya  le  tout  à  cette  Commission. 

Pendant  que  la  Convention  s'endormait  dans  une  trompeuse  sécurité, 
le  mécontentement  populaire  grandissait  et  le  moment  d'une  explosion  se 
rapprochait  de  plus  en  plus.  Les  rapports  de  police  de  cette  époque  ne 
laissent  aucun  doute  à  cet  égard  :  «  Tous  les  esprits,  y  disait-on,  sont  agités 
de  manière  à  faire  regarder  un  grand  mouvement  comme  très  prochain. 
Les  groupes  sont  plus  multipliés  que  jamais,  et  l'on  ne  peut  se  dissimuler 
que  Ton  touche  au  moment  d'une  nouvelle  insurrection,  à  moins  que  les 
mesures  que  se  proposent  de  prendre  les  sections  n'aient  leur  efficacité. 
Les  citoyens  mis  en  état  d'arrestation  par  la  Commission  des  Douze  sont 
la  matière  de  toutes  les  conversations  et  l'objet  de  toutes  les  discussions 
des  sociétés  populaires  et  des  sections.  On  traite  le  mode  à  employer 
pour  engager  la  Convention  à  rendre  la  liberté  à  ces  citoyens,  et  il  y  aura 
un  parti  qui  sera  peut-être  extrême,  si  la  Convention  persiste  à  refuser 
d'entendre  les  pétitionnaires.  »  En  effet,  l'un  des  observateurs  de  Garât, 
Dutard,  dans  son  rapport  du  27  mai,  parlait  de  nombreuses  motions  plus 
ou  moins  incendiaires  faites  à  ce  sujet  sur  la  terrasse  des  Tuileries. 
Dutard  entendit  également,  ce  jour-là,  Dorat-Cubières  discourir  à  la 
Commune  sur  le  traitement  infligé  à  Hébert  et  Varlet,  qu'on  avait  mis 
dans  un  grenier  à  tous  les  vents,  où  deux  grabats  étaient  occupés  par  des 


INTRODUCTION  liij 

généraux  traîtres,  c'est-à-dire  par  des  scélérats,  et  les  deux  autres  par 
Hébert  et  Varlet,  c'est-à-dire  par  des  honnêtes  gens. 

La  Commission  des  Douze  non  seulement  ne  voulait  point  reconnaître 
qu'elle  avait  commis  une  grave  imprudence  en  procédant  à  l'arrestation 
d'Héberl,  mais  encore  elle  persévérait  dans  les  mêmes  errements  ;  au  cours 
de  la  matinée  du  27,  elle  envoya  au  ministre  de  la  justice  deux  nouveaux 
mandats  d'arrêt  contre  Claude-Emmanuel  Dobsen,  président  de  la  section 
de  la  Cité,  et  Prolaix,  secrétaire  de  cette  section,  à  raison  du  refus  formel 
de  communiquer  les  registres  de  leur  section.  Ces  mandats  ne  furent  mis  à 
exécution  que  très  tard  dans  la  soirée;  ces  deux  citoyens  furent  écroués 
à  l'Abbaye  à  H  heures  du  soir,  parce  que  ni  l'un  ni  l'autre  ne  s'étaient 
trouvés  chez  eux  dans  la  journée.  Le  lendemain  matin,  la  section  de  la 
Cité  réclama  ces  victimes  d'un  nouveau  despotisme,  dont  l'arrestation 
avait  été  opérée  nuitamment,  au  mépris  de  tous  les  principes;  elle  déclarait 
à  cette  occasion  que  les  ennemis  du  peuple  siégeant  à  la  Convention 
avaient  calomnié  la  ville  de  Paris  auprès  des  déparlements,  qui  approu- 
veraient au  contraire  les  saintes  insurrections  des  citoyens  inculpés,  et 
elle  adjurait  la  Convention  de  punir  la  Commission  infidèle,  coupable 
d'actes  arbitraires,  et  de  la  traduire  au  Tribunal  révolutionnaire.  Cette 
démarche  de  la  section  de  la  Cité  occasionna  une  vive  agitation  et  après 
une  réponse  imprudente  du  président  Isnard,  provoqua  une  déclaration  de 
Danton,  d'abord  contre  la  Commission  des  Douze,  qui  opposait  aux  meil- 
leurs citoyens  les  armes  réunies  entre  ses  mains  et  arrachait  à  leurs  fonc- 
tions les  magistrats  du  peuple,  puis  contre  la  Convention  qui  persistait  à 
retenir  dans  les  fers  des  citoyens  dont  le  seul  crime  était  un  excès  de 
patriotisme.  Cette  séance  de  la  Convention  avait  amené  une  affluence 
inusitée  de  peuple,  les  avenues  de  la  salle  étaient  obstruées,  les  couloirs 
remplis  d'hommes  et  de  femmes  qui  empêchaient  l'entrée  et  la  sortie  des 
députés. 

La  Commission  des  Douze  se  crut  en  droit,  comme  mesure  de  salut 
public,  de  requérir  la  force  armée  et  fit  appel  aux  sections  bien  pensantes, 
voisines  de  la  Convention  (celles  de  1792,  du  Mail  et  de  la  Bulte-des- 
Moulins)  auxquelles  fut  demandé  un  contingent  de  800  hommes,  qui  vint 
occuper  les  portiques  et  avenues  de  la  salle,  sous  les  ordres  de  Raffet, 
commandant  du  bataillon  de  la  Butle-des-Moulins.  Celui-ci,  interrogé  par 
le  président  de  la  Convention  au  sujet  de  ce  déploiement  de  forces  inusité, 
exhiba  deux  ordres,  l'un  de  Vincent,  chef  de  la  2*  légion,  l'autre  deLapierre, 
adjudant  général  provisoire,  lui  enjoignant  de  tenir  prêts  les  hommes 
demandés  par  la  Commission  des  Douze.  Pache,  qui  avait  d'abord  donné 
son  adhésion,  se  ravisa  et  invoquant  les  décrets  des  18  et  24  mai,  où  il  ne  se 


liv 


INTRODUCTION 


trouvait  aucun  article  qui  autorisât  la  Commission  à  disposer  de  la  force  ar- 
mée dans  Paris,  lapria de  vouloirbien  s'abstcniroude  faire  rendre  un  décret. 

C'est  alors  que  l'on  voit  entrer  en  scène  le  ministre  de  l'intérieur, 
toujours  optimiste,  qui  rendant  compte  à  la  Convention  de  la  situation  de 
Paris,  des  mouvements  qui  l'agitaient,  des  groupes  nombreux  qui  entou- 
raient la  salle,  se  crut  fondé,  dans  un  aveuglement  étrange,  à  affirmer  que 
la  représentation  nationale  n'avait  absolument  rien  à  craindre;  le  maire 
de  Paris,  de  son  côté,  abonda  dans  le  même  sens  et  assura  que  les  diffé- 
rents rassemblements  qui  se  trouvaient  autour  de  la  salle  n'étaient 
composés  que  de  commissaires  des  48  sections,  s'occupant  des  pétitions 
relatives  aux  arrestations  ordonnées  par  la  Commission  des  Douze. 

Pache  avait  dit  vrai  en  annonçant  que  plusieurs  sections  étaient 
venues  pour  protester  contre  les  agissements  do  la  Commission  des  Douze; 
celle  de  la  Croix-Rouge,  porte-parole  de  beaucoup  d'autres,  réclama 
l'élargissement  d'Hébert  et  de  tous  les  patriotes  incarcérés,  ainsi  que  la 
cassation  de  la  Commission  des  Douze,  qui,  à  peine  formée,  n'avait  dirigé 
ses  coups  que  contre  les  véritables  amis  de  la  Liberté,  protestant  en 
particulier  contre  l'arrestation  du  président  et  du  secrétaire  d'une  section, 
coupables  seulement  d'avoir  signé  les  procès-verbaux  de  leurs  délibéra- 
tions, et  rappela  que  la  Déclaration  des  Droils  de  l'Homme  consacrait  lo 
droit  de  tous  les  citoyens  de  résister  par  la  force  à  toute  arroslaliou 
nocturne.  La  section  des  Gravilliers  dans  son  adresse  à  la  Convention  ne 
lui  ménagea  pas  les  reproches.  Depuis  8  mois,  disait-elle,  la  Convention 
donne  à  l'Europe  étonnée  le  spectacle  de  la  division,  des  passions  les 
plus  honteuses;  et  elle  conjurait  les  députés  de  la  Montagne  de  sauver  la 
patrie,  les  qualifiant  de  lâches  et  de  traîtres,  s'ils  le  pouvaient  el  ne  le  vou- 
lussent pas,  et  déclarant  que,  s'ils  le  voulaient  sans  le  pouvoir,  100,000  bras 
étaient  armés  pour  leur  défense.  Sous  cette  pression  des  sections,  la 
Convention,  présidée  par  Hérault  de  Séchelles,  rendit  un  décret  ordonnant 
la  mise  en  liberté  immédiate  des  citoyens  incarcérés  par  la  Commission 
des  Douze,  supprimant  cette  Commission  et  chargeant  le  Comité  de  sûreté 
générale  d'examiner  la  conduite  des  membres  qui  la  composaient.  Dans 
cette  môme  soirée  du  27  mai,  parvint  au  président  de  la  Convention  une 
lettre  de  la  Commission,  où  voulant  parer  le  coup  qui  la  meuiiçait, 
elle  déclarait  que,  tandis  qu'elle  s'occupait  de  la  sûreté  de  la  Convention 
et  de  Paris,  on  la  calomniait,  on  cherchait  à  la  dissoudre,  et  elle  demandait 
que  la  Convention  ne  prononçât  rien  avant  d'avoir  entendu  son  rapport, 
ajoutant  qu'on  projetait  de  l'attaquer  au  lieu  de  ses  séances,  mais  que 
ses  papiers  étaient  en  sûreté,  que  la  Convention  pouvait  la  casser,  mais 
qu'elle  n'avait  rien  à  se  reprocher  envers  la  patrie. 


INTRODUCTION  Iv 

Cet  important  rapport,  que  Rabaut  de  Saint-Etienne  devait  lire  à 
la  Convention,  est  resté  dans  les  papiers  de  la  Commission.  Elle  expo- 
sait qu'elle  s'était  assurée  de  l'existence  d'un  grand  complot  pour  dis- 
soudre la  Convention  nationale  et  que  son  attention  s'était  portée  sur  des 
écrits  distribués  journellement  à  Paris  en  vue  d'égarer  le  peuple  et  de 
l'exciter  à  la  violence;  que,  parmi  ces  écrits,  il  en  était  un  plus  répandu 
que  les  autres,  dont  le  style  familier,  indécent  et  bas,  avait  des  attraits 
pour  un  certain  nombre  de  lecteurs,  la  feuille  du  Pne  Ducltesne,  dont  le 
substitut  du  procureur  de  la  Commune  passait  publiquement  pour  être 
l'auteur,  qu'après  examen  de  quelques  numéros,  la  Commission  avait  cru 
devoir  décerner  un  mandat  d'amener  contre  le  citoyen  Hébert,  qui  avait 
reconnu  les  faits,  mais  n'avait  donné  que  des  justifications  insuffisantes; 
elle  observait  qu'il  était  impossible  de  ne  pas  trouver  matière  à  suspicion, 
quand  on  voyait  un  magistrat  du  peuple  désigner  à  la  vengeance  popu- 
laire une  classe  de  députés,  signalés  sous  un  nom  inventé  par  la  pros- 
cription, et  déclarait  enfin  qu'elle  avait  cru  devoir  maintenir  l'arrestation 
d'Hébert,  laquelle  lui  semblait  ou  ne  peut  plus  motivée,  alors  qu'on  pouvait 
compter  par  centaines  les  arrestations  ordonnées  par  le  Comité  de  sûreté 
générale  et  par  milliers  celles  commandées  par  les  commissaires  de  la 
Convention  dans  les  départements. 

Comme  l'on  sait,  le  décret  supprimant  la  Commission  des  Douze  avait 
été  rendu  très  avant  dans  la  soirée  du  27  par  une  centaine  de  députés  à 
peine,  confondus  avec  une  masse  de  pétitionnaires;  aussi,  le  lendemain, 
Lanjuinais  fit  remarquer  que  le  décret  rendu  dans  de  semblables  conditions 
devait  être  considéré  comme  nul.  L'Assemblée  décida  de  voter  par 
appel  nominal  sur  la  question  de  savoir  si  le  décret  de  suppression  serait 
rapporté  ou  non.  Une  majorité  de  279  voix  se  prononça  pour  le  retrait  du 
décret.  Pendant  que  l'existence  même  de  la  Commission  était  mise  en 
discussion,  elle  restait  dans  l'expectative  et  décidait  de  surseoir  aux  pour- 
suites entamées  contre  un  particulier  suspect,  arrêté  par  la  section  du 
Finistèire  pour  avoir  proposé  la  dissolution  de  la  Convention  ;  mais  ayant 
appris  à  7  heures  du  soir  qu'elle  venait  d'être  prorogée  par  décret  de  la 
Convention,  elle  reprit  l'instruction  commencée  et  se  fit  amener  à  minuit 
et  demi  l'individu  en  question  à  l'elfet  de  procéder  à  son  interrogatoire, 
au  cours  duquel  par  une  empbase  un  peu  dérisoire,  elle  se  vit  qualifiée 
par  ce  suspect  de  fameux  comité  révolutionnaire . 

Tout  en  rétablissant  la  Commission  des  Douze,  la  Convention  ordonna 
la  mise  en  liberté  immédiate  des  citoyens  emprisonnés  par  ordre  de  cette 
Commission,  ce  qui  eut  lieu  le  soir  même  ;  l'élargissement  des  prisonniers 
produisit  la  plus  vive  sensation  :  on  les  revit,  disent  les  rapports  de  police, 


Ivj  INTRODUCTION 

avec  reiilhousiasmo  qu'excite  dans  l'âme  du  patriote  le  triomphe  de 
l'opprimé.  Le  premier  acte  d'Hébert  rendu  à  la  liberté  fut  de  se  présenter 
à  la  séance  du  Conseil  général  de  la  Commune,  où  il  fut  accueilli  par  de 
chaleureux  applaudissements  et  reçut  les  embrassements  de  ses  collègues 
et  de  tous  les  présents  ;  Chaumette  lui  remit  au  nom  des  patriotes  une 
couronne  qu'Hébert  plaça  sur  le  buste  de  Brutus,  attendu,  disait-il,  que 
les  vivants  n'avaient  droit- qu'à  des  encouragements.  Varlet  rentra  triom- 
phalement dans  sa  section,  celle  des  Droits  de  l'Homme,  suivi  d'une 
femme  portant  une  branche  de  chêne  que  l'assemblée  fit  déposer  à  côté  du 
buste  de  Le  Peletier. 

Chaumette  proposa  et  le  Conseil  général  de  la  Commune  adopta  une 
adresse  à  l'effet  d'exiger  un  sérieux  examen  de  la  conduite  de  la  Commission 
des  Douze,  pour  déférer  ses  membres  aux  tribunaux,  voire  même  au  Tribu- 
nal révolutionnaire.  Comme  l'on  voit,  la  Commune  de  Paris,  tout  en  ayant 
obtenu  satisfaction' dans  une  certaine  mesure,  ne  désarmait  point  à  l'égard 
de  la  Commission  des  Douze,  pas  plus  d'ailleurs  que  la  plupart  des  sections; 
celle  des  Arcis  présenta  le  même  jour  au  Conseil  général  de  la  Commune, 
puis  à  la  Convention  imc  adresse  aux  termes  de  laquelle,  après  avoir  demandé 
l'explication  de  ces  paroles  menaçantes  (prononcées  le  25  mai  par  le  président 
Isnard)  :  On  cherchera  sur  quelles  rives  de  la  Semé  Paris  existait,  elle  décla- 
rait que  le  peuple  de  Paris  n'entendait  pas  avoir  abattu  un  despote,  le 
dictateur Lafayelto,  pour  en  accepter  douze  autres,  des  hommes  perdus  dans 
l'esprit  public,  mandataires  infidèles  qui  ne  possédaient  plus  sa  confiance, 
adjurant  les  patriotes  de  la  Convention  de  condamner  les  grands  coupables 
qui  siégeaient  parmi  eux.  La  section  de  l'Unilé  exhorta  pareillement  la 
Convention  à  décréter  d'accusation  la  Commission  des  Douze  et  à  la  livrer 
aux  jurés  des  86  départements.  Celle  de  laCité,  en  présence  des  arrestations 
arbitraires  des  patriotes  qui  se  multipliaient  depuis  quelque  temps,  se 
déclara  en  permanence  et  invita  les  autres  sections  à  se  réunir  frater- 
nellement dans  son  sein,  le  29  mai,  à  4  heures,  pour  délibérer  en  commun 
sur  les  moyens  propres  à  faire  triompher  le  patriotisme,  la  liberté  et 
l'égalité  ;  son  arrêté  fut  communiqué  à  la  fois  aux  47  sections  et  au  Club 
central  assemblé  à  l'Evêché.  C'est  à  ce  moment,  selon  toute  apparence, 
que  furent  jetées  les  bases  de  la  Commission  révolutionnaire  qui  allait 
fonctionner  au  grand  jour,  telles  qu'elles  figurent  dans  un  projet  d'orga- 
nisation très  étudié,  faisant  partie  des  papiers  du  Comité  central  révolu- 
tionnaire. 

Malgré  les  attaques  violentes  dont  la  Commission  des  Douze  était  l'objet 
et  quoiqu'elle  sentit  bien  que  ses  heures  étaient  comptées,  elle  continuait 
à  tenir  ses  séances  et  à  remplir  la  mission  qui  lui  avait  été  confiée  par  la 


INTRODUCTION  Ivij 

Convention;  le  30  mai,  elle  convoqua  d'urgence  le  ministre  de  l'intérieur, 
invita  le  maire  de  Paris  à  prendre  les  mesures  nécessaires  pour  empêcher 
l'effet  des  motions  incendiaires  présentées  à  l'Assemblée  de  l'Evêché,  et 
fit  connaître  au  président  de  la  Convention  les  déclarations  verbales  qu'elle 
avait  reçues  sur  ce  qui  s'était  passé  à  la  section  de  la  Cité,  présidée  par 
Maillard,  où  fort  avant  dans  la  nuit  avaient  été  discutées  diverses  motions 
contre  la  tranquillité  publique  et  la  sûreté  de  la  Convention  nationale. 

Le  dernier  acte  d'autorité  de  la  Commission  des  Douze,  signalé  immé- 
diatement par  Bourdon  de  l'Oise,  fut  l'envoi  d'une  réquisition  militaire 
au  commandant  du  poste  de  la  Convention,  afin  de  placer  à  l'hôtel  de 
Breteuil,  où  elle  tenait  ses  séances,  une  force  suffisante  pour  sauvegarder 
ses  papiers. 

Lors  de  la  séance  qu'il  tint  dans  la  matinée  du  31  mai,  le  Comité  de 
salut  public  proposa  un  peu  tardivement  de  décréter  que  la  Commission 
des  Douze  serait  entendue,  qu'elle  rendrait  compte  des  arrêtés  pris  par 
elle,  des  mandats  d'arrêt  et  d'amener  qu'elle  avait  décernés,  ainsi  que  de 
ses  réquisitions  directes  de  la  force  armée.  A  l'heure  où  cette  délibération 
était  prise,  la  parole  était  au  peuple  souverain,  la  Convention  était  obligée 
de  s'incliner  devant  sa  volonté  et  de  décréter  la  suppression  pure  et  simple 
de  la  Commission  des  Douze,  ainsi  que  le  dépôt  de  ses  actes  et  papiers  au 
Comité  de  salut  public. 

Dans  les  derniers  jours  de  mai,  les  événements  se  précipitaient  et 
prenaient  une  tournure  de  plus  en  plus  menaçante;  lorsque  fut  rapporté 
le  décret  qui  supprima  une  première  fois  la  Commission  des  Douze,  Ton 
entendit  tenir  publiquement  des  propos  qui  dénotaient  une  profonde  irri- 
tation :  Les  demi-mesures,  disait-on  dans  les  groupes,  ont  toujours  perdu 
le  peuple,  on  n'a  que  trop  épargné  le  sang;  la  journée  du  10  août  reste 
encore  à  faire  ;  il  faut  une  bonne  fois  que  tout  cela  finisse  et  que  les 
nouveaux  tyrans  et  leurs  satellites  tombent  une  seconde  fois  sous  le  fer 
du  peuple,  la  moitié  de  Paris  périra,  s'il  le  faut,  pour  sauver  l'autre  et  le 
reste  de  la  République.  L'un  des  observateurs  de  Garât  (Latour-Lamon- 
tagne)  proclamait  que  «  tout  ce  qu'il  voyait,  tout  ce  qu'il  entendait, 
semblait  présager  un  mouvement  très  prochain,  dont  les  suites  seraient 
incalculables;  il  régnait,  ajoutait-il,  un  mécontentement  général  qui 
annonçait  une  explosion  terrible...;  il  n'est  pas  douteux  que  les  partis 
sont  sur  le  point  d'en  venir  aux  mains  et  d'ensanglanter  le  sol  de 
la  liberté  ».  Pour  parer  le  coup,  le  Conseil  général  du  Département 
prit,  le  29  mai,  dans  la  salle  des  Jacobins,  l'initiative  de  convoquer 
pour  le  vendredi  31  mai,  à  9  heures  du  matin,  toutes  les  autorités 
constituées   du   Déparlement   et   les    sections   de   Paris,   pour   délibérer 


Iviij 


INTRODUCTION 


sur  les  mesures  de  salut  public  qu'il  convenait  tic  prendre  à  rofl'el  de 
défendre  la  liberté  et  l'égalité  fortement  menacées  et  sur  les  moyens  à 
employer  afin  de  repousser  les  calomnies  répandues  contre  les  citoyens  de 
Paris  et  détruire  le  complot  évidemment  formé  de  perdre  la  ville  de  Paris 
en  lui  aliénant  tous  les  départements,  et  il  invita  en  conséquence  les  sections 
do  Paris  à  nommer  chacune  deux  commissaires.  La  Commune  de  Paris, 
dans  sa  séance  du  30  mai,  s'associa  à  celle  démonstration  en  adressant 
de  son  côté  la  même  invitation  aux  sections;  néanmoins,  par  ignorance 
feinte  ou  réelle  de  ce  qui  se  passait,  le  procureur  de  la  Commune  ayant 
annoncé  qu'il  y  avait  une  assemblée  qui  se  tenait  à  l'Evéché  et  qui 
paraissait  donner  lieu  à  des  bruits  inquiétants,  le  Conseil  nomma  quatre 
commissaires  pour  s'y  transporter  et  s'informer  des  opérations  de  cette 
assemblée.  Le  Maire,  qui  s'était  rendu  en  personne  h  l'Évêché  pour  se 
rendre  compte  de  la  situation,  ne  larda  pas  à  élre  édifié  :  il  revint  en  disant 
qu'il  s'était  fait  représenter  les  arrêtés  de  celte  assemblée,  desquels  il 
résultait  que  les  citoyens  réunis,  malgré  toutes  ses  observations,  s'étaient 
mis  en  insurrection.  KITectivement  l'Assemblée  générale  révolutionnaire, 
après  avoir  procédé  à  la  vérification  des  pouvoirs  illimités  donnés  par 
33  sections  à  leurs  commissaires  pour  sauver  la  chose  publique,  avait 
arrêté  tout  d'abord  que  la  ville  de  Paris  se  déclarait  en  état  d'insurrection 
contre  la  faction  aristocratique  et  oppressive  de  la  liberté,  et  décidé,  comme 
première  mesure  révolutionnaire  et  de  sûreté  publique,  que  les  barrières 
de  Paris  seraient  fermées  à  l'instant,  et  qu'à  cet  effet  les  hommes  du 
14  juillet  et  du  10  août  se  mettraient  eux-mêmes  en  état  de  réquisition; 
de  plus,  que  l'Assemblée  générale  révolutionnaire  pour  les  mesures  do 
saint  public  siégerait  en  permanence  dans  une  salle  de  l'Evêché,  enfin 
que  les  commissaires  s'étaient  juré  aide  et  assistance  mutuelle  contre  les 
actes  arbitraires,  tyranniques  et  attenlaloires  à  la  liberté  individuelle.  Cet 
arrêté  fut  notifié  séance  tenante  par  une  députation  au  Conseil  général 
de  la  Commune,  qui  fit  une  dernière  tentative  d'apaisement  et  ordonna 
d'afficher  dans  toutes  les  sections  une  pz'oclamation  où  il  rappelait  la  con- 
vocation des  autorités  constituée*  aux  Jacobins  et  déclarait  que  toute 
mesure  qui  devancerait  celles  qui  devaient  êlre  prises  dans  celte  assem- 
blée pourrait  devenir  funeste.  C'était  peine  perdue,  le  groupement  révo- 
lutionnaire était  définitivement  formé  et  devait  bientôt  affirmer  son  activité. 
Il  nous  semble  intéressant  de  montrer  d'après  un  document  d'une 
authenticité  incontestable,  resté  dans  les  papiers  de  l'un  de  ceux  qui 
jouèrent  un  rôle  décisif  dans  les  journées  des  31  mai,  1  et  2  juin,  comment 
procéda  l'Assemblée  de  l'Évêché  pour  constituer  le  Comité  central  révolu- 
tionnaire qui  allait  diriger  les  événements,  et  de  quels  éléments  se  trouva 


INTRODUCTION  Hx 

composé  ce  Comilé(l).  Ce  fut  dans  la  nuit  du30  au31  mai  que  prit  naissance 
un  premier  Comité,  dit  le  Comité  des  neuf,  composé  de  Varlel  (section 
des  Droits-de-l'IIomme),  de  Gusman  (section  des  Piques),  de  Bonhommet 
(section  de  Bou-Conseil),  de  Simon  et  de  Wendling  (que  l'on  appelle  Van- 
glain)  (section  de  la  Halle-au-Blé),  de  Mithois  (section  de  l'Unilé),  de 
Laurent  (section  de  Marseille),  de  Dobsen  (section  de  la  Cité),  de  Four- 
nerot  (section  des  Quinze- Vingl s),  auxquels  furent  adjoints  Clémence 
(section  de  Bon-Conseil)  et  Leboursiur  (section  de  la  Réunion)  (celui-ci 
ne  figure  plus  sur  la  liste  définitive).  A  ce  Comité  de  la  première  heure  fut 
adjoint  un  second  Comité  dont  les  membres  reçurent  leur  mandat,  le 
31  mai,  à  4  heures  aux  Jacobins,  des  autorités  constituées  du  Départe- 
ment, ainsi  que  dos  commissaires  des  i8  sections  et  des  communes  de 
tout  le  Département,  investis  de  pouvoirs  illimités.  Ce  furent  Clémence 
(section  de  Bon-Conseil),  Loys  et  Soguy  (section  de  la  Butte-des-Moulins), 
Dunouy  (section  des  Sans-Culottes),  Bouin  (section  des  Marchés),  Laugier 
(section  de  la  Fonlaine-de-GrenelIe),  Marchand  (section  du  Mont-Blanc), 
Bezol  (canton  d'Issy),  Rousselin  (section  de  l'Unité),  Crespin  (section  des 
Gravilliors),  Auvray,  commandant  du  bataillon  de  la  section  du  Mont- 
Blanc,  Moessard  (section  du  Mail).  Ces  indications  sont  absolument  con- 
formes à  celles  que  donne  l'arrêté  pris  par  l'assemblée  des  autorités 
constituées  du  Département  et  des  commissaires  dos  48  sections,  sauf  que 
cet  arrêté  omet  le  nom  de  Loys.  A  ces  noms  le  Conseil  général  de  la 
Commune  crut  devoir  ajouter  ceux  de  Hassenfratz,  de  la  section  du  Fau- 
bourg-Montmartre, de  Damour,  Caillieux,  Marino  et  Perdry,  adjonction, 
qui,  comme  le  fait  observer  Clémence  à  la  fin  de  son  tableau,  n'avait  pas 
le  sens  commun  par  rapport  aux  circonstances. 

Suivant  un  témoignage  rapporté  par  Taino,  mais  qui  ne  mérite  pas 
d'être  pris  au  sérieux,  sept  étrangers,  sept  agents  du  dehors,  Desfieux, 
Proly,  Pereyra,  Dubuisson,  Gusman,  les  deux  frères  Frey  furent  par  la 
Commune  érigés  en  Comité  d'insurrection.  Aucim  de  ces  noms,  à  part 
celui  de  l'espagnol  Gusman,  ne  figure  parmi  ceux  des  membx-es  du  Comité 
central  révolutionnaire. 

On  possède  dans  les  papiers  du  Comité  central  révolutionnaire  une 
liste  oflicielle  des  membres  de  ce  Comité  au  nombre  de  2."),  signée  de 
Marquel,  président,  et  de  Tombe,  fils  aîné,  secrétaire-greffier,  et  accompa- 
gnée de  cette  mention  en  marge:  «  Bon  pour  uOO  affiches,  dont  100  pour  le 


(1)  Noie  conservée  dans  le  dossier  de  Clémence  (F''  4649)  sous  l'intitulé  ;  Comité  central 
révolutionnaire  du  département  do  Paris,  composé  du  Comité  des  Neuf,  assemblé  à  l'Evéclié  dans 
la  nuit  du  30  au  31,  et  des  membres  ensuite  nommés  le  lendemain  aux  Jacobins  par  les  autorité» 
constituées  du  Département  en  entier. 


Ix  INTRODUCTION 

Comité  »  ;  cette  liste  donne,  en  regard  des  noms  des  commissaires,  ceux 
des  sections  qui  les  avaient  envoyés. 

A  part  les  noms  de  Varlet,  Dobsen  et  Rousselin  que  nous  avons  déjà 
rencontrés  dans  des  manifestations  révolutionnaires,  on  n'y  trouve  aucun 
nom  connu  :  on  ne  peut  guère  signaler  que  ceux  de  Baudrais,  Caillieux, 
Dunouy,  Duroure,  Seguy  et  Simon,  membres  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  et  celui  de  Hassenfratz  ;  par  contre  on  n'y  voit  point  les  noms 
des  agitateurs  qui  avaient  fait  parler  d'eux  lors  des  événements  de  février 
et  mars,  tels  que  Desfieux  et  Fournier. 

Voici  le  tableau  complet  des  membres  du  Comité  central  révolution- 
naire, avec  l'indication  des  sections  auxquelles  ils  appartenaient,  qui  fut 
probablement  imprimé  et  placardé  lors  du  31  mai.  Nous  avons  joint  à 
chaque  nom  une  notice  biographique  qui  a  été  établie  à  l'aide  des  dos- 
siers existant  aux  Archives  nationales. 

LISTE  DES  MEMBRES 

composant  le  Comité  central  révolutionnaire   du  Département   de  Paris. 

1°  Marquet Bonne-Nouvelle. 

Marquet  (Jacques)  aliàs  Charles,  âgé  de  30  ans,  fils  d'un  entrepreneur  de  bâtiments 
de  Monlfort-Ie-Brutus,  imprimeur  de  son  métier,  était  l'associé  d"Hébert,  qui  faisait 
partie  comme  lui  des  électeurs  de  la  section  Bonne-Nouvelle;  il  fut  dénoncé  au  mois  de 
venlose  an  II  par  le  Comité  révolutionnaire  de  sa  section,  comme  collaborateur  d'Hé- 
bert, et,  à  la  date  du  27  ventôse  le  Comité  de  sûreté  générale  ordonna  son  arrestation 
et  son  envoi  à  la  Force;  mais  il  fut  établi  que  Marquet  n'avait  pris  aucune  part  à  la 
rédaction,  mais  participé  seulement  à  l'impression  du  Père  Buchesnc  ;  et,  le  22  thermidor, 
le  Comité  de  sûreté  générale  rapporta  son  arrêté,  qui  d'ailleurs  ne  fut  jamais  mis  à 
exécution,  Marquet  ayant  quitté  le  {"'juillet  17931a  section  Bonne-Nouvelle  pour  habiter 
celle  du  Luxembourg.  Le  21  fructidor  an  III,  Marquet  demanda  au  Comité  de  sûreté 
générale  l'annulation  de  l'arrêté  pris  contre  lui  par  le  Comité  révolutionnaire  de  son 
ancienne  section,  ce  qui  lui  fut  accordé  le  2o.  (Dossier  Marquet,  F'  4774".) 

2°  Wendllng Ilalle-au-Blé. 

Wendling  n'est  connu  que  comme  membre  du  Comité  révolutionnaire  de  sa  section. 

3°  Varlet ; Droits-de-lIIomme. 

■Varlet  (Jean),  employé  aux  Postes,  devint  très  rapidement  suspect.  Dès  le  mois  de 
septembre  1793,  le  Comité  de  sûreté  générale  ordonna  son  arrestation  et  la  mise  sous 
scellés  de  ses  papiers,  opération  qui  fut  faite  le  19  septembre  ;  on  y  trouva  des  écrits 
émanant  de  lui  respirant  le  patriotisme  le  plus  pur,  entr' autres  :  1'  Un  Uecueil  de 
réflexions  patriotiques  ;  2°  des  Mesures  suprêmes  de  salut  public  proposées  aux  citoyens  du 
DéiMrtement  de  Paris  le  31  mai,  contenant  un  supplément  au  10  août  et  parmi  les- 
quelles figure  V établissement  d'un  Comité  d'insurrection  ;  3°  extrait  d'un  arrêté  du  Club 


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LISTE  DES  MEMBRES  DU  COMITÉ  CENTRAL  RÉVOLUTIONNAIRE 

(3i   mai  lyg^) 


INTRODUCTION 


1^ 


des  Cordeliers,  du  25  mai,  relativement  à  l'arrestation  faite  dans  la  nuit  du  24  des 
citoyens  Hébert  et  Varlel,  apôtres  de  la  Liberté,pour  avoir  émis  librement  leurs  opinions 
dans  leurs  discours  et  dans  leurs  écrits;  quatre  extraits  des  registres  de  l'Assemblée  élec- 
torale, en  date  du  13  mai,  contenant  mention  de  la  satisl'action  avec  laquelle  elle  a  entendu 
la  lecture  d'un  projet  de  Déclaration  des  Droils-de-l'Homme,  de  la  composition  de 
Varlet  ;  b°  discours  prononcé  à  la  tribune  du  Jardin  National,  lors  duquel  il  s'est  déclaré 
accusateur  d'une  faction  dans  la  Convention  nationale,  dont  Brissot  et  Roland  étaient 
les  chefs.  Le  22  brumaire,  le  Conseil  général  de  la  Commune,  informé  que  le  patriote 
Varlet  était  toujours  prisonnier,  délégua  Hébert  et  Bernard  pour  solliciter  sa  mise  en 
liberté.  Le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  des  Droits-de-l'Homme,  après  enquête, 
déclara  qu'il  reconnaissait  Varlet  pour  un  vrai  républicain,  qui  d'ailleurs  jouissait 
d'une  certaine  aisance,  puisqu'il  possédait  un  revenu  de  5,800  livres,  tant  de  son 
bien  que  de  son  emploi  aux  Postes,  et  insista  pour  sa  mise  en  liberté,  que  le  Comité  de 
sûreté  générale  accordale  24  brumaire.  Le  13  fructidor  an  II,  Varlet  fut  dénoncé  pour 
avoir  manifesté  des  sentiments  hostiles  au  gouvernement  révolutionnaire,  notam- 
ment pour  avoir  dit  au  sujet  des  conventionnels  dénoncés  par  Lecointre,  qu'ils  étaient 
tous  coupables,  «  ayant  bu  à  la  même  coupe  que  Robespierre»;  par  arrêté  du  Comité 
de  sûreté  générale  du  19  fructidor,  il  fut  incarcéré  au  Plessis.  Le  20  ventôse  an  III, 
Varlet,  toujours  au  Plessis,  dans  une  pétition  aux  mandataires  du  peuple,  invoqua 
comme  titre  d'avoir  été  appelé  par  les  pouvoirs  illimités  du  peuple  souverain  au  Comité 
d'insurrection  du  31  mai,  demanda  à  être  jugé  et  à  être  conduit  à  la  mort,  déclarant 
«  qu'il  ne  la  bravait  pas,  ne  l'affrontait  pas,  mais  ne  la  craignait  pas  ».  Le  4  Uoréal, 
Varlet,  pour  réponse  à  sa  requête,  fut  transféré  à  la  Force,  d'où  il  adressa  à  la  Con- 
vention nationale  un  mémoire  justificatif,  puis  envoyé  à  la  Conciergerie;  le  23  prairial, le 
Comité  de  sûreté  générale  décida  son  envoi  avec  d'autres  agitateurs  aux  cabanons  de 
Bicêtre,  jusqu'à  ce  que  la  police  eût  trouvé  des  maisons  d'arrêt  où  ils  pussent  être 
conduits  et  gardés  en  sûreté.  Il  dut  être  relâché  en  brumaire  an  IV,  car  par  arrêté  du 
13,  le  Comité  de  sûreté  générale  ordonna  la  restitution  de  ses  papiers.  (Dossier 
Varlet,  F'  4775*».) 

4°  BoNHOMMET Bon  Conseil. 

Bonhoinmet  (Louis-François),  âgé  de  37  ans,  né  à  Etarapes,  marchand  de  jouets 
d'enfants,  rue  Saint-Denis,  l'un  des  électeurs  de  la  section  de  Bon-Conseil,  fut  membre 
de  la  Commune  du  10  août,  démissionna  à  la  fin  d'octobre,  fut  envoyé  en  mission  à 
l'armée  du  Nord  par  le  Comité  de  salut  public,  et  resta  25  jours  à  Péronne;  il  passait  pour 
être  «  l'un  des  fameux  agitateurs  de  la  section  Bon-Conseil  »,  sujet  d'épouvante  pour  les 
honnêtes  gens,  et  pour  l'auteur  de  beaucoup  de  coquineries.  Mis  en  état  d'arrestation  le 
8  frimaire  an  II,  il  fut  interrogé  par  les  administrateurs  de  Police  au  sujet  de  ses 
relations  avec  Destieux,  Proly  et  Pereyra,  et  des  complots  liberticides  que  ceux-ci 
auraient  tramés,  mais  fut  relâché,  la  perquisition  dans  ses  papiers  n'ayant  rien  fait 
trouver  de  suspect.  II  subit  un  nouvel  interrogatoire  au  Comité  de  sûrelé  générale  au 
sujet  de  Loys,  de  la  section  de  la  Butte-des-Moulins,  son  collègue  au  Comité  central 
révolutionnaire.  (Dossier  Bonhomraet,  F'  4607.) 


i)'  Génois Amis  de  la  Patrie. 

Génois,  après  avoir  fait  partie  du  Comité  central  révolutionnaire,  devint  l'un  des 
membres  du  Comité  de  salut  public  du  Département.  A  la  suite  des  événements  de 
prairial,  il  fut  chassé  de  sa  section  et  incarcéré  en  vertu  d'un  mandat  d'arrêt  du 
l"'  prairial  ;  il  sollicita  sa  mise  en  liberté  au  Comité  de  sûreté  générale,  qui  fit  droit  à 
sa  requête  le  23  fructidor  an  III.  (Dossier  Génois,  F'  4721.) 


Ixij  INTRODUCTION 

6'  LoYs Biillo-des-MouIiiis. 

Loys  (Jeni)-Baplisle),  àtfé  de  36  ans,  né  à  Arles,  demeurant  rue  Française,  section 
de  Bon-Conseil,  était  l'ami  intime  de  Clémence  el  de  Marchand,  comme  le  montre  une 
lettre  qu'ils  lui  écrivirent  le  22  thermidor,  de  Salnlc-l'élugio,  où  ils  étaient  détenus.  Il 
s'était  mià  dans  le  commerce,  peu  après  son  mariage,  et  devait  s'installer  à  Fontai- 
nebleau. Le  3  vendémiaire  an  III,  les  représentants  Rovère,  Le  Blanc  (de  Serval)  et 
Fréron  le  dénoncèrent  au  Comité  de  sûreté  générale  pour  avoir  proposé  à  Fréron, 
lorsque  celui-ci  se  trouvait  à  .Marseille,  le  massacre  des  détenus  dans  les  prisons,  sous 
prétexte  de  remédier  aux  lenteurs  de  la  justice,  pour  avoir  organisé  l'insurrection 
projetée  à  Marseille  et  dénoncée  à  la  Convention  par  Jeanbon  Saint-André,  Auguis  et 
Serre,  pour  n'être  qu'un  intrigant  couvert  du  masque  du  patriotisme,  pour  avoir  dénoncé 
son  frère,  maire  d'Arles,  aux  Jacobins,  comme  aristocrate  et  avoir  protégé  sa  fuite  et  son 
émigration  par  une  escorte  de  dragons  de  Lorraine,  pour  avoir  également  favorisé  l'émi- 
gration d'un  autre  de  ses  frères,  qui  fut  pris,  lors  de  la  rébellion  de  Lyon,  les  armes  à  la 
main  en  combattant  sous  les  ordres  de  Précy  el  exécuté;  les  représentants  demandèrent 
son  arrestation  immédiate  :  le  3  vendémiaire,  Loys  fut  amené  au  Comité  de  sûreté 
générale,  où  il  subit  un  interrogatoire  au  sujet  des  faits  qui  lui  étaient  imputés  et  de 
son  rôle  dans  la  nuit  du  9  au  10  thermidor.  Le  1"'  brumaire,  de  sa  prison,  Loys 
adressa  sa  justification  au  Comité  do  sûreté  générale  ;  il  nia  toute  participation  aux 
troubles  de  Marseille  et  déclara  que  depuis  plus  de  0  mois  il  s'était  montré  l'ennemi 
de  l'infftme  Robespierre,  que,  le  8  thermidor,  il  se  cramponna  ù  la  tribune  des  Jacobins 
où,  pendant  deux  heures,  alin  de  démasquer  le  tyran,  il  cria  :  «  A  bas  les  esclaves  de 
llobespierrc  !  A  bus  k  tyran  Robespierre  !  »,  le  dénonçantcomme  le  plus  vil  des  scélérats, 
et  que,  le  soir  du  V)  thermidor,  il  se  rendit  à  la  Convention  où,  au  nom  de  la  section  de  Bon- 
Conseil,  il  protesta  d'un  dévouement  absolu  à  ses  ordres.  La  section  de  Bon-Conseil  attesta 
le  G  vendémiaire  que  Loys  était  un  bon  républicain  et  un  bon  patriote  el  demanda  sa 
mise  en  liberté  (l'un  des  signataires  de  celte  attestation  est  son  ancien  coUèguo 
Bonhommet).  La  veille,  la  Société  des  Jacobins,  dont  Loys  était  le  secrétaire,  désigna 
3  commissaires  chargés  de  réclamer  l'élargissement  du  républicain  Loys,  que  la 
Société  comptait  au  nombre  des  vrais  défenseurs  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité  et  qui, 
le  premier,  s'était  élevé  contre  la  tyrannie  de  Robespierre.  A  ce  moment,  Loys 
était  gravement  malade,  depuis  \X>  mois,  d'un  flux  de  sang  qui  avait  déterminé  une 
(lèvre  lente  et  un  amaigrissement  extrême,  comme  le  constatèrent  les  officiers  de 
santé  des  prisons  Hufin  et  Markowski,  par  leur  certificat  du  16  vendémiaire  ;  le  18,  le 
Comité  de  sûreté  générale  ordonna  de  le  transférer  dans  un  hospice.  Le  2  brumaire,  le 
même  Comité  ordonna  sa  mise  en  liberté  immédiate  (Dossier  Loys,  F''  47742**). 

7°  Simon '.    .    .    .   Ilallo-au-Blé. 

Simon,  peintre  et  doreur,  rue  du  Bouloi,  n°  54,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le 
cordonnier  Simon,  membre  du  Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  la  Halle  au  Blé, 
du  30  avril  au  2o  juillet  1793,  fut  deux  fois  mis  en  état  d'arrestation;  la  première  fois, 
il  fut  incarcéré  à  la  Force  et  relâché  le  14  lloréal,  arrêté  de  nouveau  le  5  prairial,  sur 
dénonciation  de  sa  section;  on  le  qualifie  d'  «  agent  de  Robespierre,  de  membre  du 
Comité  central  de  l'Evêché,  qui  a  organisé  la  cruelle  journée  du  3t  mai,  de  provocateur 
de  la  pétition  pour  demander  la  tête  de  22  députés,  de  commissaire  aux  accaparements, 
en  un  mot  d'être  dangereux  dans  la  société  par  la  mauvaise  organisation  de  son 
cerveau  et  de  son  caractère.  »  Simon,  de  la  prison  de  la  Bourbe  où  il  était  détenu, 
répondit  aux  inculpations  dont  il  était  l'objet,  protesta  de  son  innocence  et  déclara 
que,  six  mois  avant  la  mort  de  Robespierre,  il  avait  montré  son  horreur  pour  le  sys- 
tème de  la  Terreur  el  Robespierre.  Il  réussit  à  intéresser  à  jîon  sort  Bnissy  d'Anglns, 


INTRODUCTION  Ixiij 

qui  attesta  sa  bonne  conduite  et  la  sûreté  de  ses  principes  »,  tandis  qu'au  conlniire 
le  Comité  de  surveillance  de  sa  section  al'lirraait,  le  23  prairial,  qu'il  avait  tenu  forte- 
ment au  régime  de  la  Terreur  et,  estimait  que  si  on  lui  rendait  la  liberté,  il  devait 
rester  désarmé.  I,e  9  messidor,  le  Comité  de  sûreté  générale,  ayant  égard  à  la  recom- 
mandation de  Boissy  d'Anglas,  ordonna  sa  mise  en  liberté  provisoire.  (Dossier  Simon, 
F'  4775".) 

8°  MiTois Uuilé. 

Mithois  doit  être  le  réd.irleiir  du  Tclétjmphc  polUiqw:  oa  Journal  dca  fondateurs  de  la 
République,  qui  parut  du  14  vendémiaire  au  18  brumaire  an  III;  lors  des  événements 
de  prairial,  il  habitait  le  faubourg  Saint-Antoine  et  il  fut  recherché  par  la  Commission 
milllaire  établie  en  vertu  de  la  loi  du  4  prairial.  (Dossier  Mithois,  F''  4774".) 

9°  Hassknfbatz  .    , Fauboiirg-Monlmurtre. 

Jean-Henri  Hassenfrat/.,  ingénieur  des  mines,  chef  de  bureau  à  la  Guerre,  s'était  déjà 
signalé  par  la  part  qu'il  prit  à  la  journée  du  10  août;  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  il  ne  semble  pas  avoir  joué  au  Comité  central  révolutionnaire  le  rôle 
])répondéranl qu'on  lui  prête  dans  certains  articles  biographiques  et  en  tout  cas  n'occupa 
nullement  le  poste  de  président  le  31  mai.  Après  le  9  thermidor,  llassenfratz  fut  dénoncé 
dès  le  10  thermidor  par  les  représentants  Cussetet  Honin,  pour  avoir  abandonné  son  poste, 
lors  de  celle  journée,  avoir  proposé  de  rester  en  communication  avec  la  Commune,  et  fait 
incarcérer  des  citoyens  de  la  section  du  Faubourg-Monlrnarlre  sous  la  Terreur;  mandé 
le  17  thermidor  au  Comité  de  sôreté  générale,  il  protesta  énergiquement  dans  une 
lettre  du  23  thermidor,  adressée  au  Comité  de  salut  public,  oi'i  il  déclara  que  lorsque 
des  individus  lui  avaient  paru  suspects  de  complots  contre  la  liberté,  de  friponnerie  ou 
d'intrigues,  il  les  avait  attaqués  publiquement,  soit  à  la  tribune  de  sa  section,  soil  à. 
celles  des  sociétés  populaires;  il  adressa  également  un  mémoire  justificatif  au  Comité 
de  sûreté  générale,  où  il  répondit  aux  quatre  chefs  d'accusation  produits  contre  lui. 
Comme  l'on  sait,Hassenfratz  pritpartaux  mouvemenls  insurrectionnelsdu  12  germinal 
et  du  1"  prairial,  et  fut  renvoyé  le  5  prairial  par  devant  le  tribunal  criminel  d'iiure- 
el-Loir;  décrété  d'accusation,  il  fut  obligé  de  se  réfugier  à  Sedan.  (Dossier  Hassen- 
fratz,  FT  4739.) 

10°  DoBSENT ,    .    * Cité. 

Dobsen  (Claude-Enimunuelj,  âgé  du  'M  ans,  né  à  Noyon  le  23  décembre  1743, 
domicilié  Parvis  Notre-Dame,  était  on  1789  avocat  au  Parlement;  il  fut  nommé  suppléant 
du  tiers-Etat  du  bailliage  de  Sézanne,  mais  ne  siégea  point,  devint  directeur  du  jury 
d'accusation  du  Tribunal  du  17  août,  fut  nommé  commissaire  national  près  le  Tribunal 
du  VI"  arrondissement  le  13  mai  1793,  ensuite  jjige  au  Tribunal  révolutionnaire  le 
20  septembre  suivant  et  resta  en  fonctions  jusqu'au  22  prairial,  puis  fut  nommé  président 
du  même  Tribunal  à  la  date  du  23  thermidor.  Il  fut  incarcéré  à  la  Force,  le  Comité 
de  sûreté  générale  ordonna,  le  26  fructidor,  de  le  mettre  en  liberté.  (Dossier  Dobsen, 
FT  4678.) 

11°  Telle-Clémen'ck Bon-Conseil. 

Tell-Clémence  (Jean-Baptiste-Henri),  connu  surtout  sous  le  nom  de  Clémence,  devint 
en  juin  1793  membre  du  Comité  de  salut  public  du  Département  de  Paris  et  fut  envoyé 
par  le  Comité  de  salut  public  le  21  septembre  suivant  avec  son  collègue  Marchand  dans 
la  commune  de  Jagny,  près  de  Luzarchee,  pour  dissiper  les  rassemblements  contre-ré- 


Ixiv  INTRODUCTION 

volulionnaires;  il  remplit  également  des  missions  à  Luzarches  elàMarly;  le  6  brumaire 
an  II,  Destournelles,  ministre  des  Contributions  publiques,  lié  d'amitié  avec  Clémence 
«  son  camarade,  comme  soldat  du  14  juillet,  acteur  du  10  août  et  du  31  mai,  comme 
Jacobin  constant  dès  l'origine  de  la  Société,  en  un  mot  à  toutes  les  belles  époques  de 
la  Révolution  »,  lui  offrit  la  place  de  commissaire  de  la  Comptabililé,  et  le  14  brumaire, 
lui  annonça  sa  nomination  par  le  Conseil  exécutif:  sa  lettre  est  adressée  à  Tell-Clé- 
mence, adjudant-major  de  l'armée  révolutionnaire.  Un  décret  de  la  Convention,  du 
15  thermidor  an  II,  ordonna  l'arrestation  de  Clémence  et  Marchand,  ci- devant  agents 
du  Comité  de  salut  public  dans  les  districts  de  Gonesse,  de  Senlis  et  centres  voisins, 
qui  avaient  été  dénoncés  par  les  représentants  Delacroix  et  Musset  ;  ils  furent  tous 
deux  incarcérés  à  Sainte- Pélagie  ;  de  nombreux  certificats  déclarèrent  que  Clémence 
s'était  comporté  en  bon  républicain,  en  vrai  Jacobin,  en  intrépide  sans-culolte.  Comme 
leur  patriotisme  fut  également  attesté  à  la  Convention,  celle-ci  rapporta  son  décret  du 
15  thermidor  et  ordonna  la  mise  en  liberté  de  Clémence  et  Marchand;  mais  le  citoyen 
Goureau,  défenseur  officieux,  ayant  protesté  contre  cette  mesure  et  énuméré  les  chefs 
d'accusation  produits  contre  eux,  notamment  d'avoir  jeté  le  trouble  dans  le  district  de 
Gonesse,  d'avoir  commis  des  dilapidations,  pris  l'argeaterie  des  églises,  d'avoir  été  les 
complices  avérés  des  Ronsin  et  des  Vincent  à  la  tète  de  l'armée  révolutionnaire,  la  Conven- 
tion revint  le  12  vendémiaire  an  III  sur  sa  décision  et  ordonna  de  nouveau  leur  mise 
en  état  d'arrestation  ;  le  24  nivôse,  Clémence  fut  transféré  au  château  de  Ham.  Un 
décret  du  5  prairial  ordonna  de  traduire  Clémence  et  Marchand  avec  Pache,  Audouin  et 
Bouchotte,  devant  le  tribunal  criminel  d'Eure-et-Loir,  pour  y  être  jugés  ;  par  une  lettre 
du  3  vendémiaire  an  IV,  lue  ù  la  Convention  le  7,  l'accusateur  public  de  ce  tribunal 
rendit  compte  du  procès  en  question.  (Dossier  Clémence,  F"  4649.) 

12°  DuNOUY Sans-Culottes. 

Dunouy  aîné  (Jean-Honoré),  ingénieur,  quai  Saint-Bernard,  n°  174,  officier 
municipal,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  André-Henri  Dunouy,  jeune,  quincailler, 
membre  du  Conseil  général  de  la  Commune. 

13°  AuvRAY Mont-Blanc. 

Auvray  (Jean-Baptiste-Benoil),  âgé  de  46  ans  (en  l'an  III),  demeurant  rue  de 
Provence  depuis  9  ans  ;  avant  la  Révolution,  huissier  audiencier  du  bailliage  de 
Montmartre,  puis  de  la  commune  du  même  nom,  devint  huissier  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, membre  de  la  Commune  du  10  août  et  du  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  du  Mont-Blanc  jusqu'au  G  octobre  1793,  commandant  en  chef  de  la  section 
armée  du  Mont-Blanc,  poste  qu'il  conserva  pendant  deux  ans  et  demi.  Dénoncé  par  sa 
section  comme  membre  du  Comité  d'insurrection  du  31  mai  et  comme  terroriste,  se 
faisant  honneur  de  conduire  à  l'échafaud  les  riches  et  les  modérés,  il  fut  arrêté  en  même 
temps  que  Marchand,  qui  était  signalé  comme  l'orateur  de  la  tyrannie,  la  tête  qui 
prenait  les  résolutions,  tandis  qu'Auvray  n'était  que  son  sbire,  le  bras  qui  les  exécutait. 
Les  renseignements  recueillis  sur  son  compte  le  représentent  comme  «  un  homme 
exaspéré,  chaud  à  l'excès  et  jacobin  outré  ».  Auvray  fut  incarcéré  au  Plessis,  le 
13germinal,et  subit  un  interrogatoire,  le  22,  par  devant  le  Comité  de  sûreté  générale  ;  il 
était  encore  détenu  le  21  vendémiaire  an  IV.  (Dossier  Auvray,  F^  4583.) 

14°  Seguy Bulle-des-Moulins. 

Seguy  (Jean-Michel),  médecin,  habitant  rue  Helvétius,  n°  577,  membre  du  Conseil 
général  de  la  Commune,  fut  chargé  par  l'Assemblée  électorale  de  rechercher  les  causes 
de  la  mort  de  Lazowski.    Sous  le  coup  d'un  mandat  d'arrêt,  le  5  prairial,  ayant  appris 


INTRODUCTION  Ixv 

qu'on  était  venu  le  chercher  pendant  qu'il  visitait  des  malades,  il  se  rendit  de  lui-même 
à  la  prison  de  la  Bourbe;  le  24  prairial,  il  protesta  contre  son  arrestation  confime 
lerrorisle,  comme  membre  de  la  Commune  rebelle  et  contre  son  affichage  par  sa  section 
à  titre  de  «  partisan  de  la  tyrannie  des  scélérats  »;  il  rappela  que  le  10  août  il  avait 
insisté  pour  que  deux  prisonniers  faits  aux  Tuileries  ne  fussent  pas  conduits  à  la  Ville, 
de  peur  qu'ils  ne  fussent  massacrés  en  chemin  ;  qu'il  donna  sa  démission  de  la  Com- 
mune le  28  août,  prévoyant  les  excès  auxquels  le  peuple  allait  se  livrej-;  qu'il  habitait 
Paris  depuis  2S  ans;  il  protesta  également  contre  les  infâmes  épithètes  qui  lui  avaient 
été  prodiguées  dans  une  afRclie  difl'amatoire.  Pendant  sa  détention,  nombre  de  per- 
sonnes attestèrent  son  humanité,  son  caractère  généreux  et  compatissant,  notamment 
M™«  Stanhope  (Louise  Grenville),  qui  dans  une  lettre  adressée  le  21  prairial  au  Comité 
de  sûreté  générale,  déclara  que  son  enfant  avait  été  à  deux  doigls  de  la  mort  et  avait 
été  sauvé  par  Seguy.  (Dossier  Seguy,  F'  4775*".) 

15°  Loyer  (Laugier) Fontuine-de-Grenelle. 

Laugier  (Balthazar-Marie),  juge  de  paix,  âgé  de  30  ans,  rue  de  Grenelle,  avait  été 
secrétaire  particulier  avant  la  Révolution,  puis  secrétaire-greffier  du  commissaire  de 
police  ;  ensuite  il  devint  employé  de  la  Commission  des  subsistances  et  agent  de  la 
Commission  d'agriculture  et  des  arts.  Le  20  pluviôse  an  lll,  la  section  de  la  t'ontaine  de 
Grenelle  décida  que  les  noms  des  16  membres  du  Comité  révolutionnaire,  qui  s'étaient 
signalés  par  leur  mépris  pour  les  droits  du  peuple  et  par  l'insolence  de  leur  domination, 
seraient  écrits  en  lettres  rouges  sur  un  tableau.  Laugier  était  du  nombre.  Le  o  prairial, 
un  mandat  d'arrêt  fut  décerné  contre  lui.  On  lui  reprocha  son  jacobinisme  au  9  thermi- 
dor; néanmoins  le  représentant  Monmayou  attesta, le  4  Iructidor  an  III,  qu'il  était  venu 
au  secours  de  la  Conven!ion  dans  la  nuit  du  9  thermidor,  et  que  lui  Monmayou  l'avait 
■  touj  )urs  connu  pour  un  patriote  pur,  instruit  et  désintéressé.  A  la  même  date  la 
Commission  d'agriculture  et  des  arts  certifia  que  les  principes  et  la  conduite  de  Laugier, 
son  agent,  avaient  toujours  été  en  opposition  avec  l'atïreux  système  de  terreur  qui 
avait  si  longtemps  pesé  sur  la  France.  (Dossier  Laugier,  F'' 4765.) 

16"  Bezot Canton  d'Ivry. 

Bezot  (Pierre-Joseph),  entrepreneur  à  Issy,  âgé  de  42  ans,  l'un  des  électeurs  du 
canton  d'Issy,  fut  élu  administrateur  du  Département  de  Paris,  le  8  janvier  1793. 

17°  Marchand .Mont-Blanc. 

Marchand  (Guillaume-Simon),  âgé  de  26  ans,  demeurant  rue  du  Faubourg  Mont- 
martre, n"  40,  prit  part  à  la  prise  de  la  Bastille  et  le  10  août,  appuyé  sur  des  béquilles, 
marcha  contre  le  tyran,  il  devint  juge  au  Tribunal  du  1"'' arrondissement.  .Ainsi  que 
Clémence,  l'un  des  agents  du  Comité  de  salut  public,  il  fut  chargé  de  diverses  missions, 
notamment  pour  l'approvisionnement  de  la  place  de  Maubeuge  et  de  la  ville  de  Paris 
où  il  fit  entrer  plus  de  iiO.OOO  sacs  de  farine.  Dénoncé  comme  conspirateur  en  vendé- 
miaire et  nivôse  an  II  par  le  district  de  Gonesse,  il  fut  décrété  d'arrestation  en  même 
temps  que  Clémence;  il  présenta  sa  justification  le  13  thermidor,  où  il  déclare  qu'au 
31  mai  il  était  à  la  tête  de  l'insurrection  du  peuple,  en  qualité  de  membre  du  Comité 
central  révolutionnaire,  que  dans  la  nuit  du  9  au  10  thermidor  il  fit  un  rempart  de  son 
corps  à  la  Convention  nationale.  Marchand  se  plaignit  d'être  en  butte  aux  vengeances 
d'un  ennemi,  le  sieur  Gourreau,  qui  avait  cherché  à  séduire  sa  femme  et  celle  de  son 
collègue  Clémence,  en  leur  offrant  à  chacune  6.000  livres.  Il  fut  de  même  que  Clémence 
déféré  au  Tribunal  criminel  d'Eure-et-Loir,  le  17  prairial  an  IV.  Son  dossier  renferme  la 
nomenclature  des  pièces  déposées  au  Comité  de  sûreté  générale  pour  être  envoyées  à 
T.  IX. 


Ixvj  INTRODUCTION 

ce  Tribunal,  en  vue  de  son  procès;  on  voit  y  figurer  une  lettre  de  Marchand  au  président 
de  la  Convention,  demandant  l'autorisation  d'assassiner  Dumouriez,  un  discours 
manuscrit  du  même  relatif  à  la  journée  du  31  mai,  en  quatre  feuilles.  (Dossier  Mar- 
chand, F'  4774".) 

i8"  Crkpin Gravilliers. 

Crespin  (Pierre-Joseph),  menuisier  ou  plutôt  entrepreneur  de  menuiserie,  âgé  de 
30  ans,  demeurant  depuis  10  ans  rue  des  Gravilliers,  n»  5H,  l'un  des  électeurs  de  la 
section  de  ce  nom,  fut  élu  le  1"  janvier  1793  membre  suppléant  du  Directoire  du  Dépar- 
tement de  Paris;  arrêté  le  8  germinal  an  III  par  ordre  du  Comité  de  sûrelé  générale 
comme  l'un  des  auteurs  du  rassemblement  illégal  du  7  germinal  dans  la  section  des 
Gravilliers,  il  fut  incarcéré  au  Plessis  et  transféré  à  la  Force  le  4  floréal;  cette  mesure  de 
rigueur  fut  prise  contre  lui,  à  raison  d'une  lettre  contenant  des  projets  de  sédition  et  de 
conspiration,  qui  lui  aurait  été  adressée  au  Plessis  dans  du  fromage  de  Gruyère  par  un 
sieur  Chevalier.  Il  adressa,  le  10  lloréal,  sa  justification  au  Comité  de  sûreté  générale, 
qu'il  renouvela  le  9  fructidor  par  lettre  au  représentant  Rovère,  où  il  se  plaignait  de 
sa  captivité  qui  durait  depuis  cinq  mois.  Crespin  devint  en  l'an  IV  administrateur  de  la 
municipalité  du  IV^  arrondissement.  (Dossier  Crespin,  F'  4637.) 

19°  RoussKLiN . Unité. 

Housselin  (Alexandre),  demeurant  rue  Guénégaud,  n°  15,  agent  de  Paré,  ministre 
de  l'intérieur,  commis  au  bureau  des  administrations  civiles,  police  et  tribunaux,  com- 
missaire national  près  la  commune  deTroyes,  chargé  de  missions  par  le  pouvoir  exécutif; 
était  en  outre  rédacteur  de  la  Feuille  du  Salut  public,  subventionnée  par  le  ministère  de 
l'intérieur;  il  fut  arrêté  aux  Jacobins  le  6  prairial  an  II,  sur  la  motion  de  Robespierre 
et  de  Couthon,  comme  exécuteur  testamentaire  de  Danton,  suivant  leurs  expressions; 
traîné  au  Comité  de  sûreté  générale  par  Lavalette  et  Boulanger,  écroué  à  la  Force  par 
ordre  du  Comité  de  sûreté  générale  et  traduit  au  Tribunal  révolutionnaire,  qui  l'ac- 
quitta le  2  thermidor  ;  fut  l'objet,  le  21  frimaire  an  III,  d'un  nouveau  mandat  d'arrêt 
par  le  même  Comité,  puis  dénoncé  à  la  Convention,  les  16  pluviôse  et  12  lloréal,  par  la 
Société  populaire  et  les  habitants  deTroyes  pour  sa  férocité  et  les  crimes  qu'il  avait  commis 
dans  l'exercice  de  ses  fonctions  de  commissaire  du  pouvoir  exécutif,  il  fut  incarcéré 
à  Port-Libre  et  transféré,  le  27  prairial,  dans  la  maison  d'arrêt  des  Quatre-Nations, 
relâché  le  25  messidor  en  vertu  d'arrêté  du  Comité,  attendu,  que  vu  son  absence,  il  ne 
pouvait  être  compris  sur  la  liste  du  Comité  révolutionnaire  de  sa  section  ;  un  autre 
arrêté  du  29  messidor  ordonna  que,  nonobstant  tout  autre  arrêté  de  mise  en  liberté,  il 
serait  appréhendé  de  nouveau  et  conduit  à  la  maison  du  Plessis.  (Dossier  Rousselin, 
FT  4775",  Tribunal  révolutionnaire,  W  426,  n°  960.) 

20°  DuRouRE Marseille. 

Duroure  (Louis-Henri-Scipion  Grimoard-Beauvoir,  connu  sous  le  nom  de  Scipion), 
âgé  de  32  ans,  domicilié  rue  Buffault,  avait  un  enfant  naturel  de  4  ans,  né,  selon 
toute  apparence  de  ses  relations  avec  une  tille  anglaise  à  son  service,  il  vivait  de  son 
bien  et  on  lui  prêtait,  d'après  la  dépense  qu'il  faisait,  de  25  à  30,000  livres  de  revenus;  il 
fréquentait  les  jeux  et  tripots  du  Palais-Kgalité,  Duroure  fut  nommé  membre  de  la  Com- 
mune le  27  octobre  1792  et  officier  municipal  par  la  section  du  Faubourg-Montmartre 
(c'est  à  tort  qu'on  l'inscrit  comme  appartenant  à  la  section  de  Marseille),  puis  asses- 
seur du  juge  de  paix.  Pour  faire  oublier  qu'il  appartenait  à  la  easte  nobiliaire,  il  se  mit 
en  évidence  après  le  10  août  et  pour  se  faire  bien  voir,  fit  des  dons  patriotiques 
considérables;   il  était  le   trésorier  de    la  Société  des  Hommes   révolutionnaires  du 


INTRODUCTION  Ixvi.j 

10  août.  Duroure  était  intimement  lié  avec  Héiiert,  ce  qui  à  un  moment  donné  le 
rendit  si\spect;  aussi  lorsque  Hébert  fut  arrêté,  il  disparut  de  son  domicile,  mais  se 
coiislilua  prisonnier  à  sa  section,  et  fut  écroué  à  Sainl-Lazaro.  On  lui  reprochait  son 
origine  noble  et  ses  relations  avec  Hébert.  Dans  un  mémoire  qu'il  adressa  de  Saint- 
Lazare,  le  7  fruclidor  an  II,  il  dit  qu'étant  sujet  à  des  attaques  de  goutte,  marchant 
avec  des  béquilles,  il  était  obligé  de  prendre  (réquemment  des  voitures,  qu'il  ramenait 
souvent  Hébert  et  sa  femme,  à  la  sortie  du  Conseil  général  de  la  Commune,  et  (jue 
c'était  un  plaisir  pour  lui  de  partager  sa  voilure  avec  la  famille  d'un  collè4,'ue  sans-cu- 
lotte, peu  fortuné,  ajoutant  que  son  patriotisme  était  notoire,  (|u'il  l'avait  prouvé  en 
équipant  '.i  cavaliers  en  septembre  1792,  en  fournissant  pour  10  à  12,000  livres  d'armes 
et  chevaux,  en  donnant  .">,000  livres  en  assignats  pour  la  Venclé(^  Du  reste,  Duroure  se 
lit  un  litre  d'avoir  représenté  ses  concitoyens  à  la  Commune,  où  il  s'était  trouvé, 
disait-il,  «  à  la  mémorable  Journée  du  31  mai.  Sur  la  demande  du  représentant  FJndet, 
le  7  vendémiaire  an  III,  le  Comité  di'  sûreté  générale  ordonna  la  mise  en  liberté  de 
Duroure.  (Dossier  Duroure,  F''  4696.) 


21°  Pkrdry 


Perdry  (Charles- Louis),  homme  de  loi,  âgé  de  33  ans,  demeurant  rue  Saint- 
Honoré,  cour  des  Jacobins,  plus  tard  rue  Neuve-des-Petits-Champs,  électeur  de  la 
section  de  la  Butte-des-Moulins,  secrétaire  de  l'Assemblée  primaire,  membre  de  la 
Société  des  Amis  de  la  Constitution,  fut  élu,  le  13  février  1793,  président  du  Tribunal 
du  2"  arrondissement,  remplit  de  novembre  1792  à  juillet  1793  les  fondions  de  membre 
du  Conseil  général  de  la  Commune,  et  fut  envoyé,  lors  de  l'affaire  Léonard  Bourdon,  à 
Orléans  en  qualité  de  commissaire  du  pouvoir  exécutif;  lors  du  31  mai  les  autorités 
constituées  du  Déparlement,  réunies  à  la  Commune  de  Paris,  l'adjoignirent  au  Comité 
Central  révolutionnaire,  où  de  son  aveu,  «  dans  ces  jours  mémorables  et  périlleux,  il 
fut  l'un  de  ceux  (jui  travaillèrent  efficacement  ».  Destitué  de  ses  fonctions  de  président 
du  Tribunal  du  2''  arrondissement,  le  12  messidor  an  II,  par  le  Comité  de  salut  public 
et  incarcéré  au  Plessis,  très  probablement  par  suite  de  l'hostilité  de  Coflinhal  et 
d'IIerman,  Perdry  chercha  à  se  justifier  par  un  mémoire,  adressé  au  Comité  de  salut 
l)ublic  le  23  messidor.  Le  Tribunal  du  2«  arrondissement  écrivit  en  sa  faveur;  de  même 
le  Comité  de  surveillance  de  la  section  de  la  Montagne  le  représenta  comme  un  être  doux, 
humain,  prenant  la  défense  des  patriotes  opprimés,  luttant  contre  l'aristocratie,  traité 
même  une  fois  de  scélérat  par  im  aristocrate,  lorsqu'il  présidait  les  assemblées  géné- 
rales de  sa  section  ;  par  contre,  le  8  messidor  an  III,  le  Comité  civiljde  la  section  déclara 
que  Perdry  s'était  dans  tous  les  temps  montré  l'apôtre  de  ces  principes  anarchiques 
qui  avaient  préparé,  effectué  la  journée  du  31  mai,  «  le  régulateur  de  tous  les  mouve- 
ments de  la  société  populaire  de  la  section  <>,  et  qu'il  avait  reconnu  lui-même  avoir  été 
induit  en  erreur  lors  du  31  ruai.  (Dossier  Perdry,  V  4774"'.). 

22°  C.ULLiiax Vinis- !u-la-Pulric. 

Caillieux  (Michel  François),  Agé  de  32  ans,  fabricant  di-  rubans,  demeurant  rue 
Saint-Denis,  vis-à-vis  les  Filles-Dieu,  membre  de  la  Commune  du  lOaoïU,  fut  envoyé  en 
qualité  de  commissaire  auprès  des  deux  bataillons  de  l'Eure  ;  en  son  absence,  nommé 
officier  municipal,  par  suite  administrateur^des  subsistances  et  administrateur  de  Police, 
il  fut  destitué  par  arrêté  du  Comité  de  salut  public  avec  ses  collègues  Massé  et  Cordas, 
mis  en  état  d'arrestation  le  23  germinal  an  II  et,  après  avoir  subi  un  interrogatoire  au 
sujet  de  ses  relations  avec  Osselin  et  Lavalette,  fut  écroué  au  Luxembourg.  Le 
30  floréal,  l'assemblée  générale  de  la  section  des  Amis  delà  Patrie  nomniades  commis- 
saires chargés  de  se  rendre  aux  Comités  de  salut  public  et  de  sfireté  générale  pour 
demandfr  le  prompt  jugement  de  (iaillienx  et  attester  son  civisme  et  son  patriotisme;  le 


IxTfij  INTRODUCTION 

i-2  prairial,  le  Comilé  révolutionnaire  de  la  section  lui  délivra  un  certificat  constatant 
qu'il  avait  toujours  été  à  la  hauteur  des  circonstances  les  plus  orageuses  et  qu'il  avait 
contribué  à  terrasser  raristocralie  qui  voulait  lever  la  tête  dans  leurs  assemblées.  Le 
Comité  civil  également  déclara  que  Caillieux  n'avait  cessé  de  livrer  des  assauts  «  à  tous 
les  royalistes,  fédéralisfes,  modérés,  égoïstes  et  autres  ennemis  de  la  Révolution  ».  La 
femme  de  Caillieux  dans  de  nombreuses  suppliques  éleva  la  voix  en  faveur  de  son 
mari  jusqu'à  la  fin  de  messidor.  Un  arrêté  des  Comités  de  salut  public  et  de  sûreté 
générale,  du  3  thermidor,  ordonna  sa  mise  en  liberté,  mais  comme  ses  collègues  étaient 
restés  sous  les  verroux,  on  fit  courir  le  bruit  que  l'administration  de  Police  avait  fai 
relâcher  Caillieux  pour  servir  ses  projets,  ce  que  Caillieux  démentit  le  24  thermidor- 
(Dossier  Caillieux,  F'  4631.), 

23°  CoLONGE Bonne-Nouvelle. 

Colonge  (Pierre),  demeurant  rue  Saint-Denis,  section  de  Bonne-Nouvelle,  remplit 
diverses  missions  comme  agent  du  Comité  de  salut  public  dans  l'Aisne  et  et  dans 
le  Palatinat;  dénoncé  le  10  prairial  dans  sa  section  comme  terroriste,  comme  ayant 
dilapidé  des  fusils  confiés  à  sa  garde  et  occupé  le  poste  d'aide  de  camp  d'Hanriot;  il  fut 
mis  en  état  d'arrestation.  Collonge  adressa  le  20  prairial  un  mémoire  justificatif  au 
Comité  civil  de  la  section  Bonne-Nouvelle,  où  il  déclara  que  le  jour  de  la  rébellion 
d'Hanriot,  il  porta  les  armes  contre  lui  et  ses  adhérents  et  passa  la  nuit  à  la  Convention  ; 
au  bas  d'un  autre  mémoire  envoyé  au  Comité  de  sûreté  générale.  Roux,  député  de  la 
Haute-Marne,  attesta  que  Collonge  était  un  patriote  de  1789  qui  avait  bien  servi  la 
Révolution,  et  qu'il  l'avait  vu  dans  le  département  de  l'Aisne  s'acquitter  avec  zèle, 
probité  et  intégrité,  des  fonctions  qui  lui  étaient  confiées  ;  le  30  thermidor,  le  Comité 
de  sûreté  générale  ordonna  sa  mise  en  liberté  provisoire,  et  le  22  fructidor,  sa  mise  en 
liberté  définitive.  (Dossier  Colonge,  F'  4638). 

24°  Baudrais Section  de  1792. 

Baudrais  (Jean-Baptiste),  homme  de  lettres,  âgé  de  42  ans,  demeurant  rue  de 
Marivaux,  n°  9,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  et  administrateur  de  Police, 
membre  de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitution,  s'attira  l'hostilité  de  Robespierre, 
qu'il  contrecarra  dans  l'Assemblée  électorale  de  1792,  en  s'élevant  contre  son  despo- 
tisme, comme  on  le  vit  bien  dans  une  séance  des  Jacobins  ;  Baudrais,  dans  un 
mémoire  du  22  thermidor,  avance  que  Robespierre  lui  avait  voué  une  haine  implacable, 
parce  qu'il  ne  s'était  pas  prêté  à  ses  projets  vexatoires  et  sanguinaires  depuis  longtemps 
médités;  mis  en  état  d'arrestation  le  9  germinal,  il  subit  trois  mois  de  détention  à 
Picpus,  dont  huit  jours  au  cachot,  deux  mois  au  secret  à  la  Conciergerie  sans  aucun 
interrogatoire.  Le  représentant  Poultier  écrivit  au  bas  de  ce  mémoire  une  attestation 
en  faveur  de  Baudrais,  qu'il  connaissait  depuis  13  ans  comme  ennemi  du  despotisme 
et  ami  sincère  de  la  Révolution,  et  ajouta  «  que  Robespierre  avait  juré  sa  perte,  parce 
qu'il  avait  trouvé  en  lui  une  fierté  républicaine  et  une  résistance  qui  lui  déplaisait  »  ; 
la  femme  de  Baudrais  fit  des  démarches  pour  obtenir  sa  liberté,  qui  fut  accordée  le 
7  Iructidor  par  le  Comité  de  sûreté  générale  ;  un  nouveau  mandat  d'arrêt  fut  lancé  contre 
lui  le  21  ventôse  an  111;  mais  il  fut  relâché  le  29  vendémiaire  an  IV.  Baudrais  fut 
déporté  à  Cayenne  en  1802,  rentra  à  Paris  en  1817  et  y  mourut  le  4  mai  1832.  (Dossier 
Baudrais,  F'  4S89.) 

23°  La(jre.nt Mai'seille. 

Laurent  (Denis-Etienne),  âgé  de  31  ans,  sans  profession,  demeurant  rue  Glt-le- 
Gœur,  membre  du  Conseil  général  de  la  Commune  et  officier  municipal,  fut  mis  hors  la 
loi  au  9  thermidor  et  exécuté  le  10  thermidor.  (W  434,  n"  975.) 


INTRODUCTION  Ixir 

Tels  sont  les  membres  du  Comité  central  révolutionnaire,  au  moins 
d'après  la  liste  officielle  qui  est  restée  dans  les  papiers  de  ce  Comité. 
Celui  qui  apposa  sa  signature,  en  qualité  de  secrétaire,  à  côté  de  celle  du 
président  Marquet,  Tombe,  fils  aine,  de  la  section  des  Gravilliers,  demeu- 
rant rue  Jean-Robert,  n°  12.  était  originaire  di;  Saint  Quentin;  il  fut 
envoyé  plus  tard  comme  agent  du  pouvoir  exécutif  à  Saint-Germain-er- 
Laye,  comme  on  le  voit  par  une  lettre  à  Guffroy,  où  il  protesta  contre 
l'arrestation  des  patriotes  de  cette  ville  par  ordre  des  représentants  Charles 
Lacroix  et  Musset. 

Plusieurs  des  noms  indiqués  sur  la  liste  que  donne  Clémence  ne  se 
retrouvent  plus  sur  la  liste  définitive  :  il  n'est  pas  inutile  de  reprendre  ces 
noms  et  de  rechercher  les  motifs  de  leur  élimination  : 

GusMAN  (André  Marie),  banquier,  âgé  de  41  ans,  de  la  section  des  Piques,  qui  fut 
rayé  de  la  liste  des  membres  du  Comité  des  neuf  et  fut  surnommé  don  Tocsinos  pour 
avoir  fait  sonner  le  tocsin  le  31  mai,  était  un  espagnol,  né  à  Grenade,  naturalisé 
français  en  1781  ;  c'était  surtout  un  aventurier  se  disant  ancien  colonel  de  cavalerie,  et 
un  escroc,  qui  se  fit  passer  pour  baron  allemand,  du  nom  de  Frey,  et  pour  lils  de  Clé- 
ment-Auguste de  Bavière,  électeur  de  Cologne.  Impliqué  dans  le  procès  de  Danton, 
arrêté  le  9  germinal  an  II,  il  fut  condamné  à  mort  le  13  germinal. 

Parmi  les  pièces  du  procès  des  Dantonistes  se  trouve  une  déclaration  de  Moessard, 
Marchand  et  Loys,  adressée  le  13  germinal  an  II  à  Fouquier  Tinville,  qui  nous  apprend 
que  Gusman,  lequel,  paraît-il,  était  un  agent  de  Chaumelte,  ne  fil  que  passer  au  Comité 
central  révolutionnaire,  elle  est  conçue  en  ces  termes  : 

«  Les  membres  du  Comité  de  surveillance  du  Département,  qui  l'étaient  du  Comité 
central  révolutionnaire,  croient  de  leur  devoir  de  te  prévenir  que  Gusman,  traduit  au 
Tribunal  révolutionnaire,  et  qui  s'était  glissé  au  Comité  central  révolutionnaire  au 
31  mai,  en  a  été  chassé,  y  a  été  désarmé  et  arrêté  comme  un  intriguant  bien  suspect. 

'<  Tu  observeras  que  son  arrestation  eut  lieu  à  l'instant  même  où  le  Comité  com- 
mença ses  séances.  » 

L'un  des  membres  du  Comité  central  révolutionnaire  dont  parle 
Clémence,  et  qui  signa,  le  31  mai,  en  qualité  de  secrétaire,  un  arrêté  du 
Comité,  Fournerot,  ne  figure  pas  sur  la  liste  officielle. 

FouR.NEROT  (François-Louis),  habitant  rue  Lenoir,  de  la  section  des  Quinze-Vingts, 
âgé  de  23  ans,  grêlé  et  bossu,  fut  l'un  des  combattants  à  la  prise  de  la  Bastille,  fonda 
une  société  populaire  dans  le  faubourg  Saint-Antoine,  participa  aux  journées  des  5  et 
6  octobre,  à  l'affaire  du  Champ  de  Mars,  présida  sa  section  dans  la  nuit  du  9  au  10  août, 
devint  membre  de  la  Commune  du  10  août,  puis  du  Comité  central  révolutionnaire  du 
31  mai,  nommé  par  le  peuple.  Il  se  laissa  entraîner  par  Hanriot  à  la  Commune,  lors  du 
9  thermidor,  fut  arrêté  dans  la  nuit  comme  complice  de  Robespierre  et  incarcéré  dans 
la  maison  d'arrêt  du  Plessis,  d'où  il  adressa,  le  18  brumaire  an  III,  une  réclamation  à 
l'assemblée  générale  des  Quinze-Vingts;  un  arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale  du 
26  nivôse  ordonna  la  mise  en  liberté  de  Fournerot,  détenu  en  la  maison  des  Orties. 
Mais  il  fut  dénoncé  comme  machinant  des  intrigues  pour  le  parti  terroriste,  et  à  la  suite 
du  12  germinal,  un  nouveau  mandat  d'arrêt  fut  décerné  contre  lui  le  surlendemain;  un 
inspecteur  de  police  voulut  mettre  ce  mandat  à  exécution,  mais  le  peuple  du  faubourg 


Ixx  INTRODUCTION 

s'attroupa  rue  de  Chureulon,  l'arracha  des  main»  de  lu  lurce  armée.  Fournerol,  dont  hi 
femme  était  enceinte,  la  mère  malade  avec  une  jeune  fille  de  12  ans  à  sa  charge,  un 
grand'père  âgé  de  7S  ans,  sans  ressources;  sut  se  dérober  à  toutes  les  recherches.  Un 
arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale,  du  21  fructidor,  révoqua  le  mandat  d'arrêt  décerné 
contre  lui,  (Dossier  Fournerot,  F'  4710.) 

Un  Iroisième  membre  du  Comité  contrai  révolutionnaire,  qui  st^mble 
bien  Mre  resté  en  fonctions  est  : 

MoESSARD  (Pierre  Louis),  perruquier,  rue  Montmartre,  n"  104,  de  la  section  Guillaume 
Tell,  prit  les  armes  lors  du  14  juillet,  fut  nommé  membre  de  la  Commune  du  10  août, 
appelé  au  Comité  central  révolutionnaire  du  31  mai,  puis  à  celui  de  surveillance  du 
Département.  Lors  du  9  thermidor,  à  5  heures  du  soir,  dans  la  rue  Saint-Honoré,  il  fut 
interpellé  par  Hanriot,  qui  se  plaignait  d'être  opprimé, et  prit  sa  défense  en  ces  termes: 
«  Sois  tranquille,  tous  les  patriotes  sont  pour  toi  »  et  ayant  demandé  aux  citoyens  acharnés 
après  lui  quel  était  le  motif  de  leur  animosité,  ou  lui  répliqua:  C'est  un  coquin,  il  faut 
le  punir.  Moessard,  alors  inspecteur  dos  maisons  garnies,  paraissait  être  dans  l'ignorance 
complète  de  ce  qui  se  passait  et  du  décret  qui  venait  d'être  rendu  contre  Hanriot  ;  If 
i2  thermidor,  il  fut  arrêté  au  Comité  révolutionnaire  de  sa  .section  et  écroué  à  la 
Conciergerie,  puis  au  Plessis,  où  il  resta  quatre  mois  et  demi  prisonnier.  Mis  en  liberté, 
par  arrêté  du  20  frimaire  an  III,  il  alla  se  loger  dans  la  section  du  Panthéon-Français. 
Montagne  Sainte-Geneviève,  et  se  mit  à  fréquenter  les  ventes.  Il  fut  arrêté  de  nouveau  le 
7  prairial,  sous  l'inculpation  d'avoir  été  favorable  aux  septembriseurs  et  aux  terroristes, 
d'avoir  été  l'un  des  instigateurs  du  31  mai,  d'avoir  fait  partie,  le  12  juin  suivant,  d'une 
commission  qui  persécuta  les  citoyens;  d'avoir,  le  1"' prairial,  crié  contre  la  Convention 
et  fomenté  la  révolte  ;  Moessard  se  trouvait  détenu  rue  de  la  Bourbe,  à  Port-Libre,  d'où 
il  adressa,  le  l"  messidor  et  le  19  fructidor,  des  mémoires  juslillcalifs  au  Comité  de 
sûreté  générale.  (Dossier  Moessard,  F'  4774*'.) 

Un  quatrième  membre  du  Coniitô  central  révolulionnaire,  l'-galemenl 
mentionné  par  Clémence,  mais  dont  le  nom  ne  se  trouve  point  sur  la  liste 
définitive  est  : 

BouiN,  ouvrier  en  bas,  rue  Saint-Denis,  qui  devint  après  le  10  août,  juge  de  paix  de  la 
section  des  Halles  ou  des  Marchés,  fut  envoyé  durant  deux  mois  dans  le  département  do 
l'Aisue  comme  agent  des  subsistances  de  Paris;  connu  sous  le  sobriquet  du  Petit  Pire 
Gérard,  considéré  comme  le  chef  des  Jacobins  de  sa  section,  premier  motionnaire, 
fut  nommé  du  Comité  formé  aux  Jacobins  pour  l'insurrection  du  31  mai;  on  lui 
reprocha  plus  lard  d'avoir  sans  cosse  prêché  les  massacres,  le  pillage.  Le  4  frimaire 
an  111,  Bouin  fut  destitué  par  le  Comité  de  législation  de  ses  fonctions  de  juge  do  paix. 
Arrêté  le  18  pluviôse  par  ordre  du  Comité  de  sûreté  générale  et  incarcéré  on  la 
maison  du  Plessis,  le  24  floréal,  le  représentant  Maure  intercéda  en  sa  faveur  ; 
le  2o  floréal,  Bouin  ayant  adressé  une  pétition  au  Comité  avec  plusieurs  mémoires 
juslificalil's  et  l'extrait  d'une  déliliération  prouvant  qu'au  9  thermidor  il  fui  chargé 
de  présenter  à  la  Convention  une  adresse  do  ralliement  à  l'Assemblée,  fut  mis  en 
liberté  ;  mais  la  Commission  chargée  dans  sa  section  d'examiner  la  conduite  de 
l'ex-Comité  révolutionnaire  des  terroristes  et  des  buveurs  de  sang,  l'accusa,  le  3  prairial, 
de  manifester  des  principes  tendant  à  avilir  la  représentation  nationale  et  de  colporter 
le  journal  intitulé  le  Tribun  du  Peuple,  et  demanda  de  nouveau  sa  mise  en  état  d'arres- 
tation. Le  représentant  Houx  intervint  à  son  tour,  en  faisant  observer  que  Bouin  n'était 


INTUODUCTION 


!xxj 


arrêté  que  comme  Jacobin  ;  relàclit'^  le  8  messidor  par  ordre  du  Comité,  il  fut  réincarcéré 
à  la  Bourbe  le  22  messidor,  en  vertu  d'un  arrêté  du  même  Comité  dont  la  relifjion  avait 
été  surprise  ;  le  29  fructidor,  le  Comité  le  rpnvo3a  devant  l'officier  de  police  de  sftrcté 
de  son  arrondissement,  en  conformité  de  la  loi  du  12  fructidor.  (Dossier  Bouin,  F' 4611.) 


Un  fait  di^ne  de  remarque  est  la  jeunesse  de  la  plupart  de  ceux  qui 
organisèrent  la  révolution  du  31  mai  :  beaucoup  d'entre  eux  n'avaient 
guère  plus  de  30  ans,  ce  qui  explique  l'ardeur  entraînante  et  la  décision 
avec  laquelle  ils  se  jetèrent  dans  la  lutte. 

(je  n'est  pas  sans  une  certaine  surprise  que  l'on  voit  ligurer  dans  les 
délibérations  de  l'Assemblée  révolutionnaire,  en  date  du  31  mai,  c'est-à-dire 
au  début  même  du  mouvement  insurrectionnel,  des  individus,  parfaitement 
inconnus  d'ailleurs,  qui  apparaissent  comme  président  et  secrétaire  de 
l'Assemblée,  qu'on  ne  revoit  plus  et  qui,  en  réalité,  n'ont  point  fait 
partie  du  Comité  central  révolutionnaire.  De  ce  nombre  est  François 
Ricliebraques,  commissaire  du  Bureau  du  Domaine  national,  domicilié 
rue  Pastourelle,  n°  27,  de  la  section  de  l'Homme  armé,  qui  signa,  notam- 
ment à  2  heures  du  matin,  une  délibération  décidant  l'envoi  de  commis- 
saires aux  barrières  pour  savoir  si  elles  étaient  gardées,  et  une  autre 
délibération,  en  vertu  de  laquelle  l'Assemblée,  faute  de  sceau,  devait  se 
servir  de  celui  de  la  section  de  la  Cité. 

Richebraques,  qui  fut  arrêté  le  5  prairial  an  II,  précisément  sous 
l'inculpation  d'avoir  au  31  mai  occupé  la  présidence  du  club  d'insurrection  à 
l'Assemblée  qui  se  tenait  à  l'Evêché,  explique  lui-même  dans  un  mémoire 
justificatif  comment,  dans  la  nuit  du  30  au  31  mai,  il  se  trouva  amené  à 
présider  la  réunion.  Envoyé,  dit-il,  par  sa  secUon  sur  les  minuit  à  l'Evêché 
pour  la  représenter  et  rendre  compte  de  ce  qui  se  passait,  il  y  arriva  vers  une 
heure  du  matin  ;  au  bout  d'une  heure,  le  président  qu'on  lui  dit  se  nommer 
Lavaux,  fut  appelé  à  quelque-Comité  :  «  alors  on  demanda  quelqu'un  pour 
tenir  le  fauteuil  un  instant;  un  citoyen  do  lui  inconnu  se  présenta,  mais 
comme  il  manquait  d'organe,  on  le  pria  de  se  retirer,  ce  qui  donna  l'idée  aux 
citoyens  de  ma  section  de  me  proposer,  et,  comme  ils  dirent  que  j'avais 
une  bonne  voix,  on  ne  me  laissa  pas  le  temps  do  faire  d'observations,  je 
fus  forcé  de  présider,  tous  les  speclateurs  se  demandèrent  qui  j'étais,  et 
aucun  ne  me  connaissait,  je  fus  admis  sans  réclamation.  Pendant  ma 
présidence  qui  dura  deux  heures,  continue  Richebraques,  je  m'aperçus 
que  toutes  les  mesures  partaient  d'un  comité,  mais  j'ignorais  qui  le  compo- 
sait. Je  n'étais  initié  en  aucune  manière  dans  le  but  de  cette  journée,  les 
bruits  divers  ne  me  donnèrent  qu'une  idée  confuse  des  intentions  de  ses 
auteurs,  j'appris  à  l'Evêché  qu'on  s'était  assemblé  les  jours  précédents  ». 
C'est  ainsi  que  Richebraques    sanctionna  des  mesures  révolutionnaires 


Ixxij  INTRODUCTlOiN 

sans  même  savoir  de  ce  dont  il  s'agissait;  de  retour  à  sa  section  il  ne 
reparut  plus  au  Comilé  central,  et  rentra  dans  l'obscurité  d'où  des 
circonstances  indépendantes  de  sa  volonté  l'avaient  fait  sortir. 

Ce  fut  dans  la  nuit  du  30  au  31  mai  que  retentit  le  tocsin,  ce  fut 
Varlet  qui  signa  l'ordre  de  le  sonner  et  qui  même  s'en  fit  gloire.  De 
grand  matin,  les  Comités  révolutionnaires  des  sections,  qui  s'attendaient 
à  de  graves  événements,  mis  en  éveil  par  le  tocsin  et  la  générale,  étaient 
sur  pied;  dès  3  heures  1/2  du  matin,  celui  de  la  section  de  l'Observatoire 
prit  connaissance  d'un  arrêté  de  l'Assemblée  centrale  des  sections  réunies 
à  l'Evêché,  prescrivant  de  faire  garder  et  fermer  les  barrières  d'Orléans, 
Saint-Jacques  et  adjacentes.  A  6  heures,  le  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  de  l'Unité  déclara  qu'ayant  entendu  de  toutes  parts  sonner  le  tocsin, 
«  qu'il  regardait  comme  la  voix  du  peuple  en  courroux  »,  il  s'était  assemblé 
sur-le-champ  pour  assurer  le  succès  d'une  insurrection  que  les  ennemis 
du  peuple  avait  rendue  nécessaire,  et  avait  décidé  l'envoi  de  deux  de  ses 
membres  à  l'Assemblée  des  commissaires  qu'il  plairait  au  peuple  d'investir 
de  ses  pouvoirs  suprêmes,  pour  être  tenu  au  courant  des  mesures  qui 
seraient  prises  contre  les  ennemis  de  la  République.  Dans  la  section  de  la 
Réunion,  procès-verbal  fut  dressé  à  un  colporteur  de  journaux  pour  avoir 
crié  :  grand  décret  qui  condamne  à  mort  tous  les  gens  qui  ont  sonné  le 
tocsin  et  fait  battre  la  générale,  dont  son  journal  ne  soufflait  pas  mot. 
Le  Comité  de  surveillance  de  la  section  des  Amis  de  la  Patrie  lança  une 
proclamation  à  l'efl'et  d'annoncer  que  les  commissaires  des  43  sections, 
réunis  pour  résister  à  l'oppression  d'une  partie  de  la  Convention,  avaient 
fait  battre  la  générale  et  sonner  le  tocsin,  afin  de  donner  l'éveil  à  tous 
les  bons  citoyens  et  d'opérer  une  révolution  salutaire,  destinée  à  assurer 
la  tranquillité  de  Paris,  calomnié  par  des  mandataires  infidèles,  et  ce 
Comité  invitait  en  conséquence  les  compagnies  à  désarmer  tous  ceux  qui 
résisteraient  au  vœu  du  peuple  de  cette  grande  cité,  armée  pour  combattre 
une  oppression  ayant  pour  objet  d'allumer  dans  toute  la  France  les  torches 
de  la  guerre  civile. 

Le  premier  acte  d'autorité  du  Comité  des  Neuf,  dès  son  entrée  en 
fonctions,  fut  de  déclarer  au  nom  du  peuple  souverain  que  le  maire  de 
Paris,  le  procureur  de  la  Commune  et  ses  adjoints,  le  Conseil  général 
de  la  Commune  et  le  Corps  municipal  étaient  provisoirement  suspendus. 
Ce  fut  Dobsen,  en  qualité  de  président  de  l'Assemblée  révolutionnaire, 
qui  vint  signifier  au  Conseil  général  de  la  Commune  la  cessation  de  ses 
fonctions.  Destournelles,  vice-président  du  Conseil,  répondit  que  la  magis- 
trature qui  leur  avait  été  confiée  par  les  citoyens  de  Paris  ne  pouvait 
prendre  fin  que  si  les  commissaires  des  sections  justifiaient  d'une  majorité 


INTRODUCTION  IxxiU 

réelle  et  légalement  obtenue.  Après  la  vérification,  séance  tenante,  des 
pouvoirs  illimités  donnés  par  33  sections  à  leurs  mandataires,  la  Munici- 
palité remit  les  siens  au  peuple  souverain,  mais  ce  ne  fut  que  pour  la 
forme  :  tout  aussitôt  le  président  de  l'Assemblée  révolutionnaire  déclara 
que  le  Maire,  le  procureur  de  la  Commune  et  ses  substituts  ainsi  que  le 
Conseil  général  de  la  Commune  étaient  réintégrés  dans  leurs  fonctions  pnr 
le  peuple  reconnaissant  de  leur  sollicitude  constante  et  vraiment  patriotique 
pour  la  chose  publique;  toutefois  il  fut  stipulé  que  ces  autorités  constituées 
prêteraient  serment  entre  les  mains  des  commissaires  et  resteraient  en 
communication  avec  le  Comité  révolutionnaire  des  Neuf,  qui  dès  9  heures 
du  matin  avait  quitté  l'Evêché  pour  s'installer  à  la  Maison  Commune, 
salle  de  l'Egalité  ;  par  la  même  occasion,  cinq  nouveaux  membres  furent 
adjoints  au  Conseil  général  do  la  Commune. 

A  l'ouverture  de  la  séance  du  Conseil  général,  le  Commandant  général, 
mandé  d'urgence,  resta  introuvable.  Le  Comité  des  Neuf,  sentant  la 
nécessité  de  mettre  à  la  tète  de  la  force  armée  un  chef  aveuglément  dévoué, 
arrêta  son  choix  sur  François  Hanriot,  commandant  du  bataillon  des 
Sans-Culottes,  prêt  à  employer  les  grands  moyens,  comme  en  témoi- 
gnaient les  propos  sinistres  qu'on  lui  attribuait.  Hassenfratz,  Boulanger 
et  le  commandant  de  la  section  armée  des  Gravilliers  (Rocordon)  lui  furent 
adjoints.  Hanriot  reçut  l'ordre  de  s'emparer,  au  nom  du  peuple  souverain, 
de  l'Arsenal,  des  parcs  d'artillerie  do  la  ci-devant  Place  Royale  et  du 
Pont  Neuf,  et  de  faire  tirer  le  canon  d'alarme,  ce  qui  fut  exécuté  dans  la 
matinée.  Une  note  annexée  aux  instructions  données  à  Hanriot  nous 
apprend  que  les  citoyens  Gusman,  Deschamps  et  Hanriot,  chargés  de 
s'assurer  de  la  personne  du  commandant  de  la  force  armée  destitué, 
partirent  à  deux  heures  moins  le  quart  pour  s'acquitter  de  leur  mission. 
Ce  commandant  était  Claude  Mulot  d'Auger,  chef  de  la  5°  légion,  électeur 
de  la  section  du  Marais,  domicilié  rue  du  Plâtre -Sainte-Avoye,  n°  18;  il 
fut  vraisemblablement  arrêté,  puisque  le  Comité  des  Neuf  enjoignit  au 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  la  Cité  de  le  garder  sous  sa 
responsabilité  jusqu'à  nouvel  ordre. 

Les  sections  qui  n'étaient  point  représentées  dans  le  Comité  central 
et  se  trouvaient  dans  l'ignorance  absolue  des  décisions  prises  par  ce 
pouvoir  insurrectionnel,  ne  purent  voir  sans  inquiétude  ce  qui  se  passait 
autour  d'elles;  ainsi,  la  section  de  Molière  et  La  Fontaine,  instruite  que 
le  tocsin  avait  sonné  et  la  générale  avait  été  battue  durant  la  nuit  dans 
diverses  sections,  s'émut  de  mesures  qui  dans  des  temps  aussi  critiques 
étaient  propres  à  alarmer  les  amis  de  l'ordre,  et  arrêta  l'envoi  de  commis- 
saires à  la  Convention  nationale,  au  Département  et  à  la  Commune  pour 


Ixxiv  INTKUDUCTION 

se  concerter  avec  eux  sur  les  moyens  de  conserver  la  tranquillité  publique. 
La  môme  seciion,  informée  qu'un  rassemblement  de  citoyens  armés  se 
formait  autour  de  la  Convention,  décida  l'envoi  de  trois  commissaires  au 
Conseil  général  d(!  la  Commune  à  l'elfet  do  s'enquérir  si  c'était  en  vertu 
de  ses  ordres  qu'une  force  armée  venait  de  se  porter  à  la  CiOnvention  : 
pourquoi,  dans  ce  cas  la  section  n'en  avait-elle  pas  été  instruite  et 
n'avail-elle  reçu  aucun  avis  pour  en  faire  partie?  Après  le  retour  do  ces 
commissaires,  la  section  do  Molière  et  La  Fontaine  en  dépêcha  trois  autres 
au  même  Conseil  à  l'ellut  de  s'informer  comment  le  citoyen  Hanriot 
avait  été  nommé  commandant  provisoire  de  la  force  armée  parisienne  ; 
par  quelle  autorité  celte  nomination  avait  été  faile,  si  c'était  lui  qui  avait 
souscrit  la  lettre  remise  le  matin  au  commandant  en  chef  de  la  section, 
on  vertu  de  quel  ordre  le  tocsin  avait-il  été  sonné,  la  générale  baltue  et 
la  fermeture  des  barrières  ordonnée  ?  enfin  pourquoi  le  canon  d'alarme 
avait-il  été  tiré?  A  toutes  ces  questions  posées  par  les  commissaires  au 
Conseil  général  de  la  Commune,  on  se  contenta  de  répondre  ('vasivement 
que  c'était  le  peuple. 

Lo  premier  soin  du  (Comité  central  révolutionnaire  fut  d'enjoindre  à 
toutes  les  sections  armées  de  voilier  attentivement  à  la  garde  des  bar- 
rières, en  plaçant  à  chacune  d'elles  l'un  des  membres  du  Comité  civil 
avec  mission  de  protéger  le  passage  des  allants  et  venants  et  de  s'opposer 
à  la  sortie  de  tous  ceux  qui  paraîtraient  suspects  et  qui  n'auraient  point 
de  passeports  en  règle  ou  de  laissez-passer  délivrés  par  les  Comités  révo- 
lutionnaires des  sections.  Dès  le  matin  du  31  mai,  Hanriot  écrivait  lui- 
même  à  la  section  dos  Piques,  l'invitant  à  donner  les  ordres  les  plus 
prompts  pour  que,  dans  l'étendue  de  cette  section,  les  barrières  fussent 
fermées  et  qu'aucun  citoyen  ne  pût  sortir,  même  muni  de  cartes  civiques 
ou  do  papiers  quelconques. 

Ce  n'était  pas  assez  d'empêcher  le  départ  des  suspects,  il  fallait  avant 
tout  s'assurer  de  leurs  personnes;  aussi  le  Comité  central  révolutionnaire 
ordonna-t-il  en  même  temps  aux  Comités  révolutionnaires  des  sections 
de  prendre  les  mesures  les  plus  promptes  et  les  plus  efficaces  à  l'effet  do 
désarmer  et  de  mettre  en  état  d'arrestation  tous  les  individus  suspects 
de  leurs  sections  respectives;  des  commissaires  munis  de  pleins  pouvoirs 
furent  spécialement  délégués  à  cet  effet,  et,  dans  le  cas  on  il  n'y  aurait 
pas  assez  de  place  dans  les  Comités  révolutionnaires  des  sections  pour 
garder  à  vue  les  suspects,  on  devait  les  envoyer  au  couvent  des  Minimes 
de  la  Place  des  Fédérés. 

Au  premier  rang  des  personnages  visés  par  le  Comité  central  révolu- 
tionnaire   se    trouve   Roland,   dont   l'arrestation   immédiate  fut  décidée. 


INTHUUUCTION  Ixxv 

Quatre  commissaires  do  la  section  de  k  Cité,  porteurs  d'un  ordre  exprès 
d'arrestation,  et  assistés  de  deux  membres  du  Comilô  révolutionnaire  de 
lu  section  de  Bcaurcpaire,  se  présentèrent  au  domicile  de  Roland  qu'ils 
trouvèrent  chez  lui  avec  sa  femme.  Roland  leur  fit  observer  que,  comme 
ancien  ministre,  il  avait  des  comptes  à  rendre  et  qu'il  ne  pouvait  obéir  qu'à 
un  décret  de  la  Convention.  Pour  sortir  d'embarras  l'un  des  commissaires 
se  transporta  à  la  Maison  Commune  pour  y  cbercher  de  nouveaux  ordres, 
mais  ne  revint  qu'à  9  heures  du  soir,  sans  avoir  pu  obtenir  satisfaction; 
alors  les  commissaires  qui  étaient  restés  en  permanence  chez  Roland 
prirent  le  parti  de  se  retirer.  Pendant  ce  temps  Roland,  ne  se  souciant 
point  d'attendre  une  nouvelle  visite  domiciliaire,  jugea  plus  prudent  do 
s'esquiver.  On  pensait  d'abord  qu'il  s'était  réfugié  chez  le  citoven  La 
Richardière,  ex-préaidont  du  Tribunal  de  cassation  ;  mais  l'indication  élail 
inexacte.  A  la  date  du  l"juin  le  Comité  central  révolutionnaire,  croyant 
être  sur  sa  piste,  invita  le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Marais 
à  faire  une  visite  chez  Angran  d'Alleray  (ex-lieutenant  civil  du  Chàtelet), 
cul-de-sac  de  Pccquay,  où  devait  se  cacher  l'ex-minislre.  L'ordre  en  ques 
tion  est  accompagné  du  signalement  de  Roland,  où  se  trouve  ce  détail  peu 
ilattour  :  mal  vêtu,  dégoûtant.  Trois  membres  du  (iOmité  do  surveillance 
do  la  section  du  Marais,  assistés  de  (]liarles-François  de  Courtyo,  com- 
missaire de  police  de  la  section,  procédèrent  sans  larder  à  une  perquisition 
en  règle,  qui  demeura  infructueuse.  Le  Comité  central  révolutionnaire 
voyant  Roland  lui  échapper,  se  dédommagea  en  chargeant  l'un  de  ses 
membres,  Marchand,  de  faire  incarcérer  sa  femme. 

Dès  le  31  mai,  le  Comité  central  révolutionnaire  avait  également  donné 
l'ordre  au  Comité  révolutionnaire  de  la  section  des  Piques  de  mettre  en 
état  d'arrestation  Clavière,  ministre  des  Contributions  publiques,  domi- 
cilié rue  des  Capucines,  mais  les  commissaires  de  ce  (Comité  ne  le  ren- 
contrèrent pas  chez  lui;  Clavière,  qui  se  trouvait  probablement  à  sa 
maison  de  campagne  de  Suresnes,  rentra  dans  la  matinée  du  1"'  juin 
pour  se  rendre  au  Conseil  exécutif  et  fut  aussitôt  arrêté  ;  l'on  agita  la 
question  de  savoir  s'il  serait  conduit  à  la  Maison  Commune,  mais  en  raison 
de  la  surexcitation  des  esprits,  d'après  l'avis  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  on  jugea  plus  prudent  de  le  garder  à  vue  chez  lui. 

Tous  ceux  qui  portaient  ombrage  au  Comité  insurrectionnel  ou  qui 
favorisaient  le  parti  girondin  furent  à  ce  moment  l'objet  de  mesures  de 
rigueur;  en  voici  un  exemple  caractéristique  : 

Pierre-Victor  Fouruier,  ancien  officier  de  bouche  de  Cypierre,  inlen- 
Jant  de  la   maison   d'Orléans,  tenait   depuis   trois  ans  dans  la  rue  Jean- 


Ixxvj  INTRODUCTION 

Jacques-Rousseau  l'hôtel  de  ce  nom;  il  passait  pour  entretenir  des  relations 
avec  les  membres  de  la  faction  girondine,  fut  dénoncé  par  François-Elie 
GuirauU,  membre  du  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Contrat- 
Social,  que  Gorsas  qualifie  de  scélérat,  et  convoqué  à  la  Maison  Commune 
par  le  Comité  central  révolulionnuire.  Fournier  se  garda  bien  d'obtem- 
pérer à  celte  invitation  ;  Hanriot  requit  les  commandants  de  la  force 
armée  des  sections  de  prêter  main-forte  à  GuirauU,  pour  l'exécution  de 
l'ordre  du  Comité  et,  par  un  mot  de  sa  main,  prescrivit  à  Recordon  de  se 
mettre  à  la  disposition  de  GuirauU.  Le  Comité  central  révolutionnaire, 
instruit  de  la  vive  résistance  opposée  par  Fournier,  qui  avait  excité  les 
soldats  de  sa  compagnie  et  failli  faire  couler  le  sang  des  patriotes,  enjoignit 
à  Hanriot  de  ne  rien  négliger  pour  assurer  la  prompte  exécution  de 
son  ordre.  En  conséquence  le  Commandant  général  envoya  deux  détache- 
ments de  cavalerie  de  20  hommes  chacun,  qu'on  devait  renforcer  au  besoin, 
pour  arrêter  «  le  citoyen  Fournier,  capitaine  de  la  rue  Jean-Jacques-Rous- 
seau ».  D'après  le  Précis  rapide  de  Gorsas,  ce  fut  la  légion  de  Rosenthal, 
toute  dévouée  aux  projets  de  la  faction  liberticide  et  prête  à  agir  hosti- 
lement contre  la  représentation  nationale,  qui  fut  chargée  de  procéder  à 
cette  arrestation  arbitraire.  Quel  était  en  somme  le  crime  de  Fournier?  Il 
logeait  deux  chefs  du  parti  Girondin,  Buzot  et  Bergoeing.  D'après  la  dépo- 
sition que  fit  le  27  brumaire  an  II  Françoise  Gagnard,  femme  de  Pierre- 
'Victor  Fournier,  l'infâme  Buzot  occupait  depuis  enyiron  3  mois  un  appar- 
ment  dans  son  hôtel,  où  il  avait  même  couché  dans  la  nuit  du  .30  au  31  mai, 
et  s'était  échappé  entre  3  et  4  heures  du  matin.  Bergoeing,  l'un  des  mem- 
bres de  la  Commission  des  Douze,  logeait  également  dans  cet  hôtel, 
comme  en  fait  foi  le  procès- verbal  d'apposition  de  scellés  sur  les  effets  qu'il 
avait  abandonnés  lors  de  son  évasion,  dressé  le  13  août  1793,  par  Lindet, 
juge  de  paix  de  la  section  du  Contrat-Social.  Le  dénonciateur  de  Four- 
nier, François-Elie  GuirauU,  à  première  vue  révolutionnaire  à  tous  crins, 
apparaU  sous  un  jour  tout  différent  dans  une  dénonciation  de  Payen- 
Deslauriers,  membre  de  la  Commune,  qui  fut  comme  GuirauU,  l'un  des 
présidents  de  la  section  du  Contrat-Social.  A  l'en  croire,  GuirauU  se  serait 
énergiquement  opposé  à  ce  que  les  citoyens  Paly  etBalardelle  sonnassent 
le  tocsin,  quoiqu'ils  en  eussent  reçu  l'ordre  du  Comité  centi'al  révolu- 
tionnaire, et  se  serait  même  écrié  avec  emportement  :  «  Si  vous  êtes  ivre 
de  Révolution,  moi,  je  ne  le  suis  pas.  »  Dans  cette  même  section,  le  com- 
missaire de  police  Nicolas  Monvoisiii,  ayant  entendu  sonner  le  tocsin  et 
battre  la  générale,  s'était  rendu  à  son  bureau,  où  il  fut  arrêté,  ainsi  que 
son  secrétaire,  par  des  commissaires  du  Comité  de  surveillance,  qui,  ques- 
tionnés par   lui  au   sujet   des  décrets    en   vertu   desquels  ils   opéraient. 


INTRODUCTION  '  Ixxvij 

répondirent  qu'une  loi  de  cette  n\iit  autorisait  à  s'assurer  des  malfaiteurs 
et  des  suspects. 

Quelques  sections  apportèrent  un  soin  tout  particulier  à  l'exécution 
des  ordres  du  Comité  central  révolutionnaire  pour  la  recherche  et  la  mise 
en  état  d'arrestation  de  tous  les  citoyens  dont  le  civisme  laissait  à  désirer; 
ainsi  le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Faubourg-Montmartre 
décida  le  désarmement  d'un  certain  nombre  de  suspects  qui,  en  cas  de 
résistance,  devaient  être  arrêtés  et  enfermés  dans  la  maison  de  force  des 
citoyennes  Douay,  rue  de  Bellefonds,  n°  218,  provisoirement  convertie  en 
maison  de  sûreté  et  gardée  par  un  poste  de  23  hommes  ;  les  citoyens  de 
Boulainvilliers  et  d'Origny  y  furent  immédiatement  incarcérés.  Dans  la 
section  dos  Droits-de-l'Homme,  le  Comité  de  surveillance  jugea  à  propos 
de  s'adjoindre  quelques  patriotes  connus  par  leur  civisme  et  procéda  à 
l'arrestation  et  à  l'envoi  aux  Minimes  de  divers  suspects,  entr'autres  du 
citoyen  André  Dion,  qui  s'était  porté  au  clocher  de  l'égliso  de  Saint-François 
à  l'instant  où  l'on  y  sonnait  le  tocsin  et  avait  voulu  exiger  du  sonneur  des 
pouvoirs  écrits,  d'un  domestique,  qui  avait  trouvé  mauvais  qu'on  vînt  le 
requérir, parce  qu'il  ne  s'était  pas  rendu  à  son  poste  au  bruit  de  la  générale. 

Pourtant,  sur  plus  d'un  point,  il  y  eut  certaines  hésitations;  des  scru- 
pules se  manifestèrent  et  vinrent  entraver  la  prompte  et  immédiate 
exécution  des  ordres  du  Comité  central  révolutionnaire,  au  point  que  le 
Comité  crut  devoir  adresser  aux  Comités  de  surveillance  des  communes 
et  sections  du  département  de  Paris  une  circulaire  où  il  exprima  le  regret 
que  des  ménagements  et  des  considérations  particulières  eussent  empêché 
le  désarmement  des  suspects  et  l'arrestation  de  ceux  dont  les  principes 
avaient  toujours  été  contraires  au  gouvernement  libre  que  le  peuple 
entendait  se  donner;  il  déclara  ces  Comités  responsables  de  la  tranquillité 
publique,  laquelle  ne  pouvait  être  obtenue  qu'en  désarmant  les  ennemis 
intérieurs,  rappela  que  le  peuple  avait  remis  à  ses  commissaires  le  pouvoir 
de  désarmer  les  premiers,  tandis  que  ses  frères  combattaient  les  ennemis 
de  l'extérieur,  que  le  peuple  était  debout  et  ne  voulait  se  rasseoir  que 
lorsque  tous  ses  adversaires  seraient  anéantis. 

Le  président  de  la  section  des  Lombards  ayant  demandé  quelques 
explications  au  sujet  du  mode  d'arrestation  des  suspects,  le  Comité  central 
révolutionnaire  l'invita  à  retenir  ceux-ci  dans  la  section  jusqu'à  ce  qu'on 
eût  recueilli  sur  leur  compte  des  renseignements  certains,  et  dans  le  cas 
contraire,  à  les  faire  conduire  aux  Minimes  de  la  Place  des  Fédérés 

Comme  les  ouvriers,  dans  maints  ateliers,  continuaient  leurs  travaux 
et  qu'il  était  nécessaire,  dans  ces  instants  critiques,  de  s'assurer  du  con- 
cours de  ces  fermes  défenseurs  de  la  liberté,  il  fallut  songer  au  moyen  de 


Ixxviij  ^  INTRODUCTION 

les  retenir  sous  les  armes  et  de  les  dédommager  de  la  perte  de  leur 
temps  ;  le   Comité   central  révolutionnaire,  sur   la    motion    d'un    de    ses 
membres  (Loys),  qui   écrivit  de  sa  main  le  projet  d'arrêté,  décida  que 
l'armée  révolutionnaire,  destinée  à  proléger  les  patriotes  de  Paris  contre 
les  ennemis  extérieurs,  serait  incessamment  formée  et  payée  à  raison  de 
40  sols  par  jour,  tant  que  durerait  l'insurrection;  que  celle  armée,  forte  de 
24,000  hommes,  serait  réduite  à  12,000,  du  jour  où  le  peuple  ne  serait  plus 
sur  pied;  que,  dès  le  lendemain,  celle  armée  serait  organisée  et  portée  à 
48  bataillons;  il  ordonna  en  oulre  la  levée  d'une  taxe  de  30  millions  sur 
les  riches  de  Paris,  destinée  à  payer  l'armée  révolutionnaire  et  à  acheter 
des  armes  pour  les  sans-culoltes.  (ietle  mesure  fui  ratifiée  parla  Convention 
elle-même,  qui  décréta  le  même  jour  que   les  ouvriers  dont  le  service 
serait  requis  pour  la  garde  des  propriétés  recevraient  40  sols  par  jour,  et  que 
celte  solde  serait  imposée  sur  les  riches  sous  forme  de  sols  additionnels. 
Dès  l'entrée  en  fonctions  du  Comité  central  révolutionnaire,  son  atten- 
tion se  porta  sur  le  dirccloire  des  Postes,  composé  de  cinq  administrateurs, 
que  l'on  savait  intimement  liés  avec  Roland,  Brissol  et  les  Girondins,  et 
qui,  depuis  plusieurs  mois  déjà,  étaient  surveillés  par  quatre  commissaires 
de  la  Convenlion,  appartenant  également  au  parti  brissotin.   Comme   il 
importait  d'exercer   un  contrôle    sérieux  sur  cette   administration,  deux 
délégués  furent  envoyés  par  le  Comité  central,  Antoine  Roussillon,  de  la 
section  de  Marseille,  et  Leclerc  (probablement  Etienne-Pierre),  membre 
du  Comité  de  police  de  la  Commune,  qui  commencèrent  leurs  opérations 
dès  le  31  mai,  mais  sans  mandat  précis.  Roussillon  s'en  plaignit  et  lit 
remarquer  au  Comilé  qu'on  leur  avait  donné  pour  instructions  de  mettre 
hors  d'étal  de  nuire  tous  les  agents  des  Postes  suspects;  mais,  objectait-il 
non  sans  raison,  à  quel  signe  les  l'econnaîlre?  les  deux  délégués  devaient 
également  apposer  les  scellés  sur  les  papiers  des  suspects,  mais  aucun  de 
ceux-ci  n'était  domicilié  à  la  Poste;  au  surplus,  comme  le  directoire  conti- 
nuait ses  fonctions  et  qu'en  outre  trois  commissaires  du  pouvoir  exécutif 
avaient  pour  mission  d'empêcher  le  départ  des  courriers,  la  présence  des 
délégués  devenait  inutile,  surtout  en  l'absence  d'ordres  précis.  De  son  côté, 
le  second  délégué  écrivait,  le  1"  juin,  qu'ils  avaient  consacré  toute  la  nuit 
au  triage  des  lettres,  parmi  lesquelles  il  s'en  trouvait  de  très  suspectes 
adressées  à  ditlérents  membres  de  la  Convention,  eulr'aulres  Buzot;  Leclerc 
demandait  s'il  fallait  transmettre  au  Comilé  central  toutes  les  lettres  sus- 
pectes, ou  les  ouvrir  eux-mêmes,  demandant  des   instructions  formelles 
pour  celle  opération.  Roussillon  annonçait  également  »  au  Comité  révo- 
lutionnaire  des   sans-culottes  »   qu'il  avait  transmis  au  Comité  de  salut 
public  les  dépèches  pour  le  président  de  la  Convention  cl  les  Comités,  et 


INTRODUCTION 


Ixxix 


qu'il  avail  enlre  les  mains  des  dépêches  d'Allemagne  à  l'adresse  de  Cham- 
bonas,  ancien  ministre,  et  du  ministre  actuel  Lcijrun;  de  plus,  qu'il  avait 
fait  apposer  les  scellés  sur  les  papiers  de  Bosc,  adniinislrateur  de  la  Poste 
aux  lettres,  son  ancien  ami,  qui  lui  paraissait  suspect  et  brissolin;  onlin, 
il  recommandait  de  mettre  les  scellés  chez  le  mulâtre  Raymond,  dépo- 
sitaire <ie  la  correspondance  de  Pétion. 

Comme  le  pouvoir  exécutif  attachait  une  extrême  importance  au 
service  des  Postes,  service  public  qu'on  ne  pouvait  laisser  à  l'abandon,  le 
Comité  de  salut  public,  avisé,  dès  le  'M  mai  au  matin,  par  les  adminislra- 
leursdesPosles  delà  présence  d'une  force  armée  qui  empêchait  toute  sortie, 
avail  au  premier  moment  cru  devoir  suspendre  le  départ  des  courriers, 
mais  était  tout  aussitôt  revenu  sur  sa  décision  et  avait  arrêté  que  le  ser- 
vice des  courriers,  des  diligences  et  des  messageries  ne  serait  pas  inter- 
rompu. Ce  même  jour,  le  directoire  des  Postes  s'était  adressé  au  pouvoir 
insurrectionnel  pour  que  les  facteurs,  courriers  et  agents  des  postes  ne 
subissent  aucune  interruption,  en  raison  des  maux  incalculables  qui 
pourraient  en  résulter,  soliicilanl  des  mesures  analogues  en  faveur  de  l'ad- 
ministration des  Messageries  qui  avait  des  fonds  à  envoyer  aux  armées.  Eu 
même  temps  l'un  des  délégués  du  Comité  central,  Lcclerc  demanda  la  levée 
de  la  consigne  qui  empêchait  le  départ  des  courriers  et  pria  le  Comité 
central  de  lui  envoyer  deux  commissaires,  hommes  sûrs  et  calmes,  car, 
ajoutait-il,  <<  j'ai  la  tête  chaude,  d'ailleurs  je  ne  peux  pas  tenir  ici  seul, 
Roussillon  ne  pouvant  pas  revenir  ».  Les  appréhensions  de  Leclerc  devaient 
être  fondées  en  raison  des  froissements  et  même  des  conflits  que  ne  pouvait 
manquer  de  soulever  la  présence  simullanée  de  surveillants  envoyés  à  la 
fois  par  le  Comité  central  et  le  Conseil  général  de  la  Commune.  Ces 
commissaires  de  la  Commune  étaient  au  nombre  de  six;  ils  adressèrent  le 
1"  juin,  à  3  heures  1/2,  au  président  du'Conseil  général  cette  curieuse  lettre 
dans  laquelle  ils  se  plaignaient  d'avoir  été  oubliés  et  déclaraient  qu'ils 
étaient  tenaillés  par  la  faim  :  «  La  Commission  du  Conseil  général  à  l'ad- 
ministration des  Postes  prie  le  Conseil  général  de  vouloir  bien  la  remplacer 
le  plus  pi'omptement  possible,  car  nous  n'avons  pas  bougé  depuis  hier  au 
soir,  et  nous  mourons  de  faim.  Vous  voudrez,  citoyen  président,  nommer 
de  suite  six  membi'es  du  Conseil  qui  viennent  prendre  nos  ])laces,  pour 
que  nous  puissions  aller  manger.  Signé  :  Mamin,  Mennessicr,  Camus 
et  Boq  ». 

Le  Conseil  général  de  la  Commune,  confirmé  dans  ses  fonctions  par 
les  commissaires  des  sections,  continua  à  siéger  et  à  prendre  des  décisions 
sous  sa  propre  responsabilité,  décisions  qui  n'étaient  pas  toujours  con- 
formes à  celles  du  Comité  central  révolutionnaire;  c'est  ainsi  qu'il  arrêta 


Ixxx  INTRODUCTION 

que  le  tocsin  cesserait  de  sonner,  invitant  les  présidents  des  Assemblées 
générales  des  sections  à  se  concerter  à  cet  eilel  avec  les  Comités  de  sur- 
veillance civils  et  le  Commandant  général  de  la  force  armée  ;  parfois  aussi, 
il  se  retrancha  derrière  le  pouvoir  insurrectionnel;  Jacques  Roux  ayant 
proposé  de  mettre  en  état  d'arreslation  les  prêtres  réfractaires,  les  ex- 
nobles, les  signataires  de  pétitions  anticiviques,  le  Conseil  général  le 
renvoya  au  Comité  révolutionnaire,  essentiellement  chargé,  disail-il,  de 
toutes  les  mesures  de  sûreté.  Pendant  la  journée  du  31  mai,  le  Conseil 
général  se  trouva  plus  d'une  fois  en  présence  de  partisans  de  mesures 
violentes  qui  vinrent,  à  trois  reprises,  proposer  de  marcher  sur  la  Con- 
vention à  la  tête  des  bataillons  de  Paris,  pour  arrêter  et  incarcérer  «  les 
membres  gangrenés  »  de  cette  Assemblée.  Fait  digne  de  remarque,  il 
semble  que  le  Comité  central  révolutionnaire,  représentant  d'un  pouvoir 
insurrectionnel,  ait  été  plutôt  enclin  à  la  modération;  on  en  voit  une  preuve 
incontestable  dans  le  mandat  que  l'Assemblée  générale  des  commissaires 
des  48  sections  donna  au  Comité  de  police,  à  l'elîet  de  s'assurer,  de  demi- 
heure  en  demi-heure,  de  ce  qui  se  produirait  autour  de  la  Convention,  de 
veiller  sur  ceux  de  ses  membres  signalés  par  l'opinion  publique  comme 
contre-révolutionnaires  et  ennemis  de  la  cause  du  peuple,  et  de  rendre 
compte  au  Comité  révolutionnaire  de  leurs  démarches,  afin  que  le  peuple 
ne  les  immolât  pas  à  sa  vengeance  et  que  le  Comité  pût,  en  cas  de  besoin, 
leur  faire  porter  le  secours  et  l'assistance  que  l'on  doit  à  la  représentation 
nationale. 

Le  premier  contact  du  Comité  central  révolutionnaire  avec  la  Convention 
ne  tarda  pas  à  se  pi'oduire  ;  une  députation  de  l'Assemblée  générale  des 
48  sections  se  présenta  devant  la  Convention  pour  donner  lecture  d'une 
adresse  destinée  à  l'instruire  de  ce  qui  se  passait  dans  Paris.  Le  président 
Mallarmé,  après  avoir  sommé  les  pétitionnaires  de  déclarer  s'ils  étaient  ou 
non  du  nombre  des  commissaires  qui  avaient  destitué  la  commune  de 
Paris,  s'ils  étaient  ou  non  envoyés  par  les  Comités  révolutionnaires  des 
sections,  et  après  avoir  reçu  leurs  explications  a  cet  égard,  entendit  la 
lecture  de  l'adresse  en  question,  qui  sans  nul  doute,  émanait  du  Comité 
central  révolutionnaire  et  non  du  Conseil  général  de  la  Commune,  comme 
tendrait  à  le  faire  croire  le  texte  inséré  dans  le  procès-verbal  de  la  Con- 
vention, où  la  phrase  du  début  l' Assemblée  générale  des  sections  nous  envoie 
pour  vous  communiquer  les  mesures  que  nous  avons  prises,  est  remplacée 
par  ces  mots  :  Le  Conseil  général  Je  la  Commune  nous  envoie  ;  celte  adresse 
porte  d'ailleurs  les  signatures  de  Loys,  président,  et  Gusman,  secrétaire 
du  Comité  insurrectionnel.  La  Municipalité  vint  à  son  tour  demander  à  la 
Convention  l'établissement  d'une  correspondance  directe  entre  elle  et  les 


INTRODUCTION  Ixxxj 

repiésentanls  de  la  nation,  de  façon  à  êiro  renseignée  heure  par  heure  sur 
les  mesures  que  prendrait  l'Assemblée  convenlionnelle.  La  Convention 
accéda  à  cette  requête  et  décida  que  des  membres  du  Conseil  exécutif  du 
Département  de  Paris  et  du  Conseil  général  de  la  Commune  se  réuniraient 
dans  un  local  à  proximité  de  la  salle  des  séances,  qui  leur  serait  indiqué 
par  les  inspecteurs  de  la  salle,  pour  recevoir  les  ordres  de  l'Assemblée,  les 
transmettre  aux  autorités  constituées  et  instruire  le  Comité  de  salut  public 
de  ce  qui  se  passerait  dans  les  divers  quartiers  de  Paris.  De  plus,  sur  la 
proposition  de  Vergniaud,  la  Convention  accueillit  ces  manifestations  du 
sentiment  populaire,  en  déclarant  que  les  sections  de  Paris  avaient  bien 
mérité  de  la  patrie  par  le  zèle  qu'elles  avaient  mis  à  rétablir  l'ordre,  à  faire 
respecter  les  personnes  et  les  propriétés,  k  assurer  la  liberté  et  la  dignité 
de  la  représentation  nationale,  et  en  invitant  les  sections  à  continuer  leur 
surveillance  jusqu'au  moment  où  elles  seraient  averties  par  les  autorités 
constituées  du  retour  du  calme  et  de  l'ordre  public.  En  même  temps,  pour 
donner  un  semblant  de  satisfaction  au  côté  droit  de  l'Assemblée,  la  Con- 
vention admit  la  motion  de  Camboulas,  député  de  l'Aveyron,  qui  demandait 
que  le  Conseil  exécutif  provisoire  fît  les  recherches  les  plus  exactes  pour 
découvrir  les  auteurs  des  troubles  qui  avaient  agile  Paris  pendant  la  nuit 
du  30  au  31  mai,  et  qu'il  fit  traduire  devant  les  tribunaux  ceux  qui  avaient 
donné  l'ordre  de  sonner  le  tocsin,  de  battre  la  générale,  de  tirer  le  canon 
d'alarme  et  de  fermer  les  barrières. 

Sur  ces  entrefaites  une  nouvelle  députalion  de  commissaires  des 
48  sections  se  présenta  au  nom  du  peuple  de  Paris  à  la  barre  à  l'elTet  de 
notifier  à  la  Convention  ce  que  réclamaient  les  hommes  du  14  juillet,  du 
10  août  et  du  31  mai,  soulevés  contre  la  tyrannie  :  1"  la  formation  d'une 
armée  révolutionnaire  soldée  ;  2"  un  décret  d'accusation  contre  les  22  députés 
Girondins  et  les  membres  de  la  Commission  des  Douze  ;  3°  la  fixation  du 
prix  du  pain  ;  4°  l'établissement  de  fabriques  d'armes  ;  5"  l'envoi  de  com- 
missaires à  Marseille  ;  6°  l'arrestation  des  ministres  Clavière  et  Lebrun  ; 
7°  le  renouvellement  de  l'administration  des  Postes.  L'adresse  en  question, 
qui  ligure  parmi  les  pièces  annexes  des  procès-verbaux  de  la  Convention, 
porte  la  signature  de  Dorat-Cubières,  secrétaire-greffier  adjoint  de  la 
Commune,  mais  elle  n'émane  point  du  Conseil  général  de  la  Commune  ; 
elle  fut  manifestement  rédigée  par  l'un  des  membres  les  plus  marquants 
du  Comité  central  révolutionnaire,  Jean-Baptiste  Loys,  délégué  de  la  sec- 
tion de  Bon-Conseil,  car  l'on  en  trouve  la  minute,  de  la  main  de  Loys, 
dans  les  papiers  du  Comité  central  révolutionnaire,  et,  particularité  digne 
de  remarque,  le  même  Loys  rédigea  une  adresse  beaucoup  plus  déve- 
loppée que  celle  dont  lecture  fut  donnée  à  la  Convention,  contenant  les 
T.  IX. 


Ixxxij  INTRODUCTION 

mêmes  desiderala,  mais  qui  semble  n'avoir  pas  été  adoptée;  il  est  curieux 
d'en  reproduire  le  texte,  que  nous  n'avons  rencontré  nulle  part  et  que  l'on 
pourra  rapprocher  de  la  version  officielle  :  (1) 

«  Le  peuple  de  Paris  levé  en  masse. 

«  Le  peuple  de  Paris,  bien  convaincu  de  la  justice  de  la  cause  qui  vient  de  le  faire 
lever  tout  entier  pour  la  troisième  fois,  s'est  porté  hier  en  masse  a  votre  barre  et  vous 
a  fait  entendre  le  langage  de  la  modération,  de  la  Justice  et  de  la  vérité.  11  vous  il 
proposé  des  mesures  efficaces  pour  opérer  le  salut  de  la  pairie.  Après  l'avoir  fait 
attendre  plus  de  trois  heures,  les  conspirateurs  qui  sont  dans  votre  sein  et  qui  sont  les 
meneurs  de  la  majorité,  l'ont  accablé  d'outrage  et  de  risée,  et  il  n'a  pu  obtenir  justice 
des  attentats  commis  par  cette  faction  liberticide  qui  veut  nous  précipiter  dans  l'abiuic 
qu'elle  a  creusé  sous  nos  pas. 

«  Nous  venons,  législateurs,  répéter  pour  la  seconde  et  dernière  fois  les  mesures  que 
vous  devez  prendre  pour  sauver  la  patrie,  et  nous  vous  déclarons  au  nom  du  peuple 
entier  de  Paris  ici  présent,  au  nom  de  nos  frères  des  départements  qui  attendent  de 
nous  leur  salut,  que  nous  ne  quitterons  celle  enceinte  que  ces  mesures  n'ayent  été 
converties  en  décret. 

'<  Le  temps  de  la  modération  est  passé,  celui  de  la  justice  souveraine  du  peuple 
commence. 

«  Il  serait  superflu  de  tracer  ici  le  tableau  hideux  des  crimes  atroces  commis  parles 
22  députés  dénoncés  par  les  sections  de  Paris  et  par  lu  majorité  des  départements,  la 
République  entière  les  counaîl  depuis  longtemi)s,  ces  hommes  pervers,  couverts  de 
crime  et  d'infamie,  ils  sont  l'objet  de  l'exécration  de  tous  les  républicains,  et  il  est 
temps  que  les  tribunaux  judiciaires  portent  au  plus  haut  degré  d'évidence  les  attentats 
de  ces  quelques  représentanls  du  peuple,  qui,  chargés  de  ses  intérêts  les  plus  chers, 
l'ont  lâchement  vendu  aux  guinées  de  la  cour  de  Londres,  et  se  sont  constitués  les 
chefs  de  la  contre  révolution  que  l'Europe,  unie  aux  ennemis  de  l'intérieur,  s'efforce 
d'opérer  parmi  nous. 

«  Nous  vous  demandons  donc  que  Brissol,  Guadet,  Corsas,  Barbaroux,  Gensonné, 
Vergniaud  et  les  autres  seize  députés  dénoncés  par  les  sections  soient  décrétés  sur  le 
champ  d'accusation. 

«  N'oubliez  pas  que  Marat  a  été  décrété  et  envoyé  au  Tribunal  révolutionnaire  sur 
la  dénonciation  de  quelques  individus  suspects,  puisqu'il  les  avait  dénoncés  lui-même;  or 
la  dénonciation  d'une  immense  cité,  étayée  de  l'adhésion  de  la  majorité  des  patriotes 
de  la  République,  doit  avoir  autant  de  poids  sur  vos  esprits  que  celle  de  quelques 
individus. 

«  Vous  ne  pouvez  pas  avoir  deux  poids  et  deux  mesures,  nous  réclamons  ici  les  prin- 
cipes sacrés  de  l'égalité,  ceux  de  la  justice,  qui  veut  que  le  criminel  ne  soit  nulle  part 
inviolable  et  que  l'accusé,  quelque  soit  le  caractère  dont  il  est  revêtu,  ne  puisse  jamais 
être  so\istrait  aux  tribunaux  établis  pour  prononcer  sur  le  mérite  des  accusations. 

i<  La  Commission  des  Douze,  que  vous  aviez  cassée  a  usurpé  le  pouvoir  dictatorial 
pour  enchaîner  le  peuple;  elle  a  foulé  aux  pieds  vos  lois,  celle  surtout  qui  défend  de 
violer  de  nuit  l'asile  des  citoyens,  puisque  des  patriotes  purs,  des  magistrats  du  peuple, 
investis  de  loule  sa  confiance,  ont  été  arrachés  au  milieu  des  ténèbres,  de  leur  asile  et 


(I)  V.  Arcli.  ii.-it.,  BB-i  80,  ilos.  8. 


INTIIODUCTION  Ixxxiij 

enlevés  à  leurs  fonctions.   Nous   demandons   également  que  ces  douze  tyrans  soient 
décrétés  sur  le  champ  d'accusation. 

«  Législateurs,  fatigués  d'avoir  sans  cesse  à  combattre  les  esclaves  de  toute  l'Europe 
et  une  nuée  d'ennemis  de  l'intérieur  qui  nous  pressent  de  toute  part,  nous  demandons 
qu'il  soit  levé  dans  toutes  les  villes,  bourgs  et  hameaux  de  la  Républiques  des  armées 
révolutionnaires,  uniquement  composées  de  sans-culottes  et  destinées  à  protéger  les 
patriotes  contre  les  ennemis  de  l'intérieur,  dont  le  nombre  sera  proportionné  à  la  popu- 
lation de  chaque  ville,  que  chaque  citoyen  qui  servira  dans  ces  armées  recevra  25  sols 
par  jour,  prélevés  sur  la  taxe  imposée  aux  riches  ;  que  l'armée  de  Paris  sera  portée  à 
20.000  hommes.  Nous  demandons  que  dans  toutes  les  places  de  la  Hépublique  et  sous 
les  yeux  du  peuple,  il  soit  élevé  des  ateliers  occupés  à  la  fabrication  des  armes  de 
toute  espèce,  afin  que  tous  les  Sans-culoltes  soient  incessamment  armés  pour  la  défense 
de  leur  droit  et  de  leur  liberté. 

«  Législateurs,  écoutés  enfin  les  cris,  les  gémissements  des  patriotes  des  départe- 
ments, qui,  victimes  de  l'agiolage  et  des  accaparements,  sont  obligés  de  payer  le  pain 
8,  10,  12  et  jusqu'à  15  sols  la  livre,  et  sont  condamnés  à  périr  d'inanition  et  de  misère 
par  cette  caste  insolente,  qui  voudrait  les  ramener  à  la  royauté  par  la  famine.  Hâtez 
vous  donc  de  décréter  que  partout  où  la  livre  de  pain  excédera  3  sols,  le  surplus  sera 
restitué  exactement  à  tous  les  Sans-culotles  à  raison  de  Z  livres  pesant  par  tète,  et 
que  cette  dépense  sera  prise  sur  les  sols  additionnels. 

«  Décrétés  le  prompt  désarmement  et  la  mise  en  arrestation  dans  toutes  les  villes 
de  la  République  des  hommes  suspects,  et  que  les  hommes  connus  par  leur  incivisme 
et  par  leur  conduite  contre-révolutionnaire  soient  livrés  au  glaive  vengeur  des  lois. 
Mettes  un  terme  à  celte  nuée  de  conspirations  sans  cesse  renaissantes,  à  ces  défaites 
concertées,  en  licenciant  de  nos  armées  tous  les  hommes  connus  par  leur  incivisme 
et  tous  les  ci-devant  nobles,  qui  de  concert  avec  nos  ennemis  leur  livrent  nos  soldats 
sans  défense. 

«  C'est  dans  les  sections  de  la  République  que  les  contre-révolutionnaires,  que  les 
(lartisans  de  la  royauté  trouvent  un  point  de  ralliement;  décrétés  que  tant  que  la 
pairie  sera  en  danger  il  n'y  aura  d'admis  à  voter  dans  les  sections  que  les  citoyens 
qui  seront  connus  pour  avoir  constamment  professé  des  principes  purs  depuis  1789, 
que  les  Comités  révolulionnaires  des  sections  soient  chargés  de  décider  quels  sont  les 
citoyens  purs  qui  auront  le  droit  de  voter. 

«  Le  Tribunal  révolulionnaire  de  Paris  a  la  confiance  du  peuple,  prolongés  son 
existence,  telle  qu'elle  est,  de  3  mois  et  que  les  patriotes  soient  autorisés  à  lui 
adjoindre  deux  sections  investies  des  mômes  pouvoirs  et  formées  des  mêmes  éléments. 

«  Législateurs,  occupés  vous  sérieusement  de  ces  citoyens  malheureux,  à  qui  les 
blessures,  la  vieillesse  ou  les  infirmités  interdisent  les  travaux  pénibles  ;  ouvrez  enfin 
pour  eux  des  ateliers  qui  leur  assurent  un  travail  accommodé  à  leur  faiblesse,  et  dont 
le  produit  soit  moins  fixé  sur  la  valeur  réelle  de  ce  qu'ils  auront  fait  que  sur  les  besoins 
qu'ils  éprouvent. 

«  Mettes  promptenient  à  exécution  votre  décret  |)ortant  emprunt  forcé  d'un  milliard 
sur  les  riches. 

<i  H;Ués  vous  d'accorder  aux  épouses,  aux  mères,  aux  enfants  des  défenseurs  de  la 
patrie  la  juste  indemnité  qui  leur  est  duc  par  la  Nation,  et  que  cette  dette,  la  plus 
sacrée  de  toutes,  soit  incessamment  acquittée. 

«  Li'-gislaleurs,  épurés  le  Comité  de  salut  public,  épurés  le  Conseil  exécutif,  chassés 
du  timon  des  affaires  les  Lebrun,  les  Clavière,  et  cette  horde  d'agents  subalternes, 
dont  l'incivisme  est  connu,  qu'ils  soient  remplacés  sur-le-champ  par  des  patriotes  purs 
et  intelligents.  Chassés  surtout  cet  infâme  directoire  des  Postes,  qui  est  ouvertement 
coalisé  avec  nos  ennemis. 


Ixxxiv  IXTHODUCTION 

<<  Prenés  des  mesures  promptes  pour  empêcher  les  patriotes  de  Marseille  de  tomber 
sous  le  fer  liberticide  des  conlre-révolutionnaires  qui  dans  ce  moment-ci  exercent  sur 
eux  le  despotisme  le  plus  affreux  et  le  plus  barbare  et  les  égorgent  impitoyablement. 

«  Législateurs,  voilà  les  mesures  que  nous  vous  proposons,  nous  demandons  que 
vous  mettiez  aux  voix  par  appel  nominal  leur  conversion  en  décret  ». 

La  proclamation  lancée  par  la  Conveiilion  le  l"juin  pour  faire  connaître 
le  grand  mouvement  qui  venait  de  se  produire,  donne  l'impression  exacte 
de  ce  que  fut  la  journée  du  31  mai.  «  Les  sections,  y  est-il  dit,  ont  mis 
toutes  les  personnes  et  les  propriétés  sous  la  sauvegarde  de  tous  les  bons 
républicains.  Si  le  tocsin  et  le  canon  d'alarme  ont  retenti,  du  moins  aucun 
trouble,  aucune  terreur  n'ont  été  répandus,  le  bruit  des  ateliers  n'a  point 
été  interrompu  et  le  cours  dos  affaires  a  été  le  même.  La  Convention, 
qu'on  avait  voulu  alarmer  sur  la  vie  de  plusieurs  de  ses  membres,  a  vu 
ses  alarmes  disparaître,  au  moment  même  où  fngilation  est  devenue  plus 
générale.  Telle  a  été  cette  journée;  elle  a  inspiré  un  instant  des  inquié- 
tudes, mais  tous  les  résultats  ont  été  heureu.x  :  elle  a  présenté  l'étonnant 
spectacle  d'une  insurrection  dans  laquelle  la  vie  et  les  propriétés  ont  été 
aussi  sûrement  protégées  que  dans  le  meilleur  ordre  social.   » 

Pendant  que  la  Convention  appréciait  à  son  point  de  vue  les  résultats 
de  la  journée  du  31  mai,  le  Comité  central  révolutionnaire  annonçait  de 
son  côté,  aux  termes  d'une  proclamation  qui  fut  publiée  dans  les  sections, 
que  la  Commission  inquisitoriale  des  Douze  était  renvoyée,  l'.irmée  révolu- 
tionnaire des  Sans-culottes  établie,  le  germe  de  la  guerre  civile  étoulTé, 
que  les  48  sections  n'en  faisaient  qu'une  et  avaient  bien  mérité  de  la  pairie, 
que  les  individus  suspects  avaient  été  désarmés,  et  il  concluait  en  ces 
termes  :  «  Voilà  notre  ouvrage,  mais  ce  n'est  rien  encore  :  les  traîtres  qui 
siègent  au  Sénat  doivent  être  aujourd'hui  exclus  par  décret;  que  les  citoyens 
l'attendent,  avec  cette  fermeté  énergique  qu'ils  déploient  depuis  3  jours, 
leur  bonheur  est  aujourd'hui  assuré,  la  liberté  triomphe  et  la  patrie  est 
sauvée  »  (1). 

Malgré  l'optimisme,  peut-être  plus  apparent  que  réel,  avec  lequel  la 
Convention  semblait  envisager  la  journée  du  31  mai,  la  situation  demeu- 
rait troublée  et  menaçante,  carie  peuple  de  Paris  ne  désarmait  point:  c'est  ce 
qui  ressort  de  la  déclaration  faite,  le  1"  juin,  par  Garât  au  Comité  de  salut 
public.  L'agitation  des  esprits  était  extrême,  les  citoyens  de  Paris  restaient 
debout,  le  Comité  central  révolutionnaire  avait  pris  et  continuait  de 
prendre   des   mesures  de  sûreté.  Le  maire  de    Paris,   convoqué   par  le 


(1)  V.  le  t.  Vlll  de  notre  Répertoire,  n"  2Î96. 


INTRODUCTION  Ixxxv 

Comitc^  de  salut  public,  attesta  dans  son  exposé  de  la  situation  que  tous 
les  citoyens  de  la  capitale,  fatigués  des  calomnies  d'une  faction  puissante, 
étaient  unanimes  à  demander  justice  de  ces  calomnies,  ayant  pour  objet 
de  provoquer  les  départements  contre  Paris,  de  diviser  la  République 
et  d'établir  le  fédéralisme;  que  depuis  deux  jours  il  s'était  formé  un 
Comité  révolutionnaire,  composé  de  neuf,  puis  de  dix  citoyens,  et  com- 
plété par  une  Commission  révolutionnaire  de  15  membres  nommés  aux 
Jacobins;  que  le  peuple,  instruit  de  l'extrême  effervescence  qui  régnait 
h  la  Convention  et  du  renouvellement  des  calomnies  contre  Paris,  avait 
résolu  de  présenter  une  nouvelle  pétition.  Tous  les  rapports  reçus  par  le 
Comité  de  salut  public  s'accordaient^  à  constater  que  les  citoyens  étaient 
sous  les  armes,  attendant  l'entrée  en  séance  des  représentants  du  peuple, 
que  cependant  l'ordre  régnait  dans  tous  les  quartiers  de  la  Ville  et  que 
l'appareil  militaire  ne  faisait  présager  ni  troubles,  ni  violences,  qu'enfin 
tous  les  citoyens  paraissaient  animés  du  même  esprit. 

Au  Conseil  général  de  la  Commune,  le  1"  juin  au  matin,  la  journée  du 
31  mai  fut  célébrée  comme  l'une  des  plus  belles  de  la  Révolution  aux  yeux 
des  républicains;  le  Comité  central  révolutionnaire  qui,  en  vertu  d'arrêté 
du  Conseil,  avait  reçu  la  dénomination  de  Comité  révolutionnaire  créé  par 
Ip  peuple  du  Département  de  Paris,  vint  présenter  au  Conseil  une  adresse 
à  la  Convention  nationale  pour  réclamer  au  nom  de  ce  peuple  plusieurs 
mesures  de  salut  public.  Cette  adresse,  adoptée  à  o  heures  du  soir,  fut 
portée  à  la  Convention  dans  la  soirée  par  une  députation,  composée  de 
6  délégués  de  la  Commune  et  de  6  du  Comité  révolutionnaire,  députation 
à  la  tète  de  laquelle  se  trouvait  Hassenfratz,  qui  prit  la  parole  et  demanda 
lin  décret  d'accusation  contre  Guadet,  Brissot,  Gorsas,  Petion,  Vergniaud, 
Salle,  Barbaroux,  Chambon,  Buzot,  Birotteau,  Ducos,  Lidon,  Rabaut,  La 
Source,  Fonfrède,  Lanthenas,  Isnard,  Lanjuinais,  Dusaulx,  Fauchet, 
(jrangeneuve,  Lehardy  et  Lesage,  tous  députés  du  parti  Girondin.  Has- 
senfratz termina  son  discours  par  cette  mise  en  demeure  adressée  à  la 
Montagne  : 

«  Représentants  du  peuple  qui  siégez  à  la  Montagne,  nous  attendons 
que  vous  sauviez  la  patrie,  vous  ne  pouvez  la  sauver  qu'en  mettant  en 
état  d'accusation  les  hommes  que  nous  vous  dénonçons.  Si  vous  ne 
pouvez  sauver  la  patrie;  annoncez-nous  le,  nous  sommes  debout,  nous  la 
sauverons,  comme  nous  l'avons  déjà  sauvée  deux  fois  »  (1). 


(l)   V.  le  t.  VIII  (le  noire  Répertoire,  n"  2788. 


Ixxxvj  INTRODUCTION 

La  Convention  se  borna  à  décréter  que  le  Comité  de  salut  public  ferait 
sous  trois  jours  un  rapport  sur  l'adresse  des  pétitionnaires. 

Le  procès-verbal  do  la  séance  permanente  que  tint  le  l"  juin,  do 
6  heures  du  soir  à  3  heures  du  matin,  rAssemblée  générale  de  la  section 
de  Molière  et  La  Fontaine,  qui  envoya  coup  sur  conj)  des  commissaires  à 
la  Convention  et  à  la  Commune,  pour  savoir  heure  par  heure  ce  qui  se 
passait,  nous  offre  un  tableau  des  plus  mouvementés  de  la  situation,  où  se 
trouvent  recueillies  et  notées  les  impressions  de  témoins  oculaires  (1). 

Suivant  le  récit  de  l'un  des  commissaires  dépêchés  auprès  de  la  Conven- 
tion, les  avenues  de  la  Convention  étaient  occupées  par  une  foule  immense  ; 
la  séance  n'était  pas  encore  ouverte,  ipais  l'Assemblée  avait  été  convoquée 
sur  la  demande  du  Comité  de  salut  public  pour  recevoir  une  pétition  du 
Conseil  général  de  la  Commune  réclamant  l'arrestation  delà  Commission 
des  Douze. Un  autre  commissaire,  de  retour  delà  Commune,  rapporta  qu'une 
section  étant  venue  demander  la  cause  des  rassemblements  armés  autour 
de  la  Convention,  le  président  du  Conseil  général  et  Chaumette  avaient 
répondu  que  la  force  armée  y  avait  été  dirigée,  sur  l'avis  d'un  rassemble- 
ment suspect  aux  Champs-Elysées,  où  plusieurs  députés  s'étaient,  disait-on, 
réfugiés;  il  fit  connaître  également  que  la  pétition  arrêtée  par  le  Comité 
révolutionnaire  avait  été  présentée  et  avait  donné  lieu  à  de  très  vifs  débals, 
que  Marat  l'avait  soutenue  on  répondant  du  succès.  On  apprit  en  outre  que 
les  délégués  de  la  Commune  à  la  Convention  avaient  été  mal  reçus  par  une 
parti'e  de  l'Assemblée,  que  Robespierre  avait  dit  à  Gatrez,  l'un  d'eux,  qu'ils  ne 
pouvaient  pas  faire  arrêter  les  députés  dénoncés,  mais  que  le  peuple  s'étant 
levé,  il  fallait  qu'il  achevât  son  œuvre.  Dans  cette  même  soirée,  la  section 
de  Molière  et  La  Fontaine  reçut  un  officier  municipal,  revêtu  de  son 
écharpe,  du  nombre  de  ceux  chargés  par  la  Commune  de  faire  les  procla- 
mations au  sujet  des  mesures  de  salut  public,  lequel  annonça  que  la 
Commune  ayant  présenté  une  pétition  à  la  Convention  pour  obtenir  l'arres- 
tation des  députés  suspects,  l'Assemblée  délibérait  sur  cet  objet,  et  invita 
les  citoyens  à  attendre  avec  constance  et  courage  les  résultats  de  cette 
importante  journée.  Ilassenfratz  jeune,  qui  l'accompagnait,  prit  à  son  tour 
la  parole  et  s'exprima  en  ces  termes  :  «  Le  Conseil  général  de  la  Commune 
ne  désemparera  pas  qu'il  n'ait  obtenu  le  décret  d'accusation  demandé  à  la 
Convention;  il  nous  faut  justice,  le  peuple  lavent,  il  l'aura.  »  Ce  langage 
était  net  et  significatif,  il  montre  bien  que  le  parti  Girondin  était  irrévoca- 
blement condamné.  Suivant  le  langage  do  l'un  des  commissaires  dépêchés 


(1)  V.  le  t.  vin  de  notre  Répertoire,  n»  2771. 


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^/ 


LISTE  DES  DEPUTES  DE  LA  CONVENTION  A  METTRE  EN  ÉTAT  D'ARRESTATION 

(3i   mai   lygS) 


-INTRODUCTION  Ixxxvij 

auprès  de  la  Commune,  l'insurrection  conlinuait  et  son  résultat  pouvait 
sauver  la  liberté  ou  la  perdre.  Le  (îonseil  invitait  tous  les  citoyens  à  se 
tenir  sous  les  armes;  mais,  exclusivement  occupé  du  maintien  de  la  tranquillité 
publique,  il  ne  délibérait  point  sur  les  mesures  insurrectionnelles  :  toutes 
propositions  les  concernant  étaient  renvoyées  au  Comité  révolutionnaire, 
lequel  agissait.  L'un  des  citoyens  présents  ayant  demandé  quelques  éclaicis- 
scments  au  sujet  des  mesures  d'insurrection  dont  s'occupait  le  Conseil  de 
la  Commune,  le  commissaire  rappela  la  distinction  établie  dans  son  rapport 
entre  les  opération»  du  Conseil  général  et  celles  du  Comité  révolutionnaire, 
et  fit  observer  que,  ce  Comité  agissant  en  secret,  les  mesures  qu'il  adoptait 
ne  pouvaient  être  connues  que  lors  de  leur  exécution.  Aussi  est-ce  à  tort 
que  la  plupart  des  historiens  ont  pensé  que  le  Conseil  général  de  la  Com- 
mune et  le  Comité  central  révolutionnaire  formaient  un  seul  et  même 
corps;  en  réalité,  s'ils  poursuivirent  bien  le  même  but,  leurs  délibérations 
restèrent  toujours  distinctes,  comme  différaient  leur  composition  et  leur 
rôle  respectifs.  Le  Comité  central  révolutionnaire  était  avant  tout  une  sorte 
de  mandataire  et  de  fondé  de  pouvoirs  des  sections. 

Le  Comité  central  révolutionnaire  ne  perdait  pas  de  temps  et  suivait 
méthodiquement  l'exécution  d'un  plan  arrêté  d'avance  ;  rien  ne  le  montre 
mieux  que  le  relevé  de  ses  décisions  successivement  prises  du  1®'  au  2  juin, 
et  notamment  le  2,  à  4  heures  du  matin.  Les  dernières,  en  particulier, 
sont  d'une  importance  capitale,  puisque  l'on  n'attendait  même  pas  que  la 
Convention  eût  rendu  le  décret  de  proscription  contre  les  Girondins  et 
que  l'on  comptait  bien  passer  outre  dans  le  cas  où  la  Convention  aurait 
refusé  de  faire  droit  à  la  demande  des  citoyens  de  Paris.  C'est  ainsi  que 
le  Comité  prit  soin  de  dresser  une  liste  des  députés  suspects  au  nombre 
de  30,  avec  l'indication  de  leurs  demeures,  afin  de  procéder  sans  i-etard 
à  leur  arrestation.  Ce  tableau  des  députés  Girondins,  dont  la  proscription 
était  décidée  (1),  est  intitulé  :  Liste  des  conspirateurs  de  la  Convention 
dont  il  faut  s'assurer. 

Le  procès-verbal  sommaire  des  décisions  prises  par  le  Comité  central 
révolutionnaire  dans  les  moments  les  plus  critiques,  parfois  accompagné 
de  l'indication  des  heures  auxquelles  elles  furent  adoptées  :  ordre  de  faire 
cesser  le  tocsin  et  le  canon  (1"  juin,  8  heures  du  soir),  envoi  de  Marino 
à  la  Convention  (10  heures  du  soir),  envoi  de  commissaires  au  Comité 
de  salut  public  pour  le  mettre  en  demeure  de  déposer  son  rapport  (2  juiu. 


(I)  Arch.  nat  ,  BB^  80,  n"  16. 


Ixxiviij  INTRODUCTION 

2  heures  du  matin)  ost  singulièrement  instructif  et  permet  de  suivre  dans 
ses  moindres  détails  l'action  du  Comili'^  central  révolutionnaire. 

1"  juin  1793,  an  II  de  la  République,  une  et  indivisible. 

«  On  annonce  qu'il  doit  y  avoir  dans  la  journée  des  rassemblements  contre-révolu- 
lioniiaires  dans  Paris,  ou  arrête  que  l'on  mettra  sur  pied  la  force  armée. 

(1  Arrêté  qu'il  sera  donné  au  Comité  révolutionnaire  de  la  section  des  Piques  un 
pouvoir  illimité  de  rechercher  ot  découvrir  la  retraite  des  ministres  Clavière  et  Lebrun, 
pour  ensuite  s'assurer  de  leur  personne  et  les  amener  de  suite  à  la  Maison  Commune. 

((  Arrêté  que  le  ciloyen  Marchand,  l'un  de  ses  membres,  sera  chargé  de  rechercher 
et  découvrir  la  retraite  de  la  dame  Roland,  pour  s'assurer  de  sa  personne  et  la  conduire 
à  l'Abbaye. 

«  Arrêté  que  l'administration  de  Police  surveillera  le  rassemblement  qu'on  dit  se 
former  dans  la  maison  de  Miranda,  à  Ménilmontant,  et  prendra  ensuite  telle  mesure 
qu'elle  jugera  convenable. 

'c  Arrêté  que  le  Commandantgénéral  provisoire  mettra  sur  piod  une  force  suffisante 
pour  proléger  le  mouvement  révolutionnaire  qui  s'opère  en  ce  moment,  en  observant 
toutefois  le  respect  dû  aus  personnes  et  aux  propriétés. 

«  Arrêté  que  la  générale  sera  battue. 

«  Enjoint  aux  Comités  révolutionnaires  des  sections  de  faire  exécuter  le  désarme- 
ment et  arrestation  des  gens  suspects,  comme  aussi  l'enrôlement  décrété  pour  une 
armée  révolutionnaire. 

«  Enjoint  au  Comité  révolutionnaire  du  Luxembourg,  sous  sa  responsabilité, 
d'effectuer  l'arrestation  et  désarmement  des  gens  suspects. 

«  Arrêté  que  le  canon  d'alarme  sera  tiré,  le  tocsin  sera  sonné. 

«  Arrêté  que  les  braves  Sans-culoltes  qui  sont  sous  les  armes  depuis  hier,  recevront 
demain  dans  leurs  comités  respectifs  la  somme  de  six  livres.  Remis  à  deux  jours  par 
le  Conseil  général. 

1"  juin,  8  heures  du  soir.  —  «  Arrêté  que  le  tocsin  cessera  ainsi  que  le  canon. 

«  Arrêté  que  4  commissaires  seront  envoyés  près  du  Comité  de  salut  public,  à  l'effet 
de  se  concerter  sur  les  moyens  d'exécution. 

«  Arrêté  que  16  commissaires  se  transporteront  dans  les  rues  pour  donner  des 
renseignements  sur  les  mesures  de  salut  public  adoptées  par  le  Comité  révolutionnaire. 

«  Arrêté  que  les  commissaires  du  Conseil  aux  Postes  ouvriront  généralement  toutes 
les  lettres. 

«  Arrêté  que  la  force  armée  à  la  place  de  Grève  sera  mise  en  action  et  distribuée 
pour  protéger  les  prisons  et  les  établissements  publics. 

<c  Arrêté  que  des  commissaires  du  Conseil  se  Iran.sporteronl  dans  les  rues  avec  des 
(lambeaux  et  proclameront  le  décret  rendu  hier,  avec  l'invitation  aux  citoyens  de  Paris 
de  prendre  les  armes,  si  ce  décret  venait  à  être  réformé. 

i<  Donné  pouvoir  au  citoyen  Picardeau,  membre  du  Comité  révolutionnaire  de  la 
secliou  du  Marais,  pour  faire  une  recherche  exacte  des  papiers  Ingrand. 

«  Le  Commandant  annonce  que  les  sections  sont  dans  les  meilleures  dispositions, 
ainsi  que  la  force  armée,  que  la  section  de  la  Butte-des-Moulins  vient  d'envoyer  ses 
canons. 

«  A  dix  heures  le  citoyen  Marineau  est  chargé  d'aller  à  la  Convention  chercher  et 
rapporter  des  nouvelles  de  ce  qui  s'y  passe. 

«  On  annonce  qu'il  y  a  un  rassemblement  de  contre-révolutionnaires  aux  Champs- 
Elysées,  le  Commandant  est  chargé  de  faire  passer  des  forces  sufllsanles  et  en  plus 
grande  quantité  possible. 

<■  Marie-Benoit  Gautier,  demeurant  chez  le  citoyen  Gcbin,  garçon  du  Tribunal  révolu- 


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ORDRK  DU  COMITÉ  CENTRAL  DE  METTRE  SUR  PIED  LA  FORCE  ARMÉE 

(i  juin  I7(j3) 


INTRODUCTION  Ixxxix 

lionnaire,  qui  vient  annoncer  au  général  que  le  Comité  de  salut  public  le  demande,  est 
arrêté  comme  suspect  et  envoyé  à  la  Police  pour  ôtre  gardé. 

«  Le  citoyen  Percyra,  demeurant  rue  Saint-Merry,  au  Roniiet  de  la  Liberté,  n°  413, 
dénonce  le  citoyen  Cusman,  membre  du  Comité  révolutionnaire,  comme  un  homme 
suspect.  On  arrête  qu'il  sera  mis  provisoirement  en  arrestation  à  la  Mairie  dans  une 
chambre  particulière.  11  a  remis  un  pistolet  de  poche  et  un  sabre. 

«  On  dépose  sur  le  bureau  une  dénonciation  do  la  section  du  Panthéon-Français 
contre  Roland. 

«  On  vient  annoncer  de  la  part  de  la  section  des  Piques  que  le  ministre  Claviére  a 
été  arrêté  et  mis  en  arrestation  chez  lui  comme  suspect. 

«  Arrêté  que  les  députés  de  la  Convention  seront  mis  en  arrestation  chez  eux,  et  que 
le  Commandant  de  la  garde  sera  chargé  d'exécuter  cette  arrestation,  sous  la  surveillance 
des  membres  du  Comité  central  révolutionnaire,  dans  la  journée  de  demain  mardi. 

2  Juin,  i  heures  du  matin. 

«  Arrêté  que  des  commissaires  se  transporteront  sur  le  champ  au  Comité  de  salut 
public  pour  lui  demander  qu'il  fasse  son  rapportaujourd'hui,  de  manière  que  l'Assemblée 
décrète  que  les  chefs  de  la  faction  ont  perdu  la  confiance  publique,  qu'ils  soient  en 
conséquence  mis  en  état  d'arrestation,  sauf  au  peuple  à  suivre  la  demande  en  accusation. 

c<  Arrêté  que  le  Commandant  fera  dès  le  matin  environner  la  Convention  d'une;  force 
armée  respectable,  de  manière  que  les  chefs  de  la  faction  puissent  être  arrêtés  dans  le 
jour,  dans  le  cas  où  la  Convention  refuserait  de  faire  droit  sur  la  demande  des  citoyens 
de  Paris.  » 

De  cet  ensemble  de  mesures  prises  à  la  veille  de  ha  journée  décisive, 
on  peut  rapprocher  un  projet  d'arrêlé  du  Comité  cenlral  révolutionnaire, 
écrit  de  la  main  de  Génois,  l'un  de  ses  membres,  non  daté,  mais  se  référant 
évidemment  à  cet  instant  critique  : 

«  Au  nom  du  Comité  central  révolutionnaire,  le  Commandant  général  de  la  force 

armée  parisienne  fora  passer  à  toutes  les  sections  l'ordre  de  battre  sur  le  champ  la 

générale,  de  mettrg  toute  la  force  armée  sur  pied,  attendu  la  résistance  que  les  citoyens 

de  Paris  ont  éprouvée  hier,  en  voyant  des  vœux  légitimes  méconnus  et  avilis  par  les 

conspirateurs  qu'elle  dénonce,  attendu  que  le  peuple  de  Paris  est  bien  déterminé  cette 

fois  à  ne  poser  les  armes  qu'il  n'ait  obtenu  la  justice  qui  est  due  à  tous  les  républicains 

des  départements.  » 

(Signé)  ;  Gknois. 

Comme  le  peuple  de  Paris  était  sur  pied  depuis  (rois  jours  et  que  le 
faubourg-  Saint-Antoine  notamment  commençait  à  trouver  le  temps  long,  le 
Comité  cenlral  révolutionnaire,  considérant  que  les  Sans-culolles  sacrifiaient 
tout  pour  la  Révolution,  qu'ils  quittaient  leurs  travaux  et  qu'en  consé- 
quence il  fallait  les  nourrir,  invita  les  Comités  révolutionnaires  à  dresser 
équilablement  la  liste  de  tous  ceux  qui  se  trouvaient  sous  les  armes  et 
qui  pouvaient  avoir  besoin  de  secours,  ajoutant  qu'il  leur  ferait  passer  les 
fonds  nécessaires  (1). 


(1)  V.  le  t.  VIII  lie  nolie  Réperloiie,  n"  2795. 


xc  IN'TRODUCTION 

Hanriot,  conformément  aux  instructions  du  Comité  central  révolution- 
naire, l'équisitionna  400  hommes  de  la  section  des  Droits-de-l'Homme, 
ainsi  que  la  compagnie  de  canonniers  avec  ses  deux  pièces  de  canon,  qui 
furent  distribués  au  Carrousel,  le  long  desïuileries  et  place  de  la  Révolution  ; 
une  batterie  de  32  canons  fut  installée  dans  la  cour  du  Palais  et  placée 
sous  les  ordres  do  Petit,  commandant  des  canonniers  de  la  section  de  Bon 
Conseil  (1).  Toutes  les  dispositions  étaient  prises,  aussi  llanriot  pouvait-il 
annoncer,  le  soir  du  1"  juin,  au  Conseil  général  de  la  Commune,  que  tous 
les  postes  étaient  garnis,  qu'avant  peu  plus  de  40  traîtres  seraient  arrêtés 
et  que  sans  aucun  doute  les  braves  Sans-culottes  seraient  vainqueurs. 

L'action  définitive  allait  s'engager.  Le  Conseil  général  de  la  Commune, 
convoqué  à  neuf  heures  du  matin,  avait  entendu  la  lecture  d'une  nouvelle 
adresse  à  la  Convention  et  décidé  qu'elle  serait  portée  à  l'instant  par  une 
nombreuse  dépulalio».  Ce  fut  Marchand,  l'un  des  membres  du  Comité 
central  révolutionnaire,  qui  demanda  en  ces  termes  l'admission  de  la  dépu- 
tation  :  «  Citoyen  président,  une  députation  des  48  sections  et  de  tous  les 
corps  constitués  du  Département  de  Paris  demande  à  élre  admise  à  la 
barre  pour  présenter  la  dernière  mesure  de  salut  public.  »  Celte  mesure 
était  la  mise  en  état  d'arrestation  des  conlre-révolulionnaircs,  des  factieux 
de  la  Convention,  c'est-à-dire  des  députés  Girondins,  réclamée  de  nouveau 
par  le  peuple  de  Paris  en  armes  depuis  trois  jours,  qui  venait  déclarer 
qu'il  était  las  d'ajourner  sans  cesse  l'instant  de  son  bonheur,  et  adjurait 
la  Convention  de  le  sauver,  ou  il  se  sauverait  lui-même.  L'adresse  en 
question,  revêtue  des  signatures  de  Marquet,  président,  de  Marchand, 
secrétaire  (pour  le  Comité  central  révolutionnaire),  de  Louis  Roux,  prési- 
dent, et  de  Mettot,  secrétaire-greffier  adjoint  (pour  le  Conseil  général  de  la 
Commune)  émane  du  Comité  central  révolutionnaire  ;  elle  fut  rédigée  par 
Marchand,  l'un  de  ses  membres,  dont  la  signature,  on  qualité  de  secrétaire 
du  Comité,  figure  au  bas  de  l'adresse  :  ce  qui  le  prouve  de  la  façon  la  plus 
formelle,  c'est  que  la  minute  de  celle  adresse,  de  la  main  même  de  Marchand, 
existe  dans  son  dossier,  parmi  les  papiers  du  Comité  de  sûreté  générale. 
Quoiqu'absolument  conforme  dans  son  contexte  au  document  dont  lecture 
fut  donnée  ù  la  Convention,  il  y  a  lieu  do  faire  remarquer  que  les  mots: 
Nous  en  répondons  tous  à  leurs  dépiirtenients  ne  figurent  pas  dans  la  version 
primitive  et  ont  été  ajoutés  au  dernier  moment. 

La  Convention  se  borna  purement  et  simplement  à  renvoyer  la 
pétition  au  Comité  de  salut  public,  sans  admettre  la  motion  do  Billaud- 


(1)  V.  la  lettre  de  Fortin  à  la  section  de  Bon  Conseil,  Arch.  nat..  F"  4643. 


MUNICIPALITÉ    DE   PARIS. 


^^^,<^^<<*,.,  ^.v^^W ^^  y^^^^y-- 


) 


SOMMATION  DU  COMITE  CENTRAL  REVOLUTIONNAIRE  A  LA  CONVENTION 

(2  juin   179?) 


INTROnuniION  xcf 

Varenne,  qui  insista  pour  que  le  rapport  fût  fait  séance  tenante  et  sans 
df^semparer.  L'on  sait  avec  quelle  rapidité  se  déroulèrent  les  événements 
qui  aboutirent  h  la  chute  de  la  Gironde.  Après  le  départ  des  pélition- 
uaires  au  milieu  d'un  violent  tumulte,  le  Comité  de  salut  public  avant 
invité  les  députés  dénoncés  h  accepter  leur  suspension  provisoire,  Isnnrd, 
Lanthenas  ot  Fauchet  ollrircnt  leur  démission,  tandis  que  Lanjiiinais  et 
Barbaroux  protestèrent.  Depuis  le  refus  de  statuer  sur  la  pétition  de  la 
Commune,  des  hommes  armés  se  tenaient  aux  portes  de  la  salle,  avec  la 
consigne  de  ne  laisser  sortir  aucun  député,  consigne  exécutée  avec  une 
rigueur  impitoyable.  C'est  alors  que  Barère  proposa  à  la  Convention  de  se 
rendre  en  masse  au  milieu  de  la  force  armée,  pour  montrer  que  l'Assem- 
blée n'était  point  captive  ;  elle  sortit  :  arrivée  en  présence  des  canoimicrs, 
à  la  tête  desquels  se  tenait  Hanriot,  Hérault  de  Séchelles,  son  président, 
l'invita  à  ouvrir  un  passage  aux  députés;  Hanriot  s'y  refusa  sur  un  ton 
menaçant  et  opposa  une  fin  de  non-recevoir  absolue  tant  que  la  Conven- 
tion n'aurait  pas  livré  les  22  députés.  L'Assemblée,  sous  l'impulsion  de 
Marat,  se  résigna  à  rentrer  dans  la  salle  de  ses  séances  et  décréta  d'arres- 
tation 2!)  députés.  On  permit  à  ces  proscrits  de  rester  dans  leur  domicile 
sous  la  sauvegarde  du  peuple  français  et  de  la  Convention  nationale. 

Le  Comité  central  révolutionnaire,  ayant  enfin  obtenu  satisfaction, 
envoya  au  président  de  la  Convention  la  déclaration  suivante,  signée  de 
trois  de  ses  membres,  Laugier,  Loys  et  Dunouy  :  «  Le  peuple  entier  du 
Département  de  Paris  nous  députe  vers  vous,  pour  vous  déclarer  que  le 
décret  que  vous  venez  de  rendre  est  le  salut  de  la  République  ;  nous 
venons  offrir  de  nous  constituer  on  otage,  en  nombre  égal  à  celui  des 
députés  mis  en  état  d'arrestation  pour  répondre  h  la  France  entière  de  leur 
sûreté.  » 

Les  phases  de  la  journée  du  2  juin  sont  tellement  connues  qu'il  n'y 
aurait  pas  lieu  de  s'en  occuper,  si  des  témoignages  contemporains,  ceux  des 
commissaires  de  la  section  de  Molière  et  de  La  Fontaine,  envoyés  à  la 
Convention,  ne  nous  apportaient  quelques  détails  pittoresques.  On  sait  par 
eux  que,  lorsque  la  Convention  renvoya  au  Comité  de  salut  public  la  péti- 
tion présentée  par  la  Commune  pour  l'arrestation  des  députés  suspects,  les 
pétitionnaires  sortirent  avec  menaces,  suivis  par  les  spectateurs  des  tribunes, 
annonçjinl  qu'ils  allaient  revenir,  qu'en  effetils  étaient  revenus  toutaussitôt, 
au  pas  de  charge,  réunis  à  des  bataillons  armés,  qu'à  cet  instant  les  fusils 
avaient  été  chargés  et  les  canons  braqués  sur  la  Convention.  Suivant  la 
relation  de  ces  mêmes  commissaires,  plusieurs  députés  étant  venus  se 
plaindre  de  n'avoir  pu  sortir  même  po'ur  leurs  besoins,  le  Commandant 
général  avait  été  mandé  et  n'avait  point  paru,  les  chefs  de  légion  avaient 


xcij  INTRODUCTION 

répondu  n'avoir  aucun  ordre;  enfin,  l'un  des  de'pulés  étant  rentré,  son  col 
et  ses  habits  déchirés,  l'Assemblée  s'était  levée  en  masse  et  était  sortie, 
mais  Marat  aurait  dit  aux  tribunes  :  «  Restez,  nous  allons  rentrer.  >y 

D'après  le  récit  fait  par  Varlct  au  Conseil  général  de  la  Commune, 
lorsque  la  Convention  sortit  en  corps,  Ilanriot  aurait  mis  le  président  en 
demeure  de  lui  livrer  les  députés  suspects,  et  le  président,  au  milieu  dos 
députés  serrés  autour  de  lui,  aurait  répondu  que  le  Commandant  général 
n'avait  pas  le  droit  de  faire  une  pareille  demande,  que,  quant  à  lui, 
il  mourrait  plutôt  que  de  livrer  un  de  ses  collègues;  devant  cette  réponse, 
Hanriot,  n'ayant  pas  d'autres  ordres,  n'avait,  pu  prendre  d'autres  dispo- 
sitions, en  revanche  Varlel  était  partisan  des  mesures  les  plus  exagérées. 

A  la  suite  du  coup  d'état  populaire  du  2  juin,  d'où  la  Convention 
nationale  sortit  diminuée  et  humiliée,  il  semble  que  ceux  qui  avaient 
dirigé  l'émeute  ou  pactisé  avec  elle,  aient  éprouvé  le  besoin  d'apporter 
aux  pouvoirs  constitués  une  sorte  de  justification,  mêlée  d'excuses,  pour 
les  faits  accomplis  la  veille.  Le  maire  de  Paris,  fleux  membres  du  Comité 
révolutionnaire  et  l'adjoint  du  Commandant  général  se  présentèrent  dans 
l'après-midi  du  3  juin  devant  le  Comité  de  salut  public  et  exposèrent,  non 
sans  quelque  embarras,  qu'ils  avaient  employé  tous  leurs  soins  pour  préve- 
nir dans  la  journée  de  la  veille  toute  confusion,  tous  désordres,  que  les 
citoyens  avaient  manifesté  unanimement  l'intention  de  veiller  h.  la  sûreté 
de  la  représentation  nationale,  que  les  sentiments  par  eux  exprimés  aux 
représentants  du  peuple,  loi-squ'ils  s'étaient  présentés  dans  la  cour  et  le 
jardin  du  Palais  national,  avaient  été  les  mêmes  que  ceux  qu'ils  avaient 
manifestés  dans  tous  les  moments  de  l'insurrection,  qu'il  ne  fallait  imputer 
qu'à  un  mouvement  irrésistible  leur  présence  autour  du  Palais  national, 
ce  qui  availpu  faire  croire  à  leur  dessein  d'empêcher  la  sortie  des  députés; 
que  la  Municipalité  et  le  Comité  central  révolutionnaire  avaient  donné  les 
ordres  les  plus  précis  aux  citoyens  armés  de  se  tenir  éloignés  du  Palais, 
où  d'ailleurs  ils  n'avaient  point  pénétré,  que  s'ils  avaient  forcé  les  députés 
qui  voulaient  sortir  pendant  la  séance  de  rester  à  leur  poste,  il  ne  fallait 
l'attribuer  qu'au  vœu  de  tous  de  sortir  de  l'état  d'incertitude  dans  lequel  on 
se  trouvait  et  de  voir  ces  mouvements  calmés  par  un  décret  digne  de  la 
sagesse  et  de  la  justice  des  représentants  du  peuple. 

Au  surplus,  suivant  le  même  exposé,  les  dépositaires  provisoires  de  la 
puissance  insurrectionnelle  allaient  déposer  leur  autorité  et  cesser  leurs 
fonctions;  ils  mettraient  tout  en  œuvre  pour  apaiser  les  esprits,  pour 
remettre  sans  danger,  sans  secousse  et  sans  agitation,  le  plein  et  libre 
exercice  des  fonctions  administratives  et  municipales  aux  seules  autorités 
constituées,  ce  dont  le  Comité  de  salut  public  serait  avisé  le  lendemain. 


INTRODUCTION' 


xcilj 


Effectivement  dans  la  séance  tenue  le  3  juin  par  le  Conseil  général  de 
la  Commune,  le  Comité  central  révolutionnaire,  après  être  entré  dans  les 
plus  grands  détails  sur  les  opérations  dont  il  s'était  chargé  la  veille,  offrit 
de  donner  sa  démission  pour  ne  pas  conserver  trop  longtemps  des  pouvoirs 
illimités;  le  Conseil,  sans  l'accepter  ni  la  refuser,  crut  devoir  lui  témoigner 
sa  gratitude  pour  les  travaux  importants  qui  avaient  rempli  tous  ses  ins- 
tants et  pour  les  services  que  le  Comité  avait  rendus  à  lu  patrie  dans  ces  cir- 
constances difficiles.  Toujours  est-il  que  le  Comité  central  révolutionnaire 
continua  jusqu'à  nouvel  ordre  à  s'occuper  des  intérêts  qui  lui  avaient  été 
confiés.  Il  rédigea  une  adresse  à  la  Convention,  portant  la  signature  de 
Marquet,  son  président,  à  l'effet  de  féliciter  l'Assemblée  du  décret  d'arres- 
tation rendu  contre  les  députés  Girondins,   où  il  rappela  les  motifs  du 
mouvement  insurrectionnel  qui  avait  mis  sur  pied  les  habitants  de  Paris, 
et  invita  la  Convention  nationale  à  reporter  tous  ses  eilorts  sur  les  grands 
intérêts  de  la  République,  et  à  achever  l'œuvre  immortelle  delà  Constitution 
républicaine.  Cette  adresse  fut  portée  à  la  Convention  par  une  dépulalion 
composée  de  Hébert,  Fournerot,  Clémence,  Simon,  Marchand  et  Courtois. 
En  même  temps  qu'il  présentait  une  adresse  à  la  Convention  nationale, 
le  Comité  central  révolutionnaire  exposait  le  résultat  de  ses  efforts,  sous 
.  forme  d'un  compte  rendu  à  ses  concitoyens,  dont  Hasscnfratz  fit  lecture 
le  3  juin  au  Conseil  général  de  la  Commune.  Il  déclarait  que  les  Parisiens 
avaient  donné  à  l'univers  un  spectacle  sublime,  celui  d'une  grande  révo- 
lution, continuée  quatre  jours  consécutifs,  sans  répandre  une  goutte  de 
sang,  révolution  fuite  sans  passion,  par  la  force  imprescriptible  de  la  raison 
seule,  et  il  annonçait  que  les  48  sections  fraternisaient  ensemble,  que  l'esprit 
de  concorde  commençait  à  s'établir,  que  les  traîtres  se  cachaient,  que  les 
hommes  suspects  étaient  arrêtés,  ajoutant  qu'il  ne  manquait  à  la  sûreté  et 
à  l'indivisibilité  de  la  République  que  le  décret  d'accusation  contre  les 
membres  mis  en  étal  d'arrestation,  ce  qui  formait  l'objet  de  la  sollicitude 
du  Comité  central  révolutionnaire.  Le  Conseil  général  décida  l'envoi  de 
ce  compte  rendu  aux  départements  et  aux  communes. 

Dans  une  note  consignée  sur  une  feuille  volante  pour  servir  à  la 
rédaction  du  procès-verbal  des  délibérations  du  Comité  central  révolution- 
naire, à  la  date  du  3  juin,  il  était  dit  que  le  Comité  s'était  occupé  de  rassem- 
bler tous  les  faits  et  toutes  les  pièces  à  l'appui  du  décret  d'accusation  ; 
mais  que  les  mouvements  qui  avaient  agité  Paris  l'avaient  empêché 
d'achever  son  travail;  qu'il  le  serait  sous  peu  de  jours,  et  qu'il  y  aurait 
de  l'injustice  à  ne  pas  accorder  un  délai  au  Comité,  écrasé  sous  le  poids 
d'une  besogne  immense.  En  ellel,  lorsqu'on  examine  les  procès-verbaux 
et  arrêtés  du  Comité  insurrectionnel,  l'on  est  frappé  de  la  multiplicité  des 


xciT  INTRODUCTION 

détails  qui  absorijaieiil  son  allonlion.  Ainsi,  lors  do  la  séance  qu'il  tint  le 
3  juin,  le  Gomilé  central  :  1"  reçut  le  représentant  Drouet,  envoyé  par  la 
Convention  aux  Postes,  qui  vint  demander  l'avis  du  Comité  au  sujet  de 
l'ouverture  des  lettres,  pour  savoir  s'il  était  nécessaire  de  les  ouvrir  toutes 
indistinctement,  ou  seulement  celles  adressées  aux  députés  et  autres  per- 
sonnes arrêtées;  2°  décida  l'impression  et  l'envoi  aux  quarante-huit  sections 
du  décret  de  la  Convention  qui  portait  à  8.000  hommes  l'armée  soldée  de 
Paris;  3°  autorisa  les  officiers  de  paix  Cavaignac  et  Massard  à  placer  des 
gardiens  aux  domiciles  des  députés  Lidon  et  Chambon,  aux  Champs- 
Elysées,  qu'on  croyait  réfugiés  à  Saint-Germain,  et  à  celui  de  Buzot,  quai 
Malaquais,  également  absent,  et  à  mettre  à  exécution  la  loi  à  l'égard  des 
autres  députés  non  arrêtés;  4"  envoya  les  citoyens  Loys  et  Dunouy  aux 
Comités  des  finances  et  de  sûreté  générale  pour  obtenir  ÎJOO.OOO  livres, 
somme  nécessaire  à  la  solde  de  l'armée  révolutionnaire  ;  une  mission 
analogue  fût  confiée  à  l'un  des  membres  du  Comité  auprès  du  Comité  de 
salut  public,  qui  déclara  ne  vouloir  accorder  les  fonds  en  question  que 
lorsque  le  Comité  central  révolutionnaire  aurait  déposé  ses  pouvoirs  ; 
5°  ordonna  l'arrestation  de  neuf  citoyens  de  la  section  de  la  Bulle-des- 
Moulins,  et,  sur  la  réclamation  présentée  par  une  nombreuse  dépulalion 
de  cette  section,  chargea  l'administration  de  Police  de  se  procurer  une 
attestation  authentique  du  patriotisme  de  ces  suspects  ;  6"  invita  le  Conseil 
général  de  la  Commune  à  déléguer  deux  de  ses  membres  à  la  section  du 
Faubourg-Montmartre,  troublée  par  les  ennemis  de  l'ordre,  qui  exigeaient 
les  motifs  de  l'arrestation  dos  suspects,  en  vue  d'y  porter  des  paroles  de 
paix  et  d'y  ramener  le  calme;  7°  arrêta  que  les  deux  membres  de  chaque 
Comité  révolutionnaire  des  sections,  mandés  pour  statuer  sur  l'organi- 
sation de  l'armée  des  Sans-culottes,  rendraient  compte  aussi  de  l'esprit  qui 
régnait  dans  les  sections,  afin  de  combattre  l'intrigue;  8°  chargea  la 
Commission  qui  fonctionnait  à  la  Poste  de  lui  faire,  dans  les  2i  heures, 
un  rapport  sur  les  journalistes.  Il  s'agit  évidemment  ici  de  mesures  visant 
les  journalistes  anlipatriotos,  dont  le  Comité  central  révolutionnaire  avait, 
le  2  juin,  ordonné  l'arrestation,  avec  confiscation  de  leurs  presses  et 
journaux  au  profit  des  pauvres  (1).  Si  le  Comité  central  entendait  ainsi 
déjouer  toute  attaque  de  nature  ii  compromettre  le  succès  de  la  Révolution, 
il  n'en  fit  pas  moins  preuve,  dans  certains  cas,  d'une  modération  équi- 
table; c'est  ainsi  qu'il  ne  craignit  pas,  à  propos  de  Prudhommc,  le  célèbre 
rédacteur  et  imprimeur  des  Itévolutions  de  Paris,  d'engager  la  lutte  avec  le 


(1)  V.  le  t.  Vin  de  notre  Répertoire,  n°»  2807,  2815,  2829. 


INTRODUCTION 


icv 


Comilé  révolulioiinaire  de  la  section  de  l'Uiiilé,  qui  nieltail  un  vdrilublo 
achariiemenl  à  persécuter  ce  journaliste,  par  l'apposition  des  scellés  sur 
ses  meubles,  efl'ets.et  pajiiers,  se  disposant  à  en  faire  de  même  pour  ses 
presses.'Le  Comité  central  révolutionnaire,  considérant,  disait-il,  «  que  les 
révolutions  se  font  pour  proléger  et  non  pour  opprimer  les  citoyens»,  envoya 
Génois,  l'un  de  ses  membres,  à  l'ellet  de  requérir  la  levée  des  scellés  et 
d'examiner  les  papiers  de  l'rudhomme,  qui  devait  être  mis  en  liberté,  si 
l'on  n'avait  aucune  preuve  qu'il  se  fût  vendu  aux  conspirateurs  pour  servir 
leurs  projets.  Le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  l'Unité  dut  céder, 
élargit  Prudhomme,  mais  ne  se  tint  pas  pour  battu,  l'arrêta  de  nouveau,  à 
1 1  heures  du  soir,  et  l'expédia  à  l'Abbaye;  toutefois,  sur  un  nouvel  ordre  du 
(Comité  central,  apporté  par  Cbaumetto  et  ilébeit,  il  dut  le  remettre  en  liberté. 
Obligé  de  s'incliner  devant  cette  ti-oisième  mise  en  demeure  du  Comité 
central,  le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  l'Unité  ne  le  fit  pas 
sans  protester  de  la  façon  la  plus  énergique,  l'arrestation  de  Prudhomme 
étant,  à  ses  yeux,  molivéc  par  les  prcuvtjs  les  plus  palpables  de  son 
dévouement  à  la  faction  contre  laquelle  le  peuple  venait  de  s'insurger. 
Ce  journaliste,  proclamait  le  Comité  de  la  section  do  l'Unité,  était  l'un  des 
chefs  des  troubles  contre-révolutionnaires  qui  avaient  failli  allumer  le  feu 
de  la  guerre  civile  ;  «  il  avait  fait  circuler  hebdomadairement  un  poison 
lent  dans  les  départements  et  dénigré  les  fondateurs  de  la  llépublique, 
Marat,  Danton,  Robespierre,  Tallien  et  David,  les  plus  chauds  amis  du 
peuple  ».  Si  Prudlionimt;  avait  trouvé  des  défenseurs,  c'est  qu'il  était 
riche  ;  les  délibérations  arrachées  au  Comité  central  n'avaient  été  obtenues 
que  grâce  à  une  influence  et  à  une  protection,  indignes  d'un  magistrat  du 
peuple,  celle  de  Chaumette,  le  commensal  de  Prudiiomme.  Si  ou  lui 
rendait  la  liberté,  il  faudrait  en  faire  autant  pour  d'autres  qui  n'avaient  été 
arrêtés  que  comme  suspects  ;  d'ailleurs,  le  Comité  pouvait  se  renseigner  à 
cet  égard  auprès  des  citoyens  Albert  et  Lacaille,  membres  du  Comilé  de 
la  soclion  de  l'IJnité,  et  do  Ilousselin,  membre  du  Comité  central  révolu- 
tionnaire. Ce  ne  fut  que  le  4  juin,  après  trois  emprisonnements  et  trois 
élargissements  en  trois  jours,  que  Prudhomme  recouvra  définitivcaicnt  la 
liberté. 

Le  Comité  central  révolutionnaire  semble  être  resté  étranger  à 
l'exécution  du  décret  du  2  juin  qui  ordonnait  «  la  mise  en  étal  d'arrestation 
dans  leurs  domiciles  »  des  députes  Girondins  et  des  membres  de  la  Commis- 
sion des  Douze  :  du  moins  rien  n'indique  sa  participation  directe  à  cette 
mesure  ;  ce  fut  le  Département  de  Police  de  la  Commune  qui  fut  chargé  de 
cette  opération  et  qui  donna  les  ordres  nécessaires  aux  officiers  de  paix  ;  le 
3  juin,  furent  lancés  des   mandats  d'arrestation    contre  la  plupart  des 


xcvj  INTRODUCTION 

Girondins,  nolamment  contre  Vergniaud,  MoUevaul,  Lehardy,  Bertrand 
La  Hosdinière,  Gardien,  Lasource,  Chambon,  Gt^nsonné,  \  iger,  Dufriclie- 
Valaz^".  Une  délibération  prise  le  3  juin  par  le  Comité  central  révolution- 
naire, sous  la  signature  de  Dunouy,  président  par  intérim,  enjoignit  au 
Département  de  Police  de  remettre  à  l'instant  au  porteur  le  décret  de  la 
Convention  qui  ordonnait  l'arrestation  des  députés  suspects  dans  leurs 
domiciles,  et  annonça  que  Pétion  et  Guadet  étaient  entre  ses  mains.  Si 
le  Comité  insurrectionnel  attachait  une  certaine  importance  à  la  capture  de 
Pétion  et  de  Guadet,  c'est  que  cette  arrestation  avait  été  entourée  de 
péripéties  dont  Pétion  nous  a  laissé  le  récit,  cl  que  ces  deux  députés 
avaient  pris  contact  avec  le  Comité  central  révolutionnaire,  voici  dans 
quelles  circonstances  :  Après  avoir  erré  dans  les  champs,  Pétion  et  Guadet 
se  décidèrent  à  rentrer  dans  Paris,  furent  arrêtés  dans  la  nuit  du  3  juin  sur  le 
boulevard  du  Temple  par  une  patrouille  de  volontaires  de  la  section  des 
Arcis  et  de  celle  du  Temple,  et  amenés  au  corps  de  garde  de  la  barrière  du 
Temple,  où  l'officier  de  service  les  relâcha  ;  mais  ils  furent  suivis  par  un 
canonnier  qui  ameuta  ses  camarades,  se  saisit  de  nouveau  de  leurs  per- 
sonnes et  les  conduisit  à  la  Municipalité,  dans  la  salle  autrefois  dite  de  la 
Reine,  transformée  en  tabagie, où  se  tenaille  Comité  central  révolutionnaire, 
ou  plutôt  où  ronflaient  au  milieu  d"uu  désordre  indescriptible  les  membres 
de  ce  Comité,  au  dire  de  Pétion,  presque  tous  mal  vêtus,  malpropres,  avec 
des  figures  afTreuses,  des  cheveux  hérissés,  offrant  en  un  mot  le  spectacle  le 
plus  hideux,  le  plus  dégoûtant.  Pétion  et  Guadet,  après  avoir  subi  un  inter- 
rogatoire, furent  ramenés  à  leurs  domiciles  respectifs.  A  la  suite  de  cette 
arrestation  mouvementée,  le  Conseil  général  de  la  Commune  invita 
le  Comité  central  révolutioimaire  à  mander  sur-le-champ  l'officier  qui  avait 
relâché  Pétion,  et  le  chargea  d'écrire  au  canonnier  qui  l'avait  ramené,  pour 
que  ce  brave  citoyen  se  rendît  au  Conseil  général,  où  le  président  lui 
donnerait  l'accolade  fraternellG  et  lui  décernerait,  au  nom  du  Conseil,  les 
éloges  qu'il  méritait. 

Après  le  compte  rendu  des  événements  de  la  nuit,  principalement  au 
point  de  vue  de  l'arrestation  de  Pétion  et  de  Guadet,  que  présenta  au  Conseil 
général  de  la  Commune  l'un  des  membres  du  Comité  central  révolution- 
naire, l'on  fit  observer  au  Conseil  qu'Isnard,  l'un  des  députés  proscrits, 
avait  donné  sa  démission  et  prétendait  sans  cloute  par  là  se  soustraire  au 
décret  d'arrestation  qui  pourrait  être  lancé  contre  lui  ;  ces  observations 
furent  renvoyées  au  Comité  central  révolulionnaire  à  l'effet  do  mettre  en 
étal  d'arrestation  tous  les  députés  qui  abandonneraient  leur  poste  dans  le 
moment  du  danger  de  la  patrie.  Le  décret  de  la  Convention  du  2  juin 
avait  spécifié  que  la  garde  de  chaque  député,  en  état  d'arrestation  dans 


INTRODUCTION  xcvij 

son  domicile,  serait  confiée  à  un  seul  gendarme  ;  le  Conseil  génôral  de  la 
Commune  estimant,  non  sans  raison,  que  la  surveillance  serait  insuffi- 
sante, décida  que  deux  bons  Sans-culottes  seraient  adjoints  au  gendarme 
pour  l'aider  dans  son  service  ;  le  Comité  central  révolutionnaire  prit  une 
résolution  analogue  le  lendemain,  ordonna  de  désarmer  les  députés  arrêtés 
et  de  placer  auprès  de  chacun  deux  bons  citoyens  en  guise  de  gardiens  et 
pour  leur  propre  sûreté. 

Comme  plusieurs  députés,  entre  autres  Barbaroux,Petion,Guadet,Buzot, 
Lanjuinais  et  Chambon,  parvinrent  à  déjouer  la  surveillance  exercée  autour 
d'eux,  la  Convention  décréta ,  le  23  juin ,  que  ceux  de  ses  membres  qui  avaient 
été  mis  en  état  d'arrestation  en  vertu  du  décret  du  2  juin  seraient  à  l'avenir 
gardés  par  deux  gendarmes  et  ne  pourraient  communiquer  avec  personne, 
mais  Botot  du  Mesnil,  qui  avait  sous  ses  ordres  la  gendarmerie  des 
tribunaux,  dans  une  lettre  au  ministre  de  la  justice,  fut  obligé  d'avouer 
que  ses  gendarmes  étaient  harassés  de  fatigue,  la  plupart  d'entre  eux, 
pendant  le  mois  de  juin,  n'ayant  pas  couché  trois  nuils  dans  leur  lit  ; 
aussi  ne  se  faisaient-ils  pas  faute  de  quitter  les  postes  qui  leur  étaient 
assignés.  C'est  ce  qu'un  officier  de  paix  put  constater  chez  Kervelégan, 
qui  déclara  n'avoir  pas  vu  son  gendarme  depuis  plusieurs  jours  et  ajouta 
qu'un  ou  deux  gendarmes  ne  pouvaient  en  imposer  à  un  homme  comme 
lui,  en  montrant  un  sabre  pendu  à  la  cheminée  et  une  paire  de  pistolets 
qui,  disait-il,  lui  permettraient  de  s'ouvrir  un  passage  (1).  Dans  la  soirée 
du  29  juin,  Kervelégan,  bien  qu'il  eût  protesté,  «  foi  de  député,  foi  de 
Breton  »,  qu'il  ne  songeait  nullement  à  prendre  la  fuite,  trompa  la  surveil- 
lance des  gendarmes,  «  éblouis  par  sa  qualité  de  représentant  du  peuple  », 
et  sous  prétexte  de  reconduire  des  amis,  réussit  à  s'échapper.  En  présence 
des  évasions  fréquentes  qui  se  produisirent,  la  Convention  décida,  le 
24  juin, que  les  députés  prisonniers  dans  leurs  domiciles  seraient  transférés 
dans  une  maison  d'arrêt  :  celle  du  Luxembourg.  Mais  on  ne  se  hâta  guère 
do  mettre  à  exécution  ce  décret,  car  le  28  juin,  le  député  Bertrand 
La  Hosdinière  était  signalé  comme  recevant  tous  les  jours  nombreuse 
compagnie  et  comme  sortant  librement  avec  son  gendarme,  attendu  qu'on 
l'avait  vu  assister  tranquillement  au  pillage  d'un  bateau  de  savon  (2). 

Plus  le  temps  s'écoulait,  plus  l'on  s'éloignait  des  événements  qui 
avaient  motivé  l'installation  d'un  pouvoir  insurrectionnel,  plus  la  situation 


(1)  V.  le  t.  VIII  de  noire  Répertoire,  n"'  3667,  3660,  3670. 

(2)  V.  le  même  volume,  n"  3106. 

T.  IX. 


xcviij  INTRODUCTION 

de  ce  Comilé  issu  de  la  Rûvolulion  dovenail  précaire  el  délicate  ;  le  Comité 
lui-même  s'en  rendait  parfaitement  compte;  ainsi,  dans  la  réunion  tenue 
le  4  juin  au  matin  par  le  Comilé  de  salut  public,  le  maire  de  Paris,  spécia- 
lement mandé,  se  présenta  avec  quatre  membres  du  Comité  central 
révolutionnaire,  qui  convinrent  de  la  nécessité  de  déposer  leurs  pouvoirs 
et  déclarèrent  qu'ils  se  proposaient  de  le  faire  à  l'Assemblée  convoquée 
par  le  Département  pour  le  jeudi  7  juin  (1),  ou  même  auparavant,  si  la 
solde  promise  aux  gardes  nationaux  qui  avaient  pris  les  armes,  les  31  mai, 
i"  et  2  juin,  était  payée.  Les  intentions  du  Comité,  à  cet  égard,  appa- 
raissent nettement  dans  un  projet  d'arrêté,  relatif  à  la  convocation  par  le 
Département  des  commissaires  des  sections,  basée  sur  ce  qu'il  serait 
dangereux  de  leur  conserver  plus  longtemps  des  pouvoirs  illimités,  qui 
ne  leur  avaient  été  attribués  que  pour  guider  la  marche  du  peuple  au  milieu 
des  dangers  dont  il  était  menacé  en  raison  de  la  violation  de  ses  droits  ; 
parmi  les  considérants  énumérés  dans  ce  brouillon  infoi'me,  l'on  observe 
notamment  qu'il  serait  fâcheux  de  laisser  subsister  deux  autorités  qui 
n'auraient  d'autre  objet  que  la  police.  Néanmoins,  lorsque  dans  la  séance 
tenue  par  le  Comité  central  révolutionnaire  le  4  juin,  la  discussion  s'ouvrit 
sur  la  question  de  décider  si  les  membres  du  Comité  se  démettraient  de 
leurs  pouvoirs,  sur  la  motion  qui  fut  faite  de  les  suspendre  jusqu'à 
l'assemblée  des  autorités  constituées,  le  Comilé  maintint  sa  décision  de  la 
veille  et  passa  à  l'ordre  du  jour. 

Au  cours  de  cette  même  séance,  le  Comité  central  délibéra  sur  un 
certain  nombre  d'affaires  et  prit  les  résolutions  suivantes  : 

1"  Il  arrêta  que  l'opinion  écrite  du  citoyen  Hassenfralz,  au  bas  de  laquelle 
il  avait  fait  signer  par  surprise  quelques-uns  des  membres  du  Comité, 
serait  déposée  sur  le  bureau,  puis  qu'elle  lui  serait  rendue. 

2"  Un  projet  d'adresse  aux  départements,  dont  Real  avait  donné  lecture, 
fut  adopté,  et  l'on  décida  qu'il  serait  imprimé,  sans  préjudice  de  l'adresse 
que  présenterait  Chaumette. 

3°  Les  citoyens  Mithois,  IJaudrais  et  Yarlet  furent  chargés  de  former 
l'acte  énonci;itif  des  faits  imputés  aux  députés  arrêtés,  à  l'aide  des  lettres 
qui  leur  seraient  remises. 

4°  Les  commissaires  à  la  Posle  reçurent  mandat  de  lire  tous  les  jour- 


(1)  V.  la  lettre  de  Lulier,  procureur  général  syndic  du  Déparlement,  au  Comité  central 
révolutionnaire,  annonçant  la  convocation  des  autorités  constituées  du  Département  pour  le  jeudi  7, 
t.  VIII  de  notre  Uépsrtoire,  n"  2902. 


INTRODUCTION  xcix 

naux,  d'arrêter  les  mauvais  et  de  hiisser  partir  les  bons,  et  sollicitèrent 
radjonction  de  12  nouveaux  membres. 

JJ°  Le  citoyen  Loys  eut  mission  de  faire  au  Conseil  général  de  la 
Commune  le  rapport  de  la  conférence  qui  venait  d'avoir  lieu  au  Comité 
de  salut  public. 

6°  Il  fut  décidé  de  lire  le  procès-verbal  de  la  veille,  chaque  jour,  à 
11  heures  du  malin  ;  l'arrêté  ordonnant  l'impression  de  la  liste  des  membres 
du  Comité  fut  rapporté,  et  l'on  suspendit  l'impression  du  compte  rendu  qui 
devait  être  déposé  sur  le  bureau  pour  être  porté  à  la  connaissance  de  tous 
les  membres  et  signé  de  ceux  qui  l'adopteraient. 

7°  On  jugea  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  à  délibérer  sur  la  demande  de 
dépôt  sur  le  bureau  du  Comité  des  pouvoirs  délivrés  à  ses  membres. 

8°  Deux  commissaires,  les  citoyens  Loys  et  Bouin,  furent  désignés 
pour  se  rendi'e  sur-le-champ  à  la  Société  des  Jacobins,  afin  de  rendre 
compte  des  opérations  du  Comité. 

9°  Le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  de  Marseille  fut  autorisé  à 
envoyer  le  lendemain  l'un  de  ses  membres  à  la  Poste,  et  sa  demande  de 
fonds  pour  ses  dépenses  extraoï'dinairos  renvoyée  au  Corps  municipal. 

10°  Une  lettre  fournissant  des  renseignements  sur  la  demeure  de  l'un 
des  députés  décrétés  d'arrestation  fut  renvoyée  à  la  Police. 

11°  Le  citoyen  Génois,  chargé  de  lever  les  scellés  chez  Prudhomme  et 
de  le  mettre  en  liberté,  déposa  son  rapport. 

Le  Comité  insurrectionnel  continua  à  rester  en  relations  avec  les 
Comités  révolutionnaires  des  sections,  et  même  avec  ceux  des  communes 
du  Département  qui  éprouvaient  des  difficultés  ou  des  embarras  dans 
leurs  opérations.  Quelques  exemples  témoigneront  de  l'influence  que  con- 
servait le  Comité  central  révolutionnaire  après  les  événements  qui  l'avaient 
fait  naître. 

Ainsi  le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Faubourg-Montmartre, 
en  rendant  compte  de  sa  conduite  pour  l'exécution  des  mesures  salutaires 
ordonnées  par  le  Comité  central  à  l'efTet  de  «  préparer,  diriger  et  conduire 
l'admirable  insurrection  qui  devait  sauver  la  République,  »  se  plaignit  en 
même  temps  d'être  méconnu  et,  qui  plus  est,  attaqué  par  le  Comité  civil 
de  cette  section,  par  le  sieur  Chevalier,  juge  de  paix,  par  le  sieur  Duret, 
son  assesseur,  dans  l'Assemblée  générale  de  la  section,  où  s'étaient  donné 
rendez-vous  tous  les  intrigants,  el  où  les  membres  du  Comité  révolution- 
naire avaient  été  traités  de  «  vexaleurs  et  de  brigands  ».  En  conséquence 
le  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Faubourg  Montmartre  demandait 
l'envoi  immédiat  de  quelques-uns  des  membres  du  Comité  central  avec  un 


c.  INTRODUCTION 

arrêté  qui  approuverait  la  conduite  des  membres  du  Comité  révolutionnaire 
de  la  section  et  prescrirait  celle  qu'ils  devraient  tenir  dorénavant.  Un  autre 
Comité  révolutionnaire,  celui  de  la  section  du  Finistère,  demanda  que  le 
Comité  central  lui  fît  part  des  arrêtés  pris  pour  la  sûreté,  l'ouverture  ou 
la  fermeture  des  barrières,  afin  de  ne  point  contrecarrer,  faute  de  les 
connaître,  ces  arrêtés;  il  se  plaignit  en  même  temps  de  ce  que  son  prési- 
dent, envoyé  au  Comité  central  pour  l'instruire  des  mesures  prises  à  l'égard 
du  citoyen  Gency,  n'eût  pas  été  reçu,  et  que  même  l'un  des  membres  du 
Comité  central  lui  eût  reproché  de  soutenir  les  aristocrates. 

Le  Comité  révolutionnaire  du  Bourg  de  l'Egalité  pria  également  le 
Comité  central  de  lui  faire  passer  les  arrêtés  pris  en  Assemblée  générale, 
particulièrement  au  sujet  de  l'emprunt  forcé,  afin  de  se  comporter  dans 
son  arrondissement  suivant  les  mêmes  bases,  son  désir  étant  de  fraterniser 
et  d'agir  d'un  commun  accord  pour  le  bien  public. 

Le  5  juin,  le  Comité  central  révolutionnaire,  dénommé  celte  fois  Comité 
révolutionnaire  de  la  Commune  de  Paris,  fut  l'objet  d'une  attaque  des  plus 
violentes  à  la  Convention  de  la  part  de  l'un  des  députés  girondins  non 
compris  dans  la  proscription  du  2  juin,  Doulcet  de  Pontécoulant.  A  propos 
d'une  adresse  en  faveur  de  Lanjuinais,  que  la  commune  de  Rennes  lui 
avait  envoyée  et  qui  lui  était  parvenue  décachetée  et  munie  d'un  nouveau 
cachet  portant  ces  mots  :  Révolution  du  31  mai,  il  dénonça  ce  Comité, 
«  institution  monstrueuse  »,  disait-il,  qui  ouvrait  les  lettres,  suspendait 
les  journaux  et  comprimait  la  liberté  des  opinions.  Il  demanda  que  la 
Convention,  si  elle  n'osait  pas  pour  le  moment  le  casser,  ordonnât  au 
moins  à  son  Comité  de  salut  public  de  faire  respecter  le  secret  dos  lettres 
et  la  circulation  des  journaux. 

Cette  sortie  contre  le  Comité  central  ne  produisit  d'autre  effet  que  de 
provoquer  des  murmures  prolongés  sur  les  bancs  de  la  Montagne  et  dans 
les  tribunes;  on  peut  constater,  en  tête  des  délibérations  prises  ce  même 
jour  par  le  Comité  central  révolutionnaire,  qu'il  approuva  les  opérations 
des  commissaires  délégués  aux  Postes,  lesquels  furent  autorisés  à  continuer 
de  décacheter  les  lettres  qui  leur  paraîtraient  suspectes. 

Nombreux  et  importants  sont  les  objets  qui  furent  traités  dans  cette 
dernière  séance  du  Comité  central  révolutionnaire. 

1"  Le  Comité  rendit  d'abord  un  arrêté  décidant  qu'il  serait  fait  une 
adresse  au  peuple  pour  lui  exposer  que  des  malveillants  «ayant  formé  le 
projet  de  se  porter  aux  prisons  (ce  que  Lulier  avait  déjà  signalé  le  2  juin) 
le  Comité  prenait  sous  sa  sauvegarde  les  personnes  arrêtées  ; 

2°  Ordonna  le  payement  de  o3  livres  à  17  canonniers  de  la  section  des 


INTRODUCTION  Cj 

Arcis  pour  leur  subsistance  de  24  heures  de  garde,  faite  sans  être  relevés 
et  manda  l'adjudant  général  des  canonniers  ; 

3°  Renvoya  à  l'administration  de  Police  une  dénonciation  du  citoyen 
Mercier  ; 

4°  Nomma  les  citoyens  Génois  et  Dunouy  en  remplacement  de  Mithois 
et  Hassenfralz  pour  dresser  l'acte  énonciatif  ; 

5°  Ordonna  sur  la  requête  des  commissaires  de  la  Poste  la  mise  en 
liberté  immédiate  du  fadeur  Lamottc,  incarcéré  à  la  Force  ; 

6°  Reçut  trois  citoyens  de  la  section  de  laButte-des-Moulins,  d'Espenan, 
Barré,  avocat,  et  Delaroux,  négociant,  sergent-major  des  canonniers,  mis 
en  état  d'arrestation,  et  une  députation  des  canonniers  de  celte  section,  ù 
l'effet  d'obtenir  la  liberté  du  citoyen  Delaroux,  dont  ils  attestèrent  le 
patriotisme  et  les  sentiments  républicains  ;  il  fut  convenu  que  les  canonniers 
fourniraient  par  écrit  les  preuves  du  civisme  de  ce  particulier  avec  attesta- 
tion des  meilleurs  patriotes  de  la  section. 

7°  Reçut  une  députation  du  Comité  révolutionnaire  de  la  section  du  Mail, 
qui  se  plaignit  de  ce  que  les  ennemis  du  bien  public  entravaient  leurs  opé- 
rations, et  en  raison  du  manque  d'énergie  de  plusieurs  de  leurs  membres 
pour  procéder  aux  arrestations  nécessaires,  demanda  que  le  Comité  central 
révolutionnaire  ordonnât  lui-même  l'arrestation  d'un  certain  nombre  de 
suspects,  dont  la  liste  était  déposée  sur  le  bureau,  en  tête  desquels  figurait 
le  citoyen  Tranchelahausse  ;  il  fut  fait  droit  à  leur  requête; 

8°  Ordonna  que  le  sieur  Laroche,  notaire,  membre  de  la  section  de  la 
Butte-des-Moulins,  fût  conduit  sous  bonne  et  sûre  garde  en  son  domicile, 
pour  fermer  les  fenêtres  de  son  appartement  et  être  ramené  en  la  maison 
d'arrêt  ; 

9°  Passa  à  l'ordre  du  jour  sur  les  observations  de  plusieurs  citoyens  de 
la  section  du  Mail  à  l'égard  du  citoyen  Bagnéris,  en  se  basant  sur  ce  que 
les  Comités  de  salut  public  avaient  le  droit  de  procéder  à  l'épuration  de 
leurs  membres  ; 

10°  Entendit  la  lecture  par  Varlet  de  quelques  articles  préliminaires 
aux  chefs  d'accusation  contre  la  faction  liberticide,  ouvrit  la  discussion 
sur  l'acte  général  énonciatif  et  adjoignit  à  la  commission  le  citoyen  Rous- 
selin  comme  ayant  des  connaissances  importantes  sur  cet  objet  ; 

11"  Ayant  pris  connaissance  d'une  lettre  adressée  de  Lons-le- Saunier, 
le  27  mai  1793,  au  citoyen  Bonven,  commis  au  bureau  de  la  guerre,  ordonna 
sa  mise  en  état  d'arrestation  et  l'apposition  des  scellés  sur  ses  papiers. 

Ainsi  qu'il  est  loisible  de  le  constater,  toutes  les  délibérations  prises  par 
le  Comité  central  révolutionnaire  depuis  le  2juin  mentionnent  l'élaboration. 


cij  INTRODUCTION 

par  les  soins  de  commissaires  nommés  à  cet  effet,  de  l'acte  d'accusation 
contre  les  dt^putés  Girondins  ;  mais  ce  travail  n'aboutissait  pas,  quoique 
le  Comité  de  salut  public  n'eût  cessé  de  réclamer  cet  acte  d'accusation. 
Le  5  juin,  les  membres  du  Comité,  chargés  de  la  correspondance,  écrivirent 
à  la  Commune  en  déclarant  que  malgré  toules  leurs  instances,  ils  n'avaient 
rien  reçu  et  qu'en  conséquence  ils  allaient  présenter  à  la  Convention  leur 
rapport  concluant  à  la  non  existence  des  pièces  à  l'appui  de  ces  dénon- 
ciations, si  elles  ne  leur  parvenaient  pas  immédiatement. 

Cette  lettre  fut  renvoyée  séance  tenante  par  le  Conseil  général  de  la 
Commune  au  Comité  central  révolutionnaire,  qui  répondit  aux  lieu  et  place 
du  Conseil,  en  faisant  observer  que  l'existence  d'un  complot  pour  former 
une  nouvelle  Assemblée,  dissoudre  celle  qui  existait,  marcher  sur  Paris  et 
anéantir  cette  ville,  ne  pouvait  être  révoquée  en  doute,  que  cela  ressortait 
d'ailleurs  des  menaces  des  députés,  mis  en  état  d'arrestation  à  la  sollicita- 
tion du  peuple  de  Paris,  que  le  Comité  central  révolutionnaire  s'était  occupé 
de  rassembler  tous  les  faits  et  toutes  les  pièces  à  l'appui  d'un  décret  d'accu- 
sation, mais  que  par  suite  de  la  besogne  immense  qui  incombait  au  Comité, 
ce  travail  ne  serait  terminé  que  dans  quelques  jours  et  qu'il  y  aurait  de 
l'injustice  à  ne  pas  accorder  ce  délai. 

Cette  lettre,  reproduite  par  M.  Aulard,  dans  son  Recueil  des  actes  du 
Comité  de  salut  public,  t.  IV,  p.  452,  d'après  le  rapport  de  Barère,  du 
6  juin,  est  attribuée  à  tort  au  président  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune; elle  émane  du  Comité  insurrectionnel  et  porto  la  signature  bien 
connue  de  Marquet,  son  président.  Nous  ferons  l'emarquer  à  ce  propos  que 
nombre  d'historiens  ont  confondu  le  Conseil  général  révolutionnaire  de  la 
Commune  et  le  Comité  central  révolutionnaire  ;  ce  sont  deux  assemblées 
distinctes  qui  ont  fonctionné  simultanément,  non  seulement  pendant  les 
trois  journées  insurrectionnelles,  mais  plusieurs  jours  api'ès.  Les  actes 
émanés  du  Conseil  général  de  la  Commune  sont  durant  cotte  période 
signés  du  vice-président,  c'est-à-diie  de  Destournelles,  remplacé  quelque- 
fois par  Caillieux,  Marino  et  Defavannes,  tandis  que  ceux  du  Comité  cen- 
tral révolutionnaire  portent  la  plupart  du  temps  les  signatures  do  Marquet, 
de  Loys,  do  Varlet  et  de  Marchand,  ces  trois  derniers  à  titre  provisoire,  qui 
n'appartenaient  ni  les  uns  ni  les  autres  au  Conseil  général  de  la  Commune. 

Pour  revenir  k  la  réclamation  par  lo  Comité  de  salut  public  de  l'acte 
d'accusation  contre  les  députés  Girondins,  le  (conseil  général  de  la 
Commune,  dans  une  séance  tenue  le  5  juin,  invita  le  Comilé  central 
l'évolulionnaire  à  rendre  compte  des  mesures  qu'il  avait  prises  pour  so 
procurer  les  preuves  des  attentais  commis  par  Guadet,  Brissot,  Vergniaud 
et  autres  députés  mis  en  état  d'arrestation.  En  présence  de  cette  mise  en 


INTRODUCTION  cii.j 

demeure,  le  Comité  déposa  son  rapport,  aussi  vague  que  possible.  Il 
annonça  la  nomination  d'une  Commission  chargée  de  recueillir  toutes  les 
pièces  nécessaires  au  décret  d'accusation  qui  devait  être  lancé  et  déclara 
qu'on  aurait  bientôt  suffisamment  de  preuves  pour  faire  prononcer  contre 
eux  les  peines  qu'ils  méritaient.  Le  Conseil  général  de  la  Commune  prit 
acte  de  ces  déclarations  et  de  son  côté  décida  qu'il  serait  nommé  dans  son 
sein  une  Commission  pour  rédiger  les  plaintes  du  peuple  contre  les 
députés  en  arrestation. 

Evidemment  le  Comité  central  révolutionnaire,  dont  les  jours,  pour 
ne  pas  dire  les  heures,  étaient  comptés,  ne,  pouvait|  donner  qu'une 
réponse  évasive  au  sujet  d'une  besogne  qu'il  ne  lui  appartenait  plus  de 
mener  à  bonne  fin. 

La  dernière  manifestation  du  Comité  qui  avait  fait  et  dirigé  l'insur- 
rection du  31  mai  fut  une  sorlo  de  blâme  infligé  aux  administrateurs  du 
Département  de  Police  à  l'occasion  des  plaintes  que  venaient  d'adresser 
au  Comité  plusieurs  citoyens  de  la  Bulte-des-Moulins,  sous  le  coup  d'un 
mandat  d'arrêt.  Par  une  lettre  datée  du  5  juin,  signée  de  Marquet, 
président,  et  de  Tombe,  fils  aîné,  secrétaire,  le  Comité  rappelait  aux 
administrateurs  de  la  Police  que  la  loi  exigeait  que  les  personnes  mises 
en  état  d'arrestation  fussent  traitées  d'une  manière  digne  d'hommes  libres 
et  faisait  connaître  que  les  citoyens  de  la  section  de  la  Bulte-des-Moulins, 
arrêtés  la  veille,  se  plaignaient  des  rigueurs  exercées  contre  eux;  d'ailleurs, 
ces  citoyens,  que  le  Comité  leur  envoyait  pour  être  interrogés,  leur  diraient 
comment  l'on  s'était  comporté  à  leur  égard. 

Les  papiers  du  Comité  central  révolutionnaire  parvenus  jusqu'à  nous 
ne  contiennent  aucune  pièce  qui  puisse  nous  renseigner  exactement  sur 
l'époque  à  laquelle  cessa  d'exister  ce  Comité  ;  fort  heureusement  cette 
lacune  est  comblée  à  l'aide  de  l'attestation  suivante  qui  fut  déHvrée  à  Jean- 
Bapiiste-IIenri  Tell-Clémence,  l'un  des  membres  du  Comité  central,  par 
Rais.son,  secrétaire  de  l'Assemblée  des  autorités  constituées  du  Départe- 
ment et  des  sections  de  Paris,  qui  se  réunit  le  6  juin  sous  la  présidence  de 
Dufourny. 

Voici  la  notification  officielle  qui  fut  faite  à  cette  date  : 

«  Les  membres  du  Comité  central  révolutionnaire  nommés  par  le  peuple 
et  les  cantons  du  Uépartoment  de  Paris,  réunis,  annoncent  à  leurs  commet- 
tants, en  présence  du  peuple  et  des  autorités  constituées,  qu'ils  cessent 
d'exercer  le  pouvoir  révolutionnaire,  dont  l'action  leur  avait  été  confiée. 
L'Assemblée  leur  en  donne  acte  et  déclare  qu'ils  ont  bien  mérité  du  peuple 
du  Département  de  Paris. 


civ  INTRODUCTION 

«  Délivré  au  citoyen  J.  B.  Henri  Tell-Clémence,  membre  du  Comité 
central  révolutionnaire,  établi  le  31  mai,  par  moi  soussigné,  secrétaire  de 
l'Assemblée  des  autorités  constituées  du  Déparlement  et  des  sections  de 
Paris.  »  (Dossier  Clémence,  F'  4649). 

Signé  :  Raisson; 

L.  P.  DuFouRNY,  président. 

Du  reste,  ce  même  jour,  Barère,  dans  son  rapport  présenté  à  la  Conven- 
tion au  nom  du  Comité  de  salut  public,  proclama  que  le  véritable  Comité 
révolutionnaire  était  la  Convention,  une  et  indivisible  comme  la  République, 
et  que  tous  les  Comités  extraordinaires,  autres  que  ceux  de  surveillance 
établis  contre  les  étrangers  et  les  Comités  de  salut  public,  devaient 
disparaître. 

Ainsi  prit  fin  le  Comité  central  révolutionnaire  qui  prépara  et  dirigea 
avec  un  esprit  de  suite  vraiment  remarquable  le  mouvement  du  31  mai; 
mais  la  cessation  de  ses  fonctions  ne  fut  que  momentanée,  il  ne  larda  pas 
à  revivre  sous  un  aulre  nom,  celui  de  Comité  de  Salut  public  du  Dépar- 
tement de  Paris,  comité  dont  la  création  fut  décidée  dans  l'Assemblée 
générale  des  commissaires  des  autorités  constituées  du  Département  et  des 
sections  de  Paris,  réunis  aux  Jacobins  le  8  juin  1793.  D'après  le  programme 
arrêté  dans  cette  Assemblée  générale,  le  Comité  en  question  devait  : 
1°  communiquer  avec  les  Comités  de  salut  public  et  de  surveillance  de  la 
Convention  nationale  pour  les  grandes  mesures  qui  embrasseraient  l'état 
général  de  la  République  ;  2°  prendre  des  informations  exactes  sur  les  senti- 
ments républicains  des  sections  et  des  communes  du  Département  de  Paris  ; 
3*  entretenir  une  corespondance  suivie  avec  les  Comités  de  salut  public  de 
tous  les  départements,  pour  être  instruit  par  ce  moyen  de  leur  situation 
politique  et  de  l'esprit  y  régnant;  4°  se  concerter  avec  les  autorités  consti- 
tuées pour  agir  méthodiquement  et  réprimer  sans  mouvement  convulsif 
les  intrigues  aristocratiques;  S°  connaître  par  ses  rapports  avec  les  Comités 
de  surveillance  des  sections  et  des  communes  les  perturbateurs  et  gens 
suspects  et  les  signaler  au  Département  de  Police;  6°  s'instruire  soigneu- 
sement de  la  quantité  d'hommes  armés  disponibles  dans  le  département  de 
Paris  ;  7°  se  renseigner  exactement  sur  la  quantité  des  vivres  et  des  munitions 
de  guerre,  sur  leur  état  et  leur  nature;  8°  surveiller  et  accélérer  l'organi- 
sation de  l'armée  révolutionnaire.  Le  Comité  de  salut  public  du  Dépar- 
tement de  Paris  devait  se  renouveler  par  tiers;  il  établit  son  siège  au 
collège  des  Quatre-Nations.  Nous  retrouvons  parmi  ses  membres  la  plupart 
de  ceux  qui  faisaient  partie  du  Comité  central  révolutionnaire,  notamment 
Loys,  de  la  section  de  la  Butte-des-Moulins;  Tell-Clémence,  de  la  section 


INTRODUCTION  cv 

de  Bon-Conseil;  Fournerot,  de  la  section  des  Qiiinze-Vingls;  Marchand, 
de  la  section  du  Mont-Blanc;  Génois,  de  la  section  des  Amis  de  la  Patrie; 
Marquet,  de  la  section  de  Bonne-Nouvelle;  Mocssard,  de  la  section  du  Mail; 
AVendIing,  de  la  section  de  lu  Ilalle-au-Blé.  Le  premier  président  du 
nouveau  Comité,  élu  le  8  juin,  fut  Marquet,  qui  avait  également  occupé 
la  présidence  au  Comité  central  révolutionnaire.  Pour  bien  marquer  le  lien 
qui  le  rattachait  au  Comité  insurrectionnel,  le  Comité  de  salut  public  du 
Département  de  Paris  adopta  comme  sceau  un  cachet  de  forme  ovale,  por- 
tant pour  emblème  un  serpent  expirant,  au-dessus  duquel  se  lisaient  ces 
mots  :  Comité  de  salut  public,  et,  dans  le  bas  :  Révolution  du  31  mai, 
et,  en  exergue  :  Département  de  Paris.  L'un  des  premiers  actes  du  nouveau 
Comilc  fut  d'adjoindre  à  Varlet  et  Dunouy,  qui  devaient  s'occuper  de  la 
rédaction  de  l'acte  énonciatif  des  complots  des  députés  détenus,  les  citoyens 
Peyre  et  Loys,  celui-ci  spécialement  chargé  de  la  recherche  et  de  l'analyse 
des  lettres.  Le  Comité  continua  également  les  pouvoirs  attribués  à  la  Com- 
mission d'inspection  dos  Postes  par  le  Comité  central  révolutionnaire. 

Le  43  juin  seulement,  la  Convention,  en  présence  des  attaques 
passionnées  des  députés  Girondins  restés  libres,  mise  en  demeure  par 
Danton  de  s'expliquer  catégoriquement  au  sujet  des  journées  des  31  mai 
et  \"  juin  et  d'en  prendre  la  responsabilité,  plutôt  que  de  paraître  avoir 
agi  sous  la  pression  des  événements,  rendit,  sur  la  proposition  deCoulhon, 
un  décret  déclarant  et  proclamant  que,  dans  les  journées  des  31  mai,  {"'  et 
2  juin,  les  citoyens  de  Paris  avaient  puissamment  concouru  à  sauver  la 
liberté  et  à  maintenir  l'unité  et  l'indivisibilité  de  la  République.  A  partir 
de  ce  moment  jusqu'au  9  thermidor,  les  journées  des  31  mai  et  2  juin 
furent  officiellement  consacrées  comme  journées  nationales  ;  le  décret  du 
28  floréal  an  II  les  mit  au  rang  des  fêtes  célébrées  chaque  année  par  la 
République,  au  même  litre  que  le  14  juillet  1789,  le  10  août  1792  et  le 
21  janvier  1793.  Lorsque  le  décret  du  18  frimaire  an  III  fit  rentrer  à 
la  Convention  les  survivants  des  Girondins,  c'est-à-dire  les  73  députés 
mis  en  état  d'arrestation  de  juin  à  octobre  1793,  et  lorsque  un  autre 
décret  du  19  ventôse  eût  rapporté  celui  pnr  lequel  la  Convention  avait 
jadis  institué  une  fêle  commémorative  de  ces  journées,  en  ordonnant  une 
enquête  sur  la  conduite  des  chefs  et  auteurs  de  cette  Révolution,  l'on  vit 
se  produire  au  sein  des  sections  de  Paris  un  mouvement  très  prononcé 
de  protestation  contre  l'insurrection  du  31  mai,  qui  se  traduisit  par  la  pré- 
sentation à  la  Convention,  du  20  au  21  ventôse,  de  nombre  d'adresses  dont 
les  auteurs  désavouèrent  ces  journées,  autrefois  jugées  si  admirables,  que 
l'on  qualifia  d'affreuses,  de  désastreuses,  d'épouvantables.  Rien  n'est  plus 
curieux  que  d'assister  à  la  volte-face  de  certaines  sections,  autrefois  très 


cïj  INTRODUCTION 

montagnardes,  qni  lors  du  31  mai  avaienl  délégué  plusieurs  de  leurs 
membres  audomilé  conlral  révolutionnaire  et  qui  ensuite  s'empressèrent  de 
réclamer  un  châtiment  exemplaire  pour  les  auteurs  et  instigateurs  des  jour- 
nées du  31  mai  et  du  2  juin.  De  ce  nombre  est  la  section  du  Mont-Blanc  : 
celle-ci  félicita  la  Convention  du  retour  dans  son  sein  des  honorables  et 
malheureuses  victimes  des  31  mai  et  2  juin,  elle  désavoua  formellement 
ces  aifrouses  journées  qui  n'avaient  été  que  l'ouvrage  des  factieux,  des 
Pache  et  autres  conspirateurs,  poussant  à  la  barre  de  la  Convention  des 
attroupements  séditieux  pour  lui  arracher  la  proscription  des  représen- 
tants fidèles  et  courageux  ;  tel  avait  été  l'ouvrage  de  ces  tigres  altérés  de 
sang,  provocateurs  ou  instruments  des  massacres  de  septembre,  qui  peu 
de  temps  avant  le  31  mai,  avaient  froidement  délibéré  à  la  Mairie  eu 
présence  du  Maire  sur  l'assassinat  de  22  représentants.  Cette  section 
repentante  ne  se  fit  pas  faute  de  dénoncer  ses  anciens  délégués,  Marchand, 
déjà  arrêté,  et  Auvray,  ex-commandant  de  bataillon,  encore  libre,  tous 
deux  membres  du  Comité  d'insurrection  établi  à  la  Mairie  pour  l'exécution 
de  ces  désastreuses  journées.  Une  autre  section,  celle  de  l'Unité,  qui  avait 
envoyé  Milhois  et  Rousselin  à  ce  même  Comité,  était  la  même  section 
qui,  dans  un  rapport  sur  les  différentes  délibérations  qu'elle  avait  prises 
à  cette  époque,  mettant  en  évidence  les  crimes  de  la  municipalité  de  Paris, 
des  Jacobins  d'alors  et  de  tous  leurs  complices,  déclarait  que  le  peuple 
de  Paris,  trompé  par  ses  oppresseurs,  ne  laisserait  plus  se  reproduire 
ces  affreuses  journées  qui  avaient  plongé  la  République  dans  le  deuil, 
où  l'on  avait  vu  une  partie  du  peuple,  servir,  sans  s'en  douter  et  aveugle- 
ment, la  révolte  de  la  municipalité  de  Paris  et  des  Jacobins  contre  la  repré- 
sentation du  peuple  souverain.  La  section  de  la  Fontaine  de  Grenelle, 
qui  comptait  un  délégué  (Laugier)  au  Comité  central  révolutionnaire,  ne 
manqua  pas  do  désavouer  les  funestes  journées  des  31  mai  et  2  juin, 
où,  disait-elle,  d'audacieux  et  perfides  magistrats  conduisirent  la  force 
armée  jusqu'aux  portes  de  l'enceinte  où  siégeait  la  représentation  nationale, 
et  elle  assura  que  la  Convention  n'avait  plus  à  craindre  le  retour  de 
pareilles  violences. 

Si  les  sections  qui  avaient  participé  à  l'insurrection  du  31  mai  par 
l'envoi  de  leurs  délégués,  repoussèrent  toute  complicité  avec  les  factieux,  à 
plus  forte  raison  celles  qui  à  ce  moment-là  s'étaient  abstenues  et  n'avaient 
pris  aucune  part  à  l'insurrection  désavouèrent-elles  les  auteurs  de  ce 
mouvement. 

Ainsi  la  section  du  Bonnet  de  la  Liberté  protesta  contre  l'attentat 
effréné  commis  au  préjudice  de  l'intégrité  de  la  représentation  nationale 
par  ceux  qui,  abusant  du  nom  de  la  Commune,  provoquèrent  le  rassem- 


INTRODUCTION 


CTIJ 


blemenl  inconscient  des  Parisiens,  et  elle  demanda  la  punition  des  auteurs 
et  des  complices  de  la  conjuration  du  31  mai,  sans  plus  épargner  le  chef  de 
la  Municipalité  que  le  président  du  Directoire  du  Département  pour  leur 
parlicipation  à  la  RévoluLion. 

La  section  dos  Gardes-Françaises  décida,  le  20  ventôse,  qu'elle  se 
rendrait  le  lendemain  en  masse  à  la  Convention  pour  proclamer  qu'elle 
n'avait  pris  aucune  part  à  la  journée  du  31  mai,  que  des  conspirateurs 
avaient  osé  présenior  comme  le  vœu  de  la  majorité  dos  liabilanls  de  Paris. 
11  serait  facile  de  multiplier  les  exemples  do  ce  mouvement  de  réaction 
qui  se  produisit  en  l'an  III  et  qui  amena  l'arrestation  des  Varlet,  des 
Marchand,  des  Clémence  et  autres  Montagnards,  qui,  après  avoir  été  des 
instruments  de  terreur  et  de  proscription,  devinrent  suspects  à  leur  tour  et 
connurent  les  angoisses  de  la  captivité  dans  les  prisons  de  la  Force,  du 
Plessis  et  de  la  Bourbe,  où  ils  avaient  envoyé  tant  de  partisans  de  la 
Gironde. 


ALEXANDRE  TUETEY. 


14  Juillet  1910. 


ADDITIONS 


I 

Quoique,  à  raison  de  la  faveur  marquée  avec  laquelle  Chaumette  accueillit 
le  Comité  insurrectionnel  de  l'Évêché,  lors  du  1"  avril,  le  procureur  de 
la  Commune  passe  pour  être  l'un  des  auteurs  des  journées  des  31  mai  et 
2  juin,  néanmoins  M.  Braesch,  dans  son  introduction  aux  Papiers  de 
Chaumette,  p.  74,  déclare  qu'au  moment  décisif  Chaumette  eut  une  atti- 
tude assez  peu  honorable,  lui  qui  avait  jusqu'alors  marché  à  fond  contre 
la  Gironde,  et  il  ajoute,  à  propos  de  ses  Mémoires  sur  la  révolution  du 
31  mai,  p.  101,  que  Chaumette  joua  un  rôle  des  plus  effacés,  et  qu'en 
réalité  il  semble  que  sa  conduite,  dans  ces  circonstances  critiques,  ait 
été  des  plus  prudentes.  Nous  n'avions  rencontré  au  cours  de  nos  recher- 
ches aucun  document  qui  put  nous  fixer  sur  ce  point,  el,  ne  pouvant,  ni 
infirmer,  ni  confirmer  cette  assertion,  nous  nous  étions  abstenus  de  porter 
un  jugement,  mais  nous  avons  découvert  depuis  le  témoignage  important 
de  l'un  des  membres  les  plus  actifs  du  Comité  central  révolutionnaire, 
Marchand,  qui,  lors  du  procès  de  Chaumette,  écrivit  à  Fouquier-Tinville, 
la  lettre  suivante,  laquelle  ne  peut  laisser  subsister  aucun  doute  sur  la 
nature  de  la  participation  de  Chaumette  aux  événements  du  31  mai. 

Comité  de  surveillance  du  Département  de  Paris. 

Marchand  à  l'accusateur  public  près  le  Tribunal  révolutionnaire. 

Frère  et  ami, 

Obligé  de  partir  à  l'instant  pour  l'approvisionnement  it'Orléans,  Je  crois  de  mon 
devoir  de  déclarer  : 

Que,  comme  membre  du  Comité  central  révolutionnaire  au  31  mai,  j'ai  vu  Cliaumette 
faire  tous  ses  efTorts  pour  entraver  cette  révolution  glorieuse,  dénoncer  à  cbaque  instant 
toutes  les  mesures  que  le  salut  public  exigeait,  crier,  pleurer,  s'arracher  les  cheveux  et 
faire  les  plus  violents  efforts  pour  persuader  que  le  Comité  central  opérait  la  contre- 
révolution.  Sa  conduite  était  telle  qu'on  l'eût  pris  dans  des  moments  pour  un  furieux. 

Chaumette,  au  moment  où  chargé  par  le  Comité  central  révolutionnaire  de  rendre 
compte  au  Conseil  général  de  la  sortie  de  la  Convention,  des  menaces  faites  à  Hanriot, 
etc.,  au  moment  ou  j'annonçais  en  son  nom  que  le  Comité  allait  enfin  user  des  dernières 
ressources  qui  lui  restaient  et  que  les  scélérats  seraient  arrêtés  dans  une  heure,  ou  que 
tous  les  membres  du  Comité  seraient  égorgés,  cria  en  plein  Conseil,  à  la  contre  révolu- 
tion !  cri  qui  n'empêcha  pas  le  peuple  de  sortir  et  de  se  porter  vers  les  Thuileries  pour 
être  témoin  des  efforts  des  membres  du  Comité,  entre  les  mains  duquel  il  avait  mis  sa 
confiance. 

Amitié,  fraternité. 

Marchand, 

Membre  du  Comité  de  surveillance  du  Département. 


ex  ADDITIONS 


II 


•L'une  des  premières  mesures  adoptées,  au  début  même  du  mouvement 
insurrectionnel  du  31  mai,  par  le  Comité  central  révolutionnaire,  fut 
l'établissement  d'une  Commission  d'inspection  des  Postes,  qui  reçut  le 
mandat  d'ouvrir  et  de  saisir  toutes  lettres  jugées  suspectes,  et  qui  continua 
à  fonctionner  lorsque  le  Comité  central  devint  le  Comité  de  surveillance 
du  Département  de  Paris.  C'est  parmi  ces  correspondances  interceptées 
que  nous  avons  recueilli  une  lettre,  adressée,  le  7  juin,  par  un  député  (1), 
selon  toute  apparence  du  parti  modéré,  à  l'un  de  ses  collègues;  ce  député, 
spectateur  impuissant  de  l'émeute,  décrit  toutes  les  péripéties  de  la  journée 
dramatique  du  2 juin;  son  récit  est  dans  sa  simplicité  une  page  émou- 
vante, tout  à  fait  vécue,  qui  mérite  d'être  sauvée  de  l'oubli  : 

V  Paris,  7  juin,  l'an  2  de  la  République, 

Je  vous  ai  écrit,  mon  cher  collègue,  le  dernier  du  mois.  Je  vous  apprenais  que  le 
tocsin  et  la  générale  s'étaient  fait  entendre  dans  plusieurs  quartiers  de  Paris,  dès  le 
matin  du  31  mai  ;  le  tocsin  ne  cessa  qu'à  4  heures  du  soir.  Vous  aurez  su  par  les 
papiers  publics  quel  était  le  but  de  ce  mouvement  révolutionnaire;  la  suppression  de 
la  Commission  des  12,  chargée  de  découvrir  les  conspirateurs  contre  la  Convention 
nationale,  et  encore  le  décret  d'accusation  contre  les  membres  qui  composaient  cette 
Commission,  ce  qui  a  fait  penser  que  ceux  qui  ont  voulu  et  veulent  encore  la  dissolu- 
tion de  la  Convention,  ont  beaucoup  contribué  à  exciter  cette  insurrection.  Malgré  ces 
signes  d'alarmes,  Paris  fut  très  tranquille.  Tous  les  citoyens  se  rendirent  en  armes 
dans  leurs  sections  et  un  très  grand  nombre  entourèrent  la  Convention.  L'appareil 
pouvait  donner  des  inquiétudes  à  quelques  vrais  amis  de  la  Liberté,  néantmoius  la 
délibération  de  la  Convention  alla  son  train,  à  cela  près  que  les  tribunes  ne  voulaient 
laisser  parler  personnes  du  côté  droit,  qui  voulaient  dénoncer  les  trames  liberticides 
qui  s'ourdissaient  dans  un  Comité  révolutionnaire,  qui  se  disait  revêtu  des  pleins  pou- 
voirs des  habitants  de  Paris,  qui  avait  dans  la  nuit  supprimé  la  municipalité  et  recréée 
ensuite.  Lanjuinais  persistait  pour  faire  connaître  toutes  les  horreurs  qui  ont  suivi  et 
qui  lui  avaient  été  dénoncées,  Legendre  le  menaça  de  le  jeter  du  haut  en  bas  de  la 
tribune.  Une  députation  de  l'assemblée  qui  avait  eu  lieu  à  l'Evêché,la  nuit  précédente, 
vint  déclarera  la  Convention  qu'elle  avait  arrêté  que  les  ouvriers  qui  seraient  en  réqui- 
sition permanente  recevraient  40  sols  par  jour  d'indemnité,  et  la  Convention  approuva 
celte  mesure.  La  Commission  des  18  fut  supprimée,  sans  qu'il  fût  possible  d'exécuter 
oinq  décrets  qui  ordonnaient  que  Rabaut-Saint-Etienne,  l'un  des  membres  de  cette 
Commission  des  12,  ferait  son  rapport  avant  de  prononcer  la  suppression,  mais  un 
certain  côté,  fortement  secondé  des  tribunes,  opposa  une  telle  résistance,  par  des 


(1)  Ce  député  apparlenait  sans  aucun  doute  à  la  région  de  l'Ouest,  il  parle  de  son  intervention 
en  faveur  de  Lanjuinais  aux  eûtes  de  Pilastre  (député  de  Maine-et-Loire),  de  Duchatel  (des  Deux- 
Sèvre.s).  Il  est  permis  de  conjecturer  qu'il  s'agit  de  Pierre-Marie  Dclaunay,  jeuno,  député  de  Maine- 
et-Loire,  car  sa  lettre  est  accompagnée  d'une  enveloppe  portant  l'adresse  de  la  citoyenne  épouse 
du  citoyen  Delaunay,  le  jeune,  député  à  la  Convention  nationale,  rue  des  Forges,  à  Ailgers. 


ADDITIONS  cxi 

vociférations  et  des  menaces  continuelles,  qu'ils  arrachèrent  un  décret,  malgré  les 
réclamations  de  l'appel  nominal,  qui  aurait  peut-  être  décidé  autrement;  tout  se  faisait 
dans  le  tumulte.  Héraut  de  Sechelles,  qui  tenait  le  fauteuil,  mettait  aux  voix,  pronon- 
çait les  décrets,  et  la  plupart  des  membres  ignoraient  ce  qui  se  passait,  même  dans 
l'Assemblée.  Ce  fut  aussi  dans  le  tumulte  que  l'on  rapporta  le  décret  qui  réservait  aux 
députés  quelques  tribunes.  Le  nombre  des  étrangers  pétitionnaires  des  différentes 
sections  était  immense;  il  était  au  moins  très  difficile  de  connaître  la  majorité  par 
assis  et  levé;  les  réclamations  faites  à  ce  sujet  ayant  été  vaines,  plusieurs  membres 
déclarèrent  qu'ils  ne  pouvaient  prendre  part  aux  délibérations. 

Le  lendemain,  la  tranquillité  régna  dans  cette  ville  jusqu'à  six  heures  du  soir;  la 
Convention  avait  levé  la  séance,  lorsque  les  sections  de  Beauconseil  et  de  la  Butte 
vinrent  entourer  la  Convention  avec  des  canons  et  des  armes;  plusieurs  députés  de  la 
Montagne,  instruits  de  ce  mouvement  et  de  son  objet,  se  rendirent  à  la  salle  de  la 
Convention,  mais  très  peu  de  députés  du  côté  droit  se  trouvèrent  à  cette  séance  qui 
n'avait  pas  été  indiquée  ;  une  députation  se  présenta  et  demanda,  de  la  manière  dont 
on  ordonne,  le  décret  d'accusation  contre  les  12  membres  de  la  Commission  et  contre 
24  autres  membres  de  la  Convention,  auxquels  on  joignait  les  ministres  Clavière  et 
Lebrun,  néantmoins  la  Convention  ordonna  le  renvoi  de  la  pétition  au  Comité  de 
salut  public,  pour  lui  faire  le  rapport  de  la  dénonciation  dans  trois  jours'  et  ordonna 
que  les  pièces  de  conviction  y  seraient  déposées  dans  24  heures. 

Je  passe  plusieurs  détails,  quoique  intéressants,  mais  qui  me  mèneraient  trop  loin. 
La  séance  fut  levée  à  minuit,  la  force  armée,  venue  pour  appuyer  la  pétition,  se 
retira. 

Tout  ce  qui  s'est  passé  jusqu'au  dimanche  2  juin,  quoique  très  alarmant  pour  la 
liberté,  n'est  rien  en  le  comparant  avec  ce  qui  a  eu  lieu  ce  jour;  que  les  dmes  républi- 
quaines  et  les  vrais  amis  de  la  Liberté  ont  souffert  dans  celte  malheureuse  journée!.... 
•  A  l'ouverture  de  la  séance,  une  députation  des  corps  constitués  de  Paris  se  présenta  à 
la  barre,  et  malgré  le  décret  de  la  veille  qui  avait  renvoyé  au  Comité  de  salut  public 
la  pétition  contre  les  membres  accusés,  cette  députation  dit  qu'elle  venait  pour  la 
dernière  fois  demander  le  décret  d'accusation  contre  les  12  et  les  24,  qu'elle  l'attendait 
sur-le-champ,  sinon  annonça  que  la  vengeance  du  peuple  serait  terrible.  —  Nous  fûmes 
encore  assez  forts  pour  maintenir  la  dignité  de  la  Convention,  en  passant  à  l'ordre  du 
jour  motivé  sur  le  décret  de  la  veille.  —  Alors  les  membres  de  la  députation  se  reti- 
rèrent furieux,  menaçant  du  poing  les  députés  du  côté  droit  et  en  disant  que  les  têtes 
des  députés  proscrits  se  promèneraient  le  soir  dans  Paris.  —  Lanjuinais  eut  le  courage 
de  monter  à  la  tribune  pour  dévoiler  tous  les  complots  liberticides,  il  fut  menacé,  hué 
et  insulté  par  les  tribunes  et  des  députés  d'un  certain  côté.  Drouet  osa  menacer  un 
député,  homme  d'Etat,  qui  réclamait  la  parole  pour  Lanjuinais,  de  lui  brûler  la  cer- 
velle ;  de  la  tribune  où  il  était  monté,  il  voulait  sortir  son  pistolet  de  la  poche,  il  en  fut 
empêché.  Legendre  se  jetta  sur  Lanjuinais  et  voulut  le  précipiter  de  la  tribune. 
Pilastre,  Duchàtcl,  moi  et  quelques  autres  volèrent  à  son  secours,  les  mouvements  de 
la  Montagne  nous  annonçaient  la  scène  douloureuse  dont  nous  devions  être  témoin. 

A  trois  heures,  toutes  les  issues  de  la  Convention,  de  la  cour  et  du  jardin  furent 
exactement  gardées  et  entourées  par  une  force  armée  immense;  des  canons  étaient 
tournés  contre  elle,  un  était  placé  dans  la  porte  d'entrée,  la  bouche  tournée  du  côté 
de  la  Convention;  les  portes  les  plus  près  d'elle  furent  gardées  par  3  à  4,000  volontaires 
engagés  pour  la  Vendée,  qu'on  venait  de  faire  revenir  de  Ruel  et  de  Courbevoye,  où  ils 
étaient  restés  sans  doute  à  dessein.  Dès  lors,  il  ne  fut  plus  possible  de  sortir  de  la  salle 
de  notre  séance  pour  ses  plus  pressants  besoins;  plusieurs  députés, ayant  voulu  prendre 
l'air  aux  fenêtres,  furent  mis  en  joue,  notamment  Fonfrède,qui  était  venu  à  la  Conven- 
tion en  bonnet  de  nuit  et  la  tête  embouréc.  Boissy  d'Anglas  fut  maltraité,  sa  chemise 
déchirée.  Les  réclamations  faites  par  plusieurs  hommes  d'Etat  contre  cette  tyrannie 


cxij  ADDITIONS 

furent  sans  effet,  mais  le  gros  Lacroix  ayant  été  lui-même  insulté,  sa  voix  fut 
entendue,  on  décréta  qu'attendu  le  défaut  de  liberté,  le  temple  des  lois  serait  fermé  et 
que  la  Convention  sortirait  en  masse,  son  président  en  tête;  nous  parvînmes  jusque 
dans  la  cour,  toute  remplie  d'hommes  armés,  le  président  (Héraut  de  Séchelles,  par 
intérim)  parla  au  commandant  au  nom  de  la  Convention,  rendit  compte  du  décret;  le 
commandant  osa  répondre  du  ton  le  plus  menaçant,  il  dit  qu'on  sortirait  aux  condi- 
tions qu'on  lui  livrerait  les  12  et  les  24  dénoncés  par  les  autorités  constituées;  sur  la 
réponse  qu'on  ne  pouvait  prendre  cet  engagement,  il  cria  aux  armes,  mit  le  sabre  à  la 
main,  ainsi  que  la  cavalerie  qui  l'accompagnait,  fit  prendre  la  mèche  aux  canonniers,  et 
les  représentants  du  peuple  furent  couchés  enjoué La  Convention  se  retira,  se  pré- 
senta à  l'autre  issue  de  la  cour,  aux  quatre  issues  du  jardin,  par  aucune  il  lui  fut  pos- 
sible de  sortir,  à  toutes  il  y  avait  des  canons  et  des  fusils  dirigés  contre  elle.  Le  jardin 
était  entouré  en  dedans  et  au  dehors  par  une  triple  ligne  de  gens  armés.  Dans  cet  état 
de  liberté  la  Convention  rentra,  prononça  l'arrestation  des  membres  dénoncés,  en 
excepta  trois  sur  la  proposition  de  Marat  (1).  Je  vous  observe  que  très  peu  de  membres 
prirent  part  à  cette  délibération,  que  la  pluspart  déclarèrent  ne  pouvoir  délibérer, 
attendu  le  défaut  de  liberté,  mais  ceux  qui  délibéraient  disaient  qu'ils  étaient  parfai- 
tement libres. 

Depuis  cette  malheureuse  journée,  je  suis  malade  avec  la  fièvre,  obligé  de  garder 
la  chambre,  ce  récit  se  sent  de  mon  état,  vous  aurés  de  la  peine  à  me  lire. 

Quis  talia  fando, 
Temperet  a  lacrymis. 

Les  dénonciateurs  n'ont  rien  pu  remettre  jusqu'à  ce  jour  au  Comité  de  salut  public 
contre  ceux  qu'il  leur  a  plu  de  dénoncer  et  qui  sont  pour  la  plupart  détenus.  D'autres, 
à  ce  que  j'ai  oui  dire,  ont  trouvé  le  secret  de  s'échapper,  malgré  la  clôture  des  barrières, 
et  de  porter  des  nouvelles  de  cette  horrible  tyrannie  dans  les  départements,  plusieurs 
députés  en  ont  fait  autant.  Portés-vous  bien,  mon  ami,  donnés-moi  des  nouvelles  du 
païs. 

Arch.  nat.,  BB^  77,  3«  liasse,  pièce  84. 


ALEXANDRE   TUETEY. 


^ 


(1)  Le  fait  est  exact,  les  trois  députés  en  question  étaient  Dusaulx,  Ducos  et  Lanthenas. 


/  / 


REPERTOIKE  GENERAL 


DES   SOURCES  MANUSCRITES 


DE 


L'HISTOIRE  DE  PARIS 


PENDANT  LA  RÉVOLUTION  FRANÇAISE 


CHAPITRE  PREMIER 

JOURNÉES   HISTORIQUES   DE   LA   RÉVOLUTION 
ET   ÉVÉNEMENTS   POLITIQUES 


IS.  —  Journées  du  lO  mars,  du  31  mai,  des  1"  et  S  juin 
l'7'93.  —  Arrestation  et  mise  hors  la  loi  des  Girondins. 
—  JLeur  procès  et  leur  exécution.  —  Expulsion  et  retour 
des  7*1  députés  proscrits  [suile). 


L.  —  RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION 
DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS  (IJqS-AN  III). 
—    ATTRIBUTION    d'iNDEMNITBS    (AN    III). 

AMYON, 

Député  du  Jura. 

1.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean  Lacoste,  Juge  de  paix  de  la  section 
de  la  Montagne,  assisté  des  citoyens  Mot- 
tet  et  Joiierl,  membres  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  cette  section,  rue  d'Argen- 
teuil,  n»  t89,  au  domicile  du  citoyen 
Chevalier,  député  de  la  Sarlhe  à  la  Con- 
vention nationale,  et  levée  des  scellés 
T.  IX. 


apposés  sur  un  placard  contenant  les  pa- 
piers d'Amyon,  député,  après  déclaration 
du  sieur  Chevalier,  portant  qu'il  était 
très  satisfait  de  cette  opération,  «  qu'il 
ne  serait  peut-être  plus  tourmenté  par 
les  Anglais,  mais  qu'il  les  craignoit  tou- 
jours »,  examen  de  ces  papiers,  parmi 
lesquels  se  trouvent  plusieurs  lettres  de 
famille  et  une  adresse  des  citoyens  ar- 
més dans  le  département  du  Jura  pour 
résister  à  l'oppression,  annexés  au  pro- 
cès-verbal. 

8  frimaire  an  II. 
Copie  conforme  et  originaux  signés(7 pièces), 
A.  N.,  F^  4579. 

1 


CHAPITRE  I«^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


2.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  légis- 
lation, ordonnant  le  remboursement  de  la 
somme  de  302  livres  14  sols  pour  les  loyers 
de  la  chambre  qu'occupait  Amyon,  député 
du  département  du  Jura,  pendant  le  temps 
de  sa  détention. 

24  ventôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  IV.,  F'  4579. 

ANDRÉÏ, 

Député  de  la  Corse. 

3.  —  Cerlilicut  des  administrateurs  au 
Département  de  Police,  constatant  que 
d'après  les  recherches  faites  et  les  relevés 
des  registres  d'écrou  des  maisons  d'arrêt 
de  Paris,  le  nommé  Andréï,  député  de  la 
Corse,  décrété  d'accusation,  ne  s'est  ren- 
contré dans  aucune  de  ces  maisons  d'ar- 
rêt, où  il  n'a  point  été  incarcéré,  s'étant 
soustrait  au  décret  d'accusation. 

24  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  ?■>  4579. 

4.  —  Pétition  dU  citoyen  Godefroy  au 
Comité  de  sûreté  générale,  exposant  que 
depuis  le  mois  de  septembre  1793,  les 
scellés  sont  apposés  sur  les  papiers  et 
effets  du  citoyen  Andréï,  dans  le  logement 
garni  que  ce  député  occupait,  à  raison  de 
40  livres  par  mois,  rue  Saint-Honoré,  au 
coin  de  la  rue  Saint-Nicaise,  et  qu'il  se 
trouve  privé  de  la  jouissance  de  ce  loge- 
ment, demandant  la  levée  des  scellés,  alin 
de  pouvoir  toucher  le  loyer  de  cet  appar- 
tement, qui  court  depuis  le  mois  de  sep- 
tembre, et  rentrer  en  possession  de  ses 

meubles. 

14  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4579. 

î).  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Delcher  et  de  Marc-Antoine 
lîaudot,  députés  et  commissaires  de  lu 
Convention  nationale,  au  domicile  du  ci- 
toyen Andréï,  rue  Honoré,  n°  143,  dans 
une  chambre  au  4=  étage  donnant  sur  la 
rue  Nicaise,  levée  des  scellés  sur  une 
armoire  en  placard  et  une  commode,  oîi 
se  sont  trouvés  un  certain  nombre  de 
papiers  suspects,  notamment  des  corres- 
pondances de  Paoli  et  d'autres  individus. 


pour  la  plupart  en  langye  italienne,  qui, 
après  examen,  sont  emportés  par  les  com- 
missaires, et  note  en  est  laissée  au  sieur 
Fantin,  juge    de   paix   de   la  section  des 

Tuileries. 

4  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,V''  4579. 

6.  —  Pétition  d'Antoine  Andréï,  député  de 
la  Corse,  au  Comité  de  sûreté  gériérale,  ex- 
posant que  la  tyrannie  de  Robespierre  fit 
décréter  d'accusation,  les  28  juillet  et 
3  octobre  1793,  un  certain  nombre  de 
députés,  et  qu'il  n'a  jamais  su  le  motif 
d'une  pareille  oppression,  ne  dissimulant 
pas  la  grande  détresse  où  il  se  trouve 
avec  une  santé  délalirée,  et  demandant  la 
restitution  de  ses  eflets  existant  chez  le 
citoyen  (iodefroy,  rue  Honoré,  au  coin 
de  la  rue  Nicaise,  avec  arrêté  du  Comité, 
faisant  droit  à  sa  demande. 

13  nivôse  an  III. 
Original   signé   et  copie    (2  pièces),    A.  N., 
V  4579. 

7.  —  Pétition  d'Antoine  Andréï,  dé- 
puté de  la  Corse,  aux  Comités  de  salut 
public  et  de  sûreté  générale,  exposant 
qu'il  a  été  décrété  d'accusation,  le  3  oc- 
tobre 1793,  sans  avoir  su  jamais  pour  quel 
motif,  mis  ensuite  hors  la  loi,  qu'il  est 
absolument  sans  ressources  et  hors  d'état 
de  subsister,  ne  pouvant  tirer  aucun  se- 
cours de  son  département,  attendu  qu'il 
est  au  pouvoir  des  Anglais,  et  sollicitant 
le  payement  de  son  indemnité  de  repré- 
sentant, ainsi  que  les  Comités  l'ont  décidé 
pour  son  collègue  Vallée,  du  département 
de  l'Eure,  avec  arrêté  des  Comités  réunis 
de  salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, ordonnant  le  payement  de  l'in- 
demnité qui  lui  est  due  en  qualité  de 
représentant  du  peuple,  depuis  le  dernier 
payement  effectué  jusqu'à  ce  jour. 

28  nivôse  an  III. 

Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  F'  4579. 

Extrait  du  registre  des  arrêtés  particuliers  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*ii  277, 
fol.  102t. 

8.  —  Lettre  d'Antoine  Andréï,  accu- 
sant réception  de  la  loi  du  18  ventôse, 
pur   laquelle  la  Convention,  en    rendant 


HÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCADCÉHES 


justice  à  son  républicanisme,  le  rappelle 
dans  son  sein. 

(Ventôse  an  III.) 
Original  signé',  A.  iV.,  AA  51, 


1142: 


9.  —  Pétition  du  citoyen  Godefroy 
aux  Comités  réunis  de  salut  public,  de 
sûreté  générale  et  de  législation,  à  l'effel 
d'obtenir  le  payement  de  la  somme  de 
640  livres,  pour  16  mois  de  loyer  du  local 
occupé  par  les  scellés  du  citoyen  Andréï, 
député  de  la  Corse,  ladite  pétition  apos- 
lillée  par  Antoine  Andréï,  avec  arrêté  des 
Comités  l'éunis,  portant  que  la  Trésorerie 
nationale  payera  640  livres  pour  les  t6  mois 
de  loyer  dus  au  citoyen  Godefroy  par  le 
représentant  du  peuple  Andréï  pendant 
sa  mise  hors  la  loi. 

5  messidor  an  III. 
Original  sifçné  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  V  4579. 

AUBRY, 

Député  du  Gard. 

10.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant  l'arrestation  immédiate 
des  représentants  du  peuple  Aubry  et 
Lomont,  du  général  Miranda  et  du  nommé 
Gault,  ex  commissaire  des  guerres  et  ex 
secrétaire  du  Comité  de  salut  public  au- 
près du  député  Aubry,  ainsi  que  l'appo- 
sition des  scellés  sur  leurs  papiers,  et 
chargeant  le  Comité  de  sîlreté  générale  de 
l'exécution  dudit  décret. 

30  vendémiaire  an  IV. 
Copie  conforme,  A.  N,,  F'  4582. 
Ed.  Procés-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  LXXI,  p.  237. 

i\,  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  chargeant  le  citoyen  Moulin, 
officier  de  paix,  de  mettre  à  exécution  le 
décret  d'arrestation  contre  le  représen- 
tant du  peuple  .Vubry,  lui  enjoignant  d'ap- 
poser les  scellés  sur  ses  papiers  et  l'auto, 
risaiit  à  requérir  la  force  armée. 

30  vendémiaire  an  IV. 
Copie  conformo,  A.  N.,  V  4582. 

12.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  portant  que  la  Comipisgion  des 


administrations  civiles,  police  et  tribu- 
naux fera  restituer  au  représentant  du 
peuple  Aubry  les  sommes  qui  lui  ont  été 
enlevées  par  la  municipalité  de  Paris. 

9  brumaire  an  IV. 

Copie  collationnée,  A.  N.,  V  4582. 

BABEY, 

Député  du  Jura. 

in.  —  Lettre  de  M.  Vitet,  lils  du  dé- 
puté de  Lyon,  à  son  cousin  Habey,  député 
du  Jura,  exposant  la  situation  critique 
dans  laquelle  se  trouve  son  père,  qui  a 
été  obligé  de  se  réfugier  à  Lyon,  chassé  de 
la  campagne,  où  il  se  trouvait  pour  sa 
santé,  par  des  vexations  atroces,  déclarant 
qu'il  n'est  point  coupable  de  conspiration 
contre  la  patrie,  ni  de  complicité  avec  les 
auteurs  de  l'insurrection  de  Lyon,  qu'il 
n'a  jamais  eu  de  correspondance  ni  de 
relations  avec  Cbasset  et  Birotteau,  ajou- 
tant que  l'une  de  leurs  maisons  a  été 
dévastée  par  les  bombes  et  qu'ils  vivent 
dans  le  plus  triste  état,  par  suite  de  la 
disette  des  vivres  et  de  la  misère  résul- 
tant d'un  siège  meurtrier. 

21  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  4584. 

14.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, statuant  sur  les  réclamations  du 
citoyen  Babey,  etordonnant  :  1°  la  radiation 
de  son  nom  sur  la  liste  des  émigrés  du 
département  du  Jura;  2°  le  payement  de 
la  somme  de  3,733  livres  10  sols,  produit 
de  la  vente  de  ses  meubles  à  Lons-le- 
Saunier;  3°  la  restitution  de  ses  linge,  lils 
garnis  et  mobilier,  en  nature,  ou  suivant 
la  valeur  de  l'estimation  ;  4»  la  restitution 
de  tous  frais,  loyers  et  fermages  perçus 
par  les  receveurs  des  domaines  nationaux; 
b«  la  résiliation  de  tous  baux  laits  par  les 
administrateurs  de  district;  6»  la  mise  à 
la  charge  du  Trésor  public  des  frais  de 
scellés,  de  garde  et  d'administration. 

20  pluviôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F''  4584. 


CHAPITRE  i".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


BAILLEUL, 

Député  de  la  Seine- Inférieure. 

13.  —  Procès- verbal  dressé  par  le  Co- 
mité de  surveillance  de  la  section  Nord 
de  la  ville  de  Provins  à  l'occasion  de  l'ar- 
restation à  Saint-Hilliers  d'un  particulier 
qui,  ayant  d'abord  refusé  de  faire  con- 
naître son  identité,  a  déclaré  se  nommer 
Bailleul,  député,  décrété  d'arrestation  et 
cherchant  son  salut  dans  la  fuite,  et  a  de- 
mandé à  écrire  une  lettre  au  représentant 
Du  Bouchet,  lequel  a  ordonné  de  le  garder 
en  lieu  sûr,  avec  renonciation  des  papiers 
saisis  sur  la  personne  dudit  Bailleul,  no- 
tamment des  fragments  d'un  passeport 
déchiré  par  Bailleul,  et  d'un  itinéraire  à 
suivre  dans  sa  fuite,  de  plusieurs  lettres 
galantes,  d'un  morceau  de  musique  teint 
de  sang,  que  l'on  présume  être  du  sang 
de  Capet,  intitulé  :  «  Adieu  de  la  prési- 
dente de  Tourville  »,  lesquels  papiers  sont 
remis  à  la  gendarmerie  avec  une  canne  à 
sabre,  une  paire  de  pistolets,  un  mou- 
choir à  moucher,  un  mouchoir  de  col  en 
soie,  un  gant  de  peau  de  daim,  une  paire 
de  boucles  de  jarretières,  de  la  poudre  et 
des  chevrotines. 

8  octobre  1793  (clos  le  9  octobre,  à  10  heures 
du  matin). 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4584. 

16.  —  Lettre  de  M.  Du  Bouchet,  repré- 
sentant du  peuple  en  mission  à  Provins,  à 
ses  collègues,  annonçant  la  translation  à 
Paris,  sous  bonne  et  sûre  escorte,  du 
sieur  Bailleul,  député  de  la  Seine-Infé- 
rieure, qui,  pour  éviter  l'effet  du  décret 
d'arrestation  lancé  contre  lui  «  et  ses  pa- 
reils, le  3  de  ce  mois,  avait  jugé  à  propos 
de  gagner  le  large  »,  et  qui  a  cherché 
avec  sa  loyauté  ordinaire  à  pressentir  son 
opinion,  en  l'engageant  à  tout  pacifier, 
c'est-à-dire  en  d'autres  termes,  faciliter  son 
évasion,  déclarant  <<  que  les  montagnards 
n'entendent  pas  raillerie  et  ne  composent 
pas  avec  leur  devoir»,  et  ajoutant  qu'ils 
déblayent  pas  mal  dans  ce  département, 
la  terre  de  la  liberté,  des  aristocrates, 
royalistes,  robinocrates,  ci-devant  nobles, 
prêtres  réfractaires  et  perturbateurs,  pa- 
rents d'émigrés,  etc.,  font  de  bonnes  prises 


en  argenterie,  mais  ne  trouvent  que  peu 
de  fusils  de  calibre. 

8  octobre  1793. 
Autographe,  A.  N.,  V'  4584. 

17.  _  Réquisition  de  M.  Du  Bouchet,  re- 
présentant du  peuple,  au  commandant  de 
la  gendarmerie  à  Provins,  à  l'effet  de  se 
rendre  à  Paris  et  d'y  conduire,  sous  bonne 
et  sûre  escorte,  le  sieur  Bailleul,  député 
de  la  Seine-Inférieure,  et  de  le  traduire 
au  Comité  de  sûreté  générale  sous  sa 
responsabilité  personnelle. 

8  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,V<  4584. 

18.  —  Requête  des  maire  et  officiers 
municipaux  de  Saint-Hilliers  au  président 
de  la  Convention  nationale,  exposant  que 
par  leurs  soins,  le  8  octobre  courant,  le 
nommé  Bailleul,  député,  décrété  d'arres- 
tation, a  été  arrêté  et  conduit  au  Comité 
de  surveillance  de  Provins,  et  attendu  que 
ce  député  est  le  3=  personnage  suspect 
qu'ils  ont  fait  arrêter  et  que  ces  arres- 
tations se  font  la  nuit,  réclamant  le  rem- 
boursement des  30  livres  payées  pour 
assurer  la  garde  des  personnes  arrêtées, 
et  priant  de  leur  faire  savoir  si  le  député 
Bailleul  a  été  reconduit  à  Paris. 

(19  octobre  1793.) 
Original  signé,  A.  N.,  F''  4584. 
Renvoyé   au   Comité   de   sûreté   générale,  le 
28' jour  du  \"  mois  de  l'an  2.   Signé  :  Ramel. 

19.  —  Interrogatoire  subi  devant  le 
Tribunal  révolutionnaire  par  Jacques- 
Charles  Bailleul,  député  de  la  Seine-Infé- 
rieure, arrêté  à  Provins,  le  8  octobre, 
lequel  a  déclaré  à  Cl. -Emmanuel  Dobsent, 
juge  au  Tribunal,  qu'il  n'avait  aucune 
réponse  à  donner  aux  questions  qui  pour- 
raient lui  être  posées,  attendu  qu'il  n'y 
avait  pas  de  décret  d'accusation  contre 
lui,  pas  plus  que  de  décret  le  traduisant 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  et  qu'il 
n'avait  pas  à  reconnaître  les  papiers  saisis 
sur  sa  personne  qui  lui  étaient  présentés, 
attendu  qu'ils  auraient  dû  être  renvoyés 
au  Comité  de  sûreté  générale. 

26  frimaire  an  II. 
Original,  signé   de    Dobsent  et  de  Bailleul, 
A.  N.,  F'  4584. 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCÉRÉS 


20.  —  Mémoire  juslificalif  de  Kailleul 
aux  Comités  de  salut  public  et  de  sûreté 
générale,  donnant  des  détails  au  sujet 
de  son  arrestation  à  Provins,  et  décla- 
rant qu'il  n'a  nullement  voulu  échapper 
à  la  loi,  que,  si  l'on  peut  lui  reprocher  sa 
fuite,  il  l'a  suffisamment  expiée  par  ce 
qu'il  a  souffert,  ayant  été  jeté  dans  un 
cachot,  chargé  de  fers,  qu'on  ne  lui  a 
ôtés  que  lorsque  ses  bras,  sur  le  point 
d'être  ensanglantés,  ne  lui  permettaient 
plus  d'endurer  la  douleur  que  ces  fers  lui 
causaient,  ajoutant  qu'il  a  pu  se  tromper 
mais  qu'il  est  loin  d'être  coupable  d'aucun 

crime. 

27  pluviôse  an  II. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  4584. 

Renvoyé  au  Comité  de  sûreté  générale  par 
le  Comité  (le  salut  public,  le  4  ventôse  an  II, 

21.  —  Précis  historique  de  la  vie  de 
Jacques-Charles  Bailloul,  député  à  la  Con- 
vention nationale,  depuis  le  commence- 
ment de  la  Révolution,  adressé  à  l'un  de 
ses  amis  qu'il  ne  désigne  pas,  précis  dans 
lequel  il  proclame  n'avoir  dû  sa  nomination 
à  la  Convention  qu'à  son  zèle  aussi  pur  et 
désintéressé  qu'infatigable;  n'avoir  jamais 
eu  de  relations  avec  les  hommes  con- 
damnés comme  chefs  d'un  parti  contre- 
révolutionnaire,  n'avoir  entretenu  au- 
cune correspondance  sur  les  affaires 
publiques,  et  avoir  constamment  voulu  la 
République, une  et  indivisible,  et  que  s'il 
s'est  trompé  sur  les  moyens  de  l'affermir, 
la  faute  doit  en  être  attribuée  à  sa  raison 
et  non  à  son  cœur. 

27  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4584. 

22.  —  Pétition  de  Railleul,  député, 
au  Comité  de  siireté  générale,  retraçant 
les  circonstances  de  son  arrestation  à 
.Saint-llilliers,  près  de  Provins,  arrestation 
en  quelque  sorte  provoquée  par  lui-même 
pour  obéir  ù  la  loi,  déclarant  que  depuis 
il  mois  il  est  détenu  à  la  Conciergerie,  lui 
seizième  dans  une  chambre  où  l'air  cir- 
cule à  peine,  près  d'une  infirmerie  mal- 
saine, au  milieu  de  fièvres  qui  ont  enlevé 
nombre  de  prisonniers,  se  plaignant  d'é- 
touffements  quolidiens  qui  lui  inspirent 
les  craintes  les  plus  vives  sur  sa  santé,  et 


demandant  sa  tran.slation  dans  une  mai- 
son d'arrêt,  telle  que  la  Force,  rappelant 
qu'il  u  fait  remettre  à  ses  collègues  un 
abrégé  de  ce  qu'il  a  fait  pour  la  liberté 
depuis  le  commencement  de  la  Révolution. 

9  ventôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  458t. 

23.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  décidant  que  le  citoyen  Rail- 
leul, membre  de  la  Convention  nationale, 
mis  en  arrestation  par  décret  du  '.i  oc- 
tobre (v,  st.),  sera  transporté  de  la  Con- 
ciergerie, où  il  est  détenu,  dans  la  maison 
d'arrêt  du  Luxembourg,  et  confiant  l'exé- 
cution de  cet  arrêté  au  maire  de  Paris. 

29  ventôse  an  II. 
Copie,  A.  N.,  V  4584. 

24.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
représentants  Rréard  et  Laloy,  chargés  de 
la  levée  des  scellés  apposés  chez  les  dé- 
putés détenus  ou  mis  hors  la  loi,  rue  des 
Moineaux,  maison  de  la  Réunion,  n»  423, 
au  domicile  de  Bailleul,  député,  levée 
des  scellés,  avec  examen  de  ses  papiers, 
d'où  ont  été  extraits  deux  carions,  dans 
lesquels  ont  été  mis  diverses  pièces  con- 
cernant, tant  la  correspondance  de  Bail- 
leul dans  son  déparlement  que  ses  opi- 
nions, projets  et  autres  papiers  relatifs  à 
divers  Comités  de  la  Convention,  qui  ont 
été  emportés  par  les  commissaires,  à 
l'effet  d'être  examinés  et  analysés,  avec 
décision  des  députés,  laissant  à  Jean-An- 
toine-Guillaume Bailleul,  frère  du  député 
et   gardien   des  scellés,  la  jouissance  du 

mobilier. 

9-11  prairial  an  II. 
Original,  signé   de   Bréaid,    Lalov,    .1.   La- 
coste,   juge    de    paix,    J.-.Ant.-G.    Bailleul    et 
Uousscl  jeune,  secrétaire,  A.  N.,  F'  45S4. 

2ii.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  les  réclamations  du  député 
Bailleul,  et  ordonnant  le  remboursement 
de  la  somme  de  423  livres  18  sols,  pour 
l'indemniser  des  diflérenles  sommes  qu'il 
a  été  obligé  de  payer  pendant  14  mois  de 
détention,  avec  l'état  de  ces  débours,  écrit 
de  la  main  de  Jacques-Charles  Bailleul, 
comprenant  300  livres  pour  une  année  de 


(( 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


loyer  resté  à  sa  charge  pendant  la  mise 
sous  scellés  de  ses  papiers,  le  surplus  (soit 
123  livres  18  sols)  pour  la  location  de  son 
lit  à  la  Conciergerie. 

3,  7  ventôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conrmmc  (2  pièces), 
A.N.,  1"  4584. 

BLAD, 

Député  du  Finistère. 

26.  —  Lettre  du  sieur  Palis,  chirur- 
gien auxiliaire  de  la  marine  à  Brest,  au 
Comité  de  salut  public,  se  plaignant  des 
agissements  du  député  Blague  ou  Blad, 
qui  égarait  l'opinion  publique  et  disait 
dernièrement,  dans  une  de  ses  lettres,  que 
l'insurrection  du  département  du  Finis- 
tère était  un  prétendu  délit,  déclarant  que 
ce  représentant  est  un  Ifiche  ou  un  traître, 
que  ses  mensonges,  ses  exagérations  ont 
animé  le  peuple  contre  la  Montagne,  au 
point  que  la  fête  républicaine  du  10  août 
est  devenue  une  fédération  analogue  à 
celle  de  Caen,  dénonçant  en  outre  les 
trames  qui  sont  ourdies,  les  livres  sterling 
du  ministre  Pitt  semées  en  abondance,  les 
Anglais  prisonniers  qui  se  promènent  dans 
le  port  et  insultent  à  la  modestie  répu- 
blicaine par  un  faste  insolent,  signalant 
notamment  leurs  propos,  d'après  les- 
quels, le  jour  de  la  Fédération,  l'un  d'eux 
aurait  dit  que  la  farce  était  finie,  et  de- 
mandant le  transport  de  ces  faquins  ail- 
leurs. 

13  .loiit  1793. 

Original  signé,  ^.  iV.,  FM601. 

Renvoyé  au  Comité  de  sûreté  générale  par  le 
Comité  (!e  salut  public,  le  30  août  1793. 

27.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Blad,  député,  au  Comité  de  silreté  géné- 
rale, à  l'effet  de  se  justifier  d'avoir  apposé 
.sa  signature  à  la  déclaration  du  0  juin, 
qui  a  servi  de  base  au  décret  d'arresta- 
tion rendu  contre  lui,  affirmant  n'avoir 
signé  cette  déclaration  que  par  condes- 
cendance et  sans  en  avoir  lu  seulement 
le  premier  paragraphe,  et  l'avoir  réclamée 
à  Dcperret  afin  de  biffer  sa  signature, 
mais  que  celui-ci  refusa  de  se  rendre  à  son 
désir,  en  alléguant  que  cette  pièce  serait  dé- 
chirée ou  brillée  le  jour  môme,  qu'elle  fut 


trouvée  chez  lui  lors  de  son  arrestation, 
laisant  sa  profession  de  foi  et  jurant  que 
l'idée  odieuse  du  fédéralisme  n'est  jamais 
entrée  dans  son  cirur,  et  qu'il  a  frémi 
d'indignation  à  l'idée  qu'un  semblable 
projet  ait  pu  être  formé  lors  de  la  réunion 
coupable  de  Caen. 

21   brumaire  an  II. 
Origin.ll  signé,  A.  N.,  F'  4601. 

28.  —  Requête  du  sieur  Joseph-Simon 
Codineau  au  Comité  de  sûreté  générale, 
exposant  qu'il  a  loué,  quai  Voltaire,  n°  10, 
au  député  Blad  un  appartement  meublé 
sur  lequel  ont  été  apposés  les  scellés,  et 
demandant,  conjointement  avec  ledit  Blad, 
la  levée  des  scellés,  afin  de  pouvoir  dis- 
poser de  cet  appartement,  où  les  effets  se 
perdent  par  la  poussièie  et  les  vermines, 
le  sieur  Blad  consentant  à  ce  qUe  ses 
malles  soient  transportées  où  le  Comité 
jugera  à  propos. 


21  ventôse  an  II. 
Originaux  signés  (i  pièces),  A.  N.,1'' 


IGOl. 


29.  —  Renvoi  par  le  Comité  de  sûreté 
générale  à  la  Commission  des  adminis- 
trations civiles,  police  et  tribunaux,  du 
sieur  Vatinel,  gardien  des  scellés  apposés 
au  domicile  du  représentant  Blad,  quai 
Voltaire,  n°  10,  suivant  attestation  du  Co- 
mité révolutionnaire  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Crenelle,  pour  le  payement 
de  son  salaire. 

21  frimaire  an  III. 
Extrait  du   registre  des   arrêtés   particuliers 
du   Comité   de   sûreté   générale,   A.  N.,  AF'lI 
277,  fol.  916. 

30.  —  Lettre  de  Blad,  représentant  du 
peuple,  à  ses  collègues  des  Comités  de 
salut  public  et  de  sûreté  générale,  décla- 
rant que,  plus  occupé  des  affaires  publi- 
ques que  des  siennes,  il  a  négligé  jusqu'ici 
de  réclamer  l'indemnité  accordée  aux 
députés  détenus  pendant  le  règne  de  la 
tyrannie  décemvirale,  et  joignant  la  note 
des  frais  extraordinaires  occasionnés  par 
.sa  détention,  qui  s'élèvent  à  la  somme  de 
3,672  livres,  savoir  :  au  tapissier  Legendre, 
200  livres  pour  location  de  2  lits  restés 
sous  les  scellés;   1,612  livres  pour  loyer 


RÉCLAMATIONS  Et  JÙSTIFiCATlON  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


de  son  app.irtement  durant  13  mois,  dues 
au  citoyen  tlodineau,  et  1,800  livres  au 
gardien  des  scellés  pendant  12  mois. 

13  messidor  an  III. 
Oiiginaux  signés  (2  pièces^,  A.N.,  V  iCOI. 

ni.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  do 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, ordonnant  In  remboursement  de 
In  somme  de  3,672  livres  réclamée  par  le 
représentant  Blad,  tant  pour  la  location 
de  2  lits  que  pour  le  loyer  de  son  appar- 
tement et  les  frais  de  garde  de  ses  scellés. 

15  messidor  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4001. 

BLANQUI, 
Député  des  Alpes-Maritimes. 

32.  —  Lettres  de  Blanqui  à  un  cor- 
respondant ahonyme  dos  Alpes-Maritimes 
(pfobablement  Olivier,  procureur  général 
syndic),  exposant  ses  vues  politiques  au 
milieu  de  la  crise  violente  que  traverse  la 
Convention,  et  déclarant  que,  dans  le  mo- 
ment présent,  vouloir  parler  raison  serait 
se  servir  d'un  langage  inintelligible,  en- 
gageant son  correspondant  à  tenir  la  main 
au  gouvernail  le  plus  fortement  possible 
dans  l'espoir  de  gagner  tous  le  port  de  la 
République,  une  et  indivisible. 

12,  15,  16,  20  juin  1793. 

Originaux   signés  (4   pièces),  et  un  imprimé. 

.\  la  lollre  du  16  juin  est  joint  le  manifeste 
ihipiimé  de  Lasourue,  en  dale  du  8  juin;  la 
lelire  du  15  jiiin  ne  renfei-jne  que  ces  mois  : 
«  Adieu,  citoyen,  pent-êtie  pour  toujours.  »  Ces 
lettres,  saisies  pur  l'administration  épurée  des 
Alpes-Marillmes,  furent  envoyées,  le  2  floréal 
an  11,  par  le  représentant  RIcord  et  qualiliées 
d'iniprol)ation  des  journées  des  31  mai,  2  et 
3  juin,  et  tout  à  fait  contraires  à  la  vérité. 

33.  —  Lettres  de  Blanqui  à  Olivier,  procu- 
reur général  syndic  des  Alpes-Maritimes, 
et  Raynaud,  président  du  district  de  Nice, 
traçant  la  ligne  de  conduite  à  suivre  pour 
son  département,  à  la  suite  des  événements 
qui  viennent  de  se  produire,  déclarant 
qu'étant  fils  ptiinés  do  la  France,  ils  doi- 
vent rester  simples  spectateurs,  d'autant 
plus  que  leur  territoire  est  envahi  et  que 
leur  unique  souci  doit  être  de  chasser  les 
l'iémonlais,  annonçant  que  de  graves  évé- 


nements se  préparent,  que  les  déparle- 
ments de  l'ancienne  Bretagne  etNormandie 
menacent  de  se  porter  sur  Paris  à  la  tête 
de  30,000  hommes  et  que  la  France  est 
dans  le  chaos  et  l'anarchie,  que  c'est  tout 
ce  que  l'on  doit  à  la  trop  fameuse  journée 
du  31  mai  et  aux  suivantes.  . 

8  juillet  1793. 
Originaux  signés  (2  pièce»),  A.  N.,  V  4603. 

34.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
lîlanqui  au  président  du  Comité  de  sûreté 
générale,  à  l'eflet  de  dénoncer  l'infdme 
manœuvre  dont  il  a  été  victime  de  la 
part  des  agents  scélérats  d'une  faction 
abominable,  qui  lui  ont  extorqué  sa  si- 
gnature pour  l'appliquer  à  une  protesta- 
tion e.xécrable  et  contre-révolutionnaire, 
qu'il  n'a  connue  que  le  jour  où  elle  fut 
lue  à  la  tribune  de  la  Convention,  décla- 
rant que  ses  sentiments  de  patriotisme  et 
de  républicanisme  sont  consignés  dans 
ses  papiers  dont  il  sollicite  l'examen. 

7  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4603. 

3j.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Blanqui  à  son  compatriote  Veillon,  ex  dé- 
puté extraordinaire  des  Alpes-Maritimes, 
à  Nice,  expliquant  comment  il  a  été  in- 
duit, à  l'instigation  de  Chauvet  et  de  Lan^' 
juinais,  intrigant  et  traître  déclaré,  à 
signer  une  sorte  de  cerlilîout  insignifiant 
et  sans  conséquence,  auquel  a  été  subs- 
tituée une  protestation  abominable,  dé- 
clarant qu'il  se  trouve  à  la  Force  dans  le 
môme  bàliment  que  six  de  ses  collègues, 
et  qu'il  attend  avec  impatience  le  jour  do 
sa  délivrance. 

8  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4603. 

3(3.  —  Procés-verbal  de  transport  de 
Joseph-Elieime  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  députés  et  commis.saires  de  la 
Convention,  au  domicile  du  citoyen  Blan- 
qui, député,  rue  Honoré,  n°  73,  levée  des 
scellés  et  examen  des  papiers  trouvés  dans 
un  secrétaire,  consistant  en  correspon- 
dances de  Nice  et  de  Montpellier,  notant- 
ment  une  lettre  en  italien,  du  ^"t  juillet 
1793,    par   laquelle    on    le   remercie   des 


8 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


éclaircissements  par  lui  donnés  sur  les 
journées  des  31  mai,  1"  et  2  juin,  un  ma- 
nifeste imprimé  de  Lasource,  député  du 
Tarn,  papiers  que  les  commissaires  ont 
emportés. 

29  prairial,  l"  messiJor  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  W.,F'  4603. 

37.  —  Lettre  écrite  de  la  maison  des 
Fermes  générales,  rue  de  Grenelle-Saint- 
Ilonoré,  par  Blanqui  à  ses  collègues,  ex- 
posant qu'à  la  suite  do  son  arrestation,  le 
3  octobre,  les  scellés  ont  été  apposés  sur 
ses  effets  et  qu'il  s'est  trouvé  dans  la  né- 
cessité de  payer  pendant  H  mois  un 
gardien  à  3  livres  par  jour,  et  un  loyer  de 
70  livres  par  mois,  et  demandant,  la  visite 
de  ses  papiers  étant  consommée,  à  garder 
auprès  lui  ses  effets,  qui  peuvent  être 
contenus  dans  une  malle,  tout  ce  qu'il 
avait  de  précieux,  soit  en  assignats,  soit  en 
autres  objets,  venant  de  lui  être  volé, 
par  effraction,  à  la  suite  du  bris  des  scellés. 

18  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,V  4603. 

38.  —  Réclamation  par  Dominique 
rtlanqui,  député  des  Alpes-Marilimes,  à 
ses  collègues  des  Comités  de  salut  public, 
de  sûreté  générale  et  de  législation,  d'une 
somme  de  7,784  livres  12  sols,  savoir  : 
886  livres  12  sols  pour  12  mois  et  20  jours 
de  loyer  pendant  sa  détention;  832  livres 
pour  un  gardien  de  scellés,  à  raison  de 
r>0  sols  par  jour,  et  6,000  livres  représen- 
tant le  montant  du  vol  commis  à  son  pré- 
judice, son  appartement  ayant  été  forcé, 
les  scellés  brisés,  le  secrétaire  ouvert  et 
les  assignats  et  bijoux  qu'il  possédait 
ayant  été  dérobés,  avec  arrêté  des  Co- 
mités réunis,  ordonnant  le  rembourse- 
ment de  cette  somme  au  député  lîlaiiqui. 

1 1  germinal  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  ¥'•  4C03. 

BLAUX, 

Député  de  la  Moselle. 

39.  —  Lettre  de  Blaux,  député  de  la 
Moselle,  à  se.s  collègues,  exposant   qu'il 


est  complètement  ruiné  et  sans  ressources, 
que  la  maison  de  sa  femme  à  Valen- 
ciennes  a  été  brûlée,  une  autre  à  Mons 
confisquée,  que  sa  maison  à  lui,  à  Sarre- 
guemines,  est  en  ce  moment  aux  mains  de 
l'ennemi,  qui  a  juré  de  tout  brûler  sur 
son  passage,  ajoutant  que  la  vie  lui  est  à 
cliarge  et  qu'il  s'en  débarrasserait  lui- 
même,  s'il  n'avait  pas  à  sauver  son  hon- 
neur compromis  par  la  signature  qu'il  a 
donnée  à  un  acte  qui  devait  rester  secret 
et  n'être  publié  que  du  consentement  una- 
nime de  tous  les  signataires,  déclarant 
qu'il  a  reconnu  que  les  mesures  prises 
les  31  mai,  1"  et  2  juin  étaient  néces- 
saires, mais  que  ce  n'est  que  ce  qui  s'est 
passé  depuis  qui  l'en  a  convaincu,  qu'il  le 
dit,  parce  que  c'est  sa  pensée  et  non  par 
crainte  de  la  mort. 

5  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N..  F'  4603. 
Renvoyé  au  Comité  de  sûreté  générale,  5«  jour, 
2«  décade,  1"  mois. 

40.  —  Certificat  de  l'écrou  dans  la 
maison  d'arrêt  de  Metz  de  la  femme  du 
repi'ésentant  Blaux,  par  ordre  du  direr- 
loire  du  Département. 

13  octobre  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4603. 

41.  —  Lettre  des  administrateurs  des 
Postes  et  Messageries  au  Comité  de  sûreté 
générale,  l'avisant  de  l'arrivée  d'un  pa- 
quet de  Metz  à  l'adresse  du  citoyen  RIaux, 
député  à  la  Convention  nationale,  rue  de 
Courlye,  que  le  facteur,  informé  de  l'ar- 
restation de  ce  député  à  la  Force,  n'a  pas 
cru  devoir  laisser  le  paquet,  et  deman- 
dant des  instructions  à  cet  égard,  le  paquet 
en  (|uostion  est  réclamé  par  le  citoyen  Karr, 
député  de  la  ville  de  Sarrebruck  à  la  Con- 
vention, comme  lui  étant  destiné,  avec 
lettre  du  Comité  de  sûreté  générale  aux 
représentants  du  peuple  près  l'armée  de 
la  Moselle,  leur  envoyant  l'un  des  impri- 
més contenus  dans  ce  paquet  et  deman- 
dant leur  avis,  avec  un  imprimé  contenant 
un  mémoire  adressé  aux  représentants  do 
la  Moselle  par  les  otages  du  pays  de 
Nassau,    détenus   au    refuge    de    Metz,  et 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


une  pt'lition   des   députés  de  Sarrebruck 
et  Saint-Jean. 

23*  jour  du  l"  niiiis  de  l'an  II 
(14  octobre  1793.) 
Original  siyné,  minute  et  imprimé  ^3  pièces), 
A.  N.,  V  4603. 

42.  —  Lettre  des  administrateurs  du 
déparlement  de  la  Moselle  au  Comité  de 
salut  public,  signalant  la  conduite  sus- 
pecte du  représentant  Blaux,  qu'ils  dé- 
noncent comme  un  mandataire  infidèle, 
comme  un  vil  courtisan  du  despotisme,  et 
déclarant  que  si  les  délits  dont  il  s'est 
rendu  coupable  ne  sont  pas  suffisants 
pour  le  faire  considérer  comme  l'un  des 
complices  de  Brissot,  ils  appellent  un 
examen  scrupuleux  et  crient  vengeance. 

18  brumaire  an  II. 
Oritjinal  signé,  A.  N.,  F'  4603. 
Renvoj'é   au    Comité   de   sûreté   générale  par 
celui  de  salut  public,  le  5  frimaire  an  II. 

43.  —  Lettre  de  Blaux,  député,  à  ses 
collègues  du  Comité  de  surveillance  de  la 
Convention  nationale,  annonçant  avoir  lu 
dans  le  journal  du  18  courant  la  mention 
de  l'envoi  de  4  commissaires  chez  les  dé- 
putés, dont  les  papiers  ont  été  mis  sous 
scellés,  pour  retirer  ceux  qui  concernent 
les  Comités,  déclarant  avoir  été  chargé,  de 
concert  avec  Riihl,  de  préparer  la  réunion 
d'un  grand  nombre  de  communes  à  la 
France  dans  les  districts  de  Sarreguemines 
(•tBitche,et  que  son  projet  de  décret  a  été 
renvoyé  au  Comité  de  salut  public,  et  ob- 
servant qu'au  moment  où  il  a  été  arrêté, 
il  se  proposait  de  porter  à  ce  Comité 
toutes  les  délibérations  de  ces  communes, 
qui  doivent  se  trouver  dans  ses  papiers 
mis  sous  scellés. 

20  pliiviù.se  an  II  (Grande  Force). 
Original  signé,  A.  N.,  V  4603. 

44.  —  Arrcté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  autorisant,  sur  la  demande  du 
député  Vernerey,  le  Comité  de  surveil- 
lance de  la  section  des  Tuileries  à  procéder 
il  la  levée  des  scellés  apposés  sur  ses 
papiers  appaitenant  au  citoyen  Blaux, 
député,  en  arrestation,  replacer  silrement 


et  convenablement   lesdits   papiers,  et  y 
réapposer  les  scellés. 

Primidi  décadi  pluviôse  an  II. 
Copie,  A.  N.,  F'  4603. 

4').  —  Déclaration  du  directoire  du  dé- 
parlement de  la  Moselle,  portant  qu'ayant 
appris  l'arrestation  du  citoyen  Blaux,  à 
Paris,  il  a  cru  devoir,  dans  l'intérêt  de  la 
chose  publique,  faire  arrôler  la  citoyenne 
Blaux,  son  épouse,  et  faire  apposer  les 
scellés  sur  ses  papiers. 

19  fructidor  an  II. 
Copie  collationnée,  A.  N.,  V  4603. 

46.  —  Lettre  de  Nicolas-François  Blaux, 
député  du  département  de  la  Moselle,  à 
ses  collègues  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, exposant  que,  décrété  d'arrestation 
le  3  octobre  1793,  il  a  été  conduit  le  7  à 
la  Force,  où  de  l'infirmerie  il  a  été  mis 
dans  la  galerie  de  la  dette,  puis  transféré 
successivement  aux  Madelonnettes,  aux 
Bénédictins  anglais,  à  la  Ferme  et  aux 
Ecossais,  et  qu'indépendamment  du  loyer 
de  son  logement,  il  a  été  obligé  de  payer  la 
location  du  mobilier  des  chambres  par 
lui  occupées,  sans  compter  les  gratifica- 
tions données  journellement  aux  con- 
cierges et  guichetiers  pour  avoir  leurs 
bonnes  grâces  et  des  chambres  moins 
malsaines,  et  les  salaires  des  commission- 
naires pour  se  procurer  au  dehors  ce  qui 
lui  était  nécessaire,  et  réclamant  le  mon- 
tant du  loyer  de  son  appartement  pen- 
dant 12  mois  28  jours,  soit  776  livres,  plus 
17,")  livres  pour  l'impression  de  sa  justifi- 
calion  et  l'achat  de  celles  de  ses  collègues, 
plus  290  livres  pour  remplacer  des  cu- 
lottes de  drap,  gants  de  poil  de  lapin,  bas 
de  laine  blancs  rongés  en  son  absence  par 
les  arlisons,  en  outre  18  livres  pour  le 
rachat  d'exemplaires  du  Journal  des  dé- 
crets des  6  derniers  mois  de  1793,  auquel 
il  était  abonné,  enfin  3,560  livres  pour  la 
dépense  extraordinaire  occasionnée  par 
l'arrestation  de  sa  femme,  à  Metz,  où  elle 
s'était  réfugiée  avec  ses  deux  filles,  ayant 
dû  abandonner  sa  maison  de  Sarregue- 
mines qui  a  élé  pillée,  le  tout  s'élevant  à 
la  somme  de  4,819  livres. 

3  fructidor  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4603. 


)b 


CrtAPItflE  [''.  —  JOUftNÉKS  HISTORIQUES  DE  LA  nËVOLlltlO.X 


47. — Arrêté  des  Comités  réunis  de  sûreté 
générale,  de  salut  public  et  de  législation, 
statuant  sur  la  réclamation  du  citoyen 
Blaux,  député  de  la  Moselle,  et  ordonnant 
le  payement  de  4,819  livres  pour  les  perles 
qu'il  a  subies  et  les  dépenses  qu'il  a  été 
obligé   de    faire   pendant   le  temps  de  sa 

détention. 

20  fructidor  an  111. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4C03. 

BLAVIEL, 

Député  du  Lot. 

48.  —  Procfts-verbal  de  transport  d'An- 
toine-Pierre-Marie Pasté,  secrétaire-com- 
mis du  Comité  de  sftreté  générale,  en  vertu 
d'ordre  du  Comité,  du  i"  germinal,  au 
domicile  du  député  Bluviel,rue  des  Vieux- 
Augustins,  n"  H,  et  d'apposition  des  scel- 
lés sUr  ses  papiers. 

2  germinal  on  II. 
Original  signé   et   copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  FJ  4603. 

49.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
l'rançois-liaptisle  Dericquehem,  inspecteur 
de  police,  cbargé,  par  ordre  du  Départe- 
ment de  Police,  d'arrêter  et  de  condnire  à 
la  maison  d'arrêt  du  Luxembourg  le  dé- 
puté Blaviel,  en  son  domicile,  n°  11,  rue 
dos  Vieux-Auguslins,  avec  réponse  du  ci- 
toyen Pierre  Ferrieux,  perruquier,  décla- 
rant que  ledit  Blaviel  a  été  arrêté  le 
1"'  germinal  et  se  trouve  détenu  au  Luxem- 
bourg. 

3  germinal  an  II.  miniiil. 
Original  signé,  A.  N.,  l"  4 003. 

50.  —  Lettre  de  Blaviel,  député  du 
département  du  Lot,  aux  Comités  de  salut 
public  et  de  sûreté  générale,  renouvelant 
ses  lettres  des  premiers  jours  d'octobre  et 
désavouant  formellement  l'apposilion  de 
sa  signature  au  bas  d'une  protestation 
dont  il  a  toujours  ignoré  le  contenu,  qui 
a  été  l'ofrot  d'une  surprise  vt  d'un  véri- 
table abus  de  confiance,  déclarant  qu'il  a 
toujours  été  antifédéraliste  et  que  son  er- 
reur lui  semble  avoir  été  suffisamment 
punie  par  une  détention  de  prés  de  neuf 
mois,  et  sollicitant  sa  mise  en  liberté  pro- 
visoire, à  l'effet  de  pouvoir  suivre  un  trai- 


tement nécessaire  en  raison  de  son  état 
de  santé,  de  plus  en  plus  critique. 

23  prairial  atl  II. 
(maison  d'arriH  du  Luxembourg.) 
Original  signé,  A.  iV.,  FI  4G03. 

51.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  ordonnant  Id  leVêe  des  scellés 
au  domicile  de  Blaviel,  l'un  des  représen- 
tants mis  en  liberté  provisoire  pour  réta- 
blir leur  santé  et  vaquer  à  leurs  affaires 
domestiques,  et  procès-verbal  de  levée 
desdits  scellés  sur  une  armoire  en  placard, 
en  présence  dudit  Blaviel,  par  deux  mem- 
bres du  Comité  révolutionnaire  de  la  sec- 
tion de  Brutus. 

4,  8  brumaire  an  III. 
Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièce."), 
A.  N.,  F'  4G03. 

BOHAN, 

Député  du  Finistère. 

,*)2.  —  Lettre  de  Bolian,  représentant 
du  peuple,  détenu,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  exposant  qu'il  relevait  d'une 
maladie  de  poitrine,  lorsqu'il  fut  incar- 
céré, le  3  octobre,  que  le  régime  bomicide 
des  prisons,  où  il  s'est  vu  privé  de  tous 
les  secours  de  l'art,  même  du  clioix  do 
ses  aliments,  a  tellement  aggravé  son  état 
que  bientôt  son  mal  sera  sans  ressource, 
et  que  son  bras  qu'il  n'a  pu  jianser  con- 
venablement sera  bientôt  perclus,  et  de- 
mandant, à  moins  que  le  Comité  ne  veuille 
transformer  le  décret  d'arrcslation  rendu 
contre  lui  en  décret  de  mort,  l'envoi  de 
commissaires  pris  dans  son  sein,  avec  un 
officier  de  santé  pour  constater  son  état, 
dans  l'espoir  que,  d'après  leur  rapport,  on 
lui  permettra  de  rester  en  arrestation 
dans  Paris,  sur  parole  et  sans  gendarme. 

18  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  ï"  4601. 

!')3.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
membres  du  Comité  révolutionnaire  du 
1"  arrondissement  (section  de  la  Répu- 
blique), en  vertu  d'un  ordre  du  Comité  de 
sûreté  générale,  au  domicile  du  député 
liolian,  rue  de  la  .Madeleine,  n»  20,  en  sa 


HËCI.AMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTES  INCAIICÉRÉS 


11 


présence,  et  de  levée  des  scellés  apposés 
sur  SCS  effets. 

7  brumaire  an  III. 
Original  signô,  A.  A'.,  F'  4G04. 

î)4.  —  Mémoire  de  Bohnn,  représenlanl 
du  peuple,  à  ses  collègues  des  Comités 
do  sûreté  générale,  de  salut  public  et  de 
législation,  exposant  qu'incarcéré  le  3  oc- 
tobre 1"93,  il  a  été  mis  en  liberté  provi- 
soire le  29  vendémiaire  an  111,  que,  dans 
cet  intervalle  d'un  an  19  jours,  il  a  payé 
pour  son  loyer,  rue  de  la  Madeleine, 
429  livres,  et,  à  la  Force,  tant  au  4»  étage 
du  bâtiment  neuf  qu'à  l'inlirmerie,  pour 
son  loyer  81  livres,  que,  délogé  précipi- 
tamment du  bâtiment  neuf  et  obligé  de 
partager  le  lit  d'un  de  ses  collègues  au 
rez-de-chaussée,  il  fut  forcé  d'acheter 
pour  ainsi  dire  un  autre  cachot  et  de 
payer  100  livres  au  gardien  pour  être 
admis  à  l'infirmerie,  qu'on  le  fit  sorlir 
de  l'infirnierie  avec  8  de  ses  collègues, 
et  qu'il  obtint  à  prix  d'urgent  de  s'installer 
dans  une  chambre  délabrée  du  bâtiment 
.  de  la  dette,  qu'il  dut  également  payer 
pour  obtenir  des  gardiens  les  adoucisse- 
ments que  sa  sauté  exigeait,  payer  encore 
pour  faire  transporter  successivement  ses 
elfets  aux  Madolonnellcs,  aux  Bénédic- 
tins anglais,  à  la  maison  des  Fermes  et 
aux  Carmes,  déclarant  que  pendant  sa 
détention  ses  vêlements,  notamment  un 
habit  du  plus  beau  drap  bleu,  une  houpe- 
lande  et  un  manteau  de  drap  bleu  furent 
littéralement  rongés  par  les  vers,  esti- 
mant à  300  livres  la  dépense  de  leur  rem- 
placement et  sollicitant  le  remboursement 
de  tous  ses  frais  qui,  d'après  son  évalua- 
tion, se  montent  à  99C  livres  5  sols,  et 
qui,  d'après  un  calcul  plus  exact,  font  un 
lotal  de  902  livres  11  sols  8  deniers,  avec 
arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale,  or- 
donnant le  payement  de  cette  somme. 

20,  27  pluviôse  an  III. 
Orif-'iiial    signé    et    copie    conforme,   A.   N., 
V  400i. 

BONET, 

Député  de  la  Haule-Loirc. 

l)"t.   —   Lettre    de   Chaudron- lloussau, 
représentant  du  peuple  en  mission   dans 


l'Ariège  et  les  Pyrénées-Orientales,  à  la 
Convention  nationale,  dénonçant  la  con- 
duite de  Itonctet  Cassanyès,  qui  ont  placé 
à  la  tête  des  administrations  civiles,  dos 
vivres  et  des  fourrages,  tous  les  fédéra- 
listes et  contre  révolutionnaires,  et  décla- 
rant en  particulier  que  Ronet  a  présidé  la 
première  des  assemblées  fédéralisles  de 
l'Aude,  cil  l'on  s'est  coalisé  avec  Bor- 
deaux, Lyon,  Toulon  et  Marseille,  et  dans 
laquelle  ont  été  arrêtées  la  scission  arec  la 
Convention  et  la  levée  d'une  force  dépar- 
tementale pour  marcher  contre  Paris, 
ajoutant  qu'il  en  a  entre  les  mains  la 
preuve  matérielle. 

14  ventôse  an  II. 
Extrait  conforme,  A.  N.,  F'  4008. 

■)6.  —  Pétition  de  Bonet,  député  de  la 
Haute-Loire,  à  ses  collègues  composant 
les  trois  Comités  de  gouvernement,  à  l'ef- 
fet d'obtenir  réparation  des  dommages 
matériels  qu'il  a  éprouvés,  dans  ses  pro- 
priétés foncières  et  mobilières,  notamment 
des  dilapidations,  ravages  et  destructions 
de  tout  genre  que  les  terroristes  ont 
exécutés  et  fait  exécuter  sur  ses  propriétés 
dans  le  district  de  Monistrol,  où  la  muni- 
cipalité a  fait  acquérir,  sous  le  nom  d'un 
particulier,  et  possède  actuellement  un 
terrain  couvert  d'arbres  superbes  qui,  en 
1789,  eût  été  vendu  12  à  ir.,000  livres  et 
qu'elle  a  acquis  pour  00  livres  en  assi- 
gnats, sollicitant  la  nomination,  par  les 
représentants  en  mission  dans  la  llaulc- 
Loire,  de  commissaires  à  l'effet  de  procé- 
der contradictoirement  avec  lui  ou  ses 
fondés  de  procuration  à  restimation  des 
pertes  par  lui  éprouvées,  pour  que  l'on  ne 
puisse  croire  qu'il  a  abusé  des  droits  que 
lui  a  donnés  le  malheur  pour  surprendre 
la  religion  de  ses  collègues. 

Après  le  20  ventôse  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4C08. 

57.  —  .\rrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
décidant  que  Bonet,  député  de  la  Haute- 
Loire,  sera  réintégré  dans  ses  biens  meu- 
bles et  immeubles  non  vendus,  que  les 
frais  de  scellés  et  de  séquestre  demeureroiit 
à  la  charge  de  la  Uépubliquc,  que  les  re- 


12 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


présentants  en  mission  sont  autorisés  à 
nommer  des  commissaires  à  l'effet  de  pro- 
céder, de  concert  avec  ledit  Ronet,  à  l'es- 
timation des  dilapidations  et  vols  commis 
dans  ses  biens,  et  de  prendre  connais- 
sance des  ventes  frauduleuses  de  terrains, 
que  les  autorités  constituées  se  sont  fait 
adjuger  au  mépris  de  la  loi. 

1"  Hoi-éal  an  III. 
(p«r  erreur  l"  thermidor  an  III.) 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4608. 

88.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  la  réclamation  de  Bonet,  dé- 
puté de  la  Haute-Loire,  et  fixantà  10,000  li- 
vres le  chiffre  de  l'indemnité  qui  lui  sera 
payée  pour  les  pertes  énoncées  dans  sa 
pétition. 

14   (Iméal  an  IH. 

Copie  conforme,  A.  N.,  F"  4608. 

BRESSON, 

Député  des  Vosges. 

59.  —  Adresse  de  la  société  des  Mon- 
tagnards ou  antifédéralistes  de  Mirecourt 
à  la  Convention  nationale,  annonçant 
l'arrivée  de  Jean-Raptisle  Bresson,run  des 
députés  du  département,  à  Darney,  lieu 
de  son  domicile,  déclarant  qu'elle  n'a  pas 
encore  la  preuve  des  propos  infâmes  qu'il 
aurait  tenus,  mais  que  sa  présence  à  Darney 
est  un  poison  dangereux,  et  engageant  la 
Convention  à  faire  vérifier  les  faits  et  ne 
plus  accorder  de  passeports  aux  députés 
de  la  plaine,  attendu  qu'ils  ne  s'en  servent 
que  pour  aller  corrompre  l'esprit  public 
dans  les  départements. 

18  août  179.1. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4616. 

60.  —  Lettre  du  conseil  d'administra- 
tion du  district  de  La  Marche  au  président 
de  la  Convention  nationale,  exprimant  ses 
craintes  au  sujet  de  la  présence,  à  La 
Marche,  et  de  la  conduite  suspecte  du  dé- 
puté Jean-Rapliste-Marie-François  Bresson, 
qui  n'a  fait  qu'une  apparition  fugitive, 
déclarant  avoir  lieu  de  trouver  extraor- 
dinaire l'éloignementde  ce  député  du  sein 
de  la  Convention  dans  un  temps  orageux. 


d'autant  plus  que,  dissipant  un  temps 
précieux  en  courses  vagabondes,  il  n'est 
point  malade,  rappelant  enfin  qu'il  n'a 
point  volé  la  mort  du  tyran,  et  qu'il  ap- 
partient à  la  caste  des  ci-devant  privilé- 
giés, circonstances  dignes  d'êlre  consi- 
dérées dans  un  temps  où  le  républicain 
est  si  souvent  trompé  par  des  ennemis 
astucieux  ou  perfides. 

27  août  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  V  4616. 

Renvoyé  au  Comité  de  sûreté  générale,  le 
2  septembre  1793,  l'an  I"'  de  la  République 
française  :  Périès,  cadet. 

61. —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûrelé  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  la  réclamation  du  représen- 
tant Rresson  et  décidant  :  1°  la  mainlevée 
du  séquestre  établi  sur  la  partie  de  ses 
propriétés  qui  n'a  point  été  vendue;  2»  le 
payement  de  la  somme  de  1,600  livres 
pour  les  fermages  et  loyers  de  ses  biens 
perçus  par  la  nation  pendant  deux  ans  ; 
.3°  le  payement  d'une  autre  somme  de 
2,400  livres  pour  indemnité  de  la  vente 
d'une  partie  de  sa  maison  et  de  ses  meu- 
bles, ainsi  que  de  l'enlèvement  de  son 
argenterie  et  de  ses  armes;  4°  la  remise 
de  son  traitement  de  représentant  du 
peuple  depuis  le  dernier  payement  qui  lui 
en  a  été  fait. 

27  nivôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4616. 
Reçu  l'original.  Signé  :  Bresson. 

BRONEL, 

Député  de  l'Hérault. 

62.  —  Arrêté  du  Comité  de  sftrelé  géné- 
rale, ordonnant  de  lever  les  scellés  appo- 
sés au  domicile  de  Brunel  et  de  Rouyer,  ci- 
devant  commissaires  de  la  Convention  na- 
tionale dans  le  déparlement  de  Rhône-el- 
Loire,  et  de  perquisitionner  dans  leurs  pa- 
piers, à  l'effet  d'y  rechercher  une  décla- 
ration du  citoyen  Buiron-tiaillard ,  qui 
aurait  été  déposée  entre  les  mains  de 
ces  commissaires,  pour  la  restituer,  et 
chargeant  Voulland  de  celte  opération, 
l'autorisant  à  faire  extraire  le  sieur  Brunel 
de  la  maison  d'arrêt  oi'i  il  est  détenu  pour 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTlflCATlON  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉnÉS 


13 


y  assister,  et  à  le   faire    réintégrer   dans 
ladite  maison  d'arrêt. 

!•'  frimaire  an  II. 
l'.xtrait   du   registre  de»  mandats  d'arrêt  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  A'.,  AF*II  290, 
fol.  31  V. 

63.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, ordonnant  le  transfèreraent  provi- 
soire de  Brunel  à  la  maison  des  Orties,  et 
chargeant  de  l'exécution  du  présent  le 
commandant  de  gendarmerie  près  du  Co- 
mité. 

27  pluviôM  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4619. 

64.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législa- 
tion, statuant  sur  la  réclamation  du  repré- 
sentant Brunel  et  ordonnant  le  payement 
de  la  somme  de  1,450  livres  pour  frais  de 
loyer,  frais  extraordinaires  dans  les  pri- 
sons où  il  a  été  détenu,  et  autres  sommes 
qu'il  a  été  obligé  de  débourser  pendant 
sa  détention. 

27  pluviôse  an  III. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  particuliers  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*n  277, 
fol.  1U9. 

CAZENEUVE, 

Député  des  Hautes-Alpes. 

65.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par  Ca- 
zeneuve  et  Serre,  députés  des  Hautes- 
Alpes,  et  Marbos,  député  de  la  Drôme,  au 
Comité  de  sûreté  générale,  à  l'effet  d'obte- 
nir la  levée  des  scellés  apposés  sur  leurs 
papiers  depuis  12  jours,  en  raison  des 
frais  de  gardiens  établis  par  la  section  des 
Piques,  que  leurs  moyens  ne  leur  per- 
mettent pas  de  supporter. 

9*  jour  de  la  3»  décade  du  \"  mois  de  la  Ré- 
publique (20  octobre  1793). 
Original  «igné,  A.  N.,  V  4635. 

66.  — Délibération  du  Comité  des  finan- 
ces, renvoyant  au  commissaire  des  admi- 
nistrations civiles,  police  et  tribunaux, 
autorisé  à  cet  effet,  la  pétition  du  citoyen 
Véron,  qui  réclame  son  payement  comme 
gardien  des  scellés  apposés  au  domicile 


de  Cazeneuve,  député,  pétition  renvoyée 
aux  Comités  de  sûreté  générale  et  des  ins- 
pecteurs de  la  salle. 

25  floréal  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  AA  10,  n"  425. 

67.  —  Déclaration  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  des  Piques,  attes- 
tant que  André  Véron  a  été  constitué  gar- 
dien des  scellés  apposés,  le  18  vendémiaire, 
chez  le  citoyen  Cazeneuve,  rue  des  Ma- 
thurins,  lors  de  son  arrestation,  que,  de- 
puis cette  époque,  il  continue  ses  fonc- 
tions, et  qu'il  a  reçu  du  ministre  de  la 
justice  une  somme  de  186  livres,  acompte 
de  ce  qui  doit  lui  revenir  de  sa  place  de 

gardien. 

28  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  10,  n»  425. 

68. —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  la  réclamation  du  citoyen 
Cazeneuve  et  ordonnant  le  rembourse- 
ment de  la  somme  de  1,300  livres,  pour  le 
loyer  de  son  appartement  et  du  lit  qu'il  a 
occupé  pendant  les  treize  mois  qu'a  duré 

sa  détention. 

6  pluviôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4635. 

CHASTELLAIN, 

Député  de  l'Yonne. 

69.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  députés  et  commissaires  de  la 
Convention,  rue  de  l'Echelle,  n»  542,  au 
domicile  du  citoyen  Chastellain,  député  à 
la  Convention  nationale,  dans  une  chambre 
au  4«  étage,  et  levée  des  scellés  qui  avaient 
été  apposés  sur  un  bureau  par  les  ci- 
toyens Louis  Charvet  et  Thomas-Charles 
La  Barre,  membres  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  des  Tuileries,  exa- 
men des  papiers  y  contenus,  se  composant 
de  lettres  particulières  toutes  insigni- 
fiantes, et  afin  d'éviter  les  frais  dispen- 
dieux d'un  loyer  et  de  garde  des  scellés, 
ledit  bureau,  constituant  tout  le  mobilier 
de  Chastellain,  est  descendu  dans  l'appar- 
tement qu'occupait  Rabaut  Saint-Etienne 


H 


CHAPITRE  1".  —  JOLRNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  UÉVÛUUTIQN 


au  second  étage,  compris  sous  les  mêmes 

scellés, 

!  5  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4643. 

70.  —  Certificat  du  secrétaire  greffier 
de  la  justice  de  paix  de  la  section  des 
Tuileries,  constatant  que  le  sieur  Nicolas 
Fleureau,  portier  de  la  maison  habitée 
par  le  député  Chastellain,  a  été  chargé  de 
la  garde  des  scellés,  le  4  thermidor  an  II 
jusqu'au  22  pluviôse  an  HI,  jour  de  la 
levée  desdits  scellés. 

14  frucliilor  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  ¥">  4643. 

COUPPÉ, 

Député  des  Côtes-du-Nord. 

71. —  Pétition  de  Gabriel  Couppé,  dé- 
puté des  Côtes-du-Nord,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  exposant  que  do 
tous  les  signataires  de  la  protestation  du 
6  juin  1793,  il  est  le  seul  privé  de  son 
indemnité  de  représentant,  et  que  le  Co- 
mité des  inspecteurs  ne  veut  pas  prendre 
sur  lui  de  délivrer  ses  mandats,  sous  pré- 
texte que  le  citoyen  Coupard,  l'un  des 
suppléants,  a  été  appelé  et  siège  à  la 
Convention,  faisant  observer  qu'il  lui 
semble  juste  que  ce  suppléant  occupe  la 
place  vacante  par  le  décès  de  Loncle,  et 
demandant  le  payement  de  son  indemnité 
depuis  le  jour  de  son  arrestation,  ce  qui  est 
de  toute  justice,  croyant  devoir  épargner 
à  ses  collègues  le  tableau  des  misères 
qu'il  a  souffertes. 

G  frimaire  an  III. 
Autographe,  A,  K-.V  4655. 

72.  —  Rapport  de  Danjou,  député  de 
l'Oise,  au  Comité  des  décrets  et  procès- 
verbaux  sur  la  pétition  de  G.  Couppé,  ex 
député  des  Côtes-du-Nord,  renvoyée  au 
Comilé  par  décret  du  6  frimaire,  décla- 
rant que,  tant  que  le  décret  du  l"  juillet 
1793,  qui  établissait  que  Couppé  en  aban- 
donnant son  poste,  avait  volontairement 
abdiqué  ses  fonctions  de  député,  ne  sera 
pas  révoqué,  il  ne  pourra  prétendre  au 
titre  de  représentant  du  peuple,  ni  par 
conséquent   à  son  indemnité,  concluant 


au  renvoi  de  la  pétition  au  Comité  de  sû- 
reté générale,  réuni  à  celui  de  législation, 
avec  arrêté  du  Comité  des  décrets,  adop- 
tant ces  conclusions. 

13  frimaire  an  III. 
Original  signé  et  extrait  conforme  (2  pjèces), 
A.  N.,  FI  4655. 

73.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
citoyens  Barré,  agent  national,  et  Louis 
Radot,  officier  municipal  de  Villejuif,  chez 
le  citoyen  Dernier,  logeur,  où  ils  ont  été 
fort  surpris  de  trouver  un  individu  por- 
teur d'une  carte,  sur  laquelle  étaient  ins- 
crits ces  mots  :  G.-M.  Coupé,  représentant 
du  peuple  français,  d'autant  plus  que  celte 
maison  était  le  lieu  de  refugi;  «  de  pres- 
que tous  les  aventuriers,  les  plus  mal 
vêtus,  les  plus  douteux  »,  et  comme  ce 
député  ne  leur  était  point  connu,  ils  ont 
cru  devoir  le  faire  accompagner  d'un  gen- 
darme au  Comité  de  sûreté  générale,  ledit 
particulier  leur  ayant  répondu  à  ce  sujet: 
«  Vous  savez  ce  que  vous  avez  à  faire, 
faites  votre  devoir.  » 

9  prairial  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4655. 

COKBF.L, 
Député  du  Morbihan. 

74.  —  Procès-verbal  de  transport  d'un 
commissaire  du  Comité  révolutionnaire  du 
I"  arrondissement,  rue  de  la  Madeleine, 
n"  26,  au  domicile  du  citoyen  Corbel,  dé- 
|)Ulé  à  la  Convention  nationale,  et  de  levée 
des  scellés  apposés  sur  une  malle,  avec 
remise  de  la  clef  de  cette  malle  au  citoyen 

Corbel. 

9  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4653. 

dabray-[doublet]  , 

Député  des  Alpes-Maritimes. 

7o.  —  Lettre  de  Dabray,  député  des 
Alpes-Marilimes,  au  président  de  la  Con- 
venlion  nationale,  exposant  qu'il  a  été 
poursuivi  par  le  Sénat  de  Nice,  sous  l'an- 
cien régime,  comme  partisan  de  la  régé- 
nération française,  et  qu'en  raison  des 
4  adresses  à  ses  concitoyens  qu'il  joint  à 


HÉCLAMAÎIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


sa  lelUe,  le  despote  de  Tgriii  a  tflis  sa  tiHe 
à  prix  et  a  enyojé  des  émissaires  pour 
l'assassiner,  déclarant  avoir  été  égaré  par 
la  perfidie  d'un  ancien  cpllôgue  qui  a 
amené  son  arrestation,  et  demandant  que 
m  cprrespondance ,  interceptée  par  les 
commissaires  de  l'armée  d'Italie,  soit  au 
plus  tôt  renvoyée  aux  Comités  de  sûreté 
géuérale  ou  de  salut  public,  pour  que  la 
pureté  de  ses  sentiments  soit  connue. 

3  ocloLre  1793. 
Original    signé    et    placards   de   Dabray  im- 
primés sous  le  tilre  d'adresse  à  se?  conciloyens 
(a  pièces),  A.  AT.,  I"  4659. 


78.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  au  Co- 
mité de  sûreté  générale  par  Dabray,  dé- 
puté des  Alpes-Maritimes,  à  l'elFet  de  jus- 
tifier sa  conduite  et  de  prouver  quil  a  été 
circonvenu  par  Blanqui,  l'un  de  ses  col- 
lègues, qui,  de  concert   avec  Lanjuinais, 
lui  lit  signer  un  écrit  sans  qu'il  pût  le  lire, 
écrit  qu'il  ne  croyait  pas  avoir  le  carac- 
tère  d'une  protestation,  sollicitant,  puis- 
qu'il n'a  pu  obtenir  la  permission  de  garder 
les   arrêts    chez   lui,   l'aulorisation    pour 
Charles  Aufré,  son  homme  d'affaires,  de 
venir  le  voir  quelquefois  et  de  lui  porter 
un  peu  de  linge,  et  priant  de  liùter  l'ex- 
pédition de  son  affaire. 

•  '■•jour  de  la  3»  décade  du  1er  mois  de  lan  II 
(l2ocloLre  1793). 
Original  signé,  .1.  n.,vi  4g59. 

''.  —  Lettre  de  Dabray,  député  des  \l- 
pes-Maritimes,  au  président  du  Comité  do 
sûreté  générale,  exposant  qu'admis  le 
^3  mai  a  la  Convention,  après  un  voyage 
de  2M  lieues,  il  s'est  laissé  entraînera  mé- 
'•onnaltre  un  instant  la  vérité,  mais  qu'il  a 
tlemontré  son  innocence  dans  un  mémoire 
onvoyé  au  Comité  et  qui  ne  lui  est  proba- 
hloi.ient  point  parvenu,  faisant  observer 
'|u  ailles  avoir  tout  sacrilié  à  la  Hévolu- 
lion,  le  despotisme  le  poursuit  en  mettant 
»a  lete  a  prix  et  la  République  l'empri- 
sonne. 

.  25  brumaire  an  II 


"8.  —  Lettres  écrites  de  la  Force  par 
Dabray,  député  des  Alpes-Maritimes,  a«x 
Comités  de  salut  public  et  de  sûreté  gé- 
nérale, exposant  la  situation  très  précaire 
où  il  se  trouve,  par  suite  des  charges  dont 
il   est  grevé,   s'étant    engagé   à   donner 
600  livres,  pendant  ja  durée  de  la  guerre, 
pour  la   formation  du  !«'  bataillon    des 
Alpes-Maritimes,  devant  en  outre  entrete- 
nir  son   neveu   et   4  sœurs,  un   homme 
(1  anaires  qu'il  a   amené  à   Paris,  jiayer 
2  loyers,  l'un  à  la  Force,  l'autre  à  l'hôtel 
des  Tuileries,_qui  lui  coûte  plus  de  100  li- 
vres par  mois,  ne  pouvant  même  recevoir 
les  lettres  chargées  à   son   adresse,  qui 
depuis   plus  de  3  mois  sont  à  la  Poste, 
demandant  par  justice  et  par  humanité 
que  l'on  bâte  sa  mise  en  liberté. 

13  venlôae  an  II. 
Originaux    signés    (2  exemplaires  du  même 
texte),  A.  N.,  F'  .'i659. 

70.  —  Lettre   de  Dabray,    dépulé   des 
Alpes-.Maiitimes,  au  Comité  de  salut  pu- 
blic, dépeignant  l'état  déplorable  oft  il  se 
trouve,  ayant  été  d'abord    entassé,  avec 
ses  compagnons,  au  nombre  de  07,  dans 
une  chambre  destinée  à  des  condamnés 
transiérés  à    Bicêtre,  puis  logé  dans  un 
rez-de-chaussée    humide    et   malpropre, 
manquant  du  nécessaire,  quelquefois  même! 
d'eau,  et  sollicitant  la  levée  de  ses  scellés, 
pour  lui  permellre  de  subvenir  à  ses  be- 
soins et  de  pourvoir  à  ses   affaires   qui 
empirent  de  jour  en  jour. 

4  lloréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4659. 


80.  —  Pétition  de  Charles  Aufré,  de- 
meurant rue  Honoré,  n"  7a,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  exposant  que,  le  IS  ven- 
démiaire an  H,  il  a  été  nommé  par  les 
citoyens  Couvreur,  commissaire  de  police 
de  la  section  du  Muséum,  et  Sadous,  offi- 
cier de  paix,  gardien  des  scellés  apposés 
chez  Dabray,  député  des  Alpes-Marilimes, 
et  qu'il  s'est  présenté  maintes  fois,  soit  au 
Département,  soit  à  sa  section,  soit  à  celle 
du  Muséum,  pour   obtenir  le    payement 
des   frais  de  garde,  qu'il  a  été  renvoyé 
continuellement   de   l'un   à  l'autre,  sann 
pouvoir  obtenir   de  réponse   décisive,   et 


16 


CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


soHicitanl  ce  payement  qui  lui  est  abso- 
lument nécessaire  pour  sa  subsistance. 

13  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,F''  4659. 

81.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
vention, rue  Honoré,  n°  73,  au  domicile 
de  Dabray,  député,  dans  une  chambre  au 
3«  étage  du  pavillon  de  gauche,  levée  des 
scellés  et  examen  des  papiers  contenus 
dans  un  secrétaire,  où  il  ne  s'est  trouvé 
que  quelques  lettres  insignifiantes  et  des 
imprimés,  mais  aucune  correspondance 
dudit  Dabray  pendant  le  temps  qu'il  est 
resté  à  la  Convention. 

2  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,F''  4659. 

82.  —  Lettre  écrite  de  la  prison  des 
Madelonnettes  par  Dabray,  député  des 
Alpes-Maritimes,  aux  Comités  de  salut 
public  et  de  sûreté  générale  réunis,  expo- 
sant qu'il  est  resté  pendant  3  mois  dans 
le  bâtiment  neuf  de  la  Force,  entassé  avec 
plus  de  60  personnes,  a  été  transféré,  en 
raison  de  son  état  de  santé  dans  le  dépar- 
tement de  la  dette  et  qu'il  vient,  ce  malin 
même,  d'être  envoyé  aux  Madelonnettes 
avec  tous  ses  collègues,  dans  un  local  qui 
ne  donne  même  pas  à  chacun  2  pieds  can-és, 
où  il  ne  tardera  pas  cà  succomber,  en  raison 
«  des  grandes  chaleurs  et  de  la  vermine 
que  les  criminels  appelés  pnî/ieua;  viennent 
d'y  laisser»,  déclarant  qu'il  attend  de  la 
justice  et  de  l'humanité  de  ses  collègues 
quelque  soulagement  à  ses  peines,  et  ajou- 
tant que  "  si  tous  les  détails  en  étaient 
connus,    leur    indignation    serait   à   son 

comble  ». 

27  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4659. 

83.  —  Lettre  écrite  de  la  maison  des 
Fermes  par  Dabray,  député  des  Alpes- 
Maritimes,  aux  Comités  de  salut  public  et 
de  sûreté  générale,  exposant  que  ses  effets 
restés  sous  les  scellés,  à  l'hôtel  des  Tuile- 
ries, ont  été  confiés  à  la  garde  de  son  homme 
d'affaires,  et  que  son  collègue  Blanqui, 
qtii  habite  le  même  hôtel,  vient  d'y  être 


volé  avec  effraction  de  portes  et  bris  de 
scellés,  et  demandant,  comme  ses  effets 
représentent  une  valeur  de  8,000  livres, 
l'autorisation  de  les  vérifier,  avec  le  con- 
cours du  juge  de  paix,  et  de  les  faire 
transporter  à  son  logis  actuel,  ou  de  les 
consigner  entre  les  mains  de  quelque 
personne  sûre. 

17  fructidor  an  II. 
Originaux  signés  (2  exemplaires  de  la  mémo 
lettre),  A.  N.,  F^  4659. 

84.  —  Lettre  de  Dabray,  député  des 
Alpes-Maritimes,  aux  Comités  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
exposant  (ju'ayant  été  arrêté  le  3  octobre 
1793,  comme  signataire  de  la  déclaration 
relative  aux  journées  des  31  mai,  1"  et 
2  juin,  les  scellés  furent  apposés  à  son 
domicile  avec  un  gardien  qui  y  est  resté 
jusqu'au  5  brumaire  dernier,  par  consé- 
quent 379  jours,  réclamant  le  rembourse- 
ment (le  ces  frais  de  garde  qui  s'élèvent 
à  1,137  livres  et  le  montant  des  loyers  par 
lui  payés  à  la  Force,  soit  67  livres  et  demi, 
au  total  1,204  livres,  ne  prétendant  pas 
exiger  les  frais  de  transport  de  son  lit  et 
de  ses  bardes  dans  7  différentes  prisons, 
ainsi  que  ceux  qu'il  a  dû  s'imposer  pour 
se  procurer  quelque  petite  aisance,  en 
ayant  oublié  le  chiffre,  avec  arrêté  des 
Comités,  ordonnant  le  payement  audit 
Daliray  de  1,204  livres  10  sols,  tant  ])our 
frais  de  garde  des  scellés  qu'autres  sup- 
portés pendant  sa  détention. 

2  ventôse  an  III. 
Original   signé   et  copie  (2  pièces),  A.  N., 
V  4659. 

85.  —  Lettre  de  Dabray,  représentant 
du  peuple  français,  à  son  ami  Jean  Ray- 
naud,  à  Nice,  annonçant  que  la  section  de 
Montreuil  s'était  déclarée,  le  10lloréal,en 
permanence,  mais  que,  les  sections  ayant 
improuvé  sa  démarche,  ses  arrêtés  avaient 
été  cassés  et  on  lui  avait  ordonné  de  se 
dissoudre,  que  les  Comités  doivent  leur 
faire  un  rapport  sur  la  situation  générale 
de  la  Franco,  après  lequel  des  mesures 
rigoureuses  seront  prises  pour  en  imposer 
à  jamais  à  tous  les  ennemis  de  la  Répu- 
blique, ajoutant  qu'il  envoie    au   citoyen 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


17 


Audibert  le  rapport  sur  la  conspiration  du 
29  germinal  et  le  discours  de  Thibaudeau 
pour  centraliser  le  gouvernement. 

1 1  noréal  an  III. 
Original  signé,  A.  K,  F'  4659. 

DAUNOU, 
Député  du  Pas-de-Calais. 

80.  —  Lettre  de  Daunou,  représentant 
du  peuple,  au  Comité  de  sûreté  générale, 
exposant  que  les  scellés  ont  été  apposés, 
le  7  octobre  1793,  non  seulement  sur  ses 
papiers,  mais  encore  sur  la  porte  exté- 
rieure de  son  appartement,  maison  Virgi- 
nie, rue  Honoré,  n°  330,  qu'il  a  réclamé 
plusieurs  fois  la  levée  de  ces  scellés  et 
qu'il  renouvelle  sa  réclamation,  alin  de 
pouvoir  rentrer  de  suite  dans  son  apparte- 
ment, conformément  au  déci'et  rendu  le 
2  brumaire  par  la  Convention,  avec  arrêté 
du  Comité,  ordonnant  la  levée  des  scellés. 

3,  4  brumaire  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  F''  4662. 

87.  —  Procès-verbal  de  transport  d'un 
commissaire  du  Comité  révolutionnaire  du 
2"  arrondissement,  rue  Honoré,  n"  ISIS, 
maison  Virginie,  meublée,  au  domicile  du 
citoyen  Daunou,  et  levée  des  scellés  en  sa 
présence  sur  la  porte  d'une  chambre  au 
3'  au-dessus  de  l'entresol,  n"  7,  et  dans  la 
chambre  même,  sur  une  bibliothèque,  sur 
une  commode  en  bois  de  rose  à  filets  de 
cuivre,  et  sur  une  armoire  pratiquée  dans 
le  mur. 

5  brumaire  an  III. 
Original  signé, ..4.  iV.,  I"  4GG2. 

88.  —  Lettre  de  Daunou  à  la  Commis- 
sion des  administrations  civiles,  police  et 
tribunaux,  accusant  réception  de  l'expé- 
dition du  décret  du  18  frimaire  an  III,  qui 
le  rappelle  au  sein  de  la  Convention  natio- 
nale. 

30  frimaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  49,  n»  1413. 

89.  —  Réclamation  par  le  représentant 
du  peuple  Daunou,  pour  dédommagement 
des  pertes  par  lui  éprouvées  durant  sa 
détention,  depuis  le  8  octobre  1793  jusqu'au 

T.  IX. 


3  brumaire  an  III,  de  la  somme  de  950  li- 
vres, savoir  :  500  livres  pour  le  loyer  de 
son  appartement,  durant  12  mois  et  demi, 
à  raison  de  40  livres  par  mois  :  100  livres, 
pour  la  garde  des  scellés,  suivant  quittance 
annexée  à  sa  réclamation,  et  350  livres 
pour  frais  de  prisons,  effets  perdus  dans 
les  transfèrements,  habillements  et  autres 
effets  rongés  par  les  vers,  tant  sous  les 
scellés  de  l'apparlement  garni,  rue  Honoré, 
que  sous  ceux  apposés  sur  un  autre  ap- 
partement du.  môme  député,  rue  Jacques, 
avec  arrêté  des  Comités  de  salut  public, 
de  sûreté  générale  et  de  législation,  or- 
donnant le  remboursement  de  la  somme 
de  950  livres. 

13  germinal  an  III. 
Originaux  signés  et   copie  (3  pièces),  A.  N., 
V  4062. 

DELAMAHRE, 

Député  de  l'Oise.  ' 

90.  — Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  les  réclamations  du  citoyen 
Delamarre,  député,  et  ordonnant  le  rem- 
boursement de  la  somme  de  1,572  livres 
pour  différents  frais,  avances  et  déboursés 
par  lui  faits  pendant  les  10  mois  de  sa 

détention. 

12  germinal  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4666. 

91.  — Lettre  de  Delamarre  à  la  Com- 
mission des  administrations  civiles,  po- 
lice et  tribunaux,  accusant  réception  du 
décret  en  date  du  19  germinal  qui  l'envoie 
en  mission  dans  les  départements  du 
Nord  et  du  Pas-de-Calais. 

4  floréal  an  III. 
Original  .•signé,  A.  N.,  AA  48,  n»  1379. 

DELLEVILLE, 

Député  du  Calvados. 

92.  —  Attestation  du  sieur  Gallois  consta- 
tant que  le  citoyen  Philippe  Delleville  a 
quitté  Paris  le  15  Janvier  1793,  ainsi  qu'il 
résulte  de  la  déclaration  de  la  femme  Hé- 
rault, tenant  l'hôtel  d'Auvergne,  quai  de 
la  Vallée,  chez  laquelle  il  demeurait,  que 


18  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


toutes  recherches  sont  demeurées  infruc- 
tueuses et  qu'il  n'est  certainement  plus 

H.  p3.ns 

Sans  date  (fin  1793). 
Original  signé,  A.  IV.,  F'  4668. 

DERAZEY, 

Député  de  l'Indre, 

93.  _  Ordre  du  Département  de  Police 
à  l'officier  de  paix  Massard  d'arrêter  et 
de  conduire  à  la  Force  le  citoyen  De- 
razey,  député  de  l'Indre,  domicilié  rue 
Saint-Honoré,  n°  374,  avec  réquisition  au 
commissaire  de  police  de  la  section 
d'apposer  les  scellés  sur  ses  papiers  et 
d'en  dresser  procès- verbal,  avec  note  de 
Massard,  portant  que,  recherche  faite  de  la 
demeure  du  citoyen   Derazey,  il  n'a  pu  la 

demeurer. 

7  octobre  1793. 
Original,  signé  de  MM.  Dangé,  N.  Froidure, 
Baudrais    et    Mennessier,     administrateurs    au 
Département  de  Police,  A.  N.,  I"  4670. 

94.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, chargeant,  en  e.xéculion  du  décret  du 
3  octobre,  les  citoyens  Delalou  et  Ber- 
trand, avec  adjonction  d'un  membre  du 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  des 
Piques,  d'arrêter  et  de  conduire  à  la  Force 
Derazey,  député,  ou  à  défaut  de  place,  dans 
toute  autre  maison  d'arrêt  jusqu'à  nouvel 
ordre,  en  mettant  les  scellés  sur  ses  pa- 
piers, si  fait  n'a  été. 

30  frimaire  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4670- 

9o.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Delcher  et  Marc-Aiiloine 
Haudot,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
vention nationale,  rue  Saint-Honoré,  n»  374, 
au  domicile  du  citoyen  Derazey,  député 
de  la  Convention,  dans  une  chambre  au 
rez-dc-chausséc  au  fond  de  la  cour,  levée 
des  scellés  et  examen  des  papiers  trouvés 
dans  un  secrétaire,  parmi  lesquels  deux 
lettres  de  Châtillon-sur-Indre,  une  liasse 
de  pétitions  à  renvoyer  au  Comité  des 
domaines,  et  la  notice  des  décrets  rendus 
au  rapport  du.  Comité  de^l'ordinaire  des 
linances  pour  les  contributions  publiques, 
ont  été  emportés  par  les  commissaires  qui 


ont    laissé    quantité    d'imprimés    el   de 
lettres  insignifiantes. 

6  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4G70. 

96.  —  Renvoi  par  le  Comité  de  sûreté 
générale  à  la  Commission  des  administra- 
tions civiles,  police  et  tribunaux  de  la 
citoyenne  Briant,  gardienne  des  scelles  ap- 
posés chez  le  représentant  Derazey,  sui- 
vant certificat  du  Comité  révolutionnaire 
du  !<"•  arrondissement, pour  le  payement 
de  ses  frais  de  garde. 

i"  frimaire  an  III. 
Extrait  du  registre  des  arrêtes  particuliers  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.   N-,   AF*il  277, 
fol.  855. 

97.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  el  de  législa- 
tion, statuant  sur  la  réclamation  du  ci- 
toyen Derazey,  député  de  l'Indre,  et  ordon- 
nant le  remboursement  de  la  somme  de 
1,419  livres,  tant  pour  frais  de  loyer  que 
pour  la  garde  des  scellés  chez  lui  apposés, 
auquel  arrêté  sont  annexées  les  quittances 
délivrées  par  Marie-Jeanne  d'Arcq,  veuve 
de  François  Macart,  premier  commis  des 
domaines  nationaux,  les  20  nivôse  an  II  et 
8  frimaire  an  III,  de  la  somme  de  6o0  livres 
et  de  celle  de  707  livres,  tant  pour  le  loyer 
de  son  appartement  que  pour  résiliation 
du  bail,  ainsi  que  le  bail  de  cet  apparte- 
ment, du  20  septembre  1792. 

8  ventôse  an  III. 
Copie  conforme  et  originaux  signés  (4  pièces), 
A,  N.,  V  4670. 

DESCAHPS, 

Député  du  Gers. 

98.  _  Procès-verbal  de  transport  de 
Louis-François  Beffara,  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Mont-Blanc,  rue  el 
maison  garnie  du  Mont-Blanc,  en  l'appar- 
tement au  premier  au-degsus  de  l'entre- 
sol, qu'occupait  Bernard  Descamps,  re- 
présentant du  peuple,  et  levée  des  scel- 
lés y  apposés  le  8  octobre  1793. 

6  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N,,  F^  4671, 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCÉIIÉS 


99.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de  sa- 
lut imblic,  de  sûreté  générale  et  de  légis- 
lation, statuant  sur  la  réclamation  du 
citoyen  Descamps,  député,  et  ordonnant 
le  payement  de  la  somme  de  96S  livres 
pour  le  remboursement  des  différentes 
dépenses  qu'il  a  été  obligé  de  faire  pen- 
dant sa  détention, comme  frais  de  scellés, 
loyers. 

27  pluviôse  an  III. 
Copie  collationnée,  A.  N.,  F"  46"  1. 

DUBUSG, 

Pépiifè  de  l'Elire. 

100.  —  Lettre  de  Dubusc,  député  du  dé- 
partement de  l'Eure,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  reconnaissant  que,  séduit  par 
des  apparences  trompeuses  que  servaient 
trop  bien  la  pusillanimité  de  son  carac- 
tère et  la  faiblesse  de  son  âge,  il  a  eu  le 
malheur  de  signer  la  déclaration  qui  a 
excité  l'animadversion  de  la  Convention, 
entraîné  par  l'exemple  sans  la  connaitre, 
exprimant  tous  ses  regrets  de  cette  erreur, 
de  cette  faiblesse,  et  affamant  n'avoir 
.jamais  rien  écrit  dans  son  département 
qui  pût  tendre  le  moins  du  monde  à  le 
soulever  contre  la  Convention,  l'uniié  et 
l'indivisibilité  de  la  République. 

1 1  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  If.,  V  4683. 

101.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, décidant  la  levée  des  scellés  dans 
l'appartement  occupé  par  le  représentant 
Dubusc,  l'un  de  ceux  à  qui  la  Convention 
a  accordé  la  liberté  provisoire  pour  ré- 
tablir leur  santé  et  vaiuer  à  leurs  aftaires 
domestiques,  et  procès-verbal  de  levée  des 
scellés  par  le  sieur  Pierlot,  commissaire 
du  Comité  révolutionnaire  du  10»  arron- 
dissement. 

i,   12  brumaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  'i6S3. 

102.  —  Réclfimation  par  Charles-Fran- 
çois Dubusc,  député  de  l'Euro,  d'une  somme 
de  702  livres  10  sols,  soit  de  67  livres lOsols, 
que  l'on  a  exigées  de  lui  pour  son  logement 
dans  la  maison  d'arrêt  de  la  Force,  et  de 
033  livres  qu'il  a  payées  p(]ur  le  loyer 
de  son  logement  dans  Paris  pendant  les 


10 

13  mois  de  sa  détention,  avec  arrêté  i|cs 
Comités  réunis  de  salut  public,  de  sûreté 
générale  et  de  législation,  ordonnant  le 
payement  de  la  somme  de  702  livres  10  sols 
pour  frais  de  son  logement  et  pour  celui 
qu'il  a  occupé  durant  s^  détention. 

24  ventôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,Fi  4083.  ' 

DUGUÉ  d'asSÉ, 

Député  de  l'Orne. 

103.  —  Lettre  du  ministre  de  la  guerre 
au  Comité  de  sûreté  générale,  l'avisant, en 
réponse  à  sa  demande,  que  le  député  ex- 
traordinaire du  département  de  l'Orne  qui 
s'est  présenté  pour  avoir  les  2  pièces  de 
canon  que  la  loi  du  3  Juin  accorde  k 
cha(iuo  départcmenl,  se  nomme  Dugué 
d'Assé,  et  que,  sur  son  refus  do  livrer  les 
2  pièces,  ce  député  a  insisté  en  manifes- 
tant sa  surprise  qu'on  ait  douté  un  instant 
du  i)alriotismo  qui  l'animait,  <b;rlarant 
(|U'i|  a  donné  l'ordre  au  comniandant  do 
l'Arsenal  de  suspendre  la  livraison,  avec 
post-scriptum  de  Dupin,  adjoint  de  la 
3"  division,  annonçant  que  le  convoi  n'est 
point  parti  et  ne  partira  point,  et  que  les 
traîtres  seront  déjoués. 

30  juillet  1793. 
Original,  signé  de  Dupin  pour  le  minisire, 
A.  N.,  F'  4686. 

loi.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Noël-François  Couvreur,  commissaire  de 
police  de  la  sectinn  du  Muséum,  rue  d'Ar- 
genteuil,  n"  30,  au  domicile  du  citoyen 
Dugué  d'Assé,  député  de  l'Orne,  dans  une 
chambre  au  i"  élage,  au  fond  de  la  cour, 
donnant  sur  un  jardin,  où  s'est  trouvé  le 
citoyen  Dugué,  à  côté  de  son  feu,  indisposé 
par  suite  d'un  mal  de  jambe,  lequel  a  dé- 
claré être  prêt  à  obéir  h  la  loi,  et,  après 
apposition  dos  scellés  .sur  ses  papiers  ren- 
fermés dans  une  petite  armoire,  remise 
de  la  personne  du  sieur  Dugué  d'Assé  aux 
mains  du  sieur  Sadous,  officier  de  paix, 
qui  s'en  est  chargé. 

7  octobre  1793. 
E»pédition  conforme,  A,  l«.,  F'  4680. 


éo 


CHAPITRE  ^^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


105.  —  Lettre  de  Dugué  d'Assé,  prison- 
nier à  la  Force,  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, exposant  l'embarras  dans  lequel 
il  se  trouve  par  suite  de  sa  captivité  depuis 
4  mois,  ayantacquis,  le  17  juin  1791,  pour 
34,000  livres  de  biens  nationaux  dans  le 
district  de  Bellème,  et  ne  pouvant  faire 
honneur  à  ses  engagements,  ces  biens 
allaient  ôlre  revendus  par  folle  enchère,  et 
demandant,  soit  un  sursis  à  la  vente,  soit 
sa  mise  en  liberté  immédiate,  attendu 
qu'il  n'a  que  8  jours  devant  lui,  observant 
qu'il  est  très  peu  fortuné  et  père  de  quatre 
enfants,  dont  deux  n'ont  pas  attendu  la 
réquisition  pour  voler  à  la  défense  de  la 

patrie. 

8  pluviôse  an  H. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  4C86. 

106.  —  Lettre  de  Dugué  d'Assé,  prison- 
nier à  la  Force,  au  Comité  de  législation, 
au  sujet  de  l'exécution  du  décret  qui  or- 
donne d'extraire  des  papiers  des  députés 
détenus  les  pièces  appartenant  aux  diffé- 
rents Comités,  déclarant  avoir  chez  lui 
plusieurs  pièces  de  cette  nature,  comme 
rapporteur  du  Comité  de  législation,  et 
présumant  qu'il  sera  présent  à  la  levée 
des  scellés,  faisant  connaître,  en  tout  cas, 
son  désir  d'y  assister,  attendu  qu'un  pauvre 
diable  de  sans-culotte  lui  a  confié  des  titres 
de  créance,  sa  seule  fortune,  avec  lettre  du 
Comité  de  législation  à  celui  de  sûreté  gé- 
nérale, transmettant  copie  de  cette  pièce 
ot  demandant  s'il  n'y  aurait  pas  d'incon- 
vénient à  proposer  de  décréter  en  général 
que  les  députés  détenus  seront  appelés  à 
la  levée  des  scellés,  ordonnée  par  le  décret 
du  18  pluviôse. 

19,  24  pluviôse  an  II. 
Original   signé,  copie   conforme   et  original, 
signé  de  Carabacérès,  Oudot  et  Bezard,  A.  N., 
AA4i),  n"  1415,  F' 4686. 

107.  —  Lettre  de  Dugué  d'Assé,  député 
de  l'Orne,  au  Comité  de  sûreté  générale, 
se  plaignant  des  procédés  de  l'administra- 
tion de  Police  qui  vient  de  le  dépouiller  de 
704  livres  en  assignats,  et  de  21  livres  en 
numéraire,  lesquelles,  avec  les  00  livres 
qu'elle  lui  a  laissées,  constituent  toute  sa 
fortune,  et  ([ui,  cette  nuit,  entre  une  heure 
et  deux  heures,  lui  a  de  nouveau  enlevé 


ses  ciseaux,  son  canif,  et  ne  lui  a  laissé, 
pour  lui  et  ses  collègues,  qu'un  couteau 
pour  cinq,  et  déclarant  avoir  besoin  du 
plus  prompt  secours. 

24  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4686. 

108.  —  Lettre  de  M.  Dugué  d'Assé,  pri- 
sonnier dans  la  maison  des  Fermes,  au 
Comité  de  sûreté  générale,  se  plaignant 
des  nouvelles  vexations  qu'on  lui  fait 
subir,  ainsi  qu'à  ses  compagnons  d'infor- 
tune, notamment  de  ce  qu'un  seul  perru- 
quier ait  le  privilège  exclusif  de  les  accom- 
moder au  nombre  de  plus  de  60,  décla- 
rant qu'il  ne  se  fera  jamais  raser,  s'il  est 
contraint  à  se  servir  de  cet  individu,  et 
priant  ses  collègues  de  mettre  lin  à  ces 
indignités  et  d'envoyer  des  commissaires 
pris   dans   leur   sein    pour    s'en     rendre 

compte. 

28  thermidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4686. 

109. —  Procès-verbal  de  transport  de  Nico- 
las Marcillac,  assisté  du  sieur  Claude-Louis 
Louvet,  membre  du  2«  Comité  révolution- 
naire, rue  d'Argenteuil,  n»  189,  au  domi- 
cile du  citoyen  Dugué  d'Assé  et  en  sa  pré- 
sence, lequel  ayant  reconnu  que  les  scellés 
apposés  sur  une  armoire  à  côté  de  la  che- 
minée étaient  ceux  d'une  autorité  consti- 
tuée de  la  section  du  Muséum,  mais 
n'étaient  pas  le  sceau  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  ladite  section,  s'est  retiré. 

7  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4686. 

110. — Arrêté  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, décidant,  sur  la  réclamation  de 
Dugué  d'Assé,  que  la  Commission  des 
administrations  civiles,  police  et  tribunaux 
fera  restituer  au  représentant  Dugué  d'Assé 
les  sommes  qui  lui  ont  été  enlevées. 

9  brumaire  an  III. 
Copie  coUationnée,  A.  N.,  V  4686. 

m. —  Pétition  de  Jacques-Claude  Dugué 
d'Assé,  député  de  l'Orne,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  à  l'effet  d'obtenir  le  rem- 
boursement de  la  somme  de  6oo  livres 
9  sols,  soit  b80  livres  9  sols,  montant  du 


RIÎCLAMATIONS  ET  Jl  STIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCIÎRfe 


l 


loyer  de  son  appartement  à  Paris,  rue 
d'Argenteuil,  n'OO,  pendant  les  12  mois  et 
20  jours  qu'a  duré  su  détention,  eu  égard 
à  l'apposition  des  scellés,  et  7b  livres  (jue 
l'administration  des  prisons  lui  a  fait 
payer,  à  raison  de  la  livres  par  mois,  en 
novembre  et  décembre  1793,  et  22  livres 
10  sols  pour  chacun  des  mois  de  janvier  et 
février,  bien  ((u'il  fournil  son  lit  et  linge, 
avec  arn'té  des  Comités  réunis  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
ordonnant  le  payement  de  cette  somme  de 
055  livres  9  sols  par  lui  déboursée. 

25,  27  pluviflsean  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  F'  1686. 

DULAURE, 

Député  du  Puy-de-Dôme. 

112.  —  Arrêté  du  Comité  do  sflreté  géné- 
rale, chargeant  le  commandant  de  la  force 
armée  de  mettre  sur  le  champ  en  état 
d'arrestation  à  la  Conciergerie  le  citoyen 
Dulaure,  député  du  Puy-de-Dôme. 

•  30' jour  du  1<"  mois  de  l'an  II  (21  octobre  179.3). 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  '1686. 

H.'î.  —  F.ettre  do  M.  Hotot  du  .Mesnil, 
lieutenant-colonel,  commandant  la  1'"  di- 
vision de  la  gendarmerie  nationale,  au 
ministre  de  l'intérieur,  rendant  com|ite 
de  l'exécution  des  ordres  à  lui  donnés  en 
vue  de  l'arrestation  du  député  Dulaure, 
déclarant  avoir  envoyé  à  son  dernier  do- 
micile connu,  rue  du  Théâtre-Français,  où 
l'on  a  appris  qu'il  demeurait  depuis  un 
mois  à  Chaillot,  qu'un  brigadier  de  gen- 
darmerie s'y  est  transporté  sur  le  champ 
et  s'est  rencontré  avec  un  gendarme, chargé 
de  la  même  mission  par  le  Comité  de 
sûreté  générale,  que  ce  brigadier  s'est 
adressé  à  la  femme  du  citoyen  Dulaure, 
qui  l'a  assuré  de  l'absence  do  son  mari, 
ainsi  qu'à  un  autre  député,  logé  dans  lu 
même  maison,  qui  lui  a  remis  ime  décla- 
ration dont  il  envoie  copie. 

i<"  jour  (lu  2'  mois  de  l'an  II  (22  oclobro  HO,"!). 
Original  signé,  A.  .V.,  F'  4680. 

114.  —  Déclaration  de  Pénières,  député, 
attestant  que  le  citoyen  Dulaure,  son  col- 


21 

léguo,  se  promenant  avec  lui,  a  entendu 
un  vendeur  de  journaux  crier  l'acte  d'ac- 
cusation rendu  contre  un  député  du  Puy- 
de-Dôme, et  qu'il  l'a  quitté  à  l'instant  pour 
aller  s'informer  d'une  manière  positive  du 
nom  et  des  motifs  du  député  accusé,  qu'a- 
lors il  était  presque  nuit. 

1"  jour  du  2' mois  de  l'an  II  (22  octobre  1793). 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4680. 

115.  —  Lettre  de  Dulaure,  représentant 
du  peuple,  à  la  Commission  des  adminis- 
trations civiles,  police  et  tribunaux,  accu- 
sant réception  de  l'extrait  du  décret  du 
18  frimaire  qui  le  rappelle  dans  le  sein  do 
la  Convention. 

2  nivôse  an  III. 
Original  signé,  A.N.,  AA  49,  n»  1415. 

110.  — Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  la  levée  des  scellés 
apposés  chez  Dulaure,  maison  Périno,  à 
Chaillot,  par  le  Comité  révolutionnaire  du 
l"  arrondissement. 

7  nivôse  an  III. 
Original,    signe    de     Matliieu ,     Monmayou, 
Boudin,    Garnier    (de    l'Aulie),      Bourdon    (<le 
l'Oise)  et  Lomont,  A.  N.,  V  4686. 

1 17.  —  Réclamation  par  Dulaure,  repré- 
sentant du  peuple,  au  Comité  do  sûreté 
générale,  d'une  indemnité  pour  une  partie 
des  pertes  qu'il  a  éprouvées,  savoir  : 
1»  2.000  livres,  représentant  le  i)rix  d'une 
valise,  contenant  ce  qu'il  avait  de  plus 
précieux  en  linge  de  toute  espèce  et  habits, 
valise  déposée  par  sa  femme  et  son  col- 
lègue Pénières  au  bureau  des  diligences 
de  Paris  et  expédiée  à  Pontarlier,  ofi  elle 
s'est  perdue,  ayant  été  indubitablement 
pillée, comme  c'est  l'usage;  2°  750  livres  re- 
présentant 15  mois  du  loyer  d'un  apparte- 
ment à  (Chaillot,  maison  Perine,  pendant 
sa  proscription,  les  scellés  apposés  sur 
une  pièce  de  cet  appartement  contenant 
ses  papiers  et  sa  bibliothèque  l'ayant  em- 
pêché de  le  Iquer,  avec  arrêté  du  Comité 
de  sûreté  générale, ordonnant  le  rembour- 
sement de  la  somme  do  2,750  livres  au 
citoyen  Dulaure,  tant  pour  la  perle  de  sa 


se 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


valise,  contenant  linge  et  hîiliils,que  pour 
le  loyer  de  sou  appartement. 

20,  27  germinal  an  lll. 
Original  signé  et  copie  (2  p.),  4.K.,  F'-'iCSd. 

DUSAULX, 
Député  de  Paris. 

H8.  —  Lettre  de  Dusaulx  à  David,  dé- 
puté à  la  Convention,  membre  du  Comité 
de  sûreté  générale,  le  jniant  de  prendre 
connaissance  de  la  lettre  qu'il  a  écrite  au 
Comité,  ajoutant  que,  comfne  David  con- 
naît mieux  qu'un  autre  ses  ptincipes  et  sa 
conduite,  il  remet  avec  confiance  ses  in- 
térêts eiltre  les  mains  de  son  collègue. 

6  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  48,  n»  1380. 

H9.  —  Lettre  du  représentant  du  peuple 
Dusaulx  à  la  Commission  des  administra- 
lions  civiles,  police  et  tribunaux,  accusant 
réception  du  décret  qui  le  concerne. 

10  brumaire,  1  nivôse  an  III. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  A'.,   AA  48, 
n"  1380;  AA  50,  n"  1416. 

ESTADENS, 

Député  de  la  Haute-Garonne . 

120.  —  Pétition  d'Esladens,  député  de  la 
Haute-Garonne,  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, exposant  que,  mis  en  état  d'arres- 
tation le  7  octobre  1793,  il  a  dû  payer  le 
gardien  des  scellés  mis  sur  ses  papiers, 
pendant  un  an  et  21  jours,  à  raison  de 
S  livres  par  jour,  et  réclamant  le  rem- 
boursement de  la  somme  de  1,905  livres 
par  lui  payée  à  cet  effet,  avec  quittance  de 
1 ,930  livres  délivrée  par  le  sieur  Rosse- 
lange,  gardien  des  scellés,  et  arrêté  des 
Comités  réunis  de  salut  public,  de  sûreté 
générale  et  de  législation,  ordonnant  le 
remboursement  de  cette  somme  de  1,930 
livres. 

20  nivo.se,  21  venlôse  an  III. 

Originaux  signés  et  copie  conforme  (4  pièces), 
A.  N.,  V  4701. 

121.  —  Gertilicalde  Ruiiii  et  MarkowsUi, 
officiers  de  santé  des  prisons  et  des  mai- 
sons d'arrêt  du  Département  de  Paris,  at- 
testant que  le  citoyen  Antoine  Esladens, 


député  de  la  Haute  Garonne,  détenu  dans 
la  maison  d'arrêt,  dite  les  casernes  des 
Carmes,  est  attaqué  d'un  Hiumalisino  qui 
lui  cause  des  douleurs  violentes,  ôle  le 
sommeil  et  dérange  l'appétit,  et  que  celte 
maladie  exige  un  trailemenl  convenable 
et  surtout  des  bains  cliauds,qui  sont  d'une 
nécessité  absolue. 

5  vendémiaire  an  III. 
Original  signe,  A.  A'.,  F''  4775'. 

122.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, déciduht,  sut  les  attestations  des 
ûfliciors  de  santé,  que  les  représentants 
du  peuple  Rouzet  et  Estadens,  députés  de 
la  Haute-Garonne,  détenus  par  mesure  de 
sûreté  générale  cà  la  caserne  des  Carmes, 
seront  transférés ,  sous  bonne  et  sûre 
garde,  dans  la  maison  d'arrêt  de  la  rue 
de  Cbaronne,  et  qu'ils  pourront,  en  y  al- 
lant, passer  à  leurs  domiciles,  à  Paris, 
pour  y  prendre  les  efl'ets  dont  Ils  auront 

besoin. 

6  vendémiaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  A'.,  F''  4775^. 

423.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, statuant  sur  les  réclamations 
d'Estadens,  député,  et  ordonnant  le  rem- 
boursement de  la  somme  de  780  livres 
pour  le  loyer  de  l'appartement,  sur  lequel 
ont  été  apposés  les  scellés  pendant  l'es- 
pace de  13  mois. 

1""  pluviôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  A'.,  I""  4701. 

FAURE, 

Député  de  la  Seine  Inférieure. 

124.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Faure,  député  de  la  Seine-Inférieure,  à 
Guffroy,  son  collègue,  reconnaissant  qu'il 
a  eu  le  mallieur  de  signer  sans  le  lire 
l'écrit  qui  a  donné  lieu  à  son  arrestation, 
parce  (ju'on  lui  avait  assuré  que  c'éluit 
simplement  un  procès-verbal  de  ce  qui 
s'était  passé  dans  les  premiers  jours  de 
juin,  le  priant  de  jeter  les  yeux  sur  un 
vieillard  infirme  qui  a  près  de  70  ans,  et 
déclarant  qu'en  raison  des  violents  rbu- 
matismes  auquel  il  est  sujet,  le  séjour  dans 


nKtUMATlONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉf-ÙTÉS  IIVCARCIÎRIÎS 


2:< 


une  prison  fst  Un  ci'Ui'l  suiiplkc  [loilr  lui, 
ajoiitantqu"éti'ahgeràloUtéspritd'inlrigue, 
il  A  cru  tjuc  les  opinions  étaient  libres,  au 
point  qu'il  a  rogarclô  rottime  une  souvc^ 
raine  injusliee  l'acte  d'arcusation  contre 
Marat,  et  qu'il  ne  l'a  point  voté. 

27  brumaire  an  II. 
Oiîginal  siané,  A.  S'.,  AA  50,  n"  l'i18. 

12u.  —  Lettre  de  h'aure,  député  de  la 
.Seine-inférieure,  détenu  dans  la  maison 
des  Fermes,  aU  président  du  Comité  de 
sûreté  générale,  se  plaignant,  à  l'exemple 
de  beaucoup  de  ses  collègues,  du  projet 
de  leur  transfèrement  dans  les  anciennes 
maisoils  d'arrêt,  outrageant  pour  eux,  si 
l'on  redoute  les  complots  qu'ils  pourraient 
tramer,  déclarclnt  que,  dans  la  69''  année 
de  son  âge,  il  a  besoin  de  remèdes  et  par- 
ticulièrement de  bains  d'eau  de  mer  pour 
des  rhumatismes  et  des  étourdissements 
qui  l'affligent  depuis  plus  de  20  ans,  et 
qu'il  avait  l'habitude  d'en  jirendre  chaque 
année,  sollicitant  Un  congé,  à  charge  de 
se  représenter  à  première  réquisition  du 
Comité,  ajoutant  qu'il  est  esclave  de  sa 
parole,  et  qu'un  vieux  plébéien  français 
vaut  bien  un  aristorrale  romain. 

22  fructidor  an  II. 
Original  si^né,  A.  N.,  f  470l 

120.  —  Héclauialion  par  FaUre,  député 
de  la  Seibe-lnférlenre,  d'une  Somme  de 
202  livres,  do  deUX  couteaux  et  d'une  paire 
de  ciseaux  qui  lui  ont  été  enlevés  par  l'tid- 
ministratioii  de  Police,  pendant  (|U'II  était 
prisonnier  dans  la  maison  de  sanlé  de 
Moni|iHn,  et  hrrCté  du  Comité  de  sflrelé 
générale,  ordonnant  la  reslitullon  de  la 
somnu.'  et  des  obj(!ls  en  question,  pro- 
priété du  citoyen  Faure,  par  tolls  déposi- 
tiiiCes  d'iceUx. 

18  pluviôse  an  III. 
Original   .signé   et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  A'.,  F'  4703. 

127.  —  Pétition  de  Pierre-Joseph-Denis- 
fiuillaume  Fauie,  dépiilé  de  la  .Seine-lii- 
férieure,  aUt  CrtlTiitês  de  salut  public,  de 
snrelé  généhlle  et  de  législation,  à  l'rlïet 
d'obletiir  le  rembourgenient  :  1"  de  310  li- 


vres t.t  sols  jiar  lui  payées  pour  le  loyef 
de  l'appartement  qu'il  occupait,  rue  des 
Malhurins,  cloilre  Saint-Benoît,  pendant 
les  12  mois  20  jours  de  sa  détention; 
2»  de  7."!  livres  par  lui  payées  à  l'aditiitiis- 
triition  des  prisons,  à  raison  de  l!i  livroft 
par  mois,  en  novembre  et  décembre  1793. 
et  de  22  livres  10  sols  pour  les  mois  de 
janvier  et  février  1794,  quoiqu'il  supportAt 
les  frais  de  couchage  et  de  linge,  avec 
arrêté  des  Comités  réunis,  ordonnant  le 
remboursement  des  391  livres  13  sols,  tant 
pour  le  loyer  de  soft  appartement  que 
pour  dépenses  faites  par  Faure  dans  lit 
prison  pour  le  prix  de  sa  chambre  durahl 
sa  détention. 

29  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.N.,P  4703. 

FAYE, 

Député  de  la  Haute-Vienne. 

128.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph  DelchCr  et  Marc-Antoine  BaUdot, 
députés,  commissaires  de  la  Convention 
nationale,  cour  du  Manège,  au  domicile 
du  citoyen  Fuye,  député,  levée  des  scellés 
apposés  dans  uUe  chambre  au  premier 
étage  ayant  vue  sur  le  jardin  des  Tuile- 
ries, examen  des  papiers  trouvés  dans  un 
secrétaire,  notamment  :  1°  d'une  lettre 
du  citoyen  Rebeyrol,  du  23  février  1793, 
réclamant  un  projet  de  Constitution  et 
déclarant  qu'il  a  été  flatté  de  trouver  les 
opinions  de  Faye  conformes  aux  siennes 
au  sujet  de  Louis  XVI;  2"  d'une  lettre  du 
citoyen  Sulpicy,  de  Saint-Vrieix,du  18  jan- 
vier 1793,  où  il  est  dit  que  le  nombre  deS 
ennemis  n'effraye  pas  les  citoyens,  mais 
que  la  situation  de  la  capitale  et  celle  des 
représentants  les  affligent  et  les  irritent, 
qu'il  est  instant  que  l'Assemblée  prenne  un 
parti  afin  d'en  imposer  pour  toujours  aux 
révolutionnaires  et  aux  factieux;  3»  d'une 
lettre  sans  signature,  du  29  juillet  1793, 
à  l'adresse  du  citoyen  Paye,  où  il  est  dit  : 
(.  J'ai  sru  l'histoire  de  Marat,  il  faut  avoiter 
que  celte  femme  craignait  bien  peu  la  mort 
jmitr  e.têcutcr  de  tels  projets.  Dieu  veuille 
avoir  ion  Ame  et  consoler  sa  famille  »,  les- 


24 


CHAPITRE  !•'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


(]uelles  lettres  ont  éU-  eniporti^es  par  les 
commissaires. 

4  prairial  an  II. 
Original  signtS  A.  N.,  F"  1704. 

129.  —  Lettre  de  Faye,  député  de  la 
Haute- Vienne,  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, déclarant  que,  mis  en  état  d'arresta- 
tion le  21  août,  et  retenu  prisonnier  dans 
sa  chambre  jusqu'au  21  germinal  an  II,  il 
fut  transféré  à  la  maison  d'arrêt  du  Luxem- 
bourg, en  vertu  du  décret  du  3  octobre, 
quoiqu'il  n'eût  point  signé  les  déclara- 
tions des  0  et  19  juin,  faisant  observer 
que  malgré  cela  l'administration  de  Police 
l'a  envoyé  à  la  maison  des  Fermes,  et  que 
le  bruit  court  qu'il  va  encore  être  trans- 
féré dans  une  autre  maison  de  détention, 
et  observant  que  son  âge,  les  douleurs  de 
goutte  qu'il  ressent  continuellement,  de- 
mandent certains  soins,  étrangers  au  ré- 
gime des  prisons,  sollicitant  en  consé- 
quence sa  réintégration  dans  son  domicile. 

21  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  53,  n»  1496. 

130.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, statuant  sur  les  réclamations 
du  représentant  Faye,  et  décidant  le  paye- 
ment de  la  somme  totale  de  15,918  livres 
pour  indemnité  des  dépenses  et  pertes 
que  lui  a  occasionné  son  arrestation. 

17  fructidor  an  III. 
Copie  conforme,  ^.  iV.,  F'  4704. 

FAYOLLE 

Député  de  la  Drame. 

131.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  les  scellés  seront 
levés  chez  le  représentant  Fayolle,  avec 
procès-verbal  de  transport  d'un  membre 
du  Comité  révolutionnaire  du  10«  arron- 
dissement au  domicile  dudit  Fayolle,  rue 
de  Beaune,  maison  de  France,  n»  629,  et 
levée  desdits  scellés  en  présence  de  ce 
député. 

4,  11  brumaire  an  III. 
Extrait  conforme  et  original  signé  au  verso, 
A.  N.,  F^  4704. 

132.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  que  les   effets  pris  au 


citoyen  Fayolle,  député  à  la  Convention, 
pondant  sa  détention  à  la  Force,  dans  la 
nuit  du  24  au  25  floréal,  lui  seront  rendus 
par  l'administration  de  Police  de  Paris. 

19  brumaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4704. 

133.  —  Lettre  de  Fayolle,  représentant 
en  mission  dansles  départements  de  l'Ain, 
du  Mont-Blanc,  de  l'Isère,  de  la  Drôme, 
des  Hautes-Alpes  et  de  l'Ardèche,  à  la 
Convention  nationale,  sollicitant  un  congé 
de  3  mois,  en  raison  de  l'altération  de  sa 
santé  par  un  séjour  de  13  mois  dans  les 
prisons,  de  13  à  la  Convention  et  de  la 
nécessité  où  il  s'est  trouvé  de  négliger  ses 
affaires  pendant  tout  ce  temps. 

25  messidor  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  50,  n"  1418. 

FERROUX, 

Député  du  Jura. 

134.  —  Procôs-verbal  de  transport  de 
M.  François  Desbordes,  commissaire  de 
police  de  la  section  Mutius-Scévola,  as- 
sisté du  sieur  Moura,  inspecteur  de  police, 
porteur  d'un  ordre  du  Département  de 
Police,  à  l'effet  d'arrêter  et  écrouer  au 
Luxembourg  le  député  Ferreux,  au  domi- 
cile dudit  Ferroux,  rue  du  Four,  n»  174, 
auquel  a  été  signifié  l'ordre  en  question, 
et  qui  a  manifesté  son  étonnement  de  ce 
(juc  l'ordre  fût  émané  du  Déparlement  de 
Police,  atlendu  que,  comme  député,  il  était 
sous  l'inspection  seulement  des  Comités 
de  salut  public  et  de  sûreté  générale, 
mais  qu'il  obéissait  en  se  réservant  d'en 
référer  auxdits  Comités,  apposition  des 
scellés  sur  une  chiffonnière  à  sept  tiroirs, 
où  ont  été  réunis  les  papiers  dudit  Fer- 
roux,  qui  est  remis  au  sieur  Moura  et  à  la 
force  armée  pour  le  conduire  à  la  maison 
d'arrêt  du  Luxembourg. 

3,  4  germinal  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  470G. 

135.  —  Renvoi  par  le  Comité  de  sûreté 
générale  à  la  Commission  des  adminis- 
trations civiles,  police  et  tribunaux,  pour 
le  payement  à  la  citoyenne  Liez,  femme 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCÉRÉS 


I.ii'baud,  des   frais  do   garde   des   scellés 
apposés  chez  le  citoyen  Ferroux,  député. 

5  frimaire  an  III. 
Extrait   du   registre  des    arrêtés   particuliers 
du  Comité  de  sûreté  générale,  A.N.,  AF'll  277, 
fol.  863. 

FLEUKY, 

Député  des  Côtes-du-Nord. 

13(5.  —  Certificat  de  la  Société  popu- 
laire de  la  commune  de  Quintin,  district  de 
Saint-Rrieuc,  attestant  qu'Honoré  Fleury, 
leur  concitoyen ,  s'est  toujours  montré 
zélaleur  do  la  Révolution,  qu'il  a  été  prési- 
dent do  ladite  Société  et  n'y  a  manifesté  que 
des  principes  anti-aristocratiques,  qu'il  a 
été  le  commandant  en  chef  du  bataillon 
de  la  commune  et  qu'il  a  apporté  le  plus 
grand  zèle  pour  l'observation  des  règles 
de  la  discipline  et  le  maintien  du  bon 
ordre,  et  que  son  activité  dans  les  fonc- 
tions qui  lui  ont  été  confiées  lui  méritèrent 
le  vœu  presque  unanime  des  assemblées 
primaires  pour  représenter  la  commune 
à  l'Assemblée  électorale,  dans  laquelle 
il  a  été  élu  représentant  du  peuple,  avec 
lettre  d'envoi  de  ce  certificat,  par  laquelle 
les  président  et  secrétaire  déclarent  que 
leur  témoignage  ne  saurait  être  suspect, 
personne  dans  leur  commune  n'ayant 
souscrit  aucun  acte  tendant  au  fédéralisme, 
et  qu'ils  sont  de  francs  et  purs  républi- 
cains. 

28»  jour  du  l"  mois  de  l'an  II  et  8«  jour  de  la 
2"  décade  du  l'^mois  (19  octobre  1793). 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N  ,  V  4738. 

137.  —  Certificat  de  la  municipalité  de 
Quintin,  district  do  Sainl-Rrieiic,  attestant 
([uo  le  citoyen  Honoré  Fleury,  natif  de 
leur  commune,  a  donné,  dés  le  commen- 
cement de  la  Révolution,  dos  marques  du 
plus  pur  civisme,  qu'il  s'est  montré  lon- 
nonii  des  aristocrates  et  prêlres  réfrac- 
tairos,  qu'il  fut  choisi  un  an  avant  son 
départ  pour  Paris  en  qualité  de  comman- 
dant de  la  garde  uiitionalo,  qu'il  a  montré 
un  zèle  infatigable  pour  son  instruction,  et 
que  ses  concitoyens  lui  ont  témoigné  leur 
reconnaissance  en  le  nommant  leur  dé- 
puté à  la  Convention,  avec  lettre  d'envoi 
de  ce  certificat  au  Comité  de  sûreté  géné- 


rale par  lo  bureau  permanent  do  Quintin. 
qui  déclare  que  leur  commune  est  d'autant 
moins  suspecte  qu'elle  s'est  constamment 
refusée  aux  vives  sollicitations  de  fédéra- 
lisme qui  lui  ont  été  adressées. 

9°  jour  de  la  3"  décade  du  1*'  mois  de  l'an  II 
et  2"  jour  de  la  f»  décade  du  2°  mois  de  l'an  II 
(20,  23  octobre  1793). 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  S.,  F'  4738. 

138.  —  Lettre  d'Honoré  Fleury  au  Co- 
mité de  sûreté  générale,  déclarant  que, 
pondant  sa  détention  à  la  Force,  les  ad- 
ministrateurs (le  Police  lui  ont  enlevé  tOO  li- 
vres en  assignats,  un  couteau  et  des  ci- 
seaux, et  en  demandant  le  remboursement 
et  la  restitution. 

27  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  53,  n»  1491. 

139.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  aux  administrations  de 
Police  de  restituer  au  citoyen  Honoré 
Fleury,  représentant  du  peuple,  la  somme 
do  100  livres  on  assignats,  un  couteau  et 
dos  ciseaux,  qui  lui  avaient  été  enlevés 
par  ces  administrations. 

3  frimaire  an  III. 
Extrait   du  registre  des  arrêtés   particuliers 
du  Comité  de  sûreté  générale,  A .  A'. ,  AF'll  277, 
fol.  858. 

140.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation ,  statuant  sur  la  réclamation 
d'Honoré  Fleury  et  ordonnant  le  rembour- 
sement de  la  somme  de  455  livres  qu'il  a 
été  obligé  de  payer  pondant  les  12  mois 
et  23  jours  do  sa  détention. 

27  pluviôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4738. 

FOREST, 

Député  de  Rhône- et-Loire. 

141.  —  Lettre  de  M.  Verne,  juge  au  tri- 
bunal du  district  de  Roanne,  à  M""  Fo- 
rest,  déclarant  qu'il  a  été  aussi  affecté  que 
surpris  de  l'arrestation  de  son  mari,  qu'il  a 
toujours  vu  lutter  contre  les  abus  et  contre 
les  classes  ci-devant  privilégiées,  mais  que 
cette  arrestation  ne  saurait  être  pour  elle 
un  sujet  d'alarme,  ayant  probablement  été 


1S 


CHAPitllE  1*'.  -  JOUflNËËS  ttJStOfiiOtJÈS  DE  LA  RÊVOlUTlON 


motivCé  pdf  rinsuirccliort  de  l.yoïi,  qui 
touche  à  sa  On,  et  par  les  senlimelits  trop 
librement  exprittiés  pnr  M.  Forest,  lecjuel 
aufa  cédé  à  un  prcfliior  niouvemenl  et 
n'aura  pas  lai'dé  à  reconnaître  son  erreur, 
njoutanl  que  la  Convention  saura  recon- 
naître ses  qualilés  et  eh  tiendra  cnmtite. 

3  août  1793. 
Original  sigtio,  A.  N.,  V'  4709. 

Ii2.  —  Lettre  de  Forest,  député  de 
niiône-el-Loire,  Il  ses  collègues  du  Comité 
de  sûreté  générale,  exposant,  pour  sa 
justification,  qu'originaire  de  Roanne  et 
non  de  Lyon,  il  a  beaucoup  contribué 
à  y  faire  accepter  la  Constitution  et  à 
faire  rejeter  les  sollicitations  de  la  com- 
mission contre-révolutionnaire  établie  à 
Lyon,  recohnaissant  toutefois  qu'au  début 
il  vit  avec  chagrin  ce  qui  s'était  passé 
lors  des  journées  du  31  mai  et  du  2  juin, 
mais  qu'il  se  garda  bien,  comme  tant 
d'autres,  de  faire  imprimer  et  publier  ce 
qu'il  pensait,  et  qu'il  se  borna  aux  confi- 
dences de  l'amitié,  que  depuis,  ayant  vu  les 
mouvements  que  les  députés  fugitifs  exci- 
taient dans  les  départements,  il  changea 
sur  le  champ  d'opinion  et  de  langage,  af- 
firmant qu'il  n'a  jamais  eu  aucune  cor- 
respondance avec  Lyon,  où  il  ne  connaît 
même  personne,  et  qu'il  n'a  jamais  eu  de 
t'elalions  arec  Chasset,  accusé,  qui  est  de 
Vlllefranehe,  et  demandant  un  tdtmc  à  sa 
captivité  qui  dure  depuis  3  mois. 

30  septembre  1793. 
Original  .lignS,  A.  A'.,  t"'  170'J. 

143.  —  Lettre  de  Fol-est,  député  de 
Rhône-et-Loire,  au  Comité  do  siireté  gé- 
nérale, protestant  contre  sa  détention, 
ajoutant,  à  cet  effet,  quelques  observations 
aux  moyens  de  justilicalion  contenus 
dans  la  lettre  par  lui  adressée  au  Comité 
le  30  septembre,  déclarant  notamment 
qu'on  ne  peut  eh  aUcune  façon  établir  sa 
complicité  avec  les  députés  accusés,  aU.^- 
quels  il  n'a  jamais  parlé,  reconnaissant 
avoir  vu  avec  chagrin  ce  qui  s'était  passé 
les  31  mai,  1"  et  2  juin,  mais  ne  s'en  être 
expliqué  contldentlcllemont  qu'à  des  amis. 

(Sans  date.) 
Ollgmal  sighë,  A.  N.,  AA  53,  n"  1491. 


Hk  —  Observations  de  Forest,  député 
à  la  Convention  nationale  par  le  départe^ 
ment  de  Rhône-et-Loire,  sur  le  décret 
d'arrestation  prononcé  contre  lui  le  1 1  juillet 
ainsi  que  contre  d'autres  dé[nités  de  ce 
département,  décret  motivé  par  des  lettres 
qu'il  avait  écrites  à  ses  amis  de  Roanne, 
invoquant,  si  l'on  veut  lui  faire  un  crime 
de  ces  lettres  confidentielles,  la  Déclara- 
tion des  Droits  de  lliomme  qui  donne  à 
rha([ue  citoyen  le  droit  de  manife.sler  sa 
pensée,  expliquant  les  ternies  dont  il  s'est 
servi  au  sujet  de  la  Constitution,  «  faite  à 
coups  de  hache  »,  déclarant  enfin  que  si 
les  membres  de  la  Montagne  veulent  la 
République,  une  et  indivisible,  il  la  veut 
aussi,  et  que  ce  n'est  que  sur  la  route  à 
suivre  qu'il  s'est  trouvé  en  désaccord  avec 
eux. 

Sans  date  (fin  1793). 

Original  signé,  A.  A'.,  F'  4709. 

fi:;.  —  Observations  de  Forest,  député 
de  Hhône-et-Loire,  à  ta  Convention,  sur 
son  arrestation,  exposaiit  qu'il  n'a  jamais 
participé  à  aucun  complot,  que,  sexagé- 
naire et  goutteux,  il  menait  une  vie  très 
retirée,  que  s'il  était  très  assidu  à  la  Con- 
vention, il  n'allait  que  là,  qu'on  l'a  bien 
invité  à  signer  la  proteslalion  dU  mois  de 
juin,  qualifiée  déclaration,  qu'il  s'y  est 
refusé,  n'ayant  môme  pas  voulu  la  voir, 
rappelant  que  les  fonctions  de  président 
du  tribunal  de  son  district,  par  lui  exer- 
cées avant  sa  nomination  de  dé|iuté,  justi- 
fient assez  son  civisme,  insistant  enfin 
pour  que  son  arreslatlon  prenne  fin  et 
qu'il  soit  rappelé  an  sein  de  la  Conven- 
tion. 

(17  venlôse  an  II). 

Original  signe,  A.  N.,  V  4709. 

lin.  —  Pétition  de  Forest,  député  de 
niiône-el-Loire,  aux  Comités  de  gouverne- 
ment, exposant  que,  dit  0  août  1793  an 
24  brumaire  an  II,  pat-  suite  d'une  gt-ave 
attaque  de  goutte,  le  Comité  de  sftrelé  gé- 
néiale  l'a  auloiisé  à  rester  rlie/.  lui  sous 
la  gai'de  de  deux  gendarmes,  h.  seS  frais, 
et  qu'il  a  debour.sc  dOO  livres  pont-  le 
payement  de  ces  geiidarhies,  à  raison  de 
3  livles  phr  jour,  et  qu'il  a  même  nourl'i 
CCS   2   gehdarlnes,  quoiqu'il   n'y  fût   pas 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIt^tCATION  DES  DËPUTÉS  iNCAnCKRhîS 


27 


obligé,  déclarant  que  dans  l'intervalle  du 
24  brumaire  an  II,  jour  où  il  fut  jeté  pour 
la  seconde  fois  dans  la  prison  du  Luxeni- 
bours, jusqu'au  2  brumaire  an  TU,  jour  de 
sa  sortie,  il  a  dû  conserver  son  loyer  à 
raison  de  80  livres  par  mois,  et  payer  880 
livres  pour  H  mois,  sollicitant  le  rembour- 
sement de  ses  dépenses,  avec  quittances  à 
l'appui  et  arrêté  des  Comités  réunis  do 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
,?islation,  décidant  le  payement  de  i,;j40 
livres  au  citoyen  Forest  poui-  les  dépenses 
([u'il  a  été  obligé  de  faire  pendant  les 
m  jours  de  sa  détention. 

12  fructidor  an  III. 
Originaux  signes  et  copie  conforme  (7  pièces), 
A.  N.,  F^  4701). 

QARILHE, 

Député  de  VArdèche. 

117.  —  Ordre  du  Déparlement  de  Po- 
lice au  citoyen  Leclerc,  préposé,  d'arrêter 
et  de  conduire  à  la  Force  le  citoyen 
Carillie,  député  à  la  Convention  natio- 
nale, domicilié  rue  de  CaUmartin,  n"  3013, 
avec  réquisition  au  commissaire  de  po- 
lice de  la  section  d'apposer  les  scellés 
sur  ses   papiers. 

9  octobre  1793. 
Original,  signé  <le  Gagnant,  Michel  et  Ileus- 
sée,  ailministrateurs  au  Département  de  Police, 
A.  N.,  F'  4715. 

148.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  portant  que  le  citoyen  Garillie, 
député  à  la  Convention  nationale,  mis  en 
état  d'arrestation  par  décret  du  3  octobre, 
sera  sur-le-cbamp  arrêté  et  conduit  dans 
la  maison  de  détention  du  Luxembourg, 
que  les  scellés  seront  apposés  sur  ses  pa- 
piers et,  qu'après  perquisition,  ceux  de 
ces  papiers  qui  paraîtront  suspects  se- 
ront apportés  au  Comité 

3  vcnlùse-(3  germinal)  an  II. 
Original,   signé  de   V'oulland,    Elie   Lacoste, 
Lavicomterie,    Duliarran    et    Louis    (du     Ba<i- 
Uliin)  et  copie  conforme  (2  p.),  A.  iV.,F''47l5. 

149.  —  Lettre  de  Privat-Garillie  au  Co- 
mité de  sûreté  générale,  déclarant  que, 
(|Uoiqu'!iyant  prolité  de  l'indulgence  ou 
de  l'oubli  dont  on  a  usé  à  l'égard  des  dé- 


putés signataires  de  la  déclaration  du 
6  juin,  il  n'a  jamais  eu  l'intention  de  Se 
soustraire  à  la  loi,  mais  que  depuis  2  mois 
il  est  atteint  d'une  maladie  grave  qui 
exige  un  régime  absolument  incompa- 
tible avec  celui  des  maisons  d'arrêt,  aUssi 
que  l'envoyer  en  prison  dans  l'état  où  il  se 
trouve,  c'est  pour  ainsi  dire  l'envoyer  ù  la 
mort,  et  demandant  que  l'on  mette  les 
scellés  sur  ses  papiers  et  qu'on  lui  donne 
un  garde  jusqu'à  ce  qu'il  .soit  en  état  de 
se  rendre  à  la  maison  d'arrêt  sans  danger 
pour  sa  santé. 

8  germinal  an  II. 
Original  .signé,  A.  N.,  AA  50,  n"  1421. 

\r,0.  —  Procès-verlial  de  transport  au 
domicile  du  citoyen  Garillie,  ruedeBeaune, 
n"  029,  du  sieur  Compagnie,  membre  du 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  de 
la  Foiitaine-de-Grenelle,  auquel  la  dame 
Uoiron,  maîtresse  de  la  maison  dite  Mai- 
son de  France,  a  déclaré  n'avoir  pas  vu  le 
citoyen  Garillie  depuis  le  16  novembre 
(v.  st.),  qu'il  venait  la  voir  de  tehips  en 
temps,  mais  que,  depuis  12  jout-s,  elle 
n'avait  pas  entendu  farler  de  lui,  qu'elle 
ne  sait  où  il  est,  ni  quelle  est  sa  demeure, 
et  qu'à  ce  sujet  elle  ne  peut  fournir  aucun 
renseignement. 

12  germinal  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F^  4715. 

GÉRENTE-[OLlVtER], 

Député  de  la  Drôtric  et  de  Vavcluse. 

lai.  —  Lettre  d'Olivier-Gérente,  député, 
à  ses  collègues,  recortnaissaiit  avoir,  le 
6  juin,  signé  une  déclaration  telidttnt  à 
désapphiUver  les  journées  dtl  31  mal  et 
du  2  juin,  â  prolester  même  contre  ces 
journées,  niais  que  l'el-rcul-  dans  l.liiuelle 
il  est  tombé  pouvait  s'expliquer  et  même 
se  justifier,  et  que  dès  que  l'acte  constitu- 
tionnel fut  soUinis  à  la  discussiOtt,  il  S'y 
rallia  complètement,  et,  dès  lors,  regat-da 
sa  signature  comiilc  nulle  et  non  avenue, 
m  même  toutes  les  démarches  en  vue  de 
l'aneanlisseiiient  de  celle  déclaration,  in- 
voquant d'ailleurs  le  téliiOigtlage  de  Ses 
co-dépulés  et  tlfe  la  Société  populdire  de  sa 


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CHAPITRE  I".  —  JOURINÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


commune,  fondée  par  lui,  proteslant  do 
ses  sentiments  à  l'égard  de  la  Conven- 
tion nationale,  s'étant  toujours  identifié 
avec  la  majorité  et  n'ayant  cessé  de  gémir 
sur  les  divisions  qui  agitaient  la  repré- 
sentation nationale. 

5  octobre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  47745«. 

Un  post-scriptum,  daté  du  8  octobre,  de  la 
main  de  la  femme  de  Gérente,  fdit  connaître 
qu'au  moment  où  son  mari  se  disposait  à  envoyer 
cette  lettre,  le  décret  qui  le  met  en  arrestation  a 
été   exécuté,  et  qu'il  a  été  transféré  à  la  Force. 

1">2.  —  Procès-veibal  de  transport  de 
Jean-Baptiste  Legangneur,  commissaire  de 
police  de  la  section  de  l'Unité,  rue  Jacob, 
maison  de  Danemark,  au  domicile  du  ci- 
toyen Olivier-Gérente,  et  levée  des  scellés 
apposés  dans  son  appartement  ayant  vue 
sur  la  rue  Sainl-Renoît,  examen  des  pa- 
piers trouvés  dans  un  secrétaire,  dans  une 
malle  et  une  armoire,  d'où  sont  retirées 
.3  lettres,  datées  de  Carpentras,  des  10, 
29  mai  et  20  juillet  1793,  qui  sont  remises 
au  citoyen  Dubarran,  député,  lequel  s'en 
est  chargé,  en  présence  dudit  Olivier-Gé- 
rente, qui  est  emmené  à  la  Force  par  le 
gendarme  Guénault,  avec  les  3  lettres  en 
question,  l'une  d'elles  rendant  compte  de 
l'état  du  district  de  Carpentras,  où  rien  ne 
peut  faire  craindre  la  contre-révolution, 
où  l'aristocratie  est  nulle  et  où  le  seul 
sentiment  dangereux  qui  y  gouverne  le 
peuple  est  le  fanatisme  religieux. 

G«  jour  de  la  1"  décade  du  2«  mois  de  l'an  II 
(G  brumaire  an  II). 
Originaux  signés  (4  pièces),  A.  N.,  F''  4774-''. 

153.  —  Note  de  Martinel,  député  de  la 
Drôme,  transmettant  à  son  collègue  Guf- 
froy,  membre  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, au  nom  de  la  citoyenne  Olivier-Gé- 
rente, trois  pièces  à  la  décharge  de  son 
mari,  détenu  à  la  Force,  avec  prière  de 
les  mettre  sous  les  yeux  du  Comité  et  de 
son  rapporteur,  lesdites  pièces  étant  des 
extraits  des  délibérations  dC  la  Société  ré- 
publicaine et  du  Conseil  général  de  la 
commune  de  Pernes  (Vaucluse),  attestant 
qu'Olivier-Gérente  a  constamment  mani- 
festé son  attachement  à  la  Révolution  et 
servi  la   cause    de   la  Liberté,   qu'il   n'a 


écliap[)é  que  par  miracle  au  glaive  assassin 
des  prêtres  fanatiques  et  des  ci-devant 
nobles  dent  il  était  l'enuerai  prononcé, 
avec  une  copie  des  lettres  que  leur'  a 
écrites  Olivier-Gérente. 

(Sans  date.) 

Original  signé  et  extraits  conformes  (4  pièces), 
A.  N.,  FM774°'- 

En  tète  de  la  note,  se  trouve  cette  mention  : 
A  remettre  à  Amar,  pour  son  rapport. 

154.  —  Pétition  adressée  de  la  maison 
d'arrêt  des  Bénédictins  anglais  au  Comité 
de  sûreté  générale  par  Olivier-Gérente, 
député  à  la  Convention  nationale,  à  l'effet 
de  protester  contre  l'arrestation  depuis 
trois  mois  et  l'incarcération  à  la  maison 
d'arrêt  des  Anglaises,  rue  de  Lourcine,  de 
sa  femme,  dont  la  conduite  civique  et  les 
senlimenls  patriotiques  sont  attestés  par 
la  Société  populaire,  le  Comité  de  surveil- 
lance et  le  Conseil  général  de  la  comnume 
de  Pernes,  lieu  de  sa  résidence,  qui  ne 
s'est  jamais  laissée  abattre  par  les  outrages 
et  les  menaces  de  l'aristocratie  et  du  fa- 
natisme réunis,  qui  a  tenu  à  le  suivre  à 
Paris  pour  veiller  par  elle-même  à  ce  que 
trois  de  ses  fils  reçussent  une  éducation 
républicaine,  dépeignant  l'état  malheu- 
reux où  il  se  trouve,  avec  plusieurs  enfants 
en  bas  âge  abandonnés  à  eux-mêmes,  pri- 
vés de  tout  secours  par  leur  détention 
respective,  avec  sa  santé  totalement  dé- 
labrée. 

9  thermidor  an  II. 

Original  signé,  en  double  (2  pièces),  A.  A'., 
F'  4722. 

135.  —  Réclamation  par  Olivier-Gérente 
des  objels  pris  à  sa  femme  lors  de  son  in- 
carcération aux  .\nglaises,  rue  de  Lour- 
cine, par  les  commissaires  de  la  Commune 
conspiratrice,  savoir  :  de  124  livres  en 
assignats,  de  couteau,  ciseaux  et  canif,  et 
d'une  somme  de  19  livres  qu'elle  fut  obli- 
gée de  payer  pour  la  voiture  qui  l'amena 
à  la  maison  d'arrêt,  avec  arrêté  du  Comité 
de  sûreté  générale,  ordonnant  la  restitu- 
tion des  objets  et  des  assignats  saisis  sur 
la  personne  de  la  citoyenne  Olivier-Gé- 
rente, lors  de  son  arrestation. 


iii  nivose  an 


III. 


Original   signé  et   copie  conforme  (2  pièces'!, 
A.  N.,  F'' 4715. 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


29 


I 


l!j6.  —  Arrêti'  du  Comité  tic  sùrelé  gé- 
néiale,  décidant  de  proposer  à  la  Conven- 
tion nationale  le  représentant  du  peuple 
Olivier-Gérente,  pour  aller  en  mission 
dans  les  départements  du  Gard  et  de  l'Hé- 
rault. 

23  germinal  an  III. 

Original,  signé  do  Auguis,  Delécloy,  Guffroy, 
Uovère,  Clauzel,  Alex.  Ysabeau,Sevestre,  Cour- 
lois  et  Calés,  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  FT  4774^9. 

GIRAULT 

Député  des  Côles  du-Nord. 

157.  —  Cerlilicat  de  la  Société  popu- 
laire des  Sans-Culottes  de  Dinan  (Côtes- 
du-Nord),  déclarant  pour  répondre  à  l'ac- 
cusation portée  contre  le  sieur  Girault, 
député,  détenu  à  la  Force,  qui  aurait  per- 
verti l'esprit  de  l'un  des  députés  du  peuple 
de  cette  commune  à  la  fête  solennelle  du 
10  août,  que  ce  député  nommé  Le  Bour- 
guignon n'a  point  parlé  au  citoyen  Girault 
l)endant  son  séjour  à  Paris,  et  attestant, 
en  outre,  que  "depuis  le  commencement  de 
la  Uévolution,  Girault  a  constamment 
donné  les  preuves  les  plus  éclatantes  du 
civisme  le  plus  épuré  et  du  patriotisme  le 
plus  ardent,  avec  lettre  de  la  Société  popu- 
laire au  Comité  de  sûreté  générale,  an- 
nonçant la  délivrance  du  certificat  du 
civisme  et  de  l'énergie  républicaine  dé- 
ployés à  Dinan,  par  Girault,  qui  lui  ont 
mérité  les  suffrages  du  peuple  avec  les 
fonctions  de  maire,  que  d'ailleurs  le  Comité 
peut  interroger  le  sieur  Le  Bourguignon 
se  trouvant  actuellement  à  Paris,  chargé 
d'une  mission  près  de  la  Convention. 

11  nivôse  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  V  472G. 

158.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean  Jolly,  ci-devant  commissaire  de  police 
de  la  section  de  la  Fidélité,  rue  de  la  Mor- 
tellerie,  n°  46,  au  domicile  de  Claude-Jo- 
seph Girault,  représentant  du  peuple, 
naguèrcs  détenu  dans  la  maison  des  Ursu- 
lines  anglaises,  et  levée  des  scellés  qu'il 
avait  apposés,  le  4  octobre  1703,  sur  les 
meubles  et  effets  dudit  Girault. 

0  brumaire  an  III. 
Expédition  conforme,  A.  N.,  V  4726. 


Iu9.  —  Lettre  de  Girault,  député  des 
Côtes-du-Nord,  l'un  des  71,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  exposant  qu'il  n'avait 
pour  revenu  qu'une  ancienne  pension  des 
Affaires  étrangères,  avec  un  traitement 
d'activité  dans  la  marine,  de  2,000  livres 
chaque,  que  13  mois  d'une  détention  extrê- 
mement dispendieuse,  joints  aux  frais  d'un 
gardien  de  scellés  et  au  dommage  occa- 
sionné dans  ses  effets,  le  mettent  dans  la 
nécessité  de  réclamer  un  dédommagement 
de  ses  pertes,  estimées  1,800  à  2,000  livres, 
et  déclarant  s'en  remettre  sur  ce  point 
à  la  justice  du  Comité. 

4  nivôse  an  III. 
Original  signé,  A.  JV.,  AA  53,  n"  1491. 

100.  —  Réclamation  par  C.-J.  Girault, 
député  des  Côtes-du-Nord,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  du  remboursement  des 
dépenses  extraordinaires  occasionnées  par 
sa  détention,  savoir:  1»  pour  le  salaire  et 
l'entretien  d'une  femme  de  ménage,  gar- 
dienne des  scellés  apposés  à  son  domicile 
durant  13  mois,  à  75  livres  par  mois,  940  li- 
vres ;  2°  pour  le  loyer  de  son  apparte- 
ment pendant  le  même  temps,  167  livres  ; 
3°  pour  le  payementà  l'administration  des 
prisons  de  l'emplacement  de  son  lit  pen- 
dant les  4  premiers  mois,  67  livres  10  sols, 
sans  compter  les  extorsions  sans  nombre, 
les  frais  de  transfèrements  successifs,  les 
pertes  et  dommages  causés  à  ses  elfets 
par  la  vermine,  se  montant  à  une  somme 
équivalente,  avec  arrêté  des  Comités  réunis 
de  salut  public,  de  sûreté  générale  et  de 
législation,  ordonnant  le  payement  de  la 
somme  de  1,167  livres  10  sols,  tant  pour 
les  salaire  et  nourriture  d'un  gardien  de 
scellés  que  pour  autres  sommes  qu'il  a  été 
obligé  de  débourser  pendant  le  temps  de 
sa  détention. 

22  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  I"  4726. 

161.  —  Réclamation  remise  au  Comité 
de  sûreté  générale,  en  faveur  du  citoyen 
Gouverneur,  ex  commissaire  des  anciens 
Comités  de  gouvernement  (envoyé  en  mis- 
sion dans  les  Côtes-du-Nord  par  le  Comité 
de  salut  public),  par  le  citoyen  Girault, 


% 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


député  des  Côtes-du-Nord,  lequel  Gouver- 
neur avait  été  dénoncé  par  la  section  de 
la  Halle-au-Blé  comme  terroriste,  désarmé 
et  arrêté,  avec  attestation  du  civisme  dudit 
Gouverneur  par  Girault. 

18  prairial  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  47ÎC. 

(ilROUST, 
Député  (VEure-el-Loir. 

162.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, eu  égard  à  la  mise  en  liberté  du 
représentant  du  peuple  Jacques-Charles 
Giroust,  ordonnant  la  levée  des  scellés 
dans  les  appartements  occupés  par  lui, 
tant  dans  la  commune  de  Paris  que  dans 
tout  autre  département. 

23  nivôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4728. 

GRENOT, 

Député  du  Jura. 

163.  —  Procès-verlial  de  perquisition  h 
l'efTet  de  s'assurer  de  la  personne  du  ci- 
toyen Grenot,  député  du  Jura,  par  le  pré- 
posé Petit,  qui  s'est  présenté  rue  du  Bac, 
n°  18,  où  une  citoyenne  du  nom  de  La- 
louette  lui  a  déclaré  que  ledit  Grenot  a 
quitté  depuis  un  an  son  logement  de  la 
rue  du  Bac  et  est  allé  demeurer  rue  de 
Lille,  n»  526,  d'où  il  est  sorti  il  y  a  6  mois, 
et  qu'on  croyait  qu'il  habitait  du  côté  du 
Palais  de  l'Egalité. 

4  germinal  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4732. 

164.  —  Lettre  de  Grenot,  député  du 
Jura, l'un  des  71  députés  décrétés  d'arres- 
tation, au  Corpité  de  sûreté  générale,  an- 
nonçant que,  son  intention  étant  de  se 
transporter  dans  la  maison  d'arrêt  où  il 
doit  être  incarcéré,  il  partira  par  l'une 
des  premières  diligences  où  il  pourra  se 
procurer  une  place,  celle  qui  se  mettra 
en  route  le  14  ou  le  15  courant,  et  qu'aus- 
sitôt arrivé  il  ira  au  Comité  pour  qu'on 
lui  indique  la  maison  où  il  doit  se  rendre. 

(Sans  date,  brumaire  an  III.) 

Original  signé,  A.  N.,  I"  4732. 

Une  note  de  Bourguignon,  secrétaire  du  Co- 
mité, porte  ces  mots  :  «  Reçu  la  présente  lettre, 
le  17  brumaire,  l'an  3»  île  la  République  ». 


163.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  qu'il  sera  proposé  ii  la 
Convention  nationale  d'investir  le  repré- 
sentant du  peuple  Grenot,  envoyé  }i 
l'armée  de  l'Ouest,  des  pouvoirs  donnés 
aux  représentants  envoyés  dans  le  dépar- 
tement d'Ille-et-Vilaine. 

10  ventôse  an  III. 

Original,  signé  de  Guffroy,  Perrin,  Clauzel, 
Bourdon  de  l'Oise,  Boudin,  Rovère,  Auguis, 
Mathieu,  Legendre,  et  copie  conforme  (2  pièces), 
.4.  JV.,  F'  4732. 

GUITER, 

Député  des  Pyrénées  Orientales. 

166.  —  Lettre  de  J.  Guiter,  député,  au 
Comité  de  sûreté  générale,  annonçant  qu'il 
attend  chez  lui,  rue  d'.Vrgcnleuil,  n"  '.», 
liôlel  de  France,  les  ordres  du  Comité 
pour  l'exécution  du  décret  du  8  octobre 
qui  ordonne  sa  mise  en  état  d'arrestation 
dans  une  maison  d'arrêt,  que  toujours 
prêt  à  obéir,  il  ne  lui  a  manqué  jusqu'à 
présent  que  de  connaître  le  local  dans  le- 
quel il  devra  ôlrc  enfermé.   . 

G  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4737. 

167.  —  Procfes-verbal  de  transport  de 
commissaires  de  la  section  delà  Montagne, 
assistés  du  sieur  Lobréau,  inspecteur  de 
police,  rue  d'Argenleuil,  n"  9,  hôtel  de 
France,  au  3«  étage,  où  s'est  trouvé  le 
citoyen  Guiter,  député  des  Pyrénées-Orien- 
tales, qui  est  désigné  dans  l'arrêté  du 
Département  de  Police  du  9  octobre, 
comme  habitant  rue  Traversière,  hôtel 
d'Artois,  que  ledit  député  a  quitté  depuis 
le  2  juillet,  sans  intention  de  se  soustraire 
à  la  loi,  puisqu'il  a  indiqué  lui-même  sa 
nouvelle  adresse  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, apposition  des  scellés  sur  un  se- 
crétaire renfermant  des  papiers,  d'où  le 
sieur  Guiter  a  été  autorisé  d'extraire  un 
porlefouille  contenant  318  livres  en  assi- 
gnats,' 2  bonnets  de  nuit,  4  clietnises, 
3  paires  de  bas  et  quelques  mouchoirs,  et 
remise  de  la  personne  du  sieur  Guiter  au 
citoyen  Lobreau,  qui  s'est  chargé  de  le 
conduire  à  la  Force. 

11  octobre  1793.) 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4'737. 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  J.NCARCÉnÉS 


31 


108.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  la  levée  des  scellés  apposés 
iiu  domicile  du  représentant  du  peuple 
(iuiter,  et  procès-verbal  de  la  levée  des 
scellés  apposés  rue  d'Argenteuil,  n"  9,  en 
présence  dudil  (iuiter,  par  les  citoyens 
Louvet  et  Lepelletler,  commissaires  du 
Comité  révolutionnaire  du  2«  arrondisse- 
ment. 

•i,  5  bruiiiuii'c  an  III. 

Copie  conforme  cl  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  l"  4737. 

169.  —  Autorisation  donnée  |)ar  Bcne- 
zech,  ministre  de  l'intérieur,  au  citpyen 
Dovaine,  à  l'ellct  de  remettre  au  repré- 
sentant du  peuple  (iuiter  les  pièces  (pi'ii 
réclame  et  <(ui  se  trouvent  dans  les  papiers 
du  Comité  de  législation,  avec  récépissi''  do 
Guiter. 

17,  21  frimaire  an  IV. 
Original  sijjné,  A.  N,  AA  50,  n"  1  i'25. 

HECQUET 

Député  de  la  Seine-Inférieure. 

170.  —  Pétition  de  Hecquet,  député  de 
la  Seinc-luférieure,  au  Comité  de  sûreté 
■générale,  exposant  que,  le  3  octobre  1793, 

lors  de  son  arrestation  dans  l'une  des 
salles  du  Palais  nalional,  il  remit  au  ci- 
toyen Cliriston,  alors  commandant  en  chef 
de  la  section  armée  des  Quinze-Vingts,  de 
service  à  la  Convention,  deux  pistolets  de 
demi  arçon,  à  chacun  un  canon,  garnis  en 
acier  poli,  bien  Unis  et  absolument  sem- 
blables, et  que,  rappelé  aux  fonctions  de 
représentant  du  peuple  par  décret  du 
18  frimaire,  il  réclame  la  restitution  de 
CCS  [)istolets,  avec  arrêté  du  Comité  de 
sûreté  générale,  ordonnant  la  remise  des 
deux  pistolets  désignés  dans  la  pétition 
du  citoyen  llecqucl. 

13  nivôse  an  ill. 
Original,  signé  de   Hecquet,   conn-esigné   de 
Malliieu,    Monmayou,    Ijomnnt    et    Oarnicr  de 
l'Aube,   et  copie  conforme   (3   pièces),    A.   N., 
V  W41. 

171.  —  Pélilion  de  Charles-Robert  Hec- 
quet, député  de  la  Seine-Inférieure,  au 
Comité  de  sûreté  générale,  sollicitant  le 
remboursement  :  1°  de  498  livres  10  sols 
par  lui  payées  durant  les  12  mois  20  jours 


de  sa  déteotion  pour  le  loyer  de  l'apparte- 
ment qu'il  occujjait  rue  de  Lille,  n°607; 
2°  de  73  livres  i)ayées  à  l'aduiinistratipn 
des  prisons,  à  raison  de  15  livres  par  mois 
pour  les  mois  de  novembre  et  décembre 
1793,  et  de  22  livres  10  sols  par  mois  pour 
ceux  de  janvier  et  février  1794,  avec  arrêté 
du  Comité  de  sûreté  générale,  ordonnant 
le  payement  de  573  livres  10  sols  pour  te- 
nir compte  au  citoyen  Hecquet  des  dllft'i- 
rentes  sommes  (ju'il  a  été  obligé  de  payer 
])cndant  sa  détention. 

27  pluviôse  an  III. 
Original    signé   et  copie   conforme,   A.   N., 
F' 4741. 

.lAHY, 

Députe  de  la  Loire-Inférieure. 

172.  —  l'iDcès-vorbal  de  transport  de 
Hréard  et  Laloy,  dé[)utés  et  commissaires 
de  la  Convention  nationale,  rue  Helvétius, 
n"  022,  chez  le  citoyen  Honoré,  où  logeait 
le  représentant  Jary,  détenu  à  la  Force, 
et  levée  des  scellés  apposés  sur  un  secré- 
taire et  une  commode  par  le  citoyen  ïou- 
blanc,  commissaire  de  police  de  la  section 
de  la  Montagne,  décédé  depuis  environ 
3  mois,  examen  des  papiers,  desquels  ont 
été  distraits  et  emportés  par  lesdits  Bréard 
et  Laloy  un  paquet  cacheté,  portant  pour 
suscription  :  Testament  de  Jary,  un  paquet 
de  lettres  formant  sa  correspondance  avec 
différentes  communes,  diverses  pétitions 
à  la  Convention  et  un  cachet  de  bureau 
portant  pour  empreint»  des  sigties  pros- 
crits de  féodalité. 

25  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4749. 

LACROIX, 

Député  de  la  Haute-Vienne. 

173.  —  Lettre  do  M.  (Jobier,  ministre  de  la 
justice,  au  juge  de  paix  de  la  section  de  la 
Fontaine-de-Orenelle,  envoyant  une  exjié- 
dition  en  forme  des  trois  décrets  du  21  août, 
qui  ordonnent  l'arrestation  de  six  députés 
et  l'apposilion  des  scellés  sur  leurs  pa- 
piers, quatre  de  ces  députés,  les  citoyens 
Rivaud,  Soulignac,  Lacroix  et  Lesterpt- 
Beauvais,  habitant   quai   Voltaire,   n°  17, 


32  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


sur  la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle, 
et  lettre  du  même  au  président  du  Comité 
de  surveillance  de  celte  section,  annon- 
çant qu'il  vient  d'écrire  aux  administra- 
teurs de  Police  et  au  lieutenant-colonel 
de  gendarmerie  Du  Mesiiil,  à  l'effet  de 
faire  relever  par  des  gendarmes  les  trois 
citoyens  préposés  à  la  garde  des  citoyens 
Soulignac,  Rivaud  et  Lacroix,  mis  en  état 
d'arrestation. 

21,  23  août  1793. 
Originaux    signés  (griffe,   2  pièces),  A.  N., 
1"  4756. 

174.  _  Procès-verbal  de  transport  des 
membres  du  Comité  de  surveillance  de  la 
section  de  la  Fonlaine-de-Grenelle ,  au 
domicile  des  citoyens  Lacroix,  Soulignac 
et  Rivaud,  députés,  quai  Voltaire,  ri"  17, 
apposition  des  scellés  dans  l'appartement, 
à  l'entresol,  occupé  par  les  sieurs  Souli- 
gnac et  Lacroix,  et  dans  celui  au  premier 
étage  par  le  sieur  Rivaud,  lesquels  sont 
mis  en  état  d'arrestation,  confiés  d'abord 
à  la  garde  des  citoyens  Gelin,  Paris  et 
Duchêne,  puis  de  3  gendarmes,  recon- 
naissance et  levée  des  scellés  en  présence 
de  Gay-Vernon,  député,  avec  examen  des 
papiers  de  ces  députés,  se  trouvant  dans 
un  coffre  pratiqué  sous  une  croisée,  où 
il  ne  s'est  rien  trouvé  de  contraire  aux 
intérêts  de  la  République,  et  décharge 
donnée  aux  gardiens. 

21,  23  août,  17  septembre  1793,  6  vemlc- 

miaire  an  IIL 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4756. 

175.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  de  procéder,  en  présence 
de  Gay-Vernon,  député,  à  la  reconnaissance 
des  scellés  sur  les  papiers  de  Lacroix, 
Rivaud  et  Soulignac,  mis  en  état  d'arres- 
tation, attendu  qu'ils  ont  reçu  congé  de  la 
maison  qu'ils  habitent,  et  ne  peuvent  em- 
porter leurs  papiers  qu'autant  qu'ils  ob- 
tiendront la  levée  desdits  scellés,  et  pres- 
crivant également  la  môme  opération  pour 
ceux  de  Lesterpt-Beauvais. 

16  septembre  1793. 
Original,  signe  de  Mojse  Bayle,  Ruhl,  Bou- 
clier Saint-Sauveur,  Vadier,  Panis  et  Lcbas,  et 
scellé,  A.  N.,  F'  4756. 


LAPLAIGNE, 

Député  du  Gers. 

176.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Louis-François  Beffara,  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Mont-Blanc,  en 
vertu  d'ordre  présenté  par  François-Ni- 
colas Blanchard,  l'un  des  secrétaires 
commis  du  Comité  de  sûreté  générale, 
au  domicile  de  Laplaïgne,  député  du 
Gers,  rue  et  maison  garnie  de  Mirabeau, 
où  le  sieur  Michel  Haldon-Beaulieu,  y 
demeurant,  leur  a  appris  que,  le  jour 
môme,  à  une  heure  un  quart,  le  citoyen 
Laplaïgne  est  rentré,  a  payé  ce  qu'il  de- 
vait et  est  parti,  que  d'ailleurs  depuis  le 
commencement  de  juin  et  dans  le  cou- 
rant du  même  mois,  Laplaïgne  avait  fait 
emporter  ses  malles,  qu'il  a  seulement 
laissé  dans  l'appartement  des  brochures 
et  imprimés  par  lui  reçus  de  la  Conven- 
tion, ce  qui  a  été  reconnu  exact. 

6  août  1793. 

Original,  signé  de  Beffara,  A.  N.,  F'  4765. 

177.  —  Déclaration  du  sieur  J.  Cap- 
martin,  commissaire  député  du  canton 
de  Mauvezin  (Gers),  reçue  par  le  Comité 
de  sûreté  générale,  portant  qu'il  a  mandat 
de  mettre  sous  les  yeux  de  la  Convention 
une  lettre  imprimée,  signée  Laplaïgne, 
député  du  Gers,  parvenue  mystérieuse- 
ment à  la  municipalité  du  Chef-lieu,  à  l'a- 
dresse du  président  des  assemblées  pri- 
maires, qui  en  fit  faire  lecture,  lettre  qui, 
en  raison  des  expressions  qu'elle  con- 
tient, a  excité  l'indignalion  et  a  été  dé- 
chirée pour  témoigner  à  son  auteur  le 
mépris  que  l'on  a  pour  ses  productions, 
déclaration  accompagnant  le  dépôt  de  cet 
écrit  sur  le  bureau  de  la  Convention,  pour 
qu'elle  pèse  dans  sa  sagesse  les  mesures  à 
prendre  à  l'effet  de  s'assurer  de  la  personne 
du  citoyen  Laplaïgne,  afin  que  par  ses  écrits 
ou  autres  moyens  il  ne  puisse  nuire  à  la 

République. 

7  août  1793. 

Original  signé,  avec  imprimé,  déchiré  par  le 
milieu  (2  pièces),  A.  A'.,  F^  4765. 

178.  —  Lettres  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale au  Comité  révolutionnaire  de  la 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCÉHÉS  :t:i 

le  second,  ayant  déménagé  bien  avant  le 
décret  lancé  contre  lui.  a  tout  emporté,  et 
qu'aucune  opération  n'a   été  faite  à  son 

sujet. 

4  germinal  an  11. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4765. 


section  du  Mont-Blanc,  l'invitant  à  faire 
constater  par  un  procès-verbal  l'évasion 
du  député  Laplaïgne,  si  le  fait  annoncé 
est  exact,  afin  que  le  Comité  puisse 
prendre  des  mesures  ultérieures  à  son 
égard,  et  au  Comité  des  décrets,  accom- 
pagnant l'envoi  de  pièces  qui  constatent 
cette  évasion,  attendu  que  cet  objet  le 
regarde,  avec  iiccusé  de  réception  par  le 
Comité  des  décrets,  qui  s'empressera  d'en 
délibérer  et  fera  sur  cet  objet,  le  lende- 
main ou  le  surlendemain,  son  rapport  à 
la  Convention. 

16,  18  septembre  1793. 
Copies  conformes  et  original,  signé  de  Monnel 
et  Battelier  (3  pièces),  A.  N.,  ¥^  4765. 

179.  —  Lettre  du  Comité  de  siirelé  gé- 
nérale au  général  commandant  la  garde 
nationale,  lui  rappelant  qu'aux  termes  de 
l'article  4-  du  décret  du  3  octobre,  les  dé- 
putés signataires  des  protestations  des  0 
et  19  juin  doivent  être  mis  en  état  d'ar- 
restation, et  le  requérant  d'arrêter  le.s 
citoyens  Laplaïgne,  Descamps  et  Moysset, 
députés  du  Gers,  encore  eu  liberté,  les 
deux  premiers,  logeant  bôtel  et  rue  du 
.Mont-Blanc,  n"  (H,  et  le  dernier,  rue  d'An- 
lin,  n"  4. 

5  octobre  1793. 
Minute,  A.  N.,  V  4765. 

180.  —  Déclaration  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  du  Mont-Blanc  au 
Comité  de  sûreté  générale,  (xirtant  que  le 
citoyen  I.aplaïgne  dont  l'arrestation  avait 
élr  annoncée,  vient  de  se  soustraire  à  la 
••-iirveillance  des  deux  gardiens  placés 
auprès  de  sa  personne. 

0  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4765. 

181.  —  Lettre  du  Comité  n'yolutioniiairc 
de  la  section  du  .Mont-Blanc  en  réponse  à 
une  lettre  du  "2  germinal  an  II,  au  sujet 
des  députés  décrétés  d'accusation,  décla- 
rant qu'il  n'y  en  avait  que  deux  dans  la 
section,  Laplaïgne,  du  (Jers,  rue  du  Mont- 
Blanc,  et  Julien,  de  Toulouse,  rue  George, 
que  le  premier,  d'abord  mis  par  le  Comité 
en  état  d'arrestation  cliez  lui,  avec  deux 
gardiens,  a  été  constitué  prisonnier  dans 
une  maison  d'arrêt  d'eux   inconnue,  que 

T.  IX. 


182.  —  Réclamation  par  Laplaïgne,  dé- 
puté du  Gers,  incarcéré  pendant  plus  de 
12  mois  :  1»  d'une  somme  de  1,200  livres 
pour  12  mois  de  loyer,  payée  au  citoyen 
Beaulieu,  principal  locataire  de  la  maison 
du  Mont-Blanc,  ci-devant  Mirabeau,  depuis 
le  3  octobre  1793  jusqu'à  sa  mise  en  li- 
berté ;  2°  d'une  somme  de  90  livres  qu'il  a 
payée  à  la  Force  pour  frais  de  gîte  et  de 
logement  dans  les  i  premiers  mois  de  sa 
détention,  avec  arrêté  des  Comités  réunis 
de  salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  lé- 
gislation, statuant  sur  cette  réclamation  et 
ordonnant  le  remboursement  de  1,290  li- 
vres pour  les  din'érenles  sommes  qu'il  a 
été  obligé  de  payer,  tant  pour  le  loyer  de 
l'appartement  qu'il  occupait  que  pour  ce- 
lui de  la  prison  pendant  sa  détention. 

24  pluviôse  an  III. 
Original   signé  et  copie  conforme   (2  pièces), 
A.  N.,  F'  4765. 

1.ADRENCE, 

Député  de  la  Manche. 

183.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  de  procéder  à  la  levée 
des  scellés  cliez  le  citoyen  Laurence,  et 
procès-verbal  de  transport  du  sieur  Sevray, 
membre  du  4"  Comité  rêv(dutionnaire,rue 
Honoré,  n"  403,  section  des  Gardes-Fran- 
çaises, au  domicile  du  sieur  Laurence,  et 
levée  des  scellés  en  sa  |)résence  et  eu  pré- 
sence de  la  citoyenne  Duval,  principale 
locataire. 

4,  7  brumaire  an  III. 
Copie  conforme   et  original  signé  (2  pièces), 
.V.  JV.,  F''  4708. 

I.AURENCKOT. 

Dépulé  du  Jura. 

184.  —  Lettre  de  Hoyer,  député  de  l'Aiiy, 
Salmon,  député  de  la  Sartbe,  Fayolle,  dé- 
puté de  la  Drome,  Amyon,  député  du 
Jura,  Periès,  cadet,  et  Tournicr.  députés 

3 


H 


CHAPITRE  I".  -  JOUHNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


de  l'Aude,  Estadens,  député  de  la  Haute-Ga- 
ronne, Blanqui,  député  des  Alpes-Mari- 
liines,  détenus  à  la  Force,  dans  la  même 
chambre  que  Laurenceot,au  Comité  de  sû- 
reté générale,  déclarant  que,  leur  collègue 
étant  malade  depuis  plusieurs  jours,  ils  ont 
fait  appeler  le  médecin  de  la  Force  pour 
constater  son  étal,  et  en  raison  du  relard 
apporté  à  la  délivrance  d'un  certificat, 
priant  d'autoriser  ledit  Laurenceot  à  se 
faire  transporter  dans  son  appartement, 
et  conjurant  le  Comité  de  se  hâter,  dans 
la  crainte  où  ils  sont  que  le  moindre  délai 
ii(!  leur  cause  le  chagrin  de  voir  périr 
sous  leurs  yeux  leur  collègue  sans  pou- 
voir lui  procurer  les  secours  nécessaires. 

4  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4768. 

185.  —  Lettre  de  FayoUe,  Periès,  cadet, 
Royer,  Estadens,  Blanqui,  Salmon,  Tour- 
nier  et  Amyon,  députés,  à  Vadier,  prési- 
dent de  la  Convention  et  du  Comité  de 
sûreté  générale,  déclarant  que  leur  com- 
pagnon de  chambre,  Laurenceot,  est  at- 
teint depuis  15  jours  d'une  fièvre  tenace, 
que  le  médecin  de  la  maison  l'a  visité  et 
lui  a  conseillé  de  se  rendre  à  l'infirmerie, 
chose  impraticable,  les  malades  y  étant 
entassés  au  point  qu'il  n'en  sort  aucun 
convalescent,  que  le  certificat  délivré  la 
veille  par  le  médecin  conseille  de  le 
transférer  dans  une  maison  de  santé  ou 
dans  son  appartement,  mais,  comme  les 
maisons  de  santé  coûtent  plus  que  ne 
comporte  l'indemnité  d'un  député,  Lau- 
renceot demande  à  être  transporté  chez 
lui,  sous  telle  surveillance  qu'on  jugera  à 
propos,  et  joignant  leur  prière  à  celle  de 
Laurenceot,  afin  que  leurs  collègues  qui 
jouissent  de  leur  liberté  veuillent  bien  se 
rappeler  l'événement  du  malheureux  Dou- 
blet. 

10  jjluviùse  an  II. 

Original  signé,  A.  A'.,  F'  4768. 

Pierre-Philippe  Doublet,  député  de  la  Seine- 
Inférieure,  était  mort  à  la  Force  le  4  frimaire 
an  II. 

186.  —  Lettre  du  républicain  J.  Uiclit,- 
lot,  greffier  de  la  Force,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  le  prévenant  que 
le  citoyen  Laurenceot,  député,  étant  ma- 


lade, ainsi  que  le  constate  un  cerlifiral 
joint  à  sa  lettre,  demande  à  être  transféré 
chez  lui  pour  se  faire  traiter  sous  la  garde 
d'un  sans-culotte,  ou  dans  une  maison  du 
santé  sous  la  responsabilité  du  chef  de  la- 
dite maison,  avec  certificat  de  Thierry  cl 
Soupe,  médecin  et  chirurgien  ordinaire 
des  prisons,  atlestant  que  le  député  Lau- 
renceot, âgé  de  30  ans  et  détenu  à  la 
Force,  est  atteint  depuis  10  jours  d'une 
fièvre  double  tierce,  maladie  très  opiniAtre 
peadant  l'hiver,  attendu  que  dans  cette 
saison  l'humeur  de  la  transpiration  se 
porte  de  la  circonférence  au  centre,  cliiue 
souvent  on  n'obtient  une  guérison  radi- 
cale   que    lorsque    la    belle    saison    est 

arrivée. 

10  pluviôse  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  i\'.,  F'  4768, 

187.  —  Procès- verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
vention nationale,  rue  Thomas-du-Louvre, 
au  domicile  du  citoyen  Laurenceot,  levée 
des  scellés  apposés  dans  une  chambre  au 
•2«  étage  sur  la  cour,  examen  des  papiers, 
se  trouvant  dans  un  secrétaire  à  cylindre, 
parmi  lesquels  mention  est  faite  d'une 
lettre  à  l'adresse  du  citoyen  Martin,  lieu- 
tenant-colonel en  second  au  12«  bataillon 
du  Jura,  d'une  pétition  de  Léonard 
Kzahmer,  commandant  de  bataillon  d'in- 
valides, d'un  portefeuille  noir  sur  lequel 
est  inscrit:  Comité  de  la  guerre,  contenant 
plusieurs  pièces  à  remettre  audit  Comité, 
d'observations  sur  la  position  des  salines 
du  Jura,  du  manuscrit  d'un  ouvrage  inti- 
tulé :  le  Patriote  français,  d'une  liasse  du 
pétitions,  d'une  pétition  du  citoyen  New- 
bourg,  à  renvoyer  au  Comité  des  secour.-^, 
toutes   pièces  que  les  commissaires   ont 

emportées. 

12  prairial  an  II. 
Original  aigné,  A.  N.,  V  4768. 

188.  —  Certificat  des  officiers  munici- 
paux, membres  du  Conseil  général  de  la 
commune  d'Arbois,  attestant  que  le  citoyen 
Laurenceot  a  donné  depuis  la  Révolution 
des  preuves  du  plus  ardent  patriotisme,  qu'il 
s'est  enrôlé  l'un  des  premiers  dans  la  garde 
nationale,  où  il  était  chef  de  légion,  à  l'ar- 


HÉr.l.AMATIONS  KT  JUSTlli-ICATlON  UES  DÉPUTÉS  IMiAUCEUES 


Xi 


rivée  iIl'.s  ordres  pour  la  s(;coiide  rôtjuisi- 
lioii,  et  rendit  ses  épauleltes  pour  partir 
aux  frontières,  qu'il  s'y  trouvait  en  qualité  de 
commandant  on  second,  lorsque  les  élec- 
teurs du  Jura  l'appelèrent  ù  la  Convention 
nationale,  que  sur  ces  entrefaites  Désiré 
I.aurenceot,  son  frère,  commandant  du 
l'  bataillon  du  Jura  sur  le  lUiin,  étant 
tombé  malade  et  revenu  mourir  à  Arbois, 
ni  cette  considération  ni  les  larmes  de  son 
épouse  qu'il  laissa  avec  plusieurs  enfants 
en  bas  âtte  ne  l'empèclièrent  de  remplir  le 
vœu  de  ses  concitoyens. 

22  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  A'.,  F'  4768. 

189.  —  Certificat  de  civisme  délivré  au 
citoyen  Henri  Laurenceot,  député  à  la 
Convention,  par  la  Société  populaire  d'Ar- 
bois,  qui  déclare  que  Laurenceot  s'est 
montré  dés  le  principe  de  la  llévolulion 
l'ami  zélé,  le  plus  ferme  soutien  de  la 
liberté,  qu'enrôlé  dans  la  garde  nationale 
on  l'a  vu  au  cri  de  la  patrie  en  danger,  en 
aoiit  1792,  abdiquer  le  poste  de  clief  de 
légion  pour  s'enrôler  en  qualité  de  volon- 
laire,  que  c'est  à  ses  discours  brillants  de 
patriotisme  aussi  bien  qu'à  ses  dons  géné- 
reux en  faveur  des  défenseurs  de  la  patrie 
cl  des  parents  dos  volontaires  qu'est  dû 
«■n  partie  l'oiirôlement  d'un  grand  nombre 
lie  ses  concitoyens,  qu'à  son  départ  pour 
les  frontières,  sourd  à  la  voix  de  sa  femme 
et  de  ses  enfants,  il  s'occupait  uni(iuenient 
de  consoler  les  parents  des  braves  défen- 
seurs de  la  patrie. 

27  prairial  an  II. 
Original  .signé,  A.  .V.,  F'  4768. 

190.  —  Lettre  du  re|irésentanldu  peuple 
Laurenceot,  en  mission  dans  le  déparle- 
ment de  Loir-et-Cher,  à  son  collègue  Lo- 
niont,  membre  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, demandant  son  avis  au  suji^t  de  la 
mise  en  liberté  de  prêtres  réfractaires, 
âgés  et  infirmes,  détenus  à  Blois,  qui  ne 
lui  semblent  point  dangereux  et  qu'il  re- 
lâcherait, s'il  n'écoutait  (jue  la  sensibililé 
de  son  cœur  et  le  cri  môme  de  l'Iiumanité, 
annonçant  qu'il  a  lancé  une  proclamation 
pour  arrêter  les  progrès  du  fanatisme  et 


a  pris  également  des  mesures  pour  assurer 
les  subsistances,  ayant  fait  arrêter  14  agi- 
tateurs qui  ont  voulu  s'insurger  et  violer 
le  droit  sacré  de  propriété. 

2()  pluviôse  an  111. 
Original  signé,  A.  IV.,  F'  4768. 

191.  —  Lettre  du  représentant  du  peuple 
Laurenceot,  en  mission  dans  le  départe- 
ment de  Loii'-ot-Clier,  aux  Comités  de  salut 
public  ot  de  sûreté  générale,  adressant  la 
proclamation  qu'il  a  cru  devoir  faire  aux 
citoyens  de  ce  département,  on  raison  des 
troubles  qui  y  sont  journellement  excités, 
sous  prétexte  de  la  liberté  de  l'exercice  des 
cultes,  et  ajoutant  qu'il  lui  a  paru  néces- 
saire d'ordonner  aux  agents  nationaux  des 
difl'éronts  districts  de  vendre  sans  délai 
les  ci-devant  églises,  seul  moyen  propre  à 
arrêter  les  mouvements  insurrectionnels 
occasionnés  par  la  possession  et  jouissance 
de  CCS  églises. 

1 1  germinal  an  III. 
Original    signé,    copie   et    placard    imprime 
(3  pièces),  A.  JV.,  F'  4768. 

192.  —  F>ettre  du  représentant  du  peuple 
Lauroncoot,  en  mission  dans  les  départe- 
ments de  Loir-et-Cher,  du  Cher  et  de  la 
Nièvre,  aux  Comités  de  salut  public  et  do 
sùreié  générale,  annonçant  son  arrivée  à 
Bourges,  le  22  germinal,  déclarant  qu'il 
compte  procéder  le  28  à  l'épuration  des 
autorités  constituées,  qu'il  a  suspendu  les 
séances  de  la  Société  populaire,  où  domi- 
naient les  partisans  do  la  terreur  et  de 
l'oppression, et  qu'il  espère  mettre  un  terme 
au  règne  des  Jacobins,  manifestant  sos 
inquiétudes  au  sujet  dos  subsistances,  la 
iliselte  étant  extrême  et  la  cupidité  des 
cullivatouis  incalculable,  le  discrédit  des 
assignats  à  son  comble,  attendu  que  l'on 
donne  pour  six  livres  en  monnaie  métal- 
lique ce  que  l'on  vend  à  peine  100  livres 
en  assignats,  ajoutant  qu'il  a  fait  une 
adresse  aux  cultivateurs  en  les  menaçant 
des  sévérités  de  la  loi. 

25  germinal  an  III. 
Original  signé,  en   double,  avec  placard  im- 
primé en  datedu24  germinal  (3  pièces),  A.  N., 
V  4768. 


36 


CHAPITRE  i".  —  JOUUNKES  HlSTOHlOUËS  DE  I.A  HÈVOLUTION 


l'J'i.  —  I-oltredu  représentant  du  peuple 
l.aurencoot,  on  mission  dans  le  Loir-ot- 
(llier,  le  Cher  et  la  Nièvre,  aux  Comités  de 
sûreté  générale,  de  salut  public  et  de  légis- 
lation, annonçant  que,  dès  qu'il  a  eu  con- 
naissance de  la  loi  tjui  ordonne  lo  désarme- 
ment des  individus  prévenus  d'avoir  par- 
ticipé aux  horreurs  commises  pendant  l.i 
tyrannie  antérieure  au  9  thermidor,  il  a 
sur  le  champ  donné  les  ordres  les  plus 
prompts  pour  sa  mise  à  exécution,  et  des- 
titué le  président  et  greffier  du  tribunal 
criminel,  avec  l'arrêté  qu'il  a  pris  à  ce 
sujet  le  25  germinal,  et  circulaire  aux  ci- 
toyens et  administrateurs  des  districts  des 
3  départements,  contenant  l'arrêté  pris  le 
24  germinal  par  Laurenceot,  relativement 
au  désarmement.. 

26  germinal  an  III. 
Original  signé  et  placards  imprimés  (3  pièces), 
A.  A'.,  F'  4'i68. 

194.  —  Lettre  du  représentant  du  peuple 
Laurenceot,  en  mission  dans  les  départe- 
ments de  Loir-et-Cher,  du  Cher  et  de  la 
Nièvre,  écrite  de  Nevers  au  Comité  de 
salut  public,  exposant  que  s'il  a  tardé 
à  se  rendre  à  Bourges,  c'est  qu'il  a  été 
retenu  dans  h;  Loir-et-Cher  par  des  mou- 
vements inquiétants  qui  se  sont  produits 
dans  les  districts  de  Mer  et  de  Mondou- 
blcau,  et  ont  été  provoqués  par  lu  question 
des  subsistances  et  le  fanatisme,  ainsi  que 
pur  les  incursions  des  chouans,  qui  ont  été 
défaits  le  20  germinal  dans  un  combat, 
ou  20  d'entre  eux  restèrent  sur  le  champ 
de  bataille  et  27  furent  faits  prisonniers, 
déclarant  que  le  département  de  la  Nièvre 
a  été  plus  qu'aucun  autre  victime  de  l'ar- 
bitraire et  de  la  tyrannie,  (jue  son  collègue 
Cuilleraardel  a  laissé  d'excellents  souve- 
nirs chez  les  bons  citoyens  qu'il  a  délivrés 
de  la  domination  des  dilapidateurs  et  des 
hommes  de  sang,  rappelant  enfin  que  ses 
pouvoirs  expirent  le  9  du  présent  mois. 

(Floréal  an  III). 
Extrait,  A.  A.,  F-  47118. 

I.E    BRETON, 

Député  d Ille-ct.-Vilaine. 

195.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Pierre    Dumeige,  commissaire   de   police 


de  la  section  de  Bon-Conseil,  avec  le  ci- 
toyen Massard,  officier  de  paix,  chargé 
d'arrêter  et  de  conduire  à  la  Force  le 
citoyen  Le  Breton,  député  à  la  Convention, 
en  son  domicile,  rue  Saint-Sauveur,  n»  11, 
dans  une  chambre  au  deuxième  étage,  où 
s'est  trouvée  une  citoyenne  qui  a  dit  se 
nommer  Julienne  Pe'lé,  domestique  du 
sieur  Le  Breton,  laquelle  a  déclaré  que 
celui-ci  était  sorti  de  chez  lui,  le  jeudi 
précédent,  sur  les  10  heures  1/2  du  matin, 
pour  se  rendre  à  la  Convention,  que  de- 
puis cette  époque  il  n'avait  point  reparu 
et  qu'elle  n'en  avait  reçu  aucune  nou- 
velle ;  après  perquisilion,  qui  n'a  donné 
aucun  résultat,  apposition  des  scellés  sur 
les  croisées  du  cabinet  du  sieur  Le  Breton, 
donnant  sur  la  rue  Saint-Sauveur,  où  sont 
renfermés  tous  ses  papiers,  au  bas  duquel 
procès-verbal  figure  une  déclaration  du 
commissaire  de  police  de  la  même  sec- 
tion, du  3  germinal  an  H,  portant  qu'il 
ne  connaît  pas  dans  son  arrondissement 
de  citoyen  Derazey,  chez  lequel  il  est 
chargé  d'apposer  les  scellés. 

9  octobre  1793. 

Copie  conforme,  A.  A'.,  F'  4774*. 

196.  —  Requête  et  mémoire  de  Joseph- 
Hippolyte  Perret,  demeurant  à  Passy, 
butte  de  l'Etoile,  au  Comité  de  sûreté 
générale  et  à  l'administration  de  Police, 
exposant  qu'en  qualité  de  principal  loca- 
taire de  la  maison  sise  à  Paris,  rue  Saint- 
Sauveur,  n°  H,  il  a  loué  un  appartement 
au  sieur  Le  Breton,  dépulé,  et  ijuc  pur 
suite  de  l'apposition  des  scellés  sur  la 
porte  d'un  cabinet,  où  sont  renfermés  ses 
papiers,  il  ne  peut  relouer  l'appartement, 
ni  disposer  de  ses  meubles,  et  demandant 
la  levée  des  scellés  par  le  commissaire  de 
police,  qui  réunira  ces  papiers  et  les  ren- 
fermera dans  un  secrétaire  ou  une  cas- 
sette. 

9  pluviôse  an  II. 
Originaux  signes  (2  pièces),  A  .  N.,  V'  477i' . 

197.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Bréard  et  Laloy,  députés  et  commissaires 
de  la  Convention  nationale,  section  Bon 
Conseil,  rue  Saint-Sauveur,  n"  7,  au  se- 
cond étage,  où  logeait  Le  lireton,  député 


RECLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DfiS  DÉPUTÉS   INCARCÉRÉS 


:n 


en  fuite,  et  après  levée  des  scellés  par 
Claude-P>ançois  Paillard,  commissaire  civil 
de  la  section,  examen  des  papiers  trouvés 
dans  un  cabinet,  desquels  ont  été  dis- 
traites plusieurs  pièces  à  remettre  aux 
ilivers  Comités  de  la  Convention. 

5  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  .V.,  F'  ■4774*. 

198.  —  Déclaration  du  sieur  Valleton, 
secrétaire-greffier  pour  le  sieur  Necard, 
concierge  de  la  maison  d'arrêt  des  Fermes, 
attestant  que  Roch- Pierre -François  Le 
Breton,  député  du  département  d'Ille-et- 
Vilaine,  est  détenu  dans  ladite  maison  et 
s'y  trouve  encore  actuellement. 

9  fructidor  an  II. 
Original,  signé   et   scellé  du  concierge  de  la 
maison   d'arrêt  des  Fermes,  A.  W.,  FM774*. 

199.  —  Etat  des  sommes  dont  le  citoyen 
I-e  Breton,  député  d'Ille-et- Vilaine,  a  souf- 
fert préjudice,  par  l'effet  du  décret  d'ar- 
restation prononcé  contre  lui  le  3  oclolire 
179.'i,  et  dont  il  réclame  le  remboursement, 
savoir  :  700  livres  pour  le  loyer  de  son 
appartement,  36  livres  pour  frais  de  pro- 
cédure afin  empêcher  la  distraction  et 
vente  des  objets  mobiliers  que  le  principal 
locataire  avait  dans  son  appartement,  800 
livres  pour  la  perte  d'elfets  confiés' à  des 
mains  infidèles,  200  livres  pour  frais  de 
garde  d'une  autre  partie  plus  considé- 
rable d'effets  confiés  à  une  autre  per- 
sonne, non  compris  dans  cette  évaluation 
son  ménage  pillé  à  Fougères,  lors  de  l'in- 
vasion des  rebelles  de  la  Vendée  dans  ce 
malheureux  pays  ;  avec  arrêté  des  Comités 
n'unis  de  salut  public,  de  sfireté  générale 
et  de  législation,  orilonnant  le  payement  de 
1,730  livres  à  Le  Breton  pour  le  rembour- 
sement des  différentes  sommes  qu'il  a  été 
obligé  de  payer,  comme  frais  de  scellés 
et  autres,  pendant  sa  détention. 

22  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie   conforme  |2  |ilèces), 
A.  N.,  V'  17748. 

LEFEBVRE, 

Député  de  la  Loire-lnfériaure. 

200.  —  Lettre  du   sieur   (iuérin,  agent 
national  de  la   commune   n'^volulionnuire 


de  Tours,  au  Comité  de  sûreté  générale,  # 
lui  donnant  avis  que  le  citoyen  Lefebvre, 
député  de  la  Loire-Inférieure,  s'est  pré- 
senté, la  veille  au  .soir,  au  Conseil  de  la 
commune,  qui  a  décidé  de  le  faire  con- 
duire devant  le  Comité,  et  qu'en  consé- 
quence le  sieur  Lefebvre  est  parti,  ce  ma- 
tin, accompagné  du  citoyen  llamart,  no- 
table. 

4  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  IV.,  F'  4774" 

LEFEBVRE, 

Député  de  la  Seine-Inférieure. 

201.  — Requête  de  la  femme  du  citoyen 
Lefebvre,  député  de  la  Seine-Inférieure 
à  la  Convention  nationale,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  à  l'effet  d'obtenir  la  levée 
des  scellés  apposés  sur  les  papiers  de  son 
mari,  d'une  part,  pour  ne  pas  différer 
plus  longtemps  la  vérification  de  ces  pa- 
piers, si  quelques-uns  d'entre  eux  étaient 
de  nature  à  l'inculper;  d'autre  part,  pour 
que  le  citoyen  Lefebvre  puisse  avoir  la 
libre  disposition  de  ses  papiers,  tant  en 
raison  de  ses  affaires  personnelles  que  de 
celles  de  différents  particuliers,  qui  lui 
avaient  confié  leurs  intérêts,  avec  arrêté 
du  Comité  de  sûreté  générale,  ordonnant 
de  lever  ces  scellés  et  d'envoyer  au  Comité 
les  papiers  qui  paraîtront  suspects. 

30  vendémiaire  an  II. 
Original,  signé  do  la  femme  de   Lefebvre,  et 
autre,  signé  do  Guffroy,  A.  N.,  V'  4774". 

202.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Lefebvre,  député  do  la  Seine-Inférieure,  à 
ses  collègues  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, avouant  que,  égaré,  trompé  un  ins- 
tant, il  a  signé  là  déclaration  du  6  juin, 
qu'il  a  désavouée  cent  fois  dans  son  Ame 
avant  de  leur  adresser  une  rétractation 
formelle,  mais  déclarant,  pour  sa  justifi- 
cation, qu'il  a  été  dans  son  pays  le  pre- 
mier et  le  plus  ardent  apôtre  de  la  liberté 
et  de  l'égalité,  ennemi  juré  des  préjugés 
et  de  la  tyrannie,  il  a  avili  et  terrassé  les 
nobles,  les  prêtres  et  les  gens  de  justice, 
et  prêché  publiquement  la  haine  des  rois, 
ajoutant  qu'il  a  acquis  et  payé  de  ses 
deniers  des  domaines  nationaux  et  con- 
tribué volontairement  aux  frais  d'équipe- 


:i8 


CHAPITIIK  l■^  —  JOIIHNEES  IIISTOISKJI'F.S  l»E  I.A  HÉVol.l  TION 


«  ment  de  ses  frères  d'armes  qui  allaient 
combattre  les  rebelles  de  la  Vendée  et  de 
l'Eure,  se  plaignant  enlin  de  gémir  depuis 
un  mois  sous  le  poids  des  fers  et  sous  le 
fardeau  plus  accablant  encore  d'une  sus- 
picion affreuse,  sollicitant  la  prompte 
levée  de  ses  scellés,  sous  lesquels  se  trou- 
vent les  papiers  de  deux  braves  sans- 
culottes  de  son  pays,  (lui  l'avaient  chargé, 
quelques  jours  avant  sa  détention,  de  la 
liquidation  de  plusieurs  créances. 

i)  brumaire  an  II. 
Copies  conformes  (en  quadruple  exemplaire, 
4  pièces),  A.  N.,  V  4771". 

203.  —  Lettre  de  la  femme  Lefebvre  à 
la  Convention  nationale,  accompagnant 
l'envoi  d'une  copie  de  la  lettre  adressée 
par  son  mari  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, et  priant  de  hâter  la  levée  de  ses 
scellés,  sous  lesquels  sont  les  papiers  de 
plusieurs  pauvres  citoyens  qui  l'avaient 
chargé,  quelques  jours  avant  son  arres- 
tation, de  poursuivre  la  liquidation  de  di- 
verses créances,  et  déclarant  qu'elle  ne 
pourrait  se  consoler  d'être  séparée  de  son 
époux,  si  elle  ne  comptait  pas  sur  son 
innocence  et  sur  la  justice  du  Comité  et 
de  la  Convention. 

18  brumaire  an  II. 
Original  signé  (en  double),  A.  N.,  F'  4771". 

204.  —  l'rocés-verbal  de  transport  do 
François  Lemaître,  commissaire  du  Comité 
de  surveillance  révolutionnaire  de  la  sec- 
tion des  Gardes-Françaises,  au  domicile 
du  citoyen  Lefebvre,  député,  levée  des 
scellés  et  e.xamen  des  papiers  avec  autant 
d'attention  que  de  scrupule,  déclaration 
portant  qu'il  ne  s'est  trouvé  aucuns  pa- 
piers suspects  ni  hostiles  à  la  Révolution 
sous  aucun  rapport,  qu'au  contraire  ces 
papiers  annoncent  de  la  part  du  citoyen 
Lefebvre  un  attachement  sincère  à  la  Ré- 
volution et  une  confiance  marquée  dans 
le  nouvel  ordre  de  chose  par  les  acquisi- 
tions de  domaines  nationaux  qu'il  a  faites 
avec  les  deniers  provenant  du  rembourse- 
ment d'un  bien  fonds  par  lui  vendu,  dé- 
charge des  scellés  donnée  à  la  femme 
Lefebvre,  et  réinlégialion  dudit  Lefebvre, 
présent  à  l'opération,  dans  la  maison  de 


la  Force  par  le  gendarme  Noél  qui  l'avait 
amené. 

28  brumaire  an  II. 
Copie  conforme,  A.  JV.,  V  4774". 

20'd.  —  Requête  de  la  femme  Lefebvre  à 
la  Convention  nationale,  à  l'effet  d'obtenir 
que  son  mari  malade  soit  transféré  dans 
une  maison  de  santé,  de  telle  sorte  que  si 
elle  a  la  douleur  de  le  perdre,  elle  ait  au 
moins  la  consolation  de  lui  avoir  rendu 
les  derniers  services  qu'une  femmi'  hon- 
nête doit  à  son  époux. 

24  messidor  an  II. 
Original  signé  (en  double),   2  pièces-,  .4,  N., 
F'  4774". 

200.  —  Pétition  de  Lefebvre,  député  de 
la  Seine-Inférieure,  aux  Comités  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législation, 
réclamant  le  remboursement  du  loyer  de 
l'appartement  qu'il  occupait,  rue  Saint- 
Honoré,  n»  270,  qu'il  a  payé  durant  1  an 
et  20  jours,  c'est-à-dire  pendant  sa  dé- 
tention, se  montant  à  422  livres  4  sols 
6  deniers,  et  des  sommes  exigées  par 
l'administration  des  prisons,  soit  30  livres 
pour  les  2  premiers  mois,  et  45  livres  pour 
les  2  suivants,  bien  qu'il  se  soit  fourni  de 
draps  et  d'un  lit,  arrêté  des  trois  Comités 
réunis,  ordonnant  le  payement  de  la 
somme  de  497  livres  4  sols  0  denici's,  tant 
pour  le  loyer  dudit  Lefebvre  que  |m)ui'  les 
frais  de  la  chambre  qu'il  a  occupée  jien- 
dant  sa  détention. 

11,15  germinal  an  111. 
Original  signé  et  copie   conforme  (2  pièces), 
A.  JV.,  I"  4774". 

MAISSE, 

Dcpulé  des  Basses-Alpes. 

207.  —  Lettre  de  Maisse,  député  des 
Rasses-Alpes,  détenu  au  Luxembourg,  aux 
administrateurs  de  Police,  renouvel.inl  la 
demande  qu'il  leur  avait  adressée  à  l'etlet 
de  retirer  de  la  poste  une  lettre  chargée  ù 
son  nom,  soit  en  l'y  faisant  accompa- 
gner d'un  gendarme,  soit  en  permettant 
à  un  notaire  d'entrer  nu  Luxembourg  pour 
recevoir  sa  procuration,  demande  restée 
sans  réponse,  et  faisant  remarquer   que 


HÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAUCÉItÉS 


:t'.i 


celte  lettre,  se  trouvant  à  la  poste  depuis 
près  (11!  2  mois,  court  le  risfiue  ilc  s'égarer. 

2  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  IV.,  Pi  47743'. 

208.  —  Requête  des  représentants  du 
I)euple  Maisse  et  Peyre  au  Comité  de  sû- 
reté fiénérale,  à  l'effet  d'obtenir  une  in- 
demnité pour  le  loyer  de  leur  appartement 
pendant  les  375  jours  qu'a  duré  leur  dé- 
tention, indemnité  qui  doit  être  portée  à 
1,188  livres,  à  laquelle  ils  croient  avoir 
d'autant  plus  de  droits  qu'ils  ont  plusieurs 
fois  sollicité  la  levée  des  scellés  apposés 
sur  leurs  papiers,  aliii  de  quitter  leur  aj)- 
partement  et  de  no  pas  payer  un  loyer 
inutile,  avec  arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  légis- 
lation, décidant  le  payement  au  sieur 
.Vlaissc  de  la  somme  de  1,188  livres,  tant 
pour  son  loyer  que  pour  les  frais  de  scellés 
durant  sa  détention. 

1.5  ventôse  an  III. 
Original  .signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 

.4.  N.,  F' 47743'. 

MARBOS, 

Député  de  la  Drame, 

209.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  la  malle  et  les  effets 
du  représentant  .Marbos ,  député  de  la 
Drôme,  qui  se  trouvent  déposés  au  Comité, 
lui  seront  rendus  parla  Commission  char- 
gée de  l'examen  des  comptes  du  citoyen 
Pigeau. 

22  brumaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4774^3. 

MASSA, 

Député  des  Alpes -Maritimes. 

210.  —  Déclaration  de  Massa,  député 
des  Alpes-Maritimes,  écrite  à  la  Mairie, 
attestant  n'avoir  apposé  sa  signature,  à  la 
re(|uète  de  Lanjuinais,  qu'à  un  certificat 
(|ui  ne  contenait  que  riiistori(iue  des  évé- 
nements arrivés  les  .31  mai,  1°'' et  2  juin, 
et  désavouant  complètement  la  protesta- 
tion (lu'oii  lui  reproche  d'avoir  signé, 
ayant  [lassé  la  journée  du  2  juin  chez  le 
citoyen  Joire,  rue  Saint-Ja('ques,(|ui  l'avait 
invité  à  manger  la  soupe,  déclarant  qu'il 


ne  songeait  guère  à  calomnier  les  mouve- 
ments (les  31  mai,  1"  et  2  juin,  ni  les 
décrets  de  la  Convention  qui  s'en  suivirent, 
attendu  qu'il  regardait  cette  crise  comme 
la  régénération  de  la  Dépublique  et  l'avait 
toujours  proclamée  comme  telle  dans  ses 
discours  et  ses  lettres,  son  département 
donnant  enlin  comme  preuve  de  la  pureté 
de  ses  sentiments,  que  lors  de  sa  nomi- 
nation de  maire,  les  aristocrates  égaraient 
tellement  l'esprit  de  la  population  qu'il 
faillit  être  massacré  et  que  son  propre 
frère  fut  tué  d'un  coup  de  pistolet  par  l'un 
des  satellites  des  aristocrates. 

4  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  il'iV*. 

211.  —  Lettre  de  Massa,  député  des 
Alpes-Maritimes,  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, exposant  qu'il  relève  à  peine  de  la 
lièvre  tierce,  se  trouve  très  faible,  et  ne 
respire  qu'un  air  méphytique,  étant  dans 
une  chambre  à  la  Force  où  les  détenus 
sont  entassés  les  uns  sur  les  autres  au 
milieu  de  toutes  sortes  d'ordures,  ajou- 
tant qu'il  aurait  besoin  de  prendre  très 
souvent  du  bon  bouillon  et  qu'il  ne  peut 
en  avoir  que  très  rarement  et  du  mauvais, 
et  sollicitant,  en  raison  de  son  mauvais 
état  de  santé,  la  faveur  d'être  mis  en 
arrestation  à  son  domicile. 

5  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V^  4774'». 

212.  —  Lettre  de  Massa,  député  des  Al- 
pes-Maritimes, au  président  de  la  Conven- 
tion nationale,  déclarant  que  l'existence 
qu'il  traîne,  depuis  le  3  octobre,  dans  la 
maison  de  la  Force,  est  des  plus  doulou- 
reuses, et  lui  adressant  copie  du  mémoire 
justificatif  qu'il  a  envoyé  au  Comité  de 
sûreté  générale,  dans  la  crainte  que  ce 
mémoire  ne  soit  point  parvenu,  affirmant 
de  nouveau  qu'il  est  républicain  et  que  sa 
vie  n'a  été  qu'une  lutte  continuelle  contre 
l'arbitraire  et  le  despotisme,  comme  en 
témoignent  ses  notes  critiques  sur  l'ouvrage 
de  Beccara  et  un  écrit  sur  l'abus  des 
procès,  rappelant  qu'au  début  de  la  Révo- 
lution la  Société  populaire  de  Menton 
trouva  en  lui  et  en  ses  frères  l'un  de  ses 
plus  ferme?  appuis,  et  qu'il  fut  successi- 


K» 


CHAI'ITHK  I".  —  JOUHNÉES  HISTOHIQIJES  DE  I.A  KÉVOLITION 


vement  nommé  maire  de  Menton,  membre 
de  l'Assemblée  électorale  réunie  à  Nice  et 
iléputij  à  la  Convention  nationale. 

7«  jour  du  2»  mois  de  l'an  II  (28  octobre  17'J3)' 
Original  signé,  A.  JV.,  F^  4774". 

2)3.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
du  Fort-Hercule,  rédigée  par  son  Comité 
de  surveillance,  à  la  Convention  natio- 
nale, demandant  le  châtiment  des  trois 
députés  des  Alpes-Maritimes,  complices  de 
l'infAme  Brissot,  comme  signataires  des 
protestations  des  6  et  19  juin  1793,  démas- 
quant la  conduite  et  les  menées  de  Huffin 
Massa,  de  Menton, intrigant  tartuffié,  maire 
fédéraliste  de  Menton,  qui  s'était  proposé 
d'envoyer  l'immense  argenterie  des  églises 
de  cette  ville  sur  la  IHviera  de  Cènes,  pro- 
jet qui  échoua  grâce  aux  pati-iotes,  décla- 
rant que  ce  Massa  a  toujours  été  considéré 
comme  un  égoïste,  un  tartuife,  qui  a  cons- 
tamment dirigé  ses  vues  liberticides  vers  le 
rétablissement  du  despotisme  et  de  l'arbi- 
traire, entretenant  une  correspondance 
secrète  avec  le  comte  Lascaris,  émigré, 
réfugié  à  Saorgio. 

11  frimaire  an  II. 

Original  signé,  A.  N.,  1"  4774^8. 

Renvoyé  au  Comité  de  sûreté  générale  par 
celui  de  salut  public,  le  12  nivôse  an  II. 

A  cette  adresse  sont  annexées  des  copies  de 
délibérations  et  de  proclamations  de  la  munici- 
palité de  Monaco,  des  28  février,  1,  2  mars  1793 
Il  dossier). 

214.  —  Lettre  des  administrateurs  au 
Département  de  Police  au  citoyen  Bault, 
concierge  de  la  Force,  l'invitant  à  prévenir 
le  député  Massa  qu'il  ne  dépend  pasd'eu-x 
de  faire  lever  les  scellés  apposés  sur  ses 
effets  lors  de  son  arrestation,  et  qu'il  iloit 
nécessairement  adresser  ses  réclamations 
au  Comité  de  silreté  générale,  qui  peut  seul 
donner  des  ordres  à  cet  eft'et. 

9  floréal  an  II. 
Original,  signé  de  Benoit   et    Remy,  A.  N., 

V  477438. 

21a.  —  Lettre  de  Massa,  député  des 
Alpes-Maritimes,  prisonnier  à  la  Force, 
au  Comité  de  stîreté  générale,  exposant 
ijue  parmi  ses  papiers  mis  sous  les  scellés 
le  lendemain  de  son  arrestation  se  trou- 


vent les  pièces  justificatives  d'une  créance 
que  lui  et  ses  frères  ont  sur  la  nation, 
créance  sujette  à  liquidation,  qu'il  s'est 
adressé  le  5  germinal  au  Département  de 
Paris,  dont  les  administrateurs,  alléguant 
leur  défaut  de  pouvoirs,  l'ont  invité  à 
s'adresser  au  Comité  de  silreté  générale, 
ce  (ju'il  fait  en  priant  de  prendre  le  plutôt 
possible  sa  demande  en  considération. 

12  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  477i=«. 

216.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Marc-Antoine  Baudot  et  Joseph-Etienne 
Delchcr,  députés,  commissaires  de  la  (Con- 
vention nationale,  rue  Saint-Honoré,  n°75, 
au  domicile  du  citoyen  Massa,  dans  un  pa- 
villon à  droite,  au  3«  étage,  en  une  chambre 
ayant  vue  sur  la  cour,  levée  des  scellés  et 
e.xamen  des  papiers  existant  dans  un  se- 
crétaire, une  caisse  et  une  armoire  en 
placard,  où  il  ne  s'est  trouvé  que  des  im- 
primés, des  lettres  particulières  insigni- 
fiantes, avec  des  habits  et  du  linge  qui 
sont  restés  sous  les  scellés. 

3  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  ¥^  4774'*. 

217. —  Lettre  écrite  de  la  maison  des 
Fermes  par  Massa,  député  des  Alpes-Mari- 
times, au  Comité  de  sûreté  générale,  récla- 
mant sa  malle  cl  ses  effets  qui  se  trouvent 
entre  les  mains  du  gardien  de  ses  scellés 
et  qu'on  refuse  de  lui  rendre  sans  autori- 
sation du  Comité,  qui  assurément  ne  vou- 
dra pas  permettre  que,  sous  d'aussi  fri- 
voles prétextes,  l'on  convertisse  en  saisie 
ce  qui  n'a  été  qu'une  simple  mesure  de 
prudence,  et  qu'au  mépris  de  tous  les  prin- 
cipes de  justice  on  le  dépouille  de  sa  pro- 
liriété. 

14  fructidor  an  II. 

Original  signé,  A.  N..  F^  4774^'. 

218.  —  Lettre  écrite  de  l'ancien  hôtel 
des  Fermes  au  Comité  de  sûreté  générale 
par  Massa,  député  des  Alpes-Maritimes, 
exposant  que  l'appartement  de  son  col- 
lègue Blanqui,  voisin  du  sien,  vient  d'être 
forcé  et  dévalisé,  et  dans  la  crainte 
d'éprouver  le  même  sort,  ce  qui  le  rédui- 
rait à  la  nudité,  ayant   dans  cet  apparlr. 


HKCLAMATIONS  i;T  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCKKKS 


M 


ment  son  linge,  ses  habits  et  tous  ses 
i^nets,  sollicitant  la  permission  de  relirer 
sa  malle,  ses  livres  et  ses  effets,  dont  il  a 
d'ailleurs  un  véritable  besoin  et  qui  sont 
totalement  étrangers  à  l'objet  des  scellés; 

17  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774=*. 

219.  —  Lettre  de  la  section  du  Comité 
de  sûreté  générale,  chargée  de  la  corres- 
pondance, aux  administrateurs  des  Postes, 
transmettant  et  appuyant  la  réclamation 
par  le  citoyen  Massa,  leur  collègue,  de 
pièces  qui  lui  ont  été  expédiées  par  la 
poste  le  10  floréal,  et  qu'il  a  inutilement 
demandées  au  citoyen  Guyot,  chargé  de 
retirer  les  lettres  de  la  Convention  et  de 
ses  membres,  et  les  invitant  à  faire  con- 
naître entre  les  mains  de  qui  se  trouvent 
les  pièces  en    question,   afin  de  pouvoir 

les  retirer. 

4  vendémiaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  477-4='. 

220.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  tous  scellés  qui  au- 
raient pu  être  apposés  sur  les  papiers  et 
effets  au  domicile  du  citoyen  Massa,  dé- 
liulé  des  Alpes-Maritimes,  seront  levés  par 
la    municipalité    du   lieu,    au  vu  de   cet 

arrêté. 

27  frimaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.N.,  V  4774=*. 

221.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  légis- 
lation ,  statuant  sur  la  réclamation  de 
Miissci,  député  des  Alpes-Mari  limes,  et  or- 
donnant le  remboursement  de  la  somme 
de  1228  livres,  tant  pour  les  frais  des 
scellés  apposés  chez  lui  que  pour  le  loyer 
do  sa  prison  durant  sa  détention. 

1"  ventôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4774='. 

MKRCIKR, 

Député  de  Seineel-Oise. 

222.  —  Invitation  du  sieur  Lardy,  com- 
missaire de  police  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français, aux  administrateurs  du 
Département  de  Police,  à  l'elTet  d'auto- 
riser la  citoyenne  l.ouise-Marie-Anne  Ma- 


chard,  femme  de  Louis-Sébastien  Mercier, 
député  à  la  Convention  nationale,  demeu- 
rant rue  Saint-Jacques,  n"  103,  à  voir  son 
mari,  détenu  à  la  Force,  s'il  n'est  au  secret. 

8  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774*2. 

223.  —  Certificat  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  du  Panthéon-Français, 
(léclarant  sur  les  réclamations  des  2  gar- 
diens placés  chez  le  citoyen  Mercier,  dé- 
puté à  la  Convention  nationale,  rue  Saint- 
Jacques,  qu'ils  sont  autorisés  à  se  faire 
payer  depuis  le  5  octobre  1793  jusqu'au 
8  frimaire  an  II,  à  raison  de  3  livres  par 
jour,  attendu  qu'ils  n'ont  pas  été  nourris. 

8  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  10,  n"  427. 

224.  —  Lettre  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  du  Panthéon  français 
au  citoyen  Dumont,  chef  du  bureau  des 
décrets  de  la  Convention  nationale,  décla- 
rant que  le  Comité  de  sûreté  générale, 
ayant  ordonné  que  le  citoyen  Mercier 
resterait  en  état  d'arrestation  chez  lui, 
sous  la  garde  de  deux  sans-culottes,  et 
l'ayant  envoyé  depuis  à  la  Force,  n'avait 
rien  décidé  au  sujet  des  deux  gardiens,  ce 
qui  faisait  qu'ils  s'y  trouvaient  encore, 
mais  que  le  Comité  en  a  retiré  un,  ce  qui 
ne  doit  préjudicier  au  payement  des  deux" 
gardiens, avec  ordre  aux  Commissaires  de 
la  Trésorerie  nationale  de  leur  faire  payer 
la  somme  de  414  livres. 

2 1  frimaire  an  II. 
Original   signé  et  minute  (2  pièces),    A.  N., 
AA  10,  n"  427. 

223.  —  Lettre  de  la  femme  du  représen- 
tant Mercier  au  Comité  de  sûreté  générale, 
se  plaignant  de  ce  que  les  scellés  apposés 
sur  les  papiers  de  son  mari,  détenu  depuis 
plus  de  8  mois,  les  privent,  elle  et  son  père, 
de  l'usage  des  contrats  qui  se  trouvent 
sous  ces  scellés  et  les  mettent  dans  l'im- 
possibilité de  percevoir  leurs  modiques 
revenus,  demandant  que  la  commission 
chargée  d'examiner  les  papiers  des  dé- 
putés détenus  procède  à  cet  examen,  dont 
son  mari  n'a  rien  à  craindre. 

1  messidor  an  H. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4774", 


42 


CIIAI'nitK  I'.  —  JUIUNKKS  HISTOIUQUKS  1»K  LA  HKVOI.iniON 


226.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
représentants  Bi-éard  et  Laloy,  commis- 
saires de  la  Convention,  au  domicile  du 
député  Mercier,  détenu  k  la  Force,  rue 
Jacques,  n"  103,  maison  dite  cloilre  Saint- 
Klienne-des-Grés,  au  3"  étage,  levée  des 
scellés  apposés  sur  2  secrétaires,  une  petite 
armoire,  une  commode,  en  présence  d'An- 
toine-Henry Colas,  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion du  l'anlliéon,  recherche  et  examen 
des  papiers  par  lesdits  commissaires,  qui 
ont  emporté  d'un  secrétaire  difTérentes 
lettres,  notes  et  opinions  relatives  à  la 
Révolution  pour  les  examiner  à  loisir, 
de  même  plusieurs  lettres  et  notes  trou- 
vées dans  une  commode,  d'où  ont  été 
retirés  et  remis  à  la  femme  Mercier,  sur 
sa  demande,  un  contrat  de  rente  à  son 
pfofit,  et  3  quittances  de  contribution 
patriotique  nécessaires  pour  percevoir 
ses  revenus  ;  levée  des  scellés  sur  une 
chambre  au  4«  étage,  formant  la  bi- 
bliothèque dudit  Mercier,  et  examen  des 
papiers  y  trouvés. 

19-24  messidor  an  II. 
Origiiial  signé,  A.  N,,  V'  /i774*^ 

227.  —  Décret  de  la  Convention  na- 
tionale, renvoyant  au  Comité  de  sûreté 
générale  l'examen  de  la  question  soulevée 
par  suite  du  maintien,  depuis  un  an,  d'un 
gardien  de  scellés  chez  le  représentant 
Mercier,  gardien  placé  par  la  section  du 
Panthéon-Français,  avec  lettre  du  Comité 
de  sûreté  générale  à  la  Commission 
chargée  de  la  levée  des  scellés  et  de 
l'examen  des  papiers  des  députés  en  état 
d'arrestation,  la  priant  de  lui  fournir  des 
renseignements  sur  l'état  dans  lequel  elle 
a  laissé  les  scellés  chez  Mercier  et  la 
consigne  donnée  aux  gardiens. 

27,  29  fructidor  an  II. 
Copies   collalionnées  (2  pièces),    A.   N.,  V 

228. —  Lettre  de  la  Commission  chargée 
de  l'examen  des  papiers  de  Robespierre  et 
de  ses  complices  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, déclarant  que  leur  collègue  Mer- 
cier n'a  jamais  été  présumé  par  la  loi 
complice  de  Robespierre,  et  en  cnnsé- 
(juence   que  la  Commission  n'a  pas  été 


chargée  de  lever  les  scellés  apposés  chez 
lui  il  y  a  prés  d'un  an. 

!"■■  complémentaire  an  II. 
Original  signé,  A.  JV.,  V  4774". 

229.  —  Lettre  de  Mercier,  député  de 
Seine-ct-Oise,à  ses  collègues,  adressant  le 
procès-verbal  de  son  arrestation,  duquel 
il  résulte  que  deux  gardiens  sont  restés 
chez  lui  près  de  13  mois,  que  sa  femme  a 
été  obligée  de  leur  fournir  bois,  lit  et  chan- 
delle, et  qu'ils  s'étaient  tellement  rendus 
les  maîtres  dans  son  logis,  que  sa  femme 
a  été  obligée  d'en  sortir  après  avoir,  pro- 
testé contre  leurs  procédés,  et  réclamant 
le  remboursement  de  110  livres  payées  à 
l'un  des  gardiens,  de  90  livres  10  sols 
payées  aux  prisons  de  la  Force,  à  raison 
de  2  mois  à  22  livres  10  sols  et  3  mois  ù 
lo  livres,  plus,  de  600  livres  pour  bois, 
chandelles,  réparations  de  carreaux  cassés 
et  dégradation  de  ses  meubles,  avec  arrêté 
des  Comités  réunis  de  salut  public,  de 
sûreté  générale  et  de  législation,  ordon- 
nant le  payement  de  la  somme  deSOO  livres 
10  sols,  pour  les  frais  de  gardien,  frais 
payés  aux  prisons  de  la  Force  et  pour  les 
différentes  dégradations  dans  le  mobilier 
du  représentant  Mercier. 

3  ventôse  an  III. 
Original  signé  et  copie   conforme  (2  pièces)^ 

.■l.A'.,FM774". 

230.  —  Dénonciation  au  Comité  de  sûreté 
générale,  par  le  représentant  Merlino,  de 
la  conduite  du  représentant  .Mercier,  en 
mission  à  la  papeterie  de  Ruges,  lequel  en 
présence  des  500  ouvriers  qui  y  sont 
occupés, prêchejournellement  le  royalisme 
et  le  fanatisme  ;  le  royalisme,  en  disant 
que  depuis  Adam  il  ne  s'était  pas  perpétré 
un  crime  plus  atroce  (|ue  celui  commis 
par  une  troupe  de  factieux  réunis  en 
Convention  nationale,  qui  avaient  fait 
guillotiner  le  Roi,  mais  que  Louis  XVII 
était  là  ;  le  fanatisme,  en  prévenant  les 
ouvriers  des  jours  de  dimanche  et  en  les 
forçant  d'aller  à  la  messe,  invitation  du 
Comité  de  sûreté  générale  au  représentant 
Pressavin  de  se  rendre  auprès  de  lui  pour 
prendre  connaissance  du  rapport  de  .Mer- 


ItKCI.AMAriO.NS  KT  JUSTIFICATION  hKS  ItKl'UTKS  I.XCAHCKHKS 


4:t 


liiio  sur  ces  faits,  son   témoignage  à  ce 
sujet  étant  invoqué. 

4  germinal  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774". 

231.  —  Lettre  de  Mercier,  député  de 
.Stîiiio-et-Oise,en  mission  à  la  papeterie  de 
Ituges,  ù  l'un  de  ses  collèjjues,  à  l'effet  de 
se  justifier  des  calomnies  répandues 
contre  lui  par  Pressavin,  qui  avait  pré- 
tendu qu'il  prêchait  ici  l'arislocralie  et  le 
royalisme,  déclarant  que  Pressavin  n'est 
qu'un  brouillon,  un  mauvais  et  méciiant 
collèt<ue,  et  ajoutant  comme  profession  de 
loi,  (|ue  quant  à  lui,  il  est  aussi  éloigné 
(lu  despotisme  royal  et  nobiliaire  que  du 
despotisme  populaire,  et  qu'il  hait,  à  la 
ni.Tnière  d'Horace,  le  profane  vulgaire, 
surtout  quand  ce  vulgaire  se  mêle  de 
politique,  et  qu'il  veut  le  gouvernement 
des  sages  et  non  celui  des  fous. 

6  germinal  an  III. 
Original  .signé,  A.  N.,  I"  477i»2. 

232.  —  Lettre  des  Commissaires  de  la 
Trésorerie  aux  Comités  réunis  de  sûreté 
générale,  de  législation  et  des  finances, 
déclarant  avoir  fait  effectuer,  le  7  ventôse 
précédent,  d'urgence  et  à  présentation,  le 
■payement  d'un  mandat  de  iiOO  livres  10  sols 
au  profit  du  représentant  Mercier,  pour 
indemnité  des  pertes  qu'il  avait  éprouvées 
pendant  sa  (létenlion,etdcmandantrenvoi 
d'un  diqjlicata,  ce  mandat  s'étant  trouvé 
adiré  par  suite  du  payement  effectué 
avant  que  les  formalités  aient  été  accom- 
plies, afin  de  régulariser  l'acquit  qui  a  été 
retiré  du  représentant  Mercier. 

1 1  prairial  an  III. 
Original  signé,  A.  A'.,  I"  i774<-. 

233.  —  Ordre  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale à  son  archiviste,  de  remettre  au  re- 
présentant du  peuple  .Mercier  les  papiers 
et  notes  qui  ont  été  mis  sous  les  scellés 
lors  de  sa  proscription,  dont  il  donnera 
récépissé. 

18  fructidor  an  III. 
Copie  conforme,  A.  A'.,  I"  4774»2. 

234.  —  Récépissé  délivré  au  bureau  des 
Archives  du  Comité  de  .sûreté  générale 
par  Mercier,  député,  du  procés-verbal  de 


son  arreslation,  dressé  par  la  section  du 
Panlhéon-Fi  ançais. 

22  fructidor  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4774*2. 

23K.  —  Etat  des  pièces  concernant  le 
citoyen  Mercier,  représentant  du  peuple, 
déposées  aux  archives  du  ministère  de  là 
police  générale,  au  nombre  de  13,  avec 
note  en  marge, portant:  écrit,  le  4  frimaire 
an  VII,  au  citoyen  Le  Mercier,  envoi  de  la 
copie  de  l'état  ci-joint,  et  lui  est  proposé, 
s'il  le  désire,  de  lui  remettre  les  pièces, 
l'ordre  ayant  été  donné  en  conséquence 
au  chef  du  bureau  des  Archives. 


Minute,  A.  N.,  F'  4774*2_ 
MICHET, 

Député  de  Bhône-et-Loire. 

236.  —  Certificat  de  M.  B.  du  Mesnil, 
capitaine  commandant  la  gendarmerie 
près  les  tribunaux,  attestant  que  les  ci- 
toyens Damant,  Julien  et  Dagoury,  gen- 
darmes, ont  gardé  à  vue  le  citoyen  Michel. 
député,  depuis  le  12  juillet  jusqu'au  22  à 
9  heures  du  soir,  et  que  ces  gendarmes 
ont  éprouvé,  pendant  la  durée  de  leur 
garde,  le  plus  grand  malaise,  qu'ils  ne  se 
sont  jamais  couchés  et  qu'ils  ont  été  obli- 
gés de  se  nourrir  à  plus  de  frais  qu'ils  no 
l'auraient  désiré,  attendu  la  cherté  des 
vivres,  surtout  dans  le  quartier  où  de- 
meure le  citoyen  Michel,  et  qu'enfin  leur 
service  journalier  a  été  fait,  malgré  la 
pénurie  d'hommes  où  le  corps  se  trouve, 
et  priant  le  Comité  de  sûreté  générale 
d'allouer  à  chacun  de  ces  gendarmes  l'>  li- 
vres par  jour  pour  leur  service  tant  à  litre 
d'indemnité  que  pour  frais  de  nourriture 
durant  11  jours,  avec  bon  du  Comité  pour 
paiement  des  165  livres  représentant  celte 
dépense,  et  un  étal  jour  par  jour  de  la 
dépense  des  gendarmes  pour  leur  nour- 
riture. 

22,  23  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  AA  50,  n"  1428. 

237.  —  Délibération  du  Conseil  exécutil 
provisoire,  décidant  l'ordonnancement  sur 
la  Trésorerie  nationale  de  la  somme  de 
IOî;  livres  pour  le  montant  des  frais  de 


44 


r.llAPlTHI::  I".  —  JOl!HNKES  HISTOMIQIIES  DE  lA  RÉVOLUTION 


garde  et  de  nourriture  de  trois  gendarmes, 
••U-iblis  pendant  11  jours  à  la  garde  du  ci- 
toyen Michel,  député,  suivant  la  fixation 
(lu  Comité  de  sûreté  générale. 

2C  juillet  1793. 
Extrait  conforme,  signé  de  Deforgues,  A.N., 
\K  10,  n°  /i02. 

238.  —  Déclaration  de  Desseule,  officier 
de  paix,  portant  que  les  citoyens  Pierre- 
Eraiiçois  Buisson,  Denis  BaïUy  et  Cheva- 
lier, gendarmes,  sont  constitués  gardiens 
auprès  du  citoyen  Michet,  député  à  la 
Convention  nationale,  transféré  à  la  mai- 
son nationale  du  Luxembourg,  et  y  reste- 
ront Jusqu'à  nouvel  ordre. 

26  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  10,  n"  402. 

239.  —  A<lresse  de  Michet,  député  de 
nhône-et-Loire,  envoyée  de  la  prison  du 
Luxembourg  à  la  Convention  nationale,  à 
l'effet  d'obtenir  le  retrait  du  décret  qui  a 
ordonné  son  arrestation,  et,  en  attendant, 
le  renvoi  de  cette  adresse  à  un  Comité,  l'au- 
torisation de  recevoir  les  imprimés  qui  se 
ilistribuent  aux  membres  de  la  Conven- 
tion, ses  lettres  et  des  journaux, invoquant, 
pour  sa  justification,  qu'il  n'a  aucune 
relation  avec  Lyon,  aucun  rapport  avec 
Chasset,  ce  qui  a  motivé  sa  mise  en  accu- 
sation, et  déclarant  que  le  district  de  Vil- 
lefranche,  au(iuel  il  appartient,  est  animé 
d'un  tout  autre  esprit  (|ue  la  ville  de 
Lyon,  et  qu'à  son  instigation  la  commune 
de  Jullienas.de  ce  district,  a  formellement 
rejeté  l'arrêté  du  département  de  Rhône- 
»>l-Loire  qui  invitait  les  citoyens  à  se  for- 
mer en  assemblées  primaires  pour  déli- 
bérer sur  les  événements  des  3d  mai  et 
2  juin. 

28  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774*5. 

240.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  (ju'attendu  que  le  député 
.Michet  est  actuellement  détenu  au  Luxem- 
bourget  qu'il  est  inutile  de  le  faire  garder 
par  des  gendarmes,  en  raison  des  frais, 
les  gendarmes  investis  de  sa  sui-veillance 
en  sont  déchargés. 

"-  31  juillet  1793. 

Copie  conforme,  A.  i\'.,  F'  4774*'', 


241.  —  Lettre  adressée  de  Villefranche 
aux  citoyens  députés  de  Rbône-et-Loire 
pour  le  citoyen  Michet,  l'un  d'eux,  rue 
Saint-Honoré,  maison  Bénard,  n°  30  (pro- 
bablement par  sa  femme),  au  sujet  du 
règlement  de  ses  affaires  et  notamment 
de  la  vente  d'un  domaine,  que  Michet  éva- 
luait loO,OOft  livres  et  dont  on  lui  offrait 
110,000  livres,  l'informant  qu'un  acompte 
a  été  donné  pour  ce  qui  est  dû  à  la 
nation  et  que  les  impositions  de  1791  sont 
payées,  mais  que  Je  district  n'a  rien  versé 
de  ce  qu'il  lui  doit,  priant  d'indif[uer 
quelles  sont  les  dettes  à  payer. 

Sans  date  (juillet  1793). 
Original  non  signe,  A.  N.,  F'  4774*'. 

242.  —  Certificat  de  M.  B.  du  Mesnil,  colo- 
nel de  la  gendarmerie  près  les  tribunaux, 
attestantque  les  citoyens  Bailly,  Buisson  et 
Chevalier,  gendarmes,  ont  relevé,  le  22  juil- 
let, trois  de  leurs  camarades  étant  de  garde 
auprès  du  citoyen  Michet,  déplité,  et  sont 
restés  jusqu'au  31  juillet,  jour  où  ils  ont 
été  décliargés  de  leur  garde,  et  que,  ces 
Irois  gendarmes  ayant  reçu  pour  indem- 
nité 5  livres  par  jour  chacun,  il  est  juste 
d'accorder  la  même  indemnité  à  ceux  qui 
leur  ont  succédé. 

8  août  1793. 
Original  signé,  A.  A'.,  AA  U),  n"  402. 

243.  —  Pétition  de  .Michet,  député  en 
arrestation  à  la  Conciergerie,  au  Comité 
de  sûreté  générale,  exposant  qu'il  lui  est 
tombé  sur  les  mains  une  humeur  dont  les 
ravages  sont  tels  qu'il  ne  peut  se  servir 
de  la  main  gauche  et  que  le  bon  air,  l'exer- 
cice et  les  bains  sont  les  seuls  remèdes 
applicables  dans  cette  maladie  grave,  cau- 
sée par  sa  détention,  demandant  sa  mise 
en  liberté,  ou  tout  au  moins  la  constala- 
tion  de  son  état  par  les  [lersonnes  de  l'art 
(|ue  le  Comité  désignera  pour  établir  la 
nécessité  de  son  transfèrenient  dans  une 
maison  de  santé,  ou  de  son  arrestation 
chez  lui  sous  la  garde  d'un  gendarme. 

1 1  frimaire  an  II. 
Original   signé    et    i-npic    (2  pièces),  ^4.   N., 
V  4774*". 


HÉCI.AMATIO.NS  Et  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS  4;> 


■iii.  —  l.elUf  de  Micliet,  d(ipul('!,  à  Va- 
ilier,  prôsideul  duCoinilt'  de  sftreté  i,'éné- 
rale,  invoquant  son  humanité  et  sa  justice 
au  sujet  de  l'adresse  qu'il  a  envoyée  au 
Comité,  il  y.  a  Ib  jours,  et  dont  il  joint  la 
copie,  déclarant  que,  quoiqu'il  soit  à  la 
Cuncieiiierie,  il  n'est  pas  un  grand  cou- 
pable et  ne  s'explique  pas  le  maintien  de 
son  incarcération,  sous  le  prétexte,  pa- 
rait-il, que  Chasset  est,  comme  lui,  de 
Villefranclie,  et  demandant  sa  mise  en 
liberté,  ou,  si  elle  se  trouve  différée,  ré- 
clamant les  secours  que  sa  santé  exigo. 

22  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  Pi  ■1774* ■. 

245.  —  Arrêté  des  Comités  réunis  de 
salut  public,  de  sûreté  générale  et  de  légis- 
lation, statuant  sur  les  réclamations  de 
Michet,  député  du  département  de  Rhônc- 
et-[jOire,  et  ordonnant  le  remboursement 
de  la  somme  de  1,000  livres  de  dépense 
extraordinaire,  tant  pour  frais  de  loyer 
que  pour  le  payement  dans  les  différentes 
prisons  des  chambres  qu'il  a  occupées 
pendant  son  arrestation. 

2  venlôse  an  III. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  particuliers  du 
Comité  de   sûreté  générale,  A.  N.,  AF*II  277, 
fol.  1162. 

MOYSSET, 

Député  du  Gers. 

240.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
I.onis-l'ranrois  lielîara,  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Mont-lîlanc,  à  la 
requête  de  Jean  Moyssct,  représentant  du 
peuple,  rue  d'Antin,  n°  921,  maison  garnie 
t(!nue  par  Antoine  Villemant,  et  levée 
dos  scellés  apposés  sur  la  porte  de  sou 
appartement. 

7  brumaire  au  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774*'. 

247.  —  Réclamation  par  Moysset,  député 
du  (iers,  aux  Comités:  1°  de  la  somme  de 
SliO  livres,  représentant  les  frais  de  loyer 
l't  le  salaire  des  gaidiens  de  scelli'spar  lui 
supportés,  avec  arrêté  des  Comités  réunis 
de  salut  public,  de  sûreté  générale   et  de 


législation,  ordonnant  le  remboursement 
de  cette  somme. 

26  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  ?•>  4774". 

OBELIN, 

Député  (Tllle-et-Vilaine. 

248.  —  Requête  de  la  dame  Esnoul, 
femme  Obelin,  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, à  l'effet  d'obtenir  la  levée  des  scellés 
apposés,  rue  Saint-Nicaise,  n»  ÎJ06,  sur 
l'appartement  de  son  mari,  dont  elle  désire 
se  rapprocher,  attendu  que  l'éloignement 
du  lieu  de  sa  détention  (la  Force),  en- 
traîne chaque  jour  beaucoup  d'embarras, 
d'incommodités  et  de  retards  dans  le 
transport  des  choses  nécessaires  à  sa 
subsisUmce  et  aux  autres  besoins  (|u"uu<' 
santé  très  faible  lui  impose. 

15  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774^». 

249.  —  Procès-verbal  de  Iranspnil  de 
Joseph- Etienne  Delcher  et  Marc-.\ntoine 
Raudot,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
vention nationale,  rue  Nicaise,  au  domi- 
cile du  sieur  Obelin,  député,  levée  des 
scellés  et  examen  des  papiers  existant 
dans  une  commode  et  un  secrétaire,  où 
ils  n'ont  trouvé  qu'une  adresse  de  la  com- 
mune de  Mézières  à  la  Convention,  rela- 
tive aux  voiries  et  biens  communaux, 
[lièce  qu'ils  ont  emportée,  abstraction 
laite  d'une  quantité  d'imprimés  jetés  çà 
et  là  dans  le  cabinet  où  se  trouvaient  les 
meubles  désignés  plus  haut,  de  journaux, 
rapports  à  la  Convention  et  quelques  ma- 
nuscrits insignifiants,  mais  aucune  cor- 
respondance particulière. 

9  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,F''  4774^'. 

PERiÉs,  cadet. 
Député  de  l'Aude. 

250.  —  Lettre  de  Periès,  cadet,  député 
de  l'Aude,  au  Comité  de  sûreté  générale, 
rappelant  que,  le  17  tloréal  an  II,  le  ci- 
toyen Crapin,  administrateur  de  Police, 
vint  en  vertu  d'un   arrêté  du  Comité  du 


4» 


CIIAIMTUE  1".  —  JOLHNÉES  HISTORIUUES  DK  LA  HKVOLlJriON 


10  lloréal,  à  la  Foi-ce,  et  lui  prit  60  livres, 
(|ue,  le  3  octobre  1793,  on  lui  avait  égale- 
ment enlevé  à  la  Mairie,  sa  carte  de  député 
et  une  canne,  réclamant  la  restitution  de 
cet  argent  et  de  ces  objets,  en  alléguant 
que  plusieurs  de  ses  collègues  ont  béné- 
licié  d'un  acte  de  justice  analogue,  avec 
arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale,  or- 
donnant la  restitution,  par  Tadminislra- 
tion  de  Police,  de  l'argent  et  des  efTets 
saisis  aux  représentants  du  peuple  Pe- 
riès,  cadet,  et  Tournier,  de  l'Aude,  pen- 
dant leur  détention  à  la  Force. 

21  brumaire,  8  frimaire  an  III. 
Original  signé  et  copies  conformes  (3  pièces), 
A.  N.,  V  -47746". 

251.  —  Arrêté  des  Comités  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législa- 
lion, statuant  sur  les  réclamations  de  Periès, 
cadet,  député,  et  ordonnant  le  rembourse- 
ment de  la  somme  de  71o  livres  pour  le 
loyer  de  l'appartement  oii  ont  été  apposés 
les  scellés  pendant  l'espace  de  13  mois. 

'20  nivôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4774"''. 

PEYRE, 

Député  des  Basses-Alpes. 

252.  —  Lettre  de  Peyre,  député  des 
Basses-Alpes,  au  président  du  Comité  des 
inspecteurs  de  la  salle,  déclarant  nu'il  est 
sans  le  sol,  sujet  à  des  attaques  d'épilcpsie 
et  en  état  d'arrestation  (au  Luxembourg), 
réclamant  l'expédition  de  son  mandat  déjà 
demandé  par  son  collègue  Savornin,  man- 
dat qui  pourrait  être  adressé  à  la  ci- 
toyenne Maisse,  rue  de  Lille,  n"  120,  et 
ajoutant  (]ue  le  besoin  le  presse  au  point 
qu'il  ne  connaît  personne  à  (]ui  il  puisse 
emprunter. 

13  brumaire  an  II, 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774". 

2i)3.  —  Lettre  de  Peyre,  député  des 
Basses-Alpes,  au  Comité  des  inspecteurs 
de  la  salle,  exposant  que  par  sa  lettre  au 
président  du  Comité,  il  a  fait  connaître  le 
besoin  urgent  qu'il  éprouve  de  toucher 
l'indemnité  qui  lui  est  due,  que  sa  maladie 
augmente  ses   besoins  et  le  met  dans  la 


plus  terrible  des  détresses,  et  jiriaul  de 
faire  délivrer  son  mandat  à  la  citoyenne 
.Maisse,  sa  cousine,  qui  se  charge  de  re- 
mettre la  présente. 

13  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,'F''  4774". 

254.  —  .Xrrété  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  décidant  que  la  lettre  de 
Peyre,  membre  de  la  Convention,  mis  en 
état  d'arrestation,  sera  communi(iuée  au 
Comité  de  sûreté  générale,  pour  connaître 
son  avis  sur  la  question,  et  savoir  si  le 
Comité  des  inspecteurs  peut,  dans  la  si- 
tuation du  citoyen  Peyre,  lui  faire  délivrer 
des  mandats  pour  loucher  son  indemnité. 

13  brumaire  an  II. 
Extrait   conforme,  signé  de  Sergent,  A.  N., 
yi  4774". 

255.  —  Lettre  de  Peyre,  député  des 
Basses-Alpes,  détenu  au  Luxembourg,  au 
Comité  do  sûreté  générale,  lui  exprimant 
loule  sa  gratitude  pour  l'appartement 
séparé  qu'on  lui  a  accordé,  en  raison  des 
attaques  d'épilepsie  auxquelles  ilestsujel, 
faisant  appel  à  l'esprit  de  justice  Ju  Comité, 
et  demandant  sa  mise  en  liberté,  décla- 
rant pour  sa  justification  qu'il  a  désavoué 
et  désavoue  la  signature  par  lui  apposée  à 
un  écrit  qu'il  n'a  jamais  lu  et  ([u'il  croyait 
brûlé  depuis  longtemps,  ajoutant  qu'il  a 
toujours  vécu  à  l'écart,  éloigné  de  toute 
intrigue,  de  toute  cabale,  n'ayant  jamais 
assisté  à  aucun  conciliabule,  ni  cnlretenu 
de  correspondance,  sauf  avec  un  de  ses 
oncles  pour  ses  petites  all'aires  domes- 
tiques. 

22  brumaire  an  II. 
Original  signe,  A.  N.,  V  4774". 

256.  —  Lettre  de  Peyre,  député  de» 
Basses-Alpes,  adressée  du  Luxembourg  au 
Comité  de  sûreté  générale,  rappolantqu'il 
est  détenu  depuis  6  mois  et  que  dans  cet 
intervalle,  il  a  eu  des  attaques  d'épilepsie 
de  plus  en  plus  violentes  et  fréquentes,  le 
priant  d'avoir  ég;ird  à  sa  triste  situation  et 
de  lui  permettre  de  se  retirer  chez  lui  pour 
quelque  temps  sous  la  garde  d'un  gen- 
darme ou  d'un  sans-culotte,  pour  suivre 
un  régime  et  subir  une  opération  qu'il  ne 


RÉCf.AMATIONS  ET  JUSTIFlCATIOiN  DES  DÉl'LTliS  INCAIICÉIIÉS  il 


peut  |j1us  dillûier  k  raison  d'une  maladie 
chronique. 

10  germinal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  ¥^  477 i". 

2o7.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gi'- 
nérale,  statuant  sur  la  réclamation  du 
député  Peyre  et  ordonnant  le  rembourse- 
ment de  la  somme  totale  de  1,188  livres 
pour  frais  de  loyer  et  de  scellés  pendant 
sa  détention. 

15  ventôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N  ,  F'  4774". 

2.^8.  —  Arrêté  du  Coiuilé  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  (|u'il  sera  pi-oposé  à  la 
Convention  nationale  de  décréter  que  le 
représentant  Peyre  se  rendra  en  mission 
dans  les  départements  de  la  Haute-Loire 
et  de  la  Loïère,  et  qu'il  sera  à  cet  effet 
investi  des  mêmes  pouvoirs  que  les  repré- 
sentants du  peuple  en  mission  dans  les 
départements. 

18  floréal  an  III. 

Copie  conforme,  A.  N.,  F''  47741'. 

Celle  proposition  n'eut  point  de  suite,  on  voit 
en  effet  tpi'à  la  date  du  4  messidor  aji  III, 
Peyre,  ainsi  que  son  collègue  Maisse,  se  trou- 
vait en  mission  auprès  de  l'armée  des  Alpes 
et  d'Italie. 

OUEINNEC, 

Député  du  Finistère. 

2:)0.  —  Procès-verbal  de  transport  do 
Joseph-Etienne  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
vention, rue  Honoré,  n»  48,  au  domicile 
du  citoyen  Queinnec,  député  à  la  Conven- 
tion nationale,  dans  une  chambre  au 
:;•  étage,  sur  la  cour,  et  levée  des  scel- 
lés apposés  sur  les  tiroirs  d'une  commode, 
où  il  n'a  été  trouvé  que  sa  correspondance 
avec  sa  femme,  ses  amis  et  |)lusieurs  au- 
torités constituées  de  son  département 
dans  les  meilleurs  principes  de  la  Hévo- 
lution,  avec  déclaration  constatant  que  le 
juge  de  paix  de  la  section  de  la  Halle-au- 
Blé,  malgré  une  invitation  réitérée,  n'est 
pas  venu  assister  les  commissaires,  attendu 
qu'il  est  en  fonctions  ailleurs,  ,iinsj  que 
ses  assesseurs. 

7  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V'  i774''. 


HABAUT-PO.MIEK, 

Député  du  Gard. 

260.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Noël-François  Couvreur,  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Muséum,  rue  de 
l'Echelle,  n»  342,  au  domicile  de  Habaut, 
député  du  r.ard,à  l'entresol,  où  il  a  trouvé 
la  femme  dudit  Uabaut,  laquelle  lui  a  dit 
que  son  mari  était  absent  depuis  Jeudi 
dernier,  le  matin,  et  qu'elle  ignorait  oi'i  il 
s'était  retiré,  extraction  des  papiers  con- 
tenus dans  les  armoires,  qui  sont  ren- 
fermés dans  une  armoire  dans  le  mur, 
sur  laquelle  les  scellés  sont  apposés. 

7  octobre  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F''  4086. 

201.  —  Arrêté  du  Comité  d'agriculture, 
portant  que  le  citoyen  Bourdon,  l'un  de 
ses  membres,  se  rendra  au  Comité  de 
sûreté  générale  pour  l'inviter  à  faire  le- 
ver les  scellés  apposés  sur  les  papiers 
de  Uabaut-Pomier,  membre  de  l'ancien 
Comité  d'agriculture ,  à  l'effet  d'en  retirer 
toutes  les  pièces  relatives  aux  rapports 
dont  il  a  pu  être  chargé  par  ce  Comité, 
avec  autre  arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  requérant  l'officier  civil  qui  a 
apposé  les  scellés  d'en  faire  la  levée  en 
présence  d'un  membre  du  Comité  d'agri- 
culture, pour  extraire  les  papiers  en 
question,  et  de  réapposer  les  scellés  sur 
les  papiers  appartenant  au  même  Habaut- 
Pomier. 

18  brumaire  an  II. 
Original,  signé  de    Boucher  Saint-Sauveur, 
président,    Moreau,    secrétaire,   et   copie   con- 
forme (2  pièces),  A.  N.,  F'  477486. 

202.  —  Lettre  de  Jacques-Antoine  Ha- 
baut, détenu  à  la  Conciergerie,  au  Comité 
de  silreté  générale,  demandant  la  levée 
des  scellés  apposés  sur  ses  papiers,  en  sa 
présence,  avant  la  fin  de  décembre  cou- 
rant (v.  st.),  la  restitution  des  assignats 
saisis  à  son  préjudice  chez  le  citoyen 
Paysac,  sur  lesquels  on  ne  lui  a  remis  que 
"jO  livres,  ainsi  que  des  62  livres  en  or,  de 
la  montre,  des  deux  chaînes  et  d'un  cachet 
gravé,  le  tout  en  or,  saisis  à  la  Concier- 
gerie. 

1"  nivôse  an  II. 

Original  signé,  A,  N.,  F'  4774»'. 


48  r.llAlMTHK  l".  -  JOURNÉES  HlSlOftlQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


263.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Klienne  Delcher  et  Marc-Antoine 
liaudol,  députés,  commissaires  de  la  Con- 
M'ntion,  au  domicile  de  Jacques-Antoine 
Uabaut,  dit  l'omier,  député  à  la  Conven- 
lion,  rue  de  l'Echelle,  n"  ;i42,  dans  une 
chambre  ù  fentresol,  ayant  vue  sur  la  rue, 
levée  des  scellés  et  examen  des  papiers 
trouvés  dans  une  armoire-placard,  des- 
quels ont  été  distraits  et  emportés  :  une 
petite  liasse  de  pétitions  à  renvoyer  au 
Comité  des  finances,  deux  autres  pétitions 
à  renvoyer  au  Comité  d'agriculture,  copie 
de  certificats  venant  d'Orléans  à  renvoyer 
au  Comité  des  assignats  et  monnaies,  une 
lettre  en  anglais  et  une  feuille  et  demie 
manuscrite  d'instructions  données  au  der- 
nier tyran  et  paraphées  par  les  représen- 
tants du  peuple,  en  laissantde  côtéquautilé 
d'imprimés,  de  distributions  de  la  Con- 
vention nationale  et  d'autres  pièces  insi- 
gnifiantes. 

2  messidor  an  II. 

Original  signé,  A.  JV.,  F'  4774"'. 

264.  —  Lettre  des  administrateurs  de  la 
Police  régénérée  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, l'informant  que,  s'étant  transportés 
à  la  Conciergerie  à  l'effet  de  procéder  au 
transfèrement  du  député  Rabaut-Poraier, 
y  détenu,  dans  la  maison  d'arrêt  des 
Fermes,  rue  du  Bouloi,  le  concierge  s'y 
est  opposé  en  motivant  son  refus  sur  ce 
que  l'ordre  (jui  lui  était  présenté  n'était 
signé  que  des  administrateurs  de  Police, 
mentionnant  seulement  celui  du  Comité 
de  sûreté  générale,  et  (ju'il  lui  fallait  un 
ordre  spécial. 

22  thermidor  an  IL 
Original,  signé  de  Gérôine  et  Iiecaiiius,/\.JV., 
F"  477.i««. 

26Î).  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant,  sur  la  pétition  de  Jac- 
ques-Antoine Rabaut,  que  les  effets  qui 
lui  ont  été  enlevés  lui  seront  rendus, 
chargeant  la  Commission  des  administra- 
tions civiles,  police  et  tribunaux  de  l'exé- 
cution dudit  arrêté  pour  tout  ce  qui  u'esl 
pas  déposé  au  bureau  du  Comité,  et  le 
renvoyant  pour  cet  objet  à  la  Commission 
des  trois  membres  qui  ont  In  snrveillancf 


de  la  levée  des  scellés  et  de  l'inventaire 
des  effets  en  dépôt  au  Comité. 

18  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774««. 

266.  —  Lettre  de  Jacques-Antoine  Ra- 
baut à  la  Commission  des  administrations 
civiles,  police  et  tribunaux,  accusant  ré- 
ception de  l'expédition  du  décret  du  2  bru- 
maire, qui  lui  donne  la  faculté  de  se  reti- 
rer dans  son  domicile  pour  y  rétablir  sa 

santé. 

26  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  53,  n"  1496. 

267.  —  Pétition  de  Jacques-Antoine  Ra- 
baut aux  Comités  de  saUil  public  et  de 
sûreté  générale,  réclamant  :  !•  pour  ses 
dépenses  chez  le  citoyen  Paysar,  durant 
deux  mois,  500  livres;  pour  les  assignats 
pris  dans  son  portefeuille,  1,000  livres; 
pour  ses  dépenses  en  prison  durant  onze 
mois,  et,  pour  excédent  de  loyer,  2,!)00  li- 
vres ;  2°  la  valeur  d'une  montre  en  or,  payée 
12  louis  en  numéraire,  et  d'une  voilure 
ayant  coûté  20  louis  en  assignats  ;  3°  le 
payement  eai  nature  des  effets  suivants  qui 
lui  ont  été  volés,  savoir  :  de  6  chemises  de 
toile  fine,  6  cravates,  12  mouchoirs  fins, 
4  paires  de  bas  de  soie,  2  de  fil,  un  man- 
teau, des  pantalons  et  un  gilet  de  drap,  un 
fusil  à  deux  coups,  une  paire  de  pisto- 
lets et  ceinture,  une  paire  de  bottes, 
2  paires  de  souliers,  une  carte  du  plan 
de  Paris,  et  déclarant  qu'il  ne  compte  pas 
les  pertes  ([ue  sa  détention  lui  a  occa- 
sionnées à  Montpellier,  n'ayant  pu  s'oc- 
cuper de  ses  affaires  domestiques,  avec 
arrêté  des  Comités  réunis,  faisant  droit  à 
ces  réclamations  et  ordonnant  le  paye- 
ment :  1°  de  4,000  livres;  2"  de  3,000  livres 
pour  la  montre  en  or;  3"  de  3,000  livres 
pour  la  voiture  et  les  effets  volés. 

5,  8  fructidor  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  JV.,  F'  4774"'. 

RIBERE.^U, 

Dépvtè  de  la  Charente. 

268.  —  Lettre  de  Ribereau,  député  de  la 
Charente,  à  la  Convention  nationale,  dé- 
clarant qu'il  se  trouve  au  nombre  de  ceux 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


49 


qui  oui  été  l'objet  d'un  décret  d'arresta- 
tion pour  avoir  signé  une  déclaration  au 
peuple  français  sur  les  événements  des 
derniers  jours  de  mai  et  des  premiers 
jours  de  juin,  que  ce  n'est  pas  le  moment 
do  se  disculper  d'un  fait, que  son  cœur  a 
cruellement  désavoué  et  qui  n'est  que  le 
fniit  passager  de  l'erreur  et  de  la  surprise, 
exposant  qu'il  est  alité  depuis  plus  d'un 
mois  et  demi,  en  proie  à  une  fièvre  pu- 
liide,  et  qu'il  ne  pourrait  être  incarcéré 
.  sans  danger,  et  demandant  à  rester  détenu 
chez  lui  sous  la  garde  d'un  gendarme, 
avec  certilicat  de  MM.  Le  Moine,  médecin  de 
la  ci-devant  faculté  de  Paris,  et  Marchais, 
membre  du  ci-devant  collège  de  chirurgie, 
constatant  que  le  citoyen  Ribereau,  de- 
meurant aux  Ecuries  d'Orléans,  rue 
Saiut-Thomas-du-Louvre,  est  malade  delà 
li('vre  depuis  le  12  août,  et  dans  l'impos- 
sibilité de  sortir  de  son  lit. 

4  octobre  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),  ^.  iV.,  F' 47718'. 

209.  —  Procès  verbal  de  transport  de 
Delcher  et  Baudot,  députés,  commissaires 
de  la  Convention,  rue  Thomas-du-Louvre, 
maison  ci-devant  dite  des  Ecuries  d'Or- 
léans, dans  la  chambre  habitée  par  le  ci- 
toyen Ribereau ,  au  second  étage  au- 
dessus  de  l'entresol,  ayant  vue  sur  la  cour, 
levée  des  scellés  et  examen  des  papiers 
trouvés  dans  un  secrétaire,  consistant 
en  lettres  particulières  insignifiantes  ou 
n'ayant  rapport  qu'à  des  affaires  de  mé- 
nage, sauf  une  lettre  venant  de  Barbe- 
zieux,  en  date  du  28  mai  1793,  que  les 
commissaires  ont  emportée. 

12  prairial  an  II. 
Original  signe,  A.  N.,  F'  4774". 

270.  —  Lettre  adressée  de  Passirac  à 
Ribereau,  député  à  la  Convention  natio- 
nale, par  le  sieur  (jrimaud,  son  fondé  de 
procuration,  lui  donnant  des  nouvelles 
de  ses  affaires,  annonçant  qu'à  la  mort 
de  sa  femme  il  a  fait  apposer  les  scellés 
en  présence  de  sa  mère  et  de  sa  belle- 
sœur,  et  qu'il  s'est  trouvé  1,112  livres 
10  sols  en  assignats,  qu'il  a  acheté  des 
boeufs  et  vendu  le  vin  dont  il  ne  reste 
qu'un  quart  de  vieux,  qu'il  craint  qu'en 
T.  IX. 


son  absence  les  rats  n'endommagent  les 
lits,  lui  envoyant  les  amitiés  de  sa  mère, 
de  ses  frères,  sœur  et  neveux,  et  ajoutant 
que  de  tous  ses  parents,  c'est  sa  sœur  qui 
est  la  plus  inquiète  sur  son  sort. 

9  thermidor  an  II. 
Original  signé,  A.  ;V.,  F'  47749'. 

271.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, renvoyant  à  la  Commission  des 
administrations  civiles,  police  et  tribu- 
naux, la  citoyenne  Genat,  constituée  gar- 
dienne des  scellés  apposés  au  domicile  de 
Ribereau,  député,  rue  Thomas-du-Louvre, 
pour  le  payement  de  son  salaire. 

15  frimaire  an  III. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  particuliers  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*ll  277, 
fol.  897. 

RICHOO, 

Député  de  l'Eure,'', 

272.  —  Décret  do  la  Convention  natio- 
nale, sur  la  dénonciation  faite  par  l'un  de 
ses  membres,  mettant  en  état  d'arresta- 
tion le  citoyen  Richou,  député  du  dépar- 
tement de  l'Eure. 

3  octobre  1793. 
Copie  coUationnée,  signée  de  Pons  de  Verdun 
et  Jagot.  secrétaires  de  la  Convention,  A.   N., 
V  4774'2. 

273.  —  Mémoire  justificatif  de  Louis- 
Joseph  Richou,  député  de  l'Eure,  à  ses 
collègues,  en  réponse  aux  inculpations  de 
son  collègue  Du  Roy,  qui  lui  reprochait 
ses  relations  avec  le  citoyen  L'Adam,  ad- 
ministrateur du  département  de  l'Eure, 
détenu  à  l'Abbaye,  et  d'avoir  écrit  contre 
Marat,  déclarant  qu'il  n'a  connu  le  citoyen 
L'Adam  qu'à  l'occasion  de  diverses  fourni- 
tures pour  l'équipement  des  dragons  de 
la  Manche,  envoyés  contre  les  rebelles  de 
la  Vendée,  qu'il  a  pu  se  tromper  sur  le 
compte  de  Marat  et  reconnaît  son  erreur, 
et  faisant  observer  qu'à  la  séance  du  2  juin, 
il  s'élança  le  premier  à  la  tribune  de  la 
Convention  pour  demander  un  décret 
d'arrestation  contre  les  32  députés. 

5  octobre  1793. 
Imprime,  A.  N.,  V  4774»2. 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


80 

274.  —  Lettre  adressée  de  la  prison  de 
la  Force  par  Louis-Joseph  Richou,  repré- 
sentant du  peuple,  à  ses  collègues  du 
Comité  de  sûreté  générale,  faisant  appel 
à  leurs  vertus  patriotiques,  à  leur  activité 
et  à  leur  justice  pour  le  prompt  examen  de 
son  affaire, et  démontrant,  par  le  mémoire 
imprimé,  intitulé  :  Louis-Joseph  liichon. 
dcpulé  de  l'Eure,  à  ses  collègues,  qu'il  Joint 
à  sa  lettre,  combien  le  zèle  du  citoyen 
Du  Roy,  son  collègue,  a  été  trompé  par  les 
apparences,  lorsqu'il  a  demandé  son  ar- 
restation, opérée  le  S  octobre,  à  10  heures 
du  soir. 

18'' jour  du  l"=''mois  de  l'an  II  (9  octobre  1793). 
Original  signé  et  imprimé  (2  pièces),  A.  N., 
F7  4774»2. 

275.  —  Lettre  de  Richou,  député,  détenu 
à  la  maison  d'arrêt  de  la  Force,  à  ses  col- 
lègues du  Comité  de  sûreté  générale,  ex- 
posant que,  depuis  huit  jours,  il  est  privé 
de  sa  liberté,  éloigné  de  sa  famille  et 
des  fonctions  sacrées  qui  lui  ont  été  con- 
fiées par  ses  concitoyens,  les  priant  d'en- 
tendre sa  justification,  et  déclarant  avoir 
les  pièces  probantes  des  faits  avancés  dans 
son  mémoire. 

21"  jour  du  \"  moisde  l'an  II  (12  octobre  1793). 
Original  signé,  A.  N.,  V  477492. 

276.  —  Lettre  de  la  femme  Richou  au 
citoyen  David,  représentant  du  peuple, 
l'un  des  membres  du  Comité  de  sûreté 
générale,  rappelant  à  son  souvenir  l'hon- 
nête et  malheureux  Richou,  député  de 
l'Eure,  détenu  injustement  à  la  Force 
depuis  le  5  octobre,  le  priant  de  jeter  un 
coup  d'oeil  sur  le  mémoire  justificatif 
qu'il  lui  a  adressé  à  l'effet  de  hâter  le 
rapport  de  son  affaire,  protestant  de  l'in- 
nocence de  Richou,  qui  n'est  déjà  que 
trop  malheureux,  étant,  ainsi  que  sa  fa- 
mille, ruiné  et  saccagé  parles  brigands  de 
la  Vendée. 

17  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4774". 

277.  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Richou,  député  de  l'Eure,  au  président 
de  la  Convention  nationale,  exposant  qu'il 
est  détenu  et  que  les  scellés  ont  été  mis 
sur  ses  papiers,  sans  qu'il  ait  été  entendu, 


et  demandant  son  renvoi  devant  le  Co- 
mité de  sûreté  générale,  avec  prière  de 
faire  un  prompt  rapport  sur  sa  conduite, 
et  faisant  observer  qu'il  n'est  pas  du 
nombre  des  signataires. 

10"  jour  de  la  3«  décade  du  1"  mois  de  l'au  II 
(21  octobre  1793). 
Original  signé,  A.  N.,?''  4774". 

27g.  —  Lettre  de  Richou,  député  de 
l'Eure,  au  citoyen  Amar,  membre  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  déclarant  que  le 
citoyen  Du  Roy,  son  collègue,  qui  a  pro- 
voqué, le  3  du  mois  précédent,  son  arres- 
tation, a  été  trompé  par  les  apparences, 
ainsi  qu'il  est  constant  par  le  mémoire 
ci-joint,  distribué  le  5  à  la  Convention,  et 
qu'il  lui  a  démontré  son  erreur,  preuves 
écrites  en  main,  exprimant  le  regret  de  le 
voir  absent,  et  demandant  que  le  Comité 
s'occupe  de  son  affaire,  afin  de  le  rendre 
le  plutôt  possible  à  ses  fonctions  et  à  sa 
famille. 

3«jour  du  2«mois  de  l'an  II  (24  octobre  1793). 
Original  signé  et  imprimé  (2  pièces),  A.  N., 
l"!  477492. 

279.  _  Lettre  de  la  femme  Richou  au 
citoyen  Vadier,  l'un  des  membres  du 
Comité  de  sûreté  générale,  le  priant  d'in- 
tercéder en  faveur  du  malheureux  citoyen 
Richou,  qui, par  suite  de  l'accusation  d'un 
seul  de  ses  collègues  mal  informé,  est 
détenu  à  la  Force  depuis  le  5  octobre,  et 
déclarant  que  s'il  avait  pu  se  faire  en- 
tendre à  la  Convention  le  3  de  ce  mois,  il 
ne  serait  pas  prisonnier,  ayant  entre  les 
mains  les  preuves  matérielles  de  son  inno- 
cence, gémissant  de  ne  plus  pouvoir  péné- 
trer dans  sa  prison  et  adoucir  des  peines 
si  peu  méritées,  ajoutant  que  son  mari 
ne  se  rappelle  nullement  d'avoir  écrit 
contre  Marat  et  que  depuis  longtemps 
personne  plus  que  lui  ne  rendait  justice 
au  zèle  de  cet  excellent  patriote. 

29«jour  du  1"  mois  de  l'an  II  (26  octobre  1793). 
Original  signé,  ^.iV.,F'  477492. 

280.  —  Lettre  de  Richou,  député  de 
l'Eure,  à  son  collègue  Amar,  l'un  des  mem- 
bres du  Comité  de  sûreté  générale,  accom- 
pagnant l'envoi  de  la  copie  des  pièces  qui 


HÉGLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAHCÉHÉS 


;il 


prouvent  son  innocence,  notai)iment  de  sa 
correspondance  incrinainée  avec  le  dépar- 
tement de  l'Eure  en  insurrection,  ([uia  mo- 
tivé la  dénonciation  de  son  collègue  Du  Hoy, 
cette  correspondance  étant  antérieure  à 
l'insurrection  et  ne  roulant  que  sur  une 
opération  d'un  intérêt  général,  entamée 
[dus  de  y  semaines  avant  le  2  juin,  ajou- 
Uint  qu'il  ne  connaît  personne  dans  le  dé- 
partement de  l'Eure,  sauf  dans  le  district 
des  Andelys,  resté  lidèle  à  la  Convention, 
avec  lettre  de  la  femme  Pichou  au  même 
Amar,  le  priant  de  comparer  les  papiers 
qu'on  lui  adresse  avec  le  mémoire  justi- 
licatif  qu'elle  a  fait  distribuer  le  7  ou 
8  octobre  à  la  Convention  et  dont  elle  lui 
a  remis  elle-même  un  exemplaire  sous 
la  galerie  du  Comité. 

1  frimaire  an  II. 
Originaux  signés  (3  pièces),  A.  iV.,  F''4774'2. 

281.  —  Lettre  de  la  femme  Richou  au 
Comité  de  sûreté  générale,  représentant 
qu'à  l'époque  où  son  mari  fut  mis  en  état 
d'arrestation,  ils  avaient  pris  des  arran- 
gements pour  quitter  l'appartement  ([u'ils 
occupent  et  qui  est  bien  au-dessus  de 
leurs  facultés,  et  que  l'apposition  des 
scellés  les  a  obligés  à  y  rester,  demandant 
la  levée  de  ces  scellés  pour  ne  pas  pro- 
longer leur  gène,  transmettant  une  fois 
de  plus  des  preuves  de  l'innocence  de  son 
mari. 

6  frimaire  an  II. 
Original  signe,  A.  N.,  T''  4774'-^. 

282.  —  Mémoire  justilicatif  adressé  jiar 
llicliou,  député  de  l'Eure,  à  ses  collègues 
composant  le  Comité  de  sûreté  générale, 
en  réponse  à  la  dénonciation  calomnieuse 
lancée  contre  lui  depuis  son  arrestation 
par  le  citoyen  Pantin,  habitant  de  Cisors, 
fils  du  député  à  l'Assemblée  législative, 
son  ennemi  de  vieille  date,  ami  plutôt  des 
aristocrates  que  des  patriotes,  qui  s'était 
ligué  avec  eux  pour  attaquer  sa  nomina- 
tion en  qualité  de  maire  de  Gisors,  attes- 
tant avoir  piopagé  de  tout  son  pouvoir 
l'esprit  de  la  Révolution,  le  vrai  sans-culol- 
tisme  qui  lui  toujours  dans  son  cœur, 
avoir  déjà  combattu  le  fanatisme,  comme 
administrateur  du  district  des  Andelys  en 


1791,et  déclarant  qu'à  l'époque  du  10  août, 
il  avait  proposé  à  ses  collègues  le  vole 
d'une  adresse  d'adhésion  aux  travaux  do 
la  Législature,  (jui  fut  envoyée  à  Robert 
Lindet  et  approuvée,  qu'il  n'a  eu  de  rela- 
tion avec  le  sieur  Pantin  (|ue  pour  le  pro- 
téger contre  la  fureur  du  peuple,  irrité  par 
ses  sorties  violentes  contre  les  patriotes. 

Frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4774"^ 

283.  —  Lettre  du  sieur  Pantin,  comman- 
dant de  la  garde  nationale  de  Gisors,  au 
Comité  de  sûreté  générale,  rappelant  qu'il 
y  a  deux  mois  il  a  dénoncé  Uicliou,  député 
de  l'Eure,  créature  de  l'infâme  Buzot,  pour 
avoir  colporté  dans  la  commune  de  Gi- 
sors des  imprimés  émanés  des  presses 
fédéralistes  du  déparlement,  pour  avoir 
avili,  par  ses  propos,  la  représentation 
nationale,  pour  avoir  annoncé  faussement 
la  prise  de  Dunkerque  par  les  Anglais, 
alors  qu'ils  venaient  d'en  être  chassés,  et 
répétant  les  propos  tenus  par  Richou  au 
sieur  Mollard,  marchand  de  vin  à  Saint- 
Pierre-de-Longueville,  près  Vernon,  qui, 
ayant  vu  les  mains  de  ce  député  couvertes 
de  boutons  et  lui  ayant  deiiiandé  ce  qu'il 
avait,  en  obtint  cette  réponse  :  Ah  !  mon 
ami,  c'est  l'effet  de  l'émotion  que  m'a  fait 
éprouver  la  mort  de  ce  pauvre  Louis  XVI, 
depuis  ce  moment  je  ne  vis  plus,  je  languis, 
et  ajoutant  que  la  conduite  de  Richou 
l'avait  confirmé  dans  l'opinion  qu'il  avait 
été  un  intrigant,  un  buzotin,  un  conspira- 
teur, enlin  mettant  en  garde  contre  |es 
intrigues  d'une  citoyenne  appelée  Desfon- 
taines,  soi-disant  femme  de  Richou,  au- 
près de  la  Société  populaire  de  Gisors. 

23  nivôse  an  II. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  4774'^. 

284.  —  Lettre  de  Louis-Joseph  Richou, 
député  de  l'Eure,  à  ses  collègues  membres 
(lu  Comité  de  sûreté  générale,  reijouve- 
lant  ses  instances  pour  obtenir  le  dépôt  à 
la  Convention  du  rapport  qui  le  concerne, 
rappelant  que  la  ville  de  Gisors  a  été  la 
[iremière  à  adhérer  aux  journées  du 
31  mai  et  du  2  juin,  et  que  toul  le  district 
des  Andelys  a  suivi  cet  exemple,  priant 
d'interroger  sur  son  compte  les  estima- 


CHAPITRE  l«^  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


blés  frères  Lindet,  de  se  faire  représenter 
les  papiers  qui  sont  sous  les  scellés  où 
ron  trouvera  les  traces  honorables  de  ses 
travaux  et  les  preuves  non  équivoques  de 
son   civisme  et  de  son  amour  pour  ses 

semblables. 

11  ventôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N-.F''  477492. 

283.  —  Lettre  du  sieur  Crosnie'r,  capi- 
taine au  1"  bataillon  des  sections  armées 
de  Paris,  écrite  du  quartier  général  de 
IJouzonville,  au  représentant  du  peuple 
Richou,  réclamant  plusieurs  certificats, 
adresses  et  autres  pièces  qu'il  lui  avait 
confiées,  qui  attestent  son  civisme,  priant 
de  les  lui  renvoyer  ou  de  s'adresser  aux 
citoyens  Ehrmann  et  Soubrany,  décla- 
rant qu'il  va  rentrer  en  campagne  pour 
écraser  jusqu'aux  derniers  tyrans,  et  ad- 
jurant le  digne  et  brave  montagnard  au- 
quel il  s'adresse  de  ne  pas  refuser  la  ré- 
ponse qu'un  défenseur  de  son  pays  a  droit 
d'espérer  d'un  de  ses  fiers  représentants. 

18  ventôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,F'  4774»2. 

286.  —  Justification  du  citoyen  Richou, 
député  de  l'Eure,  adressée  de  la  Force  au 
citoyen  Rréard,  l'un  des  membres  du  Co- 
mité de  salut  public  aux  Tuileries,  petit 
.jardin,  affirmant  n'avoir  jamais  rien  dit, 
signé,  ni  écrit  qui  fût  opposé  à  la  Répu- 
blique, ni  qui  tendît  au  fédéralisme,  avoir 
manifesté  sa  haine  pour  la  tyrannie  en 
faisant  adopter  et  envoyer  par  le  district 
des  Andelys,  à  la  Législative,  une  adresse 
d'adhésion  et  de  félicitations  sur  la  jour- 
née du  10  août,  en  célébrant,  par  ses  dis- 
cours et  ses  écrits,  après  sa  nomination  à 
la  Convention,  les  martyrs  de  cette  jour- 
née, auxquels,  sur  sa  motion,  l'Assemblée 
électorale  a  rendu  les  honneurs  funèbres, 
sans  cérémonie  ecclésiastique,  dont  il  a 
composé  l'hymne  apologétique;  à  cette 
justification  sont  annexés  deux  imprimés, 
l'un  intitulé  :  Apothéose  des  guerriers  de  la 
liberté  et  de  Végalitc,  tués  aux  Tuileries,  le 
jour  de  saint  Laurent,  par  Louis-Joseph 
Richou,  à  Evreux,  de  l'imprimerie  de 
J.-J.  L'Ancellc;  l'autre  ayant  pour  litre  : 
Chant  patriotique  pour    la  fédération  des 


Andelys,   1792,   réimprimé  pour  l'Assem- 
blée électorale  de  l'Eure. 

25  floréal  an  II. 
Original  signé  et  imprimés  (3  pièces),  A.  N., 

28".  —  Lettre  écrite  de  la  Force  par 
Richou,  député  de  l'Eure,  aux  Comités 
réunis  de  salut  public  et  de  sûreté  géné- 
rale, déclarant  que  le  ciel  moins  nébu- 
leux qui  couvre  maintenant  notre  sainte 
Révolution,  le  jour  de  la  justice  et  de  la 
vertu  enfin  arrivé,  lui  ordonnent  de  récla- 
mer de  nouveau  l'examen  de  sa  conduite, 
qui  est  sans  tache,  demandant  qu'on 
s'occupe  de  lui  et  qu'on  éclaire  la  Con- 
vention sur  son  compte,  afin  qu'il  puisse 
être  libre  pour  le  jour  de  la  fête  à  l'Eternel, 
qu'il  désire  célébrer  avec  ses  collègues. 

28  floréal  an  II. 
Original  signé  (en  double),  A.  N.,  V  477492. 

288.  —  Lettre  du  Comité  révolutionnaire 
du  district  de  Thouars  au  Comité  de  sûreté 
générale,  accompagnant  l'envoi  de  19  let- 
tres écrites  par  Richou,  détenu  comme 
signataire  des  protestations  des  6  et  19 
juin  179.3  (style  esclave)  à  un  scélérat 
nommé  Martin,  commis  du  sieur  Brossier 
de  la  Charpagne,  receveur  du  district  de 
Thouars,  dont  la  guillotine  a  fait  justice, 
lettres  qui  prouvent  que  Richou  a  tantôt 
été  le  partisan  de  la  cour  et  de  tous  les 
grands,  et  tantôt  crié  contre  eux,  et  cela 
suivant  les  circonstances. 

16  prairial  an  II. 
Original  signé,  avec  les  19  lettres  de  1789  à 
1792(1  dossier),  A.  N.,  V  477492. 

289.  —  Lettre  de  Richou,  député  de 
l'Eure,  à  ses  collègues  des  Comités  de 
salut  public  et  de  sîireté  générale,  décla- 
rant qu'il  ne  peut  dissimuler  son  afflic- 
tion de  voir  si  longtemps  un  nuage  ré- 
pandu sur  son  civisme,  sur  son  amour 
pour  la  liberté,  l'égalité  et  la  République, 
affliction  qui  s'est  encore  accrue  d'une 
manière  cruelle  par  son  absence  de  la 
fête,  à  jamais  mémorable,  de  l'Eternel,  et 
qu'il  a  exprimé  ses  sentiments  dans  une 
hymne  composée  pour  la  circonstance, 
lettre  accompagnée  d'une  déclaration  de 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


la  femme  Richou,  attestant  que  celte 
hymne  a  été  composée  pour  les  seuls 
représentants  composant  les  deux  Comi- 
tés tle  salut  public  et  de  sûreté  générale. 

24  prairial  an  II. 

Original  signO,  A.  N.,  F^  4774". 

A  CRtte  lettre  est  jointe  l'hymne  en  question, 
intitulée  :  «  Effusion  de  cœur  d'un  bon  citoyen, 
détenu  à  l'occasion  de  la  fête  dd  l'Eternel,  sur 
l'air  des  Marseillais  ». 

290.  _  Lettre  de  Richou,  député  de 
l'Eure,  au  Comité  de  sûreté  générale,  se 
plaignant  de  languir  dans  les  fers  depuis 
Il  mois,  sa  conduite  en  prison  étant 
exemple  de  reproches,  comme  à  la  Con- 
vention, assurant  qu'il  n'a  jamais  élé 
d'aucun  conciliabule,  d'aucune  faction,  et 
que  son  collègue  Du  Roy  a  été  induit  en 
erreur,  lorsqu'il  l'a  accusé  d'avoir  corres- 
pondu avec  son  département  en  insurrec- 
tion, et  demandant  en  grâce  de  ne  point 
le  faire  transférer,  véritable  acte  de  cruauté 
pour  dos  malheureux  qui  ont  tant  souffert. 

22  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  477492. 

291.  _  Lctlre  de  Richou,  député  de 
l'Eure,  au  président  de  la  Convention,  se 
plaignant  de  soufirir  mille  morts  depuis 
un  an,  déclarant  qu'il  vient  d'apprendre 
que  le  Comité  de  stjreté  générale  va  le 
replonger  dans  une  maison  de  détention 
ordinaire,  alors  que  sa  translation  dans 
la  maison  des  Fermes  avait  été  un  inslant 
d'adoucissement  pour  lui,  et  demandant 
d'y  rester  provisoirement  ou  en  état  d'ar- 
restalion  chez  lui,  attestant  une  fois  de 
plus  qu'il  est  un  honnête  homme  et  n'a 
jamais  cessé  d'être  un  bon  républicain 
dans  le  sens  absolu  de  la  Convention. 

23  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,V^  4774'2. 

202.  —  Lettre  de  la  femme  Richou  au 
Comité  de  sûreté  générale,  exposant  que 
par  suite  de  la  maladie  de  la  gouver- 
nante de  son  fils,  qu'elle  a  été  obligée 
d'envoyer  à  l'Hospice  national  et  de  là  à 
celui  de  Saint-Louis,  elle  se  trouve  seule 
gardienne  des  scellés,  et  soUicilanl  la 
faveur  d'fitre  maintenue  en  celte  qualité, 
jusqu'à    la    fin   de   ses   imprévus   et  trop 


cruels  malheurs,  faveur  qui  a  été  accordée 
à  presque  toutes  les  femmes  des  députés 
détenus,  et  déclarant  que,  si  elle  ne  voit 
point  paraître  de  nouveaux  visages,  elle 
sera  tranquille. 

!)  vendémiaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  477492. 

293.  —  Lettre  de  Louis-Joseph  Richou, 
député  de  l'Eure,  détenu  aux  Ecossais, 
rue  Victor,  à  la  Convention  nationale,  se 
plaignant  d'ôtre  dans  les  fers  depuis  un 
an  et  d'éprouver  les  horribles  vexations  du 
régime  barbare  introduit  dans  les  maisons 
d'arrêt,  et  depuis  un  an  de  demander  jus- 
tice, sans  pouvoir  l'obtenir,  protestant 
contre  l'erreur  dont  il  a  été  victime,  à  la 
séance  du  3  octobre,  où  il  n'a  pu  être 
entendu,  affirmant  que  sa  conduite  pu- 
blique et  privée  est  sans  reproche,  avant 
comme  depuis  la  Révolution,  avant  comme 
depuis  son  arrestation,  et  réclamant  un 
prompt  rapport  sur  son  compte,  parce 
qu'il  ne  redoute  point  la  justice  de  la 
Convention  et  qu'il  l'invoque  au  contraire 
depuis  un  an  avec  l'impatience  de  la  dou- 
leur, la  sécurité  de  la  probité  et  du  ci- 
visme le  plus  pur. 

12  vendémiaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  47749=. 

294.  —  Lettre  de  Du  Roy,  député  de 
l'Eure,  à  ses  collègues  du  Comité  de  salut 
public,  de  sûreté  générale  et  de  législa- 
tion réunis,  rappelant  les  faits  par  lui 
imputés,  le  3  octobre  1793,  à  son  collègue 
Richou,  lui  reprochant  :  1°  d'avoir  écrit 
une  lettre  aux  administrateurs  du  dépar- 
ment,  avec  un  post-scriptum  contenant 
une  diatribe  contre  Marat;  2°  d'avoir  sol- 
licité l'un  de  ses  collègues  de  signer  l'acte 
du  0  juin,  quoique  ne  l'ayant  pas  signé 
lui-môme,  et  par  ce  fait  étant  plus  répré- 
hcnsible  que  ceux  qui,  cédant  à  l'impul- 
sion d'une  opinion  égarée,  avaient  eu  au 
moins  le  courage  de  prendre  la  respon- 
sabilité de  leur  action,  déclarant  d'ail- 
leurs n'avoir  obéi  à  aucun  sentiment  de 
haine  et  n'avoir  fait  que  remplir  un  de- 
voir pénible. 

2  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  477492. 


CHAPI'inK  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


293.  —  Requête  de  l.ouis-Joseph  Ri- 
chou,  député  de  l'Eure,  aux  Comités  réunis 
de  salut  public,  de  sûreté  générale  et  de 
législation,  à  l'effet  d'obtenir  le  rembour- 
sement de  la  somme  de  07  livres  10  sols 
exigée  de  lui  dans  la  maison  d'arrêt  de  la 
Force,  pour  location  de  la  chambre  qu'il  y 
occupait,  et  de  celle  de  1,300  livres  par 
lui  payée  pendant  sa  détention,  pour  le 
loyer  de  son  logement  dans  Paris,  avec 
arrêté  des  Comités  réunis,  statuant  sur 
celte  réclamation  et  ordonnant  le  paye- 
ment, au  citoyen  Ricliou,  de  1,307  livres 
10  sols,  tant  pour  son  loyer  que  pour  la 
chambre  qu'il  a  occupée  durant  sa  dé- 
tention. 

20,  24  ventôse  an  III. 

Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  F' 477492. 

296.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  de  proposer  à  la  Conven- 
tion nationale  le  représentant  du  peuple 
Itichou  pour  aller  en  mission  dans  les 
départements  du  Haut,  du  Bas-Rhin  et 
du  Mont-Terrjble,  le  représentant  Lau- 
rence pour  les  départements  de  la  Haute- 
(iaronne,  du  Gers  et  du  Tarn,  et  le  repré- 
sentant Besson  pour  les  départements  du 
Rec-d'Ambès  et  de  Lot-et-Garonne. 

23  germinal  an  III. 
Original,  .signé   de   Clauzel,  Ysabeau,   Mon- 
majou,    Révère,   Pémartin,  Marie-Jo-scph  Ché- 
nier  et  Tliibaudeau,  A.  N.,  V  illP-. 

297.  —  Pétition  de  la  députalion  du 
Ilaul-Rhin  au  Comité  de  sftrcté  générale, 
exposant  que  depuis  que  leur  collègue 
Rii'hou  est  dans  le  Haut-Rhin,  une  multi- 
tude de  réclamations  les  assiège,  énumé- 
rant  les  griefs  que  l'on  a  contre  Ricliou, 
les  anciens  membres  du  Conseil  souve- 
rain d'Alsace,  les  officiers  du  duc  de  W'ur- 
lemberg  sont  placés  dans  toutes  les  admi- 
nistrations contre  le  vœu  public,  les  lois 
sont  méprisées,  les  biens  nationaux  discré- 
dités, le  fanatisme  en  pleine  vigueur,  les  pro- 
cessions religieuses  faites  publi(|uement, 
l'arbre  de  la  liberté  coupé  à  Kaysersberg, 
les  patriotes  incarcérés  avec  éclat,  vili- 
pendés et  conspués,  les  prêtres  déportés 
et  les  émigrés  rentrant  en  foule,  distri- 
buant   les    proclamations    de    Condé    et 


les  bulles  d'excommunication  contre  les 
acquéreurs  de  biens  nationaux,  contre 
ceux  qui  logent  les  défenseurs  de  la  pa- 
trie, qui  leur  vendent  des  denrées  et 
acceptent  des  assignats  en  payement, 
enfin  la  discipline  militaire  se  relâchant 
partout,  l'embauchage  et  la  désertion  de- 
venant publics,  en  conséquence  deman- 
dant formellement  le  rappel  de  Hichou, 
qui,  s'il  eût  obéi  à  la  loi,  dût  dés  le  l"^''  du 
courant  être  rentré  dans  le  sein  de  l:i 
Convention  nationale. 

13  thermidor  an  III. 
Original,  signé  de  Ileubell,  Guitlard,  Rilter, 
Pnieger  et  Albert,  A.  N.^F''  4774»'. 

ROUTER, 

Député  de  l'Hérault. 

298.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean  Lacoste,  juge  de  paix  de  la  section 
de  la  Montagne,  ci-devant  Rutte-des-Mou- 
lins,  requis  par  Jean  Perrier,  secrétaire- 
commis  du  Comité  de  sûreté  générale,  rue 
d'Argenteuil,  n°  14,  au  domicile  du  ci- 
toyen Rouyer,  député,  dans  un  apparte- 
ment au  deuxième  étage,  occupé  en 
commun  par  lui  et  Jacques-Joseph  Vien- 
net,  député  de  l'Hérault,  membre  du 
Comité  de  la  guerre,  lequel  a  déclaré  que 
le  citoyen  Rouyer  n'était  pas  rentré 
depuis  le  matin,  perquisition  faite  dans 
les  meubles  et  apposition  des  scellés  dans 
le  tiroir  d'en  haut  d'un  secrétaire,  rempli 
de  lettres  des  années  1791  et  1792,  très 
nombreuses  et  dont  la  lecture  prendrait 
beaucoup  de  temps. 

2  août  1793. 
Expédition  conforme,  A.  N.,  F'  '1771'. 

299.  —  Mémoire  justificatif  de  Rouyer, 
député  du  département  de  l'Hérault,  dé- 
crété d'accusation,  à  la  Convention  na- 
tionale et  à  la  France  entière. 

(30  brumaire  an  II.) 
Imprimé,  in-4''  de  20  pages  (en  double  exem- 
plaire) A.  N.,  V  477F. 

300.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  les  scellés  apposés, 
rue  d'Argenteuil,  chez  le  citoyen  Cheva- 
lier, sur  les  effets  appartenant  à  Rouyer» 


ltÉC(,.\MATIONS  KT  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


ri-devanl  député,  seront  levés  par  le  ci- 
toyen Lacoste,  juge  de  paix  de  la  section 
lie  la  Montagne,  et  que  les  papiers  seront 
apportés  au  Comité. 

6  frimaire  an  II. 
Extrait   du  registre  de»  mandats  d'arrêt  du 
Comité  de   sûreté   générale,  A.  "'      *'^*"  """ 
fol.  .37. 


A'.,  AF*n  290, 


301.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
i,'énérale,  renvoyant  à  la  Commission  des 
administrations  civiles,  police  et  tribu- 
naux le  citoyen  Pouzy,  constitué  gardien 
des  scellés  apposés  au  domicile  du  ci- 
toyen Rouycr,  représentant  du  peuple, 
par  procès-verbal  du  4  nivôse  an  II. 

21  nivôse  an  II. 
Extrait   du  registre  des   arrêtés  particuliers 
du  Comité    de   sûreté   générale,  A.  N.,  AF'll 
277,  fol.  907. 

302.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
représentants  Bréard  et  Laloy,  commis- 
saires chargés  de  la  levée  des  scellés  chez 
les  députés  détenus  ou  hors  la  loi,  rue 
d'.\rgenteuil,  maison  n"  12H,  dans  l'ap- 
partement qu'occupait  au  second  le  re- 
présentant Rouyer,  examen  et  description 
des  papiers  trouvés  dans  un  secrétaire, 
une  commode  et  une  petite  malle,  sa- 
voir :  1°  Trois  registres  intitulés  :  Jour- 
nal de  la  Commission  de  la  Convention 
nationale  dans  les  déparlements  mari- 
times méridionaux,  composée  des  citoyens 
Rouyer,  I.etourneur  et  Brunel,  contenant 
les  délibérations  de  cette  Commission, 
signées  des  commissaires,  du  27  janvier 
au  27  juillet  1793;  2''  14  liasses  conte- 
nant les  papiers  relatifs  aux  opérations 
des  représentants  du  peuple  et  par  eux 
recueillis  pendant  leur  mission,  dont 
toutes  les  pièces  sont  numérotées,  véri- 
llées  par  les  commissaires  qui  constatent 
les  déficits  ;  3°  5  liasses  intitulées  :  Pièces 
relatives  à  la  mission  que  j'ai  eue,  seul, 
député  par  mes  collègues,  pour  lever  une 
armée  do  12  .\  lo.OOO  hommes,  qui  ne 
sont  ni  numérotées  ni  paraphées  ;  4»  une 
liasse  de  52  cotes,  contenant  des  mé- 
moires, pétitions,  notes  et  observations, 
lettres,  copies  de  lettres,  délibérations  de 
corps  administratifs,  états,  mémoires  et 


lettres  de  soldats,  de  généraux  et  d'offi- 
ciers, le  tout  adressé  aux  représentants 
du  peuple    et  ])ar   eux  recueilli  pendant 
leur  mission  ;   5°  une  liasse  de  41  piècesi 
dont  40  exemplaires  imprimés  d'une  justi- 
fication publiée  par  Rouyer,  Brunel  ;  fi"  une 
liasse  de  1"»  pièces,  intitulée  :   Note    se- 
crète, remise  de  confiance  par  le  ministre 
de  la  marine  aux  commissaires  de  la  Con- 
vention, avec  prière  d'éviter  qu'il  en  soit 
pris  communication  et  de  vouloir  bien  la 
remettre  à  leur  retour,  pièces  qui  sont  ren- 
voyées cachetées  au  Comité  de  salut  public; 
7°  une  liasse  de  8  pièces,  l'une,  lettre  du 
sieur   Dugommler  et  papiers  concernant 
les  Iles  du  Vent;  8°  lettre  composée  d'une 
seule  pièce,  qui  est  une  lettre  adressée,  le 
?)  janvier  1792,  par  Auguste  de  Polignac  au 
député  Rouyer,  et  renvoyée  au  Comité  de 
sûreté  générale  ;  9°  une  liasse  de  mémoires 
relatifs    au    service    de   la   marine    dans 
les  ports  militaires,  à  la  formation  d'une 
flottille  destinée  à  la  défense  des  côtes, 
à    l'établissement    d'une    école    d'hydro- 
graphie, de  pétitions  et  états  de  service, 
le  tout  à  remettre  au  Comité  de  marine; 
10°  une  liasse  renfermant  des  lettres  et  péti- 
tions à  renvoyer  au  Comité  des  pensions; 
M»  réclamation  d'un  fournisseur  de  bois 
pour  la  marine,  qui  concerne  le  Comité  de 
l'examen  des  marchés;   12°  pétition  pour 
accélérer  la  fabrication  des  armes,  à  ren- 
voyer à  la  Commission  des  armes;  13°  pé- 
tition et  certificats  à  renvoyer  au  Comité 
des  inspecteurs  de  la  salle;  14»  état  des 
procès    criminels  poursuivis  au   tribunal 
de  Bézicrs,  mémoires  et  pétitions,  le  tout 
à    remettre    au    Comité    de    législation  ; 
15»   une   liasse   de  lettres,   mémoires  et 
pétitions,  notamment  d'observations  pré- 
sentées  par  les  sous-officiers  et  soldats 
invalides,  à  remettre  au  Comité  militaire  ; 
16°  pétition  du  secrétaire  de  l'ancien  gou- 
vernement   de    Lorraine,   à  renvoyer  au 
Comité  de  liquidation;  tous  lesquels  pa- 
piers, trouvés   pour   la   plupart   dans   la 
malle,  ont  été  emportés  par  les  commis- 
saires Bréard  et  Laloy  au  local  de  la  Com- 
mission du  18  pluviôse. 

5,  6  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4771'^ 


56 


CHAPITRE  I"^ 


JOURNEES  HISTORIQUES  DE  I.A  RÉVOLUTION 


303.  —  Renvoi  par  la  Convention  natio- 
nale à  ses  trois  Comités  de  salut  public, 
de  sûreté  générale  et  de  législation,  d'une 
lettre  de  Rouyer,  député  de  l'Hérault,  qui 
réclame  contre  le  décret  qui  l'a  mis  hors 
la  loi,  et  demande  à  être  compris,  en  ce 
qui  le  concerne,  dans  le  rapport  que  ces 
trois  Comités  doivent  faire,  sous  trois 
jours,  sur  les  représentants  du  peuple 
mis  hors  la  loi,  en  conformité  du  décret 
du  9  de  ce  mois. 

20  frimaire  an  III. 
Extrait    du    procès- verbal,   signé  do  Josepli 
Becker,  Porcher  et  Rovère,  A.  N.,  F'  4771^ 

304.  —  Déclaration  de  Rouyer,  député  de 
l'Hérault,  adressée  aux  Comités  de  sûreté 
1,'énérale,  de  législation  et  de  salut  public, 
établissant  que  les  pertes  par  lui  éprou- 
vées, pendant  le  temps  de  sa  persécution, 
s'élèvent  à  plus  de  30,000  livres,  soit  pour 
la  gestion  de  ses  biens,  à  raison  de  l'a- 
bandon de  leur  culture,  soit  pour  son 
mobilier,  et  qu'il  ne  saurait  évaluer  les 
sacrifices  qu'il  a  été  obligé  de  faire  pour 
se  dérober  aux  recherches  des  décemvirs 
qui  opprimaient  la  France,  et  déclarant 
borner  ses  réclamations  :  1°  au  prix  de  sa 
garde-robe  qu'il  a  été  obligé  de  renouveler 
en  entier,  n'ayant  conservé  que  l'habit 
qu'il  portait  lors  de  sa  fuite,  et  qu'il  évalue 
à  6,000  livres,  pour  habits,  uniforme,  épée, 
pistolets,  fusils  et  linge  de  toute  espèce; 
2°  à  deux  années  de  loyer  de  l'appartement 
qu'il  avait  à  Paris,  qu'on  lui  a  fait  payer 
70  livres  par  mois  pour  avoir  le  plaisir  de 
loger  deux  gendarmes  occupés  à  garder 
une  malle  contenant  les  papiers  de  la 
commission  qu'il  avait  eu  à  remplir,  soit 
1,080  livres;  3"  au  prix  d'une  voiture  qui 
lui  avait  coûté,  il  y  a  deux  ans,  2,200  li- 
vres; 4»  à  ses  débours  pour  se  rendre  à  son 
poste,  dont  il  était  éloigné  de  216  lieues, 
en  frais  de  poste  ou  nourriture,  soit  1,700  li- 
vres; îi»  au  prix  d'une  cinquantaine  de 
livres  d'histoire  et  de  marine,  et  autant 
de  gravures,  cartes  géographiques  ou  de 
marine  perdus,  évalués  1,000  livres,  le 
tout  montant  à  la  somme  de  12,580  livres, 
inférieure  à  la  valeur  réelle,  et  arrêté  des 
Comités  de  salut  public,  de  sûreté  géné- 
rale et  de  législation  réunis,  ordonnant  le 


remboursement  des  sommes  réclamées 
par  Rouyer,  soit  6,000  livres  pour  la  perte 
de  sa  garde-robe,  2,000  livres  pour  la 
voiture  qui  lui  a  été  prise,  1,700  livres 
pour  frais  de  poste  et  de  nourriture,  et 
1,000  livres  pour  ses  livres  et  cartes  perdus, 
soit  ensemble  12,,')80  livres,  qui  lui  seront 
payées  par  la  Trésorerie. 

15  germinal  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  F'  47713. 

ROUZET, 

Député  de  la  Haute-Garonne. 

305.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean-Baptiste  Marotte,  commissaire  de  po- 
lice de  la  section  des  Piques,  en  vertu 
d'arrôté  du  Comité  de  sûreté  générale, 
rue  Saint-Guillaume,  n»  5,  à  l'effel  de  pro- 
céder à  l'arrestation  du  citoyen  Rouzel, 
député  de  la  Haute-Garonne,  examen  et 
vérification  de  ses  papiers,  qui  ont  été 
placés  dans  une  cassette,  sous  scellés,  et 
emportés  au  Comité  de  sûreté  générale, 
avec  3  lettres  se  trouvant  dans  les  poches 
du  citoyen  Rouzet,  à  l'adresse  de  per- 
sonnes à  Bordeaux,  Lorient  et  Montpel- 
lier, et  de  deux  portraits  de  la  même  figure 
encadrés,  qu'on  emporte  également. 

28  ventôse  an  II. 
Expédition,   signée   de   Marotte,   A.  N.,    F' 
4775». 

306.  —  Procès-verbal  de  transport  d'E- 
tienne Arbellier,  officier  de  paix,  porteur 
d'un  mandat  d'arrêt,  décerné  le  7  octobre, 
contre  le  citoyen  Rouzet,  député,  rue 
Saint-Honoré,  n»  2ol3,  maison  Virginie,  à 
l'effet  de  se  renseigner  sur  ledit  Rouzet, 
avec  déclarations  de  la  femme  Foughasse, 
principale  locataire  de  cette  maison,  éta- 
blissant que  le  sieur  Rouzet  a  quitté  sa 
maison,  le  6  octobre,  et  a  emporté  tous 
ses  eifets,  et  de  Marie  Alibert,  veuve  du 
sieur  Marc  Noiin,  portière  de  la  mémo 
maison,  qui,  interpellée  sur  ce  que  pou- 
vait être  devenu  le  citoj'en  Rouzet  depuis 
son  départ,  a  répondu  que  son  domes- 
tique, venu  dans  sa  loge  il  y  a  2  ou  3  jours, 
lui  a  appris  que  son  maître  était  arrêté 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


depuis  15  jours  et  se  trouvait  aux  Carmes, 
rue  de  Vaugirard. 

7  germinal  an  II. 
Copie  conforme,  A.  iV.,  F'  4775^. 

307.  —  Lettre  de  Rouzet,  député  de  la 
Ilaute-Caronne,  détenu  à  la  maison  d'ar- 
rêt de  la  rue  de  Vaugirard,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  se  plaignant  de  n'avoir 
reçu  aucune  réponse  au  billet  par  lequel 
il  demandait  qu'il  lui  fût  permis  d'écrire 
à  sa  femme  et  d'en  recevoir  des  nouvelles, 
et  de  la  suppression  complète  de  sa  cor- 
respondance, déclarant  qu'étranger  à  toute 
intrigue,  il  n'a  entretenu  aucune  relation 
avec  aucun  des  députés  accusés,  ayant 
constamment  prêché  l'union  entre  les  pa- 
triotes, pour  assurer  leur  triomphe  contre 
les  ennemis  extérieurs  et  intérieurs  et, 
loin  de  discontinuer  depuis  le  2  juin  son 
travail  à  la  Convention,  s'étant  assidûment 
employé  aux  Comités  des  finances  et  de 
législation,  et  souvent  à  celui  de  salut 
public,  en  qualité  de  commissaire  de  celui 
de  législation,  de  manière  à  faire  plus  de 
rapports  à  la  tribune  qu'il  n'en  avait  fait 
dans  tout  le  cours  de  la  session,  ajoutant 
qu'il  attendra  avec  la  résignation  d'un 
bon  citoyen  les  décisions  que  le  bien  pu- 
blic inspirera  à  ses  collègues. 

8  germinal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775^. 

308.  —  Lettre  de  Rouzet,  député  de  la 
Haute-Garonne,  au  Comité  de  salut  pu- 
blic, exposant  que  la  maison  d'arrêt  de  la 
rue  de  Vaugirard,  où  il  est  enfermé,  d'a- 
bord administrée  par  le  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  de  Mutins  Scévola, 
a  passé  entre  les  mains  de  la  Police  et 
livrée  à  des  subalternes  qui  croient  se 
rendre  recommandables  par  leurs  exagé- 
tions,  si  bien  qu'il  se  trouve  dans  l'impos- 
sibilité de  suivre  la  moindre  partie  du  ré- 
gime qui  lui  est  prescrit  dans  son  état  de 
santé,  tr<''s  critique,  étant  miné  par  une 
fièvre  lente  et  en  proie,  depuis  plus  de 
dix  ans,  aux  douleurs  aiguës  du  rhuma- 
tisme, et  demandant  l'autorisation  de  faire 
venir  du  dehors  ce  que  sa  situation  exige, 
en  raison  de  ses  infirmités  corporelles, 
car,   ajoute-t-il,   élevé   durement,    ayant 


servi  sur  terre  et  sur  mer  dans  la  guerre 
de  1756,  la  frugalité  républicaine  fut  son 
apanage  dès  ses  premiers  ans. 

27  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  47753. 

309.  —  Lettre  de  J.-M.  Rouzet,  député 
de  la  Haute-Garonne,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  exposant  que,  lorsqu'il  fut  écroué, 
le  28  ventôse,  dans  la  maison  d'arrêt  de  la 
rue  de  Vaugirard,  elle  était  pleinf,  qu'il 
fut  d'abord  placé  au  milieu  d'une  salle 
contenant  22  lits,  ensuite  près  d'une 
fenêtre,  souvent  ouverte  en  raison  du 
mauvais  air,  puis,  à  cause  de  son  état, 
transféré  dans  une  petite  chambre  sous 
le  couvert,  où  il  n'a  pu  depuis  3  mois  dor- 
mir qu'une  heure  ou  deux  sur  24,  con- 
sumé par  une  fièvre  lente,  déclarant  qu'eu 
égard  à  sa  répugnance  pour  les  remèdes, 
on  ne  lui  a  administré  que  quelques  cal- 
mants et  rafraîchissements,  qu'il  aurait 
besoin  de  prendre  les  bains  de  Dax  ou  de 
Bagnères-de-Luchon,  qui  l'auraient  sou- 
lagé, qu'à  défaut,  il  se  contenterait  de 
bains  et  d'autres  adoucissements,  obser- 
vant qu'étranger  à  toute  faction,  à  tout 
parti,  il  a  assidûment  rempli  ses  devoirs 
dans  les  Comités,  et  qu'à  52  ans  il  se  voit 
sans  fortune,  avec  la  crainte  de  laisser  sa 
femme  et  ses  enfants  dénués  de  toutes 
ressources. 

7  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775'. 

310.  —  Certificat  de  Markowski,  officier 
de  santé  des  prisons  et  des  maisons  d'ar- 
rêt de  Paris,  attestant  que  le  citoyen 
Jacques-Marie  Rouzet,  député  de  la  Haute- 
Garonne,  est  attaqué  de  rhumatisme, 
d'une  fièvre  intermittente  et  de  maux  de 
nerfs  violents,  et  qu'il  demande  sa  trans- 
lation dans  la  maison  de  santé  Belhomme, 
pour  y  être  traité  convenablement. 

4  vendémiaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775^ 

3M.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant,  sur  les  attestations  des 
officiers  de  santé,  que  les  représentants 
du  peuple  Rouzet  et  Estadens,  députés  de 
la  Haute-Garonne,  détenus  par  mesure  de 
sûreté  générale  à  la  caserne  des  Cannes, 


38 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  \A  RÉVOLUTION 


seront  transférés,  sous  bonne  et  sûre 
garde,  dans  la  maison  d'arrêt  de  la  rue 
(le  Charonne  et  qu'ils  pourront,  en  y  al- 
lant, passer  à  leurs  domiciles,  à  Paris, 
pour  y  prendre  les  effets  dont  ils  auront 

besoin. 

0  vendémiaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  JV.,  I-"'  1775^. 

312.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  la  levée  des  scellés 
dans  les  appartements  occupés  par  les 
représentants  du  peuple,  auxquels  la  Con- 
vention nationale  a  accordé  la  liberté  pro- 
visoire pour  rétablir  leur  santé  et  vaquer 
à  leurs  affaires  domestiques. 

4  brumaire  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4775^. 

313.  —  Déclaration  de  Lindet  et  Dyzès, 
portant  qu'il  se  trouve  au  Comité  de 
sûreté  générale  une  malle  au  nom  du  ci- 
toyen Rouzel,  député  de  la  Haute-Garonne, 
qui  renferme  des  papiers  réclamés  par  ce 
citoyen,  la  plupart  des  feuilles  imprimées 
et  distribuées  à  la  Convention  ou  concer- 
nant des  affaires  particulières,  avec  arrêté 
du  Comité,  ordonnant  de  restituer  la 
malle  en  question  au  citoyen  Rouzet,  qui 
en  donnera  décharge. 

9  frimaire  an  III. 
Original,  sig-né  de  R.-Th.  Lindet  et  Dyaè», 
et  copie  conforme  (2  pièces),  A.  JV.,  F'  4775'. 

ROYER, 

Député  de  VA  in. 

314.  —  Lettre  du  citoyen  Jonquoy,  com- 
missaire aux  accaparements  de  la  section 
de  fiuillaume-Tell,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  le  priant  d'envoyer  l'inspecteur 
de  police  Soyer  cberchcr  le  citoyen  Royor, 
député  de  l'Ain,  à  la  prison  de  la  Force, 
pour  assister  à  la  levée  des  scellés  appo- 
sés à  l'entrée  de  sa  chambre,  afin  de  reti- 
rer les  plombs,  fers  et  cuivres  mis  en  ré- 
quisition, qui  doivent  être  livrés  dans  les 
magasins  de  la  nation. 

24  frimaire  an  II. 
Original  signé,  ^.  JV.,  F''  4775^. 

31!i.  —  Lettre  de  Royer,  député  de  l'Ain, 
détenu  à  la  Force,  à  son  collègue  Amar, 


membre  du  Comité  de  sûreté  générale, 
demandant  que  l'on  procède  le  plus  promp- 
leinenl  possible  à  la  levée  des  scellés  ap- 
posés sur  le  cabinet  où  sont  ses  papiers  et 
divers  objets  lui  appartenant,  à  raison  de 
l'absence  du  citoyen  F,a  Pallu,  chargé  de 
la  garde  de  ces  scellés,  qui  est  obligé  de 
se  rendre  dans  le  département  de  Saône- 
el-Loirc,  pour  affaires  pressantes,  dans  la 
crainte  des  accidents  qui  pourraient  se 

produire. 

27  nivôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4775^ 

31G.  —  Lettre  de  Royer,  député  de  l'Ain, 
détenu  dans  la  maison  d'arrêt  des  ci-de- 
vant Fermes  générales,  au  Comité  de  sû- 
reté générale,  déclarant  que,  depuis 
bientôt  12  mois,  les  scellés  sont  apposés 
sur  une  partie  de  l'appartement  qu'il  avait 
loué  pour  une  année  dans  la-  maison  des 
Petits-Pères,  près  la  place  des  Victoires 
nationales,  où  il  n'a  couché  qu'une  nuit, 
sollicitant  de  nouveau  la  levée  de  ces  scel- 
lés pour  plusieurs  raisons  :  1°  parce  qu'il 
paye  un  loyer  en  pure  perte,  les  effets 
autres  que  les  papiers  mis  sous  les  scellés 
pouvant  être  transportés  partout  où  il 
sera  en  état  d'arrestation  ;  2°  parce  qu'un 
gqrdicn  de  ces  scellés  lui  occasionne  une 
dépense  sans  aucun  avantage  pour  la  Ré- 
publique ;  3°  attendu  qu'il  y  a  un  réel 
danger  de  voir  les  scellés  brisés  par  des 
fripons  pour  s'approprier  ses  effets  et 
peut-être  fournir  aux  malveillants  l'occa- 
sion d'atroces  calomnies,  le  bris  des  scel- 
lés aux  domiciles  de  plusieurs  détenus 
plaidant  en  sa  faveur. 

18  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  JV.,  F''  47753. 

317.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
commissaires  du  Comité  révolutionnaire 
du  3"  arrondissement,  maison  et  enclos 
de  la  section  de  riUillnnme-Tell,  en  un  ap- 
partement au  2°  étage,  donnant  sur  une 
grande  cour  où  se  construisent  des  han- 
gars pour  le  service  des  postes,  qui  est 
occupé  par  le  citoyen  Royer,  et  levée  des 
scellés  y  apposés  en  présence  dudit  Royer. 

6  brumaire  an  III. 
Original  signé,  ^.  JV.,  F''  4775^ 


lŒCI.AMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


.19 


318.  —  Uequôte  de  Royer ,  député  de 
l'Ain,  aux  Comités  de  salut  public,  de 
sûreté  générale  et  de  légi.slation,  exposant 
que,  par  suite  de  sa  détention  qui  a  duré 
du  3  octobre  1793  au  18  frimaire  an  III,  il 
a  éprouve  une  perte  de  1390  livres,  et  de- 
mandant à  en  être  indemnisé,  avec  déci- 
sion du  Comité  de  sûreté  générale,  passant 
à  l'ordre  du  jour,  motivé  sur  ce  que  les 
représentants  du  peuple  qui  n'ont  pas 
quitté  Paris,  ([uoique  mis  en  élat  d'arres- 
tation, ont  été  |iayés  de  leur  indemnité, 
comme  tous  les  autres  représentants  du 
peuple. 

20  pluviôse  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  47753. 

319.  —  Arrêté  des  Comités  de  salut  pu- 
blic, de  sûreté  générale  et  de  législation, 
statuant  sur  la  demande  d'indemnité  des 
pertes  subies  par  le  citoyen  Itoyer,  député 
de  l'Ain,  pendant  sa  réclusion,  pertes  qu'il 
estime  à  1,Î)00  livres,  et  ordonnant  le 
payement  de  cette  somme  par  la  Trésore- 
rie nationale. 

8  venlose  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4775^. 

RUAULT, 
Député  de  la  Seine-Inférieure. 

320.  —  Rétractation  formelle  par  Ruault, 
député,  de  la  signature  par  lui  apposée  au 
bas  d'une  déclaration  prétendue  énoncia- 
live  des  faits  qui  se  sont  passés  les  31  mai, 
!"■  et  2  juin  derniers,  ledit  Ruault  faisant 
observer  qu'ayant  été  absent  par  congé  du 
20  mai  au  Cjuin,  il  n'a  pu  être  témoin  des 
événements  survenus  pendant  son  ab- 
sence, et  qu'il  n'a  signé  cette  déclaration 
que  sur  le  téjnoignage  exprès  de  plusieurs 
de  ses  collègues,  qu'elle  conlenait  la  vérité 
et  sous  la  condition  expresse  qu'elle  ne 
serait  rendue  publique  ni  imprimée,  à 
moins  qu'elle  n'eût  été  reconnue  vraie  et 
sincère  par  la  majorité  des  membres  de 
la  Convention. 

1"  août  1793. 
Original  aigné,  A.  N.,  F'  4775*. 

321.  —  Lettre  de  Ruault,  représentant 
du  peuple,  au  Comité  de  sûreté  générale. 


exposant  les  démarches  par  lui  faites  pour 
annuler  la  signature  qu'il  avait  apposée, 
à  peine  descendu  de  la  diligence,  lors  do 
son  retour,  le  Cjuin,  à  un  écrit  dont  on 
ne  lui  avait  pas  donné  le  temps  de  prendre 
connaissance,  qu'il  avait  prié  son  collègue 
Deperret,  dans  la  salle  môme  des  séances, 
de  lui  rendre  l'écrit  dont  il  élait  déposi- 
taire, pour  rayer  sa  signature,  que  celui- 
ci  s'y  était  durement  et  opiniâtrement 
refusé,  qu'à  la  suite  de  cet  incident,  il 
avait<.rédigé  et  remis  une  protestation  à 
Ali|uier,  président  du  Comité  de  sûreté 
générale,  qui  oublia  de  la  déposer,  pro- 
testation par  lui  renouvelée  au  début  du 
mois  d'août,  exprimant  tous  ses  regrets 
d'une  erreur  momentanée  et  demandant 
la  levée  de  ses  scellés,  sa  correspondance 
devant  prouver  qu'il  aime  la  pairie  et  la 
République  et  ne  fut  jamais  un  cons- 
pirateur. 

27'"  jour  du  l'^  mois  de  l'an  II  (18  octobre  1793). 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775*-. 

322.  —  Mémoire  justificatif  de  Ruault' 
député  de  la  Seine-Inférieure,  au  Comité 
de  sûreté  générale,  retraçant  les  circons- 
tances qui  l'ont  amené  à  donner  sa  signa- 
ture à  un  écrit,  qu'il  ne  connut  que  le  jour 
où  lecture  en  fut  donnée  à  la  tribune  et 
qu'il  désavoua  formellement  à  deux  re- 
prises, déclarant  avoir  pris  part  aux  déli- 
bérations de  la  Convention,  aux  travaux 
du  Comité  de  marine,  où  il  fit  plusieurs 
rapports  depuis  le  8  juin  jusqu'à  la  veille 
même  de  son  arrestation,  avoir  toujours 
vécu  loin  de  toute  intrigue,  de  toute  ca- 
bale, et,  lors  du  jugement  du  dernier 
tyran,  s'être  prononcé  contre  l'appel  au 
peuple,  demandant  la  levée  de  ses  scellés 
et  l'examen  de  sa  correspondance,  avec 
lettre  d'un  sieur  Planet,  transmettant  ce 
mémoire  et  rappelant  que,  depuis  trois 
mois,  le  citoyen  Ruault  a  abandonné  sa 
cure  d'Yvetot,  ce  qui  prouve  la  pureté  de 
ses  sentiments  et  son  patriotisme. 

26  l)rumaire  an  II. 
Originaux  signés  (2 pièces),  A.N.tV  4775*. 

323.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jacques  Bunel,  membre  du  Comité  révo- 
lutionnaire de  la  section  de  Brutus,  ac- 


60 


CHAPITRE  l•^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  lA  RÉVOLUTION 


compagne  du  citoyen  Cavanagh,  officier 
de  paix,  rue  de  Cléry,  n"  66,  au  domicile 
ihi  citoyen  Ruault,  détenu  à  la  Force, 
Ifiquel,  après  levée  des  scellés,  a  extrait 
les  7  pièces  dont  il  avait  besoin,  qui  ont 
été  mises  en  un  paquet  cacheté  du  cachet 
Judit  Ruault  et  portées  à  l'administration 
de  Police,  opération  suivie  de  la  réap- 
position  des  scellés. 

28  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775*. 

324.  —  Procès-verbal  de  transp(îrt  des 
représentants  Rréard  et  Laloy  au  domi- 
cile du  citoyen  Ruault,  député,  détenu  à 
la  Force,  rue  de  Cléry,  maison  n°66,  levée 
des  .scellés  apposés  par  le  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  de  Bru  tus,  avec  le 
cachet  de  Ruault,  sur  un  secrétaire,  exa- 
men des  papiers,  desquels  ont  été  extraits 
diverses  pièces  à  remettre  aux  différents 
Comités  de  la  Convention,  ainsi  que  plu- 
sieurs lettres  emportées  au  local  de  la 
Commission  par  les  commissaires,  qui  ont 
laissé  dans  une  chambre  plusieurs  im- 
primés de  distribution. 

2  messidor  an  II. 
Oriorinal  signé,  A.  JV.,  F''  4775*. 

.32.1.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
commissaires  du  Comité  révolutionnaire 
du  8«  arrondissement,  en  vertu  d'un  ar- 
rêté du  Comité  de  sûreté  générale,  du 
4  brumaire,  annexé  au  procès-verbal,  au 
domicile  du  citoyen  Ruault,  rue  de  Cléry, 
n°  66,  levée  des  scellés,  qui  avaient  été 
réapposés,  le  2  messidor  dernier,  en  pré- 
sence des  représentants  du  peuple  Rréard 
et  Laloy,  et  réintégration  du  sieur  Ruault 
en  sa  propriété. 

7  brumaire  an  III. 
Original  signé   et   copie  conforme  {2  pic'ccs), 
A.  JV.,  F'  4775*. 

SALADIN, 

Député  de  la  Somme. 

326.  —  Lettre  du  Conseil  général  de  la 
commune  de  Saint-Quentin  à  la  Conven- 
tion nationale,  adressant  et  dénonçant 
une  proclamation  des  deux  commissaires 
de  la  Convention  (Saladin    et   Pocholle), 


dans  le  département  de  la  Somme,  et  un 
arrêté  du  directoire  de  ce  déparlement, 
qui  ne  peuvent  produire  d'autre  effet  que 
de  favoriser  les  riches,  de  retarder  et  même 
d'entraver  les  opérations  du  recrutement, 
d'ailleurs  absolument  contraire  à  la  loi, 
permettant  aux  communes  d'adopter  le 
mode  qui  leur  parait  le  plus  convenable, 
avec  la  proclamation  en  question,  du 
23  mars  1793,  qui  annule  les  nominations 
faites  par  la  voie  du  scrutin  pour  le  four- 
nissement du  contingent  de  l'armée. 

28  mars  1793. 
Original  signé  et  placard  imprimé  (2  pièces), 
A.  A.,  F'  4775'2. 

327.  —  Lettre  de  la  Société  populaire 
de  Largentière  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  déclarant  applaudir  à 
l'arrestation  des  32  traîtres  qui  siégeaient 
à  la  Convention,  déplorant  l'assassinat  de 
Marat,  et  dénonçant  l'écrit  infâme  qui 
leur  a  été  adressé  de  Lyon,  intitulé  : 
Compte  rendu  et  déclaration  par  J.-B.-M. 
Saladin,  député  du  département  de  la  Somme, 
sur  les  journées  des  27  et  31  mai,  l"  et 
"i.  juin  1793,  qui  excita  la  plus  vive  indi- 
gnation, l'un  des  membres  ayant  proposé 
de  brûler  sur-le-champ,  au  milieu  de  la 
salle,  cet  écrit  incendiaire  et  rempli  de 
calomnies,  la  Société  adopta  une  autre 
motion,  tendant  à  ce  que  le  procès  fût 
fait  et  parfait  à  son  exécrable  auteur. 

2  août  1793. 

Original ,  signé  d'Arnaud ,  président  de  la 
Société,  A.  A'.,  F'  4775'-'. 

Henvoyé  au  Comité  de  siireté  générale,  le 
16  août  1793.  Signé  ;  Prriès. 

328.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean-Jacques  Fantin,  juge  de  paix  de  la 
section  des  Tuileries,  rue  de  l'Echelle, 
n°  ;J37,  au  domicile  du  citoyen  Saladin, 
député  cà  la  Convention  nationale,  dans 
une  pièce  au  3'  étage,  sur  la  cour,  oîi  il 
a  trouvé  une  citoyenne,  qui  a  déclaré  se 
nommer  Marie-Anne-Ilenrielte  Thuillior, 
femme  dudit  Saladin,  laquelle  a  certidé 
que  son  mari  n'avait  pas  couché  chez  lui, 
perquisition  est  faite  dans  les  papiers  exis- 
tant, tant  dans  la  bibliothèque  que  dans 
d'autres    cabinets   et    armoires,  où    il   ne 


HÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


61 


s'est  rien  rencontré  de  manuscrit,  et  est 
suivie  de  l'apposition  des  scellés. 

22  août  1793. 
Expédition  conforme,  A.  N.,  V  4086. 

329.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Antoine  Delcher  et  Marc-Antoine 
Baudot,  dépulés  et  commissaires  de  la 
Convention,  rue  de  l'Echelle,  n°  .ï07,  au 
domicile  du  citoyen  Saladin,  député,  dans 
une  chambre  au  3«  étage  sur  le  derrière, 
levée  des  scellés .  représentés  par  Marie- 
Anne-Hcnriettc  Thuillier,  femme  Saladin, 
gardienne  desdits  scellés,  examen  et  des- 
cription des  papiers,  qui  comprennent 
notamment  des  mémoires  et  pétitions  in- 
téressant les  Comités  de  législation  et 
d'instruction  publique,  2  liasses  de  mé- 
moires, pétitions  et  autres  papiers  à  ren- 
voyer au  Comité  de  sûreté  générale,  une 
liasse  de  mémoires,  notes  et  pétitions 
concernant  le  département  de  la  Seine- 
Inférieure,  une  liasse  de  papiers  relatifs 
à  la  mission  de  Saladin  dans  le  départe- 
ment de  la  Somme  avec  PochoUe,  plu- 
sieurs lettres,  non  signées,  écrites  de  Paris, 
en  avril  et  mai  1793,  donnant  des  rensei- 
gnements sur  la  situation  de  la  Conven- 
.  tion  et  sur  l'esprit  public,  entre  autres 
une  lettre  du  9  mai,  dans  laquelle  il  est 
dit  «  que  tout  va  mal,  que  la  tristesse  s'est 
emparée  de  toutes  les  âmes,  que  l'avenir 
ne  sera  pas  beau,  et  que  l'on  criait  dans 
tous    les    quartiers  :    Rendez-nous     nos 

18  livres  et  f le  camp»;  une  lettre  de 

Saladin,  datée  de  Paris,  le  21  mars  au 
soir,  donnant  différents  renseignements 
sur  les  armées  commandées  par  Miranda, 
Egalité  et  autres;  une  lettre  non  signée, 
datée  de  Paris,  le  7  avril,  contenant  di- 
vers renseignements  et  disant  notamment 
qu'il  a  été  raccourci  un  émigré  par  la 
guillotine;  une  autre  datée  de  Paris,  le 
17  avril,  dont  l'auteur  déclare  qu'il  s'of- 
fenserait de  ne  pas  être  du  nombre  des 
dénoncés,  que  tous  les  intrigants  de  la 
Montagne  veulent  la  destruction  de  l'As- 
semblée; une  lettre  de  Lavergne,  premier 
lieutenant-colonel  au  38°  régiment,  ayant 
Irait  à  l'armée  de  Longwy  ;  diverses  lettres 
d'Amiens  et  d'Abbeville,  notamment  une 
du  13  juin  1793,  relative  aux  journées  des 


31  mai,  l"'  et  2  juin,  toutes  lesquelles 
pièces  ont  été  emportées  par  les  commis- 
saires, qui  ont  laissé  quantité  d'imprimés, 
rapports,  discours,  projets  de  décrets, 
brochures  insignifiantes  et  lettres  d'af- 
faires. 

5,  6  prairial  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  477512. 

330.  —  Lettre  de  la  citoyenne  Saladin 
au  Comité  de  sûreté  générale,  faisant  part 
des  difficultés  qu'elle  a  éprouvées  pour 
recevoir  les  mandats  de  son  mari,  le  Co- 
mité des  inspecteurs  refusant  de  les  déli- 
vrer sans  autorisation  du  Comité  de  sûreté 
générale,  et  sollicitant  cette  autorisation. 

2  fructidor  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  477.'>'2. 

331.  —  Lettre  de  la  députation  du  Jura 
au  Comité  de  sûreté  générale,  déclarant 
que  le  décret  rendu,  le  28  ventôse  an  III, 
au  rapport  de  Saladin,  sur  les  mis  hors  la 
loi  dans  le  Jura,  va  combler  ce  départe- 
ment d'allégresse,  mais,  observant  que  les 
pouvoirs  de  leur  collègue  Bailly  étant  sur 
le  point  d'expirer,  il  conviendrait  de  le 
remplacer  par  Saladin,  qui  est  instruit  de 
tout  ce  qui  s'est  passé  dans  ces  contrées, 
qui  a  lu  toutes  les  délibérations  prises  par 
les  anciens  administrateurs  et  fonction- 
naires publics,  connaît  parfaitement  l'es- 
prit du  département,  et,  en  outre,  est 
membre  du  Comité  de  législation,  à  qui 
l'exécution  du  décret  a  été  renvoyée. 

29  ventôse  an  III. 
Original,  signé  de  Grenot,  Babey,  Vernicr, 
Laurenceot,  Amyon,  Bonguyot,  A.N.,  I'"'4775'2. 

332.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  de  proposer,  le  lende- 
main, à  la  Convention  l'envoi  en  mission 
du  représentant  du  peuple  Saladin  dans 
les  déparlements  du  Jura,  du  Doubs  et  de 
la  Haute-Saône ,  en  l'investissant  des 
mêmes  pouvoirs  que  les  autres  représen- 
tants du  peuple  en  mission  dans  les  dépar- 
lements. 

18  germinal  an  III. 

Original,  signé  de  Rovère,  Auguis,  Thibau- 
deau,  Pémartin,  Mathieu,  Ysabeau,  Courtois, 
A.  N.,  V  4775'''. 

Un  décret  de  la  Convention,  du  19  germinal 


62 


CHAPITRE  1".  —  JOUIJNÉES  lUSTOIlIQUES  DE  1,A  HÉVOLIJTION 


aji  III,  envoya  en  effet  Saladin  en  mission  dans 
ces  trois  départements. 

Ed.  Procès-verbal  de  la.  Convention  nationale, 
t.  LIX,  p.  101. 

333.  —  Décret  de  la  Convenlion  natio- 
nale, portant  que  le  représentant  du 
peuple  Saladin  sera  mis  a  l'instant  en 
état  d'ai'iestation,  et  que  les  scellés  se- 
ront, sans  délai,  apposés  sur  ses  papiers, 
et  chargeant  son  Comité  de  sûreté  géné- 
rale de  l'exécution  du  présent  décret. 

24  vendémiaire  an  IV. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4775'^. 
Ed.  Pj-ocès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  LXXI,  p.  130. 

334.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, chargeant  le  citoyen  Pellerin,  l'un 
de  ses  agents,  de  l'exécution  du  décret  de 
la  Convention,  qui  ordonne  l'arrestation 
du  représentant  du  peuple  Saladin,  et  de 
la  mise  des  scellés  sur  ses  papiers,  et  lui 
enjoignant  de  l'arrêter  partout  où  il  se 
trouvera. 

24  vendémiaire  an  IV. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4775'-. 

SALMON, 

Député  de  la  Sarthe. 

Mi).  —  Lettre  de  Salmon,  député  de  la 
Sarthe,  détenu  aux  petites  prisons  de  la 
Force,  au  président  du  Comité  de  sûreté 
générale,  demandant  l'autorisation  de 
faire  lever  les  scellés  mis  sur  ses  papiers, 
afin  da  restituer  des  pièces  importantes, 
sans  lesquelles  les  pauvres  d'une  com- 
mune ne  peuvent  être  payés  d'une  rente 
qui  leur  est  due,  et  conjurant  ses  collè- 
gues de  fixer  le  sort  des  députés  détenus, 
un  prompt  rapport  devant  faire  connaître 
les  coupables  qui  ont  cherché,  par  leurs 
écrits  et  correspondances,  à  favoriser  les 
projets  du  fédéralisme,  et  décider  la  mise 
en  liberté  des  innocents. 

27"  jour  du  !<"■  mois  de  l'an  11(18  octobre  1793). 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4775'^. 

336.  —  Déclaration  de  Salmon,  député 
de  ia  Sarthe,  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, portant  que  son  intention, en  signant 
la  déclaration  relative  aux  événements  du 
2  juin,  souscrite  par  plusieurs  députés, 
n'a  été  de  la  livrer  à  la  publicité  qu'au- 


tant que  la  majorité  de  la  Convention 
l'aurait  approuvée,  mais  que  la  plupart  des 
départements  ayant  donné  leur  assenti- 
ment au  mouvement  révolutionnaire  des 
31  mai,  i"  et  2  juin,  il  n'entend  ])as  se 
ranger  dans  la  classe  d'une  minorité  re- 
belle, et  se  soumet  avec  respect  à  la  vo- 
lonté générale,  que  dans  un  moment  de 
péril  commun,  tous  les  esprils  doivent  se 
réunir  vers  le  même  but,  le  salut  de  la 
patrie,  la  Constitution  devant  d'ailleurs 
être  le  tombeau  de  toutes  les  passions  et 
le  point  de  ralliement  de  tous  les  Fran- 
çais, en  conséquence  il  rétracte  sa  signa- 
ture, en  adhérant  à  tous  les  décrets  ren- 
dus par  la  Convention  nationale  pour  la 
prospérité  individuelle  et  générale,  et  ajou- 
tant qu'en  homme  libre,  il  participera  à 
ses  délibérations,  tant  qu'il  sera  honoré 
du  caractère  de  représentant  du  peuple. 

Sans  date  (an  II). 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775'2. 

337.  —  Lettre  de  Salmon,  député,  dé- 
tenu à  la  Force,  au  président  du  Comité 
de  sûreté  générale,  renouvelant  la  de- 
mande de  levée  de  ses  scellés  par  lui 
adressée  il  y  a  8  jours,  et  qui  probable- 
ment, en  raison  des  grandes  occupations 
du  Comité,  n'a  pas  été  prise  en  considé- 
ration, et  déclarant  qu'il  lui  est  fort  pé- 
nible de  ne  pouvoir  restituer  des  contrats 
de  rentes  h  leurs  propriétaires  et  de  voii' 
compromis  les  intérêts  de  ceux  qui  l'ont 
rendu  dépositaire  de  leur  confiance. 

19  pluviôse  an  II. 
Original  .signé,  A.  N.,  F''  4775'2. 

338.  —  Procès-verbal  de  transport  du 
citoyen  Collet,  membre  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  de  la  Halle-au-Blé, 
accompagné  des  citoyens  Villeneuve  etCa- 
vanagh,  officiers  de  paix,  chargés  d'ex- 
traire de  la  Force  le  citoyen  Salmon,  dé- 
puté, à  son  domicile,  rue  Saint-Honoré, 
n"  116,  dans  une  petite  chambre  au  pre- 
mier étage,  levée  des  scellés  et  remise 
audit  Salmon  de  plusieurs  contrats  de 
rente  se  trouvant  sous  lesdits  scellés,  dans 
un  secrétaire,  et  réapposition  des  scellés. 

25  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  AT.,  F'  4774'=. 


HKCLAMAïlÔiXS  ET  JLSTU'ICATIO.N"  DES  DEPUTES  ENCARCÉUES 


63 


330.  —  Letlie  de  Salmon,  représentant 
(lu  peuple,  au  président  du  Comité  de 
sûreté  générale,  adressant  copie  conforme 
du  certificat  qui  lui  a  été  délivré  par  la 
commune  de  son  canton,  sans  qu'il  l'ait 
sollicité,  certilicat  qui  fera  connaître  au 
Comité  s'il  est  un  ennemi  de  la  Révolu- 
lion,  un  intrigant,  un  ambitieux,  et  si 
l'erreur  dans  laquelle  il  est  tombé  doit  le 
faire  regarder  comme  un  criminel,  avec 
le  certilicat  en  question,  délivré  par  la 
commune  de  Mézières  [-sous-l.avardin], 
canton  de  Conlie,  attestant  que  le  citoyen 
Salmon  s'est,  dès  les  premiers  jours  de  la 
Révolution,  montré  le  défenseur  le  plus 
zélé  et  le  plus  ardent  de  la  liberté  et 
l'ennemi  juré  des  aristocrates,  qu'il  a  tou- 
jours combattus. 

21  ventosc  an  II. 
Originaux  signés,  et  copie  conforme,  certifiée 
par  Salmon  (3  pièces),,  A.  A'.,  l"  4775'2. 

340.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Joseph-Etienne  Dolcher  et  Marc-Antoine 
Kaudot,  députés  et  commissaires  de  la  Con- 
vention nationale,  rue  Honoré,  n°  116,  au 
domicile  du  citoyen  Salmon,  député  à  la 
Convention  nationale,  dans  une  chambre 
au  l"  étage,  sur  la  rue,  levée  des  scellés 
et  ouverture  d'un  secrélaire,  où  s'est  trou- 
vée la  copie  d'une  déclaration  sur  les  évé- 
monts  des  31  mai,  i"'  et  2  juin  1793,  en- 
voyée au  Comité  de  sûreté  générale,  le 

24  août. 

7  messidor  an  II. 
Original  signé,  A.  IV.,  F'  4775'''. 

341.  —  Lettre  de  Salmon,  représentant 
du  peuple,  détenu  à  la  maison  d'arrêt  de 
la  caserne  des  Carmes,  au  Comité  de 
sûreté  générale,  déclarant  que  la  levée  des 
scellés  apposés  à  son  domicile  a  prouvé 
son  patriotisme  et  son  dévouement  à  la 
Hépublique,  et  attendu  que  le  principal 
locataire  de  son  appartement  doit  trans- 
férer son  domicile  dans  un  autre  quartier 
et  qu'il  est  gardien  volontaire  des  scellés, 
priant  de  lui  tracer  la  conduite  qu'il  doit 
suivre  dans  cette  circonstance. 

2"  sans-culottide-s  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775ia. 


342.  —  Requête^  de  Salmon,  représen- 
tant du  peuple,  à  ses  collègues  du  Comité 
de  sûreté  générale  et  de  salut  public,  ex- 
posant que,  pendant  les  13  mois  de  sa 
détention,  il  a  été  obligé  de  payer  les 
loyers  d'un  appartement  dont  il  n'a  pu 
donner  congé  à  raison  de  l'apposition  des 
scellés  sur  ses  papiers,  et  sollicitant  le 
remboursement  de  la  somme  de  520  livres 
par  lui  déboursée,  avec  arrêté  des  Co- 
mités réunis  de  salut  public,  de  sûreté 
générale  et  de  législation,  ordonnant  le 
payement  de  ladite  somme. 

4,  26  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  V  4775'2. 

343.  —  Déclaration  du  Comité  révolu- 
tionnaire du  4«  arrondissement,  certiliant 
que  le  citoyen  Charles  ïkévenin  a  été 
constitué  gardien  des  scellés  apposés  chez 
le  citoyen  Salmon,  député,  j-ue  Honoré, 
n"  16,  et  qu'il  est  resté  chargé  de  celle 
garde  jusqu'à  la  mise  en  liberté  dudit 
.Salmon. 

3  nivôse  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4775'2. 

SAURINE, 

Député  des  Landes. 

344.  —  Itaiiport  de  l'observateur  Cou- 
maze,  faisant  connaître  que  le  citoyen 
Saurine,  domicilié  rue  du  Faubourg-Sain  t- 
Jacques,  n"  217,  est  absent  de  chez  lui 
depuis  le  jeudi  3  du  courant,  et  que  les 
scellé»  ont  été  apposés  par  les  commis- 
saires du  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  de  l'Observatoire,  le  jeudi  .19  du 

1"  mois. 

(Après  le  10  octobre  1793.) 
Original  signé,  A.  N.,  F'>  4775'*. 

345.  —  Lettre  du  sieur  Laterrière,  se- 
crétaire commis  du  Comité  des  in^ec- 
leurs,  au  Comité  de  sûreté  générale,  dé- 
.clarant  que,"  comme  le  salut  de  la  patrie 
impose  à  un  bon  républicain  de  coopérer, 
autant  qu'il  est  en  son  pouvoir,  à  déjouer 
les  projets  des  malveillants,  l'évêque 
Saurine,  ex  membre  du  Comité  des  ins- 
pecteurs, l'avait  chargé  d'envoyer,  pres- 
que chaque  jour,  à  des  personnes  mar- 


64 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


quées  sur  une  liste,  les  journaux  ainsi 
que  les  discours  des  fédéralistes  contre- 
révolutionnaires,  et  que  ces  personnes  ne 
peuvent  être  que  des  fédéralistes  ou  des  con- 
tre-révolutionnaires, mais  ajoutant  qu'il  a 
cherché  cette  liste  peu  après  l'arrestation 
de  Saurine  et  de  ses  complices,  et  qu'il 
ne  l'a  point  trouvée,  Saurine  ayant  jugé 
à  propos,  depuis  un  mois,  de  faire  les 
envois  lui-même. 

21  pluviôse  au  IL 
Original  signé,  A.  N.,F''  4775'*. 

346.  —  Mandat  d'arrêt  décerné  par  les 
administrateurs  de  Police  contre  le  ci- 
toyen Saurine,  député  à  la  Convention 
nationale,  demeurant  rue  du  Mont-Blanc, 
chaussée  d'Anlin,  n"  409,  et  remis  aux 
inspecteurs  Bance  et  Diancourt,  chargés 
de  procéder  à  l'arrestation  dudit  Saurine, 
et  de  le  conduire  à  la  maison  d'arrêt  du 
Luxembourg,  avec  ordre  au  commissaire 
de  police  de  sa  section  d'apposer  les 
scellés  sur  ses  papiers,  et  rapport  de 
Bance,  déclarant  que  ce  député  s'est  rendu 
en  prison,  il  y  a  environ  3  mois,  et  que 
les  scellés  ont  été  mis,  rue  du  Faubourg- 
Saint-Jacques,  n°  217,  et  dans  le  local 
([u'il  occupait  chez  Duval-Mondétour,  rue 
du  Mont-Blanc,  n"  409,  chez  lequel  il  tra- 
vaillait momentanément,  et  qui  est  sus- 
pecté d'émigration,  ajoutant  que  si  ce 
député  n'est  point  dans  les  maisons  d'ar- 
rêt, l'on  ignore  oii  il  peut  être. 

3  germinal  an  II. 
Originaux  signés (2 pièces),  A.N.,  F''  4775'*. 

347.  —  Déclaration  de  deux  membres 
du  Comité  révolulionnaire  de  la  section  de 
l'Observatoire,  reçue  par  les  administra- 
teurs de  Police,  affirmant  que  les  procès- 
verbaux  et  autres  pièces  relatives  à  l'afTaire 
de  Saurine,  ex  député,  ont  été  remis,  tant 
à  l'administration  qu'au  Comité  de  sûreté 
générale. 

5  germinal  an  II. 
Original,   signé    de    Goulart   et   Dubucamp, 
commissaires,  A.  N.,  F'  4775'*. 

348.  —  Arrêté  du  Comité  des  finances, 
autorisant  les  commissaires  de  la  Tréso- 
rerie à  se  présenior  à  la  maison  d'arrêt 


où  est  détenu  le  député  Saurine,  à  l'effet 
de  mettre  en  règle  la  comptabilité  des 
indemnités  accordées  aux  envoyés  des 
assemblées  primaires  pour  l'acceptation 
de  la  Constitution,  pour  lesquelles  la  re- 
connaissance du  citoyen  Saurine,  chargé 
de  faire  acquitter  cette  dépense,  est  né- 
cessaire, avec  lettre  des  commissaires  de 
la  Trésorerie  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, envoyant  copie  de  l'arrêté  du  Co- 
mité des  finances,  et  priant  de  faire  con- 
naître le  lieu  de  la  détention  du  citoyen 
Saurine,  afin  d'entrer  en  communication 
avec  lui,  et  lettre  du  Comité  de  sûreté 
générale  au  bureau  de  la  Police  adminis- 
trative, demandant  l'indication  de  cette 
maison  d'arrêt. 

7,  16  vendémiaire  an  III. 
Copie    conforme,    original    signé    et    nilnulc 
(3  pièces),  A.  N.,  F'  4775'*. 

349.  —  Accusé  de  réception  par  Sau- 
rine de  l'extrait  du  18  frimaire  concernant 
sa  rentrée  dans  le  sein  de  la  Convention. 

2  nivôse  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  49,  n-  1397. 

SERRE, 

Député  des  Hautes-Alpes. 

350.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant,  sur  le  rapport  de  son 
Comité  de  salut  public,  l'arrestation  im- 
médiate de  Serre,  représentant  du  peuple, 
et  l'apposition  des  scellés  sur  ses  papiers, 
scellés  qui  seront  ensuite  levés  en  pré- 
sence de  deux  membres  du  Comité  de 
sûreté  générale,  lequel  est  chargé  de  faire 
son  rapport  dans  le  plus  bref  délai,  avec 
arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale,  don- 
nant mandat  au  citoyen  Soulet  d'arrêter 
et  de  conduire  au  Comité  le  citoyen  Serre, 
conformémenlaudécretd'accusalion  rendu 
par  la  Convention. 

21  juillet  1793.      - 
Copies  conformes  (2 pièces),  A.  iV.,  F' 4775". 
Ed.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XVII,  p.  60. 

3bl. —  Letire  de  Joseph  Serre,  député 
des  Hautes-Alpes,  à  la  Convention  natio- 
nale, déclarant  que,  fort  de  sa  conscience 


nÉCLAMATlONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCAIICÉRÉS 


63 


et  de  la  pureti^  de  ses  intentions,  il  s'est 
empressé,  dès  l'instant  de  son  arresta- 
tion, de  se  soumettre  à  la  loi,  que  les 
scellés  ont  été  apposés  sur  ses  papiers  et 
qu'il  se  trouve  sous  la  surveillance  de  deux 
fusiliers  de  la  section  des  Piques,  deman- 
dant par  qui  et  dans  quel  endroit  il  doit 
être  gardé,  en  attendant  le  rapport  que 
doit  faire  sur  son  compte  le  Comité  de 
sûreté  f^énérale,  et  priant  la  Convention 
de  décréter  qu'il  sera  gardé  chez  lui  par 
un  gendarme,  et  qu'eu  égard  à  son  peu  de 
santé,  il  lui  sera  permis  de  sortir  de  son 
appartement,  accompagné  par  ce  repré- 
sentant de  l'autorité,  et  de  décréter  éga- 
lement que  le  Comité  de  sûreté  générale 
lèvera,  dans  le  jour,  les  scellés  apposés 
sur  ses  papiers. 

22  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775'». 

3o2.  —  Certificat  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  des  Piques,  attestant 
que  le  citoyen  Hédeline  a  été  établi  gar- 
dien des  scellés  apposés  chez  le  citoyen 
Serre,  député,  qui  a  été  mis  en  état  d'ar- 
restation, le  9  octobre,  par  ordre  du  Co- 
mité de  sûreté  générale. 

21  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  10,  n"  434. 

353.  —  Lettre  de  Serre,  député,  détenu 
à  la  Force,  au  Comité  de  sûreté  générale, 
renouvelant  la  requête  par  lui  présentée 
plusieurs  fois,  à  l'effet  de  procéder  à  la 
levée  des  scellés  apposés  sur  ses  papiers, 
et  ajoutant  que  son  collègue  Izoard  dé- 
duira les  motifs  pressants  qu'il  a  d'insister 
sur  sa  demande  et  de  recourir  à  la  justice 

du  Comité. 

25  nivôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775". 

3'ù4.  —  Lettre  d'Auguste  Izoard,  député 
des  Hautes-Alpes,  demeurant  rue  Cau- 
martin,  n»  18,  au  Comité  do  sûreté  géné- 
rale, accompagnant  l'envoi  de  la  lettre  de 
Serre,  qui  sollicite  la  levée  des  scellés 
apposés  sur  ses  papiers,  afin  d'en  retirer 
plusieurs  titres  qui  doivent  être  remis  au 
bureau  <le  la  Liquidation,  notamment  des 
provisions  de  notaires,  qui  doivent  être 
livrées  d'ici  au  1"  février,  sous  peine  de 
T.  IX. 


déchéance,  et  priant  de  donner  à  cet  effet 
commission  à  l'un  des  secrétaires  du  Co- 
mité ou  aux  officiers  de  police  de  la  sec- 
tion des  Piques,  en  demandant  la  même 
faveur  relativement  aux  scellés  rais  sur 
les  papiers  de  Cazeneuve,  détenu  aussi  à 
la  Force,  qui  est  obligé  de  payer  le  loyer 
d'un  appartement  que  ses  facultés  ne  lui 
permettent,  pas  plus  qu'à  Serre,  de  payer 
sans  l'occuper. 

29  nivôse  .an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775". 

.Soj.  —  Procès-verbal  de  transport  d'un 
commissaire  du  Comité  révolutionnaire  de 
la  section  des  Piques,  accompagné  des 
citoyens  Cavanagh  et  Villeneuve,  officiers 
de  paix,  au  domicile  du  représentant 
Serre,  rue  de  Caumartin,  n°  708,  au  3« 
étage,  dans  une  chambre  garnie,  louée  au- 
dit Serre  par  le  citoyen  Grandoire,  levée 
des  scellés  sur  une  porte  d'armoire,  et 
extraction  de  divers  titres  de  créance 
concernant  la  commune  de  Veynes,  que 
les  officiers  de  paix  sont  chargés  de  re- 
mettre au  bureau  de  la  Liquidation. 

23  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  4775»». 

356.  —  Procès-verbal  de  la  Société  po- 
pulaire du  canton  de  laRoche-des-Arnau- 
des,  district  de  Gap,  constatant  que  Joseph 
Serre,  représentant  du  peuple,  depuis  le 
l'^'mai  1789  jusqu'au  jour  où  il  a  été  nommé 
à  la  Convention  nationale,  a  donné  cons- 
tamment les  preuves  du  patriotisme  le 
plus  distingué,  que  son  civisme,  bien  re- 
connu, lui  mérita  d'abord  une  place  dans 
l'administration  du  Département,  qu'il 
a  remplie  avec  autant  de  zèle  que  de  dis- 
tinction, que,  quoique  marié,  ayant  des 
enfants,  il  se  voua  généreusement  au  ser- 
vice de  la  patrie  dans  le  second  bataillon 
des  Hautes-Alpes,  que,  par  ses  discours 
et  son  exemple,  il  détermina  ses  2  frères 
à  aller  servir  également  la  nation,  où  ils 
occupent  encore  dans  les  armées  de  la 
République  le  poste  que  leur  assignèrent  la 
gloire  et  l'amour  de  la  liberté,  qu'une 
preuve  irrécusable  de  son  ardent  patrio- 
tisme fut,  sans  contredit,  sa  nomination 
à  la  Convention,  malgré  son  absence  et 

5 


66 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


son  éloigueraentde  l'Assemblée  électorale, 
avec  lettre  d"envoi. 

8  germinal  an  IL 
Extrait  collationné  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  iV.,  F' 4775'8. 

35T.  —  Certificat  du  Conseil  général  de 
la  commune  de  la  Roche-des-Arnaudes, 
attestant  que  le  citoyen  Joseph  Serre,  re- 
présentant du  peuple,  jusqu'au  moment 
où  il  a  été  nommé  à  la  représentation 
nationale,  a  donné  des  preuves  non  équi- 
voques du  plus  pur  civisme,  ledit  certificat 
affiché  à  la  porte  de  la  maison  commune. 

14  germinal  an  IL 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775'*. 

3;j8.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
membres  et  commissaires  du  Comité  ré- 
volutionnaire du  i"  arrondissement,  rue 
Caumartin,  n°  8,  section  des  Piques,  au 
domicile  et  en  présence  du  citoyen  Serre, 
député,  lesquels,  ont  procédé  £i  la  recon- 
naissance et  levée  des  scellés. 

6  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4775". 

339.  —  Requête  de  Joseph  Serre,  député 
des  Hautes-Alpes,  à  ses  collègues  compo- 
sant les  Comités  de  salut  public,  de  sû- 
reté générale  et  de  législation,  à  l'effet 
d'obtenir  le  remboursement  de  la  dé- 
pense extraordinaire  que  lui  a  occasionné 
une  détention  de  16  mois,  dépense  qu'il 
estime  se  monter  à  1,200  livres,  avec 
arrêté  conforme  des  Comités  réunis,  or- 
donnant le  payement  de  cette  somme. 

24,  27  prairial  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.N.,  F' 4775". 


SOUBEYRAN   DE   SAINT-PRIX, 

Député  de  VArdiche. 

360.  —  Lettre  de  M.  deFonlbonne,  colo- 
nel du  18«  i-égiment  d'infanterie,  écrite  de 
Dinant-sur-Meuse  à  Saint-Prix,  donnant 
des  détails  sur  la  déroute  inconcevable 
qui  s'est  produite  du  côté  d'Aix-la-Cha- 
pelle, où  plus  de  10,000  volontaires  na- 
tionaux ont  pris  la  fuite,  se  disant  tous 


malades,  sans  qu'aucun  puisse  prouver 
avoir  vu  l'ennemi,  véritable  diablerie,  ter- 
reur panique  dont  on  ne  peut  se  faire  une 
idée,  tous  les  rapports  confirmant  que  le 
général  Steiigel,  qui  commandait  l'avanl- 
garde,  s'est  laissé  surprendre,  ce  qui 
semble  assez  suspect,  ledit  Stengel  étant 
un  Allemand,  et  montrant  la  nécessité 
pour  la  Convention  de  renforcer  les  troupes 

de  ligne. 

7  mars  !793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4775". 

361.  —  Procès-verbal  de  transport  des 
commissaires  du  Comité  de  surveillance 
de  la  section  des  Tuileries,  accompagnés 
du  citoyen  Gauthier,  inspecteur  de  police, 
rue  de  Rohan,  n°  17,  en  l'appartement  du 
citoyen  Saint-Prix,  député,  et  apposition 
des  scellés  sur  un  secrétaire  et  4  armoires 
contenant  les  papiers  dudit  Saint-Prix 
ainsi  que  sur  une  caisse  de  livres  reliés. 

4  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775". 

362.  ■—  Mémoire  justificatif  du  citoyen 
Saint-Prix,  député,  décrété  d'arrestation 
et  détenu  à  la  Force,  aux  Comités  de  sa- 
lut public  et  de  sûreté  générale,  faisant 
un  tableau  de  sa  conduite  depuis  et  avant 
la  Révolution,  rappelant  notamment  son 
attitude  énergique  dans  le  directoire  de 
son  département  où  il  était  à  peu  près  le 
seul  patriote,  lors  du  rassemblement  de 
Jalès,  déclarant  que  depuis  deux  ans  qu'il 
a  siégé  aux  Assemblées  législative  et  con- 
ventionnelle, il  n'a  pas  parlé  deux  fois  aux 
lîrissot,  Vergniaud,  Guadet  et  Gensonné, 
qui  semblaient  regarder  avec  dédain  ceux 
qui,  comme  lui,  sont  étrangers  à  toute 
intrigue,  et  qu'il  a  sacrifié  tout  son  temps 
à  la  Convention  et  au  Comité  des  pétitions 
et  correspondance  dont  il  a  fait  partie  jus- 
qu'au jour  de  sa  détention,  affirmant  qu'il 
a  toujours  voté  dans  tous  les  appels  nomi- 
naux avec  la  Montagne,  qu'il  était  à  son 
poste  lors  des  journées  des  27,  31  mai  et 
2  juin,  qu'ayant  entendu  Lacroix,  Barère 
et  autres  patriotes  se  plaindre  de  ce  qu'on 
n'était  pas  libre,  il  avait  pensé  pouvoir 
en  faire  part  à  ses  commettants,  et 
avait  signé   une  adresse  qu'on  lui    avait 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DKS  DÉPUTÉS  INCAnCÉHÉS 


67 


présentée,  parce  qu"il  n'y  avait  que  des 
faits,  que  mieux  informé  quelques  jours 
après,  voyant  le  danger  qu'il  y  avait  à  la 
rendre  publique,  il  fit  en  vain  des  démar- 
ches pour  l'anéantir,  il  avait  cru  que  sa 
présence  assidue  à  la  Convention  tiendrait 
lieu  de  rétractation,  ajoutant,  pour  termi- 
ner, que  s'il  est  coupable,  qu'on  le  frappe, 
qu'il  a  toujours  été  républicain  et  mourra 
lel,  avec  lettre  au  président  du  Comité  de 
sûreté  générale,  accompagnant  l'envoi  de 
ce  mémoire. 

ly°  jour  du  l»' mois  de  l'an  II  (10  octobre  1793). 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  iV.,F'4775". 

363.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Pierre-Antoine  Grangeon,juge  de  paix  du 
canton  de  Saint-Péray,  en  raison  de  la 
correspondance  entretenue  par  le  citoyen 
Saint-Prix,  député  du  département  de 
l'Ardèche,  mis  en  état  d'arrestation,  avec 
SCS  sœurs  :  1°  dans  la  maison  du  citoyen 
Saint-Prix,  où  il  a  trouvé  l'une  de  ses 
sœurs,  Rose-Victoire  Saint-Prix  Soubey- 
ran  (les  deux  autres  étant  absentes  dans 
le  département  de  la  iJrôme),  laquelle  a 
déclaré  qu'à  mesure  qu'elle  et  ses  sœurs 
recevaient  des  lettres  de  leur  frère,  elles 
s'en  servaient  pour  envelopper  du  café, 
des  fleurs  sèches,  et  ne  pouvaient  en  mon- 
trer aucune,  et  apposition  des  scellés  ; 
2o  au  domaine  de  Chambon,  commune  de 
Saint-Didier,  où  les  scellés  ont  été  apposés 
sur  la  porte  de  l'appartement  que  le  sieur 
Saint-Prix  y  occupait  ;  3°  au  domicile  du 
maire  Tracol,  qui  a  représenté  au  juge  de 
paix  les  Ruiletinsde  la  Convention  du  mois 
de  juin,  dont  plusieurs  portent  des  notes 
et  apostilles  de  la  main  du  sieur  Saint- 
Prix,  entre  autres  ceux  du  7  et  du  20  juin, 
plus  une  brochure  de  8  feuillets  intitulée  : 
Relation  des  événements  des  31  mai  et 
2  juin  1793,  et  autres  imprimés,  de  môme 
les  registres  du  bureau  de  la  poste  pour 
les  chargements,  à  l'effet  de  constater 
quelles  lettres  avaient  été  envoyées  par 
le  citoyen  Saint-Prix  à  ses  sœurs. 

II,  12  octobre  1793. 

Copie  collatiunnée,  A.  N.,  V  4775". 

Ledit  procès-vcrbal  envoyé  au  Comité  île 
salut  public  et  renvoyé  au  Comité  de  sûreté 
générale  le  12  brumaire  an  II. 


304.  —  Lettre  du  sieur  Grangeon,  juge 
de  paix  du  canton  de  Suint-Péray,  dépar- 
tement de  l'Ardèche,  ou  Comité  de  salut 
public,  accompagnant  l'envoi  de  procès- 
verbaux  avec  pièces  jointes  contre  le  ci- 
toyen Saint-Prix,  député  de  l'Ardèche, 
notamment  d'un  imprimé  intitulé  :  Hela- 
tion  des  événements  des  31  mai  et  2  juin  1793, 
envoyé  au  maire  et  aux  officiers  municipaux, 
d  un  autre  :  Compte  rendu  à  nos  commet- 
tants, de  plusieurs  Bulletins  imprimés  de  la 
Convention  nationale,  annotés  au  verso 
par  Saint-Prix,  et  d'un  di.scours  de  Lan- 
juinais,  prononcé  le  2  juin  1793,  avec 
détails  très  circonstanciés  sur  les  faits  les 
plus  mémorables  de  celte  journée. 

18  octobre  1793. 
Original  signé  et  imprimés  (1  dos.),   A.  N., 
V^  4775". 

365.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, chargeant  le  Comité  révolution- 
naire de  la  section  sur  laquelle  résidait  le 
citoyen  Saint-Prix,  député,  détenu  à  la 
Force,  de  lever  les  scellés  apposés  sur  ses 
papiers  et  d'en  faire  l'examen  en  sa  pré- 
sence, l'autorisant  à  extraire  le  citoyen 
Saint-Prix  de  la  maison  d'arrêt  où  il  est 
enfermé,  pour  qu'il  assiste  à  la  levée  des 
scellés  et  vérification  de  ses  papiers,  à 
charge  de  l'y  réintégrer,  dès  que  cette 
opération  sera  finie. 

14  frimaire  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  V  4775". 

300.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
deux  commissaires  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  des  Tuileries,  en  vertu 
de  l'arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale 
du  14  frimaire,  rue  de  Rohan,  n°  17,  au 
domicile  du  citoyen  Saint-Prix,  député, 
levée  des  scellés,  en  présence  dudit  Saint- 
Prix  et  du  citoyen  Pigcau-Villier,  secré- 
taire du  Comité  de  sûreté  générale,  exa- 
men des  papiers,  où,  après  les  recherches 
les  plus  scrupuleuses,  il  ne  s'est  rien 
trouvé  de  suspect,  mais  d'où  il  a  été  néan- 
moins extrait  29  pièces  qui  ont  paru  mé- 
riter quelque  attention. 

22  frimaire  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F''  4775". 


ÔHAPITIIE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


367.  —  Déclaration  de  Pierre -Louis 
Hosteaux,  inspecteur  de  police,  reçue  par 
le  Comité  révolutionnaire  de  la  section 
des  Tuileries,  portant  qu'ayant  été  chargé 
par  le  Comité  de  sûreté  générale  d'ex- 
traire de  la  prison  de  la  Force  le  ci- 
toyen Saint-Prix,  député,  à  l'effet  d'as- 
sister à  la  perquisition  de  ses  papiers,  il 
fut  1res  surpris,  l'opération  une  fois  ter- 
minée et  les  commissaires  partis,  de  voir 
le  citoyen  Saint-Prix  lui  proposer  de  boire 
un  verre  de  vin  et  de  prendre  sa  part 
d'un  pâté,  ce  que  ledit  Hosteaux  a  refusé, 
en  déclarant  qu'il  devait  reconduire  le 
sieur  Saint-Prix  à  la  Force,  qu'arrivé  à  la 
prison,  entre  les  deux  guichets,  le  citoyen 
Saint-Prix  feignant  de  lui  donner  la  main, 
lui  glissa  un  assignat,  dont  il  ignore  la 
valeur,  lequel  Hosteaux  ayant  manifesté  sa 
répugnance,  lui  rendit  l'assignat  en  pré- 
sence de  plusieurs  personnes,  en  lui  di- 
sant :  «  Connaissez  mieux  votre  monde, 
ce  n'est  pas  à  un  homme  comme  moi  à 
qui  l'on  fait  des  offres  semblables  »,  et  le 
quitta  aussitôt  en  lui  montrant  beaucoup 
d'humeur. 

22  frimaire  an  II. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4775". 

368.  — -  Lettre  de  Saint-Prix,  député,  ac- 
cusant réception  de  l'expédition  en  forme 
du  décret  de  la  Convention,  du  2  bru- 
maire, qui  lui  permet  de  se  faire  trans- 
férer dans  son  domicile,  à  Paris,  pour  y 
rétablir  sa  santé,  et  où  il  se  trouve  en  ce 
moment. 

3  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  49,  n»  1397. 

369.  —  Déclaration  de  Saint-Prix,  re- 
présentant du  peuple,  ex  détenu,  portant 
que,  le  3  octobre  1793,  jour  de  son  arres- 
tation, dans  une  dos  salles  de  la  Conven- 
tion, un  individu  employé  dans  l'un  des 
bureaux  de  la  Convention,  s'est  transporté 
dans  sa  chambre  et  lui  a  enlevé  133  livres 
et  quelques  sols,  tant  en  or  qu'en  argent, 
300  livres  en  assignats,  et  a  retiré  en  son 
nom  plusieurs  de  ses  indemnités,  en  a 
gardé  une  entière  et  39  livres  10  sols  d'une 
autre,  soit  en  tout  2,012  livres,  et  offrant 
de  fournir  tous  les  renseignements  néces- 
saires pour  atteindre  le  particulier  en  ques- 


tion, la  Convention  ne  devant  pas  salarier 
des  coquins,  et  le  Comité  de  sûreté  géné- 
rale devant  s'empresser  de  chasser  cet 
homme  et  le  remplacer  par  quelqu'un  de 

probe. 

(4  brumaire  an  III.) 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4775". 

370.  —  Quittance  de  la  somme  de  240 
livres  délivrée  par  le  citoyen  Belhomme 
au  citoyen  Saint-Prix  pour  le  loyer  des 
7  mois  qu'il  a  passés  dans  sa  maison  de 
la  rue  de  Charonnc,  et  autre  quittance  de 
80  livres,  délivrée  par  le  sieur  Simonneau, 
boulanger,  rue  de  Rohan,  pour  augmen- 
tation de  loyer  pendant  la  garde  des 
scellés  et  détention  du  sieur  Saint-Prix, 
avec   autres  quittances   du   gardien   des 

scellés. 

4  brumaire  an  III. 
Originaux  signés  (4  pièces),  A.  JV.,  F'' 4775". 

371.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  que  les  scellés  apposés 
chez  le  citoyen  Saint-Prix,  député  de  l'Ar- 
dèche  à  la  Convention  nationale,  seront 
levés  par  le  juge  de  paix  du  canton  de 
Peray-Vin  blanc  (Saint-Peray),  district  de 
Mezin,  ou  tout  autre  officier  pubhc. 

9  nivôse  an  III. 
Copie  conforme,  A.  N.,  F'  4775". 

372.  —  Déclaration  de  Saint-Prix,  repré- 
sentant du  peuple,  ex  détenu,  aux  Comités 
de  gouvernement,  à  l'effet  d'obtenir  le 
remboursement  :  1°  de  la  somme  de  353 
livres  payée  à  Turlais,  gardien  des  scellés, 
durant  sa  détention  ;  2°  de  80  livres  au 
sieur  Simonneau,  pour  augmentation  de 
loyer  ;  3°  de  53  livres  5  sols  pour  bois  et 
chandelle  brûlés  par  le  gardien  ;  4»  de 
100  livres  pour  son  loyer  à  la  Force;  5° de 
240  livres  pour  frais  de  son  logement  chez 
Belhomme;  6"  de  1,012  livres  pour  divers 
objets  qui  lui  ont  été  enlevés  pendant  sa 
détention,  formant  un  total  de  1,840  livres 
5  sols,  passant  sous  silence  les  frais  de 
garde-malade  et  autres,  qu'une  maladie 
de  4  mois,  causée  par  l'air  pestiféré-  des 
prisons  et  dont  il  a  failli  mourir,  lui  ont 
occasionnés,  avec  arrêté  des  Comités 
réunis  de  salut  public,  de  sûreté  générale 
et  de  législation,  statuant  sur  la  réclama- 


RÉCLAMATIONS  ET  JUSTIFICATION  DES  DÉPUTÉS  INCARCÉRÉS 


tion  du  citoyen  Saint-Prix  et  ordonnant  le 
payement  de  la  somme  de  1,840  livres 
S  sols  pour  le  remboursement  des  diffé- 
rentes sommes  qu'il  a  été  obligé  de  payer 
pendant  les  13  mois  qu'il  a  été  détenu. 

10,  16  pluviôse  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme   (2  pièces), 
A.  TV.,  F"  4775".  >     ^■         / 

SOULIGNAC, 

Député  de  la  Haute-Vienne. 

373.  —  Lettre  de  Soulignac,  député  à  la 
Convention  nalioiiale,  quai  Voltaire, n"  17, 
au  citoyen  Ausaniaud,  marchand  de  vin 
et  membre  du  Comité  révolutionnaire, 
rue  du  Bac,  le  priant  de  lui  faire  délivrer, 
le  plus  promptement  possible,  les  expé- 
ditions de  quelques  actes  se  trouvant  au 
secrétariat  du  Comité,  notamment  :  1°  une 
expédition  du  procès-verbal  de  son  arres- 
tation et  de  l'apposition  des  scellés  sur  ses 
papiers,  en  date  du  21  août  1793  ;  2"  une 
expédition  du  procès-verbal  de  levée  des 
.scellés,  en  date  du  17  septembre;  3°  une 
expédition  du  procès-verbal  de  remplace- 
ment des  gendarmes  par  deux  citoyens 
de  la  section,  en  date  du  21  nivôse  ;  4°  une 
expédition  de  l'arrêté  du  Comité  de  sûreté 
■  générale,  en  date  du  6  vendémiaire  an  III, 
toutes  pièces  qui  lui  sont  nécessaires. 

23  vendémiaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  47752'. 

TOURNIER,     « 

Député  de  l'Aude. 

374.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  la  levée  des  scellés 
dans  l'appartement  occupé  par  le  repré- 
sentant Tournier,  cour  Guillaume,  et  pro- 
cès-verbal de  lovée  des  scellés  par  le  Co- 
mité révolutionnaire  du  2«  arroiidis.scment, 
dans  une  chambre  au  2"=  étage,  sur  un  se- 
crétaire dit  chiffonnier. 

4,  8  brumaire  an  III. 
Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces) 

37;;.  —  Lettre  de  Tournier,  député  de 
l'Aude,  au  Comité  de  sûreté  générale,  ré- 
clamant une  somme  de  133  livres,  prise 
par  le  citoyen  Grepin,  administrateur  de 


09 

Police,  qui  vint  à  la  Force  le  17  floréal, 
en  vertu  d'arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale  du  16,  de  plus,  deux  rasoirs,  un 
couteau  et  une  paire  de  ciseaux,  qui  lui 
furent  enlevés  dans  la  nuit  du  25  floréal 
an  II. 

21  brumaire  an  III. 
Original  signé,  A.  N.^V  4775'2. 

^  376.  —  Requête  de  Tournier,  député  de 
l'Aude,  aux  Comités  de  salut  public,  de 
sûreté  générale  et  de  législation,  rappe- 
lant qu'il  a  été  incarc.éré  à  la  Force  le 
9  octobre,  et  que,  le  même  jour,  les  scellés 
furent  mis  sur  ses  papiers  et  sont  restés 
apposés  un  an  21  jours,  et  que,  pendant 
tout  ce  temps,  il  a  payé  le  loyer  de  l'ap- 
partement qu'il  occupait  lors  de  son  ar- 
restation, et  réclamant,  on  coiisé(iuence, 
le  remboursement  des  090  livres  12  sols 
par  lui  payées,  à  raison  de  S5  livres  par 
mois,  plus  une  somme  de  500  livres  par 
lui  délivrée  au  gardien  des  scellés,  en  vertu 
d'ordonnance  du  Département  de  Police 
du  19  brumaire  an  II,  avec  arrêté  dos 
Comités  réunis,  ordonnant  le  payement 
de  ces  deux  sommes,  formant  ensemble 
celle  de  1,256  livres  12  sols,  et  quittances 
du  sieur  Bazin,  gardien  des  scellés. 

30  nivôse  an  III. 
Originaux  signés  et  copie  conforme  (3  pièces), 
A.  N.,  F''  477532_  ^    '  " 

VER.NIER, 

Député  du  Jura. 

377.  —  Rapport  de  Mercereau,  officier 
de  paix,  chargé  de  mettre  à  exécution  le 
mandat  d'arrêt  décerné  contre  les  ci- 
toyens Babey  et  Vernier,  députés  du 
département  du  Jura,  déclarant  s'être 
transporté  à  leur  domicile,  rue  des  Saints- 
Pères,  n°  1225,  où  la  portière  de  la  mai- 
son lui  avait  dit  que  ces  2  citoyens  étaient 
déménagés  depuis  un  mois  et  qu'ils 
demeuraient,  croyait-elle,  rue  Saint-Ho- 
noré,  que  ces  citoyens  avaient  envoyé 
chercher  les  lettres  à  leur  adresse,  mais 
que  depuis  12  à  15  jours  elle  n'avait  vu  . 
ni  lettres  ni  celui  qui  venait  habituelle- 
ment les  chercher. 

7  octobre  1793. 
Originaux  signés(2  pièces),  A.N.,  F14775**. 


70  CHAPITRE  l«^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


378.  _  Rapport  de  Mercereau,  officier 
de  paix,  déclarant  que,  n'ayant  point 
trouvé  à  leur  domicile,  rue  des  Saints- 
Pères,  n"  1221;,  les  citoyens  Vernier  et 
Babey,  députés  du  Jura,  iiu'il  était  chargé 
de  mettre  en  état  d'arrestation,  attendu 
qu'ils  ont  déménagé  depuis  un  mois,  il  a 
pris  tous  les  renseignements  possibles  à 
la  Convention,  ainsi  qu'au  bureau  de  la 
petite  poste,  près  l'entrée  de  la  barre,  et 
qu'il  n'a  rien  pu  découvrir. 

2*  jour  de  la  3'  décade  du   1  •'  mois  de  l'an  II 
(13  octobre  1793.) 
Original  signé,  A.  A'.,  I"  4775". 

379.  —  Procès-verbal  dressé  par  Louis- 
François  Beffara,  commissaire  de  police  de 
la  section  du  Mont-Blanc,  et  constatant 
que  Théodore  Vernier,  député  du  dépar- 
tement du  Jura,  habitant  la  maison  garnie 
du  Mont-Blanc,  rue  du  môme  nom,  tenue 
par  Michel  llaldcn-Beaulieu,  a  quitté  celle 
maison  le  3  octobre  dernier,  après  y  avoir 
demeuré  depuis  le  i"'  septembre,  et  qu'il 
n'a  été  apposé  aucuns  scellés  sur  ses 
effets  et  papiers. 

5  germinal  an  III. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4775**. 

• 

380.  —  Requête  de  Vernier,  député  du 
Jura,  aux  Comités  de  salut  public,  de  lé- 
gislation et  de  sûreté  générale,  exposant 
que  les  adminislrations  de  disirict,  gui- 
dées par  les  agents  de  Robespierre  et  de 
Dumas,  qui  ont  imaginé  pour  assouvir 
leur  haine  de  le  comprendre  sur  la  liste 
des  émigrés,  alors  qu'il  n'était  qu'errant 
et  fugitif  dans  les  chalets  et  montagnes 
du  Jura,  ont  fait  vendre  son  mobilier,  son 


bétail  et  mis  sous  séquestre  ses  revenus  et 
propriétés,  et  sollicitant  :  1"  le  payement 
de  la  somme  de  0,373  livres,  montant  de 
la  vente  de  son  mobilier  de  Lons-le-Sau- 
nier  ;  2'  la  restitution  de  sa  bibliothèque 
et  de  son  linge  transportés  au  dépôt;  3°  la 
restitution  du  produit  de  la  vente  du 
bétail  dans  son  domaine  de  Montorient  ; 
4"  la  levée  des  scellés  existant  dans  sa 
maison  de  campagne  de  Pin  ;  5°  la  main- 
levée du  séquestre  sur  ses  propriétés  dans 
le  district  de  Lons-le-Saunier  et  autres;  la 
reslilution  de  tous  les  loyers  et  fermages 
perçus  par  les  receveurs  des  domaines 
nationaux;  7"  la  résiliation  de  tous  baux 
faits  par  les  administrations  de  district  ; 
8»  la  radiation  de  son  nom  de  la  liste  des 
émigrés;  9°  la  mise  à  la  charge  du  Trésor 
public  des  frais  de  scellés,  de  garde  et 
d'administration,  avec  arrêté  conforme 
en  tous  points  des  Comités  réunis. 

22  pluviô-se  an  III. 
Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  I"  4775**. 

VINCENT, 

Député  de  la  Seine-Inférieure. 

381.  —  Procès-verbal  de  reconnaissance 
et  de  levée  des  scellés  apposésau  domicile 
du  citoyen  Vincent,  député, rue  de  Lille, 
11°  007,  en  vertu  d'un  ordre  du  Comité  de 
sûreté  générale,  du  4  brumaire,  par  les 
soins  du  citoyen  Sevray,  meiiibro  du 
Comité  du  ♦  arrondissement,  séant  sec- 
tion de  la  Halle-au-Blé. 

Il  brumaire  an  III. 
Original  signé,   au  verso  de  l'arrêté  du  Co- 
mité, ^.  iV.,  I"  4775*8. 


13.  —  L'esprit  public  à  Faris  de  janvier  à  juin  1793.  — 
Rapports  et  ordres  du  jour  de  la  garde  nationale.  — 
Rapports  et  déclarations  des  observateurs  au  Bureau 
de  surveillance  de  la  F"olice. 


382.  —  Lettre  de  Sanlerre,  commandant 
général  de  la  garde  nationale,  au  Conseil 
exécutif  provisoire,  aci:usant  réception  de 
l'extrait  des  délibérations  du  Conseil  rela- 
tivement aux  mesures  à  prendre  pour  as- 


surer la  tranquillité  dans  les  spectacles, 
et  l'assurant  de  son  zèle  pour  l'exécution 
des  ordres  en  question. 

16  janvier  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


71 


383.  —  Rapport  gi'néral  des  légions  de 
la  garde  nationale,  signalant,  entre  au- 
tres particularités,  que,  dans  la  3°  lé- 
gion, le  poste  de  cavalerie  aux  Ecuries  ci- 
devant  Monsieurn'avait  pas  le  mot  d'ordre 
et  n'a  voulu  reconnaître  aucunes  pa- 
trouilles, sous  prétexte  que  les  cavaliers 
n'avaient  que  des  gilets  sans  doublure  et 
ne  pouvaient  sortir  par  le  froid  de  la  nuit, 
et  faisant  observer  que,  les  rapports  de  la 
veille  n'étant  parvenus  que  très  tard  à 
l'état-major,  on  n'a  pu  envoyer  au  Conseil 
exécutif  que  l'ordre  général,  que,  du  reste, 
il  n'y  avait  rien  de  nouveau  ni  d'intéres- 
sant, la  tranquillité  avait  été  absolue  et 
les  rondes  et  patrouilles  faites  très  exacte- 
ment. 

17  janvier  1793. 
Original,  certifié  par  Clément,  secn'taire  de 
l'Etat-major  général,  A.N.,  AF'^  1470. 

384.  — •  Lettre  do  Santerre,  commandant 
général  provisoire  de  la  garde  nationale, 
au  Conseil  exécutif,  annonçant  qu'il  arrive 
du  Temple  et  des  postes,  et  que  tout  est 
parfaitement  tranquille,  qu'il  a  consigné  à 
l'Ecole  militaire  200  hommes  et  200  che- 
vaux, que  dans  chaciue  section  il  y  a 
tiO  hommes  de  réserve,  et  envoyant  à  sa 
place  son  adjudant  général,  car  il  n'a  pas 
dormi  depuis  deux  nuits  et  tient  à  être 
prêt  dans  deux  heures,  si  l'on  a  besoin  de 
lui. 

17  janvier  1793,  minuit. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

383.  —  Lettre  de  Vincent,  secrétaire 
général  do  la  force  armée,  annonçant  que, 
conformément  à  l'arrêté  du  Conseil  exé- 
cutif provisoire  du  17  janvier,  le  Comman- 
dant général  provisoire  continuera  à  faire 
passer  journellement  la  feuille  de  rapport 
des  faits  qui  seront  venus  à  sa  connais- 
sance et  des  mesures  qui  auront  été  prises 
pour  le  maintien  de  l'ordre  et  de  la  paix 
publique. 

17  janvier  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

Pour  l'arrêté  du  Conseil  exécutif  (lu  17  jan- 
vier, v.  le  t.  VIII  de  notre  Répertoire,  n"  1093. 

386.  —  Exlrnit  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  que 
les  chefs  de  légion  commanderont,  dans 


chaque  section,  une  réserve  de  SO  hommes 
au  lieu  de  2">,  déclarant  qu'il  n'y  a  aucune 
crainte  à  avoir,  que  le  Commandant  géné- 
ral, qui  a  passé  la  nuit  à  visiter  les  postes, 
les  a  trouvés  en  règle,  que  l'opinion  seule 
est  un  peu  égarée,  mais  qu'avec  un  com- 
mandant général  patriote  et  n'ayant  d'autre 
but  que  la  défense  publique  et  des  lois, 
une  union  parfaite,  une  surveillance  gé- 
nérale entre  les  sections,  le  Département 
et  la  Municipalité,  quoiqu'on  ait  fait  croire 
qu'il  y  a  dans  Paris  des  factieux  cachés, 
il  n'y  a  pas  lieu  de  concevoir  la  moindre 
inquiétude,  pourvu  que  les  sections  restent 
unies. 

17  janvier  1793. 
Extrait  conforme,  signé  de  Clément,  A.  N., 
AF'V  1470. 

387.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  que  les 
patrouillessc  feront  de  jour  comme  de  nuit 
et  que  chaque  compagnie  de  canonniers 
fournira  4-  hommes  de  garde  par  pièce  de 
canon, que  le  commandant  de  chaque  poste 
fera  trois  appels  parjour,  que  les  chefs  de 
légion,  commandants  en  chef  et  en  second 
des  sections  sont  invités  à  ne  pas  s'éloi- 
gner de  chez  eux,  que  chaque  caserne  de 
fédérés  et  autres  troupes  de  ligne  consi- 
gnera la  moitié  de  sa  troupe,  constatant 
qu'il  y  a  ,800  hommes  à  cheval  prêts  à 
marcher  et  un  plus  grand  nombre  de 
troupes  de  ligne  et  de  fédérés,  et  invitant 
les  commissaires  des  sections  à  veiller  de 
très  près  à  ce  que  les  marchands  d'habits 
et  colporteurs  n'achètent,  sous  aucun  pré- 
texte, d'habits  ou  d'armes  de  la  cavalerie 
de  l'Ecole  militaire  et  de  toutes  autres 
troupes  à  la  solde  de  la  République. 

18  janvier  1793. 
Extrait  conforme,  signé  de   Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major,  A.  N.,  AF'V  1470. 

388.  —  Lettre  de  Chambon,  maire  de 
Paris,  au  Conseil  exécutif  provisoire,  fai- 
sant connaître  que  la  tranquillité  est  assez 
générale  et  déclarant  que  le  dessein  de  se 
porter  au  Temple  pour  égorger  la  famille 
de  Louis  Capet  est  inconnu  de  beaucoup 
de  personnes,  mais  qu'il  a  donné  des  ordres 
aux  commandants  des  sections  armées 
voisines  du  Temple  et  au  Commandant  gé- 


72 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


néral  pour  prévenir  l'effet  de  cette  résolu- 
tion, si  l'on  voulait  la  mettre  à  exécution, 
ajoutant  qu'il  existerait,  parait-il,  une  liste 
de  proscription,  qu'on  nomme  la  grande 
liste,  dans  laquelle  on  lui  a  fait  l'honneur 
de  le  comprendre,  mais  qu'il  n'a  pu  savoir 
quels  étaient  les  autres  noms,  et  que  cette 
circonstance  concorde  avec  les  propos  que 
sa  femme  a  entendus,  ce  matin  aux  Tui- 
leries, sur  le  sort  qu'on  lui  prépare. 

18  janvier  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

389.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  déclarant  que 
les  circonstances  extraordinaires  où  l'on 
se  trouve  font  assez  présumer  les  dan- 
gers à  craindre  et  les  précautions  à  pren- 
dre, qu'il  est  inutile  de  se  persuader 
qu'aucun  Français,  aucun  républicain  ait 
besoin  de  phrases  pour  le  stimuler,  qu'en 
conséquence  le  Commandant  général  de- 
mande la  même  surveillance  et  la  même 
exactitude  que  les  jours  précédents,  et 
maintient  les  réserves  de  cinquante  hom- 
mes jusqu'à  nouvel  ordre,  avec  rapport 
général  des  légions,  portant  que  tout  a  été 
de  la  plus  parfaite  tranquillité  dans  Paris. 


19  janvier  1793. 
Extraits  conformes  (2  pièces), 
1470. 


A.  N.,  AF'\ 


390.  —  Lettre  de  Sanlerre,  commandant 
général  provisoire,  maréchal  de  camp  de 
la  17°  division,  au  citoyen  Pache,  ministre 
de  la  guerre,  accusant  réception  de  sa 
lettre  qui  lui  confirme  l'assassinat  commis 
sur  la  personne  do  Le  Peletier  de  Saint- Far- 
geau,  qu'il  connaissait  déjà,  mais  l'avis 
de  l'arrestation  de  l'assassin,  donné  par 
le  ministre,  va  lui  faire  prendre  des  me- 
sures dont  il  fera  connaître  le  résultat. 

20  janvier  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

391.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  invitant  les 
commandants  et  adjudants  de  la  section 
de  l'Arsenal  à  faire  de  fréquentes  visites 
au  poste  de  la  fonderie  de  l'Arsenal,  en 
raison  de  l'inexactitude  du  service  des 
canonniers,  donnant  des  instructions  aux 


adjudants  chargés  de  rondes,  et  décidant 
que  tous  les  citoyens  se  tiendront  prêts  à 
marcher  au  premier  rappel,  qu'à  ce  mo- 
ment chaque  section  désignera  25  fu- 
siliers qui  auront  chacun  une  carte  à  la 
boutonnière,  portant  leur  nom,  celui  du 
président  et  de  la  section,  seront  munis 
chacun  16  cartouches,  et  devront  savoir 
manœuvrer. 

20  janvier  1793. 

Extrait  conforme,  signé  do  Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

392.  —  Lettre  de  Chambon,  maire  de 
Paris,  au  citoyen  Grouvelle,  secrétaire  du 
Conseil  exécutif  provisoire,  accusant  ré- 
ception de  l'arrêté  du  Conseil  relatif  aux 
mesures  à  prendre  par  la  Municipalité,  de 
concert  avec  le  Département  et  le  Comman- 
dant général,  pour  lui  rendre  compte  de  la 
situation  de  Paris  et  des  dispositions  prises 
pour  le  maintien  de  l'ordre  et  de  la  tran- 
quillité publique,  et  annonçant  qu'il  a  été 
chargé  de  se  concerter  avec  le  Départe- 
ment de  Police  pour  envoyer  chaque  jour 
au  Conseil  exécutif  le  compte  qu'il  de- 
mande, mais  faisant  observer  qu'il  n'a 
connu  cet  arrêté  que  le  19,  parce  qu'au 
lieu  de  lui  avoir  été  adressé  directement, 
il  a  été  remisa  la  Maison  commune. 

21  janvier  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

393.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  reproduisant 
un  arrêté  du  Conseil  général  du  Départe- 
ment qui  ordonne  le  retrait  de  la  force 
armée  placée  aux  barrières,  attendu  que 
la  mission  pour  laquelle  elle  avait  été  com- 
mandée vient  d'être  remplie,  annonçant 
que  le  jugement  de  Louis  Capet  a  été 
exécuté  à  10  heures  20  minutes,  déclarant 
que  lé  silence  imposant  et  l'obéissance  aux 
commandamcnts  doivent  rassurer  tous  les 
citoyens,  en  outre,  lorsque  le  peuple  voit 
la  loi  atteindre  tous  les  hommes,  cela  lui 
impose  le  devoir  d'arrêter  tout  criminel  et 
non  de  se  faire  justice  soi-même,  invitant 
tous  les  bons  citoyens  à  découvrir  le  scé- 
lérat Paris  qui  a  assassiné  le  défenseur  du 
peuple  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau,  dont 
les  vertus  civiques  et  les  principes  n'ont 


I 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


73 


Jamais  changé,  donnant  son  signalement 
en  ces  termes,  savoir  :  taille  de  5  pieds 
o  pouces,  moyenne  grosseur,  teint  livide, 
la  barbe  et  les  cheveux  très  noirs,  les 
sourcils  forts,  ayant  hier  une  lévite  grise 
à  revers  verts  ;  ordonnant  que  toutes  les 
réserves  dans  les  places  publiques,  ainsi 
que  les  canons  se  retirerontà  l'instant, mais 
avec  continuation  de  la  même  surveil- 
lance, enfin,  prévenant  le  Conseil  exécutif 
qu'il  ne  recevra  pas  la  feuille  de  rapport, 
parce  que  l'exécution  de  ce  jour  a  em- 
pêché les  feuilles  des  légions  de  parvenir 
à  l'état-major  général,  avec  lettre  d'envoi 
de  Santerrc,  portant  qu'il  n'a  rien  que  de 
satisfaisant  à  annoncer  au  Conseil  sur 
l'état  de  Paris. 

21  janvier  1793. 

Copie,  extrait  conforme  et  original  signé 
(3  pièces),  A.  N.,  AF'^'  1470. 

394.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  dé- 
fenses à  tous  postes  et  corps  de  garde 
d'arrêter,  avant  la  retraite  battue,  aucune 
patrouille  et  de  la  forcer  à  donner  le  mot 
d'ordre,  qu'elle  ne  peut  et  ne  doit  avoir 
qu'après  la  retraite,  annonçant  que,  de- 
puis plusieurs  jours,  le  commandant  gé- 
néral de  la  force  armée  de  Versailles  a 
envoyé  un  adjudant  auprès  de  celui  de 
Paris,  pour  demander  ses  ordres  afin 
de  lui  venir  en  aide,  si  cela  était  néces- 
saire, et  faisant  connaître  que  les  citoyens 
de  Saint-Denis  et  du  Bourg-de-l'Egalité 
ont  assuré  avec  exactitude  la  tranquillité 
publique  autour  de  Paris,  avec  la  feuille 
du  rapport  des  légions,  mentionnant  pour 
la  3'  légion,  qu'une  patrouille  de  la  sec- 
tion des  Quatre-Nations,  passant  devant  le 
poste  de  la  prison  de  l'Abbaye,  y  a  trouvé 
les  gendainies  do  garde,  presque  tous  pris 
de    vin,  et   très    malhonnêtes   envers   les 

citoyens. 

22  janvier  1793. 

Extraits  certifiés  conformes,  l'un  d'eux  signé 
de  Santerre  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^'  1570. 

39i).  —  Lettre  du  maire  et  des  adminis- 
trateurs du  Département  de  Police  au 
Conseil  exécutif  provisoire,  déclarant  que 
Paris  parait  jouir  d'une  grande  tranquil- 
lité et  qu'il   n'est  parvenu  aucun  rapport 


qui  puisse  faire  appréhender  le  moindre  dé- 
sordre, mais  que,  malgré  celte  apparence 
de  sûreté,  ils  ont  décidé  que  la  ville  serait 
illuminée  en  entier,  jusqu'à  samedi,  par 
les  réverbères,  dont  l'usage  n'est  pas  gé- 
néral en  temps  de  lune,  ayant  pensé  que 
l'économie  n'est  pas  de  saison  dans  des 
temps  d'inquiétudes,  ajoutant  que  s'ils 
apprennent  quelque  chose  d'essentiel,  ils 
s'empresseront  d'en  donner  avis. 

22  janvier  1793. 
Original,  signé  de  Chambon,  Louis  Roulx  et 
Bruslé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

396. —  Ordre  de  l'état  major  delà  garde 
nationale  parisienne  pour  la  cérémonie 
funèbre  de  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau, 
arrêtant  les  dispositions  suivantes  :  la 
marche  du  cortège  devait  s'ouvrir  par 
un  détachement  de  gendarmerie  de  dOO 
hommes,  suivi  de  sapeurs  et  canonniers 
sans  canons,  et  de  gendarmes,  puis  un 
peloton  de  20  tambours  voilés,  les  Décla- 
rations des  Droits  de  l'Homme  portées 
par  des  citoyens,  auquel  devait  succéder 
un  défilé  de  gardesnationaux,  une  ban- 
nière, les  Elèves  de  la  Patrie,  les  Corps 
judiciaires,  la  figure  de  la  Liberté,  un 
détachement  de  16  tambours,  les  fais- 
ceaux des  84  départements  portés  par 
des  fédérés,  le  Conseil  exécutif  provisoire, 
un  détachement  de  la  gendarmerie  de  la 
Convention,  les  vêlements  ensanglantés 
de  la  victime ,  la  Convention  nationale, 
des  députés  portant  une  bannière  sur 
laquelle  seront  inscrites  les  dernières  pa- 
roles de  Le  Peletier,  son  corps  entouré 
de  canonniers  le  sabre  nu  à  la  main,  la 
musique  de  la  gai'de  nationale,  placée 
autour  du  piédestal  et  devant  suivre  le 
corps,  la  famille  du  défunt,  un  groupe  de 
mères  conduisant  des  enfants,  un  déta- 
chement de  la  garde  de  la  Convention, 
16  tambours  voilés  de  la  4"  légion,  des 
volontaires  des  3  dernières  légions,  16  tam- 
bours de  la  ii"  légion,  des  fédérés  armés,  un 
peloton  de  tambours  de  la  6°  légion,  les  So- 
ciétés populaires,  100  cavaliers,  savoir  : 
80  de  l'Ecole  militaire  et  20  de  la  légion 
Rosenthal,  les  6  légions  devant  fournir 
chacune  400  hommes  pour  former  la  haie 
depuis  la  rue  du  Roule  jusqu'à   la  place 


74 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


des  Piques  ;  le  cortège  devait  partir  à 
8  heures  très  précises  et  passer  par  les 
rues  Saiiit-Hoiioré,  le  Roule,  le  Pont-INeuf, 
les  rues  de  Thionville,  des  Fossés-Saint- 
Germain,  de  la  Liberté,  ci-devant  Monsieur- 
le-Prince,  place  Saint-Michel,  rues  d'Enfer, 
Saint-Thomas  et  Saint-Jacques  jusqu'au 
Panthéon,  avec  7  stations,  la  première  de- 
vant la  salle  dos  Amis  de  la  Liberté,  la2«  en 
face  de  l'Oratoire,  la  3"  sur  le  Pont-Neiif, 
en  face  de  la  Samaritaine,  la  4°  devant  la 
salle  des  séances  des  Amis  des  Droits  de 
l'Homme,  la  5°  au  carrefour  de  la  rue  de 
la  Liberté,  la  G°  place  Saint-Michel,  la  7"  au 
Pauthéon. 

23  janvier  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,   secré- 
taire de  l'Elat-major,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

397.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
parde  nationale  parisienne,  reproduisant 
le  jugement  rendu,  le  23  janvier,  par  le 
Commandant  général,  dans  un  conflit  qui 
s'était  produit, le  31  décembre,  à  l'Arsenal, 
où  les  canonniers  de  la  section  des  Lom- 
bards, autorisés  par  le  minisire  à  y  prendre 
une  pièce  de  canon,  avaient  été  très  mal 
accueillis  par  les  canonniers  de  garde, 
qui  d'ailleurs  n'avaient  pas  été  prévenus, 
déclarant  qu'il  n'y  avait  pas  eu  de  viola- 
tion de  la  part  de  la  section  des  Lom- 
bards, mais  un  simple  malentendu,  con- 
damnant toutefois  un  tambour  à  cause 
de  son  insubordination  et  de  la  fausseté 
de  sa  déclaration  ;  les  commissaires  de  la 
section  des  Lombards  ayant  demandé  sa 
grâce,  les  commissaires  canonniers  de  la 
section  de  l'Observatoire,  touchés  de  ce 
procédé,  décidèrent  que,  le  dimanche  sui- 
vant, il  y  aurait  réunion  de  40  citoyens 
de  chacune  des  deux  sections,  afin  de 
porter  ensemble  une  santé  républicaine, 
puis  que  l'on  se  rendrait,  à  l'heure  de 
midi  sur  la  place  d'armes,  à  la  parade, 
pour  se  donner  mutuellement  le  baiser  de 
fraternité ,  en  présence  et  avec  l'adhé- 
sion du  Commandant  général,  et  (pie  le 
citoyen  Drouas,  directeur  de  l'artillerie, 
dont  les  canonniers  reconnaissent  le  ci- 
visme et  l'honneur,  serait  invité  à  se 
joindre  à  celte  réunion. 

25  janvier  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF'V  1470. 


398.  —  Lettre  du  maire  et  des  adminis- 
trateurs du  Dépaiteinent  de  Police  au 
Conseil  exécutif  provisoire,  déclarant  que 
Paris  est  toujours  à  peu  près  aussi  tran- 
quille, que  cependant,  d'après  un  rapport 
qui  leur  est  parvenu,  on  se  proposait  de 
se  porter,  le  jour  même,  aux  prisons,  pour 
y  égorger  les  détenus,  et  que  le  massacre 
devait  commencer  par  la  prison  de  l'Ab- 
baye, et,  quelque  soit  le  degré  de  con- 
fiance que  puisse  mériter  cet  avis,  re- 
cueilli dans  différents  groupes,  le  Maire  a 
cru  devoir  le  transmettre  au  Comman- 
dant général,  en  lui  recommandant  d'en- 
voyer sans  retard,  aux  dillérenles  prisons, 
une  force  capable  d'empêcher  l'invasion 
qu'on  pourrait  tenter  d'en  faire. 

25  janvier  1793. 
Original,  signé    de   Chambon    et    Arbeltier, 
A.  N.,  AF'V  1470. 

399.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  portant  que 
dans  la  3«  légion,  deux  particuliers  se 
battant  à  coups  de  sabre  sur  le  boule- 
vard, près  de  la  rue  de  Sèvres,  ont  été 
arrêtés  et  reconduits  à  leurs  casernes, 
qu'un  jeune  homme  a  été  amené  au  poste 
de  la  Croix-Rouge,  ayant  été  maltraité  à 
coups  de  bâton  par  deux  individus  pour 
avoir  parlé  du  jugement  du  ci-devant  Roi, 
et  déclarant  que  tout  a  été  parfaitement 
calme  dans  toutes  les  légions. 

25  janvier  1793. 
Original,  signé  de  Santerre  et  de  Clément, 
A.  iV.,  AF'v  1470. 

400.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  constatant  que 
la  veille  il  y  avait  eu  beaucoup  de  patrouilles 
près  des  prisons,  et  que  personne  n'avait 
rien  vu,  (]ue  les  mômes  individus  qui 
trompaient  Roland,  veulent  aussi  tromper 
le  Maire,  mais  que  le  Commandant  géné- 
ral aime  cent  fois  mieux  les  instructions 
des  Comités  des  sections  que  les  avis  de 
qui  que  ce  soit,  remarquant  qu'on  vou- 
drait faire  croire  que  Paris  n'est  pas  tran- 
quille, mais  qu'il  l'est  parfaitement,  et  que 
malgré  toutes  les  calomnies,  le  peuple  ne 
sait  se  mettre  en  colère  que  lorsque  cela 
est  nécessaire,  annoni;ant  pour  le  27  une 
fête  arrêtée  par  la  Commune  pour  la  plan- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


-S 


talion  du  chêne  de  la  fraternité  sur  la 
place  de  la  Réunion,  ci-devant  du  Car- 
rousel, et  indiquant  l'ordre  et  la  marche 
du  'cortège,  dans  lequel  figurent,  indé- 
pendamment des  corps  judiciaires,  d'une 
députation  de  la  Convention,  de  la  iMuni- 
cipalité  et  du  Département,  des  commis- 
saires de  la  Commune  du  10  août  avec 
leurs  bannières,  les  vétérans,  les  Elèves 
de  la  Patrie,  la  musique  de  la  garde  na- 
tionale, des  volontaires  des  84  départe- 
ments et  des  détachements  dos  0  légions, 
décidant  que  le  cortège  se  mettra  en 
marche  à  10  heures  précises  et  invitant 
chacun  à  se  rendre  exactement  à  son 
poste,  pour  que  le  retard  qui  s'est  pro- 
duit à  la  place  des  Piques  ne  puisse  se 
renouveler,  recommandant  aux  citoyens 
d'obéir  à  leurs  chefs,  de  se  défaire  de  la 
manie  de  commander  qui  fait  fureur,  et 
de  ne  point  quitter  leurs  rangs  à  tout 
propos  pour  donner  au  Commandant  gé- 
néral leurs  avis  ou  leurs  ordres,  rappelant 
la  conduite  extraordinaire  des  canonniers 
auprès  du  Panthéon  et  déclarant  quïl  s'en 
prendra  désormais  aux  officiers,  et  que  ce 
sont  eux  que  le  Commandant  général  pu- 
nira si,  lorsqu'ils  auront  commandé  fixe! 
quelqu'un  parle  ou  sort  du  rang,  notifiant 
de  la  part  du  ministre  de  la  guerre  que 
l'épreuve  des  20  pièces  de  canons  fabri- 
quées par  les  frères  Perler  se  fera,  le 
dimanche  27,  les  circonstances  n'ayant 
pas  permis  de  la  faire  le  dimanche  précé- 
dent. 

26  janvier  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

401.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  portant  : 
1»  que  le  chef  de  la  première  légion  a  fait 
lui-même  la  visite  des  prisons  de  Sainte- 
Pélagie,  de  l'Abbaye  et  de  la  Conciergerie, 
et  qu'il  y  a  trouvé  tout  très  calme  et  en 
ordre;  2'  que  la  visite  des  postes  de  la 
Caisse,  du  Trésor  national  et  des  prisons 
a  été  faite  par  les  commandants  des  sec- 
tions du  Mail  et  de  la  Butte-des-Moulins, 
qui  ont  trouvé  tous  les  postes  très  en 
règle  et  très  tranquilles;  3"  que  le  citoyen 
Perard,  de  la  Convention  nationale,  a  re- 
fusé de  monter  sa  garde  et  a  déclaré  que, 


n'étant  pas  de  Paris,  il  ne  la  monterait 
pas  et  ne  se  ferait  pas  remplacer. 
20  janvier  179.3. 
Original,  signé  de   Santeiie  et  de  Cl6raonl, 
À.  N.,  APiv  l.\70. 

402.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  faisant  con- 
naître que,  le  27  janvier,  en  vertu  des  ins- 
tructions du  Comité  de  sûreté  générale, 
les  juges  de  paix,  commissaires  de  police 
et  officiers  de  police,  reçurent  l'ordre  de 
se  transporter  au  Palais  de  l'Egalité,  pour 
y  arrêter  les  citoyens  sans  cartes  et  sans 
asile,  ainsi  que  les  factieux  qui  ouverte- 
ment menacent  les  membres  de  la  Con- 
vention et  la  liberté,  que  le  Commandant 
général,  requis  de  prêter  main  forte,  réunit 
3,700  hommes,  qui  se  trouvèrent  au  Pa- 
lais-Egalité à  8  heures,  et  en  3  minutes  in- 
vestirent toutes  les  maisons,  oCi  6,000  indi- 
vidus environ  furent  trouvés  sans  cartes 
de  civisme  et  reconduits  dans  leurs  sec- 
tions, afin  de  reconnaître  les  émigrés  et 
les  négligents  qui  circulenl  sans  preuves 
de  leur  civisme,  au  moment  où  les  pa- 
triotes terminent  leur  guerre  avec  les 
aristocrates,  invitant  en  conséquence  les 
citoyens  à  se  munir  de  leurs  cartes  de 
civisme  et  à  imiter  leurs  frères  d'armes 
qui,  aux  frontières,  ont  battu  les  émigrés, 
les  Prussiens  et  Autrichiens, et  les  battent 
encore,  en  déclarant  la  guerre  aux  enne- 
mis de  l'intérieur,  qu'on  doit  chasser 
comme  des  bêtes  enragées,  assurant  que 
si  chaque  bon  républicain  veille  la  maison 
qui  l'avoisine,  sous  trois  mois  la  paix 
intérieure  et  extérieure  sera  faite,  que  la 
République  française  sera  aussi  belle  que 
Rome  dans  sa  splendeur,  et  plus  encore, 
«  car,  ajoute  Santerre,  les  siècles  ont 
ajouté  à  notre  philosophie  et  à  nos  con- 
naissances, et  malgré  la  stupidité  qu'a- 
vait produit  l'esclavage,  aux  lumières  des 
Romains  sont  jointes  celles  des  Français, 
qui  serviront  à  conserver  à  perpétuité 
notre  liberté  »,  se  plaignant  enfin  de  ce 
que,  malgré  la  défense  de  rappeler  dans 
les  sections  et  de  battre  en  venant  à  la 
Commune,  plusieurs  sont  arrivés  tambour 

battant. 

28  janvier  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  AF'^  1470. 


76 


CHAPITRE  1='.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


403.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  qu'à 
raison  des  coups  de  fusils  tirés  de  l'ile 
Louviers  sur  la  sentinelle  du  jardin  de 
l'Arsenal,  le  Commandant  généralordonne 
d'arrêter  tous  ceux  qui  tireront  dans  les 
rues,  sur  les  quais  et  dans  les  iles,  de 
même  les  cavaliers  qui  circulent  dans  les 
contre- allées  des  boulevards  réservées 
aux  piétons,  de  mettre  en  fourrière  les 
chevaux  des  charretiers  qui  déchargeront 
des  gravois  sur  les  boulevards  extérieurs, 
invitant  les  entrepreneurs  de  réparations 
des  boulevards,  principalement  du  côlé 
des  Invalides,  à  relever  les  fossés  pour 
que  les  voitures  ne  passent  point  dans  les 
contre-allées,  appelant  enfin  l'attention 
sur  les  distributeurs  dans  les  sections 
d'écrits  aux  pauvres  femmes  et  femmes 
des  camarades  aux  frontières,  lesquels 
sont  fort  durs  et  mallionnêtes  à  l'égard 
de  ces  braves  femmes,  qu'il  recommande 
aux  commissaires  des  sections. 

29  janvier  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  A'., 
AF'V  1470. 

404.  —  Extrait  Je  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  annonçant 
l'organisation  définitive  du  corps  de  l'Ecole 
militaire,  ramené  à  une  division,  et,  à 
propos  de  l'accusation  portée  contre  San- 
terre  par  plusieurs  cavaliers,  qui  tendrait 
à  faire  croire  que  le  Commandant  général 
gagne  sur  eux  5  sols  par  jour,  déclarant 
que,  quoiqu'il  méprise  ces  basses  calom- 
nies, il  est  cependant  bon  de  savoir  que 
cela  ne  se  peut,  le  quartier-maître  du 
corps  touchant  au  Trésor  sur  le  contrôle 
do  chaque  compagnie,  et  que,  dans  chaque 
division,  un  conseil  d'administration  vérifie 
et  ordonnance  les  achats;  que  le  Comman- 
dant général  a  été  chargé  d'une  opération 
jugée  nécessaire  pour  ne  pas  laisser  nus 
47,000  hommes  qui  ont  été  habillés  par  ses 
soins,  et  qu'il  a  été,  dans  cette  afîaiie,  le  ré- 
formateur et  l'économe  Je  la  République, 
que,  du  reste,  il  a  rendu  ses  comptes,  et 
qu'ayant  eu  le  maniement  de  5  millions, 
il  courait  le  risque  d'être  ruiné,  s'il  avait 
rencontré  un  seul  mandataire  infidèle, 
que  s'il. est  satisfait  d'avoir  pu   servir  la 


République,  il  ne  le  serait  pas  de  perdre 
l'estime  de  ses  concitoyens  sans  fonde- 
ment, déclarant  enfin  que  le  ministre  a 
vu  avec  plaisir  la  section  des  Sans-Cu- 
lottes restituer  à  l'Arsenal  les  canons  et 
caissons  qu'on  lui  avait  prêtés,  et  qu'il  a 
lieu  d'espérer  que  les  autres  sections  sui- 
vront cet  exemple. 

30  janvier  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'V  1470. 

403.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  constatant 
dans  celui  de  la  2*  légion,  que  2  soldats 
ont  été  arrêtés  la  nuit  sur  le  gazon  du 
Louvre  avec  2  filles,  qui  ont  été  conduites  à 
la  Force  ;  dans  la  i»  légion,  à  minuit,  que 
6  hommes  et  un  caporal  de  la  section  de 
la  Butte-des-Moulins  se  sont  transportés 
chez  le  restaurateur  Février,  au  Palais  de 
l'Egalité,  et  y  étaient  encore  au  moment 
de  l'envoi  de  la  feuille  du  rapport;  dans  la 
5',  que  3  dragons  de  la  Liberté,  se  dispu- 
tant dans  un  café,  faubourg  du  Temple,  et 
y  ayant  frappé  une  femme,  ont  été  arrêtés 
et  conduits  à  l'Abbaye. 

30  janvier  1793. 

Original,  signé  de  Santerre  et  de  Clément, 
A.  N.,  AF'V  1470. 

400.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  mention- 
nant dans  la  1"  légion,  l'arrestation  de 
2  fabricants  de  faux  assignats,  conduits  à 
l'Abbaye;  le  transport,  à  une  heure  indue, 
de  2  pièces  de  canon,  constaté  par  le 
poste  des  Chartreux;  dans  la  4o  légion, 
l'arrestation  au  poste  de  l'Egalité,  d'une 
pièce  de  canon  de  4,  passant  rue  Saint- 
Honoré  à  10  heures  du  soir,  escortée  seule- 
ment par  des  officiers,  les  citoyens  étant 
inquiets  de  voir  circuler  si  tard  du  canon, 
ladite  pièce  a  été  conservée  au  poste 
jusqu'à  réception  d'ordres  supérieurs. 

31  janvier  1703. 

Original,  signé  de  Santerre  et  de  Clément, 
A.  N.,  AFiv  1470. 

407.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Etat-major  général  do  la  garde  natio- 
nale, au  Conseil  exécutif  en  Comité  aux 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAntS  DE  JANVIER  A  JUIN  17Ô3 


77 


Tuileries,  l'informant  qu'il  ne  recevra 
aujourd'hui  ni  feuille  de  rapport,  ni  l'ordre 
général,  attendu  qu'il  n'y  a  eu  à  l'ordre 
que  le  service  journalier,  et  qu'il  n'y  a 
absolument  rien  d'intéressant  dans  les 
fouilles  de  rapport  <Ies  légions,  qui  an- 
noncent que  les  patrouilles  et  rondes  se 
sont  faites  avec  beaucoup  d'exactitude  et 
que  tout  est  dans  la  plus  grande  tran- 
quillité. 

2  février  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

408.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  garde  nationale  parisienne,  exposant 
que  ia  République  a  beaucoup  gagné  d'a- 
mis depuis  la  mort  de  Louis,  mais  qu'il 
est  survenu  ((uelques  désagréments  de 
plus  pour  la  classe  la  moins  riche  des 
citoyens,  c'est  la  cherté  des  vivres  et  no- 
tamment du  blé ,  attendu  d'abord  que 
toutes  les  frontières  tirent  pour  les  ar- 
mées des  blés  des  marchés,  et  que  tout  y 
afOue,  ensuite,  que  les  fermiers  auxquels 
l'aristocratie  persuade  que  Paris  est  tou- 
jours à  feu  et  à  sang,  ont  lieu  de  redouter 
la  dépréciation  des  assignats,  ce  qui  fait 
que  dans  les  villes  voisines  des  frontières, 
comme  Lyon  et  Lille,  le  pain  est  fort  cher 
et  vaut  b  et  b  sois  la  livre,  proposant  deux 
moyens  de  remédier  à  cette  situation,  le 
premier,  c'est  que  les  citoyens  aisés  rem- 
placent le  pain,  doux  jours  de  la  semaine, 
par  du  riz  et  des  pommes  de  terre,  ce  que 
ne  peuvent  faire  ni  les  pauvres,  ni  les  ou- 
vriers, ni  les  enfants,  ce  qui  pourra  réaliser 
une  économie  de  la  moitié  de  la  consom- 
mation de  Paris  et  produire  en  deux  jours 
1,500  sacs  de  farine;  le  second  moyen 
consiste  à  ce  que  chaque  citoyen  se 
défasse  volontairement  de  son  chien , 
Paris  contenant  en  chiens  et  chats  inu- 
tiles de  quoi  absorber  la  nourriture  de 
1,500  hommes,  soit  10  sacs  de  farino 
perdue,  faisant  observer  en  outre  que  lu 
guerre  avec  les  tyrans  coalisés  allait  em- 
pêcher l'arrivage  des  sucres  et  cafés,  et 
engageant  les  gens  riches  (non  pas  les 
pauvres,  qui  ont  déjà  assez  de  privations), 
à  supprimer  de  leur  consommation  le 
sucre  et  le  café,  et  à  diminuer  la  grande 
consommation  de  suif  et  d'illumination, 


enfin  tout  ce  dont  on  peut  se  priver  pour 
améliorer  la  condition  des  pauvres,  de 
sorte  que  les  retards  dans  les  arrivages 
que  produira  la  guerre  foraient  moins  de 
mal,  ajoutant  qu'à  dater  de  ce  jour,  par 
ordre  du  Comité  de  sûreté  générale,  chaque 
légion  devra  fournir  à  tour  de  rôle  deux  de 
ses  réserves  de  23  hommes  pour  le  poste 
de  la  maison  d'Egalité. 

3  février  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  AF'V  1470. 

409.  —  Extrait  de  la  feuille  du  rapport 
général  des  légions  de  la  garde  natio- 
nale parisienne,  constatant  que,  dans  la 
4'  légion,  une  patrouille  des  Petits-Pères 
a  trouvé  beaucoup  de  monde  à  une  heure 
dans  un  café  sur  l'Egout  Montmartre  et 
l'en  a  fait  sortir,  qu'une  demi-heure  après, 
en  repassant,  elle  y  a  encore  entendu  du 
bruit  et  du  monde,  mais  qu'on  a  refusé 
d'ouvrir,  que,  dans  la  6°  légion,  on  a  con- 
duit à  l'Abbaye  un  militaire  ayant  tenu 
des  propos  insolents  contre  la  République. 

4  février  1793. 

Extrait,  signé  de  Sanicrre  et  de  Clément, 
yl.iV.,  AFIV1470. 

410.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne ,  faisant  dé- 
fenses à  tous  gendarmes  à  cheval  et  cava- 
liers de  courir  au  galop  dans  les  rues  de 
Paris,  ordonnant  à  toutes  les  réserves  de 
2o  hommes  des  sections  de  se  porter,  le 
soir  à  5  heures,  sur  la  place  du  Théâtre- 
Français  pour  y  assurer  la  tranquillité 
publique,  au  sujet  du  changement  de  la 
pièce  L'Ami  des  Lois,  que  l'on  avait  affi- 
chée et  qui  ne  sera  pas  jouée,  invitant  les 
chefs  de  légions,  adjudants  généraux  et 
commandants  de  sections  à  se  trouver,  le 
jeudi  suivant,  à  9  heures  du  matin,  à 
l'Hôtel  commun,  salle  de  l'Egalité,  pour 
se  consulter  sur  l'unité  et  l'uniformité  du 
service  dans  les  48  sections,  mettant  en 
garde  ses  concitoyens  contre  certains  in- 
dividus qui  veulent  tromper  le  peuple  en 
faisant  croire  le  contraire  de  ce  qu'a  dit  le 
Commandant  général  dans  son  ordre  de 
l'avant-veille,  annonçant  que  l'organisation 
du  corps  de  l'Ecole  militaire,  opération 
très  longue   et   difficile,    continue,    mais 


78 


CHAPITUE  1".  —  JOUUISÉKS  HISTOIUQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


appelant  l'attention  sur  les  inconvénients 
de  l'abstention  des  citoyens  qui  en  font 
partie,  attendu  que  hier,  pour  la  nomina- 
tion du  colonel,  sur  une  division  qui  compte 
1,008  hommes,  il  n'y  a  eu  que  S34  votants, 
espérant  que  pour  le  ballotage,  qui  a  lieu 
ce  matin,  il  y  aura  plus  de  monde,  cette 
insouciance  pouvant  devenir  funeste,  d'au- 
tant plus  que  les  compagnies  ne  faisant 
pas  ordinaire  à  l'Ecole  et  n'y  logeant  pas 
toutes,  on  ne  peut  les  consigner. 

5  février  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

411.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  annonçant, 
dans  la  2'  légion,  qu'à  6  heures  du  soir 
l'on  a  amené  au  corps  de  garde  de  la  sec- 
tion des  Gardes-Françaises  le  citoyen 
Scarron,  venant  d'être  blessé  d'un  coup 
de  couteau  à  la  caverne  dite  des  Variétés, 
que,  dans  la  b'  légion,  vers  minuit,  la  sen- 
tinelle du  poste  de  la  section  du  Temple 
a  averti  qu'elle  entendait  battre  la  caisse  du 
côté  de  Popincourt,  fait  confirmé  par  l'ad- 
judant de  ronde,  que  l'on  a]  été  à  la  re- 
cherche du  tambour,  mais  qu'on  n'a  jamais 
pu  le  joindre. 

6  février  1793. 

Extrait,  signé  de  Santerre  et  de  Clément, 
A.N.,  AF'V  1470. 

412.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
déclarant  qu'il  n'y  a  rien  d'extraordinaire  à 
l'ordre  de  ce  jour,  en  dehors  de  l'avis  du 
ministre  de  la  marine  à  ses  concitoyens  sur 
le  prochain  départ  de  caronades  et  autres 
objets  de  guerre  pour  l'armement  des  vais- 
seaux de  la  République. 

6  février  1793. 
Extrait,  signO   de   Santerre   et  de   Clément, 
A.N.,  AFiv  1470. 

413.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  du  la 
garde  nationale  parisienne,  annonçant  que 
les  sections  dos  Fédérés  et  des  Droits-de- 
l'Homme  réunies  feront  célébrer,  le  10  fé- 
vrier, une  pompe  funèbre  en  l'honneur 
de  Michel  Le  Peletinr  de  Saint-Fargeau, 
que  celles  des  Fédérés  et  de  Popincourt 
replanteront,  le   même  jour,   auprès   de 


leurs  corps-de-garde,  l'arbre  de  la  Liberté, 
reproduisant  le  texte  d'un  arrôLô  du  Con- 
seil général  de  la  Commune,  qui  porte 
que  le  recensement  des  vainqueurs  de  la 
Raslille  sera  fait,  samedi  prochain,  dans 
l'église  de  Saint-Jean-en-Grève,  sous  la 
présidence  de  deux  commissaires  choisis 
parmi  les  membres,  notifiant  que  le  Com- 
mandant général  n'enverra  pas  à  la  sec- 
tion de  Bon-Conseil  la  réponse  imprimée 
qu'il  avait  promise,  attendu  que  cette 
section  n'a  point  communiqué  son  arrêté, 
ajoutant  qu'il  reçoit  toujours  avec  salis- 
faction  les  avis  et  ordres  des  sections, 
mais  aussi  qu'il  est  forcé  de  répondre, 
lorsqu'il  est  calomnié,  supprimant  enfin 
les  réserves  de  2o  hommes  aux  chefs-lieux 
des  sections,  à  l'cxceplion  de  celle  de  la 
cour  d'Egalité,  déclarant  également  qu'il 
y  a  lieu,  d'après  le  sentiment  du  Com- 
mandant général,  de  réduire  de  beaucoup 
la  garde  du  Temple,  surtout  de  n'y  plus 
faire  monter  le  drapeau,  et  de  prendre  à 
ce  sujet  l'avis  de  la  Commune. 

9  février  1793. 
Copie   conforme,  signée   de  Clément,  A.  N., 
APiv  1470. 

414.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  constatant, 
dans  la  1"  légion,  l'arrestation,  au  corps- 
de-garde  des  Cordeliers,  d'un  sergent  de 
gendarmerie,  pris  de  vin,  que  la  section 
de  Marseille  a  renvoyé  chez  lui  en  rete- 
nant sa  carabine;  dans  la  3'  légion,  dé- 
clarant qu'une  patrouille  de  la  section 
des  Invalides  a  trouvé,  à  11  heures  1/2,  ht 
sentinelle  du  poste  du  Palais  Bourbon, 
dormant  dans  sa  guérite,  qu'élant  entrée 
au  poste,  elle  a  remarqué  que  toute  la 
garde  y  dormait,  et  qu'il  n'y  avait  ni  com- 
mandant, ni  lumière. 

11  février  1793. 
Extrait,  signé  de    Santerre   et   de    Clément, 
A.N.,  AF'V  1470. 

415.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
mentionnant  pour  la  2'  légion,  l'arresta- 
tion  de  cinq  militaires  de  différents  régi- 
ments, trouvés  la  nuit  dans  les  rues,  avec 
des  lilles,  que  l'on  a  conduit  à  l'Abbaye; 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


pour  la  4«  légion,  l'arrestiitioii  du  citoyen 
Jolivot  et  de  sa  femme,  faisant  le  com- 
merce d'argent,  qui  ont  fait  résistance  à 
la  garde  et  ont  été  conduils  à  la  Mairie. 

14  février  1793. 
Extrait,  signé   de    Santerre   et   do   Clément, 
A.  N.,  APiv  1470. 

416.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
signalant,  dans  la  '.i'  légion,  l'arrestation 
de  deux  particulierssurprisvolant  à  l'hôtel 
de  Bélhune,  l'extinction  de  la  plupart  des 
réverbères  dans  la  section  de  la  Croix- 
Rouge,  à  4  heures  1/2,  la  constatation  par 
l'adjudant  général  faisant  sa  ronde,  de 
coups  de  fusil  tirés  sur  le  boulevard  des 
Invalides,  et  déclarant  qu'il  n'y  a  rien  eu 
d'extraordinaire  à  l'ordre  du  jour,  sauf 
l'invitation  faite  par  le  Commandant  gé- 
néral sur  la  demande  du  ministre  de  la 
guerre,  aux  cnnonniers  des  sections,  qui 
voudraient  partir  pour  l'Ecole  d'artillerie 
de  Metz. 

15  février  17U3. 
Extrait,  signé    de   Santerre   et   do   Clément, 
A.N.,  AT'"-'  1470. 

417.  —  Lettre  du  Commandant  général 
provisoire  de  la  garde  nationale  au  Conseil 
exécutif,  en  Comité  aux  Tuileries,  le  pré- 
venant qu'il  n'y  a  absolument  rien 
d'extraordinaire  dans  les  rapports  du  jour, 
ainsi  que  dans  l'ordre  général,  que  les 
rondos  de  patrouilles  se  sont  faites  avec 
exactitude  dans  toutes  les  légions  et  que 
tout  est  parfaitement  calme  dans  Paris. 

16  février  1793. 
Original,    signé   do    Clément,    secrolaire  do 
l'Elat-major,  A.  N.,  AFiv  1470. 

418.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  signalant 
l'attitude  d'un  marchand  de  vin,  place 
-Maubert,  à  l'enseigne  des  JJeux-Frères, 
qui  a  invectivé  une  patrouille  pour  avoir 
fait  sortir  du  monde  de  chez  lui,  à  on/.e 
heures  passées,  et  qui,  menacé  d'un  rap- 
port, a  répondu  qu'il  s'en  f...ait;  l'ex- 
tinction des  réverbères  dans  les  sections 
de  la  Cité,  de  Ron-Conseil  et  de  Molière 
et  La  Fontaine;  l'arrestation  d'un  hussard 


79 

du  8"  régiment,  écroué  à  la  Force  pour 
avoir  tiré  son  sabre  contre  un  limona- 
dier, auquel  il  refusait  de  payer  son  écot, 
déclarant  qu'il  n'y  a  rien  d'extraordinaire 
à  l'ordre  du  jour,  que  :  l»  l'inauguration 
du  cours  de  Verrières  au  Club  des  Cordc- 
liers  et  l'invitation  aux  sections  d'y  en- 
voyer des  députations  ;  2»  l'ordre  aux 
commandants  des  postes  de  prêter  main- 
forte  au  sieur  Hoch  Louvet  pour  la  police 
militaire  et  l'arrestation  des  déserteurs; 
3°  enlin  l'avis  donné  par  le  Commandant 
général  du  départ,  lundi  prochain,  de  la 
i"  division  de  cavalerie  de  l'Ecole  mili- 
taire pour  Versailles. 

17  février  1793. 
Extrait,  signé   de   Santerre   et   de  Clément 
A.  N.,  APiv  1470. 

419.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde    nationale   parisienne,    convoquant 
les   chefs,   adjudants  généraux   et  com- 
mandants des  sections,  le  jeudi  suivant, 
à  dix  heures  du  matin,  à  l'iiôtel  commun, 
salle  de  l'Egalité,  pour   y   délibérer  sur 
des  objets  essentiels  au  service,  annon- 
çant, d'après   un   avis   donné  par  le  mi- 
nistre de  la  guerre,  l'arrivée  prochaine  de 
l,oOO  à  1,600  fusils,  qui  seront  déposés  à 
l'Arsenal  pour  y  être  réparés;   le  départ, 
à  dater  du  20  et  jours  suivants,  de  Paris 
pour  différentes  armées  de  la  République, 
de  plusieurs  convois  d'artillerie,  caissons 
et  munitions,  avec  prière  aux  citoyens  de 
n'entraver  en  rien  ces  départs,  notifiant 
également  que,  dimanche  prochain,  il  y 
aura  exercice  dans  les  2  premières  sec- 
tions de  chaque  légion,  de  10  heures  du 
malin  à  2  heures,  qu'il  y  aura  tous  les  jours, 
à  commencer  dès  jeudi  soir,  de  6  heures  à 
9  heures,  école  d'officiers  et  de  sous-of- 
ficiers, pour   les"  intonations,   formations 
de  compagnies  et  de  bataillons,  et  toutes 
les   manœuvres,  les  instructions  devront 
être  y  données  par  les  adjudants,  et  que 
les  principes  k  suivre  seront  arrêtés  dans 
une   réunion   des   6   chefs  de  légions  et 
12  adjudants  généraux,  qui  se  tiendra,  le 
mercredi,  chez  le  Commandant  général. 

19  février  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF'V  J470, 


CHAPITRE  1".  —  JOÙKNÉES  HISTOUIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


80 

420.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  mentionnant 
la  réunion  tenue,  le  20  février,  par  les  ad- 
judants généraux,  les  chefs  de  légions  et 
le  Commandant  général,  à  l'elfet  de  déli- 
bérer sur  l'uniformité  des  leçons  à  donner 
tous  les  jours  aux  écoles  théoriques  et 
pratiques  par  les  -adjudants  de  sections, 
qui  recevront  chacun  un  exemplaire  de  la 
théorie  réglementaire  du  1"  août  1791, 
déclarant  qu'il  a  été  remis  à  chaque  légion 
un  registre  pour  inscrire  les  officiers  et 
sous-officiers  qui  viendront  aux  leçons, 
enfin  portant  invitation  de  la  part  du 
Maire  et  du  Commandant  général  à  tous 
les  postes  et  patrouilles  de  prêter  main 
forte  aux  réquisitions  de  la  police. 

21  février  1793. 
Copie  conforme,   signée  de  Clément,  A.  N., 
AFiv  1470. 

421.  —  Lettre  de  Pache,  maire  de  Paris, 
au  Conseil  exécutif  provisoire,  accusant 
réception  de  l'arrêté  du  Conseil  du  18  cou- 
rant, et  annonçant  qu'il  adressera,  en 
conséquence,  trois  fois  par  semaine,  l'ex- 
trait des  rapports  qui  sont  faits  au  Dépar- 
lement de  Police,  et  qu'il  se  rendra  per- 
sonnellement au  Conseil  toutes  les  fois 
que  les  circonstances  l'exigeront  et  le  lui 
permettront,  et  joignant  à  sa  lettre  l'ex- 
trait des  rapports  faits  le  21  courant  au 
Bureau  de  surveillance  de  la  Police. 

21  février  1793. 
Autographe,  A.  N.,  AF'V  1470. 

422.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  par  le  Bureau  de  surveillance 
de  la  Police  faisant  connaître  :  1»  que  dans 
les  cafés  aux  environs  de  la  Convention 
nationale,  il  y  avait  de  violents  murmures 
sur  le  projet  de  Constjtution  nouvelle, 
qu'on  accusait  de  vouloir  ramener  l'éta- 
blissement des  2  Chambres,  et  qu'on  y 
applaudissait  au  traitement  subi  par  le 
fourbe  Lafayetle,  qui  vient  d'être  conduit 
sous  bonne  garde  à  Berlin  ;  2°  que  les  dé- 
fiances au  sujet  de  Duniouriez  commen- 
cent à  se  dissiper;  3°  que  le  sieur  Poirier, 
valet  de  chambre  du  ci-devant  comte 
d'Artois,  a  trompé  la  surveillance  de  la 
Police,  et  est  parti  pour  Liège  ;  4°  que  le 


marquis  d'Estampes,  émigré,  réside  dans 
une  de  ses  terres  près  de  Rouen  ;  5°  qu'à 
un  diner  donné  le  19  courant,  chez  le 
sieur  Sabalier,  place  Vendôme,  il  s'est  dit 
beaucoup  de  mal  du  citoyen  Pache,  pré- 
venu en  faveur  du  sieur  Piquais,  qu'il 
avait  nommé  administrateur  de  l'habille- 
ment ;  0°  que  le  louis  d'or  se  vend  jusqu'à 
24  livres  10  sols,  ce  qui  fait  crier  très  fort 
contre  les  Législateurs  de  ce  qu'Us  ne  pro- 
noncent pas  la  peine  de  mort  contre  les 
marchands  d'argent,  qu'on  veut  même 
tuer,  ainsi  que  les  accapareurs;  7»  que  l'on 
répand  déjà  sourdement  le  bruit  que  dans 
15  jours  éclatera  une  révolution  causée 
par  la  cherté  des  denrées  de  première 
nécessité  ;  8°  que  les  plaintes  redoublent 
contre  les  boulangers,  en  partie  mal 
approvisionnés  ou  feignant  de  l'être,  et 
qui  n'ont  plus  de  pain  à  midi  ;  9°  que  les 
cochers  de  iiacre  continuent  à  se  montrer 
aussi  insolents,  que  l'un  d'eux  notamment 
l'efusa  de  conduire  à  leur  caserne,  à  n'im- 
porte quel  prix,  quatre  cavaliers  casernes 
à  l'Ecole  militaire,  qui,  à  dix  heures  du 
soir,  s'étaient  adressés  à  la  station  des 
fiacres,  rueCroix-des-Petits-Champs,  ajou- 
tant que,  quoique  le  cocher  eût  absolu- 
■  ment  refusé  de  marcher,  les  militaires 
eurent  la  modération  de  se  retirer  sans 
le  maltraiter;  10°  que  plusieurs  marchands 
de  vieux  habits  restent  jusqu'à  8  ou  9  heures 
du  'soir  sur  la  place  du  Marché  des  Inno- 
cents, uniquement  dans  le  but  d'acheter 
les  effets  volés. 

21  février  1793. 
Copie,  A.  N.,  AFiv  1470. 

423.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  ne  signalant 
rien  d'extraordinaire  à  l'ordre  d'aujour- 
d'hui, que  l'invitation  expresse  du  Com- 
mandant général  à  tous  les  citoyens  d'ar- 
rêter tout  militaire  qui  vendrait  ses  effets. 

22  février  1793. 

Extrait,  signé  do  Santerre  et  de  Clément, 
A.  N.,  AF'v  1470. 

424.  —  Lettre  du  Commandant  général 
provisoire  de  la  garde  nationale  au  Con- 
seil exécutif  provisoire,  prévenant  qu'il 
n'y  a  rien  d'extraordinaire  ni  dans  l'ordre 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  l'AHIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


du  jour ,  ni  dans  les  rapports ,  que  les 
rondes  de  patrouilles  se  sont  faites  très 
exactement  et  que  tout  est  calme  dans 
Paris. 

23  février  1793. 
Original,  signé  de  Clément,  A.  JV.,  AF'v  1470. 

421).  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  dans  lequel  le 
Commandant  général  fait  observer  que 
tous  les  mauvais  citoyens,  protégés  par 
Lafayette,  se  trouvant  actuellement  à  Paris, 
et,  accoutumés  qu'ils  sont  à  fomenter 
des  factions  et  émeutes,  peuvent  exciter 
quelque  mouvement,  d'autant  plus  que  le 
retard  dans  l'arrivée  des  subsistances, 
par  suite  de  la  difficulté  des  chemins, 
prête  à  troubler  l'ordre;  il  signale  l'ar- 
restation, la  veille,  rue  du  Jour,  dans 
l'hôtel  où  demeurait  l'assassin  Paris,  du 
nommé  Estienne,  dit  Languedoc,  dont  la 
plume  vénale,  payée  par  Lafayetle,  faisait 
croire  aux  factions;  d'abord  abbé,  puis 
pourvu  d'une  sous-lieulenance  par  La- 
jard,  ensuite  nommé  major  général  à 
liruxelles  et  chargé  des  plans  qu'il  livrait 
aux  Autrichiens  ;  Santerre  dénonce  égale- 
ment la  présence,  <\  Paris,  du  scélérat  La 
Reynie,  aussi  abbé,  écrivain  à  la  solde  de 
Lafayette,  ayant  volé  les  vases  sacrés  de  la 
Hastille,  puis  fait  chevalier  de  Saint-Louis, 
enrin  nommé  gouverneur  du  Louvre  par 
la  Reine,  ayant  déposé  dans  l'affaire  du 
20  juin,  cet  homme,  ainsi  qu'un  certain 
nombre  d'autres  semblables,  qui  sont  de  la 
trempe  de  Paris,  est  de  ceux  dont  les  bons 
citoyens  doivent  se  méfier;  ordre  est  donné 
de  reconstituer  les  réserves  de  2o  hom- 
mes par  section,  afin  de  faire  des  pa- 
trouilles d'observation. 

24  février  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'V  1470. 

420.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
mentionnant  :  1°  dans  la  1"  légion,  l'ar- 
restation par  une  patrouille  de  la  section 
de  Beaurepaire,  rue  Saint-Jacques,  d'une 
voiture  de  pains  que  l'on  chargeait  chez 
un  boulanger  pour  aller  vendre  à  la  cam- 
pagne; 2°  dans  la  3«  légion,  l'arrestation 
dans  un  café,  à  minuit,  d'un  sous-lieute- 
T.  IX. 


81 

nant  et  de  3  militaires  de  la  caserne  de 
Babylone,  qui  ont  fait  résistance  à  la  pa- 
trouille, ont  menacé  de  lui  casser  la 
gueule,  et  au  moyen  d'un  renfort  ont  été 
tous  les  4  conduits  <à  l'Abbaye;  3»  dans  la 
4'  légion,  l'arrestation  d'un  équilibriste, 
faisant  du  bruit  à  heure  indue  et  jouant 
de  la  clarinette,  disant  être  payé  pour 
cela,  lequel  a  été  mis  au  violon  du  peste 
des  Elèves  à  la  .Messagerie;  4°  dans  la 
■)•  légion,  l'arrestation  de  deux  femmes 
sans  asile,  couchées  dans  des  échoppes  du 
Marché  Saint-Jean,  qui  ont  été  conduites 
ce  matin  chez  le  commissaire  de  la  sec- 
tion des  Droits-de-l'Homme. 

24  février  1793. 
E.xtrait,   signé  de  Santerre  et   de   Clément, 
A.  N.,  AF'V  1470. 

427.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  :  le  retrait,  comme 
dangereux,  par  l'Assemblée  générale  de  la 
section  des  Piques,  de  l'arrêté  qu'elle 
avait  pris  pour  déclarer  que  Barbaroux 
avait  perdu  sa  confiance;  la  rédaction 
d'une  pétition  à  la  Convention  par  un 
grand  nombre  de  citoyennes  réunies  dans 
le  local  de  la  Société  fraternelle  des  Deux 
Sexes,  pour  provoquer  la  punition  des  ac- 
capareurs, de  plus  annonçant  :  1°  que 
dans  les  attroupements  de  la  journée  du 
24,  sur  les  places  et  devant  les  boutiques 
des  boulangers  qui  n'avaient  plus  de  pain, 
l'on  disait  tout  haut  que  la  Convention 
n'aurait  aucun  égard  aux  pétitions  qu'on 
lui  présenterait  à  ce  sujet,  que  la  Com- 
mune accaparait  les  grains  ;  2°  que,  dans 
ces  mêmes  attroupements,  l'on  murmu- 
rait aussi  très  vivement,  en  raison  de 
la  garde  que  les  citoyens  continuent  à 
monter  au  Temple,  grâce  à  laquelle  trois 
cents  pères  de  famille  et  ouvriers  sont  em- 
ployés à  garder  des  femmes  qui  sont,  ou 
coupables  ou  innocentes,  et  qui,  dans  le 
1"  cas,  doivent  être  jugées,  et  dans  le 
second,  occupent  inutilement  des  citoyens 
à  un  service  injuste;  3°  que  dans  d'au- 
tres groupes  on  s'exprimait  avec  véhé- 
mence sur  la  rareté  et  la  cherté  énorme 
des  denrées,  grâce  aux  accaparements,  qui 
pesait  sur  la  classe  la  plus  laborieuse,  la 

0 


82 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


plus  indigente,  laquelle  est  chargée  de  fa- 
mille, et  l'on  demandait  que  la  Convention 
punit  de  mort  les  accapareurs  ;  mention- 
nant l'arrivée,  la  veille,  sur  le  carreau  de 
la  Halle  aux  Blés,  de  996  sacs  de  farine, 
pour  le  dimanche  de  900  sacs,  et  pour  le 
lundi  d'un  approvisionnement  encore  plus 
considérable,  préconisant  une  mesure  pro- 
posée par  le  plus  ancien  des  boulangers 
parisiens,  actuellement  vétéran  de  la  gen- 
darmerie nationale,  à  l'effet  de  prescrire 
aux  boulangers  de  ne  faire  que  du  pain 
de  pâte  ferme;  déplorant  l'indulgence  que 
l'on  montre  à  l'égard  des  mauvais  sujets 
de  toute  espèce  qui,  prévenus  de  vols, 
n'ont  qu'à  montrer  leurs  cartes  de  citoyens 
pour  être  aussitôt  relâchés,  d'où  vient  sans 
doute  le  nombre  prodigieux  de  voleurs 
et  de  vagabonds  pullulant  dans  Paris; 
déclarant  enfin  qu'on  se  plaint  beaucoup 
de  l'état-major  qu'a  formé  le  général  San- 
terre,  plus  occupé  h  fréquenter  les  cafés 
et  les  femmes  qu'à  veiller  au  service  mi- 
litaire, qui  se  fait  avec  une  extrême  négli- 
gence, tant  le  jour  que  la  nuit,  avec  lettre 
d'envoi  de  Pache,  maire  de  Paris,  au  Con- 
seil exécutif  provisoire. 

24,  25  février  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2   pièces),   A.  JV., 
AFiv  1470. 

428.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  constatant 
dans  la  3'  légion  que,  dans  la  section  des 
Quatre-Nations,  des  commissaires  de  po- 
lice et  de  sections  ont  fait  différentes  vi- 
sites la  nuit,  chez  les  boulangers,  pour 
s'assurer  s'ils  cuisaient,  et  qu'ils  ont  tout 
trouvé  en  pleine  activité  ;  dans  la  4"  légion, 
qu'une  patrouille  de  17  hommes  du  poste 
de  l'Kgalité  étant  arrivée  sur  la  terrasse 
des  Feuillants,  a  été  obligée  de  remettre 
la  bayonnette  au  fourreau,  qu'on  se  plaint 
toujours  des  cochers  de  fiacre,  de  leur 
insolence  et  de  leur  refus  de  conduire  les 
citoyens  ;  dans  la  6«  légion,  qu'un  cocher 
de  liacre,  ayant  maltraité  et  blessé  un 
citoyen  au  front,  a  été  conduit  à  la  Force 
par  ordre  du  commissaire  de  la  section 
du  Faubourg-du-Nord. 

25  février  1793. 

Extrait,  signé  de  Santerre  et  de  Clément, 
A.N.,  APiv  1470. 


429.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  contenant  une 
proclamation  adressée  aux  citoyens  par 
Santerre,  qui  les  adjure  de  se  rallier  dans 
les  moments  critiques  où  l'on  se  trouve, 
et  déclare  que  ceux  qui  ne  viennent  point 
à  leurs  sections,  lorsqu'il  se  commet  des 
délits  publics,  sont  complices  de  ces 
mômes  délits,  montre  l'urgence  de  nom- 
breuses et  fréquentes  patrouilles,  at- 
tendu que  les  malveillants  continueront 
le  désordre,  qu'une  fois  la  loi  violée, 
la  vie  des  citoyens  est  fortement  exposée, 
et  que  si  les  désordres  ne  sont  pas  ré- 
primés, la  liberté  est  perdue,  invite  enfin 
les  citoyens  des  sections  à  forcer  tout  le 
monde  à  se  faire  inscrire,  afin  de  con- 
naître ceux  qui  courent  pour  tromper  le 
peuple. 

26  février  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
APiv  1470. 

430.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  relatant 
dans  la  1"  légion,  que, dans  la  section  du 
Théâtre-Français,  un  tambour  qui  battait 
le  rappel  a  eu  sa  caisse  crevée  et  les  fusiliers 
qui  l'accompagnaient  ont  manqué  d'être 
assassinés  par  le  peuple  ;  dans  la  3'  légion, 
que  le  citoyen  François  Lelièvre  a  été 
arrêté  et  conduit  au  poste  de  Grenelle 
pour  avoir,  rue  dos  Bourdonnais,  pris  du 
sucre,  que  le  peuple  se  distribuait,  et  ne 
l'avoir  pas  payé  ;  dans  la  i'  légion,  que  le 
calme  s'est  rétabli  dans  la  section  du 
Faubourg-Montmartre  sur  les  9  à  10 
heures  du  soir;  que,  sur  les  8  heures  du 
soir,  les  Elèves  ont  arrêté  un  homme  et 
une  femme  très  violents,  qui  excitaient  à 
la  sédition,  ayant  même  frappé  un  ser- 
gent en  faction  à  la  porte  d'un  épicier, 
que  tout  a  été  tranquille  à  la  Caisse,  au 
Trésor  et  à  la  fabrication  des  assignats. 

26  février  1793. 
Extrait,  signé    de    Santerre  et  de  Clément, 
A.  N.,AV"  1470. 

431.  —  Lettre  de  Santerre  au  Conseil 
exécutif  provisoire,  l'informant  qu'ac- 
tuellement la  force  armée  est  devenue 
maîtresse  de  réprimer  les  événements 
fâcheux  que  l'on  connaît,  et,  dans  la  crainte 


I 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


83 


qu'à  la  faveur  de  la  nuit  les  agitateurs  et 
les  malveillants  ne  recommencent,  an- 
nonçant qu'il  a  établi  dans  toutes  1ns 
caisses,  à  la  fabrique  des  assignats,  au 
Mont  de  Piété  et  à  toutes  les  prisons  des 
forces  d'hommes  et  de  canons,  de  ma- 
nière à  s'opposer  aux  excès,  d'après  l'ordre 
qu'il  a  reçu  de  la  Municipalité,  et  que  cette 
surveillance  sera  exercée  partout. 

2G  février  1793,  à  3  heures. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

432.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  résumant  les  événementsde  lajour- 
née  du  25  février  :  observant  que  le  pillage 
chez  les  épiciers  et  les  chandeliers  a  été 
autant  l'ouvrage  des  brigands  et  ennemis 
de  la  Révolution  que  du  désespoir  de  la 
classe  indigente  du  peuple,  écrasée  sous  le 
l>rix  énorme  des  denrées  de  première  né- 
cessité, que  l'on  a  arrêté  beaucoup  de 
voleurs  qui  emportaient  les  marchandises 
sans  les  payer,  notamment  d'un  seul  coup 
de  filet,  40  à  30,  rue  Saint-Deni-s  en  face 
du  Marché  des  Innocents,  et  que  plusieurs 
personnes  qui  excitaient  au  pillage  et  au 
rheurtre  étaient  des  déserteurs,  des  émi- 
grés ou  leurs  agents  ;  démentant  le  bruit 
qui  avait  couru  que  l'on  avait  insulté  le 
Maire,  déchiré  son  écharpe  et  menacé  de 
le  frapper  de  coups  de  couteau,  à  l'ins- 
tant qu'accompagné  du  procureur  de  la 
Commune,  il  protégeait  les  propriétés  d'un 
épicier,  bruit  répandu  pour  sonder  le 
peuple  et  inspirer  l'idée  de  cet  attentat; 
relatant  que  des  patrouilles,  composées 
san.s  doute  de  marchands  et  d'accapareurs, 
ont  agi  avec  une  extrême  brutalité  à  l'é- 
gard de  ceux  qui  se  portaient  en  foule 
chez  les  épiciers,  ont  môme  percé  de 
coups  de  bayonnette,  rue  de  l'Echelle,  un 
citoyen  qui  avait  dit  que  cette  malheu- 
reuse journée  était  le  résultat  de  la  cupi- 
dité des  marchands,  et  sur  la  place  de 
(irève  ont  blessé  4  personnes,  que  l'adju- 
dant des  Quinze-Vingts  a  failli  perdre  la 
vie,  avec  les  6  hommes  sous  ses  ordres, 
pour  s'être  obstiné  à  faire  fermer  la  bou- 
tique d'un  épicier  en  face  du  corps  de 
garde  de  la  section  ;  reproduisant  les  pro- 


pos dignes  d'attention  que  l'on  tenait 
dans  les  groupes  bénévoles  qui  se  sont 
formés  dans  les  rues  de  Paris,  tandis  que 
certains  particuliers,  beaucoup  plus  actifs, 
s'approvisionnaient  à  grand  marché  de 
sucre,  de  café  et  de  chandelles  ;  d'autres 
disaient  que  tous  ces  maux  étaient  occa- 
sionnés par  la  lenteur  de  la  Convention  à 
promulguer  de  bonnes  lois,  que  cette  in- 
souciance de  l'état  de  Paris  amenait  à  la 
faire  suspecter  d'intelligence  avec  les  mal- 
veillants; au  lieu  de  proclamations,  ob- 
jectait-on, il  faudrait  de  sages  décrets 
remédiant  au  désordre  et  à  la  misère,  et 
punissant  sévèrement  les  accaparements 
dont  se  rendent  coupables  les  riches  et 
les  nobles,  avec  exemples  à  l'appui  de  ces 
propos,  l'on  signalait  les  sieurs  Robe  et  La- 
rainie,  anciens  fermiers  généraux,  demeu- 
rant place  Vendôme,  qui  ont  un  magasin 
de  la  valeur  de  ilO  millions,  le  prince  de 
Montbazon  et  son  associé,  qui  font  un 
commerce  considérable,  on  montrait  que 
l'arrestation  de  3  voitures  de  savon  a  fait 
reconnaître,  par  la  facture,  que  ce  savon, 
qui  ne  revenait  qu'à  14  sols,  était  vendu  au 
peuple  jusqu'à  32  sols,  l'on  demandait 
également  la  raison  de  la  rareté  des  blés, 
qui  pourraient  ne  valoir  que  2b  sols  le 
setier,  si  les  municipalités  n'en  offraient 
pas  un.prix  infiniment  supérieur,  alors  qu'à 
10  lieues  au-dessus  de  Paris,  jusqu'à  Lille, 
on  no  voit  que  des  meules  de  blés  qui  sem- 
blent reprocher  aux  fermiers  leurs  cou- 
pables négligences  ou  leurs  avares  spécu- 
lations. Les  rapports  déclaraient  que,  selon 
toute  apparence,  il  n'y  avait  point  eu  de 
sang  versé  la  veille,  mais  que  le  désir 
d'avoir  du  sucre  et  d'autres  marchandises 
à  bon  marché  n'animait  pas  seul  les  in- 
surgés du  2"),  que  nombre  d'entre  eux,  en 
sortant  des  magasins,  notamment  à  l'Ap- 
port Paris,  revendaient  le  sucre  et  autres 
denrées  qu'ils  étaient  allés  chercher  jus- 
qu'à trois  reprises,  que,  dans  la  plupart 
des  magasins  forcés,  on  avait  trouvé  de  la 
cassonnadc  moisie,à  force  d'avoir  été  gar- 
dée, et  des  pains  de  sucre  à  demi  con- 
sommés par  l'humidité,  ajoutant  en  der- 
nier lieu  que  Sanlerre  se  trouvait  le  2.ï  à 
Versailles  et  n'avait  donné  aucun  ordre 
en  cas  de  tumulte,  aussi  qu'on  l'accusait 


64 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


de  s'être  absenté  exprès,  avec  lettre  d'en- 
voi du  Maire  au  Conseil  exécutif. 

26,  27  février  1793. 
Extrait  conforme  et  minute  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 

433.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  mention- 
nant pour  la  3"  légion,  l'arrestation  de 
plusieurs  personnes  chez  diflérents  épi- 
ciers de  la  section  du  Luxembourg,  et  au 
poste  de  Saint-Suipice,  d'un  citoyen  sans 
carte  civique ,  avec  sa  femme  déguisée 
en  liommc,  laquelle  a  été  renvoyée  chez, 
elle  et  le  mari  consigné  au  violon  ;  an- 
nonçant pour  la  4°  légion,  que,  la  veille, 
on  avait  conçu  quelques  inquiétudes  et 
craintes  pour  les  caisses  publiques,  craintes 
qui  heureusement  ne  so  sont  pas  réalisées, 
on  a  pris  soin  de  redoubler  la  garde  et 
tout  a  été  parfaitement  tranquille,  avec 
note  au  bas  du  rapport,  faisant  connaître 
que  dans  les  circonstances  présentes  le 
Commandant  général  donne  2  fois  par 
jour  l'ordre,  et  que  l'on  fera  passer  au 
Conseil  exécutif  celui   du  matin  et  celui 

du  soir. 

27  février  1793. 
Extrait,  signé    de   Santerre   et  de   Clément, 
A.  N.,  AF'V  1470. 

434.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne  (9  heures  du 
matin),  notant  que  la  nuit  a  été  fort  calme, 
et  prescrivant  aux  réserves  de  200  hommes 
de  faire  de  fortes  et  fréquentes  patrouilles 
et  de  se  porter  toutes  sur  la  place  de  la 
Maison  commune,  où  elles  prendront  les 
ordres  du  Commandant  général,  soit  pour 
retourner  dans  leurs  chefs-lieux  respec- 
tifs, soit  pour  être  dirigées  où  besoin  sera. 
D'après  un  second  ordre  du  jour  (5  heures 
de  relevée),  la  force  armée  est  exacte  et 
empêche  tous  désordres,  mais,  observe  le 
Commandant  général,  il  faudrait  que  ce 
fût  la  raison  et  le  respect  pour  les  lois  qui 
obtinssent  ce  résultat,  adjurant  les  citoyens 
de  venir  aux  sections,  et  déclarant  qu'à  Iti 
veille  de  secourir  nos  amis  aux  frontières, 
de  procurer  le  bonheur  au  peuple,  si  l'on 
voit  les  aristocrates  triompher  à  l'inté- 
rieur, c'est  cesser  de  vivre  libres,  c'est 
manquer  à  son  serment,  enfin  confirmant 


les  mêmes  instructions,  attendu  que  les 
patrouilles  venant  des  extrémités  au  centre 
se  rendent  extrêmement  utiles  et  permet- 
tent au  Commandant  général  de  vérifier  le 
service  et  de  porter  des  forces  où  il  en  faut. 

27  février  1793. 
Original,  signé  de  Santerre,  -4. N.,  AF'v  1470. 

435.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  où  se  trouvent  consignés  les 
faits  suivants  :  1°  L'aspect  de  Paris  était 
tranquille,  toute  la  force  armée,  mise  sur 
pied  la  veille  et  pendant  la  nuit,  les  nom- 
breuses patrouilles  qu'elle  n'a  cessé  de 
faire,  ont  ramené  le  calme  et  le  bon  ordre, 
cependant,  on  menace  sourdement  les  cor- 
royeurs  et  les  gros  marchands  de  draps; 
le  peuple,  c'est-à-dire  la  classe  mal  aisée, 
voit  d'ailleurs  avec  peine  que  l'insurrection 
des  jours  passés  n'a  produit  aucun  bon 
effet,  le  sucre,  le  café,  les  huiles,  les  cuirs, 
le  savon,  les  suifs  continuent  à  se  vendre 
le  même  prix  exorbitant,  auquel  il  est  im- 
possible que  le  malheureux  puisse  at- 
teindre plus  longtemps,  malgré  son  patrio- 
tisme, aussi  juge-t-il  très  sévèrement  la 
Convention,  lui  reprochant  avec  amertume 
de  consumer  un  temps  précieux  à  se  dis- 
puter et  se  calomnier,  et  demande  que 
les  accapareurs  soient  réprimés  et  qu'elle 
fasse  diminuer  le  taux  des  denrées  de  pre- 
mière nécessité,  certains  allant  jusqu'à  dire 
qu'ils  refuseront  de  partir  pour  les  fron- 
tières, dans  la  crainte  que  leurs  femmes 
et  leurs  enfants  ne  périssent  de  misère. 
La  haine  contre  les  épiciers  est  montée  à 
un  point  étonnant,  attendu  qu'ils  se  sont 
trop  prévalus  de  la  liberté  du  commerce 
et  que  le  gain  le  plus  exorbitant  ne  peut 
encore  satisfaire  leur  cupidité  insatiable  ; 
les  femmes,  probablement  mises  en  avant 
par  leurs  maris,  disent  qu'il  était  néces- 
saire d'en  pendre  3  ou  4  dans  chaque 
quartier,  afin  de  servir  d'exemple  aux 
accapareurs;  parmi  ces  femmes,  quelques- 
unes  pouvaient  être  suspectées  d'avoir  été 
soudoyées  par  des  agents  secrets  de  trou- 
bles, puisqu'indépendamment  de  l'argent 
qu'elles  avaient  pour  acheter  du  sucre 
et  du  café,  elles  voulaient  envahir  les 
magasins  de  draps  et  de  toiles,  ce  qu'elles 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


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auraient  effectué  vers  le  Marché  des  Inno- 
cents, malgré  les  représentations  qu'on  ne 
cessait  de  leur  faire,  si  un  dragon  de  la 
République  ne  les  avait  mises  en  fuite,  en 
assénant  un  coup  de  sabre  à  la  plus 
obstinée. 

2'  Les  femmes  de  la  Halle  ont  montré  le 
plus  d'acharnement  au  pillage  des  épi- 
ciers, probablement  parce  qu'elles  sont 
de  la  classe  indigente  du  peuple,  ou  se 
sont  laissées  guider  par  des  suggestions 
perfides,  huant  les  patrouilles  qui  circu- 
laient au  milieu  des  groupes  pour  les 
disperser,  prétendant  que  ces  patrouilles 
n'étaient  composées  que  d'épiciers  et  de 
chandeliers,  tandis  que  des  sections,  entre 
autres  celle  des  Quatre-Nalions,  avaient 
eu  la  prudence  de  défendre  à  cette  classe 
de  commerçants  de  prendre  les  armes. 
Ce  fut  vers  les  5  heures  du  soir  que  le 
rassemblement  de  ces  femmes  devint  con- 
sidérable dans  le  Marché  des  Innocents, 
elles  chantaient  et  dansaient,  se  moquant 
de  la  force  armée  à  pied  et  à  cheval  qui 
voulait  les  dissiper,  tandis  qu'on  les  chas- 
sait d'un  côté,  elles  s'en  allaient  d'un 
autre,  en  tenant  des  propos  fort  violents; 
on  avait  fait  plier  les  grands  parapluies 
d-e  toile  cirée  et  retirer  les  marchandises 
étalées  au-dessous,  mais  cette  mesure 
fut  plus  nuisible  qu'utile,  en  ce  qu'elle  a 
favorisé  les  rassemblements. 

3»  Parmi  ceux  qui  pillaient  chez  les  épi- 
ciers furent  arrêtés  des  individus  en  hail- 
lons, sur  lesquels,  après  les  avoir  fouillés, 
fut  trouvé  beaucoup  d'or  et  d'argent. 
D'après  certaines  déclarations  reçues  par 
le  procureur  do  la  Commune,  dans  la  rue 
Phelippeaux,  furent  remarquées  3  femmes, 
très  mal  vêtues,  qui  avaient  dans  leurs 
mains  de  gros  paquets  d'assignats,  qu'elles 
distribuaient  à  ceux  qui  n'avaient  pas  de 
([uoi  acheter,  à  vil  prix,  du  sucre  et  du 
savon;  le  peuple  s'étant  porté  dans  la 
boutique  d'un  épicier  nouvellement  établi, 
rue  Saint-Dominique,  se  lit  livrer  beau- 
coup de  sucre,  qu'il  voulut  absolument 
payer  45  sols  la  livre,  à  cause  du  civisme 
de  ce  citoyen ,  excellent  patriote,  tandis 
que  chez  un  autre  épicier,  rue  (ialande, 
connu  pour  très  aristocrate,  on  ne  le  paya 
que  15  sols  la  livre. 


4°  Le  26  février,  dans  un  café,  rue  des 
Cinq-Diamants,  3  particuliers,  reconnus 
pour  avoir  appartenu  au  ci-devant  Roi, 
excitaient  les  femmes  au  pillage,  mais 
leur  identité  ayant  été  établie,  on  se  jeta 
sur  eux,  et  ils  ne  durent  leur  salut  qu'à 
la  légèreté  de  leurs  jambes;  si  l'on  ajoute 
foi  à  un  bruit  mis  en  circulation,  un 
épicier  de  la  rue  du  Four  aurait  donné 
de  l'argent  à  des  femmes  du  marché  pour 
exciter  le  désordre;  une  femme  entr'au- 
tres  déclara  avoir  reçu  15  francs  pour 
acheter  du  sucre. 

5°  L'approvisionnement  des  boulangers 
est  des  plus  satisfaisant,  les  marchés  sont 
garnis  de  pain  comme  aux  jours  d'abon- 
dance. Les  émigrés  viennent  en  foule  se 
cacher  à  Paris,  on  y  prépare  des  troubles; 
une  visite  domiciliaire  ou  un  nouveau  re- 
censement, réclamés  par  le  public,  est  le 
seul  moyen  de  déjouer  leurs  complots  et 
de  les  faire  tomber  sous  le  glaive  de  la 
loi,  qu'ils  croient  éviter. 

6°  Aux  dernières  nouvelles,  Paris  n'est  pas 
aussi  tranquille  dans  la  soirée  qu'il  l'avait 
été  toute  la  journée.  Les  blanchisseuses 
se  sont  assemblées  sur  la  place  Maubert 
et  ailleurs,  demandant  à  grands  cris  que 
l'on  lit  irruption  dans  les  magasins  de 
savon  et  de  soude,  notamment  rue  de 
Bièvre,  elles  invitaient  les  hommes  à  mar- 
cher avec  elles,  sans  quoi,  leur  disaient- 
elles,  ils  payeraient  au  moins  6  sols  de 
blanchissage  par  chemise. 

L'extrait  de  ces  rapports  est  accom- 
pagné d'une  lettre  d'envoi  du  maire  de 
Paris  au  Conseil  exécutif. 

11,  28  février  1793. 
Extrait   et   original    signés  (griffe),    A.    N., 
AF'V  1470. 

430.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  signalant 
pour  la  5°  légion  l'arrestation,  dans  un  hô- 
tel garni,  rue  d'Ormesson,  de  2  prêtres 
réfractaires,  qui  ont  été  conduits  au  Dépar- 
tement, et  la  présence,  à  minuit  et  demi, 
de  bien  des  buveurs  qui  chantaient  et  fai- 
saient du  bruit  chez  un  mai'chand  de  vin, 
à  la  Tour  d'Argent,  à  la  Courtille,  sur  le 
Temple,  et  déclarant  que  la  tranquillité 
s'est  soutenue  hier  dans  la  journée,  que  le 


86 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA.  RÉVOLUTION 


calme  a  été  parfait  pendant  la  nuit,  et 
que  le  Conseil  exécutif  recevra  ce  soir 
l'ordre  général  du  matin  et  celui  de  5  heures 

du  soir. 

28  février  1793. 
Extrait,   signé    de   Santerre  et  de  Clément, 
A.  N.,  AF>v  1470. 

437.  —  Feuille  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  police,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1»  D'après  ce  qui  se  dit  et  se  répète  au- 
tour de  la  Convention,  notamment  dans 
les  cafés  des  Feuillants  et  de  la  Terrasse, 
le  foyer  des  troubles  qui  agitent  Paris  est 
dans  le  sein  de  l'Assemblée,  où  l'on  tarde 
trop  de  remédier  à  la  misère  du  peuple  et 
où  deux  partis  ne  cessent  de  se  faire  une 
guerre  acharnée  aux  dépens  de  la  chose 
publique  ;  on  accusait  les  Brissotins  d'a- 
voir surpris  le  décret  qui  donne  à  la  Con- 
vention, en  certains  cas,  la  réquisition  de 
la  force  armée,  pour  contrecarrer  le  maire 
de  Paris,  que  les  malveillants  auront  beau 
jeu  de  représenter  comme  responsable  du 
pillage  qui  a  eu  lieu,  faute  d'avoir  mis  à 
temps  sur  pied  tout  le  militaire  de  Paris; 
un  grand  nombre  d'épiciers,  sous  prétexte 
d'avoir  été  ruinés,  se  proposent  de  deman- 
der une  indemnité  ;  plusieurs  femmes  di- 
saient dans  les  groupes,  le  27,  que  la 
journée  du  25  n'avait  pas  produit  tout 
l'effet  qu'elles  en  attendaient,  parce  que 
la  force  armée  avait  été  mise  sur  pied, 
mais  que  les  patrouilles  seraient  fatiguées 
au  bout  de  quelques  jours  et  qu'alors  elles 
recommenceraient,  et  qu'à  l'égard  de  San- 
terre, elles  s'en  débarrasseraient  facile- 
ment en  l'envoyant  à  Versailles  avec  sa 
maîtresse. 

2°  A  l'occasion  du  rassemblement  des 
blanchisseuses  et  de  leurs  menaces  d'en- 
vahir les  magasins  de  savon  et  de  soude, 
on  répandit,  sans  doute  à  dessein,  le 
bruit  que  l'on  allait  se  porter  chez  les 
bijoutiers  et  orfèvres,  qui,  saisis  de  pa- 
nique, se  hâtèrent  de  fermer  leurs  portes 
et  de  cacher  les  effets  les  plus  précieux, 
mais,  grilce  à  de  nombreuses  patrouilles, 
tout  fut  fort  tranquille. 
3°  Le  pain  abonde  maintenant  dans  Paris, 


la  veille,  à  9  heures  du  soir,  il  y  en  avait 
encore  dans  les  boutiques  des  boulangers. 

4»  La  section  de  Beaurepaire  ayant  in- 
vité l'ex  ministre  Roland  à  lui  donner 
quelques  lumières  sur  les  subsistances, 
n'obtint  qu'une  réponse  vague  et  insigni- 
fiante, Roland  s'étant  borné  à  déclarer 
que,  dans  le  terrible  ministère,  les  jours 
étaient  des  heures  et  les  mois  des  jours, 
et  que  les  personnes  actuellement  au  pou- 
voir feraient  sans  doute  tout  ce  qu'elles 
pourraient  pour  éloigner  la  disette  de 
Paris  ;  les  grenadiers  de  cette  môme  sec- 
tion ont  jugé  à  propos  de  reprendre  le 
bonnet,  mais  cette  mascarade  orgueilleuse 
déplaît  à  tous  lès  citoyens  raisonnables. 

5°  Un  vif  mécontentement  règne  parmi 
les  dragons  do  l'Ecole  militaire,  qu'on  veut 
faire  partir  pour  l'une  des  armées,  ils 
refusent  d'obéir,  sous  prétexte  qu'ils  n'ont 
point  de  chevaux  et  sont  en  droit  de  ne 
pas  servir  à  pied. 

0°  Malgré  les  descentes  faites  dans  plu- 
sieurs maisons  de  jeu,  les  tripots  recom- 
mencent avec  une  nouvelle  fureur,  leurs 
tenanciers  cherchent  à  gagner  les  gen- 
darmes pour  être  prévenus  de  l'arrivée  de 
la  police. 

7°  Au  jardin  de  l'Egalité,  sous  les  gale- 
ries, n°  49,  se  vend  une  gravure  repré- 
sentant Louis  Capet  et  son  fils. 

28  février  1793. 
Extrait  conforme,  A.  N.,  AF'V  1470. 

438.  —  Extrait  do  la  feuille  des  rap- 
ports et  déclarations  faits  au  Bureau  de 
surveillance  de  la  Police,  donnant  les  ren- 
seignements suivants  : 

1°  Le  calme  renaîtrait,  l'ordre  serait  ré- 
tabli, si  la  Convention  défendait  la  vente 
de  l'argent,  si  elle  décrétait  une  peine 
quelconque  à  l'égard  des  accapareurs,  et 
si  elle  obligeait  les  fermiers  à  apporter 
leurs  blés  dans  les  marchés. 

2°  Le  discours  du  maire  de  Paris  et  du 
procureur  de  la  Commune,  prononcé  à  la 
barre  de  la  Convention,  a  produit  un  très 
bon  effet  dnns  l'esprit  public,  on  a  vu  avec 
reconnaissance  la  demande  aux  Législa- 
teurs de  s'occuper  des  subsistances  et 
denrées  de  première  nécessité,  mais  tout 
en  faisant  l'éloge  de  ces  deux  magistrats, 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


87 


qui  sont,  disait-on,  vraiment  les  magis- 
trats du  peuple,  on  reproclie  à  plusieurs 
sections  de  n'avoir  pas  tenu  les  engage- 
ments sacrés  qu'elles  ont  pris  de  subvenir 
aux  besoins  des  familles  de  ceux  qui 
combattent  aux  frontières,  qui  sont  plon- 
gées dans  une  misère  affreuse,  ce  qui  a 
forcé  un  grand  nombre  de  volontaires  d'a- 
bandonner leurs  drapeaux  pour  venir  au 
secours  des  objets  de  leur  tendresse. 

3°  D'après  de  vagues  rumeurs  qui  cir- 
culent, si  la  Convention  ne  remédie  prorap- 
tement  à  l'agiotage  et  aux  accaparements, 
on  recommencera  les  journées  des  25  et 
20  février,  et  des  malveillants,  pour  exciter 
les  désordres,  faisaient  courir  le  bruit 
qu"on  pillait  des  magasins  de  soude  dans 
le  Faubourg  Saint-Marceau,  et  que  le  maire 
de  Paris  et  le  procureur  de  la  Commune 
avaient  donné  leur  démission. 

4"  Suivant  certains  rapports,  le  citoyen 
Egalité,  membre  de  la  Convention,  était 
très  mécontent  de  la  saisie  de  plusieurs 
tripots  de  jeux  prohibés  dans  l'enceinte 
du  jardin  de  sa  maison,  et  devait  tout 
mettre  en  œuvre,  auprès  du  Comité  de 
sûreté  générale,  pour  faire  rendre  un  dé- 
cret le  tranquillisant  à  cet  égard,  en  allé- 
guant la  loi  qui  interdit  toutes  arrestations 
après  le  soleil  couché,  quoiqu'il  devrait 
savoir  que  les  tripots  et  lieux  publics  sont 
exceptés  de  cette  loi.  Aussi  les  teneurs  de 
jeux,  dans  l'espoir  qu'Egalité  parviendra  à 
lier  les  mains  de  la  Police,  vont  recom- 
mencer avec  plus  d'audace  que  jamais, 
des  joueurs  ont  confié  à  leurs  amis  que 
les  lieux  où  ils  s'assemblent  sont  un  re- 
paire d'émigrés,  et  qu'il  y  en  avait  même 
chez  la  dame  Lalour,  lorsqu'elle  fut  saisie. 

~>°  Les  petits  jeux  de  cartes  et  de  hasard 
continuent  toujours  sur  les  quais  et  sur 
la  place  de  la  Révolution,  malgré  la  dé- 
fense et  la  chasse  qui  en  a  été  faite,  ceux 
qui  les  tiennent  n'étant  autre  chose  que 
des  filous  et  des  voleurs. 

6°  Un  citoyen  digne  de  foi  a  rapporté  que 
quelqu'un  l'avait  assuré  avoir  vu  un  pla- 
card où  l'on  lisait  ces  mots,  en  grosses 
lettres  :  Plus  de  dix-huit  livres,  nous  vou- 
lons un  Louis. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
de  Pache,  maire  de  Paris,  aux  ministres, 


faisant  passer  l'extrait  des  rapports  faits, 
le  28  février  et  le  l"  mars. 

1",  2  mars  1793. 
Copie    et    original   signé  (griffe)  (2  pièoes), 
A.  N.,  APiv  1470. 

439.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  déclarant  que  le  Com- 
mandant général  n'a  pas  reçu  officielle- 
ment la  loi  qui  ordonne  le  recrutement, 
mais  que,  d'après  cette  loi,  il  n'y  aura  pas 
de  casernement  à  Paris  pour  les  citoyens 
qui  doivent  partir,  et  que  les  hommes  se- 
ront fournis,  habillés  et  équipés,  signalant 
la  bassesse  de  plusieurs  cochers  revenus 
des  frontières  qui  ont  vendu  leurs  chariots 
et  leurs  chevaux  pour  moitié  de  la  valeur, 
invitant  les  bons  citoyens  à  dénoncer  de 
pareils  abus,  h  prendre  exactement  con- 
naissance de  l'ordre,  comme  aussi  à  faire 
leur  possible  pour  détromper  le  peuple 
que  l'on  égare  sur  tous  les  événements, 
afin  de  ruiner  Paris  et  anéantir  la  Répu- 
blique, ce  qui  est  la  dernière  ressource  des 
aristocrates  et  des  malintentionnés,  avi- 
sant enfin  le  Conseil  exécutif  qu'il  ne  re- 
cevra pas  aujourd'hui  de  feuille  de  rap- 
port, attendu  qu'il  n'y  a  rien  d'intéressant 
dans  ceux  des  légions,  les  rondes  des  pa- 
trouilles ont  été  multipliées  et  le  calme 
parait  se  rétablir  parfaitement  dans  Paris. 

l«r  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée   de  Clément,  A.  N., 
AFiv  1470. 

440.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  faisant  con- 
naître, dans  la  i'^  légion,  que  les  réver- 
bères de  la  rue  de  l'Arbalète,  section  de 
l'Observatoire,  étaient  tous  éteints  à  dix 
heures;  dans  la  2«  légion,  qu'il  n'y  a  point 
eu  de  factionnaire  au  poste  de  gendarme- 
rie, pointe  Saint-Eustache,  et  que  le  com- 
mandant de  ce  poste  n'a  jamais  pu  donner 
le  mot  d'ordre,  tant  il  était  ivre  ;  dans  la 
3«  légion,  que  l'on  a  conduit  au  Comité  de 
la  section  du  Louvre  un  militaire  qui  ven- 
dait son  sabre,  ainsi  que  le  particulier  qui 
Tachetait  ;  dans  la  4' légion,  qu'un  hussard 
a  été  envoyé  à  l'Abbaye  par  son  colonel, 
qu'une  patrouille  de  la  section  de  1792  a 
été  arrêtée  au  poste  de  la  Messagerie  pour 


88 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


n'avoir  pas  le  vrai  mot  d'ordre,  que  le 
commandant  du  poste  du  Pont  tournant 
demande  que  le  Commandant  général 
veuille  bien  donner  une  consigne  par  rap- 
port aux  jeux  qui  sont  établis  dans  ces 
parages  et  qui  attirent  journellement  une 
foule  considérable  ;  dans  la  5«,  que  deux 
gendarmes  arrêtés  la  nuit  ont  été  con- 
duits à  l'Abbaye. 

2  mars  1793. 
Extrait,   signé   de  Sanlerre   et   de  Clément, 
A.N.,  AF'v  1470. 

441.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  relatant  les  poinls  suivants  : 

l»Le  {«'mars,  les  groupes  assemblés  au- 
tour de  la  Convention,  sachant  qu'elle 
s'occupait  d'objets  peu  intéressants,  se  ré- 
pandirent en  plaintes  et  en  murmures,  en 
raison  de  la  nécessité  d'une  loi  répressive 
contre  les  accaparements,  dont  la  Con- 
vention semblait  ne  pas  vouloir  s'occuper, 
encourageant  ainsi  l'audace  cupide  d'une 
foule  d'hommes  égoïstes  sans  pudeur  ;  on 
disait  également  dans  ces  groupes  que  les 
marchands  de  vin  avaient  des  magasins 
depuis  la  Rûpée  jusqu'à  Villeneuve-Saint- 
Georges,  où  ils  amalgamaient  le  vin  avec 
le  poiré  avant  de  l'introduire  dans  Paris; 
assurés  de  l'impunité,  les  marchands  s'ar- 
rogent le  droit  de  tromper  et  de  voler  le 
peuple,  de  même  que  les  boulangers  qui, 
trop  souvent,  vendent  à  faux  poids. 

2»  L'Assemblée  générale  de  la  section 
des  Piques  venait,  parait-il,  de  donner 
son  adhésion  à  une  pétition  qui  doit  être 
présentée  à  la  Convention,  dont  l'objet 
est  de  défendre  la  vente  des  espèces  mon- 
nayées sous  peine  de  mort,  de  retirer  de 
la  circulation  beaucoup  d'assignats  et  de 
les  remplacerpardesquittancesde  finances. 

3°  L'espoir  conçu  par  la  partie  indigente 
du  peuple  de  voir  enfin  les  Législateurs 
s'occuper  de  son  sort  l'a  calmée,  et  les 
bonnes  nouvelles  du  succès  des  armées 
en  Hollande  ont  trouvé  tous  les  cœurs 
plus  disposés  à  se  pénétrer  de  joie,  aussi 
le  recrutement  dans  les  sections  marche 
à  merveille. 

4»  On  lient  toujours  de  très  mauvais  pro- 


pos contre  le  ministre  de  la  guerre,  que 
l'on  accuse  de  placer  dans  les  convois 
de  l'artillerie  tous  les  agents  secrets  de 
Lafayette  et  de  fréquenter  assidûment 
d'anciens  amis  de  l'ex-ministre  Lajard, 
qui,  dans  les  sociétés  aristocratiques,  ma- 
nifestent l'espoir  que  l'armée  française 
sautera  au  siège  de  Luxembourg. 

5»  Deux  observateurs,  les  citoyens  Ni- 
quille  et  Gautier  assurent  que  très  souvent 
arrivent  de  nuit  des  courriers  secrets  des 
armées,  qui  ne  paraissent  même  pas  aux 
bureaux  de  la  guerre,  et  proposent  de  ga- 
gner quelques-uns  de  ces  courriers,  comme 
l'on  procéda  dans  le  temps  que  Lafayette 
faisait  des  courses  mystérieuses,  mesure 
qui  fut  couronnée  de  succès. 

6°  Le  général  Dumouriez  gagne  sensible- 
ment depuis  quelques  jours  dans  l'opinion 
publique, 

7«  On  signale  l'extinction  presque  géné- 
rale des  réverbères,  quoique  la  lune  ne 
paraisse  sur  l'horizon  que  2  heures  après 
minuit. 

8»  Le  lu' mars,  vers  les  2  heures  après 
midi,  tut  porté  à  la  Morgue  un  individu 
qui  venait  de  se  brûler  la  cervelle  dans  le 
jardin  du  Luxembourg,  qu'on  croit  être 
un  prêtre  réfractaire. 

9°  Rien  ne  caractérise  davantage  les  heu- 
reux succès  des  armées  de  la  République 
que  la  morne  consternation  des  aristocrates 
rassemblés  à  Paris  et  que  l'arrivée  de 
tous  côtés,  sous  divers  déguisements, 
même  sous  celui  de  savetier,  d'émigrés  au 
désespoir. 

10°  Plusieurs  déclarations  font  connaître 
que  des  gens  très  riches  n'ont  pas  rougi 
de  donner  de  l'argent  aux  malheureux  qui 
se  sont  fait  adjuger  à  bas  prix  du  sucre,  du 
savon,  de  la  chandelle;  mais  cet  exemple 
étonnant  de  manque  de  délicatesse  et 
d'honneur,  achève  peut-être  de  prouver 
que  ces  marchandises  si  utiles  sont  réelle- 
ment trop  chères. 

L'extrait  de  ces  rapports  est  accom- 
pagné d'une  lettre  d'envoi  du  maire  de 
Paris  au  Conseil  exécutif. 

2,  3  mars  1793. 
Extrait   conforme  et  original    signé    (griffe) 
(2  pièces),  A.  N.,  AF"'  1470. 


LESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


89 


442.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  contenant  des  indica- 
tions du  Commandant  général,  relative- 
ment au  contingent  des  volontaires,  que 
Paris  doit  fournir,  qui,  au  23  février,  se 
montait  à  7,650  hommes,  faisant  observer 
à  ce  sujet,  que  trop  de  précipitation  dans 
le  recrutement  donne  souvent  des  hom- 
mes trop  faibles  ou  des  mauvais  sujets 
renvoyés  des  autres  corps,  ajoutant  qu'il 
y  il  déjà  environ  3  à  4,000  braves  canon- 
niers,  dont  le  contrôle  sera  bientôt  mis 
sous  les  yeux  des  sections. 

L'ordre  du  jour  reproduit  également  lu 
réponse  à  l'arrêté  de  la  section  des  Picjues, 
du  2o  février,  qui  reprochait  au  Comman- 
dant d'occuper  2  places,  de  quelles  places 
s'agit-il?  est-ce  celle  de  Commandant  gé- 
néral avec  le  grade  de  maréchal  de  camp 
de  la  17«  division,  qui  n'en  font  qu'une? 
S'il  est  question  de  celle  de  brasseur,  il 
ne  peut  la  quitter,  elle  constitue  sa  seule 
fortune,  qu'il  a  abandonnée  depuis  le 
dO  août,  pour  accepter  provisoirement  le 
poste  de  Commandant  général  qu'il  occupe 
depuis  7  mois,  mais  Santerre  déclare  que 
la  confiance  s'use,  il  ne  faut  point  en 
abuser,  qu'il  aspire  après  sa  retraite, 
pour  passer  un  mois  à  sa  brasserie  et  en- 
suite se  porter  aux  frontières,  ofi  il  a 
comme  républicain  une  dette  à  acquitter, 
en  conséquence,  il  sollicite  son  remplace- 
ment et  invite  les  citoyens  à  continuer 
d'éclairer  le  peuple  sur  ses  intérêts,  afin 
que  les  événements  de  lundi  et  mardi  ne 
se  renouvellent  plus  ;  les  moyens  qui  ont 
servi  à  anéantir  l'aristocratie  et  l'esclavage 
serviraient  aussi  à  anéantir  la  République, 
le  peuple  des  villes  n'a  pas  encore  senti 
l'abolition  des  titres  qui  faisaient  son 
malheur,  dont  les  suites  sont  encore  sen- 
sibles, mais  avec  un  peu  de  patience  et 
point  d'erreurs,  il  goûtera  le  prix  de  sa 
liberté;  enfin,  le  Commandant  général 
prévient  le  Conseil  exécutif  que  les  rap- 
ports du  jour  ne  signalent  rien  d'extraor- 
dinaire, à  part  l'assassinat  d'une  femme, 
rue  de  la  Vieille-Monnaie,  par  un  cavalier 
de  l'Ecole  militaire,  qui  a  réussi  à  s'échap- 
per, que  du  reste  tout  a  été  tranquille. 

3  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF>^'  1470. 


443.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  prescrit  à  ses  concitoyens 
de  prendre  les  armes  aussitôt  qu'on  rap- 
pellera, afin  d'obvier  à  tous  dangers,  et 
annonce  que,  le  bruit  de  troubles  s'étant 
répandu  la  veille,  il  a  cru  devoir  comman- 
der des  forces  suffisantes  pour  garantir  la 
sûreté  générale,  principalement  de  tous 
les  corps  soldés,  mais  il  fait  observer 
qu'il  a  soin  de  diminuer  les  réserves  à 
mesure  qu'elles  deviennent  inutiles  et  rap- 
pelle enfin  que  les  contrôles  des  hommes 
enrôlés  sont  attendus  pour  fixer  le  contin- 
gent de  chaque  section, et  que  cette  opé- 
ration doit  être  accomplie  pour  le  23  mars. 

4  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

444.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  annonçant, 
pour  la  l"'"  légion,  l'arrestation  du  nommé 
Riant,  conduit  au  Comité  de  la  section  du 
Panthéon-Français  pour  avoir  crié  :  Vive 
le  Roi!  signalant  un  marchand  de  vin, 
rue  Saint-Victor,  vis-à-vis  Saint-Firmin, 
qui  a  toujours  chez  lui  du  monde  à  heure 
indue,  menace  et  insulte  les  patrouilles; 
dans  la  2»  légion,  six  miUtaires,  arrêtés  la 
nuit,  ont  été  conduits  à  l'Abbaye,  où  le 
concierge  a  refusé  de  les  recevoir,  faute 
de  place,  de  même  dans  la  3'  légion,  un 
autre  soldat,  également  arrêté  la  nuit,  et 
refusé  à  l'Abbaye,  faute  de  place,  est  en- 
fermé au  corps  de  garde  de  la  section  du 
Luxembourg. 

4  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  iV.,  AF''-' 1470. 

445.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  1°  signalant  les  inculpations  de  plu- 
sieurs officiers  municipaux  par  les  sec- 
tions :  celle  de  Jacques  Houx,  par  celle 
des  Piques,  qu'elle  accuse  d'avoir  provo- 
qué, dans  la  journée  du  25  février,  le 
pillage  de  plusieurs  magasins  ;  celle  d'Avril, 
que  la  section  des  Gravilliers  dénonce 
comme  accapareur  de  savon,  qu'il  vend 
très  mauvais  en  le  dénaturant,  afin  qu'il 
produise  plus,  et  comme  ayant  fait,  garder 


90 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


sa  maison  par  la  force  armée,  tandis  qu'il 
abandonnait  au  pillage  les  propriétés  de 
ses  concitoyens.  Une  autre  section,  celle 
des  Lombards,  mise  en  cause  au  sujet  de 
la  journée  du  25  février,  décida  l'envoi 
d'une  adresse  aux  47  sections,  aux  socié- 
tés populaires  et  à  l'armée,  après  une  vive 
discussion  où  plusieurs  orateurs  se  firent 
entendre,  dont  un  se  fit  remarquer  par 
son  impudence  à  diffamer  le  maire  de 
Paris  et  les  meilleurs  patriotes  ;  la  même 
section  repoussa  l'idée  de  rétablir  les  gre- 
nadiers et  chasseurs,  et  se  montra  hostile 
à  toute  corporation  militaire. 

2°  Plusieurs  sections  entendirent  tran- 
quillement, quelques-unes  même  avec 
plaisir,  la  lecture  de  la  démission  du  gé- 
néral Santerre,  auquel  on  reproche  d'avoir 
soutenu  qu'il  fallait  suspendre  la  procla- 
mation relative  aux  enrôlements  volon- 
taires et  exempter  les  gros  marchands  et 
négociants,  même  si  l'on  adoptait  la  voie 
du  tirage  au  sort;  cette  motion,  faite  dans 
la  section  des  Quinze-Vingts,  y  fut  très 
mal  accueillie,  en  raison  de  cette  injuste 
préférence  pour  les  riches.  Par  suite  d'un 
abus  singulier  constaté  dans  les  enrôle- 
ments, des  femmes,  déguisées  en  hommes, 
se  sont  présentées  pour  s'enrôler,  ont  reçu 
les  50  sols  alloués  aux  volontaires  et  re- 
pris ensuite  les  habits  de  leur  sexe.  Le 
peuple  n'est  pas  moins  étonné  de  voir 
nombre  de  volontaires  quitter  leurs  ba- 
taillons devant  l'ennemi  et  vendre  leurs 
armes,  cette  lâche  désertion  fait  beaucoup 
parler  les  aristocrates,  qui  en  concluent 
que  nos  armées,  jamais  complètes,  ne  se- 
ront composées  que  d'enfants  hors  d'état 
d'opposer  une  vigoureuse  résistance  à  des 
troupes  disciplinées,  et  soutiennent  que  nos 
troupes,  s'avançant  trop  témérairement  en 
pays  ennemi,  courent  le  risque  d'être  en- 
veloppées. 

3°  D'après  ce  qui  se  disait  à  la  Halle, 
si  les  comestibles  et  les  denrées  de  pre- 
mière nécessité  ne  diminuaient  point,  on 
renouvellerait  les  journées  des  25  et  26  fé- 
vrier. Les  clameurs  d'un  individu,  rue  aux 
Ours,  ameutèrent  la  foule,  il  prétendait 
être  allé  chez  50  boulangers  sans  pouvoir 
se  procurer  une  livre  de  pain,  on  l'envoya 
dans  la  rue  Mondétour,  où  il  lui  fut  facile 


d'acheter  tout  le  pain  dont  il  avait  besoin, 
on  s'avisa  un  peu  tard  de  penser  que  ce 
pouvait  bien  être  un  agent  provocateur. 

La  feuille  des  rapports  et  déclarations 
est  accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

4,  5  mars  1793. 
Copie  et  original  signé  (griffe),  A.  N.,  AF'V 
1470. 

440.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  que,  la 
veille,  la  tranquillité  a  été  parfaite,  le 
peuple  ayant  vu  qu'il  agirait  pour  les 
aristocrates  et  n'ayant  même  pas  pris  le 
change  sur  l'opinion  que  le  Commandant 
avait  fait  tirer  sur  lui  et  voulait  son 
malheur,  déclarant,  au  sujet  des  propos 
tenus  par  des  malveillants  dans  les  cafés 
à  la  maison  d'Egalité,  suivant  lesquels  le 
Commandant  général  ne  pouvait  pas  souf- 
frir les  canonniers,  comme  ils  l'avaient 
dit  il  y  a  lo  jours  de  la  cavalerie  de  l'Ecole 
militaire,  qu'il  n'avait  de  préférence  pour 
aucun  corps,  mais  que  les  républicains, 
qui  comme  ceux  des  bataillons  de  Paris, 
les  chamborans,  les  canonniers,  servent  la 
patrie  avec  le  courage  de  Français  et  de 
républicains,  sont  ses  amis,  pour  lesquels 
il  se  passionne,  que  ses  ennemis,  il  ne  les 
hait  pas,  mais  qu'il  abhorre  ceux  de  la 
République,  ordonnant  la  continuation 
des  patrouilles  de  8  heures  1/2  du  matin  à 
dO  heures  1/2  et  depuis  1  heure  1/2  de 
relevée  jusqu'à  3  heures  1/2,  prescrivant  de 
dissiper  le  moindre  attroupement,  en  en- 
gageant les  citoyens  à  se  séparer,  et  en 
cas  de  résistance  d'envoyer  un  exprès  à 
l'état-major. 

5  mars  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

447.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  signalant, 
dans  la  2«  légion,  l'arrestation  de  2  soldats 
la  nuit,  envoyés  à  l'Abbaye  6t  refusés 
faute  de  place  ;  dans  la  4«  légion,  annon- 
çant que  la  section  du  Mail  a  fourni  diffé- 
rents détachements  pour  renforcer  ceux 
qui  faisaient  la  visite  des  maisons  de  jeux 
dans  celle  d'Egalité,  que  le  citoyen  Duples- 
sis,  brave  vétéran  blessé  au  service  de  la 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


91 


République,  a  été  attaqué  la  veille,  dans  la 
nuit,  par  plusieurs  particuliers,  que  la 
sentinelle  des  Elèves  du  poste  de  la  Mes- 
sagerie, ayant  entendu  le  cliquetis  des 
épces,  a  crié  aux  armes,  le  poste  est  sorti, 
les  faux  braves  se  sont  sauvés  et  l'on  n'a 
pas  pu  les  rattraper. 

5  mars  1793. 
Extrait,  signé   de   Santerre   et  de   Clément, 
A.N.,  AF'^'  1470. 

448.  —  Extraits  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

loEn  dépit  des  malveillants, Paris  com- 
mence à  redevenir  tranquille,  d'après  un 
faux  bruit  en  circulation,  il  y  aurait  eu  un 
attroupement  de  femmes,  dans  la  journée 
d'hier,  sur  le  boulevard  Montmartre;  ce 
qui  donna  naissance  à  ce  bruit,  c'est  que 
2o0  citoyennes  de  la  section  des  Piques 
se  sont  présentées  à  l'Assemblée  générale 
de  la  section  pour  demander  que  le  ci- 
toyen Grandoire,  tailleur,  continuât  à  être 
dépositaire  des  draps  destinés  à  l'habille- 
ment des  soldats.  D'après  certaines  infor- 
mations recueillies,  des  ouvriers  paveurs, 
maçons  et  blanchisseurs  doivent  former 
un  rassemblement  considérable,  probable- 
ment dimanche  prochain,  pour  demander 
la  diminution  du  prix  des  denrées. 

2°  La  plupart  des  canonniers  de  service 
aux  différentes  prisons  étaient,  le  4  mars, 
dans  un  tel  état  d'ivresse,  que  l'officier 
commandant  le  poste  de  la  Conciergerie 
fut  obligé  de  faire  battre  le  rappel  pour 
leur  faire  quitter  les  cafés  et  cabarets,  ce 
qui  dissipa  les  groupes  qui  se  formaient 
devant  les  prisons. 

3°  Dans  la  plupart  des  sections,  l'on  est 
bien  décidé,  si  le  nombre  des  volontaires 
pour  les  armées  n'est  pas  suffisant,  à 
prendre  le  parti  de  tirer  au  sort,  pourvu 
que  les  riches  ne  soient  pas  exempts  et  no 
puissent  se  faire  remplacer. 

4°  Les  aristocrates  et  les  émigrés  sont 
aux  abois  et  quand  ils  osent  ouvrir  la 
bouche,  disent  encore  plus  d'absurdités 
qu'autrefois,  un  ancien  municipal  (le  sieur 
Grouvelle),  aurait  tenu  cet  étrange  propos  : 
«  On  s'empressed'arrôter  tous  les  émigrés. 


les  prêtres  réfractaires  et  autres  suspectés 
d'aristocratie  pour  les  livrer  aux  mêmes 
assassins  des  2,  3  et  4  septembre  der- 
niers ». 

S"  La  présence  à  Paris  du  ci-devant  duc 
de  Lauzun  ayant  été  signalée,  des  ordres 
ont  été  donnés  pour  le  découvrir  et  se 
saisir  de  sa  personne. 

6°  L'Assemblée  générale  de  la  section  de 
Bon-Conseil  du  4  mars  a  été  très  ora- 
geuse, par  suite  des  efforts  du  parti  aris- 
tocratique pour  l'emporter  sur  les  pa- 
triotes, un  ci-devant  avocat,  qui  ne  se 
montrait  jamais  à  l'Assemblée,  s'y  rend 
depuis  quelques  jours  à  l'effet  d'y  fomenter 
des  troubles  et  a  été  si  turbulent,  si  inso- 
lent hier  soir,  qu'on  s'est  vu  obligé  de  le 
mettre  au  violon  jusqu'à  la  fin  de  la  séance, 
quand  elle  fut  levée,  plusieurs  citoyens 
de  sentiment  opposé  se  battirent  dans  la 
rue  à  coups  de  canne. 

7°  La  conduite  des  dragons  de  la  Répu- 
blique, casernes  à  l'Ecole  militaire,  est  de 
plus  en  plus  repréhensiblo,  ce  sont,  pour 
la  plupart,  des  distributeurs  de  faux  assi- 
gnats et  des  voleurs,  on  est  reçu  dans  ce 
corps  dès  qu'on  s'y  présente,  et  les  cava- 
liers découchent  quand  ils  veulent,  ce  qui 
prouve  que  les  chefs  sont  indignes  de  la 
place  qu'ils  occupent.  Vendredi  dernier, 
l'un  de  ces  dragons  arracha  le  cordon  de 
la  montre  d'un  citoyen;  lors  du  pillage 
chez  les  épiciers,  un  autre  a  volé  la  montre 
d'un  gendarme. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

5,  6  mars  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470. 

449.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Etat-major  général  de  la  garde  nationale, 
au  lieu  et  place  du  Commandant  général, 
indisposé,  au  Conseil  exécutif,  l'avisant 
qu'il  n'y  a  rien  à  signaler  en  dehors  de  la 
nomination  de  trois  commissaires,  Boivin, 
Moulin  et  Leroux,  pour  le  recrutement  de 
la  ville  do  Paris,  et  de  l'assassinat  d'une 
femme,  rue  Saint-Germain-de-I'Auxerrois, 
par  un  militaire  de  la  légion  Rosenthal, 
qu'on  n'a  pu  arrêter,  que,  du  reste,  les 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


rondes  et  les  patrouilles  se   sont   faites 
très  exactement  et  tout  a  été  bien  calme. 

6  mars  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

450.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  fournissant  les  renseignements 
suivants  : 

1°  Les  fâcheuses  nouvelles  arrivées,  le 
b  mars,  de  l'armée  de  la  Belgique,  concer- 
nant l'interruption  du  bombardement  de 
Maestricht,  l'évacuation  d'Aix-la-Chapelle, 
et  môme  la  retraite  des  troupes  occupant 
Liège,  ont  consterné  les  patriotes  et  sin- 
gulièrement réjoui  les  aristocrates,  qui 
recommencent  à  tenir  dans  les  cafés  leurs 
propos  atroces  d'incendiaires.  A  les  en- 
tendre, les  Autrichiens  auraient  surpris 
l'avant-garde  de  l'armée  française  et  au- 
raient tué  12,000  hommes,  tandis  que  les 
Prussiens  se  seraient  emparés  d'Aix-la- 
Chapelle,  et  dans  un  mois  la  Belgique 
serait  évacuée,  vu  l'impossibilité  de  tenir 
la  campagne  à  cause  du  dégoût  des  vo- 
lontaires. 

2"  Dans  le  café  de  la  buvette  de  la  Con- 
vention l'on  se  récriait  beaucoup  contre 
Dumouriez  et  d'autres  généraux,  traités 
d'ambitieux  et  ne  suivant  que  par  force 
ou  politique  le  parti  de  la  Révolution,  ces 
propos  étaient  appuyés  par  des  domes- 
tiques, espions  des  émigrés,  qui  à  l'ins- 
tant furent  mis  à  la  porte. 

3"  Les  généraux  Servan  et  Custine  se  sont 
trouvés,  la  veille,  au  Comité  de  défense, 
avec  Pétion,  Brissot  et  Beurnonville,  le- 
quel paraissait  fort  inquiet,  ce  qui  a  fait 
supposer  qu'une  deuxième  lettre  des  com- 
missaires de  la  Belgique,  encore  plus  alar- 
mante que  la  première,  était  arrivée,  et 
qu'on  n'avait  pas  osé  la  rendre  publique  ; 
on  soupçonne  que  cette  lettre  contient  une 
injonction  à  Dumouriez  de  se  rendre  au- 
près des  commissaires  pour  prendre  des 
dispositions  au  sujet  de  la  position  critique 
des  troupes,  et  l'on  croit  que  les  commis- 
.saires  eux-mômes  sont  sur  le  point  d'être 
obligés  de  s'enfuir. 

4°  A  l'occasion  des  calomnies  répandues 
contre  le  maire  de  Paris  par  un  certain 
Amant,  banquier  de  jeux  prohibés  et  de 


biribi,  on  dit  qu'il  le  déchirera  encore 
davantage,  lorsque  la  surveillance  du  maire 
et  des  administrateurs  de  Police  aura  fait 
saisir  et  murer  tous  les  tripots  de  Paris, 
réceptacles  des  filous,  des  voleurs  et  des 
émigrés. 

5°  Le  peuple  espère  beaucoup  des  me- 
sures adoptées  par  les  sections  et  leurs 
commissaires,  chargés  d'aviser,  avec  le 
maire  de  Paris,  aux  moyens  les  plus  effi- 
caces de  découvrir  les  émigrés  cachés 
dans  Paris. 

6°  La  section  de  Beaurepaire,qui  se  pro- 
pose de  porter  Roland  au  poste  d'officier 
municipal,  a  arrêté  de  procéder  à  un  re- 
censement nouveau  pour  compléter  le 
contingent  de  volontaires,  et  d'ouvrir  un 
registre  pour  inscrire  les  noms  des  pa- 
triotes qui  leur  viendront  en  aide. 

7»  La  vente  de  l'argent  était,  dans  la  jour- 
née de  la  veille,  l'objet  de  conversations 
très  animées,  les  uns  disaient  que,  si  l'on 
interdisait  cette  vente,  la  Trésorerie  se- 
rait forcée  d'acheter  l'argent  beaucoup 
plus  cher  en  pays  étranger,  d'autres  sou- 
tenaient que  c'était  la  Convention  qui  avait 
fait  hausser  le  prix  des  denrées,  des  mar- 
chandises et  de  l'argent,  parce  que,  lors- 
qu'elle avait  eu  besoin  de  drap,  de  toile,  de 
numéraire,  de  vivres  pour  les  armées,  elle 
avait  ofl'ert  de  payer  tous  ces  objets  bien 
au-dessus  du  prix  courant. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

6,  7  mars  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 

4B1.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  garde  nationale,  reproduisant  :  1»  un 
arrêté  du  Département  de  Police  du  0  mars 
1793,  qui  prévient  les  commandants  et 
adjudants  de  sections  de  n'accorder  au- 
cuns congés  absolus  aux  tambours  des 
sections  armées  de  Paris  qui  se  dispo- 
sent à  partir  aux  frontières,  la  Munici- 
palité s'occupant  de  procurer  d'autres 
tambours  que  ceux  de  la  garde  nationale 
aux  compagnies  de  volontaires  qui  vont 
rejoindre  l'armée;  2°  un  autre  arrêté  du 
Corps  municipal,  du  .'i  mars,  qui  interdit 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


oà 


il  tous  cavaliers  de  manœuvrer  dans  le 
jardin  du  Luxembourg,  arrêté  en  vertu 
duquel  le  Commandant  général  fait  les 
plus  expresses  défenses  à  tous  cavaliers 
de  manœuvrer,  et  même  de  traverser  à 
cheval  aucun  des  chemins  du  jardin  du 
Luxembourg  et  enjoint  d'envoyer  les  dé- 
linquants à  l'Abbaye. 

Le  Commandant  général  donne  avis  du 
départ  de  Paris  pour  Orléans,  fixé  au 
9  mars,  d'un  convoi  d'artillerie,  escorté 
par  4  gendarmes,  qui  comprendra  20  pièces 
de  canon  de  28,  en  fer,  montées  sur  des 
cliariots,  avec  20  affûts,  et  invite  les  ci- 
toyens, non  seulement  à  ne  pas  entraver, 
mais  encore  à  protéger  ce  départ. 

7  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée   de    Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

452.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale,  signalant, 
dans  la  l""'  légion,  l'arrestation  d'un  por- 
teur de  faux  assignats,  écroué  à  la  Con- 
ciergerie ;  dans  la  2",  le  poste  de  la  Tréso- 
rerie nationale,  à  minuit,  très  incomplet 
et  sans  officiers  ;  dans  la  3'',  l'extinction 
des  réverbères  à  2  heures  dans  la  rue 
Notre-Dame-des-Champs  ;  l'arrestation  , 
dans  la  section  du  Luxembourg,  du  do- 
mestique de  la  citoyenne  LaGalissonnière, 
qui  emportait  6  plats  d'argent. 

7  mars  1793. 
Extrait,  signé  deSanterreetdeClément,>i.]V., 
AF'v  1470. 

4u3.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  détails  suivants  : 

1'  L'es  observateurs  qui  ont  parcouru  les 
cafés,  les  différents  quartiers  de  Paris, 
les  groupes,  la  terrasse  de  la  Révolution, 
les  cabarets,  les  faubourgs,  mais  qui  n'ont 
point  été  dans  les  maisons  de  jeu  ni  de 
débauche,  parce  que  la  modicité  de  leur 
.salaire  ne  leur  permet  pas  d'y  faire  une 
certaine  dépense  pour  y  être  admis,  ont 
remarqué  que  tout  est  fort  tranquille, 
quoiqu'il  y  ait  encore  des  gens  qui  ne 
respirent  que  le  désordre  et  le  pillage,  et 
malgré  les  discours  tenus  par  les  malveil- 
lants, notamment  au  sujet  de  visites  domi- 


ciliaires pour  enlever  l'argenterie  chez  les 
citoyens. 

2°  Au  café  Chrétien,  en  face  du  théâtre  de 
l'Opéra-Comique,  un  particulier  soutenait 
qu'il  se  formait  un  parti  assez  semblable 
à  celui  du  temps  de  Lafayette;  dans  le  jar- 
din de  l'Egalité,  plusieurs  personnes  pré- 
tendaient qu'avant  peu,  le  ci-devant  Dau- 
phin serait  proclamé  roi. 

3°  D'après  un  bruit  mis  en  circulation  par 
le  sieur  Labalue,  la  cour  de  Madrid  avait 
fait  offrir  à  l'ambassadeur  de  France,  en 
route,  de  reconnaître  la  République  fran- 
çaise à  condition  de  faire  passer  en  Es- 
pagne toute  la  famille  de  Louis  Capet. 

4»  Le  dénument  des  volontaires  aux 
frontières  a  dégoûté  beaucoup  de  citoyens, 
ceux  qui  en  sont  revenus  ne  veulent  y  re- 
tourner que  lorsque  les  riches  marchands 
partiront,  parce  que  ceux-ci  veulent,  di- 
sent-ils, faire  périr  les  jeunes  gens  et  les 
petits  bourgeois  pour  dominer  à  leur  fan- 
taisie ;  aussi  demande-t-on  le  tirage  au 
sort  pour  tous,  et,  parait-il,  beaucoup  de 
nouveaux  enrôlés  sont  des  mauvais  sujets, 
dont  la  plupart  ont  été  marqués  et  fouettés. 
La  section  de  Saint-Lazare  ne  compte  que 
9  enrôlés  volontaires. 

S"  Une  députation  de  dragons  de  l'Ecole 
militaire  s'est  rendue  chez  Beurnonville 
pour  dénoncer  le  sieur  Boetidoux,  connu 
comme  un  coquin,  le  ministre  répondit  qu'il 
n'avait  fait  que  suivre  le  travail  du  citoyen 
Pache  et  montra  les  pièces  de  recomman- 
dation, à  quoi  les  dragons  répartirent 
qu'on  ne  leur  faisait  voir  que  les  pièces 
qui  justifient,  mais  non  celles  qui  accusent. 

6°  D'après  des  rapports  d'observateurs 
qui  tenaient  le  renseignement  de  députés 
de  la  Convention,  la  dame  Clavière  ne  ces- 
sait d'écrire  à  plusieurs  membres  de  la 
Montagne  pour  les  engager  à  diner  chez 
elle,  beaucoup  refusent  cette  invitation, 
mais  quelques-uns  acceptent  et  se  rendent 
à  ces  banquets  politiques. 

7°  La  section  des  Halles  projette  défaire 
le  recensement  de  tous  les  habitants. 

8°  Suivant  les  bruits  sourds  mis  en  cir- 
culation, il  est  à  craindre  qu'il  n'y  ait,  di- 
manche ou  lundi  prochain,  de  nouvelles 
émeutes  au  sujet  de  la  cherté  des  denrées. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 


94 


CHAPIinE  IT.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

7,  8  mars  1793. 
Extrait  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  AFiv  1470. 

454.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  contenant  l'injonction 
aux  adjudants  de  ne  recevoir  aucuns  rem- 
plaçants pour  les  postes  de  la  réserve  à  la 
Maison  commune,  à  la  Convention  natio- 
nale, aux  Caisses  et  au  Temple,  et  portant 
que  la  liste  des  gardes  nationaux  man- 
quants sera  imprimée  et  affichée,  afin  que 
l'on  sache  ceux  qui  sont  mauvais  citoyens, 
lesquels  seront  de  plus  poursuivis  rigou- 
reusement, enfin,  prévenant  le  Conseil 
exécutif  que  tout  a  été  tranquille  et  qu'il 
n'y  a  rien  d'exlraoï'dinaire  dans  les  rap- 
ports, si  ce  n'est  l'arrestation,  la  nuit,  de 
(juelques  soldats  envoyés  à  l'Abbaye, 
l'extinction  à  2  heures  des  réverbères  de 
la  rue  Neuve-Guillcmin  et  des  Qualre- 
Vcnts,  et  la  rébellion  d'un  marchand  de 
vin,  rue  du  Petit-Lion. 

8  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  iV.,  AF^v  1470. 

455.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  delà 
Police,  montrant  le  peu  d'empressement 
des  jeunes  gens  pour  s'enrôler  comme 
volontaires,  en  raison  des  soufl'rances  en- 
durées cet  hiver,  malgré  la  prime  offerte 
par  les  sections,  telles  que  la  section 
Beaurepairo,  qui  donne  5  livres  à  tout  vo- 
lontaire s'inscrivant  et  30  livres  au  moment 
du  départ,  signalant  le  patriotisme  d'une 
mère  de  famille  qui  a  fait  arrêter  son  fils, 
au  café  du  Commerce,  rue  Saint-André-des- 
Arts,  pour  s'être  couvert  d'infamie  en 
quittant  son  bataillon  aux  frontières,  dé- 
nonçant le  retour  du  sieur  Turgot  et  de  la 
duchesse  de  Brancas,  émigrés,  les  accoin- 
tances des  sieurs  Contant  de  l'isle,  ancien 
procureur  au  Parlement,  et  Lagardc,  audi- 
teur des  Comptes,  avec  les  émigrés,  aux- 
quels ils  donnent  asile,  et  la  connivence 
encore  plus  repréhensible  de  la  Police  avec 
la  dame  Robineau,  tenant  une  maison  de 
jeu  rue  de  Richelieu,  qui  recevait  à  dhirr 
les  commissaires  de  police  des  sections 
Poissonnière  et  de  la  Butte-des-Moulins, 


ainsi  qu'un  officier  de  paix,  ce  qui  a 
rendu  illusoire  la  descente  de  police  faite 
le  7  mars,  où  l'on  est  entré  dans  le  salon 
de  jeu  en  faisant  enfoncer  la  porte  par  un 
serrurier,  quoiqu'on  ait  trouvé  toutes  les 
preuves  du  délit. 

Les  cochers  de  fiacre  deviennent  de  plus 
en  plus  insolents  et  prétendent  avoir  le 
droit  d'augmenter  le  prix  de  leurs  courses, 
attendu  que  tout  est  fort  cher,  et  ne  pou- 
voir être  forcés  à  marcher,  quoique  se 
trouvant  sur  la  place,  à  l'exemple  des 
marchands  qui  étalent  leurs  marchandises 
et  ne  vendent  qu'à  ceux  qui  leur  en 
donnent  le  prix  qu'ils  exigent,  exemple, 
un  cocher  n'ayant  jamais  voulu  conduire 
pour  30  sols  un  militaire  de  la  place  de 
la  Maison  commune  à  la  barrière  d'En- 
fer, pas  à  moins  de  40  sols. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

8,  9  mars  1793. 

Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  AFIV  1470. 

4b6.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  arrêtant  les  mesures  né- 
cessitées par  les  circonstances  pour  le  dé- 
part des  volontaires  et  des  semestriers, 
qui  devront  se  rendre  rue  Barbette,  au 
bureau  du  recrutement,  ordonnant  notam- 
ment l'arrestation  de  tous  les  citoyens 
enrôlés  dans  les  volontaires  à  cheval , 
qui,  après  avoir  été  habillés  et  payés,  ne 
partent  pas,  déclarant  qu'en  ce  moment 
d'alarmes,  on  ne  peut  se  dissimuler  que 
les  intrigants,  répandus  dans  Paris,  et  qui 
sont  tous  coalisés  avec  les  ennemis  exté- 
rieurs, vont  faire  tout  ce  qu'ils  pourront 
pour  amener  des  divisions  et  exciter  des 
soulèvements,  et  recommandant  l'union 
de  tous  les  citoyens  pour  déjouer  les  aris- 
tocrates; rappelant  que  les  citoyens  qui  se 
présentent  pour  s'enrôler  ont  besoin  d'être 
surveillés,  quand  ils  ne  sont  pas  connus, 
parce  que  beaucoup  se  font  inscrire  dans 
plusieurs  sections  à  la  fois,  et  que  l'on  ne 
devra  pas  recevoir  les  hommes  trop  petits 
ou  trop  faibles,  avec  invitation  aux  com- 
missaires des  sections,  chargés  des  enrô- 
lements, d'apporter  le  plus  grand  soin  et 
la  plus  grande  célérité   à  procurer  l'ha- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  17Ô3 


9tr 


billement,  l'équipement  et  l'armement  né- 
cessaires aux  citoyens  enrôlés. 

Suivant  un  nouvel  ordre  du  jour  envoyé 
à  5  heures  de  relevée,  les  réserves  ne  de- 
vaient se  retirer  qu'à  minuit,  de  fortes  et 
fréquentes  patrouilles  devaient  se  porter 
dans  tous  les  endroits  où  il  y  aurait  des 
rassemblements,  et,  dans  le  cas  où  l'on  ne 
parviendrait  pas  à  les  dissiper,  on  devait 
prévenir  de  suite  Je  Commandant  général 
à  l'Etal-major  ;  à  partir  du  lundi  suivant, 
les  réserves  devaient  être  portées  à  100 
hommes  jusqu'à  midi,  et  réduites  alors  à 
150  hommes. 

9  mars  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'v  H 70. 

437.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Les  tristes  nouvelles  apportées  à  la 
Convention  nationale  par  l'un  de  ses  com- 
missaires, dans  la  Belgique, sontl'objet des 
conversations  dans  tous  les  lieux  publics, 
beaucoup  de  personnes  attribuent  ces  re- 
vers à  la  trahison  et  font  planer  les 
soupçons  sur  plusieurs  fonctionnaires  pu- 
blics ;  au  milieu  des  propos  tenus  sur 
la  terrasse  de  la  Convention,  un  citoyen 
s'étant  avisé  de  dire  que  l'on  était  plus 
heureux  sous  l'ancien  régime,  fut  pour- 
chassé par  les  femmes  palriotes,  mais 
ayant  exhibé  sa  carte  de  membre  de  la 
Société  des  Jacobins,  fut  considéré  sim- 
plement comme  un  discoureur  imprudent. 

2°  Les  aristocrates  répandent  le  bruit  que 
Liège  et  Bruxelles  sont  pris,  ainsi  que  tous 
les  magasins  et  trésors  enlevés  aux  émi- 
grés, aux  royalistes  du  Brabant,  que  deux 
généraux  on,t  émigré,  que  l'avant-garde 
française,  composée  des  meilleures  troupes, 
avait  été  trahie,  surprise  et  taillée  en 
pièces;  d'autres  cherchent  à  dégoûter  les 
volontaires  de  partir  pour  les  frontières, 
en  prétendant  que  les  choses  iront  mal, 
tant  qu'on  ne  verra  pas  les  Jacobins  se 
mettre  à  la  lête  des  bataillons,  qu'on  ne 
sera  jamais  sûr  que  les  troupes  seront  bien 
approvisionnées,  que  les  300,000  hommes 
qui  vont  partir  ne  trouveront  ni  magasins, 
ni  étapes  prêtes. 


3»  On  ne  parle  pas  moins  que  de  punir 
tous  les  traîtres,  de  purger  Paris  des 
aristocrates  qui  fomentent  des  troubles, 
on  blàme  le  pouvoir  exécutif  d'avoir  rap- 
pelé auprès  de  lui  les  généraux  des  armées 
du  Nord,  tandis  qu'ils  n'auraient  pas  dû 
quitter  leur  poste  en  présence  des  en- 
nemis. 

4°  La  Convention  elle-même  n'est  pas 
épargnée,  des  députés,  envoyés  par  elle  à 
la  section  de  la  Maison-Commune,  y  furent 
accueillis  par  les  plus  vifs  reproches,  aux- 
quels se  joignait  l'expression  du  mécon- 
tentement qu'inspiraient  le  ministère  et 
les  corps  constitués,  la  Convention  était, 
leur  dit-on,  influencée  par  le  parti  Rolan- 
diste  et  Brissolin,et  tant  qu'il  y  aurait 
des  ci-devant  nobles  à  la  tête  des  ar- 
mées, on  serait  toujours  trahi,  enfin  l'on 
avait  destitué  un  ministre  patriote  pour  le 
remplacer  par  un  chevalier  du  poignard; 
la  Municipalité  fut  dans  cette  section  l'ob- 
jet des  mêmes  reproches,  on  l'accusa  de 
n'avoir  pas  d'ordre  dans  son  administra- 
tion et  de  n'avoir  point  fait  part  à  chaque 
section  du  chiffre  du  contingent  à  fournir. 

5°  Cependant  la  plupart  des  sections, 
électrisées  par  les  circonstances  actuelles, 
montrent  le  plus  grand  patriotisme,  les 
dons  de  bienfaisance  en  tout  genre  y  sont 
offerts.  La  section  de  la  Butte-des-Mou- 
lins  et  plusieurs  autres  ont  décidé  la  réu- 
nion des  capitaines  des  compagnies  pour 
aviser  aux  moyens  les  plus  efficaces  de 
faire  inscrire  tous  les  habitants,  jeunes  ou 
vieux,  logés  en  garni  ou  autrement,  et  de 
provoquer  des  cotisations  individuelles 
chez  tous  ceux  qui  n'auraient  pas  le  des- 
sein de  s'enrôler,  pour  subvenir  prompte- 
ment  aux  besoins  de  leurs  frères  d'armes. 

6°  D'après  certains  rapports,  les  mar- 
chands de  vieux  habits  seraient  gagnés 
pour  se  porter  aux  prisons,  dans  l'intention 
de  massacrer  ceux  qui  y  sont  renfermés, 
mais  en  réalité  pour  les  faire  tous  évader. 

7»  Les  prisonniers  paraissent  instruits  de 
quelque  complot  en  leur  faveur  ou  con- 
traire à  l'ordre  public,  une  lettre  de  l'un 
d'entre  eux  témoigne  qu'on  ne  peut  con- 
cevoir quelles  sont  les  personnes  qui  font 
passer  tant  d'argent  dans  les  prisons, 
destiné  aux  bombances  perpétuelles quis'y 


d«  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOI.UXION 


font,  mêlées  d'imprécations  et  de  menaces 
contre  la  patrie. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
du  maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

9,  10  mars  1793. 
Extrait  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  AF'V  1470. 

438.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  signalant  la  présence, 
dans  différents  quartiers,  de  déserteurs 
des  frontières,  mauvais  sujets,  factieux, 
qui  se  plaisent  à  semer  des  bruits  décou- 
rageants dans  les  endroits  publics,  entre; 
autres  dans  un  petit  café,  rue  de  l'Arbre- 
Sec,  mettant  en  garde  les  citoyens  contre 
les  pièges  qu'on  leur  tend,  en  leur  faisant 
prendre  des  emmagasinements  pour  des 
accaparements,  de  façon  à  anéantir  le 
règne  populaire,  le  règne  de  l'égalité,  et 
exposant  le  système  des  aristocrates  qui 
est  en  ce  moment  de  faire  croire  que  le 
peuple  veut  un  roi,  veut  Egalité,  veut  son 
(ils  pour  Commandant  général,  à  l'effet  de 
provoquer  une  loi  martiale,  sous  le  pré- 
texte qu'on  veut  détruire  la  République, 
tandis  que  ce  serait  pour  anéantir  les 
sociétés  populaires,  la  liberté,  l'égalité  et 
la  République  ;  déclarant  qu'il  faut  tirer 
parti  des  revers  éprouvés  el  voler  au  se- 
cours de  ses  amis  dont  la  situation  est  si 
critique,  qu'il  est  encore  besoin  d'une 
forte  surveillance  el  de  beaucoup  d'exac- 
titude, que  les  réserves  de  100  hommes 
dans  chaque  section  resteront  jusqu'à  ce 
qu'elles  soient  relevées  et  seront  conti- 
nuées jusqu'à  nouvel  ordre,  et  (juc  l'appel 
de  ces  réserves  devra  être  fait  plusieurs 
fois  par  jour,  invitant  les  commissaires 
des  sections  à  donner  avis  aussitôt  qu'il 

aura  apparence  de  rassemblement,  et 
donnatit  des  instructions  pour  les  tam- 
bours, qui  ne  devront  battre  que  l'ordon- 
nance, sans  varier  et  sans  confondre  leurs 
batteries,  attendu  que  cela  occasionne  des 
méprises. 

10  mars  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'V  1470. 

459.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 


police,  donnant  connaissance  des  rensei- 
gnements suivants  : 

1°  Plusieurs  sections,  notamment  celle 
des  Droits-de-l'Homme,  avaient  décidé  un 
recensement  général  des  célibataires  et 
veufs  sans  enfants  de  18  à  40  ans,  opéra- 
tion qui  s'est  effectuée  trèsponctuelleraenl, 
mais  qui  est  de  nature  à  occasionner  des 
troubles  fort  dangereux,  en  raison  de  la 
faculté  de  se  faire  remplacer  laissée  par 
la  Convention,  qui  ne  peut  être  avanta- 
geuse qu'à  la  classe  des.  riches  et  révolte 
celle  des  pauvres, laquelle  refuse  de  partir 
tant  que  cette  disposition  ne  sera  pas 
abrogée. 

2°  Les  esprits  sont  revenus  des  alarmes 
qu'avaient  d'abord  occasionné  les  tristes 
nouvelles  de  la  Belgique,  et  les  moins  in- 
crédules refusent  d'ajouter  foi  à  ce  que 
l'on  publie  îles  événements  de  Bruxelles 
et  de  Liège,  mais  on  blâme  la  Convention 
d'avoir  trop  tardé  à  faire  la  levée  des 
300,000  hommes  qui  devraient  déjà  être 
partis,  et  l'on  trouve  qu'elle  devrait  se 
mettre  à  la  tête  des  armées,  puisque  les 
ci-devant  rois  s'y  mettaient  bien  eux- 
mêmes;  l'opinion  publique  est  tout  à  fait 
défavorable  au  général  Dumouriez,  qu'on 
qualifie  hautement  de  traître. 

3°  D'après  certains  rapports, des  malveil- 
lants ou  des  égarés  menacent  d'attenter 
à  la  vie  des  citoyens  Beurnonville,  Gorsas, 
Petion,  Barbaroux,  Vergniaud,  Roland, 
Brissot,  etc. 

4"  Le  9  mars,  se  fit  aux  Champs-Elysées 
un  rassemblement  assez  considérable, 
composé  de  volontaires  de  plusieurs  dé- 
partements, réunis  dans  un  club  de  défen- 
seurs de  la  République,  ayant  à  leur  tête 
le  nommé  Fournier,  jeune  homme  connu 
de  plusieurs  citoyens  de  la  Police  ;  ils 
dînèrent  dans  plusieurs  auberges  et  com- 
plotèrent vaguement  de  se  porter  dans 
plusieurs  imprimeries  aristocrates,  mais, 
sur  le  soir,  ils  se  dispersèrent. 

5°  Les  marchands  épiciers  sont  plus  durs 
et  plus  insolents  que  jamais  envers  les 
acheteurs,  au  lieu  de  paraître  touchés 
d'être  contraints  de  vendre  fort  cher  des 
marchandises  qu'ils  ont  eux-mêmes  payées 
un  prix  beaucoup  plus  élevé  qu'autrefois, 
ils  disent  d'un  ton  arrogant  que,  sous  peu. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


97 


ils  vendront  infiniment  plus  cher,  et  (jue 
même  il  serait  iin()ossible  de  trouver  à 
aucun  prix  i;i  plupart  des  denrées  de  pie- 
niière  nécessité. 

Cet  extrait  est  accompagné  <l'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

11  mars  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470. 

460.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  où  le  Commandant  géné- 
ral manifeste  quelqu'inquiétude  en  voyant 
que,  d'après  certains  bruits  eu  circula- 
tion, on  voudrait  se  porter  contre  quel- 
ques membres  de  la  Convention,  affirmant 
(jue  les  aiistocrates  seuls,  qui  veulent  la 
dissolution,  sont  assez  audacieux  pour  oser 
avancer  de  pareilles  friponneries,  et  dé- 
clare aux  citoyens  patriotes  que  si,  par 
négligence,  ils  manciuent  de  venir  aux  ré- 
serves et  que  la  Convention  soit  attaquée, 
il  ne  sera  plus  temps  le  lendemain  de 
repousser  leurs  ennemis,  qu'abandonnés 
aux  hasards,  battus  par  une  tempête  fu- 
rieuse, leurs  efforts  seront  superflus;  il 
entend  que  les  réserves  soient  complètes 
•  et  exactes,  et  la  République  sera  sauvée, 
et  il  annonce  que  le  12  mars,  le  citoyen 
Duvergier,  chef  de  la  4'  légion,  fournira 
100  hommes  au  poste  attenant  le  Dépar- 
tement,dont  moitié  ira  au  poste  de  la  cour 
des  Feuillants,  et  en  outre,  50  hommes 
au  Pont-Tournant  et  îiO  autres  au  corps  de 
garde  de  la  grande  cour  des  Tuileries,  au 
surplus,  que  les  réserves  de  100  hommes 
par  section  resteront  jusqu'à  ce  qu'elles 
soient  relevées,  et  seront  continuées  jus- 
qu'à nouvel  ordre. 

11  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Ch'ment,  A.  N., 
Al-'v  1470. 

431.  —  Lettre  du  Commandant  général 
de  la  garde  nationale  au  Conseil  exécutif, 
le  prévenant  qu'il  vient  de  commander  de 
forts  détachements  de  gendarmerie  à  pied 
et  à  cheval  au  Pont-Tournant,  dans  l'inté- 
rieur du  jardin  prés  du  bassin,  nu  Car- 
rousel, à  la  place  Vendôme,  cour  du  Ma- 
nège, et  le  long  du  jardin  des  Tuileries, 
du  côté  de  la  rive,  relativement  à  des  rap- 
T.  IX, 


ports  faits  au  Maire  et  (jne  cependant  il 
croit  sans  fondement. 

11  mars  1793. 
Original,   signé  de  Santerrc,   A.   A'.,  AF'V 
1570. 

462.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  contenant  les  renseignements 
suivants  : 

1"  Dans  les  groupes,  cabarets  et  cafés,  il 
n'était  question  ces  deux  derniers  jours 
(11  et  12  mars),  que  d'une  insurrection 
générale  et  prochaine,  parce  qu'il  fallait, 
disait-on,  une  nouvelle  journée  du  10  août, 
afin  de  purger  la  République  de  tous  les 
traîtres  qui  la  trahissent;  les  auteurs  de 
ces  discours  incendiaires,  les  provocateurs 
au  meurtre,  au  carnage,  sont  en  grande 
partie  les  fédérés  composant  la  Société 
dite  des  défenseurs  réunis  de  la  Répu- 
blique, siégeant  aux  Jacobins;  ils  se  ren- 
dirent, paraît-il,  le  9,  au  Club  des  Corde- 
liers,  afin  de  provoquer  la  fermeture  des 
barrières,  faire  sonner  le  locsin  et  tirer  le 
canon  d'alarme,  au  même  moment,  plu- 
sieurs de  ces  fédérés  proposaient  aux  ci- 
toyens se  trouvant  au  café  des  Feuillants 
de  se  joindre  à  eux  pour  aller  briser  les 
presses  arislocniliques,  notamment  celles 
de  Brissot,  et  massacrer  plusieurs  Conven- 
tionnels; les  principaux  chefs  de  ces  com- 
plots sont  les  sieurs  Langlais,  ci-devant 
attaché  à  la  surveillance  de  la  Police  et 
ensuite  à  celle  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, Fournier,  dit  l'Américain,  Peyre, 
homme  de  loi,  Toussaint,  Jourdan,  dit 
Coiipc-Ti'fc,  frère  du  fameux  Jourdan  d'A- 
vignon, enfin  le  sieur  Vincent,  ci-devant 
chef  de  l'un  des  bureaux  de  la  guerre, 
qui,  dans  le  Club  des  Cordeliers,  a  sou- 
tenu les  projets  de  cette  troupe  égarée  ;  ces 
meneurs  n'ont  pas  peu  contribué  à  ralen- 
tir l'ardeur  des  citoyens  qui  prennent  les 
armes;  on  remarque,  d'ailleurs  dans  plu- 
sieurs groupes,  surtout  au  Jardin  de  l'Ega- 
lité, des  volontaires  soi-disant  revenant 
des  armées,  qui  font  une  peinture  exa- 
gérée des  maux  qu'ils  ont  soufferts,  et 
finissent  par  jurer  qu'ils  n'y  retourneront 
plus,  attendu  qu'on  avait,  disent-ils,  pro- 
mis d'adoucir  la  misère  de  leurs  femmes, 

7 


98 


CHAPITHK  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


de  leurs  enfants,  et  que  l'on  n'en  a  lien 
fait;  cependant  le  contingent  de  toutes 
les  sections  s'est  constitué  sans  peine  et 
quelques-unes  l'ont  même  doublé. 

2»  A  en  juger  par  les  Anglais  suspects 
que  l'on  rencontre  fréquemment  dans 
différents  quartiers,  la  Cour  de  Londres  a 
dû  répandre  dans  Paris  un  grand  nombre 
d'émissaires  et  d'espions. 

3°  Chabot  a  été  remarqué  dans  le  café 
Beauquaire,  prenant  vivement  le  parti  de 
Beurnonville,  mais  convenant  qu'il  n'était 
pas  propre  à  la  place  de  ministre  ;  parmi 
les  protégés  indignes  de  la  bienveillance 
de  ce  ministre,  on  cite  un  colonel  de 
hussards,  repris  de  justice  pour  vol  de 
portefeuille  au  Théâtre-Français. 

4»  D'après  une  prétendue  lettre  de  Du- 
mouriezàBrissot,  ce  général  aurait  déclaré 
que  s'il  ne  réussit  point  dans  ses  desseins 
secrets,  et  s'il  n'est  pas  soutenu  par  ses 
amis  de  la  Convention,  il  entrera  dans  le 
Luxembourg;  suivant  une  note,  Dumou- 
riez  n'a  passé  en  Hollande,  à  la  tête  de 
20,000  hommes,  que  pour  affaiblir  d'au- 
tant son  armée  et  faciliter  a.  l'ennemi  le 
passage  de  l'Escaut;  un  militaire  ayant 
voulu  prendre  sa  défense  dans  un  café, 
en  fut  chassé  honteusement. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire   de   Paris    au    Conseil 

exécutif. 

11,  13  mars  1793. 
Copie   et  original   signé    (2  pièces).  A,  N., 
AFtv  1470. 

463.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  la  journée 
de  la  veille  s'est  passée  assez  tranquille- 
ment, que  pourtant  il  y  a  toujours  eu 
des  agitateurs  aux  abords  de  la  salle  de 
la  Convention,  que  leur  projet  serait,  pa- 
raît-il, de  faire  arrêter  quelques  Conven- 
tionnels, dans  l'espoir  que  les  départe- 
ments, ne  voyant  plus  de  point  central 
assuré,  se  laisseraient  détourner,  coup 
préparé  depuis  longtemps.  Si  l'on  en  croit 
le  bruit  public,  les  intrigants  réfugiés  en 
Angleterre  cherchent  à  corrompre  les  dé- 
partements avoisinants,  et  se  livrent  aux 
même  manœuvres  du  côté  de  la  Suisse,  de 
sorte  que  si  l'unité  de  laRépublique  cessait, 
il  s'en  suivrait  des  malheurs  incalculables; 


si  l'on  porte  atteinte  à  un  seul  membre  de 
la  Convention,  la  puissance  de  l'Assem- 
blée devient  illusoire  et  imaginaire,  et  les 
départements  effrayés  peuvent  s'égarer  et 
se  diviser,  aussi  tous  les  braves  citoyens 
doivent-ils  se  rallier  pour  détourner  un 
pareil  orage,  et  réunir  tous  leurs  efforts 
pour  sauver  la  République.  Rien  d'extraor- 
dinaire n'est  signalé  dans  les  rapports  de 
la  garde  nationale,  à  part  l'arrestation 
d'un  particulier,  rue  St-Jac(iues,  accusé 
de  l'assassinat  d'un  autre  dans  les  car- 
rières, et  l'annonce  du  prochain  embar- 
quement de  40  pièces  de  canon,  prises  à 
l'Arsenal  pour  la  défense  du  Havre  et  des 
côtes  avoisinantes. 

12  mars  1793. 
Copie  conforme,   signée  de  Clément,  A.  A'., 
AF'V  1470. 

464.  —  Lettre  de  Santerre,  commandant 
général  de  la  garde  nationale,  au  citoyen 
Grouvelle,  secrétaire  du  Conseil  exécutif, 
se  plaignant  de  ce  que  ses  employés  ne 
sont  pas  payés,  ce  qui  n'est  pas  encoura- 
geant pour  des  citoyens  qui  travaillent,  et 
déclarant  que  l'on  ne  peut  faire  rétroacti- 
vement d'observations  sur  le  mode  de 
payement  qui  a  lieu  depuis  3  mois,  et  que 
rien  ne  doit  s'opposer  au  payement  de  ce 
qui  est  dû. 

12  mars  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

465.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale ,  portant  réduction  des 
réserves  h  2o  hommes,  ordonnant  des  pa- 
trouilles moins  nombreuses  mais  fré- 
quentes, et  annonçant  pour  le  dimanche 
suivant,  l'essai  de  différents  boulets  de 
canon  à  la  butte  Montmartre.  Il  est  à  re- 
marquer que  la  surveillance  et  l'activité 
des  citoyens  ont  déjoué  les  malveillants, 
qui  se  reportent  actuellement  dans  les 
marchés,  où  l'on  voit  beaucoup  de  domes- 
tiques et  de  cuisinières  de  gens  riches 
agir  sur  l'esprit  public  à  l'instigation  pro- 
bablement de  leurs  maîtres.  Il  y  a  lieu 
d'espérer  qu'à  l'avenir  l'on  emploiera  au 
service  domestique  plus  de  femmes  que 
d'hommes,  afin  qu'elles  aient  plus  de  res- 
sources pour  vivre,  et  que  l'on  rende  à  la 
culture  des  terres  et  à  l'armée  une  classe 


LESPIIIT  PIIUUC  A  PAHIS  DE  JANVIEH  A  JUIN  (793 


09 


d'hommes  grands  et  forts,  qui  vivent  sou- 
VL'iil  dans  l'oisiveté.  I,es  rapports  de  la 
garde  nationale  ne  signalent  que  l'arresta- 
tion de  quelques  soldats  et  déserteurs,  en- 
voyés à  l'Abbaye,  de  2  cochers  de  fiacre 
bruyants  et  refusant  de  marcher,  conduits 
à  la  Mairie,  enlin  la  trop  prompte  extinc- 
tion des  réverbères  dans  les  petites  rues 
de  la  seclion  de  Molière  et  I.a  Konlaine. 

13  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  A'., 
APiv  1470. 

466.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  remis  au  Bureau  de  .surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  laits  suivants  : 

1"  Des  médailles  d'argent  qui  circulent 
dans  Paris  et  ont  été  envoyées  même  aux 
députés  de  la  Convention,  représentent 
d'un  côté  l'effigie  du  ci-devant  Hoi  avec  la 
date  de  sa  nai.ssance  à  Versailles,  et  de 
l'aidre,  colle  de  son  supplice  ou  martyre 
à  Paris,  place  de  la  Hévoliition.  Certain 
libraire  de  la  rue  Saint-Jacques,  nommé 
Laurent  jeune,  se  permet  aussi  de  vendre 
une  brochure  contre-révolutionnaire,  où 
l'on  déplore  la  mort  tragique  du  ci-devant 
Hoi,  imprimée,  dit-on,  au  nom  de  l.ïO  com- 
munes d'un  département  de  la  ci-devant 
Normandie,  et  l'on  a  Irouvé  chez  ce  li- 
braire un  ballot  rempli  de  brochures  encore 
plus  dangereuses  que  celle-ci. 

2»  Un  soldat,  viHii  d'un  habit  brun  à  pa- 
rements verts,  ayant  voulu  sur  la  terrasse 
de  la  Convenlion  parler  en  faveur  de  Du- 
mouriez,  vanter  son  habileté  dans  ses 
opérations  militaires,  et  déclarer  qu'il 
était  incapable  de  trahir  la  nation,  fut 
très  maltraité  par  les  audi leurs,  à  coups 
de  pied,  à  coups  de  poing,  et  fut  très  heu- 
reux de  pouvoir  prendre  la  fuite. 

.3°  Dans  plusieurs  clubs  ou  sociétés  de 
jeunes  gens,  on  considère  comme  une 
tache  le  fait  de  ne  pas  voler  aux  fion- 
lières  et  l'on  regarde  comme  des  lâches 
les  volontaiies  qui  ne  reioindraient  pas 
leurs  drapeaux  ;  on  constate  beaucoup 
d'élan,  surtout  dans  la  section  du  .Mail, 
mais,  par  contre,  quantité  de  mauvais  su- 
jets s'enrôlent  dans  plusieurs  sections, 
reçoivent  le  prix  des  engagements  et  dis- 
paraissent. 


4°  Le  renchérissement  des  vivres  s'ac- 
centue, les  bouchers  veulent  vendre  la 
viande  jusqu'à  14  sols  la  livre  et  répondent 
à  ceux  qui  s'en  plaignent  qu'ils  la  payeront 
encore  plus  cher  par  la  suite  ;  il  n'y  a  pas 
jusqu'au  fer  dont  le  prix  n'ait  doublé, 
autrefois  le  cent  pesant  valait  à  peine 
28  livres,  actuellement  certains  marchands 
le  vendent  40  livres. 

boLesjeux  prohibés  reprennent  avecune 
nouvelle  audace,  dès  le  lendemain  de 
leur  saisie,  ce  qui  prouve  (ju'il  faut  y 
retourner  souvent,  jusqu'à  ce  que  la  pu- 
nition répétée  effraye  et  force  à  fermer. 
Lorsqu'on  s'est  porté  chez  la  dame  Latour, 
Maison  de  l'Egalité,  les  gendarmes  reçurent 
plusieurs  billets  de  cent  sols  du  chevalier 
Dejean  et  d'un  ofticier  de  hussards,  pour 
qu'on  l(!s  laissât  évader, un  émigré  du  nom 
de  Vaudreuil,  qui  se  trouvait  dans  ce 
repaire,  réussit  à  sortir  sans  être  aperçu, 
ou  plutôt  en  payant  grassement  ceux  ([ui 
auraient  pu  le  retenir;  la  môme  dame 
Latour,  donna  encore,  dimanche  dernier, 
un  grand  dîner  dans  sa  maison  de  cam- 
pagne, où  se  trouvèrent  des  commis  de  la 
Mairie  et  de  la  Municipalité.  On  annonce 
l'ouverture  d'un  nouveau  jeu  prohibé  à  la 
Chancellerie  d'Orléans,  rue  des  Bons-En- 
fants, il  s'y  perd  des  sommes  considé- 
rables et  l'on  y  joue  fort  avant  dans  la 
nuit. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire    de   Paris   au    Conseil 

exécutif. 

13  mars  1793. 
Copie  et  original   signé  (2   pièces),    A.    N., 
APiv  1470. 

467.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  renouvelant  l'invitation  à 
tous  les  citoyens,  notamment  aux  brocan- 
teurs, de  faire  arrêter  les  volontaires  qui 
vendent  leurs  effets,  annonçant  le  départ 
des  gendarmes,  vainqueurs  de  la  Bastille, 
pour  le  21 ,  l'embarquement  de  canons 
de  18  pour  la  défense  des  côtes,  et  d'un 
convoi  d'artillerie  de  campagne  pour  Caen, 
interdisant  à  tous  les  recruteurs  de  l'ar- 
mée de  continuer  leurs  opérations,  et  dé- 
clarant([ue  le  recrutement  des  volontaires 
(|ui,  les  premiers  jours,  avait  produit. peu 
de  monde,  commence  à  bien  aller,  et  que 


l6o 


CHAPITHE  i".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


ce  qu'il  y  a  de  rassurant,  c'est  que  ceux 
qui  partent  sont  pleins  de  courage  et 
animés  du  plus  grand  zèle  pour  défendre 
l'unité  de  la  République. 

A  l'occasion  des  plaintes  contenues  dans 
le  procés-verbal  de  l'assemblée  des  ofli- 
clcrs  de  la  force  année  de  la  section  de 
1792,  qui  déclarent  que  le  grand  nombre  des 
fonctionnaires  publics,  dans  celte  section, 
empêche  de  fournir  les  postes  détachés, 
le  Commandant  général,  ne  pouvant  sta- 
tuer sur  cette  difficulté ,  prie  les  sec- 
tions d'exprimer  leurs  vues  à  ce  sujet,  et 
observe  seulement  que  tous  les  employés 
aux  caisses  et  autres  bureaux  pourraient 
n'être  regardés  que  comme  fonctionnaires 
publics  indirects,  et,  attendu  que  plu- 
sieurs de  ces  Messieurs  font  mépris  de  la 
garde  nationale  et  se  réjouissent  des  mal- 
heurs du  pays,  il  serait  bon  de  s'arranger 
pour  les  faire  monter,  par  quart  ou  par 
sixième,  ils  recevraient  aux  corps-de-garde 
des  sections  des  leçons  de  morale  dont 
plusieurs  ont  besoin,  les  bons  citoyens 
étiint  même  invités  à  déposer  ce  qu'ils 
entendront  d'eux  dans  les  maisons  civi- 
ques, à  l'elfet  de  le  joindre  à  leurs  certi- 
ficats de  civisme,  ajoutant  enfin  que  les 
rondes  et  les  patrouilles  se  font  toujours 
avec  la  même  activité,  jour  et  nuit,  et  que 
tout  a  été  tranquille,  à  part  l'insulte  faite 
à  des  patrouilles  par  des  joueurs  et  des 
buveurs  se  trouvant,  à  3  heures  1/2  du 
matin,  chez  un  marchand  de  vin,  rue  Ga- 
lande,  au  coin  de  la  rue  Saint-Julien-le- 

Pauvro. 

14  mars  1793. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  N., 
AF'v  1470. 

468.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  particularités  sui- 
vantes : 

1°  L'opinion  publique  manifeste  un  mé- 
contentement général  contre  la  Conven- 
tion nationale,  dont  les  membres  ont  en- 
core employé  les  journées  d'hier  et  d'a- 
vanl-hier  à  se  dénoncer  mutuellement,  la 
Montagne  et  les  Jacobins  commencent  à 
perdre  l'estime  qu'ils  avaient  obtenue. 
Les  déparlements,  à  ce  qu'on  prétend,  ont 
très  mauvaise  opinion  de  la  conduile  des 


Législateurs  cl  songeraient  à  former  une 
nouvelle  Convention,  à  raison  de  2  membres 
par  déparlement;  il  y  a  toujours  un  pro- 
jet formé  secrètement  contre  plusieurs 
membres  de  la  Convention,  qu'on  ne  sau- 
rait trop  surveiller;  c'est  ainsi  que  le 
nommé  Jourdan,  dit  Cotipc-TiHc,  aurait 
demandé,  lundi  malin,  à  emprunter  2  pis- 
tolets au  sieur  Boissal,  quartier-maître  du 
corps  armé  des  Allobroges,  parce  qu'à 
l'entendre  il  fallaitabsolumentqu'ilse  délit 
dans  la  journée  des  Iraitres  à  la  patrie. 

2°  Les  sections  de  Paris  ont  fait  assembler 
les  capitaines  de  chaque  compagnie,  pour 
organiser  une  quête  dans  tous  les  quar- 
tiers en  faveur  des  volontaires  qui  vont 
combattre  les  ennemis  du  dehors;  mal- 
heureusement, parmi  ces  braves  citoyens, 
il  se  glisse  des  voleurs  et  des  brigands 
qui  vendent  leurs  habits  et  leurs  armes, 
ce  qui  ne  se  pourrait,  si  le  Corps  muni- 
cipal renouvelait  son  arrêté,  interdisant 
aux  fripiers  et  brocanteurs  d'acheter  des 
uniformes  el  des  armes,  et  au  Mont-de- 
Piété  de  prêter  sur  nantissement  de  pa- 
reils efl'ets;  c'est  à  cette  catégorie  qu'ap- 
partenaient sans  doute  les  3  particuliers 
qui  entrèrent  chez  un  épicier,  rue  de  la 
Cordonnerie,  soi-disant  pour  acheter  une 
pipe,  brisèrent  le  comptoir  et  commirent 
beaucoup  d'autres  dégâts. 

3°  Le  peuple  désire  vivement  le  départ 
pour  les  frontières  de  toutes  les  troupes 
soldées  de  Paris. 

4°  Certaines  dames  Sainte-Amaranthe, 
Robineau  el  Latour  (qui  tiennent  des  tri- 
pots) ne  cessent  de  répéter  qu'elles  n'ont 
rien  à  craindre  de  la  surveillance  de  la 
Police,  en  raison  de  leurs  intelligences 
avec  la  Mairie. 

S°  L'émeute  arrivée,  le  13  mars, à  laHalle 
au  Blé,  à  l'occasion  d'une  prétendue  di- 
sette de  farines  et  de  l'augmentation  de 
13  livres  par  sac,  alléguée  par  les  bou- 
langers, a  failli  produire  de  graves  incon- 
vénients, surtout  par  l'imprudence  du 
juge  de  paix  de  la  section  ;  les  bons  ci- 
toyens se  réunissant  au  café  du  Caveau 
en  ont  été  dupes,  ils  ont  dit  que  celte 
cherlé  ne  pouvait  être  occasionnée  que 
par  une  mauvaise  administration  de  la 
Municipalité,  qui  ne  dédommageait  point 


|;ESPRIT  public  a  PAUIS  de  JANVIEII  a  juin  179:5 


101 


les  boulangers  ilo  leurs  pertes,  sur  les 
4  millions  qui  lui  ont  été  délivrés  à  cet 
■  effet,  que  l'on  pourrait  comparer  ù  une 
pelote  de  beurre  passant  par  plusieurs 
mains. 

G°  Quand  le  bruit  do  la  pétition  iniprii- 
denle  des  boulangers  se  fut  répandu  aux 
abords  do  la  Convention,  il  se  tint  un 
grand  nombre  de  propos  relatifs  à  l'in- 
<|uiétude  qu'elle  a  occasionnée.  On  a  re- 
marqué que  certaines  femmes  criaient 
avec  le  plus  d'opinidtreté,et  que  ce  sont 
les  mêmes  qu'on  voit  toujours  sur  la  ter- 
rasse des  Feuillants,  et  qui,  sans  doute, 
sont  payées  pour  propager  les  troubles. 
Au  reste,  la  Halle  au  Blé  a  été  suf(isam- 
ment  garnie  do  farines,  et  tout  y  élait,  le 
soir  et  le  fnalin,  tranquille. 

7°  La  section  des  Piques  a  été  vivement 
alarmée  par  la  conduite  des  garçons  bou- 
langers, qui  voulaient  SO  sols  par  Jour, 
avec  une  bouteille  de  vin,  et  qui  mena- 
çaient de  se  retirer,  mais  les  boulangers 
ayant  cuit  comme  de  coutume,  le  pain  n"a 
nullement  manqué. 

8°  Il  est  toujouis  important  de  surveiller 
les  prisons,  attendu  qu'il  y  a  un  complot 
de  s'y  porter  au  moment  où  l'on  s'y  at- 
tendra le  moins. 

9"  iM.  de  Cbabrillan,  mort  il  y  a  10  ou 
12  Jours,  laisse  ses  deux  fils,  émigrés  en 
Angleterre,  après  leur  fuite  de  Muestriclit, 
dans  le  dénùment  le  plus  absolu,  mais  il 
possède  60,000  livres  de  rente  sur  des 
biens  près  de  .Montélimart,  dont  il  est 
Juste  que  la  République  se  saisisse. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

14,  15  mars  1793. 

Copie  et  origiaal  signé  (2  nièces),  A.  N., 
KV"  1170, 

409.  —  Extrait  de  l'ordre  du  Jour  de  la 
garde  nationale,  portant  qu'il  n'y  a  rien 
d'extraordinaire  dans  les  rapports,  en  de- 
hors de  l'envoi  de  canons  et  allùts  à  Caen, 
que  les  rondes  et  patrouilles  se  sont  failes 
très  exactement,  et  ijue  le  calme  continue 
toujours. 

15  mars  179.3. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  A.  iV., 
Al'i\'  l'i70. 


470.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  do 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1"  L'aspect  de  Paris  est  tranquille,  mal- 
gré différentes  causes  de  sourde  agitation. 
On  discutait  dans  les  groupes  avec  beau- 
coup do  chaleur,  on  y  disait  que  les  sec- 
tions devaient  absolument  lever  l'éten- 
dard de  rinsurrection,pour  faire  diminuer 
les  denrées,  et  surtout  pour  empêcher 
l'augmentation  des  farines,  mais  avant 
que  les  sections  prennent  ce  parti,  il  faut 
qu'elles  établissent  un  Comité  d'insurrec- 
tion raisonné;  on  ajoutait  que  la  cause 
première  de  tous  les  maux  venait  de  la 
Convention  nationale,  dont  la  plupart  des 
membres  ne  sont  occupés  que  de  leurs 
intérêts  personnels  et  n'ont  nullement 
l'intention  de  faire  le  bonheur  du  peuple. 

2°  La  rentrée  de  lieurnonville  au  mi- 
nistère provoquait  aussi  beaucoup  de  dis- 
cours, on  s'écriait  que  si  le  peuple  ne 
prenait  plus  tôt  des  mesures  vigoureuses, 
le  parti  royaliste  de  la  Convention  profi- 
terait de  l'absence  des  députés  patriotes, 
envoyés  dans  les  déparlements,  pour 
rendre  des  décrets  liberticides,  afin  de  re- 
plonger la  France  dans  l'esclavage. 

3°  Le  sieur  Fournier  a  encore  fait  une 
motion  très  insidieuse  aux  Cordeliers,  pro- 
posant la  léunion  de  toutes  les  Sociétés 
populaires  au  Champ  de  Mars,  pour  y 
prêter  le  serment  de  maintenir  et  soute- 
nir la  Hépublique  démocratique,  une  et 
indivisible;  ce  projet  excita  de  violents 
débats,  et  les  bons  citoyens  eurent  bien 
de  la  peine  à  le  faire  renvoyer  à  une 
séance  ultérieure. 

4°  Les  banquiers  de  jeux  de  biribi,  non 
contents  d'enfreindre  la  loi,  ne  cessent  de 
calomnier  l'administration  de  la  Police,  en 
déclarant  que  les  administrateurs  sont  de 
connivence  avec  eux;  le  sieur  About,  of- 
licier  de  paix,  est,  dit-on,  payé  par  plu- 
sieurs maisons  de  Jeux  prohibés,  un  autre 
officier  de  paix,  le  sieur  Lcprince,  exerce 
deux  emplois,  en  contravention  à  la  loi, 
il  est  employé  par  le  ministre  des  Con- 
tributions publiques  pour  surveiller  l'é- 
mission des  faux  assignats,  et  sera  mis  en 
demeure  d'opter,  sous  peine  d'être  dé- 
noncé par  la  section  des  Quatre-Nations. 


102 


CHAPITRE  V'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


"i"  D'après  le  rapport  de  l'Elat-major,  les 
citoyens  Garin  et  Cousin,  administrateurs 
au  Di'^partement  des  Subsistances,  vien- 
nent do  di^rlnier  qu'ils  craignont  que  des 
iroubloa  n'cclalcnt  ce  soir,  à  la  Halle  au 
Kir,  et  dénoncent  cinq  boulangers,  très 
mauvais  su, jols,  notamment  le  sieur  Houx, 
lue  des  Vieux-Augustins,  qui  prétend  que, 
snus  8  jours,  il  faut  un  Roi,  qu'autrement 
les  choses  iront  mal  et  (lue  la  disette 
sera  dans  Paris. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire   de    Paris   au  Conseil 

exécutif. 

15,  IG  mars  1703. 
Copie  et   oi'iginal   signé    (2  pièces).   A,    A"., 
AF'v  1470. 

471.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  dans  lequel  le  Comman- 
daut  général  prévienl  ses  concitoyens  que 
l'on  afliche  et  distribue  des  imprimés 
lierfides,  l'un  d'eux,  de  couleur  jonquille, 
sous  forme  d'un  placard  bien  aristocrati- 
quement  fait,  signé  d'un  faux  nom  et 
d'une  fausse  adresse  d'imprimeur,  qui 
couvre  sa  periidie  de  manière  à  faire 
prendre  le  change  à  ceux  qui  ne  sont  pas 
instruits,  invite  les  bons  citoyens  à  se  sou- 
lever conlre  les  Jacobins,  et  reproche  à 
Santerre  de  ne  pas  organiser  la  force  ar- 
mée, afin  d'écraser  le  peuple,  tandis  que 
lout  le  monde  sait  que  cette  force  est 
organisée  et  qu'il  ne  lui  manque  que  des 
règlements,  dont  s'occupent  les  commis- 
saires des  sections,  mais,  observe  San- 
terre, «  ce  qui  déjouera  nos  ennemis,  c'est 
(jue  tous  les  complots  des  scélérats,  qui 
voulaient  recevoir  les  ennemis  en  Bre- 
tagne et  en  Normandie,  sont  découverts 
et  que  notre  union  les  tue  ». 

liien  d'extraordinaire  dans  les  rapports 
n'est  signalé,  à  part  les  plaintes  de  la  pre- 
mière légion  sur  la  mauvaise  tenue,  l'in- 
subordination et  la  négligence  dans  le 
service  de  ses  tambours. 

IG  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF"'  1470. 

472.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Rurcau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 


1°  On  est  généralement  méconlent  de  ce 
que,  depuis  plusieurs  jours,  la  Conven- 
tion ne  fait  point  lire  les  lettres  qu'elle 
reçoit  do  Dumouriez,,  d'oîi  l'on  conclut 
que  les  nouvelles  sont  très  mauvaises,  on 
prétend  que,  dans  ces  lettres,  Duraouriez 
parle  en  maître  et  prétend  s'emparer  de 
la  Hollande  pour  y  régner;  on  redoute 
aussi  le  départ  de  beaucoup  de  membres 
de  la  Montagne  pour  les  départements,  et 
que  le  Marais  de  la  Convention  ne  profite 
de  l'absence  des  vrais  patriotes  pour  tout 
bouleverser;  l'entrée  de  Garât  au  minis- 
tère de  l'intérieur  ranime  le  courage  des 
aristocrates. 

2°  Sur  la  terrasse  des  Feuillants,  un 
jeune  homme  qui  s'est  dit  Jacobin  et  que 
des  personnes  désignent  sous  le  nom  de 
Varlet,  paraissait  beaucoup  regretter  dans 
ses  discours  que  l'insurrection  (|ui  de- 
vait éclater  du  9  au  10  mars  n'ait  pas  été 
réussie,  il  parla  longtemps  au  milieu  d'un 
groupe  fort  nombreux  et  sa  harangue  se 
résuma,  en  dernière  analyse,  à  ces  points  : 
1°  qu'il  avait  dit,  le  dimanche  précédent 
aux  Jacobins,  que  cette  insurrection  était 
légitime  et  nécessaire,  qu'il  la  désirait  en- 
coiB  Aujourd'hui,  qu'au  surplus  elle  n'é- 
tait qu'ajournée  ;  2"  qu'il  souhaitait  main- 
tenant que  l'apathie  des  Jacobins  filt 
remplacée  par  l'énergie  des  femmes  des 
;■(  et  G  octobre  1789,  afin  que  la  Conven- 
tion nationale  proscrivît  la  vente  de  l'ar- 
gent, décrétiil  la  peine  de  mort  contre  les 
agioteurs  et  accapareurs  et  fit  tojnber  la 
tête  de  lîoland,  de  Brissol,  et  qu'enfin, 
quand  il  y  aurait  une  guillotine  dans  la 
cour  du  Manège,  il  faudrait  bien  qu'ils  y 
passassent. 

3»  Les  esprits  sont  toujours  très  agités 
pour  la  question  des  enrôlements;  dans 
r.Assemblée  générale  de  la  section  de  Beau- 
repaire,  on  donna  lecture  d'une  adresse 
aux  citoyennes,  pour  que  la  tendresse  con- 
jugale ne  les  entraînât  point  à  s'opposer  au 
départ  des  braves  volontaires  ;  dans  celle 
des  Lombards,  la  veille,  à  10  heures  du 
soir,  il  y  eut  un  violent  tumulte  occa- 
sionné par  l'imprudence  du  président, 
qui  s'avisa  de  dire  que  les  garçons  étaient 
des  lâches  de  laisser  partir  les  hommes 
mariés,  il  se  forma  alors  deux  partis,  celui 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARLS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


103 


des  maris  et  celui  clos  garçons,  prêts  ù  en 
venir  aux  mains,  plusieurs  ofllciers  muni- 
cipaux accoururent  et  s'eflorcèrent  tlo  ra- 
mener le  calme,  mais  le  président  fut 
obligé  de  quitter  le  fauteuil. 

4°  Dans  plusieurs  sections,  on  inculpe  la 
Convention  de  ne  point  sévir  assez  vite 
contre  les  traîtres,  et  l'on  craint  le  renou- 
vellement des  affreuses  journées  des  2,  3 
et  4  septembre  dernier. 

5°  Les  troubles  excités  par  les  boulangers 
vont  toujours  croissant,  et  la  crainte  de 
la  disette  fait  que  l'on  double  ou  triple  sa 
provision  de  pain  ;  des  boulangers  se  sont 
présentés  à  l'Assemblée  générale  de  la 
section  de  la  Cité  et  y  ont  dit  que  le  pain 
pourrait  bien  manquer  au  premier  jour, 
vu  qu'ils  n'avaient  pu  acbeter  chacun 
qu'un  seul  sac  de  farine,  tandis  qu'ils  en 
emploient  trois  journellement,  et  que  la 
Commune  de  Paris  non  seulement  ne  leur 
donnait  aucune  indemnité,  mais  voulait 
même  les  forcer  à  faire  toutes  les  avances. 

6°  D'après  tous  les  rapports,  les  boulan- 
gers sont  grandement  coupables  du  tu- 
multe qu'il  y  a  eu  ti  la  Halle  au  Blé,  ils  se 
sont  prûtés  aux  suggestions  des  malinten- 
tionnés et  ont  manqué  de  faire  naître  des 
événements  très  fâcheux,  ils  se  plaignent 
des  abus  de  sacs  vides,  qui  pèsent  de  7  à 
8  livres  au  lieu  de  4,  ils  demandent  des 
avances,  non  des  indemnités,  mais  sont-ce 
là  des  motifs  pour  chercher  à  occasionner 
une  insurrection  avec  la  famine  et  pour 
risquer  de  massacrer  un  officier  munici- 
pal, un  adniinislratcur  des  Subsistances? 

7»  On  cite  les  propos  d'une  boulangère 
foraine,  sur  la  place  de  la  Maison  de  l'Ega- 
lité, qui  disait  à  ses  pratiques  :  «  Croyez- 
vous  qu'on  f...  aux  Parisiens  le  pain  à 
12  sols,  tandis  que  nous  payons  une  aug- 
mentation de  13  livres  par  sac;  si  mon 
mari  m'avait  cru,  il  n'aurait  pas  apporté 
de  pain  aujourd'hui.  » 

8°  Dans  la  section  de  Bon-Conseil  on  a 
arrêté  qu'il  fallait  vérifier  l'approvision- 
nement des  farines  avant  de  répandre 
l'alarme,  et  l'on  a  dû  envoyer  des  commis- 
saires auprès  du  Maire,  pour  savoir  au 
juste  l'état  des  subsistances  de  la  ville  de 
Paris. 

9"  La  section  de  la  Cité  a  également  en- 


voyé des  commissaires  dans  son  arron- 
dissement, à  l'effet  de  faire  perquisition 
chez  tous  les  boulangers  et  contraindre 
ceux  qui  auraient  plus  de  3  sacs  de  farine 
à  partager  avec  leurs  confrères  moins 
favorisés. 

10°  Les  rapports  des  observateurs  signa- 
lent la  présence,  à  Paris,  d'un  nommé  Sa- 
Latier,  agent  de  faux-monnayeurs,  qui 
met  en  circulation  de  faux  louis  d'or,  et 
d'un  fameux  chef  de  voleurs,  nommé  Dé- 
ruelle, maintes  fois  emprisonné  et  autant 
de  fois  évadé,  qui  ne  cesse  de  commettre 
des  vols  tant  à  Paris  que  dans  les  envi- 
rons, on  est  à  sa  poursuite.  Une  auberge, 
dite  la  Gaiiotte,  sur  le  boulevard  du 
Temple,  est  le  point  de  rendez-vous  des 
voleurs,  qui  viennent  y  partager  leurs  vols. 

11°  Les  cochers  de  place  ne  veulent  ab- 
solument marcher  qu'à  force  d'argent  et 
quand  il  leur  plaît,  ce  qu'il  y  a  de  plus 
étonnant,  c'est  qu'ils  sont  soutenus  par  le 
peuple,  même  par  la  force  armée.  Un 
détachement  de  volontaires  étant  accouru 
vis-à-vis  de  la  Maison  d'Egalité,  à  la  ré- 
quisition d'un  citoyen,  pour  mettre  un 
cocher  de  fiacre  à  la  raison,  l'un  d'eux 
s'écria  qu'on  ne  pouvait  forcer  les  cochers 
à  marcher,  attendu  qu'il  n'y  avait  pas 
encore  de  règlement  à  leur  sujet. 

La  feuille  des  rapports  de  police  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

16,  17  mars  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'\'  1470. 

473.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  par  lequel 
Santerre  prémunit  les  citoyens  contre  les 
malveillants  qui  continuent  toujours  à 
répandre  de  faux  bruits  pour  jeter  l'a- 
larme et  égarer  l'opinion,  et  se  livrent 
généralement  à  leurs  manœuvres  vers  la 
fin  de  la  semaine,  afin  que  le  lundi,  qui 
est  ordinairement  le  jour  de  repos  des 
ouvriers  et  le  jour  qu'ils  consacrent  à  leurs 
plaisirs,  puisse  favoriser  leurs  projets  si- 
nistres; il  engage  tous  les  bons  citoyens  à 
déjouer  ces  complots,  en  communiquant 
les  connaissances  qu'ils  peuvent  avoir  dos 
projets   do   ces    malinlentionnés,  qui   ne 


104 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


clierchent  qu'à  les  désunir.  Les  réserves 
do  il)  hommes  par  cliaque  section  seront 
tenues  au  complet  et  continuées  jusqu'à 
nouvel  ordre,  les  chefs  de  postes  el  adju- 
dants des  sections  feront  des  appels  de 
4  heures  en  4  heures  et  enverront  la  liste 
des  absents. 

17  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  AT.,  AF'V  1470. 

474.  —  Lettre  de  Pache,  maire  de  Paris, 
au  citoyen  Grouvello,  secrétaire  du  Con- 
seil exécutif  provisoire,  accusant  récep- 
tion de  l'avis  envoyé  la  veille  au  nom  du 
Conseil,  dont  il  a  envoyé  copie  aux  admi- 
nistrateurs de  Police  et  au  Commandant 
général,  avec  prière  de  prendre  les  me- 
sures nécessaires,  chacun  en  ce  qui  le 
concerne,  et  annonçant  qu'il  transmettra 
les  réponses  qui  lui  seront  parvenues  à 
cet  égard. 

17  mars  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

475.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Rureau  de  surveillance  de 
la  Police,  faisant  connaître  les  particula- 
rités suivantes  : 

1»  Un  certain  Pierre  Brémonl,  volon- 
taire du  2*  bataillon  des  Marseillais,  connu 
comme  intrigant  et  l'agent  de  plusieurs 
têtes  chaudes,  vient  d'obtenir  du  ministre 
Reurnonville,  par  la  protection  de  Barba- 
roux,  une  place  d'inspecteur  des  vivres  et 
fourrages  de  l'armée  du  Var,  et  une  place 
analogue  vient  d'être  accordée  au  sieur 
Laborde,  officier  de  paix  avant  le  dO  août, 
l'un  des  chefs  des  agents  du  ci-devantRoi, 
el  en  relations  avec  les  nouveaux  officiers 
de  paix,  dont  il  cherche  à  corrompre  le 
patriotisme. 

2»  Il  y  a  lieu  d'enregistrer  le  départ  de 
nombreux  volontaires,  quoique  dans  cer- 
taines sections,  notamment  celle  du  Théâ- 
tre-Français, les  jeunes  gens  montrent  peu 
de  zèle  pour  courir  aux  frontières,  mal- 
gré une  prime  de  100  livres  el  une  haute 
paye  de  2  livres  par  jour,  mais,  dans 
toutes  les  sections,  l'on  s'occupe  d'établir 
une  caisse  pour  le  soulagement  des  fem- 
mes et  enfants  des  défenseurs  de  la  patrie. 

.3°  La  conduite  des  boulangers  est  sévè- 


rement jugée,  outre  les  intentions  qu'ils 
ont  manifestées  el  celles  qu'on  leur  soup- 
çonne, ils  soutiennent  que  tant  que  la  Mu- 
nicipalité se  mêlera  des  subsistances,  le 
pain  sera  toujours  cher  et  les  farines  peu 
abondantes.  Il  est  certain  que  sans  l'élo- 
quence et  la  force  des  poumons  du  ci- 
toyen Audouin,  il  serait  arrivé  de  grands 
malheurs  à  la  Halle  aux  blés  et  farines, 
les  boulangers,  réunis  à  une  troupe  de 
femmes,  vomissaient  mille  injures  contre 
la  Municipalité  et  voulaient  absolument 
pendre  le  citoyen  Garin,  administrateur 
des  Subsistances,  qui  eut  beaucoup  de 
peins  à  s'échapper  de  leurs  mains.  La 
présence  et  les  discours  du  Maire  contri- 
buèrent aussi  beaucoup  à  ramener  le  bon 
ordre  et  la  tranquillité,  ainsi  que  la  pro- 
messe du  citoyen  Baudrais,  administra- 
teur de  Police,  de  faire  son  rapport  de 
tous  les  abus  dont  on  l'informait.  Le  Maire 
crut  devoir  déclarer  avec  beaucoup  de 
fermeté  aux  boulangers  attroupés  qu'il  y 
en  avait  parmi  eux  de  malintentionnés 
pour  la  chose  publique  et  qui  étaient  in- 
cités à  provoquer  le  désordre. 

4°  Dans  plusieurs  cafés,  on  disait  qu'il  se- 
rait nécessaire  d'envoyer  aux  environs  de 
Paris,  afin  de  s'assurer  si  les  fermiers  font 
battre  une  assez  grande  quantité  de  blé 
pour  que  les  marchés  soient  suffisamment 
pourvus,  et  afin  de  savoir  s'il  n'y  a  pas 
d'accaparements  de  cette  précieuse  denrée. 

5°  Les  craintes  manifestées  au  sujet  d'un 
prétendu  projet  des  vainqueurs  de  la  Bas- 
tille, gendarmes  nationaux,  sont  absolu- 
ment dénuées  de  tout  fondement;  ils  se 
sont  assemblés  aujourd'hui  pour  célébrer 
un  service  en  l'honneur  de  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau  et  pour  s'occuper  de  leur 
prochain  départ;  on  rapporte  seulement 
que  parmi  eux  se  trouvent  quelques 
femmes  déguisées  en  hommes,  qui  reçoi- 
vent la  paye  attribuée  aux  volontaires  na- 
tionaux. 

La  feuille  des  rapports  est  accompagnée 
d'une  lettre  d'envoi  du  maiie  de  Paris  au 
Conseil  exécutif. 


17,  18  mars  1793. 
Copie   et  original    signé    (2  pièces),    A.  A'., 
AFiv  1470. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


105 


476.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  consacré  sur- 
tout à  la  réglementation  du  service, 
constatant  que  les  commandants  et  adju- 
dants de  sections  mettent  beaucoup  de 
négligence  à  avoir  leur  réserve  complète, 
que  plusieurs  sections  n'ont  pas  fournie, 
déclarant  que  l'appel  doit  être  fait  au 
moins  trois  fois  par  jour,  et  chargeant  les 
chefs  de  légions  et  adjudants  généraux 
de  vérifier  souvent  les  postes,  afin  de 
s'assurer  de  l'état  des  réserves,  et  comme 
la  troupe  soldée  presiiue  en  entier  quitte 
Paris,  invitant  les  citoyens  à  être  exacts, 
prévenant  enfin  les  commissaires  des  sec- 
tions, investis  du  recrutement,  que  passé 
2  heures  après-midi,  il  ne  sera  plus  fait 
de  départs  de  recrues,  aUendu  que  les 
conducteurs  rencontrent  beaucoup  d'in- 
convénients à  l'entrée  de  la  nuit. 

18  mars  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

477.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
annonçant,  pour  la  2*  légion,  que  les  ci- 
toyens Grandremi,  capitaine  de  canon- 
niers.  Bon,  sergent,  et  Aubry,  canonnier 
de  la  section  de  la  Réunion,  ont  été  con- 
signés au  poste  du  pont  Motre-Dame, 
faute  de  place  à  l'iVbbaye  ;  pour  la  i"  lé- 
gion, que  le  citoyen  Barrois,  enrôlé  dans 
la  section  du  Mail,  a  été  arrêté,  comme  il 
vendait  son  habit,  et  conduit  à  l'Abbaye, 
ainsi  que  trois  autres  militaires  qui  sa- 
braient sur  la  place  de  la  Victoire  na- 
tionale tous  ceux  qui  passaient  ;  que  l'of- 
ficier de  garde  au  poste  de  la  Caisse  de 
l'extraordinaire  a  refusé  de  prêter  main 
forte  à  G  particuliers,  dont  l'un  se  disait 
municipal,  décoré  du  cordon  national,  et 
un  autre  commissaire  de  section,  pour 
aller  saisir  un  jeu,  d'autant  plus  qu'ils 
lui  av.iient  fait  des  demandes  suspccles, 
et  atlendu  ([u'étaiit  autorisés  comme  ils 
l'étaient,  ils  devaient  plutôt  s'adresser  à 
des  sections  voisines,  et  qu'on  ne  doit  pas 
dégarnir  un  poste  aussi  essentiel. 

18  mars  1793. 
Original,    signé  de   Sanlerre   et  de  Clément, 
A.  N.,  Al'iv  1470.; 


478.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  relevant  les  particularités  sui- 
vantes : 

1°  De  violents  murmures  éclataientcontre 
les  députés  de  la  Convention,  que  l'on  ac- 
cusait de  rester  dans  l'inaction  depuis 
longtemps,  et  d'avoir  fait  mourir  Louis  XVI 
pour  prendre  sa  place,  de  façon  à  changer 
simplement  de  despotisme  ;  certains  di- 
saient qu'à  moins  d'immoler  Brissot,  Bu- 
zot,  Petion  et  Roland,  on  ne  pouvait  es- 
pérer d'être  heureux,  parce  qu'ils  avaient 
juré  sur  leur  tête  d'opérer  une  contre- 
révolution. 

2°  Au  milieu  des  groupes  assemblés  sur 
la  terrasse  des  Feuillants,  un  colporteur 
vint  crier  la  pétition  d'une  épicière  qui 
réclamait  100,000  livres  pour  le  sucre 
qu'on  lui  avait  pillé  le  25  février,  les  ci- 
toyennes, répandues  sur  la  terrasse,  s'é- 
crièrent alors  :  «  C'est  dommage  qu'elle 
n'ait  pas  donné  son  adresse,  nous  lui  au- 
rions porté  son  indemnité.  » 

3°  Le  projet  d'expulsion  des  étrangers 
de  Paris  et  de  la  France  entière  est  désap- 
prouvé, attendu  qu'au  moyen  du  Comité 
de  sûreté  génér.ile  de  la  Convention  et  du 
Comité  de  surveillance  de  la  Municipalité, 
il  est  facile  de  s'assurer  des  malveillants, 
et  que  Paris  n'est  pas  dans  une  situation 
assez  prospère,  pour  qu'il  soit  d'une  bonne 
politique  de  défendre  aux  étrangers  d'y 
venir  dépenser  leur  fortune. 

4°  Tous  ces  propos  n'empêchent  pas 
que  l'on  ne  parle  avec  chaleur  de  la  rareté 
des  subsistances  de  première  nécessité, 
au  sein  de  l'abondance  et  des  accapare- 
ments de  toute  nature. 

•ï"  D'après  le  rapport  du  citoyen  Sarot 
à  la  .section  Beaurepaire,  le  sieur  Garin, 
administrateur  des  Subsistances,  auriiit  dit 
au  secrétariat  de  la  Commune  que  12  bou- 
langers avaient  osé  avancer  que,  dans 
8  jours,  il  y  aurait  un  roi  de  France, 
4  commissaires  de  la  section  furent  char- 
gés d'éclaircir  le  fait.  On  se  plaint,  en 
général,  que  les  boulangers  font  leurs  pains 
au-dessous  du  poids,  que  ceux  de  2  livres 
ne  pèsent  qu'une  livre  3  ([uarlerons  et 
ceux  de  quatre  3  livres  deux  tiers. 

6°  Les  épiciers  de  la  rue  Montorgueil 


i06 


CHAPITRE  l•^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  I,A  RÉVOLUTION 


avaient  tous  fermé,  le  17  mars,  leurs  bou- 
tiques, parce  que  leurs  garçons  s'étaient 
réunis  pour  s'occuper  d'une  pétition. 

7»  La  plupart  des  marchands  d'es- 
tampes vendent  publiquement  le  testa- 
ment de  Louis  Capet,  surmonté  de  trois 
ligures  en  médaille,  dont  celle  du  milieu 
représente  le  ci-devant  Roi,  décoré  du 
cordon  et  de  la  plaque  du  Saint-Esprit,  et 
les  deux  autres  les  enfants  du  tyran,  l'un 
avec  le  litre  de  prince  royal  et  l'autre 
avec  celui  de  Madame  de  France;  on  ob- 
serve à  ce  sujet  que  si  les  marchands  ont 
la  liberté  de  vendre  toutes  sortes  d'images, 
ils  sont  cependant  astreints  à  ne  pas  of- 
fenser les  bonnes  mœurs,  et,  à  plus  forte 
raison  à  ne  point  commettre  d'infractions  à 
la  loi  qui  sert  de  base  à  la  République,  en 
osant  accompagner  l'effigie  des  ci-devant 
de  titres  qu'ils  n'ont  plus,  infractions  qui 
sont  d'une  cxMmc  conséquence. 

8°  Dans  le  moment  présent,  tout  Paris 
est  plongé-  dans  la  consternation  par  ce 
que  l'on  raconte  de  l'assassinat  commis  à 
Orléans  sur  la  personne  d'un  représentant 
de  la  nation,  et  à  cause  des  nouvelles 
venues  de  quelques  départements. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

18,  19  mare  1703. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470. 

479.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  que 
les  citoyens  de  garde  aux  Caisses  et  éta- 
blissements publics  ne  quitteront  leurs 
postes  sur  aucune  réquisition  et  fermeront 
les  portes  le  soir  à  l'heure  concertée  avec 
les  directeurs;  les  officiers  municipaux  et 
autres  autorités  constituées  devant  savoir 
que  les  sections  seules  sont  dans  le  cas 
de  prêter  main  forte ,  faisant  observer 
que  beaucoup  de  soldats  s'enrôlent  dans 
les  sections,  étant  déjà  enrôlés  ailleurs, 
et  priant  instamment  les  sections  de  ne 
prendre  d'hommes  que  ceux  qui  sont 
bien  connus  et  dont  il  n'y  a  rien  à  crain- 
dre ;  rappelant  enfin  que  la  prison  de  la 
Force  est  réputée  militaire  et  que  tous 
ceux  qu'on  arrêtera,  une  heure  après  la 


retraite,  y  seront  conduits,  lorsqu'il  n'y 
aura  pas  de  place  à  l'Abbaye. 

19  mars  1793. 

Extrait,  signé  de  Clément,  A.N.,AF"'  1470. 

480.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  aux  termes 
duquel  le  (Commandant  général,  au  moment 
où  les  plus  zélés  patriotes  courent  à  la  dé- 
fense des  frontières,  et  où  les  ennemis  de 
la  patrie  veulent  de  toutes  parts  égorger  les 
patriotes,  rappelle  à  ses  concitoyens,  qu'at- 
tendu le  besoin  absolu  d'une  surveillance 
active,  nécessaire  à  tous,  il  est  en  droit 
d'exiger  un  service  strict  et  militaire  de 
tous  les  citoyens,  et  qu'en  cet  instant  où 
la  patrie  est  en  danger  et  où  les  modérés 
vietment  servir  par  dérision  aux  postes,  il 
punira  militairement  et  sévèrement,  en 
conséquence,  infligeant  3  jours  d'arrêt  à 
l'Abbaye  au  citoyen  Menou,  (ils  de  l'an- 
cien commandant  de  la  section  du  Louvre, 
pour  divers  manquements  à  son  service, 
notamment,  pour,  lorsqu'il  était  de  faction, 
s'être  fait  apporter  des  huîtres  pour  dé- 
jeûner et  avoir  quitté  son  poste  sans  être 
relevé,  attendu  que  ce  n'est  point  par 
ignorance  qu'il  a  manqué  à  son  service  ; 
infligeant  également  3  gardes  extraordi- 
naires au  citoyen  Josse,  fabricant  de  bou- 
tons, pour  avoir  refusé  de  monter  sa  garde, 
malgré  les  invitations  fraternelles  de  l'ad- 
judant et  de  son  capitaine,  ainsi  qu'à 
d'autres,  pour  le  même  motif,  et  ordon- 
nant au  chef  de  la  3^  légion  de  comman- 
der les  patrouilles  réclamées  par  le  Direc- 
toire autour  des  Invalides  et  de  l'Ecole 
militaire,  et  de  les  disposer  de  façon  à  ce 
qu'il  y  ait  une  surveillance  continuelle  de 
jour  et  de  nuit  ;  le  rapport  des  légions  ne 
signale  rien  d'extraordinaire,  à  part 
l'extinction,  entre  2  et  3  heures,  de  beau- 
coup de  réverbères  dans  les  sections  de 
Molière  et  La  Fontaine,  des  Amis  de  la 
Patrie  et  des  Fédérés. 

20  mars  1793. 

Extrait,  signé  do  Clément,  A.N.,  AF'^'1470. 

•481.  —  Extrait  du  rapport  général  des 
légions  de  la  garde  nationale  parisienne, 
déclarant,  pour  la  3'  légion,  que  l'adju- 
dant général  se  plaint  beaucoup  de  l'in- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  I)i:  JANVIER  A  JUIN  1793 


107 


suliordinalion  des  malades  de  l'hôpilal 
mililaiie,  la  visite  par  lui  faite  avec  le 
(■(iimnissaire  n'ayant  produit  aucun  effet; 
constatant,  dans  la  4"=  W'^gion,  que  la  sec- 
lion  du  Mail  se  plaint  beaucoup  des  co- 
chers de  fiacre,  qui  rançonnent  les  ci- 
toyens à  leur  gré,  et  que  le  réverbère,  en 
face  du  posle  de  la  rue  des  Martyrs,  était 
éteint  à  3  heures,  de  incmn  dans  la  G"  lé- 
gion, ceux  des  rues  Troussevaclic,  Mari- 
vaux et  du  carré  Saint-Martin. 

21  mars  1793. 
Extrait,  signé    do    Hantcrrc    et    de   Clément, 
A.N.,  Al''\   A70. 

482.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  mentionnant 
le  changement  des  jours  d'épreuves  pour 
les  canons,  qui,  au  lieu  de  se  faire  les  di- 
manches, comme  auparavant,  se  feront  à 
l'avenir  tous  les  mardis,  pour  permettre 
aux  ouvriers  la  visite  des  essieux,  affûts 
et  caissons,  enjoignant  aux  postes  des 
faubourgs  contigus  aux  routes  de  l'arrivée 
des  volontaires,  obligés  de  revenir  à  Paris 
par  suite  do  leurs  blessures,  de  les  diriger 
auprès  du  commissaire  des  guerres  Tru- 
plième,  chargé  do  1rs  recevoir  aux  Grands- 
Augustins,  (juai  de  la  Vallée,  annonçant 
l'envoi,  par  le  minisire  de  la  guerre,  des 
vainqueurs  de  la  Bastille  à  Tours,  en  rai- 
son de  nouveaux  troubles  et  de  rasseni- 
bleinent  d'aristocrates,  et  en  conformité 
d'un  arrêté  de  la  Commune,  (jui  prescrit  de 
faire  placer  des  canons  devant  la  Tréso- 
rerie nationale,  l'Arsenal  et  la  Caisse  de 
l'Extraordinaire,  chargeant  de  ce  service 
la  seconde  et  la  4"  légions,  en  ce  qui  con- 
cerne la  Trésorerie  et  la  Caisse  de  l'Ex- 
traordinaire, enfm  recommandant  l'assi- 
duité aux  leçons  de  lactique  et  à  l'exercice. 
Rien  d'extraordinaire  n'est  signalé  par  le 
rapport  des  légions,  en  dehors  do  l'arrcs- 
t.ition  de  quelques  soldats  et  déserteurs, 
dont  deux  déguisés  en  femmes,  et  de  la 
descente  dans  une  maison  de  jeu,  rue  do 

Richelieu. 

22  mars  1793. 
Extrait,  signé  .de  Clément,  A.  JV.,  AE"^'  1470. 

483.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisien  ne,  rendantcomiHo 
d'une  visite  noclurnc  de  la  caserne  de  Ba- 


bylone,  ordonnée  par  le  Commandant  gé- 
néral, à  la  suite  de  l'arrestation,  par  le 
Comité  de  Police,  de  deux  individus   ap- 
.  partenant  à  celte  caserne,  quoique  n'étant 
pas    en    uniforme,   pour  avoir  donné  en 
payement  de  bas  de  soie  des  assignats  fau-x 
de  200  livres  ;  le  Commandant  général,  à 
la  tête  d'un  détachement  de  1,200  hommes, 
étant  entré  à  la  caserne,  où  il  n'y  avait  ni 
colonel  ni  officier  de  poslc,  procéda  à  une 
visite  en  règle  qui  n'amena  la  découverte 
d'aucun  assignat,  mais  celle  des  bas  de  soie 
achetés   avec   un  faux  billet;   la  caserne 
se  trouvait  dans  le  plus  détestable  état, 
des  filles  partout,  un  capitaine  et  un  lieu- 
tenant-colonel   se   permirent  des  propos 
séditieux,  cherchant  môme  à  soulever  lo 
poste,  le   Commandant  général  leur  or- 
donna de  se  taire,  ce  que  fit  le  lieutenant- 
colonel,  mais  le  capitaine  ayant  continué, 
lo  Commandant  général  lo  lit  conduire  à 
l'Abbaye  pour  lii  jours  et  infligea  au  co- 
lonel   Oswald   8  jours  d'arrêt,  au  lieute- 
nant-colonel 8  jours,  à  l'officier  du  poste 
13  jours,  ainsi  qu'au  factionnaire.  Comme 
au  poste  de   Beuurepaire  il   n'y  avait   ni 
officier  ni  sous-officier,   l'adjudant  reçut 
l'ordre  d'envoyer  pour  3  jours  à  l'Abbaye 
les  officiers  et  sous-of(iciers,  sous  peine 
d'y  aller   à    leur    place.    Par    le    môme 
ordre,   lo  tlommandaiit   général  prévient 
fraternellement  les  chefs  et  ailjudants  de 
légions  que,  s'ils  ne  tiennent  pas  la  main 
plus  fortement  à  ce  que  les  réserves  soient 
complètes   et   que    les    postes   extérieurs 
n'aient  pas  de  remplaçants,  il  mettra  les 
chefs  aux  arrêts  et  les  adjudants  à  l'Ab- 
baye.  Injonction   est  faite   aux   chefs  do 
division  des  districts  de  Saint-Denis  et  du 
Bourg  do  l'Égalité  do  procéder  à  l'arresta- 
tion de  tous  les  déserteurs  et  de  vérifier 
avec  soin  les  congés  de  ceux  qui  revien- 
nent, personne  ne  devant   revenir  en  ce 
moment. 

23  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  iV.,  AF'^'M70. 

.484.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  do  la 
garde  nationale,  déclarant  que  jamais  la 
sévérité  dans  le  service  n'a  été  plus  né- 
cessaire, et  que  les  événements  de  la 
Vendée  montrent  la  nécessité  d'une  union 


108 


CHAPITRE  I«^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


parfaite,  que  l'insurrection  n'y  a  com- 
mencé que  parce  que  l'on  a  porsuadé  au 
peuple  qu'il  fallait  se  lever,  limpulsion 
une  fois  donnée,  les  coquins  par  la  ter- 
reur obligent  mémo  les  palriotes  à  mar- 
cher de  force,  mais  on  sait  qu'à  Paris,  il 
n'y  a  qu'un  moyen  d'amener  un  soulève- 
ment, c'est  d'égarer  le  peuple  sur  les  sub- 
sistances, en  conséquence  le  Commandant 
général  propose  les  mesures  de  salut  pu- 
blic, qui  entraveront  les  projets  des  scé- 
lérats dont  le  nombre  est  considérable 
dans  la  capitale.  Il  faut  que,  dans  chaque 
section,  les  réserves  soient  prêtes  <à  mar- 
cher, qu'nu  moindre  rassemblement  l'on 
arrête  et  l'on  conduise  chez  les  commis- 
saires ou  à  la  Police  l'orateur  qui  parle 
contre  la  République  et  les  lois,  que  le 
régime  militaire  domine  pour  le  moment, 
enfin  que  la  force  armée  soit  obéissante. 
Le  Commandant  général  n'ignore  pas  que, 
lorsque  la  tranquillité  régne,  que  lorsqu'il 
n'y  a  point  de  dangers  certains,  les  prin- 
cipes, dont  l'application  lui  paraît  indis- 
pensable aujourd'hui,  seraient  vexaloires 
et  contraires  aux  Droits  de  rilomme  et  à  la 
liberté,  mais  il  proclame  qu'il  sera  inexo- 
rable sur  les  principes,  en  vain  voudra- 
t-on  dire  que  c'est  un  système  dictatorial, 
ses  sentiments  sont  connus,  et  il  déposera, 
lorsqu'on  le  jugera  nécessaire,  l'autorité 
que  lui  donne  sa  place  et  de  laquelle  il  ne 
se  servira  que  pour  les  intérêts  du  peuple. 

24  mars  1793. 
Copie  conforme,    signée    de  Clément,  A.  N., 
.\I'''V  1470. 

485.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Rureau  de  surveillance  de 
la  Police, constatant  les  incidents  suivants: 

1°  Les  courriers  arrivés  la  veille  de  l'ar- 
mée révolutionnaire  ont  singulièrement 
affligé  les  bons  citoyens,  outrés  de  voir 
que  l'on  tolère  les  émigrés  et  les  aristo- 
crates, qui,  arrêtés  à  la  clameur  publlcjuc, 
ont  le  talent  de  se  faire  relâcher  de  suite. 
Comme  sous  l'ancien  régime,  les  gens  ti- 
trés n'ont  jamais  tort,  aussi  le  nombre 
des  émigrés  et  des  malveillants  augmente- 
t-il  tous  les  jours,  on  aperçoit  dans  les 
rues  et  lieux  publics  quantité  de  figures 
nouvelles  et  sinistres,  les  environs  de  la 


Maison  de  l'Égalité  et  sans  doute  la  maison 
elle-même  sont  remplis  d'émigrés,  dont 
beaucoup  sont  cachés  dans  les  chambres 
des  lilles  publiques;  on  se  plaint  égale- 
ment de  ce  que  les  émigrés  obtiennent 
trop  facilement  des  certiTicats  de  résidence 
et  de  civisme,  grâce  à  l'extrême  faiblesse 
des  sections  ;  l'on  est  aussi  très  mécontent 
de  voir  les  prisons  et  maisons  d'arrêt 
pleines  de  prévenus,  qu'on  ne  met  jamais 
en  jugement. 

2°  Les  esprits  échauffés  se  répandent 
en  mille  propos,  où  sont  donc  les  bons 
patriotes?  s'écriaient  des  femmes,  se- 
raient-ils endormis  ou  morts?  Un  parti- 
culier du  nom  de  Tessier,  qui  se  dit  com- 
mis aux  subsistances  de  la  guerre,  a  failli 
être  jeté  dans  l'un  des  bassins  des  Tuilo- 
leries  pour  avoir  insulté  un  député  de  la 
Montagne. 

3°  Une  bande  de  prétendus  fédérés, 
ayant  à  leur  tête  un  officier  de  hussards, 
a  pénétré  dans  une  maison  de  jeux  prohi- 
bés, rue  Neuve-des-Petits-Champs,  sous 
prétexte  de  pratiquer  une  saisie,  mais  en 
réalité  pour  la  faire  contribuer. 

4°  Suivant  certains  rapports,  le  procureur 
de  la  Commune  aurait  de  fréquentes  con- 
férences avec  les  teneurs  de  tripots  de 
biribi,  de  30  et  40,  et  la  plupart  des  com- 
mis travaillant  sous  ses  ordres  auraient  des 
relations  suspectes  avec  les  teneurs  de 
ces  maisons  de  jeux  prohibés  ;  d'autre 
part,  un  citoyen  du  nom  de  Pi((uais  est, 
paraît-il,  l'agent  du  Maire  pour  savoir  ce 
qui  se  passe  dans  les  grandes  tables  et 
les  meilleures  sociétés. 

ii"  L'ancien  officier  de  paix  Laborde 
cherche  toujours  à  corrompre  les  nou- 
veaux et  les  plus  honnêtes  des  officiers  de 
paix,  il  rançonne  la  plupart  des  maisons 
de  jeux  en  disant  qu'il  est  encore  attaché 
à  la  Police. 

6°  Les  différents  quartiers  de  Paris  et 
lieux  publics  ont  été  hier  fort  tranquilles, 
il  en  fut  de  même  sur  la  terrasse  de  la 
Convention  jusqu'il  près  de  7  heures  du 
soir,  alors  parurent  plusieurs  individus 
qui  voulurent  empêcher  les  bons  patriotes 
de  faire  des  motions,  mais  ils  furent  vi- 
goureusement repoussés  et  contraints  de 
prendre  la  fuite.  Aujourd'hui,  même  tran- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  ^ARIS  DE  JaN'VIER  A  JUIN  1793 


109 


quillitt',  excepté  que  les  groupes  ont  été 
fort  agités  au  sujet  de  la  lettre  de  Dumou- 
riez,  qui  dit  qu'il  va  rétro^frader  de  la 
Belgique  jusqu'à  Valencieiines  ;  sans  se 
donner  la  peine  d'approfondir  ses  motifs, 
on  le  qualilie  de  traître  et  de  scélérat. 

7°  On  menace  que  les  émigrés  cachés 
dans  Paris  feront  une  explosion  terrible, 
sous  peu  de  jours. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

24,  26  mars  1793. 

Extrait  et  original  signés  (2  pièces),  A.N., 
AF'\'  1Î70. 

486.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  notifiant  le 
départ,  mardi  26,  pour  le  département  de 
la  Vendée,  d'un  convoi  composé  de  qua- 
torze pièces  de  canon,  avec  leurs  cais- 
sons, se  plaignant  de  ce  que  les  réserves 
ne  sont  pas  fournies  exactement,  et  que 
les  commandants  des  postes  ne  marquent 
point  les  citoyens  qui  vont  dîner,  pas  plus 
l'heure  de  leur  sortie  que  celle  de  leur 
rentrée,  prescrivant  la  continuation  des 
patrouilles  accoutumées  par  les  réserves, 
et  enjoignant  aux  adjudants  généraux  des 
légions  d'envoyer,  dans  les  24  heures,  à 
l'Etat-major,  l'état  des  postes  actuels  de 
leurs  légions  et  le  nombre  d'hommes  qui  y 
montent,  avec  lettre  au  ministre  des  af- 
faires étrangères,  l'avisant  de  l'arrestation 
de  plusieurs  émigrés  et  d'un  prétendu  gen- 
darme, dans  la  section  des  Halles,  et  de  celle 
du  sieur  Béliard,  volontaire,  portant  ta  son 
chapeau  un  bouton  large  de  1")  lignes, 
avec  les  armes  de  France,  ainsi  que 
des  citoyens  Dorché  et  Léonard,  dans  la 
section  de  la  Ilalle-au-Blé,  et  annonçant 
qu'un  incendie  a  éclaté  chez  un  pâtissier, 
dans  une  des  maisons  de  la  galerie  d'E- 
galité, mais,  grâce  à  de  prompts  secours, 
n'a  point  fait  de  progrès,  et  qu'aussitôt 
que  les  étals  des  postes  de  la  force  armée 
de  Paris  seront  prôts,  le  Commandant  gé- 
néral en  fera  passer  un  à  chaque  ministre. 

25  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF>v  1170. 

487.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  enjoignant  de 


continuer  les  réserves,  pour  le  27  mars,  à 
raison  de  25  hommes,  et  d'en  désigner 
2.')  autres  qui  se  tiendront  chez  eux,  prêts 
à  marcher,  les  2';  premiers  devant  rester 
au  poste  et  faire  patrouille,  attendu  que 
plusieurs  factieux  ont  assigné  ee  jour  à 
leurs  complices,  pour  tenter  un  soulève- 
ment, le  Commandant  général  n'ajoute 
point  foi  à  ces  propos,  mais  il  est  obligé 
de  se  tenir  sur  ses  gardes  et  d'exiger  la 
plus  grande  exactitude. 

2G  mars  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  A.  N.,  AF'^  1470. 

488.  -  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  reproduisant 
la  teneur  de  deux  lettres,  la  première  du 
citoyen  La  Barrière,  aide -de -camp  du 
général  Fiers,  au  minisire  de  la  guerre, 
envoyée  d'Anvers,  le  29  mars,  à  l'effet  de 
le  prévenir  de  la  défection  totale  des  gen- 
darmes de  l'armée  de  Dumouriez,  qui 
abandonnent  leur  poste  en  jetant  sur 
leur  passage  les  germes  de  l'insurrec- 
tion, et  de  l'arrivée  prochaine  de  cesdésor- 
ganisateurs  à  Paris,  où  ils  iront  dans  les 
sections  porter  l'agitation  et  le  trouble, 
la  seconde  du  citoyen  Ferret,  comman- 
dant de  la  place  et  du  port  d'Ostende,  de 
même  date,  au  ministre  de  la  guerre,  à 
reffel  de  se  plaindre  des  gendarmes  qui 
attaquent  les  officiers  et  volontaires,  se 
permettent  de  leur  arracher  les  épau- 
letles,  ne  parlent  que  de  couper  et  de  ha- 
cher, disant  qu'ils  ne  reconnaissent  aucun 
supérieur,  sont  à  l'égalité  et  veulent  agir 
à  leur  fantaisie,  ceux  qu'on  envoie  pour 
les  arrêter  étant  menacés  et  poursuivis  à 
coups  de  sabre  et  le  pistolet  à  la  main, 
au  point  qu'il  faudra  peut-être  au  premier 
jour  faire  prendre  les  armes  à  toute  la 
garnison  pour  réprimer  une  pareille  in- 
subordination. 

La  seconde  partie  de  l'ordre  du  jour 
est  spécialement  consacrée  à  l'état  de 
Paris,  qui,  sans  être  troublé,  est  cepen- 
dant inquiétant.  D'après  Santerre,  les  trois 
fléaux  de  la  République  sont  la  guerre  aux 
tyrans,  la  guerre  à  l'opinion  et  celle  au 
préjugé  et  à  l'erreur.  A  son  sens,  le  pre- 
mier se  guérit  avec  des  hommes  et.  du 
canon,  le   2"  se  guérit  en  se  servant  du 


no 


CHAriTRE  I".  —  JOURNÉES  HISTOniQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


tera|)s,  de  la  logique  et  do  la  philosophie, 
ce  soul-là  les  vulnéraires  et  antiputrides 
qui  seuls  peuvent  servir  de  remède;  le 
;<«  fléau  comprend  les  préjugés  et  l'er- 
reur, ce  sont  des  maladies  longues  et 
difficiles  à  guérir,  souvent  même  incu- 
rables, qui  sont  produites  par  l'amour- 
propre,  l'ignorance  et  l'irréflexion.  Cer- 
tains individus  qui,  depuis  3  ans,  flotleiit 
entre  l'opinion  républicaine  et  celle  aris- 
tocratique, se  trouvent  aujourd'hui,  de- 
puis environ  3  mois,  en  apparence  jaco- 
bins; les  patriotes  du  14  juillet  les  croient 
amis  de  la  République,  ces  nouveaux  ja- 
cobins, qui  ont  feint  d'être  patriotes  et 
sont  peut-être  aristocrates,  veulent  au- 
jourd'hui, sous  le  masque  du  patriotisme, 
faire  croire  que  les  patriotes  de  89  sont 
changés.  Si  les  patriotes  qui  ont  eu  de 
pareils  sophismes  à  combattre  contre  les 
Feuillants, les  modérés  et  les  arislociates, 
ne  remédient  pas  à  ce  piège,  la  Vendée  va 
se  trouver  à  Paris,  l'armée  revient  défendre 
ses  foyers,  et  les  patriotes  irréfléchis, 
conjointement  avec  Brunswick  et  Georges, 
sur  les  débris  do  la  liberté  naissante  et 
morte,  rétablissent  le  despotisme. 

Le  seul  remède  aux  maux  qui  menacent 
les  citoyens  est  l'union  et  farce  à  la  loi, 
en  conséquence,  tant  que  l'on  n'aura  pas 
retiré  la  confiance  au  Commandant  gé- 
néral, les  réserves  seront  de  50  hommes 
par  section,  savoir,  10  hommes  de  cha- 
cune dans  le  bAtiment  des  Feuillants,  hors 
de  la  Convention,  et  10  exactement  à 
chaque  section  pour  faire  des  patrouilles 
jusqu'à  nouvel  ordre,  et  le  chef  de  légion 
de  service  près  de  la  Convention  com- 
mandera cette  réserve. 

Il  est  bon  de  savoir  que  les  émigrés  et 
aristocrates  abondent  à  Paris  depuis  huit 
jours,  et  que  lu  police  vient  de  prendre 
une  mesure  prudente  et  nécessaire  à  ce 
sujet. 

27  mars  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

489.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Des  malveillants,  qui  cherchent  sans 
doute  à  difl'amer  la  Convention  nationale, 


répandent  le  bruit  que  ses  membrcB  sont 
payés  au  Trésor  en  argent. 

2'  Les  troubles  des  départements  ma- 
ritimes et  ceux  qu'on  fomente  dans  Paris 
sont  non  seulement  l'œuvre  des  prêtres 
réfiactaires,  mais  encore  des  émigrés 
rentrés  en  foule,  qui  ont  su  se  procurer 
de  faux  certificats  de  résidence,  en  les 
payant  très  cher,  et  même  des  cartes  ci- 
viques; d'après  le  témoignage  d'une  femme 
(la  C.  de  **),  qui  politiquement  fré(|uente 
beaucoup  les  aristocrates  et  a  rendu  d'im- 
portants services  à  la  République,  ces 
émigrés  seraient  rentrés  par  la  Bretagne  et 
se  seraient  réfugiés  dans  des  clulleaux  d'é- 
migrés Bretons,  et  de  là  auraient  gagné  fur- 
tivement Paris,  où  ils  disent  ouvertement 
qu'une  nouvelle  journée  du  10  août  s'ap- 
proche, mais  qu'ils  auront  leur  revanche,  et 
i|u'il  existe  un  projet  d'chleverdu  Temple 
la  femme  de  Louis  Capet  cl  son  (ils.  Quoi- 
qu'il y  ait  des  complots  (jui  b'ourdisscnl, 
les  agents  de  l'aristocratie  ne  se  montrent 
plus  avec  autant  d'audace  qu'il  y  a  quel- 
ques jours,  on  voit  des  particuliers  qui 
arborent  des  cocardes  où  le  blanc  domine. 

3°  Un  membre  du  Club  des  Cordeliers, 
envoyé  en  qualité  de  commissaire  du 
pouvoir  exécutif  en  Bretagne,  ainsi  qu'un 
de  ses  collègues,  avaient  instruit  Roland 
de  tous  les  rassemblements  <iui  s'y  fai- 
saient et  des  suites  funestes  qui  en  résul- 
teraient, mais  ils  ne  reçurent  jamais  de 
réponse  que  de  la  dame  Roland,  et  encore 
ne  leur  parlait-elle  nullement  de  l'objet 
de  leurs  craintes. 

4°  La  section  de  Bon-Conseil  a  dénoncé 
DumourieZjBeurnonville  et  Clavière  comme 
autant  de  traîtres,  et  a  décidé  l'envoi 
d'une  adresse  à  la  Convention,  afin  d'ap- 
prendre des  représentants  si,  dans  les 
circonstances  critiques  où  l'on  se  trouve, 
ils  comptent  sauver  la  Ré[>ublique;  toutes 
les  sections  vont  nommer  deux  commis- 
saires pour  rédiger  une  adresse  à  la  Con- 
vention nationale  contre  les  généraux. 

'.'>°  L'un  des  membres  de  l'Assemljlée 
générale  de  la  section  de  la  lUitle-des- 
Moulins  a  fait,  le  26  mars,  un  fort  beau 
discours  tendant  à  disculper  Dumouriez, 
(jui,  à  l'entendre,  aurait  tout  à  perdre  en 
trahissant  la  nation,  et  s'est  résumé  en 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


111 


déclinant  que  les  sections  no  devaient 
plus  s'occuper  de  faux  rapports,  ni  de  ces 
dénonciations  vagues  qu'on  porte  à  la  Con- 
vention, et  qui  ne  font  que  propager  les, 
craintes,  entretenir  refl'ervesceiico  des  es- 
prits et  grossir  le  nombre  des  iiisurgents. 

0°  Un  marchand  d'argent  a  failli  être 
massacré  par  trois  soldats  de  la  légion  en 
uniforme  brun  ;  il  est  certain  que  si  la 
Convention  ne  rapporle  i)as  le  décret  dé- 
clarant l'argent  marchandise,  il  arrivera 
des  scènes  tragiques. 

7°  Le  fanatisme  se  réveille  dans  Paris, 
des  prêtres  insermentés  célèbrent  tous 
les  jours  la  messe  au  ci-devant  couvent 
des  Anglaises,  rue  du  même  nom,  et  la 
chapelle  est  tellement  remplie  de  femmes, 
qui  y  accourent  du  faubourg  Saiiit-Cer- 
main,  que  les  personnes  du  quartier  ne 
peuvent  y  trouver  de  place.  En  consé- 
quence, il  fut  résolu  <le  fouetter»  loiiLes  ces 
places  tant  désirées  >■,  ce  qui  eut  été  exé- 
cuté sans  l'intervention  de  la  force  armée. 

8°  Les  groupes,  les  lieux  publics  ont 
été  tranquilles  aujourd'hui,  les  boulangers 
des  marchés  ont  été  bien  fournis  de  pain. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

27,  28  mars  1793. 

E.\trait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470. 

490.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Elat-major  général  de  la  garde  nationale 
parisienne,  au  ministre  des  affaires  étran- 
gères, lui  rendant  compte  qu'il  n'y  a  rien 
d'extraordinaire  à  l'ordre  général,  ni  dans 
les  rapports  de  la  garde  nationale,  a.  part 
la  dénonciation  faite  par  un  inconnu  au 
corps  de  garde  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  que  l'on  marquait  dans  la  rue 
Saint-Hoiioré  toutes  les  maisons  occupées 
par  des  membres  de  la  Convention  natio- 
nale, et  l'arrestation  de  quelques  particu- 
liers sans  cartes  civiques. 

28  mar.q  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'^  l-'iTO. 

491.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  D'après  un  bruit  répandu  ce  malin, 


les  poites  des  maisons  où  logent  des  dé- 
putés de  la  Montagne  auraient  élé  mar- 
quées à  la  craie,  les  unes  d'une  potence,- 
les  autres  d'une  roue;  mais,  quoique  ce 
bruit  ait  quelque  réalité,  sans  nul  doute 
ceux  qui  le  propagent  n'ont  d'aulre  but 
que  de  répandre  des  terreurs  paniques  et 
d'épouvanter  les  bons  députés  eux-mêmes  ; 
des  préposés  de  la  Police  ont  vu,  en  '  llct, 
plusieurs  particidiers  marquer  des  portes 
rue  Traversière-Saint-Ilonoré,  mais,  n'étant 
pas  les  plus  forts,  n'ont  pu  les  saisir  et  se 
sont  bornes  à  les  dénoncer  au  poste  de  l;i 
.Maison  de  l'Egalité,  dont  le  commandant 
envoya  aussitôt  des  patrouilles  à  leur 
poursuite. 

2°  Les  dénonciations  contre  Dumouiirz 
et  Roland  reprennent  avec  plus  do  force 
que  jamais,  on  les  peint  comme  des  aris- 
tocrates pervers,  ou  ajoute  que  Roland 
aurait  engagé  Dumouriei!  à  se  replier  sur 
Paris  et  à  y  l'aire  la  loi  les  armes  à  la  main. 
Dumouriez  est  perdu  dans  l'opinion  [lu- 
blique,  au  point  que  le  temps  et  des  cir- 
constances plus  heureuses  pourront  seuls 
le  rétablir,  si  toutefois  on  le  lui  permet, 
car,  jusqu'à  présent,  il  n'y  a  qu'un  cri, 
on  veut  sa  tête  et  celle  des  généraux  Mi- 
randa  et  Stenghem  (Stengel),  on  fait  éga- 
lement courir  le  bruit  que  Dumouriez  a 
émigré,  emportant  20  millions. 

.3°  Le  ministre  de  la  guerre  est  inculpé 
d'avoir  chassé  doses  bureaux  des  commis 
patriotes  et  de  les  avoir  remplacés  par  des 
gens  suspects,  celui  des  affaires  étrangères 
est  également  vu  de  mauvais  o'il,  dejiuis 
qu'il  a  fait  mettre  en  état  d'arrestation 
dans  une  des  îles  de  l'Archipel  le  citojcn 
Sémonville. 

4»  Dans  l'Assemblée  générale  de  la  sec- 
tion des  Droits-do-l'IIomme,  ou  dénonça 
la  destitution,  par  lîeurnonvillc,  de  0  des 
ofllciers  du  28"  régiment  de  cavalerie 
formé  dans  la  section  Poissonnière,  pour 
les  remplacer  par  C  de  ses  créatures;  on 
parlait  d'un  duel  entre  ces  12  ofllciers.  La 
même  section,  préoccupée  du  danger  de 
la  chose  publique,  a  invité  les  47  sections 
à  désigner  des  commissaires  pour  former 
un  Comité  central  et  rédiger  une  adresse 
au  peuple  de  Paris. 

«"Dans  la  section  des  Quinze-Vingts,  l'on 


H2  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  U  RÉVOLUTION 


a  ili'cotivert  plusieurs  mauvais  sujels  fai- 
sant partie  de  la  compagnie  de  canon- 
niers  du  village  de  Rercy,  qui  insultent  les 
citoyens,  menacent  d'incendier  les  mai- 
sons, d'égorger  les  femmes  et  les  enfants 
des  environs  de  Bercy,  il  est  vrai  qu'ils  ne 
tiennent  ces  étranges  propos  qu'en  état 
d'ivresse,  ils  donnèrent  lieu  à  la  fausse 
nouvelle  qui  se  répandit  que  nombre  de 
rebelles  avaient  arboré  la  cocarde  blanche 
près  de  Bercy. 

6°  On  remarqua,  le  27,  dans  le  jardin 
de  l'Egalité,  deux  jeunes  gens  dont  le  cos- 
tume était  bizarre,  ayant  des  robes  et  des 
vestes  à  l'Arménienne,  avec  dos  pistolets  à 
la  ceinture,  un  bonnet  de  poil  en  queue 
de  renard  et  des  moustaches,  ils  se  prome- 
naient derrière  les  Galeries  de  bois,  près 
des  treillages  qui  forment  de  petits  jar- 
dins, et  s'amusaient  à  casser  ces  treillages 
avec  leurs  cannes,  n'ayant  tenu  aucun 
compte  des  observations  faites  par  l'un 
des  propriétaires,  ils  furent  arrêtés  par  la 
garde,  conduits  au  poste  et  à  la  section, 
qui  en  aura  fait  bonne  justice. 

7°  Le  frère  aine  de  Louis  Capet  fait  cir- 
culer à  profusion  un  manifeste  où  il  se 
déclare  régent  du  royaume,  le  citoyen  La 
Boissière,  maître  d'escrime,  en  a  reçu  un 
exemplaire  par  la  poste. 

8°  La  motion  a  été  faite  au  Club  des 
Cordcliersde  mettre  hors  des  prisons  tous 
ceux  qui  sont  détenus  pour  le  pillage  du 
sucre,  du  café  et  du  savon;  parmi  les  gros 
accapareurs,  on  désigne  le  sieur  Paulet, 
fameux  marchand  de  vins,  rue  de  Sèvres, 
qui  aurait  acheté  pour  un  million  de  vins 
provenant  de  la  ci-devant  Abbaye. 

9°  La  journée  de  la  veille  a  été  tran- 
quille dans  tout  Paris,  les  visites  domici- 
liaires se  sont  faites  avec  calme,  mais  avec 
négligence  dans  quelques  sections,  le  défaut 
d'ensemble  a  rendu  cette  grande  mesure 
presque  insuffisante.  La  surveillance  de 
la  Police  a  été  très  activa,  et,  de  demi- 
heure  en  demi-heure  l'administration  était 
informée  de  l'état  de  Paris. 

10°  Un  particulier  arrêté  sans  carte, 
sans  papiers,  sans  passeport,  ayant  été 
conduit  au  Comité  civil  de  la  section  de 
l'Oratoire,  au  moment  où  on  l'interrogeait, 


ouvrit  une   fenêtre   et  se   précipita  dans 
la  rue,  où  il  s'est  tué  raide. 

La  feuille  des  rapports  faits  les  28  et 
29  mars  est  accompagnée  d'une  lettre  d'en- 
voi du  maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

28,  30  mars  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'\'1470. 

492.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire 
de  i'Etat-major  général  de  la  garde  na- 
tionale parisienne, au  ministre  des  affaires 
étrangères,  lui  rendant  compte  qu'il  n'y 
a  rien  eu  dans  les  rapports  de  la  garde 
nationale  en  ce  qui  concerne  les  visites  de 
la  veille  et  de  ce  jour,  que  l'arrestation  de 
beaucoup  de  citoyens  sans  cartes  civicpies, 
les  uns  renvoyés  dans  leurs  sections,  les 
autres  dans  ditl'érentes  prisons,  et  annon- 
çant que  les  rondes  et  patrouilles  ont  été 
fortes  et  multipliées. 

29  mars  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

493.  —  Extrait  des  rapports  reçus  au 
Bureau  de  surveillance  de  la  Police,  dé- 
nonçant les  faits  suivants  : 

1°  Dans  les  endroits  où  le  peuple  se 
rassemble  pour  s'entretenir  do  la  chose 
publique,  on  remarque  qu'en  général  il  se 
plaint  de  l'impunité  de  ceux  qu'il  appelle 
les  grands  coupables.  On  observe  aussi 
que  Pache  est  très  mal  dans  l'esprit  d'un 
grand  nombre  de  domestiques,  aposlés 
sans  doute  pour  en  dire  beaucoup  de  mal, 
qui  prétendent  être  3,000,  mais  il  a  les 
bons  citoyens  pour  lui  ;  dans  l'ancien  café 
Procope,  actuellement  Zoppi,  on  en  par- 
lait, il  y  a  quelques  jours,  avec  les  plus 
grands  éloges,  à  propos  des  inculpations 
dont  il  a  été  l'objet  de  la  part  de  Du- 
mouriez. 

2°  Les  visites  domiciliaires  ont  été  faites 
par  les  sections  avec  une  extrême  non- 
chalance, presque  avec  l'intention  de  pré- 
venir les  malveillants,  plutôt  que  de  les 
arrêter,  on  se  plaint  particulièrement  de 
celle  des  Quatre -Nations,  qui  a  laissé 
échapper  un  individu  désigné  comme  émi- 
gré, qu'un  volontaire  s'empressait  de  faire 
arrêter  au  sortir  de  son  domicile  et  qui 
fut  même  frappé  et  maltraité.  Dans  la  sec- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


113 


lion  des  Quinze-Vingls,  on  a  découvert 
quantité  d'armes,  tels  que  fusils  et  lames 
de  sabre,  chez  un  serrurier  de  la  rue 
Lappe,  qui  les  fabriquait  pour  le  compte 
d'un  ciseleur.  Beaucoup  de  chevaux  ont 
été  saisis  dans  la  section  des  Gravilliers, 
dans  celle  du  Luxembourg,  on  a  trouvé 
chez  un  particulier  3,000  fusils.  Dans  la 
section  du  Théâtre-Français,  cliezun  prêtre, 
frère  cordonnier,  et  une  femme  demeu- 
rant avec  lui,  on  a  trouvé  un  amas  con- 
sidérable de  pains,  parce  que  ces  gens 
craignaient  la  famine,  et  une  grande  quan- 
tité d'ornements  d'église  et  d'argenterie. 

3°  La  dénonciation  concernant  le  Pa- 
lais Bourbon,  qui  paraissait  si  importante, 
s'est  évanouie  en  fumée,  on  n'y  a  décou- 
vert aucune  des  personnes  présumées  sus- 
pectes, et  les  2  malles,  qui  devaient  con- 
tenir des  effets  très  précieux,  ne  renfer- 
ment que  des  livres,  du  linge,  des  hardes; 
les  caves  ont  élé  visitées  avec  le  plus  grand 
soin. 

4"  II  n'y  a  eu  aucun  rassemblement  ces 
jours-ci  aux  Champs-Elysées,  et  presque 
[lersonne  n'a  paru  dans  la  promenade  de 
Longchamp  et  du  Bois  de  Boulogne. 

ii°  Dans  la  section  des  Invalides  et  rue 
de  Sèvres,  le  pain  a  manqué,  ce  ,jour,  dès 
9  heures  du  matin,  ce  qui  a  occasionné 
([uelques  troubles,  quant  aux  bateaux  de 
farine,  qu'on  assurait  devoir  remonter  la 
rivière,  le  fait  s'est  trouvé  faux,  on  les 
décharge  exactement. 

6°  Aujourd'hui  tranquillité,  calme  et  bon 
ordre,  et  rien  à  craindre  de  fâcheux,  si 
ce  n'est  peut-être  les  fêtes  de  Pâques. 

29  mars  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

494.  —  Lettre  de  l'Etat-major  de  la  garde 
nationale  au  ministre  des  affaires  étran- 
gères, le  prévenant  que  des  ordres  ont  été 
donnés  à  toutes  les  légions  de  faire,  jus- 
qu'à nouvel  ordre,  de  fréquentes  patrouilles 
autour  de  la  Convention  nationale,  des 
Caisses  publiques,  des  assignats,  de  l'Ar- 
senal et  des  prisons,  que  les  revues  des 
tambours  des  6  légions  se  feront  lundi 
et  jeudi,  observant  qu'il  n'y  a  aucun  évé- 
nement particulier  dans  les  rapports  de  la 
T.  IX. 


garde  nationale,  en  dehors  de  l'arrestation 
de  beaucoup  de  citoyens,  sans  cartes  ci- 
viques, pour  la  plupart  conduits  à  la  Mairie. 

30  mars  1793. 
Original,  signé  de  Clément,  A.N.,  AF'^'1470. 

49i;.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  On  découvre  à  chaque  instant  des 
preuves  de  l'inexactitude  et  de  la  négli- 
gence avec  laquelle  certaines  sections  ont 
procédé  à  la  recherche  des  armes  et  des 
suspects,  on  n"a  point  été  dans  tous  les 
hôtels  garnis,  toutes  les  rues  n'ont  pas  été 
gardées  au  moment  de  la  visite,  en  sorte 
qu'il  était  bien  facile  de  passer  d'un  domi- 
cile dans  un  autre  sans  être  arrêté  ;  quel- 
ques sections  étaient  si  peu  d'accord  sur 
la  manière  de  procéder  aux  visites  domi- 
ciliaires que  l'on  s'est  battu  à  ce  sujet 
dans  l'Assemblée  générale  de  la  section  de 
la  Réunion;  celle  de  la  Maison-Commune 
a  désigné  des  commissaires  à  l'effet  de 
protester  contre  la  nomination  du  fds 
de  la  dame  de  Sabran  au  commandement 
d'un  corps  d'armée. 

2»  Hier,  29,  se  répandit  le  bruit  d'un 
attroupement  considérable  à  Vincennes, 
qu'on  y  arborait  la  cocarde  blanche,  aus- 
sitôt 200  patriotes  y  coururent,  ils  ne 
trouvèrent  que  des  valets  du  ci-devant,  qui 
avaient  tenu  des  propos  incendiaires,  et 
que  les  habitants  de  Vincennes  avaient 
déjà  corrigés. 

3°  L'arrivée  de  Miranda  à  Paris  excite 
une  grande  fermentation,  il  est  un  traître 
aux  yeux  des  patriotes,  mais  on  craint 
vivement  qu'il  ne  soit  innocenté  par  l'As- 
semblée conventionnelle,  on  disait  haute- 
ment que  si  cela  arrivait,  il  faudrait  (|ue 
le  peuple  se  fit  justice  lui-même.  D'autres 
assurent  que  le  général  La  Noue,  avant 
d'être  interrogé  à  la  barre,  avait  eu  un  en- 
tretien de  3  heures  avec  le  ministre  de  la 
guerre.  Les  propos  continuent  sur  le  compte 
de  Dumouriez,  qu'on  accuse  d'avoir  l'in- 
tention secrète  de  se  faire  nommer  dicta- 
teur et  d'avoir  dans  Paris  des  affidés,qui 
le  préviendront  24  heures  à  l'avance,  si  la 
Convention  porte  contre  ce  général  un 
décret  d'accusation,  car  alors  il  prendrait 


114 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  fuite,   emporlant  avec   lui  les   trésors 
qu'il  a  enlevés  en  Belgique. 

4°  On  prétendait  dans  les  groupes  que  les 
administrateurs  du  Département  de  Police 
avaient  relâché  un  grand  nombre  d'émi- 
grés, de  banquiers  de  jeux  prohibés  et  de 
voleurs,  on  allait  jusqu'à  dire  que  parmi 
ces  officiers  municipaux,  il  y  avait  des 
contre-révolutionnaires. 

5°  Le  matin,  le  pain  a  manqué  chez  plu- 
sieurs boulangers  et  les  marchés  n'ont 
pas  été  garnis  comme  de  coutume  ;  des 
garçons  boulangers,  qui  portaient  le  pain 
à  leurs  pratiques,  ont  été  arrêtés  dans  la 
rue,  et  on  leur  a  enlevé  ce  qu'ils  por- 
taient, les  malveillants  en  profitent  pour 
publier  que  bientôt  l'on  va  éprouver  la 
disette,  qu'elle  existe  même  dans  quel- 
ques cantons.  Les  boulangers  disent  har- 
diment qu'ils  veulent  eux-mêmes  acheter 
les  farines,  déclarant  que  la  Municipalité 
les  trompe  et  que  la  plupart  d'entre  eux 
ne  cuiront  pas,  tant  qu'elle  sera  à  la  tête 
de  l'administration  des  Subsistances. 

6°  Les  mêmes  brigands,  qui  se  sont  déjà 
portés  chez  le  sieur  Maury,  rue  Neuve- 
des-Pelits-Champs,  sous  prétexte  qu'il  te- 
nait un  jeu  de  biribi,  y  sont  revenus  le 
28,  ayant  à  leur  tête  un  pseudo  officier 
de  hussards  de  la  Mort,  autrefois  chirur- 
gien, demeurant  rue  Neuve-Saint-Marc. 

7°  L'état  de  Paris  n'a  rien  eu  d'inquié- 
tant toute  la  journée,  le  peuple  est  très 
satisfait  de  ce  qu'il  y  a  un  décret  d'arres- 
tation contre  Dumouriez,  et  de  ce  que 
des  commissaires  de  la  Convention  sont 
partis  pour  aller  le  mettre  à  exécution,  il 
ne  faudrait  plus  que  l'interdiction  de  la 
vente  de  l'argent,  mesure  qu'il  désire 
avec  tant  d'ardeur. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

30,  31  mars  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470. 

496.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Etat-major  général  de  la  garde  nationale 
parisienne,  au  ministre  des  affaires  étran- 
gères, le  prévenant  qu'il  n'y  a  rien  à 
l'ordre  du  jour,  en  dehors  des  ordres  don- 
nés par  le  Commandant  général  à  la  force 


armée  de  Paris  d'arrêter  et  de  désarmer 
tout  gendarme  rentrant  à  Paris  et  venant 
des  frontières,  en  vertu  d'une  lettre  du 
ministre  de  la  guerre  à  la  Municipalité. 

31   mars  1793. 
Original,  signé  de  Clément,  A.N.,  AF1V1470. 

497.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  L'opinion  publique  était  beaucoup 
plus  satisfaisante,  le  31  mars,  on  ne  voyait 
que  des  gens  paisibles  et  gais,  au  lieu  de 
figures  suspectes,  mais,  vers  le  soir,  la 
chance  a  commencé  à  tourner.  Dans  le 
jardin  de  l'Egalité,  des  brigands  ne  par- 
laient que  de  couper  les  têtes  des  acca- 
pareurs, des  marchands,  des  signataires 
de  pétitions  modérées,  même  de  quelques 
membres  de  la  Convention;  il  fallait,  di- 
saient-ils, s'y  porter  en  foule  et  la  forcer, 
les  armes  à  la  main,  de  rendre  les  décrets 
demandés  depuis  longtemps  par  les  sec- 
tions, touchant  la  vente  du  numéraire,  la 
taxe  des  blés  et  des  comestibles.  Il  est 
dangereux  de  combattre  l'opinion  de  ces 
gens-là,  qui  se  mettent  aussitôt  à  crier 
qu'il  faut  se  débarrasser  d'un  tas  de  mo- 
dérés, aujourd'hui  les  mêmes  suspects 
demandent  encore  plus  hautement  l'épu- 
ration des  députés  hostiles.  Dans  les  so- 
ciétés populaires,  on  menaçait  d'un  grand 
coup,  pour  le  soir  du  !•■•  ou  du  2  avril,  on 
disait  même  que  le  tocsin  allait  être 
sonné  pour  se  porter  aux  prisons  et  mas- 
sacrer tous  les  prisonniers;  le  bruit  s'était 
répandu  en  même  temps  que,  le  30  mars, 
Brissot  s'était  présenté  aux  barrières  et 
qu'on  l'avait  empêché  de  sortir,  mais  que 
le  Maire  avait  donné  des  ordres  pour  que 
ce  député  eût  le  passage  libre,  ce  qui  mé- 
contente le  public. 

2"  Les  déserteurs  que  l'on  a  transférés, 
ce  matin,  de  l'Abbaye  à  la  Maison  com- 
mune, donnaient  à  entendre  qu'ils  n'a- 
vaient quitté  leurs  corps  que  parce  que 
Dumouriez  était  un  scélérat  et  qu'ils  ve- 
naient s'en  plaindre  à  la  Convention.  On 
assure  qu'il  a  passé  à  l'ennemi,  que  Cham- 
béry  et  Lille  sont  en  insurrection,  que 
celte  dernière  ville  avait  été  mise  au  pillage 
par  les  soldats  de  la  République.  On  trouve 


LESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JANVIEH  A  JUIN  1793 


115 


f(3rt  mauvais  que  Beuinonville  ait  été 
choisi  pour  aller  examiner  l'état  des  ar- 
mées de  la  Belgique,  lui  qu'on  regarde 
comme  un  traître,  et  l'opinion  publique 
lui  serait  1res  défavorable,  s'il  remplaçait 
Duiiiouriez  dans  le  commandement  de 
1  armée  du  Nord. 

3°  Plusieurs  particuliers  ont  longtemps 
parlé,  sur  la  terrasse  de  la  Convention,  de 
la  nécessité  de  mettre  à  prix  les  tûtes  des 
souverains  coalisés  contre  la  Répiibliciue 
française.  Le  public  se  plaint  de  voir  four- 
miller dans  Paris  des  soldats  de  toutes 
les  couleurs,  et  principalement  des  gen- 
darmes, qui,  depuis  plus  de  G  mois,  sont 
payés  sans  avoir  rendu  aucun  service  à 
la  patrie;  on  signale  aussi  plusieurs  agents 
secrets  des  émigrés,  tenant  très  bonne 
table. 

4°  Une  dépulalioii  de  la  section  des 
Droits-de-l'Homme  s'est  rendue  dans  celle 
de  la  Maison-Commune,  à  l'effet  de  nom- 
mer des  commissaires  qui  se  réuniront,  le 
1"  avril,  à  l'Archevêché,  afin  de  délibérer 
sur  les  moyens  à  prendre  pour  sauver  la 
patrie. 

5»  Les  boulangers  des  environs  de  Paris, 
qui  apportaient  du  pain  à  la  Halle  et  aux 
différents  marchés,  menacent  de  cesser 
ce  service  jusqu'à  ce  qu'il  leur  ait  été 
alloué  une  indemnité,  le  pain  étant  beau- 
coup plus  cher  dans  leurs  cantons. 

6"  On  murmure  beaucoup  contre  les 
bouchers,  qui,  d'un  commun  accord,  ont 
augmenté  la  viande  de  2  sols  par  livre,  ce 
qui,  avant  peu,  donnera  sujet  à  quelque 
émeute,  si  l'on  n'y  prend  garde;  on  n'i- 
gnore pas  que  le  bétail  est  cher  et  qu'une 
grande  partie  est  détournée  pour  l'armée, 
mais  on  voudrait  que  la  Police  s'occupât 
de  cette  branche  urgente  des  subsistances 
et  qu'elle  mit  des  bornes  à  la  cupidité  des 
bouchers. 

7"  Le  citoyen  maire  ayant  été  instruit, 
d'heure  en  heure,  de  l'état  de  Paris  et  de 
l'opinion  publique,  ce  serait  tomber  dans 
des  répétitions  inutiles  que  de  revenir  sur 
ce  sujet;  il  suffira  de  dire  en  peu  de  mots 
que  la  masse  du  peuple,  travaillée  par  les 
malveillants,  s'est  tenue  ferme  et  tran- 
quille, malgré  les  propos,  retentissant  de 
toutes  parts,  que  l'on  était  trahi    et  qu'il 


fallait  couper  un  grand  nombre  de  têtes. 
Cependant,  il  est  bon  de  se  tenir  sur  ses 
gardes,  ne  serait-ce  que  pour  empêcher 
les  brigands,  ra.ssemblés  dans  Paris,  de 
tirer  le  canon  d'alarme  et  de  sonner  le 
tocsin. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du   maire    de    Paris   au    Conseil 

exécutif. 

31  mars,  I"-  avril  1793. 
Extrait  et  original  signé,  (2  pièces),  A.  JV., 
AFiv  1470. 

498.  —  Lettre  du  commandant  général 
Santerre,  général  de  brigade  de  la  17°  divi- 
sion, au  citoyen  Grouvelle,  annonçant 
qu'il  va  donner  des  ordres  nouveaux  pour 
continuer  l'envoi  quotidien  de  la  copie  de 
l'ordre  général,  que,  selon  toute  appa- 
rence, la  seule  raison  de  la  suspension 
de  l'envoi  des  feuilles  journalières  vient 
de  ce  qu'on  fait  passer  une  copie  de  l'ordre 
à  chaque  minisire,  mais  assurant  que  cet 
oubli  va  être  réparé. 

2  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

499.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Etat-major  général  de  la  garde  nationale 
parisienne,  au  Conseil  exécutif,  l'infor- 
mant qu'il  n'y  a  rien  d'extraordinaire  à 
l'ordre  du  jour,  sauf  2  lettres,  l'une  de 
l'adjudant  général  Saint-Fief  au  Comman- 
dant général,  qui  annonce  le  dépari,  pour 
mercredi,  d'un  convoi  de  canons  et  de 
caissons  pour  Rennes  et  Orléans,  l'autre 
du  maire  de  Paris,  touchant  la  mise  à 
exécution  des  décrets  de  la  Convention 
sur  les  déserteurs  et  gens  sans  caries  ci- 
viques, faisant  connaître  la  continuation 
des  réserves  de  30  hommes  dans  chaque 
section,  dont  moitié  à  la  place  des  Piques, 
et  moitié  au  chef-lieu  respectif,  pour  faire 
des  patrouilles  et  se  porter  au  premier 
ordre  partout  où  besoin  sera. 

2  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

oOO.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  déclarant  que 
les  bons  citoyens  ont  plus  que  jamais 
besoin  d'être  unis  et  de  se  tenir  en  garde 
contre  tous   les   propos   que    répandent, 


110 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLITIOX 


dans  les  marchés,  dans  les  raes,  les  mal- 
intentionnés, qu'il  faut  surveiller  sans 
cesse,  en  raison  des  idées  criminelles  qu'ils 
propagent  contre  la  République  et  les 
dépositaires  de  la  confiance  du  peuple, 
recommandant  de  nouveau  l'exactitude  et 
la  ponctualité,  si  l'on  parvient  à  obtenir 
la  tranquillité  à  Paris,  rien  n'est  à  craindre 
avec  les  ressources  dont  on  dispose,  les 
réserves  devant  toujours  continuer  le  même 
service  ;  enjoignant  aux  chefs  de  légions, 
commandants  et  adjudants  de  sections,  de 
suivre  de  près  l'instruction  des  officiers 
et  sous-officiers,  et  de  faire  un  rapport 
sur  ceux  qui  manqueront  aux  exercices, 
invitant  les  citoyens  qui  ont  des  talents 
militaires  à  se  faire  inscrire  dans  leurs 
sections,  afin  de  pouvoir  faire  choix 
d'hommes  instruits,  ayant  du  civisme, 
pour  former  les  phalanges.  Les  rapports 
de  la  garde  nationale  signalent  l'arresta- 
tion de  beaucoup  de  déserteurs  et  de  sus- 
pects sans  cartes  civiques,  ainsi  que  l'ab- 
sence d'officiers  aux  postes  des  Tuileries 
et  de  la  rue  des  Filles-Saint-Thomas. 

3  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

301.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Rureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 

1°  Dans  les  moments  de  crise  et  de 
consternation  où  l'on  se  trouve,  on  en- 
tend dire  de  toutes  parts  que  le  mal 
vient  de  la  Convention  elle-même,  et  qu'il 
vaudrait  mieux  perdre  la  vie  que  la  li- 
berté; cependant  la  terrasse  de  la  Con- 
vention était  remplie  de  brigands  et  d'a- 
ristocrates, qui  cherchaient  à  répandre 
l'alarme  et  à  décourager  les  patriotes, 
mais  leurs  efforts  n'obtiennent  pas  le  ré- 
sultat désiré  ;  un  homme  d'un  certain  âge 
ayant  voulu  prendre  la  défense  de  Du- 
inouriez,  on  se  jeta  sur  lui  pour  le  plonger 
dans  l'un  des  bassins  du  jardin  des  Tui- 
leries, et  l'on  eut  beaucoup  de  peine  à  le 
conduire  au  corps-de-gardc;  le  bruit  cou- 
rait que  les  commissaires  de  la  Conven- 
tion, partis  pour  arrêter  Dumouriez, 
étaient  passés  avec  lui  dans  le  camp  des 
ennemis. 


2»  La  section  des  Halles  a  décidé  le 
désarmement  de  plusieurs  particuliers  d'un 
incivisme  notoire;  on  dénonce  la  présence, 
à  Paris,  des  ci-devant  duc  et  duchesse 
d'Aiguillon,  celle-ci  déguisée  en  petite  ou- 
vrière, allant  même  au  spectacle  aux 
places  de  12  sols,  la  dame  Pinard,  de 
leur  intimité,  a  dit  à  son  mari  que,  s'il 
n'était  pas  si  patriote,  elle  lui  confierait 
bien  des  choses,  et  que,  pour  l'empêcher 
d'être  assassiné,  elle  lui  donnerait  sous 
peu  une  médaille  àl'efllgiede  Louis  Capet. 

3»  Il  existe  dans  l'enclos  de  l'Abbaye, 
rue  Childebcrt,  une  maison  dans  laquelle 
8  religieuses  vivent  en  communauté  et  où 
chaque  matin,  à  4  heures  et  demie,  vient 
un  prêtre  non  assermenté  pour  dire  la 
messe. 

4»  La  dame  Amaranthe,  tenant  un  jeu 
dans  la  Maison  Egalité,  s'est  vantée  d'é- 
chapper à  toute  saisie,  grâce  à  ses  rela- 
tions très  particulières  avec  plusieurs  offi- 
ciers de  paix,  qui  la  préviendront  en  temps 
utile,  elle  aurait  gagné  plus  de  100,000  écus 
depuis  quelques  jours;  un  certain  Lous- 
set,  ex-receveur  des  finances,  arrivant 
d'Angleterre  et  de  Hollande,  aurait  ponté 
d'un  seul  coup  24,000  livres,  et  tous  les 
assignats  étaient  faux. 

8°  Plusieurs  propriétaires  et  principaux 
locataires  inscrivent  les  noms  et  qualités 
de  ceux  qui  logent  dans  leurs  maisons  en 
caractères  si  menus  et  les  placardent  dans 
des  endroits  si  peu  apparents,  qu'à  peine 
peut-on  les  lire  ;  d'ailleurs,  dans  différents 
quartiers,  l'on  se  permet  de  les  déchirer 
ou  d'ajouter  à  la  suite  des  noms  la  men- 
tion :  modérés,  ou  bien  :  aristocrates,  ce 
qui  pourrait  devenir  très  dangereux,  on 
en  conclut  que  la  tenue  par  les  sections 
de  registres  analogues  à  ceux  des  hôtels 
garnis  serait  préférable.  Dans  la  journée 
de  l'avant-veille,  l'église  de  Saint-Jacques- 
du-Haul-Pas  a  été  tendue  de  noir  au  sujet 
d'un  enterrement  contre  les  principes  de 
l'égalité. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

3,  5  avril  1793. 
Extrait  et  original    signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 


LESPIUT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


117 


302.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
i,'arde  nationale  parisienne,  portant:  l°Que 
les  commandants  des  postes  cl  patrouilles 
laisseront  passer  librement  les  députés  à 
la  Convention  nationale,  munis  de  leurs 
cartes  de  député,  qui  remplacent  la  carte 
civique  ;  2°  que  les  postes  et  patrouilles 
tiendront  la  main  à  l'exécution  du  dé- 
cret du  3  avril,  qui  enjoint  l'arresta- 
tion de  tous  officiers  et  soldats  reve- 
nant des  armées,  même  avec  des  passe- 
ports ou  billets  d'hôpitaux,  et  de  tout 
citoyen  sans  cocarde  tricolore,  faisant 
connailre  l'état  de  l'artillerie  se  trouvant 
à  l'Arsenal,  savoir  :  2liO  canons,  tant  de 
24  que  de  10,  12  et  8,  sans  les  123  canons 
qui  sont  déjà  dans  les  sections  et  à  poste 
fixe;  110,400  boulets  de  différents  cali- 
bres, 2,400  bombes  et  700  obus,  12,472  gar- 
gousses  à  boulets  et  mitraille,  19  caissons 
garnis,  60,000  cartouches,  et,  tant  à  Paris 
qu'à  Essonnes  et  Meaux,  dont  partie  est 
en  route,  03  milliers  de  poudres,  ui)2,8l8  li- 
vres pesant  de  balles  de  plomb  faites, 
environ  90,000  piques,  112,000  chausse- 
trappes  et  des  balles  ù  mitraille,  de  quoi 
faire  2,000  gargousses.  Avis  est  donné  de 
l'arrivée  prochaine  de  9,000  fusils  pour  les 
magasins  de  Narbonne,  La  Uochelle  et 
Rennes,  qui  seront  déposés  provisoire- 
ment à  la  Villette,  chez  le  sieur  Simonet, 
entrepreneur  de  transports  militaires. 
Les  canons  partis,  la  veille,  pour  la  Ven- 
dée, sont  arrêtés  à  Versailles,  afin  de  les 
faire  revenir,  si  les  événements  le  per- 
mettent; on  annonce  l'envoi  de. 68, 000 
chausse-trappes  pour  Douai,  Lille  et  Va- 
lencieniies,  envoi  accompagné  d'une  divi- 
sion de  chevaux  d'artillerie  de  la  compa- 
gnie Winter.  Le  général  d'Ayat  écrit  de 
Fontenay-le-Peuple  à  Santerre  qu'il  com- 
mence à  avoir  des  forces  imposantes  pour 
marcher  contre  les  rebelles,  dont  4  ont 
été  guillotinés  le  28  mars. 

L'n  2*  ordre  du  jour,  à  6  heures  du  soir, 
fait  observer  que  dans  l'ordre  d'arresta- 
tion de  tout  militaire,  il  est  sous-enlendu, 
s'il  n'a  mission  du  ministre. 

De  cette  loi  sont  exceptés  les  gendarmes 
qui  ont  des  cartes,  savoir  ceux  à  cheval 
du  citoyen  Ilémart,  ceux  des  ports  du 
citoyen   Louvet,  ceux  de  la  cavalerie  du 


Luxembourg  du  citoyen  Prévôt,  ceux  des 
tribunaux  du  citoyen  Du  Mesnil,  et  ceux 
qui  se  recrutent,  rue  Saint-Victor,  du  ci- 
toyen Réaux.  Rien  n'est  encore  décidé 
sur  la  force  à  former,  le  service  sera  con- 
tinué comme  la  veille,  on  aura  soin  d'ar- 
rêter vers  les  barrières  les  soldats  qui 
arriveront  sans  permission  ni  congé. 

4  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

503.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  Autant  les  esprits  ont  été  échauffés, 
autant  ils  sont  redevenus  calmes  et  tran- 
quilles, cependant  les  malveillants  ont 
fait  tout  leur  possible  pour  soulever  le 
peuple  et  allumer  la  guerre  civile  dans 
Paris;  les  instigateurs  disaient  qu'avant  de 
marcher  contre  Dumouriez,  il  fallait  mas- 
sacrer les  aristocrates  et  tous  les  scélé- 
rats enfermés  dans  les  prisons,  battre  à 
l'instant  la  générale,  sonner  le  tocsin  et 
mettre  tout  en  combustion,  aussi  était-il 
à  craindre  que  le  peuple  ne  se  portât  à 
des  extrémités  dont  les  suites  auraient  été 
terribles  et  difficiles  à  arrêter;  heureu- 
sement que  les  suggestions  ont  paru  ma- 
nifestes, et  les  nouvelles  effrayantes  ré- 
pandues, trop  absurdes  pour  qu'on  puisse 
facilement  y  ajouter  foi,  comment  se  per- 
suader qu'une  armée  de  Français  pût  se- 
conder les  projets  d'un  général  révolté,  et, 
réunie  à  30,000  Autrichiens  et  Prussiens, 
marcher  sur  Paris  pour  y  faire  couler 
des  flots  de  sang? 

2°  On  faisait  croire  qu'un  prince  étran- 
ger avait  pénétré  au  Temple  jusqu'à  An- 
toinette et  avait  reconnu  le  ci-devant 
Dauphin  pour  roi  de  France,  en  lui  prê- 
tant serment  de  fidélité  au  nom  de  Mon- 
sieur et  des  émigrés. 

3°  Dumouriez  avait  rempli  Paris  de  ses 
affidés,  notamment  du  sieur  Thierry,  l'un 
de  ses  aides-de-camp,  que  Beurnonville 
vient  de  nommer  colonel  d'un  régiment 
de  hussards  ;  la  dame  Vauréal,  que  fré- 
quente le  député  Osselin,  était  aussi  au 
nombre  de  ses  agents,  d'Eprémesnil,  y 
dînant ledimanche  précédent, s'était  écrié: 


118 


CFIAIMTRE  I".  —  JOURNÉES  HISTOIUQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


"  Malgré  Robespierre,  Uanlon  et  Marat, 
nous  aurons  un  Roi.  » 

4°  L'argent  se  vend  aujourd'liui  cent 
pour  cent  et  un  louis  d'or  vaut  jusqu'à 
55  livres.  On  enlève  les  blés  et  farines  à 
20  et  30  lieues,  sous  prétexte  d'approvi- 
sionner Paris,  les  habitants  d'un  canton, 
curieux  de  suivre  une  voiture,  lui  ont  vu 
prendre  au  bout  do  quelques  lieues  une 
route  toute  différente  de  celle  qu'elle  de- 
vait parcourir. 

ï)'  Le  secrétaire-greffier  de  la  section 
du  Temple  étant  entré  dans  un  café  des 
Tuileries  avec  le  sieur  Boltot,  juge  de  paix 
de  cette  section,  fut  remarqué  par  un  in- 
dividu, qui  lui  dénonça  celui-ci  comme 
très  suspect  et  invita  le  secrétaire-greffier 
à  l'accompagner  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale. 

C°  Certain  sieur  Chasselou,  porteur 
d'ordres  des  administrateurs  de  Police 
pour  arrêter  différents  voleurs,  est  con- 
vaincu de  mettre  à  contribution  les  fri- 
pons qu'il  est  chargé  de  poursuivre,  et, 
voleur  lui-même,  est  muni  d'un  pouvoir 
à  entête  de  la  Commune  de  Paris,  qui  doit 
être  faux. 

7°  Le  2  avril,  une  boutique  de  bijoutier. 
Maison  de  l'Egalité,  n°  26,  fut  dévalisée  ; 
le  coup  fut  préparé  par  une  femme  qui 
avait  loué  un  entre-sol  au-dessus  de  ladite 
boutique,  les  voleurs  pratiquèrent  un  trou 
dans  le  plafond  et  pénétrèrent  ainsi  dans 
la  boutique. 

8"  Dans  un  hôtel  garni  de  la  rue  des 
Marmousets,  un  domestique,  au  cours 
d'une  dispute  très  vive  avec  son  maître, 
l'assassina,  et,  de  désespoir,  se  suicida 
d'un  coup  de  pistolet. 

4  avril  1793. 
Copie,  A.  N.,   VF"'  1470. 

504.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  par  lequel 
le  Commandant  général  invite  ses  conci- 
toyens à  ne  pas  donner  dans  le  piège 
tendu  par  les  malintentionnés,  qui  insi- 
nuent auprès  des  sections  qu'elles  doi- 
vent se  partager  les  fusils  qui  doivent 
arriver  à  la  Villette,  il  appelle  également 
leur  attention  sur  l'instruction  relative  au 
maniment  des  armes  et  aux  manœuvres, 


d'une  nécessité  absolue,  et  croit  devoir 
faire  observer  que  ceux  qui,  par  insou- 
siance  ou  par  incivisme,  négligent  de 
s'instruire,  y  seront  contraints,  cette  ins- 
truction étant  nécessaire  à  tous  pour 
résister  d'une  manière  invincible  et  con- 
formément aux  droits  de  l'homme,  à  l'op- 
pression tant  particulière  (jue  générale. 
1.0  Commandant  général  s'empresse  éga- 
lement d'annoncer  que,  sans  cesse,  les  ci- 
toyens de  Versailles  et  de  Saint-Cermain 
admirent  les  travaux  de  ceux  de  Paris,  leur 
vouent  un  attachement  inviolable  et  fra- 
ternel, et  leur  ofi'renl  leurs  services  pour 
concourir  au  salut  de  la  République.  Parmi 
les  nouvelles  portées  à  la  connaissance 
des  Parisiens  figurent  l'arrestation  d'un 
espion  de  Dumouriez,  l'attaque  très  vive 
contre  le  général  Custine  et  une  affaire 
où  le  général  Biron,  malgré  la  neige,  a 
obtenu  un  succès  complet  et  fait  plusieurs 
prisonniers,  entre  autres  deux  amenés 
par  le  collet  par  un  grenadier.  Les  oflres 
de  service,  le  zèle,  le  courage  qui  se  mon- 
trent partout  permettent  de  croire  que 
jamais  les  tyrans  ne  pourront  ravir  aux 
Français  leur  liberté,  un  moyen  de  con- 
tribuer k  ce  résultat,  c'est  de  maintenir  la 
tranquillilé  dans  Paris  et  de  se  tenir  en 
garde  contre  les  propos  que  l'on  répand  ; 
c'est  ainsi  que,  dans  une  lettre  interceptée, 
il  était  question  de  faire  courir  le  bruit 
que  Dumouriez  était  arrêté  et  enfermé  à 
Lille,  bruit  qui  en  efTet  a  été  propagé  dans 
les  groupes  par  plusieurs  individus  dégui- 
sés en  ouvriers.  Il  paraîtrait  aussi  que  plu- 
sieurs de  ces  scélérats  ont  pour  marque 
de  ralliement  une  plume  noire  surmontée 
do  jaune,  comme  celle  des  aides  de  camp, 
beaucoup  d'autres  sont  sans  cocardes.  Les 
bons  citoyens  sont  invités  à  surveiller  de 
très  près  tous  ces  particuliers,  qui  paraissent 
avoir,  tantôt  une  marque  de  ralliement, 
tantôt  une  autre;  ils  ont  aussi  quelques 
cafés  attitrés,  ofi  il  est  nécessaire  que  les 
bons  citoyens  exercent  leur  surveillance, 
môme  recommandation  pour  les  barrières. 

5  avril  1703. 
Extrait  non  signé,  A.  A'.,  AF'^'  1470. 

nos.  ^  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


119 


la  Police,    donnant   les   indications   sui- 
vantes : 

1°  On  dit  partout  qu'il  est  impossible 
que  le  traître  Dumouriez  ait  formé  son 
plan  de  contre-révolution  sans  avoir  mis 
dans  la  confidence  une  partie  de  la  Con- 
vention, l'indignation  contre  lui  est  géné- 
rale, il  n'est  question  que  du  genre  de 
supplice  qu'on  lui  fera  subir,  on  murmure 
beaucoup  de  ce  que  la  majeure  partie  des 
députés  patriotes  sont  envoyés  dans  les 
départements,  ce  qui  assure  le  triomphe 
de  l'esprit  de  parti.  Suivant  des  propos 
très  absurdes,  il  aurait  été  question  d'é- 
lire pour  roi  des  l'rançais  le  duc  d'York 
en  le  mariant  avec  la  fille  d'Egalité. 

2°  L'indignation  se  manifeste  également 
contre  les  marchands  en  général,  ainsi 
que  contre  les  riches,  que  l'on  accuse  de 
ne  pas  vouloir  de  République,  on  crie  qu'il 
faut  absolument  les  faire  marcher  aux 
frontières. 

3°  Marat  prend  dans  l'opinion  publique 
un  ascendant  très  marqué,  quand  il  sort 
de  la  Convention,  il  est  entouré  et  suivi 
d'une  foule,  qui  ne  cesse  de  l'applaudir, 
quelquefois  jusqu'à  l'une  des  portes  des 
.Tuileries. 

4°  L'emprisonnement  de  Beurnonville 
est  commenté  de  diverses  façons,  les  uns 
disent  qu'il  était  d'intelh'gcnce  avec  Du- 
mouriez, d'autres  doutent  du  rapport  de 
l'aide  de  camp,  préparé  pour  indigner 
diivantnge  le  peuple  contre  ce  général, 
qui  trouve  encore  des  défenseurs  dans 
des  groupes  sans  doute  bien  payés;  quand 
ils  ont  épuisé  leur  rhétorique  en  faveur 
de  Dumouriez,  ils  ont  coutume  d'ajouter 
que,  depuis  que.  l'on  a  renversé  la  Consti- 
tution, l'on  n'a  eu  que  des  malheurs,  et  que 
sans  nul  doute  la  Convention  n'est  com- 
posée que  de  scélérats,  qui  sont  la  cause 
de  tous  les  maux. 

5»  Des  malveillants,  selon  toute  appa- 
rence pour  discréditer  les  assignats,  ont 
demandé  à  plusieurs  marchands  de  leur 
donner  30  sols  en  numéraire  pour  un  as- 
signat de  K  livres,  en  disant  qu'ils  n'avaient 
que  faire  de  ces  chiffons  de  papier. 

0°  Il  s'est  dit  d.ins  f|ueliiues  groupes,  et 
l'on  a  discuté  dans  plusieurs  sections,  qu'il 
faudrait  que  chaque  citoyen  fit  son  ser- 


vice en  personne,  afin  de  mieux  surveiller 
les  ennemis  en  grand  nombre  dans  cette 
ville. 

7°  Aujourd'hui,  les  groupes  et  les  lieux 
publics  ont  été  fort  tranquilles,  l'état  de 
Paris  n'a  rien  d'alarmant,  on  se  console 
presque  de  l'émigration  de  Dumouriez  à 
la  tête  de  4,000  hommes  et  de  son  état- 
major,  parce  que  c'est  un  bonheur  pour 
la  République  d'avoir  hors  de  son  sein 
4,000  traîtres  de  moins. 

8°  Le  décret  qui  oblige  d'arrêter  tous 
les  militaires  venant  des  armées,  quoique 
munis  de  cartouches,  de  passeports,  etc., 
cause  beaucoup  d'embarras  aux  adminis- 
trateurs de  Police  et  remplit  de  soldats  la 
maison  de  la  Mairie  d'une  manière  qui 
peut  devenir  dangereuse,  par  le  trop  grand 
nombre  de  prévenus  réunis  dans  un  même 
endroit,  dont  il  serait  facile  de  forcer  la 
porte. 

Cet  extrait,  ainsi  que  celui  du  4  avril, 
est  accompagné  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

5,  6  avril  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2  pièces),   A.  iV., 
AF'v  1470. 

500.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  ordonne  à  tous  les  postes  et 
patrouilles  de  visiter  toutes  les  voitures  de 
place,  roulantes  ou  arrêtées  sur  les  places 
et  dans  les  rues,  de  dt  heures  du  soir  à 
6  heures  du  malin,  et  de  conduire  chez  les 
commissaires  de  police  celles  où  l'on 
trouvera  des  paquets,  et  il  prescrit  d'ar- 
rêter aussi  tous  les  porteurs  de  paquets  à 
pied,  à  ces  heures-là. 

Conformément  au  décret  de  la  veille,  il 
sera  levé  pour  le  Nord  une  armée  de 
40,200  hommes,  savoir  :  dans  les  30  dé- 
partements voisins  de  celui  où  est  l'armée, 
mille  hommes  pour  chacun,  et  Paris  four- 
nira 10,200  hommes,  savoir,  2,300  hommes 
de  troupes  à  cheval,  soit  700  hommes  de 
la  légion  Rosenthal,  700  hommes  de  celle 
de  Lamothe,  700  hommes  de  la  3«  division 
de  l'Ecole  militaire  à  Péroniie, et  200  hom- 
mes de  la  gendarmerie  de  Prévôt  et  Hé- 
mart  ;  7,900  hommes  de  troupes  à  pied, 
soit  800  hommes  de  la  légion  Rosenthal, 


120 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  L\  RÉVOLUTION 


600  hommes  de  gendarmerie  à  pied,  re- 
crues de  Paris  1,700  liommes,  sections  de 
Paris,  4,800  hommes.  D'après  le  plan  pro- 
posé par  Santerre,  ce  conlingenl  ne  devait 
servir  qu'un  mois  et  être  renouvelé, les  l'I 
et  31  de  chaque  mois,  les  officiers  et  sous- 
officiers  restant  les  mêmes;  tous  ceux  qui, 
après  avoir  servi  un  mois  comme  soldats, 
voudraient  continuer  cette  carrière,  seraient 
inscrits  pour  concourir  aux  places  d'offi- 
ciers, suivant  leurs  talents  et  leur  civisme, 
cà  condition  de  subir  un  examen  public;  ce 
mode  de  service  pendant  un  mois  pré- 
sentant l'avantage  de  faire  passer  tout  le 
monde  tour  à  tour,  et  d'indiquer  exacte- 
ment à  chaque  citoyen  le  temps  qu'il 
sera  absent  de  sa  famille  et  de  ses  affaires, 
chaque  citoyen  payerait  cette  dette  avec 
satisfaction,  surtout  si  le  décret  qui  assure 
la  subsistance  des  familles  reçoit  pleine  et 
entière  exécution;  la  composition  et  la 
paye  seraient  celle  de  la  garde  nationale, 
on  ne  serait  fourni  que  de  souliers  et  l'on 
n'aurait  pas  d'uniforme,  les  citoyens  com- 
posant cette  armée  n'auraient  jamais  plus 
de  30,  40  à  50  lieues  à  faire. 

D'après  une  décision  prise,  les  6,000  fu- 
sils se  trouvant  à  Paris,  destinés  à  l'armée 
du  Var,  devaient  y  rester  jusqu'à  ce  qu'on 
eût  examiné  s'ils  ne  seraient  pas  plus  utiles 
à  celle  du  Nord. 

Le  Commandant  général  recommande 
aux  amis  de  la  République  de  ne  pas  perdre 
inutilement  une  seule  cartouche,  pas 
même  pour  l'exercice  à  feu,  la  quantité 
énorme  qu'il  en  faut  ne  permettant  pas 
ces  exercices,  de  même  les  canonniers  à 
l'école  de  division  pourront  en  user  3  char- 
ges, il  n'y  aura  que  les  volontaires  prêts  à 
partir  pour  l'armée  à  qui  il  sera  permis  de 
tirer  à  poudre. 

Dans  l'armée  en  préparation  aucune 
femme  ne  sera  admise,  pas  plus  dans  les 
camps  que  dans  les  casernes,  une  juste  et 
nécessaire  sévérité  sera  observée  ;  l'un 
des  malheurs  des  armées  acluellenient 
existantes,  c'est  qu'il  y  a  à  la  suite  une 
quantité  immense  de  femmes  qui,  non 
seulement  détournent  les  soldats  de  leurs 
devoirs,  mais  encore  embarrassent  les 
charrois,  étant  toujours  sur  les  voitures  et 
consommant  inutilement  les  vivres. 


Le  Commandant  général  termine  par 
cette  exhortation  :  Union,  fraternité  et 
amour  de  la  patrie,  et  la  liberté  est  sauvée, 
puis  renaîtra  le  bonheur  que  le  peuple 
doit  attendre  et  avoir. 

6  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

i)07.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  D'après  une  déclaration  de  la  section 
des  Tuileries,  quelques  soldats  se  seraient 
vantés  d'avoir  deux  cocardes,  l'une  natio- 
nale, en  évidence  à  leurs  chapeaux,  et 
l'autre  blanche,  cachée  sur  leur  estomac, 
afin  de  s'en  servir  selon  les  besoins  de  la 
cause,  on  craint  que  de  pareilles  disposi- 
tions ne  soient  prises  par  beaucoup  d'in- 
dividus des  sections.  Suivant  un  bruit  ac- 
crédité, nombre  de  négociants,  de  rentiers 
et  de  riches  propriétaires  ont  obtenu  des 
billets  et  des  médailles  de  sauvegarde  ou 
de  sûreté,  ces  médailles  portent  d'un  côté 
l'effigie  de  Louis  XVI,  et  de  l'autre  une 
devise  caractérisant  ce  tyran  comme  un 
martyr. 

2"  Il  existe,  dit-on,  des  lettres  écrites 
par  Dumouriez  à  Brissot,  recommandant 
de  tdcher  d'envoyer,  en  qualité  de  com- 
missaires dans  la  Belgique,  Robespierre 
et  Marat,  parce  que  c'est  le  seul  moyen  de 
s'en  défaire. 

3"  La  veille,  sur  la  terrasse  de  la  Con- 
vention, un  individu,  par  des  discours  ora- 
toires et  bien  faits,  engageait  les  citoyens 
à  la  plus  exacte  surveillance,  à  dénoncer 
tous  ceux  qui  auraient  des  principes  con- 
traires à  la  Révolution  et  qui  auraient  l'air 
de  prendre  le  parti  et  de  pallier  les  crimes 
du  traître  Dumouriez,  à  les  arrêter  sur  le 
champ  et  les  conduire  à  la  section  la  plus 
voisine,  pour  s'enquérir  de  leur  civisme. 

4»  On  a  fait  circuler  le  bruit  que  Dumou- 
riez a  été  tué  en  traversant  une  rivière  à 
la  nage,  le  vœu  général  est  de  voir  renou- 
velé complètement  l'état-major  des  ar- 
mées et  de  ne  le  composer  que  de  bons 
républicains,  de  vrais  saiis-culoltes  ;  le 
public  s'intéresse  peu  à  Beurnonville,  on 
dit  dans  presque  tous  les  groupes  que 
c'est  un  chevalier  du  poignard,  et  que  ce 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


121 


ne  serait  pas  une  grande  perte  s'il   eût 
été  tué. 

5°  L'ancien  curé  de  Sainl-Sulpice,  très 
connu  par  son  incivisme,  se  cache,  pa- 
raîl-il,  dans  une  maison,  rue  de  La  Harpe, 
prés  de  la  place  Saint-Michel. 

ti°  On  commence  à  murmurer  conlre  le 
Tribunal  révolutionnaire,  qui,  depuis  son 
nstallation,  n'a  encore  rendu  aucun  juge- 
ment, tandis  qu'il  y  a  tant  de  criminels 

juger,  on  craint  qu'il  ne  devienne  illu- 
soire comme  celui  d'Orléans. 

7°  Après  de  grands  débals,  au  sujet  de 
a  dénomination  à  donner  au  nouveau 
Comité  qu'elle  va  établir,  la  section  de 
Beaurepaire  a  rejeté  celle  de  révolution- 
naire et  préfère  celle  de  Comité  de  sur- 
veillance. 

8»  Les  garçons  boulangers  se  coalisent 
depuis  deux  jours,  pour  faire  la  loi  aux 
citoyens  chez  lesquels  ils  sont  occupés,  et 
les  mettre  à  contribution,  menaçant  de  ne 
plus  travailler,  il  est  urgent  que  l'admi- 
nistration de  Police  s'occupe  de  cet  objet. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

0  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  .A.  ]V., 
AF'V  1470. 

508.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  :  1°  portant  à  la  connais- 
sance des  citoyens  deux  lettres  du  citoyen 
Saint-Fief,  du  0  avril,  qui  prévient  le  Com- 
mandant général  des  expériences  sur  une 
nouvelle  poudre  de  guerre  qui  se  feront, 
mardi  prochain,  à  l'Arsenal,  pour  que  l'on 
ne  soit  pas  surpris  ni  inquiet  de  la  déto- 
nation, et  qui  demande  que  les  ouvriers 
des  sections,  chargés  par  adjudication  de 
construire  des  afl'ùts  de  bataille  du  calibre 
de  12  et  de  8,  accélèrent  leur  travail,  an- 
nonçant en  môme  temps  la  remise  à  la 
fonderie  du  Faubourg  Saint-Antoine  de 
13  pièces  de  canons  de  calibres  irréguliers, 
et  le  départ  d'un  convoi  de  12  caissons 
chargés  de  boulets  pour  l'armée  du  géné- 
ral Berruyer. 

2°  Le  Commandant  général  fait  con- 
naître qu'enfin,  l'armée  est  délivrée  du 
traître  et  ralliée,  mais  que  rien  n'est 
encore  décidé  pour   le  mode  de  recrute- 


ment ou  pour  le  mode  de  ralliement,  il 
critique  les  entraves  apportées  par  les 
Comités  de  la  Convention,  qui  lui  ont  déjà 
fait  perdre  4  jours,  priant  ses  concitoyens 
de  considérer  plutôt  ses  intentions  que  ses 
actions,  et  déclare  que  s'il  se  trouvait  encore 
des  circonstances  aussi  pressantes,  auto- 
risé indirectement  comme  il  l'a  été  par 
la  Convention,  il  requerrait,  agirait  et 
ferait  en  sorte  qu'on  ne  le  promène  pas, 
comme  on  le  fait  depuis  4  jours;  le  peuple 
et  la  Convention,  comptant  sur  tout  son 
zèle,  ne  verront  en  lui,  s'il  ne  prend  pas  ce 
parti,  que  des  fautes  qui  sont  des  crimes, 
et  le  peuple  aura  raison  de  le  comparer  à 
Dumouriez,  mais  il  ne  négligeia  rien  pour 
l'organisation  des  moyens  de  défense  né- 
cessaires, néanmoins,  les  modérés  des 
sections,  qui  sont  formalistes,  ne  man- 
queront pas  de  dire  (et  Iç  peuple  aété  assez 
trompé  pour  le  croire)  que,  puisque  jusqu'à 
présent  les  patriotes  n'ont  rencontré  que 
des  traîtres,  c'est  à  son  tour  de  les  trahir. 
«  Cette  crainte,  s'écrie  Sanlerre,  ne  me 
découragera  pas,  elle  est  inséparable  des 
hommes  en  évidence,  parvenu  sans  in- 
trigue, né  dans  le  tiers  état  et  n'en  étant 
jamais  sorti,  sans-culotte  toute  ma  vie, 
ainsi  que  toute  ma  famille,  40  ans  de  vie 
sans  reproche,  ayant  femme  et  enfants, 
que  j'ai  élevés  moi-même,  ayant  été  par 
mon  commerce  au-dessus  du  besoin,  sans 
ambition  ni  orgueil,  voilà  mon  titre,  voilà 
ma  défense  ». 

3"  D'après  un  résumé  des  rapports  de  la 
garde  nationale,  le  feu  a  pris,  la  veille,  à 
M  heures  du  soir,  à  l'hôtel  du  ministre  de 
la  justice,  la  garde  y  est  accourue  aussitôt; 
les  prisonniers  casernes  au  Faubourg  du 
Temple  ayant  voulu  se  révolter  contre  la 
garde,  on  y  a  envoyé  du  renfort  et  le 
calme  s'est  rétabli  ;  toujours  beaucoup 
d'arrestations  de  militaires  et  d'autres  par- 
ticuliers, les  uns  envoyés  à  la  Mairie, 
d'autres  dans  les  sections  et  d'autres  en 

prison. 

7  avril  1703. 
Extrait  non  signe,  A.  N.,  AF'v  1470. 

309.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  La  dame  Vauréal,  qui  correspondait 


122  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


€ivec  Dunioui'iez,  et  le  sieur  d'Epréinesnil 
ont  été  arrêtés  l'avant-vcille  et  conduits  au 
Comité  de  sûreté  générale,  qui  les  a  gar- 
dés de  minuit  à  4  heures  du  matin  et  les 
a  renvoyés  absous,  mais,  dès  leur  arresta- 
tion, ils  avaient  fait  prévenir  le  député 
Osselin,  l'un  des  commensaux  de  la  mai- 
son Vauréalt 

2°  Le  général  Custine  commence  à  être 
suspect,  considéré  comme  traître  par  les 
uns,  d'autres  soutenant  qu'il  est  calomnié. 
Le  ci  devant  duc  d'Orléans  a  singulière- 
ment perdu  dans  l'esprit  public,  mainte- 
nant on  croit  beaucoup  plus  volontiers 
qu'autrefois  qu'il  n'a  contribué  à  renver- 
ser la  royauté  que  dans  son  propre  inté- 
rêt, depuis  son  arrestation  larislocratic 
parait  déconcertée. 

3°  Au  milieu  des  différents  partis  qui 
occasionnent  de  l'agitation,  Paris  est  par- 
faitement tranquille,  cependant  les  grandes 
mesures  qui  viennent  d'être  prises  rassu- 
rent à  peine  le  peuple,  d'autant  plus  que  les 
prêtres  et  les  aristocrates,  qui  espéreront 
triompher  jusqu'au  dernier  moment  de 
leur  destruction,  se  flattent  encore  de 
quelques  succès  prochains  et,  afin  d'en 
accélérer  l'époque,  répandent  le  bruit 
que,  malgré  les  moyens  employés  par  les 
Jacobins  pour  faire  lever  le  peuple,  celui-ci 
montre  assez  qu'il  est  las  d'une  guerre,  qui 
opprime  le  pauvre  pour  favoriser  l'ambi- 
tion du  riche.  C'est  en  faveur  de  ce  der- 
nier que  les  lois  sont  faites,  exemple  les 
décrets  sur  les  passeports  des  ci-devant 
nobles;  des  émigrés,  entre  autres  M.  de 
Ségur,  trouvent  le  moyen  de  quitter  Paris 
et  d'obtenir  à  prix  d'or,  des  municipalités 
de  leurs  campagnes,  de  faux  certificats  de 
résidence,  où  ils  se  font  encore  qualifier 
d'excellents  citoyens,  mais  leurs  efforts 
sont  en  pure  perte,  la  République  s'affer- 
mira de  plus  en  plus. 

4°  D'après  les  nouvelles  de  Baycux,  les 
Anglais  auraient  fait  une  tentative  de  dé- 
barquement, promplement  repoussée. 

5"  Un  patriote  aussi  bizarre  que  zélé, 
qui  tient  à  la  J'ois  un  bureau  d'écrivain 
public,  un  cabinet  d'avocat  et  un  musée 
d'auteur,  rue  Saint-Honoré,  près  des  Pe- 
tites-Ecuries, annonce  en  outre  l'ouver- 
ture d'un  cours  de  motions. 


6°  Certains  particuliers  vendent  à  la 
Bourse  de  l'or  et  de  l'argent  en  lingots, 
sous  prétexte  que  ces  matières  sont  re- 
connues marchandises,  mais  ce  commerce 
est  abusif  et  en  quelque  sorte  autorise 
les  voleurs. 

7°  Un  abus  d'un  autre  genre,  non  moins 
repréhensible,  c'est  le  droit  que  s'arrogent 
les  receveurs  des  impositions  de  fermer 
leurs  bureaux  à  2  heures,  parfois  à  l  heure, 
souvent  même  ils  ne  reviennent  plus  dans 
l'après-dînée  ;  on  fait  observer  à  cet  égard, 
qu'un  fonctionnaire  salarié  par  la  nation 
doit  être  toute  la  journée  à  son  poste, 
est-il  juste  qu'un  contribuable  perde  un 
temps  précieux  à  aller  et  venir,  lorsqu'il 
apporte  son  argent  au  Trésor  national? 

8°  Une  descente  de  police  effectuée  dans 
la  nuit,  Maison  de  l'Egalité,  n°  50,  dans 
un  jeu  prohibé,  n'a  produit  aucun  ré- 
sultat, en  raison,  disent  les  préposés  de  la 
Police,  de  la  connivence  des  trois  officiers 
de  paix,  chargés  de  cette  opération,  avec 
le  banquier  du  jeu,  la  force  armée  ne 
s'étant  point  rendue  directement  à  l'en- 
droit désigné,  mais  s'étant  promenée  dans 
le  jardin  de  l'Egalité,  ce  qui  a  permis 
d'avertir  les  intéressés;  au  rapport  des 
agents  de  la  Police,  les  banquiers  de  biribi, 
depuis  que  les  officiers  de  paix  sont  char- 
gés des  saisies,  déclarent  qu'ils  ne  craignent 
plus  les  visites  de  police  et  sont  sûrs  de 
n'être  point  saisis. 

9°  Peu  s'en  est  fallu,  le  samedi  C,  que 
le  pain  n'ait  manqué  chez  beaucoup  de 
boulangers.  Le  prix  de  la  viande  occa- 
sionnede  fréquents  murmures;  onaltribue 
cette  augmentation  aux  riclies  qui  vou- 
draient que  la  viande  devint  si  chère  que 
le  pauvre  ne  pût  s'en  procurer,  et  que  ce 
fût  l'occasion  d'un  soulèvement  dont  ils 
croient  pouvoir  profiter. 

10°  La  veilleau  soir,entre9  et  tOheures, 
le  feu  a  pris  chez  le  ministre  de  la  justice 
par  une  lumière  négligée  qui  a  enflammé 
des  papiers,  ce  qui  a  causé  la  perte  de 
plusieurs  pièces  précieuses. 

H°  Dans  la  même  nuit,  un  volontaire 
de  l'armée  de  Dumouricz,  malade  et  sans 
moyens  de  se  procurer  un  asile,  s'est  pré- 
senté au  poste  de  la  section  de  la  Butle- 
des-Moulins,  il  a  été   amené   au  Comité 


I;ESPRIT  public  \  paris  de  janvier  a  juin  1793 


123 


permanent,   qui   l'a    fait    conduire    à   la 
Mairie. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire    de    Paris    au   Conseil 

exécutif. 

7,8  aviilt793. 
Copie   et   original   signé  [1  pièces),   A.   N., 
AF'v  1470. 

IJIO.  —  Lettre  de  Clément,  secrétaire  de 
l'Elat-majorde  la  garde  nationale,  au  Con- 
seil exécutif,  déclarant  qu'il  n'y  a  rien 
d'extraordinaire  à  l'ordre  du  jour  ni  dans 
les  rapports,  sauf  la  levée  du  cadavre 
d'une  vieille  femme,  qu'on  a  trouvée  fen- 
due en  deux,  au  coin  de  la  rue  du  Hure- 
poix,  sur  le  quai  de  la  Vallée,  annonçant 
qu'on  se  plaint,  dans  plusieurs  sections, 
de  ce  que  les  marchands  de  vin  et  limona- 
diers gardent  du  monde  chez  eux  passé 
minuit  et  qu'ils  insultent  souvent  même 
les  patrouilles,  que  la  section  de  la  Butte- 
des-Moulins  a  fourni  20  hommes  à  deux 
de  ses  commissaires  pour  une  expédition 
secrète,  que  des  individus  sans  cartes  ci- 
viques, arrêtés  dans  la  section  desQuatre- 
Nations,  ont  été  relâchés,  parce  que  le 
commissaire  de  police  n'était  pas  chez  lui. 

8  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

511.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  contenant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  La  plus  grande  tranquillité  a  régné, 
la  veille,  dans  tous  les  lieux  publics,  le 
peuple  a  la  sagesse  de  ne  manifester  son 
mécontentement  que  par  des  discours  ;  il 
se  plaint  qu'on  n'envoie  des  troupes  qu'à 
la  dernière  extrémité  et  qu'on  les  met 
aussitôt  dans  des  postes  périlleux  où  elles 
sont  écrasées,  et  de  ce  qu'on  laisse  aux 
jeunes  gens  riches  la  faculté  de  se  faire 
remplacer,  cause  de  désorganisation.  On 
murmure  également  de  l'impunité  dont 
jouissent  les  citoyens  placés  dans  les  mi- 
nistères, les  administrations  et  à  la  tûte 
des  armées,  qui  en  sont  quittes  pour  don- 
ner leurs  démissions,  quand  leurs  malver- 
sations et  trahisons  sont  connues,  de  même 
ceux  qui  sont  traduits  à  la  barre  de  la 
Convention, qui  sont  assurés  do  l'impunité. 


2°  Le  général  Custine  commence  à  être 
rangé  parmi  les  traîtres,  il  écrivait,  il  y  a 
quinze  jours,  qu'il  avait  suffisamment  de 
troupes  et  de  cavalerie,  et  qu'il  s'était  for- 
tifié de  manière  inexpugnable,  aujour- 
d'hui il  est,  dit-il,  dépourvu  de  tout,  et 
donne  sa  démission.  Pour  obvier  à  tant 
de  malheurs,  on  observe  qu'il  faut,  plus 
que  jamais,  se  tenir  en  garde  contre  les 
nouveaux  projets  des  Brissot,  des  Roland. 

3°  Dans  tous  les  groupes,  Marat  est 
porté  aux  nues,  tout  en  le  comblant  d'é- 
loges, on  dit  qu'à  tout  prix  il  importe  au 
salut  de  la  République  que  la  Convention 
chasse  de  son  sein  tous  les  Brissotins, 
les  Rolandistes,  qu'il  faut  rapporter  le 
décret  déclarant  le  numéraire  marchan- 
dise, et  que  si  la  Convention  refuse  tou- 
jours d'avoir  égard  au  vœu  général,  il 
n'y  a  qu'à  assommer  les  marchands  d'ar- 
gent. 

4°  Le  maréchal  de  Mouchy  est  venu  à 
Paris,  il  y  a  quatre  jours,  avec  sa  belle- 
fille,  la  duchesse  de  Duras,  dans  l'espoir 
d'une  contre-révolution,  mais,  voyant  la 
trahison  reconnue  et  déjouée,  ils  sont 
repartis  en  toute  hâte,  après  avoir  ren- 
voyé leurs  domestiques  patriotes. 

5°  Plusieurs  colporteurs  criaient  hier 
sur  la  terrasse  de  la  Convention  :  Lettre  de 
l'Egalité  aux  départements  de  la  Itépii- 
blùpie,  par  laquelle  il  demande  à  être  Roi. 
Ces  colporteurs  hués  par  la  foule  furent 
obligés  de  prendre  la  fuite. 

6»  Le  dimanche  précédent,  il  y  avait  aux 
barrières  des  Faubourgs  Sain  t-Marlin,  Saint- 
Denis  et  du  Temple  une  garde  nombreuse 
qui  empêchait  de  sortir,  mais,  les  petites 
barrières  des  côtés  élant  libres,  ceux  qui 
avaient  été  refusés  à  une  barrière  se  pré- 
sentaient à  une  autre  et  venaient  ensuite 
narguer  la  garde  qui  s'était  opposée  à  leur 
passage,  de  telle  sorte  que  plusieurs  des 
volontaires,  indignés  de  se  voir  inutiles, 
quitlèrent  leurs  postes. 

7»  La  section  de  la  Maison  Commune 
vient  de  décider  que  toutes  personnes, 
pourvues  de  grades  militaires  ou  de  places 
(|uelconques,  dont  le  civisme  serait  jugé 
suspect,  seraient  soumises  à  un  scrutin 
épuratoire,  de  plus,  qu'aucun  certificat  de 
civisme  ne  serait  délivré  sans  être  accom- 


124 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


pagné  du  signalement,  en  raison  de  la 
bassesse  de  particuliers  qui  demandent 
des  cerlitirals  pour  les  vendre. 

8°  La  viande  étant  très  chère  et  le  prix 
augmentant  toujours,  le  peuple  crie,  se 
désespère  et  menace  les  bouchers. 

9°  La  loi  qui  enjoint  aux  propriétaires 
et  principaux  locataires  d'afficher  aux 
portes  des  maisons  les  noms  des  habi- 
tants ne  s'exécute  point  avec  exactitude,  à 
peine  voit-on  des  affiches  sur  le  quart  des 
maisons.  On  prétend  qu'il  se  fait  de  faux 
certificats  de  résidence  par  des  témoins 
gagnés  dans  la  section  du  Mail. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi   du    maire   de    Paris   au   Conseil 

exécutif. 

8,9  avril  1793. 
Copie  et  original  signé  (2  pièces),   A.   N., 
AFiv  1470. 

H12.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  le  jeudi  sui- 
vant, 12  caissons  devaient  partir  de  l'Ar- 
senal pour  l'armée  de  Berruyer,  et  inces- 
samment loO  sabres  pour  le  2C«  régiment 
de  cavalerie  à  Valenciennes,  en  outre  des 
chariots  vides  pour  Rouen,  afin  de  rapporter 
dos  munitions,  annonçant,  au  sujet  de  la 
demande  de  canons  pour  compléter  ceux 
des  sections, que  la  fonderie  qui  fonctionne 
présentement  ne  peut  souflrir  aucune  in- 
terruption dans  les  travaux  dont  elle  est 
chargée  pour  la  défense  générale.  Le  com- 
mandant Santerre  espère  que,  dans  la 
journée,  il  aura  le  décret  qu'il  poursuit 
depuis  huit  jours  et  il  le  transmettra  le  len- 
demain à  ses  concitoyens  ;  il  recommande 
la  même  exactitude  dans  le  service,  ce  qui 
maintient  Paris,  le  modèle  et  le  point  de 
ralliement  de  tout,  «  car,  ajoute-t-il,  Ar- 
nold Dumouriez  aurait  bien  voulu  qu'on 
•violât  la  Convention,  pour  servir  ses  scélé- 
rats projets  ».  Le  Commandant  général 
recommande,  au  nom  de  la  patrie,  de 
pousser  l'inslruclion  ;  les  citoyens  adju- 
dants, avec  de  l'ej^actitude,  peuvent  se 
rendre  très  utiles. 

9  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

513.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  prescrivant  aux  adjudants 


des  sections  de  lire  et  d'afficher  dans  les 
corps  de  garde  deux  décrets  de  la  Conven- 
tion relatifs  aux  soldats  de  l'armée  do  la 
Belgique,  qui  ont  quitté  leurs  drapeaux, 
et  annonçant  la  prochaine  distribution  de 
canons  dans  les  sections,  la  difficulté  est 
que  certaines  sections  ne  pourront  pas 
remiser  les  grosses  pièces,  en  outre,  chaque 
section  va  recevoir  son  complément  de 
deux  pièces  de  4. 

En  ce  qui  concerne  la  mise  à  exécution 
du  déCBet  de  la  Convention,  rendu  il  y  a 
4  jours  pour  le  doublement  de  la  garde  du 
Temple,  le  local  ne  le  permettant  pas  et 
beaucoup  de  sections  n'ayant  pas  assez  de 
fusils,  le  Commandant  général  a  cru  devoir 
envoyer  au  Temple  2:i  hommes  de  la  légion 
Rosenthal,  sous  les  ordres  du  chef  de  légion, 
parce  qu'ils  sont  bien  armés  et  bien  disci- 
plinés, que,  d'ailleurs,  ils  ont  fait  aux 
barrières,  à  la  réserve,  aux  expédilions 
extérieures,  un  service  palriotiquement 
exécuté  et  approuvé. 

Plusieurs  citoyens  ayant  réclan)é,  en  se 
basant  sur  ce  que  la  garde  du  Temple  no 
devait  être  confiée  qu'aux  citoyens  non  sol- 
dés, le  Commandant  général  a  fait  part  do 
ces  réclamations  à  la  Commune,  afin  qu'elle 
avise  aux  moyens  de  procurer  un  local  per- 
mettant le  doublement  de  cette  garde,  qui 
est  cependant  déjà  de  300  hommes,  et  de 
lui  donner  ses  ordres  au  sujet  de  l'emploi 
des  hommes  de  la  légion  Rosenthal,  pour 
qu'il  les  relire  sur-le-champ,  si  cela  ne  lui 
convient  pas,  ou  si  cela  contrecarre  en 
quelque  chose  les  bonnes  intentions  des 
citoyens.  Le  Commandant  général  les  ayant 
employés  même  à  la  conduite  de  Louis 
Capet,  n'a  pas  eu  l'intonlion  de  nuire  au 
bien  général.  11  a  recommandé,  et  ne  sau- 
rait assez  le  répéter,  qu'il  recevra  toujours 
les  avis  do  ses  concitoyens,  dont  il  a  be- 
soin plus  (jue  jamais,  pour  l'avantage  de 
la  République. 

10  avHl  1793. 
Extrait  non  si,i;né,  A.  A'.,  AF'^    1470. 

514.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  relatant  les  faits  suivants  : 

1»    La  prise  du  camp  de  Maulde  jette 


L'ESPRIT  PIJBIJC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


123 


dans  la  consleriiatiou  tous  les  patriotes 
et  fait  crier  de  nouveau  à  la  trahison. 

2°  On  ne  cesse  de  répéter  que  c'est  une 
injustice  inouïe  d'envoyer  à  Marseille  la 
famille  des  Bourbons,  surtout  le  citoyen 
Egalité  et  sa  sœur,  qui  ont  toujours  fait 
beaucoup  de  bien  aux  pauvres  ;  au  sur- 
plus les  bons  patriotes  pourraient  bien 
s'opposer  à  leur  translation,  d'autant  qu'il 
est  prudent  de  conserver  à  Paris  ces 
otages. 

3°  On  s'entretient  avec  chaleur  de  la 
vente  du  numéraire,  et  l'on  va  jusqu'à 
dire  que  la  République  est  perdue,  si  la 
Convention  ne  rapporte  pas  le  décret  qui 
déclare  l'argent  marchandise. 

4"  Le  public  soutenait  hier  sur  la  terrasse 
de  la  Convention  que,  pour  avoir  une 
cavalerie  formidable,  chaque  municipalité, 
ou  chaque  maître  de  poste,  n'avait  qu'à 
fournir  un  homme  et  un  cheval. 

!)"  Un  patriote  très  connu  a  dit,  il  y  a 
2  jours,  au  citoyen  Lebrun,  ministre  des 
affaires  étrangères  :  Vous  êtes  un  manne- 
quin ou  un  scélérat. 

6'  Le  citoyen  Santerre  perd  beaucoup 
dans  l'estime  de  ses  concitoyens  du  Fau- 
bourg Saint-Antoine.  On  prétend  l'avoir 
vu  sortir  plusieurs  fois,  k  4  heures  du 
matin,  de  chez  le  citoyen  Egalité.  On  lui 
reproche  de  fréquenter  un  grand  nombre 
de  femmes  aristocrates  et  des  joueurs, 
de  recevoir  à  sa  table  un  nommé  Hugue- 
nin,  homme  suspecté  d'abus  de  confiance, 
qui  aurait  dépecé  à  son  profil  plusieurs 
ornements  en  broderie  d'or  et  d'argent,  et 
de  mener  un  train  au-dessus  de  son  étal. 
Il  vient  en  dernier  lieu  de  louer  un  ap- 
partement de  6,000  livres  par  année. 

T  Les  affiches  à  la  porte  des  maisons  oc- 
casionnent toujours  beaucoup  de  plaintes  ; 
on  prétend  qu'il  se  commet  bien  plus  de 
vols  et  d'assassinats  depuis  qu'un  décret 
a  prescrit  cette  mesure,  et  l'on  estime  que 
l'envoi  d'un  tableau  circonstancié,  à  cha- 
que mutation  de  locataire,  sérail  suffisant. 
8"  Plusieurs  boulangers  ont  fermé  leurs 
boutiques,  un  dans  la  rue  Saint-Bon  et 
deux  autres  rue  Mouffetard;  ils  ont  le 
front  d'alléguer  que  la  Municipalité  ne  leur 
paye  point  les  indemnités  qu'elle  leur  a 
promises. 


9°  L'Iiûpital  de  la  Salpètrière  est  on  ne 
peut  plus  mal  tenu,  surtout  pour  ce  qui 
concerne  les  bonnes  mœurs.  Le  liberli- 
nage  y  est  poussé  à  un  point  étonnant. 
L'économe  ne  peut  contenir  les  femmes 
et  les  filles  qui  l'habitent,  son  autorité  y 
est  méconnue.  Les  canonniers  des  envi- 
rons, entre  autres,  y  viennent  faire  des 
orgies,  et  la  garde  est  souvent  insuffi- 
sante pour  les  faire  retirer  à  l'heure  où 
les  portes  doivent  être  fermées. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire   de    Paris   au    Conseil 

exécutif. 

10.  11  avril  1793. 
Copie    et    original   signé  (2  pièces),  A.  iV., 
AF»\'  1470. 

51îj.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  que,  d'a- 
près l'ordre  du  Comité  de  salul  public,  tous 
les  fusils,  qui  ont  été  arrêtés  et  remis  à 
l'Arsenal,  partiront  pour  leur  destination, 
qu'il  sera  délivré  à  l'Arsenal  :  1°  90  paires 
de  pistolets  au  citoyen  Bougon,  chef  de 
l'escadron  de  cavalerie  légère  du  Calva- 
dos, pour  armer  son  escadron  aux  fron- 
tières; 2°  87  fusils  au  bataillon  de  la  COte- 
d'Or  aux  frontières;  3°  qu'il  partira,  le 
lendemain  et  jours  suivants,  de  l'Arsenal, 
30  milliers  de  matières  de  vieux  canons, 
envoyées  chez  les  citoyens  Brezin,  Thury  et 
autres,  pour  les  fondre  en  canons  de 
bataille  ;  qu'il  y  aura  essai  à  la  gare  d'une 
pièce  de  canon  de  quatre. 

Le  Commandant  général,  ne  pouvant  se 
dispenser  de  rendre  justice  à  la  bonté  des 
principes  des  canonniers  casernes  à  la 
Sorbonne,  doit  rendre  public  leur  arrêté 
qui  témoigne  de  leur  satisfaction  d'avoir 
vu  punir  un  mauvais  citoyen  qui  se  trou- 
vait dans  leurs  rangs,  que,  s'il  s'y  en  ren- 
contrait encore,  ils  le  livreraient  eux- 
mêmes  à  la  justice,  qu'ils  voulaient  vivre 
en  républicains  et  mourir  en  défendant 
la  République. 

11  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  M"'''  1470. 

;)i6.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 


116 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1"  Un  particulier,  qui  semblait  d'accord 
avec  5  ou  6  femmes  bien  mises  pour  avilir  ♦ 
la  Convention  nationale  et  les  ministres, 
répéta  plusieurs  fois  sur  la  terrasse  des 
Tuileries  ces  propos  diffamatoires  :  «  La 
moitié  de  la  Convention  nationale  est  com- 
posée de  scélérats  et  de  C(uispirateurs  », 
les  femmes  ajoutèrent  :  Oui,  il  nous  faut 
leur  tête,  ainsi  que  celles  des  minisires.  Le 
général  Dampierre  no  fut  pas  épargné,  on 
lui  prodigua  les  épithètes  les  plus  inju- 
rieuses, en  soutenant  qu'on  ne  lui  avait 
donné  le  commandement  de  l'armée  du 
Nord  que  pour  la  livrer  à  l'ennemi;  des 
préposés  à  la  Police  suivirent  ces  gens 
suspects,  afin  de  découvrir  leur  domicile, 
mais  ils  leur  échappèrent  à  la  faveur  de 
la  nuit. 

2"  Suivant  le  témoignage  d'un  auber- 
giste de  Saint-Denis,  les  conducteurs  des 
charrois  de  l'armée  ne  donnaient  à  leurs 
chevaux  que  le  tiers  de  la  nourriture  né- 
cessaire, ce  qui  les  faisait  périr  en  peu 
de  temps. 

3°  Dans  l'Assemblée  générale  de  la  sec- 
tion des  Droits-de-l'liomme,  la  commune 
de  Melun  fut  dénoncée  pour  accaparer 
chez  les  armuriers  de  Paris  et  acheter,  à 
n'importe  quel  prix,  tous  les  fusils. 

i°  On  signale  l'existence,  rue  de  Bussy, 
d'un  café  allemand,  où  se  trouvent  toutes 
les  gazettes  allemandes,  remplies  de  l'aris- 
tocratie la  plus  outrée,  on  débite  dans  ce 
café  mille  horreurs  contre  les  patriotes, 
la  maîtresse  de  l'établissement  a  même 
dit  qu'on  prendrait  les  mesures  néces- 
.saires  pour  fonder  une  pompe  funèbre  à 
l'occasion  de  la  mort  de  Louis  Capet. 

o»  Le  nommé  Cappy,  ancien  officier  de 
paix,  l'un  des  agents  du  ci-devant  châ- 
teau des  Tuileries  avant  le  10  août  der- 
nier, ne  cesse  de  fréquenter  quelques 
officiers  de  paix,  et,  même  quand  il  ne  les 
trouve  pas  chez  eux,  il  se  transporte  à  la 
Mairie  pour  les  voir  et  s'informer  de  ce 
qui  se  passe.  Un  autre  officier  de  paix,  le 
sieur  Burlandeux,  a  déclaré  qu'il  fallait 
absolument  que  ses  collègues  fissent  casser 
tous  les  préposés  à  la  Police,  et  qu'il  était 
impossible  que  ces  deux  corps  puissent 
subsister  ensemble. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 


d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

11,  12  avril  1793. 
Copie  et   original   signé   (2  pièces),   A.   N., 
APiv  1470. 

517.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  la  garde  du 
Temple  montera  sans  drapeaux  et  sans 
chef  de  légion,  qu'elle  sera  réduite  de 
moitié,  lorsque  le  mur  de  clôture  com- 
mencé sera  achevé,  et  que  la  légion  de 
Rosenthal  cessera  de  fournir  au  Temple  ; 
2°  que  la  garde  de  la  Maison  commune 
montera  avec  un  drapeau,  se  rassemblera 
au  chef-lieu  de  la  légion  et  se  rendra 
avant  midi  à  la  Maison  commune,  sur  la 
place,  afin  que  la  garde  descendante  soit 
relevée  à  midi  précis  ;  3°  que  la  garde  aux 
barrières  sera  retirée  et  les  réserves  ré- 
duites à  25  hommes,  qu'on  fera  des  pa- 
trouilles aux  barrières  et  vers  la  Maison 
commune;  les  commandants  et  adjudants 
étant  avertis  pour  la  dernière  fois  qu'ils 
seront  responsables  des  manquements  au 
service  ainsi  que  des  événemenls  qui  pour- 
raient en  résulter,  et  qu'ils  seront  punis, 
si  les  réserves  ne  sont  pas  au  complet  et  si 
les  citoyens  quittent  leur  poste  sans  être 
inscrits,  les  chefs  de  légion  devront  monter 
alternativement  à  la  Convention  deux  fois 
par  jour. 

A  l'occasion  de  la  nomination  d'un  Co- 
mité de  9  membres  par  la  Convention,  le 
Commandant  général  se  justifie  d'avoir 
dit,  dans  son  ordre  du  jour  du  7  avril, 
qu'il  y  avait  7  patriotes,  ce  qui  avait  per- 
mis d'insinuer  que  ces  seuls  étaient  pa- 
triotes, il  déclare  que  les  deux  membres 
nommés  depuis  ne  le  sont  pas  moins, 
et  que  le  Comité  ne  peut  pas  être  plus 
heureusement  composé  pour  le  salut  pu- 
blic. 

L'ordre  du  jour  annonce,  pour  le  di- 
manche suivant,  une  fête  en  l'honneur  de 
la  translation  des  archives  des  Liégeois  à 
la  salle  d'Egalité,  de  plus  que  le  recrute- 
ment va  se  poursuivre  de  nouveau  et  que 
les  volontaires  seront  mis  dans  les  ca- 
sernes pour  s'exercer  ;  le  Commandant 
général  invite  les  citoyens  des  sections  à 
ne  point  s'en  oû'usquer,  car  l'on  saisit 
toutes  les  occasions  de  les  soulever  pour 


LESPhIT  PL'BLÎC  A  PARIS  DE  JANVIEU  A  JUIN  1793 


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les  tromper,  la  discipline  des  casernes 
peut  employer  leur  courage  et  leur  ci- 
visme avec  avantage,  et  leur  réunion  sous 
les  ordres  de  la  Commune  et  du  Comman-  , 
dant  général  ne  peut  que  coopérer  au  bien 
général  avec  les  citoyens  des  sections. 

Au  reste,  tous  avis  des  sections  et  indi- 
viduels seront  toujours  reçus  et  employés 
d'accord  avec  la  majorité  par  le  Cominan- 
dantgénéral,  sans  avoir  besoin  de  porter  ses 
plaintes  au  CoiniLé  de  surveillance,  comme 
l'a  fait,  la  veille,  une  section  au  Temple 
])0ur  la  légion  Rosenthal,  qui  n'y  montera 
plus,  d'après  un  ordre  de  la  Commune. 

12  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^"  1170. 

'ils.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  L'esprit  public  est  assez  tranquille, 
mais  les  sections  se  disposent  à  présenter 
à  la  Convention  nationale  une  pétition 
pour  demander  la  taxe  des  denrées  et 
subsistances  ;  plusieurs  députés,  dans  la 
séance  de  la  veille,  ont  inveclivé  Maral  et 
lui  ont  adressé  des  menaces  outrageantes,  h 
quoi  il  répondit  fièrement  :  «  que  le  plus 
lâche  d'entre  vous  vienne  m'assassiner  )>. 
On  assure  qu'aujourd'hui  deux  membres 
de  la  Convention  devaient  se  battre  au 
pistolet. 

2"  Le  bruit  court  que  l'on  a  arrête  dans 
l'hôpital  de  la  Charité  des  émigrés,  dégui- 
sés on  frères  servants,  et  qui,  pour  mieux 
se  cacher,  soignaient  réellement  les  ma- 
lades. 

3°  La  police,  dans  le  jardin  des  Tuileries, 
se  fait  avec  une  extrême  négligence,  dés 
que  la  nuit  est  venue,  les  patrouilles  y 
circulent  à  peine,  aussi  hier,  vers  8  heures 
du  soir,  un  aristocrate  et  un  patriote  s'y 
sont  battus  au  sabre. 

4»  Le  décret  interdisant  la  vente  du  nu- 
méraire n'a  pas  été  plutôt  rendu,  que  tous 
les  agioteurs  du  perron  et  de  la  place  des 
Victoires  nationales  se  sont  hâtés  de  dis- 
paraître. 

ii*  Des  voleurs,  au  nombre  de  VS,  dont  li 
revêtus  de  l'écharpe  municipale  et  les 
autres  représentant  la  force  armée,  ont 
fait  irruption  de  nuit  dans    une  fci  nie  à 


Itueil,  sous  prétexte  d'y  perquisitionner 
dos  faux  assignats,  ils  se  firent  livrer  tous 
les  objets  précieux,  ensuite  feignirent  d'a- 
voir des  recherches  à  faire  dans  les  caves, 
y  conduisirent  les  gens  de  la  maison,  les 
y  enfermèrent  et  prirent  la  fuite  avec  le 
produit  de  leurs  vols. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

12,  13  avril  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  147n. 

519.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant,  pour  le  len- 
demain, la  célébration  de  la  fête  de  l'hos- 
pitalité, conformément  a  l'arrêté  de  la 
Commune,  et  arrêtant  les  dispositions 
suivantes  : 

Chaque  section  fournira  50  hommes  et 
son  drapeau,  soit  400  hommes  par  légion, 
sans  compter  les  ofiiciers,  les  première  et 
seconde  légions  se  rendront  sur  le  quai 
Pelletier,  avec  chacune  leurs  16  tambours, 
les  3°  et  4'  légions  seront  rangées  sur  la 
place  de  la  Maison  commune,  la  5°  légion 
sur  le  quai  de  la  Grève,  en  se  prolongeant 
vers  le  Port  au  blé,  la  6°  légion  sur  le 
Port  au  blé. 

Chaque  légion  fournira  16  canonniers, 
commandés  par  un  officier,  les  Elèves  de 
la  Patrie  se  placeront  sur  le  Port  au  blé, 
les  Vétérans  dans  la  cour  de  la  Maison 
commune;  ces  détachements  seront  ren- 
dus le  lendemain,  à  9  heures  du  matin, 
aux  endroits  indiqués. 

Les  rapports  do  la  garde  nationale  men- 
tionnent l'extinction  des  réverbères,  à 
2  heures  1/2,  dans  différents  quartiers, 
ainsi  que  l'arrestation  d'individus  sans 
cartes  civiques,  notamment,  dans  le  café 
du  Lycée  et  au  jardin  de  l'Egalité,  de  deux 
particuliers,  qui  soutenaient  le  parti  de 
Dumouriez  et  qui  ont  été  conduits  au  Co- 
mité de  surveillance  de  la  section  de  la 
Butte-des-Moulins. 

13  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AT'^'  liTO. 

520  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions leçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 


128 


CHAPITRE  I".  —  JOimiNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1°  La  plupart  des  esprils  sont  indignés 
contre  la  Convention  nationale  des  dé- 
nonciations perpétuelles  dont  ses  mem- 
bres se  déshonorent  perpétuellement,  ainsi 
que  des  scènes  scandaleuses  qui  se  passent 
dans  son  sein. 

2°  Marat  avait  hier  tous  les  groupes 
disposés  en  sa  faveur,  un  jeune  élève  en 
chirurgie  étant  venu,  sur  la  terrasse  de  la 
Convention,  demander  avec  une  extrême 
chaleur  :  Avcz-vous  lu  Marat  ?  c'est  un  fu- 
rieux, c'est  un  coquin,  on  se  jeta  sur  lui, 
il  reçut  force  coups  de  poing  et  de  pied 
avant  qu'on  pût  parvenir  à  le  conduire  à 
la  section  des  Tuileries  et  de  là  à  la  Mairie. 
Aujourd'hui  les  avis  sont  partagés  sur  le 
compte  de  Marat,  les  uns  prétendent  qu'il 
est  la  pierre  d'achoppement  qui  cause  la 
plupart  des  divisions  dont  la  Convention 
est  agitée,  d'autres  soutiennent  que,  si  la 
Convention  ne  rapporte  pas  son  décret  de 
mise  en  arrestation,  le  peuple  parait  dis- 
posé à  une  insurrection,  qui  pourrait  de- 
venir dangereuse,  d'autant  plus  que  l'on 
est  persuadé  que  les  mauvais  députés 
cherchent  à  éloigner  un  Argus  aussi  pé- 
nétrant, qui  dévoile  tous  leurs  perfides 
desseins,  qu'il  a  souvent  déjoués. 

3°  Vers  midi,  un  individu  se  mit  à  crier 
d'une  voix  très  forte  que,  pour  sauver  la 
République,  il  n'y  avait  pas  d'autre  moyen 
que  de  faire  mettre  tous  les  députés  dans 
des  maisons  vastes  et  commodes,  telles 
que  le  Palais  Bourbon,  les  y  garder  à  vue 
et  faire  siéger  provisoirement  leurs  sup- 
pléants, en  attendant  que  les  Assemblées 
primaires  aient  remplacé  ceux  qui  ont  pré- 
variqué  dans  leurs  fonctions  par  de  vrais 
sans-culottes,  connus  par  leur  patriotisme 
et  leurs  lumières. 

4°  Un  ex-lieutenant  de  volontaires  dans 
l'urméc  du  traître  Dumouriei'.  a  déclaré 
que  plusieurs  sections  voulaient  se  lever 
en  sa  faveur,  entre  autres  celle  des  Amis- 
de-la-Patrie. 

5"  En  divers  endroits  on  se  plaint  amè- 
rement de  ce  (]u'on  n'a  pas  encore  trouvé 
le  moyen  de  faire  monter  la  garde  per- 
sonnelle à  tous  les  citoyens,  les  patriotes 
seuls  étant  sous  les  armes,  et  les  indiffé- 
rents, égoïstes  et  désorganisateurs  jouis- 
sant de  l'impunité. 


6°  Dans  la  section  des  Droils-de-l'Homme, 
on  a  dénoncé  les  papetiers,  surtout  ceux 
de  la  Maison  de  l'Egalité,  comme  vendant 
presque  tous  des  papiers  fleurdelisés. 

7"  Dans  celle  de  la  Maison-Commune, 
on  a  signalé  la  formation,  à  Paris,  de  plu- 
sieurs légions  sous  difl'érents  uniformes, 
composées,  pour  la  plupart,  d'étrangers, 
qui  affectent  le  plus  profond  mépris  pour 
la  garde  nationale.  On  cite  comme  exemple 
l'un  de  ces  soldats  qui,  au  Triliunal  révo- 
lutionnaire, cria  chapeau  bas  à  quelqu'un 
qui  se  trouvait  en  faction  et  qui  lui  en  lit 
la  remarque,  à  quoi  le  légionnaire  répon- 
dit, en  parlant  de  la  pique  du  garde  na- 
tional :  Je  ne  voyais  pas  votre  bâton.  D'ail- 
leurs, le  public  est  mécontent  de  voir  ces 
troupes  étrangères  bien  armées,  tandis  que 
les  citoyens  n'ont  que  des  piques,  et  vou- 
drait savoir  au  juste  quels  sont  ces  gens- 
là,  pourquoi  ils  n'ont  point  de  cartes  de 
civisme  et  s'ils  sont  vraiment  dignes  de  la 
confiance  qu'on  leur  ténioicne. 

8°  Le  commissaire  de  police  de  la  sec- 
lion  du  Marais  prétend  que  les  adminis. 
Irateurs  de  Police  ne  devraient  point  char- 
ger de  l'exécution  de  leurs  mandats  les 
préposés  à  la  Police,  et  employer  de  pré- 
férence des  gendarmes,  qui  sont  bien  plus 
des  fonctionnaires  publics,  ajoutant  que 
des  sections  en  avaient  marqué  du  mécon- 
tentement et  qu'il  fallait  espérer  que  cet 
abus  (inirait  bientôt. 

9°  Les  boulangers  forains  n'ont  pas  garni 
les  marchés  d'autant  de  pains  que  de  cou- 
tume, ceux  de  la  ville  n'en  ont  pas  été 
tous  dépourvus,  de  sorte  que  cet  approvi- 
sionnement s'est  fait  avec  assez  de  tran- 
quillité. 

10°  Les  groupes  autour  de  la  Convention 
ont  été  bien  moins  nombreux  qu'on  n'a- 
vait lieu  de  s'y  attendre. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

13,  14  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AI'iv  1470. 

521.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale ,  notifiant  le  départ  de 
plusieurs  convois,  pour  qu'ils  n'éprouvent 
aucun  obstacle,  savoir  :  1°  de  150  mous- 


L'ESPRIT  PL'HLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


12« 


quelons  et  150  sabres,  destinés  à  l'arme- 
ment de  la  compagnie  de  chasseurs  éclai- 
reurs  de  la  Meuse,  à  Bar-sur-Ornaiii  ; 
'2°  de  tous  les  fusils  déposés  à  l'Arsenal  à 
destination  des  armées  des  Pyrénées  et  des 
Côtes;  3° de  10  caissons  chargés  de  plomb 
en  balles  pour  Met/,,  conduits  par  des  che- 
vaux d'artillerie  de  l'équipage  de  Lenchère. 

H  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

522.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 

1°  Les  murmures  recommencent  au  su- 
jet de  la  conduite  inconcevable  de  la  Con- 
vention, dont  les  membres,  au  lieu  de 
prendre  des  mesures  vigoureuses  pour 
prévenir  les  malheurs  dont  on  est  menacé, 
continuent  à  se  dénoncer,  à  se  dégrader 
d'une  manière  outrageante  aux  yeux  de 
toute  l'Europe;  jamais  l'Assemblée  conven- 
tionnelle n'avait  été  aussi  orageuse  que 
ces  jours-ci,  il  semblait  à  chaque  instant 
qu'on  allait  s'y  égorger,  les  témoins  de 
pareilles  scènes  avaient  peine  à  en  croire 
leurs  yeux  et  à  modérer  l'indignation  qu'ils 
ressentaient  de  voir  des  représentants  du 
peuple  se  conduire  de  la  sorte. 

2»  L'opinion  publique  désapprouve  aussi 
fortement  le  décret  lancé  contre  Marat,  on 
prétend  qu'il  n'a  d'autre  but  que  de  sou- 
lever le  peuple,  parce  que  les  intrigants, 
se  voyant  démasqués,  cherchent  à  susciter 
une  insurrection.  Des  patriotes  zélés  disent 
aussi  qu'il  faut  s'emparer  de  la  cabale  de 
Brissot,  et  que  4  à  oOO  citoyens  armés  de- 
vraient monter  sans  relâche  la  garde  au- 
tour de  la  maison  de  Marat,  afin  d'empê- 
cher tout  événement  fâcheux. 

3°  Hier,  vers  11  heures  du  soir,  au  café 
de  Beaucaire,  plusieurs  citoyens  s'écriè- 
rent :  «  11  est  temps  d'acheter  des  nerfs 
de  bœuf  et  de  se  porter  à  la  Convention 
pour  en  chasser  les  Brissotins.  » 

4°  Le  bruit  du  rassemblement  de  che- 
vaux dans  certaines  maisons  aristocrates,  à 
l'effet,  croyait-on,  de  servir  à  l'enlèvement 
de  quelques  grands  personnages,  est  dénué 
de  fondement,  il  s'agit  du  passage  par 
T.  IX. 


Paris  de  chevaux  de  remonte  venant  du 
dépôt  de  Marcoussis. 

5°  D'après  la  déclaration  du  secrétaire- 
greffier  de  la  section  de  Bon-Conseil,  un 
boulanger  de  la  rue  Montorgueil  voulait 
fermer  sa  boutique,  attendu  qu'il  lui  était 
dû  par  l'administration  des  Subsistances 
de  fortes  indemnités,  mais,  à.  la  sollicita- 
tion des  membres  du  Comité  civil  de  la 
section,  il  a  promis  de  continuer  la  cuis- 
son. 

6°  Les  habitants  de  la  banlieue,  en  re- 
venant de  vendre  leurs  denrées,  empor- 
tent dans  leurs  voitures  7  à  8  pains  chacun, 
d'autres  jusqu'à  40  et  50,  une  voiture  de 
celte  espèce,  chargée  de  pains,  fut  arrêtée 
au  sortir  des  barrières  par  la  section  du 
Luxembourg. 

7»  Aucun  tumulte  ne  s'est  produit  à  la 
porte  des  boulangers,  les  commissaires  de 
police  ont  promis  de  les  surveiller  et  de 
les  engagera  cuire,  attendu  qu'ils  ne  man- 
quent pas  de  farine.  Le  Comité  civil  de  la 
section  du  Roule  a  reçu  la  déclaration 
d'un  boulanger,  portant  qu'il  a  chez  lui 
88  sacs  de  farine,  qu'il  n'en  consomme 
que  3  par  jour,  mais  qu'il  va  en  employer 
4,  le  Comité  lui  a  donne  acte  de  son  ci- 
visme. 

8"  Les  environs  do  la  Convention  ont  été 
tranquilles,  et  la  surveillance  de  la  Police 
annonce  que,  dans  le  moment  actuel,  il 
no  se  prépare  aucun  mouvement  en  faveur 
de  Marat. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  let're 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

14  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N.^ 
AF'^'  1470. 

523.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  reproduisant  la  teneur 
d'une  lettre  du  maire  de  Paris,  qui  se 
plaint  de  ce  que  beaucoup  de  voitures 
sortant  de  Paris  emportent  du  pain,  et 
demande  des  mesures  pour  l'arrestation, 
aux  barrières,  de  toute  voiture  contenant 
plus  d'un  pain,  et  ordonnant  l'exécution  de 
cette  mesure,  bien  que  la  provision  de 
Paris  soit  assurée  pour  3  mois,  prescri- 
vant également  à  chaque  .section  d"en-: 
voyer  sa  réserve,  à  2  heures  précises,  sur 

9 


130  CHAPITRE  t".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  place  de  la  Réunion,  ci-devanl  du  Car- 
rousel, pour  l'exécution  de  Blanchelande, 
enjoignant  aux  adjudants  de  section  de 
faire  tous  les  jours  un  rapport  sur  l'exer- 
cice et  l'école  de  théorie,  de  ceux  qui  y 
viennent  et  des  progrès  qui  s'y  font,  et 
aux  adjudants  généraux  de  faire  con- 
naître le  choix  du  local  destiné  à  l'exer- 
cice do  l'artillerie,  afin  d'y  mettre  les 
pièces  et  agrès  nécessaires. 

Le  dimanche  suivant,  à  9  heures  du 
matin,  le  Commandant  général  passera 
la  revue  de  la  1"  légion,  sur  le  boulevard 
du  Montparnasse,  et  celle  de  la  4"=  légion, 
à  5  heures  précises  du  soir,  aux  Champs- 
Elysées,  avec  injonction  à  chaque  adju- 
dant d'apporter  le  contrôle  de  son  ba- 
taillon, et  à  chaque  capitaine  de  repré- 
senter celui  de  sa  compagnie,  ainsi  que  la 
liste  des  exempts,  dressée  et  signée  par  le 
président  et  le  secrétaire  greffier  de  chaque 
section,  sans  quoi  le  capitaine  sera  puni 
sévèrement  et  déclaré  incapable  de  servir 
la  République.  La  3'  légion  devra  fournir 
les  postes  extraordinaires  de  la  1''^  légion, 
et  la  garde  du  Temple  sera  fournie  après 

la  revue. 

15  avril  1793. 
Extrait  conforme,  A.  N.,  AF'v  1470. 

524.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Le  décret  contre  Marat  donne  heu 
aux  motions  les  plus  incendiaires,  ses 
partisans  ne  parlent  pas  moins  que  de 
couper  des  milliers  de  têtes.  L'aristocratie 
est  au  comble  de  la  joie,  et  voit  avec 
plaisir  qu'insensiblement  les  Jacobins  et 
autres  sociétés  populaires  vont  se  détruire 
eux-mêmes. 

2°  Deux  femmes  passant  dans  l'église 
de  Saint-Sulpice  se  mirent  à  crier,  en 
voyant  une  vierge  d'argent,  qui  y  avait  été 
transportée  du  couvent  des  Carmes  :  Voilà 
une  vierge  fini  retournera  bienlût  dans  sa 
nouvelle  demeure.  On  se  saisit  de  ces  deux 
femmes,  on  les  mena  à  la  section,  et  l'on 
constata  que  ce  sont  deux  ci-devant  reli- 
gieuses. 

3'  Malgré  les  ordres  du  Maire  et  des 
administrateurs  de  Police,  beaucoup   de 


boulangers  n'ont  pas  cuit  autant  qu'ils 
auraient  dû  le  faire.  Ce  malin,  il  y  avait 
à  la  porte  de  presque  tous  nombre  de 
femmes  qui  tenaient  des  propos  séditieux, 
allant  jusqu'à  dire  :  //  faut  nous  trans- 
porter à  la  Mairie,  à  la  Convention,  ce  sont 
eux  qui  occasionnent  celte  disette. 

4°  Comme  l'on  sait  qu'il  ne  manque  point 
de  farines  à  Paris,  on  attribue  à  plusieurs 
causes  cette  disette  factice.  1"  cause  : 
Les  boulangers  se  plaignent  de  ce  que  la 
Municipalité  ne  leur  rembourse  pas  les 
indemnités  dues,  ou  ne  leur  donne  que 
des  acomptes  modiques,  et  ajoutent  que 
la  Municipalité  n'a  qu'à  payer  régulière- 
ment cette  indemnité,  et  qu'alors  le  pain 
ne  manquera  point.  2«  cause  :  Le  pain 
étant  plus  cher  dans  les  campagnes  des 
environs  de  Paris,  les  paysans  qui  appor- 
tent leurs  denrées  en  enlèvent  le  plus 
qu'ils  peuvent  en  s'en  retournant  de  grand 
matin,  ce  qui  fait  que,  dès  7  heures,  les 
citoyens  de  la  ville  n'en  peuvent  plus 
tiouver  ;  la  mesure  à  prendre  serait  d'in- 
terdire la  sortie  d'un  seul  pain  par  les 
barrières,  mais  comme  elles  ne  sont  plus 
gardées,  on  proposerait  de  distribuer  dans 
chaque  section  des  cartes  sans  lesquelles 
on  ne  pourrait  point  acheter  de  pain, 
qui  serait  réservé  aux  seuls  domiciliés. 
3=  cause  :  Réside  dans  la  frayeur  chimé- 
rique de  manquer  de  pain,  qui  engage 
beaucoup  de  personnes  à  tripler  leur 
approvisionnement  et  diminuer  d'autant 
la  quantité  sulTisante  pour  chaque  jour. 
4"  cause  :  Des  porteurs  d'eau  et  des  indi- 
gentes retournent  plusieurs  fois  chez  le 
même  boulanger,  ou  vont  chez  5  ou  6  dans 
la  matinée,  et  se  procurent  ainsi  4  à  5  pains, 
qu'ils  revendent;  des  boulangers  même 
en  emportent  plusieurs  voitures,  qu'ils  vont 
vendre  au  dehors.  I)«  cause  :  Selon  toute 
apparence,  c'est  de  cette  dernière  cause 
que  dérivent  toutes  les  autres;  les  bou- 
langers ne  cuisent  pas  autant  qu'ils  de- 
vraient, ou  cuisent  en  moindre  quantité, 
pour  forcer  la  Commune  à  les  laisser 
acheter  eux-mêmes  chez  les  fermiers  les 
blés  et  farines  et  taxer  le  pain  à  leur  fan- 
taisie, ce  qui  le  porterait  bientôt  à  16  et 
même  24  sols  les  4  livres.  Pour  satisfaire 
leur  sordide  intérêt,  plusieurs  boulangers 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


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ne  craindraient  pas  de  mettre  la  famine 
dans  Paris. 

î)°  La  seclion  de  la  Maison-Commune, 
considérant  que  la  pénurie  du  pain  est 
occasionnée  en  partie  par  l'enlèvement 
qu'en  font  les  gens  de  la  campagne,  et 
que  le  pain  de  4  livres  revient  à  la  Muni- 
cipalité à  16  et  17  sols,  qui  seront  pris 
sur  les  sols  additionnels  des  contribu- 
tions, a  décidé  l'envoi  d'une  nouvelle 
adresse  pour  obtenir  réponse  au  sujet  des 
mesures  par  elle  proposées  il  y  a  un  mois, 
et  demande  en  attendant  que  le  Corps 
municipal  fasse  surveiller  les  barrières 
et  visiter  les  voitures,  alin  d'empêcher  la 
sortie  du  pain. 

6°  On  se  plaint  plus  fort  que  jamais  de 
l'extrême  cherté  de  tous  les  comestibles 
et  de  ce  que  personne  ne  surveille  les 
poids  et  mesures. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

15,  IG  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 

525.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do  la 
garde  nationale,  aux  termes  duquel  le 
Commandant  général  annonce  qu'une 
compagnie  de  garde  nationale  devait  être 
envoyée  par  le  département  du  Cher  dans 
celui  de  la  Vendée,  mais  ces  braves  pa- 
triotes, ayant  appris  que  les  révoltés  étaient 
vaincus  et  que  la  ville  de  Paris  était  me- 
nacée par  le  traître  Dumouriez,  se  sont 
dirigés  sur-le-champ  vers  Paris,  comme 
le  lieu  le  plus  périlleux,  et  y  arriveront 
dans  la  journée  de  demain.  Santcrre  ap- 
pelle l'attention  sur  la  question  des  sub- 
sistances, qui,  d'après  le  rapport  des 
administrateurs,  ne  doit  pas  causer  d'in- 
quiétude, l'approvisionnement  étantassuré 
pour  3  mois,  cette  branche  d'administra- 
tion traverse,  il  est  vrai,  des  moments 
difficiles,  en  raison  des  hauts  prix  du  blé 
hors  Paris,  qui  fait  sortir  de  la  capitale 
une  certaine  quantité  de  pains.  Il  n'y  au- 
rait aucun  inconvénient  à  craindre,  si  les 
braves  citoyens,  au  premier  bruit  répandu, 
ne  doublaient  pas  leur  provision,  de  telle 
sorte  que  des  pères  de  famille  manquaient 


du  nécessaire,  tandis   que   d'autres  lais- 
saient gâter  du  pain. 

Citoyens  des  sections!  ajoute  le  Com- 
mandant général,  ne  pouvez-vous  veiller 
par  des  commissaires  à  ce  que,  quand  il 
ne  reste  pas  de  pain  le  soir  chez  les  bou- 
langers, on  fasse  cuire  par  ceux  qui  sont 
le  moins  occupés  quelques  sacs  pour  sup- 
primer toute  crainte  de  disette  et  soulager  la 
classe  pauvre  ;  cette  question  importante 
est  l'objet  de  toute  la  sollicitude  du  Maire, 
qui  mérite  tous  les  éloges;  Santerre  se  met 
personnellement  à  la  disposition  des  ci- 
toyens pour  porter  secours  à  ses  frères, 
car  c'est  servir  la  République  et  ôter  un 
prétexte  aux  méchants  que  d'éviter  des 
malheurs. 

Dix-sept  sections  n'ont  qu'une  pièce  de 
4,  le  ministre  a  promis  de  leur  en  donner 
aussitôt  qu'il  en  aurait.  Dans  les  fonderies 
de  Paris  et  de  Chaillot,  on  s'occupe  à  en 
fondre  continuellement. 

C'est  avec  déplaisir  que  le  Commandant 
général  a  constaté  que  la  section  des  Tui- 
leries, en  descendant  la  garde  du  Trésor, 
avait  emmené  une  pièce  qui  devait  y  rester 
à  poste  fixe,  d'iiprès  un  arrêté  de  la  Com- 
mune; il  invite  la  section  à  faire  ramener 
cette  pièce  le  jour  même,  rien  ne  devant 
être  exécuté  sans  ordre. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  si- 
gnalent beaucoup  de  bruit  pour  le  pain 
chez  les  boulangers  de  la  section  de  la 
Halle-au-Blé.  Dans  la  section  du  Faubourg- 
Montmartre,  la  foule  s'est  portée  chez  les 
boulangers  sur  les  5  heures  du  matin,  la 
garde  y  est  allée  sur-le-champ,  partout  où 
elle  a  été  requise. 

A  minuit,  trois  citoyens  sont  venus  au 
poste  de  la  section  de  Molière  et  La  Fon- 
taine prévenir  que  deux  boulangers  em- 
portaient du  pain,  l'officier  de  paix  leur  a 
reproché  de  ne  pas  les  avoir  arrêtés. 

On  a  trouvé  le  gardien  de  l'équipage  de 
la  guerre,  rue  de  Charonne,  endormi  dans 
sa  loge,  la  grande  porte  du  couvent  de 
Trenelle  étant  ouverte. 

16  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

526.  —  Extrait  des  rapports  et  dé- 
clarations  remis  au  Bureau  de   surveil- 


132 


CHAPITRE  I«^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lance  de  la  Police,  signalant  les  faits 
suivants  : 

l"  On  disait  la  veille,  dans  plusieurs 
cafés,  qu'avant  peu  éclaterait  une  insur- 
rection, causée  par  la  mésintelligence  entre 
les  membres  de  la  Convention.  Le  bruit 
se  répand  de  nouveau  que  6,000  Marseil- 
lais sont  en  routu  pour  Paris,  afin  de  fa- 
voriser l'insurrection  qui  se  prépare,  re- 
gardée comme  très  patriotique.  C'est  un 
courrier  extraordinaire,  envoyé  aux  Jaco- 
bins, qui,  le  15  de  ce  mois,  apporta  la 
nouvelle  de  l'approche  des  Marseillais. 

2°  Aujourd'hui  16  avril,  la  môme  in- 
quiétude, ou  la  même  malveillance,  a  fait 
porter  une  foule  considérable  à  )a  porte  des 
boulangers,  dès  5  heures  du  matin,  plusieurs 
commissaires  de  police  ont  eux-mêmes 
distribué  le  pain,  et  la  garde  nationale  a 
mis  partout  le  bon  ordre.  Un  boulanger 
de  la  rue  Saint-Honoré  a  été  presque  en- 
tièrement pillé,  la  garde  du  poste  de 
l'Oratoire  n'étant  pas  arrivée  assez  tôt.  On 
a  arrêté,  le  malin,  des  gens  qui  avaient 
acheté  plusieurs  pains  à  la  fois  et  qu'on  a 
reconnus  pour  des  habitants  de  la  cam- 
pagne. Dans  le  Faubourg  Saint-Denis,  des 
mères  de  famille  sont  obligées  d'aller  jus- 
qu'à la  Villetle  chercher  du  pain,  qu'on 
leur  vend  !>  à  6  sols  plus  cher  qu'à  Paris. 
Les  femmes  suspectes  qui  assiègent  la 
porte  des  boulangers  se  répandent  en  in- 
vectives et  en  menaces,  elles  disent  hau- 
tement :  Qu'on  nous  donne  un  Roi,  pourvu 
que  nous  ayions  du  pain. 

3°  On  assure  que,  sur  la  route  de  Paris, 
des  particuliers  arrêtent  les  farines  qu'on 
y  transporte,  les  payent  le  prix  exigé  et 
les  font  changer  de  destination,  il  serait 
nécessaire  d'empêcher  un  délit  aussi  grave, 
qui  tend  à  affamer  cette  immense  cité. 

4»  Le  commissaire  de  police  de  la  sec- 
tion de  l'Arsenal  a  fait  un  rapport  très 
clair  et  très  méthodique  sur  les  boulan- 
gers de  son  arrondissement  et  sur  les 
abus  qu'il  soupçonne;  46  fournées  entre 
9  boulangers  ont  produit,  le  14,  3,147  pains 
de  4  livres,  donnant  12,588  livres  de  pain, 
de  sorte  que  si  les  47  autres  sections  ont 
eu  une  cuisson  pareille,  il  a  dû  en  résul- 
ter, pour  le  14  seulement,  131,056  pains, 
formant   604,224  livres  de  pain;  d'après 


ce  calcul  fort  juste,  ajoute  cet  excellent 
commissaire  de  police,  il  est  impossible 
qu'il  n'y  ait  pas  un  abus  considérable 
dans  les  subsistances. 

5°  L'exécution  de  Blanchelande  avait 
attiré  plus  de  spectateurs  qu'il  n'y  en 
avait  à  celle  de  Louis  Capet,  la  foule  pro- 
digieuse qui  se  portait  sur  toutes  les  rues 
de  son  passage,  l'accablait  de  malédic- 
tions et  criait  qu'il  méritait  un  supplice 
cent  fois  plus  cruel  que  celui  de  la  guil- 
lotine. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

16,  17  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
APiv  1470. 

327.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  qu'en 
vertu  des  plaintes  portées  au  Commandant 
général  par  le  ministre  de  l'intérieur  sur 
la  mutilation  des  chefs-d'œuvre  de  sculp- 
ture, qui  se  trouvent  dans  le  jardin  des  Tui- 
leries et  autres  lieux  publics  appartenant 
à  la  République,  et  du  décret  du  12  avril, 
qui  punit  de  2  ans  de  détention  les  cou- 
pables de  ce  délit,  le  Com_mandant général 
ordonne  à  tous  les  commandants  des 
postes  et  factionnaires  voisins  des  Tuile- 
ries d'y  faire  de  fréquentes  patrouilles  et 
d'aiTêter  tous  ceux  qui  se  permettraient 
cette  scandaleuse  violation  de  l'honneur 
national  et  de  l'intérêt  de  la  République, 
et  de  les  conduire  au  Tribunal  de  police. 

L'ordre  du  jour  notifie  également  l'or- 
ganisation d'un  nouvel  arsenal  au  ci-de- 
vant Palais  Bourbon,  où  seront  mis  deux 
canons  en  fer  existant  à  la  caserne  de 
Babylone,  avec  des  boulets,  et  où  sera 
installé  le  second  magasin  à  poudre  et 
d'artillerie  ;  en  conséquence,  la  3»  légion 
fournira  un  poste  de  12  hommes,  en  sup- 
primant celui  des  Invalides. 

Le  Commandant  général  annonce  le 
départ  pour  Meaux  de  deux  canons  et 
d'un  caisson  pour  continuer  l'instruction 
des  canonniers,  qui  s'y  rendent  les  17  et 
18  avril,  savoir  :  de  la  Sorbonne,  les  l", 
3%  4«  et  6'  compagnies,  et  celles  de  quel- 
ques sections. 

Les   commandants,    dont  les    sections 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  i793 


133 


bordent  les  barrières,  sont  invitôs  à  y  orga- 
niser de  fréquentes  patrouilles  et  à  arrôter 
ceux  qui  emporteront  plus  de  pain  qu'ils 
n'en  ont  besoin,  attendu  que  c'est  un 
commerce  usuraire  que  ces  personnes 
font,  et  nuisible  aux  intérêts  de  la  Com- 
mune, qui  s'impose  le  sacrifice  de  tenir  le 
pain  au-dessous  du  cours  des  environs  de 
Paris,  ce  qui  aurait  pour  résultat  d'affamer 
la  capitale. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  an- 
noncent que  le  feu  a  pris,  la  veille  au  soir, 
à  l'une  des  cheminées  de  l'Hôtel-Dieu, 
mais  que  de  prompts  secours  en  ont  em- 
pêché le  progrès  ;  que  les  sections  ont 
envoyé  de  la  garde  chez  tous  les  boulan- 
gers pour  assurer  la  tranquillité  et  main- 
tenir le  bon  ordre  dans  la  distribution  du 
pain,  enfin  que  l'on  a  arrêté  quelques 
gens  suspects  sans  cartes  et  sans  cocardes. 

17  avril  1793. 
Elirait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

528.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  signalant  les  incidents  suivants  : 

1»  Depuis  les  premiers  jours  de  la  Ré- 
volution, l'on  ne  s'était  pas  encore  permis 
les  propos  que  l'on  lient  actuellement  sur 
la  Convention  nationale  et  sur  les  autori- 
tés constituées.  Le  public  est  étonné  de 
voir  que  le  décret  ordonnant  une  levée  Je 
40,000  hommes  n'est  pas  encore  exécuté, 
on  en  conclut  qu'il  y  a  toujours  des  Irailres 
pour  entraver  les  opérations  essentielles, 
que  l'on  veut  différerjusqu'à  l'écrasement 
ou  la  mise  en  déroute  des  armées,  tandis 
qu'il  serait  instant  de  leur  envoyer  des 
renforts,  attendu  qu'elles  sont  accablées 
de  fatigues,. de  contre-marches  et  des  ba- 
tailles qu'elles  ont  livrées. 

2°  L'opinion  publique  est  satisfaite  de  la 
manière  dont  la  Convention  a  reçu  la  pé- 
tition des  48  sections,  on  espère  que  l'é- 
nergie des  Parisiens ,  applaudie  par  les 
départements,  sauvera  encore  une  fois  la 
patrie. 

3°  Des  volontaires  de  la  cavalerie  se 
plaignent  hautement  de  la  difllculté  qu'ils 
éprouvent  i'i  avoir  des  chevaux,  nlîn  de  se 
rendre  aux  frontières,  tandis  qu'il  y  en  a 


une  quantité  à  20  lieues  de  Paris,  dont  on 
ne  fait  aucun  usage. 

4°  Le  pain  continue  à  paraître  fort  rare, 
bien  qu'il  y  en  ait  suffisamment,  l'une  des 
principales  raisons  de  celte  pénurie  vient, 
à  ce  que  l'on  assure,  de  ce  que  les  boulan- 
gers des  environs  de  Paris  ne  cuisent  pas 
du  tout  et  ont  fermé  boutique.  L'augmen- 
tation d'approvisionnements  que  font  plu- 
sieurs personnes  et  les  terreurs  paniques 
de  la  famine  y  contribuent  aussi  beaucoup, 
dans  les  visites  que  les  sections  ont  fait 
faireà  cet  effet,  l'on  a  trouvé  jusqu'à24 pains 
chez  certains  particuliers.  Les  voilures  de 
pain,  arrivées  dans  les  places  et  marchés 
ce  jour,  venaient  probablement  des  fau- 
bourgs, elles  étaient  en  très  petit  nombre, 
et  encore  quelques-unes  d'entre  elles  ont 
été  pillées  avant  d'atteindre  leur  destina- 
tion, entre  autres  une  à  la  Halle,  l'autre 
dans  la  rue  Saint-Antoine. 

5°  A  l'occasion  de  la  dénonciation  lancée 
contre  un  particulier  s'intituîant  patriote 
zélé,  tenant  tout  à  la  fois  un  bureau  d'écri- 
vain, un  cabinet  d'avocat  et  le  Musée  des 
auteurs,  et  annonçant  un  cours  de  motions, 
l'Administration  de  Police  a  envoyé  savoir 
quel  était  cet  individu,  l'on  a  trouvé  dans 
une  misérable  échoppe,  rue  Saint-Ilonoré, 
près  des  Petites-Ecuries,  un  homme  de 
lettres,  connu  par  quelques  bons  ouvrages, 
mais  tombé  dans  la  plus  profonde  misère, 
très  vieux  et  presque  infinne,  et  qui  con- 
sacre les  restes  de  son  talent  à  faire  pour 
le  public  des  plaidoyers,  des  vers  et  mo- 
tions patriotiques. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

17,  18  avril  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  A'., 
AI'iv  1170. 

.'529.  —  Extrait  des  rapports  de  la  garde 
nationale,  signalant  les  plaintes  de  l'adju- 
dant général  de  la  i"  légion  de  ce  que, 
dans  la  section  de  l'Observatoire,  où  il  y  a 
9  postes,  il  ne  s'y  est  fait  que  deux  pa- 
trouilles, avec  demande  d'un  service  plus 
exact,  l'arrestation  dans  la  section  des 
Halles  d'un  baquet  chargé  de  4  pièces  de  vin 
sans  conducteur,  l'arrestation  dans  la  sec- 
tion de  la  Croix-Rouge,  de  4  particuliers  se 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


134 

disant  marchands  de  vins  et  aubergistes, 
qui  emportaient  26  pains,  à  eux  livrés  par 
un  boulanger  de  la  rue  de  Sèvres,  l'arresla- 
tion  d'un  particulier  et  de  sa  femme,  don- 
nant à  jouer  sur  le  Pont-Neuf,  et,  dans  la 
section  de  1792,  chez  un  boulanger,  de 
deux  particuliers  pour  avoir  tenu  de  mau- 
vais propos,  annonçant  qu'on  a  conduit  à 
la  section  des  Invalides  un  individu  accusé 
d'accaparer  le  pain  ;  qu'un  cocher,  ayant 
requis  la  garde  pour  se  faire  payer  de  sa 
course,  n'a  plus  trouvé  à  son  retour  ni 
particulier,  ni  voiture,  ni  chevaux;  qu'on 
a  retenu  au  corps-de-garde  des  Elèves, 
poste  de  la  Messagerie,  un  gendarme  de 
la  29°  division  pour  avoir  voulu  forcer  trois 
fois  et  brutalement  la  consigne  du  faction- 
naire et  entrer  avec  une  pipe  ;  que  pro- 
chainement partiront  pour  Caen  400  sabres, 
2,000  pour  Rennes  et  1,000  pour  Cher- 
bourg. 

18  avril  1793. 
Copie,  A.  N.,  APiv  1470. 

1)30.  —  Extrait  des  rapports  ol  déclara- 
lions  reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  relatant  les  faits  suivants  : 

1"  On  a  dénoncé  à  la  Police  un  individu 
qui,  depuis  4  mois,  se  fait  conduire  en  ca- 
briolet à  Versailles  et  emporte  chaque 
fois  18  à  20  sabres. 

2°  Il  y  a  des  plaintes  très  vives  contre 
le  concierge  de  l'Ecole  militaire,  qui  loue  à 
son  profil  les  appartements  en  dépendant 
et  vend  les  denrées  des  jardins. 

3°  Le  pain  devient  moins  rare,  et  il  est 
à  présumer  que  la  disette  factice  va  enfin 
cesser. 

4°  Les  sections  limitrophes  ont  grand 
soin  de  garder  les  barrières  pour  empê- 
cher que  les  gens  de  la  campagne  n'em- 
portent chacun  plus  d'un  pain.  Cette  pré- 
caution, exigée  impérieusement  par  les 
circonstances,  fait  beaucoup  murmurer 
les  habitants  des  municipalités  voisines; 
ils  menacent,  si  les  Parisiens  continuent 
à  leur  refuser  du  pain,  d'arrêter  toutes 
leurs  subsistances  au  passage,  ils  disent 
qu'ils  seront  forcés  de  prendre  celte  me- 
sure, leurs  boulangers  a3ant  presque  tous 
cessé  de  cuire,  à  cause  de  l'extrême  cherté 
de  la  farine. 


5°  Des  malintentionnés  disent  aux  habi- 
tants de  la  région  voisine  de  Paris,  jusqu'à 
20  lieues,  que  la  Convention  nationale  ac- 
corde 1  million  pour  que  les  Parisiens 
mangent  le  pain  à  bon  marché,  et  cjuc  cette 
préférence  est  le  comble  de  l'injustice, 
qu'il  y  a  assez  longtemps  que  les  repré- 
sentants du  peuple  siègent  à  Paris  et  qu'ils 
devraient  se  transporter  dans  les  départe- 
ments, afin  que  ceux-ci  puissent  se  res- 
sentir à  leur  tour  des  privilèges  qui  sem- 
blent attachés  au  séjour  des  délégués  de 
la  nation. 

6°  Les  boulangers  prétendaient  encore 
hier  soir  qu'ils  avaient  toujours  la  plus 
grande  peine  à  se  procurer  de  la  farine, 
et  que,  le  mercredi  jirécédent,  19  d'entre 
eux  furent  obligés,  à  la  Halle,  de  tirer  au 
sort  î)  sacs  de  farines  ;  ils  continuaient  à 
se  plaindre  de  la  Municipalité,  qui  ne  leur 
payail  point  les  indemnités  promises,  que 
son  dessein  est  de  ruiner  les  boulangers 
pour  enrichir  quelques-uns  de  ses  membres, 
ils  soutiennent  que  la  Commune  est  cause 
de  la  cherté  du  blé  par  la  prime  qu'elle  a 
accordée,  le  marchand  qui  a  le  plus  d'ar- 
gent accaparant  le  grain  dans  les  marchés 
pour  gagner  le  plus  de  primes.  Comme 
l'un  de  ces  boulangers  criaille  plus  contre 
le  non-payement  des  indemnités,  il  fut 
prouvé  qu'il  avait  reçu  le  jour  même  800  li- 
vres, un  autre  qui  se  plaignait  qu'il  lui 
était  dû  2,000  livres,  on  démontra  qu'il  ne 
tenait  qu'à  lui  d'être  payé  sur-le-champ. 
7"  La  mesure  prise  pour  la  distribution 
du  pain  chez  les  boulangers,  afin  d'éviter 
la  foule  et  le  désordre  dans  plusieurs  sec- 
tions, ne  peut  que  produire  un  très  bon 
effet;  il  leur  est  enjoint  de  commencer  la 
première  distribution  à  '6  heures  du  ma- 
lin, pour  que  les  ouvriers  puissent  s'ap- 
provisionner avant  daller  à  leurs  ateliers. 
A  8  et  a  11  heures,  deux  autres  distribu- 
tions, et  le  commissaire  de  police,  ainsi 
que  les  commissaires  des  sections,  sont 
tenus  d'assister  à  toutes. 

8°  Les  48  sections  ont  décidé  qu'il  sera 
célébré,  dimanche  21  courant,  une  fête 
des  Sans-Culottes  au  Champ  de  la  Fédé- 
ration, pour  apposer  les  signatures  indi- 
viduelles aux  fameuses  pétitions  de  la 
Halle-au-Blé  et  de  Bon-Conseil. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


13Î5 


La  copie  de  la  feuille  des  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

18,  20  avril  1793. 
Copie    et    original    signé    (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470. 

r)31.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître,  d'a- 
près un  avis  du  commissaire  des  guerres, 
faisant  fonction  d'auditeur  de  la  17»  divi- 
sion, que  c'est  à  la  maison  d'arrêt  de  la 
Courtille,  et  non  aux  Récollets,  qu'il  faut 
conduire  tous  les  militaires  prévenus  de 
désertion  et  arrêtés  par  les  sections.  A 
l'occasion  de  l'ordre  du  Commandant  gé- 
néral, du  15  avril,  qui  menace  de  desti- 
tution les  capitaines  négligents,  deux  sec- 
tions de  la  i'  légion,  qui  doit  être  passée 
en  revue  le  dimanche  suivant,  celles  des 
ci-devant  Petits-Pères  et  Filles-Saint-Tlio- 
mas  ont  protesté  par  un  arrêté  contre  cet 
ordre;  dans  la  première  légion,  qui  com- 
prend le  Faubourg  Saint-Marcel,  et  qui 
doit  également  être  passée  en  revue,  au- 
cun arrêté  ne  fut  pris  par  les  sections, 
afin  que  les  capitaines  puissent  faire  mar- 
.cher  beaucoup  de  citoyens  d'une  insou- 
ciance criminelle.  L'un  des  arrêtés  rendus 
contre  l'ordre  du  \">  avril  fut  présenté  à 
la  Commune,  dont  le  procureur-syndic, 
connu  cependant  depuis  6  mois  pour  bon 
patriote,  donna  dans  le  piège  qui  lui  était 
tendu  par  les  sections  en  question,  où  il 
n'y  a  de  bon  que  les  Sans-culottes,  de 
telle  sorte  que  l'ordre  du  Commandant 
général,  sur  le  réquisitoire  du  procureur 
de  la  Commune,  fut  iinprouvé  et  annulé, 
le  procureur  syndic  prétendant  que  le 
Commatulant  général  est  mal  entouré,  ce 
qui  est  inexact,  car  il  ne  compte  comme 
faisant  partie  de  son  entourage  que  ses 
aides-de-camp,  ses  secrétaires  et  commis, 
et  nullement  les  officiers  servant  auprès 
de  sa  personne,  qui  sont  nommés  par  les 
sections. 

Dans  cette  occurrence,  le  Commandant 
général,  persuadé  que  son  service  qui, 
actuellement,  est  plutôt  militaire  que  mu- 
nicipal, la  Commune  ayant  arboré  le  dra- 
peau i|ui  déclare  la  patrie  en  danj^'er,  et 
les  ciloyons  armés  déclarés  par  décret  en 


état  de  réquisition  permanente,  persuadé 
que  les  40  autres  sections  n'iniprouveront 
pas  la  sévérité,  stimulante  et  nécessaire, 
de  son  ordre  du  1!),  persiste  dans  cet 
ordre,  jusqu'à  ce  que  le  Conseil  général 
ait  pris  connaissance  du  présent  ordre,  et 
s'il  continue  son  improbation,  il  voudra 
bien  faire  passer  au  Commandant  général 
ses  instructions  à  ce  sujet. 

Dans  le  cas  où  le  Conseil  général  ne 
voudrait  pas  écouter  les  observations  du 
Commandant  général,  qui  n'a  pas  été  en- 
tendu et  contre  lequel  le  Conseil  n'a  pro- 
noncé que  d'après  le  dire  d'une  section 
et  les  conclusions  du  procureur  syndic, 
fondées  sur  une  équivoque,  le  Comman- 
dant général  déclare  que  cet  arrêté  est 
contraire  au  bien  qu'il  veut  faire  et  lui 
6te  la  possibilité  d'exécuter  les  ordres  de 
la  Convention  et  de  la  Commune. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  ne 
mentionnent  que  la  saisie,  à  9  heures  1/2 
du  soir,  d'une  voiture  qui  était  devant  la 
porte  d'un  boulanger  et  dans  laquelle  il 
y  avait  du  pain,  qu'on  a  porté  au  Comité 
de  la  section  de  Beaurepaire,  et  l'arresta- 
tion de  quelques  soldats,  gens  sans  aveu 

et  voleurs. 

19  avril  1703. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

532.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  A  l'occasion  de  la  pétition  des  sec- 
tions, qui  demandent  la  destitution  des 
membres  suspects  de  la  Convention  natio- 
nale, plusieurs  citoyens  publient  que  le 
renvoi  de  ces  députés  sera  le  signal  de  la 
guerre  et  engagent  leurs  auditeurs  à  refu- 
ser leurs  signatures. 

2°  Quelques  Anglais,  qui  sont  tolérés  à 
Paris,  ont  l'ingratitude  de  tenir  contre  la 
République  de  fort  mauvais  propos,  et 
cela  dans  un  des  cafés  de  la  Maison  de 
l'Egalité;  ils  disent,  en  conversant  entre 
eux,  que  la  majeiire  partie  de  la  nation 
préférerait  un  roi  constitutionnel  à  un 
nombre  de  députés  qui  font  d'un  aréopage 
respectable  un  lieu  de  scandale  et  d'hor- 
reur, et  parviendront  à  renverser  une 
Constitution,  plutôt  faite  pour  des  anges 
que  pour  des  diables. 


i36 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


3o  Le  sieur  Lanchère,  entrepreneur  des 
charrois  de  l'arlillerie,  demeurant  rue  de 
Seine,  Faubourg  Saint-Germain,  a  donné, 
la  nuit  du  18  au  19  avril,  un  grand  souper, 
auquel  assistait  Guadet,  dans  lequel  au- 
rait élé  décidée  la  formation  d'une  armée 
de  contre-révolutionnaires,  qui  marche- 
raient sur  Paris,  soutenus  par  les  roya- 
listes de  cette  ville.  Le  parti  Lanchère  ou 
Guadet  compte  soulever  les  habitants  des 
campagnes,  en  leur  insinuant  qu'il  faut 
corriger  la  municipalité  parisienne,  qui 
accapare  tous  les  grains  et  fait  mourir  de 
faim  une  partie  des  déparlements,  l'on  a 
même  envoyé  à  cet  effet  des  courriers  en 
Normandie. 

4°  On  annonce  que  Marat  se  présentera 
sous  peu  de  jours  au  Tribunal  révolution- 
naire, et  qu'il  doit  en  prévenir  le  public 
la  veille.  On  croit  que  la  Convention,  en 
le  décrétant  d'accusation,  a  eu  deux  mo- 
tifs, le  premier,  de  casser  le  Tribunal,  s'il 
en  est  absout,  le  second,  s'il  est  déclaré 
coupable,  de  provoquer  les  excès  de  ses 
partisans,  qui  enlèveront  Marat  et  assom- 
meront les  juges.  On  se  plaint  de  ce  que 
le  Tribunal  révolutionnaire  ne  s'occupe 
que  de  petits  coupables,  tandis  qu'il  laisse 
trancjnilles  les  grands  criminels. 

5°  Sur  les  7  à  8  heures  du  soir,  au  café 
de  Chartres,  le  18  courant,  s'est  élevé 
un  tumulte  considérable,  occasionné  par 
quatre  particuliers,  revêtus  de  l'uniforme 
national  et  ayant  des  épaulettes  d'officier, 
qui,  de  leur  autorité  privée,  ont  arraché 
les  cravates  de  soie  que  quelques  petits 
maîtres  portent  au  cou  en  sautoir;  ils 
alléguaient  pour  prétexte  que  cette  ma- 
nière affectée  de  se  parer  pouvait  être  un 
signe  de  ralliement,  la  garde  est  accourue, 
de  prétendus  amis  de  l'ordre  ont  été  ar- 
rêtés, entre  autres  les  sieurs  Mamin  et 
Kilhol,  ci-devant  du  Club  des  Fédérés,  qui 
font  de  grandes  dépenses  depuis  quelques 
jours,  et  disent  que  l'on  verra  sous  peu 
une  nouvelle  carmaijnolc.  On  les  soupçonne, 
en  dépit  de  leur  patriotisme  exalté,  d'ètro 
des  agitateurs  payés  par  les  ennemis  du 
bien  public,  pour  allumer  la  guerre  civile 
dans  Paris. 

6°  Il  est  actuellement  facile  d'avoir  du 
pain,  il  n'y  a  plus  de  foule  à  la  porte  des 


boulangers,  l'on  a  la  satisfaction  de  voir 
leurs  boutiques  bien  garnies. 

7°  L'affiche  de  la  Municipalité  sur  l'état 
des  subsistances  a  tranquillisé  les  esprits 
et  mis  en  défaut  les  malveillants;  avant  le 
rétablissement  du  bon  ordre,  c'est-à-dire 
pendant  les  3  jours  de  disette  factice,  on 
avait  imaginé,  dans  plusieurs  sections,  de 
ne  délivrer  du  pain  qu'à  ceux  qui  mon- 
traient leur  carte  civique.  Le  bruit  a  couru, 
peut-être  sans  fondement,  que,  comme  en 
1789,  l'on  avait  trouvé  beaucoup  de  pain 
dans  les  fdets  de  Saint-Cloud.  Il  est  très 
question  de  demander  la  fixation  du  prix 
de  toutes  les  denrées. 

8»  Les  rues  sont  toujours  fort  malpro- 
pres et  encombrées  pour  la  plupart.  Selon 
toute  apparence,  les  commissaires  de  po- 
lice négligent  de  faire  leurs  tournées,  tous 
les  matins,  ainsi  que  cela  se  pratiquait 
autrefois. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

19,  20  avril  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  A'., 
AF'v  1470. 

533.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  le  19,  sur 
le  réquisitoire  du  procureur-syndic,  qui 
s'est  restreint  à  censurer  le  Commandant 
général,  le  Conseil  général  a  converti  en 
arrêté  le  réquisitoire,  en  conséquence, 
les  capitaines  qui  ne  feront  pas  leur  de- 
voir, coiiforinément  à  l'ordre  du  i">  avril, 
ne  seront  pas  déclarés  incapables,  et 
comme  cela  ne  permettra  pas  de  passer 
deux  revues  dimanche,  le  Commandant 
général  prévient  ses  concitoyens  qu'il  n'y 
aura  qu'une  revue,  celle  de  la  première 
légion,  et  il  compte  la  passer,  m;ilgré  l'ar- 
rêté de  la  section  des  Sans-Culottes,  au- 
quel a  adhéré  celle  du  Panthéon-Français, 
qui  dispense  tous  les  citoyens  de  la  revue 
de  dimanche,  parce  qu'il  ne  veut  pas 
manquer  à  son  devoir,  et  ce  n'est  pas  une 
revue  de  parade,  mais  bien  une  revue  d'ins- 
truction, qu'il  entend  passer.  A  ce  sujet, 
Santerre  entre  dans  des  explications  sur 
les  motifs  qui  l'ont  déterminé  à  donner  son 
ordre  du  15  avril,  il  ne  voit  aucune  raison 
de  ne  point  frapper  les  capitaines  qui  ne 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


137 


feraient  pas  leur  devoir,  et  il  a  voulu  ex- 
citftr,  etint'me  forcer  à  une  ninulalion  ulile, 
aussi,  dans  le  moment  présent,  le  Com- 
mandant général,  pour  répondre  à  la  con- 
fiance dont  on  l'honore,  doit  agir  encore 
plus  sévèrement  pour  meltre  Paris  en  état 
de  défense,  il  en  connaît  le  besoin  par 
expérience;  ce  n'est  pas  pour  lui,  San- 
terre,  qu'il  pense  que  cela  est  utile,  puis- 
qu'il n'a  accepté  le  commandement  que 
pour  0  semaines,  et  qu'il  ne  cesse  de  ré- 
péter que,  s'il  n'y  avait  plus  de  guerre,  il 
ne  faudrait  plus  de  Commandant  général, 
que  môme  les  0  chefs  de  légion  pour- 
raient alternativement  faire  ce  service. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  men- 
tionnent qu'à  2  heures  du  matin,  une 
patrouille  de  la  section  du  Panthéon- 
Français  a  trouvé,  dans  la  rue  Clopin,  un 
homme  mort,  paraissant  avoir  été  jeté  ou 
être  tombé  d'une  fenêtre. 

20  avril  1793. 
E.\tralt  non  signé,  A.  N.,  AF^^  1470. 

534.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Les  sentiments  sont  très  partagés  au 
sujet  de  la  pétition  de  la  section  de  la 
Ilalle-au-Hlé,  concernant  le  renvoi  de  plu- 
sieurs membres  de  la  Convention ,  l'on 
prétend  que  les  départements  n'y  adhére- 
ront ()oint,  et  que  les  sections  de  Paris  ne 
veulent  que  favoriser  un  parti. 

2°  Une  réunion  de  commissaires  des 
sections,  provoquée  par  la  section  de  la 
Maison-Commune,  est  convoquée  pour  le 
20,  à  l'Evôché,  afin  de  savoir  du  Comité 
de  salut  public  les  chefs  d'accusation 
contre  .Marat,  pour  qu'il  soit  promptement 
jugé  par  le  Tribunal  extraordinaire. 

3°  Un  certain  Uillon  (surnommé  le  Beau), 
a  dit  au  Club  de  Valois  qu'on  voulait  lui 
confier  le  commandement  d'une  armée, 
mais  qu'il  ne  l'accepterait  qu'à  la  condi- 
tion que  Fournicr,  dit  l'Américain,  connu 
par  son  fanatisme  patriotique,  serait  son 
major  général,  ajoutant,  si  la  conlre-ré- 
volulion  a  lieu,  je  suis  perdu,  mais  si 
l'on  veut  s'entendre,  jamais  les  ennemis 
n'entreront  sur  le  territoire  de  la  Répu- 
blique. 


4°  L'opinion  publique  se  déclare  en  fa- 
veur de  la  paix,  ou  tout  au  moins  d'une 
trêve  de  4  ans.  Il  y  a  beaucoup  trop  de 
militaires  dans  Paris,  qui  ont  l'air  martial 
et  au  fait  du  service,  tandis  que  l'on  en- 
voie aux  armées  des  citoyens  ayant  grand 
besoin  d'être  exercés. 

'j°  Plusieurs  habitants  du  Faubourg 
Suint-Antoine,  reçus  dans  les  gendarmes, 
avec  une  paye  de  45  sols  par  jour,  ont 
trouvé  moyen  de  se  dispenser  de  partir 
pour  les  frontières,  en  alléguant  de  pré- 
tendues blessures,  leur  lâcheté  excite  l'in- 
dignation des  bons  citoyens. 

6»  Les  nouveaux  Marseillais,  attendus 
dans  Paris,  y  occasionnent  par  avance 
beaucoup  d'inquiétudes  chez  les  uns  et  de 
satisfaction  chez  les  autres;  on  espère, 
d'une  part,  que  ces  chauds  patriotes  chan- 
geront la  face  des  affaires,  et  l'on  craint, 
d'autre  part,  qu'ils  ne  signalent  leur  ar- 
rivée par  des  actes  arbitraires  de  nature 
à  diviser  les  Parisiens  en  2  partis  et  ame- 
ner la  guerre  civile. 

7°  Le  peuple  commence  à  être  satisfait 
des  travaux  du  Tribunal  révolutionnaire 
et  applaudit  à  son  activité. 

8°  Le  nommé  Mamin  et  ses  complices, 
arrêtés  dans  le  café  de  Chartres,  Maison 
de  l'Egalité,  où  ils  arrachaient  les  doubles 
cravates  que  portaient  quelques  jeunes 
gens,  sont  connus  pour  être  les  auteurs 
de  toutes  sortes  de  vexations,  de  querelles 
et  de  tumulte  dans  la  Grotte  llamando,  au 
théâtre  du  Vaudeville  et  au  sujet  de  l'Ami 
des  Lois;  ils  sont  les  chefs  de  l'insurrec- 
tion qui  eut  lieu  chez  l'imprimeur  de  la 
Chronique  et  chez  Corsas.  Il  serait  bon 
d'établir  une  grande  surveillance  dans  la 
Maison  Egalité,  remplie  de  voleurs,  no- 
tamment dans  les  grottes  où  l'on  danse, 
qui  ne  cessent  d'être  le  théâtre  de  rixes 
particulières,  dégénérant  souvent  en  que- 
relles sanglantes. 

9°  L'opinion  publique  paraît  désirer  la 
taxation  du  prix  des  blés  et  farines  dans 
toute  la  République,  seul  moyen  de  re- 
médier aux  accaparements. 

10°  Le  prix  énorme  de  la  viande,  qui 
vaut  15  à  10  sols  la  livre,  fait  jeter  les 
hauts  cris,  et  l'on  parle  d'exterminer  les 
bouchers;  on  demande  l'interdiction  de 


138 


CHAPITRE  I".  -  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  vente  des  vaches  et  des  veaux  dans  les 
marelles,  pendant  quelque  temps,  pour 
empêcher  la  diminution  des  bêtes  à  corne. 

)  !•  Les  charcutiers  de  Paris  se  sont 
assemblés,  le  19  courant,  dans  la  maison 
du  sieur  Darme,  rue  des  Vieux-Augustins, 
à  l'effet  de  présenter  au  Conseil  général 
de  la  Commune  une  demande  d'indem- 
nité, faute  de  laquelle  ils  assurent  ne 
pouvoir  continuer  à  vendre  du  porc  frais, 
ni  salé. 

12°  Les  plaintes  contre  l'entrepreneur 
du  nettoyage  des  rues  se  renouvellent 
plus  que  jamais,  on  Taccuse  de  s'enrichir, 
tout  en  négligeant  de  s'acquitter  des  obli- 
gations qu'il  a  contractées. 


Copie,  A.  N. 


20  avril  1793. 
,  AF'V  147Û. 


•i3o.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  dans  lequel  le  Comman- 
dant général  rend  compte  de  ce 'qui  se 
passe    louchant   le   service,    relativement 
surtout  à  son  ordre  du   do  avril,  repro- 
duit le  texte  d'une  délibération  de  l'As- 
semblée générale  de  la  section  de  la  Cité, 
qui  iraprouve  cet  ordre,  le  dénonce  à  la 
Commune  et  déclare  exemptés  de  la  revue 
les  citoyens  de  la  section,  et  donne  éga- 
lement la  teneur  d'un  arrêté  de  la  section 
de    Bon-Conseil,  adoptant  à   l'unanimité 
l'ordre  en  question.  Mention  est  faile  du 
prochain  départ,  pour  Toulouse  et  pour 
Rennes  des   fusils   déposés   à  l'Arsenal, 
de  450  chevaux  de  la  Compagnie  Winter 
en   3   divisions,  pour  l'armée   du   Nord, 
avec  40  caissons  de  balles  tirés  de  l'Arse- 
nal. L'ordre  du  jour  enregistre  les  dispo- 
sitions prises  par  le  Commandant  général 
pour  assurer  le  bon  ordre  et  la  tranquil- 
lité, pendant  et  après  l'exécution   de  ce 
jour,   sur   la  iilace  de  la   Réunion,  afin 
d'empêcher  les  voitures  d'y  arriver  dans 
l'intervalle,  jusqu'à  ce  que  la  foule  ail  di- 
minué. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  men- 
tionnent la  descente  d'un  officier  de  la 
section  du  Louvre,  avec  la  garde,  au  jar- 
din de  l'Egalité,  et  la  saisie  de  jeux. 

21  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  .4.  N.,  AF'V  1470. 


536.  —  Extraits  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  connaissance  des  faits 
suivants  : 

l»  On  se  plaint  de  ce  que  les  membres 
do  la  Convention  continuent  à  être  divisés 
et  à  perdre  un  temps  précieux  en  dénon- 
ciations et  haines  particulières,  en  pré- 
sence de  la  coalition  des  ennemis. 

2°  On  voit  aussi  avec  peine  l'armée 
s'épuiser  en  petits  combats,  les  braves 
volontaires  placés  dans  les  postes  les  plus 
dangereux,  épuisés  de  fatigue  ou  exter- 
minés, sans  que  les  affaires  prennent  une 
tournure  décisive,  au  lieu  que,  si  les  trou- 
pes formaient  une  masse  importante,  elles 
pourraient  présenter  un  front  inexpu- 
gnable ou  livrer  une  grande  bataille,  qui 
ferait  peut-être  triompher  la  République 
en  la  couvrant  de  gloire. 

3°  Le  public  est  généralement  indigné 
de  la  conduite  de  la  Convention  à  l'égard 
des  députés  delà  Commune,  jamais  séance 
n'a  offert  un  spectacle  où  les  passions  se 
soient  plus  déchaînées,  l'on  crie  surtout 
beaucoup  contre  Louvet,  qui  a  montré  le 
plus  d'acharnement  pour  attaquer  la  mu- 
nicipalité de  Paris. 

4"  On  est  très  content  de  l'ajournement 
de  la  fête  proposée  au  Champ  de  la  Fédé- 
ration, pour  le  21  ;  la  première  légion 
armée  de  Paris  devait  passer,  ce  même 
jour,  la  revue  du  général,  mais  trois  sec- 
tions s'y  sont  refusées,  en  alléguant  que 
dans  ce  moment  les  soldats  parisiens  n'a- 
vaient que  des  piques,  qui  ressemblaient 
assez  à  des  bâtons,  et  que  des  citoyens 
sans  armes  ne  doivent  point  passer  de 
revue  militaire. 

5°  On  veut  vendre  maintenant  jus(|u'à 
24  sols  la  livre  de  chandelles,  aussi,  dans 
toutes  les  boutiques  de  chandeliers,  n'en- 
tend-on  que  des  plaintes  et  des  menaces. 
Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
du  maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 


21,  22  avril  1793. 
Copie   et  original    signé   (2  pièces),  A. 
AF>v  1470. 


N., 


537.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  l'ordre  du 
la  avril,    mal   interprété,   a   dérangé   la 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIKR  A  JUIN  1793 


139 


revue  du  21  avril.  Le  Commandant  gé- 
néral comptant,  en  ell'et,  sur  la  présence 
de  5  sections  sur  les  8  de  la  première  lé- 
gion, se  rendit  sur  le  terrain  à  9  heures, 
et,  à  9  heures  3/4,  dans  l'incertitude  de 
leur  venue,  il  partit,  envoyant  deux  adju- 
dants prévenir  les  cinq  sections  que 
riioure  était  passée  et  qu'il  n'y  aurait  pas 
de  revue,  attendu  que  ces  sections  n'a- 
vaient pas  envoyé  sur  le  terrain  un  seul 
homme  pour  avertir  le  Commandant  gé- 
néral qu'elles  viendraient  plus  tard.  L'un 
des  adjudants  dépêchés  dans  les  sections 
fit  courir  après  lui  et  lui  fit  savoir  que  les 
citoyens  armés  de  la  section  de  Marseille 
étaient  prêts  à  passer  la  revue,  et  qu'ils 
l'attendraient  jusqu'à  midi  sur  le  terrain. 
Le  Commiindant  général  y  revint,  et, 
<i  sensible  au  zèle  des  citoyens  de  la  sec- 
tion de  Marseille,  il  reçut  d'eux  le  baume 
de  la  consolation,  qui  ranima  son  courage, 
et  envers  lesquels  sa  reconnaissance  ne 
cessera  jamais  ». 

Si  le  Commandant  général  avait  pu  es- 
pérer que  les  citoyens  de  la  section  du 
Finistère  auraient  pour  lui  les  mêmes 
égards  et  les  mêmes  intentions,  il  les  eût 
attendus,  ne  s'étant  pas  rendus  sur  le 
terrain  à  une  heure,  ils  auraient  dû  au 
moins  y  envoyer  un  homme. 

Il  n'en  peut  en  dire  autan  t  de  l'arrêté  de  la 
section  du  Panthéon-Français,  dont  copie 
a  été  envoyée  aux  47  autres  sections,  ar- 
rêté qui  porte  que  le  Commandant  général 
ne  doit  pas  se  servir  de  l'ordre  pour  faire 
le  bien,  c'est-à-dire  pour  parer  à  toutes 
les  calomnies  déversées  contre  lui.  Cet 
arrêté  n'est  pas  l'expression  de  la  section, 
mais  de  deux  ou  trois  [lédanls  de  collège, 
qui  croient  traiter  un  citoyen  comme  leur 
esclave.  «  Non  seulement  le  Commandant 
général  est  républicain,  mais  encore  fier 
de  sa  liberté,  et  ses  réponses  ne  sont  pas 
des  diatribes  indécentes  et  déplacées.  Il 
invite  à  son  tour,  non  pas  la  section,  car 
il  la  respecte,  mais  les  séditieux  qui  trom- 
pent les  braves  citoyens  de  celte  section, 
à  ne  pas  traiter  ainsi  le  Commandant  gé- 
néral, qui  n'est  pas  fait  pour  l'endurer, 
qui  mettra  toujours  à  l'ordre  ce  qu'il 
croira  nécessaire  au  bien  général,  et  qui 
passe  à  l'ordre  du  jour  sur  cet  arrêté,  ne 


le  regardant  pas  comme  le  vœu  général  de 
cette  section,  d'autant  plus  qu'il  n'a  jamais 
eu  qu'à  se  louer  des  marques  de  frater- 
nité qu'il  en  a  reçues. 

L'ordre  annonce  que,  le  dimanche  sui- 
vant, la  2*  légion  passera  la  revue  du 
Commandant  général,  à  9  heures  précises, 
aux  Champs-Elysées. 

22  avril  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

538.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  connaissance  des  faits 
suivants  : 

1°  Suivant  ce  qui  se  dit  dans  les  groupes 
et  lieux  publics,  la  majeure  partie  des 
sections  et  des  citoyens  s'est  déclarée  en 
faveur  de  Marat  et  ne  souffrirait  pas  tran- 
quillement qu'il  fût  porté  la  moindre  at- 
teinte à  ses  propriétés,  ni  à  sa  personne. 
Plusieurs  sections  môme  ont  pris  des  ar- 
rêtés pour  lui  accorder  une  protection 
signalée,  d'autres  veulent  que  son  procès 
lui  soit  fait,  afin  de  mettre  en  cause  ses 
dénonciateurs.  L'imprimerie  de  ce  député 
serait,  paraît-il,  dans  le  ci-devant  couvent 
des  Cordeliers,  au  bout  du  cloître,  et  Ma- 
rat lui-môme  serait  logé  dans  le  Club  des 
r.oideliers,  sous  la  protection  immédiate 
do  la  section  de  Marseille. 

2»  Le  discours  énergique  du  procureur 
de  la  Commune,  au  sujet  de  la  pétition 
da  la  section  de  la  Ibille-au-Blé,  fait  beau- 
coup de  bruit  parmi  les  patriotes  et  ajoute 
à  la  gloire  civique  de  ce  citoyen.  Ils  se 
plaignent  hautement  de  l'improbation  qu'y 
donne  la  Convention  nationale,  influencée, 
disent-ils,  par  quelques  mauvais  députés, 
(ju'il  faut  extirper  do  l'Assemblée. 

3°  On  siguiile  l'absence  de  sentinelles 
à  l'Arsenal,  dans  le  local  où  l'on  fabrique 
des  cartouches  à  balles,  de  sorte  qu'on 
pourrait  en  détourner  une  très  grande 
(juantité  et  en  fournir  aux  ennemis  cachés 
dans  Paris,  alin  d'exciter  la  guerre  civile. 

4°  On  a  amené,  le  malin,  22  émigrés, 
saisis  avec  beaucoup  d'or  et  d'argent,  et 
qu'on  a  dispersés  dans  dillérentes  prisons. 

5°  Quoique  le  décret  permettant  la  vente 
de  l'argent  ait  été  rapporté,  et  qu'il  y  ail 
6  ans  de  fers  pour  ceux  qui  en  vendront, 


140 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


ou  se  permeltront  d'en  acheter,  les  agio- 
leurs  conlinuenl  toujours  de  s'assembler; 
le  lieu  de  rendez- vous  des  gros  marchands 
est  au  café  Conti,  et  les  petits  marchands, 
qu'on  voyait  autour  du  perron,  se  tiennent 
au  Café  Anglais,  l'un  et  l'autre  dans  la 
Maison  de  l'Egalité. 

C°  Le  bas  du  Pont-au-Change,  du  côté 
du  Chdtelet,  est  obstrué  par  un  grand 
nombre  de  marchands  de  denrées,  qui 
attirent  autour  d'eux  la  foule,  il  en  ré- 
sulte que  les  voitures  sont  chaque  jour 
dans  le  cas  d'y  blesser  ou  écraser  quel- 
ques citoyens.  L'on  accuse  les  inspecteurs 
des  places  de  fermer  les  yeux  sur  ces 
graves  inconvénients  et  de  préférer  leur 
intérêt  au  bon  ordre  et  à  la  sûreté  pu- 
blique. 

7"  Des  commissaires  de  sections  ont  dit 
que  dans  peu  les  Comités  révolutionnaires 
feraient  eux-mêmes  la  police,  el  qu'il  se- 
rait plus  à  propos  que  les  sommes  que 
coûte  actuellement  l'administration  de  Po- 
lice, fussent  divisées  entre  chaque  Comité. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi    du   maire    de    Paris   au    Conseil 

exécutif. 

22,  23  avril  1793. 
Copie  et  original  signé   (2  pièces),   A.   N., 
APiv  1470. 

539.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  les  chefs  et 
un  adjudant  général  de  chaque  légion  se 
trouveront  à  la  revue  de  la  seconde  légion, 
dimanche  prochain,  à  9  heures  précises  ;  les 
citoyens  de  toutes  armes  devront  être  placés 
les  uns  avec  les  autres,  celte  revue  ne 
devant  servir  qu'à  la  vérification  de  l'ins- 
truction el  de  l'exaclitude.  Le  Commandant 
général  ne  doute  pas  qu'il  n'y  ait  autant 
d'exactitude  dans  la  seconde  légion  qu'il 
y  en  a  eu  dans  la  section  de  Marseille,  où 
des  hommes  n'ayant  qu'un  bâton  à  la  main 
étaient  rangés,  apportant  la  plus  grande 
attention.  Le  chef  delà  i"  légion  estchargé 
de  s'informer  si  les  sections  de  sa  légion 
désirent  passer  la  revue,  auquel  cas  on  lui 
assignerait  un  dimanche.  Le  Commandant 
général  exprime  le  regret  de  n'avoir  point 
passé  la  revue  de  la  section  du  Finistère, 
qui  était  prête  et  dans  la  meilleure  tenue, 
ce  qu'il  aurait  fait  avec  empressement,  s'il 


avait  été  prévenu.  L'ordre  du  IS,  qui  a 
causé  du  schisme  dans  les  opinions,  n'en 
a  plus  fait  dans  celle  des  citoyens  de  la 
section  de  Marseille,  lorsqu'il  a  été  expli- 
qué ;  i)lusieurs  raisons  étaient  de  nature 
à  jeter  de  la  défaveur  sur  cet  ordre,  parmi 
les  citoyens,  les  uns  croyant  qu'il  était  ques- 
tion de  signer  une  pétition,  les  autres  de 
s'y  opposer,  c'est  ce  que  le  Commandant 
général  a  appris  depuis.  Il  observe  qu'il  a 
toujours  été  ferme  dans  ses  principes,  a 
toujours  défendu  son  opinion,  qu'il  a  tou- 
jours combattu  celles  des  autres  qui  lui 
paraissaient  contraires  au  bien  général.  11 
ne  saurait  trop  répéter  qu'il  n'a  jamais 
été  et  ne  sera  jamais  d'aucune  cabale,  ni 
faction,  mais  bien  le  défenseur  de  la  Ré- 
publique, une  et  indivisible. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  an- 
noncent que  l'on  a  conduit,  le  matin,  chez 
le  commissaire  de  police  de  la  section  des 
Tuileries,  le  citoyen  Restout,  gardien  du 
Garde-Meuble.  L'officier  commandant  le 
poste  de  la  section  de  la  Fontaine-de-Gre- 
nelle  se  plaint  de  ce  que  son  Comité  de 
surveillance  s'est  servi  de  4  de  ses  volon- 
taires pour  une  expédition  secrète  sans 
l'en  prévenir. 

23  avril  1793. 

Extrait  non  signé,  .4.  N.,  AF'V  1470. 

540.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  connaissance  des  ren 
seignements  suivants  : 

1°  Tous  les  patriotes  font  des  vœux  ar- 
dents pour  que  les  membres  de  la  Con- 
vention, sans  distinction  de  parti,  de  côté, 
de  Plaine,  de  Montagne,  cessent  enfin 
d'être  divisés  cl  concourent  ensemble  au 
même  but,  celui  de  donnera  la  République 
une  bonne  constitution,  seul  moyen  de 
déjouer  les  complots  des  ennemis  du  de- 
dans et  du  dehors.  On  désirerait  aussi  que 
les  30,000  hommes  de  cavalerie  fussent 
prêts,  ainsi  que  le  camp  de  40,000  hommes 
d'infanlerie. 

2°  Les  colporteurs,  en  criinl  le  journal 
de  Marat  sur  la  terrasse  de  la  Convention, 
affectaient  de  dire  aujourd'hui  :  «  Voyez, 
citoyens,  comme  Marat  démasque  le  scé- 
lérat Petion,  les  Rrissotins,  les  Giron- 
dins, les  Rolandins  et  toute  la  clique  in- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


141 


fernale.  »  Marat  s'est  définitivement  cons- 
titué ce  soir  prisonnier  à  la  Conciergerie, 
il  a  même  déjà  comparu  par-devant  le 
Tribunal  révolutionnaire. 

3°  Rutledge,  homme  de  lettres  très 
connu,  a  déclaré  à  un  préposé  de  la  Police 
que  le  ministre  de  la  marine  actuel  avai^ 
été  l'intermédiaire  des  correspondances 
échangées  entre  la  ci-devant  Reine  et  un 
abbé  de  Saint-Evesnan. 

4°  On  remarque  avec  inquiétude,  dans 
les  endroits  publics,  des  particuliers  dont 
le  costume  change  tous  les  jours,  tantôt 
on  les  voit  en  hussards  avec  des  mous- 
taches, tantôt  en  fantassins  sans  mous- 
taches, leur  grade  varie  aussi  chaque  jour, 
aujourd'hui  colonel,  demain  sergent-ma- 
jor, aussi  va-t-on  les  surveiller  et  les 
suivre. 

3°  Un  perruquier  de  la  rue  de  la  Vieille- 
Houclerie  a  la  façade  de  sa  boutique  cou- 
verte de  fleurs  de  lis;  dans  la  même  rue, 
près  celle  de  la  Huchette,  l'enseigne  d'un 
épicier  blesse  les  yeux  des  républicains 
par  ces  mêmes  signes  de  royauté,  l'admi- 
nistration de  Police  va  donner  des  ordres 
pour  les  faire  effacer. 

6"  Le  22,  à  6  heures  du  soir,  l'on  a 
arrêté  un  particulier  à  la  porte  du  Théâtre- 
Français,  qui,  depuis  plusieurs  jours,  ven- 
dait de  faux  billets  de  comédie. 

7»  Les  marchands  de  bois  et  de  charbon, 
pour  la  plupart,  trompent  le  public  dans  les 
mesures  dont  ils  se  servent  ;  il  a  été  cons- 
taté, par  le  commissaire  de  police  de  la  sec- 
tion de  la  Maison  Commune,  qui  en  a  dressé 
procès- verbal,  que  la  membrure  d'une 
demi-voie  de  bois  était  trop  petite  d'un 
quart.  Il  serait  à  désirer  que  la  Municipa- 
lité remédiât  à  de  telles  friponneries  et 
qu'elle  nommât  des  inspecteurs  pour  véri- 
fier dans  les  marchés  voisins  le  prix  des 
bœufs  et  des  cochons,  afin  de  pouvoir 
taxer  le  prix  en  détail  de  ces  marchan- 
dises, dont  la  cherté  progressive  finira 
par  occasionner  du  désordre. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

23,24  avril  1793. 
Copie  et  original  signé   (2  pièces),    A.    N,, 
APiv  1470. 


541.  —  Extrait  de  Tordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  invitation  du 
Commandant  général  à  la  section  des  Tui- 
leries, à  l'eflet  de  rendre  la  pièce  de  canon 
de  la  Trésorerie  nationale,  qu'elle  a  em- 
menée, et  qui  n'est  pas  encore  restituée  ; 
la  section  de  la  Halle-au-Blé  n'a  qu'une 
pièce,  elle  fournit  ses  canonniers  et  ne 
veut  point  fournir  de  canons,  la  section 
des  Tuileries  montera  en  même  temps,  on 
rendra  la  pièce,  en  attendant  que  chaque 
section  puisse  en  avoir  deux.  Les  commis- 
saires des  sections  sont  invités  à  faire  re- 
cueillir à  proximité  d'eux  les  seaux  de  cuir 
pour  les  incendies,  car,  dernièrement,  le 
feu  prit  dans  une  maison  et  l'on  fut  trois 
quarts  d'heure  à  ramasser  des  seaux  de 
bois,  on  ne  put  savoir  où  étaient  ceux 
de  cuir. 

24  avril  1793. 
Extrait,  en  quadruple  exemplaire,  un  pour  le 
Conseil    exécutif,    un   pour   le   ministre    de    la 
guerre,  deux  autres  pour  ceux  de  l'intérieur  et 
de  la  justice  (4  pièces),  A.  N.,  AF'V  1470. 

;J42.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance 
de  la  Police,  donnant  les  indications  sui- 
vantes : 

1°  Les  esprits,  la  veille,  n'étaient  pas 
tranquilles  sur  l'affaire  de  Marat,  parce 
qu'on  craignait  que  le  jugement  à  inter- 
venir ne  causât  des  troubles,  attendu  que 
la  majeure  partie  du  peuple  de  Paris  s'était 
déclarée  en  sa  faveur.  On  ne  doutait  point 
de  son  innocence,  on  était  certain  qu'il 
ne  resterait  pas  longtemps  en  prison,  et 
chacun  se  flattait  qu'il  dénoncerait  beau- 
coup de  traîtres,  en  sorte  que  ses  accusa- 
teurs seraient  confondus.  On  assurait  que 
les  Sociétés  populaires  devaient  se  porter 
en  force  au  Tribunal  révolutionnaire,  lors 
de  l'interrogatoire  de  Marat. 

2°  Lazowski,  patriote  exalté,  qui  avait 
voulu  faire  fermer  les  barrières,  il  y  a  un 
mois,  et  sonner  le  tocsin,  a  été  assassiné 
dans  la  nuit  du  22  au  23,  en  sortant  des 
Jacobins,  on  soupçonne  de  ce  crime  les 
nommés  Filhol,  le  grand  Jourdan  et  quel- 
ques autres,  avec  lesquels  il  avait  eu  des 
altercations  très  vives. 

3°  Dans  le  haut  d'un  bâtiment,  situé 
Cour   des   Ecuries,  près   du   passage   du 


142 


CHAPlTftE  1".  -  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Manège,  on  remarque  des  armoiries  ac- 
compagnées de  fleurs  de  lis;  la  section 
de  la  Réunion  avait  fait  peindre  des  fleurs 
de  lis,  rue  Montmorency,  pour  indiquer  à 
chaque  fiacre  la  place  qu'il  devait  occuper, 
ce  signe  antirépublicain  existe  encore. 

4°  L'on  est  stupéfait  de  voir  au  Monl- 
de-Piété,  chaque  jour,  des  infractions  ma- 
nifestes à  la  loi,  dans  une  des  cours  de 
cet  établissement,  on  vend  publiquement 
du  numéraire  et  des  gros  sols. 

5°  Des  particuliers  aclièlont  à  tous  prix 
les  bœufs  et  les  vaches,  que  l'on  conduit 
aux  marchés  de  Poissy  et  de  Sceaux,  et 
viennent  les  vendre  1res  cher  à  Paris. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

24,  25  avril  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
APiv  1470. 

543.  —  Lettre  de  l'observateur  Dutard  à 
Garât,  ministre  de  l'intérieur,  déclarant  ac- 
cepter la  mission  qu'il  veut  bien  lui  con- 
fier, et  exposant  sa  manière  de  procéder, 
qui  consistera  à  rendre  compte  plutôt  de 
ce  qu'il  aura  senti  que  de  ce  qu'il  aura 
entendu,  prenant  comme  exemple  le  fait 
très  banal  d'une  querelle  au  Palais  de 
l'Egalité,  entre  un  brissotin  ou  aristocrate 
et  un  jacobin,  l'un  d'eux  ayant  mar- 
ché sur  la  queue  du  chien  de  l'autre,  et 
retraçant  le  tableau  de  ce  qui  s'est  passé 
sous  ses  yeux  ;  arrivé  à  3  heures  de  l'après- 
midi,  au  Palais  de  l'Egalité,  il  a  vu  à 
peu  près  200  aristocrates,  garnissant  les 
allées  du  jardin  ou  les  cafés,  silencieux, 
rêveurs,  ils  paraissaient  se  concerter,  les 
uns  engageaient  le  peuple  à  voler  au  se- 
cours de  ses  frères  de  la  Vendée,  d'au- 
tres invitaient  les  propriétaires  à  se  jeter 
en  masse  dans  les  sections  pour  y  ré- 
gler l'esprit  public  ;  il  y  avait  beaucoup 
de  gens  des  départements,  tant  en  uni- 
forme qu'en  habit  bourgeois,  tant  bris- 
sotins  que  jacobins,  chacun  s'observait; 
à  l'instant,  un  promeneur  maladroit  mar- 
che sur  la  queue  d'un  chien,  le  chien 
crie,  le  maître  prend  fait  et  cause  pour 
lui,  tout  le  monde  accouri,  le  jacobin 
avait  un  grand  sabre  et  l'aristocrate  n'en 


avait  point,  celui-ci  fait  d'abord  bonne 
contenance,  puis  pâlit  et  s'excuse,  cette 
scène  forme  tableau;  du  vivant  de  Capet, 
le  jacobin,  en  pareille  occurrence,  aurait 
été  moulu  ou  du  moins  chassé.  Si  une 
douzaine  de  jacobins  a  fait  peur  à  2  ou 
300  aristocrates,  c'est  que  les  premiers 
ont  un  point  de  ralliement,  tandis  que  les 
autres  n'en  ont  pas,  et  que  les  aristocrates 
sont  divisés,  tous  crient  contre  les  tueurs, 
quelques-uns  des  plus  raisonnables  veulent 
se  réunir  à  la  partie  saine  de  la  Con- 
vention. 

La  veille  au  .soir,  Chaumetle  a  proposé 
d'arrêter  que  tous  les  ministres  seraient 
tenus  de  donner  la  liste  des  commis  et 
employés  qu'ils  ont  dans  leurs  bureaux; 
lors  de  la  discussion  de  cette  proposition, 
quelqu'un  ayant  parlé  de  la  noliper  aux 
ministres.  Chaumette  a  répliqué  qu'il  fal- 
lait plutôt  la  signifier  :  nous  n'avons  pas 
besoin,  a-t-il  ajouté,  d'avoir  tant  d'égards 
pour  des  gens  qui  recèlent  des  aristo- 
crates, des  ennemis  de  la  chose  publique, 
des  gardes  du  corps. 

Cette  liste  des  commis  et  employés  des 
ministres  sera  discutée  au  Conseil  général 
de  la  commune,  dont  les  commissaires 
seront  chargés  de  demander  aux  chefs 
des  bureaux  quels  sont  ceux  de  leurs 
commis  qui  ont  ou  n'ont  pas  de  certificats 
de  civisme. 

Clavière  et  Lebrun  sont  dénoncés  pour 
avoir  tous  leurs  bureaux  composés  de 
contre-révolutionnaires,  le  premier  ayant 
nommé  comme  capitaine  des  ports  un  in- 
dividu noté  d'aristocratie. 

Le  Maire,  arrivant  du  Comité  de  salut 
public,  annonce  au  Conseil  que  les  af- 
faires en  Vendée  vont  de  plus  en  plus  mal 
et  que  la  Commune  de  Paris  est  instam- 
ment sollicitée  d'aviser  aux  moyens  de 
porter  de  prompts  secours.  Chaumetle  a 
pris  la  parole,  comme  un  enragé,  les  mots 
de  sang  et  de  carnage  revenaient  sans  cesse, 
il  faut,  disait-il,  que  les  prêtres  nous  ser- 
vent d'holocaustes,  du  sang!  citoyens,  du 
sang!  périssent  quelques  hommes,  il  faut 
couper  les  bras  pour  sauver  le  corps.  Il  a 
proposé  une  proclamation  à  faire  ce  ma- 
lin dans  tous  les  carrefours,  pour  appeler 
les  citoyens  aux  armes.  Le  discours   de 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  17d3 


m 


Cliaumetle  a  été  très  applaudi,  mais   n'a 
pas  eu  pour  effet  d'inspirer  la  confiance. 

Il  est  rare  que  l'on  soit  eflrayé  d'un 
danger  qui  ne  menace  pas  directement,  et 
la  Vendée  est  bien  loin  de  Paris,  de  plus, 
le  peuple  est  las  d'èlre  le  jouet  des  partis, 
dégoûté  d'aller  se  battre  contre  des  gens 
égarés,  la  partie  saine  de  Paris  glace 
malgré  elle  l'autre  partie,  ce  qui  fait  un 
contrepoids  terrible. 

On  se  demande  si  l'on  parviendra  à  re- 
cruter les  30,000  hommes  requis,  on  ré- 
pond que  ce  sera  très  difficile,  à  moins  que  la 
sans-culotterie  se  transporte  à  grand  fracas 
dans  les  sections  et  y  enlève  des  compa- 
gnies entières,  mais  si  l'on  veut  diviser  les 
compagnies  et  prendre  un  sur  4,  par 
exemple,  il  arrivera  que  tout  le  monde 
trouvera  des  excuses  et  que  personne  ne 
partira. 

Y  aura-t-il  des  massacres'?  Plusieurs 
raisons  s'y  opposent  :  1°  Le  Tribunal  ré- 
volutionnaire qui,  jusqu'à  un  certain 
point,  a  satisfait  le  peuple  ;  2»  les  48  sec- 
tions délibérantes,  qui  ne  peuvent  spon- 
tanément arrêter  le  meurtre  ou  le  mas- 
sacre; 3°  Santerre,qui  fait  assez  bonne 
contenance  et  que  la  faction  voudrait  sa- 
voir au  diable.  Il  a  été  dénoncé,  la  veille 
au  soir,  aux  Jacobins,  par  IJeschamps, 
pour  avoir  passé  la  revue  de  dimanche  au 
préjudice  de  la  pompe  funèbre  de  La- 
zowski. 

30  avril  1793. 

Original,  A.  A'.,  F'<:  III,  Seine,  27. 

EJ.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolulion 
frunçaise,  t.  I,  p.  IGl,  163. 

1)44.  —  Lettre  de  ClémenL,  secrétaire  de 
l'Etat-major  de  la  garde  nationale,  au 
Conseil  exécutif,  déclaiant  qu'il  n'y  a  point 
d'événements  particuliers  dans  les  rap- 
ports de  la  garde  nationale,  à  part  quel- 
ques arrestations  de  soldats,  gens  sans 
cartes  et  suspects,  conduits,  les  uns  en 
prison,  d'autres  dans  les  sectioiis  ou  à  la 
Mairie. 

1"  mai  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  Al'''^  1470. 

545.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 


1°  Les  membres  de  la  Convention  se 
sont  injuriés  dans  la  séance  du  30  avril, 
non  seulement  d'une  manière  peu  conve- 
nable pour  des  législateurs,  mais  encore 
propre  à  allumer  la  guerre  civile  dans  les 
départements;  Guadet,  en  demandant  qne 
la  Convention  se  transportât  à  Versailles, 
ajouta,  dit-on,  qu'il  braverait  la  populace, 
le  sabre  à  la  main.  Au  moment  où  l'une 
des  tribunes  fut  volontairement  évacuée, 
l'indignation  était  à  son  comble;  sur  la 
terrasse  nationale,  beaucoup  de  personnes 
s'écriaient  qu'il  fallait  tomber  sur  les 
membres  suspects,  que  leur  inviolabilité 
n'était  qu'une  chimère,  cependant  l'officier 
qni  commandait  le  poste  parvint,  par  de 
sages  représentations,  à  calmer  les  plus 
furieux  et  à  les  engager  à  se  retirer. 
D'autres  disaient  que,  si  le  Marais  de  la 
Convention  quittait  Paris,  il  n'y  avait  pas 
d'autre  parti  à  prendre  que  de  les  assom- 
mer. 

2»  D'après  certains  rapports,  Brissot 
aurait  envoyé  des  millions  à  Philadelphie, 
cette  assertion  se  trouve  confirmée  par 
3  témoins  qui,  le  30  avril,  ont  déposé 
contre  Brissot  et  Guadet,  au  Tribunal  ré- 
volutionnaire. 

3°  Indépendamment  des  Conventionnels 
décriés  dans  l'opinion  publique,  l'on  soup- 
çonne presque  tous  les  agents  du  ministre 
de  la  justice,  qu'on  voudrait  voir  en  état 
d'arrestation  pour  être  interrogés. 

4»  On  blâme  beaucoup  la  Convention 
d'avoir  incorporé  des  volontaires  dans  les 
troupes  de  ligne,  sous,  prétexte  qu'ils  ne 
sont  pas  au  fait  des  manœuvres  militaires 
comme  de  vieux  soldats,  et  d'avoir  détruit 
deux  superbes  bataillons  complets,  de 
900  hommes  chacun,  avec  une  très  belle 
artillerie,  on  demande  le  retrait  de  ce  dé- 
cret, la  suppression  des  troupes  de  ligne 
et  le  renvoi  des  ci-devant  qui  sont  placés 
à  la  tête  des  armées. 

5"  On  croit  généralement  que,  dans  le 
département  de  la  Vendée,  nos  pertes  ont 
été  si  considérables,  qu'on  craint  d'en 
informer  le  public. 

6°  Au  sujet  de  la  proclainalion  de  la 
Mupicipalilé  sur  la  levée  des  volontaires 
dans  chaque  section,  l'on  pense  qu'il  faut 
faire  partir  tous  les  citoyens  indistincte- 


144 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


menl,  taxer  les  subsistances,  prendre  soin 
des  femmes  et  des  enfants  de  ceux  qui 
ne  sont  pas  fortunés  et  marcheront  à 
l'ennemi,  ou  succomberont,  et  surtout  que 
l'on  maintienne  en  vigueur  le  Tribunal  ré- 
volutionnaire, afin  de  détruire  tous  les 
conspirateurs  par  le  glaive  de  la  loi,  tandis 
que  les  braves  soldats  extermineront  les 
rebelles  de  la  Vendée;  on  demande  aussi 
l'arrestation  de  tous  les  parents  des  émi- 
grés, des  nobles,  des  prêtres  insermentés. 

7"  Plusieurs  sections  ayant  décidé  que 
les  hommes  de  15  à  50  ans  tireraient  au 
sort,  cette  décision  est  blâmée,  attendu 
que  les  pères  de  famille  sont  nécessaires 
pour  nourrir  leurs  femmes  et  leurs  en- 
fants; la  meilleure  mesure,  semble-t-il, 
serait  de  procéder  au  recensement  des 
individus  logés  en  ?arni,  venus  à  Paris 
pour  se  soustraire  à  la  réquisition. 

8°  Les  murmures  redoublent,  parce  que 
les  gendarmes  et  autres  troupes  soldées 
ne  quittent  point  Paris.  Les  propos  incen- 
diaires, les  accusations  vagues  reprennent 
une  nouvelle  activité,  on  va  jusqu'à  dire 
qu'on  empoisonne  les  détenus  dans  les 
prisons,  notamment  à  la  Conciergerie. 

9»  L'énorme  cherté  des  denrées  de  pre- 
mière nécessité,  à  laquelle  la  Convention 
ne  remédie  point,  fait  dire  que  plusieurs 
de  ses  membres  sont  commerçants,  que  les 
uns  font  le  négoce  des  toiles,  des  draps, 
les  autres,  des  bestiaux,  des  avoines,  de  la 
paille,  chose  inconciliable  avec  leurs  fonc- 
tions. Cette  cherté  prodigieuse,  jusqu'ici 
sans  exemple,  et  qui  augmente  chaque 
jour,  menace  de  causer  sous  peu  une  vio- 
lente insurrection,  qui  pourrait  bien  être 
funeste,  surtout  aux  marchands. 

10°  Les  marchands  de  vins  en  gros  sur 
les  ports  refusent  de  vendre  par  petites 
quantités,  de  sorte  qu'ils  encouragent  ainsi 
les  accapareurs. 

11°  La  députation  des  Sans-culottes  du 
Faubourg  Saint-Antoine,  qui  est  venue 
demander  la  diminution  et  la  taxe  de 
toutes  les  denrées,  s'est  bien  conduite  jus- 
qu'à la  levée  de  la  séance  de  la  Conven- 
tion, mais  alors  plusieurs,  en  sortant,  ont 
été  insultés,  poussés,  même  maltraités,  et 
une  partie  de  la  députation  de  Versailles, 
venue  pour  le  même  objet,  presque  toute 


composée  de  femmes,  s'est  emparée  de  la 
salle,  y  a  siégé  et  s'est  permise  tous  les 
propos  que  lui  inspirèrent  le  méconten- 
tement et  la  colère. 


Copie, 


1"  mai  1703. 
A.  /V.,  APiv  1470. 


346.  —  Ilnpport  de  l'obsorvaleur  Dul.ird 
au  ministre  de  l'intérieur,  faisant  con- 
naître que,  la  veille,  à  deux  heures,  deux 
officiers  municipaux  sont  venus  aux  Halles 
pour  y  faire  la  grande  proclamation  :  Pa- 
risiens, levez-vous!  l'une  dos  marcliiindes 
de  poisson  présentes  s'est  écriée  :  Oh!  le 
diable  les  étrangle,  si  le  mien  ira  (elle  par- 
lait de  son  mari).  Certains  faisaient  maintes 
réflexions  en  disant  :  on  nous  demande 
20,000  hommes,  dans  peu,  ce  sera  10,000 
autres,  de  façon  à  tout  enlever,  pourquoi 
n'envoie-t-on  pas  les  2,000  gendarmes  se 
trouvant  à  Paris  au  lieu  de  faire  partir  les 
pères  de  famille?  D'autres,  parlant  des 
volontaires  revenant  des  frontières,  te- 
naient ce  langage  :  que  ne  fait-on  partir 
tous  ces  gens-là  (plus  de  60  avaient  été 
arrêtés  la  veille  à  la  barrière  de  Bondy)? 
Bref,  les  officiers  municipaux  n'ont  pas  eu 
d'applaudissements,  le  peuple,  au  contraire, 
par  un  morne  silence,  leur  a  montré  qu'il 
n'approuvait  pas  les  mesures  proposées. 

Au  Palais  de  l'Egalité  et  aux  Tuileries, 
il  n'y  avait  presque  que  des  aristocrates 
ou  des  Brissotins,  formant  des  groupes  de 
20  à  30,  mais  beaucoup  plus  raisonnables 
que  d'ordinaire, et, soit  crainte, soitégards, 
ne  parlant  de  la  Convention  qu'avec  une 
certaine  réserve.  On  comptait  beaucoup 
de  gens  des  départements  au  café  du  Ca- 
veau. Il  y  avait  4  Gascons  et  un  originaire 
de  Rayonne  qui  s'exprimaient  assez  libre- 
ment sur  le  compte  des  massacreurs.  Les 
Jacobins  paraissaient  écumer  de  rage,  tous 
armés  et  ne  demandant  pas  mieux  que 
de  faire  un  coup  de  main. 

Aux  avenues  de  la  Convention,  plusieurs 
des  habitués,  gens  du  commun,  s'y  étaient 
apostés,  déclamant  contre  les  Brissotins, 
qu'ils  accusaient  de  vouloir  perdre  la  Ré- 
publique, et  instruisant  à  leur  manière  les 
nombreux  curieux  venus  pour  savoir  au 
juste  où  en  était  le  départ  de  la  Conven- 
tion pour  Versailles. 


i;ksi>rit  vvwac  a  luais  de  janvier  a  juin  1:93 


143 


F^a  Commune  a  arrêté,  vers  7  heures, 
que  les  sections  fourniraient  un  liommn 
sur  10;  Chaumette  y  prit  la  parole  à  dix 
heures,  et  pérora  trois  quarts  d'heure  sur 
les  dangers  qui  menacent  Paris  et  sur  le 
projet  de  départ  prêté  a  la  Convention, 
proposant  au  Conseil  général  de  déclarer 
ijue  si  la  Convention  quitte  Paris,  Paris  la 
suivra  partout,  se  transportera  à  Versailles 
et  ne  se  séparera  jamais  de  la  Convention  ; 
une  discussion  s'engagea,  à  laquelle  pren- 
nent part  les  nommés  Laurent  et  Cayeux. 
Hébert  se  lève  pour  demander  que  ce  der- 
nier soit  rappelé  à  l'ordre  ;  la  discussion 
est  interrompue  fiar  l'arrivée  de  députa- 
lions  des  sections  à  10  heures  3,  4. 

L'un  des  commissaires  prociamateurs 
avait  annoncé  que,  dans  le  Faubourg 
Saint-Antoine,  les  Sans-culottes,  heureux 
d'apprendre  qu'on  leur  offrait  des  habits 
et  des  armes  en  toute  propriété,  s'étaient 
inscrits  au  nombre  de  400,  et  dépassaient 
actuellement  le  chiffre  de  2,000.  Dutard 
termine  son  rapport  par  des  réflexions 
sur  la  situation,  il  montre  le  Conseil  gé- 
néral goûter  peu  Chaumette  en  raison  de 
ses  folles  exagérations,  il  trouve  que  le 
parti  jacobin  a  manqué  son  coup,  qu'il 
aurait  dû  frapper  après  l'enlreprise  de 
Dumouriez,  et  déclare  que  s'il  était  Jaco- 
bin, il  ferait  à  l'instant  sonner  le  tocsin, 
tirer  le  canon  d'alarme,  mettre  tout  en 
l'air,  répandre  dans  les  provinces  la  dé- 
couverte de  nouveaux  complots,  de  liai- 
sons avec  La  Fayette,  Dumouriez.  et  Bouille; 
malheureusement  les  Jacobins,  au  lieu  de 
suivre  leursanciens  plans  révolutionnaires, 
se  livrent  à  des  méditations  politiques. 
Pour  obtenir  un  retour  d'opinion  et  ra- 
mener les  masses,  l'aristocratie,  au  lieu 
de  rester  à  l'écart,  aurait  tout  intérêt  à  se 
réunir  à  la  saine  portion  du  peuple,  car, 
à  la  moindre  insurrection ,  elle  serait 
moulue. 

Les  Jacobins  espèrent  beaucoup  des  ré- 
voltés de  la  Vendée,  mais,  en  tout  cas,  il 
no  faudrait  sévir  que  le  moins  possible 
■sur  leurs  chefs,  aurait- on  en  main  de 
quoi  abattre  Marat  et  Robespierre,  il  fau- 
drait les  emprisonner  et  bien  se  garder  de 
les  faire  périr.  C'est  une  faute  de  la  Con- 
vention nationale  d'avoir  livré  Marat  au 
T.  IX. 


Tribunal  révolutionnaire,  et  on  peut  dire 
qu'elle  l'a  échappé  belle. 

(l"--  mai  1703.) 
Original,  A.  N.,  V'  III,  Seine,  27. 
F.d.  Al).  ScilMinr,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  1,  p.  1G6. 

o47.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  invitant  les  adjudants  qui 
voudront  partir  avec  leurs  sections  à  s'y 
faire  inscrire,  ainsi  que  chez  le  Comman- 
dant général,  annonçant  qu'il  y  a  actuel- 
lement 3,000  hommes  de  troupes  soldées 
à  Paris,  que  les  dispositions  pour  le  départ 
se  préparent  à  force  et  que  les  objets  de 
campement  partiront  le  jour  même,  (|ue 
l'armée  de  Iterruycr,  paraît-il,  a  déjà  assez 
de  canons  de  4,  mais  pas  assez  de  12  et 
Je  8,  le  complément  sera  expédié  demain, 
on  manque  également  de  canonniers,  il 
faudra  encore  des  canons  avec  l'armée  de 
Paris,  le  nombre  en  sera  ûxr  par  le  Co- 
mité et  par  le  ministre. 

Ce  jour,  doivent  partir,  pour  Rayonne, 
12  canons  et  quatre  compagnies  de  ca- 
nonniers du  camp  de  Meaux,  le  tout  en 
poste,  attendu  que  notre  armée  manque 
de  canons  contre  les  Espagnols.  11  ne  res- 
tera à  l'Arsenal  qu'une  seule  pièce  de  4 
montée,  et  6  qui  le  seront  sous  deux  jours, 
il  y  en  a  encore  une  trentaine  presque 
Unies;  les  fonderies  de  Paris  seulement 
peuvent  en  donner  actuellement  200  pièces 
par  mois.  Toutes  celles  que  les  sections 
emmèneront  avec  elles  de  Paris,  seront 
remplacées  dans  le  mois,  ainsi  que  le  pro- 
mettent le  Comité  de  salut  public  et  le 
ministre,  à  moins  qu'il  n'y  ait  des  besoins 
nouveaux  et  extraordinaires.  Les  entrepre- 
neuis d'affûts  sont  invités  à  faire  conduire 
promptement  les  affûts  fabriqués  et  à 
achever,  le  plus  tût  possible,  ceux  qui  sont 
en  train. 

2  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

S48.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  mentionnant  les  faits  suivants  : 

1°  Huit  à  dix  mille  hommes  du  Fau- 
bourg Saint-Antoine  s'étaient  rendus,  la 
veille,  mais  sans  armes,  aux  abords  de  la 
Convention  nationale,  à  l'effet  de  demander 

10 


146      •      CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  diminution  du  prix  des  denrées.  Si  leurs 
commissaires  avaient  été  mis  en  état  d'ar- 
restation, ainsi  que  le  désirait  le  Marais, 
ils  étaient  décidés  à  se  porter  aux  der- 
nières extrémités,  se  seraient  saisis  des 
22  députés,  qu'on  regarde  comme  très 
suspects,  se  proposaient  de  les  conduire 
eux-mêmes  dans  leurs  départements  res- 
pectifs, et  de  dire  en  les  remettant  à  leurs 
concitoyens  :  Faites-en  ce  que  vous  vou- 
drez. Ils  ont  été  fort  mécontents  que  la 
séance  ait  été  levée,  lorsqu'ils  venaient 
d'en  obtenir  les  honneurs.  Lorsqu'elle  fût 
finie,  les  pétitionnaires  de  Versailles,  com- 
posés en  grande  partie  de  femmes,  s'em- 
parèrent de  la  salle  et  dirent  qu'ils  n'en 
sortiraient  point  que  la  Convention  n'eût 
fait  droit  à  leurs  demandes.  Cependant, 
on  parvint  à  leur  faire  entendre  raison, 
après  que  le  Maire  eût  été  les  inviter  h  la 
modération,  et  que  les  sections  voisines, 
ainsi  que  la  Société  des  Jacobins,  leur 
eurent  offert  fraternellement  toutes  les 
douceurs  de  l'hospitalité. 

2°  Les  aristocrates  se  flattent  toujours 
que  l'armée  des  rebelles  aura  un  plein 
succès,  ils  disent  que  ces  scélérats  sont 
commandés  par  un  LameLh,  par  les  ci- 
devant  barons  Du  Fresnoy,  et  que  leurs 
armées  marchent  sur  Paris. 

3°  La  plupart  des  charretiers,  enrôlés 
pour  les  voitures  ambulantes  des  hôpitaux 
de  l'armée,  se  cachent  au  moment  du  dé- 
part, puis  se  dispersent  dans  les  rues  de 
Paris,  sans  carte  civique.  D'ailleurs,  l'ad- 
ministration de  ces  convois  est  un  mono- 
pole aux  mains  de  plusieurs  riches  capi- 
talistes, entre  autres  Sabattier,  place  des 
Piques. 

4°  L'Assemblée  de  la  section  de  la  Halle- 
au-Blé,  délibérant  sur  la  lettre  du  maire 
de  Paris,  a  arrêté  l'envoi  de  commissaires 
aux  47  autres  sections,  à  l'effet  de  se 
transporter,  le  vendredi  suivant,  salle  de 
l'Egalité,  à  la  Maison  commune,  et  de  là 
à  la  Convention,  pour  demander  que  les 
gendarmes  et  autres  corps  militaires,  ca- 
sernes et  salariés  par  le  Département, 
soient  forcés  de  partir  avant  les  citoyens 
de  Paris.  On  répète  de  tous  côtés  que  les 
volontaires  parisiens  ne  quitteront  leurs 
foyers,  que   lorsqu'ils  seront  assurés  que 


leurs  femmes  et  leurs  enfants  auront  de 
quoi  vivre  pendant  leur  absence,  et  quand 
le  prix  du  pain  et  des  denrées  sera  di- 
minué. 

5°  Les  bouchers  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge  vendent  le  bœuf  depuis  16 
jusqu'à  18  sols  la  livre,  le  mouton,  20  à 
22  sols,  le  veau,  24  à  26  sols  la  livre,  en- 
core  menacent-ils  de  fermer  leurs  étaux. 

6»  La  veille,  dans  l'Assemblée  générale 
de  la  section  des  Lombards,  la  différence 
et  la  chaleur  des  opinions  furent  cause 
que  deux  citoyens  se  crachèrent  à  la 
figure  et  se  frappèrent  à  coups  de  pied. 

1°  Sur  le  port  de  la  Tournelle,  il  se  fait 
des  accaparements  de  vins,  destinés  par 
terre  pour  la  Picardie,  et  par  eau  pour  la 
Normandie,  jusqu'à  Rouen. 

8°  En  raison  des  troubles  actuels  et  des 
vols  qui  se  commettent  journellement  dans 
Paris,  il  .serait  urgent  d'arrêter  tout  indi- 
vidu sans  état  et  sans  moyens  d'exislence; 
ce  ne  peut  être  qu'un  voleur  ou  un  bri- 
gand, soldé  par  les  ennemis. 

9°  Paris  a  été  plus  tranquille  ce  jour 
qu'on  n'avait  lieu  de  l'espérer. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

2,  3  mai  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF>v  1470. 

549.  —  Rapport  des  observateurs  Ilugot 
et  Bichot,  déclarant  que,  dans  plusieurs 
endroits,  la  conversation  roulait  sur  La- 
croix, Chambon.  L'un  des  interlocuteurs 
disait  :  Voyez  comme  nos  mandataires  se 
comportent,  si  nous  n'étions  pas  plus  unis 
qu'eux,  nos  affaires  iraient  bien  mal.  Un 
autre  accusait  Lacroix  d'avoir  tué  son  ad- 
versaire par  emportement  ;  dans  d'autres 
groupes,  on  parlait  de  l'affaire  de  Custine, 
que  l'on  attribuait  à  la  trahison  du  com- 
mandant de  l'aile  gauche  qui  avait  fléchi. 

A  9  heures  et  demie  du  soir,  à  la  sec- 
tion des  Lombards,  a  eu  lieu  une  bagarre, 
des  femmes  ont  crié  aux  armes,  on  s'est 
battu,  la  section  des  Arcis  est  accourue,  et 
cela  s'est  calmé  aussitôt  ;  mais  l'auteur  de 
la  rixe  a  été  arrêté  et  conduit  au  Comité 
révolutionnaire,  dix  minutes  après,  il  n'y 
paraissait  plus. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


147 


I 


La  section  des  Champs-Flysées  a  pris 
un  arrôU'i  qu'elle  a  envoyé  aux  autres  sec- 
tions, à  l'effet  de  supprimer  dans  les  vingt- 
quatre  heures  les  autorités  constituées, 
en  attentant  à  la  liberté  du  Maire  et  en 
provoquant  une  révolution  à  la  Conven- 
tion. La  section  de  la  Maison-Commune  a 
passé  à  l'ordre  du  jour  et  nommé  des 
commissaires  pour  inviter  les  sections  et 
sociétés  populaires  à  se  réunir  et  à  témoi- 
gner à  la  section  des  Champs-Elysées  tout 
le  mécontentement  et  le  mépris  ([u'inspire 
son  arrêté. 

2  mai  179.'!. 

Copie,  A.  A'.,  G  355,  n»  1808. 

SbO.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  M.  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
déclarant  que,  la  veille  au  soir,  il  s'est 
rendu  aux  Jacobins,  où  il  n'a  vu  ni  en- 
tendu personne,  à  la  Convention,  où  la 
sentinelle  l'a  assuré  qu'il  n'y  avait  per- 
sonne, de  là  à  la  section  des  Tuileries, 
par  la  rue  Saint-Honoré,  qu'il  n'a  pu  re- 
connaître, et  a  dû  coucher  au  corps-de- 
garde  de  sa  section  ;  le  matin,  à  4  heures, 
il  a  parcouru  les  Halles,  est  descendu  Jus- 
qu'à la  Grève  et  au  Faubourg  Saint-An- 
toine et  a  trouvé  partout  le  calme  et  la 
paix.  Des  femmes  du  Faubourg  disaient 
aux  gens  des  Halles  que  leur  faubourg 
s'était  rassemblé  au  nombre  de  plus  de 
10,000,  qu'ils  étaient  divisés  en  trois  par- 
tis, les  uns  criant  :  Vive  la  Nation  '  les 
autres  Vive,  la  Républiijue  !  d'autres  enfin 
Vive  le  Roi!  Est-ce  qu'on  ne  leur  a  pas 
parlé  de  la  guillotine  ?  a  dit  une  de  ces 
femmes.  Oh  !  a  répliqué  l'autre,  comment 
voulez-vous  parler  de  guillotine  à  400, 
600  personnes  qui  se  tenaient  par  le  bras. 
Les  l)ouchers  ont  annoncé  que,  la  semaine 
prochaine,  il  n'y  aurait  plus  de  vian3e  que 
pour  les  malades.  Les  femmes  des  Halles 
ne  reçoivent  presque  plus  de  poisson, 
parce  que  des  corsaires  anglais  ont  arrêté 
3  des  pécheurs  liabituels  des  Halles  de 
Paris  et  que  les  autres  n'osent  plus  s'ex- 
poser. Il  paraît  que  si  ces  femmes  ne  crai- 
gnaient pas  elles-mêmes  la  guillotine, 
elles  crieraient  aussi  à  l'unisson  :  Vive  te 
Roi! 

Des  volontaires  de  retour  des  frontières, 


que  l'observateur  Dutard  a  rencontrés  chez 
son  perruquier,  lui  ont  paru  modéran- 
tisés  et  ennemis  jurés  des  aboyeurs,  et  l'on 
se  demande  comment  feront  les  sections 
pour  arracher  de  Paris  20,000  hommes. 

Dutard  raconte  qu'il  s'est  trouvé  à  huit 
heures  à  la  section  des  Tuileries,  où  l'on  a 
tenu  séance  jusqu'à  2  heures  du  matin  et 
où  l'on  a  apporté  du  pain  et  du  vin,  à  cette 
heure,  les  femmes  assistant  à  la  séance  se 
sont  couchées  les  unes  sur  les  autres,  et 
comme  l'on  se  proposait  de  retenir  des 
places  dans  les  tribunes  de  la  Convention, 
on  déclara  qu'il  ne  fallait  réveiller  les 
femmes  qu'au  moment  de  partir. 

Un  gendarme  en  faction  présent  eut 
communication  d'un  député,  à  1  heure  du 
matin,  d'un  projet  de  décret  sur  les  sub- 
sistances, fort  bien  fait,  semble-t-il. 

Suivant  Pimpression  ressentie  par  Du- 
tard, le  peuple,  hier  et  aujourd'hui,  lui  a 
paru  être  dans  la  tiédeur,  pour  ne  pas 
dire  au-dessous  ;  à  ce  propos,  Dulard  rap- 
porte les  propos  d'un  gros  serrurier  qui 
déclare  se  moquer  des  assignats  et  du  fer 
qu'on  pourra  lui  donner,  et  vouloir  du 
pain. 

La  plupart  des  sections  sont  d'accord 
pour  demander  que  tous  les  militaires,  qui 
sont  à  Paris,  partent  pour  la  frontière. 

Dutard  ajoute  qu'il  croit  qu'il  y  a  lieu 
d'être  tranquille,  pour  peu  que  la  Conven- 
tion soit  prudente,  mais  qu'il  faut  redou- 
ter surtout  les  polirons,  les  Jacobins  sa- 
vent trop  bien  qu'on  ne  peut  résister  au 
peuple,  quand  on  a  besoin  de  lui. 

2  mai  1793. 
Original,  A.  iV.,  F'-^  III,  Seine,  27. 
Ed.  An.  ScHMiDT,  Tableaux  de  (a  Révolution 

française,  t.  I,  p.  172. 

'J'o\.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  invile  les  canonniers,  qui 
voudront  partir  pour  la  Vendée,  à  se  faire 
inscrire  chez  leurs  chefs  de  légions,  après 
en  avoir  prévenu  leurs  sections,  il  engage 
également  les  sections  qui  auront  formé 
leur  contingent  à  l'en  aviser,  pour  en  ar- 
rêter l'organisation,  de  concert  avec  un 
officier  municipal;  quant  aux  instructions 
pour  Phabillement  et  le  départ,  elles  se- 


148 


CHAPITRE  I«^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


ront  données  au  bureau  du  lecrulement, 
13,  rue  Barbette. 

Des  ennemis  de  la  patrie  font  croire  qu'il 
y  a  à  Paris  40,000  hommes  qui  doivent 
partir  avant  les  citoyens,  il  est  ais6  de 
voir  combien  ce  projet  est  perfide,  ils  es- 
pèrent que,  quand  les  prisons,  les  ports, 
les  caisses,  le  Trésor  et  les  établissements 
publics  seront  dénués  des  forces  néces- 
saires, ils  soulèveront  Paris.  En  fait  de 
contingent  disponible,  il  n'y  aurait  que 
partie  de  la  garde  à  cheval,  les  autres 
étant  trop  âgés  pour  la  plupart,  et  Paris  ne 
pouvant  s'en  passer.  La  légion  Rosenthal, 
à  pied  et  à  cheval,  est  partie.  Il  revient 
de  Beauvais  pour  la  Vendée,  sur  la  de- 
mande du  Commandant  général,  500  ca- 
valiers du  27«  régiment,  cantonné  à  Ab- 
beville,  300  du  26",  environ  200  cavaliers 
de  la  légion  de  La  Motte,  qui  est  à  Com- 
piègne,  plus  de  200  de  celle  des  Alpes,  se 
trouvant  à  Fontainebleau,  ensemble  1,200 
hommes;  le  pays  ne  permettant  pas,  par 
ses  difficultés,  beaucoup  de  cavalerie,  il 
est  donc  inutile  de  presser  les  départs. 
L'on  cherche  toutes  sortes  de  prétextes 
pour  tromper  les  citoyens  sur  leurs  in- 
térêts, les  uns  le  font  par  friponnerie, 
les  autres  pour  flatter  le  peuple  dans  les 
Assemblées  générales  afin  d'avoir  des 
places,  les  seuls  amis  sont  ceux  qui  disent 
la  vérité.  Le  salut  de  la  patrie  exige  un 
prompt  départ.  En  peu  de  temps,  si  tous 
marchent  à  la  fois,  les  rebelles  seront 
bientôt  anéantis,  puisque  déjà  nos  forces 
balancent  les  leurs.  D'après  les  rapports 
de  la  garde  nationale,  à  2  heures  du  ma- 
tin, beaucoup  de  réverbères  étaient  éteints 
dans  la  section  de  la  Butte-des-Moulins. 

3  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  ^.  JV.,  APiv  1470. 

552.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  dé- 
clarant que  ce  qui  s'est  passé,  la  veille, 
à  la  Convention,  au  sujet  des  subsistances, 
est  un  coup  préparé  de  longue  date,  que 
les  femmes  de  Versailles  étaient  des  per- 
sonnages mis  exprès  en  avant,  et  que  der- 
rière la  toile  était  toute  la  faction  désorga- 
nisatrice.  La  journée  de  la  veille  s'est 
passée  assez  tranquillement,  une  partie  du 


peuple  est  abattue  par  le  mécontentement 
de  cet  ordre  de  choses,  une  autre  partie 
affligée  par  l'approche  du  départ  contre 
les  rebelles,  les  Jacobins  sont  errants  au 
milieu  des  craintes  et  des  espérances.  Du- 
tard  reproduit  et  commente  les  propos 
tenus  à  8  heures  du  soir  au  Café  Procope 
par  un  Jacobin  soldé  à  plusieurs  de  ses  ca- 
marades. Il  était,  dit-il,  sur  le  point  de 
s'enrôler,  mais  il  a  changé  d'avis  en  voyant 
les  aristocrates  rester  chez  eux,  et  a  préféré 
subir  le  tirage  au  sort,  en  outre,  pour  mar- 
cher contre  les  rebelles,  il  trouve  qu'il  ne 
faut  les  attaquer  que  lorsqu'on  aura  formé 
une  masse  de  40  à  50,000  hommes.  Dans 
le  sentiment  de  Dutard,  les  Jacobins,  aussi- 
tôt en  force,-  reviendront  furtivement  à 
Paris,  s'empareront  de  tous  les  postes, 
des  arsenaux  ;  la  guillotine  dansera  juri- 
diquement pour  les  Guadet,  les  Vergniaud, 
les  ministres  disgraciés  ou  retirés  ne  se- 
ront point  épargnés,  on  trouvara  chez  eux 
des  plans  de  conspiration,  des  correspon- 
dances avec  Dumouriez  surtout,  désarmes, 
du  pain  pourri;  les  malheureux  guillotinés 
seront  convaincus  d'avoir  médité  des  mas- 
sacres, des  incendies,  et  surtout  de  vouloir 
faire  mourir  le  peuple  de  faim.  Si  les  Jaco- 
bins n'ont  pas  risqué  une  attaque  à  Paris 
depuis  la  fuite  de  Dumouriez,  c'est  que  la 
classe  des  mécontents  est  nombreuse,  ar- 
mée et  pourrait  opposer  une  vive  résistance. 
Hébert  disait,  au  sujet  de  la  fête  qui  devait 
avoir  lieu  au  Champ-de-Mars,  que  20,000 
conire-révolutionnaires  seraient  bien  vite 
assemblés  et  pourraient  s'emparer  des 
postes  intérieurs,  des  armes  et  des  arse- 
naux, et  proposait,  si  la  fête  devait  avoir 
lieu,  que  les  Sans-culottes  ne  sortissent 
point  sans  être  armés,  il  est  certain  que 
même  une  résistance  partielle  aurait  pour 
résultat  d'amener  la  guerre  civile. 

Déjà  l'on  débitait  hier,  sur  la  terrasse 
des  Feuillants,  que  Roland  était  accusé 
par  plusieurs  guillotinés  d'avoir  converti 
à  son  profit  une  partie  des  diamants  du 
Garde-Meuble,  on  le  considérait  comme 
un  grand  scélérat.  D'autres  disaient  que, 
avant  trois  jours,  ilfallaitque  la  guillotine 
dansât  pour  Guadet,  Vergniaud  et  tous 
les  scélérats  de  leur  parti. 

Les  nouvelles,  bonnes  et  mauvaises,  por- 


L'ESPHIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


149 


tées  à  la  Convention,  n'ont  produit  que 
peu  de  sensation,  le  peuple  ne  rêve  que 
de  terrasser  l'administration  actuelle.  Il  a 
vu  avec  enthousiasme  l'espt^ce  de  victoire 
qu'ont  obtenue  les  femmes  de  Versailles. 
Elles  sont  sorties  de  la  Convention  sur  les 
6  heures,  elles  ont  pris  le  long  du  châ- 
teau jusqu'à  la  grande  allée,  tous  les 
groupes  se  sont  dissous  à  l'instant,  hommes, 
femmes,  vieux,  jeunes,  aristocrates  et  Ja- 
cobins, c'est  à  qui  courrait  le  plus  pour 
les  voir  passer.  Dutard  déclare  qu'il  a  eu 
honte  de  voir  des  gens  comme  il  faut,  de 
tout  ûge,  de  tout  rang,  arpenter  les  boues, 
sauter  les  petits  lacs  formés  par  la  pluie 
pour  voir  passer  une  trentaine  de  femmes, 
mêlées  de  quelques  hommes,  ayant  un 
mauvais  tambour  à  leur  tête.  Celte  ré- 
flexion n'empêcha  pas  l'observateur  Dulard 
de  courir  comme  les  autres.  Une  belle 
Vcrsaillaise,  toute  jeune  fille,  le  saisit  par 
le  bras  en  lui  disant  :  «  Si  vous  n'êtes  pas 
aristocrate,  vous  nous  suivrez,  vous  nous 
ferez  l'accompagnement.  ><  Dutard  se  laissa 
persuader  et  suivit  la  troupe  jusqu'à  la 
barrière.  Au  Pont-Tournant,  les  côtés 
étaient  garnis  d'hommes  et  de  femmes,  il 
eut  beau  crier  cent  fois  vive  la  République, 
ce  cri  resta  sans  écho,  les  polissons  des 
rues  ne  firent  même  pas  chorus.  Devant 
une  guinguette  aux  Champs-Elysées,  la 
pluie  y  avait  rassemblé  au  moins  60  per- 
sonnes, sur  le  nombre,  40  aristocrates, qui 
ne  riaient  qu'à  moitié  et  ne  voulurent  ja- 
mais crier  vive  la  République,  vive  les 
Sans-culotles,  vive  les  gens  de  Versailles. 
Arrivée  à  la  barrière,  la  troupe  fit  halle,  en 
signe  de  victoire,  elle  portait  une  inscrip- 
tion tracée  en  gros  caractères  et  ainsi  con- 
çue :  Nous  vous  apportons  la  taxation  des 
grains.  Lors  de  la  halle,  à  la  barrière,  tous 
tombèrent  dans  les  bras  l'un  de  l'autre,  il 
se  fit  une  confusion  civique  et  républicaine, 
Dulard  reçut  mille  compliments  et  invita- 
tions, et  revint  avec  la  fille  d'un  boulan- 
ger, âgée  de  16  ans.  qui,  tout  le  long  de 
la  route,  ne  fit  que  l'enlretenir  des  Jaco- 
bins, des  séances  que  son  père  et  sa  mère 
ne  manquaient  point,  de  son  désir  de 
faire  comme  eux.  Ayant  rencontré  deux 
Jacobins  de  sa  section  à  mi-chemin,  il  leur 
offrit  du  tabac  et  céda  sa  femme  adoplive 


au  plus  ancien,  de  là  il  se  rendit  à  la  Com- 
mune, où  il  put  constater  un  grand  sang- 
froid,  mais  vit  avec  surprise  désigner 
comme  commissaires  à  l'armée  de  la  Ven- 
dée un  joaillier,  Alexandre  Minier,  un 
mercier,  François  Millière,  et  un  professeur 
de  musique,  J.-B.  Félix. 

3  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'=III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Rtivolulion 
française,  t.  I,  p.  175. 

553.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  connaissance  des  par- 
ticularités suivantes  : 

1»  L'esprit  public  est  très  animé  contre 
certains  membres  de  la  Convention,  il 
accuse  tout  à  la  fois  leur  patriotisme  et 
leur  probité,  et  désire  que  ceux  qu'il  re- 
garde comme  des  mandataires  infidèles 
soient  obligés  de  restituer  ce  qu'ils  ont 
reçu  de  la  Liste  civile  et  des  dons  patrio- 
tiques, à  l'égard  desquels  ils  n'ont  rendu 
aucun  compte  depuis  le  10  aofit. 

2°  Dans  les  cafés  et  ailleurs  on  s'ac- 
corde à  dire,  au  sujet  des  rebelles  de  la 
Vendée,  qu'il  est  très  étonnant  que  le  Co- 
mité de  sûreté  générale  et  le  pouvoir  exé- 
cuLif  n'aient  pas  opposé  aux  révoltés  des 
forces  imposantes,  dès  que  les  troubles 
ont  éclaté. 

3°  La  veille,  l'Assemblée  de  la  section 
de  la  Maison-Commune  a  adhéré  à  un 
arrêté  pris  par  la  section  de  la  Cité,  et 
apporté  par  une  dépulalion,  à  l'efl'et  de 
rédiger  une  pétition  à  la  Convention,  pour 
décréter  d'accusalion  les  mandataires  in- 
fidèles, décidé  également  que  les  chefs 
d'accusation  seraient  spécifiés,  et  que  ces 
jnandataires  seraient  traduits  devant  le 
Tribunal  révolutionnaire. 

4»  Cette  même  section  n'adhère  point  à 
l'arrêté  du  Conseil  général  relatif  au  re- 
crutement pour  la  Vendée,  et  demande 
que  les  gens  de  bonne  volonté  se  fassent 
inscrire  et  que,  par  une  proclamation,  les 
riches  soient  invites  à  olfrir  des  dons,  afin 
de  subvenir  aux  frais  d'enrôlement  et 
d'équipement,  et  de  procurer  des  secours 
aux  femmes  et  enfants  de  ceux  qui  vont 
aller  combattre  les  rebelles.  Ce  qui  choque 


190 


CHAPITRE  I•^  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


le  plus  dans  l'arrêté  du  Conseil  général, 
c'est  le  droit  atliibué  aux  commissaires  de 
faire  partir  arbitrairement  qui  bon  leur 
semblera.  Les  uns  préconisent  le  tirage 
au  sort,  les  autres  le  trouvent  préjudiciable 
ot  craignent  que  celte  mesure  n'alhnne  à 
Paris  la  guerre  civile,  comme  cela  est 
arrivé  dans  plusieurs  départements.  Bien 
des  sections  ne  veulent  admettre  aucun 
mode  d'enrôlement,  tant  que  les  troupes 
soldées  de  toutes  armes  ne  seront  pas 
Iiarlies.  Les  sentiments  sont  également 
partagés  au  sujet  de  l'arrêté  du  départe- 
ment de  l'Hérault,  tandis  que  les  uns 
l'adoptent  avec  enthousiasme,  les  autres 
prétendent  que  c'est  un  coup  monté  pour 
dégarnir  les  cités  des  plus  excellents  pa- 
triotes, afm  de  pouvoir  plus  aisément 
exécuter  les  projets  liberticides. 

o»  Les  aristocrates  répandus  dans  les 
sections  veulent  y  exciter  des  soulève- 
ments, il  y  a  déjà  eu  des  rixes  violentes 
dans  plusieurs,  notamment  dans  celle  de 
la  Réunion,  où  des  femmes  ont  été  bles- 
sées par  les  chaises  que  des  citoyens  se 
jetèrent  à  la  tête,  les  aristocrates  se  flat- 
tant de  l'espoir  que  les  patriotes  seraient 
les  plus  faibles,  le  citoyen  Michel,  admi- 
nistrateur au  Département  de  Police,  y  fut 
même  invectivé  et  insulté. 

6"  La  section  des  Droits-de-l'Homnie  a 
arrêté  que  son  contingent  pour  la  Vendée 
serait  fourni  par  la  voie  du  sort.  Il  existe 
sur  celle  des  Halles  un  grand  nombre 
d'enrôlés  qui  ne  veulent  point  partir,  quoi- 
qu'ayant  reçu  de  Targent  et  des  babils  de 
différentes  sections;  ils  se  rassemblent 
journellement  chez  les  marchands  di;  vin 
et  dans  les  tabagies  des  environs  des 
Halles  et  y  tiennent  des  propos  inciviques. 
Ce  qu'il  y  a  de  plus  étonnant,  c'est  qu'il 
s'agit  des  forts  de  la  Halle. 

7»  Partout  on  n'entend  parler  que  de 
misère  et  de  l'impossibilité  qu'éprouvera 
la  classe  indigente  do  pouvoir  subsister 
par  suite  du  renchérissement  des  denrées. 

8°  Le  V  mai,  sur  les  9  heures  du  soir, 
il  y  eut  un  tapage  terrible  dans  la  Grotte 
llamande,  Maison  de  l'Egalité,  où  il  se 
passe  fréquemment  des  scènes  tumul- 
I  tueuses  et  sanglantes.  Dans  les  circons- 
tances actuelles  où    tout  est   inquiétant. 


cette  rixe  a  causé  une  forte  rumeur,  les 
bons  citoyens  sont  indignés  de  voir  que 
l'on  ne  terme  pas  toutes  ces  tavernes,  qui 
servent  de  repaires  aux  brigan<ls. 

9°  L'on  a  arrêté  aujourd'hui,  rue  Saint- 
Denis,  5  ou  600  pesant  de  gros  sols,  ren- 
fermés dans  deux  mannequins,  qu'un 
marchand  de  soies  de  celte  rue  allait  faire 
partir  par  la  diligence. 

10°  L'agiotage  qui  se  fait  à  la  Hourse 
est  plus  fort  que  jamais,  on  y  vend  l'or 
et  l'argent  en  lingots  et  en  numéraire;  les 
agioteurs  correspondent  avec  les  dépar- 
tements. 

H"  Paris  est  tranquille,  malgré  tous  les 
sujets  d'agitation,  mais  on  commence  à 
murmurer  contre  le  décret  concernant  les 
blés,  (jui  ne  remédie  encore  à  rien,  dit-on, 
et  fera  longtemps  payer  le  pain  fort  cher. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

3,  4  mai  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  [ièces),  A.  A'., 
APiv  1470. 

554.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  de  la 
g;irde  nationale,  aux  termes  duquel  le 
Commandant  général,  attaché  par  prin- 
cipe et  par  reconnaissance  aux  intérêts 
du  Département  de  Paris,  croit  devoir 
prévenir  ses  concitoyens  qu'il  aura  l'hon- 
neur de  marcher  avec  les  volontaires  par- 
tant de  Paris  pour  la  Vendée;  avant  de  se 
déterminer,  il  a  consulté  les  patriotes  et 
le  Comité  de  salut  public,  s'il  n'eût  con- 
sulté que  son  goût  et  son  ambition  à  se 
porter  aux  plus  grands  dangers  pour  sa 
patrie,  il  y  a  longtemps  (ju'il  eût  demandé 
cette  faveur,  mais  d'un  commun  accord, 
avec  le*  amis  de  la  patrie,  il  a  pensé  qu'il 
était  nécessaire  qu'on  ne  le  sépariK  point 
d'hommes  qui  le  connaissaient,  auxquels 
il  devait  tant  et  pour  lesquels  il  combine- 
rait les  opérations  à  fiiire  conjointement 
avec  les  généraux  qui  sont  en  Vendée. 
Dans  ce  but,  il  a  fait  choix  de  deux  aides- 
de-camp,  anciens  militaires,  chauds  pa- 
triotes, et  de  quatre  adjudants  généraux, 
de  plus  il  donnera  aux  officiers  de  chaque 
bataillon  des  adjoints  de  tous  grades,  en 
état  de  les  aider. 

Le    Commandant   général  prévient   ses 


I/ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


151 


concitoyens  Je  ne  pas  considérer  un  cha- 
riot allemand  et  des  chevaux  de  selle  qu'il 
emmènera  comme  des  otijels  de  luxe,  car 
il  faut  qu'il  emporte  des  cartes,  des  ins- 
truments de  mathématique  et  de  physique, 
cnlin  tout  ce  qui  est  indispensable  pour 
son  service.  Il  sera  inexorable  sur  l'article 
des  femmes,  il  ne  souffrira  que  deux  blan- 
chisseuses par  60  hommes,  et  fera  tout  ce 
qui  sera  nécessaire  pour  le  salut  de  la  pa- 
trie et  de  ses  frères  d'armes.  Il  consultera 
les  chefs  de  chaque  corps  et  donnera  de- 
main dans  les  sections  la  liste  des  offi- 
ciers qui  l'accompagneront,  afin  de  les 
réformer  avant  de  partir,  s'il  y  a  contre 
eux  des  plaintes  suffisantes  et  d'incivisme. 
Le  Commandant  général  engage  les  ci- 
toyens à  se  préparer  à  partir,  lundi  matin, 
le  prompt  départ  nous  assurera  la  victoire. 
D'après  les  rapporls  de  la  garde  natio- 
nale, l'on  a  constaté  beaucoup  de  réver- 
bères éteints  de  bonne  heure,  surtout 
autour  de  Saint-Jacques-le-Majeur. 

4  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.N.,  AF'v  1470. 

■)5a.  —  Rapport  d'un  observateur  (Tis- 
set)  au  ministre  de  l'intérieur,  faisant 
connaître  que,  le  3  mai,  il  a  été  fait  au 
.Palais  de  l'Egalité,  lecture  d'une  pro- 
clamation des  Droits  de  l'Homme  par  un 
orateur  jacobin,  en  bonnet  rouge,  après 
laquelle  il  a  annoncé  que  5,000  exemplaires 
seraient  imprimés  et  distribués  gratuite- 
ment à  la  Convention  et  aux  Jacobins,  il 
a  été  très  applaudi,  et  cette  proclamation 
a  fait  toute  la  soirée  le  sujet  des  attrou- 
pements et  conversations. 

Jusqu'à  10  heures  du  soir  il  y  a  ou  aussi 
des  attroupements  sur  presque  toutes  les 
places  publiques,  avec  discussions  sur  le 
mode  de  recrutement  dans  les  sections. 

Ces  sentiments  paraissent  tellement  se 
heurter,  même  avec  chaleur,  ((u'il  est  dé- 
sirable que  la  Convention  termine  elle- 
même  ces  différends,  qui  ne  font  qu'ap- 
porter du  retard  cl  aigrir  les  esprits.  On 
assure  que  plusieurs  seclioiis  sont  égarées 
et  influencées. 


Minute,  A.  N, 


4  mai  1793. 
,  f  30882. 


550.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Deux  femmes,  se  tenant  habituelle- 
ment sur  la  terrasse  nationale,  ne  cessent 
de  crier  après  les  membres  de  la  Conven- 
tion, qu'elles  traitent  de  coquins,  de  scé- 
lérats; comme  leurs  discours  ne  produi- 
sent pas  tout  l'effet  qu'elles  en  attendent, 
elles  traitent  les  citoyens  de  poltrons,  de 
lâches  ;  si  on  leur  représente  que,  parmi 
les  députés,  il  y  en  a  d'honnêtes  et  de  pa- 
triotes, elles  huent  ceux  qui  leur  parlent 
de  la  sorte  et  les  exposent  à  être  assassi- 
nés par  les  malveillants  répandus  autour 
de  la  Convention.  Ces  furies  ont  la  figure 
et  les  lèvres  toutes  noires  à  force  de  crier 
contre  les  patriotes  et  ceux  qui  ne  le  sont 
pas.  Le  bruit  court  que  Petion  n'est  plus 
à  Paris. 

2°  Les  citoyens,  qui  approuvent  le  décret 
sur  les  blés, disent  que  la  Convention  doit 
maintenant  s'occuper  de  faire  diminuer  le 
prix  de  toutes  les  marchandises. 

3°  D'après  le  rapport  de  préposés  à  la 
Police,  des  voleurs  et  brigands  coalisés 
tiennent  comité  secret  à  l'effet  de  décou- 
vrir les  noms  et  demeures  des  administra- 
teurs au  Département  dp  Police  et  des  mem- 
bres du  Comité  de  stireté  générale,  ainsi  que 
des  employés  dans  les  bureaux  de  sur- 
veillance, afin  de  les  assassiner  à  la  pre- 
mière insurrection  ,  très  prochaine  ,  qui 
éclatera  dans  Paris.  Plusieurs  do  ces  scé- 
lérats s'assemblent  tous  les  .soirs  au  café 
du  Petit  Pavillon,  Maison  de  l'Egalité,  où 
ils  se  distribuent  les  différents  postes  en 
vue  de  leurs  vols  et  de  leurs  assassinats. 

4»  On  est  surpris  de  l'arrivée  d'une 
grande  quantité  d'étrangers  de  tous  états 
au  moment  où  les  citoyens  se  disposent  à 
partir  pour  la  Vendée,  on  craint  qu'on  ne 
profite  du  moment  où  les  patriotes  ne  se- 
ront pas  en  force  pour  allumer  la  guerre 
civile  dans  Paris.  On  se  plaint  Je  ce  que 
la  Commune  et  le  Département  de  Police 
lie  veillent  pas  assez  sur  des  objets  d'une 
telle  importance  et  ne  cherchent  pas  à 
connaître  d'où  viennent  ces  étrangers  très 
suspects  et  quel  est  le  motif  qu'ils  allè- 
guent pour  justifier  leur  séjour. 

5°  L'opinion  publique  se  prononce   de 


1S2 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


plus  en  plus  pour  que  tous  les  militairos 
soldés  quittent  Paris,  sans  excepter  les 
grands  grenadiers  de  la  Convention,  at- 
tendu, dit-on,  que  si  la  nation  paye  des 
troupes,  c'est  pour  combattre  l'ennemi  et 
non  pour  servir  de  vaine  parade.  On  trouve 
aussi  1res  mauvais  que  le  général  Santene 
ait  inséré  dans  l'ordre  que  de  mauvais 
citoyens  seuls  peuvent  avoir  conçu  l'idée 
de  faire  partir  les  troupes  soldées. 

6"  Dans  la  plupart  des  sections.  Ton  a 
pris  des  arrêtés  au  sujet  de  l'enrôlement, 
les  uns  veulent  que  l'on  lire  au  sort  indis- 
tinctement, les  autres  entendent  ne  faire 
marcher  que  les  célibataires  et  les  veufs 
sans  enfants.  Des  malveillants  s'efforcent 
d'empêcher  les  garçons  de  partir,  en  allé- 
guant que  les  gens  mariés  ont  des  proprié- 
tés et  des  enfants  à  défendre,  et  qu'ainsi 
il  leur  appartient  plus  qu'à  tout  autre 
d'aller  combattre. 

7°  Les  trois  sections  du  Faubourg  Saint- 
Antoine  ont  arrêté  qu'elles  ne  fourniraient 
leur  contingent  que  lorsque  les  volontaires 
parisiens  partiraient  en  niasse.  L'on  voit 
arriver  dans  ce  faubourg  des  voitures 
chargées  de  ballots  de  linges  d'autel,  d'ar- 
genterie et  de  bijoux  venant  des  armées 
du  Nord  et  du  Rhin,  ce  qui  fait  beaucoup 
murmurer  les  Sans-culottes. 

8°  Deux  à  trois  cents  jeunes  gens,  dont 
la  mise  annonçait  l'aisance,  se  sont  réunis 
dans  l'après-midi  au  jardin  du  Luxem- 
bourg, pour  discuter  la  question  relative 
au  mode  d'enrôlement,  le  résultat  de  leur 
délibération  a  été  qu'ils  ne  tireraient  pas  au 
sort,  attendu  qu'il  y  avait,  tant  à  Paris  que 
dans  lesdéparteinents,  24,OOJ  hommes  (jui 
devaient  aller  combattre  avant  eu.x,  et  ils 
ont  envoyé  des  commissaires  dans  les  sec- 
tions pour  inviter  les  jeunes  gens  à  suivre 
leur  exemple  et  les  convoquer  à  une  réu- 
nion, demain  à  8  heures,  aux  Champs- 
Elysées. 

Cet  exlrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

4,  5  mai  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
APiv  1470. 

5b7.  —  Exlrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  le  Comman- 


dant général  continue  toujours  les  prépa- 
ratifs de  départ  et  fera  en  sorte  que  le 
détachement  de  Paris  ne  manque  de  rien, 
il  prie  les  commandants  des  sections  de 
lui  envoyer,  rue  Barbette,  n»  13,  les  étals,  à 
mesure  qu'ils  seront  prêts.  Les  réserves  de 
chaque  section  seront  portées  à  50  hommes; 
les  rassemblements  qui  pourront  se  pro- 
duire seront  dispersés  par  les  patrouilles, 
nombreuses  et  fréquentes,  que  feront  faire 
les  commandants  des  sections. 

Le  mécontentement  actuellement  causé 
par  le  recrutement  n'a  rien  de  surpre- 
nant. Beaucoup  d'ennemis  profitent  de  ce 
moment  pour  répandre  l'alarme,  ils  se 
gardent  bien  de  dire  que  la  guerre  de  la 
Vendée  doit  être  terminée  en  C  semaines, 
et  que  personne  plus  que  Paris  n'est  inté- 
téressé  à  la  voir  finie,  les  pays  lui  four- 
nissant les  bœufs,  les  chevaux  ;  d'ailleurs 
les  révoltés  n'en  veulent  qu'à  Paris,  de 
toutes  parts  -on  y  envoie,  les  vainqueurs 
de  la  Bastille,  au  nombre  de  700,  et  envi- 
ron 2,000  hommes  les  tiennent  en  échec. 
Partons,  déclare  Sanlerre,  et  que  le  sur- 
plus surveille  un  peu  ici,  cela  ira  bien. 

D'après  les  rapports  de  la  garde  natio- 
nale, à  une  heure  du  matin,  les  réverbères 
des  sections  des  Gravilliers  et  des  Lom- 
bards étaient  en  partie  éleints. 

5  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

558.  —  Rapport  d'un  observateur  au  mi- 
nistre de  l'intérieur,  déclarant  que  la  di- 
versité des  modes  de  recrutement  proposés 
dans  chaque  section,  la  veille,  y  avait  tel- 
lement échauffé  les  esprits  que,  dans  pres- 
que toutes,  il  y  a  eu  des  scènes  scanda- 
leuses. 

Ce  qui  se  passait  au  dedans  se  passait 
au  dehors  dans  des  attroupements,  où  le 
sentiment  dominant  résidait  dans  le  mode 
suivant,  qui  n'a  été  prévu  ni  proposé  dans 
aucune  section.  Le  contingent  de  Paris, 
fixé  à  12,000  hommes,  sera  complété  par 
des  citoyens,  librement  enrôlés,  sans  ti- 
rage au  sort,  que,  pour  cet  effet,  il  soit 
annoncé  que,  sous  la  garantie  de  la  Com- 
mune de  Paris,  cli.ique  volontaire  sera 
équipé  aux  frais  de  la  nation,  et,  qu'au  re- 
tour de  sa  campagne,  qui  ne  peut  être  ni 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


153 


longue  ni   pénible,  il  recevra  50  louis  de 
gratification.  , 

Cette  somme,  multipliée  par  12,000,  en 
forme  une  de  14,400,000  qui,  sans  être 
léparlie  entre  les  48  sections,  serait  pro- 
portionnellement prélevée,  en  totalité,  sur 
les  riches  citoyens  de  Paris,  les  fortunes 
ne  devant  pas  moins  que  les  subsistances, 
dans  des  circonstances  forcées,  devenir 
une  propriété  générale. 

5  mai  1793. 
Minute,  A.  N.,  1"  36882. 

oi>9.  —  Lettre  de  l'observateur  Dutard 
au  citoyen  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
lui  rappelant  qu'il  est  entré  en  fonctions 
le  dimanche  14  avril,  le  lendemain  du 
décret  d'accusation  lancé  contre  Marat,  et 
qu'il  lui  a  fourni  à  cette  occasion  son  pre- 
mier article,  où  il  disait  que  la  Conven- 
tion a  dil  se  regarder  comme  Juge  de 
première  instance,  et  considérer  aussi  les 
Jacobins  comme  juges  en  dernier  ressort, 
déclarant  que,  comme  c'est  le  24  ou  le  25 
que  le  ministre  lui  a  ofl'crt  le  poste  qu'il 
occupe,  il  dépendra  de  lui  de  dater  sa 
mission  du  H  ou  du  24  avril,  que,  depuis 
l'entrée  de  Garât  au  ministère,  il  a  mangé 
cent  écus  de  son  argent,  qu'il  est  sans 
bas,  sans  habits,  sans  chemises,  logé  dans 
un  grenier  où  il  commence  à  faire  horri- 
blement chaud,  qu'il  a  un  fusil,  non  de 
calibre,  qu'il  lui  faut  encore  un  sabre  et 
des  pistolets,  car  il  aime  raille  fois  mieux 
périr  les  armes  à  la  main,  que  d'être  en 
état  d'arrestation  seulement  deux  jours 
comme  suspect. 

5   mai    179:). 
Original  signé,  A.  N.,  1'''»  III,  Seine,  27. 
EJ.  Al).  SCHMIUT,  Tableaux  de  lalievoliUion 
francuine,  t.  I,  p.   180. 

360.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
au  ministre  de  l'intérieur,  annonçant,  à 
propos  de  l'arrêté  de  la  Commune  du 
3  mai,  par  lequel  elle  ordonne  l'arresta- 
tion de  tous  les  membres  do  la  Conven- 
tion qui  abandonneraient  Idchcment  leur 
poste  et  de  ceux  qui,  au  moment  du  danger, 
(lonneraienl  leur  démission,  qu'il  va  suivre 
les   opérations   de   la  Convention,  de   la 


Commune  et  des  Jacobins,  et  en  présen- 
tera tous  les  jours  un  aperçu. 

.5  mai  1793,  10  lieures  An  malin. 
Original  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 

561.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
au  ministre  de  l'intérieur,  déclarant  que, 
d'ici  à  3  ou  4  jours,  il  n'y  a  rien  à  craindre, 
parce  que  la  faction  ne  se  croit  pas  en 
force  et  qu'au  milieu  d'une  immense  po- 
pulation, entourée  d'écueils  et  de  dan- 
gers, elle  n'a  ni  assez  d'habiles  politiques, 
ni  des  observateurs  assez  adroits  pour 
oser  tenter  la  moindre  entreprise,  faisant 
connaître  que,  du  Palais  de  l'Egalité  aux 
Tuileries,  de  là  aux  Champs-Elysées, 
puis  en  rétrogradant  par  les  quais,  il  est 
allé  jusqu'à  l'Arsenal,  et  partout  il  a  trouvé 
le  plus  grand  calme,  qu'il  ne  voit  plus  ses 
factieux,  sesaboyeurs  liabituels,  même  les 
femmes  soldées  de  la  terrasse  des  Feuil- 
lants ont  disparu,  cela  l'étonné  et  lui 
donne  à  penser. 

Le  citoyen  Varlet  a  fait  ii  son  ordinaire 
un  sermon  civique  rempli  de  philosophie, 
vis-à-vis  la  terrasse,  devant  la  Convention. 

Ce  matin  des  jeunes  gens,  que  l'on  dit 
être  des  commis  de  marchands,  des  clercs 
de  notaires,  se  sont  rendus  aux  Champs- 
Elysées,  au  nombre  de  4  à  îiOO,  pour  y 
délibérer;  à  11  heures,  un  aide-de-camp 
de  Santerre  a  passé  devant  eux,  ils  l'ont 
hué  en  criant  que  c'était  le  cheval  blanc 
de  Lafayette,  ils  ont  rétrogradé,  vers  midi, 
ils  ont  fait  une  station  entre  le  Pont  au 
Chiinge  et  le  pont  Notre-Dame,  ont  parlé 
assez  vertement  de  la  liberté  et  ont  crié  : 
Au  f..  Marat!  Marat  à  la  (juilloline!  la 
garde  est  accourue  pour  en  imposer  aux 
mutins,  un  conllit  s'est  produit,  quelques- 
uns  ont  été  arrêtés,  d'autres  ont  pris  la 
fuite,  on  assure  que  l'un  d'eux  s'est  jeté  à 
l'eau  et  s'est  noyé  ;  on  croit  que  leur 
grand  rassemblement,  au  nombre  de  10,000, 
aux  Champs-Elysées,  est  remis  à  demain. 

Dans  la  crainte  d'indiscrétions,  l'obser- 
vateur Dutard  demande  au  ministre  que, 
dans  le  cabinet  mis  à  sa  disposition,  il  y 
ail  un  bureau  dont  M.  Garât  aurait  une 
clef  et  lui  l'autre,  il  lui  recommande  de 
ne  laisser  un  instant,  sur  sa  table,  aucun 
papier  qu'il  désirerait  ne  communiquer  à 


lis* 


CHAPITRE  ï".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


personne,  il  le  prie  de  lui  fixer  également 
les  heures  auxquelles  il  devra  lui  remettre 
ses  bulletins,  et  combien  de  fois  par  jour. 

5  mai  1793,  7  heures  du  soir. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'-^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  183. 

562.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
lard  au  ministre  de  l'intérieur,  annonjaiit 
qu'un  officier  de  garde,  de  la  rue  Uau- 
phine,  est  venu  au  Conseil  de  la  Commune, 
à  10  heures,  pour  faire  connaître  que, 
(|uelques  instants  auparavant  Marat,  en 
sortant  des  Cordeliers,  avait  été  attaqué 
par  plusieurs  jeunes  gens  et  que,  sans  le 
secours  porté  par  quelques  personnes,  il 
serait  resté  sur  place,  ces  mêmes  jeunes 
gens  ont  dit  que,  demain,  il  fallait  que  les 
tôtes  de  tous  les  anarchistes  sautent. 

Hébert  a  dit  quelques  paroles,  mais  on 
n'y  reconnaît  point  la  vigueur  de  jadis, 
il  a  dénoncé  des  circulaires  qu'on  répand, 
des  affiches  de  Jérôme  Petion. 

Une  députalion  de  la  section  des  Qua- 
tre-Nations  a  dénoncé  ChauineUe,  Des- 
tournelles  lui  a  fait  une  réponse  sublime  : 
«  Les  anarchistes  seront  punis,  de  quel- 
que côté  qu'ils  soient.  » 

11  est  à  craindre  qu'un  parti  de  modérés 
parmi  les  jeunes  gens  n'aille  réclamer 
ceux  qui  ont  été  arrêtés  aujourd'hui,  il 
parait  aussi  qu'on  en  veut  à  Santerre.  Les 
tribunes,  bien  garnies,  n'ont  donné  aucun 
signe  d'approbation.  A  Saint-Eustache, 
l'on  s'est  battu  à  coups  de  chaises,  vers 
9  heures,  la  garde  a  séparé  les  combat- 
tants. 

(5  mai  1793,  11  heures  du  soir.) 

Original  signé,  A.  N.,  F'»  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.   185. 

563.  —  Rapport  de  l'observateur  Dn- 
tard,  au  ministre  de  l'intérieur,  dans  h;- 
quel  il  déclare  que  les  dangers  menaçants 
du  côté  de  la  Vendée  sont,  sans  contredit, 
l'une  des  bases  principales  de  l'espèce  de 
tranquillité  qui  règne  en  ce  moment  à 
Paris,  au  milieu  de  l'anarchie;  les  sans- 
culottes,  les  modérés,  les  aristocrates,  tous 
craignent  un  peu  pour  leur  vie,  et  ils  y 
regarderont  à  deux  fois  avant  de  faire  un 


pas  décisif,  de  plus,  ils  ont  pour  la  phipar 
une  propriété,  un  mobilier  quelconque,  et 
tiennent  k  conserver  ce  qu'ils  ont;  depuis 
deux  jours,  il  s'est  produit  un  certain 
rapprochement  entre  l'aristocrate  et  le 
modéré,  entre  le  modéré  et  le  sans-cu- 
lotte, qui  par  des  revues,  des  patrouilles 
multipliées,  entrent  en  relations,  il  n'en 
faut  pas  davantage  pour  que  tous  ces 
hommes  vivent  en  frères,  même  lorsqu'ils 
s'assomment  à  coups  de  chaise,  il  est  clair 
que  l'aristocrate  qui  se  rencontre  avec  son 
tailleur,  son  cordonnier,  s'en  fait  bien  vite 
un  ami,  s'il  donne  à  ces  braves  gens  une 
poignée  de  main,  une  prise  de  tabac,  si 
par  hasard  il  boit  avec  eu.'c  une  bouteille 
de  bière. 

Le  grand  obstacle,  c'est  que  la  Conven- 
tion, par  sa  maladresse,  a  donné  trop 
d'empire  aux  faclieux.  Le  moment  le  plus 
difficile  sera  celui  où  le  recrutement  sera 
fini,  ofi  l'avarice  des  uns,  l'insouciance 
des  autres,  fera  rentrer  chez  eux,  pour 
n'en  plus  sortir,  au  moins  40,000  hommes 
qui  sont  en  l'air,  sur  le  qui-vive.  A  ce 
sujet,  Dutard  déconseille  au  minisire  de 
répondre  à  l'appel  qui  pourrait  lui  être 
adressé  pour  participer  au  tirage  au  sort, 
et  assure  Garât  que  son  nom  est  plus 
ignoré  à  Paris,  depuis  qu'il  est  ministre, 
qu'il  ne  l'était  auparavant,  il  attribue  ce 
silence  à  l'affectation  à  la  fois  des  aris- 
tocrates et  des  Jacobins,  de  ne  pas  le 
prononcer. 

Les  nouvelles  qui  arrivent  des  armées 
enlretiennent  l'esprit  public,  mais  elles  ne 
produisent  pas  une  impression  bien  vive  ;  le 
peuple  est  depuis  longtemps  désabusé 
sur  la  manière  dont  on  les  lui  transmet. 
Hier,  il  y  avait  dehors  une  population 
immense,  les  groupes  étaient  nombreux, 
les  marchands  de  chansons,  les  charlatans 
distraient  le  peuple,  l'amusent  et  font 
plus  de  bien  qu'on  ne  pense,  il  y  en  avait 
beaucoup  sur  les  places;  Dutard  ajoute 
(lu'il  est  resté  près  de  6  heures  en  obser- 
vation cl  a  étudié  les  physionomies.  L'a- 
ristocrale  a  été,  ces  derniers  jours,  plus 
raisonnable  qu'à  l'ordinaire,  le  modéré 
est  revenu  et  d'un  grand  sang-froid,  le 
sans-culotte  ressemble  à  l'animal  que  l'on 
a  fait  tourner  sur  lui-même  et  qui,ii  force 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


155 


d'agitation,  voit  tourner  autour  de  lui  l'iio- 
rizon  nt  ne  sait  plus  où  il  en  est,  Ici  est  le 
tableau  do  Paris. 

Ce  matln,on  tn'aajjpris,  ditDutard,  ([uo, 
la  veille  au  soir,  la  section  Mauconseil  en 
est  venue  aux  mains,  celle  de  Saint-Eus- 
tache  a  brisé  les  chaises  et  s'est  retirée 
sans  rien  délibérer;  celle  des  Halles  a 
arrêté  que  lorsque  les  Sans-culoltes  n'y 
seraient  pas  en  force,  ils  abandonneraient 
la  place  et  iraient  se  .joindre  aux  Sans- 
culottes  d'une  autre  section,  il  est  remar- 
quable que  cette  section  a  été  l'une  des 
plus  enragées  pendant  toute  la  Hévoliilion. 
Depuis  IT)  jours  Paris  est  agité  par 
l'approche  et  les  dangers  d'un  recrute- 
ment forcé,  qui  aura  grand'  peine  à  se 
faire,  la  très  grande  majorité  ne  voulant 
ni  s'enrôler,  ni  tirer  au  sort,  encore  moins 
se  battre,  si  elle  est  atteinte  par  le  sort. 
Les  chaises  ont  été  brisées  dans  la  plu- 
part des  sections,  ce  qui  a  fourni  l'occa- 
sion au  parti  modéré  d'essayer  ses  forces, 
mais  ce  jeu  ne  peut  durer  longtenii)s. 

Il  existe  dans  la  classe  enragée  une  es- 
pèce d'hommes  qui  sortent  de  la  Pitié  et  qui, 
après  avoir  parcouru  une  carrière  désor- 
donnée, Unissent  par  retomber  à  Bicêtre, 
en  vertu  d'un  adage  reçu  dans  le  peuple  : 
De  la  Pitic  à  BiaHre;  cette  espèce  d'hom- 
mes n'a  aucune  conduite,  vit  au  jour  le 
jour,  mangeant  tout  et  n'ayant  jamais 
rien.  Depuis  la  Révolution,  celte  classe  a 
beaucoup  soulfert,  c'est  elle  qui  a  pris  la 
Bastille,  qui  a  fait  le  Kl  août,  c'est  elle 
qui  a  garni  les  tribunes  des  Assemblées, 
f.iit  des  motions.  Beaucoup  de  ces  per- 
sonnages en  ce  moment  doivent  au  bou- 
langer, au  boucher,  au  marchand  de 
vins,  personne  ne  veut  leur  prêter  da- 
vantage, ils  ont  une  femme  dont  ils  .sont 
dégoûtés,  des  enfanta  qui  crient  la  faim, 
lorsque  le-  père  est  aux  Jacobins  et  aux 
Tuileries;  le  moyen  de  s'en  débarrasser, 
c'est  d'olfrir  à  ces  braves  gens  une  prime 
d'enrôlement  et  d'ouvrir  dans  chaque  sec- 
tion un  double  registre  d'enrôlement  et 
de  souscriptions  civiques,  en  formant  une 
masse  de  façon  à  ce  qu'il  y  ait  unifor- 
mité dans  les  sections,  si  l'on  fixe  à  200  li- 
vres la  prime  d'enrôlement,  on  aura  des 
soldats  tant  qu'on  voudra. 


La  section  de  la  Halle-au-Blé  a  pris  un 
arrêté  ordonnant  à  tout  propriétaire,  au 
moindre  coup  de  lambour,  de  descendre 
armé  sur  le  bas  do  sa  porte,  d'en  défendre 
l'entrée  et  la  sortie,  et  de  faire  ainsi  dans 
toute  la  section  une  double  haie  dans 
chaque  rue. 

Dutard  termine  en  parlant  du  sieur 
Dayroland,  armurier,  de  la  rue  J.-J. -Rous- 
seau, enragé  contre  les  Jacobins,  qu'il 
veul  faire  sauter,  qui  lui  a  donné  rendez- 
vous  à  H  heures,  à  la  Commune,  où  il 
doit  discuter  les  friponneries  de  la  Com- 
mune du  10  août. 

6  mai  1793   (matin). 
Original  signé,  A.  N.,  F'»  III,  Seine,  27. 
Ed    An.  ScHMnrr,  Tableaux  de  la  Révolution 
française, -l.  I,  p.   186,   189. 

;iC4.  —  Rapport  d'un  observateur  de 
police,  faisant  connaître  que  le  rassem- 
blement de  jeunes  gens,  qui  devait  se 
porter  dans  les  sections  pour  y  troubler 
les  délibérations  sur  le  mode  de  recrute- 
ment, a  eu  lieu  le  ">  mai,  à  10  heures  du 
matin,  aux  Champs-Elysées,  mais  ayant 
appris  la  suspension  de  ces  délibérations 
par  ordre  de  la  Convention  ils  se  sont 
dispersés  et  ajournés  à  la  décision  du 
Comité  de  salut  public,  qui,  en  ce  mo- 
ment, no  cesse  de  fixer  l'attention  de  tout 
Paris,  et  d'être  pareillement  le  sujet  con- 
tinuel des  attroupements  et  conversations, 
dans  lesquels  on  remarque  beaucoup  plus 
de  femmes  que  d'hommes,  et  dans  une 
telle  exaltation,  qu'il  est  difficile  de  dé- 
finir leurs  intentions. 

La  différence  frappante  et  toule  opposée 
des  sentiments  manifestés  dans  les  jour- 
naux de  Marat  et  de  Corsas  sur  les  événe- 
ments journaliers  et  les  alïaires  politiques, 
occasionne  dans  les  esprits  une  si  grande 
fermentation  par  la  diversité  des  opi- 
nions, qu'il  serait  ù  désirer  qu'on  ne  s'a- 
busât point  davantage  sur  le  défaut  d'har- 
monie et  les  troubles  dont  on  est  jour- 
nelleznent  inquiété. 


Minute,  A.  N 


G  mai  1703. 
,  V  3688^ 


SC.'j.  —   Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Commandant 


15G 


CHAPITRE  \<".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  f.A  REVOLUTION 


général  répond  aux  critiques  que  plusieurs 
sections  ont  faites  au  sujet  de  l'étal  du 
casernement,  dressé  de  quinzaine  en  quin- 
zaine, il  expose  qu'en  ce  qui  concerne 
les  gendarmes  de  la  rue  Saint-Victor,  s'il 
n'en  a  marqué  que  30,  c'était  exact,  mais 
sur  le  désir,  exprimé  par  eux,  de  partir 
pour  la  Vendée,  300  devaient  y  être  ex- 
pédiés et  formés  en  compagnies;  celui 
qui  a  recruté  les  gendarmes  en  a  porté 
par  erreur  3  à  700,  censés  rue  SainL-Victor, 
en  réalité  il  n'y  en  a  que  330  qui  aient  les 
qualités  requises  par  la  loi,  les  autres 
appartiennent  aux  sections.  Il  n'en  est 
pas  de  même  de  l'Ecole  militaire,  où  il  y 
a  480  hommes,  quoiqu'un  contingent  ait 
déjà  été  fourni.  Rue  du  Bouloi,  on  a  dé- 
claré 25  hommes  le  i"  mai,  ce  sont  les 
canonniers  des  Feuillants,  il  est  possible 
que  le  nombre  s'augmente  journellemoiil, 
ainsi  qu'à  l'Estrapade.  Au  reste,  il  a  tou- 
jours été  convenu  que  toutes  les  troupes 
disponibles  partiraient.  L'état  des  ofticicrs 
qui  doivent  accompagner  le  Commandant 
général  n'est  pas  encore  prêt,  tous  n'ayant 
pas  encore  fourni  leurs  certificats  de  ci- 
visme. 

D'après  une  lettre  écrite,  il  y  a  un  mois, 
à  un  aristocrate  de  Dijon,  qui  dit:  Si  le 
4  mai  vient  à  manquer,  nous  sommes  perdus  ; 
ce  serait  leur  reste,  les  patriotes  doivent 
redoubler  de  surveillance  et  d'exactitude. 
Les  réserves  de  50  hommes  seront  conti- 
nuées et  feront  de  nombreuses  et  fré- 
quentes patrouilles,  les  chefs  feront  ser- 
rer les  rangs  et  empêcheront  que  qui  que 
ce  soit  ne  parle  sous  les  armes,  ni  ne  les 
charge  sans  commandement,  il  faut  de  la 
douceur,  de  la  fraternité,  de  la  sévérité. 
L'ordre  du  Commandant  général  improuvé 
par  la  section  des  Droits-de-l'Homme,  qui 
lui  relire  sa  confiance,  est  faux. 

Ce  malin,  vers  six  heures,  il  y  a  eu, 
comme  la  veille,  un  attroupement  de 
jeunes  gens,  mais  on  leur  a  fait  entendre 
çaison,  et  ils  se  sont  retirés.  Cependant, 
on  ne  peut  se  dissimuler  que  si  un  ras- 
semblement de  celle  nature  n'était  pas 
éteint  dans  sa  source,  les  malveillants 
feraient  beaucoup  de  mal,  partout  le 
peuple  demandant  à  fondre  sur  eux,  et 
ces  dangers,  qui  ne  paraissent  pas  consi- 


dérables, le  deviendraient  à  l'instant.  De- 
main aura  lieu  une  épreuve  des  canons  à 
Montmartre.  D'après  les  rapports  de  la 
garde  nationale,  une  patrouille  de  la  sec- 
lion  des  Sans-Culolles  a  entendu,  à  une 
heure  du  matin,  rue  .Saint-Victor,  n»  93i;, 
tirer  quatre  coups  de  pistolet. 

G  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

566.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  mentionnant  les  faits  suivants  : 

1°  Si  une  loi  sur  le  mode  de  recrute- 
ment n'est  pas  bientôt  décrétée,  Paris  ne 
lardera  pas  à  entrer  en  insurrection.  Les 
malveillants  profitent  des  troubles  qui 
régnent  dans  les  sections  et  de  l'insou- 
ciance à  cet  égard  de  la  Convention  natio- 
nale pour  augmenter  le  désordre  en  ai- 
grissant de  plus  en  plus  les  esprits. 

2°  Afin  Je  mieux  cacher  leurs  complots 
liberlicides,  les  aristocrates,  qui  excitent 
les  jeunes  gens  à  s'ameuter,  avaient  grand 
soin,  la  veille,  de  n'admettre  dans  le  ras- 
semblement des  Champs-Elysées  que  des 
gens  sans  armes.  Il  est  vrai  qu'ils  n'é- 
taient pas  tout  à  fait  désarmés,  puisque  la 
plupart  d'entre  eux  portaient  des  cannes 
à  dard  et  sabre,  qu'on  leur  a  saisies  le  len- 
demain. Cent  de  ces  jeunes  gens  atta- 
quèrent le  poste  du  pont. Notre-Dame  qu'ils 
voulaient  enlever,  plusieurs  furent  faits 
prisonniers,  et  l'un  des  complices  se  jeta 
dans  la  Seine,  où  il  se  noya. 

3°  La  veille  au  soir,  les  sections  étaient 
dans  la  plus  violente  agitation,  l'on  s'est 
battu  dans  celles  des  Lombards,  de  Bon- 
Conseil  et  du  Contrat-Social  ;  il  s'agissait 
du  mode  de  recrutement,  il  paraît  que 
l'opinion  presque  générale  est  que  gar- 
çons et  mariés,  riches  et  pauvres  tirent 
au  sort  et  partent  indistinctement.  La  sec- 
tion de  la  Réunion  n'aurait  pas  désap- 
prouvé cette  coalition  de  jeunes  gens,  et 
peu  s'en  est  fallu  qu'elle  ne  leur  ail  fourni 
ses  canons  ;  par  contre,  celle  des  Quinze- 
Vingts  a  très  mal  accueilli  l'adresse  de  ces 
manit'cslants  et  leur  a  fait  dire  que,  s'ils 
continuaient  à  se  rassembler,  elle  ne  pou- 
vait leur  répondre  qu'à  coups  de  canon. 
4°  Le  Cmai,  vers  les  C  heures  du  matin, 


I 


I/ESPIUT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


157 


environ  80  Jeunes  gens  s'étaient  déjà  ren- 
dus aux  Champs-Elysées,  le  général  Sati- 
terre  y  arriva  quelques  instants  après  avec 
b  aides  de  camp  et  50  cavaliers,  fit  inves- 
tir ces  jeunes  gens,  dont  quelques-uns 
furent  arrêtés,  les  autres  se  retirèrent 
quatre  à  quatre.  Vers  les  7  heures,  le  jar- 
din de  l'Egalité,  la  place  des  Piques,  celle 
du  Carrousel  étaient  couvertes  de  groupes 
de  jeunes  gens  de  toutes  les  professions. 

b»  Santerre  est  assez  généralement  dé- 
testé, on  le  suppose  l'agent  secret  d'une 
nouvelle  trahison.  L'un  de  ses  aides  de 
càrap  a  tenu,  la  veille,  ce  propos  :  «  Le 
20  de  ce  mois,  Paris  contiendra  20,000 
hommes  de  troupes  soldées,  qui  appui- 
ront  une  expédition  importante.  » 

6°  Ce  matin,  au  jardin  de  l'Egalité,  un 
volontaire  du  bataillon  de  Mayenne-et- 
Loire,  estropié  d'un  bras  à  l'affaire  d'Aix- 
la-Chapelle,  se  plaignait  amèrement  du 
ministre  de  la  guerre,  qui  lui  avait  refusé 
tout  secours,  et  assurait  qu'il  n'avait  rien 
mangé  depuis  24  heures  ;  les  jeunes  gens 
qui  l'entouraient  dirent  alors  :  Voilà  ce 
que  l'on  gagne  à  se  sacrifier  pour  la  Ré- 
publique. L'on  a  arrêté,  sur  le  ci-devant 
pont  de  Louis  XVI,  un  aide  de  camp  du 
traître  Dumouriez,  qui  était,  dit-on,  à  Paris 
pour  espionner  ce  qui  se  passe. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

6,  7  mai  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  JV., 
AF'V  1470. 

567.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  déclarant  que,  pour  le 
départ  de  la  Vendée,  il  faut  12  compagnies 
de  canonniers,  au  nombre  de  60  hommes 
au  moins  chacune,  et  invitant  les  canon- 
niers, désireux  de  partir,  à  se  faire  ins- 
crire chez  leurs  capitaines,  ou  rue  Bar- 
bette, n"  13,  annonçant  en  outre  que  la 
section  du  Louvre  portera  désormais  le 
nom  de  Muséum. 

L'ordre  du  jour  contient  des  instruc- 
tions pour  les  citoyens  de  service  à  un 
poste;  ils  doivent,  est-il  dil,  protection  à 
tout  le  canton  qui  l'entoure,  plusieurs 
pensent  que  si  une  rue  n'est  pas  de  leur 
section,  ils  ne  doivent  pas  s'y  porter,  ils 


ont  tort;  tout  délinquant  doit  être  arrêté 
et  conduit  chez  le  commissaire  de  la  sec- 
tion sur  laquelle  il  a  commis  le  délit;  si 
le  poste  qui  l'arrête  est  un  peu  trop  éloigné 
du  commissaire,  il  peut  garder  au  corps- 
de-garde  le  délinquant,  en  envoyant  une 
ordonnance  au  poste  de  la  section  où  s'est 
passé  le  délit. 

D'après  les  rapports  de  la  garde  natio- 
nale, à  une  heure  du  matin,  la  plupart 
des  réverbères  étaient  éteints  dans  la  sec- 
tion du  Théâtre-Français. 

7  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

568.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  connaissance  des  ren- 
seignements suivants  : 

1°  Les  arrestations  d'un  grand  nombre 
de  jeunes  gens  ont  satisfait  la  plupart  des 
sections.  On  désire  que  le  choix  à  faire 
pour  la  Vendée,  dans  la  crainte  de  l'arbi- 
traire, ne  soit  confié  ni  à  des  commis- 
saires de  Comités  révolutionnaires,  ni  aux 
adjudants  et  capitaines  de  compagnies. 

2°  L'on  attend  avec  impatience  le  décret 
de  la  Convention  qui  doit  fixer  le  mode 
de  recrutement,  et  l'on  se  plaint  de  sa 
lenteur  dans  une  occasion  aussi  impor- 
tante. Il  paraît  que,  tandis  que  les  sec- 
tions sont  partagées  sur  ce  mode,  les 
jeunes  gens,  décidant  la  question  à  leur 
avantage,  voudraient  que  tout  le  monde 
tinlt  sans  distinction,  mais  ceux  en  petit 
nombre  qui  les  approuvent,  désirent  que 
l'on  ne  donne  aucun  grade  aux  clercs,  ni 
aux  garçons  marchands. 

3°  Les  clercs  d'avoués  et  de  notaires  se 
proposaient  de  venir  délivrer  leurs  con- 
frères, mis  en  état  d'arrestation  à  la  .Mai- 
rie, et  ils  ont  dû  s'assembler  aujourd'hui 
à  Saint-Denis. 

4°  Plusieurs  sections  ont  décidé  d'en- 
registrer librement  les  citoyens  qui  s'of- 
friront pour  aller  combattre  les  rebelles, 
et  de  recevoir  les  souscriptions  de  ceux 
qui  seront  jaloux  de  contribuer  de  leur 
bourse  à  la  défense  de  la  République.  La 
section  de  Reaurepaire,  entre  autres,  a 
arrêté  qu'on  ne  tirerait  point  au  sort,  mais 
que  l'on  s'enrôlerait  volontairement  sur 


iS8 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


un  registre  ouvert  à  cet  elTel^que  chaque 
particulier  contribuerait  à  sa  volonté,  mais 
que  les  riches  y  seraient  contraints,  cl  que 
l'on  prendrait  soin  des  femmes  et  des  en- 
fants de  ceux  qui  partiront;  la  même  sec- 
lion  avait  déclan';,  il  y  a  8  jours,  que  tous 
les  citoyens,  mariés  ou  non,  seraient  tenus 
de  tirer  au  sort.  Celle  des  Piques,  consi- 
dérant que  la  voie  du  sort  est  indiirne  de 
la  majesté  d'un  peuple  lil)rc,  donne  100  li- 
vres aux  volontaires  qui  partent,  et  promet 
à  ceux  qui  reviendront  400  livres,  que 
l'on  distribuera  aux  parents  de  ceux  qui 
perdront  la  vie. 

ii"  La  veille,  dans  l'Assemblée  de  la  sec- 
tion de  l'Unité,  l'on  a  failli  en  venir  aux 
mains,  comme  il  y  avait  deux  partis  bien 
tranchés,  l'on  a  mis  les  canons  sous  la 
sauvegarde  du  principal  poste,  l'un  des 
deux  se  montrant  disposé  à  les  endouer. 

6°  Plusieurs  personnes  qui  sont  revenues 
de  Saint-Denis  n'y  ont  pas  vu  plus  de 
rassemblement  que  dans  le  bois  de  Bou- 
logne, et  l'on  disait  qu'il  s'y  en  formait 
de  dangereux;  mais  elles  assurent  que  les 
volontaires,  blessés  aux  frontières,  qui  se 
trouvent  en  dépôt  à  Saint-Denis,  n'ont 
que  trop  sujet  de  se  plaindre  de  la  ma- 
nière dont  ils  sont  traités,  ils  couchent  sur 
la  paille  presque  pourrie,  et  sont  extrê- 
raent  négligés  des  chirurgiens. 

7  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

569.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
lard  au  ministre  de  l'intérieur,  s'excusant 
de  n'avoir  pu  lui  envoyer  de  bulletin,  la 
veille  au  soir,  ni  ce  matin,  en  raison 
d'une  garde  de  27  heures  qu'il  vient  de 
monter  au  Mont-de-Piété,  annonçant  que, 
le  soir  d'hier,  il  est  allé  faire  un  tour  aux 
Tuileries,  et  qu'il  a  trouvé  partout  le 
peuple  assez  tranquille,  mais  a  rencontré 
sur  les  promenades  beaucoup  moins  de 
modérés  qu'à  l'ordinaire,  ce  qui  prouve 
qu'ils  sentent  le  besoin  de  se  réunir. 

Un  boucher,  revenant  de  la  foire  deSiau 
(Sceaux),  débitait  que  les  bouchers  de  Paris 
n'y  avaient  trouvé  en  tout  que  400  bœufs, 
au  lieu  de  7  ou  800  jusqu'à  1,000,  qu'il  y 
avait  ordinairement,  si  l'on  en  retranchait 
200  pour  l'armée,  il  en  restait,  disait-il, 


200  pour  Paris,  quantité  dérisoire;  aussi, 
la  semaine  prochaine,  la  viande  sera  à 
30  sols,  déjà  beaucoup  de  petits  bouchers 
ont  été  forcés  de  fermer  boutique. 

Dutard  rapporte  qu'il  fut  témoin  à  sa 
section  d'une  discussion  sur  un  arrêté  de 
la  section  du  Pont-Neuf,  portant  sur  deux 
points,  lo  premier  ayant  pour  objet  de 
demander  l'élargissement  des  jeunes  gens 
arrêtés  aux  Champs-Elysées,  le  second,  à 
l'elTel  de  déclarer  que  Santerre  avait 
perdu  la  confiance;  sur  celle-ci,  l'Assem- 
blée a  passé  à  l'ordre  du  jour,  mais  sur  la 
première  question,  après  un  vif  débat,  où 
la  majorité  était  d'avis  de  deniaixlor  la 
liberté  des  révoltés,  la  question  resta  ea 
ballotage,  (juoique  les  modérés  fussent  de 
40  plus  nombreux  que  les  enragés.  Lo 
président,  nommé  Guiraut,  était  un  con- 
frère d'Hébert;  a  la  sortie,  les  modérés  se 
déclarèrent  très  satisfaits  et  s'engagèrent  à 
redoubler  d'assiduité. 

Aux  Tuileries,  les  nouvelles  de  la  Vendée 
excitaient  des  murmures  et  une  sourde 
fermentation,  plusieurs  y  déclaraient  que 
le  canon  d'alarme  serait  tiré  aujourd'hui, 
que  la  chose  avait  été  décidée  par  la  Mon- 
tagne. Dutard  y  a  reconnu  plusieurs  agents 
du  pouvoir  exécutif,  qui  déploient  une 
certaine  activité  et  dont  les  discours  sont 
plus  conformes  aux  circonstances.  L'aris- 
tocratie est  absolument  muette,  ses  agents 
ne  soufflent  mot,  quelques  particuliers 
seulement  dissertent,  les  uns  accusant  les 
Girondins,  les  autres,  les  brigands  de 
toute  espèce. 

Le  moment  ôtantsingulièrementcrilique, 
l'observateur  Dulard  croit  devoir  recom- 
mander au  ministre  :  1»  de  prendre  grand 
soin  que  les  subsistances  ne  manquent 
pas  à  Paris,  c'est  là  un  écueil  formidable  ; 
2»  de  faire  en  sorte  que  la  viande  no  de- 
vienne pas  plus  chère  qu'elle  ne  l'est  en 
ce  moment,  qu'au  contraire  elle  diminue 
d'un  ou  deux  sols;  la  question  intéVessant 
les  bouchers  et  les  traiteurs  d'abord,  en- 
suite toute  la  petite  classe  du  peuple  (car 
Paris  est  très  carnassier),  et  la  plus  légère 
augmentation  pourrait  produire  les  plus 
grands  maux;  3"  si  les  nouvelles  de  la 
Vendée  deviennent  plus  alarmantes,  d'en 
suspendre   la  publication  jusqu'après   le 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


15Ô 


di5part  des  troupes  et  de  consulter  surtout 
à  ce  sujet  les  observateurs  ;  4°  do  veiller 
au  départ  des  troupes  et  de  savoir  s'il  se 
fera  divisémenl  ou  simultanément,  il  fau- 
drait pour  cela  connaître  le  plan  adopté 
et  comment  en  général  sont  composées 
les  recrues,  mais  il  pense  que,  pour  la 
tranquillité  de  Paris,  il  serait  très  avanta- 
geux de  faire  partir  les  recrues  à  mesure 
qu'elles  seront  formées  en  troupes,  sauf  à 
fixer  un  lieu  de  rassemblement  à  quelque 
distance  de  Paris. 

Dutard  se  montre  surpris  do  ce  que  la 
Convention  n'ait  pas  adopté  tout  à  la  fois 
le  plan  du  Faubourg  Saint-Antoine  et  celui 
de  la  Municipalité. 

7  mai  1793,  8  lieiires  du  soir. 
Original  non  siyné,  A.  iV.,  F'=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.   192. 

b70.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard au  ministre  de  l'inlérieur,  affirmant 
que  la  classe  marchande  travaille  à  faire 
manquer  ù  Paris  les  subsistances  ou  du 
moins  les  marchandises  de  première  né- 
cessité ;  plusieurs  épiciers  n'ont  plus  de 
savon,  et  les  gros  marchands  qui,  pour  la 
plupart,  ont  relégué  leurs  magasins  aux 
environs  de  Paris,  refusent  de  leur  en 
vendre,  sans  faire  attention  que  c'est  un 
des  grands  moyens  qu'ils  réservent  à  la 
faction,  qui  connaît  bien  ces  magasins 
(car  Chaumette  le  disait  dernièrement),  de 
faire  une  insurrection  générale,  quand 
elle  le  voudra.  Les  courtiers  subalternes, 
c'est-à-dire  des  femmes  qui  achètent  par 
livre  et  quarteron,  sont  en  train  de  racler 
le  peu  qui  reste  ;  une  partie  de  ces  femmes 
travaillent  pour  les  gros  marchands,  et 
l'autre  pour  la  faction,  en  moins  d'une 
demi-heure,  4  sont  venues  chez  un  épicier 
où  lui  Dutard  se  trouvait.  Pourquoi  la  Con- 
vention n'ordonne-t-elle  pas  le  recense- 
ment, la  visite  et  l'inventaire  •de  ces  ma- 
gasins? Pourquoi  le  peuple  ne  dit-il  rien 
de  l'augmentation  rapide  de  ces  marchan- 
dises? c'est  que  d'un  côté  les  pillards  sont 
encore  pourvus,  et  de  l'autre  les  Sans- 
culottes,  tranquilles,  attendent  tout  de  la 
Vendée. 

Les  canonniers   des   sections  du  Con- 


trat-Social et  des  Halles  sont  tombés  au 
sort;  on  trouve  parmi  ces  derniers  ii  frères, 
tous  fils  d'un  même  père,  tous  pères  de 
famille.  Le  père,  la  mère,  toute  la  famille 
en  sont  désolés,  et  ces  braves  sans-culottes 
eux-mêmes  ne  partent  qu'à  regret. 

Hier,  à  la  Grève,  un  charlatan  avait 
donné  à  ses  quatre  musiciens  un  costume 
ressemblant  à  luniforme  des  Suisses,  quel- 
ques personnes  ont  trouvé  cela  extraor- 
dinaire et  le  charlatan  a  pris  le  parti  de 
s'en  aller.  Hier,  observe  Dutard,  l'on  a  fait 
une  proclamation  pour  le  recrutement 
dans  sa  section  (à  ce  propos,  il  de- 
mande s'il  doit  tirer  au  sort  et  comment 
fera-t-il  pour  se  soustraire  à  la  réquisi- 
tion, si  elle  est  adoptée).  Il  était  curieux 
de  voir  une  soixantaine  de  propriétaires, 
serrés  les  uns  contre  les  autres,  et  le  Co- 
mité de  sui'veillance  au  milieu. 

La  veille  au  soir,  Dutard  se  trouvait  en- 
core, vers  6  heures,  aux  Tuileries  et  aux 
Champs-Elysées,  l'afUuence  des  proprié- 
taires lui  a  paru  moins  grande  que  d'or- 
dinaire. 

(8  mai  1793.) 

Original  non  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 

Ed.  An.  ScHMmT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  195. 

r«71.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  le  ministre 
de  la  guerre  a  remis  au  Commandant  gé- 
néral l'ordre  pour  2,800  fusils,  savoir  : 
2,400  pour  les  citoyens  qui  partiront  aux 
frontières,  ce  qui  fera  SO  fusils  par  sec- 
tion, et  les  400  autres  pour  400  gendarmes, 
tant  de  la  caserne  de  la  rue  Saint-Victor, 
que  ceux  nouvellement  admis,  qui  au  lieu 
de  se  diriger  le  2  mai  sur  Valenciennes, 
ne  sont  pas  partis,  conformément  à  leur 
zèle  et  à  nos  besoins,  mais  partiront  de- 
main avec  les  grenadiers  de  la  Convention 
et  une  compagnie  de  canonniers  de  la 
ligne,  lesquels  auront  2  canons  et  3  cais- 
sons, ce  qui  fera  657  hommes,  tous  an- 
ciens militaires.  La  liste  des  officiers  qui 
doivent  accompagner  le  Commandant  gé- 
néral a  été  envoyée  au  Comité  de  salut 
public,  afin  que  le  Comité  et  le  pouvoir 
exécutif  vérifient  leurs  talents  et  leur  ci- 
visme; aussitôt  la  liste  acceptée  et  reve- 
nue, elle  sera  mise  à  l'ordre,  ainsi  que 


i60 


CHAPITHE  1".  —  JOURNEES  HISTOfllQUES  DE  LA  HÉVOLUTION 


l'éUil  du  casernement,  tous  les  quinze 
jours.  F>e  ministre  ayant  ordonné  le  départ 
de  tous  les  citoyens  casernes  et  qui  ne 
servent  pas,  conformément  au  décret  de  la 
veille,  il  est  urgent  que  les  bataillons  se 
forment,  le  recrutement  ne  peut  plus  être 
différé,  le  Commandant  général  attend 
qu'il  y  ail  un  bataillon  de  prêt  pour  le 
faire  partir  et  escorter  l'artillerie,  les 
autres  bataillons  suivront  immédiatement, 
ainsi  qu'il  y  a  lieu  d'espérer  les  besoins 
étant  urgents,  si  l'on  ne  veut  pas  se  laisser 
couper  la  gorge  à  Paris.  La  section  de  la 
République  a  fourni  hier  son  contingent 
pour  la  Vendée,  celle  de  la  Butte-des- 
Moulins  a  déjà,  enrôlé  74  hommes  pour  le 
sien. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  men- 
tionnent :  1°  l'extinction  de  beaucoup 
de  réverbères,  à  3  heures  du  matin  dans 
la  section  du  Contrat-Social,  et,  à  2  heures, 
dans  les  rues  du  Sentier  et  du  Gros-Chenet, 
section  de  Molière  et  La  Fontaine;  2»  l'ar- 
restation, à  minuit  et  demi,  du  citoyen  Se- 
monville,  ambassadeur  de  la  République 
française  à  la  Porte  Ottomane,  qui  a  élé 
conduit  au  poste  de  la  section  des  Gardes- 
Françaises,  où,  ayant  été  reconnu,  il  a 
élé  relâché  sur-le-champ  ;  3°  la  contra- 
vention commise  par  des  vidangeurs  qui, 
travaillant  rue  Frcpillon,  jetaient  la  ma- 
tière et  de  l'eau  ensuite  dans  le  ruisseau 
de  ladite  rue,  ce  qui  causait  une  infection 
horrible,  ainsi  qui,  ^ur  le  Pont  aux  Biches. 

8  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.N.,  AF'^'  1470. 

S72.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bi^'eau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalaiu  les  faits  suivants  : 

1°  Les  rassemblements  étaient  moins 
nombreux  dans  la  journée  d'hier  et  les 
moti|}ns  bien  moins  emportées  au  sujet  de 
renr')lemcnt;  la  nuit  a  été  aussi  fort  tran- 
quille et  de  fréquentes  patrouilles  ont  été 
sur  pied  jusqu'au  jour.  Cependant  les  sen- 
timents sont  toujours  fort  partagés  ;  les 
uns  veulent  que  les  hommes  mariés  par- 
tent, les  autres  demandent  que  ce  ne  soit 
que  les  jeunes  gens;  ceux-ci  soutiennent 
que  les  riches  trouveront  toujours  moyen 
de  se  mettre  à  l'abri  ;    d'autres  désirent 


que  l'on  envoie  en  Vendée  tout  hominequi 
ne  peut  justilier  de  moyens  d'existence,  at- 
tendu qu'alors  les  bons  citoyens  n'hésite- 
ront pas  à  marcher  contre  les  rebelles, 
mais  on  a  toujours  des  craintes  sur  la 
conduite  que  tiendront  les  malveillants  et 
les  scélérats,  lorsiinc  les  patriotes  se  seront 
éloignés  de  Paris  ;  les  malinlenlionnés,  ne 
sachant  plus  quel  ressort  faire  jouer  pour 
répandre  le  trouble  et  la  discorde,  sèment 
de  faux  bruits,  des  nouvelles  absurdes, 
parlent  d'un  ra.ssemblement  imaginaire 
des  garçons  perruquiers.  Un  fait  très  vrai, 
c'est  que  les  jeunes  gens  se  plaignent 
beaucoup  de  l'arrestation  de  leurs  cama- 
rades. 

2°  Les  sections  se  calment  un  peu,  quel- 
ques-unes sont  encore  agitées,  mais  la 
plupart  demandent  que  le  recrutement  se 
fasse  le  plus  lot  possible.  La  lettre  du 
maire  de  Paris  à  ses  concitoyens  et  celle 
du  ministre  de  la  justice  aux  sections  ont 
produit  un  excellent  effet  en  tranquilli- 
sant les  esprits. 

3°  Les  députés  regardés  comme  sus- 
pects continuent  d'être  vus  d'un  mauvais 
œil  par  le  public.  Un  pamphlet,  qui  se 
vend  de  toutes  parts ,  contribue  singu- 
lièrement à  les  décrier,  il  est  intitulé: 
Rendez-nous  nos  dix-huil  francs.  Le  repré- 
sentant Laplanche,  de  retour  de  la  Ven- 
dée, a  rendu  hier  un  compte  alarmant  à 
la  section  des  Tuileries  sur  ce  départe- 
ment, il  a  annoncé  que  Poitiers  tomberait 
bientôt  au  pouvoir  des  révoltés  et  qu'une 
insigne  trahison  se  tramait,  il  a  fait  savoir 
enfin  qu'aujourd'hui  la  générale  serait 
battue  dans  Paris  et  qu'on  y  tirerait  le 
canon  d'alarme  |)our  avertir  les  citoyens 
du  danger  imminent  de  la  patrie.  Dam- 
pierre  et  Custine  excitent  de  violents 
soupçons. 

4°  La  section  du  Pont-Neuf  a  envoyé,  le 
7  mai,  aux  47  autres  sections  un  arrêté  dé- 
clarant que  Santerre  a  perdu  sa  confiance 
et  invitant  toutes  les  sections  à  le  desti- 
tuer. Hier  soir,  au  Club  des  Cordeliers,  il  a 
été  dit  que  le  maire  de  Paris  serait  mandé 
aujourd'hui  à  la  barre  de  la  Convention 
pour  y  recevoir  l'ordre  de  faire  lirer  le 
canon  d'alarme,  afin  d'émouvoir  les  habi- 
tants de  Paris  et  de  les  engager  à  porter 


i;i:spiuT  PUBLIC  a  paris  ui';  janvikiî  a  juin  1793 


161 


de  prompts  secours  dans  les  départements 
maritimes  de  l'Ouest. 

11°  La  fermentation  parait  augmenter  au 
sujet  de  la  cherté  des  vivres,  la  viande 
coûte  20  sols  la  livre  et  pourrait  bien  mon- 
ter à  30,  si  la  iMunicipalité  n'y  met  ordre. 
La  classe  indigcnlo  jette  les  liants  cris. 

0"  Les  vols  se  multiplient  journollemcnl, 
il  est  urgent  de  mettre  un  frein  à  l'audace 
des  voleurs,  en  ayant  parmi  eux  une 
mouche  qui  les  décèle  et  les  fasse  prendre 
sur  le  fait,  mais  il  faudrait  une  loi  qui 
statuât  des  punitions  plus  rigoureuses  que 
celles  qui  leur  sont  infligées. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

'8,  9  mai  1793. 

Exlrait  et  oi'iiçinal  signés  (2  pièces),  ^.A'., 
AF'v  1470. 

b73.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  Carat,  minisire  de  l'intérieur,  lui 
rendant  compte  du  langage  qu'il  a  tenu, 
la  veille  au  soir,  dans  sa  section  (celle  du 
Contrat-Social),  au  sujet  du  mode  de  re- 
crutement, rappelant  que  les  sections, 
riches  pécuniairement,  ne  sont  pas  celles 
qui,  dans  la  Révolution,  ont  donné  l'exem- 
ple du  courage ,  que  les  sections  des 
Quinze-Vingts  et  des  Gobelins,  qui  sont 
pauvres,  ont  fourni  beaucoup  de  défen- 
seurs h.  la  patrie,  tandis  que  celle  du  Con- 
trat-Social, qui  est  riche,  s'est  toujours 
montrée  récalcitrante,  proposant  ijue  les 
sections  riches  fournissent  de  l'argent  aux 
sections  qui  n'ont  ([ue  des  bras  et,  qu'à 
cet  eflet,  il  soit  établi  un  mode  uniforme 
dans  la  répartition  des  indemnités  qui 
seront  allouées  aux  volontaires  qui  vole- 
ront au  secours  des  patriotes  en.  Vendée, 
et  qu'il  soit  fait  une  masse  générale  de 
toutes  les  collectes. 

Après  une  discussion  de  a  heures,  qui 
aboutit  au  rejet  du  tirage  au  sort,  rem- 
placé par  la  réquisition,  Dutnrd,  ayant  fait 
remarquer  que  ce  procédé  était  vexatoire, 
offrit  de  s'en  remettre  aux  députés  de  la 
Convention,  qui  formulèrent  4  proposi- 
tions, dont  3  émanaient  de  lui,  lesquelles 
furent  adoptées. 

Outard  appelle  ensuite  l'attention  du 
iiiinislrc  sur  l'arrêté  de  la  Commune  du 
T.  IX. 


6  mai,  où  il  trouve  entièrement  l'esprit  de 
Chaumette  et  une  émanation  de  ses  grands 
projets  avortés,  suivant  lesquels  il  faisait 
résider  la  véritable  représentation  natio- 
nale, non  dans  la  Convention,  mais  dans 
les  autorités  constituées. 

Si  la  faction,  observe  Dutard,  fait  quel- 
que tentative,  ce  sera,  à  coup  sûr,  un  jour 
de  dimanche  ou  de  fête,  comme  cela  s'est 
passé  pour  l'orgie  du  Champ  de  Mars;  le 
meilleur  moyen  de  déjouer  ces  intrigues, 
c'est  de  redoubler  de  zèle  et  d'activité, 
les  dimanches  et  fêles,  si  les  factieux  se 
trouvaient  en  force  ces  jours  là,  les  sec- 
tions pourraient  prendre  des  arrêtés  de 
nature  à  produire  les  plus  funestes  effets. 

Comme  preuve  de  l'empire  que  la  reli- 
gion conserve  encore  sur  le  peuple  de 
Paris,  Dutard  rapporte  le  trait  suivant  : 
Ce  matin,  un  prêtre  in  Iiahitu  a  porté  le 
viatique  à  un  malade  devant  chez  lui,  il 
était  surprenant  de  voir  ce  même  peuple, 
qui  persécute  les  ministres  du  culte,  ac- 
courir de  toutes  parts  pour  se  jeter  à  ge- 
noux et  en  adoration,  tous,  hommes  et 
femmes,  jeunes  et  vieux. 

Sans  date  (9  mai  1793). 
Original  non  signé,  A.  JV.,  F'"  lil,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  (a  Révolution 
française,  t.  I,  p.  196. 

!i74.  —  Lettre  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  se  répan- 
dant en  considérations  pn'Uosophiques  et 
déclarant  notamment  que,  dans  la  poli- 
tique révolutionnaire,  peu  d'hommes  ont 
vu  l'ensemble  et  les  vrais  rapports  qui 
existent  entre  les  diverses  classes  formant 
le  corps  social,  qu'ir'liti»!rement  les  pro- 
ductions du  temps,  parce  l[li'il  craint  que 
l'éloquence  des  Guadet,  des  Vergniaud, 
des  Gensonné  ne  le  détourne  d'admirer 
les  sottises  de  tous,  qu'il  aime  mieux 
conserver  à  son  esprit  les  transports  c'*^ 
l'ivrogne  Chaumette  que  de  savoir  par 
cœur  l'histoire  philosophique,  observant 
que  les  Jacobins  ont  été  complètement 
trompés  par  les  Jacobins  eux-mêmes,  et 
que  La  Fayette,  Roland  et  Dumouriez  n'ont 
atteint  leur  apogée  que  parce  qu'ils  étaient 
Jacobins,  et  se  résumant  en  ceci,  qu'il 
abandonne  toute  lecture,  toute  étude,  jus- 

11 


162  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


qu'à  ce  que  l'horizon,  encore  trop  nébu- 
leux, soit  un  peu  éclairci,  et  qu'il  n'entre- 
tiendra le  ministre  d'autre  philosophie 
que  de  morale  sans-culottière. 

9  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'"  III,  Seine,  ?7. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableatuc  de  (a  Révolution 
françnite,  t.  I,  p.  198. 

87b.  —  Lettre  de  Garât,  ministre  de 
l'intérieur,  priant  le  citoyen  Champagneux 
de  confier  au  citoyen  Terrasson  l'une  des 
missions  d'observateur  pour  Paris,  accom- 
pagnée d'instructions,  portant  que  Pierre- 
Joseph  Terrasson,  âgé  de  43  ans,  dont  on 
donne  le  signalement,  est  chargé  de  pren- 
dre, au  nom  du  pouvoir  exécutif,  dans  la 
ville  et  le  département  de  Paris,  tous  les 
renseignements  propres  à  y  maintenir  la 
tranquillité  et  la  paix,  ainsi  que  d'indi- 
quer les  moyens  de  procurer  une  occupa- 
tion utile  aux  citoyens  indigents  et  oisifs, 
de  faire  des  établissements  favorables  au 
commerce,  aux  manufactures  et  aux  arts, 
avec  réquisition  aux  autorités  consti- 
tuées de  seconder  de  tout  leur  pouvoir  le 
citoyen  Terrasson,  pour  l'exécution  de  sa 
mission. 

9  mai  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F*<:  III,  Seine,  27. 

,')76.  —  Rapport  de  l'observateur  Ter- 
rasson au  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant que,  dans  l'état  de  fluctuation  où 
sont  les  esprits,  on  doit  penser  que  le 
peuple  est  fortement  travaillé  dans  des 
sens  opposés.  Ce  matin,  dans  l'une  des 
tribunes  de  la  Convention,  avant  la  séance, 
un  particulier  a  tenu  des  propos  incivi- 
ques, on  s'est  contenté  de  le  chasser; 
cette  après-midi,  dans  le  jardin  des  Tui- 
leries, un  autre  en  a  tenu  contre  l'enrô- 
lement et  a  été  fort  rudoyé,  mais  n'a  reçu 
aucun  coup,  un  seul  garde,  sans  uni- 
forme, mais  ayant  son  baudrier,  a  suffi 
pour  l'arracher  à  la  tourbe,  il  y  avait  ce- 
pendant dans  la  mêlée  plusieurs  frères 
patriotes,  on  a  parlé  de  le  mener  au  Co- 
mité de  salut  public,  mais  cette  proposi- 
tion n'a  pas  été  goûtée,  le  Comité  ne 
semble  pas  être  en  grande  vénération. 

Marat  a  passé  vers  'S  heures  aux  Tuile- 
ries, on  s'est  rangé  en  haie  sur  son  pas- 


sage, et  aux  cris  de  :  Vive  Marat!  on  l'a 
accompagné,  le  sabre  nu  à  la  main,  jus- 
qu'à l'escalier  de  la  terrasse,  vis-à-vis 
l'entrée  de  la  Convention,  là  il  a  dit  de 
rengainer  le  sabre. 

L'enrôlement  se  fait  assez  bien,  la  sec- 
tion du  Mont-Blanc  a  fait  une  telle  col- 
lecte que  chacun  des  140  hommes  que 
fournit  cette  section  aura  près  de  1,000  li- 
vres, à  cet  égard,  l'esprit  public  est  à  tel 
point  qu'il  ne  faudrait  qu'un  mouvement 
pour  produire  les  résultats  les  plus  heu- 
reux, mais,  si  l'on  ne  se  hâte  de  profiter  de 
cette  disposition,  les  esprits  retomberont 
dans  la  stupeur. 

9   mai   1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^'  III,  Seine,  27. 
Ed.  An.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  201. 

577.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 

1"  Il  règne  encore  une  grande  fermen- 
tation dans  les  esprits  sur  le  mode  de 
l'enrôlement.  On  s'est  battu  dans  quel- 
ques sections  vers  les  4  heures  du  matin, 
notamment  dans  celle  des  Amis-de-la-Pa- 
trie.  La  section  de  Bon-Conseil  y  envoya 
plusieurs  de  ses  membres  afin  de  mettre 
d'accord  les  dissidents,  ils  réussiren  t  si  bien 
dans  cette  honorable  mission  qu'ils  re- 
çurent et  donnèrent  le  baisep  fraternel,  et 
que  la  paix  et  l'union  furent  entièrement 
rétablies. 

La  section  du  Louvre  a  arrêté,  de  même 
que  celles  des  Tuileries  et  du  Théâtre- 
Français,  de  faire  une  proclamation  so- 
lennelle, promettant  aux  volontaires  qui 
se  présenteront  dans  les  3  jours,  200  li- 
vres lors  de  leur  départ  pour  la  Vendée, 
400  à  leur  retour  et,  en  cas  de  blessures, 
400  livres  de  rente  viagère,  réversible  sur 
la  tète  des  femmes  et  des  enfants  de  ceux 
qui  mourront  en  combattant  pour  la  pa- 
trie, mais  pour  ceux  qui  se  présenteraient 
au  bout  des  3  jours,  ces  sommes  seraient 
diminuées  de  moitié.  S'il  arrivait  que  le 
contingent  ne  fût  pas  au  complet  à  l'ex- 
piration du  délai  de  3  jours,  des  mesures 
de  rigueur  seraient  prises. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


163 


2"  L'on  assurait  hier,  au  café  Beaucaire, 
qu'une  partie  Jes  jeunes  gens  du  rassem- 
blement avait  un  chapeau  rond  avec  une 
cocarde,  au  milieu  de  laquelle  se  trou- 
vait une  marque  distinctive,  beaucoup  do 
jeunes  gens,  qu'on  voit  sans  cesse  dans  les 
cafés  ot  dans  le  jardin  de  l'Egalité,  en  ont 
de  pareilles  en  cas  d'insurrection  ;  d'au- 
tres la  portent,  moitié  passée  dans  le 
cordon  de  leur  chapeau,  et  appellent  cela 
une  cocarde  nationale  à  l'cclipse. 

3»  Le  sieur  Lanchère,  individu  très 
suspect,  passe  pour  être  l'agent  secret 
des  conlre-révolulionnaires,  on  assure  que 
les  rebelles  de  la  Vendée  lui  ont  écrit  pour 
lui  demander  le  moyen  de  leur  faire 
passer  de  la  grosse  artillerie.  On  prétend 
que  pour  l'exécution  dé  ce  projet,  quand 
les  convois  d'artillerie  seront  en  route  pour 
les  départements  maritimes  de  l'Ouest,  les 
chefs  qui  les  commanderont  ont  promis 
de  les  livrer  à  l'ennemi. 

4°  Le  bruit  public  court  qu'il  y  a  dans 
Paris  quantité  d'Anglais,  agents  de  Pitt, 
chargés  d'accaparer  les  gros  sols,  qu'ils 
achètent  jusqu'à  cent  pour  cent,  et  d'es- 
pionner tout  ce  qui  se  passe  dans  la  Ré- 
publique ;  ils  se  logent  dans  de  grands 
hôtels  qu'ils  louent  dans  le  Faubourg 
Saint-Germain,  ou  dans  des  maisons  de 
.campagne  aux  environs  de  Paris,  afin 
d'être  moins  découverts. 

S»  Les  compagnons  tailleurs  de  pierre, 
les  charpentiers  et  autres  ouvriers  pa- 
raissent décidés  à  faire  la  loi  à  ceux  qui 
les  emploient;  ils  veulent  que  leurs  jour- 
nées soient  fixées,  savoir  ;  celles  des  tail- 
leurs de  pierre  à  3  livres  10  sols,  celles 
des  charpentiers  à  4  livres.  L'extrême 
cherté  des  denrées  est  le  prétexte  qu'ils 
invoquent. 

Cette  copie  est  accompagnée  d'une  lettre 
d'envoi    du    maire   de    Paris    au  Conseil 

exécutif. 

9,  10  mai  1793. 
Copie  et  original  signé    (1  pièces),   A.    N., 
AF'V  1470. 

S78.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  d'après  les 
ordres  du  ministre,  il  partira  :  1"  000  fu- 
sils en  poste  pour  Tours;  20  demain,  pour 
Metz,   20   caissons,    contenant    ensemble 


36  milliers  pesant  de  plomb  en  balles; 
3°  demain,  pour  Versailles,  3  voitures 
d'artillerie,  à  l'effet  d'y  aller  chercher 
150,000  cartouches  à  balles  pour  l'armée 
de  la  Vendée;  annonçant  que  le  recrute- 
ment va  bien  dans  beaucoup  de  sections, 
qu'au  Gros-Caillou,  les  célibataires  n'ont 
pas  voulu  que  les  hommes  mariés  tirent 
au  sort,  le  contingent  est  formé,  les 
hommes  mariés  leur  donnent  une  gratifi- 
cation et  leur  offrent  aujourd'hui  le  dîner 
fraternel. 

L'Assemblée  nationale  prenant  posses- 
sion aujourd'hui  de  la  nouvelle  salle  du 
Palais  national,  la  garde  y  restera  24 heures 
et  sera  relevée  tous  les  jours,  à  midi  pré- 
cis, il  y  aura  parade  et  musique. 

10  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

S79.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  exposant 
ses  idées  de  tactique  révolutionnaire,  et 
déclarant  que,  s'il  était  jacobin,  il  mobi- 
liserait 100  sans -culottes  dans  chaque 
section  et,  qu'à  7  heures  du  soir,  il  ferait 
tirer  le  canon  d'alarme,  sonner  le  tocsin 
et  battre  la  générale  dans  les  faubourgs, 
arrêter  dans  les  maisons  tous  les  suspects, 
fermer  les  boutiques,  forcer  la  Convention 
de  livrer  les  22  au  Tribunal  révolution- 
naire, qu'il  formerait  à  Paris  une  première 
armée  de  100,000  hommes,  qui  ne  man- 
queraient de  rien,  et  une  seconde  armée 
de  100,000  dans  les  villes  des  environs  de 
Paris,  et  enverrait  100,000  hommes  contre 
les  rebelles  de  la  Vendée,  et  des  autres 
100,000  hommes  .'iO.OOO  pour  la  frontière 
du  Nord. 

En  réponse  à  l'objection  qui  lui  est  faite 
que  la  faction  ne  se  décidera  jamais  et  ne 
risquera  pas  une  semblable  entreprise, 
parce  que  les  départements  se  soulève- 
raient, que  les  troupes  ennemies  en  profi- 
teraient pour  envahir  la  France,  et  que  le 
Faubourg  Saiiit-Anloine  combattrait  cette 
démarche,  Dutard  déclare  que  l'on  aurait 
le  temps  de  tuer,  de  massacrer  avant  que 
les  départements  soient  à  Paris,  qu'au 
contraire,  beaucoup  se  réuniraient  aux 
Parisiens;  quant  au  Faubourg  Saint-An 
toine,  il  faut  établir  une  distinction  entre 


164 


CHAPITRE  1« 


JOUKNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


un  temps  calme  et  le  moment  Je  l'insur- 
rection; dans  le  calme,  on  le  gouvernera 
facilement,  mais  dans  une  insurrection, 
tous  seraient  de  la  partie. 

Dutard  rapporte  que,  la  veille  au  soir, 
dans  sa  section,  les  modérés  avaient  de- 
mandé l'élargissement  du  citoyen  Bou- 
charot,  condamné  par  le  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  à  i  mois  d'empri- 
sonnement à  l'Abbaye,  pour  avoir  brisé 
quelques  chaises  sur  le  dos  des  enragés, 
cette  motion  fut  accueillie  par  l'ordre  du 
jour;  les  modérés,  quoique  en  majorité, 
ont  crié  à  l'injustice,  se  sont  levés  et  se 
sont  retirés  en  foule,  en  jurant,  en  pes- 
tant, en  maugréant,  on  a  voulu  les  retenir, 
mais  en  pure  perte,  par  ce  trait,  vous 
pouvez  juger  combien  il  y  aurait  lieu  de 
compter  sur  les  propriétaires  de  Paris,  il 
faudrait  les  enchaîner  lousles  uns  contre  les 
autres  pour  pouvoir  en  tirer  quelque  chose. 

Au  sujet  de  la  loi  sur  le  recrutement, 
il  sera  difficile,  observe  Dutard,  de  faire 
contribuer  les  citoyens  de  Paris,  si  l'on 
n'adopte  pas  un  mode  coercitif,  et  si  l'on 
ne  suspend  pas  les  travaux  de  construction 
et  de  pavage  qui  occupent  beaucoup  d'ou- 
vriers. Le  plus  sûr  moyen  de  mettre  tout 
le  monde  à  l'aise,  ce  serait  de  rendre 
l'enrôlement  volontaire  et  la  caisse  per- 
manente, il  faut  donner  de  bonnes  ré- 
compenses, chaque  fois  qu'il  part  un 
sans-culotte,  c'est  une  plume  que  l'on  ar- 
rache à  l'aîle  de  la  faction. 

Les  conseils  énergiques  de  Dutard  ne 
furent  point  goûtés  du  ministre  Garât, 
qui  inscrivit  de  sa  main  cette  note  en  têle 
du  rapport  :  «  Toute  mesure  pour  rame- 
ner l'ordre,  qui  suppose  une  violation  des 
lois  qu'elle  emploie  ou  une  force  sans 
droit,  ne  peut  être  mise  en  usage  par  un 
ministre  patriote  ». 

10  mai  1793,  7  lieures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  V^"  III,  Seine,  11. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  (a  licvolution 
française,  t.  I,  p.  202. 

1)80.  —  Rapport  de  l'observateur  Ter- 
rasson  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
l'informant  qu'on  vient  de  faire  aux  Jaco- 
bins la  motion  de  se  porter  à  l'imprimerie 
de  Rrissot,  même  d'écraser  les  journalistes 


aristocrates,  de  suite  plusieurs  personnes 
sont  sorties  sans  avoir  l'air  trop  échauffé, 
les  tribunes  néanmoins  ont  beaucoup  ap- 
plaudi. L'un  de  ceux  qui  sont  sortis  est 
entré  chez  le  pâtissier  voisin,  disant  que 
les  marchands  avaient  fait  la  Révolution 
pour  eux,  qu'il  fallait  enfin  la  faire  pour 
soi.  La  garde  s'est  rendue  chez  ce  pâtis- 
sier. Terrasson  engage  à  aviser  les  jour- 
nalistes, mais  ajoute-t-il,  il  croit  pourtant 
que  ce  ne  sera  qu'un  feu  de  paille,  quoi- 
([ue,  lorsque  l'orateur  a  dégainé  son  sabre, 
il   y   ait  eu  une  sorte  d'applaudissement 

unanime. 

10  mai  1793. 

Original  signe,  A.  N.,  F'-^  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  (a  Révolution 
française,  t.  I,  p.  202. 

581.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  notifiant  que,  d'après  les 
ordres  du  ministre  de  la  guerre,  il  partira 
de  Paris  200  sabres  de  gendarmerie  pour 
armer  le  2=  régiment  de  dragons  can- 
tonné à  Valenciennes,  et  pour  le  départe- 
ment d'Indre-et-Loire  60,000  piques,  an- 
nonçant également  que,  ce  jour,  toutes  les 
compagnies  de  canonniers  s'assembleront 
au  chef-lieu  de  leur  légion  respective,  pour 
décider  entre  elles  quelle  compagnie  par- 
tira, ou  arrêter  tel  autre  mode  qui  leurcon-. 
viendra;  invitant  les  citoyens  à  détacher 
8  sapeurs  par  compagnie,  armés  de  haches 
et  de  pistolets.  Le  Commandant  général 
donne  ses  instructions  en  vue  du  départ 
des  volontaires.  On  trouvera,  dit-il,  rue 
Barbette,  n°  13,  des  adjudants  généraux 
pour  se  former  en  bataillons,  on  réunira  les 
compagnies  qui  se  connaissent,  et  elles 
nommeront  de  suite  des  colonels,  on  leur 
adjoindra  aussi  d'anciens  militaires  et  ins- 
truits. Il  est  à  désirer,  ajoute  Santerre,  que 
nous  partions  dimanche,  ne  fût-ce  que 
8  bataillons.  Versailles  a  trois  bataillons 
armés  qui  se  tiendront  prêts  demain  à 
marSher  avec  leurs  frères  de  Paris.  Toute 
la  garde  nationale  sera  mise  en  réquisi- 
tion et  va  s'organiser  pour  marcher  l'une 
après  l'autre,  en  4  divisions,  si  cela  est 
nécessaire. 

Tous  les  départements  nous  attendent 
avec  impatience,  notre  présence  et  notre 
courage  anéantiront  les  rebelles,  la  Bas- 


l.'K.SPItlT  PUBLIC  A  PAIÎIS  DE  JANVIER  A  JUIN  no:t 


16S 


tille  était  plus  difficile  que  cela  pour  les 
Parisiens,  partons,  mes  amis,  s'écrie  San- 
terre,  ceux  qui  tarderont,  rougiront  de  ne 
pas  avoir  concouru  avec  nous  à  notre 
victoire  et  au  salut  du  peuple. 

11  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

:)82.  —  Premier  rapport  de  l'observateur 
Terrasson  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
conseillant  d»^  faire  partir,  même  en  dé- 
tail, les  volontaires  destinés  pour  la  Ven- 
dée, dût-on  leur  indiquer  en  route  un 
point  de  ralliement,  où  attendraient  les 
premiers  partis,  car  l'on  travaille  le  peuple 
pour  tenter  un  coup  avant  le  départ,  et 
plus  on  le  retardera,  plus  la  fermentation 
augmentera  ;  pour  fermer  la  bouche  aux 
malveillants  qui  disent  que  les  volon- 
taires ne  font  que  deux  lieues  par  jour, 
on  pourrait  faire  imprimer  leur  marche 
en  ne  la  traçant  que  jusqu'à  Tours. 

On  a  pris  tous  les  chevaux  qui  ont  con- 
duit les  voitures  à  l'Opéra,  des  malveil- 
lants voudraient  qu'on  prit  ceux  des 
fiacres,  opération  trop  hasardeuse,  à  moins 
de  nécessité  majeure,  et  encore  faudrait- 
il  charger  les  cochers  de  conduire  leurs 
chevaux,  parce  qu'ils  ne  pourraient,  ni  se 
plaindre,  ni  exciter  des  troubles. 

On  crie  contre  la  disposition  des  tri- 
bunes dans  la  nouvelle  salle  de  la  Con- 
vention, mais  à  mesure  quon  en  prendra 
l'habitude,  le  bruit  se  dissipera,  d'autant 
qu'il  n'y  a  pas  encore  de  côté  marqué,  ni 
pour  les  tribunes,  ni  pour  les  groupes, 
cela  même  ralentirait  les  opérations  sédi- 
tieuses, s'il  y  en  avait  de  projetées. 

On   criait  à  2   heures,    aux   Tuileries, 
contre  la  Convention,  mais  grâce  à  l'in- . 
tervention  de  l'observateur  Terrasson,  qui 
éclaira   les  esprits,  la  femme  qui  pérorait 
n'obtint  aucun  crédit. 

Cependant  lîobespierre  perd  la  con- 
fiance à  cause,  dit-on,  do  sa  pusillani- 
mité. 

11  mai  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableavx  de  la  Rivolulion 
française,  t.  I,  p.  208. 

i)83.  —  Second  rapport  de  l'observateur 
Terrasson  à  Carat,  ministre  de  l'intérieur, 


annonçant  que  plusieurs  membres  de  la 
Société  fraternelle  font  faire  des  poignards. 
Cette  Société  se  propose  de  demander  à 
la  Convention  nationale  l'expulsion  et  un 
décret  d'accusation  contre  les  membres 
dénoncés  :  Rrissot,  Guadet,  Vergniaud,  Pe- 
lion,  etc.,  et  de  faire  justice,  si  on  ne  lui 
donne  pas  satisfaction,  mais,  tout  bien 
considéré,  comme  les  faubourgs  sont  bons, 
en  surveillant  doucement  et  sans  mouve- 
ment les  faiseurs  de  poignards,  il  n'y  a 
rien  à  craindre.  L'état  actuel  de  la  Vendée 
est  à  l'ordre  du  jour  de  tous  les  groupes. 

L'observateur  Terrasson  signale  à  l'at- 
tention du  ministre  Je  livre  du  comte 
Gorani,  intitulé  :  Lettres  sur  la  Révolution 
française,  où  l'auteur  s'attache  à  prouver 
que  la  Révolution  française  a  été  amenée 
par  les  îibus  de  l'ancien  régime,  et  Ter- 
rasson conjure  le  ministre  de  le  faire 
imprimer  et  de  le  répandre  dans  le  peuple; 
la  lettre  au  Pape  notamment  est  un  chef- 
d'œuvre  d'habileté. 

Les  sections  n'ont  pas  l'air  de  s'en- 
tendre, aussi  quelque  bruit  qu'on  y  fasse, 
cela  ne  fera  de  mal  qu'aux  auditeurs. 
Demain,  Terrasson  se  propose  de  voir  les 
guinguettes,  car  c'est  là  qu'est  le  peuple, 
qu'on  le  trouve  tout  entier  et  que  les  plus 
adroits  se  démasquent  in  vino. 

II  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  ?'<=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  Schmidt,  T.i6/ea!i.v-  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  209. 

584.  —  Rapport  de  l'observateur  Ter- 
rasson à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
annonçant  qu'un  groupe  de  femmes  s'est 
formé  dans  la  section  du  Finistère  et  doit 
se  grossir  de  celles  des  autres  sections;  la 
veille  du  départ  des  volontaires  pour  la 
Vendée,  elles  iront  en  masse  demander  aux 
autorités  constituées  de  mettre  en  arresta- 
tion tous  les  suspects,  et  à  la  Convention 
un  décret  d'accusation  contre  les  députés 
dénoncés,  engageant  en  conséquence  le  mi- 
nistre à  prendre  les  précautions  les  plus 
sages,  dans  le  cas  où  la  Convention  refu- 
serait de  décréter  d'accusation  les  députés 
en  question,  car  il  y  a  beaucoup  de  fer- 
mentation à  cet  égard,  néanmoins  l'esprit 
public  est  bon,  et  l'on  est  plus  occup^^ 


166 


CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  HÉVOMJTION 


d'activer  le  recrutement  que  de  s'insurger. 
Les  faubourgs  sont  debout,  pour  écraser 
les  personnes  suspectes,  si  elles  remuent, 
mais  nullement  contre  la  Convention.  Les 
faubourgs  ne  participent  point  au  re- 
crutement, parce  qu'ils  savent  qu'ils  sont 
plus  nécessaires  à  Paris  qu'en  Vendée  ;  ils 
laissent  les  autres  plus  riches  aller  à  la 
guerre,  eux  veillent  ici  et  ne  comptent 
que  sur  eux  pour  garder  Paris. 

12  mai  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,F'«  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  210. 

&85.  —  Rapport  de  l'observateur  Ter- 
rasson  à  Garât,  minisire  de  l'intérieur, 
déclarant  que  les  physionomies  des  aristo- 
crates laissent  voir  qu'ils  cachent  certains 
desseins,  ils  paraissent  en  public  en  moins 
grand  nombre,  les  efforts  de  ceux  qui 
cherchent  l'agitation  du  peuple  redoublent, 
mais  les  sections  semblent  se  rapprocher 
et  ressentir  le  besoin  d'union,  dans  plu- 
sieurs, les  aristocrates  qui  avaient  eu  le 
dessus,  ont  maintenant  le  dessous,  et  ce- 
pendant l'on  est  loin,  et  très  loin  de  la 
crise,  et  m^rae  le  moindre  avantage  de  la 
République  en  Vendée  retarderait  l'érup- 
tion du  volcan,  à  moins  que  quelque  cir- 
constance particulière  ne  survienne  et  ne 
fasse  pencher  la  balance. 

12  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  SchmiDï,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  211, 

586.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1"  La  section  du  Pont-Neuf  donne 
1,000  livres  à  chacun  de  ses  volontaires 
partant  pour  la  Vendée,  celle  du  Pan- 
théon-Français, qui  "fournit  500  hommes, 
n'alloue  que  300  livres  à  chacun.  Il  serait 
à  désirer  que  les  48  sections  fissent  le 
môme  avantage  à  leurs  volontaires  pour 
éviter  les  difficultés  qu'éprouvent  néces- 
sairement celles  qui  sont  moins  riches  en 
argent  qu'en  hommes.  Plusieurs  des  vo- 
lontaires qui  vont  en  Vendée  disent  que, 
si  Santerre  commande,  ils  ne  lui  obéiront 


pas,  attendu  qu'ils  ont  très  peu  de  con- 
fiance dans  son  habileté. 

2°  Les  malveillants  ne  savent  qu'ima- 
giner pour  occasionner  des  troubles  dans 
Paris.  La  veille,  vers  8  heures  du  soir, 
des  malintentionnés  s'avisèrent  d'insulter 
quelques  citoyens,  sous  prétexte  qu'ils 
portaient  des  chapeaux  ronds,  qui  déno- 
taient, disaient-ils,  de  véritables  aristo- 
crates, la  dispute  fut  poussée  si  loin  que, 
si  la  garde  n'était  proniplement  accourue, 
elle  aurait  pu  avoir  des  suites  fâcheuses. 

3°  Beaucoup  de  loueurs  de  carrosses  se 
sont  assemblés  pour  aviser  aux  moyens 
de  conserver  leurs  propriétés,  en  raison 
de  la  saisie  de  plusieurs  de  leurs  voitures; 
ils  s'obligent,  à  ce  que  l'on  prétend,  à 
prêter  leurs  chevaux,  si  le  cas  l'exige,  mais 
s'opposent  à  ce  qu'on  les  mette  en  réqui- 
sition. 

Cet  extrait  est  accompagné  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil  exé- 
cutif. 

12,  13  mai  1793. 

Copie  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N.', 
APiv  1470. 

587.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  les  16  com- 
pagnies s'assemblent  aujourd'hui  pour  se 
former  en  bataillons,  la  seule  difficulté 
qui  retarde  un  peu  le  départ  est  le  man- 
que de  fusils;  les  citoyens  doivent  sentir 
l'importance  qu'il  y  a  à  faire  partir  le 
contingent  et  doivent  être  assurés  que  la 
raison,  la  justice,  tout  enfin  veut  que  les 
fusils  soient  rendus  à  ceux  qui  les  prête- 
ront, il  en  existe  beaucoup  à  réparer  et 
qui  sont  en  route  pour  Paris,  sans  cela  il 
ne  serait  pas  possible  d'en  promettre.  Si 
les  citoyens  qui  ont  des  fusils  acquis  par 
eux,  veulent  les  livrer,  les  sections  sont 
autorisées  à  les  acheter,  le  ministre  leur 
donnera  une  instruction  et  des  fonds  à 
cet  effet. 

Chaque  jour  de  retard  augmente  les  dan- 
gers, le  Commandant  général  espérait  par- 
tir dès  hier,  mais  l'ajournement  des  départs 
relarde  le  sien.  II  espérait  aussi  faire  con- 
naître la  liste  des  officiers  choisis  par  lui, 
mais  elle  n'a  pas  été  adoptée,  et  comme 
ceux  qu'il  proposait  étaient  addition- 
nels, cela  a  souffert  des  difficultés  au  Co- 


LESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


167 


mité,  il  faut  un  décret  qu'il  pense  obtenir 
aujourd'hui. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent un  feu  de  cheminée  au  collège 
d'Harcourt,  l'arrestation  d'un  gendarme 
excitant  ses  camarades  à  ne  point  partir, 
à  moins  qu'on  ne  leur  accorde  un  mois 
d'avance,  lequel  a  été  mis  à  l'Abbaye, 
l'arrestation  dans  la  section  de  Bonne-Nou- 
velle de  2  citoyens,  se  disant  président  et 
secrétaire  du  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  de  la  Réunion,  porteurs  de  cocardes, 
l'une  de  drap  doublé  en  carton  blanc, 
l'autre  de  rubans  doublés  de  blanc,  avec 
cette  inscription  derrière  :  Fabrique  du  ci- 
toyen A.  fds,  inventeur  des  cocardes  naiio- 
nales.  D'après  l'ordre  du  général,  le  poste 
de  Sainte-Marguerite  a  fourni  un  détache- 
ment au  citoyen  Alais,  aide-de-camp,  et 
au  citoyen  Blondel,  lieutenant,  pour  une 
expédition  dont  ils  étaient  chargés. 

13  mai  1793. 
Extrait,  en   double,  pour  les  ministres  de  la 
marine    et    de    l'intérieur    (2   pièces),    A.  N., 
AFiv  1470. 

588.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  annonçant 
qu'à  peine  relevé  d'une  attaque  de  fièvre, 
il  a  parcouru  la  Grève,  les  quais,  le  Palais 
de  l'Egalité,  les  Tuileries,  les  Champs-Ely- 
sées, et  que  partout  il  a  constaté  le  plus 
grand  calme,  le  meilleur  esprit  public  et 
le  peuple  résigné,  et  que  son  impression 
doit  concorder  avec  celle  de  tous  les  ob- 
servateurs, expliquant  les  craintes  qu'il 
avait  manifestées,  lorsqu'il  avait  déclaré, 
la  veille  au  soir,  que  le  moment  était  ter- 
rible et  ressemblait  beaucoup  à  ceux  qui 
ont  précédé  le  2  Septembre,  racontant  ce 
qui  s'était  passé  dans  sa  section  (celle  du 
Contrat-Social),  oîi  les  modérés  en  nombre 
avaient  demandé  et  obtenu  que  le  Comité 
de  surveillance  fût  tenu,  2  fois  par  se- 
maine, de  rendre  compte  de  ses  opéra- 
tions ;  les  Sans-culottes,  se  voyant  en 
minorité,  se  sont  portés  à  la  section  Mau- 
coiiseil  pour  demander  du  secours,  celle- 
ci  a  levé  sa  séance  et  s'est  rendue  en 
masse  au  Contrat-Social,  là  ils  ont  cassé 
le  commissaire  de  police  et  pris  tous  les 
arrêtés  révolutionnaires  qu'ils  ont  voulu. 
Cet  exemple  prouve  que,  si  la  faction  ne 


comptait  pas  sur  ses  ressources,  sur  l'es- 
poir qu'elle  a  de  les  augmenter,  et  sur- 
tout sur  l'ineptie  du  parti  constitutionnel, 
elle  eût  profité  de  ce  moment  pour  faire 
une  insurrection  et  la  victoire  lui  était 
assurée. 

La  Commune  n'a  pas  tenu  de  séance, 
parce  que  Chaumette  sait  bien  que  le 
Corps  municipal  est  en  majeure  partie 
composé  de  propriétaires,  de  pères  de  fa- 
mille, qui  voudraient  au  moins  sauver  la 
peau,  s'ils  ne  sauvent  la  chemise. 

Dutard  se  demande  si  les  enragés  du 
Contrat-Social  et  de  Mauconseil,  joints  à 
ceux  de  la  Halle-au-Blé,  des  Halles,  de  la 
Réunion  et  des  Arcis,  avec  les  clubs  et  les 
sociétés  populaires  et  tous  les  mauvais 
sujets  qui  accourraient  en  foule,  tentaient 
un  mouvement  insurrectionnel,  quelle 
force  on  pourrait  leur  opposer,  et  il  ré- 
pond :  aucune,  absolument  aucune. 

Le  peuple  veut  généralement  la  paix,  un 
parti  nombreux  de  propriétaires  est  rési- 
gné et  disposé  à  faire  tout  ce  qu'on  vou- 
dra, mais  on  le  laisse  dans  l'inaction,  isolé, 
sans  appui,  sans  soutien.  Il  y  a  au  moins 
10,000  commis  dans  l'administration,  plus 
de  15,000  chez  les  marchands,  20,000  pro- 
priétaires; chacun  de  ces  propriétaires, 
s'il  le  voulait,  pourrait,  dans  3  jours,  dou- 
bler le  nombre,  en  appelant  de  ses  parents 
des  campagnes  ou  villes  voisines.  Les 
gendarmes  parlent  ouvertement  contre  la 
Révolution,  jusqu'à  la  porte  du  Tribunal 
révolutionnaire,  dont  ils  improuvent  hau- 
tement les  jugements.  Tous  les  vieux 
soldats  détestent  le  régime  actuel.  Si  le 
ministre  avait  sous  la  main  La  Fayette, 
dans  deux  jours  il  mettrait  la  faction  au 
point  de  ne  plus  savoir  où  donner  de  la 
tôle,  il  est  urgent  de  s'assurer  de  quelque 
bonne  tôte  pour  les  mesures  d'exécution. 

Si  on  laisse  prendre  aux  Comités  révo- 
lutionnaires leur  ancien  empire,  qu'en 
résultera-t-il?  c'est  que  l'on  fera  tomber 
entièrement  l'esprit 'public.  C'est  que  le 
parti  propriétaire  lui-môme  se  livrera  à 
la  merci  des  hasards.  Sans  nul  doute,  si 
l'on  décidait  par  l'appel  nominal  la  ques- 
tion de  guillotiner  tous  les  membres  de 
la  Convention,  il  y  aurait  contre  eux  au 
moins  les  18  vingtièmes. 


168 


CHAPITRE  !•".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  i.A  RÉVOLUTION 


«  Vous  fuites  deux  pas  en  avanl,  dit  en 
terminant  Dutard,  et  vous  reculez  de  4  ; 
renvoyez  vos  avocats  Vergniaud,  Guadet 
à  leurs  sacs  et  à  leurs  pièces,  ils  n'y  en- 
tendent rien,  absolument  rien.  » 
13  mai  1793. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schuidt,  Tableaux  de  la  UévoUdion 
française,  t.  I,  p.  217. 

589.  —  Rapport  do  l'observalcur  Tor- 
rasson  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
l'informant  que  les  groupes  diminuent  et 
sont  plus  tran(]uilles,  cependant  les  agi- 
tateurs redoublent  de  fureur,  les  sections 
sont  travaillées  par  les  riches  et  rede- 
viennent apathiques,  néanmoins  leurs  com- 
missaires à  rArchevêclié  s'occupent  sé- 
rieusement de  la  chose  publique  et  doivent 
prendre  des  mesures  de  sûreté  générale, 
ils  paraissent  déterminés  à  presser  la  Con- 
vention de  se  déclarer  pour  l'unité  de  la 
République  et  pour  l'arrestation  des  sus- 
pects, mais  partout  l'on  reconnaît  la  né- 
cessité de  procéder  avec  une  sorte  d'au- 
thenticité qui  légitime  les  opérations  ;  le 
peuple  commence  à  être  instruit,  ainsi  il 
faut  s'attendre  à  ce  qu'il  soit  ferme,  il 
réclamera  hardiment,  mais  sans  insurrec- 
tion, et  les  petites  incartades  n'auront 
point  de  protection,  l'on  a  refusé  de  se 
réunir  à  la_  Halle  au  Blé. 

Mai  1793. 
Original  .signé,  A.  N.,  F'":  III,  Seine,  27. 
Ed.  Au.  ScilMiDT,  Tableaux  de  la  Révotulion 
française,  t.  I,  p.  217. 

590.  —  Rapport  de  l'observateur  Ter- 
rasson  à  Carat,  ministre  de  l'intérieur, 
déclarant  que  l'on  fait  tout  ce  qu'on  peut 
pour  acquitter  Miranda,  mais  que  le  peuple 
immense  qui  est  dans  le  Palais  et  ses 
alentours  ne  parait  pas  ili.s[)Osé  à  accueillir 
un  tel  jugement  avec  tranquillité;  la 
séance  de  la  Société  des  Jacobins  va  être 
chaude,  elle  le  fut  hier,  mais  sans  suites, 
aujourd'hui  l'on  pourrait  bien  profiter  de 
la  circonstance  de  Miranda  pour  se  dé- 
terminer à  quelque  mouvement,  car  il  y 
a  véritablement  un  projet,  et  plusieurs 
têtes  sont  marquées. 

13  mai  1793. 
Original  .signé,   A.  N.,  F''  III.  Seine,  27. 
Ed.  Al).  ScHMlirr,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  l.  I,  p.  218. 


1)91.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
n  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  lui  rap- 
pelant qu'il  disait  dimanche  que  le  grand 
calme  régnant  dans  Paris  était  le  signal 
certain,  ou  d'un  grave  événement  prêt  à 
éclater,  ou  d'un  grand  complot  à  éclore, 
que  les  mesures  révolutionnaires  étaient 
à  l'ordre  du  jour,  et  que  le  jour,  l'heure 
et  le  moment  où  l'insurrection  générale 
aurait  lieu,  serait  celui  où  la  faction  verrait 
pouvoir  tenter  cette  entreprise  sans  courir 
les  plus  grands  dangers,  indiquant  au  mi- 
nistre le  moyen  de  se  préserver  de  trois 
écueils  menaçants  :  1»  prévenir  l'insurrec- 
lion  instantanée;  2°  donner  assistance  et 
protection  aux  propriétaires  et  les  corro- 
borer le  mieux  possible;  S'-couper  tous  les 
fils  de  la  coalition  dans  la  ville  de  Paris. 

Quels  sont  les  moyens  pour  éviter  l'in- 
surrection? Premier  point:  Dutard  montre 
comment  procède  la  faction  elle-même 
dans  presque  toutes  les  sections.  Ce  sont 
les  Sans-Culoltes  qui  occupent  les  Comités 
de  surveillance,  qui  ont  à  leurs  ordres 
ii  ou  6  espions,  salariés  à  40  sols,  qui  vont 
d'une  section  à  l'autre  demander  main- 
forte,  la  faction  a  réussi  à  faire  décider, au 
mépris  de  la  loi,  que  tous  les  suspects 
seraient  désarmés,  si  bien  que  tous  les 
fusils,  au  nombre  de  plus  de  cent  mille  à 
Paris,  passeront  entre  ses  mains.  Pour 
contrebalancer  ces  menées,  il  est  indis- 
pensable d'avoir  des  hommes  forts  dans 
les  sections,  non  pour  attaquer,  mais 
pour  battre  au  besoin,  envoyer  sous  les 
galeries  du  Palais  Egalité  des  gaillards 
résolus,  comme  ceux  qu'y  envoient  les 
Sans-culoltes. 

Deuxième  point  :  pour  levivilier  les  pro- 
priétaires, il  importe  d'abord  de  veiller  à 
l'observation  de  la  loi,  puis  de  rajuster  les 
propriétaires,  de  manière  qu'ils  ne  se  sé- 
parent pas,  et  de  faire  en  sorte  qu'ils  ne 
désertent  pas  les  assemblées  des  sections; 
mais  tout  cela  restera  inutile,  si  la  Con- 
vention nationale  ne  réprime  pas  l'abus 
que  les  Comités  de  surveillance  font  de 
l'autorité  qui  leur  a  été  confiée.  La  fac- 
,tion  s'entend  beaucoup  en  révolution  et 
se  concerte  intinimenl  mieux  que  la  Con- 
vention. La  Convention  fait  de  grandes 
phrases,  s'en  remet  toute  entière  aux  dé- 


I 


I/KSPHIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


160 


parlements,  dans  4  jours,  voici  ce  qui  va 
lui  arriver  :  La  faction  ment  de  former  un 
Comité  central  des  commissaires  des  48  sec- 
lions,  qui  doivent  se  réunir  à  l'Evécké,  pour 
correspondre  avec  les  sections  et  la  Com- 
mune de  Paris.  Les  Comités  de  surveil- 
lance vont  désarmer  un  à  un  tous  les 
suspects,  c'est-à-dire  la  moitié  de  Paris,  et 
seront  les  maîtres  de  la  situation.  Une 
partie  de  son  mal,  c'est  la  Convention  qui 
l'a  fait  elle-même  en  établissant  les  Co- 
mités révolutionnaires,  qui  ne  sont  rem- 
plis que  de  Jeunes  gens  et  d'étrangers.  Si 
la  Convention  laisse  substituer  à  son  au- 
torité celle  des  Comités  de  surveillance, 
elle  est  perdue,  elle  n'en  a  pas  pour  8  jours. 
Le  coup  de  force  déployé  dans  la  section 
du  Contrat-Social,  oii  l'on  a  cassé  un  com- 
missaire de  police,  et  les  coups  donnés 
hier  au  Palais-Royal,  ont  cloué  la  bouche 
à  la  moitié  de  Paris. 

Troisième  point  :  La  coalition  s'établit 
de  2  manières,  par  les  Comités  révolu- 
tionnaires et  par  la  force  armée.  Si  l'on 
vient  à  former  l'armée  révolutionnaire 
proposée  par  Robespierre,  c'est  certaine- 
ment bien  établir  une  coalition.  La  voir 
commencée,  ou  la  voir  complétée,  c'est 
pour  la  faction  à  peu  prés  la  même  chose, 
car  si  elle  parvient  à  avoir  10,000  hom- 
mes, il  ne  lui  sera  pas  plus  diflicile  d'en 
rassembler  500,000,  attendu  les  moyens 
véhéments  et  extraordinaires  dont  elle 
ferait  usage. 

Dans  le  sentiment  de  Dutard,  il  n'y  a 
pas  beaucoup  à  craindre  des  nouveaux 
enrôlés,  plusieurs  de  ces  compagnies  sont 
composées  de  beaucoup  d'enfants,  de 
vieillards  décrépits,  de  quelques  bourgeois 
que  l'on  aurait  crus  aller  à  la  guillotine, 
cela  constitue  une  bien  triste  armée. 

Dutard  a  aperçu  plus  de  60  officiers  des 
troupes  de  ligne,  la  plupart  déguisés,  toi- 
sant des  yeux  les  localités,  examinant  les 
pas.sants,  tous  jouant  le  rôle  d'observa- 
teurs, ceux  de  la  faction  seuls  n'osent 
plus  se  montrer. 

14  mai  1793,  8  heures  du  malin. 
Original  signé,  A.  N.,  F'<^  III,  Seine,  27. 
Ed.  An.  SnilMinr,  Tahleaux  île  la  ROvolvIion 
fra-içiiise,  I.  I,  p.  Vil. 


i>92.  —  Rapport  de  l'observateur  Tisset 
au  ministre  de  l'intérieur,  déclarant  que 
Paris  est  agité  plus  que  jamais  par  les 
inquiétudes  et  appréhensions,  et  particu- 
lièrement par  la  diversité  des  sentiments 
qui  s'y  propagent. 

Hier,  13  mai,  sur  les  9  heures  du  soir, 
le  Palais  de  la  Révolution  était  rempli  de 
groupes  contraires.  Le  chef  des  Marseil- 
lais, à  l'occasion  d'une  motion  équivoque, 
tira  son  sabre  et  poursuivit  celui  qui  l'a- 
vait faite,  mais  heureusement  sans  l'at- 
teindre, cette  vivacité  déplut  généralement, 
néanmoins  le  tout  s'apaisa  par  la  retraite 
précipitée  de  ce  Marseillais,  qui  cria  im- 
prudemment -que  dans  quelques  jours  on 
les  mettrait  A  la  raison. 

Cette  menace  a  produit  d'autant  plus 
d'ell'et  que  dans  la  journée  il  s'était  ré- 
pandu un  bruit  très  alarmant  pour  la 
classe  des  nobles  et  des  riches,  quoique 
dénué  de  toute  probabilité,  mais  néan- 
moins très  inquiétant. 

Ont  été  arrêtés  et  conduits  au  Comité 
de  sûreté  générale  quelques  individus 
soupçonnés  de  recruter  pour  les  révoltés 
de  la  Vendée,  ce  qui  est  faux,  mais  il  est 
vrai  que  les  malveillants  se  communiquent 
entre  eux  un  signe  de  ralliement  pour  se 
défendre  en  masse  en  cas  d'événement, 
et  dont  l'époque,  suivant  eux,  doit  être 
celle  de  la  réception  de  la  première  nou- 
velle désavantageuse  de  la  Vendée. 

La  modération  et  l'insouciance  des  au- 
torités constituées  augmentent  journelle- 
ment la  classe  des  personnes  suspectes 
dans  les  cafés,  promenades  et  places  pu- 
bliques, et  les  moyens  insuffisants  qu'elles 
emploient  ne  peuvent  mettre  les  obser- 
vateurs à  même  d'épier  celles  qui  ne  fré- 
quentent que  le  bois  de  Boulogne,  les 
spectacles  et  les  jeux  de  31. 

14  mai  1793. 
Original  signe,  A.  N.,  V  3688'^. 

893.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant  :  1°  que  la 
6'  légion  a  fourni  son  contingent  en  ca- 
nonniers,  que  les  deux  compagnies  sont 
celle  de  la  Maison  commune,  partie  hier, 
et  celle  du  Nord,  prête  à  partir;  2°  que 
jeudi  matin,  à  8  heures,  à  Vincennes,  l'on 


170 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION' 


fera,  en  présence  des  commissaires  nom- 
més par  le  Conseil  exécutif,  des  expé- 
riences comparatives  des  poudres  de 
guerre  du  citoyen  Weyland  Stahl  et  de 
celles  de  l'Arsenal;  3°  que  le  ministre  vient 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Commune 
4,700  fusils,  dont  3,000  ont  été  éprouvés, 
et  la  distribution  s'en  fera  aux  sections  à 
l'effet  d'armer  le  contingent  des  volontaires 
partant  pour  la  Vendée,  en  proportion  du 
contingent  de  chaque  section,  les  1,700 
autres  seront  délivrés  de  même  après  leur 
épreuve,  ces  livraisons  sont  indépen- 
dantes des  50  fusils  qui  se  distribuent  à 
chaque  section,  à  l'Arsenal;  4°  qu'il  par- 
tira, aujourd'hui  ou  demain,  pour  la  Ven- 
dée, 1,000  fusils  afin  d'armer  les  volontaires 
se  trouvant  à  Tours,  et  que  le  Comman- 
dant général  va  envoyer  à  Orléans  des 
adjudants  généraux  pour  former  en  ba- 
taillons les  compagnies  qui  seront  parties 
seules. 

L'ordre  du  jour  se  termine  par  les  ré- 
flexions suivantes  de  Santerre  :  «  Les 
ennemis  de  notre  Révolution  répandent  le 
bruit  que  le  départ  de  24,000  hommes  et 
du  Commandant  général  esl  attendu  pour 
pouvoir  faire  un  soulèvement  à  Paris.  S'il 
y  a  à  craindre  un  soulèvement,  rien  ne 
pourra  l'empêcher  de  se  manifester,  mais 
les  Sans-culottes  et  les  femmes  sont  ca- 
pables de  l'éteindre,  nous  ne  sommes  pas 
ici  dans  la  Vendée,  le  fanatisme  ne  ser- 
vira pas  la  cause  des  rebelles,  il  est  donc 
visible  qu'ils  craignent  le  départ,  partons 
donc,  nous  qui  partons,  soyons  tran- 
quilles, il  n'y  a  point  de  doute  qu'au 
moindre  appel  nos  amis  seront  debout  et 
étoufferont  tout  germe  de  guerre  civile.  » 

14  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

594.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  indications  suivantes  : 

1°  L'esprit  public  est  toujours  agité  au 
sujet  du  recrutement,  des  malintentionnés 
cherchent  à  réfréner  l'ardeur  des  jeunes 
gens  qui  voudraient  partir. 

2°  L'Assemblée  générale  de  la  section 
de  Bon-Conseil  a  été  troublée,  le  13  mai, 
par  les  célibataires  qui  vinrent  en  grand 


nombre,  la  forcèrent  de  rapporter  son 
arrêté,  qui  décidait  de  tirer  au  sort  pour 
compléter  son  contingent,  et  la  mirent 
en  demeure  de  demander  à  la  Convention 
nationale  un  emprunt  de  lii0,000  livres,  à 
l'exemple  de  la  section  du  Panthéon-Fran- 
çais. Au  milieu  de  ces  agitations  vinrent 
à  l'Assemblée  une  députation  de  la  sec- 
tion du  Contrat-Social  et  une  autre  de  la 
Fraternité  séante  aux  Jacobins,  l'une  et 
l'autre  furent  interrompues  à  chaque  ins- 
tant par  les  vociférations  de  l'aristocratie; 
l'on  arrêta  4  des  plus  emportés,  trois, 
n'ayant  pas  de  carte  civique,  furent  con- 
duits dans  les  prisons  de  l'Abbaye. 

3°  La  section  du  Louvre  n'a  pas  encore 
pu  compléter  son  contingent,  malgré  le 
traitement  avantageux  qu'elle  assure  aux 
volontaires  qui  partiront.  La  difficulté 
qu'elle  éprouve  vient  de  ce  qu'elle  ne  veut 
recevoir  que  des  citoyens  connus  de  son 
arrondissement,  comme  il  lui  en  manque 
encore  110,  les  garçons  ont  offert  de  tirer 
au  sort.  Le  contingent  de  la  section  du 
Mail  esl  rempli,  elle  en  a  même  19  de 
plus,  la  masse  de  ses  dons  se  monte  à 
80,000  livres,  encore  beaucoup  de  ses 
concitoyens  n'ohl-ils  pas  donné. 

4»  Les  femmes,  qui  fréquentent  le  café 
Beaucaire  et  les  abords  de  la  Convention, 
affectent  un  patriotisme  exalté,  elles  ont 
dit  que  les  volontaires  pour  la  Vendée  ne 
devaient  partir  qu'après  les  signataires 
des  pétitions  des  8,000  et  des  20,000,  et 
une  partie  des  membres  de  la  Convention 
du  côté  droit,  déclarant  que,  s'ils  ne  sui- 
vaient pas  leurs  conseils,  on  les  mènerait 
à  la  boucherie,  où  ils  périraient  tous.  De 
leur  côté,  les  femmes  de  la  Halle  se  pro- 
posent de  faire  une  pétition  pour  que  les 
prisons  soient  purgées  avant  le  dépari  de 
leurs  maris  et  de  leurs  enfants,  il  esl  à 
craindre  que  ce  dessein  se  réalise,  si  l'ad- 
ministralion  de  Police  ne  continue  à  sur- 
veiller avec  le  plus  grand  soin. 

5"  L'aristocratie  s'est  ralliée  dans  Paris 
avec  l'espoir  que  les  révoltés  de  la  Vendée 
parviendront  à  s'en  approcher;  lorsque, 
dans  les  assemblées  des  sections,  quel- 
ques orateurs  tonnent  en  faveur  de  la 
liberté,  les  malveillants  leur  imposent  si- 
lence par  leurs  clameurs. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  17M 


171 


6°  Les  gens  casernes  à  Bercy  sont  très 
suspects,  notamment  le  sieur  Tellier,  leur 
inspecteur,  on  prétend  que  la  plupart 
d'entre  eux  étaient  valets  des  ci-devant 
nobles  et  princes  ainsi  que  de  la  ci-devant 
Reine,  on  les  soupçonne  d'avoir  formé  le 
complot  de  livrer  tout  ce  qu'ils  pourront 
aux  ennemis. 

7»  On  recommence  à  craindre  que  les 
aristocrates  et  modérés,  qui  sont  en  gra,nd 
nombre  dans  Paris  et  dont  aucun  ne  part, 
ne  profitent  de  l'éloignement  des  patriotes 
pour  exécuter  leurs  sinistres  projets  et 
n'égorgent  tous  les  amis  de  la  Liberté.  En 
raison  de  ces  vives  alarmes,  répandues 
peut-être  à  dessein,  on  demande  de  pré- 
venir le  coup  dont  on  est  menacé  pen- 
dant que  l'on  est  encore  en.  force,  ou  du 
moins  de  séquestrer  sous  bonne  et  sûre 
garde  ceux  qui  sont  connus. 

8»  Il  y  avait,  ces  jours  passés,  au  Co- 
mité de  sûreté  générale,  6  enrôleurs  pour 
les  émigrés,  qui  ont  été  incarcérés. 

9°  Les  cabriolets  publics  qu'on  trouve 
dans  la  cour  des  Fontaines  et  qui  n'ont 
point  de  numéros,  malgré  les  règlements 
de  police,  à  cet  effet,  sont  attelés  de  che- 
vaux de  luxe  appartenant  à  des  émigrés, 
et  ils  servent  surtout  aux  ennemis  de  la 
chose  publique;  pour  en  être  facilement 
reconnus,  ils  sonts  peints  en  rouge  avec 
des  bandes  noires,  d'autres  en  ont  de 
bleues  en  signe  de  royalisme. 

10"  Trois  compagnies  de  gendarmes  re- 
fusèrent, hier,  de  partir,  parce  que  le 
commissaire  ordonnateur  ne  leur  payait 
point  à  chacun  cent  et  quelques  livres  qui 
leur  revenaient,  ils  ont  dû  les  toucher  ce 
matin. 

11°  Les  commissaires  de  la  Convention 
sont  généralement  blâmés  au  sujet  de 
Custine,  on  dit  qu'ils  cherchent  ù  dégoûter 
nos  meilleurs  généraux. 

12»  On  se  plaint  aussi  que  depuis  quel- 
ques jours  il  sort  quantité  de  sucre  et  de 
savon  de  Paris,  quoique  ces  objets  y  soient 
fort  rares  et  presque  de  première  néces- 
sité. Les  propriétaires  de  cafés  et  certains 
épiciers  mettent  en  circulation  des  bons 
de  2,  3  et  4  sols  et  accaparent  ainsi  la 
monnaie  ;  au  café,  appelé  la  Côte  d'Or,  au 
bas  du  perron  de  la  Maison  de  l'Egalité, 


le  commerce  de  l'argent  se  fait  avec  une 
impunité  révoltante,  d'autant  plus  que  le 
sieur  Cornu,  qui  en  est  le  propriétaire, 
s'entend  avec  les  infracteurs  de  la  loi  et 
leur  donne  des  chambres  particulières 
pour  terminer  tranquillement  leurs  in- 
fdmefi  traitéK.  D'après  une  dénonciation 
envoyée  au  maire,  dans  la  Halle  aux  toiles, 
les  marchands  ont  voulu  vendre  à  prix 
d'argent,  et  pour  de  l'argent  seulement, 
les  marchandises  exposées. 

13°  Toute  la  surveillance  de  la  Police, 
qui  a  parcouru  aujourd'hui  Paris  et  ses 
environs,  n'a  vu  aucun  vestige  de  ras- 
semblement, ni  aucune  cocarde  portée  à 
droite  en  signe  de  ralliement. 

La  copie  de  cette  feuille  dp  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

14,  15  mai  1793. 
Copie   et   original   signé  (2   pièces),   A.  N., 
AFi\'  1470. 

.  î)95.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant tout  d'abord  qu'il  craignait  une  in- 
surrection, mais  qu'elle  n'aura  pas  lieu, 
parce  que  les  citoyens  propriétaires,  depuis 
quinze  jours,  ont  fait  assez  bonne  conte- 
nance et  qu'ils  continuent  à  la  faire,  parce 
que  le  peuple  sans-culottier  s'est  montré 
atterré,  abattu,  résigné,  parce  que  enlin 
la  faction  manque  elle-même  de  courage, 
donnant  ensuite  des  nouvelles  de  l'état 
de  Paris.  Tout  a  été  parfaitement  tran- 
quille dans  la  journée  d'hier;  l'on  a  dis- 
continué, dans  la  plupart  des  sections,  le 
recrutement  sur  les  places,  parce  qu'elles 
ont  à  peu  près  toutes  leur  contingent,  et 
que  celles  qui  ne  l'ont  pas  en  approchent 
de  beaucoup. 

La  veille  au  soir,  à  sa  section,  l'assem- 
blée était  moins  nombreuse,  tant  de  la 
part  des  Sans-Culottes  que  de  la  part  des 
propriétaires,  tant  par  crainte  de  réqui- 
sition que  d'attentat  aux  propriétés.  Ce  qui 
a  pu  aussi  dérouter  les  propriétaires  de 
sa  section,  c'est  l'espèce  de  fédéralisme 
établi  entre  les  enragés  qu'elle  contient 
et  ceux  de  la  section  Mauconseil.  Avant- 
hier,  les  modérés  prévalaient  dans  cette 
dernière,  les  enragés  ont   demandé  se- 


172 


CHAPITRE  \<".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  I.A  REVOLUTION 


cours  à  ceux  du  Contrat-Social,  le  prési- 
dent de  notre  Comitt!  de  surveillance  y  a 
rétabli  l'ordre  et  y  a  parlé  d'emprisonne- 
ment, de  Tribunal  révolutionnaire  et  de  la 
guillotine,  en  effet,  le  Comité  de  surveil- 
lance de  sa  section  en  a  fait  emprisonner 
5  ou  6  à  cause  des  derniers  troubles. 

Dulard,  à  ce  propos,  t'ait  remarquer 
qu'il  n'est  rien  qui  frappe  aussi  rudement, 
aussi  cruellement  le  peuple  qu'un  empri- 
sonnement quelconque,  surtout  arbitraire, 
et  que  si  Louis  XVI,  ou  son  Conseil,  pour 
lui,  avait  eu  un  peu  de  tôle,  et  surtout  de 
bons  observateurs,  froids,  impassibles,  il 
aurait  vu  que  pour  faire  la  contre-révo- 
lution, qu'il  désirait  tant,  il  suffisait  d'em- 
ployer les  juges  de  paix  qui  emprison- 
naient, fort  joliment,  les  Droits  de  l'homme 
à  la  main,  les  factieux.  En  sens  inverse, 
on  peut  dire  que  les  Comités  de  surveil- 
lance ou  révolutionnaires  ont  remplacé 
les  juges  de  paix  de  ce  temps-là,  par 
conséquent  il  importe  de  les  surveiller 
sérieusement. 

D'après  Dutard,  il  n'est  pas  moins  im- 
portant d'éviter  un  écueil,  les  excitations 
dont  le  peuple  est  l'objet  de  la  part  de 
certains  bavards,  à  la  solde  des  factieux, 
qui  vont,  répétant  que  les  prisons  sont 
toutes  pleines,  qu'on  ne  sait  où  pla- 
cer les  voleurs  et  les  contre -révolution- 
naii-es,  d'où  l'on  en  conclut  qu'il  faut  s'en 
défaire. 

Un  deuxième  moyen,  employé  par  la 
faction,  consiste  à  désarmer  les  mo- 
dérés. 

Troisième  moyen,  s'assurer  de  faire 
manquer  les  marchandises  de  première 
nécessité  à  volonté,  c'est  pour  cela  qu'il 
importe  également  de  ne  pas  perdre  de 
vue  les  magasins  de  sucre,  de  calé,  de 
savon  surtout,  de  fromage,  de  chandelles, 
tous  ces  articles  disparaissant  peu  à  peu 
de  che7,  les  détaillants,  il  faut  en  ordon- 
ner l'ouverture  et  la  visite,  car  si  par 
malheur  le  peuple  s'y  portait  de  nouveau, 
le  mal  serait  sans  ressource. 

La  veille  au  soir,  les  nouvelles  de  la 
Vendée  ont  un  peu  ragaillardi  la  faction 
subalterne,  l'aristocratie  se  tait  absolu- 
ment, ou  ne  parle  qu'en  bien,  à  7  cl  8 
heures  les  places  publiques  étaient  pres- 


que dégarnies,  il  y  avait  très  peu  de 
groupes.  La  translation  de  la  Convention 
dans  sa  nouvelle  salle  a  entièrement  dé- 
rangé l'harmonie  des  groupes.  Au  ma- 
.nège,  sur  la  terrasse  des  Feuillants,  liO 
hommes  faisaient  nombre,  actuellement 
200  paraissent  isolés  sur  la  vaste  terrasse 
(lu  chdtoau,  et  trop  éloignés  do  la  salle. 

On  parlait  beaucoup,  la  veille  au  soir, 
de  3  embaucheurs  pour  la  Vendée,  arrêtés 
au  Palais  Marchand  (Palais  de  Justice). 
Plusieurs  personnes  faisaient,  aux  Tuile- 
ries, un  pompeux  étalage  du  civisme  du 
général  Biron,  qui  n'avait  qu'un  défaut, 
disait-on,  celui  d'aimer  les  femmes. 

Les  enrôlés  de  la  section  de  Dutard 
ont  exigé  le  payement  immédiat  de  l'ar- 
gent qui  leur  avait  été  promis,  et  on  dut 
leur  donner  un  acompte. 

15  mai  1793   (9  licures  du  malin). 
Original  non  signé,  A.  JV.,  F'"^  III, Seine,  27. 
Ed.  Ad.  SChmidt,  Tableaux  de  la  liévolution 
française,  t.  I,  p.  227. 

596.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  do  la 
garde  nalionale,  notifiant  :  1»  qu'il  y  aura, 
le  lendemain  i6,  à  midi,  au  Collège  de 
pharmacie,  rue  de  l'Arbalète,  une  expé- 
rience de  nouvelles  pièces  d'artillerie,  de 
l'invention  du  sieur  Barthélémy,  que  la 
même  expérience  aura  encore  lieu,  sa- 
medi, à  la  même  heure,  aux  Chartreux; 
2°  que,  d'après  les  ordres  du  ministre,  il 
partira  aujourd'hui  de  Paris,  avec  les  che- 
vaux de  l'équipage  du  citoyen  Choiseau, 
2  pièces  de  canon  de  4,  avec  2  caissons 
chargés,  pour  la  légion  du  Nord .  Il  arrive 
beaucoup  de  soldats  de  cotte  légion,  leur 
uniforme  est  bleu  céleste,  revers  et  pare- 
ments rouges,  petits  boutons  blancs.  Les 
commandants  des  postes  et  patrouilles 
sont  autorisés  à  les  arrêter  et  à  les  faire 
conduire  chez  leur  colonel,  rue  Neuve-des- 
Petils-Champs,  hôtel  des  Petits-Champs, 
vis-à-vis  la  rue  Chabanais. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  men- 
tionnent l'arrestation,  par  les  Elèves,  de 
garde  à  la  Mairie,  du  citoyen  Caffln,  sous 
la  ])révenlion  d'entretenir  uu  commerce 
extérieur  avec  les  prisonniers,  lequel  a 
été  conduit  à  la  Force,  et  un  incendie,  à 
8  heures  du  matin,  rue  des  (!rands-Au- 


L'ESPHIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


173 


guslins,  11»  81,  chez  le  citoyen  Franchet, 
orlV'vre,  incendie  rapidement  éteint. 

15  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

597.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  liureau  de  surveillance  do  la 
Police,  donnant  les  indications  suivantes  : 

1°  Le  contingent  de  la  section  Beau- 
repaire  est  complet,  elle  a  même  refusé, 
hier  14  mai,  des  citoyens  do  son  arron- 
dissement ((ui  venaient  pour  s'enrôler. 

2"  L'Assemblée  générale  de  la  section 
des  Piques,  appelée  à  délibérer  sur  un 
arrêté  du  Conseil  général  de  la  Commune, 
qui  convoque  pour  jeudi  prochain,  dans 
une  salle  de  l'Evêché,  les  48  présidents 
des  sections  et  les  membres  des  Comités 
révolutionnaires,  à  l'eflet  de  fixer  la  somme 
.]ue  chacun  doit  payer  à  l'emprunt  forcé,- 
a  passé  à  l'ordre  du  jour,  attendu  qu'elle 
a  des  moyens  de  remplir  tous  les  engage- 
ments qu'elle  a  contractés,  défendant  à 
son  président  et  aux  membres  de  son  Co- 
mité révolutionnaire  d'obtempérer  à  cet 
arrêté.  Le  président  de  la  même  Assem- 
blée générale  ayant  fait  part  d'un  autre 
arrêté  du  même  Conseil,  relatif  à  la  vente 
du  charbon,  plusieurs  membres  ont  pro- 
testé, attendu  que  cet  arrêté  n'établit  au- 
cune taxe  pour  le  charbon  et  qu'il  ne 
fixe  pas  la  somme  que  les  acheteurs  doi- 
vent payer  aux  porteurs. 

3°  Si  les  gendarmes  et  troupes  soldées 
qui  sont  encore  à  Paris  ne  partent  pas,  il 
est  à  craindre  que  le  peuple  ne  se  porte 
contre  eux  à  des  mesures  violentes,  les 
esprits  sont  très  disposés  ;i  une  insurrec- 
tion prochaine. 

4"  Dans  tous  les  lieux  publics,  certains 
particuliers  vantent  beaucoup  l'humanité 
des  révoltés  de  la  Vendée,  lorsqu'on  met 
bas  les  armes  devant  eux. 

il"  Les  chasseurs  casernes  à  l'Observa- 
toire vendent  leurs  bonnets  d'uniforme 
oO  sols,  bonnets  qui  coûtent  12  francs  à  la 
République. 

6"  Une  voilure,  chargée  de  piques,  pas- 
sait hier  sur  la  place  de  Grève,  quatre 
jeunes  gens,  qui  paraissaient  des  enrôlés, 
se  dirent  entre  eux  :  «  Le  pouvoir  exécutif 
va  nous  faire  partir,  lorsque  nous  serons 


arrivés  dans  la  Vendée,  on  nous  armera 
de  ces  piques  pour  nous  faire  égorger, 
parce  que  l'on  prétend  que  les  fusils  man- 
quent et  qu'il  est  de  la  politique  des  traî- 
tres de  nous  faire  marcher  sans  armes  ». 
On  entend  à  ce  sujet  dire  dans  différents 
groupes  que  depuis  longtemps  la  Nation 
sait  le  besoin  qu'on  a  d'armes,  qu'elle  dé- 
pense des  sommes  prodigieuses  pour 
d'aulres  objets,  qu'elle  peut  donc  en  dé- 
penser autant  pour  cette  partie,  qui  est  de 
nécessité  urgente. 

7°  Les  citoyens  dos  sections, qui  doivent 
donner  leurs  armes  à  feu,  disent,  d'autre 
part  :  Quand  nous  serons  absolument  dé- 
munis, comment  opposerons-nous  une 
forte  résistance  aux  ennemis  qui  vien- 
dront tout  à  coup  nous  attaquer.  On  as- 
sure qu'il  y  a  dans  cette  grande  cité  beau- 
coup d'émigrés,  surtout  des  femmes  de 
qualité,  déguisées  en  hommes,  tandis  que 
quelques-uns  des  ci-devant  se  cachent 
sous  des  habits  de  femmes. 

8°  Une  jeune  femme  de  la  rue  de  Gre- 
nelle-Saint-Germain  revenait,  la  semaine 
dernière,  de  souper  en  ville,  accompagnée 
de  son  mari  et  d'un  voisin,  ils  parlaient 
ensemble  patriotisme,  lorsque,  près  de 
leur  porte  deux  hommes,  en  lévite,  assé- 
nèrent un  furieux  coup  de  bâton  sur  la 
tête  du  mari,  en  disant  :  Voilà  pour  l'ap- 
prendre à  être  patriote,  et  ils  s'enfuirent. 

9»  L'un  des  inspecteurs  de  police  a  ren- 
contré, hier,  un  particulier  affublé  d'une 
grande  houppelande,  ayant  une  cocarde 
à  son  chapeau  du  c6té  droit,  lequel  est 
entré  au  Collège  de  l'Egalité,  rue  Saint- 
Jacques,  il  le  croit  professeur  dans  ce 
collège. 

10°  Il  y  a  eu  au  Palais  national,  dans  la 
ctur  ci-devant  Royale,  une  espèce  d'émeute 
occasionnée  par  des  femmes,  soi-disant 
d'une  Société  populaire,  au  sujet  des  cartes 
d'entrée  à  la  Convention;  l'une  des  femmes, 
encore  plus  mutine  que  les  autres,  fut 
arrêtée,  la  foule  voulut  l'arracher  des 
mains  de  la  garde  nationale,  qui  parvint 
néanmoins  à  la  conduire  au  Comité  révo- 
lutionnaire de  la  section,  cour  de  Marsan, 
où  la  suivit  une  afiluence  prodigieuse  afin 
d'embrasser  sa  défense. 

11°  Quoique  la  course  des  voitures  de 


174  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


place  soit  taxée  à  tant  par  heure,  les  co- 
chers veulent  toujours  faire  la  loi. 

12°  Un  compagnon  serrurier,  de  la  rue 
d'Anjou,  Faubourg  Saint-Germain,  a  reçu 
une  lettre  du  Cap  français,  du  28  mars, 
signée  d'un  sieur  Poupard,  ainsi  conçue  : 
«  Nous  avons  ici  appris  la  mort  du  Roi  avec 
une  douleur  g(''nérale.  La  France  nous 
abandonne  et  nous  avons  300,000  nègres 
à  combattre;  ils  pillent,  ils  brûlent  les 
habitations,  si  on  ne  nous  envoie  au  plus 
tôt  des  secours  de  France,  nous  attendons 
les  Anglais  et  nous  leur  tendrons  les  bras; 
nous  mourrions  de  faim,  si  quelques  vais- 
seaux américains  ne  nous  apportaient  des 
vivres. 

13°  La  fameuse  Théroïne  a  été  fouettée 
aujourd'hui,  sous  le  vestibule  de  la  Con- 
vention, par  les  femmes  qui,  depuis  quel- 
ques jours,  s'y  attroupaient  en  grand 
nombre,  et  elles  l'ont  conduite  au  Comité 
de  sûreté  générale  de  la  Convention,  où 
elles  ne  l'ont  laissée  en  liberté  que,  parce 
que  Marat  a  déclaré  qu'il  la  prenait  sous  sa 
protection,  elles  prétendaient  que  cette 
citoyenne  était  une  fausse  patriote. 

14°  Ce  n'est  point  l'arbre  de  la  Liberté 
qui  a  été  abattu  à  Charenton,  comme  on 
en  a  fait  courir  le  bruit,  mais  on  en  a 
arraché  une  couronne  civique,  que  le  curé, 
peu  aimé  de  ses  paroissiens,  venait  d'y 
faire  attacher  par  les  premiers  commu- 
niants. 

La  copie  de  cette  feuille  de  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

15,  16  mai  1793. 
Copie   et  original  signé  11  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470. 

598.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Les  femmes  qui  s'ameutent  autour 
de  la  Convention  avaient  placé  hier  un 
détachement  d'entre  elles  aux  portes  des 
premières  tribunes,  dès  9  heures  du  ma- 
tin, pour  empêcher  les  femmes  favorisées 
par  les  députés  de  passer  avec  des  cartes 
d'entrée,  elles  l'ont  fait  avec  toute  l'inso- 
lence possible  ;  elles  sont  vraisemblable- 
ment soudoyées  pour  occasionner  du  dé- 


sordre, car  elles  semblaient  peu  fortu- 
nées et  hors  d'état  de  passer  des  journées 
entières  sans  rien  gagner.  L'incident  sui- 
vant confirme  ce  soupçon  :  vers  5  heures 
du  soir,  un  particulier  vint  au  milieu  de 
ce  groupe  s'informer  de  ce  qu'il  y  avait 
de  nouveau,  on  l'en  instruisit  et  l'une  des 
observatrices  ajouta  :  Vous  avez  20  sols  à 
me  rendre;  le  particulier  s'exécuta  en  di- 
sant, à  mi-voix  :  //  faut  vivre.  La  citoyenne 
Théroigne,  fouettée  par  ces  sortes  de  mé- 
gères, leur  avait  dit  qu'elle  leur  ferait 
mordre  la  poussière,  tôt  ou  tard. 

2°  Les  esprits  sont  fort  échaulTés  au 
sujet  de  Miranda,  que  l'on  regarde  comme 
très  coupable,  et  que  l'on  croit  devoir 
être  innocenté  par  le  Tribunal  révolu- 
tionnaire; au  moment  où  des  témoins  le 
justiliaient,  plusieurs  personnes  s'écriè- 
rent :  Ce  sont  des  scélérats  à  qui  il  faut 
couper  le  col.  Les  choses  sont  poussées  au 
point  que,  si  ce  général  est  mis  en  liberté 
et  qu'il  soit  rencontré  dans  Paris,  il  sera 
certainement  massacré. 

3°  Le  mode  de  recrutement  adopté  n'est 
généralement  pas  approuvé,  on  dit  qu'il 
eût  mieux  valu  recourir  à  la  voie  du 
sort,  parce  que  l'on  aurait  eu  des  citoyens 
de  tout  état,  plus  forts,  plus  à  môme  de 
se  défendre,  au  lieu  que  le  mode  suivi, 
favorable  aux  riches  et  aux  aristocrates, 
a  fait  acheter  des  mauvais  sujets  qui  dé- 
serteront au  premier  moment,  et  a  humi- 
lié les  sections  moins  riches,  qui  ne  sont 
pas  à  même  de  payer  leurs  volontaires 
aussi  cher  que  leurs  voisines;  il  eût  été 
préférable  de  former  une  masse  des  som- 
mes recueillies  dans  toutes  les  sections, 
afin  qu'au  retour  les  volontaires  reçussent 
une  récompense  proportionnée  à  leur  cou- 
rage et  à  leurs  blessures,  et  réversible 
sur  les  têtes  des  femmes,  pères  et  enfants 
de  ceux  qui  auraient  péri. 

4°  Hier  fut  mise  en  discussion,  au  Con- 
seil général  du  Département,  la  nécessité 
de  ne  point  faire  de  levée  trop  considé- 
rable à  Paris,  attendu  que  cette  ville  est 
le  centre  de  la  Révolution,  le  siège  de  la 
Convention,  et  qu'il  importe  qu'elle  soit 
gardée,  dans  la  crainte,  que  si  elle  était 
trop  dépeuplée,  elle  ne  devint  le  tombeau 
des  patriotes  et  n'amenât  le  bouleverse- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


178 


ment  de  la  République.  La  décision  de 
cette  question  importante  a  été  remise  au 
dimanche  suivant,  afin  que  chaque  membre 
puisse  communiquer  ses  réflexions  et 
trouver  un  mode  d'Indemniser  les  citoyens 
pauvres  qui  feront  le  service. 

5°  Les  plaintes  redoublent  sur  ce  qu'on 
ne  fait  pas  partir  les  chasseurs  en  uni- 
forme vert  et  bleu,  on  en  conclut  que 
cette  négligence  a  pour  but  de  sacrifier 
les  volontaires  de  la  Vendée  et  qu'elle  est 
une  nouvelle  preuve  de  trahison. 

6"  Plusieurs  sections  se  sont  engagées 
à  donner  à  leurs  volontaires  de  la  Vendée 
50  livres  par  mois,  tant  que  durera  l'ex- 
pédition; celle  des  Arcis  a  décidé  un  em- 
prunt de  80,000  livres  sur  les  proprié- 
taires et  les  loyers  au-dessus  de  200  livres 
à  raison  de  5  0/0. 

""Deux  inspecteurs  de  police  ontaperçu, 
aux  Champs-Elysées,  quelques  jeunes 
gens  qui  portaient  leur  cocarde  du  côté 
droit,  mais  ils  s'occupaient  de  jeux  et  ne 
paraissaient  nullement  faire  partie  d'un 
rassemblement  suspect;  peut-ôtre  sont-ce 
des  surveillants  qui  ont  mis  leur  cocarde 
à  droite,  afin  de  se  lier  aux  malveillants, 
qui  la  portent  de  cette  façon,  et  pouvoir 
les  faire  arrêter. 

8°  Des  troupes  venant  des  armées  du 
Nord  et  allant  en  poste  en  Vendée,  tra- 
versent à  chaque  instant  Paris.  Environ 
12,000  soldats,  tout  à  la  fois,  montés  sur 
des  chariots,  ont  passé  hier  sur  les  bou- 
levards et  à  la  place  de  la  Révolution. 
Les  cris  de  :  Vive  la  Nation!  se  sont  fait 
entendre  partout  sur  leur  passage.  Le 
public  a  remarqué  avec  peine  que  ces 
soldats  étaient  fort  mal  habillés. 

16  mai  1793, 
Copie,  A.  N.,  AF"  45,  n»  351. 

899.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  (Jarat,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant que  le  peuple  est  si  bien  disposé,  la 
l'action  est  lollemcnt  abattue,  dans  ce  mo- 
ment, que  s'il  avait  6,000  hommes,  avec 
un  valet  d'écurie  de  La  Fayette  pour  les 
commander,  il  voudrait  se  rendre  maître 
de  Paris  en  8  jours  et  sans  coup  férir,  et 
s'il  parle  d'un  valet  d'écurie  de  La  Fayette, 
c'est  que  l'aristocratie  est  tellement  in- 


fatuée de  ses  privilèges,  de  ses  sottises, 
qu'un  aristocrate,  mis  à  la  tête  d'une  pa- 
reille expédition,  révolterait  toutes  les 
âmes.  Dutard  avoue  franchement  au  mi- 
nistre qu'en  combinant  et  ses  moyens  et 
les  mesures  dont  il  fait  usage,  on  ne  peut 
savoir  où  il  veut  aboutir.  Il  semble  dire  à 
la  faction  :  «  Nous  allons  créer  48  Comités 
de  surveillance  dont  nous  vous. établirons 
les  chefs;  par  ce  moyen,  vous  vexerez 
tous  les  honnêtes  citoyens  de  Paris,  nous 
vous  autoriserons  à  désarmer  tous  les  gens 
qui  vous  paraîtront  Si/«pec(s,mais  ne  touchez 
pas  à  nos  personnes  sacrées,  sous  peine 
de  déchaîner  des  vengeances  dans  tous 
les  départements.  » 

Dutard  proclame  qu'il  est  nécessaire  d'ar- 
rêter le  sang,  l'anarchie,  les  progrès  d'une 
guerre  civile,  qui  doit  amener  notre  perte. 
Que  vous  importe  ce  que  pourront  faire 
les  départements  déchaînés  l'un  contre 
l'autre,  lorsque  vous  ne  serez  plus. 

Sous  le  titre  de:  Bulletin  de  Paru,  le  16, 
Dutard  rend  compte  de  la  situation  ac- 
tuelle :  Paris,  dit-il,  est  abattu  et  res- 
semble beaucoup  à  un  désert,  le  peuple 
ne  parle  même  pas  des  trahisons.  L'un 
des  canonniers  de  sa  section,  qui  est  tombé 
au  sort,  a  le  dessein  bien  arrêté  de  ne 
pas  partir  et  prétend  que  personne  ne 
peut  le  forcer,  le  président  de  Saint-Eus- 
tache,  observe-t-il,  leur  a  fait  un  discours 
charmant,  bien  flatteur,  il  parle  bien,  ce 
bougre-là,  mais  cela  ne  le  fera  pas  partir. 
La  section  des  Halles,  qui  s'était  acharnée 
pendant  quelques  jours  à  faire  signer  la 
pétition  contre  les  22,  l'a  jetée  au  feu,  à 
la  sollicitation  des  signataires  qui  avaient 
peur. 

Aux  Tuileries,  aux  Champs-Elysées,  il 
n'y  avait  presque  personne  eu  égard  à  la 
quantité  habituelle  des  promeneurs.  On 
y  parlait,  comme  partout,  de  la  Vendée; 
sur  la  terrasse  du  château,  dans  un  groupe, 
trois  aristocrates  se  plaisaient  à  agacer  le 
peuple,  en  assurant  que  Rouillé,  Condé, 
Lambesc  étaient  à  la  tête  deS  révoltés, 
avec  2  ou  3  des  meilleurs  régiments  de 
France  d'autrefois,  Royal  et  Royal-Rous- 
sillon.  En  général,  cependant,  on  laisse 
croire  au  peuple  que  les  révoltés  sont  en 
petit  nombre,  mal  disciplinés,  sans  armes, 


176 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


ol  qu'ils  vont  être  dissipés  en  peu  iIc 
temps.  Dutard  ajoute  qu'il  s'attache  à  suivre 
certain  observateur,  fort  habile  à  saisir 
l'esprit  puWic  et  à  le  faire  cadencer  avec 
les  circonstances,  gros  homme  de  bonne 
mine,  dissertant  avec  esprit,  mais  qui  n'es» 
pas  Saint-Huruge. 

Au  Café  Procope,  tout  y  était  dans  le 
silence,  Dulard  n'y  a  pas  aperçu  un  seul 
des  0  ou  6  émissaires  des  Jacobins  qui  en 
étaient  les  habitués. 

Au  Palais  Marchand,  l'affluence  n'était 
pas  aussi  considérable  qu'à  l'ordinaire,  Mi- 
randa  devait  être  sur  le  fauteuil  à  7  heures. 
Le  peuple  paraissait  assez  bien  disposé 
pour  lui  ;  personne  n'osait  dire  qu'il  fût 
insolent,  mais  on  trouvait  qu'il  avait  de 
l'esprit  et  qu'il  se  défendait  bien.  En  sor- 
tant, Dulard  entendit  l'une  des  femmes 
qui  vendent  son  interrogatoire  dire  tout 
haut  à  l'une  de  ses  connaissances  qui 
passait  :  Ma  foi,  je  crois  qu'il  s'en  lavera. 
Une  douzaine  de  cette  espèce  lui  feront 
du  bien. 

lu  mai  1793,  10  heures  du  matin. 

Originaux  non  signés  (2  pièces),  A.  N.,  F'"= 
m,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  233. 

600.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  annonçant 
que  la  journée  de  la  veille  a  été  fort  tran- 
quille, les  groupes  peu  nombreux  et  les 
promenades  presque  désertes;  l'on  serait 
tenté  de  croire  que  le  peuple  sort  d'un  long 
sommeil,  l'esprit  public  paraît  entièrement 
changé,  et  tant  les  faiseurs  de  motions  à_ 
gages  que  les  non  gagés  semblaient  avoir 
abandonné  le  métier.  Dutard  rapporte  les 
propos  qu'il  a  entendus  au  Palais  Marchand, 
où  il  attendait  Miranda  vers  6  heures,  avec 
l'un  des  agents  des  Jacobins  maratistes, 
mentionne  notamment  le  langage  tenu  par 
un  vieux  bonhomme  au  sujet  des  patriotes 
du  10  août,  langage  qui  a  été  très  goûté 
par  la  majeure  partie  du  peuple  ;  les  dis- 
cours attribués  à  des  habitants  du  Fau- 
bourg Saint-Marceau,  au  sujet  des  enrô- 
lements et  des  primes  payées  aux  volon- 
taires. Dutard  raconte  également  que,  la 
veille  au  soir,  dans  un  groupe  aux  Tuile- 


ries, une  espèce  d'ouvrier,  raisonnant 
assez  et  dissertant  bien,  s'attaqua  aux 
hommes  en  place,  dont  il  fixait  le  traite- 
ment maximum  à  mille  écus;  que  dans 
un  autre  groupe  une  marchande  de  gâ- 
teaux, nommée  la  Mère  Duchêne,  décla- 
mait contre  Miranda,  qu'elle  qualifiait  de 
tiaitre,  de  complice  de  Duniouriez,  un 
petit  courtier  l'ayant  menacée  de  la  faire 
arrêter  et  de  l'envoyer  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, la  -Mère  Duchêne  parut  interlo- 
quée, mais  un  enragé  en  haillons  prit  sa 
défense,  déclarant  qu'il  était  un  canon- 
nier  qui  avait  assisté  au  siège  de  Maes- 
tricht  et  avait  servi  sous  Miranda,  que 
ceux  qui  parlent  contre  lui  sont  des  J.  f., 
des  fauteurs  de  désordres.  Ce  langage  fit 
impression,  et  à  ce  propos  Dutard  ob- 
serve que  ceux  qui  ont  été  aux  frontières 
ont  un  ascendant  particulier  sur  le  peu- 
ple, et  qu'une  centaine  de  ces  hommes, 
un  peu  bavards,  mais  bien  intentionnés, 
suffiraient  pour  régler  l'esprit  public  à 
Paris.  Il  remarque  aussi  que  ces  volon- 
taires sont,  tous,  les  ennemis  des  anar- 
chistes et  des  aboyeurs  des  sections,  et 
leur  font  trembler  l'àme  dans  le  corps, 
quand  ils  leur  parlent.  Ils  paraissent  aussi 
lâchés  de  ce  qu'on  a  fait  mourir  le  Roi  ;  k 
cause  de  cela  seul,  ils  égorgeraient  tous 
les  Jacobins.  Les  aboyeurs,  qui  avaient  été 
témoins  du  triomphe  de  Miranda,  se  ré- 
pandirent dans  les  groupes,  ils  disaient 
par  ironie  qu'il  fallait  le  faire  généralis- 
sime, une  espèce  de  grisetle  criait  beau- 
coup contre  lui, parlant  de  ses  bo  témoins. 
Dans  un  groupe,  un  jeune  homme  mal 
vêtu,  mais  narrant  fort  joliment,  mit  la 
conversation  sur  nos  succès  en  Vendée, 
s'exprimant  en  ces  termes  :  «  On  leur  a 
coupé  le  passage,  ils  ne  peuvent  plus  com- 
muniquer avec  le;s  Anglais  qui  leur  four- 
nissaient des  vivres;  on  va  les  cerner  de 
tous  les  côtés,  ils  seront  oliiigés  de  se 
rendre  »  :  il  semlile  (lue  le  peuple  renaisse, 
lorsqu'il  entend  des  discours  semblables. 
Dutard  termine  en  disant  que,  le  soir,  il 
va  aux  Jacobins. 

17  mai  1793,  8  li.  1/2  du  malin. 
Original  non  signé,  A.N.,  F'=  III,  Seine,  27. 
Kd.  Ad.  Schmidt,  Tablciiux  de  lu  Révolution 
fran<;aise,  t.  I,  p.  237. 


l/ESl'HIT  PIJHI.IC  A  PAHIS  UE  JANVIEU  A  JUIN  1793 


177 


001.  —  llapport  de  l'observateur  Tisset 
au  ministre  de  l'intérieur,  faisant  con- 
naître que  l'inquiétude  et  le  mécontente- 
ment sont  à  leur  comble,  la  Justification 
de  Miranda,  d'une  part,  l'extrême  modé- 
ration des  autorités  constituées,  de  l'autre, 
jointes  à  l'attaque  prochaine  et  générale 
des  ennemis  du  dehors,  paraissent  en  ce 
moment  le  résultat  de  la  combinaison  des 
menées  perfides  d'une  cabale  contre-révo- 
lutionnaire. Des  deux  partis  en  opposition, 
autant  l'un  se  refroidit,  autant  l'autre  se 
réchaufle,  et  jamais  la  nfiorgue  des  mal- 
veillants n'a  été  aussi  scandaleuse.  Jamais 
la  surveillance  n"a  peut-être  été  aussi  ur- 
gente et  néanmoins  aussi  négligée,  soit  en 
raison  de  l'incapacitédes  sujets  employés, 
ou  de  l'insuffisance  dos  moyens.  L'obser- 
vateur signale  comme  exemple  d'individus 
dangereux  à  surveiller  un  certain  Pascal, 
neveu  du  ci-devant  Beaumont,  archevêque 
de  Paris,  qui  est  «  l'homme  le  plus  per- 
nicieux à  la  chose  publique  et  le  plus  à 
suspecter  par  toutes  ses  intrigues  et  me- 
nées, mais  en  même  temps  le  plus  fin,  le 
plus  rusé  et  le  plus  en  règle  d6  sa  section  ». 

Beaucoup  de  troupes  de  ligne  et  autres 
ont  traversé  Paris  par  les  portes  Saint- 
Denis,  Saint-Martin,  se  dirigeant  vers  celles 
d'Enfer  et  Saint-Jacijues,  leur  état  de  dé- 
nûment  a  inspiré  aux  citoyens  une  infinité 
de  réflexions  désagréables. 

17  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  I"  36882. 

602.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  donnant  les  renseignements 
suivants  : 

1°  Malgré  le  triomphe  de  Marat,  plu- 
sieurs personnes  n'approuvent  pas  ses 
fréquentes  dénonciations;  elles  disaient 
hier,  dans  le  Jardin  national,  qu'il  y  avait 
de  quoi  dégoûter  le  plus  zélé  fonction- 
naire public,  et  qu'il  n'était  pas  étoniiaiil 
que  Custine  demandât  sa  retraite. 

i'  La  veille  au  soir,  suivant  une  dénon- 
ciation reçue  à  la  section  de  Bon-Conseil, 
l'on  devait  égorger  tous  les  patriotes,  la 
nuit  suivante;  ce  qu'il  y  a  de  certain, 
c'est  qu'on  paraît  craindre  dans  la  hui- 
taine que  l'aristocratie  ne  frappe  un  grand 
T.  IX. 


coup,  qui  s'exécuterait  de  la  manière  sui- 
vante :  Les  brigands  égorgeraient  les  pa- 
triotes les  plus  connus,  tandis  que  6  hom- 
mes bien  armés  garderaient  l'issue  de 
chaque  rue. 

3°  Un  certain  Maston,  négociant,  Maison 
de  l'Egalité,  n»'  162-163,  que  l'on  croit 
avoir  aussi  une  maison  de  commerce  à 
Bordeaux,  est  soupçonné  d'accaparement, 
il  a  dit  à  plusieurs  personnes  que  tout 
allait  bien,  qu'il  ne  manquait  plus  qu'un 
chef  pour  terminer  le  grand  coup. 

i°  Quantité  d'armes  seraient  cachées  à 
Bellevue  et  à  Saint-Cloud,  même  dans 
les  serres  chaudes,  l'arrestation  de  l'ex- 
marquis  de  Ségur,  déguisé  en  charretier, 
montre  les  intentions  des  chefs  du  char- 
roi militaire,  principalement  de  la  Société 
Winter,  à  Bercy,  souvent  dénoncée  par 
la  surveillance  du  patriotisme. 

3°  Sur  la  place  de  Grève,  une  femme 
que  tout  dénotait  comme  allemande,  di- 
sait aux  volontaires  partant  pour  la  Ven- 
dée, qu'ils  étîrient  des  coyons  d'aller  s'ex- 
poser. —  On  se  plaint  de  ce  que  l'on  ne  met 
pas  assez  de  promptitude  à  faire  partir 
les  gendarmes  casernes  rue  Saint-Victor. — 
Il  y  a  toujours  des  femmes  aux  portes  de 
la  Convention,  qui  veillent  à  ce  que  per- 
sonne n'entre  avec  des  billets. 

6°  La  majorité  du  peuple,  lors  du  blan- 
chissage de  Miranda,  a  paru  fort  indignée, 
il  sortit  cependant  du  Tribunal  sans  être 
insulté.  Ce  qui  a  fait  le  plus  de  peine, 
c'est  qu'il  demandait  au  Tribunal  d'in- 
terpeller les  témoins  qui  parlaient  à  son 
avantage,  s'ils  n'avaient  pas  connaissance 
de  tels  ou  tels  faits,  après  qu'il  les  avait 
détaillés  lui-même.  Quand  il  fut  justifié, 
on  dit  dans  les  groupes  qu'on  s'attendait 
bien  à  cela,  parce  que,  s'il  avait  été  con- 
damné, les  Brissol,les  Buzot,les  Vergniaud 
l'auraient  été  eux-mêmes.  Lorsqu'on  sut 
aux  environs  de  la  Convention  que  le  Tribu- 
nal révolutionnaire  avait  acquitté  Miranda, 
plusieurs  personnes  dirent  qu'il  fallait 
aller  ouvrir  les  prisons  et  mettre  en  li- 
berté les  détenus,  parce  qu'ils  étaient 
moins  coupable  que  ce  général,  que  ses 
vues  avaient  été  corrompues  par  l'or  des 
royalistes.  Des  femmes  s'écrièrent  qu'il 
fallait  faire  sauter  1,800  têtes, pour  que  les 

12 


47S  CHAPITRE  K  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


choses  aillent  bien.  Le  sieur  Baiilemont, 
qui  vient  d'êlre  arrêté  comme  contre-ré- 
Tolutionnaire,  assurait  s'être  trouvé,  hier 
matin,  dans  une  maison  où  l'on  avait 
apporté  60,000  livres  destinées  à  cor- 
rompre les  juges  de  Miranda,  et  que  cette 
affaire  avait  coûté  plus  de  50,000  écus, 
non  à  Miranda,  qui  était  sans  argent,  mais 
à  ses  amis  dont  il  avait  tiré  de  grands 
services.  La  dame  Rochechouart,  très 
connue  par  son  aristocratie,  a  dit  que  ce 
général  ne  tarderait  pas  à  se  venger  de 
tous  les  affronts  que  lui  avaient  fait  subir 
les  scélérats  sans-culottes,  et  que  Biron 
trouverait  bien  moyen  de  les  mettre  à  la 
raison. 

7'  Les  membres  du  Département,  de 
concert  avec  les  administrateurs  des  Sub- 
sistances, ont  consacré  une  séance  Jusqu'à 
11  heures  du  soir,  pour  aviser  aux  moyens 
les  plus  sages,  à  l'effet  de  fixer  le  maxi- 
mum du  prix  des  grains,  demandé  avec 
instance  par  les  départements  voisins, 
qui  ont  déjà  fixé  le  leur,  ce  qui  les  prive 
de  grains  dans  leurs  marchés,  vu  que  les 
fermiers  trouvent  plus  (f avantage  à  les 
conduire  à  Paris,  où  le  maximum  n'est 
pas  encore  fixé. 

8o  La  nuit  du  IS  au  16,  il  y  a  eu  un  vol 
considérable  à  la  Tourelle  de  Vincennes, 
avec  effraction,  assassinat  et  des  atrocités 
qui  font  frémir. 

9°  La  séance  de  ce  jour,  à  la  Conven- 
tion, a  été  des  plus  orageuses,  le  prési- 
dent s'est  couvert  3  ou  4  fois,  toutes  les 
issues  de  la  salle  devaient  ôtre  fermées, 
ce  matin,  par  un  ruban  tricolore,  afin 
d'ôter  aux  membres  le  prétexte  d'être 
troublés  dans  leurs  délibérations.  Les 
femmes  de  la  Société  fraternelle  se  sont 
fait  inscrire  pour  y  monter  journellement 
la  garde  en  armes. 

La  copie  de  cette  feuille  de  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du 
Maire  au  Conseil  exécutif. 

17,  18  mai  1793. 
Copie  et  original   signé    (2   pièces),    A.   N., 
AF"  45,  n»  351. 

603.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  ren- 
dant compte  de  ce  qui  s'est  passé,  la  veille 


au  soir  (17  mai),  à  la  séance  des  Jacobins, 
où  il  a  trouvé,  *omme  partout,  à  l'ordre 
du  jour  :  IHnsurrection  instantanée,  les 
moyens  de  diminuer  les  forces  de  la  Con- 
vention et  d'accroître  celles  de  la  faction. 
Dutard  était  placé  au  milieu  de  l'une  des 
tribunes,  à  l'extrémité  de  la  salle.  Après 
un  rapport  de  Desfieux  sur  l'affaire  de  la 
Gironde,  Thuriot  est  monté  à  la  tribune 
et  a  déclaré  qu'on  ne  saurait  trop  user 
de  circonspection  et  de  prudence,  son  lan- 
gage mesuré  n'eut  pas  le  don  de  plaire 
aux  gens  des  tribunes.  Legendre  combattit 
Thuriot  avec  violence,  avec  de  grands 
gestes,  et  fut  accueilli  par  des  applaudis- 
sements frénétiques  des  mêmes  tribunes. 
Ensuite  Dufourny  et  un  député  extraor- 
dinaire de  la  ville  de  Tours  donnèrent  les 
meilleures  nouvelles  de  la  Vendée,  où  les 
révoltés,  assuraient-ils,  ne  disposaient  que 
de  25,000  hommes,  dont  la  plupart  n'a- 
vaient i  ni  fusil  ni  sabre.  L'impression 
ressentie  par  Dutard  est  que  le  saint  en- 
thousiasme de  la  liberté  d'autrefois,  du 
patriotisme,  s'est  métamorphosé  en  une 
fureur  d'entagés,  qu'il  n'est  plus  pos- 
sible de  maîtriser  que  par  la  force,  du 
reste,  c'est  surtout  le  peuple  bête  qu'il  a 
remarqué,  beaucoup  d'anciens  domesti- 
ques qui,  pour  avoir  lu  les  Quatre  fils 
Aymon,  ont  cru  y  voir  un  traité  complet 
de  politique. 

Varlel,  que  l'excès  de  son  civisme  a  fait 
expulser  des  Jacobins,  reçut  un  soufflet 
dans  la  cour,  et  un  garde  national  lui 
ayant  dit  :  «  Vous  êtes  donc  bien  lâche, 
lorsqu'ayant  un  sabre  au  côté,  vous  ne 
vengez  pas  à  l'instant  l'affront  qui  vient 
de  vous  être  fait  »,  se  borna  à  répondre  : 
<i  Je  suis  bon  patriote,  et  un  bon  patriote 
doit  savoir  supporter  une  injure.  » 

Dutard  laisse  à  entendre  que  les  Jacobins 
sont  divisés  en  deux  partis  bien  distincts 
et  séparés,  qu'il  appelle  la  Chambre  haute 
et  la  Chambre  basse,  d'un  côté  les  gens 
instruits,  propriétaires,  qui  pensent  un  peu 
à  eux,  de  ce  nombre  sont  Santerre,  Ro- 
bespierre et  une  bonne  partie  de  la  Mon- 
tagne, de  l'autre  les  anarchistes,  qui  re- 
posent en  partie  aux  Jacobins  et  princi- 
palement aux  Cordeliei's,  dont  Marat  est 
le  chef;  les  premiers  sont  des  modérés  et 


i 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


170 


pour  peu  seraient  des  aristocrates.  Quant 
au  peuple  anarchiste,  il  s'attachera  tou- 
joiirs  il  celui  qui  paraîtra  le  suivre  davan- 
tage dans  ses  dérèglements,  il  n'aime 
Marat  et  Robespierre  qu'autant  que  ceux- 
ci  lui  diront  :  Tuons,  dépouillons,  as- 
sommons, et  n'en  resterait- t-il  qu'un 
seul  de  toute  la  société  (Chaumette,  par 
rxemple),  ce  serait  assez  pour  conduire 
celte  horde  de  bandits. 

Sur  la  terrasse  du  château,  la  veille  au 
soir,  les  groupes  semblaient  vouloir  re- 
prendre vigueur,  plusieurs  femmes,  plu- 
sieurs aboyeurs  commençaient  à  s'échauf- 
fer, et  les  gens  sensés,  qui  ne  pensaient 
pas  comme  eux  et  ne  parlaient  pas  de 
même,  étaient  insultés.  Les  premiers  ac- 
cusaient la  Convention  d'avoir  fait  cons- 
truire la  salle  de  manière  que  les  tribunes 
ne  pouvaient  rien  entendre,  de  manière 
môme  que  dans  la  salle  les  patriotes  ne 
pouvaient  pas  se  séparer  des  noirs,  mille 
malédictions  accompagnaient  toutes  ces 
allégations. 

Un  aristocrate  soutint  avoir  entendu 
dire  à  un  député,  en  sortant  :  «Oh!  on 
réduira  Paris,  les  gens  de  la  Vendée  vont 
venir»;  comme  on  allait  l'interroger  tout 
de  bon,  il  fila  tout  doucement. 

Dutard  conclut,  en  déclarant  au  mi- 
nistre qu'il  avait  les  sections  pour  grande 
ressource  à  Paris,  mais  que  ce  moyen 
était  impuissant  et  devait  être  corroboré, 
la  faction  n'osait  pas  remuer  en  ce  mo- 
ment, elle  remuerait  encore  moins,  lors- 
qu'il y  aurait  4,000  hommes  de  force 
armée,  et  10,  et  15  et  20,  il  fallait  absolu- 
ment un  rassemblement. 

18  mai  1793,  9  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  iV.,  F'« III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Ta6/eai«c  de  (a  Révolution 
/'rançaiae,  t.  I,  p.  242. 

604.  —  Rapport  de  l'observateur  Tissel 
au  ministre  de  l'intérieur,  faisant  con- 
naître ciue  depuis  quelque  temps  on  voit 
beaucoup  de  nouvelles  ligures  d'Anglais, 
en  costume  français,  et  ce  qui  semblerait 
les  rendre  suspects,  c'est  qu'ils  se  plaisent 
à  ne  fréquenter  que  les  endroits  où  se 
tiennent  habituellement  les  aristocrates. 
Depuis  la  suppression  des  maisons  de  31, 


il  se  lient  beaucoup  de  conciliabules,  nom- 
mément dans  les  spectacles.  Les  cafés 
sont  plus  que  jamais  circonspects  en  mo- 
tions, mais  on  y  remarque  des  serrements 
de  mains  et  des  attitudes  significatives.  Il 
y  a  beaucoup  d'activité  chez  les  personnes 
soupçonnées  d'aristocratie  ;  elles  vont  et 
viennent,  et  se  rencontrent  partout  d'une 
manière  surprenante.  Quant  à  la  classe 
des  citoyens,  elle  tombe  absolument  dans 
une  apathie  qui  annonce  le  décourage- 
ment. La  nouvelle  de  la  prise  de  Condé  et 
de  Maubeuge  affecte  d'autant  moins  les 
esprits  qu'ils  paraissent  préparés  à  des 
événements  encore  plus  fâcheux. 

18  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

605.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  qu'il 
n'y  a  rien  eu  que  l'extrait  de  la  nomina- 
tion, par  le  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, du  citoyen  Boulanger,  commandant 
en  second  de  la  section  de  la  Halle-au- 
Blé,  au  grade  de  Commandant  général 
provisoire,  pendant  l'absence  de  Santerre, 
et  l'annonce  de  l'expérience  d'une  nou- 
velle poudre  de  guerre,  de  l'invention  du 
citoyen  Weyland-Stahl,  comparative  à  celle 
de  l'Arsenal,  qui  aura  lieu,  le  19  mai,  à 
8  heures  du  matin,  à  Vincennes,  dans  un 
mortier  d'ordonnance,  par  les  ordres  du 

ministre. 

18  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

006.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  particularités  sui- 
vantes : 

l"L'espritpublic,sans  inquiétude  au  sujet 
de  l'ennemi  du  dehors,  ne  craint  que  ceux 
de  l'intérieur,  mais  les  forces  imposantes 
envoyées  contre  eux  donnent  lieu  d'espérer 
aux  plus  timides  que  la  République  en 
triomphera  facilement;  les  propos  contre 
la  Convention,  (jui  avaient  paru  se  ralentir 
pendant  quelques  jours,  se  sont  tout  à 
coup  réveillés,  plus  forts  que  jamais,  on 
regrettait  que  les  événements  récents  eus- 
sent empêché  de  s'occuper  de  la  pétition 
ayant  pour  objet  de  purger  le  Corps  lé- 


480 


CllAPlTRli  1".  —  JOUllNKKS  HISTOHIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


gislalif,  on  Jugeait  dangereuse  la  prési- 
dence d'Isnard,  taxé  d'aristocrate,  qui 
donnait  la  parole  à  12  députés  de  son 
parti,  tandis  que  les  patriotes  s'égosil- 
laient inutilement  pour  l'obtenir.  On  at- 
tendait le  décret  sur  les  contribulions 
volontaires  ou  forcées,  qui  n'a  point  été 
rendu,  et  l'on  demandait  d'imposer  aux 
propriétaires  d'exactes  déclarations  de 
leurs  biens  et  de  procéder  à  la  confiscation 
des  possessions  non  déclarées,  pour  les 
frais  de  la  guerre. 

2»  Au  milieu  du  tapage  affreux  qui  eut 
lieu,  le  17  mai,  à  la  Convention  nationale, 
quelques  habitants  du  Marais  traitèrent 
les  gens  des  tribunes  de  scélérats,  alors 
un  coup  de  sifflet  partit  de  l'une  de  ces 
tribunes,  ce  qui  redoubla  le  tumulte. 

3°  Des  femmes,  se  disant  de  la  Société 
fraternelle,  se  sont  portées  en  foule  aux 
Jacobins,  pour  exiger  des  députés  pa- 
triotes la  suppression,  par  la  Convention, 
des  places  privilégiées  dans  les  tribunes. 
La  plupart  de  ces  femmes  sont  armées  de 
poignards  et  de  pistolets  cachés,  aussi 
craint-on  au  premier  jour  quelque  scène 
sanglante,  et  que  de  jeunes  aristocrates  ne 
se  glissent  parmi  elles  en  déguisant  leur 
sexe.  On  présume  que  des  malveillants, 
sous  le  voile  du  patriotisme,  ont  excité 
ces  héroïnes  révolutionnaires  à  s'umouler 
et  ù  prendre  les  armes,  alin  de  dissoudre 
la  Convention  et  de  faire  couler  le  sang 
dans  Paris. 

4°  Un  particulier,  pérorant  dans  les 
groupes  du  Jardin  national,  disait  qu'il 
fallait  prendre  garde  aux  pièges  tendus 
par  les  ennemis  de  la  Révolution,  qu'on 
allait  sous  peu  faire  une  nouvelle  levée 
à  Paris  de  12,000  volontaires,  afin  de  lui 
enlever  tous  ses  patriotes  et  de  livrer 
cette  ville  au  meurtre,  au  pillage  et  aux 
flammes. 

5»  On  trouve  impolitique,  au  moment 
où  il  s'agit  d'engager  les  Parisiens  à  mar- 
cher sur  la  Vendée,  de  faire  passer  dans 
Paris  des  soldats  revenant  de  l'armée  du 
Nord,  la  plupart  dans  un  accoutrement  si 
misérable,  que  beaucoup  de  citoyens  n'ont 
pu  s'empêcher  de  s'écrier  :  Allez  donc  à  la 
(luerrc  chercher  un  sort  pareil!  Pourtant 
ces  troupes  de  ligne,  en  équipage  si  déla- 


bré, qui  se  rendent  en  Vendée,  paraissent 
fort  joyeuses,  elles  chantent  et  se  diver- 
tissent tout  le  long  de  la  route, 

6°  Les  administrateurs  de  la  compagnie 
Winter  à  Dercy  reçoivent,  à  ce  qu'on  rap- 
porte, 1,000  livres  pour  l'achat  de  chaque 
cheval  et  n'en  ont  jamais  payé  au  delà  de 
uOO  livres  et  même  de  200,  aussi  l'on  peut 
juger  quel  secours  l'artillerie  pourra  tirer 
de  ces  mauvais  chevaux  ;  de  même  pour  les 
émoluments  payés  aux  capitaines  en  chef 
et  en  second,  cette  administration  pré- 
lève une  retenue  de  'S  à  600  livres,  aussi 
devrait-elle  être  surveillée  avec  soin  ? 

7°  La  section  de  la  Réunion,  en  raison 
de  la  détestable  qualité  des  bas  fournis 
aux  volontaires  partant  pour  la  Vendée,  a 
décidé  de  s'en  procurer  chez  les  bonne- 
tiers de  la  section  et  de  poursuivre  ceux 
qui  livreraient  de  mauvaise  marchandise; 
elle  doit  envoyer  cheif,  le  ministre  2  com- 
missaires pour  demander  une  avance  de 
20,000  livres. 

8°  La  veille,  des  groupes  de  femmes  se 
sont  transportées  à  la  Convention,  arrê- 
tant les  personnes  munies  de  cartes  d'en- 
trée, sous  prétexte  qu'il  ne  devait  pas  y 
avoir  de  privilège  et  que  les  tribunes  de- 
vaient être  publiques. 

9°  La  section  du  Contrat-Social  a  de- 
mandé l'aide  de  celle  de  Bon-Conseil  pour 
dissiper  les  troubles  ijui  agitaient  son  as- 
semblée ;  le  président  de  cette  dernière  a 
levé  la  séance  et  les  patriotes  se  sont 
portés  à  la  section  du  Contrat-Social,  où 
le  calme  a  été  rétabli  sur-le-champ. 

10°  Le  nommé  Mignard  et  sa  femme, 
qui  s'étaient  évadés  de  la  maison  d'arrêt 
de  la  Mairie,  y  ont  été  réintégrés,  on  croit 
que  leur  évasion  a  été  prolégée  par  un 
gendarme,  que  les  voisins  ont  vu  venir 
plusieurs  fois,  et  que  la  femme  Mignard  a 
déclaré  être  son  cousin. 

Cette  copie  de  la  feuille  des  rapports, 
adressée  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  est  accompagnée  d'une  lettre  d'en- 
voi dii  maire  de  Paris  au  Conseil  exécufil. 

18,  19  mai  1793. 
Copie   et    original  signé  (2  pièces).   A,  A'., 
AF"  45,  n»  351. 

f)07.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  ne  signalant  que  des  pn- 


I/KSPRIT  Pl'Rl.lC  A  PARIS  DE  JANVIKU  A  JUIN  1793 


181 


rouilles  de  surveillance  peudaut  les  fêles, 
et  dans  les  rapports  de  la  force  armée 
faisant  mention  de  l'arrestation,  dans  la 
section  du  Pont-Neuf,  du  gendarme  Mi- 
chel Désir»'?,  pour  avoir  voulu  passer  un 
assignat  faux. 

19  mai  1793. 
Extrait,    signé    de    Clément,    secrétaire    de 
lEtat-major,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

608.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  faisant 
connaître  que  Paris  respire  un  air  de 
tranquillité  qui  tient  à  la  lassitude  où  sont 
plongés  les  esprits  des  deux  partis,  en 
raison  de  l'espoir  toujours  renaissant,  mais 
toujours  inutile,  de  voir  terminer  les  dis- 
sensions qui  épuisent  toutes  les  facultés, 
qu'il  a  appris  ce  matin,  aux  Halles,  l'exis- 
tence d'un  complot  ayant  pour  objet  d'é- 
porger  tous  les  marchands  et  les  pétition- 
naires, lorsque  Santerre  serait  parti,  qu'il 
devait  y  avoir  incessamment  un  coup  ter- 
rible, et  que  c'étaient  les  femmes  qui  com- 
menceraient la  danse.  Du  resle,  la  veille 
au  soir,  Chaumelte  et  Hébert  avaient  dit  à 
plusieurs  reprises  que  l'on  méditait  dans 
•  Paris  un  grand  complot  dont  ils  connais- 
saient les  fils,  et  que  les  Sans-culottes  dé- 
joueraient celui-là,  comme  ils  avaient  déjoué 
lous  les  autres;  Dutard,  à  ce  propos, 
donne  à  entendre  que  l'insurrection  écla- 
terait au  moment  où  la  faction  croirait 
pouvoir  utilement  et  sans  risque  mettre  en 
jeu  tous  les  brigands  de  Paris,  c'est-à- 
dire  tous  les  voleurs  que  Paris  recèle,  et  que 
la  faction  a  enrôlés  dans  son  parti,  beau- 
coup d'anciens  domestiques,  des  suppôts 
de  jeu,  de  mauvais  lieux,  en  un  mol, 
toute  la  classe  avilie.  Dutard  conseille  au 
ministre  d'exercer  sans  relâche  une  sur- 
veillance, d'ordonner  des  patrouilles,  fré- 
quentes et  nombreuses,  des  réserves  tou- 
jours prêtes.  Le  même  observateur  rend 
compte  de  la  séance  tenue  par  le  Conseil 
général  de  la  Commune,  dans  la  soirée  du 
18,  où  Santerre  présenta  son  successeur 
Boulanger,  et  où  les  sections  de  l'Arsenal 
et  du  Panliiéon  vinrent  protester  contre 
celle  nomination,  comme  faite  au  préju- 
dice du  droit  des  sections.  Boulanger  de- 
manda comme  adjoint  le  citoyen  Sepher, 


commandant  de  la  Ilalle-au-Blé;  Dutard 
porte  sur  le  nouveau  Commandant  général 
un  jugement  quelque  pou  sévère,  il  lui 
trouve  un  air  un  peu  suffisant  dans  le 
genre  sot,  disposé  à  laire  facilement  le 
chien  couchant  auprès  de  quiconque  lui 
promettrait  de  l'honneur  et  de  la  fortune. 
Cbauniette,  dans  le  discours  qu'il  pro- 
nonça à  cette  occasion,  applaudit  à  la 
nomination  en  question,  mais  déclara  que 
le  Commandant  général  devait  marcher  à 
la  tête  des  Sans-Culottes,  qui  auront  faci- 
lement raison  des  riches,  de  quelques  hom- 
mes mous  et  sans  courage,  qui  voudraient 
exciter  la  guerre  civile,  que  ceux  qui  ont 
été  victorieux,  le  10  août,  le  seront  encore, 
que,  quant  à  eux,  ils  porteront  leur  écharpe, 
à  l'effet  de  leur  rappeler  qu'elle  doit  servir 
à  les  pendre  s'ils  reculent.  Un  officier  du 
78»  régiment  vint  fraterniser  avec  le  Con- 
seil général,  et  tout  en  faisant  l'éloge  des 
Parisiens,  se  plaignit  du  dénftmenl  de  ses 
braves  frères  d'armes,  sans  habits,  réduits 
à  l'état  le  plus  déplorable.  Le  sursis  à 
l'exécution  du  général  Miacz.ynski  pro- 
voqua nombre  de  commentaires  sur  la 
place  Louis  XV,  où  cette  exécution  devait 
avoir  lieu,  et  sur  la  terrasse  du  château, 
où  il  y  avait  plus  de  monde  qu'à  l'ordi- 
naire. 

19  mai  1793,  1!  Iieures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'"  III,  Seine,  ?7. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  253. 

009.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Malgré  la  tranquillité  apparente,  les 
têtes  continuent  à  fermenter.  On  voit  avec 
inquiétude  la  lenteur  des  opérations  de 
la  Convention,  quelques-uns  de  ses  mem- 
bres sont  en  butte  à  de  l'animosilé,  l'une 
des  principales  causes  d'agitation  est  l'ar- 
mement des  citoyennes. 

2°  Le  sursis  accordé  à  Miaczynsky  a  été 
accueilli  favorablement,  l'on  en  espère 
d'intéressantes  découvertes. 

3°  La  proposition  de  Guadet  a  soulevé 
l'indignation  et  ne  contribue  pas  peu  à 
augmenter  le   mécontentement,  en  raison 


482 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


de  la  discorde  qui  règne  constamment  au 
sein  de  la  Convention,  et  il  est  à  craindre 
que  le  feu  qui  couve  ne  Finisse  par  une 
explosion. 

4°  On  voit  avec  peine  restée  inexéculée 
la  proclamation  du  ministre  de  la  guerre, 
qui  ordonne  aux  militaires  de  tous  grades 
et  de  toutes  armes  do  i-ejoindre  leurs 
postes,  de  jeunes  officiers  parliculière- 
ment,  continuent  à  afficher  l'impudeur  de 
l'ancien  régime,  et  pourraient  bien  être 
contraints  à  obéir  à  la  proclamation. 

ii"  Sur  la  terrasse  des  Feuillants  a  été 
arrêté,  sur  la  dénonciation  d'ull  colpor- 
teur, un  individu  qui  se  trouvait  au  châ- 
teau le  10  août. 

6°  On  continue  à  se  plaindre  des  acca- 
parements des  marchands,  qui  reçoivent 
de  la  monnaie  et  n'en  rendent  jamais,  on 
en  conclut  qu'ils  la  vendent,  et  cette  cir- 
constance, jointe  au  renchérissement  ex- 
cessif des  denrées,  augmente  le  mécon- 
tentement du  peuple. 

■■>  L'on  a  appris  avec  étonnement  que 
l'armée  des  frontières  d'Espagne  n'était 
encore  forte  que  de  8,000  hommes,  au  lieu 
de  40,000,  on  se  plaint  de  la  négligence  du 
pouvoir  exécutif. 

8°  L'on  regarde  la  légion  Batave  comme 
composée  en  majeure  partie  de  déserteurs 
et  de  mauvais  sujets  de  Paris,  on  pré- 
sume qu'elle  doit  être  cantonnée  aux 
environs  de  Paris,  au  lieu  de  se  rendre 
aux  armées. 

La  copie  de  cette  feuille  des  déclara- 
tions et  rapports  faits  au  Bureau  de  sur- 
veillance de  la  Police  est  accompagnée 
d'une  lettre  d'envoi  du  maire  de  Paris  au 
Conseil  exécutif. 

19,  20  mai  1793. 
Copie  et  original  signé  (2  pièces),   A.  N., 
AF»  45,  n»  351. 

610.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  en 
réponse  au  reproche  qui  lui  avait  été 
quelquefois  adressé  d'avoir  des  principes 
contre-révolutionnaires  et  de  vouloir  ver- 
ser le  sang  jacobin,  déclarant  qu'il  serait 
souverainement  impolitique  d'envoyer  Ma- 
rat  el  Chaumette  lui-même  à  l'échafaud. 


et  exprimant  la  crainte  qu'une  faible 
lueur  de  victoire  n'excite  le  zèle  des  Gua- 
det.desVergniaud,  et  ne  les  porte  à  se  livrer 
à  de  nouveaux  écarts  qui  pourraient  leur 
coûtercher  ainsi  qu'à  la  chose  publique,  sn 
basant  sur  l'étude  approfondie  qu'il  a  faite 
des  inclinations  du  peuple,  de  son  ambi- 
tion, de  ses  passions,  sur  la  fréquentation 
habituelle  des  hommes  de  la  faction;  pour 
indiquer  au  ministre  une  ligne  de  con- 
duite à  suivre,  il  s'est  demandé  ce  que 
ferait  La  Fayette,  s'il  était  à  Paris.  Son 
premier  soin  serait  d'appeler  de  6  à  12,000 
hommes  de  troupes  de  ligne  ou  de  gardes 
nationaux,  sous  le  titre  de  troupes  de  ré- 
serve, toujours  prêtes  à  marcher;  il  ferait 
décréter  l'établissement,  sous  les  murs  de 
Paris,  d'un  camp  de  20,000  hommes,  où 
tous  les  citoyens,  de  l'âge  de  12  à  70  ans, 
seraient  tenus  par  moitié  de  faire  un  ser- 
vice de  8  jours,  meilleur  moyen  d'arra- 
cher les  jeunes  gens  à  leur  insouciance,  à 
leur  ineptie  et  aux  plaisirs  de  toute  sorte; 
il  accorderait  une  indemnité  de  20  sols  à 
tous  ceux  qui  se  trouveraient  au  camp,  en 
établissant  des  exceptions  pour  les  pères  de 
famille  dont  la  présence  à  la  maison  se- 
rait jugée  indispensable,  et  pour  certaines 
catégories  d'ouvriers,  tels  que  les  bou- 
langers; cette  troupe  serait  occupée  du 
matin  au  soir  à  des  évolutions  militaires 
et  formerait  en  partie  la  garde  de  la  re- 
présentation nationale.  Dès  cet  instant,  la 
faction  serait  abattue  et  perdrait  tout  son 
crédit,  et  il  ne  serait  plus  nécessaire,  pour 
la  détruire,  de  lancer,  à  l'instar  des  Gua- 
det,  des  Vergniaud,  des  décrets  d'accusa- 
tion contre  les  factieux.  La  disparition  de 
Marat,  de  Robespierre  et  de  Chaumette 
serait  un  acte  immoral  et  impolilique;  bien 
plus  si,  par  la  fatalité  du  sort,  Marat  ve- 
nait à  ne  plus  exister,  il  faudrait  choisir 
parmi  les  écrivains  le  plus  gangrené,  le 
plus  hargneux,  le  plus  anarchiste,  et  le 
charger  de  continuer  le  Publiciste  et  l'Uni- 
versel d'Audouin.  Eu  résumé,  Dutard  es- 
lime  que  pour  détruire  la  faction,  il  n'est 
nullement  nécessaire  de  braquer  sur  elle  le 
canon,  ni  de  dresser  pour  elle  la  guillotine, 
il  est  préférable  do  prendre  le  peuple  pour 
juge  et  de  laisser  tomber,  comme  d'elle- 
même,  la  faction, en  la  livrant  au  mépris 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


183 


qui   la  poursuit  et  ne  tardera  pas  à  l'at- 
teindre. 

20  mai,  9  heures  du  malin. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F><^  III,  Seine.  27. 

fid.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  256. 

611.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
au  ministre  de  l'intérieur,  sous  l'intitulé  : 
Bulletin  de  Paris,  déclarant,  après  avoir 
lu  la  déclaration  d'isnard,  président  de  la 
Convention  nationale,  qu'il  n'est  qu'un 
sot,  de  plus  que  le  peuple  est  généralement 
tranquille  et  permet  qu'on  lui  parle  ou- 
vertement contre  les  factieux,  les  Jacobins, 
que  quant  aux  aristocrates  et  modérés,  ils 
sont  entièrement  déridés  et  se  montrent 
assez  les  amis  de  la  Convention.  Dutard 
raconte  qu'il  a  vu  des  officiers  des  troupes 
de  ligne,  au  nombre  de  plus  de  ilO,  et 
qu'il  a  été  frappé  de  voir  combien  cet  air 
militaire,  expression  de  la  force,  en  im- 
pose au  peuple,  et  il  ajoute  que  lui-même 
s'est  senti  tout  ému,  lorsqu'il  a  entendu, la 
veille,  au  café  de  lu  Régence,  4  officiers 
Marseillais  parler  de  leurs  exploits  dans 
les  Deux-Ponts.  Dutard  explique  le  revi- 
rement qui  s'est  produit  chez  le  peuple 
par  la  réquisition  permanente  qui  a  frappé 
rudement  deux  fois  toutes  les  tôtes,  ceux 
ayant  quelque  courage  sont  partis  et  les 
poltrons  sont  restés,  tous  prêts  h  crier,  à 
aboyer,  à  diffamer,  mais  nullement  à  se 
battre,  aussi  sont-ils  tout  disposés  à  flé- 
chir le  genou  devant  ceux  qui  ont  fait 
preuve  de  courage.  Certaine  conversation 
entendue  au  café  de  Foy  par  Dutard,  dans 
laquelle  un  homme  de  la  province,  en 
présence  des  velléités  de  la  Commune  de 
s'attribuer  l'autorité  nationale,  montrait  la 
Convention  faisant  venir  à  Paris  les  forces 
départementales,  amena  Dutard  à  expli- 
quer comment  il  procéderait  pour  détruire 
la  faction.  Le  lundi  de  la  3'  semaine,  il  met- 
trait 10,000  hommes  sur  pied,  dès  6  heures 
du  matin,  la  Conveation  serait  entourée 
par  une  troupe  à  toute  épreuve,  après 
avoir  renforcé  les  postes,  il  enverrait 
600  hommes  s'emparer  de  la  salle  des 
Jacobins,  dont  l'accès  serait  interdit.  Toute 
la  rue  Saint-Honoré  serait  bordée,  depuis 
la  Place  Vendôme  jusqu'au  Palais-Royal, 
d'une  force    armée,  des   milliers  de  pa- 


trouilles circuleraient  dans  les  rues,  places 
et  carrefours  de  Paris.  Une  proclamation, 
courte  et  énergique,  tirée  à  20,000  exem- 
plaires et  distribuée  gratuitement,  assu- 
rerait la  liberté,  l'égalité  et  le  règne  des 
lois,  en  ne  parlant  de  la  faction  qu'en 
termes  généreux,  avec  amnistie  pour  les 
délits  d'opinion  ;  le  premier  b...  qui  ose- 
rait remuer  serait  capturé,  en  épargnant 
toujours  les  chefs.  Dutard  conclut  en  con- 
seillant à  Garât  de  prendre  pour  base  de 
sa  conduite  les  deux  principes  suivants  : 
La  discipline  militaire,  d'un  côté,  et  celle 
qui  émane  de  la  loi,  de  l'autre,  peuvent 
seules  ramener  le  calme,  l'ordre,  la  paix 
et  enfin  le  règne  des  lois.  C'est  à  celte 
condition,  déclare  Dutard,  que  le  ministre 
pourra,  dans  le  silence  du  cabinet,  mé- 
diter profondément  les  bases  d'une  légis- 
lation et  développer  ses  grands  principes. 

20  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  iV.,  F'"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tablea-ux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  259. 

612.  —  Billet  de  Garât  au  citoyen  Cham- 
pagneux,  chef  de  la  1"  division  de  l'inté- 
rieur, le  priant  de  confier  au  citoyen 
Julian  de  Carentan  (Drocon),  porteur  du- 
dit  billet,  une  mission  d'observateur  pour 
Paris,  avec  note  donnant  le  signalement 
du  sieur  Juliaii,  âgé  de  29  ans,  domicilié 
rue  des  Sept-Voies,  au  collège  du  Pan- 
théon. 

20  mai  1793. 

Autographe,  A.  N.,  F»«  III,  Seine,  27. 

613. —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  relatant  les  faits  suivants  : 

1°  Malgré  la  multitude  des  agitateurs, 
l'opinion  publique  se  soutient,  et  si  quel- 
que circonstance  trouble  un  peu  le  calme, 
ce  n'est  que  passagèrement. 

2°  Les  citoyennes  qui  s'opposent  à  l'en- 
trée, dans  le  sein  de  la  Convention,  des 
personnes  munies  de  cartes  des  députés, 
prétendent,  d'une  part,  que  ce  sont  les 
individus  qui  doivent  applaudir,  d'autre 
part,  qu'elles  exécutent  la  loi  qui  a  dé- 
crété la  Liberté  et  l'Egalité. 

3°  Les  conférences  au  sujet  de  Miaczynâki 
continuent,  on   désire  que,  si  ses  aveux 


18  V 


CHAPITRE  1".  —  JOllHNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


opèrent  le  salut  de  la  République,  sa  ré- 
compense soit  la  vie. 

4"  La  fermentation  contre  les  membres 
(lo  la  Convention, qui  pensent  comme  Rar- 
haroux,  augmente  chaque  jour,  plusieurs 
projels  sont  concertés  et  rejetés  tour  à 
tour,  sans  rien  offrir  d'inquiétant. 

5°  Les  nouvelles  do  la  Vendée  ont  géné- 
ralement déconcerté  ceux  qui  désirent  le 
succès  des  rebelles  et  qui,  le  matin, 
croyaient  pouvoir  lever  la  tête  et  regarder 
en  face. 

C»  Un  citoyen  du  nom  de  Colin,  prési- 
dent de  la  section  de  la  Rutte-des-Moulins, 
a  été  dénoncé  à  la  Société  des  Jacobins 
comme  dirigeant  un  parti  destructeur 
des  autorités  constituées. 

L'e,\trait  de  ces  rapports  et  déclarations 
est  accompagné  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

20,  21  mai  1793. 
Extrait   et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF"45,  n»  351. 

614.  —  Rapport  de  l'observateur  l)u- 
tard  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  lui 
rendant  compte  de  ses  pérégrinations  à 
travers  Paris,  depuis  le  Palais-Royal  jus- 
qu'à la  Crève,  par  les  quais,  puis  à  la 
Montagne  Sainte-Geneviève,  ensuite  par 
le  boulevard  du  Temple,  aux  Cbamps- 
Elyséès  et  au  Palais- Royal,  où  partout 
régnait  le  plus  grand  calme,  et  oii  l'on  ne 
voyait  (iresque  pas  de  groupes.  Au  Palais- 
Royal,  il  a  aperçu  plus  de  30  officiers  des 
troupes  de  ligne  et  un  essaim  de  Sans- 
Culottes  en  uniforme,  paraissant  nouvelle- 
ment enrôlés,  et  s'étonne  qu'on  ne  les 
fasse  point  partir.  A  l'occasion  des  fêtes  de 
la  Pentecôte,  Dutard  constate  que  le  même 
peuple,  qui  persécute  les  prêtres,  profane 
les  temples,  se  joue  de  la  religion,  con- 
sidère la  Pentecôte  comme  une  solennité, 
au  point  que  toutes  les  boutiques  de  Paris 
sont  restées  fermées  pendant  3  jours,  et 
Dutard  cite  des  faits  qui  démontrent  le  chô- 
mage observé  par  les  Sans-Culottes,  c'est 
ainsi  qu'à  la  Montagne  Sainte-Geneviève, 
deux  maisons  occupées  par  des  relieurs, 
tous  Sans-Culollcs,  étaient  vides,  ils  étaient 
en  compagnie  de  leurs  femmes,  parées 
de  leurs  plus  beaux  habits,  à  faire  des 


visites.  Au  carreau  de  la  Halle,  les  reven- 
deurs d'habits,  qui  sont  presque  tous  ou 
Cordeliers  ou  Jacobins,  ont  chômé  pen- 
dant les  trois  jours  de  fête.  Au  cimetière 
dos  Innocents,  les  gargotiers  qui  débitent 
de  la  viande  et  des  haricols,  sous  des  para- 
sols, ont  également  chômé,  et  cependant 
ce  sont  les  plus  enragés  suppôts  de  la 
faction  Cordelière  ou  Jacobine.  Dutard  en 
conclut  que  cette  grande  réunion,  ce  rap- 
prochement résultant  de  la  Pentecôte,  vaut 
plus  pour  la  chose  publique  que  les  deux 
réquisitions  permanentes,  et  que  les  .\s- 
semblées  législatives  sont  coupables  d'avoir 
brisé  tous  les  liens  de  l'association  civile 
et  politique. 

Le  décret  du  20,  ordonnant  un  emprunt 
forcé  d'un  milliard  sur  les  riches,  et  les 
nouvelles  de  la  Vendée,  ont  causé  une 
certaine  joie  dans  le  peuple,  on  trouvait 
même  que  le  mode  d'emprunt  adopté 
par  la  Convention  était  supérieurement 
bien  imaginé.  Au  dire  d'un  publiciste,  en- 
taché d'aristocratie,  la  Convention  songe- 
rait à  casser  la  Municipalité  et  le  Départe- 
ment, et  a  décrété  d'accusation  Chau- 
melte,  aussi  est-il  certain  que  les  Jacobins 
perdent  chaque  jour  de  leur  crédit.  Dutard 
dit  que,  la  veille  au  soir,  à  8  heures,  il  a 
vu  partir  les  volontaires  de  Saint-Roch, 
qui  formaient  un  cortège  charmant  et 
composé  d'une  belle  jeunesse. 

21  mai,  9  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  (a  Révolution 
française,  t.  I,  p.  264. 

615.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  mentionnant  le  départ, 
d'après  les  ordres  du  ministre  de  la  guerre, 
de  deux  convois  d'arlillerie,  l'un  pour  le 
Mans,  l'aulre  pour  l'armée  de  la  réserve. 
Suivant  avis  du  chef  provisoire  de  la  2*  lé- 
gion, faisant  le  service  à  l'Etat-major  pen- 
dant l'intérim,  et  conformément  aux  or- 
dres écrits  du  Maire,  les  6  chefs  provisoires 
des  légions  devaient  faire  le  service,  jour 
par  jour,  à  l'Etat-major  général  pendant 
l'intérim,  et  à  l'elTet  d'assurer  un  fonction- 
nement uniforme,  les  commandants  des 
sections  armées  étaient  invités  à  veiller  à 
l'exactitude  du  service  dans  les  postes  de 


L'ESPUIÏ  l'UBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


18S 


leur  arrondissement,  attendu  que  plusieurs 
adjudants  -  majors  de  bataillons  étaient 
partis  pour  l'armée.  I.cs  réserves  de  2;; 
hommes  par  section  cojiLinueront  à  être 
tenues  au  complet  et  viendront  toujours 
se  faire  inscrire  au  secrétariat  de  l'Etat- 
major  général,  où  le  chef  de  légion  de 
service  donnera  ses  ordres  ultérieurs. 

D'après  les  rapports  de  la  garde  natio- 
nale, des  patrouilles  avaient  rencontré!  la 
nuit,  dans  la  section  du  Panthéon-Fran- 
çais, beaucoup  d'individus  armés  de  gros 
bâtons  d'épino,qui  se  donnaient  rendez- 
vous  pour  le  lendemain.  Sur  des  avis  et 
des  craintes  de  quelques  mouvements  vers 
les  prisons,  de  fréquentes  patrouilles  s'y 
sont  portées,  mais  tout  a  été  tranquille. 

îl  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  JV.,  AF'v  1470. 

616. — Extrait  desrapports  et  déclarations 
faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la  Po- 
lice, donnant  les  renseignements  suivants  : 

1"  Les  esprits  sont  dans  une  inquiétude 
assez  calme  {sic),  les  groupes  se  conti- 
nuent, mais  la  majorité  se  prononce  pour 
le  patriotisme  et  la  tranquillité.'  Les 
troubles  des  sections  se  dissipent,  les  agi- 
tateurs, démasqués,  commencent  à  s'en 
éloigtier,  particulièrement  depuis  les  nou- 
velles de  la  Vendée. 

2°  Les  volontaires  enrôlés  dans  la  sec- 
tion des  Lombards  se  plaignent  de  la 
lenleur  de  leur  mise  sur  pied,  ils  menacent 
de  vendre  leurs  habits,  si  le  contingent 
n'est  pas  formé  vendredi,  leurs  plaintes 
visent  surtout  l'aristocratie  mercantile  de 
cette  section,  qui  refuse  les  secours  par 
haine  de  la  chose  publique. 

3'  On  continue  à  murmurer  contre  la 
compagnie  Winter  qui,  dit -on,  achète 
20  écus  des  chevaux,  hors  d'état  de  faire 
le  service,  et  qui  sont  conduits  par  des 
joueurs,  des  souteneurs  de  jeux  et  de  fdles, 
et  notamment  des  ci-devant  gardes  du  ci- 
devant  Roi. 

4°  La  cherté  des  denrées  est  la  princi- 
pale cause  des  agitations  et  des  murmures. 
L'emprunt  forcé  a  été  accueilli.  Les  fiacres 
enlendeut  par  le  mot  liberté  le  droit  de 
rançonner  le  public.  Les  plaintes,  les  bat- 
teries se  multiplient  à  l'infini. 


5°  On  murmure  contre  la  disculpation 
de  Miranda.  Quelques  individus  s'inté- 
ressent au  sort  de  Miaczynski,  parce  que 
les  déclarations  qu'il  avait  annoncées  ont 
persuadé  que  ce  criminel  réparerait  en 
quelque  sorte  ses  fautes  par  des  aveux 
précieux  pour  la  République. 

Celle  feuille  de  rapports  est  accompa- 
gnée d'une  lettre  d'envoi  du  maire  de 
Paris  au  Conseil  exécutif. 

21,  22  mai  1793. 
Extrait  et  original   signé   (2  pièces),  A.  N., 
AF"  45,  n"  351. 

617.  -  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  Garât,  mirristre  de  l'intérieur,  ra- 
contant l'exécution,  sur  la  place  de  la 
Révolution,  de  Miaczynski,  qui  s'est  mon- 
tré lâche  jusqu'au  dernier  moment,  protes- 
tant de  son  innocence,  essayant  d'adresser 
la  parole  au  peuple,  lequel,  trop  pénétré  de 
sa  lâcheté,  qui  confine  à  la  trahison,  n'a 
pas  voulu  le  laisser  parler.  Sur  la  ter- 
rasse du  château  on  s'est  beaucoup  en- 
tretenu de  ceMiaczynski,  que  l'on  a  dépeint 
comme  un  escroc,  un  maquereau.  Dans 
plusieurs  groupes,  sur  cette  même  ter- 
rasse, on  faisait  l'éloge  de  Custine,  dont 
on  a  raconté  un  Irait,  qui  a  été  fort  ap- 
plaudi, à  propos  d'un  colonel,  qu'il  mit 
aux  arrêts  pour  être  venu  à  la  parade  avec 
des  manchettes  de  Valenciennes,  après  les 
avoir  coupées  lui-même  avec  des  ciseaux. 
Au  Café  Procope,  où  Dutard  comptait  re- 
trouver des  amis,  il  n'a  vu  que  des  aristo- 
crates et  des  modérés,  le  rendez-vous  des 
agents  de  la  faction  y  était  ordinairement 
à  la  nuit  tombante,  mais  il  n'a  pu  en  re- 
connaître aucun.  Du  Café  Procope,  Dutard 
descendit  vers  10  heures  à  la  Commune,  et 
rend  compte  de  ce  qui  s'estpassé  à  la  séance 
où  Chaumette  et  Hébert  prirent  la  parole, 
dans  la  discussion  qui  s'engagea  au  sujet 
d"un  certificat  de  civisme  demandé  par 
un  inspecteur  de  la  voirie.  Des  députa- 
tions  de  diverses  sections  vinrent,  les 
unes  approuver,  les  autres  improuver  la 
nomination  de  Boulanger,  eu  qualité  de 
Commandant  général;  la  section  de  Mo- 
lière et  La  Fontaine  ayant  déclaré,  la  loi  à 
la  main,  que,  en  l'absence  du  Comman- 
dant général,  c'étaient  les  chefs  de  légion 


186 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


qui  devaieul  faire  le  service,  Hébert  fit 
observer  que  ces  lois  étaient  l'œuvre  de  La 
Fayette,  et  que  le  10  août  les  avait  toutes 
ensevelies  dans  I*ubli,  mais  qu'il  espé- 
rait que  l'insurreclion  qui  se  préparait  les 
ferait  toutes  disparaître. 

Les  héroïnes  dé  la  liberté  (républicaines 
révolutionnaires)  étaient  à  la  Commune  à 
11  heures  et  attendaient  leur  tour,  pour 
donner  leur  adhésion  à  la  nomination  de 
Boulanger;  la  veille  au  soir.  Dutard  en 
avait  vu  sur  la  terrasse  du  château  une 
douzaine,  qui  lui  racontèrent  diverses  par- 
ticularités, notamment  un  colloque  très  vif 
avec  un  député  de  la  Convention,  à  la 
porte  d'entrée,  où  elles  se  tenaient  pour 
empêcher  qu'on  ne  passât  avec  des  billets 
délivrés  par  les  députés.  D'après  Dutard 
ces  femmes,  du  genre  de  celles  qu'il  avait 
vues  à  la  Commune,  étaient  ou  des  femmes 
de  Jacobins  de  second  ordre,  ou  salariées 
par  les  Jacobins,  et  du  dernier  commun, 
à  son  avis,  la  garde  nationale  n'avait  qu'à 
leur  résister  avec  prudence  et  raison,  et 
elles  n'oseraient  tenter  aucune  entreprise. 
Dutard  rapporte  que  les  promenades 
étaient,  la  veille,  passablement  garnies, 
mais  l'affluence  n'était  pas  grande,  tout 
s'y  passait  tranquillement;  il  vit  défiler 
deux  fois  des  volontaires  des  Gravilliers, 
qui  s'étaient  présentés  à  la  Convention  et 
qui  paraissaient  gais  et  contents.  D'après 
Dulard,  une  insurrection  générale  serait 
extrêmement  difficile,  attendu  que  les  pol- 
trons prévaudront  sur  les  courageux, et  que 
tant  d'hommes  reculeraient  qu'il  serait  im- 
possible de  les  faire  marcher  ;  deux  mesures 
s'imposent,  empêcher  les  suspects  d'être 
désarmés  autrement  que  sur  l'ordre  du 
ministre,  et  réprimer  les  Comités  révolu- 
tionnaires par  des  emprisonnements.  L'un 
des  amis  de  Dutard,  marchand  aux  Halles, 
lui  disait  à  propos  des  femmes  dos  Halles, 
qu'elles  étaient  presque  toutes  aristocrates, 
que  l'ancien  régime,  le  nouveau,  ou  tout 
autre  leur  était  égal,  qu'elles  ne  vendaient 
plus  rien  et  se  donneraient  volontiers  au 
premier  qui  leur  promettrait  l'abondance. 

22  mai  1793,  11  h.  t/2du  matin. 
Original  non  signé,  A.N.,  F'' III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Scbmiut,  Tableau*  «^e  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.  267, 


618.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  s'ex- 
cusant  de  ne  pouvoir,  dans  le  moment 
présent,  remplir  sa  mission  avec  tout  le 
zèle  nécessaire,  en  raison  des  besoins  de 
sa  famille,  qui  vont  toujours  croissants 
avec  le  prix  des  denrées  et  dépassent  de 
beaucoup  ses  ressources,  déclarant  que  la 
vue  de  l'esprit  public  le  rend  malade,  car 
cet  esprit  n'est  pas  tel  qu'un  véritable  ami 
de  la  liberté  peut  le  désirer,  la  Nation  ne 
sent  pas  assez  que  la  loi  est  le  seul  rem- 
part à  opposer  aux  conséquences  de  l'esprit 
de  parti  et  à  la  tyrannie  respective  des 
citoyens  entre  eux.  Perrière  donne  comme 
exemple  les  propos  qu'il  a  relevés,  notam- 
ment ceux  de  l'un  des  volontaires  enrôlés 
pour  la  Vendée,  qui  disait  à  l'un  de  ses 
camarades,  lesquels,  tous  bons  enfants,  ne 
songeaient  qu'à  boire  et  à  se  promener  : 
«  Camarades,  on  veut  mettre  les  Jacobins 
sur  cul,  il  faut  pourtant  les  soutenir;»  ce 
n'est  pas  possible,  répondirent  les  autres, 
qui  paraissaient  toujours  vouloir  revenir 
à  leur  innocente  conversation  ;  plus  loin, 
Perrière  trouve  deux  ouvriers  qui,  en  se 
réjcJtiissant  de  la  nouvelle  des  récents 
succès  obtenus  en  Vendée,  souillaient  cette 
joie  en  ajoutant  que  ce  n'était  pas  tout, 
qu'il  se  préparait  dans  Paris  un  mouve- 
ment où  il  y  aurait  des  tètes  promenées 
au  bout  des  piques;  enfin,  dans  un  Co- 
mité révolutionnaire  il  entendit  un  ci- 
toyen désigner  à  ses  collègues  un  individu 
et  dire  :  Vous  pouvez  marquer  d'une  croix 
le  nom  de  cet  homme,  parce  que  c'était 
une  figure  à  bureau.  Tout  cela,  observe 
Perrière,  sent  furieusement  la  proscrip- 
tion ;  la  haine  sourde  du  pauvre  contre  le 
riche  se  manifeste  à  chaque  instant  et 
pourra  éclater  d'une  manière  terrible. 
Le  môme  raconte  que,  traversant  les  Tui- 
leries un  peu  malin,  il  fut  témoin  des  mur- 
mures qu'excitait  la  consigne,  qui  était 
de  laisser  sortir,  et  non  pas  entrer,  et  à 
ce  propos  fut  interpellé  par  une  femme 
qui,  le  prenant  pour  un  sans-culotte  qu'il 
est,  mais  un  sans-culotte  qui  n'en  veut 
pas  avoir  aux  dépens  des  riches,  lui  dit  : 
Il  N'est-ce  pas  mon  ami,  il  n'y  a  que  les 
sans-culottes  de  levés  à  cette  heure-ci,  les 
aristocrates,  les  gros  marchands  dorment 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


187 


tranquillement  sous  leurs  verroux,  c'est 
pour  eux  que  s'ouvrent  les  portes  des 
Tuileries.  » 

Perrière  termine  en  exprimnnt  le  vœu 
lie  voir  les  braves  défenseurs  de  la  patrie 
plus  contents,  beaucoup  de  gendarmes  se 
plaignant  de  la  retenue  qu'on  leur  fait 
d'un  argent  qui  leur  est  dû  depuis  long- 
temps, la  Nation  prend  tout,  disent-ils,  et 
ne  restitue  rien. 

22  mai  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  ScHMiDT,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.  273. 

619.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance 
de  la  Police,  donnant  les  indications  sui- 
vantes : 

1°  La  fermentation  est  toujours  la  même, 
mais  elle  n'est  que  partielle  et  ne  présente 
encore  aucune  apparence  d'ensemble. 

2°  L'exécution  de  Miaczynski  a  occupé 
les  oisifs,  chacun  en  a  parlé  h  sa  manière, 
le  peuple  est  toujours  inquiet  et  agité,  la 
cherté  excessive  des  denrées  le  faligue. 

3»  On  se  plaint  de  no  voir  partir  les 
volontaires  enrôlés  que  par  fractions  et 
très  lentement,  l'on  observe  qu'étant  payés 
à  compter  du  jour  de  leur  enrôlement, 
ils  consomment  cet  argent  en  plaisirs  et 
en  débauches,  au  lieu  d'être  utiles  à  la 
patrie. 

4»  Les  groupes  se  multiplient  dans  tous 
les  quartiers,  mais  les  motionnaires  se 
contrarient,  et  l'on  se  sépare,  faute  de  s'en- 
tendre. Les  Tuileries  et  le  Jardin  de  l'E- 
galité présentaient  des  rassemblements 
plus  calmes  qu'à  l'ordinaire,  le  patrio- 
tisme ne  parait  pas  vouloir  céder. 

Cette  feuille  de  rapports  est  accompa- 
gnée d'une  lettre  d'envoi  du  maire  de 
Paris  au  Conseil  exécutif. 

22,  23  mai  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF"45,  n»  351. 

620.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
lard  à  Carat,  ministre  de  l'intérieur, 
annonçant  que,  du  côté  des  Halles  et  du 
Palais  de  l'Egalité,  tout  est  d'une  tran- 
quillité parfaite,  et  que,  la  veille  au  soir, 
un  conilit  entre  la  Société  des  Cordeliers 


et  la  section  de  la  Butte-des-Moulins,  au 
sujet  d'un  complot  dénoncé  par  cette  So- 
ciété, avait  provoqué   un    rassemblement 
assez  considérable  devant  l'église  Saint- 
Hoch,  dont  une  patrouille  de  60  hommes 
bien  décidés  défendait  l'entrée  et  divisait 
les  groupes,  déclarant  que  l'attitude   de 
cette   patrouille,   composée  de  modérés, 
en  avait  imposé  aux  Jacobins,  qui   n'a- 
vaient   fait    aucune    résistance    et    plus 
soufflé  mot,  faisant  remarquer  que,  sans 
contredit,  on  avait  rendu  un  grand  ser- 
vices aux  modérés  de  Paris,  de  tous  les 
rangs,  de  tous  les  âges,  de  leur  faire  monter 
par  eux-mêmes  leurs  gardes;  Dutard  en 
cite  plusieurs  exemples  caractéristiques  : 
un  apothicaire   du  Roi   de  la  rue   Saint- 
Martin,  enchanté  de  monter  sa  garde  et 
d'avoir   à   sa   disposition    un    fusil    avec 
40  cartouches,  un  courtier  de  la  section  de 
la   Trinité,   qui   disait   que   les  Jacobins 
étaient  f....    et   qu'ils    jouaient    de    leur 
reste,  un   garçon  marchand  de  vin,  que 
Dutard    entendit,    devant   l'église    Saint- 
Roch,  discuter  la  question  de  la  perma- 
nence des  sections,  qu'il  analysa  très  bien. 
Dutard  se  demande  si  le  parti  modéré,  pris 
partiellement  et  collectivement,  n'est  pas 
plus  fort,  plus  vigoureux,  plus   nerveux 
et  peut-être  plus  nombreux  que  celui  des 
anarchistes;  il  a  pu  constater  que,  dans 
les  tribunes   des  sociétés  populaires,  les 
aboyeurs  des  sections  sont  presque  tous 
des   lâches,    pour    la    plupart   de    petits 
hommes,  qu'un  souffle  modéré  renverse, 
que   nombre   de   marchands,    d'artistes, 
pour  la  plupart  originairement  sans  for- 
tune, doivent   à   la   force    seule   de   leur 
corps   celle    qu'ils   ont  acquise,    que   les 
demoiselles  de  Paris  arrêtent  ordinaire- 
ment leur  choix  sur  des  hommes  vigou- 
reux, et  que  ce  sont  généralement  ceux 
qui  ont  du  bien.  Dutard  aborde  une  ques- 
tion dont  on  parlait  la  veille  à  demi-mot, 
celle   des  projets  prêtés  à  la  Convention 
de  vouloir  supprimer  la  Municipalité  et  le 
Département,  et  d'établir  6  municipalités 
à  Paris,  il  trouve  que  la  Convention  doit 
réfléchir  que  la   Municipalité  s'est  mise 
presque  en  o|)position  avec  elle,  l'a  heur- 
tée presque  de  front,   que  par   les   em- 
piétements sur  l'autorité  que  la  Convention 


188 


CHAPITRE  I".  —  JOIlRMtES  HISTORIQUES  DE  I.A  RÉVOLUTION 


Il  tolérés,  elle  a  presque  semblé  recon- 
naître la  légitimité  de  sa  conduite,  et 
qu'il  est  temps  de  savoir  si  c'était  à  la 
Municipalité  ou  à  la  Convention  que  le 
peuple  devait  obéir,  mais  que  vouloir 
frapper  un  grand  coup,  ce  serait  risquer 
le  certain  pour  l'incertain,  qu'il  est  d'avis 
de  laisser,  partout  et  pour  tout,  faire  et 
agir  les  sections,  qu'on  y  dénonce  et  qu'on 
y  improuve  Robespierre,  Marat,  Lhuillier 
et  ciiaumette,  leurs  personnes  devant 
toujours  être  sacrées,  de  plus  qu'aucune 
tentative  ne  sera  possible  que  le  jour  où 
une  force  départementale  sera  à  Paris  et 
qu'elle  demandera  elle-même  ce  que  l'au- 
torité désire  à  ce  propos.  Dutard  ajoute 
que  la  fédération  générale  serait  une 
belle  occasion  et  qu'il  laisse  à  Garai  le 
soin  d'examiner  si  elle  doit  être  convo- 
quée pour  le  14  juillet,  afin  de  prendre  <à 
temps  des  mesures  pour  ne  pas  tomber 
dans  recueil  où  est  tombé  M.  Roland. 
Une  autre  question  que  Dutard  soumet  à 
l'examen  de  Garât,  est  celle  de  savoir  s'il 
convient  que  la  Convention  assiste  en 
corps  ou  par  députation  à  la  procession 
de  la  Fête-Dieu,  l'un  des  plus  sûrs  moyens, 
suivant  Dutard,  de  se  réconcilier  avec  le 
peuple  et  de  rallier  de  plus  en  plus  tous 
les  citoyens. 

23  mai  1793,  9  li.  1/2  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  ScHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.  275. 

621.  —  Hillet  de  Garât,  ministre  de 
l'intérieur,  h  .Champagneux,  chef  de  la 
1"  division  à  l'intérieur,  le  priant  de 
donner  au  citoyen  Raumier(Jeaii-Bapliste) 
une  mission  d'observateur  pour  Paris, 
avec  le  signalement  dudit  Baumier,  âgé 
de  44  ans,  demeurant  à  Paris,  rue  du 
Croissant,  n»  6. 

23  mai  1793. 
Autographe,  A.  N.,  F'<^  III,  Seine,  27. 

622.  —  Rapport  des  observateurs  Hugot 
et  Bichet,  informant  qu'en  plusieurs  en- 
droits où  ils  s'étaient  transportés,  la  con- 
versation roulait  sur  Lacroix,  Chambon, 
et  l'on  disait  :  «  Voyez  comme  se  com- 
portent nos  mandataires,  si   l'on  n'était 


pas  plus  unis  qu'eux,  les  afl'aires  iraient 
bien  mal.  »  Dans  d'autres  groupes  on  par- 
lait de  l'affaiie  de  Cusline  et  l'on  accusait 
de  trahison  le  commandant  de  l'aile  qui 
avait  lléchi. 

A  9  heures  1/2  du  soir,  à  la  section  des 
Lombards,  on  en  est  venu  aux  mains,  des 
femmes  ont  crié  :  aux  armes,  on  se  bat,  la 
section  d'Arcis  s'y  est  portée,  mais  tout 
s'est  calmé  aussitôt,  l'auteur  de  la  rixe, 
arrêté  immédiatement,  fut  conduit  au  Co- 
mité révolutionnaire. 

L'observateur  Bichet  ajoute  que  la  sec- 
tion des  Champs-Elysées  a  envoyé  aux 
47  autres  sections  un  arrêté  tendant  à 
supprimer  les  autorités  constituées,  dans 
les  24  heures,  eu  attentant  à  la  liberté  du 
Maire  et  en  provoquant  une  révolution  à  la 
Convention.  La  section  de  la  Maison-Com- 
mune a  passé  à  l'ordre  du  jour,  en  vouant 
cet  arrêté  au  mépris,  et  a  nommé  des 
commissaires  à  l'effet  d'inviter  les  sec- 
tions et  les  sociétés  populaires  à  se  réunir 
et  à  témoigner  à  la  section  des  Champs- 
Elysées  tout  le  mécontentement  et  tout  le 
mépris  que  l'on  a  pour  son  arrêté. 

23  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  355,  n»  1868. 

623.  —  Rapport  de  l'observateur  Goi- 
sier,  faisant  connaître  qu'il  a  parcouru 
différents  quartiers,  entre  autres  ceux  du 
Jardin  des  Plantes  et  du  Luxembourg,  et 
qu'il  n'a  rien  vu  de  préjudiciable  à  la  loi, 
ni  à  la  République,  cependant  la  plupart 
des  groupes  demandent  la  dissolution  de 

la  Convention. 

23  mai  1793. 
Original   signé   (en  double),   A.  N.,  C  355, 
n"  1868. 

624.  —  Rapport  de  l'observateur  Corde- 
bar,  déclarant  que  tout  élait  fort  tranquille 
là  od  il  avait  passé,  la  femme  lieutenant, 
dont  il  avait  parlé  dans  un  précédent 
rapport,  sert  dans  le  régiment  de  Berge 
chasseur,  10»  compagnie,  l'observateur 
Cordebar  annonce  qu'il  est  à  la  poursuite 
de  M.  d'Harcourt,  conjointement  avec  le 
citoyen  Bertremieu,  l'aîné. 

23  mai  1793. 
Original    sign(^   (en    ilouble),    /t.  A'.,   C  S'iâ. 
u°  1868, 


L'ESPRIT  PUItLIC  A  PAIUS  DE  JANViEU  A  JUIN  1793 


189 


C2o.  —  Rapport  de  l'observateur  Simon, 
faisant  connaître  qu'une  petite  femme,  ha- 
billée en  amazone  uniforme,  jointe  à  d'au- 
tres particuliers,  empêchait  encore  la 
veille  le  passage  des  personnes  munies  de 
billets  rouges  à  l'entrée  des  écrivains  de 
la  Convention,  et  allait  causer  de  la  ru- 
meur, sans  le  factionnaire  qui  a  mis  toute 
la  fermeté  d'un  bon  citoyen  pour  en  ar- 
rêter les  suites,  celte  femme  est  suspecte 
d'ôtre  soldée  par  quelques  partis.  I.e  pu- 
blic a  beaucoup  applaudi  à  ce  que  la  Com- 
mune de  Paris  ne  soit  point  divisée, 
comme  le  demandait  Musseau,  il  était  at- 
tendu par  de  bons  citoyens  pour  le  liuei', 
comme  il  l'avait  déjà  été  à  la  Convention. 
La  tranquillité  se  manifeste  dans  la  capi- 
tale au  sujet  des  frontières  et  de  la  Ven- 
dée, l'espoir  dos  forces  qu'on  leur  oppose 
satisfait  le  public,  ((ui  s'attend  ù  d'heu- 
reux succès. 

23  mai  1793. 

Original  signé  (en  double),  A.  N.,  C  355, 
n»  18(i8. 

626.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Roy,  marquant  qu'au  désir  des  intentions 
du  citoyen  Lafosse,  chef  de  leur  bureau, 
ils  se  sont  portés  au  lieu  du  supplice  du 
général  Miaczynski,  pour  savoir  si  tout  y 
était  calme  et  tranquille;  on  a  observé 
que  sur  la  place  et  aux  alentours  il  y  avait 
un  peuple  immense  qui  se  comportait  d'une 
manière  admirable,  la  satisfaction  était 
peinte  sur  tous  les  visages,  et  l'on  entendait 
ce  peuple  dire  avec  enthousiasme  :  «  Voilà 
donc  un  scélérat  qui  va  subir  la  peine 
que  mérite  sa  complicité.  » 

L'observateur  Le  Roy  déclare  être  re- 
venu du  côté  de  la  Convention,  où  il  y 
avait  beaucoup  de  monde,  mais  qui  se 
comportait  on  ne  peut  mieux,  il  monta 
dans  la  tribune  du  côté  du  Faubourg  Sainl- 
(iermain,  qui  était  pleine,  ainsi  que  toutes 
les  autres,  le  peuple  semblait  tranquille, 
mais  les  législateurs  étaient  fort  agités,  il 
était  alors  question  de  la  justification  des 
commissaires  envoyés  pour  découvrir  les 
trames  du  ci-devant  duc  d'Orléans.  Se 
trouvant  trop  à  l'étroit  dans  le  local  où  il 
était,  l'observateur  sortit  avant  la  justiti- 
cation,  dans  l'après-dînée,  il  parcourut  une 
grande  partie  des  boulevards  du  Temple, 


le  Faubourg  Saint-Martin  et  plusieurs  rues, 
et  put  constater  que  tout  était  calme  et 
tranquille. 

23  mai  !793. 
Copie,  A.  N.,  G  355,  n»  1868. 

627.  —  Rapport  de  l'observateur  Dor- 
léans,  faisant  connaître  qu'après  avoir 
parcouru  plusieurs  quartiers  de  Paris,  il 
n'y  a  rien  vu  de  contraire  aux  lois  ni  à  la 
tranquillité  publique,  et  n'a  rien  entendu 
dire  qui  puisse  nuire  au  bien  commun, 
qu'à  2  heures,  il  se  rendit  à  la  Convention, 
où  tout  était  calme  et  tranquille,  ainsi 
(ju'aux  environs;  il  y  avait  peu  de  monde 
dans  la  tribune  où  il  se  trouvait,  on  y 
murmurait  contre  plusieurs  députés  que 
l'on  voyait  dormir  de  côté  et  d'autre  et 
montrer  ainsi  le  peu  d'intérêt  qu'ils  pre- 
naient à  la  chose  publique,  et  l'on  disait 
dans  la  tribune  :  «  Ils  ont  gagné  leurs  22  li- 
vres facilement  et  sans  peine.  » 

23  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  355,  n"  1868. 

628.  —  Rapport  de  l'observateur  Le- 
grand,  annonçant  qu'il  a  employé  la  jour- 
née du  21  au  22  mai  à  prendre  des  informa- 
tions, que,  le  23,  il  a  parcouru  une  grande 
partie  des  boulevards,  les  Champs-Ely- 
sées, les  environs  de  la  Convention  et  le 
Palais  de  l'Egalité,  et  a  remarqué  que 
dans  beaucoup  de  conversations  les  ci- 
toyens témoignaient  leur  mécontentement 
des  députés  de  la  Convention,  auxquels 
ils  imputaient  tous  les  maux  et  une  cause 
de  désunion,  ce  qui  dans  peu  de  temps 
mènerait  à  un  nouveau  10  août  pour 
égorger  tous  les  traîtres. 

(23  mai  1793.) 
Original  signé  et  copie  (2  pièces),   A.  N., 
C  355,  n»  1868. 

629.  —  Rapport  de  l'observateur  A. 
Bègue,  déclarant  que,  depuis  plusieurs 
jours,  il  voit  avec  la  plus  grande  peine  de 
nouveaux  soldats,  à  peine  enrôlés  et  ayant 
reçu  une  partie  de  leur  équipement, 
vendre  leurs  chemises,  guêtres  et  souliers, 
cela  ne  peut  donner  bonne  opinion  de  ces 
gens-là,  qui  sont  prêts  à  déserter;  il  fau- 
drait, pour  obvier  à  cet  inconvénient,  qu'il 
fftt  défendu  par  affiche  à  tout  fripier,  bro- 


190  CHAPITRE  I•^  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


canleur,  el  à  toute  revendeuse  d'acheter 
aucuns  de  ces  effets,  et  que  l'on  punit  les 
contrevenants. 

23-24  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  355,  n»  1868. 

630.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations reçus  au  Bureau  de  surveillance 
de  la  Mairie,  signalant  les  faits  suivants  : 

1"  La  différence  des  opinions  et  l'agi- 
tation qui  en  est  la  suite  nécessaire  n'olîre 
encore  rien  d'inquiétant.  La  désunion 
entre  quelques  membres  de  la  Convention, 
d'un  côté,  l'excessive  cherté  des  denrées, 
de  l'autre,  sont  les  principales  causes  de 
la  fermentation  du  peuple,  qui  se  lasse 
de  se  plaindre  à  mi-voix  et  qui  finirait 
par  se  débander,  si  la  Convention  n'appor- 
tait un  prompt  secours  à  ses  maux,  et  on 
ne  peut  se  dissimuler  que  le  soulèvement 
ne  soit  inévitable  et  très  prochain,  si  l'on 
ne  prend  les  mesures  les  plus  efficaces 
pour  soulager  le  peuple. 

2»  La  lenteur  du  recrutement  est  due 
en  majeure  partie  aux  scélérats  qui  ont 
égaré  les  hommes  de  bonne  volonté  en 
leur  inspirant  de  la  méfiance;  ce  moyen 
n'a  cependant  pas  réussi,  puisque  les  vo- 
lontaires, assemblés  hier  23,  sur  la  place 
des  Piques,  pour  leur  départ,  répondaient 
aux  monstres  qui  se  glissaient  dans  leurs 
rangs  pour  les  décourager  :  Nous  partons 
pour  noits  battre  et  exterminer  les  traîtres. 

3»  On  murmure  de  ce  que  les  volon- 
taires, casernes  à  l'Ecole  militaire  depuis 
S  semaines  et  tous  habillés,  ne  soient  pas 
encore  armés  et  partis. 

4»  Les  agitateurs  et  marchands  d'ar- 
gent commencent  à  reparaître,  mais  on 
les  sBrveille  exactement. 

5°  On  a  vu  plusieurs  volontaires,  nou- 
vellement enrôlés,  vendre  leurs  souliers, 
guCtres,  bas  et  chemises,  ce  qui  ferait 
présumer  l'intention  de  ne  pas  partir,  on 
désirerait  un  arrêté  de  la  Commune  qui 
interdit  à  tous  marchands  d'acheter  d'un 
volontaire  quoi  que  ce  soit  de  son  équi- 
pement. 

6'  L'arrêté  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  tendant  à  dissoudre  les  autorités 
constituées,  a  généralement  été  accueilli 
avec  indignation  par  les  autres  sections. 


La  motion  d'un  membre  de  la  Convention, 
tendant  à  casser  la  Municipalité  et  mettre 
le  Maire  en  état  d'arrestation,  a  éprouvé 
le  même  sort. 

Cette  feuille  de  rapports,  du  23  au 
24  mai,  est  accompagnée  d'une  lettre 
d'envoi    du   maire    de   Paris   au    Conseil 

exécutif. 

23,  24  mai  1793. 
Extrait  et   original   signé  (2  pièces),  A.  N., 
.VF"  45,  n°351. 

631.  —  Rapport  de  l'observateur  Du- 
tard  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  ren- 
dant compte  d'uno  vi.'jito  qu'il  n  faite  aux 
Sans-Culoltcs  du  Faubourg  Saint-Antoine, 
qu'il  n'avait  pas  vus  depuis  8  mois,  et  dont 
il  a  reçu  le  meilleur  accueil;  l'un  de  ceux 
avec  lesquels  il  s'est  entretenu,  un  brave 
fabricant  de  petits  souliers  d'enfants,  à 
propos  de  l'envoi  d'un  arrêté  de  la  section 
des  Tuileries  relatif  à  la  sûreté  de  la  Con- 
vention, a  pris  la  défense  du  peuple  des 
faubourgs,  dont,  à  son  avis,  il  n'y  a.  rien 
à  craindre,  qui  ne  compte  que  des  braves 
gens,  tous  gueux,  mais  d'une  droiture 
éprouvée,  et  de  Marat,  ce  pauvre  cher 
homme,  qui  leur  a  bien  prédit  tout  ce  qui 
est  arrivé  et  qui,  depuis  15  jours,  a  3  fois 
failli  être  assassiné.  Loin  de  le  regarder 
comme  un  gueux,  la  classe  du  petit  peuple 
a  partagé  les  sentiments  de  Marat  sur  bien 
des  points,mais,quoiqu'il  le  regarde  comme 
un  peu  fou,  ses  prédictions,  suivies  de 
quelques  réalités,  sa  résistance  conti- 
nuelle aux  divers  partis  que  le  peuple 
haïssait,  enfin  l'idée  que  le  peuple  s'est 
faite  de  son  intégrité,  lui  ont  fait  des 
partisans  et  valu  l'amour,  la  protection  du 
petit  peuple.  Dutard  reconnaît  lui-même 
que  souvent  Marat  a  raison,  plus  consé- 
quent que  les  grands  raisonneurs,  il  est 
toujours  resté  avec  le  peuple,  c'est  ainsi 
qu'il  disait  dans  une  de  ses  feuilles  que  la 
suppression  projetée  du  traitement  des 
prêtres  constitutionnels  serait  le  comble 
de  l'infamie,  parce  que  l'on  ne  ferait  plus 
aucune  différence  entre  le  réfractaiie  et  le 
constitutionnel,  (iénéralement,  l'on  est 
trop  fondé  à  croire  que  les  hommes  du 
peuple  sont  incapables  de  raisonnement, 
tandis  que  le  peuple,  dans  sa  petite  sphère, 
raisonne  quelquefois  plus  sainement  que 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


191 


les  gens  les  plus  éclairés,  que,  dans  la  ré- 
volution, le  peuple  s'est  montré  générale- 
ment plus  sensé  que  le  parti  éduqué.  A 
propos  de  certaine  affiche,  qui  resasse 
des  rapsodies  archi-connues  et  qui  respire 
un  air  d'aristocratie  insupportable,  Dutard 
déclare  que  la  dignité,  la  franchise,  la 
popularité,  voilà  ce  qui  convient  au  peu- 
ple, et  il  donne  un  échantillon  du  langage 
qu'il  conviendrait  de  lui  tenir;  dans  un 
modèle  de  proclamation  qu'il  soumet 
au  ministre,  Dutard  exerce  sa  verve  au 
sujet  de  l'affiche  de  Drouet,  placardée 
dans  Paris,  qui  parle  du  scandale  causé 
par  le  représentant  Penières,  lequel  avait 
reçu  des  coups  de  bâton  du  sieur  Lacroix, 
pour  avoir  refusé  de  se  battre  en  duel  au 
bois  de  Boulogne,  et  estime  que  le  sieur 
Penières  devrait  être  traduit  au  Tribunal 
révolutionnaire.  Dutard  assistait  à  la  séance 
de  la  Commune,  dans  laquelle  Chaumette 
avait  lu  et  paraphrasé  un  article  du  jour- 
nal d'Etienne  Feuillant,  touchant  une  dé- 
nonciation faite  par  la  section  de  la  Fra- 
ternité, et  proposé  le  renvoi  au  Comité  de 
police  de  celle  feuille  et  de  l'arrêlé  de 
cette  section,  »  afin  de  poursuivre  les  au- 
teurs du  complot  dénoncé,  s'il  y  avait  lieu, 
ou  poursuivre  les  dénonciateurs  comme 
prévenus  de  calomnie  »  ;  le  Conseil  gé- 
néral de  la  Commune  décida  de  se  rendre 
en  corps  à  la  Convention  pour  demander 
communication  de  la  pétition;  Chaumette 
fil  à  Dutard  l'impression  d'être  vivement 
ému  et  presque  désarçonné,  et  sembla  vou- 
loir, à  son  ordinaire  dans  les  moments 
d'orage,  se  mettre  tout  entier  sous  l'égide 
de  la  Convention.  Dutard  donne  avis  au 
ministre  d'un  symptôme  grave,  c'est  que 
les  marchantlises  allaient  bientôt  manquer, 
que  l'eau-de-vie  en  tonneau  valait  3  livres 
4  sols,  au  lieu  de  34  et  3()  sols  qu'elle  va- 
lait, il  y  a  0  mois,  que  la  mercerie  mena- 
çait également  de  manquer,  qu'alors  tout 
irait  mal,  attendu  que  la  classe  commer- 
çante s'entendra  pour  faire  manquer  tout 
h  la  fois.  Dutard  rapporte,  en  terminant, 
qu'au  café  du  Caveau,  le  malin,  un  orateur, 
que  quelques  modérés  écoulaient  avec  dé- 
lices, s'est  plaint  d'être  plus  dans  l'escla- 
vage qu'il  y  a  b  ans  et  de  ne  plus  pouvoir 
exprimer  librement  son  opinion,  tous  ré- 


pondaient en  chœur  :  «  C'est  vrai,  il  faut 
absolument  terrasser  les  anarchisles.  » 
Dutard  a  été  tenté  de  répliquer  :  Où  est 
donc  votre  sabre? 

24  mai  1793,  10  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F''-'  III,  Seine,  27. 
Ed-  An.  ScHMinT,  Tableaux  de  U  Révolution 
française,  t.  I,  p.  282. 

632.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  lui  ex- 
posant qu'il  croit  ne  pas  s'écarler  du 
plan  qu'il  s'est  tracé  en  lui  faisant  con- 
naître des  .  sujets  honnêtes  et  capables, 
qu'on  peut  employer  utilement  suivant 
leur  caractère  et  leurs  talents,  et  lui  adres- 
sant un  mémoire  en  faveur  d'un  gen- 
darme, qui  est  à  même  de  rendre  quelques 
services,  faisant  partie  d'un  corps  parti- 
culièrement destiné  pour  l'intérieur. 

24  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F*'  III,  Seine,  27. 
Ed.  Au.  SCHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  288. 

633.  —  Billet  de  Garât,  ministre  de  l'in- 
térieur, au  citoyen  Champagneux,  chef  de 
la  i"  division  à  l'intérieur,  le  priant  de 
donner  une  mission  d'observateur,  pour 
Paris,  à  Jacques  La  Tour  La  Montagne, 
porteur  dudit  billet,  avec  le  signalement 
de  La  Tour,  âgé  de  38  ans,  résidant  à 
Paris,  rue  de  la  Corderie,  au  Marais. 

24  mai  1793. 
.\utographe,  A.  JV.,  F*«  III,  Seine,  27. 

634.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance, 
donnant  les  renseignemenls  suivants  : 

1"  La  fermentation  est  générale  et  touche 
à  son  comble.  Les  agitateurs  du  peuple 
se  multiplient  tous  les  jours  et  sous  toutes 
les  formes.  Les  femmes  sont  les  instru- 
ments dont  ils  se  servent  et  n'en  sont  que 
plus  dangereux,  on  désigne  comme  tel  un 
nommé  le  Petit  Gautier. 

2»  L'aristocratie  se  prononce  hautement 
et  annonce  de  grands  événements.  Son 
triomphe  apparent  provient  de  l'égoïsme 
de  la  majeure  partie  des  citoyens  qui,  fa- 
tigués de  leur  agitation  continuelle,  n'ont 
pas  assez  de  courage  pour  persévérer. 

3°   Les   prêtres   réfractaires   et  les  ci- 


103 


CHAPITRE  I".  —  JOUIINEES  HISTOIUQL'ES  DE  LA  RÉVOLUTION 


(levuiil  nobles,  qui  fourmillenl  dans  Paris, 
font  tous  les  jours  de  nouveaux  prosé- 
lytes. Les  premiers  continuent  leurs  as- 
semblées aux  ci-devant  Missions  étran- 
gères, rue  du  Bac,  on  n'y  entre  que  par 
billets  2  ou  3  fois  la  semaine.  Passy  et  ses 
environs  paraissent  contenir  plusieurs  ras- 
semblements d'émigrés  et  d'aristocrates. 

4°  Ou  néglige  trop  l'exécution  de  l'ar- 
rêté du  Conseil  général  de  la  Commune, 
qui  exige  l'inscryition  des  noms  des  pro- 
priétaires et  locataires  sur  la  porte  de 
chaque  maison.  On  a  la  certitude  que 
certains  propriétaires  sont  payés  pour 
substituer  de  faux  noms.  Un  exemple  ri- 
goureux serait  extrêmement  nécessaire. 

5"  La  tranquillité,  qui  paraît  régner  dans 
Paris,  sera  bientôt  troublée,  si  les  objets 
de  première  nécessité  ne  diminuent  pas 
très  promptement.  Les  femmes  sont  toutes 
prêtes  à  recommencer  la  scène  du  2o  mars, 
et  cette  circonstance  sera  le  signal  de  la 
guerre  civile. 

Cette  feuille  de  rapports,  du  24  au 
25  mai,  est  accompagnée  d'une  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Conseil 
exécutif. 

24,  25  mai  1793. 

Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  A'., 
AF"  45,  n°  351. 

63y.  —  Rapport  de  l'observateur  I)u- 
tard  à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  an- 
nonçant qu'il  vient  de  monter  la  garde  de 
la  nuit  k  la  réserve  de  sa  section,  que 
dans  son  corps-de-garde  il  n'a  remarqué 
que  2  enragés,  l'un  d'eux,  tailleur  pour 
femmes,  qui,  ayant  voulu  pérorer  sur  Ma- 
rat,  fut  combattu  par  Dutard,  lequel,  tout 
en  couvrant  Marat  d'éloges,  prouva  qu'une 
certaine  catégorie  de  gens  adoptaient 
aveuglément  tout  ce  que  Marat  avait 
de  plus  mauvais  dans  ses  systèmes,  et 
tendit  à  démontrer  que  le  plus  sûr  moyen 
d'établir  une  bonne  organisation  sociale 
et  de  mettre  lin  à  toutes  dissensions,  se- 
rait de  faire  occuper  toutes  les  places  par 
des  hommes  domiciliés  à  Paris  depuis 
10  ans  au  moins,  gens  établis,  pères  de 
famille,  de  bonne  vie  et  mœurs,  et  âgés 
au  moins  de  40  ans,  lesquels  connaîtraient 
mieux  la  manière  de  traiter,  de  gouverner, 
de  conduire  les  hommes.  Dutard  insiste 


de  nouveau  auprès  du  ministre  au  sujet  du 
langage  qu'il  convient  de  tenir  au  peuple, 
il  faut,  dit-il,  lui  parler  comme  on  parle- 
rait à  Sieyès  et  Condorcet,  prendre  soin 
de  ne  pas  blesser  son  orgueil,  son  amour- 
propre,  éviter  les  abstractions,  les  longs 
discours  et  les  raisonnements  scienti- 
fiques; il  rappelle  l'affiche  dérisoire  d'un 
ministre  de  la  guerre,  cherchant  à  prou- 
ver que  les  piques  valaient  mieux  dans  un 
combat  que  les  fusils,  affiche  qui  fut 
accueillie  par  cette  réflexion  cent  fois  ré- 
pétée :  On  se  f...  de  nous.  Aujourd'hui, 
ajoule-t-il,  l'aristocrate  s'est  rapproché  du 
modéré,  le  modéré  influence  toute  la 
classe  sans-culottière  :  du  vin,  de  la  bière, 
bonne  humeur,  une  poignée  de  main, 
voilà  ce  qu'il  faut  aux  Sans-culottes.  Du- 
tard entendit,  la  veille  au  soir,  Varlel  pé- 
rorer pendant  une  heure  sur  la  terrasse 
du  château,  sans  grand  succès;  l'on 
apprend  que  lui  et  0  autres  sont  en  état 
d'arrestation.  Voilà,  d'après  ce  que  re- 
cueillit Dutard,  ce  que  le  peuple  dit  à 
l'égard  de  ces  aboyeurs  subalternes.  "  Kh 
bien,  tant  mieux,  ils  nous  embêtent,  on 
fait  fort  bien  de  les  f...  dedans;  si  on  les 
y  mettait  tous,  peut-être  qu'ils  nous  lais- 
seraient tranquilles  et  que  les  affaires  en 
iraient  mieux.  »  L'esprit  du  peuple  est  des 
meilleurs,  encore  faut-il  frapper  avec  me- 
sure, éviter  le  sang.  Dutard  trouve  qu'il 
importe  de  laisser  [subsister  la  Commune, 
le  Département  et  les  Jacobins,  mais  que 
la  Convenlion  devrait  dès  aujourd'hui  éta- 
blir une  Commission  pour  surveiller  les 
opérations  des  48  Comités  récolutiotuiaires 
et  de  la  Commune,  attendu  que  dans  les 
sections  les  meilleurs  citoyens  ont  encore 
peur  d'être  emprisonnés  et  désarmés;  la 
même  Commission  serait  chargée  de  se 
transporter  dans  les  sections,  où  il  s'élè- 
verait des  divisions,  pour  les  mettre  d'ac- 
cord. Un  autre  point  essentiel  serait  de 
faire  en  sorte  d'avoir  pour  Commandant 
provisoire  l'un  des  six  chefs  de  division 
que  l'on  croira  le  plus  honnête  et  le  plus 
capable,  lequel  ne  pourra  qu'être  bien 
accueilli  et  fera  taire  tous  les  partis,  on 
peut  tout  faire  dans  ce  moment,  les  sections 
ne  contrediront  pus.  Il  importe  de  faire 
choix  d'un  Commandant  général  et  d'en 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


in 


donner  avis  dans  toutes  les  sections,  il 
serait  bon  d'établir  un  point  de  rallie- 
ment dans  cliaque  section,  dont  les  opé- 
rations seraient  réglées  par  12  inviUiteurs, 
ayant  pour  mission  de,  convoquer  les  pro- 
priétaires sur  lesquels  on  peut  compter. 
Dutard  rappelle  à  Garât  que  la  Fête-Dieu 
approche  et  que  c'est  à  pareille  époque 
que  Petion  fut  accueilli  à  coups  de  pierre 
par  les  sans-culolles  des  Arcis,  pour  avoir 
déclaré,  dans  une  ordonnance,  qu'on  se- 
rait libre  ce  jour-là  de  travailler  ou  de  ne 
pas  travailler,  que  Manuel  fut  menacé  du 
même  sort,  pour  avoir  osé  imprimerqu'on 
serait  libre  ou  non  de  tapisser,  que,  d'une 
part,  le  peuple  veut  unanimement  une 
chose  à  laquelle  il  esl  attaché,  et  que, 
d'autre  part,  ses  représet^^anls  prennent  à 
tâche  de  contrarier  ses  goûts  et  ses  pen- 
chants, que  si  la  Convention  ne  restaure 
pas  cette  solennité,  il  est  à  craindre  que  le 
2  septembre  ne  se  renouvelle  contre  elle. 

25  mai  17'J3,  10  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.N.,  F''^  III,  Seine, 27. 
Ed.  .\n.  ScHMmT,  Tableau;*  de  la  RioohUion 
française,  t.  I,  p.  297. 

■  630.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  signa- 
lant l'apparition  d'un  nouveau  journal, 
intitulé  :  l'Ami  véritable  du  peuple,  qui 
paraît  écrit  en  opposition  à  la  feuille  de 
iMarat,  et  substitue  à  la  dénomination 
d'hommes  d'Elat,  employée  par  Marat,  celle 
d'hommes  de  proie,  mais  le  style  de  cet  an- 
tagoniste semble  n'avoir  ni  la  force,  ni  la 
précision,  ni  l'amertume  dévorante  de  la 
plume  de  Marat,  aussi  cette  nouvelle 
feuille  ne  peut  guère  être  opposée  en  force 
à  celle  de  Marat.  Perrière  rapporte  que, 
hier,  un  homme  s'élevait  avec  beaucoup 
dénergio.  mais  avec  plus  de  lurem'  en- 
core que  de  raison,  contre  le  décret  or- 
doTinant  que  la  Convention  sera  gardée, 
il  était  accompagné  de  gens  qui,  par  la 
IViocilé  de  leurs  regards,  avaient  l'air  de 
vouloir  contraindre  l'opinion  des  audi- 
teurs; ils  désignaient  sans  se  gêner  ceux 
(les  membres  de  la  Convention  qu'ils  ré- 
servaient à  leurs  couteaux.  Le  prédicant 
préteudiiit  que  l'état  de  la  France  était 
pire  f|u'au  10  août,  il  pressait  le  peufile 
T.  IX. 


de  se  lever,  soutenant  que  dans  lii  heures 
il  serait  trop  tard. 

25  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'":  III,  Seine,  27. 
Ed.  An.  ScHMinT,  Tableaux  de  la  Bévolution 
française,  t.  I,  p.  302. 

637.  —  Lettre  de  l'observateur  Baumier 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  le  re- 
merciant d'avoir  songé  à  lui  pour  la  mis- 
sion vraiment  philanthropique  que  doivent 
remplir  les  commissaifts  observateurs, 
mais  exprimant  le  regret  de  n'avoir  pas 
eu  pour  destination  un  autre  département 
que  celui  de  Paris,  l'élude  particulière 
à  laquelle  il  s'est  livré  au  sujet  de  toutes 
les  parties  de  l'économie  rurale  et  poli- 
tique, lui  faisant  désirer  de  porter  ses  ob- 
servations sur  l'agriculture,  seule  et  unique 
source  de  la  richesse  publique,  et  sur  le 
commerce,  son  principal  agent,  or,  Paris 
n'est  point  un  département  agricole  et 
commercial,  mais  un  département  mer- 
cantile, agioteur  et  financier,  objet  de  son 
mépris,  demandant  en  conséquence  à  être 
envoyé  dans  un  autre  département,  ou,  s'il 
devait  se  résigner  là  rendre  moins  de  ser- 
vices, déclarant  que  dans  le  plan  qu'il  s'est 
tracé,  l'instruction  occupe  la  première 
place,  convaincu  que  c'est  en  éclairant  les 
hommes,  qu'on  les  rend  dociles  au  main- 
lien  de  l'ordre  public,  exposant  enfin  au 
ministre  les  besoins  pressants  auxquels  il 
est  en  proie,  avouant  que  sans  son  col- 
lègue et  ami  Desrenaudes,  il  n'aurait  même 
pas  su  oîi  prendre  de  quoi  dîner  tous  ces 
jours-ci,  un  état  si  critique  ne  pouvant 
lui  laisser,  ni  le  repos  d'esprit,  ni  les 
forces  nécessaires  pour  vaquer  aux  devoirs 
qu'exige  sa  nouvelle  mission,  et  sollicitant 
la  remise  de  quelques  avances. 

25  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Scumidï,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  304. 

638.  —  Déclaration  ilii  citoyen  -Noël- 
Marie  Robert,  ingénieur  et  maître  de  forges, 
député  extraordinaire  de  la  Charité-sur- 
Loire,  demeurant  à  Paris,  hôtel  d'Angle- 
terre, portant  qu'il  y  a  un  quart  d'heure, 
passant  dans  la  rue  aux  Ours,  il  a  entendu 
doux    hommes   causer  ensemble,  et  l'un 

13 


IM 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  hÉVOLUTION 


d'eux  dire  à  l'autre  :  «  On  va  enlever  cette 
nuit  les  canons  des  sections  et  s'en  em- 
parer. » 

25  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688». 

639.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que  tous  les  ad- 
judants des  sections  auront  soin  de  faire 
fournir  par  chaque  capitaine  de  compa- 
gnie le  nom  de  tous  les  citoyens  qui  mon- 
tent journellement,  soit  au  Temple,  soit  ù 
la  Convention,  soit  à  la  Mairie,  soit  à  la 
réserve  à  la  Maison  commune,  afin  que  le 
commandant  de  chaque  détachement  par- 
tiel puisse  représenter  l'état  exact  des 
hommes  qui  sont  de  service  aux  chefs  de 
ces  postes  pour  en  faire  l'appel  nominal. 

Tous  les  commandants  de  postes  parti- 
culiers seront  tenus  d'adresser  aux  com- 
mandants en  chefs  un  rapport  exact  de  tous 
les  événements  qui  auraient  pu  se  passer 
pendant  leur  garde,  afin  que  par  ce  moyen 
les  commandants  en  chef  puissent  faire 
leur  rapport  général. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  ne 
mentionnent  rien  d'extraordinaire. 

25  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

640. — Extraitdes  rapports  eldéclaralions 
faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la  Police, 
contenant  les  renseignements  suivants  : 

i"  Les  esprits  sont  entièrement  divisés, 
les  deux  partis  sont  prononcés,  le  mo- 
ment de  l'explosion  n'est  pas  éloigné,  à 
moins  que  l'on  ne  prenne  les  plus  grandes 
mesures;  l'arrestation  des  citoyens  Hé- 
bert et  Varlet  n'a  pas  peu  contribué  à  la 
fermentation  qui  existe.  On  a  vu  avec 
beaucoup  de  peine  la  manière  dont  la 
Convention  a  reçu  la  députation  du  Con- 
seil de  la  Commune  relativement  à  la  pé- 
tition à  présenter  pour  la  mise  en  liberté 
des  citoyens  Hébert  et  Varlet.  On  s'étonne 
de  ne  pas  voir  la  même  rigueur  contre 
les  libellisles  à  gages,  qui  propagent  par 
leurs  écrits  incendiaires  la  haine  des  dé- 
partements contre  Paris. 

a-  On  se  plaint  de  l'indiscrétion,  pour 
ne  pas  dire  plus,  des  personnes  qui  dé- 
cachètent  les  lettres  du  ministre  de  la 
guerre.  Un  citoyen    Saintin   donne   plus   j^ 


particulièrement  lieu  à  de  justes  soup- 
çons par  ses  principes  d'aristocratie,  qui 
lui  font  trouver  injuste  notre  Révolution. 

3»  Les  murmures  contre  la  cherté  des 
denrées  vont  chaque  jour  en  augmentant, 
et  cette  circonstance  parait  devoir  devenir 
l'un  des  motifs  des  événements  qui  se 
préparent. 

Cette  copie  de  la  feuille  de  rapports 
est  accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

25,  26  mai  1793. 
Copie  conforme,  signée  Lafosse,  et  original 
signé  (2  pièces),  A.  N.,  AF"45,  n»  351. 

641.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  mentionnant  un  arrêté 
du  Corps  municipal,  du  24  mai  1793,  con- 
cernant l'enregistrement  à  la  Mairie,  dans 
un  bureau  spécial,  des  soldats  qui  auront 
besoin  d'aller  prendre  les  eaux  et  qui  de- 
vront être  munis  d'un  certificat  de  mé- 
decin ou  chirurgien  d'hôpital,  et  déclarant 
qu'il  a  été  convenu,  entre  les  chefs  de 
légions,  que  le  service  des  canonniers 
serait  commandé  par  les  adjudants  géné- 
raux d'artillerie,  afin  d'établir  de  l'unifor- 
mité dans  ce  service  et  éviter  par  là  les 
inconvénients  qui  se  sont  produits  jusqu'à 
ce  jour,  en  conséquence,  toutes  les  compa- 
gnies de  canonniers  ne  recevront  doréna- 
vant l'ordre  de  service  que  desdits  adju- 
dants d'artillerie,  en  outre,  toutes  les  fois 
que  les  pièces  de  canon  sortiront  d'une 
section,  le  commandant  en  sera  toujours 
prévenu  pour  délivrer  la  permission.  D'a- 
près les  rapports  de  la  force  armée,  le 
poste  du  Pont-au-Change  a  arrêté,  cette 
nuit,  la  voiture  des  ministres  de  la  jus- 
tice et  de  l'intérieur,  (jui  allaient  à  la 
Mairie,  comme  ils  n'avaient  pas  de  carte 
civique,  un  caporal  de  ce  poste  est  monté 
dans  la  voiture  pour  s'assurer  du  fait,  ce 
qu'il  a  attesté  vrai  à  son  retour  de  la  Mairie. 
L'on  a  arrêté  et  mené  au  poste  de  ia  Tré- 
sorerie un  citoyen  accusé  de  faire  le  com- 
merce d'argent  sur  le  perron. 

25  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

642.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


19S 


la  Police  du  26  au  27  mai,  donnanl  les 
indications  suivantes  : 

1"  Tous  les  esprits  sont  agités  de  ma- 
nière à  faire  regarder  un  grand  mouve- 
ment comme  très  prochain.  Les  groupes 
sont  plus  multipliés  que  jamais,  et  l'on 
ne  peut  se  dissimuler  que  l'on  touche  au 
moment  d'une  nouvelle  insurrection,  à 
moins  que  les  mesures  que  se  proposent 
de  prendre  les  sections  n'aient  leur  effi- 
cacité. 

2»  Le  décret  qui  ordonne  la  clôture  des 
sections  à  10  heures  est  vu  défavorable- 
ment, bon  nombre  de  citoyens  se  plai- 
gnent de  ne  plus  pouvoir  prendre  part 
aux  délibérations,  parce  qu'ils  ne  quittent 
leur  journée  qu'à  9  heures. 

3"  Les  citoyens  mis  en  état  d'arresta- 
tion par  la  Commission  des  Douze  sont  la 
matière  de  toutes  les  conversations  oL 
l'objet  de  toutes  les  discussions  des  so- 
ciétés populaires  et  des  sections.  On  traite 
le  mode  à  employer  pour  engager  la  Con- 
vention à  rendre  la  liberté  à  ces  citoyen.^, 
et  aujourd'hui  27,  il  y  aura  un  parti  pris 
qui  sera  peut-être  extrême,  si  la  Conven- 
■tion  persiste  à  refuser  d'entendre  les  péti- 
tionnaires. 

4°  La  section  de  l'Arsenal  a  éprouvé  hier 
la  plus  grande  rumeur,  les  chaises  ont  été 
jetées  à  la  tête. 

b°  On  se  plaint  de  ce  que  les  canons  du 
poste  du  Temple  ne  sont  fournis  d'au- 
cunes munitions. 

La  copie  de  cette  feuille  de  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

26,  27  mai  1793. 
Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,   AF"45,n»  351. 

643.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
il  (Jaral,  ministre  de  l'intérieur,  sous 
la  rubrique  Hulivt'm  de  Paris,  l'infoimant 
que,  la  veille,  sur  la  terrasse  du  château, 
il  avait  été  le  témoin  de  nombreuses  mo- 
tions plus  ou  moins  incendiaires  ou  mo- 
dérées, qu'on  s'y  entretenait  beaucoup  de 
la  résistance  qu'avait  montrée  la  Conven- 
tion pour  recevoir  les  pétitionnaires  des 
sections  et  pour  admettre  à  défiler  un  ba- 
taillon de  volontaires  de  la  Croix-Rouge  et 


des  Quatre-Nations;  d'autres  prêchaient 
la  modération  et  représentaient  le  danger 
qu'il  y  aurait  à  se  diviser  et  surtout  à 
sévir  contre  les  représentants  du  peuple. 
La  veille  au  soir,  un  Provençal  de  40  ans, 
homme  éduqué,  haranguait  le  peuple  dans 
un  groupe  avec  toute  la  vivacité  d'un  jeune 
homme,  et  déclarait  que  jamais  la  contre- 
révolution  n'aurait  lieu,  tant  que  la  Pro- 
vence, le  Dauphiné  et  le  Roussillon  exis- 
teraient. Dutard  ajoute  qu'après  avoir 
passé  à  sa  section,  où  l'on  délibérait  sur 
l'admission  d'une  députation  des  Corde- 
liers,  il  s'était  rendu  à  la  Commune,  où  il 
trouva  tout  en  désarroi  et  entendit  un 
rapport  de  M.  Cubières  sur  la  façon  dont 
étaient  traités  Hébert  et  Varlet,  qu'on  avait 
mis  dans  un  grenier  à  tous  les  vents,  où 
2  grabats  étaient  occupés  par  des  généraux 
traîtres,  c'est-à-dire  des  scélérats,  et  les 
2  autres  par  Hébert  et  Varlet,  soit  des 
honnêtes  gens.  De  là,  Dutard  courut  à  la 
section  de  l'ArsenaJ,  où  tout  le  monde 
était  en  gaieté,  des  coups  de  chaises  don- 
nés, plusieurs  blessés,  dont  un  capitaine 
emporté  dans  un  fauteuil,  mais  enfin  les 
saule-ruisseaux,  courtauds  de  boutiques, 
avaient  fui  et  les  Sans-Culottes  étaient 
restés  les  maîtres,  des  patrouilles  de  plu- 
sieurs sections,  accourues,  avaient  rétabli 
l'ordre.  Dutard  se  retira  à  minuit  précis, 
après  le  départ  des  commissaires  de  la 

Commune. 

27  mai  1793. 

Original  non  signé,  A.  iV.,  F''^  III,  Seine,  27. 

Ed.  Au.  SCHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  312. 

644.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant que,  dans  son  sentiment  la  Conven- 
tion, à  l'heure  actuelle,  ne  saurait  user 
de  trop  de  circonspection,  qu'elle  devait 
épargner  les  chefs  de  factions  en  se  con- 
tentant, pour  le  moment,  de  leur  rogner 
b'S  grilles  ou  les  ailes,  que,  par  consé- 
quent elle  devait  s'attendre  à  être  forcée 
de  relâcher  Hébert  et  aviser  d'avance  aux 
moyens  par  lesquels  elle  pourrait,  sans  se 
déshonorer,  le  remettre  en  liberté,  faisant 
observer  que  l'établissement  des  Comités 
révolutionnaires  avait  porté  l'effroi  chez 
tous  les  habitants  de  Paris,  et  que  la  Con- 


196 


CHAPITHE  l".  —  JOURNÉES  HISTOIUQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


vention  devait  s'attacher  à  établir  à  Paris 
une  police  douce  et  indulgente,  se  défen- 
dant du  reproche  que  Garât  lui  adresse 
de  penser  comme  la  Commission  des  Douze 
et  de  prôner  aucune  des  absurdités  que 
cette  Commission  croit  appuyées  sur  de 
grands  principes,  que,  quant  à  lui,  il  est 
parfaitement  d'avis  que  la  Commission 
des  Douze  a  commis  une  grave  impru- 
dence en  procédant  à  l'arrestation  d'Hé- 
bert, mais  pourtant,  si  la  Convention  est 
prudente,  cet  embastillement  doit  pro- 
duire plus  de  bien  que  de  mal.  que  la 
Convention  ne  fera  nullement  preuve  de 
lâcheté  en  lui  rendant  la  liberté,  à  con- 
dition de  le  faire  transférer  à  sa  barre  et 
de  l'acquitter  purement  et  simplement. 
Dulard  retrace  des  incidents  de  la  séance 
de  la  Commune  du  23  mai,  où  Chaumette 
a  traité  les  journalistes  de  mouchards  de 
la  faction  brissotine,  a  pleuré,  s'est  dé- 
battu, a  donné  des  pieds  et  des  mains,  ce 
qui  a  laissé  le  peuple  froid.  En  outre,  il  a 
eu  la  sottise  d'aflicher  qu'il  a  été  mousse 
et  non  moine,  et  pour  prouver  qu'il  n'est 
pas  un  fripon  et  qu"il  n'a  pas  prévariqué 
dans  la  place  qu'il  occupe,  il  a  ajouté  que 
depuis  qu'il  était  en  place,  il  s'était  borné 
à  payer  des  dettes  qu'une  honorable  indi- 
ijcncc  lui  avait  fait  contracter,  cnCm,  h  soir 
de  l'arrestation  d'Hébert,  il  a  exposé  que 
celui-ci  n'était  pas  fortuné,  qu'il  avait 
femme  et  enfant,  s'il  avait  osé,  il  aurait 
demandé  des  secours  provisoires  pour  un 
homme  occupant  une  situation  importante 
et  qui  gagne  au  moins  12,000  livres. 

27  mai  1793,  10  lieures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'"^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Sciimiut,  ra6(ea!i.x  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  313. 

645.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  (iarat,  ministre  de  l'intérieur,  annon- 
çant qu'il  a  traversé  la  veille  Paris,  etqu'il 
l'a  trouvé  fort  tranquille,  qu'il  a  pris  plai- 
sir à  écouter  un  ménétrier  qui  débite  des 
chansons  fort  piquantes,  dont  il  est  souvent 
l'auteur,  et  dit  de  très  bonnes  choses  et  en 
très  bon  style,  sans  jamais  s'écarter  des 
principes  sains,  donnant  quelques  détails 
sur  les  rassemblements  qui  s'étaient  formés 
la  veille,  aux  Tuileries,  aux  Jacobins  et  au 


Faubourg  Saint-Antoine.  Celui  des  Tuile- 
ries consistait  surtout  en  femmes,  politi- 
quement mises  en  avant  par  les  mâles, 
qui  n'osent  eux-mêmes  proposer  ou  risquer 
leà  coups,  ces  femmes  avaient  soif,  et 
c'était  surtout  dans  les  crânes  de  Buzot, 
de  Brissot  et  de  leurs  partisans  qu'elles 
voulaient  boire  ;  la  masse  du  peuple  reste 
immobile,  probablement  par  le  sentiment 
réfléchi  de  ses  devoirs  et  de  ses  intérêts, 
plutôt  que  par  le  défaut  d'argent  et  des 
moyens  ordinaires  employés  pour  le  sou- 
lever. Un  bataillon,  entier,  mais  sans  armes, 
se  dirigeait  vers  les  Jacobins,  ils  parais- 
saient fort  pressés  et  ne  répondaient  pas  à 
ceux  qui  leur  en  demandaient  le  motif. 
Quant  au  rassemblement  du  Faubourg  St- 
Antoine,  Perrière  ignore  de  quels  éléments 
il  était  composé  et  de  quel  esprit  il  était 
animé.  Perrière  annonce  qu'il  va  s'occuper 
de  se  faire  reconnaître  dans  sa  nouvelle 
section  et  poursuivre  la  délivrance  de  son 
certificat  de  civisme,  continuer  ses  fonc- 
tions chez  le  ministre  de  la  justice,  et 
donner  des  leçons  jusqu'à  la  lin  du  mois, 
suivant  les  engagements  qu'il  avait  con- 
tractés, pour  pouvoir  se  consacrer  tout  en- 
tier à  ses  nouvelles  occupations  qu'il  aime 
et  qui  sont  dans  ses  goûts.  Dans  un  billet, 
Perrière  s'excuse  du  retard  mis  à  rendre 
au  ministre  le  papier  que  celui-ci  lui  a 
confié,  parce  qu'il  voulait  s'entretenir  en 
même  temps  avec  le  ministre,  ce  qui  lui 
a  été  impossible,  en  raison  de  l'aflluence 
des  visiteurs. 

27  mai  1793. 

Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  F'"  III, 
Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.  310. 

646.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  qu'il 
doit  partir,  le  jour  même,  d'après  les 
ordres  du  ministre  de  la  guerre,  de  Paris 
pour  Péronne,  10  pièces  de  canon  do  4  do 
bataille  et  2  pièces  de  6,  toutes  avec  leurs 
affûts,  avant -trains  et  caissons  approvi- 
sionnés, et  donnant  les  instructions  sui- 
vantes : 

Les  postes  de  la  Caisse  de  l'Extraordi- 
naire et  de  la  Trésorerie  seront  toujours 
composés  de  36  volontaires,  avec  un  officier, 


I.'ESPHIT  PIJUI.IC  A  J'AIIIS  UK  JANVIER  A  JUIN  1793 


197 


un  sergent,  2  capiuaiix  et  un  laniliour. 
L'adjudant  général  de  la  légion  veillera 
à  ce  que  ces  postes  soient  toujours  bien 
romplfils.  Les  adjudants  généraux  de  lé- 
gions feront  de  même  pour  les  postes  de 
toute  l'étendue  de  leur  légion. 

Les  commandants  et  adjudants  des  ca- 
sernes recommanderont  aux  chefs  des 
différents  détachements  qui  y  sont  caser- 
nes de  faire  l'appel,  à  10  heures  du  soir,  et 
de  ne  plus  laisser  sortir  personne  après 
cette  heure-là. 

Toutes  les  patrouilles  auront  soin  que 
les  cabarets,  cafés  et  restaurateurs  soient 
fermés  a.  11  heures  précises  du  soir. 

Les  commandants  des  sections  dont  les 
compagnies  de  canonniers  sont  parties  ou 
doivent  partir  pour  )a  Vendée,  ou  qui  ne 
seraient  pas  complètes,  sont  invités  à 
prendre  les  moyens  les  plus  prompts  pour 
les  compléter  et  les  organiser,  afin  de  sou- 
lager celles  qui  restent. 

On  ne  saurait  recommander  trop  de 
surveillance  et  trop  d'exactitude  dans  le 
service,  seuls  moyens  d'assurer  la  tran- 
quillité publique. 

27  mai  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AFIV1470. 

647.  —  Extrait  des  rapports  et  décla- 
rations faits  au  Bureau  de  surveillance 
de  la  Police,  signalant  les  particularités 
suivantes  : 

1»  Le  mouvement  qui  avait  été  annoncé 
dans  la  feuille  du  27  a  eu  lieu  et  a  pro- 
duit son  etïet.  La  majorité  des  sections, 
qui  voyaient  avec  amertume  la  liberté  des 
citoyens  compromise  et  la  sûreté  des  per- 
sonnes violée  par  des  actes  qu'elles  re- 
gardaient comme  arbitraires,  cette  majo- 
rité s'est  levée  par  la  même  impulsion,  et 
les  armes  neuves  de  la  section  do  la 
Butte-des-Moulins,  de  celle  de  1792  et  de 
celle  du  Mail  n'ont  pu  empêcher  les  me- 
sures que  les  autres  sections  ont  cru  de- 
voir prendre  pour  obtenir  de  la  Conven- 
tion ce  qu'elles  avaient  demandé  inutile- 
ment depuis  quelques  jours. 

2°  Les  groupes  présentaient  hier  un 
ensemble  prononcé,  les  agitateurs  s'en 
étaient  écartés,  le  peuple  délibérait  dans 
le  calme,  et  si  quelques  têtes  ôchauflées 


par  les  riiconstances  proposaient  des 
moyens  extrêmes,  ils  étaient  rejetés. 

3"  Un  a  remarqué  avec  peine  que  plu- 
sieurs officiers  do  la  garde  nationale  ma- 
niCcslaient  dans  les  alentours  de  la  Con- 
vention des  principes  aristocratiques,  et 
remémoraient  les  rôles  qu'ils  avaient 
joués  au  temps  de  La  Fayette. 

4"  On  a  observé  à  la  Hallc-au-Blé  que 
plusieurs  particuliers  achètent  beaucoup 
de  grain  le  jour  et  le  transportent  la  nuit 
hors  de  Paris,  on  craint  encore  les  acca- 
parements. 

5°  Des  patrouilles  multipliées  ont  main- 
tenu l'ordre  et  la  tranquillité,  et  la  journée 
d'hier  s'est  terminée  par  la  satisfaction 
de  voir  anéanti  un  tribunal  inquisitorial, 
dont  les  coups  d'essai  avaient  été  des 
coups  de  maître. 

La  copie  de  cette  feuille  de  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

27,  28  mai  1793. 
Copie    et   original  signé    (2    pièces),    A.  N., 
AF"45,  n»35I. 

048.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  lui  ren- 
dant compte  de  ce  qui  s'est  passé  dans 
la  journée  du  27,  déclarant  que,  la  veille 
au  soir,  après  être  sorti  de  chez  le  mi- 
nistre, il  est  revenu  aux  Tuileries  et  a 
rencontré  au  Carrousel  M.  Boulanger, 
commandant  général  provisoire,  qui  lui  a 
paru  fort  intrigué  et  fort  animé,  et  un  peu 
plus  loin  un  jeune  homme  de  30  ans,  qui  se 
plaignait  de  la  réponse  faite  par  le  prési- 
dent Isnard,  qui  avait  calomnié  la  ville 
de  Paris;  devant  le  château,  la  troupe 
élait  rangée  en  haie,  partout  des  groupes, 
où  quelques  aboyeurs  étaient  entourés 
par  un  nombre  décuple  do  modérés.  A  ce 
propos,  Uutard  fait  observer  que,  sans  les 
modérés  et  les  aristocrates,  le  rassemble- 
ment eût  été  absolument  nul,  et  prétend 
que  ce  sont  les  modérés  qui  font  tout  le 
mal,  qui  entourent  les  enragés,  les  écou- 
lent attentivement,  et  paraissent  par  gestes 
et  par  signes  approuvertoutcequ'ilsdisenl, 
sans  oser  les  contredire;  les  désœuvrés 
d'abord  accourent,  puis  les  motionneurs, 
enfin  les  ouvriers  quittent  leur  ouvrage, 


108 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  I.A  RÉVOLUTION 


et  le  rassemblement  se  fait  en  un  clin 
(l'œil.  D'après  Dulard,  la  Convention  a 
couru  hier  (27  mai)  de  plus  grands  risques 
qu'on  ne  pense,  car  si  une  ou  deux  sec- 
lions  s'étaient  portées  en  force  à  la  Con- 
vention, il  n'en  fallait  pas  davantage  pour 
l'anéantir,  parce  qu'elles  auraient  attiré 
toute  la  populace. 

Dutard  se  rendit  à  sa  section  vers 
()  heures,  on  y  battait  le  rappel,  il  engagea 
plusieurs  de  ses  connaissances  à  se  mettre 
sous  les  armes  et  à  rejoindre  leurs  sections 
respectives.  L'un  de  ses  amis,  marchand, 
se  porta  avec  5  ou  6  autres  marchands  à 
la  section  des  Halles,  où  ils  se  trouvèrent 
près  de  300.  Les  femmes  des  Halles,  les 
voyant  passer,  s'écrièrent  :  «  Les  voilà,  les 
{^ros  marchands,  ils  courent  tous,  ils  ont 
peur  qu'on  ne  leur  donne  les  étrivières.  » 
Dutard  ayant  proposé  aux  sans-culoUes 
de  sa  maison  de  l'accompagner,  ils  refu- 
sèrent en  alléguant  qu'il  n'y  avait  que  de  la 
peine  et  de  l'embarras  à  gagner.  La  sec- 
tion des  Halles  tint  une  séance,  où  il  y 
avait  comme  présidents  de  l'assemblée,  du 
Comité  révolutionnaire  et  pour  juge  de 
paix  les  trois  plus  mauvais  sujets  de  la 
section;  l'assemblée  s'était  déclarée  en 
permanence  et  se  proposait  de  passer  la 
nuit.  Dutard  recommande  au  ministre  de 
redoubler  de  zrlc,  d'activilc  et  de  prudence, 
pour  ne  pas  perdre  le  prix  de  la  r/rande 
victoire  remportée  la  veille,  et  il  préconise, 
pour  contrecarrer  la  faction,  l'établisse- 
ment d'une  douzaine  de  meneurs  dans 
chaque  section,  dont  6  soient  prêts  à  fairi' 
le  coup  de  main,  à  dénicher  de  chez  eux 
des  jeunes  gens  qui  ne  pensent  qu'à  la 
bagatelle,  en  les  forçant  à  s'exercer,  sur- 
tout au  jeu  do  bâton,  car,  ajoute-t-il,  il 
n'est  rien  que  les  Sans-Culottes  craignent 
autant  que  le  bâton,  et  il  faut  vivre  avec 
les  Sans-Culottes  pour  déterrer  des  expé- 
dients de  ce  genre. 

28  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  322. 

(}49.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  lui  man- 
dant qu'il  avait  entendu  dire  dans  un  groupe 


((ue  l'on  n'avait  besoin,  dans  un  Etat  libre, 
que  d'ouvriers  et  de  cultivateurs,  et  qu'il 
fallait  piller  et  détruire  tous  les  mar- 
chands, tous  les  artistes,  tous  les  ban- 
quiers, tous  les  gens  d'affaires,  l'insensé 
ne  voyait  pas  qu'anéantir  le  commerce, 
c'était  anéantir  la  majeure  partie  des  ou- 
vriers. Le  groupe  en  question  paraissait 
n'obéir  qu'à  cette  antique  haine  du  pauvre 
contre  le  riche,  on  peut  s'apercevoir  à 
mille  symptômes  que  ces  deux  ennemis 
naturels  sont  rangés  en  bataille  et  n'at- 
tendent plus  que  le  signal  ou  l'occasion. 
Les  hommes  d'esprit  et  les  propriétaires 
ont  cédé  aux  autres  les  assemblées  de 
sections  comme  des  lieux  où  la  poigne 
de  l'ouvrier  triomphe  de  la  langue  de 
l'orateur,  ils  leur  ont  abandonné  la  place, 
moyen  prompt  d'être  dominé,  enfin  par 
indolence  ou  par  lâcheté,  ils  se  tiennent 
dans  leurs  foyers,  c'est  un  mauvais  cal- 
cul; cependant,  parait-il,  ces  hommes, 
qui  peuvent  être  dégoûtés  des  manières 
et  des  procédés  des  assemblées  de  leurs 
sections,  se  sont  tous  rassemblés,  bien  ar- 
més, et  ne  craignent  pas  de  montrer  un 
front  serré  à  leurs  ennemis.  Perrière  a 
remarqué  que,  dans  ces  groupes,  comme 
dans  toute  assemblée,  il  est  impossible  de 
se  garantir  de  la  surprise  des  passions  en 
discutant,  car  l'on  s'échauffe  nécessaire- 
ment, et  plus  l'on  s'échauffe,  plus  l'impar- 
tialité diminue. 

Le  ci-devant  Palais-Royal,  ce  centre  or- 
dinaire des  fermentations,  n'a  présenté 
ce  matin  que  2  ou  3  petits  groupes  très 
sages. 

Une  lettre  d'un  marchand  d'Orléans,  que 
cite  Perrière,  fournit  quelques  indications 
intéressantes  sur  le  prix  des  denrées,  c'est 
ainsi  que  l'eau-de-vic,  sans  compter  la 
commission,  le  port  et  le  profit  du  mar- 
chand, vaut  3  livres  4  sols,  le  sucre,  3  li- 
vres 6  à  7  sols,  le  café,  2  livres  14  sols, 
l'huile  fine,  2  livres  4  sols  et  le  riz,  15  sols. 

Toujours  des  placards  touchant  les  dis- 
putes personnelles  des  députés  Delacroix 
et  Penières,  celui-ci  traité  de  lâche,  se  bat- 
tant comme  deux  chiens  que  l'on  ne  peut 
séparer,  rien  d'étonnant  à  cela,  la  popu- 
larité d'un  député  (et  c'est  pour  la  sou- 
tenir qu'ils  font  gémir  la  presse)  lui  est 


I.ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


199 


plus  clièi-e  que  la  confection  des  lois  et 
par  elle  le  bonheur  de  la  République. 
Mais  les  murmures  d'indignation  qu'ex- 
citent ces  indécentes  querelles  parmi  le 
peuple  font  l'éloge  du  bon  esprit  qui  l'a- 
nime et  prouvent  à  l'Europe,  que  si  la 
France  n'a  pas  de  Constitution,  ce  n'est 
pas  la  faute  aux  Français. 

28  mai  1793,  4  lieures  de  relevée. 
Origuial  non  signé,  A.  iV,,  F*»  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolulion 
française,  t.  I,  p.  327. 

650.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
lions  faits  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  du  29  au  30  mai,  donnant  les 
renseignements  suivants  : 

1"  Plus  le  moment  des  grandes  mesures 
projetées  approche,  plus  l'aristocratie  s'a- 
gite, plus  les  menées  contre-révolution- 
naires augmentent. 

2°  L'élargissement  des  citoyens  empri- 
sonnés par  ta  Commission  des  duodécemvirs 
a  produit  la  plus  vive  sensation  ;  on  les  a 
revus  avec  l'enthousiasme  qu'excite  dans 
l'âme  du  patriote  le  triomphe  de  l'op- 
primé, mais  les  scélérats  qui  veulent  un 
maître  n'en  sont  que  plus  irrités.  Chaque 
section  en  renferme  dans  son  sein,  et  ils 
ne  négligent  pas  un  moyen  de  prévenir  le 
coup.  Ils  ont  réveillé  cette  nuit  presque 
tous  leurs  pareils,  en  les  engageant  à 
courir  aux  armes  et  à  se  réunir.  Cette 
mesure  a  été  prise  plus  particulièrement 
dans  la  section  du  Contrat-Social  ;  on 
s'occupe  en  ce  moment  de  la  réprimer. 
■  3°  Le  commandant  de  la  section  de 
1792,  qui  a  fait  enchaîner  les  canons,  est 
menacé  d'être  puni,  s'il  ne  donne  pas  sa 
démission. 

4°  Le  curé  de  Saint-Nicolas-des-Champs, 
entre  autres,  a  requis  la  force  armée  de 
la  section  des  Gravilliers  et  de  celle  des 
Amis-de-la-Patrie  pour  l'accompagner  en 
armes,  on  ne  connaît  pas  le  pouvoir  de 
ce  nouveau  commandant. 

S"  Une  nouvelle  cause  de  désorganisa- 
tion dans  nos  troupes  contre  les  rebelles 
de  la  Vendée  est  vue  avec  beaucoup  d'in- 
quiétude; les  volontaires  qui  y  arrivent, 
amplement  munis  d'habits  et  d'argent, 
sont  en  proie  à  la  jalousie  et  à  l'animosité 


de  ceux  qui  en  sont  dépourvus  et  qui  ne 
marchent,  disent-ils,  que  pour  l'honneur. 
Ces  différences  de  situation  occasionnent 
des  querelles,  qui  finissent  par  des  duels 
extrêmement  fréquents. 

Cette  copie  de  la  feuille  de  rapports  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

29,  30  mai  1793. 
Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  iV.,  Ai  «45,  n"  35t. 

651.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  repro- 
duisant le  récit,  qu'il  a  entendu  de  la 
bouche  de  Cubières,  lors  de  la  séance  de  la 
Commune,  dans  laquelle  Hébert  a  été  reçu 
après  sa  mise  en  liberté  et  qui  a  excité  le 
délire  de  l'enthousiasme,  informant  Garât 
qu'il  a  lu  ce  matin  une  affiche  dans  la- 
quelle Hébert  se  plaint  beaucoup  des  in- 
quisiteurs de  la  Commission  des  12,  qu'il 
appelle  les  duodécemvirs,  il  y  rapporte 
son  interrogatoire,  et  enfin  appelle  tout  le 
peuple  dans  son  cachot  pour  se  rendre 
compte  des  souffrances  qu'il  a  endurées, 
tout  en  avouant  que  les  visites  de  ses  amis 
ont  diminué  de  beaucoup  ses  peines  et  ses 
tourments.  Dutard  déclare  que  les  Sans- 
culoltes  de  Paris  ont  généralement  im- 
prouvé le  projet  mis  en  avant  de  porter 
atteinte  à  la  représentation  nationale,  et,  à 
ce  propos,  montre  par  des  exemples  qu'il 
lit  clairement  dans  l'esprit  des  Sans-Cu- 
lottes, et  que  tous,  ou  en  majeure  partie, 
ont  quelque  chose,  et  que  chacun  s'attache 
à  conserver  ce  qu'il  a;  Dutard  cite  un  re- 
lieur de  la  Montagne-Sainte-Geneviève, 
fort  honnête  homme,  très  rangé  et  très 
laborieux,  qui  était  du  parti  jacobin,  c'est- 
à-dire  aimant  souverainement  la  liberté 
et  la  révolution,  mais  qui  s'est  élevé  avec 
force  contre  le^rojet  de  mêler  toutes  les 
fortunes,  et  trouve  scandaleux  que  l'on 
veuille  substituer  aux  bourgeois  tous  les 
ouvriers  de  l'église  Sainte-Geneviève,  qui 
se  sont  formés  en  clubs  et  se  réunissent 
en  dehors  et  après  l'assemblée  de  la  sec- 
tion. Un  autre  vrai  sans-culotte,  chez  le- 
([uel  Dutard  dit  avoir  soupe  la  veille,  du 
côté  de  la  cour  Saint-Martin,  tint  le  mêrhe 
langage,  la  femme  ne  se  gênant  pas  pour 


âOO 


CIIAPITUE  I«>.  —  JnUUNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  KÉVOLUTION 


dire  :  «  que  les  autres  gardent  ce  qu'ils  ont, 
moi,  je  veux  garder  le  peu  que  j'ai  »,  elle 
éconduisit  un  peu  vertement  un  commis- 
saire sans-culotte,  qui  était  venu  lui  de- 
mander une  contribution,  sVcriantiuVeux- 
lu  me  f.  le  camp,  si  je  prends  le  manche  à 
halai,  comme  je  l'en  donnerai.  « 

Dutiird  raconte  qu'il  a  assisté  à  la  pro- 
clamation, par  la  section  des  Tuileries,  de 
la  dernière  loi  relative  à  la  sûreté  de  Paris 
et  à  la  police  des  sections,  qui  s'est  faite  en 
appareil  imposant,  et  il  ajoute  à  cet  égard  : 
«  Les  Sans-Culoltos  eux-mêmes  aiment 
l'ordre  et  surtout  détestent  ce  qui  repré- 
sente la  misère.  »  Dutard  revient  à  son 
idée  favorite,  l'emploi  du  bâton,  non  seu- 
lement à  l'égard  des  Sans-Culottes,  mais 
encore  des  modérés  et  des  aristocrates,  et 
explique  ses  intentions.  11  est  de  fait  : 
i»  que  20  modérés  entourent  quelquefois 
trois  aboyeurs,  et  que  les  premiers  sont 
forcés  d'applaudir  aux  motions  les  plus 
incendiaires;  2°  que  tous  les  rassemble- 
ments sont  composés  en  grande  partie 
d'aristocrates  et  de  modérés,  qui  ne  se 
séparent  que  lorsque  l'affluence  de  la  po- 
pulace leur  fait  craindre  d'être  mis  *n 
jeu;  3°  que  l'on  peut  donner  de  bons 
coups  de  bâton  sans  exciter  la  guerre  civiJe, 
tandis  qu'un  coup  de  lance  la  détermine- 
rail  infailliblement;  4° qu'un  aboyeursera 
très  circonspect  à  côté  d'un  ou  2  hommes 
en  veste  et  en  pantalon,  alors  qu'une  pa- 
trouille, armée  de  fusils,  ne  fera  que  l'ai- 
grir et  lui  servira  de  prétexle  pour  s'en- 
hardir davantage.  Dutard  termine  en 
racontant  comment  il  a  empêché  le  pillage 
d'une  boutique  d'épicier,  s'étanl  mis  en 
travers  de  la  porte  et  ayant  soutenu  l'as- 
saut des  manifeslanls  pendant  2  heures, 
montrant  par  là  l'utilité  des  bâtons. 

29  mai  1793,  9  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.N.,  F'<^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  ScilMIUT,  Tableaux  de  lu  Rc^volution 
française,  t.  I,  p.  330. 

652.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  annon- 
çant qu'il  a  traversé,  le  matin,  plusieurs 
places,  plusieurs  marchés,  le  Faubourg 
Sainl-Marceau,  que  tout  lui  a  paru  j)lus 
tranquille  qu'à  l'ordinaire,  il  a  seulement 
recueilli  des  propos  atroces  attribués  au 


commandant  du  bataillon  de  la  section 
des  Sans-Culottes,  Hanriol,  partisan  ef- 
fréné de  la  Montagne  et  de  la  Municipa- 
lité, de  tout  parti  extrême  et  violent,  qu'il 
avait  souvent  eu  l'occasion  d'entendre  et 
de  combattre,  lorsqu'il  demeurait  sur  sa 
section.  Cet  Hanriol,  s'adressanl  d'une 
voix  rauque  à  un  ouvrier  du  port  Sainl- 
liornard,  lui  dit  qu'on  aurait  bientôt  be- 
soin de  son  concours,  que,  cette  fois,  ce 
ne  serait  pas  avec  des  piques  que  l'on  tra- 
vailleiuit  les  b...res  en  question,  mais  avec 
des  barres  de  fer.  Un  autre  jour,  iuler- 
pellant  l'un  de  ces  hommes,  assis  dans 
son  tombereau, et  lui  demandant  s'il  avait 
de  l'ouvrage,  lui  fit  entendre  qu'il  lui  en 
donnerait  de  meilleur  dans  quelques  jours, 
que  ce  n'était  pas  du  bois,  mais  des  ca- 
davres qu'il  transporlerail  dans  sa  voiture, 
à  quoi  l'autre,  à  moitié  ivre,  répondit  : 
i<  C'est  bon,  nous  ferons  comme  nous 
avons  déjà  fait  le  2  septembre,  cela  nous 
fera  gagner  des  sous.  » 

A  midi  et  demi,  au  ci-devant  Palais- 
Royal  ,  Perrière  constate  que  les  cafés 
étaient  presque  vides,  l'enceinte  du  jar- 
din réduite  à  2  ou  3  petits  groupes,  qui 
raisonnaient  affaires  militaires  et  par- 
laient tout  au  plus  de  la  trahison  de  Du- 
mouriez.  Les  citoyens  paraissaient  lire 
avec  inlérêt  une  affiche  de  R.  Marcandier, 
intitulée  :  Récompense  civique  à  décerner 
aux  vrais  citoyens.  C'était  une  sorte  d'appel 
au  peuple  de  la  majorité  de  la  Convention 
contre  la  minorité,  invitant  les  citoyens  à 
se  défier  de  toutes  les  résolutions  ex- 
trêmes, de  toutes  les  démonstralions  af- 
fectées de  palriolisme,  et  de  toute  dé- 
marche qui  serait  un  empiétement  sur  les 
fonctions  de  la  justice,  rappelant  surtout 
au  peuple  de  quelle  manière  une  partie  de 
la  Convention  le  trompa,  lorsque,  lui  pro- 
mettant de  voir  avec  la  tête  du  tyran  tous 
les  rois  de  l'Europe  à  ses  pieds  et  les  den- 
rées à  bas  prix,  l'Europe  entière  s'était 
au  contraire  tournée  contre  nous,  et  tous 
les  objets  de  la  vie  avaient  augmenté  dans 
une  etfrayante  proportion. 

29  mai  1793,  1  lieure  de  relevée. 
Original  signé,  A.  N.,  V'  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  liévoluliim 
française,  t.  I,  p.  334, 


J 


L'ESPRIT  PIIHI.K;  a  PAIUS  IJE  JANVIEIl  A  JUIN  1793 


201 


633.  —  Lettre  de  l'observateur  La  Tour- 
La  Montagne  à  Garât,  ministre  de  l'inté- 
rieur, l'instruisant  de  quelques  propos 
ic'i-ueiijis  au  milieu  d'un  groupe,  dans  io 
Jardin  do  la  liévolution,  quoiqu'il  soit  con- 
vaincu que  la  représentation  nationale  est 
hors  de  toute  atteinte  et  que  la  confiance  et 
l'amour  même  du  peuple  environnent  plus 
(|ue  jamais  les  membres  de  la  Convention  : 
In  particulier,  revêtu  de  l'uniforme  de  la 
garde  nationale,  s'élevant  avec  beaucoup 
de  chaleur  contre  le  rapport  du  décret  qui 
casse  la  Commission  des  Douze,  a  dit  : 
"  Les  demi-mesures  ont  toujours  perdu  le 
peuple,  on  n'a  que  trop  épargné  le  sang, 
la  journée  du  10  août  reste  encore  à  faire, 
nous  n'avons  fait  que  changer  de  tyrans. 
Le  despotisme  règne  encore  dans  le  pa- 
lais des  Tuileries,  il  faut  une  bonne  fois 
que  tout  cela  finisse  et  que  les  nouveaux 
tyrans  et  leurs  satellites  tombent  une  se- 
conde fois  sous  le  fer  du  peuple,  il  faut 
que  la  moitié  de  Paris  meure,  s'il  le  faut, 
pour  sauver  l'autre  et  le  reste  de  la  Ré- 
publique, il  a  ajouté  qu'il  ne  doutait  pas 
que  la  (in  du  mois  ne  fût  pour  beaucoup 
de  gens  la  fin  du  monde.  " 

Ce  discours,  toutefois,  n'a  point  paru  pro- 
duire toute  l'impression  que  son  auteur  en 
attendait.  Une  femme  seulement  a  fait  ob- 
server que  les  citoyens  de  la  section  de  la 
Butte-des-Moulins  étaient  véritablement  de 
nouveaux  Suisses,  mais  qu'ils  auraient 
bientôt  le  sort  des  autres. 

La  Tour-La  Montagne  termine  par  l'é- 
loge de  la  conduite  et  du  patriotisme  de 
Garât,  auquel  le  peuple  rend  justice,  ainsi 
qu'à  son  zèle  pur  et  désintéressé. 

29  mai  1793. 
Ori^'inal  sijjné,  A.  JV.,  F'=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  SCHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
fran<;aise,  t.  I,  p.  336. 

6o4.  —  Rapport  de  l'observaleur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant qu'il  n'a  jamais  trouvé  le  métier 
d'observateur  aussi  pénible  qu'il  l'est  dans 
ce  moment,  car  il  voit  actuellement:  1°  un 
peuple  mécontent,  qui  hait  la  Conven- 
tion et  l'ordre  de  chose  actuel;  2° les  uns, 
qui  détestent  la  Convention,  comme  l'au- 
teur de  tous  les  maux  (|ui  ont  aflligé  la 


France,  les  autres,  qui  ne  haïssent  qu'une 
partie  des  représentants,  parce  qu'une 
confiance  aveugle  leur  fait  espérer  de  la 
Montagne  un  nieillour  ordre  de  choses; 
3^  les  événements  qui  vont  fondre  sur 
nous,  et  qui  obligeront  le  peuple  à  se  dé- 
fendre ou  à  se  replier;  4°  la  très  grande 
majorité  qui  déplore  d'avoir  trop  de  maî- 
tres, prétendant  qu'il  vaut  mieux  n'en 
avoir  qu'un  au  lieu  de  700;  5'  les  mar- 
chandises qui  sont  près  de  manquer  dans 
tous  les  genres  de  commerce,  ce  qui  fe- 
rait éclater  l'indignation  universelle  contre 
la  classe  administrante  et  provoquerait 
l'attroupement  du  petit  peuple,  auquel  s'ad- 
joindraient les  fripons,  les  brigands  de 
toute  espèce.  Pour  parer  à  toutes  ces 
difticultés,  Dutard  estime  qu'il  faudrait 
à  Paris  une  force  auxiliaire  et  trouve  le 
minisire  souverainement  condamnable  de 
ce  que  cette  force  n'est  pas  encore  dans 
les  murs  de  Paris;  10,000  hommes  de 
bonnes  troupes,  dont  la  moitié  serait 
placée  au  centre  de  Paris,  tiendraient  en 
ii'spect  tous  les  habitants,  ce  n'est  qu'à 
l'aide  d'une  force  auxiliaire  qu'il  sera  pos- 
sible de  résister  plus  longtemps  aux  as- 
sauts qu'on  fait  éprouver  à  l'autorité. 

Il  convient  de  s'attacher  surtout  à  remon- 
ter la  discipline  militaire,  attendu  que  le 
service  se  fait  mal  dans  presque  toutes  les 
sections,  et  qu'à  la  Convention  même  la 
réserve  n'est  presque  jamais  bien  fournie, 
faute  d'allouer  aux  volontaires  la  juste 
indemnité  qui  leur  est  due;  un  autre  dé- 
faut, c'est  qu'à  la  Convention  rien  n'an- 
nonce une  assemblée  de  représentants 
du  peuple,  tout  y  est  pêle-mêle,  les  offi- 
ciers, les  volontaires  quittent  la  réserve 
pour  aller  dans  les  groupes  y  faire  des 
mêlions,  les  avenues  et  l'entrée  sont  très 
faciles,  et  la  tenue  des  députés  n'est  pas 
toujours  irréprochable.  La  guerre  civile, 
que  beaucoup  redoutent,  ne  serait  pos- 
sible que  si  plusieurs  sections  se  concer- 
taient dans  ce  but. 

La  veille  au  soir,  dans  la  cour  du 
château,  on  parlait  de  dresser  une  liste 
des  personnes  qui  se  réuniraient  au  be- 
soin pour  prévenir  et  empêcher  la  guerre 
civile,  moyen  que  Dutard  trouve  dange- 
reux.  Les  nouvelles  de  la  Vendée  avaient 


202 


CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


considérablement  alarmé  le  peuple,  la  nou- 
velle répandue  par  un  aristocrate,  au  café 
du  Caveau,  d'après  laquelle  la  cavalerie 
de  la  Vendée  aurait  livré  50  pièces  de 
canon,  autrement  tout  un  pnrc  d'artillerie, 
a  été  révoquée  en  doute  par  un  aide-de- 
camp  de  La  Fayette,  comme  invraisem- 
blable. 

Dutard  donne  son  impression  relati- 
vement aux  processions  qu'il  a  pu  voir, 
notamment  celle  de  Saint-Leu,  qui  s'est 
déroulée  paisiblement  au  milieu  d'une  af- 
fluence  populaire  très  recueillie,  toutes  les 
citoyennes  des  Halles  se  sont  prosternées 
sur  son  passage,  el  le  corps-de-garde  de 
la  section  de  Bon-Conseil  s'est  rais  sous 
les  armes.  Ce  tableau  a  vivement  frappé 
l'observateur  Dutard,  qui  a  pu  constater 
tous  les  regrets  que  fait  naître  l'état  actuel 
des  choses,  le  peuple  de  tous  rangs,  de 
tou{  âge,  est  resté  honteux,  silencieux, 
abattu.  Au  risque  de  paraître  au  ministre 
un  homme  hideux,  insocial  et  même  dan- 
gereux, Dutard  critique  la  façon  d'agir  de 
Garât,  au  sujet  des  éloges  qu'il  décerne 
ouvertement  à  Destournelles,  et  lui  con- 
seille de  prendre  pour  maxime  constante 
de  ne  jamais  donner  d'éloges  à  aucun  de 
ceux  qu'il  estime  et  de  ne  pas  même  pro- 
noncer leur  nom  ;  il  le  blâme  également 
d'opiner  publiquement  en  présence  de 
ses  domestiques,  ces  gens-là  étant  les 
juges  les  plus  sévères  de  leurs  maîtres, 
et  chez  eux  l'amour  de  la  liberté,  le  pa- 
triotisme étant  toujours  plus  fort  que 
celui  des  maîtres,  cette  façon  de  traiter 
les  domestiques  était  celle  de  l'ancien 
régime,  et  non  pas  celle  de  la  Révolution. 

30  mai  1793,  \  heures  après-midi. 
Original  non  signe?,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  347. 

635.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
l'informant  qu'il  a  parcouru  Paris  dès  le 
matin,  qu'il  a  trouvé  une  grande  tranquil- 
lité, beaucoup  de  maçons  à  l'ouvrage  et 
pas  la  moindre  apparence  de  procession, 
qu'il  a  même  vu  une  affiche  assez  sage  du 
curé  de  Saint-Germain-de-l'Auxerrois,  où  il 
annonçait  à  ses  paroissiens  que  la  pro- 


cession accoutumée  se  ferait  dans  l'en- 
ceinte de  son  église,  pour  préserver  la 
religion  de  toutes  insultes  et  déjouer  les 
complots  des  malveillants.  D'après  Per- 
rière,on  lisait  avec  un  vif  intérêt  un  placard 
du  défenseur  de  Miranda  contre  Marat,  qui 
prétend  que  ce  général  a  été  soustrait  au 
glaive  de  la  loi,  résume  avec  clarté  et 
énergie  les  preuves  de  son  innocence 
el  taxe  Marat  de  calomniateur.  Un  autre 
placard,  émanant  d'un  sieur  Brisset,  bou- 
cher, de  la  section  de  Bondy,  présentait, 
comme  seul  moyen  de  faire  baisser  le  prix 
de  la  viande,  la  promulgation  d'une  loi 
obligeant  tout  laboureur  et  cultivateur  de 
nourrir  deux  veaux  mâles  par  charrue. 
Perrière  dit  que  l'esprit  public  lui  a  paru 
bon  dans  les  cafés  qu'il  a  parcourus,  et  que 
l'on  aspire  après  l'achèvement  de  la  Cons- 
titution, parce  qu'on  en  regarde  chaque 
article  comme  le  principe  fondamental  du 
traité  de  paix  que  les  nations  seront  for- 
cées de  présenter  à  la  France.  Dans  le 
sentiment  de  Perrière,  l'anarchie  lui  semble 
toucher  à  sa  fin,  il  se  plaint  d'être  assu- 
jetti à  des  démarches  rétrogrades  qui 
l'épuisent,  de  l'esprit  de  tracasserie  de 
la  municipalité  de  Paris  et  de  l'affectation 
de  pouvoir  qui  lui  est  propre,  dont  il 
s'aperçoit  par  les  tours  et  détours  aux- 
quels l'oblige  la  poursuite  d'un  misérable 
certificat  de  civisme,  ayant  été  contraint, 
pour  se  procurer  une  formule  timbrée,  de 
s'adresser  à  un  garçon  de  bureau  de  la 
Commission  des  certificats  de  civisme  de 
la  Municipalité,  qui  fait  payer  t5  sols  ce 
qu'on  payait  4  sols  au  bureau  commun 
du  papier  timbré,  et  cela  pour  le  seul 
certificat  de  la  section  ;  lorsqu'on  a  passé 
par  l'étamine  de  la  Ville,  celui  qu'elle 
vous  délivre  coûte  40  sols. 

30  mai  1793,  5  h.  1/2  de  relevée. 
Original,  A.  N.,  F'»  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  353. 

0.j6.  —  Lettre  de  l'observateur  La  Tour- 
La  Montagne  à  Garât,  ministre  de  l'inté- 
rieur, déclarant  que  tout  ce  qu'il  voit, 
tout  ce  qu'il  entend,  semble  présager  un 
mouvement  très  prochain  dont  les  suites 
seront  incalculables;  il  règne  un  mécon- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


tentement  général,  qui  annonce  une  ex- 
plosion terrible,  et  il  est  à  craindre  que 
les  ennemis  de  la  liberté  ne  profitent  de  ces 
circonstances  orageuses  pour  essayer  en- 
core une  fois  d'anéantir  cette  même  liberté. 
Il  n'est  plus  permis  de  se  le  dissimuler, 
ajoute  La  Tour-La  Montagne,  la  Convention 
nationale,  en  se  divisant,  a  divisé  le  peuple, 
et   si   par   un    rapprochement  subit,  que 
commande  impérieusement  le  salut  de  la 
patrie,  elle  ne  se  hâte  de  calmer  les  trop 
vives  et  trop  justes  inquiétudes  qui  alar- 
ment en  ce  moment  tous  les  citoyens,  il 
n'est  pas  douteux  que  les  partis  sont  sur  le 
point  d'en  venir  aux  mains  et  d'ensan- 
glanter le  sol  de  la  liberté.  La  Tour-La  Mon- 
tagne rappelle  au  ministre  l'exemple  de 
Rome  où,  quand  la  patrie  était  en  danger, 
le  peuple  et  le  Sénat,  oubliant  leurs  que- 
relles, étouffant  tout  ressentiment  particu- 
lier, concouraient  avec  une  véritable  ardeur 
au  salut  de  la  chose  publique.  Que  Paris 
suive  l'exemple  de  Rome,  et  la  patrie  est 
sauvée.  La  Tour-La  Montagne,  à  ce  propos, 
signale   au   ministre  l'excellente  impres- 
sion que  son  discours  énergique  à  la  Con- 
vention a  opérée  sur  tous  les  esprits,  tout 
c«  qu'il   observe   depuis  2  jours  le  per- 
suade de  plus  en   plus   de   l'importance 
et  de  la  nécessité  de  la  mesure  que  Ga- 
rât a  proposée  au   Corps   législatif.  Quel 
spectacle    touchant  et  auguste  offriraient 
à  l'Univers  entier  les  représentants  d'un 
grand  peuple,  tous   réunis  et  confondus 
sans   distinction  de   Plaine    ni   de    Mon- 
tagne,   traversant    avec    majesté    la   ca- 
pitale  du    monde,    présentant  la   douce 
image  de  la  concorde  et  forçant  tous  les 
citoyens  à  ne  plus  former  qu'un  peuple 
de  frères  et  d'amis  !  peut-être  que  le  mi- 
nistre, en  se  concertant  avec  le  Comité 
de  salut  public,  parviendrait  à  faire  adop- 
ter cette  mesure  généralement  désirée,  et 
qui,  d'après  ses  observations,  lui  parait 
seule  capable  de  sauver  la  chose  publique 
des  dangers  dont  elle  est  menacée. 

31  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  SciiJiirjT,  Tableaux  de  la  Récolulion 
française,  t.  I,  p.  365. 

6.Ï7.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde    nationale,    faisant  connaître   qu'à 


203 

partir  de  ce  jour  les  réserves  seront  por- 
tées il  riO  hommes  dans  chaque  section, 
les  patrouilles,  fréquentes  et  nombreuses, 
seront  faites  avec  la  plus  grande  surveil- 
lance, les  ordonnances  doublées  à  la  Ville 
et  surtout  très  exactes,  de  plus  qu'il  sera 
fait  plusieurs  appels  à  0  heures. 

Dans  un  second  ordre  du  jour,  à  6  heures 
du  soir,  le  Commandant  général  provi- 
soire (Hanriol),  invile  ses  concitoyens  à 
continuer  toujours  .la  même  vigilance  et 
à  conserver  le  même  zèle  dans  le  service. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  men- 
tionnent rien  de  particulier,  en  dehors  de 
l'arrestation  de  soldats  et  de  quelques 
suspects. 

31  mai  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

658.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant  que,  d'après 
un  arrêté  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, du  31  mai,  le  citoyen  Recordon  a 
été  nommé   adjoint  au   citoyen  Hanriot, 
commandant    général    provisoire,    pour 
prendre    de   concert   toutes  les   mesures 
qu'exigeront   les   circonstances.    Attendu 
que,  la  veille  au  soir,  beaucoup  de  déta- 
chements  s'en   sont   retournés,   tambour 
battant,  la  retraite  battue,  ce  qui  inquiète 
beaucoup  les  citoyens  et  trouble  la  tran- 
quillité publique,  le  Commandant  général 
provisoire  invite  ses  frères  d'armes  à  ne 
plus  faire  battre  la  caisse  après  la  retraite, 
à   moins   d'en  avoir  un  ordre  par  écrit. 
Les  réserves,  jusqu'à  nouvel  ordre,  seront 
toujours  de  bO  hommes  dans  chaque  sec- 
tion, le  service  des  barrières  se  continuera 
de    même  jusqu'à   nouvel  ordre,  les  pa- 
trouilles de  surveillance  s'effectueront  à 
l'ordinaire. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent aucun  événement  particulier,  tout 
a  été  du  plus  grand  calme,  les  rondes  et 
patrouilles  ont  été  faites  exactement. 

l'^juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

659.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant qu'il  lui  reconnaît  deux  qualités  es- 
sentielles, un  grand  sang-froid,  un  esprit 


■ÎOi 


CHAPITHK  I".  —  JOUKNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  UÉVOLUTIO.N 


qui  se  plie  à  toutes  les  idées  des  autres  et 
des  lumières  plus  qu'ordinaires,  mais  que 
ce  qui  lui  manque,  c'est  la  fermeté  et  le 
couiage,  qu'en  passant  au  caft;  du  Caveau, 
il  a  entendu  un  jeune  homme  de  beaucoup 
d'esprit  qui  reprochait  au  ministre  le  même 
défaut  et,  en  parlant  de  la  suppression  de 
la  Commission  des  Douze,  s'clait  écrié  : 
<•  C'est  du  Pache,  du  Garât  tout  pur,  des 
terreurs  paniques  !»  Ce  même  jeune  homme 
uriirmait  que  la  Convention  ne  se  tirerait 
d'affaire  que  lorsqu'elle  aurait  auprès 
d'elle  80,000  hommes,  que  quand  elle  au- 
rait cassé  la  Commune.  Dulard,  abondant 
dans  ce  sens,  soutient  que  20,000,  même 
10,000  hommes  sufliraient.  Il  ajoute  que 
sa  section  a  été  généralement  affligée 
de  l'humiliation  qu'a  fait  éprouver  à  son 
commandant  le  Comité  révolutionnaire, 
que  lui-même,  la  veille  au  matin,  a  failli 
passer  sa  bayonnette  au  travers  du  corps 
du  propriétaire  de  sa  maison,  parce  que, 
depuis  deux  heures,  lui,  Dutard,  était  à 
la  réserve  et  qu'il  ne  s'y  était  pas  rendu. 
C'est  au  zèle  de  quelques  bons  citoyens 
que  l'on  doit  l'élat  imposant  de  défense  où 
Paris  s'était  Irouvô  la  veille,  quoique  6,000 
commis  au  moins,  et  autant  de  proprié- 
taires, fussent  restés  dans  leurs  boutiques 
ou  chez  eux.  A  l'heure  actuelle,  tout  Pa- 
ris est  tranquille.  Dutard  raconte  plaisam- 
ment que  les  chiens  et  les  républicaines 
révolutionnaires  se  sont  aussi  ressentis 
de  la  Révolution.  Les  volontaires  postés 
sur  la  terrasse  des  Tuileries  avaient  formé 
sur  la  place  un  grand  cercle  infranchis- 
sable et  s'amusaient,  à  mesure  qu'il  se 
présentait  un  chien,  à  lui  barrer  le  pas- 
sage sur  tous  les  points  de  la  circonfé- 
rence en  ne  lui  laissant  d'issue  que  vers  la 
grande  place,  mais  les  esprits  étaient  tel- 
lement disposés  à  la  concorde  que,  con- 
trairement à  l'usage  en  vigueur  dans  ces 
sortes  de  jeux,  aucun  de  ces  chiens  n'a 
reçu  de  coups  de  pied,  ni  de  pique,  et  qu'ils 
en  ont  été  quilles  pour  la  peur.  Dutard  fait 
remarquer  que  les  républicaines  révolu- 
tionnaires qui  portent  cocarde,  et  qui  sont 
toutes  laides  h  faire  peur,  ont  été  forte- 
ment scandalisées  de  ce  jeu,  plusieurs 
même  se  sont  fâchées,  parce  qu'on  avait 
ainsi  fait  danser  leurs  chiens,   mais   les 


jeunes  gens  les  ont  traitées,  comme  on 
traite  ordinairement  des  femmes  laides  à 
prétentions.  Les  Jacobins,  observe  Dulard, 
n'entendent  guère  leur  métier  d'avoir  ac- 
cepté.des  femmes  aussi  laides  pour  dé- 
fendre laRévolution,  apparemment,  n'ayant 
pas  voulu  admettre  l'idée  d'une  armée  de 
jeunes  et  jolies  femmes  pour  seconder  les 
braves  militaires. 

1"  juin  1793,  10  heures  du  matin. 
Original  non  sijfné,  A.  N.,  F'°  III,  Seine, Î7. 
Ed.  Ad.  Schmhjt,    Tableaux  de  la  lUvulution 
française,  t.  I,  p.  372. 

660.  —  Lettre  de  l'observateur  Rlanc 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  expri- 
mant le  regret  de  ne  pouvoir  lui  présenter 
en  personne  les  observations  qu'il  a  re- 
cueillies dans  la  semaine,  se  trouvant 
indisposé  à  la  suite  des  revers  essuyés,  des 
dissensions  ali'reuses  dont  il  a  été  le  té- 
moin, des  courses  multipliées  qu'il  a  faites 
pour  ne  rien  hasarder,  et  une  nuit  passée 
à  sa  section,  le  priant  de  lui  assigner  un 
rendez-vous  pour  le  mettre  au  courant 
d'une  multitude  de  faits  à  l'appui  de  ses 
observations,  et  communiquer  ses  ré- 
flexions sur  l'inertie,  momentanée,  il  est 
vrai,  mais  totale,  de  l'esprit  public,  et  sur 
les  moyens  d'y  remédier,  enfm  à  l'effet  de 
s'assurer  si  sa  correspondance  remplit 
bien    le   but   de    la    mission   dont   il  est 

chargé. 

le'-juin  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'"^  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Scn.MlDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  370, 

CCI.  —  Rapport  de  l'observateur  Blanc 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  résu- 
mant ses  impressions  au  sujet  du  triste 
et  affligeant  spectacle  qu'a  présenté  Paris 
toute  la  semaine,  où,  de  la  Convention 
nationale  aux  sections,  des  moindres 
groupes  aux  plus  forts  rassemblements, 
partout  a  régné  le  même  esprit,  partout 
une  dissension,  une  haine  mortelle,  les 
patriotes  se  détestant  plus  enire  eux  que 
ne  se  sont  jamais  détestés  les  aristocrates 
et  les  démocrates,  déclarant  avoir  vu  des 
citoyennes  attroupées  auprès  du  poste  qui 
examine  les  billets  des  tribunes,  arracher 
les  billets  des  inains  du  factionnaiie,  les 


L'ESPRIT  PUIU.IC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


20Ii 


déchirer  et  renvoyer  les  personnes  mu- 
nies de  ces  billets  avec  des  huées  et  par- 
fois avec  des  mauvais  Iraitemenls,  et  cela 
uniquement  dans  la  persuasion  que  ces 
porteurs  de  billets  sont  Girondins,  Brisso- 
tins.  Dans  les  sections,  le  spectacle  n'est 
pas  plus  consolant,  dans  presque  toutes 
l'observateur  Blanc  dit  avoir  retrouvé  la 
Montagne  et  la  Plaine,  chaque  discussion 
n'est  pas  une  disserlalion,  mais  un  com- 
bat, dans  les  deux  partis,  chacun  veut  le 
bien  public,  convaincu  que  seul  il  est 
capable  d'y  arriver.  Presque  tous  les  jour- 
naux alimentent  cet  esprit  de  discorde, 
enfin  les  placards  ne  parlent  que  du  duel 
entre  Lacroix  et  Penières,  oudes  querelles 
entre  les  dilîérentes  sociétés  républicaines; 
sur  les  40  qui  peuvent  avoir  été  afiichés 
dans  Paris,  à  peine  4  ou  5  présentent 
des  vues  d'utilité  publique.  Les  théâtres 
offrent  un  tableau  détestable  pour  un  vrai 
patriote  et  montrent  que  l'égoïsme  est 
poussé  au  point  que  l'on  peut  se  livrer 
tranquillement  à  des  divertissements  fri- 
voles, pendantque  la  patrie  est  en  danger, 
mais  ils  prouvent  aussi  ([u'il  n'y  a  aucun 
•  plan  de  contre-révolution  qu'on  puisse 
attribuer  aux  riches,  qui  ne  demandent 
qu'une  chose,  c'est  qu'on  leur  laisse  leurs 
anciens  plaisirs  et  qu'on  ne  les  force  pas 
à  aller  à  la  guerre,  dut-on  les  assujettir  à 
de  plus  fortes  contributions. 

(!«' juin  1793.) 
Original  non  signé,  A.N.,  F''  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  ScnMiUT.  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  I,  p.  376. 

002.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  d'après  les 
ordres  du  ministre  de  la  guerre,  il  par- 
tira, ce  même  jour,  pour  Versailles,  2  pièces 
de  canon  de  4,  deux  caissons  du  même 
calibre,  chargés,  et  Si, 000  cartouches  d'in- 
fanterie, accordés  au  2"  bataillon  deSeine- 
et-()ise,  nouvellement  levé  et  destiné  pour 
Brest,  que,  sur  la  demande  du  même 
ministre,  les  deux  compagnies  de  canon- 
niers  qui  ont  l'intention  de  partir*pour 
Perpignan,  s'adresseront  au  Commandant 
général;  que  tout  tambour  de  la  force 
armée  de  Paris,  qui  battra  autre  marche 
que  celle  prescrite  par  l'ordonnance,  sera 


sévèrement  puni;  les  adjudants  de  sec- 
tion étant  chargés  de  surveiller  l'exécution 
du  présent  ordre.  Aux  termes  du  même 
ordie  du  jour,  le  Commandant  général 
Hanriot  déclare  qu'il  ne  peut  que  remer- 
cier ses  concitoyens  du  zôle  et  de  l'exac- 
titude qu'ils  ont  mis  dans  le  service  extra- 
ordinaire quileuraétécominandé  ;  ilespèrc 
que,  d'après  les  mesures  sages  que  prendra 
le  Comité  révolutionnaire  créé  par  le 
peuple  souverain,  la  tranquillité  renaîtra 
et  confondra  ceux  qui  ont  paru  jusqu'à  ce 
moment  méconnaître  son  autorité.  Les 
services  resteront  toujours  les  mêmes, 
ainsi  que  les  patrouilles  de  surveillance. 

2  juin  1793. 
E.\trait  non  signé,  A.N.,  AF'^  1470. 

003.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  notifiant  que,  conformé- 
ment aux  ordres  du  ministre  de  la  guerre, 
on  fera,  le  mardi  4  juin,  l'essai  de  2  pièces 
de  canon  de  4,  qui  partiront  ensuite  pour 
Versailles  avec  deux  caissons  chargés, et 
iront  joindre  le  bataillon  de  Seine-et-Oise 
qui  part  pour  Brest,  que  les  réserves  seront 
toujours  de  îiO  hommes,  les  patrouilles  de 
surveillance  à  l'ordinaire,  de  même  que  la 
garde  des  barrières.  Le  Commandant  gé- 
néral témoigne  de  nouveau  sa  satisfaction 
à  toutes  les  sections  du  zèle  que  ses  con- 
citoyens ont  apporté  dans  le  service  ex- 
traordinaire qui  a  été  commandé  tous  ces 
jours-ci. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent l'arrestation,  à  9  heures  du  soir, 
d'une  femme  qui  criait  :  Vive  le  Roi,  la 
Reine  et  la  famille  royale  !  et  qui  a  été 
conduite  au  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  des  Lombards,  ainsi  que  la  re- 
mise au  poste  de  la  Samaritaine,  section 
du  Muséum,   d'une  petite  fille  de  4  ans, 

égarée. 

3  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AV^  1470. 

004.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  ([u'en 
vertu  d'un  arrêté  du  Comité  central  révo- 
lutionnaire, la  garde  des  barrières  a  été 
supprimée  cette  nuit,  à  3  heures  du  matin, 
et  tous  ses  postes  évacués,  mais  qu'il  a  été 


206 


CHAPITRE  t»'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


impossible  d'en  prévenir,  dans  le  moment, 
les  chefs  de  légions,  qu'ainsi  cette  garde 
n'aura  plus  lieu,  et  que  les  adjudants  des 
sections  auront  soin  de  décommander  les 
citoyens  pour  cette  garde.  Le  Comman- 
dant général  spla  satisfaction  d'annoncer 
à  ses  concitoyens  que  le  plus  grand  calme 
règne  dans  Paris,  quoiqu'en  disent  les 
iigitateurs;  il  réduit  les  réserves  à  2')  lioni- 
mes  par  section,  maintient  les  patrouilles 
de  surveillance  et  les  ordonnances  doubles 
jusqu'à  nouvel  ordre. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  men- 
tionnent que  quelques  arrestations,  entre 
autres  de  voitures,  remplies  de  monde,  qui 
voulaient  sortir  par  la  barrière  de  la 
Courtille. 

4  juin  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

663.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  hi 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  renouvelle  l'ordre  très  exprès 
de  ne  plus  battre  la  caisse  après  l'heure 
de  la  retraite,  et  enjoint  aux  différents 
détachements  qtii  passeront  devant  les 
corps-de-garde  de  s'y  laire  reconnaître  à 
la  réquisition  des  commandants  des  postes; 
il  maintient  les  ordonnances  doubles,  les 
patrouilles  de  surveillance,  et  réduit  les 
réserves  à  23  hommes  dans  chaque  sec- 
tion. En  même  temps,  le  Commandant 
général  invite  ses  concitoyens  à  conserver 
toujours  la  plus  grande  union,  seul  moyen 
de  déjouer  tous  les  complots  et  de  main- 
tenir la  tranquillité  publique. 

5  juin  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

666.  —  Rapport  de  l'observateur  Dulard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  décla- 
rant que  le  peuple  ne  dit  plus  mot  et  que 
les  membres  de  la  faction  elle-même  n'o- 
sent pas  regarder  comme  une  victoire  ac- 
<iuise  ce  qui  s'est  passé  dans  la  séance 
du  2,  aussi  que  l'observateur  n'a  plus  pour 
le  moment  qu'à  se  reposer,  car  il  lui  est 
impossible  de  rien  donner  de  nouveau;  le 
ministre  doit  certainement  avoir  connais- 
sance de  l'arrêté  de  la  Commune,  du  3  juin, 
par  lequel  elle  ordonne  l'arrestation  de  tous 
les  membres  de  la  Convention  qui  aban- 


donneraient lâchement  leur  poste,  et  de 
ceux  qui,  dans  ces  moments  de  danger, 
donneraient  leur  démission,  annonçant 
enfin  qu'il  va  suivre  les  opérations  de  la 
Convention,  de  la  Commune  et  des  Ja- 
cobins. 

5  juin  1793,  10  heures. 

Pièce  ab.sente. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  4. 

667.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  le  poste  de 
la  réserve  à  la  Maison  commune  étant 
très  essentiel,  il  continuera  d'y  monter 
journellement  un  adjudant  de  section, qui 
sera  chargé  de  faire  plusieurs  appels  dans 
la  journée  et  surtout  après  la  retraite, 
afin  de  s'assurer  que  les  citoyens  sont  à 
leurs  postes.  Il  en  rendra  compte  au  com- 
mandant de  service  et  prendra  ses  ordres 
pour  ceux  qui  manqueraient;  enfin  cet 
adjudant  veillera  à  ce  qu'en  tous  temps 
ce  poste  intéressant  soit  toujours  garni 
d'une  force  suffisante,  pour  pouvoir  en 
disposer  au  besoin.  Les  capitaines  de  ca- 
nonniers  de  service  au  Temple,  à  la  Maison 
commune  et  à  la  Convention,  remettront 
journellement  le  contrôle  des  canonniers 
sous  leurs  ordres  au  commandant  de  sec- 
tion de  service  à  ces  postes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  men- 
tionnent qu'un  incendie  qui  a  pris,  durant 
la  nuit,  dans  une  manufacture  de  cha- 
peaux, rue  Copeau,  incendie  qui  n'a  pas 
eu  de  suite,  grâce  aux  prompts  secours 
de  la  garde  et  des  pompiers. 

6  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

608.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  l'in- 
formant de  la  tenue  d'une  séance  extra- 
ordinaire, la  nuit  dernière,  par  la  Com- 
mune, pour  s'occuper  d'une  assemblée  de 
financiers  et  gens  riches,  qui  se  réunit  dans 
lune  des  rues  de  Grenelle,  et  à  ce  propos, 
il  s'élève  contre  l'aveuglement  des  philo- 
sophes, qui  veulent  tout  gagner  par  la  per- 
suasion, et  contre  l'avarice  des  bons  négo- 
ciants, dont  l'insouciance  coupable  risque 
de  tout  compromettre,  et  raconte  que,  l'a- 
vant-veille,  sur  la  terrasse  du  château,  il  a 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAllIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


207 


conversé  avec  un  coupeur  de  têtes,  l'un 
des  acteurs  de  l'expédition  de  septembre, 
qui  s'était  vanté  d'avoir  été  tout  le  temps 
à  l'Abbaye  et  à  la  Force,  et  qui  espérait 
que  bientôt  il  y  aurait  de  l'ouvrage.  Les 
grands  raisonneurs,  observe  Dutard,  ont 
la  gueule  béante  et  dissertent  à  perle  de 
vue  pour  prouver  que  c'était  illégalement 
qu'on  avait  mis  en  élat  d'arrestation  les  32, 
d'autres  se  vantent  de  ne  jamais  pouvoir 
être  désarmés,  n'ayant  jamais  eu  d'armes. 
Dutard  fait  remarquer  qu'il  y  a  40,000  j.  f. 
à  Paris  qui  tiennent  ce  langage,  et  dit  que 
pour  opérer  le  désarmement,  l'on  com- 
mence par  aller  chez  les  personnes  les 
plus  paisibles,  et  que,  quant  à  ceux  que 
l'on  craint  un  peu,  on  les  met  préalable- 
ment en  état  d'arrestation,  mais  qu'on  se 
garde  d'insister,  pour  peu  que  ceux  qui 
sont  l'objet  de  perquisitions  montrent  les 
dents  ;  ainsi  d'après  ce  qu'on  a  raconté  aux 
Halles  à  Dutard,  un  capitaine,  à  qui  on 
était  venu  demander  son  fusil,  reçut  chez 
lui  la  force  armée,  son  fusil  se  trouvait  à 
côté  de  la  porte,  lui  se  tenait  au  travers 
de  la  table,  sur  laquelle  étaient  son  sabre 
et  une  paire  de  pistolets,  et  il  s'exprima  en 
ces  termes  :  «  Mon  fusil,  vous  pouvez  le 
prendre,  mais  le  premier  qui  porte  la 
main  dessus...  »  On  se  le  tint  pour  dit  et 
l'on  se  retira  sans  ajouter  un  mot.  Dutard 
parle  de  la  démission  donnée  parle  com- 
mandant de  la  section  du  Contrat- Social, 
démission  qu'on  devrait  l'obliger  à  retirer, 
si  le  parti  constitutionnel  n'avait  pas  le 
dessein  secret  de  tout  laisser  à  l'abandon; 
tel  est  le  résultat  des  grandes  mesures  ré- 
volutionnaires prises  par  les  constitution- 
nels, s'ils  n'étaient  eux-mêmes  les  dupes, 
l'on  serait  tenté  de  croire  qu'ils  s'entendent 
avec  les  factieux  pour  opprimer  les  hon- 
nêtes gens!  1,0  matin  niêmi'.  aux  Halles, 
Dutard  vit  pleurer  une  bouquetière  en 
raison  de  la  suppression  des  deux  Fêtes- 
Dieu,  il  n'est  pas  de  modistes,  de  mar- 
chands d'indienne  et  d'étoffes,  de  tapis- 
siers, qui  ne  maudissent  tous  ceux  qui  ont 
concouru  à  cette  suppression.  D'après  ce 
que  l'on  dit,  les  Bordelais  viennent  à  Paris 
avectm  plan  de  constitution  qu'ils  veulent 
faire  adopter,  800  hommes  formant  l'a- 
vant-garde  sont  déjà  en  route.  Beaucoup 


d'étrangers  se  trouvent  à  Paris,  Dutard 
dit  avoir  même  conféré  avec  plusieurs 
des  députés  de  Marseille,  avec  un  maire 
du  côté  du  Havre,  tous  ennemis  de  l'anar- 
chie. Dutard  conseille  au  ministre  d'en 
retenir  le  plus  qu'il  pouiwa  à  Paris  et  d'en 
mander  le  plus  possible. 

6  juin  1703. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'*  III,  Seine,  27. 
Eit.  Ad    Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
françniee,  t.  H,  p.  4. 

669.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
faisant  connaître  que  dans  les  groupes, 
aux  Tuileries,  il  y  avait  trois  sujets  de 
conversation  :  la  religion,  l'arrestation 
des  32  et  la  nature  des  différentes  armes, 
queconlre  la  religion  on  ne  répétaitquede 
vieilles  rapsodies,  mais  que  Dieu  même  avait 
été  attaqué  d'une  façon  assez  piquante  par 
une  femme  qui  dit  à  ce  sujet  :  «  On  parle 
de  Dieu,  mais  Dieu  est  de  l'aristocratie  »; 
c'est  ainsi  que  l'idée  de  la  divinité,  d'a- 
bord liée  à  celle  du  despotisme  et  de  la 
superstition,  est  maintenant  attachée  à 
celle  de  l'aristocratie.  Mallieureusement, 
observe  Perrière,  le  peuple  des  départe- 
ments et  même  une  partie  de  celui  de 
Paris,  n'est  pas  aussi  éclairé  que  les 
groupes  ou  peut-être  seulement  les  ora- 
teurs des  groupes  des  Tuileries.  Le  feu  de 
la  superstition,  à  peine  éteint  dans  la 
Vendée,  se  rallume  dans  la  Lozère  et  l'Au- 
vergne; si  les  Auvergnats  haïssent  leurs 
seijrneurs,  ils  aimaient  et  aiment  encore 
leurs  prêtres,  qui  boivent  avec  eux,  qui 
leur  vendent  l'absolution,  aujourd'hui  ils 
sont  divisés  en  deux  classes,  dont  l'une  a 
adopté  les  prêtres  assermentés,  et  l'autre, 
la  plus  nombreuse,  se  tient  obstinément 
à  ses  prêtres  réfractaires.  Perrière  rap- 
porte que,  ce  malin,  des  processions  ont 
étéjaites  dans  les  faubourgs,  et  que,  d'a- 
près des  assurances  formelles, le  Comité  des 
Douze  aurait  en  main  des  preuves  indes- 
tructibles du  projet  d'assassiner  les  Vingt- 
deux,  mais,  suivant  certains  propos  tenus 
dans  les  groupes  des  Tuileries,  les  Vingt- 
deux  ne  supposaient  ce  projet  que  pour 
appeler  les  départements  contre  Paris;  ce 
sont  eux  qui  ont  fait  battre  la  générale  et 


208 


CHAPITRE  l"r.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


sonner  le  tocsin,  c'était  dans  de  crimi- 
nelles intentions  que  Lanjuinais  proposait 
de  partager  Paris  en  6  communes.  Per- 
rière parle  de  la  réponse,  par  accolade,  du 
maire  de  Paris,  aux  griefs  avancés  contre 
celte  ville  par  Lanjuinais,  chaque  article 
de  celte  accusation  lui  a  paru  victorieuse- 
ment réfuté,  sauf  celui  oîi  Lanjuinais  re- 
proche au  Commandant  de  la  garde  natio- 
nale, ayant  150,000  hommes  sous  ses  or- 
dres, de  s'être  caché  pendant  qu'on  égor- 
geait, à  (|uoi  Pachc  se  contenta  de  répondre 
qu'il  n'est  pas  généreux  d'attaquer  un 
absent.  Un  placard  de  la  section  du  Mail 
désavoue  son  adresse  du  28  mai,  comme 
l'effet  de  l'absence  de  la  majorité,  la  ma- 
jorité semble  donc  réclamer  contre  le  plus 
petit  nombre,  tandis  que  dans  le  placard 
delà  section  de  la  BuLle-des-Moulins,  éga- 
lement fruit  de  la  journée  du  31,  c'est 
simplement  le  Comité  qui  réclame  contre 
l'Assemblée  générale  toute  entière. 

0  juin  1793,  3  lieures  de  relevée. 
Original  non  signé,  A.  N..  F'"III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  Sr.HMiDT,  Tableaux  de  la  liévoluiion 
française,  t.  II,  p.  7. 

670.  —  Rapport  de  l'observateur  Dulard 
à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  l'infor- 
mant que,  d'après  ce  qu'on  vient  de  lui 
affirmer,  les  processions  se  sont  faites  pu- 
bliquement, la  veille,  dans  la  plupart  des 
églises  de  Paris.  A  Saint-Eustache,  l'on 
s'attendait,  dès  le  malin,  à  voir  sortir  la 
procession,  mais  le  Comité  révolution- 
naire intima  défenses  expresses  au  curé, 
vers  5  ou  6  heures,  les  dames  de  la  Halle 
s'y  portèrent  en  foule  et  exigèrent  des 
explications,  à  la  suite  desquelles  la  pro- 
cession sortit  sans  tambour  ni  musique. 
Dans  le  Faubourg  Saint-Marceau  tout  était 
tapissé,  et  les  Gobelins  avaient  étalé, 
comme  à  l'ordinaire,  les  chefs-d'œuvre  de 
l'art,  à  l'exception  des  allribuls  de  la 
royauté,  mais  les  traits  de  l'histoire  sainte, 
de  nature  à  plaire  aux  masses,  furent  mis 
en  évidence.  Hors  Paris,  à  Orléans  no- 
tamment, le  peuple  ayant  voulu  faire  os- 
tensiblement la  procession,  la  municipa- 
lité s'y  opposa,  avec  le  concours  de  la 
force  armée,  le  lendemain,  l'on  trouva 
toutes  les  vignes  gelées,  fait  qui  excita  l'in- 


dignation populaire,  et  les  prescripteurs 
de  procession  faillirent  être  précipités 
dans  la  Loire.  Duiard  en  conclut  que  c'est 
l'excès  de  la  folie  de  vouloir  contrarier  le 
peuple  jusque  dans  ses  habitudes  les  plus 
enracinées  ;  la  veille  au  soir,  il  s'était  entre- 
tenu avec  un  limonadier  jacobin,  qui,  sen- 
tant le  poids  de  l'âge,  lui  avait  confessé  qu'il 
éprouvait  la  nécessité  de  se  consoler  de  son 
affaiblissement  moral  et  physique  en  nour- 
rissant l'espoir  d'une  autre  vie.  Dulard 
prévoit  l'objection  que  lui  fera  sans  doute 
le  ministre,  le  rôle  d'un  observateur  étant 
plutôt  de  rapporter  ce  que  pense  telle  ou 
telle  classe  du  peuple  de  l'arrestation  des 
32?  quels  sont  les  arrêtés  pris  par  telle  ou 
telle  section?  quels  sont  les  complots  que 
l'on  médite?  et  il  répond  que,  rappeler  le 
peuple  à  ses  anciennes  habitudes,  sera  le 
meilleur  moyen  d'éviter  les  massacres,  la 
guerre  civile,  les  dissensions,  qu'un  Te 
Deum  solennel,  chanté  dans  toutes  les 
églises  de  Paris,  eût  fait  plus  de  bien  à  la 
chose  publique  qu'un  travail  de  six  mois. 
Chaumette,  l'homme  révolulionnaire  par 
excellence,  l'homme  du  peuple,  qui  étudie 
le  peuple  et  rien  que  le  peuple,  avait  si 
bien  compris  ses  sentiments  qu'il  a  voulu 
métamorphoser  toutes  les  fêtes  de  l'Eglise 
en  fêtes  de  la  Liberté,  de  l'Egalité,  de  la 
liéunion,  il  a  voulu  des  spectacles  et  des 
comédiens  à  l'usage  du  peuple  et  à  la 
charge  des  gens  riches.  Aux  yeux  de  Du- 
tard  le  grand  principe  à  préconiser  con- 
sisterait à  ne  rien  détruire,  à  ne  rien 
déplacer;  si  un  mauvais  sujet  est  en  place, 
il  faut  mettre  à  côté  de  lui  un  honnête 
homme,  puis  2,  puis  3;  c'est  ainsi  qu'il  a 
vu  quelquefois  Chaumette  et  Hébert  mo- 
dérantisés  par  Real  et  Destournelles  ;  c'est 
ainsi  que  dans  les  clubs  et  sociétés  popu- 
laires, à  côté  de  la  rage,  une  sorte  de 
modération  trapspire  toujours  ;  c'est  ainsi 
que  le  commandant  Hanriot  a  été  décon- 
certé par  la  présence  de  la  multitude,  qui 
assurément  improuvait  les  excès  qu'il  so 
proposait  de  commetlre  en  envahissant 
la  Convention;  l'on  assure  qu'une  sec- 
tion avait  tourné  ses  canons  contre  sa 
Iroupe,  lorsqu'il  avait  braqué  les  siens  sur 
la  Convention.  Dulard  engage  vivement  le 
ministre  à  retenir  à  Paris  les  députés  de 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


209 


Marseille,  d'Angers  et  du  Havre,  les  offi- 
ciers ou  volontaires  des  départements,  au 
inoins  tous  ceux  qui  aiment  l'ordre  et  la 
paix,  devrait-on  les  payer  12  livres  par 
jour.  La  grosse  difficulté  serait  de  savoir 
de  quelle  manière  se  présenteront  les 
Bordelais  et  autres,  si  l'on  était  sûr  de  la 
troupe,  le  meilleur  parti  serait  de  les  faire 
fédéraliser  avec  la  Commune,  en  approu- 
vant les  mesures  qu'elle  a  prises,  mais  il  y 
aurait  à  craindre,  si  la  Commune  voit 
qu'elle  ne  réussira  pas  dans  son  dessein 
de  mettre  tous  les  départements  dans  son 
parti,  (|u"elle  n'appelle  les  mauvais  sujets 
des  environs  de  Paris,  pour  former  une 
troupe  nombreuse  et  opposer  une  vive 
résistance.  Toute  la  canaille  des  environs 
de  Paris  accourra  au  moindre  coup  de  tam- 
bour, parce  qu'elle  espérera  faire  un  coup 
lucratif;  Dutard  déclare  avoir  vu,  tous  ces 
jours,  des  gehs  de  Versailles,  de  Neuilly, 
de  Saint-Germaiu-en-Laye,  à  demeure  à 
Paris,  par  l'odeur  alléchés. 

Le  désarmement  continue  à  se  faire  dans 
plusieurs  sections,  celle  des  Halles  est 
celle  qui  a  le  plus  désarmé,  mais  elle  a 
décidé  que  le  désarmement  de  chaque 
citoyen  suspect  serait  discuté  en  Assem- 
blée générale;  l'un  des  membres  les  plus 
estimés  de  la  faction  a  émis  l'avis  de  faire 
revenir  des  frontières  tous  les  volontaires 
pour  composer  la  force  armée  de  Paris. 
La  section  de  la  Trinité  a  déclaré  qu'il 
n'y  avait  point  de  gens  suspects  dans  son 
arrondissement;  plusieurs  sections  ont 
adopté  des  mesures  contre  le  désarme- 
ment, celle  de  la  Butte-des-Mouliiis  a  pris 
des  arrêtés  pour  faire  mettre  en  liberté  plu- 
sieurs de  ses  capitaines  se  trouvant  en  état 
d'arrestation.  iJutard  dit  avoir  rencontré 
le  sieur  U'Ayroland,  de  la  section  du  Con- 
trat-Social, et  le  commissaire  de  police 
Monvoisin,  de  cette  même  section,  dont 
la  nomination  avait  été  conlirmée  par  la 
.Municipalité,  mais  qui  avait  été  destitué 
par  les  factieux  dans  la  dernière  crise;  le 
premier,  plein  de  courage,  se  plaignait  de 
n'être  point  secondé  el  reprocha  même  à 
Dutard  de  ne  pas  s'être  joint  à  lui.  Le 
même  Dutard  rapporte  que,  se  trouvant 
au  Palais-Royal,  il  fut  invité  par  deux  bas 
officiers  des  troupes  de  ligne  à  s'asseoir  au 
T.  IX. 


milieu  d'eux,  lesquels  se  mirent  à  dire  (en 
parlant  de  4  volontaires  de  la  nouvelle 
recrue,  qui  les  dévisageaient)  :  «  Voyez 
ces  4  petits  foutriquets,  ils  nous  regardent 
beaucoup,  si  nous  passions  auprès  d'eux, 
vous  les  verriez  s'éloigner  à  4  pas  pour 
nous  laisser  passer,  parce  qu'ils  nous  crai- 
gnent. Beaucoup  de  nos  officiers  sont  ici 
en  habit  bourgeois,  nous  les  voyons  tous 
les  jours  chez  le  ministre  de  la  guerre.  » 

7  juin  1793,  9  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  A'.,  V"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Sciimidt,  Tablcatix  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  9. 

671.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  qu'en  raison  de 
nouvelles  plaintes,  le  Commandant  géné- 
ral réitère  l'invitation  à  tout  comman- 
dant de  patrouille  ou  de  détachement 
quelconque,  après  la  retraite  battue,  de  se 
faire  reconnaître,  lorsqu'il  passera  devant 
un  poste,  ou  un  corps-de-garde,  et  lors- 
qu'il en  sera  requis. 

7  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF^'  1470. 

672.  — Extrait  de  la  feuille  des  rapports 
et  déclarations  faits  au  Bureau  de  surveil- 
lance de  la  Police,  donnant  les  rensei- 
gnements suivants  : 

1°  L'on  annonce  des  projets  de  troubles, 
([ui  seront  occasionnés  par  la  cherté  des 
denrées.  Le  malheureux  dit  qu'il  préfère 
mourir  d'un  coup  de  fusil  que  de  mourir 
de  faim.  Tous  les  jours  l'aniniosité  aug- 
mente, lu  lerraentation  s'établit,  il  y  a  lieu 
de  craindre  qu'elle  n'éclate  d'une  manière 
violente,  les  bouchers  et  les  épiciers  en 
seront  infailliblement  les  victimes. 

Z"  L'événement  du  9,  au  Marché  aux 
veaux,  a  prouvé  que  les  bouchers,  en  ven- 
dant le  veau  à  24  sols  la  livre,  g.ignent  au 
moins  14  sols.  Le  peuple,  las  d'être  dupe 
de  cette  exaction,  est  prêt  à  se  faire  jus- 
tice. On  -sait  d'ailleurs  que  la  vache,  qu'ils 
vendent  le  môme  prix  que  le  bœuf,  leur 
revient  ordinairement  à  moitié  moins. 

3°  Les  individus  suspects,  qui  parais- 
saient avoir  abandonné  leur  promenade 
dos  Tuileries,  y  reparaissent  en  plus  grand 
nombre,  ils  affectent  un  air  de  satisfaction 
qui  avertit  de  se  tenir  sur  ses  gardes.  On 

14 


210 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


se  plaint  partout  de  la  quantité  de  ci-de- 
vant et  de  prêtres  réJ'ractaires  ou  asser- 
mentés (ces  derniers  déguisés  en  redin- 
gotes d'uniforme),  qui  se  rassemblent  au 
Jardin  de  l'Egalité.  On  voit  avec  encore 
plus  d'inquiétude  les  cabarets  des  Champs- 
Elysées  garnis,  tous  les  soirs  et  jusqu'à 
2  ou  3  heures  du  matin,  de  gens  en  uni- 
forme de  toute  espèce,  et  de  jeunes  gens 
dont  la  taille  et  la  tournure  annoncent 
les  principes,  le  billard  recèle  les  voleurs 
de  nuit  jusqu'à  minuit. 

4°  On  désirerait  une  plus  grande  sur- 
veillance de  la  part  de  la  geudarmerie 
dans  les  bourgs  de  la  Chapelle,  la  Villelte 
et  du  Bourget,  on  sait  que  beaucoup  de 
voleurs  de  Paris  vont  s'y  réfugier  dans  les 
cabarets  ou  chez  leurs  camarades  qui  y 
ont  élu  domicile. 

!)'  La  troupe  de  l'Ecole  militaire  parait 
en  général  ti-ès  mal  composée,  l'on  est 
surpris  de  la  voir  encore  à  Paris,  et  la 
conduite  de  plusieurs  de  ces  volontaires 
en  donne  la  plus  mauvaise  opinion. 

6°  L'on  reiriarque  que,  sur  les  boule- 
vards, sur  les  quais,  cliez  tous  les  mar- 
chands de  gravures,  les  ligures  du  ci-devant 
Roi  et  de  sa  famille  y  sont  reproduites  avec 
abondance.  On  croit  que  c'est  moins  de  la 
part  de  ces  marchands  une  spéculation 
de  commerce  que  l'envie  d'intéresser  au 
sort  de  ces  tyrans. 

7»  On  se  plaint  de  la  tolérance  dont  l'on 
use  encore  à  l'égard  des  marchands  d'ar- 
gent. Ils  reparaissent  avec  la  même  iiar- 
diesse  qu'avant  le  décret.  On  dit  même 
qu'ils  se  sont  mutuellement  promis  de  se 
défendre,  dans  le  cas  où  l'on  sévirait 
contre  eux,  la  plupart  marchent  armés  de 
pistolets. 

8°  L'on  désirerait  que  chaque  section 
fournil  tous  les  jours  une  certaine  quan- 
tité d'hommes  pour  la  garde  du  parc  d'ar- 
tillerie du  Ponl-.\euf.  On  voit  avec  peine 
que  la  section  de  ce  nom,  dont  les  prin- 
cipes sont  suspects,  en  soit  seule  chargée, 
puisque  les  canons  appartiennent  à  toute 
la  Ville. 

9°  Les  processions  du  8  et  les  coups  de 
fusils  et  d'encensoirs  ont  été  vus  et  en- 
tendus avec  la  plus  grande  indignation. 
Les  prêtres  assermentés  veulent,  dit-on, 


maintenir  les  femmes  et  les  imbéciles 
dans  l'espérance  de  la  contre-révolution. 
En  général,  l'esprit  public  est  bon  et  ne 
demande  qu'à  être  soutenu  par  les  opé- 
rations utiles  de  la  Convention,  qui  jouit 
d'une  force  à  laquelle  elle  peut  entière- 
ment se  confier. 

Celte  copie  de  la  feuille  des  rapports  et 
déclarations  au  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police  est  accompagnée  d'une  lettre  du 
maire    de   Paris   au  Conseil  exécutif,  du 

11  juin. 

7-11  juin  1793. 
Extrait  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1170. 

673.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant  que,  d'après 
les  ordres  du  ministre  de  la  guerre,  il 
partira,  le  9  juin,  pour  l'armée  de  la  ré- 
serve, 6  pièces  de  canon  de  4  et  2  cais- 
sons id.  pour  Brest,  destinés  au  3«  ba- 
taillon de  Seine-et-Oise. 

Le  Commandant  général  adjoint  (Re- 
cordon) fait  connaître  qu'il  manque  dans 
les  ateliers  et  fonderies  de  canons  des 
tourneurs  et  foreurs,  et  invite  les  citoyens 
qui  voudront  y  travailler  à  se  transporter 
à  la  barrière  d'Enfer,  chez  le  citoyen  Bre- 
sin,  où  il  y  a  60  pièces  de  canon.  Ce  même 
défaut  d'ouvriers  retardant  les  envois  de 
canons  pour  la  Vendée,  où  le  besoin  en 
est  urgent,  les  sections  sont  invitées  à 
donner  une  de  leurs  pièces;  les  sections 
qui  ne  craindront  pas  de  faire  ce  sacri- 
fice à  la  patrie,  à  l'exemple  de  celle  de  la 
Croix-Rouge,  qui  a  cédé  les  siennes,  en- 
verront des  commissaires  chez  le  même 
citoyen  Bresin,  pour  en  marquer  une  de 
celles  qui  y  sont  et  qui  leur  sera  remise, 
aussitôt  qu'elle  sera  finie. 
8  juin  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

674.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  l'in- 
formant que  le  marché  de  Poissy,  pa- 
rait-il, fut  très  bien  approvisionné  la  veille, 
que  la  place  de  la  Révolution  était  remplie 
de  bœufs  en  provenant,  ce  qui  faisait  es- 
pérer une  diminution  du  prix  de  la  viande. 
Une  femme  fit  remarquer  à  ce  propos  que 
la  diminution  ne  serait  que  pour  ces  co- 
quins de  bouchers,  que  le  pauvre  peuple 


L'ESt»WT  tUBtlC  A  PARIS  DK  JANVIER  A  JUIN  1793 


Ui 


ne  s'en  ressentirait  point,  à  quoi  un  hou- 
clier  répliqua  que,  tous  les  objets  de  pre- 
mière nécessité  étant  augmentés,  pour  eux 
comme  pour  le  reste  du  peuple,  il  fallait 
bien  que  le  prix  de  leur  viande  se  trouvât 
affecté  de  cette  augmentation.  Perrière 
raconte  qu'il  assista,  le  7  Juin,  à  10  heures 
du  soir,  à  un  charmant  concert  sous  les 
arbres  du  jardin  des  Tuileries,  où  un  chœur 
de  femmes,  toutes  jeunes  d'après  l'accent, 
lit  entendre  la  fameuse  chanson  des  Àlar- 
si'illais,  hymne  à  jamais  cher  de  la  guerre 
et  de  la  liberté;  ces  voix  douces  et  péné- 
trantes lui  rappelèrent  les  chœurs  de 
jeunes  et  charmantes  jeunes  filles,  qu'il 
entendit  si  souvent  dans  les  assemblées 
des  non-conformistes  en  Angleterre.  Per- 
rière rapporte  que,  dans  l'un  des  groupes 
du  Palais- Egalité,  certain  garde  national ,  les 
cheveux  coupés  en  rond,  l'air  audacieux,  la 
ligure  blême  et  tirée,  avec  un  grand  sabre  à 
ses  côtés  et  2  pistolets  à  la  ceinture,  s'é- 
chauffait beaucoup  à  propos  de  l'arrivée 
prochaine  de  10,000  Bordelais  armés,  qu'on 
disait  en  marche  sur  Paris,  pour  réclamer 
leurs  députés  arrêtés,  et  s'écriait  :  <<  Ils  n'en 
sauteront  pas  moins  le  pas,  et  c'est  par  des 
Hordelais  même  comme  lui,  qu'ils  seront 
exécutés.  »  Ce  spadassin  faisait  l'apologie 
des  journées  de  septembre  et  ne  regrellait 
qu'une  chose  :  c'est  que  le  massacre  eiît 
été  aussi  court,  mais  donnait  à  entendre 
qu'il  recommencerait  avant  quinze  jours. 
Le  monstre  était  visiblement  désavoué  par 
les  regards  de  ceux  qui  l'entouraient,  quoi- 
que leurs  liouches  restassent  muettes. 
Qu'on  aille  me  dénoncer,  si  l'on  veut,  à  la 
Convention,  ajouta  cet  homme,  enhardi 
par  ce  lâche  silence,  mon  nom  estMamain. 
«  Si  c'est  Mamain,  dit  l'un  des  assistants, 
il  est  de  Bordeaux,  en  effet,  et  le  Comité 
révolutionnaire  de  la  ville  le  compte  parmi 
ses  membres.  « 

Perrière  en  conclut  que  la  liberté  est  à 
la  merci  du  premier  scélérat  qui  voudra 
s'en  emparer,  qu'avec  de  pareilles  dispo- 
sitions moutonnières,  les  peuples  sont  tou- 
jours à  la  veille  de  la  perdre. 

8  juin  1793,  7  licures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F*«  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  Sf.HMIur,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  14. 


673.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  déclarant  qu'il  n'y  a  rien 
eu  de  particulier  à  l'ordre  général,  non 
plus  que  dans  les  rapports  de  la  force 
arjtiée,  sinon  un  rassemblement  à  la  place 
aux  Veaux,  chez  un  boucher,  dans  la 
cave  duquel  l'on  a  trouvé  un  veau  cor- 
roini)u  et  gdté,  on  y  a  envoyé,  sur-le- 
champ  de  la  force  armée,  l'attroupement 
s'est  dissipé,  cl  tout  était  tranquille  à 
9  lieures  du  soir. 

9  juin  1793. 
Extrait,  .signé  de  Clément,  secrélaire  de  l'Etat- 
majoi-,  A.  N.,  AF'v  1470. 

676.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  faisant  connaître  que  les 
citoyens  de  l'Ecole  militaire,  qui  ont  tiré 
hier  des  coupj^  de  fusil  par  les  fenêtres, 
ont  été  punis  de  la  prison,  et  que,  s'ils  ré- 
cidivent, on  convoquera  un  conseil  de 
guerre  pour  les  juger  selon  la  loi,  cette 
mesure  sera  la  même  pour  tout  militaire, 
caserne  ou  non  caserne,  à  la  solde  de  la 
République;  que  les  ouvriers,  qui  travaillent 
aux  afiûts  et  caissons,  sont  invités  à  s'oc- 
cuper de  préférence  des  affûts,  dont  le 
besoin  est  le  plus  urgent. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
l'on  a  conduit  au  Comité  de  surveillance 
de  la  section  de  l'Observatoire  un  parti- 
culier qui  voulait  vendre  un  fusil,  et  qui 
a  annoncé  en  avoir  déjà  vendus  et  en 
avoir  encore  d'autres  à  vendre. 

Le  commissaire  de  police  de  la  section 
de  l'Unité  a  été  requis  pour  un  particu- 
lier, ((ui,  après  avoir  donné  7  coups  de 
couteau  à  sa  femme  et  s'être  frappé  lui- 
même  do  plusieurs  coups,  s'est  précipité, 
dans  la  rue  Saint-Sulpice,  par  une  fe- 
nêtre du  3'  étage.  L'on  a  conduit  à  la 
.Vlairie  le  sieur  Ednie  Antheoul,"  se  disant 
lieutenant-colonel  du  90'  régimeni,  n'ayant 
pas  de  carte  civique,  et  étant  venu  de- 
mander au  poste  de  la  section  de  la  Butte- 
dcs-.Moulins  de  la  force  armée  pour  arrêter 
un  particulier  qui  tenait,  disait-il,  des 
propos  dans  un  des  cafés  de  la  Maison 
Egalité.  L'on  a  arrêté  dans  la  section 
des  Quinze-Vingts  un  chari;elier  condui- 
sant une  voiture  chargée  de  cuivre  pour 
la  fonte,  n'ayant  pas  de  lettre  de  voiture. 


212 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Le  commissaire  de  police  de  la  section  du 
Louvre  est  venu  requérir  main-forte,  au 
Palais  national,  pour  aller  poser  des  scellés 
dans  une  maison  de  Jeux.  Entre  10  et 
H  iieures  du  soir  est  venu  un  ordre,  au 
poste  de  la  rue  des  Matliurins,  de  faire 
garder,  par  3  sentinelles,  le  citoyen  Re- 
liourt,  dans  son  domicile,  bâtiment  des 
Mathurins,  et  ne  l'y  ayant  pas  trouvé,  le 
commandant  du  poste  en  a  rendu  compte 
à  l'Assemblée  générale  de  la  section  de 
Beaurepaire;  à  minuit  est  venu  un  second 
ordre  de  ne  laisser  entrer  ni  sortir  qui  que 
ce  soit  de  ce  bâtiment,  ce  qui  a  été  exécuté. 

10  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  A.V"  1470. 

677.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière k  Garât,  minisire  de  l'intérieur,  si- 
gnalant un  fait  singulier.  Samedi  soir, 
dil-il,  les  Champs-Elysées  étaient  remplis 
de  moutons  qui  paissaient  l'herbe  de  ces 
belles  promenades,  ce  qui  lui  suggère  cer- 
taines réflexions,  d'abord  au  sujet  des 
dégâts  qu'ils  peuvent  causer  aux  arbres 
ol  aux  jeunes  rejetons,  ensuite  au  sujet 
du  prix  de  plus  en  plus  élevé  de  la  viande 
de  boucherie,  ([ui  n'est  pas  en  rapport 
avec  cette  abondance.  D'après  le  témoi- 
gnage de  la  femme  d'un  capitaine  de  ca- 
nonniers  de  l'armée  du  Nord,  ce  qui  a 
contribué  cà  faire  renchérir  la  viande,  c'est 
l'accaparement  des  bœufs  par  un  certain 
nombre  de  bouchers,  qui  envoyent  leur 
viande  «alée  en  pays  ennemi  ;  ce  com- 
merce infâme  a  été  découvert  dans  une 
affaire  que  nos  troupes  eurent  de  ce 
côté  avec  l'ennemi,  elles  s'emparèrent  de 
200  bœufs,  dont  la  moitié  fut  expédiée 
sur-le-champ  à  Paris.  Hentabole  a  dé- 
noncé à  r.\ssemblée  les  manœuvres  de 
plusieurs  marchands  de  be.sliaux,  ([ui  ont 
accaparé  les  fourrages  pour  nourrir  leur 
bétail  et  en  faire  augmenter  le  prix  par 
la  rareté  des  objets  nécessaires  à  sa  sub- 
sistance; tous  ces  complots  une  fois  dé- 
joués, le  peuple  a  le  droit  d'attendre  la 
diminution  des  objets  de  |)remièrc  con- 
sommation, et  s'il  venait  à  être  déçu  dans 
ses  espérances,  ie  gouvernement  devrait 
intervenir  entre  lui  et  les  marchands.  C'est 
ainsi   que   des  citoyens,  snr  le  pont  de  la 


Tournelle,  s'étant  réunis,  achetèrent  un 
veau,  dont  la  distribution  se  fit  à  9  sols  la 
livre,  au  lieu  de  22  sols  qu'on  voulait  la 
vendre,  ce  fait  a  été  signalé  au  Conseil 
général  de  la  Commune,  à  l'effet  de  fixer 
un  prix  maximum. 

Perrière  dit  avoir  lu,  la  veille,  une  af- 
fiche de  la  Société  d'Arcis-sur-Aube,  qui 
applaudit  aux  mesures  de  rigueur  prises 
par  la  Commune  contre  les  traîtres  de  la 
Convention;  il  lui  tarde  de  voir  les  22,  les 
12,  Clavière,  Lebrun  et  Roland,  traduits 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire  et  payer 
de  leurs' têtes  leurs  attentats  contre  la 
liberté.  A  ce  propos, Perrière  fait  observer 
que  ce  n'est  ni  par  le  nombre,  ni  par 
le  genre  des  signatures  qui  suivent  une 
adresse,  qu'il  faut  la  juger,  mais  bien  par 
elle-même  et  par  les  principes  qu'elle 
contient;  Levasseur,  en  traitant  ce  sujet 
à  la  Convention,  s'amusait  à  éplucher  les 
caractères  et  à  marquer  les  limites  de 
l'écriture  aristocratique  et  de  l'écriture 
démocratique,  comme  s'il  n'y  avait  pas  de 
l'injustice  à  supposer,  d'une  part,  que  les 
riches  sont  toujours  aristocrates,  d'autre 
part,  que  les  Sans-culottes  sont  toujours 
assez  éclairés  pour  connaître  ce  qu'ils  si- 
gnent ou  ce  qu'ils  manjuent  d'une  croix,  et 
si  l'on  avance  que  les  riches  ne  consultent 
jamais  que  leur  intérêt,  ne  peut-on  pas 
également  supposer  que  les  Sans-culottes 
sont  sans  cesse  trompés  par  ceux  qui  les 
mènent  et  qui  se  prétendent  leurs  amis? 
Perrière  en  conclut  que  le  peuple  français 
sera  toujours  à  la  merci  d'une  poignée  d'in- 
trigants, ({u'il  prendra  des  scélérats  pour 
ses  amis,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  frappé  par 
la  verge  d'un  nouveau  despotisme,  qu'il  se 
fera  un  commerce  infâme  des  opinions, 
que  les  gouvernants  et  les  gouvernés  ne 
pourront  plus  s'entendre;  que  lorsqu'on 
dira,  le  peuple  français  veut,  ce  ne  sera 
qu'une  poignée  d'individus,  qui  prendront 
des  mesures  qu'ils  croiront  nationales,  et 
la  Nation  entière  se  soulèvera,  et  il  se  de- 
mande :  lesquels  plaindre  le  plus  alors, 
les  gouvernants  ou  les  gouvernés. 

10  juin  1793,  11  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'' III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  ScHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolxttion 
française,  t.  II,  p.  15. 


L'KSIMUT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVJKH  A  JUIN  1793 


678.  —  Lettre  de  l'observateur  La  Tour- 
La  Montagne  à  Garât,  ministre  de  l'inté- 
rieur, déclarant  qu'un  orage  terrible  se 
forme,  et  que  tout  annonce  une  secousse 
capable,  sinon  d'anéantir,  du  moins  d'é- 
branler la  République  entière,  s'élevant 
contre  la  proposition  faite  à  la  Convention 
par  Raréro,  au  nom  du  Comité  de  salut 
pulilic,  d'envoyer  dans  les  départements, 
dont  les  députés  ont  été  mis  en  état  d'ar- 
restation, un  nombre  égal  de  députés, 
choisis  parmi  les  patriotes  de  la  Mon- 
tagne en  qualité  d'otages,  mesure  qui  lui 
parait  non  seulement  insuffisante,  mais 
encore  contre-'-évolutionnaire,  injurieuse 
pour  les  départements,  flétrissante  môme 
pour  Paris,  estimant  que  le  jour  où  la 
Convention  nationale  aurait  décrété  celte 
fatale  mesure,  elle  aura  solennellement 
proclamé  la  guerre  civile.  La  Tour-La  Mon- 
tagne propose  d'envoyer  dans  les  départe- 
ments des  patriotes,  étrangers  à  tous  les 
partis,  à  toutes  les  factions,  qui  peindront 
sous  ses  véritables  couleurs  une  révolution 
dont  ils  ont  été  à  la  fois  les  témoins  et  les 
acteurs;  il  s'offre  lui-même  pour  se  rendre 
dans  son  département,  afin  d'éclairer  ses 
concitoyens  sur  les  derniers  événements. 
Il  ira  dans  les  sociétés  populaires,  dans  les 
sections,  sur  les  places  publiques,  et  fera 
entendre  la  vérité,  il  espère  que  sa  voix 
sera  écoutée  dans  une  ville  où  il  compte 
autant  d'amis  que  de  citoyens. 

10  juin  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  h''"  III,  Seine,  27. 
Ed.  .\D.  SCHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  18. 

679.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  d'après  lequel  le  Com- 
mandant général  adjoint  (Recordon)  invite 
tous  les  bons  citoyens  à  continuer  leur 
activité  dans  le  service,  seul  moyen  de 
déjouer  les  eflorts  des  ennemis  de  l'inté- 
rieur, la  perfidie  de  ces  scélérats  em- 
ployant toutes  sortes  de  manœuvres  pour 
ruiner  la  République  et  énerver  le  patrio- 
tisme. L'ordre  du  jour  porte  qu'il  sera 
délivré,  ce  jour,  sinvant  les  ordres  du  mi- 
nistre de  la  guerre,  deux  pièces  de  canon 
au  10'  bataillon  de  Paris,  caserne  à  Rueil, 
ainsi  que  2  caissons.  Il  partira  aussi,  le 


même  jour,  pour  Tours,  2  autres  pièces  et 
2  caissons  pour  le  2»  bataillon. 

U  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^   1470. 

680.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  ré- 
tablissant la  vérité  des  faits  en  ce  qui 
concerne  la  vente  des  veaux  sur  le  pont 
de  la  Tournelle,  vérité  qui  est  restée  en- 
veloppée d'une  certaine  obscurité.  D'après 
le  récit  d'un  habitant  de  ce  quartier,  tous 
les  bouchers  de  Paris  s'étaient  donné  la 
main  pour  ne  payer  les  veaux  que  tant, 
les  marchands  s'obstinèrent  de  leur  côté, 
si  bien  qu'ils  tuèrent  eux-mêmes  leurs 
veaux  et  les  distribuèrent  au  peuple,  à  6 
ou  7  sols  la  livre,  tandis  que  les  bouchers 
vendaient  leur  viande  22  sols  la  livre  et  ne 
voulaient  la  payer  que  o.  Perrière  appelle 
l'attention  du  ministre  sur  cet  incident, 
qui  montre  au  peuple  que  jusqu'ici  il  a 
été  volé  de  l.ï  sols  par  livre,  et  que  le 
gouvernement  doit  contraindre  et  punir 
les  bouchers,  les  bouchers  de  tous  les  genres 
ayant  été  jusqu'ici  ménagés.  Que  du  moinsla 
partie  de  la  Convention,  qui  tient  les  rênes, 
se  montre  juste  et  ferme,  que  Legendre 
oublie  sa  classe  pour  sa  patrie,  qu'il  pro- 
voque lui-même  la  punition  de  ses  con- 
frères, «'  qu'il  donne  l'exemple  de  livrer 
la  viande  à  son  vrai  prix  et  qu'il  n'y 
ait  plus  lieu  de  tenir  ce  propos  calom- 
nieux :  que  les  patriotes  ne  cherchent 
qu'à  s'enrichir  comme  tous  les  autres.  Les 
volontaires  de  la  section  du  Panthéon, 
partis  pour  la  Vendée,  ayant  appris  par 
des  lettres  de  leurs  femmes  que  l'on  ne 
se  mettait  nullement  en  peine  de  leur 
payer,  pour  elles  et  pour  leurs  enfants,  ce 
qui  leur  avait  été  promis  avant  le  départ 
do  leurs  maris,  firent  notifier  par  un  ca- 
pitaine de  volontaires  que  si  l'on  conti- 
nuait à  manquer  à  ces  engagements  sa- 
crés, sur  la  foi  desquels  seuls  ils  sont 
[)artis,  ils  vont  tous  reprendre  la  roule  do 
Paris.  Ces  volontaires  doivent  être  d'au- 
tant plus  irrités,  il  est  d'autant  plus  scan- 
daleux de  réduire  à  la  misère  les  femmes 
des  défenseurs  de  la  patrie,  que  des  sol- 
dats arrivés  de  ces  cantons  répandent  que 
Santerre  vil  là-bas  dans  un  luxe  asiatique, 


214  CHAPITRÉ  I".  —  JOUHNÉES  HISTORIQUES  DE  I.A  RÉVOLUTION 


qu'il  a  les  plus  belles  voilures,  les  meil- 
leurs cuisiniers,  les  plus  jolies  femmes, 
([u'il  a  toujours  soin  de  se  tenir  à  )0  lieues 
de  l'ennemi,  et,  pour  braver  les  accusa- 
tions, il  fait  ce  qu'ont  fait  tous  les  géné- 
raux, il  flatte  ses  armées  par  des  largesses 
et  par  le  relâchement  de  la  discipline. 

Au  Palais  Egalité,  Perrière  a  vu  grand 
nombre  d'exemplaires  d'une  affiche  de 
Pache,  en  réponse  au  rédacteur  du  Jour- 
nal de  Paris,  où  il  déclare  que  l'empri- 
sonnement de  iO, 000  personnes,  dénoncé 
à  la  Convention  par  Fonfrède,  se  réduit 
à  l'arrestation  de  10  personnes,  et  il  a 
entendu  dissiper  l'équivoque  qui  semble 
exister  entre  l'emprisonnement  et  l'arres- 
tation. Le  maire  de  Paris,  dans  cette  même 
affiche,  met  en  demeure  Thiébault,  évoque 
de  Saint-Flour,  qui  a  dit  que  le  Comité 
révolutionnaire  de  la  Ville  comptait  des 
banqueroutiers  et  des  fraudeurs,  de  les 
nommer,  et  il  l'accuse  de  répandre  des 
mensonges  ayant  pour  but  de  fomenter 
l'esprit  de  parti,  les  haines  et  les  divisions, 
au  moment  où  la  République  est  me- 
nacée d'un  prochain  déchirement.  L'on 
a  objecté  que,  s'il  fallait  mettre  en  ar- 
restation tous  ceux  qui  parlent  par  ouï 
dire  dans  l'intention  de  fortifier  leur  parli, 
combien  n'en  faudrait-il  pas  arrêter  dans 
chaque  camp?  Perrière  ne  voit  qu'un  ou 
deux  hommes  sincères  dans  les  chefs  des 
deux  partis,  et  encore  peut-être  sont-ils 
circonvenus  par  leurs  partisans,  aveuglés 
par  leur  affection.  Les  groupes  du  même 
Palais  Egalité  peignent  les  mouvements  de 
Bordeaux  sans  les  désapprouver,  désirent 
la  Constitution  nouvelle  et  disent  beau- 
coup de  bien  de  celle  de  l'Angleterre. 

11  juin  1793,   10  heures  du  matin. 
Original  non  Bigné,  A.  N.,  V"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Scuuiut,  Tablenux  de  la  liévoliUion 
françnUe,  t.  II,  p.  22. 

081.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  (iarat,  ministre  de  l'intérieur,  constatant 
que  les  bourgeois  de  Paris,  les  marchands, 
les  |iropriétaires,  en  un  mot,  persévèrent 
dans  leur  avarice,  dans  leur  insouciance, 
dans  leur  égoïsme,  ne  s'occupant  que  de 
leurs  affaires  particulières  et  rarement  des 
ulTaires  publiques;  les  marchands  de  vin, 


notamment,  qui  sont  presque  tous  aris- 
tocrates, dans  le  sens  oti  on  l'entend  dans 
ce  moment,  ne  vendent  jamais  tant  que 
les  jours  de  révolution  ou  d'insurrection 
du  peuple,  et  ces  jours-là,  ne  quitteraient 
pour  rien  au  monde  leurs  pratiques.  Du- 
tard fait  observer  que  les  insurrections 
I>artielles,  comme  celles  qui  ont  eu  lieu, 
sont  toutes  fondées  sur  la  crainte  de  l'op- 
pression, de  la  servitude  etsur  celle  du  réta- 
blissement de  l'ancien  régime,  aussi  dès  que 
l'aristocratie  fait  mine  de  réapparaître,  on 
lui  court  sus  pour  lui  faire  baisser  pavillon. 
On  reproche  à  la  section  du  Contrat-So- 
cial de  s'être  toute  aristocratisée,  le  côté 
gauche  s'étant  réuni  au  côté  droit,  pour 
no  former  qu'une  seule  et  même  assem- 
blée; il  n'y  a  plus  que  le  Comité  révolu- 
tionnaire, aidé  de  quelques  brigands,  pris 
dans  d'autres  sections,  qui  fasse  contre- 
jioids,  on  esta  même  de  voir  dans  cette  sec- 
tion le  bien  qui  peut  résulter  du  rappro- 
chement de  partis  extrêmes;  par  le  seul 
fait  de  monter  la  garde  ensemble,  les  plus 
enragés  deviennent  modérés  et  raison- 
nables. L'avant-veille,  les  sept  sections 
réunies, ou  soi-disant  telles,  ontvoulu  faire 
mettre  en  arrestation  plusieurs  personnes, 
mais  se  sont  heurtées  à  l'opposition  for- 
melle de  Julio,  chef  de  légion,  qtii  a  dé- 
rfaré  qu'il  consentirait  plutôt  à  se  mettre 
lui-même  en  état  d'arrestation.  Dutard 
raconte  que,  la  veille,  il  avait  dîné  à  côté 
de  4  nègres,  l'un  d'eux,  domicilié  sur  la 
section  de  1792,  très  bel  homme,  raison- 
nant avec  esprit,  et  au  cours  de  la  con- 
versation, l'un  des  convives  ayant  dit 
qu'il  avait  été  proposé  au  sein  de  la  Con- 
vention de  faire  faire  au  peuple  un  ca- 
rême poIiti<|ue,  le  nègre  en  question  ré- 
pliqua :  «  Vous  verrez  (|u'avant  peu  ils 
seront  forcés  aussi  de  prier  le  peuple  pour 
le  faire  aller  à  la  messe  »;  sur  ces  entre- 
faites arriva  un  marmiton,  que  ces  man- 
geurs de  soupe  interpellèrent  en  le  quali- 
fiant de  citoyen,  ce  qui  amena  une  vive 
protestation  du  marmiton,  qui  voulut  être 
traité  de  monsieur.  Certain  jacobin,  ren- 
contré par  Dutard  au  Palais-Royal,  lui  ex- 
posa ses  théories,  il  reconnaît  que  les 
hommes  de  la  faction  sont  des  scélérats, 
mais  déclare  qu'ils  le  sont  moins  que  les 


L'KSPRIT  PURr,ir,  A  PAUIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


21 S 


Rrissolins,  parce  que  les  Jacobins  sotU 
conséquents  cl  que  les  Rrissolins  ne  le  sont 
pas.  Les  Rrissolins  ont  voulu  établir  une 
aristocratie  de  riches,  de  marchands,  de 
propriétaires,  sans  réfléchir  que  ces  hom- 
mes sont  les  (léaux  de  l'humanité,  qu'ils 
ne  pensent  et  ne  vivent  que  pour  eux,  tou- 
jours prêts  à  tout  sacrifier  h  leur  égoïsrae 
et  à  leur  ambition,  que  si  on  lui  en  donnait 
le  choix,  il  préférerait  l'ancien  régime,  oi"i 
les  nobles  et  les  prêtres  avaient  quelques 
vi^rtus  et  pouvaient  leur  opposer  une  bar- 
rière, tandis  que  dans  le  nouveau  régime, 
ils  n'ont  point  de  limite  à  leur  ambition  et 
feraient  mourir  de  faim  le  peuple;  aujour- 
d'hui, il  n'y  a  qu'à  leur  opposer  les  Sans- 
culottes,  qui  ne  Veulent  pas  leur  faire 
de  mal,  mais  veulent  forcer  tous  ces  mo- 
d<''ré>  à  s'unir  à  eux,  à  vivre  avec  eux,  à 
vider  leurs  coll'res  pleins  et  à  \endie  les 
marchandises  moins  cher.  Dutard  cite, 
comme  exemple  caractéristique,  l'achat 
par  lui  fait,  ces  Jours  passés,  d'un  vul- 
gaire pot  de  chambre,  qu'il  a  payé  30  sols 
et  qui,  il  y  a  2  ans,  lui  aurait  coûté  15  sols, 
il  ajoute  que  des  magasins  sont  pleins  de 
marchandises,  etl'on  ose  invoquerlacherté, 
l'augmentation  de  prix.  Cinq  artisans,  que 
Dutard  a  rencontrés  au  café,  lui  ont  paru 
fort  inquiets  sur  les  affaires  actuelles,  et 
traitent  de  brigands  tous  Ifs  Comités  ré- 
volutionnaires et  autres  motionneurs  de 
la  même  trempe.  Dés  5  heures  du  matin, 
le  bruit  s'était  répandu  aux  Halles  que 
Custine  avait  perdu  à  peu  près  toute  son 
armée,  et  qu'il  ne  lui  restait  que  4,000 
hommes. 

11  juin  1793,  10  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  A'.,  F'=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Al).  ScKMIDT,  Tableaux  de  lu  Révolution 
/■(■.mçaisp,  t.  If,  p.  19. 

082.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do  la 
garde  nationale,  invitant,  conformément  à 
une  lettre  du  Maire  au  Commandant  gé- 
néral, tous  les  ouvriers  qui  voudront  tra- 
vailler aux  réparations  des  armes,  à  s'a- 
dresser aux  citoyens  Drouas  et  Rolland, 
à  l'Arsenal  de  Paris,  ces  ouvriers  devront 
être  munis  d'un  certificat  de  leur  section, 
attestant  qu'ils  sont  en  état  de  travailler 
aux  réparations  des  armes  et  qu'on  peut 


leur  en  confier.  Le  Commandant  général 
adjoint  étant  venu,  le  H  juin,  réclamer 
auprès  de  la  Commune  une  suspension 
momentanée  de  service  pour  les  canon- 
niers,  eu  égard  à  la  mulliplicité  des  postes 
dont  ils  sont  chargés,  le  Conseil  général 
de  la  Commune,  en  applaudissant  de  nou- 
veau au  zèle  des  canonniers,  a  prié  le  Com- 
mandant général  de  les  engager  à  conti- 
nuer leur  service,  et  qu'il  allait  solliciter 
auprès  de  la  Convention  une  indemnité 
pour  ce  service  extraordinaire. 

Les  commandants  de  sections,  capi- 
taines des  différentes  compagnies  et  des 
canonniers,  tiendront  un  contrôle  exact 
des  armes  de  tout  genre  qu'ils  ont  déli- 
vrées aux  citoyens  de  leurs  compagnies 
respectives,  et  deviendront  responsables 
de  la  perte  des  armes  qui  pourrait  se  pro- 
duire. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  l'accident  d'un  particulier,  qui 
s'est  jeté  ou  est  tombé  d'une  croisée  dans 
la  place  de  Thionville,  et  est  mort  de  sa 
chute. 

11  juin  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

683.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  rendant 
compte  d'une  séance  du  Conseil  général  de 
la  Commune,  à  laquelle  il  a  assisté,  et  où 
Real  a  péroré  longuement  et  avec  force 
en  faveur  de  l'envoi  d'une  adresse  à  la 
Convention,  pour  accélérer  l'établissement 
de  deux  canaux,  k  l'effet  d'occuper  des 
bras;  Real  a  été  interrompu  par  Lubin  et 
par  d'autres,  qui  criaient  à  tue-tête  qu'il  lal- 
lait  s'occuper  uniquement  de  la  guerre,  et 
a  été  appuyé  par  Chaumelle,  qui  a  parlé 
en  révolutionnaire  et  en  républicain  avec 
une  certaine  dignité  et  philosophie.  Du- 
tard, à  ce  propos,  analyse  le  caractère  et 
les  vues  de  Chaumette,  qui  aspire,  dit-il,  à 
devenir  le  chef  de  la  faction  et  à  réunir 
les  fractions  jacobite  et  cordelière,  qu'il  a 
tenues  divisées  jusqu'ici,  parce  que,  pour 
un  coup  de  main,  il  comptait  plus  sur  les 
Cordeliers,  aux  bons  bras  bien  poilus,  que 
sur  les  Jacobins,  c'est  ce  que  l'on  a  vu 
dans  la  dernière  insurrection,  où  il  était 
tacitement  défendu  Ji  aucun  Jacobin  depro- 


246  CHAPITKE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


poser  aucune  mesure  de  modération,  sous 
peine  d'être  regardé  comme  suspect  et 
d'être  à  l'instant  destitué  ;  Tinsurreclion 
une  fois  passée,  Chaumette  a  cherché  à 
rallier  les  Jacobins,  un  peu  divisés  d'opi- 
nion entre  eux,  en  intimidant  les  uns  et 
en  rassurant  les  autres,  il  voudrait  ac- 
tuellement, par  la  crainte  ou  par  l'inlérêl, 
réunir  tous  les  partis,  pour  prouver  aux 
départements  que  la  dernière  insurrection 
a  été  le  fruit  de  l'indignation  de  tous  les 
citoyens  de  Paris.  En  résumé,  conclut 
Dutard,  <i  ce  petit  bonhomme-là  ne  manque 
pas  de  talent,  du  moins  il  s'entend  fort 
bien  en  révolution  ».  Des  commissaires 
de  la  section  du  Mail  étant  venus  au  Con- 
seil apporter  une  adresse  relativement  au 
désarmement  des. citoyens,  désignés  sous 
le  mot  vague  de  suspects,  Chaumette  a  pris 
la  défense  de  ces  commissaires  et  de  leurs 
commettants,  déclarant  qu'il  espérait  que 
sous  peu  la  section  du  Mail  serait  l'une 
des  plus  enragées  de  Paris,  si  l'on  peut 
appeler  de  ce  nom  les  sections  qni  sont 
bien  patriotes.  Hanriot  est  venu  donner 
sa  démission  et  a  prononcé  un  bref  dis- 
cours, qui,  en  d'autres  temps  et  en  d'autres 
circonstances,  aurait  pu  paraître  beau,  il 
a  reçu  les  applaudissements  du  tiers  du 
Conseil  et  des  tribunes.  Destournelles  l'a 
chaudement  félicité  pour  le  patriotisme 
dont  il  a  fait  preuve  et,  en  terminant, 
avec  un  enthousiasme  républicain,  s'est 
jeté  dans  les  bras  d'Hanriot,  et  a  même 
proposé  au  Conseil  général  de  mentionner 
au  procès-verbal  que  c'était  au  nom  du 
Conseil  qu'il  avait  donné  l'accolade  fra- 
ternelle à  Hanriot.  Chaumette  a  fait  la 
motion,  et  le  Conseil  a  arrêté  que,  le  lundi 
suivant,  les  sections  seraient  convoquées 
pour  procéder  ù  la  nomination  d'un  Com- 
mandant général  provisoire,  et  que  néan- 
moins Hanriot  continuerait  ses  fonctions 
jusqu'à  son  remplacement  effectif. 

Dutard  donne  son  avis  sur  rétablisse- 
ment projeté  d'un  canal  de  la  Marne  à  la 
Marne  et  d'Orléans  à  Paris;  il  est  certain 
que,  quoique  l'ouvrier  en  ce  moment  gagne 
à  Paris  beaucoup  plus  qu'on  ne  lui  offrirait 
à  gagner  dans  le  travail  qu"on  propose,  il  en 
viendrait  toujours  un  grand  nombre,  que 
d'ailleurs  les  gargotiers,    les    marchands 


d'eau-de-vie,  les  spéculateurs  du  pelilgenre 
y  accourraient  en  foule,  beaucoup  d'ou- 
vriers, qui  viennent  à  Paris,  s'arrêteraient 
en  route  et,  une  fois  rassemblés,  ne  seraient 
pas  extrêmement  difficiles  à  contenir,  pour 
peu  qu'on  déployât  autour  d'eux  une  force 
militaire.  D'un  autre  côté,  la  faction  peut 
y  trouver  son  compte,  attendu  que  les 
partis  qui  lui  sont  contraires  n'ont  jamais 
eu  et  n'auront  jamais  d'autre  énergie  que 
celle  de  parler  et  d'écrire;  cent  mille  ou- 
vriers se  trouvant  ainsi  rassemblés  en  peu 
de  temps  de  toutes  les  parties  de  la  France, 
si  on  les  arme  chacun  d'une  pique,  il  y  a, 
semble-til,  de  quoi  trembler,  Dutard  dit 
que,  à  la  place  des  gouvernants,  non 
seulement  il  ne  tremblerait  pas,  mais  il 
voudrait  avant  peu  faire  complètement  la 
loi  à  cette  horde  de  brigands. 

12  juin  1793,    11  licures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'<=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  SCHMffiT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  25. 

684.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  dé- 
clarant que,  la  veille  au  soir,  dans  les 
groupes  des  Tuileries,  l'on  s'élevait  beau- 
coup contre  la  friponnerie  des  bouchers, 
mise  en  évidence  par  l'affaire  du  marché 
aux  Veaux,  contre  leur  effronterie,  puis- 
qu'ils avaient  vendu  encore  18  sols,  le 
lendemain  de  cette  aventure,  contre  la 
faiblesse  ou  l'insouciance  de  la  Conven- 
tion, qui  ne  faisait  point  un  exemple  de 
ces  brigandages  avérés.  Legendre,  disait- 
on,  qui  est  le  patriote  éminent  de  la  Mon- 
tagne, vise-t-il  moins  que  ses  confrères  à 
affamer  le  peuple  ?  tous  ces  patriotes  sont 
comme  les  autres,  ils  ne  cherchent  qu'à 
s'enrichir.  L'un  disait  du  maf  de  Santerre, 
l'autre  de  Hanriot,  qui  l'avait  remplacé. 
On  disait  de  ce  dernier  qu'il  avait  été 
commis  aux  barrières,  et  que  c'était  là 
une  belle  pépinière  pour  y  aller  prendre 
les  patriotes,  qu'au  début  de  la  Révolu- 
tion, il  n'avait  pas  de  culottes,  et  qu'il 
venait  d'acheter  un  bien  de  60,000  livres, 
sans  préjudice  d'autres  marchés,  qu'il 
avait  été  faire  le  Brutus  à  sa  section,  en  y 
dénonçant  sa  propre  mère  comme  aristo- 
crate fieffée,  beaucoup  moins  par  patrio- 


|;ESPRIT  public  a  PAKIS  UE  janvier  a  juin  1793 


217 


tisnie  que  pour  se  dispenser  de  la  soulager. 
On  rappelait  à  ce  sujet  les  riches  bijoux 
trouvés  sur  les  prêtres  assommés  h  Saint- 
FiriTiin,  quartier  général  du  bataillon  des 
Sans-Culottes,  et  les  riches  prises  de  ca- 
lices et  de  rouleaux  de  louis  dans  les 
visites  domiciliaires  nocturnes.  Enfin,  l'on 
donnait  des  nouvelles  des  succès  obtenus 
par  les  rebelles  de  la  Vendée,  de  la  prise 
do  Saumur  avec  60  pii'ces  de  canon,  de  la 
retraite  de  l'armée  de  Santerre.  D'autres 
disaient  que  le  coup  le  plus  contre-révolu- 
tionnaire que  l'on  eût  pu  frapper,  était  l'ar- 
restation illégale  et  forcée  des  32,  que  les 
nombreux  succès  des  rebelles  n'étaient  dus 
qu'a  cet  acte  liberlicide,  qu'une  partie  des 
départements  ne  reconnaissaient  plus  la 
Convention,  que  son  intégrité  étant  enta- 
mée, la  dissolution  ne  tarderait  pas  à 
s'ensuivre  et  qu'à  sa  place  l'on  verrait 
un  Roi. 

Perrière  signale  et  analyse  une  adresse 
de  Barbaroux  <à  ses  collègues,  sur  les  bruits 
calomnieux  répandus  au  sujet  du  dernier 
courrier  de  Marseille,  adressé  à  la  dépu- 
tation  de  celte  ville  ;  au  dire  de  Barbaroux, 
celte  correspondance,  au  moins  en  ce  qui 
le  concerne,  ne  renfermait  que  les  ins- 
tructions de  ses  commettants,  les  inquié- 
tudes de  sa  famille,  tout  au  plus  les  injures 
d'un  sien  ami  contre  certains  membres 
de  la  Convention,  injures  qu'il  désavouait 
comme  étrangères  a  son  style.  La  lettre 
qui  peut  le  plus  servir  à  ses  ennemis  est 
celle  d'un  certain  Dominique  Girard,  com- 
mandant du  bataillon  de  Marseillais,  der- 
nièrement à  Paris,  qui  avait  découvert  un 
complot  tendant  à  dissoudre  la  Conven- 
tion, mais  avait  refusé  de  le  divulguer,  et  qui, 
voyant  Barbaroux  décliner  dans  l'opinion 
publique  et  celle  des  Marseillais,  n'avait  pas 
manqué  de  dire  beaucoup  de  mal  de  lui,  à 
Lyon  et  à  Marseille,  mais  depuis,  craignant 
que  ce  député  ne  lui  fit  perdre  sa  place  de 
sergent  de  port,  il  l'adulait  bassement  dans 
cette  lettre  et  lui  disait  que  si  son  com- 
patriote pouvait  obtenir  la  levée  d'un  ba- 
tailbm  de  Marseillais  pour  Paris  et  l'en 
faire  nommer  commandant,  il  viendrait 
se  venger  de  tels  ou  tels  membres  de  la 
Convention  qu'il  désigne.  Barbaroux  le 
dénonce  comme  un  lâche  et  refuse  toute 


amnistie  des  centumvirs  de  la  Convention, 
comme  il  a  refusé  celle  de  Capet  et  du 
juge  prévôtal  de  Marseille;  quant  aux 
otages  proposés  pour  les  déparlements, 
les  Marseillais,  pas  plus  que  lui,  ne  se 
payent  de  cette  monnaie. 

Perrière  entretient  également  le  mi- 
nistre d'une  affiche  de  Prudhomme,  de 
laquelle  il  résulterait  que  c'est  par  suite 
des  indignes  manœuvres  et  des  vengeances 
particulières  de  Lacroix,  dont  il  avait  ré- 
cemment signalé  les  turpitudes,  qu'il  a 
été  incarcéré  48  heures,  le  scellé  mis  sur 
ses  papiers,  et  sa  porte  refusée  à  sa  femme 
enceinte,  revenant  de  la  campagne  avec 
ses  4  enfants,  spectacle  qui  avait  provoqué 
le  sourire  de  Lacroix  ;  mais  c'est  moinspour 
répondre  à  un  ennemi  aussi  méprisableque 
Prudhomme  prend  la  plume,  que  pour  dé- 
truire les  interprétations  malignes  aux- 
quelles pourrait  donner  lieu  une  letlre 
saisie  dans  ses  papiers,  letlre  d'introduc- 
tion que  Roland  lui  avait  donnée  auprès 
de  Dumouriez,  et  qu'il  n'avait  pas  utilisée, 
D  après  Perrière ,  celte  adresse  dénote 
beaucoup  de  force,  on  reconnaît  le  style 
de  l'auteur  des  Révolutions. 

Perrière  ajoute,  au  sujet  de  l'adresse  de 
Barbaroux,  qu'ayant  voulu  la  relire,  il 
l'avait  trouvée  déchirée,  là  où  il  l'avait  vue 
ainsi  que  dans  beaucoup  d'autres  endroits, 
ce  qui  lui  a  fait  grand  peine,  ces  sortes 
de  lacérations  marquant  l'esprit  de  parti 
et  non  de  justice,  c'est  mettre  la  main  sur 
la  bouche  d'un  homme  qui  parle,  la  devise 
des  Républicains  doit  être  :  Voyons  et  en- 
tendons, tandis  que  dans  les  Révolutions, 
ce  n'est  pas  la  raison  qu'on  veut,  c'est  le 
nombre,  et  l'on  ne  s'informe  pas  si  tel  fait 
est  vrai,  mais  par  combien  de  monde  il 
est  cru,  une  Révolution,  c'est  la  mort  de 
la  philosophie. 

Perrière  parle  enfin  des  adresses  des 
départements,  ou  plutôt  des  villes,  et  en- 
core en  bien  petit  nombre  et  contraires 
les  unes  aux  autres,  deux  partis  sont  en 
présence,  la  niasse  de  la  Nation  se  lèvera 
tout  à  coup  quelque  jour  pour  écraser 
l'un  ou  l'autre,  et  peut-être  tous  les  deux; 
le  gros  d'une  nation  est  l'ours,  et  les  partis 
qui  la  travaillent  sont  les  singes  turbulents 
([ui  montent  et  jouent  sur  son  dos. 


■2\H  GHAPITHE  I«'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  l,A  RÉVOLUTION 


Dernière  nouvelle.  L'on  criait, ce  matin, 
la  fuite  de  Barbaroux. 

lî  juin  1793,  5  beures  du  soir. 
Original  non  «igné,  A.N.,  F'^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  SciiMiUT,  Tableaux  de  (a  Révolulion 
française,  t.  II,  p.  27. 

685.  —  Rapport  de  l'observateur  Julian 
de  Carentan  à  fiarat,  minisire  de  l'inté- 
rieur, déclarant  que  l'esprit  public  à  Paris, 
si  l'on  envisage  la  classe  des  Sans-culottes, 
est  au  degré  nécessaire,  que  tons  veulent 
la  Constitution  et  sont  persuadés  que  la 
Montagne  travaille  à  la  leur  donner,  ils  se 
porteraient  à  des  excès,  si  la  Montagne 
était  menacée.  C'est  en  vain  (jue  les  mo- 
dérés, les  aristocrates  et  les  salariés  de  la 
Prusse  et  de  Cobourg  fontcourirle  bruit  que 
3.'?  départemenls  marchent  contre  Paris, 
ils  en  rient  cl  n'en  deviennent  que  plus  fu- 
lieux  contre  le  côlé  droit  de  la  Convention. 

Quant  à  la  classe  dite  modérée,  elle  ne 
compte  que  des  hommes  indifférents  à  la 
chose  publique,  qui  ne  cherchent  que 
leurs  plaisirs;  elle  s'est  associée  les  soi-di- 
sant honnêtes  gens  et  peut-être,  sans  le 
savoir,  les  ennemis  de  la  Révolution,  ([ni 
prennent  le  masque  du  modérantisme,  di- 
visent les  patriotes,  arrêtent  leurs  elTorls, 
et  souvent  empêchent  les  meilleures  me- 
sures; celle  classe  d'ennemis  se  tait  toutes 
les  fois  que  la  Montagne  a  le  dessus,  mais 
se  lève  contre  les  Sans- culottes,  dès  que 
l'on  essuie  quelques  revers  et  que  le  parli 
de  l'opposition  a  du  succès.  A  la  vérité, 
observe  Julian  de  Carentan,  l'on  est  tran- 
quille dans  ce  moment,  mais  il  ne  faut 
presque  rien  pour  exciter  une  grande  tem- 
pête, tout  y  est  préparé.  Le  môme  trace  en 
quelque  sorte  une  ligne  de  conduite  au 
ministre,  il  importe,  dit-il,  qu'il  jettelesyeux 
sur  les  différentes  classes  de  la  société,  et 
qu'il  n'employé  pour  agents  que  des  hom- 
mes éclairés,  probes  et  vraiment  républi- 
cains, et  qu'il  paraisse  au  moins  s'inquiéter 
du  sort  des  mallieureuses  familles  dont 
les  chefs  sont  aux  armées,  enfin  qu'il 
surveille  l'éducation,  point  important.  Les 
collèges  sont  dans  le  plus  misérable  état, 
peu  d'écoliers,  peu  de  soins  de  la  part  des 
principaux,  les  professeurs,  il  est  vrai, 
font   leur    devoir,  mais   ne    sont  pas  se- 


condés, on  pouvait  craindre  qu'il  ne  fût 
resté  parmi  eux  des  ennemis  de  la  Répu- 
blique, qui,  loin  de  former  des  jeunes 
gens  pour  la  patrie,  auraient  pu  leur  in- 
culquer de  tout  autres  principes,  mais  l'on 
est  tran(|uille  de  ce  côlé,  et  il  y  a  lieu  de 
favoriser  cette  classe  d'hommes  si  pré- 
cieux pour  l'Etat.  Si  l'éducation  venait  à 
péricliter,  du  même  coup  tomberaient  les 
lettres,  les  sciences,  les  arts,  enlin  l'esprit 
public,  cette  décadence  amènerait  la  bar- 
barie, et  de  la  barbarie  la  France  tomlie- 
rait  dans  la  servitude.  Les  collèges,  re- 
marque Julian  de  Carentan,  constituaient 
pour  Paris  une  branche  de  commerce,  et  les 
ouvriers  de  la  Montagne-Sainte-Geneviève, 
ainsi  que  les  indigents,  tiraient  de  là  leur 
subsistance;  aujourd'hui,  ces  deux  classes 
se  plaignent,  l'une  fera  des  mécontents, 
l'autre  des  mendiants,  il  faut  éviter  ces 
inconvénients. 

L'esprit  public  a  besoin  d'aliment,  et  il 
en  manque  en  ce  moment.  Les  Sans-cu- 
lottes réclament  un  journal  pour  les  ren- 
seigner. Ces  bons  ouvriers  qui,  après  leur 
travail,  courent  les  places  publiques  pour 
avoii-  des  nouvelles,  cherchent  dans  les 
affiches  de  quoi  fortifier  leur  républica- 
nisme, mais  ils  n'y  trouvent  que  des  poi- 
sons, du  feuillantisme  ou  de  l'aristocratie, 
et  plus  d'une  fois,  l'observateur  a  été  té- 
moin de  leur  mécontentement,  les  a  en- 
tendu murmurer  et  dire  :  pourquoi  ne 
nous  donne-t-on  point  un  journal?  donc 
conclusion,  il  en  faut  un  et  tout  de  suite. 

12  juin  1793. 
Original  non  signé,  A.N.,  F'"^  III,  Seine.  27. 
Ed.  An.  SCH.MIDT,  Tableaux  de  la  RévoUition 
française,  t.  II,  p.  30. 

686.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  notifiant  le  décret  do  la 
Convention  nationale,  qui  rapporte  celui 
du  3  mai,  lequel  substituait  6  sols  par 
lieue  pour  chaque  volontaire  rejoignant 
les  armées,  à  la  loi  qui  leur  accordait  3  sols 
par  lieue  et  l'étape,  et  décide  que  dans  le 
cas  où  les  volontaires,  pour  accélérer  leur 
marche,  passeraient  une  étape,  elle  leur 
serait  payée  en  assignats  sur  le  pied  fixé, 
sans  préjudice  de  celle  qui  doit  leur  re- 
venir à  la  fin  de  leur  journée  de  marche. 
D'après  les  ordres  du  ministre  de  la  guerre. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


2in 


il  (levait  partir,  le  lendemain,  pour  Vi'.- 
ronne,  2  pièces  de  canon  de  4,  deux  affûts 
de  8,  dix  caissons  de  4,  chargés  de  4,000 
briquets,  et  8  caissons  do  4,  chargés  en 
guerre  ;  par  les  mêmes  ordres,  il  partira, 
le  26  de  ce  mois,  pour  Strasbourg,  4  alTiUs 
de  4,  avec  leuis  avant-trains,  et  dix-huit 
caissons  de  même  calibre,  cliargés  de 
ciiausse-lrappes.  Les  réserves  et  patrouilles 
continueront  toujours  do  même. 

13  juin  1793. 
Extrait  noa  signé,  A.  .\'.,  AF'^'  1470. 

G87.  —  Rapport  de  l'observateur  Dularil 
à  (iarat,  ministre  de  l'intérieur,  l'infor- 
mant qu'il  sort  du  Palais-Rojal,  que,  là  et 
dans  'd'autres  endroits,  on  y  annonce  la 
défaite  d'Egalité,  à  Marseille,  on  le  dit 
même  guillotiné  et  partout  l'on  y  applau- 
dit ;  aux  yeux  du  peuple,  c'est  le  plus  grand 
acte  de  justice  que  de  le  délivrer  d'un 
monstre,  qui  a  méconnu  en  même  temps 
les  liens  sociaux  et  les  droits  de  la  nature. 
Potion  subirait  le  même  sort,  que  toutes 
les  classes  du  peuple  y  applaudiraient  éga- 
lement, après  avoir  été  l'idole  du  peuple, 
il  est  considéré  aujourd'hui  par  lui  comme 
l'un  de  ses  oppresseurs  ;  on  prétend  que 
la  fameuse  adresse  de  la  ville  de  Chartres, 
portant  adhésion  à  l'insurrection  du  31, 
est  l'œuvre  de  l'aristocratie;  cette  aristo- 
cratie, même  subalterne,  ne  s'intéresse 
en  rien  au  sort  des  32;  l'on  répète  sou- 
vent le  iliscours  tenu  à  Pelion  par  d'Epré- 
mesnil,  lorsqu'on  le  rouait  de  coups  sur  la 
terrasse  des  Feuillants.  «  C'est  ce  même 
peuple  qui  me  portait  en  triomphe,  il  y  a 
2  ans,  qui  m'assomme  aujourd'hui.» 

Depuis  2  jours,  on  fait  courir  le  bruit 
que  Santerre  a  émigré.  »  Le  général  mous- 
seux, dit-on,  a  eu  si  peur  dans  une  action 
très  vive,  qu'il  a  disparu.  On  ne  sait  s'il  a 
émigré,  ou  s'il  s'est  envolé  en  fumée.  » 
Est-ce  donc  ainsi  que  le  peuple  décerne 
des  lauriers  aux  bravos  défenseurs  de  la 
Liberté?  celui  qui  s'est  si  distingué,  dans 
les  journées  d'aoflt  et  de  septembre,  ter- 
minerait-il ainsi  malheureusement  sa  car- 
rière en  ce  mois  do  juin  ?  La  plus  .saine 
partie,  celle  qui  aime  Santerre,  s'accom- 
mode à  dire  qu'il  n'est  que  blessé. 

La  veille  au  soir,  à  la  scclion  des  Halles, 


on  a  beaucoup  discouru  sur  les  événe- 
ments de  la  Vendée  et  sur  Santerre  ;  on 
veut  que  le  peuple  se  lève  encore,  mais  il 
lui  faut  des  canons,  c'est  avec  cet  instru- 
ment qu'il  a  remporté  une  grande  vic- 
toire au  10  aoftt,  qu'il  a  pu  faire  reculer 
les  Prussiens;  si  on  ne  lui  laisse  que  des 
fusils,  au  diable  les  batailles. 

Depuis  2  jours  les  groupes  ont  repris, 
enragés  et  modérés  ne  peuvent  se  con- 
tenir dans  leur  peau.  Les  enragés  parais- 
sent vouloir  qu'on  fasse  le  procès  aux  32, 
mais  à  condition  qu'on  les  guillotinera, 
autrement  ils  se  feront  justice  eux-mêmes. 

Les  bouchers  de  Paris  sont  dénoncés  à 
l'opinion  publique,  pour  s'être  entendus 
aux  fins  de  vendre  très  cher  la  viande, 
trois  d'entre  eux  ou  marchands  de  bœufs 
auraient,  paraît-il,  été  amenés  à  la  Con- 
ciergerie. Dutard  rapporte  qu'il  s'est  trouvé 
chez  un  perruquier  avec  plusieurs  bou- 
chers de  la  section  des  Halles,  et  fait  re- 
marquer que  tous  ceux  qui  sont  à  leur  aise 
sont  désignés  pour  la  proscription,  il  y  a 
entendu  dire  que  les  domestiques  étaient 
de  vilains  animaux,  même  comblés  de 
bienfaits,  ils  déblatéraient  contre  leurs 
maîtres.  Aux  yeux  de  Dutard,  le  parti 
modéré  est  bien  plus  nombreux  et  bien  plus 
fort  que  le  parti  enragé,  du  gros  banquier 
au  boutiquier  détaillant,  du  boutiquier  à 
l'artisan  et  au  rentier,  il  s'est  fait  une  gra- 
duation qui  forme  une  barrière  insur- 
montable pour  la  faction  ;  dans  les  sections 
les  plus  enragées,  le  modérantisme  y  do- 
mine tellement,  que  les  modérés  l'em- 
portent chaque  fois  qu'ils  veulent  s'en 
donner  la  peine;  si  l'on  objecte  le  10 août, 
on  peut  répondre  que,  le  10  août,  tous  ces 
gens-là  étaient  contre  le  tyran,  comme 
ils  sont  aujourd'hui  contre  les  factieux. 

Un  fait  caraclérisli(|ue,  c'est  que  le 
peuple  en  masse  a  un  certain  respect  pour 
la  représentation  nationale,  comme  point 
de  rallieiuent,  mais  il  a  peu  d'égards  pour 
ses  membres,  pris  individuellement,  de 
manière  qu'il  verrait  avec  indifférence 
tomber  le  glaive  judiciaire  sur  la  tête  du 
plus  honnête  ou  du  plus  coquin  de  la  Con- 
vention. Guadet,  Petion,  Brissot  et  autres 
ne  trouveraient  pas  trente  personnes  à 
Paris  qui  prissent  leur  parti  ou  qui  vou- 


330 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lussent  même  faire  la  moindre  démarche 
pour  les  empêcher  de  périr.  Le  peuple 
monlrerail  autant  d'indifférence  pour 
Marat  et  les  autres,  seulement  ces  der- 
niers ont  un  parti  décidé  de  4  à  6,000  in- 
dividus, qui  au  moins  feraient  tous  leurs 
efforts  pour  les  sauver,  tandis  que  les 
constitutionnels  n"ont  que  leur  vertu  et 
l'aristocratie  pour  les  défendre,  et  encore 
l'aristocratie  ne  demande  qu'à  les  voir 
guillotinés. 

Dulard  dit  qu'il  a  aperçu,  la  veille  et 
l'avant-veille,  au  Palais-Royal  et  ailleurs, 
beaucoup  de  nouvelles  ligures,  des  gens 
arrivant  des  déparlements,  et  assure  que 
si  l'on  ne  prend  pas  de  promptes,  grandes 
et  vastes  mesures,  il  ne  donnerait  pas  une 
pipe  de  tabac  de  la  peau  des  32,  ainsi  que 
de  leur  chemise. 

Une  question  très  délicate  qili  se  pose,  est 
celle  de  savoir  s'il  convient  que  les  dépar- 
lements nomment  une  nouvelle  représen- 
tation nationale,  qui  ira  siéger  ailleurs, 
ou  s'ils  doivent  simplement  venir  à  Paris 
pour  y  protéger  la  liberté  de  celle  exis- 
tante. Dutard  trouve  qu'il  y  aurait  trop 
d'inconvénient  d'éloigner  la  Convention 
de  la  capitale,  ce  qui  pourrait  provoquer 
une  scission  ruineuse  et  très  périlleuse. 
Toute  la  classe  propriétaire  se  verrait 
forcée  de  se  réunir  à  la  faction,  qui  com- 
manderait avec  une  baguette  de  fer,  et  la 
propagande  départementale  commencerait 
le  jour  même  où  la  scission  s'effectuerait; 
aussi  Dutard  insiste  sur  les  procédés  par  lui 
déjà  proposés  poursauver  lachose  publique, 
c'est  d'employer  les  citoyens  qui  ont  le 
plus  d'intérêt  à  son  maintien,  et  de  retenir 
»  Paris  le  plus  que  l'on  pourra  des  mo- 
dérés de  la  province;  c'est  le  plus  sûr 
moyen  d'intimider  les  factieux  de  Paris, 
de  rassurer  les  modérés  et  d'empêcher  les 
insurrections,  les  Parisiens  ayant  singu- 
lièrement d'égards  pour  les  gens  qui 
viennent  des  déparlements. 

Pour  montrer  les  progrès  de  l'esprit 
populaire,  Dulard  doime  comme  exemple 
ce  qui  s'est  passé  depuis  1790  pour  la 
vente  de  l'argent;  les  banquiers  et  les 
gros  marchands  ont  donné  le  branle,  ils 
envoyaient  chez  les  épiciers  échanger  un 
billet  de  50  ou  100  livres  pour  l'achat  d'un 


ou  2  pains  de  sucre,  et  gagnaient  plus 
sur  l'argent  que  les  épiciers  sur  le  sucre; 
les  détaillants,  s'apercevant  qu'ils  étaient 
dupes,  se  mirent  à  vendre  leur  argent 
eux-mêmes,  et  pressurèrent  inhumaine- 
ment le  peuple,  mais  les  gens  du  peuple, 
petits  merciers,  marchands  de  petits  gâ- 
teaux, de  tisane,  se  mirent  à  leur  tour  h 
vendre  des  écus,  de  la  monnaie,  bientôt 
des  gros  sous,  c'est  ainsi  qu'a  commencé 
l'arislocratie  des  marchands  boutiquiers. 
Il  en  est  de  même  pour  les  motions  et  les 
places,  et  l'intérêt  a  été  juste  la  mesure 
du  patriotisme  des  uns  et  des  autres,  de- 
puis que  les  porteurs  d'eau,  portefaix  et 
autres  font  grand  fracas  dans  les  sections, 
la  gangrène  du  dégoût  a  gagné  les  frui- 
tiers, limonadiers,  tailleurs,  cordonniers, 

etc. 

13  juin  1793,  11  heures  du  malin. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  SCH.MIDT,  Tabîeaii.x  de  la  Bévolution 
française,  t.  II,  p.  35. 

688.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  pas- 
sant en  revue  diverses  adresses  et  autres 
documents  à  l'ordre  du  jour  :  1°  une 
adresse  de  Petion  aux  Parisiens,  écrite 
avec  le  style  et  suivant  les  principes  de  ce 
député  ;  2«  un  état  des  prisons  de  Paris, 
au  6  juin,  publié  par  les  administrateurs 
de  Police,  et  indiquant  le  chiffre  de  1,300 
détenus,  la  plupart  voleurs,  fabricateurs 
de  faux  assignats  et  contre -révolution- 
naires, terme  prêtant  à  l'équivoque  et 
faisant  craindre  que  ces  arrestations  n'aient 
encore  plus  servi  des  haines  particulières 
que  l'intérêt  de  la  patrie;  3"  une  adresse 
émanée  de  Boursault  père,  secrétaire  du 
Comité  révolutionnaire  de  la  Ville,  où  il  re- 
commande de  laisser  crier  à  l'infraclion 
et  au  renversement  des  lois,  attendu  qu'il 
est  des  circonstances  où  un  peuple  ne  doit 
prendre  avis  que  de  lui-même;  4°un  autre 
de  Hanriot,  commandant  de  la  garde  na- 
tionale, qui  déclare  qu'il  s'attendait  bien 
à  voir  la  calomnie  répandre  sur  lui  ses 
couleuvres  et  ses  poisons  ;  Periière  lui 
objecte  que  c'est  sa  vie  privée  et  même 
publique  qui  doit  répandre  la  lumière  sur 
son  caractère  et  ses  intentions,  c'est  à 
tort  qu'il  s'est  plu  à  rappeler  qu'il  ne  fal- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


221 


lait  jamais  juger  l'homme  public  par 
l'homme  privé,  c'est  le  contraire  qui  est 
exact,  ainsi  l'homine,  plontrti  dans  la  vo- 
lupté, s'aimera  toujours  plus  lui-même 
qu'il  n'aime  sa  patrie;  quiconque  manque 
àdesenjîagementsprivés.ne  respectera  pas 
davantage  des  engagements  publics,  s'il  y 
voit  le  môme  profit  et  la  môme  sûreté;  celui 
qui  aura  trompé  sa  maîtresse  ou  son  ami, 
agira  toujours  d'après  les  mêmes  ressorts  de 
son  cœur,  pourcethomme,lamesuredeson 
danger  personnel  sera  le  seul  contrepoids 
qu'il  fera  entrer  dans  la  balance  de  ses 
crimes;  5°  Perrière  signale  ensuite  une 
adresse  des  Marseillais  aux  habitants  de 
Toulon,  par  laquelle  ils  les  invitent  à  imiter 
l'heureux  changement  de  leur  ville,  en 
comparant  ce  qu'ils  étaient  sous  le  des- 
potisme proconsulaire  et  ce  qu'ils  sont 
aciuellement  sous  les  notions  de  la  vraie 
liberté,  et  déclarent  qu'ils  ne  s'effrayent 
nullement  de  l'écrit  dirigé  contre  eux, 
sous  le  nom  du  club  de  Toulon,  suivi  de 
1,300  signatures;  à  Marseille,  ils  sont 
30,000,  armés  pour   les   vrais   principes. 

Perrière  montre  l'empire  exercé  encore 
actuellement  par  la  religion,  à  l'occasion  de 
prêtres  revenant  de  remplir  un  triste  mi- 
nistère, avec  leur  croix,  qui  furent  heur- 
tés par  un  crocheteur  ivre,  lequel  inter- 
pella celui  qui  portait  la  croix,  et,  en 
réponse  à  un  camarade  qui  lui  avait  im- 
posé silence,  en  disant  que  c'était  le  bon 
Dieu,  avait  répliqué  qu'il  n'y  en  avait  plus, 
mais  maints  individus,  qui  l'avaient  pré- 
cédé, s'étaient  découverts  et  avaient  fait 
le  signe  de  la  croix,  en  marmottant  des 
prières. 

Dans  les  groupes  du  Palais-Egalité  on 
disait  que  les  sections  refusaient  de  se 
défaire  de  leurs  canons  en  faveur  des 
«  fuyards  »  de  la  Vendée,  que  l'on  cachait  la 
vérité  au  peuple,  et  qu'il  valait  mieux  la  lui 
dire.  Les  opinions  se  trouvent  partagées 
sur  le  compte  des  32,  mais  toutes  réunies 
contre  les  divisions  de  la  Convention  ;  on 
blâmait  les  noms  de  Jacobins,  de  Feuil- 
lants, de  Montagne,  de  Plaine,  c'étaient  là 
des  signes  de  ralliement  plutôt  que  des 
marques  de  vérilé,  c'était  bon  pour  des  ar- 
mées, mais  au  milieu  d'une  nation  qui 
discute    ses   intérêts,  il    n'en    faut   point 


d'autres  que  ses  yeux  et  ses  oreilles,  mais 
qui  peut  arrêter  la  fureur  des  hommes  as- 
semblés? ce  sont  des  brûlots  qui  s'allument 
par  la  simi)le  chaleur  des  haleines. 

Aujourd'hui,  ajoute  Perrière,  dans  les 
groupes  des  Tuileries,  l'on  s'entretenait 
des  revers  essuyés  en  Vendée,  qui  exci- 
taient encore  plus  le  soupçon  que  le  mé- 
contentement. Les  patriotes  manquaient 
d'armes,  on  venait  d'envoyer  de  faibles 
recrues  qui  ne  savaient  pas  les  manier  ; 
on  envoyait  les  forces  par  chiquets,  au 
lieu  de  faire  rouler  tout  à  coup  une  force 
imposante,  les  généraux  ne  savaient  plus 
faire  la  guerre. 

L'on  a  entendu  avec  transport  quelques 
nouveaux  articles  de  la  Constitution  dé- 
crétés ou  projetés;  on  disait  le  duc  d'Or- 
léans convaincu  d'avoir  aspiré  à  la  royauté 
et  guillotiné  à  Marseille. 

13  juin  1793,  7  heures  du  soir. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'«  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tablcaïuv  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  39. 

689.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  :  1"  invitant  les  citoyens 
qui  voudraient  être  placés  comme  conduc- 
teurs d'artillerie,  à  s'adresser  au  commis- 
saire général  Rolland,  à  l'Arsenal,  avec 
promesse  de  paye  honnête  et  l'étape  de 
cavalerie  ;  i"  renouvelant  aux  ouvriers 
l'invitation  pressante  de  s'occuper  plutôt 
des  affûts  que  des  caissons  ;  3°  notifiant 
l'envoi,  au  premier  jour,  de  10,000  piques 
pour  Cambrai,  destinées  à  l'armée  du 
Nord  ;  4°  donnant  coimaissance  d'une  lettre 
de  l'adjoint  de  la  ."i"  division  du  ministre 
de  la  guerre  au  Commandant  général  pro- 
visoire, en  date  du  13  juin  1793,  pour  la 
mise  à  exécution  du  décret  de  la  Conven- 
tion qui  décide  le  départ  de  1,000  canon- 
niers  de  Paris,  joints  aux  hommes  du 
recrutement,  pour  se  porter  contre  les 
rebelles,  et  afin  que  les  mesures  à  prendre 
n'éprouvent  aucun  retard,  adressant  au 
commissaire  supérieur  du  recrutement, 
qui  devra  se  concerter  avec  le  Comman- 
dant général,  différents  ordres  de  route 
en  blanc  pour  Tours,  dont  il  se  servira 
pour  faire  marcher  les  hommes. 

A  ce   propos,  le   Commandant  général 


222 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


adjoint  (Recordoii)  déclare  que,  pour  pou- 
voir faire  la  guerre  avec  avantage  aux 
despotes,  il  faut  beaucoup  et  de  bons  ca- 
nonniers,  et  enjoint,  eu  conséquence,  aux 
adjudants  et  instructeurs  des  canonniers 
de  se  paitager  entre  eux  les  postes  des 
légions,  surtout  ceux  pourvus  de  canons, 
pour  les  faire  exercer  tous  les  jours,  au 
moins  une  demi-heure,  dans  chaque  poste. 
11  engage  aussi  les  volontaires,  de  garde 
à  ces  mêmes  postes,  à  se  joindre  à  leurs 
frères  d'armes,  les  canonniers,  afin  de 
s'instruire  en  même  temps  de  la  manœuvre 
du  canon.  Il  espère  que  ses  concitoyens 
s'empresserontd'adopterces  mesures  utiles 
à  la  République  et  qui,  d'ailleurs,  ne  les 
fatigueront,  ni  ne  les  dérangeront  de  leurs 
occupations,  puisqu'ils  sont  de  garde.  Les 
capitaines  des  compagnies  des  sections 
sont  pareillement  invités  à  rassembler  tous 
les  jours,  soir  et  matin,  pour  faire  l'exer- 
cice, surtout  les  dimanches  et  fêtes,  tous 
ceux  des  volontaires  de  leurs  compagnies 
qui  voudront,  ou  pourront  s'y  trouver.  Les 
réserves  et  palrouillcs  continueront  de  ■ 
même. 

14  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^  1470. 

690.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  faisant 
connaître  que,  toute  la  journée  de  la  veille, 
il  a  aperçu  les  membres  de  la  faction  et 
leui-s  émissaires  fort  intrigués,  actifs,  se 
déplaçant  souvent,  mais  que  les  groupes 
étaient  un  peu  moins  nombreux  que  l'a- 
vant-veille  et  un  peu  moins  agités.  Vers 
7  heures,  Dutard,  passant  sur  la  terrasse 
du  château ,  entendit  annoncer  l'arres- 
tation de  2  voitures  couvertes,  à  la  bar- 
rière de  Neuilly,  dans  lesquelles  se  trou- 
vaient plusieurs  dames  et  des  hommes 
habillés  en  femmes;  c'étaient,  parait- 
il,  des  députés  de  la  Convention  qui  sor- 
taient de  Paris,  on  ajoutait  que  ces  voitures 
venaient  d'être  conduites  à  la  Convention, 
ce  qui  n'était  pas  exact.  Dutard  rend  compte 
ensuite  de  la  conversation  qu'il  a  eue  avec 
un  franc  cordelier,  l'un  des  persécuteurs 
do  Blanchelande,  qui  lui  a  parlé  des  as- 
semblées nocturnes  qui  se  tenaient  à  Paris 
dans  plusieurs  endroits,  et  du  mouve- 
ment des  aristocrates,  et  lui  a  appris  que 


l'on  avait  perdu  42  pièces  de  canon  eu 
Vendée,  et  que  ce  ne  pouvait  être  que  par 
trahison. 

Au  café  d'Argence,  dutard  entendit  un 
jeune  homme,  fort  instruit,  accuser  la  Con- 
vention de  ne  pas  avoir  mis  eu  pratique, 
contre  les  factieux,  les  moyens  politiques 
mis  en  œuvre  par  ceux-ci,  lors  des  jour- 
nées de  septembre;  dans  ce  même  café, 
un  protestant  crut  devoir  insinuer  que  le 
général  Ligonnier,  dont  un  ancêtre  s'était 
réfugié  en  Angleterre,  lors  de  la  révocation 
de  l'édit  de  Nantes,  et  y  avait  occupé  des 
postes  importants,  ne  pouvait  qu'être  sus- 
pect et  devait  être  renvoyé  àCharlres,  dans 
son  pays.  Au  café  du  Caveau,  à  H  heures 
du  soir,  un  aristocrate  est  venu  annoncer  la 
nomination  de  Beauharnais  et  de  Destour- 
nelles  comme  ministres,  en  donnant  à  ce 
dernier  surtout  des  éloges  absolument 
déplacés  dans  sa  bouche.  Dutard,  lui  aussi, 
vante  ses  qualités  et  déclare  qu'il  doit  être 
regardé  comme  l'un  des  meilleurs  révolu- 
tionnaires et  comme  un  parfait  honnête 
homme;  il  considère  la  nomination  de 
Destournelles  comme  un  triomphe  pour 
Garât,  parce  qu'elle  montre  le  crédit  que 
ce  ministre  conserve  à  la  Convention,  sur- 
tout d'après  les  explications  données  sur 
le  compte  de  Destournelles  à  propos 
d'Hébert  et  de  la  Commission  des  Douze. 
Dutard  rapporte  ensuite  qu'il  est  entré 
à  r.Xssemblée  de  sa  section,  où  prési- 
daient les  enragés  aux  bonnets  rouges, 
semblables  à  des  échappés  des  enfers, 
l'assemblée  était  peu  nombreuse,  une 
députation  de  la  section  des  Halles  vint  pro- 
poser la  nomination  de  commissaires,  à 
l'effet  de  porter  à  la  Convention  une  adresse 
demandant  le  retrait  du  décret  qui  nomme 
Heauharneus  ministre  de  la  guerre,  et  la 
destitution  de  tous  les  nobles  en  place, 
conformément  à  la  délibération  du  Club 
des  Cordeliers.  Un  brodeur  du  nom  de 
(ienli  lit  une  motion  tendant  à  mettre  en 
demeure  la  Convention  de  déférer  immé- 
diatement à  ce  vœu,  déclarant  qu'autre- 
ment la  ville  de  Paris  se  regai'derait  de 
nouveau  en  insurrection,  et  qu'il  serait 
permis  à  tout  citoyen  de  tuer  et  d'cyoryer 
tous  les  ennemis  du  bien  public,  cette 
motion  fut  applaudie;  M.  Gcnli  et  M.  Gui^ 


L'ESPRIT  PUBUC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


223 


rault  furent  désignés  comme  commissaires, 
ce  dernier  manifesta  son  étonnement. 

D'après  ce  que  Dutard  a  recueilli,  les 
Jacobins  comptent  encore  sur  des  succès, 
malgré  la  scission  de  la  faction  Cordelière  ; 
les  premiers  veulent  user  de  grands 
moyens  politiques,  coalition,  fédéralisme 
et  propagande,  mais  les  Cordeliers  ne  re- 
connaissent que  les  poignards,  il  y  a  un 
rassemblement  des  uns  et  des  autres,  qui 
comptent  600  hommes  bien  décidés.  Du- 
tard rappelle  au  ministre  qu'il  lui  avait  dit 
pouvoir  répondre  de  Paris  pour  !■;  jours, 
et  lui  déclare  qu'il  court  tout  droit  à  sa 
perte,  qu'elle  est  inévitable  ;  il  pronos- 
tique ce  qui  va  se  passer.  La  Convention 
décrétera  ou  ne  décrétera  pas  ce  qui  lui 
est  proposé  par  les  Cordeliers,  qui  se  re- 
gardent déjà  comme  proscrits, ils  feront  une 
insurrection,  le  tocsin,  le  canon  d'alarme, 
la  générale,  rien  ne  sera  épargné,  les  sec- 
tions se  mettront  sur  pied,  on  emprison- 
nera, on  massacrera,  on  violera,  et  tous 
les  riches  se  cacheront;  puis  une  partie 
des  riches  étant  massacrée,  l'autre  sera 
mise  en  avant  et  forcée  de  marcher,  les 
Cordeliers  et  les  Jacobins  ne  feront  plus 
qu'un,  la  réunion  des  sociélés  populaires, 
des  départements  et  des  municipalités 
voisines  s'effectuera  sans  difficulté,  elle 
serait  déjà  faite,  si  les  Cordeliers  étaient 
les  maîtres.  Dutard  conseille  au  ministre 
de  faire  fermer  dans  les  sections  toutes 
les  boutiques,.et  se  demande  pourquoi  la 
partie  riche,  la  classe  marchande,  ne  s'en- 
rôle-t-elle  pas  et  ne  formc-t-elle  pas  un 
corps,  qui,  bien  équipé,  bien  exercé  pen- 
dant 8  jours  seulement,  résisterait  facile- 
ment à  toute  tentative  de  désarmement,  à 
euxsejoindraientlous  les  gendarmes,  ceux 
des  tribunaux,  la  cavalerie  et  les  milliers 
de  militaires  se  trouvant  à  Paris,  et  qui 
autiement  lâcheront  pied,  toutes  les  fois 
qu'ils  verront  la  multitude.  Dutard  ajoute, 
en  terminant,  qu'au  milieu  de  tant  d'é- 
cueils,  il  regarde  comme  un  miracle  que 
le  ministre  n'ait  pas  péri  mille  fois,  et 
l'exhorte  à  sortir  de  son  apathie. 

14  juin  1793,  10  heures  du  malin. 
Original  non  signé,  A.  N.,V^'=l\\,  Seine, 27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Ta6/eaiuc  de  (a  Révoluiion 
française,  t.  II,  p.   i3. 


691.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions reçus  an  Bureau  de  surveillance  de 
la  Police,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  La  fermentation  va  tous  les  jours  en 
augmentant,  et  les  esprits  sont  extrême- 
ment agités.  L'inquiétude  au  sujet  de  la 
marche  des  troupes  départementales,  les 
violents  soupçons  contre  les  généraux  in- 
térieurs et  extérieurs,  et  particulièrement 
contre  Custine,  l'indignation  contre  la  lâ- 
cheté et  la  mauvaise  conduite  des  troupes 
parties  dernièrement  pour  la  Vendée,  l'ex- 
cessive cherté  des  denrées  de  première 
nécessité,  tout  enfin  contribue  à  faire 
craindre  un  dénouement  affreux. 

2°  Il  paraît  certain  qu'on  projette  de 
renouveler  très  prochainement  les  scènes 
de  pillage.  On  parle  du  recrutement,  à 
Paris,  d'une  armée  contre-révolutionnaire 
qui,  étant  en  force,se  joindrait  aux  troupes 
départementales.  On  voit  avec  beaucoup 
d'inquiétude  des  canons  partir  de  Paris, 
on  craint  qu'ils  ne  soient  pas  remplacés 
assez  tôt  et  de  se  trouver  sans  défense,  si 
l'on  vient  à  être  attaqué. 

3°  On  demande  que  tous  les  comptoirs 
et  boutiques  soient  fermés,  sauf  pour  les 
denrées  de  première  nécessité,  et  que  tous 
les  citoyens  indistinctement  contribuent, 
soit  de  leur  personne,  soit  de  leur  for- 
tune, à  rétablir  le  calme  dans  l'intérieur. 
On  se  plaint  continuellement  de  la  sta- 
gnation des  armées,  on  dit  que  la  belle 
saison  se  passera  sans  succès,  et  que  les 
généraux,  qui  n'osent  pas  trahir  ouverte- 
ment, le  font  secrètement,  en  fatiguant  le 
soldat  et  en  minant  les  ressources  de  la 
République. 

4°  On  renouvelle  la  demande  d'un  ar- 
rêté du  Conseil  général,  qui  interdise  aux 
marchands  la  faculté  de  créer  des  bons 
de  1,  2,  3  et  même  4  sols.  On  demanderait 
aussi  que  toutes  les  anciennes  pièces  de 
2  sols  fussent  réduites  â  6  liards,  cela  évi- 
terait une  infinité  de  contestations  qui  ne 
font  qu'aigrir  les  esprits. 

0°  On  réclame  la  déportation  de  tous 
les  Anglais, se  trouvant  à  Paris  et  qui,  de- 
puis leur  arrivée,  n'auraient  pas  rempli 
exactement  les  fonctions  de  citoyens.  Cette 
mesure  paraît  la  seule  efficace  pour  dé- 


224 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


concerter  la  correspondance  de  Pitt  et  de 
ses  agents. 

6°  Les  groupes  ne  se  montrent  pas  avec 
autant  de  hardiesse,  ceux  qui  existent  ne 
sont  même  que  modérés,  mais  les  ras- 
semblements dans  les  maisons  proscrites 
sont  bien  plus  nombreux,  et  les  dépenses 
qui  s'y  font  par  des  gens  qui  n'ont  rien, 
prouvent  l'abondance  des  guinées. 

Cette  copie  de  la  feuille  des  rapports 
est  accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

14,  15  juin  1793. 
Extrait   et   original   signé  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470. 

692.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  déclarant  que,  par  ordre 
du  ministre  de  la  guerre,  le  citoyen  Drouas 
est  autorisé  à  prendre  10  milliers  de 
poudre  dans  celles  arrivées  d'Essonnes  ù 
Paris,  pour  garnir  les  caissons  du  convoi 
d'artillerie,  qui  va  partir  pour  la  Vendée. 
D'après  les  ordres  du  même  ministre,  il 
partira  aujourd'hui,  pour  l'armée  des  Py- 
réiiées-Orientales,  dix  caissons  de  4,  6  et 
8,  et  six  de  12,  tous  chargés  en  guerre. 
Ce  convoi  sera  conduit  à  Perpignan  par 
les  chevaux  de  la  compagnie  Masson. 

Le  citoyen  maire  prévient  les  sections 
que  le  citoyen  Drouas,  commandant  de 
l'artillerie,  est  chargé  par  le  ministre  de 
la  guerre  d'envoyer  prendre  un  canon 
dans  les  sections,  conformément  au  dé- 
cret, à  la  charge  de  remplacement,  que  le 
garde-magasin  en  délivrera  un  récépissé 
qui  sera  visé  par  le  citoyen  Drouas,  dont 
le  double  sera  envoyé  au  ministre,  afin 
qu'il  soit  pourvu  au  remplacement. 

Suivant  la  demande  réitérée  du  Maire 
et  du  Département,  les  capitaines  des 
compagnies  de  canonniers  enverront,  dans 
la  journée  ou  dans  les  24  heures  au  plus 
tard,  à  l'Etat-major  général,  les  noms  de 
tous  les  canonniers  disposés  à  partir  pour 
la  Vendée. 

Le  Commandant  général  adjoint  (Re- 
cordon) invite  ses  concitoyens  et  frères 
d'armes  à  ne  rien  relâcher  de  leur  exac- 
titude dans  le  service. 

15  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 


693.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  rendant 
compte  de  la  séance  tenue  aux  Jacobins, 
la  veille  au  soir,  où  M.  de  Robespierre  a 
discuté  la  grande  question,  agitée  dans  le 
Club  des  Cordeliers,  à  savoir  si,  dans  le 
moment  présent,  le  peuple  de  Paris  doit 
ou  ne  doit  pas  faire  une  pétition  à  la  Con- 
vention, pour  lui  demander  le  déplace- 
ment et  la  destitution  de  tous  les  nobles 
qui  sont  dans  les  armées.  La  discussion 
de  Robespierre  a  été  applaudie  par  la  ma- 
jeure partie  de  l'assemblée  et  des  tri- 
bunes, quoiqu'elle  fût  contraire  aux  déli- 
bérations de  la  faction  Cordelière,  les  ci- 
toyens présents,  aux  yeux  de  Dutard,  sem- 
blaient bien  «  étoffés  «  et  beaucoup  plus 
réfléchis  qu'à  l'ordinaire;  le  sens  de  son 
discours  était  que  le  peuple,  dans  la  Ré- 
volution du  31  mai,  avait  fait  ce  qu'il  de- 
vait et  ce  qu'il  pouvait  faire,  et  qu'il  ne 
fallait  pas  risquer  de  perdre  le  fruit  d'une 
sainte  insurrection  par  une  démarche  in- 
conséquente, qu'il  fallait  attendre  les  vœux 
des  départements  et  leur  laisser  ratifier 
tout  ce  que  l'on  avait  fait-pour  le  salut  du 
peuplé.  Vincent  et  Hassenfratz  demandèrent 
ensuite  la  parole,  le  premier  prenant  pour 
thème  ces  deux  questions  :  Qui  avons-nous 
à  combattre?  des  nobles  et  des  prêtres.  Par 
qui  sommes-nous  commandés?  par  des 
nobles.  Quant  à  Hassenfratz,  il  veut  que  lès 
adjoints  au  ministre  de  la  guerre  aient  le 
droit  de  signer,  comme  le-  ministre  lui- 
môme.  Legendre  est  monté  à  la  tribune, 
mais  a  paru  moins  animé  qu'à  l'ordinaire, 
et  les  tribunes  n'ont  fait  aucun  mouvement 
pour  demander  qu'il  fût  entendu.  De  cette 
discussion  ressortent  les  points  suivants  : 
1°  qu'il  existe  une  scission  de  fait  entre 
les  Cordeliers  et  les  Jacobins;  2°  que  Ro- 
bespierre et  ses  partisans  ont  une  ten- 
dance à  imiter  Petion;  3°  que  la  faction 
Cordelière  en  convient  et  sent  elle-même 
que,  si  elle  se  retire  des  Jacobins,  elle 
restera  isolée  et  ■  sans  soutien  aucun  ; 
4°  elle  espère  que  l'assemblée  Jacobite 
parviendra  à  s'épurer,  à  chasser  tous  les 
intrus,  et  que  les  patriotes  les  plus  /.élés 
se  joindront  à  elle. 

Dutard  a  observé  que,  dans  une  des 
tribunes  collatérales,  l'on  a  conservé  saine 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


225 


et  sauve  une  croix  de  bois,  bien  exposée 
à  la  vue  de  toute  la  tribune,  et  cela  non 
sans  dessein. 

Dutard  raconte  qu'il  est  allé  à  Neuilly, 
pour  respirer  l'air,  et  que  tout  ce  canton,  y 
compris  le  bois  de  Boulogne,  ressemble 
entièrement  à  un  désert,  qu'il  apprit  à 
Neuilly  et  à  Courbevoie  que  les  boulan- 
gers étaient  revenus,  la  veille,  de  la  Halle 
de  Paris  sans  rien  rapporteret,  qu'en  con- 
séquence ils  avaient  mis  le  pain  à  26  sols 
les  4  livres.  Il  est  à  remarquer  que  ceux 
qui  ont  quelque  chose  pensent  mûrement, 
et  que  ceux  qui  n'ont  rien  sont  très  en- 
ragés, mais  que  tous,  patriotes,  aristo- 
crates, modérés,  pauvres  et  riches,  con- 
voitent surtout  la  tête  de  Brissot  ;  aussi 
Dutard  songe-t-il  souvent  que  la  repré- 
sentation nationale  sera  peut-être  forcée 
de  s'exéculer  elle-même  pour  satisfaire  le 
peuple.  Dutard  estime  que  le  malheur  des 
Français  a  daté  du  jour,  non  pas  oîi  Louis 
Capet  a  été  guillotiné,  mais  de  celui  où 
l'on  a  décrété  qu'il  serait  jugé  ;  mais,  que 
pouvait-on  en  faire?  le  laisser  au  Temple, 
il  avait  à  lui  seul  plus  d'influence  sur 
l'esprit  du  peuple  que  n'en  a  jamais  eu 
toute  la  représentation  nationale. 

Dutard  observe  avoir  vu,  le  matin  même, 
chez  un  épicier,  un  courtier  qui  deman- 
dait le  sucre  à  4  I.  10  s.  la  livre,  avoir  vu 
également  vendre  de  l'argenterie  à  18  1. 
l'once,  le  triple  de  ce  qu'elle  valait  jadis. 
Enfin  il  dit  être  entré,  la  veille  au  soir, 
dans  l'assemblée  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  composée  d'ouvriers,  mêlés  avec 
quelques  bourgeois,  tous  paraissant  d'un 
bon  accord,  il  n'a  jamais  vu  d'assemblée 
aussi  réjouie  et  aussi  riante  que  celle-là. 

15  juin  1793,  10  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'<^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Sciimidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  52. 

094.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Carat,  ministre  de  l'intérieur, 
faisant  connaître  que,  la  veille,  le  marché 
aux  Veaux  fut  gardé  par  une  force,  com- 
posée d'un  détachement  de  chaque  com- 
pagnie du  bataillon  de  la  section  des 
Sans-culottes  dans  laquelle  il  est  situé  ; 
les  bouchers  étaient  parvenus  à  faire  em- 
T.  IX. 


prisonner  le  plus  résolu  des  marchands 
de  veaux,  et  celui  qui  avait  donné  l'exem- 
ple de  tuer  et  vendre  au  peuple  en  détail; 
des  officiers  municipaux  l'ont  tiré  de  pri- 
son et  ramené  au  marché,  sur  le  serment 
prêté  par  les  bouchers  qu'ils  ne  lui  feraient 
aucun  mal  ;  c'est  là-dessus  qu'il  faut 
compter  aujourd'hui  et  non  sur  les  canons, 
toutes  les  fois  qu'il  sera  question  de  faire 
entendre  raison  au  peuple.  Le  marché 
était  bien  pourvu,  tout  s'est  passé  avec 
tranquillité,  les  veaux  se  vendaient  20  et 
30  écus  les  plus  beaux,  mais  on  ne  peut 
se  baser  sur  ces  sortes  de  prix,  qui  dif- 
fèrent sur  la  place  et  au  cabaret.  Vers  le 
soir,  le  marché  était  dépourvu,  et  ce  ne 
fut  que  sur  les  7  heures  qu'arrivèrent 
2  voitures  de  12  veaux  chacune.  Les  fem- 
mes accouraient  avec  leurs  enfants  et 
avaient  grande  envie  de  voir  se  renouveler 
la  scène  du  vendredi  précédent. 

Au  café  Procope  où,  avant  la  journée 
du  31  mai,  un  parti  dominait  l'autre  vio- 
lemment, les  deux  partis  se  font  entendre 
librement,  ce  changement,  paraît-il,  est  dû 
au  projet  avorté  de  la  Montagne,  on  croyait 
mettre  Paris  aux  prises,  et  chaque  sec- 
tion, se  tenant  en  armes  sur  son  territoire, 
au  lieu  de  servir  aucun  parti,  a  formé  un 
cercle  redoutable  autour  de  tout  ce  qui 
avait  voulu  se  montrer  l'ennemi  des  per- 
sonnes et  des  propriétés,  ainsi  un  projet 
de  sang  s'est  terminé  par  le  respect  de 
l'ordre  et  des  lois.  Comme  Perrière  vou- 
lait élever  des  doutes  sur  ce  prétendu 
projet,  en  disant  que  cette  manie  de  voir 
partout  des  projets  était  la  maladie  des 
peuples  en  révolution,  on  lui  répondit  que 
cette  manie  de  n'en  voir  nulle  part  appar- 
tenait au  modérantisme;  c'est  ainsi  qu'il 
s'est  vu  taxé  de  modéré  par  les  deux  partis, 
de  sorte  que  bientôt  tous  les  sentiments 
généreux  vont  être  bannis  de  notre  so- 
ciété comme  aristocrates.  Un  jeune  homme, 
<[ui  s'attacha  aux  pas  de  Perrière,  au  sortir 
du  café  Procope,  engagea  avec  lui  une 
discussion  et  chercha  à  démontrer  que  les 
hommes  de  la  Convention,  qui  n'avaient 
jamais  voulu  entendre  parler  de  Consti- 
tution, se  hâtaient  de  faire  ces  lois  popu- 
laires et  d'achever  cette  Constitution  qu'ils 
avaient  jusqu'ici  écartée,  pour  mettre  le 

15 


226 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


peuple  de  leur  côté  et  légitimer  l'arresta- 
tion des  32,  en  lui  faisant  croire  qu'eux 
seuls  s'opposaient  au  grand  ouvrage  de  la 
Constitution.  A  peine  Perrière  eut-il  laissé 
ce  jeune  homme,  qu'il  fut  accosté,  au  Pa- 
lais-Egalité, par  un  autre  qui  jetait  les  hauts 
cris  au  sujet  de  l'arrestation  arbitraire  de 
4  des  plus  honnêtes  citoyens  de  la  section 
du  Louvre,  réclamée  par  des  commis- 
saires du  Comité  révolutionnaire  de  la 
Ville,  et  surtout  au  sujet  de  la  manière 
dont  cette  mesure  avait  été  arrachée  à 
leur  assemblée  générale,  envahie  par  tous 
les  crocheteurs  de  la  section,  qui  avaient 
formé  la  majorité,  de  telle  sorte  que  les 
4  citoyens  furent  désarmés  et  emprison- 
nés, et  avec  eux  quelques  personnes  qui 
avaient  parlé  en  leur  faveur. 

Perrière  analyse  une  adresse  des  canon- 
niers  de  la  section  de  1792,  au  nom  de 
tous  les  canonniers  de  Paris,  protestant 
contre  les  anarchistes  et  faux  modérés,  et 
déclarant  ne  vouloir  reconnaître  que  le 
drapeau  de  la  République,  le  drapeau  tri- 
colore. 

Les  députés  de  la  ville  de  Lyon  ont 
apporté  au  Comité  de  salut  public  la  nou- 
velle que,  par  un  arrêté  général  de  toutes 
les  autorités  constituées  de  Lyon,  les  pou- 
voirs du  commissaire  national  Robert 
Lindet  venaient  d'être  méconnus  et  reje- 
tés, avec  la  liberté  pour  le  commissaire  de 
rester  dans  cette  ville  ou  d'en  sortir. 

Les  queues  commencent  à  se  former 
chez  les  boulangers,  ils  ne  peuvent  plus, 
disent-ils,  avoir  de  farine  à  la  Halle,  et 
Perrière  se  demande  si  les  menaces  faites 
par  quelques  députés,  de  couper  les  ponls 
voisins  et  d'intercepter  l'approvisionne- 
ment de  Paris,  ne  commenceraient  pas  à 

se  réaliser. 

15  juin  1793,  midi. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F'' III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  Il,  p.  49. 

69a.  —  Rapport  de  l'observateur  Du  tard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  rendant 
compte  de  ce  qui  s'était  passé,  la  veille,  à 
la  section  du  Contrat-Social  et  à  celle  de 
la  Bulte-des-Moulins.  Dans  la  première  de 
ces  sections,  l'on  y  délibérait  sur  la  no- 
miniition  de  six  nouveaux  commissaires, 


pour  aider  le  Comité  révolutionnaire  dans 
ses  travaux,  on  y  accusa  l'un  des  membres 
d'impéritie,  de  turbulence,  de  nullité.  Du- 
tard  dit  qu'il  a  été  scandalisé,  ironique- 
ment parlant,  de  le  voir  ainsi  vilipendé  par 
ses  dignes  collègues,  attendu  qu'il  a  mille 
titres  qui  lui   donnent  droit  à  la  gestion 
de  la  chose  publique  :  1°  Il  est  marchand 
de  vins  et  il  est  presque  toujours  saoul  ; 
2°  Il   a  été  l'un  des  commissaires  de  la 
Commune  du  10   août  et,  sinon   l'un  des 
acteurs,  du    moins    l'un    des   instigateurs 
des  journées  des  2  et  3  septembre;  3°  Ce 
citoyen  David,  sans  esprit  et  sans  moyens, 
parlant  très  mal  le  français  et  l'écrivant 
encore  plus  mal,   est   toujours   à  la  tri- 
bune, fait  des  motions,  plus  incendiaires 
et  plus  désorganisatrices  les  unes  que  les 
autres  ;  4°  Ce  David  a  un  certain  jargon,  se 
sert  d'expressions  qui  offrent   l'avantage 
d'amuser  les  auditeurs,  c'est  ainsi  qu'en 
parlant  de  Boucher-René, il  disait:  Mcliez- 
vous  de  cclhommc,  noire  président  est  fraitc 
du  collier  comme  un  cheval  qui  recule.  Ce 
M.  David  allait  répondre,  lorsqu'une  dépu- 
tation  assez  nombreuse  de  la  section   de 
Bon-Conseil  est  venue  annoncer  que,  dans 
une  autre  section,  les  patriotes  étaient  op- 
primés; une  nombreuse  délégation  a  été 
dépêchée  à  l'instant  pour  s'adjoindre  à  celle 
de  Bon-Conseil,  et  s'est  transportée  à  la 
section  de  la  Butte-desMoulins  ;  en  entrant, 
quelques-uns  des  membres  de  la  députation 
ont  fait  entendre  des  propos  durs  et  gros- 
siers, avec  menaces  contre  les  citoyens 
de  la  section  de  la  Butte-deg-Moulins;  le 
sieur   Genti,  brodeur,  prenant   la  parole 
au  nom  de  la  section  du  Contrat-Social, 
a  dit  que  le  but  de  leur  venue  était  de 
fraterniser  avec  leurs  frères  de  la  section 
de  la  Bulte-des-Moulins,  et  qu'ils  avaient 
pensé  être  reçus  en  frères.  Il  lui  fut  ré- 
pondu avec  un  tel  laconisme,  que  la  dépu- 
tation se  retira.  On  fit  courir  le  bruit  que 
la  section  de  la  Butte-des-Moulins  avait 
déclaré  que  si  les  2  sections  du  Contrat- 
Social  et  de  Bon-Conseil  s'y  présentaient 
à  l'avenir,  elle  soufflerait  les  chandelles, 
aussi  les  deux  sections  s'accordèrent  pour 
y  aller  avec  des  torches  allumées.   Dutard 
donije  son  opinion  sur  le  secrétaire  de  la 
section  de  Bon-Conseil,  qui  resta  jusqu'à 


L'ESPRIT  PUULIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


minuit  à  celle  du  Contrat-Social,  un  petit 
vieux,  mal  fagoté,  mal  rasé,  la  figure  un  peu 
véroli'e,  apparemment  un  petit  fiuitier,  (jui 
avait  servi  à  boire  à  ceux  qu'il  cherchait  à 
opprimer  aujourd'hui.  Ce  secrétaiie  pré- 
senta des  considérations  morales  sur  l'inci- 
vilité de  laButte-des-Moiilins.  AprèslaJusti- 
licationde.M.  David,  par  lui  exposée  longue- 
ment en  termes  plaisants,  M.  Ouirault  prit 
sentencieusement  la  parole,  pour  dire  que 
bientôt  l'on  serait  forcé  d'inviter  les  aris- 
tocrates à  revenir  parmi  eux  avec  un  fouet 
pour  donner  une  correction  manuelle  aux 
patriotes  et  les  mettre  d'accord.  Il  s'est  fait 
une  scission  complète  entre  les  dO  ou  12  me- 
neurs de  la  section.  Dutard  reproduit  une 
discussion  soulevée  entre  l'un  des  me- 
neurs et  un  Jeune  aristocrate  lettré,  au 
sujet  du  choix  de  Destournelles  comme 
ministre  par  les  patriotes,  cachant  "des 
menées  et  intrigues  secrètes;  à  entendre 
ce  jeune  particulier,  il  était  un  homme 
d'excellente  éducation,  très  cultivi',  mais 
dont  il  fallait  se  délier,  malgré  «  ses 
belles  dictions  »,  véritable  aristocrate;  son 
interlocuteur  prit  la  défense  de  DeStour- 
ncUes,  qui,  d'après  lui,  s'était  toujours 
montré  chaud  patriote,  et  avait  fait  preuve 
de  beaucoup  de  courage.  M.  Guirault  dé- 
clara qu'il  fallait  absolument  et  sous  peu 
organiser  l'armée  révolutionnaire ,  que 
cette  mesure  avait  dû  être  discutée  et  dé- 
cidée aux  Jacobins,  le  jour  même. 

D'après  les  informations  recueillies  par 
Dutard,  les  marchands  de  beurre  qui  pas- 
saient par  Caen,pourveniràParis,  avaient 
été  arrêtés  par  les  habitants  de  celte  ville, 
et  le  département  du  Calvados  arrêtait  les 
sulisistances  envoyées  à  Paris. 

Une  lettre  de  Pache  aux  sections  les  a 
instruites  que,  la  veille,  les  malveillants 
avaient  cherché  à  faire  manquer  le  pain  à 
Paris,  en  le  faisant  enlever  par  des  femmes 
chez  les  boulangers,  mais  quiil  n'y  avait 
rien  à  craindre,  parce  que  les  magasins 
étaient  bien  approvisionnés. 

Dutard  termine  en  racontant  qu'il  s'est 
rendu,  la  veille,  aux  Invalides  et  à  l'Ecole 
militaire,  et  que  sa  surprise  a  été  extrême, 
lorsqu'il  a  aperrii  là  des  troupes  indisci- 
plinées et  indisciplinables  ;  il  lui  semblait 
que  la  Convention  avait  déclaré,  dans  un 


de  ses  décrets,  que  la  cavalerie  était 
troupe  choisie. 


22i 


une 


IG  juin  1793,  9  heures  du  malin. 
Original  non  signé,  A.  IV.,  F'":  III,  Seine,  27. 
Ed.  Au.  SCHMIDT,  Tableaux  de  la Udvolution 
française,  t.  II,  p.  55. 

090.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La  Montagne  à  Garât,  ministre  de 
l'intérieur,  lui  dénonçant  un  fait  regret- 
table dont  il  vient  d'être  témoin,  il  a  vu 
l'un  des  volontaires,  enrôlés  pour  l'expé- 
dition do  la  Vendée,  céder  pour  40  sols  une 
paire  de  souliers  tout  neufs,  puis  entrer 
dans  un  café  des  boulevards,  où  s'est  éta- 
bli un  jeu  de  loto,  et,  dans  un  quart  d'heure, 
perdre  son  urgent,  sortir  désespéré  et 
dans  l'intention,  sans  doute,  de  vendre 
quelque  autre  pièce  de  son  équipement. 
Ce  jeu,  proscrit  par  les  lois,  est  le  piège 
le  plus  dangereux  et  le  plus  funeste  qu'on 
puisse  tendre  à  la  classe  indigente,  c'est 
laque  l'ouvrier  va  porter  son  salaire,  sans 
s'inquiéter  de  sa  femme  et  de  ses  enfants, 
c'est  là  que  le  citoyen,  qui  s'est  voué  à  la 
défense  de  l'Etat,  perdant  de  vue  son 
noble  ministère,  enfouit  chaque  jour  le 
prix  dont  la  République  a  payé  son  gé- 
néreux dévouement.  La  Tour-La  Montagne 
ajoute  qu'il  s'est  introduit  chez  un  grand 
nombre  de  citoyens,  qu'il  a  vu  presque  par- 
tout le  tableau  d'une  misère  affreuse,  qui 
doit  en  grande  partie  être  attribuée  à 
l'existence  de  ces  maisons  de  jeu.  La  mo- 
dicité de  la  mise  est  un  nouveau  piège,  en 
permettant  aux  plus  pauvres  de  hasarder 
leurs  faibles  épargnes;  ceux  qui  sont  à  la 
tête  de  ces  établissements  désastreux  ga- 
gnent au  delà  de  100  livres  par  jour,  tous 
frais  payés,  et  cet  énorme  impôt  n'est 
supporté  que  par  les  citoyens  les  plus 
pauvres  et  les  plus  utiles. 

On  fait  circuler  depuis  plusieurs  jours, 
avec;  plus  de  profusion  qu'à  l'ordinaire,  un 
journal  ayant  pour  titre  :  l'Observateur  de 
l'Europe.  Quoique  bien  persuadé  que  la 
liberté  du  peuple  est  fondée  sur  la  liberté 
de  la  presse,  et  que  l'on  ne  peut  sans  ty- 
rannie interdire  à  un  citoyen  le  droit  de 
manifester  ses  opinions  politiques,  quel- 
que absurdes  qu'elles  puissent  être,  néan- 
moins, comme  le  droit  de  guérir  n'est  pas 


228 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


celui  d'empoisonner,  de  même,  tout  écri- 
vain, qui,  au  lieu  d'éclairer  ses  conci- 
toyens, essaye  de  les  tromper,  et  au  lieu 
de  les  inviter  à  s'unir,  cherche  à  les  ar- 
mer les  uns  contre  les  autres,  est  indigne, 
à  son  avis,  des  faveurs  et  de  la  protection 
de  la  loi.  Le  rédacteur  de  cette  fouille  est 
évidemment  un  homme  de  parti.  La  Com- 
mune de  Paris,  la  Montagne,  les  Jacobins 
y  sont  peints  sous  les  couleurs  les  plus 
affreuses.  On  y  exalte  les  vertus  de  ceux 
qui  professent  d'autres  opinions,  et  lors- 
qu'on ne  devrait  songer  qu'à  réunir  des 
hommes  qui  ne  se  haïssent  déjà  que  trop, 
on  ne  cherche  qu'à  les  rendre  encore  plus 
ennemis.  D'ailleurs  les  événements,  les 
opinions,  tout  y  est  tronqué,  dénaturé. 
Cette  feuille,  dans  les  circonstances  ac- 
tuelles, paraît  à  l'observateur  La  Tour-La 
Montagne  extrêmement  dangereuse,  et  si 
elle  circule  dans  les  départements,  elle  ne 
peut  qu'y  propager  l'incendie  que  la  dis- 
corde y  a  déjà  allumé.  L'espèce  de  fureur 
avec  laquelle  on  se  l'arrache,  prouve  à 
quel  point  cette  feuille  échauffe  et  exalte 
certains  esprits. 

Le  peuple,  depuis  quelques  jours,  paraît 
concevoir  des  inquiétudes  sur  les  subsis- 
tances; dans  certains  quartiers,  on  se  porte 
encore  en  foule  ehez  les  boulangers,  on 
cherche  à  épouvanter  le  peuple.  La  Tour- 
La  Montagn(^  a  entendu  dire,  le  matin 
même,  que  la  famine  sérail  dans  Paris 
avant  lu  jours,  il  a  eu  le  plaisir  de  désa- 
buser les  honnêtes  citoyens  qui  l'entou- 
raient, de  calmer  leurs  alarmes  et  de  leur 
faire  sentir  l'absurdité  des  bruits  que  les 
malveillants  se  plaisent  chaque  jour  à 
répandre. 

En  tête  du  rapport  se  trouve  cette  note  : 
Dénoncer  ce  fait  cl  les  suites  désaslieuscs 
de  ce  jeu  à  l'administration  de  la  Police 
de  Paris. 

16  juin  1793. 
Original  .xigné,    A.  N.,  1"'=  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  ScH.\nDT,  Tableaux  de  la  Rcvolulwn 
française,  t.  II,  p.  58. 

697.  —  Extrait  de  la  feuille  des  rapports 
et  déclarations  faits  au  Bureau  de  surveil- 
lance de  la  Police,  du  10  au  17  juin,  don- 
nant les  renseignements  suivants  : 

1°  Depuis  quelques  jours,  les  boulan- 


gers jettent  l'alarme  et  sèment  des  in- 
quiétudes, qui  ont  produit  l'agitation  qu'on 
remarque  à  la  porte  de  tous  les  boulan- 
gers. Les  uns  disaient  que  la  Municipalité 
ne  leur  avait  pas  payé  ce  qu'elle  leur  devait 
et  qu'ils  ne  pouvaient  acheter  de  farines, 
les  autres,  qu'on  ne  leur  donnait  pas  la 
quantité  de  farines  dont  ils  avaient  be- 
soin, parce  qu'il  n'y  en  avait  pas  assez. 
On  ajoutait  que  les  approvisionnements 
pour  Paris  étaient  interceptés;  toutes  ces 
nouvelles,  débitées  et  par  les  boulangers 
et  par  les  malveillants,  ont  ell'rayé  le  peu- 
ple, et,  soit  par  crainte  de  manquer  de  pain, 
soit  pour  provoquer  une  disette  réelle,  les 
femmes  vont  chez  tous  les  boulangers  de 
leur  voisinage  prendie  1 , 2  et  mémo  3  pains, 
si  ellespeuvent,  de  sorte  que  les  boulangers 
ne  peuvent  plus  suftire.  C'est  une  circons- 
tarfce  d'autant  plus  fâcheuse,  qu'elle  ajoute 
au  mécontentement  extrême  et  général 
résultant  de  la  cherté  des  denrées.  11  est 
temps  de  s'occuper  essentiellement  de  pa- 
rer aux  suites  de  cette  agitation,  en  ras- 
surant le  peuple  et  en  détruisant  ses  in- 
quiétudes. 

2°  Les  environs  de  Paris  manquent  de 
boulangers,  de  sorte  qu'ils  envoient  s'ap- 
l>rovisionner  à  Paris,  notamment  la  Cha- 
pelle, Saint-Denis,  le  Bourg-de-l'Egalité, 
Passy  et  autres,  où  le  pain  se  vend  20  et 
22  sols  les  4  livres. 

3"  Parmi  les  volontaires  qui  sont  aux 
casernes  de  Rueil  et  de  Courbevoie,  il 
s'en  trouve  qui  volent  et  assassinent  dans 
les  environs;  un  meunier  et  toute  sa  fa- 
mille, en  prenant  l'air,  en  ont  été  victimes 
ces  jours  derniers.  A  toute  heure  de  nuit, 
ils  sont  rencontrés  sur  la  route  par  les 
voituriers  qui  apportent  les  provisions,  les 
uns  ivres,  les  autres  avec  l'intention  d'in- 
sulter et  d'attaquer  les  passants.  Les 
plaintes,  déjà  multipliées  contre  cette 
troupe,  se  renouvellent  avec  plus  de  force 
que  jamais. 

4°  On  voit  toujours  avec  le  même  éton- 
nement  les  volontaires  enrôlés  des  sections 
se  divertir  aux  cabarets  de  la  Courtille  et 
dans  les  cafés  des  boulevards,  on  en  voit 
aussi  beaucoup  dans  les  billards  des 
Champs-Elysées,  cet  abus  révolte  même  les 
patriotes. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


229 


5°  Plusieurs  plaintes  sont  portées  contre 
la  négligence  des  boueux,  qui  laissent  ki 
rnoitit;  du  balayage  et  qui,  sur  les  repré- 
sentations qu'on  leur  en  fait,  se  montrent 
exlrôniemcnt  insolents;  ce  sont  les  boin- 
mes  de  l'entrepreneur,  et  les  plaintes  sont 
dirigées  contre  la  Police. 

6"  Les  niarcliiinds  d'argent  sont  plus 
hardis  qu'avant  le  décret,  ils  sont  soute- 
nus par  une  force  quelconque,  disant 
qu'ils  ne  craignent  pas  les  recherches  ; 
toutes  les  sections  désirent  qu'on  déployé 
la  plus  grande  rigueur  contre  cette  espèce 
de  commerce,  qui  n'est  exercé  que  par  des 
hommes  suspectés  des  plus  grands  crimes. 

7»  Au  surplus,  l'esprit  public  est  bon, 
la  masse  est  saine,  le  républicanisme  étend 
plus  de  racines  que  ne  paraîtrait  le  per- 
mettre l'exécrable  fermentation,  et  les 
agitations  partielles  ne  découragent  pas. 

Cette  copie  de  la  feuille  des  rapports 
est  accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du 
maire  de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

16,  18  juin  1793. 
Extrait  et  oiiginal  signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 

698.  —  Extrait  de  l'ordre  du  Jour  de  la 
garde  nationale,  portant  à  la  connaissance 
(lu  public  une  lettre  du  commissaire  or- 
donnateur de  la  17"  division  militaire,  du 
lii  juin,  aux  termes  de  laquelle  les  déser- 
teurs étrangers,  se  trouvant  à  Paris,  de- 
vaient se  faire  inscrire  au  lîureau  des 
subsistances  militaires,  rue  Grange-Rate- 
lière.dans  l'ancienne  caserne  des  Suisses, 
et  indiquer  leurs  noms  et  demeures.  D'a- 
près les  ordres  du  ministre  de  la  guerre, 
devaient  partir  de  Paris,  le  17,  deux  pièces 
de  canon  de  4,  deux  caissons  de  même 
calibre,  chargés,  et  SOO  piques,  avec  ou 
sans  hampes,  ce  convoi  avait  pour  destina- 
tion le  département  d'Eure-et-Loir;  suivant 
les  mêmes  ordres,  devait  partir,  le  len- 
demain 18,  un  convoi  de  12  pièces  de  4,  et 
12 caissons  de  même  calibre,  chargés;  ce 
convoi,  destiné  à  l'armée  des  Côtes  de  la 
Uochelle,  devait  être  conduit  par  les  che- 
vaux de  l'équipage  Chuiseau. 

Le  Commandant  général,  conformément 
aux  demandes  réitérées  du  ministre  de  la 
guerre,  insiste  sur  la  nécessité  d'accélérer 


le  complément  des  mille  hommes,  et  par- 
ticulièrement des  canonniers  nécessaires 
pour  la  Vendée.  Tous  les  citoyens  doivent 
sentir  combien  il  est  urgent  d'opposer 
promptement  une  force  imposante  aux 
rebelles,  qui  feront  des  progrès,  si  on  les 
laisse  plus  longtemps  sans  leur  résister. 
«  Nos  frères,  qui  sont  dans  ces  départe- 
ments, attendent  avec  impatience  des  se- 
cours, il  est  donc  indispensable  que  tous 
les  citoyens  usent  de  tous  les  moyens  en 
leur  pouvoir  pour  compléter  les  mille 
hommes  demandés. 

Le  Commandant  général  prie  ses  con- 
citoyens de  mettre  la  plus  grande  discré- 
tion dans  les  demandes  de  cartouches  et 
autres  fournitures  d'artillerie,  attendu  que 
les  quantités  qui  ont  été  délivrées  sont 
exorbitantes,  sans  qu'on  en  ait  fait  aucun 
usage,  et  il  deviendra  impossible  d'en 
fournir  d'ici  à  quelque  temps,  afm  de  sa- 
tisfaire aux  besoins  pressants  de  nos  ar- 
mées. 

Les  réserves  et  patrouilles  continueront 
de  même  et  exerceront  la  plus  grande 
surveillance  dans  leur  arrondissement  res- 
pectif. 

17  juin  1793. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

099.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Carat,  ministre  de  l'intérieur,  commen- 
tant l'expression  dont  s'était  servi  Robes- 
pierre dans  sa  discussion  du  vendredi 
précédent,  au  sujet  de  l'opinion  publique 
qu'il  fallait  laisser  se  composer,  se  former 
d'elle-même,  déclarant  qu'en  effet  cette 
opinion  se  compose,  mais  dans  un  sens 
peu  favorable  à  la  faction,  quoique  le 
peuple,  pris  en  masse,  aurait  peine  à  se  sé- 
parer de  ce  qu'il  appelle  révolution  ou 
liberté.  A  chaque  instant,  les  hommes  du 
peuple  pleurent  sur  les  malheurs  publics, 
et  ces  malheurs  résident  dans  la  cherté 
do  toutes  les  marchandises,  dans  le  peu 
de  confiance  dont  jouit  le  papier-mon- 
naie, enfin  dans  la  crainte  que  les  subsis- 
tances ne  viennent  à  manquer  à  Paris. 
Pour  ce  qui  est  des  subsistances,  la  fa- 
mine paraît  inévitable,  s'il  ne  vient  des 
secours  d'ailleurs;  plusieurs  communes 
limitrophes  de  Paris,  comme  Saint-Ger- 


230 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


main  et  Saint-Cloud,  sont  venues  deman- 
der des  farines,  bientôt,  l'on  doit  s'y 
attendre,  elles  accourront  toutes,  Paris 
sera  forcé  d'ouvrir  ses  magasins  et  de  par- 
tager avec  plusieurs  ce  qu'il  entendait 
garder  pour  lui  seul.  Paris  peut  donc 
manquer  de  farines  d'ici  à  la  récolte,  mais 
il  me  parait  difficile  qu'il  puisse  absolu- 
ment manquer  de  vivres.  Il  y  a  à  Paris 
des  ressources  à  l'infini,  que  les  autres 
villes  n'ont  pas,  une  grande  quantilé  de 
pommes  de  terre  et  de  vin,  du  riz,  des  lé- 
gumes, des  eaux-de-vie,  du  laitage,  du 
beurre,  du  fromage,  des  chevaux,  etc., 
Paris,  en  un  mot,  avant  d'en  venir  aux  dures 
extrémités  auxquelles  se  sont  vus  réduits 
les  habitants  de  la  Creuse,  a  amplement 
des  vivres  pour  6  mois.  11  y  aurait  plutôt 
lieu  de  craindre  que  la  Commune  de  Paris, 
si  elle  a  ses  magasins  pleins,  comme  on 
l'assure,  se  servit  de  ce  moyen  pour  for- 
cer les  communes  voisines  à  se  fédéraliser 
avec  elle,  c'est  du  reste  à  cela  qu'elle  tend 
depuis  longtemps. 

Le  peuple  se  tait  entièrement  sur  le 
compte  des  32,  la  faction  elle-même  semble 
les  avoir  oubliés,  les  aristocrates  vou- 
draient les  voir  déjà  à  la  guillotine,  Brissot 
et  Petion  sont  ceux  surtout  à  qui  l'on  en 
veut  le  plus,  néanmoins  le  danger  qui  me- 
nace les  aristocrates  eux-mêmes,  les  ré- 
duit presque  au  silence,  au  sujet  de  la 
défaite  des  représentants  du  peuple.  Un 
jacobin,  avec  lequel  Dutard  dit  avoir  dîné, 
lui  a  fait  l'énumération  des  communes  qui 
ont  adhéré  à  l'insurrection  du  31  mai,  et  il 
espère  que  toutes  les  communes  de  France 
vont  se  réunir  à  celle  de  Paris,  comptant 
peu  sur  les  administrations  de  départe- 
ments et  de  districts,  toutes  composées 
d'aristocrates. 

Plusieurs  ouvriers  travaillant  chez  des 
artistes  de  la  section  du  Contrat-Social, 
qui  ont  été  obligés  de  se  cacher  pour  se 
soustraire  aux  poursuites  du  Comité  ré- 
volutionnaire et  qui  se  proposent  de  quitter 
Paris,  ont  pris  la  défense  do  leurs  maîtres, 
mais  les  ouvriers  subalternes,  comme  les 
domestiques,  voient  avec  plaisir  la  dé- 
confiture de  leurs  maîtres.  Un  écueil  bien 
dangereux,  d'après  Dutard,  provient  du 
peu  de  confiance  qu'ont  les  marchands, 


ainsi  que  les  autres  classes  du  peuple, 
dans  le  papier-monnaie  au  type  de  la  Ré- 
publique, tous  donnent  une  préférence 
bien  marquée  aux  corsets,  aux  billets  de 
30  et  de  100  livres,  qui  portent  la  figure 
du  traître  Louis,  c'est  un  fanatisme  mo- 
nélaire  qu'il  sera  bien  difficile  de  guérir, 
on  ne  voit  plus  absolument  de  billets  de 
cent  sols.  Dutard  lui-même,  voulant  acheter 
des  chemises,  présenta  un  billet  de  400  li- 
vres dans  plusieurs  boutiques  sans  pouvoir 
l'échanger;  plusieurs  marchands  lui  ont 
assuré  que,  lorsqu'ils  avaient  des  mar- 
chandises à  faire  venir  de  la  province,  ils 
étaient  obligés  d'envoyer, ou  des  corsets, 
ou  des  billets  à  la  face  du  Roi,  qu'autre- 
ment ils  ne  recevraient  rien. 

Depuis  2  jours,  les  murs  de  Paris  sont 
couverts  d'affiches  nouvelles,  la  plupart 
portant  adhésion  à  l'insurrection  du  31, 
émanant  de  communes  et  sociétés  affi- 
liées, qui  les  adressent  à  la  Commune  de 
Paris  ou  aux  Jacobins;  la  Normandie  au- 
rait des  tendances  séparatistes. 

Dulard  annonce  qu'il  a  vu  passer,  la  veille 
au  soir,  à  la  Grève,  8  ou  10  pièces  de  canons 
et  encore  plus  de  caissons,  par  le  Pont 
au  Change,  envoyés,  parait-il,  à  Orléans, 
et  d'autres  venant  de  la  place  Louis  XV. 

Sur  le  Pont  au  Change  se  tenait  un 
marchand  de  cantiques  en  l'honneur  de 
saint  Alexis,  sainte  Julienne  et  sainte  Ge- 
neviève. Dutard  resta  plus  d'une  heure  à 
voir  l'effet  que  produirait  sur  le  peuple  cette 
nouveauté,  beaucoup  de  gens  du  petit  peu- 
ple, surtout  des  femmes,  s'étaient  arrêtés, 
prenant  plaisir  à  entendre  chanter  des  airs 
du  temps  passé,  mais  une  grande  partie  de 
l'auditoire  s'enfuit,  offusquée  par  le  cou- 
plet consacré  à  Geneviève  de  Rrabant, 
comtesse  de  grande  noblesse. 

Reaucoup  de  monde  circulait  sur  les 
promenades  publiques,  mais  les  prome- 
neurs étaient  dispersés  de  côté  et  d'autre, 
il  régnait  une  sorte  de  désordre  qui  tenait 
à  la  confusion  et  à  l'abattement  où  sont 
tous  les  esprits;  les  groupes  étaient  assez 
nombreux,  mais  peu  actifs,  peu  chaleu- 
reux. M.  Vergniaud  disait  que  la  mort  du 
tyran  était  le  sommeil  du  peuple,  mais  on 
peut  lui  dire  à  son  tour  que  sa  défaite  est 
aussi  le  sommeil  des  factieux. 


L'ESPRIT  PllHMC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


231 


Cil  ai'islocrato  débitait  que  les  rebelles 
de  la  Vendée  avaient  de  très  bonnes 
troupes,  bien  disciplinées,  mais  que,  pour 
gagner  les  paysans,  ils  s'étaient  babilles 
comme  eux.  Suivant  le  récit  de  l'un  des 
commissaires  de  la  Commune,  lorsque 
nos  volontaires  se  replièrent  sur  Tours 
en  battant  la  générale,  les  habitants  de 
cette  ville  sortirent  sur  leurs  portes  avec 
gaieté,  comme  si  l'approche  des  rebelles 
les  eût  réjouis;  c'est  ii  cette  indifférence 
des  habitants  de  Tours  que  l'on  attribue 
la  désertion  dont  se  plaint  Santerre. 

D'après  les  renseignements  recueillis 
au  Palais-Royal,  la  section  de  l'Unité  avait 
envoyé  une  députation  de  100  personnes 
à  la  section  de  la  Butte-des-Moulins,  qui 
n'a  pas  eu  de  succès,  lorsqu'elle  s'est  avisée 
(l'appliquer  la  qualification  de  royaliste  à 
cette  section.  A  la  section  de  la  Croix- 
Rouge,  un  adjudant  a  été  cassé  pour  avoir 
osé  parler  contre  la  procession  de  Saint- 
Sulpice.  Dutard  dit  avoir  été  témoin,  dans 
le  quartier  des  Halles,  des  marques  de  res- 
pect données  à  un  prêtre  portant  le  via- 
tique, que  six  bons  Sans-culottes  en  armes 
ont  accompagné,  tout  le  monde  s'est  mis  à 
genoux  sur  son  passage.  Dutard  signale 
beaucoup  de  placards,  entre  autres  celui 
intitulé:  Jérôme  Petion  aiix  Parisiens,  qu'il 
a  jugé  laconique,  bon,  analogue  aux  cir- 
constances, et  qui  montre  bien  que  Pétion 
est  un  révolutionnaire;  ceux  qui  émanent 
des  autres  «  reclus  »  légitiment  en  quel- 
que sorte  les  actes  qu'ils  qualifient  d'at- 
tentatoires à  la  souveraineté  nationale. 

Dutard  raconte  que,  la  veille  au  soir,  en 
sortant  de  la  Commune,  il  est  entré  dans 
une  tabagie,  rue  Aubry-le-Boucher,  pour  y 
prendre  un  verre  de  bière,  et  y  a  rencontré 
l'un  des  facteurs  ou  intendants  d'Hébert,  à 
demi-saoul,  avec  un  de  ses  camarades, 
aboyeur  des  rues,  qui  lui  a  fait  les  plus  cu- 
rieuses confidences,  se  van  tantd'avoir  prêté 
au  Père  Duchône  une  paire  de  culottes  pas 
bien  bonnes,  mais  qui  valaient  mieux  que 
les  siennes,  avec  une  paire  de  souliers  pour 
aller  à  l'Assemblée,  et  Dutard  lui  ayant 
demandé  combien  l'on  vendait  à  peu  près 
de  feuilles  du  Père  Ducltme,  cet  individu 
lui  répondit  qu'il  a  tiré  jusqu'à  9,000  et 
que  jamais  il  n'a  autant  vendu  que  depuis 


son  affaire,  que  le  ministre  de  la  guerre 
en  prend  toujours  3,000  pour  envoyer  aux 
armées,  aussi  Dutard  ajoute  n'être  pas 
étonné  d'avoir  entendu  Hébert  faire  une 
pompeuse  apologie  de  Bouchotte.  Sur  ces 
entrefaites,  entra  un  petit  officier  de  la 
Légion  Batave  avec  un  grand  sabre,  au- 
quel le  camarade  Duchône  a  dit  être  en- 
rôlé dans  cette  légion;  l'officier,  d'un  ton 
résolu,  lui  a  répondu  :  Ce  n'est  pas  vrai, 
vous  êtes  un  menteur  ;  l'autre  ayant  déclaré 
qu'il  s'y  était  présenté  et  qu'on  n'avait  pas 
voulu  le  recevoir:  Vous  êtes  encore  un 
menteur,  a  repris  l'officier.  Les  deux  Du- 
chêne  sont  devenus  tout  tremblants. 

17  juin  1793,  10  heures  du  malin. 
Original  non  signé,  A.  N.,F''I1I,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  59. 

700.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur, 
l'entretenant  d'abord  de  la  question  des 
subsistances  et  de  la  difficulté  d'avoir  du 
pain,  les  premières  fournées  étant  enle- 
vées de  très  bonne  heure  et  les  autres 
attendues  avec  impatience.  Le  pain  seul 
de  4  livres  manque,  probablement  parce  que 
les  paysans  en  enlèvent  beaucoup,  et  que 
les  boulangers  préfèrent  faire  des  pains 
de  2  livres,  l'abondance  de  ces  pains  étant 
un  obstacle  aux  accaparements  et  un 
moyen  pour  les  boulangers  de  s'indem- 
niser, s'il  est  vrai  qu'ils  vendent  à  perte, 
car  les  deux  pains  de  2  livres  coûtent 
14  sols. 

D'après  les  informations  recueillies  par 
Perrière,  la  section  de  Bondy  aurait  pris 
un  arrêté,  en  vertu  duquel,  si  les  dépar- 
tements se  portaient  sur  Paris,  tous  les 
habitants,  sans  armes,  les  corps  consti- 
tués à  leur  tête  et  les  juges  de  paix,  avec 
des  rameaux  d'olivier  à  la  main,  iraient  à 
10  lieues  les  recevoir  et  les  embrasser, 
bien  résolus  à  ne  donner,  ni  aux  ennemis 
du  dehors,  ni  à  ceux  de  l'intérieur,  la 
douce  satisfaction  de  voir  couler  le  sang 
français,  et  à  laisser  plutôt  les  chefs  de 
partis  se  dévorer  entre  eux  que  de  se 
battre  pour  un  seul.  Cet  arrêté,  porté  à 
toutes  les  sections  de  Paris,  a  été  reçu 
avec  transport,  on  serrait  les  commis- 
saires en  pleurant. 


232 


CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Après  des  considérations  personnelles, 
Perrière  parle  du  Siège  de  ThionviUe,  re- 
grettant de  n'y  avoir  assisté  qu'à  l'Opéra, 
et  rend  compte  de  cette  représentation, 
qui  a  excité  un  enthousiasme  inouï,  lors- 
qu'un hussard  apporte  la  nouvelle  qu'il 
n'y  a  plus  de  roi  en  France. 

«  Nous  n'avons  plus  de  roi,  nous  n'avons 
plus  de  maîtres  ! 

«  Du  tyran,  le  règne  est  fini  ! 

«  Nous  n'avons  plus  de  rois,  la  France 
est  République  ! 

a  Le  sceptre  est  brisé  pour  jamais  !  » 

Et  le  mot  Egalité,  lorsque  les  citoyens 
et  les  citoyennes  entourent  l'autel  de  la 
Liberté  pour  l'y  graver,  quelle  douce  im- 
pression il  a  produit  dans  l'assemblée, 
sur  les  femmes  surtout,  apparemment  que, 
nées  esclaves  des  hommes,  elles  ont  le  plus 
grand  intérêt  à  son  règne,  par  un  mou- 
vement spontané,  elles  ont  joint  leurs  voix 
à  celle  des  acteurs  dans  le  chant  de 
l'hymne  qui  lui  est  adressé. 

<i  Viens  habiter  dans  nos  contrées, 

'<  Aimable  et  douce  Egalité  !  » 

S'il  était  doux  d'entendre  les  femmes 
de  toute  la  salle  se  mêler  au  chant  de  cet 
hymne,  il  fut  noble  et  glorieux  de  voir  le 
même  mouvement  chez  les  hommes,  lors- 
que les  habitants  et  la  garnison  de  Thion- 
viUe, après  le  discours  de  Wimpfen,  se 
montrent  de  plus  en  plus  résolus  à  sou- 
tenir le  siège,  et  que  le  commandant  en- 
tonne le  premier  couplet  de  la  chanson 
des  Marseillais,  les  voix  mâles  de  la  salle 
soutenaient  celles  du  théâtre. 

Perrière  parle  ensuite  du  jeu  des  ac- 
teurs, notamment  de  celui  de  Danticharnp, 
qui  a  très  bien  rempli  le  rôle  de  traître, 
mais  a  été  hué,  ce  qui  prouve  qu'à  de  telles 
pièces,  le  Français  est  encore  plus  citoyen 
que  spectateur.  A.  l'impression  produite 
sur  le  public  par  la  représentation  de  cette 
pièce,  on  peut  juger  qu'il  n'est  pas  une 
ville  en  France  oCi  l'on  ne  fût  disposé  à 
soutenir  le  même  siège. 

Perrière  ajoute  que  cette  représentation 
dramatique  a  été  pour  lui  une  source  trop 
féconde  d'observation  de  l'esprit  public, 
pour  qu'il  ne  prie  pas  le  ministre,  à  titre 
d'ami  et  d'observateur,  de  lui  fournir  le 
plus  souvent  possible  l'occasion  d'assister 


à  ces  spectacles,  en  le  gratiOant  de  billets. 
Dans  Iphigénie  en  Tauridr,  qui  a  précédé 
le  Siège  de  ThionviUe,  tout  ce  qui  avait 
trait  à  l'assassinat  et  à  l'esprit  de  parti  a 
été  fortement  iraprouvé,  ce  qui  démontre 
puissamment  que  le  Français  est  bien  dé- 
terminé à  ne  laisser  couler  son  sang  que 
sous  le  fer  ennemi  ou  sous  le  glaive  de 
la  loi. 

17  juin  1793,  midi  1/2. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 

Éd.  Ad.  SCH.MIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  64. 

701.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant  que  les  revues 
des  tambours  des  six  légions  se  feront,  les 
vendredi  et  samedi  suivants,  à  9  heures  du 
matin,  et  reproduisant  le  texte  d'une  lettre 
du  Maire  au  Commandant  général,  à  l'effet 
d'empêcher  l'écoulement  du  pain  au  de- 
hors de  Paris,  et  pour  que  les  corps-de-garde 
ou  patrouilles,  qui  font  le  service  aux  ex- 
trémités de  la  Ville,  s'opposent  à  ce  que 
des  voitures,  chargées  de  pain,  en  sortent, 
et  qu'il  soit  rais  une  garde  aux  coches 
d'eau  ou  galiotles,  afin  d'empêcher  qu'on 
y  fasse  des  emmagasinements  de  pain 
destinés  à  être  transportés  au  dehors.  En 
conséquence  de  cette  lettre,  le  Comman- 
dant général  ordonne  à  tous  les  comman- 
dants de  postes  et  patrouilles  de  visiter 
et  arrêter  toutes  voitures  chargées  de  pain 
qui  sortiraient  de  Paris,  qu'ils  feront  con- 
duire chez  le  commissaire  de  police  le 
plus  proche. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
les  tambours  de  garde  à  la  Convention 
ont  battu,  à  minuit,  la  retraite  datis  la  rue 
Saint-Honoré  et  aux  Tuileries,  ce  qui  a 
in(iuiété  les  citoyens. 

18  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

702.  —  Rapport  de  l'ob.sorvateur  Du- 
tard  à  Carat,  minislrc  de  l'intérieur,  le 
mettant  au  courant  de  ce  qui  s'était  passé, 
la  veille  au  soir,  à  la  Commune,  où  il  en- 
tendit le  rapport  des  commissaires  envoyés 
au  ministère  de  l'intérieur  pour  être  rensei- 
gnés sur  la  nouvelle,  qui  s'était  répandue  et 
même  accréditée,  de  la  reprise  de  Saumur 
par  le   général   Biron,  nouvelle  exagérée 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


233 


el  plus  qu'invraisemblable,  qui  avait  fait 
grand  plaisir  aux  habitants  de  Paris  et 
surtout  aux  habitués  des  tribunes  ;  lors- 
que l'un  des  commissaires  a  pris  la  parole 
pour  dire  que  cette  nouvelle  n'avait  rien 
d'officiel  et  n'était  pas  confirmée,  la  pâ- 
leur el  la  tristesse  s'est  répandue  sur  tous 
les  visages.  Ce  malin,  au  contraire,  l'on  a 
débité  que  les  rebelles  s'étaient  rendus 
maitres  d'Angers  et  des  villes  voisines,  et 
que  les  voilures  publiques  n'allaient  plus 
à  Angers.  Au  bureau  des  diligences,  d'a- 
près les  informations  recueillies  par  Du- 
tard,  les  rebelles  se  trouvaient  à  4  lieues 
d'Angers,  ils  occupaient  Ancenis  et  Va- 
radcs,  entre  Nantes  et  Angers,  et  les  voi- 
tures ne  se  hasardaient  plus  sur  la  route. 

L'un  des  membres  de  la  Commune  avait 
déclaré,  la  veille  au  soir,  que,  suivant  une 
lettre  d'Orléans,  les  habitants  de  celle 
ville  attendaient  à  bras  ouverts  les  re- 
belles, ce  qui  provoqua  de  la  part  du  pré- 
sident, M.  Lubin,  cette  observation  :  que 
des  nouvelles  de  cette  nature  ne  devaient 
pas  se  produire.  A  propos  de  Lubin,  on 
remarque  une  grande  différence  entre  sa 
manière  de  présider  el  celle  de  Deslour- 
nelles,  qu'on  aurait  dû,  de  l'avis  de  Du- 
lard,  laisser  à  la  Commune. 

La  section  du  Luxembourg  est  venue 
prévenir  le  Conseil  général  qu'il  se  for- 
mail  à  Paris  des  rassemblements  noc- 
turnes, qu'il  était  important  de  surveiller 
les  hôtels  garnis  et  surtout  les  maisons 
d'émigrés.  Sur  le  réquisitoire  de  Chau- 
melte,  le  Conseil  a  arrêté  que,  pour  ob- 
tenir une  carte  blanche,  il  faudrait  êlre 
domicilié  depuis  un  an  à  Paris  et  déclarer 
si  l'on  entendait  fixer  son  domicile  à  Paris. 

La  Commune  a  renvoyé  au  18  juin  la 
nomination  du  Commandant  général.  La 
veille  au  soir,  à  9  heures  et  demie,  Dulard 
se  trouvait  à  sa  section,  où  il  fut  question 
de  nommer  un  commissaire  pour  la  Ven- 
dée, le  cfllé  droit  voulait  nommer  M.  Gui- 
rault,  elle  parti  enragé  voulait  le  retenir 
au  Comité  révolutionnaire.  Après  deux 
épreuves,  M.  Cuiraull  fut  nommé  à  une 
forte  majorité,  el  on  lui  donna  comme 
suppléant  M.  Balestier,  espèce  de  jeune 
philosophe,  mais  paraissant  très  enragé. 
Les  assemblées  des  sections  pour  la  no- 


mination du  Commandant  général  étaient 
convoquées  pour  le  soir  à  4  heures,  le  parti 
modéré  portail  M.  Rafl'et,  de  la  Bulte-des- 
Moulins;  dans  la  section  de  Sainte-Oppor- 
tune, le  scrutin  ayant  été  ouvert  dans  les 
formes  prescrites,  lorsque  le  parti  enragé 
s'aperçut  que  son  candidat  n'aurait  pas  la 
majorité,  il  déchira  le  scrutin  et  décida 
que  la  nomination  se  ferait  à  scrutin  ou- 
vert. A  ce  propos  Dutard  répèle  que  l'on 
ne  peut  attendre  des  riches  que  lâcheté  et 
bassesse,  c'est  ainsi  que  dans  la  section  du 
Contrat-Social,  sur  1,200  modérés,  il  n'y 
en  avait  guère  plus  de  cent  présents  ;  aussi, 
si  l'on  procède  par  scrutin  nominal,  il  faut 
bien  compter  à  ce  qu'une  dizaine  de  fac- 
tieux tout  au  plus  feront  la  loi  à  toute  la 
section.  Dulard  ajoute  que,  lors  même  que 
l'on  obtiendrait  la  majorité,  la  Commune 
ne  respecterait  point  celte  majorité;  puis- 
qu'elle avait  fait  des  lois,  le  3),  elle  en  fe- 
rait encore,  et  il  est  singulier  que  la  Con- 
vention ait  l'air  de  faire  des  lois  pour  un 
peuple  qui  n'en  veut  pas,  et  qu'on  semble 
dans  les  sections  agir  d'après  la  loi,  quand 
c'est  l'arbitraire  qui  domine. 

Dulard  dit  au  ministre  (jue,  s'il  pouvait 
avec  lui  visiter  les  3  ou  4,000  marchands 
de  vin  et  autant  de  limonadiers,  leurs  15,000 
commis,  les  114  notaires,  les  habitués  des 
cafés,  les  2  ou  300  imprimeurs,  les  jour- 
nalistes, il  ne  tarderait  pas  à  être  édi- 
fié sur  leur  compte.  Si  l'on  parvenait  à 
réunir,  sur  b0,000  modérés,  seulement 
3,000,  il  en  serait  bien  étonné,  cl  si  sur 
ces  3,000  on  en  trouvait  seulement  500  qui 
fussent  d'accord  et  assez  courageux  pour 
énoncer  leur  opinion,  il  en  serait  encore 
plus  surpris,  ceux-là,  par  exemple,  doi- 
vent s'attendre  à  être  septembrisés. 

Dulard  fait  remarquer  au  ministre  qu'il 
doit  lui  paraître  tantôt  aristocrate,  tan- 
tôt modéré,  et  quelquefois  septembriseur, 
à  dire  vrai,  comme  il  n'est  d'aucun  de 
ces  partis,  il  lui  en  coûte  peu  de  pren- 
dre toutes  les  attitudes.  Être  attaché  à  la 
loi,  rester  fidèle  à  ses  amis,  vivre  en  paix 
avec  tous,  c'est  le  parti  d'un  honnête 
homme,  et  c'est  celui  qu'il  a  adopté,  mais 
le  ton  rude  de  ses  écrits  lient  beaucoup 
à  la  manière  dont  ils  ont  été  accueillis 
dans    les   premiers    temps,   el  surtout .  à 


23*  CHAPITRE  I".  —  JOUKNÉES  HISTORIQUES  DE  FA  RÉVOLUTION 


l'espèce  de  défiance  manifestée  par  le  mi- 
nistre au  sujet  de  sa  bonne  foi. 

1S  juin  1793,  10  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F''in,Seine,  27. 
Ed.  Ad.  SCHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  68. 

703.  —  Rapport  de  l'observateur  Per- 
rière à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  re- 
venant au  Sièf/e  de  Tldonville,  qui  a  captivé 
son  attention.  Il  analyse  de  nouveau  cette 
pièce.  Au  moment  où  les  Autrichiens  se 
disposent  à  monter  à  l'assaut  et  sont  ac- 
cueillis par  une  décharge  épouvantable 
des  Français,  soldats  et  habitants,  qui 
sortent  de  la  ville  et  fondent  sur  les  enne- 
mis, Perrière, dans  son  enthousiasme,  para- 
phrase ce  vers  d'Horace  :  Ditlce  et  décorum 
est  pro  patriâ  mori,  et  entre  à  ce  sujet  dans 
de  longues  considérations  philosophiques. 

Perrière  décrit  avec  force  détails  un 
admirable  tableau,  qui  l'a  vivement  frappé 
et  lui  a  causé  une  forte  impression,  il 
s'agit  de  la  visite  des  cachots  de  la  Bas- 
tille au  moment  de  la  prise  de  cette  forte- 
resse. Après  une  description  enthousiaste 
de  ce  tableau,  Perrière  se  demande,  qui 
brisera  les  fers,  qui  délivrera  les  victimes 
des  nouveaux  tyrans,  appelées  à  naître 
même  sous  le  règne  de  la  liberté,  une 
révolution  n'étant  à  ses  yeux  qu'un  chan- 
gement de  maîtres. 

Perrière  signale  ensuite  la  réponse  de 
la  section  de  l'Unité  (ci-devant  des  Quatre- 
Nations)  à  l'adresse  de  Prudhomme,  où 
règne  un  esprit  tout  difl'érent  de  celui  qui 
animait  cette  section  avant  le  31  mai.  On 
y  traîne  Prudhomme  dans  la  boue  et  l'on 
venge  Lacroix  de  tous  les  traits  lancés 
contre  lui  par  ce  journaliste,  la  conduite 
du  Comité  central  révolutionnaire  y  est 
désavouée.  Ce  qui  étonne  Perrière  dans 
cet  écrit  de  la  section  de  l'L'nilé,  c'est  que, 
dans  les  journées  qui  suivirent  celle  du 
31  mai,  le  Comité  révolutionnaire  central, 
ayant  donné  ordre  aux  sections  de  faire 
arrêter  tous  les  suspects  et  les  journalistes 
anti-patriotes,  le  commandant  Hanriot  re- 
nouvela la  dernière  partie  de  cet  ordre,  qui 
ftit  exécuté,  tandis  qu'une  motion  à  ce 
sujet,  faite  à  la  Convention  les  jours  précé- 
dents par  Robespierre  et  Fabre  d'Eglantine, 


avait  été  écartée,  apparemment  en  raison 
de  l'impossibilité  de  déterminer  par  qui 
ces  journaux  seraient  déclarés  anti-palrio- 
liques,  et  ((uelle  serait  la  mesure  de  cette 
conviction ,  car  aujourd'hui  les  mômes 
hommes  qui  réclamaient  la  liberté  illimitée 
de  la  presse,  veulent  lui  prescrire  des  li- 
mites, et,  d'un  autre  côté,  ce  qui  est  pa- 
triotique pour  un  parti,  peut  ne  pas  l'être 
pour  l'autre.  A  ce  propos,  Perrière  se  pose 
cette  question  :  Sont-ce  les  partis  ou  les 
règles  de  l'éternelle  raison  qui  doivent  dé- 
cider du  patriotisme  d'un  journal?  sont-ce 
les  intentions  vagues  de  l'auteur,  ou  ses 
principes,  ses  expressions  bien  détermi- 
nées, que  l'on  doit  juger? 

Perrière  parle  également  d'une  adresse 
delà  section  de  la  Butte-des-Moulins,  où  elle 
manifeste  ses  vrais  sentiments  révolution- 
naires, si  souvent  «  calomniés  «;  il  n'est 
en  effet  aucun  article  de  cette  profession 
de  foi  politique,  qui  ne  soit  d'un  bon  et  vrai 
républicain,  notamment  ces  expressions  : 
1'  respecter  la  représentation  nationale,  et 
empêcher  de  toutes  ses  forces  qu'il  ne  lui 
soit  donné  aucune  atteinte  ».  Ce  principe 
politique,  juste  en  soi,  par  la  manière  dont 
chacun  l'entendra,  sera  l'éternelle  pierre 
d'achoppement  des  deux  partis,  tous  deux, 
sans  doute, veulent  servir  la  patrie;  mais, 
s'il  y  a  du  danger  à  ne  pouvoir  écarter  de 
son  sein  des  traîtres  reconnus,  y  en  a-t-il 
moins  à  exposer  de  vrais  patriotes  à  la 
vengeance  d'une  faction  qui  s'élèverait 
pour  opprimer  la  liberté?  On  peut  répondre 
à  cela  qu'il  peut  exister  un  moyen  d'é- 
carter et  de  punir  les  traîtres  ailleurs  que 
dans  les  mains  de  la  Convention,  tandis 
qu'il  serait  dangereux  de  laisser  une  partie 
de  la  représentation  nationale  libre  d'op- 
primer l'autre. 

Dans  les  groupes  du  Palais-Egalité,  le 
grand  ordre  du  jour  réside  dans  la  cherté 
de  la  viande  et  la  friponnerie  des  bou- 
chers; à  côté  de  cela,  plaintes  affectées 
des  femmes,  qui  ne  reçoivent,  disent-elles, 
qu'une  très  petite  partie  des  secours  qui 
leur  avaient  été  promis,  lors  du  départ  de 
leurs  maris  sur  les  frontières;  comparai- 
sons insidieuses  de  la  situation  du  peuple 
sous  l'ancien  régime  et  de  celle  actuelle, 
une  joie  mal  dissimulée  des  succès  des 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARLS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


ar. 


rebelles,  mais  une  partie  de  tout  cela  vic- 
torieusement combattue  par  de  bons  es- 
prits. 

18  juin  1793,  11  heures  Ju  matin. 
Original  non  signé,  A.N.,  ¥"  HI,  Seine,  17: 
Ed.  Au.  ScHMiDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  11,  p.  71. 

704.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  que,  d'après  les 
ordres  du  ministre  de  la  guerre,  il  partira 
au  premier  jour,  pour  Blois,  un  convoi  de 
deux  pièces  de  4,  deux  caissons,  200  fu- 
sils réparés,  400  à  réparer  et  1,000  car- 
touches d'infanterie,  accordés  au  dépar- 
tement de  Loir-et-Cher  et  conduits  par 
hîs  chevaux  d'artillerie  de  la  compagnie 
NVinter. 

Le  Commandant  général  (Hanriot)  or- 
donne aux  réserves  des  sections  de  faire 
(le  fréquentes  patrouilles,  pour  empêcher 
les  tentatives  des  ennemis  qui  voudraient 
allumer  la  guerre  civile.  Ces  patrouilles 
circuleront  autour  de  l'Arsenal,  du  ci-de- 
vant Palais-Bourbon,  des  caisses  et  éta- 
blissements publics  et  des  prisons,  elles 
ne  quitteront  le  service  qu'au  jour.  Le 
Commandant  général  invite  ses  cama- 
rades, les  commandants  des  sections,  à 
•  veiller  à  ces  objets  plus  que  jamais. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
deux  particuliers  ont  été  arrêtés  à  2  heures 
du  matin,  emportant  17  pains,  ils  ont  été 
conduits  chez  le  commissaire  de  la  section 
de  Popincourt,  qui  a  confisqué  les  pains 
au  profit  des  pauvres  du  bureau  de  se- 
cours. 

19  juin  no.'î. 

Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

70"i.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'inLérieur,  lui  ren- 
dant compte  d'une  conversation  qu'il  avait 
tenue,  la  veille,  dans  l'après-midi,  au  café 
de  Charlres,  où  il  avait  rencontré  des 
tiens  comme  il  faut,  grands  discoureurs, 
plus  ou  moins  bons  raisonneurs,  qui  par- 
laient avec  un  certain  dédain  des  gens  de 
la  campagne,  nos  paijsann,  qui  devaient 
être  bien  fanatisés  pour  se  battre  avec 
autant  de  courage  ;  ce  langage  scandalisa 
fortement  Dutard,  qui  répliqua  que,  si 
c'est  par  le  courage  que  se  reconnaissent 


les  fanatiques,  il  s'en  trouvera  très  peu 
parmi  les  gens  comme  il  faut,  qui  en  géné- 
ral sont  très  lâches.  Du  Palais-Hoyal  Du- 
tard se  rendit  à  la  place  ci-devant  LouisXV, 
où  il  put  constater  que  les  gens  comme  il 
faut  sont  de  bien  tristes  personnages,  ils 
accouraient  à   toutes  jambes,  munis  de 
lorgnettes,  de  crainte  de  manquer  le  spec- 
tacle de  la  scène  tragique  qui  allait  se  pas- 
ser,etn'auraient  pour  rien  au  mondequitté 
leur  place.  Dutard,  monté  sur  une  cliar- 
relte  à  S  sols  la  place,  vit,  vers  3  heures, 
arriver  le  fatal  cortège,  où  se  trouvaient 
douze  malheureux,  notamment  une  mère 
de  famille  respectable,  2  demoiselles,  l'une 
de  25  ans,  l'autre    de  15   ans,  plusieurs 
hommes  de  la  meilleure  société;  malgré 
l'impression    cruelle    qu'il   ressentit,  Du- 
tard   tint   à    assister  jusqu'au  bout  à  ce 
speclacle  déchirant,  il  montre  la  gendar- 
merie s'avançant  l'œil  morne,  le  peuple  ne 
disant  rien,  mais  regardant  attentivement 
l'attitude  et  les  gestes  de  tous  ces  malheu- 
reux que  l'on  a  fait  descendre,  bientôt  l'on 
en  a  fait  monter  un  qui  s'est  retourné  pour 
saluer  le  peuple,  puis  trois  ou  4  hommes 
ont  précédé   les  femmes,  en  10  minutes 
tout  a  été  fini,  il  a  été  frappé  de  la  rési- 
gnation de  ces  infortunés.   Du  côté   des 
spectateurs,  il  a  cru  voir  beaucoup  d'in- 
différence  et  de   la   curiosité,  mêlée    de 
pitié.  Les  gens  comme  il  faut,  en  se  reti- 
rant, péroraient  longuement;  les  gens  du 
peuple,  surtout  les  femmes,  taisaient  des 
remarques,    elles  disaient,  en  parlant  de 
la  grande  demoiselle  :   «Ah!  comme  elle 
avait  une  belle  peau,  comme  elle  avait  les 
cuisses  blanches  »,  parce  que  son  jupon 
s'était  accroché,  lorsqu'on  l'avait  jetée  sur 
le  monceau  ensanglanté. 

Dans  le  sentiment  de  Dutard,  ces  exé- 
cutions-là, en  politique,  produisent  les 
plus  grands  etTets  et  calment  les  ressenti- 
ments du  peuple  pour  les  maux  qu'il 
éprouve,  c'est  ainsi  que  s'exerce  sa  ven- 
geance; l'épouse  ^ui  a  perdu  son  mari, 
le  père  qui  a  perdu  son  fils,  le  marchand 
qui  n'a  plus  de  commerce,  ou  qui  paye 
tout  si  cher  que  son  commerce  se  réduit 
presque  à  rien,  se  consolent  de  leurs  maux 
à  la  vue  d'hommesplus  malheureux  qu'eux; 
mais  les  Jacobins   se  garderont  bien,  de 


23G 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


pousser  les  choses  trop  loin  en  ce  qui  con- 
cerne les  32,  parce  qu'ils  auraient  à  redou- 
ter qu'il  ne  prit  fantaisie  au  peuple,  alléché 
par  ces  grands  exemples,  de  les  guillo- 
tiner à  leur  tour. 

L'assemblée  de  la  section  de  Dutard 
était  fixée  à  4  heures,  mais  les  gens 
comme  il  faut  trouvèrent  à  propos  de  ne 
s'y  rendre  qu'à  sept  heures,  le  scrutin  fut 
lernié  à  9  heures,  il  y  eut  plus  de  100  re- 
tardataires, toujours  des  modérés,  et  qui, 
à  6  heures,  n'étaient  même  pas  fixés  sur 
celui  qui  aurait  leurs  suffrages.  Sur  300  vo- 
lants, M.  Julio,  chef  de  légion,  a  obtenu 
191  voix,  M.  Raflet,  131,  et  Hanriot,  31;  il 
est  à  remarquer  que  la  section  de  Bonne- 
.Nouvelle  avait  envoyé  une  dépulation  pour 
inviter  la  section  du  Contrat-Social  à  ne 
pas  nommer  M.  Raffet. 

Dutard  rapporte  avoir  monté  la  garde, la 
nuit  précédente,  en  compagnie  de  gens  fort 
distingués,  qui  ont  dormi  k  merveille  sur  le 
lit  de  camp,  au  point  que,  de  toute  la  nuit, 
il  n'a  pu  avoir  une  place;  il  ajoute  qu'en 
patrouille  ils  ont  arrêté  2  volontaires,  qui 
s'en  allaient  à  Rueil  et  qui  ont  prétendu  de- 
voir partir  le  malin  même  pour  la  Vendée, 
paraissant  réfractaires  et  insubordonnés  ; 
ils  en  ont  rencontré  3  autres  qui  venaient 
de  Vendée,  gens  très  décidés,  qui  ont  dé- 
claré s'en  aller  à  Reims  pour  la  formation 
d'autres  bataillons. 

Dutard  fait  part  de  l'impression  que  lui 
a  fait  éprouver  une  conversation  suivie 
avec  M'  Julio,  qui  lui  a  paru  un  très  hon- 
nête homme,  mais  nullement  propre  à 
occuper  le  poste  de  Commandant  général, 
d'abord  il  n'est  pas  militaire  et  n'a  jamais 
servi,  de  plus,  n'a  pas  assez  de  moyens 
du  côlé  de  l'esprit  et  de  la  dissimulation. 
M.  Julio  espérait,  lui  avait-il  dit,  que  les 
Guirault  et  c"'  ne  feraient  plus  la  loi  etque 
l'on  parviendrait  à  chasser  tous  ces  inlri- 
ganls-là,  et,  à  propos  de  l'aflaire  du  31,  il 
a  déclaré  à  Hanriot,  en  présence  de  plus 
de  4-0  personnes,  que  celui-ci  avait  failli  nous 
faire  égorger  tous.  Dans  Ta  section  du  Con- 
trat-Social, ajouta  Julio,  un  tiers  de  ceux 
qui  sont  à  môme  de  défendre  la  section 
sont  à  la  campagne,  un  autre  tiers  se  cache 
et  le  dernier  tiers  n'ose  rien  faire. 

Dutard,  la  veille  au  soir,  s'élant  rendu 


à  la  Commune,  y  vit  Chaumette  et  Hébert, 
qui  lui  parurent  soucieux  et  abattus  plus 
qu'à  l'ordinaire;  on  y  procédait  à  la  déli- 
vrance des  certificats  de  civisme,  tous  les 
candidats,  se  trouvant  sous  l'inspection 
de  Clavière,  étaient  ajournés  à  3  jours,  jus- 
qu'à ce  que  Destournelles  eût  fourni  des 
renseignements  sur  leur  compte;  Chau- 
mette fit  observer  que  piirmi  les  candidats 
se  trouvaient  beaucoup  de  domestiques 
des  ex  nobles,  mais  comme  le  Conseil  gé- 
néral s'est  aperçu  que  ce  serait  attaquer 
à  peu  près  un  tiers  de  Paris,  surtout  les 
factieux,  plusieurs  membres  se  sont  élevés 
contre  l'observation  de  Chaumette. 

19  juin  1793. 

Original  non  signé,  ^ .  JV. ,  F'"^  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tubleaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  75. 

700.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  (Hanriot)  témoigne  à  ses 
fières  d'armes  sa  satisfaction  de  leur  exac- 
lilude  dans  le  service,  et  surtout  de  celle 
des  patrouilles,  et  les  engage  à  continuer 
cette  même  surveillance  active,  très  né- 
cessaire dans  ce  moment-ci.  Il  invite  de 
nouveau  ses  frères  d'armes  à  ne  point 
faire  battre  la  caisse  après  la  retraite,  à 
moins  que  ce  ne  soit  par  ordre  des  auto- 
rités constituées,  pas  même  à  la  Conven- 
tion, dans  les  Tuileries,  lorsque  la  séance 
se  prolonge  passé  10  heures,  afin  de  ne 
pas  alarmer  et  troubler  le  repos  public. 
Il  renouvelle  aussi  l'ordre  aux  comman- 
dants des  postes  et  patrouilles  d'arrêter 
tous  les  militaires  des  différents  corps,  à 
la  solde  de  la  République,  qui  circulent 
dans  Paris,  et  de  les  faire  conduire  rue 
Meslay,  hôtel  de  la  Gendarmerie,  où  leurs 
titres  seront  vérifiés. 

20  juin  1793. 

Extrait,  signi'  de  Clément,  secrétaire  de 
l'EtiU-major,  A.  N.,  AF'V  l/i70. 

707.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  (Hanriot)  déclare  avoir  vu 
avec  plaisir,  celte  nuit,  ses  camarades 
d'armes  faire  le  service  avec  exactitude,  il 
faut  continuer,  dit-il,  jusqu'à  ce  que  les 
manœuvres  des  intrigants,  des  traîtres  et 


LESPRIT  PUBLIC  A.  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1703 


237 


des  conspirateurs  soient  déjouées,  avec  l'u- 
niou,  l'on  évitera  toute  effusion  de  sang. 

Les  patrouilles  se  rendront  toujours  de 
môme  près  le  magasin  à  poudre  de  l'Ar- 
senal, et  le  génénil  lui-même  se  joindra 
à  ses  frères  d'armes  pour  y  faire  le  ser- 
vice en  personne. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  quelques  arrestations  de  sol- 
dats et  de  gens  sans  cartes. 

21  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.N.,  AF'v  1470. 

708.  —  Rapport  de  l'observateur  Dulard 
à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  commen- 
çant par  déclarer  que  l'historique  de  Paris 
ne  présente  rien  de  remarquable  depuis  la 
veille,  puis,  faisant  connaître  d'une  façon 
sommaire  les  principaux  placards  et  af- 
fiches qu'il  a  aperçus  dans  Paris  depuis 
plusieurs  jours  :  1°  l'affiche  de  l'interroga- 
toire de  M.  d'Orléans  et  de  son  (ils,  rectifié 
et  rendant  M.  d'Egalité  net  et  blanc  comme 
neige;  2»  une  lettre  ou  adresse  du  maire 
Pache  aux  départements  qui  voudraient 
marcher  contre  Paris,  dans  laquelle  il 
justifie  l'insurrection  du  31,  et  y  dit  tout 
ce  que  le  factieux  le  plus  enragé  pourrait 
dire,  mais,  en  même  temps,  y  expose 
les  vrais  principes  de  la  Révolution,  elle 
est  Vès  bien  faite ,  nefas  pyopter  fus  ; 
3"  une  adresse  des  canonniers  de  Paris  à 
la  Convention,  et  une  adresse  des  mômes 
canonniers  aux  48  sections,  dans  laquelle 
ils  déclarent  guerre  ouverte  aux  aristo- 
crates et  aux  anarchistes;  ils  se  plaignent 
aussi  de  ce  que  la  section  de  la  Réunion 
es  a  calomniés,  ils  y  étaient  allés  deman- 
der l'examen  de  l'alTaire  du  citoyen  Cac- 
cile,  commandant  des  canonniers,  mis  en 
état  d'arrestation  par  le  Comité  révolu- 
tionnaire de  cette  section,  mais  la  section  a 
prétendu  qu'ils  y  étaient  allés  pour  forcer 
ses  délibérations  ;  4°  un  placard  ayant  pour 
titre  :  Un  ami  de  la  Liberté  aux  Parisiens, 
dans  lequel  l'auteur  les  invite  à  demander 
le  rappel  des  32,at(endu  que  la  fermentation, 
qui  agite  les  déparlements,  tire  sa  source 
de  cette  dissolution  de  la  représentation 
nationale;  d'après  Dutard,  ce  placard  ne 
peut  produire  aucun  effet,  attendu  que  les 
mécontents  commencent  par  être  modé- 


rés, puis  aristocrates  et  presque  en  même 
temps  contre-révolutionnaires,  de  sorte 
que  ce  n'est  plus  l'intégrité  de  la  Conven- 
tion que  cette  partie  du  peuple  demande, 
mais  bien  un  roi  et  le  retour  à  l'ancien 
régime;  aussi  leur  proposer  de  demander 
le  rappel  des  32,  ce  serait  presque  sou- 
mettre à  leur  avis,  si  la  représentation  na- 
tionale doit  encore  exister.  Dans  le  cas  où 
l'on  ferait  voter  par  appel  nominal  si  les  32 
doivent  être  guillotinés,  les  yens  comme  il 
faut  accourraient  de  toutes  les  campagnes 
voisines  pour  exprimer  leur  vœu,  et  au- 
cun de  ceux  de  Paris  ne  manquerait  à  sa 
section.  Si  la  représentation  nationale 
reste  encore  saine,  cela  tient  à  ce  que  plu- 
sieurs des  factieux  ont  baissé  pavillon,  à  la 
vue  des  dangers  qui  menaçaient  leurs  fa- 
milles, leurs  femmes  et  leurs  enfants,  dans 
la  Vendée  et  ailleurs.  Cette  question,  celle 
du  parti  que  doit  prendre  la  Convention  à 
l'égard  des  32,  est  extrêmement  délicate, 
et  Dutard  ajoute  qu'elle  fera  désormais 
l'objet  de  ses  réllexions.  Une  seconde 
question,  plus  délicate  encore,  c'est  celle 
des  mesures  à  prendre  pour  empêcher  les 
rebelles  de  la  Vendée  de  faire  des  pro- 
grès, que  n'entrave  nullement  la  Con- 
vention. Dutard  prévoit  ce  qui  va  se  pas- 
ser. Les  rebelles  vont  s'étendre,  se  ren- 
forcer et  leur  armée  va  se  grossir,  la 
famine  est  inévitable  dans  les  deux  tiers 
de  la  France,  la  guerre  civile  doit  néces- 
sairement la  suivre,  elle  est  commencée, 
mais  deviendra  générale  ;  les  aristocrates 
disent  actuellement  que  l'armée  des  re- 
belles porte  le  nom  d'ormi'c  royale  et  cliré- 
tienne,  au  lieu  de  celui  qu'elle  prenait  au- 
paravant, et  qu'on  ne  dit  plus  la  messe  que 
les  dimanches  et  jours  de  fête,  aussi  l'on 
prévoit  que,  dans  moins  de  deux  mois, 
Varmcc  roi/alc  aura  parcouru  les  deux  tiers 
de  la  France  et  que  l'autre  tiers  sera  ré- 
duit par  la  famine  et  les  dissensions  de 
toute  espèce. 

Les  gens  comme  il  faut  commencent  à 
se  rendre  à  leur  poste,  ils  y  font  en  géné- 
lal  assez  laide  grimace,  surtout  les  vieil- 
lards, ils  sont  tout  honteux  de  ne  pas  sa- 
voir manier  leurs  fusils,  et  ceux  qui  n'ont 
que  des  piques  sont  encore  plus  honteux. 
On  les  voit  dans  les  corps  de  garde,  tout 


238 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  I)E  LA  RÉVOLUTION 


bouffis,  rêveurs,  dormeurs.  Les  jeunes 
gens,  par  exemple,  surtout  ceux  qui  ont 
sabre  et  fusil,  paraissent  bien  contents 
de  se  voir  ainsi  chamarrés,  et  sont  en 
général  très  gais.  Les  officiers  de  l'état- 
niajor,  observe  Dutard,  sont  bien  condam- 
nables d'accorder  des  exemptions  et  de 
permettre  des  remplacements,  ils  ne  savent 
pas  tout  le  mal  qu'ils  font  à  la  chose  pu- 
blique. 

Dutard  avait  appris,  la  veille  au  soir,  que 
la  section  de  Bon-Conseil  avait  donné  la 
majorité  à  Hanriot,  elle  avait  fait  afficher  à 
la  porte  de  ses  séances  de  ne  point  donner 
de  voix  à  M.  Ralîet,  parce  que,  disait-elle, 
c'était  un  contre-révolutionnaire  avéré.  Du- 
tard a  entendu  le  peuple  raisonner  dans  les 
groupes  ;  les  Sans-culoltes  et  les  enragés 
ne  parlent  rien  moins  que  de  dépouiller  les 
riches,  ce  sont  eux,  parait-il,  qui  sont  la 
cause  de  la  cherté  générale,  il  n'y  a  qu'eux 
qui  peuvent  donner  bon  marché,  et, au  lieu 
de  cela,  ils  augmentent  tous  les  jours  les 
marchandises  (une  chandelle  valant  ac- 
tuellement 7  sols).  D'ici  à  Rouen,  disait 
l'un  d'eux,  il  y  a  plus  de  cent  magasins 
pleins,  enfouis  dans  la  terre,  qu'on  rende 
un  décret  enjoignant  à  tous  marchands 
d'avoir  leurs  magasins  ouverts,  sous  peine 
de  mort,  alors  il  leur  faudra  des  commis 
pour  tous  ces  magasins,  d'ailleurs,  il  se- 
rait bon  de  laisser  le  cours  et  le  prix 
libres. 

Les  modérés  cherchent  à  rallier  tous  les 
partis,  mais  le  nombre  en  est  bien  petit,  et 
les  aristocrates  ne  désirent  rien  tant  que  la 
contre-révolution.  D'après  le  récit  d'un  épi- 
cier, recueilli  parDutard, certain  particulier 
du  nombre  de  ceux  qui,  désœuvrés,  ont  le 
talent  de  se  procurer  assez  d'argent  pour 
être  toujours  ivres,  criait  à  tue-lôte,dans  le 
faubourg  Saint-Antoine  :  «  Autrefois,  le  sa- 
von ne  valait  que  12  sols,  aujourd'hui  il  en 
vaut  40,  Vive  la  République  !  Le  sucre  20  sols, 
aujourd'hui  4  livres.  Vive  la  République  !  » 
Cet  individu  a  été  arrêté  par  les  ordres  du 
Comité  révolutionnaire,  c'est  la  même  ré- 
pétition d'un  bout  de  Paris  à  l'autre. 

21  juin  1793,  9  heures  du  matin. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F''  III,  Seine,  27. 
Ed-  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  79. 


709.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  adjoint  (Recordon)  renouvelle 
la  requête,  par  lui  déjà  présentée,  pourque 
le  décret  de  la  Convention  qui  demande 
1,000  hommes,  principalement  en  canon- 
niers,  soit  promptement  exécuté.  Cette 
mesure  est  d'autant  plus  urgente  que  le 
sahit  de  la  chose  publique  en  dépend,  et 
si  chaque  compagnie  de  section  fournis- 
sait un  seul  homme,  il  y  en  aurait  bientôt 
plus  que  le  nombre  demandé  par  le  dé- 
cret. Le  Commandant  général  invite  donc 
de  nouveau  les  capitaines  de  chaque  com- 
pagnie à  engager  un  citoyen  à  partir,  et 
à  les  faire  enregistrer  chez  le  commandant 
de  la  section,  afin  de  connaitie  bientôt  le 
nombre  de  volontaires  déterminés  à  partir 
pour  la  Vendée.  Il  engage  aussi  ses  conci- 
toyens à  envoyer  au  commissaire  de  l'ar- 
tillerie, à  l'Arsenal,  tous  les  charretiers  en 
état  de  conduire,  ils  auront  une  bonne 
paye  et  l'étape  de  la  cavalerie. 

22  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

710.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  portant  qu'il  partira,  au- 
jourd'hui, un  convoi  d'artillerie  pour  l'ar- 
mée du  Nord  ;  le  lendemain  24,  il  en  partira 
un  autre,  composé  de  bouches  h  feu  et 
de  munitions  de  guerre  pour  l'armée  des 
Pyrénées-Occidentales. 

Le  poste  de  la  place  de  la  porte  Saint- 
Antoine  fournira,  tous  les  jours,  un  fac- 
tionnaire à  la  place  au  charbon  do  la  rue 
d'Aval,  l'adjudant  général  do  la  légion 
veillera  à  l'exécution  de  cet  ordre. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent ce  fait  que,  du  poste  du  quai  de 
l'Ecole  on  a  porté  à  celui  du  Muséum,  et 
de  là  au  Comité  de  la  section,  un  enfant 
de  9  à  10  ans,  qu'on  a  trouvé  noyé. 

23  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'v  1470. 

711.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  (Hanriot)  invite  les  comman^ 
danls  de  sections  et  capitaines  à  lui  en- 
voyer, le  plus  tôt  possible,  les  noms  des 


L'ESPHIT  PUBLIC  A  PARtS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


339 


citoyens  partis  pour  la  Vendée,  et  qui  en 
sont  revenus  avec  ou  sans  congé. 

24  juin  1793. 
Extrait,    signé    de    Clément,    secrétaire    de 
l'Etat-major,  A.  N.,  Apiv  1470. 

712.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garai,  ministre  de  l'intérieur,  expli- 
quant que,  s'il  ne  lui  a  point  donné  de 
bulletin  la  veille,  c'est  qu'il  se  proposait 
d'assister  à  la  fête  (civique  des  Champs- 
Elysées).  11  raconte  ensuite  qu'à  11  heures 
du  matin,  il  s'est  rendu  à  la  place  de 
Crève,  oti  il  a  vu  descendre  de  l'Hôtel  de 
Ville  une  quantité  prodigieuse  de  monde, 
chacun  se  mettant  en  rang  pour  former 
le  cortège,  mais  la  foule  n'était  pas  considé- 
rable, le  peuple  ne  se  précipitant  plus  pour 
voir  les  fêles,  tout  était  calme  et  silen- 
cieux. Par  un  détour,  Dutard  devançant 
le  cortège,  se  plaça  en  tête  de  la  cavalerie, 
et  s'achemina  par  la  rue  Saint-Honoré  au 
Palais-Royal  et  au  Carrousel.  Dans  la  rue 
Saint-Honoré,  il  y  avait  très  peu  de  monde, 
tous,  pauvres  et  riches,  hommes  et  femmes, 
étaient  calmes  et  paraissaient  dégoûtés, 
pas  un  cri  de  Vive  la  Nation  ou  Vive  la  Ré- 
publique ;  le  peuple  voyait  passer  le  cortège, 
•  comme  il  regardait  jadis  passer  un  convoi 
funèbre.  Dès  le  début,  une  femme  dégue- 
nillée, grosse  Margot,  du  nombre  de  celles 
qui  portent  les  hottes  à  la  Halle,  s'était  mise 
à  la  tête  du  cortège  derrière  la  cavalerie, 
les  gendarmes  en  ont  ri  beaucoup,  mais 
n'ont  eu  garde  de  la  déplacer,  parce 
qu'elle  avait  une  cocarde  et  un  gros  bou- 
quet, et  quoiqu'un  jacobin,  costumé  comme 
un  coupeur  de  tètes,  qui  faisait  la  police, 
eût  voulu  l'évincer,  cette  femme,  au  nomde 
VEijalité,  resta  à  son  poste.  Arrivé  au 
Carrousel,  Dutard  s'est  appliqué  à  exa- 
miner Hanriot,  et  en  trace  ce  portrait,  peu 
llatté  :  «  C'est  une  espèce  d'artisan  de  bas 
étage,  qui  semble  avoir  élé  soldat,  qui  a  une 
ligure  très  dure,  grimacière  et  faisant  des 
grimaces  qui  dénotent  un  vilain  homme, 
coléreux  par  caractère,  un  peu  réfléchi  et 
très  grossier.  Quand  il  parle,  une  voix 
sépulcrale  sort  de  sa  bouche,  ou  plutôt  il 
vocifère,  et,  quand  il  a  parlé,  sa  figure  ne 
reprend  son  équilibre  qu'après  des  con- 
tractions. Il  m'a  paru,  ajoute  Dutard,  n'a- 


voir fréquenté  que  des  hommes  désor- 
donnés, je  suis  sur  qu'on  trouverait  en 
lui  l'amour  du  jeu,  du  vin,  des  femmes, 
et  tout  ce  qui  peut  constituer  un  mauvais 
sujet.  »  Le  cortège  défila  devant  le  général 
Hanriot,  qui  reçut  force  salutations  de 
la  part  de  petits  artisans,  sortant  des 
rangs,  voulant  à  tout  prix  montrer  qu'ils 
connaissaient  M.  Hanriot,  lequel  répon- 
dait en  soldat  en  portant  la  main  au  front. 
Tous  les  chefs,  en  passant,  ont  fait  le 
salut  avec  le  sabre,  trois  entre  autres, 
âgés,  fort  élégants  et  de  très  bonne  mine, 
l'ont  salué  avec  beaucoup  de  bonne  grâce, 
par  contre  un  jeune  homme,  de  24  à 
25  ans,  a  refusé  le  salut  et  a  défilé  en 
reculant,  et  comme  on  lui  faisait  obser- 
ver qu'il  allait  passer  devant  le  général, 
il  a  répondu  à  sa  troupe  :  Allez  toujours. 
Après  le  cortège  arrivèrent  en  foule,  pêle- 
mêle,  les  membres  des  autorités  cons- 
tituées, ils  ressemblaient  à  des  fous,  tous 
ces  magistrats  du  nouveau  régime,  deve- 
nus hommes  d'importance.  Si  l'on  juge 
le  cortège  dans  son  ensemble,  le  corps  des 
canonniers  est  plutôt  bon  que  mauvais, 
ce  sont  presque  tous  de  gros  marchands, 
ou  des  artistes  aisés  et,  même,  parmi  ceux- 
ci,  des  petits  maîtres  qui,  à  coup  sûr,  ne 
sont  pas  des  Maratistes. 

Aux  Champs-Elysées  on  a  fait  des  pro- 
clamations, Osselin,  Dufourny  et  autres  y 
ont  péroré,  mais  le  peuple  y  a  gardé  un 
sang-froid  qui  semblait  tenir  de  l'ennui 
et  de  la  lassitude,  chacun  rêvait  à  son  art, 
à  son  commerce,  à  la  cherté  et  à  la  di- 
sette des  subsistances.  On  a  crié  à  plu- 
sieurs reprises  :  Vive  la  Nation!  Vive  la 
République  !  mais  la  très  grande  majorité, 
tout  en  levant  son  chapeau  en  l'air,  ne 
disait  mol  et  paraissait  au  contraire  se 
moquer  de  la  fête.  Dutard,  qui  rencontra 
M.  Rafl'et,  donne  l'impression  qu'il  lui  fit  : 
il  lui  a  paru  vieux  soldat,  fort  réjoui  et 
fort  aimé  de  sa  troupe,  et  de  plus  hon- 
nête homme,  mais  n'ayant  ni  beaucoup 
d'usage  du  monde,  ni  beaucoup  d'esprit, 
c'est  ainsi  qu'il  jasait  avec  ses  soldats  et 
(lu'en  pariant  d'Hanriot,  il  a  dit  que  ce- 
lui-ci se  promenait  pour  se  faire  voir. 
M.  Hanriot  a  ras3emblé  son  état-major, 
et,  avant  de  partir,  il  a  donné  des  ordres 


240 


CHAPITRE  \".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


à  un  cavalier,  auquel  il  a  voulu  serrer  la 
main. 

L'un  des  agents  de  la  petite  faction  di- 
sait, la  veille  au  soir,  qu'il  fallait  que  le 
peuple  se  levât  en  masse  pour  aller  se 
Joindre  aux  communes  restées  fidèles  à 
celle  de  Paris,  et  de  là  se  porter  contre 
les  départements  scissionnaires,  c'est  la 
dernière  mesure  de  salut  public,  il  faut  en 
faire  usage.  A  ce  propos,  Dutard  estime 
qu'il  ne  doit  pas  rester  dans  tout  Paris 
3,000  révolutionnaires  décidés. 

D'après  des  renseignements  recueillis  à 
la  Halle,  les  bouchers  de  l'une  et  de  l'autre 
classe,  haute  et  basse,  sont  aristocratisés; 
les  femmes  de  la  Halle,  à  part  celles  sol- 
dées ou  dont  les  maris  sont  jacobins,  ju- 
rent, sacrent,  maugréent,  mais  n'osent 
pas  parler  trop  haut,  parce  qu'elles  crai- 
gnent toules  le  Comité  révolutionnaire  et 
la  guillotine.  Au  grand  étonnement  de 
Dutard,  un  calme  absolu  règne  dans  les 
Halles,  les  aboyeurs  de  la  faction  parais- 
sent désirer  l'abolition  de  la  permanence 
des  sections,  sous  prétexte  que  l'aristo- 
cratie y  remplit  partout  les  assemblées  et 
qu'on  n'y  peut  rien  faire  ;  Dutard  trouve 
que  l'on  a  fait  un  très  mauvais  choix 
comme  chef  de  la  force  armée,  et  que,  par 
exemple  au  lieu  de  liaffet,  il  eût  été  pré- 
férable de  prendre  l'un  des  chefs  de  la 
gendarmerie. 

On  parle  beaucoup  du  carême  civique 
mais  les  Parisiens,  en  général  très  carnas. 
siers,  n'en  veulent  pas.  Dutard  regarde 
pourtant  cette  mesure  comme  indispen- 
sable dans  ce  moment,  parce  qu'infailli- 
blement la  viande  va  encore  augmenter  et 
que  bientôt  elle  manquera  entièrement, 
si  l'on  n'adopte  pas  cet  expédient,  il  pourra 
en  résuller  des  scènes  désastreuses  dont 
les  administrateurs  porteraient  tout  le 
poids. 

24  juin  1793,  10  heures  du  matin. 

Original  non  signé,  ^.  N.,  F'»  III,  Seine,  27. 

Ed.  An.  ScHMiDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
/rançaine,  t.  II,  p.  84. 

713.  —  Rapport  de  l'observateur  Dutard 
à  Garât,  ministre  de  l'intérieur,  l'instrui- 
sant des  propos  tenus  par  l'un  de  ses 
amis,  jadis  aristocrate,  devenu  jacobin,  au 
sujet  du  plan  de  conspiration  formé  par 


Brissol  et  Pelion,  qui  ont  figuré  dans  la 
coalition  avec  les  puissances,  qui  ont  attiré 
la  guerre  des  puissances  contre  la  France, 
et  qui  leur  ont  vendu  la  France  entière, 
faits  qui  sont  avérés,  au  sujet  des  800  so- 
ciétés populaires  qui  ont  juré  fidélité  à, 
celle  de  Paris,  et  qui  ont  donné  leur  adhé- 
sion à  l'insurrection  du  M.  Dutard  fait 
connaître  qu'il  est  allé,  la  veille,  au  Pa- 
lais-Royal et  que,  sur  dOO  personnes  dis- 
tribuées en  divers  groupes,  il  n'a  pas 
aperçu  un  seul  patriote,  qu'à  son  auberge, 
sur  12  personnes,  il  n'a  vu  que  des  aris- 
tocrates. L'un  d'eux  a  donné  des  nouvelles 
de  la  Vendée,  affirmant  avoir  lu  une  lettre 
du  général  Chabot  à  l'un  de  ses  amis,  où 
il  lui  disait  que  la  cavalerie  des  rebelles 
était  si  bien  composée  et  les  troupes  si 
bien  disciplinées,  qu'il  était  impossible  de 
leur  résister,  si  l'on  n'avait  à  leur  opposer 
que  des  volontaires.  Heaucoup  de  ceux-ci, 
faits  prisonniers  par  les  rebelles  et  qui  ont 
été  relâchés,  sont  de  retour  à  Paris;  ils 
rapportent  qu'ils  n'ont  pas  été  maltraités, 
qu'au  contraire,  on  les  a  traités  avec  hon- 
nêteté, sur  leur  déclaration  de  renoncer 
au  service  et  de  s'en  retourner  chez  eux, 
on  leur  a  simplement  coupé  leurs  cheveux 
et  enlevé  leurs  parements,  ils  débitent 
tout  cela  et  disent  que,  fidèles  à  leur  ser- 
ment, ils  ne  veulent  plus  servir  contre 
l'armée  des  rebelles,  ce  qui  n'amuse  pas 
la  faction,  elle  délibère  en  ce  moment  sur 
le  parti  qu'elle  doit  prendre  à  l'égard  de 
ces  volontaires. 

La  veille  au  soir,  deux  officiers  munici- 
paux sont  venus  à  la  section  de  Dutard, 
pour  annoncer  l'achèvement  de  la  Cons- 
titution, ils  ont  invité  la  section  à  chanter 
l'hymne  dos  Marseillais  et  à  illuminer,  ce 
qui  a  été  fait.  Un  certain  Guerrier,  artisan, 
ancien  militaire,  envoyé  en  qualité  de 
commissaire  dans  la  Vendée,  a  fait  un  rap- 
port de  ce  qu'il  avait  vu,  mais  s'est  très 
mal  expliqué,  il  avait  l'air  fort  agité, 
même  indigné,  il  a  prétendu  qu'il  y  avait 
eu  les  plus  grandes  trahisons  de  la  part 
des  généraux,  surtout  à  Sauraur;  sans  les 
habitants  de  cette  ville,  plus  do  4,000  vo- 
lontaires, faits  prisonniers,  seraient  morts 
de  faim.  Le  ci-devant  marquis  d'Autichamp 
a  eu  l'impudence  de  se  chamarrer  de  son 


LESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


24  i 


cordon,  comme  sous  l'ancien  régime;  le 
commissaire  en  question  a  conclu  en  de- 
mandant à  l'Assemblée  de  prendre  des  me- 
sures pour  exclure  et  chasser  tous  les  nobles 
existant  aux  armées,  ce  qui  a  été  adopté. 
Un  volontaire,  relâché  par  les  rebelles,  a 
déclaré  qu'en  Vendée  le  peuple  se  trouvait 
beaucoup  mieux  depuis  que  les  rebelles 
y  étaient,  le  pain  n'y  vaut  que  2  sols  la 
livre.  Dutard  s'étant  mêlé  aux  aboyeurs 
de  sa  section,  a  remarqué  que  Ja  plupart 
d'entre  eux  étaient  là  pour  semer  la  divi- 
sion et,  qu'en  réalité,  c'étaient  des  contre- 
révolutionnaires. 

•  L'avant-veill*  au  soir,  Dutard  s'était 
trouvé  en  conllit  avec  l'un  des  assistants, 
l'un  des  beaux  esprils,  qui  avait  fait  prendre 
un  arrêté,  portant  que  ceux  qui  manque- 
raient à  leur  service  seraient  privés  de 
leurs  droits  civils'et  politiques,  tandis  que 
Dutard  avait  proposé  seulement  de  les 
mettre  au  violon  pour  24  heures.  Dutard 
dit  que,  le  lendemain,  il  le  frotta  d'im- 
portance, et  le  molionnaire,  sans  oser 
convenir  de  ses  torts,  demanda  qu'on  re- 
vint sur  l'arrêté  précédent;  par  un  nouvel 
arrêté  il  fut  décidé  que  4  volontaires 
iraient  chercher  chez  eux  ceux  qui  man- 
queraient au  poste,  et  que,  s'ils  refusaient 
de  s'y  rendre,  on  les  enverrait  pour  3  jours 
à  l'Abbaye. 

Dutard  termine  par  une  remarque  es- 
sentielle, c'est  que  le  peuple,  et  surtout 
les  artisans  habitués  des  sections,  hommes 
à  gros  poumons,  sont  humiliés  en  eux- 
mêmes  de  s'être  mêlés  d'administration, 
et  de  s'en  être  aussi  mal  acquittés;  leur 
proposer  aujourd'hui  de  revenir  en  arrière, 
ce  serait  leur  donner  la  mort,  aussi  c'est 
vraiment  les  tuer  que  de  raisonner  devant 
eux  ou  de  parler  le  langage  de  la  loi  et 
des  principes,  tout  ce  que  l'on  peut  faire, 
c'est  de  les  laisser  aller  leur  train. 

25  juin  1793,  11  heures  du  matin. 
Original  non  signe,  A.N.,  F'"! III,  Seine,  27. 
Ed.  Ao.  ScHMIDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
fran(;aise,  t.  II,  p.  88. 

714.  —  Extrait  des  rapports  et  déclara- 
tions faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

T.  IX. 


1»  Plus  on  murmure  contre  la  cherté 
des  denrées,  plus  elles  auf^mentent.  Les 
marchands  paraissent  se  plaire  à  annoncer 
qu'on  paiera  tout  encore  plus  cher,  de 
sorte  que  celte  gent  mercantile  fait  infi- 
niment de  mal,  aigrit  les  esprits  et  porte 
les  malheureux  à  maudire  la  Révolution. 
On  désirerait  un  exemple  légal  contre  le 
premier  marchand  qui  serait  convaincu 
d'avoir  annoncé  une  augmentation  pro- 
chaine des  denrées,  qui  ne  sont  déjà  que 
trop  chères  et  au-dessus  des  moyens  de 
la  majeure  partie  des  vrais  Sans-culoUes 
qui  ont  fait  la  Révolution. 

2°  On  continue  à  se  plaindre  des  troupes 
casernées  dans  les  environs  de  Paris  et  en 
particulier  de  la  compagnie  des  chasseurs 
du  Midi  ;  on  voit  avec  beaucoup  de  peine 
l'insouciance  soit  des  ministres,  soit  du 
Conseil  exécutif,  relativement  aux  diffé- 
rentes dénonciations  qui  leur  sont  faites, 
et  l'on  cite  un  trait  entre  autres  qui  doit 
donner  une  idée  affreuse  de  la  manière 
dont  sont  composées  ces  troupes  :  Douze 
brigands,  habillés  en  gardes  nationaux, 
se  sont  portés  au  plus  fort  moulin  de  Go- 
nesse,  ont  fait  ouvrir,  au  nom  sacré  de  la 
toi,  ont  attaché  le  meunier,  sa  femrfte  et 
son  enfant,  leur  ont  bouché  les  yeux  et 
ont  enfoncé  une  armoire  dans  laquelle 
ils  ont  pris 7,000  livres  en  assignats,  8  cou- 
verts, Tine  écuelle  et  trois  timbales  d'ar- 
gent. Si  ce  vol  restait  impuni,  ces  scélé- 
rats renouveleraiènt  leurs  brigandages 
et  les  propriétés  se  trouveraient  violées 
par  ceux-là  môme  qui  sont  payés  pour 
veiller  à  leur  conservation. 

3»  Fi'on  est  sans  crainte  au  sujet  des  en- 
nemis de  l'extérieur,  et  l'on  commence  à 
espérer  le  succès  des  troupes  de  l'inté- 
rieur, mais  ces  différentes  circonstances 
ne  font  qu'irriter  davantage  les  malveil- 
lants, qui  agitent  le  peuple  de  mille  ma- 
nières. On  dit  que  les  gros  marchands  qui 
craignent  le  pillage,  font  sortir  impuné- 
ment leurs  marchandises  de  Paris,  ce  qui, 
en  dirçinuant  la  quantité,  en  augmente  le 
prix.  On  jette  l'alarme  en  annonçant  que 
les  passages  des  approvisionnements  de 
Paris  sont  interceptés  par  les  rebelles;  on 
va  jusqu'à  persuader  qu'il  n'y  pas  de  fa- 
rine pour  un  mois.  Par  tous    ces   bruits 

16 


S42 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


qu'enfante  l'aristocralie,  on  fatigue  le 
peuple,  que  l'on  regrette  de  voir  aussi 
calme. 

4»  L'achùveinent  de  la  Constitution  et  la 
fêle  à  laquelle  cette  heureuse  circonstance 
a  donné  lieu,  a  encore  une  fois  déconcerté 
les  royalistes,  fédéralistes,  modérés  et  au- 
tres animaux  de  cette  espèce.  L'opinion 
publique  y  a  infiniment  gagné,  et  l'espoir 
d'avoir  bientôt  des  lois  sages  à  exécuter 
accable  ceux  qui  crient  à  l'anarchie. 

5°  Les  marchands  d'argent  sont  plus 
impudents  que  jamais  à  la  Bourse,  où  est 
leur  rassemblement  considérable.  On  dé- 
sirerait voir  fondre  sur  eux  en  force,  et 
l'on  se  persuade  qu'on  n'y  trouverait  pas 
un  bon  sujet. 

Les  louis  se  paient  dOO  livres. 

En  tête  de  cette  feuille  des  rapports  du 
25  juin,  se  trouve  la  mention  suivante  : 

«  Cette  feuille  a  été  suspendue  pendant 
quelques  jours  à  cause  de  l'extrême  stéri- 
lité des  rapports,  mais  on  est  mainte- 
nant en  état  de  lui  rendre  toute  son  acti- 
vité et  l'intérêt  dont  elle  est  susceptible.  » 

La  copie  de  la  feuille  en  question  est 
accompagnée  d'une  lettre  d'envoi  du  maire 
de  Paris  au  Conseil  exécutif. 

25,  2G  juin  1793. 
Eïtrait  et   original   signé  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470. 

~Vj.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  (Hanriot),  invite  ses  con- 
citoyens à  mettre  en  état  d'arrestation  le 
nommé  Roussel,  s'il  est  vêtu  de  l'uniforme 
d'aide  de  camp  de  la  force  armée  de  Pa- 
ris, ainsi  que  tous  les  faux  patriotes  qui 
pourraient  s'en  reyêtir. 

Le  Commandant  général  renouvelle  l'in- 
vitation qu'il  a  déjà  faite,  pour  que  tous 
les  charretiers  aillent  se  faire  inscrire  chez 
le  citoyen  Rolland,  commissaire  général 
de  l'artillerie  à  l'Arsenal  ;  les  charretiers 
et  conducteurs  de  l'artillerie  sont  invités 
à  rentrer  à  10  heures  du  soir  à  leur  caserne, 
hôtel  Soubiso,pour  leur  éviter  le  désagré- 
ment d'être  arrêtés  par  les  patrouilles. 
Les  officiers,  sous-officiers  et  soldats  vo- 
lontaires, revenus  de  l'armée,  seront  con- 
duits à  la  caserne  de  la  Gourtille,  les  litres 


dont  ils  seront  porteurs  seront  reconnus 
par  les  commissaires  des  guerres,  qui  se 
rendront  tous  les  jours  à  la  caserne. 

Le  28  de  ce  mois,  partira  de  l'Arsenal 
un  convoi  d'artillerie  destiné  à  l'armée 
du  Nord. 

Le  Commandant  général  ne  cessera  de 
renouveler  la  demande  qu'il  a  déjà  faite 
pour  le  complément  des  1,000  hommes 
pour  la  Vendée  ;  il  a  mis  à  l'ordre  à  cet 
effet,  le  2;)  juin,  la  lettre  du  commissaire 
ordonnateur  pour  en  accélérer  l'exécu- 
tion, qui  devient  de  plus  en  plus  urgente. 

26  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'V  1470. 

716.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que  les  mi- 
litaires, qui  viennent  de  la  Vendée  ou  des 
autres  armées,  seront  arrêtés  par  la  force 
armée  et  conduits  à  la  caserne  de  la  Cour- 
tille,  où  un  commissaire  des  guerres  leur 
donnera  les  instructions  nécessaires  et  le 
départ.  En  conséquence,  les  postes  ou  pa- 
trouilles, qui  arrêteront  ces  militaires,  les 
conduiront  directement  à  ladite  caserne, 
sans  les  amener  à  la  Maison  commune.  On 
recommande  de  nouveau  la  plus  grande 
exactitude  dans  les  réserves  des  sections, 
qui  doivent  être  de  2a  hommes.  Les  adju- 
dants-majors de  sections  veilleront  à  ce 
qu'elles  soient  toujours  bien  complètes  et 
les  patrouilles  fréquentes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signa- 
lent, la  veille  au  soir,  un  attroupement  de 
femmes  à  la  Grenouillère  et  au  port  Saint- 
Nicolas  ;  la  force  armée  s'y  est  portée  et 
le  calme  s'est  rétabli.  C'était  pour  un  ba- 
teau de  savon  que  l'on  voulait  piller.  Ce 
matin,  l'attroupement  s'est  reformé,  mais 
il  a  été  de  même  dissipé  au  moyen  de  la 
force  armée.  L'on  a  conduit,  lu  veille, 
dans  la  section  des  Récollcts,  sous  l'es- 
corte de  4  fusiliers,  un  chariot  attelé  de 
4  chevaux  et  très  chargé,  sa  charge  a  été 
dénoncée  comme  suspecte  par  un  citoyen 
de  la  Gourtille. 

27  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

717.  —  Extrait  des  déclarations  et  rap- 
ports faits  au  Bureau  de  surveillance  de  la 


L'ESPRIT  PURIJC  A  PARIS  DE  JANVIER  A  JUIN  1793 


2i3 


Police,  du  27  au  29  juin,  donnanL  les  ren- 
seignements suivants  : 

1°  L'agitation  est  toujours  la  même,  les 
malveillants  sont  un  peu  intimidés,  mais 
leurs  menées  n'en  sont  que  plus  sourdes 
et  plus  dangereuses.  Les  femmes  égarées, 
celles  payées,  ont  toujours  le  môme  achar- 
nement et  paraissent  renoncer  difllcilc- 
ment  à  leurs  projets  de  pillage.  Cependant 
l'événement  du  27  a  prouvé  que  ceux  qui 
tiennent  à  leur  serment  sont  encore  plus 
nombreux  que  ceux  qui  ne  connaissent 
rien  de  sacré. 

2° L'inquiétude  touchant  les  subsistances 
s'accroît  chaque  jour.  Les  bruits,  répan- 
dus avec  profusion,  que  les  boulangers 
vont  fermer,  faute  de  farine,  et  que  les  ap- 
provisionnements sont  interceptés,  tout 
contribue  à  fomenter  la  fermentation,  qui 
ne  peut  totaleme'nt  s'anéantir  que  par 
une  diminution  sensible  dans  le  prix  des 
denrées  de  première  nécessité. 

3"  On  voit  avec  indignation  les  mar- 
chands en  général,  et  ceux  dos  ports  en 
particulier,  insulter  aux  malheureux,  on 
leur  annonçant  que  toutes  les  marchan- 
dises renchériront  encore^  et  en  attribuer 
la  cause  à  l'établissement  de  la  Uépu- 
lilique.  On  sait  que  cette  classe  en  masse 
est  la  seule  qui  ail  profilé  de  la  Révolution. 
4»  Le  nombre  des  lâches  de  la  Vendée  et 
des  frontières,  qui  trouvent  le  moyen  de 
se  travestir,  est  considérable  et  s'augmente 
chaque  jour,  il  en  est  de  même  des  mili- 
taires de  tons  grades  et  de  tous  corps, qui, 
au  mépris  des  ordres  du  ministre,  restent 
à  Paris  et  y  mènent  la  vie  la  plus  scanda- 
leuse. On  se  demande  s'il  n'y  a  pas  quel- 
que moyen  efficace  et  de  rigueur  de  les 
contraindre  à  rejoindre  leurs  corps,  en 
déclarant  traîtres  à  la  patrie  et  en  poursui- 
vant comme  tels  ceux  qui,  dans  le  délai  de 
;i  jours,  se  trouveraient  à  Paris  sans  mis- 
sion expresse  de  leurs  corps. 

5°  La  masse  des  patriotes  ne  diminue 
pas,  quelques-uns  faiblissent  dans  les  cir- 
constances diflicilcs,  mais  le  plus  grand 
nombre  est  immuable. 

Cette  copie  de  la  feuille  des  rapports 
et  déclarations  faits  au  Rureau  de  surveil- 
lance de  la  Police  est  accompagnée  d'une 


letlre  d'envoi  du  maire  de  Paris  au  Con- 
seil exécutif,  en  date  du  30  juin. 

27-30  juin  1793. 
Kxlrait  et  original  signé  (2  pièces),   A.  N., 
AF'v  H70. 

718.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationain  de  Paris,  annonçant  que, 
le  lendemain  29  juin,  il  y  aura  exercice  à 
feu  des  canons,  à  la  Rutte-Chaumont,  par 
les  canonniers  du  Faubourg  du  Nord,  et, 
le  surlendemain,  aux  Champs-Elysées,  par 
les  canonniers  des  2%  4»  et  C«  légions. 
Les  l'",  3"  et  jj»  le  feront  au  même  lieu, 
dimanche  on  8;  il  partira  le  30,  pour 
Tours,  un  convoi  d'artillerie.  Le  Com- 
mandant général  (Ilanriot)  déclare  qu'il 
voit  avec  peine  la  négligence  des  citoyens 
à  compléter  les  postes,  notamment  ceux 
do  la  Trésorerie  nationale  ;  il  est  cepen- 
dant important  d'y  mettre  la  plus  grande 
exactitude,  et  chaque  adjudant  s'assurera 
journellement  du  complément  de  la  garde 
destinée  à  ce  poste.  Celui  de  la  poudrière, 
au  ci-devant  Palais  Rourbon,  est  aussi  dans 
le  mémo  cas,  hier,  il  n'y  avait  que  25  hom- 
mes au  lieu  de  3G,  ce  qui  fatigue  beaucoup 
les  citoyens, qui  se  rendent  à  leur  devoir,par 
le  nombre  do  factionnaires  à  placer.  Le 
CommaTidanl  général  recommande  tou- 
jours la  plus  grande  surveillance  et  exac- 
titude dans  les  réserves,  qui  continueront 
à  faire  de  fréquentes  patrouilles. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signalent 
l'arrestation  à  minuit,  par  les  patrouilles 
do  la  section  du  Luxembourg,  de  la  femme 
d'un  perruquier,  munie  de  S  pains,  qu'elle 
dit  avoir  achetés,  tant  pour  elle  et  son 
mai'i  que  pour  sou  voisin,  chez  un  bou- 
langei',  rue  de  Seine,  l'on  a  mis  2  faction- 
naires à  la  porte  du  boulanger.  Une  pa- 
trouille de  la  section  de  l'Unité,  passant 
devant  le  poste  de  la  rue  des  Saints-Pères, 
n'a  été  reconnue  qu'au  bout  d'un  quart 
d'heure,  le  poste  étant  sans  lumière,  et 
ceux  qui  s'y  trouvaient  étant  presque  tous 

ivres. 

28  juin  1793. 
E.xtrait  non  sijjné,  A.  N.,  AF'^'  1470. 

719.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  déclarant  que,  la 
caserne  de  la  Gourlille  n'étant  pas  suffi-- 


2ii 


CHAPITRE  I-r.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


santc  pour  contenir  les  déserteurs  et  au- 
tres militaires  qu'on  arrête  journellement 
et  se  trouvant  pleine,  l'on  enverra  doréna- 
vant tous  ceux  qu'on  arrêtera  dans  celle 
de  la  rue  de  Lourcine,  invitant  les  canon- 
niers,  lorsqu'ils  font  l'exercice  à  boulets, 
à  y  apporter  la  plus  grande  attention;  au 
dernier  exercice  à  la  Butte  Chaumont,  un 
boulet  a  passé  par-dessus  la  butte,  est 
allé  se  perdre  dans  les  terres  et  a  manqué 
de  tuer  un  homme  qui  était  dans  son 
cliamp  avec  ses  enfants.  Le  Commandant 
général  (Hanriot)  recommande  toujours  la 
plus  grande  surveillance  et  exactitude, 
que  les  réserves  soient  bien  complètes  et 
les  patrouilles  fréquentes;  ce  n'est  que 
par  ce  moyen  et  par  l'union  entre  nous 
que  le  salut  public  s'opérera. 

29  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF^v  1470. 


720.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  que,  le 
mardi  prochain,  2  juillet,  il  y  aura  épreuve 
d'une  nouvelle  artillerie  volante,  à  H  heures 
du  matin,  au  Collège  de  pharmacie,  rue 
de  r.\.rbalète,  déclarant  qu'on  continuera 
à  faire  conduire,  à  la  caserne  de  la  Cour- 
tille,  tous  les  militaires  revenant  de  la 
Vendée  ou  des  frontières,  vu  que  le  départ 
qui  s'opère  journellement  d'une  partie  de 
ces  militaires  laisse  la  facilité  d'y  recevoir 
ceux  qui  seront  arrêtés  de  nouveau. 

Le  Commandant  général  adjeint  (Recor- 
don)  recommande  toujours  la  même  sur- 
veillance et  exactitude,  tant  dans  le  service 
que  dans  les  réserves  et  patrouilles. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  signa- 
lent que  quelques  arrestations  de  soldats. 

30  juin  1793. 
Extrait  non  signé,  A.  N.,  AF'^'  1470. 


§  14.  —  Meurtre  et  obsèques  de  Marat  (13-16  juillet  l'?93). 
Honneurs  rendus  à.  sa  mémoire.  —  Frocès  et 
exécution  de  Charlotte  Corday  (14-17'  juillet). 


721.  —  Lettre  de  Marat  au  député  Tliu- 
riot,  se  plaignant  de  ce  que  ses  lettres 
adressées  à  la  Convention  n'ont  pas  été 
lues, et  déclarant  que,  si  celle-ci  a  le  même 
sort,  il  se  fera  porter  le  lendemain  malin 
dans  son  lit  à  l'Assemblée,  pour  se  plain- 
dre de  cette  violation  de  ses  droits  de 
député,  éveiller  la  sollicitude  de  la  Con- 
vention sur  les  dangers  de  la  patrie  et  les 
moyens  de  les  conjurer,  et  prouver  au 
peuple  que  ce  n'est  pas  sa  faute,  si  on  ne 
les  adopte  pas,  après  les  avoir  tant  de  fois 
proposés. 

4  juillet  1793. 
Autographe,  A.  N.,  C  261,  n°  563. 
Ed.     Archives    parlementaires ,  t.    LXVIII, 
p.  278. 

722.  —  Ordre  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, requérant  le  Commandant  de  la 
garde  nationale  de  la  commune  de  Paris 
de  prendre  toutes  les  mesures  de  force 
nécessaires  pour  la  sûreté  de  toutes  les 
maisons  d'arrêt,  de  justice  et  de  détention 


dans  la  ville  de  Paris,  pendant  la  journée 
de  demain  dimanche  14  juillet. 

n  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Comité 
de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*ii  288. 

723.  —  Décision  du  Comité  de  sûreté 
générale,  autorisant  le  commandant  Guil- 
bert,  au  poste  et  de  garde  à  la  Conven- 
tion, à  employer  tous  les  moyens  qui  sont 
en  son  pouvoir  pour  arrêter  ceux  qui 
troublent  l'ordre  public,  et  notamment 
les  individus  mentionnés  dans  son  rap- 
port de  ce  jour. 

13  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Comité 
de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*1I  288. 

724.  —  Lettre  collective  des  ministres 
de  la  justice  et  de  l'intérieur  au  citoyen 
Du  Mesnil,  capitaine  commandant  la  gen- 
darmerie des  tribunaux,  déclarant  que  le 
crime  qui  vient  d'être  commis  contre  la 
Nation  dans  la  personne   de  Marat,  l'un 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


24S 


de  ses  représentants,  peut  servir  de  pré- 
texte et  de  moyen  aux  ennemis  de  la 
cliose  publique  pour  faire  naître  d'autres 
crimes,  et  le  requérant  de  redoubler  de 
vigilance  pour  la  garde  des  députés  tenus 
en  état  d'arrestation,  de  multiplier  le 
nombre  des  gardes,  mais  sans  afTectalion, 
attendu  que  les  précautions  nouvelles,  si 
elles  étaient  aperçues,  pourraient  elles- 
mêmes  exciter  le  désordre. 

13  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB'^  703. 

72j.  —  Délibération  de  l'Assemblée  gé- 
nérale de  la  section  du  Contrat-Social, 
donnant  son  adhésion  à  la  pétition  que  lo 
citoyen  Guirault  a  été  chargé  de  faire  re- 
lativement au  nouveau  supplice  que  de- 
mande la  section  pour  punir  les  assas- 
sins du  représentant  du  peuple  Marat,  et 
nommant  des  commissaires  chargés  de 
présenter  cette  pétition,  avec  le  texte  de  la 
pétition  en  question,  qui  demande  à  David 
de  prendre  son  pinceau  pour  le  nouveau 
tableau  qui  lui  reste  à  faire,  et  aux  re- 
présentants do  décréter  le  supplice  le 
plus  affreux,  afin  que  les  tourments  qu'é- 
prouveront les  assassins  de  Marat  puissent 
<'i  jamais  détourner  les  mains  parricides 
qui  menacent  les  représentants  de  la  Nation. 

13,  14  juillet  1793 
Extrait  conforme,  signé  de   Paly,  président, 
Balestier,  secrétaire,  A.  A'.,  C  2G2,  n»  578. 
Eà.Archivespurlemenlaircs,t.  LXV'III,p.710. 

726.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Claude-Louis  Thuillier,  juge  de  paix  de  la 
section  du  Théàlre-Français,  dite  de  Mar- 
seille, avec  Antoine-Marie  Bersnout,  son 
secrétaire-greffier,  aussitôt  après  l'assas- 
sinat de  Marat,  à  son  domicile,  rue  des 
Cordeliers,  en  face  de  celle  de  Touraine, 
où  il  a  trouvé  le  citoyen  Guellard,  com- 
missaire de  police  de  la  section,  qui  pro- 
cédait à  l'interrogatoire  d'une  femme  qui 
venait  de  commettre  cet  assassinat,  en 
présence  des  citoyens  Maure,  Chabot, 
Drouet  et  Legendre,  députés  à  la  Conven- 
tion, Landragin,  Bergot  et  Hébert,  délé- 
gués du  Conseil  général  de  la  Commune, 
et,  après  la  constatation  du  décès  du  ci- 
toyen Marat,  percé  au  côté  droit,  en  haut 
de  la  poitrine,  apposition  des  scellés  sur 


les  meubles  contenant  les  titres  et  pa- 
piers dudit  Marat,  dans  l'appartement  oc- 
cupé par  Simonne  Evrard  et  par  elle  tenu 
en  location  du  sieur  Antoine-Clair  Michon 
de  La  Fondée,  chirurgien-dentiste,  appo- 
sition également  des  scellés,  dans  le  ci- 
devant  couvent  des  Cordeliers,  sur  le  local 
et  les  presses  servant  à  l'impression  de 
l'ouvrage  périodique  intitulé  :  Le  Publi- 
ciste  de  la  République  française,  sous  la 
galerie  à  gauche,  au  premier  étage,  ayant 
vue  sifr  la  cour,  reconnaissance  et  levée 
des  scellés,  sur  la  réquisition  du  Comité 
de  sûreté  générale,  en  présence  de  deux 
de  ses  membres,  Jean-Baptiste  Drouet  et 
Armand-Benoît-Joseph  Guffroy,  de  Pierre 
Dubois,  membre  du  Directoire  du  Départe- 
ment, d'Hébert,  substitut  du  procureur  de 
laCommune,etde  Jean-Raptisle  Bergot,  of- 
ficier municipal,  ainsi  que  des  opposants 
aux  scellés,  ouverture  d'un  secrétaire  ou 
bibliothèque  en  bois  de  placage,  dans  le- 
quel a  été  trouvée,  en  un  petit  portefeuille, 
une  promesse  de  mariage,  entièrement 
écrite  de  la  main  de  Marat  et  de  lui  si- 
gnée envers  la  citoyenne  Simonne  Evrard, 
en  date  du  t»' janvier  1792,  dont  le  texte 
est  reproduit,  lequel  écrit  est  remis  à  la- 
dite citoyenne;  en  suite  de  quoi  il  a  été 
procédé  à  la  distraction  et  mise  à  part 
des  titres  et  papiers  se  trouvant  dans  les 
meubles  mis  sous  scellés,  papiers  récla- 
més par  ladite  Simonne  Evrard,  comme 
lui  appartenant,  et  qui  lui  ont  été  rendus; 
les  autres  papiers  ayant  été  placés  dans 
un  sac  pour  être  transportés  par  lesdits 
Drouet  et  Guflroy  au  Comité  de  silreté 
générale;  reconnaissance  et  levée  des 
scellés  apposés  à  l'imprimerie,  remise  à 
Simonne  Evrard  des  eflets  mobiliers, 
linge  et  bardes  du  citoyen  Marat,  décla- 
ration de  ladite  Simonne  Evrard,  portant 
que,  lorsque  le  citoyen  Marat  est  venu 
habiter  avec  elle,  il  était  dans  la  plus 
grande  détresse,  que  pour  l'intérêt  de  la 
patrie  et  pour  l'aider  dans  l'impression  et 
la  distribution  de  son  journal,  elle  a  con- 
sommé la  majeure  partie  de  sa  fortune. 

13,  14,  20  juillet  1793. 
Expédition   conforme,     signée    de    Bersnout, 
secrétaire-greffier    de   la    section    du    Théâtre- 
Français,  A.  N.,  F'  4385',  n"  4. 


■M 


CIIAPITHE  1".  —  JOURNÉES  IIISTOHIQUES  DE  LA  lŒVOLUTlON 


■727.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
i.MrJc  nationale  et  des  rapports  de  la 
fores  année,  annonçant  (nie  le  citoyen 
Marat  a  été  assassin»',  )a  veille  au  soir, 
cliez  lui,  que  l'on  a  arrêté  la  femme  qui 
a  commis  le  crime  et  qu'on  l'Aonduite  à 

l'Abbaye. 

14  juillet  1793. 
Extrait  non  signé,  A.N.,  Ar'v  1470. 

728.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  maire  de  Paris,  le  prévenant  que  le 
citoyen  l'ouquier-Tiiiville,  accusateur  pu- 
blic près  le  Tribunal  criminel  extraordi- 
naire, va,  sur  son  invitation,  venir  confé- 
rer avec  lui  sur  les  moyens  les  plus 
propres  à  donner  toute  l'activité  et  la 
solennité  nécessaires  aux  poursuites  de 
l'assassinat  commis,  la  veille,  sur  la  per- 
sonne d'un  représentant  du  peuple,  et  le 
priant  de  vouloir  bien  lui  envoyer  par  le 
porteur  la  procédure  déjà  commencée,  on 
vue  de  cette  conférencG,  à  laquelle  il  convie 
le  maire,  et  réponse  de  Paclic,  annonçant 
que  l'adminislratioii  de  Police  a  fait  de- 
mander les  pièces  relatives  au  commen- 
cement de  la  procédure  contre  l'assassin 
(lu  citoyen  Marat,  pièces  qu'il  s'empresse 
de  lui  faire  parvenir. 

14  juillet  1703. 
Minute  et  original   signé  (2  pièces),   A.  A'., 
DU"  703. 

729.  —  Lettre  du  sieur  Devillcrs,  secré- 
taire-greflier  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  au  Département  de  Police,  an- 
nonçant que  le  commissaire  de  police  de 
celte  section  est  allé  porter  au  Comité  de 
sûreté  générale  l'expédition  du  procès- 
verbal  qui  constate  l'attentat  commis  sur 
la  personne  du  citoyen  Marat,  et  que 
pour  déférer  à  la  demande  des  adminis- 
trateurs du  Département  de  Police,  il  va 
en  faire  u.ie  seconde  expédition  qu'il  leur 
portera  sur-lechamp,  avec  lettre  des  ad- 
ministrateurs Figuet  et  L'Eclienard  au 
ministre  de  la  justice,  lui  transmettant  lu 
lettre  ci-dessus  et  déclarant  qu'ils  lui 
feront  passer  l'expédition,  dès  qu'elle  leur 
sera  parvenue. 

14  juillet  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  A'.,BB"'703. 


730.  —  Adresse  de  la  section  du  Pan- 
théon Français  à  la  Convention  nationale, 
déclarant  que  l'un  de  leurs  frères,  l'un 
des  fondateurs  de  la  République,  venant 
d'être  assassiné,  elle  s'empresse  d'expri- 
mer ses  sentiments  de  reconnaissance  et 
de  douleur,  que  le  citoyen  Marat  a  mérité 
les  honneurs  que  la  patrie  décerne  aux 
grands  hommes,  (|uoique,  d'après  le  dé- 
cret de  la  Convention,  les  honneurs  du 
Panthéon  ne  peuvent  être  décernés  qu'au 
bout  de  20  années,  mais  iiue  les  mânes 
de  ce  Caton  français  ne  seront  point  oflFen- 
sés  de  cet  honorable  sursis,  et  que  sa  mé- 
moire gagnera  sans  doute  en  passant  par 
le  creuset  de  la  postérité,  les  cœurs  de  tous 
les  républicains  constituant  le  Panthéon  le 

plus  durable. 

14  juillet  1793. 

Original,  signé  de  Serieys,  cwnmissaire  de  la 
section  du  Panlliéon-Français,  A.  N.,  C  202, 
n"  578. 

Kd.  Archices  parlementaires,  t.  LXVIII, 
p.  709. 

731.  —  Adresse  de  la  section  desDroils- 
dc-l'lloinme  à  la  Convention  nationale, 
déclarant  que  l'achèvement  de  la  Consti- 
tution populaire  et  républicaine  les  com- 
blerait de  joie,  sans  l'événement  funeste  qui 
vient  la  troubler,  que  la  nouvelle  affreuse 
de  l'assassinat  de  Marat  a  plongé  tous  les 
citoyens  dans  l'aflliction  et  qu'ils  auraient 
à  l'inslant,  pur  un  mouvement  naturel  et 
spontané,  vengé  sa  mort  et  la  représenta- 
tion nationale  outragée,  s'ils  n'eussent 
rélléchi  que  cette  mesure  pourrait  nuire  à 
la  liberté  et  servir  la  cause  de  ses  enne- 
mis, qu'ils  espèrent  que  la  vengeance  na- 
tionale éclatera  bientôt  sur  la  tète  des 
scélérats,  qui  ont  fait  commettre  ce  crime 
et  qui  verront  échouer  leurs  projets  liber- 
licides,  et  adressant,  en  attendant,  ïe\- 
pression  de   leurs   regrets  et  de  la  plus 

vive  douleur. 

14  juillet  1793. 

Original,  signé  de  Pcluauil,  président,  A.N., 
C  2U2,  n°  578. 

Kil.  Arcliiccs  purJcmcniaiics,  t.  LXVIII, 
p.  711. 

732.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant  que  le  Comité  de  sûreté 
générale,  qui  envoya  des  commissaires 
pour  assister  à  l'interrogatoire   de   l'as- 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MAIUT 


s.issin  <le  Marat,  fera  à  1  heure  son  rap- 
port sur  cet  attentat  national. 

14  juillet  1793. 

Kïlrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  259 
n»  536. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXVIII 
p.  710. 

733.  — nécretdelaConvention  nationale, 
décidant  que  le  rapport  de  Chabot  et  le  dis- 
cours de  Drouet  seront  rédigés,  imprimés, 
envoyés  à  tous  les  départements  et  armées, 
publiés  et  affichés  dans  toutes  les  muni- 
cipalités de  la  République,  que  l'interro- 
gatoire de  Charlotte  Corday,  la  lettre  de 
liarbaroux,  les  interpellations  du  rappor- 
teur et  les  réponses  de  Deperret  seront 
imprimés  et  affichés  à  la  suite  du  rapport. 

14  juillet  1793. 
Extrait   du    procès-verbal,   A.   N.,    C    259 
n°  53G. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXVIII 
p.  722. 

734.  —  Déclaration  du  sieur  Michel,  ad- 
ministrateur de  Police,  portant  que,  dans 
la  perquisition  faite  chez  la  nommée  Ma- 
rie-Anne-Charlotte Corday,  qui  a  assas- 
siné Marat,  a  été  trouvée  une  note  de 
.  plusieurs  adresses,  notamment  de  celle  du 
citoyen  Duperret  [Lauze- Depcrretj,  ruo 
Saint-Tliomas-du-Louvre,  n"  45. 

14  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4385',  n»  4. 

73o.  —  Ordre  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que,  sur  la  dénonciation 
faite  par  le  citoyen  Michel,  l'un  des  ad- 
minislrateurs  de  Police,  il  résulte  de  la 
perquisition  opérée  dans  les  papiers  de  .Ma- 
rie-Anne-Charlotte  Cordret, native  deCaen, 
laquelle  a  assa.ssiné  Marat,  le  jour  d'hier, 
que  ladite  Cordret  avait  en  note  l'adresse 
du  citoyen  Duperret  (Lauze  -  Deperret), 
rue  Saint-Thomas-du-Louvre,  n»  4o,  et 
décidant  que  Duperret  sera  arrêté  et  tra- 
duit au  Comité  de  sûreté  générale  de  la 
Convention  pour  y  être  interrogé. 

14  juillet  1793. 
Extrait  du  regislie   des  arre.stalions  du  Co- 
rnue de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  288. 

730.  —  Déclaration  de   Claude  Lindet, 
juge  de  paix  de  la  section  du  Contrat-So- 


247 

cial,  portant  qu'il  s'est  présenté,  le  matin 
et  2  fois  dans  l'après-midi,  au  Comité,  et 
priant  de  le  prévenir  quand  il  pourra  être 
entendu,  espérant  pouvoir  entrer,  lors- 
qu'il se  présentera,  avec  note  du  sieur 
Vachard,  administrateur,  annonçant  avoir 
conduit  au  corps-do-garde  le  nommé  Vira, 
qui  a  tenu  des  propos  indécents  aux  senti- 
nelles de  la  Convention. 

14  juillet  1793,  4  heures  1/2  de  relevée. 
Original  signé,  A.  A'.,  F'  4385',  n»  4. 

"37.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, visant  la  déclaration  du  citoyen 
Claude  Lindet,  juge  de  pai.x  de  la  section 
^du  Contrat-Social,  de  laquelle  il  résulte- 
qu'un  nommé  Grandpré,  se  disant  em- 
ployé chez  le  ministre  de  l'Intérieur  pour 
le  département  des  prisons,  a  tenu  des 
propos  contre-révolutionnaires  et  a  assuré 
l'assassinat  de  Marat  pour  le  jour  d'hier, 
étant  dans  le  domicile  du  citoyen  Boudin, 
rue  d'Amboise,  et  en  présence  du  citoyen 
Drouet,  avoué,  ruo  de  l'Hirondelle,  et  por- 
tant que  les  citoyens  Claude  Lindet,  juge 
de  paix  de  la  section  du  Contrat-Social, 
Drouet,  avoué,  rue  do  l'Hirondelle,  et 
Boudin,  rue  d'Amboise,  sont  requis  de  se 
rendre  sur-le-champ  au  Comité  de  sûreté 
générale  pour  y  être  entendus. 

14  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*n  288. 

738.  —  Déclaration  faite  au  Comité  ré- 
volutionnaire de  la  section  du  Contrat-So- 
cial par  le  sieur  Charles-Antoine  Maurice, 
parfumeur,  rue  des  Prouvaires,  n"  15,' 
d'après  laquelle,  se  faisant,  il  y  a  un  in.s- 
tant,  accommoder  par  un  garçon  perru- 
quier du  citoyen  Vivien,  qui  lui  avait  dit  : 
«  Eh  bien  !  le  voilà  donc  votre  M.  Marat 
mort,  »,  il  lui  aurait  répondu  :  «  Hélas 
oui!  voilà  la  bravoure  des  aristocrates,  ils 
assassinent»,  surquoi  le  garçon  perruquier 
aurait  répliqué  que  «  c'était  bien  fait  de 
de  l'avoir  assassiné  »,  le  déposant,  indigné 
d'un  propos  aussi  infâme,  lui  aurait  or- 
donné de  sortir  de  sa  maison  au  plus  vite, 
ce  qu'aurait  refusé  ledit  garçon,  en  coiiti- 
nuan  t  ses  mauvais  propos,  refus  qui  l^au rait 
amené,  dans  son  indignation,  à]  s'armer 


ma 


CHAPITRE  I".  —  JOUIINEES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


d'une  canue  et  à  lui  en  donner  un  coup 
pour  le  faire  partir. 

14  juillet  1793,  sur  les  6  heures  du  matin. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4385',  n"  4. 

739.  —  Lettre  du  citoyen  C.  Salvador  au 
citoyen  Ingrand,  député  à  la  Convention, 
ou  en  son  absence  au  citoyen  Alquicr, 
membre  du  Comité  de  sûreté  générale, 
accompagnant  l'envoi  d'un  numéro  des 
Annales  de  la  République  française,  en  date 
du  23  juillet  i793,  doiit  le  rédacteur,  qui 
est  une  certaine  M""  Beauinont,  déclarait 
que  Mnrat  était  à  toute  extrémité,  et,  dans 
le  numéro  d'aujourd'hui,  ne  dit  pas  un 
mot  de  la  mort  de  Marat,  et  signalant  ce 
fait  en  le  livrant  à  leurs  méditations,  avec 
arrêté  du  Comité,  ordonnant  d'amener  la 
citoyenne  Beaumont  pour  être  interrogée. 

14  juillet  1793. 
Original  signé  et  imprimé  (2  pièces),  A.  N., 
F'  4386',  n»  4,  AF*ii  288. 

740.  —  Déclaration  faite  au  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  du  Contrat- 
social  par  le  sieur  François  Charles,  ma- 
çon, rue  Montmartre,  n»  209,  d'après  la- 
quelle, passant  rue  deâ  Fossés-Montmartre, 
il  a  entendu  des  femmes  qui  parlaient  de 
l'assassinat  de  Marat,  et  un  marchand 
d'estampes,  à  droite  en  entrant  par  la  rue 
Montmartre,  qui  disait,  en  étalant  ses  es- 
tampes et  en  chantant:  «  Il  ne  l'a  pas 
volé,  il  l'a  bien  gagné  ». 

14  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  4385»,  n°  4. 

741.  —  Déclaration  du  sieur  Jean-Victor 
Théret,  évenlaillisle,  passage  Saint-Roch, 
n°  18,  reçue  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, portant  que,  la  veille,  vers  9  heures 
ou  9  heures  1/2,  la  citoyenne  Dubois, 
femme  d'un  facteur  de  clavecin,  de  la 
section  des  Tuileries,  a  dit  à  la  citoyenne 
Théret,  à  l'Assemblée  de  la  section  de  la 
Bulte-des-Moulins,  que,  se  trouvant  dans 
l'Allée  des  Veuves,  aux  Champs-Elysées, 
elle  a  aperçu  une  vingtaine  de  misérables, 
qui  disaient  que  le  scélérat  de  Marat  était 
assassiné  et  qu'il  ne  fallait  pas  tarder  à 
avoir  Hanriot,  ainsi  que  bien  d'autres. 

14  juillet  1793. 
Original,  signé  de  Théret,  et  Gufïroy,  com- 
missaire du  Comité,  A.  N.,  F'  4385',  n"  4. 


742.  —  Décision  du  Comité  de  sûreté 
générale,  portant  que  la  citoyenne  Ter- 
rète  (Théret),  marchande  d'éventails,  pas- 
sage Saint-Roch,  est  invitée  à  se  rendre 
au  Comité  pour  y  donner  des  renseigne- 
ments, avec  note  faisant  connaître  que  la 
citoyenne  en  question   est  venue,  et  n'a 

,  rien  à  ajouter  à  sa  déclaration. 

14  juillet  1793. 
Original,  signé  d'Amar.Duraont  (de  laSomme), 
Maure  aîné.   Ingrand,  Drouet  et  Lenot   A.  N., 
V  4385',  no  4- 

743.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  le  citoyen  Ringuenaire, 
demeurant  rue  Saint-Honoré,  n"  82,  en 
face  de  la  rue  de  la  Sourdière,  en  qualité 
de  second  clerc  du  ciloyen  Castel,  no- 
taire, sera  amené  au  Comité  de  sûreté 
générale  par  la  gendarmerie  nationale  du 
poste  du  Comité. 

14  juillet  1793. 
Original,  de  la  main  de  François  Chabot,  et 
signé  de  Fr.  Chabot,  Amar,  Guffroy  et  Drouet, 
A.  N.,  F^  43851,  „.  4. 

744.  -7  Avis  du  citoyen  Blache  au  Co- 
mité de  sûreté  générale,  faisant  connaître 
que  le  citoyen  Greive,  demeurant  rue  du 
Cimetière-Saint-André-des-Arts,  n"  3,  se 
trouvant  le  mardi  précédent  avec  le  sieur 
AUain  chez  Marat,  assista  à  une  conversa- 
tion de  ce  citoyen  avec  Jacques  Roux,  au- 
quel il  parla  avec  toute  l'énergie  républi- 
caine, qu'en  sortant  Jacques  Roux  lança 
de  la  porte  au  ciloyen  Marat  un  regard 
de  fureur  mêlé  d'indignation,  regard  qui 
étonna  Greive  et  Allain. 

14  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4385',  n°  4. 

745.  —  Déclaration  des  citoyens  Cros- 
nier,  Allain  et  Greive,  de  la  section  de 
Marseille,  faite  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, portant  que,  le  mardi  9  de  ce  mois, 
dans  la  matinée,  s'étant  trouvés  chez  le 
ciloyen  Marat,  Jacques  Roux  s'y  est  pré- 
senté pour  demander  une  rétractation  de 
ce  que  Marat  avait  écrit  dans  son  journal 
à  son  sujet,  Marat  lui  répondit  avec  la 
fermeté  qui  l'a  toujours  caractérisé  et  le 
langage  d'un  homme  de  bien,  indigné  des 
maximes  horribles  et  véritablement  con- 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


tre-révolulionnaires   professées  par   Jac- 
ques Roux  a  la  barre  do  la  Convention  et 
dans  une  affiche,  et  lui  reprocha  plusieurs 
conversalions  qu'il  avait  eues  avec  lui  et 
où  ledit  Roux  s'était  fait  connailre  comme 
un  insigne  TartuHe,  un  dangereux  ennemi 
de  la  Révolution;  Jacques  Roux  répondit 
à  Alarat  avec  le  ton  le  plus  patelin  et  le 
langage  le  plus  faux,  mais,  ayant  été  con- 
gédié par  Marat,  avant  do  descendre  l'es- 
calier, il  lui  lança  un  regard  prolongé  de 
vengeance,  impossible  à   dépeindre,  qui 
laissa  aux  déclarants  l'impression  la  plus 
profonde,  aussi  qu'en  apprenant  l'assassi- 
nat de  Marat,  leurs  soupçons,  surtout  ceux 
do  Greive,  sont  tombés  tout  aussitôt  sur 
ce  prêtre  vindicatif,  soupçons  qu'ils  ont 
cru    devoir     communiquer    au     citoyen 
Blache  pour  en  faire  part  au  Comité,  afin 
de  ne  pas  laisser  à  Jacques  Roux  le  temps 
de  s'échapper,  s'il  était  coupable  ;  le  citoyen 
Greive,  originaire  des  Etats-Unis,  est  d'au- 
lant  plus  affecté  de  ce  défilorable  événe- 
ment qu'il  avait  servi  la  cause  de  la  liberté 
avec  Marat,   il  y  a  vingt  ans,  et  qu'à  la 
suite  de  cette  conversation  il  avait  été  in- 
vité par  lui  à  dîner  pour  le  dimanche  14. 
Les   déclarants  ajoutent  que,  quoique  le 
Comité  ait  d'autres   renseignements   sur 
les  auteurs  de  cet  assassinat,  il  n'est  pas 
impossible  que  Jacques  Roux  soit  impli- 
qué dans  cette  horrible  affaire. 

li  juillet  1793. 
Original,  signfj   des  sieurs  Allain  et  Greive 
^.  AT.,  FM.i85i,  uM.  ' 

^70^1'^^"'^*^'  ^^  ^^"^^Oogic  en  1103  à  Paris, 
p.  -79;  J.  J.\unÈS.  HUloire  socialiste,  la  Con- 
vention, t.  II,  p.  1632. 

740.  —  Interrogatoire  subi  au  Comité 
de  sûreté  générale  par  Jacques  Roux, 
prêtre,  demeurant  à  la  communauté  de 
Saint-.Nicolas-des-Champs,  au  sujet  de  ses 
rapports  avec  Marat  et  de  l'entrevue  qu'il 
avait  eue  avec  lui  cinq  ou  six  jours  avant 
son  assassinat,  où  on  lui  demanda  si,  au 
sortir  de  chez  .Marat,  il  ne  montra  point 
dans  son  maintien  et  sa  physionomie 
qu'il  eût  de  l'humeur  contre  lui,  et  s'il 
n'avait  pas  eu  connaissance  d'un  plan 
d'assassinat  contre  .Marat,  avec  déclaration 
du  même  Jacques  Roux,  avouant  que  Ma- 
rat, dans  la  conversation,  lui  avait  repro- 


249 

ché  d'avoir  porté  un  coup  mortel  à  la 
République  dans  l'adresse  qu'il  avait  pré- 
sentée à  la  barre  de  la  Convention,  au 
nom  de  la  section  des  Gravilliers,  vers  la 
fin  du  mois  de  juin,  ot  qu'il  lui  avait  ré- 
pondu que  ce  n'était  pas  son  inlention, 
que  la  Constitution  étant  acceptée,  il  s'y 
conformerait  et  emploierait  tous  ses 
moyens  à  la  défendre  et  à  la  soutenir. 

14  juillet  1793. 

Original,   signé  de  Jacques  Roux,    A     N 

F'  4385',  n"  4.  '' 

7i7.  —   Dénonciation    faite    au  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  du  Contrat- 
Social  par  le  sieur  Jean-Nicolas  Fusillier, 
cordonnier,  rue  des  Prouvaire.s  n»  u07,' 
contre  la  citoyenne  Aimée  Martin  de  Ué- 
clusette,  femme  Berc,  qui  avait  tenu  chez 
lui  des  propos  inciviques  et  s'était  livrée 
à  des  déclamations  infâmes  contre  le  re- 
présentant Marat,  le  traitant  de  scélérat, 
au  point  qu'il  s'était  vu  obligé  de  la  chasser 
de  chez  lui,  mais  qu'elle  avait  recommencé 
ses  mêmes  propos,  qu'il  y  a  environ  quinze 
jours, se  trouvant,  ainsi  que  scjn  pèro,  an- 
cien aide-de-camp  de   La  Fayette,  dans 
une  société,  il  s'y  était  dit  que  Marat  ne 
serait  pas  en  vie  dans  13  jours,  et  que,  ce 
matin,  ayant  demandé  à  cette  femme' de 
qui  elle  tenait  cette  prophétie,  elle  lui  ré- 
pondit qu'elle   l'avait  entendue  de   per- 
sonnes inconnues  dans  divers  endroits. 

14  juillet  1793,     5  heures  1/2  après-midi. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4385',  no  4. 

748.  —  Délibération  du  Comité  révolu- 
tionnaire-de  la  section  des  Gravilliers, 
manifestant  son  indignation  de  la  lettre 
anonyme  reçue  le  13,  parle  citoyen  Léo- 
nard Bourdon,  député  à  la  Convention, 
par  laquelle  il  est  menacé  de  perdre  là 
vie,  déclarant  qu'il  a  frémi  d'horreur  en 
apprenant  l'attentat  horrible,  commis  par 
le  fanatisme,  sur  la  personne  du  législa- 
teur Marat,  l'Ami  du  peuple,  et  chargeant 
quelques-uns  de  ses  membres  do  passer 
la  nuit  au  Comité,  afin  de  pourvoir  à  la 
sûreté  de  la  personne  de  Léonard  Bourdon. 

14  juillet  1793. 
Extrait   du    registre    des   procès-verbaux    du 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  des  Gra- 
villiers, A.  N.,  F'*  •>.'i86,  fol.  88 


250 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


749.  —  Déclaration  du  sieur  La  Girar- 
ditre,  demeurant  à  Sainl-Roch,  reçue  au 
Comité  de  sûreté  générale  par  GufTroy, 
portant  que  la  citoyenne  D'Aiibanton,  mar- 
cliande  de  vins,  rue  des  Mathurins-Saint- 
Jacques,  lui  avait  raconté  qu'en  passant, 
à  7  heures  1/4  ou  7  heures  1/2,  dans  la  rue 
Sarrazin,  adjacenle  à  celle  des  Cordelicrs, 
elle  avait  entendu  dire  par  un  quidam 
qu'on  assassinait  Maral  dans  l'instaul,  ol 
qu'un  homme  de  moyenne  taille  est  venu 
parler  à  l'oreille  de  ce  quidam,  que  ce 
])ropos  :  on  assassine  Maral,  ayant  été  en- 
tendu par  un  facteur,  celui-ci  a  répondu 
que  cela  n'était  pas  vrai,  qu'il  venait  de 
lui  porter  une  lettre. 

15  juillet  1793. 
Copie,    signée    de   M.   Guffioy,    A.   N.,   V' 
43851,  no  4. 

730.  —  Décret  de  la  Convenlion  natio- 
nale, décidant  que  le  discours  prononcé  la 
veille  par  Drouet,  l'un  de  ses  membres, 
sur  la  mort  de  Marat,  sera  inséré  au  Bid- 
lelin,  et  que  seront  aussi  insérés  au  Bulle- 
tin le  procès-verbal  rédigé  à  l'occasion  de 
son  assassinat,  ainsi  que  les  déclarations 
faites  à  la  Convention  nationale  par  De- 
perret,  l'un  de  ses  membres. 

15  juillet  1793. 
Extrait    du    procès-verbal,  A.  N.,    C   259, 
n»  530. 

Ed.  Arcliives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  20. 

731.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant,  sur  les  propositions  de 
différents  membres,  que  l'Assemblée  as- 
sistera en  corps  aux  obsèques  du  citoyen 
Marat,  l'un  de  ses  membres,  lâchement 
assassiné  pour  la  cause  de  la  liberté,  char- 
geant les  citoyens  David  et  Maure  de  se 
concerter  avec  la  seclion  pour  ordonner 
le  convoi  et  en  fixer  le  jour,  ordonnant, 
en  outre,  que  les  scellés  apposés  dans  le 
domicile  du  citoyen  Marat  seront  inces- 
samment levés,  qu'il  sera  fait  inventaire 
de  ses  papiers  et  dressé  un  élat  de  ses 
atfaires  et  de  sa  fortune,  et  se  réservant  de 
prononcer,  s'il  y  a  lieu,  sur  l'acquittement 
de  ses  dettes. 

15  juillet  1793. 
Minute  signée,  A.  N.,  G  260,  n*  54fi. 
Ed.  ArclUoca  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  21. 


752.  —  Adresse  de  Callières  de  l'Etang, 
c<  instituteur  des  vétérans  et  factionnaire 
actuel  auprès  de  l'Assemblée  »,  déplorant 
la  mort  tragique  de  son  ami  Marat,  ((u'un 
monstre  femelle  a  poignardé  dans  son 
bain  en  ensanglantant  jusqu'à  l'eau  oui  ce 
héros  du  patriotisme  cherchait  quelque 
remède  à  ses  maux,  rappelant  qu'il  avait 
dérobé  Marat  aux  recherches  de  l'astu- 
cieux et  perfide  La  Fayette,  en  le  cachant 
trois  jours  et  trois  nuits  et  en  le  nourris- 
sant dans  une  des  cellules  des  Cordeliers, 
malgré  20  canons  et  10  bataillons,  qui 
remplissaient  les  rues  pour  le  tuer,  et  qui 
n'ont  pu  faire  ce  qu'un  monstre  de  femme 
a  fait  avant-hier,  et  demandant  que,  par 
un  décret  à  jamais  mémorable,  le  corps 
de  Maral,  destiné  à  faire  le  plus  bel  orne- 
ment du  Panthéon,  préparé  avec  tout  l'art 
possible,  soit  porté  et  montré  successive- 
ment dans  tous  les  départements,  comme 
le  patriote  l'alloy  et  ses  ap6tres  y  ont 
porté  les  pierres  de  la  lîastille. 

15  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  202,  n»  579. 
Ed.  Arcltives  jmrlemenlaires,  t.  LXIX,  p.  33. 

733.  —  Adresse  de  la  seclion  du  Théàlre- 
Français  à  la  Convenlion  nationale,  décla- 
rant que,  dépositaire  des  restes  précieux 
de  Marat,  elle  n'a  rien  épargné  pour  les 
conserver,  et  demandant,  pour  prix  de 
leurs  soins,  qu'il  leur  soit  permis  d'inhu- 
mer provisoirement  les  restes  de  Marat 
sous  les  arbres  de  la  section,  où  ils  lui 
élèveront  un  tombeau  de  gazon,  et  où  une 
inscription,  gravée  par  la  main  des  hommes 
libres,  dira  :  «  Ici  repose  l'Ami  du  peuple, 
assassiné  par  les  ennemis  du  peuple  », 
rappelant  que,  depuis  la  Révolution,  c'est 
la  seclion  du  Théâtre-Français,  qui  a  pro- 
tégé les  jours  deMarat,  qui  l'a  arraché  aux 
poignards  de  la  Cour,  aux  persécutions  de 
l'infâme  La  Fayette,  annonçant  enlin  que 
la  même  section  se  propose  de  célébrer 
les  obsèques  de  Marat,  meicredi  17  cou- 
rant, à  9  heures  du  malin,  et  invitant  la 
Convention  à  envoyer  une  députation. 

15  juillet  1703. 
Original,  signé   de   Lesage,  secrétaire,  pour 
le  président,  A.  N.,  C  202,  n"  579. 

Ed.  Arclnves  parlemenluirea,t.  LXIX,  p.  34. 


MEIJRTHE  ET  ORSÉQIJRS  HE  MAIIAT 


ÎU 


7o4. — Admission  à  la  Convenlion  d'une 
dt'îjiulalion  de  la  seclion  des  Amis-de-la- 
Putiic,  qui  vient  aussi  verser  des  pleurs 
sur  la  tombe  de  Marat,  et  demande  que, 
pour  arrêter  les  poignards  des  assassins, 
les  sections  soient  tenues  de  s'assurer  dos 
personnes  suspectes,  à  l'ellet  de  mettre 
les  ennemis  du  peuple  dans  l'impuissance 
de  nuire,  avec  mention  honorable  de  l'a- 
dresse, ijisertion  au  liulleliii  et  renvoi  au 
Comité  de  sûreté  générale   pour  en  l'aire 

un  rapport. 

15  juillet  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.IS'.,C  '2'>0.  n°  530. 
V,d.  ArcJtives  jjarlemcntuircs,  t.  LXIX,  p.  23. 

7od.  —  Admission  à  la  Convention  d'une 
drqiutation  des  hommes  du  Dix  Août,  qui 
demandent  vengeance  de  la  mort  de  Marat, 
que  tous  les  conspirateurs  soient  mis  hors 
la  loi,  que  les  têtes  des  ci-devant  Bour- 
bons émigrés,  ainsi  que  Marat  l'avait  lui- 
même  sollicité,  soient  mises  à  prix,  et  que 
la  Convenliuii  nationale  prenne  enfin  un 
parti  sur  les  prisonniers  du  Temple,  avec 
renvoi   de   l'adresse   au  Comité  do   salut 

public. 

15  juillet  1793. 
Extrait  du  procfcs-veilial,  A.  A'.,  CîoO,  ii°  530. 
Eil.  Arcliivca  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  35. 

7.')G.  —  Renvoi  par  la  Convention  natio- 
nale au  Comité  de  srtreté  générale,  d'une 
lettre  de  Fauchet,  député,  détenu  à  l'Wi- 
baye,  dont  il  est  donné  lecture,  et  dans  la- 
quelle il  déclare  n'avoir  point  conduit  aux 
tribunes  la  femme  qui  a  assassiné  Marat 
et  ne  lui  avoir  point  offert  de  la  mener 
chez  le  minisire  de  l'Inléricur,  de  plus  il 
est  convaincu  de  n'avoir  point  lu  la  lettre 
de  Burbaroux  à  Deperret,  lettre  qui,  d'ail- 
leurs, ne  présenlait  pas  le  moindre  rapport 
avec  Marat. 

1 G  juillet  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  A'.,  0*259,  n° 5 37. 

Cf.  Arcliives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  44. 

737.  —  Rapport  fait  à  la  Convenlion 
nationale  [lar  l>avid,  qui,  en  vertu  du  dé- 
cret de  la  veille,  s'est  transporté  avec  ses 
collègues  .Maure  et  Bentabole  à  lu  section 
du  Théâtre-Français  et  a  pu  constater  de 
SCS  yeux  qu'en  raison  de  l'état  de  pulré- 
faction  du  corps  de  Marat,  il  était  impos- 


sible de  le  porter  dans  sa  baignoire,  qu'il 
serait  simplement  exposé,  à  moitié  ou 
même  très  peu  à  découvert,  porté  sur  un 
brancard,  n'ayant  sur  lui  qu'un  simple 
drap  mouillé,  ce  qui  rendra  parfaitement 
l'idée  de  la  baignoire.  David  déclare  avoir 
ari'êlé  avec  les  citoyens  de  la  section  du 
Théâtre-Français  que  Marat  serait  inhumé 
ce  jour  môme,  mardi  10  juillet,  à  ">  heures, 
sous  les  arbres  oii  il  se  plai.sail  h  instruire 
ses  concitoyens,  (jue  la  Convention  natio- 
nale, les  autorités  constituées,  la  section 
et  les  sociétés  populaires  formeraient  le 
cortège,  que  la  pompe  funèbre  aurait  le 
caractère  dé  siniflicilé  qui  convient  aux 
funérailles  d'un  républicain  incorruptible 
et  mort  au  sein  d'une  honorable  indigence. 

10  juillet  1793. 
Extrait   du    prooès-verbal,    A.   N.,   C*l  72, 
fol.  4214,  4215. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  49. 

758.  —  Diterrogatoire  subi,  au  Comité 
de  sûreté  générale  de. la  Convention,  par 
Aimée. Martin  do  Léclusctle,  femme  du  sieur 
Berc,  confiseur,  séparée  de  son  mari,  et 
demeurant  rue  du  Contrat-Social,  n-  611, 
au  sujet  des  propos  tenus  par  elle,  no- 
tamment sur  ce  que  Marat  ne  serait  plus 
en  vie  dans  la  jours,  propos  qu'elle  a  niés, 
et  sur  le  langage  tenu  par  elle  au  citoyen 
Fusillier,  en  présence  duquel  elle  aurait 
dit  que  Marat  était  un  scélérat,  ce  que  la- 
dite femme  de  Lécluselto  a  nié,  enfin  au 
sujet  de  ses  relations  à  Paris. 

16  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4385',  n"  4. 

759.  — Décret  delà  Convention  nationale, 
portant  qu'elle  s'assemblera  à  5  heures, 
dans  le  lieu  de  ses  séances,  et  qu'elle  par- 
tira en  corps  pour  assister  aux  funérailles 

de  Marat. 

10  juillet  1793. 
Extrait   du   procès-verbal,   A.    N.,    Cl    72, 
fol.  4215. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  49. 

700.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  le  citoyen  Jean-Nico- 
las Thieriet,  dit  Crandpré,  chef  de  bureau 
du  ministre  de  l'Intérieur,  restera  en  état 
d'arrestation,  sous  la  garde  de  deux  gen- 


CHAPITKK  I«'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


darmes,  qui  le  conduiront  aujourd'hui,  à 
1  heure,  au  Comité. 

16  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  S.,  AF'll  288. 

761.  —  Lettre  du  citojcn  Bersnout,  se- 
crétaire-greffier du  juge  de  paix  de  la 
section  du  Théùlre-Français.  dite  de  Mar- 
seille, au  Conseil  exécutif,  demandant  si, 
dans  le  décret  relatif  à  la  levée  des  scellés, 
au  domicile  de  Marat,  le  mot  incessamment 
veut  dire  que  les  scellés  peuvent  être  le- 
vés de  suite,  avant  l'expiration  des  cinq 
jours  fixés  par  la  loi,  si  le  juge  de  paix 
peut  faire  et  le  procès-verbal  de  levée  des 
scellés  et  l'inventaire,  s'il  n'est  pas  indis- 
pensable d'appeler  un  notaire  pour  repré- 
senter <à  ces  opérations  les  héritiers  de 
Marat,  qui  sont  absents,  s'il  n'est  pas 
aussi  nécessaire  que  le  Conseil  exécutif 
nomme  un  commissaire  pour  assister  et 
requérir  ce  que  de  droit  lors  de  ces  opé- 
ralions. 

16  juillet  1793,  2  heures. 
Original  signé,  A.  N.,  BBie  703. 

762.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  président  du  Comité  de  salui  public, 
soumettant  à  son  appréciation  diverses 
questions  relatives  à  la  levée  des  scellés, 
au  domicile  de  Marat,  en  exécution  du 
décret  du  15  courant,  questions  posées 
par  le  secrétaire-greffier  du  juge  de  paix 
de  la  section  du  Thédtre-Français,  et  de- 
mandant, à  raison  des  réserves  portées 
dans  le  décret  pour  les  dettes,  s'il  ne  con- 
viendrait pas  que  deux  membres  de  la 
Convention  nationale  fussent  présents  à 
la  levée  des  scellés,  et  dans  le  cas  où  la 
Convention  n'adopterait  pas  cette  mesure, 
que  deux  administrateurs  du  Département 
soient  chargés  de  s'y  trouver  en  qualité 
de  commissaires. 

17  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB"i  703. 

763.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, ordonnant  que  le  citoyen  Deperret, 
député  à  la  Convention  nationale,  détenu 
à  l'Abbaye,  soit  conduit  sur-le-champ  au 
Comité  par  les  citoyens  Saiison,  briga- 
dier de  gendarmerie,  Onffroy  et  Cessent, 


gendarmes,  qui  en  répondront  personnel- 
lement. 

17  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'il  288. 

704.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, après  examen  de  la  dénonciation 
faite,  le  13  de  ce  mois,  contre  le  citoyen 
Thieriet,  dit  Grandpré,  son  interrogatoire 
et  ses  réponses,  le  15,  déclarant  qu'il  n'y  a 
lieu  à  inculpation  contre  ledit  citoyen,  et 
qu'il  sera  sur-le-champ  mis  en  liberté. 

17  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Comité 
de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*li  288. 

762.  —  Adresse  de  la  Société  des  Répu- 
blicaines révolutionnaires,  séant  à  la  bi- 
bliothèque des  ci-devant  Jacobins,  décla- 
rant qu'elles  vont  peupler  la  terre  de  la 
liberté  d'autant  de  Marat  que  d'enfants 
que  les  Républicaines  révolutionnaires 
pourront  en  posséder,  qu'elles  élèveront 
ces  enfants  dans  le  culte  de  Marat,  et 
jurant  de  ne  mettre  entre  leurs  mains 
d'autre  évangile  que  la  collection  de 
Marat,  avec  une  pièce  de  vers  à  sa  mé- 
moire, et  (liHiissant  <<  l'infernale  furie  en- 
fantée par  la  race  de  Caen  )>. 

17  juillet  1793. 

Originaux,  signés  des  dames  Colinger.  pré- 
dente,  et  Lemonnier,  secrétaire,  A.  N.,  C  262, 
n»  580. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  83. 

766.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Tonnerre  à  la  Convention  natio- 
nale, exprimant  son  indignation  au  sujet 
de  l'attentat  commis  sur  Marat,  l'Ami  du 
peuple,  l'intrépide  défenseur  de  ses  droits, 
par  un  monstre  qui  a  servi  d'instrument 
à  la  vengeance  des  fédéralistes,  nouvelle 
ayant  comblé  de  joie  les  fédéralistes  de  leur 
ville,  qui  ont  insulté  à  leur  douleur  par 
force  démonstrations  indécentes  etdes dan- 
ses, et  demandant  :  1°  qu'on  lui  décerne  les 
honneurs  du  Panthéon;  2"  que  ses  dettes 
soient  acquittées  par  le  Trésor  national; 
3°  que  son  buste  soit  envoyé  à  tous  les 
départements,  districts  et  sociétés  popu- 
laires, afin  que  l'image  de  cet  homme 
vertueux,  qui  fit  tant  de  sacrifices  pour  la 
liberté  et  la  gloire  de  son  pays,  soit  un 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MAUAT 


objet  de  vénération,  ladite  adresse  ren- 
voyée au   Comité  d'instruction  publique. 

17  juillet  1793. 
Original,  revêtu  de  71  signatures,  A.  N.    F" 
1005',  n»  703. 
Ed.  Archives parlcmcnlaires,  t.  LXIX,p.349. 

767  —  Arrêté  du  Conseil  du  district  de 
Mclun,  exprimant  ses  regrets  de  la  mort 
de  Marat,  l'Ami  du  peuple,  vouant  à  la 
vengeance  des  lois  et  à  celle  du  peuple 
les  fauteurs  du  crime  commis  sur  sa  per- 
."^onne  inviolable,  invitant  les  Sans-culottes 
de  Paris,  au  nom  de  la  Liberté,  dont  ils 
sont  les  premiers  conquérants,  à  veiller 
au  salut  des  patriotes  de  la  Convention 
nationale,  et  décidant  que  le  buste  de 
Marat  sera  placé  dans  la  salle  de  leurs 
séances,  à  côté  de  celui  de  Michel  Le  Pe- 
letier  de  Saint-Fargeau,  avec  lettre  d'en- 
voi du  procureur-syndic  du  district  au 
président  de  la  Convention. 

17,  27  juillet  1793. 
Extrait   et  original    signé  (2  pièces),  A.  N.. 
C  266,  n»618.  v    r        /. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  206. 

768.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
de  Reims  à  la  Convention  nationale,  dé- 
plorant la  mort  de  Marat,  ce  sincère  ami 
du  peuple,  ce  héros  législateur,  ce  philan- 
thrope discret,  ce  chaud  défenseur  de  la 
liberté,  et  demandant  que  le  glaive  de  la 
loi  s'appesantisse  au  plus  tôt  sur  la  tôte 
du  monstre  femelle  qui  a  assassiné  ce  re- 
présentant. 

18  juillet  1793. 

Original  signé,  ^.  iV.,  G  262,  n"  582. 

Ed.  Arc/iiuespaWemeniaires,  t.  LXIX,  p.  259. 

709.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Chaumont  à  la  Convention  natio- 
nale, exprimant  tous  ses  regrets  de  la  mort 
du  vertueux  Marat,  demandant  vengeance 
de  ce  crime  de  lèse-nation,  et  adjurant  les 
représentants  de  livrer  à  toute  la  sévérité 
de  la  loi  la  scélérate  Cordet,  le  traître  Du- 
perret  et  leurs  complices,  que  la  tête  de 
ces  monstres  tombe  à  leurs  pieds  et  que 
tous  les  conspirateurs  frémissent  de  cet 
exemple. 

18  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  262,  n»  582. 
^.d.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  275. 


2S3 

770.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
de  Montauban  à  la  Convention  nationale, 
témoignant  leur  indignation  de  l'assassi- 
nat du  vertueux  Marat  par  la  faction  scé- 
lérate, demandant  vengeance  des  auteurs 
de  ce  forfait,  et  déclarant  que  si,  pour 
l'affermissement  de  Ja  liberté,  Marat  avait 
demandé  200,000  têtes,  qu'un  million  de 
tôtes  tombent  pour  venger  sa  mort. 

19  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  ^.,  G  262,  n»  583. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,p.42'i. 

771.  —  Adresse  de  la  Société  des  Amis 
de  la  Constitution  républicaine,  séant  à 
Troyes,  exprimant  ses  regrets  du  lâche 
assassinat  de  Marat,  déclarant  que  le  sang 
de  Marat  crie  vengeance  et  adjurant  les 
législateurs  de  venger  sa  mort,  et  de  bra- 
ver les  poignards  qui  menacent  leurs  jours. 

19  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  262,  n»  584. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  459. 

772.  —  Lettre  de   Jean-Louis  Soulavie, 
résident  de  la  République  française  près 
celle  de  Genève,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  accompagnant  l'envoi 
d'actes  et  d'une  lettre  remis  en  la  légation 
par  la  famille  de  Marat,  domiciliée  à  Ge- 
nève, relativement  à  la  mort  do  ce  repré- 
.sentantdupeuple  français,  observant  à  cette 
occasion  que  les  bons  patriotes  Genevois 
se  sont  écriés,  en  apprenant  cette  cruelle 
mort  :    On   voit   maintenant  de  quel  côté 
étaient   les   désorganisateurs,  les   assassins, 
les  ennemis  de  la  République  et  les  agents 
des  Autrichiens  et  des  Anglais,  annonçant 
que  l'Assemblée  nationale  Genevoise  con- 
tinue  ses   travaux   constitutionnels  dans 
les  principes  de  l'Egalité  et  de  la  Liberté, 
et  que  si  l'ancienne  aristocratie  de  ce  pays 
persécuta  jadis  Jean-Jacques  Rousseau,  "le 
peuple  victorieux  a  établi  en  son  honneur 
des  fêtes  annuelles,  envoyant  enfin   .son 
adhésion  à  la  Constitution  en  qualité  de 
citoyen  français,  avec  sa  promesse  de  la 
faire  aimer  et  de  la  défendre  jusqu'à  son 
dernier  soupir. 

19  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  4385',  n*  4. 
Ed.  Musée  des  Archives  nationales,  n"  1309. 


354 


CHAPITRE  1".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


773.  —  Requête  de  Jean-Pierre  Marat, 
membre  du  Club  révolutionnaire  gene- 
vois, et  de  Marie  Rrousson,  née  Marat, 
frère  et  sœur  de  Jean-Paul  Marat,  décla- 
rant qu'ayant  appris  par  le  Journal  des 
citoyens  Mercier  et  Carra,  du  14Juillet  1793, 
que  leur  frère  avait  été  assassiné  par  un 
scélérat  portant  dos  lialiils  de  femme,  en 
exécution  du  projet  formé  d'égorger  les 
députés  qui  ont  voté  la  mort  du  ci-devant 
Roi,  ils  réclament  do  la  justice  des  représen- 
tants du  peuple  une  punition  exemplaire 
du  traître  qui  est  arrêté  et  la  poursuite 
rigoureuse  de  ses  complices,  demandant 
également  que  l'extrait  mortuaire  et  l'in- 
ventaire soient  envoyés  au  procureur  gé- 
néral de  la  République  de  Cenève,  et 
priant  que  ses  papiers  et  manuscrits 
soient  mis  sous  scellés  et  sûre  garde  jus- 
qu'à ce  que  la  famille  ait  pris  un  arran- 
gement à  ce  sujet. 

19  juillet  1793. 
Original  signe,  A.  JV.,  F'  4385',  n"  4. 
Ed.  DaUBAN,  La  Démagogie  en  il03  à  Paris, 
p.  280. 

774.  —  Certificat  du  président  et  des 
membres  du  Comité  provisoire  d'adminis- 
tration de  la.  ville  et  République  de  Ge- 
nève, attestant  que  Jean  Marat,  horloger 
à  Genève,  fils  de  feu  Jean  Marat,  de  Ca- 
gliari,  en  Sardaigne,  reçu  citoyen  de  Ge- 
nève le  10  mars  1741,  et  de  Louise  Cabrol, 
est  le  frère  cadet  du  citoyen  que  la  noto- 
riété publique  désigne  comme  étant 
membre  de  la  Convention  nationale  de 
France,  et  qu'on  dit  avoir  été  dernière- 
ment assassiné  à  Paris. 

19  juillet  1793. 

Original,  signé  de  Rochemont  et  Puerari, 
.secrétaires  d'Etat  de  Genève,  A.  A'.,  V  4385', 
n»  4. 

Ed.  DaubaN,  La  Démagogie  en  llO^l  à  Paris, 
p.  281. 

77o.  —  Déclaration  faite  au  Comité  de 
sûreté  générale  par  le  citoyen  Etienne 
Hrings,  demeurant  au  canton  de  Taverny, 
portant  que,  se  trouvant,  le  mercredi  pré- 
cédent, à  Montmorency,  chez,  le  nommé 
Leduc,  aubergiste,  après  dîner,  la  conver- 
sation est  venue  à  tomber  sur  l'assassinat 
qui  venait  de  se  commettre  sur  la  per- 
sonne du  citoyen  Marat,  et  que  le  sieur 


Lediir,  après  avoir  entendu  le  signalement 
de  la  femme  qui  a  assassiné  Marat,  a  dit 
qu'il  se  rappelle  bien  l'avoir  vue  descendre 
cho7.  lui,  où  elle  a  dîné  en  compagnie  de 
deux  évoques  et  d'une  autre  femme,  et 
croit  avoir  reconnu  l'évêque  du  Calvados 
et  celui  de  Nancy. 

19  juillet  1793. 
Original  sijjné,  A.  N.,  V  4385',  n»  4. 

770.  —  Adresse  des  Républicains  Sans- 
culoltes  de  Nogent-le-Rotrou  à  la  Con- 
venlion  nationale,  exprimant  leurs  regrets 
de  la  mort  tragique  de  Marat,  cet  homme 
que  les  Potion,  les  Rrissot,  les  Roland  ap- 
pelaient biii-cw  de  sang,  qui  était  l'ami  de 
la  vérité,  de  la  justice  et  du  peuple,  ju- 
rant par  ses  mânes,  par  le  li  juillet,  le 
10  aotit  et  le  31  mai, de  tirer  vengeance  de 
ses  meurtriers,  qui  ne  seraient  déjà  plus, 
si  leur  affreux  machiavélisme  ne  leur 
avait  donné  pour  rempart  et  pour  cortège 
toutes  les  horreurs  de  la  guerre  civile. 

20  juillet  1793. 

Original,  portant  41  signatures,  A.  N.,  C262, 
n»  582. 

Ed.  Arc/ii«espariemenjaiics,  t.  LXIX,  p.  231. 

777.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jean-François  Féval,  notaire,  officier  mu- 
nicipal d'Argentan,  commissaire  arf  hoc  du 
Conseil  général  permanent  de  cette  ville, 
assisté  de  Michel-François  Chapsal,  secré- 
taire-greffier de  la  municipalité,  et  Raux, 
père,  membre  du  Conseil  général,  au  do- 
micile de  Jacques-François  Corday  d'Ar- 
mont,  père  de  Marie-An  ne- Charlotte  Cor- 
day, auteur  de  l'assassinat  commis  sur  la 
personne  de  .Marat,  afin  de  rechercher  si, 
dans  ses  papiers,  il  pourrait  se  trouver 
quelques  correspondances  criminelles,  in- 
dications des  complices  de  ce  crime  ;  inter- 
rogatoire subi  par  ledit  Jacques-François 
Corday  d'Armont,  qui  a  déclaré  avoir  deux 
fil.s  et  deux  filles,  l'ainéc,  Mnrie-Annc- 
Charlotto,  âgée  d'environ  2o  ans,  qui  de- 
meurait chez  une  do  ses  parentes,  à  Caen, 
rautre,Jacqueline-EIéonore,âgéede22ans, 
doMieurant  avec  lui,  ajoutant  qu'elles  ont 
f.iiL  leur  éducation  à  l'Abbaye-aux-Dames, 
h  Caon,  a  dit,  en  outre,  qu'il  avait  reçu,  il 
y  avait  environ  huit  jours,  une  lettre  de 


MEURTRE  ET  OBSEQUES  DE  MARAT 


255 


k 


sa  fille  aînée,  annonçant  son  dépari  de 
Caen,  attendu  qu'elle  se  proposaitde  quitter 
la  France,  où  elle  ne  pensait  pas  qu"oii 
pût  vivre  tranquille  de  longtemps,  lettre 
qu'il  ne  pouvait  représenter,  parce  que, 
de  colère,  il  l'avait  aussitôt  jetée  dans  le 
feu.  Ledit  Corday  d'Armont,  questionné 
au  sujet  de  la  mort  de  Marat,  a  répondu 
qu'il  avait  vu  dans  Peviel  que  Marat  avait 
été  assassiné  par  une  femme  de  Caen, 
nommée  Charlotte  Corday,  que  la  singu- 
larité du  départ  de  sa  fille  lui  lit  appréhen- 
der qu'elle  lie  fût  l'auteur  de  ce  crime, 
quoique  ne  concevant  pas  qu'une  fille  de 
cet  âge  pût  se  porter  d'elle-mâme  à  des 
choses  si  extraordinaires,  ni  qu'elle  eût 
pu  trouver  un  homme  assez  lâche  pour 
en  partager  le  projet  et  lui  en  laisser  l'exé- 
cution. La  perquisition  la  plus  exacte  faite 
dans  les  papiers  dudit  Corday  d'Armont 
n'a  rien  fait  découvrir  de  relatif  au  crime 
dont  il  s'agit,  ni  même  de  contraire  aux 
lois  de  la  République,  seulement  quelques 
notes  sur  l'histoire  de  France  et  autres 
matières,  sans  aucune  critique. 

20  juillet  1793. 

Copie  collationnée,  A.  N.,  BB'«  703. 
Ed.  C.  Vatei.,   Dossiea  historique  de  Char- 
lotte Corday,  p.  5. 

778.  —  Hommage  à  la  Convention  na- 
tionale, par  un  citoyen  d'Issy-l'Union,  d'un 
tableau  représentant  Marat,  hommage  qui 
est  l'objet  d'une  mention  honorable  et 
d'une  insertion  au  Bulletin. 

21  juillet  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  JV.,  C?59,n°.538. 
Ed.  Archives  purtementaires,  t.  LXIX,p.  272. 

779.  —  Arrêté  de  l'Assemblée  générale 
de  la  section  du  Contrat-Social,  décidant 
d'inviter  toutes  les  sections  de  Paris  con- 
jointement avec  les  autorités  constituées 
et  Sociétés  populaires,  réunies  le  2!)juillet 
aux  Jacobin.s,  de  se  joindre  à  elle  pour 
obtenir  de  la  Convention  que  le  simulacre 
de  Saint-Fargeau  soit  exposé,  tel  qu'il 
était  lors  des  funérailles  sur  la  place  des 
Piques,  de  même  celui  do  Marat  sur  la 
place  de  la  Révolution,  pendant  tout  le 
temps  que  nos  frères  seront  à  Paris,  à 
l'ellet  de  montrer  aux  yeux  de  tous  les 
républicains  les  atrocités  qui  se  sont  com- 


mises en  la  personne  des  vrais  amis  du 
peuple,  et  particulièrement  du  citoyen 
.Marat,  avec  délibération  du  Conseil  géné- 
ral de  la  Commune,  renvoyant  cet  arrêté 
au  Comité  d'instruction  publique. 

21,  30  juillet  1793. 
Extraits,  signés  de  Uentil,  vice-président,  et 
Filleul,    secrétaire,    de    Mottot  et   Coulombeau 

(3  pièces),  A.  N.,  V'  1005',  n»  747. 

780.  —  Lettre  des  citoyens  F.-C.  Gui- 
raull  et  Legray  au  ministre  de  la  justice, 
expliquant  qu'il  y  a  trois  oppositions  a  la 
levée  des  scellés  mis,  le  13  juillet,  au  do- 
micile de  Marat,  qu'il  était  convenu  avec 
le  juge  de  paix  et  le  secrétaire-greffier  de 
la  section  du  ïhéàtre-l^rançais  que,  le  soir 
môme,  à  C  heures,  il  serait  procédé  à  la 
levée  des  scellés,  que  les  opposants  et  les 
commissaires  de  la  Commune  s'étaient 
rendus  à  la  convocation,  mais  que  le  juge 
de  paix  et  le  secrétaire  ne  sont  pas  venus, 
faisant  observer  que  sous  les  scellés  se 
trouvent  dos  papiers  importants  relatifs  à 
Custine,  qu'il  importe  d'avoir,  que  les  juge 
de  paix  et  greffier  semblent  vouloir  em- 
ployer les  marches  tortueuses  de  la  chi- 
cane et  méritent  d'être  rappelés  à  l'ordre, 
et  comme  les  opposants  ont  été  convoqués 
pour  le  lendemain,  à  5  heures,  priant  le 
ministre  de  domier  des  ordres  très  impé- 
ratifs pour  que  ces  scellés  soient  levés, 
ce  jour  et  cotte  heure,  déclarant  que  la  ci- 
toyenne Marat,  intéressante  sous  une  in- 
finité de  rapports,  a  excité  leur  zèle  et  leur 

sensibilité,  et  qu'ils  sont  nommés  par  les 
hommes  du  Dix  Août  ses  conseils  officieux. 

22  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BBi»  703. 

781 .  —  Déclaration  faite  lors  des  opéra- 
tions de  la  levée  des  scellés  après  le  décès 
de  Marat,  portant  que,  d'après  le  dire  du 
citoyen  Lulicr,  procureur  général  syndic 
du  Département,  un  commissaire  nommé 
par  le  Directoire  devait  représenter  les 
héritiers  du  citoyen  Marat  et  faire  procé- 
der à  la  distraction  et  à  l'iaveutaire  des 
papiers  intéressant  la  République  et  qu'elle 
aurait  intérêt  à  connaître,  ce  commissaire 
ne  s'est  pas  présenté,  ainsi  que  l'ont  cons- 
taté le  citoyen  llébeit,  procureur  de  la 
Commune,  les  citoyens  Landragin  et  Ber- 


256 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


got,  officiers  municipaux,  chargés  par  le 
Conseil  général  de  la  Commune  d'assister 
à  cette  levée  des  scellés,  qui  ont  attendu 
avec  le  juge  de  paix  et  les  opposants  jus- 
qu'à 10  heures  du  soir. 

A  cette  déclaration  est  annexée  la  liste 
des  opposants  aux  scellés  apposés  après 
le  décès  de  Marat,  qui  sont  : 

i'  Le  citoyen  Charles-Marie-Joseph  Re- 
luis, demeurant  rue  Traversière,  n"  245  ; 

2»  Le  citoyen  Boulanger,  marchand  pa- 
petier, rue  Saint-Séverin,  au  l'^  étage; 

3»  Le  citoyen  Genard,  serrurier-machi- 
niste à  Paris  (pour  travaux  à  l'imprimerie 
de  Marat)  ; 

4°  Le  citoyen  Debays,  homme  de  loi, 
rue  Richelieu,  n°  117. 

(22  juillet  1793.) 
Minute  paraissant  incomplète  et  Copie,  (2  p.), 
A.iV.,  FM3851,  n»  4. 

782.  —  Insertion  au  Bu?/c<î)i  d'une  adresse 
de  la  Société  populaire  d'Auxerre,  par 
laquelle  elle  manifeste  son  indignation 
au  sujet  de  l'assassinat  sacrilège  de  Marat. 

(23  juillet  1793.) 
Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,C260,n°538. 
Ed.  Archives  parlementaires, t.  LXIX,  p.  351. 

783.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Belfort,  déplorant  la  mort  de 
Marat,  qui  cependant  était  prévue, car  celui 
qui,  le  premier,  avait  osé  tonner  contre 
la  tyrannie  des  rois,  le  fol  orgueil  des 
nobles,  l'hypocrisie  et  le  charlatanisme 
des  prêtres,  devait  finir  par  tomber  sous 
les  poignards  de  leurs  infâmes  satellites, 
déclarant  que  l'assassinat  de  l'Ami  du 
peuple,  loin  de  déconcerter  les  défenseurs 
de  la  liberté,  vient  de  centupler  leur  éner- 
gie, et  demandant  que  les  honneurs  du 
Panthéon  français  lui  soient  accordés,  que 
le  cadavre  ensanglanté  de  Marat  soit  dans 
tous  les  départements  offert  aux  regards 
du  peuple,  que  la  hache  nationale  frappe 
les  royalistes,  les  Feuillants,  les  partisans 
du  Marais,  qu'une  armée  formidable,  com- 
posée des  députés  de  la  Fédération  du 
10  août,  soit  envoyée  partout  où  il  y  aura 
des  fédéralistes  et  des  traîtres  à  com- 
battre. 

23  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  26G,  n"  626. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,p.  153. 


784.  —  Adresse  de  la  Société  des  Amis 
de  la  Constitution  républicaine  d'Autun  à 
la  Convention  nationale,  exprimant  sa  vive 
douleur  de  la  mort  de  Marat,  tombé  sous 
le  fer  assassin,  sous  les  coups  d'une  femme 
qu'inspirait  sans  doute  le  fanatisme  royal, 
invitant  les  sections  de  Paris  à  ne  pas  lui 
décerner  les  honneurs  du  Panthéon  avant 
le  terme  fixé  par  la  loi,  attendu  qu'il  suf- 
fira, pour  ce  constant  ami  du  peuple,  que 
sa  mémoire  soit  gravée  dans  le  cœur  de 
tous  les  vrais  républicains,  et  mettant  au 
défi  la  faction  infernale,  qui  l'a  fait  as- 
sassiner et  qui  prétendait  voir  toujours 
les  poignards  dirigés  conti'e  elle,  de  mon- 
trer une  seule  cicatrice  honorable. 

13  (lisez  23)  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  266,  n"  626. 
Kd.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  154. 

785.  —  Lettre  du  ministre  do  la  justice 
au  juge  de  paix  de  la  section  du  Théâtre- 
Français,  dite  de  Marseille,  déclarant  que, 
comme  il  n'a  reçu  aucune  réponse  à  la 
lettre  qu'il  a  écrite,  le  17  juillet,  au  pré- 
.sident  du  Comité  de  salut  public,  au  sujet 
de  la  présence  de  deux  membres  de  la 
Convention  à  la  levée  des  scellés  au  do- 
micile de  Marat,  il  l'invite  à  procéder,  sans 
délai  à  la  levée  de  ces  scellés,  dans  les  formes 
ordinaires,  en  présence  des  parties  inté- 
ressées et  des  commissaires  nommés  à 
cet  effet,  soit  par  la  Commune,  soit  par  le 
Département,  le  Conseil  exécutif  n'ayant 
pas  le  droit  d'en  désigner  sans  y  être  au- 
torisé par  décret,  et  priant  lé  juge  de  paix 
de  faire  toutes  les  diligences  nécessaires 
pour  accélérer  une  opération  qui  intéresse 
la  famille  de  celte  malheureuse  victime 
du  fanatisme,  et  dont  le  résultat  donnera 
peut-être  encore  des  lumières  sur  les  vrais 
intérêts  de  la  République  et  sur  quelques- 
uns  des  ennqmis  qu'elle  nourrit  encore 
dans  son  sein. 

23  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB'^  703. 

786.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, étant  instruit  que  le  citoyen  Adam 
[Lux],  dOputéde  la  ville  deMayence,  demeu- 
rant hôtel  des  Patriotes  Hollandais,  a  fait 
imprimer  un  ouvrage  ayant  pour  titre  : 


MEU«TRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


237 


Acte  courarjcux  de  Charlotte  Cordatj,  consi- 
dérant que  cet  ouvrage  ne  pourrait  avoir 
pour  but  que  des  intentions  perfides  de  la 
part  de  son  auteur,  décidant,  en  consé- 
quence que  le  citoyen  Fenaux,  l'un  de 
ses  secrétaires,  est  chargé  de  se  trans- 
porter au  domicile  dudit  Adam,  de  faire 
perquisition  exacte  desdits  imprimés,  de  les 
saisir,  ainsi  que  les  instruments  servant 
à  ladite  impression,  de  les  rapporter  au  Co- 
mité et  de  l'y  faire  conduire,  autorisant  à 
cet  effet  ledit  Fenaux  à  requérir  la  force 
armée  nécessaire  et  l'assistance  des  offi- 
ciers civils  pour  l'exécution  du  présent 
arrêté. 

23  juillet  1793. 
Extrait  du  registre   des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  288. 

787.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, informé  qu'il  surgit  des  difficultés 
au  sujet  de  la  levée  des  scellés  apposés  chez 
le  citoyen  Marat,  considérant  qu'il  existe 
sous  ces  scellés  des  pièces  qui  intéressent 
la  sûreté  publique,  décidant  que  lesdits 
scellés  seront  levés,  le  lendemain,  24 juillet, 
qu'il  ne  sera  donné  aucune  connaissance 
des  papiers  qui  se  trouveront  sous  lesdits 
scellés  à  qui  que  ce  soit,  que,  distrac- 
tion faite  de  ceux  qui  appartiennent  à 
la  citoyenne  Evrard  et  qui  lui  seront 
remis,  lesdits  papiers  seront  apportés  au 
Comité  de  sûreté  générale,  et  nommant 
les  citoyens  Chabot  et  Drouet  pour  être 
présents  à  la  levée  des  scellés  et  pour 
mettre  le  présent  arrêté  à  exécution,  en 
présence  seulement  des  officiers  publics 
et  des  commissaires  nommés  à  cet  effet. 

23  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'ii  288  ; 
copie  conformé,    A.  N.,  F'  4385',  n»  4. 

788.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  le  citoyen  Adam  Lux, 
député  extraordinaire  de  Mayence  à  la 
Convention  nationale,  sera  conduit  à  la 
maison  d'arrêt  de  la  Force,  à  Paris,  pour 
y  être  détenu  jusqu'à  ce  qu'il  en  ait  été 
aukrement  ordonné. 

24  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrestations  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*li  288. 

T.  IX, 


789.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant,  attendu  l'absence  des 
citoyens  Drouet  et  Chabot,  nommés  com- 
missaires par  son  arrêté  du  23  courant, 
pour  être  présents  à  la  levée  des  scellés 
apposés  dans  le  domicile  du  défunt  ci- 
toyen Marat,  en  présence  des  officiers 
publics  et  des  commissaires  nommés  à 
cet  effet,  que  le  citoyen  Guffroy,  l'un  de 
ses  membres,  assistera  à  ladite  levée  de 
scellés,  au  lieu  et  place  des  citoyens  Drouet 
et  Chabot. 

25  juillet  1793. 
Extrait  du   registre   des   arrestations  du  Co- 
mité   de  sûreté    générale,    A.  N.,    AF*ll  288  ; 
copie  conforme,  A.  N.,  F'  4385',  n"  4. 

790.  —  Lettre  du  citoyen  Beauvallet  à  la 
Convention  nationale,  faisant  connaître 
que,cliargé  par  la  Commune  de  Paris,  dont 
il  est  membre,  de  transmettre  à  la  postérité 
les  traits  de  l'immortel  républicain  Marat, 
il  s'empresse  de  déposer  au  sein  de  la 
Convention  l'image  de  ce  collègue, deuxième 
martyr  de  la  Révolution,  et  déclarant  que 
son  âme  sera  entièrement  satisfaite,  si  la 
Convention  daigne  accepter  l'hommage 
de  son  travail. 

25  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  260,  n»  550. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  523. 

791.  — Autre  lettre  du  citoyen  Beauval- 
let à  la  Convention  nationale,  annonçant 
qu'ayant  été  chargé  par  la  Commune  de 
Paris  de  faire  le  buste  de  Marat,  il  a  cru 
devoir  avant  tout  en  déposer  un  premier 
plâtre  au  sein  de  la  Convention,  et  solli- 
citant l'honneur  d'être  admis  à  sa  barre. 

25  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  262,  n"  584. 

792.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  le  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle  sera  tenu  de  faire  placer, 
dans  le  lieu  de  réunion  de  l'Assemblée, 
les  bustes  de  Brutus,  Le  Peletier  et  Marat, 
acceptant  l'offrande  du  citoyen  Beauvallet, 
ordonnant  qu'il  sera  fait  mention  ho- 
norable au  procès-verbal  de  l'adresse  de 
l'artiste,  qui  a  si  bien  servi  sa  patrie  par 
l'emploi  de  ses  talents,  et  que  l'adresse 
sera  insérée  au  Bulletin,  et  renvoyant  le 
tout   au    Comité    d'instruction    publique, 

17 


2S8 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE^F.A  RÉVOLUTION 


chargé  de  délerniiner  le  genre  de  récom- 
pense dont  le  citoyen  Beauvallet  s'est  rendu 

digne. 

25  juillet  1793. 

Extrait  du  procès- verbal,  A.N.,G  260,  n°  538. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,p.  523. 

793.  —  Admission  à  la  barre  de  la  Con- 
vention nationale  d'une  députation  de  la 
Société  républicaine  des  Cordeliurs,  (lui 
annonce  que,  dimanche  prochain,  voulant 
payer  à  la  mémoire  de  Marat  le  tribut  que 
méritent  son  civisme,  ses  travaux  et  son 
intrépidité,  elle  déposera  son  cœur  sur  un 
autel,  au  lieu  de  ses  séances,  et  invite  la 
Convention  h  envoyer  une  députation  à 
cette  cérémonie,  avec  décret  de  la  Con- 
vention, décidant  qu'une  députation  de 
24  membres  assistera  à  la  cérémonie  qui 
aura  lieu,  dimanche,  en  l'honneur  de 
Marat,  assassiné  pour  la  cause  de  la  liberté. 

26  juillet  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,C259,  h"  540, 
et  minute,  signée  d'Audouin,  A.  N.,  G  260, 
n"  551. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  541 . 

794.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine d'Ax,  déparlement  de  l'Ariège,  à  la 
Convention  nationale,  déclarant  que  les 
républicains  d'Ax  ont  béni  la  sainte  in- 
surrection qui  fit  triompher  les  manda- 
taires fidèles  et  chassa  les  traîtres  de  la 
Convention,  qu'ils  ont  pleuré  sur  le  sort 
de  l'Ami  du  peuple,  que  des  scélérats  ont 
fait  assassiner,  et  délibéré  de  porter  son 
deuil  et  de  lui  rendre  des  honneurs  fu- 
nèbres, ajoutant  qu'ils  attendent  avec  im- 
patience le  10  août,  ce  jour  mémorable 
qui  réunira  tous  les  Français,  épouvantera 
les  tyrans,  détruira  la  coalition  de  ces 
monstres  et  ramènera  la  paix. 

26  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  26G,  n°  626. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  166. 

"95.  —  Lettre  de  la  Société  populaire 
et  républicaine  de  Langres  à  la  Conven- 
tion nationale,  rendant  compte  de  la  cé- 
rémonie civique  et  funèbre  qu'elle  a  célé- 
brée, le  21  juillet,  en  l'honneur  de  Marat, 
martyr  de  la  Liberté,  où  le  cortège,  après 
avoir  traversé  une  partie  de  la  ville,  s'est 
arrêté  sur  la  place  de  la  Révolution,  les 


vertus  civiques  de  Marat  ont  été  célébrées 
dans  des  discours,  avec  chants  d'hymnes 
et  d'airs  analogues  à  la  circonstance,  et 
les  citoyens  ont  jeté  des  Heurs  sur  l'urne 
funéraire  qui  a  été  portée  et  déposée  au 
pied  de  la  statue  de  la  Liberté,  comme  un 
monument  éternel  du  patriotisme  et  de  la 
surveillance  de  Marat,  ladite  lettre  accom- 
pagnée du  programme  de  la  cérémonie 
civique  et  funèbre  en  question. 

27  juillet  1793. 
Minute  et  copie  conforme  (ï  pièces),  A.   N., 
C  262,  n»  586. 

Ed.  Arc/iiuesparIemenlaxre8,t.LXIX,  p.  589. 

796.  —  Renvoi  par  la  Convention  natio- 
nale au  Comité  de  sûreté  générale,  des 
actes  et  de  la  lettre  relatifs  à  la  mort  de 
Marat,  remis  à  la  légation  de  France  à 
Genève,  que  fait  passer  le  citoyen  SoulaVie, 
résident  de  la  République  de  France  près 
celle  de  Genève. 

29  juillet  1793. 
Extrait    du    procès-verbal,    A.  N.,    C   259, 
n'  540, 

Ed.  ArcJiiijegparlemenlnire»,  t.  LXIX,  p.  655. 

797.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Saint-Hostien,  district  du  Puy,  à 
la  Convention  nationale,  l'adjurant  de 
faire  tomber  toutes  les  têtes  coupables, 
d'extirper  de  la  terre  de  la  Liberté  tous 
les  traîtres  qui  s'étaient  glissés  au  sein  de 
la  République  et  qui  cherchaient  à  la  ren- 
verser, demandant  encore  que  le  nom  de 
la  détestable  ville  de  Caeu  soit  changé  en 
celui  de  Gain,  qu'elle  porte  le  nom  d'un 
antique  traître,  puisque  c'est  de  chez  elle 
qu'est  parti  le  coup  qui  a  tranché  les  jours 
de  son  frère  .\bel  (Marat)  et  qu'elle  est 
encore  le  réceptacle  des  traîtres. 

29  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  267,  n»  634. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.  1 82 . 

798.  —  Lettre  de  la  Société  des  Sans- 
culottes  montagnards  de  Tonnerre  au  pré- 
sident de  la  Convention  nationale,  an- 
nonçant que  l'apothéose  de  Marat  a  été 
célébrée,  le  27  de  ce  mois,  dans  le  local  (le 
la  Société,  aux  ci-devant  Ursulines,  avec 
le  concours  de  la  Société  des  citoyennes 
Amies  de  la  Constitutionj  et  qu'après  les 


mkurtrf:;  et  obsèques  de  mauat 


250 


épanchements  do  lu  douiftur,  l'Iiymne  de 
la  Liberté  a  été  chanté. 

29  juin  (iuillet)  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  206,  n»  626. 
Ed.  Archives  partemcntaireê,  t.  LXX,  p.  164. 

799.  —  Délibération  du  Conseil  général 
de  la  Commune,  renvoyant  au  Comité 
d'instrurlion  publique  un  arrêté  de  la 
section  du  Contrat-Social,  qui  invite  les 
sections  et  les  sociétés  populaires  à  se 
joindre  à  elle  pour  obtenir  de  la  Conven- 
tion que  les  simulacres  de  Saint-Fargeau 
et  de  Marat  soient  exposés,  tels  qu'ils 
étaient  lors  de  leurs  funérailles,  avec 
lettre  d'envoi  de  M.  Coulombeali,  Secré- 
taire-greffier. 

30,  31  juillet  1793. 
Extrait  conronne  et  oiiginal  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  F"  1005',  n»74ï. 

800.  —  Lettre  de  la  Société  populaire 
de  Monlauban  à  la  Convention  nationale, 
renouvelant  l'expression  de  ses  sentiments 
de  vive  douleur  au  sujet  de  l'Iiorrible  as- 
sassinat commis  sur  la  personne  du  re- 
présentant Marat,  et  adressant  l'hominage 
qu'elle  a  rendu  publiquement  aux  cendres 
de  ce  nouveau  martyr  de  la  Liberté,  avec 
l'éloge  de  .Marat,  prononcé,  le  25  juillel, 
à  la  tribune  de  la  Société  des  Amis  de  la 
Liberté  et  de  l'Egalité  de  Montauban,  par 
le  citoyen  Baron,  membre  de  ladite  Société. 

31  juillet  1793. 
Original   signé  et  imprimé  (2  pièces),  A.  N., 
C  267,  n"  630. 

Ed.  Archive»  parlementaires,  t.  LXX,  p.  4  IC. 

801.  —  Apothéose  du  citoyen  Marat, 
l'Ami  du  peuple,  député  de  Paris  à  la  Con- 
vention nationale,  célébrée  au  sein  de 
la  Société  des  citoyennes  Amies  de  la 
Constitution  républicaine,  séante  ù  Ton- 
nerre, aux  ci-devant  L'rsulines,  le  l'^aoï'it, 
et  prononcée  par  le  sieur  Verne,  avec  dé- 
cision de  la  Société,  arrêtant  l'impression 
de  cette  apothéose  et  son  envoi  à  la  Con- 
vention et  aux  sociétés  populaires. 

l"  août  1793. 
(Remis  à  la  séance  du  14  septembre.) 
Imprimé,  A.  N,,  G  271,  n"  668. 

808.  ^  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, chargeant  le  juge  de  paix  de  la 


section  du  ThéAtre-Français  de  faire  ap- 
porter, le  jour  môme,  à  8  heures  du  soir, 
au  Comité,  le  sac  où  se  trouvent  les  pa- 
piers de  Jean -Paul  Marat,  représentant 
du  peuple,  assassiné  par  la  Corday,  et  d'y 
être  présent  avec  son  greffier  pour  la  recon- 
naissance des  scellés  apposés  sur  ledit  sac. 


Minute,  A 


1"  aotU  1793. 
AT.,  F'  438.^',  n»  4. 


80.1.  —  Procès-verbal  de  recolenient  et 
d'inventaire,  par  les  soins  du  Comité  de 
siireté  générale,  des  papiers  trouvés  en  la 
possession  de  la  ciloyenn(!  Evrard,  veuve 
de  Jean-Paul  Marat,  représentantdu  peuple, 
avec  la  description  sommaire  desdils  pa- 
piers, indiqués  sous  les  rubriques  sui- 
vantes : 

1"  Lettres,  mémoires,  notices,  journaux 
dépareillés  et  réclamations,  qui  avaient  été 
adressés  au  citoyen  Marat  et  sont  réunis, 
en  présence  de  la  citoyenne  Evrard,  en 
7  liasses; 

4°  38  pièces  ou  chemises  relatives  à  la 
lialiison  du  général  Cusline; 

3°  7  autres  mémoires  ou  lettres  adres- 
sés tant  au  citoyen  Marat  qu'au  ministre, 
concernant  des  objets  de  sûreté  générale; 
4°  Les  ouvrages  du  citoyen  .Marat,  consis- 
tant: en  1  volume  in-8de  323 pages,  intitulé: 
Mémoires  sur  tes  expériences  que  Newton 
donne  en  preuve  du  système  de  la  différente 
réfrnngibililé  des   rayons  élhérogèncs  ;    un 
autre  volume  in-8  de  20)  pages,  intitulé  : 
Recherches  physiques  sur  le  feu,  avec  des 
notes  manuscrites;  un   sac  contenant   un 
ouvrage  manuscrit  qui  devait  être  intitulé: 
VKrole  du  citoyen,  ou  Histoire  secrète  des 
machinations  de    la  Cour,   de    l'Assemblée 
constituante,  du  Cluh  monarchique,  des  i/é- 
néraux  et  des    principaux    ennemis   de  la 
Liberté  qui  ont  figuré  dans  la  Révolution; 
un  autre   ouvrage,  aussi  manuscrit,  inti- 
tulé :  Analyse  de  différents  systèmes  iur  le 
feu  et  la  chaleur,  congélation  et  thermomètre; 
un  autre  Inanuscrit  intitulé  :  Les  Vhaincs 
de  l'esclavage;  un   autre    ouvrage,    partie 
imprimé    et   partie    manuscrit,   intitulé  ; 
J)écouvcrte  sur  la  lumière  constatée  par  une 
suite  d'expériences  nouvelles;  un  rouleau  de 
trois  ou  quatre  feuilles  détachées  avec  le 
litre  :  Histoire  de  la  Révolution  ;  une  autre 


260 


CHAPITRE  I•^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


liasse  dans  laquelle  se  trouvent  plusieurs 
ouvrages,  l'un  sur  la  physique,  intitulé  : 
Cristal (V Irlande  cl  du  Brésil;  un  autre  :  Dis- 
cours sur  les  moyens  de  perfectionner  VFax- 
cyclopédie;  plusieurs  feuilles  manuscrites 
et  imprimées,  qui  paraissent  relatives  à 
l'ouvrage  ci-dessus  :  L'Ecole  du  citoyen; 
une  autre  liasse  de  petites  notes  destinées 
à  un  ouvrage  intitulé  :  Administration  des 
finances;  un  autre  manuscrit  in-4,  sur  le- 
quel se  trouve  écrit  :  Ma  correspondance. 

A  la  suite  de  ce  procès-verbal  d'inven- 
taire, signé  de  Guffroy  et  de  Simonne 
Evrard,  se  trouve  un  arrêté  du  Comité  de 
.  sûreté  générale,  décidant  que  les  papiers 
relatifs  à  Custine,  mentionnés  à  l'article  2, 
et  ceux  décrits  article  3,  resteront  déposés 
aux  archives  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, et  que  le  surplus  des  papiers  et  ma- 
nuscrits de  Jean-Paul  Marat  sera  remis  à 
la  citoyenne  Evrard,  avec  une  copie  de 
l'inventaire  et  de  l'arrêté. 

2  août  1793. 
Original,  signé  de  GufTroy,  Laignelot,  Lavi- 
comterie,  Amar  et  Ingrand,  a.  iV.,F''S385',n»4. 

804.  — Adresse  de  la  Société  Fraternelle 
à  la  Convention,  annonçant  qu'elle  se  pro- 
pose d'honorer  la  mémoire  de  deux  mar- 
tyrs de  la  Liberté,  Le  Peletier  et  Marat,  et 
qu'à  cet  elfet  elle  fera,  le  dimanche  4  août, 
l'inauguration  solennelle  de  leurs  deux 
bustes,  pour  leur  rendre  le  tribut  d'hom- 
mage et  de  reconnaissance  que  méritent 
ces  deux  grands  hommes,  invitant  la  Con- 
vention à  y  envoyer  une  députation  et 
demandant  la  permission  de  déposer,  dans 
le  salon  de  la  Liberté,  le  buste  de  Marat, 
qui  sera  ensuite  porté,  avec  celui  de  Le 
Peletier,  à  la  Société  Fraternelle,  donnant 
enfin  l'itinéraire  du  cortège,  qui  partira  de 
la  salle  de  la  Société,  se  rendra  à  la  place 
des  Piques,  puis,  par  la  rue  Saint-Honoré, 
à  la  place  de  la  Révolution,  le  Pont-Tour- 
nant, les  Tuileries  jusqu'au  péristyle  du 
pavillon  de  l'Unité,  avec  décret  de  la  Con- 
vention nationale,  portant  qu'une  dépu- 
tation de  24  membres  assistera  à  cette 
cérémonie. 

(3  août  1793.) 

Minute  non  signée,  A.  N.,  G  2GG,  n"  020; 
extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  263,  n°  587. 

Ed.  Archive! parlementaires,  t.  LXX,  p.  181. 


803.  —  Eloge  funèbre  de  Marat,  pro- 
noncé à  la  Société  des  Amis  de  la  Répu- 
blique, séante  en  l'église  ci-ilevanl  de 
l'hôpital,  à  Tonnerre,  le  4  août,  en  pré- 
sence des  administrateurs  du  district, 
des  juges  du  tribunal,  du  procureur  de  la 
commune,  des  membres  du  comité  de 
salut  public,  des  commandants  de  la  garde 
nationale,  avec  lettre  d'envoi  à  la  Con- 
vention, où  il  est  dit  que  «  c'est  en  imi- 
tant Marat,  en  se  montrant  comme  lui 
les  plus  ardents  défenseurs  de  la  Liberté 
et  de  l'Egalité,  en  maintenant,  au  péril  de 
leur  vie,  l'unité  et  l'indivisibilité  de  la  Ré- 
publique, qu'ils  vengeront  sa  mort  ». 

4,  6  août  1793. 
Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  G  267,  n»633. 

Ed.^rc/iiKe»paricmen(aires,t.LXXII,p.l37. 

806.  —  Adresse  des  Sans-culottes  répu- 
blicains d'Amboise  à  la  Convention  natio- 
nale, déplorant  la  perte  de  Marat,  détes- 
tant le  jour  fatal  où  un  monstre,  armé  par 
l'aristocratie,  ravit  au  peuple  son  ami,  à 
la  liberté  son  plus  ardent  défenseur,  jour 
qui  sera  longtemps  un  jour  de  deuil  et  de 
tristesse  pour  les  vrais  amis  de  la  Répu- 
blique, réclamant  vengeance  contre  la 
faction  scélérate,  qui  poursuit  le  cours  de 
ses  trames  liberticides  et  veut  frapper 
d'un  nouveau  coup  la  République,  en  lui 
enlevant  les  députés  patriotes,  Marat  n'é- 
tant pas  le  seul  qu'on  ait  projeté  de  livrer 
au  fer  des  assassins,  signalant  à  la  vindicte 
publique  ces  mandataires  infidèles  qui,  se 
voyant  démasqués  et  livrés  au  glaive  de  la 
loi,  ont  déserté  leurs  postes  et  se  sont 
enfuis  dans  les  départements  pour  y  fo- 
menter des  troubles,  leur  atroce  perfidie 
contre  Marat,  leur  complot  sanguinaire  n'a 
rien  qui  doive  surprendre,  invoquant  sur- 
tout dans  ces  circonstances  critiques  les 
Montagnards,  parmi  lesquels  Marat  fut 
toujours  assis  et  dont  il  partagea  les  tra- 
vaux et  la  gloire. 

6  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  0  266,  n»  629. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  337. 

807.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Saint-Pol  au  peuple  français, 
déclarant  qu'un  nouveau  crime  vient  d'être 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MAHAT 


2iil 


commis,  et  qu'une  main  enueiuie  a  plcuigé 
le  fer  dans  le  sein  de  Marat,  de  l'Ami  du 
peuple,  dénonçant  la  faction  libeiticide 
qui,  par  un  système  de  diffamation,  a 
cherché  sans  cesse  à  avilir  les  palrioles, 
i'I  qui,  en  ro  moment,  pn-'clio  ouverte- 
ment le  fédéralisme  dans  les  départements, 
attestant  que  la  mort  de  Marat  sera  utile 
à  la  patrie,  et  que,  puisque  le  destin  a 
voulu  que  la  cause  de  la  liberté  fût  ci- 
mentée du  sang  des  patriotes,  son  sang  et 
celui  de  Le  l'oletier  assurent  qu'elle  ne 
périra  jamais  (juillet  1793),  reçue  le 

6  août  1793. 
Original  signé,  ^.  JV.,  C  2GG,  n»  0^9. 
Ed.  Archives  pnrlcmentaircs,  t.  LXX,  p.  338. 

808.  —  Adresse  des  citoyens  de  la  sec- 
tion du  Contrat- Social  à  la  Convention  na- 
tionale, annonçant  qu'après  avoir  répandu 
sur  la  tombe  de  Marat  des  feuilles  de  chêne 
et  des  (leurs,  la  section  s'est  occupée  do 
son  oraison  funèbre,  et  convoquant  à  cette 
cérémonie,  qui  aura  lieu  le  jeudi  suivant, 
à  3  heures  du  soir,  dans  l'église  de  Saint- 
Euslache,  lieu  de  ses  séances,  où  le  simu- 
lacre de  ce  représentant  du  peuple,  étendu 
sur  son  lit  de  mort,  sera  offert  toute  la 
journée  aux  regards  des  citoyens,  exhor- 
tant leurs  frères  des  déparlemenls  à  ma- 
nifester leur  indignation  devant  ce  spec- 
tacle affreux,  à  venir  entendre  le  récit  de 
la  vie  malheureuse  de  ce  martyr  de  la  Li- 
berté, de  l'homme  immortel  que  la  pos- 
térité couronnera  dq  gloire,  priant  enfin 
la  Convention  nationale  d'envoyer  une 
députation,  avec  décret,  portant  qu'une 
dépulation  de  24  membres  assistera  à  cette 
cérémonie. 

6  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  0  2GG,  n»  029;   o.\- 
trait  du  procès-verbal,  A.  N.,  G  263,  n»  587. 
Ed.  Archives  parlementaires,  l.  LXX,  p.  3i3. 

809.  —  Lettre  du  citoyen  Deseine, 
sculpteur,  sourd  et  muet,  au  président 
de  lu  Convention  nationale,  demandant 
son  admission  à  la  barre,  déjà  sollicitée 
trois  jours  de  suite,  à  l'effet  de  faire  hom- 
mage du  buste  de  Marat. 

G  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  265,  n»  G13. 
Ed.  Archives  parlumenlaires,  t.  LXX,  p.  350. 


810.  —  Lecture  à  la  Convention  natio- 
nale, de  la  pétition  du  sculpteur  Deseine, 
qui  déclare  avoir  voulu,  par  le  buste  qu'il 
a  exécuté  lui-même,  honorer  la  mémoire 
du  plus  intrépide  défenseur  des  dioits  du 
peuple,  transmettre  à  la  postérité  sa  res- 
semblance pour,  lui  rappeler  sans  cesse 
avec  ((uelle  énergie  il  avait  embrassé 
la  cause  de  la  [.iberté,  et  décret  agréant 
l'hommage  du  citoyen  Deseine,  décidant 
que  le  busie  de  Marat  sera  placé  dans  la 
salle  des  séances,  et  renvoyant  la  pétition 
aux  Comités  d'instruction  publique  et  des 
finances. 

G  août  1793. 
Exlrait  du  procès-verbal,  .4 .  N. ,  G  203 .  n»  587. 
Ed.  Archives  parlementaires ,  t.  LXX,  p.  356. 

811.  —  Epître  (en  vers)  à  Marat,  par 
E.-L.-A.  Létang,  citoyen  de  la  section  de 
la  Réunion,  qui  en  fait  hommage  à  la 
Convention  nationale. 

7  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  207,  n»  630. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  418. 

812.  —  Adresse  de  la  veuve  de  Jean- 
Paul  .Marat,  l'Ami  du  peuple,  à  la  Conven- 
tion nationale,  demandant  justice  des  at- 
tentats nouveaux  commis  contre  la  mé- 
moire du  plus  intrépide  etdu  plus  outragé 
des  défenseurs  du  peuple,  dénonçant  les 
lihellisles  hypocrites,  les  plus  lâches  de 
tous  les  folliculaires,  les  Carra,  les  Ducos, 
les  Dulaure,  qui  s'efforcent  de  peindre, 
sous  les  traits  d'une  héroïne  intéressante, 
le  monstre  qui  plongea  dans  le  sein  de 
Marat  le  fer  parricide,  qui  la  vantent  sans 
pudeur  dans  leurs  écrits  périodiques,  pour 
encourager  ses  pareilles  à  égorger  le  reste 
des  défenseurs  de  la  Liberté,  jusqu'au  vil 
Pétion,  qui,  à  Caen,  dans  l'assemblée  de 
ses  complices,  a  osé  dire  à  cette  occasion 
que  l'assassinat  était  une  vertu,  montrant 
la  scélérate  perfidie  des  conspirateurs,  qui 
répandent  à  grands  frais  d'infâmes  gra- 
vures où  l'exécrable  assassin  est  repré- 
senté sous  des  traits  favorables,  tandis 
que  le  martyr  de  la  Liberté  est  déllguré 
par  les  plus  horribles  convulsions,  signa- 
lant les  écrivains  scélérats  qui,  au  nom 
de  Marat,  prêchent  les  maximes  extrava- 
gantes à  lui  prêtées  par  ses  ennemis,  qui 


iM 


CHAIMTIIE  1".  —  JOUHNÉES  IIISTOKIQUES  DE  LA  HÉVOLUTION 


le  poursuivent  de  leurs  calomnies  en  le 
rcprésentunt  comme  un  apôtre  insensé  du 
désordre  et  de  l'anarchie,  deux  surtout, 
Jacques  Roux  et  le  nommé  Le  Clerc,  qui 
prétendent  continuer  ces  feuilles  patrio- 
tiques et  faire  parler  son  ombre  pour  ou- 
trager sa  mémoire,  qui,  peu  de  jours  avant 
la  mort  de  Marat,  avaient  été  dénoncés  par 
lui  au  Club  des  Cordeliers,  comme  des 
agents  stipendiés  pour  troubler  la  tran- 
quillité publi(|ue,  et  furent  chassés  solen- 
iielleraenl  du  sein  de  cette  société  popu- 
laire. Le  but  de  cette  faction  perfide  est  de 
diffamer  les  amis  du  peuple  qu'elle  désigne 
sous  le  nom  de  Maratisles,  d'exciter  les 
Français,  qui  se  rassemblentpourle  lOaoùt, 
et  de  troubler  ces  journées  par  quelque 
catastrophe  funeste;  la  veuve  de  Marat  les 
dénonce  à  l'univers,  la  mémoire  de  Marat 
est  le  seul  bien  qui  lui  reste,  elle  veut 
consacrer  à  sa  défense  les  derniers  jours 
d'une  vie  languissante. 

8  août  (par  erreur  8  juillet)  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  2G7,  n»  G3t. 
Y,ii.  Arcliioes  parlementaires,  t.  LXX,p.  527. 

813.—  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant  l'insertion  de  la  pétition 
de  la  veuve  de  Marat  au  Bulletin,  et  char- 
geant son  Comité  de  sûreté  générale 
d'examiner  la  conduite  des  écrivains  dont 
elle  se  plaint,  avec  déclaration  de  Ducos, 
membre  de  la  Convention,  désigné  dans  la 
pétition  comme  l'un  des  écrivains  calom- 
niateurs, affirmant  que,  depuis  le  31  mai, 
il  n'a  travaillé  à  aucune  feuille  publique, 
et  demandant  que  sa  déclaration  soit  éga- 
lement insérée  au  Uullelin  et  au  procès- 
verbal. 

8  août  1793. 

Extrait  du  procc8-verbal,i4.iV.,  C  2G3,n°588. 

Ed.  Archives  parlementaires ,  t.  LXX,  p.  528. 

814.  —  Lecture  à  la  Convention  natio- 
nale, de  la  liste  des  24  membres  nommés 
par  le  bureau  et  qui  sont  invités  à  assister 
ce  soir,  9  août,  à  la  cérémonie  funèbre  en 
l'honneur  de  Marat,  dans  l'église  de  Saint- 
Eustache,  savoir  :  |{o\iquier,  Piiiet  aiiié, 
Pérard,  HouxFazillac,  Legendre  (de  Paris), 
Chabot,  Dupuy  llls,  Ichon,  Dubarran,  Du- 
nioiit  (de  la  Somme),  Laignelot,  Thomas 
Lindet,  Jagot,  Piorry,  Fourcroy,  Forestier, 


Laplanche,  daston,  (!ay-Vernon,  Maure, 
Luioy  jeune,  (luillemardet,  Le  Hon,  et  Le 

Carpentier. 

9  août  1793. 
E.\traitduprocès-verb.il,  A.N.,C263,n''589. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  590. 

811).  —  Lettre  du  sieur  Cratton,  lieute- 
nant de  gendarmerie  nationale  aux  Sables- 
d'Olonne,  à  la  Convention  nationale,  ac- 
compagnant l'envoi  d'un  quatrain  k  la 
mémoire  de  Marat. 

10  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  271,  n«  6G5. 

Cf.  Procés-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XX,  p.  39. 

816.  —  Lettre  de  la  Société  des  Amis  de 
la  Liberté  et  de  l'Egalité  de  Caslanet,  au 
président  de  la  Convention  nationale,  ex- 
primant la  douleur  qu'elle  a  ressentie  a. 
la  nouvelle  de  l'assassinat  de  Murât,  ce 
défenseur  intrépide  de  la  Liberté,  frappé 
par  une  main  barbare,  et  déclarant  qu'en 
exterminant  les  ennemis  de  la  patrie, 
l'Ami  du  peuple  sera  vengé. 

11  août  1793. 

Original,  signé  des  membres  composant  le 
Comité  de  correspondance  de  la  S'iciélé,  A.  N., 
C  207,  n"  C31. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.  4. 

817.  —  Poème  à  la  louange  de  Marat, 
par  le  citoyen  Dorat-Cubières,  offert  à  la 
Convention  nationale. 

11  août  1793. 

Minute  avec  ratures,  A.  N.,  C  2G7,  n°  G32. 

Ed.Arc/iiues  parlementaires,  t.  LXXII,  p.  22. 

Cet  écritdeMicliel  de  Palmezeaux-Cubières,  dit 
Dorat-Cubières,  parut  en  1793,  sous  le  titre  de  : 
Les  deux  martyrs  de  la  Liberté,  ou  portraits  de 
Marat  et  Le  Peletier,  in-S". 

818.  —  Envoi  à  la  Convention  nationale, 
parla  Société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité  de  Poitiers,  d'une  adresse  où  ils 
expriment  la  douleur  qu'ils  ressentent  de 
l'assassinat  do  Marat,  et  applaudissent  aux 
honneurs  rendus  à  sa  mémoire,  avec  in- 
sertion au  Uullelin, 

10  août  1793. 
E.\trait  du  procès-verbal, i*.N..C2C3,n".'i90. 
C(.  Archives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.  233. 

819.  —  Lettre  de  M.  Roussillon.  prési- 
dent par  intérim  de  la  section  de  .Marseille 


MKURTHE  ET  OUSÈQIJES  l)K  MAHAT 


263 


et  de  Marat,  ;iu  président  de  la  Conven- 
tion nationale,  annonçant  que  la  section 
a  décidé  d'envoyer  à  la  Montagne,  c'est-à- 
dire  à  kl  Convention,  l'adresse  à  leurs 
frères  des  déparlements,  qui  leur  a  été  re- 
mise, le  13  août,  jour  auquel  la  section  les 
a  réunis  dans  le  lieu  où  repose  l'Ami  du 
peuple,  ofi  ils  ont  tous  juré  sur  sa  tombe 
de  venger  sa  mort  dans  le  sang  de  ses  en- 
nemis, qui  sont  li's  leurs,  puisqu'ils  sont 
ceux  de  la  Liberté,  et  où  ils  ont  juré  éga- 
lement de  marcher  à  l'ennemi  à  la  pre- 
mière réquisition. 

17  août  1793. 
Original  signé,  4.  N.,  C  267,  n°  G35. 
Ed.  Archives  parlementaires, t. hXXll,\>.3&'t. 

820.  —  Adresse  de  la  Société  des  Amis 
de  la  République,  séante  en  l'église  de 
l'hôpital  à  Tonnerre,  à  la  Convention  na- 
tionale, l'adjurant  de  se  montrer  géné- 
reuse à  l'égard  de  la  veuve  de  Marat,  le- 
quel est  mort  insolvable,  déclarant  que  la 
munificence  nationale  doit  acquitter  ses 
dettes  et  que  cette  veuve  ne  doit  pas  con- 
naître le  besoin,  que  la  Société  se  serait 
acquittée  de  ce  devoir  sacré,  s'il  était  per- 
mis à  une  portion  du  peuple  d'aspirer  à 
un  tel  honneur,  que  la  Convention  doit 
verser  abondamment  des  consolations  dans 
le  sein  d'une  femme  aussi  intéressante, 
qui  n'a  pas  tout  perdu,  attendu  que  l'on 
était  ses  amis  et  que  l'on  est  devenu  ses 
frères. 

18  août  1783. 
Original  signé,  A.  N.,  G  2G7,  n°  635. 
Ed.  Arcliives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.351 . 

821.  —  Admission  i  la  barre  de  la  Con- 
vention nalionale,  d'une  députation  des 
citoyennes  Républicaines  révolutionnaires, 
qui  demandent  que  la  Convention  envoie 
une  députation  à  une  cérémonie  en  l'hon- 
neur de  Marat,  l'Ami  du  peuple  (érection 
d'un  obélisque),  avec  décret  de  la  Con- 
vention, décidant  qu'une  députation  de 
24  membres  assistera  à  la  cérémonie. 

18  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.  JV.,C  203,  n"5<J0. 
Ed.  4  l'c/iiiie*  parlementaire»,  t.  LXXII,  p.  384. 

822.  —  Adresse  des  citoyens  de  Couffinal, 
municipalité  de  Reyel,  réynis  en  société 
populaire,  à  la  Convention  nalionale,  ex- 


primant tous  leurs  regrets  de  lu  mort  de 
Marat,  demandant  que  les  cendres  de  ce 
héros  patriote  soient  déposées  dans  le 
Panthéon  français,  parce  qu'en  jetant 
des  fleurs  sur  la  tombe  d'un  patriote,  la 
Convention  excitera  l'émulation  et  rani- 
mera le  courage,  demandant  également 
que  les  fédéralistes,  épars  dans  les  villes 
et  les  campagnes,  qui  relèvent  la  tête, 
soient  frappés;  les  mânes  de  Marat  diri- 
geront les  bras  vengeurs  des  Montagnards 
sur  cette  horde  exécrable  d'aristocrates 
et  de  fédéralistes,  qui  veulent  «  renverser 
l'idole  de  Dagon  pour  en  substituer  une 
autre  ». 

19  août  1793. 
Original,  signé   de  J,-B.  Merican,  président, 
A.  N.,  0  271,  n»  668. 

823.  —  Envoi  à  la  Convention  nationale, 
par  le  citoyen  Charles-Louis  Rousseau, 
commissaire  national  près  le  tribunal  du 
district  de  Tonnerre,  du  discours  d'apo- 
théose de  Marat,  prononce  par  lui  le 
28  juillet,  dans  la  Société  républicaine 
des  Sans-culottes  Montagnards  de  Ton- 
nerre, séante  aux  ci-devant  Ursulines. 

23  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  4.  AT., 0  263,  n'h9\. 
Ed.  Arcliives parlementaires, t.  LXXll, p.  643. 

824.  —  Lettre  de  Pache,  maire  de  Paris, 
au  minisire  de  l'intérieur,  lui  rappelant 
que  son  prédécesseur,  lorsque  la  section 
de  Marseille  eut  décidé  de  faire  enterrer 
Marat  avec  une  pompe  qui  repondit  aux 
regrets  et  à  la  reconnaissance  des  bons 
patriotes,  promit  de  payer  les  frais  de  ses 
funérailles,  et  dans  l'espoir  que  le  mi- 
nistre ne  désavouera  point  un  tel  engage- 
ment, lui  envoyant  les  didérentsmém^jires 
d'ouvrages  ou  founiilures  occasionnés 
par  ces  obsèques,  faisant  reiiiarciuer  que 
la  situation  de  la  plupart  des  citoyens  qui 
les  ont  produits  ne  permet  pas  de  les  faire 
longtemps  attendre,  appelant  particuliè- 
rement son  attention  sur  le  mémoire 
du  citoyen  Deschamps,  se  montant  à 
6,000  livres. 

30  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  M  GG5,  n"  16. 
Ed.  Hevue rétrospective,  2''série,  t. VI,  p.  306. 
Note  en  télé  :   I,e   ministre   désire   que   celle 
alTairo  lui  soit  proniptement  mise  sous  les  yeux. 


264 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


823.  —  Hommage  à  la  Convention  na- 
tionale, par  le  citoyen  Guiiaull,  d'une 
oraison  funèbre  de  Mnrat,  qu'il  a  pro- 
noncée dans  la  section  du  Contrat-Social. 

1er  septembre  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.  iV.,C2G8,n»G39'. 
Ed.    Archives    parlementaires,    t.    LXXIII, 
p.  302. 

826.  —  Lettre  de  Paré,  ministre  de  l'in- 
térieur, aux  administrateurs  du  Départe- 
ment, leur  transmettant  les  mémoires 
relatifs  aux  frais  occasionnés  par  les  fu- 
nérailles de  Marat,  que  vient  de  lui  en- 
voyer le  maire  de  Paris,  à  l'effet  de  les 
faire  proniplement  régler,  les  priant  de 
renvoyer  ces  mémoires  avec  leur  visa  et 
leurs  observations,  celui  du  citoyen  Des- 
champs, qui  demande  6,000  livres  pour 
l'embaumement  du  cœur  de  Marat,  de- 
vant certainement  fixer  leur  attention,  il  ne 
faudrait  pas,  observe  Paré,  «  si  ce  citoyen 
persistait  àJemander  une  somme  outrée, 
que  cette  persévérance  nuisît  au  prompt 
établissement  du  droit  des  autres  ». 

4  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  M  665,  n"  16. 
Ed.  Revue  rétrospective,  2«série,  t.VI,p.  307. 

827.  —  Lettre  du  procureur  général  syn- 
dic du  Département  au  citoyen  Giraud, 
architecte  du  Département,  lui  adressant 
toutes  les  pièces  et  mémoires  relatifs  aux 
frais  qu'ont  occasionné  les  funérailles  de 
Marat,  avec  prière  d'en  faire  la  vérifica- 
tion et  le  règlement  le  plus  promptement 
possible  et  de  les  lui  renvoyer  avec  son 
avis,  et  reproduisant  les  observations  du 
ministre  de  l'intérieur  relativement  à 
l'exagération  du  mémoire  du  citoyen  Des- 
champs, qui  réclame  6,000  livres  pour 
l'embaumement  du  corps  de  Marat. 

6  septembre  1793. 
Minute,  A.  N.,  M  665,  n°  16. 

828.  —  Lettre  du  sieur  Vincent  Formal- 
cone,  canonnier  de  la  section  de  Beaure- 
paire,  originaire  de  Venise,  d'où  il  est  exilé 
à  cause  de  ses  principes  révolutionnaires, 
accompagnant  l'envoi  d'un  éloge  de  Marat, 
martyr  de  la  République,  et  se  plaignant  de 
la  violation  de  son  domicile,  de  l'apposi- 
tion des  scellés  sur  ses  papiers,  deman- 


dant sa  justification  et  la  vérification  de 
ses  preuves  de  civisme  aux  Aflaires  étran- 
gères, étant  venu  combattre  en  France 
pour  la  cause  de  la  Liberté. 

8  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  271,  n»  667. 
Ed.    Archives    parlementaires,    t.    LXXIII, 
p.  647. 

829.  —  Envoi  par  la  Convention  natio- 
nale, à  la  demande  de  la  section  de  Mo- 
lière et  La  Fontaine,  qui  se  propose  de 
célébrer  une  fête  en  l'honneur  de  Marat, 
d'une  députalion  composée  des  citoyens 
Boucher-Saint-Sauveur,  Coupé  (de  l'Oise), 
Maure,  Frécine,  Guimberteau,  BoUet, 
Laurent,  Sevestre,  Cloots  et  Lakanal. 

14  septembre  1793 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  A'.,  C  268, 
no  6395. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Contienlion  nationale, 
t.  XX,  p.  364. 

830.  —  Adresse  de  la  Société  des  Amis 
de  la  Constitution  de  Moyaux,  district  de 
Lisieux,  à  la  Convention  nationale,  décla- 
rant que  Marat  emporte  leurs  regrets  et 
qu'il  vivra  pour  la  postérité,  que  s'il  a 
succombé  sous  les  coups  de  la  faction  qui 
le  tyrannisait  et  attachait  à  son  nom  ce- 
lui de  dictateur,  il  revit  dans  leurs  cœurs, 
cet  heureux  Décius,  et  qu'il  n'est  pas  un 
des  membres  de  la  Sainte  Montagne  qui 
n'ait  dos  droits  à  leur  reconnaissance. 

14  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  C  272,  n»  674. 
Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXI,  p.  189. 

831.  —  Lettre  de  M.  Faure,  président  de 
la  section  de  la  Montagne,  au  président 
de  la  Convention  nationale,  annonçant 
l'inauguration,  pour  le  13  septembre,  des 
bustes  de  leurs  bons  amis  Marat  et  Le  Pe- 
letier,  et  invitant,  au  nom  de  l'Assemblée 
générale  de  la  section,  la  Convention  à 
envoyer  une  députatiou  à  cette  cérémonie 
auguste,  qui  sera  digne  des  deux  amis  de 
la  Liberté,  et  qui  commencera  vers  4  h.  1/2 
ou  5  heures  du  soir,  rappelant  que  deux 
membres  de  la  section  avaient  déjà  été 
chargés  de  cette  mission,  le  jeudi  pré- 
cédent. 

14  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  275,  n»  710. 


MEUUÏHE  ET  OHSÉQUES  DE  MAUAT 


26S 


832.  —  Leltre  du  procureur  général  syn- 
dic du  Département  au  citoyen  Giraud, 
architecte  du  Département,  lui  rappelant 
l'envoi,  fait  le  0  septembre,  des  pièces  et, 
mémoires  relatifs  aux  dépenses  des  funé- 
railles de  Marat,  lui  adressant  deux  mé- 
moires supplémentaires  du  citoyen  Du- 
bocq,  l'un  de  40  livres  12  sols,  l'autre  de 
8  livres  19  sols,  avec  prière  de  les  joindre 
aux  premiers,  et  de  le  mettre  à  môme  de 
faire  le  plus  proraptement  possible  son 
rapport  sur  le  tout  au  Directoire. 

16  septembre  1793. 
Minute,  A.  N.,  M  665,  n»  16. 

833.  —  Délibération  de  l'Assemblée  gé- 
nérale de  la  section  des  Tuileries,  dési- 
gnant des  commissaires  chargés  de  se 
transporter  à  la  Convention  pour  la  prier 
d'envoyer  une  députation  à  l'effet  d'assis- 
ter, le  dimanche  22,  à  11  heures,  à  l'inau- 
guration que  fera  la  section  des  bustes  de 
Le  Pelelier  et  Marat,  victimes  de  leur  pa- 
triotisme, et  indiquant  comme  lieu  du 
rassemblement  la  salle  de  leurs  séances, 
rue  Saint-Nicaise. 

19,  20  septembre  1793. 

Extrait  conforme,  A.  N.,  C  272,  n°  072. 

Note  en  marge  :  Le  bureau  nommera  12  com- 
missaires. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convenlion  nationale, 
t.  XXI,  p.  92. 

834.  —  Mémoire  des  vacations  et  frais 
dus  au  citoyen  Thuillier,  juge  de  paix  de 
la  section  du  Théâtre-Français,  dite  de 
Marseille  et  de  Marat,  et  à  son  secrétaire- 
greffier,  pour  l'apposition  et  la  levée  des 
scellés  après  le  décès  du  citoyen  Jean- 
Paul  Marat,  en  son  domicile,  rue  des  Cor- 
deliers,  et  dans  son  imprimerie,  frais  s'é- 
levant  à  la  somme  de  94  livres  10  sols 
6  deniers. 

(20  septembre  1793.) 
Minute,  A.  N.,  V  4385',  n"  4.' 

83ii.  —  Désignation  par  la  Convenlion 
nationale,  des  commissaires  nommés  à 
l'effet  d'assister  à  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  et  Le  Peletier,  qui  doit  être  faite, 
ce  jour,  par  la  section  des  Tuileries,  sa- 
voir :  Deville,  Garnier(de  la  Meuse),  Julien 
Dubois,  Coupé  (de  l'Oise),  Guimberteau, 


Francastel,  Granet,  Bouquier,  Desgrauas, 
Roger- Ducos,  Goupilleau  (de  Montaigu). 

22  septembre  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  268, 
n»  639". 

Cf.  Procès-uerbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXI,  p.  143. 

836.  —  Hommage  à  la  Convention  natio- 
nale, par  le  citoyen  P. -M.  Brémont,  au- 
teur d'un  projet  d'éducation  nationale, 
d'un  poème  héroïque,  intitulé  :  ta  France 
libre,  dédié  aux  braves  Parisiens  et  à  tous 
nos  frères  des  départements,  etc.,  suivi 
d'une  ode  aux  mdnes  de  Marat. 

22  septembre  1793. 

Original  et  imprimé  de  24  pages  (2  pièces), 
A.N.,F"  10052,  n»  913. 

Ce  poème  forme  une  brochure  in-8"  de  24 
pages,  publiée  chez  Clément,  1793,  B.  N.,  Yo 
39348. 

837.  —  Lettre  des  citoyens  Chenaux  et 
Sauvageot,  membres  d'une  députation  do 
la  section  des  Gardes-Françaises,  au  pré- 
sident de  la  Convention  nationale,  annon- 
çant que  la  section  doit  célébrer  aujour- 
d'hui, à  3  heures,  l'inauguration  des  bustes 
de  Le  Peletier  et  Marat,  et  demande  l'envoi 
d'une  députationi  de  la  Convention,  avec 
circulaire  imprimée,  faisant  connaître  la 
célébration  d'une  pompe  funèbre,  le 
lundi  23,  à  3  heures  après  midi,  en  l'hon- 
neur de  Le  Peletier  et  Marat,  martyrs 
de  la  Liberté. 

23  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  272,  n"  074. 

En  tête  de  cette  lettre,  sont  inscrits  les  noms 
des  douze  commissaires  délégués  ps^r  la  Conven- 
tion, qui  sont:  Billaud-Varenne,  Dameron,LaIoy, 
Audouin,  Armonville,  Cordier,  Maille,  Clauzel, 
Godefroy,  Sautereau,  Pflieger  et  Sevestre. 

Cf.  Procàs-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXI,  p.  102. 

838.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
de  Dreux  à  la  Convention  nationale,  l'ex- 
hortant à  jurer  de  sauver  la  patrie  sur  le 
tombeau  de  Marat,  l'Ami  du  peuple,  et 
sur  celui  de  Le  Peletier,  première  victime 
et  martyr  de  la  Liberté,  et  déclarant  que 
le  sort  fatal  de  ces  immortels  arme  leurs 
bras  vengeurs. 

(27  septembre  1793.) 
Original  signé,  A.  N.,  C  272,  n"  077. 


•i66 


CHAPITHE  I".  —  JOUUNÉES  IIISTOniQUKS  DK  l\  RÉVOLUTION 


839.  —  Délibération  de  l'Assemblée  gé- 
nérale de  la  section  de  Monlreuil,  nom- 
mant des  commissaires  chargés  d'annoncer 
à  la-  Convention  nationale  que,  le  di- 
manche suivant,  à  midi,  se  fera,  au  sein 
de  l'Assemblée  générale,  l'inauguration 
des  bustes  des  martyrs  de  la  patrie.  Le 
Pejelier  et  Marat. 

Î9  septembre  1793. 
Elirait  signé,  A.  JV.,  C  276,  n»  707. 

840.  —  Procèsrverbal  de  la  fête  civiciue 
et  funèbre,  célébrée  dans  l'église  parois- 
siale, par  la  Société  populaire  d'Epinal, 
en  l'honneur  de  Marat,  représentant  du 
peuple,  assassiné  par  le  fédéralisme,  et 
de  Pierre  Bayle,  représentant  du  peuple, 
assassiné  par  le  royalisme,  à  Toulon,  avec 
lettre  d'envoi  au  président  de  la  Conven- 
tion nationale,  exprimant  les  sentiments 
de  regret  et  d'amour  de  la  Société  envers 
les  martyrs  de  la  Liberté. 

30  septembre,   l"  octobre  1793. 

Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  G  275,  n°711. 

Cf.  Procès-veibal  de  la  Convenlion  nationale, 
t.  XXII,  p.  224. 

841. —  Discours  adressé  à  la  Conven- 
tion nationale  par  les  commissaires  de  la 
seclion  de  Montreuil,  qui  déclarent  que 
l'Assemblée  générale  de  cette  section,  pé- 
nétrée de  reconnaissance  envers  les  mar- 
tyrs de  la  Liberté,  Marat  et  Le  Peletier,  et 
voulant  honorer  la  mémoire  de  ces  deux 
grands  hommes,  inaugurera,  dimanche 
0  octobre,  dans  le  lieu  de  ses  séances,  les 
bustes  de  ces  deux  législateurs,  et  prie  la 
Convention  d'envoyer  une  députation  à 
cette  fête  civique,  le  rassemblement  du 
cortège  devant  se  faire  place  de  la  Liberté, 
vis-à-vis  la  i)lace  de  la  Bastille,  à  midi, 
avec  décision  de  la  Convenlion,  portant 
que  12  de  ses  membres  assisteront  à  cette 

cérémonie. 

4  octobre  1793. 

Original,  signé  de  Qucniar.  membre  de  la 
Commune,  Jeanbu,  Tisrot.  et  Chauvin,  juge  de 
pai.t,  A.  N.,  C  276,  n"  707,  et  extrait  du  pro- 
cès-verbal, A.  N.,  C  273,  n'  679. 

Cf.  Procùx-vorbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXII,  p.  7S. 

842.  —  Rapport  de  M.  Giraud,  architecte 
du  Déparlement,  au  Directoire  du  Dépar- 


tement, accompagnant  l'envoi  des  diffé- 
rents mémoires  relatifs  aux  funérailles 
de  Marat,  après  vérification  de  tous  ceux 
qui  étaient  susceptibles  de  l'être,  et  dé- 
clarant que,  le  mémoire  de  l'embaume- 
ment n'étant  pas  de  sa  compétence  et 
étant  néanmoins  susceptible  d'une  réduc- 
tion assez,  forte,  il  a  cru  devoir  s'adresser 
à  un  homme  de  l'art,  le  citoyen  Desault, 
chirurgien  en  chef  de  l'Ilôlel-Dieu,  connu 
par  ses  talents  distingués,  pour  écbiirer 
la  religion  du  Directoire  à  cet  égard,  esti- 
mant onliii  qu'il  lui  parait  juste  de  payer 
à  chacun  des  entrepreneurs  les  sommes 
portées  en  marge  à  la  suite  de  leurs  noms, 
conformément  au  règlement  par  lui  effec- 
tué, avec  la  liste  des  entrepreneurs  et 
fournisseurs,  indiquant  le  montant  des  frais 
(notamment  2,400  livres  au  sculpteur  Mar- 
tin, pour  la  construction  du  tombeau), 
s'élevant  en  total  à  la  somme  de  îl.OOS  li- 
vres 2  sols  8  deniers,  en  attendant  le  mé- 
moire réglé  de  l'embaumement  du  corps 
de  Marat. 

5  octobre  1793. 

Original  signé,  A.  JV.,  M  (J65,  n"  IC. 

Kd.  Revue  rétrospectioe ,  i'  série,  t.  VI, 
p.  308. 

843.  —  Invitation  adressée  par  la  sec- 
tion du  Pont-Neuf  à  la  Convention  natio- 
nale ,  pour  l'inauguration  des  bustes  de 
Le  Peletier  et  de  Marat,  le  13  octobre,  avec 
demande  d'ejivoi  d'une  députation. 

11  octobre  1793. 
Kxtrait  du  procès-verbal,  A .  N. ,  C273,  n"  679. 
Cf.  Prucès-verbal  de  la  Convenlion  nationale, 
t.  XXII,  p.  247. 

844.  —  Procès-verbal  d'inauguration  du 
buste  de  Marat,  sur  l'une  des  places  de 
Fontainebleau,  qui  a  reçu  le  nom  de  place 
de  la  Montaijne,  par  la  Société  populaire 
et  les  citoyennes  de  cette  ville,  lesdites  ci- 
toyennes, portant  2  bannières,  avec  ces 
inscriptions  :  t»  <<  Son  image  est  ici,  son 
temple  est  dans  nos  cœurs  »;  8°  «  Ennemi 
des  tyrans,  il  mourut  leur  victime,  »  suivie 
d'un  autodafé  des  elfigies  des  despotes  qui 
tapissaient  les  murs  du  ci-devant  château, 
entre  autres,  «  du  portrait  do  cet  imbécile 
Louis  XIII  »,  qui  se  trouvait  être  l'un  des 
chefs-d'œuvre  du  fameux  Champagne,  dont 
les  autres  ouvrages  embellissent  actuelle- 


MEUUTHE  ET  OBSÈQUES  UE  MAUAT 


aoT 


ment  le  Muséum  national,  ledit  autodafé, 
sacrifice  expiatoire,  offert  aux  mânes  de 
Marat,  avec  adresse  à  la  Convention  na- 
tionale. 

10*  jour  de  la  2*  décade  du  \"  mois  de  l'an  II. 
(11  octobre  1793.) 

Copie  conforme  et  original  signé  ('2  pièces), 
A.  N.,  G  279,  n»  760. 

Cf.  Procds-ucrbal  de  laConvenlion  nalionnie, 
t.  XXIV,  p.  H4. 

84i).  —  Oidre  do  la  marclie  de  la  pompe 
funèbre,  qui  aura  lieu  le  20*  jour  du 
l'r  mois  de  l'an  II  (vieux  style,  mercredi 
16  octobre)  pour  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  et  l.e  Peletier,  par  la  section  du 

Muséum. 

13  octobre  1703. 
Imprimé,  A.  N.,  C  270,  n»  714. 

840.  —  Discours  de  David,  membre  de 
la  Convention,  à  la  Convention,  annonçant 
qu'il  vient  de  terminer  le  tableau  repré- 
sentant Marat  à  non  dernier  soupir,  et  de- 
mandant la  permission,  avant  de  l'offrir  à 
r.\ssemblée,  de  le  prêter  à  ses  concitoyens 
de  la  section  du  Muséum,  ainsi  que  celui 
de  Le  Peletier,  afin  que  ces  martyrs  puis- 
sent en  quelque  sorte  être  présents  aux 
honneurs  civiques  qu'ils  vont  recevoir,  de- 
mandant également  l'autorisa  lion  d'exposer 
ces  deux  tableaux  chez  lui,  au  Louvre, 
pendant  une  quinzaine  de  jours,  aux  yeux 
du  public,  qui  lui  en  a  souvent  témoigné 
le  désir,  et  invitant  ses  collègues  à  venir 
les  voir  à  partir  de  samedi  prochain. 

23  vendémiaire  an  II  (11  octobre  1793). 

Minute,  de  la  main  ds  David,  A.  N,,  C  276, 
no  714. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIII,  p.  40. 

847.  —  Rapport  de  M.  Giritud,  architecte 
du  Département,  adressant  au  Directoire 
du  Département  :  1°  le  mémoire  du  ci- 
toyen Deschamps,  chirurgien-major  de 
l'hôpital  de  la  Charité,  qui  réclame  6,000  li- 
vres pour  l'embaumement  du  corps  de 
Marat;  2°  une  déclaration  du  citoyen 
Lohier,  commissaire  du  Comité  de  salut 
public,  portant  qu'avant  l'embaumement 
le  citoyen  Deschamps  n'avait  évalué  cette 
opération  (|u'à  12  ou  t,,')00  livres  ;  Sofa- 
vis  du  citoyen  Desault,  chirurgien  eu  chel 


de  l'Hôtel-Dieu,  dont  les  talents,  la  probité 
et  le  civisme  sont  connus,  qui  (lie  à 
l,!j00  livres  les  honoraires  et  déboursés 
du  citoyen  Deschumps,  et  déclarant  que 
s'il  applaudit  à  la  réputation  de  patrio- 
tisme que  le  citoyen  Deschamps  s'est  ac- 
quise, il  est  d'autant  plus  aflligé  de  sa 
témérilé  et  de  son  avidité  que,  d'après 
des  reiiseigr)ements  certains  qui  lui  sont 
venus  d'autre  part,  ledit  Deschamps  ne 
peut  que  se  féliciter  du  règlement  du  ci- 
toyen Desault,  encore  que  celui-ci  ait  di- 
minué son  mémoire  des  trois  quarts. 

20  vendémiaire  an  II  (17  octobre  1793). 
Copie  conforme,   .signée  de  Uupin,  secrétaire 
adjoint  du  Département,  A.  N.,  V'  4385',  n'i. 

i"  Mémoire  du  citoyen  Deschamps,  chi- 
rurgien-major de  l'hôpital  de  la  Charité, 
pour  les  dépenses  faites  par  ordre  du  Con- 
seil général  de  la  Commune  en  vue  de  l'eia- 
Iiaumement  du  citoyen  Marat,  son  cœur 
et  ses  entrailles  embaumées  à  part,  pour 
soins  assidns  depuis  le  dimanche  jusqu'au 
mercredi,  2  heures  du  matin,  pour  tous 
les  aromates,  liqueurs  et  pour  tout  le 
linge  employé,  enfin  pour  les  cinq  élèves 
qui,  à  tour  de  rôle,  n'ont  point  quitté  le 
corps,  montant  le  tout  à  6,000  livres. 

(Sans  date.) 

Ori-inal  .«igné,  A.  S.,  V  4385',  n"  4. 

Les  procès-verbaux  de  l'ouverture  et  de  l'em- 
baumement du  corps  de  Marat,  en  date  des  14 
et  17  juillet  1793,  originaux  signés  de  Des- 
champs, faisaient  partie  du  dossier  de  Marat, 
collection  Benjamin  Fillon,  n"  556-14. 

2»  Déclaration  du  citoyen  Lohier,  comr 

missaire  du  Comité  de  salut  public,  fai- 
sant connaître  que  lui  et  son  collègue 
Berger,  actuellement  en  mission  du  pou- 
voir exécutif,  firent  toutes  lès  démarches 
pour  l'emhanmementdu  corps  de  Marat,  et 
furent  autorisés  par  le  Conseil  général  de  la 
Commune  à  confii^rau  citoyen  Deschamps, 
chirurgien-major  de  la  Clinrité,  le  soin 
de  procéder  à  cet  embaumement,  et,  sur 
l'observation  dudit  Deschamps  que  celle 
opération  coûterait  de  12  à  l,!i00  livres, 
ils  en  référèrent  au  Conseil  général  de  la 
Commune,  et  le  procureur  syndic  Chau- 
metle  les  chargea  verbalement  de  dire  au 
citoyen  Deschainps  de  se  mettre  à  l'œuvre. 


268 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


de  fournir  tout  et  que  la  dépense  ne  de- 
vait pas  l'arrêter. 

11  novembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  4385',  n"  4. 

>  Rapport  de  Desault,  chirurgien  en 
chef  de  l'Hôtel-Dieu,  au  sujet  de  la  récla- 
mation de  Deschamps,  relative  aux  frais 
d'embaumement  du  corps  de  .Marat,  fai- 
sant connaître  qu'après  examen  :  1°  de  la 
déclaration  signée  dcLohier,  commissaire 
du  Comité  de  salut  public,  d'après  laquelle, 
avant  l'embaumement  du  corps  de  Marat, 
le  citoyen  Deschamps,  chargé  de  cette 
opération,  l'avait  évaluée  à  12  ou  1,300  li- 
vres ;  2°  du  mémoire  par  lequel  le  citoyen 
Deschamps  demande  la  somme  de  6,000  li- 
vres pour  les  frais  et  soins  relatifs  à  cet 
embaumement,  et  qu'après  s'être  assuré 
chez  plusieurs  apothicaires  du  prix  actuel 
des  substances  ordinairement  employées 
pour  les  embaumemcnls,  et,  en  évaluant 
les  soins  que  cette  opération  exige,  il  se 
croit  fondé  à  prononcer  qu'une  somme  de 
IjîJOO  livres  doit  suffire  pour  tous  les  fiais 
de  l'embaumement  du  corps  de  Marat,  et 
déclarant,  pour  conclure,  que  la  somme 
de  6,000  livres  ne  serait  pas  excessive,  s'il 
s'agissait  de  satisfaire  la  vanité  et  l'orgueil 
d'un  riciie  héritier,  mais  qu'un  républi- 
cain se  trouve  déjà  dédommagé  de  ses 
peines  par  l'honneur  d'avoir  contribué  à 
conserver  les  restes  d'un  grand  homme 
que  la  patrie  veut  honorer. 

29  vendémiaire  an  II. 
Copie  conforme,  signée  de  Dupin,  secrétaire 
adjoint  du  Département,  A.  N.,F''  438ôi,  n»  4. 

848.  —  Lettre  de  M.  Laborey,  président 
de  la  section  de  la  Cité,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  annonçant  la  cé- 
lébration, le  .30  vendémiaire,  par  la  sec- 
tion de  la  Cité,  d'une  fête  civique  pour 
l'inauguration  des  bustes  de  Le  Peletier 
et  .Marat,  que-  l'heure  de  la  cérémonie  est 
fixée  à  10  heures  et,  le  lieu  du  rendez-vous, 
la  salle  électorale,  2°  cour  de  l'Evêché,  dé- 
clarant que  la  section  se  fût  présentée  en 
niasse  à  la  barre  de  la  Convention,  pour 
la  prier  de  se  faire  représenter  par  une 
députation  à  cette  touchante  cérémonie, 
mais  dans  la  crainte  d'absorber  un  temps 


précieux,  elle  se  borne  à  formuler  sa 
demande  par  écrit,  avec  décision  de  la 
Convention,  portant  envoi  d'une  députa- 
tion de  12  membres. 

29  vendémiaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  C  276,  n"  700. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convenlion  nationale, 
t.  XXni,  p.  189. 

849.  —  Adresse  des  Sociétés  populaires 
du  Bourg-de-l'Egalité,  de  Vitry,  Tliiais  et 
Choisy-sur-Seine,  à  la  Convention  natio- 
nale, exposant  qu'il  existe  dans  la  com- 
mune de  Vitry-sur-Seine  un  port,  connu 
sous  le  nom  de  Port-à-l'Anglais,  nom  qui 
doit  être  à  jamais  proscrit  du  sol  de  la 
République,  et  demandant  qu'il  prenne 
celui  de  Port-de-Marat,  destiné  à  leur  rap- 
peler lé  souvenir  de  cet  ami  et  défenseur 
de  la  Liberté,  qui  avait  juré  de  mourir 
pour  elle  et  qui  a  tenu  son  serment. 

30  vendémiaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N..  F"  1006,  n»  1009. 
Renvoyé  au  Comité  d'instruction  publique,  le 

30"  jour  du  1"  mois  de  l'an  2"  de  la  République. 
Signé  :  Pons  (de  Verdun),  secrétaire. 

830.  —  Adresse  de  la  section  du  Temple 
à  la  Convention  nationale,  rappelant  que 
la  République  entière  a  pleuré  la  mort  de 
Le  Peletier  et  Marat,  et  annonçant  que 
l'Assemblée  générale  de  la  section  du 
Temple  a  décidé  de  célébrer  l'inaugura- 
tion des  bustes  de  Le  Peletier  et  Marat, 
que  cette  fête,  créée  par  le  patriotisme, 
n'est  pas  une  vaine  cérémonie,  c'est  le 
tribut  .mérité  du  souvenir  de  leurs  bien- 
faits, priant  enfin  la  Convenlion  de  se  faire 
représenter  par  une  députation  à  cette 
fêle  républicaine. 

(5  brumaire  an  II.) 
Original  signé,  A.  N.,  C  279,  n"  7G0. 
Cf.  Procès-verbal  de  In  Convenlion  nationale, 
t.  XXIV,  p.  139. 

831.  —  Adresse  de  la  section  des  Inva- 
lides à  la  Convention  nationale,  annonçant 
que, le  dernier  jour  de  la  I'"  décade  de  ce 
mois,  les  républicains  Sans-culottes  se 
réuniront,  pour  célébrer  l'inauguration  des 
bustes  de  Marat  et  Le  Peletier,  et  de- 
mandant qu'une  députation  de  la  Con- 
vention vienne  se  joindre  aux  braves  vé- 


lérans,  fiers  des  honorables  cicatrices  dont 
ils  sont  couverts,  à  côté  de  forts  et  robustes 
républicains,  dignes  de  figurer  dans  cette 
fête  civique,  où  l'on  ne  trouvera  ni  faste 
ni  discours  pompeux. 

5  brumaire  an  II. 

Original,  signé  d'Huber,  commissaire,  X.  JV 
C  279,  no  760. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIV,  p.  121. 

8o2.—  1»  Rapport  fait  à  l'Assemblée  gé- 
nérale de  la  section  du  Faubourg- .Mont- 
martre   par    les    commissaires    chargés 
d'organiser,  dans  cette  section,  une  céré- 
monie à  la  gloire  des  mânes  de  Marat  et 
Le   Peletier,  proposant   comme    local   les 
boulevards  Montmartre   et   Poissonnière, 
où   sera  élevé  un  stylobate,  surmonté  de' 
la  statue  de  la  Liberté,  avec  un  autel  sur 
le  devant,  où  seront  placés,  l'un  contre 
l'autre,  les  bustes  des  deux  premiers  mar- 
tyrs de  la  Liberté,  rapport  suivi  d'un  ar- 
rêté de   la  section,  adoptant  le  projet  en 
question,  et  décidant  que  tous  les  artistes 
et  artisans  seront  invités  à  aider  les  com- 
missaires de  leurs  avis  et  de  leurs  talents, 
et  que  les  capitaines  de  chaque  compagnie 
seront  chargés  de  recueillir  des  dons  vo- 
lontaires pour  acquitter  les  frais  de  cette 
fête,  avec  les  tableaux  des  collectes  faites 
dans  chaque  compagnie. 

5  brumaire  an  II. 

26?57f!^^'.2r''  '■  ""■'  ""''■'  ^°"^-  ^'''^-  f^- 

2»  Scène  patriotique,  mê'lée  de  chants, à 
exécuter  le  jour  où  la  section  du  Faubourg- 
Montmartre  célébrera  la  fête  qu'elle  a 
arrêtée  en  l'honneur  de  Le  Peletier  et 
Marat,  composée  par  le  sieur  Hevol,  dit 
Rlanfort.avec  lettre  d'envoi  de  l'auteur  au 
président  de  la  section  du  Faubourg-Mont- 
martre. 

5  brumaire  an  II 

acÎt"2685:io"Kl2r^'='=^^'"-^-;^--'^°-- 

3»  Lettre  de  Dorotte,  inspecteur  des 
bâtiments  de  la  Commune,  aux  commis- 
saires de  la  fête  projetée  par  la  section 
du  Faubourg-Montmartre,  pour  l'inaugu- 
ration des  bustes  de  Marat  et  Le  Pele- 
tier, les  invitant  à  se  concerter  avec  les 


MEURTRE  ET  ORSÈQUES  DE  MARAT 


269 

citoyens  Joigny  et  Campion  pour  l'emploi 
successif  des  figures  qui  leur  ont  été  re- 
mises aux  magasins  du  Houle. 

16  brumaire  an  II. 

.ibSS,  fol.  128. 

4°  Liste  des  sections  qui  se  sont  fait 
représenter  à  l'inauguration  des  bustes  de 
Le  Peletier  et  Marat,  le 

2 1  brumaire  an  II. 

fol'^lTo"'  '^'   ^"  *'""■'  ^°"''"  '""'■  '''■•  ^^^^' 

S"  Lettre  de  J.-P.  Houdon,  garde-maga- 
sin général  des  Menus,  certifiant  que  tous 
les  effets  prêtés  à  la  section  du  Faubourg- 
Montmartre  pour  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  et  Le  Peletier,  premiers  martyrs 
de  la  Liberté,  sont  rentrés  dans  ce  ma- 
gasin. 

26  brumaire  an  II. 

Original  signé,   B.  N.,  Mss.,  Nouv.  acq    fr 
2685,  fol.  123. 

6°  Etals  et  mémoires  des  dépenses  faites 
à  titre  gracieux  par  les  sieurs  Mœench, 
Saint-Georges  et  Tonnelier,  peintres,  pour 
la  peinture  et  décoration  du  monument 
représentant  un  tombeau  antique  à  quatre 
faces,  orné  de  masques  gris  dans  les 
angles,  avec  couronne  civique  peinte  en 
bronze  antique,  socle  en  bleu  turquin, 
pour  recevoir  la  figure,  et  l'autel  sur  le 
devant,  portant  les  deux  bustes,  de  même 
style,  les  travaux  de  Moench,  évalués 
150  livres,  ceux  de  Saint-Georges  12  livres, 
et  ceux  de  Tonnelier  :;n  livres  8  sols. 

1  frimaire  an  II, 
Originaux   signés    (3   pièces),   B.  N      Mss 
Nouv.  acq.  fr.  2685,  fol.  132. 

7°  Etat  des  travaux  de  menuiserie  '  faits 
à  titre  gracieux  par  le  sieur  Rouillier,  me- 
nuisier, pour  le  monument  de  la  fêle  en 
l'honneur  de  Le  Peletier  et  Marat,  mon- 
tant à  62.3  livres  12  sols  2  deniers. 

(1  frimiire  an  II.) 

fol^'135"''  ^'  ^"   '^'*''  ^'""'■'  """l-  ^''-  ^''^^• 


8"  Rapport  fait  à  l'Assemblée  générale 
de  la  section  du  Faubourg-Monimartre, 
des  recettes  et  dépenses  relatives  à  la  ce- 


370  CHAPITRE  1".  -  iOURNÉBS  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


rémonie  en  mémoire  de  Marat  et  Le  Pe- 
lelier,  qui  a  eu  lieu  le  21  brumaire  an  II, 
par  les  commissaires  nommés  par  son 
arrêté  du  5  brumaire  an  II. 

3  niVAse  no  II. 
Minute,  B.  JV.,  Mss.,    Nouv.  acq.  fr.   2685, 
fol.  122. 

S^3.  —  Lettre  du  sieur  Roussel,  délégué 
de  la  section  de  la  Réunion,  au  président 
de  la  Convention  nationale,  annonçant 
que,  le  septidi  de  la  1"  décade  du  2«  mois 
de  l'an  II,  elle  célébrera  la  fête  de  l'inau- 
guration des  bustes  de  Michel  Le  Pele- 
lier  et  Marat,  martyrs  de  la  Liberté,  et 
qu'elle  ose  se  llatter  que,  pour  donner  à 
cette  fête  toute  la  solennité  et  la  splendeur 
qu'elle  mérite,  la  Convention  voudra  bien 
y  envoyer  une  députation. 

G  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  C  279,  n»  760, 
Cf.  Procès-verbat  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIV,  p.  161. 

854.  —  Lettre  de  Paré,  ministre  de  l'in- 
térieur, aU  président  de  la  Convention 
nationale,  rappelant  qu'il  lui  a  adressé,  le 
27  du  mois  précédent,  un  état  des  dé- 
penses relatives  aux  obsèques  du  citoyen 
Marat,  auquel  il  ne  manque  que  l'état  des 
frais  d'embaumement,  qu'il  envoie  aujour- 
d'hui, et  déclarant  qu'il  ne  peut  quelaisset- 
à  la  sagesse  de  la  Convention  le  soin  de 
statuer,  d'après  le  rapport  de  son  Comité 
des  finances,  sur  la  demande  d'une  somme 
de  6,000  livres,  formée  par  le  citoyen 
Deschamps,  chargé  de  l'embaumement; 
elle  examinera  si  ces  dépenses  doivent 
être  allouées  sur  le  pied  de  1,1)00  livres, 
conformément  à  l'avis  du  citoyen  Desault, 
chirurgien  en  chef  de  l'Hôtel-DieU,  ou  si, 
comme  le  ministre  serait  porté  à  le  croire, 
une  somme  même  de  1,200  livres  seule- 
ment ne  serait  pas  suffisante. 

7  brumaire  an  II. 

Original  signé,  A.N.,  V  4385',  n»  4. 

Renvoyé  à  la  Commission  des  finances,  le 
9'  du  2'  mois,  seconde  année.  Signé  :  Louis, 
du  Bas-Rhin,  secrétaire. 

Ed.DAUliAN,  La  Démagogie  en  1793  à  Paria, 
p.  283. 

855.  —  Adresse  de  la  section  de  Bonne- 
Nouvelle  à  la  Convention  nationale,  annon- 


çant l'achèvement  des  forges  qu'elle  fait 
construire  pour  la  fabrication  des  armes, 
qui  devait  commencer  mercredi  prochain, 
et  faisant  connaîtra  qu'après  le  commen- 
cement des  travaux,  l'Assemblée  générale, 
la  Société  populaire  et  les  autorités  con.s- 
tituées,  accompagnées  de  la  force  armée, 
se  rendront  au  chef-lieu  pour  l'inaugura- 
tion des  bustes  de  Le  Peletier  et  Marat, 
avec  nomination  par  la  Convention  des 
citoyens  Le  Bon  et  Gossuin,  chargés  d'as- 
sister à  cette  cérémonie. 

7  brumaire  an  II. 

Original,  signé  de  Jault  et  Mollard,  Ai  N., 
C  280,  n-  761. 

Cf.  Pvocès-cerbal  de  ta  Convention  nationale, 
t.  XXIV,  p.  179. 

8i>G.  —  Adresse  de  là  section  des  Lom- 
bards à  la  Convention  nationale,  par  la- 
quelle elle  déclare  que,  désirant  donner  les 
derniers  coups  de  la  massue  nationale  aux 
aristocfates,  aux  fédéralistes,  aux  fana- 
tiques, elle  se  propose  de  décerner  aux 
mânes  de  Marat  et  Le  Peletier  une  fête 
civique,  le  décadi  de  la  première  décade 
de  brumaire,  et  invile  la  Convention  à 
honorer  d'une  députation  cette  fête,  à  l'elTel 
de  se  rendre  à  Saint-Jacques-le-Majeur  à 
10  heures  du  matin,  avec  désignation  de 
commissaires. 

9  brumaire  an  II. 
Original,     signé     de    Châtelain,     président, 
A.  JV.,  C  280,  n»  761. 

8o7.  —  Décret  de  la  Convention  na- 
tionale, décidant  sur  le  rapport  de  l'un  de 
ses  membres  chargés  d'assister  à  l'inau- 
guration des  statues  de  Le  Peletier  et  Marat 
aux  Champs-Elysées,  qUe  la  tombe  de 
verdure,  élevée  au  milieu  des  Champs- 
Elysées  à  la  mémoire  de  Marat  et  Le  Pe- 
letier, y  sera  conservée,  sous  la  surveil- 
lance et  l'entretien  de  la  section  des 
Champs-Elysées. 

H  brumaire  an  lî. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  277, 
u«  723. 

Cf.  Pracè«-«erbai  rfe  (a  Conoéniion  natlotliti, 
t.  XXIV,  p.  244. 

8B8.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
de  P'eurs  (Loife)  à  la  Convention  nationale, 


MKURTRE  ET  OBSEQUES  DE  MAUAT 


371 


I 


déclaranl  que  deux  amis  de  la  Liberté, 
Chalier,  à  Lyon,  Marat,  à  Paris,  ont  péri, 
et  que  c'est  à  leur  hainn  inexorable  pour 
tous  les  genres  d'aristocratie,  à  leur  z^le 
irjfatigfable  pour  la  dénonciation  et  la  pour- 
suite des  traîtres,  que  ces  deux  victimes 
de. la  rage  et  de  la  férocité  de  leurs  enne- 
mis durent  leut  mott,  et  exprimant  le 
regret  qu'ils  ne  soient  pas  encore  au  Pan- 
tliéon,  à  côté  de  l'auteur  du  Contrai  social^ 
avec  l'espoir  que  les  amis  de  la  Liberté 
n'auront  pas  sans  doute  longtemps  la  dou- 
leur de  voir  hors  du  Panthéon  français 
deux  hommes  qui  vivront  à  jamais  dftns 
le  cœur  de  tout  vrai  républicain. 

11  brumaire  an  II. 

Original  signé,  A.  N.,  F"  lOOC",  n»  1550. 

Insertion  au  Bulletin  et  renvoi  au  Comité 
d'instruction  publique. 

Cf.  Procés-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXV,  p.  214. 

839.  —  Décret  de  la  Convention  na- 
tionale, statuant  sur  la  proposition  de 
placer  la  statue  de  Rousseau  sous  la  tri- 
bune de  l'oraleur  dans  la  salle  de  la  Con- 
vention et,  en  l'oison  de  l'observation  faite 
que  celte  place  de  prédilection  appartient 
à  celui  qui  a  servi  la  patrie  de  ses  moyens, 
de  sa  fortune  et  do  son  .sang,  à  Marat, 
décidant qu'alin  de  rendre  Justice  &  Maral, 
martyr  de  la  Liberté,  et  honorer  sa  mé- 
moire, son  buste  sera  placé  sur  une  colonne 
dans  le  lieu  des  séances  de  la  Convention 
et  y  occupera  la  première  place. 

15  brumaire  an  II. 

Minute,  de  la  main  de  Maribon-Montaut,  A.JV., 
G  in,  n»  731. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIV,  p.  332. 

860.  —  Décret  de  la  Convention  na- 
tionale, portant  que  la  Trésorerie  na- 
tionale tiendrai  ladisposilion  du  ministre 
de  l'intérieur'  la  somme  de  ,';,608  livres 
2  sols  8  deniers  pour  le  payement  des  frais 
des  obsèques  de  Marat,  faites  aux  frais  de 
la  République  en  exécution  du  décret  du 
li)  juillet  dernier,  et  en  outre  une  somme 
de  l,oOO  livres, à  laquelle  demeure  liquidée 
la  dépense  faite  pour  l'embauineraent  du 
corps,  et  chargeant  le  ministre  de  l'inté- 
rieur de  distribuer  ces  sommes  à  qui  de 


droit,  et   d'en  procurer  bonne  et  valable 
quittance. 

18  brumaire  an  II. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  2'?7, 
n"  724. 

Ed.  Procès-verbal  de  la  Convention  nattStlite, 
t.  XXV,  p.  81. 

801.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
de  Mennecy,  district  de  Corbeil,  à  la  Con- 
vention nationale,  demandant  que  le  biUi- 
ment  servaht  ci-deVant  d'église  l'iMetitiecy 
devienne  le  lieu  des  séances  de  la  Société 
populaire,  en  conséquence  que  les  bustes 
de  Marat  et  Le  Peletier  remplacent  les  sta- 
tues de  saint  Pierre  et  saint  Denis,  leurs 
anciens  patrons,  et  que  la  commune  de 
Mennecy-Villeroy  soit  dorénavant  nommée 
commune  de  Mennecy-Marat. 

19  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.N.,F'''  1008',  n»  1371. 
Renvoyé   au  Comité  d  instruction  publique  la 

proposition  faite   par  les  habitants  de   la  com- 
mune de  Mennecy  de  changer  de  nom. 

Cette  adresse  n'est  pas  mentionnée  au  procès- 
verbal. 

802.  —  Décret  de  la  Convention  na- 
tionale, portant  que  les  honneurs  du  Pan- 
théon seront  décernés  à  Marat,  l'Ami  et  le 
représentant  du  peuple,  par  dérogation 
au  décret  relatif  à  l'époque  où  ces  honneurs 
doivent  être  décernés,  chargeant  le  Comité 
d'instruction  publique  de  présenter  le  plan 
de  la  cérémonie,  décidant  que  les  tableaux 
de  Le  Peletier  et  de  Marat,  peinls  par 
David  et  offerts  par  lui  à  la  Nation,  seront 
placés  dans  le  lieu  des  séances  de  l'Assem- 
blée des  représentants  du  peuple,  que  ces 
tableaux  seront  gravés  sous  la  direction 
de  David,  qu'un  exemplaire  de  ces  2  gra- 
vures sera  distribué  à  chaque  membre 
de  la  Convention  et  à  chaque  administra- 
tion de  département  et  de  district,  les 
planches  restant  à  David,  que  les  tableaux, 
après  avoir  été  gravés,  seront  replacés 
dans  le  lieu  des  séances  de  la  Convention 
et  ne  pourront  en  être  retirés,  sous  aucun 
prétexte,  par  les  législatures  qui  lui  suc- 
céderont. 

24  brumaire  an  II. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  IV.,  Cl*  76, 
fol.  6338. 

Ed.  Procèi-verbal  de  la  Convention  nationale , 
t.  XXV,  p.  221. 


272 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


863.  —  Projet  d'épitaphe  de  Maral,  dont 
les  cendres  seront  déposées  au  Panthéon, 
par  décret  de  la  Convention  nationale,  du 
quartidi  24  brumaire,  l'an  2°  de  la  Répu- 
blique, par  le  citoyen  Moline,  secrétaire- 
greffier,  attaché  à  la  Convention  nationale. 

(26  brumaire  an  II.) 

Original  signé,  A.  N.,  F"  1006,  n»  1198. 

Insertion  au  Bulletin,    le  26«  jour  du  2"  mois 

2°  année   Républicaine,  et   renvoi   au   Comité 

d'instruction  publique.  Signé  :    Charles   Duval, 

secrétaire. 

864.  —  Délibération  de  la  section  du 
Mont-Rlanc,  portant  que,  dans  le  but  de 
rendre  un  hommage  éclatant  à  la  mé- 
moire des  martyrs  de  la  Liberté,  Le  Pele- 
tier  et  Marat,  elle  a  décidé  de  célébrer 
cette  fête  patriotique,  le  12  frimaire,  et 
arrêtant  d'en  donner  connaissance  à  la 
Convention,  en  l'invilant  à  y  assister  par 
députation,  au  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, à  la  Municipalilé,  au  Département, 
aux  47  autres  sections,  aux  Sociétés  po- 
pulaires, aux  Comités  révolutionnaires  et 
à  toutes  les  autorités  constituées,  avec 
prière  de  vouloir  bien  nommer  des  com- 
missaires en  plus  grand  nombre  que  faire 

se  pourra. 

30  brumaire  an  II. 
Extrait,    signé    de   Langlois,    président,    et 
Bourgoy,  secrétaire,  A.  .!V.,  C  285,  n°  830. 

865.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant,  à  la  requête  do  plusieurs 
secrétaires-commis  des  bureaux  et  Comi- 
tés, que  le  Comité  des  inspecteurs  de  la 
salle  fera  placer  incessamment,  dans 
chaque  bureau,  les  bustes  de  Le  Peletier 

et  de  Marat. 

30  brumaire  an  II. 

Extraitdu  procès-verbal,  A.  iV.,  0277, n» 720. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nad'otiafe, 
t.  XXV,  p.  335. 

866.  —  Procès-verbal  et  pétition  de  la 
Société  populaire  des  (ïardes  françaises, 
tendant  à  ce  que  les  représentations  des 
martyrs  de  la  Liberté,  Le  Peletier,  Marat 
et  Chalier,  d'après  les  originaux  de  David, 
soient  placés  dans  tous  les  Tribunaux  ré- 
volutionnaires de  la  République. 

4,  9  frimaire  an  II. 
Extrait  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  JV.,?"  1007,  n»  1233. 


867.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, déclarant  que  le  jour  de  l'apothéose 
de  Marat,  au  Panthéon  français,  sera  une 
fête  pour  toute  la  République,  et  char- 
geant le  Comité  d'instruction  publique 
d'en  proposer  le  mode. 

5  frimaire  an  II. 
Extrait,  signé  doPhilippeaux  etRoger-Ducos, 
A.  N.,  F"  1007,  n»  1210. 

868.  —  Lettre-circulaire  de  la  section 
du  Mont-Blanc,  annonçant  la  célébration, 
le  12  frimaire,  de  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  et  Le  Peletier,  tous  deux  mar- 
tyrs de  la  Liberté,  et  invitant  les  citoyens 
frères  et  amis  à  augmenter  le  nombre  des 
vrais  républicains,  qui  assisteront  à  cette 
fête,  en  y  envoyant  une  nombreuse  dépu- 
tation, le  rendez-vous  étant  fixé  à  9  heures 
du  malin,  au  chef-lieu  de  la  section,  rue 
Saint-Georges. 

6  frimaire  an  II. 
Imprimé,  A.  N.,  C  285,  n»  830. 

869.  —  Lettre  de  la  Société  populaire 
des  Sans-culottes  de  la  commune  de  Mèze, 
déparlement  de  l'Hérault,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  annonçant  la  cé- 
lébration d'une  fête  civique  en  mémoire 
de   Marat   et    Le  Peletier,  martyrs  de  la 

Liberté. 

7  frimaire  an  II. 

Original  signé,  A.N.,  C  286,  n»  841. 

Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  riationalc, 
t.  XXVII,  p.  194. 

870.  —  Rapport  au  ministre  de  l'inté- 
rieur, proposant  d'approuver  qu'il  soit 
expédié  à  son  nom,  sur  la  Trésorerie  na- 
tionale, un  mandat  de  la  somme  de 
7,108  livres,  2  sols  8  deniers,  pour  le  paye- 
ment des  frais  des  obsèques  de  Marat,  dont 
la  distribution  sera  faite  par  lui,  savoir  : 
1,,')00  livres  au  citoyen  Deschamps,  chargé 
de  l'embaumement,  et  les  ri,608  livres, 
2  sols  8  deniers,  formant  le  surplus,  con- 
formément à  l'état  visé  par  le  département 
de  Paris,  sur  bonne  et  valable  quittance  de 
chacune  des  personnes  dénommées  audit 
état  et  dont  l'identité  sera  constatée  par  le 
bon  qu'elles  présenteront  du  citoyen  Si- 
mon, qui  a  été  chargé  du  détail  des  funé- 
railles, et  que  la  section  de  Marseille  et 


à 


MEURTRE  ET  OHSÉQUES  DE  MARAT 


273 


iMarat  a  autorisé  à  recevoir  et  répartir  les 
sommes  dues,  par  son  arrêté  du  25  vendé- 
miaire, avec  ordonnance  de  payement  de 
7,108  livres,  2  sols  8  deniers  au  citoyen 
Paré,  ministre  de  l'intérieur. 

10  frimaire  an  II. 
Original ,    approuvé    par    Paré ,    el     minute 
(2  pièces),  A.  N.,  F*  1318. 

871.  —  Admission  à  la  barre  de  la  Con- 
vention nationale  des  instituteurs  Lemairc 
et  Aubert,  de  la  section  des  Ârcis,  avec 
plusieurs  de  louis  élèves;  l'un  d'eux,  le 
jeune  citoyen  Claude  l-amy,  âgé  de  12  ans, 
prononce,  pour  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  el  de  Le  Peletier,  un  discours 
dont  la  Convention  ordonne  l'impression, 
avec  renvoi  au  Comité  d'instruction  pu- 
blique. 

10  frimaire  an  II. 
Extraitdu  procès-verbal,  A.  N.,  0  282,  n''782. 
Cf.  Procès-verbal  de  la  Convention  nntionale, 
t.  XXVI,  p.  205. 

872.  —  Discours  prononcé  par  le  jeune 
citoyen  Claude  Lamy,  iigé  de  12  ans,  élève 
des  écoles  gratuites  de  la  section  des  Arcis, 
le  jour  de  la  fête  civiijue  de  l'inauguration 
des  bustes  de  Marat  et  Le  Peletier,  célé- 
brée le  30  brumaire,  avec  couplets  pa- 
triotiques dits  à  cette  occasion. 

(10  frimaire  an  II.) 
Imprimés  (2 pièces),  A.N.,  pn  1008, n»  1236. 
Renvoyé    au    Comité   d'instruclion  publique, 
10  frimaire.  Signé  :  Heverchon. 

873.  —  Adresse  de  Vincent  Formalcone, 
Vénitien,  incarcéré  à  la  Force,  déposant 
sur  le  trône  de  la  Liberté  l'éloge  qu'il  a 
fait  de  son  premier  martyr,  Marat,  qui  est 
au  Panthéon,  et  sollicitant  son  élargisse- 
ment, avec  VElorje  de  Jean-Paul  Marat, 
l'Ami  du  peuple,  par  un  canonnier  de 
Paris.  Paris,  de  l'imprimerie  de  Renau- 
dière,  l'an  II.  (Renvoyé  au  Comité  d'ins- 
truclion publique,  le  14  frimaire  an  II.) 

13  frimaire  an  II. 
Original    signé    et    imprimé    de    32    pages 
(2  pièce»),  A.  N.,   F"  1007,  n»  1267. 

874.  —  Adresse  de  la  Société  populaire 
et  révolutionnaire  de  Rouchain  ù  la  Con- 
vention nationale,  demandant  pour  mettre 

T.  IX. 


dans  leur  église  des  idoles  plus  dignes  de 
vénération,  les  portraits  de  Le  Peletier  et 
de  Marat,  ces  deux  illustres  martyrs  de  la 
Liberté,  qui,  entourés  et  applaudis  par  le 
peuple,  dont  ils  furent  les  amis,  seront 
placés  sur  l'autel  de  l'inutile  Christ. 

(16  frimaire  an  II.) 
Original   signé,  A.  N.,  F"  1008',  n»  1365. 
Insertion  ail  Bulletin,  renvoi  au  Comité  d'ins- 
truction publique,  le  16  frimaire  an  II. 

87"i. —  Lettre  du  Comité  révolutionnaire 
de  Sèvres  à  celui  de  la  section  des  Piques, 
à  Paris,  l'informant  que  les  Sans-culottes 
de  Sèvres,  réunis  en  Société  populaire, 
désirant  rendre  à  Maral,  Le  Peletier  et 
autres  martyrs  de  la  Liberté,  les  hon- 
neurs qui  leur  sont  dus,  feront  l'inaugu- 
ration de  leurs  bustes,  le  30  frimaire,  à 
9  heures  du  matin,  dans  la  salle  de  leurs 
séances,  et  que,  ce  même  jour,  ils  consa- 
creront à  la  raison  et  à  la  philosophie  le 
temple  naguères  voué  à  la  superstition,  et 
demandant  l'envoi  d'une  députation,  le 
lieu  de  rendez-vous  étant  au  Comité  révo- 
lutionnaire, près  du  Temple  de  la  Raison. 

26  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  V  477433. 

876.  —  Ode  sur  Maral,  composée  par 
un  jeune  homme  de  16  ans,  habitant  cà 
Gien,  qui  garde  l'anonyme,  ode  inspirée 
par  la  reconnaissance  et  l'amour  de  la 
patrie,  avec  letlre  d'envoi  à  la  Convention 
nationale. 

28  frimaire  an  II. 
Original  non  signé,  A.N.,  F"  1008^,  n°  1495. 

877.  —  Lettre  d'un  curé  de  village,  qui 
garde  l'anonyme,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  accompagnant  l'envoi 
d'un  poème  pour  la  fête  de  Marat,  avec 
le  texte  de  ce  poème,  intitulé  :  Drame  en 
musique. 

16  nivôse  an  II. 
Originaux    (2   pièces),    A.   N.,    F"    1009', 
n»  1033. 

878.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  qu'il  sera  fait  mention 
honorable  en  son  procès-verbal  des  deux 
dessins  dos  tableaux  de  Le  Peletier  et  de 
Marat,  faits  par  les  citoyens  Wicar  et  De- 

18 


274 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


vauge,  d'après  les   originaux   peints   par 

David. 

24  nivùse  an  IL 
Minute,  A.N.,C  287,  n»  857. 
Ed.  Procès-verbal  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIX,  p.  217. 

879.  —  Discours  prononcé  dans  l'As- 
semblée générale  de  la  section  régénérée 
de  Beaurepaire,  à  la  suite  de  l'inauguration 
des  bustes  des  martyrs  de  la  Liberté, 
Marat  et  Le  Peletier,  par  le  citoyen  A.-C. 
Closquinet,  membre  de  la  Commission  de 
bienfaisance,  auteur  de  plusieurs  ouvrages 
patriotiques,  imprimé  par  ordre  de  l'As- 
semblée générale,  avec  lettre  d'envoi  de 
l'auteur  à  la  Convention  nationale,  et  ren- 
voi, avec  mention  honorable  et  insertion 
au  Bulletin,  au  Comité  d'instruction  pu- 
blique. 

25  nivôse,  4  floréal  an  II. 

Imprimé  et  original  signé  (2  pièces),  A.  N., 
F"  10102,  n»  .■Î015. 

Ce  discours  figure  parmi  les  Discours  pro- 
noncés dans  le  Temple  de  la  Raison  de  la  sec- 
tion régénérée  de  Beaurepaire,  les  20  et  25  ni- 
vôse an  II,  A.  N.,  L"  40  1718.  Cf.  M.\uniCE 
TOURNEUX,  Bibliographie  de  l'Histoire  de  Paris 
pendant  la  Révolution,  t.  II,  n»  8988. 

880.  —  Demande  de  la  Société  des  Cor- 
deliers,  tendant  à  ce  que  la  Convention 
décrète  l'impression  des  ouvrages  de 
Marat,  dont  le  dépôt  précieux  est  entre 
les  mains  de  sa  veuve,  et  à  ce  que  le  tirage 
en  soit  fait  à  grand  nombre  d'exemplaires, 
afin  de  répandre  la  vérité  par  toute  la 
République,  avec  l'expression  du  vœu  de 
la  veuve  de  ce  martyr  de  la  Liberté,  qui, 
partageant  les  sentiments  de  tous  ses  vrais 
amis,  invite  les  Législateurs  à  rendre  cet 
ouvrage,  en  quelque  sorte,  une  propriété 
nationale,  «  au  nom  de  Marat,  qui  n'a 
cessé  de  travailler,  au  milieu  des  poignards, 
pour  le  bien  de  la  patrie,  et  qui  n'a  laissé 
que  des  vertus  à  imiter  ». 

30  nivôse  an  II. 

Extrait  du  procès- verbal,  A.  N.,  C  280, 
u»  848. 

Cf.  P)'ocès-ue)'6aI  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXIX,  p.  340. 

881.  —  Lettre  de  la  Société  populaire  de 
Muret  à  la  Convention  nationale,  l'exhor- 
tant à  accélérer  l'impression  des  œuvres  de 
Marat,  demandée  le  30  nivôse  par  la  So- 


ciété des  Cordeliers,  qui,  en  honorant  la 
mémoire  de  l'Ami  du  peuple,  «  ce  grand 
homme,  ce  véritable  ami  des  Sans-cu- 
lottes »,  sera  une  ressource  pour  sa  veuve 
et  la  base  de  l'instruction  publique. 

12  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.N.,  F'''  1009^,  n«  2147. 

882.  —  Procès-verbal  de  l'inauguration 
des  bustes  de  Marat  et  de  Chalier,  par  la 
Société  populaire  et  républicaine  du  Puy 
(Haute-Loire),  avec  lettre  d'envoi  à  la  Con- 
vention nationale. 

30  pluviôse,  25  germinal  an  II. 

Imprime  de  4  pages  et  original  signé  (2pièces), 
A.  N.,  F"  10102. 

Cf.  Procès-cerbai  de  la  Convention  nationale, 
t.  XXXV,  p.  218. 

883.  —  Rapport  de  police,  rendant 
compte  d'une  séance  de  la  Société  des 
Cordeliers,  rue  dos  Roucheries,  et  des 
propos  qui  furent  tenus,  où  l'on  s'y  traite 
ironiquement  de  buveurs  de  sang,  et  fai- 
sant connaître  que  la  sœur  et  la  femme  de 
Marat  sont  désignées  comme  prenant  part 
à  ces  conversations  et  en  faisant  les  frais. 

25  frimaire  an  III. 
Original,  A.  N.,  F'<^  III,  Seine,  14. 
Ed.  A.  AuLARD,   Paris  pendant   la  réaction 
thermidorienne  et  sous  le  Direcloire,  t.  I,p.  315. 

884.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que,  conformément  à  la 
loi  du  12  fructidor,  les  citoyennes  Simonne 
Evrard,  veuve  Marat,  Alberline  Marat, 
sœur  de  ce  dernier,  et  Marie-Barbe  Aublin, 
habitant  avec  les  citoyennes  susnommées, 
toutes  troisactuellemeutdétenuesà[Sainle] 
Pélagie,  seront  traduites  avec  les  pièces 
qui  les  concernent  par  devant  le  juge  de 
paix  de  la  section  du  Jardin  des  Plantes. 

4'  complémentaire  an  III. 
Original,     signé     de     Gauthier,     Pemartin, 
Boudin,  Hardy  et  Monmayou.A.  .V.,  F"  4774". 

88o.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  les  citoyennes  Si- 
monne Evrard,  femme  Marat,  et  Albertine 
Marat,  en  détention  à  Sainte-Pélagie  de- 
puis prairial,  seront  sur  le  champ  mises- 
en  liberté,  et  les  scellés  apposés  sur  leurs 
effets  levés,  la  citoyenne  Barbe  Aublin, 


MEUHTHI5  ET  OBSÈQUES  DE  MAUAÎ 


27» 


femme  Pain,  est  comprise  dans  le  même 
arrêté. 

24  vciidùmiaire  an  IV. 

Copie  confoime,  signée  Jollivet,  A.  N.,  V 
477433. 

886.  — ■  E.Ktrail  de  la  feiiilio  de  silualion 
de  la  maison  d'arrêt  de  Sainte-Pélagif, 
porlanl  qu'à  la  date  du  2n  vendémiaire  les 
nommées  Simonne  Evrard,  renime  Maral, 
Alljertine  Maral  et  Marie-lîarlie  Auijiin, 
femme  Pain,  entrées  en  ladite  maison  le 
d3  prairial  précédent,  ont  été  mises  en 
liberté,  en  vertu  d'un  arrêté  du  (Comité  de 
sûreté  générale  de  la  Convention  na- 
tionale. 

25  vendomi.-iire  an  IV. 

Minulc,  signée  île  Uocliaiit,  <1.  N.,  l'''  33()i. 

S«7.  —  Lettre  du  ministre  de  la  police  gé- 
îiérale  au  préfet  de  police,  lui  rappelant 
(|u'il  lui  a  transmis  diverses  réclamations 
en  faveur  de  la  veuve  Marat,  détenue  (aux 
Madelonncttes)  et  réclamant  le  rapport 
qu'il  lui  a  demandé  à  ce  sujet. 

6  germinal  an  IX. 
Minute,  A    N.,  V  6272,  n»  5588. 

AKI  AIHK    BERTEAUX 

888.  —  Lettre  du  citoyen  Bellavoinc,  se- 
crétaire-greffier de  la  commune  de  Vaugi- 
rard,  à  la  citoyenne  Berteaux,  lui  annon- 
çant (|uc  la  fête  (|ue  l'on  va  célébrer 
mercredi  exige  la  présence  de  hi  liaison,  et 
que  le  Conseil  municipal  a  jeté  les  yeux 
sur  elle  pour  jouer  ce  grand  rôle  et  pour 
inculquer  cette  raison  aux  hommes  par  un 
lion  discours  de  sa  fa(;on,  ajoutant  (lu'ellc 
n'auia  pas  de  peine  à  lemplir  ce  rôle,  (jui 
lui  est  naturel,  et  comme  elle  doit  présider 
à  toutes  les  fêtes  et  en  faire  l'ornement,  lui 
laissant  le  choix  de  son  costume. 

28  brumaire  an  II. 
Original  signé,  .1.  A'.,  W  338,  no  611. 

8SÎI.  —  Procès-verbal  de  la  célébration 
de  la  fêle  des  martyrs  de  la  Liberté,  Le 
Peletier  et  Marat,  au  Temple  de  la  Kaison, 
ci-devant  l'église  de  Vaugirard,  par  la  mu- 
nicipalité, le  Juge  de  paix,  la  Société  po- 
pulaire de  cette  commune,  les  députés  du 
<:ouseil  général  de  la  Commune  de  Paris, 


les  Sociétés  populaires  des  Invalides  et 
autres  sections  de  Paris,  le  directoire  du 
district  du  Hourg-de-l'Egalité,  représenté 
par  le  citoyen  Nicolas  Gervoise,  les  So- 
ciétés populaires  et  officiers  municipaux 
de  Vanves  et  d'ivry,  donnant  l'ordre  et  la 
marche  du  cortège  ainsi  que  ht  description 
de  l'autel  élevé  sur  la  place  d'Armes  à  la 
mémoire  des  martyrs  de  la  Liberté,  aulel 
représentant  un  tombeau  triangulaire  sur 
un  socle  de  gazon,  avec  des  légendes  aux 
trois  angles,  de  la  composition  de  Joseph 
Parigot,  clerc-greflier  de  la  mimicipalilé 
de  Vaugirard,  âgé  de  17  ans,  légendes 
conçues  en  ces  termes  : 

«   Peuple,  Marat   n'est   plus.  Ah!   Irop 
injuste  sort! 

"  C'est  pour  toi  qu'il  vivait,  c'est  pour 
toi  qu'il  est  mort! 

«  Que  le  tyran  périsse  et  je  meurs  sa- 
tisfait. 

«  Rousseau  fut  des  Français  l'oracle  et 
le  génie. 

"  Adorons  en  silence  une  ombre  aussi 
chérie.  » 

Aux  trois  angles  de  l'autel  étaient  placés 
les  bustes  des  martyrs  de  la  Liberté  (J.-J. 
Rousseau,  Marat  et  Le  Peletier),  avec  celui 
de  Brulus,  sur  des  gradins,  et  une  casso- 
lette répandant  les  parfums  de  la  Liberté. 
Mention  est  faite  des  nombreux  discours 
prononcés  à  cette  occasion,  l'un  par  la 
citoyenne  Berteaux,  remplissant  le  rôle  de 
la  Raison  ;  un  autre  par  le  citoyen  Michaud- 
Lamioy,  l'un  des  juges  du  V»  arrondisse- 
ment. 

30  brumaire  an  II. 

Extrait  du  cahier  des  déhbérations  de  la  com- 
mune do  Vaugirard,  A.  AT.,  W  338,  n"  61t. 

890.  —  Discours  prononcé  à  l'occasion 
de  la  fête  des  martyrs  de  la  Liberté,  célé- 
brée à  Vaugirard,  par  la  citoyenne  Ber- 
teaux, remplissant  le  rôle  de  la  Raison,  où 
elle  exulte  les  martyrs  de  la  Liberté,  tels 
que  Le  Peletier,  Maral  et  Beauvais,  qui 
ont  fait  verser  des  larmes,  mais  dont  le 
nom  célébré  d'âge  en  Age  assiirora  à  leur 
mémoire  une  gloire  aussi  durable  que 
leur  nom. 

30  brumaire  an  II. 

Extrait  clii  re;;islre  de.*  déliburalions  de  la 
commune  de  Vaugirard,  A.N.,  W  338,  o°6ll. 


270 


CHAPITRE  I".  —  JOUUNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


89 1 .  —  Dénonciations  contre  Marie-Anne 
Jourdain-Berteaux,  reçues  par  le  Comilé  de 
surveillance  du  Département  de  Paris, 
faites  par  les  témoins  suivants,  habitants 
de  Vaugirard  : 

1°  La  femme  de  Jacquet,  marchand  de 
vins,  demeurant  vis-à-vis  le  Clos-Morel, 
déclare  que  ladite  Berteaux  a  dit  que 
Marat,  Robespierre,  Danton  et  toute  la 
Montagne  étaient  tous  gueux,  tous  scélé- 
rats et  des  hommes  de  sang,  et  en  parlant 
de  Roland,  dont  elle  montrait  le  portrait  : 
«  Voyez  ce  Roland,  qu'ils  ont  dénoncé, 
qui  est  le  plus  honnête  homme  de  la  terre! 
oui,  ce  sont  des  gueux,  des  scélérats  »; 
que  le  jour  du  convoi  de  Marat,  la  femme 
de  Michaud-Lannoy,  président  du  5«  arron- 
dissement, avec  laquelle  ladile  Berteaux 
est  très  liée,  lui  aurait  dit  :  «  Vas-tu  au 
convoi  de  Marat  »,  et  qu'elle  lui  aurait 
répondu  :  «  Fi-donc  !  l'horreur,  si  tu  y  vas.  » 

2°  Le  citoyen  Boulanger,  membre  du  Co- 
mité de  surveillance,  a  entendu  la  femme 
Berteaux  dire  un  jour  où  Ton  faisait  cou- 
rir le  bruit  que  Marat  avait  été  assassiné  : 
"  J'en  suis  bien  aise,  la  France  est  sauvée, 
Je  voudrais  aussi  que  Robespierre  et  Dan- 
ton fussent  de  même,  nous  serions  bien 
débarrassés,  elle  a  ajouté  que  la  Montagne 
et  les  Jacobins  étaient  tous  des  scélérats 
et  des  hommes  de  sang  ». 

3°  La  citoyenne  Boulanger,  femme  du 
précédent,  a  entendu  dire  à  la  Berteaux 
qu'elle  voudrait  que  Marat,  Danton  et  Ro- 
bespierre fussent  tous  en  boucherie,  at- 
tendu que  c'étaient  des  gueux  et  des  scé- 
lérats, que  la  Convention  était  une  écuellc 
à  cochons.  «  Comment,  cette  Convention 
voudrait  que  des  gens  de  condition  bien 
élevés  fussent  compères  et  compagnons 
avec  des  Sans-culottes.  Fi-donc,  l'hor- 
reur! je  crache  dessus  ;  pour  être  bien  re- 
gardée, il  faut  être  Sans-culotte,  je  n'ai 
pas  envie  d'être  de  même  »,  et,  en  montrant 
le  portrait  de  Roland,  qu'elle  avait  au- 
dessus  d'un  secrétaire,  elle  s'est  écriée  : 
"  Voyez  ce  pauvre  Roland,  voyez  s'il  a  une. 
ligure  aussi  abominable  qu'on  le  fait  ».  La 
femme  Berteaux  a  également  dit  au  citoyen 
Lannoy  et  à  sa  femme,  en  parlant  de  la 
Reine,  que  c'était  abominable  de  la  faire 
souffrir  en  prison,  comme  l'on  faisait.  Le 


citoyen  Boucherai  et  sa  fille,  demeurant 
au  Soleil  d'or,  ont  entendu  les  mêmes 
propos. 

4°  Le  citoyen  Decaen,  carrier,  membre 
du  Comité  de  surveillance,  demeurant 
dans  le  Clos-Morel,  a  entendu  la  femme 
Berteaux  dire  :  1°  <■  que  la  Montagne  était 
tous  scélérats,  tous  coquins  et  tous  gueux, 
et  qu'ils  méritaient  plutôt  d'avoir  la  tête 
coupée  que  ceux  à  qui  on  l'abattait; 
2°  que  Robespierre,  Marat  et  Danton 
étaient  des  gueux,  des  scélérats,  et  qu'ils 
méritaient  plutôt  d'avoir  la  tête  coupée 
que  d'autres;  3°  que  l'on  ne  coupait  la 
tête  à  des  nobles  et  à  des  gens  riches  que 
pour  avoir  leur  bien  ;  4°  que  ceux  qui  dé- 
nonçaient Roland  étaient  des  scélérats  et 
des  gueux,  qu'il  ne  pouvait  y  avoir  un  plus 
honnête  homme,  qu'elle  répondait  de  lui 
sur  sa  tête,  qu'elle  avait  dhié  avec  lui  chez 
le  sieurGibert,  administrateurdesPostes.  » 

4  nivôse  an  II. 
Copie  conforme,  signée  de  Brun,  secrctaire- 
greffier,  A.  JV.,  W  338,  n»  611. 

892.  —  Procès-verbal  d'apposition  de 
scellés  par  les  soins  du  Comité  de  sur- 
veillance de  Vaugirard,  en  présence  d'un 
membre  du  Comité  de  surveillance  du  Dé- 
partement de  Paris,  au  domicile  de  la 
citoyenne  Rerleaux,  clos  du  citoyen  Morel, 
sur  les  meubles  trouvés  dans  son  loge- 
ment. 

12  nivôse  an  II,  2  heures  du  matin. 
Copie  conforme,  A.  N.,  W  336,  n"  611. 

893.  —  Interrogatoire  subi  devant  le 
Comité  de  surveillance  du  Département  de 
Paris  par  Marie  Jourdain-Berteaux,  char- 
gée de  la  gestion  des  biens  du  sieur  Morel, 
à  Vaugirard,  notamment  de  l'exploitation 
d'une  carrière,  au  sujet  de  ses  relations 
avec  l'cx-ministre  Roland,  et  de  ses  pro- 
pos sur  Marat,  Robespierre  et  Danton, 
dans  lequel  elle  reconnaît  bien  avoir  dîné, 
le  12  août  1792,  avec  l'ex-ministre  Roland, 
qu'elle  tenait  pour  un  honnête  homme, 
mais  nie  les  propos  qu'on  lui  attribue, 
notamment  d'avoir  dit  que  Marat,  Robes- 
pierre et  toute  la  Montagne  étaient  des 
gueux,  des  scélérats  et  des  hommes  de 
sang,  et  d'avoir  dit,  le  jour  du  convoi  de 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


277 


Marat,  à  quelqu'un  qui  lui  demandait  si 
elle  y  allait  :  «  Fi  l'horreur!  »  avec  arrêté 
du  Comité  de  surveillance,  portant  qu'eu 
égardà  la  gravité  de  la  dénonciation  apportée 
par  4  témoins,  et  que  les  faits  y  signalés 
tendent  à  avilir  la  représentation  natio- 
nale, la  femme  Berteaux  sera  envoyée  à 
la  Conciergerie,  et  copie  de  ces  pièces 
transmise  à  l'accusateur  public  du  Tri- 
bunal révolutionnaire. 

14  nivôse  an  II. 
Original,  signé  de  Guigue  jeune,  président, 
et  Moessard,  secrétaire,  A.  N.,  W  338,  n"  611. 

894.  —  Lettre  de  Guigue,  jeune,  président 
du  Comité. de  surveillance  du  Département 
de  Paris,  au  citoyen  Fouquet-Tinville  {sic), 
accusateur  public  du  Tribunal  révolution- 
naire, lui  transmettant  les  pièces  contre 
la  nommée  Berteaux  de  Vaugirard,  décla- 
rant qu'il  pourra  voir,  d'après  la  dénon- 
ciation faite  contre  elle,  combien  elle  a  pu 
nuire  au  progrès  de  la  Révolution  et  com- 
bien elle  en  était  l'ennemie,  et  ajoutant 
que  la  femme  Berteaux  a  été  transférée 
l'avant-veille  à  la  Conciergerie. 

16  nivôse  an  II. 
Original  signé,  A.N.,^  338,  n°  611. 

893. —  Interrogatoire  subi  devant  Charles 
Harny,  juge  au  Tribunal  révolutionnaire, 
par  Marie-Anne-Jourdaiu  Berteaux,  femme 
de  confiance  du  citoyen  Morel  à  Vaugi- 
rard, au  sujet  des  propos  à  elle  imputés, 
dans  lequel  elle  reconnaît  avoir  dit  au 
citoyen  Boulanger,  qui  était  venu,  le  29 
ou  30  mai  dernier,  lui  apprendre  l'as- 
sassinat de  Marat,  ce  qui  était  faux,  que 
si  Marat  était  l'homme  qu'elle  avait  vu 
dans  ses  écrits,  où  il  demandait  160,000 
têtes,  ou  60,000,  qu'un  homme  de  ce  ca- 
ractère étant  mort,  la  France  serait  sauvée, 
mais  a  nié  avoir  tenu  aucun  propos  contre 
les  Montagnards,  les  Jacobins  et  autres 
patriotes,  tels  que  Danton,  Robespierre, 
convient  avoir  cru  que  Roland  était  un 
galant  homme  pendant  son  ministère, 
qu'elle  avait  en  effet  son  portrait,  qu'elle 
a  dîné  avec  lui,  le  12  août  1792,  et  l'a  vu 
2  fois  dans  le  courant  de  ce  même  mois. 

18  nivôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  338,  n"  611. 


896.  —  Mémoire  justificatif  adressé  au 
conseil  municipal  de  Vaugirard  parMarie- 
Anne-Jourdaii)  Berteaux,  détenue  depuis 
le  12  nivôse,  dans  le  cachot  n°  7  de  la 
Conciergerie,  sur  la  paille,  pour  être  tra- 
duite devant  le  Tribunal  révolutionnaire, 
par  vengeance  d'un  membre  du  Comité  de 
surveillance  de  Vaugirard,  nommé  Phi- 
lippe Decaen,  qui  s'est  associé  le  nommé 
Boulanger,  du  môme  Comité,  et  le  sieur 
Jacquet,  invoquant  le  témoignage  des  ha- 
bitants de  Vaugirard,  notamment  des  ou- 
vriers carriers,  au  nombre  de  plus  de  50, 
protestant  contre  les  dénonciations  ca- 
lomnieuses du  sieur  Decaen,  qui  s'est  servi 
de  5  ou  6  mots  pour  échafauder  toute  une 
fable,  enfin  demandant  sa  mise  en  juge- 
ment, avec  mémoire  du  Conseil  général 
de  Vaugirard  à  l'accusateur  public  du  Tri- 
bunal révolutionnaire,  déclarant  que,  d'a- 
près les  paroles  et  les  actions  de  la  femme 
Berteaux,  elle  a  toujours  montré  le  plus 
sincère  patriotisme,  et  que  les  dénoncia- 
tions dirigées  contre  elle  sont  l'œuvre  de 
la  haine  et  de  la  plus  basse  vengeance, 
réclamant  sa  mise  en  jugement,  afin  que, 
si  elle  est  innocente,  ses  infâmes  dénon- 
ciateurs soient  confondus,  et  que,  si  elle  est 
coupable,  la  commune  de  Vaugirard  aie 
la  salisfaction  de  voir  punir  une  hypocrite 
qui  l'aura  trompée. 

2  pluviôse  an  II. 
Original  signé  et  copies  conformes  (3  pièces), 
A.  N.,  W  338,  n°611. 

897.  —  Lettre  du  citoyen  Bellavoine,  se- 
crétaire-greffier de  la  municipalité  de 
Vaugirard,  au  citoyen  Latude,  lui  adres- 
sant un  mémoire  de  l'infortunée  citoyenne 
Berteaux,  détenue  à  la  Conciergerie,  avec 
une  lettre  de  cette  municipalité,  qui  prie 
l'accusateur  public  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire de  s'occuper  de  son  interroga- 
toire le  plus  tôt  possible. 

2  pluviôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  338,  n»  611. 

898.  —  Acte  d'accusation  d'Antoine- 
Quentin  Fouquier-Tinville.  accusateur  pu- 
blic du  Tribunal  révolutionnaire,  contre 
Mari-Anne  Jourdain-Borteaux,  âgée  de  42 
ans,  chargée  de  la  gestion  des  biens  du 


278  CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


citoyen  Morel  à  Vaugirard,  prévenue 
d'avoir  tenu  des  propos  contre-révolu- 
tionnaires tendant  à  l'avilissement  de  la 
représentation  nationale,  au  rétablisse- 
ment de  la  royauté  et  à  la  provocation  à 
l'assassinat  des  représentants  du  peuple, 
d'avoir  dit  que  Marat,  Rol>cspierre  et 
Danton  étaient  des  gueux,  des  scélérats, 
des  hommes  de  sang,  ainsi  que  toute  la 
partie  de  la  Convention  désignée  sous  le 
nom  de  la  Montagne,  d'avoir  fait  l'éloge  de 
l'infâme  Roland,  dont  elle  conservait  reli- 
gieusement le  portrait,  et  à  l'époque  où  le 
crime  d'une  quatrième  furie  mit  le  pa- 
triotisme en  deuil,  d'avoir  fait  éclater  la 
joie  la  plus  insultante,  en  s'écriant  :  J'en 
sujs  bien  aise,  la  Fraitcc  est  sauvée,  je  vou- 
drais que  Robespierre  et  Danton  funsetit  lie 
même,  nou»  serions  bien  débnrrnssi's,  avec 
jugement  du  Tribunal,  ordonnant  l'écrou 
de  la  femme  Berteaux  à  la  Conciergerie. 

21  ventôse  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  338,  n»  011. 

899,  — Déclaration  du  jury  de  jugement 
du  Tribunal  révolutionnaire,  portant  que, 
dans  le  cours  des  mois  de  mars  et  juin 
derniers,  il  a  été  méchamment  et  à  dessein 
provoqué  l'avilissement  et  la  dissolution 
de  la  représentation  nationale,  l'assassinat 
des  représentants  du  |)euple  et  applaudi  à 
celui  de  Marat,  et  tenté  par  là  de  rétablir  la 
royauté  ou  tout  autre  pouvoir  attentatoire 
à  la  souveraineté  du  peui)le,  et  que  Marie- 
Anne  Jourdain-Rerteaux,  femme  de  charge 
du  citoyen  Morel  à  Vaugirard,  est  l'auteur 
ou  complice  de  ces  provocations  et  applau- 
dissements, avec  jugement  du  Tribunal  ré- 
volutionnaire, condamnant  la  femme  Ber- 
teaux à  la  peine  de  mort. 

28  ventôse  an  II. 
Originaux  signés  (3  pièces),  A.  N.,  W  338, 
n«  Cil. 

AFFAIRE  GIRARDIN 

900.  —  Dénonciation  faite  au  Comité  de 
surveillance  révolutionnaire  de  Cham|)igny, 
district  de  l'Kgalité,  jmr  .lean-Clauile  Cro- 
gnel  (llls),  cnltivalenr  audit  CImmpigny, 
portant  (|Ue  les  citoyens  Cirardin,  notaire 
et  propriétaire  d'une  maison  dite  le  Bou- 


quet, à  Champigny,  et  Laurin,  son  associé, 
demeurant  avec  lui,  aussi  bien  que  sa 
femme,  se  sont  réjoui  et  ont  fait  un  feu 
d'artifice  à  la  mort  de  Marat,  auquel  a 
assisté  Pranville,  curé,  maire  de  Champi- 
gny, le  frère  de  Girardin  et  autres  de  lui 
inconnus,  que  la  femme  l.aurin  a  dit  que 
Marat  était  encore  un  scélérat  do  moins, 
que  les  prises  de  Condé,  de  Valenciennes, 
ainsi  que  celle  de  Toulon,  ont  été  célébrées 
de  la  même  manière  et  par  les  mômes 
personnes. 

12  germinal  an  II. 
Copie  conforme,  signpc  du  sieur  Fcrrel,  nieni- 
I>ro  du  Comité  révolnlionnaire  do  Olianipignv, 
A.  N.,  W  35. 

901.  —  Lettre  des  administrateurs  et  de 
l'agent  national  du  district  de  l'Egalité  au 
citoyen  Fouquier,  accusateur  public  prés 
le  Tribunal  révolutionnaire,  lui  adressant 
l'expédition  d'une  dénonciation  faite,  le 
19  germinal,  au  Comité  révolutionnaire  de 
Chani])igny  contre  Girardin, notaire, Laurin, 
Pranville, ex  maire  et  curé,  pour  avoirfail 
des  feux  d'artitire  on  réjouissance  de  la 
mort  de  .Marat,  et  le  prévenant  que  Girar- 
din et  Pranville  sont  maintenant  en  élat 
d'arrestation  dans  des  maisons  d'airét  à 
Paris,  et  que  les  tableaux  qui  les  con- 
cernent ont  élé  envoyés  au  Comité  de  salul 
public,  bureau  des  détenus, et  de  plus  que 
Laurin  est  domicilié  à  Paris,  rue  Neuve- 
Egalité,  section  Bonne-Nouvelle,  envoyant 
également  une  lettre  à  eux  écrite,  le  10  llii- 
réal.par  Ferret,  nienibi-e  du  Comité  révo- 
lutionnaire de  Champigny. 

21  floréal  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  S.'i. 

902.  —  Arrêté  du  Comité  de  siireté  gé- 
nérale, ordonnant  de  traduire  au  Tribunal 
révolutionnaire,  pour  y  être  jugés,  les 
nommés  Girardin,  notaire,  et  Laurin,  tous 
deux  demeurant  rue  Neuve-de-l'Egalité, 
section  Bonne-Nouvelle,  la  femme  dudit 
Girardin,  Pranville,  curé,  maire  do  Cham- 
pigny, le  frère  de  Girardin  et  la  femme 
Laurin, coupables  de  s'être  réjouis  etd'avoir 
fait  un  feu  d'artifice  lors  de  la  trahison  de 
Condé,  Valenciennes  et  Toulon,  chargeant 
le  citoyen  Morel,  agent  du  (Comité,  de 
mettre  à  exécution  ledit  arrêté,  et  l'agent 


MBURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


national  du  district  de  Champigny  en  ce 
qui  concerne  le  sieur  Pranville. 

23  messidor  an  II. 
Original, signé  d'Amar,  Elle  Lacoste, Louis  (du 
Bas-Rliin),  Philippe  Ruihc  et  M.  Bajle,  et  copie 
conforme  (2  pièces),  A.  N.,  W  35. 

OO;).  —  Procès-verbaux  de  transport  de 
Nicolas  Morel,  agent  du  Comité  de  sûreté 
générale  :  1°  rue  Neuve-de-rEgalité,n»209, 
au  domicile  du  nommé  Lanrin  et  de  sa 
femme,  où  perquisition  a  été  faite  dans 
leurs  papiers,  qui  n'a  produit  rien  de 
suspect,  à  part  un  fragment  de  petit  livre 
broché  contenant  des  prophéties  pour  les 
mois  de  l'année,  «  avec  un  ridicule  frap- 
pant sur  les  événements  de  la  République», 
lesquels  consorts  Laurin,  sont  écroués  à 
la  Conciergerie  ;  2°  rue  de  la  Verrerie, 
n°  137,  section  des  Arcis,  au  domicile  du 
sieur  Cirardiii,  peintre,  frère  du  notaire, 
où  perquisition  est  également  faite  dans 
ses  papiers,  mais  sans  résultat,  lequel 
Girardin  est  pareillement  écroué  à  la  Con- 
ciergerie. 

23,  24  messidor  an  IL 
Originaux  signés,   avec  petite   brochure  im- 
primée (3  pièces),,  A.  A'.,  W  35. 

AFFAIRK  CERIOUX 

904.  —  Lettre  du  citoyen  Oubreuil  au 
citoyen  Drouet,  député  de  la  Convention, 
au  Comité  de  sûreté  générale,  dénonçant 
le  nommé  Riou  (Cerioux),  logé  rue  Froi- 
manteau,  hôtel  de  Danemark,  qui  lui  avait 
montré  deux  manuscrits  venant  de  Caen, 
conlenant  un  tissu  d'abominations  contre 
les  patriotes,  et  qui  ne  pouvaient  lui  avoir 
été  remis  que  par  Duperrel  ou  l'un  de  ses 
acolytes,  ajoutant  que  depuis  3  jours,  dans 
cette  maison,  l'on  n'entendaitque  conspirer 
contre  Marat,  et  que  ce  même  Riou  avait 
dit,  ce  jour  même,  au  sieur  Vachon  que  la 
mort  de  Marat  était  trop  douce  et  qu'il  en 
devait  avoir  une  plus  cruelle. 

14  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,W  278,  n°  95. 

905.  —  Notilicution  de  mandat  d'arrêt 
décerné  par  l'accusateur  public  du  Tribu- 
nal révolutionnaire,  contre  le  nommé 
Cerioux,  imprimeur,  domicilié  rue  Froi- 
manleau,    hôtel   de  Danemark,    prévenu 


279 

d'être  complice  de  l'assassinat  commis  sur 
la  personne  de  Marat,  représentant  du 
peuple,  et  procès-verbal  d'arrestation  dudit 
Cerioux,  au  corps  de  garde  de  la  section 
des  Tuileries,  rue  Saint-Mcaise,  où  il 
s'était  rendu  volontairement,  lequel  est 
conduit  et  écroué  à  la  Conciergerie. 

19  juillet  1793. 
Oiiginal  signé,  À.  IV.,  W  278,  n°  95. 

900.  —  Interrogatoire  subi  devant  Jac- 
ques-Bernard-Marie Montané,  président  du 
Tribunal  révolutionnaire,  par  Jean-Bap- 
lisle  Cerioux,  âgé  de  28  ans,  imprimeur, 
demeurant,  lors  de  son  arrestation,  rue 
Froimanteau,  hôtel  de  Danemark,  auquel 
il  est  demandé  :  1°  Si  dans  la  maison  où  il 
demeure,  il  n'a  pas  entendu  dire  que  l'on 
conspirait  contre  la  vie  de  Marat,  à  (|uoi  il 
a  répondu  qu'il  était  lui  môme  Maratiste, 
«lu'il  ne  voyait  que  des  députés  de  la  Mon- 
tagne, notamment  Camille  Desmoulins, 
Robert,  Thirion,  Merlin  de  Thionville;  2°  s'il 
n'a  pas  dit  un  jour  au  nommé  Vachon  que 
Marat  était  mort  d'une  mort  trop  douce  et 
qu'il  devait  en  avoir  une  plus  cruelle,  à 
quoi  il  a  répondu  qu'il  ne  pouvait  trouver 
une  expression  assez  forte  pour  peindre 
son  étonnement  d'une  pareille  calomnie. 

27  juillet  1793. 
Oi-iginal  signé,  A.  N.,W  278,  n°  95. 

907.  —  Jugement  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, déclarant  que  le  dénonciateur 
de  Jean-Baptiste  Cerioux  n'a  pas  été  re- 
trouvé et  qu'il  n'existe  aucune  preuve  du 
délit  imputé  audit  Cerioux,  ot  ordonnant 
sa  mise  on  liberté  provisoire. 

29  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,'W  278,  n»  95. 

AFFAIRE  ANDRÉ  DESCHAMI'S 

908.  —  Dénonciation  faite  au  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  du  Faubourg- 
du-Nord  par  le  citoyen  Hébert,  Faubourg 
Saint-Denis,  n»  17,  contre  le  citoyen  André 
Deschamps,  horloger,qui,au  café  Chevance, 
manifestait  des  opinions  anticiviques,  je- 
tant la  défaveur  sur  toutes  les  autorités 
constituées,  disant  que  la  Municipalité  était 
composée  de  scélérats,  que  Marat  et  Ro- 
bespierre étaient  des  pendards,  qui,  lors- 


280 


CHAPITRE  1".  —  JOUIINÉES  HISTOIUQL'ES  DE  LA  RÉVOLUTION 


qu'il  apercevait  quelqu'un  au  café  qui 
tricliait  au  jeu  de  caries  ou  de  dominos, 
il  rappelait  Marat,  qu'ayant  observé  audit 
Desehamps  que  ses  opinions  étaient  très 
dangereuses  et  pourraient  lui  être  fu- 
nestes, que,  s'il  n'y  prenait  garde,  il  se 
ferait  couper  la  lète,  il  a  répondu  qu'il  s'en 
moquait  et  que  rien  ne  pourrait  l'empè- 
clicr  de  mettre  au  jour  ses  opinions,  lùl- 
ce  même  au  milieu  des  bayonnettes,  avec 
décision  des  administrateurs  du  Déparle- 
ment de  Police,  portant  que  le  citoyen 
Deschamps,  accusé  de  regretter  l'ancien 
régime  et  d'avilir  les  autorités  constituées 
par  des  discours  incendiaires,  et  qui  a 
été  incarcéré  aux  Madelonneltes,  sera  tra- 
duit au  Tribunal  révolutionnaire. 

7,  27  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  W  293,  n»  20G. 

909.  —  Interrogatoire  subi  devant  An- 
loine-iMarie  Maire,  juge  du  Tribunal  révo- 
lutionnaire, par  le  citoyen  André  Des- 
champs, âgé  de  43  ans,  horloger.  Grande 
rue  du  Faubourg  Sainl-Denis,  n°  18,  accusé 
d'avoir  tenu  des  propos  inciviques,  d'avoir 
dit  notamment  que  la  Municipalité  était 
composée  de  scélérats,  que  Marat  et  Ro- 
bespierre étaient  des  scélérats,  à  quoi  il  a 
répondu  qu'il  a  toujours  respecté  les  opi- 
nions de  ces  doux  hommes,  eu  ce  qui 
concerne  le  gouvernement  républicain, 
particulièrement  celles  de  Robespierre, 
comme  plus  douces  et  plus  en  harmonie 
avec  ses  sentiments. 

8  octobre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  \V  293,  n»  20G. 

910.  —  Acte  d'accusation  d'Anloine- 
Queniin  Fouquier-Tinvillc,  accusateur  pu- 
blic du  Tribunal  révolutionnaire,  contre  le 
citoyen  André  Deschamps,  horloger,  pour 
avoir  méchamment  et  à  dessein,  par  ses 
propos,  jeté  la  terreur  parmi  les  citoyens, 
tenté  le  rélablisseraent  de  la  royauté  et  le 
renversement  de  la  République,  avec  juge- 
ment du  Tribunal  révolutionnaire,  con- 
damnant le  sieur  Deschamps  à  la  peine 
de  mort. 

G,  1 1  brumaire  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  A'.,  W  293, 
n"  200. 


AFFAIKKS  LE  COCO  KT  LE  BLANC 

9H.  —  Dénonciation  par  Francois-Rar- 
nabé  Tisset,  employé  au  Comité  de  sur- 
veillance du  Département  de  Paris,  à  l'ac- 
cusateur public  du  Tribunal  révolution- 
naire, des  propos  anliciviques  et  antipa- 
triotiques tenus  par  le  citoyen  Lecocq, 
domestique  de  l'ex  ministre  Roland,  qui 
avait  dit  au  sieur  Jean-Rapliste  I.amare, 
fourbisseur,  rue  Saint-Jacques,  et  à  son 
frère,  «  que  c'était  un  grand  bonheur  que 
Marat  fût  assassiné,  que  c'était  un  grand 
gueux  de  moins  »,et  tenu  plusieurs  autres 
propos  semblables  sur  les  Montagnards. 

20  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  381,  n"  878. 

912.  —  Interrogatoire  subi  devant  Charles 
Harny,  l'un  des  juges  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, par  Louis  Le  Cocq,  âgé  de  30  ans, 
potier  déterre,  entré  au  service  de  Roland, 
ex  ministre,  depuis  aoi1H792,  au  sujet  des 
propos  par  lui  tenus,  notamment  sur  ce 
que  lui,  qui  se  proclame  bon  républicain, 
s'était  permis  de  dire,  lors  de  l'assassinat 
de  Marat,  que  c'était  un  scélérat  de  moins, 
avec  d'autres  mauvais  propos  contre  d'au- 
tres députés,  lequel  a  répondu  qu'il  est  très 
faux  qu'il  ait  jamais  tenu  ce  propos  contre 
Marat,  attendu  qu'il  a  été  toute  sa  vie  son 
plus  zélé  partisan,  et  n'a  tenu  aucun  pro- 
pos contre  aucun  député  de  la  Montagne. 

7  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  A'.,  W  381,  n°  878. 

913. —  Interrogatoire  subi  devantCharles 
Harny,  l'un  des  juges  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, par  Pierre  Leblanc,  âgé  de  37  ans, 
compagnon  menuisier,  accusé  de  propos 
contre-révolutionnaires,  notamment,  d'a- 
voir dit  :  «  Il  faut  un  Roy,  sans  cela,  cela 
n'ira  jamais  bien,  les  Jacobins  ne  tendent 
qu'à  faire  le  mal  et  Marat  est  un  homme 
très  sanguinaire  »,  propos  (lu'il  a  formel- 
lement niés. 

4  nivôse  an  II. 

Original  signé,  A.  N.,  W  381,  n''878, 

914.  —  Actes  d'accusation  d'Anloine- 
Quentin  Fouquier-Tinville,  accusateur  pu- 
blic du  Tribunal  révolutionnaire,  coiilre  : 
1°  Louis  Le  Cocq,  ci-devant  domestique  de 


MEURTRE  ET  OBSÈQUES  DE  MARAT 


28< 


Roland,  ex  ministre,  lequel,  fidèle  imitn- 
Iftur  dos  exemples  qu'il  p<arait  avoir  reçu 
dans  la  maison  du  traître  Roland,  n'a  cessé 
do  tenir  à  tous  les  citoyens  de  son  quar- 
tier des  propos  contre-révolutionnaires  et 
de  désigner  comme  scélérats  tous  les 
députés  de  la  Montagne,  en  particulier 
ceux  qui  se  sont  sacrifiés  pour  la  Révolu- 
tion et  ont  perdu  la  vie  par  le  fer  des 
assassins,  que  Marat  etRobespierre  étaient 
de  ce  nombre,  et  qu'on  était  heureux  d'être 
délivré  du  premier,  que  c'était  un  coquin 
de  moins;  2°  Pierre  Le  Blanc,  âgé  de  37  ans, 
compagnon  menuisier,  qui  s'est  aussi 
permis  des  déclamations  infimes  contre 
les  meilleurs  patriotes,  en  disant  notam- 
ment que  Marat,  martyr  de  la  Liberté,  était 
un  liomme  trop  sanguinaire,  que  c'étaient 
les  Jacobins  qui  faisaient  le  mat,  et  que  s'il  ij 
avait  un  Roi,  tout  cela  n'arriverait  pas, 
avec  jugement  du  Tribunal  révolution- 
naire, condamnant  Le  Cocq  à  la  peine  de 
mort  et  acquittant  Le  Blanc. 

C,  19  prairial  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  W  381, 
n"  878. 

AFFAIRE   BRUCK 

9to.  —  Déclarations  de  témoins  contre 
la  citoyenne  Bruck,  reçues  par  le  citoyen 
Cherest,  juge  de  paix  de  Tonnerre  :  1°  Le 
citoyen  Pierre  Laceret,  fils  de  Pierre  La- 
ceret,  voiturier,  âgé  de  18  ans,  déclare 
qu'environ  deux  jours  après  qu'on  a  appris 
la  mort  de  Marat,  la  citoyenne  Bruck, 
l'ainée,  demeurant  au  ci-devant  chûteau, 
qui  allait  entrer  chez  le  citoyen  Ester, 
jardinier,  a  dit  :  «  Il  est  mort,  ce  gueux'», 
que,  lui  ayant  demandé  «  qui  est-ce  qui 
est  mort»,  elle  a  répondu, ci  c'est  ce  gueux 
de  Marat,  ceux  qui  l'ont  assassiné  ont  bien 
fait,  ils  auront  une  récompense  ;>.  A  quoi 
ledit  Laceret  a  répliqué  :  <<  la  récompense 
qu'ils  auront,  ce  sera  d'avoir  la  tête  cou- 
pée »,  et  la  citoyenne  Bruck  a  ajouté  que 
Marat  et  la  Convention  étaient  tous  des 
gueux  et  la  cause  qu'il  y  avait  une  guerre 
en  France;  2°  La  citoyenne  Marie  Lenoble, 
veuve  de  Pierre  Laceret,  voiturier,  a  en- 
tendu, chez  le  sieur  Ester,  la  citoyenne 
Bruck  dire,  à  propos  de  nouvelles,  que 
«  Marat  est  mort,  ceux  qui  l'ont  tué  ont 


bien  fait,  c'est  lui  qui  est  cause  de  la 
Constitution  cl  qu'il  n'y  a  pas  un  Roi,  si 
ce  gueux  de  Marat  fût  mort  il  y  a  long- 
temps, nous  en  aurions  mieux  valu  »  ; 
3°  La  citoyenne  Madeleine  Mantelet.  femme 
de  Pierre  Guenin,  manouvrier  à  Tonnerre, 
dit  que,  quelque  temps  après  la  mort  do 
Marat,  elle  a  entendu  la  citoyenne  Bruck 
déclarer  que  »  Marat  était  mort,  que  c'é- 
tait un  scélérat  de  moins,  il  y  a  dix  ans 
qu'il  aurait  dû  mourir,  c'est  lui  qui  est 
cause  de  la  guerre  ». 

20  août  1793. 
Copie   conforme,  A.    N.,   W  410,    n"   942 
(pièce  97). 

916.  —  Interrogatoire  subi  devant  Mam- 
mès  Mariet,  juge  de  paix  de  Tonnerre,  par 
Marie-Anne-Lonise  Bruck,  fille  de  feu  Jo- 
seph Bruck,  inspecteur  des  bois,  chasse 
et  pôclie  du  marquis  de  Courtanvaux,  âgée 
de  CG  ans,  demeurant  à  Tonnerre,  au  ci- 
devant  château,  au  sujet  des  propos  con- 
tre-révolutionnaires par  elle  tenus,  no- 
tamment sur  le  compte  de  Marat,  traité  par 
elle  de  gueux,  et  dont  elle  avait  approuvé 
l'assassinat,  ce  qu'elle  a  nié,  déclarant 
qu'elle  n'avait  jamais  entendu  parler  de 
Marat,  ni  en  bien,  ni  en  mal,  et  n'en  avoir 
point  parlé  elle-même. 

16  pluviôse  an  H. 
Original    signé,    A.   N.,    W    410,    n°    942 

(pièce  98). 

917.  — Interrogatoire  subidevantClaude- 
Emmanuel  Dobsent,  juge  du  Tribunal  ré- 
volutionnaire ,  par  Marie  -  Anne  -  Louise 
Bruck,  âgée  de  67  ans,  demeurant  à  Ton- 
nerre, au  sujet  des  propos  par  elle  tenus, 
notammerjt  d'avoir  dit  que  ceux  qui  avaient 
tué  Marat  avaient  bien  fait,  ce  qu'elle  a 
déclaré  faux. 

6  prairial  an  II. 
Original    signé,    A.    N.,    W   410,    n°    942 
(pièce  104). 

AFFAIRE   RENYÉ 

918.  —  Dénonciation  faite  au  Comité  de 
surveillance  de  la  commune  de  Saint- 
Maur  par  le  sieur  Pierre  Estèphe,  bûche- 
ron, travaillant  au  bois  de  Vincennes,  contre 
le  sieur  Nicolas  Renyé,  garçon  carrier, 
pour  avoir  tenu  les  propos  les  plus  inci- 


282  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQCES  DE  L\  RÉVOLUTION 


viques,  avoir  dit  entre  autres  "  qu'il  se 
J...  de  Marat  et  de  Le  Pelelier,  ainsi  que 
de  toutes  les  affaires  que  l'on  faisait  ». 

12  germinal  an  II. 
Original    signé,   A.    N.,    W    425,    n"    951 
(pièce  27). 

AFFAIRE   SALLENEUVF. 

919.  —  Déclaration  faite  au  Coiniti'-  de 
surveillance  d'Aigueporso  par  :  1°  Antoine 
Cliarles,  charpentier  audit  lieu,  contre  le 
sieur  Jean-Baptiste  Salleneuve,  agricul- 
teur, pour  avoir  tenu  des  propos  contre- 
révolutionnaires,  l'ayant  entendu  dire  dans 
la  commune  de  Biissière,  <i  àuno  fête  delà 
superstition  »,  au  sieur  Jeaii-Jacqiies  Bré- 
cliard  :  «  Tu  es  du  parti  de  Murât,  je 
connais  Marat,  c'était  un  gueux,  je  l'ai  vu 
.à  Paris,  il  n'avait  pas  le  moyen  de  payer 
.sa  tasse  de  café,  je  l'ai  vu  faire  sauter  par 
la  fenêtre,  faute  par  lui  de  payer  son  café  "  ; 
2»  Jean-Jacques  Brécliard,  officier  muni- 
cip.il  d'Aigueporse,  qui  cnloiidit  le  citoyen 
Salleneuve  parler  dans  un  groupe  contre 
la  Convention  et  chercher  à  l'avilir,  que 
ledit  Bréchard  s'élant  approché,  dit  :  «■N'é- 
coulez pas  cet  homme,  il  vous  trompe  », 
que  l'autre  répli<]ua  ;i  son  lour  :  <i  N'écou- 
tez pas  Bréchard,  c'est  un  Marat  »,  et 
comme  son  opinion  était  que  Marat  était 
sanguinaire,  il  donnait  à  entendre  qu'il  y 
avait  concordance  entre  l'opinion  de  Marat 
et  celle  du  déclarant;  3»  Jacques  Degeorge, 
officier  do  santé  à  Aigucporso,  ((ui  enten- 
dit le  citoyen  Salleneuve  désapprouver  le 
parti  Maratiste  et  blâmer  les  Parisiens  au 
sujet  de  la  journée  du  31  mai,  et  répéter 
que  les  honnêtes  gens  en  province  en  gé- 
missaient. 

9  nonïal  an  II. 

Original  signé.  A.  N.,  W  ^15,  n"  953 
(pièce  70). 

920.  —  Interrogatoire  subi  devant  le 
citoyen  Etienne  Masson,  juge  du  Tribunal 
révolutionnaire,  par  Jeaii-Baptisle  Salle- 
neuve, ;\gé  de  44  ans,  agriculeur  à  Aigue- 
perse,  au  sujet  des  propos  injurieux 
contre  Marat  et  autres  patriotes,  qu'il  au- 
rait tenus,  de  même  contre  la  Convention, 
en  déclarant  qu'il  fallait  la  délivrer  de  la 
tyrannie  des  Parisiens,  propos  qu'il  a  niés, 
en    prolestant   de   son   patriotisme  et  de 


son  énergie,  «jui  lui  avaient  fait  beaucoup 
d'ennemis  à  Aigueperse. 

13  prairial  an  II. 
Original    signé    A.    N.,    W    415,    n"    951 
(pièce  80). 

rilOCÈS    ET    EXÉCUTION    DE   CHAUI.OTTE 
CORDAY 

921.  —  Lettre  de  Barbaroux  à  Lauze 
De  Perret,  l'informant  (|u'il  lui  a  écrit  par 
la  voie  de  Rouen  pour  l'intéresser  à  une 
affaire  cjui  regarde  l'une  de  leurs  conci- 
toyennes, à  l'effet  de  retirer  des  pièces  du 
ministère  de  l'intérieur,  le  prévenant  que 
la  citoyenne  qui  porte  cette  letlre,  s'inté- 
resse à  cette  même  affaire,  et  déclarant 
qu'ils  ne  tarderont    pas   à  être  sous  les 

murs  lie  Paris. 

7  juillet  1793. 

Original  non  signé,  paraplie  par  Chabot, 
A.  N.,  Wrn,  n»  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlolte  de  Cordai/  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  57  ;  Archives  parlementaires, 
t.  LXVIII,  p.  720. 

922.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Jacques-Philibert  Guillard,  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Théâtre-Français, 
au  domicile  du  citoyen  Marat,  qui  venait 
d'ôlre  assassiné,  rue  des  Cordeliers,  n°  30, 
constatation  de  son  décès  et  examen  de 
son  corps  par  Philippe-Jean  Pelletan, 
chirurgien  consultant  des  armées,  interro- 
gatoire de  l'autour  de  l'attentat,  Marie- 
Annc-Charlotte  Corday,  en  présence  des 
citoyensMarino  et  Louvet,  administrateurs 
au  Déparlement  de  Police,  puis  des  ci- 
toyens Maure,  Legendre,  Chabot  et  Drouet, 
membres  du  Comité  de  sûreté  générale, 
au  bas  duquel  procès-verbal  se  trouve  un 
arrêté,  signé  de  Marino  et  Michonis, admi- 
nistrateurs au  Département  de  Police, 
ordonnant  de  conduire  ladite  Corday  à  la 
prison  de  l'Abbaye,  où  elle  sera  gardée  à 
vue  par  un  gendarme. 

13  juillet  1793.  7  lieuies  trois  quarts  de  relevée. 

Kxpédition  conforme,  A.  N.,W  277,  n"  82. 

Ed.  CUKRON  DE  VlI.LIERS.  Marie-Anne-C/iar- 
lollc  do  Corday  d'Armont,  p.  202  ;  0.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotle  de 
Corday  drvant  le  Tribunal  révolulionnaire,  p.  1  ; 
l'interrogatoire  de  Charlotte  Corday,  extrait  de 
ce  procès-verbal,  est  reproduit  dans  les  Archives 
parlementaires,  t.  LXVIII,  p.  717. 


PROCÈS  KT  EXÉCUTION  DE  CHARLOTTE  CORDAV 


383 


923.  —  LeLlie  de  CharloUe  Coiilay  au 
citoyen  Maiat,  Faubourg  Saint-Cermain, 
rue  des  Cordelieis,  à  Paris,  lui  rappelant 
qu'elle  lui  a  écrit  ce  matin  et  renouvelant 
sa  demande  d'audience,  en  déclarant  qu'il 
sufiil  qu'elle  soit  bien  malheureuse  pour 
avoir  droit  à  sa  protection. 

Adresse  do  Marat,  écrite  au  ciayon  do 
la  main  de  Charlotte  Corday,  trouvée  dans 
sa  chambre  à  l'hôtel  de  la  Providence. 

13  juillet  1793. 

Autographe,  A.N.,C  '277,  n»  82. 

Cette  leltrc  a  été  paraphée  par  le  commissaire 
•  luellard  avec  la  note  suivanle:  La  présente  n'a 
point  été  remise  à  son  adresse,  devenue  inutile 
par  l'admlssioT  de  l'assassin  à  sa  2'  présenta- 
lion,  vers  les  7  heura.s  et  demie  de  relovée, 
iieiire  à  laquelle  elle  a  consommé  son  forfait. 

VA.  C.  y.vtv.h,  Dossiers  du  iirocés  criminal 
ih-  l'Iiarlolte  de  Conlay  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  59;  E.  Cami'ardON,  Le  Tribunai 
révolutionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  59;  Archives 
parlementaires,  t.  LXVIIF,  p.  71G. 

924.  —  Procès-verbal  de  transport  de 
Esprit-I.ouis  Roussel, commissaire  de  police 
de  la  section  du  Mail,  en  vertu  d'ordres 
du  Département  de  Police,  transmis  par 
les  citoyens  Cavanagh  et  Eiot,  officiers  do 
paix,  rue  des  Vievix-Augustins,  n"  19,  à 
l'hôtel  de  la  Providence,  tenu  par  la  ci- 
toyenne Crollier,  et  perquisition  dans  la 
chambre  n"  7,  au  l''  étage,  occupée  par 
Maii(>-.\nnc-Charlotlo  Corday,  oi'i  au<iins 
papiers  n'ont  été  trouvés  dans  les  meubles, 
à  part  trois  petits  morceaux  de  papier,  l'un 
d'eux  portant  l'adresse  du  citoyen  Duperret, 
rue  Saint-'l'liomas-dii-l.ouvre,  n"  4j;  il  est 
procéilé  à  l'inventaire  des  efTels  d'habil- 
lement contenus  dans  une  commode,  con- 
sistant en  un  déshabillé  do  bazin  rayé,  un 
Jupon  de  soie  rose,  un  autre  de  coton 
blanc,  2  cheniises  do  femme,  deux  paires 
de  bas  do  colon,  une  blanche,  l'autre  grise, 
un  pistil  peignfùr  de  toile  blanche,  sans 
mani'lios,  4  mouclioirs  blancs,  2  bonnets  de 
linon,  un  lichu  de  gaze  vert,  un  lichu  de 
soie  il  bande  rouge  et  un  paquet  do  rubans 
de  dill'érentes  couleurs,  tous  lesquels  objets 
ont  été  misdaiis  une  serviette  pour  former 
un  paquet  vl  être  emportés  nu  Départe- 
ment do  Police.  !,e  citoyen  Louis  Rruncau, 
tailleur,  représentant  la  dame  Croilier,  a 
déclaré  que   ladite   Corday    est   entrée    k 


l'hôtel  de  la  Providence,  le  11  courant,  et  a 

dit  être  native  de  Caen,  que,  depuis  son 
arrivée,un  particulier  de  la  taille  de  5  pieds 
4  pouces  environ,  vêtu  d'un  habit  jaundlre, 
paraissant  âgé  d'environ  -iO  ans  passé,  est 
venu  la  voir  2  fois. 

13  juillet  1793,  10  heures  t/2  du  soir. 

Copie  conforme,  A.  N.,  W  277,  n»  S2. 

Kd.  Chéron  I)K  ViLHuns,  Marie-/lnne-C/iar- 
lotte  de  Corday  d' Armant,  [>.  215  ;  C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de 
Corday  devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  8. 

925.  —  Liste  d'adresses,  trouvée  dans  la 
chambre  occupée  par  Charlotte  Corday  et 
écrite  de  sa  main,  annexée  au  procès- 
verbal  de  Roussel,  commissaire  de  police 
de  la  section  du  Mail. 

13  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Ikl.  C.  'VATF.r,,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révolu- 
tionnaire, p.  10;  H.  Wallon,  Histoire  du  Tri- 
bunal révolutionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  195. 

920.  —  Déclaration  et  interrogatoire  de 
Toussaint  Collet,  compagnon  corroyeur, 
rue  Montmartre,  n°  121,  qui  est  venu 
annoncer  à  l'Assemblée  générale  de  sa 
section  que  le  citoyen  Marat  venait  d'être 
assassiné  dans  son  bain  par  une  femme, 
déclaration  qui  a  paru  suspecte  et  a  mo- 
tivé l'envoi  de  ce  jiarticulier  à  l'admi- 
nislration  de  Police,  avec  décision  deRau- 
<lrais,  administrateur  do  Police,  portant 
que  ce  n'est  point  un  délit  d'avoir  annoncé 
la  mort  trop  vraie  il'un  représentant  du 
peuple,  et  renvoyant  l'individu  en  question, 
n'élanl  pas  muni  de  carte  de  sûreté,  i\  sa 
section. 

13  juillet  1793,  9  heures  1/2  du  soir. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

ClIKRO.N  DK  Vll.LlEns,  Marie-  Annc-CliarloUe 
dnCorday  d'Annont,  p.  219  ;  C.  Vatel, Dossier» 
du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Corday  devant 
te  Tribunal  révolutionnaire,  p.  18. 

927.  —  Procès-verbal  dressé  par  M.  Jean- 
Antoine  Dclorme,  commissaire  de  police 
(II!  la  section  de  1702,  en  vertu  d'ordres  du 
Département  de  Police,  transmis  par  les 
citoyens  Cavanagh  et  Mercerot,  officiers 
de  paix,  au  .sujet  de  la  comparution  du 
citoyen  Guillot,  portier  du  sieur  Odille, 
rue   Caillou,    n"    30,    lei|uel    sommé    de 


28*  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lui  déclarer  ce  qui  pouvait  être  à  sa 
connaissance,  directe  ou  indirecte,  rela- 
tivement à  la  conspiration  et  à  l'assassinat 
commis  par  Marie-Anne-Cliarlotte  Corday 
sur  le  citoyen  Marat,  a  répondu  n'avoir 
point  connaissance  de  correspondance, 
affiliation,  ni  projet  y  ayant  aucun  rap- 
port, et  a  donné  des  indications  sur  les 
personnes  logées  dans  la  maison,  qui  sont 
2  veuves  vivant  de  leurs  revenus,  le  reste 
de  l'immeuble  étant  occupé  par  des  bureaux 
pour  l'habillement  des  troupes,  a  déclaré 
en  outre  qu'il  n'y  a  personne  du  nom 
d'Odille  dans  la  maison. 

14  juillet  1793,  4  heures  de  relevée. 

Copie  conforme,  A.  N..  W  277,  n"  82. 

Ed.  ChÉrOn  dk  ViLLiEliS,  Marie-Anne  Char- 
lotte de  Corday  d'Armonl,  p.  271;  C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  deCharlottedeCorday 
devant  le  Tribunal  révolu lonnaire,  p.  11. 

928.  —  Lettre  de  Fouquier-Tinville,  ac- 
cusateur public  du  Tribunal  révolution- 
naire, aux  administrateurs  du  Département 
de  Police,  déclarant  que  l'horrible  attentat 
commis,  la  veille,  sur  la  personne  du 
brave  et  courageux  républicain  Marat,  en 
même  temps  qu'il  doit  exciter  l'indigna- 
tion de  tous  les  vrais  républicains,  exige 
un  exemple  aussi  sévère  que  prompt,  et 
que  le  glaive  de  la  loi  doit  frapper,  sans 
retard,  l'auteur  et  les  complices  d'un  pa- 
reil attentat,  et  que,  s'ils  peuvent  lui  faire 
passer  le  procès-verbal  et  les  pièces  re- 
latives à  cette  affaire,  dans  la  matinée  de 
demain,  l'affaire  sera  jugée,  la  connais- 
sance en  appartenant  exclusivement  au 
Tribunal  révolutionnaire. 

14  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n°  82. 

Ed.  CuÉnON  DE  Vll.LIERS,  Marie-Anne  Char- 
lotte de  Corday  d'Armont,  p.  268;  E.  Cam- 
PARDON,  Le  Tribunal  révolutionnaire  de  Paris, 
t.  I,  p.  62;  C.  'Vatel,  Dossiers  du  procès  cri- 
minel de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal 
révolutionnaire,  p.  15;  H.  Wallon,  Histoire  du 
Tribunal  révolutionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  196. 

929.  —  Lettre  de  François  Chabot  à 
Fouquier-Tinville,  accusateur  public  du 
Tribunal  révolutionnaire,  déclarant  qu'il 
n'a  pas  l'adresse  [aux  Français]  écrite 
par  la  citoyenne  Corday,  en  vue  de  per- 
vertir l'esprit  public,  mais  seulement  l'une 


des  lettres  qu'elle  avait  adressée  à  Marat, 
son  extrait  baptistaire,  le  couteau  avec  sa 
gaîne,  ainsi  que  l'extrait  du  procès-verbal, 
mais  le  tout  se  trouve  au  bureau  de  la 
Convention,  et  sera  envoyé  par  un  huis- 
sier, dès  l'ouverture. 

(14  juillet  1793.) 
Autographe,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 
Ed.  Chéron  de  Villiers,  .Warie-Anne  Char- 
lotte de  Corday  d'Armont,  p.  269  ;   C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  deCharloltede  Corday 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  269. 

930  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  Lauze-Deperret,  forte- 
ment soupçonné  d'avoir  eu  des  relations 
avec  Charlotte  Corday,  sera  mis  en  état 
d'arrestation. 

14  juillet  1793. 

Extrait  du  procès- verbal,  A .  JV. ,  C  259,  n»  536. 

Ed.  ArchiBes  par/emenlaires,  t.  LXVIII, 
p.  723. 

931 . —  Décret  de  la  Convention  nationale, 
portant  :  1°  que  Lauze-Duperret  est  mis 
en  état  d'accusation,  comme  prévenu  de 
complicité  de  l'assassinat  commis  sur  la 
personne  de  Marat  ;  2°  que  le  Tribunal  ré- 
volutionnaire instruira  tout  de  suite  contre 
l'assassin  de  Marat  et  ses  complices. 

14  juillet  1703. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  Cl  72, 
fol.  4586  v»  ;  copie  conforme,  signée  de  Woltf, 
commis  greffier,  W  277,  n"  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  17;  Archives  parlementaires, 
t.  LXVIII,  p.  724. 

932.  —  Lettre  de  Gohier,  ministre  de  la 
justice,  au  maire  de  Paris,  l'avisant  de  la 
conférence  qu'il  va  tenir  avec  le  citoyen 
Fouquier-Tinville  au  sujet  des  moyens  les 
plus  propres  à  donner  toute  l'activité  et  la 
solennité  nécessaires  aux  poursuites  de 
l'assassinat  commis,  la  veille,  sur  la  per- 
sonne d'un  représentant  du  peuple,  l'invi- 
tant à  cette  conférence  et  le  priant  de  lui 
envoyer  par  le  porteur  la  procédure  déjà 

commencée. 

14  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n°  82. 

Ed.  Chéron  de  Villiehs,  Afarie-Anne-C/iar- 
lotte  de  Corday  d'Armont,  p.  269  ;  C.  Vatkl, 
Dossiers  duprucès  oiminel  deCharlottedeCorday 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  15. 


PROCES  ET  EXECUTION  DE  CHARLOTTE  CORDAY 


285 


I 


I 


933.  —  Récépissé  au  parquet  du  Tribunal 
révolutionnaire  d'une  procédure  contre 
Marie-Anne-Charlolte  Corday,  contenant 
9  pièces,  envoyée  par  le  Département  de 

^°'"^^-  15  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  d'enregistrement  des  pièces 
envoyées  à  l'accusateur  public  du  Tribunal  ré- 
volutionnaire, A.  N.,   W  227,  n"  293. 

934.  —  Déclaration  faite  à  la  Société  des 
Amis  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité,  séante 
aux  Jacobins,  par  le  citoyen  Laurent  Bas, 
commissionnaire,  demeurant  au  coin  du 
pont  Saint-Michel  et  de  la  rue  Saint-Louis, 
et  travaillant  chez  le  citoyen  Marat,  repré- 
sentant du  peuple,  à  plier  les  numéros  de 
l'Ami  du  peuple,  déclaration  envoyée  par 
la  Société  à  Fouquier-Tiiiville,  accusateur 
public  du  Tribunal  révolutionnaire,  et  rap- 
pelant les  circonstances  de  l'assassinat 
de  Marat,  ledit  Laurent  Bas  ayant  terrassé 
Charlotte  Corday  après  l'attentat. 

15  juillet  1793. 

Copie  conforme,   A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Ed.  GhÉron  de  VilLIERS,  Marie-Anne-Char- 
lotte  de  Corday  d' Armant,  p.  274  ;  G.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  18. 

935.  —  Déclaration  de  Michel  Kessel, 
citoyen  de  Riquewihr,  logeant  à  Paris,  rue 
Jean-Pain-Mollet,  n"  8,  certifiant  que  le 
ciloyen  Leduc,  traiteur-aubergiste  à  Mont- 
morency, lui  a  déclaré,  en  présence  de  la 
citoyenne  Sleim,  marchande  de  vin,  rue 
Jean-Pain-Mollet,  que  le  jeudi  précédent, 
vers  8  heures  du  matin,  un  carrosse  a  dé- 
barqué chez  lui  3  hommes  et  2  femmes, 
que,  parmi  les  hommes,  il  avait  reconnu 
l'abbé  Fauchet  et  l'évêque  de  Nancy,  que 
Fauchet  lui  a  bien  recommandé  de  cacher 
leur  arrivée,  surtout  à  un  député  de  la 
Montagne,  qui  logeait  quelquefois  chez  lui, 
que  ces  gens  sont  restés  dans  une  chambre 
jusques  dans  l'après-midi,  ladite  déclara- 
tion faite  en  vue  de  donner  quelques  éclair- 
cissements sur  la  complicit»'  de  l'assassin 

de  Marat.         ,  .  .  .,,     .„„„ 

16  juillet  1793. 

Copie,  certifiée  conforme  à  l'original,  remis 
au  Comité  de  siireté  générale  par  François 
Chalmt,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Kd  CllÉMON  DE  ViLl.iERS,  Marie-Anne-Ch.ir- 
lotte  de  Corday  d'Armont,  p.  225  ;  G.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  22. 


936.  —  Déclaration  faite  au  Comité  de 
silreté  générale  par  la  citoyenne  D'Au- 
banton,  demeurant  rue  des  Mathurins,  ou 
de  Beaurepaire,  n»  44,  laquelle,  en  pas- 
sant rue  Hautefeuille,  près  les  Préinontrés, 
vers  7  heures  ou  7  heures  1/4  du  soir,  a 
vu  2  hommes,  dont  l'un  a  dit  à  l'autre, 
assez  haut  pour  être  entendu  :  On  assas- 
sine Marat,  en  présence  d'un  facteur  qui 
passait,  avec  observations  de  Drouet,  mem- 
bre du  Comité,  portant  qu'il  serait  essen- 
tiel de  confronter  la  femme  D'Aubanton 
avec  les  prévenus  de  complicité,  et  de  dé- 
couvrir le  facteur,  qui  portait  une  lettre 
chez  Marat,  à  7  heures  du  soir. 

16  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277.  n»  82. 

Ed.  G.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
hitionnaire,  p.  21. 

937.  —  Déclaration  de  la  citoyenne 
Adrienne-Catherine  Le  Bourgeois,  de  la 
section  de  la  Cité,  rue  Basse-des-Ursins, 
n°  1,  faisant  connaître  que,  s'étant  trouvée 
jeudi  soir,  à  la  Convention  nationale,  aux 
secondes,  elle  y  a  vu  une  grande  personne 
qui  tenait  des  propos  inciviques,  surtout 
sur  le  compte  de  Marat,  à  l'occasion  de  la 
pétition  de  la  Société  des  Droits  de  l'Homme, 
et  se  trouvait  avec  un  citoyen  habillé  de 
mordoré,  est  survenu  un  autre  particu- 
lier, accompagné  d'une  demoiselle  habillée 
de  blanc,  et  qu'elle  a  reconnu  aujourd'hui 
pour  être,  le  premier,  le  citoyen  Fauchet, 
le  second,  le  citoyen  Deperret,  lesquels 
paraissaient  être  en  liaison  avec  ladite 
dame  et,  au  sortir  de  la  loge,  il  fut  ques- 
tion d'aller  chez  le  ministre  de  l'intérieur. 

Sans  date  (16  juillet  1793). 
Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n°  82. 

938.  —  Déclaration  de  la  citoyenne 
Louise  Grollier,  faisant  connaître  que  la 
nommée  Corday, dite  Marie-Anne-Charlotte, 
a  logé  h  l'hôtel  de  la  Providence,  rue  des 
Vieux-Augustins,  depuis  le  11  juillet,  et  y 
a  reçu  4  ou  5  fois  la  visite  d'un  particulier 
dont  elle  donne  le  signalement,  lequel  a 
écrit  pour  cette  femme  3  lettres,  qui  ont 
été  envoyées  à  Caen. 

Sans  date  (16  juillet  1793). 
Original  .signé,  A.W.,  W  277,  n»  82. 


286 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DK  LA  RÉVOLUTION 


Avec  cette  lettre  se  trouve  un  carton  carié, 
portaut  l'adresse  de  l'hôtel  de  la  Providence, 
avec  la  signature  au  verso  de  Lauze-Deporret. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
lie  Charlolte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  Î3. 

!I39.  —  Lellrc  du  citoyen  Merger  à  Fou- 
quier-Tinvillo,  accusateur  public  du  Tri- 
bunal révolutionnaire, déiionçaiille  citoyen 
Obère  (Auberl),  soi-disant  courrier  de  Mar- 
seille, grand  ami  et  conlident  de  Baiba- 
roux,  demeurant  rue  du  Petit  Lion-Sainl- 
Sauveur,  n'iii,  et  déclarant  qu'il  lui  semble 
urgent  de  le  confronter  à  la  nommée  Coi- 
dier  {sic),  lors  de  son  procès,  ajoutant 
(|u'il  sera  demain  avec  les  témoins  dans 

la  salle. 

Sans  date  (16  juillet  17'J3). 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Ed.  Chébox  de  Villiehs,  Marie-Anne-CUar- 
lolte  de  Corday  d' Armant,  p.  21G;  C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Cor- 
day devant   le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  2'!. 

940.  —  Lettre  écrite  de  IWbbaye  et  ter- 
minée à  la  Conciergerie  par  Charlotte 
Corday  au  citoyen  Barbaroux,  député  à 
la  Convention  nationale,  réfugié  à  Caen, 
rue  des  Carmes,  à  l'hôtel  de  l'Intendance, 
lui  donnant  des  détails  sur  son  voyage  et 
sur  sou  premier  interrogaloire. 

1 G  juillet  1793. 

Autographe  |2  pièces),  A.  N.,  W  277,  n"8î; 
copie,  A.  N.,  V  4385',  n"  3. 

Ed.  Ghéron  de  'VillIers,  Marie-Anne-Char- 
lotte de  Corday  d' Armant,  p.  285  ;  C.  Vatei-, 
Dossiers  du  procès  criminelde  Charlotte  deCorday 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire  (enfac  similc); 
l'j.  Campabdon,  Le  Tribunal  révolutionnaire  de 
Paris,  t.  I,  p.  71  ;  Musée  des  Archives  na- 
tionales, n"  1367;  H.  WallO.n,  Histoire  du 
Tribunal  révolutionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  456. 

941.  —  Lettre  de  Charlotte  Corday  à  son 
père,  M.  d'Armonl,  rue  du  Règle,  ;i  Ca- 
rentan,  lui  annonçant  qu'elle  sera  jugée 
le  lendemain,  ;i  8  heures,  et  qu'elle  a  pris 
comme  défenseur,  pour  la  forme,  Gustave 
Doulcet,  l'atlentat  par  elle  commis  ne  per- 
mettant aucune  défense,  déclarant  qu'elle 
a  vengé  bien  des  innocentes  victimes  et 
que  le  peuple,  un  jour  désabusé,  se  réjouira 
d'être  délivré  d'un  tyran,  qu'elle  avait 
essayé  de  faire  croire  qu'elle  passait  en 
Angleterre  dans  l'espoir  de  garder  l'inco- 


gnito, faisant  ses  adieux  à  son  père  et  à  sa 
sœur,  ainsi  qu'à  tous  ses  parents,  et  rappe- 
lant pour  terminer  le  vers  de  Corneille  : 

«'  Le  crime  fait  la  honte  et  non  pas 
l'échafaud.  » 

16  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

VA.  CiiÉnoN  DE 'Villiehs,  Warie-Annc-CTiar- 
/o(/e  (le  Corday  d'Armonl,  p.  338  ;  C.  'Vatel. 
Dossiers  du  procès  criminel  de  CharlotlcdeCordaii 
devant  tv  Triliunal  réiwlulionnaire ,  p.  95;  E. 
GaIIPAHDON,  Le  Tribunal  réoolutionnairc  de 
Paris,  t.  1,  p.  77;  Musée  des  Archives  natio- 
nales, n"  1308. 

942.  —  Dépositions  des  témoins  sui- 
vants, reçues  par  Etieune-Rernard-Mario 
.Montaué,  président  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire :  1"  Catherine  Evrard,  âgée  de 
"21  ans,  demeurant  rue  des  Cordeliers, 
n"  30,  maison  du  citoyen  Marat  ;  2°  Pierrc- 
Krançois  Feuillard,  âgé  de  35  ans,  garçon 
de  l'hôtel  de  la  Providence,  rue  des  Vieux- 
.\ugustins;  3»  Laurent  Le  Ras,  âgé  de 
29  ans,  commissionnaire,  porteur  des  jour- 
naux de  Marat. 

16  juillet  1793. 
"  Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Ed.  Chéron  de  "Villiehs,  A/arie-Anne-C/iai- 
lolle  de  Corday  d'Armant,  p.  274;  C.  VatEL, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  dcCorday 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  30  ; 
E.  CaMPAKDON,  Le  Tribunal  révolutionnaire  de 
Paris,  t.  I,  p.  66-71. 

943. —  Dépositions  des  témoins  suivants, 
reçues  par  Etienne  Foucault,  juge  du  Tri- 
bunal révolutionnaire  :  1"  Simonne  Evrard, 
âgée  de  27  ans,  demeurant  rue  des  Corde- 
liers, n'SO;  2°  Jeannette  Maréchal,  âgée 
de  32  ans,  cuisinière  chez  la  citoyenne 
Evrard,  chez  laquelle  Marat  demeurait; 
3»  Marie-Barbe  Aublaiu,  femme  du  citoyen 
Pierre-Dominique  Pain,  âgée  de  32  ans, 
portière  et  ouvrière  chez  le  citoyen  Marat. 

16  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  "W  277,  n"  82. 

Ed.  Chébon  de  Villiehs,  Maric-Anne-O'/iar- 
lotle  de  Corday  d'Armonl,  p.  294  ;  C.  V.VfEL, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  25. 

944.  —  Dépositions  des  témoins  suivants, 
reçues  par  .\ntoine  Roussillon,  juge  du 
Tribunal  révolutionnaire:  i" Antoine-Clair 


PROCES  ET  EXECUTION  DE  CHARLOTTE  CORDAY 


287 


Miciion  de  l,a  Fondée,  chirurgien-dentiste, 
âgé  de  29  ans,  demeurant  rue  des  Corde- 
liers,  n°  30  ;  2°  Martin  Cuisinier,  âgé  de 
47  ans,  limonadier  au  has  du  pont  Saint- 
Michel  ;  3°  Louis  Bruneau,  portier  de  l'hôLel 
de  la  Providence,  rue  des  Vieux- Auguslins  ; 
4"  Marie-Louise  Crollier,  âgée  de  26  ans, 
tenant  l'hôtel  garni  de  la  Providence. 

16  juillet  1793. 

Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  W  277, 
n"  82. 

Ed.  CilÉnoN  DE  ViLLiERS,  Marie-Anjie-Cliar- 
lolte  Je  Corday  d'Armonl,  p.  294  ;  G.  VateL, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Corduy 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  31. 

94i;.  —  Notification  du  mandat  d'arrêt 
décerné  par  l'accusateur  public  du  Tri- 
bunal révolutionnaire  contre  Marie-Aniie- 
Charlotte  Corday,  prévenue  d'assassinat 
sur  la  personne  du  citoyen  Marat,  député 
à  la  Convention,  faite  :  1"  à  la  Municipalité, 
représentée  par  le  procureur  syndic  de  la 
Commune;  2°  au  citoyen  De  La  Vaquerie, 
concierge  de  la  maison  d'arrêt  de  l'.Vbbaye, 
d'où  ladite  Corday  doit  êlrc  extraite  pour 
être  conduite  à  la  Conciergerie;  3°  à  la 
citoyenne  Richard,  concierge  de  la  maison 
d'arrêt  de  la  Conciergerie. 

IG  juillet  1793. 

Originaux  signés  (3  pièces),  A.  N.,  W  277, 
n"  82. 

Ed.  G.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  rivo- 
lutio7%naire ,  p.  70. 

040.  —  Procès-verbal  d'extraction  de 
Marie-.Vnne-Charlotte  Corday  de  la  maison 
de  justice  de  l'Abbaye,  pour  la  conduire 
en  la  Conciergerie,  et  de  réintégration 
dans  la  prison  de  l'.Vbbaye  après  son  inter- 
rogatoire. 

16  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n'  82. 

Ed.  CnÉliON  DE  WlLLlRns,  Marie-Annc-Char- 
totte  de  Corday  d'Armonl,  p.  327  ;  G.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotte  de  Cor- 
day devant  te  Tribunal  révolutionnaire,  p.  71. 

947.  —  Interrogatoire  subi  devant  Jac- 
ques-Bernard-.Marie  Montané,  président 
du  Tribunal  révolutionnaire,  par  Marie- 
Anne-Charlotte  Corday,  âgée  de  25  ans, 
fille  de  Jacques-François  Corday,  ci-devant 
noble,   née  aux  Ligueries,  district  d'Ar- 


gentan, demeurant  à  Caen,  chez  la  veuve 
Le  Coutelier  de  Breteville. 

16  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n°  82. 

Ed.  Chébon  de  VlLLlEns.A/arie-Anne-C'/iar- 
lolte  de  Corday  d'Armout,  p.  305;  G.  VateI-, 
Dossiers  du  procès  criminel  île  Charlotte  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  93  , 
E.  CasipaudON,  Le  Tribunal  révolutionnaire  île 
Paris,  t.  I,  p.  63. 

948.  —  Convocation  des  jurés  de  juge- 
ment, au  nombre  de  tS,  en  vue  du  procès 
de  Charlotte  Corday,  pour  le  M  juillet, 
8  heures  du  matin,  et  notification  à  l'ac- 
cusée de  la  liste  de  ces  jurés. 

16  juillet  1793. 

Imprimés  remplis  (3  pièces),  A.  N.,  W  277, 
n-  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  73,  74. 

949.  —  Assignations  des  témoins  aux 
débats  du  procès  de  Charlotte  Corday, 
parmi  lesquels  figurent  la  citoyenne  Marat, 
l'aînée,  la  citoyenne  Catherine  Evrard- 
Marat,  la  jeune,  pour  le  17,  8  heures  du 
matin,  et  notification  de  la  liste  de  ces 
témoins  à  l'accusée. 

16  juillet  1793. 

Imprimés  remplis  (4  pièces),  A.  N.,  W  277, 
n»  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  75-77,  79. 

930.  —  Assignations  aux  témoins  pour 
faire  leurs  déclarations,  le  16  juillet,  midi, 
faite  par  Boucher,  l'un  des  huissiers-au- 
dienciers  du  Tribunal  révolutionnaire. 

10  juillet  1793. 
Imprimé  rempli,  A.  N.,  W  277,  n»  82. 
Ed.  G.  Vatel,  Dossiers   du  procès  criminel 
de  Charlotte  de   Corday  devant  le  Tribunal  ré- 

volutionnrnre,  p.  72. 

951.  —  Acte  d'accusation  d'Antoine  Fou- 
quier-Tinville,  accusateur  public  du  Tri- 
bunal révolutionnaire,  contre  Marie-.^nne- 
CharlottcCorday,  pour  avoir,  méchamment 
et  de  dessein  prémédité,  formé  et  réalisé 
le  projet  d'attenter  à  la  représentation 
nationale,  en  assassinant  Marat,  député  à 


288 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  Convention,  et  ordonnance  de  prise  de 

corps. 

1G  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n»82. 

Ed.  Bûchez  et  Roux,  Uisloirc  parlementaire 
de  (a  Révolution  française,  t.  XXVIII,  p.  311  ; 
Chéhon  de  Villiers,  Maric-/lnne-Chario((e  rfe 
Corday  d'Armont,  p.  3-49  ;  G.  Vatel,  Dossiers 
du  procès  criminel  de  Charlotle  de  Corday  de- 
vant le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  65. 

952.  —  Procès-verbal  d'extraction  de  la 
maison  d'arrêt  de  l'Abbaye  des  citoyens 
Fauchât  et  Deperret,  délenus  en  ladite 
maison,  témoins  assignés  à  comparaître 
aux  débats  relatifs  à  l'assassinat  commis 
sur  la  personne  de  Marat,  par  Tavernier 
et  Boucher,  huissiers-audienciers  du  Tri- 
bunal révolutionnaire. 

17  juillet  1793,  7  heures  du  matin. 

Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  W  277, 
n»  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel  de 
Cliarlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révolu- 
tionnaire, p.  78,  79. 

953.  —  Procès-verbal  de  la  séance  du 
Tribunal  criminel  révolutionnaire,  conte- 
nant les  dépositions  de  19  témoins,  savoir  : 
Simonne  Evrard,  Michel  Aubert,  courrier 
de  Marseille,  Laurent  Bas,  commission- 
naire, Jeannette  Maréchal, cuisinière, Marie- 
Barbe  Aublin,  portière,  Catherine  Evrard, 
sœur  de  Simonne,  Joseph  Henoque,  cocher 
de  l'administration  de  Police  et  garçon 
de  bureau,  Marie- Louise  Grollier,  tenant 
l'hôtel  de  la  Providence,  Louis  Bruneau, 
portier  de  cet  hôtel,  Pierre-François  Feuil- 
lard,  garçon  dudit  hôtel,  Jeanne-Mario 
Ravier,  femme  D'Aubanton,  marcliande 
de  vins,  Martin  Cuisinier,  limonadier, 
Antoine-Clair  Michon  La  Fondée,  chirur- 
gien, Adrienne-Catherine  Le  Bourgeois, 
Marie-Louise  Dumas,  femme  Fricot,  ou- 
vrière en  linge,  Joseph  Berger,  limona- 
dier, Nicolas-Etienne  Merger,  sculpteur, 
Claude  Fauchet,  évêque  du.  Calvados, 
Claude-Romain  Lauze-Deperret,  député  à 
la  Convention,  reconnaissance  par  Char- 
lotte Corday  du  couteau  qui  a  servi  à  l'as- 
sassinat de  Marat,  et  remise  par  la  même 
de  ses  lettres  à  Barbaroux. 

17  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  W  277,  n°  82. 
Ed.  0.  Vatel,  Dossiers   du  procès  criminel 


de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  81. 

954.  —  Questions  soumises  au  jury  du 
Tribunal  révolutionnaire,  s'il  est  constant: 
1°  que  le  13  du  présent  mois  de  juillet, 
entre  7  et  8  heures  du  soir,  Jean-Paul 
Marat,  député  à  la  Convention,  a  été 
assassiné  chez  lui  dans  son  bain  d'un  coup 
de  couteau  dans  le  sein,  duquel  coup  il 
est  décédé  à  l'inslant  ;  2°  Marie-Anne- 
Charlolte Corday,  ci-devant  d'Armont,  âgée 
de  23  ans,  fille  de  François  Corday,  ci- 
devant  d'Armont,  ex  noble,  elle  habitante 
de  Caen,esl-ene  l'auteur  de  cet  assassinat? 
3°  l'a-t-elle  fait  avec  des  intentions  crimi- 
nelles et  préméditées(la  première  version 
rayée  par  le  président  Monlané,  portait 
avec  préméditation  et  des  intentions  crimi- 
nelles et  contre-révolutionnaires),  la  décla- 
ration du  jury  a  été  affirmative. 

17  juillet  1793. 

Original,  signé  de  J.-B.-M.  Montané,  pré- 
sident. 

Ed.  Chéron  de  Villiers,  Afarie-Anne-Cftar- 
loUe  de  Corday  d'Armont,  p.  376;  C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotle  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  89; 
E.  CampardoN,  Le  Tribunal  révolutionnaire  de 
Paris,  t.  I,  p.  79  ;  H.  Wallon,  Histoire  du 
Tribunal  révolutionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  214. 

935.  —  Jugement  du  Tribunal  criminel 

révolutionnaire,  condamnant  Marie-Anne- 

Charlottc  Corday  à  la  peine  de  mort,  et 

ordonnant  qu'elle  sera  conduite  au  lieu 

de    l'exécution,   revêtue   d'une    chemise 

rouge. 

17  juillet  1793. 

Original,  signé  de  Montané,  Ardouin,  Rous- 
sillon  et  Foucault,  A .  ;v. ,  W  277,  n°  82 . 

Ed.  ChkrOn  de  Villiers,  Marie-Anne-Char- 
lotte  de  Corday  d'Armont,  p.  378  ;  C.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Charlotle  de  Cor- 
day devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  90. 

930.  —  Signification  par  deux  huissiers- 
audienciers  du  Tribunal  révolutionnaire 
au  citoyen  Richard,  concierge  de  la  mai- 
son de  justice  de  la  Conciergerie,  du  ju- 
gement condamnant  Marie-Anne-Charlotle 
Corday  à  la  peine  de  mort. 

17  juillet  1793,  6  heures  1/2. 

Original  signé,  A.  N.,  'W  277,  n"  82. 

Ed.  C.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  ré- 
volutionnaire, p.  93. 


PROCÈS  ET  EXÉCUTION  UE  CHAHLOTTE  COHDAY 


280 


tlo".  —  Procès-verbal  d'exécution  de 
mort  de  Marie-Anne-Charlolte  Corday,  ci- 
devant  d'Artnont,  sur  la  place  de  la  Hévo- 
lution,  dressé  par  deux  liuissiers-audien- 
ciers  du  Tribunal  révolutionnaire. 

17  juillet  1793,   G  heures  1/2  du  soir. 

Original  signé,  ^.  JV.,  W  277,  n»  82. 

Ed.  CllÉnON  DE  ViLLIEllS,  Maric-Annc-Char- 
loUe  de  Corday  d'Armont,  p.  409  ;  G.  Vatel, 
Dossiers  du  procès  criminel  de  Cliarlotle  de 
Corday  devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  p.  94  ; 
E.  Gamparuon,  Le  Tribunal  révolulion-.iaire  de 
Paris,  t.  I,  p.  81. 

958.  —  Extrait  des  pièces  du  procès  de 
Marie-Anne-Charlotte  Corday,  assassin  du 
citoyen  Marat,  devant  le  Tribunal  criminel 
extraordinaire  (lettres  de  Charlotte  Cor- 
day à  Barbaroux  et  à  M.  Corday  d'Armont, 
son  père),  d'après  les  originaux  restés 
entre  les  mains  de  l'accusateur  public  du 
Tribunal  révolutionnaire,  extrait  certifié 
conforme  par  Wolrt',  commis-greffier  dudit 

Tribunal. 

20  juillet  1793. 
Copie,  signée  de  Wolff,  avec  sceau  du  Tri- 
bunal, A.  N.,  F''  4385',  n»  3. 

9")9.  —  Lellre  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale au  citoyen  Fouquier-Tinville,  accu- 
sateur public  du  Tribunal  révolutionnaire, 
accusant  réception  de  l'interrogatoire  et 
de  l'extrait  des  pièces  du  procès  de  Char- 
lotte Corday,  et  jugeant  qu'il  est  inutile  et 
qu'il  serait  peut-être  dangereux  de  donner 
trop  de  publicité  aux  lettres  de  celte 
femme  extraordinaire,  qui  n'a  déjà  inspiré 
que  trop  d'intérêt  aux  malveillants. 

22  juillet   1793. 

Copie,  A.  N.,  V  4385',  n"  3. 

Original,  signé  de  Lavicoraterie,  Gullroy, 
Ingrand,  Duniont  (de  la  Somme)  et  0.  Basire, 
A.  N.,  W  277,  n"  82. 

Ed.  G.  Vatel,  Dossiers  du  procès  criminel 
de  Charlotte  de  Corday  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, p.  9(). 

960.  —  Lettre  de  M.  Desprez,  conseiller 
à  la  Cour  royale  deCaen,  à  M.  Louis  Dubois, 
sous-préfet  de  Vitré,  annonçant  qu'il  s'est 
assuré  de  l'existence  chez  Mme  Delleville, 
veuve  d'un  des  doyens  de  la  Cour,  du  por- 
trait de  Charlotte  Corday,  «  fait  comme  elle 
passait  dans  la  fatale  charrette  pour  aller 
il  l'échafaud  »,  et  qu'il  a  vu  dans  son 
salon  ce  portrait,  qui  est  l'œuvre  d'un 
T.  IX. 


peintre  de  Caen,  nommé  Brard,  qui  l'a 
donné  à  M""  Delleville,  avec  prière  de  le 
conserver  pour  l'honneur  de  la  vicliine  et 
de  son  dévouement. 

22  mai  !835. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  47,  n"  1374. 
Ce  portrait  fut  gravé  en  taille-douce  par  Roy  et 
mis  en  vente  chezQucnedey,  à  la  fin  d'août  1793. 

AFFAIRE  GUILLEBAUT 

961.  -*  Jugement  du  Tribunal  de  police 
correctionnelle  de  Dijon,  prenant  acte  des 
dénonciations  dirigées  contre  le  citoyen 
Guillebaut  par:  1°  Claude  Vallée,  membre 
du  Comité  de  sûreté  de  Dijon,  qui  a  en- 
tendu ledit  Guillebaut  dire  chez  le  vinai- 
grier Forest,  qu'il  méprisait  les  femmes, 
mais  que,  depuis  le  trait  héroïque  de  Char- 
lotte Corday,  qui  a  délivré  la  France  du 
plus  grand  monstre,  il  ne  pouvait  se  dis- 
penser de  les  estimer,  et  qu'il  donnerait 
volontiers  200  livres  à  la  femme  qui  vou- 
drait en  faire  autant  sur  la  personne  de 
Carra  ;  2°  Elisabeth  Tardiveau,  femme  de 
Nicolas  Forest,  vinaigrier;  3°  Jean  Vau- 
therot,  tissier  en  toile  ;  4°  Antoine  Bardou, 
domestique  du  citoyen  Pilley,  aubergiste, 
((ui  ont  témoigné  des  mêmes  faits,  ordon- 
nant la  mise  en  état  d'arrestation  de 
Charles  Guillebaut. 

8  août  1793. 
Extrait  conforme,  .*.  N.,  W  285,  n»  226. 

962.  —  Interrogatoire  subi  devant  Bé- 
nigne Toussaint,  l'un  des  juges  du  Tribu- 
nal du  district  de  Dijon,  directeur  du  jury 
d'accusation,  par  Charles  Guillebaut,  en- 
trepreneur à  Saint-Jean-de-Losne,  inculpé 
de  propos  inciviques  par  lui  tenus  chez  le 
citoyen  Forest,  vinaigrier  à  Dijon,  et  dé- 
tenu dans  la  maison  d'arrêt  de  celte  ville, 
lequel  déclare  qu'ayant  bu  dans  la  jour- 
née avec  plusieurs  personnes  de  sa  con- 
naissance, il  était  pris  de  vin,  lorsqu'il  se 
rendit  chez  Forest  et  ne  se  souvient  ni  des 
personnes  qui  s'y  trouvaient,  ni  même  de 
relie  qui  lui  servit  de  l'eau-de-vie,  et,  au 
sujet  des  propos  qu'on  lui  prèle,  notam- 
ment d'avoir  dit  que,  depuis  le  trait  hé- 
roïque de  Charlotte  Corday,  qui  avait  dé- 
livré la  France  du  plus  grand  scélérat,  il 
estimait  depuis   ce  temps-là  les  femmes 

19 


290 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


qu'il  avait  méprisées  jusqu'alors,  a  pro- 
lesté n'avoir  jamais  tenu  de  semblables 
propos,  que,  loin  d'approuver  l'assassinat 
de  Marat,  il  le  regarde  comme  un  crime 
affi-eux,  si  vrai  que,  comme  membre  de  la 
Société  républicaine  de  Saiiit-Jean-de- 
Losne,  il  a  contribué,  comme  les  autres 
membres  de  cette  Société,  à  faire  venir  le 
buste  de  cet  ami  du  peuple,  ledit  (iuille- 
baul  déclare  ne  point  se  rappeler  si  la 
femme  Forest  ne  lui  a  pas  demandé  pour- 
quoi il  traitait  de  scélérat  le  représentant 
du  peuple  Marat,  pas  plus  que  l'offre  de 
•JOO  livres  qu'il  aurait  faite  à  la  femme 
Forest  pour  assassiner  Carra,  qui  ne  valait 
pas  mieux  que  Marat. 

11  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  W  285,  n»  126. 

903.  —  Jugement  du  Tribunal  du  dis- 
trict de  Dijon,  considérant  que  le  citoyen 
Charles  Guillebaut,  par  ses  discours,  a 
non  seulement  approuvé  l'assassinat  de 
Marat  et  fait  l'éloge  de  la  femme  Corday, 
qui  en  est  l'auteur,  mais  qu'il  a  encore 
désiré  celui  de  Carra  et  oflert  une  somme 
de  200  livres  pour  l'exécuter,  que  c'est  là 
vrainjent  un  délit  national,  une  entreprise 
contre -révolutionnaire,  puisque,  si  l'on 
pouvait  assassiner  ou  faire  assassiner  les 
représentants  du  peuple,  quels  qu'ils 
soient,  la  représentation  nationale  serait 
bientôt  anéantie,  que  la  connaissance  de 
toute  entreprise  contre-révolutionnaire  et 
de  tous  attentats  contre  la  liberté  est  spé- 
cialement attribuée  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, renvoyant  ledit  Guillebaut  à 
l'accnsaleur  public  de  ce  Tribunal. 

12  août  1793. 

*        Extrait  signé,  A.  N.,  W  285,  n°  126. 

964.  —  Lettre  du  citoyen  Carnol,  com- 
missaire national  près  le  Tribunal  du  dis- 
trict de  Dijon,  à  l'accusateur  public  près 
le  Tribunal  révolutionnaire  à  Paris,  lui 
envoyant  la  procédure  instruite  contre  le 
citoyen  Charles  Guillebaut,  entrepreneur  à 
Saint-Jean-de-Losne,  avec  son  interroga- 
toire, les  divers  certificats  délivrés  en  sa 
faveur,  et  annonçant  qu'il  donne  l'ordre^ 
au  commandant  de  la  gendarmerie  na- 
tionale de  faire  conduire  à  Paris,  sous 


bonne  et  sûre  garde,  l'accusé  pour  y  être 

.jugé- 

14  aofit  1793. 
Originaux  signés  (6  pièces),    A.  N.,  W  285, 
n"  126. 


96ii.  —  Lettre  de  Gohier,  ministre  de  la 
justice,  à  l'accusateur  public  du  Tribunal 
révolutionnaire,  lui  transmettant  un  mé- 
moire du  Conseil  général  de  la  commune 
de  Saint-Jean-de-Losne,  en  faveur  de  l'un 
de  ses  membres,  prévenu  de  propos  liber- 
ticides  et  traduit  à  son  Tribunal,  mémoire, 
en  date  du  18  août,  dans  lequel  on  atteste 
son  patriotisme,  son  zèle  républicain  et 
on  le  déclare  incapable  d'avoir  tenu  avec 
réflexion  les  propos  qui  lui  sont  imputés, 
et  qu'il  n'a  pu  laisser  échapper  que  se 
trouvant  en  étal  d'ivresse,  aussi  l'on  se 
demande  si  le  sang  des  vrais  républicains 
doit  être  versé  pour  accroître  l'audace  de 
l'aristocratie,  au  lieu  du  sang  impur  des 
aristocrates,  de  ces  monstres  dont  la  terre 
de  Liberté  est  surchargée. 

29  août  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,   W  285, 
n"  126. 

966.  —  Interrogatoire  subi  devant  Jo- 
seph-Gabriel Scellier,  juge  du  Tribunal 
révolutionnaire,  par  Charles  Guillebaut, 
âgé  de  4S  ans,  natif  de  Dijon,  entrepre- 
neur de  bâtiments,  demeurant  à  Saint- 
Jean-de-Losne,  au  sujet  des  propos  qu'il 
aurait  tenus,  le  7  août  1793,  à  Dijon,  chez, 
le  sieur  Forest,  marchand  vinaigrier,  ot'i 
il  avait  bu  de  l'eau-de-vie  et  où  il  aurait 
dit,  en  présence  de  plusieurs  personnes, 
qu'il  avait  toujours  méprisé  les  femmes, 
mais  que,  depuis  le  trait  héroïque  de  la 
Corday,  qui  avait  délivré  la  France  du  plus 
grand  scélérat,  il  les  estimait  infiniment, 
lequel  Guillebaut  a  déclaré  ne  pas  se  sou- 
venir d'avoir  tenu  de  pareils  propos,  qu'il 
en  était  d'ailleurs  incapable.  La  citoyenne 
Forest  lui  ayant  demandé  qui  lui  avait 
dit  que  Marat  était  un  scélérat,  le  sieur 
Guillebaut  lui  aurait  répondu  qu'il  l'avait 
vu  dans  le  journal  de  Carra  et  que  ledit 
Carra  ne  valait  pas  mieux  que  Marat,  le 
même  aurait  protesté  n'avoir  gardé  aucun 
souvenir  de  ce  fait,  qu'au  contraire  Carra 
était  leur  homme  de  confiance,  que  le  club. 


l'ROCÈS  D'ADAM  LIIX 


291 


auijiiel  il  appartenait,  voyait  journellement 
sa  feuille,  ainsi  que  le  Monitew  et  le  Johc- 
/»«/(/«  «o(c, de  Sablier.  Le  même  (iuillebaut 
aurait,  paraît-il,  proposfj  un  assignat  de 
200  livres  à  la  femme  Forest,  si  elle  vou- 
lait faire  de  Carra  autant  qu'il  i^n  avait 
été  fait  de  Marat,  lequel  a  nié  avoir  tenu 
ce  propos  et  n'avoir  jamais  eu  pareille 
idée,  et  sur  ce  que  ou  lui  a  observé  ijue 
tous  les  gens  se  trouvant  alors  dans  la 
maison  de  la  veuve  Forest  témoignent  de 
ces  différents  propos,  il  les  a  formellement 
niés  et  déclaré  que  s'il  avait  eu  un  assi- 
gnat de  200  livres,  il  l'eût  sans  doute  em- 
ployé à  nourrir  ses  six  enfants,  ainsi  que 
son  épouse,  qui  est  sur  le  point  d'accou- 
cher du  septième. 

2  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.yW  2S5,  n"  126. 

907.  —  Jugement  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, ayant  égard  aux  attestations  de 
civisme  délivrées  au  sieur  Charles  Guille- 
baut,  tant  par  la  commune  et  les  juges 
de  paix  de  Saint-Joan-de-Losne  que  par 
la  Société  populaire  de  cette  ville,  or- 
donnant sa  mise  en  liberté  hors  de  la  Con- 
ciergerie, enjoignant  néanmoins  audit 
Guillebaut  d'être,  à  l'avenir,  plus  cir- 
conspect dans  sa  conduite  et  de  se  pré- 
senter deux  fois  par  semaine  au  corps 
municipal  de  ladite  ville  de  Saint-Jean-de- 
Losne. 

3  .septembre  1793. 

Original,  signé  de  Dobsent,  président,  Ar- 
clouin,  Foucault,  I)eliége,  Scellier,  Grebauval 
et  E.  Mas^on,  A.  N.,W  285,  n'  126. 

AFFAIRE   ADAM   LUX 

-  968.  —  Analyse  et  traduction  d'une 
lettre  d'Adam  Lux  à  su  femme,  née  Ueuter, 
lui  annonçant  sa  lin  prochaine,  quoiqu'il 
lui  en  coûte  beaucoup,  dit-il,  d'aban- 
donnersa  femme  et  ses  enfants,  mais  il  ne 
saurait  balancer  quand  le  salut  do  la  patrie 
en  dépend,  attendu  que  si  la  liberté  ne 
triomphe  pas,  il  est  perdu  et  ne  pourrait 
lui  survivre,  et  que  si  elle  triomphe,  la 
nation  française  ne  l'oubliera  pas,  ainsi 
que  ses  enfants,  avec  observations  du  tra- 
ducteur, portant  que  cette  lettre  ne  dé- 
montre   qu'une   tête    fanatisée,    prête    à 


mourir  et  cependant  pleine  d'énergie  et  de 
morale. 

G  juin  1793. 
Original  en   allemand  et   minute   {i   pièces), 
A.  N.,W  293,  n-  213. 

969.  —  Charlotte  Corday,  par  Adam 
Lux,  député  extraordinaire  de  .Mayence. 

19  juillet  1793. 

Imprimé  in-8  de  8  pages,  A.  N.,  W  293, 
n"  213. 

Cet  écrit  est  le  panégyrique  de  Charlotte 
Corday,  qui  motiva  l'envoi  d'.\dam  Lux  devant 
le  Tribunal  révolutionnaire. 

970.  —  Procès-verbal  de  transport  du 
citoyen  Lestage,  commissaire  de  la  section 
de  la  Butte-dcs-Moulins,  en  vertu  d'ordre 
du  Comité  de  sûreté  générale,  du  23  juillet, 
rue  des  Moulins,  à  l'hôtel  des  Patriotes 
Hollandais,  en  l'appartement  occupé  par 
Adam  Lux,  député  de  la  ville  de  Mayence, 
et  perquisition  faite  en  présence  de  la  dame 
Barnier,  maîtresse  de  l'hôtel,  et  du  citoyen 
Feneaux,  commis  du  Comité  de  sûreté 
générale,  qui  a  amené  la  découverte  : 
1°  dans  une  chiffonnière,  entre  deux  croi- 
sées, de  7  exemplaires  d'un  ouvrage  inti- 
tulé :  Avis  aux  citoyens  français,  par  Adam 
Lux,  d'un  seul  exemplaire  de  Charlotte 
('orday,  par  Adam  Lux,  qui  a  déclaré  en 
être  l'auteur  ;  de  plusieurs  feuilles  manus- 
crites, dont  une  intitulée  :  Aux  citoyens 
Petion  et  Guitdct,  écrites  de  la  main  d'Adam 
Lux,  en  date  du  0  juin  1793,  d'un  autre 
manuscrit  de  4  feuillets,  plus  d'une  lettre 
à  l'adresse  du  citoyen  Weis,  aumônier  ; 
2°  dans  un  secrétaire,  en  entrant  ii  gauche, 
de2exemplairesde  l'écrit  intitulé  :  Charlotte 
Corday,  j)\us  d'un  ouvrage  imprimé  en  alle- 
mand, qui  a  paru  être  une  Constitution. 

2.i  juillet  1793. 

Copie  conforme,  A.  N.,  W  293,  n°  213. 

Les  imprimés,  de  la  composition  d'Adam  Lux. 
et  ces  manuscrits  de  sa  main  sont  annexés  nu 
dossier. 

971.  —  Interrogatoire  subi  devant  le 
Comité  de  sûreté  générale  par  Adam  Lux, 
âgé  de  27  ans  6  mois,  député  extraordi- 
naire de  Mayence  à  la  Convention  natio- 
nale, à  l'eflet  de  solliciter  un  décret  de 
réunion  à  la  France,  portant  sur  ses  ten- 
tatives d'entrer  en  relations  avec  Petion 
et  Guadet,  auxquels  il  a  parlé  quelquefois, 


292  CHAPITHE  l'^  —  JOUHiNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


mais  qui  ne  lui  ont  jamais  communiqué 
leurs  plans,  leurs  vœux,  ni  leurs  chagrins, 
sur  son  projet  insensé  de  suicide,  qu'il  a 
coiiné  aux  mêmes  citoyens,  et  qui  ont  fait 
tous  leurs  eflorts  pour  l'en  détourner. 

24  juillet  1793. 

Original,  slené  d'Ailam  Lux,  A.  JV.,  W  293, 
n»  213. 

Dans  le  dossier,  se  trouve  un  écrit  de  la  main 
d'.\dam  Lux,  intitulé  :  Me»  réflexions  présenlies 
à  fa  Convention  nationale  pour  y  tire  lues  le 
Icnilemain  de  ma  mort. 

972.  —  .\rrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant,  après  avoir  interrogé 
Adam  Lux,  député  extraordinaire  de 
Mayence,  et  pris  lecture  des  imprimés  et 
manuscrits  trouvés  dans  ses  papiers,  que 
ledit  Adam  Lux,  mis  provisoirement  et 
par  mesure  de  sûreté  générale  à  la  Force, 
sera  traduit  devant  le  Tribunal  extraordi- 
naire révolutionnaire,  et  que  les  manus- 
crits et  imprimés,  trouvés  chez  lui,  seront 
envoyés  à  l'accusateur  public  dudit  Tri- 
bunal. 

28  juillet  1793. 
Original,  signé  de  Gufiroy,  Drouet,    Lanot, 
Ingrand,  Legendre   et  Aniar,  A.  JV.,  W   293, 
n"  213. 

973.  —  Interrogatoire  subi  devant  Ga- 
briel-Toussaint Scellier,  juge  du  Tribunal 
révolutionnaire,  en  présence  d'Antoine- 
Quenlin  Fouquier-Tinville,  accusateur  pu- 
blic, et  de  Robert  Wolff,  commis-greffier, 
par  Adam  Lux,  Agé  de  27  ans  8  mois,  na- 
tif d'Obernbourg,  électoral  de  Mayence, 
cultivateur,  député  extraordinaire  de  la 
Convcnlion  germanique  séant  à  Mayence, 
au  sujet  du  rôle  par  lui  joué  à  Paris,  de 
ses  relations  avec  Pétion  et  Guadet  et  les 
autres  membres  corrompus  de  la  Conven- 
tion, de  son  opinion  sur  l'insurrection  du 
31  mai,  de  son  projet  de  se  brûler  la  cer- 
velle à  la  barre  de  la  Convention,  le  2  juin, 
après  avoir  prononcé  le  discours  qui  se 
trouve  joint  aux  pièces  du  procès,  et  des 
ouvrages  dont  il  est  l'auteur,  notamment  de 
l'Avis  aux  citoyens  français  et  de  Cliarlotlc 
Corday. 

30  août  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  W  293,  n»  213. 

974.  —  Lettre  du  patriote  Ma-schenberg 
[a  l'accusateur  public  du  Tribunal  révolu- 


tionnaire), le  taxant  de  quelque  négligence 
à  l'égard  de  son  compatriote  .Vdam  Lux, 
cet  écrivain  téméraire,  qui  a  eu  l'audace 
de  traiter  Marat  de  monstre,  son  assassin 
de  Brutus  et  ses  juges  de  bourreaux,  dé- 
clarant que  c'est  encourager  les  modérés, 
les  aristocrates  et  les  fédéralistes  que  de 
laisser  impuni  cet  auteur  de  l'Avis  aux 
Français,  qui  prétend  que  le  Tribunal  ré- 
volutionnaire, condamne  les  innocents  et 
obéit  aux  conspirateurs,  que  lui  se  charge 
de  sa  poursuite,  et  prévenant  de  son  inten- 
tion de  le  dénoncer  aux  Cordeliers  et  aux 
Jacobins  pour  hâter  son  châtiment. 

4  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  W  293,  n"  213. 
Ed.  H.  Wallon,  Histoire  du  Tribunal  réro- 
littionnaire  de  Paris,  t.  I,  p.  223. 

97;i.  —  Lettres  écrites  de  la  Force  par 
.Vdam  Lux,  député  extraordinaire  de 
Mayence,  à  Fouquier-Tinville,  accusateur 
public  du  Tribunal  révolutionnaire,  et  au 
citoyen  Foucault,  juge  du  même  Tribunal, 
rappelant  que,  dans  deux  petits  écrits,  il 
a  publié  ses  opinions  politiques,  en  raison 
desquelles  il  est  emprisonné  depuis  le 
25  juillet,  protestant  contre  les  insinua- 
tions de  certains  journaux  (celui  de  la 
Montagne)  qui  veulent  le  faire  passer  pour 
absolument  fou,  demandant  à  être  promp- 
temcnt  jugé,  afin  que  le  Tribunal  décide 
s'il  est  républicain  ou  contre-révolution- 
naire, fou  ou  raisonnable,  sage  ou  égaré, 
innocent  ou  coupable,  tout  lui  paraissant 
prélérable  à  l'opprobre  injuste  et  immérité 
d'être  nourri  et  enfermé  comme  inutile, 
pitoyable,  méprisable,  et  priant  instam- 
ment de  décider  s'il  y  a  lieu  à  accusation 

contre  lui. 

7  septembre  1793. 

Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  W  293, 
n°  213. 

Ed.  H.  Wallon,  Histoire  du  Tribunal  révo- 
lutionnaire de  Paris,  t.  I,  p.  222. 

976.  —  Lettre  d'Adam  Lux,  député  ex- 
traordinaire de  Mayence,  au  président  du 
Tribunal  révolutionnaire,  exposant  qu'il 
est  emprisonné  depuis  deux  mois,  et  le 
priant  de  décider  s'il  y  a  lieu  à  accusation 
contre  lui  et  d'accélérer  son  jugement. 


20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  W  293, 


213. 


PROCES  D'ADAM  LUX 


29.1 


077.  —  Acte  d'ac,cu.sation  d'Antoine - 
Quentin  Kouquier-Tinville,  accusateur  pu- 
blic du  Tribunal  révolutionnaire,  contre 
.\dam  Lux,  député  extraordinaire  de  la 
Convention  germanique,  séant  à  Mayence, 
établissant  qu'Adam  Lux  est  l'auteur  d'une 
brochure,  portant  pour  titre  :  CharloUe 
Corday,  dans  laquelle  il  en  fait  l'apologie  la 
plus  pompeuse,  en  y  mêlant  le  délire 
d'une  inclination  tendre  dont  son  cœur 
semble  s'être  pénétré  pour  ce  monstre 
exécrablCj  et  le  désir  d'aller  la  rejoindre 
dans  les  régions  célestes,  et  déclarant 
qu'Adam  Lux  a  méchamment  et  à  dessein 
provoqué  la  guerre  civile  par  ses  écrits 
séditieux,  a  mis  en  principe  qu'il  fallait 
un  dictateur  et  que  Roland  était  le  seul 
homme  capable  d'occuper  ce  poste  mons- 
trueux, qu'il  a  cherché  à  avilir  les  auto- 
rités constituées,  s'est  rendu  l'ardent  par- 
tisan des  membres  corrompus  que  la 
Convention  nationale  avait  expulsés  de 
son  sein,  et  enfin  qu'il  a  chanté  les  vertus 
et  le  courage  de  Tassassin  de  Maral,  avec 
jugement,  ordonnant  l'écrou  d".\dam  Lux 
à  la  Conciergerie. 

11  brumaire  an  II. 
.  Original  signé,  A.  N.,  W  293,  n"  213. 

978.  —  Questions  posées  aux  jurés  de 
jugement,  savoir  :  1°  Est-il  constant  qu'il 
a  été  composé  et  imprimé  des  écrits  con- 
tenant provocation  à  la  dissolution  de  la 
représentation  nationale  et  au  rétablisse- 
ment en  France  d'un  pouvoir  attentatoire 
il  la  souveraineté  du  peuple?  2°  Adam  Lux 
est-il  l'auteur  de  ces  écrits?  avec  déclara- 
ration  des  jurés,  affirmative  sur  les  doux 
questions. 

14  brumaire  an  II. 

Original  signé,  A.  N.,  W  293,  n"  213. 

079.  —  Procôs-verbal  de  la  séance  du 
Tribunal  révolutionnaire,  présidé  par  René- 
François  Dumas ,  avec  François-Joseph 
Denizot  et  Charles  Harny,  juges,  pour  la 
comparution  et  le  jugement  d'Adam  Lux, 
qui  a  déclaré  être  âgé  de  27  ans  10  mois, 
domicilié,  depuis  le  liO  mars  1793,  rue  des 
Moulins,  hôtel  des  Patriotes  Hollandais, 
prenant  le  titre  de  cultivateur  et  docteur 
en  philosophie,  et  a  reconnu  les  écrits  in- 


criminés, après  plusieurs  interpellalions 
et  observations  de  l'accusateur  public,  des 
juges  et  des  jurés,  sur  les  conclusions  du 
substitut  de  l'accusateur  public  Fleuriot, 
le  jugement  portant  condamnation  a  été 

prononcé. 

14  brumaire  an  II. 
Original  .signé,  A.  N.,  W  293,  n"  213. 

980.  —  Jugement  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, déclarant  Adam  Lux  coupable 
d'avoir  composé  et  imprimé  des  écrits 
contenant  provocation  à  la  dissolution  de 
la  représentation  nationale,  et  le  condam- 
nant à  la  peine  de  mort. 

14  brumaire  an  II. 
Original,  signé  de  Dumas,  Denizot,  Harnv  pt 
Tavcrnier,  A.  iV.,  W  293,  n"  213. 

981.  —  Lettre  de  Wolff,  commis-greffier, 
au  commis  de  la  Municipalité ,  chargé 
d'enregistrer  les  actes  de  l'état-civil,  lui 
adressant  l'extrait  du  jugement  qui  con- 
damne Adam  Lux  à  la  peine  do  mort,  ainsi 
que  celui  du  procès-verbal  d'exécution, 
avec  récépissé,  signé  de  Deltroit,  officier 
public. 

28,  29  brumaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  293,  n»  213. 

AFFAIRE  CLÉMENT 

982.  — Interrogatoire  subi  devantEtienne 
Foucault, juge  du  Tribunal  révolutionnaire, 
par  Amable-Augustin  Clément,  horloger, 
rue  Montmartre,  qui  a  reconnu  posséder 
des  gravures,  notamment  celle  de  l'exécu- 
tion des  Stuarts  et  de  la  Corday,  et  qui, 
sur  la  demande  à  lui  faite  pourquoi  il 
conservait  le  portrait  de  la  Corday,  que 
tous  les  bons  patriotes  avaient  en  horreur, 
a  répondu  qu'il  l'a  conservé  pour  se  rap- 
peler le  crime  de  cette  scélérate,  et  sur 
l'observation  que  du  moment  qu'il  voulait 
se  rappeler  ce  crime,  s'il  n'avait  pas  eu 
quelque  prédilection  pour  elle,  il  eût  pré- 
féré le  portrait  de  l'Ami  du  peuplé,  qui  le 
lui  aurait  bien  rappelé,  a  répondu  qu'il 
avait  attendu  de  se  procurer  le  portrait  de 
l'Ami  du  peuple,  parce  qu'il  voulait  l'avoir 
d'après  nature,  ainsi  que  celui  de  Le  Pe- 

letier. 

21  frimaire  an  II. 
Original  signé,  A.  N.,  W  304,  n°  362. 


294 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


983.  —  Acte  d'accusation  d'Anloine- 
Quentin  Fouquier-Tiiiville,  accusateur  pu- 
blic du  Tribunal  révolutionnaire,  contre 
Amable-Augustin  Clément,  borloger  à  Pa- 
ris, dénoncé  à  la  section  du  Contrat-So- 
cial, comme  aristocrate  et  partisan  de  La 
Fayette,  prévenu  d'avoir,  méchamment  et 
à  dessein,  tiré  sur  le  peuple  et  fusillé  les 
patriotes  à  ia  journée  du  Champ  de  Mars, 


le  17  juillet  1791,  et  d'avoir,  en  outre,  tenu 
des  propos  contre-révolutionnaires  et  d'a- 
voir ainsi  provoqué  le  rétablissement  de 
la  royauté,  et  jugement  du  Tribunal  révo- 
lutionnaire, condamnant  ledit  Clément  à 
la  peine  de  mort. 

4,  6  nivôse  an  II. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  W  304, 
n°  362. 


§  16.  —  Fête  nationale  de  l'Unité  et  de  l'Indivisibilité 
de  la  République,  du  lO  août  17'93. 


984.  —  Acte  constitutionnel,  précédé  de 
la  Déclaration  des  Droits  de  l'Homme  et 
du  citoyen,  présenté  au  peuple  français 
par  la  Convention  nationale  le 

24  juin  1793. 

Imprimé  de  32  pages,  signé  de  Hérault, 
rapporteur,  A.  N.,  G  257,  n°  507. 

98b.  —Décision  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant  l'impression  des  rapport 
et  projet  de  décret  présentés  parLakanal, 
sur  la  prochaine  réunion  républicaine  du 
10  août,  et  ajournant  la  discussion. 

25  juin  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C  256, n»  490. 
Kd.  Archives  parlementaires,  t  LXVII,p.  447. 

986.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  la  Déclaration  des  Droits 
de  l'Homme  et  l'Acte  constitutionnel  se- 
ront présentés  à  l'acceptation  des  As- 
semblées primaires,  convoquées  dans  la 
huitaine  au  plus  tard,  qu'aussitôt  les  votes 
recensés,  chaque  Assemblée  primaire  en- 
verra à  la  Convention  une  expédition  de 
son  procès-verbal  et  un  citoyen  pour  se 
réunir  à  Paris,  le  10  août,  à  la  fête  natio- 
nale de  l'Unité  et  de  l'Indivisibilité  de  la 
République,  que  le  recensement  de  la  vo- 
lonté nationale  sera  fait  à  la  Convention, 
en  présence  des  envoyés  des  Assemblées 
primaires  et  des  citoyens,  son  résultat 
sera  proclamé  solennellement,  le  10  août, 
sur  l'autel  de  la  patrie,  chargeant  le  Co- 
mité d'instruction  publiiiue  de  présenter, 
dans  trois  jours,  les  moyens  d'exécution 
de  la  lôte  nationale  du  10  août,  décidant 


qu'il  sera  alloué  à  chacun  des  envoyés  des 
Assemblées  primaires  6  livres  par  poste 
pour  le  départ  et  le  retour,  plus  60  livres 
pour  leur  séjour  à  Paris. 

27  juin  1793. 
Minute,  ^.  JV.,  C  257,  n»  509. 
Ed.Arc/iiKegpariemenlaireï,  t.  LXVII,p.559. 

987.  —  Lettre  de  Carat,  ministre  de  l'in- 
lérieur,  au  [irésident  de  la  Convention 
nationale,  faisant  connaître  que,  pour  se- 
conder le  vœu  des  artistes,  il  désirerait 
que  le  Comité  d'instruction  publique, 
déjà  chargé  de  présenter  un  programme 
des  fêtes  civiques  projetées  pour  le  10  août 
prochain,  y  comprît  l'exposition  des  tra- 
vaux des  arts  et  l'ouverture  publique  du 
Muséum  français,  comme  devant  naturel- 
lement faire  partie  des  fêtes  républicaines. 

4  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F"  10043,  „«  ggg. 
Ed.    Archives    parlementaires,    t.    LXVIII, 
p.  290. 

988.  —  Renvoi  par  la  Convention  natio- 
nale de  la  demande  présentée  par  Garât, 
ministre  de  l'intérieur,  suivant  sa  lettre 
du  4  juillet,  au  Comité  d'instruction  pu- 
blique, qui  est  chargé  de  faire  sans  délai 
un  rapport  sur  cet  objet. 

6  juillet  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.N.,C  259,  n°535. 
Ed.    Archives    parlementaires,    t.    LXVIII, 
p.  291. 

989.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  qu'il  sera  formé  une  Coni- 
inission  composée  de  six  membres,  pour 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  DU  10  AOUT  1703 


29S 


n'iuiir  les  procès-verbaux  relatifs  à  l'ac- 
ceplation  de  la  Constitution. 
9  juillet  1793. 

Minute,  signée    de    Le  Carpentier,    A.    N., 
G  ?59,  n»  543. 

Ed.    Arcltivea    parlementaires ,     t.    LXVIII, 
p.  455. 

990.  —  Lecture  par  un  membre  du  Co- 
mité d'instruction  publique,  du  rapport 
sur  la  fôte  qui  doit  avoir  lieu,  le  10  du 
mois  d'août,  dans  le  Champ-de-Mars,  sur 
l'autel  de  la  Patrie,  avec  décret  déclarant 
que  ce  rapport  sera  imprimé,  affiché,  en- 
voyé aux  départements  et  aux  armées, 
chargeant  le  Conseil  exécutif  provisoire 
de  toutes  les  dispositions  nécessaires  dont 
les  frais  seront  acquittés  par  le  Trésor 
national,  et  autorisant  le  Comité  d'instruc- 
tion publique  à  nommer  deux  commis- 
saires, qui  surveilleront  immédiatement 
les  préparatifs  et  l'exécution. 
U  juillet  1793. 

Extrait  du  procès- verbal,  A.  N.,  0*1  72, 
fol.  4513  V 

Cl',  les  rapport  et  décret  sur  la  fête  de  la  réunion 
républicaine  du  10  août,  présenté  au  nom  du 
Comité  d'instruction  publique,  par  David,  dé- 
puté du  Département  de  Paris,  imprimé  par 
ordre  de  la  Convention  nationale  et  envoyé  aux 
départements  et  aux  armées. 

Ed.  J.  GuiLI,.\UME,  Procès- verhaux  du  Co- 
mité d'instruction  puljlique  de  la  Convention 
nationale,  t.  II,  p.  72,  73  ;  Archives  parlemen- 
taires, t.  LXVIII,  p.  565,  567. 

991.  —  Arrêté  du  Directoire  du  Dépar- 
tement de  Paris,  portant  que  tous  les  éco- 
liers ayant  obtenu  des  prix,  soit  à  l'Uni- 
versité, soit  dans  les  collèges,  ainsi  que 
les  élèves  du  Lycée  des  Arts,  qui  auront 
été  couronnés  cette  année,  formeront  un 
groupe  à  la  cérémonie  du  10  août,  et 
décidant  que  cet  arrêté  sera  envoyé  au 
Comité  d'instruction  publique  et  à  tous 
les  principaux  des  collèges  de  Paris,  qui 
seront  tenus  d'en  faire  faire  sans  délai  la 
lecture  dans  toutes  les  classes,  avec  lettre 
d'envoi  au  Comité  d'instruclion  publique, 
déclarant  que  le  Directoire  a  considéré 
celte  mesure  comme  très  propre  à  exciter 
l'émulation  des  enfants  et  à  ajouter  un 
nouvel  éclat  à  la  cérémonie. 
U,  13  juillet  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Raisson,  et  ori- 
ginal, signé  de  Dubois,  Houzeau,  Maillard  et 
Bourgain,  A.  N.,  V"  lOOÎ'",  n°  68i. 


992.  —  Lettre  du  Directoire  du  Dépar- 
tement de  Paris  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  annonçant  que,  le  Pan- 
théon français  étant  sur  le  point  d'être 
terminé,  et  son  intérieur  devant  être  sous 
peu  entièrement  débarrassé  des  échafauds, 
la  Convention  pourra  en  disposer  pour  la 
célébration  de  l'anniversaire  du  10  août, 
et  pour  telle  cérémonie  qu'il  plaira  à  la 
Convention  d'y  organiser. 

15  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  ?<■>  10032,  no  683. 
Hd.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  104. 

993.  —  Lettre  du  citoyen  Moynet  au 
président  de  la  Convention  nationale,  pré- 
sentant quelques  réflexions  au  sujet  de  la 
fête  du  10  aoûl,  faisant  observer  que,  dans 
le  rapport  de  David  au  nom  du  Comité 
d'instruction  publique,  on  ne  voit  point 
de  groupe  militaire,  particulièrement  ré- 
servé aux  attributs  de  la  guerre,  et  de- 
mandant s'il  ne  conviendrait  pas  de  placer 
dans  le  cortège,  indépendamment  d'un 
groupe  destiné  à  accompagner  l'urne  des 
guerriers  morts,  un  autre  groupe  militaire; 
au  sein  duquel,  sur  un  chariot  agreste, 
s'élèveraient  en  faisceaux  les  attributs 
matériels  de  la  guerre,'  surmontés  par 
une  flamme  tricolore,  en  forme  de  petit 
drapeau,  sur  lequel  on  lirait  ces  mois  : 
«  Peuple,  voilà  le  signe  redoutable  de  la 
guerre,  pour  combattre  les  tyrans  et  les 
ennemis  de  la  patrie.  »  Le  chariot  serait 
traîné  par  24  chevaux,  à  4  de  front;  la 
pompe  militaire  et  triomphale,  qui  accom- 
pagnerait le  chariot,  offrirait  un  spectacle 
guerrier  qui  produirait,  sans  nul  doute,  le 
plus  grand  effet;  déclarant,  pour  terminer, 
que  le  citoyen  qui  vient  soumettre  son 
idée  sur  la  fête  civique  et  nationale  du 
10  août,  est  simplement  attaché  à  la  Li- 
berté et  à  la  République,  ;et  se  glorifie 
d'être  Français,  surtout  depuis  que  la 
Nation  a  abattu  le  despotisme. 

15  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F"  1004'". 

994.  —  Pro,iet  de  décret  présenté  par 
le  Comité  d'instruclion  publique,  portant 
qu'en  exécution  du  décret  du  11  de  ce 
mois,  relatif  à  la  fête  de  la  Réunion,  par 


200 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lequel  il  a  élé  ordonné  que  les  frais  se- 
raient acquittés  par  le  Trésor  public,  la 
Trésorerie  nationale  tiendra  à  la  disposi- 
lion  du  ministre  de  l'intérieur  la  somme 
de  500,000  livres,  pour  être  employée  aux 
avances  qu'exigent  les  préparatifs  de  la 

fête. 

18  juillet  1793. 

î<!xtrait  du  registre  des  procès-verbaux  du 
Comité  d'instruction  publique,  A.  N.,  AF*I  17, 
fol.  108. 

Ed.  J.  GunxAUME,  Procès-uerbau*  du  Co- 
mité d'instruction  publique  de  la  Convention 
nationale^  t.  II,  p.  79. 

995.  —  Nomination  par  le  Comité  d'ins- 
truction publique,  en  conformité  du  décret 
de  la  Convention  nationale,  du  citoyen 
David,  en  qualité  de  commissaire  pour  la 
fête  du  10  août  prochain,  auquel  sont  ad- 
joints, sur  sa  demande,  pour  partager  ses 
soins,  les  citoyens  Baudin  et  Prunelle. 

18  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  des  procès-verbaux  du 
Comité  d'instruction  publique,  A.  N.,  AF*I  17, 
fol.  107. 

Ed.  J.  Guillaume,  Procég-uerbaux  du  Co- 
mité d'instruction  publique  de  la  Convention 
nationale,  t.  II,  p.  79. 

996.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, désirant  qu'il  ne  soit  apporté  aucun 
retard  au  recensement  des  votes,  dont  le 
résultat  doit  être  proclamé  le  10  aoiit 
prochain,  décidant  que  le  président  et  le 
secrétaire  de  chafjue  Assemblée  primaire 
seront  tenus  d'adresser  à  la  Convention  na- 
tionale, dans  les  24  heures  qui  suivront  la 
clôture  de  ladite  Assemblée,  une  expédi- 
tion de  son  procès-verbal,  et  qu'il  en  sera 
remis  un  double  au  citoyen  envoyé,  pour 
se  réunir  à  Paris,  à  la  fête  nationale  de 
l'Unité  et  de  l'Indivisibilité  de  la  Répu- 
blique, et  que  le  présent  décret  sera  en- 
voyé par  dos  courriers  extraordinaires. 

19  juillet  1793. 

Minute,  signée  de  Gossuin,  A.  N.,  0  200, 
n"  5^7. 

Bon  &  expédier.  Signé  :  P. -A.  Laloy. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t  LXIX.p.  193. 

997.  —  Décret  de  la  Convention  nationale, 
décidant,  sur  le  rapport  de  ses  Comités 
d'instruction  publique  et  des  finances, 
qu'en  exécution  du  décret  du  11  de  ce 
mois,  relatif  à  la  fiHe  de  la  Réunion  du 


10  août  prochain,  la  Trésorerie  nationale 
tiendra  à  la  disposition  du  minisire  de 
l'intérieur  la  somme  de  1,200,000  livres, 
de  l'emploi  desquelles  il  sera  rendu  compte, 
sans  qu'en  aucun  cas  les  frais  de  la  fête 
puissent  excéder  ladite  somme. 

20  juillet  1793. 

Minute,  signée  de  Dupuy,  fds,  secrétaire, 
A.  N.,  G  260,  n"  548. 

Le  décret  est  précédé  du  texte  du  rapport  de 
David. 

Ed.  Arc/ii«es  par/emen(aires,  t.  LXIX,  p.  248. 

J.  Guillaume,  Procès-verbaux  du  Comité 
d'instruction  publique  de  la  Convention  natio- 
nale, t.  II,  p.  83. 

998.  —  Arrêté  du  Directoire  du  Dépar- 
tement, décidant  qu'il  sera  exprimé,  au 
Comité  d'instruction  publique,  un  vœu  : 
1°  afin  qu'il  soit  fait  choix  de  2  élèves  dans 
chaque  école  primaire  du  Département 
pour  former,  avec  les  écoliers  lauréats  de 
l'Université,  un  groupe  à  la  cérémonie  du 
10  août;  2»  afin  que  tous  les  instituteurs 
publics  du  Département,  soit  des  collèges, 
soit  des  petites  écoles,  forment  aussi  un 
groupe  à  cette  fête,  avec  lettre  d'envoi. 

25  juillet  1793. 

Copie  conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  F"  1004'",  n»  683. 

999.  —  Demande  présentée  à  la  Con- 
vention nationale,  au  nom  de  la  Commis- 
sion chargée  de  recueillir  les  procès-ver- 
baux d'acceptation  de  la  Constitution,  à 
l'eliel  d'être  autorisée  à  insérer  au  Bulletin 
un  avis  important  relatif  aux  mesures  à 
prendre  pour  que  tous  ces  procès-verbaux 
arrivent  et  soient  recensés  pour  le  10  août, 
demande  qui  est  agréée. 

26  juillet  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A. A'.,  C  259,  n°  539. 

L'avis  en  question,  inséré  au  Bulletin  du 
27  juillet,  invitait  les  citoyens  envoyés  à  Paris, 
à  la  fête  nalionale  de  l'Unité  et  l'Indivisibilité 
de  la  République,  à  s'y  rendre  avant  le  8  août 
prochain  et  à  se  présenter,  aussitôt  leur  arrivée, 
à  la  Commission,  porteurs  d'un  double  du  pro- 
cès-verbal de  leur  Assemblée  primaire. 

Ed.  Arc/iiuesparlemenlaircs,  t.  LXIX,  p.  585. 

1000.  —  Etat  dos  cantons,  réunis  en  As- 
semblées primaires,  qui  ont  accepté  la  Cons- 
titution et  adhéré  aux  journées  des  31  mai, 
1"  et  2  juin. 

26  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  260,  n°  551. 
Ed.  Arc/lices  parlementaire.'!,  t.  LXIX,  p.  524. 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  DU  10  AOUT  1703 


297 


1001.  —  Adresse  du  citoyen  Brutus  Du- 
devant,  de  Barbasle  (Lot-et-Garonne),  à  la 
Convention  nationale,  faisant  don  d'une 
coupe  d'agate  précieuse,  de  forme  an- 
tique, et  d'une  cornaline,  trouvée  dans  le 
tnmpln  de  la  Concorde,  à  Rome,  et  de- 
mandant que  la  coupe  serve,  le  10  août, 
il  la  fiHc  do  la  Réunion. 

26  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  205,  n"  613. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  355. 

1002.  —  Lettre  des  citoyens  Roux  et  Bon- 
neval,  représentants  du  peuple,  en  mission 
dans  le  département  d'Eure-et-Loir,  à  la 
Convention  nationale,  annonçant  que  les  ad- 
ministrateurs de  ce  département,  afin  de 
subvenir  à  l'excessive  consommation  qu'oc- 
casionnera l'aflhience  des  bons  citoyens 
qui  vont  se  réunir  à  Paris,  pour  solenniser 
la  fête  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité  du 
peuple  français,  ont  décidé  que  chaque 
canton  serait  invité  à  fournir  un  sac  de 
farine  et  à  prendre  les  mesures  nécessaires 
pour  que  ce  convoi  précédât  immédiate- 
ment l'arrivée,  à  Paris,  de  ceux  qui  seront 
chargés  d'y  porter  l'expression  des  vœux 
de  leurs  concitoyens  sur  l'Acte  constitu- 
tionnel, et  autre  lettre,  accompagnant  l'en- 
voi de  l'arrélé  pris,  le  2")  juillet,  par  le 
directoire  du  déparlement  d'Eune-et-Loir, 
aux  termes  duquel  il  invite  chacun  des 
commissaires,  chargés  de  porter  à  Paris 
les  procès-verbaux  d'acceptation  de  la 
Conslilulion,  d'y  faipe  parvenir  un  sac  de 

farine. 

26,  27  juillet  1793. 

Originaux  signé.s,  et  copie  conforme (3 pièces), 
A.  N.,  C  260,  n»  560. 

Ed.  Archives  parlemenlaires,  t.  LXIX,  p.  652, 
653. 

■  1003. — Décret  de  laConvention  nationale, 
sur  le  rapport  de  ses  Comités  d'instruc- 
tion publiijue  et  des  monuments, chargeant 
le  ministre  de  l'intérieur  de  donner  les 
ordres  nécessaires  pour  que  le  Musée  de  la 
Bépubliqiœ  soit  ouvert,  le  10  août  pro- 
chain, dans  la  galerie  qui  joint  le  Louvre 
au  Palais  national. 

27  juillet  1793. 
Minute,  signée   de  Sergent,    A.  N.,   C  260, 
n"  551.  Bon  à  expédier.    Signé  :  Thirion;   ex- 
trait, A.  N.,  AFi'  17,  fol.  113. 


Ed.  Arcltives  parle montairea,  t.  LXIX,  p.  581; 
J.  Gim.LAUME,  Procès-verbaux  du  Comité  d'ins- 
truction publique  de  la  Convention  nationale, 
t.  II,  p.  147. 

1004.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  la  fête  de  l'Unité  et  de 
l'Indivisibilité  de  la  République,  indiquée 
pour  la  journée  du  10  août  prochain,  sera 
célébrée  par  les  années  de  terre  et  de  mer 
de  la  République,  que  cette  fête  sera  aussi 
célébrée  dans  tontes  les  Assemblées  pri- 
maires de  la  République,  et  que  l'heure 
fixée  pour  la  célébration  sera  celle  de 
2  heures  après-midi,  et  sera  annoncée  par 
des  salves  d'artillerie. 

27  juillet  1793. 
Minute,  signée  de  Jeanbon  Saint-André,  A.  N., 
C  260,  n»  551. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIX,  p.  584. 

1005.  —  Adresse  de  la  Société  républi- 
caine de  Nemours  à  la  Convention  natio- 
nale, rappelant  qu'un  député  de  chaque 
Assemblée  primaire  a  été  convoqué  à  la 
fête  nationale  de  l'Unité  et  de  l'Indivisibi- 
lité de  la  République,  le  10  août  pro- 
chain, exprimant  le  regret  que  les  Sociétés 
républicaines,  dont  les  membres  sont  les 
apôtres  de  la  Liberté,  n'aient  pas  été  ap- 
pelées à  participer  à  celte  fêle,  et  deman- 
dant qu'elles  soient  autorisées  à  y  assis- 
ter par  dépulation  et  à  leurs  frais,  propo- 
sant de  leur  assurer  une  place  dans  le 
cortège  et  de  mettre  à  la  main  de  ces 
vertueux  républicains  une  branche  d'oli- 
vier, garnie  d'un  ruban  tricolore,  et  de 
faire  porter. par  les  plus  âgés  une  arche, 
symbole  de  la  paix  et  de  l'alliance  qui 
vont  régner  entre  tous  les  Français,  arche 
qui,  confiée  à  leur  garde,  ne  sera  jamais 
prise  par  les  Philistins  modernes,  ajou- 
tant, pour  terminer,  que  ces  députés  con- 
solideront entre  eux  le  pacte  social,  et, 
de  retour  dans  leurs  foyers,  détruiront  les 
germes  de  division  disséminés  sur  la  sur- 
face de  la  France. 

(27)  juillet  1793. 

Copie,  certifiée  conforme,  A.  JV.,  F"  1005', 
n°741. 

Mention  au  Bulletin  et  renvoi  au  Comité 
d'instruction  publique.  Signé  :  Thirion,  secré- 
taire. 

Ed.  Arrhitvs  parlementaires,  t.  LXX,  p.  Ci. 


2«8 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  l.A  RÉVOLUTION 


1006.  —  Arrélé  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  décidant  qu'il  sera  de- 
mandé demain,  au  ministre  de  l'intérieur, 
pour  placer,  suivant  le  décret  de  la  Con- 
vention, les  bustes  dans  la  salle  des  séances, 
quatre  fûts  de  colonnes  en  marbre,  qui 
se  trouvent  au  Dépôt  des  Aiipustins,  que 
le  citoyen  Sergent  a  désignés  au  gardien, 
de  les  faire  scier  et  polir  et  transporter, 
au  1"  août,  dans  la  salle  de  la  Convention, 
de  faire  aussi  déposer  deux  piédestaux  de 
marbre  noir,  sur  les  de/,  de  marbre 
blanc,  le  tout  d'après  les  mesures  indi- 
quées par  le  citoyen  Gisors,  architecte, 
pour  placer  dans  le  salon  de  la  Liberté  les 
figures  de  Rousseau  et  de  Voltaire. 

27  juillet  1793. 
Extrait  du   registre   des   procès-verbaux  du 
Comité  des  inspecteurs  de  la  salle,  A.  N.,  D* 
XXXV"  6,  fol.  197. 

1007.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  décidant  que,  en  exécu- 
tion du  décret  relatif  aux  emblèmes  et 
attributs  de  la  royauté,  les  citoyens  Ser- 
gent et  Huguet,  membres  du  Comité,  et 

les  citoyens ,  commissaires  nommés 

par  les  artistes  et  la  Commission  des  mo- 
numents, donneront  au  citoyen  Gisors  les 
ordres  nécessaires  pour  faire  enlever  ou 
dénaturer,  suivant  les  dessins  ou  esquisses 
des  artistes,  les  morceaux  de  sculpture  et 
peinture  en  dessous  et  en  dedans  du  Pa- 
lais et  du  Jardin  national,  de  sorte  que  le 
tout  soit  exécuté  avant  le  10  août,  sous 
la  responsabilité  du  citoyen  arcbitecte  qui 
en  sera  chargé. 

27  juillet  1793. 
Extrait  du  registre    des    procès-verbaux   du 
Comité    des   inspecteurs    de    la   salle,    A.  N., 
D*  XXXV«  G,  fol.  198. 

1008.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  chargeant  le  citoyen 
Leconte  de  faire  disposer,  dans  le  salon  do 
la  Liberté  et  celui  qui  le  précède,  les  dra- 
peaux conquis  sur  les  ennemis,  et  cela 
avant  le  5  août,  sinon  le  Comité  chargera 
quelqu'un  de  les  placer  aux  frais  dudit 
Leconte,  avant  le  10  août. 

27  juillet  1793. 
Extrait    du    registre    des   procès-verbaux   du 
Comité  des  inspecteurs  de  la  salle,  A.  N.,  D* 
XXXV'  6,  fol.  198. 


1009.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs do  la  salle,  autorisant  le  citoyen 
Sergent  à  désigner  aux  citoyens  de  la  Com- 
mission des  Dix,  dans  les  maisons  ci-de- 
vant royales,  des  lampes  à  réverbère  en 
cristal,  ornées  de  bronze,  propres  à  éclai- 
rer et  décorer,  d'une  manière  convenable, 
l'escalier  et  le  vestibule  de  la  Convention, 
et  à  les  faire  apporter,  avant  le  10  août, 
par  les  ordres  de  la  Commission  des  Dix. 

27  juillet  1793. 
Extrait   du   regi.stre   des    procès-verbaux  du 
Comité  des   inspecteurs  de  la  salle,  A,  N.,  D* 
XXXV'  6,  fol.  199. 

1010.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  décidant  qu'il  sera  pro- 
posé, à  la  Convention,  de  changer  le  cos- 
tume actuel  de  ses  huissier?,  comme  peu 
convenable,  par  sa  conformité  avec  ceux 
des  appartements  du  ci-devant  Roi  et  avec 
ceux  des  tribunaux  actuels,  qu'il  sera  de- 
mandé un  habillement  nouveau  pour  le 
10  août,  et  que  le  vêtement  complet  sera, 
pour  cette  fois  seulement,  donné  ù  chacun 
de  ses  huissiers  par  la  Convention. 

27  juillet  1793. 

Extrait  du  registre  des  procè.s-verbaux  du 
Comité  dos  inspecteurs  de  la  salle,  A.  N.,  D* 
XXXVc  6,  fol.  199. 

Le  costume  en  question,  en  drap  bleu  natio- 
nal, comprenait  un  liabit  en  frac,  croisé  sur  la 
poitrine,  avec  grand  collet  il  la  Saxe  de  drap 
blanc,  un  gilet  de  drap  chamois,  une  culotte 
bleue,  une  ceinture  posée  sous  l'iiabit  sur  le 
gilet,  en  soie  tricolore,  un  chapeau  rond  haute 
forme,  entouré  d'un  bourdaloue  en  laine  trico- 
lore, une  coiffure  en  catogan,  des  souliers  et 
jarretières  à  rubans,  il  était  complété  par  une 
méJaille  suspendue  à  la  boutonnière  par  un  ru- 
l)an  tricolore,  et  une  canne  d'ébène,  garnie  en 
ivoire. 

1011.  —  Nomenclature  des  cantons  qui 
ont  accepté  la  Constitution  à  l'unanimité. 

28  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  260,  n"  552. 

Ed.  Arcltives parlementaires,  t.  LXIX,  p.  605. 

1012.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, après  lecture  d'une  adresse  de  la 
Société  populaire  d'Auxerre  et  sur  la  pro- 
position d'un  membre,  décidant  que  les 
bannières  données  aux  déparlements,  lors 
de  la  Fédération  du  14  juillet  1790,  seront 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  DU  10  AOUT  1793 


299 


brûlées,  le  10  août,  comme  porlant  les 
signes  odieux  de  la  Royauté,  et  remplacées 
par  d'autres,  avec  l'emblème  de  l'Unité  et 
de  l'Indivisibilité  de  la  République. 

26  juillet  1793. 
Minute,  signée  de  Billaud-Varcnne,   A.  N., 
C  2C0,  n°  552. 

Bon  à  expédier.  Signé    Uaitigoeyle,  secrétaire. 
VA.  Archives pa> lementaires,  t.  LXIX,  p.  COS. 

1013.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  sur  la  demande  faite 
par  le  Comité  de  correspondance  de  veil- 
ler, dans  les  circonstances  actuelles,  à  la 
conservation  des  procès-verbaux  des  As- 
semblées primaires,  décidant  que,  pen- 
dant le  jour,  il  y  aurait  un  factionnaire 
gendarme  près  ledit  Comité,  du  côté  de  la 
cour,  cl  urt  sous  la  galerie,  du  côté  du 
jardin,  et  qu'à  la  chule  du  jour  les  deux 
postes  seront  doublés,  qu'il  sera,  en  con- 
séquence écrit,  le  soir  même,  au  Comman- 
dant général,  pour  qu'il  établisse  ces  deux 
postes  dès  demain. 

30  juillet  1793. 
Extrait   du    registre    des  procès-verbaux    du 
Comité   des    inspecteurs    de    la    salle,   A.   N., 
,D*XXXV'  6,  fol.  201. 

1014.  —  Lettre  du  citoyen  Devillan- 
troys,  demeurant  rue  des  Enfants-Rouges, 
au  ministre  do  l'intérieur,  accompagnant 
l'envoi  du  Catéchisme  du  républicain,  dont  il 
est  l'auteur,  composé  à  l'effet  d'engager 
ses  compatriotes  à  s'unir  à  l'Acte  consti- 
tutionnel du  24  juin  1793,  déclarant  en 
abandonner  le  débit  k  l'imprimeur,  et  se 
contenter  pour  lui  d'une  trentaine  d'exem- 
plaires. 

1"  août  1793. 
Original  signé   et    copie   (2  pièces),    A.  N., 
F<°  III,  Seine,  27. 

1015.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  :  1°  qu'à  compter  du  4  août 
jusqu'au  l"'  septembre  prochain,  seront 
représentées,  trois  fois  par  semaine,  sur 
les  lliédlres  de  Paris  qui  seront  désignés 
par  la  Municipalité,  les  tragédies  de 
lirutus,  Guillaume  Tell,  Caïus  Gracchus  et 
autres  pièces  dramatiques  qui  retracent 
les  glorieux  événements  de  la  Révolution 
et  les  vertus  des  défenseurs  de  la  Liberté, 
l'une  de  ces  représentations  sera  donnée 


chaque  semaine  aux  frais  de  la  Répu- 
blique ;  2°  tout  théâtre  sur  lequel  seraient 
représentées  des  pièces  tendantes  à  dé- 
praver l'esprit  public  et  à  réveiller  la  hon- 
teuse superstition  de  la  royauté,  sera 
fermé,  et  les  directeurs  arrêtés  et  punis 
selon  la  rigueur  dos  lois  ;  3°  la  municipalité 
de  Paris  est  chargée  de  l'exécution  du 
présent  décret. 

2  août  1793. 

Minute,  signée  de  Couthon,  A.  N.,  C  203, 
n»  594. 

Ed.  Arcldves  parlemimtaires ,  t.  LXX,  p.  134. 

Dauban,  La  démagogie  en  1793  à  Paria, 
p.  311. 

1016. —  Nomenclature  des  cantons  réu- 
nis en  Assemblées  primaires,  qui  ont  ac- 
cepté la  Constitution. 

2,  4  août  1793. 
Minutes  (2  pièces),  yl .  iV. ,  C  267,  n"» 594,  595. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  120. 

1017.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, mettant  ù  la  disposition  du  ministre 
de  l'intérieur,  pour  les  faire  délivrer  aux 
corps  administratifs  et  à  la  municipalité 
de  Paris,  sous  leur  responsabilité  effec- 
tive, les  lits,  matelas  et  autres  objets  de 
literie,  qui  peuvent  se  trouver,  soit  au 
Garde-Meuble,  soit  à  l'hôtel  de  Coigny,  soit 
à  l'Ecole  militaire  ou  dans  les  maisons 
nationales,  même  dans  celles  des  émigrés 
(la  Municipalité  en  ayant  fait  la  demande 
pour  les  prêter  à  ceux  des  citoyens  qui 
donneront  l'hospitalité  civique  aux  en- 
voyés des  départements,  chargés  d'appor- 
ter le  vœu  de  leurs  communes  sur  la 
Constitution,  à  la  fête  du  10 août). 

3  août  1793. 

Minute,  signée  de  Bréard  et  Laloy,  A,  N-, 
C  263,  n"  594. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  172. 

1018.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  les  citoyens  commis- 
saires des  Assemblées  primaires  de  la 
République,  qui  se  sont  rendus  à  Paris  en 
exécution  du  décret  du  (27  juin  1793)  et 
qui  ont  reçu  des  receveurs  de  districts,  pour 
indemnité  des  frais  de  voyage,  des  assi- 
gnats à  la  face  du  ci-devant  Roi,  retirés 
de  la  circulation  par  la  loi  du  30  juillet 


300  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


dernier,  seront  admis  à  les  échanger  à  la 
Trésorerie  nationale,  sous  leur  aflirniation 
et  jusqu'à  concuneHce  de  ce  qui  a  dû 
leur   être    délivré    par   les  receveurs  des 

districts. 

3  aoiH  1793. 

Minute,  signée  de  Mallarmé,  A-  JV.,  C  263, 
n»  594. 

Ed.  Archives  pirlemenlairps,  t.  LXX,  p.  185. 

tOI9.  —  Renvoi,  par  la  Convention  na- 
tionale aux  Comités  de  division  et  d'ins- 
truction publique,  de  la  demande  formée 
par  les  administrateurs  du  pays  de  Liège, 
réfugiés  à  Paris,  à  l'effet  d'assister  à  la 
fête  républicaine  du  10  août,  avec  un  ca- 
ractère public  comme  simples  citoyens. 

4  août  1793. 

Extrait  du  procès-verbal,  A .  iV. ,  C  2G3,  n»  587. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  2 1  5. 

1020.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  les  récépissés  de  la  re- 
mise du  procès-verbal  qui  contient  le  vopu 
de  chaque  Assemblée  primaire,  délivrés  par 
la  Commission  des  Six  aux  commissaires 
des  Assemblées  primaires  de  la  Répu- 
blique, tiendront  lieu  de  carte  civique,  de 
sûreté  et  de  passeport,  et  qpie  le  présent 
décret  sera  à  l'instant  adressé  par  le  Con- 
seil exécutif  aux  autorités  constituées  de 
Paris  pour  être  imprimé,  publié  et  affiché 

sans  délai. 

5  août  1793. 

Minute,  signée  de  Mallarmé,  A.  JV.,  C  2G3, 
n»  595. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  280. 

1021.  —  Rapport  présenté  au  nom  du 
Comité  des  inspecteurs  de  la  salle  par 
Louis,  secrétaire  de  ce  Comité,  sur  les 
mesures  à  prendre  en  vue  d'assurer  des 
emplacements  convenables,  dans  la  salle 
des  séances  de  la  Convention,  aux  dépu- 
tés chargés  d'apporter  l'acceptation  de 
l'Acte  constitutionnel,  et  décret  de  la  Con- 
vention, décidant  que  toutes  les  tribunes 
du  premier  étage  de  la  salle  de  ses  séances, 
y  compris  celles  des  extrémités  sur  la 
même  ligne,  seront,  à  commencer  de  mardi 
prochain  6  août,  uniquement  réservées 
aux  députés  envoyés  par  les  sections  pri- 

-maires  de  la  République   pour  présenter 
l'acceptation  de  l'Acte  constitutionnel,  et 


chargeant  son  Comité  d'inspection  de 
prendre  les  mesures  nécessaires  pour 
l'exécution  de  ces  dispositions. 

5  août  1793. 

Minute,  signi-e  de  Louis,  secrétaire  du  Comité 
des  inspecteurs  de  la  salle,  A.  N.,C  2G3,  n°595. 

Boa  â  expédier.  Signé  :  Le  Carpentier,  se- 
crétaire. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  285. 

1022.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, chargeant  le  Conseil  exécutif  de 
donner  les  ordres  nécessaires  aux  com- 
missaires qu'il  a  envoyés  dans  les  dépar- 
tements voisins,  aux  corps  administratifs 
et  municipalités,  de  prendre  toutes  les 
mesures  qu'exige  le  salut  de  la  patrie 
pour  faire  mettre  en  état  d'arrestation  les 
malveillants  apostés  sur  les  routes  pour 
semer  la  terreur  et  répandre  les  bruits 
les  plus  alarmants  sur  la  situation  de 
Paris,  afin  d'en  éloigner  les  commissaires 
des  Assemblées  primaires  qui  s'y  rendent 
avec  les  procès-verbaux  d'acceptation  de 
la  Constitution. 

5  août  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  263,  n»  595. 
Ed.  Archiucs  parlementaires,  t.  LXX,  p.  296. 

1023.  —  Letlre  du  sieur  François  Rec- 
quet-Poultier,  commissaire  du  canton 
d'Etaples,  sollicitant  l'admission  d'une  dé- 
pulation  des  commissaires  pour  l'accep- 
tation de  l'Acte  constitutionnel,  et  expo- 
sant que  l'objet  de  la  députalion  est  de 
demander  que  l'on  donne  :  i"  une  nou- 
velle forme  pour  le  payement  des  60  li- 
vres, et  que  l'argent  soit  distribué  dans 
les  sections;  2°  un  local  vaste  et  com- 
mode, pour  que  les  frères  des  85  départe- 
ments puissent  se  connaître,  se  voir,  fra- 
terniser ensemble  et  se  préparer  à  la 
réunion  du  10  août. 

6  août  1703. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  C  266, 
n°  629. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  346. 

1024.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, improuvant  la  motion  de  1  envoi  à 
l'Abbaye  de  l'orateur  de  la  députation  des 
commissaires  des  Assemblées  primaires, 
mais  décidant  qu'il  sera  tenu  de  donner 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  DU  10  AOUT  1793 


son  nom   el  qu'il  sera  inscrit  au  procès- 
verbal. 

6  août  1793. 

Extrait  du  procès- verbal,  A.  iV.,C  263,  no587. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.347! 

iOi'ô.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, faisant  mention  honorable,  au  pro- 
cès-verbal, de  l'oflrande  faite  par  le  citoyen 
Brutus  Dudevant,  et  décidant  que  la  coupe 
servira,  le  10  août,  à  la  fontaine  de  la 
lîégénération,  qui  doit  être  placée  sur  les 
ruines  de  la  Bastille. 

•6  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  X .  iV. ,  C  263,  n°587. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  350. 

1026.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, autorisant,  sur  la  proposition  d'un  de 
ses  membres,  les  inspecteurs  de  la  salle 
à  délivrer  des  cartes  aux  envoyés  des  So- 
ciétés populaires  qui  viennent  se  réunir  à 
la  fête  du  10  août. 

6  août  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  263,  n°  595. 
Bon  à  expédier.  Signé  :  Dupuy  lils,  secrétaire. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  356. 

■  1027.  —  Proposition  à  la  Convention 
nationale,  faite  au  nom  du  Comité  de  sû- 
reté générale,  par  l'un  de  ses  membres 
(Basire),  au  sujet  des  projets  de  certains 
commissaires  des  Assemblées  primaires, 
venus  à  Paris  dans  le  dessein  d'égarer 
l'opinion  de  leurs  frères,  d'exciter  des 
troubles  à  Paris  et  d'allumer  ainsi  la  guerre 
civile,commi.ssairesquisontconnuscomme 
aristocrates  dans  leurs  cantons,  tendant 
à  ce  que  le  Comité  soit  autorisé  à  s'iis- 
surer  de  ceux  qu'il  reconnaîtrait  comme 
suspects. 

6  août  1793. 

Extraitdu  procès-verbal,  A.  ^..C  263  n°587. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,'p.  359^ 

1028.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, autorisant  son  Comité  de  sûreté 
générale  à  faire  observer  et  surveiller  ceux 
des  commissaires  députés  qui  tenteraient 
d'engager  leurs  collègues  à  des  démar- 
ches contraires  au  mandat  qui  leur  a  été 
décerné  par  les  Assemblées  primaires,  à 
les  faire  appeler  devant  lui  pour  les  en- 
tendre, à  la  charge   d'en    rendre   compte 


301 

immédiatement  à  la  Convention  nationale, 
et  décidant  que  le  présent  décret  sera,  à 
l'instant,  envoyé  par  le  Conseil  exécutif 
aux  autorités  constituées  de  Paris,  pour 
être  imprimé,  publié  et  affiché  sans  délai. 

6  août  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  263,  n»  595. 
Bon  à  expédier.  Signé:  Thirion  pour  Dupuy. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  360. 

1029.  —  Arrêté  du  Comité  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  par  lequel,  reconnaissant 
l'urgente  nécessité  d'une  surveillance 
exacte  dans  les  environs  de  l'Assemblée 
nationale,  pendant  le  séjour  des  fédérés  à 
Paris,  pour  leur  éviter  les  dé.sagréments 
et  les  vols  qu'on  pourrait  leur  faire,  il 
charge  les  citoyens  Burlandaux  et  Ozan'ne, 
officiers  de  paix,  et  Piquet,  commissaire 
de  police  de  la  section  de  l'Observatoire, 
d'exercer  leurs  fonctions  dans  les  environs 
et  les  couloirs  de  la  Convention,  et  les 
autorise  k  requérir  la  force  armée,  sauf  à 
eux  à  rendre  compte  au  Comité  de  leurs 
opérations,  le  tout  à  compter  de  ce  jour, 
jusqu'après  le  départ  des  fédérés. 

6  août  1793. 
Extrait   du   registre   des   procès-verbaux   du 
Comité  des  inspecteurs  de  la  salle,"  A.  N.,  D* 

1030.  — Lettre  de  Germain  Le  Normand, 
délégué  de  l'Assemblée  primaire  de  la 
9"  section  de  la  commune  de  Rouen  à  la 
fête  du  10  août,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  accompagnant  l'envoi 
d'un  hymne  sur  l'acceptation  de  l'Acte 
constitutionnel du24  juin  1793,  qui  sera  pro- 
clamé à  Paris  le  10  août,  en  présence  des 
envoyés  de  tous  les  cantons,  sous  le  titre 
suivant  :  Les  élans  du  cœur,  ou  tes  hymnes, 
cantiques  et  autres  chants  relatifs  à  lu  fèt'c 
du  10  août  1793,  à  foccasion  de  l'accepta- 
tion de  l'Acte  constitutionnel  par  le  peuple 
français,  et  déclarant  qu'il  s'estimera  heu- 
reux si  ses  chants  d'allégresse  peuvent 
inspirer  au  peuple  immense  de  Paris  et 
aux  envoyés  de  tous  les  cantons  l'amour 
de  la  Liberté  et  de  l'Égalité. 

6  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  267,  n»  630 
Suivant  une  note  à  la  fin  de  cette  lettre    ,<  le 
citoyen  David  est  invité  à  examiner  si  ces  paroles 


302 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


peuvent  être  chantées  avec  quelque  avantage 
lors  dé  1*  cérémonie  dont  il  a  donné  le  plan, 
qui  a  été  adopté  par  la  Convention  ». 

Ed.  Archio««par(«mentoire»,  t.  LXX,  p.  422. 

1031.  —  Adresse  des  patriotes  réfugiés 
du  pays  de  Liège  à  la  Convention  natio- 
nale, demandant  la  permission  de  députer 
au  moins  deux  de  leurs  concitoyens,  deux 
Sans-culotles  non  fonctionnaires  publics, 
représentant  leurs  deux  Assemblées  pri- 
maires, pour  concourir,  avec  les  envoyés 
des  autres  cantons  de  la  République,  à 
l'acte  solennel  de  la  réunion  du  10  août, 
et  pour  y  assister  en  qualité  de  commis- 
saires au  nom  de  leurs  deux  pays  envahis 

par  les  tyrans. 

6  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  266,  n"  629. 
Ed. /l7'chii)es  paWementaires,  t.  LXX,  p.  373. 

1032.  —  Lettre  des  membres  du  comité 
des  administrateurs  et  officiers  munici- 
paux Liégeois,  formant  la  grande  majorité 
des  fonctionnaires  publics  réfugiés  à  Paris, 
au  ministre  de  l'intérieur,  lui  adressant 
la  liste  des  administrateurs  et  officiers 
municipaux  qui  sont  restés  unis,  malgré 
les  calomnies  répandues  par  quelques 
malveillants,  et  accompagnant  cette  liste 
du  procès-verbal  de  l'assemblée  tenue  par 
eux,  le  16  juillet,  au  Palais  Cardinal,  rue 
Vieille-du-ïemple,  après  la  scandaleuse 
scission  faite  par  des  intrigants,  pour  la 
rédaction  d'une  adresse  aux  Français  et 
la  formation  d'un  comité  qui  sera  chargé 
des  dépulations  que  les  circonstances 
rendraient  nécessaires. 

7  août  1793. 
Original  signé  et  extrait  collationné  (2  pièces), 
A.  N.,  F'e  8«ine,  27. 

1033.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  le  bureau  des  mandats 
réformera  les  erreurs  qui  se  sont  glissées 
dans  le  calcul  du  nombre  des  postes  de 
chaque  chef-lieu  de  district,  d'après  le- 
quel ledit  bureau  a  délivré  des  mandats 
aux  commissaires  des  sections  de  la  Ré- 
publique, porteurs  des  actes  d'acceptation 
de  la  Constitution ipar  le  peuple  français. 

7  août  1793. 
Minute,  de  la  main  de  François  Chabot,  secré- 
taire, A.  JV.,  C  263,  n"  596. 

Ed.  Arehites  parlementaires,  t. LXX,  p.  424. 


1034.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  chaque  député  des  As- 
semblées primaires  recevra,  pour  frais  de 
route,  6  livres  par  poste  pour  venir  à  Paris, 
et  0  livres  par  poste  pour  son  retour. 

7  août  1793. 
Minute,   signée   de   Le   Carpentier,   A.   N., 
C  263,  n°  596. 

Ed.  Archives  parlemenlaires,  t.  LXX,  p.  424. 

1035.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, rendu  sur  la  dénonciation  d'un 
membre,  contre  un  commis  du  bureau  des 
mandats,  qui  a  mal  reçu  plusieurs  députés 
des  Assemblées  primaires,  ordonnant  le 
renvoi,  au  Comité  des  inspecteurs  de  la 
•salle,  pour  faire  justice. 

7  août  1793. 
Minute,  proposée  pat  Lscroix,  A.  N.,0  263, 
no  596. 

Bon  à  expédier.  Signé  ;  Audouin. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  425. 

1036.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que,  séance  tenante, le  maire 
de  Paris  lui  rendra  compte  des  cause»  des 
rassemblements  qui  existeiît  aux  portes 
des  boulangers,  et  de  l'état  des  subsis- 
tances dans  cette  ville. 

7  août  1793. 
Minute,  A.  N.,  C  263,  n»  596. 
Bon  à  expédier.  Signé  :  Audouin. 
Ed.  Archives  purlementaires,  t.  LXX,  p.  440. 

1037.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  :  l'que  tous  citoyens,  surpris 
en  fausse  patrouille,  seront  punis  de  la 
peine  de  mort;  2»  que  tout  homme  qui 
sera  surpris  dans  des  rassemblements, 
déguisé  en  femme,  sera  également  puni 
de  mort;  3°  que  le  présent  décret  sera 
proclamé,  dans  le  jour,  à  Paris. 

7  août  1793. 
Minute    (de    la  main   de    Coulhon),   A.  N., 
C  263,  n»  596. 

Bon  à  axpédi«r.  Signa  :  Audouin. 

Ed.  Archives  partementaires,  t.  LXX,  p.  451. 

1038.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  l'Adresse  au  peuple  fran- 
çais, lue  devant  elle  par  les  envoyés  des 
Assemblées  primaires,  sera  insérée  au 
Bulletin,  qu'elle  sera  imprimée  et  envoyée 
promptement  aux   municipalités,  aux  ad- 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  DU  10«AOUT  1793 


303 


miiiistrations.aux  Sociétés  populaires,  aux 
ai'inées,  répandue  dans  toutes  les  parties 
de  la  République  et  dans  les  pays  étran- 
gers, comme  un  monument  de  l'union  in- 
vincible des  Français  et  de  leur  dévoue- 
ment inaltérable  <i  la  cause  de  la  Liberté. 

7,  8  août  1793. 

Minute,  de  la  main  Je  Robespierre,  et  im- 
primé (2  pièces),  A.  N.,  C  263,  n">  596. 

Par  addition  annexée  au  décret,  en  date  du 
13  août,  6  exemplaires  devaient  être  délivrés  à 
chacun  des  envovés  des  Assemblées  primaires. 

L'imprimé  comprend,  en  outre,  le  discours 
■prononcé  à  la  barre  de  la  Convention,  au  nom 
des  envoyés  de  toutes  les  sections  du  peuple 
français,  le  jeudi  8  août,  par  le  citoyen  Clau'le 
Royer,  envoyé  de  l'une  des  sections  de  Chalon- 
sur-Saône,  IWdresse  au  peuple  français  et  la 
réponse  du  président. 

Ed.  ylrchiBes parlementaires,  t.  LXX,  p.  518, 
519. 

1039.  —  Motion  faite  à  la  Convention 
nationale,  tendant  à  ce  que  les  orphelins 
dont  les  pères  sont  morts  pour  la  patrie, 
et  qui  sont  élevés  dans  la  Société  des 
Jeunes  Français,  soient  admis  et  aient 
leur  place  à  la  fête  du  10  août,  motion 
qui  est  adoptée. 

8  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  C263,n°588. 
Cf.  Archives  parlementaire»,  t. LXX,  p.  530. 

1040.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  tout  citoyen  nommé 
par  les  Assemblées  primaires  pour  porler 
le  vœu  d'acceptation  de  la  Constitution, 
recevra  à  Paris,  et  sur  sa  déclaration,  les 
indemnités  qui  lui  sont  dues,  tant  pour 
la  totalité  oh  complément  des  frais  de 
route  que  pour  son  séjour,  sans  avoir 
égard  à  tous  arrêtés  de  districts  ou  de  dé- 
partements, contraires  au  présent  décret. 

9  août  1793. 
Minute,   signée   de   Bréard,  A.  N.,   C  263, 
n°  596. 

Bon  à  expédier.  Signé  :  Amar,  secrétaire. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  542. 

1041.  —Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  les  inspecteurs  de  la 
salle  donneront  la  consigne  dans  l'éten- 
due de  son  enceinte,  et  nommeront  à 
chaque  porte  de  la  salle  un  commissaire 
chargé  de  la  faire  exécuter,  et  décidant 
que  le  présent   décret  sera  affiché   dans 


tous  les  environs  de  la  salle,  et  la  force 
armée  sera  tenue  de  s'y  conformer. 

9  août  1793. 
Minute,  A.  iV.,  G  263,  n"  597. 
Bon  à  expédier,  signé  :  Thirion,  pour  Amar. 
Ed.  Archiues  pariemenlaires,  t.  LXX,  p.  512. 

1042.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  le  rapport  fait  par  la 
Commission,  chargée  de  recueillir  et  réu- 
nir les  procès-verbaux  d'acceptation  de  la 
Constitution,  sera  imprimé  et  distribué 
aux  envoyés  du  peuple,  au  nombre  de  six 

exemplaires. 

9  août  1793. 

Minute,  de  la  main  de  Gossuin,  A.N.,  C  263, 
n"  597. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  546. 

1043.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant,  sur  la  proposition  de  l'un 
de  ses  membres,  qu'il  sera  frappé,  comme 
monument,  une  médaille,  qui  sera  délivrée 
à  chacun  des  commissaires  envoyés  par 
les  Assemblées  primaires,  en  mémoire  de 
l'immorlelle  journée  du  10  août,  médaille 
qui  no  pourra  devenir,  pour  aucun  indi- 
vidu, une  marque  disliiictive,  et  renvoyant 
celle  proposition  au  Comité  d'instruction 
publique,  pour  en  faire  rapport  inces- 
samment. 

9  août  1793. 

Extrait  collationné,  signé  de  Thirion  et  de 
Léonard  Bourdon,  secrétaire,  A.  N.,  F"  1005', 
n"  737. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  549. 

1044.  —  Acceptation  par  la  Convention 
nationale  de  l'offre  faite  par  David  de  tra- 
cer le  dessin  de  la  médaille  destinée  à 
rappeler  la  journée  du  10  août,  et  de  le 
présenter  à  l'Assemblée. 

9  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A .  iV.  C  263,  n°  589. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  549. 

1045.  —  Instruction  pour  l'ordre  à  ob- 
server le  jour  de  la  fête  de  la  réunion,  du 
10  août,  2«  année  républicaine  (présentée 
au  nom  du  Comité  d'histruction  publique). 

9  août  1793. 

Imprimé,  B.  JV.,  L»  4  1,  n"  3234. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  bi9; 
J.  Guillaume,  Procès-uertaux  du  Comité  d'ins- 
truction publique  de  la  Convention  nationa/e, 
t.  II,  p.  262. 


304 


r:iiAPrniE  i".  —  journées  historiques  de  la  révolution 


1046.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, portant  que  le  plan  de  la  fête  na- 
tionale, proposé  par  le  Comité  d'instruc- 
tion publique,  sera  exécuté  ;  il  sera  imprimé 

et  affiché. 

9  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.  N.,  G  263,  n»589. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  550. 

1047.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  :  1°  que  les  inspecteurs  de 
la  salle  feront  placer  les  noms  des  86  dé- 
partements sur  86  arbres  du  jardin  des 
Tuileries,  autour  desquels  se  réuniront, 
à  6  heures,  les  envoyés  des  Assemblées 
primaires,  pour  désigner  le  plus  ancien 
d'âge  de  chaque  département;  2°  les  ins- 
pecteurs feront  établir  une  garde,  chargée 
d'écarter  les  citoyens  qui  ne  sont  pas 
appelés  à  cette  opération  ;  3°  le  bureau  du 
contreseing  des  lettres  de  la  Convention 
sera  ouvert,  ce  jour,  jusqu'à  6  heures  du 
soir,  pour  recevoir  les  dépêches  des  en- 
voyés des  Assemblées  primaires;  4°  le 
présent  décret   sera    proclamé  et  affiché 

sur-le-champ. 

9  août  1793. 
Extrait  du  procès-verbal,  A.N.,  C263,  n»  589. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p.  551. 

1048.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, après  avoir  entendu  le  rapport  du 
Comité  de  salut  public,  considérant  les 
obstacles  mis  par  les  escadres  ennemies 
à  la  communication  de  la  Corse  avec  le 
continent ,  décidant  que  les  patriotes 
Corses,  qui  se  trouvent  actuellement  à 
Paris,  assisteront  à  la  fête  nationale  de 
l'Unité  et  de  l'Indivisibilité  du  10  août,  et 
que  le  citoyen  Aurèle  Varère,  envoyé  de 
la  Société  populaire  de  Rastia,  aura  la 
pique  destinée  aux  départements. 

9  août  1793. 
Minute  de  la  main  de  Barère,  A.  N.,  C  263, 
n"  597. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  hXX,  p.  586. 

1049.  —  Procès-verbal  des  monuments, 
de  la  marche  et  des  discours  de  la  fête 
consacrée  à  l'inauguration  de  la  Constitu- 
tion de  la  République  française. 

10  août  1793. 
Extrait  du   procès- verbal,    A.   N.,    0*1    73, 


fol.  4756;    imprimé  de   21   pages,  A.  N.,  AD 
VIII  16. 

Ed.  Pi'0cès-Ker6ai  de  la  Convention  nationale, 
t.  XVIII,  p.  253. 

1050.  —  Lettre  du  citoyen  Fahrlaender, 
officier  municipal  de  Matzenheim,  au  pré- 
sident de  la  Convention  nationale,  faisant 
observer,  au  sujet  du  décret  du  9  août,  qui 
a  décidé  de  frapper  une  médaille  pour 
rappeler  le  souvenir  de  la  journée  du 
10  août  en  la  distribuant  à  chaque  député 
d'Assemblée  primaire,  que  cette  médaille, 
appartient  de  droit  à  l'Assemblée  primaire 
qui  a  envoyé  un  délégué  pour  la  fête  et 
qu'elle  ne  servira  à  perpétuer  la  réunion 
qu'autant  qu'elle  sera  remise  aux  archives 
des  Assemblées  primaires  respectives,  oîi 
elles  resteraient  toujours  et  ne  se  per- 
draient jamais,  la  municipalité  du  chef- 
lieu  de  la  section  en  étant  responsable, 
tandis  qu'il  n'en  serait  pas  de  même  dans 
les  familles  particulières. 

11  août  1793. 

Original  signé,  A.N.,F"  1005',  n-  737. 

Renvoyé  au  Comité  d'instruction  publique 
pour  être  joint  aux  autres  propositions  relatives 
à  cet  objet.  Signé  :  Léonard  Bourdon, 

1051.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, autorisant  les  receveurs  des  districts 
à  payer  aux  commissaires  des  Assemblées 
primaires,  qui  ont  apporté  les  procès-ver- 
baux d'acceptation  de  la  Constitution,  le 
restant  de  leur  indemnité,  sous  leur  dé- 
claration. 

14  août  1793. 
Minute,  A.  N.,  0  264,  n-  594. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.  1 4 1 . 

1052.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, chargeant  les  administrations  de 
districts  de  transmettre  aux  commissaires 
des  Assemblées  primaires  les  pièces  qui 
leur  auront  été  remises  par  le  Comité  des 
pétitions  et  correspondance. 

14  août  1793. 
Minute,  signée  de  Boussion,  A.  N.,  C  264, 
n»  598. 

Ed.  Arc/lices  parletnenJaires,  t.  LXXII,  p.  1 4 1 . 

1053.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, déclarant  que  les  envoyés  des  Assem- 
blées primaires,  en  rentrant  dans  leurs 


FÊTE  CIVIQUE  ET  NATIONALE  \)V  )0  AOUT  1793 


30S 


Toyeis,  sont  iliargés  de  propager  resprit 
d'unité  et  d'indivisibilité  de  la  République, 
d'extirper  les  germes  du  royalisme,  de 
surveiller  les  complots  des  fédéralistes  et 
des  administrateurs  révoltés  contre  la 
Convention  nationale,  d'exposer  à  leurs 
concitoyens  les  dangers  de  la  patrie  et  ses 
ressources,  d'exciter  la  jeunesse  française 
à  prendre  les  armes  et  à  remplir  sur-le- 
champ  les  cadres  des  armées,  s'en  remet- 
tant au  patriotisme  des  envoyés  des  As- 
semblées primaires  pour  l'accomplissement 
de  cette  honorable  mission  et  pour  la 
distribution  de  l'Adresse  aux  Français,  et 
décidant  que  les  monuments  à  élever,  le 
10  août,  seront  construits  aux  frais  de  la 
République,  pour  consacrer  cette  mémo- 
rable journée. 

14  août  1793. 

Minute,  de  la  main  de  Barèrc,  A.  N.,  C  2G4, 
I.»  .i98. 

Ed.  Arc/iii!e«par(emen/aiie«,  t.LXXII,  p.  150. 

iO'oi.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  que  les  tribunes,  qui  avaient 
été  destinées  aux  envoyés  des  Assemblées 
primaires,  étant  devenues  libres,  L-eront 
ouvertes  désormais  pour  tous  ceux  qui  s'y 
présentejont,  comme  elles  l'étaient  avant 

le  10  août. 

16  août  1793. 
]:.\lralt  du  procès-verbal,  A .  A'.,  C Î63,  n° 590. 
Ed.  Arcliives  parlcmentaireu,  t.  LXXII,  p.  243. 

10Ô3.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, ordonnant  le  dépôt  au  Musnan  na- 
tionul  de  la  coupe  d'agate,  ainsi  que  d'un 
morceau  de  jaspe  taillé  en  forme  de  deux 
mains,  faisant  l'emblème  de  la  concorde, 
employés  dans  la  fête  du  10  aoilt,  à  la 
cérémonie  de  la  Régénération,  avec  une 
inscription  qui  rappelle  l'usage  louchant 
et  sublime  auquel  ils  ont  servi. 

K;  août  1793. 
Minute,  de  la  main  de  Lakanal,  A.  A'.,  C  ifl'i, 
n»  599. 

Ed.i4rchiKe»paWemen(airf»,  t.  LXXII, p.  204. 

I0.">6.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, après  avoir  ouï  le  rapport  de  la 
Commission  chargée  de  recueillir  les  pro- 
cès-verbaux d'acceptation  de  la  Constitu- 
tion, l'autorisant  à  ne  plus  délivrer  de 
duplicata  de  récépissés  desdils  |)roc(".'S- 
T.  IX. 


verbaux  aux  envoyés  des  Assemblées  pri- 
maires, et  décidant  qu'ils  se  retireront 
vers  la  municipalité  de  Paris,  qui  leur  dé- 
livrera des  passeports. 

18  août  1793. 
Exlrailduprocès-verbal,  y».A'.,C2C3,no590. 
Ed.  Archioc» parlementaire»,  t.  LXXII,  p.  387. 

1057.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, décidant  qu'il  sera  frappé  une  mé- 
daille pour  perpétuer  le  souvenir  de  la 
réunion  républicaine  du  10  août,  jiour 
l'acceptation  do  la  Constitution,  médaille 
qui  représentera,  sur  l'une  de  ses  faces, 
la  figure  do  la  Nature  et  la  scène  tou- 
chante do  la  Régénération,  et,  sur  l'autre 
face,  l'arche  de  la  Constitution  et  le  fais- 
ceau, symbole  de  l'Unilé  et  de  l'Indivi- 
sibilité, avec  ces  mots  :  u  Constitution 
acceptée  individuellement  par  les  Fran- 
çais et  proclamée,  le  10  août  1793  »,  ch.-ir- 
geanl  le  citoyen  Dupré,  gravenr  général 
des  Monnaies,  de  l'exéculion  de  cette  mé- 
daille, qui  ne  pourra  être  frappée  qu'en 
bron/.e,  sera  envoyée  à  tous  les  commis- 
saires des  Assemblées  primaires  et  dis- 
tribuée aux  membres  de  la  Convention, 
interdisant  à  tout  citoyen  de  porter  cette 
médaille  en  guise  de  décoration,  défen- 
dant de  même  de  porter  celle  de  la  Fédé- 
ration de  1790,  dont  les  coins  seront  brisés, 
abolissant  la  distinction  d'une  couronne 
murale  accordée  aux  Vainqueurs  de  la 
Bastille,  et  la  remplaçant  par  la  médaille 
du  10  aoilt,  qui  sera  distribuée  a  chacun 
d'eux. 

20  août  1793. 

Impiimé,  A.N.,  C  264,  n°  GOl. 

Ed.  Arcliivcs parlementaires,  t.  LXXII,  p.  478. 

(^f.  le  rapport  de  David  pour  l'cxplicalion  delà 
médaille  frappée  en  commémoration  de  la  réu- 
nion civique  du  10  août  1793,  et  qui  sera  donnée 
aux  envoyés  des  Afsemblres  primaires,  ainsi 
qu'aux  membres  de  la  Convention,  imprime  de 
0  pages,  A.  N.,  AD  VIII  10. 

Ed.  J.  Guillaume,  Procès-verbaux  du  Co- 
mité d'instruction  publique  de  In  Coni-enlioii 
na(iona(c,  '.  II,  p.  290. 

lObS.  —  Décret  de  la  Convenlion  natio- 
nale, chargeant  ses  Comités  d'instruction 
publique  et  des  assignais  et  monnaies, 
d'examiner  s'il  serait  utile  de  donner  une 
valeur  monétaire  aux  médailles  de  la  Ré- 

20 


306 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  Ik  RÉVOLUTION 


publique,  et  spécialement  à  celle  du  10  août, 
et  de  lui  faire  un  rapport  sur  cet  objet. 

20  août  1793. 
Minute,   de   la   main    de   Grégoire,   A.   ff,, 
G  264,  n»  601. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.LXXII,p.480. 

1059.  —  Décret  de  la  Convention  natio- 
nale, sur  le  rapport  de  la  Commission 
chargée  de  réunir  les  procès-Terbaux  d'ac- 
ceptation de  la  Constitution,  décidant  que 


ces  procés-verbaux  seront  déposés  aux 
Archives  de  la  Convention,  et  que  le  \>to- 
cès-verbal  de  la  fêle  de  la  réunion  du 
10  août  sera  lu  mardi  prochain. 

31  août  1793. 

Minute,  de  la  main  de  Gossuin,  A.  N.,  G  264, 
n«  600. 

Bon  à  expédier.  Signé  :  Guillemardet  et  La- 
kanal,  secrétaires. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXIII, 
p.  242. 


§  16.  —  L'esprit  public  à  Paris,  de  juillet  à  septembre 

l'T'QS. 


1060.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  déclarant  que 
les  canonniers,  casernes  à  Popincourt, 
ayant  demandé  à  s'instruire  jusqu'au  mo- 
ment de  leur  départ  pour  la  Vendée,  le 
Commandant  général  (Hanriot),  s'empres- 
sant  de  satisfaire  à  ce  vœu,  charge  les  six 
instructeurs  des  légions  de  se  transporter 
journellement  et  à  tour  de  rôle  à  ladite 
caserne,  savoir  :  demain  matin  2  juillet, 
l'instructeur  de  la  i"  légion,  celui  de  la 
2*  légion,  après  demain,  et  les  autres  ainsi 
de  suite. 

Tous  les  citoyens  qui  doivent  former  le 
détachement  des  400  hommes  du  départe- 
ment de  l'Eure,  seront  casernes  à  la  Nou- 
velle-France, les  ordres  sont  donnés  à  ce 
sujet  pour  que  tout  soit  prêt  pour  les  recevoir. 

Suivant  le  même  ordre  du  jour,  le  Com- 
mandant général  témoigne  sa  satisfaction 
k  ses  frères  d'armes,  les  canonniers,  de  la 
manière  dont  ils  ont  manœuvré  la  veille, 
et  recommande  également  la  surveillance 
et  l'exactitude  dans  les  réserves  et  pa- 
trouilles. 

1"  juillet  1793. 

Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^' 
1470,  BB3  76. 

L'un  des  extraits  était  envoyé  à  l'adresse  du 
Conseil  exécutif,  l'autre  à  celle  du  Comité  de 
salut  public  du  Département. 

1061.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  garde  nationale  parisienne,  où  le  Com- 
mandant général  recommande  toujours 
l'exactitude  dans  le  service,  les  réserves 


et  les  patrouilles,  déclarant  qu'il  n'y  a  que 
la  plus  grande  surveillance  et  l'union 
filtre  les  citoyens  qui  pourront  assurer  la 
tranquillité  publique. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signalent 
l'arreslation  de  deux  citoyens,  surpris  dé- 
gradant les  arbres  des  Champs-Elysées,  qui 
ont  été  conduits  nu  poste  de  cette  section, 
également  l'arrestation,  vers  midi,  au 
poste  des  Filles-Saint-Thomas,  de  plu- 
sieurs particuliers  accusés  de  W)ls,  dont 
l'un  a  été  conduit  à  la  Mairie,  comme  a 
été  amené  au  Comité  de  surveillance  de 
la  section  de  la  Fraternité  un  particulier, 
i|ui  voulait  payer  avec  un  assignat  faux  de 
400  livres  de  la  marchandise  achetée  par  lui. 

2  juillet  1793. 
Extraits  conformes   (2  pièces),   A.  N.,  AF'^ 
1470,  BB3  76. 

1062.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  instruit  de 
la  marche  des  Marseillais  sur  Paris  et  des 
projets  coupables  de  leurs  chefs,  considé- 
rant ([uc  ce  n'est  que  dans  des  intentions 
contre-révolutionnaires  qu'ils  abandonnent 
leurs  foyers  et  franchissent  d'immenses 
pays,  et  que,  Paris  opprimé,  la  liberté  est 
perdue  pour  toute  la  France  ;  considérant 
que  le  seul  moyen  d'arrêter  ce  torrent  et 
de  prévenir  ses  ravages  est  de  couper  la 
communication  de  Marseille  avec  Valence 
et  Lyon,  arrêtant  que  le  Comité  de  salut 
public  de  la  Convention  sera  invité  à  pren- 
dre  cette   mesure   dans   la   plus  grande 


LKSPIllT  PIIJLIG  A  PAIUS  DE  JUILLET  A  SEl'TKMBHE  1793 


:t07 


coiisiiU'ialion  et  à  faire  porter  dans  les 
plaines  de  Valence  cl  sur  les  rives  du 
lUiône  une  force  armée  suffisante  pour 
contenir  les  rebelles  et  réprimer  les  i)ro- 
grès  de  la  rébellion,  en  outre,  ù  ordonner 
(jiie  coite  force  année  se  portera  sur  Avi- 
gnon pour  ranimer  les  patriotes  persécu- 
tés et  repousser  les  Marseillais  rebelles 
Jusque  dans  leurs  murs. 

Le  Comité  présente,  en  outre,  commi'  un 
motif  puissant  de  roiisidéralion  que,  dans 
ce  moment,  Lyon  organise  dos  bataillons, 
que  déjà  plus  de  10,000  hommes  sont  armés 
et  doivent  se  réunir  aux  Marseillais,  qu'en- 
fin la  manufaclurc  de  Sainl-Klieniie  est  à 
la  porte  do  cette  ville  et  dans  la  main  des 
révoltés,  et  qu'il  y  a  urgence  de  prendre 
une  résolution  vigoureuse  à  cet  égard. 

2  juillet  1793. 

Extrait  du  rcgi-stro  des  délibérations  du  Co- 
mité de  iiurveillance  du  Département  de  l'ari», 
A.  N.,  lili^  81'^  (anc«  BR'*  n°  20),  fol.  77. 

1063.  —  Exlrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  do  Paris,  portant  que  les 
commandants  des  sections  sont  autorisés 
il  faire  faire  une  salve  d'artillerie  do  trois 
coups  par  pièce  de  4,  on  considération  de 
l'ouverture  des  Assemblées  primaires  pour 
l'acceptation  de  la  Constitution  ;  les  ca- 
nonniors  ne  mettront  qu'une  charge  d'une 
demi-livre,  ils  auront  l'attention  de  pré- 
venir les  citoyens  d'ouvrir  leurs  croisées, 
pour  éviter  que  l'explosion  ne  casse  les 
vitres.  Les  salves  se  feront  dans  toutes  les 
sections  îx  9  heures  très  précises  du  soir, 
les  lommandanls  des  sections  sont  char- 
gés de  veiller  à  la  stricte  exécution  du 
présent  ordre. 

Les  rapports  de  la  force  année  signa- 
lent :  1"  la  remise  au  commandant  du 
poste  du  (iardo-.Mouble  do  quatre  reçus 
signé»  de  V.  Uayard,  qui  constatent  qu'on 
a  enlevé  dudit  lieu  plusieurs  effets  appar- 
tenant au  défunt  citoyen  Thierry  ;  2"  l'ar- 
restation, à  minuit,  dans  la  section  des 
Tuileries,  du  gendarme  Jacques  Benoit, 
en  état  d'ivresse,  qui  s'est  dit  gardien  d'un 
député  en  arrestation,  rue  Saint  Honoré. 

3  juillet  1793. 
Extraits   conformes   (2  pièces),  A.  A'.,  AF'^' 
1470,  BD«  70. 


En  effet,  le  gendarme  lîonolt  .avait  été  chargé 
le  2'i  juin  1793,  de  la  garde  du  député  Bertrand 
La  Ilosdinière.  Cf.  le  t.  VIII  de  notre  Ri^pertoire, 
n°  308G. 

1064.  —  Exlrait  de  l'ordre  du  jour  de 
l'état-major  général  de  la  municipalité  de 
Paris,  par  lequel  le  Commandant  général 
annonoe  le  départ,  oc  même  jour,  pour 
Versailles,  d'un  petit  convoi  d'artillerie,  et 
en  recommandant  toujours  la  même  sur- 
veillance dans  les  réserves  et  patrouilles, 
invite  ses  concitoyens  à  conserver  cette 
même  union  qui  maintient  si  bien  la  tran- 
quillité j)ul)lic|ue,  et  à  former  promple- 
menllo  détacheinoiit  pourPont-do-l'.Xrche, 
Vernon  et  Pacy  ;  à  mesure  que  les  citoyens 
seront  enrôlés  dans  les  sections,  ils  se- 
ront envoyés  à  la  Nouvelle-France.  Le 
Commandant  général  engage  encore  ses 
concitoyens  à  ne  pas  négliger  l'arresta- 
tion des  militaires  de  tout  grade  à  la  solde 
de  la  Uépubliquo,  lorsqu'ils  ne  seront  pas 
munis  de  passeports  en  règle  ou  de  pa- 
piers constatant  leur  civisme,  avec  ordre 
de  les  conduire  toujours  à  la  Courlille.  Il 
invile  aussi  ses  frères  d'armes,  les  canon- 
niers,  à  ne  plus  tirer  le  canon  jusqu'à 
nouvel  ordre  et  à  ménager  la  poudre  dont 
le  besoin  est  urgent  pour  nos  armées. 

4  juillet  1793. 
lùxlrails  conformes   (2  pièces),   A.  N.,  AF'^ 
1470,  BB-'  70. 

1061).  —  E.\trait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
la  force  ai'mée  de  Paris,  annonçant  ([uc, 
le  dimanche  7,  il  y  aura  exercice  à  feu 
aux  Champs-Elysées,  à  7  heures  précises 
du  matin,  par  les  canonniers  des  1",  3», 
4"  el  o"=  légions.  Les  commandants  des 
sections  sont  invités  à  envoyer  sur-le- 
champ  au  Maire  les  étals  do  ceux  de  leurs 
frères  d'armes  qui  ont  droit  à  l'indomnitc 
des  31  mai,  1"' et  2  juin  derniers,  et  fe- 
ront de  même  battre  la  caisse  pour  enga- 
ger les  citoyens  de  bonne  volonté  à  se 
faire  enregistrer  pour  le  détachement 
des  subsistances,  destiné  au  département 
de  l'Eure.  La  même  exacliUide  est  recom- 
maudée  dans  les  réserves  el  patrouilles. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent un  incendie  chez  un  boulanger, 
rue  do  la  lluchelle,  et,  à   la  porte  de   la 


308 


CHAPIïHE  I".  —  JOUHNÉES  HISTORIQUES  DE  l,A  UÉVOLUTlON 


Halle  au  blé,  un  rassemblement  assez 
nombreux,  occasionné  par  la  mauvaise 
(lualilé  el  le  prix  de  l'avoine  ;  ils  signalent 
la  consignation,  au  poste  des  Piques,  d'une 
voilure  venant  de  Vincennes,  chargée  de 
meubles,  malles  et  autres  effets,  le  voitu- 
rier  n'ayant  pas  de  papiers. 

5  juillet  1793. 

Extraits  conformes  (2  pièces),  .A.  N.,  AF'^' 
1470,  nS'  76. 

1066.  — Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  lu 
garde  nationale,  déclarant  qu'il  n'y  a  rien 
eu  d'extraordinaire,  ce  jour,  à  l'ordre  gé- 
néral, non  plus  que  dans  les  rapports  de 
la  force  année,  sinon  l'arrestation  de  deux 
particuliers,  marquant,  la  nuit,  les  mai- 
sons avec  de  Ja  craie  noire,  et  que  les 
rondes  et  patrouilles  ont  été  faites  exac- 
tement. 

6  juillet  1703. 

Extraits,  signés  de  Clément,  secrétaire  de 
TEtat-major  général,  A .  N.,  AF'^'  1  MO,  BB^  76. 

1007.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  par  lequel  le  Comman- 
dant général  invite  ses  concitoyens  à  dé- 
ployer la  plus  grande  exactitude  dans  les 
différents  postes,  surtout  à  ceux  des  assi- 
gnats, des  caisses  et  des  arsenaux,  ils 
doivent  toujours  être  très  complets,  et  les 
adjudants  généraux,  chargés  de  leur  sur- 
veillance, s'assureront,  sous  leur  responsa- 
bilité, de  leur  complément.  Le  poste  du 
Pont  Tournant  sera  fourni,  à  compter  du 
lundi  8  juillet,  par  celui  de  la  Convention 
nationale.  L'ordre  annonce  le  départ,  le 
9  de  ce  mois,  pour  l'armée  de  la  Moselle, 
d'un  convoi  d'artillerie.  Les  volontaires 
des  sections,  qui  doivent  partir  pour  le  dé- 
partement de  l'Eure,  iront  se  faire  enregis- 
trer au  Bureau  central  du  recrutement, 
rue  Barbette,  n°  13,  d'où  on  les  enverra  à 
la  caserne  de  la  Nouvelle-France,  pour  les 
former  en  compagnies,  pourvoir  de  suite 
à  leur  habillement,  équipement  et  à  leur 
prompt  départ. 

Les  commandants  de  sections,  de  garde 
au  Temple,  continueront  toujours  à  re- 
mettre avec  exactitude  aux  membres  du 
Conseil  du  Temple  l'état  général  el  nomi- 
natif de  la  garde. 

Les  rapports  de  la  force  armée  mention- 


nent la  sortie  du  Garde  Meuble  de  3  voies 
de  bois  et  de  4  rideaux,  tous  effets  appar- 
tenant au  défunt  citoyen  Thierry  ;  ils  si- 
gnalent également  un  boulanger,  rue  de 
Sèvres,  n°  970,  qui  a  été  vu  par  plusieurs 
citoyens  donnant  du  pain  à  des  femmes, 
à  minuit  et  demi  ;  un  particulier,  «n  vou- 
lant se  baigner  à  la  pointe  de  l'île  Lou- 
viers,  s'est  noyé,  sans  qu'on  ait  pu  lui 
porter  aucun  secours. 

7  juillet  1793. 
Extraits   conrorraes   (2  pièces),  A.  A'.,  AF'^ 
1470,  BB'  76. 

1068.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  prévenant  les  sept  pre- 
mières sections,  qui  ont  fourni  leurs  ca- 
nons pour  la  Vendée,  que  les  canons  se- 
ront remplacés,  mercredi  prochain,  que  la 
liste  indicative  de  ces  sections  sera  insérée 
dans  l'ordre  de  demain,  ainsi  que  le  lieu 
où  elles  devront  se  présenter,  pour  que 
le  remplacement  leur  soit  fait,  le(|uel 
continuera  pour  les  autres  sections,  au 
fur  et  à  mesure  qu'il  y  en  aura.  L'ordre 
annonce  qu'il  y  aura,  le  mercredi  suivant, 
aux  Chartreux,  une  expérience  des  pou- 
dres de  la  fabrication  du  sieur  Barthélémy, 
et  invite  les  sections  à  y  envoyer  des  com- 
missaires instruits.  Les  femmes  des  gen- 
darmes de  la  33'  division  sont  également 
invitées  à  se  faire  enregistrer  dans  les 
comités  des  sections  respectives  de  leur 
domicile,  munies  des  pièces  constatant 
leurs  réclamations,  avec  déclaration  por- 
tant que  le  Commandant  général  s'occu- 
pera de  solliciter  les  secours  pressants 
dont  elles  peuvent  avoir  besoin,  les  com- 
mandants des  sections  feront  battre  la 
caisse  en  conséquence. 

Le  Commandant  général  exhorte  ses 
concitoyens  à  respecter  ceux  qui  sont  de 
garde  el  enjoint  de  mettre  en  état  d'arres- 
tation les  méchants  qui  se  permettent  des 
injures  et  des  invectives. 

Plusieurs  lettres  destinées  aux  sections 
ayant  éprouvé  beaucoup  de  retard  par  la 
négligence  que  mettent  les  ordonnances  h 
se  rendre  à  leur  poste  à  la  Maison  com- 
mune, le  Commandant  général  se  verra 
obligé  d'infliger  une  punition  exemplaire 
à  ceux  qui  manqueront  à  leur  devoir.  Les 


l/ESPniT  l'Ilil.ir,  A  l'ARIS  hK  .iril.l.KT  A  SKPTKMIIRE  IT'J.l 


30'.» 


réserves  seront  toujours  de  !iO  hommes, 
avec  la  même  suivcillance.  Vu  le  départ 
de  la  gendarmerie,  jusqu'à  nouvel  ordre, 
chaque  section  enverra  deux  ordonnances 
à  la  Maison  commune  ;  les  adjudants  de 
sections  veilleront  à  ce  qu'elles  soient 
exactement  rendues  tous  les  jours  audit 
poste. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  l'arrestation,  vers  1  heure  du 
matin,  par  une  patrouille  de  la  section  de 
rOhservatoire,  d'un  cabriolet  sans  conduc- 
teur, qui  a  été  mis,  avec  le  cheval,  en 
fourrière  chez  le  citoyen  Hunot,  rue  Saint- 
Jacques. 

8  juillet  1793. 

Extraits  conformes  (1  pièces),  A.  N.,  AF''' 
1170,  nD-i  76. 

1000.  —  Arrêté  du  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département  de  Paris,  décidant 
que  le  citoyen  Franchel  se  transportera 
au  Conseil  général  de  la  Commune,  lui 
exposera  que  des  particuliers,  cafetiers 
et  autres  marchands  détaillants,  font  des 
bous  depuis  1  sol  jusqu'à  7  et  8  sols,  bons 
que  l'on  doit  roiiardor  comme  de  la  fausse 
monnaie,  ce  qui  est  défondu  par  toutes 
les  lois  et  ce  qui  facilite  particulièrement 
l'accaparement  de  la  monnaie  de  cuivre, 
et  dcMiandura  que  le  Cousoil  général  em- 
ploie tous  les  moyens  que  la  loi  lui  donne 
pour  faire  cesser  très  promplement  un 
abus,  aussi  nuisible  à  l'intérêt  public,  et 
qui  porto  atteinte  à  la  liberté  d'>s  citoyens. 

9  juillet  1793. 

Elirait  ihi  registre  des  iléliliératiotn  du  Co- 
mité de  surveilhince  du  I).''|iai'(cinent  de  l'aris, 
A.N.,  BB^  81  \  (anc'  Bl!'*  '10),  fol.  90. 

1070.  —  Extrait  de  l'oidrc  du  jour  de  la 
g.irde  nationale  parisienne  ,  annonçant 
(jue  les  sections  qui  recevront,  le  lende- 
main, à  l'Arsenal,  le  reni|)lacemcnt  des 
canons  qu'elles  ont  donnés  pour  la  Ven- 
dée, sont  celles  de  la  République,  des 
Tuileries,  du  Mont-lîlanc,  du  l.uxembourgr, 
de  Beaurepaire,  des  Invalides  et  de  la 
Maison-Commune. 

Toujours  la  mèinc  surveillatuu  et  exac- 
littide  dans  les  réserves  et  [lalrouillcs. 

9  juillet  1793. 
E^trait  non  signé,  A.  N,,  l$B'7G. 


1071.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale  parisienne,  portant  que, 
le  dimanche  suivant,  14  juillet,  les  canon- 
niers  des  2',  i"  îi«  et  6°  légions  feront 
l'exercice  à  feu  aux  Champs-Elysées,  à 
ii  heures  du  matin  très  précises. 

Le  Commandant  général  (Hanriot),  in- 
vite de  nouveau  les  commandanis  des  sec- 
tions à  s'occuper  le  plus  promptement 
possible  de  la  formation  de  leur  contin- 
gent pour  le  département  de  l'Eure,  à  faire 
enregistrer  les  citoyens  de  bonne  volonté, 
rue  Barbette,  n°  13,  et  à  les  faire  con- 
duire de  là  à  la  caserne  de  la  Nouvelle- 
France. 

10  juillet  1793. 

Extraits  conlormos  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  DU-1  76. 

1072.  —  Uéception  par  le  Comilé  de 
salut  public  du  Département  de  Paris, 
d'une  députation  de  boulangers,  qui  a  fait 
part  des  difficultés  qu'ils  éprouvent  à  se 
procurer  des  farines,  ce  qui  met  une  par- 
tie des  boulangers  dans  la  détresse,  le 
président  a  engagé  la  députation  u  rédiger 
et  à  lui  remettre  une  série  de  leurs  obser- 
vations, pour  aviser  aux  moyens  les  plus 
propres  à  calmer  leurs  justes  inquiétudes. 

10  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Co- 
mité de  surveillance  du   Département  de  Paris, 
A.  N.,  U\i-'  81  ^  lauc'  BU'*  20),  fol.  99. 

1073.  —  Extrait  de  l'oidro  du  jour  de  la 
garde  nalionale,  noliliant  qu'à  compter  du 
lendemain  12,  toutes  les  gardes  de  la 
Convention,  du  Temple  et  de  la  réserve 
se  monteront  à  midi  1res  précis,  et  non  à 
1  heure  et  demie,  les  adjudants  de  sec- 
lions  feront  part  de  cette  mesure  aux  ci- 
toyens, et  les  adjudants  généraux  veille- 
ront à  son  exécution. 

l.e  Commandant  général  (Hanriot)  re- 
commande de  nouveau  à  ses  concitoyens 
de  mellre  la  plus  grande  activité  et  sur- 
veillance dans  le  service,  les  réserves  se- 
ront réduites  à  2:i  hommes,  mais  à  con- 
dition que  le  nombre  soit  toujours  bien 
complet. 

II  juillet  1793. 
Extraits   confonncs   {?  pipces\    A.  \..  .\1''^ 
l'i7(),  BI)'  70. 


;tio 


CIIAPITHE  1".  —  JOL'UiNÉES  HISTOIUQL'ES  DE  l,\  IlÉVOLUTION 


1074.  —  Arrêté  du  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département  de  Paris,  portant 
(|u'il  sera  écrit  à  tous  les  Comités  révolu- 
tionnaires des  48  sections  de  Paris  de 
dresser  l'état  du  nombre  des  volontaires 
qu'elles  ont  à  leur  disposition,  des  armes 
qu'elles  ont  à  leur  donner,  des  poudres  et 
autres  munitions,  et  que  cet  état  sera 
envoyé  au  Comité  le  18  courant. 

11  juillet  1793. 

E.ttrait  du  registre  des  déliliération.s  du  Co- 
mité de  siirvcillanco  du  Dopaiteiiient  de  Paris, 
A.  N.,  BU-''  81*  (anc>  DU^*  20\  fol.  101. 

1075.  —  Arrêté  du  Comité  de  salut  pu- 
Idic  du  Département  de  Paris,  sur  linvi- 
talion  adressée  au  citoyen  Colionibcau  de 
l'aire  parvenir  au  Comité  les  procès-ver- 
baux des  séances  du  Comité  révolution- 
naire central,  ledit  Collombeau  ayant  ré- 
pondu qu'ils  ont  été  emportés  lors  de  la 
translation  du  Comité,  décidant  qu'il  sera 
écrit  au  citoyen  Rousseville,  qui  était  alors 

secrétaire. 

11  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comito 
di!  .«urveillaiiro  du  Dépiirtement  de  Paris,  A.K., 
DB^  81  \  (anc'  BU':»  20),  fol.  103. 

1070.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do  la 
giirJe  nationale,  portant  qu'en  vertu  d'un 
arrêté  du  Conseil  général  de  la  Commune 
du  m  .juillet,  qui  ordonne  que  la  force 
armée  continuera  de  faire  des  patrouilles, 
pour  empêcher  et  dissiper  les  rassemble- 
ments autour  des  boulangers,  le  Comman- 
dant général  invite  la  force  armée  des 
sections  à  faire  de  fréquentes  patrouilles 
le. jour  cl  la  nuit,  et  ù  dissiper  tous  les 
iMssemlilemeiits,  et  charge  les  chefs  et 
adjudants  généraux  des  légions  à  veiller  à 
l'exécution  de  cet  arrêté.  11  est  à  remar- 
quer que  le  service  s'est  encore  fait  ave(; 
beaucoup  d'exaclitudi'  et  devra  être  con- 
tinué de  même. 

12  juillet  1793. 

Extr.iils  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'IUat-maior  général  (2  pièces),  A.  N., 
Al'>^'  1170,  BB3  70. 

1077.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  annonçant  qu'à  partir  du 
13,  l'ordre  général  se  donnera  à  8  heures 
piéc'ics  du  matin,  que  les  gardes  de  la 


Convention,  du  Temple  et  de  la  Réserve 
devront  se  monter  à  midi  précis,  et  que 
les  réserves  seront  toujours  de  2.'>  hom- 
mes bien  au  complet. 

Les  rapports  de  la  force  armée  font 
<onnaitre  qu'un  maître  couvreur,  nommé 
Binet,  rue  de  la  Tournelle,  prés  de  la 
pompe,  criait  pendant  la  nuit,  depuis  sa 
fenêtre,  ([ui  vive!  à  chaque  passant,  le 
commandant  du  poste  de  la  place  aux 
Veaux  l'ayant  prié,  au  nom  de  la  loi,  de 
se  taire,  cet  individu  ne  répondit  à  cette 
invitation  que  par  des  inveclives  et  des 
ordures  grossières.  D'après  ces  mêmes 
rapports,  la  veille,  à  '■>  heures  du  soir,  au 
poste  Saint-Paul,  fut  retiré  de  l'eau  un 
cadavre,  qui  a  été  remis  à  sa  famille,  la- 
quelle l'a  reconnu. 

12  juillet  1793. 

Extrails  conformes  (2  pièces),  A.  A'..  AI"'^ 
1470,  BB'  7U. 

1078.  —  Extrait  de  l'ordi-e  du  jour  de 
la  garde  nationale,  ne  mentionnant  que 
quelques  arrestations  de  soldats  et  celle 
d'un  individu,  prévenu  de  fabrication  de 
faux  assignats  et  conduit  chez  le  commis- 
saire de  la  section  de  la  BultedesMoulins. 

13  juillet  1793. 

Extraits,  signés  do  Clément,  secrétaire  de 
rEtal-major  général  (2  pièces),- ^.  A'.,  AF'^ 
1170,  Bli^  70. 

1070. —  Délibération  du  Comité  de  s.ilut 
public  du  Déparlcment  de  Paris,  déridant 
(jue  l'adresse  aux  48  sections  sera  envoyée 
aux  journalistes,  avec  invitation  de  l'in- 
sérer dans  leurs  journaux,  et  sur  la  lecture 
d'un  ordre  du  Commindant  génér.il  de  la 
garde  parisienne  aux  canonniers  des  sec- 
lions,  à  l'elTct  de  ne  pas  prodiguer  inutile- 
ment la  poudre,  chargeant  le  citoyen  De- 
lespinede  se  transporter  dans  les  arsenaux, 
de  les  visiter  et  d'en  rendre  compte,  aOn  de 
tranquilliser  ceux  qui  pourraient  craindre. 

13  juillet  1793. 
E:itrait  du  registre  dos  délibérations  du  Comité 
(lo  surveillance  du  Dé|iarlonieiit  di;  Paris,  ^.  A'., 
UB^i  81^  (anc'  BB'*  20),  fol.  lOâ. 

1080.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  <le 
la  force  année  de  Paris,  invitant  les  a^- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMUIIE  1793 


311 


judants  de  sections  à  faire  leurs  rondes- 
majors  très  exactement,  déclarant  que  les 
réserves  seront,  jusqu'à  nouvel  ordre,  por- 
tées à  ;iO  hommes  bien  complots,  dans 
chaque  section,  recommandant  la  plus 
grande  surveillance,  et  surtout  que  les 
patrouilles  soient  très  fréquentes  autour 
des  établissements  [lublics. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent l'assassinat  du  citoyen  Marat,  la 
veille  au  soir,  chez  lui,  et  l'arrestation  de 
la  femme  qui  a  commis  le  crime,  laquelle 
a  été  conduite  ù  l'Abbaye. 
14  juillet  1793. 

Extraits   conformes   (2  pièces),  A.  N.,   W^'^ 
1470,  DB»  7G. 

1081.  —  Notification  au  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  de  l'exis- 
tence de  groupes  dans  lesquels  se  portent 
de  prétendus  patriotes,  qui  engagent  par 
leurs  déclamations  à  venger  la  mort  de 
Marat  en  assassinant  la  veuve  Capet  et 
son  fils;  mandat  donné  au  citoyen  Génois 
d'écrire  au  Commandant  général  de  la 
force  armée  de  Paris  pour  l'engager  adon- 
ner des  ordres  à  l'effet  de  multiplier  les 
patrouilles,  et  envoi  de  la  lettre  en  question . 
'  Arrêté  du  même  Comité,  chargeant  l'un 
de  ses  membres  (Franchet)  de  se  trans- 
porter à  l'instant  à  l'Administration  de 
Police  pour  y  prendre  des  renseignements 
sur  l'assassinat  dii  patriote  Marat  et  sur 
son  assassin,  et  décidant  en  outre  qu'il 
sera  fait  une  adresse  au  peuple  de  Paris 
sir  cet  objet,  adresse  dont  la  rédaction 
est  confiée  au  citoyen  Marchand,  qui  en 
donne  lecture;  son  impression,  au  nombre 
de  1,200  exemplaires,  est  arrêtée. 

Compte  rendu,  par  le  citoyen  Franchet, 
de  la  mission  qui  lui  a  été  coniiée  ;  il  lui  a 
été  répondu,  à  l'Administration  de  Police, 
(]ue  la  femme  qui  a  assassiné  .Marat  s'était 
dite  femme  d'un  ci-devant  et  native  de 
Caen,  et  que  l'on  poursuivait  cotte  affaire 
avec  chaleur. 

lléception  d'une  lettre  du  Comité  révo- 
lutionnaire de  Moiilreuil,  dont  copie  est 
envoyée  aux  Comités  de  sûreté  générale 
et  de  salut  public,  et  aux  ministres  de  l'in- 
térieur et  de  la  guerre. 

Mandat  donné  par  le  Comité  aux  citoyens 
Marchand  et  llarny  à  l'effet  d'assister  i\  la 


représentation  de  la  pièce  intitulée  Vtr- 
ijinie,  qui  se  joue  au  Théâtre  de  la  Répu- 
blique, pour  veiller  à  ce  qu'il  n'y  ait  rien 
de  contraire  aux  principes. 

14  juillet  1793,  matin. 
Exirait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlemcnt  de  Paris,  A.N., 
BU'  81'^  (ano'  BB"  20),  fol.  106. 

1082.  —  Arrêté  du  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département  de  Paris,  décidant 
qu'il  sera  écrit  aux  48  sections,  afin  de  les 
inviter  à  tirer  des  dépôts  qui  pourraient 
exister  une  certaine  quantité  de  pistolets 
et  armes  défensives,  pour  les  mettre  à  la 
disposition  des  Comités  de  surveillance, 
où  les  membres  sont  journellement  expo- 
sés, soit  dans  leurs  Comités,  soit  dans  les 
différentes  missions  qu'ils  ont  à  remplir. 

14  juillet  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
fie  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  Sl-^  (anc'  BB'*  20),  fol.  107. 

1083.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do 
la  garde  nationale,  portant  injonction  îi, 
tous  officiers  et  sous-officiers  de  ligne, 
légions,  volontaires  et  autres,  infanterie 
et  cavalerie  quelconque,  à  la  solde  de  la 
République,  tant  ceux  qui  sont  déjà  ici, 
que  ceux  qui  arriveront  dorénavant,  d'al- 
ler se  faire  reconnaître,  dans  les  24  heures, 
ainsi  que  cela  se  pratique  dans  toute  ville 
de  guerre,  chez  le  citoyen  Hémart,  com- 
mandant de  la  gendarmerie,  rue  Meslay  ; 
en  conséquence,  tous  les  commandanls 
de  postes  et  patrouilles  arrêteront,  de  jour 
et  de  nuit,  tous  lesdits  militaires  qui  ne 
pourraient  pas  justifier  de  s'y  être  présen- 
tés. Ces  mômes  militaires  seront  tenus 
également,  souspoine  d'arrestation, dépor- 
ter toujours  leur  uniforme;  les  comman- 
danls de  sections  feront  battre  la  caisse, 
pour  faire  publier  le  présent  article  de 
l'ordre  dans  leurs  arrondissements  res- 
pectifs, et  veilleront  à  son  exécution. 

La  plus  grande  surveillance  est  toujours 
recommandée,  les  réserves  de  ;iO  hommes 
seront  toujours  bien  complètes  et  les  pa- 
trouilles le  plus  fréquentes  possible,  sur- 
tout  autour  des  établissements  publics. 
15  juillet  1703. 
Kxiraits  conformes  (2  [liéces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  BB3  70. 


312 


CIIAI'ITUE  I".  —  JOUllNÉKS  HISTOHIQUKS  DE  LA  KÉVOLUTIOX 


1081.  —  Compte  rondu  t^ciit  au  Comité 
de  salut  public  du  Département  de  Paris, 
par  le  sieur  Delespine,  de  la  mission  dont 
il  avait  été  chargé  auprès  du  ministre  de 
l'intérieur,  d'où  il  résulte  que  le  minisire 
a  pris  toutes  les  mesures  pour  faire  par- 
venir des  farines  à  Paris;  mandat  donné 
aux  citoyens  Moissard  et  Delespine,  à 
l'effet  de  conférer  avec  le  maire  de  Paris, 
au  sujet  des  moyens  de  subsistances,  ad- 
mission du  citoyen  Garin  au  Comité,  qui 
l'a  engagé  à  donner  le  nom  des  munici- 
palités qui  arrêtent  les  grains  et  farines 
achetés  pour  l'approvisionnement  de  Paris, 
ainsi  que  celui  des  marcliands,qui  les  ont 
vendus,  et  le  nombre  des  sacs  arrêtés. 

15  juillet  1793,  malin. 
E.xlrait  du  registre  des  délibiiralions  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  do  Parif,  A .  JV. , 
Wi'  81A(anc'  BD'*  20),  fol.  108. 

1083.  —  Communication  au  Comilé  de 
salut  public  du  Département  de  Paris,  d'une 
lettre  des  administrateurs  de  Police,  annon- 
çant que  les  citoyens  prévenus  d'avoir  foulé 
aux  pieds  le  bonnet  de  la  Liberté,  dans  la 
seclion  des  Fédérés,  ont  été  mis  en  liberté, 
l'un  sur  sa  parole,  l'autre  sous  la  respon- 
sabilité de  deux  citoyens,  que  le  troisième 
enfin  n'est  pas  encore  arrêté. 

Invitation  adressée  au  citoyen  Ilanriot, 
commandant  de  la  garde  parisienne,  à 
l'effet  de  se  rendre,  le  lendemain  à  midi,  au 
Comité,  pour  traiter  avec  lui  d'affaires 
importantes. 

Arrêté  du  Comilé,  chargeant  deux  com- 
missaires, pris  dans  son  sein  et  autorisés 
par  le  Comité  de  sûreté  générale  de  la 
Convention  et  le  Conseil  exécutif,  de  se 
transporter  dans  les  municipalités  dési- 
gnées par  le  citoyen  Carin,  et  surtout 
dans  celles  où  les  marchés  de  gr.iins  et  de 
farines  faits  par  ledit  Carin  seront  les  plus 
considérables,  à  l'effet  de  leur  donner 
connaissance  du  décret  du  '.'>  juillel,  dans 
le  cas  où  il  ne  leur  serait  pas  encore  par- 
venu, en  les  invitant  à  se  conformer  à  la 
loi  et  à  laisser  passer  les  grains  et  farines 
vendus  pour  la  provision  de  Paris. 

Arrêté  du  Comité,  décidant  que,  le  jour 
des  funérailles  do  Maral,  il  ira  en  pompe 
avec  une  bannière  surmontée  d'un  crêpe 


funèbre,  que  son  arrêté  sera  communiqué 
au  Conseil  général  de  la  Commune  et  au 
Déparlement,  et  qu'il  sera  demandé  au 
Comité  des  travaux  publics  et  au  Dépar- 
tement quelle  place  son  Comité  doit  tenir 
dans  la  marche  de  la  cérémonie. 

15  juillet  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  de  Paris,  A.  N., 
liii'  81  ^  (anc'  DU'*  20),  fol.  109,  110. 

1080. —  Délibération  du  Comilé  de  salut 
public  du  Département  de  Pari%,  chargeant 
les  citoyens  Nicolas  et  Marchand  de  se 
rendre  à  Soissons,  à  Meaux  et  autres  en- 
droits qu'ils  croiront  nécessaires,  de  faire 
auprès  des  administrateurs  et  officiers 
municipaux  toutes  les  démarches  qu'ils 
croiront  justes  et  utiles,  de  leur  commu- 
niquer les  lois  des  1""  et  5  de  ce  mois,  qui 
défendent  d'attenter  à  la  libre  circulalion 
des  grains,  en  les  invitant  à  les  faire 
exécuter  avec  la  plus  scrupuleuse  exac- 
titude; chargcanl  également  le  citoyen 
Génois  de  prendre  des  renseignements 
sur  le  compte  d'un  nommé  Girouart,  im- 
primeur-libraire, rue  du  Bout-du-Monde, 
n»  47,  près  celle  Montmartre,  dénoncé 
par  le  citoyen  Vincent,  secrétaire  général 
de  la  guerre,  comme  imprimant  des  ou- 
vrages contre-révolulionnaires. 

IG  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
do  surveillance  du  I^é()arlement  de  Paris,  A.  N., 
HD^  Sl'^  (anc'  BB'*  20),  fol.  111,  112. 

1087  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  rappelant  qu'il  a 
été  mis  à  l'ordre  de  la  veille  que  les  offi- 
ciers et  sous-ofticicrs,  à  la  solde  de  la 
République,  iraient  se  faire  reconnaître 
chez  le  citoyen  llémart,  commandant  de 
la  gendarmerie,  et  ajoutant  qu'ils  pour- 
ront aussi  aller,  pour  le  même  objet,  chez 
le  citoyen  Roch  l.ouvet,  chargé  do  la  po- 
lice militaire,  rue  du  Battoir,  n"  21. 

La  plus  grande  surveillance  et  exacti- 
tude dans  le  service  est  toujours  recom- 
mandée, ainsi  que  les  patrouilles. 

D'après  les  rapports  do  la  force  armée, 
beaucoup  de  boulangers  se  plaignaient,  la 
veille,  à  la  Halle,  de  manquer  de  farine, 
la  Municipalité  en  promettant  plus  qu'elle 


|;KSPKIÏ  public  a  PAKIS  DK  JUII.LKT  a  SEPTKMBHE  1793 


:M3 


I 


n'en  donnait  réellement,  et  voulaient  mal- 
traiter les'  deux  inspecteurs  des  subsis- 
tances, heureusement  la  force  armée  est 
venue  à  bout  de  calmer  cette  efl'erves- 
cencc.  A  2  heures  du  matin,  4  ou  S  ci- 
toyens ont  vu  un  boulanger  remettre  seize 
pains  au  cal)aretier  de  la  rue  des  Capu- 
cines, au  coin  de  celle  du  Luxembourg. 

IG  juillet  !7n3. 
Kxtraits    conformes   (?   pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1170,  BU-170. 

1088.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  par  lequel  le 
Commandant  général  (Hanriol)  invite  les 
chefs  de  légions  à  surveiller  et  faire  sur- 
veiller tous  les  postes  de  leurs  arrondis- 
sements respectifs  et  à  faire  compléter  tous 
ceux  qui  seront  incomplets,  déclare  qu'il 
a  vu  avec  satisfaclion  le  service  de  nuit 
1res  exactement  fait,  et  exhorte  ses  conci- 
toyens à  exercer  la  même  surveillance,  si 
nécessaire  au  repos  commun.  Les  réserves 
seront  toujours  de  '60  honimos  et  les  pa- 
trouilles à  l'ordinaire. 

17  juillet  1793. 
Extraits,   si{-'nés    île    Clément,   secrétaire   de 
l'Elat-mRJnr   gi'néral    (1    pièces),    A.  A'.,   AT'^' 
1170,  liW  76. 

1089.  —  Dépôt,  par  le  citoyen  Guigues, 
au  Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  du  rapport  sur  l'arrestation  du 
citoyen  Girouarl,  imprimeur,  provoquée 
par  le  citoyen  Vincent,  secrétaire  général 
de  la  guerre,  d'après  une  lettre  du  citoyen 
Cellier,  commissaire  du  pouvoir  exécutif  à 
l'armée  du  Nord,  avec  arrêté  du  Comité, 
décidant  que  le  citoyen  (jirouart  sera  con- 
iluit  au  Comité  de  sijreté  générale  de  la 
Convention  avec  les  imprimés  trouvés 
chez  lui. 

Arrêté  du  Comité, autorisant  le  citoyen 
llarny  à  traiter  avec  les  rédacteurs  des 
journaux  intitulés  Etienne  Feuillant  et  le 
Moniteur  pour  insérer  dans  leurs  feuilles 
les  articles  qu'il  leur  enverra. 

Autre  arrêté,  portant  que  le  secrétaire 
de  l'Assemblée  ^jénérale  de  la  section  des 
Cravilliers  sera  invité  à  donner  copie  au 
Comité  du  rapport  fait  à  l'.Assemblée  gé- 
nérale par  les  commissaires  envoyés  dans 
plusieurs    municipalités    pour  s'informer 


des  marchés  passés  par  Garin,  et  que  le 
boulanger  chez  qui  on  a  trouvé  du  pain, 
dans  lequel  on  soupçonne  qu'il  est  entré 
de  la  farine  d'orge  ou  d'avoine,  sera  invité 
à  se  rendre  au  Comité. 

Lecture  d'une  affiche  envoyée  au  Comité 
par  la  section  de  1792,  par  laquelle  elle 
rapporte  sa  décision  du  11  juillet,  qui 
nommait  deux  commissaires  pour  aller 
prendre  des  renseignements  dans  le  dé- 
partement de  l'Eure,  affiche  qui  a  été 
placardée  et  envoyée  au  Comité  de  salut 
public  de  la  Convention  nationale,  ù  la 
Commune  et  aux  47  autres  sections,  pour 
les  désabuser  sur  son  prétendu  incivisme  ; 
le  Comité  a  applaudi  à  celle  mesure. 

Compte  rendu  écrit  par  le  citoyen  De- 
lespine,  chargé  de  visiter  les  magasins  à 
poudre,  tant  de  r.\rsenal  que  du  ci-devant 
Palais- Bourbon,  par  lequel  il  déclare 
qu'ils  sont  assez  bien  en  ordre  et  appro- 
visionnés, et  donne  un  détail  précis  de  ce 
qu'il  y  a  trouvé,  ainsi  que  des  observa- 
tions qu'il  a  été  dans  le  cas  de  faire,  rela- 
tivement au  corps-de-garde  du  Palais- 
Bourbon  et  au  détachement  de  canon- 
niers  à  y  installer. 

17  juillet  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BC^  81'^  (anc'  DB'*  20),  fol.  114,  115. 

1090.  —  Réception  par  le  Comité  de  sa- 
lut public  du  Département,  des  commis- 
saires des  sections  de  Paris  et  des  com- 
munes du  Département,  qui  ont  déposé 
sur  le  bureau  les  détails  par  écrit  à  eux 
demandés  par  le  Comité  pour  le  18. 

Invitation  faite  au  citoyen  Garin,  à  l'ellet 
de  se  ressouvenir  de  sa  promesse  de  four- 
nir des  notes  touchant  les  subsistances  et 
de  les  envoyer  dans  le  jour. 

Arrêté  du  Comité,  donnant  mandat  au 
citoyen  Clémence,  à  l'eQ'et  de  se  trans- 
porter chez  le  minisire  de  la  guerre  pour 
lui  signaler  une  foule  d'officiers,  qui  se 
disent  chargés  de  missions  de  sa  part  pour 
se  soustraire  à  leurs  obligations,  en  mon- 
trant des  pouvoirs  signés  du  ministre,  ot 
se  plaindre  de  ce  que  le  commissaire  des 
guerres  de  la  rue  Meslay  renvoie  trop  lé- 
gèrement les  déserteurs. 


3U 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Mandat  donné  au  citoyen  llarny  :  1°  à 
l'effet  d'écrire  aux  Comités  civils  des  sec- 
lions,  pour  qu'ils  continuent  très  exacle- 
ment  les  visites  chez  les  boulangers,  et  de 
rendre  compte  au  Comité  s'ils  font  leur 
devoir  ;  2'  de  rédiirer  une  adresse  aux  ba- 
taillons composant  l'armée  de  la  Vendée. 

Autre  mandat  au  citoyen  Delespine,  à 
l'effet  d'écrire  une  circulaire  aux  Comités 
révolutionnaires  des  seclions  pour  les  in- 
viter à  surveiller  et  arrêter  les  officiers 
indistinctement  et  soldats  volontaires. 

Renvoi  de  l'affaire  du  citoyen  Joseph- 
Michel  Verrier,  boulanger,  rue  du  Pont- 
aux-Choux,  n°  24,  au  Comité  révolution- 
naire de  sa  section,  qui  s'assurera  s'il 
vend  habituellement  du  pain  pareil  à  celui 
déposé  au  Comité,  et  si  le  commissaire 
de  police  de  la  section  n'a  pas  agi  impru- 
demment en  affectant  de  montrer  ce  pain 
publiquement,  ce  qui  a  exposé  lo  boulanger 
au  ressentiment  du  peuple,  ainsi  qu'il  s'en 
est  plaint. 

Convocation  du  citoyen  Rolland,  com- 
missaire des  guerres,  pour  traiter  d'affaires 
concernant  le  bien  de  la  fiépubliquc. 

Arrêté  du  Comité,  décidant  d'écrire  une 
nouvelle  missive  aux  seclions  de  Paris, 
à  l'effet  d'envoyer,  par  leurs  commissaires, 
le  nombre  des  hommes  en  étal  de  porter 
les  armes,  et  des  armes  à  leur  disposition. 

Récit  de  la  démarche  faite,  par  le  sieur 
Nicolas,  au  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention,  pour  ôlre  autorisé  à  prendre 
les  mesures  relatives  aux  subsistances,  ar- 
rêtées par  le  Comité  de  salut  public  du 
Département;  il  lui  a  été  répondu  que 
que  l'objet  était  d'une  assez  grande  im- 
portance pour  s'en  occuper  sur-le-champ, 
que  l'on  remerciait  le  Comité  du  Dépar- 
tement de  son  zèle  cl  de  son  aclivité,  et 
que  des  commissaires  seraient  nommés 
dans  le  sein  de  la  Convention,  ce  qui  a  été 
fait  par  décret  de  ce  jour. 

Arrêté  du  Comité,  décidant  qu'il  sera 
écrit  au  Rureau  central  de  la  Halle  d'or- 
ilonner  aux  faclrices  de  la  Halle  au  blé  d'ins- 
crire exactement,  jour  par  jour,  les  noms 
des  boulangers,  leur  demeure  et  le  nombre 
de  sacs  de  farine  qu'elles  distribuent  jour- 
nellement à  chacun  d'eux,  et  d'envoyer 
tous   les  jours   cette  noie  au  Comité  (Je 


salut  public  du  Déparlement,  lequel  rap- 
porte son  arrêté  sur  les  subsistances  jus- 
qu'à nouvel  ordre. 

18  juillet  1703. 

Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  survcilUnce  du  Département  de  Paris  A.  A'., 
BC3  81  \  (anc'  BB"  20),  fol.  117-119. 

1091.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  par  lequel  le 
Commandant  général  (Hanriol)  renouvelle 
rinvitation  à  ses  concitoyens,  qui  vou- 
dront être  employés  dans  les  charrois  pour 
les  armées,  d'aller  se  faire  enregistrer  à 
l'Arsenal,  et  annonce  pareillement  que  le 
citoyen  Roch  l.ouvet  est  toujours  chargé 
de  la  police  militaire.  Il  invite  aussi  les 
commandants  de  sections  à  lui  faire  pas- 
ser, dans  les  24  heures,  l'état  nominatif 
des  canonniers  de  leurs  seclions  respec- 
tives, leur  état  civil  et  la  date  de  leur  en- 
registrement dans  la  compagnie;  il  recom- 
mande en  même  temps  à  ses  frères  d'ar- 
mes, les  canonniers,  à  ne  recevoir  parmi 
eux,  pour  se  compléter,  que  des  personnes 
bien  connues,  ayant  des  cartes  civiques  et 
ccrlilicals  de  civisme. 

La  même  surveillance  est  toujours  pres- 
crite, les  réserves  réduites  à  vingt  cinq 
hommes  bien  nu  complet  dans  chaque 
section,  et  les  patrouilles  fréquentes. 

19  juillet  1793. 

Kxliails  conformes  ['2  pièces),  A.  A'.,  AI"'^ 
1470,  BB'  70. 

1092.  —  Lecture  au  Comité  de  salut 
public  du  Département,  par  le  citoyen 
Harny,  d'une  lettre  qu'il  a  été  charge 
d'écrire  aux  Comités  des  sections  pour  les 
inviter  à  redoubler  de  zèle  et  à  surveiller 
la  conduite  des  boulangers,  lettre  qui 
sera  imprimée  à  2o0  exemplaires  et  en- 
voyée aux  seclions. 

Réponse  du  citoyen  Carin  à  la  convo- 
cation qui  lui  a  été  adressée,  portant  que, 
mandé  aux  Comités  de  salut  public  et  d'a- 
griculture de  la  Convention,  il  lui  est  im- 
possible de  se  rendre  à  l'invitation  qu'il  a 
reçue  du  Comité  du  Département. 

Compte  rendu  par  le  citoyen  Clémence 
de  lu  luission  dont  il  a  été  chargé  auprès 
du  ministre  de  la  guerre,  au  sujet  des  of- 
ficiers se  trouvant  à  Paris,  lequel  fait  sa- 


L'ESPRIT  PLIIMC  A  PAlilS  DE  JUILLET  A  SKPTEMBRE  1793 


318 


voir  que  lo  ministre  lui  a  promis  d'envoyer 
tous  les  jours  au  Comité  les  noms  de 
ceux  qui  auront  dos  commissions  et  per- 
missions, afin  de  pouvoir  faire  arrêter 
ceux  qui  n'en  seront  pas  munis;  que 
quant  au  commissaire  des  guerres  de  la 
rue  .Meslay,  il  est  remplacé  par  un  autre 
plus  rigide. 

Mandat  donné  par  !c  Comité  au  citoyen 
Deli'spine,  à  l'eftet  de  rédiger  la  pétition 
(ju'il  a  proposée  au  Comité  de  salut  ]iublic 
de  la  Convention,  tendant  à  obtenir  un 
décret  qui  fixât  le  prix  des  denrées  de 
liremière  nécessité. 

Rapport  de  Tarrété, chargeant  le  citoyen 
Harny  de  faire  une  adresse  aux  bataillons 
pour  combattre  les  bruits  en  circulation 
touchant  le  projet  de  n'accorder  aux  vo- 
lontaires que  8  sols  de  paye. 

Ordre  de  saisir  chez,  l'imprimeur  Pain, 
rloitie  Saint-Honoré,  1,()00  exemplaires 
du  rapport  des  commissaires  de  la  section 
de  la  Kraternité^envoyés  dans  l'Eure. 

lOjiillIel  170.'5. 
Extr.iil  (lu  rrgisii'o  des  délibérations  Jiz  Comilé 
de  Hiiiveillanre  du  Départoment  de  Pai-isi,  A.I\'., 
UB3  81A  ,'anc'  BC''  20),  fol.  lîO,  121. 

1093.  —  Extrait  de  l'ordre  du  Jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  ani:oncant  que, 
d'après  l'arrêté  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  du  19  juillet  1793,  et  un  décret 
de  la  Convention  nationale,  précédemment 
rendu,  les  légions  fourniront,  tour  à  tour, 
la  garde  du  poste  du  canon  d'alarme  du 
Pont-Neuf;  en  conséquence,  la  résection 
do  la  r»  légion  y  enverra  demain,  à  midi, 
un  officier,  un  .sergent,  deux  ca[>oraux, 
10  volontaires,  un  tambour,  indépendam- 
ment d'un  caiioiinier  par  ch:ique  légion, 
lundi,  la  -2'  section  de  la  1"^  légion  y  en- 
verra le  même  nombre  d'hommes,  mardi, 
la  3'  section,  et  les  autres  ainsi  de  suite, 
et  chaque  légion  tour  à  tour. 

Los  réserves  seront  de  2Ô  hommes  et 
les  patrouilles  comme  à  l'ordinaire. 

20  juillet  1793. 
Extrail.s   conformes  (2  pièces),    A.  A'.,  Al"'^ 
1470,  ïili'  70. 

1094.  -  Délégation  donnée  par  lo  Comité 
de  salut  p\iblic<lu  Département  aux  citoyens 
pelespine,    Chéry    et    .Moissard    pouj-  se 


rendre  au  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention  et  y  conférer  au  sujet  des 
subsislar)ces;  et  arrêté  du  même  Comité 
décidant,  après  une  très  longue  discus- 
sion sur  ce  sujet,  (pi'il  se  rendra  en  masse 
auprès  du  même  Comité  do  salut  public 
pour  le  prier  de  charger  Garin,  adminis- 
trateur des  Subsistances,  de  délivrer,  pen- 
dant deux  jours  seulement,  le  double  delà 
farine  ordinairement  délivrée,  et  que  dans 
cet  intervalle  le  Comité  de  salut  public  du 
Département  prendra  les  mesures  néces- 
saires pour  découvrir  et  punir  les  cou- 
pables. 

Réception  d  une  députation  delà  Société 
fraternelle  des  Deux -Sexes,  séant  aux 
.lacobins,  qui  a  exprimé  ses  inquiétudes 
au  sujet  des  nombreux  étrangers  qui 
affluent  à  Paris,  couverts  de  toutes  espèces 
d'uniformes,  ce  qui  inspire  des  craintes; 
réponse  du  Comilé, portant  qu'il  s'en  était 
déjà  occupé  et  que  sur  l'invitation  de  la 
Société  il  redoublerait  de  zèle  et  d'activité. 

20  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  desdcliliéralinns  du  Comité 
de  surveillance  du  Départcuient  de  P.ni'i.e,  A.N  , 
BB-J  81'^  (anc'BB^^  20),  fol.  122,  123. 

109d.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  annonçant  le  dé- 
part, ce  jour  môme,  d'un  convoi  d'artil- 
lerie pour  Douai.  Suivant  cet  ordre,  le 
Commandant  général  (Hanriot)  insiste  pour 
que  l'on  exerce  la  plus  grande  surveillance 
avec  exactitude,  ii  raison  des  patrouilles 
nombreuses  et  fréquentes  qu'il  est  néces- 
saire d'enirctenir,  pour  empêcher  lett  ci- 
toyens des  communes  voisines  d'emporter 
tous  les  jours  le  pain  de  nos  concitoyens. 
En  conséquence,  les  patrouilles  se  porte- 
ront aux  barrières,  arrêteront  les  voitures 
chargées  de  pains,  sortant  de  Paris,  n'en 
laisseront  qu'un  pour  le  voiturier  et  paye- 
ront les  autres,  qui  seront  portés  de  suite 
chez  le  commissaire  le  plus  proche.  11 
faut  aussi  que  les  réserves  fassent  des  pa- 
trouilles dans  les  rues,  alin  d'assurer 
l'ordre  aux  boutiques  des  boulangers. 

D'après  les  ordres  du  Maire  et  du  mi- 
nistre de  la  guerre,  le  Commandant  géné- 
ral avait  demandé  la  formation  d'une 
compagnie  de  canonniers  pour  Je  dépar- 


SIC 


CHAPITRE  I«'.  —  JOUHNÉES  IIISTOUIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


temenl  de  l'Eure,  prise  dans  les  six  lé- 
gions; mais  comme  il  s'en  forme  une  à  la 
caserne  île  Popincourl,  le  Commandant 
glanerai  est  tr^s  reconnaissant  du  zèle  in- 
fatigable des  braves  canonniers  pour  le 
moment  et  les  invite  à  continuer  leur  ac- 
tivité. 

21  juillet  1793. 
Extraits  conformes  (2  piécesl,  A.  JV.,  AF'^' 
M7n.  UB^i  76. 

1090.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  faisant 
connaître  qu'il  s'est  transporté  au  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention,  pour  y 
traiter  des  subsistances,  et  qu'il  a  reçu 
toutes  les  satisfactions  désirées,  donnant 
mandat  aux  citoyens  Guignes  et  Four- 
nerot  de  se  rendre  au  même  Comité,  pour 
y  demander  les  fonds  qu'il  a  paru  disposé 
à  fournir  afin  de  faciliter  les  opérations  re- 
latives au  salut  public,  adressant  à  Garin 
un  extrait  du  registre  des  arrêtés  du  Co- 
mité de  salut  public  de  la  Convention,  qui 
porte  que  l'administrateur  des  Subsis- 
tances délivrera,  ce  jour,2,i00  sacs  de  fa- 
rine aux  boulangers. 

Compte  rendu  par  les  citoyens  Guignes 
et  Fournerot  de  leur  mission  auprès  du 
Comité  de  salut  public,  qui  a  répondu 
qu'il  ferait  passer  aux  administrateurs  du 
Département  la  somme  convenue,  pour  la 
remettre  au  Comité. 

21  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comilé 
de  Rurvei  lance  du  Déparlcment  de  Paris,  A.N., 
BB^i  81*  (anc'  BB^*  20),  fol.  125,  120. 

1097.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  d^près  lequel  les 
volontaires  destinés  au  département  de 
l'Eure  se  rendront,  à  dater  de  demain, 
depuis  8  beures  du  matin  jusqu'à  2  beures, 
au  bureau  du  citoyen  Leroux,  commis- 
saire ordonnateur,  rue  des  Enfants-Rouges, 
n"  1,  ils  y  recevront  la  feuille  de  route,  la 
gratification  de  25  livres  et  l'armement. 

Le  Commandant  général  recommande  à 
ses  concitoyens  d'exercer  la  plus  grande 
surveillance  au  sujet  de  la  quantité  de 
malveillants  qui  agitent  Paris  et  qui  font 
tous  leurs  efforts  pour  l'affamer;  il  les  in- 
vite et  exhorte  en  même  temps  à  faire  leur 


service  personnellement  et  à  assurer  par 
ce  moyen,  toujours  plus  eflicace,  la  tran- 
quillité publique. 

Sont  convoqués  les  chefs  de  légions,  ad- 
judants généraux,  mercredi,  à  la  salle  de 
l'Egalité,  Maison  commune,  pour  conférer 
sur  le  service. 

Suivant  les  rapports  de  la  1"  et  de  la 
4«  légion,  la  distribution  du  pain  s'est  faite 
avec  plus  do  tranquillité  dans  leur  arron- 
dissement. Le  citoyen  Fracler,  boulanger, 
rue  de  la  Tournelle,  au  coin  de  celle  des 
Grands-Degrés,  a  vendu  du  pain  à  minuit 
à  différents  particuliers  et  fait  escorterpar 
l'un  de  ses  garçons,  armé  d'un  gros  bâton, 
quelques-uns  de  ceux  à  qui  il  en  avait 
donné  furtivement.  Une  patrouille  de  la 
section  de  la  HalIe-aux-Blés  a  arrêté,  à 
1  heure  du  matin,  deux  particuliers  qui 
emportaient  7  pains  de  4  livres. 

22  juillet  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  i'Etal-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AI''\   1470,  BUS  7(; 

1098.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  char- 
geant le  citoyen  Guignes  de  se  rendre  an 
Département,  pour  lui  faire  part  de  l'in- 
tention du  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention  de  donner  à  celui  du  Dépar- 
tement 12,000  livres  pour  faciliter  ses 
opérations  extraordinaires,  et  qui  doivent 
lui  parvenir  par  le  canal  du  Département; 
2°  pour  lui  demander  un  jour,  afin  de 
conférer  sur  les  subsistances,  et  réponse 
du  Département,  déclarant  (|u'il  ne  veut 
jias  prendre  sur  sur  lui  de  tiélivrer  cette 
somme,  que  c'est  une  responsabilité  de 
plus,  et  que,  quant  aux  subsistances,  il 
invite  le  Comité  à  leur  séance  de  ce  soir, 
à  7  heures,  pour  en  conférer. 

22  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comilé 
de  surveillance  du  Déparlcmenl  de  Paris,  A.  N., 
LB»  81*  (ano'  BB'*  20),  loi.  127,  128. 

1099.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  année  de  Paris,  aux  termes  duiiuel 
chaque  section  devait  fournir,  le  lende- 
main, 100  hommes  de  réserve,  lesquels 
seront  rassemblés,  à  8  heures  du  matin, 
au  chef-lieu  de  la  section,  en  état  de  ré- 
quisition et  prêts  à  marcher  au  premier 


L'ESPRIT  PUULIC  A  PAUlS  DE  JIK.LKT  A  SEPTIvMBHË  179:t 


317 


ordre  ;  ils  recevront  chacun  une  indem- 
nité de  40  sols.  Les  commandants  et 
adjudants  de  sections  veilleront  à  ce  qu'ils 
soient  toujours  complets  et  en  feront  plu- 
sieurs appels  ;  ceux  qui  se  retireraient 
sans  ordre,  ou  s'absenteraient  sans  per- 
mission, seront  privés  de  l'indemnité. 

23  juillet  1793. 

Kxtraitg  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^' 
1470,  BB^  76. 

Au  verso  de  l'un  de  ces  extraits  se  trouve 
l'adresse  ain.*!  connue  :  Etat-major  général. 

Aux  citoyens  composant  le  Conseil  exécutif, 
en  comité,  &  l'Assomption,  ruo  Saint-Honoré. 

i  100.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant le  citoyen  Dedouvrcs  de  s'assurer 
s'il  existe  réellement  un  rassemblement  à 
Montrouge,  et  d'en  rendre  compte  ;  2°  auto- 
risant  le  ciloyeri  Leclerc  à  se  transporter, 
tous  les  jours,  à  la  Halle,  pour  prendre 
note  du  nombre  des  sacs  que  les  factrices 
de  la  Halle  délivrent  aux  boulangers,  ainsi 
que  du  nom  de  ces  derniers,  avec  dépôt 
par  ledit  Leclerc  de  la  note  cerlifiée,!  lui 
remise  par  le  citoyen  Régnier,  contrôleur; 
3°  autorisant  le  citoyen  Fontaine  à  s'as- 
surer des  maisons  de  jeux  prohibés,  en 
requérant  la  force  armée,  et  à  amener 
les  délinquants  au  Comité  de  salut  public, 
avec  autre  arrêté,  chargeant  les  citoyens 
Constance  et  Nicolas  de  se  rendre  au  Co- 
mité de  salut  public  de  la  Convention,  pour 
y  toucher  les  sommes  qu'il  a  promises. 

23  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81'^  (anc«  BB"  20),  fol.  130,  131. 

1101.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  invite  ses  concitoyens  à 
mettre  en  état  d'arrestation  tous  les  dé- 
serteurs, militaires  et  officiers,  soldés  par 
la  République,  qui  n'auraient  pas  leurs 
papiers  bien  en  règle,  ou  qui  n'auraient 
pas  l'uniforme  de  leurs  corps,  il  les  invite 
aussi  à  surveiller  singulièrement  les  étran- 
gers et  k  leur  faire  exhiber  leurs  passe- 
ports ;  il  demande  aussi  la  môme  surveil- 
lance pour  les  marchands  de  pains. 

Les  réserves  par  sections  ne  seront,  le 
lendemain,  que  de  50  hommes,  rendus  au 


chef-lieu  à  la  même    heure  ;    ils   auront 
également  l'indemnité. 

24  juillet  1793. 
Extraits   conformes   (2  pièce»),   A.  N..  Al''^ 
H 70,  BB^e. 

1102.  —  Délibération  du  Comilé  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  faisant 
connaître,  d'après  le  rapport  du  citoyen 
Dedouvres,  au  sujet  des  rassemblements 
de  Montrouge,  qu'il  s'y  réunit  deux  ou 
trois  ci-devant  nobles  et  que  la  munici- 
palité s'est  engagée  à  fournir  des  rensei- 
gnements; donnant  pouvoir  au  citoyen 
Tisset  d'entrer  au  Palais  de  l'Egalité  et 
d'en  sortir  à  volonté,  et  de  renseigner 
sur  les  individus  qui  pourraient  être 
arrêtés;  nommant  le  citoyen  Dedouvres 
commissaire  pour  vérilier  la  farine  qu'on 
dit  mauvaise,  fabricfuée  au  moulin  dit 
Croulebarbe;  décidant  de  se  transporter 
à  l'Assemblée  générale  de  la  section  du 
Mont-Blanc  pour  la  féliciter  de  la  manière 
avec  laquelle  elle  a  effectué  la  distribution 
du  pain,  lundi,  et  l'inviter  à  faire  part  du 
moyeu  qu'elle  a  employé. 

Plusieurs  commissaires,  députés  des  48 
sections,  viennent  se  plaindre  d'abus  dans 
la  livraison  des  sacs  de  farine,  dont  le  poids 
varie  entre  32i)  livres  et  217  livres,  et  de  la 
qualité  du  pain,  fait  avec  de  la  mauvaise 
farine,  dont  ils  déposent  des  échantillons; 
à  quoi  le  Comité  répond  que,  pour  le  pre- 
mier point,  le  citoyen  Leclerc,  chargé  de 
prendre  note  à  la  Halle  de  l'arrivage  des 
farines,  l'a  déjà  signalé;  que,  pour  le 
second,  des  commissaires  ont  été  envoyés 
chez  un  meunier  pour  vérilier  ses  farines. 

Le  Comilé  de  salut  public  du  Départe- 
ment décide  Wenvoi  au  Comilé  de  sûreté 
générale  d'une  lettre  de  la  section  Pois- 
sonnière, dénonçant  un  rassemblement  qui 
a  eu  lieu  au  bois  de  Boulogne,  ce  jour,  de 
10  heures  du  matin  à  7  heures  du  soir. 

24  juillet  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81A  (anc'  BB'*  20),  fol.  132,  136. 

1103.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  annonce  à  ses  camarades 
que  l'opération  de  la  veille  était  une  me- 


318 


CHAIMTIIE  I".  —  JOUHNEES  HISTOUIQLES  DE  LA  RÉVOLUTION 


sure  de  sûreté  générale  contre  les  émis- 
saires que  la  Prusse,  l'Autriche  et  toutes 
les  puissances  coalisées  contre  la  France 
entretiennent  dans  la  ville  pour  y  épier 
nos  actions  et  y  prêcher  le  meurtre  et  le 
pillage.  Une  mesure  partielle  et  nocturne 
aurait  compromis  les  personnes  et  les 
propriétés,  mais  en  plein  jour,  h  la  face 
du  ciel,  on  découvre  plus  facilement  les 
ennemis  du  peuple,  on  les  lui  montre,  afin 
qu'il  puisse  les  juger.  C'est  pourquoi  il  n'a 
cessé  de  recommander  à  ses  concitoyens 
de  se  munir  de  leurs  billets  de  garde, 
cartes  civiques  et  de  tous  les  papiers  né- 
cessaires à  un  bon  citoyen  qui  aime  sa 
patrie  et  qui  est  jaloux  d'être  connu  pour 
quelque  chose  dans  la  société. 

Tout  s'est  passé,  la  veille,  dans  le  plus 
grand  ordre,  le  soldat-citoyen  s'est  encore 
montré  dans  toute  sa  grandeur,  il  ne  faut 
plus,  observe  le  Commandant  général, 
que  de  la  persévérance  pour  donner  à 
l'univers  entier  un  exemple  de  nos  mœurs 
et  de  nos  vertus. 

Le  Commandant  général  ajoute  qu'il  se 
loue  d'être  à  la  tête  de  ses  concitoyens,  il 
se  loue  de  l'horreur  qu'ils  ont  pour  l'assas- 
sinat et  le  brii.'andage.  Que  l'un  continue 
toujours  de  même,  qu'on  ne  forme  plus 
qu'une  seule  et  même  famille,  tout  ira 
bien,  et  l'Europe  entière,  qui  a  les  yeux 
fixés  sur  la  France,  sera  étonnée  de  son 
inébranlable  courage. 

Le  Commandant  général  invile  les  sec- 
tions, dans  lesquelles  il  y  a  des  compa- 
gnies portées  à  un  nombre  plus  considé- 
rable que  le  règlement  ne  le  permet,  à 
dédoubler  ces  compagnies  et  à  former  une 
seconde  ou  plusieurs ,  suivant  que  le 
nombre  excédant  le  permettra.  Les  chefs 
de  légions  et  adjudants  généraux  veille- 
ront à  ce  que  ce  travail  soit  fait  au  plus 
tard  sous  trois  jours,  et  en  rendront 
compte  au  Commandant  général. 

La  même  surveillance  est  recommandée, 
les  réserves  seront  réduites  à  25  hommes, 
comme  de  coutume,  et  toujours  au  com- 
plet, il  n'y  aura  plus  d'indemnité,  les  pa- 
trouilles comme  à  l'ordinaire. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
la  veuve  Cazin,  maison  des  Petits-Pères, 
armée  d'un  bâton  à   épée,  a  heurté  à  la 


porte  du  citoyen  Leclerc,  vicaire  de  Saint- 
Augustin,  même  maison,  celui-ci  lui  ayant 
ouvert,  elle  l'a  frappé  de  son  bâton,  la 
garde  est  venue  et  l'a  conduite,  avec  les 
témoins,  chez  le  commissaire  de  police  de 
la  section  du  Mail. 

2ô  juillet  1793. 

Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  BD^'  70. 

I.e  rapport  du  20  juillet  ne  signale  rien  d'ex- 
traordinaire. 

H04.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  arrêtant 
qu'il  sera  écrit  au  Comité  de  salut  public 
de  la  Convention  pour  lui  faire  connaître 
les  abus  existant  dans  la  délivrance  des 
sacs  de  farine,  qui  ne  pèsent  pas  le  poids 
ordinaire  et  convenu,  et  qu'il  prendra  des 
mesures  pour  faire  réprimer  d'autres 
abus,  notamment  celui  de  faire  payer  aux 
boulangers  b  sols  par  sac  pour  le  pesage, 
et  constatant,  par  le  rapport  du  citoyen 
Dedouvres,  chargé  de  visiter  au  moulin 
Croulcbarbc  des  farines  prétendues  mau- 
vaises, (ju'il  ne  s'est  rien  trouvé. 

25  juillet  1793.        • 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  DépartenientdeParis,  .A.  iV., 
RB'  8I-^(anc'  BB'^  20),  fol.  138,  139. 

llOîi.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  sta- 
tuant sur  la  demande  de  2  commissaires 
de  la  section  des  Droits-de-l'Homme,  ten- 
dant à  la  confirmation  de  pouvoirs  déli- 
vrés par  la  section,  à  l'effet  de  visiter  les 
moulins  et  d'y  saisir  les  mauvaises  farines 
qu'ils  y  trouveraient,  déclarant  ([u'il  ne  peut 
accéder  à  cette  demande,  et  qu'il  sera  écrit 
à  cette  section  pour  lui  faire  sentir  l'incon- 
séquence de  celte  démarche;  2»  arrêlant 
ensuite  qu'il  sera  écrit  à  Hanriot,  com- 
mandant général  de  la  garde  parisienne, 
pour  le  convoquer  au  Comité,  à  8  heures 
du  soir;  3»  arrêtant  qu'il  sera  écrit  au  Co- 
mité de  salut  public,  pour  le  prier  d'or- 
donner à  Garin  que  la  Halle  soit  fournie, 
ce  jour,  à  telle  heure  que  ce  soit,  d'au 
moins  1,700  sacs;  qu'elle  soit  fournie  de- 
main, dans  la  journée  et  avant  5  heures 
du  soir,  que  les  sacs  soient  pesés  et  ven- 
dus suivant  leur  poids,  et  que  le  poids  ne 


L'ESPUIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMI5UE  i:93. 


3iy 


soit  plus  annoncé,  que  l'on  empêche  la 
sortie  de  Paris  de  toute  voiture  portant 
de  la  farine  ou  du  pain  ;  4°  décidant,  après 
kl  venue  d'Hanriot  et  des  explications, 
qu'il  sera  écrit  sur-le-champ  à  Sadoux, 
officier  de  paix,  de  faire  arrèier  et  amener 
au  Comité,  demain  matin,  le  directeur  du 
journal  intitulé  :  la  Quolidicnne  ou  la  Ga- 
zelle universelle,  ot  celui  du  journal  inti- 
tulé :  Bulletin  national  ou  papier-nouvelle 
de  tous  les  pays  et  de  tous  les  jours;  5°  en- 
voyant les  citoyens  Dclespine  et  Clémence 
au  Comité  de  salut  public  de  la  Conven- 
tion, relativement  à  la  demande  de  loge- 
ment au  Louvre  et  de  la  somme  promise 
au  Comité  du  Département. 

20  juillet  1793. 
Elirait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  l'aris,  A.N., 
BB»  81-\  (anc'BH"*  20),  fol.  HO,  141. 

1100.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  aux  termes  duquel  le 
Commandant  général  ne  cesse  de  renou- 
veler l'invitation  la  plus  pressante  à  ses 
concitoyens  de  continuer  une  surveillance 
active,  surtout  de  saisir  tous  les  Journaux 
anliciviqucs  qui  prêchent  le  désordre,  le 
pillage,  l'assassinat,  et  qui  parlent  contre 
les  autorités  constituées,  de  toujours  sur- 
veiller de  plus  en  plus  les  étrangers,  de 
leur  faire  exhiber  leurs  passeports,  ainsi 
qu'aux  militaires  de  tous  grades,  soldés 
par  la  République,  enfin  d'arrêter  tout 
individu  qui  serait  sans  cocarde  nationale. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  quelques  arrestations,  la  luiit, 
entre  autres  d'un  citoyen  armé  d'un  poi- 
gnard, se  disant  secréttiire  du  Comité  de 
salut  public,  et  celle  d'un  fiacre,  parlant 
pour  Belleville,  dans  lequel  étaient  deux 
particuliers  et  deux  femmes,  sans  cartes 

civiques. 

27  juillet  1793. 
Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,   AF'^' 
1170,  BB'  76. 

1107.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  do  Paris  :  1°  por- 
tant qu'il  sera  écrit  aux  Assemblées  géné- 
rales et  aux  Comités  des  sections  de  Paris, 
pour  les  mettre  en  demeure  de  fournir  l'état 
numérique  des  hommes  armés  et  celui  des 


armes  à    leur   disposition,  que   le   terme 
de  rigueur  accordé  ne  s'étendra  que  jus- 
qu'au 1"  août  inclusivement;  2°  arrêtant 
que  le    minisire   de    la   guerre  sera  prié 
de  demander  aux  sections  leurs  pistolets 
d'arçon,    saisis    en    verlu    du   décret,    et 
d'accorder  en  revanche  une  somme  quel- 
conque pour  l'achat  de  pistolets  de  poche, 
destinés   à   armer  les  membres  des  Co- 
mités révolutionnaires,  et  qu'il  sera  éga- 
lement demandé  une  somme  supplémen- 
taire   au    Comité    de    salut   public  de  la 
Convenlion,  enfin  qu'il  sera  écrit  aux  Co- 
mités révolutionnaires  pour  connaître  ceux 
de  leurs  membres  qui  sont  armés  et  ceux 
qui  ne  le  sont  pas;   3°  arrêtant  qu'il  sera 
écrit  au  maire  de  Paris,  pour  l'inviter  à  don- 
ner un  commentaire  de  sa  lettre,  du  16  cou- 
rant, au  Comité  de  surveillance  de  chaque 
section  ;  4°  arrêtant  qu'il  sera  adressé  une 
pétition  au  Comilé  de  salut  public  de  la 
Convention,  au  nom  des  48  commissaires 
des  seclions,  pour  lui  demander  que  l'in- 
demnité promise  aux  membres  des  Comi- 
lés  révolutionnaires  des  seilions  leur  soit 
payée  sur  les  sommes  accordées  pour  les 
dépenses  secrètes;  5"  décidant  qu'il  sera 
fait  une  pétition  au  Comité  de  salut  public, 
à  l'effet  d'obtenir  une  marque  distinclive 
pour  les  membres  des  Comités  révolution- 
naires, qui  les  fasse  respecter  dans  leurs 
fonctions,  où  ils  sont  toujours  exposés  par 
les    entraves    que    l'on   jette   dans   leur 
marche  en  exigeant  la  production  de  leurs 
pouvoirs;    que   cette    marque    distinclive 
serait  une  médaille  en  cuivre,  dont  le  Co- 
mité de  salut  public  du  Département  de 
Paris    serait    chargé    de    déterminer    la 
forme  et  la  légende;  0"  arrêtant  qu'il  sera 
écrit  aux  Comités  de  surveillance   pour 
les  engager  à  envoyer  journellement  l'état 
et  le  nombre  des  sacs  de  farine  qu'ils  ont 
reçus  de  la  Halle  et  le  nom  des  boulan- 
gers; 7°   décidant  que,  tous   les  jeudis, 
les  Comités   révolutionnaires   de   chaque 
section  enverront  un  commissaire  au  Co- 
milé de  salut  public  du  Département,  pour 
délibérer   sur   les   intérêls   de    la    Itépu- 
blique  ;  8"  arrêtant,  d'après  la  déclaration 
du  directeur  du  journal  intitulé  :  la  Quoti- 
dienne, que    le   citoyen  Germain,  rue   de 
Hichelieu,  n»  121,  est  le  rédacteur  de  ce 


320 


CHAPITRK  1".  —  JOCUNÉES  HISTORIQLiES  DE  LA  RÉVOLUTION 


journal,  (ju'il  sera  sur-le-champ  conduit 
au  Comité,  pour  répondre  aux  différentes 
interpellations  qui  lui  seront  faites. 

27  juillet  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB=  81'^  (anc'  BIÎ"  20),  fol.  142,  143. 

1108.  —  Délibération  du  Comité  de  sur- 
veillance du  Déparlement  de  Paris,  por- 
tant :  l»que  le  citoyen  Germain,  directeur 
du  journal  intitulé  :  La  Quotidienne,  sera 
envoyé  au  Comité  de  sûreté  générale  de 
la  Convention,  et  qu'invitation  sera  faite 
au  Comité  de  lire  attentivement  son  .jour- 
nal et  de  sévir  contre  tous  les  journalistes 
qui  enfreignent  la  loi;  2»  que  le  citoyen 
Gillet,  garçon  perruquier,  rue  du  Petit- 
Carreau,  porteur  d'un  imprimé  contenant 
des  règlements  de  l'armée  des  rebelles, 
soi-disant  catholique  et  royale,  sera  en- 
voyé à  la  Mairie,  avec  copie  des  pièces 
trouvées  sur  lui. 

27  juillet  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  Si'^  (anc'  BB'*  20),  fol.  143,  114. 

1109.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  porlant  que  les  ci- 
toyens sont  priés  de  ne  pas  arrêter  les 
chevaux  des  compagnies  des  charrois  de 
l'artillerie,  destinés  aux  armées  de  la  Ré- 
publique, afin  de  ne  pas  relarder  leur 
service. 

Le  Commandant  général  prie  les  com- 
mandanls  de  sections  de  lui  envoyer  les 
contrôles  des  compagnies  de  canonniers, 
qui  ne  lui  sont  pas  encore  parvenus;  il 
invite  toujours  à  exercer  la  plus  grande 
surveillance,  surtout  à  visiter  toutes  les 
voilures  après  11  heures  du  soir,  mainte- 
nant les  réserves  et  patrouilles  comme  à 
l'ordinaire. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  nien- 
lionnent  que  l'arrestation  d'un  cabriolet 
attelé,  déposé  à  la  section  des  Quinze- 
Vingts. 

28  juillet  1793. 

Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^' 
1470,  BB'  76. 

1110.  —  Rapport  de  l'observateur  Dugas, 
déclarant  qu'on  ne  cesse  de  s'entretenir 


de  Cusline,  que  tous,  saufles  aristocrates, 
accusent  d'avoir  trahi  les  intérêts  de  la 
chose  publique,  et  aux  Jacobins,  aux  ap- 
plaudissements des  tribunes,  on  demande 
que  sa  tête  tombe. 

Le  prix  excessif  exigé  par  les  cochers 
des  voitures  de  place  occasionne  des  dis- 
putes et  rend  de  plus  en  plus  urgent  une 
réglementation,  surtout  afm  d'épargner 
tous  ces  désagréments  aux  citoyens  des 
départements,  qui  vont  accourir  de  toutes 
parts  à  la  Fédération. 

A  Nanlerre,  aux  portes  de  Paris,  le  fa- 
natisme cl  la  supersUtion  sont  encore  si 
grands  que,  pour  obtenir  promptement  la 
lin  de  la  guerre,  on  a  comblé  la  Vierge  de 
présents,  nolanimenl  on  l'a  chargée  pour 
plus  de  1,200  livres  de  rubans  tricolores. 

La  Commune  de  Paris  a  invité  tous  les 
propriétaires  de  maisons  à  mettre  en  gros 
caractères  sur  la  façade  :  Liberté,  Kijalité, 
République,  une  et  indivisible,  mais  sans 
grand  succès. 

Carra  est  devenu  suspect  aux  Jacobins, 
qui  ne  veulent  plus  de  lui  pour  bibliothé- 
caire; il  aura  peine  à  échapper  aux  accu- 
sations qui  pleuvent  sur  sa  tête. 

Deux  pièces  nouvelles  viennent  d'être 
jouées  au  Théâtre  de  la  République,  l'une, 
inlilulée  La  Liberté  des  Femmes,  aurait  été 
mieux  nommée  la  Licence  du  Vice,  elle  in- 
sulte ouvertement  à  la  décence  et  aux  con- 
ventions sociales,  suivant  l'analyse  qu'en 
donne  Dugas.  La  seconde  pièce  est  la  tra- 
gédie de  Mittius  Scœvola;  le  public  a  beiiu- 
coup  goûté  et  applaudi  les  applications 
qui  tournaienl  au  profil  de  la  Liberlé,  mais 
est  resté  froid,  quand  il  a  entendu  Por- 
senna  débiter  des  maximes  de  morale,  de 
justice  et  de  républicanisme. 

La  représentation  d'Adélaïde,  espèce  de 
drame,  donné  le  23  au  Théâtre-Italien, 
prouve  encore  que  le  public,  qui  fréquente 
les  dill'érenls  théâtres  de  Paris,  est  animé 
d'un  esprit  de  décence  et  de  bonnes 
mrrurs. 

L'auteur  a  présenté  un  époux,  entraîné 
au  désordre  et  à  la  ruine  par  une  espèce 
de  souteneur,  et  comme  les  excès  de  ces 
deux  individus  n'ont  d'autres  bornes  que 
celles  du  crime,  le  public  n'a  pu  supporter 
un    tableau   aussi    repoussant   et   n    fait 


F/ESPnlt  PUBLIC  A  nhlS  DE  JtJILLËt  A  SEPTEMUtlK  1793 


321 


pronipte  justice  de  l'auteur  et  de  sa  pro- 
duction. 

Paris  est  fort  tranquille,  il  y  a  cepen- 
dant eu,  l'avant-veille,  quelques  mouve- 
ments dans  dilTi'îrenls  marchés  à  cause  de 
la  cherté  des  denrées  ;  le  tout  s'est  terminé 
par  des  œufs  cassés  et  des  légumes  foulés 
aux  pieds.  Toutes  les  inquiétudes  se  por- 
tent plus  que  jamais  sur  la  Vendée,  et  les 
espérances  sur  le  décret  contre  les  acca- 
pareurs de  snbsistances. 

Depuis  la  veille  au  soir,  les  murs  du 
ci-devant  Palais -Royal  étaient  couverts 
d'une  affiche,  placardée  par  les  soins  de 
Custine  fils,  qui  prend  la  défense  de  son 
père;  elle  est  sur  deux  colonnes  et  ren- 
ferme, d'un  côté,  une  lettre  de  Custine  à 
son  fils,  datée  de  Cambrai,  12  juillet,  et, 
de  l'autre,  la  réponse  de  celui-ci.  Cette 
réponse,  ayant  été  interceptée,  a  été  in- 
voquée comme  preuve  de  la  trahison  de 
ce  général  ;  Custine  fils  explique  !a  lettre 
de  son  père  et  repousse  victorieusement 
les  soupçons  d'incivisme,  imaginés  par  la 
malveillance. 

Dans  la  nuit  du  jeudi  au  vendredi,  l'on 
a  arrêté  sur  la  section  du  Panthéon  fran- 
çais un  ex-membre  du  ci-devant  Parle- 
ment, qui  s'était  réfugié  dans  l'appartement 
d'une  fille  du  monde.  On  prétend  que 
beaucoup  d'émigrés  sont  aussi  dans  des 
lieux  de  prostilulion,  d'où  ils  demandent 
et  obtiennent  dos  certificats  de  résidence. 

2«  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V'  III,  Heine,  27. 
Ed.  Ad.  ScHXtiDT,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t,  II,  p.  95. 

mi.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  notifiant  que  le  ser- 
vice de  la  garde  des  députés  détenus  à  la 
maison  du  Luxembourg  sera  fait  par  les 
sections  tour  à  tour,  à  compter  du  mer- 
credi 31  de  ce  mois  ;  cette  garde  sera 
composée  de  25  hommes. 

Le  Commandant  général  renouvelle 
l'ordre  très  exprès  d'arrêter,  après  10  heu- 
res du  soir,  tout  militaire  à  la  solde  de 
la  République,  de  quelque  grade  que  ce 
soit,  et  prescrit  toujours  la  môme  sur- 
veillance et  les  mêmes  patrouilles. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  men- 
T.  IX. 


tionnent  point  d'événements  particuliers, 
sinon  que  la  foule  recommence  à  se  por- 
ter chez  les  boulangers. 

29  juillet  1793. 
Extraits   conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  BB3  76. 

1112. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris:  l'prenant 
acte  d'une  dénonciation  verbale  faite  par  le 
citoyen  Joseph  Sorel,  natif  de  La  Rochelle, 
volontaire  au  premier  bataillon  de  Paris, 
qu'il  est  venu  plusieurs  fois  trois  inconnus 
à  l'hôpilal  du  Gros-Caillou,  où  il  était  ma- 
lade, lesquels  y  engagent  indistinctement 
tous  ceux  qu'ils  parviennent  à  séduire, 
et  lui  accordant  l'autorisation  de  se  pré- 
senter chez  ces  recruteurs  pour  y  recueillir 
des  renseignements;  2°  arrêtant  qu'il  sera 
écrit  aux  directeurs  de  chaque  théâtre 
pour  les  inviter  à  se  rendre  au  Comité  et 
à  jouer  des  pièces  patriotiques.  Le  citoyen 
Saint-Prix,  acteur  du  Théiitre-Français, 
s'est  présenté  au  Comité  et  a  dit  qu'au  mo- 
ment où  il  recevait  son  invitation,  on  s'oc- 
cupait du  répertoire  et  a  promis  satisfac- 
tion à  ce  sujet;  3"  arrêtant  qu'il  sera  écrit 
au  sieur  Garin  et  au  citoyen  Prévost,  colo- 
nel de  la  gendarmerie  à  cheval,  pour  les 

inviter  à  se  rendre  au  Comité. 

• 

29  juillet  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  iV., 
BB3  81A(anctBB''*  20),  fol.  145,  146. 

1H3.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  arrê- 
tant que  le  citoyen  Guigues  se  transpor- 
tera sur-le-champ  aux  Petites  Écuries  du 
ci-devant  Roi,  pour  visiter  et  constater  le 
nombre  de  barils  qui  contiennent  des  ma- 
tières de  cuivre  et  de  cloche,  s'informer 
quel  est  le  propriétaire  et  s'adjoindre  un 
commissaire  de  la  section  Poissonnière, 
sur  l'arrondissement  de  laquelle  sont  si- 
tuées lesdites  Écuries;  2'  notant  que  le 
citoyen  Prévost,  invité  à  se  rendre  au 
Comité,  s'y  est  présenté,  et,  d'après  les 
observations  et  réponses  par  lui  faites, 
arrêtant  qu'il  sera  écrit  au  ministre  de  la 
guerre  pour  l'informer  que  les  gendarmes 
se  plaignent  de  ce  qu'ils  n'ont  point  d'ha- 
l)its,  qu'ils  manquent  de  selles  et  que  son 

21 


à22 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


séjour  trop  prolongé  à  Paris  laisse  ses  gen- 
darmes sans  chefs  à  la  Vendée;  3"  déci- 
dant qu'il  sera  écrit  au  contre-amiral  Tru- 
guet  pour  rinviler  à  se  rendre  au  Comité  ; 
4"  enregistrant  le  rapport  du  citoyen  Fran- 
chet,  envoyé  auprès  des  Comités  de  salut 
public  et  de  surveillance  de  la  Convention, 
afin  de  savoir  s'ils  avaient  connaissance 
d'une  dénonciation  contre  un  particulier, 
dont  on  ignore  le  nom,  relativement  à 
une  lettre  anglaise  où  il  est  question  d'in- 
cendier les  villes  frontières,  d'après  lequel 
rapport  le  Comité  de  salut  public  a  ré- 
pondu qu'il  était  saisi  de  cette  affaire  ; 
5°  à  la  suite  de  la  lecture  d'une  affiche 
envoyée  au  Comité  et  aux  48  sections  par 
la  section  de  Beaurepaire,  à  l'effet  de 
nommer  deux  commissaires  par  section 
pour  se  réunir  à  l'Evêché  et  se  faire  re- 
présenter les  registres  des  marchés  et  des 
magasins  et  leur  état,  le  Comité  a  arrêté 
de  se  concerter  sur  cet  objet  avec  le  Co- 
mité de  salut  public  de  la  Convention  et 
le  Département  de  Paris. 

29  juillet  :793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BBS  81A  (anc'  BB"  20),  fol.  147,  148. 

H14., —  Extrait  de  l'orJre  du  jour  de  la 
garde  nationale,  d'après  lequel  les  rap- 
ports de  la  force  année  ne  signalent  que 
l'apposition  des  scellés,  avec  4  faction- 
naires, sur  un  magasin  de  lard,  rue  Saint- 
Denis,  à  l'ancien  contrôle,  vis-à-vis  la  rue 
de  Tracy,  que  l'on  a  déclaré  être  empoi- 
sonné. 

30  juillet  1793. 

Extraits  conformes,  signés  do  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BB3  7G. 

nia.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  i°  portant 
que  le  citoyen  Truguet,  mandé  la  veille, 
s'est  présenté  et,  d'après  les  questions  à  lui 
posées  sur  son  trop  long  séjour  à  Paris, 
sera  conduit  au  Comité  de  salut  public  de 
la  Convention,  en  vertu  de  la  loi  qui  or- 
donne au  Conseil  exécutif  d'arrêter  indis- 
tinctement tous  les  soldats  de  la  Répu- 
blique,qui  ne  seraient  pas  porteurs  d'un 
ordre,  soit   de  la   Convention  nationale, 


soit  du  Conseil  exécutif,  et  le  citoyen  De- 
lespine  est  chargé  de  l'y  accompagner; 
2°  annonçant  que  les  administrateurs  et 
acteurs  du  Théâtre  dit  des  Ita/ic»w,  invités 
à  se  rendre  au  Comité,  à  l'effet  d'être  in- 
vités à  jouer  des  pièces  patriotiques,  se 
présentent  et  promettent  toute  satisfac- 
tion ;  que  le  citoyen  directeur  de  l'Opéra, 
invité  à  se  rendre  au  Comité  à  l'effet  de 
donner  des  pièces  patriotiques,  princi- 
palement pendant  le  séjour  de  nos  frères 
des  Départements,  lors  de  la  Fédération, 
promet  satisfaction,  dit  s'en  être  déjà  oc- 
cupé et  que  l'on  sera  content  de  son  zèle; 
3°  enregistrant  le  rapport  du  citoyen  De- 
lespine,  chargé  de  conduire  le  citoyen 
Truguet  au  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention,  d'après  lequel  ce  Comité  l'a 
renvoyé  à  celui  de  sûreté  générale,  saisi 
de  l'affaire;  la  réponse  du  citoyen  Garin, 
invité  à  fournir  de  nouveaux  renseigne- 
ments sur  les  subsistances,  suivant  la- 
quelle il  ne  peut  déférer  à  cette  invitation, 
vu  son  arrestation  par  ordre  du  Comité 
de  salut  public  ;  le  rapport  du  ciloyen 
Guignes,  chargé  de  visiter  les  cuivres  dé- 
posés aux  Petites-Ecuries  du  ci-devant 
Roi,  annonçant  avoir  mis  les  scellés  sur 
neuf  tonneaux;  4»  sur  l'observation  faite 
au  Comité  par  les  commissaires  des  sec- 
tions réunis  à  la  Halle,  par  ordre  de  la 
Commune,  pour  prendre  note  des  sacs  de 
farine  qui  y  sont  transportés  et  de  la  dis- 
tribution qui  en  est  faite,  que  le  nombre 
des  sacs  délivrés  est  insuffisant,  arrêtant 
que  les  réclamations  des  commissaires 
seront  présentées  au  Comité  de  salut  pu- 
blic de  la  Convention,  qui  sera  invité  à 
donner  des  ordres  afin  que  : 

1"  La  Halle  soit  fournie  chaque  jour, 
avant  3  heures  du  soir,  de  1,500  sacs,  du 
poids  de  323  livres  ; 

2"  Que  la  fourniture  nécessaire  pour 
chaque  section  soit  divisée  en  12  parts; 

3°  Que  les  faclrices  étant  au  nombre 
de  12,  chacune  d'elles  soit  chargée  de 
délivrer  à  4  sections  les  sacs  dont  les 
boulangers  de  ces  sections  auront  besoin; 

4°  Que  cette  quantité  nécessaire  soit 
indiquée  par  les  commissaires  des  sections 
au  citoyen  Régnier,  contrôleur  au  Grand 
Bureau  de  la  Halle  au  blé  ; 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAftlS  UE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


323 


5°  Que  les  sacs  soient  vendus  suivant 
leur  poids  effectif  et  non  sur  celui  an- 
noncé de  325  ou  217;  ledit  Comitt'',  ob- 
servant dans  le  même  arrêté  qu'il  serait 
nécessaire  d'augmenter  progressivement 
chaque  jour  le  nombre  des  sacs  jusqu'à 
ce  que  nos  frères  des  Départements  soient 
retournés  chez  eux,  les  député»  des  com- 
missaires des  sections  so  sont  chargés  de 
présenter  cet  arrêté  au  Comité  de  salut 
public  de  la  Convention. 

30  juillet  1793,  malin. 
Exilait  du  registre  des  délibérations  du  Comilé 
de  surveillance  du  Département  de  Paris^A.iV., 
BB3  sr^  (anc»  BB'"  20),  fol.  l'iS-ISO. 

1116.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
(lublic  du  Département  de  Paris  :  1"  arrê- 
tant que  le  citoyen  Desfourneaux,  lieute- 
nant-colonel, demeurant  rue  Vieille-du- 
Temple,  vis  à  vis  la  fontaine  de  l'Echaudé, 
sera  invité  à  se  rendre  au  Comité;  2°  ar- 
rêtant, d'après  une  dénonciation  du  Co- 
mité de  surveillance  de  la  seclion  de  l'Ar- 
senal, qui  signale  l'existence  de  bateaux 
de  charbon  du  côté  de  Meaux,  qu'il  sera 
écrit  à  ce  sujet  au  ministre  de  l'intérieur; 
3°  sur  le  compte  rendu  de  sa  mission  par 
le  citoyen  Fournerot,  chargé  d'apposer  les 
scellés  sur  différents  magasins  de  sel,  dé- 
cidant que  les  propriétaires  de  ces  maga- 
sins se  rendront  au  Comité,  que  les  scellés 
seront  levés,  mais  que  préalablement  ils 
feront  au  Comité  de  leur  section  la  décla- 
ration de  ces  marchandises  conformément 
k  la  loi  ;  4°  chargeant  le  citoyen  Harny  d'é- 
crire au  Maire  ii  l'effet  de  se  rendre  au 
Comité  pour  y  conférer,  en  raison  de  ce 
que  les  commissaires  envoyés  ne  le  trou- 
vent point  chez  lui  ;  5»  arrêtant  que,  vu  les 
dénonciations  multipliées  que  l'on  adresse 
journellement  au  Comité,  il  sera  écrit  à  la 
Municipalité  pour  l'engagera  faire  promul- 
guer sur-le-champ  ia  loi  relative  aux  acca- 
parements ;  6°  décidant  que  le  citoyen  Mar- 
chand se  transportera  à  Sainl-Cloud  pour 
conférer  avec  le  Comité  de  sûreté  géné- 
rale au  sujet  des  rassemblements  que  l'on 
dit  se  faire  audit  Saint-Cloud;  ""chargeant 
le  citoyen  Harny  de  rédiger  une  adresse 
au  Comité  de  salut  public  de  la  Conven- 
tion pour  lui  demander  des  armes,  aiin 


d'armer  les  membres  des  Comités  révolu- 
tionnaires des  sections. 

30  juillet  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB=  81A  (anc'  BB"*  20),  fol.  150-152. 

1117.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général  (Hanriot),  déclare 
qu'il  voit  avec  douleur  que  beaucoup  de 
citoyens  se  relâchent  de  l'exactitude  dans 
leur  service,  très  essentiel  et  très  urgent 
en  ce  moment;  il  espère  qu'ils  sentiront 
aisément  que  ce  n'est  que  pour  eux-mêmes, 
pour  conserver  leurs  propriétés  et  assurer 
la  tranquillité  publique,  qu'iKs  sont  quel- 
quefois obligés  de  faire  un  service  un  peu 
forcé,  mais  toujours  nécessité  par  les  cir- 
constances, et  que  le  Commandant  général 
a  soin  d'alléger  aussitôt.  Il  espère  donc 
que  le  civisme  de  ses  concitoyens  les  en- 
gagera à  faire  à  l'avenir  leur  service 
plus  strictement,  cl  qu'il  ne  recevra  plus 
do  plaintes  sur  leur  insouciance  et  le  dé- 
garnissement  des  postes.  Les  réserves 
seront  toujours  de  23  hommes  complètes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signa- 
lent l'arrestation  d'une  voiture  contenant 
six  sacs  de  farine,  sortant  de  Paris,  qui  a 
été  conduite  au  Comité  de  la  section  des 
Champs-Elysées,  lequel  l'a  fait  décharger. 

Est  également  mentionnée  l'arrestation 
d'un  inspecteur  d'illumination  avec  son 
allumeur,  parce  qu'ils  n'avaient  pas  de 
caries  civiques. 

31  juillet  1793. 
Extraits  conformes  (2  pièces^  A.  N.,   Al'''^ 
1470,  BB»  76. 

1118.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  por- 
tant que  le  citoyen  Desfourneaux,  lieute- 
nant-colonel, mandé  la  veille,  s'est  pré- 
senté, et,  d'après  ses  réponses  et  la  visite 
de  ses  papiers,  est  invité  à  représenter  son 
passeport,  et  que  les  2  dénonciateurs  du- 
dit  Desfourneaux  seront  invités  à  se  rendre 
au  Comité  ;  2»  chargeant  le  citoyen  Be» 
rard,  imprimeur  du  Bulletin  national,  tra-^ 
duil  au  Comité  parl'onicierde  paixSadoux, 
d'inviter  le  rédacteur  de  ce  journal  à  se 
rendre  au  Comité  le  surlendemain  ;  3*  cens- 


324  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


tatant  que  le  citoyen  Gaillard,  directeur 
du  Théâtre  de  la  République,  invité  à  se 
rendre  au  Comité,  à  l'efTet  de  jouer  des 
pièces  patriotiques,  particulièrement  pen- 
dant le  séjour  des  fédérés  à  Paris,  a  pro- 
rais de  déférer  volontiers  au  désir  du 
Comité  et  a  déclaré  s'en  être  déjà  occupé  ; 
4»  arrêtant,  d'après  une  dénonciation  de 
Jacques-Claude  Bernard,  officier  municipal 
de  Paris,  contre  le  sieur  Picard,  premier 
vicaire  de  la  paroisse  de  Sainte-Margue- 
rite, que  le  citoyen  Turlot,  membre  du 
Conseil  général  de  la  Commune,  sera  in- 
vité à  se  rendre,  ce  soir,  au  Comité  pour 
lui  donner  les  renseignements  qu'il  parait 
avoir;  5»  invitant  les  rédacteurs  du  Journal 
du  soir  et  des  hommes  libres  de  tous  les 
pays  ou  le  Républicain  à  insérer  dans  leurs 
feuilles,  que  les  directeurs  des  théâtres 
ont  été  invités  à  représenter  des  pièces 
patriotiques  et  que  le  Comité  a  vu  avec 
plaisir  que  leurs  principes,  d'accord  avec 
les  siens,  leur  avaient  fait  prendre  des  me- 
sures pour  représenter  celles  qui  sont  plus 
dans  le  cas  d'inculquer  ces  mêmes  prin- 
cipes; 6°  d'après  la  déclaration  faite  au 
Comité  par  le  citoyen  Deschanips,  aide  de 
camp,  au  sujet  de  la  présence  de  quantité 
de  voilures  chargées  de  marchandises 
prêtes  à  partirpour  Bâle,  en  Suisse, comme 
le  portent  les  lettres  de  voiture,  et  se 
trouvant  actuellement  dans  la  cour  de  la 
Mairie,  décidant  que  provisoirement  et 
jusqu'à  nouvel  ordre  ces  voitures  ne  par- 
tiront pas,  et  que  le  présent  arrêté  sera 
communiqué  à  l'instant  aux  Comités  de 
salut  public  et  de  sûreté  générale  de  la 
Convention. 

31  juillet  1793,  malin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81A  (anc.  BB"  20),  fol.  152-154. 

1119.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que  plu- 
sieurs loueurs  de  carrosses  et  chevaux, 
maquignons  et  autres  particuliers,  se  sont 
appropriés,  les  uns  des  chevaux,  les  autres 
des  voitures  d'émigrés,  et  les  ayant  nu- 
mérotées, s'en  servent  comme  de  fiacres  ; 
ils  sont  prévenus  d'aller  en  faire  leur  dé- 
claration H  la  Police,  à  la  Mairie,  dans  le 


plus  bref  délai.  A  défaut  de  ce,  tous  ci- 
toyens qui  en  dénonceront,  si  ces  che- 
vaux et  voitures  sont  reconnus  vraiment 
appartenir  à  des  émigrés,  ou  à  d'autres 
citoyens  non  émigrés,  ci-devant  nobles,  et 
qui  cherchent,  par  différents  moyens,  à 
les  soustraire,  recevront  une  gratification 
proportionnée  à  l'objet  dénoncé. 

Les  rapports  de  la  garde  nationale  ne 
signalent  qu'un  vol  à  la  Caisse  d'escompl^ 
et  l'arrestation  d'un  particulier  pour  cet 

objet. 

1"  août  1793. 
E.\traits  conformes  (2  pièces),   A.  N.,   AF'^ 
1470,  BB3  76. 

1120.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant qu'il  sera  écrit  une  nouvelle  et  qua- 
trième circulaire  aux  48  sections  et  aux 
communes  pour  les  engager  à  donner  en 
définitif  l'état  des  armes  et  le  nombre  des 
hommes;  2»  arrêtant  que  les  Comités  de 
surveillance  des  sections  et  des  communes 
seront  invités  à  arrêter  tous  les  militaires 
indistinctement,  qui  ne  seraient  pas  munis 
de  certificats  ou  de  permissions  du  mi- 
nistre de  la  guerre  ;  que  dans  la  même 
lettre  sera  faite  aux  communes  nouvelle 
invitation  fraternelle  de  faire  veiller  la 
nuit  à  ce  que  les  voilures,  chargées  de 
marchandises  et  de  denrées  de  première 
nécessité, ne  sortent  et  n'aillent  plus  loin; 
3"  les  communes  s'étant  plaintes  que  l'on 
refuse  aux  femmes  des  ouvrages  relatifs 
à  l'habillement  et  équipement  des  volon- 
taires, décidant  que  l'on  prendra  des  me- 
sures pour  faire  cesser  ces  plaintes  et  leur 
faire  parvenir  de  l'ouvrage  de  première 
main  ;  4°  sur  la  représentation  des  com- 
munes qu'elles  n'ont  pas  la  loi  sur  les  acca- 
parements et  qu'elles  ne  peuvent  arrêter 
les  voitures  chargées  de  marchandises,  ne 
sachant  pas  quelle  espèce  de  marchan- 
dise est  réputée  accaparement  et  dési-  » 
gnée  dans  la  loi,  décidant  qu'on  la  leur 
fera  parvenir,  le  plus  promptement  pos- 
sible, avec  invitation  néanmoins  d'agir 
révolutionnairement;  5°  sur  la  demande 
que  l'exécution  de  la  loi  des  accapare- 
ments soit  dévolue  aux  Comités  révolu- 
tionnaires en  masse  et  non  à  un  seul 
commissaire,  passant  à  l'ordre  du  joui", 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


325 


motivé  sur  la  précision  de  la  loi;  6»  invi- 
tant le  Commandant  gi'néral  à  donner  des 
ordres  à  l'effet  de  faire  arrêter,  la  nuit, 
toutes  les  voilures  chargées  et  de  visiter  les 
fiacres;  7°  arrêtant  qu'il  sera  pris  des  me- 
sures pour  découvrir  l'existence  de  la 
fraude  qui  se  commet  dans  les  bateaux, 
qui  se  chargent  de  marchandises  des  ac- 
capareurs, depuis  le  port  Saint-Nicolas 
jusqu'à  Saint-Denis. 

1"  août  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  népartement  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  155,  15C. 

1121.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  déci- 
dant, d'après  un  avertissement  donné  au 
Comité    par  deux   commissaires   de   sec- 
tions, que  la  Convention  vient  de  décréter 
la  fermeture  des  barrières,  ce  jour,   afin 
d'arrêter  les  étrangers  qui  sont  à  Paris  et 
avec  lesquels  on  est  en  guerre,  que  les 
citoyens  Génois  et  Guignes  se  transporte- 
ront au    Comité    des  décrets  pour  lever 
extrait  de  celui  qu'on  dit  avoir  été  rendu 
sur  la  clôture  des  barrières  ;  2'  porlant  qu'il 
a  été  écrit  à  la  Commission,  chargée  de 
l'inspection  des   postes,  de  surveiller  les 
lettres  parlant  de  Paris  pour  Nantes  et 
autres  villes  de  commerce,  principalement 
les    ports    de   mer   qui   approvisionnent 
Paris,  d'ouvrir  ces  lettres,  de  prendre  note 
des  demandes  y  contenues,  alin  de  forcer 
les  marchands   à  faire  parvenir  à  Paris 
leurs   envois;  3°  constatant  que  le  maire 
de  Paris,  invité  à  se  rendre  au  Comité, 
s"y  est  présenté  au  moment  où  il  y  avait 
Assemblée    générale,  et   ne  pouvant  être 
entendu,  a  donné  rendez-vous  au  prési- 
dent pour  conférer  sur  les  subsistances, 
motif  qui  l'avait  fait  mander. 

1"  août  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB=  81^  (anc'  BB'*  20),  fol.  15G,  157. 

1122.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
les  adjudants  généraux  des  canonniers 
sont  autorisés  à  inspecter,  tous  les  jours, 
au  Temple,  le  poste  des  canonniers,  en 
prenant,  toutefois,  les  ordres  du  comman- 


dant du  Temple,  ils  auront  une  carte  si- 
gnée du  Commandant  général. 

Le  Commandant  général  invite  les  offi- 
ciers et  sous-ofliciers  ii  veiller  avec  soin 
aux  effets  qui  sont  dans  les  postes  et  les 
rond  responsables  de  toutes  dégradations. 
La  plus  grande  surveillance  est  recom- 
mandée, les  réserves  de  chaque  section 
sont  portées  à  50  hommes,  avec  ordre  de 
faire  de  fréquentes  patrouilles. 

Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent plusieurs  arrestations,  entre  au- 
tres celle  d'un  émigré,  conduit  à  la  Mairie, 
ainsi  que  de  plusieurs  citoyens  groupés, 
tenant  de  mauvais  propos  sur  la  suspen- 
sion des  assignats,  celle  d'un  autre  parti- 
culier, se  disant  membre  du  Département, 
n'ayant  pas  de  carte  civique  et  ayant  tenu 
de  très  mauvais  propos  dans  le  corps  de 

garde. 

2  août  1793. 
Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  BB'  76. 

1123.  —Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  arrê- 
tant que  les  journaux  et  adresses  contre- 
révolutionnaires  saisis,  seront  briilés  au 
pied  de  l'arbre  de  la  Liberté,  planté  devant 
le  collège  des  Quatre-Nations,  et  qu'il  sera 
écrit    surle-champ    aux    rédacteurs   des 
journaux  intitulés,  des  Hommes  libres  de 
tous  les  pays  et  de  Feuillant,  d'insérer  dans 
leurs  feuilles  l'arrêté  en  question  ;  2»  déci- 
dant qu'un  aide  de  camp  du  général  La 
Marlièrc,    hôtel  de  Pondichéry,  rue  Tra- 
versière,  au  coin  de  celle  Clos-Georgeot, 
sera  amené  sur-le-champ  au  Comité,  d'a- 
près une  dénonciation  de  propos  les  plus 
inciviques;  3°  constatant  la  comparution 
du  rédacteur  du  journal  Le  Bulletin  natio- 
nal, mandé  au  Comité  relativement  à  des 
articles  dont  la  lecture  pourrait  aider  à 
opérer   la    contre-révolution,   lequel   est 
parvenu  à  se  justifier  et  s'est  retiré,  avec 
invitation  de  ne  consigner  dans  ses  feuilles 
que  des  choses  tendant  au   bien    public; 
4°  chargeant  le  ciloyen  Nicolas  de  deman- 
der au  Comité  de  salut  public  de  la  Con- 
vention ce  qu'il  doit  faire  de  l'argent  et 
des  effets  saisis  sur  les  nommés  Drugeon 
et  Bourguès,  pris  en  llagrant  délit  de  vente 
dargent  et  renvoyés  à  la  Mairie  ;  o"  déci- 


326  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 

dant  de  payer  36  livres  à  un  citoyen  pour 
l'indemniser  de  la  perte  du  temps  qu'il  a 
employé  à  surveiller  des  rassemblements 
annoncés  à  Saint-Cloud. 


2  août  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Décartement  de  Paris,  A.  JV., 
BB»  81A(anc'  BB'*  20),  fol.  158,  159. 

H2i. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  cliar- 
geant  le  citoyen  Clémence  d'amener,  au 
Comité,  le  ci-devant  baron  Lestrange,  de- 
meurant rue  Richelieu,  aux  Bains  royaux, 
soupçonné  d'émigration;  2°  chargeant  le 
citoyen  Chéry  de  se  transporter  au  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention,  pour  lui 
demander  un  pouvoir,  à  l'efl'et  de  cerner 
une  maison  du  côté  de  Montmartre,  où  il 
se  fait  des  assemblées  nocturnes  et  con- 
sidérables, dans  lesquelles  il  se  trame  un 
embrasement  pour  le  10  août;  t°  sur  la 
représentation  faite  au  Comité  par  un 
membre  d'une  section,  que  l'on  fait  courir 
le  bruit  que  le  bureau  qui  doit  recevoir  les 
procès-verbaux  d'acceplation  de  la  Cons- 
titution, dont  sont  chargés  les  fédérés  des 
départements,  ne  sera  ouvert  que  le  7, 
décidant  que,  pour  désabuser  nos  frères 
des  départcmenls,  il  sera  imprimé  et  pla- 
cardé des  afliclies,  au  nombre  de  1,000, 
pour  les  instruire  qu'ils  peuvent  les  porter 
dès  leur  arrivée. 

2  août  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comilo 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  h'., 
Bli'  81*  (anc'  BB^*  -'0),  fol.  161. 

112iJ.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  renouvelle  à  ses  conci- 
toyens ses  plaintes  sur  leur  peu  de  zèle 
et  sur  ce  que  les  postes  sent  toujours  in- 
complets, surtout  dans  ce  moment-ci,  et 
invite  les  commandants  et  adjudants  de 
sections  à  veiller  plus  que  jamais  à  les 
faire  compléter  et  à  les  visiter  souvent. 
Les  réserves  seront  toujours  de  50  hommes 
et  les  patrouilles  fréquentes. 

D'après  les  rapports  de  la  garde  natio- 
nale, l'arrestation  d'un  voleur,  à  la  bar- 
rière des  Sergents,  rue  Sainl-Honoré,  a 
occasionné   un   attroupement  assez  fort. 


qui  a  été  dissipé  sur-le-champ  à  l'approche 
de  la  force  armée. 

Ces  rapports  mentionnent  également  la 
saisie  à  l'hôtel  de  Tours,  rue  ?s'otre-Dame- 
des-Victoires,  sur  une  voiture,  d'une  caisse 
contenant  de  l'or  et  de  l'argent  monnayé, 
(lui  a  été  déposé  au  Trésor  national,  et  le 
proprié  taire  de  cet  argent  conduità  laMairie, 

3  août  1793. 
Extraits,  signés    de    Clément,   secrétaire  île 
l'Etat-major  général  (2   pièces),  A.  N.,   AI"'^' 
1470,  Bb3  7G. 

1 126.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  por- 
tant que  le  citoyen  Chéry  dépose  sur  le 
bureau  l'ordre  du  Comité  de  salut  public 
de  la  Convention,  qu'il  avait  été  autorisé 
de  solliciter  à  l'effet  défaire  entourer  une 
maison  suspectée  de  renfermer  des  contre- 
révolutionnaires,  et  que  Hanriot,  com- 
mandant général  de  Paris,  est  mandé  pour 
prendre  des  mesures  relativement  à  la 
maison  de  Rhodes  à  entourer;  2°  décidant 
l'envoi  au  Comité  de  sûreté  générale  d'une 
lettre  à  l'adresse  de  Riron,  devant  lui  être 
remise  par  un  courrier  venant  des  ar- 
mées des  Côtes  de  La  Rochelle,  lequel  est 
venu  déclarer  au  Comité  de  salut  public 
du  Département  qu'il  l'avait  entre  les 
mains,  ne  pouvant  la  lui  remettre,  puis- 
qu'il est  en  état  d'arrestation,  et  char- 
geant le  citoyen  Maillard,  son  beau-frère, 
de  celle  mission,  mais,  sur  l'observation 
d'un  membre  que  Maillard  pourrait  bien 
ne  pas  remplir  ladite  mission  avec  fidé- 
lité. Lécrivain  est  désigné  pour  le  rejoin- 
dre à  l'instant  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale. Sur  le  rapport  de  Lécrivain  que 
Maillard  a  abusé  de  la  confiance  du  Co- 
mité et  n'a  remis  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale ni  la  lettre,  ni  l'arrêté  du  Comité, 
le  Comité  décide  que  Lécrivain  intimera 
au  citoyen  Maillard,  chargé  par  le  Comité 
d'une  mission  essentielle  à  l'intérêt  public, 
qu'il  a  lui-même  sollicitée  et  dont  il  a 
abusé,  l'ordre  de  venir  au  Comité  avec  son 
beau-frère  et  la  lettre  dont  il  est  porteur, 
(]u'il  remettra  audit  Lécrivain. 

3  août  1793,  nutin. 
E.\lrail  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris   A.N., 
liB^  81A  (anc'  B13"*  20),  fol.  101-163. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


327 


1127.  —  nélibéralion  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  l"  déci- 
dant que  le  citoyen  Gallais,  amené  au 
Comité  pour  avoir  voulu,  au  mépris  de  la 
loi,  faire  sortir  de  Paris  sans  passeport,  la 
citoyenne  La  Houssaye,  qu'il  a  dif  être  sa 
femme,  sera  conduit  à  l'adminislrulion  de 
Police,  et  que  le  citoyen  Laurent  Dupont, 
conducteur  de  la  diligence  de  Paris  à 
Rouen,  sera  mis  en  liberté;  2°  chargeant 
le  citoyen  Harny  de  se  transporter  chez  le 
minisire  de  l'intérieur,  pour  y  recevoir  la 
somme  de  15,000  livres  accordée  au  Co- 
mité par  le  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention;  3°  arrêtant  qu'il  sera  écrit  au 
citoyen  Ilanriot,  commandant  général, 
pour  l'inviter  à  prendre  des  informations 
sur  3  pièces  de  canon  et  60  déserteurs 
Autrichiens,  qui  sont  à  la  caserne  Popin- 
courl,  où  est  l'école  du  citoyen  Du  Paulct, 
et  à  adopter  les  mesures  qu'il  croira  con- 
venables; 4»  décidant  que  les  ciloyens 
Fournerot  et  Guigues,  membres  du  Comité, 
y  passeront  la  nuit,  ainsi  que  le  secrétaire 
commis,  pour  y  attendre  le  résultat  d'une 
expédition  conduite  par  2  autres  membres, 
.VInrcliand  et  Génois  ;  4»  sur  la  déclaration 
du  citoyen  Maillard,  de  la  section  de  la 
(>ité,  portant  qu'il  avait  lui-même  déca- 
cheté la  lettre  ù  l'adresse  de  Biroii  pour 
savoir  s'il  y  avait  quelque  chose  de  dan- 
gereux, censurant  le  citoyen  Maillard,  nn 
persistant  dans  son  arrêté  du  malin,  et 
chargeant  le  citoyen  Clémence  de  l'accom- 
pagner au  Comité  de  sûreté  générale. 

3  aci'it  1793,  soir. 
Extrait  ilu  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  gurvcillaiice  (lu  Département  de  Paris, /l .  A'  , 
BB»  Sl'^  (anc'  BB^*  20),  foi.  103,  161. 

1128.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  do  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que,  d'après 
l'arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale  de 
la  Convention,  le  Commandant  général 
s'empresse  d'informer  ses  concitoyens 
qu'il  ne  sera  plus  arrêté  aucun  cheval 
dans  les  rues  de  Paris,  et  annonçant  que 
la  Société  des  Défenseurs  de  la  Hépu- 
blique,  une  et  indivisible,  séante  aux  .la- 
mbins, invite  les  députés  commissaires 
des  départements  à  venir  fraterniser  avec 
elle;    les   commandants   des   postes   des 


barrières  et  des  pntrouilles  voudront  bien 
communiquer  celte  invitation  à  ceux  qui 
arriveront  à  Paris,  et  prendre  leurs  noms 
qu'ils  enverront  au  Commandant  général. 

A  compter  de  ce  jour,  le  citoyen  Ma- 
this,  chef  de  la  3«  légion,  sera  reconnu 
pour  adjoint  en  second  du  Commandant 
général  (Hanriot). 

Les  réserves  restent  toujours  les  mêmes, 
ainsi  que  les  patrouilles.  Le  service  se 
continuera  de  môme  aux  barrières,  et  le 
Commandant  général  invite  ses  conci- 
toyens de  nouveau  à  la  plus  grande  exac- 
titude dans  ce  service  extraordinaire. 

4  août  1793. 
Extraits   conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'V 
1470,  BB''  76. 

1 129.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant qu'il  se  transportera  en  masse  aux 
Comités  de  salut  public  et  de  sûreté  gé- 
nérale de  la  Convention  pour  leur  faire  part 
des  plaintes  transmises  par  les  sections 
sur  ce  que  la  porte  des  boulangers  est 
toujours  assiégée  de  citoyens  qui  deman- 
dent du  pain,  et  que  ces  plaintes  paraissent 
fondées,  attendu  que  l'administration  ne 
fournit  pas  la  Halle  du  nombre  do  sacs  de 
farine  suffisant  pour  approvisionner  tous 
les  boulangers;  2"  portant  que  le  directeur 
du  Théâtre  Comique-lyrique  s'est  reiulu 
à  l'invitation  du  Comité  et  a  promis  de 
remplir  ses  vues  ;  que  le  directeur  du 
Théâtre  du  Palais  (Variétés)  a  envoyé  au 
Comité  le  répertoire  de  toutes  les  pièces 
qu'il  fera  représenter  pendant  le  séjour 
des  fédérés  à  Paris;  3° constatant  la  venue 
du  citoyen  Grouvello,  administrateur  du 
timbre  des  assignats,  objet  d^une  dénon- 
ciation, pour  justifier  ses  actions  et  ses 
intentions,  et  lequel  a  répondu  au  Comité 
((u'il  enverra  le  rapport  bien  circonstancié 
du  sa  conduite,  depuis  le  10  août  jusqu'à 
ce  jour;  4°  faisant  connaître  que  le  général 
Hanriot,  invité  à  faire  surveiller  oO  déser- 
teurs, logés  à  la  caserne  de  Popincourt,  et 
3  pièces  de  canon,  annonce  au  Comité  qu'il 
n'y  a  que  2a  déserteurs,  exactement  sur- 
veillés par  des  adjudants  généraux,  que, 
quant  aux  3  pièces  de  canon,  des  canon- 
niers,  dont  le  nombre  augmente  tous  les 


388 


CHAPITRE  1".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


jours  et  qui  s'exercent,  en  sont  les  gar- 
diens; 5°  décidant,  d'après  un  ordre  du 
Comité,  de  sûreté  générale,  que  l'or,  l'ar- 
gent et  autres  efTets  saisis,  lors  de  l'ar- 
restation des  nommés  Bourguès  etDrugeon, 
resteront  entre  les  mains  du  Comité  de 
salut  public  du  Département  jusqu'après 
le  jugement,  époque  à  laquelle  il  les  ver- 
sera à  la  Trésorerie  nationale;  C»  annonçant 
que  le  directeur  du  Spectacle  Molière,  in- 
vité à  choisir  dans  son  répertoire  et  à  faire 
représenter  les  pièces  les  plus  analogues 
aux  circonstances,  pendant  le  séjour  des 
fédérés  à  Paris,  a  promis  de  répondre  au 
vœu  du  Comité  et  a  déposé  sur  le  bureau 
son  répertoire  ;  7°  en  raison  de  la  venue 
des  commissaires  des  48  sections,  députés 
à  la  Halle  au  Blé  par  la  Commune,  pour 
témoigner  leur  sollicitude  au  sujet  des 
subsistances,  arrêtant  qu'il  se  transportera, 
sur-le-champ,  accompagné  desdits  com- 
missaires, au  Comité  de  salut  public  de 
la  Convention,  pour  le  prier  de  prendre  des 
mesures  et  de  donner  des  ordres  prompts, 
afin  de  faire  approvisionner  la  Halle  suffi- 
samment. 

4  août  1793,  malin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  t61-lGG. 

H30. —  Lettre  de  Hanriot,  commandant 
général  de  la  force  armée  de  Paris,  au 
Comité  de  salât  public  du  Département, 
déclarant  qu'il  n'y  a  que  25  déserteurs 
étrangers  à  la  caserne  de  Popincourt,  les- 
quels sont  surveillés  par  des  adjudants 
généraux  qui  y  demeurent,  qu'il  n'ignore 
pas  qu'il  y  a  également  trois  pièces  de 
canon,  mais  il  y  a  des  canonniers  qui 
s'instruisent  avec  ces  pièces,  et  dont  le 
nombre  augmente  journellement;  ainsi, 
les  canons,  d'une  part,  sont  gardés,  et 
les  étrangers,  d'autre  part,  sont  surveillés. 

4  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^  7G. 

H31.  — Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  suivant  lequel  le 
Commandant  général  renouvelle  la  défense 
de  battre  la  caisse,  sous  aucun  prétexte, 
passé  l'heure  de  la  retraite. 

Les  citoyens  Jean  Jacque    et  Antoine 


FremonI,  à  l'Abbaye  depuis  la  veille  au 
soir,  pour  avoir  insulté  et  frappé  un  fac- 
tionnaire de  service  à  la  Convention  na- 
tionale, seront  traduits  au  conseil  de  dis- 
cipline de  leur  section. 

D'après  le  décret  de  la  Convention  du 
4  août,  les  barrières  seront  libres  et  ou- 
vertes, et  les  gardes  se  retireront. 

Plusieurs  voitures  de  piques  partiront 
au  premier  jour  pour  Lille. 

Les  réserves  seront  toujours  de  50  hom- 
mes et  les  patrouilles  fréquentes. 

Le  feu  a  pris  cette  nuit  chez  un  boulan- 
ger, rue  Saint-Honoré,  il  a  été  prompte- 
ment  éteint. 

5  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB^  70. 

H32.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  1»  cons- 
tatant que  le  directeur  du  théâtre,  dit 
des  Délassements,  et  celui  du  théâtre,  dit 
Lonvois,  invités  à  se  rendre  au  Comité,  se 
sont  présentés  et  ont  promis  de  satisfaire 
au  vœu  qui  leur  est  exprimé  en  représen- 
tant des  pièces  patriotiques  ;  que  le  direc- 
teur du  théâtre,  dit  les  Grands-Danseurs, 
s'est  également  rendu  à  l'invitation  du  Co- 
mité et  a  communiqué  les  pièces  qui  doivent 
être  jouées  pendant  le  séjour  des  fédérés 
à  Paris;  que  le  directeur  du  spectacle, 
dit  l' Ambigu-Comique,  a  fait  part  du  désir 
qu'il  a  de  ne  rien  faire  qui  contrarie  les 
principes  du  Comité,  qui  sont  les  siens, 
et  qu'il  s'était  déjà  disposé  à  donner  des 
pièces  patriotiques;  2°  sur  la  dénonciation 
faite  au  Comité  par  quatre  députés  du  dé- 
partement de  la  Moselle,  que,  sur  leur 
roule,  quantité  d'individus  ont  cherché  à 
les  détourner  de  se  rendre  à  Paris,  et  que 
des  députés  à  la  Convention  ont  écrit  à 
un  certain  Brée,  le  jeune,  employé  des 
Ponts  et  chaussées,  qu'il  fallait  tâcher  d'en- 
voyer des  jeunes  gens  en  état  de  porter 
les  armes,  parce  qu'on  devait  les  faire 
partir  pour  la  Vendée  après  la  Fédération, 
arrêtant  que  leur  déclaration  sera  en- 
voyée aux  Comités  de  salut  public  et  de 
sûreté  générale  de  la  Convention  ;  3°  dé- 
cidant l'envoi  à  Sainte-Pélagie,  par  me- 
sure de  sûreté  générale,  du  citoyen  Le- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


329 


maire,  journaliste,  en  raison  de  deux 
lettres  suspectes  et  de  deux  journaux  à  son 
adresse;  4°  arrêtant  qu'il  sera  délivré 
100  livres  à  chaque  membre  qui  se  pré- 
sente habilucllement  au  Comité  pour  ar- 
mement de  pistolet,  et  que  cette  dépense 
sera  prise  sur  les  fonds  donnés  au  tré- 
sorier. 

5  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (anct  BB"  20),  fol.  16T-169. 

1 133.  —  Extrait  do  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  duquel  il  résulte 
que  l'impossibilité  de  voir  les  travaux  du 
Champ  de  la  Fédération  achevés  pour  di- 
manche prochain,  détermine  le  Comman- 
dant général  à  prier  ses  concitoyens  d'ap- 
porter le  zèle  et  l'activité  la  plus  grande 
pour  les  mener  à  bonne  fin  ;  il  n'y  a  d'autre 
moyen  pour  y  parvenir  que  de  s'y  porter 
tous  les  jours,  et,  afin  d'établir  un  ordre 
dans  ce  travail,  la  première  légion  s'y 
rendra,  aujourd'hui  mardi,  les  comman- 
dants des  sections  de  cette  légion  feront 
battre,  sur-le-champ,  la  caisse  pour  cette 
invitation,  la  seconde,  mercredi  matin,  la 
3",  mercredi  soir,  la  i',  jeudi  matin,  la  &', 
jeudi  soir,  et  la  6%  vendredi  matin.  Les 
citoyens  voudront  bien  emporter  avec  eux 
des  outils,  on  y  trouvera  des  brouettes  et 
des  camions  pour  le  transport  des  terres. 
Les  commandants  de  chaque  section  vou- 
dront bien  s'occuper,  à  l'instant,  de  celte 
mesure,  et  apporter  leurs  soins  pour  qu'il 
n'y  ait  aucun  relard  dans  son  exécution. 
Les  commissaires  des  sections  feront  battre 
la  caisse  chacun  dans  leur  arrondisse-, 
ment,  à  l'effet  d'inviter  les  députés  des 
départements  à  se  rendre  à  l'Assemblée 
générale  desdils  députés,  séante  aux  Ja- 
cobinsSaint-Honoré,  pour  y  prendre  leur 
carte;  ils  auront  soin  de  se  munir  des 
titres  justificatifs  de  leur  mission. 

Le  Commandant  général  recommande 
d'exercer  la  plus  grande  surveillance  sur 
les  citoyens  emportant  du  pain  hors  des 
barrières, afin  d'amener  parmi  nous  la  di- 
sette; il  réitère  k  see  concitoyens  qu'il  ne 
pardonnera  jamais  les  insultes  faites  aune 
sentinelle  quelconque,  lorsqu'elle  est  de 
service.   Le  citoyen  en  faction  est  un  re- 


présentant  de   la   volonté   générale,    et, 
comme  la  volonté  générale  est  la  loi,  qui- 
conque y  manque  mérite  d'être  puni  sé- 
vèrement. 
Réserves  de  îiO  hommes  et  patrouilles 

fréquentes. 

6  août  1793. 
Copie   conforme,   signée  de  Cli'ment,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général,  A.  N.,  BB^  7G. 

1134.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  auto- 
risant le  citoyen  Tisset  à  prendre  toutes 
les  mesures  qu'il  jugera  nécessaires  pour 
faire  arrêter  le  citoyen  Ringaud,  ci-devant 
curé  de  Sainl-Germain-de-l'Auxerrois  ; 
2»  décidant  l'envoi,  à  l'accusateur  public  du 
Tribunal  révolutionnaire,  d'une  note  qui 
regarde  Custine,  donnée  au  Comité  par 
Arnaud,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune;  également  l'envoi,  au  Comité 
de  salul  public  de  la  Convention,  par  le 
citoyen  Delespine,  d'une  lettre  dont  le  texte 
est  au  registre;  3'  constatant  la  remise 
par  le  citoyen  Nicolas  au  citoyen  Harny, 
trésorier  du  Comité,  de  la  somme  de 
13,000  livres,  accordée  par  le  Comité  de 
salut  public  et  touchée  par  le  sieur  Nico- 
las, au  Trésor  national,  sur  une  ordon- 
nance du  ministre  de  l'intérieur;  4»  arrê- 
tant qu'il  sera  tiré  à  1,500  exemplaires  une 
affiche,  invitant  tout  individu  à  dénoncer 
toute  espèce  d'accapareurs;  îi"  prenant 
acte  de  la  venue  de  la  citoyenne  Montan- 
sier,  qui  a  déposé  sur  le  bureau  le  titre 
des  pièces  qu'elle  a  extraites  de  son  ré- 
pertoire. 

G  août  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Co- 
mité de   surveillance   du  Itépartement  de  Paris, 
A.  N.,   BB3  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  169-171. 

1135.  —  Lettre  du  Comité  de  salutpublic 
du  Département  à  celui  de  la  Convention 
nationale,  l'informant  que  les  rassemble- 
raenls  augmentent  aux  portes  des  bou- 
langers, que  le  peuple  murmure,  les  fédé- 
rés se  plaignent,  et  les  femmes  disent 
hautement:  On  veut  nous  faire  crier  :  Vive 
la  République  !  el  nn  nous  fait  mourir  de 
faim  ;  ajoutant  que,  le  malin  même,  dans 
la  section  de  la  Cité,  un  homme,  deux 
femmes  et  un  enfant  ont  été  grièvement 
blessés  dans  la  foule,  que  le  devoir  du 


330 


CIIAPITIIE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Comité  est  d'en  avertir  celui  delà  Conven- 
tion. 

G  aoûl  1793. 
Rxirait  du  rcjjislre  des  délibérations  du  Comilo 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  iV., 
BU3  81*  (anc'  I3B'*  20),  fol.  170. 

H30.  — Délibération  du  Comilû  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  i"  enre- 
gistrant la  venue  de  commissaires  de  la 
section  du  Contrat-Social,  qui  invitent  le 
Comité  à  envoyer  une  députation  de  ses 
membres  à  l'effet  d'assister  à  l'oraison 
funèbre  de  Marat,  qui  doit  se  prononcer 
vendredi  prochain,  à  8  heures,  à  Saint- 
Eustache  ;  2°  décidant  de  demander  au 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  des 
Quinze-Vingts  les  renseignements  qu'il 
peut  avoir  sur  la  conduite  d'Huguenin, 
administrateur  des  habillemenls,  sur  les 
papiers  de  qui  les  scellés  ont  été  upposés  ; 
3°  décidant  également  d'écrire  au  citoyen 
David,  pour  lui  demander  d'Jssigner  une 
place  au  Comité  à  la  cérémonie  du  Champ- 
de-Mars,  dimanche  prochain,  et  approu- 
vant à  l'unanimité  la  rédaction  de  la  lettre 
présentée  par  le  citoyen  Clémence. 

6  août  1793.  soir. 
E.\lrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BU^  81  ^  (anc'  DU'*  20),  fol.  171-172. 

1137.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  par  lequel  le 
Commandant  général  annonce  à  ses  con- 
citoyens l'arrestation  d'un  boulanger,  qui, 
l'avant-derniére  nuit,  vendait,  à  1  heure  du 
matin,  du  pain  à  des  gens  suspects. 

Le  Commandant  général  adresse  ses  re- 
commandations dans  les  termes  suivants  : 

«  Veillons,  mes  amis,  veillons,  et  évi- 
tons tous  les  dangers  dont  on  nous  me- 
nace. Les  ennemis  de  la  paix  redoublent 
d'efforts  pour  armer  le  peuple  contre  le 
peuple.  Il  faut  une  grande  surveillance  pour 
arrêter  leurs  affreux  complots,  et  les  for- 
cer à  se  taire  sur  la  ville  de  Paris,  qui 
sera  toujours  le  berceau  de  la  Liberté  et 
de  l'Egalité,  le  modèle  du  courage  et  du 
civisme,  et  enfin,  malgré  tous  ses  calom- 
niateurs, Paris  sera  toujours  l'ennemi  des 
tyrans  et  l'ami  des  opprimés.  » 

Il  y  aura,  pour  le  jour  de  la  fêle,  300 


hommes  de  garde  extraordinaire  par  sec- 
tion. 

Les  réserves  seront  toujours  de  KO  hom- 
mes, et  les  patrouilles  à  l'ordinaire. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signalent 
beaucoup  de  fermentation  dans  Paris,  par 
rapport  aux  subsistances. 

7  août  1793. 
Extraits  conformes   (2  pièces),  A.  N.,  AF'^' 
1470,  Dli^  76. 

1138.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  l»  por- 
tant que  le  citoyen  Chéry,  chargé  de  con- 
férer avec  David,  relativement  à  la  place 
à  occuper  dans  la  marche  de  la  Fédéra- 
tion, a  dit  qu'il  fallait  présenter  une  pé- 
tition à  ce  sujet  à  la  Convention;  2°  char- 
geant le  citoyen  Chéry  de  mettre  en  état 
d'arrestation  le  citoyen  Leclerc,  libraire, 
soupçonné  de  vendre  des  brochures  con- 
tre-révolutionnaires, et  de  mettre,  s'il  y  a 
lieu,  les  scellés  sur  ses  papiers;  3°  convo- 
quant le  citoyen  Lambert,  rue  de  Sor- 
bonne,  n»  378,  relativement  à  une  brochure 
intitulée  :  AvertissemenI  aux  fidèles;  4°  en- 
voyant le  citoyen  Delespine  chez  le  mi- 
nistre de  l'intérieur,  pour  y  conférer  sur 
les  subsistances, le  chargeant  également  de 
porter  au  ministre  l'extrait  d'une  dénon- 
ciation faite  par  le  citoyen  Renaudin,  rue 
Saint-llonoré,  n"  37,  contre  des  auber- 
gistes qui  donnent  du  blé  aux  chevaux  au 
lieu  d'avoine;  5°  convoquant,  pour  le  soir, 
le  citoyen  Pache,  toutes  allaires  cessantes, 
pour  traiter  l'affaire  des  subsistances; 
0"  après  compte  rendu  de  la  mission  du 
.citoyen  Chéry  chez  le  libraire  Leclerc, 
rue  Saint-Marlin,  n°  254,  près  celle  aux 
Ours,  arrêtant  que  les  citoyen  et  citoyenne 
Leclerc  seront  envoyés  à  Sainte  Pélagie, 
et  que  copie  de  l'arrêté  bien  motivé  sera 
envoyé  au  Comité  de  sflreté  générale,  pour 
en  avoir  confirmation  ;  7°  décidant  que  les 
citoyens  Ilarny  et  Marchand  se  rendront, 
le  lendemain,  à  Passy,conjoinleiiient  avec 
le  maire  et  le  procureur  de  la  Commune, 
pour  lever  les  scellés  apposés  sur  des  su- 
cres appartenant  à  une  marchande  épi- 
cière  de  Paris,  qui  a  aussi  un  magasin 
d'épicerie  à  Passy,  dresser  procès-verbal 
et  lamoner  le  calme  troublé  par  des  fem- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMURE  1703 


331 


mes  à  ce  sujet;  8»  constatant  le  dépôt 
sur  lo  bureau,  par  le  directeur  du  Théàlre 
dit  du  Vaudeville,  du  répertoire  des  pièces 
qu'il  se  propose  de  jouer,  particulièrement 
pendant  le  séjour  dos  fédérés  à  Paris. 

7  août  1793,  matin  et  soir. 
Elirait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  ,1.  A'., 
BB3  81*  (anc' DB1*  20),  fol    172-175. 

H39.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que  tous 
les  citoyens  de  service,  le  jour  de  la  fête, 
seront  tenus  d'avoir  à  leurs  chapeaux  une 
carte,  sur  laquelle  le  timbre  de  la  section 
sera  très  visiblement  imprimé  avec  le 
nom  du  capitaine. 

Les  citoyens  de  service  seront  seuls  ar- 
més; les  bûlons,  les  badines,  cannes  à 
sabre,  baguettes  et  cannes  ordinaires  sont 
proscrites  ;  nid  citoyen  n'aura  le  droit 
d'en  porter  le  jour  do  la  fête.  Les  com- 
mandants des  postes  et  patrouilles  arrê- 
teront tous  ceux  qui  en  seront  munis,  de 
visibles  ou  de  cachées. 

Chaque  section  fournira  pour  le  Champ 
de  la  Fédération  une  ])iè(C  de  canon,  qui 
géra  servie  par  un  oflicicr,  un  sergent, 
2  caporaux  et  6  canonniers  de  première 
classe,  tirés  au  sort  dans  chaque  compa- 
gnie- 

Le  Commandant  général  invite  les  ad- 
judants de  sections  à  compléter  les  gardes 
montantes.  Tous  nos  concitoyens  qui  ai- 
ment la  [lalrie,  observe  Hanriot,  doivent 
se  faire  un  devoir  de  la  servir  et  de  la 
défendre. 

Les  réserves  seront  de  iiO  hommes  par 
section,  lesijuels  seront  indemnisés,  ainsi 
que  les  canonniers  qui  seront  de  service. 

8  août  1793. 

Copie  conforme,  signée  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Ktat-major  général,  A.  N..  UB^  76. 

Kii.  D.\inAN,  La  Dùmngogieen  l'l!)3  à  l'aris, 
p.  315. 

1140.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1»  enre- 
gistrant la  déclaration  du  citoyen  Devillc, 
député  de  l'Assemblée  primaire  de  Cour- 
tron,  district  de  Vouziers,  sur  ce  qu'en 
passant  par  RethelMazarin,  la  citoyenne 
Sauvage,  aubergiste,  leur  a  dit  que  la 
femme  de  chambre  de  la  veuve  Rriancon, 


émigrée  à  Coblentz,  avait  caché  dans  le 
jardin  de  son  hôtel,  à  Paris,  un  trésor 
dans  un  cofirede  cinq  à  six  pieds  de  large; 
■2°  compte  rendu  de  la  mission  confiée  aux 
citoyens  Marchand  et  Harny,  chargés  de 
se  rendre  à  Passy  pour  y  lever  les  scellés 
apposés  sur  des  sucres  appartenant  à  une 
épiciers  de  Paris,  déclarant,  qu'arrivés  il 
Passy  et  disposés  à  procéder  à  la  levée 
desdits  scellés,  une  multitude  d'individus 
se  sont  assemblés  autour  d'eux  et  n'ont 
pas  voulu  reconnaître  leur  pouvoir,  et 
que  la  propriétaire  des  sucres  s'élant  re- 
tirée, ils  ont  laissé  les  scellés  intacts; 
3°  mandat  donné  au  citoyen  Franchet,  à 
l'effet  de  communiquer  au  Comité  de  sû- 
reté générale  une  lettre  adressée  h  la 
femme  Méchain,  à  l'Observatoire,  d'après 
laquelle  son  mari  entretiendrait  une  cor- 
respondance avec  im  général  espagnol; 
4°  envoi  au  Comité  de  si'ireté  générale  du 
procès-verbal  contre  le  citoyen  et  la  ci- 
toyenne Leclerc,  avec  les  pièces  à  convic- 
tion, pour  renvoyer  le  tout  à  l'accusateur 
public  du  Tribunal  révolutionnaire  ;  ij"  ré- 
ception de  Catherine-Louise  Vignot,  mu- 
'.lie  d'un  certificat  du  Comité  révolution- 
naire de  sa  section,  qui  atteste  qu'elle 
s'est  toujours  bien  comportée  sous  l'habit 
d'homme, dont  elle  est  habituellement  re- 
vêtue, et  désire  à  être  autorisée  à  con- 
server cet  habit;  le  Comité  ne  pouvant 
statuer  sur  cette  demande,  l'a  engagée  à 
inviter  un  membre  du  Comité  révolution- 
naire de  sa  section,  à  venir  s'expliquer  ii 
ce  sujet;  0°  remise  par  la  Commission  des 
postes  d'une  lettre  adressée  à  Gonchon 
(connu  sous  le  nom  de  l'Orateur  du  fau- 
bourg Saint-Antoine)  par  sa  sœur,  mis  en 
suspicion  par  un  discours  prononcé  à 
Lyon,  le  22  avril;  7°  envoi  à  la  .Mairie, 
comme  suspect,  du  citoyen  Collet. 

8  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB^  81*  (anc'  BB^*  20),  fol.  175  177. 

1141.  —  Ordre  du  jour  de  la  garde  na- 
tionale parisienne,  en  vue  de  la  fêle  du 
10  août  : 

Cendarnierie  des  29^  et  3I«  divisions  et 
des  tribunaux. 


332 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Le  service  se  fera  à  l'ordinaire,  tous  les 
postes  seront  doublés  et  toutes  les  gardes 
descendantes  ne  se  retireront  qu'à  minuit  ; 
il  y  aura  25  hommes  de  la  gendarmerie  de 
la  29*  division  en  réserve  sur  le  gazon  du 
Louvre,  et  30  à  la  Conciergerie;  ils  feront 
constamment  des  patrouilles,  le  colonel 
restera  au  centre  de  tous  les  postes  et 
s'assurera,  par  des  visites  multipliées,  s'ils 
sont  complets,  les  autres  gendarmes  se 
rendront,  avec  les  trompettes,  au  cortège, 
moitié  pour  ouvrir,  moitié  pour  fermer  la 
marche. 

L'escadron  de  gendarmerie  de  la  31"  di- 
vision enverra  2o  hommes  à  la  prison  de 
l'Abbaye;  tous  ses  postes  seront  doublés, 
le  surplus  se  rendra  au  cortège  et  se 
joindra  à  la  29=  division. 

La  gendarmerie  des  tribunaux  doublera 
aussi  ses  postes,  le  surplus  sera  en  ré- 
serve à  la  Conciergerie,  à  la  Force  et  à 
l'Abbaye.  Il  n'y  aura  au  cortège  que  ceux 
qui  doivent  accompagner  les  tribunaux. 
Force  armée  de  Paris. 

Le  canon  de  la  section  de  l'Homme-Armé 
se  rendra  au  Mont-de-Piété,  celui  de  la 
section  des  Droits-de-l'Homme  et  celui  de 
la  section  des  Fédérés  se  rendront  avec 
des  canonniers  à  la  Force.  Deux  pièces  de 
canon  de  la  première  légion  se  Joindront 
à  celles  qui  sont  déjà  à  la  Conciergerie. 

La  Trésorerie  nationale,  la  Caisse  de  l'ex- 
traordinaire, la  fabrication  des  assignais 
et  autres  établissements  publics  seront 
sous  la  surveillance  de  la  force  armée  des 
sections,  dans  l'arrondissement  desquels 
ils  se  trouvent,  elles  y  enverront  leurs 
pièces  de  canon.  Il  y  aura  une  réserve  de 
100  hommes  à  toutes  les  prisons,  les  chefs 
de  légions  ordonneront  ce  service.  La  sec- 
tion de  l'Observatoire  enverra  à  Bicêtre 
une  pièce  de  canon  et  une  réserve  de 
100  hommes. 

Les  réserves  à  l'Arsenal  et  au  parc  des 
Fédérés  seront  chacune  de  200  hommes, 
fournis  par  leurs  sections  respectives,  la 
section  du  Pont-Neuf  fournira  aussi  une 
réserve  au  parc  d'artillerie  dudit  Pont. 

Le  chef  de  la  3°  légion  enverra  une  ré- 
serve de  100  hommes  à  l'hôpital  militaire 
du  Gros-Caillou. 

Les  réserves  de  300  hommes  par  section. 


Quoique  tous  les  citoyens  doivent  con- 
courir au  bien  du  service  et  à  maintenir  la 
tranquillité  publique,  cependant  nos  bons 
concitoyens,  qui  désireront  une  indemnité 
l'auront,  en  se  faisant  inscrire  par  l'offi- 
cier qui  les  commandera,  ainsi  que  les 
canonniers  qui  seront  de  service.  Les  com- 
mandants et  adjoints  de  sections  s'assu- 
reront du  complet  des  postes  et  réserves 
par  des  appels  fréquents,  en  tiendront  un 
contrôle  exact,  noteront  ceux  qui  man- 
queront, et  feront  passer  au  Commandant 
général  l'état  nominatif  de  ceux  qui  au- 
ront demandé  l'indemnité  et  dont  le  ser- 
vice se  sera  fait  exactement. 

Toutes  les  réserves  extraordinaires  ne  se 
retireront  qu'à  minuit,  à  l'exception  de 
celle  ordinaire  de  50  hommes. 

Les  canonniers  de  Belleville  viendront 
avec  une  pièce  de  canon  au  Champ  de  la 
Fédération  et  se  placeront  à  la  suite  de 
ceux  de  la  6'  légion,  sous  les  ordres  de 
l'adjudant  général  de  l'artillerie. 

Les  postes  du  Bon  Pasteur,  rue  du 
Cherche-Midi,  celui  de  Trainel,  faubourg 
Saint-Antoine,  seront  portés  à  12  hommes 
chacun. 

Demain,  jour  de  la  fête,  il  ne  roulera 
aucune  voilure  de  place  ou  autre  dans 
toute  la  ville,  les  commandants  des  postes 
et  patrouilles  les  arrêteront  et  les  feront 
mettre  en  fourrière,  il  n'y  aura  que  les 
voitures  d'approvisionnement,  des  postes 
et  messageries,  qui  ne  seront  pas  arrêtées. 
On  arrêtera  pareillement  tout  homme  à 
cheval,  autre  que  ceux  de  service. 

Du  8  août  1793.  Vu  la  cherté  des  suifs, 
le  Conseil  général  de  la  Commune  arrête, 
comme  mesure  de  police,  qu'il  est  dé- 
fendu à  tout  citoyen  d'illuminer,  le  10  aoflt 
et  jours  suivants. 

Le  Commandant  général  rend  les  capi- 
taines de  canonniers  responsables  des 
objets  d'armement  et  d'équipement  qu'ils 
peuvent  avoir  reçus  de  la  République. 

On  continuera  d'envoyer  aux  barrières 
des  citoyens,  afin  d'empêcher  l'exporta- 
tion du  pain  et  de  la  farine.  Cette  mesure 
exige  la  plus  grande  surveillance;  les  ci- 
toyens qui  y  seront  de  garde  seront  in- 
demnisés, les  adjudants  généraux  de  sec- 
tions s'assureront  de  l'exactitude  de  ce 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DÉ  JUILLET  A  SEPTEMBRE  d793 


33â 


service  et  en  rendront  comple  tous   les 
jours. 

Il  y  aura  50  hommes  par  légion  pour 
assurer  le  service  du  théâtre  du  Champ  de 
la  Fédération,  et  on  n'y  laissera  entrer 
que  les  citoyens  munis  d'une  carte  im- 
primée. Il  y  aura  200  hommes  autour  de 
l'aulel  de  la  patrie,  pour  conserver  un 
libre  accès  à  la  Convention  et  aux  com- 
missaires des  Assemblées  primaires;  ils 
seront  fournis  par  la  6»  légion.  Il  y  aura 
de  fortes  patrouilles  dans  les  allées,  où 
seront  établies  les  vivandières,  et  on  ne 
souffrira  pas  qu'on  attache  des  cordes 
avec  des  clous  aux  arbres,  ni  la  moindre 
dégradation,  il  y  aura  pour  le  service 
300  hommes  par  légion. 

Le  «ommandant  de  la  section  où  de- 
meure Ruggiery  est  autorisé  à  fournir  les 
canonniers,qui  lui  ont  été  demandés  pour 
le  service  des  bombes  et  mortiers.  Il  y 
aura  4  pièces  de  canon,  avec  les  canon- 
niers  nécessaires  pour  le  service,  à  l'Arc 
de  Triomphe,  boulevard  de  la  Comédie- 
Italienne.  Ces  4  pièces  feront  partie  de 
celles  demandées  par  le  citoyen  Deshayes. 
Il  y  aura  également  6  pièces  de  canon 
fournies  par  les  2',  3«  et  4"  légions,  qui 
seront  placées  dans  le  jardin  des  Danies- 
Sainle-Marie,  à  Chaillot. 

Il  y  aura  également  50  hommes  par  lé- 
gion, pour  être  placés  au  pourtour  du 
Temple  de  l'Immortalité,  où  il  y  aura  une 
bannière  de  ruban  tricolore.  Les  adju- 
dants généraux  nommeront  les  officiers 
nécessaires  pour  tous  ces  services,  avec 
une  note  de  leur  destination. 

Il  y  aura  également  50  hommes  par  lé- 
gion pour  une  réserve  particulière,  des- 
tinée, à  9  heures  du  soir,  à  fermer  le 
passage  au  derrière  du  théâtre,  tant  sur 
la  rivière  que  sur  le  chemin  de  terre,  les 
bombes  devant  être  dirigée»  des  2  rives 
sur  cet  espace  de  terrain. 

Les  chefs  de  légions  chargeront  des  ad- 
judants de  sections  de  placer  tous  ces 
différents  détachements  aux  lieux  ci-des- 
sus désignés,  afin  que  tous  les  postes 
soient  fournis. 

Le  Commandant  général  recommande 
la  plus  grande  surveillance  et  exactitude 
dans   tous  les  postes,   surtout  aux  bar- 


rières, pour  empêcher  la  sortie  du  pain, 
et  de  fréquentes  patrouilles. 

9  août  1793. 
Copie  non  signée,  A.  N.,  DB'  76. 

H42.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris:  l»  déci- 
dant, d'après  la  dénonciation  de  la  sec- 
tion des  Droits-de-l'Homme,  que  la  Com- 
mission des  armes  sera  invitée  à  mettre 
en  état  de  réquisition  les  armes  qui  se 
trouvent  en  co  moment  entre  les  mains 
des  marchands  tenant  boutique  sur  le 
quai  de  la  Ferraille,  en  leur  remboursant 
le  prix  qui  sera  convenu  et  fixé;  2°  arrê- 
tant d'écrire  au  Comité  de  salut  public  de 
la  Convention,  pour  le  prier  de  se  charger 
d'obtenir  un  logement  au  Louvre,  d'ail- 
leurs déjà  promis;  3»  sur  la  demande 
adressée  au  Comité  par  le  citoyen  Lalande 
de  le  faire  changer  de  bataillon,  parce  qu'il 
craint  d'être  traité  de  mouchard  par  ses 
camarades  pour  avoir  été  l'instrument  de 
l'arrestation  d'une  femme  qui  achetait  les 
habits  des  volontaires  et  les  engageait  à 
déserter  leurs  drapeaux,  arrêtant  ne  pou- 
voir statuer  sur  cet  objet;  4°  portant  que 
le  citoyen  Franchel  s'est  chargé  d'aller  au 
Comité  de  sûreté  générale  de  la  Conven- 
tion, àl'effet  de  conférer  sur  la  nécessité  d'a- 
voir une  marque  distinctive  pour  les  mem- 
bres du  Comité  du  Département,  lorsqu'ils 
sont  en  fonctions,  souvent  périlleuses. 

9  août  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  JV., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  178,  179. 

1143.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  por- 
tant nomination  des  citoyens  Delespine  et 
Moissard,  en  qualité  de  commissaires 
chargés  d'assister  à  l'oraison  funèbre  de 
Marat,  qui  doit  se  prononcer  à  Saint-Eus- 
tache,  à  8  heures  du  soir  ;  2°  contenant 
réception  d'une  lettre  du  commissaire  de 
police  de  la  section  des  Invalides,  qui  de- 
mande au  Comité  s'il  a  connaissance 
d'une  expérience  aérostatique  de  nouvelle 
invention,  ainsi  que  d'un  bal  et  fête  cham- 
pêtre, qui  doivent  avoir  lieu  dans  le  parc 
de  la  maison  de  Grenelle,  près  le  Champ 
de  la  Réunion,  le  10  août,  et  qui  doivent 


3M 


CHAPlTHË  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


aineaer  ua  grand  concours  de  inonde,  le 
Comité  lui  a  répondu  n'avoir  pas  élé  pré- 
venu à  ce  sujet;  3»  décidant,  après  exa- 
men des  papiers  des  citoyens  Filliot  et 
Bonneau,  tous  deux  aides  de  camp,  qu'il 
n'a  pas  trouvés  en  rciile  pour  ^-ire  autori- 
sés à  rester  à  Paris,  sur  le  vu  du  procès- 
verbal  d'arrestation  du  Comité  révolu- 
tiounaire  de  la  section  de  Montreuil,  qu'ils 
seront  envoyés  à  l'Abbaye,  pour  y  rester 
jusqu'à  ce  qu'il  en  ait  été  autrement 
ordonné  par  le  minisire  de  la  guerre  ; 
4°  arrêtant  que  le  citoyen  Nisot,  gen- 
darme à  cheval,  sera  envoyé  à  la  Mairie 
pour  avoir  acheté  et  vendu  des  armes, 
sans  en  avoir  la  permission,  au  citoyen  Rey, 
armurier;  5°  après  réception  d'une  dépu- 
talion  des  commissaires  des  48  sections, 
qui  est  venue  exprimer  ses  craintes  sur  les 
subsistances,  arrêtant  de  se  transporter  à 
l'instant  chez  le  Maire  pour  en  traiter. 

9  août  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81A(anc'  BB^*  '^0),  fol.  180. 

H44.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  notifiant  la  réduc- 
tion des  réserves  des  sections  à  2")  hommes 
et  la  recommandation  de  ne  pas  négliger 
les  patrouilles. 

Suivant  les  rapports,  un  officier  d'arlil- 
lerie  avait  fait  arrêter,  la  veille,  un  charre- 
tier d'artillerie,  qui,  étant  ivre,  avait  laissé 
échapper  ses  chevaux  à  Chaillot,  lesquels 
avaient  blessé  plusieurs  personnes. 

Le  citoyen  Alexandre  Sauvé,  aide  de 
camp  du  général  Reysser,  et  Christophe 
Souvestre,  commissaire  des  guerres  de 
l'armée  du  Rhin,  se  disant  aussi  commis- 
saire député  de  son  département  pour  la 
fête  du  10,  passant  devant  le  corps  de 
garde  des  Elèves  de  la  Patrie,  à  minuit  et 
demi,  ont  élé  invités  à  y  entrer  pour  mon- 
trer leur  carte,  conime  ils  étaient  en  règle, 
on  ne  les  a  pas  arrêtés,  mais  on  observe 
que  l'on  devrait  s'assurer  d'eux,  en  raison 
des  menaces  et  des  propos  très  inciviques 
qu'ils  ont  tenus  au  corps  de  garde. 

11  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (ï  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB3  76. 


H4S.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1"  d'a- 
près une  dénonciation  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  de  l'Unité,  qu'il  se 
fait  un  transport  du  journal  intitulé  : 
Courrier  universel  ou  l'Echo  de  Paris,  des 
Déparlements  et  de  l'Klrangcr,  dans  un 
porte-manteau  qui  sort  du  Palais  à6  heures 
du  soir,  qui  passe  par  la  barrière  Saint- 
Denis  et  est  porté  à  Ecoueii,  chez  le  nom- 
mé Pagnen,  maître  de  poste,  chargeant  le 
citoyen  Tisset  de  le  surveiller,  de  l'arrêter 
et  de  rendre  compte  de  sa  mission  ;  i°  ar- 
rêtant l'envoi  au  Comité  de  salut  public 
de  la  Convention  d'une  lettre  en  forme  de 
pétition,  pour  le  prier  de  vouloir  bien 
procurer  au  Comité  le  logement  au  Louvre 
qu'il  sollicite  depuis  longtemps;  .3°  in- 
vitant tous  les  Comités  révolutionnaires 
des  sections  à  faire  faire  des  visites  chez 
les  femmes  publiques,  à  la  suite  d'une 
lettre  du  procureur  général  syndic  du  dé- 
partement de  l'Indre;  4°  décidant  qu'il 
sera  écrit  au  citoyen  Ilanriot,  comman- 
dant de  la  garde  parisienne,  pour  l'enga- 
ger à  interdire  de  tirer  un  seul  coup  de 
canon  dans  les  rues  de  Paris,  en  raison 
des  inconvénients  qui  sont  arrivés  plu- 
sieurs fois,  notamment  la  veille,  chez  un 
horloger  de  la  rue  Saint-Martin,  près  la 
fontaine  Maubuée,  et  l'invitant,  en  outre, 
à  donner  de  la  publicité  aux  ordres  qu'il 
intimera  à  ce  sujet,  attendu  que  des  mal- 
veillants ont  fait  courir  le  bruit  que  le 
Commandant  général  avait  ordonné  à  tous 
les  bataillons  de  tirer  chacun  trois  coups 
de  canon. 

11  août  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  181,  182. 

H  40.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  delà 
force  armée  de  Paris,  annonçant  qu'il 
partira  incessamment  de  l'Arsenal  193  sa- 
bres pour  le  régiment  des  dragons  de  la 
Manche,  3,000  boulets  pour  Maubeuge, 
2  affûts  et  2  caissons  de  4  pour  la  com- 
mune de  Bolbec. 

D'après  le  même  ordre,  les  postes  et 
patrouilles  qui,  dans  la  journée  du  10  août, 
ont  arrêté  les  cannes  et  autres  objets  in- 


L'ÉSPRiT  PUbLlC  A  PARIS  DE  JL'Il.f.ET  A  SEPTEMBRE  1793 


33S 


diqués  dans  l'ordre  du  8,  ont  bien  rempli 
les  intentions  du  Coraman'Iant  général,  il 
les  remercie  de  leur  surveillance  à  cet 
égard  et  les  invite  à  rendre  ces  objets  à 
ceux  qui  les  réclameront  duemenl. 

Le  Commandant  général  informe  qu'il 
est  arrivé  quelques  événements  fâcheux  à 
l'occasion  des  canons  tirés  dans  les  rues, 
la  nuit  du  9  au  10,  ordonwc  qu'à  l'avenir 
les  canons  ne  soient  plus  tirés  que  dans 
les  places,  ou  sur  les  quais  et  boulevards. 

Il  réitère  à  ses  camarades,  les  comman- 
dants de  sellions,  de  continuer,  aux  bar- 
rières, la  même  f,'arde  de  surveillance, 
afin  d'empèclier  le  pain  et  les  farines  de 
sortir  de  Paris;  il  invite  aussi  les  chefs  de 
légions  et  adjudants  généraux  à  faire  leur 
inspection  aux  barrières  pour  celte  garde 
si  nécessaire.  Les  réserves  loujnurs  de 
2o  hommes,  très  complètes,  et  la  plus 
grande  surveillance,  surtout  auprès  des 
établissements  publics. 

Les  rapports  delà  force  armée  font  con- 
naître qu'à  la  réserve  du  Muséum,  ci -de- 
vant Louvre,  on  se  plaint  de  ce  que  les 
portiers,  aubergistes  en  partie,  gardent 
.du  monde  chez  eux  fort  avant  dans  la  nui! , 
et  l'on  derîiande  que  les  portes  soient 
exactement  fermées,  excepté  celle  où  est 
le  posle. 

Le  commandant  du  poste  du  Petit-Pont 
déclare  qu'ayant  entendu  de  la  rumeur 
dans  la  rue  à  9  heures  et  demie  du  soir,  il 
était  sorti  pour  en  savoir  la  cause  et  qu'il 
a  appris  que  deux  petits  enfants  avaient 
failli  être  écrasés  par  la  voilure  d'un  bras- 
seur, dont  le  charretier,  au  lieu  d'être  à 
la  tête  de  ses  chevaux,  était  monté  sur  le 
deuxième  cheval. 

12  août  1973. 
Extraits  conforme.s,  signés  <lp.  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470,  BU'  76. 

H4-7.  —  Délibération  du  Gomilé  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  i"  attes- 
tant, après  avoir  pris  connaissance  des 
pièces  du  citoyen  Morizot,  qu'il  est  abso- 
lument hors  d'état  do  payer  aucunes  im- 
positions, invitant  les  sections  des  Tuileries 
et  des  Amis-de-laPatrie  à  vérifier  les  faits 
et  à  donner  la  même  attestation,  et  enga- 


geant, au  nom  de  l'humanité,  ces  sections 
a  mettre  le  plus  de  célérité  à  leur  décision  ; 
2"  chargeant  le  citoyen  Dedouvres  d'aller 
visiler  des  moulins  situés  à  la  Butte-aux- 
Cailles,  notamment  celui  des  Prés,  où 
l'on  moud  des  farines  d'orge  empoisonné 
et  pourri,  de  dresser  procès- verbal  et 
d'apposer  les  scellés,  s'il  y  a  lieu;  3°  au- 
toris:int  le  citoyen  .Marchand  à  se  trans- 
porter au  bois  de  Boulogne,  pour  veiller 
et  s'assurer  si  les  rassemblements  que  l'on 
dit  s'y  faire  ont  lieu;  4°  sur  la  réclama- 
tion par  Audouin,  adjoint  au  ministre  de 
la  guerre,  de  la  liberté  des  citoyens  Fil- 
liol  et  Bonneau,  le  premier  aide-de-carap 
et  l'autre  adjoint  au  général  Lefort,  dé- 
tenus à  la  Mairie  par  ordre  du  Comité, 
comme  n'ayant  pas  de  permission  du  mi- 
nistre, arrêtant  qu'ils  seront  mis  en  liberté  ; 
5"  vu  le  procès-verbal  d'arrestation  à  la 
place  de  la  porte  Saint-Antoine,  par  le 
commissaire  à  la  surveillance  des  accapa- 
rements de  la  section  de  Montreuil,  d'une 
voiture  de  marchandises  à  destination  de 
Lyon,  ordonnant,  en  raison  de  l'état  de  ré- 
bellion de  la  ville  de  Lyon,  la  mise  sous 
scellés  de  ces  marchandises;  0°  décidant 
l'envoi,  à  Sainte-Pélagie, du  citoyen  Lecocq, 
pour  avoir  frappé  plusieurs  citoyennes, 
membres  de  sociétés  populaires;  7°  char- 
geant le  citoyen  Génois  de  faire  arrêter 
le  nommé  Martin,  négociant,  rue  des  Dé- 
chargeurs, prévenu  de  correspondance 
avec  la  Vendée. 

'         12  août  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  A'., 
BB'  81*  (anc'  BB''*  20),  fol.  183-180. 

1148.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ, 
pour  le  lendemain,  de  deux  convois  d'ar- 
tillerie, l'un  pour  Orléans,  l'autre  pour 
Nantes,  et  pour  Hcsdin  de  238  sabres,  110 
mousquetons  et  30  paires  de  pistolets. 

Le  Commandant  général  ayant  constaté, 
par  les  rapports,  (ju'il  arrive  journelle- 
ment des  malheurs  par  l'entêtement  des 
charretiers  à  monter  sur  leurs  voitures, 
au  lieu  d'être  à  la  tête  de  leurs  chevaUx 
(hier  encore  un  enfant  a  été  écrasé),  en 
conséquence,  les  commandants  des  postea 


336 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


et  patrouilles  arrêteront  et  conduiront 
chez  le  commissaire  de  police  le  plus 
proche  tout  voiturier  qui  serait  en  con- 
travention aux  règlements  déjà  faits  et 
donpés  à  ce  sujet. 

Le  Commandant  général  invite  les  sec- 
tions à  compléter,  le  plus  tôt  possible, 
chacune,  leur  compagnie  de  canonniers, 
et,  celles  qui  n'en  ont  pas,  à  en  former 
une,  alin  qu'on  puisse  leur  donner  des 
instructeurs.  Il  se  plaint  de  l'inexactitude 
du  service  des  barrières,  il  espère  que  ses 
concitoyens  en  sentiront  l'importance  et 
la  nécessité,  et  qu'il  lui  suffira  de  leur 
rappeler  leurs  devoirs. 
■  Les  rapports  de  la  force  armée  men- 
tionnent l'arrestation,  à  la  barrière  d'En- 
fer, d'une  voiture  dans  laquelle  étaient 
deux  particuliers  qui  emportaient  16  pains. 
D'après  ces  mêmes  rapports,  le  réverbère 
en  face  du  poste  de  Saint-Jacques-le-Ma- 
jeur  était  éteint  à  2  heures  du  malin. 

Les  gardes  aux  barrières  se  plaignent 
de  ce  que  les  endroits  destinés  à  leur  for- 
mer des  corps-de-garde  soient  dépourvus 
de  tout  et  qu'ils  soient  obligés  de  coucher 
par  terre. 

Les  nommés  HapListe,  Ledoux  et  Bichct, 
se  disant  de  garde  à  l'Hôpital  militaire, 
étaient  montés  sur  un  arbre  pour  enlever 
le  drapeau  tricolore,  sous  prétexte  d'en 
faire  des  manches  de  piques,  on  les  a 
arrêtés  et  reconduits  au  corps-de-garde, 
où  l'un  d'eux  a  été  reconnu  par  le  caporal 
pour  être  de  sa  garde. 

13  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB3  76. 

H49.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  d'après 
laquelle  le  citoyen  Marchand,  chargé  d'al- 
ler au  bois  de  Boulogne  vérifier  les  bruits 
de  rassemblements,  rapporte  qu'effective- 
ment il  a  vu  des  voitures  et  beaucoup 
d'individus  qui  paraissent  très  suspects, 
qu'il  a  même  été  traité  d'envoyé  pour  ob- 
server leurs  démarches. 

13  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB'  81*  (anc»  BB"  20),  fol.  187. 


1150.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  que,  d'a- 
près l'arrêté  du  Conseil  général  de  la 
Commune  du  12  de  ce  mois,  les  comman- 
dants de  sections  passeront,  tous  les  di- 
manches, la  revue  des  citoyens  de  leur 
section,  à  l'heure  qu'ils  jugeront  la  plus 
convenable,  qu'il  sera,  ce  jour,  tiré  quatre 
coups  de  canon  sur  la  place  de  la  Bastille. 
Conformément  à  la  demande  du  président 
du  Département,  le  poste  du  Garde-Meuble 
fournira  un  factionnaire  à  la  slatue  de  la 
Liberté,  place  de  la  Révolution. 

Les  patrouilles  feront  leur  possible  pour 
empêcher  les  attroupements  aux  portes 
des  boulangers,  en  prévenant  nos  conci- 
toyens et  conciloyennes  qu'il  y  a  des  farines. 

Le  commandant  en  chef  de  la  section 
des  Droils-dc-l'Hommc  passera,  le  lende- 
main, en  revue  sa  section  armée  sur  le 
boulevard,  porte  Saint-Antoine,  pour  rece- 
voir les  officiers  nouvellement  nommés. 

Toujours  la  plus  grande  surveillance 
aux  postes  des  barrières  pour  empêcher 
la  sortie  du  pain. 

14  août  1793. 
Extraits   conformes  (2  pièces),  A.  N.,  AF'^ 
1470,  nB3  76. 

liai.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  cons- 
tatant que  le  citoyen  Harny,  chargé  de 
répondre  au  procureur  général  syndic  du 
déparlement  de  l'Indre,  qui  invitait  le 
Comité  à  faire  surveiller  des  individus  se 
disant  députés  de  leur  commune  pour  la 
Fédération  et  qui  n'ont  aucun  pouvoir, 
s'est  acquitté  de  son  mandat  ;  2°  autori- 
sant le  citoyen  Marchand  à  faire  les  re- 
cherches nécessaires  dans  deux  maisons 
de  débauche  ,  dénoncées  verbalement 
comme  suspectes,  à  requérir  la  force  ar- 
mée et  les  commissaires  de  police  ou  des 
Comités  de  surveillance,  et  à  faire  arrêter 
et  conduire  au  Comité  ceux  et  celles  qu'il 
jugera  nécessaires;  3»  sur  la  dénonciation 
du  citoyen  Sigogneau,  sous-adjudant  gé- 
néral de  la  2"^  légion  du  district  de  Saint- 
Denis,  contre  le  citoyen  Berton,  volontaire 
de  celle  commune,  et  le  citoyen  Lhuillier, 
prévenus  de  propos  très  inciviques  et  ré- 
volutionnaires, décidant  d'écrire  au  procu- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


337 


rcur  de  la  Commune,  pour  les  faire  arrê- 
ter et  amener  au  Comitt'';  4°  autorisant  le 
citoyen  Fournerot  à  s'assurer  de  la  per- 
sonne du  citoyen  Thoniazeau,  rédacteur 
du  Courrier  français,  demeurant  quai  des 
Augustins,  n»  17,  à  l'amener  au  Comité,  à 
vérifier  ses  papiers  et  y  apposer  les  scel- 
lés, s'il  y  a  lieu;  5°  arrêtant,  d'après  les 
plaintes  formées  par  plusieurs  citoyennes, 
qui  ne  peuvent  obtenir  de  l'ouvrage  au 
magasin  d'iiabillemcnt  des  Petits-Pères, 
y  passent  dos  journées  entières  inutile- 
ment, y  sont  repoussées,  exposées  à  des 
violences,  qu'il  sera  écrit  à  toutes  les 
sections  de  Paris  pour  les  instruire  de 
ces  plaintes  et  de  la  demande  que  font 
ces  citoyennes,  afin  que  la  distribution 
ait  lieu  dans  les  sections,  en  les  invitant  à 
délibérer  sur  cet  objet  et  à  faire  part  au 
Comité  de  leur  décision  ;  G"  autorisant  le 
citoyen  Nicolas  à  suivre,  auprès  du  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention  nationale 
et  auprès  du  ministre  de  l'intérieur,  la  de- 
mande d'un  logement  au  Louvre  pour  le 
Comité;  7°  autorisant  le  citoyen  Lécrivain 
à  faire  arrêter  le  citoyen  Dlierbès,  vicaire 
métropolitain,  soupçonné  de  recevoir  et 
de  faire  circuler  des  écrits  anti-révolulion- 
naires,  à  apposer  les  scellés  sur  ses  pa- 
piers, en  s'adjoignant  le  commissaire  de 
police  ou  tout  autre  membre  du  Comité 
de  surveillance  de  sa  section,  et  à  l'amener 
au  Comité. 

14  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibtrations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB'  81*  (anc'  BBH  20),  fol.  189-192. 

1132.  —  Lettre  du  Comité  de  salut  public 
du  Département  de  Paris  au  Directoire  du 
Département,  déclarant  que  le  procureur 
de  la  commune  de  Passy,  en  ce  moment 
à  leur  Comité,  se  plaint  de  ne  pas  avoir 
encore  reçu  la  loi  sur  les  accaparements, 
et  l'invitant  à  donner  toute  son  attention 
pour  que  l'envoi  des  lois  ne  souffre  plus 
aucun  retard,  ce  qui,  dans  l'intérêt  de  la 
République,  n'aurait  jamais  dû  arriver. 

14  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  di'lihérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  81A(anc'  BB'*  20),  fol.  190. 

T.  IX. 


H;j3.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  informé  qu'un  groupe  déjeunes 
gens,  répandus  dans  la  rue  Saint-Ilonoré 
et  rues  adjacentes,  disaient  hautement  que 
Saint-Quentin  était  au  pouvoir  de  l'ennemi, 
que  c'en  était  fait,  qu'on  ferait  très  mal 
de  résister,  puisque  c'étaient  de  braves 
gens  qui  n'en  voulaient  qu'aux  f. .gueux, 
décidant  qu'il  sera  écrit  au  Maire  et  au 
Commandant  de  la  force  armée  de  redou- 
bler de  surveillance,  de  multiplier  les  pa- 
trouilles, et  de  faire  arrêter  sans  miséri- 
corde tous  ceux  qui  cherchent  à  troubler 
l'ordre  public  et  qui  sont  évidemment 
salariés  par  les  ennemis. 

14  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AI''*U  286. 

1154.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale, informé  d'une  manière  non  équi- 
voque que  les  chefs  des  rebelles  adres- 
sent à  divers  particuliers,  notamment  aux 
journalistes  de  Paris,  des  exemplaires  de 
leurs  infâmes  proclamations,  timbrés  de 
Thomas,  décidant  qu'il  sera  écrit  au  Co- 
mité de  salut  public  du  Département  de 
Paris,  d'intercepter  tous  les  paquets  ainsi 
timbrés,  à  l'adresse,  soit  des  journalistes 
de  Paris,  soit  d'autres  citoyens,  et  de  les 
lui  faire  passer. 

14  août  1793. 
E.\trait  du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

1 1.15.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  reproduisant,  par 
extrait,  une  lettre  des  administrateurs  îles 
Travaux  publics  au  Commandant  général, 
en  date  du  14  août,  suivant  laquelle  il 
serait  fort  essentiel  à  la  célérité  et  à  la 
sûreté  du  service  aux  barrières,  qu'à 
l'exemple  de  l'usage  observé  pour  les  postes 
de  l'intérieur,  les  adjudants  de  sections 
fournissent  le  bois,  la  chandelle,  l'encre, 
le  papier  et  autres  menus  olyets.  En  con- 
formité de  cette  lettre,  le  Commandant 
général  ordonne  aux  adjudants  de  s'oc- 
cuper essentiellement  de  la  fourniture  de 
ces  objets  et  de  prévenir  par  leur  activité 
les  plaintes  des  braves  citoyens  qui  y 
montent  la  garde,  et,  du  moment  où  la 
garde  des  barrières  cessera,  ils  en  feront 

22 


3a8 


CHAPITRE  !•'.  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


retirer  les  elTets,  dont  ils  deviendront  res- 
ponsables, pour  les  représenter  et  fournir 
au  besoin. 

Le  Commandant  général  adjoiiit  pré- 
vient ses  concitoyens  qu'il  est  urgent  que 
l'organisation  de  la  garde  nationale  se 
fasse  très  promptement,  vu  que  dans  tous 
les  contingents,  fournis  aux  armées,  il  s'est 
trouvé  que  des  compagnies,  portées  jus- 
qu'à 400  hommes,  n'avaient  pas  plus  fourni 
que  celles  qui  ne  sont  composées  que  de 
120  à  150  hommes,  à  cet  effet,  il  invite 
les  sections  à  nommer  des  commissaires 
pour  procéder  à  un  nouveau  recensement 
dans  leur  arrondissement,  afm  que  les 
compagnies  ne  soient  portées  qu'à  120 
ou  130  hommes  au  plus,  il  en  résultera 
qu'on  sera  plus  à  même  de  connaître  les 
citoyens  qui  font  le  service,  et  il  espère 
qu'il  s'en  fera  mieux. 

Les  postes  des  barrières  mettront  tou- 
jours la  plus  grande  activité  pour  qu'il  ne 
sorte  aucuns  pains  de  Paris,  cette  mesure 
est  essentielle. 

Les  rapports  de  la  force  armée  font 
connaître  qu'une  patrouille  a  trouvé,  à  mi- 
nuit, la  porte  du  jardin,  en  face  du  Pont 
ci-devant  Royal,  entr'ouverte,  et  point  de 
factionnaire,  elle  y  en  a  posé  deux. 

A  10  heures  1/2  du  soir,  le  feu  s'est 
manifesté  dans  une  chambre  de  tambours 
à  la  caserne  des  ci-devant  gardes-fran- 
çaises, même  section,  deux  lits,  les  caisses 
et  effets  desdits  tambours  ont  été  brûlés. 
Le  rapport  de  la  section  du  Temple  fait 
mention  que  dans  la  foule,  qui  était  à  la 
porte  d'un  boulanger.  Faubourg  du  Temple, 
il  s'était  glissé  un  particulier  revêtu  de 
l'écharpe  tricolore,  qui  disait  à  des  femmes 
qu'elles  feraient  bien  de  se  munir  de  vivres 
pour  15  jours,  la  garde  serait  venue,  mais 
trop  tard. 

Le  citoyen  Goulet,  capitaine  de  la  sec- 
tion de  Bondy,  atteste  par  sa  signature 
que  le  susdit  rapport  est  faux  et  que  ce 
ne  sont  que  des  propos  de  femmes. 

15  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  {2  pièces),  A,  N., 
AF'v  1470,  BB'  76. 

1156.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  invitant  et,  au  besoin  requérant. 


le  curé  de  la  Madeleine  et  un  ecclésias- 
tique qui  a  prêché,  la  veille,  à  se  rendre 
ce  soir,  à  8  ou  9  heures,  au  lieu  de  ses 

séances. 

15  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'n  286. 

1157.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :   1°  auto- 
risant le  citoyen  Tisset  à  se  transporter 
chez  le  citoyen  Saint-Laurent,  rue  Saint- 
Pierre-Pont-aux-Choux,   n»  4,  soupçonné 
d'entretenir  une  correspondance  avec  les 
ci-devant  princes,  à  perquisitionner  chez 
lui,  à  apposer  les  scellés,  à  faire  la  même 
perquisition  chez  l'abbé  de  Saint-Laurent, 
son   frère,  même   maison,  et  amener  au 
Comité  ces  deux  individus;    2»  décidant 
que  le  rapport  fait  par  le  citoyen  Harny, 
pour  l'affaire  concernant  la  citoyenne  Du- 
geat,  dont  les  marchandises  ont  été  arrêtées 
à   Passy,  sous   prétexte   d'accaparement, 
sera  envoyé  au  Comité  de  sûreté  générale 
de  la  Convention,  en  observant  que  ces 
marchandises,  déposées  à  Passy,  étant  la 
propriété  légitime  de  la  dame  Dugeat,  elle 
doit  être  libre  d'en  disposer  et  même  de 
les  faire   transporter  à  Paris,  et  qu'il  doit 
être  enjoint  aux  officiers  municipaux  de 
Passy  de  protéger  ce  transport  par  tous  les 
moyens  que  la  loi  autorise;  3° arrêtant  que 
la  femme  du  citoyen  Hony,  limonadier  et 
employé  à   la  Messagerie  nationale,  cour 
Saint-Martin,  au  café  de  la  Grenade,  sera 
invitée  à  venir  au  Comité,  pour  donner  des 
renseignements  sur  des  marchands,  soup- 
çonnés d'accaparements  et  dénoncés  par 
ladite    citoyenne,  comme  ayant  tenu  des 
propos   contre-révolutionnaires  et  insul- 
tants contre  le  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention;  4°  d'après  le  rapport  du  ci- 
toyen Fourncrot,  chargé  d'amener  au  Co- 
mité le  citoyen  Thomazeau,  rédacteur  du 
Courrier  français,  il  n'a  trouvé  chez  lui 
qu'une  femme,  qui,  sous  le  nom  de  Tho- 
mazeau, est  la  rédactrice  de  ce  journal,  et 
le  commissaire  de  police  n'ayant  pas  voulu 
l'arrêter,  vu  que  l'arrêté  ne  parle  que  du 
citoyen    Thomazeau,    décidant   qu'il   sera 
écrit  à  celte  citoyenne,  connue  sous  le  nom 
de  Béatrix  Debarle-Dubosquel,  pour  l'in- 
viter à  se  rendre  au  Comité;  5»  ordonnant 


L'ESPRIT  PU6L1C  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


339 


la  mise  en  liberté  des  citoyens  Berton  et 
I.huillier,  de  Passy,  amenés  au  Comité 
comme  prévenus  de  propos  inciviques,  à 
condition  que  ledit  Berton  partira  pour 
l"armée,d'où  il  est  revenu,  sous  deux  jours, 
et  (pie  Lliuillicr  ne  donnera  plus  de  sujet 
de  plainte;  6»  constatant  que  la  citoyenne 
Hony,  mandée  au  Comité  pour  donner  des 
rcnseigncmenls  sur  un  marcliand  soup- 
çonné d'insulter  la  Convention,  est  venue, 
mais  n'a  pu  en  fournir  aucun. 

15  août  1793. 
Exilait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlèment  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81^  (anc'  BB"  20),  fol.  193,  194. 

1  li'>8.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  que  le 
Commandant  général  passera,  dimanclie, 
la  revue  des  sections  armées  du  Temple  et 
de  Bonne-Nouvelle,  que  l'adjudant  de  la 
section  qui  monte  au  Pont-Neuf,  ne  cum- 
mandera  plus  dorénavant  de  canonniers 
pour  ce  poste,  la  compagnie  qui  montera 
à  l'Arsenal  y  fournira  un  détachement 
commandé  par  un  caporal. 

Le  Commandant  général  ne  cessera, 
tous  les  jours,  de  répéter  à  ses  conci- 
toyens combien  le  service,  aux  barrières, 
est  essentiel,  il  voit  avec  douleur  qu'il  n'y 
a  pas  cette  bonne  volonté  et  cette  régu- 
larité dans  ce  service,  si  nécessaire  dans 
les  circonstances.  Il  engage  les  sections  à 
faire  de  plus  fréquentes  patrouilles,  sur- 
tout aux  barrières,  pour  empocher  la  sor- 
tie du  pain  et  des  farines  de  Paris. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
une  voiture  chargée  de  bO  voies  de  char- 
bon, a  été  arrêtée  dans  la  section  du  Mu- 
séum et  conduite  à  la  Mairie,  le  voiturier 
a  déclaré  qu'il  en  venait  encore  plusieurs 
autres.  On  a  arrêté  et  conduit,  au  Comité 
de  la  section  de  Bondy,  une  voiture  char- 
gée de  farines. 

IC  août  1793. 

Extraits  conformes  (2  pièces),  A.  N.,  .\F'^ 
1470,  DB'i  76. 

1159.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  ^'  men- 
tionnant l'envoi,  à  l'accusateur  public  du 
Tribunal  révolutionnaire,  de  i  volumes 
composés  de  lettrés  et  d'aUlrès  écrits  tiia- 


nuscrits  concernant  le  nommé  Duchesne, 
ci-devant  intendant  de  M'"'  de  Provence, 
incarcéré  à  Sainte-Pélagie;  2°  ordonnant, 
d'après  te  rapport  de  la  commune  de 
Passy,  qui  fait  connaître  que  le  nommé 
Berton,  renvoyé  la  veille,  se  permet  d'in- 
sulter, que  ce  particulier  sera  amené  au 
Comité  par  la  gendarmerie  nationale,  et 
que  les  personnes  qui  l'ont  entendu  tenir 
des  propos  séditieux,  seront  invitées  à  se 
rendre  au  Comité,  et  chargeant  les  sieurs 
Olivier,  procureur  de  la  commune,  et 
Grandin,  officier  municipal  de  Passy,  de 
mettre  cet  ordre  à  exécution;  3°  décla- 
rant que  le  commissaire  de  police  de  la 
section  du  Temple,  mandé  au  Comité  re- 
lativement à  la  saisie  de  jeux  de  loto,  s'est 
rendu  à  cette  invitation;  4°  chargeant  le 
citoyen  Delespine  d'écrire  au  ministre  de 
la  justice,  pour  obtenir  la  loi  relative  aux 
accapareurs,  tant  pour  le  Comité  que  pour 
les  Comités  de  surveillance  des  48  sec- 
lions,  qui  viennent  journellement  deman- 
der un  exemplaire  de  cette  loi;  5°  décla- 
rant, après  le  rapport  de  l'affaire  du  ci- 
toyen ("iramagnac,  soupçonné  d'accapa- 
rements, qu'il  ne  saurait  être  regardé 
comme  accapareur,  parce  ([u'il  n'a  acheté 
ses  toiles  qu'à  raison  du  pressant  besoin 
qu'en  avait  l'administration  de  l'habille- 
ment des  troupes  à  l'Oratoire,  décidant 
que  ces  toileè  ne  pourront  être  vendues 
qu'à  celte  administration  ou  à  celle  des 
hôpitaux  militaires,  et  resteront  sous  les 
scellés,  mais  qtl'au  cas  où  ces  administra- 
lions  refuseront  d'acheter  ces  toiles,  le 
sieur  Gramagnac  sera  tenu  d'ouvrir  un 
magasin  et  de  les  exposer  en  vente  au 
détail  et  au  prix  courant;  6°  déclarant 
qu'un  domestique  de  Duchâtelet,  excitant 
le  trouble  dans  l'Assemblée  générale  de  la 
section  du  Mont-Blanc  et  faisant  rem- 
placer son  maître  par  un  citoyen  de  la 
section  de  la  Butte-des-Moulins,  doit  être 
considéré  comme  très  suspect,  et  ordon- 
nant qu'il  sera  conduit  à  la  Mairie,  pour  y 
être  de  nouveau  interrogé  et  puni,  s'il  le 
mérite  ;  7"  constatant  que  la  citoyenne  Béa- 
trix  Debarle-Dubosquet,  connue  sous  le 
nom  de  Thotha/.eau,  directrice  du  journal 
le  Courrier  franrais,  ayant  été  invitée  à  Se 
rétitlt'e  au  Comité,  n'a  pu  le  faire,  étant 


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CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


absente  de  Paris,  et,  ayant  envoyé  un  ci- 
toyen à  sa  place,  il  lui  a  été  répondu  qu"on 
avait  à  lui  parler  et  qu'on  attendrait  son 
retour,  elle  est  mandée  relativement  à  une 
affiche  à  son  adresse,  portant  pour  légende 
en  tête  :  De  par  le  Roy. 

16  août  1793,  malin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (anc*  BB'*  20),  fol.  195-197. 

1160.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris:  1°  enre- 
gistrant la  venue  d'une  députation  de 
femmes  des  sections  de  la  Halle-au-Rlé, 
de  la  Butte-des-Moulins  et  de  la  Répu- 
blique-Française, qui  prient  le  Comité  de 
faire  en  sorte  qu'il  soit  distribué,  dans 
leurs  sections  respectives,  de  l'ouvrage  re- 
latif à  l'habillement  des  troupes,  vu  la 
difficulté  qu'elles  éprouvent  et  môme  les 
malheurs  qui  se  produisent  chaque  jour, 
à  la  porte  des  Petits-Pères,  lors  de  la  dis- 
tribution de  cet  ouvrage,  qui  ne  leur  est 
donné  qu'après  l'avoir  sollicité  longtemps 
et  perdu  beaucoup  de  temps;  le  Comité 
leur  a  promis  de  s'en  occuper  et  leur  a 
dit  que  les  premières  démarches  étaient 
déjà  faites,  et  qu'il  attendait  l'adhésion 
des  sections,  à  qui  il  avait  déjà  envoyé 
une  circulaire  à  ce  sujet  ;  2°  chargeant  le 
citoyen  Harny  de  rédiger  une  pélilion  à 
la  Convention,  pour  obtenir  la  taxation 
des  denrées  de  première  nécessité  ;  3°  dé- 
ridant que  le  rapport  fait  par  le  citoyen 
Génois,  relativement  à  l'affaire  du  citoyen 
Morizot,  qui  réclame  l'appui  du  Comité 
pour  se  faire  rendre  justice  par  les  mi- 
nistres, ayant  opposé  un  refus  à  ses  ré- 
clamations, sera  adressé  au  ministre  des 
Contributions  publiques  ;  4°  envoyant  à 
Sainte-Pélagie  le  sieur  Louis-Jean  Josset, 
ci -devant  clerc  tonsuré  du  diocèse  de 
Paris,  pensionné  de  la  Nation,  demeurant 
rue  Poissonnière,  n"  164,  arrêté  chez  lui; 
le  sieur  Louis-Antoine-Gabriel  Lamyre, 
négociant  d'Amiens,  arrêté  chez  le  sieur 
Saint-Laurent,  rue  Saint-Pierre-Pont-aux- , 
Choux,  deux  domestiques  de  la  dame  La-j 
myreet  le  portier  de  la  maison,  prévenus 
de  tremper  dans  un  recèlement  d'effets 
précieux  et  importants  à  la  République  ; 


î)°  mentionnant  l'envoi  d'une  lettre  au 
Comité  de  sûreté  générale  pour  lui  deman- 
der la  désignation  d'un  vaste  magasin,  où 
l'on  puisse  déposer  les  voitures,  chargées 
de  marchandises  à  desliiialion  de  Lyon, 
Marseille,  arrêtées  par  les  sections,  qui 
demandent  l'avis  du  Comité,  et  cela  alin 
d'éviter  les  frais  de  magasinage  et  les 
réclamations  des  voituriers,  ou,  dans  le 
cas  contraire,  autoriser  leur  arrestation; 
d'une  autre  lettre  au  même  Comité,  de- 
mandant un  ordre  pour  l'envoi  d'un 
membre  du  Comité  du  Département,  à 
Amiens,  à  l'effet  d'apposer  les  scellés  chez 
la  dame  Lamyre,  soupçonnée  de  compli- 
cité dans  l'affaire  Saint-Laurent  ;  d'une 
troisième  lettre  au  même  Comité,  pour 
lui  faire  part  de  la  prise  qu'il  vient  de 
faire  chez  le  citoyen  Saint-Laurenl,  soup- 
çonné de  receler  les  titres  de  la  maison 
de  Condé;  6"  mandant  le  citoyen  Jacob, 
ci-devant  quartier-maître  au  corps  Roscn- 
thal,  demeurant  à  l'Ecole  militaire,  pour 
justifier  de  ses  moyens  d'existence;  7»  en- 
registrant l'envoi,  par  le  ministre  de  la 
justice,  d'un  exemplaire  de  la  loi  sur  les 
accapareurs,  et  chargeant  le  citoyen  De- 
lespine  d'écrire  une  nouvelle  lettre  à  l'effet 
d'inviter  le  ministre  à  en  envoyer  une 
quantité  suffisante  pour  les  distribuer  aux 
48  sections,  ainsi  que  le  dernier  numéro 
de  la  collection  des  décrets. 

10  août  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BBS  81^  (anc'  BB'*  20),  fol.  197-199. 

1161.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  après  lecture  des  dénonciations 
contre  les  employés  de  la  Bibliothèque 
nationale,  considérant  que  les  relations 
des  savants  étrangers  avec  les  employés 
de  la  Bibliothèque  commandent  impérieu- 
sement de  n'y  placer  que  des  patriotes 
prononcés,  qui  ne  laissent  plus  de  doute 
dans  l'esprit  de  l'étranger  sur  le  véritable 
esprit  national,  décidant  que  le  ministre 
de  l'intérieur  sera  invité  à  nommer,  aux 
places  de  la  Bibliothèque  nationale,  des 
citoyens  dont  le  patriotisme  soit  éprouvé 
et  les  sentiments  conformes  à  la  Révolu- 
tion du  31  mai  dernier,  qu'il  ne  laissera 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


341 


en  place  que  le  citoyen  Tobiesen-Duby, 
de  liius  ceux  employés  à  hadite  Biblio- 
llièciuc,  chargeant  les  citoyens  Lavicom- 
leric,  Laignelol  et  Chabot  de  présenter 
au  minislre  des  savants  dont  le  civisme 
soit  connu  et   capables  de   remplir   ces 

places. 

16  août  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrêtés  géniTaux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.N.,  AF*ll  280. 

1162.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  invitant  le  citoyen  Dubois,  vicaire 
de  Saint-Gerraain-dos-Prés,  à  se  rendre 
au  Comité,  le  lendemain  à  1  heure,  et  à 
apporter  le  caliier  des  sermons  qu'il  a 
prononcés,  jeudi,  dans  l'église  de  la  Ma- 
deleine. 

17  août  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  A'.,  AI''*1I  286. 

1103.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  invite  ses  concitoyens, 
pour  la  12'  et  20"  fois,  à  ne  laisser  sortir 
de  Paris  ni  pains  ni  farines,  et  à  remplir 
le  service  aux  barrières  avec  exactitude. 

Plusieurs  conspirateurs  s'élant  glissés 
depuis  quelques  jours  dans  les  groupes 
publics  et  les  assemblées  nocturnes,  et  y 
tenant  des  propos  contre  la  Convention  et 
les  autorités  constituées,  le  Commandant 
général  invite  tous  les  bons  citoyens,  amis 
de  l'ordre  et  de  la  paix,  à  dénoncer  les 
conspirations  et  conspirateurs,  et  recom- 
mande d'avoir  les  réserves  toujours  bien 
complètes  et  les  patrouilles  fréquentes. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
un  enfatit  de  11  à  12  ans  s'est  noyé  en  se 
baignant  au-dessous  de  l'Archevêché,  on 
a  repêché  son  cadavre,  qu'on  a  remis  à 

ses  parents. 

17  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire (le  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AI'iv  1470,  lib^  70. 

1104. —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant, d'après  la  lecture  du  rapport  du 
citoyen  Dedouvres,  chargé  de  visiter  des 
moulins,  suspectés  do  moudre  des  grains 
mauvais  et  pourris,  qui  constate  qu'eflec- 


tivement  il  s'y  moud  des  orges  et  grains 
gilés  pour  l'Administration,  que  copie  de 
ce  rapport  sera  envoyée  à  la  Convention  ; 
2°  prenant  acte  des  explications  du  citoyen 
Jacob,  ex  quartier-maitre  du  corps  Rosen- 
Ihul,  qui  est  renvoyé;  3°  reproduisant  le 
texte  d'une  lettre  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale de  la  Convention,  qui  improuve 
fortement  la  résistance  opposée  par  les 
membres  de  la  Commission  des  chevaux 
à  ceux  du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, et  ordonne  de  restituer  au  ci- 
toyen Biéville  son  cheval,  qui  lui  est  indis- 
[lensable,  en  ayant  d'ailleurs  déjà  donné 
un  à  la  Nation,  avec  mandat  du  Comité  au 
citoyen  Moissard  de  se  transporter  à  la 
Commission  des  chevaux  pour  réclamer  le 
cheval  en  question;  4°  mentionnant  l'envoi 
d'une  lettre  au  ministre  de  l'intérieur,  en 
faveur  du  citoyen  (juérin,  ci-devant  bou- 
langer à  Paris,  qui  se  plaint  de  l'arresta- 
tion, à  Chareiiton,  d'une  voiture  de  farine 
lui  appartenant;  li"  autorisant  le  citoyen 
Malo  Duverger,  en  qualité  de  gardien  au- 
près de  la  veuve  Fournier,  rue  du  Théâtre- 
Français,  à  supprimer  toute  communica- 
tion avec  ses  gens  et  les  étrangers,  à  ne 
pas  lui  laisser  écrire  et  à  prendre  toutes 
les  lettres  qu'elle  recevra,  qui  seront  re- 
mises au  citoyen  Tisset  pour  le  Comité  de 
salut  public,  qui  en  prendra  connaissance; 
6"  recevant  le  rapport  des  citoyens  Gui- 
gnes et  Marchand,  chargés  de  porter  au 
Comité  de  salut  public  une  lettre  noti- 
fiant la  découverte  faite  chez  Saint-Lau- 
rent,par  lequel  ils  déclarent  qu'ils  ont  été 
fort  applaudis;  7"  décidant  d'abord  que 
le  citoyen  Leroux,  quincaillier,  au  Pigeon 
ramier,  rue  Saint-Martin,  soupçonné  d'a- 
voir tenu  des  propos  contre-révolution- 
naires, restera  en  état  d'arrestation  au 
Comité  jusqu'au  rapport  du  citoyen  Gé- 
nois, puis,' qu'il  sera  mis  en  liberté  sous 
la  responsabilité  personnelle  des  citoyens 
Havet,  bonnetier,  rue  Saint-Martin,  n°  337, 
et  Bailly,  même  maison  ;  8°  statuant  sur  une 
dénonciation  faite  au  Comité  de  sin-veil- 
lance  de  la  section  de  la  Croix-Rouge  par 
l'adjudant  Lebrun,  contre  le  nommé  Du- 
prat,  lieutenant  de  la  3«  compagnie,  et 
plusieurs  antres  citoyens,  pour  avoir  re- 
fusé de  monter  la  garde  au  poste  du  haut 


3« 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Je  la  rue  de  Sèvres,  sous  prélexle  que 
leurs  billets  de  garde  étaient  signés  dudit 
Lebrun,  considérant  que  tout  citoyen  doit 
obéir  à  la  loi  qui  lui  ordonne  de  faire 
son  service,  quand  il  est  commandé,  qu'il 
est  coupable,  quand  il  refuse,  et  que  ce 
refus, qui  est  prémédité,  pourrait  avoir  des 
suites,  invitant  le  procureur  de  la  Com- 
mune à  requérir  l'exécution  de  la  loi 
contre  les  récalcitrants. 

17  août  1793,  matin  et  soir. 
Extra'tdu  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81-^  (anc'  DB''-  20j,  fol.  200-20i. 

H63.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel, 
après  l'annonce  du  départ  d'un  convoi 
d'artillerie  pour  Maubeuge,  le  Commandant 
général  adjoint  invile  ses  concitoyens  à 
accélérer  l'organisation  et  le  renouvelle- 
ment des  officiers,  ou  la  continuation  tles 
anciens,  de  l'élat-major  des  sections  et  des 
légions,  pour  que  de  suite  les  comman- 
dants de  sections  apportent  à  l'état-major 
le  contrôle  de  chaque  compagnie.  Il  re- 
nouvelle aussi  l'ordre  d'arrêter  tous  ci- 
toyens, revenus  de  la  Vendée  ou  autre  ar- 
mée, et  de  les  conduire  à  la  caserne  de  la 
Courtille. 

Suivant  le  môme  ordre,  à  dater  du  19  août 
et  tous  les  jours,  chaque  section  enverra 
un  homme  armé,  sur  la  place  de  l.i  Maison 
commune,  pour  monter  la  garde  à  l'Arse- 
nal pendant  24  heures.  Ce  détachement 
sera  commandé  par  un  capitaine,  2  ser- 
gents et  3  caporaux,  pris  successivement 
dans  chaque  section  et  légion,  il  aura  le 
commandement  du  poste  de  l'Arsenal,  et 
les  canonnicrs  seront  sous  ses  ordres. 

Le  Commandant  général  invite  ses  con- 
citoyens à  se  munir  d'armes,  lorsqu'ils 
sont  de  garde,  telles  que  piques  ou  fusils; 
plusieurs  bons  citoyens  l'ayant  assuré 
que  certains  d'entre  eux,  indifférents  à  la 
chose  publique,  aimaient  mieux  ne  se  ser- 
vir que  de  leurs  sabres,  lorsqu'ils  étaient 
(le  garde,  et  laissaient  les  autres  armes  à 
la  mai.soii,  il  charge  ses  concitoyens  de 
surveiller  ces  inditlérenls  frères.  Il  faut 
de  l'union  et  de  l'uniformité  dans  le  ser- 
vice, sans  cela  point  de  silreté  pour  les 


personnes  et  point  de  respect  pour  les 
propriétés.  Mais  comme  tout  bon  répu- 
blicain a  juré  de  maintenir  de  tout  son 
pouvoir  les  lois  de  son  pays,  la  silrelé  des 
personnes  et  des  propriétés,  il  commet 
un  parjure,  lorsque,  le  jour  de  sa  garde, 
il  ne  se  sert  pas  de  toutes  ses  armes  pour 
les  défendre. 

Les  réserves  à  l'ordinaire,  les  patrouilles 
fréquentes  et  de  l'exactitude  dans  le  service 
des  barrières. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
vers  minuit,  l'on  a  déposé  au  poste  de  la 
section  du  Panthéon-Français  un  tonneau 
de  sel  pesant  environ  400  Jivres,  trouvé 
chez  un  particulier  où  l'on  soupçonne  en- 
core d'autres  objets;  un  incendie  a  éclaté 
chez  un  boulanger  de  la  rue  dos  Petits- 
Pères. 

18  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  lEtat-major  général  (2  pièces),  A.  N-, 
.\F'V  1470,  BB^  76. 

lltiG.  —  Décision  du  Comité  de  siirelé 
générale,  délibérant  sur  la  pétition  de  la 
citoyenne  Monmony,  demeurant  rue  do 
Cléry,  n°  C3,  considérant  que  si  le  salut 
public  a  contraint  le  Comité  de  prendre 
des  mesures  sévères  envers  des  maisons 
notoirement  connues  pour  donner  à  jouer, 
le  Comité  n'a  pas  entendu  violer  les  pro- 
priétés des  citoyens  paisibles  et  les  priver 
de  leur  agrément  particulier,  que  la  mai- 
son de  la  citoyenne  Monmony  n'est  point 
une  maison  publique,  et  que  les  ustensiles 
de  jeu  qui  s'y  trouvent  ne  servaient  que 
pour  elle  et  pour  ses  amis,  arrêtant,  en 
conséquence,  que  le  citoyen  Charbonnier, 
commissaire  de  police  de  la  section  des 
Tuileries, est  requis  de  lever,  sur-le-champ, 
les  scellés  apposés  sur  les  effets  de  la  ci- 
toyenne Monmony,  et  de  la  laisser  en 
pleine  jouissance  de  ses  propriétés. 

14  août  1703. 
Extrait  du   registre  des   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  A'.,  AI'*JI  281). 

1167.  —  Décision  du  Comité  Je  silreté 
générale,  saisi  d'une  pétition  du  citoyen 
l'roget,  en  réclamation  de  levée  des  scellés 
apposés  chez  lui,  copsidéranl  que  le  Co- 
mité n'a  entendu   sévir  que   contre  les 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


343 


maisons  qui,  par  la  multitude  qu'elles  re- 
cèlent, forment  un  foyer  de  contre-révo- 
julion  et  de  gens  suspects,  corrompent 
les  mœurs  et  attentent  à  la  liberté  pu- 
blique, et  qu'il  n'a  pas  entendu  gôner  la 
liberté  des  citoyens  paisibles  et  honnêtes 
qui  s'assemblent  sous  la  proteclion  des 
lois  pour  Jouir  des  moments  consacrés  à 
l'agrément  de  la  vie,  et  jouent  des  Jeux  non 
prohibés  et  de  commerce,  considérant  que 
la  maison  du  citoyen  Froget  n'est  point 
dans  la  classe  de  celles  contre  lesquelles 
le  Comité  a  dû  sévir,  requérant  le  citoyen 
Charbonnier,  commissaire  de  police  de  la 
section  des  Tuileries,  de  lever  les  scellés 
apposés  chez  le  c^oyen  Froget. 

18  août  1793. 
Extrait  du   registre  des   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  ^.  iV.,  AF'lI  28fi. 

H68.  —  Délibération  du  Comité  de  sa- 
lut public  du  Département  de  Paris  : 
1°  prenant  acte  du  renvoi  par  le  Comité  de 
salut  public  de  la  Convention  d'un  extrait 
du  procès-verbal  dressé  par  les  ofliciers 
municipaux  de  Chantilly,  en  présence  du 
citoyen  Dedouvres,  commissaire  du  Comité, 
qui  constate  la  mauvaise  qualité  des  fa- 
rines moulues  au  moulin  dit  des  Prés,  avec 
lettre  à  ce  sujet,  et  décidant  que  ces  pièces 
seront  remises  à  la  Commune  de  Paris; 
2°  arrêtant  l'envoi  au  ministre  de  la  guerre 
des  dénonciations  contre  le  nommé Berton, 
volontaire  à  Passy,  qui,  pour  insultes  et 
menaces,  a  été  incarcéré  à  l'Abbaye; 
3°  notant  l'invitation  au  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  des  Tuileries  d'en- 
voyer au  Comité  l'un  de  ses  membres 
ou  le  commissaire  aux  accaparements,  au 
sujet  d'un  dépôt  d'une  grande  quantité  de 
charbon,  rue  Saint-Florentin,  près  de 
l'Orangerie,  au  petit  hôtel  de  l'Infantado; 
4°  prenant  connaissance  d'un  arrêté  du 
commissaire  aux  accaparements  de  la  sec- 
lion  de  Montrenil,  au  sujet  de  deux  voi- 
tures, chargées  de  café,  eau-de-vie  et  autres 
marchandises  pour  liàle  et  Belfort,  consi- 
dérant qu'une  plus  longue  arrestation 
pourrait  mettre  des  entraves  au  commerce, 
surtout  avec  une  nation  avec  laquelle  on 
n'est  pas  en  guerre,  décidant  l'envoi  du 
citoyen  Fournerot,  à  l'cfTet  de  vérifier  les 


lettres  de  voiture  et  marchandises  en  ques- 
tion, et  de  les  faire  partir,  si  elles  sont  en 
règle;  5° autorisant  le  citoyen  Guigues  à  se 
rendre  au  Comité  dos  procès-verbaux  de 
la  Convention,  afin  de  demander  le  décret 
(jui  charge  le  ministre  de  l'intérieur  de 
fournir  un  local  pour  le  dépôt  des  mar- 
chandises saisies,  à  destination  de  Lyon 
et  de  Marseille;  6°  arrêtant  d'écrire  au 
sieur  de  Saint-Venant,  commissaire  de 
police  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé, 
pour  se  concerter  avec  lui  au  sujet  du 
payement  des  forts  de  la  Halle,  qui  met- 
tent arbitrairement  à  contribution  ceux 
pour  lesquels  ils  travaillent. 

18  août  1793,  matin  et  .soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Défiartement  deParis,  a.  JV., 
BB3  81^  (anc'BB^*  20),  fol.  205-209. 

1169.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ 
de  deux  convois  d'artillerie,  l'un  pour 
Maubcuge  et  l'autre  pour  Compiègne,  ainsi 
que  l'arrivée  d'un  convoi  de  poudres  d'Es- 
sonnes  pour  l'Arsenal. 

Le  Commandant  général  invite  ses  con- 
citoyens à  ne  point  abandonner  leurs 
postes,  lorsqu'ils  sont  de  garde;  les  adju- 
dants de  sections  veilleront  à  ce  qu'ils 
soient  toujours  complets,  il  les  invite  sur- 
tout à  redoubler  de  zèle  et  d'activité  dans 
leur  service  et  pour  l'obéissance  à  leurs 
chefs. 

Les  réserves  seront  toujours  de  25  hom- 
mes, les  patrouilles  à  l'ordinaire  et  la  plus 
grande  surveillance  aux  barrières. 

19  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF>v  1470,  BB3  76. 

1170.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  les  représentations  à  lui  faites 
par  le  citoyen  Joseph-Benoît  Duplain,  au 
sujet  de  l'arrestation  opérée  par  la  section 
Poissonnière  de  deux  numéros  de  son 
Journal  intitulé  :  Courrier  universel,  lec- 
ture faite  des  deux  numéros,  estimant  que 
la  section  Poissonnière  peut  laisser  passer 
ledit  journal,  tant  qu'il  ne  s'écartera  pas 
des  principes  avoués  par  tous  les  bons 
républicains,  s'en  rapportant  là-dessus  à 


344 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


la  sagesse  et  aux  lumières  des  membres 

de  la  section. 

19  août  1793. 
Exlrait  (lu  regislie  des  arrêtés  généraux  du 
Comilé  de  sûreté  générale,  ^.  N.,  AF*n  28G. 

1171.  —  Délibération  du  Comilé  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  cons- 
tatant la  nolilication,  par  le  commissaire 
aux  accaparements  de  la  commune  de 
Vaugirard,  de  la  saisie  d'un  dép('il  de  8  à 
900  voles  de  charbon  purifié,  se  trouvant 
dans  un  hangar,  ainsi  que  de  6  balles  de 
soude,  le  Comité  a  applaudi  au  zèle  de  ce 
commissaire  et  l'a  engagé  à  poursuivre  ses 
recherches;  2''invitanlle  commissaire  aux 
accaparemcnls  de  la  section  des  Tuileries, 
venu  au  Comilé,  à  surveiller  l'accapare- 
ment de  charbon  de  la  rue  Saint-Floren- 
tin et  à  faire  les  poursuites  nécessaires  ; 
3°  chargeant  le  citoyen  Delespine  de  se 
rendre  au  Conseil  général  de  la  Commune 
afin  de  l'inviter,  au  nom  du  bien  pu- 
blic, à  se  concerter  avec  les  administra- 
teurs du  Département  des  Subsistances 
pour  dresser  un  tarif  des  sommes  à  allouer 
aux  forts  de  la  Halle  pour  les  dilférents 
ouvrages  auxquels  ils  sont  assujettis  pour 
le  service  de  la  Halle,  et  particulièrement 
pour  ceux  qui  descendent  les  minois,  le- 
quel Delespine  a  rapporté  que  le  Con- 
seil général  de  la  Commune  a  renvoyé 
l'affaire  au  Corps  municipal  ;  4°  le  ci- 
toyen Loys,  chargé  de  demander  au  mi- 
nistre de  la  justice  le  décret  du  18  août, 
relatif  à  l'indication  d'un  magasin  propre 
à  recevoir  les  marchandises  à  destination 
de  Lyon  et  de  Marseille,  saisies  par  les 
sections,  ayant  apporté  ce  décret  et  fait 
observer  au  Comité  qu'il  lui  avait  été  ré- 
pondu par  le  chef  du  bureau  chargé  du 
sceau  national,  que  le  ministre  ne  faisait 
point  d'expédition  aux  autorités  consti- 
tuées, mais  seulement  à  son  collègue  de 
l'intérieur,  qui  en  faisait  l'envoi,  arrêtant 
qu'il  serait  écrit  au  ministre  de  la  justice 
pour  lui  faire  sentir  la  nécessité  de  les  expé- 
dier au  Comité;  5°  donnant  mandat  au  ci- 
toyeu  Loys  de  se  transporter, le  lendemain, 
à  4  heures  du  matin,  en  la  maison  de  se- 
cours de  la  rue  Neuve-Saint-Augustin, 
où  l'on  soupçonne  qu'il  se  fabrique  de  faux 
assignats,  à  l'effet  d'en  faire  perquisition, 


l'autorisant  à  se  faire  assister  de  la  force 
armée,  à  amener  les  personnes  suspectes, 
à  apposer  les  scellés ,  s'il  y  a  lieu,  sur 
leurs  papiers  et  eflets  ;  6°  arrêtant  que  le 
citoyen  Delespine  se  transportera  dans  les 
arsenaux  et  magasins  à  poudre,  pour  cons- 
tater le  nombre  et  la  qualité  des  poudres 
et  munitions  de  guerre  et  en  rendre  compte 
au  Comilé;  7°  décidant  que  le  commissaire 
aux  accaparements  de  la  section  de  Mon- 
treuil  rendra  les  chevaux  aux  voituriers 
conduisant  des  voitures  chargées  de  clo- 
ches, venant  de  Rouen  et  arrêtées  par  la 
section,  lesquelles  appartiennent  à  Auger, 
et  que  les  cloches  resteront  en  dépôt. 

19  août  1793,  ilatin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comilé 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB»  81*  (anc'  BD'*  20),  fol.  209-212. 

H72.  —  Exlrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  qu'il  partira 
incessamment  2,000  sabres  pour  Brest, 
que  le  service  des  canonfiiers  à  la  prison 
sera  fait,  à  compter  de  ce  jour,  par  toutes 
les  compagnies  de  canonniers. 

Les  commandants  des  postes  aux  bar- 
rières auront  la  plus  grande  atlention  à 
ce  qu'il  ne  sorte  pas  de  pain;  la  plupart 
de  ces  postes  sont  incomplets  et  cette 
négligence  ne  peut  être  attribuée  en  partie 
qu'au  défaut  d'inspection  des  adjudants 
de  sections;  ils  donneront  donc  tous  leurs 
soins  pour  s'assurer  chaque  jour  du  com- 
plément de  ces  postes  intéressants. 

20  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB'  7C. 

1173.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant le  citoyen  Delespine  d'examiner  les 
articles  de  la  loi  des  accaparements,  qui 
méritent  quelqu'inslruction,  et  d'écrire  au 
ministre  de  la  justice,  pour  lui  demander 
s'il  y  a  des  instructions  faites  relative- 
ment à  cette  loi;  2°  décidant  d'envoyer  à 
la  Convention  nationale  copie  du  passage 
d'une  lettre  venant  de  Strasbourg,  en  date 
du  12  août,  à  l'adresse  du  citoyen  Ma- 
cliault,  dit  Messin,  cordonnier,  rue  de  Du- 
ras, passage  qui  lait  connaître  qu'à  Stras- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


345 


bourg  le  vin  rouge  coule  50  sols,  le  mauvais 
lilanc,  40  sols;  le  blanciiissage  d'une  che- 
mise, d'une  paire  de  bas  et  d'un  mou- 
choir de  poche, 20  sols;  le  pain  bis,  23 sols 
les  3  livres;  les  œufs,  10  sols  la  piftre; 
l'assignai  de  5  livres  donné  pour  20  sols 
en  malière,  et  le  louis,  100  livres;  3°  invi- 
tant le  citoyen  Hanriot  à  se  rendre  au 
Comité,  pour  se  concerter  avec  lui  relati- 
vement à  un  rassemblement  dénoncé  dans 
une  maison  dite  de  santé,  rue  de  . . . ,  sec- 
tion de  la  République;  4»  à  la  suite  d'une 
dénonciation  verbale  faite  par  le  citoyen 
Crandin,  officier  municipal  de  la  commune 
de  Passy,  sur  ce  que  des  commissaires  de 
la  section  de  Bon-Conseil  se  sont  permis 
d'aller  faire  à  Passy  des  visites  domici- 
liaires nocturnes,  arrêtant  qu'il  sera  écrit 
à  toutes  les  sections,  pour  les  inviter  à  se 
circonscrire  dans  les  bornes  de  la  Muni- 
cipalité, et  dans  le  cas  où  la  nécessité 
obligerait  une  section  d'aller  perquisition- 
ner hors  de  l'étendue  de  Paris,  qu'elle  se 
ferait  autoriser,  soit  par  les  Comités  de  la 
Convention,  soit  par  le  Département,  soit 
par  le  Comité  de  salut  public  du  Dépar- 
tement ;  5»  d'après  une  autre  dénoncia- 
tion verbale,  faite  par  les  citoyens  Olivier 
et  Crandin,  officiers  municipaux  de  la  com- 
mune de  Passy,  sur  ce  que  les  gardes  aux 
barrières  se  permettent  de  saisir  les  pains 
qui  sorlent  de  Paris  et  sont  emportés  par 
les  habitants  des  communes,  sans  rem- 
bourser lo  prix  desdits  pains,  arrêtant  que 
le  citoyen  Delespine  se  transportera  à  la 
Commune  pour  l'informer  de  cet  abus, 
demander  que  les  pains  saisis  h  l'avenir 
soient  payés,  et  faire  ce  qu'il  croira  con- 
venable pour  remédier  aux  contestations 
qui  en  résultent;  6"  à  la  suite  du  rapport 
fait  par  le  citoyen  Delespine,  chargé  de 
dénoncer  à  la  Commune  l'abus  existant 
aux  barrières,  relativement  aux  pains  saisis 
sans  en  payer  la  valeur,  qui  déclare  que  la 
Commune  n'a  pas  entendu  prendre  de 
telles  mesures,  et  que  son  intention  était 
bien  que  l'on  remboursât  le  pain,  arrêtant 
que  l'observation  présentée  par  le  citoyen 
I)('l(-s|)ine  serait  convertie  en  motion  et 
imprimée;  7"  invitant  les  chefs  des  bu- 
reaux du  ministre  de  la  guerre  à  donner 
au  citoyen  ïisset  les  renseignements  né- 


cessaires pour  acquérir  les  preuves  des 
délits  que  peuvent  commettre  les  parti 
culiers  employés  dans  les  armées,  délits 
au  sujet  desquels  le  Comité  cherche  à  s'é- 
clairer; 8»  chargeant  le  citoyen  Fournerol 
d'examiner  un  procès- verbal,  dressé  par 
deux  gendarmes  de  Blois,  qui  constate 
l'existence  d'un  complot  pour  faire  évader 
un  prêtre  réfractaire  et  une  nonne,  en- 
voyés au  Tribunal  révolutionnaire,  ledit 
procès-verbal  adressé  au  Comité  par  celui 
de  salut  i)ublic  et  de  sûreté  générale  du 
dépaitemerit  de  Loir-et-Cher,  afin  de  sta- 
tuer à  cet  égard;  9°  portant  envoi  au  Co- 
mité de  salut  public  de  l'extrait  d'une 
lettre  venant  de  Landrecies,  en  date  du 
17  août,  signée  Paradis,  capitaine  de  gre- 
nadiers du  bataillon  de  la  Commune  de 
Paris,  à  l'adresse  du  citoyen  Biche,  rue 
Ceoffroy-l'Asnier,  ladite  lettre  annonçant, 
en  substance,  qu'il  y  a  à  Landrecies  6,000 
hommes  qui  n'ont  que  pour  6  jours  de 
vivres;  10»  donnant  mandat  au  citoyen 
Tisset  de  prendre  des  renseignements  sur 
une  maison,  dite  de  santé,  rue  et  séjour 
d'IIygie,  section  de  la  République,  dé- 
noncée comme  recevant  des  gens  suspects; 
11»  prenant  acte  de  la  dénonciation,  par 
les  deux  Comités  réunis  de  la  section  de 
la  Croix-Rouge,  d'un  arrêté  pris  par  la 
5«  compagnie,  rue  de  Grenelle,  comme  at- 
tentatoire à  l'autorité  des  corps  constitués, 
ledit  arrêté  provoqué  par  Sohier,  sergent- 
major,  lequel,  ainsi  que  le  capitaine,  se- 
ront mandés  au  Comité. 

20  août  1793,  malin  et  soir. 
E.xtrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BQ'  81A  (anc'  Bir*  20),  fol.  213-218. 

H74.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  prescrivant  à  tous 
commandants  de  patrouilles  et  de  postes, 
surtout  sur  les  ports,  quais  et  îles,  de 
veiller  à  l'exécution  d'un  arrêté  du  Conseil 
général  de  la  Commune,  du  19  courant, 
qui  invite  les  deux  Comités  réunis  des 
Subsistances  et  de  Police,  ainsi  que  le 
Commandant  général,  à  suivre,  sous  leur 
responsabilité,  l'exécution  d'un  précédent 
arrêté  du  Conseil  qui  interdit  aux  plumets 
de  se  tenir  sur  leurs  bateaux,  afin  que  les 


m 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


pqrliculicrs  puissentse  faire  délivrer  et  em- 
porter, à  leur  gré,  les  marcliiindises  qu'ils 
achètent  sur  les  porls,  ledit  arrêté  devant 
être  affiché  dans  les  corps  de  garde. 

L'ordre  mentionne  un  aulre  arrêté  du 
Département  de  la  Garde  nationale,  con- 
cernant le  prêt  des  tamhours  pour  la  pre- 
mière quinzaine  de  septembre,  et  annonce 
le  départ  de  3  convois  d'artillerie,  l'un 
pour  Douai,  l'autre  pour  Metz  et  le  3'  pour 
le  camp  de  Carignan,  armée  des  Ar- 
dennes. 

Les  réserves  toujours  complètes  et  les 
patrouilles  fréquentes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  l'arrestation  d'un  commis- 
saire de  la  section  des  Gravilliers  pour 
dilapidations. 

21  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  ClÉment,  secré- 
taire de  l'Etal-niajor  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BB3  76. 

H7S. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  por- 
tant que  le  nommé  Rourguès,  soupçonné 
de  vente  d'argent,  conduit  à  la  Mairie  et 
relaxé,  étant  venu  réclamer  l'argent  qui 
servait  u  faire  son  commerce,  sera  de 
nouveau  mis  en  état  d'arreslalion  et  en- 
voyé à  la  Force,  que  l'on  a  écrit  au  Dépar- 
lement de  Police  pour  l'aviser  de  la  sur- 
prise causée  au  Comité  par  sa  mise  en 
liberté,  de  son  arreslation  à  nouveau  et  de 
l'envoi  de  ses  pièces  au  Comité  de  salut 
public  de  la  Convention  ;  2°  faisant  con- 
naître qu'il  a  été  écrit  au  Commandant 
général  pour  l'inviter  à  faire  passer  un 
ordre  au  commandant  du  bataillon  de  la 
section  armée  de  l'Unité,  afin  de  faire 
respecter  la  propriété  du  sieur  Moret,  qui 
a  pris  à  bail  les  bâtiments  de  l'Abbaye 
Saint-Germain-des-Prcs,  et  notamment 
qu'il  soit  fHit  défenses  aux  porteurs  d'eau 
de  s'emparer  de  l'eau  du  réservoir desliiiée 
aux  locataires;  qu'il  a  élé  également  écrit 
au  Comité  de  salut  public  de  la  Conven- 
tion pour  l'aviser  de  l'arrestation  du  ci- 
toyen Ragnaud,  employé  au  bureau  de  la 
guerre,  homme  dangereux,  et  que  le  Co- 
mité du  Déparlement  lui  rendra  compte 
de  l'aff.iire  de  Saint-Laurent,  ainsi  que 
du  voyage  fait  par  son  ordre   à  Amiens 


pour  celle  affaire,  de  même  qu'il  a  élé 
envoyé  au  Comité  de  salut  public  ex- 
trait d'une  lettre  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  de  la  Maison  commune, 
portant  en  substance  que  les  citoyens 
de  cette  section  se  disposaient  à  partir 
pour  travailler  au  canal  projeté  dans  le 
déparleiiient  de  la  Côte-d'Or,  et  par  ce 
moyen  se  soustraire  à  la  levée  d'hommes 
qui  doit  se  l'aire  pour  partir  en  masse  ; 
3°  d'après  les  renseignements  pris  par  le 
commissaire'  aux  accaparements  de  la 
section  des  Tuileries  au  sujet  de  l'exis- 
tence dans  l'hôtel  de  l'infantado,  rue  Saint- 
Florentin,  près  de  l'Orangerie,  d'un  ma- 
gasin de  charbon,  comme  il  a  été  constaté 
que  ces  charbons  déposés  dans  cet  hôtel, 
habile  par  l'ambassadeur  de  Venise,  absent 
depuis  un  an,  appartenaient  à  cet  ambas- 
sadeur, il  a  été  décidé  qu'ils  seraient 
vendus  au  prix  courant,  dont  le  montant 
sera  remis  à  l'homme  d'affaires  de  l'am- 
bassadeur après  prélèvement  des  frais  de 
la  vente;  4°  constatant  la  venue  au  Co- 
mité des  citoyens  Sohier,  sergent-major, 
et  Joannin,  capitaine  de  la  b°  compagnie 
de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  mandés 
pour  rendre  compte  de  leur  conduite 
relativement  à  un  arrêté  altentatoire  à 
l'autorité  des  corps  constitués,  pris  par 
celle  compagnie,  dont  lecture  est  donnée 
et  dont  l'original  sera  remis  au  Comité  ; 
!)"  portant  envoi  à  l'accusateur  du  Tribunal 
de  police  correct ionnelle  des  pièces  contre 
le  citoyen  Lefèvre,  commis  au  Tribunal  ré- 
volutionnaire, soupçonné  de  faciliter  des 
accaparements  de  draps  et  poursuivi,  d'a- 
bord pour  s'être  qualifié  membre  du  Tri- 
bunal révolutionnaire,  alors  qu'il  n'estque 
commis  d'huissier  dudit  Tribunal,  ensuite 
parce  qu'il  n'est  p.-is  commerçant  et  que, 
parait-il,  il  favorise  sous  son  nom  des  né- 
gociants ou  des  accapareurs,  qui,  craignant 
la  rigueur  de  la  loi  et  voulant  s'y  sous- 
traire, dégarnissent  leurs  magasins  ;  6°don- 
nant  mandat  aux  citoyens  Moissard  et 
Marchand  de  faire,  conjointement  avec  le 
juge  de  paix  de  la  section  de  Popincourt, 
la  levée  des  scellés  chez  le  citoyen  Saint- 
Laurent,  lesquels  ont  amené  au  Comité 
4  malles  avec  un  paquet  d'étoffes  d'or  et 
une  layette  de  dentelles;  7°  entendant  le 


LKSPRIT  PIJRLIC  A  PARFS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


34- 


rapport  du  ciloyen  Loys,  au  sujet  d"une 
dénonciation  contre  le  Comité  d»î  surveil- 
lance de  la  section  de  l'Observatoire,  dont 
il  devra  vérifier  le  civisme,  et  au  sujet 
d'une  perquisition  sans  résultat  en  la  mai- 
son do  secours  de  la  rue  Neuve- Sain t- 
AuH'Ustin,  suspectée  d'être  le  siège  d'une 
fabrication  de  faux  assignats. 

21  août  1703. 
Extrail  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  do  Paris,  A.  N. 
UW  81A  (anc'  BC*  20),  fol.  210-224. 

1176.  — Extrait  de  l'ordre  du  Jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ 
imminent  pour  Péroniieet  l'armée  du  Nord 
de  plu.sieui-s  caisses  de  briquets,  sabres 
et  pistolets,  de  plusieurs  caisses  de  fusils 
pour  Mdcon,  ainsi  que  de  8  affilts  et  8  cais- 
sons vides  pour  le  service  du  camp  de  la 
Madcleine-sous-Lille,  enregistrant  deux  ar- 
rêtés du  Conseil  général  de  la  Commune, 
l'un  du  20  de  ce  mois,  qui  déclare  que 
l'on  remboursera  aux  citoyens,  sur  lesquels 
sera  saisi  du  pain  aux  barrières,  la  valeur 
de  ce  pain;  l'autre,  du  21  août,  ordonnant 
au  Commandant  général  de  fournir,  sous 
sa  responsabilité,  les  forces  suffisantes 
pour  garantir  la  siirelé  des  postes  des  bar- 
rières menacés. 

Le  dimanclic  suivant,  à  u  heures  du 
malin,  exercice  à  feu  de  canons,  pour  la 
1"  classe  des  compagnies  de  çanonniers 
de  toutes  les  légions,  savoir  :  la  1",  auprès 
de  l'Hôpital;  les  3«  et  4%  au  Cliamp-de- 
.Mars,  et  les  2»,  ii"  et  C«  aux  Champs-Elysées. 
Les  réserves  seront  de  2;i  hommes,  les 
patrouilles  fréquentes,  et  la  plus  grande 
surveillance  sera  exercée  aux  barrières. 

Les  rapporis  de  la  force  armée  signalent 
l'arrestalion,  la  veille,  sur  les  9  heures  du 
soir,  au  poste  de  la  llalle-aux-Vins,  de 
deux  voitures  chargées  de  son  pour  la  ré- 
gie, rue  .\otre-I)ame-des-Victoires,  et,  au 
même  poste,  le  factionnaire  déclare  que, 
pendant  ses  deux  heures  de  faction,  il  a 
vu  descendre,  à  la  porte  Saint-Bernard,  au 
moins  80  voitures  chargées  de  bois,  dont 
quelques-unes  contenaient  deux  voies. 

22  août  1793. 
K.\trails  conformes,  signés  He  Clément,  sec.o- 
tai.e  de  l'Etat-major  général  (2  piéce.s),  ^.  A'  . 
Al-'v  1470,  BH'  70.  ^    '         ^' 


H77.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  en- 
vojant  au  Comité  de  sûreté  générale  les 
citoyens  .Marchand  et  Harny  pour  faire 
le  rapport  de  leur  mission  à  Amiens,  rela- 
tive à  l'affaire  Saint-Laurent;  2° autorisant 
le  citoyen  Clémence  à  se  transporter  à  l.i 
section  de  l'Unité,  pour  se  renseigner  sur 
l'insulte  faite  au  citoyen  Fouriierot;  3» en- 
voyant les  citoyens  Guigues  et  (iénois  chez 
le  ministre  des  Contributions  publiques 
pour  l'alfaire  Morizot. 

22  août  1703. 
E.\trait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Pari»,  A.  N  , 
BB^  81-^  (anc'  BB'*  20),  fol.  225-226. 

U78.  —  Extrail  de  l'ordre  du  Jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  que,  la 
veille,  on  a  pillé  des  voilures  de  farines 
au  Faubourg  Saint-Antoine,  et  que  «  ce  ne 
sont  point  nos  bons  frères  les  Sans-culottes 
qui   se   permettent  de  semblables  excès, 
mais   bien   les  malveillants  ;  que,   depuis 
deux  Jours,  des  brigands  se  sont  permis 
d'insullcr  la  cocarde  tricolore,  et  que  celte 
insulte  niérile  la  plus  grande  surveillance 
et  la  plus  sévère  recherche  des  auteurs.  » 
Suivant  cet  ordre,   le  Commandant  gé- 
néral passera,  dimanche,  à  7  heures  du 
inalin,  la  revue  de  la  section  année  de  la 
Maison-Commune,  sur  le  port  au  Blé.  Les 
adjudants  de   sections  apporteront,  deux 
fois  la  semaine,  les  états  des  indemnités 
dues  aux  citoyens  qui  montent  aux  bar- 
rières, afin  qu'ils   en   puissent  jouir,  du 
moment  qu'ils  ont  rempli  leur  service. 

Depuis  deux  jours  il  arrive  une  grande 
quantité  de  militaires  à  Paris,  les  postes 
et  patrouilles  sont  invités  à  les  arrêter, 
lorsqu'ils  ne  seront  pas  munis  do  missions 
des  autorités  conslituées.  Tous  ceux  qui 
voudront  concourir  aux  places  d'adjudants 
généraux  el  d'instructeurs  de  çanonniers 
viendront  se  faire  inscrire  au  Secrétariat 
général,  sous  l'arcade  Saint-Jean,  samedi 
et  dimanche,  depuis  9  heures  du  malin 
jusqu'à  midi,  passé  ces  deux  Jours,  on  ne 
recevra  plus  d'inscriptions. 

Le  Commandant  général  recommande  • 
toujours  la  plus  grande  surveillance  aux 
harrières  pour  empêcher  la  sortie  du  pain 


348 


CHAPITIŒ  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


et  des  farines  de   Paris,  des   patrouilles 
fréquentes  et  réserves  complètes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  si- 
gnalent que  des  attroupements,  la  nuit, 
aux  portes  des  boulangers. 

23  août  1793.    . 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
Apiv  1470,  Blî^  76. 

1179.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  por- 
tant qu'il  a  été  écrit  au  ministre  de  l'inté- 
rieur pour  l'inviter  à  user  de  tous  les 
moyens  que  lui  donne  la  loi  pour  favoriser 
la  rentrée  des  blés  et  farines,  en  raison 
de  la  réclamation  d'un  boulanger  de  la 
rue  de  ïournon,  qui  a  essuyé  de  la  part 
du  maire  et  du  procureur  de  la  commune 
de  Lardy  un  refus  opiniâtre,  qui  ne  lui  a 
pas  permis  d'enlever  les  farines  qu'il  avait 
achetées  ;  qu'il  a  été  également  écrit  au 
maire  et  procureur  de  la  commune  de 
La  Chapelle  pour  les  inviter  à  se  rendre 
au  Comité  à  l'effet  d'indiquer  les  motifs 
qui  les  ont  déterminés  à  ne  pas  tenir  l'as- 
semblée annoncée  au  son  de  la  caisse,  et 
ce  d'après  la  plainte  faite  au  Comité  par 
beaucoup  de  citoyens  de  La  Chapelle  ; 
écrit  également  à  la  Société  des  Sans- 
culottes  Montagnards  de  Tonnerre  pour 
les  remercier  des  3  imprimés  contonant 
l'apothéose  de  Marat,  envoyés  au  Comité  ; 
qu'il  a  été  aussi  écrit  au  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  de  la  Halle-au-HIé 
pour  l'inviter  à  examiner  les  papiers  de 
l'abbé  de  Villarceaux,  ancien  chanoine  du 
Mans,  demeurant  hôtel  de  la  Providence, 
rue  d'Orléans,  pour  s'assurer  s'il  a  prêté 
son  serment,  ou  s'il  ne  l'a  point  prêté,  et 
s'il  y  a  dans  ses  pai)iers  quelque  chose  de 
suspect,  à  le  mettre  en  état  d'arrestation 
et  à  le  conduire  au  Comité  ;  2°  faisant  con- 
naître que  le  citoyen  Delespine  a  écrit  au 
Comité  de  législation  pour  l'informer  que 
les  conmiissaires  aux  accaparenienls  des 
48  sections  viennent  journellement  signa- 
ler les  difficultés  que  suscite  la  loi  sur  les 
accaparements,  notamment  l'article  10  qui 
laisse  aux  mauvais  citoyens  beaucoup  de 
facilités  pour  l'éluder,  et  afin  de  demander 
une  instruction  interprétative,  qui  puisse 


mettre  les  commissaires  à  même  de  l'exé- 
cuter; 3°  décidant  que  le  citoyen  Dijon, 
capitaine  de  volontaires,  sera  conduit  à 
l'Abbaye  par  mesure  de  sûreté  et  comme 
ne  devant  point  être  à  Paris,  n'en  ayant 
pas  la  permission,  et  qu'avis  en  sera  donné 
au  ministre  de  la  guerre;  4°  arrêtant  que  le 
citoyen  Jean  AufTray,  soi-disant  grenadier 
au  premier  bataillon  de  Paris,  ayant  in- 
sulté et  frappé  un  particulier  paisible, 
membre  du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement de  Paris, sera  conduit  à  laForce 
pour  y  être  détenu  jusqu'à  ce  que  le  Tri- 
bunal de  police  correctionnelle  ait  statué 
sur  son  compte. 

23  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
(le  surveillance  du  Département  deParis,  A.  N., 
UB'  81A  (anc<  BB'*  20),  fol.  227-230. 

1180.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général  invite  tous  les 
bons  citoyens  de  service  à  surveiller 
avec  la  plus  grande  exactitude  plusieurs 
malveillants,  qui  égarent  le  peuple  par 
des  insinuations  perfides,  qui  lui  con- 
seillent le  meurtre,  le  pillage  et  le  mé- 
pris des  autorités  constituées.  «Citoyens! 
ajoute  Hanriot,  Union!  et  la  République 
est  sauvée;  Fraternité,  Egalité,  Indivisibi- 
lité !  et  les  tyrans  sont  perdus.  Confiance 
dans  la  Convention  nationale,  confiance 
dans  la  Commune  de  Paris,  et  vous  verrez 
renaiire  parmi  vous  la  joie  et  l'abondance. 
Citoyens!  assurez-vous  de  ceux  qui  veu- 
lent désorganiser  la  société  et  prêchent 
l'anarchie,  et  ne  souffrez  jamais  que  les 
personnes  et  les  propriétés  soient  violées, 
alors  nous  remplirons  notre  tâche  et  nous 
serons  dignes  d'être  républicains.  » 

Outre  la  garde  ordinaire  des  barrières, 
les  sections  voisines,  et  celles  qui  en  ont 
dans  leur  arrondissement,  y  enverront  de 
fréquentes  patrouilles  de  grand  matin.  Les 
adjudants  généraux  veilleront  spéciale- 
ment à  ce  service  si  essentiel  et  y  feront 
des  tournées. 

Les  réserves,  à  dater  d'aujourd'hui  et 
jusqu'à  nouvel  ordre,  seront  de  oO  hommes 
jiar  section,  avec  de  fréquentes  palrouilles, 
et  l'on  l'on  redoublera  de  zèle  pour  em- 


L'ESPniT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  l-?93 


349 


pêcher  aux  barrières  la  sortie  du  pain  et 
des  farines. 

Les  rapports  de  la  force  armée  déclarent 
que  les  attroupements  continuent  toujours 
pendant  la  nuit  autour  des  boutiques  des 
boulangers. 

24  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  JV., 
AF'v  1470,  BB3  76. 

H8I.  —  Lettre  de  Paul  Perrière,  de- 
meurant, rue  du  Faubourg-.Saint-Honoré, 
petit  hôtel  de  Poyanne,  à  Paré,  ministre 
de  l'intérieur,  déclarant  qu'il  est  com- 
missaire observateur  dans  le  Déparlement 
de  Paris,  poste  auquel  il  a  été  nommé 
par  son  prédécesseur,  et  faisant  valoir  les 
titres  qu'il  peut  invoquer  pour  être  con- 
servé dans  cette  place,  le  civisme  dont  il 
a  fait  preuve  dans  ses  écrits,  ses  discours 
et  ses  actions,  la  part  qu'il  a  dans  la  ré- 
daction de  l'un  des  journaux  les  plus  pa- 
triotes, la  Feuille  du  salut  public,  et  son 
étroite  amitié  avec  le  citoyen  Rousselin, 
«'engageant  à  remplir  ses  fonctions  avec 
toute  l'intelligence  et  l'activité  dont  il  est 
capable,  dont  on  pourra,  d'ailleurs,  se 
rendre  compte  dans  sa  correspondance 
avec  M.  Garât,  laquelle  se  trouvait  entre 
les  mains  du  citoyen  Champagneux  et  est 
actuellement  entre  celles  du  citoyen  Rous- 
selin, et  qui  est  numérotée. 

24  août  1793. 
Original  non  signé,  A.N.,  F'' m,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  (a  Révolution 
française,  t.  II,  p.   101. 

M82.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  4°  por- 
tant renvoi  du  citoyen  Jean-Jacques- 
Théodore  Debray,  demeurant  grande  rue 
de  Charonne,  n'SI,  amené,  la  veille  au 
soir,  par  les  ordres  du  Comité  de  surveil- 
lance révolutionnaire  de  la  section  des 
Gardes-Françaises, qui  l'avait  arrêté  comme 
tenant  des  propos  de  nature  à  faire  naître 
la  confiance  des  Français  envers  les  An- 
glais ;  2°  convoquant  les  citoyens  Ferat  et 
Chopart,  pour  le  lendemain,  à  10  heures 
du  malin,, "i  l'efTet  d'aviser  aux  moyens  de 
mettre  en  activité  une  fabrication  d'armes; 
3°  donnant  pouvoir  aux  citoyens  Génois, 


Guignes,  Delespine  et  Dedouvres  de  s'ad- 
joindre le  citoyen  Tissct  à  l'effet  de  se 
transporter  en  la  maison  appelée  Séjour 
d'Hygie  et  autres  maisons  adjacentes, 
toutes  situées  sur  la  municipalité  de  Vil- 
liers-la-Garenne,  soupçonnées  de  recevoir 
des  rassemblements,  avec  mandat  d'y  faire 
perquisitions,  interpellations,  arrestations 
et  tout  ce  qui  sera  nécessaire  ;  4»  autori- 
sant le  citoyen  Fontaine  à  mettre  en  état 
d'arrestation  et  à  conduire  au  Comité  le 
nommé  Beauvoir,ci-devant  comte  et  officier 
au  régiment  ci-devant  du  Roi,  demeurant  à 
l'hôtel  d'Henry,  rue  de  Louvois,  et  le  sieur 
Lafond,  ancien  garde  du  corps,  demeu- 
rant au  Palais  de  l'Egalité,  n°  36,  sous  les 
Galeries,  et  à  apposer  les  scellés  sur  leurs 
papiers  ;  5"  arrêtant  que  la  liste  des  sec- 
tions qui  ont  apporté  leur  adhésion  à  la 
pétition  des  femmes  desdites  sections  pour 
faire  distribuer  l'ouvrage  des  troupes  dans 
les  sections,  sera  envoyée  à  la  Commune 
par  le  citoyen  Moissard  ;  6°  don  nan t  mandat 
au  citoyen  Guignes  d'extraire  des  dénon- 
ciations faites  contre  les  administrateurs 
aux  habillements  les  plaintes  des  citoyennes 
au  sujet  des  vexations  qu'elles  ont  éprou- 
vées et  des  réflexions  que  ces  vexations 
peuvent  provoquer,  pour  en  faire  rapport 
au  Comité,  qui  sur  ce  rapport  rédigera 
une  lettre  au  président  de  la  Convention 
et  mandera  les  administrateurs  qu'il  croira 
devoir  faire  appeler;  7°  arrêtant  que  le 
citoyen  Villarceaux,  ci-devant  prêtre,  pré- 
venu d'avoir  tenu  des  propos  contre-révo- 
lutionnaires et  d'entretenir  avec  une  reli- 
gieuse une  correspondance  fanatique,  et  à 
ces  titres  regardé  comme  suspect,  sera 
conduit  à  Sainte-Pélagie  et  ses  pièces  en- 
voyées au  Tribunal  correctionnel  du  Dé- 
partement ;  8°  portant  qu'il  a  été  écrit  au 
Comité  de  sûreté  générale  de  la  Conven- 
tion pour  lui  demander  audience  à  l'effet 
de  lui  rendre  compte  d'un  voyage  à  Amiens 
fait  par  son  ordre  relativement  à  l'alTaire 
de  Saint-Laurent  ;  9°  à  raison  des  plaintes 
adressées  au  Comité  par  un  grand  nombre 
de  citoyens  de  la  commune  de  La  Chapelle, 
sur  ce  que  le  maire  et  les  ofdciers  muni- 
cipaux, après  avoir  fait  convoquer  l'As- 
semblée à  son  de  caisse,  ne  se  trouvaient 
pas  à  ladite  Assemblée  et  ne  publiaient 


3150 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


pas  les  arrêl(''s  du  Corps  municipal,  les 
maire  et  procureur  de  cette  commune, 
mandés  au  Comité,  s'y  sont  rendus  et, 
d'après  leurs  raisons,  il  a  été  décidé  qu'il 
serait  écrit  aux  plaignants  pour  leur  com- 
muniquer les  motifs  allégués  par  les  maire 
et  procureur  de  la  commune. 

24  août  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  re^islredes  délibérations  du  Coniilé 
de  surveillance  du  I)épartcment  de  Paris,  A.  N., 
BD'  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  230-234. 

1183.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  le  citoyen  Crapnrt, 
imprimeur  d'une  quantité  prodigieuse  d'é- 
crits, de  pamphlets  séditieux  et  d'ouvrages 
tendant  à  dépraver  l'esprit  public  dans  le 
cours  de  la  Révolution,  dénoncé  tout  ré- 
cemment pour  propos  inciviques,  sera  mis 
en  état  d'arrestation  dans  la  maison  de 
sûreté  dite  de  la  Force,  pour  y  être  dé- 
tenu par  voie  de  police  de  sûreté  générale, 
conformément  à  la  loi  relative  à  la  déten- 
tion des  citoyens  suspects. 

24  août  1793. 

Extrait  du  registre  des  arréli's  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  ^.  JV.,  AF'il  286. 

H84. —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  qu'il  par- 
tira incessamment  deux  pièces  de  canon 
de  4  et  deux  caissons  chargés  pour  le  ba- 
taillon de  Seine-et-Oise  à  la  Vendée,  et 
déclarant  que  les  réserves  seront  toujours 
de  50  hommes,  les  patrouilles  très  fré- 
quentes, surlout  de  grand  matin  aux  bar- 
rières, pour  ejnpêcher  la  sortie  du  pain 
et  des  farines  de  Paris. 

Les  rapports  de  la  force  armée  font  con- 
naître que  les  boutiques  des  boulangers 
continuent  à  être  assiégées  pendant  la 
nuit. 

25  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces).  A.  N., 
AF'v  1470,  BB3  7C. 

1188.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  !•  por- 
tant qu'il  sera  envoyé  à  l'impression  une 
lettre  de  convocation  aux  communes  du 
Département  et  aux  sections,  au  nombre 
de  1 ,200  exemplaires  ;  a»  décidant,  en  Vertu 


d'un  arrêté  du  Comité  de  sûreté  générale 
de  la  Convention,  qui  ordonne  l'incarcé- 
ration, à  Sainte-Pélagie,  de  la  citoyenne 
Saint-Laurent,  par  mesure  de  sûreté  gé- 
nérale, comme  notoirement  suspecte  d'in- 
civisme et  d'aristocratie,  la  mise  à  exécu- 
tion de  cet  arrêté,  et  autorisant  le  citoyen 
Marchand  à  se  transporter  à  Sainte-Péla- 
gie, pour  remettre  à  la  citoyenne  Saint- 
Laurent  du  linge,  des  habits  et  autres  ef- 
fets à  elle  appartenant  ;  2''ordonnanl  l'envoi 
au  Comité  de  sûreté  générale  du  citoyen 
Louis-Angélique  Varlet,  commissaire  na- 
lional  près  le  tribunal  du  district  d'Amiens, 
puis  à  Sainte-Pélagie,  par  ordre  de  ce 
même  Comité,  pour  avoir  entretenu  des 
liaisons  criminelles  avec  la  famille  Laniyre, 
inculpée  dans  l'affaire  Saint-Laurent;  5"  en- 
voyant le  citoyen  Clémence  au  Comité  de 
sûreté  générale  pour  lui  faire  part  de 
l'exécution  de  l'ordre  ci-dessus,  pour  de- 
mander un  mandat  d'arrêt  contre  la  ci- 
devant  comtesse  Lamyre  et  le  très  dan- 
gereux abbé  Fournier,  surtout  la  transla- 
tion de  ce  dernier  à  Paris,  pour  réclamer 
également  l'arrestation  du  citoyen  Saint- 
Ange,  frère  de  Saint-Laurent,  employé  à 
l'armée  de  Meaux,  intrigant  de  premier 
ordre,  enfin  <i  l'eflel  de  solliciter  l'autorisa- 
tion pour  le  Comité  de  faire  conduire  aux 
prisons  de  Vinccnnes  les  gens  notoirement 
suspects  ;  4°  décidant  l'envoi  à  la  Mairie, 
conformément  à  la  loi  sur  les  suspects, 
du  sieur  Louis  Roy,  marié,  trouvé  dans 
une  maison  de  débauche  et  sans  passe- 
port, arrêté  par  le  Comité  de  surveillance' 
de  la  section  des  Gardes-Françaises. 

25  août  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB»  81*  (anc<  BB^*  20),  fol.  234-237. 

1186.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  recommande  à  ses  con- 
citoyens une  surveillance  extraordinaire. 
«  Malgré  les  méchanls  qui  nous  environ- 
nent, déclare  Henriot,  en  restant  calmes 
et  unis,  nous  les  confondrons,  de  vils  sa- 
tellites des  puissances  ennemies  sèment 
parmi  nous  la  discorde  et  la  désorganisa- 
lion,  mais  nous  autres  républicains,  nous 


LESPHIT  PL'BUC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


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savons  6tre  fermes  et  courageux,  même 
au  sein  de  l'infortune.  » 

Les  commandants  de  sections  fourni- 
ront sur-le-champ  un  homme  par  compa- 
gnie pour  assurer  la  subsistance  de  la  Ville 
et  se  transporter  dans  les  campagnes  où 
il  y  a  du  blé,  le  faire  moudre  et  l'amener 
à  Paris,  il  y  aura  indemnité. 

ic  Des  cito_vens  des  campagnes  voisines, 
observe  Hanriol,  se  permellentdes  injures 
contre  les  Parisiens,  qui  ont  fait  des  sacri- 
fices et  en  feront  encore,  tant  qu'il  s'agira 
de  défendre  la  Liberté,  mais  nos  frères 
des  campagnes  doivent  se  rappeler  que 
nous  avons  tout  fait  pour  eux  et  qu'ils 
doivent  à  leur  tour  faire  quelque  chose 
pour  nous.  »  Le  Commandant  gonéial  in- 
vile ses  frères  d'armes  qui  sont  aux  bar- 
rières à  se  servir  de  la  voie  dont  tout  ré- 
publicain doit  se  servir  pour  entretenir  la 
paix,  l'union,  l'indivisibilité. 

Les  réserves  seront  toujours  de  liO  hom- 
mes par  section,  les  palrouilles  fré- 
quentes et  silencieuses. 

26  août  1703. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-major  général  (2  pièces),  A.  A'., 
AF'v  1470,  BD3  70. 

H87.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  après 
avoir  entendu  les  justes  réclamations  des 
citoyennes  ouvrières,  qui  depuis  long- 
temps tie  peuvent  parvenir  à  se  procurer 
des  ouvrages,  que  les  sacrifices  par  elles 
faits  pour  l'intérêt  de  la  République  de- 
vraient leur  assurer  incontestablement; 
considérant  que  la  distribution  des  ou- 
vrages ne  peut  se  faire  plus  longtemps,  de 
la  manière  dont  elle  s'opère  aujourd'hui, 
sans  renouveler  journellement  les  acci- 
dents; considérant  enfin  que  la  majorité 
des  sections  de  Paris,  convaincue  que  la 
distribution  des  ouvrages  dans  chacune  des 
sections  ramènerait  la  paix,  la  tranquillité 
et  assurerait  aux  mères  de  famille,  aux 
épouses  et  aux  enfants  des  défenseurs  de 
la  patrie  un  travail  continuel,  ont  émis 
leur  vœu  à  ce  sujet,  et  que  ce  vu-u  de  la 
majorité  doit  être  respecté;  arrêtant  à 
l'unanimité  que  deux  de  ses  membres  se 
transporteront  à  l'instant  à  la  Commission 


des  marchés  de  la  Convention  nationale  ; 
qu'ils  exprimeront  le  vœu  de  la  majorité 
des  sections  de  Paris  ;  qu'ils  feront  part 
à  laCommission  de  l'adhésiondes  sections; 
enfin  qu'ils  inviteront  au  nom  de  l'hu- 
manité les  représentants  du  peuple  com- 
posant la  Commission  à  demander  un  dé- 
cret qui  ordonne  la  répartition  des  ou- 
vrages dans  chacune  des  sections  de  Pa- 
ris; 2°  d'après  les  représentations  faites  au 
Comité  par  une  députatlon  des  forts  de  la 
Halle  pour  la  partie  des  farines,  que  les 
forts  de  cette  classe,  se  conformant  au 
prix  fixé  par  l'Administration,  n'ont  jamais 
exigé  un  payement  plus  fort,  qu'en  consé- 
quence ils  ne  doivent  pas  être  compris 
dans  la  dénonciation  faite  contre  les  forts 
de  la  Halle  en  général,  ayant  égard  à  leurs 
représentations,  promettantde  s'en  occuper 
et  délivrant  acte  de  leur  déclaration  ;  3°  dé- 
cidant, après  examen  des  papiers  du  ci- 
toyen René-Charles-François  Baril,  lieute- 
nant au  0«  régiment  d'arlillerie,  arrêté 
comme  suspect,  dans  la  maison  du  citoyen 
Scdillot,  dite  Séjour  d'Hyr/k,  que  le  sieur 
Baril  sera  mis  en  liberté,  n'ayant  rien  vu  de 
nature  à  le  compromettre  ni  le  faire  soup- 
çonner; 4"  invitant  le  Directoire  du  Dépar- 
tement et  le  district  de  Saint-Denis  à  faire 
parvenir  la  loi  sur  les  accaparements  aux 
officiers  municipaux  de  La  Chapelle;  5''etl- 
voyant  le  citoyen  Génois  chez  le  citoyen 
Clément,  tailleur  d'habits,  rue  du  Colonl- 
bier,  n"  116,  pour  faire  perquisition  d'un 
magasin  considérable  de  toiles  et  draps 
dans  un  grenier,  visiter  ses  papiers  et 
s'enquérir  de  l'acquisition  qu'il  aurait 
faite  de  2  maisons  de  campagne,  l'une  de 
100,000  livres,  l'autre  de  00,000,  ce  qui  a 
paru  d'autant  plus  surprenant  que,  suivant 
la  dénonciation,  il  n'était  pas  à  son  aise,  il 
y  a  28  mois  ;  6°  sur  la  demande  d'élargis- 
sement du  citoyen  Lecoq,  détenu  à  Sainte- 
Pélagie,  présentée  par  une  députation  des 
femmes  révolutionnaires,  passant  à  l'ordre 
du  jour,  motivé  sur  les  principes  de  justice 
que  tout  coupable  doit  être  puni;  7°  déci- 
dant que  les  citoyens  Jean  Fournot  et  Ni- 
colas Villeufins,  .se  disant  boulangers  de 
l'armée  des  Ardennes,  amenés  au  Comité 
par  celui  de  la  section  de  la  Halle-ail-BIé; 
.seront  envoyés  à  l'Abbaye, pouraToIr  quitté 


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CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


leur  atelier  sans  permission,  et  que  le  mi- 
nistre de  la  guerre  sera  invité  à  les  faire 
rejoindre  de  brigade  en  brigade  ;  8°  re- 
nouvelant auprfes  du  ministre  de  l'intérieur 
la  demande  d'un  logement  au  Louvre. 

26  août  1793. 

Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB'  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  238-248. 

1188.  —  Extrait  de  l'ordre  du  .jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ, 
le  lendemain,  pour  Laon,  de  plusieurs 
pièces  de  canon  et  caissons  chargés,  et 
décidant,  d'après  un  arrêté  du  Conseil  gé- 
néral de  la  Commune,  qu'il  y  aura  tou- 
jours deux  pièces  de  canon  devant  le  per- 
ron de  la  Maison  commune,  et  que  les  "i'" 
et  6"  légions  fourniront  les  canons  avec  huit 
canonniers. 

Les  militaires, revenus  de  Mayence  et  de 
Valenciennes,  se  rendront  à  la  caserne  de 
la  Courtille  pour  se  faire  enregistrer  au 
bureau  du  citoyen  Collet,  commissaire  des 
guerres,  et  ne  pourront  rester  dans  les 
sections  sans  une  permission  signée  de 
lui.  Les  commandants  des  postes  et  pa- 
trouilles veilleront  à  l'exécution  de  cette 
mesure. 

Toute  personne,  qui  insultera  les  cou- 
leurs nationales, sera  arrêtée  sur-le-champ. 

Les  réserves  seront  toujours  de  !>0  hom- 
mes et  les  patrouilles  fréquentes,  surtout 
aux  barrières,  pour  empêcher  la  sortie  du 
pain  et  des  farines  de  Paris. 

27  août  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  ClOment,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  piècesl,  A.  A'., 
AF'v  1470,  BB'  76. 

1189.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Paré,  ministre  de  l'intérieur,  lui  rappe- 
lant que  l'objet  de  sa  mission  est  de  cher- 
cher à  connaître  et  à  diriger  l'esprit  jiu- 
blic,  et  de  mettre  sous  les  yeux  du  mi- 
nistre les  faits  qui  constatent  ce  double 
emploi  de  son  temps. 

Perrière  parle  d'abord  des  individus 
qu'il  a  rencontrés  dans  les  groupes  des 
Tuileries,  et  qui  cherchent,  par  différents 
moyens,  à  corrompre  l'esprit  public  et  à 
tuer  le  courage  du  peuple  ;  en  discutant 
avec  ces  insinuants  reptiles,  il  préconisait 


les  mesures  prises  h  Cambrai  contre  les 
suspects  et  les  aristocrates  de  tous  genres, 
qui  avaient  déterminé  la  retraite  de  l'en- 
nemi par  suite  de  l'impossibilité  de  cor- 
respondre avec  les  traîtres  du  dedans,  les 
modérés  prétendaient  à  tort  que  si  l'ennemi 
avait  battu  en  retraite,  c'est  parce  qu'il  au- 
rait eu  de  la  peine  à  garder  une  place  peu 
fortifiée.  Un  autre  particulier,  qui  se  disait 
nouvellemmenl  arrivé  de  Valenciennes,  ne 
voulait  pas  non  plus  que  la  prise  de  cette 
ville  fi'it  l'ellel  d'une  tiahison,  Perrière  dé- 
montra qu'il  n'était  qu'un  aristocrate  dé- 
guisé.Des  traîtres  d'un  autre  grain  vou- 
draient persuader  au  peuple  de  voler,  pour 
ainsi  dire  nu,  au  combat,  ou  plutôt  à  la 
boucherie,  Perrière  s'élève  contre  cette  pré- 
tention en  disant  qu'il  ne  voit  pas  pourquoi 
les  enfants  de  la  Liberté  seraient  moins 
bien  armés  que  les  satellites  des  despotes. 

La  difficulté  d'avoir  du  pain  s'accroît  au 
lieu  de  diminuer,  même  à  un  point  in- 
quiétant, certains  n'ont  pu  en  obtenir 
qu'après  une  station  de  sept  heures  devant 
la  porte  d'un  boulanger  depuis  4  heures 
du  matin,  et,  comme  il  se  trouve  que  per- 
sonne jusqu'ici  n'a  manqué  de  pain,  c'est 
donc  de  la  part  du  peuple  une  vaine  ter- 
reur, excitée  par  la  malveillance, il  faudrait 
que  les  patrouilles  eussent  ordre  d'arrêter 
quiconque,  à  heure  indue,  se  trouverait 
être  le  premier  d'un  rassemblement  formé 
à  la  porte  d'un  boulanger. 

D'après  la  déclaration  môme  de  (îarin, 
en  plein  Conseil  général,  et  d'après  la  visite 
des  magasins  de  la  Commune,  Paris  ne 
se  trouve  approvisionné  que  jusqu'à  la 
fin  du  mois,  en  vain  les  amis  de  la  tran- 
quillité répètent-ils  au  peuple  que,  d'ici  à 
cette  époque,  on  aura  le  temps  de  faire 
de  nouveaux  approvisionnements,  le  bruit 
qui  court  dans  tout  Paris,  surtout  dans  les 
faubourgs,  que  l'on  manquera  de  pain  sa- 
medi, peut  préparer  pour  cette  journée 
des  troubles  qu'il  est  important  de  préve- 
nir. On  est  généralement  jiersuadé  qu'il 
ne  manque  pas  de  blé,  mais  seulement  de 
farine,  ce  qui  montre  la  nécessité  d'em- 
ployer des  moulins  à  bras. 

L'esprit  public  s'élève  fortement  dans 
les  groupes  contre  la  mauvaise  qualité  du 
pain,  en  vain  crie-t-on  au  peuple  qu'on  le 


t.'ESPHlT  PUBLIC  A  PARIS  1)E  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1795 


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mange  plus  mauvais  el  plus  cher  dans  les 
départements,  il  juge  que  le  pain  peut 
être  grossier,  mais  non  pas  corrompu.  Il 
pense  que  les  adminislrateurs  des  Sub- 
sistances, couverts  d'un  faux  masque  de 
patriotisme  et  se  jouant  de  la  santé  même 
du  peuple,  ne  cherchent  qu'à  s'enrichir  en 
achetant  volontairement  des  farines  cor- 
rompues, qu'ils  font  payer  comme  celles 
de  la  meilleure  qualité;  ce  qui  excite  en- 
core davantage  sa  fureur,  c'est  que,  malgré 
la  mauvaise  qualité  du  pain,  qui  est  no- 
toire, les  agents  des  administrateurs  sou- 
tiennent obstinément  que  le  pain  est  ex- 
cellent el  prennent  le  pitoyalîle  détour 
d'accuser  ceux  qui  se  plaignent  d'ôlre  dans 
leurs  plaintes  les  agents  de  Pitt  et  de 
Cobourg. 

Du  reste, une  dénonciation  contre  Garin, 
présentée  par  le  sieur  Marchand  dans  une 
Assemblée  générale  de  la  section  des  Sans- 
Culottes,  paraît  mettre  en  lumière  les  vices 
d'adminislration  et  les  coupables  manœu- 
vres des  adminislrateurs,  qui  ont  causé 
jusqu'ici  la  rareté,  la  cherté  ou  la  mau- 
vaise qualité  du  pain.  Afin  de  permettre 
au  ministre  de  se  rendre  un  compte  exact 
des  faits,  Perrière  analyse  longuement 
celte  dénonciation  contre  le  sieur  Garin, 
ou  plutôt  contre  l'administration  des  Sub- 
sistances de  Paris. 

L'auteur  de  cette  dénonciation  fail  d'a- 
bord un  grief  à  Garin  d'avoir  par  un  arrêté 
de  la  Commune  fermé  au  peuple  l'entrée 
des  magasins,  ce  qui  a  permis  de  mêler 
impunément  des  farines  d'orge  aux  fa- 
rines blanches,  de  dissimuler  l'existence 
de  farines  gâtées,  il  lui  reproche  ensuite 
d'avoir,  par  ses  manœuvres  criminelles, 
fait  hausser  le  prix  du  sac  de  farine,  en 
prenant  pour  agents  des  boulatigers  et  des 
meuniers,  auxquels  on  a  accordé  une 
commission  de  20  sols  par  sac  de  farine, 
quel  que  fût  le  prix  d'achat.  Lorsque  la 
Commune  de  Paris  arrêta  que  le  prix  de  la 
livre  de  pain  ne  dépasserait  pas  3  sols  à 
Paris  et  qu'il  serait  accordé  une  indemnité 
aux  boulangers  entre  ce  taux  et  le  prix 
effectif  des  farines,  ils  cessèrent  alors 
d'être  des  commerçants,  intéressés  à  se 
procurer  des  matières  premières  au  meil- 
leur prix  possible,  ils  devinrent  de  simples 
T.  IX. 


manufacturiers,  sans  intérêt  réel,  sans 
émulation  et  totalement  dépendants  de 
l'Administration,  n'ayant  aucun  intérêt  à 
acheter  bon  marché,  sûrs  d'être  rem- 
boursés du  prix  complet  de  leurs  achats, 
de  sorte  que  le  sac  de  farine,  qui  valait 
65  livres  au  mois  de  février,  parvint  à  cent 
livres  avant  la  loi  du  4  mai  qui  fixa  le 
maximum. 

Celle  du  b  juillet,  qui  autorisa  les  admi- 
nistrateurs des  Subsistances  à  faire  acheter 
chez  les  cultivateurs  et  les  fermiers,  ag- 
grava encore  la  situation,  tous  les  boulan- 
gers indistinctement  ayant  été  admis  à 
prendre  de  ces  autorisations, avec  promesse 
d'indemnité  pour  la  différence  entre  le 
maximum  et  le  prix  effectif  des  achats,  le 
sac  de  blé,  de  90  livres,  est  monté  <à  140  et 
loO  livres. 

L'auteur  de  la  dénonciation  montre 
qu'en  substituant  à  une  administration 
dilapidatrice  et  criminelle  des  hommes 
purs  dont  les  opérations  soient  publiques, 
en  ouvrant  les  magasins,  en  faisant  con- 
naître au  peuple  la  mesure  de  ses  subsis- 
tances, il  saura  se  contenter,  comme  le 
soldat,  de  pain  fait  avec  les  farines  à  la 
grosse,  il  ne  dédaignera  pas  le  riz  dont  il 
ne  veut  pas  maintenant,  riz  qui  existe  en 
assez  grande  quantité  pour  attendre  de 
nouveaux  approvisionnements,  en  réser- 
vant pour  l'approvisionnement  de  Paris  un 
quart  des  grains  existant  dans  les  départe- 
ments voisins  à  60  lieues,  et  bientôt  l'on 
obtiendra  une  baisse  considérable  dans 
les  prix  et  une  abondance  certaine. 

L'arrivage  ne  s'est  jamais  élevé  pendant 
les  derniers  jours  à  plus  de  400  sacs,  dans 
une  ville  où  la  consommation  journalière 
est  de  4,500  sacs,  et  s'il  a  été  plus  considé- 
rable, il  a  complètement  manqué,  les  jours 

suivants. 

27  août  1793. 

Original  non  signé,  A.N.,  1"'  III,  Seine,  27. 

Ëd.  An.  ScHMiDT,  Tableaux  de  la  lîéoolulion 
fran(;aitc,  t.  II,  p.   103. 

1190.  — Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, chargeant  le  Comité  de  salut  public 
du  Département  de  Paris  de  faire  un  in- 
ventaire exact  des  effets,  meubles,  linges, 
or,  argent  et  assignats,  et  de  tous  objets 
qui  se  trouveront  dans  la  maison  du  nom- 

23 


354 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


raé  Saint-Laurent,  demeurant  rue  Saint- 
Pierre  du-Pont-aux-Ghoux,  de  déposer  le 
numéraire,  les  assignais  et  bijoux  à  la 
Trésorerie,  le  linge  et  le  mobilier  au  Garde- 
Meuble,  et  les  titres  provenant  du  ci-de- 
vant prince  de  Condé  au  Département  de 
Paris,  pour  être  brûlés  en  sa  présence, 
après  en  avoir  distrait  ceux  qui  pourraient 
être  utiles. 

27  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*il  286. 

1191.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant que,conformémentà  l'ordre  du  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention,  l'ex  mi- 
nistre La  Tour-du-Pin  et  tous  ceux  qui  sont 
arrêtés  avec  lui  et  déposés  à  la  Mairie, 
seront  conduits  au  Comité  sous  bonne  et 
sûre  garde,  et  chargeant  le  citoyen  Colson 
de  se  rendre  à  la  Mairie  pour  renouveler 
l'ordre  en  question  ;  2°  ordonnant  l'incar- 
cération à  Sainte-Pélagie  des  citoyens  Rom- 
berg,  fournisseur  des  armées  de  la  Bel- 
gique, Vanheron  et  Van  Roterdam,chez 
lesquels  on  a  trouvé  des  passeports  en 
blanc  de  la  ville  de  Bruxelles,  cachés  der- 
rière le  trumeau  d'une  cheminée  et  sous 
le  marbre  d'un  secrétaire,  ce  qui  les  rend 
à  juste  titre  suspects  ;  3°  arrêtant  qu'aucun 
des  membres  du  Comité  ne  pourra  écrire 
aucune  lettre  relative  au  service,  sans  en 
avoir  donné  communication  et  obtenu 
l'assentiment  du  Comité;  4"  décidant  la  res- 
titution des  marchandises  de  la  citoyenne 
Dugeat,  saisies  àPassy;  o°  chargeant  le  ci- 
toyen Franchet,  avec  l'adjonction  de  deux 
commissaires  du  Comité  révolutionnaire 
de  la  section  de  la  Cité,  de  perquisitionner 
chez  le  sieur  Bardet,  archiviste  du  palais 
du  ci-devant  prince  de  Condé, et  de  le  con- 
duire au  Comité  ;  6°  chargeant  le  citoyen 
Moissard  de  faire  perquisitionner  dans  les 
papiers  du  nommé  Beaufort,  colonel  de 
gendarmerie  sous  les  ordres  de  Dumouriez, 
fait  adjudant  général  sous  les  mêmes 
ordres,  puis  de  Custine,  suspect  de  cor- 
respondance ;  1"  ciiregislrant  le  rapport 
du  citoyen  Colson,  chargé  de  demander  à 
la  Mairie  les  pièces  de  l'affaire  de  La  Tour- 
du-Pin,   ex  ministre,  et  de  l'amener   au 


Comité,  d'après  lequel  les  pièces  consistant 
en  un  procès-verbal  ont  été  envoyées  au 
Comité  de  salut  public  de  la  Convention, 
les  hommes  en  arrestation  incarcérés  aux 
Madelonneltes  et  les  femmes  à  Sainte- 
Pélagie. 

27  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (anc'  BBi*  20),  fol.  242-245. 

1192.  —  Billet  de  Hanriot,  général  de  la 
force  armée  de  Paris,  à  ses  camarades 
du  Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  au  collège  des  Quatre-Nalions, 
les  priant  de  remettre  un  pouvoir  aux  ci- 
toyens, porteurs  du  présent,  pour  une  visite 
nécessaire  à  la  tranquillité  publique,  avec 
réponse  au-dessous  du  citoyen  Marchand, 
déclarant  qu'il  leur  est  impossible  de 
donner  un  pouvoir  général,  et  demandant 
des  explications  sur  l'objet  de  la  visite, 
atin  de  pouvoir  délivrer  des  pouvoirs  exacts 
et  détaillés,  à  quoi  Hanriot  répond  qu'il 
s'agit  d'une  visite  de  maison  garnie,  à  Paris,- 
où  il  existe  plusieurs  contre-révolution- 
naires. 

27  août  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  BB^  76. 
Ed.  DaUBAN,  La  Démagogie  en  11V3  à  Paris, 
p.  352. 

1193.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ 
pour  Tours,  le  jour  même,  d'un  convoi  de 
canons  et  de  caissons  ;  déclarant  que  les 
citoyensen  réquisition  pourlessubsistances 
recevront  40  sols  par  jour  d'indemnité, 
lorsqu'ils  marcheront  ;  ils  ne  seront  pas 
habillés,  et  chaque  section  pourvoira  à 
l'habillement  des  siens  ;  rappelant  que  le 
Commandant  général  a  déjà  écrit  plusieurs 
fois  aux  administrateurs  des  Travaux  pu- 
blics au  sujet  des  corps  de  garde  des 
barrières,  dans  l'espoir  qu'ils  feront  tous 
leurs  ell'orls  pour  les  garnir  et  mettre 
leurs  concitoyens  ii  l'abri  des  injures  de 
l'air. 

Plusieurs  petits  enfants  s'amusent  à 
grimper  contre  les  murs  des  fossés  de 
l'Arsenal  et  y  plantent  même  des  clous 
pour  monter  plus  facilement,  comme  cela 
peut  tirer  à  des  conséquences  dangereuses, 
les  citoyens  de  garde  à  ce  poste  arrêteront 


i 


L'ESPniT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


355 


I 


tous  ceux  qu'ils  prendronl  sur  le  fait  et 
les  enverront  sur-Ie-cliamp  chez  le  com- 
missaire de  police  le  plus  ffroche. 

Les  détachements  demamlés  pour  les 
charbons,  bois,  farines  et  autres  objets, 
se  porteront  sur-le-champ  aux  endroits 
indiqués,  cette  mesure  est  instante  pour 
assurer  les  propriétés,  le  bon  ordre  et  la 
tranquillité  publique. 

Les  réserves  seront  toujours  de  îiO  hom- 
mes, les  patrouilles  fréquentes  et  silen- 
cieuses, et  la  plus  grande  surveillance  aux 
barrières  pour  empêcher  la  sortie  du  pain 
et  des  farines  de  Paris. 

28  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat  major  général  (2  pièces),  A.  iV., 
AF'V  1470,  BB^  70. 

1194.  — Délibéralidn  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant, en  vertu  des  ordres  du  Comité  de 
sûreté  générale,  les  citoyens  Marchand 
et  Franchel  de  se  rendre  à  Meaux  et  d'y 
procéder  à  l'arrestation  du  sieur  Saint- 
Ange,  et  le  sieur  Cénois,  à  Saint-Cloud 
pour  arrêter  le  sieur  d'Aiguillàc,  suspecté 
d'être  contre-révolutionnaire  ;  2"  décidant 
qu'il  ne  sera  donné  aucun  pouvoir  à  un 
citoyen  non  membre  du  Comité,  s'il  ne 
présente  un  certificat  du  Comité  de  sur- 
veillance de  sa  section,  qui  atteste  ses 
vertus  civiques;  3»constalant  le  payement 
par  Harny,  trésorier  du  Comité,  au  citoyen 
Tisset,  d'un  mémoire  de  83  livres  19  sols 
pour  les  frais  faits  aiin  de  faire  entourer 
la  maison  du  citoyen  Sédillot,  dite  Séjour 
d'Hyrjie,  où  l'on  soupçonnait  un  rassem- 
blement ;  4°  arrêtant  qu'il  sera  écrit  au 
ministre  de  la  guerre,  à  l'eflet  de  faire 
venir  à  l>aris  pour  quelques  jours  le  gen- 
darme Houdan,  détaché  à  Chartres,  pour  la 
connaissance  d'une  affaire  importante,  in- 
téressant le  salut  public;  5°  notant  qu'il  a 
été  écrit  au  concierge  des  Madelonnettes 
de  garder  au  secret  le  nommé  LaTour-du- 
Pin,  ainsi  que  les  autres  particuliers  ame- 
nés avec  lui,  et  de  ne  le  laisser  parler  k 
qui  que  ce  soit,  sans  un  ordre  du  Comité 
du  Déparlement,  cette  affaire  lui  ayant  été 
renvoyée  par  le  Comité  de  .salut  public  de 
la  Convention;  0°  chari?eant  le  citoyen  De- 
lespine  de  demander  au  Comité  de   salut 


public  les  pièces  de  l'affaire  La  Tour-du- 
Pin  ;  7"  donnant  pouvoir  au  citoyen  Lécri- 
vain  à  l'effet  de  perquisitionner  dans  les 
papiers  du  citoyen  Loriraier  d'Etoge,  rue 
Basse- du-Rempart,  chaussée  d'Antin. 

58  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  de  Paris,  A.  IV., 
BU-'  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  240-249. 

H95.  — Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  départ 
de  l'Arsenal:  1°  de  4,000  boulels  pour  Or- 
léans; 2"  de  4,000  chausse-lrappeseH,300 
boulets  de  4,  8  et  12  pour  Saint-Quentin, 
faisant  connaître  qu'un  coup  de  fusil  tiré, 
la  veille,  sur  le  Port  au  Blé  a  manqué  de 
blesser,  de  l'autre  côté  de  l'eau,  des  ci- 
toyens chez  eux,  la  balle  a  brisé  des  meu- 
bles; pour  prévenir  de  pareilles  impru- 
dences, les  adjudants  et  chefs  des  postes 
feront  l'inspection  des  fusils  sur  le  terrain 
avant  le  départ  pour  les  postes. 

Les  commandants  de  postes  et  patrouilles 
arrêteront  tous  les  gendarmes,  qui  sont  à 
Paris  sans  permission,  et  les  enverront 
chez  le  citoyen  Roch  Louvet,  commissaire 
des  guerres. 

Le  Commandant  général  invite  itérati- 
vemenl  se^  frères  d'armes,  en  réquisitioH 
pour  les  subsistances  et  autres  denrées 
nécessaires  ii  la  vie,  à  faire  leur  service 
très  exactement,  c'est  le  seul  moyen  de 
rétablir  le  calme  et  l'espérance  dans  une 
ville  qui  a  tout  fait  pour  la  patrie. 

Les  réserves  seront  de  50  hommes  et  les 
patrouilles  fréquentes,  surtout  aux  barriè- 
res qui  exigent  la  plus  grande  surveillance. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
on  a  posé,  celle  nuit,  une  garde  au  magasin 
de  l'habillement  à  l'abbaye  Saint-Antoine, 
la  porte  n'en  ayant  pas  été  fermée  par  la 
négligence  des  gardes  magasins. 

La  section  des  Amis-de-la-Patrie  s'est 
emparée ,  cette  nuit ,  d'une  voiture  de 
charbon,  venant  de  Saint-Denis,  sans 
lettres  de  voiture,  elle  avait  d'abord  été 
arrêtée  par  une  patrouille  de  la  section 
de  Bonne-Nouvelle. 

29  août  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  lElat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'^'  1470,  BB'  7G. 


3o6 


CIIAMTHÉ  I".  —  JOUUNÉES  HISTOKIQUÉS  DE  LA  RÉVOLUtlON 


1196.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  Gusman,  espagnol 
de  naissance  et  actuellement  à  Paris,  sera 
conduit  sans  délai  au  lieu  ordinaire  de  ses 
séances  pour  être  entendu  sur  des  faits 

importants. 

29  août  1793. 
Extrait  du  registre  des   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*II  286. 

H07.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant les  citoyens  Guigues  et  Lécrivain 
d'aller  au  Comité  des  marchés  commu- 
niquer, conjointement  avec  les  femmes 
des  sections,  leur  rapport  sur  la  distri- 
bution des  ouvrages  dans  chaque  section; 
2°  sur  la  proposition  de  la  suppression  des 
administrations  municipales  des  Subsis- 
tances, faite  par  l'un  des  membres,  arrêtant 
que  celle  demande  sera  formulée  d'après 
le  vœu  des  communes  qui  en  traiteront 
entr'elles;  3»  sur  la  demande  d'un  autre 
membre,  tendant  à  ce  que  la  loi  du  mciri- 
mym  soit  exécutée  avecrigueur,décidant  que 
cette  demande  sera  faite  également  d'après 
le  vœu  qui  sera  manifesté,  que  l'on  de- 
mandera aussi  que  le  recensement  des 
grains  de  toute  la  République  soit  effectué, 
que  les  48  sections  et  les  communes  du 
Département  émettront  leur  vœu  sur  les 
3  demandes  ci-dessus  pour  ensuite  porter 
leur  pétition  à  la  Convention  sur  ces  objets  ; 
4«  sur  le  rapport  présenté  par  les  citoyens 
Marchand  et  Franchet  de  leur  mission  à 
Meaux,  d'après  lequel  ils  n'ont  rien  trouvé 
de  suspect  dans  les  papiers  du  citoyen 
Saint-Ange,  adjudant  général,  mais  ont 
constaté  l'existence  de  quantité  d'argen- 
terie avec  des  marques  de  féodalité,  déci- 
dant que  le  citoyen  Marchand  fera  son 
rapport  au  Comité  de  salut  public  de  la 
Convention,  saisi  de  l'affaire,  et  que  le  ci- 
toyen Saint-Ange  y  sera  aussi  conduit  ; 
5°  constatant  que  le  citoyen  Moissard, 
chargé  d'arrêter  le  citoyen  Beaufort,  chef 
de  brigade,  dénoncé  comme  ayant  eu 
connaissance  de  la  mort  de  Marat  et  comme 
ayant  écrit  à  sa  femme  de  sortir  de  Paris, 
parce  qu'il  devait  y  avoir  de  grands  coups, 
l'a  amené  au  Comité,  lequel,  après  examen 
des  papiers  et  de  la  conduite  du  citoyen 
Beaufort,  a  cru  devoir  le  mettre  en  liberté, 


les  faits  allégués  contre  lui  étant  faux; 
6»  chargeant  le  citoyen  Chéry  de  se  trans- 
porter, rue  de  Marivaux,  n"  2,  au  domicile 
de  Jacques-François-Etienne  d'Aiguillac, 
ancien  officier,  que  l'on  avait  dit  habiter 
Sainl-Cloud,  à  l'eUet  de  procéder  à  son 
arrestation,  dont  avaient  été  chargés  les 
citoyens  Génois  et  Chéry  ;  7»  recevant 
le  compte  rendu  de  la  mission  dont  avaient 
été  chargés,  le  matin,  les  citoyens  Guigues 
et  Lécrivain  au  Comité  des  marchés,  rela- 
tivement aux  habillements  à  confectionner 
par  !es  femmes  de  chaque  section,  lesquels 
ont  dit  avoir  été  favorablement  écoutés  et 
que  le  plan  dont  ils  ont  donné  connais- 
sance a  paru  convenable  aux  membres  de 
ce  Comité. 

29  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB'*  20),  fol.  249-252. 

1198.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  deParis,  aux  termes  duquel  le 
Commandant  général  déclare  avoir  appris 
avec  peine  qu'on  avait  allumé  du  feu  de- 
vant le  corps  de  garde  de  la  Bastille  et 
qu'on  ne  s'y  était  pas  opposé,  et  qu'il  est 
de  la  plus  grande  importance  que  pareil 
abus  ne  se  renouvelle,  vu  que  cela  com- 
promet les  magasins  de  la  République. 

L'ordre  du  jour  annonce  le  départ  d'un 
convoi  d'artillerie  pour  l'armée  du  Nord, 
et  de  plusieurs  objets  d'artillerie  pour 
Meulan;  il  annonce  également  que,  di- 
manche prochain,  l^septembre,  à  Sheures 
du  matin,  il  y  aura  exercice  à  feu  de  ca- 
nons, la  première  légion  le  fera  auprès  de 
l'Hôpital,  les  3'  et  4«  au  Champde-Mars, 
et  les  2",  5"  et  6'^  aux  Champs-Elysées. 

Les  candidats  pour  les  places  d'adju- 
dants et  instructeurs  des  canonniers  au- 
ront encore  jusqu'à  lundi  soir,  2  septem- 
bre, pour  se  faire  enregistrer  au  Secréta- 
riat général,  ils  y  prendront  connaissance 
du  programme  proposé  par  les  compa- 
gnies de  canonniers. 

Les  réserves  seront  toujours  de  50  hom- 
mes, les  patrouilles  fréquentes  et  la  plus 
grande  surveillance  aux  barrières  pour 
empêcher  la  sortie  du  pain  et  des  farines 
de  Paris. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 


LKSPRIT  PUni.lC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


3;i7 


l'on  avail  détaché  pendant  la  nuit,  au  pont 
de  la  Tournelle,  sans  que  la  jjarde  s'en 
fût  aperçue,  un  baleau  chargé  de  mar- 
chandises, que  l'on  avait  fait  descendre  la 

rivière, 

30  août  1793. 
Extrait!)  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elal-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  UB^  76. 

M99.  —  Arrêté  du  Comité  de  siireté  gé- 
nérale, par  lequel,  considérant  qu'étant 
par  sa  nature  établi  pour  découvrir,  frap- 
per et  briser  tous  les  complots  tramés 
conire  la  siireté  publique,  considérant 
qu'il  ne  peut  s'acquitter  de  cette  fonction 
importante  sans  être  environné  du  peuple, 
.sans  entendre  la  voix  qui  les  dénonce, 
considérant  que  l'entrée  en  doit  être  libre 
et  ouverte  à  tous  les  citoyens,  surtout 
pendant  que  les  membres  s'y  occupent, 
souvent  fort  avant  dans  la  nuit,  du  salut 
(le  la  patrie,  il  renouvelle  l'ordre  à  la  force 
armée,  étant  au  poste  de  l'hôtel  ci-devant 
de  Brionne,d'en  laisser  l'accès  libre  et  les 
portes  ouvertes,  pendant  tout  le  temps 
qu'il  y  aura  quelque  merabre  au  Comité, 
et  que  le  présent  ordre  sera  affiché  dans 
le  corps  de  garde  du  lieu  des  séances. 

30  août  1793. 
Extrait  du  registre  des   arrêtés   généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'lI  280. 

1200.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1"  an- 
nonçant la  réception  d'une  leltre  du  Di- 
rectoire du  Département  relative  à  l'affaire 
de  la  saisie  de  marchandises  à  Passy  sur 
la  citoyenne  Dugeal,  comme  accaparc- 
menl,  lettre  qui  exprime  la  surprise  du 
Directoire  de  ce  que  le  Comité  ait  renvoyé 
directement  cette  affaire  à  la  Convention,  la 
connaissance  des  acc.Tparemonts  étant  dé- 
volue aux  corps  administratifs;  2°  arrêtant 
que  les  citoyens  Guignes  et  Fournerot  se 
transporteront  au  Comilé  do  l'examen  des 
marchés  et  chez  le  niinislre  de  la  guerre 
pour  communiquer  le  rapport faitauComité 
de  salut  public  du  Département  sur  la 
dislribulion  des  ouvrages  d'habillement 
aux  femmes  des  sections  ;  3°  renvoyant  il 
la  section  des  Sans-Culottes  le  citoyen 
Sainval,  directeur  des  voilures,  mandé  au 


Comité  pour  s'expliquer  sur  les  motifs  qui 
l'avaient  déterminé  à  faire  entrer  dans  sa 
voiture  publique  2  individus  non  enre- 
gistrés, malgré  les  réclamations  du  citoyen 
Antoine  Chenaul,  commissaire  de  l'une  des 
assemblées  primaires  de  la  Nièvre,  la  sec- 
tion des  Sans-Culottes  étant  déjà  .saisie  de 
cette  affaire  ;  3°  décidant  que  la  Commis- 
sion des  postes  est  supprimée  et  cessera 
ses  fonctions  le  lendemain  soir,  que  néan- 
moins deux  de  ses  membres  continueront 
à  rester  à  la  Poste  pour  y  examiner  les 
Journaux  et  arrêter  ceux  qui  exprime- 
raient des  principes  dangereux,  chargeant 
la  Commission  de  prendre  les  mesures 
qu'elle  jugera  à  propos  pour  que  le  ser- 
vice se  fasse  exactement;  4°  arrêtant  que 
la  ci-devant  comtesse  de Lamyre, suspectée 
d'être  en  relations  avec  Saint-Laurent  et 
renvoyée  au  Comité  par  celui  de  stlrelé 
générale  de  la  Convention,  sera  par  mesure 
desilreté  générale  gardée  à  Sainte-Pélagie 
jusqu'à  nouvel  ordre,  et  raulorisant  à  con- 
server sa  femme  de  chambre. 

30  août  1793. 
Extrait  du  regi.ilre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  253-256.  ■ 

1201.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  invite  ses  concitoyens 
en  état  de  réquisition  à  ne  pas  s'éloigner 
de  leurs  asiles,  d'un  moment  à  l'autre  leur 
présence  pouvant  être  nécessaire  pour  as- 
surer le  transport  des  blés  et  des  farines 
destinés  à  l'approvisionnement  de  Paris. 

Le  Commandant  général  annonce  avoir 
reçu  une  lettre  consolante  des  citoyens 
Renard  et  Collonge,  qui  ont  trouvé  des 
blés  en  abondance  et  de  la  [ireraière  qua- 
lité pour  Paris;  ainsi  l'on  peut  se  tran- 
quilliser au  sujet  des  subsistances,  sous 
peu  on  sera  très  bien  approvisionné, et  les 
bons  patriotes  conviendront  encore  une 
fois  que  la  Convention  nationale  et  la 
Commune  de  Paris  savent  se  sacrifier, 
quand  il  s'agit  de  sauver  leurs  conci- 
toyens. 

Le  Commandant  général  renouvelle  l'or- 
dre d'arrêter  tous  les  niililuires  à  Paris 
sans  permission  et  de  les  faire  conduire  à 


398 


CHAPITRE  !• 


JOURT<ÉES  HISTORIQUES  DE  LA.  RÉVOLUTION 


la  caserne  de  la  Courlille.  Il  recommande 
aussi  à  ses  concitoyens  de  quitter,  le 
moins  qu'il  leur  sera  possible,  le  corps  de 
garde,  lorsqu'ils  seront  de  service,  et  de  ne 
souffrir  nullement  avec  eux  les  citoyens 
qui  n'eu  seront  pas.  Celte  précaution  est 
indispensable,  surtout  depuis  que  des  bri- 
gands, sous  prétexte  d'être  sans  asile, 
viennent  loger  la  nuit  dans  les  endroits  oi"i 
la  garde  est  de  service.  Veillez,  mes  amis, 
ajoute  Hanriol,  cette  observation  est  néces- 
saire à  la  conservation  de  notre  existence. 

Les  patrouilles  se  feront  avec  ordre  et 
silence,  afin  d'examiner  attentivement  les 
figures  d'individus  arrivés  depuis  peu  dans 
nos  murs  pour  y  prêcher  la  guerre  civile. 

Les  canonuiers  se  tiendront  prêts  à 
marcher  au  premier  ordre,  afin  de  coopé- 
rer, comme  nos  autres  frères  d'armes,  à 
la  tranquillité  publique. 

Le  Commandant  général  renouvelle  l'or- 
dre déjà  donné  de  n'admettre  aucun  rem- 
plaçant dans  les  postes  de  la  Convention, 
de  la  Mairie,  de  la  réserve  et  surtout  du 
Temple. 

Les  réserves  seront  de  50  hommes,  les 
patrouilles  fréquentes,  surtout  aux  bar- 
rières. 

D'après  les  rapports,  l'éclairage  a  fait 
défaut  dans  les  sections  de  Beaurepaireet 
du  Panthéon-Français,  surtout  dans  les 
rue  Saint-Jean-de-Beauvais  et  Bordel. 

31  août  1703. 
E.\traii.s  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat- major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'^"  1470,  BB3  76. 

1202.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, après  avoir  pris  communication  de 
divers  procès-verbaux  qui  conslatent  que 
les  assemblées  de  la  section  de  la  Croix- 
Rouge  sont  troublées  par  des  malveillants, 
considérant  qu'il  importe  d'assurer  la 
tranquillité  des  délibérations  et  de  pro- 
léger les  patriotes  qui  s'y  trouvent,  char- 
geant les  administruleurs  du  Département 
de  Police  de  nietlre  en  état  d'arrestation 
plusieurs  particuliers,  notamment  un  no- 
taire, un  chirurgien,  un  homme  de  loi,  un 
marchand  de  bois  et  2  prêtres  réfractaires. 

31  août  1703. 
Extrait  du  regislre  des   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale.  A.  N.,  AF'll  280. 


1203.  —  Arrêté  du  Comité  de  siirelé  gé- 
nérale, invitant  le  général  de  l'armée  pari- 
sienne à  se  fairfl  rendre  compte  d'un 
mouvement  excité  dans  la  section  de  la 
Croix-Rouge  par  les  citoyens  Kutl'er,  Le- 
roux, Cadet,  Dumolier  et  David,  canon- 
niers,  et  le  requérant  d'employer  toute 
son  autorité  pour  faire  rentrer  dans  l'ordre 
ces  citoyens  insubordonnés,  qui  paraissent 
avoir  formé  entre  eux  une  association 
contraire  à  la  discipline  et  au  bien   du 

service. 

31  août  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité   de   sûreté  générale,  A.  N.,  AF*il  286. 

120i.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  le  citoyen  André- 
Marie  fiusman,  né  en  Espagne  et  natu- 
ralisé français  depuis  1781,  sera  gardé  à 
vue  dans  son  domicile  par  un  gendarme, 
par  voie  de  police  de  sûreté  générale. 

31  .tout  1793. 
Extrait  du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,   A.  N.,  W'il  280. 

1205.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  sur  la 
réclamation  du  Comité  de  surveillance  de 
la  section  des  Gardes-Françaises  relative- 
ment aux  indemnités  accordées  aux  Sans- 
culottes  qui  ont  porté  les  armes  les  31  mai, 
{'"■  et  2  juin,  renvoyant  au  Corps  muni- 
cipal, qui  est  chargé  de  payer  celle  indem- 
nité; 2°  adressant  au  ministre  de  la  guerre 
le  rapport  fait  par  le  citoyen  Guignes  sur 
la  distribution  des  ouvrages  par  les  sec- 
tions, et  un  exemplaire  au  Comité  des 
marchés  ;  3°  arrêtant  que  chacun  des  mem- 
bres du  Comité  s'occupera,  en  tant  qu'il 
sera  en  lui,  de  surveiller  les  voilures  pu- 
bliques parlant  de  Paris;  4°  décidant 
d'écrire  au  Comité  de  salut  public  de  la 
commune  de  Saint-Cloud  que  le  ciloyen 
d'Aiguillac  est  arrêté,  et  que  le  Comité 
l'engage  à  surveiller  avec  zèle  les  mal- 
veillants qui  abondent  à  Saint-Cloud  ; 
5°  constatant  la  venue  de  la  Commission 
d'inspeclion  des  postes,  qui  dépose  son 
procès-verbal  sur  le  bureau  et  fait  part 
au  Comité  de  la  manière  qui  lui  a  paru  la 
plus  propre  à  remplir  les  vues  du  Comité 


L'ESPRIT  PUBLIC  A.  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


359 


et  les  siennes  à  la  suite  de  la  cessation  de 
ses  travaux. 

31  août  1793. 
Extrait  (lu  registre  des  délibérations  du  Comité 
do  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  25tJ-259. 

1206.  —  Extrait  dn  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que  les  ré- 
serves seront  toujours  de  '60  hommes  et 
les  patrouilles  fréquentes,  surtout  aux 
barrières,  pour  empêcher  la  sortie  du 
pain  et  des  farines  de  Paris. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
un  batelier  étant  venu  au  poste  de  la  Con- 
férence avertir  que  l'on  venait  de  jeter 
200  livres  de  porc  dans  l'eau,  la  garde  a 
couru  sur-le-champ  pour  pouvoir  arrêter 
les  particuliers,  mais  il  était  trop  tard. 

1"  septembre  1793. 
Extrait,  signé  de  Clément,  secrétaire  de  l'Etat- 
major  général,  A.  N.,  AF'V  14 70. 

1207.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  déclarant  que  le  pain  a  été  beau- 
coup plus  abondant  chez  les  boulangers 
du  Faubourg  Saint-Germain  que  les  jours 
précédents,  qu'au  Palais-Egalité,  où  il  a 
passé  cinq  fois,  les  muscadins  et  ven- 
deurs d'argent  lui  ont  paru  fondus,  qu'à 
la  place  de  la  Maison  commune,  les  groupes 
étaient  peu  nombreux  et  leurs  propos  dé- 
nués d'intérêt,  et  au  Jardin  national,  dans  de 
nombreux  groupes,  on  continuait,  comme 
la  veille,  à  s'entretenir  des  subsistances, 
de  la  punition  des  traîtres  et  de  l'état  des 
armées,  et  on  se  plaignait  beaucoup  d'a- 
voir été  induit  en  erreur  au  sujet  de  Pe- 
tion,  qu'on  disait  à  tort  incarcéré,  de  la 
Vendée,  où  il  ne  restait  plus  que  6,000  en- 
nemis, de  Lyon,  qu'on  disait  à  moitié 
brûlé,  des  approvisionnements  de  Paris, 
toujours  peu  ab(mdants,  malgré  les  pro- 
messes faites. 

Le  jugement  par  lequel  les  jurés  du  Tri- 
bunal révolutionnaire  ont  renvoyé  absous 
un  marchand  de  charbon  accapareur, 
malgré  les  réclamations  du  peuple  présent, 
a  produit  un  mauvais  elfet,  parce  qu'il 
augmente  l'espoir  do  ceux  qui  ont  intérêt 
à  frauder  la  taxe  et  fait  craindre  au  peuple 
qu'elle  ne  soit  pas  assez  bien  exécutée.  I^e 
même  Triliunal  juge  en   ce  moment  cinq 


recruteurs  pour  l'armée  de  la  Vendée,  qui 
ont  rendu,  moyennant  finance,  à  des  pa- 
rents riches  leurs  enfants  enrôlés. 

!"•  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688^. 

1208.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  décla- 
rant, après  avoir  pris  connaissance  du  con- 
tenu au  journal  intitulé:  Veuille  de  Paris, 
n"  75.  n'ayant  rien  trouvé  que  de  très  con- 
forme aux  principes,  qu'il  pourra  être  mis 
en  circulation  ;  2°  ordonnant  la  mise  en 
liberté  du  sieur  Varlet,  fils,  commis.saire 
national  près  le  tribunal  du  district 
d'Amiens,  compromis  dans  l'affaire  Saint- 
Laurent  etdétenu  à  Sainle-Pélagie.'n'ayant 
rien  vu  qui  pût  l'inculper  et  n'ayant  au- 
cune pièce  contre  lui  ;  S"  faisant  réponse 
à  une  députation  de  colons,  qui  est  venue 
dénoncer  le  n°  36  du  journal,  dit  le  Créole 
patriote,  rédigé  parMilcent,  créole,  en  date 
du  29  août  1703,  qu'il  prendrait  soin  de 
l'examiner  ;  4°  décidant,  sur  le  rapport  de 
Lécrivain,  d'envoyer  à  l'accusateur  public 
du  Tribunal  révolutionnaire  les  pièces 
contre  Berton,  détenu  à  l'Abbaye  comme 
prévenu  de  propos  contre-révolutionnaires; 
5°  convoquant  le  citoyen  Hanriot,  ce  soir,  au 
Comité,  pour  se  concerter  avec  lui  sur  la 
manière  de  faire  arrêter  les  militaires  qiii 
n'ont  point  leurs  certificats  en  règle  et  de 
faire  entourer  le  Palais  de  l'Egalité  ;  6°  an- 
nonçant qu'il  a  été  répondu  sur  le  champ 
au  Comité  de  sûreté  générale  de  Sèvres, 
qui  demande  au  Comité  de  l'éclairer  sur 
ses  fonctions  et  de  lui  donner  des  avis  ré- 
volutionnaires; 7°  chargeant  le  citoyen 
Marchand  d'examiner  les  interrogatoires 
et  pièces  des  détenus  à  Sainte-Pélagie 
dans  l'affaire  Saint-Laurent  et  d'en  faire 
son  rapport  au  Comité  ;  8°  chargeant  le 
citoyen  Génois  de  se  concerter  avec  un 
graveur  ou  dessinateur  pour  lui  présenter 
un  modèle  de  carte  devant  servir  à  faire 
connaître  le  caractère  des  membres  du 
Comité;  9°  annonçant  que  le  citoyen  Han- 
riot, commandant  de  la  garde  de  Paris, 
convoqué  ce  malin  pour  se  concerter  sur 
les  mesures  à  prendre,  afni  d'entourer  le 
Palais  de  l'Egalité,  s'est  rendu  à  l'invitation, 
et   il  a  été  arrêté  que  toutes  les  mesures 


9«0 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


seraient  prises  secrètement  et  qu'avant 
d'ordonner  celte  expédition,  il  serait  fait 
des  démarches  tendant  à  prendre  de  plus 
amples  éclaircissements;  10°  arrêtant, 
après  avoir  entendu  le  rapport  du  citoyen 
Marchand  sur  Tatlaire  Saint-Laurent,  qu'on 
demandera  au  Comité  de  sûreté  générale 
l'approbation  de  l'élargissement  des  ci- 
toyens Husson,  Varlet  et  Bertrand,  celui 
de  la  citoyenne  Saint-Laurent,  victime 
innocente  de  cette  affaire,  la  confirmation 
de  l'arrestation  de  la  citoyenne  Lamyre  etde 
son  fils,  avec  ordre  exprès  de  faire  arrêter 
l'abbé  Tournier,  et  information  préalable 
sur  le  compte  de  l'abbé  Josset  avant  son 
élargissement;  H°  invitant  le  ministère  de 
la  guerre  à  répondre  aux  ditférenles  lettres 
qui  lui  ont  été  écrites, et  le  priant  de  don- 
ner ordre  que  l'on  réponde  exactement 
aux  lettres  du  Comité  ;  12°  chargeant  les 
citoyens  Guignes  et  Fournerot  de  porter 
au  Comité  de  sûreté  générale  de  la  Con- 
vention le  rapport  du  citoyen  Marchand 
dans  l'affaire  Saint-Laurent. 

1er  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB^  81*  (anc'  BB^*  20),  fol.  259-262. 


nus  par  leurs  mœurs  et  par  leur  civisme, 
et  munis  d'attestations. 

LeCommandant  général  engage  aussi  les 
commandants  de  sections  à  presser  l'exé- 
cution de  l'arrêté  de  la  Commune  et  du 
décret  de  la  Convention  nationale  rclalifs 
aux  jeunes  citoyens  en  état  de  réquisition; 
ceux  qui,  par  hasard,  seraient  en  détache- 
ment pour  l'approvisionnoment  de  la  Ville, 
rentreront  sur-le-champ  dans  le  chef-lieu 
de  leur  canton,  sitôt  après  leur  remplace- 
ment par  des  citoyens  hors  de  la  réquisi- 
tion. 

Les  patrouilles  seront  fréquentes,  les 
postes  bien  complets,  les  réserves  seront 
toujours  de  50  hommes  et  la  plus  grande 
surveillance  sera  exercée  aux  barrières. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
une  patrouille  du  Panthéon-Français  a  ar- 
rêté deux  chevaux  marqués  sur  l'épaule 
et  la  cuisse  gauche  des  lettres  W.  B.  A., 
que  l'on  disait  conduire  à  Bercy,  et  les  a 
fait  mener  de  postes  en  postes  au  dépôt 
des  chevaux  pour  l'artillerie  nationale. 

2  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  A'. 
AF'v  1470,  BB3  70. 


1209.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  enregistrant  un  ar- 
rêté du  Corps  municipal  du  29  août,  qui 
enjoint  aux  administrateurs  des  Travaux 
publics  de  prendre,  dans  les  24  heures,  un 
parti  sur  les  moyens  de  pourvoir  les  corps 
de  garde  des  barrières  des  objets  néces- 
saires, à  charge  par  les  commandants  de 
ces  postes  de  justifier,  tous  les  jours,  à 
ceux  qui  les  relèveront,  de  l'existence  de 
ces  effets,  dont  l'état  sera  affiché  dans 
chaque  corps  de  garde  ;  annonçant  le  dé- 
part d'un  convoi  d'artillerie,  en  canons  et 
en  caissons,  pour  Arras. 

Le  Commandant  général  invite  tous  ses 
concitoyens  à  prendre  des  leçons  d'es- 
crime militaire,  afin  de  se  mettre  à  môme 
de  résister  ti  l'oppression.  Il  indiquera, 
demain  ou  après  demain,  à  l'ordre,  le  lieu 
où  se  fera  l'examen  des  adjudants  et  ins- 
tructeurs des  canonniers.  Il  renouvelle 
aussi  aux  canonniers  l'ordre  de  ne  rece- 
voir parmi  eux  que  des  citoyens  bien  con- 


1210.  —  Rapport  de  l'observateur  Holiii, 
dénonçant  la  ci-devant  communauté  des 
Frères  tailleurs,  rue  Jean-Lanlier,  au  coin 
de  celle  des  Orfèvres,  où,  depuis  sa  sup- 
pression, il  est  resté  sept  ou  huit  des  plus 
fanatiques,  dangereux  par  leur  aristocra- 
tie, qu'on  soupçonne  véhémentement  d'en- 
tretenir une  correspondance  avec  les  ci- 
devunt,  tant  dans  la  robe  que  dans  la  no- 
blesse, pour  lesquels  ils  travaillaient,  une 
perquisition  domiciliaire  serait  à  coup  sûr 
très  fructueuse.  D'autre  part,  le  citoyen 
llû,  juge  de  paix  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français, a  été  dénoncé,  dans  une 
assemblée  fraternelle,  par  le  citoyen  Car- 
nicr,  son  greffier,  qui  était  son  ami  in- 
time, comme  un  intrigant  et  un  homme 
dangereux. 

Dans  un  autre  rapport,  le  même  obser- 
vateur signale  l'existence,  à  Choisy,  de 
plusieurs  magasins  de  charbons,  deux, 
notamment, contenant  à  peu  près  2,000  sacs, 
appartenant  au  citoyen  Ferret,  marchand 


L'ESPRIT  PUm.lC  A  PARIS  DF  JUILLET  A  SEPTEMBRE  I70:) 


M\ 


de  bois  ;  au  bout  Je  la  grande  avenue,  à 
Vilry,  existent  également  divers  magasins 
de  charbotjs. 

A  Paris,  les  citoyens  s'attroupent  de 
nouveau  aux  portes  des  boulangers.  L'un 
d'eux  a  déclaré  que,  ne  pouvant  plus  s'ap- 
provisionner hors  Paris,  lorsqu'ils  n'au- 
raient plus  elle/,  eux  de  farine  réquisi- 
tionnée à  la  campagne,  ils  seraient  obligés 
de  retrancher  des  fournées  de  pain,  vu  le 
peu  de  farine  que  la  Ville  leur  accorde. 

2  septembre  179.3. 
Minutes  (2  pièces),  A.  N.,  F'  3688'. 

1211.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  département  de  Paris  :  1°  convo- 
quant le  sieur  Leroux,  cultivateur  à  Bondy, 
dénoncé  comme  enlevant  des  grains,  sans 
lettre  de  voiture,  ainsi  que  le  maire  et 
un  officier  municipal  de  cette  commune 
comme  favorisant  le  dit  Leroux;  2°  notant 
qu'il  a  été  écrit  au  Comité  de  salut 
public  de  la  commune  de  Saint-Cloud  que 
l'on  n'a  pu  arrêter  Jusqu'à  présent  le 
citoyen  Devaux,  ancien  colonel,  à  raison 
de  son  absence  de  Paris,  avec  invitation  de 
le  faire  surveiller  bien  exactement,  de 
l'arrêter  et  d'en  aviser  le  Comité  ;  3°  auto- 
risant le  citoyen  Chéry  à  se  rendre  chez  le 
citoyen  Aubert  Petithouart,  frère  de  l'an- 
cien gouverneur  de  Saumur,  demeurant 
rue  Tirechappe,  à  compulser  ses  papiers 
et,  s'il  le  trouve  nécessaire,  à  y  apposer 
les  scellés. 

2  septembre  1793. 
Elirait  du  registre  (les  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  A'., 
BB'  81*  (anc'  BU'*  20),  fol.  263,  204. 

1212.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  déclarant  que  des 
méchants  font  tous  leurs  efforts  pour  as- 
surer le  peuple  qu'il  manque  de  subsis- 
tances, tandis  que  les  magistrats  qu'il  a 
choisis  emploient  tout  leur  temps  à  lui  en 
procurer.  Oui  !  mes  camarades,  ajoute 
Ilanriot,  ayez  confiance  en  eux,  ils  sont 
incapables  de  vous  tromper,  et  si  les  eaux 
eussent  été  moins  basses,  vous  auriez  vu 
l'abondance  arriver  dans  nos  murs  et  les 
calomniateurs  réduits  au  silence. 

Le  Commandant  général  prescrit  les 
patrouilles  à  l'ordinaire,  ainsi  que  les  ré- 


serves, toujours  la  môme  activité  aux  bar- 
rières pour  empêcher  la  sortie  du  paiu  et 
des  farines  de  Paris. 

3  septembre  1793. 
Eitrails  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-niajor  général  (2  pièce»),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB^  7(i. 

1213.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
tiérale,  requérant  les  citoyens  Ulrich  et 
Lanusse,  aides  de  camp  du  général  Han- 
riot,  de  se  transporter  sans  délai,  à  Pu- 
teaux,  au  domicile  du  citoyen 'Parent, 
ancien  curé  de  la  paroisse  de  Saint-Ni- 
colas-des-Champs,  assistés  de  l'un  des 
administrateur^  de  la  Police,  à  l'effet  de 
procéder  ù  une  exacte  perquisition  dans 
tous  les  papiers  et  effets  dudit  Parent  et  au 
triage  de  tous  ceux  qui  pourraient  paraître 
suspects. 

3  septembre  1793. 
Extrait  du  registre'  des  arrêtés  généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*  Il  286. 

1214.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  après 
comparution  du  maire,  d'un  officier  muni- 
cipal de  Bbndy  et  du  citoyen  Leroux,  cul- 
tivateur, pour  rendre  compte  de  la  con- 
duite par  eux  tenue  à  l'égard  d'une  voilure 
saisie,  sortant  de  chez  ledit  Leroux  sans 
laisser-passer,  renvoyant  cette  affaire  à  la 
municipalité  de  Bondy  pour  en  prendre 
une  plus  ample  connaissance  et  en  déci- 
der conformément  à  la  loi;  2°  arrêtant 
qu'il  sera  écrit  à  deux  sociétaires  du 
Théâtre -Français  de  se  rendre  au  Comité 
avec  la  pièce  de  Pitméla,  jouée  la  veille,  et 
qui  a  occasionné  du  bruit,  relativement  à 
trois  vers,  qui  sont  contraires  aux  prin- 
cipes et  qui  ont  été  dénoncés  hautement 
par  un  oflicier,  au  moment  où  ils  étaient 
déclamés,  ce  qui  a  fait  traduire  cet  offi- 
cier devant  de  prétendus  juges,  qui  l'ont 
interrogé  ;  3°  constatant  la  venue  d'une 
dépulationde  la  section  de  l'Homme-Armé, 
qui  a  fait  fart  au  Comité  de  ses  inquiétudes 
sur  les  farines,  attendu  qu'une  infinité  de 
citoyens  se  sont  retirés  de  chez  les  bou- 
langers sans  avoir  pu  avoir  de  pain,  le 
Comité  lui  a  répondu  qu'il  allait  écrire  à 
ce  sujet  au  citoyen  Pache  pour  l'inviter  i 
remédier  à  cette  pénurie,  ce  qui  a  été  fait 


3«3 


CHAPITRE  I".  —  JOURNEES  HISTOHIQCES  DK  LA  RÉVOLUTION 


à  l'instant  par  le  citoyen  Delespine  ;  4»  après 
interrogatoire  de  la  veuve  Fournier,  rela- 
tivement à  l'affaire  de  Saint-Laurent,  dé- 
cidant que  cette  citoyenne  sera  renvoyée 
chez  elle  sous  la  surveillance  très   exacte 
de  son  gardien,  qui,  sous  aucun  prétexte, 
ne   la   laissera  communiquer   avec   per- 
sonne, et  ne  la  laissera  point  sortir,  que 
ce  gardien  sera  payé  à  raison  de  2  livres 
par  jour  et  sera  nourri  aux  frais  de  la 
veuve  Fournier  ;  après  examen  des  pièces 
du  citoyen  Itichard,  invitant  la  municipa- 
lité de  Créteil  à  prendre,  relalivement  aux 
subsistances  sur  lesquelles  elle  a  apposé 
les  scellés,  toutes  les  mesures  de  prudence 
qu'elle   croira    nécessair(a,   l'invitant,  en 
outre,  à  sévir  contre    ceux  qui  se   sont 
portés  à  des  menaces  et  à  des  gestes  vio- 
lents contre  la  garde,  et  à  faire  en  sorte 
qu'une  pareille  infraction  à  la  loi  ne  se 
renouvelle  plus  ;  6°  après  réception  d'une 
députation  d'ouvriers  du  fer  de  la  section 
de  Bonne-Nouvelle  qui  est  venue  faire  part 
au  Comité   de  leur   projet   d'établir  sur- 
le-champ  des  forges,  et  a  demandé  qu'on 
leur  accorde  l'emplacement  de  la  Gourdes 
Miracles  ou  le  Marché  aux  Veaux  comme 
étant  convenable,  chargeant   le    citoyen 
Nicolas   de    porter  leur  pétition   au   mi- 
nistre  de   la   guerre    et   de   solliciter  la 
prompte  expédition   de   ses  ordres,  à  cet 
égard;  ~°  enregistrant  la  réponse  des  co- 
médiens du  Théâtre-Français,  invités  à  se 
rendre  au  Comilé  pour  répondre  sur  l'in- 
cident arrivé  la  veille,  à  leur  théâtre,  à  la 
représentation  de  la  pièce  de  Paméla,  ré- 
ponse remise  au  Comité  par  le  gendarme 
porteur  de  l'invitation,  regrettant  de  ne 
pouvoir  s'y  rendre,  parce  qu'ils  sont  dé- 
tenus à   Sainte-Pélagie  et  aux  Madclon- 
nettes;  8°  déclarant  avoir  écrit  au  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention  pour  l'in- 
former des  ordres  que  le  Comité  a  don- 
nés, ce  matin,  aux  direcleurs  du  spectacle 
en  question  de  se  transporter  dans  son  sein 
pour   rendre    compte    de    ce    qui   s'était 
passé  la  veille  à  la  représentation  de  Pu- 
méla,  et  pour  lui  faire  part  d"»  mesures 
que  le  Comilé   se  proposait  de  prendre; 
9°  déléguant  les  citoyens  Fourncrot,  De- 
lespine et  Cuigues,  en  qualité  de  commis- 
saires, pour  lever  les  scellés  apposés  sur 


les  effets  du  citoyen  Saint-Laurent,  en 
faire  l'inventaire,  déposer  tous  ces  effets 
dans  des  caisses  spéciales,  avec  l'adjonc- 
tion du  juge  de  paix  de  la  section  de  Po- 
pincourl;  10°  sur  la  notilicalion,  par  le  ci- 
toyen Marchand, d'un  arrêté  pris,  le  31  août, 
par  la  section  du  Mont-Blanc,  qui  déclare 
que  Pache,  malgré  ses  calonmiateurs,  a 
su  mériter  la  confiance  de  ses  conci- 
toyens, arrêtant  à  l'unanimité  que  cet  ar- 
rêté sera  imprimé,  affiché  au  nombre  de 
500  exemplaires  et  envoyé  aux  47  autres 
sections,  avec  invitation  d'y  adhérer; 
11°  décidant  que  le  citoyen  Nicolas  fera 
exécuter  le  plan  d'une  carte  qui  doit  ser- 
vir aux  membres  du  Comité  pour  faire 
connaître  leur  caractère  civil;  12°  annon- 
çant avoir  écrit  au  citoyen  Antoine,  offi- 
cier de  marine,  rue  de  l'Echelle,  hôtel 
Gaillarbois,  pour  l'inviter  à  se  rendre  au 
Comité,  afin  de  lui  demander  pourquoi  il 
n'est  pas  à  son  poste;  13°  notant  avoir 
écrit  au  citoyen  Nicolas  Lulier,  place  de 
l'Ecole,  de  se  rendre  au  Comilé,  pour  ré- 
pondre à  la  dénonciation  verbale  faite 
contre  lui,  sur  ce  qu'il  tient  des  propos 
inciviques  dans  les  cafés. 

3  septembre  1793. 
E.\tralt  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  iV., 
BL3  81*^  (anc'  BB"  10],  fol.  265-269. 

121S.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  dé- 
part d'un  convoi  d'artillerie  pour  Arras,et 
reproduisant  la  teneur  d'une  proclamation 
du  Commandant  général  à  ses  concitoyens, 
conçue  en  ces  termes  : 

«  Mes  camarades,  les  méchants  vou- 
draient nous  égarer.  L'or  des  puissances 
étrangères  circule  dans  nos  murs,  et  des 
républicains  infidèles  sont  assez  lâches 
pour  le  recevoir.  Mes  amis,  étendez  de 
nouveau  votre  surveillance,  aidez-moi  à 
démasquer  les  conspirateurs  et  la  patrie 
sera  encore  une  fois  sauvée.  Des  êtres 
méprisables  ont  voulu  calomnier  les  inten- 
tions du  plus  pur  des  magistrats,  tandis 
qu'il  passait  les  nuits  à  adoucir-lc  sort  de 
ses  concitoyens,  sous  peu  vous  connaîtrez 
vos  vrais  amis  et  vous  saurez  auquel  des 
deux  partis  appartient  justice. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  ItE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


363 


<'  Les  canonnicrs  de  la  section  Popin- 
court  ont  très  bien  faille  serviceà  l'Arsenal, 
ils  ont  niuintenu  entre  eux  cette  bonne 
discipline,  si  nécessaire  à  des  républicains 
de  leur  trempe  ;  leur  poste  a  loujours  été 
garni,  et  la  consigne  a  été  remplie  avec 
beaucoup  de  sévérité.  Je  suis  charmé  de 
cette  exactitude,  j'en  remnercie  mes  frères, 
les  canonniers,  et  les  invite  à  continuer. 

«  J'annonce  à  mes  conciloyens  qu'une 
carie  d'entrée  à.  l'Arsenal  ne  peut  servir 
pour  deux,  et  quiconque  s'immiscera  à 
l'avenir  de  vouloir  entrer  semblablement, 
les  citoyens  de  service  sont  autorisés  à  le 
traduire  devant  la  Commune  de  Paris  et 
les  autres  autorités  qui  en  doivent  con- 
naître. Quelques  fonctionnaires  veulent 
s'arroger  le  droit  d'entrer  dans  certains 
lieux  publics,  sans  montrer  leur  carte,  ils 
se  trompent,  la  loi  est  pour  tous,  elle  no 
connaît  point  d'exception.  Que  les  fonc- 
tionnaires publics  prennent  pour  exemple 
nos  députés  de  la  Convention,  ils  montrent 
leur  carte  pour  y  entrer,  et  nos  magistrats 
de  la  Commune  en  font  de  même  pour 
entrer  au  Conseil.  Tous  les  fonctionnaires 
publics,  ceux  qui  aimenl  et  qui  sont  les 
dépositaires  des  lois,  en  doivent  être  les 
premiers  esclaves.  » 

La  Commune  de  Paris  et  le  Comman- 
dant général  invitent  leurs  conciloyens  à 
tenir  les  corps  de  garde  loujours  complets, 
ainsi  que  le  service  des  barrières. 

Les  réserves  et  patrouilles  à  l'ordinaire, 
;y  et  toujours  la  plus  grande  surveillance 
aux  barrières. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
à  'S  heures  du  matin,  dans  la  section  du 
Théâtre-Français,  l'on  a  posé  une  garde  à 
la  porte  des  boulangers  pour  y  maintenir 
la  tranquillité  publique,  un  garçon  bou- 
langer ayant  voulu  la  troubler, a  été  arrêté 
et  conduit  a  la  .Mairie. 

Les  réverbères  étaient  éteints  avant 
3  heures  du  malin  dans  les  rues  des  Fossés, 
des  Poulies,  Bailleul,  du  Roule,  des  Mau- 
vaises-Paroles et  de  Seine. 

A  1  heure  t/4  une  patrouille  a  arrêté 
un  citoyen,  qui  a  déclaré  que  le  nommé 
Bourdonnais,  boulanger,  venait  de  l'éveiller 
pour  lui  délivrer  du  pain,  la  gurde  s'est 
portée  chez  ce  boulanger  et  y  a  trouvé  une 


douzaine  de  personnes  à  qui  il  en  vendait, 
le  commandant  lui  ayant  fait  des  repré- 
sentations sur  sa  conduite,  il  n'y  a  répondu 
que  par  les  invectives  les  plus  grossières. 

A  i  heure  du  matin,  une  patrouille 
de  la  section  du  Temple  a  arrêté  deux 
hommes,  qui  en  la  voyant  paraître  ont 
crié  :  Sauvons-nous,  \oilù  des  brigands  qui 
rnarchentsur  nous;  amenés  au  corps  de 
garde,  l'un  d'eux  a  dit  se  nommer  De- 
laune,  marchand  de  vin,  il  avait  une  carte 
civique,  l'autre,  qui  paraissait  être  son 
garçon  de  cuisine,  n'en  avait  point  et  n'a 
Jamais  voulu  dire  son  nom.  Renfermés  au 
violon,  ils  ont  voulu  briser  la  porte,  ont 
lenu  les  propos  les  plus  inciviques  et  traité 
les  citoyens  de  garde  de  lâches,  de  polis- 
sons, de  scélérats.  Le  garçon  surtout  a  paru 
très  suspect.  On  a  encore  arrêté,  une  demi- 
heure  après,  un  autre  citoyen  sans  carte, 
lequel  a  tenu  la  même  conduite  que  les 
précédents. 

La  garde  de  l'Ile-Louviers  a  arrêté  un 
particulier  portant  un  sac  dans  lequel  il 
y  avait  127  louis  en  or  et  en  écu  de  6  li- 
vres, i!  a  été  conduit  à  la  Mairie  et  de  là 
ramené  au  Comité  de  la  section  de  l'Ar- 
senal, où  il  n'y  avait  personne. 

4  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
t.Tire  de  l'ICtat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AI''v  H70,  BB^  76. 

1216.  —  Arrêtés  du  Comité  de  sûreté 
générale  :  1"  ordonnant  la  mise  en  liberté 
du  citoyen  lielmont,  atlaclié  au  Théâtre 
de  la  Nation,  dont  les  bons  sentiments 
dans  la  Révolution  sont  bien  connus  ; 
2°  ordonnant  la  mise  en  liberté  du  citoyen 
Mole,  attaché  au  Théillre  de  la  Nation,  dé- 
tenu aux  Madelonnetles,  qui  s'est  montré, 
dès  les  principes  de  la  Hévolution,  l'un 
des  plus  zélés  partisans  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité,  dont  le  patriotisme  est  notoire, 
et  qui  ne  saurait  être  confondu  avec  les 
artistes  nialinlentionnés,  qui  ont  voulu 
faire  servir  le  siieclacle  à  la  dégra<lation 
de  l'esprit  public;  3°  sur  le  compte  rendu, 
au  Comité,  de  la  situation  de  la  citoyenne 
Comtat  cadette,  dont  la  grossesse  est  très 
avancée,  et  qui  a  besoin  de  secours  qu'il 
lui  CvSt  impossible  de  se  procurer  dans  le 


364  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lieu  où  elle  se  trouve  actuellement  déte- 
nue, décidant  qu'elle  sera  conduite  dciiis 
rappartement  occupé  par  sa  sœur,  dont 
les  soins  lui  sont  nécessaires,  et  où  elles 
seront  gardées  l'une  et  l'autre,  aux  termes 
du  dernier  arrêté  qui  les  concerne. 

4  septembre  1793. 
Extrait  du   registre  des  arrêtés  géndriiux  du 
Comité  de   sûreté  générale,  A.  N.,  AF*II  286. 

1217.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  désireux  de  rétablir  l'ordre  dans 
les  ateliers  de  fabrication  d'assignats  ap- 
partenant à  la  République,  ordonnant  l'ar- 
restation des  citoyens  Duno,  Megrin,  Roger, 
Léonard,  Debray  et  Amable. 

4  septembre  1793. 
Extrait   du  registre   de»   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'li  286. 

1218.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  portant  que  les  citoyens  Desau- 
nays,  Barthélémy  neveu  et  Chamfort  (de 
la  Bibliothèque  nationale),  actuellement 
aux  Madelonnettes,  seront  reconduits  dans 
leurs  domiciles,  où  ils  resteront,  chacun 
sous  la  garde  d'un  gendarme,  jusqu'à 
nouvel  ordre. 

4  septembre  1793. 
Extrait  du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*Ii  286. 


1219. 


Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 


nérale, justement  indigné  de  la  manière 
indécente  avec  laquelle  le  nommé  Boi.s 
s'est  présenté  et  des  propos  insultants  qu'il 
s'est  permisenvers  ses  membres,  décidant 
qu'il  sera  conduit  à  la  prison  de  l'.Xbbayc 
pour  y  être  détenu  jusqu'à  nouvel  ordre. 

4  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrété.s   généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  iV.  JV.,  AF'li  286. 

1220.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, informé  que,  dans  une  assemblée 
des  députés  des  différentes  sections  réu- 
nis aux  Jacobins,  on  vient  de  découvrir 
deux  particuliers  suspects,  chargeant  le 
brigadier  de  la  gendarmerie  nationale  au 
poste  du  Comité  de  se  transporter,  avec 
deux  gendarmes,  à  l'Assemblée  des  com- 
missaires des  sections,  de  s'assurer  des 
deux  particuliers,  qui  lui  seront  indiqués 


par  le  président  au  nom  de  l'Assemblée,  et 
de  les  conduire  au  lieu  qui  sera  déterminé 
par  les  commissaires  des  sections. 

4  septembre  1793. 
Extrait  du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'li  286. 

1221.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant que  la  Commission  d'inspection  des 
postes  laissera  partir  librement  les  n"  378 
et  379  de  la  Feuille  de  Paris,  en  ayant  soin 
de  spécifier  les  motifs  qui  la  détermine 
à  arrêter  une  feuille  et  les  articles  qui 
lui  paraissent  suspects;  2°  portant  que 
le  citoyen  Antoine,  officier  de  marine, 
mandé  au  Comité  pour  indiquer  les  motifs 
qui  le  retiennent  à  Paris  dans  un  moment 
où  il  devrait  être  à  son  poste,  s'est  pré- 
senté et  a  fait  part  au  Comité  que  son  dé- 
part devait  avoir  lieu,  le  lendemain,  pour 
Toulon,  son  poste,  le  Comité  l'a  engagé, 
après  avoir  vu  ses  papiers,  à  ne  rien  né- 
gliger pour  se  rendre  où  le  devoir  l'ap- 
pelle ;  3°  revenant  sur  son  arrêté  de  la 
veille,  qui  déclarait  que  Pache,  maire  de 
Paris,  avait  su  mériter  la  confiance  de 
ses  concitoyens,  et  ordonnait  d'imprimer 
à  500  exemplaires  une  adhésion  à  l'arrêté 
de  la  section  du  Mont-Blanc  du  31  août, 
et  décidant  qu'il  sera  écrit  au  citoyen  Ni- 
colas de  suspendre  l'impression  de  l'adhé- 
sion; 4°  annonçant  qu'il  a  été  écrit  au  Co- 
mité de  salut  public  de  la  Convention, afin 
de  le  prier  de  prendre  les  mesures  né- 
cessaires pour  faire  cesser  la  disette  fac- 
tice des  subsistances  et  les  rassemblements 
aux  portes  des  boulangers. 

4  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  regisire  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.N., 
lîB'  81-^  (anc'  BD'*  20),  fol.  270-273. 

1222.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  en  vertu  duquel  le 
Commandant  général  invite  ses  conci- 
toyens à  faire  de  fréquentes  jiatrouilles,  à 
la  porte  des  boulangers,  pour  y  empêcher 
les  attroupements.  D'après  un  arrêté  de 
la  Commune,  il  est  défendu  à  tout  bon 
citoyen  de  se  rendre  aux  portes  desdils 
boulangers,  avant  6  heures  du  malin,  les 
sections  enverront,  chacune,  dans  leur  ar- 


1 


L'ËSMilT  l'UBLiC  A  ^ARIS  l)!:  JUILLET  A  SEPTEMBRE  n93 


36  îi 


rondissement,  une  force  imposante  à  la 
porte  de  chaque  boulanger,  pour  y  main- 
tenir le  bon  ordre  et  faciliter  la  distribu- 
lion  aux  bons  républicains,  qui  aiment  les 
lois,  leurs  magistrats  et  leur  pays. 

«  Courage,  braves  républicains,  s'écrie 
Hanriot,  courage  et  persévérance  dans  la 
crise  présente  qui  nous  aftlige.  Hier,  j'ai 
vu  avec  douleur  des  citoyens  demander, 
en  riant,  du  pain  à  la  Commune,  rit-on 
quand  on  a  faim?  rit-on  quand  on  manque 
des  premiers  aliments  de  la  vie?  ceux-là 
seuls  me  semblent  receyoir  l'or  et  l'argent 
des  puissances  étrangères.  Braves  cama- 
rades! lorsque  vous  êtes  de  service,  soit 
en  patrouilles,  soit  au  corps  de  garde,  ces 
êtres  semblent  insulter  à  nos  malheurs. 
Eh  bien!  qu'ils  sacheat  que  nous  savons 
être  grands  dans  de  lelles  circonstances, 
que  nous  savons  être  justes  et  que  nous 
voulons  que  la  loi,  qui  protège  l'innocent, 
punisse  aussi  le  coupable.  » 

Les  réserves,  à  dater  d'aujourd'hui  et 
jusqu'à  nouvel  ordre,  seront  de  cent  hom- 
mes dans  chaque  seclion;  les  patrouilles 
à  l'ordinaire  et  toujours  la  même  surveil- 
lance aux  barrières. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signalent 
l'arrestation,  à  3  heures  du  matin,  dans  la 
section  des  Gardes-Ftançaises, d'une  voiture 
de  charbon,  que  l'on  a  conduite  au  corps 
de  garde  et  vendue  à  diflérenls  citoyens. 

5  septembre  1793. 

Eitraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BB3  76. 

Ed.  DaUB.^N,  La  Démagogie  en  1793  à  Paris, 
p.  373. 

1223.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  arrê- 
tant que  les  communes  seront  invitées  à 
apporter,  jeudi  prochain,  une  note  écrite 
de  leur  état,  particulièrement  en  ce  qui 
concerne  les  hommes  suspects  ;  2°  déci- 
dant que  la  Commission  inspectante  des 
postes  fera  la  visite  des  lettres  du  bureau 
des  rebuts,  que  celles  adressées  au  citoyen 
Westermann  seront  apportées  au  Comité, 
et  qu'aucune  lettre  de  ce  bureau  ne  pourra 
être  délivrée  à  qui  que  ce  soit,  avant  que  la 
Commission  ait  terminé  son  inspection; 
3'  portant  qu'il  a  été  écrit  au  citoyen  Ma- 


rine, administrateur  de  Police,  pour  l'in- 
viter à  lever,  le  lendemain,  les  scellés  chez 
le  citoyen  La  Tour-du-Pin,  et  dans  le  cas 
où  il  ne  pourrait  pas,  lui  assigner  un  autre 
jour  ;  4°  enregistrant  le  rapport  par  les 
citoyens  Chéry  et  Nicolas,  de  l'examen  des 
comptes  du  citoyen  Harny,  trésorier  du 
Comité,  d'après  lequel  la  recette  est  de 
14, Soi  livres  16  sols  et  la  dépense  de  14,857 
livres  8  sols  6  deniers,  d'où  il  résulte  qu'il 
est  dû  au  trésorier  5  livres  12  sols  6  de- 
niers, qu'il  portera  en  dépense  au  premier 
compte,  lesdits  comptes  approuvés  par  les 
membres  du  Comité,  Franchet,  Chéry, 
Marchand  et  Génois,  qui  les  ont  signés. 

5  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81^  (anc»  DB"  20),  fol.  273,  274. 

1224.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  déclarant  que,  d'a- 
près le  décret  de  l'armée  révolutionnaire, 
tous  les  bons  citoyens,  animés  du  plus  pur" 
patriotisme,  iront  se  faire  inscrire  au  Co- 
mité de  leur  seclion.  Les  commissaires  des 
sections  sont  invités  à  en  dresser,  tous  les 
jours,  deux  listes,  et  à  les  envoyer  à  la 
Mairie  et  au  Commandant  général,  pour 
passer  à  la  censure  de  ceux  de  la  Com- 
mune et  du  Département  ;  il  faut  choisir 
les  hommes  honnêtes  et  capables  de  ra- 
mener la  paix  et  l'abondance  dans  Paris. 

Les  canonniers  seront  payés  comme 
l'armée  révolutionnaire  et  n'admettront 
parmi  eux  que  des  hommes  dignes  de  la 
Liberté,  le  Commandant  général  prévient 
ses  frères  de  l'armée  révolutionnaire  qu'ils 
seront  armés,  équipés,  habillés,  et  qu'ils 
auront  tout  le  nécessaire. 

L'ordre  du  jour  annonce  le  départ,  le 
jour  même,  de  trois  convois  d'artillerie, 
l'un  pour  Metz,  le  second  pour  Laon  et  le 
troisième  pour  Arras. 

Aux  termes  d'une  lettre  adressée  au 
Commandant  général  par  les  administra- 
teurs de  Molun,  ils  se  félicitent  beaucoup 
du  détachement  qui  leur  a  été  envoyé  de 
Paris  et  en  font  le  plus  grand  éloge. 

Les  réserves  seront  de  200  hommes  et 
indemnisées,  les  patrouilles  fréquentes  et 
la  même  surveillance  aux  barrières. 


366  CHAPITRE  !•'.  —  JOUHNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Suivant  les  rapports  de  la  force  armée, 
l'adjuilanlde  ronde  de  la  2Més'ion  fait  obser- 
ver qu'il  est  presque  impossible  de  mettre 
à  exécution  l'ordre  du  Commandant  général 
d'empêcher,  avant  6  heures  du  malin,  les 
rassemblements  aux  portes  des  boulang'ers, 
sans  s'exposer  beaucoup,  même  à  des  in- 
surrections. Un  administrateur  de  Police 
et  un  officier  de  paix,  accompagnés  d'une 
patrouille,  ont  failli  en  être  les  victimes. 

6  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etal-major  général  (î  pièces),  A.  N., 
AF'V  1*70,  BB3  76. 

I22S.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  touchant  les  subsistances,  annon- 
çant que  les  inquiétudes  à  ce  sujet  gagnent 
beaucoup  de  citoyens,  surtout  dans  le  Fau- 
bourg Saint- Antoine,  que  dans  divers 
groupes  devant  les  portes  Saint-Martin  et 
Saint-Denis,  plusieurs  individus,  revêtus 
de  l'honorable  coslume  de  Sans-culotte, 
faisaient  l'effrayant  (ableau  d'une  pré- 
tendue pénurie  de  subsistances  et  exci- 
taient le  peuple  à  se  porter  de  nouveau  à 
la  Convention  et  surtout  à  la  Mairie,  atta- 
quant vivement  le  citoyen  Pache.  Des 
femmes  mêlées  parmi  eux  blasphémaient 
contre  la  majorité  des  représentants  du 
peuple,  mais  ont  été  bientôt  expulsées  par 
de  bons  citoyens.  En  général,  leP'aubourg 
Saint-Antoine  était  calme,  mais  n'est  pas 
disposé  à  se  dessaisir  de  ses  armes  pour  les 
jeunes  républicains  en  réquisition,  dans  la 
crainte  qu'une  fois  désarmé,  une  horde 
d'ilotes  jusqu'à  présent  ignorée,  ne  l'asser- 
visse et  ne  se  porte  vers  la  Convention. 

En  ce  qui  concerne  les  accaparements, 
on  prétend  que  certains  marchands  de 
vins  ont  des  marchandises  en  quantité 
dans  les  caves  du  ci-devant  Roi,  à  Sèvres, 
et  dans  les  carrières  du  Grand-Montrouge. 
Il  serait  également  instant  do  faire  une 
visite  scrupuleuse  dans  difTérenls  magasins 
se  trouvant  dans  un  passage  qui  donne 
sur  la  rue  du  Petit-Carreau,  n»  6  ;  ils  ren- 
fermeraient, paralt-il,  quantité  de  denrées 
coloniales,  le  peuple  aurait  voulu  s'y  por- 
ter, mais  on  avait  trouvé  le  moyen  de  l'en 
détourner. 

G  septembre  1793. 
Original  signé,  il.  JV.,  F'  3688», 


1226,  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  annonçant  qu'il  se  tient  dans  le 
jardin  et  la  maison  de  la  ci-devant  Bour- 
bon, donnant  sur  les  Champs-Elysées,  un 
club  ou  rassemblement  de  prêtres  contre- 
révolutionnaires,  assermentés  et  même 
insermentés,  parmi  lesquels  figurent  beau- 
coup d'évôques,  ils  seront  dénoncés  dans 
le  Journal  républicain. 

Deux  représentants  du  peuple  devaient 
arriver  à  Rennes,  Carrier,  qui  s'y  trouve 
depuis  vendredi,  avait  écrit  au  Comité  de 
salut  public  pour  demander  un  troisième 
représentant;  plusieurs  auxquels  l'on  en  a 
parlé  ont  refusé  cette  mission;  si  l'on 
substitue  à  l'adjoint  représentant  du  peuple 
un  commissaire  du  pouvoir  exécutif,  l'ob- 
servateur Rousseville  s'offre,  avec  la  cer- 
titude d'èlre  bien  vu  des  patriotes  de 
Rennes,  d'être  utile  aux  représentants  qui 
y  sont  et  de  servir  la  République  avec 
succès. 

6  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1227.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, après  avoir  entendu  plusieurs 
rapports  au  sujet  du  citoyen  Gonchon, 
d'après  lesquels  ce  citoyen  se  transporte- 
rait dans  divers  endroits  du  Faubourg 
Saint-Antoine  pour  y  exciter  des  rassem- 
blements, qui  ne  peuvent  avoir  que  des 
intentions  criminelles,  décidant  que  le  ci- 
toyen Gonchon,  ainsi  que  ses  gens,  seront 
mis  en  état  d'arrestation  par  mesure  de 
sûreté  générale. 

6  septembre  1793. 
Extrait  du   registre   des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*  II  286. 

1228.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  les  renseignements  qui  lui  ont 
été  fournis  au  sujet  des  agiotages  et  mo- 
nopoles qu'exerce  le  citoyen  Grenus,  ban- 
quier, boulevard  Montmartre,  vis-à-vis  la 
maison  Montmorency,  tendant  à  faire 
baisser  le  change  et  à  discrédiler  les  assi- 
gnats en  jetant  dans  la  circulation  des 
papiers  factices  qu'il  négocie  jusqu'à  3  0/0 
par  mois,  et,  à  la  faveur  de  cet  intérêt 
monstrueux,  paralysant  les  papiers  mon- 
naie de  la  République,  ou  les  resserrant 
dans  SCS  coffres   pour  faire    baisser    le» 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


367 


changes  à  son  gré,  dûciJantque  les  scellés 
seront  sur-le-cliainp  apposés  sur  tous  les 
papiers  et  bureaux  du  citoyen  Grenus,  qui 
demeurera  en  état  d'airestation  cliez  lui, 
sous  la  surveillance  de  deux  gendarmes, 
sans  pouvoir  sortir  de  son  domicile,  ni 
communiquer  avec  personne,  si  ce  n'est 
avec  sa  famille. 

6  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*h  286. 

1229.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  or- 
donnant d'amener  de  la  prison  des  Madc- 
lonnettes  au  Comité,  pour  être  interrogés, 
Nicolas  Olivier,  François  Wollî,  Jean- 
Pierre  Texier  et  Melcliior  Laroche,  do- 
mestiques altachés  a  la  maison  La  Tour- 
du-Pin;  2°  après  avoir  pris  connaissance 
du  procès-Verbal  de  la  séance  extraordi- 
naire de  la  Société  des  Jacobins,  réunie  aux 
commissaires  des  48  sections;  considérant 
que  Jacques  Houx,  amené  au  Comité  par 
le  Comité  révolutionnaire  de  la  section 
desGravilliers,  déjà  suspect  dans  l'opinion 
publique,  est  très  suspect  auprès  de  tous 
ceux  qui  ont  suivi  ses  manœuvres,  et  que 
le  jugement  unanime  de  la  Société  des 
Jacobins,  sur  son  compte,  est  une  preuve 
irrésistible  contre  lui,  décidant  que  Jacques 
Roux  sera  conduit  provisoirement  à  Sainte- 
Pélagie,  conformément  à  la  lui  sur  les 
hommes  suspects  et  par  mesure  de  sûreté 
générale,  de  plus  que  le  présent  arrêté 
sera  envoyé  à  la  Société  des  Jacobins, 
avec  invitation  de  faire  passer  au  Comité 
les  dilîérentes  inculpations  qu'elle  aurait 
à  produire  contre  lui,  pour  prendre,  d'a- 
près ces  renseignements,  des  mesures  ul- 
térieures; 3°  donnant  ordre  au  concierge 
des  Madelonnettes  de  faire  amener  au 
Comité  les  personnes  de  Gouvernet-La 
Tùur-du-Pin  et  du  Petit- La-Tour-du-Pin, 
pour  être  interrogées;  4°  envoyant  aux 
Madelonnettes  Jean  Denizot,  déporté  de  la 
Martinique,  accusé  d'avoir  chanté  on  plein 
café  des  chansons  royalistes  et  tenu  les 
propos  les  plus  inciviques,  avec  ordre  de 
le  mettre  au  secret;  [>"  donnant  pouvoir 
aux  citoyens  Génois  et  Lécrivain  d'arrêter 
le   citoyen  Comparet,  inspecteur  général 


des  Postes,  dénoncé  comme  recevant  parmi 
ses  employés  des  volontaires  de  la  garni- 
son de  Valenciennes. 

6  septembre  1793,  malin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  déliliéralions  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB^  81A  (anc'  BB^*  20),  fol.  275-277. 

1230.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  d'après  lequel,  en 
conséquence  d'un  arrêté  municipal  du  6 
de  ce  mois,  les  commandants  de  pa- 
trouilles et  postes  aux  barrières  n'auront 
aucun  égard  aux  cartes  pour  laisser  sortir 
du  pain  de  la  Ville,  de  quelques  personnes 
qu'elles  viennent. 

Le  Commandant  général  renouvelle  l'in- 
vitation de  n'admettre  dans  l'armée  révo- 
lutionnaire que  des  citoyens  d'un  civisme 
épuré,  et  aux  commandants  de  sections  de 
s'entendre  avec  les  membres  des  Comités, 
pour  lui  faire  passer,  ainsi  qu'à  la  Mairie, 
tous  les  jours,  la  liste  des  inscrits,  afin  de 
la  soumettre  à  la  censure. 

Tous  les  eanonniers  de  Paris  font  partie 
de  l'armée  révolutionnaire  et  seront  payés 
comme  la  gendarmerie,  ils  se  tiendront 
toujours  prêts  à  marcher  à  la  première 
réquisition  des  autorités  constituées. 

Les  réserves  seront  encore  les  mêmes, 
les  patrouilles  fréquentes,  les  barrières 
garnies  avec  beaucoup  d'exactitude  pour 
empêcher  la  sortie  du  pain  et  des  farines  de 
Paris,  enfin  une  surveillance  générale  sera 
exi;rcée  sur  les  ennemis  de  la  chose  pu- 
blique. 

7  se[itembre  1793. 

Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat. major  général  (2  pièces),  A,  N., 
M'iv  l/,70,  BB^  76. 

1231.  —  Rapport  de  l'observateur  Béraud 
rendant  compte  d'une  pièce  jouée  sur  le 
Théâtre  du  Boulevard,  parle  citoyen  Naza- 
reth, pièce  en  1  acte  et  en  vaudevilles, 
intitulée  La  noblesse  au  village,  qui  est  un 
tissu  d'aristocratie,  caché  sous  un  léger 
voile  de  patriotisme,  on  y  laisse  entendre 
que  tous  les  deniers  provenant  des  impo- 
sitions sont  dissipés  par  nos  sages  législa- 
teurs. 

Le  Faubourg  Saint-Antoine  est  calme,  les 
jeunes  citoyens  requis  veulent  partir,  mais 


366 


CHAPITRÉ  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DÉ  LA  RÉVOLUTION 


ceux  qui  ne  le  sont  pas,  balancent  encore 
pour  savoir  s'ils  donneront  leurs  armes, 
ce  faubourg  est  travaillé  en  sens  con- 
traires. 

Tout  le  quartier  de  la  Courlillo,  dès 
H  heures  du  soir,  était  plein  de  femmes 
de  Belleville,  qui  attendaient  du  pain  à  la 
porte  des  boulangers,  sur  300,  c'est  à 
peine  s'il  y  avait  20  citoyennes  de  Paris, 
elles  ont  assuré  que  Belleville  avait  des 
farines,  mais  que  les  boulangers  ne  cui- 
saient pas,  ce  qui  est  faux,  si  elles  viennent 
chercher  du  pain  à  Paris,  c'est  qu'il  est 
plus  beau  que  celui  de  leur  municipalité. 

7  septembre  1703. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3088^. 

1232.  —  Rapport  de  l'observaleurBéraud, 
concernant  spécialement  les  subsistances, 
faisant  connaître  que  le  pain,  dans  toute 
la  section  du  Temple,  le  quartier  Saint- 
Antoine,  la  Courtille,  s'est  distribué  sans 
difficulté,  et  qu'il  en  restait  encore,  ce 
soir,  chez  les  boulangers. 

Dans  les  guinguettes  et  cabarets,  cer- 
tains volontaires,  qui  sont  à  Paris  par 
congé,  ou  après  avoir  déserté  leurs  batail- 
lons, répandent  le  bruit  que,  dans  toutes 
les  armées,  l'on  meurt  de  faim,  que  le  dé- 
nuement y  est  complet. 

1,'armée  révolutionnaire  fatigue  furieu- 
sement l'imagination  des  aristocrates,  qui 
cherchent  à  s'opposer  à  sa  formation,  sous 
prétexte  qu'elle  ne  sera  composée  que  de 
brigands,  qui  égorgeront  les  patriotes. 

Les  fédéralistes  ont  un  point  de  rallie- 
ment, ils  se  reconnaissent  à  leurs  rubans 
de  souliers,  si  on  les  approche  avec  des 
boucles,  ils  vous  rient  au  nez  et  s'échappent. 

7  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1233.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  annonçant  l'arrivée  à  Paris  du 
maire,  du  procureur  syndic  du  district,  des 
procureur  et  substitut  du  procureur  de  la 
commune  de  Brest,  fédéralistes  décidés, 
qui  se  proposent  de  se  présenter  à  la  barre 
de  la  Convention,  où  un  décret  les  appelle 
depuis  longtemps;  Rousseville  a  l'inten- 
tion de  les  accuser,  le  lendemain,  à  la  So- 


ciété des  Jacobins,  comme  s'étant,  avec 
incivisme  et  une  insigne  mauvaise  foi,  in- 
surgés contre  laConvention, comme  s'étant 
opposés  à  toutes  les  instructions  qu'on  a 
voulu  donner  à  leurs  administrés  sur  le 
31  mai,  comme  ayant  fait  imprimer  en 
français  et  en  breton  le  discours  conlre- 
révolulionnaire  de  Salle,  comme  ayant 
refusé  d'accepter  la  Constitution  et  ayant 
empêché  les  citoyens  et  l'armée  de  Brest 
de  l'accepter,  enfin  comme  royalistes  avé- 
rés et  ayant  projeté  de  livrer  leur  ville  et 
leur  port  aux  Anglais. 

En  conséquence  d'un  arrêté  de  la  Com- 
mune du  6,  le  peuple  ne  s'est  trouvé  aux 
portes  des  boulangers  qu'entre  4  heures 
et  4  heures  et  demie  du  malin,  et  le  tu- 
multe a  été  moins  grand  que  de  coutume. 

Le  Palais-Royal  continue  à  être  le  re- 
paire des  agioteurs  de  la  Bourse  et  des 
vendeurs  d'argent  du  perron,  les  motions 
y  étaient,  ce  soir,  en  faveur  du  guillotiné 
de  ce  malin.  Rousseville  dit  les  avoir  atta- 
qués de  front  en  exposant  la  vie,  les  mœurs 
et  le  caractère  de  folie  du  condamné,  aidé 
en  cela  par  son  défenseur  officieux;  les 
martyrs,  ajoute  Rousseville,  font  les  fana- 
tii[ues,  et  il  ne  faut  pas  qu'on  croie  que  la 
monarchie  a  des  martyrs  sous  la  Répu- 
blique. 

La  section  de  la  Bulte-des-Moulins  a 
nommé,  ce  soir,  des  commissaires  pour 
aller  demander  à  la  Convention  l'expulsion 
des  nobles  de  leurs  emplois  civils  et  mili- 
taires. 

L'arrestation  d'un  certain Damiens  qu'ex- 
plique l'observateur  Rousseville,  est  due 
à  la  présence,  dans  ses  papiers,  de  trente 
certificats  de  civisme,  alors  qu'il  n'en  fal- 
lait qu'un,  c'est  ce  qui  l'a  fait  considérer 
comme  suspect. 

Les  plaoards  qui  attirent  le  plus  l'atten- 
tion sont  :  1°  l'adresse  du  peuple  de  Paris 
à  la  Convention,  prononcée  par  Chau- 
metle;  2°  la  proclamation  du  Déparlement 
de  Paris;  3°  l'adresse  de  Dunouy  sur  les 
principes  de  la  culture  et  de  la  propriété 
des  terres;  enfin  celle  des  administrateurs 
des  Subsistances  au  peuple. 

7  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3088'. 


i 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


3G9 


1234.—  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
d'après  lequel  :  1°  le  peuple  témoigne  tou- 
jours des  inquiétudes  au  sujet  du  pain  ; 
plusieurs  fermiers  ou  propriétaires  des 
environs  de  Paris  n'ont  pas  encore  com- 
mencé de  battre  leurs  grains. 

2°  La  Maison  de  l'Egalité  est  toujours 
remplie  de  contre-révolutionnaires  ou  d'a- 
gitateurs soudoyés,  qui,  tout  en  paraissant 
aimer  la  République,  lAchenl  de  suggérer 
au  peuple  de  Paris  des  sentiments  contraires 
à  cette  même  République,  en  s'appuyant 
toujours  sur  la  disette  des  subsistances  et 
sur  la  force  des  ennemis,  tant  intérieurs 
qu'extérieurs. 

3°  Le  décret  de  ce  jour,  qui  confisque 
au  profit  de  la  Nation  les  biens  des  étran- 
gers, nés  dans  les  pays  avec  lesquels  on 
est  en  guerre,  fait  beaucoup  de  plaisir  au 
peuple,  et  la  proposition  de  mettre  en  état 
d'arrestation  les  banquiers  est  aussi  assez 
de  son  goût. 

7  septembre  1793. 
Originaux    signés    (2    pièces),     A.    JV.,    F' 

1235. —  Déclaration  du  citoyen  Pontard, 
éVêque  de  la  République  au  département 
de  la  Dordogne,  logé  dans  la  maison  de  la 
citoyenne  Bourbon,  Faubourg  Saint-Ho- 
noré,  n°  66,  par  laquelle,  instruit,  d'après 
un  article  du  journal  intitulé  le  Républi- 
cain, qu'il  se  serait  tenu  une  assemblée  de 
prêtres  dans  cette  maison,  il  atteste  n'en 
avoir  eu  aucune  connaissance,  que  s'il  y  a 
lieu  de  rechercher  l'origine  d'un  pareil 
bruit,  c'est  qu'il  projette  de  se  marier 
avec  la  fille  du  citoyen  Caminade,  excel- 
lent patriote,  capitaine  de  la  4«  compagnie 
de  la  section  des  Champs-Elysées,  à  moins 
que  ce  no  soit  l'ordination  d'un  prêtre  à  la 
Sans  culotte  qu'il  fit  la  veille  dans  la  cha- 
pelle, ou  encore  la  visite  d'un  de  ses  curés, 
actuellement  à  Paris,  qui  est  venu  le  prier 
de  seconder  son  mariage.  Du  resie,  Pon- 
tard déclare  être  un  patriote  si  franc  du 
collier  qu'il  ne  demande  qu'à  être  instruit 
de  la  vérité  pour  embrasser  sans  aucune 
considération  la  voie  révolutionnaire,  il 
signe  sa  déclaration  et  promet  de  la  sou- 
tenir en  tout  temps  par  ses  écrits  et  par 
sa  conduite,  et  offre  deux  numéros  de  son 
T.  IX. 


journal,  qu'il   vient  de  faire  imprimer  à 
Paris,  pour  qu'on  y  voie  ses  principes. 

A  la  suite  de  cette  déclaration  se  trouve 
le  programme  de  la  séance  des  Jacobins, 
du  6  septembre,  donné  par  Rousseville. 

7  .septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 

1230.  —  Extrait  d'un  rapport  de  l'obser- 
vateur Rolin,  faisant  connaître  que,  suivant 
le  témoignage  d'un  canonnierde  la  section 
du  Panthéon-Français,  envoyé  à  Melun 
pour  protéger  les  subsistances,  il  existe  à 
Melun  et  à  Brie-Comte-Robert  d'immenses 
magasins  de  blé  et  même  de  farines,  et  ce 
canonnier  a  mission  de  demander  des  sacs 
afin  de  faire  parvenir  à  Paris  ces  farines. 

7  septembre  1793. 
E.\tralt,  A.  N.,V''  3688'. 

1237.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  déci- 
dant, après  l'inlcrrogatoire  du  citoyen 
Comparet,  inspecteur  général  des  Postes, 
arrêté  cette  nuit,  qu'il  retournera  libre  ii 
ses  fonctions,  à  charge  par  lui  de  faire 
parvenir  de  suite  l'ordre  du  directoire,  en 
vertu  duquel  il  a  agi  ;  2°  donnant  acte  au 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  du 
Contrat- Social,  représenté  par  une  députa- 
tion,  qui  est  venue  se  plaindre  des  recher- 
ches et  visites  domiciliaires  du  citoyen 
Chéry  chez  des  suspects,  et  déclarant  qu'il  a 
agi  arbitrairement,  sans  être  autorisé  par 
aucune  délibération,  quoiqu'il  ait  signé  les 
procès-verbaux  d'arrestation  avec  la  qua- 
lification de  secrétaire  du  Comité  de  sur- 
veillance et  membre  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris;  3°  d'après 
une  dénonciation  du  procureur  de  la  com- 
mune de  la  Courneuve  contrôle  sieur  Louis 
Courtier,  fermier  et  meunier  à  Morville, 
qui  refusait  de  vendre  aux  habitants  de  la 
commune  le  supertlu  de  sa  consommation, 
sous  prétexte  que  ses  grains  étaient  en 
réquisition  par  le  district  de  Saint-Denis,  et 
qui  a  laissé  pourrir  des  foins  entassés 
depuis  4  ou  5  ans  plutôt  que  de  les  vendre, 
décidant  qu'il  sera  conduit  aux  Madelon- 
nettes  et  mis  au  secret  jusqu'à  nouvel 
ordre,  et  chargeant  les  citoyens  Lécrivain 

24 


370 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  Lk  RÉVOLUTION 

de 


et  Moissard  de   faire   dans  la   ferme 
Morville  une  exacte  perquisition. 

7  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  iV., 
BB'  81*  (anc'  BB^*  20),  fol.  279-281. 

1238.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  que  les 
commissaires  de  la  section  du  Luxembourg 
ont  apporté,  les  premiers,  à  l'Etat-major 
général  la  liste  des  inscrits  pour  l'armée 
révolutionnaire, et  invitant  les  autres  sec- 
tions à  suivre  cet  exemple. 

D'après  le  décret  de  la  Convention  na- 
tionale, nos  jeunes  frères  d'armes,  en  ré- 
quisition, ne  pourront  s'enrôler  dans  l'ar- 
mée révolutionnaire,  mais  ils  n'en  mar- 
cheront pas  moins  sur  le  même  rang 
contre  les  ennemis  de  la  République. 

Les  réserves  ne  seront  que  de  100  hom- 
mes, bien  complètes,  ainsi  que  la  g;\rde 
des  barrières  et  les  patrouilles  fréquentes. 

Les  rapports  de  la  force  armée  signa- 
lent l'arrestation,  à  1  heure  du  malin,  par 
les  Elèves  de  la  Patrie,  d'un  individu  qui 
portait  dans  un  sac  2  pains  de  4  livres, 
qu'il  avait  achetés  chez  le  citoyen  Roze, 
boulanger,  vis-à-vis  l'hôtel  d'Uzès,  les  pains 
ont  été  retenus  et  les  délinquants  traduits 
devant  le  commissaire  de  police  de  la  sec- 
tion du  Mail.  Un  autre  particulier  a  été 
conduit,  par  les  Elèves  de  la  Patrie,  au 
Comité  de  la  même  section  pour  avoir  in- 
■  suite  leur  factionnaire  et  chanté  qu'il  s'é- 
tait engagé  pour  le  Roi. 

-  8  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BB'76. 

1239.  —  Lettre  de  l'observateur  Perrière 
à  Paré,  ministre  de  l'intérieur,  annonçant 
qu'à  défaut  d'observations  de  détail,  depuis 
quelques  jours,  il  a  consacré  son  temps  à 
étudier  les  tableaux  et  les  spectacles,  ainsi 
que  ceux  qui  les  visitent.  Quoiqu'au  pre- 
mier abord,  un  Salon  de  peinture  soit  un 
champ  assez  stérile  pour  le  genre  d'obser- 
vations qui  l'occupe,  cependant,  comme 
plusieurs  des  tableaux  représentent  des 
traits  d'héroïsme  et  de  liberté,  il  est  bon 
d'observer  l'effet  qu'ils  produisent  sur  les 


spectateurs,  ou  d'exciter  cet  effet, quand  il 
ne  se  produit  pas. 

Quant  aux   spectacles,   leur   étude   lui 
fournit  nombre  d'observations  qui  peuvent 
concourir  au  bien  public  et  dont  l'objet 
est  la  connaissance   des  dispositions  de 
ceux  qui  les  fréquentent  et  du  mérite  ré- 
volutionnaire  des  pièces   et  des  acteurs. 
Perrière  a  pu  remarquer  que   les   petits 
spectacles,  fréquentés    par    la    classe   la 
moins  aisée  des  citoyens,  présentent  dans 
les  spectateurs  et  ceux  qui  les  amusent  un 
ensemble    de    patriotisme    bien    flatteur 
pour  le  vrai  républicain,  tandis  que  ceux, 
fréquentés  surtout  par  les  riches,  ne  re- 
çoivent dans  leur  sein  que  les  ennemis 
de  la  Liberté,  ou  ceux  qu'elle  trouve  in- 
différents. Dans  les  grands   spectacles  il 
faut  excepter  celui  de  la  République,  qui 
mérite   véritablement  son  nom.   C'est  là 
qu'accourent  les  plus  ardents  patriotes,  là 
qu'ils  relèvent  avec  transport  l'allusion  la 
plus   éloignée,    favorable    au   républica- 
nisme, les  acteurs  et  les  auteurs  sont  dignes 
en  tout  de  ceux  qui  les  écoutent  et  sem- 
blent s'être   formés  depuis  le  despotisme. 
Perrière  cite  une  pièce  bien  connue  qu'on 
y  représentait  la  veille,  Robert,  chef  de  bri- 
garuls,   à  son   sens,  il  n'en    existe  point 
dont  l'esprit  soit  plus  conforme  à  la  si- 
tuation politique  actuelle,  elle  respire  la 
verlu,mais  une  vertu  vraiment  révolution- 
naire et  digne  des  fondateurs  de  Home. 
Perrière  analyse  longuement   deux  pas- 
sages de  cette  pièce,   dont  l'un  peut  être 
saisi  par  les  aristocrates  et  l'a  été  en  effet 
par  un  ou  deux  qui  se  trouvaient  mêlés  à 
cet  auditoire  patriote,   et  l'autre  a  paru 
exciter  les  scrupules  et  balancer  l'opinion 
des  patriotes. 

Si  le  Théâtre  de  la  République  forme 
une  exception  bien  glorieuse  à  la  règle 
générale,  posée  par  Perrière  pour  les 
grands  théâtres,  celui  de  la  rue  Feydeau, 
qui  n'eut  pas  dû  perdre  son  nom  de  Mon- 
sieur, en  est  une  confirmation  bien  amère. 
Perrière  n'y  était  entouré  que  d'impudents 
ennemis,  non  seulement  des  dernières  ré- 
volutions, mais  de  toute  espèce  de  Révolu- 
tion. Le  ton  léger  et  railleur  des  acteurs, 
toutes  les  fois  qu'ils  rasaient  quelqu'idée 
révolutionnaire,  ne  donnait  pas  meilleure 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1193 


371 


opinion  d'eux  que  des  speclateurs;  le  titre 
glorieux  et  sacré  de  citoyenne  leur  servait 
qu'à  renforcer  le  comique  d'une  situation, 
au  lieu  d'employer  cette  dénomination  à 
élever  l'âme  des  spectateurs,  les  acteurs 
ne  clierciiaient  qu'à  l'avilir  à  leurs  yeux. 

Pour  se  résumer,  Perrière  déclare  qu'il 
y  a  des  théâtres  utiles  et  d'autres  nuisibles. 
Il  faut  traiter  les  uns  à  l'égal  de  l'aristo- 
cratie et  encourager  les  autres,  comme  on 
encourage  le  patriotisme.  Au  resie,  il  est 
un  reproche  commun  à  tous  les  spectacles, 
c'est  qu'il  n'en  est  presque  point  où  il  ne 
se  joue  des  pièces  qui  offrent  la  dégoûtante 
peinture  de  la  corruption  et  de  la  légèreté 
enfantées  par  le  despotisme  ;  ainsi  Per- 
rière proposerait  que  toute  pièce,  qui  doit 
être  présentée  au  peuple,  fût  soumise  à  la 
censure  d'un  certain  nombre  de  patriotes 
purs,  éclciirés  et  fermes  surtout. 

Perrière  rapporte  avoir  entendu  des 
aristocrates  se  réjouir  beaucoup  de  la 
taxation  du  bois  et  du  charbon.  Cette  me- 
sure serait-elle  en  effet  dangereuse  ?  ou 
l'aristocratie  afTecle-t-elle  de  s'en  ré- 
jouir, afin  que  le  gouvernement,  efirayé  de 
leur  joie,  se  presse  de  retirer  le  bien  qu'il 
avait  fait. 

Perrière  cite  l'exclamation  extraordi- 
naire entendue  dans  la  bouche  d'un  enfant 
de  4  à  5  ans,  qui  criait  :  «  Vive  les  tyrans! 
on  a  du  pain  son  content  »,  et  qui,  interrogé 
de  qui  il  avait  appris  cette  parole,  répondit 
que  c'étaitd'un  homme  menéàlaguillotine. 

Un  effronté  scélérat,  que  l'on  conduisait 
la  veille  au  supplice,  resté  contre-révolu- 
tionnaire jusqu'au  bout,  comme  il  passait 
devant  un  de  ces  rassemblements  qu'une 
crainte  mal  fondée  forme  tous  les  jours, 
au  milieu  de  l'abondance,  à  la  porte  des 
boulangers,  «les  lâches,  dit-il,  les  imbéciles, 
ils  veulent  la  République  et  ils  n'ont  pas 
de  pain,  mais,  c'est  moi  qui  vous  le  dis, 
avant  six  semaines,  vous  aurez  un  roi,  et 
il  vous  le  faut  ».  Le  peuple,  étonné  un 
instant  de  son  audace  et  de  son  insensi- 
bilité, ne  lui  a  répondu  que  par  les  cris 
de  «  Vive  la  Nation  !  Vive  la  République  ! 
A  bas  le  scélérat!  »  Perrière  donne  l'ex- 
plication do  ces  paroles  d'un  furieux  à  ijui 
la  rage  aristocratique  et  une  crainte  mal 
dissimulée  de  la  mort  ont  fait  perdre  la  tête. 


D'après  une  lettre  d'un  volontaire  en 
garnison  à  Gravelines,  cette  place  était 
bien  armée,  mais  mal  approvisionnée,  Per- 
rière s'écrie  à  ce  propos  :  «  Quoi!  c'est 
toujours  faute  de  pain  que  périront  nos 
soldats!  Quelle  honte  pour  des  approvi- 
sionneurs français  et  quelle  coupable  né- 
gligence de  la  Convention  !  »  Le  même 
ajoute  que  deux  officiers  et  un  aide  de 
camp  ayant  laissé  leur  camp  de  Cassel  pour 
venir  se  divertir  à  Gravelines,  furent  ren- 
voyés à  leur  poste  par  les  canonniers  de 
cette  place.  C'est  de  semblables  déser- 
tions, observe  Perrière,  que  sont  venus 
les  revers  de  nos  armées  dans  les  der- 
nières affaires. 

8  septembre  1793. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F'"=  III,  Seine,  27. 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  lUvolulion 
française,  t.  II,  p.  109;  Dauban,  La  Déma- 
gogie à  Paris  en  1793,  p.  379 

1240.  —  Rapport  de  l'observateur  La- 
Tour- La-Montagne  au  ministre  de  l'inté- 
rieur, déclarant  qu'il  a  souvent  dénoncé  à 
SOI}  prédécesseur,  comme  il  lui  dénonce, 
l'un  des  mille  abus  dont  Paris  est  infesté, 
ce  sont  les  jeux  de  hasard  connus  sous  le 
nom  de  loto,  établis  dans  la  plupart  des 
maisons  publiques  situées  sur  les  boule- 
vards, c'est  là  que  les  fripons  lèvent  chaque 
jour  un  impôt  onéreux  sur  la  classe  la 
plus  indigente  du  peuple,  c'est  dans  ces 
afTreux  repaires  que  se  passent  les  scènes 
les  plus  affligeantes,  que  décrit  La-Tour- 
La  Montagne.  La  politique  commande  tout 
aussi  impérieusement  que  l'humanité  la 
fermeture  de  ces  lieux,  qui  servent  d'asile 
aux  malveillants  et  aux  contre-révolution- 
naires, aussi  bien  qu'aux  fripons.  Les  sec- 
tions, les  Sociétés  populaires  offrent  aux 
citoyens  des  délassements  plus  utiles  et 
en  même  temps  plus  honnêtes,  ce  sont  là 
les  jeux  qui  conviennent  à  de  véritables 

républicains. 

8  seplembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  V  SfiSS». 

Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  114;  Dauiian,  La  Déma» 
gogie  i  Paria  en  1793,  p.  376. 

1241.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous* 
seville,  déclaiant  qu'il  n'y  a  presque  plus 
d'attroupements  ni  de  tumultes  aux  portée 


372 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


des  boulangers,  et  beaucoup  plus  de  faci- 
lité à  se  procurer  du  pain,  signalant  la 
joie  du  peuple  à  la  suite  de  l'arrestation 
de  Pélion  et  de  son  envoi  à  l'Abbaye,  l'ar- 
restation, opérée  de  nuit  par  le  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  de  l'Unité, 
de  24  suspects,  dont  6  ci-devant  nobles 
et  1  ecclésiastique,  le  reste  banquiers,  no- 
taires et  accapareurs ,  qui  ont  été  enfer- 
més dans  l'ancien  réfectoire  des  moines, 
et  non  dans  la  prison  de  l'Abbaye;  au  dire 
du  citoyen  Philippe,  président  de  ce  Co- 
mité, ils  craignent  beaucoup  le  renouvel- 
lement des  journées  de  septembre. 

Quoique  le  Tribunal  révolutionnaire  ne 
siégeât  point,  il  y  avait  beaucoup  de  grou- 
pes animés  de  très  bon  esprit,  surtout  en 
ce  qui  concerne  l'armée  révolutionnaire. 

Les  groupes  des  Tuileries  écoutaient  le 
Père  Duchêne  avec  attention  et  applau- 
dissaient, quand  il  tonnait  contre  les  mus- 
cadins et  les  nobles  de  la  Marine. 

Le  Palais-Royal  avait,  ce  matin,  quel- 
ques douzaines  de  petits  coquins  vivant 
de  jeux  et  d'escroqueries,  mais  on  n'y 
voyait  point  de  ces  hommes  occupés  à 
vendre  de  l'argent  et  à  décrier  la  Répu- 
blique ;  ce  soir,  il  n'y  a  que  des  prome- 
neui-s,  et  les  cafés  même  sont  vides,  sans 
doute  à  cause  de  la  fôte  de  Saint-Cloud. 

Plusieurs  sections,  comme  celles  des 
Piques,  des  Arcis,  des  Sans-Culottes,  du 
Panthéon-Français,  ont  déjà  commencé  le 
recensement  des  jeunes  geps  de  18  à  23  ans. 

Rousseville  donne"  ensuite  le  compte 
rendu  de  la  séance  des  Jacobins,  dénon- 
ciation contre  Kellermann,  contre  le  Co- 
mité de  sûreté  générale,  comme  usé, contre 
le  Comité  des  marchés;  ofl're  parPrudhom- 
me  de  son  ouvrage  sur  les  crimes  des  em- 
pereurs d'Allemagne,  renvoyé  à  l'auteur 
avec  invitation  d'imprimer  les  crimes  des 
écrivains  patriotes,  ou  prétendus  patriotes, 
gagnés  par  l'or  des  empereurs  et  des  mi- 
nistres; compte  rendu  par  Maure,  en  mis- 
sion dans  Seine-et-Marne  et  le  Loiret,  re- 
lativement aux  subsistances  de  Paris  et  à 
l'esprit  public  à  Coulommiers. 

8  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  3688'. 
F.d.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
françahe,  t.  II,  p.  114. 


1242.  —  Rapport  de  l'observateur  LeHa- 
rivel,  déclarant  que  tout  le  quartier  du 
Gros-Caillou  a  été  fort  tranquille.  Tous  les 
lieux  publics  étaient  remplis  de  citoyens, 
qui  jouaient,  buvaient  et  chantaient  des 
chansons  patriotiques  ainsi  que  des  hym- 
nes en  l'honneur  de  la  République,  de  la 
Liberté  et  de  l'Egalité. 

Le  Palais  de  l'Egalité,  les  Tuileries  et  les 
Champs-Elysées  ont  été  constamment  dé- 
gagés, on  n'y  a  vu  taucuns  groupes,  aucuns 
rassemblements. 

8  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,F''  3688'. 
Ed.  Ad.  ScHMmr,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.  115. 

1243.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
commissaire  du  pouvoir  exécutif  pour  la 
ville  et  le  département  de  Paris. 

Quelques  fermentations  s'éUint  produites 
au  sujet  des  subsistances,  la  section  de 
l'Observatoire  avait  pris  un  arrêté,  par 
lequel  elle  déclarait  en  quelque  sorte  que 
le  maire  Pache  avait  perdu  sa  confiance, 
arrêté  qui,  ayant  été  colporté  dans  les  sec- 
tions, fut  adopté  par  certaines  d'entre  elles, 
notamment  celle  du  Panthéon,  qui  à  l'insti- 
gation du  citoyen  Plaisant  avait  pris  un 
arrêté  analogue  contre  Pache  et  les  admi- 
nistrateurs des  Subsistances,  lequel  arrêté 
fut  rapporté  le  lendemain  et  remplacé  par 
un  autre  arrêté,  proclamant  que  le  citoyen 
Pache  avait  bien  mérité  de  la  Commune, 
et  excluant  Plaisant  des  Assemblées  de  la 
section  jusqu'après  la  guerre.  La  même 
section  du  Panthéon  eut  à  s'occuper  d'un 
certain  Juliaii  de  Carentan,  dénoncé  comme 
intrigant  et  comme  ayant  tenu  des  propos 
indécents  contre  les  citoyens  de  la  section, 
par  lui  traités  de  mâchoires,  et  attendu  que 
ce  particulier  se  donnait  le  titre  de  secré- 
taire général  du  Comité  de  salut  public, 
l'Assemblée  de  la  section  du  Panthéon  le 
signala  au  Comité,  comme  ayant  perdu  sa 
confiance,  et  envoya  2  commissaires  au 
Club  des  Cordeliers,  désireux  d'être  ren- 
seigné sur  le  compte  de  Julian  de  Carentan. 

L'observateur  Rolin  propose  d'utiliser 
pour  l'entretien  des  grands  chemins  les 
condamnés  aux  fers  pour  crimes,  qui  se- 
raient logés  dans  la  maison  de  force. 


I 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


373 


D'après  Rolin,  l'esprit  public  est  excel- 
lent à  Paris,  la  disette  factice  que  l'on  a 
éprouvé  a  fait  fermenter  quelques  têtes,  et 
des  femmes  se  sont  permis  des  impréca- 
tions contre  les  commissaires  civils  des 
sections,  mais  depuis  l'arrêté  sage  de  la 
Commune,  qui  défend  de  s'attrouper  aux 
porles  des  boulangers  avant  5  heures  du 
matin,  il  paraît  que  tout  rentre  dans 
l'ordre. 

Le  Faubourg  Saint-Germain  semble  assez 
tranquille,  le  café  de  la  République  (rue 
de  Buci)  et  celui  du  Protecteur  de  la 
garde  nationale  (rue  Taranne)  ont  paru  à 
l'observateur  Rolin  assez  bien  composés, 
dans  le  second  quelques  jeunes  gens  par- 
laient du  recrutement  avec  assez  de  cir- 
conspection. 

Le  même  Rolin  s'est  approché,  quai  de 
la  Mégisserie,  d'un  groupe  où  un  volontaire 
parlait  de  Valenciennes  et  de  Condé,  et 
attribuait  la  reddition  de  ces  deux  places 
à  la  trahison  des  chefs  des  armées,  il 
ajouta  que  celui  de  Valenciennes,  actuel- 
lement à  l'Abbaye,  lui  avait  toujours  paru 
un  bon  patriote,  et,  lors  de  la  capitulation, 
n'avait  rien  fait  sans  consulter  les  soldats. 
Rolin  a  remarqué  que  tous  les  citoyens  de 
ce  groupe  paraissaient  de  très  bons  pa- 
triotes. Au  sermon  de  la  paroisse  Sainte- 
Geneviève,  le  prédicateur  lui  avait  paru 
bon  patriote. 

L'Assemblée  fraternelle  de  la  section  du 
Panthéon-Français  commence  à  s'organi- 
ser, l'Assemblée  générale  de  la  même  sec- 
lion  va  s'occuper  sérieusement  de  la  levée 
en  masse  des  jeunes  gens,  mais  ne  rece- 
vra point  ceux  qui  sont  actuellement  en 
réquisition.  Le  Comité  révolutionnaire  est 
en  pleine  activité  et  arrête  des  suspects  avec 
célérité. 

8  septembre  1793. 

Minute,  A    N.,  F^  3688». 

Ed.  Dauban,  La  démagogie  en  1193  à  Paris, 
p.  378. 

1244.  —  Rapport  d'un  observateur  ano- 
nyme, annonçant  que,  le  8  septembre,  à 
H  heures  du  matin,  le  peuple  a  découvert 
un  magasin  d'accaparement  de  sel,  de 
sucre  et  autres  denrées  de  première  né- 
cessité, sis  rue  Saint-Victor,  presque  en 
face  la  Pitié,  les  denrées  ont  été  vendues 


au  peuple,  par  le  Comité  de  la  section,  à 
un  prix  très  bas,  par  exemple  le  sel  à  1  sol 
la  livre,  le  marchand  a  beaucoup  réclamé, 
ayant  fait,  disait-il,  sa  déclaration. 

Des  arrivages  de  subsistances  sont  tout 
prêts,  notamment  dans  lo.  département  de 
l'Eure,  il  ne  manque  que  de  l'eau. 

Des  citoyens,  par  malveillance,  s'obsti- 
naient à  rester,  rue  Saint  André-des-Arts, 
à  la  porte  d'un  boulanger,  tandis  qu'il  y 
avait  du  pain  exposé  chez  un  boulanger 
voisin. 

Le  recrutement  sera  moins  difficile  et 
s'organise  assez  bien,  la  trahison  des  Tou- 
lonnais  va  le  servir  plus  efficacement 
qu'on  ne  le  pense. 

Beaucoup  de  journaux  ont  été  arrêtés  à 
la  Poste  par  le  Comité  de  salut  public  du 
Département,  mais,  observe-t-on,  il  faut 
être  très  avare  d'une  pareille  mesure,  la 
suspension  des  journaux  inquiète  et  peut 
occasionner  des  malheurs  dans  les  dépar- 
tements. Il  faudrait,  par  exemple,  engager 
les  journalistes,  qui  font  précéder  leurs 
feuilles  de  sommaires,  de  les  supprimer, 
car  les  sommaires  sont  quelquefois  très 
alarmants  et  ne  répondent  pas  au  récit 
des  faits,  tels  qu'ils  se  trouvent  dans  le 
journal  môme.  Ces  sommaires  sont  nui- 
sibles, ils  jettent  la  frayeur  chez  les  ci- 
toyens,qui  ne  lisent  que  les  sommaires  ou 
qui  les  entendent  seulement  crier  dans  les 
rues. 

L'observateur  ajoute,  au  sujet  des  mai- 
sons de  jeux:  Ceci  est  bien  immoral,  mais 
il  faut  sauver  la  patrie  par  toutes  sortes 
de  moyens.  Il  serait  peut-être  très  utile 
que  le  ministre  confiât  le  soin  à  un  vrai 
patriote  d'établir  une  maison  de  jeux.  L'ob- 
servateur se  charge  d'indiquer  un  homme 
patriote,  capable  de  monter  cette  maison, 
d'y  attirer  et  d'y  faire  amener  la  haute 
aristocratie,  de  savoir  leurs  complots  et 
d'en  instruire  le  ministre  ;  cela  ne  coûte- 
rait qu'une  avance,  et  l'argent  employé 
rentrerait  même  promptement. 

8  septembre  1793. 
Minute  non  signée,  A.  N.,  F''  3688». 

1245.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  que  le  citoyen  Gonchon 
sera  gardé  à  vue  par  un  gendarme,  jusqu'à 


374 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


ce   que  le  Comité    ait,   obtenu    sur  son 
compte    les    renseignements    dont    il  a 

besoin. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

1246.  —Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, autorisant  le  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département  de  Paris  à  envoyer 
des  commissaires  dans  les  communes  qui 
avoisinent  Paris  à  3  ou  4  lieues  à  la  ronde, 
môme  dans  celles  qui  ne  sont  pas  du  Dé- 
parlement, pour  y  prendre  des  renseigne- 
ments relatifs  à  une  multitude  de  dénon- 
ciations qui  lui  sont  adressées,  et  en  pren- 
dre aussi  relativement  aux  affaires  poli- 
tiques de  ce  pays. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'n  286. 

1247.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  le  citoyen  Michonis, 
officier  municipal,  actuellement  détenu  à 
la  Conciergerie,  sera  transféré  sans  délai 
h  l'Abbaye,  pour  y  être  détenu  jusqu'à  ce 
qu'il  en  soit  autrement  ordonné. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

1248.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  le  compte  qui  lui  a  été  rendu 
des  raisons  de  la  résidence  acluelle 
d'Etienne  Moutte,  natif  de  Rome,  dans  la 
commune  de  Paris,  déclarant  qu'il  est  à 
sa  connaissance  que  ce  Moutte  est  né  d'un 
Français  qui  s'était  établi  à  Rome,  qu'il  a 
été  en  France,  que,  son  éducation  con- 
sommée, il  y  a  fait  encore  plusieurs  voya- 
ges, qu'il  parait  avoir  toujours  beaucoup 
aimé  nos  mœurs,  nos  usages,  nos  habi- 
tudes, et  qu'à  Rome  il  accueillait  parfai- 
tement tous  les  Français,  que,  ces  der- 
niers temps  surtout,  il  s'est  montré  partisan 
fort  zélé  des  principes  qui  nous  régénè- 
rent, ce  qui  l'a  rendu  suspect  à  son  gou- 
vernement, qu'enfin,  Basseville,  notre  am- 
bassadeur, qui  logeait  chez  lui,  ayant  été 
assassiné,  il  a  pris  le  parti  de  se  sous- 
traire à  des  persécutions  inévilables,  et 
B'est  embtirqué  avec  la  veuve  Basseville  qu'il 


a  accompagnée  à  Paris,  et  que,  d'ailleurs, 
le  Pape  n'étant  point  en  guerre  avec  la 
France,  il  en  résulte  que  la  loi  sur  les 
étrangers  ainsi  que  celle  sur  les  gens  sus- 
pects ne  lui  sont  pas  applicables. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AP*n  286. 

1249.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  qu'il  sera  envoyé  au 
Comité  révolutionnaire  de  la  section  de 
1792  copie  de  deux  dénonciations  qui  pa- 
raissent de  la  plus  grande  importance,  et 
invitant  ce  Comité  à  faire  sans  délai,  rue 
Vivienne,  n°  20,  la  perquisition  la  plus 
exacte,  saisir  et  arrêter  tout  ce  qui  lui  pa- 
raîtra suspect,  soit  en  dépôt  ou  accapare- 
ment, et  tout  ce  qui  tiendra  à  quelques 
trames  contre  le  salut  de  la  patrie,  et  à 
faire  part  au  Comité  du  résultat  de  ses 

opérations. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*II  286. 

lâiiO.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  chargeant  les  citoyens  Azur  et 
Perrier  de  lever  les  scellés  apposés  sur 
les  papiers  de  François  de  Neufchâteau, 
d'apporter  au  Comité  ceux  qui  pourront 
leur  paraître  suspects  et  de  se  transporter 
à  son  domicile,  rue  d'Enfer-Saint-Michel, 
n°  60,  assistés  du  commissaire  de  police 
de  la  section  Beaurepaire. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  A    N.,  AF*n  286. 

1251.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  arrêtant, 
d'après  la  dénonciation  au  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  de  l'Arsenal,  de 
l'existence,  à  Ecouen,  d'un  magasin  consi- 
dérable de  grains,  que  copie  en  sera  en- 
voyée au  Comité  de  sûreté  générale  de  la 
Convention  à  l'effet  d'obtenir  un  ordre 
pour  prendre  des  mesures,  vu  qu'Ecouen 
n'est  pas  du  Département,  et  chargeant  de 
celte  mission  le  citoyen  Franchet. 

8  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  .surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (ano'  13B'*  20),  fol.  282. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


37S 


1252.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, liien  informé  des  manœuvres  qui 
se  pratiquent  dans  les  communes  qui  en- 
vironnent la  ville  de  Paris,  pour  en  affa- 
mer les  habitants  par  les  entraves  que  l'on 
met  à  l'arrivage  des  denrées,  et  pour  les 
agiter  en  sens  contraire  de  la  Révolution, 
chargeant    le    citoyen   Philippe-Humbert 
Desvoyo,  dont  le  patriotisme  et  les  talents 
lui  sont  connus,  de  recueillir  dans  les  dis- 
tricts de  Saint-Denis  et  du  Bourg-l'Egalité, 
ainsi  que  dans  les  départements  de  Seine- 
et-Marne  et  de   Seine-et-Oise,  dans  tous 
les  environs  de  Paris  et  dans  Paris  même, 
tous  les  renseignements  qu'il  pourra  sur 
les  auteurs  de  ces  machinations  liberti- 
cides,  lui  donnant  pouvoir  de  les  faire  ar- 
rêter, aussitôt  qu'ils  lui  seront  connus,  de 
faire  toutes  perquisitions  dans  leurs  meu- 
bles, papiers  et  effets,  avec  triage  de  tous 
ceux  qui  pourront  lui  paraître  suspects, 
et  d'agir  en  tout  et  sur  les  lieux  comme 
officier  de   police  de  sûreté  générale,  en 
prenant  toutes  les  mesures  qu'il  jugera 
convenables  pour  les  contraindre,  à  charge 
d'en  référer  sans  délai  au  Comité  de  sû- 
reté générale. 

8  septembre  1793. 
Extrait  (iu  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

12S3.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le    Commandant  général    invite  tous  ses 
frères  d'armes,  lorsqu'ils  sont  de  service, 
soit  en  patrouille,  soit  au  corps  de  garde, 
à  se  conduire  avec  décence,  comme  des 
républicains  doivent  le  faire.  «  Un  citoyen 
de  service,  observe  Hanriol,  n'est  plus  à  lui, 
il  esta  la  chose  publique,  il  est  pour  main- 
tenir la  sûreté  des  personnes  et  des  pro- 
priétés, il  est  à  la  réquisition  des  magis- 
trats du  peuple,  il   est  hors  de  chez  lui 
pour  surveiller  tous  les  méchants  qui  vou- 
draient troubler  la  société.  Quant  on  est 
de  service,  il  faut  de  l'accord,  de  la  pru- 
dence, de  l'union,  de  la  fraternité,  de  l'a- 
mour pour  le  bon  ordre  et  de  l'attache- 
ment pour  sa  patrie.  » 

L'ordre  dujour  annonce  le  départ,  le  jour 
même,  de  deux  convois  d'artillerie,  l'un 
pour  Saumur  et  l'autre  pour  Strasbourg. 


Toutes  les  réserves  seront  de  100  hom- 
mes par  section  et  très  complètes,  le  ser- 
vice des  barrières  à  l'ordinaire,  jeudi,  exer- 
cice général  des  canonniers. 

9  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470,  BD3  76. 

1254.  —  Arrêté  au  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  les  réclamations  sans  nombre 
qui  lui  viennent  de  toutes  parts  pour  obte- 
nir lies  permissions  de  voir  dans  les  mai- 
sons d'arrêt  les  citoyens  qui  y  sont  ren- 
fermés comme  suspects,  voulant  allier  les 
principes  d'une  forte  justice  avec  les  lois 
de  l'humanité,  enjoignant  aux  concierges 
des  différentes  maisons  de   détention  de 
Paris,  de  laisser  entrer  toute  personne  qui 
se  présentera  avec  un  permis  du  Comité, 
à  la  charge  par  lui  et  sous  sa  responsabi- 
lité de  ne  laisser  entrer  que  10  personnes 
à  la  fois  et  de  leur  permettre  de  ne  rester 
qu'une  demie  heure  au  plus  avec  ceux  que 
les  citoyens  ou  citoyennes  viennent  visiter, 
et  décidant  d'envoyer  une  expédition  du 
présent  ordre  à  tous  les  concierges  des 
maisons  d'arrêt  pour  avoir  à  s'y  conformer 
littéralement. 

9  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

1255.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, après  avoir  délibéré  sur  les  ren- 
seignements qui  lui  ont  été  donnés  par  le 
général  Ilanriot,  commandant  général  de 
la  force  armée  de  Paris,  décidant,  comme 
mesure  de  sûreté  générale,  que  le  citoyen 
Monnin,  aide  de  camp,  est  autorisé  à  se 
transporter  sans  délai  àNogent-sur-Marne 
et  dans  les  environs  pour  y  arrêter  le  ci- 
toyen Duperreux,  membre  de  l'état-major 
de  Custine,  ainsi  que  les  particuliers  qui 
sembleront  lui  être  associés,  à  perquisi- 
tionner dans  ses  papiers  et  à  apporter 
ceux  qui  lui  paraîtront  suspects. 

9  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*1I  286.. 

1256.  —  Rapport  de  l'observateur  Le  Ha- 
rivel,  faisant  connaître  que  depuis  2  jours 


376 


CHAPITRE  I»'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


l'un  a  du  pain  assez  facilement  dans  la 
Chaussée  d'Anlin  et  dans  plusieurs  autres 
quartiers  de  Paiis  ;  qu'il  y  a  toujours  des 
marchands  d'or  et  d'argent  sur  le  perron 
du  Palais  de  l'Egalité. 

Dans  les  divers  groupes  des  Tuileries  et 
de  quelques  autres  places  publiques  le 
peuple  s'entretenait  des  voitures  d'or  et 
d'argent  arrivées  aujourd'hui  au  Trésor 
national,  des  événements  de  Toulon,  de  la 
submersion  des  environs  de  Dunkerque,  et 
se  plaignait  assez  vivement  de  la  cherté 
de  toutes  les  denrées  de  première  né- 
cessité. 

Tout  a  été  parfaitement  tranquille  au 
Gros-Caillou,  les  tabagies  et  autres  lieux 
publics  ont  constamment  retenti  des  cris 
de:  Vive  la  Nation!  Vive  la  République,  une 
et  indivisible  ! 

9  septembre  1703. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3ti88'. 

1257.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Le  rendez-vous  des  acheteurs  d'argent 
est  toujours  sous  les  colonnes  du  jardin 
de  l'Egalité  devant  le  spectacle  de  la  ci- 
toyenne Montansier. 

2"  Un  certain  Baron,  ancien  officier  de  la 
marine,  du  port  de  Rochefort,  émigré 
vers  la  fin  de  1791,  se  trouvait  il  y  a  quel- 
que temps  à  Paris. 

3°  Ce  matin,  devant  la  Trésorerie  natio- 
nale, des  quidams  bien  vêtus,  regardant 
les  charrettes  d'argent  qui  venaient  d'ar- 
river, disaient  :  «  Bon,  voici  de  quoi  faire 
d'autres  Sans-culottes,  j'espère  que  nous 
en  ferons  comme  les  autres,  que  nous  les 
escamoterons.  )i  Ces  mômes  parlaient  des 
prisonniers  transférés  celte  nuit  de  la 
Force  à  Bicêtre,  et  disaient  assez  haut  : 
«  Ils  ne  souffriront  pas  longtemps,  le  bon 
sens,  la  raison  ordonnent  qu'on  les  dé- 
livre. » 

4'"  Le  pain,  dans  la  section  du  Temple  et 
aux  environs,  s'est  distribué  sans  tumulte 
et  chacun  en  a  eu  librement  sa  part. 

9  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 


1258.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  signalant  les  faits  suivants  : 

J°  Les  limonadiers,  boulangers  et  ven- 
deurs de  comestibles  au  détail  reçoivent 
assez  communément  des  gros  sols  en  métal 
pour  appoint  et  rendent  en  échange  des 
bons  en  carton  imprimé  d'un  ou  plusieurs 
sols,  ce  qui  leur  permet  d'accaparer  toute 
la  masse  des  gros  sols  métal,  qui  sont 
très  rares,  tant  à  Paris  que  dans  les  dé- 
partements, sans  compter  que  les  fripons 
peuvent  contrefaire  ces  bons. 

2°  Il  est  arrivé  aujourd'hui  cinq  ou  six  voi- 
tures d'or  et  d'argent  de  Lille,  provenant 
de  l'argenterie  des  églises  de  Belgique, 
échappée  au  traître  Dumouriez  ;  il  con- 
viendrait peut-être  d'éclaii-er  le  peuple  sur 
ce  point. 

3"  Les  agioteurs  de  la  ci-devant  Bourse 
sont  atterrés  et  retirent  leurs  fonds,  excepté 
ceux  qui  font  valoir  chez  les  préteurs  à  la 
petite  semaine.  La  licence  de  cette  usure 
est  à  un  tel  point,  que  le  prêteur  tire 
200  0/0  d'intérêt,  avec  les  mains  nanties, 
la  caisse  des  pauvres,  le  Mont-de-Piété 
doit  en  souffrir. 

4»  Les  administrations  des  armées  four- 
millent d'employés  jeunes  ei  ignorants,  de 
prêtres  réfractaires,  d'émigrés  et  de  nobles. 

Ti"  On  se  plaint  de  la  disette  des  grains  et 
farines,  depuis  que  l'on  est  en  révolution 
et  que  l'on  a  des  administrateurs  des  Sub- 
sistances. Les  boulangers  et  greneliers 
nous  servaient  avant  avec  abondance  et 
gagnaient  avec  nous  ce  que  MM.  les  admi- 
nistrateurs gagnent  aujourd'hui  ;  les  bou- 
langers font  bien  de  ne  pas  vouloir  parta- 
ger le  gâteau  avec  ces  Messieurs,  qui  n'ont 
que  la  peine  de  ramasser  leurs  profils. 

C°  Si  le  général  do  Kellermanii  est  vrai 
républicain,  une  partie  de  son  état-major 
ne  l'est  pas,  et  encore  moins  son  fils,  à  qui 
j'ai  souvent  entendu  tenir  des  propos  in- 
civiques. 

9  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,F''  3688^ 

1259.  —  Rapport  de  l'observateur  Rolia 
donnant  les  indications  suivantes  : 

1"  Plusieurs  sections  ne  s'acquittant  pas 
envers  les  volontaires  partis  pour  la  Vendée 
de  leurs  promesses  de  haule  paye  et  de 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


377 


pensions  à  leurs  mères,  femmes  et  enfants, 
en  reçoivent  journellement  des  lettres  où 
ils  les  menacent  d'abandonner  leurs  dra- 
peaux, et  plusieurs  sont  revenus. 

2"  Des  agitateurs  se  glissent  dans  les 
groupes  et  attendent  les  ouvriers  revenant 
de  leurs  travaux  pour  les  exciter  à  se 
porter  vers  la  Commune,  afin  de  la  forcer, 
d'après  le  décret,  de  taxer  le  bois  et  le 
charbon;  ils  se  mettront,  disent-ils,  à  leur 
têle  pour  se  porter  en  niasse  à  la  Conven- 
tion et  l'obliger  les  armes  à  la  main  à 
taxer  tous  les  comestibles.  Le  bois  le  plus 
commun  se  vend  presque  aussi  cher  que 
se  vendait  jadis  le  bois  de  première  qua- 
lité, le  charbon  vaut  20  sols  le  boisseau, 
tandis  que  de  tout  temps  il  n'en  a  valu 
que  9. 

3°  Les  bouchers  vexent  horriblement  le 
peuple,  ils  mettent  plusieurs  prix  à  leur 
viande,  vendent  la  première  qualité  24  à 
26  sols,  la  seconde  20  à  22  sols,  encore 
vous  injurient-ils,  si  vous  leur  faites  quel- 
ques représentations,  c'est  à  prendre  ou  à 
laisser. 

4°  Les  savons,  les  huiles,  la  chandelle 
augmentent  de  jour  en  jour,  le  savon  vaut 
3  1.  10  s.  chez  les  épiciers,  l'huile  2  1.10 s., 
la  chandelle  2  1.  4  s.  Tous  ces  objets  in- 
quiètent, agitent  le  peuple. 

8°  Les  traiteurs  et  restaurateurs  accapa- 
rent,de  nuit, le  charbon,  la  veille  àlOh.  t/2, 
une  vingtaine  de  femmes  en  ont  arrêté 
une  charrette  devant  le  calé  Goddet  sur  le 
boulevard  du  Temple,  une  émeute  a  eu 
lieu,  car  elles  ne  voulaient  écouter  per- 
sonne, pas  même  la  garde. 

G"  Les  habitants  de  Suresnes  viennent 
chercher  leur  pain  à  Paris,  la  munici- 
palité, parait-il,  garde  ses  subsistances  pour 
l'hiver  prochain,  cependant,  malgré  cela, 
le  pain  abonde. 

1"  La  proclamation  de  la  loi  réquisito- 
riale  pour  la  levée  de  la  première  classe 
s'est  fuite,  la  veille,  dans  toute  la  section 
du  Temple,  le  peuple  restait  muet.  Il  y  a 
de  grandes  mesures  à  prendre  pour  la 
formation  des  bataillons  de  la  première 
classe,  quantité  de  jeunes  clercs  d'avoués, 
commis,  employés,  disent  qu'ils  iront  de 
l'autre  côté,  dès  qu'ils  trouveront  jour,  on 
fera  bien  de  ne  pas  les  faire  camper. 


8"  Hier,  vers  les  9  heures  du  soir,  un 
jeune  homme,  passant  sur  les  boulevards, 
se  plaignait  à  un  autre  d'avoir  perdu  sa 
carte  de  sûreté,  celui-ci  lui  répondit  : 
«  Viens  au  Palais-ttoyal,  je  t'en  ferai  avoir 
une,  la  boutique  est  toujours  ouverte.  » 

9  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  JV.,  F'  3688^ 

1260.  —  Tableau  de  la  situation  de  Paris, 
par  l'observateur  Rousseville  : 

1°  Durant  la  nuit,  plusieurs  visites  et  ar- 
restations domiciliaires  se  sont  faites  sans 
bruit,  ni  résistance,  à  la  grande  joie  de 
ceux  du  peuple  qui  revenaient  des  guin- 
guettes, en  voyant  les  nombreuses  pa- 
trouilles qui  faisaient  ces  petites  expédi- 
tions patriotiques,  le  millionnaire  Bider- 
manu  est  parmi  les  détenus.  L'on  a  trans- 
porté également  un  grand  nombre  de  pri- 
sonniers de  la  Force  à  Bicêtre,  à  l'aide  de 
130  fiacres. 

2°  Le  pain  était  abondant  ce  mutin  chez 
les  boulangers,  ce  qui  a  fourni  à  Rousse- 
ville l'occasion  de  dire  dans  les  groupes 
pendant  la  journée  que  l'on  s'apercevait 
déjà  que  les  aristocrates  avaient  peur. 

3°  Sur  les  midi,  le  Palais  d'Egalité  s'est, 
comme  à  l'ordinaire,  rempli  de  quantité 
d'agioteurs,  de  marchands  d'urgent  et  de 
petits  freluquets  à  rosettes  et  à  petits 
souliers;  on  se  proposait  de  leur  tomber 
dessus,  mais  des  employés  de  la  Police 
ayant  dit  qu'il  ne  fallait  pas  les  inquiéler 
mal  à  propos,  parce  qu'on  méditait  contre 
eux  une  expédition  générale  sous  peu  de 
jours,  l'affaire  fut  ajournée,  ce  qui  n'em- 
pêcha pas  une  vingtaine  de  jeunes  pa- 
triotes de  gratifier  plusieurs  marchands 
d'argent  de  coups  de  bâton. 

4°  Les  fédéralistes  et  autres  ennemis  du 
bien  public  travaillent  fortement  le  Fau- 
bourg Saint-Antoine,  et  l'indisposent  contre 
Léonard  Bourdon,  qu'ils  accusent  d'avoir 
mal  parlé  des  Vainqueurs  de  la  Bastille; 
ces  agitateurs,  non  contents  de  verser 
leurs  poisons  dans  les  ateliers  et  maisons 
particulières,  osent  se  montrer  dans  les 
sections. 

B^Les  sections  contiiiuentle  recensement 
de  la  première  classe  et  poursuivent  les 


378 


CHAPITRE  !•'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  lA  RÉVOLUTION 


jeunes  gens  qui  passent  d'une  section  à 
une  autre  pour  s'y  soustraire. 

6°Rousseville  énumère  les  diverses  mo- 
tions et  dénonciations  faites  aux  Jacobins, 
notamment  contre  Lecointre,de  Versailles, 
et  la  belle-mère  de  Pétion. 

7»  Le  même  observateur  signale  comme 
étant  à  surveiller  le  café  au  carrefour  et 
dans  le  haut  de  la  rue  Saint-Benoît,  à 
l'enseigne  de  Louis  XV f,  protecteur  de  la 
garde  nationale  parisienne,  les  habitués 
sont  des  marchands  de  sucre  et  d'autres 
d'aussi  mauvais  aloi,  quand  Rousseville  y 
entre,  il  se  fait  un  petit  sifflement  et  un 
grand  silence.  Il  regarde  aussi  comme 
suspecte  la  maison  dite  le  Petit-Luxem- 
bourg, au  bout  des  Champs-Elysées,  qui 
est  inhabitée  et  où  entrent  beaucoup  de 
Messieurs,  elle  a  un  jardin  qui  serait  aussi 
propre  aux  complots  politiques  qu'aux  se- 
crets de  l'amour. 

9  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  36883. 

1261.  —  Rapport  de  l'observateur  Sou- 
lel,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Il  y  a  dans  les  environs  de  Paris,  no- 
tamment à  Saint-Denis  et  au  Bourg-l'Ega- 
lité,  des  individus  qui  entravent  l'arrivage 
des  provisions. 

2»  Sur  les  2  heures,  il  y  avait,  dans  la  Mai- 
son de  l'Egalité,  une  infinité  d'agioteurs, 
qui  ont  été  chassés  et  frappés  par  des  pa- 
triotes. Plusieurs  suspects  ont  été  arrêtés 
dans  le  jardin  des  Tuileries. 

3°  Le  pain  n'a  pas  manqué  aujourd'hui, 
le  peuple  a  paru  assez  tranquillisé  sur  les 
subsistances,  et  revient  beaucoup  sur  la 
conduite  du  maire  de  Paris. 

4°  On  prétend  qu'il  y  a  dans  la  maison 
des  Filles-Sainl-Thonias  des  ballots  remplis 
d'effets,  destinés  aux  ennemis. 

5°  On  dénonce  le  nommé  D'Ardeville, 
père,  rue  Mercière,  n°  10,  qui  sort  de  chez  lui 
tous  les  malins,  enlre  6  et  7  heures,  avec 
un  registre  sous  son  bras,  et  va  chez,  un 
ancien  évêque  ou  archevêque,  rue  Coquil- 
lière,  il  tient  souvent  des  propos  aristo- 
cratiques. Il  y  a  des  rassemblements  d'a- 
ristocrales  chez  l'apothicaire  du  ci-devant 
Monsieur,  place  des  Piques.  Au-dessus  du 


café  de  Foy,  Maison   de  l'Egalité,  il  y  a 
un  club  d'aristocrates. 

6° Le  bruit  court  que  dans  le  département 
du  Gers  se  fomente  un  complot  contre- 
révolutionnaire. 

9  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688^. 

1262. —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  sur 
la  demande  d'un  individu,  qui  s'est  dit  se 
nommer  Debar,  ex  capitaine  aux  gardes- 
frcnçaises,  puis  brigadier  des  armées  du 
Roi,  à  l'effet  d'être  autorisé  à  voir,  aux 
Madelonnettes,  l'ex  ministre  La  Tour-du- 
Pin,  sa  mise  ayant  paru  affectée,  dans  la 
crainte  qu'il  ne  soit  très  suspect,  décidant 
son  renvoi  par  devant  le  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  de  la  Montagne, 
qui  reste  chargé  de  visiter  ses  papiers,  d'en 
rendre  compte  au  Comité,  ainsi  que  de  l'o- 
pinion qu'il  a  sur  son  compte,  pour  prendre 
ensuite  des  mesures  ultérieures;  2°  char- 
geant les  citoyens  Chéry  et  Dedouvres  de 
se  rendre  au  Directoire  du  Département, 
d'y  présenter  le  compte  de  l'emploi  de  la 
somme  de  14,851  livres  16  sols,  donnée  au 
Comité  par  le  Département,  le  17  juin 
précédent,  et  de  demander  la  somme  de 
i;i,000  livres  pour  les  dépenses  urgentes 
déjà  faites  et  à  venir;  3»  décidant  l'envoi  à 
l'Assemblée  générale  de  la  section  des 
Gravilliers  du  procès-verbal  de  la  séance 
extraordinaire  des  Jacobins,  réunis  aux 
commissaires  des  48  sections  ;  4°  chargeant 
le  citoyen  Marchand  de  rédiger  une  adresse 
à  la  Convention,  tendant  à  demander  que 
les  cautions  exigées  de  ceux  qui  obtiennent 
des  places  soient  supprimées,  en  se  basant 
sur  ce  que  cette  mesure  tend  à  exclure 
des  places  les  véritables  Sans-culottes  et 
qu'elles  ne  sont  accessibles  qu'aux  riches, 
qui  ont  la  faculté  de  caulionner  pécuniai- 
rement. 

9  septembre  1793,  malin. 

Extrait  du  rejjistre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BC3  81*  (anc.  BB"  20),  fol.  283-285. 

1263.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  an- 
nonçant qu'une  députation  de  la  section 
Molière  et  La  Fontaine  est  venue  faire  part 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


L..^_ 

^H  aux  arrestations  opérées  depuis  quelques 
^B.  jours,  et  a  dit  que  l'adminislralion  de  Po- 
^*^  lice  renvoyait  trop  légèrement  des  indi- 
vidus, sans  prendre  le  temps  d'approfondir 
l'examen  de  leurs  affaires,  et  a  demandé 
l'avis  du  Comité,  lequel  a  déclaré  ne  rien 
pouvoir  statuer,  et  invité  la  section  cl 
même  tout  citoyen,  qui  aurait  une  certitude 
de  ces  faits,  de  les  dénoncer  par  écrit,  et 
qu'ensuite  il  prendrait  les  mesures  conve- 
nables; 2°  à  la  suile  de  l'interrogatoire  du 
citoyen  Debar  et  de  la  citoyenne  Fresque, 
femme  du  sieur  Debar,  capitaine  de  vais- 
seau, sa  parente,  d'après  le  rapport  du  Co- 
mité de  surveillance  de  la  section  de  la 
Montagne,  qui  dit  que  ce  citoyen  est  no- 
i  toirement  suspecté  d'incivisme,  qu'il  en  a 
imposé  à  la  Commune,  lorsqu'il  a  déclaré 
avoir  perdu  sa  croix  de  Saint-Louis  et  ses 
;  titres,  cette  croix  ayant  été  retrouvée  chez 
lui,  arrêtant  que,  vu  les  circonstances  et 
l'opinion  de  sa  section,  il  sera  incarcéré 
aux  Madelonnettes,  considérant  encore 
que  toutes  les  réponses  de  la  citoyenne 
Debar  sont  très  spécieuses  et  contradic- 
toires, qu'une  femme  aussi  artificieuse  ne 
peut  avoir  que  des  principes  contre-révo- 
lutionnaires et  doit  conséquemrnent  être 
mise  au  rang  des  gens  très  suspects,  ar- 

(rêtanl  qu'elle  sera  conduite  à  Sainte-Pé- 
lagie ;  3°  agréant  l'hommage,  par  le  citoyen 
Prudhomme,  d'une  brochure  intitulée  : 
les  Crimes  des  empereurs  d'Allemagne,  et 
chargeant  le  citoyen  Harny  d'en  faire  un 
rapport. 

9  septembre  1793,  soir. 
Extrait  du  regi-<tre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
DB3  81A  (anc'  BC"  20),  fol.  285-287. 

1264.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  annonçant  le  dé- 
part, ce  jour,  d'un  convoi  d'artillerie  pour 
Arras,  et  que  l'exercice  général  des  ca- 
nonniers  n'aura  lieu  que  dimanche  pro- 
chain. 

Le  Commandant  général  invite  l'officier 
de  la  garde  des  prisonniers  du  Luxem- 
bourg à  ne  pas  laisser  entrer  de  force  ar- 
mée auprès  des  prisonniers,  sans  s'assurer 
si  leur  mission  est  signée  des  autorités 
constituées.    L'avant-veille,   un   brigadier 


379 


le  da  gendarmerie  des  tribunaux,  avec 
4  gendarmes,  s'est  permis  d'entrer  auprès 
des  détenus,  sans  avoir  exhibé  son  ordre 
à  l'officier  de  garde  ;  cette  manière  de  se 
comporter  est  très  incivique,  et  le  Com- 
mandant général  est  bien  aise  de  rappeler 
aux  militaires  soldés,  qui  ne  respectent 
pas  la  garde  bourgeoise  et  non  soldée, 
qu'elle  a  des  droits  sur  eux  comme  sur 
tous  les  autres  citoyens,  lorsqu'ils  man- 
quent à  la  société,  dont  ils  sont,  pendant 
leur  service,  les  soutiens  et  les  défenseurs. 

Les  réserves  toujours  de  200  hommes, 
les  patrouilles  fréquentes  et  la  môme  sur- 
veillance aux  barrières. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
une  femme,  blessée  et  sans  connaissance, 
au  coin  des  rues  du  Théâtre-Français  et 
de  Saint-André-des-Arts,  a  été  conduite  par 
la  garde  à  l'Hôtel-Dieu,  par  ordre  du  com- 
missaire de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais. L'auteur  du  délit  s'est  sauvé. 

Les  mômes  rapports  signalent  l'arres- 
tation, à  la  Maison  d'Egalité,  d'un  citoyen 
déguisé,  ayant  2  cartes  civiques  et  une 
perruque  sur  ses  cheveux,  qui  a  été  con- 
duit à  la  Force. 

10  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470,  DB3  76. 

1263.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que  l'on  a  pourchassé 
les  marchands  d'or  et  d'argent  du  Palais 
ci-devant  Royal,  et  qu'on  leur  a  promis 
de  les  houspiller  demain,  s'ils  y  remontrent 
leur  nez;  que  le  pain  s'est  très  facilement 
distribué  dans  le  quartier  de  la  Chaussée- 
d'Antin,  et  qu'on  n'a  môme  entendu  au- 
cune réclamation  ou  plainte  à  cet  égaid, 
dans  d'autres  quartiers;  ajoutant  que  la 
tranquillité  n'a  point  été  altérée  dans  le 
Faubourg  Saint-Denis,  non  plus  que  sur 
les  boulevards,  depuis  la  porte  Saint-IIo- 
noré  jusqu'à  leur  extrémité,  que  les  cafés 
et  buvettes  ont  été  également  tranquilles. 

10  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688^. 

1266.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
dans  lesquelles  il  signale  la  présence,  à 


380 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Paris,  du  citoyen  Demayer,  ex  lieutenant 
au  103"  régiment,  actuellement  capitaine» 
qui  passe  son  temps  dans  l'oisiveté,  il  dé" 
nonce  un  Anglais,  pensionnaire  à  l'hos- 
pice de  Saint- Maurice -Charenton  (ci-de^ 
vant  la  Charité),  en  relations  avec  des 
individus  de  Paris,  également  un  nommé 
Grobert,  ci-devant  de  Grober,  à  la  tête 
d'une  manufacture  de  canons  à  Meulan  ! 
il  mentionne  l'arrestation  d'un  accapareur 
de  charbon,  qu'il  vendait  12  livres  le  sac, 
après  l'avoir  acheté  à  Choisy  à  b  livres  15; 
ce  charbon  a  été  vendu'6  livres  le  sac  par 
le  Comité  de  la  section  Beaurepaire,  au 
profit  de  ses  membres,  qui  ont  presque 
tout  acheté. 

D'après  Rolin,  plusieurs  groupes  se  plai- 
gnaient de  la  cherté  des  denrées  de  pre- 
mière nécessité,  les  marchands  sont  accusés 
d'être  pour  la  plupart  des  brigands,  sou- 
vent ce  qui  vaut  b  sols  à  midi,  se  vend 
10  sols  à  2  heures,  Rolia  indique  le  prix 
de  ces  denrées  :  le  veau  se  vend  de  24  à 
28  sols,  le  sucre  5  1.  10  s.,  le  café  4  1. 10  s. 
et  5,  les  haricots  secs  1  1.  le  litron,  les 
lentilles  1  1.4  s.,  les  œufs  21.  10  s.  le  quar- 
teron, la  chandelle  21.  10  s.  la  livre,  l'huile 
(passable)  3  1.  la  livre,  le  tabac  48  s.,  3  1. 
et  4  1.  la  livre,  le  cuir  hors  de  prix,  et  sou- 
vent il  se  vend  des  prix  fous  chez  les  dé- 
bitants. 

10  septembre  1793. 

Original  non  signé,  A.  N.,  V  3688^. 

1267.  —  Rapport  de  l'observateur  Sou- 
let,  faisant  connaître  les  bruits  en  circu- 
lation, d'après  lesquels  on  aurait  été  battu 
par  les  brigands  de  la  Vendée;  le  bruit 
court  également  que  l'armée  révolution- 
naire, aussitôt  organisée,  désarmera  tous 
les  citoyens  indistinctement  et  se  portera 
ensuite  aux  prisons  pour  juger  et  expé- 
dier les  prisonniers.  Ce  prétendu  désar- 
mement fait  murmurer  une  infinité  de 
citoyens,  qui  disent  que  leurs  armes  leur 
appartiennent  et  qu'ils  ne  les  remettront 
pas. 

Entre  une  et  2  heures  du  matin,  les 
agioteurs  ont  été  surpris  dans  la  Maison 
de  l'Egalité,  quelques-uns  frappés  et  une 
vingtaine  arrêtés. 

Le  commerce  d'argent,  principalement 


avec  les  gens  de  la  campagne,  se  fait  se- 
crètement par  une  femme,  rue  du  Rem- 
part, vis-à-vis  le  Théâtre  de  la  République. 

Le  peuple  murmurait  au  Tribunal  ré- 
volutionnaire de  ce  que  l'on  ne  jugeait 
pas  Brissot  et  C'°,  mais  il  est  tranquille 
sur  les  subsistances. 

Les  patrouilles  se  succèdent,  ce  jour, 
dans  Paris,  notamment  dans  la  Maison  de 
l'Egalité  et  rue  Saint-Martin. 

Le  café  Lamiral,  rue  Neuve-des-Petits- 
Charaps,  est  rempli  d'aristocrates;  tous  les 
soirs,  on  y  lit  l'infâme  journal  :  l'Obser- 
vateur de  l'Europe,  journal  qui  se  vend 
publiquement  sur  les  8  heures  du  soir,  au 
perron  et  dans  la  Maison  de  l'Egalité  ;  le 
bureau  d'abonnement  est  rue  des  Bouche- 
ries-Saint-Honoré,  n"  20. 

L'observateur  a  aperçu,  dans  les  Tui- 
leries, plusieurs  individus  qui  lui  ont  paru 
soudoyés  par  les  ennemis  publics,  l'un 
d'eux, âgé  d'environ  45  ans,  vêtu  d'un  habit 
rouge,  ayant  la  tournure  d'un  domestique; 
ces  individus  jouent  un  rôle  suivant  les 
circonstances. 

10  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,F''  3688». 

1268.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, considérant  qu'il  existe,  à  Paris, 
une  foule  de  gens  suspects  et  d'émigrés, 
qui,  après  avoir  porté  les  armes  contre 
leur  patrie,  y  sont  rentrés  pour  exciter 
des  troubles  et  dissensions,  que  ces  hom- 
mes coupables  ont  pour  complices  de  leurs 
attentats  la  classe  des  marchands  d'ar- 
gent, des  agioteurs  et  des  accapareurs, 
considérant  qu'il  est  indispensable  pour 
la  sûreté  publique  de  poursuivre  et  de 
saisir  ces  hommes  criminels,  ainsi  que  les 
officiers  et  déserteurs,  qui  ont  lâchement 
abandonné  leurs  drapeaux,  pour  venir  ex- 
citer des  troubles  dans  l'intérieur  de  la 
République,  autorisant  le  citoyen  Boy  à 
arrêter  les  émigrés,  les  agioteurs,  les  ac- 
capareurs, les  marchands  d'argent,  ainsi 
que  les  officiers  qui  sont  à  Paris  contre 
le  vœu  de  la  loi  et  sans  congé  du  ministre 
de  la  guerre,  et  les  déserteurs  des  diffé- 
rents régiments,  et  le  chargeant  expres- 
sément de  se  faire  assister  d'un  commis- 
saire  de   police    ou   d'un  juge  de  paix, 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAKIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


381 


lorsqu'il  sera  obligé  d'entrer  dans  quelque 
maison  pour  procéder  à  quelque  arresta- 
tion. 

10  septembre  1793. 
Extrait   du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.N.,  AF*n  286. 

1269.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  ins- 
truit que  la  supérieure  ou  générale  de  la 
maison  de  charité,  située  rue  du  Fau- 
bourg-Saint-Denis, en  face  de  la  mai.son 
de  Saint-Lazare,  est  très  aristocratique, 
qu'elle  corrompt  l'esprit  des  autres  sœurs 
de  ladite  maison,  décidant  que  le  Comité 
de  surveillance  de  la  section  du  Faubourg- 
du-Nord  examinera  les  papiers  de  cette 
supérieure,  apposera  les  scellés,  s'il  y  a 
lieu,  la  mettra  en  état  d'arrestation,  s'il 
le  juge  nécessaire,  et,  dans  le  cas  con- 
traire, en  instruira  le  Comité  avant  de  lui 
rendre  la  liberté  ;  ordonnant  que  le  Co- 
mité de  surveillance  de  ladite  section  fera 
la  même  perquisition  chez  les  autres 
femmes  qui  sont  à  la  tôle  de  ladite  maison, 
et  se  conduira  à  leur  égard,  ainsi  qu'il 
vient  d'être  dit,  en  ayant  soin  cependant 
dç  se  conduire  de  manière  que  le  service 
des  malades  n'en  souffre  point  ;  2»  déci- 
dant que  le  Comité  de  surveillance  de  la 
section  de  Popincourt  fera  la  perquisition 
la  plus  scrupuleuse  dans  les  papiers  du 
citoyen  Dupolet,  tenant  une  maison  d'édu- 
cation, en  statuant  ce  qu'il  croira  néces- 
saire, et,  dans  le  cas  où  cette  maison  ne 
serait  pas  située  dans  la  section  de  Po- 
pincourt,  l'invitant  à  renvoyer  le  présent 
arrêté  à  la  section  dans  l'arrondissement 
de  laquelle  se  trouvera  cette  maison  ; 
3»  arrêtant  que  la  Commission  inspectante 
des  Postes  sera,  ce  jour,  totalement 
supprimée  ;  4»  recevant  le  rapport  des 
citoyens  Lécrivain  et  Moissard,  chargés  de 
faire  une  visite  dans  la  maison  du  citoyen 
Courtier,  laboureur  et  fermier  de  Morville, 
près  la  Courneuve,  soupçonné  de  laisser 
gâter  du  foin  et  de  refuser  de  vendre  le 
superflu  du  grain  qu'il  a  récolté;  un  autre 
rapport  des  mêmes  commissaires  sur  la 
pétition  du  citoyen  Pin,  qui  a  établi  une 
manufacture  d'armes  dans  la  commune 
de  la  Courneuve,  à  l'effet  d'obtenir  de  la 
Commission   des  armes  des  ouvriers  qui 


sont  à  la  caserne  des  Marseillais,  et  en- 
voyant copie  de  cette  pétition  au  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention,  au  mi- 
nistre de  la  guerre  et  au  citoyen  Dupin, 
chef  de  ses  bureaux  ;  5°  déclarant  que, 
surchargé  d'affaires  et  ne  pouvant  donner 
toute  son  attention  à  des  arrestations, 
dont  surtout  les  procès-verbaux  ne  sont 
pas  motivés,  et  que,  quoiqu'il  soit  bien 
convaincu  que  le  citoyen  Malaret,  arrêté 
par  le  Comité  de  surveillance  de  la  sec- 
tion de  Bon-Conseil,  ne  l'a  été  que  parce 
qu'il  était  réellement  suspect,  invitant  ce 
Comité  à  interroger  de  nouveau  le  citoyen 
Malaret  et  à  envoyer  un  procès-verbal 
d'interrogatoire  mieux  motivé  que  celui 
adressé  au  Comité  ;  6»  voulant  conserver 
sa  confiance  au  citoyen  Chéry,  l'un  de  ses 
membres,  s'il  l'a  méritée,  mais  aussi  vou- 
lant se  convaincre  qu'il  est  coupable,  s'il 
y  a  des  preuves,  décidant  que  le  Comité 
de  surveillance  et  civil,  le  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Contrat-Social  se 
rendront,  demain  matin,  au  Comité,  qu'ils 
n'ommeront  entre  eux,  deux  citoyens 
pour  parler  successivement  contre  et  en 
faveur  dudit  Chéry,  et  après  les  avoir  con- 
tradictoirement  entendus,  le  Comité  fixera 
son  jugement  sur  ledit  Chéry. 

10  septembre  1793. 

Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BU3  81*  (anc«  BB'*  20),  fol.  288-291. 

1270.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général  invite  les  sections 
à  délivrer,  d'après  la  loi,  des  certificats  de 
civisme  aux  canonniers;  il  invite  égale- 
ment ses  concitoyens  à  conserver  la  même 
activité,  et  constate  que  le  service  général, 
celui  des  barrières  et  des  patrouilles,  s'est 
fait  avec  beaucoup  d'exactitude.  Le  Com- 
mandant général  prie  aussi  ses  frères 
des  Comités  des  sections  de  lui  envoyer  la 
liste  des  citoyens  destinés  à  l'armée  révo- 
lutionnaire. 

Les  réserves  et  patrouilles  toujours  les 
mêmes,  et  toujours  la  même  surveillance. 

1 1  septembre  1793. 

Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  .4.  N., 
AFïv  1470,  BB»  76. 


382 


CHAPITRE  I" 


JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1271.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que  le  pain  s'est  encore 
distribué  avec  infiniment  de  facilité  dans 
la  Chaussée-d'Antin,  et  qu'il  ne  semble  pas 
qu'il  se  soit  élevé  aucunes  plaintes  ou 
murmures  à  cet  égard  dans  les  autres 
quartiers  de  Paris. 

La  cherté  des  denrées  accessoires  et  de 
première  nécessité  lasse  furieusement  le 
peuple,  qui  se  laisse  quelquefois  aller  à 
d'indiscrètes  menaces  contre  les  accapa- 
reurs, mais,  naturellement  bon,  il  finit  par 
abjurer  son  juste  ressentiment  et  par  se 
retirer  sans  bruit. 

Le  Palais  de  l'Egalité  est  pour  ainsi  dire 
purgé  de  cette  horde  de  vampires  qui 
cherche  à  tuer  l'esprit  public;  la  chasse 
qu'on  leur  fait  sans  cesse  les  éloigne  pour 
jamais  de  ce  lieu. 

Les  heureux  événements  de  Dunkerque 
ont  remonté  l'esprit  public,  et,  sur  la  fin 
du  jour,  les  différents  groupes  ne  s'entre- 
tenaient que  de  nos  succès.  Le  même  esprit 
régnait  dans  beaucoup  de  lieux  publics. 

11  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 

1272.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  déclarant  avoir  entendu  dire  à  plu- 
sieurs officiers  de  la  section  armée  du 
Temple  que,  toutes  les  nuits,  il  passait 
sur  le  boulevard  des  voitures  de  charbon, 
et  que  Ménilmonlant  et  Belleville  devaient 
en  avoir  des  magasins  considérables. 

Les  marchands  d'estampes,  surtout  ceux 
du  boulevard,  étalent  des  gravures  repré- 
sentant Marat  avec  son  assassin  et  Le  Pe- 
letier  tombant  sous  le  fer  de  Paris;  les 
muscadins  et  les  petites  maîtresses  les 
achètent  pour  se  repaître  les  yeux  des 
traits  de  Paris  et  de  Corday,  car,  disent- 
ils,  jamais  femme  ne  fut  si  audacieuse, 
si  intéressante,  véritable  héroïne,  et  Le 
Peletier  est  le  Français  le  plus  généreux. 

Comme  on  lisait  à  la  section  du  Temple 
un  ouvrage  ofi  il  était  question  de  suppri- 
mer les  fêtes  et  dimanches  et  de  ne  ja- 
mais croire  aux  serments  des  prêtres,  les 
citoyennes,  qui  y  étaient  en  grand  nom- 
bre, ont  hué  l'orateur,  il  est  facile  de  voir 
que  la  prêtraille  joue  en  dessous  sa  ma- 
rotte et  corrompt  la  crédulité. 


Les  Comités  de  surveillance  ne  cessent 
de  faire  des  captures  aristocratiques;  les 
assignats,  à  tête,  se  vendent  sur  les  bou- 
levards à  10  et  15  0/0  de  bénéfice;  il  cir- 
cule des  assignats  faux  de  10  livres. 

Les  jeunes  gens  en  réquisition  disent 
que  leur  armée  ne  se  lèvera  pas  aussi  les- 
tement qu'on  le  pense,  que  tant  qu'on 
restera  à  Paris,  tout  ira  bien,  mais  qu'au 
dehors,  ce  sera  autre  chose. 

Toutes  les  denrées  augmentent  jour- 
nellement, le  vin,  qui  valait  12  sols  la  bou- 
teille, en  vaut  20  actuellement.  Les  ouvriers 
se  plaignent  de  ce  que  très  peu  d'archi- 
tectes ont  l'entreprise  des  travaux  de  la 
République  et  qu'ils  ne  font  travailler  que 
leurs  favoris,  ils  veulent  présenter  une  pé- 
tition, pour  qu'on  emploie  tous  ceux  des 
sections  et  que  le  nombre  des  architectes 
soit  augmenté. 

lî  septembre  1793. 
Original  signé,  A.N.,V  36883. 

1273.  —  Lettre  de  l'observateur  La  Tour- 
La-Montagne  au  ministre  de  l'intérieur, 
appelant  de  nouveau  son  attention  sur  les 
maisons  de  jeu,  qui  se  multiplient  d'une 
manière  effrayante,  qui  sont  l'une  des  pre- 
mières causes  de  la  misère  du  peuple, 
comme  aussi  l'origine  funeste  de  cet  esprit 
d'apathie  et  d'insouciance  pour  les  affaires 
publiques  ;  si  les  assemblées  des  sections 
sont  désertées,  c'est  principalement  aux 
jeux  de  hasard  qu'il  faut  l'attribuer.  Tout 
semble  concourir  à  attiédir  l'esprit  public 
et  à  faire  rétrograder  la  Révolution.  Paris 
est  inondé  d'une  foule  de  journaux  inci- 
viques, les  uns  portant  le  découragement 
dans  les  esprits,  les  autres  cherchant  à 
semer  la  division  parmi  les  citoyens  et  à 
diminuer  la  confiance  et  le  respect  dus 
aux  autorités  constituées;  parmi  ces  der- 
niers, on  dislingue  celui  du  citoyen  Leclerc, 
de  Lyon,  qui  ne  cesse,  malgré  l'improba- 
tion  générale,  de  demander  le  renouvelle- 
ment très  prochain  de  la  Convention  na- 
tionale, et  a  formé  le  projet  d'avilir  toutes 
les  autorités  constituées.  Un  autre  journal, 
fort  dangereux  par  l'adresse  et  la  perfidie 
avec  laquelle  il  est  rédigé,  c'est  YObftei~ca- 
tcur,  aussi  est-il  extrêmement  recherché 
des  aristocrates,  on  le  distribuait,  il  y  a 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


383 


quelque  temps,  au  Palais  ci-devant  Royal, 
chez  deux  libraires,  Petit  et  Maret,  connus 
par  leur  incivisme,  mais  la  foule  qui  se 
portait  cliez  eux,  leur  ayant  attiré  de  la 
part  des  patriotes  plusieurs  scènes  désa- 
gréables, ils  se  sont  vus  forcés,  quoiqu'à 
regret,  d'abandonner  cette  branche  lucra- 
tive de  leur  commerce  anti-patriotique. 
L'espèce  de  rage  avec  laquelle  les  malveil- 
lants courent  après  cette  feuille  prouve 
suffisamment  dans  quels  principes  elle 
est  rédigée,  elle  tend  ouvertement  à  la 
dissolution  du  corps  politique. 

La  Tour-La-Montagne  appelle  ensuite  la 
sollicitude  du  ministre  sur  les  spectacles; 
il  y  aurait  à  supprimer  au  moins  les  trois 
quarts  des  théâtres  de  Paris  ;  à  l'exception 
de  deux  ou  trois,  ils  sont  tous  infectés  par 
l'aristocratie  et  bien  plus  propres  à  per- 
vertir qu'à  former  l'esprit  public.  L«  Théâtre 
de  la  République  n'est  pas  lui-même  en- 
tièrement à  l'abri  de  la  contagion,  comme 
il  a  pu  s'en  convaincre  en  assistant  à  la 
représentation  de  Mutius  Scscvola  et  de 
Crispin  médecin;  la  première  de  ces  pièces, 
en  raison  du  rôle  de  Porsenna,  humain, 
généreux,  qui  par  ses  vertus  force  les 
Romains  eux-mêmes  à  l'estime  et  à  l'ad- 
miration, constitue  un  spectacle  dange- 
reux. La  petite  pièce,  fort  ancienne,  est 
absolument  défigurée  par  les  comédiens, 
qui  tournent  en  ridicule  les  expressions 
les  plus  chères  à  la  Liberté  et  à  l'Egalité, 
on  s'y  joue  à  chaque  instant  du  nom  sacré 
de  citoyen.  D'ailleurs  la  plu  part  des  théâtres 
oflrent  chaque  jour  des  exemples  d'un 
scandale  aussi  révoltant  pour  de  véritables 
républicains. 

Des  pièces  républicaines,  au  sentiment 
de  La  Tour-La-Montagne,  devraient  seules 
former  le  répertoire  de  nos  théâtres:  «Que 
les  marquis  cèdent  la  place  aux  patriotes, 
brûlons,  s'il  le  faut,  les  chefs  d'œuvre  des 
Molière,  des  Regnard,  les  arts  y  perdront 
quelque  chose,  mais  à  coup  sûr  les  mœurs 
y  gagneront;  cette  disette,  d'ailleurs,  ne 
saurait  être  longue,  le  génie  de  la  Liberté 
inspirera  les  Muses  françaises,  et  les  poètes 
républicains  nous  feront  bientôt  oublier 
les  poètes  courtisans.  » 

11  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 


1274.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  déclarant  que  le  pain  est  abondant 
et  qu'il  n'y  a  presque  de  rassemblements 
que  chez  les  boulangers  qui  en  fournis- 
sent du  plus  blanc,  probablement  formés 
par  des  accapareurs  pour  le  revendre.  Le 
sieur  Huard,  commandant  du  bataillon  de 
Saint-Roch,  pérorant  dans  l'un  des  cafés 
des  Tuileries,  s'élevait  contre  le  citoyen 
Rolland,  ancien  secrétaire  de  Gribeauval, 
directeur  de  l'Arsenal,  au  sujet  de  son 
artillerie. 

On  se  plaignait  très  hautement  dans 
les  groupes  de  la  conduite  de  Keller- 
mann,  au  siège  de  Lyon,  en  raison  de 
ce  qu'il  parlementait  si  souvent  avec 
les  rebelles,  et  qu'il  était  un  traître.  On 
se  plaignait  de  même,  aux  Tuileries,  de  la 
perte  de  0,000  hommes  en  Vendée,  que  l'on 
attribuait  à  la  trahison  du  général  Tuncq, 
favorisée  par  les  représentants  du  peuple 
Goupilleau  et  Bourdon  de  l'Oise. 

Roubaud  signale  un  rassemblement  d'a- 
ristocrates dans  un  club  au  -  dessus  du 
café  de  Foy,  Palais-Egalité,  et  fait  remar- 
quer que  des  commissionnaires  accaparent 
le  pain  pour  le  revendre  avec  bénéfice  à 
ceux  qui  ne  veulent  pas  courir  le  risque 
d'attendre  à  la  porte  des  boulangers,  que 
néanmoins  on  trouve  encore  du  pain  dans 
l'après-midi. 

11  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688', 

1275.  — Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  le's  faits  suivants  : 

1°  Le  pain  a  été  abondant  comme  les 
jours  précédents. 

2»  Les  habitués  du  Palais-Egalité  étaient 
moins  nombreux,  sans  doute  à  cause  de 
la  petite  expédition  de  la  veille  et  du  nu- 
méro d'Hébert  les  concernant,  mais  on  y 
vendait  néanmoins  de  l'argent. 

3°  A  4  heures,  il  n'y  avait  presque  au* 
cua  rassemblement,  ni  sur  les  ponts,  ni 
sur  la  place  du  Palais,  ci-devant  Mar- 
chand, et  les  petits  groupes  s'y  trouvant 
ne  s'occupaient  que  d'entendre  des  écrits 
patriotiques. 

4"  Sur  la  place  de  la  Maison-Commune, 
un  particulier  de  la  1"  réquisition,  parlant 
contre  la  loi  qui   lève  les  jeunes  gens  de 


384 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


18  à  25  ans,  fut  d'abord  assez  écoulé,  puis 
regardé  comme  un  lâche  et  obligé  de  se 
retirer  au  plus  vile. 

S°  D'après  les  renseignemenls  recueillis 
dans  le  Faubourg  Saint-Antoine,  les  braves 
Sans-culottes  de  ce  quartier  sont  tranquilles 
et  bien  décidés  à  écraser  les  aristocrates; 
6°  Les  ci-devanl  nobles  craignent  d'être 
mis  dans  des  maisons  d'arrêt,  non  seule- 
ment à  Paris,  mais  encore  h  dix  lieues  à 
la  ronde. 

7°  La  veille  au  soir,  il  se  forma  sous  les 
arbres  des  Tuileries  un  groupe  assez  nom- 
breux, qui  chantait  la  Marseillaise  de  fort 
bon  cœur,  malgré  les  mauvaises  nouvelles 
de  la  Vendée,  débitées  dans  la  journée. 

8°  Cette  nuit,  les  mesures  de  sûreté  gé- 
nérale ont  continué  à  être  mises  en  vi- 
gueur, et,  ce  malin,  le  pain  ne  manquait 
réellement  pas ,  quoiqu'on  voie  encore 
quelques  personnes  aux  portes  des  boulan- 
gers, qui  vendent  de  la  meilleure  marchan- 
dise que  les  autres. 

9°  L'opinion  publique  demande  l'armée 
révolutionnaire,  Rousseville  ajoute  à  ce 
sujet,  que,  de  concert  avec  Desgrouas,  dé- 
puté de  l'Orne,  il  s'occupe  de  lui  préparer 
des  renforts  à  Mortagne,  son  lieu  de  nais- 
sance. 

11  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  3688'. 

1276.  —  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
signalant  la  présence  à  Paris,  rue  Croix-des- 
Petits-Champs,  hôtel  du  Perron, du  nommé 
Noël,  chirurgien -major  de  l'armée  des 
Alpes,  destitué  par  les  représentants  du 
peuple,  feuillant,  qui  a  brissotiné  les  habi- 
tants de  Chambéry  el  une  partie  de  l'armée 
des  Alpes,  et  qui,  malgré  sa  destitution 
pour  incivisme,  a  obtenu  des  certificats  de 
civisme  et  demande  àêtre  employé  ailleurs; 
son  successeur  Paye  ne  vaut  guère  mieux. 

Soulet  dénonce  des  tripots, l'un, au  coin 
de  la  rue  Favart,  sur  le  boulevard,  n°  339, 
un  autre  dans  la  Maison  de  l'Egalité,  au 
premier,  près  les  galeries  de  l)ois  ;  où  il 
se  rassemble  un  las  d'aristocrates. 

Le  bruit  court  qu'on  a  mis  en  liberté  la 
femme  Roland,  qui  se  trouverait  maintenant 

en  Suisse. 

11  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 


1277.  —  Observations  du  citoyen  Rolin 
faisant  connaître  que  les  groupes  des  Tuile- 
ries, des  Champs-Elysées  et  du  jardin  du 
Palais-Egalilé  étaient  assez  bien  composés, 
qu'il  se  vend  sur  la  place  en  face  du  Palais 
de  justice  (ci-devant  Palais  Marchand),  un 
livre  intitulé  :  La  monarchie  vengée,  contre 
les  attentais  de  nos  républicains  modernes, 
imprimé  en  1791  chez  Cuchet,  libraire- 
imprimeur,  rue  Serpente,  c'est  une  réfu- 
tation de  celui  intitulé:  Les  crimes  desRoLs. 

11  se  vend  aussi,  sous  le  passage  condui- 
sant de  la  rue  Saint-Honoré  (en  face  de  la 
rue  Fromenleau)  au  Palais  de  l'Egalité,  un 
journal  intitulé  :  l'Observateur  de  l'Europe, 
très  aristocratique,  et  qui  est  enlevé, 
quoiqu'il  ne  se  vende  jamais  avant  9  heures 
du  soir. 

Du  12  septembre,  1  h.  1/2,  l'observateur 
Rolin  annonce  qu'il  a  fait  arrêter  sur  la 
section  Révolutionnaire,  ci-devant  du  Pont- 
Neuf,  une  voiture  de  charbon,  et  la  femme 
qui  la  conduisait,  laquelle  voulait  vendre 
un  sac  de  charbon  contenant  tout  au  plus 

12  boisseaux  au  lieu  des  16  habituels,  10 
livres  et  même  12  livres. 

1 1  septembre  1793. 
Original  non  signi'',  A.  N.,  F^  3688'. 

1278.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant  qu'il  sera  écrit  aux  admi- 
nistrateurs du  département  de  Seine-el- 
Oise  pour  les  inviter  à  se  concerter  avec 
le  citoyen  Franchet,  membre  du  Comité 
de  salut  public  du  Département  de  Paris, 
qui  a  des  éclaircissements  importants  à 
donner  sur  un  dépôt  de  blé. 

11  septembre  1793. 
Extrait  du   regislre  des  arrêtés   généraux  du 
Comité  de  sûrelé  générale,  A.  N.,  AF'il  286. 

1279.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  les  observations  qui  lui  ont  été 
présentées  par  le  Comité  de  salut  public 
du  district  de  Versailles,  considérant  qu'il 
importe  à  la  sûreté  publique  que  la  ville 
de  Sainl-Germain-en-Laye  ne  soit  pas  plus 
longtemps  privée  d'un  Comité  de  salut 
public,  composé  de  patriotes,  qui  se  dé- 
vouent à  servir  la  "Révolution,  en  éclairant 
la  conduite  des  suspects,  ou  en  les  faisant 
arrêter  pour  déjouer  leurs  funestes  pro- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


385 


jets,  chargeant  spécialement  le  Comité  du 
district  de  Versailles  d'envoyer  à  Saint- 
Germain-en-Laye  deux  de  ses  membres 
pour  y  organiser  et  y  mettre  en  activité  un 
Comité  de  salut  public,  composé  de  pa- 
triotes purs  et  ardents,  afin  de  multiplier 
les  moyens  de  surveillance,  qui  peuvent 
assurer  la  tranquillité  publique  et  mettre  la 
liberté  à  couvert  des  atteintes  que  s'effor- 
cent de  lui  porter  les  malveillants  et  les 
aristocrates. 

1 1  septembre  1793. 
Extrait  du   registre   des   arrêtés  jçénéraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  JV.,  AF'll  286. 

1280.  —  Arrêté  du  Comité  de  siîrelé 
générale,  transmettant  au  Comité  de  salut 
public  de  Versailles  deux  dénonciations 
très  graves,  à  l'effet  deprévenir  les  crimes 
qu'une  troupe  de  scélérats  doit  commettre, 
requérant  ce  Comité  de  prendre  sans  délai 
les  mesures  les  plus  actives  et  les  plus 
sftres  pour  déjouer  celte  horrible  trame, 
en  saisir,  s'il  est  possible,  les  auteurs,  et 
en  aviser  le  Comité  de  sûreté  générale. 

1 1  seplembre  1793. 
Extrait   du  rej^i>tre  de^  arrêtes  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,   A.  N.,  AF*ii  286. 

1281.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  don- 
nant pouvoir  au  citoyen  Lécrivain  de  de- 
mander au  Comité  des  procès-verbaux  de 
la  Convention  nationale  l'expédition  du 
décret  relatif  à  l'arrestation  des  fonction- 
naires publics,  et  au  citoyen  Franchet  de 
se  rendre  au  Comité  de  sûreté  générale 
de  la  Convention  pour  lui  demander  l'au- 
torisiition,  soUiciléo  par  le  Comité,  d'aller 
dans  les  municipalités  ne  faisant  pas  par- 
tie du  Déparlement  de  Paris,  jusqu'à  quatre 
lieues,  pour  y  faire  les  visites  et  recherches 
nécessaires;  2°  après  examen  des  pièces 
relatives  à  l'affaire  du  citoyen  Berton  de 
Passy,  dé^noncé  comme  très  suspect,  ar- 
rêtant l'envoi  de  ces  pièces  au  ministre  de 
la  guerre,  en  lui  observant  qu'il  serait 
dangereux  de  laisser  à  un  individu  très 
suspect  la  place  de  capitaine,  poste  de 
confiance  dont  il  pourrait  abuser  contre 
les  intérêts  de  la  République,  et  que  le 
ministre  sera  prié  de  faire  rejoindre,  de 
brigade  en    brigade,   ledit  Berton,  qui  a 

T.  IX. 


d'abord  été  engagé  dans  les  dragons  de  la 
République,  et  le  laissant  à  l'Abbaye  jus- 
qu'à la  décision  du  ministre  ;  3°  chargeant 
les  citoyens  Chéry  et  Moi.ssard  de  récla- 
mer au  Directoire  du  Déparlement  le  ré- 
sultai du  rapport  au  sujet  du  compte  du 
trésorier  du  Comité,  et  de  demander  éga- 
lement la  somme  de  15,000  livres  pour  les 
dépenses  urgentes  du  Comité;  4°  ordon- 
nant la  mise  en  liberté  du  ciloyen  Ji)sset, 
détenu  par  son  ordre  à  Sainte-Pélagie  ; 
5°  décidant  que  l'on  préviendra  l'Assem- 
blée générale  de  la  section  Poissonnière 
de  l'évasion  du  ciloyen  Lepecheux,  confié 
à  la  garde  et  à  la  surveillance  de  son  Co- 
mité, après  la  levée  des  scellés  apposés 
chez  lui,  et  qu'elle  sera  invitée  à  se  faire 
rendre  compte  des  mesures  prises  par  ses 
commissaires  pour  s'assurer  de  la  per- 
sonne d'un  homme  coupable, qu'ils  étaient 
spécialement  chargés  de  représenter  au 
Comité  de  salut  public  du  Département; 
6°  recevant  le  dépôt  d'un  extrait  du  pro- 
cès verbal  de  la  Convention,  du  9  sep- 
tembre, qui  porte  qu'aucunes  autorités 
chargées  de  veiller  à  la  sûreté  publique 
dans  la  commune  de  Paris  ne  pourront 
mettre  en  état  d'arrestation  aucun  fonc- 
tionnaire public  qu'après  en  avoir  prévenu 
le  Comité  de  sûrelé  générale,  qui  prendra 
les  mesures  nécessaires  pour  que  le  ser- 
vice public  ne  soit  point  interrompu; 
7"  annonçant  que  le  citoyen  Franchet  a 
rapporté  du  Comité  de  sûreté  générale  un 
pouvoir  qui  permet  au  Comité  d'envoyer 
l'un  de  ses  membres  au  département  de 
Seine-el-Oise,  à  Versailles,  pour  se  con- 
certer avec  lui  relativement  à  un  dépôt  de 
blé  à  Ecouen  ;  8°  recevant  les  explications 
du  sieur  Pottin,  commissaire  de  police  de 
la  section  du  Contrat-Social,  et  de  quatre 
membres  du  Comité  civil  et  de  surveil- 
lance, au  sujet  des  arrestations  arbitraires 
imputées  au  citoyen  Chéry,  sans  délibéra- 
tion préalable, dans  la  nuit  du  6  au  7  août, 
et  constatant  qu'il  a  été  véritablement  pris 
une  délibération  verbale  par  le  commis- 
saire et  des  membres  de  ces  Comités. 

11  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (ano'  BB"  20),  fol.  292-296. 

25 


386 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1282.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel  le 
Commandant  général,  en  exécution  d'un 
arrêté  du  Conseil  général  de  la  Commune 
du  H  septembre,  ordonnant  que  la  force 
armée  continuera  à  faire  des  patrouilles 
pour  dissiper  et  empêcher  les  rassemble- 
ments autour  des  boulangers,  invite  la 
force  armée  des  sections  à  faire  de  fré- 
quentes patrouilles,  le  jour  et  la  nuit,  à 
dissiper  tous  les  rassemblements,  et  les 
chefs  et  adjudants  généraux  des  légions  à 
veiller  à  l'exécution  de  cet  arrêté. 

Le  service  s'est  encore  fait  avec  beau- 
coup d'exactitude  et  se  continuera  comme 
à  l'ordinaire. 

•      12  septembre  179,"?. 
Copie  conforme,  signée  de  Clément,  secrétaire 
de  l'Etat-major  général,  A.  N.,  BB^TC. 

1283.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  relatant  les  faits  suivants  : 

1°  Hier  mardi,  le  pain  a  été  abondant, 
comme  il  l'est  depuis  quelques  jours,  ce 
qui  continue  à  produire  un  bon  effet  dans 
le  peuple. 

2°  Les  nouvelles  sinistres  d'une  perte 
de  6,000  hommes  dans  la  Vendée,  qui 
s'étaient  répandues  la  veille  dans  le  pu- 
blic, n'y  onl  pas  reparu  ce  jour. 

3°  Une  visite  de  la  manufacture  et  des 
ateliers  Perier,  à  Chaillot,  a  permis  à 
Rousseville  de  constater  une  grande  acti- 
vité, 3  canons  venaient  d'être  fondus, 
d'autres  étaient  au  forage;  les  ouvriers  et 
leurs  inspecteurs  lui  ont  dit  qu'ils  en  four- 
nissaient plus  de  20  par  semaine,  et  sous 
peu  en  fourniraient  bien  davantage,  ne 
manquant  plus,  comme  au  début,  de 
châssis  et  de  moules. 

4°  Au  Palais  Egalité,  Rousseville  n'a  vu 
aucun  groupe  bien  prononcé  ;  ceux  des 
Tuileries  écoutaient  des  motions  patrio- 
tiques; sur  les  quais  et  les  ports,  il  n'y 
avait  que  des  ouvriers  prenant  leurs  repas 
et  quelques  passants  oisifs;  point  de  pla- 
cards ou  affiches  de  quelque  importance 
pour  l'esprit  public.  A  la  place  de  la 
Maison  Commune,  un  fabricateur  de  faux 
assignats  s'est  jeté  au  bas  de  l'échafaud, 
s'est  blessé,  a  été  repris  presque  mort  et 
guillotiné  de  suite. 


5"  Rousseville  mentionne  la  présence  à 
Paris  du  substitut  du  procureur  de  la 
commune  de  Brest;  trois  autres  membres 
des  corps  constitués  de  cette  ville,  qui 
devaient  venir,  ont  dû  rebrousser  chemin 
ou  ne  sont  pas  sortis  de  chez  eux. 

6°  Le  même  observateur  dénonce  comme 
un  mauvais  sujet  un  certain  Lecomte,  de- 
meurant hôtel  de  France,  rue  Saint- 
Thomas-du-Louvre,  qu'il  avait  présenté  au 
ministre  comme  devant  fournir  des  ren- 
seignements ;  la  section  de  la  Croix- 
Rouge  lui  a  saisi  15,000  livres  de  café. 

12  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1284.  —  Second  rapport  de  l'observa- 
teur Rousseville,  signalant  les  faits  sui- 
vants : 

1°  Un  citoyen,  de  garde  dans  les  Tuile- 
ries, s'étant  avisé  de  dire  qu'un  homme 
de  26  à  30  ans  pouvait  aussi  bien  servir 
qu'un  de  18  ans,  et  qu'il  ne  comprenait  pas 
pourquoi  la  loi  requérait  les  uns  et  laissait 
les  autres  dans  les  maisons,  fut  bâtonné 
d'importance  par  un  individu  pris  de 
boisson. 

2°  Au  Palais  Egalité,  entre  midi  et 
1  heure,  Il  s'est  formé  une  espèce  de 
bourse  ou  de  marché  d'agioteurs  et  de 
vendeurs  d'argent  qui  se parlaientà  l'oreille; 
l'observateur,  étant  entré  dans  le  café  le 
plus  voisin,  où  il  y  en  avait  un  noyau 
de  80,  chercha  en  vain  à  comprendre  ce 
qu'ils  disaient;  ils  s'éclipsèrent;  les  co- 
quins qui  s'assemblent  ainsi  seraient  tous 
de  bonne  prise,  mais  il  faudrait  n'em- 
ployer à  cet  effet  que  des  hommes  sans 
uniformes  et  sans  armes,  qui  ne  donne- 
raient pas  l'éveil  aux  espions  de  ces  contre- 
révolutionnaires. 

3°  Les  cafés  des  boulevards,  dans  les- 
quels il  y  a  de  la  musique,  étaient  remplis 
de  peuple,  mais  on  n'y  chantait  que  des 
airs  patriotiques.  Les  petits  groupes  for- 
més, soit  à  la  porte  Saint43enis,  soit  à  la 
porte  Saint-Martin,  parlaient  des  nouvelles 
du  jour,  se  consolaient  de  la  perte  éprou- 
vée dans  la  Vendée  par  l'avantage  rem- 
porté du  côté  de  Dunkerque;  on  s'entre- 
tenait aussi  des  forces  des  armées  avec 
l'appoint  de  la  première   réquisition,  et 


L'KSPRlT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  ilQi 


3S1 


beaucoup  déjeunes  gens  du  peuple  disaient 
qu'ils  ne  demandaient  pas  mieux  que  de 
marcher,  pourvu  qu'on  les  délivrât  des 
traîtres. 

4»  Le  Faubourg  Saint-Antoine  paraît  en- 
core un  peu  travaillé,  mais  tout  en  rece- 
vant l'argent  des  aristocrates,  cela  ne 
l'empêchera  pas  de  marcher  contre  eux 
à  l'occasion;  Rousseville  y  était  la  veille 
en  gilet  rouge  et  «  en  petite  républicaine  »  ; 
ceux  qu'il  avait  connus  en  diverses  circons- 
tances, surtout  au  31  mai,  lui  ont  dit  qu'ils 
seraient  toujours  les  amis  des  patriotes. 

5°  Rousseville  déclare  avoir  remarqué, 
rue  des  Lombards,  des  groupes  de  garçons 
perruquiers  et  épiciers,  qui  parlaient  bas, 
mais  avec  une  telle  animation,  qu'il  était 
facile  de  voir  qu'il  s'agissait  de  la  pro- 
chaine levée;  selon  toute  apparence,  il  y 
aura  des  rassemblements  de  Jeunes  gens 
désireux  de  rester  à  Paris,  qu'il  sera  bon 
de  connaître,  afin  d'y  mettre  ordre. 

6°  D'après  les  déclarations  d'un  patriote, 
il  y  aurait,  dans  des  maisons  particulières 
du  Faubourg  Saint-Germain,  plusieurs  cha- 
pelles, fort  richement  ornées,  notamment 
dans  la  rue  Princesse  et  dans  les  maisons 
environnant  le  Luxembourg;  ces  chapelles 
n'étaient  plus  fréquentées  depuis  quinze 
jours,  mais  n'en  existaient  pas  moins. 
Rousseville,  qui  avait  cherché  à  découvrir 
la  chapelle  de  la  rue  Princesse,  ne  trouva 
que  trois  maîtresses  couturières,  fort  dé- 
votes, ayant  des  enfants  chez  elles,  soit  en 
pension,  soit  en  apprentissage. 

12,  13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 

1285.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  faisant  Connaître  :  1°  que  la  veille, 
au  Palais-Royal,  des  femmes,  montrant 
une  élégante,  qui  passait  avec  2  bracelets 
en  or  à  chaque  bras,  disaient  qu'elle 
avait  bien  le  moyen  de  se  parer,  quand  il 
n'y  avait  qu'à  fabriquer  des  assignats;  il 
l'a  vue  entrer  dans  un  café  et  a  entendu 
dire  qu'elle  s'appelle  Fanchette;  2°  plu- 
sieurs jeunes  gens  des  départements^  et 
en  réquisition,  arrivent  à.  Paris  avec  des 
passeports  pour  aller  plus  loin,  quantité 
de  ceux  de  Paris  disparaissent  avec  des 
passeports;  comme  dans  les  sections  on 


ne  délivre  de  certiticats  qu'aux  citoyens 
hors  de  réquisition,  ou  à  ceux  employés 
aux  armées,  il  y  a  tout  lieu  de  croire  que 
ces  passeports  sont  faux;  3»  Béraud  étant 
entré  dans  plusieurs  cabarets  du  Fau- 
bourg Saint-Antoine,  y  a  vu  des  maçons, 
des  charpentiers  étaler  des  portefeuilles 
bien  garnis,  et  déclarer  que,  tant  qu'ils 
auraient  de  quoi  boire,  ils  ne  quitteraient 
pas  Paris,  qu'ils  ne  se  gênaient  pas  pour 
dépenser  un  assignat  de  10  livres,  qui  était 
aussitôt  remplacé,  qu'ils  connaissaient  des 
marchands  de  la  rue  Saint-Denis,  de  bien 
braves  gens,  à  leur  dire,  qui  ne  regar- 
daient pas  à  un  assignat  de  100  livres  pour 
faire  boire  le  pauvre;  i»  à  l'Assemblée  gé- 
nérale de  la  section  du  Temple,  il  ne  s'est 
présenté  hier  que  .'iO  et  quelques  citoyens 
pour  participer  à  l'indemnité  que  la  loi 
accorde  à  ceux  qui  viendront  aux  séances, 
les  dimanches  et  jeudis. 

12  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  3688'. 

1286.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que  :  1°  le  pain,  quoi- 
que assez  commun,  est  toujours  un  pré- 
texte de  troubles  pour  les  malveillants, 
les  portes  de  certains  boulangers  sont  en- 
core assiégées  par  un  grand  nombre  de 
femmes  qui,  par  leurs  discours  insidieux, 
fomentent  de  nouveaux  troubles;  2"  dans 
les  rassemblements  ou  groupes  sur  les 
places  publiques  ou  dans  les  cafés,  il  n'est 
question  que  du  prix  excessif  de  toutes  les 
denrées,  des  accaparements  de  sucres  et  de 
cafés,  de  la  vente  forcée  de  ces  objets,  et 
des  succès  du  général  Houchard  sur  les 
Anglais;  3»  le  décret  de  la  Convention 
relatif  à  la  tenue  des  séances  des  sections 
a  excité  des  réclamations  à  la  section  des 
Piques  ;  les  Jacobins  ont  été  accusés  d'a- 
voir provoqué  ce  décret  et  d'exercer  la 
toute  puissance  dans  Paris,  mais  l'auteur 
de  cette  absurde  dénonciation  a  été  hué  et 
obligé  de  quitter  la  tribune  sous  l'impro- 
bation  générale,  on  allait  le  cha.sser,  s'il 
ne  s'était  à  l'instant  même  fait  recon- 
naître à  la  section,  il  se  nomme  Bertholef, 
attaché  à  la  fabrication  des  assignats. 

12  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 


388  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1287.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants :  1°  Le  pain  est  abondant,  malgré 
cela,  l'attroupement  est  le  même  chez  les 
boulangers,  qui  font  le  pain  d'une  qua- 
lité plus  blanche  ;  le  matin  même,  plu- 
sieurs femmes  ont  été  fustigées  chez  un 
boulanger,  près  des  Messageries,  rue  Mont- 
martre; 2°  un  certain  Ricliard,  maison  du 
passage  Beaufort,  près  de  la  rue  Quincam- 
poix,  fait  un  commerce  de  contrats  d'as- 
signats et  d'argent  avec  les  aristocrates, 
qui  se  réunissent  au  café  Lamiral,  rue 
des  Petits-Champs,  n"  31,  et  y  tiennent 
des  conversations  inciviques,  interrompues 
dès  qu'entre  un  étranger  ;  3°  si  le  général 
Kellermann  est  destitué  du  commande- 
ment de  l'armée  des  Alpes,  les  aristo- 
crates, Brissolins  et  modérés,  vont  taire 
leur  morgue,  et  son  remplacement  par 
Doppet,  colonel  des  Allobroges,  amènerait 
un  grand  changement  en  faveur  de  la 
République,  parce  que  celui-ci,  quoique 
ci-devant  médecin,  n'en  est  pas  moins  un 
chaud  républicain  ;  4»  le  désarmement  des 
Parisiens,  à  l'effet  d'armer  la  jeunesse  en 
réquisition  pour  l'armée  révolutionnaire, 
est  à  redouter,  en  raison  du  patriotisme 
très  douteux  chez  tous  les  marchands  et 
clercs  de  procureurs. 

12  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1288.  —  Rapport  de  l'observateur  Sou- 
let  :  1°  dénonçant  le  nommé  Dabelua,  se- 
crétaire de  l'ambassadeur  d'Espagne,  de- 
meurant hôtel  de  Beauvais,  rue  des  Vieux- 
Augustins ,  comme  couchant  toutes  les 
nuits  chez  une  femme,  hôtel  de  Varsovie, 
rue  des  Bons-Enfants,  dans  un  petit  entre- 
sol, de  même  un  autre  particulier,  domi- 
cilié rue  Neuve-de-l'Egalité,  au  coin  de  la 
rue  Poissonnière,  qui  s'est  engagé  dans 
les  dragons  de  la  République,  mais  n'est 
jamais  parti,  quoique  ayant  reçu  tout  le 
fourniment,  l'un  des  payeurs  de  l'armée 
des  Alpes,  Lacroix  ou  Sainte-Croix,  aris- 
tocrate fieffé,  dénoncé  au  général  Car- 
teaux;  2»  constatant  que  des  femmes  se 
sont  battues  devantla  ported'un  boulanger, 
rue  Saint-Jacques;  3°  signalant  laprésence, 
à  Paris,  du  nommé  Saint  Charles,  agent 


secret  et  âme  damnée  de  l'ex-ministre 
Lebrun,  qui  vient  d'être  destitué  de  sa 
place  d'adjudant  général  de  l'armée  des 
Alpes  par  les  représentants  et  sollicite  un 
emploi  dans  la  diplomatie  ;  4°  faisant  con- 
naître, au  n"  148  de  la  Maison  de  l'Egalité, 
l'existence  d'un  club  de  contre-révolution- 
naires, que  fréquentaientDumouriez,Miac- 
zynski,  Saint-Georges,  et  qui  est  toujours  le 
rendez-vous  d'une  foule  d'aristocrates  ;  il 
s'y  trouvait  une  correspondance  secrète 
avec  d'autres  papiers  apportés  du  château 
des  Tuileries,  qui  fut  enlevée  et  portée  ail- 
leurs. L'un  des  chefs  de  ce  repaire  est  un 
nommé  Petit,  fournisseur  des  vivres  pour 
les  armées,  demeurant  rue  Saiiit-Honoré. 
De  temps  en  temps,  ces  conspirateurs  se 
réunissent,  bien  avant  dans  la  nuit,  tantôt 
à  la  campagne,  tantôt  dans  l'un  des  fau- 
bourg de  Paris,  et  tous  les  matins.  Mai- 
son Egalité.  Les  hardes  de  Miaczynski 
étaient  dans  cet  appaftement  peu  de  jours 
avant  son  exécution,  il  est  à  présumer  que 
c'est  là  que  se  distribuaient  l'or  de  Pitt  et 
les  rôles  qu'on  fait  jouer  aux  personnages 
soudoyés.  Les  gens  de  la  police,  n'étant 
pas  tous  très  sûrs,  ne  peuvent  être  char- 
gés indistinctement  de  la  poursuite  de 
cette  affaire. 

12  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  36883. 

1289.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
déclarant  :  1°  que,  d'après  l'assertion  du 
citoyen  Vidal,  docteur  en  médecine,  rue 
desFossés-Saint-Germain-des-Prés,  le  Con- 
seil de  santé  de  la  rue  Grange- Batelière 
aurait  vendu  pour  IbO.OOO  livres  la  place 
d'apothicaire  en  chef  de  l'armée  du  Nord  ; 
que,  la  nuit  dernière,  fut  arrêté,  près 
de  la  Convention  nationale,  un  jeune 
homme  déguisé  en  femme,  qui  fut  relâché 
par  un  officier  du  poste  (que  l'on  croit 
être  de  la  section  du  Panthéon-Français) 
sous  prétexte  qu'il  avait  voulu  faire  une 
farce  ;  2°  dénonçant  trois  prêtres  inser- 
mentés, à  Thiais,  qui,  tous  les  dimanches, 
viennent  dire  leurs  messes  dans  des  pen- 
sions de  Picpus,  tenues  par  Lottin  et  Va- 
trin,  et  entretiennent  une  correspondance 
avec  les  citoyennes  Lebeau ,  anciennes 
institutrices,  qui  continuent  à  enseigner  et 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


389 


à  avoir  des  pensionnaires,  quoique  ayant 
refusé  le  serment  en  1790;  ces  prêtres 
sont  connus  pour  excellents  aristocrates 
et  par  leur  langage  incivique. 

12  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1290.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, sur  la  dénonciation  faite  par  le 
Comité  de  la  section  Poissonnière,  char- 
geant le  Commandant  général  de  la  garde 
nationale  de  Paris  de  surveiller,  de  dissi- 
per ou  de  faire  enlever  les  hommes  qui 
forment  un  rassemblement  à  Verrières, 
au-dessus  de  Sceaux,  de  faire  saisir  tous 
les  papiers  de  ces  suspects  à  leurs  domi- 
ciles et  d'en  rendre  compte  au  Comité. 

12  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*n  286. 

1291.  —Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, autorisant  spécialement  le  Comité 
de  salut  public  du  district  de  Versailles  à 
faire  mettre  en  état  d'arrestation  les  ci- 
toyens suspects  de  la  ville  de  Saint-Ger- 
main-en-Laye,  à  leurs  domiciles,  et  à  faire 
transporter  au  lieu  de  leurs  séances  les 
papiers  suspects  qu'ils  pourront  trouver 
chez  les  personnes  arrêtées. 

12  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des   arrêtés  généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*il  286. 

1292.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1»  à  la 
suite  de  la  venue  des  femmes  de  la  sec- 
tion des  Invalides  pour  obtenir  la  distri- 
bution d'ouvrage  dans  leur  section,  char- 
geant le  citoyen  Guignes  de  se  rendre  chez 
le  ministre  de  la  guerre  pour  lui  demander 
quelles  sont  les  mesures  qu'il  a  prises  afin 
de  faire  distribuer  l'ouvrage  dans  chaque 
section  ;  2"  autorisant  par  écrit  les  admi- 
nistrateurs des  Postes,  en  raison  de  la 
suspension  de  la  Commission  des  Postes, 
à  donner  un  libre  cours  à  tous  les  jour- 
naux et  lettres;  3°  convoquant  le  sieur 
Perler,  de  Chaillot,  afin  de  savoir  s'il  est 
question  d'interrompre  le  cours  et  la 
circulation  de  ses  eaux;  4°  constatant  la 
remise  entre  les  mains  du    sieur  Harny, 


trésorier    du    Comité,    par    les   citoyens 
Chéry  et  Moissard,  de  la  somme  de  lu,000 
livres,  par    eux    reçue    du    sieur  Baron, 
payeur    des    dépenses   du   Déparlement, 
pour  être  ladite  somme  employée  aux  dé- 
penses   du    Comité    de    salut    public  du 
Déparlement;  S»  décidant  que  les  sections 
seront  invitées  à  faire  visiter  par  le  chi- 
rurgien-major de  chaque  section  les  mili- 
taires prétendus  blessés,  à  l'efTet  de  cons- 
tater si  la  blessure  est  grave  et  dispense  le 
blessé   de   rejoindre;  6"  décidant  que  le 
ministre  de  la  guerre  sera  invité  à  nommer 
deux  ou  trois  chirurgiens  expérimentés  et 
fidèles,  qui  visiteront,  deux  ou  trois  fois 
par  semaine,  les  hôpitaux  militaires,  tant 
de  Saint-Denis  que  de  Paris,  pour  cons- 
tater l'état  des  militaires  malades  et  afin 
de  couper   court  aux  abus;  7°  arrêtant 
qu'il  sera  écrit  à  la  commune  d'Asnières, 
dénoncée  comme  conservant  encore  des 
marques   de  féodalité,  de  les  faire    dis- 
paraître   sur-le-champ  ;    à    celle    de  La 
Villette  de  supprimer   sur-le-champ    les 
marques    de  royauté    qui  subsistent  en- 
core sur  la  croix  qui  se  porte  aux  enter- 
rements et  sur  d'autres  ornements  d'église  ; 
à  celle  de  Clamart,  composée  de  fermiers, 
tous  de  la  même  famille,  pour  lui  rappe- 
ler le  décret  qui  exige  que  la  municipalité 
ne  soit  pas  composée    de    citoyens   tous 
parents  ;  8°  décidant  qu'il  sera  envoyé  aux 
Comités  de  surveillance  des  sections  une 
circulaire  pour  les  inviter  à  exercer  leur 
surveillance  sur    les    attroupements    de 
femmes  aux  portes  des   boulangers  et  à 
envoyer  les  plus  entêtées  à  la  maison  de 
Sainte-Pélagie  ;  9°  arrêtant  qu'il  sera  écrit 
au  ministre  de  la  justice  pour  l'aviser  des 
plaintes  que  font  les  communes  de  ce  que 
les  lois  ne  leur  parviennent  pas,  et  que  la 
plupart  n'ont  pas  encore  reçu  la  loi  sur 
les  accaparements,  et  aucune  celle  sur  le 
maximum;  10»  décidant  qu'il  sera  écrit  au 
ministre  de  l'intérieur  pour  lui  transmettre 
les  plaintes  de  plusieurs  communes  des 
environs  de  Paris  au  sujet  de  la  non  appli- 
cation, aux  Halles  de  Paris,  de  la  loi  sur 
le  maocimum,  et  pour  l'inviter  à  remédier 
à  cet  abus,  et  qu'il  en  sera  encore  écrit  au 
môme  ministre  pour  lui  rappeler  la  loi  qui 
l'oblige  à  approvisionner  Paris  et  leDépar- 


390  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


tement  comme  place  de  guerre;  H°  déci- 
dant de  présenter  une  pétition  au  nom 
des  Comités  de  salut  public  des  communes 
et  des  sections  pour  solliciter  un  décret  qui 
rapporte  celui  des  cautionnements,  de  sorte 
que  ceux  qui  ne  pourront  pas  sous-louer 
des  terres  seront  cautionnés  par  la  Na- 
tion, les  communes  et  cantons,  et  que  les 
patriotes   auront  leur  tête   pour  caution  ; 
12°  constatant  que  le  citoyen  Remy,  de- 
meurant rue  de  La  Rochefoucault,  n»19, 
mandé  au  Comité,  y  est  venu  et  a  promis 
de  donner  tous  les  renseignements  pos- 
sibles et  précis  au  sujet  du  général  Tuncq, 
qui  prouveront  sa  vie  scélérate  et  crimi- 
nelle; 13°  annonçant  qu'il  a  été  écrit  au 
citoyen  Beffrby,  connu   sous  le  nom   du 
Cousin  Jacques,  que  l'indisposition    d'un 
des  membres  du  Comité  chargé  d'exami- 
ner  sa   brochure   intitulée  :    ConstitiUion 
dans  la  Lune,  arrêtée  par  la  Commission 
des  postes,  est  cause  qu'aucune  décision 
n'a  encore  été   prise,  mais  qu'un  exem- 
plaire sera  remis  à  un  autre  commissaire, 
chargé  d'en  rendre  compte  lundi;  14°  dé- 
clarant que  la  citoyenne   Bâche,    femme 
"  d'un  capitaine  de  compagnie   franche,  de- 
meurant rue  Etienne,  sera  invitée  à  four- 
nir des  renseignements  sur  le  fils  du  gé-, 
néral  Lagenetière,  soupçonné  d'avoir  passé 
aux   Espagnols,    et    qui   serait   à  Paris; 
15°  décidant  qu'à  l'avenir  le  président  et 
le  secrétaire  seuls  signeront  les  lettres  et 
extraits  conformes. 

12  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  de  Paris,  A.N., 
I5B^  81*  (anc«  013'*  20),  fol.  296-301. 

1293.  —  Extrait  de  l'ordre  du  Jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  d'après  lequel  il  n'y 
aura  pas  d'exercice  général  des  canon- 
niers,  dimanche  prochain,  et  le  Comman- 
dant général  renouvelle  aux  capitaines  des 
canonniers  qu'ils  sont  responsables  des 
effets  des  canonniers  qui  quittent  le  corps; 
il  se  déclaré  très  satisfait  du  service,  qui 
est  fait  avec  beaucoup  d'exactitude,  et  en 
demande  la  continuation  avec  les  mêmes 
réserves  et  la  môme  surveillance  aux  bar- 
rières. 

Suivant  les  i-apports  de  la  force  armée, 


l'officier  commandant  le  poste  du  quai  de 
l'Ecole  observe  qu'il  manque  d'alcali  vo- 
latil et  de  tabac  dans  la  boîte  des  secours 
pour  ceux  qui  se  noient. 

13  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470,  DB^  76. 

1294.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  annonçant:  1°  que  dans  deux  guin- 
guettes qu'on  appelle  les  Deux-Moulins, 
au-dessus  des  marais  du  Faubourg  du 
Temple,  des  individus,  en  habits  de  volon- 
taires, viennent  avec  des  filles  y  faire  des 
repas  de  100  et  150  livres  et  qu'on  soup- 
çonne les  aubergistes  de  fabriquer  avec 
eux  des  assignats;  2°  que  beaucoup  de 
Flamands,  et  surtout  de  Flamandes,  sont 
à  Paris  pour  acheter  l'or  et  l'argent,  et  que 
les  Liégeois  qui  ont  accepté  la  Constitu- 
tion sont  suspectés  d'être  des  émissaires 
de  la  Prusse  pour  accaparer  également 
l'or  et  l'argent. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,F^  36883. 

1295.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,déclarant  que  :  l'ie  pain  est  toujours 
abondant,  mais  que  les  femmes  ne  cessent 
d'assiéger   les   portes  des  boulangers  et 
tiennent  des  propos  inciviques,  et  que  le 
gouvernement  préviendrait  peut-être  les 
attroupements  chez  les  boulangers,  puis- 
qu'il y  a  du  pain  toute  la  journée,  en  fai- 
sant marcher  d'autorité  les  pompes  dans 
les  rues  où  il  y  a  des  attroupements;  2° sur 
la  dénonciation  d'accaparements  de  grains 
àlaportedeChaillot.l'observateurRoubaud 
s'y  est  transporté  et  a  trouvé  simplement 
chez  un  brasseur  deux  chambres  pleines 
d'orge  pour   la  fabrication  de   la  bière  ; 
3°  les  brocanteurs  du  Palais  Egalité,  quoi- 
que pourchassés  et  ellrayés,  vont  toujours 
leur  train;  4°  les    femmes  publiques  du 
Palais-hoyal  ne  contribuent  pas  peu  par 
leur  incivisme  et  d'autres  vices  à  entretenir 
le  foyer  de  corruption  en  tous  genres  de 
ce  promenoir  public,  où  l'on  ne  déviait 
jamais  rencontrer  que  la  bienfaisance  na- 
tionale. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  a'.  N.,  F'  36883. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


391 


1296.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La-Monlagne,  annonçant  que  :  1»  le 
calme  le  plus  profond  règne  dans  Paris, 
que  les  groupes  ne  sont  plus  aussi  fré- 
quents, ni  aussi  nombreux,  que  les  portes 
des  boulangers  sont  encore  assiégées, 
quoique  le  pain  ne  manque  pas  et  qu'on 
s'en  procure  aisément  à  toute  heure  du 
jour,  et  que  ce  léger  reste  d'inquiétude 
ne  peut  fitre  attribué  qu'aux  manœuvres 
perfides  des  malintentionnés,  qui  ne  s'ac- 
commodent point  de  la  tranquillité  du 
peuple;  2°  Leclerc,  de  Lyon,  suit  toujours 
le  système  de  diffamation  qu'il  a  adopté 
contre  la  Convention  ;  cet  écrivain  s'est 
rallié  aux  aristocrates,  dont  il  se  vantait 
jadis  d'être  la  terreur;  on  s'arrache  son 
journal  et  il  gagne  beaucoup  d'argent  ; 
3°  les  femmes  se  plaignent  vivement  et  du 
défaut  d'ouvrage  et  de  la  cherté  excessive 
des  denrées;  les  blanchisseuses,  surtout, 
jettent  les  hauts  cris,  le  savon  est  actuel- 
lement à  un  écu  la  livre;  4°  des  malveil- 
lants annonçaient  qu'on  avait  dressé  une 
guillotine  à  Bicêtre  et  que  déjà  plus  de 
600  personnes  avaient  été  exécutées  pen- 
dant la  nuit,  sans  forme  de  procès;  ce 
bruit  absurde  n'a  causé  aucune  sensation  ; 
S°  on  se  plaint,  depuis  quelques  jours,  de 
la  mauvaise  qualité  de  la  viande,  et  l'ob- 
servateur lui-même  fit  arrêter,  rue  de  la 
Planche-Mibray,  près  du  pont  Notre-Dame, 
une  charrette  sur  laquelle  on  transportait, 
pour  être  débité  dans  une  boucherie,  un 
bœuf  dont  la  chair  présentait  quelques 
indices  de  putréfaction  ;  6"  le  service  de 
la  garde  nationale  se  fait  avec  beaucoup 
de  négligence  et  l'on  rencontre  peu  de 
patrouilles  pendant  la  nuit;  1°  un  ouvrage 
nouveau  de  Brissot  est  sous  presse  et  va 
paraître  au  premier  jour;  c'est,  dit-on,  le 
testament  politique  de  cet  homme  dange- 
reux; le  libraire  Maret,  au  Palais-Royal, 
cour  des  Fontaines,  s'est  chargé  de  l'im- 
pression et  de  ladistribution  de  cet  ouvrage, 
dont  on  attend  sans  doute  un  grand  eU'et. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,F''  3688^ 

1297.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 


l"  Le  pain  ne  se  distribue  pas  aussi  fa- 
cilement que  de  coutume  dans  la  Chaus- 
sée-d'Antin,  la  porte  des  boulangers  est 
de  nouveau  assiégée  par  des  femmes,  qui 
ne  peuvent  avoir  que  de  mauvaises  inten- 
tions, les  boulangers  étant  suffisamment 
approvisionnés. 

2'  Dans  la  section  des  Piques,  les  Fau- 
bourgs Saint-Honoré,  Saint-Germain  et 
sur  le  boulevard  du  Temple,  il  ne  s'est 
rien  passé  de  contraire  à  l'ordre  et  à  la 
tranquillité  publique. 

3°  La  malveillance,  toujours  active, 
cherche  toujours  h  exercer  son  petit  em- 
pire dans  les  cafés,  les  groupes  et  surtout 
au  Palais  de  l'Egalité,  mais  le  peuple,  tou- 
jours en  garde  contre  ses  traits  enveni- 
més, les  repousse  avec  horreur  et  mépris. 

4°  La  cherté  de  toutes  les  denrées  et  les 
succès  militaires  occupentalternativement 
le  peuple,  il  parle  avec  enthousiasme  du 
deuxième  objet  et  avec  une  sorte  de  res- 
pect du  premier. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  36883. 

1298.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
qui  dénonce  deux  habitants  d'Ivry,  accu- 
sés de  tenir  chez  eux  des  conciliabules 
très  anticiviques  et  d'avoir  dit  qu'il  fallait 
écraser  ou  pendre  tous  ces  gueux  de  Sans- 
culottes,  propos  certifiés  par  le  sieur  Bel- 
lot,  instituteur  à  Ivry,  et  rend  compte  de 
l'Assemblée  générale  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français, qui  exclut  les  clubistes  de 
la  Sainte-Chapelle  et  de  Montaigne,  ainsi 
que  les  signataires  des  pétitions  des  8,000 
et  des  20,000  ;  on  y  a  annoncé  la  prise  de 
8,600  Hessois  avec  leur  trésor,  et  que  le 
roi  de  Prusse  demandait  la  paix  à  tout 
prix.  Le  Faubourg  Saint-Germain,  y  com- 
pris le  Luxembourg,  a  paru  à  l'observa- 
teur très  tranquille. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  3688'. 

1 299.  —  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
annonçant  qu'on  recommence  à  s'attrou- 
per devant  la  porte  des  boulangers,  et  que, 
non  loin  de  là,  il  s'assemble  des  personnes 
des  deux  sexes  qui  ameutent,  il  est  à  pré- 
sumer qu'elles  sont  soudoyées. 


392 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


On  a  battu  les  marchands  d'argent  dans 
la  Maison  de  l'Egalité. 

13  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3C88'. 

1300.  —  Délibération  duComilé  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  sur 
la  dénonciation  de  divers  faits  suspects, 
par  quatre  marchands  d'urmes,  à  Vitry- 
sur-Seine,  notamment  de  la  vente,  par  la 
municipalité,  de  l'argenterie  de  l'église, 
sans  en  rendre  aucun  compte,  chargeant 
les  citoyens  Chéry  et  Dedouvres  de  se 
rendre  à  l'instant  à  Vilry  pour  y  faire, 
dans  toutes  les  maisons  qui  leur  paraî- 
tront suspectes,  les  perquisitions  et  ar- 
restations nécessaires ,  en  s'adjoignant 
20  hommes  de  la  force  armée  de  Vitry,  et 
invitant  la  municipalité  à  convoquer,  le 
lendemain  matin  à  10  heures,  l'Assemblée 
générale  de  la  commune,  à  l'effet  de  rece- 
voir les  instructions  fraternelles  des  mem- 
bres du  Comité  (jui  y  seront  envoyés  ; 
2°  transmettant  au  Comité  de  salut  pu- 
blic de  la  Convention  une  dénonciation 
du  citoyen  Picard,  conducteur  des  dili- 
gences venant  d'Angers,  d'après  laquelle 
les.  généiaux  ne  font  pas  leur  devoir,  s'a- 
musent avec  des  femmes  et  boivent  du 
malin  au  soir;  3°  annonçant  qu'il  a  été 
écrit  au  ministre  de  l'intérieur  pour  l'avi- 
ser que  plusieurs  communes  des  environs 
de  Paris  se  plaignent  de  ce  que  la  loi  sur 
le  maximum  est  publiquement  violée  à  la 
Halle  de  Paris,  et  pour  le  prier  de  prendre 
les  mesures  nécessaires  à  l'effet  d'empê- 
cher un  pareil  abus;  4°  déclarant  qu'il  a 
été  écrit  aux  Comités  de  surveillance  des 
sections  pour  leur  recommander  de  sur- 
veiller les  attroupements  qui  peuvent  en- 
core se  produire  à  la  porte  des  boulangers 
et  d'envoyer  les  femmes  les  plus  obstinées 
à  Sainte-Pélagie  pour  une  quinzaine;  qu'il 
a  été  de  même  écrit  au  maire  et  au  pro- 
cureur de  la  commune  de  Colombe  pour 
les  convoquer  avec  le  boulanger  de  cette 
commune  au  Comité,  qu'il  a  été  égale 
ment  écrit  aux  maire  et  ofliciers  munici- 
paux de  Cliimart  pour  les  convoquer  à 
l'effet  de  savoir  s'il  est  vrai  que  le  pain  s'y 
vend  30  sols  les  4  livres;  aux  communes 
d'Asuières  et   de  La  Villetle   pour   faire 


disparaître  le  plus  promptement  possible 
les  marques  de  féodalité,  notamment  sur 
la  croix  des  enterrements  et  les  objets  du 
culte,  couverts  de  Heurs  de  lys  ;  5»  annon- 
çant que  le  citoyen  Perier,  mandé  au 
Comité  à  l'effet  de  savoir  s'il  est  instruit 
qu'il  y  ait  un  projet  d'interrompre  la  cir- 
culation des  eaux  de  Paris,  est  venu  et  a 
dit  qu'il  pensait  que  le  Département  avait 
pris  un  arrêté  à  ce  sujet,  et  a  promis  au 
Comité  de  lui  faire  passer  un  petit  mé- 
moire relativement  à  l'utilité  et  à  la  né- 
cessité de  conserver  cet  établissement, 
ainsi  que  d'autres  notes  sur  les  farines; 
6°  deux  membres  du  Comité  de  surveil- 
lance de  la  commune  de  Sèvres  étant  ve- 
nus demander  au  Comité  de  les  instruire 
sur  la  marche  à  suivre  relativement  aux 
gens  suspects,  le  Comité  a  satisfait  à  leur 
empressement  à  s'instruire  pour  pouvoir 
concourir  de  leur  mieux  à  servir  la  Répu- 
blique. 

13  septembre  1793,  malin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Iléfiartcment  de  Paris,  A.  iV., 
BB3  81*  (anc'  OB'!*  20),  fol.  301-304. 

1301.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris:  1"  don- 
nant pouvoir  aux  citoyensHardy  et  Génois 
de  se  rendre,  le  lendemain,  à  Vitry  pour 
converser  fraternellement  avec  les  habi- 
tants de  cette  commune,  prendre  connais- 
sance des  abus  qui  pourraient  y  régner  et 
donner  les  avis  qu'ils  jugeraient  utiles  au 
bien  de  la  République;  2°  envoyant  aux 
Madelonnettes  le  citoyen  Teissier,  négo- 
ciant, rue  Croix-des-PelitsChamps,  n°  37, 
soupçonné  de  correspondre  avec  un  émi- 
gré et  de  lui  faire  passer  de  l'argent; 
3°  convoquant  le  sieur  Buisson,  menui- 
sier, rue  ci-devant  d'Artois,  qui  avait 
trouvé  sur  le  Pont-Neuf  une  carte  parais- 
sant très  mystérieuse,  chargée  d'un  cachet 
portant  quatre  ancres,  une  croix  et  une 
couronne;  4*  recevant  la  déclaration  de 
la  citoyeime  Bâche  au  sujet  du  citoyen 
Lîigenetière  fils,  dont  elle  ignore  le  do- 
micile, mais  qu'elle  a  rencontré  aux  Tui- 
leries; 5»  donnant  pouvoir  aux  citoyens 
Pelitpas  et  Bruiiet,  membres  du  Gùniitc 
de  la  Halle  au  Blé,  de  faire  perquisition 
en  la  maison  du  Séjour  d'Hyyie,  apparie- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


393 


liant  au  citoyen  Sédillot,  médecin,  et 
d'examiner  les  papiers  du  citoyen  Viel- 
castel,  prévenu  d'émigialion  et  d'être 
muni  de  faux  certificats  de  résidence  ; 
6»  portant  qu'il  a  été  écrit  aux  48  sections 
et  aux  communes  pour  les  avertir  que 
l'on  voit  journellement  se  promener  dans 
Paris  des  militaii-es  qui,  sous  prétexte 
d'être  estropiés,  ne  rejoignent  pas  leurs 
drapeaux,  et  pour  les  inviter  à  les  faire 
arrêler,  sans  tenir  compte  des  certificals 
de  chirurgiens,  pour  la  plupart  mendiés 
ou  faux,  et  les  faire  visiter  par  les  cliirur- 
piens  majors  de  leurs  sections,  qui  attes- 
teront la  réalité  de  leurs  blessures;  7°  re- 
cevant le  compte  rendu  de  la  mission 
confiée  au  sieur  Franchet  par  le  Comité 
de  sûreté  générale,  à  l'effet  de  visiter  le 
château  d'Ecouen,  signalé  comme  renfer- 
mant un  magasin  assez  considérable  de 
grains,  d'après  lequel  il  n'a  constaté  aucun 
accaparement  et  a  trouvé  12,700  livres  de 
grains,  reste  de  plus  grande  quantité. 

13  septembre  V7'J3,  soir. 
Extrait  du  registre  des  ilélibéralions  (lu  Comité 
de  surveilhince  du  Oéparlemeni  de  Pans,  A.N., 
BB»  81A  (anc'  I3B'*  -10),  fol.  301-306. 

1302.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  est  an- 
noncé le  départ  de  deux  convois  d'artille- 
rie, l'un  pour  Gravelines,  l'autre  pour 
Douai. 

Le  Commandant  général  const.ile  que 
le  service  s'est  encore  très  bien  fait,  cette 
nuit,  et  invile  ses  frères  d'armes  à  conser- 
ver la  même  vigilance  et  surveillance  aux 
barrières  pour  empêcher  la  sortie  du  pain 
et  des  farines.  Des  patrouilles  fréquentes 
empêcheront  tout  attroupement  à  la  porte 
des  boulangers,  à  la  falirication  des  assi- 
gnats, près  de  tous  les  établissements  na- 
tionaux, et  surveilleront  les  malveillants 
payés  par  les  puissauces  coalisées  contre 
notre  sainte  Liberté. 

Les  réserves  seront  toujours  de  cent 
hommes. 

14  septembre  1793. 

Exlrait<  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  I  Etat-majiir  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  U70,  BB3  7G. 

1303.  —  Lettre  de  l'observateur  Per- 
rière au  ministre  de  l'intérieur,  déclarant 


que  le  mauvais  étal  de  sa  santé  ne  lui  per- 
met pas  de  se  conformer  aux  exigences  du 
citoyen  Franqueville,  qui  reçoit  chez  lui, 
tous  les  matins,  à  7  heures,  les  comptes 
des  commissaires  observateurs  et  qu'il  a 
l'habitude  de  consacrer  un  jour  à  l'obser- 
vation des  faits,  et  un  autre  jour  à  leur 
rédaction  ;  dans  ces  conditions,  il  croit, 
et  c'est  l'opinion  du  citoyen  Franqueville, 
qu'il  remplirait  bien  plus  utilement  sa 
mission  en  province  qu'à  Paris,  et  se  met 
aux  ordres  du  ministre. 

Perrière  fait  suivre  cette  lettre  de  son 
rapport  habituel. 

La  nouvelle  des  heureux  succès  rem- 
portés dans  le  Nord  donne  au  peuple  un 
nouveau  courage,  il  exprime  dans  les 
groupes  ses  joies  et  ses  espérances;  les 
aristocrates  se  réjouissent  plus  haut  que 
les  bons  citoyens  eux-mêmes  ;  ces  adroits 
reptiles,  fidèles  à  leur  plan  de  destruction 
et  de  haine  contre  les  patriotes,  siiisissent 
toutes  les  occasions  de  se  venger  de  leur 
patriotisme  et  cherchent  tous  les  moyens 
de  les  rendre  suspects.  On  ne  saurait  trop 
surveiller  l'adroite  intrigue  de  ces  gens-là, 
si  l'on  n'y  prend  garde,  le  patriotisme  lui- 
même  sera  dénoncé  et  immolé  par  l'aris- 
tocratie. 

On  répand  avec  éclat  dans  le  public 
une  grande  conspiration  de  Marie-Antoi- 
nette, où  tous  ceux  qui  l'environnent  sont 
accusés  d'avoir  favorisé  sa  correspondance 
avec  les  ennemis  du  dedans  et  du  dehors. 
Michonis,  l'administrateur  de  Police,  s'est 
chargé  pour  elle  d'un  bouquet,  qui  ren- 
fermait un  billet  portant  à  peu  près  ces 
mots  :  «  Soyez  tranquille,  j'ai  de  l'argent 
et  des  hommes  tout  prêts.  »  Les  citoyens 
paraissent  indignés  de  ce  nouveau  com- 
plot, et  le  moment  est  venu  de  presser  le 
jugement  de  celte  reine  orgueilleuse  et 
éternellement  conspiratrice,  qui  ne  cesse 
de  mettre  sa  tête  en  balance  avec  celle  de 
tous  les  Français. 

Dans  un  quartier  rempli  d'aristocrates, 
autrefois  le  quartier  de  la  robe,  on  pro- 
teste contre  le  décret  qui  défend  la  vente 
des  contrats,  qu'on  affecte  de  considérer 
comme  une  banqueroute  indirecte. 

La  difficulté  d'avoir  du  pain  recom- 
mence chez  beaucoup  de  boulangers,  et  il 


CHAPITRE  I«'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


n'est  même  pas  possible  aux  patrouilles 
les  plus  résolues  de  saisir  toutes  les  per- 
sonnes arrêtées  à  la  porte  de  ces  derniers  ! 
Perrière  cite  l'exemple  d'une  femme  qui» 
ayant  trouvé  vides  les  boutiques  de  3  ou 
4  boulangers,  est  venue  se  planter  à  la 
porte  d'un  autre  qui  venait  de  mettre  au 
four,  et  fut  bientôt  suivie  d'une  foule  nom- 
breuse, on  voulut  l'arrêter,  elle  raconta  ce 
qu'elle  avait  fait,  le  pain  fut  distribué,  et 
plusieurs  personnes  ne  purent  en  avoir; 
s'il  y  a  une  disette,  au  moins  en  apparence, 
c'est  que  plus  d'un  citoyen  prend  au  delà 
de  sa  provision  ordinaire. 

Perrière  dit  à  ce  sujet  :  «  C'est  quand  An- 
toinette conspire  et  que  les  citoyens  pré- 
posés à  sa  garde  se  laissent  corrompre, 
c'est  quand  les  traîtres  livrent  à  l'Anglais 
un  port  important,  quand  le  fer  de  l'en- 
nemi ne  peut  rien  contre  la  France,  son 
ordoity  circuler  pour  augmenter  le  nombre 
des  ennemis  intérieurs,  pour  corrompre 
les  magistrats  et  une  partie  du  peuple 
lui-même.  )> 

Perrière  dénonce  une  famille  entière 
d'aristocrates  fieffés,  tous  employés  avec 
leurs  domestiques  dans  l'artillerie  ou  les 
vivres,  du  nom  de  Biocbe,  leur  chef  de- 
meure rue  Saint-André-des-Arts.  Il  signale 
au  ministre  les  propos  contrerévolution- 
naires  qu'il  a  entendus  dans  ses  bureaux, 
on  y  parlait  avec  haine  de  la  Convention 
comme  n'ayant  fait  que  du  mal,  on  repré- 
sentait Robespierre  comme  un  ambitieux 
et  un  homme  avide,  qui  ne  cherche  qu'à 
dominer  et  à  s'enrichir;  dans  la  discussion 
engagée  à  ce  sujet,  Perrière  avait  beau 
déclarer  que  c'était  l'intérêt  de  la  France 
de  maintenir  la  Convention,  que,  si  elle  se 
retirait,  elle  provoquerait  des  propos  et  des 
soupçons  injurieux,  comme  de  se  mettre 
à  l'abri  de  l'orage  après  l'avoir  attiré,  on 
lui  répondait  imperturbablement  que  c'é- 
tait la  Convention  qui  avait  fuit  tout  le  mal, 
qu'il  fallait  la  chasser.  Ces  mêmes  hommes 
réclamaient  une  augmentation  de  récom- 
penses pour  les  services  qu'ils  avaient 
rendus  à  la  patrie.  D'après  leur  conversa- 
tion, Perrière  estime  que  ces  individus 
n'avaient  servi  la  patrie  que  par  circons- 
tance et  ne  devaien ta  l'avenir  être  employés 
qu'avec  la  plus  grande  circonspection. 


Perrière  dit  avoir  parcouru  plusieurs 
ateliers  dans  le  ^Faubourg  Saint-Marceau, 
et  constate  que  les  efforts  des  aristocrates 
de  tous  genres  sont  vains,  car  le  peuple 
aime  bien  sincèrement  la  Révolution,  il 
l'aime  avec  autant  d'ardeur  que  de  cons- 
tance, et  Perrière  ajoute  que  c'était  une 
véritable  jouissance  pour  un  cœur  patriote 
de  voir  l'amour  du  travail  et  celui  de  la 
patrie  réunis. 

14  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  A'.,  F'"  III,  Seine,  27. 
Ed.  Ad.  Schmidt,  Tableaux  de  la  Révolution 
française,  t.  II,  p.   116. 

1304. —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  i°  déci- 
dant, après  la  visite  des  papiers  du  citoyen 
Vielcastel  et  l'examen  des  certificats  de 
résidence  à  lui  délivrés  par  la  commune 
de  Boulogne-sur-Mer,  suspectés  de  faux, 
son  arrestation  aux  Madelonneltes;  2°  re- 
cevant le  compte  rendu  de  la  mission  des 
citoyens  Chéry  et  Dedouvres,  envoyés  à 
Vitry,  lesquels  déclarent  que  le  ci-devant 
prince  de  Salm  s'est  enfui  peu  avant  leur 
arrivée  et  qu'ils  ont  saisi  trois  lettres  en 
allemand,  de  même  chez  le  sieur  Petilval, 
au  château  de  Vitry,  deux  chevaux  de  luxe 
qu'il  cherchait  à  soustraire  à  laRépublique; 
3°  décidant  qu'il  sera  écrit  à  la  Conven- 
tion pour  l'inviter  à  décréter  la  défense  à 
toute  autorité  constituée  de  retarder  les 
commissaires  aux  accaparements  dans 
leurs  opérations;  4»  sur  la  dénonciation, 
par  la  Société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité  séante  aux  Jacobins,  de  l'exis- 
tence dans  la  maison  des  Chartreux,  rue 
d'Enfer,  de  farines  cachées  dans  des  ton- 
neaux et  destinées  aux  ennemis,  autori- 
sant les  citoyens  Franchet  et  Lécrivain  à 
s'y  transporter  et  à  y  faire  visite  partout 
où  ils  jugeront  nécessaire,  les  autori.sant 
également  à  se  transporter  chez  le  citoyen 
Duchemin,  secrétaire  du  ci-devant  prince 
de  Condé,  à  Montrouge,  à  visiter  ses  pa- 
piers et  à  procéder  à  l'arrestalion  de  Guil- 
laume, ci-devant  notaire  et  député  à  l'As- 
semblée nationale,  dans  le  cas  où  ils  le 
trouveraient  chez  Duchemin  ;  S"  mandant 
au  Comité  le  citoyen  Saint-Venant,  com- 
missaire de  police  de  la  section  de  la  Halle- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


395 


au-Blé,  ainsi  qu'un  membre  de  chacHii 
des  Comités  civil  et  révolutionnaire  de 
cette  section,  pour  instruire  le  Comité  des 
motifs  qui  ont  pu  les  déterminer  à  lever 
les  scellés  apposés  chez  le  citoyen  Bruyère, 
rue  Saint-Honoré,  par  ordre  du  Comité  de 
salut  public  du  Département. 

14  septembre  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  déliljé rations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  JV., 
BB'  81^-  (anc'  BB'*  20),  fol.  307-309. 

1305. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant le  citoyen  Chcry  de  se  transporter 
chez  le  citoyen  Flotard,  chirurgien-major, 
demeurant  rue  Neuve-Saint-François,  hô- 
lel  des  Envoyés,  n"  152,  pour  y  visiter  ses 
papiers,  et  de  l'amener  au  Comité  ;  2' char- 
geant le  citoyen  Fournerot  de  se  transpor- 
ter chez  le  sieur  Beaumarin,  capitaine,  rue 
des  Blancs-Manteaux,  pour  l'inspection  de 
ses  papiers,  et  de  l'amener  au  Comité  avec 
ceux  qui  paraîtront  suspects;  3°  informant 
le  ministre  de  la  guerre  que  les  officiers 
de  santé,  ayant  leur  bureau  rue  Grange- 
Batelière,  à  la  ci-devant  caserne  des  Suisses, 
délivrent  des  certificats  à  des  volontaires 
qui  prélexlent  des  maladies  imaginaires, 
avec  la  protection  du  commis  Sijas,  et  in- 
vitant le  ministre  à  faire  surveiller  ces 
officiers  de  santé  et  à  faire  visiter  de  nou- 
veau les  militaires  munis  de  certifiéats 
par  des  chirurgiens  patriotes;  4°  requé- 
rant le  commissaire  de  police  de  la  sec- 
tion de  la  Halle-au-Blé  de  s'assurer  de  la 
personne  du  citoyen  Bruyère,  et,  consta- 
tant que,  le  frère  de  Bruyère  ayant  dé- 
claré qu'il  avait  des  payements  à  effec- 
tuer, le  commissaire  Saint-Venant  s'est 
permis,  sans  en  prévenir  le  Comilé,  d'ex- 
traire de  la  caisse  du  sieur  Bruyère  une 
somme  de  45,000  livres,  qu'il  a  remise 
entre  les  mains  de  son  frère  ;  en  raison  de 
ce  délit  et  de  la  conduite  antérieure  du 
citoyen  Saint-Venant,  contre  lequel  il  y  a 
des  dénonciations  très  graves  à  sa  section, 
décidant  que  le  Comilé  de  salut  public  de 
la  Convention  sera  invité  à  donner  l'ordre 
de  mellre  en  état  d'arrestation  ledit  Saint- 
Venant,  et  de  faire  examiner  sa  conduite, 
qui  ne  peut  être  que  suspecte,  puisqu'il  a 


sollicité  un  ordre  étranger  pour  lever  les 
scellés  et  qu'on  doit  croire  qu'il  avait  un 
intérêt  particulier  à  le  faire,  afin  de  sous- 
traire des  papiers  importants;  5°  consta- 
tant, d'après  le  rapport  des  citoyens  Fran- 
chet  et  Lécrivain,  chargés  d'arrêter,  à 
Montrouge,  le  sieur  Guillaume,  ex-consti- 
tuant, que  ce  particulier  a  réussi  à  s'é- 
chapper, et,  dans  le  cas  où  il  serait  revenu 
à  Paris,  donnant  mandat  au  citoyen  Guigues 
de  se  transporter  à  son  domicile,  rue  de 
Bucy,  n"  33;  la  femme  dudit  Guillaume 
ayant  été  ramenée  à  Paris  par  le  citoyen 
Franchet. 

14  septembre  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81A  (anc'  BB"  20),  fol.  310-313. 

1306.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Ilarivel,  donnant  les  indications  suivantes  : 

1°  La  malveillance  a  réussi  à  persuader 
au  peuple  que  le  pain  manque,  de  sorte 
qu'il  se  porte  de  nouveau  en  foule  à  la 
porte  des  boulangers,  où  l'on  tient  sou- 
vent des  propos  inciviques.  -. 

2°  11  s'est  fait,  rue  des  Mathurins,  Chaus- 
sée-d'Antin,  une  vente  à  bas  prix  de  vins 
qui  n'avaient  point  été  déclarés,  vente  qui 
a  attiré  un  concours  considérable,  mais 
sans  troubler  la  tranquillité  publique. 

3»  Il  y  a  eu  dans  le  Faubourg  Saint-Ger- 
main une  petite  rixe  à  propos  des  cocar- 
des, les  femmes  du  quartier  s'opposant 
au  passage  de  toutes  celles  qui  n'en  por- 
taient pas,  les  poissardes  ont  étrillé  les 
opposantes  et  leur  ont  promis  le  même 
traitement  pour  le  lendemain. 

4°  Dans  les  groupes  et  lieux  publics,  on 
ne  s'est  occupé  que  de  choses  indifférentes 
à  la  Révolution. 

5°  On  rencontre  encore  au  Palais  d'Ega- 
lité quelques  marchands  d'argent,  mais 
beaucoup  plus  réservés  que  de  coutume. 

14  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688». 

1307.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  Le  pain  est  abondant  chez  tous  les 
boulangers,  et,  malgré  la  défense,  on 
continue  à  s'attrouper  devant  leurs  portes, 
notamment  devant  un   boulanger   de   la 


396 


CHAPITRE  I« 


JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


rue  des  Blancs-Manteaux,  qui,  non  con- 
tent de  garder  ses  portes  closes,  ne  cesse 
de  tenir  des  propos  très  inciviques,  en 
présence  du  commissaire  de  la  section  et 
et  de  la  garde,  qui  s'en  amusent.  Cer- 
tains boulangers  font  deux  sortes  de 
pains,  qu'ils  séparent  sur  une  table,  et  ne 
délivrent  le  beau  qu'à  leurs  pratiques  ou 
à  ceux  dont  l'opinion  leur  plaît. 

2°  Roubaud  signale  à  l'attention  le  neveu 
du  représentant  Pressavin ,  un  certain 
Teillard,  ancien  greffier  de  la  con)mune 
de  Lyon,  réfugié  à  Paris,  et  qui  ne  cesse 
de  tenir  des  propos  inciviques. 

3°  Le  républicain  Chaumette,  procureur 
syndic  de  la  Commune,  a  tonné  à  l'Assem- 
blée générale  contre  les  Comités  de  la 
Convention,  surtout  celui  des  marchés,  au 
sujet  de  la  fabrication  des  habits  d'hiver 
pour  les  volontaires,  et  a  déclaré  que  la 
portion  du  Marais  qui  siège  encore  à  la 
Convention  corrompt  les  Comités,  et  que 
cela  existera,  tant  qu'il  y  aura  des  nobles 
et  des  prêtres. 

4°  Les  groupes  des  Tuileries  se  plai- 
gnaient avec  énergie  de  l'aristocratie  de 
tous  les  marchands  de  comestibles,  qu'il 
fallait  assommer,  puisque  la  Convention 
ne  pouvait  y  remédier. 

5»  L'ancien  hôtel  de  Livry,  rue  Neuve- 
des-Petits-Champs,  recèle  un  jeu  de  31, 
qui  se  donne  dans  la  nuit,  après  le  souper 
servi  par  un  restaurateur  de  la  même 
maison,  on  y  perd  des  sommes  considé- 
rables et  on  y  entre  avec  des  billets  d'in- 
vitation, distribués  par  les  maîtres  du 
tripot. 

6°  Les  préposés  de  la  Police,  observe 
Roubaud,  devraient  s'acquitter  de  leurs 
fonctions  avec  moins  d'appareil  ou  de 
scandale,  surtout  dans  les  promenoirs  pu- 
blics, ils  frappaient  hier  sur  les  tables 
d'un  café,  près  du  Théâtre  de  la  Moiitansier, 
pour  se  faire  servir,  et  causaient  un  ras- 
semblement. 

14  septembre  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),  A.  JV.,  F'3688». 

1308.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
aux  termes  desquelles  il  donne  les  rensei- 
gnements qu'il  a  pu  recueillir  sur  le  jeune 
Anglais  qui  réside  comme  pensionnaire  à 


la. ci-devant  Charité  de  Saint-Maurice,  où 
il  aurait  été  placé  par  ses  parents  comme 
dissipateur;  cet  Anglais  serait  non-seule- 
ment en  relations  avec  l'Angleterre,  mais 
môme  avec  la  Cour  de  ce  pays  ;  Rolin  ren- 
voie, pour  plus  amples  renseignements, 
au  sieur  Montaulieu,  charpentier  aux  Car- 
rières de  Charenton,  et  dit  qu'il  serait  es- 
sentiel de  se  saisir  nuitamment  de  cet 
Anglais  et  de  mettre  les  scellés  sur  ses 
papiers. 

Les  ci-devant  Frères  de  la  Charité, 
grâce  aux  profits  de  la  maison  de  Saint- 
Maurice,  où  ils  ont  beaucoup  de  pension- 
naires, ont  faitl'acquisitiori  d'une  superbe 
maison  à  Villejuif. 

Rolin  dénonce  encore  un  agent  du  Pape, 
très  aristocrate,  qui  aurait  fait  transporter 
dans  une  maison  bourgeoise  du  pays,  où 
il  vient  de  temps  à  autre,  une  quantité 
prodigieuse  de  papiers  dont  on  ignore  la 
nature. 

Il  signale  l'engorgement  de  la  rivière 
par  des  monticules  de  sable,  depuis  la 
Râpée  jusqu'au  pont  de  Charenton,  et 
trouve  qu'on  devrait  profiler  des  basses 
eaux  pour  y  mettre  100  ou  ISO  ouvriers 
à  l'effet  de  dégager  le  lit  de  la  rivière,  de 
crainte  d'accidents, 

14  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,F''  3688^ 

1309.  —  Rapport  de  l'observateur  Sou- 
let,  signalant  un  certain  Mouras,  ex-mé- 
decin de  l'armée  des  Alpes,  destitué  par 
les  représentants  du  peuple,  demeurant 
actuellement  quai  Voltaire,  n"  10,  qui, pa- 
raît-il, avait  été  chargé  par  Roland  de  dis- 
tribuer des  assignais  aux  citoyens  de 
Chambéry  pour  les  Rolandiser,  et  a  été 
dénoncé  par  Albitte  aux  Jacobins. 

L'on  a  toujours  beaucoup  de  peine  à  se 
procurer  du  pain  ;  les  marchands  d'ar- 
gent ne  s'étant  pas  présentés  à  la  Maison 
d'Egalité,  les  muscadins  y  ont  été  froltés. 

Un  ex-député  de  l'Isère  à  l'Assemblée 
législative,  Danthon,  l'un  des  plus  mau- 
vais de  cette  Assemblée,  s'étant  sauvé  de 
Vienne,  son  pays,  est  venu  se  réfugier  à 
Neuilly  et  vient  de  temps  en  temps  à  Paris. 

14  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  SGSS^. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


397 


1310.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville  :  faisant  connaître  qu'au  Bourget 
les  citoyens  Cliarlemagne,  père  et  fils, 
épiciers  et  marchands  de  fers,  ont  déclaré 
à  la  municipalité  la  nature  de  leurs  mar- 
chandises, sans  en  marquer  la  quantité, 
ont  refusé  de  mettre  sur  leurs  portes  l'af- 
fiche exigée  par  la  loi,  et  ont  trop  d'in- 
fluence dans  le  village,  pour  que  la  muni- 
cipalité ose  exécuter  cette  loi  contre  eux  ; 
2°  rendant  compte  de  la  séance  des  Jaco- 
bins, où  a  eu  lieu  une  discussion  intéres- 
sante sur  le  décret  du  7,  qui  déclare  ac- 
quises à  la  Nation  les  richesses  possédées 
par  les  étrangers  en  France,  et,  à  l'occa- 
sion de  la  pétition  que  doit  faire  la  Société 
pour  le  maintien  de  ce  décret,  qui  a  été 
rapporté  par  l'intrigue  des  agents  de 
change  et  de  quelques  députés  gagnés  à 
leurs  intérêts,  c'est  en  vain  que  Chabot  a 
voulu  justifier  le  retrait  du  décret  par  les 
intérêts  du  commerce  de  la  France  avec 
l'Angleterre  et  la  crainte  de  représailles. 

14  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'  3688^. 

1311.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  La  difficulté  de  se  procurer  du  pain 
n'a  excité  aucuns  murmures  dans  le  peuple 
contre  la  Révolution,  on  disait  seulement 
que  c'était  encore  une  manœuvre  des 
riches  pour  empêcher  le  rétablissement 
du  décret  du  7. 

2°  La  pétition  des  Jacobins  a  été  faite 
par  Lullier,  à  1  heure  après  midi,  aux  ap- 
plaudissements universels,  et  a  reçu  un 
accueil  favorable  du  président. 

3°  D'après  plusieurs  patriotes  dignes  de 
foi,  l'on  avait  découvert,  au  Palais  de 
l'Egalité,  trois  caves  remplies  de  gros  sols 
à  face  royale,  qu'on  devrait  convertir  en 
canons. 

4°  Les  groupes  des  Tuileries,  assez  nom- 
breux malgré  le  mauvais  temps,  s'échauf- 
faient en  discutant  sur  un  prétendu  désar- 
mement général  des  citoyens.  Rousseville 
rappelle  à  ce  sujet  ce  qu'il  avait  dit  lors  de 
la  formation  de  l'armée  révolutionnaire  : 
qu'il  espérait  bien  qu'on  continuerait  à  dé- 
sarmer les  mauvais  citoyens  au  profit  des 


amis  de  la  Révolution  ;  les  motionnaires 
ont  ensuite  parlé  de  nos  victoires. 

5°  Au  Palais  ci-devant  Marchand ,  le 
Tribunal  révolutionnaire  s'est  occupé  d'un 
commissaire  du  pouvoir  exécutif,  officier 
de  paix  à  Paris,  qui,  envoyé  dans  le  dé- 
partement de  l'Eure,  y  a  tenu  le  langage 
des  fédéralistes,  même  dans  des  écrits 
qu'il  a  rendus  publics  à  son  retourà  Paris; 

6°  La  place  de  la  Maison-Commune,  les 
ponts  et  les  quais  n'offraient  rien  d'inté- 
ressant, rien  qui  pût  compromettre  l'ordre 
public. 

7"  Ce  matin,  15,  le  pain  est  encore  rare 
à  la  porte  des  boulangers,  et  la  foule  s'y 
porte  plus  que  la  veille. 

8°  Les  conducteurs  des  voitures  publiques 
pour  SaintCloud  se  disputent  avec  les 
charretiers  au  sujet  du  passage  le  long  du 
mur  du  jardin  des  Tuileries;  on  vient  de 
convenir  que  les  chariots  passeraient  le 
long  du  mur  qui  borde  la  rivière,  mais 
des  rixes  sont  à  prévoir. 

9°  Rousseville  parle  de  la  recherche  qu'il 
a  faite  d'un  bon  prêtre,  ironiquement  par- 
lant, semblable  à  ceux  qui  forcent  les 
enfants  à  égorger  leurs  pères  dans  la  Ven- 
dée, dont  il  n'a  pu  découvrir  la  retraite. 

14-15  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  S.,  V  3688'. 

1312.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général  invite  ses  frères 
d'armes  les  canonniers  à  passer  au  scrutin 
épuratoire  ceux  qui  se  présenteront;  tout 
homme  dont  le  civisme,  les  mœurs  et  la 
probité sont,ou  peu  connus,  ou  équivoques, 
ne  peut  être  canonnier. 

Les  patrouilles  de  nuit  prendront  le 
nom  des  rues  et  le  numéro  des  maisons 
dont  les  allées  seront  trouvées  ouvertes,  et 
en  feront  rapport  à  la  Mairie  et  au  Com- 
mandant général. 

Les  sections  voisines  du  magasin  de  la 
maison  de  Saint-Lazare  feront  de  fré- 
quentes patrouilles  autour  de  cet  établis- 
sement. 

La  plus  grande  surveillance  près  les 
établissements  publics  et  les  barrières  est 
recommandée  ;  les  réserves  de  100  hommes 
et  les  patrouilles  fréquentes. 


398 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
l'inspecteur  des  réverbères  n'a  point  passé 
au  poste  du  Panthéon-Français,  les  réver- 
bères étaient  éteints  de  bonne  heure  dans 
la  rue  Galande  et  la  place  Cambrai. 

15  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
APiv  1470,  BB3  76. 

1313.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  On  soupçonne  très  fort  beaucoup  de 
boulangers  de  mettre  de  la  cendre  dans  le 
pain,  d'abord  pour  le  rendre  plus  lourd, 
ensuite  pour  lui  donner  un  mauvais  goût 
et  une  vilaine  couleur,  afin  de  faire  crier 
le  peuple  contre  l'Administration.  Les 
soupçons  visent  principalement  ceux  des 
rues  St-Anloine,  du  Faubourg  du  Temple 
et  du  quartier  Saint-Sulpice. 

2°  Deux  officiers  de  volontaires,  à  Paris 
en  convalescence,  disaient  que  Cusline 
était  pleuré  par  la  moitié  de  son  armée 
et  qu'on  verrait  bientôt  des  choses  sur- 
prenantes. 

3°  Tous  les  cafés  souterrains  du  jardin 
de  l'Egalité  sont  infestés  de  déserteurs  du 
corps  des  dragons  de  la  République,  d'es- 
crocs et  de  valets  d'émigrés,  qui  vont 
dans  ces  repaires  pour  savoir  ce  qui  se 
passe  et  ce  qu'on  dit,  la  plupart  sans  do- 
micile. 

4»  La  présence  du  nommé  Ranchin, 
ex  lieutenant-colonel  du  régiment  de  la 
Sarre,  est  signalée  à  Paris,  où  il  demeure, 
tantôt  dans  le  Faubourg  Saint-Germain, 
tantôt  dans  la  Chaussée-d'Antin,  muni  de 
papiers  qui  lui  permettent  de  changer  de 
nom  tous  les  jours.  L'observateur  déclare 
l'avoir  connu  à  la  Rochelle,  où  il  ne  voulut 
pas  qu'on  mît  au  drapeau  de  son  régiment 
les  cravates  tricolores. 

5"  On  prétend  que  beaucoup  de  mar- 
chands des  rues  Saint-Denis  et  Saint- 
Martin  cachent  chez  eux  des  émigrés,  dont 
plusieurs  se  font  passer  pour  leurs  pa- 
rents. 

6»  On  soupçonne  très  fort  la  tenue  d'as- 
semblées nocturnes  chez  Beaumarchais, 
Béraud  y  a  vu  entrer,  vers  10  ou  11  heures 
du  soir,  des  gens  qui  lui  ont  paru  suspects. 


de  même  dans  la  maison  de  la  ci-devan 
concierge  de  l'Hôpital  sur  le  boulevard. 

15  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  3688'. 

1314.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que,  quoique  le  pain  ne 
manque  pas,  il  y  a  toujours  beaucoup  de 
inonde  à  la  porte  des  boulangers. 

Dans  la  Chaussée  d'Antin,  sur  le  boule- 
vard, dans  le  Faubourg  Saint-Honoré  et 
au  Gros-Caillou,  il  ne  s'est  rien  passé  de 
contraire  à  la  tranquillité  publique.  Au 
Faubourg  Saint-Germain,  il  s'est  élevé  de 
petites  contestations  entre  les  femmes, 
relativement  à  la  cocarde  nationale,  les 
unes  veulent  la  faire  porter  aux  autres, 
et  d'autres  la  font  ôler  à  celles  qui  l'ont 
prise  ou  qui  la  portaient  avant  l'arrêté  de 
la  Commune. 

Le  malin  même,  il  y  avait  encore  des 
marchands  d'argent  au  ci-devant  Palais- 
Royal. 

15  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1315.  —  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
déclarant  qu'une  infinité  d'individus  crient 
contre  la  levée  des  jeunes  gens,  qu'on  a 
toujours  de  la  peine  à  se  procurer  du 
pain,  que  les  aristocrates  s'assemblent 
dans  les  cafés  et  paraissent  manœuvrer 
plus  que  jamais,  enfin  que  la  section  des 
Tuileries  a  commencé  à  arrêter  les  gens 
suspects. 

15  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1316.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La-Montagne  au  ministre  de  l'inté- 
rieur :  1°  dénonçant  les  nombreux  abus 
qui  se  glissent  depuis  quelque  temps  dans 
le  service  de  la  garde  nationale,  abus  qui, 
dans  certaines  circonstances,  pourraient 
exposer  la  chose  publique  aux  plus  grands 
dangers  :  le  premier  de  tous  est  la  non 
exécution  de  la  loi  qui  n'accorde  qu'aux 
fonctionnaires  publics  et  aux  sexagénaires 
le  droit  de  se  faire  remplacer,  ce  qui  fait 
qu'on  ne  voit  dans  les  corps  de  garde  que 
les  mêmes  ligures,  celles  d'individus  qui, 
fatigués  d'une  suite  ininterrompue  de 
veilles,  sont  presque  toujours  étendus  sur 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


399 


Les  lits  de  camp,  ou  se  relirent  chez  eux 
aussitôt  après  l'appel,  laissant  le  poste 
qu'on  a  confié  à  leur  surveillance  dégarni 
ou  sans  force  ;  2°  sisfnalant  les  manœu- 
vres des  prêtres  assermentés  pour  fana- 
tiser le  peuple  et  le  remettre  sous  le  joug 
de  la  superstition,  et  citant  une  longue 
prédication  faite  le  matin  à  Saint-Roch, 
sur  les  vertus  du  signe  de  la  Croix,  qu'il 
taxe  de  niaiserie  ultramontaine,  estimant 
qu'il  serait  peut-être  à  propos  que  de  bons 
Sans-culoltes  fussent  provisoirement  élus 
par  les  sections  pour  occuper  la  chaire  et 
y  proclamer  les  principes  sacrés  qui  cons- 
tituent le  véritable  républicain;  3»  fai- 
sant connaître  également  le  bruit  répandu 
par  les  malveillants,  capable  de  troubler 
la  tranquillité  publique,  d'après  lequel  le 
maire  de  Paris  aurait  confié  au  Comité 
de  salut  public  des  secrets  de  la  plus 
haute  importance,  et  aurait  dit  hautement 
ne  pas  répondre  pour  trois  jours  de  la 
tranquillité  de  Paris;  4°  racontant  qu'on 
a  célébré,  ce  jour,  à  Saint-Roch,  une  fête 
en  l'honneur  de  Le  Pelelier  et  de  Maral.  A 
cette  occasion,  une  femme  est  montée 
à  la  tribune  et  s'est  élevée  avec  force 
contre  toutes  les  autorités  constituées, 
sans  épargner  la  Convention  nationale, 
mais  son  discours  n'a  pas  produit  tout 
l'effet  qu'en  attendaient  ceux  dont  elle 
n'était  que  l'instrument  aveugle.  L'esprit 
public  est  généralement  bon,  mais  on  ne 
saurait  surveiller  avec  trop  de  soin  les 
malintentionnés,  qui  essayent  à  chaque 
instant  de  le  pervertir. 

15  septembre  1793. 
Original  signé.  A.  N.,  V  3688'. 

1317.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1»  Les  plaintes  ont  augmenté  au  sujet 
de  la  difficulté  de  se  procurer  du  pain  et 
de  sa  mauvaise  qualité,  plusieurs  boulan- 
gers, à  la  vérité,  en  fournissant  de  très 
mauvais  et  tenant,  lorsqu'ils  le  délivrent, 
des  propos  très  inciviques  contre  les  ad- 
ministrations. 

2»  Un  certain  Vanhove,  hollandais,  em- 
ployé par  le  pouvoir  exécutif  dans  les 
villes  évacuées  de  la  Hollande,  se  plaint 


amèrement  d'avoir  sacrifié  sa  fortune  et 
son  crédit  pour  procurer  à  Duraouriez, 
lors  de  son  entrée  à  Bréda,  8,000  florins 
dont  il  ne  peut  obtenir  le  remboursement. 

3°  La  maison  de  l'ex-marquise  de  Bru- 
noy.  Faubourg  Saint-Honoré,  ayant  son 
entrée  sur  les  Champs-Elysées,  est  ouverte 
au  public,  et  le  concierge  dit  hautement 
aux  curieux  que  le  local,  quoique  à  une 
émigrée,  ne  se  vendra  pas,  et  que  le  Dé- 
partement a  fait  arracher  les  affiches  de 
vente,  ce  qui  fait  tenir  des  propos  très 
inciviques. 

15  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 

1318.  — DéUbéralion  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  après 
interrogatoire  de  la  citoyenne  Guillaume 
et  du  sieur  Grisard,  clerc,  demeurant  chez 
ledit  Guillaume,  considérant  que  l'évasion 
du  citoyen  Guillaume,  au  moment  où  les 
commissaires  du  Comité  étaient  chez  lui,  à 
Montrouge,  doit  lefaire  présumer  coupable, 
décidant  de  maintenir  les  scellés  dans  son 
apparlemenlà  Paris,  et  ordonnant  de  mettre 
dans  des  armoires  sous  scellés  les  papiers 
se  trouvant  à  Montrouge,  qui  seront  laissés 
à  la  garde  de  la  dame  Guillaume;  2°  re- 
cevant le  rapport  des  citoyens  Génois  et 
Ilarny,  chargés  de  remettre  à  Vitry  des  ins- 
tructions demandées  par  plusieurs  citoyens 
de  cette  commune,  rapport  d'après  lequel 
leur  présence  a  produit  le  meilleur  effet, 
ils  ont  rétabli  l'ordre  et  réchauffé  le  pa- 
triotisme des  habitants,  qui  leur  ont  donné 
l'accolade  fraternelle,  ils  ont  fait  assem- 
bler le  peuple  et  ont  tracé  le  plan  d'éta- 
blissement d'un  Comité  de  surveillance, 
décrété  par  la  Convention;  3°  après  inter- 
rogatoire du  citoyen  Jean-Pierre  Flotard, 
chirurgien-major  au  premier  bataillon,  dit 
Républicain,  dénoncé  comme  suspect  et 
faisant  des  dépenses  extraordinaires  et 
hors  de  sa  portée,  ordonnant  qu'il  sera 
envoyé  à  l'Abbaye,  comme  n'ayant  pas  fait 
viser  son  prétendu  congé  du  ministre; 
4°  arrêtant,  en  outre,  que  le  citoyen  Beau- 
marin,  capitaine  au  même  bataillon,  soup- 
çonné d'être  intimement  lié  avec  ledit 
Flotard,  et  n'ayant  pas  de  permission  visée 
du  ministre  de  la  guerre,  d'être  sans  cesse 


400  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


dans  des  bombances,  oti  il  tient  des  pro- 
pos très  inciviques,  se  disant  malade, 
quoique  se  portant  très  bien,  sera  aussi 
conduit  à  l'Abbaye;  5"  déclarant  avoir 
reçu  du  ministre  de  la  justice  une  réponse 
à  la  lettre  où  le  Comité  transmettait  les 
plaintes  des  communes  voisines  de  Paris, 
au  sujet  de  la  non  réception  des  lois,  et 
du  minisire  de  la  guerre  une  lettre,  an- 
nonçant la  destitution  des  préposés  à  l'ad- 
ministration des  habillements,  d'après  les 
plaintes  dont  le  Comilé  a  été  l'organe. 

15  septembre  1793,  malin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  313-316. 

1319.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  débutant  par  des 
objurgations  du  commandant  général  Han- 
riot:  i>  Les  méchants  qui  nous  persécutent, 
mes  camarades,  ne  sont  pas  dignes  de 
notre  vengeance,  la  loi  les  atteindra  jus- 
que dans  leurs  antres.  Courage,  républi- 
cains, serrons  nos  rangs  et  marchons 
unis  devant  les  ennemis  de  la  République. 
On  a  trouvé  dernièrement,  ajoute  Hanriot, 
une  quantité  de  pains  dans  des  lieux  d'ai- 
sance, sur  celte  infamie,  il  faut  interroger 
les  Pitt,  les  Cobourg,  et  tous  les  scélé- 
rats qui  veulent  enchaîner  la  justice,  la 
raison  et  assassiner  la  philosophie.  » 

Les  sections  sont  invitées  à  envoyer 
l'état  des  citoyens  destinés  à  l'armée  ré- 
volutionnaire. 

Les  patrouilles  se  feront  avec  la  même 
exactitude,  ainsi  que  le  service  des  posles 
et  barrières,  les  réserves  seront  toujours 
de  100  hommes. 

Les  ra|iports  de  la  force  armée  annon- 
cent l'arrestation,  la  veille,  dans  la*  sec- 
tion du  Temple,  d'une  voiture  de  charbon, 
que  l'on  a  conduite  chez  les  commissaires 
aux  accaparements. 

16  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB'  70. 

1320.  — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1*  déci- 
dant que  son  trésorier  dressera  des  comptes 
différents  des  sommes  données  au  Comité 
par  le  Département  et  le  Comité  de  salut 


public  de  la  Convention,  que  ce  qui  re- 
garde l'indemnité  des  membres,  les  frais 
de  bureau,  d'impression,  sera  sur  le  compte 
du  Département,  et  que  tout  ce  qui  con- 
cerne les  recherches  et  les  arrestations, 
sera  sur  le  compte  du  Comité  de  salut  pu- 
blic de  la  Convention;  2°  désignant  les 
citoyens  Harny  et  Moissard  pour  se  trans- 
porter à  Sainte-Pélagie  et  autres  prisons, 
s'ils  lejugent' convenable,  afin  de  consul- 
ter les  prisonniers  sur  leurs  besoins  et  en- 
tendre leurs  réclamations,  s'ils  en  ont  à 
faire;  3»  chargeant  le  citoyen  Guignes  de 
réclamer  au  Comité  civil  de  la  section  du 
Luxembourg  les  papiers  enlevés  chez 
l'abbé  Debray,  mort  aux  Carmes  dans  les 
journées  des  2  et  3  septembre  de  l'année 
précédente,  papiers  appartenant  au  prince 
de  Coudé;  4"  chargeant  les  citoyens  Gui- 
gues  et  Génois  de  se  transporter,  sans 
délai,  chez  la  baronne  de  Burmann, 
d'examiner  ses  papiers  et  de  retirer  tout 
ce  qui  leur  paraîtra  suspect  ;  5°  recevant 
la  déclaration  du  citoyen  Marchand,  sui- 
vant laquelle,  ces  jours  derniers,  il  a 
trouvé  à  sa  porte  b  bouteilles  d'eau-de-vie 
et  25  de  vin  dont  il  ne  connaît  pas  la  pro- 
venance, et  que,  trois  jours  auparavant,  la 
comtesse  de  Lamyre  lui  a  fait  remettre 
une  montre  en  or,  qu'il  a  voulu  rendre  à 
la  citoyenne  Saint-Laurent,  et,  d'après 
cette  déclaration,  arrêtant  que  la  montre 
sera  vendue  et  le  montant  employé  au 
profil  des  pauvres  ;  6°  chargeant  le  citoyen 
Fournerot  de  procéder  à  l'arrestation  du 
citoyen  Mendouze,  employé  aux  Affaires 
étrangères,  très  suspect,  agent  de  Lebrun 
et  intimement  lié  avec  l'infilme  Pétion,  et 
qui  a  envoyé  plusieurs  fois  son  fils  en 
Angleterre,  avec  mission  secrète  ;  7°  ordon- 
nant l'arrestation,  comme  suspect,  du 
sieur  Loyauté,  ancien  capitaine  d'artille- 
rie; 8°  déclarant  avoir  reçu  une  lettre  du 
ministre  des  affaires  étrangères  au  sujet 
de  la  remise  de  lettres  chiffrées  et  une 
autre  lettre  de  la  municipalité  de  La  Vil- 
lelle,  qui  annonce  la  destruction  entière 
des  marques  de  féodalité. 

16  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Entrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB'  81-^  (anc«  BB"  20),  fol.  316-319. 


l/ESrUIT  l'UULIC  A  PAHIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


401 


\ 


1321.  —  Happoil  d'un  observateur  : 

1°  Déclarant  qu'il  y  a  eu  encore  la  veille 
des  diflicultés  pour  se  procurer  du  pain, 
qu'il  s'est  formé  des  allroupemeiits  aux 
porles  des  boulangers  dans  les  Faubourgs 
Saint-fJerniain  etSaint-Ilonoré,quc,poursa 
part,  il  a  vu,  la  veille  au  soir,  dans  la  bou- 
tique d'un  boulanger,  rue  de  Lille  (ci-de- 
vant Bourbon),  plusieurs  pains,  point  do 
foule  et  point  d'acbeteurs. 

2°  Malgré  les  rumeurs  répandues  par 
les  malveillants  pour  inquiéter  sur  les 
subsistances,  malgré  les  réquisitions  pour 
faire  marcher  tous  les  jeunes  gens  de  18  à 
•23  ans,  le  Faubourg  Saint-Germain  est 
Iranquille. 

3°  Au  sujet  de  la  loi  relative  aux  accapa 
rcurs,  l'observateur  fait  remarquer  au 
ministre  qu'elle  est  trop  générale,  et  qu  il 
est  à  craindre  que  les  commerçants  d'épi- 
ceries en  gros,  dégoûtés  de  leur  commerce, 
ne  suspendent  leurs  achats,  ce  (jui  ferait 
manquer  les  approvisionnements  de  Paris  ; 
les  commerçants  se  sont  empressés  de 
vendre  aux  détaillants  leurs  marchandises 
pour  éviter  les  visites  et  réquisitions,  mais 
très  peu  ont  remplacé  par  de  nouveaux 
achats  ce  qu'ils  venaient  de  vendre,  ce 
qui  expose  à  manquer  tout  à  fait  d'ici  à 
quelques  mois,  mais  des  mesures  de  ri- 
gueur ne  feraient  qu'en  hâter  le  moment 
et  accroître  avec  la  défiance  la  pénurie 
des  denrées. 

4''  On  manquera  particulièrement  de 
savon,  le  public  ne  peut  soufl'rir  de  le  voir 
;'i  très  haut  prix,  en  conséquence  il  le  taxe 
fort  au-dessous  de  ce  qu'il  coûte,  le  com- 
merçant, rebuté,  n'en  fait  plus  venir.  La 
cause  de  celte  cherté  du  savon  réside  dans 
celle  des  matières  premières,  les  huiles 
grasses  et  la  soude,  qu'on  est  obligé  de 
tirer  de  l'étranger,  et  particulièrement  des 
côtes  d'Espagne  et  d'Italie,  ce  commerce 
étant  interrompu,  les  fabriques  de  Mar- 
seille, privées  de  ces  matières  et  ayant 
souffert  des  troubles  de  cette  ville,  chô- 
ment; la  disette  d'huile,  d'une  part,  l'in- 
terruption du  commerce  de  la  Méditerra- 
née, d'autre  part,  ne  feront  que  hausser 
le  prix  du  savon,  qui  sera  inabordable. 

IG  sepleml)re  1793. 
Original  noa  signé,  A.  .V..  1"  3G88'. 

T.  IX. 


1322.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  donnant  connaissance  des  faits  sui- 
vants : 

1°  Le  Faubourg  Saint-Antoine  se  plaint 
amèrement  du  décret  qui  restreint  ses 
Assemblées  générales  à  2  par  semaine, 
pour  y  suppléer,  il  voudrait  former,  tous 
les  soirs,  dans  le  lieu  ordinaire  des  séances, 
d'autres  assemblées,  sous  la  dénomination 
de  sociétés  populaires. 

2°  Beaucoup  de  Comités  de  surveillance 
font  crier  contre  eux,  parce  que  la  plu- 
part des  membres  qui  les  composent  se 
font  adjuger  par  cabales  les  places,  sur- 
tout celles  salariées,  et  que  très  souvent, 
en  occupant  plusieurs,  ils  sont  à  la  fois 
juges  et  parties. 

3°  Les  malveillants,  pour  soustraire  leurs 
chevaux  à  la  réquisition,  les  vendent  à 
des  gens  qui  les  emmènent  hors  Paris. 

4°  Au  Café  de  Foy,  il  se  disait  que  les 
députés  perfides  envoyaient  leurs  dépê- 
ches à  Bordeaux,  où  de  prétendus  cor- 
sairqs  les  portent  au  bas  de  la  rivière. 

5»  F^e  retard  apporté  au  jugement  des 
Brissotins  fait  dire  au  peuple  que  les  dé- 
putés s'entendent  et  cherchent  à  les  sauver, 
on  fait  mourir  le  pauvre,  et  l'on  veut  par- 
donner au  crime. 

6°  Deux  ou  trois  fois  par  semaine,  il 
se  fait  des  rassemblements  nocturnes  à 
Chaillot,  où  l'on  rencontre  des  femmes 
de  ci-devant. 

IG  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3G88-'. 

1323.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
d'après  lesquelles  les  groupes  recommen- 
cent aux  portes  des  boulangers,  et  très 
souvent  s'y  trouvent  des  individus  payés 
pour  exciter  le  trouble,  qui  lâchent  des 
imprécations  contre  l'administration  et  les 
administrateurs  des  Subsistances.  Vers 
0  heures  du  soir,  un  rassemblement  con- 
sidérable s'étant  formé  à  la  porte  d'un 
petit  limonadier,  au  coin  du  quai  de  la 
Vallée,  rue  du  Hurepoix,  â  propos  d'une 
scène  violente  causée  par  des  consomma- 
teurs qui  refusaient  de  payer,  et  avaient 
maltraité  le  limonadier  et  sa  femme,  Rolin 
courut  chercher  du  secours  au  corps  de 
garde  de  la  rue  §aint-Louis,  ancienne  sec- 


40S 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


tion  du  Pont-Neuf,  il  lui  fut  refusé  par  «  ces 
bons  citoyens  »,  sous  prétexte  que  cen'élait 
pas  de  leur  section  et  qu'ils  étaient  de 
réserve  ;  le  corps  de  garde  du  Ponl-Neuf 
envoya  un  détachement,  qui  fut  devancé 
par  celui  de  la  section  du  Tliéâtre-Fran- 
çais. 

La  citoyenne  Robert,  auteur  du  journal 
l'Observateur,  a  été  saisie  ces  jours  der- 
niers; une  marchande  libraire  du  Palais 
de  l'Egalité  a  déclaré  à  Rolin  que,  10  mi- 
nutes plus  tôt,  l'on  eût  surpris  les  deux 
rédacteurs  de  ce  journal  en  train  d'écrire 
leurs  notes,  l'un  d'eux  est  député  à  la 
Convention  nationale,  et  l'autre  de  la  So- 
ciété des  Amis  de  l'Egalité,  aux  Jacobins. 

A  la  section  du  Panthéon-Français,  l'As- 
semblée générale  a  été  très  nombreuse, 
on  y  a  pris  un  arrêté  relativement  à  l'in- 
demnité accordée  aux  indigents. 

16  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  36883. 

1324.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  les  faits  suivants  : 

d»  La  réunion  de  la  jeunesse  en  réqui- 
sition se  faisait,  le  matin,  dans  diverses 
sections;  dans  celles  du  Mail  et  des  Amis- 
de-la-Patrie,  Rousseville  n'a  remarqué  au- 
cune fermentation,  quoiqu'un  bon  tiers, 
composé  de  muscadins,  ne  marchât  que 
contraint  et  forcé,  les  2  autres  tiers  du 
peuple  marchent  de  bon  cœur  et  les  fe- 
ront aller,  mais  à  condition  de  surveiller 
la  formation  de  l'état-major  de  cette  nou- 
velle levée. 

2°  Le  Tribunal  révolutionnaire  jugeait, 
la  veille,  deux  curés  et  autres  particuliers, 
accusés  d'avoir  arraché  et  foulé  aux  pieds 
la  cocarde  nationale,  la  foule  était  si 
grande  que  Rousseville  ne  put  entrer. 

3°  Aux  Tuileries,  il  y  a  eu  une  petite 
fermentation  causée  par  les  plaintes  vives 
et  réitérées  d'un  brave  cordonnier,  furieux 
d'apprendre  qu'on  avait  trompé  le  peuple 
sur  Petion,  et  que  ce  conspirateur  n'était 
réellement  pas  à  l'Abbaye. 

4°  Les  lilles  du  ci-devaiit  Palais-Royal  et 
lieux  environnants  se  plaignent  beaucoup 
de  la  Révolution.  A  11  heures  1/2,  une  pa- 
trouille fort  nombreuse  a  fouillé  les  mai- 


sons, au  haut  de  la  galerie,  h  main  gauche, 
en  entrant  par  la  rue  Saint-Honoré. 

5°  Quoique  le  pain  ait  été  rare  toute  la 
journée,  on  n'en  a  réellement  pas  manqué. 

6°  D'après  l'analyse  que  donne  Rousse- 
ville de  la  réunion  de  la  Société  des  Jaco- 
bins, la  séance  a  été  presque  entièrement 
consacrée  h  entendre  des  dénonciations 
contre  les  femmes  Jacobines  révolution- 
naires, surtout  contre  la  nommée  Lacombe 
et  ses  amis  Le  Clerc,  Jacques  Roux  et 
Louvet.  Il  a  été  décidé  que  celte  femme, 
très  dangereuse,  serait  signalée  sur-le- 
champ  au  Comité  de  sûreté  générale,  elle 
était  présente  et  a  voulu  parler,  ce  qui  a 
occasionné  un  tel  tumulte  que  le  prési- 
dent s'est  couvert,  l'arrêté  a  été  porté,  et 
quelques  instants  après  des  gendarmes 
sont  venus  s'emparer  de  cette  particulière. 
Rousseville  fait  ensuite  mention  de  la  cor- 
respondance et  analyse  une  lettre  de  Ros- 
signol, d'un  bataillon  de  l'Hérault,  d'un 
oflicier  de  marine  de  Lorient,  qui  de- 
mande l'établissement  d'une  école  de  tac- 
tique navale,  et  de  la  Société  populaire 
de  Sedan. 

7°  A  la  date  du  17  septembre,  Rousse- 
ville signale  des  attroupements  à  la  porte 
des  boulangers,  provoqués,  la  plupart  du 
temps,  par  les  boulangers  eux-mêmes, 
quand  le  peuple  s'assemble  en  foule  à 
leurs  portes,  ils  vendent  la  bonne  et  la 
mauvaise  marchandise,  sont  payés  comp- 
tant, peuvent  accaparer  de  la  monnaie, 
n'ont  pas  besoin  d'envoyer  du  pain  en 
ville,  ni  d'être  scrupuleux  sur  le  poids. 

8°  Le  rapport  de  Rousseville  est  pré- 
cédé de  renseignements  sur  divers  sus- 
pects de  la  section  de  la  Fontaine-de-Gre- 
nelle,  à  lui  fournis  par  un  nommé  Bigeot, 
rue  de  Grenelle,  n°  373,  notamment  sur 
le  sieur  Dubreuil,  perruquier,  rue  de  Gre- 
nelle. 

16-17  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F^  3688'. 

1325.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que  les 
capitaines  de  canonnicrs  présenteront  à 
l'Elat-major  général,  sous  48  heures,  l'état 
des  citoyens  destinés  à  l'armée  révolu- 
tionnaire; les  adjudants  généraux  des  lé- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


403 


I 


gions  feront  l'inspection  des  barrières 
avec  exactitude  et  rendront  compte  des 
événements  au  Commandant  généraL 

De  bons  citoyens  s'étant  plaint  de  ce  que 
quelques  femmes  passaient  aux  barrières 
du  pain,  sous  leurs  jupons,  le  Comman- 
dant général  invite  ses  frères  d'armes,  qui 
y  sont  de  garde,  à  surveiller  ces  intri- 
gantes. 

A  compter  du  12  courant,  les  réserves 
ne  sont  plus  payées. 

Toujours  la  môme  exactitude,  mêmes 
patrouilles  et  réserves  de  100  hommes. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
la  nuit  précédente,  l'on  avait  sonné  le 
tocsin  à  Bercy,  à  cause  des  prisonniers 
qui  voulaient  se  révolter  contre  la  garde, 
la  section  des  Gravilliors  y  a  envoyé  du 
renfort. 

17  septembre  179,'i. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'V  1470,  BB3  7G. 

1326.  —  Rapport  de  l'observateur  Le  Ha- 
rivel  :   1°  déclarant   que    les   portes   des 
boulangers  sont  moins  assiégées  que  de 
coutume  ;  2°  conslalanl  que,  dans  toute  la 
Chaussée-d'Anlin,danslesFaubourgsMont- 
marlre  et  SaintHonoré  et  sur  partie  des 
boulevards,  il  ne  s'est  rien  passé  de  con- 
traire à  l'ordre  et  à  la  tranquillité  publics  ; 
3"  signalant  un  particulier  qui,  au   pied 
môme  de  la  statue  de  la  Liberté,  place  de 
la   Révolution  ,    cherchait   à   endoctriner 
quelques   citoyennes,    avec   force  propos 
inciviques,  jusqu'à  vouloir  môme  persua- 
der que  ceux   que  l'on  guillotinait  là  al- 
laient droit  en  paradis;  parmi  les  assis- 
tants se  trouvait  David,  député  à  la  Con- 
vention nationale,  qui,  de  concert  avec  Le 
Harivel,  interpella  ce  citoyen,  lequel  exhiba 
une  carte  à  lui  délivrée  par  la  section  du 
Contrat  (sans  le  mot  Social)  et  fut  invité 
à  s'y  rendre  pour  se  faire   reconnaître. 
Cette  invitation  parut  le  contrarier;  il  sor- 
tit néanmoins  du  groupe  en  priant  ironi- 
quement David  d'être  son  défenseur  offi- 
cieux,   mais   celui-ci    lui    répondit   fort 
énergiquemenl  qu'il  ne   se  chargeait  ja- 
mais des  mauvaises  causes.  Ce  particulier 
fut  conduit  à  la  section  de  1702,  au  lieu  de 


celle  du  Contrat  ;  il  est  estropié  et  a  toute 
la  tournure  d'un  prêtre. 

17  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3088'. 

1327.   _  Rapport   de  l'observateur   La 
Tour-La  Montagne,  faisant  connaître  que 
les  atlroupcmenls  continuent  aux  portes 
des  boulangers,  mais  ne  sont  plus  aussi 
nombreux,  ni  aussi  agités,  que  Paris  jouit 
d'une  Iranquillilé  qui  désole  les  malveil- 
lants, tranquillité  apparente,  s'il  faut  les 
en  croire,  et  servant  de  voile  aux  plus 
sinistres   projets.    La   Tour-La  Montagne 
ayant   entendu  un    particulier,  qui    osait 
dire  qu'il  ne  comprenait  pas  l'empresse- 
ment avec  lequel  les  jeunes  gens  courent 
se  ranger  sous    le  drapeau  de  la   Répu- 
blique, lui  reprocha  vertement  son  inci- 
visme et  invita  les  citoyens  à  s'assurer  de 
sa  personne,  mais  ce  quidam  s'empressa 
de    disparaître  dans  la  foule.    Tous   ces 
propos  contre-révolutionnaires  ne  font  pas 
la  plus  légère  impression  sur  les  esprits, 
et  le  peuple  continue  à  jouir  sans  crainte 
de   la  tranquillité  que  ses  magistrats  lui 
procurent  cl  se  repose  sur  eux  avec  con- 
fiance du  soin  de  la  maintenir. 

Les  maisons  de  jeu  et  de  débauche,  qui 
se  multiplient  chaque  jour  d'une  manière 
effrayante,  inspirent  toujours  les  plus  vives 
alarmes  aux  bons  citoyens;  ce  sont  des 
points  de  ralliement  pour  tous  les  ennemis 
de  la  chose  publique,  il  s'y  lient  des  propos 
aflreux  sur  le  gouvernement  actuel,  on  y 
colporte  même  des  feuilles  incendiaires, 
et  l'on  ne  saurait  trop  se  hâter  de  détruire 
tous  ces  vils  repaires  de  l'agiotage  et  de 
l'aristocratie. 

17  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3088». 

1328.  —  Rapport  de  l'observateur  Rolin, 
révélant  les  faits  suivants  : 

1°  Les  grottes  et  cafés  souterrains  du 
Palais  de  l'Egalité  paraissent  remplis  d'à' 
ristocralcs  et 'de  filous,  qui  profitent  du 
bruit  des  instruments  de  musique,  les  una 
pour  entretenir  des  conversations  anli- 
civiques,  les  autres  pour  commettre  leurs 
vols  ou  escroqueries. 


404 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


2°  Les  salles  de  vente  du  même  Palais 
sont  remplies  de  marchands  d'argent,  qui 
se  font  remarquer  par  leurs  discussions, 
lorsqu'on  expose  en  vente  un  objet  d'or 
ou  d'argenl;  des  commissaires  devraient 
s'y  trouver  de  7  heures  et  demie  du  soir 
jusqu'à  10. 

3"  On  dénonce  comme  aristocrate  avé- 
rée la  citoyenne  Bourjot,  marchande  ci- 
rière,  cour  du  Commerce,  qui  entretient 
correspondance  avec  les  religieuses  de  la 
rue  Cassette,  où  viennent  aussi  des  prêtres 
réfractaires  confesser  les  femmes  du  genre 
de  la  citoyenne  Bourjot;  on  y  ferait  de 
bonnes  captures  dans  l'après-midi. 

4°  On  signale  également  la  citoyenne 
Mauri,  blanchisseuse  aux  Carrières,  près 
Charenton ,  comme  ayant  accaparé  une 
quantité  prodigieuse  de  savon. 

Rolin  recommande,  pour  le  poste  d'ob- 
servateur, le  citoyen  Charmoiid,  actif, 
probe,  ayant  des  connaissances  sur  la 
Commune,  le  Département  et  les  tribu- 
naux. 

17  septembre  1793. 

Original  non  signé,  A.  N.,  F''  3688'. 

1329.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  donnant  des  renseignements  :  1»  sur 
la  disette  du  charbon,  qui  cause  de  la  ru- 
meur dans  plusieurs  quartiers,  et  qui  est 
enlevé  de  force  par  les  malveillants  au 
prix  qui  leur  convient;  2°  rendant  compte 
d'une  conversation  qu'il  a  eue  avec  le 
nommé  Mounié,  ancien  agent  de  change 
à  Lyon,  lié  avec  tous  les  aristocrates  agio- 
teurs de  cette  ville,  résidant  à  Paris,  et  fré- 
quentant assidûment  le  café  de  Chartres, 
Palais  Egalité,  au  sujet  de  la  situation  de 
Lyon,  lequel  piqué  d'entendre  l'observa- 
teur Roubaud  traiter  les  Lyonnais  de  scé- 
lérats, s'échauffa  et  finit  par  dire  qu'il 
n'était  pas  possible  de  vivre  plus  long- 
temps dans  une  telle  anarchie,  qu'il  n'y 
avait  d'autre  remède  qu'un  roi,  devrait- 
on  le  choisir  parmi  les  brigands  de  la  Con- 
vention. Roubaud  déclare  que,  s'il  ne  l'a  pas 
fait  arrêter,  c'est  afin  de  surveiller  de  près 
les  Lyonnais,  qui  fomentent  quelque  pro- 
jet contre-révolutionnaire;  3°  témoignant 
sa  surprise  de  voir  dans  les  promenoirs 
publics  le  ci-devant  duc  de  Créqui,  connu 


par  son  incivisme,  vêtu  de  haillons  et  tou- 
jours accompagné  de  gens  suspects. 

17  septembre  1793. 
Oiiginal  signé,  A.  N.,  F'  3688=. 

1330.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  les  faits  suivants  : 

1»  Les  murs  de  Paris  sont  couverts  d'af- 
fiches qui  attirent  l'attention  des  patriotes, 
notamment  un  arrêté  de  la  section  du 
Luxembourg,  relatif  aux  signataires  des 
pétitions  et  à  la  taxe  des  choses  de  pre- 
mière nécessité. 

2°  Au  Jardin  national,  les  groupes  ont 
presque  été  aussi  nombreux  que  dans  les 
temps  d'insurrection,  mais  celte  affluence 
n'était  que  l'effet  de  la  joie  qu'excitent 
les  décrets  vraiment  populaires  que  la 
Convention  vient  de  rendre,  on  parlait  aussi 
des  subsistances,  de  la  punition  des  traî- 
tres et  de  l'incarcération  des  suspects  ré- 
pandus autour  de  Paris  dans  les  maisons 
de  campagne. 

3°  Au  jardin  d'Egalité,  l'on  a  arrêté  et 
conduit  à  la  caserne  de  la  Courtille  l'un 
de  ces  officiers  oisifs  et  tapageurs,  qui  s'y 
promènent  sans  cesse,  au  lieu  d'être  à 
l'armée. 

4"  Au  Tribunal  révolutionnaire,  l'on  a 
condamné  à  la  déportation  une  femme 
d'émigré,  convaincue  de  correspondance 
et  de  propos  contre-révolutionnaires  lors 
de  la  prise  de  Valenciennes. 

5°  Les  ouvriers,  qui  se  trouvent  en  grand 
nombre  sur  la  place  de  la  Maison  com- 
mune, à  l'heure  des  repas,  se  réjouissent 
de  la  diminution  du  prix  des  denrées,  de 
l'ardeur  de  la  jeunesse  à  partir  et  du 
prochain  triomphe  de  la  République. 

6»  Une  femme  Gaspard,  Faubourg  du 
Roule,  ayant  acheté  chez  un  fermier  de 
l'endroit  4  boisseaux  de  seigle  et  les  ayant 
payés  en  assignats,  le  fermier  les  jeta  sur 
le  fumier,  la  femme  saisit  le  sac  de  seigle, 
et  le  vida  sur  le  môme  fumier,  le  juge  de 
paix  fit  incarcérer  le  fermier  et  donner  à  la 
femme  4  autres  boisseaux  de  seigle  gratis. 

7°  Dix-sept  suspects  ont  été  arrêtés  à 
Suresnes  et  envoyés  au  Comité  de  salut 
public  du  Département. 

8°  On  s'est  plaint  aux  Jacobins  du  pre- 
mier commis  des  Subsistances,  qui  entre- 


L'ESIMUT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMIJUE  1793 


40u 


tient  l'inquiétude  en  disant  qu'elles  vont 

manquer. 

17  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  1"  3G883. 

1331.  —  Rapport  de  l'observateur  Ré- 
raud  :  1»  annonçant  un  grand  attrou- 
pement, qui  a  dé,a:én('!ré  en  rixe,  la  veille 
au  soir,  devant  la  porte  Saint-Martin,  au 
sujet  de  la  prise  du  Quesnoy,  annoncée 
par  les  uns,  démentie  par  les  autres,  et 
des  nouvelles  dans  les  journaux  ;  2»  signa- 
lant la  femme  Pingenet,  tenant  le  Café 
politique,  près  de  la  porte  Saint-Martin, 
qui  a  vécu  dix  ans  avec  le  marquis  d'Ha- 
zecourt,  secrétaire  général  de  l'infanterie 
française, comme  recevant  des  suspects,  en- 
tretenant une  correspondance  émigrative, 
et  ne  dissimulant  pas  ses  opinions  roya- 
listes; 3"  indiquant  sur  le  boulevard,  près 
de  la  rue  Grange-Batelière,  un  hôtel  rem- 
pli d'étrangers,  à  la  porte  duquel  sont 
conlinuellement  des  domestiques,  qui  in- 
sultent  les   volontaires   estropiés  à  leur 

passage. 

17  seplcmbrc  1703. 
Original  signé,  A.  .V.,  F'  3G883. 

1332.  — Rapport  de  l'observateur  Sou- 
let,  déclarant  :  1°  que  l'ex  ministre  La 
Tour-du-Pin  se  fuit  apporter  à  manger  par 
son  gardien,  avec  lequel  il  communique, 
dans  une  chambre  en  particulier;  2°  qu'on 
a  toujours  de  la  peine  à  se  procurer  du 
pain;  3°  qu'un  tas  d'individus,  soudoyés 
ou  aristocrates,  voudraient  occasionner  un 
mouvement,  en  engageant  adroitement  le 
peuple  à   se  porter  aux  prisons,  surtout 

au  Palais. 

17  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3G88'. 

1333.  —  Rapport  d'un  observateur  ano- 
nyme, déclarant  que  l'on  n'a  point  manqué 
de  pain,  la  veille,  dans  le  Faubourg  Suint- 
Germain,  et  que,  cependant,  ce  matin,  il  y  a 
eu  des  attroupemenls  aux  portes  des  bou- 
langers, allroupcmenls  à  la  vérité  peu 
nombreux  et  peu  bruyants. 

La  vue  des  jeunes  citoyens  de  la  section 
de  l'Unité,  mis  en  réquisition,  qui  ont  tra- 
versé, la  veille,  une  partie  du  Faubourg 
Saint-Germain,  pour  aller  se  présenter  à 


la  Convention  nationale,  leur  air  gai,  leurs 
chants  joyeux,  leur  nombre,  car  ils  pa- 
raissaient èlre  au  moins  500,  ont  produit 
très  bon  effet;  ces  dispositions  guerrières  et 
les  préparatifs  faits  dans  le  môme  Fau- 
bourg pour  rétablissement  de  forges  des- 
tinées à  la  fabrication  des  armes,  raniment 
et  encouragent  les  jeunes  gens,  en  parti- 
culier ceux  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle.  Les  propos  de  plusieurs  indi- 
vidus de  cette  section  qui,  par  imprudence 
ou  à  dessein  derapôcher  ces  jeunes  gens 
de  marcher,  se  montraient  publiquement 
contraires  à  cette  levée,  et  l'arrestation 
de  ces  individus  avaient  produit  une  es- 
pèce de  dégoût  et  d'attiédissement  dans 
l'esprit  de  cette  jeunesse.  La  résolution 
manifeste  des  jeunes  gens  des  autres  sec- 
lions,  qui  se  montrent  tous  prêts  à  partir 
pour  les  frontières,  active  le  courage  de 
ceux-là,  qui  sont  aujourd'hui  en  quelque 
sorte  honteux  d'avoir  fait  paraître  de  la 
tiédeur  pour  défendre  la  patrie. 

La  plupart  des  denrées,  telles  que  les 
œufs,  le  beurre,  la  viande,  sont  au  même 
prix  que  les  jours  précédents,  mais  les 
haricots  verts  et  les  pommes  de  terre  ont 
diminué  à  peu  près  de  moitié,  ce  qui  est 
un  soulagement  pour  le  peuple. 

17  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  36883. 

1334.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  cons- 
tatant la  remise  du  procès-verbal  de  la 
visite,  par  le  citoyen  Franchet,  de  la  mai- 
son des  Chartreux,  soupçonnée  de  ren- 
fermer un  magasin  considérable  de  farines 
dans  des  tonneaux  destinés  à  l'ennemi,  et 
où  il  ne  s'est  rien  trouvé  ;  2°  décidant  la 
mise  en  liberté  de  FlotarJ  et  de  Beauma- 
rin,  envoyés  le  lii  à  l'Abbaye;  3°  autori- 
sant, dans  les  cas  urgents  ou  l'on  pourrait 
craindre  l'évasion  subite  d'un  grand  cou- 
pable dénoncé,  trois  des  membres  du  Co- 
mité à  signer  et  à  mettre  à  exécution  un 
mandat  d'arrêt,  à  charge  d'en  rendre 
compte  ;  4°  sur  la  demande  par  La  Tour- 
du-Pin-Gouvernet,  détenu  aux  Madelon- 
nettes,  de  nomination  d'un  administra- 
teur à  la  place  du  sieur  Marniot,  qui  a 
apposé  les  scellés  à  la_maison  dite  de  la 


406 


CHAPITIIE  1".  —  JOLfllNÉES  IIISTOIUQUES  DE  lA  UÉVOLUTION 


Tuilerie,  décidant  d'écrire  au  Comité  de 
sflrelé  générale  pour  qu'il  soit  fait  droit  à 
cette  requête,  afin  de  pouvoir  distinguer 
les  innocents  d'avec  les  coupables  qui  sont 
aux  Madelonnettes;  S°  recevant  la  décla- 
ration des  citoyens  Guignes  et  Nicolas, 
chargés  de  procéder  à  l'arrestation  do  la 
citoyenne  Adeline,  ci-devant  actrice  du 
Tliéûtre-llalion,  portant  que,  ne  l'ayant 
pas  trouvé  chez  elle  et  instruils  qu'elle 
était  à  Ecouen,  ils  ont  sollicité  du  Comité 
de  salut  public  de  la  Convention  un  pou- 
voir qu'ils  n'ont  pas  obtenu;  G°  arrêtant 
l'envoi  aux  Comités  de  salut  public  et  de 
sûreté  générale  d'une  dénonciation  du 
Comité  de  surveillance  de  la  section  de 
Bon-Conseil  contre  le  nommé  Noé  Mak- 
ketros,  ex-marchand  épicier,  rue  Quin- 
campoix,  n"  3j,  »  A  la  Ville  d'Amsterdam  », 
hollandais,  réru.!*ié  en  France,  actuellement 
colonel  de  la  légion  Ifatave,  signalé  comme 
1res  suspect. 

17  septembre  1793. 
Esli'ail  Ju  registre  des  dOliliéralions  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  de  Paris,  A.  iV., 
LDï  81*  (anc'  DU'*  20),  fol.  320,  321. 

133a.  — Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  rappelant  que  le 
concours  des  canonniersest  toujours  pour 
le  lendemain,  à  9  heures,  annonçant  le 
départ  d'un  convoi  d'artillerie  pour  Arras. 

Par  cet  ordre,  le  Commandant  général 
invite  les  commandants  de  sections  à  se 
faire  rendre  compte  des  sommes  reçues 
dans  leur  arronilissement  pour  les  ci- 
toyens de  garde  aux  barrières,  afin  de 
prévenir  les  plaintes  et  réclamations, 
prescrit  d'envoyer  ces  étals  au  secréta- 
riat de  l'Etat-major,  ces  gardes  ne  de- 
vant, à  l'avenir,  être  payées  que  sur  des 
états  bien  au  net,  où  le  nom  des  citoyens, 
celui  des  rues  et  le  numéro  des  maisons 
seront  inscrits. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée, 
les  commissaires  aux  accaparements  ont 
fait  arrêter,  dans  la  section  du  Temple, 
une  voilure  chargée  de  cuirs;  plusieurs 
voilures  de  charbons  ont  passé  la  barrière 
Saint-André  avec  un  certificat  du  Dépar- 
lement de  Paris,  les  quatre  grilles  du  bord 
de  l'eau  du  quai  Pelletier  se  trouvent  ou- 


vertes, ce  qui  peut  faciliter  l'évasion  des 
voleurs  ou  malveillants. 

18  septembre  1703. 
Copies  conformes  signées  de  Clément,  sccié- 
laiic  de  rEtat-ni.ijor  général  (2  pièces'*,  A.  A'., 
AF'v  1470,  BB3  76. 

1330.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, décidant,  par  mesure  de  sûreté 
générale,  que  le  citoyen  Varlet  sera  con- 
duii,  sur-le-champ  aux  prisons  des  Made- 
lonnettes pour  avoir  tenu  dans  un  groupe 
des  propos  contre-révolutionnaires,  et  y 
sera  détenu  jusqu'à  nouvel  ordre. 

18  seplemlire  179.1. 
Extrait  du  registre   des   arrêtés  généraux   du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'il  28C. 

1337.  — Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
relatant  les  faits  suivants  : 

1°  Dans  l'hôtel  de  Washington,  rue  du 
Cliantre-Sainl-Honoré,  il  se  rassemble  de- 
puis longtemps  un  tas  d'aristocrates. 

2°  Dans  la  Société  révolutionnaire  des 
femmes,  séante  aux  charniers  de  l'église 
Saint-Eustache,  il  s'est  fourré  une  foule 
d'intrigantes,  dont  Tune,  nommée  Ui- 
combe,  a  dit  hier  dans  cette  Société  que 
les  membres  du  Comité  de  sûreté  générale 
de  la  Convention  étaient  des  intrigants, 
noUunment  Chabot  et  Basire,  qui  avaient 
l'infamie  de  faire  incarcérer  les  meilleurs 
citoyens,  auprès  desquels  ils  envoyaient 
des  moutons  pour  les  rançonner  adroi- 
tement  et  les  faire  sortir  aussitôt  après. 

3°  L'esprit  est,  dit-on,  tout  à  fait  perverti 
au  Havre-de-Giàce,  on  y  joue  les  pièces 
les  plus  aristocratiques,  on  y  embarque 
le  blé,  même  en  gerbe  pour  les  îles  de 
Jersey  et  Guernesey,  et  des  individus  se 
permettent  de  dire  qu'ils  viennent  de  l'ar- 
mée catholique. 

4°  On  a  toujours  de  la  peine  à  se  pro- 
curer du  pain  et  le  peuple  murmure;  la 
plupart  des  jeunes  gens  en  réquisition 
sont  contents  de  partir. 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3G88». 

1338.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  faisant  connaître  que  c'est  la  maison 
Galchor,  de  Rordeaux,  qui  envoie  des  émis- 
saires à  Paris  pour  recevoir  les  paquets 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


407 


des  députés  perfides;  qu'il  se  forme  un 
parti  à  Cliarlres  pour  empêcher  les  farines 
et  grains  de  venir  à  Paris  et  qu'un  conduc- 
teur de  subsistances  a  failli  y  être  tué. 

Béraud  étant  entré  au  Palais -Royal, 
dans  une  maison  de  jeu,  un  homme  le 
toisant  est  venu  lui  demander  sa  carte  et, 
quoiqu'il  ait  pu  dire,  l'a  repoussé,  il  y  a 
aperçu  des  jeunes  gens  qui  lui  ont  paru 
assez  embarrassés. 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,Fi  36883. 


1339.  _  Rapport  de  l'observateur  Bigeot, 
signalant  les  faits  suivants  : 

i'  Le  Tribunal  révolutionnaire  jusreait 
4  particuliers  de  Rouen,  pour  avoir  signe 
une  pétition  anticivique,  brûlé  l'arbre  de 
la  Liberté  et  crié  Vive  le  Roi  !  il  est  à  re- 
marquer que  toutes  les  fois  que  quelqu'un 
déposait  contre  les  accusés,  il  y  avait  force 
tousseurs,  ce  qui  pourrait  bien  être  une 
manœuvre. 

2»  A  une  heure  après-midi,  à  l'apport 
Paris,  une  quarantaine  de  femmes  de  la 
Halle  se  sont  disputées  au  sujet  de  la  co- 
carde, la  plupart  n'en  voulant  pas,  l'obser- 
vateur  n'a  rien  vu  de  semblable  dans  les 
marchés  voisins. 

3»  Un  boulanger  de  la  rue  de  Grenelle, 
au  coin  de  la  rue  Saint-Guillaume,  donne 
du  mauvais  pain,  plusieurs  individus  à  l'air 
inquiet  se  tenaient  à  sa  porte,  un  autre, 
dans  la  rue  de  l'Université,  se  trouve  dans 
le  même  cas. 

4°  Aux  Tuileries,  les  groupes  ne  par- 
laient que  de  bonnes  espérances,  toutefois, 
un  petit  homme  de  !iO  ans  cherchait  à 
faire  dévier  l'esprit  public  et  demandait 
le  renouvellement  de  la  Convention,  parce 
que,  d'après  lui,  les  lois  ne  marchaient 

pas  assez.  ._„„ 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3088'. 

1340.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La  MonUigne,  annonçant  que  la  situa- 
tion de  Paris  est  toujours  la  même,  les 
allroupements  continuent  à  la  porte  des 
boulangers,  mais  sans  trouble  ;  les  jeunes 
gens  en  réquisition  témoignent  le  plus  vif 
empressement  à  marcher  contre  l'ennemi, 


les  femmes  se  plaignent  vivement  au  sujet 
de  la  distribution  de  l'ouvrage  et  deman- 
dent qu'elle  ait  lieu  dans  chaque  section. 
La  Tour-La  Montagne  rend  compte  de 
la  représentation   de   Balhilde  ou  le  Duo, 
comédie  en  un  acte,  à  laquelle  il  a  assisté, 
et  déclare  qu'il  ne  comprend  pas  qu'on 
ose  représenter   sur  l'un    des  premiers 
théâtres  nationaux  une  pièce  remplie  des 
plus  sales  équivoques,  où  la  pudeur  est  à 
chaque  instant  outragée  et  qu'on  suppor- 
terait à  peine  sur  les  plus  vils  tréteaux  de 
la  République;  les  mœurs   étant  la  base 
fondamentale  d'un  gouvernement  républi- 
cain, on  ne  saurait  surveiller  trop  scru- 
puleusement tout  ce  qui  peut  y  porter  la 
plus  légère  atteinte.  Cette  pièce  éUit  pré- 
cédée du  Père  de  famille,   ouvrage    d'un 
philosophe  célèbre,  l'un  des  meilleurs  que 
le    gouvernement     monarchique    ait    vu 
éclore,  mais  La  Tour-La  Montagne  insiste 
sur  le  danger  qu'offrent  presque  tous  les 
ouvrages   dramatiques  composant  le  ré- 
pertoire des  théâtres.  Ils  retracent,  sous 
les  couleurs  les  plus  flatteuses,  les  anti- 
ques abus  du  régime  féodal,  des  costumes 
odieux  blessent  les  regards,  le  langage  de 
la  tyrannie  retentit  et  la  contre-révolution 
s'opère  chaque  jour   dans   les   théâtres. 
La  Tour-La  Montagne  réclame  Brutus  et 
dit  qu'on  ne  doit  jamais  se   lasser  d'en- 
tendre le  fier  langage  de  la  liberté.  Il  est 
temps,  ajoute-t-il,  qu'une  loi  sage  fasse 
taire  tous  ces  échos  de  la  tyrannie  et  que 
la  voix  de  la  Liberté  ail  seule  le  droit  de 
se  faire  entendre. 


18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  Pi  3688=. 

1341.  _  Observations  du  citoyen  Rolin, 
signalant  la  réapparition  du  journal  l'Ob- 
servateur, dont  le  débit  fut  si  prompt,  la 
veille,  qu'à  9  heures  un  quart  il  n'en  res- 
tait plus  au  Palais-Royal ,  dénonçant  comme 

suspecte  la  maison  du  ci-devant  président 
Roland,  rue  Montmartre,  en  face  de  Saint- 
Joseph  qui  est  tenue  par  des  aristocrates 
de  premier  ordre,  il  serait  utile  d'y  faire 
une  descente  nocturne. 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N^V  3688». 


408 


OHAPITIIE  I".  —  JOURNEES  HISTORIQUES  UE  LA  RÉVOLUTION 


1342.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud  :  t»  signalant  le  renchérissement 
progressif  des  denrées  de  première  né- 
cessité, cause  d'inquiétude  pour  le  peuple, 
qui  néanmoins  reste  calme  dans  tous  les 
<iuartiers  ;  2°  rendant  compte  d'une  opé- 
ration dont  il  a  été  chargé  dans  le  quar- 
tier dit  de  l'Etoile,  entre  le  bois  de  Rou- 
logne  et  les  barrières,  où  un  rassemble- 
ment avait  été  annoncé,  il  a  parcouru, 
avec  un  de  ses  collègues,  tous  les  lieux 
publics  depuis  les  Champs-Elysées  jus- 
qu'au bois,  et  n'a  vu  que  des  gens  paisi- 
bles, et  une  patrouille  conduisant  un  vo- 
leur ;  3°  dénonçant  un  certain  Rebour,  qui 
ne  fréquente  que  des  suspects  et  répand 
continuellement  de  mauvaises  nouvelles 
dans  tous  les  cafés  du  Palais-Egalité,  cet 
individu  a  été  le  premier  à  faire  courir  le 
bruit  qu'il  existait  une  guillotine  à  Bicêtre, 
pour  expédier  les  prisonniers,  à  mesure 
qu'ils  y  entraient. 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  3G883. 

1343.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Le  pain  a  encore  manqué  chez  les 
boulangers  et  la  foule  a  continué  d'inves- 
tir leurs  maisons,  manœuvre  qui  n'a  pas 
produit  l'effet  qu'en  attendaient  les  aris- 
tocrates. 

2"  Dans  plusieurs  cafés,  on  discutait 
sur  l'afllche  de  Vincent,  qui  demande 
d'expulser  des  bureaux  tous  ceux  qui 
n'auront  pas  un  bon  certificat  de  sans- 
culoltisme.  Ceux  qui  parlaient  étaient  pa- 
triotes, mais  on  voyait  bien  des  mines 
allongées  trahissant  l'embavras  de  gens 
fort  en  peine  de  se  procurer  de  tels  certi- 
ficats. 

3"  Le  ci-devant  Palais  Marchand,  la 
Grève,  le  Palais  d'Egalité,  les  groupes  des 
Tuileries  n'oll'raienl  rien  d'intéressant. 

4°  L'on  a  arrêté  le  colleur  d'un  placard 
invitant  les  Français  à  secourir  les  rois  et 
à  écraser  les  Jacobins;  l'alfaire  est  au  Co- 
mité de  salut  pulilic. 

5°Rousseville  signale  coiiiino  devanl  être 
l'objet  d'une  surveillance  parliculièio  tîeux 
femmes,  l'une  au  Gros-Caillou,  l'autre,  rue 


de  Bourgogne,  en  raison  de  leurs  relations 
avec  des  prêtres  réfractaires,  un  marchand 
d'avoines  de  la  même  rue,  dénoncé  comme 
accapareur,  enlîn  un  sieur  Blache,  ancien 
huissier  à  Rennes,  faussaire,  réfugié  de- 
puis 4  mois  à  Paris  et  insérant  quelquefois 
des  articles  dans  le  Journal  du  noir  de 
Sablier,  qu'il  signe  le  publiciste  B.;  on  le 
soupçonne  d'être  l'agent  de  Pitt,  et  on 
peut  se  renseigner  sur  son  compte  auprès 
des  députés  Montagnards  d'Ille-et-Vilaine. 
6°  La  jeunesse  de  la  section  des  Gravil- 
liers,  au  nombre  de  700,  est  partie  hier  et 
lui  a  paru  pleine  d'ardeur. 

18  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,V  3088'. 

1344.  —  Délibération  du  Comité  de  sa- 
lut public  du  Département  de  Paris  : 
i°  constatant  la  venue  de  la  citoyenne 
Lottin,  femme  de  Walsli,  irlandaise,  demeu- 
rant à  Vitry-sur-Seine,  pour  répondre  aux 
interpellalions  qui  lui  seront  faites  relati- 
vement à  des  cœurs  de  Jésus  couronnés 
trouvés  chez  elle;  2°  décidant  d'écrire  au 
ministre  de  la  guerre  et  de  lui  envoyer 
une  culotte  et  une  paire  de  guêtres  de  la 
plus  mauvaise  qualité,  pour  le  service  des 
troupes  de  la  République,  apportées  par  le 
citoyen  Berger,  de  la  section  de  l'Indivisi- 
bilité ;  3°  chargeant  le  Comité  de  surveil- 
lance de  la  section  du  Mont-Blanc  de  mettre 
en  état  d'arreslalion,  après  perquisitions 
domiciliaires,  les  nommés  Fielval  et  Lhui- 
sier,  dénoncés  verbalement  comme  aristo- 
crates gangrenés  et  individus  très  suspects  ; 
4°  envoyant  à  Sainte-Pélagie  le  nommé 
La  Ventric,  ex-juge  au  Tribunal  criminel 
de  Bellênie,  traduit  au  Comité  par  le  Co- 
mité révolutionnaire  de  la  section  de  la 
Halle-au-Blé,  d'après  une  dénoncialion  en- 
voyée par  la  Société  républicaine  du  Mans. 

18  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  drlibéralion.s  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  a.  N., 
BU»  81*  (am.tBB'*  20),  fol.  322. 

1345.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant géiiér;il  reiioiivello  l'invitation 
aux  membres  des  Comités  révolutionnaires 
d'envoyer,  le  plus  tôt  qu'ils  pourront,  les 


l.'KSPIUï  PUBMC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


409 


noms  des  citoyens  destinés  à  l'armée  ré- 
volutionnaire. Il  invite  aussi  les  Assem- 
blées des  sections  à  soumettre  à  la  cen- 
sure les  compagnie^  de  canonniers,  ces 
états  seront  certifiés  par  les  présidents  et 
commandants  de  sections,  afin  de  les  en- 
voyer à  la  censure  du  Conseil  général. 

Les  réserves  seront  de  100  hommes,  les 
patrouilles  et  le  service  de  l'intérieur  et 
des  barrières  à  l'ordinaire. 

19  septembre  1793. 
Extraits  conTormes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  [1  pièces),  A.  A'., 
Al''v  1470,  BB3  70. 

1340.  —  Rapport  de  l'observateur  Ré- 
raud  :  1»  dénonçant  l'administration  char- 
gée de  la  confection  de  l'habillement  des 
troupes,  remplie  d'hommes  vicieux,  qui 
non  seulement  refusent  de  l'ouvrage  aux 
femmes,  mais  encore  les  insultent,  suivant 
qu'elles  appartiennent  à  telle  ou  telle  sec- 
lion,  leur  langage  est  ordurier  et  des  plus 
incivique;  2°  déclarant  qu'il  serait  très  im- 
politique et  même  très  dangereux  de  ne 
pas  diviser  les  muscadins,  qui  figurent 
parmi  les  jeunes  gens  en  réquisition, 
dont  l'iiitenlion  est  de  passer  à  l'ennemi, 
et  qu'il  conviendiait  do  les  fondre  parmi 
les  républicains  des  autres  seclions,allciulu 
«lue  si  la  garde  d'un  poste  important  était 
confiée  à  un  bataillon  composé  dune  horde 
de  cette  espèce,  sa  désertion  pourrait  faire 
surprendre  et  périr  les  braves  Sans-cu- 
lottes, (jui  se  reposeraient  sur  sa  vigilance; 
3»  appelant  l'attention  sur  les  Lyonnais, 
arrivés  depuis  six  semaines  ou  deux  mois 
à  Paris  et  qui  doivent  entretenir  des  cor- 
respondances secrètes  avec  leur  ville,  à 
en  juger  par  les  lambeaux  de  conversation 
à  voix  basse  qu'on  a  siu'pris,où  revenaient 
le  nom  do  Kellermann,  les  mots  :  ils  feront 
une  sortie,  il  est  ici,  ils  le  payeront  très 
cher,  etc.,  et,  à  propos  de  l'arrestation  et 
de  l'envoi  à  la  Force  du  sieur  Vincent, 
président  de  l'Assemblée  générale  de  la 
section  du  Temple,  faisant  connaître  que, 
dans  une  lettre  pour  Lyon  à  sa  femme, 
qui  a  été  intorceptée,  il  disait  qu'il  fallait 
assassiner  les  Jacobins,  pour  que  les 
choses  allassent  bien  ;  4»  demandant  la 
visite,  par  les  patrouilles,  des  fiacres  dès 


11  heures  du  soir,  attendu  que  c'est  le 
moment  où  les  escrocs  et  les  filous  se 
retirent  avec  leur  proie,  et  que,  d'ailleurs, 
beaucoup  de  suspects  y  passent  souvent 
des  nuits  entières. 

19  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  V  36883. 

Dauban,  dans  La  Démagogie  en  il93  à  l'uris, 
]>.  39!,  donne,  sous  la  date  du  19  septembre, 
des  extraits  de  rapports  de  divers  observateurs, 
des  19  et  20  septembre,  notamment  de  Béraud, 
Houbaud,  La  Tour-l.a  Montagne,  etc. 

1347.  —  Rapport  de  l'observaleur  La 
Tour-La  Montagne,  signalant  les  faits  sui- 
vants : 

1°  La  physionomie  de  Paris  a  un  peu 
changé  depuis  la  veille.  La  tranquillité  y 
règne  toujours,  mais  triste  et  morne,  plus 
de  groupes  dans  les  places  publiques,  on 
se  fuit,  on  a  l'air  de  se  défier  les  uns  des 
autres,  et  chacun  semble  dans  l'attente 
d'un  grand  événement.  Tel  est  le  fruit 
des  manœuvres  perfides  à  l'effet  de  dé- 
courager le  peuple,  les  femmes  surtout 
sont  fortement  travaillées,  il  se  tient  dans 
les  marchés  des  propos  affreux,  on  y  parle 
hautement  le  langage  de  la  contre-révo- 
lution. Des  hommes  payés,  sans  doute, 
pour  exciter  des  mouvements  dans  Paris, 
se  promenaient,  la  veille,  dans  les  rues 
Saint-Denis  et  environnantes  et  ont  fouetté 
plusieurs  femmes,  les  unes,  parce  qu'elles 
n'avaient  point  de  cocardes,  les  autres, 
parce  qu'elles  la  portaient  sur  le  sein,  ils 
prétendaient  que  c'était  là  un  signe  de 
ralliement. 

2°  On  ne  surveille  pas  assez  les  prisons, 
on  en  permet  trop  facilement  l'entrée,  et 
il  est  à  craindre  qu'on  n'y  introduise  des 
papiers,  des  armes  et  autres  objets  égale- 
ment dangereux.  On  sèmo  les  bruits  les 
plus  horribles  sur  le  sort  des  prisonniers, 
et  les  journaux  anticiviques  se  hâtent  de 
les  propager.  On  lisait  dans  le  Courrier 
Fi-ançais,  n°  216,  qu'à  la  suite  d'une  dis- 
cussion sur  les  gens  suspects,  Collot- 
d'Herbois  avait  dit  que  la  seule  mesure  à 
prendre  contre  eux,  c'o.ait  de  les  détruire 
en  les  rassemblant  dans  divers  édifices 
minés  et  de  les  faire  sauter.  Ce  discours 
at-il  été  tenu  ?  Quand  môme  Collot-d'ller- 
bois  aurait,  dans  un    mouvement  d'indi- 


410 


CHAPITRE  I« 


JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


gnation,  proposé  celte  mesure  dont  rex(;- 
cution  d'ailleurs  est  impossible,  un  jour- 
naliste, ami  de  l'ordre  et  de  la  tranquillité, 
n'en  eût  point  pai'lé. 

10  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N„  F'  3688^. 

1348.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que  :  1°  la  malveillance 
continue  toujours  à  rassembler  les  citoyens 
à  la  porte  des  boulangers,  qui  donnent  al- 
ternativement de  bon  et  de  mauvais  pain, 
ce  qui  fait  murmurer  le  peuple;  2°  dans 
la  Chaussée-d'Antin,  les  Faubourgs  Saint- 
Germain  et  Saint-Hoiioré,  aux  Tuileries  et 
au  Palais-de-l'Egalité,  il  ne  s'est  rien 
passé  d'alarmant,  à  part  quelques  scènes 
assez  désagréables  relativement  à  la  co- 
carde nationale,  qui  pourraient  devenir 
dangereuses,  si  l'on  n'y  apportait  pas  un 
prompt  remède,  la  plupart  des  femmes  ne 
voulant  la  porter  que  lorsque  la  Conven- 
tion nationale  l'aurait  décrété  ;  3°  le  Palais 
de  l'Egalité  recèle  toujours  des  marchands 
d'argent,  agioteurs  et  autres  personnages 
dangereux  pour  la  société;  4°  l'Assemblée 
de  la  seclion  des  Piques  a  passé  à  l'ordre 
du  jour  sur  la  pétition  à  elle  présentée 
par  celle  des  Amis-de-la-Patrie,  à  l'effet 
d'obtenir  la  révocation  du  décret,  qui  res- 
treint à  deux  par  semaine  toutes  les  as- 
semblées populaires. 

19  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3G88^ 

1349.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Malgré  l'abondance  du  pain,  les  at- 
troupements continuent  chez  différents 
boulangers,  en  raison  de  la  qualité  du 
pain,  souvent  détestable. 

2°  Le  rendez-vous  actuel  des  marchands 
d'argent  et  agioteurs  se  tient  dans  le  Café 
ci-devant  dit  du  Roi,  au  coin  des  rues 
Richelieu  et  Saint-Honoré,  dans  une  ar- 
rière salle,  de  11  heures  du  matin  à  deux, 
et  lé  soir  à  six. 

3°  Un  rassemblement  suspect  de  gens 
des  deux  sexes  existe  au  Palais-Egalité, 
dans  le  local  qu'occupait  le  Club  de  89  ou 
de  l'abbé  Sieyès,  on  y  joue  la  nuit  cl  il  y 


a  concert  deux  fois  par  semaine  ;  l'abon- 
nement des  affiliés  est  de  100  livres  par 
année,  non  compris  les  repas  payés  au 
restaurateur  voisin.  L'ordonnateur  du  club 
est  un  certain  Lagrive,  de  Lyon,  très  sus- 
pect par  ses  propos  inciviques,  plusieurs 
Lyonnais  de  la  même  trempe  le  fréquen- 
tent assidilment. 

4°  La  pétition  des  Cordeliers  du  18,  afli- 
chée.  cause  de  la  rumeur,  en  raison  des 
vérités  qu'elle  contient,  que  la  Convention 
n'a  pas  le  courage  d'avouer,  encore  moins 
d'adopter. 

19  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  V  36683. 

1350.  —  Observations  du  citoyen  Rolin. 
sur  ce  qui  se  passe  à  Paris  et  à  Montrouge  ; 
en'  ce  qui  concerne  Paris  :  1°  dénonçant 
les  professeurs  du  collège  de  l'Egalité,  rue 
Saint-Jacques,  la  plupart  très  aristocrates 
et  ayant  dit  au  réfectoire  que  les  prisons 
étaient  minées  et  les  prisonniers  en  dan- 
ger de  mort,  également  un  parfumeur  en 
face  de  la  porte  d'entrée  du  collège,  d'une 
aristocratie  avérée  et  tournant  la  Révolu- 
tion en  ridicule;  2°  mentionnant  la  con- 
damnation à  mort,  par  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, d'un  accapareur  de  charbon, 
et  l'arrestation,  par  les  blanchisseuses  de 
la  seclion  du  Panthéon-Français,  de  5  sacs 
de  charbon,  venus  de  Choisy  par  eau,  qui 
seront  vendus  à  raison  de  6  livres  la  voie. 

Pour  Montrouge,  Rolin  signale  des  indi- 
vidus suspects,  notamment  le  sieur  Adam 
de  Saint-Charles, sans  moyens  d'existence, 
qui  passe  ses  journées  à  Paris  et  ne 
rentre  que  le  soir,  et  le  citoyen  Duche- 
min,  ancien  secrétaire  du  prince  de  Condé, 
qui  a  acquis  une  maison  à  Montrouge,  où 
il  reçoit  des  individus  louches;  Rolin  fait 
connaître  que  la  municipalité  de  Mont- 
rouge est  composée  «  d'excellents  modé- 
l'és  »,  le  maire  est  un  ancien  commis 
des  barrières,  et  les  officiers  municipaux 
deux  garde-chasses. 

19  seplembie  1793. 
Originaux  non   signés  (2  pièces),   A.  N.,  V 
36883. 

1331.  —  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
déclarant  que  :  l"  que  les  cafés  de  la 
Maison^de  l'Egalité,  notamment  ceux  de 


L'ESPRIT  PUItLIC  A  VMWS  I>K  JIIIL!,I:T  A  SRPTEMBHE  1793 


411 


r.liarlres,  de  Foy,  Valois  et  llalien,  four- 
millent d'aristocrates,  surtout  le  matin 
jusqu'à  2  heures;  le  libraire  Desennes, 
iiiônie  Maison,  est  un  arislocrale  puant, 
chez  lequel  se  rassemblent  un  tas  de  con- 
tie-révolulionnaires,  le  libraire  du  n"  250, 
sous  les  galeries  do  bois,  ne  vaut  guère 
mieux,  sa  boutique  est  aussi  un  repaire 
d'aristocrales  ;  2°  le  peuple  ne  pouvant  en- 
trer au  Tribunal  révolutionnaire,  dont  on 
avait  fermé  les  portes,  a  murmuré,  alors 
on  les  a  ouvertes  ;  3°  le  nommé  Blache, 
de  Rennes,  présumé  agent  de  Pitt,  a  de- 
meuré rue  Joquelet,  dans  un  hôtel  garni; 
4"  des  femmes,  dont  quelques-unes  sont 
vraisemblablement  soudoyées,  refusent  de 
porter  la  cocarde  tricolore  et  disent  qu'il 
n'y  a  que  les  putains  qui  la  portent;  a"  le 
pain  est  toujours  rare. 

19  septembre  1793. 
Original  signe,  A.  N.,  l"  3088^. 

1352.  —  Rapport  d'un  observateur  ano- 
nyme :  1°  annonçant  que,  ce  matin,  à  la 
pointe  Saint-Eustache,  il  s'est  produit  une 
dispule,  occasionnée  par  la  cocarde  que 
les  femmes  portent  au  bonnet,  et  qu'au 
parvis  iSolre-Uame,  un  jeune  homme  a 
arraché  la  cocarde  et  l'a  foulée  aux  pieds, 
mais  a  été  arrêté  ;  2°  signalant,  rue  de  la 
Vieille-Draperie,  dans  la  Cité,  un  café,  en 
face  de  l'ancienne  église,  recevant  des  gens 
très  suspects,  et,  rue  Saint-Denis,  un  petit 
café  où  il  se  tient  des  propos  inciviques  ; 
3°  dénonçant,  comme  espion  de  Cobourg 
et  du  ci-devant  Monsieur,  le  nommé  Lar- 
cher,  ancien  commandant  de  la  robe 
courle,  du  Parlement,  qui  fréquente  les 
cafés,  mais  sans  y  rester  longtemps. 

19  septembre  1793. 
Original  signé,  A.N.,  1"  3088». 

135J.  —  Délibéralioij  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  or- 
donnant l'envoi  aux  Madelonnettcs  du 
nommé  Fielval,  comme  contre-révolution- 
naire décidé,  chassé  de  sa  section  et  de 
toutes  les  places  qu'il  occupait  ;  2°  sur  la 
déclaration  faite  au  Comité  par  le  citoyen 
Chéry,  l'un  de  ses  membres,  que  la  sec- 
tion du  Contrat-Social  l'a  déclaré  indigne 
de  sa  confiance,  considérant  que  chacun 


de  ses  membres  doit  être  exempt  de  tout 
blâme,  que  sa  conduite  doit  être  tellement 
claire,  tellement  droite,  qu'on  ne  puisse, 
dans  aucune  occasion,  lui  rien  reprocher, 
et  qu'il  ait  à  opposer  à  la  calomnie,  si  elle 
pouvait  se  permettre  de  l'attaquer,  le  ta- 
bleau précis  des  services  qu'il  a  rendus  à 
la  chose  publique  ;  considérant  que  l'ar- 
rêté de  la  section  ne  tend  à  rien  moins 
qu'à  arracher  au  citoyen  Chéry  l'estime 
de  ses  concitoyens  et  attirer  sur  lui  l'igno- 
minie et  le  mépris,  et  par  suite  des  vexa- 
tions tyranniques;  considérant  qu'un  ar- 
rêté de  cette  nature  demande  à  être 
mûrement  examiné,  afin  de  juger  si  l'in- 
trigue, les  haines  personnelles  n'y  ont  eu 
aucune  part,  pour,  d'après  cet  examen, 
se  prononcer  définitivement  et  en  dernier 
ressort;  considérant,  enfin,  que  cet  exa- 
men sévère  est  une  justice  due  à  l'homme 
et  au  fonctionnaire  public,  qui  doit  être 
justifié  aulhentiquement,  si  son  innocence 
triomphe,  qui  doit  être  publiquement 
condamné  cl  destitué,  s'il  est  coupable; 
arrêtant  que  ces  considérations  seront 
présentées  à  l'Assemblée  générale  de  la 
section  du  Conlrat-Social,  et  qu'elle  sera 
invitée  à  entendre  de  nouveau,  ce  jour,  le 
citoyen  Chéry,  pour  ensuite  confirmer  ou 
rapporter  son  arrêté;  3°  décidant  de  de- 
mander au  Comité  de  sûreté  générale  un 
pouvoir  pour  arrêter,  à  Corheil,  le  sieur 
Lambert,  chef  du  Conseil  du  ci-devant 
prince  de  Condé,  compromis  dans  l'affaire 
du  sieur  Saint- Venant ,  commissaire  de 
police  de  la  section  delà  Halle-au-Blé,  con- 
vaincu d'avoir  surpris  la  religion  des  Co- 
mités de  sa  section,  à  l'effet  d'obtenir  un 
pouvoir  en  vue  de  lever  les  scellés  chez  le 
citoyen  Bruyère,  très  suspect,  partisan 
avéré  de  La  Fayette  ;  4°  après  examen 
de  la  brochure  intitulée  :  La  Constitution 
de  la  Lune,  déclarant  qu'il  n'y  a  pas  lieu 
de  lui  donner  un  libre  cours. 

19  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Défartemcnt  de  Paris,  A.N., 
BB3  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  323-325. 

1354.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  suivant  lequel  le 
Commandant  général  invile   tous  ses  ca- 


412 


CHAPITRE  I".  —  JOUllNÉES  HISTOUIQUES  DE  LA  IIEVOLUTION 


marades,  commandants  de  sections,  à  pres- 
ser l'organisation  des  compagnies  de  leur 
arrondissement,  aussitôt  que  les  jeunes 
gens  en  réquisition  seront  casernes;  il 
engage  encore  tous  les  bons  citoyens  à 
dissiper  les  attroupements  aux  portes  des 
boulangers.  «  C'est,  observe  Hanriot,  une 
manie  aristocratique  dont  il  faut  se  méfier 
plus  que  jamais,  mes  amis,  du  courage 
et  de  la  persévérance,  tous  les  tyrans  se- 
ront détruits,  et  la  Liberté  et  l'Egalité 
existeront  d'un  pôle  à  l'autre.  » 

Toujours  la  même  surveillance  aux  bar- 
rières, les  réserves  de  100  hommes  et  les 
patrouilles  avec  beaucoup  d'exactitude. 

20  septembre  1793. 
Copie   conforme,  sit:iiéo    de  Clément,   secré- 
taire de  l'Etat-major  général,  A.N.,  AF'^'  1470. 

1353.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  déclarant  :  1°  que  l'esprit  du  peuple 
est  monté  à  un  diapason  extraordinaire. 
Si  l'on  ne  supprime  pas  les  cocardes, ou, si 
l'on  n'ordonne  pas  à  toutes  les  femmes 
d'en  porter,  il  arrivera  de  fâcheux  événe- 
ments. Des  quartiers  la  foulent  aux  pieds, 
d'autres  la  respectent  plus  que  jamais. 
Tandis  qu'aux  portes  Saint-Denis  et  Saint- 
Martin  on  fustige  les  femmes  qui  en  por- 
tent, à  la  Halle  on  menace  de  poignarder 
celles  qui  n'en  ont  pas.  Le  peuple,  surtout 
les  femmes,  disent  mille  horreurs  de  la 
Convention,  on  crie  contre  elle,  à  raison 
de  l'augmentation  croissante  du  prix  des 
denrées;  le  côté  du  Marais  est  le  meilleur, 
dit-on,  il  faut  la  purger;  2°  qu'une  cohorte 
de  femmes  a  passé,  vers  7  heures  du  soir, 
sur  le  boulevard  Poissonnière,  vomissant 
d  s  chansons  abominables  contre  les  Ja- 
cobins, dont  le  refrain  était  :  <>  Vivent  les 
muscadins!  »  elles  voulaient  arracher  les 
yeux  à  tous  ceux  qui  les  approchaient  ; 
3"  «lue  des  jeunes  gens  se  sont  promenés 
toute  la  soirée,  par  bandes  de  6  à  8,  pes- 
tantcontrc  le  décret  qui  les  oblige  à  partir, 
et  assurant  que,  s'il  n'y  avait  pas  tant  de 
Sans-culottes,  ils  reslei-aient  en  dépit  de 
la  Convention,  qui  n'aurait  pas  beau  jeu; 
4°  qu'il  arrive  un  nombre  infini  de  soldats 
de  la  troupe  de  ligne,  qui  insultent  et  bles- 
sent les  volontaires,  notamment  en  se 
battant  dans  les  marais  de  la  section  du 


Temple  ;  S°  que,  sur  le  boulevard  Poisson- 
nière, vis-à-vis  la  rue  Saint-Etienne,  il  se 
vend  tous  les  jours  des  selles  de  chevaux, 
même  de  cavalerie. 

20  .septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3088». 

1356.  —  Rapport  de  l'observateur  Dugas, 
signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Le  calme  règne  à  Paris,  malgré  les 
efforts  des  malveillants,  durant  quelijues 
jours,  il  y  a  eu  moins  de  difliculté  pour 
avoir  du  pain,  l'on  ne  voyait  presque  plus 
de  rassemblements  aux  portes  des  bou- 
langers, cette  semaine,  ils  sont  plus  nom- 
breux, mais  la  tranquillité  publique  n'eu 
est  pas  troublée,  et  chacun,  plus  ou  moins 
commodément,  a  le  pain  qui  lui  est  né- 
cessaire. 

2"  Ces  deux  dimanches,  le  peuple  s'est 
rendu  en  foule  à  SaintCloud,  dans  le  plus 
grand  ordre,  le  parc  était  couvert  de 
groupes  d'une  brillante  jeunesse,  la  gaieté 
était  répandue  sur  tous  les  visages,  cette 
joie  franche  et  vive  ne  peut  être  le  par- 
tage que  d'un  peuple  libre. 

3°  Les  agioteurs  sont  en  très  petit  nombre 
au  ci-devant  Palais-Royal,  cependant,  l'on 
a  pris  sur  le  fait  et  arrêté,  dans  le  jardin, 
un  marchand  d'argent. 

4"0n  donneavecsuccès, plusieurs  foispar 
semaine,  au  Théâtre  de  la  rue  de  Loiivois, 
une  pièce  patriotique,  intitulée  :  La  Journée 
du  Viitican  ou  le  Souper  du  Pape,  c'est  une 
sortie  vigoureuse  contre  le  grand  ponlife, 
qui  y  est  représenté  dansant  avec  la  Poli- 
gnac. 

5"  Les  dernières  séances  des  Jacobins 
se  sont  passées  en  dénonciations,  qui  font 
perdre  un  temps  précieux  à  la  chose  pu- 
blique. 

6°  Le  prix  des  légumes,  comme  pois, 
haricots,  a  diminué  depuis  quelques  jours. 

7"  Aux  enviions  de  Paris,  notamment  à 
Châtillon,  Fontenay,  Bagneiix,  les  bou- 
langers font  du  très  beau  pain  et  en  abon- 
dance. 

8°  Il  est  essenliel  de  veiller  à  l'approvi- 
sionnement du  charbon  de  terre,  dont  la 
cherté  est  extrême  et  dont  la  pénurie  au- 
rait pour  effet  de  suspendre  la  fabrication 
des  armes.    Le  muid,  que   l'on   achetait 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


413 


l'année  dernière  40  livres,  vaut  aujourd'hui 
200  livres,  et,  si  l'on  n'y  prend  garde, 
bientôt  il  manquera  totalement,  Dugas 
rappelle  le  mémoire  qu'il  a  remis  à  ce 
sujet  au  ministre  de  l'intérieur. 

9°  Les  femmes,  qui  ne  portent  pas  la 
cocarde,  sont  décoiffées  dans  certains  quar- 
tiers, dans  d'autres,  comme  à  la  Halle, 
c'est  le  contraire. 

10"  Il  a  été  question  d'employer  les  filles 
publiques  à  des  travaux  utiles,  rien  ne 
serait  plus  facile  que  de  les  renfermer 
dans  des  maisons  nationales,  on  pourrait 
leur  faire  tricoter  des  bas  de  laine  pour 
les  soldats  de  la  République  et  les  mettre 
sous  la  surveillance  de  quelques  femmes 
choisies  dans  les  Sociétés  fraternelles  ou 
républicaines. 

20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688^. 

1 357 .  —  Rapport  de  l'observateur  La  Tour- 
La-Montagne  :  1°  déclarant  qu'il  régne 
toujours  une  grande  fermentation  parmi 
les  femmes,  excitée  par  les  malveillants 
pour  susciter  des  mouvements  dans  Paris, 
sous  le  voile  de  la  cocarde.  Avant-hier,  on 
fouettait  les  femmes  qui  ne  la  portaient 
pas,  hier,  on  menaçait  de  ce  châtiment 
toutes  celles  qui  la  portaient.  Les  femmes 
du  Marché  Saint-Martin  étaient  armées  de 
verges  et  tenaient  les  propos  les  plus  inci- 
viques. Cette  fermentation  n'est  point  par- 
tielle, mais  générale,  ces  femmes  s'accor- 
dent toutes  sur  un  point,  le  besoin  d'un 
nouvel  ordre  de  choses,  qui  les  tire  de  la 
misère  oii  elles  se  disent  plongées;  elles 
se  plaignent  de  toutes  les  autorités  cons- 
tituées, demandent  le  renouvellement  de 
la  Convention,  des  administrations,  et  si 
elles  n'ont  pas  encore  le  nom  de  Roi  dans 
la  bouche,  ils  est  bien  à  craindre  qu'elles 
ne  l'aient  déjà  dans  le  cœur.  Voici  le  lan- 
gage tenu  par  une  femme,  dans  le  Fau- 
bourg Saint-Anloine  :  Si  nos  maris  ont  fait 
la  Révolution,  nous  saurons  bien  faire,  nous, 
la  contre-révohilion,  si  elle  est  nécessaire  ; 
2"  annonçant  que  les  jeunes  gens  de  la 
section  des  Cravilliers,  partis  l'avant-veille 
pour  Courbevoie,  sont  revenus  le  môme 
jour  à  Paris,  en  se  plaignant  de  n'avoir 
trouvé   ni   vivres  ni  logements;    les  mal- 


veillants insinuent  qu'à  leur  place  ils  ne 
quitteraient  point  Paris,  puisque  l'on  se 
met  si  peu  en  peine  de  pourvoir  à  leurs 
besoins,  c'est  une  manœuvre  pour  refroidir 
leur  ardeur  guerrière.  Les  malinlenlionnés 
poussent  l'audnce  et  la  scélératesse  jus- 
qu'à dire  que  les  jeunes  gens  ne  demandent 
avec  tant  d'empressement  des  armes  que 
pour  les  tourner  contre  les  patriotes.  Ces 
propos  infâmes  se  tiennent  surtout  dans 
les  maisons  de  jeux,  rendez-vous  de  tous 
les  contre-révolutionnaires  de  Paris,  et  les 
bons  citoyens  sentent  le  besoin  d'une  loi 
qui  fasse  fermer  à  jamais  tous  ces  vils  re- 
paires du  brigandage  et  de  l'aristocratie. 

20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  FJ  3688'. 

1358.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud  :  1°  faisant  entendre  que,  tant  qu'il 
y  aura  plusieurs  qualités  de  pain,  il  y  aura 
attroupement  chez  certains  boulangers  ; 
2°  signalant  certain  colonel  de  hussards, 
rue  de  Grenelle-Saint-Honoré,  à  l'hôtel 
Louis-le-Grand,  qui  embauche  pour  son 
corps  les  muscadins  et  envoie  dans  les 
spectacles  des  hussards,  qui  y  tiennent  des 
propos  inciviques;  également  le  frère  d'un 
marquis  de  La  Trémoille,  commandant 
les  rebelles  de  la  Vendée,  qu'on  voit  aux 
promenoirs  ;  3°  dénonçant  un  certain  Lé- 
cuyer,  ci-devant  de  l'état-raajor  de  La 
Fayette,  souteneur  de  tripots,  habitué 
d'un  café  au  coin  du  boulevard,  près  des 
Italiens,  qui  se  répand  en  propos  incivi- 
ques et  se  plaint  des  arrestations  noc- 
turnes; à  ce  propos,  l'observateur  pense 
qu'en  arrêtant  les  voitures  de  nuit,  on  dé- 
couvrirait quantité  de  faits  utiles  à  la 
chose  publique. 

20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1359.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  informant  des  incidents  suivants  : 

1°  Le  matin  du  20  et  du  21,  les  femmes 
se  tiennent  en  grand  nombre  à  la  porte 
des  boulangers,  celles  qui  se  trouvaient, 
rue  de  Sèvres,  se  plaignaient  des  femmes 
à  cocaide  et  disaient  qu'elles  aimaient 
mieux  acheter  du  pain. 

2"  Dans  plusieurs  marches,  les  femmes 


4i4 


CHAPITRE  !•'.  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


patriotes  ont  été  insultées  par  les  pois- 
sardes, qui  ne  toléraient  point  de  cocardes, 
et  même  ont  été  fouettées  au  Marché  Saint- 
Eustache. 

3°  Le  F'aubourg  Saint-Antoine  lui  a  paru 
fort  tranquille,  quoiqu'on  battit  le  tam- 
bour pour  convoquer  le  lendemain  la  jeu- 
nesse de  la  section  de  Montreuil,  à  l'effet 
de  s'organiser  et  de  nommer  ses  officiers. 

4°  La  jeunesse  de  Hagnolet  est  assez 
nombreuse,  mais  peu  disposée  à  partir, 
10  jeunes  gens  au-dessous  de  25  ans  s'é- 
tant  mariés  depuis  6  mois,  mais  celle  des 
localités  voisines  (Charonne,  Belleville, 
Romainville)  prétend  les  y  obliger,  ce  qui 
amènera  du  tumulte.  L'observateur  pré- 
sume qu'il  doit  y  avoir  des  repaires  et 
rendez- vous  de  contre-révolutionnaires 
dans  les  environs  de  Paris,  qui  deman- 
dent une  surveillance  particulière,  parce 
qu'on  y  achète  des  petites  maisons  cinq 
et  six  fois  leur  valeur,  ce  qui  cache  des 
desseins  contre-révolutionnaires.  Ceux  de 
ces  environs,  dans  lesquels  on  ne  récolte 
pas  de  blé  et  où  les  particuliers  sont  ac- 
coutumés à  cuire  leur  pain  eux-mêmes, 
ont  beaucoup  de  peine  à  se  procurer  du 
blé  et  font  jusqu'à  dix  lieues  sans  pouvoir 
en  acheter. 

5°  Les  malveillants  profitent  beaucoup 
de  la  cherté  des  denrées  pour  aigrir  un 
grand  nombre  de  femmes  contre  les  Jaco- 
bins et  la  Convention. 

20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1360.  —  Rapport  de  l'observateur  Soulet, 
révélant  les  particularités  suivantes  : 

1"  L'état-major  des  troupes,  à  Beau- 
vais,  est  gangrené  d'aristocratie.  Beaucoup 
d'aristocrates  se  rassemblent  au  château 
de  Versailles,  les  citoyens  sont  obligés  de 
se  taire  parce  que  les  administrations  ne 
valent  rien. 

2°  Un  certain  Hochon,  jeune  muscadin  de 
20  ans,  pour  ne  pas  partir  avec  les  autres 
jeunes  gens  en  réquisition,  a  quilté  son 
père,  rue  Sainte-Croix-de-la-Bretoiinerie, 
n°  42,  et  s'est  réfugié  chez  son  grand-père, 
à  Passy,  rue  Basse,  n°  54. 

20  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 


1361.  —Arrêtés  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale :  1°  décidant  que  les  nommés  Mon- 
nié.  Barré,  Léger,  Radet  et  Desfontaines, 
directeurs  et  auteurs  du  Théâtre  du  Vau- 
deville, seront  arrêtés  et  conduits  dans  les 
prisons  de  la  Force  comme  suspects,  et 
chargeant  le  Commandant  général  de  la 
garde  nationale  de  l'exécution  du  présent; 
2°  décidant  que  le  nommé  Larrive,  acteur, 
mis  en  liberté  par  l'administration  de  Po- 
lice de  Paris,  sera  réintégré  dans  les  pri- 
sons de  la  Force. 

20  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  do  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  280. 

1362.  —  Arrêtés  du  Comité  de  sûreté 
générale  :  l"  portant  que  les  citoyens  en- 
rôlés par  le  colonel  du  premier  régiment 
de  "hussards,  ci-devant  Bercheny,  seront 
mis  en  état  d'arrestation  à  la  caserne  de  la 
Courtiile,  où  ils  seront  séparés  des  autres 
militaires  et  les  uns  des  autres, autant  que 
faire  se  pourra;  2°  ordonnant  l'arrestation 
du  citoyen  Bougon,  colonel  du  1"  régi- 
ment de  hussards,  ci-devant  Bercheny, 
dénoncé  comme  ayant  enrôlé  des  citoyens 
en  réquisition  et  prévenu  de  machinations 
contre-révolutionnaires. 

20  septembre  1793. 
Extrait  du   registre  des   arrêtes  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.N.,  Al'*ll  286. 

1363.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris:  1°  auto- 
risant le  citoyen  Fourncrot  à  conduire  au 
Comité  quatre  particuliers,  prévenus  d'a- 
voir foulé  aux  pieds  le  bonnet  de  la  Li- 
berté dans  l'Assemblée  de  la  section  des 
Fédérés;  2°  portant  qu'il  a  été  écrit  au 
ministre  de  l'intérieur  pour  l'inviter  à  en- 
voyer incessamment  aux  communes  du 
Département  la  dernière  loi  sur  le  maxi- 
mum du  blé,  pour  qu'il  fasse  garnir  les 
marchés  de  Paris,  de  Choisy  et  de  Sceaux, 
et  établir  un  marché  au  Bourget,  pour  lui 
rappeler  qu'il  a  promis  d'envoyer  à  la 
commune  de  Colombes  40  septiers  de  blé 
et  qu'il  n'en  a  envoyé  que  20,  en  obser- 
vant que  cette  commune  n'a  rien  récolté 
cette  année  et  qu'on  y  vend  toujours  le 
pain  de  4  livres  30  sols,  de  plus  qu'on  ne 
peut  y  avoir  de  farines  à  moins  de  160  li- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAHIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


415 


vres  le  sac  de  32S  ;  qu'il  a  été  également 
écrit  au  Directoire  du  Dt''partement  que  les 
communes  se  plaignent  de  ne  recevoir  les 
lois  que  longtemps  après  les  départements 
voisins. 

20  septembre  1793,  matin. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  iV., 
BB3  81*  (anc'  BB''*  20),  fol.  325. 

1364.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1»  sur 
les  craintes  exprimées  par  une  députation 
des  habitants  de  Jagny,  district  de  Gon- 
nesse,sur  ce  qu'il  se  prépare  une  nouvelle 
Vendée,  sur  ce  que  les  municipaux  ne 
peuvent  se  faire  respecter,  même  par  la 
gendarmerie,  qu'ils  ne  peuvent  rentrer 
dans  leurs  foyers,  de  peur  que  des  aris- 
tocrates, des  brigands  armés,  dont  ils  ont 
été  menacés,  ne  tombent  sur  eux,  déci- 
dant que  deux  de  ses  membres,  accom- 
pagnés du  procureur  de  la  commune  de 
Jagny  et  de  ses  collègues,  se  rendront  au 
Comité  de  salut  public,  pour  l'instruire  de 
ces  faits  et  le  prier  d'y  porter  remède,  de 
plus,  sur  l'observalion  que  les  propriétaires 
et  cultivateurs  ne  veulent  pas  conduire 
aux  marchés  les  grains  réquisitionnés,  et 
comme  il  y  a  dans  la  commune  1,Î100  sep- 
tiers  de  farines  et  que  7  à  800  suffisent 
pour  leur  usage,  arrêtant  d'en  informer  le 
ministre  de  l'intérieur;  2°  portant  que  lec- 
ture a  été  faite  d'une  lettre  de  la  commune 
de  Paris,  du  19  septembre,  qui  invite  le 
Comité  à  s'occuper,  sans  retard,  de  la 
taxation  du  bois  et  du  charbon,  et  à  lui 
faire  part  dé  ses  lumières  sur  cette  ma- 
tière importante,  qui  a  été  mise  sous  les 
yeux  de  la  Commune  par  le  citoyen  De- 
lespine,  membre  du  Comité;  3°  recevant 
le  rapport  des  citoyens  Guignes  et  Clé- 
mence, chargés  d'accompagner  le  citoyen 
Chéry  à  l'Assemblée  générale  de  la  sec- 
tion du  Contrat-Social,  pour  y  entendre 
les  raisons  qui  ont  déterminé  cette  sec- 
tion à  lui  retirer  sa  confiance  et  assister  à 
la  défense  du  sieur  Chéry,  par  lequel  ils 
instruisent  le  Comité  de  la  manière  indé- 
cente avec  laquelle  ils  ont  élé  traités,  le 
Comité  se  réservant  d'adopter  les  me- 
sures qu'il  jugera  convenables;  4°  prenant 
connaissance  d'une  lettre  du  citoyen  Gen- 


til, de  la  section  du  Contrat-Social,  com- 
missaire du  ministre  de  la  guerre,  de 
laquelle  il  ressort  que  le  Comité  de  salut 
public  dudépartementdelaMarne  n'est  pas 
digne  de  la  confiance  de  celui  de  Paris, 
qu'il  n'en  existe  point  à  Amiens,  que  ce- 
lui de  Beauvais  est  pénétré  de  vrais  prin- 
cipes républicains,  que  le  général  Beau- 
regard  s'est  comporté,  à  Valenciennes,  en 
contre-révolutionnaire  pendant  la  durée 
d'une  suspension  d'armes,  qu'il  a  frater- 
nisé avec  les  officiers  ennemis  dans  la 
manière  des  petits  maîtres  du  Palais-Royal, 
chargeant  le  citoyen  Chéry  de  féliciter  le 
Comité  de  salut  public  de  Beauvais  de  ses 
principes  révolutionnaires  et  de  prendre 
des  renseignements  sur  Beauregard  ;  5° sur 
la  demande,  au  ministre  de  l'intérieur, 
d'un  logement  commode  pour  le  Comité, 
où  il  puisse  tenir  ses  séances,  le  ministre, 
ayant  rais  à  la  disposition  du  Comité  la 
maison  nationale,  connue  sous  le  nom  de 
gouv('rnemenl  des  Tuileries,  située  dans 
la  rue  ci-devant  Dauphin,  le  Comité  est 
invité  à  se  concerter  avec  le  citoyen  Heur- 
tier,  inspecteur  général  des  Bâtiments  de 
la  République,  pour  entrer  prompteraent 
en  possession  provisoire  de  ce  local  ;  6°  sur 
la  demande  de  renscignements,présentée  au 
nom  du  Club  des  Cordeliers,  au  sujet  des 
plaintes  du  nommé  Valquier,  contre  le  Co- 
mité, qui  n'avait  pas  donné  suite  à  une 
dénonciation  de  ce  particulier,  ledit  Val- 
quier paraissant  être,  ou  turbulent,  ou 
désorganisé,  réponse  immédiate  a  été  faite 
par  le  Comité,  qui  a  donné  le  détail  par 
écrit  des  discours  peu  décents  de  l'individu 
en  question,  lequel  voulait  même  com- 
pulser les  registres  du  Comité;  7°  décidant 
que  les  étoffes  d'or  et  dentelles,  en  dépôt 
au  Comité,  seront  transportées  à  la  mai- 
son de  Saint-Laurent,  pour  être  réunies 
aux  autres  objets,  dont  l'inventaire  a  été 
fait  par  les  citoyens  Delespine,  Fournerot, 
Génois  et  Guigues. 

20  septembre  1793,  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB'  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  326-329. 

1366.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  contenant  la  pro- 


416 


CHAPITRK  I".  —  JOUHNEES  HISTOHIQIJES  DE  LA  HEVOLUTION 


clamation  suivante  du  Commandant  géné- 
ral à  ses  conciloyens  : 

«1  Mes  camarades,  tenons-nous  sur  nos 
gardes,  des  citoyennes,  fâchées  de  la  paix 
qui  règne  entre  nous,  veulent  allumer  le 
feu  de  la  guerre  civile,  trente  d'entre  elles 
ont  déjà  insulié  la  cocarde  nationale, 
prenez-y  garde ,  citoyens  et  citoyennes 
respectables,  il  est  facile  de  voir  que  c'est 
encore  l'or  du  ministre  anglais  et  C"  qui 
a  été  répandu  avec  profusion.  Une  ci- 
toyenne, utlanhée  à  son  pays  et  qui  a  ses 
occupations  journalières,  ne  commet  ja- 
mais d'extravagance  capable  de  troubler 
l'harmonie  d'une  République,  telle  que  la 
nôtre,  où  l'on  veut  anéantir  le  règne  des 
intrigants  qui  l'aflligent  et  voudraient  se 
la  pdrtager.  Veillons  plus  qu'à  l'ordinaire, 
veillons  et  arrêtons  les  agitateurs  de  tout 
sexe,  traduisons-les  devant  les  autorités 
constituées,  qui  doivent  en  connaître. 
Point  de  grâce  aux  méchants  cl  aux  per- 
turbateurs, et  faisons  parler  la  loi  devant 
ces  êtres  indignes  de  la  société.  >• 

L'ordre  du  jour  annonce  qu'il  partira 
incessamment  deux  convois  d'artillerie, 
l'un  pour  Strasbourg,  l'autre  pour  le  Mans. 

Les  réserves  seront  toujours  de  100  hom- 
mes, et  les  patrouilles  fréquentes,  tant 
aux  barrières  pour  empêcher  la  sortie  du 
pain  et  des  farines,  qu'autour  des  portes 
des  boulangers  pour  dissiper  les  attrou- 
pements, et  autour  des  établissements 
publics,  pour  y  maintenir  la  tranquillité 
et  faire  respecter  les  couleurs  nationales. 

L'officier  commandant  le  poste  du  port 
au  Plâtre,  où  viennent  aborder  les  ba- 
teaux de  fourrage,  fait  rapport  que  les 
charretiers  détèlent  leurs  chevaux  et  leur 
font  manger  le  foin,  ils  disent,  pour  colo- 
rer leurs  vols,  que  ces  fourrages  appar- 
tiennent à  la  Nation. 

21  septembre  1793. 

Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat  major  général  (2  pièces),  A.  A'., 
AF'v  1470.  BB3  76. 

Ed.  Daub.\n,  La  Démagogie  en  1193  à  Paris, 
p.  397. 

1366.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  appelant  l'attention  sur  un  certain 
Demois,  tenant  un  hôtel  garni,  rue  des 
Fossés-du-Temple,  n"  6,  chez  lequel  furent 


saisis  7  assignats  faux  de  300  livres,  qui 
est  en  relations  avec  un  marchand  de 
Rouen,  nommé  Gasse,  fortement  suspecté 
de  complicité. 

D'après  un  bruit  qui  court  parmi  les 
aristocrates,  l'Empereur  serait  brouillé 
avec  le  roi  de  Prusse,  lequel  aurait  envie 
d'abandonner  ses  vues  sur  la  France,  à 
l'effet  d'empêcher  l'invasion  de  ses  Etats 
par  l'impératrice  de  Russie,  sous  le  pré- 
texte d'attaquer  la  Pologne. 

Le  pain,  à  Saint-Germain,  vaut  8  sols  la 
livre. 

21  septembre  1793. 

Original  signe,  A.  N.,F''  3688^ 

13C7.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La-Montagne,  signalant  toujours  la 
même  fermentation  au  sujet  de  la  cocarde, 
surtout  parmi  les  femmes  de  la  Halle, 
nouvelle  pomme  de  discorde  jetée  par  les 
malveillants  dan3  l'espoir  que  les  femmes 
voudront  partager  les  droits  politiques  des 
hommes  et  en  viendront  à  réclamer  des 
cartes  civiques,  le  droit  de  vote,  des  em- 
plois administratifs,  ce  qui  amènera  un 
conflit  d'intérêts  et  d'opinions,  et  du 
désordre.  Il  esta  remarquer  qu'en  général 
les  femmes,  pleines  de  respect  pour  la 
représentation  nationale,  refusent  de  por- 
ter la  cocarde,  parce  que  la  loi  ne  l'or- 
donne point.  De  singuliers  bruits  ont  été 
répandus  à  ce  sujet,  nombre  de  femmes 
se  figurent  qu'on  ne  veut  leur  faire  porter 
la  cocarde  que  pour  les  envoyer  aux  fron- 
tières, où  il  n'y  aurait  pas  assez  d'hommes 
pour  leur  défense. 

Les  jeunes  gens  en  réquisition  deman- 
dent des  armes  et  déclarent  refuser  de 
partir  avant  de  les  avoir  obtenues  ;  on  re- 
doute beaucoup  les  muscadins  et  l'on 
souhaiterait  qu'ils  fussent  fondus  parmi 
les  Sans-culottes,  au  lieu  de  former  des 
corps  particuliers,  comme  plusieurs  le 
désirent. 

Tous  les  murs  de  Paris  sont  couverts 
d'une  affiche  de  la  citoyenne  Olympe  de 
Gouges,  qui  se  plaint  de  sa  longue  déten- 
tion, rappelle  les  services  qu'elle  a  ren- 
dus à  la  Patrie,  annonce  la  préparation 
d'un  nouveau  massacre  dans  les  prisons 
et  se  regarde  comme  une  victime  qu'on  va 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


417 


immoler.  Ce  placard  ne  produit  aucune 
sensation,  on  s'arrête  un  instant,  et  l'on 
se  relire  en  disant  :«  Ah!  c'est  Olympe 
de  Gouges.  » 

Chaque  jour  voit  diminuer  la  foule  aux 
portes  des  boulangers. 

21  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  F''  3688'. 

1368.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  consacré  presque  entièrement  à 
un  particulier,  par  lui  rencontré  au  Spec- 
tacle du  Vaudeville,  d'autant  plus  suspect 
qu'il  affectait  plus  de  patriotisme,  fati- 
guant l'auditoire  par  des  déclamations  et 
des  vociférations  aussi  vaines  que  scanda- 
leuses; ce  particulier,  domicilié  rue  de  la 
Sourdière,  du  nom  de  La  Boulée.fils  d'un 
ancien  maître  de  poste  de  Meaux,  possé- 
dant 40,000  livres  de  rente  en  Amérique, 
est  très  répandu  dans  les  spectacles,  les 
places  publiques  et  les  sociétés  populaires. 

.  D'après  ce  rapport,  beaucoup  de  bou- 
langers continuent  à  donner  du  mauvais 
pain,  les  citoyens  se  plaignent  amèrement 
en  disant  qu'il  est  déjà  assez  désagréable 
de  perdre  son  temps  à  leur  porte. 

21  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1369.  —  Rapport  de  l'observateur  Monic, 
faisant  connaître  que  l'on  a  arrêté  plu- 
sieurs jeunes  gens  en  réquisition,  qui  s'é- 
taient enrôlés  dans  un  nouveau  corps  de 
hussards,  notamment  deux  garçons  épi- 
ciers, à  l'instigation  de  leur  patron,  aris- 
tocrate fieffé  ;  que  l'on  murmure  de  l'ab- 
sence de  taxe  sur  le  bois  et  de  la  difficulté 
de  se  procurer  du  charbon,  et  que  le  pain 
est  toujours  rare. 

Le  même  observateur  dénonce  un  ras- 
semblement d'aristocrates  dans  une  mai- 
son, rue  Saint-Honoré,  n°  lOo,  dont  l'en- 
trée est  par  le  Café  Militaire,  l'on  y  joue 
nuit  et  jour  et  l'on  y  complote. 

21  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N,,  V  3688'. 

1370.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Un  groupe  de  femmes  à  la  Halle,  près 
T.  IX. 


de  Saint-Eustache,  se  plaignait  en  termes 
très  vifs  de  la  cherté  des  denrées  cl  dé- 
clarait que  cela  ne  pouvait  pas  durer  plus 
longtemps,  qu'il  fallait  s'approvisionner 
de  force  au  prix  de  89,  et  qu'elles  feraient 
un  tarif,  puisque  la  Convention  n'avait 
aucun  égard  à  leur  misère. 

2"  Il  se  rassemble  au  café  Coreza,  dit 
Italien,  au  Palais  Egalité,  une  foule  d'Ita- 
liens, qui  montent  à  l'entresol,  pour  y 
jouer  un  jeu  de  leur  pays,  et  n'admettent 
parmi  eux  que  les  affiliés  à  leur  société, 
l'un  des  suspects,  fréquentant  ce  café,  est 
un  certain  abbé  Benonai. 

3°  Au  sujet  de  la  multitude  des  citoyens 
armés,  infectés  de  la  maladie  vénérienne, 
qui  remplissent  les  hôpilaux  de  la  Répu- 
blique, un  membre  de  la  Convention  ayant 
préconisé  un  remède  prétendu  efficace, 
Roubaud  déclare  qu'il  ne  peut  exister  de 
spécifique  général,  et  que  l'on  ne  verra 
diminuer  cette  contagion  dans  les  armées, 
que  lorsqu'on  éloignera  les  femmes  in- 
fectées et  que  l'on  renoncerai  la  méthode 
des  prétendus  guérisseurs. 

4'  Dans  l'un  des  cafés  souterrains  du 
Palais  Egalité  se  rassemblent  une  mul- 
titude de  muscadins  en  réquisition,  qui  ne 
craignent  pas  d'annoncer  que,  puisqu'on 
ne  veut  pas  leur  permettre  de  servir  dans 
la  cavalerie,  ils  passeront  à  l'ennemi. 

5°  Un  inOividu  très  suspect,  de  nouveau 
dénoncé  par  Roubaud,  est  un  certain  Ri- 
chard, de  Lyon,  qui  ne  fréquente  que  les 
aristocrates  habitués  du  café  Lamiral,  rue 
Neuve-des-PelitsChamps. 

6"  Roubaud  se  plaint  des  indiscrétions 
commises  au  bureau  de  Franqueville, grâce 
auxquelles  des  rassemblemenis  ou  par- 
ticuliers suspects,  dénoncés  par  les  ob- 
servateurs, changent  de  local  et  même  de 
quartier. 

21  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1371.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
portant  sur  les  points  suivants  : 

1"  Il  s'est  élevé  beaucoup  de  disputes, 
tous  ces  ji)urs-ci,  dans  le  quartier  de  la 
place  Maubert,  les  poissardes,  ne  voulant 
point  que  les  femmes  portent  de  cocardes, 
en  ont  arraché  à  quantité  de  personnes, 

27 


«18 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


et  même  les  ont  injuriées  et  jelé  leurs 
bonnets  dans  la  boue. 

2»  Les  ci-devant  religieuses  de  la  rue 
Cassette  tiennent  toujours  club  de  prêtres 
réfractaires. 

3°  Le  journal  VObservateur  continue  à 
donner  des  détails  de  nature  à  révolter 
même  les  modérés,  à  l'entendre,  l'ennemi 
a  des  avantages  continuels,  les  Français 
trouvent  la  mort  partout  où  ils  vont  com- 
battre, on  ne  cooçoit  pas  qu'un  pareil  écrit 
souille  encore  les  Français. 

4°  Le  citoyen  Tillaux,  procureur  du  col- 
lège de  Lisieux,  demeurant  rue  Saint- 
Jean-de-Beauvais,  n'a  cessé,  depuis  1789, 
de  donner  des  preuves  d'incivisme  les 
plus  révoltantes,  n'allant  presque  jamais 
aux  assemblées  des  sections,  et  maudis- 
sant chez  lui  la  Révolution. 

5°  Le  citoyen  Champagne,  principal  du 
collège  de  l'Egalité,  vient  d'être  obligé  de 
quitter  sa  place  au  Comité  révolutionnaire, 
comme  clubisle  de  la  Sainte-Chapelle,  il 
a  toujours  paru  bon  patriote,  mais  comme 
tel,  il  n'eut  point  dû  abandonner  ses 
élèves,  qui,  non  seulement  n'ont  rien  fait 
dans  leurs  classes,  mais  se  sont  corrom- 
pus, sortant  dans  Paris  à  toute  heure  du 
jour  et  de  la  nuit,  et,  d'après  le  témoi- 
gnage d'un  régent  du  collège,  s'enfermant 
dans  leurs  chambres,  où  l'on  en  avait 
même  surpris,  couchés  ensemble,  et,  lors- 
que bon  nombre  de  ces  élèves  partirent 
pour  les  frontières,  ils  se  vantèrent  pu- 
bliquement dans  la  maison  d'aller  rejoindre 
leurs  parents  et  amis  émigrés. 

21  septembre  1793. 
Originaux   non  signés  (2  pièces),  A.  K.,  V 
36883. 

1372.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  faisant  connaître  les  détails  sui- 
vants : 

1°  L'ordre  de  la  veille  concernant  les  ci- 
toyennes qui  insulteraient  la  cocarde  na- 
tionale a  excité  d'assez  vives  réclamations, 
et,  sans  quelques  patriotes  réunis  à  l'en- 
trée de  la  rue  des  Petits-Champs,  du  côté 
de  la  place  des  Victoires,  plusieurs  ci- 
toyennes patriotes  auraient  encore  été 
maltraitées,  des  muscadins  encourageaient 
les  malveillantes. 


2°  Il  y  a  certainement  une  assemblée  de 
la  jeunesse  récalcitrante  au  décret  qui  la 
met  en  réquisition,  on  voit  des  musca- 
dins réunis  sur  le  boulevard  Saint-Martin, 
au  Palais-Royal,  sous  les  arbres  des  Tuile- 
ries, le  soir,  mais,  dès  qu'on  les  approche, 
ils  se  taisent  ;  d'ailleurs,  les  aristocrates 
en  général  témoignent  beaucoup  d'éloi- 
gnement  pour  les  patriotes,  ce  qui  est  à 
remarquer  à  la  veille  des  plus  grands 
complots. 

3°  Les  inspecteurs  de  la  manufacture  de 
Bercy  sont  à  surveiller,  notamment  le 
nommé  Michel,  ancien  cocher  d'Antoi- 
nette, aristocrate  décidé,  intimement  lié 
avec  un  certain  Drouet  qui  le  protège, 
probablement  parce  qu'il  ne  le  connaît  pas. 

4°  L'adresse  du  Club  des  Cordeliers,  la 
leltre  de  Pache  aux  départements,  l'Oô- 
servateur  Sans-ciilotle  et  une  adresse  de 
Tuncq  fixaient  l'attention  du  public,  mais 
l'adresse  de  ce  général  traître  n'a  pas  été 
bien  accueillie. 

5°  Il  y  a  encore  foule  à  la  porte  des 
boulangers. 

21  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  3688'. 

1373.  —  Rapport  d'un  observateur  ano- 
nyme :  1°  appelant  l'attention  sur  une 
affiche  sous  la  voûte  du  Palais  de  l'Ega- 
lité :  Un  patriote  persécuté  à  la  Convention 
nationale,  de  nature  à  indisposer  le  peuple 
contre  la  Convention,  sur  les  habitués  du 
Café  du  Caveau,  au  même  Palais,  presque 
tous  agioteurs  et  aristocrates,  à  figures 
sinistres,  et  sur  ceux  d'un  café,  place  Dau- 
phine,  également  agioteurs  et  royalistes; 
2°  déclarant  que,  suivant  plusieurs  ci- 
toyens, les  Assemblées  des  sections  étaient 
plutôt  nuisibles;  3°  rendant  compte  du 
Spectacle  de  la  rue  Fcydeau,oùron  a  joué 
l'Officier  de  fortune,  pièce  dont  les  pas- 
sages patriotiques  ont  été  applaudis  avec 
enthousiasme;  4°  annonçant  que  beau- 
coup de  personnes  craignent  de  manquer 
de  subsistances  d'ici  à  2  mois;  H"  signalant 
une  voiture  suspecte,  qu'il  a  vu  pour  la 
3«  fois  passer,  rue  Neuve-de-l'Egalité,  tou- 
jours à  la  même  heure,  où  se  tiennent 
trois  individus,  qui   mettent  la  tête  à  la 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


419 


portière,  en  passant  devant  les  boulangers 
où  le  peuple  est  rassemblé. 

21  septembre  1793. 
Minute  non  signée,  A.  N.,  V  3688^. 

1374.  —  Arrêté  du  Coinilô  de  sûreté  gé- 
nérale, portant  que  la  femme  appelée  Du- 
barry,  demeurant  à  Luciennes,  sera  arrêtée 
et  conduite  à  la  maison  de  Sainte-Pélagie, 
à  Paris,  poui'  y  être  détenue  par  mesure 
de  sûreté  générale,  comme  suspectée  d'in- 
civisme et  d'aristocratie,  que  les  scellés 
seront  mis  sur  ses  effets,  perquisition  faite 
dans  ses  papiers,  que  ceux  qui  seront  jugés 
suspects  seront  apportés  au  Comité  de 
sûreté  générale. 

21  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

137").  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  décidant,  sur  une  dénonciation 
faite  par  le  citoyen  Danton,  que  deux  de 
ses  membres,  les  citoyens  Panis  et  David, 
se  transporteront  demain  chez  lui,  attendu 
qu'il  est  malade  pour  ce  soir. 

21  septembre  1793. 
Extrait  du  rcgi.slre  des  arrêtés  généraux   du 
Comité  do  sûreté  générale.  A,  N.,  AF*II  286. 

1376.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  chargeant  les  citoyens  Briguet, 
Molinart  et  Maillard  de  se  saisir  de  tous 
les  marchands  d'argent  qu'ils  trouveront 
en  flagrant  délit  et  coupables  de  ce  crime, 
de  les  faire  amener  à  l'administration  de 
Police,  qui  les  traduira  devant  le  Tribunal 
révolutionnaire,  et  l'argent  saisi  sera  porté 
à  la  Trésorerie  nationale,  qui  délivrera 
récépissé,  tant  au  Tribunal  t^'à  l'admi- 
nistration de  Police  et  au  Comité  de  sû- 
reté générale. 

21  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*n  286. 

1377.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, par  lequel,  considérant  que,  dans 
ces  moments  où  le  dévouement,  le  zèle, 
l'énergie  des  citoyens  assurent  la  liberté 
publique,  que  dans  ces  moments  où  môme 
l'Indigence  honorable  fait  pour  l'affermir 
les  plus  grands  sacrifices,  il  doit,  autant 


qu'il  est  en  lui,  encourager,  honorer  ces 
vertus,  voulant  donner,  en  conséquence,  à 
la  section  Poissonnière  un  témoignage  de 
l'estime  profonde  que  le  civisme  des  mem- 
bres de  son  Comité  révolutionnaire  lui 
inspire,  il  décide  que,  sur  les  18,000  livres 
qu'ont  procuré  à  la  Patrie  leur  autorité, 
leur  désintéressement,  il  sera  accordé  à 
chacun  000  livres  à  litre  d'indemnité  des 
dépenses  que  leur  infatigable  activité  leur 
a  causées,  qu'il  sera,  en  conséquence,  pré- 
levé une  somme  de  7,200  livres,  pour  être 
également  répartie  entre  les  douze  mem- 
bres composant  ledit  Comité  révolution- 
naire, de  plus  qu'il  sera  encore  prélevé 
400  livres  pour  être  accordées  aux  trois 
membres  à  qui  un  contre-révolutionnaire 
avait  offert  cette  somme  de  18,000  livres, 
pour  qu'ils  dérobassent  au  Jour  des  pa- 
piers contenant  la  preuve  de  son  incivisme 
et  de  ses  machinations  impies,  ladite 
somme  pour  les  indemniser  des  frais  et 
dépenses  particulières  que  cette  entreprise 
civique  leur  occasionne. 

21  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'll  286. 

1378.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, après  avoir  entendu  contradictoi- 
rement  l'économe  et  le  syndic  de  l'Admi- 
nistration relativement  au  scellé  apposé 
par  celui-ci,  et  considérant  que  si  le  ser- 
vice des  subsistances  de  l'Hôtel  national 
des  Invalides  venait  à  manquer  un  seul 
moment  par  rapport  au  scellé,  la  respon- 
sabilité, quant  aux  troubles  qui  en  résul- 
teraient, pèserait  entièrement  sur  la  tête 
de  l'économe,  décidant  que  le  scellé  sera 
levé  à  l'instant,  sauf  au  Directoire  du 
Département  à  juger  ensuite  le  fond  de 
la  contestation. 

21  septembre  1793. 
Extrait  du   registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,   A.  N.,  ^F'il  286. 

1379.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
du  Département  de  Paris  :  1»  autorisant 
le  citoyen  Franchet  à  s'adjoindre  le  ci- 
toyen Tisset,  pour  se  transporter  chez  le 
sieur  Ringard,  ci-devant  curé  de  Saint- 
(iermain-de-l'AuxerroiSjrue  des  Mauvaises- 


420 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Paroles,  afin  de  faire  perquisition  dans  ses 
papiers  et  dans  toute  l'étendue  de  la  mai- 
son, et  d'apporter  au  Comité  toutes  les 
piècesqui  leur  paraîtront  suspectes;  2°  après 
avoir  pris  connaissance  exacte  des  dénon- 
ciations portées  contre  4  particuliers,  ac- 
cusés d'avoir  excité  le  trouble  dans  la 
section  de  la  Place-des-Fédérés,  aujour- 
d'hui dite  l'Indivisibilité,  et  d'y  avoir  foulé 
aux  pieds  le  bonnet  de  la  Liberté,  et  après 
s'être  bien  convaincu  de  la  gravité  des 
faits,  arrêtant  que,  par  mesure  de  sûreté 
générale,  les  susdits  particuliers  seront 
conduits  aux  Madelonnetles;  3°  décidant 
que  la  municipalité  de  Montrouge  sera 
chargée  de  faire  arrêter  Guillaume,  ci-de- 
vant avocat,  demeurant  à  Paris,  rue  de 
Buci,  n"  33,  qui  a  une  maison  de  cam- 
pagne dans  cette  commune,  et  qui  s'est 
évadé  au  moment  où  les  commissaires  du 
Comité  de  salut  public  du  Département 
allaient  procéder  à  son  arrestation,  et  ren- 
dant la  municipalité  de  Montrouge  respon- 
sable de  son  évasion,  s'il  revenait  et  n'était 
point  arrêté;  4°  recevant  le  rapport  du 
citoyen  Clémence,  chargé  d'accompagner 
le  maire  et  une  partie  des  habitants  de 
Jagny  au  Comité  de  salut  public  de  la  Con- 
vention, pour  l'informer  des  troubles  dans 
cette  région,  qui  pourrait  devenir  une 
nouvelle  Vendée,  d'après  lequel  les  Comités 
de  salut  public  et  de  sûreté  générale  ont 
applaudi  au  zèle  de  ces  habitants  et  ont 
donné  audit  Clémence  un  pouvoir  illimité 
de  disposer  de  300  hommes  armés,  avec 
2  pièces  de  canon,  et  de  se  transporter  à 
Jagny  pour  réprimer  les  désordres,  en  s'ad- 
joignant  le  citoyen  Marchand,  membre  du 
Comité  ;  ledit  Clémence,  étant  porteur  d'un 
mandat  de  6,000  livres  sur  la  Trésorerie 
et  ne  pouvant  en  toucher  le  montant  sans 
7  signatures,  a  demandé  l'avance  de  cette 
somme  par  le  citoyen  Harny,  trésorier  du 
Comité,  ce  qui  a  été  accordé,  pour  que 
l'exécution  de  cette  affaire  ne  souffrit 
aucun  retard. 

21  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Déparlement  de  Paris,  A.N., 
BB'  81*  (anc«  BB^^  20),  fol.  229-331. 

1380.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 


mandant général  invite  ses  frères,  les  ca- 
nonniers,  lorsqu'ils  sont  de  garde  dans  tel 
poste  que  ce  soit,  à  s'y  comporter  en  bons 
et  loyaux  républicains,  à  y  exécuter  stric- 
tement les  consignes  et  à  veiller,  les  uns 
et  les  autres,  à  ce  qu'il  ne  soit  fait  aucune 
dégradation  nuisible  à  la  chose  publique, 
«  Courage,  mes  camarades,  ajoute  Han- 
riot,  avec  notre  austérité  républicaine, 
nous  déjouerons  l'intrigue  insolente  des 
despotes,  paix,  fraternité,  union,  indivisi- 
bilité, haine  éternelle  à  tous  les  potentats 
de  l'Univers.  » 

Les  réserves  seront  toujours  les  mêmes, 
toujours  la  plus  grande  surveillance  au- 
tour des  élablisseraents  publics,  des  bar- 
rières, des  boulangers  et  envers  les  mal- 
veillants qui  insulteront  les  couleurs  na- 
tionales, les  patrouilles  très  fréquentes. 

22  septembre  1793. 
Extraits  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
t»ire  de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BB'  76. 

1381.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La  Montagne,  donnant  connaissance 
des  faits  suivants  : 

1»  La  cocarde  divise  toujours  les  fem- 
mes, et  le  décret  rendu  à  cet  égard  par  la 
Convention  n'a  pas  produit  tout  l'effet 
qu'on  s'en  était  promis.  Les  malveillants, 
déconcertés  par  une  mesure  aussi  sage, 
dressent  de  nouvelles  batteries,  ils  flattent 
l'amour  propre  des  femmes,  en  cherchant 
à  leur  persuader  qu'elles  ont  autant  de 
droits  que  les  hommes  au  gouvernement 
de  leur  p;>ys,  qu'elles  doivent  réclamer  le 
droit  de  vole  dans  les  sections  et  peuvent 
prétendre  £»tous  les  emplois  civils  et  mili- 
taires; tel  était  le  langage  tenu  en  présence 
de  quelques  femmes  au  Jardin  de  l'Egalité 
par  un  muscadin,  caché  sous  le  costume 
d'un  Sans-culotte  ;  mais  il  a  perdu  tout  le 
fruit  de  son  éloquence  anarchique,  on  l'a 
écoulé  à  peu  près  comme  l'on  écoute  un 
charlatan  qui  débite  son  baume,  et  l'on 
s'est  retiré.  Ce  fait  sert,  néanmoins,  à 
prouver  que  les  malveillants  emploient 
toutes  sortes  de  manœuvres  pour  semer 
la  discorde. 

2»  L'on  prétend  qu'il  y  a  dans  Paris  un 
très  grand   nombre  de  députés  du  côté 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


421 


I 


droit  de  l'Assemblée  législative,  et  qu'ils 
tiennent  des  conciliabules  secrets  aux  en- 
virons de  celte  ville. 

3°  Il  paraît  depuis  2  jours  un  nouveau 
journal,  en  forme  de  placard,  inlitulé  : 
l'Ohservateur  Sans  •  culotte  ;  cette  feuille, 
rédigée  dans  les  vrais  principes  de  la  Ré- 
volution, est  lue  avec  intérêt  par  les  Sans- 
culottes,  et,  si  l'auteur  ne  s'écarte  pas  de 
la  route  qu'il  s'est  tracée,  son  ouvrage 
peut  contribuer  d'une  manière  avanta- 
geuse aux  progrès  de  l'esprit  public. 

4»  Il  paraît  un  autre  placard,  ou  plutôt 
mémoire  juslilicatif  du  général  Tuncq, 
où  il  se  plaint  de  plusieurs  personnes, 
notamment  du  ministre  Ronsin,  c'est  ainsi 
qu'il  le  nomme,  parce  que  Ronsin  prend 
cette  qualité  dans  l'armée  et  exige  qu'on 
la  lui  donne,  mais  ce  mémoire  n'a  point 
fixé  l'attention  publique. 

5"  Un  ex  gentilhomme,  qui  se  fait  ap- 
peler Vidaud  et  connu  sous  un  autre  nom, 
précédé  du  titre  de  comte,  est  signalé 
comme  très  suspect,  il  loge  en  hôtel  garni, 
rue  de  la  Corderie,  n"  9,  avec  un  parti- 
culier non  moins  suspect,  dénommé  Gau- 
thier, qu'on  vient  d'arrêter. 

6°  Au  dire  d'un  individu,  au  Palais- 
Royal,  les  lettres  de  Bordeaux,  arrivées 
par  le  dernier  courrier,  annonçaient  que 
le  bataillon,  destiné  à  marcher  sur  Toulon, 
s'était  saisi  à  la  Réole  des  représentants 
du  peuple,  qui  avaient  été  transférés  à 
Bordeaux. 

7°  Les  jeunes  gens,  dits  muscadins,  sont 
toujours  très  suspects,  on  insiste  fortement 
sur  le  danger  de  leur  fournir  des  armes, 
mais  il  est  à  remarquer  que  des  hommes, 
renommés  par  leur  incivisme,  des  mus- 
cadins même,  affectant  une  tendre  sollici- 
tude pour  la  Patrie,  sont  ceux  qui  témoi- 
gnent le  plus  d'alarmes  sur  les  projets 
prétendus  contre-révolutionnaires  des  mus- 
cadins. 

8°  L'affluence  diminue  à  la  porte  des 
boulangers. 

9»  Le  décret  sur  la  cocarde  excite  de 
grandes  rumeurs  dans  les  marchés  de 
Paris,  des  femmes,  stipendiées  sans  doute 
par  les  malveillants,  se  plaignent  avec  un 
emportement,  qui  ne  décèle  que  trop  l'es- 
prit désorganisateur  qui  les  anime,  à  cela 


près,  on  peut  dire  que  ce  décret  a  reçu 
l'assentiment  général. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688^. 

1382.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  annonçant  que  le  nommé  Gasse, 
dont  il  a  parlé  dans  un  rapport  de  la  veille, 
vient  coucher,  presque  tous  les  soirs,  rue 
des  Fossés-du-Temple,  n"  16,  et  que  plu- 
sieurs muscadins  ont  été  rossés  d'impor- 
tance par  les  Sans-culottes,  au  sortir  de 
Nicolet,  pour  avoir  dit  qu'ils  ne  caserne- 
raie  nt  pas. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1383.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  déclarant  que  : 

1°  Le  pain  .se  distribue  fort  difficilement 
dans  plusieurs  quartiers  de  Paris,  notam- 
ment dans  la  Chaussée-d'Antin,  où  plu- 
sieurs citoyens  ont  dû  s'en  passer.  Souvent 
dans  les  rassemblements  se  pose  cette 
question  :  Pourquoi  le  pain  est-il  plus  blanc 
chez  certains  boulangers? 

2°  L'on  agiote  maintenant  dans  les  salles 
de  vente,  au  Palais  de  l'Egalité,  surtout  de 
ijros  juifs,  notamment  dans  celle  près  des 
colonnes,  où  se  rassemblent  les  marchands 
d'argent,  que  l'on  est  parvenu  en  quelque 
sorte  à  chasser. 

3»  Le  décret,  enjoignant  aux  femmes 
indistinctement  de  porter  la  cocarde,  a  mis 
fin  à  une  foule  de  petites  insurrections, 
qui  auraient  fini  par  devenir  dangereuses, 
le  peuple  en  général  y  applaudit  avec  en- 
thousiasme. 

4°  On  demande  partout  avec  instance 
la  taxation  du  bois  et  d'autres  objets  de 
première  nécessité. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  3688'. 

1384.  —  Rapport  de  l'observateur  Monic, 
annonçant  l'arrestation  des  nommés  Saint- 
Germain,  Saint-Georges,  Petit,  employé 
dans  les  vivres,  Morel,  rue  Saint-Chau- 
mont,  porte  Saint-Denis,  teneur  de  jeu 
prohibé,  tous  complices  de  Dumouriez, 
dont  la  correspondance  se  trouvait  chez 
une  dame  Sainte-Foy,  au  n"  148  du  Jardin 


422 


CHAPITRE  I« 


JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  REVOLUTION 


Egalité,  mais  ces  papiers  furent  enlevés, 
lorsqu'on  cernaune  première  fois  le  jardin. 
Au  môme  jardin,  du  n°  1  au  n°  9  ou  10,  il 
y  a  un  club  d'arislocrates,  et  l'on  y  joue 
à  des  jeux  prohibés. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1385.  —  Observations  du  citoyen  Ro- 
lin,  suivant  lesquelles  il  reproche  aux 
prêtres  de  n'être  constitulionnels  que  de 
nom,  et  déclare  que,  sur  les  32  curés  de 
Paris,  il  en  dénonce  au  moins  30  à  l'opi- 
nion publique;  aucun  d'eux  n'a  voulu  re- 
cevoir un  jeune  prêtre  qui  se  présentait 
en  qualité  de  vicaire,  quoiqu'ils  en  eussent 
cependant  un  pressant  besoin,  le  curé  do 
Sainte-Geneviève  l'a  même  chassé  ignomi- 
nieusement, lui  imputant  comme  principal 
grief  d'avoir  reçu  les  ordres  d'un  évêque, 
qui  allait  se  marier  et  l'était  peut-être  déjà. 
Rolin  dénonce  un  certain  La  Bastide,  an- 
cien secrétaire  du  comte  du  Breuil,  vivant 
àSartrouville  et  venant  quelquefois  àParis, 
où  il  loge  rue  Saint-Dominique,  à  l'hôtel  de 
la  comtesse  du  Breuil. 

22  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  A'.,  F'  3li88^ 

1386.  —  Rapport  de  l'observateur  Pa- 
notier,  qui  déclare  être  entré  dans  plu- 
sieurs temples  remplis  de  monde,  fort 
tranquille,  et  où  il  n'a  entendu  que  la 
louange  de  Dieu,  à  la  Halle,  où  le  peuple, 
également  calme,  élait  très  satisfait  du 
décret  relatif  aux  cocardes,  dans  six  spec- 
tacles, très  fréquentés,  où  dans  les  eiitr'- 
aclcs  se  chantaient  des  chansons  patrio- 
tiques, notamment  dans  le  Spectacle  Moii- 
tansier,  où  il  a  remarqué  un  ballet  patrio- 
tique, qui  a  fait  grand  plaisir  aux  specta- 
teurs et  a  été  très  applaudi. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  A'.,  F'  3688^. 

1387.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  dénonçant  :  1°  le  nommé  Helasisa, 
juif,  de  Bordeaux,  chassé  des  Jacobins  de- 
puis deux  aus  pour  son  incivisme,  affec- 
tant puliliiiuemcnt  et  très  haut  des  opiaions 
républicaines  et  jouant  un  rôle  suspect, 
fréquentant  le  Café  de  Chartres,  au  Palais 


Egalité,  où  il  fait  assez  de  dépenses;  1°  le 
sieur  Spoline,  très  suspect,  détenu  depuis 
peu,  qui  faisait  un  commerce  de  femmes 
et  d'argent  avec  le  banquier  Grenus,  très 
lié  avec  les  capitalistes  hollandais;  3°  le 
marquis  d'Aoust,  capitaine  de  vaisseau, 
très  aristocrate,  possédant  bO,000  livres  de 
rente,  lequel,  pour  .se  mettre  à  l'abri,  s'est 
fait  secrétaire  du  député  Rovère,  dont  il 
passe  pour  être  le  cousin. 

22  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  36883. 

1388.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  déclarant  que  :  1°  le  pain  n'a  pas 
plus  manqué  que  les  jours  précédents,  et 
cependant  que  la  foule  était  plus  grande, 
sans  doute  parce  que  chacun  voulait  en 
avoir  du  matin,  afin  de  se  promener  plus 
tranquille  le  reste  de  la  journée,  le  temps 
ne  paraissant  pas  devoir  être  aussi  mauvais; 
2°  les  motions  des  Tuileries  étaient  pour 
la  taxe  de  toutes  les  denrées,  surtout  du 
vin  et  du  cuir,  qui  augmentent  tous  les 
jours;  3°  les  malveillants  ont  encore  cher- 
ché à  occasionner  quelque  bruit,  place  de 
la  Révolution,  au  sujet  des  cocardes  por- 
tées par  les  femmes,  mais  les  patriotes 
les  ont  déjoués;  4°  l'esprit  des  cafés,  qui 
étaient  pleins  à  cause  du  mauvais  ten>ps, 
était  en  général  assez  bon  ;  le  Café  Fran- 
çais, au  coin  de  la  rue  Poissonnière,  ne 
lui  a  point  paru  dans  d'aussi  bonnes  dis- 
positions, il  était,  comme  les  autres  jours, 
rempli  déjeunes  gens  et  de  quelques  vieux 
aristocrates,  qui  parlaient  avec  satisfac- 
tion du  retour  de  la  section  de.s  Gravilliers; 
5°  des  femmes  révolutionnaires  de  la  So- 
ciété, séante  au  Charnier  des  Innocents, 
sont  venues,  la  veille,  en  députation  à  la 
section  de  la  Croix-Rouge,  se  plaignant  de 
ce  qu'on  voulait  les  arrêter,  et  demandant 
la  responsabilité  des  minisires,  l'organi- 
sation des  4  tribunaux  révolutionnaires, 
le  jugement  des  aristocrates  dans  les  24 
heures,  le  supplice  d'Antoinette,  de  Brissol, 
etc.  dans  la  semaine,  la  taxe  de  toutes  les 
denrées  à  l'usage  du  peuple,  et  la  nomi- 
nation d'un  Comité  ccnlral,  compose  de  dc- 
piilcs  de  toutes  les  sections.  Quelques  p;irli- 
culicrs  ont  aussi  demandé  qu'on  fit  une 
pétition  à  la  Convention,  afin  d'obtenir  que 


I.'KSPIUT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


423 


les  sections  puissent  se  réunir  à  volonté, 
mais  cette  motion  a  été  rejetée  comme 
dangereuse  et  aristocrate. 

Roussevilie  dénonce  les  propos  incivi- 
ques tenus  par  un  nommé  Cousin,  au 
Blancmesnil,  près  du  Bourget,  qui  a  dit  no 
plus  vouloir  de  l'appellation  surannée  de 
citoyen,  et  qu'avant  peu  reviendraient  les 
princes. 

22  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  i'^  3688^. 

1389.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  considérant  qu'un  chirurgien- 
accoucheur  est  un  homme  utile,  et  qu'un 
cheval  est  absolument  nécessaire  pour 
l'exercice  de  sa  profession,  surtout  lors- 
que le  chirurgien  est  d'un  certain  âge, 
décidant  que  le  citoyen  Viguier,  chirur- 
gien-accoucheur, âgé  de  60  ans,  section 
du  Faubourg-duNord,  est  en  droit  d'avoir 
un  cheval,  et  que  celui  qui  a  été  saisi  par 
la  Commission  des  chevaux,  établie  au  Pa- 
lais Bourbon,  lui  sera  rendu. 

22  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de   sûreté  générale,  A.  N.,  AF'il  28G. 

1390.  — Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, invitant  les  administraleurs  du 
Département  de  Police  à  s'informer  si, 
pour  la  surveillance  de  la  citoyenne  La- 
rive,  une  garde  aussi  nombreuse  que  celle 
que  sa  section  a  mise  auprès  d'elle  est  né- 
cessaire, et  à  vouUiir  bien  veiller  à  ce  que 
les  citoyens  composant  celte  garde  se  com- 
portent avec  les  égards  d'honnêteté  qui 
doivent  être  employés  vig-à-vis  des  per- 
sonnes qui  se  soumettent  à  la  loi. 

22  septembre  1793. 
Extrait   du  registre  des   arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF'il  28G. 

1391.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1»  d'a- 
près une  lettre  du  citoyen  Lulier,  procu- 
reur général  syndic  du  Département  de 
Paris,  chargeant  les  citoyens  Guigucs  et 
Lécrivain  de  lever  les  scellés  apposés  au 
domicile  du  sieur  Guillaume,  rue  de  Buci, 
et  d'en  distraire  les  papiers  appartenant 
aux  clients,  de  même  les  citoyens  Franchet 
et  Lécrivain  de  lever  les  scellés  apposés  à 


Montrouge;  2»  décidant  la  nomination 
d'une  Commission  inspectante  de  la  Poste 
aux  lettres  pour  l'examen  des  journaux 
seulement,  à  raison  de  6  livres  par  jour 
pour  les  honoraires  de  chacun  de  ses 
membres,  qui  sont  les  sieurs  Payen-Des- 
lauriers,  Molière  et  Lebrun;  3»  donnant 
mandat  au  citoyen  Fournerot,  à  l'eflet  de 
se  transporter  chez  le  citoyen  Dorival, 
ex-hermite,  actuellement  fabricant  de 
toiles,  cloître  Saint-Benoit,  dénoncé  comme 
très  suspect  par  le  Comité  de  surveillance 
de  la  section  do  l'Observatoire,  pour  faire 
inspection  de  ses  papiers,  apporter  ceux 
qui  paraîtront  suspects  et  l'amener  au 
Comité;  4°  transmettant  au  Comité  do  sa- 
lut public  du  département  d'Eure-et-Loir 
une  dénonciation  contre  un  ex-président 
des  Comptes,  le  citoyen  de  Meslay,  pro- 
priétaire d'une  terre  de  ce  nom,  à  deux 
heures  de  Chartres,  où  se  rassemblent  des 
aristocrates,  au  nombre  desquels  se  trouve 
un  ex-chanoine  de  l'église  de  Chartres, 
qu'on  dit  non  assermenté,  afin  de  prendre 
toutes  les  mesures  qu'exige  le  salut  public, 

22  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  ^.  JV., 
BB3  81-^  (anc'  BB'*  20),  fol.  331-333. 

1392.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de 
la  force  armée  de  Paris,  portant  que,  d'a- 
près un  arrêté  de  la  Commune,  les  pa- 
trouilles de  nuit  vérifieront,  îi  partir  de 
11  heures  1/2  du  soir,  les  cartes  des  ci- 
toyens et  arrêteront  tous  ceux  qui  en  seront 
dépourvus;  que  tous  les  citoyens  qui  se 
sont  enrôlés  dans  les  canonniers,  posté- 
rieurement au  décret  de  la  réquisition,  ne 
pourront  faire  partie  des  compagnies  ac- 
tuelles; les  capitaines  et  sergent.s-majors 
des  canonniers,  après  la  censure  des  As- 
semblées générales  des  sections,  pren- 
dront, de  chaque  citoyen  enrôlé,  le  nom, 
l'âge,  la  demeure,  la  section  ou  le  dépar- 
tement, et  le  lieu  de  naissance,  signaleront 
la  durée  de  leur  service  et  leur  dévouement 
à  la  chose  publique,  et  signeront  au  bas  de 
l'enrôlement.  Le  capitaine  et  les  officiers 
commenceront  à  donner  l'exemple. 

Dans  cet  ordre,  le  Commandant  général 
déclare  que,  tous  les  jours,  il  reçoit  avec 


424 


CHAPITRE  I«'.  —  JOURNEES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


douleur  des  plaintes  de  ses  frères  d'armes 
de  garde  aux  barrières,  à  raison  de  leur 
malaise  et  de  leur  peu  de  commodité  pour 
y  faire  le  service,  ajoutant  qu'il  a  écrit  plu- 
sieurs fois  à  l'administration  des  Travaux 
publics  à  ce  sujet,  que  si,  celte  semaine, 
toutes  les  petites  réparations  ne  sont  pas 
faites,  il  se  joindra  à  ses  frères  d'armes, 
qui  ont  un  peu  de  connaissances  en  ma- 
çonnerie, qu'il  mettra  lui-même  la  main  à 
l'ouvrage,  qu'on  ramassera  les  pierres,  on 
fera  venir  quelques  sacs  de  plâtre,  on  bou- 
chera les  ouvertures  des  petits  édifices, 
ne  laissant  que  ce  qui  sera  nécessaire 
pour  le  service  et  recevoir  la  lumière. 

Le  service  s'est  très  bien  fait  cette  nuit, 
fréquentes  patrouilles,  mêmes  réserves  et 
même  surveillance. 

D'après  les  rapports  de  la  force  armée,  la 
section  du  Mail  se  trouvait,  le  22,  en  armes 
sur  la  place  des  Victoires  nationales,  pour 
la  réception  des  nouveaux  offlciers,  le 
fusil  d'un  des  citoyens,  s'amusant  à  faire 
l'exercice,  est  parti;  par  suite  de  l'explo- 
sion, plusieurs  chevaux  des  charrois  des 
armées,  sur  cette  place,  se  sont  emballés, 
ont  blessé  grièvement  un  canonnier  et 
brisé  plusieurs  chariots. 

23  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-maior  général  (2  pièces),  A.  N., 
AFiv  1470,  BU3  76. 

1393.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La  Montagne,  rendant  compte  des 
faits  suivants  : 

i"  Le  calme  le  plus  profond  règne  dans 
Paris,  et  l'esprit  excellent  qui  anime  le 
peuple  a  déconcerté  un  peu  les  malveil- 
lants, ils  cherchent  à  faire  agir  de  nou- 
veaux ressorts,  ils  laissent  le  pain  et  la 
cocarde  pour  ne  s'occuper  que  des  mus- 
cadins, ils  veulent  les  rendre  suspects  aux 
Sans-culoltes,  et,  partageant  les  citoyens 
en  deux  classes,  ils  se  llattent  de  les  ar- 
mer les  uns  contre  les  autres. 

2°  L'Observateur  Sans-culotte,  à  qui  cette 
manœuvre  perfide  n'a  pas  échappé,  l'a 
combattue  avec  son  éloquence  ordinaire; 
sa  feuille  devient  de  jour  en  jour  plus  in- 
téressante, sa  lecture  en  famille,  au  dire 
d'un   Sans-culotte,  serait  plus   utile    que 


celle  de  l'Ancien  Testament  et  le  serait 
encore  davantage,  si  chacun  pouvait  l'em- 
porter chez  soi,  la  saison  ne  permettant 
plus  de  lire  au  coin  des  rues. 

3°  Des  canonniers  en  réquisition  de  di- 
vers quartiers,  en  vertu  de  la  loi  qui  les 
autorise  à  entrer  dans  tous  les  bataillons, 
se  sont  concertés  et  se  sont  enrôlés  dans 
la  section  des  Gravilliers,  au  nombre  d'en- 
viron 76.  Ils  ont  formé  leur  élat-major  et 
se  sont  déjà  casernes  à  Courbevoie.  Ce 
sont  presque  tous  des  fils  de  ci-devant 
nobles  ou  de  riches  bourgeois,  le  peu  de 
Sans-culoltes  qu'ils  n'ont  pu  s'empêcher 
d'admettre  a  été  écarté  des  places.  Ces 
jeunes  gens  tiennent  des  propos  très  inci- 
viques, ils  font  du  bruit  et  commettent  des 
dégâts  à  Courbevoie. 

4°  Un  abus  que  dénonce  l'observateur 
La  Tour-La  Monlagne,  abus  qui  peut  avoir 
les  suites  les  plus  funestes,  c'est  la  faci- 
lité avec  laquelle  on  pénètre  dans  les  pri- 
sons, surtout  à  la  Force,  celui  peut-être 
de  tous  les  lieux  de  détention  qui  mérite 
le  plus  d'être  surveillé.  L'on  obtient  aisé- 
ment des  permissions  pour  y  entrer,  et, 
en  outre,  les  guichetiers  et  les  gendarmes 
n'ont  pas,  à  ce  que  l'on  prétend,  toute  la 
sévérité,  ni  mêjne  l'intégrité  qu'exige  leur 
rigoureux  ministère. 

5°  L'on  exécute  fort  mal  la  loi  qui  or- 
donne que  les  noms  des  citoyens  seront 
inscrits  sur  les  portes  des  maisons  qu'ils 
occupent.  La  plupart  de  ces  écriteaux  sont, 
ou  enlevés,  ou  placés  à  une  hauteur  qui 
ne  permet  pas  de  les  lire  ;  il  serait  cepen- 
dant fort  utile  que  cette  loi  reçût  son  en- 
tière exécution,  on  découvrirait  par  ce 
moyen  ceux  qui  changent  de  quartier 
pour  se  soustraire  aux  recherches.  Ces 
listes  peuvent,  d'ailleurs,  fournir  d'utiles 
renseignements,  et  il  serait  à  souhaiter 
que  chaque  commissaire  les  lût  avec  soin 
dans  son  arrondissement. 

23  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688^ 

1394. —  Rapport  de  l'observateur  Monic, 
donnant  les  renseignements  suivants  : 

1°  Michonis,  l'officier  municipal,  qui  fa- 
cilita l'entrée  à  l'aristocrate,  porteur  d'un 
œillet,  avec  un  billet  pour  la  femme  Capet, 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


425 


est  visité  continuellement  par  les  aristo- 
crates dans  sa  prison  et  par  un  prêtre 
réfraclaire. 

2»  Le  décret,  ordonnant  à  la  Munici- 
palité de  taxer  le  bois  et  le  charbon,  a  fait 
grand  plaisir  au  public,  qui  voudrait  que 
l'on  taxât  également  la  chandelle. 

3°  Dans  le  Jardin  Egalité,  au  n»  145,  il  y 
a  un  jeu  prohibé,  fréquenté  par  les  con- 
tre-révolutionnaires. 

4°  On  assure  que  les  communications 
entre  Perpignan  et  Narbonne  sont  inter- 
ceptées. 

23  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  JV.,  F^  3688^. 

1335.— Rapport  de  l'observateur  Pane- 
tier  :  l"  dénonçant  un  ancien  domestique 
de  MM.  de  Galonné  et  de  Saiiit-Fargeau 
congédié,  marchand  d'argent  et  espion  des 
ci-devant;  2°  coiislatant,  d'après  une  visite 
dans  plusieurs  marchés,  que  tout  est  ex- 
traordinairement  cher,  et  que  les  gens  de 
la  campagne  vendent  leurs  denrées  hors 
de  prix;  3°  racontant  qu'ayant  assisté  à 
l'exercice  du  canon,  au  Palais  Egalité,  il 
a  vu  un  citoyen  jeter  son  équipement  par 
terre  et  abandonner  son  poste  en  pré- 
sence de  beaucoup  de  inonde;  4°  annon- 
çant qu'il  a  assisté  à  la  représentation 
d'une  nouvelle  pièce,  au  Théâtre  du  Vau- 
deville, pièce  d'amourettes,  insignifiante; 
5°  déclarant  qu'il  y  a  toujours  de  grands 
rassemblements  chez  les  boulangers,  (]uoi- 
qu'il  y  ait  beaucoup  de  grains  à  la  Halle 

au  Blé. 

23  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  F'  3688^. 

1396.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
au  sujet  d'une  discussion  provoquée  au 
Café  du  Protecteur  de  la  garde  nationale, 
rue  Taranne,  par  deux  citoyens  qui  affec- 
taient beaucoup  de  chagrin  du  départ  des 
jeunes  gens  de  la  première  réquisition, 
envoyés  au  feu  sans  avoir  jamais  manié 
un  fusil,  également  au  sujet  de  vifs  dé- 
bals à  l'Assemblée  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français, convoquée  le  lundi  23, 
pour  se  rendre  en  masse  aux  Jacobins  et 
y  fraterniser,  débats  causés  avant  le  dé- 
part, par  la  demande  de  passeports  par 
divers   citoyens,    que    certains   voulaient 


refuser,  au  point  que  le  président  fut  in- 
sulté. 

D'après  Rolin,  les  jeunes  gens  de  la  ré- 
quisition, comme  de  vrais  républicains, 
paraissent  tous  disposés  à  partir. 

23  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1397.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  déclarant  que  :  1»  la  difficulté  d'a- 
voir du  pain  n'empêche  pas  le  peuple 
d'être  tranquille,  d'augurer  bien  de  la 
guerre  et  de  voir,  sans  murmurer,  l'ap- 
proche du  départ  de  la  première  réquisi- 
tion; 2°  la  fête  de  l'inauguration  du  buste 
de  Marat  a  été  célébrée  avec  ensemble, 
joie  et  patriotisme  sur  la  place  du  Louvre; 
3°  les  sections  armées,  malgré  le  mau- 
vais temps,  s'exercent  aux  Tuileries  et  au 
Luxembourg  ;  4»  des  groupes  aux  Tuile- 
ries, devant  le  Palais  révolutionnaire  et  la 
Maison  commune,  clairsemés  en  raison  du 
mauvais  temps,  font  des  motions  pour  la 
taxe  des  denrées  et  le  port  du  bonnet 
rou?:e  par  les  hommes,  la  cocarde  étant 
portée  uniformément,  sans  aucune  oppo- 
sition, par  les  femmes;  S"  au  Palais-Ega- 
lité, la  veille  au  soir,  se  voyaient  beau- 
coup de  vendeurs  d'argent,  d'embaucheurs 
de  jeux  et  seulement  une  vingtaine  de 
muscadins;  6°  chez  le  libraire  Desenne, 
toujours  de  nombreuses  réunions,  où  l'on 
parlait  de  Darapierre  comme  d'un  héros 
sans  pareil,  et  l'on  s'étonnait  qu'il  y  eût 
tant  de  fêtes  pour  Marat  et  aucune  pour 
ce  général,  en  somme  l'air  du  bureau  y 
est  au  moins  Feuillantin,  sinon  tout  à  fait 
aristocrate  ;  7»  l'opinion  devient  de  plus 
en  plus  favorable  au  ministre  de  l'inté- 
rieur; 8°  On  se  plaint,  dans  le  départe- 
ment de  l'Orne,  surtout  ù  Laigle  et  à  Mor- 
tagne,  du  grand  nombre  des  arrestations, 
d'après  le  témoignage  de  Desgrouas,  dé- 
puté montagnard,  et  de  Camus,  chef  de 
légion  à  Laigle,  et  pourtant  Rousseville, 
qui  est  de  ce  pays,  affirme  que  plusieurs 
des  détenus  sont  contre-révolutionnaires, 
plus  ou  moins  dangereux,  et  peut-être 
que  parmi  eux  il  n'y  a  pas  un  patriote. 

23  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3088'. 


4S6 


CHAPITRE  1'^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1398.  —  Rapport  de  l'observateur  Qé- 
raud,  faisant  connaître  :  1»  qu'au  Spectacle 
Loiivois,  l'on  a  Joué  une  pièce  patriotique, 
et  que  l'on  a  accueilli  avec  enthousiasme 
tous  les  passages  analogues  au  bien  de  la 
République,  qu'il  y  a  entendu  dire  que 
dans  les  maisons  aristocrates  et  dans  les 
jeux  publics,  on  se  servait  de  jeux  de  cartes, 
où  les  Custine,  les  Dumouriez  figurent  à  la 
place  des  Rois,  les  Corday  i  la  place  des 
Reines;  2°  que  la  première  réquisilion  de 
La  Rochelle  refuse  de  partir,  sous  prétexte 
que  cette  ville  est  une  place  frontière,  qu'il 
faut  bien  se  délier  de  cette  ville,  o(i  le 
commerce  a  toujours  été  empoisonné  d'a- 
ristocratie et  arme  en  course;  3°  d'après 
le  récit  de  paysans  de  plusieurs  villages, 
à  10  ou  IS  lieues  de  Paris,  des  courriers  y 
auraient  passé,  en  annonçant  l'arrivée  des 
ennemis  aux  portes  de  Paris,  la  fin  de  la 
Convention,  et  les  denrées  au  même  prix 
que  sous  l'ancien  régime. 

^3  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V^  36883. 

1399.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté 
générale,  après  avoir  pris  communication 
des  pièces  à  la  charge  du  citoyen  Etienne 
Carnault,  prévenu  d'avoir  tenu  des  propos 
de  nature  à  préjudicier  aux  opérations 
des  représentants  du  peuple  dans  les  dé- 
partements d'Eure-et-Loir  et  de  Seineet- 
Oise,  et,  après  avoir  entendu  les  citoyens 
Ronneval  et  Roux,  représentants  du  peu- 
ple, sur  les  faits  imputés  audit  Carnault, 
décidant  qu'il  sera  mis  en  liberté,  sous  la 
surveillance  du  Comité  révolutionnaire  de 

sa  section. 

23  septemlji-c  1793. 
Extrait  du   rcgistie  de.s  arrêté.?  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*n  280. 

1400.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  por- 
tant que  la  citoyenne  Adeline,  ci-dcvanl 
actrice  du  Théâtre-Italien,  connu  actuel- 
lement sous  le  litre  de  Théâtre  d'opéra- 
comique,  suspectée  d'avoir  des  correspon- 
dances avec  l'étranger,  s'est  présentée  au 
Comité,  et  a  expliqué  qu'elle  ne  s'est  pas 
trouvée  chez,  elle,  parce  qu'elle  était  à  sa 
maison  d'Ecouen,  lors  de  l'apposition  des 


scellés, .^ son  domicile, le  18 septembre;  son 
interrogatoire  n'ayant  rien  révélé  de  sus- 
pect, les  scellés  seront  levés  et  examen 
sera  fait  de  ses  papiers,  ceux  suspects 
seront  apportés  au  Comité;  2"  recevant  la 
déclaration  de  la  citoyenne  propriétaire 
du  Café  des  Rains  chinois,  boulevard  de 
la  Comédie-Italienne,  qui  a  entendu  deux 
inconnus,  dans  son  café,  discourir  et  dire 
que  la  Polignac  était  à  Paris  depuis  deux 
mois,  avec  le  prince  de  Guiche,  que  l'un 
d'eux  a  affirme  avoir  dîné  avec  elle,  qu'elle 
pouvait  être  chez  son  procureur,  chargé 
de  ses  intérêts  relativement  à  une  terre 
qu'elle  possède  du  côté  de  Hordeaux  ; 
3°  donnant  mandat  au  citoyen  Chéry  d'a- 
mener, au  Comité,  le  sieur  Lerouge,  rédac- 
teur du  journal,  intitulé  le  Courrier  de  la 
Convention  et  de  la  guerre,  pour  répondre 
aux  interpellations  qui  lui  seront  faites 
sur  un  article  du  &3  septembre  1793; 
4°  constatant  l'entrée  ^ n  fonctions  des  ci- 
toyens Payen-Deslauriers,  Molière  et  Le- 
brun, comme  membres  de  la  Commission 
des  postes,  pour  l'examen  des  journaux; 
Ji"  recevant  le  rapport  de  Franchct  et  Lé- 
crivain,  chargés  de  l'examen  des  papiers 
de  la  citoyenne  Adeline,  et  qui  n'ont  rien 
trouvé  do  suspect. 

23  septembre  1793,  malin  et  soir. 
Kxlrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris^  A.  N., 
BB3  81^  (anc'  BU"  20),  fol.  333,  334. 

1401.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  invite  tous  ses  conci- 
toyens à  prendre  des  leçons  d'exercice, 
alin  de  se  familiariser  avec  les  armes,  la 
Patrie  ayant  le  droit  d'exiger  ce  léger  sa- 
crifice de  tout  honnête  homme  qui  s'ho- 
nore d'être  républicain;  il  déclare  que  ses 
frères,  les  canonniers,  doivent  redoubler 
de  zèle  et  d'activité,  qu'il  a  reçu  des  nou- 
velles de  l'armée  des  Alpes,  <<  elles  sont 
assez  bonnes,  les  trois  camps  devant  Lyon 
sont  en  très  bon  état,  s'il  n'y  a  pas  de 
trahison,  avec  le  courage  de  tous  nos 
braves  républicains,  ce  siège  ne  durera 
pas  longtemps.  Coulhon ,  br.ivo  député 
montagnard,  a  fait  rassembler,  près  de 
Lyon,  25,000  hommes,  avec  les  27,000  au- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


427 


très  deg  trois  camps,  on  entourera  cette 
ville  rebello,  on  la  mcltra,  s'il  le  faut,  en 
cendres,  et  ce  serait  une  très  grande  impo- 
litique  de  ne  pas  le  l'aire,  puisque,  au  rap- 
port des  déserteurs,  on  y  a  égorgé  et  fu- 
sillé les  patriotes.  » 

Les  patrouilles  fréquentes,  les  réserves 
de  100  hommes  et  toujours  la  m<^me  sur- 
veillance aux  barrières  et  autour  des  éta- 
blissem'3i)ls  publics. 

24  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Elat-niajor  général  (2  pièces),  A.  N., 
Al'iv  1470,  BB'  76. 

1402.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  Dans  la  rue  du  Bac,  à  la  porte  d'un 
boulanger,  l'on  a  vu  dans  la  foule  do  ceux 
qui  attendaient  à  la  porte,  des  individus 
qui  poussaient. 

2°  On  ignore  la  résidence  actuelle  de 
M.  d'Ormesson,  qui  demeurait  rue  Pan- 
Iberaont,  et  dont  la  sœur  habite  rue  des 
Rosiers. 

3°  Vers  4  heures  1/2,  au  Palais  Egalité, 
se  trouvèrent  au  moins  200  jeunes  gens 
de  la  réquisition,  ayant  l'air  de  se  con- 
naître presque  tous,  mais,  sur  les  6  heures, 
ils  se  dispersèrent. 

4°  Dans  le  Marché  Saint-Eustacho  et 
autres  adjacents,  la  tranquillité  était  par- 
faite, la  plupart  des  femmes,  sauf  de  rares 
exceptions,  portaient  la  cocarde. 

5°  Dans  la  section  des  Lombards,  une 
foule  immense  suivait  les  garçons  boulan- 
gers sans  ouvrage,  un  maître  boulanger, 
étant  venu  à  passer  dans  la  rue  de  la 
Vieille-Monnaie,  fut  insulté,  mais  on  ne  lui 
fit  point  de  mal  ;  rue  Saint  Honoré,  la  foule 
accompagnait  la  belle-mère  de  Petion  à  la 
guillotine,  et  le  peuple  avait  l'air  content 
de  voir  périr  une  royaliste  do  plus. 

C"  -Vux  Tuileries,  sur  les  8  heures,  se  for- 
mèrent dans  l'obscuiité,  qui  était  épaisse, 
deux  bandes  de  jeunes  polissons,  qui  bat- 
tirent tout  le  bois  j)our  en  chasser  les 
femmes  débauchées,  en  poussant  des  hur- 
lements ridicules.  Rousseville,  dans  la 
crainte  de  scènes  meurtrières  qui  pour- 
raient se  produire  au  cours  de  soirées  obs- 
cures, conseille  l'organisation  de  deux  pa- 


trouilles pour  empêcher  tout  rassemble- 
ment et  môme  toute  débauche,  si  c'était 
possible. 

7°  L'on  travaille,  dans  les  sections,  or- 
ganisées en  sociétés  populaires,  à  la  no- 
mination et  épuration  de  ceux  qui  doivent 
former  l'armée  révolutionnaire. 

8»  Les  préposés  de  la  Bibliothèque  na- 
tionale, rue  de  Richelieu,  ont  mis  de  côté 
tous  les  livres  appartenant  à  la  ci-devant 
Reine,  sans  doute  pour  s'en  faire  un  mé- 
rite, en  lui  en  faisant  hommage  dans  le 
cas  d'une  contre-révolution,  qu'apparem- 
ment ils  espèrent. 

24  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  K.,  F'  3G883. 

1403.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  déclarant  que  :  1»  la  foule  recom- 
mence à  aflluer  à  la  porte  des  boulangers, 
et  plusieurs  de  la  rue  Montmartre  n'ont 
pas  fait  de  fournée  faute  de  farine  ;  2°  toutes 
les  denrées  augmentent  progressivement 
de  jour  à  autre,  le  bois  de  gravier  revient, 
rendu  au  logis,  à  36  livres,  le  charbon  au 
port  à  10  livres,  plus  3  livres  pour  le  trans- 
port, et  les  charbonniers  du  port  ne  veulent 
pas  permettre  qu'on  l'enlève;  3°  l'on  est 
surpris  de  voir  le  ministre  de  la  guerre 
faire  inspecter  les  hôpitaux  des  armées 
par  des  membres  du  Comité  de  santé,  in- 
téressés au  maintien  des  abus  qui  existent 
à  la  honte  de  l'humanité  ;  4°  un  certain 
Noël,  chirurgien-major  de  l'armée  des 
Alpes,  destitué  par  les  représentants  Al- 
bitte  et  Dubois  de  Crancé,  non  sans  preu- 
ves de  son  incivisme,  puisqu'il  blasphé- 
mait sans  cesse  contre  les  Montagnards,  et 
pérorait  aux  Assemblées  populaires  dans 
le  sens  Rolandin,  a  osé  réclamer  contre 
les  prétendues  calomnies  dont  il  se  disait 
victime,  et  a  fait  solliciter  par  le  représen- 
tant Amar  et  un  autre  la  place  de  chirur- 
gien consultant  de  l'armée  du  Nord,  sa 
destitution,  comme  il  le  proclamait,  devant 
constituer  un  titre  à  une  meilleure  place. 

24  scptembie  1793. 
Original  signé,  A.  AT.,  FI  3C88«.     . 

1404. —  Rapport  de  l'observateur  Béraud: 
1°  annonçant  l'arrivée  continuelle,  à  Paris, 
de  soldats  de  ligne,  envoyés,  paraît-il,  par 


428  CHAPITRE  I«'.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


leurs  régiments  sous  prétexte  de  maladie  ou 
toute  autre  cause,  pour  voir  ce  qui  se  passe 
à  la  Convenliou  et  sonder  le  peuple  ;  ils 
se  plaignent  qu'on  ne  parle  jamais  d'eux 
et  de  ce  que  toutes  les  victoires  sont  attri- 
buées aux  volontaires,  ce  qui  est  mépri- 
sant pour  eux;  2"  faisant  connaître  le 
projet  des  jeunes  gens  en  réquisition  de 
demandera  la  Convention  l'autorisation  de 
former  un  corps  particulier,  sous  la  dé- 
nomination d'dniî'-roj/a/is/es;  3°  indiquant 
un  moyen  sûr  de  purger  le  Palais-Royal 
de  toute  ses  impuretés,  savoir,  de  l'entou- 
rer un  soir  vers  8  heures,  avec  certitude 
d'y  trouver  des  escrocs,  des  espions,  des 
souteneurs,  porteurs  de  faux  assignats  ou 
faux  papiers,  qui  dorment  le  jour  ou  mé- 
ditent, et  le  soir  entrent  en  fonctions. 

24  septemlire  1793. 
Original  signé,  A.  N.,F''  36883. 

1405. —  Rapport  de  l'observateur  Dugas: 
!•  déclarant  qu'il  y  a  toujours  des  ras- 
semblements devant  la  porte  des  boulan- 
gers, que  Paris  est  toujours  tranquille  et 
qu'il  n'y  a  plus  de  rixes  au  sujet  de  la 
cocarde  des  femmes  depuis  le  décret  qui 
leur  enjoint  de  la  porter;  2°  rappelant 
l'accident  survenu,  le  22,  à  la  place  des 
Victoires-Nationales,  par  la  maladresse 
d'un  citoyen,  qui  a  imprudemment  lâché 
un  coup  de  fusil,  à  la  suite  duquel  les 
chevaux  des  charrois  militaires  ont  pris 
le  mors  aux  dents,  se  sont  abattus  à  la 
grille  des  Petits-Pères  et  ont  grièvement 
blessé  un  canoiinier;  3»  mentionnant  une 
pétition  disculée  la  veille  aux  Jacobins,  à 
l'effet  d'améliorer  le  sort  des  soldats  inva- 
lides, en  leur  donnant  la  môme  nourriture, 
le  même  vêtement  et  le  même  couchage 
qu'à  leurs  officiers;  4»  signalant  égale- 
ment dans  l'Obsenateur  Sans-culollc,  pla- 
cardé ce  jour,  une  sortie  virulente  contre 
les  auteurs  des  trahisons  qui,  depuis  4  ans, 
entravent  la  marche  de  la  Révolution,  no- 
tamment contre  un  certain  Michaut,  qui  a 
perdu  la  tête,  en  se  voyant  deux  épaulettes, 
et  qui  serait  le  comédien  du  Théâtre  de  la 
République;  5»  constatant  que  la  jeunesse 
de  la  première  réquisition  montre  la  plus 
grande  ardeur  pour  marcher  à  l'ennemi, 
et  qu'il  serait  bon  de  ne  pas  la  laisser  long- 


temps dans  les  casernes  préparées  à  son 
intention. 

24  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  F'  3688'. 

1406.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  renseignant  sur  les  faits  suivants  : 

1°  Les  jeunes  gens  de  la  première  réqui- 
sition, casernes  à  l'Ecole  militaire,  tiennent, 
paraît-il,  des  propos  très  inciviques  et  se 
proposent  de  passer  à  l'ennemi. 

2»  Dans  le  quartier  de  la  Chaussée-d'An- 
tin,  il  n'y  a  eu  que  les  rassemblements 
habituels  àtia  porte  des  boulangers.  Rien 
de  contraire  au  bon  ordre  dans  le  jardin 
du  F>alais  de  l'Egalité,  dans  tous  les  cafés 
et  lieux  publics,  de  même  à  la  Salle  des 
tableaux,  à  la  Halle  neuve,  el  sur  le  bou- 
levard, du  côté  de  la  Chaussée-d'Anlin. 

3»  Dans  les  divers  rassemblements  cau- 
sés par  l'exécution  qui  s'est  faite  à  6  heures, 
on  n'a  montré  que  des  sentiments  ana- 
logues à  la  Révolution,  soumission  aux 
lois  et  aux  autorités  constituées. 

4»  Au  Palais  de  l'Egalité,  de  6  à  9  heures, 
des  malveillants  ont  cherché  à  former  des 
groupes,  mais  sans  y  parvenir.  On  s'entre- 
tenait seulement  dans  les  cafés  de  la  con- 
tre-révolution de  Bordeaux  et  des  moyens 
de  réduire  cette  ville  perfide.  Les  disposi- 
tions pour  la  taxation  projetée  des  comes- 
tibles paraissent  faire  grand  plaisir  aux 
citoyens  qui  se  plaisaient  à  propager  cette 
nouvelle. 

24  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  JV.,  F^  3688'. 

1407.  — Rapport  de  l'observateur  Monic, 
dénonçant  un  certain  Boulli,  capitaine, 
rue  de  Richelieu,  qui  devait  être  arrêté 
comme  complice  de  Saint-Cermain,  et 
signalant,  au  Jardin  Egalité,  maison  n°  177, 
un  club  où  l'on  joue  et  où  afflue  l'aristo- 
cratie, el  une  autre  maison  de  jeu,  même 
Jardin,  n°  89. 

24  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

4408.  —  Rapport  de  l'observateur  Ma- 
thieu Panetier,  rendant  compte  de  ce 
qu'il  a  vu  la  veille,  d'abord  le  matin,  dans 
le  Faubourg  Saint-Antoine,  où  il  est  entré 
dans  une  quarantaine  de   cafés   et   mar- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PAttlS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


429 


chands  de  vins,  où  il  a  constaté  tout  le 
palriotisrae  possible  et  mêmes  rassem- 
blements qu'ailleurs  pour  le  pain  ;  dans 
les  Champs-Elysées,  l'après-midi,  à  la  re- 
cherche d'un  ancien  garde  d'Artois  ;  le 
soir,  les  Jacobins  étant  fermés,  dans  un 
bal  où  tout  était  tranquille.  En  passant  au 
Palais  de  l'Egalité,  à  H  heures  du  soir,  il 
a  vu  une  fille  que  l'on  avait  jetée  par  la 
fenêtre  du  4",  du  côté  du  Café  de  Foy,  et 
plusieurs  marchands  d'argent  faisant  leur 
commerce  sous  les  voûtes,  l'un  d'eux  avait 
plus  de  cent  louis  d'or.  D'après  des  nou- 
velles apportées  de  Bordeaux  par  un  cour- 
rier, l'un  des  amis  do  l'observateur,  il  y 
avait  dans  cette  ville  deux  partis,  qu'on 
pourrait  ramener  au  calme  en  arrêtant 
beaucoup  de  gros  négociants,  mais  il  fau- 
drait y  envoyer  des  vivres,  les  négociants 
ayant  accaparé  toutes  les  denrées. 

L'observateur  dénonce  plusieurs  sus- 
pects, le  citoyen  Orelly,  ancien  directeur 
de  l'Opéra  à  Londres,  le  libraire  Boule, 
quai  des  Augustins,  qui  imprime  et  débite 
des  ouvrages  incendiaires,  un  certain 
Lange,  ancien  cuisinier  du  duc  d'York, 
fréquentant  souvent  le  Café  du  Caveau. 

24  seplembre  1793. 
Minutes  signées  (2  pièces),  A.  iV.,  F'  3688^- 

1409.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
portant  sur  les  points  suivants  : 

1»  La  veille,  à  6  heures  et  demie,  un  in- 
dividu, se  trouvant  dans  la  foule  rassem- 
blée, quai  de  la  Mégisserie  ou  de  la  Fer- 
raille, pour  voir  passer  la  belle-mère  de 
Pétion,  voulut  jeter  un  mauvais  vernis  sur 
les  gendarmes  des  Tribunaux  qui  escor- 
taientcette  femme;  de  braves  républicains, 
auxquels  Rolin  signala  ce  particulier,  l'o- 
bligèrent à  les  suivre  au  Comité  révolu- 
tionnaire de  Saint-Jacques-la-Boucherie. 

2°  Certain  Degrobert,  dont  Rolin  avait 
parlé  il  y  dix  ou  douze  jours,  actuellement 
directeur  de  la  manufacture  de  canons  de 
Meulan  sous  le  nom  de  Grobert,  est  de 
nouveau  signalé,  avec  l'indication  de  ses 
faits  et  gestes  depuis  1790,  séparé  de  sa 
femme,  dans  la  misère,  et  vivant  avec  une 
Italienne,  qui,  après  un  voyage  à  Marseille, 
au  moment  de  la  rébellion  des  Marseillais, 
en   est  revenue  bien  fournie  d'assignats, 


alors  qu'elle  ne  pouvait  même  payer  la 
pension  de  son  fils,  dont  Grobert  se  disait 
le  parrain.  Rolin  dénonce  un  ex  religieux 
Picpus,  nommé  Roisin,  prêtre  insermenté, 
vivant  chez  Lami,  traiteur  à  la  porte  du 
parc  de  Saint-Mandé. 

24  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  iV.,  F'  3688'. 

1410. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  don- 
nant l'ordre  à  la  Commission  inspectante 
des  journaux  aux  Postes  de  remettre  au 
directeur  de  la  feuille  dite  le  Moniteur, 
celle  du  6 septembre  qui  avait  été  arrêtée; 
2°  invitant  les  administrateurs  des  Postes 
à  faire  remplacer  par  un  patriote  le  nommé 
Lafond,  chef  des  bureaux  des  rebuts, 
comme  ancien  gentilhomme  du  ci-devant 
comte  d'Artois  et  suspect  en  cette  qualité  ; 
3°  après  visite  de  la  maison  du  citoyen 
Ringard,  ex-curé  de  Saint-Germain-I'Auxer- 
rois,  dénoncé  comme  émigré,  et  l'interro- 
gatoire de  la  citoyenne  Monnin,  sa  cuisi- 
nière, chez  laquelle  ont  été  trouvées  des 
lettres  dudit  Ringard,  chargeant  le  citoyen 
Franchet  de  mettre  les  scellés  sur  la  porte 
du  grenier  de  l'appartement  de  ce  Rin- 
gard, après  en  avoir  fait  extraire  l'argen- 
terie qui  y  est  déposée,  et  qui  sera  trans- 
portée dans  une  des  pièces  de  l'apparte- 
ment, avec  la  batterie  de  cuisine  ;  4°  en- 
voyant à  la  Force  la  citoyenne  Lorrain, 
dénoncée  comme  faisant  un  commerce  de 
chemises  suspect;  5°  constatant  le  rem- 
placement du  citoyen  Harny,  trésorier  du 
Comité,  chargé  d'une  mission  par  le  mi- 
nistre de  la  guerre,  par  le  citoyen  Deles- 
pine,  et  la  remise  à  celui-ci  des  1,600  livres 
se  trouvant  dans  l'armoire  du  trésorier  ; 
6°  après  interrogatoire  du  citoyen  Dorival' 
ex  hermite,  dénoncé  par  la  section  de 
l'Observatoire  comme  ayant  fait  passer  de 
l'argent  à  des  prêtres  réfraclaires,  décidant 
son  envoi  aux  Madelonnettes  comme  très 
suspect;  7°  instruit  par  un  article  du  jour- 
nal la  Correspondance  politique,  de  ce  jour, 
qu'il  avait  été  dénoncé,  au  Club  des  Cor- 
deliers,  comme  un  corps  usé  qui  penche  vers 
l'aristocratie,  envoyant  le  citoyen  Franchet 
à  la  Société  des  Cordeliers,  à  l'eflet  de 
relever  les  deux  faits  tronqués  dont  le  Co- 


130 


CHAPITRE  I".  —  JOUHNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


mité  est  accusé,  relativement  à  Gramagiiac 
et  à  la  femme  Lorrain,  et  de  l'infonner  de 
l'arrêté  pris,  le  26  août,  au  sujet  du  pre- 
mier et  do  l'arrestation  de  la  seconde. 

24  septembre  1793,  matin  et  soir. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  A'., 
BB'  81*^(anc'  BB"  20),  fol.  334-337. 

14U.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  portant  que,  d'après 
une  lettre  du  Maire,  relativement  aux 
cartes  des  députés  de  la  Convention  na- 
tionale, les  citoyens  en  patrouille  et  autres, 
composant  la  force  armée,  laisseront  pas- 
ser librement  tous  les  députés  porteurs  de 
celte  carte,  dont  les  modèles  ont  été  en- 
voyés aux  six  chefs  de  légion  et  aux 
48  commissaires  pour  servir  de  compa- 
raison. 

Le  Commandant  général  recommande 
toujours  la  plus  grande  surveillance  aux 
barrières  pour  empêcher  la  sortie  du  pain 
et  des  farines,  ainsi  qu'autour  des  éta- 
blissements publics. 

Les  réserves  de  100  hommes,  les  pa- 
trouilles fréquentes  et  le  service  à  l'ordi- 
naire. 

25  septembre  1793. 

Copies  conformes,  sifçnées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BB»  76. 

1412.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  déclarant  :  1°  avoir  parcouru  la  rue 
et  le  Faubourg  Saint-Denis,  ainsi  que  les 
boulevards,  depuis  la  rue  Saint-Antoine 
jusqu'aux  Tuileries,  et  n'avoir  vu  que  4  ou 
5  affiches  de  l'Observateur  Sans-culoUe  ; 
avoir  remarqué  au  Jardin  Egalité,  où  il  y 
avait  moins  de  monde  qu'à  l'ordinaire,  un 
particulier  en  habit  bleu,  avec  collet  rouge, 
bottes  luisantes,  chapeau  de  travers  avec 
un  plumet,  traînant  après  lui  grand  sabre, 
qui  insultait  et  cherchait  dispute  à  toul  le 
monde;  avoir  vu  sur  le  boulevard  cinq  in- 
dividus, à  l'accent  gascon,  qui  parlaient 
de  Bordeaux  et  se  communiquaient  une 
lettre  qui  les  mettait  en  joie;  une  visite 
domiciliaire  chez  ceux  qui,  depuis  peu, 
sont  sortis  de  cette  ville,  révélerait  sans 
doute  des  choses  importantes;  2''  ajoutant 
que  les  nouvelles  des  armées  ont  absorbé 
les  esprits,  dans  plusieurs  groupes,  des 


discoureurs  qu'on  a  fait  taire,  qui  gon- 
llaient  les  événements  pour  endormir  le 
peuple  dans  la  crainte;  que  l'on  a  diffici- 
lement du  pain  dans  différents  quartiers, 
le  peuple  y  crie  beaucoup  et  témoigne  ses 
inquiétudes  sur  l'avenir;  3°  nombre  de 
personnes  se  plaignent  de  ce  qu'on  trompe 
sur  l'aunage  des  indiennes  vendues  à  l'en- 
can au  Jardin  Egalité. 

25  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1413.  —  I.  Premier  rapport  de  l'obser- 
vateur La  Tour-La-Montagne,  consignant 
les  faits  suivants  : 

1°  Les  portes  des  boulangers  sont  tou- 
jours assiégées,  mais  la  tranquillité  et  le 
bon  ordre  régnent  dans  ces  rassemble- 
ments, une  femme,  ayant  osé  tenir  des 
propos  inciviques,  fut  souffletée  par  les 
autres  et  chassée  des  rangs. 

2°  Les  malveillants  reviennent  encore  à 
la  cocarde,  ce  signe  sacré  de  noire  liberté; 
des  individus,  stipendiés  sans  doute  pour 
exciter  des  troubles  dans  Paris,  inquié- 
taient les  femmes  sur  la  manière  déporter 
la  cocarde,  et  celle  question  frivole,  qui  a 
déjà  occasionné  des  rixes  violentes,  n'est 
pas  encore  décidée. 

3°  L'on  demande  toujours  à  grands  cris 
la  clôture  des  maisons  de  jeu,  principale- 
ment de  celles  où  l'on  joue  le  loto,  qui 
fournissent  chaque  jour  à  la  classe  indi- 
gente les  moyens  de  se  ruiner,  et  aux  mal- 
veillants ceux  de  calomnier  le  peuple  et 
la  Révolution.  L'on  ne  saurait  trop  tôt 
fermer  ces  repaires  de  filous,  de  colpor- 
teurs, de  marchands  d'argent  et  de  contre- 
révolutionnaires  de  toutes  les  couleurs. 
Paris  étant  le  but  contre  lequel  se  réu- 
nissent tous  les  efforts  des  malveillants, 
devrait  être  considéré  comme  une  ville  de 
guerre. 

4°  La  Correspondance  politique,  journal 
très  connu  des  aristocrates,  continue  à 
répandre  son  poison,  elle  tournait  en  ridi- 
cule les  représentants  Baudot  et  Ysabeau. 

II.  Second  rapport  du  même  observa- 
teur : 

1°  Déclarant  que,  s'il  avait  l'honneur 
d'être  représentant  du  peuple,  il  propose- 
rait une  mesure  qui   ferait  p!\lir  tous  les 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


43i 


contre-révolulionnaires,  ce  serait,  pour  se 
débarrasser  à  jamais  de  ces  reptiles  im- 
pur», de  faire  décréler  par  la  Convention, 
que  toutes  les  villes  dont  la  population 
excéderait  50,000  dmcs,  seraient  considé- 
rées en  état  de  guérie,  que  la  seconde 
réquisition  fût  casernée  et  exercée,  sans 
délai,  aux  évolutions  militaires,  mesure 
qui  s'impose  d'autant  plus  qu'elle  a  été 
énergiquement  combattue  par  des  indi- 
vidus dont  l'incivisme  n'est  pas  douteux; 
demandant  ensuite  que  la  Feuille  quoti- 
dienne, rédigée  par  les  soins  du  Comité 
d'instruction  publique,  et  consacrée  à  l'in- 
struction du  peuple,  soit  envoyée  aux  sec- 
lions  et  distribuée  aux  Sans-culottes  pré- 
sents, légère  dépense  qui  serait  compensée 
par  les  avantages  qui  en  résulteraient. 

2°  D'après  La  Tour-La-Montagnc,  il  y  a, 
le  soir,  des  groupes  et  de  la  fermentation 
au  sujet  des  revers  éprouvés  en  Vendée, 
mais  on  se  reposait  avec  confiance  sur  les 
mesures  que  la  Convention  nationale  allait 
prendre,  mesures  que  l'on  souhaitait  dé- 
cisives. 

3°  On  se  plaignait  également  de  ce  qu'au 
milieu  des  dangers,  dont  la  patrie  est 
menacée,  les  jeux  et  les  spectacles  insul- 
tassent en  quelque  sorte  à  la  douleur  pu- 
blique, rien  ne  devrait  aujourd'hui  détour- 
ner les  citoyens  des  grands  intérêls  qui 
doivent  les  occuper  entièrement,  il  ne 
s'agit  point  en  ce  moment  d'amuser  le 
peuple,  mais  de  le  sauver. 

25  seplembre  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),/!.  J\'.,  F^  3088'. 

1414. —  Rapport  de  l'observateur  Monic: 
1°  faisant  conliaître  qu'un  particulier  a 
été  soi-disant  délégué  par  les  citoyens  du 
Bourg-d'Egalité  à  la  Société  des  femmes 
révolutionnaires,  séante  à  Saint-Eustache, 
au  sujet  de  l'acceptation  de  la  Constitu- 
tion par  200  citoyens  de  cette  localité  sur 
4,000  habilanls,  à  l'elfel  de  faire  une  pé- 
tition aux  Jacobins,  pour  obtenir  de  la 
Convention  l'ouverture  d'un  registre  en 
vue  de  recommencer  un  second  scrutin,  ce 
particulier,  sans  pouvoirs,  un  cordonnier  du 
nom  de  Lépargneur,  rue  Saint-Nicaise,  pré- 
tendit être  chargé  de  celte  mission  parl'ex 
constituant Treilh-Pardailhan  ;  2*  déclarant 


que  les  citoyens  murmurent  hautement 
contre  le  Tribunal  du  4"  arrondissement, 
pour  avoir  acquitté  un  fruitier  accapareur 
de  la  rue  des  Marmousets,  dans  la  Cité,  chez 
lequel  l'on  avait  trouvé  35  pièces  de  vin, 
au  lieu  des  18  annoncées;  >  L'Observateur 
Sans-culotte  n'est  pas  assez  répandu  dans 
le  Marais  et  les  Faubourgs  Saint-Antoine 
et  Saint  Marceau,  mais  il  n'en  manque  pas 
aux  environs  de  la  Convention,  Maison 
Egalité  et  quartiers  adjacents. 

25  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

141S.—  Rapport  d'un  observateur,  com- 
missaire du  Comité  de  salut  public,  ren- 
seignant sur  les  faits  suivants  : 

1"  Il  y  a  toujours  des  embarras  chez  les 
boulangers,  pour  la  livraison  du  pain,  dans 
le  Faubourg  Saint-Germain,  mais  personne 
n'eu  a  manqué. 

2»  Il  y  avait  eu,  parait-il,  au  Palais  Ega- 
lité, des  rixes  et  des  querelles  occasionnées 
par  la  cocarde  tricolore,  mais  l'observateur 
a  constaté  que  tout  y  était  tranquille. 

3°  La  veille  au  matin,  le  receveur  des 
contributions  du  Faubourg  Saint-Germain, 
demeurant  rue  des  Saints-Pères,  annonça 
qu'il  avait  été  volé,  la  nuit  précédente, 
qu'on  lui  avait  pris  100  louis,  de  l'argen- 
terie et  beaucoup  d'assignats,  excepté  ceux 
à  effigie,  et  que  les  voleurs  avaient  forcé 
les  volets  d'une  fenêtre  de  sa  maison, don- 
nant sur  le  jardin  des  Augustins,  dits  de 
la  Reine  Marguerite;  des  personnes  ont 
ajouté  foi  à  ce  rapport,  d'autres,  au  con- 
traire, croient  que  c'est  un  conte  inventé  à 
plaisir,  en  se  basant  sur  la  réputation  plus 
qu'équivoque  dudit  Bernard,  ancien  no- 
taire à  Lyon,  ayant  fait  de  mauvaises 
affaires,  et  ayant  obtenu,  par  ses  intrigues 
et  celles  de  sa  femme,  jolie  et  galante,  la 
place  de  receveur  de  la  capitation,  puis 
celle  qu'il  occupe  actuellement;  on  ajoute 
qu'il  a  toujours  fait  beaucoup  de  dépenses 
dans  sa  maison,  et  au  dehors,  pour  l'en- 
tretien d'une  maîtresse,  eiilin  qu'il  vient 
de  richement  doler  sa  fille,  il  passe  pour 
aristocrate,  tout  cela  fait  supposer  qu'il 
s'est  volé  lui-même. 

25  seplembre  1793. 
Minulc  non  signée,  A.  N.,  V  3688«. 


432 


CHAPITRE  l•^  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA.  RÉVOLUTION 


1416.  —  Observations  du  commissaire 
Rolin,  consistant  en  dénonciations  contre 
des  suspects,  un  ex  Parlementaire,  rue  de 
Menars,  qui,  par  de  gros  sacriflces  pécu- 
niaires, aurait  empêclié  son  lils  en  réqui- 
sition de  partir;  à  Ivry,  une  particulière 
qu'il  appelle  la  vieille  marquise,  ayant 
avec  elle  un  jeune  diacre,  fils  de  son  an- 
cien intendant,  et  une  autre  ci-devant,  ar- 
rivée le  samedi  précédent,  et  qui  habite 
une  superbe  maison  à  l'enlrée  du  village, 
on  prétend  qu'elle  envoie  de  l'argent  à  ses 
neveux  ou  autres  parents  émigrés. 

25  septembre  1793. 
Minute  non  signée,  X.  JV.,  F'  3688'. 

1417.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  annonçant  :  1»  que  l'Observateur 
Sans-culotte  n'est  pas  affiché  dans  les  quar- 
tiers populaires,  dans  toute  la  rue  Mont- 
martre, ni  aux  Halles,  ni  sur  les  quais; 
2»que  le  décret  qui  interditaux  Législateurs 
de  demander  des  places  aux  ministres 
continue  à  être  violé,  ce  qui  entrave  les 
opérations,  c'est  un  abus  qu'il  faut  abso- 
lument détruire,  si  l'on  veut  voir  régner 
longtemps  la  République;  3° que  la  Feuille 
de  Paris  recueille  avec  soin  ce  qu'il  y  a 
d'intéressant  dans  V Observateur  des  Sans- 
culottes,  bonne  mesure  en  ce  qu'elle  pas- 
sera aussi  sous  les  yeux  des  aristocrates; 
4°  qu'il  existe,  rue  de  Vaugirard,  une  mai- 
son de  santé  recelant  des  gens  suspects. 

25  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1418.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
Beville,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  La  Halle  aux  blés  était,  la  veille,  très 
médiocrement  fournie,  le  maire  de  Paris 
est  obligé  de  redoubler  de  ^oins  pour  pré- 
venir la  disette,  car  il  a  demandé  6  com- 
missaires aux  Jacobins. 

2°  Aux  Tuileries,  nombre  de  femmes  se 
sont  plaintes  de  ce  qu'ayant  besoin  de  tra- 
vailler pour  vivre,  elles  sont  obligées  de 
passer  trois  ou  quatre  heures  pour  avoir 
un  pain  de  4  livres. 

3°  C'est  en  vain  qu'on  a  voulu  égarer 
l'opinion  publique  sur  l'ex-général  Hou- 
chard  et  C'%  les  patriotes  sont  fermes 
dans  leur  résolution  d'écraser  les  cons- 


pirateurs, et,  quoiqu'en  disent  les  mal- 
veillants, le  peuple  est  tout  entier  patriote. 

4°  La  place  de  la  Maison  commune,  à 
une  heure  après  midi,  était  couverte  de 
spectateurs,  avides  de  voir  deux  ou  trois 
fripons  exposés  et  quelques  bateleurs.  Au 
Palais  Révolutionnaire,  l'affluence  était 
considérable,  et  le  ci-devant  Palais-Royal 
parait  moins  fréquenté  par  la  jeunesse 
muscadine. 

8"  Un  tablettier,  rue  Saint-Honoré,  au 
coin  de  la  rue  de  l'Echelle,  à  l'enseigne 
du  Singe  Vert,  vend  des  petites  boîtes 
renfermant  des  cheveux  de  Capet,  et  plu- 
sieurs bijoutiers  font  des  anneaux  d'ar- 
gent assez  gros,  s'ouvrant  à  secret,  bom- 
bés à  leur  partie  supérieure  et  renfermant 
un  petit  morceau  de  l'habit  du  sieur  Veto, 
devenu  saint  pour  avoir  assassiné  son 
peuple. 

6°  Dans  le  Faubourg  Saint-Germain,  les 
attroupements  à  •  la  porte  des  boulangers 
sont  peu  considérables,  mais  ils  le  sont 
beaucoup  dans  le  quartier  Saint-Honoré. 

25  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3688'. 

1419.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Déparlement  de  Paris  :  1°  trans- 
mettant au  ministre  de  la  guerre  une  dé- 
nonciation contre  les  chefs  de  la  Commis- 
sion des  charrois  de  Saint-Denis,  comme 
étant  presque  tous  des  valets  du  ci-devant 
Roi  et  du  comte  d'Artois,  avec  invitation 
d'y  donner  ses  soins  comme  chose  très 
intéressante;  2°  demandant  aux  adminis- 
trateurs du  Département  la  convocation 
des  autorités  constituées,  des  48  sections 
et  des  communes  du  Département  pour  le 
6  octobre,  en  vue  de  la  nomination  de 
citoyens  pour  remplacer  ceux  qui,  par 
les  missions  qu'ils  ont  reçues,  ne  peuvent 
plus  figurer  au  Comité,  ainsi  que  les  dé- 
missionnaires; 3°  chargeant  le  citoyen 
Chéry  d'examiner  des  pièces  déposées  au 
Comité  par  le  citoyen  Jolivet,  vice-prési- 
dent du  Comité  de  surveillance  de  la  sec- 
tion de  1792,  savoir  :  1°  un  procès-verbal 
d'interrogatoire,  d'où  peut  naiire  la  con- 
naissance de  l'agiotage  et  du  jeu  à  la  hausse 
cl  à  la  baisse  ;  2°  deux  procès-verbaux  re- 
latifs à  l'émigré  .Montmorin,  avec  25  pièces, 


L'ESPIUT  l'UBLIG  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SE^TEMBRE  1793 


433 


pour  en  faire  son  rapport  le  plus  prompte- 
inent  possible;  4°  décidant  d'écrire  aux 
Comités  de  surveillance  des  48  sections  pour 
les  inviter  à  faire  des  rcclierches  sur  un 
nommé  Sourdat,  ci-devant  lieutenant  gé- 
néral de  police  à  ïrojes,  dénoncé  comme v 
suspect,  que  l'on  dit  être  président  de  sec- 
tion ;  5°  décidant  d'envoyer  copie  d'une 
dénonciation,  par  les  liabilaiits  de  Verriè- 
res, d'un  rassemblement  d'environ  40  per- 
sonnes chez  la  dame  Boully,  dont  le  mari 
était  administrateur  de  Bicètre,  aux  ci- 
toyens Marchand  et  Clémence,  actuelle- 
ment commissaires,  chargés,  à  la  tête  d'un 
détachement  de  troupes,  de  déjouer  les 
projets  de  contre-révolutionnaires  qui 
cherchent  à  faire  une  nouvelle  Vendée  ; 
6"  décidant  l'envoi  au  Département  de 
4  caisses  d'osier,  provenant  de  la  maison 
de  Saint-Laurent, oij  elles  étaient  cachées, 
et  renfermant  des  tilres  de  la  maison  de 
Condé  ;  ""enregistrant  la  réception  :  fd'uiie 
lettre  du  minisire  de  la  guerre,  qui  an- 
nonce qu'il  a  suspendu  le  citoyen  Berlon 
de  Passy  do  ses  fonctions  de  capitaine  au 
corps  des  pionniers,  et  que  le  comman- 
dant en  chef  de  l'armée  des  Côtes  de  La 
Rochelle  a  été  avisé  de  pourvoir  à  son 
remplacement;  2»  d'une  lettre  du  Comité 
révolutionnaire  de  la  seclion  du  Panthéon- 
Français,  qui  demande  au  Comité  du  Dé- 
partement de  fournir  aux  200  hommes 
dont  se  compose  son  contingent  pour  l'ar- 
mée révolutionnaire,  des  armes,  des  habits 
et  la  paye,  auquel  il  a  été  répondu  que  le 
Comité  n'était  pas  chargé  de  cette  besogne, 
avec  invitation  de  s'adresser  nu  ministre  de 
la  guerre. 

25  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  desilélibératitins  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  JV., 
BB'  81*  (anc'  BB"  20),  fol.  337-339. 

1420.  —  Extrait  de  l'ordre  du  .jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandant général  prévient  ses  concitoyens 
qu'il  vient  de  faire  partir  "jOO  hommes, 
pour  protéger  et  faire  amener,  à  Paris, 
des  subsistances,  que  les  fermiers  et  les 
accapareurs  retiennent  dans  les  départe- 
ments voisins.  Il  en  est  de  même  parli,  il 
y  a  3  semaines,  230  du  côté  de  Corbeil  et 
de  Brie-la-Ville,  qui  nous  envoient  conti- 
T.  IX. 


nuellement  des  subsistances  et  des  contre- 
révolutionnaires. 

«  Les  rassemblements,  ajoute  Hanriot, 
se  font  encore  à  la  porte  des  boulangers, 
par  des  bruits  que  l'on  y  ré()and,  que  de- 
main il  n'y  aura  pas  de  pain,  et  qu'on 
fera  bien  d'en  prendre  aujourd'hui,  cette 
inquiétude,  jointe  à  ceux  qui  en  prennent 
pour  le  perdre,  fait  un  tort  considérable, 
il  serait  à  souhaiter  que  les  citoyens  se 
surveillent  les  uns  les  autres,  pour  empê- 
cher cet  abus.  Citoyens,  vos  ennemis  sont 
les  gros  fermiers  et  les  accapareurs  de 
tout  genre,  qui  emploient  tous  les  ressorts 
de  contre-révolution  pour  perdre  Paris  et 
la  chose  publique,  mais  votre  sagesse  et 
voire  prudence  les  déconcertera,  et  les 
autorités  constituées,  qui  veillent  sans 
cesse  pour  vous,  sauront  bien  les  punir 
et  anéantir  leurs  desseins  perfides.  » 

Les  réserves  de  cent  hommes,  le  ser- 
vice intérieur  et  extérieur  à  l'ordinaire,  et 
les  patrouilles  très  fréquentes,  surtout 
aux  barrières. 

Les  rapports  de  la  force  armée  ne  men- 
tionnent rien  d'extraordinaire,  sinon  que 
les  rassemblements  recommencent  aux 
portes  des  boulangers. 

26  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  l/,70,  BB'  76. 

1421.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  donnant  les  indications  suivantes  : 

I»  Aux  environs  de  Senlis,  les  fermiers 
vendent  aux  riches  propriétaires  et  aux 
maîtres  de  poste  leurs  avoines  à  un  prix 
excessif,  et  donnent  des  reçus  sur  le  pied 
du  maximum,  ce  qui  fait  que  Paris  ne  peut 
s'en  procurer. 

2°  Une  compagnie  de  canonniers  de  la 
section  de  la  Réunion  étant  rassemblée  à 
la  porte  Saint-Martin,  le  général  Hanriot 
vint  <à  passer  et  demanda  pourquoi  elle 
n'était  pas  partie,  alors  les  canonniers, 
ayant  rompu  les  rangs,  dirent  qu'ils  ne 
partiraient  que  lorsqu'ils  auraient  reçu  le 
décompte  qu'on  leur  promettait  depuis 
longtemps,  comme  le  général  ne  les  écouta 
point,  ils  tinrent  les  propos  les  plus  inci- 
viques. 

28 


434 


CHAPITRE  l".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


S»  La  suppression  des  Assemblées  gé- 
nérales cause  de  la  rumeur,  parce  qu'on 
n'a  pas  le  temps  d'y  lire  les  arrêtés  de  la 
Commune  et  les  décrets. 

4"  L'abus  le  plus  inique,  le  plus  atroce 
existe  à  la  Pitié,  une  mère  indigente,  qui 
y  a  mis  son  enfant,  est  pour  toujours 
privée  de  le  voir,  à  moins  de  donner 
lo  livres  pour  compulser  le  registre;  à 
l'Hôiel-Dieu,  un  (Ils,  qui  vient  voir  si  son 
père  n'est  pas  mort,  est  obligé  de  payer 
il  sols. 

y  Beaucoup  de  muscadins  ivres,  disant 
que  le  vin  des  soi-disant  aristocrates  était 
bon,  ont  troublé  le  spectacle  de  l'Ambigu- 
Comique  et  insulté  le  public;  il  serait 
instant  de  les  caserner  et  discipliner. 

6°  A  2  heures  après-midi,  l'Observateur 
Sans-culotte  du  jour  n'était  pas  encore  af- 
fiché tout  le  long  des  boulevards. 

*"  Une  gigantesque  pétition,  tendant  à 
former  un  corps  de  hussards  tyran nicides, 
u  été  lue  à  la  .section  du  Temple.  Comme 
les  muscadins  étaient  en  grand  nombre, 
elle  a  passé,  et  il  a  été  arrêté  que  l'auteur 
la  présenterait  à  la  Convention. 

26  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1422.  —  Rapport  d'un  commissaire  du 
Comité  de  salut  public,  signalant  les  faits 
suivants  : 

l\L'histoire  du  pain  dans  le  Faubourg 
Saint-Germain  en  est  toujours  au  même 
point,  toujours  beaucoup  de  monde  aux 
portes  des  boulangers,  mais  tout  le  monde 
a  du  pain.  Ce  qu'il  y  a  de  fâcheux,  c'est 
que,  s'il  faut  en  croire  les  rapports  de 
Real,  substitut  du  procureur  de  la  Com- 
mune, l'on  doit  s'attendre  à  une  grande 
disette  de  subsistances  à  Paris,  à  en  juger 
par  la  difficulté  qu'il  a  éprouvée  à  faire 
des  provisions,  en  parcourant  les  départe- 
ments voisins. 

2°  Si  le  cultivateur  trouve  que  les  grains 
qu'il  fait  venir  lui  coûtent  plus  cher  qu'il 
ne  les  vend,  nulle  autorité  ne  pourra  l'en- 
gager £1  on  continuer  la  culture,  qu'on  y 
prenne  bien  garde,  si  ragriculturc,  abso- 
mont  découragée,  tombe,  tout  tombe  avec 
elle. 
3°  Les  denrées  sont  à  peu  près  au  môme 


prix  que  les  jours  précédents,  les  pommes 
de  terre  ont  beaucoup  diminué,  elles 
étaient,  il  y  a  quinze  jours,  à  6  livres  le 
boisseau,  elles  sont  aujourd'hui  à  2  livres 
ou  à  2  livres  5  sols. 

4"  A  la  représentation  de  la  veille,  au 
Théâtre  de  la  rue  Feydeau,  il  y  a  eu  du 
lunuilte.  On  a  demandé  d'abord  l'hymne 
des  .Marseillais,  une  partie  de  la  salle,  soit 
par  envie  de  voir  la  représentation,  soit  par 
malveillance,  a  témoigné  le  désir  d'écou- 
ter plutôt  la  pièce.  On  a  chanté  l'hymne, 
des  patriotes  se  sont  levés,  ont  tiré  leurs 
sabres,  menacé  quiconque  s'opposerait  à 
ce  qu'on  chantât  l'hymne  demandé.  Per- 
sonne heureusement  n'a  répliqué,  et  tout 
s'est  terminé  sans  accident. 

26  septembre  1793. 
Original  non  signé,  ^.  JV.,  F'  3688-'. 

1423.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel  :  1°  appelant  l'attention  sur  la  pré- 
sence, parmi  les  commissaires  du  Conseil 
exécutif  provisoire,  d'un  jeune  homme  de 
18  ans,  qui,  sôus  la  prévention  d'avoir  volé 
le  Trésor  public,  avait  été  mis  dans  une 
maison  de  force,  d'où  il  était  sorti  lors 
des  journées  de  septembre,  et  montrant 
l'utilité  et  la  nécessité  de  faire  une  en- 
quête sur  l'âge  des  commissaires  et  l'em- 
ploi qu'exerçait  chacun  d'eux  avant  d'être 
nommé  à  celte  place,  la  question  intéres- 
sant au  plus  haut  point  la  fortune  pu- 
blique et  l'honneur  des  commissaires  du 
pouvoir  exécutif;  2°  annonçant  que  les 
boulangers  de  la  Chaussée-d'Anlin  n'a- 
vaient, ce  jour,  ni  pain,  ni  farines,  et  pré- 
tendaient avoir  reçu  l'ordre  de  ne  cuire 
que  deux  fournées  par  jour;  les  citoyennes 
stationnant  à  la  porte  d'un  boulanger,  rue 
Sainte-Croix,  près  de  Saint-Lazare,  se  plai- 
gnaient de  ce  qu'il  existait  encore  des  no- 
bles à  la  Convention  nationale,  et  disaient 
que,  tant  qu'il  y  en  aurait,  les  choses  iraient 
fort  mal,  que  Lacroix  était  un  traître, 
qu'il  avait  reçu  \,'oQQ,*)00  livres  pour  quitter 
la  Belqique,  que  Uouchard  avait  reçu  25  mil- 
lions })Our  lâcher  un  prince  anglais  qui  était 
en  sa  possession.  L'une  de  ces  femmes  a 
dit  tout  haut  qu'à  la  porte  Saint-Denis  on 
avait  trouvé  du  blé  dans  les  commodités, 
en  cherchant  une  montre  qui  y  était  tom- 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


13:; 


bée;  3° déclarant  qu'il  y  avait  affluenceau 
Palais  de  l'Egalité,  que  l'air  composé  de 
ceux  qui  s'y  promenaient  semblait  an- 
noncer quelque  dessein,  mais  qu'il  ne  s'est 
rien  passé  d'extraordinaire,  en  dehors  de 
l'arrestation  d'un  muscadin,  qui  cherchait 
à  ameuter  les  citoyens  par  des  discours 
très  inciviques.  Dans  les  groupes  du  jardin 
du  Palais  national,  il  n'était  question,  dans 
l'après-midi,  que  de  la  résistance  opi- 
niâtre des  Lyonnais  et  des  tourments  cruels 
((u'on  fait  endurer  aux  patriotes,  à  Toulon. 
Le  Faubourg  Saint-Germain  et  les  quais, 
depuis  le  Pont-Royal  jusqu'à  celui  de  la 
Ferraille,  sont  assez  calmes.  Le  Harivel 
rend  compte  de  l'Assemblée  de  la  section 
des  Piques,  où  a  été  lu  le  rapport  des 
commissaires  chargés  de  préparer  le  ca- 
sernement des  jeunes  gens  en  réquisition, 
et  où  l'on  a  rejeté  la  pétition  présentée 
par  la  section  des  Amis  de-la-Patrie,  pour 
le  retrait  du  décret  de  la  Convcution,  ré- 
duisant les  séances  populaires,  et  déjoué 
ainsi  les  projets  des  ennemis  de  la  patrie. 

26  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3fj88'. 

1424.  —  Rapport  de  l'observateur  Monic, 
dénonçant  de  nouveau  un  certain  d'Ardi- 
villiers,  agent  d'un  évêque,  rue  Coquil- 
lière,  lequel  vient  d'obtenir  une  place  de 
commissaire  pour  les  subsistances  dans 
les  départements,  et  signalant  le  Café  des 
Grands-Hommes,  au  coin  du  boulevard 
Poissonnière,  h  la  fois  rendez-vous  des 
contre-révolutionnaires,  et  maison  de  jeu. 

26  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1425.  —  Rapport  de  l'observateur  Ma- 
thieu Panetier,  déclarant  avoir  examiné, 
la  veille,  tous  les  placards,  et  n'y  avoir 
rien  vu  qui  ne  soit  pour  le  bien  public, 
avoir  constaté  dans  beaucoup  de  chantiers 
que  le  bois  se  vendait  extraordinairement 
cher,  38  livres  la  voie,  ailleurs  40  livres  le 
bois  neuf,  ce  qui  fait  murmurer  tout  le 
peuple,  avoir  parcouru  plusieurs  marchés, 
où  tout  est  d'un  prix  exorbitant,  les  œufs 
8ii  sols  le  quarteron.  D'après  les  rensei- 
gements  recueillis  par  cet  observateur,  les 
boulangers  ont  toujours  de  grands  ras- 


semblements à  leurs  portes,  un  municipal 

y  a  été  battu,  beaucoup  de  Lyonnais  se 
trouvent  à  Paris,  où  ils  sont  venus  pour 
espionner,  notamment  à  l'hôtel  d'Angle- 
terre, Faubourg  Saint-Germain  ;  les  cafés 
sont  toujours  pleins  de  inonde  et  reçoi- 
vent beaucoup  de  suspects,  surtout  un 
café,  passage  des  Petits  Pères,  au  coin  de 
la  rue  Croix-des-Pelits  Champs.  A  Puteaux 
il  y  avait,  paraît-il,  beaucoup  de  denrées 
accaparées. 

26  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688^ 

1426.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Les  emblèmes  de  la  féodalité  se  voient 
encore  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  à 
Saint-Eustache,  au  mausolée  à  gauche  par 
la  porte  de  la  rue  Montmartre. 

2°  Dans  la  section  de  Brulus,  l'on  a  dé- 
cidé de  faire  une  pétition  à  la  Convention, 
pour  réviser  et  épiu'er  toutes  les  cartes 
civiques  des  fonctionnaires  publics,  une 
partie  de  celles  délivrées  étant  suspectes. 

3°  L'hôtel  des  Victoires,  rue  des  Fossés- 
Montmartre,  loge  des  gens  suspects,  qui  s'y 
rendent  en  file  sur  le  soir. 

4°  Il  est  abusif  de  ne  pouvoir  faire  trans- 
porter, par  n'importe  qui,  le  charbon  acheté 
sur  le  port,  les  charbonniers  s'y  opposent 
et  rançonnent  pour  le  transport. 

26  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,¥''  3688'. 

1427.  —  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  signalant  les  faits  suivants  : 

1°  La  Halle  au  blé  n'offrait  que  quelques 
sacs  de  farine  appartenant  à  la  municipa- 
lité de  Paris  et  presque  aucuns  aux  fari- 
niers  commerçants. 

2°  La  discussion  soulevée  ii  la  Conven- 
tion sur  la  taxe  des  subsistances  a  produit 
un  assez  mauvais  effet  sur  le  public,  il 
valait  mieux  laisser  aux  malheureux  leurs 
espérances  que  de  les  leur  ôter,  comme 
l'a  fait  Lecointre. 

3'  On  redoute  un  conflit  entre  les  écri- 
vains patriotes  et  le  Comité  de  salut  pu- 
blic, entre  la  Convention  et  les  Sociétés 
populaires,  au  sujet  de  l'organisation  du 
pouvoir    exécutif    constitutionnel.    Si   la 


436  CHAPITRE  t".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


Convention  et  les  Comités  subissaient  des 
échecs  cà  la  guerre  ou  dans  le  gouverne- 
ment intérieur,  le  mal  serait  irréparable  ; 
il  serait  préférable  que  les  fautes  fussent 
imputées  au  ministère,  la  confiance  ne 
s'éloignerait  pas  de  la  Convention,  qui  n'a 
qu'à  punir  Brissot  et  C'^,  renouveler  les 
administrations,  faire  marcher  l'armée 
révolutionnaire  et  terminer  les  lois  et  pro- 
cès des  suspects,  les  malveillants  n'ose- 
ront parler  de  la  remplacer,  elle  aura 
pour  elle  la  masse  des  patriotes. 

4°  Ou  vient  de  nommer,  pour  accompa- 
gner Dumas  en  qualité  d'officier  supérieur, 
un  certain  Colin,  qui  n'a  d'autre  mérite 
d'être  un  grand  joueur  de  biribi  et  d'être 
recommandé  par  les  députés,  amis  d'une 
intendante  d'un  tripot  de  la  rue  Croix- 
des-Pelits-Champs. 

5°  Rien  d'extraordinaire  dans  les  places 
et  lieux  publics.  Dans  le  vestibule  de  la 
Convention,  un  gros  commis  des  Postes, 
ne  pouvant  obtenir  un  certificat  de  civisme 
de  la  section  des  Piques,  s'est  adressé  à 
Hérault  de  Séchelles  et  autres  Montagnards, 
qui  l'ont  recommandé  au  Comité  révolu- 
tionnaire de  cette  section. 

6°  Au  chantier  des  Invalides,  le  bois 
neuf  vaut  30  livres. 

26  septembre  1793. 
Minute  signée,  A.  N.,  F''  3688'. 

1428.  —  Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, reconnaissant  que,  d'après  les  re- 
cherches qui  ont  été  faites  tant  sur  ses 
registres  que  sur  ceux  du  Comité  de  salut 
public,  il  n'existe  aucune  charge  contre  le 
citoyen  Duval,  pensionnaire  du  Théâtre 
dit  de  la  Nation,  ei  qu'au  contraire  son  ci- 
visme est  attesté,  décidant  que  ce  citoyen, 
actuellement  détenu  aux  prisons  des  Ma- 
delonnettes,  sera  sur-le-champ  mis  en 
liberté. 

26  septembre  1793. 

Extrait  du  registre  des  arrêtés  généraux  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A.  N.,  AF*II  286. 

,  1429.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  char- 
geant le  citoyen  Tisset,  préposé  au  Comité, 
de  lui  amener  le  citoyen  Laurent  de  Ville- 
deuil,  demeurant  place  de  l'Indivisibilité, 
n»  16,   soupçonné  d'émigration,  de  faire 


perquisition  dans  ses  papiers  et  d'apporter 
ceux  qui  paraîtraient  suspects  ;  2°  décla- 
rant, d'après  la  lettre  du  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  du  Mont-Blanc, 
que  les  marchandises  trouvées  chez  la  ba- 
ronne de  Burmann  par  les  commissaires 
de  la  section  constituent  bien  un  acca- 
parement, et  que  la  loi  doit  lui  être  appli- 
quée comme  accapareuse  ;  3»  convoquant 
le  maire  de  la  commune  d'Asnières,  le 
lendemain,  au  Comité,  pour  répondre  à 
une  dénonciation  de  la  Société  populaire, 
au  sujet  de  la  non  exécution  de  la  loi  du 
maximum;  4°  donnant  pouvoir  au  Comité 
de  surveillance  de  la  section  de  Montreuil 
de  faire  arrêter  le  nommé  Botard,  mar- 
chand de  vins  à  Paris,  passage  des  Char- 
treux, qui  actuellement  agite  la  commune 
de  Saint-Maur;  5°  ordonnant  au  concierge 
de  l'Abbaye  de  laisser  sortir  librement  le 
sieur  Berton  de  Passy;  6°  arrêtant  qu'il 
sera  écrit  au  Club  des  Cordeliers  pour  lui 
faire  part  de  la  manière  indécente  avec 
laquelle  le  sieur  Vaquier  s'est  présenté 
au  Comité  et  des  injures  dont  il  l'a  grati- 
fié; 7°  avisant  les  administrateurs  du  Dé- 
partement que  les  communes  de  Vincennes 
et  Fontenay-sous-Bois  conservent  encore 
leur  argenterie,  pour  qu'ils  aient  à  veiller 
à  l'apport  de  cette  argenterie  à  Paris  ; 
8'  autorisant  le  citoyen  Fouruerot  à  se 
transporter  chez  les  sieurs  Sicardel  Massé, 
demeurant  aux  Célestins,  à  l'effet  d'exa- 
miner leurs  papiers,  d'apporter  au  Comité 
ceux  qu'il  jugera  nécessaires  et  d'amener 
lesdits  Sicard  et  Massé  ;  9°  notant  l'envoi 
au  Comité  de  sûreté  générale  de  la  Con- 
vention el  aux  administrateurs  de  Police 
du  tableau  des  personnes  que  le  Comité 
du  Département  a  fait  mettre  dans  les 
maisons  d'arrêt  depuis  le  14  juin  pré- 
cédent, et  décidant  que  ce  tableau  sera 
adressé  tous  les  huit  jours  à  l'administra- 
tion de  Police;  10°  mandant  le  sieur  Gri- 
sard,  clerc  du  citoyen  Guillaume,  rue  de 
Bucy,  n"  33,  afin  de  savoir  de  lui  le  lieu  où 
se  cache  ledit  Guillaume;  11°  arrêtant  J 
l'envoi  de  la  copie  des  pièces  de  l'affaire  " 
de  Ringard,  ex-curé  de  Saint-Germain-de- 
l'Auxerrois,  au  Comité  de  sûreté  générale, 
pour  qu'il  trace  au  Comité  la  marche  à 
suivre  dans  cette  affaire  délicate;  12°con- 


L'KSPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


437 


voquant  la  citoyenne  Rouvault,  botaniste, 
cour  du  Palais,  au  sujet  de  marchandises 
que  l'on  soupçonne  cachées  dans  des  sou- 
terrains; 13»  annonçant  qu'il  a  été  écrit  : 
1°  aux  Comités  de  sûreté  générale  et  de 
salut  public  de  la  Convention  pour  les 
prier  de  donner  aux  membres  du  Comité 
chargés  de  commissions  prompte  au- 
dience, lorsqu'ils  viennent  leur  rendre  des 
comptes  ou  solliciter  quelque  ordre  pres- 
sant, afin  que  le  bien  public  n'en  souffre 
pas  ;  2"  qu'il  a  été  de  même  écrit  au  mi- 
nistre de  la  guerre  pour  l'aviser  que  les 
ordres  par  lui  donnés  pour  le  départ  d'un 
convoi  d'artillerie  de  l'Arsenal  pour  Arras, 
n'avaient  pas  été  exécutés. 

Î6  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Défiarleraent  de  Paris,  A.  N., 
hh'  81*  (anc'  BU'*  20),  fol.  339-343. 

1430.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général,  en  vertu  d'un  ar- 
rêté du  Conseil  général  qui  ordonne  d'ar- 
rêter toutes  les  voilures  publiques,  ou  par- 
ticulières, portant  encore  des  armes  et 
des  emblèmes  de  féodalité,  ainsi  que  sur 
les  harnais,  et  dont  les  sièges  sont  galon- 
nés de  livrées,  invite,  en  conséquence,  la 
force  armée  à  arrêter  lesdites  voitures;  il 
invite  aussi  ceux  de  ses  concitoyens  qui 
ont  encore  à  leurs  habits  des  boutons 
d'uniforme  où  sont  gravées  les  armes  de 
la  Ville  et  des  fleurs  de  lys,  à  les  réformer  et 
à  y  mettre  des  boutons  de  la  République, 
car  il  est  honteux  de  voir  porter  des  signes 
de  féodalité  par  ceux  qui  se  disent  défen- 
seurs de  la  République. 

Les  patrouilles  de  jour  et  de  nuit  arrê- 
teront tout  gendarme,  tout  militaire,  tant 
officier  que  soldat,  à  la  solde  de  la  Répu- 
blique, qui  ne  serait  pas  porteur  d'un 
congé  de  ses  chefs  supérieurs.  11  est 
instant  de  faire  rejoindre  ces  citoyens, 
qui  ne  font  que  corrompre  l'esprit  public 
dans  Paris  et  se  pavaner  dans  les  rues, 
tandis  que  nos  braves  défenseurs  se  bat- 
tent comme  des  lions  sur  nos  frontières. 

Les  patrouilles  se  porteront  aux  portes 
des  boulattgers,  depuis  minuit  jusqu'à 
midi,  pour  empêcher  les  attroupements  ; 


les  réserves  toujours  de  cent  hommes,  le 
service  intérieur  et  des  barrières  à  l'ordi- 
naire et  avec  exactitude. 

Les  rapports  de  la  force  armée  cons- 
tatent beaucoup  de  plaintes  aux  postes  des 
barrières,  sur  ce  que  les  corps  de  garde  y 
sont  dénués  de  tout;  les  citoyens  mena- 
cent de  les  abandonner. 

D'après  ces  mêmes  rapports,  le  général 
Dillon  a  été  arrêté  à  1  heure  du  matin 
dans  un  fiacre,  il  a  dit  qu'il  venait  de 
voir  sa  maîtresse,  et  qu'il  était  gardé  par  un 
gendarme  qui  le  laissait  vaquer  seul  à  ses 
affaires,  la  garde  l'a  reconduit  chez  lui,  le 
gendarme  y  était  effectivement. 

27  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signés  de  Clément,  secré- 
taire de  i'Etat-maior  général  (2  pièces),  A.  N., 
AF'v  1470,  BU'  7C. 

1431.  —  Rapport  de  l'observateur  Mo- 
nic,  déclarant  que,  tant  qu'il  y  aura  des 
maisons  de  jeux,  les  contre-révolution- 
naires auront  de  quoi  se  cacher,  notam- 
ment le  ci-devant  Café  du  Roi,  avec  tripot 
au  premier,  au  coin  de  la  rue  SaintHo- 
noré  et  de  la  rue  Richelieu,  qui  en  est 
rempli,  citant  entre  autres  le  graveur  Si- 
mon, agent  de  La  Fayette.  C'était  là  où  se 
forgeaient  les  mauvaises  nouvelles. 

D'après  le  même  rapport,  des  patriotes 
parlaient  de  la  nécessité  de  renouveler  les 
corps  administratifs  et  donnaient  comme 
exemple  le  maire  du  Bourget,  qui,  à  la 
nouvelle  de  nos  revers,  s'est  écrié  :  «  Que 
nous  importent  les  affaires  publiques, 
pourvu  que  nous  ajons  ce  qu'il  nous  faut.» 

Huit  assassins  ont  été  guillotinés  place 
Maubert,  le  peuple  a  trouvé  fort  mauvais 
que  l'on  ait  voilé  ces  huit  criminels. 

27  septembre  1793 
Original  signé,  A.  iV.,  F''  3688'. 

1432.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  donnant  le*  renseignements  sui- 
vants : 

1»  Dans  plusieurs  groupes  l'on  disait 
que  toute  la  cavalerie  qui  se  trouve  en 
Vendée  avait  passé  aux  rebelles,  on  ne 
s'en  étonnait  pas,  attendu  que  le  comman- 
dant des  Dragons  de  la  République  était 
le  plus  grand  scélérat  qui  existe,  et  Ions 


43« 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


les  oRicierg,  surtout  ceux  des  liussards, 
no  sont  que  des  souteneurs,  des  escrocs, 
des  joueurs  de  biribi,  et,  tous  les  soldats, 
des  valets  de  ci-devant. 

2°  La  mise  en  liberté  d'un  certain  Morel, 
depuis  longtemps  taré  dans  l'opinion  de 
la  section  Poissonnière,  incarcéré  depuis 
3  semaines  pour  avoir  accaparé  90,000  li- 
vres pesant  de  filasse,  fait  murmurer  le 
peuple,  qui  crie  à  l'injustice  et  déclare 
que,  s'il  est  libre,  c'est  qu'il  a  corrompu 
ses  juges. 

3°  Sur  le  boulevard  du  Temple,  dans  un 
autre  groupe,  l'on  répélait  que  les  individus 
qui  ont  semé  le  trouble  duns  les  tribunes, 
lorsque  la  Convention  a  voulu  s'occuper 
de  taxer  les  denrées,  étaient  des  gens 
soudoyés  par  l'aristocralie  et  par  une  partie 
des  députés,  et  que  la  Convention  a  dé- 
rogé à  ses  principes,  en  cédant  à  la  crainte 
que  lui  ont  inspirée  les  malveillants. 

4°  Le  bruit  se  répand  dans  bien  des 
endroits  que  les  départements  ne  veulent 
plus  alimenter  Paris. 

27  septembre  1793 
Original  signé,  A.  N.,  I''  3088^ 

1433.  —  Rapports  de  l'observateur  La 
Tour-La-Montagne,  signalant  les  faits  sui- 
vants : 

i'  Le  peuple  est  toujours  tranquille,  mal- 
gré les  perfides  manœuvres  des  malveil- 
lants, il  atlend  avec  confiance  les  grandes 
mesures  de  salut  public  dont  la  Convention 
nationale  va  s'occuper. 

2°  Il  serait  prudent  de  surveiller  tous 
les  mouvements  des  muscadins.  Ceux  qui 
sont  casernes  à  Courbevoie  et  dont  les 
ofllciers  et  sergents  roulent  sans  cesse 
dans  Paris,  disent  qu'ils  ne  partiront  qu'a- 
vec des  armes  et  des  canons,  ils  se  plai- 
gnent de  la  modicité  de  leur  paye,  et  ceux 
qui  se  plaignent  le  plus  sont  précisément 
ceux  qui  font  le  plus  de  dépenses.  Ceux 
qui  sont  à  la  Pépinière  se  plaignent  de 
celte  caserne,  que  sa  malpropreté  rend 
insalubre  et  inliabilable,  ces  plaintes,  fon- 
dées ou  non,  produisent  une  impression 
fâcheuse. 

3°  La  monnaie  continue  à  s'engloutir 
chez  les  marchands,  les  pièces  d'un  et 
deux  sols  deviennent  excessivenieul  rares, 


on  est  inondé  de  billets  de  toutes  les  for- 
mes et  de  toutes  les  couleurs. 

4°  Plusieurs  assemblées  de  sections 
étaient,  la  veille,  peu  nombreuses,  surtout 
dans  les  environs  du  Palais-Royal  et  des 
boulevards,  mais,  en  revanche,  les  mai- 
sons de  jeux  et  les  théâtres  étaient  pleins  ; 
tant  que  ces  lieux  funestes  ne  seront  pas 
fermés,  on  ne  peut  se  Uatter  que  l'esprit 
public  atteigne  la  hauteur  qu'exigent  les 
circonstances. 

!)■>  Les  malveillants,  depuis  quelques 
jours,  répandent  des  bruits  alarmants  sur 
les  subsistances,  la  foule  augmente  aux 
portes  des  boulangers. 

6°  On  ne  s'entretient  partout  que  des 
subsistances,  les  inquiétudes  du  peuple  à 
cet  égard  redoublent  à  chaque  instant.  La 
foule  croit  aux  portes  des  boulangers 
d'une  manière  efl'rayante,  et,  grâce  aux 
manœuvres  perfides  des  malveillants,  un 
grand  nombre  de  citoyens,  après  avoir 
perdu  leur  matinée  dans  une  vaine  attente, 
n'ont  pu  se  procurer  le  pain  nécessaire  à 
la  consommation  de  leur  famille,  La  Tour- 
La-Montagne  a  vu  des  mères  en  pleurer 
de  rage  et  demander  à  grands  cris  la  pu- 
nition des  traîtres  qui  affament  le  peuple. 

7°  Le  peuple  a  reçu  avec  transport  les 
décrets  de  la  Convention  nationale  sur  la 
taxe  des  denrées  de  première  nécessité, 
il  comble  de  bénédictions  ses  fidèles  re- 
présentants. 

8°  Le  S(ins-ciilolli;  Obscrvaleur  continue 
à  instruire  le  peuple  avec  son  énergie  or- 
dinaire, mais  s'éloigne  un  peu  du  but  qu'il 
s'est  proposé  par  trop  d'ap[irê(s  et  de  re- 
cherche dans  le  style,  et  le  peuple,  dont 
il  ne  parle  point  la  langue,  ne  l'entend 
pas  toujours. 

9°  La  lecture  de  la  feuille  des  débals  de 
la  Société,  séante  aux  Jacobins,  a  fait 
naître  ce  malin,  au  Palais  Kgalité,  une  dis- 
cussion assez  vive,  au  sujet  des  paroles  pro- 
noncées par  un  orateur,  qui  engageait  à 
se  rallier  autour  du  Comité  de  salut  pu- 
blic, cequi  a  provo(|ué  une  protestation  d'un 
individu,  qui  a  prétendu  que  l'on  cherchait 
à  avilir  la  Convention,  à  ne  voir  que  le 
Comité  de  salut  public,  à  fonder  sur  lui 
touti?s  les  espérances,  que  l'on  veut  anéantir 
la  représentation  nationale  et  reniellre  tous 


I.'E.SPIUT  PUnUG  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


439 


les  pouvoirs  eiiU'o  les  mains  de  quelques 
individus.  Celle  inler(3rélation  perfide  fai- 
sait déjà  impression,  mais  La  Tour-La- 
Montagne  s'est  attaché  à  la  drtruire.  Les 
journalistes  patriotes  ne  sauraient  être 
trop  attentifs  à  écarter  tout  ce  qui  peut 
fournir  aux  malveillants  l'occasioa  de  se- 
mer l'alarme. 

10"  L'exéculion,  sur  la  place  Saint-Mi- 
chel, de  8  personnes,  la  tète  couverte  d'un 
voile  noir, adonné  lieu  à  mille  conjectures 
extravagantes  et  a  même  excité  un  peu  de 
fermentation,  leur  crime  n'étant  pas  du 
petit  nombre  de  ceux  à  qui  la  loi  a  accordé 
cette  affreuse  distinction,  le  fait  a  été  dé- 
noncé aux  Jacobins. 

11°  La  citoyenne  Brissot,  avec  son  flis, 
se  promi^ne  dans  Paris,  accompaunée  d'un 
gendarme,  s'arrête  fort  souvent,  parle  à 
beaucoup  de  monde,  et  le  gendarme  reste 
ù  distance.  Des  femmes  ont  dit  en  mur- 
murant :  «  En  ferait-on  autant  pour  une 
pauvre  marchande?  »  On  se  plaint  en  gé- 
néral de  la  douceur  avec  laquelle  les  riches 
sont  traités,  on  cite  le  ci-devant  duc  de 
Nivernois,  beau-père  du  ci-devant  duc  de 
Rrissac,  suspect  à  bien  des  titres,  qui  a  été 
relâché  doux  jours  après  son  arrestation, 
et  l'on  se  demande  s'il  y  a  encore  des  pri- 
vilèges. 

27  scptembro  17y3. 

Originaux  sign<!s  (2  pièces),  A.  N.,  V  3688^. 

1434.  — Rapport  de  l'observateur  Pane- 
tier,  dénonçant  comme  suspcct.s  et  pro- 
posant darrètnr  l'abbé  l'abbé  Maurel,  rue 
du  Mail,  l'abbé  do  Saint-Paul,  rue  d'Ar- 
genleuil,  n°  15,  l'abbé  Pichart  et  l'abbé  de 
Sommays,  section  des  Tuileries,  un  nommé 
Duclyt,  ancien  moine,  soclion  ilo  1792, 
ayant  un  frère  marchand  de  vins,  très 
dangereux  pour  la  République,  M""=  de 
Saint-Prays,  rueDauphine,  accapareuse  do 
toiles  et  de  mousseline. 

27  seplembrfi  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V'  3G88'. 

11:!;;.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud  :  1"  dénonçant  le  nommé  Dejcan 
ot  la  femme  Robinot,  aristocrates  connus, 
rue  Travcrsière-Saint-IIonoré,  qui  reçoi- 
vent toutes  les  nuits  des  personnes  sus- 
porles,  et  où  mangent  plusieurs  représen- 


tants du  peuple;  le  nommé  Pomarel,  de 
Lyon,  qui  continue  toujours  l'agiotage  et 
fréquente  assiduement  le  Café  de  Char- 
tres pour  se  concerter  avec  ses  commis- 
sionnaires; signalant  l'existence  d'un  ma- 
gasin considérable  de  sel  et  d'eau-de-vie, 
rue  Verdelet;  2°  déclarant  qu'on  est  très 
surpris  de  voir  le  noininé  Tuncq  se  pro- 
mener avec  un  garde,  alors  qu'il  devrait 
être  dans  une  maison  d'arrêt,  étant  donné 
les  preuves  de  sa  scélératesse,  dont  lui 
Roubaud,  a  pris  connaissance  chez  le  ci- 
toyen Daubigny,  adjoint  du  ministre  des 
affaires  étrangères;  3"  afiirmant,  d'après 
le  dire  du  général  Ronsin,  que  les  affaires, 
en  Vendée,  étaient  dans  le  plus  grand 
désordre  et  que  tous  les  journaux  trom- 
paient le  peuple. 

27  septembre  1793. 
Original  sigm?,  A.N.,  V  3688^ 

1436.  —  Rapport  de  l'observateuî'  Rous- 
seville,  mentionnant  les  particularités  sui- 
vantes : 

1°  Affluence  à  la  porte  des  boulangers. 

2°  Tumulte  à  la  place  Saint- .Viichel,  parce 
que  les  huit  assassins  qu'on  y  conduisait 
à  la  guillotine  étaient  voilés,  contraire- 
ment à  la  loi,  par  la  faute  du  commissaire 
national  chargé  des  exécutions. 

3°  Aux  Tuileries,  les  groupes  oubliaient 
nos  portes  pour  parler  du  supplice  réservé 
au  traître  Houchard  et  de  la  taxe  des  den- 
rées. 

4"  Le  Palais-Egalité  offrait  moins  de 
muscadins  que  de  coutume,  il  y  en  avait 
pourtant  encoie,  qui  voulurent  faire  mal- 
traiter par  la  garde  même  un  bon  Sans- 
culotte. 

5°  Au  Palais  du  Tribunal  révolution- 
naire, la  foule  des  curieux  est  toujours  la 
même,  mais  on  s'y  plaint  de  ne  pas  voir 
juger  Anloinelte,  Brissot  et  autres  grands 
criminels. 

ô"  L'Observateur  Sans-atlolle  est  affiché 
à  profusion  et  produit  bon  effet,  quoique 
certains  le  trouvent  trop  violent. 

7"  Les  gardes  donnés  à  des  suspects, 
ci-devant  grands  seigneurs,  se  promènent 
à  la  porte  de  leur  hôtel  comme  leurs  ci- 
devant  valets,  ce  qui  est  indigne  de  bous 
Suns-culottps  et  facilite  les  évasions. 


440 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


8°  L'on  a  dédoncé,  la  veille,  aux  Jaco- 
bins les  agents  en  chef  du  ministre  de 
l'inlérieur,  surtout  Cliampagneux. 

9"  Un  certain  Caraffe ,  présenté  par 
Rousseville  pour  rendre  compte  de  la  si- 
tuation de  Paris,  a  reconnu  lui-même 
n'être  pas  propi'e  à  ce  genre  de  travail  et 
n'offre  ses  services  que  pour  des  missions 
dans  les  départements. 

Dans  un  second  rapport,  Rousseville 
dénonce  deux  contre-révolutionnaires,  le 
curé  de  Rouqueval,  près  d'Ecouen,  qui  a 
deux  frères  émigrés,  va  presque  nu  et  dé- 
guenillé pour  pouvoir  leur  envoyer  de 
l'argent,  et  mange  la  soupe  du  citoyen 
Crussol  d'Amboise,  ainsi  qu'un  ex-officier 
d'infanterie,  du  nom  de  Bruet,  demeu- 
rant au  château  de  Rouqueval,  qui  n'a 
pas  émigré,  faute  d'argent  ;  il  demande 
l'envoi  de  pouvoirs  avec  mission  spéciale 
pour  les  arrêter. 

27  septembre  1793. 
Originaux  signés,  A.  N.,  V  3688^. 

1437.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Dl^parlemenl  de  Paris  :  1°  notant 
la  réception  de  la  réponse  du  ministre  de  la 
guerre  à  la  lettre  qui  lui  avait  été  écrite, 
la  veille,  au  sujet  du  retard  apporté  au  dé- 
part d'un  convoi  d'artillerie  pour  Arras  ; 
2°  annonçant  qu'il  a  été  demandé  des  ren- 
seignements au  Comité  de  surveillance  de 
la  section  de  la  Fontaine-de-Grenelle  sur 
un  certain  abbé  Desver^es,  chapelain  du 
ci-devant  comte  d'Artois,  demeurant  rue 
de  Lille,  dénoncé  comme  très  suspect  ; 
3»  portant  que  le  citoyen  Jean  Fournier, 
maire  d'Asnières,  mandé  au  Comité,  s'est 
rendu  à  la.  convocation,  et,  après  ses  ex- 
plications, a  été  invité  à  se  munir  de  la 
loi  sur  le  maximum,  et  à  fraterniser  avec 
les  habitants  de  l'endroit  dont  il  est  maire; 
que  le  citoyen  Grisard,  clerc  du  citoyen 
Guillaume,  venu  au  Comité,  a  déclaré  igno- 
rer le  lieu  de  la  retraite  dudit  Guillaume; 
4°  entendant  le  rapport  du  citoyen  Tisset, 
chargé  d'amener  au  Comité  un  sieur  Le- 
sueur,  dit  Givry,  demeurant  hôtel  du  Per- 
ron, rue  Neuve-Saint-Eustache, soupçonné 
d'émigration,  d'après  lequel  cet  individu  a 
été  arrêté,  il  y  a  b  jours,  et  conduit  au 
grand  réfectoire  de  l'Abbaye,  par  le  Co- 


mité de  surveillance  de  la  section  de  Bru- 
tus;  5°  prenant  acte  du  rapport  du  même 
Tisset,  chargé  d'amener  au  Comité  le  ci- 
toyen Laurent  de  Villedeuil,  d'après  le- 
quel, ayant  appris  qu'il  habitait  actuelle- 
ment à  Epinay,  près  Saint-Denis,  il  s'y  est 
transporté  et  ne  l'a  pas  trouvé,  et,  suivant 
la  déclaration  de  la  veuve  Monmerqué, 
sœur  dudit  Laurent,  qu'il  pourrait  être  à 
Guiues,  près  Boulogne-sur-Mer,  décidant 
d'écrire  à  la  commune  de  Guines  à  l'etTet  de 
procéder  à  son  arrestation;  6°  constatant, 
d'après  le  rapport  du  citoyen  Fournerot, 
envoyé  aux  Célestins,  que  les  scellés  ont 
été  apposés  sur  les  papiers  du  citoyen  Si- 
card,  qui  s'est  évadé,  par  le  Comité  de 
surveillance  de  la  section  de  l'Arsenal,  et 
que  Massé  n'a  point  été  rencontré;  7»  dé- 
cidant d'écrire  à  l'administration  de  Police, 
pour  la  prier  de  retenir  le  nommé  Jean- 
Baptiste  Lefèvre,se  disant  négociant,  cour 
de  la  Monnaie,  ayant  des  épaulettes  de 
lieutenant-colonel, arrêté  comme  suspect, 
et  envoyé  à  la  Mairie  par  les  soins  du  Co- 
mité révolutionnaire  de  la  section  des 
Arcis;  8°  désignant  les  citoyens  Delespine 
et  Guignes,  en  qualité  de  commissaires, 
pour  porter  au  Comité  de  sûreté  générale 
le  rapport  de  Delespine  sur  l'affaire  Saint- 
Laurent;  9°  chargeant  le  sieur  Guignes  de 
solliciter,  auprès  du  même  Comité,  un 
ordre  d'arrestation  d'un  nommé  Barré,  ex 
intendant  de  Monsieur,  dénoncé  comme 
entretenant  des  correspondances  avec  lui, 
qui  est  domicilié  dans  la  commune  de  La- 
barre,  département  de  Seine-et-Oise. 

27  seplembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Dé|iartement  de  Paris,  ^.  A'., 
Bl,s  81^^  (anc'  BB"  20),  fol.  343-345. 

1438.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  aux  termes  duquel 
le  Commandant  général  invile  ses  conci- 
toyens à  s'occuper  de  l'exercice  et  des 
manœuvres,  surtout  de  celles  de  l'artil- 
lerie, et  engage  les  commandants  de  sec- 
tions à  envoyer  un  tambour  par  section  cà 
la  manœuvre  des  canonniers,  il  recom- 
mande aussi  aux  adjudants  d'envoyer 
exactement  un  volontaire  par  section  pour 
la  garde  de  l'Arsenal,  car  ce  dépôt  est 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


441 


précieux  el  appartient  à  toute  la  Répu- 
blique. 

Le  Commandant  général  annonce  égale- 
ment qu'il  vient  Je  faire  mettre,  à  la  Force, 
30  canonniers  d'une  compagnie  soldée  de 
la  rue  Barre-du  Bec,  qui  devaient  partir 
pour  Meaux,  à  l'effet  de  protéger  les  sub- 
sistances, et  qui  n'ont  voulu  reconnaître, 
ni  les  ordres  du  ministre,  ni  ceux  du  Com- 
mandant général,  c'est  pour  la  troisième 
fois  qu'ils  refusent  de  partir  et  d'obéir. 
ic  Citoyens,  votre  surveillance  déconcerte 
les  ennemis  de  la  chose  publique,  le  Com- 
mandant général  vous  la  recommande 
plus  que  jamais.  » 

Un  convoi  d'artillerie  partira  aujour- 
d'hui pour  Metz. 

Les  réserves  de  cent  hommes,  le  ser- 
vice intérieur  et  des  barrières  à  l'ordi- 
naire, et  les  patrouilles  très  fréquentes. 

Suivant  les  rapports  de  la  force  armée, 
le  caporal  commandant  le  poste  de  la 
barrière  Saint-Jacques,  fait  connaître  que 
le  sergent,  le  caporal  et  autres  soldats,  de 
garde  au  poste  de  la  barrière  d'Enfer,  se  sont 
permis  de  couper  des  branches  d'arbres, 
dans  une  propriété  nationale,  pour  faire 

du  feu. 

28  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire lie   I  Ktat  major  général  (2  pièces),  i4.  JV., 
AF>v  1470,  BB3  76. 

1439.  —  Rapports  de  l'observateur  Du- 
gas,  donnant  les  renseignements  suivants 
sur  la  situation  de  Paris  : 
,  1°  On  s'est  porté,  la  veille,  avec  plus 
d'aftluence  à  la  porte  des  boulangers, 
ceux-ci  prétendent  que,  depuis  quelques 
jours,  on  ne  leur  délivre  pas  la  même 
quantité  de  farines. 

2°  Au  Jardin  national ,  un  groupe  de 
politiques  s'entretenaient  de  la  guerre  de 
la  Vendée.  L'un  d'eux  déclarait  qu'elle 
deviendrait  de  jour  en  jour  plus  funeste 
à  la  Ré|)ublique,  si  la  Convention  ne  don- 
nait pas  le  commandement  en  chef  de 
cette  armée  au  brave  Dubayet  el  ne  rap- 
pelait pas  cette  nuée  de  commissaires  de 
la  Convention,  du  Conseil  exécutif,  de  la 
Commune  de  Paris  et  des  sections,  ()ui 
embarrassent  tellement  l'armée  qu'il  y  a 
180  voilures  à  sa  suite.  Que  le  Comité  de 


salul  public  lui  donne  pleins  pouvoirs, 
avec  tous  les  secours  nécessaires,  et  celte 
malheureuse  guerre  sera  bientôt  termi- 
née. Il  faut  se  garder  de  croire  que  l'ar- 
mée des  rebelles  est  réduite  à  6,000  hom- 
mes, ce  n'est  pas  plus  fondé  que  les  nou- 
velles qui  font  monter  cette  armée  à 
b0,000  combattants  de  troupes  réglées, 
bien  disciplinées,  et  à  S0,0II0  fanatiques, 
qui  se  précipitent  sur  le  canon  et  les 
bayonnetles. 

3°  Les  arrestations  continuent,  mais  l'on 
voit  encore  quelques  aristocrates  dans  le 
Jardin  de  l'Egalité,  à  la  vérité  très  réser- 
vés dans  leurs  propos.  De  jour  en  jour, 
['Observateur  Sans-culotte  est  lu  avec  plus 
d'attention. 

4"  Les  rassemblements  à  la  porte  des 
boulangers  ont  été,  le  27,  plus  considé- 
rables, sur  le  bruit  que  les  farines  allaient 
manquer  absolument.  Hédé,  boulanger  de 
Capel,  a  prévenu  qu'il  ne  ferait  plus,  à 
l'avenir,  que  deux  fournées,  comme  ses 
confrères;  il  faisait  jusqu'alors  une  fournée 
toutes  les  deux  heures. 

5°  Le  26,  à  10  heures  du  soir,  la  femme 
de  chambre  d'une  femme  publique,  dans 
la  Maison  de  l'Egalité ,  est  tombée  du 
3'  étage  dans  le  Jardin  et  s'est  tuée.  Deux 
hommes,  qui  se  trouvaient  en  ce  moment 
dans  sa  chambre ,  ont  pris  la  fuite.  Le 
môme  jour,  un  citoyen  s'est  permis,  au 
Théâtre  de  la  rue  Feydeau,  de  demander 
que  l'orchestre  jouât  la  Marseillaise  pour 
lui  seul;  l'orchestre  a  eu  la  complaisance 
d'accéder  à  sa*  requête,  mais  le  public, 
choqué,  a  exigé  qu'on  la  recommençât 
pour  lui  el  que  le  citoyen  sortît  de  la  salle. 
Depuis  quelques  jours,  il  se  glisse  dans 
les  spectacles  dos  individus,  entre  autres 
le  citoyen  Jourdan,  employé  dans  l'armée 
révolutionnaire,  qui  poursuivent  à  ou- 
trance les  muscadins,  et  qui,  à  la  faveur 
de  cette  chasse,  troublent  parfois  la  tran- 
quillité publique.  L'on  n'est  sorti  qu'à 
11  heures  du  Spectacle  Feydeau. 

6°  Dans  la  séance  de  la  veille,  aux  Ja- 
cobins, l'on  a  discuté  les  membres  de 
l'Elat-major  de  l'armée  révolutionnaire, 
plusieurs  ont  été  rejetés. 

7°  Les  constructions  de  fourneaux  à  la 
ci-devant  place  Royale  se  poursuivent  avec 


443 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUF.S  DE  LA  RKVOLUTION 


la  plus  grande  activité,  el  le  parc  d'arlil- 
lerie  est  déjà  rempli  de  canons.  Dans 
l'église  des  Filles-du-Calvaire,  la  fabrique 
des  afTiHs  et  caissons  est  très  active. 

8°  Plus  d'avitaleurs  dans  le  Jardin  d'Ega- 
lité, on  commence  ù  lire  avec  beaucoup 
d'intérêt  l'Observateur  Sans-ctiloUe ,  on 
voyait  hier  des  lecteurs  qui  ne  pouvaient 
cacher  leur  indignation  en  y  remarquant 
l'atroce  perfidie  d'Houchard. 

28  seplembre  1793. 
Originaux  signé.s,  A.  N.,  F'  .3688». 

1440.  —  Rapport  de  l'observateur  Ré- 
raud,  annonçant  que  :  1»  la  formation  des 
compagnies  et  nomination  des  officiers  de 
la  première  réquisition,  dans  la  section 
du  Temple,  se  sont  faites  avec  la  plus 
grande  tranquillité;  2°  des  femmes,  en 
grand  nombre  sur  le  boulevard,  se  dispu- 
taient, les  unes  voulaient,  puisqu'on  les 
foi-çait  de  prendre  la  cocarde,  qu'on  les 
enrôlât  dans  les  sections  pour  monter  la 
garde,  les  autres  s'y  opposaient;  3°  tous 
les  groupes  ont  été  bons,  la  taxe  des  den- 
rées a  rétabli  le  calme  dans  le  Faubourg 
Saint-Antoine  et  bien  d'autres  quartiers  ; 
4°  le  Comité  de  surveillance  de  la  section 
du  Temple,  nuit  et  jour,  ne  cesse  de  faire 
dos  arrestations  importantes,  I.iuiçuet  a 
été  conduit  cette  nuit,  îi  Paris,  par  des 
citoyens  de  Relleville;  5°  la  municipalité 
de  Relleville,  quoique  fournie  de  grains, 
ne  fait  pas  moudre,  en  conséquence  ses 
habitants,  étant  dénués  de  pain,  ont  juré 
de  venir  en  masse  enlever  tout  celui  qu'ils 
trouveraient  chez  les  boulangers,  aux  en- 
virons des  barrières,  et  d'égorger  tout  ce 
qui  s'opposerait  à  leur  pas.sage. 

28  septombre  1703. 
Original  signe',  A.  N.,  F'  36S8-'. 

1441.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La-Monlagne  :  1°  constatant  qu'il  y  a 
toujours  la  mt^mc  inquiétude  sur  les  sub- 
sistances, toujours  la  même  afiluenco  aux 
portes  des  boulangers  et,  ce  matin,  beau- 
coup de  fermentation  à  la  Halle,  surtout 
parmi  les  femmes,  quelques  actes  de  vio- 
lence y  ont  été  commis,  des  pommes  de 
terre  ont  été  enlevées  et  distribuées  à 
W  sols  le   boisseau,  et  l'on  disait  haut<>- 


nientque  la  taxe  des  denrées  allait  opérer, 
sous  deux  jours,  la  contre-révolution  dans 
Paris;  2°  déclarant  que  la  Révolulion,  qui 
vient  d'avoir  lieu  à  Bordeaux,  a  consterné 
les  malveillanls,  qui  attendaient  beaucoup 
du  schisme  de  celte  ville,  aussi  publiait- 
on,  ce  matin,  au  Palais  Royal  et  dans  tous 
les  lieux  publics,  que  ce  retour  des  Bor- 
delais n'était  qu'une  feinte,  et  qu'il  fallait 
mettre  leurs  députés  en  état  d'arrestation. 

28  septembre  1793. 
Original  gignL',  A.  N.,¥''  36883. 

1442.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  consacré  presque  entièrement  à 
la  Commission  des  marchés  pour  l'habil- 
lement et  l'équipement  des  armées,  qu'il 
serait,  dit-il,  bien  essenliel  de  surveiller 
très  scrupuleusement  On  sait,  à  n'en  pas 
douter,  qu'il  s'y  commet  des  abus,  des 
fraudes  et  des  dilapidations  inconcevables, 
que  le  particulier  dans  le  bureau  duquel  se 
passent  les  marchés,  tire  de  chacun  d'eux 
une  rétribution  considérable,  que  le  [lave- 
ment (r\ine  somme  de  3  millions  n'a  été 
longtemps  suspendu  que  parce  qu'on  avait 
reconnu  les  marchés  frauduleux,  qu'il  y 
eut  tentative  de  corruption  sur  un  honnête 
citoyen,  qui  renvoya  une  somme  de  cent 
mille  livres  trouvée  dans  le  tiroir  de  son 
bureau,  et  que  deux  citoyens  curent  à  cet 
égard  une  explication  fort  vive  en  pré- 
sence du  ministre  de  la  guerre,  ces  ci- 
toyens se  nomment  Ronsin  et  Gautier,  l'un 
soutint  à  l'autre  qu'il  avait  néccssiire- 
niont  reçu  de  l'argent,  (|u'il  était  un  f.  g., 
el  que,  s'il  n'était  pas  dans  le  cabinet  du 
ministre,  il  lui  donnerait  cent  coups  de 
pied  dans  le  ventre. 

D'après  le  même  rapport,  le  décret,  qui 
taxe  les  comestibles  et  combustibles,  a 
fait  grand  plaisir  au  peuple,  mais  l'on  a  tou- 
jours beaucoup  de  peine  à  avoir  du  pain. 

28  feptembi-e  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V^  3688». 

1443.  — Rapport  de  l'observateur  Monic  : 
1°  rendant  compte  d'une  descente  faite  au 
Café  ci-devant  du  Roi,  au  coin  des  rues 
Richelieu  el  Saint-Honoré,  pour  arrêter 
tous  les  scébrats  qui  le  fréciuentent,  prin- 
cipalement l'infâme  graveur  Simon,  mais 


I/ESPRIT  Pimi.lC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  4793 


443 


fjiii  n'a  doniiû  aucun  résultai,  parce  que 
l'oflicier  commandant  du  poste  de  l'Ega- 
liltj,  de  connivence  avec  le  limonadier,  a 
favorisé  la  fuite  de  la  majeure  partie  de 
ces  coquins;  2»  signalant,  au  milieu  de  la 
rue  de  Uondy,  derrière  les  boulevards,  un 
jeu  fréquenté  par  beaucoup  d'individus 
bons  à  ramasser;  3»  dénonçant  le  sieur 
Perot,  agioteur  et  marchand  d'argent,  rue 
des  Petits-Champs. 

28  septembre  1793. 
Original  signé,  .4.  N.,  I'^  3688^ 

1444.  —  Rapport  de  l'observateur  Pa- 
netier,  rendant  compte  de  ses  impressions: 
il  a  vu  beaucoup  d'afliches,  mais  n'ayant 
rien  de  contraire  à  la  République;  il  a 
parcouru  beaucoup  de  chantiers  dans  le 
Faubourg  Saint-Germain,  oCi  l'on  vendait 
le  bois  30  et  36  livres  la  voie,  a  constaté 
très  peu  de  monde  dans  les  cafés,  surtout 
du  côté  de  la  Comédie  Française,  et  plaintes 
générales  des  marchands.  Il  a  remarqué 
<;galement,  dans  la  grande  cour  du  Louvre, 
plusieurs  jeunes  gens  de  18  à  20  ans,  sans 
chapeaux,  bas,  ni  souliers,  demandant 
l'auinOno  entre  8  et  9  heures  du  soir, 
poussés,  disenl-ils,  par  la  misère,  il  les 
croit  gens  très  comme  il  faut;  en  sortant 
du  Louvre,  il  a  vu  d'autres  jeunes  men- 
diants au  Palais    de   l'Egalité,  tout  aussi 

suspects. 

28  septembre  1793. 
Original  signé,  ^.  iV.,  V  3G88-I. 

144o.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud  :  1"  déclarant  qu'il  vient  tous  les 
soirs,  a.  8  heures,  un  particulier  au  Café 
Coreza,  avec  un  large  crôpe  au  chapeau, 
formant  rosette  et  cachant  la  cocarde  aux 
3  couleurs,  ce  qui  le  rend  sujet  à  caution; 
2°  signalant  la  femme  Comaud,  épouse  du 
nommé  Oriol,  rue  Vivienne,  aristocrate 
enragée,  recevant  et  attirant  des  gens  sus- 
pects à  sa  maison  de  campagne,  à  Pierre- 
ntle,  dont  le  beau-frère,  La  Li,i,'erie,  a  été 
arrêté  du  nombre  des  Lyonnais  réfugiés  à 
Paris,  pareillement  le  nommé  Oodot,  ban- 
quier en  cour  de  Rome,  rueNeuve-des-Pe- 
lits-Champs,qui  a  été  relâché, quoique  très 
suspect;  3»  faisant  observer  que  la  loi,  qui 
taxe  les  denrées  de  première  nécessité, 
doit  être  bienfaisante,  si  les  municipalités 


font  afticher  et  publier  le  tarif  de  1790, 
sans  quoi  il  y  aurait  des  rixes  continuelles 
et  dangereuses  entre  les  acheteurs  et  les 

vendeurs. 

28  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3G88'. 

1446.  —Rapport  de  l'observateur  Hous- 
seville,  donnant  connaissance  des  faits 
suivants  : 

1°  Au  Palais-Egalité,  on  a  arrêté  un  pe- 
tit coquin  qui  vendait  la  Nouvelle  Consti- 
tution, en  vaudeville.  Conduit  au  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  du  Mail,  il  a 
déclaré  tenir  le  seul  exemplaire  qu'il  avait 
sur  lui  d'un  libraire  sous  les  arcades,  on 
s'y  est  transporté,  mais  comme  la  chose 
avait  déjà  fait  du  bruit,  le  libraire  a  ré- 
pondu, comme  l'on  devait  s'y  attendre, 
qu'il  n'en  avait  pus. 

2°  Aux  Tuileries,  les  groupes,  très  nom- 
breux, parlaient  beaucoup,  mais  chacun 
accommodant  les  afi'aires  selon  ses  goûts 
et  ses  intérêts;  les  femmes  voulaient  du 
sucre  et  du  café  à  bon  marché,  les  hommes, 
adonnés  au  vin,  voulaient  boire  à  bon 
compte,  les  blanchisseuses  parlaient  de 
soude  et  de  savon,  et  les  militaires  de- 
mandaient qu'on  fabriquât  davantage  de 
fusils;  tous  persévèrent  à  demander  la  tête 
d'Ilouchard. 

3»  La  nouvelle,  répandue  peut-être  un 
peu  à  la  légère,  d'un  traité  d'alliance  entre 
la  République  et  les  Etats-Unis,  a  causé 
une  vive  satisfaction,  surtout  relativement 
aux  subsistances. 

4°  Lu  première  réquisition  est  générale- 
ment bien  disposée  et  formera  de  bons 
soldats. 

;;»  L'on  a  fait  courir  le  bruit  de  la  reddi- 
tion de  Lyon  et  de  Picrre-Sçise,  et  les  gens 
du  peuple  demandaient  que  l'on  guillotinût 
tous  les  chefs. 

0"  A  la  Halle,  beaucoup  de  femmes  mur- 
muraient de  ce  qu'on  ne  taxait  pas  les 
légumes,  qui  se  vendent  tonjo\;rs  des  prix 
fous.  Le  pain  est  toujours  difficile  à  avoir 
et  d'assez  mauvaise  qualité. 

28  septembio  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F^  3088^. 

1447.  —Délibération  du  Comité  de  salul 
public  du  Département  de  Paris  :  1"  arré- 


444 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


tant  que  copie  de  la  dénonciation  des 
élèves  du  Collège  Irlandais  contre  les  pro- 
fesseurs de  cette  institution,  qualifiés  de 
suspects  et  de  contre-révolutionnaires,  sera 
envoyée  comme  sérieuse  au  Comité  de 
sûreté  générale  de  la  Convention  ;  2°  or- 
donnant au  concierge  des  Madelonnettes 
de  mettre  en  liberté  le  nommé  Vielcastel, 
les  certificats  de  résidence  à  lui  délivrés 
par  la  commune  de  Boulogne-sur-Mer  ayant 
été  reconnus  vrais;  3°  décidant  que  le  ci- 
toyen Génois  s'adjoindra  le  citoyen  Tisset 
pour  la  mise  à  exécution  de  l'ordre  du 
Comité  de  sûrelé  générale  touchant  l'arres- 
tation et  inspection  des  papiers  de  Lam- 
bert, ex-contrôleur  général,  demeurant  à 
Corbeil;  4»  portant  qu'il  a  été  écrit  aux 
officiers  municipaux  de  Guines  pour  les 
engager  à  faire  arrêter  Laurent  de  Ville- 
deuil,  y  domicilié;  î)»  l'affaire  du  citoyen 
Sicard,  instituteur  des  Sourds-et-Muets, 
étant  maintenant  pendante  devant  le 
Comité,  autorisant  le  citoyen  Fournerot 
à  croiser  les  scellés  déjà  apposés  par  le 
Comité  de  surveillance  de  la  section  de 
l'Arsenal  ;  6°  envoyant  aux  Madelonnettes 
le  citoyen  René  Marlot,  demeurant  rue 
d'AnJou-au-Marais,  n°  15,  prévenu  d'en- 
tretenir correspondance  avec  un  émigré  ; 
6°  chargeant  les  citoyens  Moissard  et  Lé- 
crivain  de  procéder  à  la  levée  des  scellés 
et  visite  des  papiers  de  La  Tour-du-Pin, 
détenu  aux  Madelonnettes,  en  sa  maison 
dite  la  Tuilerie;  7°  instruit  que  le  nommé 
J.-B.  Lefèvre,  confié  à  la  surveillance  du 
Comité,  a  eu  l'adresse  de  tromper  la  sen- 
tinelle et  de  s'évader,  mandant  le  faction- 
naire de  garde  à  ce  moment  et  recevant 
sa  déclaration  à  ce  sujet;  8°  invitaftt  le 
Comité  de  surveillance  de  Versailles  à 
mettre  en  état  d'arrestation  la  femme 
Terran,  ainsi  que  sa  maîtresse,  dont  on 
ignore  le  nom,  qui  est  la  bonne  amie  d'un 
certain  Bourgeois,  ci-devant  colonel,  et 
qui  était  dame  d'honneur  de  la  ci-devant 
Reine,  et  déclarant  que  celte  arrestation 
doit  être  faite,  le  lundi  30,  à  6  heures  du 
matin,  ni  plus  tôt,  ni  plus  tard  ;  9°  char- 
geant le  sieur  Frnnchet  de  se  rendre  à  Su- 
resnes,à  l'effet  d'arrêter  les  sieurs  Falloy, 
Egrès,  ci-devant  garde  du  corps.  Bourgeois, 
ci-devant  colonel,  Hure!,  ci-devant  prêtre 


et  militaire;  Montlord,  gentilhomme  gas- 
con, et  Terran,  leur  domestique  ;  10°  char- 
geant le  citoyen  Fournerot,  avec  l'adjonc- 
tion de  Tisset,  de  mettre  en  état  d'arres- 
tation un  ex-capitaine  de  la  Légion  des 
Ardennes,  demeurant  rue  du  Bouloy,  un 
ci-devant  général,  logé  hôtel  de  l'Armo- 
rique,  rue  des  Vieux-Augustins,  et  le  sieur 
Villot,  logé  rue  des  Moulins,  et  de  faire 
perquisition  dans  leurs  papiers  ;  1  !•  char- 
geant le  sieur  Guigues  de  l'arrestation  du 
nommé  Debard,  en  la  commune  de  Deuil. 

28  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N., 
BB^  81'^  (anc'  BB"*  20),  fol.  345-349. 

1448.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  par  lequel  le  Com- 
mandanl  général  invite  tous  les  citoyens, 
tant  canonniers  que  volontaires,  qui  com- 
posent l'armée  révolutionnaire,  à  se  bien 
persuader  qu'ils  sont  toujours  citoyens 
des  sections  de  Paris,  et  à  ne  pas  prendre 
l'esprit  de  corps,  surtout  celui  qui  a  failli 
perdre  la  chose  publique  en  1792,  les  en- 
gageant à  fraterniser  et  à  ne  faire  qu'une 
seule  et  même  famille  pour  terrasser  tous 
ceux  qui  voudraient  conspirer  contre  notre 
liberté. 

«  De  la  surveillance,  citoyens,  ajoute  le 
Commandant  général  adjoint  (Recordon) 
et  qu'on  arrête  tous  ceux  des  états -majors 
de  nos  armées,  qui  n'ont  pas  la  permission 
du  ministre  de  la  guerre  de  restera  Paris, 
qui  portent  de  longues  moustaches  et  des 
sabres  ceints  par-dessus  leur  accoutre- 
ment, et  qui  voudraient  en  imposer  avec 
leur  ton  d'arrogance.  Purgez,  citoyens, 
cette  ville  de  tous  les  mauvais  sujets  qui 
l'habitent,  pour  que  vous  puissiez  jouir  de 
votre  tranquillité.  » 

Il  partira,  le  jour  même,  un  convoi  d'ar- 
tillerie pour  Sedan,  et  un  autre,  le  lende- 
main, pour  Besançon. 

Les  réserves  de  100  hommes,  les  pa- 
trouilles fréquentes  et  le  même  service 
dans  l'intérieur  et  aux  barrières. 

Les  rapports  de  la  force  armée  annon- 
cent l'arrestation,  la  nuit  précédente,  d'un 
cabriolet  et  d'un  cheval,  menés  par  un 
domestique,  qui  n'avait  pas  de  carte,  le 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


445 


tout  a  été  conduit  au  Comité  de  la  sec- 
tion de  Brulus. 

29  septembre  1793. 
Copies  conformes,  signées  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général  (2  pièces),  A.  N.- 
AFiv  1470,  BB3  76. 

4449.  — Arrêté  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, vu  l'arrêté  qui  lui  a  été  communi- 
qué par  les  membres  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  Poissonnière,  duquel 
il  résulte  que,  sur  le  tiers  de  la  somme 
de  8.000  livres  accordée  au  dénonciateur 
dans  l'allaire  de  Le  Pêcheur,  deux  de  ces 
dénonciateurs  ont  abandonné,  au  profit 
des  infortunés  de  leurseclion,  les  4,000  li- 
vres qui  leur  revenaient  de  ladite  somme, 
sacrifice  qui  justifie  lapprobalion  que  le 
Comité  a  précédemment  donnée  à  la  con- 
duite par  eux  tenue  dans  tout  le  cours  de 
ces  affaires,  déclarant  qu'il  ne  peut  qu'ap- 
plaudir de  nouveau  aux  marques  de  désin- 
téressement qu'ils  viennent  de  donner. 

29  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  arrêtés  générauit  du 
Comité  de  sûreté  générale,  A    N.,  AV'll  286. 

14.")0.  —  Rapport  de  l'observateur  Dugas, 
rendant  compte  de  la  situation  de  Paris  : 

1°  La  tranquillité  est  parfaite,  point  de 
groupes,  toujours  même  aflluence  aux 
portes  des  boulangers,  la  presse  est  énorme 
chez  ceux  qui  ont  la  réputation  de  faire 
de  meilleur  pain  que  les  autres.  Le  bou- 
langer Hédé,  rue  Notre-Dame-des-Vic- 
toircs,  qui  faisait  une  fournée  toutes  les 
deux  heures,  n'en  fait  plus  que  deux  par 
jour  et  d'une  qualité  bien  inférieure,  il  le 
vend,  cependant,  en  petits  pains  à  raison 
de  8  sols  la  livre. 

2°  Les  jeunes  gens  de  la  première  ré- 
quisition se  disposent  à  partir,  la  plupart 
des  compagnies  ont  nommé  leurs  officiers. 

3°  Plusieurs  ateliers  publics  de  Paris 
sont  en  pleine  activité  pour  fournir  chaque 
jour  mille  fusils.  Les  fonderies  de  canons 
travaillent  nuit  et  jour. 

4»  Les  arrestations  vont  toujours  leur 
train.  Le  Faubourg  Saint-Germain  surtout 
a  été  balayé  de  tous  les  ci-devant  nobles 
avec  le  plus  grand  soin. 

.■)•  Il  passe  pour  constant  que  le  fameux 
prussien  Trenck,  que  l'on  croyait  bonne- 


ment être  venu  à  Paris  pour  respirer  l'air 
de  la  liberté,  est  un  espion  de  Cobourg. 

0°  Plusieurs  marchands  de  Paris  mur- 
murent hautement  contre  le  décret  qui 
laxe  le  prix  des  denrées  de  première  né- 
cessité et  met  un  frein  à  leur  cupidité. 

7°  Les  membres  du  Département  de 
Paris,  comme  ils  l'avaient  décidé,  se  sont 
rendus,  le  28  au  malin,  dans  la  salle  de  la 
Société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de  l'Ega- 
lité, ils  se  sont  trouvés  tous  honnêtes  gens 
et  bons  patriotes.  Plusieurs  sections  ont 
trouvé  cette  mesure  attentatoire  aux  droits 
du  peuple  souverain,  qui  peut,  seul,  nom- 
mer et  censurer  ses  mandataires;  celle  de 
la  Halle-au-Blé  a  pris  un  arrêté  pour  se 
concerter  à  cet  égard  avec  les  autres  sec- 
lions  et  tous  les  districts  hors  Paris. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  F''  3688'. 

1451.  — Rapport  de  l'observateur  Béraud, 
donnant  les  indications  suivantes  : 

1°  Au  dire  de  certains  Sans-culottes,  les 
députés  devraient  supporter  la  même  res- 
ponsabilité que  les  ministres,  comme  c'est 
un  parti  formé  entre  eux,  qui  a  toujours 
choisi  et  nommé  les  généraux  qui  ont 
trompé  le  pays,  ils  devraient  être  punis, 
lorsque  leurs  créatures  chercheraient 
notre  ruine;  si  nos  assemblées,  disent-ils, 
ont  été  supprimées,  c'est  pour  que  nous 
n'épions  plus  leur  conduite. 

2°  Les  bijoutiers  du  Palais-Royal  sont 
des  fripons  avérés,  ils  vendent  des  objets 
moitié  cuivre,  le  peuple  s'en  plaint  et  de- 
mande des  vérificateurs. 

3°  Les  femmes,  qui  ne  voulaient  pas  de 
cocarde,  la  portent  sous  leurs  mouchoirs, 
ou  la  cachent  sous  les  rubans  de  leurs 
bonnets  ou  chapeaux,  cela  occasionne  des 
disputes,  la  Municipalité  devrait,  par  ar- 
rêté, les  obliger  à  la  porter  à  la  tête. 

4°  Plusieurs  épiciers  droguistes  de  la 
rue  des  Lombards,  ayant  des  marchan- 
dises entreposées  à  Versailles  et  à  Cor- 
beil,  aussitôt  le  décret  laxatif,  ont  donné 
des  ordres  pour  qu'on  ne  les  enlevât  pas, 
ces  deux  municipalités,  à  ce  que  prétend 
le  peuple,  étant  salariées  pour  ne  pas  lais- 
ser faire  de  recherches  dans  leurs  arron- 
dissements. 


446 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


5°  Le  pain,  en  général,  est  très  beau. 

6*  Le  peuple  se  plaint  de  ce  que,  dans 
la  plupart  des  sections,  la  cabale  a  nommé 
des  commissaires  aux  accaparements 
inaptes  à  remplir  ces  fonctions,  sachant  à 
peine  écrire,  déclarant  qu'au  scrutin  le 
choix  eût  été  meilleur  et  par  conséquent 
les  découvertes  plus  nombreuses. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

1432.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La-Monlagne,  signalant  les  faits  sui- 
vants : 

1*  L'inquiétude  sur  les  subsistances  aug- 
mente chaque  jour.  Les  malveillants  re- 
doublent leurs  elîorts  pour  exciter  des 
mouvements  séditieux  dans  Paris,  les 
femmes  de  la  Halle,  surtout,  paraissent 
fortement  travaillées,  et,  à  en  juger  par 
leurs  propos  inciviques  et  audacieux,  il  se 
prépare  quelque  scène  nouvelle,  où  l'on 
prétend  leur  faire  jouer  les  premiers  rôles. 
Une  nuée  de  valets  d'aristocrates  applau- 
dissent violemment  ces  femmes  hardies  et 
les  provoquent  même  par  leurs  propos. 
C'est  là  qu'on  voit,  pour  la  première  fois, 
le  consommateur  se  plaindre  qu'on  veuille 
diminuer  le  prix  des  denrées,  au  lieu  de 
l'augmenter,  c'est  là  que  le  vendeur  et 
l'acheteur  crient,  avec  une  égale  force, 
contre  une  loi  si  favorable  à  l'indigence. 
Les  marchés,  et  surtout  la  Halle,  ont  be- 
soin d'être  surveillés  rigoureusement. 

2"  On  ne  rencontre  soir  et  malin  dans 
les  lieux  publics,  et  surtout  au  Jardin 
Egalité,  que  des  jeunes  gens  en  réquisi- 
tion, qui  se  plaignent  de  la  modicité  de 
leur  paye,  du  désordre  et  de  l'insalubrité 
de  leurs  casernes,  ils  se  répandent  dans 
les  spectacles  et  y  excitent  souvent  du 
tumulte.  Le  mot  roi  se  lit  encore  sur  leurs 
boutons. 

3°  Un  abus,  qui  existe  dans  les  bureaux 
de  la  guerre,  et  que  le  ministre  ignore 
sans  doute,  ressort  du  fait  suivant  :  Le 
citoyen  Boudin,  fils  d'un  négociant  de  Bor- 
deaux, très  aristocrate,  ne  pouvant  obtenir 
de  passeport  pour  se  rendre  dans  cette 
ville,  alors  insurgée,  s'est  fait  inscrire 
pour  servir  dans  le  bataillon  de  la  Gironde, 
cantonné  à  Bayoïme,  s'est  soustrait  par  ce 


moyen  à  ses  créanciers,  s'est  rendu  à  Bor- 
deaux aux  frais  de  la  République,  et  n'a 
pas  rejoint  son  balaillon.  Ce  lAche  déser- 
teur devrait  être  recommandé  aux  com- 
missaires de  la  Convention. 

4°  Un  grand  nombre  de  Bordelais,  re- 
connus pour  émigrés,  sont  rentrés,  sans 
doute  à  l'aide  de  faux  certificats,  il  serait 
peut-être  à  propos  que  le  Conseil  exécutif 
envoyât  à  Bordeaux  des  agenls,  qui  con- 
nussent particulièrement  cette  ville,  etdont 
les  lumières  locales  aideraient  les  com- 
missaires de  la  Convention  à  purger  ce 
déparlement  des  traîtres  qui  l'ont  si  long- 
temps agité.  La  Tour-La-Montagne  s'offre 
pour  remplir  celle  mission,  où  il  croit 
pouvoir  être  utile  à  la  République. 

29  septembre  1793. 
Original  non  signé,  A.  JV.,  F'  3688». 

1453.  —  Rapport  de  l'observateur  Le 
Harivel,  donnant  les  renseignements  sui- 
vants : 

1°  Dans  la  Chaussée  d'Antin  et  sur  le 
boulevard,  depuis  la  porte  Saint- Honoré 
jusqu'à  la  rue  Montmartre,  tout  a  été  fort 
tranquille,  seulement,  sur  l'égout  Mont- 
martre, la  tranquillité  a  été  un  peu  trou- 
blée par  un  incident  qui  a  rassemblé 
beaucoup  de  monde,  mais  n'a  pas  eu  de 
suite,  l'auteur  ayant  été  arrêté  et  conduit 
au  corps  de  garde. 

2"  Partout  où  Le  Harivel  a  porté  ses  pas, 
à  la  Halle  neuve  et  rues  adjacentes,  à  la 
Salle  des  tableaux  du  Muséum,  dans  les 
Faubourgs  Saint-Germain  et  Saint-Honoré, 
plus  tard  au  Palais  de  l'Egalité,  il  n'a  rien 
vu  de  contraire  à  l'ordre. 

3»  A  l'Assemblée  de  la  section  des  Pi- 
ques, celle  de  Le  Harivel,  il  a  entendu  avec 
ravissement  des  discours  en  prose  et  en 
vers,  ainsi  que  des  couplets  en  l'honneur 
de  Le  Peletier  et  Marat,  dont  l'inaugura- 
tion se  fera  dimanche  ou  mardi. 

4*  La  section  des  Droits-de-l'Homme  a 
envoyé  à  celle  des  Piques  une  pétition, 
tendant  à  réclamer  les  trois  pétitionnaires, 
arrêtés  par  ordre  de  la  Convention  natio- 
nale, pour  avoir  demandé  le  retrait  du 
décret  relatif  à  la  permanence  des  sec- 
tions et  aux  40  sols  accordés  aux  citoyens 
pauvres  assistant   aux   séances   de   leur» 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DB  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


447 


sections  respectives,  celte  pétition,  qui  pié- 
tenduil  représenter  le  vœu  de  la  majorité 
des  sections,  a  élt5  accueillie,  connue  elle 
le  méritait,  par  l'ordre  du  jour.  Tous  les 
citoyens  compos.int  l'Assembléenontcessé 
de  donner  des  preuves  du  civisme  le  plus 
pur  et  de  Iti  soumission  aux  lois. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  A'.,  F'  368S'. 

1434.  —  Rapport  de  l'observateur  Monic, 
dénonçant  un  certain  Capusin,  de  la  sec- 
tion do  la  llalle-au-Blé,  nommé  adjudant 
à  l'armée,  ayant  déserté  et  fréquentant  les 
tripots;  le  nommé  Chambéri,  marchand 
de  vins  à  la  Fontaine,  rue  Montmartre, 
vendant  du  vin  en  gros  sur  le  port,  aris- 
tocrate fielTé,  marchand  d'argent  et  agio- 
teur, et  signalant  l'existence,  rue  des 
Quatre- Vents,  d'une  cave  à  deux  chemi- 
nées pleine  de  vin,  dont  l'entrée  est  mas- 
quée par  des  pièces  vides. 

'29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3088'. 

1455.  —  Rapport  de  l'observateur  Pa- 
netier,  faisant  connaître  qu'il  a  été,  dans 
l'après-dînée,  aux  Percherons,  où  il  y  avait 
beaucoup  de  monde  et  où  réfjnait  la  plus 
franche  gaieté,  constatant  que  tout  est  ex- 
Iraordinairemcnt  cher,  et  le  vin,  (]ui  est 
comme  du  vinaigre,  capable  d'empoison- 
ner; appelant  l'attention  sur  plusieurs  sus- 
pects, nolarnnieiit  sur  un  nommé  Gavodan, 
acteur  au  Théâtre  Lyrique,  au  coin  de  la 
rue  de  Lancry,  très  aristocrate,  très  mau- 
vais sujet,  ayant  abandonné  le  corps  des 
Bataves  ou  celui  des  Hussards  de  la  Mort, 
et  plusieurs  ci-devant,  armés  de  pistolets, 
qui  vont  tous  les  matins  dans  un  hôtel  de 
de  la  rue  des  Filles-Saint-Thomas. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  /\.  iV.,  F'  3088'. 

1430.  —  Observations  du  citoyen  Rolin, 
portant  sur  les  points  suivants  : 

1°  Le  bruit  courait,  dans  les  groupes  du 
Jardin  de  la  Révolution,  que  les  jeunes 
gens  des  sections  Poissonnière  et  des  Ar- 
cis  avaient  des  intentions  perfides  et  qu'ils 
étaient  convenus  entre  eux,  soit  de  passer 
à  l'ennemi,  soit  de  revenir  contre  Paris; 


longtemps  l'observateur  Rolin  avait  cru 
que  des  malveillants  se  plaisaient  à  ré- 
pandre de  faux  bruits,  mais  il  trouve 
maintenant  qu'il  serait  prudent  de  les  vé- 
rifier. 

2»  Dans  la  maison  de  l'ancien  président 
Rolland,  rue  Montmartre,  au  coin  de  celle 
de  Notrc-Damo-des-Vicloires,  maison  qui 
ne  reçoit  que  des  aristocrates  et  des  amis 
de  l'ancien  régime,  habite  un  certain  Ba- 
taille, ancien  provincial  des  Capucins- 
Saint-Honoré,  connu  sous  le  nom  de  Père 
Zenon,  qui  dit  tous  les  jours  la  messe  à 
Saint  Joseph,  à  8  heures  et  demie,  confesse 
chez  lui  et  va  confesser  tous  ceux  qui  es- 
pèrent le  retour  de  l'ancien  régime,  qui 
se  rend  tous  les  dimanches  chez  des  reli- 
gieuses de  la  rue  Cassette,  enfin  réfractaire 
dans  toute  la  force  du  terme. 

3°  A  la  section  du  Panthéon-Français, 
une  députalion  de  la  section  des  Droits- 
de-l'Homme  est  venue  présenter  un  projet 
de  pétition  à  l'elfel  d'obtenir  l'élargisse- 
ment des  trois  commissaires  porteurs 
d'une  pétition  pour  la  permanence  des  sec- 
tions, qui  avaient  été  arrêtés  et  que  le 
Comité  de  salut  public  avait  refusé  d'en- 
tendre. L'Assemblée  de  la  section  du  Pan- 
théon a  désigné  quatre  commissaires  à 
l'effet  de  s'enquérir  des  motifs  de  leur  ar- 
restation. 

29  septembre  1793. 

Original  non  signe,  A.  N.,  1"'  3688'. 

1457.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  annonçant  que  :  1»  dix  muscadins,  se 
promenant  sur  les  boulevards  du  Temple, 
à  5  heures,  chantaient  :  «  Vivent  les  mus- 
cadins, ils  valent  bien  les  Sans-culottes  », 
ce  propos  amena  une  rumeur  et  causa  un 
attroupement,  ils  furent  arrêtés  et  conduits 
à  la  section;  2*  il  y  a  une  maison  de  jeu, 
rue  du  Mail;  3"  il  existe  aux  portes  Saint- 
Denis  et  Saint-Martin  des  emblèmes  de  la 
féodalité,  on  y  voit  encore  Louis  XIV,  cou- 
ronné des  mains  de  la  Renommée  et  con- 
duit dans  un  char  de  triomphe;  4"  l'on 
voit  fréquemment,  près  du  Palais  Egalité, 
quatre  mendiants,  dont  deux  vieilles  fem- 
mes, vêtus  en  campagnards,  faisant  ce 
commerce  depuis  1787,  et  vivant  en  so- 
ciété; 5"  un   bon  patriote  jacobin,  traver- 


448 


CHAPITRE  I''.  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


sant  le  Palais  Egalité,  a  été  insulté  et  mal- 
traité, à  cause  de  sa  mise,  par  les  employés 
de  la  Police,  qui  remplissent  leurs  fonc- 
tions avec  scandale. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.N.,  F'  36883. 

1458.  --•  Rapport  de  l'observateur  Rous- 
seville,  faisant  connaître  les  détails  sui- 
vants : 

1°  Toujours  la  même  afiluence  aux 
portes  des  boulangers,  et  toujours  aussi 
tous  les  citoyens  finissent  par  avoir  du 
pain  autant  qu'il  leur  en  faut. 

2°  Les  décrets  sur  le  bois  et  le  charbon, 
sur  les  souliers  et  sabots,  et  sur  les  autres 
objets  susceptibles  de  taxe,  indisposent 
les  marchands  en  gros,  cela  ne  fait  pas  de 
nouveaux  ennemis  à  la  Révolution,  mais 
tout  le  peuple  des  Sans-culottes  est  fort 
content  de  voir  des  bornes  mises  à  l'acca- 
parement ainsi  qu'à  l'avarice,  et  bénit  la 
Convention  et  la  Révolution. 

3»  Les  groupes  du  Palais  national  des 
Tuileries  étaient  remplis  de  ces  senti- 
ments. Le  Palais  Egalité,  la  place  de  la 
Maison-Commune,  le  Palais  ci-devant  Mar- 
chand offraient  le  même  esprit  public, 
c'est-à-dire  la  même  satisfaction  à  cause 
de  la  taxe  des  subsistances.  On  demande 
toujours  le  supplice  d'Antoine  tic, de  Brissot, 
et  l'on  attend  Houchard  à  la  guillotine. 
Rossignol,  dénoncé  de  nouveau,  trouve 
encore  des  défenseurs,  et  il  sera  difficile 
de  faire  croire  à  sa  culpabilité. 

4°  Le  curé  de  Bouqueval,  district  de 
Gonesse,et  le  nommé  Brouel,  continuent 
leurs  manœuvres  aristocratiques,  les  pa- 
triotes du  pays  n'alteiulent  qu'un  ordre  et 
quelque  force  armée  pour  se  saisir  de  ces 
deux  scélérats,  malgré  leurs  partisans. 

5»  A  la  section  du  Bonnet-Rouge,  dite 
ci-devant  de  la  Croix-Rouge,  la  jeunesse 
veut  partir  et  demande  des  armes,  elle 
ajoute  néanmoins  que,  si  on  veut  encore 
la  garder  à  Paris,  ce  n'est  pas  assez  de 
20  sols  par  jour  pour  vivre,  et  qu'il  leur 
en  faudrait  40. 

6*  Le  nommé  Nicoleau,  membre  du  Dé- 
partement de  Paris,  déjà  dénoncé  par  sa 
section,  s'est  permis  une  affiche  Brisso- 
line  et  incendiaire  contre  les  Sans-culottes, 


et  l'Assemblée  générale  a  résolu  de  le 
faire  casser  et  de  le  poursuivre  même  de- 
vant le  Tribunal  révolutionnaire. 

29  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 

14î<9.  —  Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  accu- 
sant réception  d'une  lettre  du  procureur 
syndic  du  district  du  Bourg-l'Egalilé,  en 
réponse  à  la  lettre  du  Comité,  du  20  cou- 
rant, où  sa  négligence  à  envoyer,  dans  les 
communes  du  district  les  lois,  et  principa- 
lement celle  du  maximum  des  grains,  lui 
était  reprochée,  lettre  montrant  le  peu  de 
fondement   des    plaintes    des   communes 
à  cet  égard;  2°  chargeant  le  sieur  Tisset 
de    procéder   à   l'arrestation    du    nommé 
Rouard,  curé  de  Chantilly,  contre  lequel  il 
y  a  déjà  plusieurs  mandats  d'arrêt;  3°  sur 
la   plainte   de    plusieurs  fournisseurs   de 
bidons  et  gamelles   pour  les   armées  de 
la  République  contre   le   nommé   Ganac, 
quincaillier,  comme  voulant  soustraire  son 
fer-blanc  aux  manufacturiers  de  Paris,  le 
faire  renchérir  en   le  faisant  passer  par 
différentes  mains,  décidant  d'écrire  sur- 
le-champ  au  commissaire  aux  accapare- 
ments de  la  section  de  la  Maison-Com- 
mune   pour  lui  donner  connaissance   de 
cet  abus,  et  le  prier  d'examiner  s'il  ne 
conviendrait  pas  de  suspendre  ou  arrêter 
le  départ  de  2S  barriques,  qui  sont  dépo- 
sées sur  le  Port  au  Blé,  et  d'exiger  que  ce 
soit  réparti  également  entre  les  fournis- 
seurs   ci-dessus;    4"  recevant   le   procès- 
verbal  de  perquisition,  dressé  par  le  sieur 
Guignes,  chargé  de  l'arrestation  du  nommé 
Debard,  ex  intendant  de  Monsieur,  en  cor- 
pondance  avec  lui,  lequel  s'est  évadé  au 
moment  où  l'on  allait  le  saisir,  et  d'arres- 
tation de  4  particuliers  trouvés  dans  la 
maison,  avec  22  pièces  et  un  registre  dans 
lequel   se    trouve   le    portrait   de  Capet; 
Ii°  constatant  le  dépôt,  par  la  Commission 
inspectante   des   Postes,  d'une   brochure 
intitulée:  Correspondance  srcrèlc  de  laCour 
de   Louis  XV,  et  du  n°  tj38  de  la  Gazette 

française. 

29  septembre  1793. 
Extrait  du  registre  des  délibérations  du  Comité 
de  surveillance  du  Département  de  Paris,  A.  N,, 
IW  81 A  (anc»  BB"  20),  fol.  3.50,  351. 


L'ESPRIT  PUBLIC  A  PARIS  DE  JUILLET  A  SEPTEMBRE  1793 


449 


1460.  —  Extrait  de  l'ordre  du  jour  de  la 
force  armée  de  Paris,  iiortantque  tout  bon 
citoyen,  lorsqu'il  est  de  service,  doit  avoir 
l'oeil  fixé  sur  tous  les  objets  tendant  à  trou- 
bler la  tranquillité  sociale,  doit  montrer 
l'exemple  d'une  subordination  fraternelle, 
faire  respecter  les  autorités  constituées  et 
mettre  en  état  d'arrestation  ceux  qui  les 
avilissent  par  des  propos  dont  le  résultat 
tourne  au  malheur  de  la  société.  «  Mes 
frères  d'armes  ont  déjà  mis  cette  maxime 
en  pratique,  c'est  en  la  continuant  que 
nous  parviendrons  à  établir  le  bonheur  et 
l'égalité  de  nos  véritables  droits.  » 

Les  réserves  de  100  hommes,  les  pa- 
trouilles fréquentes  et  le  même  service 
tant  à  l'intérieur  qu'aux  barrières. 

30  septembre  1793. 
Copie   conforme,  signée  de  Clément,  secré- 
taire de  l'Etat-major  général,  A.  N.,  BB'  76. 

1461.  —  Rapport  de  l'observateur  La 
Tour-La  Montagne  :  1°  déclarant  qu'il  est 
urgent  d'exercer  la  plus  active  surveil- 
lance dans  les  marchés  de  Paris,  surtout 
à  la  Halle.  Les  malveillanls  y  organisent 
la  contre-révolulion,  et  l'on  peut  dire  que 
ce  sont  déjà  de  petites  Vendées.  De  pré- 
tendus valets  ou  cuisinières,  sous  prétexte 
de  faire  leurs  provisions ,  s'abouchent 
avec  toutes  les  femmes  et  tâchent  de  leur 
persuader  que,  si  elles  n'y  mettent  ordre, 
l'on  aura  la  famine  sous  quinze  jours, 
tout  cela  se  dit  à  haute  et  intelligible 
voix;  2°  faisant  observer  que  le  Comman- 
dant général  devrait  bien,  dans  l'ordre  de 
chaque  jour,  recommander  l'inspection 
exacte  des  armes,  pour  empêcher  les  ac- 
cidents ;  c'est  ainsi  qu'au  corps  de  garde 
de  la  rue  Saint-Denis,  près  de  la  rue  Gre- 
neta,  deux  hommes  viennent  d'être  tués 
par  l'imprudence  d'un  de  leurs  officiers, 
qui  voulait  sans  doute  enseigner  ce  qu'il 
ne  savait  pas,  car  l'inspection  des  armes 
doit  toujours  en  précéder  le  maniement. 

30  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,¥^  3688'. 

1462.  —  Rapport  de  l'observateur  Bé- 
raud,  annonçant  :  1°  qu'il  a  été  trouvé, 
sur  la  section  Popincourt,  un  magasin  con- 
sidérable de  vin,  on  le  distribue  à  raison 

T.  IX. 


de  10  sols  la  pinte;  2»  que  les  malveillants, 
pour  priver  Paris  des  objets  de  première 
nécessité,  font  des  approvisionnements 
considérables  à  n'importe  quel  prix,  les 
épiciers  disent  qu'ils  n'ont  jamais  tant 
vendu;  3"  que  beaucoup  de  voituriers 
n'ont  pas  encore  effacé,  sur  les  colliers  de 
leurs  chevaux,  les  armes  de  Capet  ;  4°  que 
sur  le  boulevard  du  Temple,  n°  46,  près  du 
Café  des  Arts,  entre  un  pâtissier  et  le  trai- 
teur Courtois,  se  rassemblent  souvent,  la 
nuit,  des  gens  suspects,  on  n'entre  dans 
cette  maison  qu'avec  une  carte,  sans  signa- 
ture, mais  dont  l'écriture  est  connue;  un 
jeu  de  loto  garnit  les  tables,  et,  au  moindre 
bruit,  on  fait  semblant  déjouer. 

30  septembre  1793. 
Original  signé,  A.N.,V  3688». 

1463.  —  Rapport  de  l'observateur  Monic  : 
1»  déclarant  avoir  été,  avec  le  citoyen  Pa- 
netier,  chez  un  député  du  Mont-Blanc, 
rue  des  Filles-Saint-Tbomas,où  deux  indi- 
vidus suspects,  sans  doute  des  assassins, 
sont  venus  plusieurs  fois  le  demander,  en 
pure  perte,  car,  comme  l'on  se  méfiait 
d'eux,  on  leur  avait  refusé  la  porte;  ces 
deux  coquins  dirent,  avec  force  menaces, 
que,  puisqu'ils  ne  pouvaient  pas  lui  parler, 
ils  lui  feraient  parler  par  d'autres;  2°  dé- 
nonçant le  nommé  Laval,  agioteur,  qui 
vient  d'obtenir  du  ministre  de  la  guerre 
une  place  dans  les  vivres,  qu'il  n'avait  sol- 
licitée que  depuis  que  le  banquier  auquel 
il  vendait  de  l'argent  était  parti  pour  Lyon 
en  lui  emportant  30,000  livres;  le  sieur 
Laiicher,  très  suspect,  ancien  valet  de 
chambre  ou  secrétaire  de  l'ex-ministre 
Calonne,  demeurant  aux  écuries  de  Char- 
tres, rue  de  Chartres,  et  sa  maltresse, 
Faubourg  Saint-Honoré. 

30  septembre  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  F'  3688'. 

1464.  —  Rapport  de  l'observateur  Pane- 
tier,  faisant  connaître  qu'avec  son  collègue 
Monic,  de  9  heures  à  2  heures,  il  a  sur- 
veillé deux  particuliers  qui  fréquentent 
l'hôtel  des  billets  de  secours,  de  prétendus 
ci-devant, de  très  mauvaise  mine;  que,  de 
là,  il  est  entré  au  Café  du  Caveau,  où  il  a 
vu  plusieurs  militaires  fort  en  colère,  qui 

29 


480  CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


lui  ont  dit  vouloir  couper  les  bras  à  tous 
les  muscadins  du  Palais  de  l'Egalité,  et 
ont  l'air  de  braves  républicains  Sans-cu- 
loltes,  ajoutant  que  les  marchands  de  bois 
ont  fermé  leurs  chantiers,  parce  qu'ils  ne 
voulaient  vendre  leur  bois  que  quand  ce 
serait  annoncé  au  son  du  tambour,  et  ont 
fait  de  même  plusieurs  marchands  de 
toutes  sortes  de  denrées  ;  constatant  que 
le  monde  se  rassemble  plus  que  jamais  à 
la  porte  des  boulangers,  à  son  avis,  il  y  a 
des  filles  de  boutique  et  des  jeunes  gens 
qui  y  vont  pour  leur  plaisir  et  se  donnent 
des  rendez-vous. 

30  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688^ 

1465.  -  Observations  du  citoyen  Rolin, 
portant  sur  les  points  suivants  : 

Au  Café  de  Foy,  Jardin  de  la  Révolution, 
deux  jeunes  gens  de  la  réquisition  s'entre- 
tenaient ensemble  de  leur  départ  pour  les 
armées,  un  particulier,  se  mêlant  à  leur 
conversation,  leur  dit  qu'ils  allaient  être 
répartis  dans  différents  corps  de  troupes 
déjà  aguerries ,  ils  répondirent  qu'ils 
étaient  au  moins  26,000  hommes  dans 
Paris  et  qu'ils  entendaient  former  un 
corps  d'armée  particulier.  Le  particulier 
leur  objecta  qu'il  courait,  à  ce  sujet,  des 
bruits  ficheux  de  trahison,  ils  répliquè- 
rent qu'ils  étaient  fils  de  marchands,  mais 
qu'ils  juraient  de  poignarder  le  premier 
qui  leur  paraîtrait  suspect,  que  des  scélé- 
rats seuls  pouvaient  répandre  de  pareils 
faux  bruits,  que,  s'ils  les  découvraient, 
leurs  sabres  laveraient  dans  le  sang  de 
ces  monstres  les  imputations  infâmes  de 
ces  cannibales. 

Dans  la  rue  Dauphine  (actuellement  de 
Thionville),  un  sieur  Loison,  bijoutier,  à 
l'entrée  du  Pont-Neuf,  qui  n'a  jamais  été 
l'ami  de  la  Révolution,  déclare  que  la  Ré- 
publique ne  pourra  subsister,  attendu  que 
la  Nation  est  trahie;  son  cousin  Bréau, 
bijoutier,  rue  St-Martin,  vis-à-vis  la  rue  du 
Cimelière-Saint-Nicolas,  est  absolument 
dans  les  mêmes  sentiments,  et  lorsqu'il  se 
croit  avec  des  amis,  il  gémit  sur  le  nouveau 
régime  et  regrette  beaucoup  l'ancien. 

30  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  V  3688'. 


1466.  —  Rapport  de  l'observateur  Rou- 
baud,  déclarant  qu'il  n'y  a  toujours  point 
([''Observateur  Sans-culotte  affiché  dans  le 
quartier  de  la  rue  Montmartre  et  la  Halle, 
et  dénonçant  les  nommés  Dancemont,  di- 
recteur d'un  bureau  de  loterie,  Segualier, 
demeurant  ensemble  à  l'hôtel  de  Russie, 
rue  Traversière,  et  manifestant  en  tout 
lieu  des  opinions  inciviques,  ainsi  que  le 
nommé  Fiosaque,  marchand  de  vins  sur 
le  boulevard  du  Temple,  très  suspect  et 
recevant  beaucoup  de  gens  de  même  sorte. 

30  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  AT.,  F'  3088'. 

1467. — Délibération  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris  :  1°  cons- 
tatant l'arrestation  et  le  dépôt,  par  le 
Comité  de  surveillance  de  la  section  de 
Montreuil,  du  nommé  Bottard,  demeurant 
section  du  Contrat-Social,  dénoncé  comme 
faisant  du  trouble  dans  la  commune  de 
Saint-Maur;  2°  décidant  l'insertion,  dans 
les  journaux,  des  noms  de  ceux  qui  au- 
ront été  envoyés  dans  les  maisons  d'arrêt 
par  le  Comité,  et  chargeant  le  citoyen  De- 
lespine  de  se  concerter  avec  le  journaliste 
Feuillant  à  cet  effet;  3°  ordonnant  l'envoi, 
à  la  Force,  du  nommé  Trenonay,  ci-devant 
receveur  des  finances, demeurantàla Bure, 
commune  de  Deuil,  du  nommé  Calmu,  do- 
mestique du  sieur  Trenonay,  pour  s'être 
opposé  à  l'ouverture  de  laportedeDebord, 
en  disant  qu'il  ne  connaissait  pas  la  loi  pen- 
dant la  nuit,  du  nommé  Grenier,  concierge 
de  la  maison  de  Debord,  pour  avoir  délié 
les  chiens  qui  avaient  été  attachés  par  le 
nommé  Merlay,  et  la  mise  en  liberté  de 
ce  dernier,  attendu  qu'il  s'est  conformé  à 
la  sommation  qui  lui  a  été  faite  d'attacher 
les  chiens  de  Debord,  dont  la  maison  était 
entourée  par  la  force,  armée,  destinée  à 
l'arrestation  dudil  Debord;  4°  annonçant 
la  réception  de  la  réponse  du  Comité  de 
surveillance  de  la  section  des  Gardes-Fran- 
çaises à  la  lettre  écrite  aux  48  sections, 
relativement  à  des  renseignements  de- 
mandés sur  un  nommé  Sourdat,  ci-devant 
lieutenant  général  de  police  à  Troyes,  sus- 
pect, et  qui  s'est  offert  pour  défenseur  of- 
ficieux de  Capet,  ladite  réponse   portant 


DONS  fATiUOTlQUES  POUR  LA  f.UEHRE  (AVRIL-SEPTEMBRE  1793)         iU 


que  ce  Sourdat  esl  sorti  de  la  section  il  y 
a  près  de  4  mois,  qu'il  n'en  a  Jamais  été 
président,  et  qu'il  y  a  obtenu  un  certificat 
de  résidence  en  février  ou  mars;  5"  déci- 
dant l'envoi,  à  l'Abbaye,  d'un  capitaine  de 
la  Légion  des  Ardennes,  dénoncé  comme 
tenant  des  propos  contre-révolutionnaires, 
qui  a  été  amené  par  le  citoyen  Fouruerot, 
jusqu'à  ce  que  le  ministre  de  la  guerre  et 
le  Comité  de  sûreté  générale  en  aient  or- 
donné autrement;  6°  après  examen  des 
renseignements  fournis  par  le  Comité  de 
surveillance  de  la  section  de  Bonne-Nou- 
velle sur  un  nommé  Seigne,  dénoncé  et 
arrêté  sous  l'inculpation  de  propos  inci- 
viques, n'ayant  rien   vu   de  nature  à  le 


faire  retenir,  et  décidant  sa  mise  en  li- 
berté; 7°  invitant  le  Comité  de  surveillance 
de  la  section  de  Montreuil  à  fournir  des 
renseignements  sur  le  compte  d'un  nommé 
Bottard,  détenu  au  Comité  pour  suspicion 
de  propos  contre-révolutionnaires,  tenus 
dans  la  commune  de  S;iint-Maur,  où  il  ex- 
cite du  tumulte,  et  se  réservant  de  statuer 
sur  le  compte  de  Marie-Sophie  Herbet, 
femme  divorcée  du  sieur  Petit,  arrêtée  à 
Saint-Maur  avec  le  sieur  Boltard,  jusqu'a- 
près son  interrogatoire. 

30  seplcml'ic  1793. 
Kxlrail  (Ui  registre  des  iléliliérnlions  du  Comité 
do  surveillance  du  Oépartcmcnt  de  Paris,  A.  N., 
UC  81*  (anc»  BB'*  iO),  fol.  351-353. 


§  IT.   —   Dons   patriotiques   pour  la   guerre   (avril- 
septembre  ITQS). 


1468.  —  Lettre  du  citoyen  Créquy-Mont- 
morency,  demeurant  rue  Cocatrix,  n°  9, 
section  de  la  Cité,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  déclarant  que  tous  ses 
fils  sont  sur  les  frontières  pour  le  service 
de  la  Patrie,  et  que  lui-même,  malgré  ses 
infirmités,  a  pris  du  service  à  l'intérieur, 
adressant,  ii  titre  de  don  patriotique, 
50  livres  en  assignats,  qui  forment  la  hui- 
tième partie  de  tous  ses  petits  revenus, 
avec  un  manuscrit,  fruit  de  ses  travaux, 
qui  témoigne  de  la  pureté  de  ses  bonnes 
intentions  pour  le  bien  général  de  la  Ré- 
publique française,  et  en  demandant  récé- 
pissé. 

5  avril  1793. 
Original  signe,  A.  N.,  G  251,  n"  «S. 
Ed.  Archiacs  parlementaires,  t.  LXI,p.  3Î8. 

1469.  —  Lettre  du  citoyen  Levéville,  se- 
crétaire-greffier du  bureau  des  hôpitaux, 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
accompagnant  l'envoi  qu'il  fait  au  nom  des 
officiers  de  santé  et  employés  de  l'Hôtel- 
Dieu,  de  ceux  des  Enfants-Trouvés  et  de 
l'hôpital  du  Saint-Esprit,  d'une  somme  de 
202  livres  10 sols,  représentant  le  troisième 
trimestre  de  la  solde  de  trois  volontaires, 
équipés  et  armés  par  eux  pour  la  défense 
de  la  République,  et  qu'ils  entretiendront 


pendant  la  durée  de  la  guerre,  suivant 
l'engagement  solennel  par  eux  contracté 
le  20  septembre  1792,  et  (ju'ils  renouvellent 
ce  jour  devant  la  Convention  nationale, 
avec  le  récépissé  de  cette  somme,  remise 
par  Romme,  député,  secrétaire  de  la  Con- 
vention, au  sieur  Ducroisy. 

7,  8  avril  1793. 
Originaux  signés  (2  pièces),   A.  N.,  0  252, 
n"  436. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXI,  p.  456. 

1470. —  Lettre  des  acteurs  Jean-Amable 
Foucauld,  dit  Saint-Prix,  et  Etienne  Mey- 
nier  Saint-Phal,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  annonçant,  pour  ne 
point  abuser,  par  de  vaines  phrases,  du 
temps  précieux  que  la  Convention  natio- 
nale emploie  au  bonheur  de  la  République, 
qu'ils  déposent  entre  ses  mains,  au  nom 
des  artistes  du  ThéAtre  de  la  Nation,  une 
nouvelle  somme  de  1,;J00  livres,  pour  coo- 
pérer aux  frais  de  la  guerre. 

10  avril  1793. 
Original  signé,  A.  JV.,  C  252,  n»  430. 
Mention  honorable,  inscrlion  au  Dultelin. 
Ed.  Archives  paitcmentnires,  t.  LXI,  p.  517. 

1471.  —  Dépôt  par  les  administrateurs, 
directeurs,  employés,  receveurs,  impri- 
meurs et  garçons  de  bureau  de  la  Régie 


(82  CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA.  RÉVOLUTION 


des  Loteries,  de  la  somme  de  472  livres 
15  sols  en  assignats,  pour  l'acquit  du  dou- 
zième mois  de  leur  soumission  volontaire, 
à  l'effet  de  subvenir  aux  frais  de  la  guerre, 
avec  reçu  de  Ducroisy. 

14  avril  1793. 
Original,  /l.  JV.,  C  252,  n°  43C. 
Mention  honorable,  insertion  au  Bulletin . 
Ed.  Archives  parlementaires ,  t.  LXII,  p.  86. 

1472.  —  Adresse  présentée  à  la  Con- 
vention nationale  par  les  officiers,  sous- 
officiers  et  cavaliers  de  la  3"  division  de 
volontaires  nationaux  à  cheval,  formant  le 
27'  régiment  do  cavalerie,  en  garnison  à 
Péronne,  lesquels,  désireux  de  s'associer  à 
leur  colonel,  le  citoyen  Baillemont,  qui 
offre  à  la  Patrie  150  livres  pour  les  frais  de 
la  guerre,  ils  y  joignent  un  jour  de  leur 
paye,  montant  ensemble  à  la  somme  de 
830  livres,  qui  a  été  remise  aux  représen- 
tants Delbrel  et  Roux,  renouvelant  leur 
serment  de  haine  implacable  contre  les 
tyrans  et  leurs  vils  satellites,  et  priant  de 
transmettre  l'expression  de  ces  sentiments 
à  leurs  frères  d'armes  de  la  section  des 
Gardes-Françaises,  dont  l'adresse  a  excité 
parmi  eux  le  plus  vif  enthousiasme. 

16  avril  1793. 

Original,  signé  de  Baillemont,  colonel,  et  de 
36  ofliciers  et  sous-officiers,  A.  N.,  G  252, 
n»  437. 

Mention  honorable  et  insertion  au  Bulletin, 
ainsi  que  la  réponse  y  jointe,  ce  23  avril  1793. 
Signé  :  Le  Hardy,  secrétaire. 

Ed.  Archices  parlementaires,  t.  LXIII,p.  129. 

1473.  —  Lettre  de  M.  Lebrun,  ministre 
des  Affaires  étrangères,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  faisant  passer  le 
montant  des  retenues  consenties  par  les 
employés  des  bureaux  de  son  départe- 
ment, à  l'effet  de  contribuer  aux  frais  de 
la  guerre,  sur  leurs  appointements  des 
quartiers  d'octobre  1792  et  janvier  1793,  y 
joignant  le  prélèvement  qu'il  a  fait  sur  son 
traitement  pour  les  mêmes  quartiers,  ce 
qui  porte  le  montant  du  don  à  3,471  livres 
3  sols  8  deniers,  et  transmettant  à  la  Con- 
vention, au  nom  de  ces  employés,  l'hom- 
mage de  ce  faible  tribut  de  leur  attache- 
ment à  la  cause  de  la  Liberté,  dont  ils 
s'empresseront  toujours  de  donner  de  nou- 


velles  preuves,    avec   récépissé   de   cette 
somme,  remise  par  Fonfrède  à  Ducroisy. 

16,  17  avril  1793. 
Originaux  signés   (2  pièces),  A.N.,  C  252, 
n»  436. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXII,  p.  263. 

1474.  —  Lettre  du  citoyen  Moïse  Gaude- 
chaux-Trenelle,  anciennement  de  la  sec- 
tion Beaubourg,  actuellement  de  celle  de 
la  Place-des-Fédérés,  rappelant  qu'il  a  re- 
mis, il  y  a  un  an,  à  l'Assemblée  nationale, 
72  livres  en  or  et  78  en  argent  blanc  pour 
les  frais  de  la  guerre,  et,  en  exécution  de 
la  promesse  qu'il  a  faite  de  fournir  la 
môme  somme  chaque  année,  aussi  long- 
temps que  durera  la  guerre  de  la  Liberté 
contre  les  tyrans,  adressant  72  livres  en 
or  et  78  en  écus. 

23  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  252,  n»  437. 
Ed.  Archiccs parlementaires,  t.  LXIII,  p.  137. 

1475.  —  Lettre  d'un  secrétaire  commis 
du  district  du  Bourg-de-l'Egalité  au  pré- 
sident de  la  Convention  nationale,  adres- 
sant, pour  les  frais  de  la  guerre,  une 
somme  de  50  livres,  qu'il  a  trouvée  ce 
matin  dans  un  tiroir  de  son  bureau  où  elle 
ne  devait  pas  être,  présumant  qu'elle  y 
a  été  glissée  par  un  citoyen  qui  lui  en  fit 
vainement  l'offre,  il  y  a  quelques  jours, 
en  récompense  de  la  prompte  expédition 
d'une  aftaire  qui  le  concernait,  confiée  à 
ses  soins,  et  estimant  que  l'homme  sqjarié 
par  la  République  pour  concourir,  avec 
les  magistrats  du  peuple,  à  faire  jouir  ses 
concitoyens  des  avantages  qui  leur  sont 
accordés  par  les  lois,  ne  doit  pas  hésiter  à 
disposer  d'une  autre  façon  des  honoraires 
particuliers  qu'il  se  trouve  dans  la  né- 
cessité d'accepter. 

24  avril  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  C  252,  n»  437. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIII,p.  184. 

1476.  —  Don  patriotique  de  156  livres 
en  numéraire,  pour  les  frais  de  la  guerre, 
par  les  citoyennes  républicaines,  femmes 
des  officiers  du  2"  bataillon  de  la  2*  divi- 
sion de  gendarmerie  nationale,  en  quar- 


I 


DONS  PATRIOTIQUES  POUR  LA  GUERRE  (AVRIL-SEPTEMBRE  1793)         433 


lier  à  Ardres,  au  nombre  de  8,  suivant  la 
liste  nominative  de  ces  citoyennes. 

16  avril  1793. 
Original  non  signé,  A.  JV.,  C  252,  n»  437. 
'Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIII,  p.  550. 

1477.  —  Adresse  des  ouvriers  et  des  em- 
ployés de  la  fabrication  des  assignats  à  la 
Convenlionnationale,apportant  une  somme 
de  1,340  livres,  excédent  d'une  collecte 
faite  entre  eux  pour  subvenir  aux  frais  de 
l'inauguration  de  l'arbre  de  la  Liberté, 
qu'ils  destinent  au  soulagement  des  pa- 
rents infortunés  de  ceux  de  leurs  frères 
d'armes  qui  ont  succombé  sur  les  fron- 
tières, rappelant  les  principes  qui  doivent 
guider  les  représentants  et  déclarant  que 
défendre  de  toute  atteinte  la  représenta- 
tion nationale,  la  souveraineté  du  peuple, 
obéir  aux  lois  consenties  par  le  peuple, 
punir  les  mauvais  citoyens,  les  traîtres 
qui  tenteraient  de  s'emparer  d'une  auto- 
rité arbitraire,  tels  sont  les  devoirs  sacrés 
que  rempliront  toujours  les  ouvriers  et  les 
employés  de  la  fabrication  des  assignats, 
et  en  renouvelant  le  serment  entre  les 
mains  des  législateurs. 

28  avril  1703. 
Original  non  signé,  A.  N.,  C  252,  n"  453. 
Mention  honorable  et   insertion  au    Dullelin, 
Signé  :  Doulcet,  secrétaire. 

Ed.  Arcliives  parlementaires,  t.  LXIII,  p.  540. 

1478.  —  Lettre  de  M.  Burel,  chef  des 
bureaux  de  l'administration  municipale 
des  biens  nationaux,  au  Saint-Esprit,  place 
de  Grève,  au  président  de  la  Convention 
nationale,  annonçant  que  les  employés  de 
celte  administration,  par  suite  du  retard 
apporté  au  paiement  de  leurs  appointe- 
ments du  mois  de  mars,  n'ont  pu  envoyer 
leur  contribution  aux  frais  de  la  guerre, 
montant  à  200  livres,  conformément  à  leur 
soutnission  volontaire  du  22  avril  1790,  et 
que  ces  mêmes  employés,  dont  il  se  fait 
gloire  de  partager  les  sentiments  patrio- 
tiques, venant  de  recevoir  à  la  fois  leurs 
appointements  arriérés  de  mars  et  ceux 
d'avril,  l'ont  chargé  de  faire  parvenir  à  la 
Convention  un  assignat  de  400  livres  pour 
leur  contribution  patriotique  de  ces  deux 
mois,  et  rappelant  qu'il  a  adressé,  dans 
les  premiers  jours  de  mars,  200  livres 


pour  le  mois  de  février  et  qu'il  n'a  jamais 
reçu  d'extrait  du  procès-verbal  faisant 
mention  de  cet  envoi. 

30  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  254,  n"  469. 
Mention  honorable,  ce  1"  mai  1793.  Signé  : 
Le  Hardy,  secrétaire. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXIII,  p.  667. 

1479.  —  Lettre  de  Charles  Desaudray, 
secrétaire  do  l'administration  du  Lycée 
des  Arts  du  Jardin  de  l'Egalité,  au  prési- 
dent de  la  Convention  nationale,  faisant, 
au  nom  des  administrateurs,  hommage  à 
la  Convention  des  1,200  places  d'éduca- 
tion gratuite,  fondées  en  faveur  des  ar- 
tistes peu  fortunés,  à  la  nomination  des 
sections  de  Paris,  des  départements  et  des 
sociétés  savantes  qui  ont  concouru  à  la 
formation  du  directoire  des  arts,  envoyant 
l'arrêté  pris  à  cet  effet,  et  déjà  commu- 
niqué au  Conseil  général  de  la  Commune, 
qui  en  a  agréé  l'offre  patriotique,  et  invi- 
tant les  commissaires  do  la  Convention  à 
la  séance  générale  des  arts,  du  r>  mai,  et 
à  la  distribution  de  3  prix,  pour  le  premier 
dimanche  de  chaque  mois. 

4  mai  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  C  254,  n»  469. 

Ed.  Archiues  parlementaires,  t.  LXW,  p.  63. 

A  cette  lettre  est  annexi'e  la  délibération  prisa, 
le  14  avril  1793,  par  les  administrateursdu  Lycée 
des  Arts,  affectant  400  places  aux  enfants  d'ar- 
tistes peu  fortunés,  savoir  :  3  places  à  la  nomina- 
tion de  chaque  section  de  Paris,  20  à  celle  du 
Corps  municipal,  10  à  celle  du  Département  de 
Paris,  2  pour  chaque  députation  du  Département 
à  la  Convention,  le  surplus  aux  sociétés  sa- 
vantes, professeurs  et  membres  du  directoire 
des  arts,  et  faisant  observer  qu'en  alternant  ces 
places,  à  raison  de  6  cours  par  candidat  sur  les 
18  professés,  ce  seront  1,200  candidats  qui 
jouiront  de  l'éducation  publique;  ladite  délibé- 
ration envoyée  à  la  Convention  nationale  comme 
un  hommage  civique  de  l'administration  du 
Lycée  des  Arts,  avec  un  programme  des  cours 
et  les  noms  des  professeurs  (entre  autres  Bro- 
gniard,  Fourcroy,  Ilassenfratz,  Perny,  Bue, 
Ventenet). 

1480.  —  Lettre  du  citoyen  Bucquet,  juge 
de  paix  de  la  section  de  la  Cité,  au  prési- 
dent de  la  Convention  nalionale,  l'avisant 
qu'un  certain  Lombard,  dit  La  Jeunesse, 
domestique  du  citoyen  Coutaillon,  cloître 
Notre-Dame,  n°  20,  s'est  suicidé  le  4  avril, 
et  a  légué  à  la  Nation  2,000  livres,  produit 
de  ses  gains  et  épargnes,  et  faisant  con- 


4S4 


CHAPITRE  I".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


naître  que  la  mère  de  ce  malheureux,  âgée 
de  près  de  80  ans,  sans  ressources,  de- 
mande à  entrer  en  possession  de  ce  petit 
bien,  mais,  quoiqu'il  pense  que  la  Nation 
n'acceptera  point  ce  legs,  il  ne  peut  se 
permelLre  de  lever  les  scellés,  sans  y  être 
autorisé  par  la  Convention. 

4  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  254,  n«  4G9. 
Note  à  la  marge  en  tête  :   La  Convention  dé- 
clare qu'elle  n'accepte  pas  le  legs. 

Ed.  Arc/tiues  paWemenlaires,  t.LXIV,  p.  47. 

1481.  —  Lettre  du  citoyen  Bettencourt, 
commis  au  bureau  de  l'adminislration  des 
Subsistances  militaires,  rue  Gaillon,  n°  6, 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
renouvelant  avec  transport  le  don  de  23  li- 
vres qu'il  a  fuit,  il  y  a  un  an,  pour  la 
guerre  juste  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité 
contre  les  tyrans,  et  exprimant  le  regret 
que  ses  épargnes  ne  lui  permettent  pas 
de  suivre  les  mouvements  de  son  cœur, 
désireux  qu'il  serait  de  pouvoir  donner  de 
quoi  exterminer  en  un  jour  tous  les  des- 
potes, les  tyrans  et  leurs  suppôls,  tous  ces 
lâches  désorganisateurs  qui  infestent  le 
territoire  de  la  République  naissante, ainsi 
que  tous  ceux  qui  aspirent  à  une  puis- 
sance illicite  et  proscrite  par  la  Liberté  et 
l'Egalité. 

7  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  254,  n"  470. 
Mention    honorable,    insertion     au    Dullelin. 

Signé  •  G.  Doulcet,  secrélairo. 

Ed.  Archives  parlcmenfaire», t.LXIV, p.  341. 

1482.  —  Lettre  du  citoyen  Odet,  l'un 
des  employés  de  l'administration  de  Ri- 
côtre,  au  président  de  la  Convention  na- 
tionale, exprimant  le  regret  que  ses  infir- 
mités l'empâclient  deparliraux  frontières, 
faisant  l'offrande  du  quart  de  ses  appoin- 
tements pendant  la  durée  de  la  guerre,  et 
envoyant  à  cet  effet  la  somme  de  SO  li- 
vres, montant  du  premier  quartier,  «puisse, 
déclare  le  sieur  OJet,  ce  faible  secours 
contribuer  et  servir  à  exterminer  les  bri- 
gands qui  veulent  assassiner  la  Liberté.  » 

8  mai  1793. 
Original  signé.  A.  N.,  C  254,  n»  470. 
Mention  honorable  et  insertion  au  Bulletin. 

1483.  —  Lettre  de  L.-B.  Guylon,  député 
du  département  de  la  Côte-d'Or,  au  prési- 


dent de  la  Convention  nationale,  déclarant 
que  ce  qui  l'a  le  plus  flatté  dans  l'attribu- 
tion qui  vient  de  lui  être  faite  par  l'Aca- 
démie du  prix  annuel  de  1,200  livres,  des- 
tiné à  l'ouvrage  le  plus  utile  au  progrès 
des  sciences,  c'est  l'occasion  de  faire  une 
offrande  à  la  Patrie,  et  envoyant  cette 
somme,  telle  qu'il  l'a  reçue,  «  un  Français, 
dit-il,  en  terminant,  ne  peut  connaître, 
dans  les  circonstances  actuelles,  d'autre 
jouissance  de  son  superflu.  » 

11  mai  1793. 
Autographe,  A.  JV.,  C  254,  n°  470. 
Ed.  Arcliivea  parlemenlaire*,  t.LXIV, p. 570. 

1484.  —  Don  patriotique  parles  adminis- 
trateurs, directeurs,  employés,  receveurs 
et  garçons  de  bureau  de  la  Régie  des  Lo- 
teries, pour  l'acquit  du  treizième  mois  de 
leur  soumission  volontaire,  à  l'effet  de 
contribuer  aux  frais  de  la  guerre,  de  la 
somme  de  481  livres  lîi  sols  en  assignats. 

11  mai  1793. 
Minute,  A.  N.,C  254,  n"  470. 
Ed.  Archivas  pavlemcnlaires,  t.  hXlV,  p.  544. 

148a. —  Lettre  du  sieur  Thouverez,  hor- 
loger mécanicien,natif  de  Crandvaux  (Jura), 
demeurant  rue  Saint-Ilonoré,  vis  à-vis  celle 
Richelieu,  à  la  Convention  nationale,  fai- 
sant hommage  d'une  pendule  de  son  in- 
vention, qui,  par  elle-même,  indique  les 
principaux  événements  de  la  Révolution, 
sans  qu'il  soit  nécessaire  d'y  toucher,  de- 
mandant que  celte  pendule  soit  placée 
aux  Archives,  promettant  d'en  avoir  soin 
sa  vie  durant,  et  envoyant  également  à 
l'Assemblée  une  invention  simple  pour  la 
sûreté  des  portefeuilles,  afin  d'en  assu- 
rer la  propriété  au  porteur. 

13  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  254,  n«  479. 
Renvoyé  au  Comité  d'instruction  publique,  le 
13  mai  1792  (sic).   Signé  :    liréard,  secrétaire. 
Ed.  /Irc/iices  parlementaires,  t.  LXIV,  p.  014. 

1480.  —  Lettre  des  administrateurs  de 
l'habillement  dos  troupes  au  président  de 
la  Convention  nationale,  déclarant  qu'ils 
appoi  tent  tous  leurs  soins  à  assurer  l'ha- 
billement, le  campement  et  l'équipement 
des  troupes  aux  prix  les  plus  avantageux 
pour  la  République,  et  qu'un  fournisseur 


DONS  PATRIOTIQUES  POUR  L.\  GUERRE  (AVRIL-SEPTEMBRE  1793)  455 


ayant  cru  devoir  apparemment  récompen- 
ser leur  activité,  et  ayant  adressé  à  l'un 
d'eux  5,200  livres,  ils  envoient  celte  somme, 
avec  prière  de  la  joindre  aux  dons  pa- 
triotiques. 

•    20  mai  1793. 

Original  si-né,  A.  N.,  C  254,  n»  472. 

"Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXW,  p.  130. 

1487.  —  Lettre  du  sieur  Agricole  Merle, 
de  la  section  des  Piques,  au  président  de 
la  Convention  nationale,  accompagnant 
renvoi  de  la  croix  de  Saint-Louis  de  Char- 
les-Louis Merle,  son  père,  trouvée  lors  de 
son  inventaire,  pour  qu'elle  soit  déposée 
sur  l'autel  de  la  Patrie  et  employée  aux 
frais  de  la  guerre. 

20  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  0  254,  n»  472. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXV,  p.  130. 

1488.  —  Soumission  par  laquelle  les  ad- 
ministrateurs de  la  maison  d'avances, 
vente  publique  et  loterie  patriotique,  s'en- 
gagent à  déposer,  chaque  mois,  sur  l'autel 
de  la  Patrie,  la  somme  de  200  livres,  pour 
les  frais  de  la  guerre  et  l'entretien  de 
leurs  frères  d'armes. 

25  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N-,  G  254,  n"  472. 

1489.  —  Lettre  du  républicain  Gaultier, 
médecin  à  Paris,  au  président  de  la  Con- 
vention nationale,  accompagnant  l'envoi 
de  4  louis  en  or  à  échanger  contre  90  li- 
vres en  assignats  et  y  joignant  une  bague 
en  or,  dont  il  fait  oll'rande  à  la  Patrie. 

■  20  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  251,  n»  472. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXV,  p.  33 1 . 

1490.  —  Adresse  des  pauvres  veuves 
d'Ivry-sur-Seine  à  la  Convention  nalionale, 
déclarant  que,  «  ne  pouvant  prendre  les 
armes  à  cause  de  leur  caducité  »,  elles 
prient  d'agréer  la  petite  offrande  dont  elles 
font  le  sacrifice,  en  faveur  de  leurs  frères 
d'armes  qui  combattent  pour  la  Liberté, 
l'Egalité  et  l'Indivisibilité  de  la  République, 
consistant  en  une  somme  de  20  livres,  y 
compris  un  don  de  15  livres  fait  par  la  ci- 
toyenne Christo,  ouvrière  en  linge. 
6  juin  1793. 

Original  signé,  A.  N.,  C  257,  n"  517. 

Ed.Archivesparlementaires,  t.  LXVI,p.  89. 


1491.  _  Dépôt  par  les  administrateurs, 
directeurs,  employés,  receveurs  et  garçons 
de  bureau  de  la  Régie  dos  Loteries,  pour 
l'acquit  du  quatorzième  mois  de  leur  sou- 
mission volontaire,  à  l'effet  de  contribuer 
aux  frais  de  la  guerre,  de  la  somme  de 
471  livres  15  sols  en  assignats. 
14  juin  1793. 

Récépissé,  signé  de  Ducroisy,  A.  N.,  C  257, 

n»  517. 

'Ed.  Archives  parlementaires,  t.  hXVl,  p.  514. 

1492.  —  Pétition  et  don  patriotique  pour 
les  frais  de  la  guerre,  à  la  Convention  na- 
tionale, par  le  citoyen  Charles-Alexandre 
Créquy-Montmorency,  demeurant  rue  Co- 
catrix,  n"  9,  dans  la  Cité,  retenu  au  logis 
par  ses  infirmités,  par  laquelle  il  propose 
la  création  d'un  médaillon,  avec  ces  mots  : 
«  Enfant  né  de  la  République  française, 
et  lequel  a  bien  mérité  de  la  Patrie,  »  qui 
serait  délivré  à  tous  ceux  qui  auront  ac- 
cepté la  Constitution,  demande  que  l'on 
fasse  le  procès  de  la  ci-devant  Reine  et  qu'on 
le  nomme  gouverneur  de  ses  enfants,  avec 
mention  en  marge,  portant  que  la  Con- 
vention a  décrété  le  renvoi  du  don  et  du 
projet  au  citoyen  Créquy-Montmorency. 

14  juin  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  257,  n»  517. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  L,X\i.,  p.  oiu. 

1493.  _  Lettre  du  citoyen  Touvenot, 
commis  supprimé  de  la  ci-devant  Ferme 
générale,  pensionnaire  de  la  Nation,  rue 
Bretonvilliers,  au  président  de  la  Conven- 
tion nationale,  déclarant  qu'ayant  lu  dans 
le  Journal  de  Paris  une  lettre  du  chef  de 
brigade  Laissac,  adressée  du  camp  du 
Belvédère,  au  milieu  des  Alpes,  au  mi- 
nistre de  la  guerre,  qui  relate  un  trait  de 
bravoure  du  citoyen  Justin,  du  50«  régi- 
ment, il  prie  la  Convention  d'accepter  son 
épée,  pour  que  le  citoyen  Laissac  ait  le 
plaisir  d'en  décorer  le  brave  Justin. 
19  juin  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  257   n-  518  , 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  Jj.v  Vi,  p.  m. 

1494.  —  Lettre  des  citoyens  employés  à 
la  Liquidation  au  président  de  la  Conven- 
tion nationale,  accompagnant  l'envoi  de 
la  contribution  qu'ils  se  sont  engagés  à 
payer,  chaque  mois,  pour  les  frais  de  la 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


456 

guerre,  montant  ù  872  livres  5  sols,  décla- 
rant qu'ils  ne  réclament  point  Je  publicité 
pour  l'engagement  sacré  qu'ils  ont  rempli 
exactement  chaque  mois,  mais  que,  jus- 
qu'ici, ils  n'ont  vu  aucune  mention  de 
leur  offrande  destinée  aux  besoins  de  la 

patrie. 

22  juin  1793. 
Original  signé,  A.  iV.,  C  257,  n"  519. 
En  tèle  de  la  lettre,  se  trouve  la  note  sui- 
vante :   Mention  civique,  insertion  au  BuUelin. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXVII,p.  32. 

{495.  —  Lettre  du  citoyen  Curtius  au 
président  de  la  Convention  nationale,  ac- 
compagnant l'envoi  de  la  somme  de  220  li- 
vres pour  sa  contribution  volontaire,  en- 
voi retardé  d'un  mois  eu  raison  de  sou 
absence  occasionnée  par  la  mission  dont 
l'avait  chargé  le  pouvoir  exécutif  pour  la 
visite  des  magasins  de  l'armée  du  Rhin. 

27  juin  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  257,  n»  519. 
Mention  honorable,  insertion  au  Bulletin. 
Il  s'agit  probablement  du  sculpteur  Guillaume 
Curtius,  l'un  des  Vainqueurs  de  la  Bastille. 
Ed.  Arc /iii!e« parlementaires,  t.  LX VII,  p.  5 42. 

1496.  —  Adresse  des  étudiants  des  col- 
lèges de  l'Egalité,  du  Panthéon-Français, 
des  Grassins,  de  Navarre,  de  la  Marche, 
du  Plessis,  d'Harcourt,  de  Lisieux,  du 
Cardinal-Lemoine,  à  la  Convention  natio- 
nale, déclarant  qu'enflammés  du  plus  vif 
patriotisme  et  du  désir  d'être  utiles  à  la 
Patrie,  pleins  de  reconnaissance  pour  les 
braves  défenseurs  de  la  Patrie  qui  ont  si 
glorieusement  perdu  la  vie  en  Vendée,  ils 
expriment  le  vœu  de  voir  les  prix  annuels 
de  l'Université  servir  au  soulagement  dos 
veuves  et  des  orphelins  des  volontaires,  et 
se  contenteront  de  couronnes  de  chêne, 
plus  propres  à  élever  l'âme  et  à  exciter 
l'émulation  déjeunes  républicains. 

27  juin  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C2G1,  n»  561. 
Ed.   Archives    parlementaires ,    t.    LXVIII, 
p.  131. 

1497.  —  Lettre  de  la  citoyenne  Dupré 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
faisant  hommage  d'une  somme  de  6  livres, 
fruit  de  ses  privations,  qu'elle  destine  au 
soldat-citoyen  qui  aura  fuit  à  l'armée  un 
acte  d'humanité  et  de  bravoure,  et  assu- 


rant de  son  attachement  à  la  Conslitution, 

vrai  bouclier  d'un  peuple  libre  par  l'organe 

des  lois. 

6  juillet  1793. 

Original  signé,  A.  iV.,  G  261,  n"  561. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXVIII, 
p.  318. 

1498.  —  Remise  par  la  citoyenne  Clé- 
raenline  Charpentier,  simple  lîleuse,  vi- 
vant avec  sa  mère  de  cette  profession,  de 
deux  corsets,  formant  la  somme  de  20  li- 
vres, pour  contribuer  aux  frais  de  la 
guerre,  ajoutant  qu'elle  destinait  ces  deux 
billels  à  l'achat  d'une  pièce  d'habillement, 
et  priant  le  président  de  la  Convention 
d'en  faire  en  son  nom  don  à  la  Nation, 
qui  reçoit  le  denier  de  la  veuve  comme 

l'or  du  riche. 

14  juillet  1793. 
Minute,  A.  N.,  G  261,  n"  561. 

1499.  —  Lettre  du  citoyen  Devergile, 
négociant,  rue  de  Charonne,  n»  151,  au 
président  de  la  Convention  nationale,  ac- 
compagnant l'envoi  d'un  assignat  de  bO  li- 
vres, conformément  à  l'engagement  par 
lui  contracté,  le  6  août  1791,  de  verser 
chaque  année  50  livres  pour  les  frais  de 
la  guerre,  à  l'effet  de  prouver  son  attache- 
ment à  la  Constitution  et  son  désir  de 
voir  le  règne  de  l'Egalité  devant  la  Loi  et 
la  dissolution  de  toute  la  horde  qui  nous 

environne. 

6  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  265,  n»  613. 
Mention  honorable,  insertion  au  Bulletin. 
Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXX,  p,  356. 

1500.  —  Lettre  de  M.  Roland,  membre 
du  Conseil  général  de  la  Commune,  pour 
la  vérification  des  comptes,  rue  Saint-Louis 
(nom  à  supprimer),  au  Marais,  n°  75,  à  la 
Convention  nationale ,  adressant  quatre 
médailles  en  cuivre,  «  frappées  par  la  basse 
flatterie,  leur  métal  sera  mieux  employé 

en  canons  ». 

8  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  G  265,  n»  613. 
Ed.  Arc/ii«espariemen(aires,  t.  LXX,  p.  516. 

1501.  —  Lettre  de  Mochine,  médecin  des 
pauvres,  au  président  de  la  Convention 
nationale,  accompagnant  l'offre  de  sa  croix 
et  du  titre  de  ci-devant  chevalier  de  Sainte- 
Rarbe,  déesse  de  la  poudre  et  patronne 


DONS  PATRIOTIQUES  POUR  LA  GUERRE  (AVRIL-SEPTEMBRE  1793)         457 


des  arquebusiers,  avec  10  livres  pour  le 
soutien  des  veuves  et  des  orphelins,  et 
rappelant  que,  le  8  août,  il  a  donné  au  pré- 
sident de  sa  section,  celle  des  Halles,  10  li- 
vres pour  les  frais  de  la  guerre,  déclarant 
que  c'est  tout  ce  que  peut  faire  l'infor- 
tuné Mochine,  qui  ne  cesse  de  soigner  un 
grand  nombre  de  pauvres  malades  et  de 
leur  donner  gratis  tout  ce  dont  ils  ont 
besoin  jusqu'à  leur  parfaite  guérison,  à 
dix  lieues  à  la  ronde  de  Paris,  comme  peu- 
vent l'aliesler  les  certificats  des  sections. 

10  août  I7i)3. 
Original  signé,  A.  N.,  C  265,  n"  614. 
Mention  honoiaUe,  insertion  au  Bulletin. 
Ed.Arc/iiuesparIemen(aires,  t.LXXII.p.  335. 

Ib02.  —  Lettre  adressée  de  Paris  par  le 
général  de  division  Ferrand  au  président 
de  la  Convention  nationale,  pour  déposer 
sur  l'autel  de  la  Patrie  sa  croix  de  Saint- 
Louis,  obtenue  en  1771  à  la  suite  de  longs 
services,  dont  le  dépôt  a  été  différé  par 
èuite  des  circonstances  de  la  guerre,  no- 
tamment du  blocus  de  Valenciennes,  et 
annonçant  que  ses  lettres  et  brevets  se 
trouvent  dans  la  maison  paternelle ,  à 
Monflanquin,  département  du  Lot. 

11  août  1793. 
Original  signé,  y».  JV.,  C  265,  n"  614. 
In.sertion  au  Bulletin,  le  17  août. 

Kd.  Arcliivesparlemeniaires,  t.  LXXII,p.324. 

Après  la  capitulation  de  Valenciennes  (28juil- 
let)  le  général  Ferrand  vint  à  Paris,  où  sa  prù- 
sence  est  signalée  le  7  août. 

1503.  —Lettre  de  J.-J.  Hardy,  chef  de 
l'administration  des  biens  nationaux,  au 
président  de  la  Convention  nationale, 
adressant,  au  nom  des  employés  de  cette 
administration,  la  somme  de  600  livres, 
montant  de  leur  contribution  volontaire 
pour  les  frais  de  la  guerre. 

13  août  1793. 
Original  sisjné.  A.  N.,  C  265,  n"  614. 
Ed .  Arcliiveaparlementaires ,  t.  LXXII,  p.  1 1 9 . 

1504.  —  Dépôt  sur  le  bureau,  par  le  ci- 
toyen Eiilard,  de  deux  croix  de  Saint- 
Louis,  avec  leurs  brevets,  qui  lui  ont  été 
adressées,  le  10  courant,  par  les  citoyens 
Merlen  et  Duval,  le  premier,  chef  de  bri- 
gade, inspecteur  de  la  première  division 
de  gendarmerie,  le  second,  capitaine  de 


la  gendarmerie  nationale,  servant  près  les 
Tribunaux  de  Paris. 

13  août  1793. 
Original  signé,  /i.  iV.,  C  265,  n«  614. 
Ed.  Archives purlementaires,  t  LXXII, p.  11 8. 

1505. —  Lettre  du  citoyen  Champignau, 
député  par  le  canton  de  Janville,  déparle- 
ment d'Eure-et-Loir,  afin  d'apporter  à  Pa- 
ris l'acte  constitutionnel,  à  la  Convention 
nationale,  faisant  connaître  que,  confor- 
mément à  l'arrêté  de  son  département,  du 
2r)  juillet,  qui  décidait  que,  pour  aider  à 
la  subsistance  de  leurs  frères  de  Paris, 
chaque  commissaire  des  Assemblées  pri- 
maires apporterait  avec  lui  un  sac  de  fa- 
rine de  325  livres,  le  district  de  Janville, 
comme  marque  d'adeclion  pour  ses  frères, 
au  lieu  de  6  sacs  qu'il  devait  envoyer  pour 
ses  6  cantons,  l'a  chargé  de  10  sacs  qu'il 
a  déposés  au  bureau  des  subsistances  de 
la  Commune  de  Paris,  avec  certificat  des 
administrateurs  du  Département  des  Sub- 
sistances, déclarant  que  le  citoyen  Cham- 
pignau, envoyé  des  Assemblées  primaires 
du  district  de  Janville,  a  remis  à  la  Halle 
de  Paris  la  quantité  de  10  sacs,  plus  139  li- 
vres de  farine,  dont  leurs  frères  des  As- 
semblées primaires  de  ce  district  font  pré- 
sent à  la  Commune  de  Paris. 

13  août  1793. 

Original  signé  et  copie  conforme  (2  pièces), 
A.  N.,  C  265,  n»  614. 

Mention  honorable,  insertion  au  Bulletin. 

Ed.Arc/itucs parlementaires,  t.  LXXII,  p.  130. 

V.  la  lettre  des  représentants  Roux  et  Bon- 
neval,  n"  1002  du  présent  volume. 

1506.  —  Adresse  des  officiers,  sous-offi- 
ciers et  gendarmes  de  la  31  •  division  de 
gendarmerie  nationale  parisienne,  se  trou- 
vant à  Lille,  à  la  Convention  nationale, 
offrant,  sur  l'autel  de  la  Patrie,  TOO  livres 
en  assignats  et  24  livres  en  numéraire, ju- 
rant de  défendre,  jusqu'à  la  mort,  la 
Constitution  que  les  représentants  de  la 
Montagne  ont  donnée  à  la  France  au  mi- 
lieu des  orages,  et  déclarant  que  leur  sarig 
est  à  la  Patrie,  et  que  s'ils  succombent  en 
combattant  pour  elle,  le  jour  qui  verra  leur 
dernier  soupir  sera  le  plus  beau  de  leur  vie. 

17  août  1793. 
Copie  conforme,  A.  N.,  C  265,  n'  614. 
Ed.  Arcltivcsparlementaires,  t.  LXXII,  p.  536. 


4S8 


CHAPITRE  1".  —  JOURNÉES  HISTORIQUES  DE  LA  RÉVOLUTION 


1507.  —  Lettre  du  commissaire  ordon- 
nateur Langeron  aux  représentants  du 
peuple  près  l'armée  du  Nord,  à  Arras,  leur 
adressant  un  témoignage  de  l'esprit  répu- 
blicain qui  anime  le  i"  bataillon  de  Paris, 
digne  d'être  publiquement  transmis,  non 
seulement  à  l'armée  du  Nord,  mais  encore 
à  toutes  celles  de  la  République,  avec 
lettre  de  Le  Tourneur  et  Collombel,  repré- 
sentants en  mission  près  l'armée  du  Nord, 
à  la  Convention  nationale,  annonçant  que 
le  conseil  d'administration  de  ce  bataillon, 
par  lettre  au  commissaire  ordonnateur 
Langeron,  a  autorisé  le  versement,  dans  sa 
caisse,  de  la  somme  de  9,684  livres  en  es- 
pèces, provenant  de  diverses  retenues  sur 
les  soldats  de  ce  bataillon,  au  profil  du 
Trésor  national,  en  exprimant  le  vœu  que 
la  Convention  donne  à  ce  trait,  qui  carac- 
térise l'esprit  républicain  du  i"  bataillon 
de  Paris,  la  publicité  que  mérite  un  acte 
aussi  patriotique. 

20,  26  août  1793. 

Originaux  signés  (2  pièces),  A.  N.,  G  2G5, 
n»615. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXIII, 
p.  160. 

1508.  —  Dépôt  par  les  administrateurs, 
directeurs,  employés,  receveurs  et  garçons 
de  bureau  de  la  Régie  des  Loteries,  de  la 
somme  de  916  livres,  poui'  l'acquit  des  sei- 
zième et  dixseptième  mois  de  leur  contri- 
bution volontaire  aux  frais  de  la  guerre. 

22  août,  23  septembre  1793. 
Minutes  (2   pièces),   A.  N.,  G  265,  n"  614, 
270,  n«  656. 

Mention  honorable,  insertion  au  llulletin,  le 
'22  août.  Sipné  ;  Amar.  secrétaire. 

Ed.  Archives  parlementaires,  t.  LXXII,  p.627. 

1509.  —  Lettre  du  citoyen  Pierre  Marc 
au  citoyen  Robespierre,  président  de  la 
Convention  nationale,  annonçant  qu'un 
canonnier,  caporal  de  la  section  de  1792, 
invalide  depuis  douze  ans  sans  avoir  tou- 
ché aucune  solde,  fait  don,  pour  les  frais 
de  la  guerre,  d'une  somme  de  67  livres 
10  sols,  montant  du  premier  mois  de  l'in- 
demnité qu'il  a  obtenue. 

24  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  265,  n»  614. 
Ecl.ArcAiue»parJementaires,t.LXXII,  p.G93. 


1510. —  Lettre  adressée  de  Paris  par  un 
citoyen  des  Etals-Unis  d'Amérique  au  pré- 
sident de  la  Convention  nationale,  accom- 
pagnant l'envoi  d'un  habit  et  d'une  épée 
dont  il  s'est  servi  pour  aider  à  l'établisse- 
ment de  la  liberté  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale, pour  les  employer  au  même 
usage  en  P'rance,  avec  le  vœu  que  la 
France  puisse,  à  l'exemple  de  l'Amérique, 
vaincre  ses  ennemis  et  jouir  d'une  longue 
suite  de  siècles  de  bonheur  et  de  pros- 
périté. 

30  août  1793. 

Original  non  signé,  A.N.,  C  265,  n»  615. 

Ed.  Arcliives  parlementaires,  t.  LXXIII, 
p.  IQi. 

liill.  —  Lettre  du  citoyen  Jacob  Ben- 
jamin au  ministre  de  la  guerre,  accom- 
pagnant le  don,  pour  ses  frères  d'armes 
de  la  section  de  la  Réunion,  qui  sont  prêts 
à  partir  pour  les  frontières,  de  30  tentes 
bien  conditionnées,  avec  leurs  piquets  et 
cordes,  en  exprimant  le  vœu  que  ses  frères 
d'armes  reviennent  bientôt  victorieux  dans 
leurs  foyers,  avec  lettre  d'envoi  d'une  copie 
de  cette  lettre  par  Bouchotte,  niinislre  de 
la  guerre,  au  président  de  la  Convention 
nationale. 

18,   19  septembre  1793. 
Copie   conforme  et  original  signé  (2  pièces), 
A.  N.,  C  270,  n"  656. 

1512.  —  Leltre  de  M.  Bonjour,  neveu, 
chef  de  bureau  de  la  i"  division  de  la 
Marine,  à  la  Convention  nationale,  décla- 
rant que,  n'étant  p;is  sujet  à  la  ré(|uisi- 
tion  décrétée  le  23  août  précédent,  il  con- 
tinuera à  remplir,  avec  tout  le  zèle  d'un 
bon  républicain,  la  place  honorable  et 
importante  qu'il  occupe  dans  les  bureaux 
de  la  Marine,  mais  que,  désireux  de  con- 
tribuer en  même  teinps  à  la  défense  de  la 
République  contre  les  satellites  des  tyrans 
coalisés,  il  offre  de  payer  annuellement 
jusqu'à  la  paix,  à  partir  du  l"' juillet  der- 
nier, une  somme  de  300  livres  pour  l'en- 
tretien d'un  volontaire,  et  joignant  à  sa 
lettre  75  livres  en  assignats  pour  le  quar- 
tier qui  doit  écheoir  le  l"'  octobre  prochain. 

21  septembre  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  C  270,  n»  656. 


ADDITIONS 


TOME  HUrnftME 


CHAPITRE  PREMIER 

JOURNÉES   HISTORIQUES  DE   LA 
RÉVOLUTION 


§  5.  —  Procès  et  exécution 
de  Louis  XVI 

C.    MISE    EN   JUGEMENT    DE   LOUIS    XVI 

1313.  —  Leltre  du  citoyen  Laurain  à 
Barère,  président  de  la  Convention  natio- 
nale, faisant  observer  que  le  procès  du 
ci-devant  Itoi  produit  de  la  fermentation, 
qui  pourrait  rejaillir  sur  ses  juges  et  cau- 
ser les  plus  grands  maux,  proposant  de 
consulter  la  Nation  entière  pour  savoir  si 
l'on  fera  le  procès  de  Louis  XVI,  et  de- 
mandant qu'à  cet  elfet,  dans  toute  la  Ré- 
publique, soient  convoquées  des  assem- 
blées où  chacun  aura  le  droit  de  doimer 
librement  sa  voix,  de  sorte  que  la  Con- 
vention, où  l'on  n'est  pas  d'accord  et  où 
il  n'y  a  que  quelques  tûtes  exaltées  qui 
parlent,  n'ait  rien  à  se  reprocher. 

7  décembre  1792. 
Oriiçinal  signé.  A.  iV.,  DB'»  163,  n»  1. 
Renvoyé  au  Comité  de  léfçislation.   Ueçu   au 
Comito  de  législation,  le  \1  décembre  1792. 


1S14.  —  Fragments  de  discours,  pro- 
noncés h  la  Convention  nationale,  à  l'oc- 
casion de  la  mise  en  jugement  de  LouisXVI. 

Sans  date  (di'cemlire  1792). 
Minute,  A.  JV.,  BB^"  103,  n"  1. 

§    12.  —  Journées    du    10   mars,   du 
31  mai,  des  1"  et  3  juin  1793. 

c.  arkestation  et  captivité  des  mem- 
bres de  la  famille  de  bourbon 
(avril  1793). 

1315.  —  Observations  présentées  par  la 
section  du  Mail  à  la  Convention  nationale, 
au  sujet  du  décret  qui  doit  conserver  dans 
son  sein  ou  bannir  du  territoire  français 
l'un  des  membres  de  la  Convention  (Louis- 
Philippe-Joseph  Egalité),  suivant  lesquelles 
celte  section  montre  le  danger  de  porter 
atteinte  il  la  souveraineté  nationale  qui  de- 
viendrait illusoire,  la  Convention  nationale, 
en  proscrivant  le  scrutin  épuratuire  pro- 
jeté par  la  Cumnuine  de  Paris,  ayant  dé- 
claré, par  là  que  ceux-là  seuls  qui  avaient 
nommé  les  membres  du  Conseil  général 
de  la  Commune  avaient  le  droit  de  ré- 
voquer leur  mandat. 

22  décembre  1792. 
Renvoyé  au  Comité  de  législation  par  celui  des 
pétitions  et  corresponilance,  le  C  janvier  1793. 
Signé  :  Duplantier,  secrétaire.  Reçu  au   Comité 
de  législation  le  8  janvier. 


460 


ADDITIONS 


1516.  —  Lettre  écrite  par  M.  L.  Maribon- 
Montaut,  au  nom  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, au  ministre  de  la  justice,  déclarant 
que  le  Comité  vient  de  recevoir  les  dénon- 
ciations les  plus  graves  contre  la  femme 
Egalité,  qui  se  trouve  actuellement  à  Bizy, 
près  Vernon,  entourée  d'une  garde  nom- 
breuse, dans  un  cbâteau  rempli  de  sus- 
pects et  d'armes  de  toute  espèce,  et  en 
avisant  le  ministre,  pour  qu'il  prenne  les 
mesures  les  plus  promptes  et  les  plus  vi- 
goureuses en  vue  de  l'exécution  du  décret 
de  la  Convention  nationale. 

4  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^o  163,  n"  1. 

1517.  —  Ordre  du  ministre  de  la  justice 
et  lettre  au  général  Santerre,  en  exécution 
du  décret  du  4  avril,  de  mettre  sur-le- 
champ  en  état  d'arrestation  la  femme  et 
les  enfants  du  général  Valence,  la  citoyenne 
Montesson,  la  citoyenne  femme  Egalité, 
et  de  faire  garder  à  vue  les  citoyens  Bru- 
lart-Sillery  et  Egalité,  membres  de  la  Con- 
vention, avec  liberté  de  circuler  dans  Paris 
seulement,  l'autorisant  à  requérir  la  force 
armée,  avec  accusé  de  réception  par  San- 
terre des  expéditions  du  décret  et  des 
ordres  relatifs  à  son  exécution,  et  ordre 
au  procureur  syndic  du  district  de  Ver- 
non  de  fournir  à  l'adjudant  général  Moulin 
la  force  armée  nécessaire. 

4  avril  1793. 
Minutes  et  original   signé  (6  pièces),  A.  N., 
BB"  163,  n»  1. 

1518.  —  Lettres  du  citoyen  Moulin,  ad- 
judant général  de  la  garde  nationale,  au 
ministre  de  la  justice  et  au  général  San- 
terre, annonçant  qu'il  s'est  transporté  avec 
le  maire  de  Vernon  à  Bizy,  chez  la  ci- 
toyenne Egalité,  à  laquelle  le  maire  a  si- 
gnillé  le  décret  d'arrestation  du  4  avril,  et 
que  lui  ayant  observé  qu'elle  devait  l'ac- 
compagner à  Paris,  elle  a  déclaré  que  son 
état  de  santé  ne  lui  permettait  pas  de  sup- 
porter le  voyage,  et,  en  outre,  a  protesté 
contre  la  mise  en  état  d'arrestation  des 
personnes  se  trouvant  dans  sa  maison, 
dont  le  décret  ne  faisait  aucune  mention, 
etqui  sontlescitoyensPardailhan,  Crottier- 
Chambonas,  Dubosq,  Radepont  (Jean-Léo- 


nard), Louis-Gaspard  Vies,  aumônier,  et 
Pierre -François  Lambert,  confesseur  de 
M.  de  Penthièvre,  et  demandant  la  ligne 
de  conduite  à  tenir  par  suite  de  la  mau- 
vaise santé  de  la  citoyenne  Egalité  et  du 
défaut  d'explication  du  décret  relativement 
à  sa  translation  à  Paris  et  en  ce  qui  con- 
cerne les  personnes  ci-dessus. 

5  avril  1793. 
Originaux  signés  (2 pièces),  A.  N.,  BB^»  1G3, 
n»  1. 

1519.  —  Rapport  de  Texécution  du  dé- 
cret de  la  Convention  nationale  du  4  avril, 
prescrivant  la  mise  en  état  d'arrestation 
de  la  citoyenne  Egalité,  par  le  maire  et  un 
officier  municipal  de  Vernon,  l'adjudant 
général  Moulin  et  autres  agents  militaires 
du  pouvoir  exécutif,  constatant  le  refus 
de  la  citoyenne  Egalité  de  se  rendre  à 
Paris  en  invoquant  le  décret,  avec  lettre 
d'envoi  du  maire  de  Vernon,  et  un  certifi- 
cat du  médecin  Gueydon,  déclarant  que 
l'état  affreux  où  se  trouve  la  citoyenne 
Egalité  depuis  la  mort  de  son  père  l'oblige 
à  garder  le  lit,  que,  par  suite  d'une  perte 
de  sang  presque  continuelle,  elle  ne  peut 
supporter  la  voilure,  et  ne  pourrait  être 
transportée  sans  danger  pour  sa  vie. 

5  avril  1793. 
Originaux  signés  (3  pièces),  A.  N.,  BB»"  163, 
n»  1. 

1520.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  maire  de  Paris,  lui  annonçant  que  la 
Convention  nationale  vient  à  l'instant  de 
rendre  un  décret  portant  que  la  citoyenne 
Egalité  gardera  la  maison,  en  état  d'ar- 
restalion,  jusqu'à  son  parfait  rétablisse- 
ment, qu'il  lui  enverra  une  expédition  en 
forme  de  ce  décret,  et  qu'il  vient  de  faire 
remettre  au  président  de  la  Convention  la 
lettre  et  la  pétition  du  citoyen  Louis-Jo- 
seph Bourbon,  ci-devant  Conti. 

8  avril  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB»»  163,  n»  1. 

1521.  —  Rapport  du  citoyen  Moulin, 
adjudant  général  de  la  garde  nationale, 
au  ministre  de  la  justice,  lui  rendant 
compte  de  ses  opérations  à  Vernon  et  Bizy 
près  Vernon,  déclarant  que,  depuis  le  5  avril, 


ADDITIONS 


461 


la  municipalité  de  Vernon  n'a  cessé  d  exer- 
cer la  surveillance  la  plus  active  autour 
de  la  maison  habitée  par  la  citoyenne  Ega- 
lité, que,  le  b  au  soir,  il  procéda,  avec  deux 
membres  du   directoire  du   département 
de  l'Eure,  à  une  visite  générale,  à  la  suite 
de  laquelle  17  fusils  ont  été  déposés  a  la 
maison  commune  de  Vernon,  qu'il  a  cons- 
taté   à   celte   occasion,   la  présence   de 
79  personnes  attachées  à  la  maison  de  la 
citoyenne  Egalité  et  de  feu  son  père,  que, 
le  8  avril,  convaincu  de   l'inutilité  de  sa 
présence,  il   s'est  décidé   à  partir   pour 
Paris,  en  laissant  l'un  des  deux  aides  de 
camp   et  8  gendarmes  de  Paris,  avec  la 
carde  nationale  et  la  gendarmerie  de  Ver- 
non; qu'entre  Bizy  et  Vernon  il  a  appris 
l'arrivée  de  deux  officiers  de  paix  de  la 
Commune   de   Paris,  les   citoyens    Ville- 
neuve et  Descoings,  chargés  d'un  mandat 
d'amener  pour  la  citoyenne  Egalité,  les- 
quels ignoraient  sa  mission,  et  qu'ils  se 
sont  rendus  ensemble  dans  la  maison  de 
la  citoyenne  Egalité,  où  lesdits  ofûciers  de 
paix  se  sont  convaincus  de  la  situation  de 
cette  citoyenne,  et  de  l'impossibilité  pour 
elle  de  sortir  de  son  lit,  qu'après  cela,  il 
est  retourné  à  Paris  et  a  remis  toutes  les 
pièces  au  Maire,  et  y  a  connu  la  promul- 
gation du  décret,  qui  ordonne  que  la  ci- 
toyenne restera  à  Bizy,oùelle  sera  gardée 
à  vue  par  la  municipalité  de  Vernon. 

9  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,BB"'  163,  n»l. 


1522.  —Lettre  de  Gohier,  ministre  de  la 
justice,  à  Santerre,  commandant  général 
de  la  garde  nationale,  lui  adressant  trois 
expéditions  de  chacun  des  décrets  rendus 
ce  jour  par  la  Convention  nationale,  qui 
ordonne  la  mise  en  état  d'arrestation  de 
tous  les  individus  de  la  famille  des  Bour- 
bons, et  l'invitant  à  donner  sur-le-champ 
des  ordres  pour  arrêter  et  constituer  pri- 
sonniers à  l'Abbaye  les  quatre  individus 
de  celte  famille  qui  se  trouvent  actuelle- 
ment à  Paris,  les  citoyens  Egalité,  père  et 
fils,  le   citoyen  Conti  et  la  citoyenne  de 
Bourbon,  avec  prière  de  l'aviser  dans  le 
plus  court  délai  du  résultat  des  mesures 


prises  pour   assurer  l'exécution  des  dé- 

"^^^'  6  avril  1793. 

Original  signé,  A.N.,BBa»  163,  n»  1. 

1523.  —  Lettre  de  Pache,  maire  de  Pa- 
ris, à  Gohier,  ministre  de  la  justice,  ren- 
dant compte    des    mesures   prises  pour 
l'exécution  des  décrets  relatifs  à  la  famille 
des  Bourbons,  annonçant  l'expédilion  de 
cinq  mandats  concernant  le  citoyen  Ega- 
lité, père,  la  citoyenne  Egalité,  leur  troi- 
sième (ils,  la  ci-devant  duchesse  de  Bour- 
bon et  le  ci-devant  prince  de  Conti,  décla- 
rant qu'il  a  été  trouver  le  ministre  de  la 
guerre  par  intérim  pour  l'exécution  de  la 
partie  du  décret  qui  concerne  les  deux  ci- 
toyens Egalité  aux  armées,  qu'il  a  écrit  au 
ministre  de  l'intérieur  d'envoyer  le  décret 
au  département  du  Nord, dans  le  voisinage 
duquel  se  trouve  la  citoyenne  Egalité,  fille, 
faisant  connaître  qu'Egalité,  père,s'estdéja 

rendu  à  la  Mairie  et,  qu'après  avoir  rempli 
les  premières  formalités,  il  sera  conduit  à 
l'Abbaye,  que  le  ci-devant  prince  de  Conti 
est  à  Montereau  ou  à  Meaux,  la  citoyenne 
Egalité.mère,  à  Vernon,  et  qu'il  a  dépêché 
les  officiers  de  paix  pour  mettre  le  décret 
à  exécution. 

7  avril  1793,  8  heures  1/4  du  matin. 
Autographe,  A.  N.,BB'0  163,  n-1. 

1524  —  Ordre  du  ministre  de  la  justice 
au  général  Santerre  de  mettre  en  état 
d'arrestation  les  citoyens  Egalité,  père  et 
fils,  et  de  les  constituer  prisonniers  à 
l'Abbaye.  ,^^,,,793. 

Minute  signée,  A.  iV.BB'O  163,  n-l. 


15=>5  _  Lettre  de  M.  Garât,  ministre  de 
l'intérieur,  à  son  collègue  de  la  justice, 
accusant  réception  des  deux  expéditions 
du  décret  du  6  avril,  et  le  priant  de  lui  en 
faire  passer  sur-le-champ  une  troisième, 
attendu  qu'il  est  informé  de  l'existence 
d'un  membre  de  cette  famille  dans  le  dé- 
partement de  Rhône-et-Loire. 

7  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,BB»<' 163,  n»l. 

1525  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  Maire  et  aux  administrateurs  de  Police, 


M« 


ADDITIONS 


au  sujet  de  la  requête  présentée  par  la 
citoyenne  de  Bourbon,  détenue  à  la  Force, 
qui  se  plaint  d'y  être  au  secret  le  plus  ri- 
goureux, déclarant  que  le  décret  parle 
seulement  de  la  mise  en  étal  d'arreslation 
des  membres  de  la  famille  des  Bourbons, 
mais  ne  prescrit  point  de  mise  au  secret, 
et  que  la  Convention  a  passé  à  l'ordre  du 
jour,  motivé  sur  celte  considération. 

8  avril  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB^o  163,  n'  1. 

1527.  —  Lettre  de  Louise- Marie-Thérèse- 
Bathilde  d'Orléans  (sœur  d'Eg'alité),  au  ci- 
toyen Pache,  se  plaignant  du  peu  d'égards 
que  l'on  a  pour  son  état  de  santé,  qui  l'o- 
blige à  garder  le  lit,  et  que  l'on  veuille  la 
transférer,  sans  même  attendre  qu'elle  soit 
moins  souffrante  et  qu'elle  puisse  prendre 
quelques  arrangements  avant  son  départ, 
déclarant  que  «  si  sa  mort  est  nécessaire 
au  salut  public,  il  serait  plus  cbarilable 
de  la  lui  donner  tout  de  suite  »,  et  priant 
qu'on  veuille  bien  lui  accorder  un  délai 
de  quelques  jours,  avec  lettre  d'envoi  de 
Pache  au  ministre  de  la  justice,  où  il  dit 
que  la  translalion  doit  se  faire  à  10  heures, 
et  cerlificat  de  Didier,  chirurgien  de  la 
maison  d'arrêt,  dite  petit  hôtel  de  la  Force, 
attestant  que  la  citoyenne  Bourbon  est 
affectée  d'un  rhume  avec  toux  provoquant 
des  vomissemenls  et  une  forte  migraine. 

9  avril  1793. 
Originaux  signés  (3  pièces),  A.  N.,  BB'»  163, 
n»  1. 

1528.  —  Lettre  de  Louis-Philippe-Jo- 
seph Egalité,  écrite  de  l'Abbaye  au  mi- 
nistre de  la  justice,  demandant,  en  vue 
de  l'exécution  du  décret  qui  ordonne  sa 
translation  et  celle  de  son  fils  à  Marseille, 
de  quelle  manière  il  doit  être  gardé  dans 
cette  ville,  attendu  qu'il  désire  avoir  au- 
près de  lui  les  personnes  dont  il  envoie  la 
liste,  en  outre,  comme  il  ignore  le  mo- 
ment de  son  départ  et  qu'il  a  des  alfuires 
d'intérêt  à  régler,  sollicitant  l'aulorisalion 
de  recevoir  quelques  amis  et  ses  gens  d'af- 
faires, dont  le  citoyen  Vorde,  l'un  de  ses 
agents,  remettra  la  liste. 

9  avril  1793. 
Autographe   et  minute   (2   pièces),    A.  N., 
BB'«  163,  n»  1,  \     f        ,< 


La  lisle  des  personnes  dont  Egalité  désire 
être  accompagne  à  Marseille  sont  les  citoyens 
Couad,  chirurgien,  Lebrun,  instituteur  de  Léod- 
gard  Egalité,  Jlaugé,  valet  de  chambre,  Duval, 
cuisinier,  Dcslandes,  Hauttin,  domestiques,  et 
Chochot,  valet  de  chambre. 

1529.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  maire  de  Paris,  lui  demandant  si,  en 
donnant  des  ordres  pour  l'arrestation  de 
tous  les  individus  de  la  famille  des  Bour- 
bons, il  en  a  donné  pour  l'apposition  des 
scellés  sur  les  papiers,  meubles  et  effets 
leur  appartenant,  mesure  qui  n'est  pas 
prescrite  par  les  décrets,  mais  qui  est 
indispensable  dans  l'intérêt  même  des  in- 
dividus mis  en  état  d'arrestation,  le  priant 
de  donner  des  instructions  à  cet  égard  et 
de  les  étendre  à  toutes  les  maisons  qui  ap- 
partiennent aux  citoyens  Egalité  et  Conli, 
ainsi  qu'aux  citoyennes  Egalité  etBourbon. 
9  avril  1793. 

Minute,  A.  N.,  BB'O  103,  n-  1. 

1530. —  Ordre  du  ministre  de  la  justice 
au  citoyen  Ilesmarl,  commandant  de  la 
29°  division  de  gendarmerie  nalionale,  de 
fournir  2  officiers  et  12  gendarmes  pour 
former  l'escorte  chargée  de  conduire  les 
individus  de  la  famille  des  Bourbons  trans- 
férés à  Marseille,  escorte  qui  sera  renou- 
velée dans  tous  les  chefs-lieux  de  départe- 
ment, ladite  escorte  à  la  réquisition  des 
commissaires  civils  désignés  pour  accom- 
pagner lesdits  individus  de  la  famille  des 
Bourbons. 

9  avril  1793. 

Minute,  A.  N.,  ]iB'">  163,  n»  1. 

1531.  —  Laisser-passer  délivré  aux  com- 
missaires civils  chargés  do  la  conduite  des 
individus  de  la  famille  des  Bourbons,  et 
ordre  de  payement  donné  aux  commis- 
saires de  la  Trésorerie  nationale  de  la 
somme  de  12,000  livres  pour  les  frais  de 
cette  conduite. 

9  avril  1793. 
Minutes (2 pièces),  A.  AT.,  BB3»163,  n»  1. 

1532.  —  Instruction  pour  les  commis- 
saires civils  chargés  de  conduire  à  Mar- 
seille les  individus  de  la  fatnille  Bourbon, 
en  exécution  du  décret  du  8  avril  (donnée 
par  le  Conseil  exécutif  provisoire). 

9  avril  1793. 
Copie,  A.  N.,  BB^o  163,  n»  I. 


ADDITIONS 


463 


1533.  —  Délibération  des  administra- 
teurs du  Département  de  Police  de  la 
Commune,  considérant  que  l'arrestation 
de  la  famille  Bourbon,  les  7  et  8  de  ce  mois, 
nécessite  la  continuation  de  précautions 
et  de  mesures  de  sûreté,  tant  pour  la  con- 
servation des  meubles  et  effets  qui  peuvent 
se  trouver  dans  les  apparlements  du  ci- 
toyen Egalité,  que  pour  y  constater  et  re- 
connaître ce  qui  pourrait  s'y  trouver  de 
suspect  et  ayant  rapport  aux  circonstances 
présentes,  notamment  à  la  trahison  de 
Dumouriez  et  d'Egalité,  (ils,  que  ces  me- 
sures ne  peuvent  avoir  d'effet  que  par 
l'apposition  des  scellés  sur  tous  les  meu- 
bles dudil  Egalité,  père,  d'autant  que  partie 
de  ces  mesures  avait  déjà  reçu  un  com- 
mencement d'exécution  par  suite  de  l'ap- 
position des  scellés  à  la  requête  des  créan- 
ciers, qui  ont  établi  un  commissaire  et 
font  procéder  journellement  à  la  vente, 
arrêtant  qu'il  en  sera  sur-le-champ  référé, 
tant  au  Comité  de  sûreté  générale  de  la 
Convention,  qu'au  ministre  de  la  justice, 
avec  invitation  de  faire  connaître  sans  dé- 
lai à  l'administration  de  Police  la  marche 
à  suivre  dans  cette  circonstance. 

10  avril  1793. 
Original,  signé  do  N.  Froidure,  L'Echenard, 
Michel,    Michonis,    Figuet,   Bodson,  Soulès   et 
Jobert,  A.  N  ,  BB"  1G3,  n»  1. 

1534.  —  Lettre  des  administrateurs  du 
Déparlement  de  Police  au  ministre  de  la 
justice,  le  priant  de  vouloir  bien  répondre 
dans  le  jour  à  l'arrêté  de  la  veille  relatif 
au  ciloyerj  Egalité,  parce  que  des  créan- 
ciers, qui  ont  fait  apposer  des  scellés  sur 
les  meubles,  les  vendent  journellement  et 
peut-être  au  détriment  de  l'intérêt  natio- 
nal, faisant  observer  que  tous  les  meubles 
ne  sont  pas  sous  les  scellés,  qu'une  grande 
partie  a  été  laissée  au  citoyen  Egalité  pour 
son  usage,  qu'il  importe  de  les  mettre  sous 
scellés  et  de  faire  de  suite,  dans  les  ap- 
partements et  surtout  dans  labibliotiièque, 
une  recherche  pour  constater  ce  qui  peut 
se  trouver  de  suspect  et  de  contraire  aux 
intérêts  de  la  nation,  et  qu'il  serait  bon  de 
commettre  un  officier  civil  pour  assister 
à  la  vente  des  meubles  que  poursuivent 
les  créanciers,  et  veiller  à  ce  qu'il  ne  s'y 


passe    rien   de   nuisible   à   la  chose  pu- 
blique. 

11  avril  1793. 
Original,  signé  de  L'Echenard,  N.  Froidure, 
L.  Boula,  Vigner  et  D.  Saint-Laurent,  A.  N., 
BB30  163,  n»  1. 

1535. — Requête  des  mandataires  des 
créanciers  unis  du  citoyen  Egalité  au  mi- 
nistre de  la  justice,  représentant  que  l'ap- 
position des  scellés,  par  ordre  du  Comité 
de  Police  de  la  Mairie,  sur  l'universalité 
du  mobilier  dudit  citoyen  est  une  mesure 
très  préjudiciable  aux  créanciers,  qu'elle 
gênera  dans  leurs  opérations,  attendu  que, 
depuis  sa  détention,  le  citoyen  Egalité  a 
donné  à  quatre  des  mandataires  de  ses 
créanciers  les  pouvoirs  les  plus  exprès 
pour  continuer  la  vente  et  la  disposition 
de  son  mobilier,  et  demandant  que  le  mi- 
nistre donne  de  nouveaux  ordres,  non 
seulement  pour  arrêter  la  continuation  de 
l'apposition  des  scellés,  mais  même  pour 
faire  lever  ceux  déjà  apposés,  l'existence 
de  ces  scellés  pouvant  jeter  l'alarme  dans 
l'assemblée  générale  des  créanciers,  indi- 
quée pour  le  vendredi  12  avril. 

11  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  DB^»  1C3,  n°  1. 

1530.  —  Lettre  adressée  de  Nogent  par 
les  commissaires  civils,  chargés  de  la  con- 
duite de  la  famille  Bourbon,  au  ministre 
de  la  justice,  déclarant  qu'ils  sont  par- 
venus à  décider  la  citoyenne  Bourbon  à 
partir,  mais  qu'elle  et  le  citoyen  Conti  sont 
ou  paraissent  convaincus  qu'on  les  mène 
à  Marseille  pour  y  être  égorgés,  et  qu'il 
conviendrait  de  leur  faire  sentir  qu'ils  se- 
ront plus  en  sûreté  dans  cette  ville  que 
dans  toute  autre. 

11  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^o  1G3,  n»  1. 

1537.  _  Lettre  de  la  citoyenne  Bourbon 
(sœur  d'Egalité)  à  Madame  de  Montcsson,lui 
annonçant  qu'elle  est  malade  à  Nogent,  et 
qu'elle  vient  d'adresser  une  pétition  à  la 
Convention  nationale,  pour  qu'elle  n'exig:e 
pas  la  continuation  de  sa  route  et  qu'elle 
lui  accorde  la  même  grâce  qu'à  sa  belle- 
sœur,  qui  a  obtenu  de  rester  en  état  d'ar- 
restation chez  elle,  avec  autre  lettre  aux 


464 


ADDITIONS 


gens  de  sa  maison,  déclarant  qu'elle  est 
arrivée  à  Nogent  très  fatiguée,  mais  que  le 
voyage  s'est  passé  sans  accident  et  avec 
beaucoup  de  courage  de  sa  part,  priant  de 
lui  donner  de  leurs  nouvelles  el  de  tous 
ses  amis,  et  de  les  envoyer  au  ministre  de 
la  justice,  nommé  le  citoyen  Gohier,  qui 
les  lui  fera  passer,  et  recommandant  de 
ne  pas  se  désoler  de  son  absence,  ce  qui 
serait  le  plus  pénible  pour  elle. 

11  avril  1793. 

Copies  (2  pièces),  A.  N.,  BB^o  16.1,  n°  I. 

1838.  —  Lettre  du  minisire  de  la  justice 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
soumettant  :  l'Ies  réclamations  des  créan- 
ciers du  citoyen  Egalité,  qui  demandent 
la  levée  des  scellés  en  raison  du  concor- 
dat passé,  le  9  janvier  1792,  contenant  les 
dispositions  nécessaires  pour  la  conser- 
vation du  gage  de  ces  créanciers,  conslitué 
par  le  mobilier;  2°  les  observations  des 
administrateurs  de  Police,  qui  signalent 
l'existence,  dans  la  bibliothèque  d'Egalité, 
de  papiers  dont  il  serait  très  important, 
pour  la  Nation,  de  prendre  connaissance, 
dans  le  cas  où  les  événements  détermine- 
raient des  mesures  ultérieures,  et  deman- 
dant la  marche  à  suivre  pour  la  levée  des 
scellés,  dont  l'apposition  chez  les  autres 
membres  de  la  famille  de  Bourbon  a  été 

ordonnée. 

12  avril  1793. 

Original  signé  et  minute  (2  pièces),  A.  N,, 
BB30  163,  n»  1. 

1539.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
aux  commissaires  civils  chargés  de  la  con- 
duite des  membres  de  la  famille  des  Bour- 
bons, déclarant  que  les  sages  mesures 
annoncées  par  leur  lettre  du  li  avril  ont 
été  approuvées ,  et  les  invitant  à  unir, 
comme  ils  l'ont  fait,  la  fermeté  avec  les 
égards  que  dicte  l'humanité,  et,  à  moins 
d'un  danger  imminent  pour  la  santé  de 
la  citoyenne  Bourbon,  dûment  constaté, 
les  engageant  à  presser  leur  route  vers 
Marseille,  en  assurant  cette  citoyenne, 
ainsi  que  le  citoyen  Conti,  qu'ils  trouve- 
ront dans  cette  ville  protection  et  sûreté 
sous  la  sauvegarde  des  citoyens  et  de  la 
loi,  avec  lettre  des  commissaires  du  i  l  avril 
et  récépissé  par  le  Comité  de  sûreté  gêné 


raie  de  la  copie  des  deux  lettres  des  com- 
missaires civils. 

13  avril  1793. 
Minute  et  originaux,  signés  de   Ingrand    et 
Cavaignac  (3  pièces),  A.  N.,  BB^o  163,  n"  l. 

Io40.  —  Lettres  des  citoyens  Cailleux, 
Naigeon  et  Laugier,  commissaires  du  pou- 
voir exécutif  à  la  translation  des  Bour- 
bons, au  ministre  de  la  justice,  adressant 
de  Marseille,  le  14  avril,  devienne  (Isère), 
le  16  avril,  de  Marseille,  le  24  avril,  de 
Lyon,  le  4  mai,  le  journal  de  leur  voyage, 
avec  lettre  du  Comité  de  salut  public,  du 
8  mai,  accusant  réception  de  la  fin  de  ce 
journal  de  voyage. 

14  avril-4  mai  1793. 
Originaux  signés(5  pièces),  A.  ^.,66'"  163, 
n"  1. 

1541.  —  Lettres  de  citoyens  du  district 
de  Semur-en-Auxois  (département  de  la 
Côte-d'Or)  au  Comité  de  salut  public,  l'in- 
formant du  bruit  qui  s'est  répandu  que 
les  ennemis  de  la  République  attendent  le 
passage  de  la  famille  des  Bourbons  à 
Lyon,  pour  enlever  Egalité  et  l'amener  en 
triomphe  à  Paris,  et  engageant  à  garder 
cette  famille  en  otage  à  Paris,  ou,  si  on  la 
transfère  à  Marseille,  d'éviter  son  passage 
par  F^yon,  avec  lettre  d'envoi  du  Comité  de 
salut  public  au  ministre  de  la  justice,  le 
priant  de  lui  communiquer  les  nouvelles 
qu'il  aura  reçues  concernant  la  transla- 
tion d'Egalité  à  Marseille,  el  réponse  de 
Gohier  à  Guyton,  président  du  Comité, 
portant  que  jusqu'ici  rien  n'a  dénoté  qu'E- 
galité ait  un  parti  à  Lyon,  que  les  commis- 
saires, partis  de  Moulins  le  14,  doivent  être 
arrivés  à  Lyon,  aussi  que  les  craintes  des 
citoyens  de  la  Côte-d'Or  ne  se  réaliseront 
pas,  et  que  l'on  peut  compter  sur  la  pru- 
dence et  le  zèle  actif  des  commissaires. 

14,   17  avril  1793. 
Originaux  signés  et  minute  (2  pièces),  A.  N., 
BB3»  163,  n'  1. 

1542.  —  Lettre  de  Louis-François-Joseph 
Bourbon,  ci-devant  Conti,  au  ministre  delà 
justice,  adressant  de  Vienne  (département 
de  l'Isère)  une  pétition  à  la  Convention 
nationale,  à  l'effet  de  rendre  son  sort  im- 


ADDITIONS 


465 


mérité  moins  rigoureux,  en  faisant  com- 
muer son  arrestation  en  détention  chez 
lui,  à  la  Lande,  département  de  Seine-et- 
Oise,  avec  le  texte  de  la  pétition. 

10  avril  1793. 
Autographe  et  copie  (2  pièces),  A.  N.,  BB'"' 
163,  n"  1. 

Iu43.  —  Billet  de  la  citoyenne  de  Bour- 
bon aux  gens  de  sa  maison,  annonçant 
son  arrivée  à  Vienne  en  Dauphiné,  après 
avoir  passé  la  nuit  à  Lyon,  très  fatiguée, 
mais  en  assez  bonne  santé,  malgré  la  fa- 
tigue et  les  peines  de  l'âme,  son  rhume 
étant  même  presque  entièrement  passé, 
déclarant  que  les  commissaires  ont  soin 
qu'il  ne  lui  manque  rien,  et  priant  qu'on 
lui  donne  des  nouvelles  de  ses  amis  et  de 
toute  sa  maison,  nouvelles  que  lui  trans- 
mettra le  ministre  de  la  justice,  si  les 
lettres  lui  sont  envoyées  ouvertes. 

16  avril  1793. 
Copie,  A.  N„  BB'«  163,  n»  1. 

lo4i.  —  Lettre  du  minisire  de  la  justice 
à  son  collègue  de  la  guerre,  lui  rappelant 
qu'un  décret  de  la  Convention  n  ordonné 
le  transfèrement,  à  Marseille,  du  fils  du 
citoyen  Egalité,  employé  à  l'armée  du  Var, 
et  pour  einpAcher  son  envoi  à  Paris,  pro- 
posant de  dépêcher,  par  la  roule  de  Lyon, 
un  courrier  extraordinaire,  chargé  de  re- 
mettre à  l'escorte  du  citoyen  Egalité  fils, 
l'ordre  de  le  transférer  à  Marseille,  afin 
d'épargner  à  la  République  les  frais  d'un 
voyage  dispendieux. 

17  avril  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB=»  163,  n"  1. 

154S. —  Lettre  de  Pache,  maire  de  Paris, 
au  ministre  de  la  justice,  l'avisant  de  la 
réception  d'une  lettre  des  commissaires 
chargés  de  conduire  à  Marseille  les  mem- 
bres de  la  famille  de  Bourbon,  écrite  de 
Moulins,  oCi  ils  annoncent  que,  sur  leur 
route,  les  objets  de  consommation  ayant 
doublé  de  valeur,  lorsqu'ils  arriveront  à 
Marseille,  leurs  ressources  seront  épui- 
sées, et  ajoutent  qu'ils  espèrent  recevoir 
un  mandat  sur  le  receveur  du  district,  les 
mettant  à  même  de  faire  face  à  leurs  dé- 
T.  IV. 


penses   et  de    les  sortir  de  la  situation 
gênée  où  ils  se  trouvent. 

18  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^o  103,  n»  1. 

1540.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
aux  commissaires  civils  chargés  du  trans- 
fèrement des  Bourbons  à  Marseille,  accu- 
sant réception  du  journal  de  leur  voyage 
depuis  Nogent  jusqu'à  Vienne,  déclarant 
qu'il  a  tout  lieu  d'espérer  qu'ils  sont  arri- 
vés à  Marseille  et  qu'ils  ont  remis  aux 
corps  administratifs  et  aux  gardes  natio- 
naux de  cette  ville  la  garde  du  dép<\t  qui 
leur  est  désormais  confié,  ce  qui  termi- 
nera la  mission  dont  ils  ont  été  chargés 
et  qu'ils  ont  remplie  de  façon  à  bien  jus- 
tifier le  choix  du  Conseil  exécutif,  et  leur 
adressant  une  rescription  de  6,000  livres 
sur  le  receveur  du  district  de  Marseille. 

22  avril  1793. 
Minute  ,  A.  N.,  BB'»  163,  n°  1. 

ro47.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  directoire  du  département  des  Bouches- 
du-Rhône,  adressant  une  expédition  du 
décret  du  16  au  sujet  des  individus  de  la 
famille  des  Bourbons  dont  la  garde  lui  est 
confiée  par  le  décret  du  8,  déclarant  qu'il 
a  tout  lieu  de  croire  que  les  mesures  né- 
cessaires auront  été  prises  pour  leur  sû- 
reté, attendu  que  la  Convention,  en  remet- 
tant ce  dépôt  aux  administrateurs  du  Di- 
rectoire, leur  a  donné  une  marque  signalée 
de  la  confiance  qu'elle  a  dans  leur  civisme, 
dans  leur  zèle,  dont  ils  ont  constamment 
donné  des  preuves  au  cours  de  la  Révo- 
lution, cl  les  priant  de  le  renseigner  à  cet 

égard. 

22  avril  1973. 
Minute,  A.  N.,  BB'»  103,  n»  1. 

1548.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
à  l'accusateur  public  près  le  Tribunal 
criminel  du  département  des  Bouches-du- 
Rhône,  adressant  une  expédition  en  forme, 
du  décret  du  10  avril,  relatif  à  la  famille 
de  Bourbon,  (|ui  charge  le  président  de  ce 
tribunal,  ou  les  juges  par  lui  délégués, 
d'interroger  les  Bourbons  détenus  à  Mar- 
seille sur  les  faits  relatifs  à  la  conspira- 
tion ourdie  contre  la  liberté  française,  et 

30 


466 


ADDITIONS 


d'euvoyer  au  Comité  de  salut  public  une 
expédition  de  cet  interrogatoire. 

(22  avril  1793  ) 
Minute,  A.N.,  BB'»  163,  n»  1. 

1549.  —  Lettre  du  citoyen  MoUeras, 
intendant  de  la  citoyenne  Bourbon,  au 
ministre  de  la  justice,  exposant  que  l'ar- 
ticle 5  du  décret  du  16  avril,  qui  ordonne 
le  séquestre  des  biens  de  la  famille  des 
Bourbons-Orléans,  donne  lieu  à  diverses 
interprétations,  les  uns  prétendant  qu'il 
comprend  également  les  biens  du  citoyen 
Egalité  et  ceux  de  la  citoyenne  Bourbon, 
les  autres  soutenant  qu'il  ne  doit  s'appli- 
quer qu'aux  biens  du  citoyen  Egalité,  et 
priant  le  ministre  de  vouloir  bien  de- 
mander à  la  Convention  nationale  une 
décision, qui  ne  laisse  aucun  doule  sur  la 
question  intéressant  la  citoyenne  Bour- 
bon, et  qui  fixe  d'une  manière  claire  et 
précise  la  marche  à  suivre,  par  les  corps 
administratifs,  pour  l'exécution  du  décret 
du  16  avril. 

22  avril  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^»  163,  n»  1. 

1550.  —  Lettre  des  commissaires  à  la 
translation  des  Bourbons  au  ministre  de 
la  justice,  annonçant  que  leurs  voyageurs 
sont  arrivés  sains  et  saufs  au  château  de 
Nolre-Dame-de-la-Garde,  où  ils  se  trou- 
vent sous  la  garde  des  citoyens  et  la  sur- 
veillance des  corps  administratifs,  que, 
quant  à  eux,  ils  sont  exténués  de  fatigue 
et  remettent  au  prochain  courrier  la  suite 
de  leur  journal,  qui  fera  connaître  la  fin 
de  leur  voyage,  qui  n'a  pas  été  la  moins 
épineuse. 

23  avril  1793. 

Original,  signé  de  Laugier  et  Naigeon  aîné, 
et  copie  (2  pièces),  A.  N.,  BB^o  163,  n*  1. 

1551.  —  Lettre  de  Louis-François-Jo- 
seph Bourbon,  ci-devant  Conti,  détenu  au 
fort  de  Notre-Dame-de-la-Garde,  au  mi- 
nistre de  la  justice,  exprimant  le  désir, 
comme  les  commissaires  du  pouvoir  exé- 
cutif le  lui  ont  fait  espérer,  que  ses  lettres 
à  destination  de  Paris  soient  transmises 
par  le  ministre  à  leur  adresse,  et  adres- 


sant une  lettre  non  cachetée,  avec  prière 
de  lui  faire  tenir  la  réponse. 

26  avril  1793. 
Autographe,  A.  N.,  BB»»  163.  n»  1. 

ir.o2.  —  Lettres  des  administrateurs  du 
département  des  Bouches-du-Rhône  au 
ministre  de  la  justice,  lui  transmettant  la 
correspondance  des  membres  de  la  fa- 
mille Bourbon  détenus  à  Marseille,  déca- 
chetée, afin  de  faire  parvenir  ces  lettres 
à  leur  adresse  après  en  avoir  pris  connais- 
sance. 

26  avril- 11  mai  1793. 

Originaux  signés  (11  pièces),  A.  N.,  BB" 
163,  n-l. 

1553.  —  Lettre  de  la  Commission  muni- 
cipale des  passeports  au  ministre  de  la 
justice,  lui  accusant  réception  des  deux 
passeports  accordés,  en  vertu  du  décret  de 
la  Convention  nationale,  aux  citoyens 
Gros  et  Arbelin  pour  se  rendre  à  Marseille. 

27  avril  1793. 

Original,  signé  de  Boucher-René,  Dumontiez, 
Louvet  et  Dellroit,  A.  N.,  BB^»  163,  n"  1. 

1554.  —  Lettre  de  la  citoyenne  Louise- 
Marie-Thérèse-Bathilde  d'Orléans  au  mi- 
nistre de  la  justice,  se  plaignant  de  la  dure 
captivité  qu'elle  subit  au  fort  deNolre-Dame, 
absolument  imméritée,  qu'elle  espérait  au 
moins  devoir  être  adoucie,  d'après  l'as- 
surance que  lui  avaient  donnée  les  com- 
missaires chargés  de  la  conduire  à  Mar- 
seille, déclarant  qu'elle  manque  de  tout, 
que  les  personnes  de  sa  maison,  autorisées 
à  la  servir,  n'arrivent  point,  et  qu'elle  n'a 
reçu  jusqu'ici  aucune  réponse  à  ses  lettres, 
ce  qui  la  laisse  dans  la  plus  cruelle  per- 
plexité. 

28  avril  1793. 
Autographe,  A.  N.,  BD">  163,  n"  1. 

1555.  —  Lettres  de  Louis-François-Joseph 
Bourbon,  ci-devant  Conti,  détenu  au  fort 
de  Notre-Dame-de-la-Garde,  au  ministre  de 
la  justice,  le  priant  de  faire  parvenir  deux 
nouvelles  lettres  au  citoyen  Fraguicr,  à 
Paris,  ainsi  qu'une  procuration  au  citoyen 
Chavet,  notaire,  rue  Saint-Martin,  près  la 
rue  aux  Ours,  très  urgente  pour  ses  af- 


ADDITIONS 


467 


faires,  et  de  lui  marquer  si  ce  mode  de 
transmission  ne  lui  agrée  point. 

30  avril,   l"  mai  I7i)3. 
Autographes(2  pièces),  A.  ;V.,BB'''  163,  n°  1. 

I!).ï6.  —  Lellre  du  ministre  de  la  justice 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
l'informant  de  la  réception  d'une  lettre 
des  commissaires  chargés  du  transfère- 
ment  des  Bourbons  à  Marseille,  par  laquelle 
ils  lui  apprennent  que  les  citoyens  Conli, 
Egaillé,  père,  ses  deux  fils,  et  la  citoyenne 
Bourbon  sont  constitués  en  état  d'arres- 
tation au  château  de  Nolre-Dame-de-la- 
Oarde  et  conliés  à  la  vigilance  des  corps 
administratifs,  rendant  hommage  au  zèle 
et  à  la  fermeté  de  ces  commissaires,  qui, 
grâce  aux  sages  mesures  par  eux  prises, 
ont  vaincu  les  obstacles  multipliés  qu'ils 
ont  trouvés  sur  leur  roule  et  éloigné  tous 
les  dan,q:ers,  dont  ils  ont  paru  quelquefois 
menacés  relativement  au  dépôt  qui  leur 
était  confié,  et  mettant  sous  les  yeux  de 
la  Convention  la  pétition  de  Louis-Fran- 
çois-Joseph Bourbon-Conti,  jointe  à  la  lettre 
des  commissaires. 

1«'  mai  1793. 
Minute,  A.N.,  BB'»  163,  n»  1. 

1557.  —  Lettre  de  L.-Ph. -Joseph  Egalité 
au  ministre  de  la  justice,  renouvelant  la 
demande  qu'il  lui  avait  adressée  de  l'Ab- 
baye, et  envoyant  la  liste  des  personnes 
qu'il  désire  être  autorisé  à  recevoir,  qui  lui 
sont  strictement  nécessaires,  soit  pour 
l'instruction  de  Son  lils,  âgé  de  13  ans,  soit 
pour  son  service  personnel,  soit  pour  sa 
propre  consolation,  liste  qui  comprend 
le  citoyen  Lebrun,  gouverneur  du  jeune 
Egalité,  Haultin,  son  laquais,  les  citoyens 
Maugé  etChochot,  valets  de  chaml)re  d'Ega- 
lité, père,  Deslandes,  son  laquais,  la  ci- 
toyenne Cépoy,  amie  intime  d'Egalité,  père, 
et  la  citoyenne  Cbambille,  son  amie,  voya- 
geant avec  elle,  et  faisant  observer  «  qu'un 
citoyen  bon  patriote,  franc  républicain,  qui 
n"a  rien  au  monde  à  se  reprocher,  et  qui  se 
viiitsoupçonné  parsuitede  laconduited'un 
fils  égaré,  est  doublement  malheureux  et 
a  grand  besoin  de  consolation  »,  priant 
enfin  d'accélérer  l'interrogatoire  annoncé 
par  le  décret  du  16  avril,  et  de  faire  scru- 


ter sa  conduite  et  ses  pensées,  avec  lettre 
au  citoyen  Naigeon,  le  priant  d'appuyer 
sa  demande,  déclarant  (|u'il  est  impossible 
d'ôtre  plus  indignement  logé,  et  que  la 
séparation  ordonnée  par  le  décret  du  16, 
très  gênante  pour  la  promenade,  aggrave 
encore  sa  situation,  et  entraîne  une  foule 
d'incommodités  désolantes. 

3  mai  1793. 
Autographe,  etoriginal  signé(2  pièces),  A. iV., 

BB™  163,  n"  1. 

Ib.'iS.  —  Lettre  de  Pierre  Lehardy,  l'un 
des  secrétaires  de  la  Convention  natio- 
nale, au  ministre  de  la  justice,  l'avisantque 
la  pétition  de  Louis-François-Joseph  Bour- 
bon-Conli  ne  s'est  pas  trouvée  jointe  à  la 
lettre  du  ministre,  du  18  avril,  probable- 
ment par  omission  du  bureau,  et  réponse 
du  ministre,  déclarant  que  le  chef  du  bu- 
reau des  décrets  lui  a  affirmé  avoir  inséré 
la  pétition  en  question  dans  sa  lettre  du 
l"""  mai  à  la  Convention. 

4  mai  1793. 

Autographe  et  minute  [1  pièces),  A.  N., 
BB»o  163,  n-  1. 

lb!)9.  —  Lettre  de  l'accusateur  public 
près  le  Tribunal  criminel  du  département 
des  Bouches-du-Rhône  au  ministre  de  la 
justice,  annonçant  que  l'intendant  de  la 
citoyenne  Bourbon  lui  a  adressé  3  lettres 
décachetées  pour  les  transmettre,  deman- 
dant des  instructions  à  cet  égard,  et  l'in- 
l'orniant  que  l'interrogatoire  de  la  famille 
prisonnière  a  été  terminé  aujourd'hui, 
mais  qu'il  ne  peut  encore  l'envoyer,  le 
greffier  n'ayant  pas  achevé  les  copies. 

8  mai  1793. 
Original  non  signé,  A.  N.,  BB™  163,  n'  1. 

1560.  — Lettre  du  ministre  de  la  justice 
aux  administrateurs  du  département  des 
Bouches-du-Rhône,  accusant  réception  des 
différentes  lettres  de  la  citoyenne  Bourbon 
et  (les  ciloyens  Conli  et  Egalité,  fils,  qu'ils 
lui  ont  fait  parvenir  et  qu'il  a  transmise 
auxdestinataires,  que,  quant  aux  réponses, 
elles  devaient  être  adressées  directement 
aux  corps  administratifs  do  Marseille, 
seuls  juges  du  contenu  de  ces  lettres,  et 
déclarant  qu'à  l'avenir,  ayant  seuls  mis- 


468 


ADDITIONS 


sion  d'examiner  attentivement  la  corres- 
pondance des  individus  de  la  famille  Bour- 
bon, ils  pourront  l'envoyer  directement 
par  la  poste  aux  destinataires. 

11  mai  1793. 
Minute,  A.  N.,  13B30  163,  a'  1. 

1561.  —  Lettre  du  ministre  de  la  justice 
au  président  de  la  Convention  nationale, 
adressant  la  liste  des  personnes  que  L.-Pli.- 
Joseph  Egaillé  désire  avoir  auprès  de  lui 
et  de  son  fils  cadet  durant  sa  détention,  et 
déclarant  que  la  Convention  peut  seule 
statuer  sur  l'objet  de  celte  demande, 
comme  elle  l'a  fait  en  faveur  du  citoyen 
Gonti  et  de  la  citoyenne  Bourbon. 

16  mai  1793. 
Minute,  A.  N.,  BB'»  163,  n°  1. 

1362.  —  Lettre  du  citoyen  Cailleux,  l'un 
des  commissaires  à  la  translation  des  Bour- 
bons, au  ministre  de  la  justice,  lui  adres- 
sant le  citoyen  et  la  citoyenne  Delahaye, 
aubergistes  à  Villeneuve -Saint- Georges, 
porteurs  d'un  mémoire  de  fournitures 
faites  par  eux  pour  la  nourriture  de  4  che- 
vaux des  gendarmes  chargés  de  la  con- 
duite des  Bourbons  à  Marseille,  durant 
leur  absence,  et  d'un  mémoire  du  maître 
de  poste,  le  premier  montant  à  404  livres 
9  sols,  le  second  à  14  livres  19  sols,  et 
priant  de  faire  droit  à  leur  légitime  ré- 
clamation, qui  n'a  pu  être  présentée  qu'au 
retour  des  gendarmes. 

16  mai  1793. 
Originaux  signés  (4  pièces),  A.  N.,  BB^"  163, 
n»  1. 

1563.  —  Délibération  du  Conseil  exécutif 
provisoire,  portant  qu'il  est  juste  d'accor- 
der aux  citoyens  Naigeon,  Laugier  et  Cail- 
leux un  dédommagement  des  peines  que 
leur  a  occasionnées  la  surveillance  active 
et  fatigante  au  cours  de  leur  importante 
mission,  dont  ils  se  sont  acquittés  avec 
autant  de  prudence  que  de  zèle,  ainsi  que 
des  dangers  auxquels  ils  ont  été  exposés,  et 
décidant  que  le  ministre  de  la  justice  or- 
donnancera sur  le  fonds  de  6  millions  une 
somme  de  6,000  livres,  qui  sera  délivrée, 
par  portions  de  2,000  livres,  à  chacun  des- 


dits commissaires,  à  titre  de  récompense 
et  d'indemnité. 

18  mai  1793. 
Extrait,  signé    de    Grouvelle,  secrétaire   du 
Conseil  exécutif  provisoire,  A.  iV.,BB'"'  163,n''  1. 

1564.  —  Ordonnance  de  payement  aux 
citoyens  Cailleux,  Naigeon  et  Laugier, 
commissaires  du  pouvoir  exécutif,  chargés 
de  surveiller  le  Iransférement  des  Bour- 
bons à  .Marseille,  de  la  somme  de  24,000  li- 
vres pour  remboursement  de  leurs  frais 
de  voyage  de  Paris  à  Marseille,  aller  et 
retour,  et  de  l'indemnité  qui  leur  a  été 
allouée,  ainsi  qu'aux  gendarmes  qui  les 
ont  accompagnés  jusqu'à  Marseille. 

23  mai  1793. 
Minute,  A.  A'.,  BB»»  163,  n°  1. 

1565.  —  Lettre  de  François  Cailleux  au 
ministre  de  la  justice,  le  priant  de  vouloir 
bien  rcmboui'ser  une  somme  de  80  livres, 
avancée  par  le  citoyen  Bécard,  comman- 
dant de  la  force  armée  de  la  section  Po- 
pincourt,  qui  a  été  chargé  d'aller  arrêter 
le  citoyen  Conti  à  sa  maison  de  plaisance, 
excellent  citoyen,  mais  peu  fortuné. 

8  août  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB'»  160,  n°  1. 

H.  —  JOURNÉES  DES  3l  MAI,  I"  ET  2  JUIN 

1566.  —  Lettre  de  Lulier,  procureur  gé- 
néral syndic  du  Département,  à  l'inspec- 
teur du  Garde-Meuble,  le  prévenant  que 
le  poste  établi  dans  l'intérieur  du  Garde- 
Meuble  sera,  à  compter  de  demain, transféré 
au  corps  de  garde  de  l'Orangerie,  disposé 
à  l'effet  de  recevoir  au  moins  30  hommes 
d'infanterie,  que  les  portes  du  Garde- 
Meuble  pourront  rester  fermées,  que,  sous 
peu  de  jours,  une  brigade  de  gendarmerie 
sera  placée  près  du  pont  de  la  Révolution, 
qu'ainsi  cet  arrondissement  sera  protégé 
et  défendu  contre  toute  espèce  de  malveil- 
lants. 

30  mai  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  AA  53,  n»  1490. 

1567.  —  Arrêté  du  Conseil  général  de  la 
Commune,  ordonnant  le  renvoi  au  Comité 
de  salut  public  du  Département,  d'une  dé- 
nonciation d'un  citoyen  de  la  section  de 


ADDITIONS 


469 


la  République  contre  le  sieur  Picavez,  ci- 
devant  prêtre,  l'un  des  principaux  auteurs 
des  divisions  qui  régnent  dans  cette  sec- 
lion  et  de  motions  des  plus  anticiviques. 

22  juin  1793. 
Extrait  conforme,  A.  N.,  BB^  72,  n"  89. 

T. — ARRESTATION  DES  DÉPUTÉS  GIRONDINS 

1568.  —  Procès-verbal  dressé  par  le 
Comité  de  surveillance  de  la  section  de  la 
République,  au  sujet  de  l'évasion  de  Gua- 
det,  et  déclarations  reçues  audit  Comité. 

23,24  juin,  21  juillet  1793. 
Originaux  signés  (3  pièces),  A.  N.,  F' 4734. 


TOME  NEUVIÈME 


14. 


-  Meurtre  et  obsèques  de  Marat 
(13  juillet  1793). 


1569.  —  Lettre  du  citoyen  Baptiste  Gen- 
til, de  la  section  des  Amis-de-la-Patrie,  à 
la  Convention  nationale,  déclarant  qu'il  a 


appris,  dimanche  matin,  la  mort  du  cé- 
lèbre Ami  du  peuple,  assassiné  par  une 
femme,  et  exprimant  le  vœu  que  Marat  soit 
porté  pompeusement  au  Panthéon  fran- 
çais, et  que  son  bourreau  soit  traîné  sur 
un  brancard  ou  autre  chose,  toute  droite, 
enchaînée  de  fers  et  revêtue  d'un  man- 
teau rouge,  avec  cette  inscription  :  «  Ecce 
mulicr,  celle  qui  a  poignardé  l'Ami  du 
peuple,  ajoutant  qu'il  a  le  n°  204  de  Marat, 
qu'il  le  conservera  toute  sa  vie,  et  aura  le 
tableau  de  sa  mort. 

(15  juillet  1793.) 
Original  signé,  A.  N.,  V^'  III,  Seine,  27. 

1870. —  Dénonciation  reçue  à  la  Société 
fraternelle  contre  le  sieur  Giroult,  porteur 
d'eau  de  la  fontaine  de  Grenelle,  lequel 
avait  dit,  le  14  juillet,  lendemain  de  l'as- 
sassinat de  Marat,  qu'il  savait  bien  que 
l'Ami  du  peuple  ne  vivrait  pas  longtemps, 
ainsi  que  Robespierre  et  Danton,  qu'il  le 
tenait  de  la  cuisinière  d'un  député,  chez 
qui  il  portait  de  l'eau,  et  avait  refusé  de 
dire  le  nom  de  ce  député. 

25  juillet  1793. 
Original  signé,  A.  N.,  BB^  72,  n»  43. 


FIN     DU    NEUVIEME    VOLU.ME 


TABLE  DES  MATIÈRES 


CHAPITRE    PREMIER 

JOURNÉES  HISTOIUQUES  DE  LA  RÉVOLUTION  ET  ÉVÉNEMENTS  POLITIQUES 

{Suite). 

Pages. 

§  12.  —  Journées  du  10  mars,  du  31  mai,  des  1"  et  2  juin  1793.  —  Arres- 
tation et  mise  hors  la  loi  des  Girondins.  —  Leur  procès 
et  leur  exécution.  —  Expulsion  et  retour  des  71  députés 
proscrits. 
L.  Réclamations  et  justification  des  députés  incarcérés  (1793- 

an  III).  —  Attribution  d'indemnités 1 

§  13.  —  L'esprit  public  à  Paris  de  janvier  à  juin  1793.  —  Rapports  et 
ordres  du  jour  de  la  garde  nationale.  —  Rapports  et  dé- 
clarations des  observateurs  au  Bureau  de  surveillance 
de  la  Police 70 

§  14.  —  Meurtre  et  obsèques  de  Marat  (13-16  juillet  1793).  —  Honneurs 
rendus  à  sa  mémoire.  —  Procès  et  exécution  de  Char- 
lotte Corday  (14-17  juillet) 244 

§  15.  —  Fêle  nationale  de  l'Unité  et  de  l'Indivisibilité  de  la  République, 

du  10  août  1793 294 

§  16.  —  L'esprit  public  à  Paris  de  juillet  à  septembre  1793 306 

§  17.  —  Dons  patriotiques  pour  la  guerre  (avril-septembre  1793) 451 

Additions 459 


FIN     DK     LA     TABLE     DKS     MATIÈRES 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


(Nota.  —  Les  chiffres  marqués  renvoient  non  aux  pages,  mais  aux  numéros  des  articles.) 


Abbaye-aux-Dames  (!')  à  Caeii,  777. 

Abbaye  de  Sainl-Anloine  (magasin  de  l'ha- 
billement à  1'),  1193. 

Abbaye  de  Sainl-Germain-des-Prés:  ancien 
réfectoire  des  moines,  1241;  arresta- 
tion du  sieur  Lesueur,  dit  Givry,  con- 
duit au  grand  réfectoire,  1437;  bail  des 
bâtiments,  H7S;  (vins  provenant  de  la 
ci-idevant),  491. 

—  (prison  de  1'),  absence  de  Petion,1324; 
bruit  de  nouveaux  massacres  projetés, 
398;  défaut  de  place,  444,  447,  477,  479; 
détention  :  de  Charlotte  Corday,  727, 
922,  1080;  du  député  Deperret,  763; 
d'Egalité  père,  1524,  1528;  du  député 
Fauchet,  756  ;  de  L'Adam,  administrateur 
du  déparlement  de  l'Eure,  273;  envoi 
du  sieur  Bois  pour  insultes  envers  le 
Comité  de  sûreté  générale,  1219;  du 
sieur  Dijon,  capitaine  de  volontaires, 
1179;  de  Petion,  1241;  état  d'ivresse 
des  gendarmes  de  service,  394  ;  extrac- 
tion de  Charlotte  Corday,  943,  946. 

—  garde  national  condamné  à  3  jours 
d'arrêt,  480  ;  gardes  nationaux  absents 
de  leur  poste  y  envoyés  pour  3  jours, 
713  ;  gendarmerie  de  la  31*  division 
y  placée  en   réserve,  1141  ;   gendarmes 


arrêtés  la  nuit  et  y  envoyés,  440; 
incarcération  :  d'agitateurs  de  la  sec- 
tion de  Bon-Conseil,  394;  de  boulan- 
gers de  l'armée  des  Ardennes,  1187; 
de  deux  aides  de  camp,  1143;  d'un  ca- 
pitaine au  1"  bataillon  dit  le  Républi- 
cain, 1318,  1334;  d'un  capitaine  de  la 
caserne  de  Babylone  pour  15  jours,  483; 
d'un  capitaine  de  la  Légion  des  Ar- 
dennes, 1467;  de  cavaliers  manœuvrant 
dans  le  Luxemboui-g,  451  ;  d'un  chirur- 
gien-major du  1"  bataillon  dit  le  Répu- 
blicain,  1318,  1334;  d'un  citoyen  de  la 
section  du  Contrat-Social,  579;  du  com- 
mandant de  la  place  de  Valenciennes, 
1243;  de  dragons  de  la  Liberté,  405;  de 
gardes  nationaux  ayant  insulté  et  frappé 
un  factionnaire,  1131  ;  d'ungendarnie  sé- 
ditieux, 387;  d'un  hussard  y  envoyé 
par  son  colonel,  440;  d'un  militaire 
ayant  tenu  des  propos  insolents  contre 
la  République,  409  ;  de  militaires  sa- 
brant les  passants,  477  ;  de  militaires 
séditieux  de  la  caserne  de  Babylone, 
426  ;  d'officiers  et  sous-officiers  du  poste 
de  Beaurepaire,  483;  des  soldats  arrêtés 
dans  la  rue  par  la  garde  nationale,  454, 
465  ;  de  soldats  trouvés  la  nuit  avec  des 
filles,  415;  d'un  volontaire  de  Passy, 
1168,1208,1281,    1429;  d'un   volontaire 


474 


TABr.E   ALPHABÉTIQUE 


vendant  son  habit,  477  ;  lettre  y  écrite 
par  Charlotte  Corday,  940;  motion  d'y 
envoyer  l'oraleur  de  la  députation  des 
assemblées  primaires,  1024;  ordre  d'y 
incarcérer  les  membres  de  la  famille 
des  Bourbons,  1522;  renouvellement 
espéré  des  massacres  de  septembre,  668; 
transfèrement  de  déserleurs  y  détenus, 
497;  de  Michonis,  i247;  visite  de  la 
prison,  401. 
Abbeville,  cantonnement  du  27°  régi- 
ment de  cavalerie,  551. 

—  lettre  y  saisie  sur  les  journées  des 
31  mai,  1"  et  2  juin,  329. 

Abel,  citation  de  son  nom,  797. 

About  (Claude),  officier  de  paix,  470. 

Aboyeurs  des  sections,  600,  603,  020,  035, 
648,  651,  699,  712. 

Absence  de  l'ambassadeurde  Venise,  1175; 
du  député  Dulaure,  113,  114;  du  député 
Greiiet,  163,  164;  du  député  Le  Breton, 
195,  197;  de  Petion  à  l'Abbaye,  1324;  du 
député  Rabaut-Pomier,  260;  du  député 
Richou  de  la  fête  de  l'Etemel  (regrets 
de  1'),  289;  du  député  Rouyer,  208;  du 
député  Rouiet,  306;  du  dépulé  Saladin, 
328;  du  député  Sauriue,  344;  des  dépu- 
tés Babey  et  Vernier,  377-379. 

—  du  sieur  La  Pallu,  gardien  de  scellés, 
31b;  par  congé  de  Ruault,  député  de  la 
Seine-Inférieure,  320. 

Abus  dans  les  bureaux  de  la  guerre,  1452; 
dans  les  enrôlements  des  volontaires, 
445,  556,  619;  dans  les  hôpitaux  de 
Paris,  1421  ;  dans  les  hôpitaux  militaires, 
1292,  1403;  dans  la  livraison  des  sacs  de 
farine,  1102,  UOi,  1105;  dans  les  mar- 
chés pour  l'habillement  et  équipement 
des  armées,  1412;  dans  le  service  de  la 
garde  nationale,  1310. 

—  de  l'ancien  régime,  583,  1340;  des  de- 
mandes de  places  aux  minisires,  1417; 
de  la  facilité  d'accès  dans  les  prisons, 
1393;  des  jeux  de  hasard  connus  sous 
le  nom  de  jeux  de  loto,  1240;  des  procès 
(écrit  du  député  Massa  sur  1'),  212;  de  la 
saisie  aux  barrières  de  pains  sans  en 
payer  la  valeur,  1173. 

—  commis  par  les  boulangers  de  la  sec- 
lion  de  l'Arsenal,  526;  par  les  Comités 
de  surveillance,  591,  1322;  par  lesj  re- 


ceveurs  d'impositions,   509;   régnant  à 
Vilry  (enquête  sur  les),  1301. 

—  de   confiance,    514;  de   confiance    de 
Maillard,  1126. 

Académie  des  sciences  (prix  annuel  dé- 
cerné à  Guylon  par  I'),  1483. 

Accaparement  (négociant  accusé  d'),  602; 
d'avoine,  1343;  des  bœufs  pour  l'armée 
du  Nord,  677;  du  charbon,  1259,  1329; 
de  charbon  à  l'hôtel  de  l'Infantado  (pré- 
tendu), 1165,  1171,  1175;  de  denrées  de 
première  nécessité,  1244;  de  denrées  à 
Rordeaux,  1408;  de  denrées  à  Puteaux, 
1425;  de  draps,  1175;  de  filasse,  1432; 
du  fourrage,  677  ;  de  fusils  chez  les  ar- 
muriers, 516;  des  grains,  427,  530,  532, 
647,  1274,  1295;  des  gros  sols  par  les 
Anglais,  577  ;  par  les  limonadiers  et 
boulangers,  1258;  par  les  marchands, 
1433  ;  de  marchandises  dans  les  caves 
de  Sèvres  et  les  carrières  de  iMonlrouge, 
1225;  rue  Saint- Victor,  1244;  par  la 
baronne  de  Burmann,  1429;  de  la  mon- 
naie, 594,  609,  13-J4,  1433;  de  la  mon- 
naie de  cuivre,  1069;  de  la  monnaie 
d'or  et  d'argent  par  les  Flamands  et 
Liégeois,  1294;  de  pain,  529,  697,  699; 
de  savon  par  une  blanchisseuse  de  Car- 
rières, 1328;  de  sel  et  de  sucre,  1244; 
de  vins  au  port  de  la  Tounielle,  548;  de 
vins  par  un  fruitier  de  la  Cité,  1414. 

Accaparements  (application  de  la  loi  sur 
les),  1120,  1173,  1179,  1292,  1321;  (Tîom- 
missaires  des  sections  aux),  314,  1147, 
1168,  1171,  1175,  1179,  1304,  1319,  1335, 
1451, 1459;  (corps adminislratifs chargés 
de  connaître  des),  1200;  (promulgalion 
de  la  loi  sur  les),  1116,  1120,1152,1159, 
1160,  1187. 
Accapareur  (tribunal  du  4«  arrondisse- 
ment acquittant  un  fruilier),  1414;  de 
charbon,  1266;  (condamnation  capitale 
d'un),  1380;  de  savon,  445. 
Accapareurs  (affiche  contre  les),  1134; 
(connivence  avec  des),  1175;  (dénoncia- 
tion de  gros),  491  ;  (menaces  de  mort 
contre  les),  422;  (mesures  contre  les), 
472,  1458;  (peines  sévères  demandées 
contre  les),  427,  432,  435,  438,  497;  de 
subsistances  (décret  contre  les),  1110; 
de  subsistances  dans  les  déparlements 
avoisinantJParis,  1420.) 


TABLE   ALPHABÉTIQUK 


478 


f 


Accapareuse  de  toiles  et  de  mousseline, 
1434. 

Accident  sur  la  place  des  Victoires,  causé 
par  des  chevaux  emballés,  1392,  1405. 

Accolade  fraternelle  à  Haiiriot  au  Conseil 
général  de  la  Commune,  683. 

Accusation  portée  par  Lanjuinais  contre 
San  terre,  669. 

Achats  des  commerçants  d'épicerie  en 
gros  (crainte  de  suspension  des),  1321  ; 

—  de  grains  par  les  administrateurs  des 
Subsistances,  1189. 

Acquittement  de  Miranda  par  le  Tribunal 
révolutionnaire,  602. 

Acte  constitutionnel,  984,  986,  1002,  1014, 
1021,  1023,  1030,  1033,  1505. 

Acte  courageux  de  Charlotte  Corclay,  bro- 
chure imprimée  d'Adam  Lux,  député  de 
Mayence,  786. 

.\ctes  d'accusation  contre  un  député  du 
Puy-de-Dôme,  114;  contre  Adam  Lux, 
député  de  Mayence,  977  ;  contre  la  femme 

■  Berteaux,  298;  contre  A. -Augustin  Clé- 
ment, horloger,  983;  contre  Charlotte 
Corday,  9bl  ;  contre  le  sieur  André  Des- 
champs, horloger,  910  ;  contre  Le  Coci[, 
domestique  de  l'ex-niinistre  Roland,  et 
P.  Le  Blanc,  menuisier,  914;  contre 
Marat,  124. 

Acteurs  du  Théâtre  de  la  rue  Feydeau 
(sentiments  hostiles  à  la  Révolution 
des),  1239. 

Actrice  du  Théâtre -Italien  (correspon- 
dance avec  l'étranger  d'une),  1400. 

Adam,  citation  de  son  nom,  230. 

Adam  Li;x,  député  extraordinaire  de 
Mayence  à  la  Convention  nationale,  786, 
788,  968-981. 

Adilaïde,  drame,  1110. 

Ai)ELiNB-[CoLOMBF,]  (Maric-Madelelne  Bom- 
BocoLi  -  RioGiEBi,  dite),  ex -actrice  du 
Théâtre-Italien,  1334,  1400. 

Adhésion  aux  travaux  de  la  Législative, 
282;  de  Chartres  au  31  mai,  687;  do  com- 
munes et  sociétés  à  l'insurrection  du 
31  mai,  699;  de  Gisors  et  des  Andelys 
aux  journées  du  31  mai,  284. 

Adieu  de  la  présidente  de  Tiiurvilte,  mor- 
ceau de  musique,  15. 

Adjudants  généraux  d'artillerie  pour  le 
service  des  canonniers  de  la  garde  na- 
tionale, 641. 


Administrateurs  des  Subsistances  (dilapi- 
dations et  manœuvres  coupables  des), 
1189,  1323. 

Administration  de  l'habillement  (destitu- 
tion des  préposés  de  1'),  1318,  1346;  de 
l'Hôtel  des  Invalides  (responsabilité  de 
1'),  1378. 

—  épurée  des  Alpes-Maritimes,  32. 
Ailminintratïon  des  finances  (notes  de  Marat 

destinées  à  un  ouvrage  intitulé),  803. 

Adresse  aux  Français  des  administrateurs 
et  officiers  municipaux  Liégeois  réfu- 
giés à  Paris  (rédaction  d'une),  1032. 

Adresse  aux  Français,  par  Charlotte  Cor- 
day, 929. 

Adresse  au  peuple  français,  lue  à  la  Con- 
vention par  les  députés  des  Assemblées 
primaires  à  la  fête  du  10  août,  1038, 1053. 

—  des  administrateurs  des  Subsistances, 
1233. 

—  de  Barbaroux  à  ses  collègues,  684. 

—  du  Club  des  Cordeliers,  1372. 

—  du  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment de  Paris  aux  bataillons  de  l'armée 
de  la  Vendée,  1090;  aux  48  sections, 
1079. 

—  de  Dunouy  sur  les  principes  de  la  cul- 
ture et  de  la  propriété  des  terres,  1233. 

—  des  Marseillais  aux  habitants  de  Tou- 
lon, 688. 

—  de  Pache  aux  départements  disposés  à 
marcher  contre  Paris,  708. 

—  de  Petion  aux  Parisiens,  688. 

—  de  Prudhomme,  journaliste,  703. 

—  de  la  section  des  Lombards  aux  sec- 
tions et  aux  sociétés  populaires,  445. 

—  de  la  Société  républicaine  de  Saint- 
Pol  au  peuple  français,  807. 

—  du  général  Tuncq,  1372. 

—  d'adhésion  aux  travaux  de  la  Législa- 
tive, proposée  par  Richou,  282. 

—  discutée  à  la  Commune  pour  l'ouver- 
ture de  deux  canaux,  683. 

Adresses  à  la  Convention  :  de  Boursault, 
secrétaire  du  Comité  central  révolu- 
tionnaire, 688;  de  Brutus  Dudevant  de 
Barbaste,  1001  ;  de  Callières  de  l'Etang, 
752;  des  canonniers  de  Paris,  708;  des 
canonniers  de  la  section  de  1792,  694  ; 
de  Chartres  adhérant  à  l'insurrection 
du  31  mai,  687;  des  citoyens  du  Jura. 
1  ;  des  étudiants   des   collèges  de   Pa- 


476 


TABLE  ALPHABETIQUE 


ris,  1496;  de  Formalcone,  Vénitien,  873; 
de  la  veuve  de  J.-P.  Marat,  812,  813;  de 
la  commune  de  Mézières,  249  ;  de  Mi- 
chel, député  de  Rhône-et-Loire,  239; 
des  officiers,  sous-officiers  et  gendarmes 
de  la  31"  division  de  gendarmerie  natio- 
nale, 1806;  des  ouvriers  et  employés  de 
la  fabrication  des  assignats,  1477;  des 
patriotes  du  pays  do  Liège  réfugiés  à  Paris, 
1031  ;  des  pauvres  veuves  d'Ivry-sur- 
Seine,  1490;  du  peuple  de  Paris,  1233; 
des  Républicains  Sans- Culottes  de  No- 
gent-le-Rolrou,  770;  des  Sans-Culottes 
républicains  d'Amboise,  806;  de  la  sec- 
lion  de  Bonne-Nouvelle,  855;  de  la  sec- 
tion de  la  Bulte-des-Moulins,  703;  de  la 
section  du  Contrat-Social,  808;  de  la 
section  des  Droits-de-l'Homme,  731  ;  de 
la  section  des  Gravilliers,  746;  de  la  sec- 
tion des  Invalides,  851  ;  de  la  section  des 
Lombards,  856  ;  de  la  section  du  Mail 
sur  le  désarmement,  683;  de  la  section 
du  Panthéon-Français,  730;  de  la  sec- 
tion du  Temple,  850;  de  la  section  du 
Théâtre-Français,  753  ;  de  la  Société  des 
Amis  de  la  Constitution  d'Autun,  784; 
de  la  Sociélé  des  Amis  de  la  Constitution 
de  Moyaux,  830  ;  de  la  Société  des  Amis 
delaConstitution  républicaine  deTroycs, 
771;  de  la  Société  des  Amis  de  la  Li- 
berté et  de  l'Egalité  de  Poitiers,  818;  de 
la  Société  des  Montagnards  de  Mire- 
court,  59;  de  la  Société  des  Républi- 
caines révolutionnaires,  765;  de  la  So- 
ciété fraternelle,  804;  de  la  Sociélé 
populaire  d'Auxerre,  782,  1012;  de  la 
Société  populaire  et  révolutionnaire  de 
Bouchain,  874  ;  de  la  Société  populaire 
du  Fort-Hercule,  213;  de  la  Société 
populaire  de  Couffinal,  822;  de  la  So- 
ciété populaire  de  Dreux,  837;  de  la 
Société  populaire  de  Feurs,  858  ;  de  la 
Société  populaire  de  Mennecy,  861  ;  de 
la  Société  populaire  de  Monlauban,  770; 
de  la  Société  populaire  de  Reims,  768; 
de  la  Société  républicaine  d'Ax,  794;  de 
la  Société  républicaine  de  Belfort,  783; 
de  la  Société  républicaine  de  Chaumont, 
769;  de  la  Société  républicaine  de  Ne- 
mours, 1005;  de  la  Société  républicaine 
de  Tonnerre,  766;  des  Sociétés  popu- 
laires du  Bourg-de-l'Egalilé,  de  Vitry, 


Thiais    et    Choisy-sur-Seine,   849;   des 
volontaires  formant  le  27'  régiment  de 
cavalerie,  1472. 
-—  du   député   Dabray   aux  habitants  de 
Nice,  75. 

—  des  villes  et  départements,  684. 

—  contre-révolutionnaires  (brûlement  de- 
vant le  collège  des  Quatre-Nations  des), 
11?3. 

Aérostatique  (expérience),  1143. 
Affaire  Adam  Lux,  968-981. 
--  d'Aix-la-Chapelle,  566. 

—  Berteaux,  888-899. 

—  Bruck,  915-917. 

—  Cérioux,  904-907. 

—  Clément,  982,  983. 

—  Custine,  549,  622,  681. 

—  Girardin,  900-903. 

—  de  la  Gironde,  603. 

—  Guiliebaut,  961-967. 

—  Josset  de  Saint-Laurent,  1157,  1160, 
1164,  1175,  1208,  1214,  1437. 

—  LaTour-du-Pin,  1191,  1194,1223,1229, 
1332,  1334,  1447. 

—  Le  Cocq  et  Le  Blanc,  911-914. 

—  Morizot,  1147,  1160,  1177. 

—  Renyé,  918. 

—  Ringard,  ex-curé  de  Saint-Germain- 
l'AuxerroisT  1134,  1379,  1410,  1429. 

—  Salleneuve,  919,  920. 

Affichage  d'un  arrêté  de  la  section  du 
.Mont-Blanc  en  faveur  de  Pache,  1214, 
1221  ;  de  certificat  de  civisme  à  la  porte 
d'une  maison  commune,  357;  du  décret 
chargeant  le  Comité  de  sûreté  générale 
de  surveiller  les  députés  perturbateurs 
des  assemblées  primaires,  1028  ;  d'im- 
primés contre  les  Jacobins,  471j  de 
l'interrogatoire  d'Egalité,  708;  du  journal 
l'Observateur  Sans-culoKc,  1405,  1412, 
1417,  1421,  1436,  1466;  des  noms  des 
habitants  des  maisons  sur  les  portes, 
511,  514;  d'une  pétition  des  Cordeliers, 
1349;  du  rapport  de  Chabot  après  l'as- 
sassinat de  Marat,  733;  du  rapport  de 
David  sur  la  célébration  de  la  fêle  du 
10  août  1793,  990;  dans  les  corps  do 
garde  de  décrets  relatifs  aux  soldats  de 
l'armée  de  Belgique,  513. 

Affiche  contre  les  accapareurs,  1134;  d'un 
boucher  de  la  section  de  Bondy,  655; 
du  curé  de  Saint-fiermain-l'Auxerrois  à 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


477 


ses  paroissiens,  655;  de  Drouet  au  sujet 
de  la  provocation  en  duel  de  Penières 
par  De  Lacroix,  631  ;  d'Hébert  contre  la 
Commission  des  Douze,  651  ;  de  Roch 
Marcandier  contre  la  minorité  de  la 
Convention,  652;  de  la  Municipalité  sur 
l'état  des  subsistances,  ;J32;  d'Olympe 
de  Gouges  contre  sa  détention,  1367; 
de  Pache  en  réponse  a.u  Journal  de  Paris, 
680;  d'un  patriote  persécute,  sous  la 
voûte  du  Palais  de  l'Egalité,  1373;  de 
Prudhomme,  journaliste,  684;  de  la  sec- 
tion de  Beaurepaire  relative  aux  registres 
des  marchés,  1113;  de  la  section  de  1792 
protestant  contre  son  prétendu  inci- 
visme, 1089  ;  de  la  Société  populaire 
d'Arcis-sur-Aube  contre  les  traîtres  de 
la  Convention,  677;  de  Vincent  deman- 
dant l'expulsion  des  employés  non  Sans- 
culottes,  1343  ;  brissotine  et  incendiaire 
contre  les  Sans-culottes,  1458;  dérisoire 
du  ministre  de  la  guerre,  635  ;  placardée 
au  Palais-Egalité  par  les  soins  de  Cus- 
line  fils.lllO. 

Affiches  (murs  de  Paris  couverts  d'),  1330, 
1444;  annonçant  l'ouverture  du  bureau 
chargé  de  recevoir  les  procés-verbaux 
d'acceptation  de  la  Constitution,  1124; 
placardées  dans  Paris  (désignation  des), 
708;  des  communes  et  sociétés  portant 
adhésion  à  l'insurrection  du  31  mai,  699; 
de  Petion  (dénonciation  d'),  862;  de 
vente  de  la  maison  Brunoy  aux  Champs- 
Elysées  (ordre  d'arracher  les),  1317. 

Affûts  (besoin  urgent  d'),  676;  de  canons 
(construction  d'),  508,  5i7,  689;  et  de 
caissons  (fabrique  dans  l'église  des  Filles- 
du-Calvaire  d'),  1439. 

Agate  (coupe  d')  de  forme  antique,  1001, 
lOoo. 

Agent  d'un  évêque  (dénonciation  contre 
un),  1424;  du  maire  de  Paris,  485;  de 
l'ex-minislre  Lebrun,  1288;  du  Pape 
(présence  à  Charenton-Saint-Maurice 
d'un),  1308  ;  secret  des  contre-révolu- 
tionnaires, 577. 

Agents  de  l'administration  des  Subsis- 
tances (boulangers  et  meuniers  pris 
comme),  1189. 

—  des  Autrichiens  et  des  Anglais,  772. 

—  de  change  (décret  sur  la  confiscation 


des   étrangers,  rapporté   par  l'intrigue 
des),  1310. 

—  du  château  des  Tuileries,  516. 

—  du  Comité  de  sûreté  générale,  chargés 
d'arrêter  les  marchands  d'argent,   1376. 

—  du  Conseil  exécutif  à  Boi-deaux  (utilité 
de  l'envoi  d'),  1452. 

—  de  Dumouriez  à  Paris,  503,  509. 

—  des  Jacobins  Maratistes,  600. 

—  de  La  Fayette,  425,  441. 

—  de  Louis  XVI  (officier  de  paix,  chef 
des),  475. 

—  du  ministre  de  l'intérieur  (dénonciation 
aux  Jacobins  d'),  1436. 

—  de  Pitt  et  Cobourg  à  Paris,  577,  68o, 
091, 1189, 1343, 1351. 

—  du  pouvoir  exécutif,  509. 

-—  do  Robespierre  et  de  Dumas,  380. 

—  secrets  des  émigrés,  497;  secrets  de 
troubles,  435. 

Agés  (mesures  au  sujet  de  prêtres  ré- 
fractaires),  190. 

Agiotage  (mesures  contre  I'),  438,  472, 
538,  1228,  1419;  à  la  Bourse,  553,  714, 
1?33,  1258,  1284. 

Agiotages  du  banquier  Grenus,  1228. 

.Agioteurs  (café  du  Caveau  fréquenté  par 
les),  1373;  (café  de  la  Place  Dnuphine 
fréquenté  parles),  1373;  de  Lyon,  1329, 
1435;  du  perron  et  du  Palais-Egalité, 
518,538,1267,1268,1284,1348,1349,1356. 

Agitateurs  (ouvriers  excités  par  des),  1259, 
1260;  aux  abords  de  la  salle  de  la  Con- 
vention, 463,  613;  à  Paris,  532,  616,  630, 
634;  dans  le  Loir-et-Cher  (arrestation 
d'),  190. 

Aide  de  camp  de  la  force  armée  de  Paris 
(faux),  715;  du  général  La  Marlière 
(propos  inciviques  d'un),  1123. 

Aides  de  camp  (écrou  à  l'Abbaye  de  deux), 
1143,  1147;  du  général  Hanriot  (mission 
à  deux).  1213. 

Aigueperse  (Puy-de-Dôme),  comité  de 
surveillance,  919. 

—  officier  municipal,  919. 

—  officier  de  santé,  919. 

AiGuiLL.vc  (Jacques-François-Elienne  d'), 
ancien  officier,  1194,  1197,  1205. 

Air.uiLLON  (duc  et  duchesse  d'),  501. 

Ain  (RovER,  député  du  département  de 
1'),  184,  185,  314-319. 

—  mission  du  représentant  Fayolle,  133. 


478 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Air  méphitiiiue  de  la  maison  d'arrêt  des 
Carmes,  309;  respiré  à  la  Force,  2H. 

—  pestiféré  des  prisons,  372. 

Airs  patriotiques  chantés  dans  les  cafés 

des  boulevards,  1284. 
Aix-la-Chapelle    (Allemagne),    déroute 

des  volontaires,  360,  566. 

—  évacuation  et  prise  par  les  Prussiens, 
4bO. 

Alais,  aide  de  camp  de  Santerre,  587, 
Albebt  (Jean-Bernard),  député  du  Haul- 

Rhin  à  la  Convention  nationale,  297. 
Albitte   (Antoine- Louis),    député    de    la 

Seine-Inférieure  à  la  Convention  natio- 
nale, 1309,  1403. 
Alcali    volatil    pour   secours    aux   noyés 

(demande  d'),  1293. 
Alibkrt    (Marie),    veuve    de   Marc   Nolin, 

portière  de  la  maison  Virginie,  306. 
Allain,  citoyen  de  la  section  de  Marseille, 

744,  745. 
Allée  des  Veuves  aux  Champs-Elysées,  741 . 
Allées  du  Champ  de  la  Fédération,  1141. 
Allemagne    (crimes    des  empereurs  d'), 

1241. 
Allemand  (essai  de  Constitution  en)  par 

Adam  Lux,  970. 

—  (général  Stengel  suspect  comme),  360. 

—  (saisie  de  lettres  en),  1304. 
Allemande  (propos  tenus  sur  la  place  de 

Grève  par  une),  602. 
Allemandes  (café  recevant  les  gazettes), 

516. 
AUobroges  (corps  armé  des),  468. 

—  DoppET  (colonel  des),  1287. 

Alpes  (cam|i  du  Belvédère  dans  les),  1493. 
Alpes-Maritimes  (1"  bataillon  des),  78. 

—  (BLA.Nuur,  député  du  département  des), 
32-38.  70,  83,  184,  18b;  (D.\nRAY,  député 
du  département  des),  75-85;  (Massa, 
député  du  département  des),  210-221. 

—  (procureur  général  syndic  du  départe- 
ment des),  32,  33. 

Alquier  (Charles-Jeaii-Marie),  député  de 
Seiiie-et-Oise  à  la  Convention  nationale, 
président  du  Comité  de  sûreté  générale, 
321,  739. 

Alsace  (Conseil  souverain  d'),  297. 

Altercations  de  La/.owski  avec  des  révo- 
lutionnaires, 542. 

Amaiile  (citoyen),  ouvrier  de  la  fabrication 
des  assignats,  1217. 


Amant,  banquier  de  jeux  prohibés,  450. 

Amah  (Jean -Pierre- André),  député  de  l'I- 
sère à  la  Convention  nationale,  278,  280, 
315,  742,  743,  803,  902,  972,  1040,  1041, 
1403,  1508. 

Amazone  (femme  suspecte  costumée  en), 
625. 

Ambassadeur  de  Venise  (absence  de  1'), 
1175. 

Amboise  (Indre-et-Loire),  société  des 
Sans-culottes  républicains,  806. 

Ambulances  militaires  (monopole des), 548. 

Américains  (vivres  apportés  aux  habi- 
tants du  Cap  français  par  des  navires), 597. 

Amérique  (fils  d'un  ancien  maître  de 
poste  de  Meaux,  possédant  40,000  livres 
de  rente  en),  1368. 

Amérique  septentrionale  (établisse- 
ment de  la  liberté  dans  1'),  1510. 

Ami  des  Lois  (T),  pièce  de  théâtre,  410,  534. 

Ami  du  peuple  (D,  journal  de  Marat,  726, 
942,  1569. 

Ami  véritable  du  peuple  (1'),  journal,  036. 

Amiens  (Somme),  comité  de  salut  public 
(inexistence  de),  1364. 

—  lettre  en  provenant  sur  les  journées 
des  31  mai,  1"  et  2  juin.  329. 

—  mission  au  sujet  de  l'affaire  Saint-Lau- 
rent, 1175,  1177,  1182. 

—  négociant,  1160. 

—  tribunal  du  district,  1185,  1208. 
Amyon  (Jean-Claude),  député  du  Jura  à  la 

Convention  nationale,  1,2,184,185,331. 

Analyse  de  différents  systèmes  sur  le  feu  et 
la  chaleur,  ouvrage  manuscrit  de  Marat, 
803. 

Anarchistes  aux  Jacobins  (parti  des),  603. 

Ancenis  (Loire-Inférieure),  occupation  de 
cette  ville  par  les  Vendéens,  702. 

Ancien  régime  (abus  de),  583,  1340;  (pré- 
férences pour  1'),  681,  708. 

Andelys  (les)  (Eure),  district,  280,  282, 
284. 

—  honneurs  funèbres  rendus  aux  mar- 
tyrs du  10  août,  286. 

Andukï  (Antoine),  député  de  la  Corse  à  la 

Convention  nationale,  3-9. 
Angers  (Maine-et-Loire),  députés  de  celte 

ville  envoyés  à  Paris,  670. 

—  diligences,  1.300. 

—  occupation  de  cette  ville  par  les  Ven- 
déens, 702. 


tAbLE  ALPHABÉTIQUE 


47Ô 


Angolais,  pensionnaire  à  l'hospice  de  Cha- 
lenlon  (relations  suspectes  d'un),  1206, 
1308. 

—  (accaparement  des  gros  sols  par  les), 
577. 

—  (député  de  la  Sartlie  tourmenté  par 
les),  1. 

—  (général  Houchard  soudoyé  pour  re- 
lâcher un  prince),  1423. 

—  (habitants  du  Cap  français  heureux  de 
l'arrivée  des),  597. 

—  (occupation  de  la  Corse  par  les),  7. 

—  (pêcheurs  capturés  par  des  corsaires), 
550. 

—  (port  important  livré  aux),  1303. 

—  (prétendue  prise  de  Dunkerque  par 
les),  283. 

—  (projet  de  livrer  la  ville  et  le  port  de 
Brest  aux),  1233. 

—  (propos  détestables  tenus  dans  les  ca- 
fés par  des),  532. 

—  (propos  tendant  à  rétablir  la  confiance 
.  des  Français  envers  les),  U82. 

—  (succès  remportés  par  le  général  Hou- 
chard sur  les),  1286. 

—  (tentative  de  débarquement  des),  509. 

—  (vivres  fournis  aux  rebelles  de  la  Ven- 
dée par  les),'  600. 

—  prisonniers  à  Brest  (faste  des),  26  ;  ré- 
sidant à  Paris  (expulsion  des),  691  ; 
suspects  (présence  à  Paris  d'),  462,  604. 

Anglaise  (renseignements  fournis  par 
une  lettre),  1113. 

Anglaises  (détention  du  député  Girault 
dans  la  maison  des  Ursulines),  158  ; 
(femme  Olivier-Gerenle  incarcérée  en  la 
maison  des),  154,  155;  (messe  de  prêtres 
insermentés  au  couvent  des),  489. 

Angleterre,  assemblées  de  non  con- 
formistes, 674. 

—  (commerce  de  la  P'rance  avec  1'),  1310. 

—  (éloge  de  la  Constitution  de  I'),  680. 

—  (émigrés  en),  468. 

—  famille  Leigonyer  y  réfugiée,  690. 

—  faux  départ  de  Charlotte  Corday  pour 
cette  destination,  941. 

—  ex- receveur  des  finances  en  arrivant, 
oOl. 

—  intrigants  y  réfugiés,  463. 

—  (jeune  .\nglais  pensionnaire  de  lamaison 
de  la  Charité-Saiut-Maurice  en  l'elations 
avec  la  cour  d'),  1308. 


—  (mission  secrète  du  fils  d'un  agent  de 
Lebrun  en),  1320. 

Annales  de  la  Itcpublique  française,  jour- 
nal, 739. 
Anneaux  à  secret  contenant  des  morceaux 

de  l'habit  de  Louis  XVI,  1418. 
Antiikoul   (Edme),   lieutenant-colonel   du 

90"=  régiment,  676. 
Anliroyalistés  (jeunes  gens  de  la  réquisi- 
tion demandant  à  former  un  corps  d'), 

1404. 
A.NTOiNE,  officier  de  marine,  1214,  1221. 
Anvers,  lettres  en  provenant,  488. 
AousT  (marquis  d'),   capitaine  de  vaisseau, 

1387. 
Apothéose  de   Marat   au   Panthéon,  867; 

célébrée  à  Tonnerre  par  la  Société  des 

Amis  de  la  Constitution,  798,  801,  1179. 
Apothéose  des  guerriers  de  la  Liberté  et  de 

l'Egalité   tués  aux  Tuileries,  le   10  août 

1792,  par  Hichou,  286. 
Afiolhicaire  en  chef  de  l'armée  du  Nord 

(vente  par  le  Conseil  de  santé  de  la  place 

d'),  1289. 
Ap(Mres  de  Palloy  (pierres  de  la  Bastille 

portées  dans  les  départements  par  les), 

752. 
Apport  Paris  (1'),  432,  1339. 
Approvisionnement  de  charbon  de  terre, 

1356;  de  farines  à  la  Halle  au  Blé,  427, 

694. 

—  de  Paris,  523,  525,  694,  697,  714,  717, 
1186,  H89,  1201,  1207,  1209,1292,1321; 
(ports  de  mer  conttibuant  à  1'),  1121. 

—  défectueux  de  la  place  de  Gravelines, 
1239. 

Approvisionnements  faits  par  les  malveil- 
lants, 1462. 

Arbelin,  serviteur  de  la  duchesse  de  Bour- 
bon, 1553. 

Arbkltier  (Etienne),  oflicier  de  paix,  306, 
398. 

Arbois  (Jura),  con.seil  général  de  la  com- 
mune, 288. 

—  décès  de  Désiré  Laurenceot,  comman- 
dant du  4°  bataillon  du  Jura,  188. 

—  Société  populaire,  189. 

Arbre  de  la  Liberté  (collecte  faite  entre 
les  ouvriers  et  employés  de  la  fabrica- 
tion des  assignats  pour  inaugurer  un), 
1477;  (replantation  de  1')  par  les  sec- 
tions des  Fédérés  et  de  Popincourt,413; 


MO 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


devant  le   collège   des  Quatre-Nalions, 
1123. 

—  à  Charenton  (couronne  civique  atta- 
chée à  1'),  o97. 

—  brûlé  à  Rouen,  1339;  coupé  à  Kaysers- 
berg,  297. 

Arc  de  triomphe,  boulevard  de  la  Comé- 
die-Italienne, H41. 

Arcade  Saint-Jean,  1178. 

Archevêché  (commissaires  des  sections  à 
1),  497,  589;  (enfant  noyé,  repêché  au- 
dessous  de  1'),  H63. 

Archipel  (Iles  de  1'),  491. 

Archives  (pendule  inventée  par  un  horlo- 
ger, donnée  pour  être  placée  aux),  1483. 

—  des  Assemblées  primaires,  lObO;  du 
Comité  de  sûreté  générale,  234,  23j, 
803;  de  la  Convention  (dépôt  des  pro- 
cès-verbaux d'acceptation  de  la  Consti- 
tution aux),  1039;  des  Liégeois  (trans- 
lation à  la  salle  d'Egalité  des),  517;  du 
ministère  de  la  police  générale,  233. 

Archiviste  du  Comité  de  sûreté  générale, 
233;  du  palais  du  prince  de  Condé,  1191. 

Ârcis-sur-Aube  (Aube),  société  popu- 
laire, 677. 

AucQ  (Marie-Jeanne  d'),  veuve  de  François 
Macart,  premier  commis  des  domaines 
nationaux,  97. 

Ardèche  (députés  du  département  de  1'): 
Gariliie,  147;  SouBEYB.iN  DE  Saint-Prix, 
360-372. 

—  directoire  du  département,  362. 

—  mission  du  représentant  Fayolle,  133. 

AnniviLLiERS  (Jean-Charles  D'),  commis- 
saire pour  les  subsistances  dans  les  dé- 
partements, 1424. 

Ardouim  (Jean),  juge  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 9S3,  967. 

Ardres  (Pas-de-Calais),  cantonnement  du 
2«  bataillon  de  la  2"=  division  de  gendar- 
merie, 1476. 

Argent  (achat  cl  accaparement  par  les 
Flamands  et  Liégeois  de  1'),  1294. 

—  (commerce  de  1'),  430,  333,  394,  641, 
097,  714,  1123,  1129,  1175. 

—  (demande  à  l'effet  d'interdire  la  venic 
de  1"),  438,  495,  497,  311,  314,  518,  538. 

—  (valeur  de  1"),  503. 

—  monnayé  (saisie  à  l'hôtel  de  Tours 
d'une  caisse  d"),  1123. 

—  pris  par  la  Police  aux  députés  prison- 


niers, 230,  375;  saisi  sur  les  marchands 
d'argent  (dépôt  à  la  Trésorerie  natio- 
nale de  1'),  1376;  trouvé  sur  des  indi- 
vidus en  haillons  pillant  les  épiciers,  435. 
Argentan  (Orne),  conseil  général  per- 
manent, 777. 

—  district,  947. 

—  officier  municipal,  777. 

—  secrétaire-greffier  de  la  municipalité, 
777. 

Argenterie  (détournement  d'),  432;  (va- 
leur de  1'),  693;  (voitures  d')  venant  des 
armées,  556  ;  (vol  au  moulin  de  Gonesse 
d'),  714;  avec  marques  de  féodalité, 
1197. 

—  des  compiunes  de  Vincennes  et  Fon- 
lenay-sous-Bois,  1429;  de  l'ex-curé  de 
Saint-Germain-l'Auxerrois  (extraction  de 
1'),  1410;  du  député  Bresson  (enlève- 
ment de  1'),  61. 

—  de  l'église  de  Vilry  (vente  par  la  muni- 
cipalité de  1'),  1300;  des  églises  de  Bel- 
gique, 1238;  des  églises  de  Menton 
(projet  d'envoyer  sur  la  Rivièra  de  Gênes 
1'),  213. 

Ariège  (département  de  1'),  794. 

—  mission  de  Chaudron-Boussau,  33. 
Aristocrate    (horloger   dénoncé    comme), 

983;  (mère  d'Hanriot,  dénoncée  par  son 
fils  comme),  684;  (poursuites  contre  la 
supérieure  des  Sœurs  de  la  Charité, 
très),  1269. 
Aristocrates  (administrations  de  départe- 
ments et  de  districts  composées  d'),  699; 
(aflluence  àParis  des),  488,  394;  (alarme 
semée  par  les),  301  ;  (Anglais  fréquen- 
tant les),  604;  (arrestation  du  duc  d'Or- 
léans déconcertant  les),  309  ;  (assemblée 
de  la  section  de  Bon-Conseil  troublée 
par  les  vociférations  des),  394;  (bruit 
de  la  prise  de  Liège  et  Bruxelles  ré- 
pandu par  les},  437;  (café  du  Caveau, 
fréquenté  par  les),  1373;  (café  Lamiral 
fréquenté  par  les),  1267;  (cafés  fréquen- 
tés par  les),  1315;  (cafés  de  la  maison 
do  l'Egalité  remplis  d'),  1351;  (club  d'), 
1261  ;  (club  au  Palais  et  jardin  de  l'Ega- 
lité fréquenté  par  les),  1288,  1384,  1407  ; 
(commerce  d'argent  avec  les),  1287; 
(conciliabules  dans  le  jardin  ou  les  cafés 
du  Palais  Egalité  des),  343;  (conflits 
provoqués   dans   les  sections  par  les), 


TAIU.E  ALPHABÉTIQUE 


181 


553,  594;  (consternation  des),  441;  (la 
Correspondance   politique,    journal    très 
connu  (les),  1413;   (dénonciation  d'une 
famille   entière   d'),  1303;   (député   des 
Côtes-du-Nord  hostile    aux),   136,   137; 
(désertion    des  volontaires    commentée 
par   les),    445;    (dessein    d'écraser   les 
journalistes),  580;  (Dumouriez  et  Roland 
considérés    comme),    491;    (entrée  de 
Garât  au  ministère  ranimant  le  courage 
des),  472;  (Faubourg  Saint-Antoine  sou- 
doyé par  les),  1284;  (femmes  des  Halles 
cotées  comme),   617;    (femmes  révolu- 
tionnaires demandant  lejugement  immé- 
diat des),  1388;  (fréquentation  par  San- 
terre  de  femmes),  514  ;  (frère  du  député 
Massa    tué    par    les),    210;    (hôtel    de 
Washinglon  fréquenté  par  les),    1337  ; 
(jeux  de  cartes  emblématiques  employés 
dans   les   maisons),    1398;    (maison   du 
présidentRolland  repaire  d'),1341, 1456; 
(menaces  contre  les  imprimeries),  459; 
(menaces  d'invasion  de  la  commune  de 
Jagny   par  les),  1364;  (mesures  à  Cam- 
brai contre  les),  1189;  (mesures  du  re- 
présentant Du  Boucliet  contre  les),  16; 
(population  de  Menton,  égarée  par  les), 
210;  (professeurs  du  collège  de  l'Egalité 
considérés     comme),     1350  ;     (projets 
subversifs  do   députés  des  Assemblées 
primaires     réputés),     1027  ;      (propos 
atroces   tenus  dans  les  cafés  par  les), 
450;  (rapprochement  entre  les  modérés 
elles),  563;  (rassemblement  do  chevaux 
dans  des  maisons  d"),  522;   (rassemble- 
ments  au    chdteau    de    Versailles    d'), 
1360;  (rassemblements  à  Passy  d'),634; 
(rassemblements  à  Tours  d'),  482;  (ras- 
semblements d')    chez  l'apothicaire  de 
Monsieur,    1261;    (rassemblements    d') 
dans  une  maison  attenante  au  Café  mi- 
litaire, 1369;  (rassemblements  d'),  dans 
la  terre  de  Meslay,  1391;  (Sans-culottes 
du   Faubourg   Saint-Antoine    décidés  à 
écraser  les),  127';;   (système  des),  458; 
(taxe  sur  le  bois  et  le  charbon  approu- 
vée par  les),  1239;  (troubles  dans  l'as- 
semblée de  la  section  de   Bon-Conseil 
causés  par  les),  448  ;    (visites   faites  à 
Michonis  dans  sa  prison  par  les),  1394; 
de  la  section  du  Mont-Blanc  (nrroslalion 
d'),  1344;   Lyonnais  (projets  des),  1329. 
T.  IX. 


Aristocratie  (arrestation  de  M"'  Du  Barry 
pour  son),  1374;  (Comité  de  salut  public 
du  Déparlement  dénoncé  comme  un 
corps  usé  penchant  vers  1'),  1410;  (étal- 
major  des  troupes  à  Beauvais  gangrené 
d'),  1360;  (peu  d'influence  de  1')  dans 
le  district  de  Carpentras,  152. 

—  des  marchands  boutiquiers,  681,  687; 
Genevoise  (Jean-Jacques  Rousseau  per- 
sécuté par  1'),  772;  mercantile  de  la 
section  des  Lombards,  61G. 

Aristocratiques  (représentation  au  Havre- 
de-Grâce  de  pièces),  1337. 

Armée  des  Alpes  (dénonciation  contre  un 
payeur  aristocrate  de  1'),  1288;  (desti- 
tution d'un  adjudant  général  de  1'),  1288; 
(destitution  d'un  chirurgien-major  de 
1'),  1276,  1403;  (destitution  de  KeHer- 
mann,  commandant  en  chef  de  r),1287; 
(destitution  d'un  médecin  de  1'),  1309; 
(nouvelles  de  1'),  1401. 

—  des  Alpes  et  d'Italie  (mission  de  Peyre 
et  Maisse  à  1'),  258. 

—  des  Ardennes  (boulangers  de  1'),  1187; 
(camp  de  Carignan  à  1'),  1174. 

—  de  Belgique  (désertion  des  soldats  de 
1'),  513  ;  (nouvelles  fdcheuses  de  1'), 450; 
(inspection  par  Beurnonville  de  ]'),  497. 

—  de  Brest  (menées  des  fédéralistes  à  1'), 
1233. 

—  des  Côtes  de  la  Rochelle  (convoi  d'ar- 
tillerie pour  1'),  521,  698;  (courrier  de 
1"),  1126;  (suspension  d'un  capitaine  de 
pionniers  de  1'),  1419. 

—  des  frontières  d'P'spagne  (faiblesse  de 
l'effectif  de  1'),  609. 

—  d'Italie  (correspondance  interceptée  par 
les  représentants  à  1'),  75. 

—  de  Meaux  (employé  à  1'),  1185,  1194. 

—  de  la  Moselle  (convoi  d'artillerie  pour 
1'),  1067;  (représentants  en  mission  près 
!■),  41. 

—  du  Nord  (apothicaire  en  chef  de  1'), 
1289;  (canonniers  de  1'),  077  ;  (chevaux 
pour  1'),  535  ;  (chirurgien-major  destitué 
de  l'armée  des  Alpes  demandant  une 
place  de  chirurgien  consultant  de  1'), 
1403;  (commandement  de  1'),  497,  516; 
(commissaire  du  pouvoir  exécutif  à  1'), 
1089  ;  (commissaire  ordonnateur  à  1'), 
1507;  (convois  d'artillerie  et  d'armes  pour 
1),710,  715, 1176, 11 98;  (formation  de  1'), 

31 


482 


TABLE  ALPHABETIQUE 


S06;  représentants  en  mission  (Le  Tour- 
neur et  Collombel),  1507;  (voilures  d'ar- 
genlerie  venant  de  1'),  S36. 

—  de  l'Ouest  (mission  du  représentant 
Grenot  à  1'),  165. 

—  de  Paris  ou  de  Berruyer,  508,  512,  547. 

—  de  la  réserve  (convoi  d'artillerie  pour 
1'),  615. 

—  des  Pyrénées  (convoi  de  fusils  pour  1'), 
521. 

—  des  Pyrénées-Occidentales  (convoi  d'ar- 
tillerie pour  1'),  710. 

—  des  Pyrénées-Orientales  (convoi  d'ar- 
tillerie pour  1'),  692. 

—  du  Rliin  (commissaires  des  guerres  de 
1'),  1144;  (visite  des  magasins  de  1'), 
1495;  (voitures  d'argenterie  venant  de 
1'),  556. 

—  de  Santerre  (retraite  de  1'),  684. 

—  du  Var  (fusils  destinés  à  1'),  506;  (ins- 
pecteur des  vivres  et  fourrages  de  1'), 
475;  (présence  du  fils  d'Egalité  à  1'), 
1544. 

—  de  la  Vendée  (cartouches  à  balle  en- 
voyées à  1'),  578;  (commissaires  à  1'), 
552;  recruteurs  pour  1'),  1207. 

—  cantonnée  à  Longwy,  329. 

—  de  contre-révolutionnaires  (projet  d'), 
532,  691. 

—  révolutionnaire  (formation  de  1'),  485, 
591,  693,  1224,  1230,  1232,1238,  1241, 
1267,  1270,  1275,  1287,  1311,  1319,  1325, 
1345,  1402,  1419,  1427,  1439,  1448. 

—  royale  et  chrétienne,  708,  1108. 
Armées  (célébration  de  la  fête  de  l'Unité 

et  de  l'Indivisibilité  de  la  République 
dans  les),  1004  ;  (courriers  secrets  des), 
441  ;  (femmes  infectées  de  la  maladie 
vénérienne  contaminant  les),  1370; 
(le  journal  du  Père  Duchêne  envoyé  aux), 
699;  (marchés  frauduleux  pour  l'ha- 
billement et  l'équipement  des),  1442; 
(motion  pour  l'exclusion  des  nobles  des), 
713;  (ordre  d'exclure  les  femmes  en- 
combrant les),  506;  (voitures  d'argen- 
terie, bijoux  et  linges  d'autel  venant 
des),  556. 

—  commandées  par Miranda  etEgalité,329. 

—  de  la  Belgique  (fournisseur  des),  1191. 

—  de  Hollande  (succès  des),  441. 

—  du  Nord  (généraux  des),  457;  (soldats 
revenant  des),  598,  606. 


.\rmement  des  vaisseaux  de  la  République 
(caronades  pour  1'),  412. 

Arménienne  (robes  et  vestes  à  1'),  491. 

Armes  (armurier  faisant  le  commerce  d'), 
1143;  (contrôle  de  la  délivrance  d'), 
682;  (défense  aux  brocanteurs  d'acheter 
des),  468;  (fabrication  des),  302;  (forges 
pour  la  fabrication  des),  885,  1333;  (ma- 
nufacture d')  à  la  Courneuve,  1269  ; 
(mise  en  activité  d'une  fabrication  d'), 
1182;  (ouvriers  pour  réparation  des), 
682;  (pénurie  du  charbon  préjudiciable 
à  la  fabrication  des),  1356;  (recherche 
dans  les  sections  des),  495  ;  (réquisition 
chez  les  marchands  du  quai  de  la  Fer- 
raille des),  1142;  cachées  h  Bellevue  et 
à  SaintCloud,  002  ;  de  la  cavalerie  de 
l'Ecole  militaire  (défense  d'acheter  les), 
387. 

—  du  député  Brisson  (enlèvement  des),  61. 

—  tranchantes  (députés  prisonniers  privés 
d'),  107,  126,  138,  375;  enlevées  à  la 
femme  du  député  Olivier-Gérente,  155. 

—  de  Capet  (colliers  des  chevaux  portant 
les),  1462;  de  France  (chapeau  orné 
d'un  bouton  aux),  486  ;  de  la  Ville  (ré- 
forme des  boutons  d'uniforme  aux),  1430. 

Armoiries  avec  ileurs  de  lis  près  du  pas- 
sage du  Manège,  542. 

Armonville  (Jean-BaptisLe),  député  de  la 
Marne  à  la  Convention  nationale,  837. 

Armuriers  (accaparement  de  fusils  par  la 
commune  de  Melun  chez  les),  516. 

Arnaud  (Bertrand),  membre  du  Conseil 
général  de  la  Commune,  1134. 

—  président  de  la  Société  populaire  de 
Largentière,  327. 

Arquebusiers  (Sainte  Barbe,  patronne  des), 

1501. 
Arras  (Pas-de-Calais),  convoi  d'artillerie, 

1209,  1215,  1224,  1264,  1335,  1429,  1437. 

—  représentants  en  mission  à  l'armée  du 
Nord,  1507. 

Arrestation  d'^Adam  Lux,  député  extraor- 
dinaire de  Mayence,  786,  788;  d'.\de- 
line,  actrice  du  Théâtre-Italien,  1334; 
du  sieur  d'Aiguillac,  ancien  officier, 
1205;  d'Aubry,  député  du  Gard,  10,  11; 
de  Bailleul,  député  de  la  Seine-Infé- 
rieure, à  Sainl-HiUier.s,  près  Provins, 
15,  18-20,  22;  de  Blad,  député  du  Finis- 
tère, 27;  de  Blanqui,  député  des  Alpes- 


ÎABLE  ALPHABÉTIQUE 


483 


Maritimes,  37;  Je  Blaux,  député  de  la 
Moselle,  46  ;  de  Blaviel,  député  du  Lo^ 
49;  de  Bohan,  député  du  Finistère,  52, 
1)4;  de  Bougon,  colonel  du  régiment  de 
hussards  de  Bercheny,  1302;  de  Caecile, 
commandant  des  canonniers,  708;  de 
Cazeneuve,  député  des  Hautes-Alpes,  67; 
de  J.B.  Cérioux,  imprimeur,  90a,  900; 
de  Couppé,  député  des  Côtes-du-Nord. 
71  ;  de  Craparl,  imprimeur  d'écrits  sé- 
ditieux, 1183;  de  Dabray,  député  des 
Alpes-Maritimes ,  7a ,  84  ;  du  général 
Dillon  dans  un  (iacre,  1430;  de  M"'  Du 
Barry,  1374;  d'Estadeus,  député  de  la 
Haute-Garonne,  120;  de  Faure,  député 
de  la  Seine-Inférieure,  124;  de  Faye, 
député  de  la  Haute-Vienne,  129,  130;  de 
Ferroux,  député  du  Jura,  134;  deForest, 
député  de  Hliône-et-Loire,  141, 144-146  ; 
de  Garilhe,  député  de  l'Ardèche,  147, 
148;  de  Garin,  administrateur  au  Dé- 
partement des  Subsistances,  1115;  d'O- 
livier-Gérente,  député  de  la  Drôrae  et  de 
Vaucluse,  151,  152;  de  Girouart,  impri- 
meur d'ouvrages  contre-révolutionnai- 
res, 1089;  de  Gonchon,  agitateur  (ordre 
d'),  1127;  de  Grenus,  banquier-agio- 
teur, 1228;  de  Guillaume,  ancien  consti- 
tituant  (ordre  de  procéderai'),  1304;  de 
Ch.  Guillebaut,  entrepreneur  à  Saint- 
Jean-de-Losne,  961  ;  de  Guiter,  député 
des  Pyrénées-Orientales,  107;  d'Hébert 
et  Varlet,  63."i,  G40;  de  Ilecquet,  député 
de  la  Seine-Inférieure,  170;  du  sieur 
Josset,  clerc  tonsuré,  1160;  de  Lam- 
bert, ex-contrùleur  général  (ordre  d'), 
1447;  de  Laplaïgne,  député  du  Gers, 
179-181;  de  Fr.-Sébaslien  Mercier,  dé- 
puté de  Seine-et-Oise,  224,  229,  234;  de 
Michel,  député  de  Hhône-et-Loirc,  236- 
240,  2'i3,  245;  du  duc  de  Mivernois, 
1433;  de  la  duchesse  d'Orléans,  femme 
d'Egalité,  1518-1;;21;  de  Petion,  1241; 
de  Richou,  député  de  l'Eure,  272,  274, 
278,  279,  281,  282,  293;  de  Rouzct,  dé- 
puté de  la  Haute-Garonne,  305,  306;  de 
Saladin,  député  de  la  Somme,  333,  334; 
de  Saurinc,  député  des  Landes,  345,  346; 
du  marquis  de  Ségur,  déguisé  en  char-, 
relier,  002;  de  Seinonville,  ambassadeur 
de  la  République  à  la  Porte  ottomane, 
491,  571;  de  Serre,  député  des  Hautes- 


Alpes,  350-352;  de  Soubeyrau  de  Saint- 
Prix,  député  de  l'Ardèche,  362,  363,  369; 
de  Soulignac,  député  do  la  Haute- 
Vienne,  373;  de  Tournier,  député  de 
l'Aude,  376;  de  Vernier  et  Babey,  dé- 
putés du  Jura  (ordre  d'),  377,  378. 

—  d'un  accapareur  de  charbon,  1260; 
d'agents  de  Dumouriez,  509  ;  d'agita- 
teurs dans  le  café  de  Chartres,  532,  534; 
d'agitateurs  dans  le  Loir-et-Cher,  190  ; 
d'un  aide  de  camp  de  Dumouriez,  566  ; 
d'aides  de  camp,  se  trouvant  à  Paris  sans 
permission,  1143,  1147;  d'un  ancien 
capitaine  d'artillerie  suspect,  1320;  de 
l'ancien  curé  de  Saint-Germain-l'Auxer- 
rois,1134;  d'aristocrates  gangrenés  delà 
section  du  Mont-Blanc,  1344  ;  d'un  bou- 
langer vendant  du  pain  la  nuit,  1137  ; 
de  cavaliers  volontaires  refusant  de 
partir,  456;  d'un  charretier  d'artillerie 
ivre,  1144;  de  citoyens  blâmant  la  sus- 
pension des  assignats,  1122;  de  ci- 
toyens par  ordre  de  la  Commission  des 
Douze,  642  ;  des  citoyens  sans  caries  de 
civisme  ni  cocardes,  402,  490,  492, 
494,  499,  500,  510,  519,  527,  544,  594, 
707,  1122;  de  citoyens  insubordonnés 
de  la  section  de  la  Croix-Rouge,  1202  ; 
de  clercs  de  notaires  et  d'avoués  à  la 
Mairie,  566,  568,  569;  du  colleur  d'un 
placard  hostile  aux  Jacobins,  1343  ; 
d'un  commissaire  de  la  section  des  Gra- 
villiers  pour  dilapidations,  1174;  de  cora- 

.  plices  et  espions  de  Dumouriez,  504, 
1384;  de  contrefacteurs  et  distributeurs 
d'assiguals,  406,  452,  483.  1078;  de 
contre-révolutionnaires  à  Laigle  et  à 
Mortagne,  1397;  du  curé  de  Chantilly 
(ordre  d'),  1459  ;  des  députés  de  la 
Haute-Vienne,  173.  174;  des  32  députés 
girondins,  666,  669,  670,  684,  687,  694, 
699,  703,  708,  724,  1568  ;  des  dé- 
putés en  fuite  ou  démissionnaires 
(arrêté  de  la  Commune  pour  1'),  560; 
des  déserteurs,  418,  482,  483,  500,  719, 
1101,  1208;  de  déserteurs  déguisés  en 
femmes,  482;  du  directeur  du  journal 
la  Quotidienne,  1105,  1107,  1108;  des 
directeurs  et  auteurs  du  Théâtre  du  Vau- 
deville, 1361  ;  il'un  domestique  empoi- 
tantde  l'argenterie,  452;  d'écrivains  à  la 
solde    de   La  Fayette,  423  ;   d'émigrés. 


484 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


486,  538,  H22,  H24,  1268;  d'émigrés 
déguisés  en  frères  servants  de  l'iiôpilal 
de  la  Charilé,  5)8;  d'un  employé  au 
bureau  de  la  guerre,  H75;  d'un  em- 
ployé suspect  des  Affaires  étrangères, 
1320;  d'un  équilibriste  jouant  de  la  cla- 
rinette à  une  lieure  indue,  426;  de  la 
femme  du  député  Biaux  à  Metz,  40,  45, 
46;  de  la  femme  du  député  Olivier- 
Gérente,  154,  15S;  d'une  femme  ache- 
tant les  habits  des  volontaires,  1142; 
d'une  femme  pour  cris  séditieux,  663  ; 
de  femme  déguisée  en  homme,  433  ; 
d'une  femme  munie  de  5  pains,  718  ; 
des  fonctionnaires  publics  (décret  relatif 
à  1'),  1281  ;  des  garçons  boulangers  dans 
la  rue,  495  ;  de  gendarme  en  état  d'i- 
vresse, 1063;  des  gendarmes  se  trou- 
vant à  Paris  sans  permission,  1195;  d'un 
individu  ayant  proféré  des  cris  sédi- 
tieux, 444  ;  d'un  inspecteur  d'illumina- 
tion sans  carte  civique,  1117;  d'un  ins- 
pecteur général  des  Postes,  1229,  1237; 
des  journalistes  antipatriotes,  703;  d'un 
lieutenant  du  6=  régiment  d'artillerie, 
1187;  d'un  marchand  de  vins  ayant 
semé  l'alarme,  1215;  de  marchands 
d'argent,  415,  1175;  d'un  membre  du 
ci-devantParlemeiit,  1110;  des  membres 
de  la  famille  des  Bourbons,  1515-1565; 
de  militaires  séditieux  de  la  caserne  de 
Babylone,  426;  des  militaires  circulant 
dans  Paris  sans  permission,  706,  1064, 
1101,  1111,  1115,  1119,  1201,  1208;  d'un 
muscadin  au  Palais-Egalité,  1423;  de 
muscadins  sur  le  boulevard  du  Temple, 
1457;  d'un  négociant  en  correspondance 
avec  la  Vendée,  1147;  d'un  négociant 
suspect,  porteur  d'épauleltes  de  lieute- 
nant-colonel, 1437;  d'officier  oisif  et 
tapageur,  1330;  d'un  particulier,  por- 
teur d'un  sac  de  louis  d'or,  1215;  de 
particuliers  marquant  les  maisons,  1006  ; 
de  pétitionnaires,  1453,  1456;  de  por- 
teurs de  cocardes  à  rubans  blancs,  587  ; 
d'un  prétendu  gendarme,  486  ;  d'un 
prétendu  secrétaire  du  Comité  de  salut 
public,  1106;  de  prêtres  réfractaires, 
436;  de  représentants  du  peuple  à  la 
Réole,  1381;  de  sédilicux,  430;  d'un 
sergent  de  gendarmerie  pris  de  vin,  414; 
de  soldat  vendant  son  sabre,  440;  de  sol- 


dats trouvés  dans  les  rues, la  nuit,avec  des 
filles,  405,  415;  des  soldais  de  la  légion 
du  Nord,  596  ;  d'un  suspect  muni  de 
30  certificats  de  civisme,  1233;  des  sus- 
pects, 579,  584,  703,  754,  1171,  1260, 
1261,  1263,  1268,  1279,  1290,  1291,  1315, 
1320,  1439,  1440,1447,1450;  de  suspects 
de  la  section  de  l'Unité,  1241  ;  de  sus- 
pects à  Saint-Maur,  1467  ;  de  suspects 
à  Suresnes,  1330,  1447;  de  teneurs  de 
jeux  sur  le  Pont-Neuf,  529;  d'un  ven- 
deur de  faux  billets  de  théâtre,  540; 
d'un  voleur  à  la  barrière  des  Sergents, 
1123;  d'un  voleurà  la  Caisse  d'Escompte, 
1119;  de  voleurs,  1061;  de  voleurs  à 
l'hôtel  de  Béthune,  416  ;  de  voleurs  des 
boutiques  d'épiciers,  1432. 
—  d'un  cabriolet  attelé  sans  conduc- 
teur, 1068  ;  d'une  caisse  d'or  et  d'argent 
monnayé,  4125  ;  de  chevaux  marqués, 
1209;  de  numéros  du  journal  le  Courrier 
universel, 1 170;  des  subsistances  envoyées 
à  Paris,  695  ;  d'une  voiture  de  charbon, 
1158,  1195,1222;  d'une  voilure  de  cuirs, 
1335  ;  d'une  voiture  de  farines  à  Cha- 
renlon,  1164;  d'une  voiture  de  mar- 
chandises à  deslination  de  Lyon,  1147; 
de  la  voilure  des  ministres  pour  défaut 
de  carte  civique,  641  ;  des  voitures  por- 
tant des  eniblèmes  de  féodalité,  1430  ; 
de  voitures  de  bois  et  de  son,  1176; 
de  voitures  de  café  et  eau-de-vie  pour 
BAle  et  Belforl,  1168;  de  voitures  de 
farine,  H17;  de  voitures  defuyards  à  la 
barrière  de  La  Courlille,  664  ;  de  voitures 
de  pains  aux  barrières,  426,  522-524  ; 
de  voilures  de  savon,  432  ;  de  voilure 
de  suspects  à  la  barrière  de  Neuilly, 
690. 

—  arbitraire  de  citoyens  de  la  section  du 
Louvre,  694. 

Arrestations  arbitraires  imputées  au  ci- 
toyen Chéry,  membre  du  Comité  de 
salut  public  du  Déparlement,  1281. 

.Vrrêtés  révolutionnaires  jiris  à  la  section 
du  Contrat  social,  588,  1353. 

Arrêts  infligés  pour  manquement  au  ser- 
vice de  la  garde  nationale,  480. 

Arsenal,  ancien  directeur,  1274. 

—  armes  et  munitions  (envoi  d'j,  512,  515, 
535,  547,  715,  1140,  1195,  1429. 

—  canons    envoyés   pour  la   défense   du 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


48  S 


Havre,  463  ;  (canons  placés  devant  1'), 
482  ;  (canons  prêtés  aux  sections  resti- 
tués à  1'),  404,  1070. 

—  carte  d'entrée,  1215. 

—  commissaire  de  l'artillerie,  709,  71S. 

—  commissaire  des  guerres,  689. 

—  (conflit  entre  les  canonniers  des  sec- 
tions à  1'),  397. 

—  convoi  de  poudres  d'Essonnes,  1169. 

—  distribution  de  fusils  aux  sections,  593. 

—  état  de  l'artillerie,  o02. 

—  expériences  de  nouvelle  poudre  de 
guerre,  508,  605. 

—  fonderie,  512. 

—  fusils  pour  les  armées  des  Pyrénées  et 
des  Côtes  y  déposés,  521;  fusils  à  ré- 
parer y  envoyés,  419. 

—  jardin,  403. 

—  local  pour  la  fabrication  des  cartou- 
ches à  balle,  538. 

—  magasin  à  poudre,  707,  1089. 

—  murs  des  fossés,  H 93. 

—r  (observateur  de  police  parcourant  Paris 
jusqu'à  1'),  56 L 

—  (ordre  de  suspendre  la  livraison  de 
canons  au  commandant  de  1'),  103. 

—  (patrouilles  autour  de  Tl,  494,  704,707. 

—  poste  des  canonniers,  H6a,  1215;  poste 
de  la  fonderie,  391. 

—  poudres  de  guerre,  593. 

—  réparations  d'armes,  082. 

—  réserves,  H41. 

—  service  des  canonniers  de  la  section 
Popincourt,  1215;  .service  de  garde,  1438. 

—  au  Palais  Bourbon  (organisation  d'un), 
527. 

Arsenaux  (visites  des),  1079,  1171. 

—  Artillerie  (convois  d')  à  Arras,  1209, 
1215,  1224,  1364,  ISS,»!,  1429,  1437;  à 
Rayonne,  547  ;  à  Besançon,  1448;  à  Blois, 
704  ;  à  Caen,  407, 469  ;  à  Compiègne,  1169  ; 
à  Laon,  1188,  1224;  à  Metz,  521,  .578, 
1174,1224,1438;  à  Orléans,  451,  499, 
699,  1148,  1195;  à  Hennés,  499  ;  à  Se- 
dan, 1443;  à  Tours,  578,  679,  718,  1193; 
en  Vendée,  480,  502  ;  pour  l'armée  des 
C6tes  de  la  Rochelle,  521,  696,  998; 
pour  r.irmée  de  la  Moselle,  1067  ;  pour 
l'armée  du  Nord,  710,  715,  1176,  1198; 
poui'  l'armée  de  la  réserve,  615;  pour 
l'année  d('s  Pyrénées-Occidentales,  710; 
pour  l'urinée    des  Pyrénées-Orientales, 


692;  pour  la  défense  des  Côtes,  467; 
pour  la  défense  du  Havre,  463  ;  pour  les 
départements  maritimes,  577. 

—  (école  d')  ù  Metz,  416. 

—  à  l'Arsenal  (étal  de  1'),  502. 

—  (expériences  de  nouvelles  pièces  d'), 
596. 

—  (rebelles  de  la  Vendée  cherchant  à  se 
procurer  de  la  grosse),  577. 

—  du  Pont-Neuf  (parc  d'),  072. 
Artisans  (habits  de  laine  rongés  par  les), 

46. 

Artois  (ancien  chapelain  du  comte  d'), 
1437;  (ancien  gentilhomme  du  comte 
d'),  1410;  (membres  delà  Commission  des 
charroisde  Saint-Denis,  anciens  valetsdu 
comte  d'),  1419;  (recherche  aux  Champs- 
Elysées  d'un  ancien  garde  d'),  1408  ; 
(valet  de  chambre  du  comte  d'),  422. 

Àsnières  (Seine),  habitants,  1437. 

—  maire  de  la  commune,  1429,  1437. 

—  marques  de  féodalité,  1292,  1300. 

—  société  populaire,  1429. 
Assassinat  de  Basseville,  ambassadeur  de 

France  à  Rome,  1248  ;  de  Pierre  Bayle, 
à  Toulon,  840  ;  de  Léonard  Bourdon,  à 
Orléans  (tentative  d'),  478  ;  de  Carra 
offre  de  200  livres  pour  1'),  961-963  ;  des 
Jacobins  (projet  d'),  1346  ;  de  Claude 
Lazowski,  542  ;  de  Le  Peletier  de  Saint- 
Fargeau,  390,  393  ;  de  Marat,  724,  920, 
1080,  1081  ;  (Société  populaire  de  Lar- 
gentiére  déplorant  1'),  327  ;  de  Marie- 
Antoinette,  pour  venger  la  mort  de 
Marat  (projet  d'),  1081  ;  à  la  Tourelle  de 
Vincennes,  602;  dans  les  carrières, 
463  ;  des  administraleurs  et  employés 
de  Police  (projet  d'),  550  ;  d'une  femme 
par  un  cavalier  de  l'Ecole  militaire, 
442  ;  d'une  femme  par  un  militaire  de 
la  Légion  Rosenthal,  449  ;  par  un  do- 
mestique de  son  maître,  503  ;  projeté  de 
22  députés  Girondins,  669. 

Assassinats  commis  par  les  volontaires  de 
Rueil  et  Courbevoie,  697. 

Assassins  voilés  (exécution,  place  Mau- 
bert,  d),  1431,  1433,  1436. 

Assemblée  de  députés  des  sections  aux 
Jacobins,  1220;  de  financiers  et  de  gens 
riches  à  Grenelle,  668;  de  prêtres  con- 
tre-révolutionnaires dans  la  Maison 
Bourbon,   1220,   123"i;  des  administra- 


486 


TABLE  ALPHABETIQUE 


leurs  et  officiers  municipaux  Liégeois 
réfugiés  à  Paris,  au  Palais  Cardinal, 
1032;  des  charcutiers  de  Paris,  534; 
des  citoyens  de  la  Chapelle,  1179,  H  82; 
des  commissaires  des  sections  à  l'Evê- 
ché,  534;  des  officiers  de  la  section 
armée  de  1792,  467. 

—  électorale  des  Côtes-du-Nord,  136  ;  de 
l'Eure,  286;  des  Hautes-Alpes,  356  ;  de 
Nice,  212. 

—  fraternelle  de  la  section  du  Panthéon- 
Français,  1210,  1243. 

—  générale  du  Comité  de  salut  public  du 
Département  de  Paris,  1121  ;  de  la  com- 
mune  de   Vitry-sur-Seine,    1300;    des 
créanciers  d'Egalité,  1535;  des  députés 
à  la  Fédération  aux  Jacobins,  1133;  de 
la  section  de  Beaurepaire,  472,  670,  879; 
de  la  seclion  de  Bon-Conseil,  448,  594; 
de  la  seclion  de  Bonne-Nouvelle,  855  ; 
de  la  section  de  la  Butte-des-Moulins, 
489,  669  ;   de    la   section    des  Champs- 
Elysées,  693;  de  la  section  de  la  Cité, 
472,  535;  de  la  section  du  Contrat-So- 
cial,  090,  705,  725,  779,  1353,  1364;   de 
la  section  de  la  Croix-Rouge,  1202  ;  de 
la  section  des  Droits-de-l'Homme,  491, 
510,  1453;  delà  section  du  Faubourg- 
Montmartre,    852  ;   de    la    section    des 
Gravilliers,  1089,  1262;  de  la  section  de 
la  HalJe-au-Blé,  548  ;    de  la  seclion  des 
Halles,  648;  de  la  section  des  Lombards, 
472,  548  ;  de  la  section  du  Louvre,  694  ; 
de  la  section  de  la  Maison-Commime, 
553  ;  de  la  section  de  la  Montagne,  831  ; 
de  la  section  du  Mont-Blanc,  1102, 1159; 
de   la   seclion    de    Montreuil,  839,  841  ; 
de    la    seclion    du    Panthéon-Français, 
1243,  1298,  1323,  1396,  1456  ;  do  la  sec- 
tion des  Piques,  427,  441,448,597,  1348, 
1423,  1453  ;   de   la  section  de  la  Place- 
des-Fédérés,  1363;  de  la  section  Pois- 
sonnière,   1281;    de   ia   section    de   la 
Réunion,  495;  de  la  section  des  Sans- 
Culottes,  1189  ;  de  la  section  du  Temple, 
850,  1285,  1346  ;  de  la  section  de  l'Unité, 
568  ;  de  la  section  régénérée  de  Beau- 
repaire,  879. 

■-•  législative    (conciliabules    secrets    de 
députés  de  la  droite  de  1'),  1381. 

—  nationale  genevoise,  772. 

—  nocturne  de  la  sectiondesTuileries, 550. 


—  primaire  de  Courtron,  1140;  de  la 
9»  section  de  la  commune  de  Rouen, 
1030. 

Assemblées  de  non  conformistes  en  An- 
gleterre, 674  ;  de  prêtres  réfractaires 
aux  Missions  étrangères,  634. 

—  des  sections  (convocation  pour  la  no- 
mination d'un  Commandant  général  des), 
702  ;  des  sections  (désertion  des),  1371, 
1433;  des  sections,  déclarées  nuisibles, 
1373. 

—  fédéralistes  de  l'Aude,  55. 

—  générales  du  Faubourg-Saint-Anloine 
(réduction  du  nombre  des),  1322  ;  des 
sections  (censure  des  citoyens  enrôlés 
dans  les  canonniers  par  les),  1392;  des 
sections  (suppression   des),  1421,  1423. 

—  nocturnes  à  Montmartre,  1124,  1126; 
à  Paris,  690;  chez  Beaumarchais.  1313. 

—  populaires  (chirurgien-major  de  l'armée 
des  Alpes  attaquant  les  Montagnards 
dans  les),  1403  ;  (réduction  à  deux  par 
semaine  des),  1348. 

—  primaires  (acte  constitutionnel  et  décla- 
ration des  Droits  de  l'Homme  présentés 
à  l'acceptation  des),  986,  1013,  1021  ; 
(célébration  de  la  fête  du  10  août  dans 
toutes  les),  1004;  (demande  de  remise 
de  la  médaille  commémora tive  du  10  août 
aux  archives  des),  1030;  (députés  des) 
à  la  fôte  du  10  août,  348,  986,  1002, 
1005,  1017,  1018,  1021-1024,  1027-1030, 
1033-1035,  1038,  1040,  1043,  1047, 1050- 
1054,  1056,  1057  ;  (procès -verbaux 
d'acceptation  de  la  Constitution  par 
les),  1000,  1011,  1016,  1020-1024,  1040, 
1042,  1051,  1056,  1059;  (salves  d'artille- 
rie pour  l'ouverture  des),  1063  ;  con- 
voquées par  le  département  de  Rhône- 
et-Loire,  au  sujet  des  journées  du  31  mai, 
239  ;  pour  le  remplacement  de  la  Con- 
vention, 520  ;  d'Eure-et-Loir  (farine 
apportée  par  les  députés  des),  1505; 
du  Gers  (lettre  du  député  Laplaigne 
aux),  177;  de  la  Nièvre,  1200;  du  pays 
de  Liège,  1031. 

Assignat  faux  (émission  par  un  gendarme 
d'un),  607  ;  de  400  livres  (payement  de 
marchandises  avec  un),  1061. 

—  glissé  dans  la  main  d'un  inspecteur 
de  police  par  Soubeyran  de  Saint-Prix, 
367. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


487 


Assignats  (administrateur  du  timbre  des), 
1129;  (affluence  au  Palais  Egalitt5  de 
porteurs  de  faux),  1403;  (arrestation  de 
fabricants  de  faux),  406;  (ateliers  de  fa- 
brication des),  1217;  (attaché  à  la  fabri- 
cation des),  1286;  (aubergistes  suspectés 
de  fabriquer  des  faux),  1294;  (bulles  d'ex- 
communication contre  ceux  qui  accep- 
tent des),  297;  (commerce  de  contrats 
d'),  1287;  (dépréciation  des),  408,  50.';  ; 
(discrédit  dans  le  Loir-et-Cher  des),  192; 
(distribution  aux  ouvriers  du  Faubourg 
Saint-Antoine  d'),  128");  (don  patriotique 
des  ouvriers  et  employés  de  la  fabrica- 
tion des),  1477  ;  (dragons  de  la  Répu- 
blique comptant  dans  leurs  rangs  des 
distributeurs  de  faux),  448;  (écrou  à  la 
Conciergerie  d'un  porteur  de  faux),  452; 
(élégante  du  Palais-Royal,  complice  de 
la  fabrication  de  faux),  1283;  (émission 
dans  les  maisons  de  jeu  de  faux),  301; 
de  10  livres  (émission  de  faux),  1272  ;  de 
300  livres  (émission  de  faux),  1366; 
(exécution  mouvementée  d'un  fabrica- 
teur  de  faux),  1283;  (fabrication  de 
faux),  1078;  (femmes  mal  vêtues  distri- 
buant des  paquets  d'),  433;  (force  armée 
aux  ateliers  de  fabrication  des),  430, 
431,  494,  1302;  (maison  de  secours  sus- 
pectée comme  servant  à  la  fabrication 
de  faux),  1171,  1175;  (officier  de  paix 
surveillant  l'émission  de  faux),  470;  de 
200  livres  (payement  de  bas  de  soie  avec 
de  faux),  483;  (remplacement  projeté 
par  des  quittances  de  finance  des),  441  ; 
(soustraction  par  un  employé  des  bureaux 
de  la  Convention  d'),  369;  (suspension 
des),  1122;  (vol  d')  au  préjudice  du  dé- 
puté Blanqui,  37,  38;  (vol  au  moulin  de 
Conesse  d'),  714;  donnés  en  payement 
(fermier  ayant  jeté  sur  un  fumier  des), 
1330;  pris  par  la  police  au  député  Uugué- 
d'Assé,  107;  au  député  Fleury,138, 139; 
à  la  femme  d'Olivier-Gérente,  133;  saisis 
au  préjudice  du  député  Rabaut-Pomier, 
262,  267. 

—  à  face  royale  (préférence  marquée 
pour  les),  699;  délivrés  aux  députés  à 
la  Fédération  (retrait  et  échange  des), 
1018. 

—  à  tète  (vente  avec  bénéfice  sur  les  bou- 
levards des);  1272. 


Assomption  (couvent  de  r),lieu  de  réunion 

du  Conseil  exécutif,  1099. 
Ateliers  de  fabrication  d'assigfnals,  1217. 

—  du  faubourg  .Saint-Marceau  (visite  d'), 
1303. 

—  publics  (fabrication  de  fusils  dans  les), 
1430. 

Attaque  contre  Marat  à  la  sortie  des  Cor- 
deliers,  362. 

Attaques  des  gendarmes  de  l'armée  de 
Dumouriez  contre  les  volontaires,  488  ; 
de  Rose  Lacombe  contre  la  Convention 
à  la  Société  révolutionnaire  des  femmes, 
1337  ;  des  passants  par  les  volontaires 
de  Rueil  et  Courbevoie,  697. 

Attributs  de  la  royauté  (ordre  de  déna- 
turer dans  les  Palais  et  Jardin  national 
les),  1007. 

Attroupement  à  la  barrière  des  Sergents, 
1123  ;  à  la  place  aux  Veaux,  673;  devant 
la  porte  Saint-Martin,  1331  ;  de  boulan- 
gers à  la  Halle  au  Blé,  468,  472,  475  ; 
de  femmes  à  la  Grenouillère  et  au  port 
Saint-Nicolas,  716  ;  de  femmes  dans  le 
vestibule  de  la  Convention,  397,  598  ; 
de  femmes  sur  le  boulevard  Montmartre, 
448  ;  de  muscadins  sur  le  boulevard  du 
Temple,  1437;  de  valets  du  ci-devant 
Roi,  à  Vincennes,  495. 

Attroupements  devant  les  boutiques  des 
boulangers,  427,  525,  526,  694,  696, 
1036  ;  de  femmes  aux  portes  des  bou- 
langers, 1133,  1231,  1286,  1288,  1292, 
1293,  1297,  1299,  1300,  1302,  1303,  1339, 
1418, 1423;  sur  les  places  publiques,  535. 

Auberge,  dite  la  Galiolle,  boulevard  du 
Temple,  472. 

Aubergistes  (chevaux  nourris  avec  du  blé 
au  lieu  d'avoine  par  des),  1138;  (por- 
tiers du  Louvre  faisant  le  métier  d'), 
1146;  (suspicion  de  fabrication  de  faux 
assignats  pesant  sur  des),  1294. 

AuiîEKT  (Michel) ,  courrier  de  Marseille, 
939,  933. 

—  instituteur  de  la  section  des  Arcis, 
871. 

AuBLiN  (Marie-Barbe),  femme  Pain,  por- 
tière, détenue  à  Sainte-Pélagie  avec  la 
sœur  et  la  veuve  de  Marat,  884-886,  943, 
933. 

AuDRY  (François),  député  du  Gard  à  la 
Convention  nationale,  10-12. 


488 


TABLE  ALPHABETIQUE 


—  canonnier  de  la  section  de  la  Réunion, 

477. 
Aude,  assemblées  fédéralistes,  55. 

—  (députés  du  département  de  1'),  Periks, 
cadet,  60,  184,  18b,  250,  251  ;  Tournieb, 
184,  250,  374-376. 

AuDiBERT  (citoyen),  85. 

AuDouiN  (Pierre-Jean),   député  de  Seine- 

et-Oise  à  la  Convention  nationale,  837, 

1035,  1037. 

—  (Xavier),  adjoint  au  ministre  de  la 
guerre,  475,  6i0,  793,  1147. 

AiFRK  (Charles),  homme  d'affaires  du  dé- 
puté Dabray,  76. 

AuFFRAY  (Jean),  grenadier  au  premier  ba- 
taillon de  Paris,  1179. 

AuGER,  fabricant,  1171. 

AuGuis  (Pierre-Jean-Baptiste),  député  des 
Deux-Sèvres  à  la  Convention  nationale, 
156,  165,  331. 

AusANiAUD,  marchand  de  vin,  membre  du 
Comité  révolutionnaire,  373. 

AuTiCHAMP  (Jean  de  Beaumont,  marquis 
d'),  713. 

Autodafé  du  portrait  de  Louis  XIII  à  Fon- 
tainebleau, 844. 

Autriche  (émissaires  de  1'),  1103. 

Autrichiens  (assaut  de  Thionville  par  les), 
703  ;  (dépôt  à  la  caserne  Popincourt  de 
prisonniers),  1127,  1129,  1130;  (marche 
des),  402,  503  ;  (plans  livrés  aux),  425; 
(prétendue  surprise  de  l'armée  française 
par  les),  450. 

Autun  (Saône-el-Loire),  Société  des  Amis 
de  la  Constitution  républicaine,  784. 

Auvergnats  (prêtres  réfractnires,  défen- 
dus par  les),  669. 

Auvergne,  prêtres  réfractaires  de  cette 
région,  660. 

—  lroul)les  religieux,  669. 

Aux  citoyens  Petion  H  Guadet,  manuscrit 
d'Adam  Lux,  970. 

Auxerre  (Yonne),  Société  populaire,  782, 
1012. 

Avance  demandée  par  un  commissaire  du 
Comité  de  salut  public  du  Déparlement 
envoyé  à  Jagny,  1379  ;  de  8,000  Horins 
à  Dumouriez  par  un  hollandais,  1317. 

Avances  pour  les  préparatifs  de  la  fête  du 
10  août,  994;  sollicitées  par  un  obser- 
vateur de  la  Police,  637  ;  sollicitées  par 


les  sections  pour  le  départ  des  volon- 
taires, 594. 

Avertissement  aux  fidèles  (brochure  inti- 
tulée), H38. 

Avignon  (Vaucluse),  force  armée  à  en- 
voyer au  secours  des  patriotes,  1062. 

—  (Jourdan  d'),  462. 

Avis  aux  citoyens  Français,  écrit  d'Adam 
Lux,  député  de  Mayence,  970,  973. 

Avoine  (attroupement  occasionné  par  la 
mauvaise  qualité  et  le  prix  élevé  de  1'), 
1065;  (blé  donné  aux  chevaux  en  guise  d'), 
1138  ;  (pain  avec  de  la  farine  d'),  1089. 

Avoines  (fermiers  près  de  Sentis  vendant 
à  des  prix  excessifs  leurs),  1421. 

Avril  (Jean-Baptiste),  officier  municipal, 
445. 

Ax  (Ariège),  Société  républicaine,  794. 

Ayat  (Louis-Charles  Beaufranchet  d'),  gé- 
néral à  l'armée  de  l'Intérieur,  502. 

Azur  (Abraham),  secrétaire  du  Comité  de 
sûreté  générale,  1250. 


Babey  (Pierre-Athanase-Marie),  député  du 
Jura  à  la  Convention  nationale,  13,  14, 
331,  377,  378. 

Bâche  (citoyenne),  femme  d'un  capitaine 
de  compagnie  franche,  1292;  1301. 

Bagnères-de-Luchon(  Hautes-Pyrénées), 
bains,  309. 

Bagneux  (Seine),  boulangers,  1356. 

Bagnolet  (Seine),  contingent  do  la  réqui- 
sition, 1359. 

Bail  des  bâtiments  de  l'Abbaye  de  Saint- 
Germain-des-Prés,  1175. 

Baillemo.nt,  chef  de  brigade  de  la  force 
armée  parisienne,  602. 

—  colonel  du  27"  régiment  de  cavalerie, 
1472. 

Bailleul  (Jacques-Charles),  député  de  la 
Seine-Inférieure  à  la  Convention  natio- 
nale, 15-25. 

—  (Jean-Anloine-Guillaume),  frôre  du  dé- 
puté, 24. 

Bailly  (Denis),  gendarme,  238,  242. 

—  (Edme-Louis-Barthélemy),  député  de 
Seine-et-Marne  à  la  Convention  natio- 
nale, 331. 

—  citoyen  de  la  rue  Saint-Martin,  1164. 


TABLE  ALPHABETIQUE 


489 


Bains  chauds  (rhumatisme  traité  par  des), 
121  ;  nécessaires  au  député  Michel,  243  ; 
d'eau  de  mer  (rhumatismes  traités  par 
des),  125. 

—  royaux,  rue  Richelieu,  1124. 

—  de  Bagnères-de-Luchon,  309. 

—  de  Dax,  309. 

Baiser  fraternel  entre  les  dissidents  à  la 
section  des  Amis-de-la-Patrie,  :)77  ;  de 
fraternité  entre  les  canonniers  des  sec- 
tions des  Lombards  et  de  l'Observatoire, 
.397. 

Bâle  (Suisse),  marchandises  à  destination 
de  cette  ville,  1118. 

—  voitures  de  café  et  eau-de-vie  à  desti- 
nation de  cette  ville,  1168. 

B.\LESTiER  (Jean-Baptiste-Côme),  secrétaire 
de  la  section  du  Contrat-Social,  702, 72"i. 

Ballet  patriotique  au  Spectacle  Montan- 
sier,  1386. 

B.vxcE,  inspecteur  de  police,  346. 

Bannière  du  Comité  de  salut  public  du 
Département  aux  obsèques  de  Marat, 
1085;  de  ruban  tricolore  au  Temple  de 
l'Immortalité  du  Champ  de  la  Fédéra- 
tion, H41. 

Bannières  avec  emblèmes  républicains 
(don  aux  départements  de),  1012;  por- 
tées par  les  citoyennes  de  Fontainebleau 
lors  de  l'inauguration  du  buste  de  Marat, 
844  ;  de  la  Fédération  du  14  juillet  1790 
(brûlement  des),  1012. 

Banqueroutiers  (Comité;  révolutionnaire 
central,  composé  de),  680. 

Banquiers  (commerce  de  l'argent  par  les), 
687;  (proposition  de  mettre  en  état 
d'arrestation  les),  1234. 

—  de  jeux  prohibés  (mise  en  liberté  de), 
495. 

Baptiste,  garde  national,  1148. 
Bar-sur-Ornain  (.Meuse),  compagnie  des 

Cliasseurs  éclaireurs  de  la  Meuse,  521. 
Bahbaroux    (Charles-Jean-Marie),    député 

des  Bouches-du-Uhône  à  la  Convention 

nationale,  427,  459,  475,  613,  084,  733, 

756,  921,  940,  953,  958. 
Barbaste     (Lot-et-Garonne),     habitant, 

1001. 
Barbezieux  (Charente),  lettre  à  l'adresse 

du  député  Ribereau,  269. 
Bahdet,  archiviste  du  palais  du  prince  de 

Condé,  H91. 


Bardou  (Antoine),  domestique,  961. 
Baréiie   [de    Vieuzac]    (Bertrand),    député 

des   Ilautcs-Pyrénées  à    la  Convention 

nationale,  362,  678,  1048,  1053,  1513. 
Baril  (René-Charles-François),  lieutenant 

au  6'  régiment  d'artillerie,  H87. 
Barnier  (dame),  maltresse  de  l'hôtel  des 

Patriotes  hollandais,  970. 
Baron    (Louis),   payeur  des  dépenses  du 

Département,  1292. 

—  ancien  officier  de  la  marine  du  port  de 
Hochefort,  1257. 

—  membre  de  la  Société  des  Amis  de  la 
Liberté  et  de  l'Egalité  de  Montauban, 
800. 

Barré  (Pierre-Yves),  auteur  et  directeur 
du  Théâtre  du  Vaudeville,  361. 

—  agent  national,  73. 

—  ex-intendant  de  Monsieur,  1437. 
Barrière  de  Bondy,  546. 

—  de  la  Courtille,  664. 

—  d'Enfer,  455,  673,  1148,  1438. 

—  de  Neuilly,  690. 

—  Saint-André,  1335. 

—  Saint-Denis,  1145. 

—  Saint-Jacques,  1438. 

—  des  Sergents,  1125. 

Barrières  (adjudants  généraux  des  légions 
chargés  de  l'inspection  des),  1325  ;  (amé- 
nagement des  corps  de  garde  des),  1193, 
1209,  1393, 1430;  (arrestation  de  voitures 
de  pains  aux),  522-524  ;  (bruit  de  ras- 
semblement suspect  entre  le  bois  de 
Boulogne  et  les),  1342  ;  (Hanriot,  ancien 
commis  aux),  684  ;  (maire  de  Montrouge, 
ancien  commis  des),  1350;  (femmes  pas- 
sant du  pain  sous  leurs  jupons  aux), 
1325;  (fermeture  des),  462,  542,  1121; 
(force  armée  placée  aux),  393,  511,  663, 
1312  ;  (indemnité  aux  citoyens  de  garde 
aux),  1178,  1335;  (pain  emporté  hors 
des),  1133,  1141,  1146,  1148,  1150,  H55, 
1158,  1163,  1172,  1173,  1176,  1178,1180, 
1184,  1188,  1193,  1198,  1211,  1230,1302, 
1365,  1411;  (patrouilles  aux),  517,  527, 
1095,  1180,  1184,  1188,  1195,  1198,  1206, 
1365,  1420,  1430;  (réouverture  des), 
1131;  (suppression  de  la  garde  des), 
664,  1155. 

Barrois,  volontaire  de  la  section  du  Mail, 
477. 

Barthélémy,  neveu  (l'abbé  Jean-Jacques), 


490 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


employé  à  la  Bibliothèque  nationale, 
1218. 

Barthélémy  [de  Recologne]  (Honoré-Fran- 
çois), inventeur  de  nouveaux  canons, 
596. 

Bas  (Laurent  Le),  comniissionnalre,  por- 
teur des  journaux  de  Marat,  934,  942, 
953. 

Bas  défectueux  fournis  aux  volontaires  de 
la  Vendée,  006. 

—  de  laine  (filles  publiques  occupées  à 
tricoter,  pour  les  soldats  des),  1356. 

—  de  soie  (assignats  faux  de  200  livres 
donnés  en  payement  de),  483. 

Basire  (Claude),  député  de  la  Côte-d'Or  à 
la  Convention  nationale,  959,  1027, 
1337. 

Bas-Rhin  (déparlement  du),  mission  du 
représentant  Richou,  296. 

Basses-Alpes  (département  des),  dépu- 
tés .Maisse,  207,  208;  Peyre,  252-258; 
Savornin,  252. 

Bassevillp  (Nicolas- Jean  HugoiN  de),  am- 
bassadeur de  France  à  Rome,  1248. 

—  sa  veuve,  1248. 

Bastia  (Corse),  Société  populaire,  1048. 
Bastille  (allusion  à  la  prise  de  la),  581. 

—  (corps  de  garde  de  la),  1198. 

—  (fontaine  de  la  régénération  sur  les 
ruines  de  la),  1025. 

—  (pierres  de  la),  752. 

—  (visite  des  cachots  de  la),  703. 

—  (vol  des  vases  sacrés  de  la),  425. 
Bataille  (Nicolas-Thomas),  en  religion  le 

Père  Zenon,  ancien  provincial   des  Ca- 
pucins-Saint-Honoré,  1456. 
Bataillon  de  muscadins  (dangers  que  fe- 
rait courir  un),  1346. 

—  de  la  Gironde  (cantonnement  à  Bayonne 
du),  1452. 

—  de  Paris  (don  patriotique  du  i"),  1507; 
(casernement  à  Rueil  du  10»),  679. 

—  des  Sans-culottes  (Saint-Firmin,  quar- 
tier général  du),  684. 

—  de  volontaires  (1"),  dit  le  Républicain, 
1318. 

Bateau  de  marchandises  (descente  pen- 
dant la  nuil  d'un),  1198. 

Bateaux  (chargement  des  marchandises 
des  accapareurs  sur  les),  1120. 

—  de  farines  (déchargement  de),  493. 

—  de  fourrage  (débarquement  de),  1365. 


Bateleurs  sur  la  place  de  la  Maison-Com- 
mune, 1418. 

Balhilde  ou  le  Duo,  comédie  en  un  acte, 
1340. 

Battellier  (Jean- César),  député  de  la 
Marne  à  la  Convention  nationale,  178. 

Baudi.n  (Pierre-Charles-Louis),  député  des 
Ardennes  à  la  Convention  nationale,  995. 

Baudot  (Marc-Antoine),  député  de  Saône- 
et-loire  à  la  Convention  nationale,  5, 
36,  69,  81,  95,  128,  187,  216,  249,  259, 
263.  269,  329,  340,  1413. 

BaudraiS  (Jean-Baptiste),  administrateur 
au  Département  de  Police,  93,  475,  926. 

Bault,  concierge  de  la  Force,  214. 

Baumier  (Jean-Baptisle),  observateur  de  la 
Police,  621,  637. 

Bayard  (François-Louis),  inspecteur  du 
Garde-Meuble,  1063. 

Bayeux  (Calvados),  nouvelles  d'une  ten- 
tative de  débarquement  des  Anglais, 
509. 

Bayle  (Moyse),  député  des  Bouches-du- 
Rhône  à  la  Convention  nationale,  175, 
902. 

—  lisez  Baille  (Pierre-Marie),  député  des 
Bouches-du-Rhône  à  la  Convention  na- 
tionale, 840. 

Bayonne  (Basses- Pyrénées),  bataillon  de 
la  Gironde  y  cantonné,  1452. 

—  canons  et  canonniers  y  envoyés  de 
Meaux,  547. 

—  (langage  d'un  individu  originaire  de), 
546. 

Bazl\,  gardien  de  scellés,  376. 

Bealfort  (Jean-Baptisle  Thuillier  de),  co- 
lonel de  gendarmerie  et  adjudant  géné- 
ral, 1191,  1197. 

Beauharnais  (Alexandre,  vicomte  de),  gé- 
néral en  chef  de  l'armt'e  du  Rhin, 
ministre  de  la  guerre,  690. 

Beallieu  (Michel  Haldon-),  tenant  maison 
garnie,  182,  379. 

Beaumarchais  (Pierre-Augustin  Caron  de), 
1313. 

Beaumarin,  lisez  Bomarin  (Charles-Jean- 
Marie),  capitaine  au  i''  bataillon  de 
Paris,  1305,  1318,  1334. 

Beaumo.nt  du  Repaire  (Christophe  de),  ar- 
chevêque de  Paris,  601. 

Beaumont  (dame),  rédacteur  des  Annales 
(le  la  République  française,  739. 


TABLE  ALPHABETIQUE 


491 


Beauregard  (Pierre-Raphaël  Paillot  de), 
général  à  l'armée  des  Ardennes,  1364. 

Beauvais  (Oise),  Comité  de  salut  public, 
1364. 

—  départ  de  cavalerie  pour  la  Vendée,  551. 

—  état-major  des  troupes,  1300. 

Beauvais  [de  Préau]  (Charles-Nicolas),  dé- 
puté de  Paris  à  la  Convention  nationale, 
890. 

Beauvallet  (Pierre -Nicolas),  sculpteur, 
790-792. 

Beauvoir  (comte  de),  officier  à  l'ancien 
régiment  du  Roi,  1182. 

Bécard  (Joseph-François),  commandant  de 
la  force  armée  de  la  section  Popin- 
court,  1!)65. 

Bec-d'Ambès  (département  du),  mission 
du  représentant  Besson,  290. 

Beccara  (notes  du  député  Massa  sur  l'ou- 
vrage de),  212. 

Becrer  (Joseph),  député  de  la  Moselle  à  la 
Convention  nationale,  303. 

Becqueï  (François),  commissaire  du  can- 
ton d'Etaples,  1023. 

Beffara  (Louis-François),  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Mont-Blanc,  98, 
170,  240,  379. 

Beffhoy  [de  Reigny]  (Louis-Abel),  dit  le 
Cousin  Jacques,  littérateur  et  auteur  dra- 
matique, 1292. 

Bègue  (A.),  observateur  do  la  Police,  629. 

Bkhourt  (Jean- François),  commissaire  de 
la  section  de  Beaurepaire,  676. 

Belfort,  Société  républicaine,  783. 

—  voitures  de  café  et  eau-de-vie  à  desti- 
nation de  cette  ville,  1108. 

Belgique  (argent  donné  au  représentant 
Delacroix  pour  l'évacuation  de  la),  1423. 

—  argenterie  des  églises,  1258. 

—  armée,  450,  497,  513. 

—  fournisseur  des  armées,  1191. 

—  représentants  en  mission,  450,  457,507. 

—  retraite  de  l'armée  de  ûumouriez,  459, 
485,  513. 

—  trésors  enlevés  par  Diimouriez,  495. 
Belhomue  (maison  de  santé),  310,  370,  372. 
Beliahd,  volontaire,  486. 

Bellavoine,  secrétaire  greffier  de  la  com- 
mune de  Vaugirard,  888,  897. 

Bellâme  (Orne),  district  (biens  nationaux 
dans  le),  105. 

—  tribunal  criminel  (juge  au),  1344. 


Belleville  (Seine),  arrestation  de  Lin- 
guet,  1440. 

—  (canonniers  de),  1141. 

—  contingent  de  la  réquisition,  1359. 

—  femmes  à  la  porte  des  boulangers  à  la 
Courtille,  1231. 

—  lîacre  à  destination  de  cette  localité, 
1106. 

—  magasins  de  charbon,  1272. 

—  municipalité,  1231,  1440. 
Bellevue  (Seine- et-Oise),  serres  chaudes, 

602. 

Bellot,  ancien  religieux  Picpus,  institu- 
teur à  Ivry,  1298. 

Beuiont  (Jean-Baptiste-Colbert  de  Beau- 
lieu,  dit),  acteur  du  Théâtre  de  la  Na- 
tion, 1210. 

Bénédictins  anglais  (maison  d'arrêt  des), 
46,  54,  154. 

Benezech  (Pierre),  ministre  de  l'intérieur, 
169. 

Benjami.n  (Jacob),  citoyen  de  la  section  de 
la  Réunion,  1511. 

BENorr  (Jacques),  gendarme,  1003. 

—  administrateur  au  Département  de 
Police,  214. 

Be.noxai  (abbé),   suspect,   fréquentant   le 

café  Coreza,  1370 
Bentabole  (Pierre),  député  du  Bas-Rhin  à 

la  Convention  nationale,  677,  757. 
Berard,   imprimeur  du  Bulletin  national, 

1118. 
Beraud,   observateur  de  la   Police,  1225, 

1231,  1232,  1257,  1272,  1285,  1294,  1313, 

1322,  1331,  1338,  1346,  1355,  1366,  1382, 

1404,  1412,  1421,  1432,  1440,  1451,  1462. 
Bero,  confiseur,  747,  758. 
Berchenï  (colonel  des  hussards  de),  1362. 
Bercy  (Seine),    canonniers    (compagnie 

de),  491,  594. 

—  chevaux  à  destination  de  cette  localité, 
1209. 

—  manufacture,  1372. 

—  révolte  de  prisonniers,  1325. 

—  société  de  charrois  militaires,  dite 
Winter,  602,  606. 

Berger,  commissaire  du  Comité  de  salut 
public,  847. 

—  (citoyen),  de  la  section  de  l'Indivisi- 
bilité, 1344. 

Berqot  (Jean-Baptiste),  officier  municipal, 
726,  781. 


492 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Berlin  (Prusse),  La  Fayette  y  conduit,  422. 
BERXAnn  (Jacques-Cluude),  officier   muni- 
cipal, 1118. 

—  ancien  notaire  à  Lyon,  receveur  des 
contributions  du  Faubourg  Saint-Ger- 
main, 141i). 

Ber>'ier,  logeur  à  Villejuif,  73. 

Hf.rruyer  (Jean-François  de),  général  en 
chef  de  l'armée  de  l'intérieur,  508,  512, 
547. 

Bersnout  (Antoine-Marie),  secrétaire-gref- 
fier de  la  section  du  Thédtre-Français, 
726,  761,  762. 

Bekte.\ux  (Marie-Anne  Jourd.\in-),  femme 
de  charge  à  Vaugirard,  888-899. 

Bertholet,  attaché  à  la  fabrication  des 
assignats,  1286. 

Bf.rïon,  volontaire  de  Passy,  capitaine  au 
corps  des  pionniers  de  l'armée  des  Côtes 
de  la  Rochelle,  1151,  11S7,  1159,  1168, 
1208,  1281,  1419,  1421. 

Bertrand,  impliqué  dans  l'affaire  Saint- 
Laurent,  1208. 

Bebtrand  (citoyen),  agent  du  Comité  de 
sûreté  générale,  94. 

Bertrand  La  HosDiNiÈRE  (Charles- Ambroise), 
député  de  l'Orne  à  la  Convention  natio- 
nale, 1063. 

Bertremieu,  aine,  observateur  de  la  Po- 
lice, 624. 

Besançon  (Doubs),  convoi  d'artillerie, 
1448. 

Bksson  (Alexandre),  député  du  Doubs  à  la 
Convention  nationale,  296. 

Bétail  conduit  aux  marchés  de  Sceaux  et 
de  Poissy  (achat  du),  542,  674. 

Bettencourt,  commis  au  bureau  de  l'ad- 
ministration des  Subsistances  militaires, 
1481. 

Beurno.nville  (Pierre  de  Riel  de),  ministre 
de  la  guerre,  450,  453,  459,  462,  470, 
475,  489,  491,  497,  503,  505,  507. 

Beysser  (Jean-Michel),  général  de  brigade 
à  l'armée  de  l'Ouest,  1144. 

Bezard  (François-Siméon),  député  de  l'Oise 
à  la  Convention  nationale,  106. 

Béziers  (Hérault),  tribunal,  302. 

Bibliothécaire  des  Jacobins  (Carra),  1 110. 

Bibliotlièque  des  ci-devant  Jacobins,  765. 

—  du  député  Dulaure,  117;  d'Egalité  (de- 
mande d'apposition  des  scellés  sur  la), 
1534,  1538  ;  (recherche  de  papiers  dans 


la).  1538;  de  Mercier,  député  de  Seine- 
et-Oise,  226  ;  de  Vernier,  député  du  Jura. 
380. 

—  nationale  (employés  de  la),  llOt  ;  (in- 
carcération aux  Madelonnettes  d'em- 
ployés de  la),  1218  ;  (réserve  des  livres 
de  Marie-Antoinette  à  la),  1402. 

Bicëtre  (Seine),  administrateur,  1419  ; 
(employé  de  l'administration  de),  1482; 
(exécutions  imaginaires  à),  1296;  (mal- 
heureux sortant  de),  563;  (réserve  de 
la  section  de  l'Observatoire  à),  1141  ; 
(transfèrement  de  condamnés  à),  79  ; 
(transfèrement  de  prisonniers  de  la  Force 
à),  1257,  1260. 

Biche,  citoyen  de  la  rue  Geoffroy-l'Asnier, 
1173. 

BicHET,  garde  national,  1148. 

—  observateur  de  la  Police,  549,  622. 
Bidehmann   (Jacques),    officier   municipal, 

1260. 
Bidons  pour  les  armées  (fournisseurs  de), 

1459. 
Biens  communaux  de  Mézières  (adresse 

touchant  les),  249. 

—  nationaux  (bulles  d'excommunication 
contre  les  acquéreurs  de),  297  ;  (discré- 
dit en  Alsace  des),  297  ;  dans  le  district 
de  Bellème  (achat  de),  105. 

Bière  (orge  conservé  par  un  brasseur  pour 

la  fabrication  de  la),  1295. 
BiKviLLE  (citoyen),  1164. 
Bir.EOT,    citoyen    de    la   rue   de   fimnelle, 

1324. 

—  observateur  de  la  Police,  1339. 
Bijoutier  (voleurs  pénétrant  par  le  plafond 

dans  une  boutique  de),  503. 
Bijoutiers    (panique    chez   les),    437  ;    du 

Palais-Royal  (friponnerie  des),  1451. 
Bijoux  du  député  Blaiiqui  (vol  des),  37,  38; 

des  prêtres   assommés  à  Saint-Firmin, 

684. 
Billaud-Varenne  (Jacques-Nicolas),  député 

de    Paris    à    la    Convention    nationale, 

837,  1012. 
Billets  (circulation  énorme  de),  1433. 

—  de  50  et  100  livres  à  face  royale  (pré- 
férence pour  les),  699. 

—  de  cent  sols  (disparition  des),  699. 

—  d'invitation  pour  l'entrée  d'un  tripot, 
1307. 

—  de  spectacle  (vente  de  faux),  540. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


493 


—  des  tribunes  de  la  Convention  (femmes 
déchirant  les),  661. 

—  rouges  à  l'entrée  des  écrivains  de  la 
Convention,  623. 

BiNET,  maître  couvreur,  1077. 

BiociiE  (famille  d'aristocrates  du  nom  de), 
1303. 

BiRON  (Armand-Louis  de  Gontaut  de),  gé- 
néral en  chef  de  l'armée  du  Rhin,  504, 
:i9o,  602,  702,  1126,  1127. 

BiuOTTEAU  (Jean-Baptiste),  député  des  Py- 
rénées-Orientales à  la  Convention  natio- 
nale, 13. 

Bitche  (communes  du  district  de),  43. 

Bizy  près  Vernon  (Eure),  château,  rési- 
dence de  la  femme  Egalité,  1516,  1518, 
1521. 

Bl.\che,  ancien  huissier  à  Rennes,  agent 
de  PitI,  1343,  1331. 

—  (citoyen),  744,  743. 

Bi.AD  (Claude-Antoine-Augustin),  député 
du  Finistère  à  la  Convention  nationale, 
26-31. 

Blanc,  observateur  de  la  Police,  660, 
661. 

Blanchard  (François-Nicolas),  secrétaire- 
commis  du  Comité  de  sûreté  générale, 
176. 

Rlanchelande  (Louis-Philibert  Bouxel  de), 
gouverneur  des  îles  Saint-Domingue, 
523,  526,  690. 

Blanchissage  (prix  du),  433;  (prix  du),  à 
Strasbourg,  1173. 

Blanchisseurs  (attroupement  projeté  des), 
448. 

Blanchisseuses  (clameurs  des),  1296;  (ras- 
semblement sur  la  place  Maubert  dos), 
435,  437;  accompaj;:nanl  les  volontaiies 
(lixation  du  nombre  des),  554  ;  de  la 
section  du  Panthéon-Français  (arresta- 
tion de  sacs  de  charbon  par  les),  1350. 

Blancmesnil  (le)  (.Seine-ct-Oise),  habi- 
tant, 1388. 

liLANKOHT  (Revol,  dit),  autcur  d'une  scène 
patriotique,  832. 

Blanoli  (Jean  -  Dominique),  député  des 
Alpes-Maritimes  à  la  Convention  natio- 
nale, 32-38,  76,  83,  184,  185,  218. 

Blaux  (.Nicolas-François),  député  de  la 
Moselle  à  la  Convention  nationale,  39-47. 

Blaviel  (Antoine-Innocent),  député  du  Lot 
à  la  Convention  nationale,  48-51. 


Blé  (cherté  du),  408  ;  (chevaux  nourris  avec 
du),  1138;  (dépôt  de)  dans  le  déparle- 
ment de  Seine-et-Oise,  1278,  1281  ;  (em- 
barquement pour  les  îles  de  Jersey  et 
Guernesey  de),  1337  ;  (magasins  de),  à 
Melun  et  Brie-Comte-Robert,  12,36  ;  (pé- 
nurie de)  dans  la  baidieue  de  Paris, 
1359  ;  (prix  élevé  hors  Paris  du),  325. 

Blés  (décret  sur  les),  353,  336;  (enlève- 
ment des),  503  ;  (envoi  aux  frontières 
pour  les  armées  des),  408  ;  (rareté  des), 
432;  (taxe  des),  497;  pour  l'approvi- 
sionnement de  Paris  (abondance  de), 
1201. 

RIcssé  à  la  caverne  des  Variétés  (individu), 
411. 

Blessés  (dépôt  à  Saint-Denis  des  volon- 
taires), 568  ;  (réception  aux  Grands- 
Augustins  des  volontaires),  482;  (visite 
par  les  chirurgiens-majors  des  sections 
des  militaires  prétendus),  1292,  1301  ; 
à  la  porte  des  boulangers,  1133;  sur  la 
place  de  Grève,   le  26  février  1793,  432. 

Blessures  (gendarmes  refusant  de  partir 
aux  frontières  à  cause  de  prétendues), 
534. 

Blois  (Loir-et-Cher),  convoi  d'artillerie, 
704. 

—  gendarmes,  1173. 

—  prêtres  réfractaires,  190. 

Blondel,  lieutenant  de  la  garde  nationale, 
387. 

BocHAur,  concierge  de  la  maison  d'arrêt 
de  Sainte-Pélagie,  886. 

BODSON  (Joseph),  administrateur  au  Dépar- 
tement de  Police,  1333. 

BoETinoux  (sieur),  433. 

Bœuf  corrompu  (dessein  de  débiter  dans 
une  boucherie  du),  1296. 

Bœufs  (accaparement  pour  l'armée  du 
Nord  des),  677;  amenés  au  marché  de 
Sceaux  (nombre  des),  569. 

BoHAN  (Alain),  député  du  Finistère  à  la 
Convention  nationale,  52-54. 

BoiRON  (dame),  maîtresse  de  maison  gar- 
nie, 150. 

Bois,  coupable  de  propos  insultants  contre 
le  Comité  de  sûreté  générale,  1219. 

Bois  de  cliaullage  (passage  à  la  porte 
Saint-Bernard  de  voilures  de),  1176  ; 
(prix  du),  1259,  1425,  1427,  1444  ;  (taxa- 
tion du),  1239,  1259,  1364,  1394;    neuf 


4§4 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


(prix  du),  1425  ;  de  gravier  (prix  de  re- 
vient du),  1403. 

—  pour  la  marine  (fournisseur  de),  302. 
Bois  de  Boulogne,  493,  568,  592,  631,  693, 

1102,  1147,  1149,  1342. 

BoissAT,  lisez  Boinot  (Daniel),  quartier- 
maitre  du  corps  armé  des  Allobroges, 
468. 

Boîte  de  secours  pour  les  noyés.  1293. 

BoiviiN,  commissaire  pour  le  recrutement 
des  volontaires,  449. 

Bolbec  (Seine-Inférieure),  envoi  de  mu- 
nitions, 1146. 

BoLLET  (Philippe-Albert),  député  du  Pas- 
de-Calais  à  la  Convention  nationale,  829. 

Bombances  faites  par  un  capitaine  du 
1"  bataillon  dit  le  Républicain,  1318. 

Bombardement  de  Maeslricht,  4o0. 

Bombes  (tir  des)  lors  de  la  fête  du  10  août 
1793,  1141. 

Bon,  sergent  de  canonniers  de  la  section 
de  la  Uéunion,  477. 

Bondy  (Seine),  cultivateur,  1211,  1214. 

—  municipalité,  1211,  1214. 

BoNET  (Joseph-Ballhazar),    député    de    la 

Haute-Loire  à  la  Convention  nationale, 

55-58. 
Bo-NGUYOD  (Marc-François),  député  du  Jura 

à  la  Convention  nationale,  331. 
Bonjour,   neveu,    chef  de   bureau   de    la 

4«  division  de  la  Marine,  1512. 
Bonneau,  aide  de  camp  adjoint  au  général 

Lefort,  1143,  1147. 
Bonnet  rouge  (motions  pour  le  port  par 

les  hommes  du),  1397. 

—  de  la  Liberté  (citoyens  de  la  section 
des  Fédérés  ayant  foulé  aux  pieds  le), 
1085,  1363,  1379. 

Bonnets  de  chasseurs  (vente  à  vil  prix  de), 
597. 

BoNNEVAL  (Germain),  député  de  la  Meurthe 
à  la  Convention  nationale,  1002,  1399, 
1505. 

Bons  de  1  à  8  sols  (émission  par  les  cafe- 
tiers de),  1069:  de  2,  3  et  4  sols  on  cir- 
culation dans  les  cafés  et  épiceries,  594, 
1258. 

Bordeaux  (Gironde),  Comité  révolution- 
naire de  la  ville,  674. 

—  commissaires  de  la  Convention,  1452. 

—  contre-révolution,  1406,  1441. 

—  correspondances,  1381. 


—  dépêches  des  députés  suspects  y  en- 
voyées, 1322. 

—  fédéralisme,  55. 

—  habitants,  305. 

—  insurrection  de  cette  ville,  1452. 

—  juif  de  cette  ville,  chassé  des  Jacobins 
de  Paris,  1387.    ' 

—  maison  Gatcher,  1338. 

—  maison  de  commerce,  602. 

—  mouvements  insurrectionnels.  680. 

—  négociant,  1452. 

—  négociants  accapareurs,  1408. 

—  nouvelles  de  cette  ville,  données  sur  le 
boulevard,  1412. 

—  représentants  du  peuple  arrêtés  à  la 
Réole,  y  transférés,  1381. 

—  terre  dans  cette  région  à  M"»'  de  Po- 
jignac,  1400. 

Bordelais  (rentrée  d'émigrés),  1452. 

—  armés,  leur  venue  à  Paris,  668,  670, 
674. 

BoTOT  (François-Marie),  juge  de  paix  de  la 
section  du  Temple,  503. 

BofoT  DU  Mesnil  (Jacques-Marie),  lieute- 
nant-colonel, commandant  la  l'^  division 
de  gendarmerie  nationale,  113,  173,  236, 
242,  502,  724. 

BoTTARD  OU  BoTARD,  marchand  de  vins  de 
la  section  du  Contrat-Social,  1429,  1467. 

Bouchain  (Nord),  église,  874. 

—  société  populaire  et  révolutionnaire, 
874. 

BoucHAROT,  citoyen  de  la  section  du  Con- 
trat-Social, 579. 

Boucher  (Augustin-Joseph),  huissier  au- 
diencier  du  Tribunal  révolutionnaire, 
950,  952. 

Boucher-René  (Antoine-René),  membre  de 
la  Commission  municipale  des  passe- 
ports, lob3;  oflicier  municipal,  695. 

Boucher  [Saint-Sauveur]  (Antoine),  député 
de  Paris  à  la  Convention  nationale,  175, 
829  ;  président  du  Comité  d'agriculture, 
261. 

Boucher  (saisie  de  veau  corrompu  et  gâté 
chez  un),  675. 

BoucHERAï,  habitant  de  Vaugirard  au  Soleil 
d'Or,  891. 

Bouchers  (accaparement  des  bœufs  par 
les;,  677  ;  (conflit  entre  des  marchands 
de  veaux  et  les),  680,  694  ;  (écrou  à  la 
Conciergerie  de),   687  ;   (fermeture   des 


tÀBLE  ALPHABÉTIQUE 


495 


boutiques  par  les  petits),  569  ;  (fripon- 
nerie et  effronterie  des),  680,  684,  703, 
1259;  (menaces  et  murmures  contre  les), 
497,  oH,  534,  672,  674;  (tenJances  aris- 
tocratiques des),  712  ;  (viande  pour  les 
seuls  malades  chez  les),  550  ;  de  la 
seclion  de  la  Croix-Houge  (prix  de  la 
viande  chez  les),  548. 
Bouches-du-Rhône,  directoire  du  dé- 
partement, 1547,  1552. 

—  tribunal  criminel  du  département,  1548, 
1559. 

BoucHOTTE    (Jean-Baptiste-Noël),    ministre 

de  la  guerre,  699,  15U. 
Boudin  (Jacques-Antoine),  député  de  l'Indre 

à  la  Convention  nationale,  116,  165. 

—  habitant  rue  d'Amboise,  à  Paris,  737. 

—  volontaire  du  bataillon  de  la  Gironde, 
déserteur,  1452. 

Boueux  (négligence  et  insolence  des),  697. 

BouaON  (Louis-Jean-Charles),  chef  de  l'esca- 
dron de  cavalerie  légère  du  Calvados, 
515. 

—  colonel  du  1"  régiment  de  hussards, 
ci-devant  Bercheny,  1362. 

Bouille  (François-Claude-Amour,  marquis 
de),  546,  599. 

BouiLLiEn,  menuisier,  852. 

Bouillon  détestable  donné  aux  prisonniers 
de  la  Force,  211. 

Boula  (Sylvain-Guillaume),  administrateur 
au  Département  de  Police,  15.34. 

Boulanger  (Servais-Baudouin),  comman- 
dant en  second  de  la  section  de  la  Halle 
au  Blé,  nommé  Commandant  général  de 
la  force  armée,  605,  608,  617,  648. 

—  marchand  papetier,  781. 

—  membre  du  Comité  de  surveillance  de 
Vaugirard,  891,  895,896. 

Boulanger  de  la  rue  de  Tournon  (achat  de 
farines  à  Lardy  par  un),  1179. 

Boulangère  foraine  (propos  d'une),  472. 

Boulangers  (agents  de  l'administration  des 
Subsistances  pris  parmi  les),  1189; 
(alarme  jetée  par  les),  697;  (approvi- 
sionnement des),  435,  437,  1087,  1129, 
1210;  (arrestation  dans  la  rue  des  gar 
çons),  495;  (attroupements  devant  les  bou- 
tiques des),  427,  525,  526,  694,  696,  1036, 
1076,  1129,  1135,  1150,  1155,  1178,1180, 
1184,  1189,  1210,  1215,  1221,  1222,  1224, 
1231,  1233,  1241,  1243,  1244,  1274,  1286, 


1287,  1292,  1295-1297,  1299,  1300,  1302, 
1303,  1306,  1307,  1311,  1314,  132),  1323, 
1324,  1326,  1327,  1333,  1340,  1343,  1348, 
1349,  1354,  1356,  1358,  1359,  1365,  1367, 
1372,  1373,  1381,  1383,  1395,  1402,  1403, 
1405,  1406,  1413,  1418,  1420,  1422,  1425, 
1430,  1433,  1436,  1439,  1450,  1458,  1464; 
attroupements  à  la  Halle  au  Blé,  468,  472, 
475  ;  (cendre  mêlée  au  pain  par  certains), 
1313;  (chômage  dans  la  section  des  Lom- 
bards des  garçons),  1402  ;  (coalition  des 
garçons),  507  ;  (comités  des  sections 
chargés  de  surveiller  la  conduite  des), 
1092;  (dénonciation  du  Département  des 
Subsistances  contre  des),  470  ;  (diminu- 
tion du  nombre  des  fournées  par  les), 
1450  ;  (distribution  par  les  factrices  de 
la  Halle  de  sacs  de  farine  aux),  1090, 
1096,  1100,  1102,  1105,  1107,  1115; 
(environs  de  Paris  manquant  de),  697  ; 
(fermeture  de  boutiques  de),  514,  522, 
528,  717  ;  (invectives  de  femmes  sus- 
pectes au.\  portes  des),  526  ;  (manque  de 
farine  chez  les),  1403  ;  (menace  de  grève 
des  garçons),  468  ;  (pain  accaparé  par 
les  femmes  chez  les),  695,  697;  ^'pain  de 
pâte  ferme  imposé  aux),  427;  (pains  au 
dessous  du  poids  faits  par  les),  478  ; 
(pains  de  2  livres  cuits  de  préférence 
par  les),  700;  (parallèle  entre  les  admi- 
nistrateurs des  Subsistances  etles),1258; 
(patrouilles  autour  des  boutiques  des), 
1076,  1095,  1097,  1222,  1282,  1302,1380; 
(pétition  imprudente  des),  468;  (plainles 
contre  les),  422  ;  (propos  inciviques  à  la 
porte  des),  1306  ;  (propos  inciviques 
contre  les  administrations,  tenus  par 
les),  1317;  (propos  séditieux  tenus  par 
des  femmes  à  la  porte  des),  524;  (ré- 
ception par  le  Comité  de  salut  public 
du  Département  d'une  députation  de), 
1072  ;  (responsabilité  dans  l'émeute  de 
la  Halle  au  Blé  incombant  aux),  472; 
(visites  des  Comités  civils  des  sec- 
tions chez  les),  1090,  1092;  (visites 
de  nuit  chez  les),  428  ;  près  des  bar- 
rières (menaces  d'invasion  des  habi- 
tants de  Belleville  chez  les),  1440  ;  ac- 
cusés de  vendre  à  faux  poids,  441  ;  de 
l'armée  des  Ardennes  (envoi  à  l'Abbaye 
de),  1187;  de  la  banlieue  (beau  pain  fait 
par  les),  1356  ;  de  la  banlieue  (cessation 


496 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


de  la  cuisson  par  les),  528,  530  ;  de  la 
Chaussée-d'Antiti  (manque  de  pain  et  de 
farines  chez  les), 1423;  duFaubourg-Saint- 
Germain  (pain  abondant  chez  les), 1207;  de 
Neuilly  et  de  Courbevoie  (augmentation 
du  prix  du  pain  par  les),  693;  de  la  section 
de  l'Arsenal  (rapport  sur  les),  526  ;  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé  (tumulte  chez 
les),  523;  forains  (approvisionnement  de 
Paris  par  les),  520  ;  forains  (pain  apporté 
à  la  Halle  par  les),  497. 

Boule,  libraire,  quai  des  Augustins,  1408. 

Boulets  de  canon  (épreuve  à  la  butte 
Montmartre  de),  465. 

Boulevard  de  la  Comédie-llalienne,  1141, 
1406. 

—  des  Invalides,  416. 

—  Montmartre,  448,  852,  1228. 

—  du  Montparnasse,  523. 

—  Poissonnière,  832,  13o5,  1424. 

—  de  la  Porte-Saint-Antoine,  1130. 

—  Saint-Martin,  1372. 

—  du  Temple,  436,  472,  .614,  626,  1239, 
1297,  1432,  1437,  1462,  1466. 

Boulevards,  598,  1239,  1266  ;  (cavaliers 
circulant  dans  les  contre-allées  des),  403  ; 
(jeux  de  loto  dans  les  maisons  publiques 
des),  1240;  (marchands  de  gravures  des), 
672;  extérieurs  (gravois  déchargés  sur 
les),  403. 

BouLLi,  capitaine,  1407. 

BotLLY,  administrateur  de  Bicétre,  1419. 

BouIogne-sur-Mer  (Pas-de-Calais),  com- 
mune (certificats  de  résidence  délivrés 
par  la),  1304,  1447. 

Bouquetière  des  Halles  (suppression  de  la 
Fête-Dieu  déplorée  par  une),  668. 

Bouqueval  (Seine-et-Oiso),  château  près 
d'Ecouen,  1436. 

—  curé  contre-révolutionnaire,  1436,1458. 
BouQuiER,   aîné   (Gabriel),    député    de   la 

Dordogne  à  la  Convention  nationale, 
814,  833. 

BoLRBo.xs  (arrestation  et  envoi  à  Marseille 
de  la  famille  des),  514,  1513-1563;  émi- 
grés (pétition  demandant  la  mise  à  prix 
des  têtes  des),  733. 

BouRDo.N  (François-Louis),  député  de  l'Oise 
à  la  Convention  nationale,  116,  163, 
1274;  membre  du  Comité  d'agriculture, 
261. 

—  (Louis-Jean-Joseph-Léonard),  député  du 


Loiret  à  la  Convention  nationale,  748, 

1043,  1030,  1260. 
BouRDO.\.NAis,  boulanger,  1215. 
HouRGAiN    (Denis-Guillaume),    membre  du 

Directoire  du  Déparlement  de  Paris,  991 . 
Bourg  -  de  -  rKgalité   (Seine),   citoyens, 

394. 

—  district,  483,  901,  1232,  14ii9,  1473. 

—  délégué  des  habitants  à  la  Société  des 
femmes  révolutionnaires,  1414. 

—  obstacles  y  créés  aux  arrivages  des 
subsistances,  1261. 

—  prix  du  pain,  697. 

• —  société  populaire,  849. 

Bourgeois  (Germain-François-Joseph),  an- 
cien colonel,  1447. 

Bourges  (Cher'),  arrivée  du  représentant 
Laurenceot,  192,  194. 

—  société  populaire,  192. 

Bourget  (le)  (Seine),  cabarets  servant  de 
refuge  aux  voleurs  de  Paris,  672. 

—  maire,  1431. 

—  marché  (établissement  de),  1363. 

—  marchands  de  fer,  1310. 

—  municipalité,  1310. 

—  (Le  Blancmesnil  près  du),  1388. 
BouRGOY,  secrétaire  de  la  section  du  Mont- 
Blanc,  864. 

BouRQuÈs,  marchand  d'argent,  1123,  1129, 
1173. 

BouRGUiG.NON  (Claude  -  Sébastien),  secré- 
taire du  Comité  de  sûreté  générale, 
163.' 

liouRjoT  (citoyenne),  marchande  cirière, 
1328. 

B0UR.SAULT,  père  (Jean-François),  secré- 
taire du  Comité  central  révolutionnaire, 
688. 

Bourse  (agiotage  àla),  533,  714,  1233, 1258; 

—  (lingots  d'or  et  d'argent  vendus  à  la), 
509,  553. 

Boussio.N  (Pierre),  député  du  Lot-et-Ga- 
ronne à  la  Convention  nationale,  1032. 

Boutiques  (fermeture  pendant  les  fêles  de 
la  Pentecôte  des),  614. 

Boutons  d'uniforme  fleurdelisés  (réforme 
des),  1430. 

Bouzonville  (Moselle),  quartier  général, 
283. 

BoY  (citoyen),  agent  du  Comité  de  sûreté 
générale,  1268. 

Brabant  (royalistes  du),  437. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


497 


Brancas  (Elisabeth-Pauline  de  Gand  d'Isen- 
QHiEN,  duchesse  de),  45b. 

Brard,  peintre  de  Caen,  960. 

Brasseur  à  la  porte  de  Chaillot  (perquisi- 
tion chez  un),  1295. 

Bréard  (Jean-Jacques),  député  de  la  Cha- 
rente-Inférieure à  la  Convenlion  natio- 
nale, 24,  172,  197,  226,  286,  302,  324, 
325,  1017,  1040,  1485. 

Brkau,  bijoutier,  1465. 

Bréchard  (Jean-Jacques),  officier  munici- 
pal d'Aigueperse,  919. 

Bréda  (Hollande),  entrée  de  Dumouriez, 
1317. 

Bréé,  le  jeune,  employé  des  Ponts  et 
Chaussées,  1132. 

Brémost  (Pierre),  volontaire  du  2"  batail- 
lon des  Marseillais,  475. 

—  (P. -M.),  auteur  d'un  poème  lyrique  la 
France  libre  et  d'une  ode  à  Marat,  836. 

Bresson  (Jean  -  Baptiste  -  Marie  -  François), 
député  des  Vosges  à  la  Convenlion  na- 
tionale, 59,  61. 

Brest  (Finistère),  Anglais  prisonniers,  26. 

—  armée,  1233. 

—  bataillons  de  Seine-et-Oise  y  envoyés, 
662,  663,  673. 

—  chirurgien  auxiliaire  de  la  Marine,  26. 

—  envoi  de  sabres,  1172. 

—  fédéralisme  de  la  municipalité  et  du 
district,  1233. 

—  port,  26,  1233. 

—  substitut  du  procureur  de  la  commune, 
1283. 

Bretagne,  commissaire  du  pouvoir  exé- 
cutif, 489. 

—  complots  y  Iramés,  471. 

—  (déparlements  de  l'ancienne),  33. 

—  rentrée  d'émigrés,  489. 

Breton   (discours   contre-révolutionnaire 

de  Salle,  imprimé  en),  1233. 
Bretons  (châteaux  d'émigrés),  489. 
Ureuil  (comte  et  comtesse  du),  1385. 
Brezin  ou  Bresin,  fondeur,  515,  673. 
Bhianço.v  (veuve),  émigrée  à  Coblenlz,  1 140. 
Rhiant  (citoyenne),  gardienne  de  scellés, 

06. 
Brie  -  Comte  -  Robert    (Seine  -  et-  Marne), 

magasins  de  blé  et  de  farines,  1236. 
Brie-la  - 'Ville   (nom  révolutionnaire    de 

liric-Comte-Uobert),  détachement  pour 

l'arrivage  des  subsistances,  1420. 
T.  IX. 


Brigandage  au  moulin  de  Gonesse,  714. 

Briguet,  agent  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, 1376. 

Brings  (Etienne),  habitant  du  canton  de 
Taverny,  775. 

BRissAC(Louis-Hcrcule-Timoléon  de  Cossé, 
duc  de),  1433. 

Brisset,  boucher,  de  la  section  de  Bondy, 
655. 

Brissot  [de  War ville]  (Jacques -Pierre), 
député  d'Eure-et-Loir  à  la  Convention 
nationale,  42,  213,  362,  450,  459,  462, 
472,  478,  497,  507,  511,  522,  545,  580, 
583,  602,  645,  693,  699,  713,  776,  1267, 
1296,  1388,  1427,  1436,  1458. 

—  sa  femme,  1433. 

Brissotin  (parti),   457,  511,  522,  343,  546, 

644,  661,  681,  687,  1287. 
Brissolins   (accusations   contre   les),    437, 

540,  1322. 
Brocanteurs   (achat  d'uniformes  interdit 

aux),  468,  629;  du  Palais  Egalité,  1295. 
Brochures  conlre-révolutionnaires(libraire 

vendant  des),  466. 
Brogniard,   lire    :     Bro.ng.niard     (Antoine- 
Louis),  professeur   au   Lycée   des  Arts, 

1479. 
Brossier   de  la  Charpaqxe,  receveur  du 

district  de  Thouars,  288. 
Brouillon  (le  député  Pbessavin  qualifié  de), 

231. 
Brousson   (Marie),   née    Marat,    sœur   de 

Jean-Paul  Marat,  773. 
Bruck  (Joseph),  inspecteur  des  bois,  chasse 

et  pêche  du  marquis  de  Courtanvaux, 

916. 

—  (Marie-Anne-Louise),  habitant  du  châ- 
teau de  Tonnerre,  915-917. 

Bruet  ou  Brouel,  officier  d'infanterie, 
1436  ;  habitant  le  château  de  Bouqueval, 
1458. 

BRUL.^R•r  DE  SiLLERY  (Chai'les-Alexis),  dé- 
puté de  la  Somme  à  la  Convention  na- 
tionale, 1517. 

Brùlement  de  l'arbre  de  la  Liberté  àUouen, 
1339;  des  bannières  de  la  Fédération 
du  14  juillet  1790,  1012;  des  journaux 
et  adresses  contre-révolutionnaires, 1123; 
des  titres  du  prince  de  Condé  (arrêté 
du  Comité  de  sûreté  générale  ordonnant 
le),  1190. 

Brun,   secrétaire-greffier    du    Comité    de 

32 


498 


TABLE  ALPHABËTIQtJE 


surveillance  du  Département  de  Paris, 
891. 

Bruneau  (Louis),  tailleur,  portier  de  l'hô- 
tel de  la  Providence,  924,  944,  953. 

Brunel  (Ignace),  député  de  l'Hérault  à  la 
Convention  nationale,  62-64,  302. 

Brunet,  membre  du  Comité  de  la  Halle  au 
Blé,  1301. 

Bruno  Y  (Jeanne-Françoise-Emilie  de  Pe- 
RUSSB,  marquise  de),  1317. 

Brunswick.  (Charles-Guillaume,  duc  de), 
488. 

Bruslk  (Claude-Louis),  administrateur  au 
Département  de  Police,  395. 

Brutus  (assimilation  de  Charlotte  Corday 
à),  974;  son  buste  figurant  dans  une  fête 
des  martyrs  de  la  Liberté  à  Vaugirard, 
889  ;  son  buste  placé  dans  la  salle  des 
séances  de  la  Convention,  792. 

Brutus  (représentation  sur  les  théâtres  de 
Paris  de  la  tragédie  de),  1015,  1340. 

Bruxelles  (Belgique),  bruit  de  la  prise 
de  cette  ville,  457,  459. 

—  major  général,  chargé   des  plans,  425. 

—  passeports  en  blanc  à  son  nom,  1191. 
Bruyère  (César-Félix),  négociant  suspect, 

de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  1304, 
1305,  1353. 

BucQUET  (Antoine),  juge  de  paix  de  la  sec- 
tion de  la  Cité,  1480. 

Bages  (Loiret)  (mission  du  représentant 
Mercier  à  la  papeterie  de),  230,  231. 

Buiron-Gaillard  (citoyen),  62. 

Buisson  (François),  gendarme,  238,  242. 

—  menuisier,  1301. 

Bulles  d'excommunication  contre  les  ac- 
quéreurs de  biens  nationaux,  297. 

Bulletin  national  ou  papier-nouvelles  de 
tous  les  pays  et  de  tous  les  jours,  journal, 
H05,  1123. 

Bulletins  imprimés  de  la  Convention  na- 
tionale, annotés,  363,  3C4. 

BuNEL  (Jacques),  membre  du  Comité  révo- 
lutionnaire de  la  section  de  Brutus,  323. 

Bure  (la)  (Seine-el-Oise),  ancien  receveur 
des  finances  y  résidant,  1467. 

Bureau  d'abonnement  du  journal  l'Obser- 
vateur de  l'Europe,  1267. 

—  de  l'administration  des  Subsistances 
militaires  (commis  au),  1481. 

—  du  contreseing  de  la  Convention,  1047. 

—  des  décrets  de  la  Convention,  224, 1558. 


—  des  diligences  de  Paris,  117. 

—  d'écrivain  public,  528. 

—  des   hôpitaux  (secrétaire-greffier  du), 
■  1469. 

—  des  mandats  de  la  Convention,  1033, 
1034. 

—  des  officiers  de  santé,  rue  Grange-Ba- 
telière, 1205. 

—  de  la  petite  poste  à  la  Convention,  378. 

—  des  rebuts  à  la  Poste,  1223,  1410. 

—  du  recrutement,  456,  551,  1067. 

—  des  subsistances  de  la  Commune  de 
Paris,  1505;  des  subsistances  militaires, 
698. 

—  de  surveillance  de  la  Police,  421,  422, 
427,  432,  435,  437,  438,  441,  445,  448, 
450,  453,  455,  457,  459,  462,  466,  468, 
470,   472,  475,  477, 

503, 
520, 
536, 
566, 
606, 
647,   650,  672,  691,  697, 


485, 

489, 

491, 

493, 

505, 

507, 

509, 

511, 

522, 

524, 

526, 

528, 

538, 

540, 

542, 

545, 

568, 

572, 

577, 

594, 

609, 

613, 

616, 

619, 

495,  497,  501, 
514,  516,  518, 
530,  532,  534, 
548,  553,  555, 
597,  598,  602, 
630,  640,  642, 
714,  717. 

—  central  de  la  Halle  au  Blé,  1090,  1115. 

—  commun  du  papier  timbré,  655. 
Bureaux  de  la    Convention,   369;    de    la 

guerre  (commis  patriotes  expulsés  des), 
491  ;  des  ministères  (liste  des  employés 
et  commis  des),  543  ;  des  receveurs  d'im- 
positions (ferifteture  abusive  des),  509. 

Burel  (André),  chef  des  bureaux  de  l'ad- 
ministration municipale  des  biens  na- 
tionaux, 1478. 

BuRLANDEux  (Joscph -  Hcury),  officier  de 
paix,  516,  1029. 

BuRMANN  (Jeanne-Cécile  Valskgeas,  baronne 
de),  1320,  1429. 

Bussière  (Puy-de-Dôme),  commune,  919. 

Buste  de  Marat  par  Beauvallet  (hommage 
à  la  Convention  du),  790,  791  ;  par  De- 
seine,  sculpteur,  sourd  et  muet,  809, 
810;  (inauguration  par  la  Société  popu- 
laire de  Fontainebleau  sur  la  place  de 
la  Montagne  du),  844;  (inauguration  sur 
la  place  du  Louvre  du),  1397;  (place- 
ment dans  la  salle  des  séances  de  la 
Convention  du),  859;  (placement  dans 
la  salle  des  séances  du  Conseil  du  dis- 
trict de  Meluu  du),  767  ;   (Société  repu- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


blicaine  de  Saint-Jean-de-Losne  faisant 
venir  le),  962. 

Bustes  de  Brutus,  Le  Peletier  et  Mara.t, 
placés  dans  la  salle  des  séances  de  la 
Convention,  792;  de  Marat  et  de  Chalier 
(inauguration  par  la  Société  populaire 
et  républicaine  du  Puy  des),  882;  de 
Marat  et  de  Le  Peletier  (inauguration 
par  la  section  des  Arcis  des),  871,  872; 
(par  la  section  de  Beaurepairedes),  879; 
(par  la  section  de  Bonne-Nouvelle  des), 
855;  (par  la  section  de  la  Cité  des),  848; 
(par  la  section  du  Faubourg-Montmartre 
des),  852;  (par  la  section  des  Gardes- 
Françaises  des),  837;  (par  la  section 
des  Invalides  des),  851  ;  (par  la  section 
de  laMontagnedes),831;  (par  la  section 
du  Mont-Blanc  des),  868;  (par  la  section 
de  Montreuil  des),  839,  841  ;  (par  la  sec- 
tion du  Muséum  des),  845;  (par  la  sec- 
tion du  Pont-Neuf  des),  843;  (par  la 
section  de  la  Réunion  des),  853  ;  (par  la 
section  du  Temple  des),  850;  (par  la 
section  des  Tuileries  des),  833,  835;  (par 
la  Société  fraternelle  des),  804;  (par  la 
Société  populaire  de  Sèvres  des),  875  ; 
(placement  dans  les  bureaux  de  la  Con- 
vention des),  865;  (statues  de  saints  à 
Mennecy  remplacées  par  les),  861  ;  de  J.-J. 
Rousseau,  Marat,  Le  Peletier  et  Brutus 
décorant  un  autel  lors  d'une  fêle  des 
martyrs  de  la  Liberté  à  Vaugirard,  889. 

Butte  aux  Cailles  (moulin  des  Prés  à  la), 
H47. 

—  Chaumont,  718,  719. 

—  de  l'Etoile  à  Passy,  196. 

—  Montmartre,  465. 

Buveur  de  sang  (Marat  qualilié  de),  776. 
Buveurs  de  sang  (terme  de)  employé  à  la 

Société  des  Cordeliers,  883. 
BuzoT  (François-Nicolas-Léonard),  député 

de   l'Eure  à   la   Convention  nationale, 

283,  478,  602,  645. 
Buzotin  (député  Richou  qualifié  de),  283. 


Cabarels  (bruits  répandus  par  des  volon- 
taires dans  les),  1232;  (canonniers  de 
garde  aux  prisons  remplissant  les), 448; 
(discours   incendiaires  dans  les),  462; 


(fermeture  à  H  heures  du  soir  des), 
646;  de  la  banlieue  parisienne  (voleurs 
réfugiés  dans  les),  672;  des  Champs- 
Elysées  (affluence  de  gens  en  uniforme 
dans  les),  672;  de  la  Courlille,  697;  du 
Faubourg  Saint-Antoine,  1285. 

Cabinet  d'avocat,  528. 

Cabriolets  publics  de  la  cour  des  Fon- 
taines, 594. 

Cabrol  (Louise),  femme  de  Jean  Marat, 
mère  du  conventionnel,  774. 

Cachot  (député  Girondin  mis  au),  20. 

Cadet,  canonnier  de  la  section  de  la  Croix- 
Rouge,  1203. 

Caecile,  commandant  des  canonniers,  708. 

Caen  (Calvados),  abbaye  aux  Dames,  777. 

—  assemblée  de  Girondins,  812. 

—  conseiller  à  la  Cour  royale,  960. 

—  convoi  d'armes,  529. 

—  convoi  d'artillerie  de  campagne  y  en- 
voyé, 467,  469. 

—  départ  de  Charlotte  Corday,  777. 

—  fédéralisme,  26,  27. 

—  habitants,  695,  947. 

—  hôtel  de  l'Intendance,  940. 

—  lettres  y  envoyées  par  Charlotte  Cor- 
day, 938. 

—  lieu  d'origine  de  Charlotte  Corday, 735, 
765,  924,  954,  1081. 

—  manuscrits  subversifs  envoyés  de  cette 
ville  à  Paris,  904. 

—  marchands  de  beurre  de  passage,  695. 

—  peintre  originaire  de  cette  ville,  960. 

—  rue  des  Carmes,  940. 

—  vœu  pour  changer  son  nom  en  celui 
de  Gain,  797. 

Café  (approvisionnements  de),  432;  (arri- 
vages et  consommation  du),  408;  (expé- 
dition à  Bùle  et  Belfort  de  voitures  de), 
1168;  (pillage  du),  491;  (prix  exorbitant 
du),  435,  649,  1266;  saisi  par  la  section 
de  la  Croix-Rouge,  1283. 

Café  Anglais,  au  Palais-Egalité,  538. 

—  d'Argence,  690. 

—  des  Arts,  boulevard  du  Temple,  1462. 

—  des  Bains  chinois,  boulevard  de  la  Co- 
médie-Italienne, 1400. 

—  Beauquaire  ou  de  Beaucaire,  462,  522, 
577,  594. 

—  des  boulevards  (jeu  de  loto  dans  un), 
696. 

—  de  la  buvette  de  la  Convention,  450. 


soo 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Café  du  Caveau,  468,  S46,  631,  654,  659, 
690,  1373,  1408,  1464. 

—  de  Chartres,  532,  534,  705,  1329,  1351, 
1387,  1435. 

—  Chevance,  908. 

—  du  Commerce,  rue  Saint-André-des- 
Arts,  455. 

—  Conti,  au  Palais  Egalité,  538. 

—  Coreza,  dit  Italien,  au  Palais-Egalilé, 
1370,  1445. 

—  de  la  Côte  d'Or  au  bas  du  Perron,  594. 

—  Chrétien,  en  face  du  Théâtre  de  l'O- 
péra-Comique,  453. 

—  des  Feuillants,  437,  462. 

—  de  Foy,  611,  1261,  1274,  1322,  1351, 
1408,  1465. 

—  Français,  au  coin  de  la  rue  Poisson- 
nière, 1388. 

—  Goddet,  boulevard  du  Temple,  1259. 

—  des  Grands  Hommes,  au  coin  du  bou- 
levard Poissonnière,  1424. 

—  de  la  Grenade,  cour  Saint-Martin,  1157. 

—  Italien,  au  Palais  Egalité,  1351. 

—  Lamiral,  rue  Neuve-des-Petits-Cliamps, 
1267,  1287,  1370. 

—  du  Lycée,  519. 

—  passage  des  Petits-Pères,  1425. 

—  du  Petit  Pavillon,  maison  de  l'Egalité, 
536. 

—  Procope  ou  Zoppi,  493,  552,  599,  617, 
694. 

—  du  Protecteur  de  la  Garde  nationale, 
rue  Taranne,  1243,  1260,  1396. 

—  de  la  Régence,  611. 

—  de  la  République,  rue  de  Buci,  12*3. 

—  du  Roi,  au  coin  des  rues  Richelieu  et 
Saint-Honoré,  1.349,  1431,  1443. 

—  de  la  Terrasse,  437. 

—  des  Tuileries,  503. 

—  de  Valois,  1351. 

—  dans  la  Cité,  recevant  des  gens  très 
suspects,  1352;  près  des  Italiens,  1358; 
sur  l'Egout-Montmartre,  409. 

—  allemand  de  la  rue  de  Bucy,  516. 

—  militaire,  rue  Saint-Honoré,  1369. 

—  politique,  près  de  la  porte  Saint-Mar- 
tin, 1331. 

—  royaliste,  place  Dauphine,  1373. 
Cafés  (canonniers   de  garde  aux  prisons 

remplissant  les),  448;  (discours  incen- 
diaires dans  les),  462;  (esprit  public 
dans  les),  1388;  (état-major  de  la  garde 


nationale  assidu  aux),  427;  (fermeture  à 
11  heures  du  soir  des),  646;  aux  abords 
de  la  Convention,  422,  437;  du  côté  de 
la  Comédie-Française,  1444;  des  boule- 
vards, 697,  1284;  du  Faubourg  Saint- 
Antoine  (visite  d'un  observateur  de  la 
Police  dans  les),  1408;  de  la  Maison  de 
l'Egalité,  446,  532,  543,  676,  1342,  1351, 
1406;  des  Tuileries,  1274. 

—  attitrés  de  suspects,  504,  1352. 

—  souterrains  du  jardin  de  l'Egalité,  1313, 
1328,  1370. 

Cafetiers  (émission  de  bons  de  1  à  8  sols 

par  les),  1069. 
Caffin,  agent  des  prisonniers,  596. 
Cagliari    (Sardaigne),  Jean   Marat,  père 

du  député,  originaire  de  cette  ville,  774. 
Cailleux  (Louis-Elisabeth-Pierre-François), 

commissaire    du    pouvoir  ex-^cutif  à  la 

translation  des    Bourbons,  1540,    1362- 

1565. 
Caïx  (pétition  pour  changer  le  nom  de  la 

ville  de  Caen  en  celui  de),  797. 
Caisse  (poste  de  la),  401,  430,  454,  479. 

—  d'Escompte  (vol  à  la),  1119. 

—  de  l'Extraordinaire  (poste  de  la),  477, 
646,  1141. 

Caisses  publiques  (employés  aux),  467; 
(inquiétudes  pour  les),  443,  531;  pa- 
trouilles autour  des),  494. 

Caîus  Gracchus  (représentation  sur  les 
théâtres  de  Paris  de  la  tragédie  de),  1013. 

Calés  (Jean-Marie),  député  de  la  Haute- 
Garonne  à  la  Convention  nationale,  156. 

Calices  (saisie  de)  dans  les  visites  domici- 
liaires nocturnes,  684. 

Callières  de  l'Etang  (Pierre-Jean-Georges), 
instituteur  des  Vétérans,  752. 

Calmu,  domestique  d'un  ex-receveur  des 
finances,  1467. 

Calomnies  contre  les  administrateurs  et 
officiers  municipaux  Liégeois,  réfugiés 
à  Paris,  1032  ;  contre  Pache,  450;  contre 
Santerre,  par  les  cavaliers  de  l'Ecole 
militaire,  404;  par  les  sections,  537; 
répandues  par  le  député  Pressavin 
contre  son  collègue  Mercier,  231. 

Calo.nne  (ancien  valet  de  chambre  ou  se- 
crétaire de  M.  de),  1393,  1463. 

Calvados  (Delleville,  député  du  dépar- 
tement du),  92. 

—  escadron  de  cavalerie  légère,  515. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


501 


—  évêque,  775. 

—  subsistances  pour  Paris  y  arrêtées,  693. 
Cambackrès  (Jean -Jacques-Régis),    député 

de  l'Hérault  à  la  Convention  nationale, 
106. 
Cambrai  (Nord),  envoi  de  piques,  689. 

—  lettre  de  Custine  à  son  fils  y  écrite, 
1110. 

—  mesures  contre  les  aristocrates  et  sus- 
pects, 1189. 

—  retraite  des  Autrichiens,  1189. 
C.\MiNADE  (Sébastien),  capitaine   de  la  4' 

compagnie   de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  123S. 
Camp  du  Belvédère,  dans  les  Alpes,  1493. 

—  de  Carignan,  1174. 

—  de  Cassel,  1239. 

—  de  la  Madeleine  sous  Lille,  1176. 

—  de  Maulde  (prise  du),  514. 

—  de  Meaux,  547. 

—  de  20,000  hommes  sous  Paris  (projet 
de),  610. 

Campagnards    (mendiants   de    profession 

costumés  en),  1457. 
Campion  (citoyen),  852. 
Camus,  chef  de  légion  à  Laigle,  1397. 
Canal  de  la  Marne  (projet  de),  683. 

—  d'Orléans  à  Paris  (projet  de),  683. 

—  projeté  dans  la  Côte-d'Or,  1175 
Canaux  (établissement  de),  683. 
Cannes  (prohibition,  le  jour  de  la  Fédéra- 
tion, du  port  des),  1139,  1146. 

Canon  (défenses  de  tirer  dans  les  rues  des 
coups  de),  1145,  1146;  (tir  sur  la  place 
de  la  Bastille  de  coups  de),  1150;  pour 
la  garde  du  Trésor  (enlèvement  par  la 
section  des  Tuileries  d'un),  525,  541. 

—  d'alarme  (tir  du),  462,  497,  .546,  572, 
577,  690;  du  Pont-Neuf  (poste  du),  1093. 

Canonnier  (éloge  de  Marat  par  un),  873  ; 
blessé  par  des  chevaux  emballés,  1392, 
1405  ;  invalide  (don  patriotique  d'un), 
1509;  présent  au  siège  de  Maëstrichl, 
600. 

Canonniers  (adresses  à  la  Convention  et 
aux  sections  présentées  par  les),  708  ; 
(censure  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune s'exerçant  sur  les),  1345;  (cer- 
tificats de  civisme  délivrés  par  les  sec- 
tions aux),  1270;  (conduite  extraordi- 
naire des)  près  du  Panthéon,  400;  (con- 
trôles des  compagnies  de),   1109;   (de- 


mande de  suspension  momentanée  de 
service  pour  les),  682  ;  (départ  pour  Per- 
pignan de  2  compagnies  de),  662  ;  (dé- 
part pour  la  Vendée  de  compagnies  de), 
646,  698,  709,  1060;  (envoi  à  la  Force 
pour  refus  de  service  de  30),  1438;  (envoi 
dans  le  département  de  l'Eure  d'une 
compagnie  de),  1095  ;  (examen  des  adju- 
dants et  instructeurs  des  canonniers, 
1198,  1209,  1335  ;  (incorporation  dans 
l'armée  révolutionnaire  des), 1280;  (orgies 
faites  à  l'hôpital  de  la  Salpêtrière  par 
les),  514;  (poste  des)  au  Temple,  1122; 
(prétendus  mauvais  sentiments  de  San- 
terre  à  l'égard  des),  446  ;  (scrutin  épu- 
ratoire  pour  le  recrutement  des),  1312; 
au  Palais-Bourbon  (détachement  de), 
1089;  casernes  à  Popincourt,  1060;  ca- 
sernes à  la  Sorbonne,  515,  527  ;  de  ser- 
vice aux  prisons,  448;  de  service  au 
Temple,  à  la  Maison  commune  et  à  la 
Convention,  667  ;  en  réquisition  (caser- 
nement à  Courbevoie  des),  1393  ;  pour 
l'armée  de  la  Vendée  (inscription  des), 
551,  567,  689,  692,  1060;  pour  servir  les 
bombes  et  mortiers,  le  10  août  1793, 
1141  ;  du  Faubourg-du-Nord  (exercices  à 
feu  des),  718  ;  des  Feuillants,  casernes, 
rue  du  Bouloi,  565  ;  de  la  garde  na- 
tionale (adjudants  généraux  d'artillerie 
réglant  le  service  des),  641  ;  de  la  garde 
nationale  (exercices  à  feu  par  les),  718, 
719,  1068,  1071,  1176,  1198,  1253,  1264, 
1293,  1438  ;  de  la  ligne  (départ  de),  571; 
de  la  place  de  Gravelines  (officiers  ren- 
voyés à  leur  poste  par  les),  1239  ;  de  la 
section  de  1792  (adresse  des),  694  ;  de  la 
section  de  la  Croix-Rouge  (indiscipline 
de),  1203;  de  la  section  des  Lombards 
et  de  l'Observatoire  (conduite  à  l'Ar- 
senal des),  397;  de  la  section  Popin- 
court (service  à  l'Arsenal  des),  1215; 
de  la  section  de  la  Réunion  (propos 
inciviques  tenus  par  les),  1421  ;  des  sec- 
tions (demande  pour  l'Ecole  d'artillerie 
de  Metz  de),  416;  des  sections  (état  no- 
minatif et  état  civil  des),  1091  ;  des  sec- 
tions (exercices  à  Meaux  des),  527,  547; 
des  sections  du  Contrat-Social  et  des 
Halles  (tirage  au  sort  des),  570;  du  vil- 
lage de  Bercy  (compagnie  de),  491. 
Canons  (armée  contre  les  Espagnols,  man- 


SOS 


TABLK   ALPHABÉTIQUE 


quant  de),  547;  (envoi  de  convois  de) 
à  Bayonne,  547  ;  (à  Orléans),  451,499; 
(à  Rennes),  499;  (dans  le  département 
de  la  Vendée),  486,  502  ;  (envoi  pour  la 
défense  du  Havre  de  40),  4«3;  (fabrica- 
tion dans  les  ateliers  Perier,  de  Chaillot, 
de),  525,  1283;  (jours  d'épreuves  pour 
les),  482;  (manufacture  de)  à  Meulan, 
1266,  1409  ;  (ordre  à  l'Arsenal  de  sus- 
pendre la  livraison  de),  103;  (ordre  du 
commandant  de  la  section  de  1792  d'en- 
chainer  les),  050  ;  (placement  devant  le 
perron  de  la  Maison  commune  de  deux), 
1188  ;  (remise  à  la  fonderie  du  Faubourg 
Saint- Antoine  de  15),  508;  prêtés  à  la 
section  des  Sans-Culottes  (restitution  à 
l'Arsenal  des),  401;  (retard  des  envois 
de)  pour  la  Vendée,  673;  (transport  à 
heure  indue  dans  les  rues  de  Paris  de), 
406;  (vieilles  matières  converties  en),  51 5  ; 
à  la  caserne  de  Popincourl.  affectés  aux 
exercices  des  canonniers,  1127,  1129, 
1130;  devant  l'Arsenal,  la  Caisse  de  l'Ex- 
traordinaire et  la  Trésorerie  (placement 
de),  482;  braqués  par  Hanriot  sur  la 
Convention,  670;  fabriqués  par  les 
frères  Perier  (épreuve  des),  400;  fournis 
par  les  sections  pour  la  Vendée  (rem- 
placement des),  1068,  1070;  inventés  par 
le  sieur  Barthélémy  (expériences  des), 
596;  livrés  par  la  cavalerie  de  la  Ven- 
dée, 654;  perdus  en  Vendée,  690;  prêtés 
aux  sections  par  l'Arsenal,  404,  512  ; 
se  trouvant  à  l'Arsenal  (état  des),  502  ; 
se  trouvant  à  la  caserne  de  Babylone, 
527  ;  se  trouvant  dans  les  sections,  502, 
525  ;  pour  la  défense  des  côtes  (em- 
barquement de),  467. 

Cantiques  en  l'honneur  des  saints  (mar- 
chand de),  699. 

Capet,  ses  armes  sur  les  colliers  des  che- 
vaux, 1462;  (boulanger  de),  1439;  (des- 
sein de  faire  passer  en  Espagne  la  fa- 
mille de  Louis),  433  ;  (défenseur  officieux 
de),  1467  ;  (exécution  du  jugement  de 
Louis),  393,  693  ;  (famille  de  Louis),  388; 
gravure  le  représentant  et  son  fils 
(vente  de),  437  ;  (légion  Rosenthal  em- 
ployée à  la  conduite  de),  513  ;  (médaille 
à  l'effigie  de  Louis),  501  ;  morceau  de 
musique  teint  de  son  sang,  lo;  pompe 
funèbre    projetée   à    l'occasion    de   sa 


mort,  516;  projet  d'enlever  du  Temple 
sa  femme  et  son  fils,  489  ;  registre  con- 
tenant son  portrait,  1459;  (testament 
de  Louis),  478  ;  sa  veuve,  1081. 

Gap  Français  (doléances  d'mi  habitant 
du),  597. 

Capitaines  de  la  section  de  la  Butte-des- 
Moulins  arrêtés  (mise  en  liberté  de), 
670. 

C.\p.MARTiN  (J.),  commissaire  député  du 
canton  de  Mauvezin,  177. 

Capi'y  (Antoine-François-Joseph),  ancien 
officier  de  paix,  516. 

Capucins  Saint-Honoré  (ancien  provincial 
des),  1456. 

Capusw,  adjudant  à  l'armée,  citoyen  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé,  1454. 

Caraffe,  candidat  au  poste  d'observateur 
de  la  Police,  1436. 

Carentan  (Manche),  rue  du  Bègle,  941. 

Carignan  (Ardennes),  convoi  d'artillerie 
pour  lo  camp,  1174. 

Carmes  (l'abbé  Debray,  mort  aux),  1320  ; 

—  (vierge  d'argent  du  couvent  des),   524' 

—  maison  d'arrêt  des  (détention  du  dé- 
puté Bohan),  54;  des  députés  Estadens 
et  Rouzet,  121,  122,  306-311  ;  du  député 
Salmon,  341. 

Carnault  (Etienne),  ayant  tenu  des  propos 
suspects,  1399. 

Carnot,  commissaire  national  près  le  tri- 
bunal du  district  de  Dijon,  904. 

Caronades  pour  l'armement  des  vaisseaux 
de  la  République,  412. 

Carpentras  (Vaucluse),  district,  152. 

Carra  (Jean-Louis),  député  de  Saône-et- 
Loire  à  la  Convention  nationale,  773,812, 
961-963,  966,  1110. 

Carré  Saint-Marlin,  481. 

Carreau  de  la  Halle  (revendeurs  d'habits 
au),  614. 

Carrier  (Jean-Baptiste),  député  du  Cantal 
à  la  Convention  nationale,  1226. 

Carrière  à  Vaugirard  (exploitation  de),  892, 
893,  895,  896,  898. 

Carrières  (assassinat  dans  les),  463  ;  du 
Grand-Montrouge,  1225. 

Carriëres-lez-Charenton  (Seine),  blan- 
chisseuse, 1328. 

—  charpentier  y  domicilié,  1308. 

Carte  de  député,  prise  à  Periès,  cadet, 
250  ;   des  députés   à  la  Fédération  du 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


10  août,  H33  ;  de  membre  de  la  Société 
des  Jacobins,  457;  des  membres  du 
Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  1208;  d'observateur  de  la 
Police,  1338. 

—  blanche  (conditions  requises  pour  la 
délivrance  d'une),  702. 

—  civique  (arrestation  d'un  lieutenant- 
colonel  sans),  876. 

—  mystérieuse  trouvée  sur  le  Pont-Neuf, 
1301. 

Carteaux  (Jean-François),  général,  1288. 

Cartes  aux  chapeaux  des  gardes  natio- 
naux de  service  le  jour  de  la  Fédéra- 
tion, 1139. 

—  des  députés  à  la  Convention,  1215,1411; 
de  député,  remplaçant  les  cartes  de  ci- 
visme, 502. 

—  d'entrée  à  l'Arsenal,  1215;  à  la  Con- 
vention, 597,  598,  606,  613,  617;  au 
Temple  pour  les  adjudants  généraux 
des  canonniers,  1122;  dans  une  maison 
suspecte,  boulevard  du  Temple,  1462. 

•  —  de  sûreté  (officine  au  Palais-Royal  de), 
1259. 

—  civiques  (arrestation  au  Palais  de  l'Ega- 
lité des  citoyens  sans),  402  ;  (ministres 
dépourvus  de),  6il  ;  (soldats  des  légions 
étrangères  dépourvus  de),  520  ;  des  fonc- 
tionnaires publics  (révision  des),  1426; 
délivrées  à  des  émigrés,  489. 

—  géographiques  et  de  marine  du  député 
Rouyer  (perte  de),  304. 

Cartouches  (demandes  abusives  de),  698  ; 
(envoi  au  département  de  Loir-et-Cher 
de),  704  ;  à.balle  (fabrication  à  l'Arsenal 
de),  538. 

Caserne  des  anciens  gardes-françaises, 
1155. 

—  de  Babylone,  426,  483,  527. 

--  des  conducteurs  de  l'artillerie  à  l'hôtel 
Soubise,  715. 

—  de  Courbevoie,  697.' 

—  des  Carmes  (maison  d'arrêt  dite),  122, 
123,  311,341. 

—  de  la  Courtille,715,  716,  719,  720, 1064, 
H65,  1188,  1201,  1330,  1362. 

—  des  Marseillais,  1269. 

—  de  la  Nouvelle  France,  1060,1064, 1067, 
1071. 

—  de  la  Pépinière,  1433. 


503 

—  de  Popincourt,  1060,  1095,  1127,  1129, 
1130. 

—  de  la  rue  de  Lourcine,  719. 

—  de  Rueil,  697. 

—  des  gendarmes  de  la  rue  Saint-Victor, 
.565,  571,  602. 

—  des  Suisses  (ancienne),  698. 
Casernement  du  10*  bataillon  de  Paris  à 

Rueil,  679;  de  canonniers  en  réquisition 
à   Courbevoie,    1393;    de   chasseurs  à 
l'Observatoire,  697;  de  la  garde  natio- 
nale, 565,  571  ;   des  jeunes  gens  de  la 
l"  réquisition  à  l'Ecole  militaire,  1406, 
1423  ;  de  volontaires  à  l'Ecole  militaire, 
630  ;  de  volontaires  destinés  au  dépar- 
tement de  l'Eure  à  la  Nouvelle-France, 
1000,  1064,  1067,  1071. 
Casernes  (plaintes  au  sujet  de  l'insalubrité 
des),  1452;  delà  jeunesse  en  réquisition, 
1405. 
Cassanyes   (Jacques-Joseph),    député   des 
Pyrénées-Orientales  à  la  Convention  na- 
tionale, 55. 
Cassel  (Nord),  camp,  1239. 
Cassonade  moisie  (magasins  remplis  de), 

432. 
Castanet  (Tarn),  société  des  Amis  de  la 

Liberté  et  de  l'Egalité,  816. 
Castel  (Jean-Guillaume),  notaire  à  Paris, 

743. 
Catéchisme  républicain,  par  Devillantroys, 

1014. 
Caton  français  (Marat  qualifié  de),  730. 
Cavaignac  (Jean-Baptiste),  député  du  Lot  à 

la  Convention  nationale,  1539. 
Cavalerie  (destitution  d'officiers  du  28»  ré- 
giment de),  491  ;  (envoi  en  Vendée  de 
forces  de),  551,  654;  (muscadins  dési- 
reux de  servir  dans  la),  1370;  (poste 
de)  aux  écuries  de  Monsieur,  383;  de 
l'Ecole  militaire  (départ  pour  Versailles 
de  la  ^'■'  division  de),  418;  légère  du 
Calvados  (escadron  de),  515;  vendéenne 
(éloge  de  la),  713. 
Cavaliers  (défenses  de  manœuvrer  dans  le 

le  jardin  du  Luxembourg  à  tous),  451. 
—  de  l'Ecole  militaire  (accusation  calom- 
nieuse contre  Santerre  par  les),  404; 
(prétendus  mauvais  sentiments  de  San- 
terre à  l'égard  des),  446. 
Cavanagh  (Joseph),  officier  de  paix,  323, 
338,  355,  924,  927. 


504 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Caverne  dite  des  Variétés,  4M. 

Caves  du  Roi  à  Sèvres,  1225. 

Caïeux,  orateur  au  Conseil  général  de  la 
Commune,  546. 

Cazeneuve  (Ignace-G.  de),  député  des  Hau- 
tes-Alpes à  la  Convention  nationale,  65- 
68,  354. 

Cazin  (veuve),  habitant  maison  des  Petits- 
Pères,  H03. 

Célestins  (instituteurs  des  Sourds  el  Muets 
habitant  aux),  1429,  1437,  1447. 

Célibataires  (recensement  des),  459,  556; 
traités  de  lâches  dans  la  section  des 
Lombards,  472. 

Cellier,  commissaire  du  pouvoir  exécutif 
à  l'armée  du  Nord,  1089. 

Censure  de  la  Commune  (canonniers  sou- 
mis à  la),  1345;  de  la  Commune  et  du 
Département  (citoyens  de  l'armée  révolu- 
tionnaire soumis  à  la),  1224,  1230;  des 
patriotes  (nécessité  de  soumettre  toute 
pièce  de  théâtre  à  la),  1239. 

—  du  citoyen  Maillard  par  le  Comité  de 
salut  public  du  Département,  1127  ;  de 
Santerre  par  Chaumette,  533;  des  vo- 
volontaires  inscrits  pour  l'armée  révolu- 
tionnaire, 1224,  1402,  1439. 

Ckpoy  (citoyenne),  amie  intime  d'Egalité, 

1557. 
Cérémonie  funèbre  de  Le  Pelelier  de  Saint- 

Fargeau  (programme  de  la),  396. 

—  funèbre  en  l'honneur  de  Marat  dans 
l'église  de  Saint-Eustache,  808,  814;  en 
l'honneur  de  Marat  et  de  Le  Peletier, 
par  la  section  des  Gardes-Françaises, 
837. 

Cerioux  (Jean-Baptiste),  imprimeur  à  Pa- 
ris, 904-907. 

Certificat  de  civisme  (intrigues  d'un  com- 
mis des  Postes  pour  obtenir  un),  1427; 
délivré  à  un  commissaire ,  dénoncé 
comme  terroriste,  161  ;  au  député  Gi- 
rault,  157;  au  dépulé  Laurenceot,  189; 
au  député  Salmon,  par  la  commune  de 
Mézières-sous-Lavardin,  339  ;  au  député 
Serre,  356,  357. 

—  du  Conseil  de  Genève,  délivré  au  frère 
cadet  de  Marat,  774. 

—  de  maladie,  délivré  au  député  Lauren- 
ceot, 184-186;  au  député  Ribereau,  268; 
au  dépulé  Rouzet,  310,  311. 

—  de   résidence   obtenu   par    un    ancien 


lieutenant  général  de  police  de  Troyes, 
1467. 
Certificats  de  civisme  (arrestation  d'un 
individu  muni  de  trente),  1233;  (déli- 
vrance aux  canonniers  de),  1270;  (déli- 
vrance par  la  Municipalité  des),  705; 
(prix  du  papier  timbré  des),  655;  (si- 
gnalement accompagnant  les),  511;  ré- 
clamés par  le  capitaine  Crosnier,  285. 

—  de  résidence  (citoyen  muni  de)  argués  de 
faux,  1301,  1304,  1447;  (émigrés  munis 
de  faux),  485,  489,  509;  (faux),  511;  ob- 
tenus par  des  émigrés,  réfugiés  dans  des 
maisons  de  prostitution,  1110. 

—  de  Sans-culoltisrae  (employés  astreints 
à  produire  des),  1343. 

Chabot  (François),  député  de  Loir-et-Cher 
à  la  Convention  nationale,  462,  726,  743, 
787,  789,  811,  921,  922,  929,  935,  1033, 
1161,  1310,  1337. 

—  (Louis-Jean-François),  général,  713. 

Chabrillan  (Jacques- Henri- César- Sébas- 
tien, comte  de),  général  à  l'armée  du 
Nord,  468. 

Challlot,  accidents  y  causés  par  des  che- 
vaux échappés,  1144. 

—  administration  des  Eaux  de  Paris,  1292. 

—  fonderie  de  canons  de  Perier,  525,1283. 

—  jardin  des  religieuses  de  la  Visitation 
Sainte-Marie,  1141. 

—  (maison  Perine  à),  113,  IIG,  117. 

—  rassemblements  nocturnes,  1322. 
Chaînes  de  l'Esclavage  (les),  ouvrage  ma- 
nuscrit de  Marat,  803. 

Chalier  (Marie-Joseph),  officier  municipal 
de  Lyon,  858,  866  ;  inauguration  de  son 
buste  par  la  Société  populaire  el  répu- 
blicaine du  Puy,  882. 

Chalon-sur-Saône,  délégué  de  l'une  des 
sections  de  celte  ville  à  la  fête  du 
10  août,  1038. 

Chambkri,  marchand  de  vins  en  gros,  1454. 

Chambéry  (Savoie),  habitants,  1276, 1309. 

—  insurrection,  497. 

Chambille  (citoyenne),  compagne  de  l'amie 

d'Egalité,  1557. 
Chambon  (Ardèche),  c""  de  Saint-Didier, 

domaine    de   Soubeyran  de  Saint-Prix, 

363. 
Chambon    (Aubin    Bigorie),    député  de   la 

Corrèze  à  la  Convention  nationale,  549, 

622. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


505 


Chamdon  (Nicolas),  maire  de  Paris,  388, 
392-  395,  398. 

Chamfoiit  (Sébastien-Roch  Nicolas,  dit), 
bibliotliécaire  de  la  Bibliothèque  na- 
tionale, 1218. 

Chami'aone  (Jean-François),  principal  du 
collège  de  l'Egalité,  1371. 

Champagneux  (Luc-Antoine),  chef  de  divi- 
sion de  la  correspondance  et  des  affaires 
secrètes  à  l'intérieur,  573,  612,  621,  633, 
1185,  1436. 

CiiAMPAiGNE  (Philippe  de),  peintre,  844. 

Champ  de  la  Fédération  (canon  fourni  par 
chaque  section  pour  le),  1139  ;  (fêle  pro- 
posée au),  536  ;  (fête  des  Sans-Culottes 
au),  530  ;  (travaux  pour  le  10  août  1793 
du),  1133. 

Champ  de  Mars  ou  de  la  Fédération  (fête 
du  10  août  1793  au),  1090,1136,  1141; 
exercices  à  feu  des  canonniers,  1176, 
1198;  (journée  du),  983  ;  (orgie  du),  573; 
(projet  de  réunion  des  Sociétés  popu- 
laires au),  470,  332. 

Champ  de  la  Réunion,  1143. 

Champignau,  député  des  assemblées  pri- 
maires du  district  de  Janville,  1503. 

Champigny  (Seine),  agent  national  du 
district,  902. 

—  comité  de  surveillance  révolutionnaire, 
900,  901. 

—  cullivateur,  900. 

—  maison  dite  le  Bouquet,  900. 

—  notaire,  900,  901. 
Champs-Elysées   (absence    de  rassemble- 

menls  aux),  493,  570,  1242;  (allée  des 
Veuves  aux),  741;  (billards  des),  697; 
(dégradation  des"  arbres  des),  1061  ; 
(exercices  à  feu  des  canonniers  aux), 
718,  1063,  1071,  1176,  1198;  (fête  civique 
des),  712;  (guinguettes  et  cabarets  des), 
332,  672;  (maison  et  jardin  Bourbon 
aux),  1226;  (nnaison  de  la  marquise  de 
Brunoy  aux),  1317;  (maison  dite  le  Petit 
Luxembourg  au  bout  des),  1260;  (pâtu- 
turage  de  moulons  aux),  677;  (prome- 
nade des),  588,  598,  599,  614,  628;  (ras- 
semblement de  manifestants  aux),  439, 
556,  361,  564,  566,  569,  372;  (recherche 
d'un  ancien  garde  d'Artois  aux),  1408; 
(revue  de  la  2«  légion  aux),  537;  (revue 
de  la  4'  légion  aux),  323;  (statues  de  Le 
Pelelier   et  Marat  aux),  837;  tombe  de 


verdure  k  leur  mémoire,  857;  (visite 
d'observateurs  de  la  Police  aux),  1342. 

Chancellerie  d'Orléans  (maison  de  jeu  à 
la),  466. 

Chandeliers  (menaces  contre  les),  536; 
(pillage  des),  432. 

Chandelles  (approvisionnements  de),  432  ; 
(prix  des),  536,  708,  1259,  1266;  (taxa- 
lion  des),  1394;  (vente  forcée  à  bas 
prix  des),  441. 

Change  (baisse  factice  du),  1228. 

Chanson  des  Marseillais  dite  à  un  concert 
du  jardin  des  Tuileries,  074;  dite  à  la 
représentation  du  Siège  de  Thionville, 
700. 

Chansons  débitées  par  un  ménétrier,  645; 
abominables  contre  les  Jacobins  (fem- 
mes chantant  des),  1335. 

—  patriotiques  (chant  dans  les  entr 'actes 
des  spectacles  de),  1386;  (lieux  publics 
remplis  de  citoyens  chantant  des),  1242. 

—  royalistes  (déporté  de  la  Martinique 
chantant  au  café  des),  1229. 

Chant  des  Marseillais,  pour  l'achèvement 

de  la  Conslitution,  713. 
Citant  patriotique  pour  la  fédération  des 

Andelys,  par  L.-J.  Richou,  286. 
Chantier  des  Invalides,  1427. 
Chantiers    du    Faubourg    Saint- Germain 

(prix  du  bois  dans  les),  1444. 
Chantilly  (Oise),  curé,  1439. 

—  officiers  municipaux,  1168. 
Chapelle  (la)   (Seine),  assemblée  des  ci- 
toyens, 1179,  1182. 

—  cabarets  servant  de  refuges  aux  vo- 
leurs de  Paris,  672. 

—  municipalité,  1177,  1182,  1187. 

—  prix  du  pain,  697. 

Chapelle  de  la  Vierge  à  Saint-Eustache, 
1426. 

Chapelles  dans  les  hôtels  du  Faubourg 
Saint-Germain,  1284. 

Chapsal  (Michel-François),  secrétaire-gref- 
fier de  la  municipalité  d'Argentan,  777. 

Charbon  (accaparement  du),  1259,  1266, 
1329;  (arrestation  de  voitures  et  de.  sacs 
de),  1138,  1193,  1222,  1277.  1319,  1330; 
(arrêté  relatif  à  la  vente  du),  397;  (ba- 
teaux de)  vers  Meaux,  H16;  (cherté 
extrême  du),  1356;  (dépôts  de),  1168, 
1171,  1175;  (exactions  des  charbonniers 
des  ports  pour  l'enlèvement  du),  1420  ; 


SM 


TABLE  ALPHABETIQUE 


(magasins  de)  àMénilmonlant  et  à  Belle- 
ville,  1272;  (pénurie  du),  1329,  1356, 
1369;  (prix  du),  12n9,  1266,  1356;  (taxa- 
tion du),  1239,  1259,  136'f.  1394;  purifié 
(saisie  à  Vaugirard  de),  1171. 

Charbonnier  (Simon-Toussaint),  commis- 
saire de  police  de  la  section  des  Tuile- 
ries, 1166,  1167. 

Charbons  (magasins  de),  à  Choisy  et  h 
Vitry,  1210. 

Charcutiers  de  Paris  (demande  d'indem- 
nité par  les),  534. 

Charente  (Ribereau,  député  du  départe- 
ment de  la),  268-271. 

Charenton  (Seine),  arbre  de  la  Liberté, 597. 

—  curé,  597. 

—  Pont,  1308. 

—  voiture  de  farine  y  arrêtée,  1164. 
Charenton-Saint-Maurice  (anglais  pen- 
sionnaire cà  l'hospice  de),  1266,  1308. 

Charité  (chirurgien-major  de  l'hôpilal  de 
la),  847. 

Charitë-sur-lioire  (la)  (Nièvre),  député 
extraordinaire,  638. 

Charlemagne,  père  et  fils,  épiciers  et  mar- 
chands de  vin  au  Bourget,  1310. 

Charles  (Antoine),  charpentier  à  Aigue- 
perse,  919. 

—  (François),  maçon,  740. 

Charlotte  Corday,  écrit  d'Adam  Lux,  970, 
973,  977. 

Charmo.nd,  candidat  au  poste  d'observateur 
de  la  Police,  1328. 

Charnier  des  Innocents,  1388. 

Charniers  de  l'église  Saint-Euslache,  1337. 

Charonne,  contingent  de  la  réquisition, 
1358. 

Charpentier  (Clémentine),  flleuse,  1498. 

Charpentiers  (portefeuilles  bien  garnis, 
exhibés  au  cabaret  par  des),  1285  ;  (sa- 
laire des),  577. 

Charretiers  (détournement  de  fourrages 
par  les),  1365  ;  (disputes  des  conducteurs 
des  voitures  publiques  pour  Saint-Cloud 
avec  les),  1311  ;  des  voitures  ambulantes 
des  hôpitaux  militaires,  548. 

Chartres  (Eure-et-Loir),  adresse,  687. 

—  chanoine  insermenté  (ancien),  1391. 

—  farines  et  grains  pour  l'approvisionne- 
ment de  Paris,  1338. 

—  gendarme  y  détaché,  1194. 

—  pays  du  général  Leigonyer,  690. 


Chartreux  (expérience  de  nouveaux  ca- 
nons aux),  596  ;  (expériences  dés  pou- 
dres de  Barthélémy  aux),  1068;  (prétendu 
magasin  de  farines  aux),  1304,  1334. 

Charvet  (Louis),  membre  du  Comité  ré- 
volutionnaire de  la  section  dés  Tuile- 
ries, 69. 

Chasselou,  agent  de  police,  503. 

Chasset  (Charles-Antoine) ,  député  de 
Rhône-et-Loire  à  la  Convention  natio- 
nale, 13,  142,  239,  244. 

Chasseurs  casernes  à  l'Observatoire,  597. 

—  éclaireurs  de  la  Meuse,  '62i. 

—  du  Midi  (compagnie  des),  714. 
Ciiastellai.n     (Jean-Claude) ,     député     de 

l'Yonne  à  la  Convention  nationale,  69, 
70. 

Châtelain  (François-Laurent),  président 
de  la  section  des  Lombards,  856. 

Châtelet,  538. 

Chatelet  (Louis-Marie-Florent,  duc  du), 
U59. 

Ch&tillon-sous-Bagneux  (Seine),  bou- 
langers, 1356. 

Ch&tillon-sur-lnâre  (Indre),  correspon- 
dances du  député  Derazey,  95. 

Chaudron-Roussau  (Guillaume),  député  de 
la  Haute-Marne  à  la  Convention  natio- 
nale, 55. 

Chaumette  (Jean-Gaspard,  dit  Anaxago- 
ras),  procureur  de  la  Commune  de 
Paris,  531,  533,  538,  543,  546,  570,  573, 
574,  588,  603,  608,  610,  614,  617,  620, 
631,  644,  670,  683,  702,  705,  847,  1233, 
1307. 

Chaumont  (Haute-Marne),  société  répu- 
blicaine, 769. 

Chaussée-d'Anlin,  346,  1194,  1256,  1265, 
1271,  1297,  1306, 1313,  1314,  1326,  1348, 
1383,  1406,  1423,  1453. 

Chausselrappes  (envoi  à  l'armée  du  Nord 
de),  502;  (envoi  à  Strasbourg  de),  686. 

Chauvet  (Antoine),  député  suppléant  des 
Hautes-Alpes  à  la  Convention  nationale, 
35. 

Chauvi.n  (Pierre),  juge  de  paix  de  la  section 
de  Montreuil,  841. 

Chavet  (Etienne-Innocent),  notaire  à  Paris, 
1555. 

Chenant  (Antoine),  commissaire  d'une  As- 
semblée primaire  de  la  iNièvre,  1200. 

Chenaux    (Louis  -  Barthélémy)  ,^    membre 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


B07 


d'une    députation    de    la   section    des 

Gardes-Françaises,  837. 
Chêne  de  la  fraternité  (plantation  du),  sur 

la  place  du  Carrousel,  400. 
Chf.nier  (Marie-Joseph),  député  de  Seine- 

et-Oise  à  la  Convention  nationale,  296. 
Cher  (département  du),  garde  nationale 

venant  à  Paris,  525. 

—  mission  du  représentant  Laurenceot, 
192-194. 

Cherbourg  (Manche),  convoi  d'armes, 
529. 

Cherest,  juge  de  paix  de  Tonnerre,  915. 

Cherté  du  blé,  408;  des  bœufs  et  des  co- 
chons, 540;  du  bois  et  du  charbon,  1259, 
1356,  1425;  des  chandelles,  536;  des 
denrées  de  première  nécessité,  422,  427, 
432,  435,  438,  445,  448,  450,  453,  459, 
470,  478,  524,  545,  548,  533,  559,  572, 
577,  609,  616,  618,  619,  630,  634,  040, 
652,  672,  677,  691,  697,  708,  712,  714, 
1110.  1256,  1259,  1266,  1271,  1272,  1286, 
1296,  1297,  1342,  1355,  1359,  1370,  1395, 
1403,  1422;  de  la  farine,  530;  du  pain, 
408,  553;  du  pain  dans  les  environs  de 
Paris,  524,  527;  des  suifs,  1141;  de  la 
viande  de  boucherie,  511,  703;  des 
vivres,  236,  408,  427,  432,  435,  438,  445, 
448,  450,  453,  459,  466,  470,  478,  524. 
545,  548,  553,569,  572. 

Chéry  (Philippe),  peintre  d'histoire),  mem- 
bre du  Comité  de  salut  public  du  Dépar- 
tement, 1094,  1124, 1126,1138, 1197, 1211, 
1223,  1262,  1269,  1281,  1292,  1300,  1304, 
1305,  1353,  1364,  1400,  1419. 

Chevalier  (Jacques),  député  de  la  Sarthe 
à  la  Convention  nationale,  1. 

—  gendarme,  238,  242. 

—  tenant  maison  garnie,  300. 

Chevaux  (aubergistes  nourrissant  avec  du 
blé  leurs),  1138;  (réquisition  des),  1322. 

—  d'artillerie  (dépôt  des),  1209;  (entre- 
preneur de  la  fourniture  des),  596,  606, 
616;  (envoi  dans  le  Nord  de),  502;  (four- 
niture de  mauvais),  606. 

—  des  charrois  militaires  (accident  sur  la 
place  des  Victoires  causé  par  les),  1392, 
1405;  (insuffisance  de  la  nourriture  des), 
516. 

—  des  gendarmes  escortant  la  famille 
Bourbon  (nourriture  des),  1562. 

—  de  luxe  des  émigrés  (cabriolets  publics 


attelés  avec  des),  594;  (saisie  au  châ- 
teau de  Vitry  de),  1304. 

—  de  remonte  (dépôt  de),  522, 
Cheveux   de    Louis  XVI  (vente  de  boites 

contenant  des),  1418. 
Chiens  (suppression  projetée  des)  comme 

bouches  inutiles,  408. 
Chirurgien-accoucheur  (cheval  restitué  à 

un),  1389. 
CiiociiOT,  valet  de  chambre  d'Egalité,  1528, 

1557. 
Choiskau,  entrepreneur  de  la  fourniture 

des  chevaux  d'artillerie,  596,  698. 
Choisy  (Seine),  charbon  y  acheté  par  un 

accapareur,  1266. 

—  magasins  de  charbon,  1210,  1350. 

—  marché,  1363. 

—  société  populaire,  849. 

Chômage  des  fabriques  de  savon  de  Mar- 
seille, 1321  ;  des  garçons  boulangers 
dans  la  section  des  Lombards,  1402  ; 
des  Sans-culottes  pendant  les  fêtes  de  la 
Pentecôte,  614. 

Chopart  (citoyen),  chargé  de  fabrication 
d'armes,  1182. 

Chouans  (incursions  et  défaite  des)  dans 
le  Loir-et-Cher,  194. 

Christo  (citoyenne),  ouvrière  en  linge  à 
Ivry-sur-Seine,  1490. 

Christon  (Marchant),  commandant  de  la 
section  armée  des  Quinze-Vingts,  170. 

Chronique  de  Paris  (la),  journal,  534. 

Cimetière  des  Innocents  (gargotiers  du), 614. 

Cité,  1414;  (café  recevant  des  suspects 
dans  la),  1352. 

Civisme  du  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  Poissonnière,  1377;  d'un  exilé 
vénitien  (vérification  aux  Affaires  étran- 
gères du),  828. 

Clamart  (Seine),  fermiers,  1292. 

—  municipalité,  1292. 

—  officiers  municipaux,  1300. 

—  prix  du  pain,  1300. 

Clauzel  (Jean-Baptiste),  député  de  l'Ariège 
à  la  Convention  nationale,  156,  165,  296, 
837. 

Clavière  (Etienne),  ministre  des  Contri- 
butions publiques,  489,  543,  677,  705  ; 
sa  femme,  453. 

Clémence  (Jean-Baptiste-Henri  Tell-),  mem- 
bre du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement de   Paris,  1090,   1092,  1105, 


SOS 


TABLE  ALPHABETIQUE 


H24,  H27,  H36,  1177,  1185,  1364.  1379, 
1419. 
Clément  (Amablc-Augustin),  horloger  à 
Paris,  982,  983. 

—  éditeur  du  poème  la  France  libre,   836. 

—  secrétaire  de  l'Etat-major  général  de  la 
garde  nationale,  383,  386,  387,  391,  396, 
397,  399,  401,  403-407,  409-420,  424- 
426,  428,  ;429,  433,  436,  439,  440,  442- 
444,  446,  447,  449,  451,  452,  454,  456, 
458,  460,  463,  465,  467,  469,  471,  473, 
477,  479,  480,  484,  486,  487,  490,  492, 
494,  496,  499,  510,  544,  607,  675,  706, 
711,  1066,  1076,  1078,  1088,  1097,  1114, 
1125,  1131,  1134,  1139,  1144,  1146,  1148, 
1155,  1163,  1165,  1169,  1172,  1180,  1184, 
1186,  1188,  1193,  1195,1198,  1201,  1206, 
1209,  1212,  1215,  1222,  1230,  1238,  1253, 
1264,  1270,  1282,  1293,  1302,  1312,  1319, 
1325,  1335,  1345,  1354,  1365,  1380,  1392, 
1401,  1411,  1420,  1430,  1437,  1448,  1460. 

—  tailleur  d'habits,  1187. 

Clercs  de  notaires  (rassemblement  aux 
Champs-Elysées  de),  560,  568. 

Cloche(barils  contenantdu  métal  de), 1113. 

Cloches  (arrivage  de  Rouen  de  voitures  de), 
1171. 

Cloître  des  Cordeliers,  538. 

—  Notre-Dame,  1480. 

—  Saint-Benoît,  127. 

—  Saint-Etienne-des-Grès,  226. 

—  Saint-Honoré,  1092. 

Cloots  (Jean-Baptiste,  dit  Anacharsis),  dé- 
puté de  l'Oise  à  la  Convention  nationale, 
829. 

Closquinet  (A.  C),  membre  de  la  Com- 
mission de  bienfaisance  de  la  section 
de  Beaurepaire,  879. 

Club  d'aristocrates  au  jardin  de  l'Egalité, 
1314,  1407;  au-dessus  du  café  de  Foy, 
1261. 

—  de  contre-révolutionnaires  au  Palais 
de  l'Egalité,  1288. 

Club  des  Cordeliers  (adresse  du),  1372; 
(affichage  d'une  pétition  du),  1349  ; 
(anarchistes  du),  603  ;  (assemblée  de  la 
Société  des  défenseurs  de  la  République 
au),  462;  (commissaire  du  pouvoir  exé- 
cutif en  Bretagne,  membre  du),  489; 
(commissaires  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français envoyés  au),  1243;  con- 
vocation de  Pache  à   la  Convention  y 


annoncée,  572;  (cours  de  Verrières  au), 
418;  (demande  de  renseignements  sur 
le  sieur  Valquier  du),  1364;  (dénoncia- 
tion contre  le  Comité  de  salut  public 
du  Département  au),  1410;  (dénoncia- 
tion de  Jacques  Roux  et  de  Leclerc  par 
Marat  au),  812;  (députation  à  la  seclion 
du  Contrat-Social  du),  643;  (destitution 
des  nobles  en  fonctions,  demandée  par 
le),  690,  693  ;  (gito  trouvé  par  Marat  dans 
le),  538;  (impression  des  œuvres  de 
Marat,  demandée  par  le),  880,  881  ;  me- 
nace de  dénoncer  Adam  Lux,  député  de 
Mayence,  au),  974;  motion  pour  la  mise 
en  liberté  des  détenus  à  cause  du  pillage 
des  épiciers,  491  ;  (plaintes  du  Comité  de 
salut  public  du  Département  au),  1429. 

—  de  défenseurs  de  la  République,  459. 

—  des  Fédérés,  532. 

—  de  1789  ou  de  l'abbé  Sieyès,  1349. 

—  des  ouvriers  do  l'église  de  Sainte-Gene- 
viève, 651. 

—  de  prêtres  contre-révolutionnaires,  in- 
sermentés et  assermentés,  dans  la  mai- 
son Bourbon,  1226,  1235. 

—  de  la  Sainte-Chapelle,  1371. 

—  de  Toulon,  688. 

—  de  Valois,  534. 

—  révolutionnaire  genevois,  773. 
Clubistes  de  la  Sainte-Chapelle  et  de  Mon- 
taigne (exclusion  des),  1298. 

Coblentz  (Allemagne),  émigréc,  1140. 

CoBOL'RG  (agents  et  espions  de),  685,  1189, 
1319,  1352,  1450. 

Cocarde  (adoption  par  les  femmes  de  la), 
1397,  1402,  1440;  (bruits  singuliers  ré- 
pandus au  sujet  de  la),  1367;  (décret  de 
la  Convention  sur  le  port  de  la),  1381, 
1383,  1386,  1405:  (dispute  à  l'Apport 
Paris  entre  les  femmes  de  la  Halle  au 
sujet  de  la),  1339;  (disputes  occasion- 
nées par  le  port  de  la),  1348,  1365,  1366; 
(femmes  inquiétées  pour  la  manière  de 
porter  la),  1413;  (port  par  les  femmes 
au  bonnet  de  la),  1352,  1451  ;  (soldais 
porteurs  d'une  double),  507;  du  côté 
droit  (port  de  la),  597,  598;  foulée  aux 
pieds,  au  parvis  Notre-Dame,  1352. 

—  blanche  (anciens  valets  de  Louis  XVI 
arborant  la),  495;  arborée  à  Bercy,  491. 

—  nationale  (curés  accusés  d'avoir  arra- 
ché et   foulé   aux   pieds  la),   1324;   (ré- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


509 


pression  des  insultes  à  la),  1372,  1380; 
(rixe  dans  le  Faubourg  Saint-Germain 
au  sujet  de  la),  1306,  1314. 
Cocarde  nationale  à  l'éclipsé  (cocarde  portée 
par  des  jeunes  gens  et  dénommée),  577. 

—  tricolore  (femmes  honnêtes  refusant  de 
porter  la),  1351;  (insultes  à  la),  1178. 

Cocardes  (désordres  causés  par  le  port 
des),  1355,  1357;  (poissardes  des  mar- 
chés ne  tolérant  point  de),  1359;  à  ru- 
bans blancs  (arrestation  de  porteurs  de), 
587;  en  majeure  partie  blanches,  489. 

Coches  d'eau  (mesures  pour  empêcher  la 
sortie  du  pain  par  les),  701. 

Cochers  revenant  des  frontières  (vente  à 
vil  prix  de  chevaux  et  voitures  par  des), 
439. 

—  de  fiacre  (envoi  à  la  Mairie  pour  rébel- 
lion de),  465;  (insolence  et  exigences 
des),  422,  428,  455,  472,  597,  1110. 

Cœur  de  Marat  (embaumement  du),  847  ; 

déposé  sur  un  autel  au  lieu  des  séances 

de  la  Société  des  Cordeliers,  793. 
Cœurs  de  Jésus  couronnés,  trouvés  chez 

une  Irlandaise,  1344. 
Colas  (Antoine-Henry),  juge  de  paix  de  la 

section  du  Panthéon-Français,  226. 
Colin  (Antoine),  président  de  la  section  de 

la  Butte-des-Moulins,  613. 

—  officier  supérieur,  attaché  au  général 
Dumas,  1427. 

CoLiNGER  (dame),  présidente  de  la  Société 
des  Républicaines  révolutionnaires, 765. 

Collectes  dans  les  sections  en  faveur  des 
volontaires,  573,  576,  577,  579,  594,  598. 

Collège  de  chirurgie  (membre  du),  268. 

Collège  du  Cardinal  Lemoine,  1496. 

—  de  l'Egalité,  597,  1350,  1371,  1496. 

—  des  Gras.sins,  1496. 

—  d'Harcourt,  587,  1496. 

—  de  Lisieux,  1371,  1496. 

—  de  la  Marche,  1496. 

—  de  Navarre,  1496. 

—  du  Panthéon  français,  rue  des  Sepl- 
Voies,  612,  1496. 

—  de  pharmacie,  596,  720. 

—  du  Plessis,  1496. 

—  des  Quatre-Nations,  1123,  1192. 

—  Irlandais,  1447. 

Collèges  (misérable  état  des),  685. 
COLLKï    (Ferdinand -Marie),    commissaire 
des  guerres,  1188. 


Collet  (Toussaint),  compagnon  corroyeur, 
926. 

—  membre  du  Comité  révolutionnaire  de 
la  section  de  la  Halle-au-Blé,  338. 

—  citoyen  suspect,  1140. 
CoLLOMBEAU  (ciloyen),  1075. 

G0LL0.MBEL  (Pierre),  député  de  la  Meurthe 
à  la  Convention  nationale,  1507. 

CoLLONOE  (citoyen),  1201. 

Colloques  de  garçons  épiciers  et  perru- 
quiers, 1284. 

CoLLOT  d'Hehbois  (Jcau-Marie),  député  de 
Paris  à  la  Convention  nationale,  1347. 

Colombes  (Seine),  boulanger  de  la  com- 
mune, 1300. 

—  municipalité,  1300. 

—  prix  élevé  du  pain,  1363. • 
Colonnes   en   marbre    dans   la   salle  des 

séances  de  la  Convention  (fûts  de),  1006. 
Colons  (dénonciation  du  journal  le  Créole 

palriole  par  une  députation  de),  1208. 
Colporteurs  (achat  d'armes  et  d'uniformes 

de  soldats  interdit  aux),   387;  (journal 

de  Marat,  crié  par  les),  540;  (vente  d'une 

Lettre   d'Egalité   aux  départements  par 

les),  511. 
CoLso.N  (citoyen),  1191. 
Combat  contre  les  chouans,  194. 
Comédie-Française  (cafés  du  côté  de  la), 

1444. 
Comédiens  du  Théâtre-Français  (détention 

à  Sainte-Pélagie  et  aux  Madelonnettes 

de) ,    1214  ;   du   Théâtre    de   la  Nation 

(élargissement  de),  1216. 
Comité  d'agriculture,  261,  263,  1092. 

—  des  assignats  et  monnaies,  263,  1058. 

—  des  décrets  et  procès-verbaux,  72,  178, 
1121,  1168,  1281. 

—  de  défense,  450. 

—  de  division,  1019. 

—  des  domaines,  95. 

—  de  l'examen  des  marchés,  302,  1197, 
1200,  1205,  1241,  1307. 

—  des  finances,  66,  232,  263,  307,  348, 
810,  997. 

—  de  la  guerre  (pièces  à  remettre  au),  187, 
298. 

—  des  inspecteurs  de  la  salle,  66,  71, 
252-254,  302,  330,  345,  792,  865,  1006- 
1010,  1013,  1021,  1026,  1029,  1035,  1041, 
1047. 

—  d'instruction  publique,   329,   766,  779, 


510 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


792,  799,  810,  849,  858,  861-863,  867, 
871-874,  879,  986-988,  990,  991,993-995, 
997,  998,  1003,  1005,  1019,  1043,  1045, 
1046,  1050,  1058,  1413,  1485. 

Comité  d'insurrection  raisonné  (projet  de), 
470. 

Comité  de  législation,  2,  7,  9,  14,  25,  31, 
38,  47,  67,  58,  61,  68,  72,  84,  89,  90,  97, 
99,  102,  106,  111,  120,  123,  127,  130, 140, 
146,  160,  169,  182,  193,  199,  206,  221, 
229,  232,  245,247,251,  294,295,302-304, 
307,  318,  319,  329,  331,  342,  359,  372, 
376,  380,  1179,  1513,  1515. 

—  de  liquidation,  302. 

—  de  marine,  302,  322. 

—  mililaire,  302. 

—  de  l'ordinaire  des  finances,  95. 

—  des  pensions,  302. 

—  des  pétitions  et  correspondance,  362, 
1013,  1052,  1515. 

—  de  salut  public,  2,  7,  9,  14,  20,  25,  26, 
30,  31,  38,  43,  47,  50,  57,  58,  61,  68,  75, 
78,  79,  82-84,  89,  90,  96,  99,  102,  111, 
120,  123,  127,  130,  134,  140,  146,  160, 
161,  182,  191-194,  199,  206,  213.  221, 
229,  245,  247,  251,  267,  287,  294,  295, 
302-304,  307,  318,  319,  342,  350,  359, 
362-364,  372,  376,  380,  515,  534,!  543, 
544,   547,   554,  564,   571,  576,  587,  656, 

678,  694,  755,  762,  785,  1048,  1062, 
1081,  1090,  1092,  1094,  1096,  1098,1104, 
1105,  1107,  1113,  1115,  1116,  1118,1123, 
1126,  1127,  1129,  1132,  1134,  1135, 1142, 
1145,  1131,  1157,  1164,  1168,  1173,  1175, 
1191,  1194,  1197,  1214,  1221,  1226,  1269, 
1300,  1305,  1316,  1320,  1334,  1343,1364, 
1379,  1415,  1422,  1427-1429,  1433,  1439, 
1456,  1540,  1541,  1548;  bureau  des  dé- 
tenus, 901  ;  (commissaires  du) ,  847  ; 
(ex-secrétaire  du),  10,  1106;  (secrets 
importants  confiés  par  le  maire  de  Pa- 
ris au),  1316. 

—  de  salut  public  de  la  commune  de 
Beauvais,  1364  ;  de  la  commune  de 
Saint-Cloud,  1205,  1211;  du  départe- 
ment d'Eure-et-Loir,  1391  ;  du  départe- 
ment de  la  Maine,  1364;  du  Départe- 
ment de  Paris,  1062,  1069,  1072,  1074, 
1075,  1079,  1081,  1082,  1084-1086,  1089, 
1090,  1092,  1094,  1096,  1098,  1100,1104, 
1105,  1107,  1108,  1112,  1113,  1115,  1116, 


1118,  1120,  1121,  1123,  1124,  1126, 1127, 
1129,1130,1132,1134-1136,  1138,  1140, 
1142,  1143,  1145,  1147,  1149,  1151,  1152, 
1157,  1159,  1160,  1164,  1168,  1171, 1173, 
1175,  1177,  1179,  1182,  1185, 1187,  1190- 
1192,  1194,  1197,  1200,  1205,  1208, 1211, 
1214,  1221,  1223,  1229,  1237,  1251,  1262, 
1263,  1269,  1278, 1281,  1292,  1301,  1304, 
1305,  1318,  1320,  1330,  1334,  1344,  1353, 
1363,  1364,  1379,  1391,  1400,  1410,  1419, 
1429,  1437,  1447,  1439,  1467,  1567. 

—  des  secours,  187. 

—  de  la  section  de  l'Arsenal,  1215. 

—  de  sûreté  de  Dijon,  961. 

—  de  sûreté  générale,  2,  4,  6,  7,  9-12,  14, 
17,  19,  20,  22,  23,  23-31,  34,  38,  39,  41, 
44,  46-48,  50-54,  57,  58,  60-66,  68,  72, 
73,  75-78,  80,  82-84,  86,  89,  90,  94, 
96,  97,  99-103,  105-108,  110-113,  116- 
118,  120,  122,  123,125-127,129-132,134, 
135,  137-140,  142,  143,146,  148,  149,153- 
157,  159-162,  164-168,  170,  171,  173-180, 
182-185,  190-193,  196,  199-203,  206,  208, 
209,  211-215,217-221,  227,229,  230,232, 
233,  236,  237,  240,  243-245,  247,  248,250, 
251,  255-258,  261,  262,  264,  265,  267, 
271.  274,  284,  287-292,294-298,  300,301- 
304,  309,  311-314,  318,  319,  321,  322, 
325,  327,  329-337,  339-342,  345,  347,  348, 
350-354,  359,  362,  363,  365,  366,  369, 
371-376,  380,  381,  402,  408,  438,  462, 
478,  503,  509,  533,  556,  594,  397,  722, 
723,  726,  729,  732,  733,  737,  739,  741- 
746,  749,  734,  736,  760,  763,  7G4,  773, 
786-789,  796,  802,  803,  813,884-886,902, 
904,  922.  935,  936,  959,  970-972,  1027, 
1081,  1085,  1089,  1102,  1108,  1115,1118, 
1126-1129,  1132,  1140,  1142,  1153,  1154, 
1156,  1160-1162,  1164,  1166-1168,  1170, 
1177,  1182,  1183,  1185,  1190,  1194,  1196, 
1199,  1200,  1202-1204,  1208,  1213,  1216- 
1220,  1227,  1228,  1241,  1245-1252,  1254, 
1235,  1268,  1278-1281,  1290,  1291,  1301, 
1324,  1334,  1330,  1333,  1301,  1362,  1374- 
1379,  1389,  1390,  1398,  1399,  1428,  1429, 
1437,  1447,  1449,  1467,  1310,  1333, 1339; 
(secrétaire  du),  366. 

—  de  sûreté  générale  de  Sèvres,  1208. 

—  de  surveillance  de  la  commune  d'Ai- 
gueperse,  919;  de  Chumpigny,  900,  901; 
de  Pernes,  154;  de  Provins,  15,  18  ;  de 
Saint-Maur,  918;   de  Sèvres,  1300;   de 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


811 


Vaugirard,  891,  892,  896;  de  Versailles, 
1447  ;  de  Vitry,  1318. 

—  de  surveillance  de  la  Convention,  43, 
1113. 

—  de  surveillance  du  Département  de 
Paris,  891-894,  911. 

—  de  surveillance  du  Fort-Hercule,  213. 

—  de  surveillance  de  la  Municipalité,  478, 
517." 

^  de  surveillance  de  la  section  de  l'Arsenal, 
1116,  1251,  1437,  1447  ;  de  la  section  de 
Beaurepaire,  507, 1266  ;  de  la  section  de 
1792, 1419;  de  la  section  de  Bon-Conseil, 
1269,1334;  de  la  section  de  laButte-des- 
Moulins,  519;  de  la  section  du  Contrat- 
Social,  579,  588,595, 1269, 1281  ;  de  la  sec- 
tion de  la  Croix-Rouge,  1 164  ;  de  la  section 
de  la  Fonlaine-de-Grenelle,  173,  174, 
539,  1437  ;  de  la  section  de  la  Frater- 
nité, 1061  ;  de  la  section  des  Gardes- 
Françaises,  204,  1182,  1205,  1467;  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé,  1179,  1187, 
1301  ;  de  la  section  de  la  Montagne, 
1263  ;  de  la  section  du  Mont-Blanc,  1344, 
1429  ;  de  la  section  de  Montreuil,  1429, 
1467  ;  de  la  section  de  TObservatoire, 
676,  1175,  1391  ;  de  la  section  Poisson- 
nière, 1281;  de  la  section  de  Popincourt. 
1269  ;  de  la  section  de  la  République, 
1568;  de  la  section  du  Temple,  1440; 
de  la  section  des  Tuileries,  44,  361,  365, 
366,  1168. 

—  des  travaux  publics  de  la  Municipalité, 
1085. 

Comité  central  (formation  d'un),  491  ;  des 
commissaires  des  sections  à  l'Evôché, 
591. 

—  central  révolutionnaire  du  31  mai,  662, 
664,  680,  688,  694,  695,  699,  702,  703, 
708,  1388. 

—  civil  de  la  section  de  Bon-Conseil,  522  ; 
de  la  section  du  Contrat-Social,  1269, 
1281  ;  de  la  section  de  la  Halle-au-Blé, 
1304;  de  la  section  du  Luxeinbourg, 
1320;  de  la  section  de  l'Oratoire,  491; 
de  la  section  du  Roule,  522. 

—  permanent  de  la  section  de  la  Butte- 
des-Moulins,  509. 

—  révolutionnaire  de  Bordeaux,  674. 

—  révolutionnaire  du  l"'  arrondissement, 
96,  116,  358;  du  2"  arrondissement,  87, 
109,    168,    374;  du    3"  arrondissement. 


317  ;  du  4«  arrondissement,  183,  343, 
381  ;  du  8"  arrondissement, 325;  du  lO'ar- 
rondissement,  101,  131. 

—  révolutionnaire  du  district  de  Thouars, 
288. 

—  révolutionnaire  de  Montreuil,  1081  ;  de 
Sèvres,  875. 

—  révolutionnaire  de  Saint-Jacques-la- 
Boucherie,  1409. 

—  révolutionnaire  de  la  section  des  Ar- 
cis,  1437;  de  la  section  de  1792,  1249; 
delà  section  de  Brutus,  51,  323,  324, 
1448  ;  de  la  section  de  la  Butte-des- 
Moulins,  669;  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  1117  ;  de  la  section  de  la  Cité, 
1191;  de  la  section  du  Contrat-Social, 
659,  670,  681,  738,  740,  747,  1237;  de  la 
section  du  Faubourg-du-Nord,  908, 
1269;  de  la  section  de  la  Fontaine-de- 
Grenelle,  29,  150;  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  1229;  de  la  section  de  la  Halle- 
au-Blé,  1304,  1344;  de  la  section  des 
Halles,  648  ;  de  la  section  des  Lombards, 
549,  622,  663  ;  de  la  section  du  Mail, 
1446;  de  la  section  de  la  Maison-Com- 
mune, 1175;  de  la  section  de  la  Mon- 
tagne, 1, 167,1262;  de  la  section  duMont- 
Blaiic,  178,  180,  181;  de  la  section  de 
Montreuil,  1143;  de  lasection  du  Muséum, 
109  ;  de  la  section  de  Mutius-Scévola,  308; 
de  la  section  de  l'Observatoire,  344,  347  ; 
de  la  section  du  Panthéon-Français,  223, 
224,  1243, 1419;  de  la  section  des  Piques, 
67,  94,  352,  355,  875, 1427  ;  de  la  section 
Poissonnière,  1377,  1449;  de  la  section 
des  Quinze-Vingts,  1136;  de  la  section 
de  la  République,  53,  74;  de  la  section 
de  la  Réunion,  587,  708  ;  de  la  section 
des  Tuileries,  69,  365-367,  597;  de  la 
section  de  l'Unité,  1145,  1241. 

—  secret  de  voleurs  et  brigands  coalisés, 
556. 

Comités  de  la  Convention  (ancien  com- 
missaire des),  161  ;  (entraves  au  recrute- 
ment parles),  508;  (influence  corrup- 
trice du  Marais  de  la  Convention  sur  les), 
1307  ;  (papiers  relatifs  aux),  24,  43,  106, 
197,  302,  324,  329  ;  (rapport  sur  la  si- 
tuation générale  de  la  France,  demandé 
aux),  85. 

Comités  des  sections,  400. 

—  de  surveillance  des  sections  (captures 


bl: 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


aristocratiques  par  les),  1272;  (demande 
de  pistolets  pour  les  membres  des), 
1082;  (exemplaires  de  la  loi  relative  aux 
accapareurs  réclamés  par  les),  H59; 
(ex-lieulenant  général  de  police  à 
Troyes,  signalé  aux),  1419;  (mesures 
contre  les  attroupements  aux  portes  des 
boulangers  par  les),  1300  ;  (plaintes 
contre  les  abus  des),  1322. 

—  civils  des  sections  (visites  des  boulan- 
gers par  les),  1090,  1092. 

—  révolutionnaires  des  sections  (arme- 
ment des  membres  des),  1107,  1116; 
(artisans  ennemis  des),  681  ;  (circulaire 
du  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment aux),  1090;  (commission  pour  la 
surveillance  des),  633  ;  (convocation  à 
l'Evêché  des),  597  ;  (état  des  volontaires 
dressé  par  les),  1074;  (fête  de  la  section 
du  Mont-Blanc,  en  Thonneur  de  Marat 
et  Le  Peletier,  notifiée  aux),  864;  (in- 
fluence et  prépondérance  des),  388,  591, 
595,  635,  644  ;  (marque  distinctive  pour 
les  membres  des), 1107,  1142;  (police 
revendiquée  par  les),  538;  (visites  chez 
les  femmes  publiques  par  les),  1143. 

Commerce  fait  par  le  prince  deMontbazon, 
432. 

—  de  l'argent,  450,  553,  594,  697,  1267, 
1287  ;  (arrestation  d'individus  faisantle), 
415,  641,  1123,  1387. 

—  de  chemises,  1410. 

—  de  femmes  (suspect,  faisant),  1387. 

—  des  huiles  grasses  et  delà  soude  (inter- 
ruption du),  1321. 

—  de  la  France  avec  l'Angleterre,  1310  ; 
de  la  Méditerranée  (interruption  du}, 
1321. 

Commis  d'huissier  du  Tribunal  révolution- 
naire (connivence  avec  des  accapareurs 
d'un),  1173. 

Commis  de  marchands  (rassemblement 
aux  Champs-Elysées  de),  561,  568  ;  des 
ministères  (incivisme  des),  343  ;  pa- 
triotes de  la  guerre  (renvoi  de),  491. 

Commissaire  du  Comité  de  législation  à 
celui  de  salut  public,  307  ;  du  Comité  de 
salut  public,  en  mission  dans  les  Côtes- 
du-Nord,  161. 

—  des  guerres  de  la  17<  division,  531, 
698. 

—  du  pouvoir  exécutif  à  l'armée  du  Nord, 


1089;  à  Rennes  (offre  de  l'observateur 
Rousseville  de  partir  comme),  1226. 

—  pour  les  subsistances  dans  les  départe- 
ments, 1424. 

—  national  à  Lyon,  694. 
Commissaires  à  l'armée  de  la  Vendée,  352. 

—  chargés  de  l'examen  des  papiers  des 
députés  en  état  d'arrestation,  3,  24,  36, 
69,  81,  95,  128,  172,  187,  197,  216,  226, 
249,  239,  263, 269,  302,  324,  323, 329,  340 ; 
chargés  de  faire  enlever  ou  dénaturer 
les  attributs  et  emblèmes  de  la  royauté, 
1007;  chargés  de  vérifier  la  qualité  des 
farines,  1102. 

—  du  Comité  d'instruction  publique , 
chargés  d'organiser  la  fête  du  10  août 
1793,  990,  995. 

—  du  Comité  de  salut  public  de  la  Con- 
vention, chargés  des  démarches  pour 
l'embaumement  du  corps  de  Marat,  847. 

—  du  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment, chargés  d'assister  à  l'oraison  fu- 
nèbre de  Marat  à  Saint-Eustache,  1143; 
chargés  de  déjouer  les  pro.jels  des  con- 
tre-révolutionnaires à  Jagny,  1364,1419; 
à  Verrières,  1419  ;  chargés  de  lever  les 
scellés  apposés  chez  Saint-Laurent,  1214; 
chargés  de  visiter  Sainte-Pélagie,  1320; 
envoyés  dans  les  communes  voisines  de 
Paris,  1246. 

—  du  Comité  de  sûreté  générale,  chargés 
d'assister  à  la  levée  des  scellés  sur  les 
papiers  de  Marat,  787,  789. 

—  du  Comité  révolutionnaire  du  2'  arron- 
dissement, 168;  du  Comité  révolution- 
naire du  3"  arrondissement,  317. 

—  de  la  Commune  envoyés  au  ministère 
de  l'intérieur,  702;  envoyés  de  Paris  en 
Vendée,  699,  702,  713,  1439. 

—  de  la  Commune  du  10  août  (marchand 
devins  de  la  section  du  Contrat  social, 
figurant  parmi  les),  693  ;  à  la  plantation 
du  chêne  de  la  fraternité  (présence  de), 
400. 

—  des  communes  (réception  par.  le  Co- 
mité de  salut  public  du  Département 
dest,  1090. 

—  du  Conseil  exécutif  provisoire  (pré- 
sence d'un  voleur,  élargi  en  septem- 
bre 1792,  parmi  les),  1423  ;  chargés  de 
suivre  des  expériences  de  poudres  de 
guerre,  393  ;  chargés  de  transférer  à  Mar- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


S13 


seille  les  membres  de  la  famille  des 
Bourbons,  1330-1532,  1336,  1339-1341, 
1343,  1545,  1346,  1530,  1531,  1554,  1336, 
1362-1565;  envoyés  en  Vendée,  1439. 

-  de  la  Convention  chargés  d'arrêter 
Dumouriez,  495,  501  ;  chargés  de  décou- 
vrir les  trames  du  duc  d'Orléans,  626  ; 
envoyés  en  Belgique,  430,  457,  307,  594; 
envoyés  en  Vendée,  1439. 

-  de  police  (négligence  des),  532;  (tenan- 
cière de  maison  de  jeu  recevant  à  dîner 
des),  433. 

-  de  la  section  de  1792  dépêchés  dans 
l'Eure,  1089;  de  la  section  de  Bon-Con- 
seil, chargés  de  visites  domiciliaires  noc- 
turnes à  Passy,  1173  ;  de  la  section  de  la 
BuLte-des-Moulins,  chargés  de  demander 
l'expulsion  des  nobles,  1233;  de  la  sec- 
tion de  la  Butte-des-.Moulins,  chargés 
d'une  expédition  secrète,  310  ;  de  la  sec- 
tion du  Contrat-Social,  chargés  d'inviter 
le  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment à  l'oraison  funèbre  de  Marat,  1136; 
de  la  section  des  Droits-de-l'Homme, 
chargés  de  visiter  les  moulins,  1105;  de 
la  section  du  Faubourg-Montmartre, 
chargés  d'organiser  une  cérémonie  en 
l'honneur  de  Marat  et  de  Le  Pelelier,  832  ; 
de  la  section  de  la  Fraternité  envoyés 
dans  l'Eure,  1092;  de  la  section  des  Gra- 
villiers,  au  sujet  des  subsistances,  1089  ; 
de  la  section  de  la  HalIe-au-Blé,  char- 
gés de  demander  le  départ  des  gen- 
darmes, 548;  de  la  section  du  Luxera- 
bourg  (liste  des  inscrits  pour  l'armée 
révolutionnaire  apportée  par  les),  1238; 
de  la  section  du  Mail,  chargés  de  re- 
mettre une  adresse  pour  le  désarme- 
ment, 683;  de  la  section  de  la  Maison- 
Commune  contre  un  arrêté  subversif  de 
la  section  des  Champs-Elysées,  549;  de 
la  section  de  Montreuil,  chargés  d'invi- 
ter la  Convention  à  une  fête  civique  en 
l'honneur  de  Marat,  841  ;  de  la  section 
du  Panthéon-Français,  chargés  de  s'en- 
quérir des  motifs  de  l'arrestation  de  pé- 
titionnaires, 1456  ;  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français, envoyés  au  Club  desCor- 
deliers,  1243. 

-  des  sections  (assemblée  à  l'Evêché  des), 
497,  534,  389,  391,  1113;  (réception  par 
le  Comité  de  salut  public  du  Départe- 

T.  IX, 


ment  des),  1090;  aux  accaparements, 
314,  H47,  1168,  H71,  1173,  1179,  1304, 
1319,  1335,  1431,  1439;  aux  expériences 
des  poudres  du  sieur  Barthélémy  (envoi 
de),  1068;  à  la  Halle  au  blé  (opérations 
des),  1115,  1129;  envoyés  en  Vendée, 
1439  ;  pour  le  recrutement  des  volon- 
taires, 449-476. 

—  civils  des  sections  (imprécations  lan- 
cées par  des  femmes  contre  les),  1243. 

Commission  chargée  de  l'examen  des 
comptes  du  sieur  Pigeau,  209  ;  chargée 
de  l'examen  des  papiers  de  Robespierre, 
228  ;  chargée  de  surveiller  les  Comités 
révolutionnaires  et  la  Commune  (né- 
cessité d'une),  633. 

—  des  administrations  civiles,  police  et 
tribunaux,  12,  29,  66,  88,  91,  96,  110, 
115,  119,  263,  266,  271,  301. 

—  des  armes,  302,  H42,  1269. 

—  de  bienfaisance  de  la  section  Beau- 
repaire,  879. 

—  des  certificats  de  civisme  de  la  Muni- 
cipalité, 635. 

—  des  charrois  de  Saint-Denis,  1419. 

—  des  chevaux,  1164,  1389. 

—  de  la  Convention  dans  les  départe- 
ments maritimes  méridionaux,  302. 

—  des  Dix,  1009. 

—  des  Douze,  642,  644,  647,  650,  651,  653, 
639,  669,  690. 

—  des  duodecemvirs  (Commission  des 
Douze  appelée),  650,  651. 

. —  des  Six,  chargée  de  réunir  les  procès- 
verbaux  d'acceptation  de  la  Constitu- 
tion, 989,  1020,  1056,  1059. 

—  des  finances,  854. 

—  des  marchés  pour  l'habillement  et 
équipement  des  armées,  1187,  1197, 
1442. 

—  des  monuments,  1003,  1007. 

—  contre-révolutionnaire  de  Lyon,  142. 

—  inspectante  des  Postes,  1121,  1140, 
1200,  1203,  1221,  1223,  1269,  1292,  1459. 

—  inspectante  pour  l'examen  des  jour- 
naux (nouvelle),  1391,  1400,  1410,  1459. 

—  municipale  des  passeports,  1533. 
Commissionnaires  (accaparement  de  pain 

par  des),  1274. 
Communauté  des  Frères  tailleurs,  1210; 

de  Saint-Nicolas-des-CIiamps,  740. 
Commune   du    10  août  (commissaires  de 

;i3 


!S14 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


la),  400,  69S;  du  10  août  (friponneries 
de  la),  563. 

Compagnie,  membre  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  de  la  Fontaine-de- 
Grenelle,  ISO. 

Compagnie  Masson  pour  les  charrois  d'ar- 
tillerie, 692. 

—  Winter  pour  les  charrois  militaires, 
602,  606,  610,  704. 

CoMPARET  (François-Claude),  inspecteur  gé- 
néral des  Postes,  1229,  12.37. 

Complégne  (Oise),  cantonnement  de  la 
légion  de  La  Motte,  551. 

—  convoi  d'artillerie,  1169. 

Complot  dénoncé  par  la  Société  des  Cor- 
deliers,  620;  tramé  par  Michonis  (dé- 
couverte du),  1303;  pour  l'évasion  d'un 
prêtre  réfractaire,  1173;  pour  le  mas- 
sacre des  marchands  et  des  pétition- 
naires, 608;  contre-révolutionnaire  dans 
le  Gers,  1261. 

Complots  tramés  au  Club  des  Cordeliers 
par  les  fédérés,  462;  tramés  en  Bre- 
tagne et  en  Normandie,  471. 

Comptabilité  des  indemnités  aux  députés 
des  Assemblées  primaires  pour  l'accep- 
tation de  la  Constitution,  348. 

Compte  rendti  à  nos  commettants,  imprimé, 
364. 

Compte  rendu  et  déclaration  par  J.-B.-M. 
Saladin,  député  du  département  de  la 
Somme,  sur  les  journées  des  27,  31  mai, 
1"  et  2  juin  1793,  327. 

Comptes  de  Harny,  trésorier  du  Comité 
de  salut  public  du  Département  de  Paris 
(examen  et  approbation  des),  1223, 1281  ; 
du  citoyen  Pigeau,  209  ;  de  Santerre 
(reddition  des),  404  ;  des  allocations  du 
Département  et  du  Comité  de  salut  pu- 
blic au  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, 1320. 

CoMTAT,  cadette,  lisez  Contât  (Emilie), 
actrice  du  ThéAtre  de  la  Nation,  1210. 

—  ainée  (Louise-Françoise),  actrice  du 
Théâtre  de  la  Nation,  1216. 

Concert  au  jardin  des  Tuileries,  674  ;  bi- 
hebdomadaire au  club  de  1789  ou  de 
l'abbé  Sieyès,  1349. 

Conciergerie  (bruit  d'empoisonnement  des 
détenus  à  la),  545  ;  (concierge  de  la 
maison  de  justice  de  la),  945,  956  ;  dé- 
tention des  députés  :   Bailleul,  22,  23, 


25  ;  Michel,  243,  244  ;  Rabaut-Pomier, 
262,  264;  Michonis,  1247;  (écrou 
d'Adam  Lux,  député  de  Mayence,  à  la), 
977  ;  (écrou  de  la  femme  Berteaux,  de 
Vaugirard,  à  la),  893,  894,  896,  898; 
(écrou  deJ.-B.  Cerioux,  imprimeur,  à 
la),  905  ;  (écrou  de  Charlotte  Corday  à 
la),  945,  946;  (écrou  des  consorts  Lauri-n 
et  du  sieur  Girardin  à  la),  903  ;  (écrou 
de  Marat  à  la),  540  ;  (écrou  de  bouchers 
ou  marchands  de  bœufs  à  la),  687  ; 
(écrou  d'un  porteur  de  faux  assignats  à 
la),  452  ;  (gendarmerie  de  la  29  division 
en  réserve  à  la),  1141  ;  (lettre  de  Char- 
lotte Corday  terminée  à  la),  940  ;  (mise 
en  liberté  du  sieur  Guillebaut,  entre- 
preneur à  Sainl-Jean-de-Losne,  détenu 
à  la),  967  ;  montre,  bijoux  en  or  y  saisis 
sur  Rabaut-Pomier,  262  ;  (ordre  d'é- 
crouer  le  député  Dulaure  à  la),  112; 
(poste  de  la),  448  ;  (visite  de  la  prison 
de  la),  401. 

Conciliabules  dans  les  spectacles,  604; 
anticiviques  d'habitants  d'Ivry,  1298; 
secrets  de  députés  de  l'Assemblée  légis- 
lative, 1381. 

CoNDK  (Louis-Joseph,  duc  de  Bourbon, 
prince  de),  599;  (papiers  du  prince  de), 
1320;  (secrétaire  du  prince  de),  1304, 
1350. 

—  (recel  des  titres  de  la  maison  de),  1160, 
1190,  1419. 

—  (armée  de),  proclamations,  297. 
Condé-sur-l'Escaut  (Nord),  prise  de  cette 

place,  604,  900,  902,  1243 

CoNDuRCET  (Marie-Jean-Antoine-Nicolas  de 
Caritat,  marquis  de),  député  de  l'Aisne 
à  la  Convention  nationale,  635. 

Conducteurs  d'artillerie,  689,  715;  (hôtel 
Soubise  servant  de  caserne  aux),  715. 

Conférences  au  Comité  de  salut  public  et 
au  Département,  au  sujet  des  subsis- 
tances, 1094,  1096,  1098,  1121  ;  avec  le 
maire  de  Paris,  1084,  1121,1138.  1143; 
de  Gohier  avec  Fouquier-Tinville  au 
sujet  du  procès  de  Charlotte  Corday,  932. 

Confidences  d'un  aboyeur  des  rues,  699; 
du  député  Forest  au  sujet  du  31  mai, 
142-144. 

Conflit  à  l'Arsenal  entre  les  canonniers  de 
deux  sections,  397. 

Congé  demandé  par  Fajollc,  député,  pour 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


hiH 


raison  de  santé,  133;  obtenu  par  Ruault, 
député  de  la  Seine-Inférieure,  lors  du 
31  mai,  320. 

Conlie  (Sarthe),  canton,  339. 

Conseil  de  santé  de  la  rue  Grange-Bate- 
lière, 1289,  1305. 

—  du  Temple,  1067. 

Conseil  exécutif  provisoire,  237,  382-381), 
392,  39;),  396,  398,  407,  417,  421,  424, 
427,  431,  432,  433,  433,  436,  439,  441, 
44o,  448,  449,  430,  4S3,  434,  437,  439, 
461,  462,  464,  466,  468,  470,  472,  474, 
473,  483,  489,  491,  493,  497,  499,  301, 
307,  309-311,  314,  316,  318,  320,  322, 
324,  326,  328,  330,  532,  336,  338,  340- 
542,  344,  348,  333,  336,  366,  372, 
377,  386,  393,  394,  397,  606,  609,  C13, 
619,  630,  634,  640,  642,  647,  630,  691, 
697,  714,  717,  701,  783,  990,  1020,  1022, 
1060,  1083,  1099,  1113;  (commissaires 
du),  1423  ;  (indemnité  accordée  aux  com- 
missaires chargés  de  la  translation  des 
Bourbons  par  le),  1363  ;  instruction 
donnée  aux  commissaires  chargés  de  la 
translation  des  Bourbons  par  le),  1332; 
(utilité  d'envoyer  à  Bordeaux  des  agents 
du),  1432. 

—  général  de  la  Commune,  413,  331,  333- 
333,  343,  346,  333,  362,  373,  397,  603, 
608,  017,  631,  634,  633,  640,  643,  644, 
631,  666,  668,  677,  682,  683,  691,  702, 
703,  726,  779,  781,  783,  799,  847,  864, 
1069,  1076,  1083,  1093,  1134,  1141,  1130, 
H71,  1176,  1188,  1189,  1282,  1343,  1S15, 
1367. 

—  général  du  Département,  598. 

—  souverain  d'Alsace,  297. 
Consommation    de    Paris    (économies   à 

réaliser  sur  la),  408. 

Conspiiation  du  29  germinal  an  111,  83. 

Co.NSTANCE,  lisez  CLK.MKNCK,  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment, 1100. 

Constitution  (achèvement  de  la),  713,  714, 
731;  (adhésion  de  Soulavie,  résident  de 
la  République  française  à  Genève,  à  la), 
772;  (articles  de  la),  688;  (jugement 
porté  par  le  député  Forest  sur  la),  144; 
(Liégeois  ayant  accepté  la),  1294;  (no- 
menclature des  cantons  ayant  accepté 
la»,  1000,1011,1016;  (officiers  munici- 
paux de  Brest  refusant  d'accepter  la), 


1233  ;  en  vaudeville  (vente  au  Palais 
Egalité  de  la  nouvelle),  1446. 

Constitution  dans  la  Lune,  brochure  de 
Beffroy  de  Reigny,  dit  le  Cousin  Jacques, 
1292,  1333. 

Contant  del'Isle,  lisez  :  Coûtant  (Charles), 
ancien   procureur   au   Parlement,  453. 

CoNTi  (Louis-Joseph  de  Bourbon,  prince 
de),  1320,  1522,  1323,  1329,  1336,  1339, 
1.342,  1351,  1333,  1556,  1558,  1560,  1561, 
1363. 

Contre-allées  des  boulevards,  interdites 
aux  cavaliers  et  aux  voitures,  403. 

Contrat  social  (l'auleur  du),  838. 

Contrats  ae  rente  réclamés  par  la  femme 
du  député  Mercier,  223,  226. 

Contre-révolution  (femmes  du  Faubourg 
Saint-Antoine  menaçant  d'opérer  la), 
1337;  (gros  fermiers  et  accapareurs 
agents  de),  1420;  (halle  de  Paris,  foyer 
de),  1361  ;  (insertion  dans  le  Bulletin 
national  d'articles  favorables  à  la),  1123; 
prêtres  assermentés  favorisant  la)  672  ; 
à  Bordeaux,  1406. 

Contre -révolutionnaire  (commission),  à 
Lyon,  142;  (complot)  tramé  dans  le 
Gers,  1261  ;  (discours)  par  Salle,  député, 
1233;  (menées  perfides  d'une),  601; 
(somme  offerte  au  Comité  révolution- 
naire de  la  section  Poissonnière  par  un), 
1377. 

Contre-révolutionnaires  (agent  secret  des), 
577;  (armée  projetée  de),  332,  691;  (ar- 
restations dans  l'Orne  de),  1397;  (assem- 
blée à  Montmartre  de),  1126;  (brûlement 
des  journaux  et  adresses),  1123;  (bu- 
reaux des  ministères  remplis  de),  543; 
(Café  des  Grands  Hommes  rendez-vous 
de),  1424;  (club  de)  au  Palais  de  l'Ega- 
lité, 1288  ;  (club  de  prêtres),  1226  ; 
(crainte  d'une  attaque  des),  332;  (gé- 
néral Beauregard  ayant  usé  de  pro- 
cédés), 1364;  (imprimeur  d'ouvrages), 
1086;  (libraire  vendant  des  brochures), 
460,  1138;  (libraire  du  Palais  Egalité 
recevant  des),  1331;  (liste  de),  343; 
(Lyonnais  fomentant  des  projets),  1329; 
(maison  garnie,  habitée  par  des),  1192  ; 
(maisons  de  jeu,  asile  des),  1431  ;  mar- 
che des  Marseillais),  1062  ;  (maximes) 
professées  par  Jacques  Roux,  743  ;  (offi- 
ciers  municipaux   considérés  comme), 


^16 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


495  ;  (Palais  de  l'Egalité  rempli  de),  1234  ; 
(professeurs  du  Collège  irlandais  dénon- 
cés comme),  1447  ;  (repaires  dans  les 
environs  de  Paris  de),  1359  ;  (vicaire 
mélropolitain  soupçonné  de  recevoir  et 
faire  circuler  des  écrits),  1151  ;  à  Jagny 
(mesures  contre  les),  1364,  1379,  1419. 

Contributions  publiques  (décrets  relatifs 
aux),  95. 

Contrôle  (ancien),  rue  Saint-Denis,  1114. 

Convention  nationale:  acceptalion  de  l'offre 
faite  par  David  du  dessin  de  la  médaille 
commémorative  du  dO  août,  1044. 

—  Acte  conslilutionnel  présenté  au  peuple 
français,  984,  986,  1002,  1014,  1021, 
1023,  1030,  1033,  1505. 

—  admission  d'une  députation  des  com- 
missaires des  Assemblées  primaires, 
1023,  1024;  d'une  députation  des  hom- 
mes du  Dix  Août,  753;  d'une  députation 
des  Képublicaines  révolutionnaires,  824; 
d'une  députation  de  la  section  desAmis- 
de-la-Patrie,  734;  d'une  députation  de 
la  Société  républicaine  des  Cordeliers, 
793;  du  député  Dabray,  77,  81;  des 
élèves  des  écoles  gratuites  de  la  section 
des  Arcis,  871,  872;  des  jeunes  gens  en 
réquisition  de  la  section  de  l'Unité,  1333. 

—  adresse  présentée  par  Jacques  Roux 
au  nom  de  la  section  des  Gravilliers, 
746. 

—  adresses  :  de  Callières  de  l'Etang,  insti- 
tuteur des  Vétérans,  752  ;  de  Brutus 
Dudevant,  de  Barbaste,  1001  ;  des  ca- 
uonniers  de  Paris,  708;  des  canonniers 
de  la  section  de  1792,  694;  de  Cliartres, 
adhérant  à  l'insui-rection  du  31  mai, 
687  ;  des  citoyens  du  Jura,  1  ;  des  étu- 
diants des  collèges  de  Paris,  1496;  de 
Formalcone,  Vénitien,  873;  de  la  veuve 
de  J.-P.  Marat,  812;  de  la  commune  de 
Mézières,  249;  de  Michel,  député  de 
Hhône-et-Loire,  239;  des  officiers,  sous- 
ofdciers  et  gendarmes  de  la  31»  division 
de  gendarmerie,  1506;  des  ouvriers  et 
employés  de  la  fabrication  des  assignats, 
1477;  dos  patriotes  du  pays  de  Liège 
réfugiés  à  Paris,  1031  ;  des  pauvres 
veuves  d'Ivry-sur-Seine,  1490;  du  peuple 
de  Paris,  1233  ;  des  Républicains  Sans- 
culottes  de  Nogent-le-Rotrou,  776;  des 
Sans-culottes   républicains    d'Amboise, 


806;  de  la  section  de  Bonne-Nouvelle, 
8S5;  de  la  section  de  la  Butte-des-Mou- 
lins,  703  ;  de  la  section  du  Contrat-So- 
cial, 808;  de  la  section  des  Droits  de- 
l'Homme,  731  ;  de  la  section  des  Gravil- 
liers, 746;  de  la  section  des  Invalides, 
851  ;  de  la  section  des  Lombards,  836  ; 
de  la  section  du  Mail  sur  le  désarme- 
ment, 683  ;  de  la  section  du  Panthéon- 
Français,  730;  de  la  section  du  Temple, 
850;  de  la  section  du  Théâtre- Français, 
733  ;  de  la  Société  des  Amis  de  la  Cons- 
lilulion  d'Autun,  784;  de  la  Société  des 
Amis  de  la  Constitution  de  Moyaux,830; 
de  la  Société  des  Amis  de  la  Constitu- 
tion républicaine  à  Troyes,  771  ;  de  la 
Société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité  de  Poitiers,  818;  de  la  Société 
des  Montagnards  de  Mirecourt,  39  ;  de 
la  Société  des  Républicaines  révolution- 
naires, 765  ;  de  la  Société  fraternelle, 
804;  de  la  Société  populaire  d'Auxerre, 
782;  de  la  Société  populaire  et  révolu- 
tionnaire de  Bouchain,  874;  delà  Société 
populaire  de  Couffinal,  822;  de  la  So- 
ciété populaire  de  Dreux,  837;  de  la 
Société  populaire  de  Feurs,  858  ;  de  la 
Société  populaire  du  Fort-Hercule,  213; 
de  la  Société  populaire  de  Mennecy, 
861  ;  de  la  Société  populaire  de  Mon- 
tauban,  770  ;  de  la  Société  populaire  de 
Reims,  768  ;  de  la  Société  républicaine 
d'Ax,  794;  de  la  Société  républicaine  de 
Belfort,  783  ;  de  la  Société  républicaine 
de  Chaumont,  769;  de  la  Société  répu- 
blicaine de  Nemours,  1003  ;  de  la  So- 
ciété républicaine  de  Tonnerre,  766  ;  des 
Sociétés  populaires  du  Bourg-de-l'Ega- 
lité,  de  Vitry,  de  Thiais  et  de  Choisy-sur- 
Seine,  849;  des  volontaires  formant  le 
27"  régiment  de  cavalerie,  1472. 

—  affiche  d'un  patriote  persécute,  1373. 

—  agitateurs  aux  abords  de  la  salle,  463. 

—  appel  de  Coupard,  député  suppléant 
des  Côtes-du-Nord,  71. 

—  assiduité  du  député  Houzet,  307  ;  du 
député  Soubeyran  de  Saint-Prix,  362. 

—  attaques  contre  la  municipalité  de  Pa- 
ris, 536  ;  de  Rose  Lacombe  dans  la  So- 
ciété révolutionnaire  des  femmes,  1337. 

—  attribution  d'indemnités  aux  députés 
Girondins  incarcérés,  1-381. 


J 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


817 


—  attroupement  de  femmes  dans  le  ves- 
tibule, 597,  598. 

—  avenues,  546. 

—  billets  rouges  à  l'entrée  des  écrivains, 
623- 

—  bulletins  annotés  par  Soubeyran  de 
.Saint-Prix,  363,  364. 

—  bureau  du  contreseing  des  lettres, 
1047;  des  décrets,  224,  1558;  des  man- 
dats, 1035;  de  la  petite  poste,  378. 

—  bureaux,  309. 

—  buste  de  Marat  placé  dans  la  salle  des 
séances,  839;  bustes  de  Brutus,  Le  Pe- 
letier  et  Marat  placés  dans  la  salle  des 
séances  et  les  bureaux,  792,  863. 

—  café  de  la  buvette,  430. 

—  canonniers  de  service,  667. 

—  cartes  des  députés,  1213,  1411. 

—  cavalerie  déclarée  par  elle  troupe  d'é- 
lite, 695. 

—  commissaires  chargés  par  elle  de  la 
levée  des  scellés  chez  les  députés  dé- 
tenus ou  mis  hors  la  loi,  5,  24,  36,  69, 
81,  93,  128,  172,  187,  197,  216,  226,  249, 
239,  263,  269,  302,  324,  329,340;  envoyés 
dans  les  départements  maritimes,  302. 

—  congé  accordé  au  député  Ruauit  du 
26  mai  au  6  juin  1793,  320. 

—  contribution  patriotique  des  employés 
de  l'administration  des  biens  nationaux, 
1478. 

—  costume  nouveau  donné  à  ses  huis- 
siers, 1010. 

—  craintes  de  conflit  avec  les  Sociétés 
populaires,  1427. 

—  crise  violente  par  elle  traversée,  32. 

—  critiques  sur  la  tenue  des  députés,  654. 

—  danger  couru  par  elle  le  27  mai,  648; 
pour  elle  des  Comités  de  surveillance 
ou  révolutionnaires,  591  ;  de  l'éloigner 
de  la  capitale,  687. 

—  décret  du  3  octobre  1793,  129;  du 
2  brumaire  an  III,  86;  du  18  frimaire 
an  III  rappelant  les  députés  Girondins, 
88,  115,  170;  du  18  pluviôse  an  III,  106. 

—  décrets  d'arrestation  :  contre  Dumou- 
riez,  495;  contre  Marat,  320;  de  mise 
en  liberté  de  Richou,  député  de  l'Eure, 
272;  de  mise  en  état  d'arrestation  de 
Saladin,  député  de  la  Somme,  333,  334. 

—  décrets  :  autorisant  le  Comité  de  sû- 
reté généra:le  à  surveiller  les  députés 


des  Assemblées  primaires  excitant  des 
troubles,  1028;  autorisant  la  délivrance 
de    cartes    aux    députés    des   Sociétés 
populaires  à  la  fête  du  10  août,  1026; 
chargeant   les   administrations  de  dis- 
tricts de  transmettre  aux  députés  des 
Assemblées    primaires    les    pièces   re- 
mises par  le  Comité  des  pétitions,  1052; 
chargeant  le  Comité  des  inspecteurs  de 
faire  placer  dans  la  salle  des  séances  et 
les   bureaux   les   bustes  de  Brutus,  Le 
Peletier  et  Marat,  792,  865;  les  inspec- 
teurs de  la  salle  de  donner  la  consigne 
dans  l'étendue  de  l'enceinte,  1041;  char- 
geant ses  Comités  d'examiner  la  ques- 
tion de  la  valeur  monétaire  de  la  médaille 
du  10  août,  1038;  chargeant  le  ministre 
de  l'intérieur  de  présider  à  l'ouverture 
du  Musée  de  la  République  au  Louvre, 
1003  ;  convoquant  au  jardin  des  Tuileries 
les  députés  des  Assemblées  primaires, 
et    ouvrant  le   bureau    du  contreseing 
pour  la   réception   de  leurs   dépêches, 
1047;  décernant  à  Marat  les  honneurs 
du   Panthéon,  862;  décidant  d'assister 
en  corps  aux  obsèques  de  Marat,  751, 
759;    décidant  le   brûlement  des  ban- 
nières  de   la    Fédération  du  14  juillet 
1790,  1012;  décidant  le  départ  de  1,000 
canonniers  de  Paris  contre  les  rebelles 
de  la    Vendée,   689,    709;    décidant   la 
frappe  d'une  médaille  commémorative 
de   la  journée  du  10  août,  1043,  1057; 
décidant  le  dépôt  aux  Archives  des  pro- 
cès-verbaux d'acceptation  de  la  Consti- 
tution, 1059;    décidant   la   réformation 
des   erreurs  dans  le  calcul  des  frais  de 
route  des  délégués  des  Assemblées  pri- 
maires, 1033;    décidant   que   les   récé- 
pissés des  procès-verbaux  des  Assem- 
blées primaires  tiendront  lieu  de  cartes 
civiques,  de  sûreté  et  de  passeports  aux 
députés  de  la  Fédération,  1020;  décla- 
rant que  le  jour  de  l'apolhéose  de  Marat 
au  Panthéon  sera  férié,  867  ;  envoyant 
Delamarre  en  mission  dans  le  Nord  et 
le  Pas-de-Calais,  91  ;  énumérant  les  de- 
voirs qui  incomberont  aux  envoyés  des 
Assemblées  primaires  en  rentrant  dans 
leurs  foyers,  1053;  excluant  de  l'armée 
révolutionnaire  les  jeunes  gens  de  la 
Réquisition,   1238;    interdisant  la  vente 


518 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


du  numéraire,  518;  interdisant  aux  Lt"'- 
gislateurs  de  demander  des  places  aux 
ministres,  1417;  mettant  à  la  disposi- 
tion du  ministre  de  l'intérieur  1 ,200,090 
livres  pour  les  frais  de  la  fête  de  la  Héu- 
uion,997  ;  meltanlù  la  disposition  des  dé- 
putés à  la  Fédération  la  literie  duGarde- 
Meuble  et  de  l'Ecole  militaire,  1017;  or- 
donnant au  Comité  de  sûreté  générale  de 
faire  son  rapport  sur  l'interrogatoire  de 
l'assassin  de  Marat,  732;  ordonnant  l'ar- 
restation des  députés  Aubry  et  Lomont, 
10  ;  ordonnant  l'arreslalion  des  mem- 
bres de  la  famille  des  Bourbons,  1316- 
1523,  1328,  1329;  ordonnant  l'arresta- 
tion de  Serre,  député  des  Hautes-Alpes, 
350  ;  ordonnant  la  célébration  de  la  fêle 
du  10  août  dans  les  armées  et  les  Assem- 
blées primaires,  1004  ;  ordonnant  la 
conservation  de  la  tombe  de  verdure 
élevée  aux  Champs-Elysées  à  la  mé- 
moire de  Marat  et  de  Le  Peletier,  837  ; 
ordonnant  le  dépôt  au  Muséum  na- 
tional de  la  coupe  d'agate  ayant  servi 
dans  la  cérémonie  de  la  Régénération, 
le  10  août,  1035  ;  ordonnant  l'échange 
des  assignais  à  face  royale  délivrés  aux 
députés  à  la  Fédération  par  les  rece- 
veurs des  districts,  1018;  ordonnant 
l'impression  et  l'affichage  du  rapport  de 
Chabot,  du  discours  dé  Drouet  el  de 
l'interrogatoire  de  Charlotte  Corday, 
733,  750  ;  ordonnant  l'impression  ot 
l'envoi  dans  toute  la  République  de 
l'adresse  au  peuple  français  lue  par  les 
envoyés  des  Assemblées  primaires,  1038; 
ordonnant  une  levée  de  40,000  hommes, 
528  ;  ordonnant  la  mise  en  état  d'ar- 
restation et  d'accusation  de  Lauze-De- 
perret  comme  complice  de  l'assassinat 
de  Marat,  930,  931  ;  ordonnant  le  paye- 
ment des  frais  des  obsèques  et  de  l'em- 
baumement du  corps  de  Marat,  860  ; 
ordonnant  la  représentation,  du  4  août 
au  l"  septembre  1793,  des  tragédies  do 
linitus,  Guillaume  Tell  et  Caius  Granchus, 
1015;  portant  qu'il  ne  sera  plus  délivré 
de  récépissés  des  procès-verbaux  aux 
envoyés  des  Assemblées  primaires,  qui 
recevront  leurs  passe-ports  de  la  muni- 
palité  de  Paris,  1056;  punissant  de  mort 
les  citoyens  surpris  en  fausse  patrouille 


ou  déguisés  en  femmes,  1037  ;  renvoyant 
au  Comité  des  inspecteurs  un  commis 
du  bureau  des  mandats  qui  a  mal  reçu 
plusieurs  députés  des  Assemblées  pri- 
maires, 1035;  réservantdes  tribunes  aux 
députés  des  Assemblées  primaires  à  la 
fête  du  10  août,  puis  les  rouvrant  au  pu- 
blic, 1021,  1034;  relatif  au  doublement 
de  la  garde  du  Temple,  313;  relatif  à  la 
garde  des  scelles  apposés  chez  le  dé- 
puté Mercier,  227  ;  relatif  à  la  perma- 
nence des  sections,  1286,1453;  relatif 
au  port  de  la  cocarde  par  les  femmes, 
1381,  1383,  1386,  1403;  relatif  au  recen- 
sement des  votes  pour  l'acceplation  de 
l'Acte  constitutionnel,  996;  décrets  po- 
pulaires par  elle  rendus,  1330;  décrets 
relatifs  au  payement  des  frais  de  route 
des  députés  des  Assemblées  primaires, 
1033,  1034,  1040,  1051;  relatifs  h  la  taxe 
des  denrées  de  première  nécessité,  1433, 
1443,1450,  1451,1458. 

—  défilé  des  volontaires  de  la  section  des 
Graviliiers,  617;  des  volontaires  des 
sections  de  la  Croix-Rouge  et  des  Quatre- 
Nations,  643. 

—  délibération  des  administrateurs  du 
Lycée  des  Arts,  reçue  par  elle,  1479. 

—  demande  de  Garai  au  sujet  de  l'ouver- 
ture du  Muséum  français,  987,  988  ;  de 
congé  par  Fayolle,  133. 

—  dénonciation  d'arrestations  arbitraires, 
par  Boyer-Fonfrèdc,  680;  de  marchands 
de  bestiaux  accapareurs,  par  Bentabole, 

,  677. 

—  départ  de  ses  grenadiers,  5S6,  571. 

—  dépôt  d'une  lettre  imprimée  de  La- 
plaigne  aux  Assemblées  primaires  du 
Gers,  177. 

—  députation  de  la  Commune  pour  la 
mise  en  liberté  d'Hébert  et  Varlet,  640; 
des  Sans-culottes  du  Faubourg-Saint- 
Antoine  et  des  femmes  de  Versailles, 
345. 

—  députatioBs  de  ses  membres  :  à  l'érec- 
tion d'un  obélisque  en  l'honneur  de 
Marat,  821  ;  à  la  fête  civique  de  la  sec- 
tion des  Lombards  en  l'honneur  de 
Marat  et  de  Le  Peletier,  856;  à  la  lête  de 
la  section  de  Molière  et  La  Fontaine  en 
l'honneur  de  Marat,  829;  à  l'inaugura- 
tion des  bustes  do  Marat  et  de  Le  Peletier 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


519 


par  la  section  Bonne-Nouvelle,  85b;  par 
la  section  de  la  Cité,  848;  par  la  section 
des  Gardes-Françaises,  837;  par  lasec- 
tion  des  Invalides,  851  ;  par  la  section 
de  Monlreuil,  841  ;  par  la  section  du 
Pont-Neuf,  843  ;  par  la  section  de  la 
Réunion,  853;  par  la  section  du  Temple, 
830;  par  la  section  des  Tuileries,  833, 
835;  par  la  Sociélé  fraternelle,  804;  à  la 
plantation  du  chêne  de  la  fraternité, 
400  ;  à  la  section  de  la  Maison-Com- 
mune, 457. 

-  député  de  la  ville  de  Mayence,  786, 
788,  968-981;  de  la  ville  de  Sarrebruck, 
41. 

-  députés  de  la  Plaine  (esprit  public  cor- 
rompu par  les),  39. 

-  diffamations  du  publiciste  Leclerc, 
1296. 

-  discours  de  David  annonçant  l'achève- 
ment de  son  tableau  consacré  à  Marat, 
846;  discours  de  Levasseur,  677;  des 
commissaires  de  la  section  de  Montreuil, 
841  ;  du  maire  et  du  procureur  de  la 
Commune  de  Paris,  438;  énergique  de 
Garât,  656. 

-  prononcés  lors  du  procès  de  Louis  XVI, 
1514. 

-  divisions  entre  les  députés  de  la  Plaine 
et  de  la  Montagne,  540,  609,  636,  661, 
688. 

-  dons  palriotiques  de  :  Ch. -Alexandre  de 
Créquy-Monlniorency,1468, 1492;  deDc- 
vergile,  négociant,  1499;  par  L.-B.  Guy- 
ton,  du  prix  à  lui  décerné  par  l'Académie 
des  sciences,  1483;  de  Mociiine,  médecin 
des  pauvres,  1501;  des  administrateurs 
et  employés  de  la  Régie  des  Loteries, 
1471,  1484,  1491;  des  artistes  du  Théâtre 
de  la  Nation,  1470;  d'un  chef  de  bureau 
de  la  Marine  pour  l'entretien  d'un  vo- 
lontaire, 1512;  d'un  commis  de  l'admi- 
nistration des  Subsistances  militaires, 
1481  ;  d'un  employé  de  l'administration 
de  Bicêlre,  1482;  des  employés  des  bu- 
reaux des  Affaires  étrangères,  1473;  des 
employés  à  la  Liquidation,  1494;  d'une 
fileuse,  1498;  des  officiers  de  santé  et 
employés  des  hôpitaux,  1469;  des  pau- 
vres veuves  d'Ivry-sur-Seine,  1490;  d'un 
secrétaire-commis  du  district  du  Bourg- 
de-l'Egalilé,    1475;    de    croix  de  Saint- 


Louis,  1487,  1502,1304;  d'une  épée  en 
faveur  d'un  soldat,  pour  récompenser 
une  action  héroïque,  1403;  d'un  habit 
et  d'une  épée  par  un  citoyen  des  Etats- 
Unis,  1510;  d'une  somme  versée  aux 
administrateurs  de  l'habillement  des 
troupes  par  un  fournisseur,  1486;  de 
lentes  pour  les  volontaires,  1511. 

—  envoi  du  discours  de  Closquinet  pro- 
noncé lors  de  l'inauguration  des  bustes 
de  Marat  et  de  Le  Peletier  par  la  section 
Beaurepaire,  879;  d'un  hymne  sur  l'ac- 
ceptation de  l'Acte  constitutionnel,  1030; 
d'un  poème  pour  la  fête  de  Marat  par 
un  curé  de  village,  877;  du  procès-ver- 
bal d'inauguration  des  bustes  de  Marat 
et  Chalier  par  la  Société  républicaine  et 
populaire  du  Puy,  882. 

— ■  escalier  et  vestibule  (lampe  en  cristal 
pour  la  décoration  des),  1009. 

—  fédéralistes  de  Brest  appelés  àsajbarre, 
1233. 

—  femmes  révolutionnaires  à  ses  abords, 
594,  397,  598,  602,  003,  613,  617,  625. 

—  fustigation  de  Théroigne  de  Méricourt 
dans  le  vestibule,  597,  598. 

—  hommage  du  buste  de  Marat,  par  Beau- 
vallet,  790-792  ;  du  buste  de  Marat,  par 
Deseine,  809,  810  ;  d'une  épître  en  vers 
à  Marat,  par  Létang,  811  ;  de  l'oraison 
funèbre  de  Marat,  par  Guirault.  dans  la 
section  du  Contrat-Social,  825  ;  d'une 
pendule  de  son  invention,  par  Thouve- 
rez,  horloger  mécanicien,  1485  ;  d'un 
poème  héroïque,  la  France  libre,  et  d'une 
ode  aux  mânes  de  Marat,  836  ;  d'un 
tableau  représentant  Marat,  par  un  ci 
toyen  d'Issy-l'Union,  778. 

—  impression  des  rapport  et  projet  de 
décret  de  Lakanal  sur  la  réunion  répu- 
blicaine du  10  août  1793,  985. 

—  improbation  du  discours  de  Chaumelte, 
538  ;  d'une  pétition  de  la  section  de  la 
Halle-au-Blé,  538. 

—  inauguration  de  la  nouvelle  salle,  578, 
395,  603. 

—  indignation  populaire  contre  elle,  1355. 

—  influence  de  Garât,  690. 

—  son  insouciance  au  sujet  des  troubles 
des  sections,  866. 

—  insultes  à  l'un  de  ses  factionnaires, 
1131. 


520 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


-  interrogatoire  à  la  barre  du  général 
de  La  Noue,  493. 

-  lettres  de  ses  membres  (retrait  à  la 
Poste  des),  219. 

-  lettres  à  elle  adressées  :  par  Blaux, 
député  de  la  Moselle,  39;  par  Chaudrou- 
Roussau,  en  mission  dans  l'Ariège  et  les 
Pyrénées-Orientales,  55;  par  Dabray, 
député  des  Alpes-MariLimes,  75  ;  par 
Du  Bouchet,  en  mission  ,à  Provins,  16  ; 
par  Faure,  président  de  la  section  de  la 
Montagne,  831  ;  par  le  citoyen  Gentil, 
de  la  section  des  Amis  de  la  Patrie,  1569; 
par  le  sieur  Gratton,  lieutenant  de  gen- 
darmerie aux  Sables-d'OIonne,  815;  par 
Maral,  721  ;  par  Massa,  député  des  Alpes- 
Maritimes,  212  ;  par  Paré,  ministre  de 
l'intérieur,  854  ;  par  Ribereau,  député 
de  la  Charente,  268  ;  par  Richelot,  gref- 
fier de  la  Force,  186;  par  Richou,  député 
de  l'Eure,  277,  291,  293  ;  par  le  sieur 
Roussel,  délégué  de  la  section  de  la  Réu- 
nion, 853  ;  par  les  députés  Roux  et  Bon- 
neval,  en  mission  dans  le  département 
d'Eure-el-Loir,  1002  ;  par  Serre,  député 
des  Hautes-Alpes,  351  ;  par  Soulavie,  rési- 
dent de  la  République  française  à  Ge- 
nève, 772  ;  par  un  canonnier  de  la  sec- 
lion  de  Beaurepaire,  d'origine  vénitienne, 
avec  l'éloge  de  Marat,  828;  par  le 
conseil  d'administration  du  district  de 
La  Marche,  60;  par  le  Directoire  du  Dé- 
partement, offrant  le  Panthéon  pour  la 
fête  du  10  août,  992;  par  le  président 
de  la  section  de  Marseille  et  de  Marat, 
819;  par  le  procureur-syndic  du  district 
de  Melun,  767;  par  la  Société  des  Amis 
de  la  Liberté  et  de  l'Egalité  de  Gastanet, 
816;  par  la  Société  populaire  d'Epinal, 
840  ;  par  la  Société  populaire  de  Largen- 
lière,  327;  par  .la  Société  populaire  de 
Mèze,  869;  par  la  Société  populaire  de 
Monlauban,  800;  par  la  Société  popu- 
laire de  Muret,  881. 

-  lettres  sur  sa  situation  en  avril  et  mai 
1793,  329.  '  ' 

-  maximes  contre-révolutionnaires  y  pro- 
fessées par  Jacques  Roux,  745. 

-  membres  de  la  municipalité  et  du 
district  de  Brest  mandés  à  la  barre, 
1233. 

-  mention  au  procès-verbal  des  dessins 


des  tableaux  de  David,  par  'Wicar  et  De- 
vauge,  878. 

—  mesures  pour  assurer  son  libre  accès 
au  Champ  de  la  Fédération,  le  10  août 
1793,  1141. 

—  missions  des  représentants.  V.  au  mot 
mission  et  aux  noms  des  représentants. 

—  motion  de  Robespierre  et  de  Fabre 
d'Eglantine  pour  l'arrestation  des  sus- 
pects, 703. 

—  observateur  de  la  Police  suivant  ses 
opérations,  560,  666. 

—  observateurs  de  la  Police  dans  les  tri- 
bunes, 626,  627. 

—  observations  du  député  Forest  sur  son 
arrestation,  144,  145;  de  la  section  du 
Mail  au  sujet  du  décret  concernant  Ega- 
lité, 1515. 

—  ode  sur  Marat,  composée  et  envoyée 
par  un  jeune  homme  de  Gien,  876. 

—  ordre  au  maire  de  Paris  de  rendre 
compte  de  l'état  des  subsistances,  1036. 

—  ovations  à  Marat  à  sa  sortie,  505. 

—  patrouilles  à  ses  abords,  494. 

—  pavillon  de  l'Unité,  804. 

—  pétitionnaires  du  Faubourg  Saint-An- 
toine, 548;  des  sections,  643;  de  Ver- 
sailles, 548,  532. 

—  pétitions  à  elle  adressées  :  par  Joseph  de 
Bourbon,  prince  de  Conti,  1520,  1542, 
1556,  1358;  par  la  duchesse  de  Bourbon, 
sœur  d'Egalité,  1537;  par  Couppé,  dé- 
puté des  Côtes-du-Nord,  71,  72;  par  les 
députés  de  Sarrebruck  et  Saint-Jean, 
41  ;  par  Deseine,  auteur  du  buste  de 
Marat,  809,  810;  par  le  Comité  de  salut 
public  du  Département  pour  la  taxation 
des  denrées  de  première  nécessité, 1160; 
par  les  sections  pour  la  destitution  des 
députés  suspects,  528,  532,  553  ;  par  les 
sections  pour  la  taxe  des  denrées,  518; 
par  la  Société  fraternelle  des  Deux- 
Sexes,  427. 

—  sa  présence  aux  obsèques  de  Le  Pele- 
tier  de  Saint-Fargeau,  396. 

—  projet  d'en  former  une  nouvelle,  468; 
de  placer  la  statue  de  Rousseau  sous  la 
tribune  dans  la  salle,  839;  de  suicide 
d'Adam  Lux  à  la  barre,  971,  973;  de  se 
transporter  à  Versailles,  545,  546. 

—  projets  homicides  contre  plusieurs  dé- 
putés, 462,  468,  636,  653,  669. 


TABLE  AÏ.PHABÉTIQUE 


521 


-  propos  tenus  sur  son  compte,  516,  328, 
530,  536, 545,  556  ;  inciviques  tenus  dans 
l'une  des  tribunes,  576;  inciviques  y 
tenus  sur  le  compte  de  Marat,  937  ;  in- 
décents tenus  aux  sentinelles,  736;  po- 
pulaires sur  la  présence  des  nobles, 
1423. 

-  proposition  de  Barère  d'envoyer  des 
dépulés  de  la  Montagne  comme  otages 
dans  les  départements,  678. 

-  qualification  d'écuelle  à  cochons  à  elle 
appliquée,  891. 

-  rapport  de  Chabot  sur  l'assassinat  de 
Marat,  732,  733  ;  de  la  Commission 
chargée  de  recueillir  les  procès-verbaux 
d'acceptation  de  la  Constitution,  1056; 
de  David  au  sujet  des  obsèques  de  Marat, 
757  ;  sur  la  célébration  de  la  fête  du 
iO  août  1793  au  Champ  de  Mars,  990, 
993  ;  pour  l'explication  de  la  médaille 
commémorative  du  10  août,  1057;  de 
Lakanal  sur  la  réunion  républicaine  du 
10  août,  985;  de  Saladin  sur  les  indi- 
vidus mis  hors  la  loi  dans  le  Jura,  331. 

-  réclamations  et  juslillcation  des  dé- 
putés incarcérés,  1-381. 

-  réflexions  au  sujet  de  la  fêle  du  10  août 
présentées  par  le  citoyen  Moynet,  993. 

-  refus  du  legs  à  la  Nation  par  un  do- 
mestique suicidé  de  ses  épargnes,  1480; 
de  monter  la  garde  par  un  député,  401  ; 
de  recevoir  les  pétitionnaires  des  sec- 
tions;  642,  643. 

-  remède  contre  la  maladie  vénérienne 
préconisé  par  un  député,  1370. 

-  son  renouvellement  demandé  par  le 
populaire,  1273,  1339,  1357. 

-  renvoi  au  Comité  de  sûreté  générale 
des  actes  relatifs  à  la  mort  de  Marut 
venant  de  Genève,  796  ;  d'une  lettre  de 
Fauchet  au  Comité  de  sûreté  générale, 
756. 

-  requête  de  la  dame  Lefebvre,  femme 
du  député  de  la  Seine-Inférieure,  203, 
205  ;  des  officiers  municipaux  de  Sainl- 
Hilliers,  18. 

-  salle  des  séances,  321. 

-  salon  de  la  Liberté  :  buste  de  Marat 
y  déposé,  804  ;  drapeaux  conquis  sur 
les  ennemis  y  disposés,  1008  ;  statues 
de  Voltaire  et  de  Rousseau  y  placées, 
1006. 


—  Sans-culottes  engageant  le  peuple  à 
l'envahir,  1225. 

—  scènes  scandaleuses  dans  son  sein,  520, 
522,  536,  602,  606. 

—  scission  du  Midi  causée  par  les  menées 
fédéralistes,  55. 

—  secrétaire-greffier,  863. 

—  surveillance  dans  les  couloirs  et  aux 
abords  de  la  salle,  pendant  le  séjour 
des  fédérés,  1029. 

—  tribunes,  550,  576,  582,  603,  606,  626, 
627,  1021,  1054. 

Convention  germanique  séant  à  Mayence 
(député  extraordinaire  de  la),  973,  977. 

Corbeil  (Seine-et-Oise),  détachement  pour 
l'arrivage  des  subsistances,  1420. 

—  district,  861. 

—  entrepôts  d'épiciers  droguistes  de  Paris, 
1451. 

—  municipalité,  1451. 

—  résidence  de  Lambert,  ex-Contrôleur 
général,  1447. 

CoRBEL  (Vincent-Claude),  député  du  Mor- 
bihan à  la  Convention  nationale,  74. 

CoRDAY  (Charlotte),  meurtrière  de  Marat, 
128,  726,  727,  733-735,  768,  769,  773, 
775,  777,  784,  802,  812,  898,  921-966, 
963-970,  977,  1080,  1081,  1272,  1398, 
1569. 

—  (Jacqueline-Eléonore),  sœur  de  Char- 
lotte Corday,  777,  941. 

—  d'Armont  (Jacques-François),  père  de 
Charlotte  Corday,  777,  941,  947,  954,  958. 

CoRDEBAR  (Joseph),  observateur  de  la  Po- 
lice, 623. 

Cordeliers  (attaque  contre  Marat  à  la 
sortie  des),  562;  (cérémonie  en  l'hon- 
neur de  Marat  par  la  Société  républi- 
caine des),  793;  (corps  de  garde  des), 
414;  (imprimerie  de  Marat  dans  le  cou- 
vent des),  538,  726  ;  (scission  entre  les 
Jacobins  et  les),  690,  693. 

CoRDiER  (Michel-Martial),  député  de  Seine- 
et-Marne  à  la  Convention  nationale,  837. 

Corneille,  vers  de  ce  poète  rappelé  par 
Charlotte  Corday,  941. 

Cornu,  propriétaire  du  café  de  la  Côte-d'Or, 
594. 

Corps  de  Marat  (décomposition  rapide  du;, 
757  ;  (embaumement  du),  826,  827,  842, 
847,  854,  860,  870  ;  (projet  de  porter 
dans  les  déparlements  le),  752. 


522 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Corps  municipal,  451,  468,  524,588,  641, 

1171,  1182,  1209,  1470. 
Corps  de  garde  de  la  Bastille,  1198;  de 
Beaurepaire,  483;  des  Cordeliers,  414; 
de  la  cour  des  Feuillants,  460;  de  la 
grande  cour  des  Tuilei-ies,  460;  du  Dé- 
partement, 460;  des  Elèves  de  la  Patrie 
ou  poste  de  la  Messagerie,  426,  440,  447, 
529,1144;  des  Invalides,  527;  de  l'Oran- 
gerie, 1566;  de  l'Oratoire,  526;  du  Palais 
Bourbon,  414;  du  Pont-Neuf,  1323;  du 
pont  Notre-Dume,  477  ;  de  la  rue  des 
Filles-Saint-Thomas,  500  ;  de  la  rue  des 
Martyrs,  481  ;  de  la  rue  Saint-Denis, 
1461;  de  la  rue  Saint-Louis,  1323;  de  la 
section  de  la  Butte-des-Moulins,  509; 
de  la  section  des  Fédérés,  413;  de  la 
section  du  Luxembourg,  444;  de  la  sec- 
tion de  Popincourt,  413;  de  la  section 
des  Quinze-Vingts,  432;  de  la  section 
des  Tuileries,  905. 
Corps  de  garde  des  barrières  (aménage- 
ment et  dénûraent  des),  1193,  1209, 
1392,  1430;  (couchage  insuffisant  aux), 
1148;  (fourniture  des  objets  nécessaires 
aux),  1155. 
—  des  sections,  467. 

Correspondance  avec  les  émigrés,  1331  ; 
avec  Monsieur  de  son  intendant,  1437, 
1459;  avec  les  religieuses  de  la  rue  Cas- 
sette, 1328;  de  Bailleul,  député  de  la 
Seine-Inférieure,  avec  son  département, 
24  ;  de  Barbaroux,  député  des  Bouches- 
du-Rhône  (saisie  de  la),  684;  de  Dabray, 
interceptée  parles  commissaires  de  l'ar- 
mée d'Italie,  75;  de  Forest,  député  de 
Rhône-et-Loire,  avec  ses  amis  de  Roanne, 
142,  144;  d'Olivier-Gérente,  député  de  la 
Drôme,  avec  la  commune  et  la  Société 
populaire  de  Pernes,  153;  de  Jary,  dé- 
puté de  la  Loire-Inférieure,  avec  des 
communes,  172;  de  Marie-Antoinette 
avec  l'abbé  de  Saint-Evesnan,  540;  de 
Méchaiiiavec  un  général  espagnol,  1140; 
de  Paoli,  patriote  corse  (saisie  de  la),  5; 
de  Perrière,  observateur  de  la  Police, 
avec  Garât,  1181;  de  Queinnec,  député 
du  Finistère,  259;  de  Ribereau,  député 
de  la  Charente,  269,  270;  de  Richou 
avec  le  département  de  l'Eure  en  insur- 
rection, 280;  de  Rouyer,  député  de 
l'Hérault,   298,  302;    de   Soubeyran  de 


Sainl-Prix,  député  de  l'Ardèche,  avec  ses 
sœurs,  363  ;  de  complices  de  Dumouriez, 
1384;  des  membres  de  la  famille  Bour- 
bon, détenus  à  Marseille,  1551,  1552, 
i:>54,  1555,  1559,  1560;  des  représen- 
tants en  mission  dans  les  déparlements 
maritimes  méridionaux,  302. 

—  fanatique  d'un  ancien  chanoine  avec 
une  religieuse,  1182. 

Correspondance  polUique  (la),  journal,  1410, 
1413. 

—  secrète  du  député  Massa  avec  le  comte 
Lascaris,  213;  secrète  des  Lyonnais, 
réfugiés  à  Paris,  avec  Lyon,  1346;  se- 
crète, emportée  du  château  des  Tuile- 
ries, 1288. 

Corrcs;.:  ondancc  secrète  de  la  cour  de  Louis  XV, 
brochure,  1459. 

Correspondance  suspecte  avec  les  princes, 
1157;  suspecte  des  Frères  tailleurs,  1210. 

Correspondances  d'une  actrice  du  Théâ-       V 
tre-ltalien  avec  l'étranger,   1400;   avec 
Monsieur,  1437;   de  Nice  et  de  Montpel- 
lier avec  le  député  Blanqui,  36. 

Corroyeurs  (menaces  du  peuple  contre 
les),  435. 

Corruption  des  Juges  de  Miranda,  602. 

Corsaires  anglais  (pêcheurs  capturés  par 
des),  550. 

Corse  (Andréï,  député  du  déparlement  de 
la),  3-9. 

—  son  occupation  par  les  Anglais,  7. 
Corses  (admission  à  la  fête  du  10  août  des 

patriotes),  1048. 

Corsets  (préférence  marquée  pour  les 
billets  dits).  699. 

Cortège  de  la  Fédération  (place  du  Co- 
mité de  salut  public  du  Département 
dans  le),  1136,  1138;  de  la  fête  pour  la 
plantation  du  chêne  de  la  fraternité  au 
Carrousel,  400;  funèbre  de  Le  Peletier 
de  Saint-Fargeau,  396. 

Costume  nouveau  des  huissiers  do  la  Con- 
vention (description  du),  1010. 

Côte-d'Or  (bataillon  de  volontaires  de  la), 
515. 

—  canal  y  projeté,  1175. 

—  (député  du  département  de  la),  Guyton, 
1483. 

—  inquiétudes  des  citoyens,  1541. 

Côtes  d'Espagne  et  d'Italie  (huiles  grasses 
et  soude  venant  des),  1321. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


523 


CAtes-du-Nord  (députas  du  di^partement 
des),  CoupPK,   71-73;    Fleury,    136-140; 

GiRAULT,   137-161. 

—  mission  de  Gouverneur,  commissaire 
du  Comité  do  salut  public,  160. 

CouAD,  chirurgien  d'Egalité,  1528. 

Coufflnal  (Haule-Garonne),  société  popu- 
laire, 822. 

Goulet,  capitaine  de  la  section  de  Bondy, 
1155. 

CouLOMBEAU  (Claude),  secrétaire  gi'effier 
de  la  Commune,  779,  799. 

Coulommiers  (Seine-et-Marne),  esprit 
public,  1241. 

GoLPAW»  (Jean-Jules),  député  des  Côtes- 
du-Nord  à  la  Convention  nationale,  71. 

Coupe  d'agate  trouvée  dans  le  temple 
de  la  Concorde,  à  Rome,  1001,  1025, 
1055. 

Coupé  (Jacques-Michel),  député  de  l'Oise  à 
la  Convention  nationale,  829,  835. 

("ouplets  patriotiques,  dits  lors  de  l'inau- 
guration des  bustes  de  Marat  et  de  Le 
Peletier  par  la  section  des  Arcis,  872. 

CouppÉ  (Gabriel-Hyacinthe),  député  des 
Côtes-du-Nord  à  la  Convention  nationale, 
71-73. 

Cour  du  Commerce,  1328. 

—  des  Ecuries,  542. 

—  d'Egalité,  413. 

—  de  l'Evêché,  848. 

—  des  Feuillants,  460. 

—  des  Fontaines,  au  Palais-Royal,  594, 
1296. 

—  Guillaume,  374. 

—  du  Louvre  (grande),  1444. 

—  de  la  Mairie,  1118. 

—  du  Manège,  128,  461,  472,  595. 

—  de  Marsan,  397. 

—  des  Miracles,  1214. 

—  de  la  Monnaie,  1437. 

—  du  Palais,  1429. 

—  royale  au  Palais  national,  597. 

—  Saint-Martin,  651,  1157. 
Courbevoie  (Seine),  boulangers,  693. 

—  casernement  de  muscadins,  1433. 

—  contingent  de  la  section  des  Gravilliers, 
y  arrivé,  1357. 

—  corps  de  canonniers  en  réquisition, 
1393. 

-^  volontaires  parisiens  y  casernes,  697. 


Courneave  (la)  f.Seine),  manufacture  d'ar- 
mes, 1269. 

—  procureur  de  la  commune,  1237,  1269. 
Couronne  civique  attachée  à  l'arbre  de  la 

Liberté,  à  Charenton,  597  ;  murale  dé- 
cernée aux  vainqueurs  de  la  Bastille 
(suppression  de  la),  1057. 

Couronnes  de  chêne  (étudiants  des  col- 
lèges demandant  h  remplacer  leurs  prix 
par  des),  1496. 

Courrier  de  l'armée  des  Côtes  de  la  Ro- 
chelle, 1126. 

—  extraordinaire(envoi  à  l'escorte  d'Egalité 
fils  d'un),  1544  ;  (envoi  aux  Jacobins 
d'un),  526. 

Courtier  français  {{&),  journal,  1151,  1139, 
1347. 

Courrier  universel  (le),  journal,  1145,  1170. 

Courrier  de  la  Convention  et  de  la  guerre, 
journal,  1400. 

Courriers  (nouvelles  alarmantes  répandues 
par  des),  1398  ;  venant  de  l'armée  révo- 
lutionnaire, 485  ;  en  Normandie  (envoi 
par  les  contre-révolutionnaires  de),  332; 
extraordinaires  (décret  de  la  Convention 
envoyé  par  des),  996;  secrets  des  armées 
(arrivée  de  nuit  de),  441. 

Cours  professés  au  Lycée  des  Arts,  1479; 
de  motions  (ouverture  d'un),  509,  328  ; 
de  Verrières  auClubdesCordeliers,418. 

Courses  de  fiacres  (prix  des),  455,  597. 

GouiiTANVAUx  (marquis  de),  916. 

Courtier  (Louis),  fermier  et  meunier  à 
Morville,  1237,  1269. 

Courtille  (cabarets  de  la),  697. 

—  (caserne  de  la),  713,716,719,  720,  1064, 
1163,  1188,  1201,  1330,  1362. 

— •  (citoyen  de  la),  716. 

—  (enseigne  d'un  marchand  de  vin  à  la 
Tour  d'Argent  à  la),  436. 

—  (maison  d'arrêt  militaire  à  la),  531. 
Courtois  (Edme-Bonaventure),   député  de 

l'Aube   à  la  Convention  nationale,  156, 
331. 

—  traiteur  sur  le  boulevard  du  Temple, 
1462. 

Courtron, lisez  ïourtehon  (Ardennes,  arr. 
de  Vouziers),  Assembléejprimaire,  1140. 

Cousi\  (Jacques-Antoine-Joseph),  admi- 
nistrateur au  Département  des  Subsis- 
tances, 47o. 

— j^habitant'du  Blancmesnil,  1338. 


524 


TABLE   ALPHABETIQUK 


Cousin-Jacques  (Louis-Abel  Beffroy  de 
Heigny,  dit  le),  littérateur,  1292. 

CouTAiLLON  (citoyen),  demeurant  Cloitre- 
Notre-Dame,  1480. 

Ck)UTHON  (Georges),  député  du  Puy-de- 
Dôme  à  la  Convention  nationale,  1015, 
1037,  1401. 

Coi'vnEun  (Noël-François),  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Muséum,  80, 104, 
260. 

Crai'abï  (Jean -Baptiste -Nicolas),  impri- 
meur, 1183. 

Cravates  arrachées  à  des  petits  maîtres, 
S32,  o34;  tricolores  (refus  de  mettre  au 
drapeau  du  régiment  de  la  Sarre  des;, 
1313. 

Créance  du  député  Massa  sur  laNation, 215. 

Créanciers  d'Egalité  (réclamations  des), 
1533-1535,  1538. 

Créole  patriote  (le),  journal,  1208. 

Créquy  -  Mo.NTMORENGY  (Charles- Alexandre 
de),  1329,  1468,  1492. 

Créteil  (Seine),  municipalité,  1214. 

Creuse,  détresse  des  habitants,  699. 

Crimes  des  empereurs  d'Allemagne  (les), 
ouvrage  de  Prudhomme,  1241,  1263. 

Crimes  des  Rois  (les),  livre,  1277. 

Cris  séditieux  (arrestation  pour),  444;  sé- 
ditieux d'habitants  de  Rouen,  1339. 

Crispin  médecin,  pièce  de  théâtre,  1273. 

Cristal  d'Irlande  et  du  Brésil,  travail  de 
physique  par  Marat,  803. 

Crocheleur  ivre  (prêtres  heurtée  par  un), 
688. 

Crocheteurs  (assemblée  générale  de  la 
section  du  Louvre  envahie  par  les),  694. 

Croix- Rouge  (poste  de  la),  399. 

Croix  de  Saint-Louis  (don  patriotic^ue  de), 
1487, 1502, 1504;  (prétendue  perle  d'une), 
1263. 

—  de  Sainte-Barbe  (don  patriotique  d'une), 
1501. 

Crosnier  (Jean- Antoine),  capitaine  au 
1«'  bataillon  des  sections  armées  de 
Paris,  285. 

—  citoyen  de  la  section  de  Marseille,  745. 
Chottikr-Chamiionas  (citoyen),  1518. 
Croulebarbe  (moulin  dit),  1102,  1104. 
Crussol  d'Auboise  (Anne-Enimanuel-Fran- 

çois-Georges,  marquis  de),  1436. 
CuiiiÉREs  (Michel  de  Palmezeaux-Cubières, 
dit  Dorat),  643,  817. 


CucHET  (Gaspard-Joseph),  libraire-impri- 
meur, 1277. 

Cuirs  (arrestation  d'une  voiture  de),  1335  ; 
(prix  exorbitant  des).  435,  1266,  1388. 

Cuisinier  (Martin),  limonadier  au  bas  du 
pont  Saint-Michel,  944,  953. 

Cuivre  (vente  par  les  bijoutiers  du  Palais- 
Royal  d'objets  moitié),  1451. 

Cuivres  déposés  aux  Petites  Ecuries  du 
Roi,  1113,  1115. 

Culottes  pour  les  troupes  (mauvaise  qua- 
lité de),  1344. 

Cultes  (troubles  excités  dans  le  Loir-et- 
Cher  au  sujet  de  l'exercice  des),  191. 

Cultivateurs  (achats  de  grains  par  l'admi- 
nistration des  Subsistances  chez  les), 
1819;  (cupidité  des)  dans  le  Loir-et-Cher, 
192;  de  Jagny  (refus  de  conduire  aux 
marchés  les  grains  réquisitionnés,  par 
les),  1364. 

Culture  des  biens  du  député  Rouyer  (aban- 
don de  la),  304. 

Cupidité  des  bouchers,  497;  des  boulan- 
gers, 524;  des  cultivateurs  dans  le  Loir- 
et-Cher,  192  ;  des  épiciers,  435. 

Curage  de  la  Seine  de  Charenton  à  la 
Râpée,  1308. 

Cure  d'Yvelot  (démission  par  Ruault  de 
la),  322. 

Curé  de  Charenton  (hostilité  des  parois- 
siens contre  le),  597;  de  Saint-Eustache 
(procession  interdite  par  le  Comité  ré- 
volutionnaire au),  670;  de  Saint-Ger- 
main-l'Auxeri'ois  (poursuites  contre  le), 
655,  1134,  1379,  1410,  1429;  de  Saint- 
Nicolas-des-Champs  (force  armée  re- 
quise par  le),  650;  de  Saint-Sulpice  (in- 
civisme de  l'ex-),  507;  de  village  (poème 
pour  la  fôte  de  Marat  par  un),  877. 

Curés  ayant  foulé  aux  pieds  la  cocarde 
nationale  (procès  de),  1324;  de  Paris 
(dénonciation  à  l'opinion  publique  de), 
30. 

CuRTius  (Guillaume),  sculpteur,  vainqueur 
de  la  Bastille,  1495. 

CusTiME  (Adam-Philippe,  comte  de),  géné- 
ral en  chef  de  l'armée  du  Rhin,  450, 
504,  509,  511,  549,  572,  594,  602,  617, 
622,  681,  691,  780,  783,  803,  1110,  1134, 
1191,  1255,  1313,  1398. 

—  fils  (Laurenl-Louis-Philippe-François), 
aide  de  camp  du  général  Custine,  1110, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


S25 


Dabelua,  secrétaire  de  l'ambassadeur 
d'Espagne,  1288. 

Dabbay  (Joseph-Séraphin),  député  des 
Alpes-Maritimes  à  la  Convention  na- 
tionale, 75-85. 

Dagon  (idole  de),  822. 

Dagoury  (François),  gendarme,  236. 

Damant,  gendarme,  236. 

Dasieron  (Joseph-Charlemagne),  député  de 
la  Nièvre  à  la  Convention  nationale,  837. 

Damiens,  suspect,  1233. 

Dampierre  (Auguste-Marie-Henri  Picot  de), 
général,  commandant  l'armée  du  Nord, 
516,  572,  1397. 

Dangemont,  directeur  d'un  bureau  de  lote- 
rie, 1466. 

Danqé  (François),  administrateur  au  Dé- 
partement de  Police,  93. 

Danjou  (Jean-Pierre),  député  de  l'Oise  à  la 
Convention  nationale,  72. 

Danses  des  Fédéralistes  de  Tonnerre  lors 
de  la  mort  de  Marat,  766. 

Danthon  (Charles),  député  de  l'Isère  à 
l'Assemblée  législative,  1309. 

Dantiohamp,  acteur  jouant  dans  le  Siège  de 
Thionvilte,  700. 

Danton  (Georges-Jacques),  député  de  Paris 
à  la  Convention  nationale,  503,  891,  893, 
895,  898,  1375,  1570. 

D'Ardeville,  père,  suspect,  1261. 

Darme,  habitant  rue  des  Vieux-Augustins, 
534. 

Darney  (Vosges),  domicile  du  député 
Bresson,  59. 

Dartiooeïte  (Pierre-Arnaud),  député  des 
Landes  à  la  Convention  nationale,  1012. 

Daubanton  (femme),  marchande  de  vins, 
749,  936. 

Daubigny  (Jean-Marie-Louis  Villain),  ad- 
joint du  ministre  de  la  guerre,  1435. 

Daunou  (Pierre-Claude-François),  député 
du  Pas-de-Calais  à  la  Convention  na- 
tionale, 86-89. 

Dauphin  (reconnaissance  comme  roi  de 
France  du),  503. 

Dauphinë  (contre-révolution  impossible 
en),  643. 

David  (Jacques-Louis),  peintre,  député  de 
Paris   à   la  Convention    nationale,  118, 


276,  725,  751,  846,  862,  878,  990,  993, 
995,  997,  1030,  1044,  1057,  1136,  1138, 
1326,  1375. 

—  (Jean-Michel),  marchand  de  vins,  695. 

—  canonnier  de  la  section  de  la  Croix- 
Houge,  1203. 

Dax  (Landes),  bains,  309. 

Dayroland  ou  Desroland,  armurier,  563, 

670. 
Debar  (Claude)  ou Debard,  ex-capitaine  aux 

gardes-françaises,  brigadier  des  armées 

du    Roi,    1262,   1263;   ex-intendant    de 

Monsieur,  1447,  1459,  1467. 

—  (Pierre-Etienne  Labbé  de  Saint-Geoh- 
GEs),  capitaine  de  vaisseau,  1263;  (Made- 
leine-Gabrielle  DE  Fesque  La  Roche 
BouissEAU,  sa  femme,  1263. 

Debarle-Dubosquet   (Béatrix),    rédactrice 

du  Courrier  français,  1157,  1159. 
Débat   contradictoire   relatif  à   l'un   des 

membres  du  Comité  de  salut  public  du 

Déparlement,  1269. 
Débauche  dans  le  jardin  des  Tuileries, 

1402. 
Debays,  homme  de  loi,  781. 
Debray   (Jean-Jacques-Théodore),  tenant 

des  propos  suspects,  1182. 

—  (l'abbé),  lisez  Dubray  (Thomas-Nico- 
las), mort  aux  Carmes,  1320. 

—  (citoyen),  employé  à  la  fabrication  des 
assignats,  1217. 

Decaen  (Philippe),  carrier  à  Vaugirard, 
891,  890» 

Décès  de  Marat  constaté  par  Ph.-Jean 
Pelletan,  chirurgien  consultant  des  ar- 
mées, 922. 

Decius  (Marat  qualifié  de),  830. 

Déclaration  du  6  juin  1793,  27,  50,  71,  84, 
100,  124,  129,  145,  149,  151,  179,202, 
268,  288,  294,  320-322,  336,  340,  362. 

—  des  Droits  de  l'Homme  et  du  citoyen, 
144,  984,  986;  portée  aux  obsèques  de 
Le  Peletier  do  Saint-Fargeau,  396. 

—  du  député  Penières,  114. 
Décoration  (défense  de  porter  la  médaille 

du  10  août  en  guise  de),  1057. 
Découverte   sur   la   lumière,  constatée  par 

une  suite  d'expériences  nouvelles,  ouvrage 

de  Marat,  803. 
Décret   d'arrestation    contre    Dumouriez, 

495  ;  contre  Marat,  520,522,  524,  532, 559. 
Dedouvre  (Pierre),  ex-maire  de  Gentilly, 


m 


TABLE  ALPHABETIQUE 


membre  du  Comité  de  salut  public  du 
Département,  HOO,  1102,  1104,  1147, 
1164,  1168,  1182,  1262,  1300,  1304. 

Défection  des  gendarmes  de  l'armée  de 
Dumouriez,  488. 

Défense  des  côtes  (canons  pour  la),  467; 
(llottille  pour  la),  302. 

—  du  Havre  (canons  envoyés  pour  la),  463. 

Deforgues  (François -Louis -Michel  Che- 
min-), ministre  des  Affaires  étrangères, 
237. 

Dégâts  causés  par  le  bombardement  de 
Lyon,  13;  commis  à  Courbevoie  par  un 
corps  de  canonniers,  1393. 

Deqeobge  (Jacques),  officier  de  santé  à 
Aigueperse,  919. 

Dégradation  des  arbres  des  Champs-Ely- 
sées, 1061;  de  mobilier  par  des  gar- 
diens de  scellés,  229. 

Deorobert  ou  Grobkhï  (Jacques-François- 
Louis),  directeur  de  la  manufacture  de 
canons  de  Meulan,  1266,  1409. 

Déguisement  de  charretier  pris  par  le 
marquis  de  Ségur,  602;  de  femme  (jeune 
homme  caché  sous  un),  1289;  de  petite 
ouvrière,  pris  par  la  duchesse  d'Ai- 
guillon, 501. 

Déguisements  féminins  (nobles  cachés 
sous  des),  597  ;  (peine  de  mort  infligée 
aux  porteurs  de),  1037. 

Déguisé  (arrestation  dans  la  maison  d'E- 
galité d'un  individu),  1264. 

Dejea.\  (chevalier),  aristocrate,^habilué  de 
maison  de  jeu,  466,  1435. 

Délabrement  de  la  prison  de  la  Force,  54  ; 
de  la  santé  du  député  Olivier-Gérente, 
154. 

Delahaye  (citoyen  et  citoyenne),  auber- 
gistes à  Villeneuve-Saint-Georges,   1562. 

Delalou,  agent  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, 94. 

Dei.auarhe  (Antoine),  député  de  l'Oise  à 
la  Convention  nationale,  90,  91, 

Delaune,  marchand  de  vins,  1215. 

Delavacquerie  (François),  concierge  de  la 
maison  d'arrêt  de  l'Abbaye,  945. 

Delbrel  (Pierre),  député  du  Lot  à  la  Con- 
vention nationale,  1472. 

Delcher  (Joseph-Etienne),  dépulé  de  la 
Haute-Loire  à  la  Convention  nationale, 
5,  36,  69,  81,  95,  128,  187,  216,  249,  259, 
263,  269,  329,  340. 


Delécloy  (Jean -Baptiste -Joseph),  député 
de  la  Somme  à  la  Convention  nationale, 
156. 

Delespine  (Charles-François),  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Département, 
1079,  1084,  1089,  1090,  1092,  1094,  1105, 
1115,  1138,  1143,  1159,  H60,  1171,  1173, 
1179,  1182,  1194,  1214,  1364,  1437,  1467. 

Délibérations  des  commissaires  de  la  Con- 
veiitiou  dans  les  départements  mari- 
limes  méridionaux,  302  ;  de  la  commune 
et  de  la  Société  populaire  de  Pernes, 
153  ;  des  communes  des  districts  de 
Sarreguemines  et  Bitche,  43;  du  Conseil 
exécutif  provisoire,  382  ;  de  la  munici- 
palité de  Monaco,  213. 

Deliège  (Gabriel),  juge  au  Tribunal  révo- 
lutionnaire, 967. 

Delleville  (Jean-François-Philippe),  dé- 
puté du  Calvados  à  la  Convention  na- 
tionale, 92. 

—  (M'""),  veuve  d'un  conseiller  à  la  Cour 
royale  de  Caen,  960. 

Delorme  (Jean-Antoine),  commissaire  de 
police  de  la  section  de  1792,  927. 

Delïroit  (Claude-Antoine),  officier  muni- 
cipal, 981  ;  membre  de  la  Commission 
municipale  des  passeports,  1553. 

Demayer,  ex-lieutenant  au  103°  régiment, 
1266. 

Démission  du  commandant  de  la  section 
du  Contrat-Social,  668;  de  la  cure 
d'Yvetot,  par  le  député  Ruault,  322; 
du  général  Cusline,  511  ;  de  Hanriot, 
commandant  général  de  la  force  armée 
parisienne,  683  ;  du  général  Santerre, 
442,  445. 

Desiois,  tenant  hôtel  garni,  1366. 

Denizot  (François-Joseph),  juge  au  Tri- 
bunal révolutionnaire,  979,  980. 

—  (Jean),  déporté  de  la  Martinique,  1229. 
Dénonciateurs    de    voilures    et    chevaux 

d'émigrés  (primes  aux),  1119. 
Dénonciation  contre  Bottot,  juge  de  paix 
de  la  section  du  Temple,  503  ;  contre  le 
sieur  D'Ardivilliers,  agent  d'un  évèque, 
1424;  contre  Girouart,  imprimeur  de 
livres  contre  révolutionnaires, 1086, 1089; 
contre  Gariu,  administrateur  des  Sub- 
sistances, 1189  ;  contre  le  sieur  Giroult, 
porteur  d'eau  de  la  fontaine  de  Gre- 
nelle, 1570;  contre  Grouvelle,  adminis- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


8ÏÎ 


l 


trateur  du  timbre  des  assignats,  H29  ; 
contre  Hû,juge  de  paix  de  la  section  du 
Panthéon-Français,    par   son    greffier, 
1210;  contce  Kellermann  aux  Jacobins, 
1241  ;    contre  le  sieur  Larcher,   ancien 
commandant  de  la  robe  courte,  1332; 
contre  Lecointre,   aux  Jacobins,  1260; 
contre   le  sieur  Leroux,    cultivateur   à 
Bondy,pour  enlèvement  de  grains,  1211; 
contre  Makkètros,  colonel  de  la  Légion 
batave,  1334;  contre  la  femme  Martin 
de  Léclusette,  pour  propos  inciviques, 
747  ;     contre    l'abbé    Picard,    premier 
vicaire  de  la  paroisse  de  Sainte-Margue- 
rite, 1118;  contre  l'abbé  Picavez,  il'Sl  ; 
contre    Santerre,    aux    Jacobins,    543; 
contre  un   agent  du  Pape,  aristocrate, 
1308  ;  contre  les  agents  du  ministre  de 
l'intérieur,  1436  ;   contre  l'ancien    pro- 
vincial des  Capucins  Saint-Honoré,  1456; 
contre  un  Anglais  suspect,  pensionnaire 
de  l'hospice  de  Charenlon-Saint-Maurice, 
1266  ;  contre  le  Comité  de  salut  public 
du  Département,  aux  Cordeliers,   1410; 
contre  le  Comité   de  surveillance  de  la 
section  de  l'Observatoire,   1175;  contre 
la  communauté  des  Frères  tailleurs  par 
un  observateur  de  la  Police,  1210;  contre 
un  écrivain  public,  528;  contre  les  forts 
de  la  Halle,  1187  ;  contre  des  habitants 
d'Ivry,  tenant   des  conciliabules  incivi- 
ques,1298;  contre  des  liabilantsde  Saint- 
Denis,  tenant    des    propos    inciviques, 
1151  ;  contre  les  Jacobins,  1286;  contre 
un    ex  juge    du   tribunal    criminel   de 
Bellême,  1344;  contre  un  lieutenant  de 
la   3«  compag-nie   de    la    section    de  la 
Croix-Rouge,   1164  ;    contre   des   mar- 
chands accapareurs,  tenant  des  propos 
insultants,  1157;  contre  un  médecin  de 
l'armée    des   Alpes,    1309;    contre   un 
payeur   de  l'armée  des   Alpes,  aristo- 
crate, 1288;  contre  un  ex-président  des 
Comptes,  1391  ;  contre  le  président  de 
la  section  de  la  Butte-des-Moulins,  613  ; 
contre  des  prêtres  insermentés  de  Thiais, 
1289;  contre  les  professeurs  du  collège 
Irlandais,  1447  ;  contre  des  recruteurs 
à    l'hôpital    du  Gros-Caillou,  1112;   de 
Barbaroux    contre     Girard,     comman- 
dant du  bataillon  des  Marseillais,  684; 
d'un  colporteur  contre  un  combattant 


du  10  aoiit,  609  ;  du  conducteur  des  di- 
ligences d'Angers  contre  les  généraux, 
1300;  de  Danton,  1375;  du  sieur  Du- 
breuil  contre  J.-B.  Cerioux,  imprimeur, 
904,  907  ;  du  député  Du  Roy  contre  son 
collègue  Richou,  272,  273,  278,  280; 
de  Pierre  Estèphe,  bûcheron  au  bois  de 
Vincennes,  contre  N.  Renyé,  carrier, 
918  ;  du  sieur  Grognet,  cultivateur  à 
Champigny,  contre  le  sieur  Girardin, 
notaire  audit  lieu,  900,  901  ;  du  citoyen 
Hébert  contre  André  Deschamps,  hor- 
loger, 908  ;  de  J.  Roux  et  de  Le  Clerc, 
par  Marat,  au  Club  des  Cordeliers,  812; 
du  sieur  Tisset  contre  le  sieur  Lecocq, 
domestique  de  l'ex-rainistre  Roland, 
911;  de  la  veuve  Marat  contre  les  libel- 
listes,  812;  de  la  section  des  Qualre- 
Nations  contre  Ghaumette,  562. 

—  d'un  club  de  prêtres  contre-révolu- 
tionnaires, 1226  ;  de  complot  par  la 
section  de  la  Fraternité,  631  ;  de  com- 
plot par  la  Société  des  Cordeliers,  620; 
de  la  maison  du  président  Rolland, comme 
suspecte,  1341;  de  propos  inciviques  et 
révolutionnaires  tenus  par  les  habitants 
de  Saint-Denis,  1151  ;  de  rassemble- 
ment au  bois  de  Boulogne,  1102;  de 
rassemblement  suspect  à  Verrières,  1290, 
1419;  du  transport  clandestin  d'un, jour- 
nal, 1145;  de  tripots,  1276;  de  la  vente 
de  l'argenterie  de  l'église  de  Vitry-sur- 
Seine,  1300;  de  vers  inciviques  de 
Painela,  pièce  jouée  au  Thédtre-Fran- 
çais,  1214. 

—  calomnieuse  du  sieur  Pantin,  de  Gi- 
sors,  contre  le  député  Richou,  282. 

Dénonciations  contre  le  sieur  Berton,  vo- 
lontaire à  Passy,  coupable  d'insultes  et 
menaces,  1168;  contre  Boucry  de  Saint- 
Venant,  commissaire  de  police  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé,  1305  ;  contre 
Dumouriez,  Clavière  et  Roland,  490,491; 

.  contre  la  femme  d'Egalité,  1516;  contre 
les  femmes  Jacobines  révolutionnaires, 
1324;  contre  Cli.  Guillebaut,  entrepre- 
neur à  Saint-Jean-de-Losne,  pour  propos 
inciviques,  961  ;  contre  Marie-Anne  Jour- 
dain-Berteaux,  lemme  de  charge  à  Vau- 
girard,  891,  893.  894;  contre  les  em- 
ployés de  la  Bibliothèque  nationale, 
1161;  envoyées  au  Comité  révolution- 


528 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


naiie  de  la  section  de  1"92,  1249;  re- 
prochées à  Marat,  602;  transmises  au 
Comité  de  salut  public  de  Versailles, 
1280. 
Denrées  (cherté  excessive  et  rareté  des), 
422,  427,  432,  43b,  438,  445,  448,  '450, 
453,  459,  470,  478,  524,  545,  548,  553, 
569,  572,  577,  595,  609,  616,  618,  619, 
630,  631,  634,  640,  652,  672,  677,  691, 
697,  708,  712,  714,  717,  1110,  1256,  1266, 
1271,  1272,  1286,  1296,  1297,  1321,  1333, 
1342,  1355,  1359,  1370,  1388,  1395,  1403, 
1422,  1452;  (diminution  du  prix  des), 
1330;  (entraves  à  l'arrivage  des),  1252, 
1261  ;  (retour  aux  prix  de  l'ancien  régime 
pour  les),  1370,  1398;  (vente  sur  le  Pont 
au  Change  des),  538. 

—  coloniales  (magasins  de),  1225. 

—  des  jardins  de  l'Ecole  militaire  (vente 
des),  530. 

—  de  première  nécessité  (fixation  du  prix 
des),  1092,  1160,  1.383,  1397,  1432,  1433, 
1436;  (magasin  d'accaparement  de), 1244. 

Dentelles  de  Valenciennes  (manchettes 
de),  617. 

Dénuement  d'Andréï,  député  de  la  Corse, 
6,  7;  de  l'armée  (prétendu),  1232;  de 
Blaux,  député  de  la  Moselle,  39;  du  dé- 
puté Olivier-Gérente  et  de  sa  famille, 
154;  du  député  Peyre,  252,  253;  du 
député  Rouzet,  309;  des  fils  de  M.  de 
Chabrillan,  émigrés  en  Angleterre,  468; 
d'Hébert,  699  ;  de  Marat,  726  ;  des  troupes 
de  ligne  des  armées  du  Nord,  598,  001, 
606,  608;  des  volontaires  aux  frontières, 
453. 

Départ  de  la  Légion  Rosenthal,  551  ;  de 
Santerre  pour  la  Vendée,  554,  571,  581, 
587,  593,  608. 

Département  de  Paris,  215,  386,  392,  393, 
400,  460,  575,  602,  614,  6?0,  635,  692, 
762,  785,  826,  832,  842,  870,  991,  992, 
998,  1085,  1096,  1113,  1152,  1187,  1190, 
1200, 1262,  1281,  1300,  1317,  1320, 1419, • 
1429,  1450,  1458,  1479. 

—  de  la  garde  nationale  de  la  Municipa- 
lité, 1174. 

—  de  Police  de  la  Municipalilé,  3,  49,  93, 
129,  132,  134,  138,  139,  147,  167,  173, 
196,  207,  214,  346,  376,  392,  395,  398, 
421,  450,  451,  474,  483,  495,  503,  505, 
507,  o20,   524,  528,  540,  556,   594,  729, 


908,  922,  924,  926,  928,  933,  1081,  1085, 
1127,  1174,  1175,  1202,  1213,  1361,  1376, 
1390,  1429,  1437,  1526,  1533-1535,  1538. 

—  des  Subsistances  de  la  Municipalité, 
470,  472,  475,  478,  495,  522,  602,  1171, 
1174,  1189,  1233,  1243,  1258,  1323,  1505. 

—  des  Travaux  publics  de  la  Municipa- 
lité, 1155,  1193,  1209. 

Départements  (brûlement  des  bannières 
données  lors  de  la  Fédération  du 
14  juillet  1790  aux),  1012  ;  (policier  de- 
mandant à  être  employé  dans  les),  637; 
(projet  de  porter  le  corps  de  Marat  dans 
tous  les),  7S2  ;  disposés  à  marcher  contre 
Paris,  700,  708. 

—  limitrophes  de  Paris  (mission  de  Des- 
voyo  dans  les),  1252. 

—  maritimes  méridionaux  (mission  de 
Brunel,  Letouriieur  et  Rouyer  dans  les), 
302  ;  maritimes  de  l'Ouest  (convois  d'ar- 
tillerie pour  les),  577;  (secours  à  porter 
aux),  572. 

Dépêches  des  députés  suspects  (envoi  à 
Bordeaux  des),  1322. 

Dépense  de  gendarmes  pour  leur  nourri- 
ture, 236,  237. 

Dépenses  du  Comité  de  salut  public  du 
Département  (crédit  pour  les),  1096, 
1098,  1100,  1105,  1107,  1112,  1127,  1134, 
1262,  1281,  1292,  1320;  du  Comilé  ré- 
volutionnaire de  la  section  Poisson- 
nière, 1377;  des  commissaires  chargés 
de  la  translation  des  Bourbons,  1545  ; 
de  la  fôte  en  l'honneur  de  Marat  et  de 
Le  Peletier,  célébrée  par  la  seclion  du 
Faubourg-Montmartre,  852  ;  de  Rabaut- 
Pomier  (remboursement  des),  267;  en 
vue  de  l'embaumement  du  corps  de 
Marat  (mémoire  des),  847  ;  exagérées 
du  sieur  Flotard,  chirurgien  major  au 
l'' bataillon,  1318  ;  exagérées  de  révo- 
lutionnaires, 532. 

Dkpf.hret  (Claude-Romain  Lauzk),  député 
des  Bouches-du-Rliône  à  la  Convention 
nationale,  27,  321,  733,  734,  750,  756, 
763,  769,  904,  921,  924,  930,  931,  937, 
938,  952,  953. 

Déportation  (femme  d'émigré  condamnée 
à  la),  1330. 

Déporté  de  la  Martinique,  1229. 

Dépôt  des  Augustins,  1006. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


S2à 


Dépôt   de   chevaux   de   remonte  à   Mar- 

coussis,  522. 
Déprédations  des  terroristes  à  Monistrol, 

56,  57. 
Députation   du    Haut-Rhin    (réclamations 

de  la),  297  ;  du  Jura  (lettre  sur  les  mis 

hors  la  loi  dans  le  Jura  par  la),  331. 

—  des  boulangers  (réception  par  le  Co- 
mité de  salut  public  du  Département 
d'une),  1072;  de  colons  au  Comité  de 
salut  public  du  Département,  1208;  des 
commissaires  des  Assemblées  primaires, 
1023,  1024;  du  Conseil  général  de  la 
Commune  à  la  fête  des  martyrs  de  la 
Liberté  à  Vaugirard,  889;  de  la  Com- 
mune pour  la  mise  en  liberté  d'Hébert 
et  de  Varlel,  640. 

—  de  la  Convention  à  la  fête  civique  de  la 
section  des  Lombards  en  l'honneur  de 
Marat  et  de  Le  Peletier,  856;  à  la  fête  de 
la  section  de  Molière  et  La  Fontaine  en 
l'honneur  de  Marat,   829;   à  l'érection 

■  d'un  obélisque  en  l'honneur  de  Marat, 
821;  à  l'inauguration  des  bustes  de 
Marat  et  de  Le  Peletier  par  la  section  de 
Bonne-Nouvelle,  855;  par  la  section  de 
la  Cité,  848;  par  la  section  des  Gardes- 
Françaises,  837  ;  par  la  section  des  In- 
valides, 851  ;  par  la  section  de  la  Mon- 
tagne, 831  ;  par  la  section  de  Monlreuil, 
841;  par  la  section  du  Pont-Neuf,  843; 
par  la  section  de  la  Réunion,  853;  par 
la  section  du  Temple,  830;  par  la  sec- 
tion des  Tuileries,  833,  835  ;  par  la 
Société  fraternelle,  804;  à  l'oraison  fu- 
nèbre de  Maral  dans  l'église  Saint-Eus- 
tache,  808,  814. 

—  des  Cordeliers  à  la  section  du  Contrat- 
Social,  043. 

—  de  femmes  de  trois  sections  au  Co- 
mité de  salut  public  du  Département, 
1160;  des  femmes  révolutionnaires  au 
Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment, 1187;  des  femmes  révolution- 
naires à  la  section  de  la  Croix-Rouge, 
1388;  de  femmes  de  Versailles  à  la  Con- 
vention, 545,  548,  552. 

—  des  forts  de  la  Halle  pour  les  farines 
au  Comité  de  salut  public  du  Déparle- 
ment, 1187. 

—  des  habitants  de  Jagny  au  Comité  de 
salut  public  du  Département,  1364. 

T.  IX. 


—  des  Hommes  du  Dix-Août  à  la  Con- 
vention, 755. 

—  d'ouvriers  du  fer  de  la  section  de 
Bonne-Nouvelle  au  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département,  1214. 

—  des  Républicaines  révolutionnaires  à  la 
Convention,  821. 

—  des  Sans-Culottes  du  Faubourg  Saint- 
Antoine  à  la  Convention,  545. 

—  de  la  section  des  Amis-de-la-Patrie  à 
l'occasion  des  obsèques  de  Marat,  754; 
de  la  section  de  Bon-Conseil  à  celle  du 
Contrat-Social,  695;  de  la  section  du 
Contrat-Social  au  Comité  de  salut  pu- 
blic du  Département,  1237  ;  de  la  sec- 
tion des  Gardes-Françaises  à  la  Conven- 
tion, 837;  de  la  section  de  l'Homme- 
Armé  au  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, 1214  ;  de  la  section  de  Mo- 
lière et  La  Fontaine  au  Comité  de  salut 
public  du  Département,  1263  ;  de  la  sec- 
tion des  Qualre-Nations  à  la  Commune, 
562;  de  la  section  de  l'Unité  à  celle  de 
la  Butte-des-Moulins,  699. 

—  de  la  Société  fraternelle  des  Deux- 
Sexes  au  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, 1094  ;  de  la  Société  répu- 
blicaine des  Cordeliers  à  la  Convention, 
793. 

Député  arrêté  par  ordre  du  Département 
de  Police  (protestation  d'un),  134. 

—  de  l'Assemblée  primaire  de  Tourteron, 
1140. 

—  de  la  Convention  (journal  VObservateur, 
rédigé  par  un),  1323  ;  de  la  Convention, 
bâtonné  pour  refus  de  se  battre  en  duel, 
631  ;  du  Puy-de-Dôme  (acte  d'accusation 
contre  un),  114. 

—  extraordinaire  des  Alpes-Maritimes,  35; 
de  Mayence  à  la  Convention,  786,  788, 
968-981. 

Députés  à  la  Fédération,  783  ;  (pièces  de 
théâtre  représentées  pendant  le  séjour 
des),  1129,  1132,  1138;  (prétendus),- 
H51;de  la  Moselle,  1132. 

—  de  l'Assemblée  législative  (concilia- 
bules de),  1381. 

—  des  Assemblées  primaires  lors  de  la 
Fédération  (venue  et  séjour  à  Paris  des), 
986,  1002,  1005,  1017,  1018,  1021-1024, 
1027-1030,  1033-  1035,  1038,  1040,  1043. 

34 


b30 


ÎABLÈ  ALPHABÉTIQUE 


1047,  d050-1034,  1056,  1057,  1110,  1115, 
1118,  H24,  1128,  1129,  1505. 

—  de  la  Convention  :  division  entre  ceux  de 
la  Plaine  et  ceux  de  la  Montagne,  540; 
imputation  de  se  livrer  au  négoce  faite 
aux),  545  ;  (laissez  passer  des),  502  ; 
(mécontentement  contre  les),  628  ;  (mé- 
dailles commémoratives  du  supplice  de 
Louis  XVI,  envoyées  aux),  466;  (projet 
d'enfermer  dans  le  Palais-Bourbon  les), 
520  ;  détenus  à  la  maison  du  Luxem- 
bourg, 1111  ;  dormant  aux  séances 
(murmures  contre  des),  627  ;  envoyés  à 
la  section  de  la  Maison-Commune,  457  ; 
mangeant  chez  des  aristocrates,  1435  ; 
sortant  de  Paris  (prétendue  arrestation 
de),  690. 

—  suspects  (sections  demandant  la  desti- 
tution des),  532,  548,  572. 

—  Girondins  (arrestation  et  rappel  de  32), 
666,  669,  670,  684,  687,  694,  699,  705, 
708,  724  ;  Girondins  fugitifs  (mouvements 
excités  par  les),  142. 

—  de  la  Montagne,  traités  de  pueux  et  de 
scélérats,  891,  893,  895,  898,  914;  mon- 
tairnards  d'IUe-et-Vilaine,  1343. 

—  de  la  Plaine  (esprit  public  corrompu 
par  les),  59. 

—  des  Alpes-Maritimes,  dénoncés  comme 
complices  de  Brissot,  213.. 

—  de  la  Haute-Vienne  (arrestation   des) 
173. 

—  de  Rh6ne-et-Loire  (décret  d'arrestation 
contre  les),  144. 

—  de  Sarrebruck  à  la  Convention,  41. 

—  de  la  ville  de  Lyon,  694. 

—  des  patriotes  Liégeois  réfugiés  à  Paris 
à  la  fête  du  10  août,  1031. 

—  du  peuple  à  la  fête  du  10  août,  157. 

—  des  sections  (assemblée  aux  Jacobins 
de),  1220. 

—  des  Sociétés  populaires  à  la  fête  du 
10  août  (cartes  délivrées  aux),  1026. 

Derazey  (Jean-Joseph-Eustache) ,  député 
de  l'Indre  à  la  Convention  nationale, 
93-97,  195. 

Dkbicquehem  (François-Baptiste),  inspec- 
teur de  police,  49. 

Déroute  des  volontaires  du  côté  d'Aix-la- 
Chapelle,  360. 

DÉRUF.LLE,  chef  de  voleurs,  472. 

Désarmement  des  suspects,  591,  898,  617, 


668,  670,  683,  1267,  1311;  des  terro- 
ristes, 193;  pour  incivisme,  501. 

Desaudray  (Charles),  secrétaire  de  l'admi- 
nistration du  Lycée  des  Arts,  1479. 

Desault  (Pierre-Joseph) ,  chirurgien  en 
chef  de  l'Hôtel-Dieu,  842,  847,  854. 

Desaunays  (l'abbé  René),  employé  à  la  Bi- 
bliothèque nationale,  1218. 

Desbordes  (François),  commissaire  de  po- 
lice de  la  section  Mulius-Scevola,  134. 

Descamps  (Bernard),  député  du  Gers  à  la 
Convention  nationale,  98,  99,  179. 

Deschamps  (André),  horloger,  908. 

Desciiamps  (Joseph-François-Louis) ,  chi- 
rurgien major  de  l'hôpital  de  la  Cha- 
rité, 824,  826,  827,  847,  804,  870. 

—  (Louis  Destournelles),  membre  de  la 
Société  des  Jacobins,  543. 

—  aide  de  camp,  1118. 

Descoings  (Pierre),  officier  de  paix,  1521. 

DnsEiNE,  sculpteur,  sourd  et  muet,  809, 810. 

Desennes  (Michel-Joseph),  libraire  au  Pa- 
lais de  l'Egalité,  1351,  1397. 

Déserteurs  (arrestation  des),  418,  482,483, 
500,  719,  1101;  (bruits  décourageants 
semés  par  les),  458;  (excitation  au  pil- 
lage des  épiciers  par  les),  432  ;  (incarcé- 
ration dans  la  maison  d'arrêt  de  la  Cour- 
tille  des),  531  ;  (légion  Balave  composée 
de),  609  ;  (transfèrement  de  l'Abbaye  à 
la  Maison  commune  des),  497  ;  déguisés 
en  femmes  (arrestation  de),  482;  du 
corps  des  dragons  de  la  Hépulilique, 
1313  ;  autrichiens  à  la  caserne  Popin- 
court,  1127,  1129,  1130;  étrangers  (ins- 
cription au  Bureau  des  subsistances  mi- 
litaires des),  698. 

Désertion  favorisée  en  Alsace,  297  ;  des 
muscadins  (menaces  de),  1346,  1370; 
des  volontaires,  445. 

Desfieux  (François),  membre  de  la  Société 
des  Jacobins,  603. 

Desfontaines  de  la  Vallke  (François-Guil- 
laume FouQUES  Deshayes,  dit),  auteur 
du  Théâtre  du  Vaudeville,  1361. 

—  (citoyenne,  femme  du  député  Richou, 
283. 

Desfourneaux  (Edme-Etienne  Borne),  lieu- 
tenant-colonel, 1116,  1118. 

Desgrouas  (Charles-François-Grégoire-Mi- 
chel-Etienne) ,  député  de  l'Orne  à  la 
Convention  nationale,  835,  1275,  1397. 


tAfiLE  ALPHABÉtIQUË 


m 


Deshayks  (Antoine),  commandant  en  chef 
de  la  section  du  Mail,  H41. 

Désirk  (Michel),  gemlarme,  607. 

Deslandes,  domestique  d'Egalité,  dS28, 
15o7. 

Desmoulins  (Camille),  député  de  Paris  à  la 
Convention  nationale,  906. 

Désordres  à  la  caserne  de  Babylone,  483  ; 
dans  les  ateliers  de  fabrication  des  as- 
signats, 1217. 

Despotisme  nobiliaire  et  populaire  (député 
Mercier  hostile  au),  231. 

Desphés,  conseiller  à  la  cour  royale  de 
Caen,  960. 

Desrenaudes,  observateur  de  la  Police, 
637. 

Desseule  (François-Abraham),  oflicier  de 
paix,  238. 

Dessin  de  la  médaille  commémorative  du 
10  août,  par  David,  1044. 

Dessins  des  tableaux  de  David  consacrés 
à  iMarat  et  à  Le  Peletier,  878. 

Destitution  d'un  adjudant  général  de  l'ar- 
mée des  Alpes,  1288  ;  des  capitaines  de 
garde  nationale  négligents  (menace  de), 
531  ;  d'un  chirurgien-major  de  l'armée 
des  Alpes;  1276,  1403;  du  commissaire 
de  police  de  la  section  du  Contrat-.So- 
cial,  670;  des  députés  suspects  (sections 
demandant  la),  532;  du  général  Keller- 
mann,  commandant  en  chef  de  l'armée 
des  Alpes,  1287;  d'un  médecin  de 
l'armée  des  Alpes,  1309  ;  d'officiers  du 
28«  régiment  de  cavalerie,  491  ;  des  pré- 
posés de  l'administration  des  habille- 
ments, 1318;  de  Santerre,  demandée 
par  la  section  du  Pont-Neuf,  o72. 

DESTOURNELLES(I-Ouis  DeSCHAMPS,  dit),  COUl- 

niissaire  de  la  Commune,  ÎJ62,  6;)4.  670, 
683,  690,  69j,  702,  705. 

DEsvERGKs(l'abbé),  lisez  De  Vergés  (Joseph), 
ex-chapelain  du  comte  d'Artois,  1437. 

Desvovo  (Philippe-Humbert),  chargé  d'une 
mission  par  le  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, 1252. 

Détention  de  L'Adam,  administrateur  du 
département  de  l'Kure  à  l'Abbaye,  273  ; 
des  Bourbons  à  Marseille,  1546-1548, 
1550-1532,  1554-1557,  1560,  1561  ;  des 
comédiens  du  Théâtre  Français  ù  Sainte- 
Pélagie  et  aux  Madelonnettes,  1214;  des 
députés  ;  Amyon  à  la  Force,  2, 184,  185  ; 


Bailleul  à  la  Conciergerie,  22,  23,  25; 
Blad  à   la  Force,  27,  30  ;    Blanqui  à  la 
Force,    34,    35,   184,  185;    Blaux    à   la 
Force,  41,  46,  47;    Blaviel  au   Luxem- 
bourg, 49,  50  ;  Bohan  aux   Carmes  et  à 
la  Force,  54;  Brunel  à  la  maison  d'arrêt 
des  Orties,  63,  64;  Cazeneuve  à  la  Force, 
354  ;  Dabray  aux  Fermes  générales,  83  ; 
à  la  Force,  76,  78,  84;   aux   Madelon- 
nettes, 82;  Daunou,  89;  Delamarre,  90; 
Descamps,  99  ;  Dubusc  à  la  Force,  102; 
Dugué-d'Assé  à  la  Force,  105-)107;  en  la 
maison  des  Fermes,  108,  111  ;  Ëstadens 
aux    Carmes,  121,  122;    en    la   maison 
d'arrêt  de  la  rue  de  Charonne,  122  ;  à  la 
Force,   184,  185  ;  Faure  en    la    maison 
des  Fermes,  125,  127  ;  Faye  au  Luxem- 
bourg et  aux  Fermes,  129  ;  Fayolle  à  la 
Force,  132,  184,  185;  Fleury  à  la  Force, 
138;   Forest  au  Luxembourg,  142,  143, 
146  ;   Olivier-Gérente   à  la  Force,    152, 
153;  aux  Bénédictins  anglais,  154;  Gi- 
rault  à  la   Force,  157  ;    aux   Ursulines 
anglaises,  158,  160;   Guiter  à  la  Force, 
167  ;  Jary  à  la  Force,  172  ;   Laurenceot 
ù  la  Force,    184-186  ;    Le  Breton  en  la 
maison  des  Fermes,  198,  199  ;  Lefebvre 
à   la    Force,  202,   204-206  j    Maisse   au 
Luxembourg,    207;  Massa  à   la  Force, 
211,212,-214,  215;  en    la  maison    des 
Fermes,    217,    218;    L. -Sébastien    Mer- 
cier  à   la   Force,    222,    224-226,    229; 
Michel  au  Luxembourg,  238,  240  ;  à  la 
Conciergerie,  243  ;    Obelin   à  la  Force, 
248  ;  Periès  cadet  à  la  Force,   184,   185, 
250;  Peyre  au  Luxembourg,  252,  255, 
256  ;  Rabaut-Pomier  à  la  Conciergerie, 
262,  264  ;   Richou  à  la  Force,  274-277, 
279,  295  ;    en    la    maison  des   Fermes, 
291  ;    en   la  maison  des  Ecossais,  293  ; 
Royer  à  la  Force.  184,   185,  314,315; 
en  la  maison  des  Fermes,  316  ;  Rouzet 
en  la  maison  des  Cannes,  122,  306-311  ; 
en  la  maison  d'arrêt   de  la  rue  de  Cha- 
ronne, 122,  311  ;  Ruault  à  la  Force,  323, 
324;  Salmon  à  la  Force,  184,   18o,  335, 
337,  338;  en  la  maison  des  Carmes,  341  ; 
Saurine  en  la  maison  du  Luxembourg, 
340,  348  ;   Serre  à  la  Force,  353,  359  ; 
Soubeyran   de    Saint- Prix   à  la  Force, 
362,  365,  367,  372;   en  la  maison  de  la 
rue  de  Charonne,  370  ;   ïournier  à  la 


S38 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Force,    250,    375,    376;    d'Olympe    de 

fioiiges  (prolongée),  1367;  de  prêtres  ré- 

fr.ictaires  à  Blois,  190. 
Dettes  de  Marat  (mesures  pour   l'acquit 

des),  751,  820. 
Deuil  (Seine-et-Oise),  suspect  y  résidant, 

1447,  1467. 
Deux  Moulins  (les),  guinguettes  au-dessus 

des   marais   du   Faubourg  du   Temple, 

1294. 
Deux-PoDts  (exploits  des  Marseillais  dans 

les),  611. 
De  Vaine  (Jean),  commissaire  de  la  Tré- 
sorerie nationale,  169. 
Devauge  (Louis-Benjamin-Marie),  graveur, 

878. 
Devaux,  ancien  colonel,  1211. 
Devergile     (Louis-François),      négociant, 

1499. 
Devillantroys  (Jean-Etienne-Laurent),  an- 

tenr  du  Catéchisme  républicain,  1014. 
Deville  (Jean-Louis),  député  de  la  Marne 

à  la  Convention  nationale,  835. 

—  député  de  l'Assemblée  primaire  de 
Tourleron,  1140. 

Devillers,  secrétaire  greffier  de  la  section 

du  ThéîUre-Français,  729. 
DiiEnnÈs,  vicaire  métropolit.ain,  1131. 
Diamants  du  Garde-Meuble  (Roland  accusé 

d'avoir  détourné  les),  532. 
Diancourt,  inspecteur  de  police,  346. 
Diatribe  du  député  Richou  contre  Marat, 

273,  279,  294. 
Didier,    chirurgien    de    la   maison    de  la 

Petite  Force,  1327. 
Dijon    'Côte -d'Or),    comité    de    sûreté, 

961. 

—  lettre  à  un  aristocrate  de  celle  ville, 
565. 

--  maison  d'arrêt,  992. 

—  tribunal  du  district,  962-964. 

—  tribunal  de  police  correctionnelle,  961. 
Dijon   (Louis),    capitaine    de    volontaires, 

1179. 

Dilapidations  (commissaire  de  la  section 
des  Gravilliers  arrêté  pour),  1174;  des 
terroristes  à  Monistrol,  56,  57. 

Rilifrence  de  Paris  à  Rouen,  1127. 

Diligences  pour  Angers  (suspension  du  dé- 
part des),  702. 

DiLLON  (Arthur),  général,  1430. 

DlLLoN,  surnommé  le  Beau,  agilateur,  534. 


Dinan  fCôtes-du-Nord),  député  de  cette 
commune  à  la  fête  du  10  août,  157. 

—  société  populaire  des  Sans-culottes, 
157. 

Dînant  sur-Meuse  (Belgique),  régiment 
d'infanterie  y  stationné  (18*),  360. 

Dîner  (invitation  à)  de  Marat  à  un  citoyen 
des  Etals-Unis,  745  ;  de  Charlotte  Cor- 
day,  à  Montmorency,  avec  les  évoques 
du  Calvados  et  de  Nancy,  775;  oDFert  par 
une  dame  Latour,  tenant  maison  dejeu, 
466  ;  fraternel  offert  aux  volontaires  du 
Gros-Caillou  par  les  hommes  mariés, 
578. 

Discipline  militaire  (relâchement  de  la), 
297. 

Discours  à  la  Convention,  prononcé  par 
Cl.  Royer,  de  Chalon-sur-Saône,  au 
nomdesdéputés.lorsdelafêtedulOaoût, 
1038;  d'Adam  Lux  à  la  Convention  (pro- 
jet de),  973  ;  de  Chaumette,  au  sujet  des 
revers  en  Vendée,  543  ;  de  Chaumette, 
sur  la  nomination  du  Commandant  gé- 
néral provisoire  de  la  garde  nationale, 
608;  de  Chaumette  sur  la  pétition  de  la 
section  de  la  Halle-au-Blé,  538  ;  de 
Chaumette,  sur  le  projet  de  départ  de 
la  Convention,  546  ;  de  Closquinet,  lors 
de  l'inauguration  des  bustes  de  Marat 
el  de  Le  Peletier  par  la  section  de 
Beaurepaire,  879  ;  des  commissaires 
de  la  section  de  Montreuil  à  la  Conven- 
tion, 841  ;  de  David,  annonçant  l'achè- 
ment  de  son  tableau  :  Marat  à  son  der- 
nier soupir,  846  ;  de  Drouet,  sur  la  mort 
de  Marat,  733,  750;  de  Gonchon  à  Lyon, 
H 40;  de  Hanriot  au  Conseil  général  de 
la  Commune,  683;  de  Hassenfratz  aux 
Jacobins,  693  ;  de  Lanjuinais  à  la  Con- 
vention, 364;  de  Robespierre  aux  Jaco- 
bins, 693;  de  Thibaudeau  à  la  Conven- 
tion, 85;  de  Varlet  aux  Jacobins,  472; 
de  Vincent  aux  Jacobins,  693;  de  Wimp- 
fen,  commandant  de  Thionville,  700  ; 
d'un  jeune  élève  de  la  section  des  Arcis, 
pour  l'inauguration  des  bustes  de  Marat 
et  de  Le  Peletier,  871,  872;  du  président 
de  l'assemblée  de  Saint-Eustache,  599; 
célébrant  les  vertus  civiques  de  Marat 
à  Langres,  795;  prononcé  lors  de  la  fête 
des  martys  de  la  Liberté  à  Vaugirard, 
par  la  citoyenne  Bei'teaux,  remplissant 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


533 


le  rôle  de  la  Raison,  888-890;  prononcé 
lors  de  la  même  fête  par  Michaud-Lan- 
noy,  juge  du  S«  arrondissement,  889  ; 
d'apothéose  de  Marat  par  Cli.-L.  Rous- 
seau, commissaire  national  près  le  tri- 
bunal de  Tonnerre,  823;  pour  disculper 
Dumouriez  à  l'assemblée  de  la  section 
de  la  Butle-des-Moulins,  489. 

Discours  sur  les  moyens  de  perfectionner 
l'Encyclopédie,  ouvrage  de  Marat,  803. 

Discours  contre-révolutionnaire  de  Salle, 
1223;  énergique  de  Garât  à  la  Convention, 
656  ;  violent  d'une  femme  à  Saint-Roch, 
lorsd'unefôte  en  l'honneurdeMaral  etde 
Le  Pelelier,  1316  ;  à  la  Convention  lors 
du  procès  de  Louis  XVI,  1514;  des  fédé- 
ralistes contre-révolutionnaires,  343; 
en  prose  et  en  vers  en  l'honneur  de 
Marat  et  de  Le  Peletier  à  la  section  des 
Piques,  1453  ;  incendiaires  des  fédérés, 
462  ;  inciviques  d'un  muscadin  au  Palais- 
Egalité,  1423  ;  inconvenants  du  sieur  Val- 
quier,  1364;  patriotiques  de  Laurenceot, 
chef  de  légion  de  la  garde  nationale  du 
Jura,  189. 

Discours  prononcés  dans  le  Temple  de  la 
Raison  de  la  section  régénérée  de  Beaure- 
paire,  les  20  et  25  nivôse  an  II,  879;  te- 
nus par  un  prêtre  estropié,  au  pied  de 
la  statue  de  la  Liberté,  1326. 

Disette  (craintes  de),  495, 1418  ;  du  charbon, 
1329;  de  farines,  468;  dans  le  Loir-et- 
Cher,  192;  lors  du  siège  de  Lyon,  13; 
factice  à  Paris,  524,  523,  530,  532,  1303; 
réelle  des  subsistances,  1422. 

Dissolution  de  la  Convention  (motions 
pour  la),  623  ;  de  la  section  de  Mon- 
treuil,  8.T. 

Distributions  de  pain  chez  les  boulangers 
(réglementation  des),  530. 

District  des  Filles-Saint-Thomas  (ancien), 
331  ;  des  Petits-Pères  (ancien),  531. 

DoBSENT  (Claude-Emmanuel),  juge  au  Tri- 
bunal révolutionnaire,  19,  917,  967. 

Domaine  appartenant  au  député  Michel 
(valeur  d'un),  241. 

Domaines  du  député  Vernier  dans  le  Jura 
(séquestre  des),  380  ;  nationaux  (achat 
par  le  député  Lefebvre  de),  202,  204. 

Domestiques  (Pache  en  défaveur  auprès 
des),  493. 


Dons  patriotiques  pour  la  guerre,  553, 
1468-1512. 

DoppET  (Amédée),  colonel  des  Allobrogcfi 
nommé  général  en  chef  de  l'armée  des 
Alpes,  1287. 

Douché,  citoyen  de  la  section  de  la  Halle- 
au-Blé,  486. 

Dordogne,  évêque  du  département  (Pon- 
tard),  1235. 

DonivAL  (François-Marie),  ex  hermite,  fa- 
bricant de  toiles,  1391,  1410. 

DoRLÉANS,  observateur  de  la  Police,  627. 

DoROTTE,  architecte,  inspecteur  des  bâti- 
ments de  la  Commune,  852. 

Douai  (Nord),  chausse  trappes  y  envoyés, 
502. 

—  convoi  d'artillerie,  1093,  1174,  1302. 
Doublet   [Pierre-Philippe),    député   de   la 

Seine-Inférieure  à  la  Convention  na- 
tionale, 183. 

Doubs  (département  du),  mission  de  Sa- 
ladin,  332. 

DouLCET  [de  Pontécoulant]  (Louis-Gustave), 
député  du  Calvados  à  la  Convention  na- 
tionale, 941,  1477,  1481. 

Dragon  de  la  République  (coup  de  sabre 
asséné  à  une  femme  du  peuple  par  un), 
435. 

Dragons  (cantonnement  à  Valenciennes 
du  2'  régiment  de),  581. 

—  de  l'Ecole  militaire  (mécontentement 
des),  437. 

—  de  la  Liberté  (envoi  à  l'Abbaye  de),  405. 
■  -•  de  la  Manche  (équipement  et  arme- 
ment des),  273,  1146. 

—  de  laRépublique  (casernement  à  l'Ecole 
militaire  des),  448,  433;  (commandant 
des),  1432  ;  (déserteurs  du  corps  des), 
1288,  1313;  (volontaire  de  Passy  engagé 
dans  les),  1281. 

Drame  en  musique,  poème  pour  la  fête  de 
Marat,  composé  par  un  curé  de  village, 
877. 

Drapeau  du  régiment  de  la  Sarre  (refus 
par  le  colonel  de  mettre  des  cravates 
tricolores  au),  1313;  qui  déclare  la  pa- 
trie en  danger  (commune  arborant  le), 
531  ;  tricolore  (enlèvement  sur  un  arbre 
d'un),  1148. 

Drapeaux  conquis  sur  les  ennemis  (ordre 
de  faire  disposer  dans  le  Salon  de  la 
Liberté  les),  1008. 


534 


TABÎ,E  ALPHABÉTIQUE 


Draps  (mafçasin  clandestin  de),  H87  ;  des- 
tinés à  l'tiabillenient  des  troupes,  448. 

Dreax  (Eure-et-Loir),  société  populaire, 
838. 

Drôme  (députés  du  département  de  la)  : 
Mabiios,  e.*!,  209;  Fayolle,  131-133,  184, 
185;  Olivier-Gkrente,  151-156. 

—  mission  du  représentant  Fayolle,  133. 

—  sœurs  de  Soubeyran  de  Saint-Prix  s'y 
trouvant,  363. 

DnouASDEBoussEV(Jacques-MarieCharles), 
directeur  de  l'artillerie,  397,  682,  692. 

Drouet  (Jean-Baptiste),  député  de  laM.-irne 
il  la  Convention  nationale,  631,  720,733, 
742,743,750,787,789,  904,  922,  936,972. 

—  avoué  à  Paris,  737. 

—  (citoyen),  1372. 

Dblgeo.v  (Charles-Nicolas),  marchand  d'ar- 
gent, 1123,  1129. 

DuBARRAN  (Joseph-Nicolas  Barbeau),  dé- 
puté du  Gers  à  la  Convention  nationale, 
152,  814. 

Dl'barry  (Marie-Jeanne  Gomard  Vaubernieh, 
comtesse),  1374. 

DuBAYET  (Jean-Baptiste-Annibal  Aubeht), 
général,  1439. 

DuBOco  (citoyen),  832. 

Dubois  (Louis),  sous-préfet  de  Vitré,  960. 

—  (Louis-Toussaint- Julien) ,  député  de 
l'Orne  à  la  Convention  nationale,  835. 

—  (Pierre),  membre  du  Directoire  du  Dé- 
partement, 726,  991. 

—  vicaire  de  Saint-Germain-des-Prés,  1162. 

—  (dame),  femme  d'un  facteur  de  clave- 
cin, 741. 

Dubois  dk  Chance  (Edmond-Louis-Alexis), 

député  des   Ardennes  à  la  Convention 

nationale,  1403. 
Dubosq  (citoyen),  familier   de   la  femme 

d'Egalité,  1518. 
Du  Bouchet  (Pierre),  député  de  Hhône-et- 

Loire  à  la  Convention  nationale,   15-17. 
DuBREUiL,  perruquier,  132'i-. 

—  (citoyen),  dénonciateur,  904. 
DuBUCAMP,  membre  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  de  l'Observatoire,  347. 

DuBusG  (Charles-François), député  de  l'Eure 
à  la  Convention  nationale,  100-102. 

DucHKJiiN  (Jacques-Marie),  secrétaire  du 
prince  de  Condé,  1304,  1350. 

DucHÉNR,  citoyen  de  la  section  de  la  Fon- 
laine-de-Grenelle,  174. 


DucHESNE  (Louis-Henri),  ex-intendant  de 
Madame,  1159. 

DucLYT,  ancien  moine,  1434. 

Ducos  (Pierre-Roger),  député  de  la  Gironde 
à  la  Convention  nationale,  812,  813,  835, 
867. 

DucROisY  (Olivier),  secrétaire-commis  au 
bureau  des  procès-verbaux  de  la  Con- 
vention, 1469,1471,  1473,  1491. 

DuDEVANT  (Brutus),  habitant  de  Barbasle, 
1001,  1025. 

Duel  (représentant  Petiières  refusant  de 
se  battre  en),  631,  649  ;  au  sabre  dans  le 
jardin  des  Tuileries,  518;  entre  deux 
membres  de  la  Convention  (bruit  d'un), 
518- 

Duels  entre  volontaires  de  la  Vendée  (fré- 
quence des),  650. 

DuFouRNY  DE  ViLLiERS  (Louis-Pierrs),  ingé- 
nieur, membre  de  la  Société  des  Jaco- 
bins, 603,  712. 

Du  Fresnoy  (barons),  chefs  des  rebelles 
de  la  Vendée,  548. 

DuGAS  (Jean-Baptiste),  observateur  de  la 
Police,  1110,  1356,  1405,  1439,  1450. 

DuoEAT  (citoyenne),  épicière,  1157,  1191, 
1200. 

DuGOMMiER  (Jean-François-Coquille),  dé- 
puté de  la  Martinique  à  la  Convention 
nationale,  302. 

DuGuÉ  d'Assk  (Jacques-Claude),  député  de 
l'Orne  à  la  Convention  nationale,  103-111. 

DuLAURE  (Jacques-Antoine),  député  du  Puy- 
de-Dôme  à  la  Convention  nationale,  112- 
117;  publiciste,  812. 

Dumas  (Mathieu),  général,  1427. 

—  (René-François),  vice-président  du  Tri- 
bunal révolutionnaire,  380,  979,  980. 

—  (Marie-Louise),  ouvrière  en  linge,  953. 
DuMEiGE  (Pierre),  commissaire  de  police  de 

la  section  de  Bon-Conseil,  195. 
Du.MO.\T  (André),  député  de  la  Somme  à  la 
Convention  nationale,  742,  814,  959. 

—  chef  du  bureau  des  décrets  de  la  Con- 
vention nationale,  224. 

DuMONTiEZ  (Pierre-François),  membre  de 
la  Commission  municipale  des  passe- 
ports, 1553. 

DuMOTiER,  canonnier  de  la  section  de  la 
Croix-Houge,  1203. 

DuMouRiEZ  (Charles-François),  général  en 
chef  de  l'armée.du  Nord,  ^422,1441,  460, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


535 


459,  462,  466,  472,  485,  489,  491,  493, 
493,  497,  501,  503-505,  507-509,  512, 
319,  520,  525,  546,  552,  574,  600,  652, 
684,  1191,  1288,  1317,  1384,  1398,  1533. 
Dunkerque  (Nord),  levée  du  siège,  1271, 
1284. 

—  prise  de  cette  ville  par  les  Anglais  (faux 
bruit  de  la),  283. 

—  submersion  des  environs,  1256. 

OuNO  (citoyen),  employé   à  la  fabrication 

des  assignats,  1217. 
DuNOUY     (Jean -Honoré),     auteur     d'une 

adresse  sur  la  culture,  1283. 
DuPERRET,  lisez  Dki'ERRET  (Lauze-),  734,  904. 
DuPERREUx  (Georges-Marie-Jérôme  Millin), 

membre    de  l'élat-major    de    Custine, 

1253. 
DupiN  deBEAUMONT  (André-Siméon-Olivier), 

adjoint  de  la  3«  division  du  ministère  de 

la  guerre,  103, 1269. 

—  (Claude-François-Etienne),  secrétaire- 
adjoint  du  Déparlement,  847. 

DuPLAiN  (Joseph-Benoît),  publiciste,  1170. 

DuPLANTiER  (Jacqufs-Paul-Fronton),  dé- 
puté de  la  Gironde  à  la  Convention  na- 
tionale, 1315. 

DuPLESsis,  vétéran  blessé,  447. 

DupOLET  (citoyen),  tenantune  maison  d'édu- 
cation, 1269. 

Dupont  (Laurent),  conducteur  de  la  dili- 
gence de  Paris  à  Rouen,  1127. 

DupRAT,  lieutenant  de  garde  nationale  à  la 
section  de  la  Croix-Kouge,  1164. 

DuPRÉ  (Augustin),  graveur  général  des 
Monnaies,  1057. 

—  (citoyenne),  1497. 

DupUY  (Jean-Baptiste-Claude-Henri),  député 
de  Rhône-et-Loire  à  la  Convention  na- 
tionale, 814,  997,  1026,  1028. 

Duras  (Louise-Henriette-Charlotte-Pliilip- 
pine  de  Noailles,  duchesse  de),  511. 

Du  Hov  (Jean-Michel),  député  de  l'Eure  à 
la  Convention  nationale,  273,  274,  278, 
280,  290,  294. 

DusAULX  (Jean),  député  de  Paris  à  la  Con- 
vention nationale,  118,  119. 

DuTARi),  observateur  de  la  Police,  543, 546, 
350,  552,  559-563,  573,  574,  579,  588,  595, 
599,600,  603,  608,  610,  611,  614,  617, 
620,  631,  635,  643,  644,  648,  651,  634, 
659,  666,  668,  670,  681,  683,  687,  690, 
693,  695,  699,  702,  705,  708,  712,  713. 


DuvAL  (Alexandre -Vincent  Pineux,  dit 
Alexandre),  pensionnaire  du  Théâtre  de 
la  Nation,  1428. 

—  (Charles-François-Marie),  député  d'IUe- 
et-Vilaine  à  la  Convention  nationale,  863. 

—  (Jean-Baptiste),  capitaine  de  la  gen- 
darmerie nationale  près  les  tribunaux, 
1504. 

—  cuisinier  d'Egalité,  1528. 

—  (citoyenne),  de  la  section  des  Gardes- 
Françaises,  183. 

DuvAL-MoNDÉTOUR  (Augustin-Marie-Pfcs- 
per),  suspect  d'émigration,  346. 

DuvERGiER  (Henri),  chef  de  la  4«  légion  de 
la  garde  nationale,  460. 

DvzÈs  (Jean),  député  des  Landes  à  la  Con- 
vention nationale,  313. 


s: 


Eau-de-vie  (don  clandestin  de  bouteilles 
d'),  1320  ;  (expédition  à  Bâie  et  Belfort 
de  voitures  de),  1168;  en  tonneau  (ra- 
reté et  prix  de  1'),  631,  649. 

Eaux  de  Paris  (cours  et  circulation  des), 
1292,  1300. 

—  minérales  de  Bagnères-de-Luchon,  309; 
de  Dax,  309. 

Echarpe  municipale   (voleurs  revêtus   de 

1'),    518;   tricolore  (propos    inquiétants 

tenus  par  un  particulier  revêtu  de  F), 

1155. 
Echo    de    Paris,    des    Départements   et    de 

l'Etranger  (1'),  journal,  1145. 
Echoppe  d'écrivain  public,  328. 
Echoppes  du  Marché  Saint-Jean   (femmes 

sans  asile  couchées  dans  des),  426. 
Eclairage   (économies   à  réaliser  sur  1'), 

408  ;  exceptionnel  à  Paris,  395. 
Ecole  du  citoyen  (F),  ouvrage  manuscrit  de 

Marat,  803. 
Ecole  d'artillerie  de  Metz,  416. 

—  d'hydrographie  (établissement  d'une), 
302. 

—  des  Orphelins  militaires  de  Pawlet, 
1127. 

—  de  tactique  nationale  (projet  d'),  1324. 

—  militaire  (appartements  de  1'),  530; 
(assassinat  d'une  femme  par  un  cavalier 
de  l'),442  ;  (cavaliers  casernes  à  1'),  387, 
422,   446;     (contingent   de    volontaires 


536 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


fourni  par  1'),  565  ;  (coups  de  fusils  tirés 
par  les  fenêtres  à  1'),  676  ;  (départ  pour 
Versailles  de  la  ^"  division  de  cavalerie 
de  1'),  418  ;  (dragons  de  la  République 
casernes  à  1'),  437,  448,  453  ;  (envoi  à 
Péronne  de  la  3«  division  de  1'),  506; 
(ex  quartier-mallre  au  corps  de  Rosen- 
thal,  domicilié  à  1'),  H60  ;  (indiscipline 
des  troupes  à  1'),  695  ;  (jardin  de  r),530; 
(organisation  du  corps  de  cavalerie  de 
1'),  404,  410;  (patrouilles  autour  de  1'), 
480  ;  (prêt  pour  les  députés  de  la  Fédé- 
ration de  la  literie  de  1'),  1017;  (soldats 
de  la  première  réquisition  casernes  à  1'), 
1406;  (troupes  consignées  à  1',!,  384; 
(volontaires  casernes  à  1'),  630,  672. 

Ecoles  gratuites  de  la  section  des  Arcis 
(admission  à  la  barre  de  la  Convention 
des  élèves  des),  871,  872. 

Ecoliers  lauréats  de  l'Université  et  des 
collèges  (groupe  formé  à  la  fête  du 
10  août  par  les),  991,  998. 

Ecossais  (maison  d'arrêt  des), 46;  (député 
Richou,  détenu  en  la  maison  des),  293. 

Ecot  (refus  par  un  hussard  de  payer  chez 
un  limonadier  son),  418. 

Ecouen  (Seineet-Oise),  château  (dépôt 
de  grains  dans  le),  1301. 

—  magasin  de  grains,  1251,  1281. 

—  maison  de  campagne  d'Adeline,  actrice 
du  Théâtre  Italien,  1334,  1400. 

—  maître  de  poste,  1145. 

Ecrit  incendiaire  (déclaration  de  Saladin 
sur  le  31  mai,  considérée  comme  un), 
327. 

Ecriteaux  à  la  porte  des  maisons  (noms 
des  habitants  inscrits  sur  des),  1393. 

Ecrivain  public  (cabinet  d'),  528. 

Ecrivains  calomniateurs  de  Marat  (dénon- 
ciation à  la  Convention  d'),  812,  813. 

Ecuries  de  ri-devant  Monsieur,  383. 

—  de  Chartres,  1463. 

—  d'Orléans  (maison  dite  des),  268,  269. 

—  du  Roi  (Petites),  509,  528,  1113,  1H5. 
Education  gratuite  (fondation  au  Lycée  des 

Arts  de  1,200  places  d'),  1479;  nationale 
(projet  d'),  836  ;  républicaine  donnée  aux 
Ois  d'Olivier-Gérente,  député,  154. 

Effusion  de  cœur  d'un  bon  citoyen,  hymne 
pour  la  fête  de  l'Eternel,  par  Richou,  289. 

EcjALrrÉ  (Louis-Philippe-Joseph  d'Orléans, 
dit),  député  de  Paris   à  la  Convention 


nationale,  438,  458,  514,  1515,  1517, 
1522-1524,  1528,  1533-1535,  1538,  1549, 
1556,  1557,  1561. 
Egalité  (Louis-Philippe  d'Orléans,  duc  de 
Chartres,  fils  d'),  329,  1522-1524,  1556, 
1560. 

—  (Antoine-Philippe  d"Orléa.ns,  duc  de 
Montpensier,  deuxième  fils  d'),  employé 
à  l'armée  du  Var,  1544. 

—  (Alphonse-Léodegard  d'Orléans,  troi- 
sième fils  d"),  1523,  1557. 

—  (Louise-Marie-Adélaïde-Eugénie  d'Or- 
léans, fille  d'),  503,  1523. 

Eglise  des  Filles-du-Calvaire  (fabrique 
d'atfûts  et  de  caissons  dans  1'),  1439. 

—  de  la  Madeleine,  sermon  y  prêché, 
1156,  1162. 

—  de Mennecy,  convertie  en  salle  de  séances 
de  société  populaire,  861. 

—  de  Saint- Augustin  (vicaire  de  1'),   1103- 

—  de  Saint- Eustache  (assemblée  de  la  sec- 
tion tenue  dans  1'),  562,  563,  599  ;  as- 
semblée de  la  Société  des  Femmes  ré- 
volutionnaires y  tenue,  141 4  ;  chapelle  de 
la  Vierge,  1426;  (charniers  de  1'),  1337  ; 
oraison  funèbre  de  Marat  y  prononcée, 
808,814, 1136, 1143;  (plaintes  d'un  groupe 
de  femmes  près  de  1'),  1370;  (procession 
de  1'),  670. 

—  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  (Ringard, 
ancien  curé  de  1'),  1134,  1379,  1410, 
1429;  (procession  dans  l'enceinte  de  1'), 
653. 

—  de  Saint-Getmain-des-Prés  (vicaire  de  1'), 
1162. 

—  de  Sainl-Jacques-du-Haut-Pas  (enter- 
rement contraire  aux  principes  de  l'é- 
galité dans  1'),  501. 

—  de  Saint-Jacques-le-Majeur  (extinction 
des  réverbères  autour  de  1'),  554. 

—  de  Saint-Jean-en-Grève  (recensement 
des  vainqueurs  de  la  Bastille  dans  1'), 
413. 

—  de  Saint-Joseph  (maison  du  président 
Rolland  en  face  de  r),1341;  messe  y  cé- 
lébrée par  l'ancien  provincial  des  Capu- 
cins-Saint-Honoré,  1456. 

—  de  Saint-Leu  (procession  de  1'),  654. 

—  de  SaintNicolas-des-Cliamps  (perqui- 
sitions chez  l'ancien  curé  de  1"),  1213; 

—  (réquisition  de  la  force  armée  par  le 
curé  de  1'),  650. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


537 


Eglise  de  Saint-Roch  (discussii)n  devant  1'), 
620;  fêle  en  l'honneur  de  Le  Pelelier  et 
de  Marat,  1316;  prédication  sur  les 
vertus  du  signe  de  la  croix,  1316. 

—  de  Saint-Sulpice  (incivisme  de  l'ancien 
curé  de  1'),  S07  ;  (procession  de  1'),  699  ; 
(vierge  d'argent  transportée  du  couvent 
des  Carmes,  en  1'),  524. 

—  de  Sainte-Geneviève  (club  des  ouvriers 
de  1"),  651;  (intolérance  du  curé  de  1'), 
1385. 

Eglises  (possession  et  jouissance  des)  dans 
le  Loir-et-Cher,  191. 

—  de  Belgique  (argenterie  des),  1258. 
Egout-Montmartre  (café  sur  1'),  409  ;  (ras- 
semblement sur  1'),  1453. 

Egrès  (Nicolas-Joseph),  ancien  garde  du 
corps,  1447. 

Ehrmann  (Jean-François),  député  du  Bas- 
Rhin  à  la  Convention  nationale,  285. 

Elève  en  chirurgie  (Marat  qualifié  de  fu- 
rieux et  de  coquin  par  un),  520. 

Elèves  du  collège  de  l'Egalité  (iiiconduite 
des),  1371  ;  du  collège  Irlandais  (profes- 
seurs dénoncés  comme  contre-révolu- 
tionnaires par  les),  1447. 

—  des  écoles  primaires  du  Département 
(groupe  formé  à  la  fête  du  10  août  par 
les),  998. 

—  du  L}xée  des  Arts  (groupe  formé  à  la 
cérémonie  du  10  août  par  les),  991. 

—  de  la  Patrie  (arrestations  faites  par 
les),  430,  1238  ;  (poste  à  la  Mairie  des), 
590  ;  à  la  fêle  de  l'hospitalité,  519  ;  dans 
le  cortège  funèbre  de  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau,  396  ;  dans  le  cortège  de 
la  plantation  du  chêne  de  la  Fraternité, 
400. 

—  du  poste  de  la  Messagerie,  426,  440, 
447,  529,  1144. 

Eloge  de  Jean-Paul  Marat,  l'Ami  dupeuple, 
par  un  canonnier  de  Paris,  873. 

Eloge  de  Marat  par  un  canonnier,  origi- 
naire et  exilé  de  Venise,  328  ;  prononcé 
à  Monlauban,  800;  prononcé  à  la  So- 
ciété des  Amis  de  la  République  de 
Tonnerre,  805. 

Embauchage  favorisé  en  Alsace,  297  ;  de 
muscadins  par  un  colonel  de  hussards, 
1358. 

Embaumement  du  corps  de  Marat,  826, 
827,  842,  847,  854,  860,  870. 


Emblèmes  de  la  féodalité  (arrestation  des 
voitures  portant  des),  1430  ;  dans  la 
chapelle  de  la  Vierge  à  Saint-Eustache, 
1426;  sur  les  portes  Saint-Denis  etSainl- 
Martin,  1457. 

—  de  la  royauté  (brûlement  des  bannières 
de  la  Fédération  de  juillet  1790  portant 
des),  1012;  (ordre  de  dénaturer  dans  le 
Palais  elle  Jardin  national  les),  1007. 

Emeute  du  13  mars  1793  à  la  Halle  au  Blé, 
468,  472,  475;  de  femmes  sur  le  boule- 
vard du  Temple,  1259;  occasionnée  par 
des  femmes  d'une  Société  populaire, 
597. 

Emeutes  (fauteurs  d'),  425. 

Emigration  de  Dumouriez  et  de  son  état- 
major,  505. 

Emigré  (bruit  représentant  Santerre  com- 
me ayant),  687  ;  (condamnation  à  la  dé- 
portation par  le  Tribunal  révolution- 
naire d'une  femme  d'),  1330  ;  (envoi  à 
la  Mairie  d'un),  1122  ;  (ex/-curé  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  dénoncé  comme), 
1410;  (négocianten  correspondance  avec 
un),  1301;  (retour  à  Paris  d'un  officier 
de  marine),  1257;  raccourci  par  la  guil- 
lotine, 329;  réfugié  à  Saorgio,  213. 

Emigrée  (affiches  de  vente  de  la  maison 
d'une),  1317. 

Emigrés  (accointances  avec  les),  455;  af- 
fluence  à  Paris  des),  488,  489,  597, 1268; 
(agents  secrets  des),  497  ;  (argent  en- 
voyé à  des),  1416  ;  (argent  envoyé  par  le 
curé  de  Bouqueval  à  ses  frères),  1436  ; 
(arrestation  d'),  486,  538,  1122,  1124; 
arrivée  aParis  sous  des  déguisementsd'), 
441;  (cabriolets  publics  attelés  avec  les 
chevaux  des),  594;  (cafés  souterrains  du 
Jardin  de  l'Egalité  pleins  de  valets  d'), 
1313  ;  (cartes  de  civisme  délivrées  à  des), 
489;  (correspondance  avec  les),  1447; 
(déguisement  des  frères  servants  de 
l'hôpital  de  la  Charité  pris  par  des),  518; 
(député  Vernier  inscrit  sur  la  liste  des); 
380;  (excitation  au  pillage  des  épiciers 
par  les),  432;  (faux  certificats  de  rési- 
dence délivrés  à  des),  485,  489,  509  ;  (in- 
carcération d'enrôleurs  pour  les),  594; 
(loueurs  de  carrosses  s'appropriant  des 
chevaux  et  voitures  d'),  1119;  (maisons 
de  jeu  repaires  d'),  438  ;  (maisons  de 
prostitution  servant  de   refuge  à  des). 


S38 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


48i),  mO;  (marchands  des  rues  Saint- 
Denis  et  Saint-Martin  cachant  des),  1313  ; 
(mesures  du  représentant  Du  Bouchet 
contre  les  parents  d'),  16;  (prêt  pour 
les  députés  de  la  Fédération  de  la  lite- 
rie des  maisons  d'),  1017;  (rassemble- 
ments à  Passy  d'),  634;  (reconnaissance 
des),  402  ;  (rentrée  à  Paris  de  nombreux), 
435,455;  (rentrée  de  Bordelais),  1452  ; 
(rentrée  en  Alsace  des),  297;  (surveil- 
lance des  maisons  d'),  702  ;  relâchés 
par  les  administrateurs  du  Déparlement 
de  Police,  495  ;  du  département  du  Jura; 
14  ;  en  Angleterre  (fils  de  M.  de  Cha- 
brillan),  468. 

Emissaires  de  Bordeaux  à  Paris  pour  re- 
cevoir les  paquets  des  députés,  1338. 

Emotion  causée  par  la  mort  de  Louis  XVI 
au  député  Richou,  283. 

Employés  à  la  Liquidation  (don  patriotique 
des),  1494;  de  l'administration  munici- 
pale des  biens  nationaux  (contribution 
patriotique  des),  1478;  delà  Bibliothèque 
nationale  (épuration  des),  1161  ;  de  la 
Bibliothèque  nationale  (incarcération  aux 
Madelonnettes  d'),  1218;  de  la  Biblio- 
thèque nationale  (mise  en  réserve  des 
livres  de  Marie- Antoinette  par  les),  1402; 
des  bureaux  des  Affaires  étrangères  (don 
patriotique  des),  1473;  de  la  fabrication 
des  assignats  (don  patriotique  des),  1477; 
de  l'Hôtel-Dieu  et  des  hflpitaux  (don  pa- 
triotique des),  1469;  des  Postes  (volon- 
taires de  la  garnison  de  Valenciennes 
incorporés  parmi  les),  1229;  de  la  Régie 
des  Loteries  (don  patriotique  des),  1471, 
1484,  1491. 

Empoisonnement  des  prisonniers  (bruit  d'), 
545. 

Emprisonnement  de  Bournonville,  505. 

Emprunt  de  la  section  des  Arcis,  598. 

—  forcé,  597;  forcé  d'un  milliard  sur  les 
riches,  614,  616. 

Enclos  de  l'Abbaye,  501. 

—  de  la  section  de  Guillaume-Tell,  317. 
Encombrement  de  la  maison  d'arrêt  des 

Carmes,  309. 

Enfants  Trouvés  (don  patriotique  des  offi- 
ciers de  santé  et  employés  des),  1469. 

Enlard  (citoyen),  1504. 

Enquête  sur  les  commissaires  du  pouvoir 
exécutif  (demande  d'),  1423. 


Enrôlement  des  volontaires  dans  le  Jura, 
188,  189. 

Enrôlements  dans  un  nouveau  corps  de 
hussards,  1369  ;  pour  les  émigrés,  594  ; 
volontaires  (abus  dans  les),  445,  466,  472, 
479. 

Enseigne  des  Deux  Frères,  418;  de  la 
Fontaine,  rue  Montmartre,  1454;  de  la 
Tour  d'Argent  à  la  Courtille,  436. 

Enthousiasme  excité  par  la  représentation 
du  Siège  de  Thionville,  700  ;  produit  par 
la  mise  en  liberté  d'Hébert,  651  ;  sur  le 
passage  des  femmes  de  Versailles,  ■552. 

Entrailles  de  Marat  (embaumement  des), 
847. 

Entrepôts  d'épiciers  droguistes  à  Ver- 
sailles et  à  Corbeil,  1451. 

Entretien  de  Marat  avec  Jacques  Roux, 
744-746. 

Epicerie  (dépôt  parisien  d'),à  Passy,  1138, 
1140,  1157. 

Epiceries  en  gros  (suspension  des  achats 
des  commerçants  d'),  1321. 

Epicier  (sergent  en  faction  à  la  porte  d'un), 
430. 

Epiciers  (colloques  de  garçons),  478,  1284; 
(enrôlement  dans  un  nouveau  corps  de 
hussards  de  garçons),  1369;  (exaspéra- 
tion du  peuple  contre  les),  435,  672; 
(insolence  des),  459;  (pillage  des),  432, 
445,  448,  491  ;  pillés  (réclamation  d'in- 
demnité par  les).  437.  478;  de  la  rue 
Montorgueil  (fermeture  des  boutiques 
des),  478;  de  la  section  du  Luxembourg 
(arrestations  chez  les),  433;  droguistes 
de  la  rue  des  Lonib.irds  (entrepôts  à 
Versailles  et  à  Corbeil  des).  1451. 

Epilepsie  (député  Peyre,  sujet  à  des  atta- 
ques d'),  252,  253,  255,  256. 

Eplnal  (Vosges),  église  paroissiale,  840. 

—  société  populaire,  840. 

Epinay  (Seine),  résidence  de  Laurent  de 
Villedeuil,  1437. 

Epitaphe  de  Marat  (projet  d'),  863. 

Epître  en  vers  à  Marat,  par  Létang,  811. 

Epremf.snil  (Jean-Jacques  Duval  d'),  député 
de  Paris  à  la  Constituante,  503,  509, 
687. 

Epreuve  de  boulets  de  canon  à  la  butte 
Montmartre,  465,  565  ;  des  canons  fa- 
briqués par  les   frères  Perler,  400  ;  de 


I 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


539 


nouvelle  artillerie  volante  au  Collège  de 
pharmacie,  720. 

Epreuves  pour  les  canons  (jours  d'),  481. 

Epuration  des  autorités  constituées  dans 
le  Loir-el-Cher,  192;  des  bureaux  des 
ministères,  543. 

Equilibriste  (arrestation  pour  tapage  d'un), 
426. 

Equipement  des  dragons  de  la  Manche,  273. 

Escaut  (passage  de  1'),  462. 

Escorte  de  la  famille  des  Bourbons,  trans- 
férée à  Marseille,  1330,  i">62;  du  fils 
d'Egalité,  transféré  à  Marseille,  1544. 

Escrime  militaire  (gardes  nationaux  invi- 
tés à  apprendre  1'),  1209. 

Escrocs  (cafés  souterrains  du  Jardin  de 
l'Egalité  pleins  d'),  1313,  1328. 

Escroqueries  commises  dans  les  cafés 
souterrains  du  Palais  de  l'Egalité,  1328. 

EsNOL'L  (dame),  femme  de  Mathurin-Jean- 
François  Obclin,  député  d'IlIe-et-Vi- 
laine,  248. 

Espagne  (armée  des  frontières  d'),  609. 

—  (côtes  d'),  1321. 

—  (dessein  de  faire  passer  la  famille  Capet 
en),  453. 

—  (secrétaire  de  l'ambassadeur  d'),  1288. 
Espagnol    (correspondance    de   Méchain 

avec  un  général),  1140. 
Espagnols  (armée  contre  les),  547. 

—  (fils  du  général  Lagennetière,  suspecté 
d'avoir  passé  aux),  1292. 

Espion  de  Duiuouriez  (arrestation  d'un), 
504. 

Espions  des  Comités  de  surveillance,  591  ; 
de  Pitt  et  de  Cobourg  à  Paris,  577, 
1430;  anglais  (envoi  à  Paris  d'),  462. 

Esprit  public  (corrupteurs  dans  les  groupes 
des  Tuileries  de  1'),  1189;  (lettres  trou- 
vées dans  les  papiers  du  député  Saladin 
renseignant  sur  1'),  329  ;  (heureux  ellcl 
de  la  levée  du  siège  de  Dunkerque  sur  1'), 
1271  ;  (impression  d'écrits  tendant  à 
dépraver  1'),  1183  ;  (perversion  de  1')  au 
Havre  de  Grâce,  1337;  (spectacles  ser- 
vant à  la  dégradation  de  1'),  1216  ;  à 
Coulommiers,  1241  ;  à  Lyon  et  à  Ville- 
franche,  ^39  ;  à  Paris,  382-719,  lOCO- 
1467;  dans  les  cafés,  1388;  dans  le  dé- 
partement du  Jura,  331  ;  dans  les  dépar- 
tements (députés  de  la  Plaine  corrom- 
pant r),^59. 


Essai  de  canons  destinés  au  bataillon  de 
volontaires  de  Seine-etOise,  663. 

Essonnes  (Seine-et-Oise),  poudres  en 
magasin,  502,  1169. 

—  poudres  envoyées  à  Paris.  692. 

ÉsTADENS  (Antoine),  député  de  la  Haute- 
Garonne  à  la  Convention  nationale,  120- 
123,  184,  185,  311. 

Estampe  représentant  Louis  XVI  et  ses 
enfants,  478. 

Estampes  (Louis-Félicité-Omer,marquisd'), 
émigré,  422. 

EsTÈPHE  (Pierre),  bûcheron  travaillant  au 
bois  de  Vincennes,  9t8. 

Ester,  jardinier  à  Tonnerre,  915. 

EsTiENNE,  dit  Languedoc,  ex  abbé,  major- 
général  a  Bruxelles,  425. 

Estrapade  (canonniers  casernes  à  1'),  56o. 

Etapes  (mode  de  payement  aux  volon- 
taires des),  686. 

Etaples  (Pas-de-Calais),  (commissaire  du 
canton  d'),  1023. 

Etat-civil  des  condamnés  à  mort,  981. 

Etats-Unis  d'Amérique  (citoyen  origi- 
naire des),  743. 

—  (don  patriotique  d'un  habit  et  d'une 
épée  par  un  citoyen  des),  1510. 

—  (traité  d'alliance  entre  la  République 
et  les),  1446. 

Etrangers  (confiscation  des  biens  des), 
1234,  1310,  1311;  (expulsion  projetée 
des),  478  ;  (hôtel  sur  le  boulevard, 
rempli  d'),  1331  ;  (surveillance  des), 
1101,  1106;  sous  divers  uniformes 
(affluence  à  Paris  d*),  1094;  suspects 
(arrivée  à  Paris  d'),  556,  668  ;  des  pays 
belligérants  (arrestation  des),  H2t. 

Etudiants  des  collèges  de  Paris  (abandon 
de  leurs  prix  au  profit  des  veuves  et 
orphelins  des  volontaires  par  les),  1490. 

Eure  (  administrateur  du  déparlement 
de  1'),  273. 

—  ancien  officier  de  paix,  commissaire  du 
pouvoir  exécutif,  1311. 

—  arrivages  de  subsistances  de  ce  dépar- 
tement, 1244. 

—  assemblée  électorale,  286. 

—  commissaires  des  sections  de  Paris  y 
envoyés,  1089,  1092. 

—  compagnie  de  canonniers  y  envoyée, 
1095. 

—  (députés  du  départementde  1'):  Dlbusc, 


S40 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


100-102;  Du  Roy,  273,  274,278,280,  290, 
294;  RiCHOu,  272  297;  Vallke,  7. 

—  (détachement  de  volontaires  pour  les 
subsistances,  destiné  au  département  de 
1'),  1060,  1064,  1065,  1067,  1071. 

—  directoire  du  département,  1521. 

—  insurrection,  280,  290. 

—  rebelles  (volontaires  envoyés  contre 
les),  202. 

Eure-et-Loir,  comité  de  salut  public  du 
département,  1391. 

—  convoi  d'artillerie,  698. 

—  (député  du  département  d')  :  fimousT, 
162. 

—  directoire  du  département,  1002. 

—  représentants  en  mission  (Roux  et 
Bonneval),  1002,  1399. 

Evacuation  de  la  Hollande,  1317. 

Evasion  de  Barbaroux  (annonce  de  l'),684; 
du  sieur  Debard,  ex-intendant  de  Mon- 
sieur, 1459;  de  Guadet,  1568;  du  sieur 
Guillaume,  ex-constituant,  habitant  à 
Montrouge,  130S,  1318,  1379,  1391;  de 
Laplaïgne,  député  du  Gers,  178,  180;  de 
J.-B.  Lefèvre,  négociant,  1447  ;  du  ci- 
toyen Lepêcheux,  de  la  section  Poisson- 
nière, 1281;  du  député  Rouyer,  304;  du 
princede  Salm,  à  Vitry-sur-Seine,  1304; 
de  Sicard,  institululeur  des  Sourds-et- 
Muets,  1437;  de  la  maison  d'arrêt  de  la 
Mairie,  facilitée  par  un  gendarme,  606  ; 
des  prisonniers  (marchands  de  vieux 
habits  préparant  1'),  457. 

Evêché  (comités  révolutionnaires  convo- 
qués à  1'),  597  ;  (commissaires  des  sec- 
tions convoqués  à  1'),  534,  591,  1113. 

Evêque  (conciliabules  chez  un  ancien), 
1261  ;  marié  (vicaire  chassé  pour  avoir 
été  ordonné  par  un),  1385. 

—  de  la  Dordogne  (mariage  de  Pontard), 
1235. 

EvRABD  (Catherine),  sœur  cadette  de  Si- 
monne, 942,  949,  9o3. 

—  (Simonne),  amie  de  Marat,  726,  780, 
787,  803,  812,  880,  881,  883-887,  943, 
949. 

Evreux  (Eure),  imprimerie  de  J.-J.  L'An- 

celle,  286. 
Examen  des  adjudants  et  instructeurs  des 

canonniers,  1198,  1209,  1335. 
Exclusion  des  clubistes  de  la  Sainte-Cha- 


pelle et  de  Montaigne,  1298;  des  volon- 
taires en  réquisition  de  l'armée  révolu- 
tionnaire, 1238,  1243. 

Excommunication  contre  les  acquéreurs 
de  biens  nationaux,  297. 

Exécution  d'Adam  Lux,  député  extraordi- 
naire de  Mayence,  981  ;  de  Charlotte 
Corday,  935,  937,  960,  982  ;  de  LouisXVI, 
393,  526  ;  du  général  Miaczynski,  608, 
617,  619,  626,  1288  ;  de  Rouxel  de  Blan- 
chelande,  523,  526  ;  des  Stuarts  (gra- 
vures de  1'),  982;  de  8  assassins  voilés, 
place  Saint-Michel,  1431,  1433,  1436  ; 
des  douze  conjurés  bretons,  705;  du 
24  septembre  1793,  1406;  sur  la  place 
de  la  Réunion  (mesures  d'ordre  pour 
une),  535;  mouvementée  d'un  fabrica- 
teur  de  faux  assignats,  1283. 

Exécutions  imaginaires  à  Bicôtre,  1296. 

Exercice  du  canon  au  Palais  Egalité, 
1393. 

Exercices  des  sections  armées  aux  Tuile- 
ries et  au  Luxembourg,  1397. 

—  à  feu  généraux  des  canonniers,  1233, 
1264,  1293,  1438  ;  à  la  Butte-Chaumont, 
718,  719  ;  aux  Champs-Elysées,  718, 1065, 
1071,  1176,  1198;  au  Champ-de-Mars, 
1176,  1198  ;  près  de  l'Hôpital,  1176, 
1198. 

Exil  d'un  Vénitien  à  cause  de  ses  principes 
révolutionnaires,  828. 

Expérience  aérostatique  nouvelle,  1143. 

Expériences  des  canons  inventés  par  le 
sieur  Barthélémy,  396  ;  de  nouvelle 
poudre  de  guerre,  508,  593,  605  ;  des 
poudres  de  Barthélémy  aux  Chartreux, 
1068. 

Exposition  de  fripons  sur  la  place  de  la 
Maison  commune,  1418. 

—  des  travaux  des  Arts,  987;  publique 
des  tableaux  de  David  consacrés  à  Marat 
et  à  Le  Peletier,  846. 

Expulsion  de  J.  Roux  et  de  Le  Clerc  du 
Club  des  Cordeliers,  812  ;  des  Anglais 
habitant  Paris  (demande  d'),  691  ;  des 
employés  non  Sans-culottes,  demandée, 
1343;  des  étrangers  (projet  d'),  478  ;  de 
femmes  insultant  les  membres  de  la 
Convention,  1823;  des  femmes  débau- 
chées des  Tuileries,  1402;  d'un  juif  de 
Bordeaux  des  Jacobins,  1387. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


541 


W 

Fabre  d'Eglanïi.ne  (Philippe-François-Na- 
zaire),  député  de  Paris  à  la  Convention 
nationale,  703. 

Factrices  de  la  Halle  au  Blé,  1090,  1115. 

Fahrlaender  (citoyen),  officier  municipal 
de  Matzenheim,  1050. 

Falloy  ou  Fallois  (Charles-Augustin),  sus- 
pect, 1447. 

Falsification  du  vin,  441. 

Famine  (menaces  de),  G96,  699,  708,  1461  ; 

—  (provision  de  pain  par  crainte  de  la), 
493,  524,  528. 

Fanatisme  (troubles  dans  les  districts  de 
Mer  et  Mondoubleau  provoqués  par  le), 
194  ;  dans  le  Loir-et-Cher  (proclamation 
de  Laurenceot  contre  le),  190  ;  en  Al- 
sace (recrudescence  du),  297;  (réveil  a 
Paris  du),  489  ;  (prêché  aux  ouvriers  de 
la  papeterie  de  Buges,  230  ;  patriotique 
(Fournier,  l'Américain,  connu  par  son), 
534  ;  religieux  dans  le  district  de  Car- 
pentras,  152. 

Fanchette  (femme  galante  du  Palais  Ega- 
lité, connue  sous  le  nom  de),  1285. 

Fantin  (Jean-Jacques),  juge  de  paix  de  la 
section  des  Tuileries,  5,  328. 

Farine  (boulangers  obligés  de  tirer  au 
sort  à  la  Halle  des  sacs  de),  530;  (bou- 
langers se  plaignant  de  la  difficulté  de 
se  procurer  de  la),  1072,  1087,  1210; 
(cherté  de  la),  530;  (Département  des 
Subsistances  chargé  de  délivrer  aux 
boulangers  de  la),  1094, 1096, 1115;  (don 
par  les  Assemblées  primaires  d'Eure-et- 
Loir  de  sacs  de',  1002,  1505  ;  (état  de  la 
consommation  de  la),  522  ;  (fabrication 
au  moulin  de  Croulebarbe  de  prétendue 
mauvaise),  1102,  H04  ;  (factrices  de  la 
Halle  au  Blé  chargées  de  la  distribution 
des  sacs  de),  1090;  (poids  réglementaire 
des  sacs  de),  1102,  1104,  1105,  1115; 
perdue  à  Paris  pour  l'entretien  des  chiens 
el  des  chats,  408. 

—  d'avoine  (pain  de),  1089  ;  d'orge  (pain 
de),  1089. 

Farines  (approvisionnement  insuffisant  de), 
472,  714,  1189;  (arrestation  do  voitures 
de),  526,  1158  ;  (arrivages  à  la  Halle-au- 
Blé  de),  427  ;  (communes  de  Saint-Ger- 


main et  Saint-Cloud  manquant  de),  699; 
(déchargement  de  bateaux  de),  493  ; 
(disette  de),  1439  ;  (écart  entre  le  prix 
du  pain  et  le  prix  réel  des),  1189;  (en- 
lèvement des),  503  ;  (Halle  au  Blé  garnie 
de),  468;  (hausse  considérable  des),  1189; 
(magasins  de),  à  Melun  et  Brie-Comte- 
Uobert,  1236  ;  (maison  des  Chartreux, 
présumée  renfermer  un  magasin  de), 
1304,  1334  ;  (pillage  de  voitures  de), 
1178  ;  (prétendue  disette  de),  468,  1258; 
(surabondance  à  Jagny  de),  1364;  ache- 
tées à  Lardy  (refus  de  laisser  enlever 
des),  1179;  pour  l'approvisionnement  de 
Paris  (entraves  à  l'envoi  de),  1338;  pour 
l'approvisionnement  de  Paris  (municipa- 
lités arrêtant  les),  1084,  1085;  blanches 
(farines  d'orge  mélangées  aux),  1189; 
corrompues  (spéculations  des  adminis- 
trateurs des  Subsistances  sur  les),  1189  ; 
d'orge  empoisonné  et  pourri,  11+7. 

Faste  des  Anglais  prisonniers  à  Brest,  26. 

Faubourg  Montmartre,  1326. 

—  du  Nord,  718. 

—  du  Boule,  1330. 

—  Saint-Antoine,  508,  514,  534,  545,  546, 
548,  550,  556,  569,  579,  631,  645,  708, 
1141,  1178,  1225,  1227,  1231,  1260,  1275, 
1284,  1285,  1322,  1357,  1359,  1408,  1414, 
1440. 

—  Saint-Denis,  511,  526,  908,  909,  1265, 
*     1412. 

—  Saint-Germain,  489,  532,  577,  597,  626, 
923,  1207,  1243,  1284,  1297,  1298,  1306, 
1313,  1314,  1321,  1333,  1348,  1415,  1418, 
1422,  1423,  1425,  1444,  1450,  1453. 

—  Saint-Honoré,  1235,  1297,  1314,  1317, 
1321,  1326,  1348,  1453,  1463. 

—  Saint-Marceau,  438,  531,  600,  652,  670, 
1303,  1414. 

—  Saint-Martin,  511,  626. 

—  du  Temple,  405,  508,  511,  1155,  1294, 
1313. 

Fauchet  (Claude),  député  du  Calvados  à  la 
Convention  nationale,  756,  935, 937, 952, 
953. 

Faure  (Jean-Pierre),  président  de  la  sec- 
tion de  la  Montagne,  881. 

—  (Pierre-Joseph-Denis-Guillaume), député 
de  la  Seine-Inférieure  à  la  Convention 
nationale,  124-127. 

Faux-monnayeurs  à  Paris  (agent  de),  472. 


S42 


ÎAbLE  ALPHABÉTIQUE 


Faye( Gabriel),  député  de  la  Haute-Vienne 
à  la  Convention  nationale,  128-130. 

Faye,  chirurgien  major  de  l'armée  d  es 
Alpes,  1276. 

Fayolle  (Jean-Raymond),  député  de  la 
Drôme  à  la  Convention  nationale,  131- 
133,  184,  188. 

Fédéralisme  (assassinat  de  Marat  par  le) 
840;  (commune  de  Quintin,  hostile  au), 
136,  137;  (correspondances  et  écrits  fa- 
vorisant les  projets  du),  335;  (déclara- 
tion du  député  Richou  hostile  au),  286  ; 
à  Caen,  26,  27  ;  dans  le  Midi,  oa  ;  de  la 
municipalité  et  du  district  de  Brest, 
1233;  entre  les  sections  du  Contrat 
Social  et  de  Mauconseil,  59S;  prêché 
dans  les  départements,  807. 

Fédéraliste  (maire  de  Menton),  213. 

Fédéralistes  (administrations  aux  mains 
des),  58,  1053;  (commissaire  du  pouvoir 
exécutif  dans  l'Eure,  ayant  tenu  le  lan- 
gage des)  1311;  (complots  des),  1033; 
(demande  de  mesures  contre  les),  822; 
(faubourg  Sainl-Anloine  travaillé  par 
les),  1260;  (presses)  du  département  de 
l'Eure,  283;  (signe  de  ralliement  des), 
1232  ;  de  Tonnerre  (démonstrations  in- 
décentes et  danses  des),  766;  contre 
révolutionnaires  (journaux  et  discours 
des),  345. 

Fédération  du  14  juillet  1790  (bannières 
de  la),  1012;  du  10  août  1793,  26,  984- 
1059. 

Fédérés  (complots  tramés  au  Club  des 
Cordeliers  par  les),  462;  (maison  de  jeu 
envahie  par  de  prétendus),  485;  (réu- 
nion au  Club  des  Cordeliers  des),  462; 
aux  obsèques  de  Le  Peletier  de  Saint- 
Fargeau,  396. 

Félix  (J.-B.),  professeur  de  musique,  552. 

Femme  déguisée  en  homme  (arrestation 
de),  433,  1140;  souffletée  pour  propos 
inciviques,  1413  ;  suspecte,  costumée  en 
amazone,  625. 

Femmes  (chansons  abominables  contre  les 
.lacobins,  chantées  par  une  troupe  de), 
1355  ;  (déserteurs  prenant  des  déguise- 
ments de),  482;  (émeute  sur  le  boule- 
vard du  Temple,  provoquée  par  des), 
1259  ;  (énergie  des)  lors  des  journées 
d'octobre  1789,472;  (fustigation  de)  chez 
un  boulanger,    près   des   Messageries, 


1287  ;  (imprécations  contre  les  commis- 
saires civils  des  sections  par  des),  1243  ; 
(invectives  adressées  aux  dépulés  à  la 
Convention  par  deux),  556  ;  {Marseillaise 
chantée  aux  Tuileries  par  un  chœur  de 
jeunes),  674;  (ordre  d'excluredes  camps 
et  armées  les),  506,  554  ;  (ouvrages  re- 
latifs à  l'habillement  et  à  l'équipement 
des  volontaires  confiés  auxl,  1120,  1151, 
1160,  1182,  1187,  1197,  1200,  1288,  1340, 
1346  ;  (porL  de  la  cocarde  au  bonnet  par 
les),  1352  ;  (propos  sur  l'assassinat  de 
Marat  tenus  par  des),  740;  (rixe  de)  à  la 
porte  d'un  boulanger,  1288;  aristocrates 
(liaison  de  Santerre  avec  des),  524  ; 
attroupées  aux  portes  des  boulangers 
(envoi  à  Sainle-Pélagie  des),  1292,  1300; 
attroupées  dans  le  vestibule  de  la  Con- 
vention, 597,  598  ;  blasphémant  dans  les 
groupes  contre  les  dépulés  de  la  Con- 
vention, 1225;  débauchées  (expulsion 
par  de  jeunes  polissons  aux  Tuileries 
des),  1402;  déguisées  en  hommes  (en- 
rôlements comme  volontaires  de),  445, 
475;  égarées  (attroupement  à  la  Gre- 
nouillère et  au  port  Saint-Nicolas  de), 
716,  717  ;  infectées  de  la  maladie  véné- 
rienne dans  les  armées,  1370  ;  passant 
du  pain  sousleurs  jupons  aux  barrières, 
1325;  patriotes  (fustigation  au  Marché 
Saint-Eustache  de),  1359;  patriotes  du 
café  Beaucaire  et  des  abords  de  la  Con- 
vention, 594  ;  portant  des  cocardes  (fusti- 
gation de),  1355,  1357  ;  publiques  (vi- 
sites chez  les),  1145;  publiques  du  Palais- 
Egalité  (incivisme  et  débordements  des), 
1295  ;  révolutionnaires  (Société  des),  765, 
1187,  1337;  soldées  de  la  terrasse  des 
Feuillants,  561,  598,  617  ;  sur  la  terrasse 
des  Feuillants  (propos  des),  468;  sus- 
pectes à  la  porte  des  boulangers  (invec- 
tives des),  526;  en  relations  avec  des 
prêtres  réfractaires,  1343;  sans  asile, 
couchant  dans  des  échoppes  du  Marché 
Saint-Jean,  426  ;  sans  cocarde  (fustiga- 
tion de),  1347;  de  Belleville  (quartier  de 
la  Courtille  rempli  de),  1231  ;  du  Fau- 
bourg Saint-Antoine  (propos  tenus  aux 
Halles  par  des),  530;  du  Faubourg  Saint- 
Germain  (affluence  au  couvent  des  An- 
glaises de),  489;  du  Faubourg  Saint- 
Germain  (rixe  au  sujet  des  cocardes  par 


TA6LE  ALPHABÉTIQUE 


5i3 


les),  1306,  1314;  des  gendarmes  de  la 
33«  division  (réclamations  des),  -1068  ; 
de  la  Halle  (crainte  du  Comité  révo- 
lutionnaire et  de  la  guillotine  chez  les), 
712;  (dispute  au  sujet  de  la  cocarde 
entre),  1339;  (domestiques  excitant  les), 
1461  ;  (explications  au  sujet  de  la  pro- 
cession de  Saint-Eustaclie,  demandées 
par  les),  670  ;  (fermentation  au  sujet  de 
la  cocarde  chez  les),  1367  ;  (gros  mar- 
chands invectives  par  les),  648;  (péti- 
tion relative  aux  prisons  faite  par  les), 
594;  (pillage  des  épiciers  par  les),  435; 
(propos  inciviques  des),  1452. 

—  des  Halles  (attitude  sur  le  passage  de 
la  procession  de  Saint-Leu  des),  654; 
(sentiments  aristocrates  chez  les),  617. 

—  du  Marché  Saint-Martin  (fermentation 
des),  1357. 

—  des  officiers  d'un  bataillon  de  gendar- 
merie cantonné  à  Ardres  (don  patrio- 
tique des),  1476. 

—  du  peuple  (acharnement  contre  les 
épiciers  des),  435. 

—  de  la  Salpêtrière  (libertinage  et  insu- 
bordination des),  S14. 

—  de  la  section  du  Finistère  (arrestation 
des  suspects,  demandée  par  les),  584  ; 
de  la  section  des  Invalides  (demande  de 
distribution  d'ouvrage  par  les),  1292  ; 
de  la  section  du  Temple  (écrit  proposant 
la  suppression  des  fêtes  et  dimanches, 
hué  par  les),  1272  ;  des  sections  (récla- 
mations de),  au  Comité  de  salut  public 
du  Département,  1160. 

—  de  la  Société  fraternelle  (garde  montée 
à  la  Convention  par  les),  602;  (venue 
aux  Jacobins  de),  606. 

—  d'une  Société  populaire  (émeute  occa- 
sionnée par  des),  597. 

—  de  Versailles  (députation  à  la  Conven- 
tion de),  543,  548,  552. 

Feneaux,  secrétaire   du  Comité  de  sûreté 

générale,  786,  970. 
Féodalité  (cachet  avec  signes  proscrits  de), 

172;    (marques  de)  à  Asnières  et  à  la 

Villette,  1292,  1300,  1320. 
Fer  (hausse  du  prix  du),  466. 
Ferai    (citoyen),   chargé    de    fabrication 

d'armes,  1182. 
Fer  blanc  (réquisition  et  renchérissement 

du),  1459. 


Ferme  générale  (commis  supprimé  de  la), 
1493. 

Fermentation  populaire  causée  par  l'ar- 
restation d'Hébert  et  de  Varlet,  640  ;  par 
l'arrivée  de  Miranda  à  Paris,  495  ;  par 
la  cherté  des  vivres,  572,  634,  672,  691, 
697,  699  ;  par  le  port  de  la  cocarde, 
1357,  1365,  1366;  par  les  revers  de  la 
Vendée,  1413;  contre  les  députés  Gi- 
rondins, 613. 

Fermes  générales  (maison  d'arrêt  des)  : 
détention  des  députés  :  Blanqui,  37  ; 
Blaux,46;  Bohan,54;  Dabray,  83;  Faure, 
125;  Faye,  129;  l.e  Breton,  198,199; 
Massa,  217,  218;  Royer,  316;  transfè- 
rement  des  députés  :  Rabaut-Pomier, 
264;  Richou,  291. 

Fermiers  (accaparement  de  subsistances 
par  les),  1420  ;  (achats  de  grains  par 
l'administration  des  Subsistances  chez 
les),  1189;  (obligation  de  battre  les 
grains,  imposée  aux),  1234;  (spéculations 
et  négligence  des),  432;  (spéculations 
sur  les  avoines  près  deSenlis  des),  1421. 

Fermiers  généraux  (magasins  de  denrées 
des),  432. 

Ferrand  de  la  Cahssade  (Jean-Marie  Be- 
cAvs),  général  de  division,  1502. 

Ferret,  probablement  Serret  (Alexis- Fran- 
çois), commandant  de  la  place  et  du 
port  d'Ostende,  488. 

—  marchand  de  bois,  1210. 

—  membre  du  Comité  révolutionnaire  de 
Champigny,  900,  901. 

Ferrieux  (Pierre),  perruquier,  49. 

Feriiuux  (Etienne-Joseph),  député  du  Jura 
à  la  Convention  nationale,  134,  135. 

Fers  (député  girondin  chargé  de),  20. 

Fête  au  Champ  delà  Fédération  (ajourne- 
ment de  la),  536. 

—  à  l'Eternel  (célébration  de  la),  287, 289. 

—  Dieu  (procession  de  la),  620,  635. 

—  de  l'hospitalité,  519. 

—  des  martyrs  de  la  Liberté  à  Vaugirard, 
888-890. 

—  de  Saint-Cloud,  1241,  1356. 

—  des  Sans-culottes  au  Champ  de  la  Fé- 
dération, 530,  552. 

—  de  la  superstition  dans  la  commune 
de  Bussière,  919. 

—  champêtre  dans  le  parc  de  la  maison 
de  Grenelle,  1143. 


844 


TABLE  ALPHABETIQUE 


—  civique  des  Champs-Elysées,  712;  pour 
l'inauguration  des  bustes  de  Marat  et  de 
Le  Peletier  par  la  section  des  Arcis,872; 
pour  l'inauguration  des  bustes  de  Marat 
et  de  Le  Peletier  par  la  section  de  la  Cité, 
848;  de  la  section  des  Lombards  en 
l'honneur  de  Marat  et  de  Le  Peletier,  à 
Saint-Jacques-le-Majeur,  856;  en  l'hon- 
neur de  Le  Peletier  et  de  Marat  à  Saint- 
Roch,  1316;  en  l'honneur  de  Marat  à 
Epinal,  840;  en  l'honneur  de  Marat  et 
de  Le  Peletier  à  Mèze,  869. 

—  nationale  de  l'Unité  et  de  l'Indivisi- 
bilité de  la  République  du  10  août  1793, 
26,  157,  714,  984-1059;  (ordre  du  jour 
de  la  garde  nationale  pour  la),  1141. 

—  patriotique  de  la  section  du  Mont- 
Blanc  en  l'honneur  de  Le  Peletier  et  de 
Marat,  864,  868;  de  la  section  du  Fau- 
bourg Montmartre  en  l'honneur  de 
Marat  et  de  Le  Peletier,  852. 

—  pour  la  plantation  du  chêne  de  la  Fra- 
ternité sur  la  place  du  Carrousel,  400  ; 
pour  la  translation  des  archives  des 
Liégeois  à  la  salle  d'Egalité,  517. 

Fêtes  de  l'Eglise  (transformation  en  fêtes 
de  la  Liberté  et  de  l'Egalité  des),  670. 

—  de  la  Liberté,  de  l'Egalité  et  de  la  Réu- 
nion (fêtes  de  l'Eglise  transformées  en), 
670. 

—  de  la  Pentecôte  (chômage  des  Sans- 
culottes  durant  les),  614. 

—  annuelles  en  l'honneur  de  J.-J.  Rous- 
seau, instituées  par  le  peuple  genevois, 

.    772. 

Feu  d'artifice  en  réjouissance  de  la  mort 

de  Marat,  -900-902. 
■Feuillant  (Etienne),  journaliste,  631,  1089, 

1123,  1467. 
Feuillants  (canonniers  des),  565;    (parti 

des),  488,  688,  783,  1397;  (réserve  dans 

le  bâtiment  des),  488. 
Feuillard    (Pierre-François),   garçon    de 

l'hôtel  de  la  Providence,  942,  953. 
Feuille    de    Paris,    journal,    1208,    1221, 

1417. 
Feuille  des  débats  de  la  Société  des  Jacobins, 

1433. 
Feuille  du  salut  public  (la),  journal,  1181. 
Feuille  quotidienne  (la),  journal  consacré  à 

l'instruction  du  peuple,  1413. 
Feurs  (Loire),  sqpiélé  populaire,  858. 


Féval  (Jean -François),  notaire,  officier 
municipal  d'Argentan,  777. 

Février  (Dominique),  restaurateur  au  Jar- 
din de  l'Egalité,  405. 

Fiacre  (arrestation  du  général  Dillon  dans 
un),  1430;  se  dirigeant  sur  Belleville  (ar- 
restation d'un),  1106. 

Fiacres    (dessein    de    réquisitionner    les 
chevaux  de),  582,  586;  (place  de),  542 
(suspects  passant  la  huit  dans  les),  1346 
(voitures  d'émigrés  converties  en),  1119 
circulant   la  nuit  (visite  des),  506,  1109, 
1120,  1358. 

Fielval  (Pierre-Rémy),  aristocrate  sus- 
pect de  la  section  du  Mont-Blanc,  1344, 
1353. 

Fièvre  intermittente  (député  Rouzet,  miné 
par  une),  308,  309;  putride  (député  Ri- 
bereau,  malade  d'une),  268;  tierce  (dé- 
puté Laurenceot,  malade  de  la),  185, 
186;  tierce  (député  Massa,  relevant  de 
la),  211. 

Fièvres  (prisonniers  de  la  Conciergerie, 
décimés  par  les),  22. 

FiGUET  (Claude),  administrateur  au  Dépar- 
tement de  Police,  729,  1533. 

Filasse  (accaparement  de),  1432. 

FiLHOL,  membre  du  Club  des  Fédérés, 
532. 

Fille  du  monde  (membre  de  l'ancien  Par- 
lementréfugié  chez  une),  1110;  publique 
jetée  par  la  fenêtre  au  Palais-Egalité, 
1408. 

—  publiques  (arrestation  sur  le  gazon  du 
Louvre,  la  nuit,  de),  405;  (émigrés  ca- 
chés dans  les  chambres  des),  485;  (pro- 
jet de  tricoter  des  bas  de  laine  pour  les 
soldats  par  les),  1356;  du  Palais-Royal 
(plaintes  des),  1324;  (présence  dans  la 
caserne  de  Babylone  de),  483;  (soldats 
trouvés  la  nuit  dans  les  rues  avec  des), 
415. 

Filles-Saint-Thomas  (maison  des),  1261. 

Filleul,  secrétaire  de  la  section  du  Con- 
trat-Social, 779. 

FiLLioT  (Pierre -Jean -Baptiste),  aide  de 
camp  du  général  Leforl,  1143,  1147. 

Financiers  (assemblée  de)  à  Grenelle,  668. 

Finistère  (députés  du  département  du)  : 
Blad,  26-31;  Bohan,  52-54;  Quein.nec, 
259. 

—  (insurrection  du  département  du),  26. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


B45 


FiosAQi'E,  marchand  de  vins  sur  le  bou- 
levard du  Temple,  1466. 

FioT  (François-Louis-Joseph),  officier  de 
paix,  924. 

Flamands  (accaparement  d'or  et  d'ar- 
gent par  des),  1294. 

Flers  (Louis-Charles  de  La  Motte  A.nc.o 
de),  général,  488. 

Fleureau  (Nicolas),  portier,  gardien  de 
scellés,  70. 

Fleurs  de  lis  à  la  place  des  fiacres,  rue 
Montmorencj',  542;  sur  la  boutique  d'un 
perruquier,  540. 

Fleury  (Honoré-Marie),  député  des  Côtes- 
du-Nord  à  la  Convention  nationale,  136- 
140. 

Flotard  (Jean-Pierre),  chirurgien- major 
au  1"  bataillon,  1305,  1318,  1334. 

Flottille  pour  la  défense  des  Côtes  (for- 
mation d'une),  302. 

Foin  (détournement  par  les  charretiers 
de),  1363. 

Foins  entassés  (pourriture  de),  1237,  1269. 

Foire  de  Sceaux  (bœufs  amenés  à  la), 
569. 

Fonctionnaires  publics  (dispense  du  ser- 
vice dans  la  garde  nationale  aux),  467. 

Fonderie  de  l'Arsenal,  391. 

—  du  Faubourg  Saint-Antoine,  508,  512. 

—  de  canons  à  Chaillot  dans  les  ateliers 
Périer,  525,  1283. 

Fonderies  de  canons  (activité  des),  1450; 
(défaut  d'ouvriers  tourneurs  et  foreurs 
dans  les),  673;  do  bataille,  515,  547. 

FoNFRÈDE  (Jean-Baptiste  Boyer-),  député 
de  la  Gironde  à  la  Convention  natio- 
nale, 680,  1473. 

Fo.ntaine  (Georges-Antoine),  agent  du  Co- 
mité de  salut  public  du  Département  de 
Paris,  1100,  1182. 

Fontaine  de  l'Echaudé,  1116. 

—  de  Grenelle,  1570. 

—  Maubuée,  1145. 

—  de  la  régénération  sur  les  ruines  de  la 
Bastillo,  1025. 

Fontainebleau,  cantonnement  de  la  Lé- 
gion des  Alpes,  551. 

—  château,  844. 

—  place  de  la  Montagne,  844. 

—  société  populaire,  844. 

Fo.ntbonne  (Alexandre- Louis  de),   colonel 
du  18«  régiment  d'infanterie,  360. 
T.  IX. 


Fontenay-anx-Koses  (Seine),  boulan- 
gers, 1350. 

Fontenay-le-Peuple  (Vendée),  quartier 
du  général  d'Ayat,  502. 

Fontenay-sous-Bois  (Seine),  argenterie, 
1429. 

Forage  de  canons  dans  les  ateliers  Périer, 
1283. 

Force  (prison  de  la)  :  bâtiment  neuf,  54,  82. 

—  canonniers  y  envoyés  pour  refus  de 
service,  1438. 

—  (chirurgien  de  la  maison  d'arrêt  de  la 
Petite),  1527. 

—  concierge,  214. 

—  demande  de  translation  par  le  député 
Bailleul,  22. 

—  détention  des  députés  :  Amyon,  184, 
183;  Blad,  27,  .30;  Blanqui,  34,  33,  184, 
185;Blaux,  41,46;  Bohan,  54;  Caze- 
neuve,  354  ;  Dabray,  76,  78,  82,  84  ;  Du- 
busc,  102;  Faure,  124;  Estadens,  184, 
183  ;  FayoUe,  132,  184,  185  ;  Fleury,  138; 
Olivier-Gérente,  152,  153  ;  Girault,  157; 
Guiter,  167  ;  Jary,  172  ;  Laurenceot,  184, 
186;  Lefebvre,  202,  204-206;  Massa,  211, 
212,  214,  215  ;  Louis-Sébastien  Mercier, 
222,  224-226,  229;  Obelin,  248;  Periès, 
cadet,  184,  185,  250  ;  Richou,  274-277, 
279,  295  ;  Royer,  184,  185,  314,  315  ; 
Ruault,  323,  .324;  Salmon.  184,  185,  335, 
337,  338;  Serre,  353,  359  ;  Soubeyran  de 
Saint-Prix,  362,365,367,  .372;  Tournier, 
250,  375,  376, 

—  (détention  de  Vincent  Formalcone, 
vénitien,  à  la),  873;  (détention  au  secret 
de  la  duchesse  de  Bourbon  à  la),  1526. 

—  écrou  d'un  cocher  de  fiacre  violent, 
428  ;  d'un  grenadier  du  l"  bataillon  de 
Paris,  1179;  d'un  hussard  du  8°  régi- 
ment, 418;  d'un  individu  entretenant 
commerce  avec  les  prisonniers,  596; 
d'un  ex-receveur  des  finances,  1467. 

—  envoi  des  auteurs  et  directeurs  du 
Théâtre  du  Vaudeville,  1361;  de  la  femme 
Lorrain,  commerçante  suspecte,  1410; 
du  sieur  Vincent,  président  de  l'Assem- 
blée générale  de  la  section  du  Temple, 
1346. 

—  (facilité  d'accès  trop  grande  à  la),  1393. 

—  galerie  delà  dette,  46,  54,  82. 

—  (gendarmerie  des  tribunaux  et  canon- 
niers de  réserve  à  la),  1141. 

35 


546 


TAbLE  ALPHABÉTIQUE 


—  greffier,  186. 

—  incarcération  d'Adam  Lux,  député  de 
Mayence,  788,  972,  973  ;  du  sieur  Cra- 
part,  imprimeur,  H83;  d'un  citoyen  dé- 
guisé, 1264;  d'un  marchand  d'argent, 
1175. 

—  infirmerie,  46,  54,  185. 

—  (massacres  de  septembre  à  la),  668. 

—  médecin,  184. 

—  mort  du  député  Doublet,  y  détenu,  155. 

—  ordre  d'y  écrouer  les  députés  :  Derazey, 
93,  94;  Garilhe,  147;  Le  Breton,  195. 

—  (réintégration  de  l'acteur  Larive  à  la), 
1361. 

—  (transfèrement  à  Bicètre  de  prison- 
niers de  la),  1257,  1260. 

—  réputée  prison  militaire,  479. 

Force  armée  (Palais  de  l'Egalité  investi 
par  la),  402;  à  Jagny  (envoi  de),  1379. 

FoREST  (Jacques),  député  de  jftbône-et- 
Loire  à  la  Convention  nationale,  141-146; 
sa  femme,  141. 

—  (Nicolas),  vinaigrier  à  Dijon,  961,  962, 
966. 

FoHBSTiKR  (Pierre-Jacques),  député  de  l'Al- 
lier à  la  Convention  nationale,  814. 
Forges  (maître  de),  638. 

—  pour  la  fabrication  des  armes  (cons- 
truction par  la  section  de  Bonne-Nou- 
velle de),  855,  1214;  (préparatifs  dans  le 
Faubourg  Saint-Germain  afin  d'établir 
des),  1333. 

FoRMALCONE  (Vincent),  canonnier  de  la 
section  de  Beaurepaire,  828,  873. 

Fort-Hercule,  nom  révolutionnaire  de 
Monaco,  comité  de  surveillance,  213  ; 
société  populaire,  213. 

Forts  de  la  Halle  (exactions  des),  1168, 
1171;  (propos  inciviques  tenus  parles), 
553;  pour  les  farines  (députalion  au 
Comité  de  salut  public  du  Département 
des),  1187. 

FoucAULD  (Jean-Amable)  dit  Saint-Phix, 
acteur  du  théâtre  de  la  Nation,  1470. 

Foucault  (Etienne),  juge  du  Tribunal  ré- 
volutionnaire, 943,  955,  967,  975,  982. 

Fougères  (Ille-et- Vilaine),  invasion  des 
rebelles  de  la  Vendée,  199. 

Fooghasse  (femme),  principale  locataire 
de  la  maison  Virginie,  306. 

FouQuiER-TiNviLi.K  (Autoine-Quenlln),  ac- 
cusateur public  près  11!  Tribunal  révolu- 


tionnaire, 728,  894,  898,  901,  905,  910, 
911,  914,  928,  929,  932,  934,  939,  945, 
951,  958,  959,  963,  964,  972-975,  977. 

FouRCROY  (Antoine-François),  député  de 
Paris  h.  la  Convention  nationale,  814; 
professeur  au  Lycée  des  Arts,  1479. 

Fourneaux  (construction  à  la  Place  Royale 
de),  1439. 

FouRNEROT  (François-Louis),  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Département, 
1096,  1116,  1127,  1151,  1157,  1168,  1173, 
1200,  1208,  1214,  1305,  1320,  1363,  1364, 
1391,  1429,  1437,  1447,  1467. 

FouK.MER  (Claude),  dit  l' Américain,  révolu- 
tionnaire, 462,  470,  534. 

—  (Claude-Marie),  ex-curé  de  Saint-Maur, 
1185,  1208. 

—  (Jean),  maire  d'Asnières,  1437. 

—  jeune  volontaire,  459. 

—  (Jeanne-Elisabeth  Roque,  veuve),  1164, 
1214. 

FouRNOT  (Jean),  boulanger  de  l'armée  des 

Ardennes,  1187. 
Fracler,  boulanger,  rue  de  la  Tournelle. 

1097. 
Fraguier    (citoyen),    correspondant    du 

prince  de  Conti,  1355. 
Frais  de  voyage  des  commissaires  chargés 

de  la  translation  des  Bourbons,   1545, 

1346,  1563,  1564. 
Francastel  (Marie-Pierre-Adrien),  député 

de   l'Eure    à    la  Convention   nationale, 

833. 
France    (rapport  demandé  aux  Comités 

sur   la   situation    générale  de  la),  85  ; 

(réunion  des  communes  des  districts  de 

Sarreguemines  et  Bitche  à  la),  43. 
Fhanchet  (André-François),  de  la  section 

de  la  Cité,    membre  du  Comité  de  salut 

public   du    Département,    1069,     1081, 

1113,  1140,  1142,  1191,  1194,  1197,  1223, 

1278,  1281,  1301,  1304,  1303,  1334,  1379, 

1391,  1400,  1410,  1447. 

—  orfèvre,  596. 

Franqubville,  chargé  de  recevoir  les  rap- 
ports des  observateurs  de  la  Police,  1303. 

Fraternisation  du  général  Beauregard 
avec  les  officiers  ennemis,  1364;  du 
maire  d'Asnières  avec  les  habitants 
imposée,  1437  ;  des  sections  des  Lom- 
bards et  de  l'Observatoire,  397  ;  de  la 
.Société  des  Défenseurs  de  la  Républitpio 


à 


tABLE  ALPHABÉTIQUE 


547 


avec  les  députés  de   la  Fédération   du 

10  août,  1128. 
Fraudeurs  (Comité  révolutionnaire  de  la 

Ville  composé  de),  680. 
FnEMo.Nï  (Antoine),  prisonnier  de  l'Abbaye, 

1131. 
Frecine  (Augustin-Lucie),  député  de  Loir- 
et-Cher  à  la  Convention  nationale,  829. 
Frère  cordonnier  (amas  de  pains  chez  un), 

493. 
Frères  de  la  Charité  (maison  de  Charentoii- 

Saint-Maurice  des),  1308. 

—  servants  de  l'hôpital  de  la  Charité  (émi- 
grés déguisés  en),  318. 

—  tailleurs  (communauté  des),  1210. 
Fresque   (Madeleine-Gabrielle     La    Roche 

BouissEAU  de),  femme  du  sieur  Debar, 
capitaine  de  vaisseau,  1203. 

Fricot  (Marie- Louise  Dumas,  femme),  ou- 
vrière en  linge,  933. 

Fripiers  (achat  d'uniformes  et  d'armes  in- 
terdit aux),  468,  629. 

Friponnerie  des  bijoutiers  du  Palais- 
Iloyal,  14ol  ;  des  bouchers,  080,  084; 
des  marchands  de  bois  etde  charbon,  540. 

Friponneries  de  la  Commune  du  10  août, 

:;o3. 

Fro(;kt  (citoyen),  tenant  une  pseudo  mai- 
son de  jeu,  1107. 

Froidure  (Nicolas-André-Marie),  adminis- 
trateur au  Département  de  Police,  93, 
1333,  1334. 

Fusillier  (Jean-Nicolas),  cordonnier,  747, 
738. 

Fusils  (accaparement  chez  les  armuriers 
des),  310;  (ateliers  publics  fabriquant 
des),  14;i0;  (coups  de)  tirés  do  l'île  Lnu- 
viers  sur  la  sentinelle  du  jardin  de  l'Ar- 
senal, Uy.i;  tirés  par  les  fenêtres  à  l'E- 
cole militaire,  070;  tirés  sui' le  boulevard 
des  Invalides,  410;  (distribution  à  l'Ai- 
scnal  aux  sections  de),  393;  (expédition 
de)  aux  armées,  "iOi,  SOI,  300,  yi'i'.'i;  à 
MAcon,  1170;  à  Tours,  378,  393;  (fabri- 
cation chez  un  serrurier  de),  193;  (sai- 
sie dans  la  section  du  Luxembourg  de 
3,000),  493;  destinés  à  l'armée  du  Var, 
300  ;  destinés  aux  années  des  Pyrénées 
et  des  Côtes,  521  ;  trouvés  au  château  do 
bizy  (saisie  et  dépôt  à  la  maison  com- 
mune de'Veriion  de),  1521;  pour  l'ar- 
mement  clu  bataillon  de   la  Côtc-dOr, 


313;  à  réparer  (envoi  à  l'Arsenal  de), 
419. 
Fustigation  (femmes  du  Faubourg  Saint- 
Cermain  fréquentant  la  chapelle  des 
Anglaises,  menacées  de),  489;  de  femmes 
chez  un  boulanger,  près  des  Message- 
ries, 1287;  de  femmes  portant  des  co- 
cardes, 1333;  de  femmes  patriotes  au 
Marché  Saint-Eustache,  1339;  de  femmes 
sans  cocarde  ou  la  portant  sur  le  sein, 
1347;  de  Théroigne  de  Méricourt,  sous 
le  vestibule  de  la  Convention,  397,  398. 


Caii.na.nt  (Jean-Nicolas-Victor),  administra- 
teur au  Département  de  Police,  147. 

(iAiLLARi)  (Félix),  directeur  du  Théâtre  de 
la  République,  1118. 

Galiottes  (mesures  pour  empêcher  la  sor- 
tie du  pain  parles),  701. 

(iALLAis  (citoyen),  1127. 

Gallois  (sieur),  92. 

Gamelles  pour  les  armées  (fournisseurs 
de),  1459. 

(iANAC,  quincaillier,  1459. 

Gap  (Hautes-Alpes),  district,  330. 

GuiAT  I  Dominique-Joseph),  ministre  de 
l'intérieur,  472,  543,  340,  530,  332,  333, 
338-363,  57.3-576,  379,  380,  382-383,  388- 
392,  395,  399-601,  003,  604,  608,  610- 
012,  014,  017,  018,  020,  021,  031-633,635- 
037,  043-043,  048,649,  031-036,  639-001, 
000,  668-670,  674,  677,  680,  681,  683- 
685,  087,  088,  690,  693-696,  699,  700, 
702,  703,  703,  708,  987,  988, 1525. 

Gard  (députés  du  département  du  :)  Au- 
iiiiv,  10-12;  Rabauï-Pdmier,  260-267. 

—  mission  du  représentant  Olivier-Gé- 
rcnle,  136. 

Garde  autour  de  la  maison  de  Manil,  522. 

—  du  Temple  (mesures  relatives  à  la), 
427,  313,  517,  323,  639. 

(iarde-MeubIc  (arrestation  de  Restuul, 
gardien  du),  339  ;  (mobilier  de  Jossetdc 
Saint-Laurent  mis  au),  1190;  (poste  du), 
1003,  toOO;  (prêt  pour  les  députés  à  la 
Fédération  de  la  literie  du),  1017  ; 
(sortie  d'effets  du  citoyen  Thierry,  se 
trouvant  au),  1667  ;  (soustraction  des 
diamants  du),  '•V-i2. 


548 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Garde  nationale  du  Cher  (veuue  à  Paris 

de  la),  525. 
Garde  nationale  parisienne:  abus  résultant 

des  remplacements,  1316. 

—  adjudants  généraux  d'artillerie  pour 
le  service  des  canonniers,  641. 

—  bataillon  de  Saint-Rocli,  1274. 

—  caserneraenl,  ;J63,  371. 

—  commandant  général  de  la  force  armée 
(Hanriot),  657,  658,  662,  702,  705,  706, 
708;  commandant  général  provisoire 
(Boulanger),  605,  608,  617  ;  comman- 
dant général  adjoint  (Recordon),  638  ; 
(commandant  général  adjoint  (Mathis), 
H28. 

—  compagnies  (dédoublement  des),  1103, 
1155. 

—  conférences  sur  le  service,  1097. 

—  contrôles  des  bataillons  et  des  compa- 
gnies, 523,  1165. 

—  destitution  des  capitaines  négligents 
(menace  de),  531. 

—  écolo  théorique  et  pratique  d'offlciers 
et  de  sous-officiers,  419,  420,  482,  500, 
323. 

—  état-major,  427,  494,  496,  499,  510,615, 
692,  1163. 

—  exercices  à  feu  des  canonniers,  523, 
527,  689,  718,  719,  1065,  1071,  1176, 
1198. 

—  habillement,  404. 

—  l''»  légion,  406,  426,  4.30,  440,  444,  452, 
519,  523,  329,  531.  333,  336,  337,  539, 
718,  1060,  1065,  1093,  1097,  1133,  1176, 
1198;  2-  légion,  403,  415,  440,  444,  447, 
452,  477,  482,  519,  537,  539,  615,  718, 
1060,  1071,  1133,  1141,  1176,  1198,  1224; 
3«  légion,  383,  ,394,  399,  414,  416,  426, 
428,430,433,  440,  444,  432,  480,  481, 
519,  523,  327,  718,  1003,  1128,  1133, 
1141,  1176,  1198;  4«  légion,  405,406, 
409,  426,  428,  430,  433,  440,  447,  460, 
479,  481,  482,  519,  523,  331,  718,  1065, 
1071,  1097,  11.33,  1141,  1176,  1198; 
5«  légion,  411,  426,  4.36,  440,  310,  718, 
1065,  1071,  1133,  1176,1188,1198;  6«  lé- 
gion, 409,  428,  519,  593,  718, 1071,  1133, 
1141,1176,  1188,1198;  légions  chargées 
de  la  garde  du  poste  du  canon  d'alarme 
du  Pont-Neuf,  1093;  légions  formant  la 
haie  aux  obsèques  de  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau,  396;  à  la  fête  de  la  plan- 


tation du  chêne  de  la  Fraternité,  400; 
légions  (revue  des  tambours  des),  494, 
701. 

—  mépris  des  soldats  des  légions  étran- 
gères pour  elle,  520. 

—  ordre  du  jourpourlafête  du  10  août  1793, 
1141. 

—  (rapport  général  des  légions),  383. 

—  service  (fonctionnaires  publics  dispen- 
sés du),  467;  (réglementation  du),  476, 
317,  1310;  d'ordre  pour  la  fête  de  l'Hos- 
pitalité, 319. 

Garde-robe  du  député  Rouyer,  304. 

Gardiens  des  scellés  chez  le  député  Mer- 
cier (procédés  vexatoires  et  payement 
des),  223,  224,  227,  229. 

Gargotiers  sous  des  parasols  au  cimetière 
des  Innocents,  614. 

Garilhe  (François-Clément-Privat),  député 
de  l'Ardèche  à  la  Convention  nationale, 
147-150. 

(iARiN  (François-Etienne),  administrateur 
au  Département  des  Subsistances,  470, 
475,  478,  1084,  1083,  1089,  1090,  1092, 
1094,  1096,  1103,  1112,  1113,  1189. 

(Jarnier  (Anloine-Marie-Charles),  député 
de  l'Aube  à  la  Convention  nationale, 
116,  170. 

—  (François-Marie),  greffier  de  la  section 
du  Panthéon-Français,  1210. 

Garnier-Anthoine  (Claude-Xavier),  député 

de  la  Meuse  à  la  Convention  nationale, 

835. 
Gascons  (franc  parler  de),  346. 
Gaspard  (temme),  demeurant  Faubourg  du 

Roule,  133Q. 
Gasse,  marchand  de  Rouen,  1366,  1382. 
Gaston  (Heymond),  député  de  l'Ariège  à 

la  Convention  nationale,  814. 
Gaïcher  (maison),  à  Bordeaux,  1338. 
Gaudechaux-Trenelle  (Moïse),  citoyen   de 

la  section  Beaubourg,  1474. 
(Jaulï,  ex-commissairo  des  guerres,  10. 
Gaultier,  médecin  à  Paris,  1489. 
(iAUTHiEn,  inspecteur  de  police,  361. 

—  suspect,  1381,  1442. 

Gautier,  observateur  de  la  Police,  441. 

Gavodan  (Pierre -Abraham),  acteur  au 
Théâtre  lyrique,  1433. 

(Jay-Vernon  (Léonard),  député  de  la  Haute- 
Vienne  à  la  Convention  nationale,  174, 
175,  814. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


549 


Gazette  française  (la),  journal,  li'iO. 

Gazette  universelle  (la),  journal,  HO!!. 

Gazettes  allemandes  (café  recevant  les), 
516. 

Gelin,  citoyen  de  la  section  de  la  Fontaine 
de  Grenelle,  174. 

Genard,  serrurier  machiniste,  781. 

Genat  (citoyenne),  gardienne  de  scellés, 
271. 

Gendarme  (^ consigne  forcée  par  un),  529; 
(émission  d'un  faux  assignat  par  un), 
607;  récalcitrant  (écrou  à  l'Abbaye  d'un) 
587. 

Gendarmerie  (cantonnement  à  Ardres  du 
2°  bataillon  de  la  2"  division  de),  1476; 
(cantonnement  à  Lille  de  la  31"  division 
de),  1506;  (inspecteur  de  la  1"  division 
de),  1504;  (ivresse  d'un  chef  de  poste 
de),  440;  (lieutenant-colonel  de  la  !■•' di- 
vision de),  113  ;  à  pied  et  à  cheval  (postes 
dans  le  jardin  des  Tuileries  de),  461  ;  de 
la  29<|  division  (réserves  au  Louvre  et  à 
la  Conciergerie  de  la),  1141  ;  de  la  31'  di- 

.   vision  (réserve  à  l'Abbaye  de  la),  1141. 

—  dos  tribunaux  (capitaine  de  la),  1504; 
(incivisme  d'un  brigadier  de  la),  1204  ; 
(réserve  à  l'Abbaye,  à  la  Conciergerie 
et  à  la  Force  de  la),  1141. 

Gendarmes  (arrestation  de  nuit  et  envoi  à 
l'Abbaye  de),  440;  pris  de  vin  (arresta- 
tion de),  414,  1003;  (député  Michel 
gardé  à  vue  par  trois),  236,  238,  240, 
242;  (jugements  du  Tribunal  révolution- 
naire improuvés  par  les),  588;  (manque 
d'effets  d'habillement  et  d'équipement 
pour  les),  1113;  (refus  de  départ  de 
compagnies  de),  594;  casernes  rue  Saint- 
Victor,  565,  571,  602;  chargés  de  la 
garde  des  papiers  du  député  Rouyer, 
304;  payés  et  nourris  par  le  député 
Forest,  146;  revenant  des  frontières 
(ordre  d'arrêter  les),  496;  séjournant  à 
Paris  (irritation  contre  les),  534,  545, 
540,  548,  597  ;  se  trouvant  à  Paris  sans 
permission  (arrestation  des),  H9."i;  sou- 
doyés par  dos  habitués  de  maisons  de 
jeu,  466;  vainqueurs  de  la  Bastille  (dé- 
part des),  467;  vainqueurs  de  la  Bastille 
(service  funèbre  pour  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau, célébré  parles),  475;  de 
l'armée  de  Dumouriez  (défection  des), 
488;  de  garde  à  l'Abbaye  (état  d'ivresse 


des),  394;  do  la  33'  division  (réclama- 
tions des  femmes  des),  1008. 

—  des  ports,  pourvus  de  cartes,  502. 

—  des  tribunaux  (mauvais  propos  sur  les), 
1409;  (projet  d'utiliser  les),  090;  pour- 
vus de  cartes,  502. 

Gènes  {Riviera  de),  213. 
Genève,  comité  provisoire  d'administra- 
tion de  la  ville  et  Ilépublique  de),  774. 

—  famille  de  Marat,  y  domiciliée,  772. 

—  (procureur  général  de  la  République 
de),  773. 

—  (résident  de  la  République  française 
près  la  République  de),  772,  796. 

—  secrétaires  d'état,  774. 
Geneviève  de  Brabant,  sa  légende,  699. 
Genevois  (bons  patriotes),  772  ;  (club  ré- 
volutionnaire), 773. 

Ge.\ûis  (Jean-François),  de  la  section  des 
Amis-de-la-Patrie,  membre  du  Comité 
de  salut  public  du  Département,  1081, 
1086,  1121,  1127,  1147,1160,  1177,  1182, 
1187,  1194,  1208,  1223,  1229,  1318,1320, 
1304,  1447. 

Ge.nson.nk  (Aimand),  député  de  la  Gi- 
ronde à  la  Convention  nationale,  362, 
574.  ■ 

Genti  ou  Gentv  (Nicolas-Joseph),  brodeur, 
690,  695. 

Gentil  (Baptiste),  citoyen  de  la  section  des 
Arais-de-la-Patrie,  1569. 

Gentil,  lisez  Genty  (Nicolas-Joseph),  vice- 
président  de  la  section  du  Contrat- 
Social,  779  ;  commissaire  du  ministre  do 
la  guerre,  1364. 

Georges  III,  roi  d'Angleterre,  488. 

Gerente  (Joseph-Fiacre  Olivier),  député  de 
la  Drôrae  et  de  Vaucluse  à  la  Conven- 
tion nationale,  151-156;  sa  femme,  151, 
153-155. 

Germain,  rédacteur  du  journal  la  Qtioti 
dienne,  1107,  1108. 

GÉROME,  lisez  Jérôme  (Nicolas),  administra- 
teur de  la  Police  régénérée,  264. 

Gers,  complot  contre-révolutionnaire  y 
fomenté,  1261. 

—  députés  du  département:  Descamps,  98, 
99,  179;  Laplak-.ne,  176-182;  Moysset, 
179,  240,  247. 

—  mission  du  représentant  Laurence,  296. 
Gervoise  (Nicolas),  membre  du  directoire 

du  district  du  Bourg  de  l'Egalité,  889. 


.••.:io 


TABLK  ALPHABÉTIQUE 


(iKSSKXT,  gcnilainif,  7(>:t. 

GiBERT,  administrateur  des  Postes,  801. 

aien  (Loiret),  habitant,  876. 

GiLLKT,  garçon  perruquier,  H08. 

Girard  (Pierre-Dominique),   commandant 

du  second  balaillon  Marseillais,  684. 
GiBAiiDiN  (Th(^odorp-Louis),  notaire  à  Cham- 

pigny,  itoo-yo:t. 

—  peintre,  son  frère,  900,  902,  903. 
GmAL'ii  (Pierre-Marin),  archiloote  du  Ui'- 

partemcnl  de  Paris,  827,  HM,  Hi>,  8i-7. 
GiRAULT  (Claude-Joseph),  député  desCôles- 

du-Nord  à  la  Convention  nationale,  i;i7- 

161. 
Girondins  (Marat  démasquant  les),  ;j40  ; 

(menaces  d'attenter  à  la  vie  des),  iiiO  ; 

(parti  des),  S09,  601. 
GiRou.\HT   (Jacques    Villers),    imprimeur- 
libraire,  1086,  1089. 
GiROULT,  porteur  d'eau  de  la  fontaine  de 

Grenelle,  l.')70. 
GiROusï  (Jacques-Charles),  député  d'Kure- 

ct-Loir  à  la  Convention  nationale,  162. 
GisoRs  (Alexandre-Jean-I$aptiste-Guy  dei. 

architecte,  1000,  1007. 
Gisors  (Eure),  garde  nationale,  283. 

—  habitant,  282. 

—  maire,  282. 

—  société  populaire,  283. 

—  ville,  284. 

Gobelins  (ta[!isseries  des)  étalées  pour  la 
procession  de  la  Fête  Dieu,  670. 

GODEFBOY  (Charles-François-Marie),  député 
de  l'Oise  à  la  Convention  nationale,  837. 

GoDEFROv,  teneur  de  maison  garnie,  4, 0,9. 

GoDi.NKAU  (Josoph-Simon),  teneur  de  mai- 
son meublée,  28,  30. 

GonoT,  banquier  en  cour  de  Rome,  1443. 

GoniER  (Louis-Jérôme),  ministre  de  la  jus- 
tice, 173,  932,963,  1322-1320,  1528-1.330, 
1333,1302,  1364. 

GoisiER,  observateur  de  la  Police,  623. 

GoiiAun  (dame),  femme  Oriol,  aristocrate, 
1443. 

GONCHO.N  (Clément),  orateur  du  Faubourg 
Saint-Antoine,  1140,  1227,  124S. 

Gonesse  (Seine-et-Oise),  district,  1364, 
1438. 

—  moulin,  714.' 

GoRANi  (Joseph,  comte),  publiciste  italien, 

383. 
GoRSAs  (Anloino-Joseph),  député  de  Seine- 


etOise  à  la  Convenlinn  nationale.  437, 
334,  564. 

Gossui.N  (Conslant-Joseph-Eugène),  député 
du  Nord  à  la  Convention  nationale,  833, 
906,  1042,  1059. 

GuLGES  (Olympe  de),  femme  révolution- 
naire, 1367. 

Gom.ARï  (Jean-Hapliste),  membre  du  Co- 
mité révolutionnaire  de  la  seclinn  de 
l'Observatoire,  347.' 

GoL'MAZE,  observateur  de  la  Police,  344. 

GoupiLLEAU  [de  Fo.nte.nay]  (Jcan-Frauçois- 
Marie),  député  de  la  Vendée  à  la  Con- 
vention nationale,  1274. 

Goui'ii.leau  de  Mo.NïAiGU  (Philippe-Charlcs- 
Aimé),  député  de  la  Vendée  à  la  Con- 
vention nationale,  835. 

Goutte  (député  Faye,  malade  de  la),  129; 
(député  Forest,  malade  de  la),  143,  146. 

Gouverneur,  commissaire  du  Comité  de 
salut  public,  en  mission  dans  les  Côtes- 
du-.\ord,  161. 

(;rains  (achats  directs  chez  les  cultivateurs 
et  fermiers  de),  1189;  (château  d'Ecoucn 
contenant  un  magasin  de),  1231,  1301; 
(demande  de  recensement  général  des), 
1197;  (disette  des),  1238;  (enlèvement 
clandestin  de),  1211;  (Halle  au  Blé  bien 
fournie  de), 1393;  (libre  circulation  des), 
1086;  (maximum  du  prix  des),  602;  (pré- 
tendu accaparement  des),  427;  (réquisi- 
tion par  le  district  de  Saint-Denis  de), 
1237,  1269;  (transport  hors  Paris  des), 
647. 

—  achetés  pour  l'approvisionnement  de 
Paris  (municipalités  arrêtant  les),  1084, 
1083;  (entraves  à  l'envoi  de),  1338;  pour- 
ris et  gâtés  (mouture  de),  1164;  réquisi- 
tionnés (cultivateurs  de  Jagny  refusant 
de  conduire  aux  marchés  les),  1364. 

Gramag.nac  (Jean-Etienne),  marchand  do 
toiles,  1159,  1410. 

Grandi.n  (Pierre-Joseph),  officier  munici- 
pal de  Passy,  1139,  1173. 

(Irandoire,  tailleur,  tenant  chambres  gar- 
nies, 355,  448. 

Ghandpré  (Jean-Nicolas  Thieriet,  dit),  chef 
de  bureau  de  l'Intérieur  au  départe- 
ment des  prisons,  737,  760,  764. 

Grandremi,  capitaine  de  canonniers  de  la 
seclion  de  la  Réunion,  477. 


TABF.E   ALPHABÉTIQUE 


mi 


Grands-Auguslins  (volontaires  blessés,  re- 
çus aux),  482. 

Grandvaux  (Jura),  horloger-mécanicien, 
originaire  de  cette  localité,  148S. 

Grande  conapiralion  de.  Marie-Anloinrlle, 
écrit,  1303. 

Grankt  (François-Omer),  député  des  Bou- 
ches-dii-Rhône  à  la  Convention  natio- 
nale, 83S. 

(iHAxr.Eox  (Pierre- Antoine),  juge  de  paix 
du  canton  de  Saint-Peray,  363,  364. 

tjRAPiN  (l.aurent),  administrateur  au  Dé- 
partement de  Police,  250,  37:). 

Gratifications  aux  concierges  et  guiche- 
tiers des  maisons  d'arrêt,  46,  54. 

Gratton  (Antoine -Jacques- Aimé -Emery), 
lieutenant  de  gendarmerie  aux  Sables- 
d'Olonne,  815. 

Gravelines  (Nord),  canonniers,  1239. 

—  garnison,  1239. 

—  convoi  d'artillerie,  1302. 

Gravois  (déchnrge  sur  les  boulevards  exté- 
rieurs de),  403. 
■  Gravure  représentant  Louis  Capet  et  son 
fils   (vente   au   Jardin  de  l'Egalité  de), 
437. 

—  des  tableaux  de  David  représentant 
Marat  et  Le  Peletier,  862  ;  en  taille  douce 
du  portrait  de  Charlotte  Corday,  par 
Roy,  960. 

Gravures  glorifiant  Charlotte  Corday,  812; 
représentant  l'assassinat  de  Marat  et  de 
Le  Peletier  (étalage  de),  1272. 

Grebeaiival  (Michel-Nicolas),  juge  au  Tri- 
bunal révoiulionnaire,  967. 

Gbegoirr  (Henri),  député  de  Loir-et-Cher 
à  la  Convention  nationale,  1058. 

Greive  (citoyen),  originaire  des  Etats-Unis, 
744,  745. 

(Grenadiers  de  la  Convention  (départ  des), 
556,  571. 

Grenelle,  assemblée  de  financiers  et  gens 
riches,  668. 

—  (parc  de  la  maison  de),  1143. 
Gre.nier  (Pierre),  concierge,  1467. 
Grenot  (Antoine),  député  du  Jura  à  la  Con- 
vention nationale,  163-165,  331. 

Grenouillère  (attroupement  de  femmes 

à  la),  7)0. 
Grenus  (Jean-Louis),  banquier  et  agioteur, 

1238,  1387. 
Grève  (la),  550,  588,  614,  1343:  (charlatan 


à  la),  570;  passage  de  canons  à  la  Grève, 

699. 
Gribeauval  (ancien  secrétaire  de),  1274. 
Grilles  du  quai  Pelletier  (ouverture  des), 

GuniAUD,  fondé  de  procuration  de  Ribe- 
reau,  député  de  la  Charente,  270. 

Ghisaho  (Jean-François),  clerc  du  sieur 
Guillaume,  avoué,  1318,  1429,  1437. 

Groheht  ou  DE  Grobeht  (Jacques-François- 
Louis),  directeur  de  la  manufacture  de 
canons  de  Meulan,  1266,  1409. 

Grognet  (Jean-Claude),  cultivateur  à  Cham- 
pigny,  900. 

GuoLLiER  (Marie-Louise),  tenant  l'hôtel  de 
la  Providence,  924,  938,  944,  953. 

Gros,  serviteur  de  la  duchesse  de  Bour- 
bon, 1553. 

Gros-Caillou  (calme  régnant  au),  1314; 
(femme  suspecte  au),  1343;  (recrute- 
ment des  volontaires  au),  578;  (tabagies 
du),  1256. 

Grotte  flamande,  534,  553. 

Grottes  du  Palais-Egalité,  salles  de  bal,  534. 

Grouvelle  (Jean-François),  ancien  officier 
municipal,  448,  474;  administrateur  du 
timbre  des  assignats,  1129. 

—  (Philippe-Antoine),  secrétaire  du  Con- 
seil exécutif  provisoire,  392,  465,  498, 
1563. 

Guadet  (Marguerite-Elie),  député  de  la  Gi- 
ronde à  la  Convention  nationale,  362, 
532,  545,  552,  574,  583,  588,  609,  610, 
687,  970,  971,  973,   1568. 

GuELLAHD  (Jacques-Philibert),  commissaire 
de  police  de  la  section  du  Théâtre-Fran- 
çais, 726,  922,  923. 

GuENAULT,  gendarme,  152. 

GuENiN  (Pierre),  manouvrier  à  Tonnerre, 
915. 

GuÉRiN,  agent  national  de  la  commune 
révolutionnaire  de  Tours,  200. 

—  boulanger  à  Paris,  1164. 
Guernesey  (blé  embarqué  au  Havre  pour 

l'île  de),  1337. 
Guerrier  (Jean-Baptiste),  commissaire   de 

la  section  du  Contrat-Social  en  Vendée, 

713. 
Guêtres  pour  les  troupes  (mauvaise  qualité 

de),  1344. 
GuEYDON  (Jean-Frauçois),  officier  de  santé, 

médecin  de  la  citoyenne  Egalité,  1519. 


553 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


GuFFROY  (Amand-Benoît-Joseph),  député 
du  Pas-de-Calais  à  la  Convention  na- 
tionale, 124,  153,156,  165,  201,  726,  741, 
743,  749,  789,  803,  959,  972. 

fiUicHE  (Antoine-Louis-Marie  de  Ghamont, 
duc  de),  1400.  ' 

Guichetiers  des  prisons  (doutes  sur  l'in- 
tégrité des),  1393. 

GuiQUES  jeune  (Jean-Baptiste),  de  la  section 
des  Invalides,  membre  du  Comité  de 
salut  public  du  Département  de  Paris, 
893,  894,  1089,  1096,  1098,  1113,1115, 
1121,  1127,  1164,  1177,  1182,  1197,1200, 
1205,  1208,  1214,  1292,  1.305,  1320,  1334, 
1364,  1391,  1437,  1447,  1459. 

GuiLBERT,  commandant  du  poste  de  la 
Convention,  723. 

Guillaume  (Louis-Marie),  député  à  l'As- 
semblée constituante,  1304,  1305,  1318, 
1379,  1391,  1429,  1437. 

Guillaume  Tell  (représenlation  sur  les 
théâtres  de  Paris  de  la  tragédie  de),101S. 

GuiLLEBAUT  (Charles),  entrepreneur  à  Sainl- 
Jean-de-Losne,  961-967. 

GuiLLEsiABDET  (Ferdinand  -  Pierre  -  Marie  - 
Dorothée),  député  de  SaôBe-et-Loire  à 
la  Convention  nationale,  194,  814,  1059. 

GuiLLOT,  portier  du  sieur  Odille,  rue 
Gaillon,  927. 

Guillotine  (assassins  voilés  envoyés  à  la), 
1431  ;  (bellc-raère  île  Petion  envoyée  à 
la),  1402,  1409  ;  (bruit  de  l'envoi  d'Ega- 
lité à  la).  687,  688  ;  (bruit  de  l'établisse- 
ment à  Bicêtre  d'une),  1296,  1342  ;  (in- 
terpellation au  peuple  d'un  condamné 
mené  à  la),  1239;  (projet  d'envoyer  des 
Girondins  à  la),  552  ;  (rebelles  de  la 
Vendée  envoyés  à  la),  502. 

Guillotiné  (motions  en  faveur  d'un),  1233. 

GuiMBERTEAU  (Jean),  député  de  la  Charente 
à  la  Convention  nationale,  829,  835. 

Guines  (Pas-de-Calais),  commune  et  offi- 
ciers municipaux,  1437,  1447. 
Guinguettes  (bruits  répandus  par  des  vo- 
lontaires dans  les),  1232  ;  (observateur 
de  la  Police  explorant  les),  583  ;  (popu- 
laire revenant  des),  1260  ;  au-dessus  des 
marais  du  Faubourg  du  Temple,  1294. 
GuiRALLT  (François-Elie),  commissaire  et 
président  de  la  section  du  Contrat-So- 
cial, 569,  690,  695,  702,  705,  725,  780, 
825. 


GuiTEii  (Joseph),  député  des  Pyrénées- 
Orientales  à  la  Convention  nationale, 
166-169. 

GurriARD  (Jean-Baptiste),  député  du  Haut- 
Rhin  à  la  Convention  nationale,  297. 

GusMAN  ou  GuzMAN  (André-Marie),  Espagnol 
naturalisé,  citoyen  de  la  section  des 
Piques,  1196,  1204. 

GuYCT  (citoyen),  chargé  de  retirer  à  la 
Poste  les  lettres  des  membres  de  la 
Convention,  219. 

GuïTON-MonvEAU  (Louis-Bernard),  député 
de  la  Côte-d'Or  à  la  Convention  na- 
tionale, 1483. 


H 

Habillement  de  la  garde  nationale  par  les 
soins  de  Santerre,  404;  des  troupes 
(administration  de  1'),  927,  1159. 

Habit  d'homme  (femme  portant  habituel- 
lement un),  1140. 

Halden-Beaulieu  (Michel),  tenant  maison 
garnie,  182,  379. 

Halle  (absence  du  journal  l'Observateur 
Sans-culotte  à  la),  1400;  (contre-révolu- 
tion organisée  à  la),  1461  ;  (acharnement 
des  femmes  de  la),  435;  (boulangers  des 
environs  de  Paris  apportant  du  pain  à 
la),  497;  (exactions  des  forts  delà),  1168, 
1171  ;  (menace  de  poignarder  les  fem- 
mes sans  cocarde  à  la),  1355;  (mur- 
mures par  suite  de  la  cherté  des  lé- 
gumes à  la),  1446;  (pillage  de  voiture 
de  pain  à  la),  528;  (plaintes  au  sujet  de 
la  cherté  des  denrées  par  des  femmes 
à  la),  1370;  (porteuses  de  hottes  à  la), 
712;  (propos  tenus  à  la),  445;  (sacs  de 
farine  apportés  par  les  députés  des  As- 
semblées primaires  d'Eure-et-Loir  à  la), 
1505;  (satisfaction  populaire  du  décret 
du  port  de  la  cocarde  a.  la),  1386;  (sur- 
veillance rigoureuse,  nécessaire  à  la), 
1452. 

—  au  Blé  (abondance  de  grains  à  la),  1395; 
(arrivages  de  farines  à  la),  427,  1100, 
1102,  1115;  (boulangers  de  Neuilly  et 
Courbevoie  se  fournissant  à  la),  693; 
(difficulté  d'avoir  de  la  farine  à  la),  69i, 
1129,  1418;  (émeute  et  attroupement  à 
la),  468,  472,  475,   1065;   (factrices  de 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


5K3 


la),  1090;  (manque  de  farines  des  faii- 
niers  commerçants  à  la),  1426;  (réunion 
avortée  à  la),  589  ;  (tirage  au  sort  de 
sacs  de  farine  entre  les  boulangers  de 
Paris  à  la),  530;  (transport  hors  Paris 
de  grains  achetés  à  la),  647. 

—  aux  toiles,  594. 

—  aux  vins  (poste  de  la),  1176. 

—  neuve,  1406,  1453. 

Halles  (al)sence  d'arrivages  de  poisson  aux), 
650  ;  (absence  de  VObsenateur  sans-cu- 
lotte aux),  1417  ;  (attitude  sur  le  passage 
de  la  procession  de  Saint-Leu  des  femmes 
des),  654;  (bouquetière  des),  668;  bruit 
de  la  défaite  de  Custine  y  répandu,  683  ; 
(existence  d'un  complot  contre  les  mar- 
chands et  pétitionnaires,  révélée  aux), 
608  ;  (inobservation  de  la  loi  sur  le 
maximum  aux),  1292,  1300;  (méconten- 
tement par  la  suppression  de  la  Fêle-Dieu 
ressentie  aux),  668;  (opérations  du  dé- 
sarmement aux),  698;  (proclamation  faite 
par  deux  officiers  municipaux  aux),  546; 
(propos  leniis  par  des  femmes  du  Fau- 
bourg Saint- Antoine  aux),  350;  (senti- 
ments aristocrates  des  femmes  des),  617  ; 
(tabagies  des  environs  des),  553. 

Hamart,  notable  de  la  commune  de  Tours, 
200. 

Hangars  pour  le  service  des  Postes  (cons- 
truction de),  317. 

Hanhiot  (François),  commandant  du  ba- 
taillon de  la  section  des  Sans-Culottes, 
652;  commandant  général  provisoire  de 
la  force  armée  parisienne,  657,  658,  662- 
665,  670,.683,  684,  688,  701,  703-708, 
711,  712,  715,  718,  719,  741,  1060,  1071, 
1073,  1085,  1088,  1091,  1095,  H05,  1117, 
1126-1130,  1139,  114.-i,  1173,  1180,  1186, 
1192,  1201,  1203,  1208,  1211,  1215,  1255, 

•1319,  1354,  1365,  1380,  1392,  1420,  1421, 
1437. 

Harcourt  (.m.  d'),  624. 

Hardy  (Jacques-Joseph),  chef  de  l'admi- 
nistration des  biens  nationaux,  1503. 

Haricots  secs  (prix  des),  1266;  verls  (di- 
minution de  prix  des),  1333. 

Harny  (Charles),  juge  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire. 895,  912,  913,  979,  980. 

—  (Charles),  de  la  section  de  la  Halle- 
au-Blé,  membre  et  trésorier  du  Co- 
mité de  salut  public  du  Département, 


1081,  1089,  1090,  1092,  1110, 1127,  1134, 
1138,  1140,  1151,  1157,  1160,  1177,  1194, 
1223,  1263,  1292,  1318,  1.320.  1379,  1410. 

Hassenfr.\tz  (Jean-Henri),  membre  de  la 
Société  des  Jacobins,  693  ;  professeur 
au  Lycée  des  Arls,  1479. 

Hauttin,  domestique  d'Kgalité,  1528,  1557. 

Haut-Rhin,  députation,  297. 

—  mission  du  représentant  Richou,  296, 
297. 

Haute  -  Garonne  (députés  du  départe- 
ment de  la)  :  Estadf.ns,  120-123,  184- 
185,  311;  RouzET,  122,  305-311. 

—  mission  du  représentant  Laurence,  296. 
Haute-Loire  (Iîo.net,  dé|(uté  du    dépar- 
tement de  la),  55-58. 

—  mission  du  représentant  Peyre,  258. 

—  représentants  en  mission,  50. 

Haute-Saône,  mission  de  Saladin,  332. 

Haute- Vienne  (députés  du  départe- 
ment de  la),  Faye,  128-130;  Lacroix, 
173;  SouLKiNAC,  173-175,  373;  députés 
(arrestation  des),  173. 

Hautes-Alpes,  administration  du  dépar- 
tement, 356. 

—  2«  bataillon  de  volontaires,  356. 

—  (députés  du  département  des  :)  Caze- 
NEUVE,  6'd-68,  354;  Serre,  65,  350-359  ; 
Izoabd,  353,  354. 

—  mission  du  représentant  FayoUe,  133. 
Havre-de-Grâce    (Seine-Inférieure),   blé 

y  embarqué  pour  Jersey  et  Guernesey, 
1337. 

—  défense  de  cette  ville,  463. 

—  députés  envoyés  à  Paris,  670. 

—  maire  du  côté  de  cette  ville,  668. 
Hazecourt   (marquis    d'),    lisez    Lascours 

(Louis  -  Renaud  de  Boulogne,  marquis 
de),  secrétaire  général  de  l'infanterie 
française,  .1331. 

Hébert  (Jacques-René),  substitut  du  pro- 
cureur de  la  Commune,  546,  552,  562, 
569,608,617,  640,  643,  644,  651,  670, 
690,  699,  705,  726,  781. 

Hébert,  citoyen  de  la  section  duFaubourg- 
du-Nord,  908. 

Hecquet  (Charles-Robert),  député  de  la 
Seine  Inférieure  à  la  Convention  na- 
tionale, 170,  171. 

Hkdeli.ne  (citoyen),  gardien  de  scellés,  3o2. 

Hédk,  boulanger  de  Capet,  1439,  1450. 

Helasisa,  juif  de  Bordeaux,  1387. 


S5* 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Heluis  (Charles-Marie-Joseph),  opposant  à 
la  levée  des  scellés  de  Marat,  781. 

Hemart  (Jean),  colonel  de  gendarmerie, 
302,  506,  1083,  1087,  1530. 

IIenooue  (Joseph),  cocher  de  l'administra- 
tion de  Police  et  garçon  de  bureau,  933. 

Hérault  (arrêté  du  département  de  1'), 
553. 

—  bataillon  de  volontaires,  i32i. 

—  (commune  du  département  de  V),  809. 

—  (députés  du  département  do  1')  :  Biuînel, 
02-64,  302;  Koi.vKR,  208-304;  Viknnkt, 
298. 

—  mission  du  représentant  Olivier-O- 
rente,  156. 

Hérault  [Séchelles]  (Marie-Jean),  député 
de  Seine-et-Oise  à  la  Convention  natio- 
nale, 984,  1427. 

—  (femme), tenant  l'hùtcl  d'Auvergne,  92. 
Herbeï   (Marie -Sophie),   femme   divorcée 

du  sieur  Petit,  1467. 
Hesdin  (Pas-de-Calais),  convoi  d'armes, 

1148. 
Hessois  (prise  de  8,600),  1298. 
IIeurtier  (Jean-François),  inspecteur  géné- 
ral  des   bâtiments   de   la   République, 

1364. 
Hkussée  (Florent-Jean),  administrateur  au 

Département  de  Police,  147. 
Histoire  de  la  Révolution,  ouvrage  inachevé 

de  Marat,  803. 
HocHON,  jeune  muscadin,  1360. 
Hollandais,  réfugié  en  France  (Makke- 

tros),  1334. 

—  (agioteur  suspect,  lié  avec  les  capita- 
listes), 1387. 

Hollande  (armées  de),  441. 

—  entrée  de  Dumouriez,  462,  472. 

—  ex-receveur  des  finances  en  arrivant, 
501. 

—  villes  évacuées,  1317. 

Hommes  du  Dix  août  (conseils  officieux 

donnés  à  la  veuve  de  Marat  par  les),  780. 
Hommes   libres  de  tous  tes  pays   (journal 

des),  1123. 
Honneurs  du    Panthéon    demandés  pour 

Marat,  766, 783;  822,  858  ;  ajournés,  784, 

décernés,  862. 

—  funèbres  aux  martyrs  du  10  août  par 
le  district  des  Andelys,  286. 

Ho.NORÉ  (citoyen),  logeur,  172. 

HoNY,  limonadier,  cour  Saint-Martin,  1157. 


Hôpital  (exercices  à  feu  des  canonniers 
à  1').  1176,  1198. 

—  de  la  Charité,  518. 

—  de  la  Pitié,  563,  1244,  1421. 

—  de  la  Salpétrière,  514. 

—  du  Saint-Esprit  (don  patriotique  des 
officiers  de  santé  et  employés  de  1'), 
1469. 

—  Saint-Louis,  292. 

—  militaire  du  Cros-Caillou,  1112,  1148; 
(insubordination  des  nialiidesde  1'),  481; 
(réserves  placées  à  1'),  1141. 

Hôpitaux  (soldats  atteints  de  maladie  véné- 
rienne remplissant  les),  1370. 

—  militaires  de  Paris  et  de  Saint-Denis 
(visite  des),  1292. 

Horace  (paraphrase  d'un  vers  d'),  703  ; 
(le  poète),  cité  par  le  député  Mercier, 
231. 

Hospice  de  Charenton-Saint-Maurice,  an- 
ciennement la  Charité,  1260. 

—  national,  292. 

HosTEAUX  (Pierre-Louis),  inspecteur  de 
police,  367. 

Hôtel  des  billets  de  secours,  1464. 

Hôtel-Dieu  (don  patriotique  des  officiers 
de  santé  et  employés  de  1'),  1469;  (De- 
sault,  chirurgien  en  chef  de  1'),  842,  847, 
834  ;  (exploitation  des  indigents  à  1'), 
1421  ;  (femme  blessée,  sans  connais- 
sance, emportée  à  F),  1264  ;  (feu  de 
cheminée  à  1'),  527. 

Hôtel  national  des  Invalides  (subsistances 
de  1'),  1378. 

—  de  la  gendarmerie,  rue  Meslay,  706. 

—  de  Ville,  712;  salle  de  légalité,  410, 
419. 

Hôtels  :  du  Breuil,  rue  Saint-Dominique, 
1385;  deBrionne,1199;  de  Coigny.  1017; 
de  Livry,  rue  Neuve-des-Petits-Cliamps, 
1307;  de  l'Infanlado  (petit),  1108,  UTti; 
du  Ministre  de  la  justice,  508,  309  ;  de 
Poyanne  (petit),  1181;  Soubise,  715; 
d'Uzès,  1238. 

—  garnis  :  d'Angleterre,  038;  d'Angle- 
terre, Faubourg  Saint-Germain,  1425  ; 
de  l'Armorique,  rue  des  Vieux-Augus- 
tins,'  1447;  d'.\rtois,  rue  Traversière, 
167;  d'Auvergne,  92;  de  Beauvais,  rue 
des  Vieux- Augustins,  1288;  de  Bélhune, 
416;  de  Danemark,  904-906;  des  En- 
voyés, rue  Neuve-Saint-François,  1305  ; 


TABLE   AI,PHABÉTIQIIE 


bB5 


(lo  Kraiicp,  rue  <rArgenleuil,  160,  167  ; 
de  France,  rue  Saint-Thomas-du-Louvro. 
1283  ;  Gaillarbois,  rue  de  l'Echelle,  1214; 
d'Henri,  rue  de  Louvois,  1182  ;  Louis- 
le-Grand,  rue  de  Grenelie-Saint-Hoiioré, 
13o8;  du  Mont-Blanc,  rue  du  Mont- 
Blanc,  179  ;  des  Patriotes  hollandais, 
786,  970,  979;  du  Perron,  rue  Croix- 
des-Petits-Champs,  1276  ;  du  Perron, 
rue  Neuve-Saint-Eustache ,  1437;  des 
Petits -Champs,  596;  de  Pondichéry, 
1123;  de  la  Providence,  rue  d'Orléans, 
1179;  de  la  Providence,  rue  des  Vieux- 
Augustius,  923,  924,  938,  944,  9b3  ;  de 
Russie,  rue  Traversière,  1466;  de  Tours, 
1 125  ;  des  Tuileries,  78,  83  ;  de  Varsovie, 
rue  des  Bons-Enfants,  1288;  des  Vic- 
toires, rue  des  Fossés-Montmartre,  1426; 
de  Washington,  rue  du  Chantre,  1337. 

Hôtels  du  Faubourg  .Saint-Germain  (An- 
glais logés  dans  les  grands),  !i77. 

HoucHARD  (Jean-Nicolas),  général  en  chef 
de  l'armée  du  Nord,  1286,  1418,  1423, 
1436,  1439,  1446,  1458. 

HouDAN,  gendarme,  1194. 

HoL'Dox  (J.-P.),  garde-magasin  général  des 
Menus,  852. 

lIouzEAU  (Alexis),  membre  du  Directoire 
du  Département  de  Paris,  991. 

Ilù  (Charles-Louis-Mathias),  juge  de  paix 
de  la  section  du  Panthéon -Français, 
1210. 

HuAUD.  commandant  du  bataillon  de  Saint- 
Roch,  1274. 

Hliber,  commissaire  de  la  section  des  In- 
valides, 851. 

HuooT,  observateur  de  la  Police,  549,  622. 

HuiîLEMN  (Sulpice),  administrateur  de  l'ha- 
billement des  troupes,  514,  1136. 

HuGUET  (Marc-Antoine),  député  de  la  Creuse 
à  la  Convention  nationale,  1007. 

Huile  (disette  d'),  1321. 

Huiles  (prix  exorbitant  des),  435,  649, 
1259,  1260;  grasses  (commerce  des), 
1321. 

Huissiers  des  appartements  de  Louis  XVI 
(costume  des,\  1010. 

—  de  la  Convention  (nouveau  costume 
des),  1010. 

—  des  tribunaux  (costume  des),  1010. 
Huîtres  (factionnaire  se  faisant  apporter 

des).  480. 


Humeur  (mains  du  député  Michel  enva- 
hies et  paralysées  par  de  1'),  243. 

Hu.NOT  (citoyen),  domicilié  rue  Saint-Jac- 
ques, 1068. 

HuHEL,  ancien  prêtre  et  militaire,  1447. 

Hussard  du  8»  régiment  (écrou  à  la  Force 
d'un),  418. 

Hussards  (embauchage  de  muscadins  par 
un  colonel  de),  13.')8;  (enrôlements  pour 
un  nouveau  corps  de),  1369;  (joueurs 
do  biribi  et  escrocs  formant  le  corps 
d'ofrtciors  des),  1432  ;  (propos  inciviques 
tenus  dans  les  spectacles  par  des),  1358; 
ri.'pris  de  justice  (colonel  de),  462  ;  (sus- 
pects travestis  en),  540  ;  (Thierry,  colo- 
nel d'un  régiment  de),  503. 

—  tyrannicides  (pétition  pour  la  forma- 
lion  d'un  corps  de),  1421. 

—  de  Bercheny  (colonel  du  1"  régiment 
de),  1362. 

—  de  la  Mort  (acteur  du  Théâtre  lyrique 
enrôlé  dans  les),  1455  ;  (prétendu  offi- 
cier des;,  495. 

Husso.N  (citoyen),  impliqué  dans  l'affaire 

Saint-Laurent,  1208. 
Hymne  à  l'Egalité,  chanté  dans  la  pièce 

le  Siùye  de  Thionville,  700. 

—  des  Marseillais  (tumulte  au  Théâtre 
Feydeau,  causé  par  l'exécution  de  1'), 
1422. 

—  apologétique  en  l'honneur  du  10  août 
par  le  député  Richou,  286. 

—  pour  l'acceptation  de  l'Acte  constitu- 
tionnel, par  Germain  Le  Normand,  1080; 
pour  la  fête  de  l'Eternel,  composé  par 
le  député  Richou,  289. 

Hymnes  chantés  à  Langres  en  l'honneur 
de  Marat,  795  ;  en  l'honneur  de  la  Ré- 
publique, 1242. 


IcHON  (Pierre),  député  du  Gers  à  la  Con- 
vention nationale,  814. 

Ile  Louviers,  403,  1067,  1215. 

Iles  du  Vent  (papiers  concernant  les), 
302. 

Ille- et- Vilaine  (députés  du  département 
d').  Le  Breton,  195-199;  Obelin,  248, 249  ; 
députés  montagnards,  1343. 

■^  représentants  en  mission,  165. 


aS6 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Illuniinalions  (défense  des),  H4l. 

Imbécile  (Louis  XIII  qualifié  d'),  844. 

Immondices  (prisonniers  entassés  à  la 
Force  au  milieu  des),  2H. 

Immorales  (représentalion  de  pièces  de 
théâtre),  1340. 

Impositions  de  1791  (payement  par  le  dé- 
puté Michet  des),  241. 

Impression  du  décret  chargeant  le  Comité 
de  sûreté  générale  de  surveiller  les  dé- 
putés perturbateurs  des  Assemblées 
primaires,  1028;  des  ouvrages  de  Marat, 
demandée  par  la  Société  des  Cordeliers, 
880,  881  ;  de  pamphlets  séditieux,  1183  ; 
du  rapport  de  David  sur  la  célébration 
de  la  fêle  du  10'  août  au  Champ  de 
Mars,  990;  en  français  et  en  breton  du 
discours  contre-révolutionnaire  de  Salle, 
1233. 

Imprimerie  de  Brissot  (projet  de  se  por- 
ter à  1'),  380;  de  Marat  dans  le  couvent 
des  Cordeliers,  538  ;  de  Marat  (travaux 
àl'),  781. 

Imprimé  (saisie  d'un  règlement  de  l'armée 
Vendéenne),  1108;  adressé  par  le  ilé- 
pulé  Itichou  à  ses  collègues  (mémoire), 
274,  276,  278,  280,  282. 

Imprimée  (justincalion  des  députés  Rouyer 
et  Brunel),  302;  (lettre)  du  député  La- 
plaïgne  aux  Assemblées  primaires  du 
Gers,  177. 

Imprimeur  du  Bulletin  national,  1118;  du 
journal  la  Chronique,  534. 

Imprimés  composés  par  Adam  Lux  (saisie 
d'),  970,  972;  composés  par  J.-J.  Richou, 
député  de  l'Hure,  286;  contre  les  Jaco- 
bins (affichage  et  distribution  d'),  471  ; 
contre-révolutionnaires  (saisie  chez  Gi- 
rouart,  imprimeur,  d'),  1089  ;  distribués 
aux  membres  de  la  Convention,  239, 
324;  émanant  des  presses  fédéralistes 
du  département  de  l'Eure,  283  ;  envoyés 
de  Metz  au  député  Blaux,  41  ;  sous  forme 
de  placards  à  Nice,  7S,  77. 

Incendiaires  (libraire  débitant  des  ou- 
vrages), 1408. 

Incendie  à  la  caserne  des  gardes-fran- 
çaises, 1155;  chez  un  orfèvre,  596;  dans 
une  des  maisons  de  la  galerie  d'Egalité, 
486;  de  cheminée  à  l'Hôtel-Dieu,  527;  de 
l'hôtel  du  Ministre  de  la  justice,  508, 
509;    de    maison    à    Valenciennes,   39; 


d'une   manufacture  <le  chapeaux,  667  ; 
des  villes  frontières  (projet  d"),  1113. 

Incendies  (seaux  de  bois  et  de  cuir  pour 
les),  541. 

Incivisme  (ancien  curé  deSL-Sulpice  connu 
pour  son),  507;  (arrestation  de  M«"  Du 
Barry  pour),  1374;  (désarmement  pour 
cause  d'),501  ;  (duc  de  Créqui  connu  pour 
son),  1329;  (général  Custine  accusé  d"), 
1110;  (libraires  du  Palais-Royal  connus 
pour  leur),  1273;  d'un  brigadier  de  la 
gendarmerie  des  tribunaux,  1264;  d'un 
chirurgien-major  de  l'armée  des  Alpes, 
1276, 1403  ;  du  citoyen  Debar,  ex-capitaine 
aux  gardes-françaises,  1263;  des  femmes 
publiques  du  Palais-Egalité,  1295;  d'ha- 
bitants d'Ivry,  1298;  d'un  juif  de  Bor- 
deaux, expulsé  des  Jacobins,  1387;  du 
procureur  du  collège  de  Lisieux,  1371  ; 
de  la  section  de  1792  (affiche  désabusant 
sur  le  prétendu),  1089. 

Indécents  (procédés)  de  la  section  du 
Contrat-Social  à  l'égard  des  commis- 
saires du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, 1384. 

Indemnité  (demande  par  les  épiciers  rui- 
nés d'),  437;  aux  citoyens  de  garde  aux 
barrières,  1178,  1335;  aux  commissaires 
chargés  de  la  translation  des  Bourbons, 
1563,  1564;  aux  gardes  nationaux  de 
réserve  (allocation  d'),  1099;  à  des  gen- 
darmes pour  frais  de  nourriture,  236, 
237,  242;  aux  indigents  par  la  section 
du  Panthéon-Français,  1323;  aux  mem- 
bres des  Comités  révolutionnaires,  1107  ; 
réclamée  par  les  boulangers  de  Paris), 
524,  530  ;  par  les  charcutiers  de  Paris, 
534;  de  la  Commune  de  Paris  aux  bou- 
langers, 1189;  pour  le  service  extraor- 
dinaire des  canonniers,  682. 

—  de  représentant  du  peuple  (employé 
des  bureaux  de  la  Convention  s' appro- 
priant le  montant  d'),  369;  (réclamation 
et  payement  d'),  7,  61,  71,  72,  218,  330; 
(réclamation  par  le  député  Peyre  de 
son),  252-234;  (traitement  dans  les  mai- 
sons de  santé  impossible  avec  1'),  185. 

Indemnités  aux  citoyens  en  réquisition 
pour  les  subsistances,  1193. 

—  allouées  aux  députés  :  Bailleul,  23  ; 
Blad,  30,  31;  Blanqui,  38;  Blaux,  47; 
Bohan,   54;    Bonel,    58;    Bresson,    61; 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


557 


Brunel,  64;  Cazeneuve,  68;  Dabray,  84  ; 
Daunou,  89;  Delamarre,  90;  Derazey, 
97;  Descamps,  99;  Dubusc,  102;  Du- 
laure,  H7;  Estadens,  120,  123;  Faure, 
127;  Paye,  130;  Fleury,  liO;  Forest, 
146;  Girault,  160;  Hecquet,  171;  Le  Bre- 
ton, 199;  Lefebvre,  do  la  Seine-Inf6- 
rieure,  206;  Maisse,  208;  Massa,  221; 
Mercier,  229,  232;  Micbet,  245;  Moysset, 
247;  Rabaut-Pomier,  267;  Richou,  295; 
Rouyer,  304;  Rojer,  319;  Serre,  359; 
Soubeyran  de  Saint-Prix,  372  :  Tour- 
nier,  376;  Vernier,  380. 

—  aux  envoyés  des  Assemblées  primaires 
pour  l'acceptation  de  la  Conslitution, 
348;  aux  membres  du  Comité  révolu- 
tionnaire de  la  section  Poissonnière, 
1377  ;  aux  Sans-culottes  ayant  porté  les 
armes  lors  du  31  mai,  1205. 

Indiennes  (vente  à  l'encan  au  Jardin  Ega- 
lité d'),  1412. 

Indigentes  (accaparement  et  revente  du 
pain  par  des),  524. 

Indigents  (cherté  des  vivres  écrasante  pour 
les),  432;  (collèges  de  Paris  alimentant 
les),  685;  (indemnité  accordée  par  la 
section  du  Panthéon-Français  aux), 1323; 
(jeux  de  loto  ruineux  pour  les),  1240; 
(moyens  d'occuper  les),  575. 

Indiscipline  de  canonniers  de  la  section 
de  la  Croix-Rouge,  1203;  des  troupes  à 
l'Ecole  militaire  et  aux  Invalides,  695. 

Indisposition  de  Santerre,  449. 

Indre  (Derazey,  député  du  département 
de  1'),  93-97. 

—  procureur  général  syndic,  1145,  1151. 
Indre-et-Loire  (envoi   de    60,000  piques 

dans  le  département  d'),  581. 

Infâme  (déclaration  de  Saladin  sur  les 
Journées  du  31  mai,  qualifiée  d'écrit), 
327;  (député  Buzot  qualifié  d'),  283. 

Infection  causée  par  la  vidange  jetée  dans 
le  ruisseau  de  la  rue  Frépillon,  571. 

Inlirmerie  de  la  Conciergerie  (insalubrité 
de  1'),  22;  de  la  Force,  46,  54, 185. 

Infirmes  (mesures  au  sujet  des  D"ôlri; 
réfractaires),  190. 

Lngrand  (François-Pierre),  député  de  la 
Vienne  à  la  Convention  nationale,  739, 
742,  803,  959,  972,  1539. 

Injures  au  Coinité  de  salut  public  du  Dé- 
partement, 1429. 


Insalubrité  de  la  caserne  de  la  Pépinière, 
1433;  des  casernes  (plaintes  au  sujet  de 
1'),  1452;  de  l'infirmerie  de  la  Concier- 
gerie, 22;  de  la  prison  de  la  Force,  79, 
82,  211. 

Inscription  à  la  mémoire  de  Marat  ornant 
un  cénotaphe  dans  une  fête  en  son  hon- 
neur à  Vaugirard,  889. 

Insolence  des  boueux,  697;  des  cochers  de 
fiacre,  422,  428,  455;  des  épiciers,  459. 

Inspecteurs  de  la  manufacture  de  Bercy, 
1372. 

Inspection  du  poste  des  canonniers  au 
Temple,  1122. 

Instituteurs  publics  du  Département 
(groupe  formé  à  la  fête  du  10  août  par 
les),  998. 

Institutrices  (enseignement  continué  par 
d'anciennes),  1289. 

Instruction  du  peuple  (la  Feuille  quoti- 
dienne, journal  consacré  à  1'),  1413. 

—  aux  commissaires  chargés  de  trans- 
férer les  Bourbons,  1532. 

Instructions  données  à  Louis  XVI  (saisie 
chez  Rabaut-Pomier  d'),  263. 

Insubordination  des  femmes  de  l'hôpital 
de  la  Salpêtrière,  514;  des  gendarmes 
de  l'armée  de  Dumouriez,  488;  des  ma- 
lades de  l'hôpital  militaire,  481;  d'un 
tambour  de  la  garde  nationale,  397. 

Insultes  à  un  administrateur  du  Départe- 
ment de  Police,  533  ;  à  la  cocarde  tri- 
colore, 1178;  aux  couleurs  nationales 
(répression  des),  1188;  à  un  faction- 
naire de  service  à  la  Convention,  1131  ; 
à  un  factionnaire  de  la  section  du  Mail, 
1238  ;  à  un  membre  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  de  Paris,  1177, 
1179;  à  des  membres  du  Comité  de  sû- 
reté générale,  1219;  aux  ouvrières  par 
les  administrateurs  de  l'habillement  des 
troupes,  1346;  aux  sentinelles  (répres- 
sion des),  1133;  aux  spectateurs  à 
l'Ambigu-("ornique  par  des  muscadins 
ivres,  1421  ;  aux  volontaires  estropiés 
(domestiques  adressant  des),  1331.- 

Insurrection  (cocarde  servant  de  marque 
distinclive  en  cas  d'),  577;  (peuple  pa- 
raissant disposé  à  une),  520,  522,  526, 
545,  556,  566,  570,  59),  595,  597,608, 
617,  618,  030,  631,  640,  642,  690;  contre 
l'imprimeur  de  la  Chronique  et  Gorsas, 


S$8 


TABLE  ALPHA  BÉTIQUK 


."iJi;  des  2:;  et  26  février  1793  à  Paris, 
432-435,  437,  438,  445  ;  du  9  au  10  mars 
(avortement  de  1'),  472. 

—  du  31  mai  (adhésion  de  communes  et 
sociétés  populaires  à  1"),  099,  713;  (adhé- 
sion de  la  ville  de  Chartres  à  1'),  687; 
(opinion  d'Adam  Lux  sur  1"),  973. 

—  du  département  de  l'Eure,  280,  290; 
du  département  du  Finistère,  26;  de 
Lyon,  13,  141;  de  la  Vendée,  484;  gé- 
nérale (annonce  d'une),  462. 

Insurrectionnel  (rassemblements  aux  por- 
tes des  boulangers  ayant  un  caractère), 
1224. 

Insurrectionnels  (mouvements)  dans  le 
Loir-et-Cher  à  cause  du  culte,  191. 

Intendant  de  la  duchesse  de  Bourbon, 
1549,  1539. 

Interrogatoires  :  d'Adam  Lux,  député  de 
Mayence,  devant  le  Comité  de  sûreté 
générale,  971,  972;  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 973;  d'Adeline,  actrice  du 
Théâtre-Italien,  1400;  de  Bailleul  de- 
vant le  Tribunal  révolutionnaire,  19; 
de  la  femme  Berteaux,  de  Vaugirard, 
devant  le  Comité  de  surveillance  du 
Département  de  Puris,  893;  devant  le 
Tribunal  révolutionnaire,  893,  897;  des 
Bourbons  détenus  à  Marseille,  1348, 
1557,  1359;  de  la  citoyenne  Bruck  par 
le  juge  de  paix  de  Tonnerre,  916;  par 
le  sieur  Dobsent,  juge  au  Tribunal  ré- 
volutionnaire, 917;  de  J.-B.  Cérioux,  im- 
primeur, devant  le  Tribunal  révolution- 
naire, 906;  d'Amable-Augustin  Clément, 
horloger,  devant  le  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 982;  do  Toussaint  Collet, 
compagnon  corroyeur,  926;  deCharloUc 
Corday  après  le  meurtre  de  Marat,  72(i, 
732,  733;  de  Charlolle  Corday,  par 
Monlané,  président  du  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 940,  947,  959;  de  J.-François 
Corday  d'Armont,  père  do  Charlotte 
Corday,  777;  du  sieur  Debar,  ex-capi- 
tuine  aux  (fardcs-françaises,  et  de  la 
femme  Fresque,  1263;  d'André  Des- 
champs, horloger,  devant  le  Tribunal 
révolutionnaire,  909;  du  sieur  Dorival, 
ex-hermile,  suspecl,  1410;  d'Egalité  et 
de  son  fils,  708;  de  J.-P.  Flotard,  chi- 
rurgien-major au  1"  bataillon,  1318;  de 
la  veuve  Fournier  au  Comité  de  salut 


public  du  Déparlement,  1214;  de  Ch. 
Guillebaut,  entrepreneur  à  Sainl-Jean- 
de-Losne,  devant  le  tribunal  du  district  de 
Dijon,  962,  964;  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, 966;  d'Hébert  par  la  Com- 
mission des  Dou/.e,  651  '.  du  général  La 
Noue  à  la  barre  de  la  Convention,  495: 
de  Louis  Le  Coeq,  domestique  de  Ro- 
land, et  de  P.  Le  Blanc,  menuisier,  devant 
le  Tribunal  révolutionnaire,  912,  913;  de 
la  dame  Martin  de  Léclusette,  devant  le 
Comité  de  sftrelé  générale,  758;  du  gé- 
néral Miraiida  devant  le  Tribunal  révo- 
lutionnaire, 599;  de  Jacques  Roux  au 
Comité  de  sûreté  générale,  746;  de  J.-B. 
Salleneuve,  agriculteur  à  Aigucperse, 
devant  le  Tribunal  révolutionnaire,  920; 
do  Tliir'riet,  dit  Grandpré,  chef  de  bu- 
reau à  l'Intérieur,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  764;  des  domestiques  de  la 
maison  La  Tour-du-Pin,  1229;  de  la 
femme  de  Guillaume,  ex-conslituant,  et 
(lu  sieur  Grisard,  1318;  de  la  femme 
Monnin,  ex-cuisinière  de  l'ancien  curé 
de  Saint-Germain-l'Auxerrois,  1410; 
nouvel  d'un  citoyen  suspect  (demande 
à  la  section  de  Bon-Conseil  de  procéder 
à  un),  1269. 

Intrigues  de  la  femme  de  Richou  auprès 
de  la  Société  populaire  de  Gisors,  283. 

Invalides  (commandant  de  bataillon  d'), 
187;  (indiscipline  des  troupes  aux),  695; 
(patrouilles  autour  de  la  maison  des), 
480  ;  (pétitions  de  sous-officiers  et  sol- 
dats), 302;  (relèvement  des  fossés  du 
côté  des),  403  ;  (suppression  du  poste 
des),  327. 

Inventaire  des  effets  d'habillement  de 
Charlotte  Corday,  924  ;  des  oflets  mobi- 
liers de  J.  de  Saint-Laurent,  1190,  1214. 

—  après  décès  de  Marat,  761,  773,  781; 
des  papiers  et  des  ouvrages  manuscrils 
de  Marat,  731,  803. 

Inventeur  de  nouveaux  canons,  596. 
Invilaleurs  (création  proposée  d'agents), 

635. 
Iphir/énie  en  Tmirkle,  opéra,  700. 
Isère  (Danthon,  député  du  déparlenicnl 

de  1'),  1309. 

—  mission  du  représentant  Fayolle,  133. 
IsN.VRD  (Maximin),  président  de  la  Coiiven- 

lioii  nationale,  606,  611,  048. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


659 


Issy-l'Union  (Seine),  habitant,  778. 

Italie  (Côtes  d'),  1321. 

Italienne  (lettres  à  Blanqui  en  langue), 
36  ;  (saisie  de  correspondance  en 
langue),  5. 

Italiens  (café  Coreza  dit  Italien,  fréquenté 
par  les  ),  1370. 

Ivresse  (arrestation  de  gendarmes  en  état 
d'),  1063  ;  (charretier  d'artillerie  en  état 
d'),  1144;  (gardes  nationaux  du  poste  de 
la  rue  des  Saints-Pères  en  état  d'),  718  ; 
(scandale  causé  par  des  muscadins  en 
état  d'),  1421;  (volontaires  des  casernes 
de  Rueil  et  de  Courbevoie,  en  état  d'), 
697  ;  des  canonniers  de  service  aux  pri- 
sons, 448  ;  de  canonniers  de  Bercy,  491  ; 
d'un  chef  de  poste  de  gendarmerie,  414, 
440;  des  gendarmes  de  garde  à  l'Abbaye, 
394. 

Ivry-sur-Seine  (.Seine),  don  patriotique 
des  pauvres  veuves,  1490. 

—  habitants  inciviques,  1298. 

—  instituteur,  1298. 

' —  maison  de  campagne,  1416. 

—  officiers  municipaux,  889. 

—  société  populaire,  889. 

IzoAKi)  (Jean-François-Auguste),  député  des 
Hautes- Alpes  à  la  Convention  nationale, 
353,  354. 


Jacob,  es-quartier  maître  au  corps  de  Ro- 
senthal,  1160,  1164. 

Jacobin  (confession  d'un  limonadier),  670. 

Jacobines  révolutionnaires  (dénonciations 
contre  les  femmes),  1324. 

Jacobins,  457,  550,  574,  635,  688. 

Jacobins  (adhésions  à  l'insurrection  du 
31  mai  adressées  aux),  699  ;  (affichage 
et  distribution  d'imprimés  contre  les), 
471;  (agents  du  ministre  de  l'intérieur 
dénoncés  aux),  1436;  (aristocrates  au 
Palais  Egalité  intimidés  par  les),  543; 
(armée  de  républicaines  révolutionnaires 
enrôlée  par  les),  659  ;  (armurier  enragé 
contre  les),  563;  (assassinat  de  Lazowski 
au  sortir  des),  542;  (assemblée  générale 
des  députés  à  la  Fédération  aux),  1133  ; 
(assemblée  de  députés  des  sections  aux), 
1220;  (attaques  de  l'Ob^'crvateur  de  l'Eu- 
rope contre  les),  696  ;  (chansons  abomi- 


nables chantées  par  des  femmes  contre 
les),  1355;  (chaude  séance  aux),  590; 
(commissaires  pour  la  Halle  au  blé  de- 
mandés par  Pache  aux),  1418;  (compte 
rendu  do  séances  des),  603,  693  ;  (cour- 
rier extraordinaire  reçu  par  les),  526; 
(dénonciation  d'une  exécution  insolite 
aux),  1433;  (dénonciation  du  sieur  Ber- 
tholet  contre  les),  1286;  (dénonciation 
contre  Santerre  aux),  543;  (dénoncia- 
tions oiseuses,  1356;  contre  Lecointre 
aux),  1260;  (destitution  de  Carra, 
comme  bibliothécaire  des),  1110;  (dis- 
cours de  Varlet  aux),  472;  (discrédit 
des),  468,  524,  614;  (expulsion  de  Varlet 
des),  603  ;  (feuille  des  débats  de  la  So- 
ciété séante  aux),  1433;  (fin  du  règne 
des),  dans  le  Loir-et-Cher,  192;  (fureur 
des),  546  ;  (gargotiers  et  revendeurs 
d'habits,  suppôts  des),  614;  (habitués 
du  café  Procope,  émissaires  des),  599; 
(hospitalité  offerte  aux  pétitionnaires 
de  Versailles  par  lesj,  548  ;  (journal 
l'Observateur  rédigé  par  un  membre  de 
la  Société  des  Amis  de  l'Egalité,  aux), 
1323;  (jugement  sur  J.  Roux  porté  par 
la  Société  des),  1229;  (juif  de  Bordeaux, 
expulsé  des),  1387  ;  (médecin  de  l'armée 
des  Alpes,  dénoncé  par  Albitte  aux), 
1309  ;  (menace  de  dénoncer  Adam  Lux, 
député  de  Mayence,  aux),  974;  (mort  de 
Custine  demandée  aux),  1110;  (motion 
d'envahir  l'imprimerie  Brissot  faite  aux), 
580;  (nom  de  Garât,  ministre,  ignoré 
des),  563;  (nouveaux),  488;  (observa- 
teurs de  la  Police  suivant  les  opérations 
des),  560,  600,  603,  666,  693,  1235,  1241, 
1310,  1324,  1356,  1408;  (organisation  de 
l'armée  révolutionnaire  discutée  aux), 
695,  1439;  (pétition  des),  1311  ;  (pétition 
de  Bourg-d'Egalité  aux),  1414;  (pétition 
pour  l'amélioration  du  sort  des  soldats 
invalides,  discutée  aux),  1403  ;  (placard 
hostile  aux),  1343;  (plaintes  contre  le 
premier  commis  des  Subsistances  por- 
tées aux),  1330;  (président  de  la  section 
de  la  Butte-des-Moulins,  dénoncé  aux), 
613;  (proclamation  des  Droits  de  l'Hom- 
me, distribuée  aux),  35b  ;  (projet  d'ac- 
cuser les  fédéralistes  de  Brest  aux),  1233  ; 
(projet  d'assassinat  des),  1346;  (projets 
prêtés  aux),   552;  (projets  contre  les). 


S60 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


913,  914;  (rassemblements  formés  aux), 
645  ;  (républicaines  révolutionnaires  sol- 
dées par  les),  617;  (réunion  extraordi- 
naire des),  1262;  (scission  entre  les 
Cordeliers  et  les),  690,  693;  (séance  ex- 
traordinaire de  la  Société  des),  1229; 
(sections  et  sociétés  populaires  réunies 
aux),  779  ;  (Société  des  Amis  de  la  Li- 
berté et  de  l'Egalité  aux),  934, 1304,1323  ; 
(Société  fraternelle  séante  aux),  594, 606, 
1094;  (Société  des  défenseurs  de  la  Ré- 
publique, siégeant  aux),  462,  1128;  (sor- 
tie en  masse  de  la  section  du  Panthéon- 
Français  aux),  1396. 

jAcguE  (Jean),  prisonnier  de  l'Abbaye, 
1131. 

Jacquet,  marchand  de  vins  à  Vaugirard, 
891. 

Jagny  (Seine-et-Oise),  habitants,  1364, 
1379. 

—  municipalité,  1364,  1379. 

Jaoot  i,Georges-Marie),  député  de  l'Ain  à 
la  Convention  nationale,  272,  814. 

Jalès  (Ardèche),  rassemblement  insur- 
rectionnel, 362. 

Janville  (Eure-et-Loir),  assemblées  pri- 
maires du  district,  IbOo. 

—  député  du  canton  chargé  d'apporter 
l'Acte  constitutionnel,  1505. 

Jardin  des  Augustins,  dits  de  la  Heine- 
Marguerite,  1415. 

—  Bourbon  aux  Champs-Elysées,  1226. 

—  de  l'Egalité,  437,  438,  453,  462,  491, 
497,  509,  519,  535,  543,  566,  577,  619, 
672,  1257,  1277,  1313,  1330,  1381,  1384, 
1395,  1406,  1407,  1412,  1439,  1452,  1479. 

—  du  Luxembourg,  441,  451,  556. 

—  de  la  maison  du  Petit-Luxembourg, 
1260. 

—  des  religieuses  de  la  Visitation  Sainle- 
Marie,  à  Chaillol,  1141. 

—  national,  602,  606,  1207,  1330,  1439; 
(ordre  de  dénaturer  les  emblèmes  et 
attributs  de  la  royauté  dans  le),  1007. 

—  de  la  Révolution,  653,  1456,  1465. 

Jary  (Marie-Joseph),  député  de  la  Loire- 
Inférieure  à  la  Convention  nalionale, 
172. 

Jault  (Pierre-Simon-Joseph),  commissaire 
de  la  section  de  Bonne-Nouvelle,  855. 

JEANnoN-SAi.NT-ANDDK  (André),  député  du 
Lot  à  la  Convention  nationale,  1004. 


Jea.nbu,  commissaire  de  la  section  de 
Monfreuil,  841. 

Jérôme  Pction  aux  Parisiens  (placard  inti- 
tulé), 699. 

Jersey  (blé  embarqué  au  Havre  à  desti- 
nation de  l'île  de),  1337. 

Jeu  à  la  hausse  et  à  la  baisse,  1419. 

—  de  loto  dans  un  café  des  boulevards, 
696. 

—  de  trente-un  dans  l'hôtel  de  Livry, 
1367. 

—  italien,  au  café  Coreza,  1370. 

Jeux  aux  abords  du  Pont-Tournant,  440. 

—  sur  le  Pont-Neuf,  529. 

—  de  biribi,  470,  485,  495,  509. 

—  de  cartes  et  de  hasard  sur  les  quais, 
438  ;  de  caries  emblématiques  usités 
dans  les  maisons  aristocratiques,  1398. 

—  de  hasard  (influence  néfaste  des),  1273. 
— -  de  loto  (saisie  de),  1159,  1413. 

—  de  31,  592,  604. 

—  prohibés  (recrudescence  des),  438,  466, 
468,  482,  485,  535,  1384,  1397. 

JoA.N.NiN,  capitaine  de  la  5«  compagnie  de 
la  section  de  la  Croix-Rouge,  1173. 

JoDERT  (Augustin -Germain),  administra- 
teur au  Département  de  Police,  1533  ; 
membre  du  Comité  révolutionnaire  de 
la  section  de  la  Montagne,  1. 

JoiGNY  (citoyen),  852. 

JoiRE  (citoyen),  habitant  rue  Saint-Jacques, 
210. 

JoLivET,  vice-président  du  Comité  de  sur- 
veillance de  la  section  de  1792,  1419. 

Joi.ivoT,  faisant  le  commerce  de  l'argent, 
415. 

JoLLY  (Jean),  commissaire  de  police  de  la 
section  de  la  Fidélité,  158. 

JoNQuoY,  commissaire  aux  accaparements 
de  la  section  Guillaume-Tell,  314. 

JossE,  fabricant  de  boutons,  480. 

JossET  [de  Saint-Laure.nï]  (Louis-Jean), 
commissaire  des  guerres,  1281. 

—  (l'abbé),  clerc  tonsuré  du  diocèse  de 
Paris,  1160,  1208. 

Joueurs  de  biribi  (officiers  des  hussards 
pris  parmi  les),  1432. 

Jourdan  (Coui'E-TÊTE  Mathicu  Jouve,  dit), 
révolutionnaire ,  462  ;  employé  dans 
l'armée  révolutionnaire,  1439. 

JouRDAN  (le  grand),  542. 

Journal  de  Carra  et  Mercier,  773,  966. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


561 


Journal  des  décrets,  46. 

Journal  de  Gorsas,  564. 

Journal  de  Leclerc  (succès  du),  1296. 

Journal  de  Marat  (colporteurs  criant  le), 
540. 

Journal  de  la  Montagne,  975. 

Journal  de  Paris  {te),  680,  1493. 

Journal  de  voyage  des  commissaires  à  la 
translation  des  Bourbons,  1540,  1546, 
1550. 

Journal  du  soir,  d'Etienne  Feuillant,  1089. 

Journal  du  soir,  de  Sablier,  960,  1343. 

Journal  du  soir  et  des  hommes  libres  de 
tous  les  pays,  1118. 

Journal  aristocratique  (vente  dans  la  Mai- 
son d'Egalité  et  au  Perron  d'un),  1267; 
opposé  à  la  feuille  de  Marat  (création 
d'un),  636. 

Journal  républicain  (le),  1226. 

Journaliste  (incarcération  à  Sainte-Pélagie 
d'un),  1132. 

Journalistes  (proclamations  des  chefs  des 
rebelles,  adressées  aux),  1154;  anti-pa- 
triotes (arrestation  des),  703. 

Journaux  (arrestation  à  la  Poste  de  nom- 
breux), 1244;  (commission  inspectante 
des  Postes  pour  l'examen  des),  1391, 
1400;  (examen  à  la  Poste  des),  1200  ; 
(insertion  des  communications  du  Co- 
mité de  salut  public  du  Département 
dans  les),  1079,  1089;  (libre  circulation 
des),  1292  ;  (noms  des  individus  incar- 
cérés envoyés  aux),  1467;  (suppression 
des  sommaires  des),  1244. 

—  anti-patriotiques  (mesures  contre  les), 
703. 

—  conLre-révolutionnaires  (brûlement  au 
pied  de  l'arbre  de  la  Liberté  des),  1123; 
des  fédéralistes  contre-révolutionnaires, 
345. 

—  incendiaires  (colportage  dans  les  mai- 
sons de  jeu  et  de  débauche  de),  1327. 

—  inciviques  (bruits  sinistres  sur  les  pri- 
sonniers, répandus  par  les),  1347  ;  dé- 
luge de),  1273  ;  (saisie  des),  1106. 

Journée   du    Vatican  (la)  ou  le  souper  du 

Pape,  pièce  de  théâtre,  1356. 
Journée  du  Champ  de  Mars,  du  17  juillet 

1791,  983. 

—  du  9  thermidor,  193. 

—  du  10  août  (adresse  d'adhésion  pro- 
posée par  Richou  pour  la),  282  ;  (allu- 

T.  IX. 


sions  à  la),  608,  609,  617,  636,  687;  (bruit 
d'une  nouvelle),  489,  628,  653;  hymne 
apologétique  composé  par  Richou,  286  ; 
(provocation  à  une  nouvelle),  462. 

—  du  20  juin,  425. 

Journées  des  25,  26  février  1793,  429- 
435,  437,  438,  445. 

—  des  31  mai,  1,  2  juin  1793:  (adhé- 
sion de  la  ville  de  Gisors  et  du  district 
des  Andelys  aux),  284;  (adhésion  des 
Assemblées  primaires  aux),  1000;  (allu- 
sions aux),  703,705;  (approbationdes),39, 
336,  693,694,699,  H6I  ;  (Assemblées  pri- 
maires de  Rhône-et-Loire  au  sujet  des), 
239  ;  (compte  rendu  et  déclaration  de 
Saladin,  député  de  la  Somme,  sur  les), 
327  ;  (déplaisir  causé  au  député  Forest 
par  les),  142, 143  ;  (éclaircissements  sur 
les),  36  ;  (historique  des),  210  ;  (impro- 
bation  des),  32, 33;  (instructions  sur  les), 
1233  ;  (lettres  d'Amiens  et  d'Abbeville 
sur  les),  329  ;  (présence  deSoubeyran  de 
Saint-Prix  aux),  362;  (protestation  contre 
les),  151;  (relation  imprimée  des),  363, 
364. 

—  de  septembre  (allusion  aux),  690; 
(apologie  au  Palais  de  l'Egalité  des),  674; 
(instigateurs  des),  695  ;  massacres  à 
l'Abbaye  et  à  la  Force,  668  ;  (menace  de 
nouvelles),  448,  652. 

—  des  5  et  6  octobre  1789,  472. 

Juge  de  paix  de  la  section  de  la  Halle-au- 
Blô  (refus  d'assister  à  une  levée  de  scel- 
lés par  le),  259. 

Juges  de  paix  (emploi  comme  instruments 
de  contre-révolution  des),  595. 

Juif  de  Bordeaux  (expulsion  des  Jacobins 
d'un),  1387. 

Juifs  (agiotage  dans  les  salles  de  vente  du 
Palais-Egalité  par  les),  1383. 

JuLiAN  DE  Garentan  (Drocon),  observateur 
de  la  Police,  612,  685,  1243. 

Jhliem  (François-Martin),  gendarme,  236. 

—  (Jean),  député  de  la  Haute-Garonne  à 
la  Convention  nationale,  181. 

Julio,  lisez  Julliot  (Claude-François),  chef 
de  légion,  681,  705. 

Jnllienas  (Rhône),  commune,  239. 

Jura  (adresse  des  citoyens  du  déparle- 
ment du),  1 . 

—  4'  bataillon  de  volontaires,  187;  12"  ba- 
taillon de  volontaires,  187. 

S6 


S62 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  chalets  et  montagnes,  380. 

—  (députés  du  département  du)  :  Amyon, 
1,  2,  184,  185;  Babky,  13,  14,  377,  378 
Ferroux,    134,    135;    Ghenut,    163-165 
Laurenckot,  184;  Vernieb,  331,  377-380 
députés  mis  hors  la  loi,   331  ;  députa- 
lion,  331. 

—  émigrés  du  déparlement,  14. 

—  garde  nationale,  187,  189. 

—  mission  de  Saladin,  332. 

—  salines,  187. 

Justification  des  commissaires  chargés  de 
découvrir  les  trames  du  duc  d'Orléans, 
626;  de  Dabray,  député  des  Alpes-Mari- 
times, 73-77  ;  de  David,  marchand  de 
vins  de  la  section  du  Contrat-Social,  695  ; 
de  Forest,  député  de  Rhône-et-Loire, 
141-145;  de  Ch.  Guillebaut,  entrepre- 
neur à  Saint-Jean-de-Losne,  965;  de  Ma- 
rie-Anne Jourdain-Berteaux,  femme  de 
charge  à  Vaugirard,  896,  897;  de  Le- 
febvre,  député  de  la  Seine-Inférieure, 
202;  de  Massa,  dépulé  des  Alpes-Mari- 
times, 2)2  ;  du  député  Mercier,  calomnié 
par  son  collègue  Pressavin,  231  ;  de  Mi- 
chel, dépulé  de  Rhône-el-Loire,  239; 
de  Miranda,  601,  602,  616  ;  de  Peyre,  dé- 
pulé des  Basses-Alpes,  255  ;  de  Richou, 
dépulé  de  l'Eure,  273,  275,  276,  280, 
282,  284,  286,  287,  289-291,  293;  de 
Rouyer  et  Brunel,  députés  de  l'Hérault, 
298,  302;  de  Ruault,  dépulé  de  la  Seine- 
Inférieure,  322;  de  Sanlerre,  508,  517; 
de  Soubeyran  de  Saint-Prix,  député  de 
l'Ardèche,  362  ;  du  général  Tuncq,  1381  ; 
de  l'insurrection  du  31  mai  par  Pache, 
708. 

Justin,  soldat  au  50"  régiment,  1493. 


Karr,  député  de  la  ville  de  Sarrebruck 
à  la  Convention,  41. 

KaysersbergCAIsace),  arbre  de  la  Liberté 
coupé,  297. 

Kellermann  (.François-Christophe),  géné- 
ral en  chef  de  l'armée  des  Alpes,  1241, 
1258,  1274,  1287,  1346. 

Kellermann  (François-Etienne),  fils  du  pré- 
cédent et  son  aide  de  camp,  1258. 

Kessel  (Michel),  citoyen  deRiquewihr,935. 


KzAHMER  (Léonard),  commandant  de  ba- 
taillon d'invalides,  187. 

KuFFER,  canonnier  de  la  section  de  la 
Croix-Rouge,  1203. 


Labalue  (sieur),  453. 

La  Barière  (François  de),  aide  de  camp 

du  général  Fiers,  488. 
La  Barre  (Thomas-Charles),  membre   du 

Comité  révolutionnaire  de  la  section  des 

Tuileries,  69. 
La  barre  (Seine-et-Oise),  résidence  d'un 

ex-inlendanl  de  Monsieur,  1437. 
La  Bastide,  ancien  secrétaire  du  comte  de 

Breuil,  1385. 
La  Boissière,  maître  d'escrime,  491. 
Laborde  (Jean-Conslantin)^  ex-officier  de 

paix,  475,  485. 
Laborey,  employé  aux  Postes,  président 

de  la  section  de  la  Cité,  848. 
La    Boulée,    lils   d'un    ancien    maître   de 

poste  de  Meaux,  1368. 
Lacération    de    l'adresse    de    Barbaroux 

placardée,  684;    d'une  lettre  imprimée 

de  Laplaïgne,  député  du  Gers,  177. 
Laceret  (Pierre),    voiturier  à  Tonnerre, 

915. 
Lacombe  (Rose),  jacobine  révolutionnaire, 

1324,  1337. 
Lacoste  (Elie),  député  de  la  Dordogne  à  la 

Convention  nationale,  148,  902. 

—  (Jean),  juge  de  paix  de  la  section  de 
la  Montagne,  1,  24,  298,  300. 

Lacroix  (Jean-François  de),  député  d'Eure- 
et-Loir  à  la  Convention  nationale,  362, 
549,  622,  631,  649,  661,  684,  703,  1035, 
1423. 

—  (Jean -Michel),  député  de  la  Haute- 
Vienne  à  la  Convention  nationale,  173- 
175. 

—  ou  Sainte-Croix,  payeur  de  l'armée 
des  Alpes,  1288. 

L'Adam,   administrateur   du   département 

de  l'Eure,  273. 
La  Fayette  (Gilbert  Motier,  marquis  de), 

422,  425,  441,   453,  546,  561,  574,588, 

599,   610,  617,   647,   654,  747,  752,  753, 

983,  1353,  1358,  1431. 
Lafond   (Jean),  ancien   gentilhomme   du 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


563 


comte  d'Artois,  chef  du  bureau  des  re- 
buts à  la  Poste,  1410. 

—  ancien  garde  du  corps,  1182. 
Lafosse  (François),  chef  du  bureau  des 

observateurs  de  la  Police,  626,  640. 

La  France  libre,  poème  héroïque  de  Bré- 
mont,  836. 

La  Galissonnière,  (citoyenne  de),  452. 

Laoarde,  auditeur  des  Comptes,  455. 

Lagknnbtière  (Pierre -François -Lambert 
Lamoureux  de),  général,  1292,  1301. 

La  Girardière  (sieur),  domicilié  à  Saint- 
Boch,  749. 

Lagrive,  lyonnais  suspect,  1349. 

La  Houssaye  (Alexandrine  Becdelièvre, 
femme  L\  Vieuville),  1127. 

Laigle  (Orne),  arrestations  de  contre-ré- 
volutionnaires, 1397. 

—  chef  de  légion,  1397. 

Laignelot  (Joseph-François),  député  de 
Paris  à  la  Convention  nationale,  803, 
814,  H61. 

La  issAC  (Guillaume  Ayrolles-Desangles  de), 
chef  de  brigade  à  l'armée  des  Alpes, 1493. 

Lajard  (Pierre-Auguste),  aide-major  gé- 
néral de  la  garde  nationale,  423;  ex- 
ministre de  la  guerre,  441. 

Lakanal  (Joseph),  député  de  l'Ariège  à  la 
Convention  nationale,  829,  985,  1035, 
1039. 

Lalande  (citoyen),  garde  national,  1142. 

La  Ligerie,  lyonnais  réfugié  à  Paris,  1445. 

Lalol'ette  (citoyenne),  domiciliée  rue  du 
Bac,  163. 

Laloy  jeune  (Pierre-Antoine),  député  de  la 
Haute-Marne  à  la  Convention  nationale, 
24,172,  197,  226,  302,324,  325,814,837, 
996,  1017. 

La  Marche  (Vosges),  conseil  d'adminis- 
tration du  district,  60. 

—  présence  du  député  Bresson,  60. 
Lamare  (Jean-Baptiste),  fourbisseur,  911. 
La    Marlière    (Antoine-Nicolas    Collier, 

comte  de),  général,  1123. 
Lambert   (Charles-Guillaume),    ex-contrô- 
leur général  des  finances,  1447. 

—  (Pierre-François),  confesseur  de  M.  de 
Penthièvre,  1518. 

—  chef  du  Conseil  du  prince  de  Condé, 
1353 

—  (citoyen),  habitant  rue  de  Sorbonne, 
1138. 


Lahbesc  (Eugène  de  Lorraine,  prince  de) 
599. 

Lameth,  chef  des  rebelles  de  la  Vendée 
548. 

Lami,  traiteur  à  la  porte  du  parc  de  Sain 
Mandé,  1409. 

Lampes   à   réverbère  en  cristal,  pour 
décoration  de  l'escalier  et  du  vestibule 
de  la  Convention,  1009. 

Lamy  (Claude),  jeune  élève  de  la  section 
des  Arcis,  871,  872. 

Lamyre  (Louis-Antoine-Gabriel),  négo- 
ciant d'Amiens,  1160;  (comtesse  de),  sa 
femme,  1160,  1185,  1200,  1208,  1320. 

L'Ancelle  (J.-J.),  imprimeur  à  Evreux, 
286. 

r^ANOHER,  ancien  valet  de  chambre  ou  se- 
crétaire de  Calonne,  1463. 

Lan'chère  ou  Lenchère  (Jean),  entrepre- 
neur des  charrois  de  l'artillerie,  521, 
532,  577. 

Lande  (la)  (Seine-et-Oise),  résidence  du 
prince  de  Conti,  1542. 

Landes  (Saurine,  député  du  département 
des),  344-349. 

Landragin  (Louis-Pierre),  membre  du  Con- 
seil général  de  la  Commune,  726,  781. 

Landrecles  (Nord),  lettre  d'un  capitaine 
de  grenadiers  y  cantonné,  1173. 

—  pénurie  de  vivres,  1173. 

Lange,  ancien  cuisinier  du  duc  d'York, 
1408. 

Langeron  (Nicolas),  commissaire  ordon- 
nateur à  l'armée  du  Nord,  1507. 

Langlais,  agent  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, 462. 

Langlois  (Paul-Marie),  président  de  la 
section  du  Mont-Blanc,  864. 

Langres,  cérémonie  funèbre  en  l'hon- 
neur de  Marat,  795. 

—  place  de  la  Bévolution,  795. 

—  société  populaire  et  républicaine,  795. 

—  statue  de  la  Liberté,  793. 
Languedoc   (Estienne,  dit),    agent   de    La 

Fayette,  425. 

La.njuin'ais  (Jean-Denis),  député  d'Ille-et- 
Vilaine  à  la  Convention  nationale,  33, 
76,  210,  364,  669. 

Lanot  (Antoine-Joseph),  député  de  la  Cor- 
rèze  à  la  Convention  nationale,  972. 

La  Noue  (Bené-Joseph  de),  général  à  l'ar- 
mée du  Nord,  495. 


564 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Landssb,  aide  de  camp  du  général  Han- 
riot,  1213. 

Laon  (Aisne),  convois  d'artillerie,  1188, 
1224. 

La  Pallu,  gardien  de  scellés,  315. 

Lapiaïu.ne  (Antoine),  député  du  Gers  à  la 
Convention  nationale,  176-182. 

Laplanche  (Jacques-Léonard  Goyre), député 
de  la  Nièvre  à  la  Convention  nationale, 
572,  814. 

Larainie,  ancien  fermier  général,  432. 

Labcher,  peut-être  Abcuier  (Joseph),  an- 
cien commandant  de  la  robe  courte  du 
Parlement,  1352. 

Lard  empoisonné  (dénonciation  de),  1114. 

Lardy(Seine-et-Oise),  municipalité,  1179. 

Lardy  (Silvain-Barnabé),  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Panthéon-Fran- 
çais, 222. 

La  Heynie  (l'abbé  Jean-Baptiste-Marie- 
Louis  de),  ex-vainqueur  de  la  Bastille, 
425. 

Lareentlére(Ardèche),  société  populaire, 
327. 

Larive  (Jean  Mauduit,  dit),  acteur  du 
Théâtre  de  la  Nation,  1361. 

—  (citoyenne),  1390. 

Laroche  (Melchior) ,  domestiqye  de  la 
maison  La  Tour-du-Pin,  1229. 

La  Rochelle  (CJiarente-Inférieure),  ma- 
gasins de  fusils,  502. 

Lasgaris  (Jean-Paul,  comte),  émigré,  ré- 
fugié à  Saorgio,  213. 

Lasource  (Marc-David-Albin),  député  du 
Tarn  à  la  Convention  nationale,  32,  36. 

Laterrière,  secrétaire-commis  du  Comité 
des  inspecteurs,  345. 

Laiour  (dame),  tenant  une  maison  de  jeu, 
466,  468. 

La  Tour-du-Pin  Gouvernet  (Jean-Fiédéric 
de),  ex-ministre  de  la  guerre,  1191, 
1194,  1223,  1229,  1262,  1332,  1334,  1447. 

La  ToLR-DU-PiN  (Le  Petit),  1229. 

La  Tour  Lamontagne  (Jacques),  observa- 
teur de  la  Police,  633,  653,  656,  678, 
696,  1240,  1273,  1296,  1316,  1327,  1340, 
1346,  1347,  1357,  1367,  1381,  1413,  1433, 
1441,  1452,  1461. 

La  Tréiioille  (Antoine-Philippe,  marquis 
de),  commandant  les  rebelles  de  la 
Vendée,  1358. 

Latudk  (citoyen),  897. 


Laugier  (  Balthazar-Marie  ),  commissaire 
du  pouvoir  exécutif  à  la  translation  des 
Bourbons,  1540,  1550,  1563,  1564. 

Làurain  (citoyen),  1513. 

Laurence  (André-François),  député  de  la 
Manche  à  la  Convention  nationale,  183, 
296. 

Lauhenceot  (Désiré),  commandant  du  4«ba- 
taillon  du  Jura,  187. 

Laurenceot  (Jacques-Henri),  député  du 
Jura  à  la  Convention  nationale,  184-194, 
331. 

Laurent  (Ciaude-Hilaire),  député  du  Bas- 
Rhin  à  la  Convention  nationale,  829. 

—  jeune,  libraire  de  la  rue  Saint-Jac- 
ques, 466. 

—  orateur  au  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, 546. 

Laurent  de  Villedeuil  (Pierre-Charles), 
ancien  ministre,  1429,  1437,  1447. 

Laurin,  associé  de  Girardin,  notaire  à 
Champigny,  900-903. 

Lauzun  (Armand-Louis  de  Gontaut-Biron, 
duc  de),  448. 

I.AVAL,  agioteur,  1463. 

La  Ventrie,  ex-juge  au  Tribunal  criminel 
de  Bellêrae,  1344. 

Lavergne  de  la  Buronnie  (Louis -Chris- 
tophe), premier  lieutenant-colonel  au 
38"  régiment  (lisez  au  58»),  329. 

Lavicomterie  (Louis-Charles  de),  député 
de  Paris  à  la  Convention  nationale,  148, 
803,959,  1161. 

Lazowski  (Claude),  capitaine  des  canon- 
niers  au  bataillon  de  Saint-Marcel,  542, 
543. 

Lebas  (Philippe-François-Joseph),  député 
du  Pas-de-Calais  à  la  Convention  natio- 
nale, 175. 

Lebeau  (citoyenne),  ancienne  institutrice, 
1289. 

Leblanc  (Pierre),  compagnon  menuisier, 
913. 

Le  Bon  (Gratien-François-Joseph),  député 
du  Pas-de-Calais  à  la  Convention  natio- 
nale, 814,  855. 

Le  Bourgeois  (Adrienne-Catherine),  de  la 
section  de  la  Cité,  937,  953. 

Le  Bourguignon,  député  de  la  commune 
de  Dinan  à  la  fête  du  10  août,  157. 

Le  Breton  (Roch-Pierre-François),  député 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


5«S 


d'Ille-et-Vilaine  à  la  Convention  natio- 
nale, 19S-199. 
Lebhun   (Jean-Antoine),   adjudant    de    la 
garde    nationale,    section  de  la  Croix- 
Rouge,  H64. 

—  instituteur  de  Léodegar  Égalité,  1528, 
1357. 

—  membre  de  la  Commission  inspectante 
des  Postes  pour  l'examen  des  journaux, 
1391,  1400. 

Lebrun-Tondu  (Pierre-Henri-Hélène-Marie), 

ex-ministre  des  Affaires  étrangères,  524, 

543,  677,  1288,  1320,  1473. 
Lecamus  (Adrien-Fidèle),  administrateur  de 

la  Police  régénérée,  264. 
Le  Carpentier  (Jean-Baptiste),  député  de 

la  Manche  à  la  Convention  nationale, 

814,  989,  1021,  1034. 
L'EcHEiNARD  (Jean-François),  administrateur 

au   Département   de   Police,  729,  1533, 

1534. 
Leclerc  (Charles-Guillaume),  libraire,  1138, 

1140. 

—  (Etienne-Pierre),  membre  du  Comité 
de  police  et  de  surveillance  de  la  Com- 
mune, 1100,  1102. 

—  (Jean-Eleonor),  l"  vicaire  de  Saint- 
Augustin,  1103. 

—  publiciste,  agitateur  lyonnais,  812, 
1273,  1296,  1324. 

—  préposé  de  police,  147. 

Le  Cocq  (Louis),  potier  de  terre,  domes- 
tique de  l'ex-ministre  Roland,  911,  912, 
914. 

—  ou  Lecoq,  incarcéré  à  Sainte-Pélagie, 
1147,  1187. 

Lecolntre  (Laurent),  député  de  Seine-et- 
Oise  à  la  Convention  nationale,  1260, 
1427. 

Lecomte,  suspect,  1283. 

Leçons  théoriques  et  pratiques  aux  offi- 
ciers et  sous-officiers  de  la  garde  natio- 
nale, 419,  420. 

Leconte  (citoyen),  au  service  des  inspec- 
teurs de  la  salle,  1008. 

Le  Coutelier  de  Breteville  (veuve),  habi- 
tant à  Caen,  947. 

L'Ecrivain  (Jean -Charles),  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  1151,  1194,  1197,  1208,  1229, 
1237,  1269,  1281,  1304,1305,  1391,  1400, 
1447. 


Lécuyer  (Charles-Joseph),  membre  de 
l'état-major  de  La  Fayette,  1358. 

Ledoux,  garde  national,  1148. 

Leduc,  aubergiste  à  Montmorency,  775, 
93."). 

Lefebvre  [de  Chailly]  (Julien),  député  de 
la  Loire-Inférieure  à  la  Convention  na- 
tionale, 200. 

Lefebvre  (Pierre-Louis-Stanislas),  député 
de  la  Seine-Inférieure  à  la  Convention 
nationale,  201-206;  sa  femme,  201-205. 

Lefèvre  (Jean-Baptiste),  négociant,  1437, 
1447. 

—  commis  au  Tribunal  révolutionnaire, 
1175. 

Lefort  (Charles-Auguste-Philippe),  géné- 
ral, 1147. 

Legangneur  (Jean-Baptiste),  commissaire 
de  police  de  la  section  de  l'Unité,  152. 

Legendre  (Louis),  député  de  Paris  à  la 
Convention  nationale,  165,680,  684,693, 
726,  814,  922,  972;  membre  de  la  Société 
des  Jacobins,  603. 

—  tapissier,  30. 

Léger   (François-Pierre-Auguste) ,   auteur 

du  Théâtre  du  Vaudeville,  1361. 
Légion  des  Allobroges,  468. 

—  des  Alpes,  551. 

—  des  Ardennes  (ex-capitaine  de  la),  1447, 
1467. 

—  Batave,  609,  699,  1455  ;  (colonel  de  la), 
1334. 

—  de  Lamothe,  506,  551. 

—  du  Nord,  596. 

—  Rosenthal,  396,  449,  506,  513,  517,  551, 
1160,  1164. 

Légions  composées  d'étrangers  (formation 
de),  520. 

Legrand,  observateur  de  la  Police,  627. 

Legs  à  la  Nation  par  un  domestique  sui- 
cidé de  ses  épargnes,  1480. 

Legbay  (citoyen),  780. 

Le  Hardi  (Pierre),  député  du  Morbihan  à 
la  Convention  nationale,  1472, 1478. 

Le  Harivel  (Charles-Alexandre),  observa- 
teur de  la  Police,  1242, 1256, 1265,  1271, 
1286,  1297,  1306,  1326,  1348,  1368,  1383, 
1406,  1423,  1442,  1453. 

Lelièvre  (François),  voleur  de  sucre,  430. 

Lehaire,  instituteur,  de  la  section  des 
Arcis,  871. 

—  journaliste,  1132. 


566 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Lemaitre  (François),  commissaire  du  Co- 
mité de  surveillance  de  la  section  des 
Gardes-Françaises,  204. 

Le  Moine,  médecin  de  la  Faculté  de  Paris, 
268. 

Lemon.nier  (dame),  secrétaire  de  la  Société 
des  Républicaines  révolutionnaires,  765. 

Le.noble  (Marie),  veuve  de  Pierre  Laceret, 
voiturier  à  Tonnerre,  915. 

Le  Normand  (Germain),  délégué  de  l'As- 
semblée primaire  de  la  9»  section  de  la 
commune  de  Rouen,  1030. 

Lenot,  lisez  Lanot  (Antoine- Joseph),  dé- 
puté de  la  Corrèze  à  la  Convention  na- 
tionale, 742. 

Lentilles  (prix  des),  1266. 

LÉONARD,  citoyen  de  la  section  de  laHalle- 
au-Blé,  486. 

Leo.\ard  (citoyen),  employé  à  la  fabrica- 
tion des  assignats,  1217. 

Lépargneur,  cordonnier,  1414. 

Lepêcheux  (Antoine),  négociant  de  la 
section  Poissonnière,  chargé  de  l'illumi- 
nation de  Paris,  1281,  1449. 

Le  Peletier  de  Saint-Fargeau  (Michel), 
député  de  l'Yonne  à  la  Convention  na- 
tionale, 390,  393,  396,413,  47b,  767,  779, 
799,  807,  838,  918  ;  son  buste  figurant 
dans  une  fête  des  martyrs  de  la  Liberté 
à  Vaugirard,  889  ;  son  buste  placé  dans 
la  salle  des  séances  de  la  Convention, 
792  ;  son  buste  substitué  à  une  statue  de 
saint  à  Mennecy,  861  ;  (discours  et  cou- 
plets en  la  section  des  Piques  en  l'hon- 
neur de),  1453  ;  exposilion  publique  au 
Louvre  du  tableau  de  David  à  lui  con- 
sacré, 846  ;  fête  civique  en  son  hon- 
neur à  Mèze,  869  ;  fête  en  son  honneur 
à  Saint-Roch,  1316  ;  fête  en  son  hon- 
neur à  Vaugirard,  889,  890;  fête  civique 
de  la  section  des  Lombards  en  son  hon- 
neur à  Saint-Jacques-le-Majeur,  856  ; 
gravure  le  représentant  tombant  sous 
les  coups  de  Paris,  1272;  inauguration 
de  son  buste  par  la  section  des  Arcis, 
871,  872;  par  la  section  de  Beaure- 
pairc,879;Ipar  la  section  de  Bonne-Nou- 
velle, 855  ;  par  la  section  de  la  Cité, 
848  ;  par  la  section  du  Faubourg-Mont- 
martre, 852  ;  par  la  section  des  Gardes- 
Françaises,  837  ;  par  la  section  des 
Invalides,  851  ;  par  la  section  delà  Mon- 


tagne, 831  ;  par  la  section  du  Mont- 
Blanc,  868  ;  par  la  section  de  Montreuil, 
839,  841  ;  par  la  section  du  Muséum, 
845;  par  la  section  du  Pont-Neuf,  843  ; 
par  la  section  de  la  Réunion,  853  ;  par 
la  section  du  Temple,  850;  par  la  sec- 
tion des  Tuileries,  833,  835  ;  par  la  So- 
ciété fraternelle,  804  ;  par  la  Société 
populaire  de  Sèvres,  875  ;  son  portrait 
demandé  pour  l'église  de  Bouchain,874; 
sa  statue  aux  Champs-Elysées,  857. 

Lepelletier,  commissaire  du  Comité  révo- 
lutionnaire du  2°  arrondissement,  168. 

Leprince  (Pierre-Ovide),  officierde  paix,470. 

Lerouge,  rédacteur  du  journal  le  Courrier 
de  la  Convention  et  de  la  fjuerre,  1400. 

Leroux  (Antoine),  cultivateur  à  Bondy, 
1211,  1214. 

—  (Louis- Bénigne -Marie),  commissaire 
ordonnateur,  1097;  commissaire  pour 
le  recrutement  des  volontaires,  449. 

—  canonnier  de  la  section  de  la  Croix- 
Rouge,  1203. 

—  quincaillier,  1164. 

Le  Roy,  observateur  de  la  Police,  626. 

Lesage,  secrétaire  de  la  section  du  Théâ- 
tre-Français, 753. 

Les  deux  martyrs  de  la  Liberté,  poème  de 
Dorat-Cubières,  817. 

Les  élans  du  cœur,  hymne  pour  l'accepta- 
tion de  l'Acte  constitutionnel,  par  Ger- 
main Le  Normand,  1030. 

Lestage  (Pierre),  commissaire  de  la  sec- 
tion de  la  Butte-des-Moulins,  970. 

Lesterpt-Bealvais  (Benoit),  député  de  la 
Haute-Vienne  à  la  Convention  natio- 
nale, 173,  175. 

Lestrange  (baron  Joseph),  1124. 

Lesueur,  dit  GivRY,  suspect,  soupçonné 
d'émigration,  1437. 

Létang  (E.-L.-A.),  citoyen  de  la  section 
de  la  Réunion,  811. 

Le  Tourneur  (Etienne -François -  Louis- 
Honoré,  député  de  la  Manche  à  la  Con- 
vention nationale,  302,  1507. 

Lettre  à  l'adresse  de  Biron  (ouverture 
d'une),  1126,  1127;  du  conseil  d'admi- 
nistration du  district  de  la  Marche,  60; 

Lettre  d'Egalité  aux  départements  (colpor- 
tage d'une),  ."ill. 

—  de  Pache  aux  départements,  1372; 
d'un  volontaire  en   garnison  à  Grave- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Wl 


Unes,  1239;  de  menaces  de  mort,  reçue 
par  Léonard  Bourdon,  748;  chargée  en 
souffrance  à  la  Poste  (réclamation  par 
le  député  Maisse  de),  207  ;  envoyée  à 
Lyon  (interceptée),  1346. 
Lettres  (libre  circulation  des),  1292  ;  char- 
gées en  souffrance  à  la  Poste,  78  ;  chif- 
frées (remise  de),  1320;  confidentielles 
du  député  Borest  au  sujet  du  31  mai, 
142,  144  ;  galantes  (saisie  sur  le  député 
Bailleul  de),  15  ;  du  bureau  des  rebuts 
(visite  des),  1223. 

—  d'Adam  Lux,  député  de  Mayence,  à 
Fouquier-Tinville,  et  au  président  du 
Tribunal  révolutionnaire.  973,  986  ;  de 
Blanqui,  député  des  Alpes-Maritimes 
(saisie  de),  32,  33. 

—  de  Charlotte  Corday  à  Barbaroux  et  à 
Corday  d'Armont,  son  père,  940,  941, 
933,  958,  959;  à  Marat,  923;  de  Marat  à 
la  Convention,  721  ;  de  Richou,  député 
de  l'Eure,  à  la  Convention  nationale, 
277,  291,  293;  de  Richou  au  sieur  Mar- 
tin à  Thouars,  288  ;  relatives  à  la  Révo- 
lution, trouvées  chez  le  député  Mercier, 
226  ;  sur  les  journées  des  31  mai,  1"  et 
2  juin,  329. 

—  de  généraux,  officiers  et  soldats  aux 
représentants  en  mission,  302  ;  des 
membres  de  la  Convention  (retrait  à  la 
Poste  des),  219  ;  du  ministre  de  la 
guerre  (ouverture  des),  640;  d'officiers 
de  l'année  de  Belgique  au  ministre  de 
la  guerre,  488  ;  de  Paris  à  destination 
de  Nantes,  1121. 

Lettres  sur  la  Révolution  française,  ou- 
vrage du  comte  Gorani,  583. 

Levasseur  (René),  député  de  la  Sarthe  à 
la  Convention  nationale,  677. 

Levée  d'une  armée  par  le  représentant 
Rouyer,  302. 

Levéville,  secrétaire  greffier  du  Bureau 
des  hôpitaux,  1469. 

Lhuillier  ou  Lhullier  (Nicolas),  secrétaire 
du  Comité  révolutionnaire  de  la  section 
des  Piques,  620. 

—  citoyen  de  Saint-Denis,  1151,  1157. 
Lhuisier,  aristocrate  suspect,  de  la  section 

du  Mont-Blanc,  1344. 
Libellistes    faisant    l'éloge    de    Charlotte 
Corday,  812. 

—  à  gages  (écrits  incendiaires  des),  640. 


Liberté  des  femmes  (la),  pièce  de  théâtre, 

1110. 
Libertinage  à  l'hôpital  de  la  Salpêtrière, 

514. 
Libraire   de   la   rue    Saint-Jacques   (bro- 
chure   contre  -  révolutionnaire    vendue 

par  un),  466. 
Libraires  du  Palais-Egalité   (incivisme  de 

deux),  1273;  (rendez-vous  d'aristocrates 

chez  les),  1351. 
LiÉBAUD  (femme),  gardienne  de  scellés,  135. 
Liège  (Belgique),  administrateurs  de  ce 

pays  réfugiés  à  Paris,  1019,  1032. 

—  patriotes  de  ce  pays  réfugiés  à  Paris, 
1031. 

—  bruit  de  la  prise  de  cette  ville,  457,459. 

—  départ  pour  cette  ville  d'un  valet  de 
chambre  du  comte  d'Artois,  422. 

—  retraite  des  Français,  450. 
Liégeois  (accaparement  d'or  et  d'argent 

par  les),  1294;  (translation  à  la  salle 
d'Egalité  des  archives  des),  517. 

Lieux  d'aisance  (blé  trouvé  dans  des), 
1423;  (pains  trouvés  dans  des),  1319. 

Liez  (femme),  gardienne  de  scellés,  135. 

Ligneries  (les)  (Calvados),  lieu  natal  de 
Charlotte  Corday,  947. 

LrcoNNiER,  lisez  Leigonyer  (François),  gé- 
néral à  l'armée  du  Nord,  690. 

Lille  (Nord),  bruit  de  l'arrestation  de 
Dumouriez,  504. 

—  camp  de  la  Madeleine,  1176, 

—  cantonnement  de  la  31*  division  de 
gendarmerie,  1506. 

—  chaussetrapes  y  envoyées,  502. 

—  cherté  et  prix  du  pain,  408. 

—  convoi  de  voitures  de  piques,  1131. 

—  (meules  de  blé  dans  la  campagne  entre 
Paris  et),  432. 

—  pillage  par  les  soldats,  497. 

—  voitures  d'argenterie  des  églises  de 
Belgique  (envoi  à  Paris  de),  1258. 

Limonadier,  menacé  de   coups  de  sabre 

par  un  hussard,  418. 
LiNDET  (Claude),  juge  de  paix  de  la  section 

du  Contrat  Social,  736,  737. 

—  (Jean-Baptiste-Roberl),  député  de  l'Eure 
à  la  Législative,  282. 

—  Robert-Thomas),  député  de  l'Eure  à  la 
Convention  nationale,  313,  814;  com- 
missaire national  à  Lyon,  694. 

—  {les  frères),  284. 


568 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Linges  d'autel  (voitures  de)  venant    des 

armées,  556. 
Lingots  d'or  et  d'argent  (vente  à  la  Bourse 

de),  509. 
LiNGUET  (Simon-Nicolas-Henri),  publicisle, 

1440. 

Liquidation  (bureau  de  la),  354,  355. 

liisieux  (Calvados),  district,  830. 

Liste  de  fédéralistes  et  de  contre-révolu- 
tionnaires, 34S  ;  de  proscription,  dite  la 
grande  liste,  388. 

Liste  civile,  553. 

Lits  (location  de)  à  la  Conciergerie  par  les 
prisonniers,  25;  (location  de)  par  le 
député  Blad,  30,  31  ;  par  le  député  Du- 
gué-d'Assé,  111;  par  le  député  Gaze- 
neuve,  68. 

Literie  mise  à  la  disposition  de  la  Munici- 
palité pour  les  députés  à  la  Fédération, 
1017. 

Livres  d'histoire  et  de  marine  du  député 
Rouyer  (perte  de),  304. 

LoBREAU,  inspecteur  de  Police,  167. 

Local  au  Louvre  (demande  pour  le  Comité 
de  salut  public  du  Département  d'un), 
1103,  1142,  1145,  1151,  1187,  1364. 

LoHiER  (Pierre-Augustin-Marie),  commis- 
saire du  Comité  de  salut  public,  847. 

Loir-et-Cher,  agents  nationaux  des  dis- 
tricts, 191. 

—  cartouches  pour  le  département,  704. 

—  comité  de  salut  public  et  de  sûreté 
générale,  1173. 

—  mission  du  représentant  Laurenceot, 
190-194. 

—  mouvements  insurrectionnels  dans  les 
districts  de  Mer  et  Mondoubleau,  194. 

—  subsistances,  190. 

Loire  (menace  de  jeter  les  proscripteurs 
de  procession  dans  la),  670. 

Loire-Inférieure,  députés  du  départe- 
ment :  Jary,  172;  Lefebvre,  200. 

Loiret,  mission  de  Maure,  1241. 

LoisoN,  bijoutier,  1465. 

Lombard,  dit  la  Jeunesse,  domestique,  1480. 

LoMONT  (Claude-Jean-Baptistc),  député  du 
Calvados  à  la  Convention  nationale,  10, 
il6,  170,  190. 

LoNCLK  (René-Charles),  député  des  Côtes- 
du-Nord  à  la  Convention  nationale,  71. 

Londres  (cour  de),  462. 

—  Opéra  (ancien  directeur  de  1'),  1408. 


Longchamp  (promenade  de),  493. 

Longwy  (Ardennes),  armée  y  cantonnée, 
329. 

Lons-Ie-Sannier  (Jura),  district  (pro- 
priétés du  député  Vernier  dans  Je),  380. 

—  vente  du  mobilier  des  députés  Babey 
et  Vernier,  14,  380. 

Lorient  (Morbihan),  école  de  tactique  na- 
vale (projet  d'),  1324. 

—  olficier  de  marine,  13214. 

—  habitant,  305. 

LoRiMiER  d'Etoge,  dit  Chamilly  (Claude-Re- 
né), valet  de  chambre  de  Louis  XVI,  1194. 

Lorrain  (femme),  commerçante  suspecte, 
1410. 

Lorraine  (ancien  gouvernement  de),  302. 

Lot  (Blaviel,  député  du  département  du), 
48-51. 

Lot-et-Garonne,  mission  du  représen- 
tant Besson,  296. 

LoTTiN,  maître  de  pension  à  Picpus,  1289. 

—  (citoyenne),  femme  Walsh,  Irlandaise, 
1344. 

Locis  (Jean-Antoine),  député  du  Bas-Rhin 
à  la  Convention  nationale,  148,854,902. 

—  secrétaire  du  Comité  des  inspecteurs 
de  la  Salle,  1021. 

Louis  XIII,  roi  de  France,  son  portrait  par 
Philippe  de  Champagne,  844. 

Louis  XIV,  roi  de  France,  sa  représenta- 
tion sur  un  char  de  triomphe  aux  portes 
Saint-Denis  et  Saint-Martin,  1457. 

Louis  XVI,  roi  de  France,  anneaux  à  secret 
contenant  des  morceaux  de  son  habit, 
1418. 

—  boîtes  renfermant  de  ses  cheveux 
(vente  par  un  tablettier  de),  1418. 

—  défenseur  officieux  lors  de  son  procès, 
1467. 

—  dessein  d'égorgersa  famille  au  Temple, 
388. 

—  émotion  ressentie  à  sa  mort  par  le  dé- 
puté Richou,  283. 

—  son  exécution,  393,  526. 

—  (instructions  données  à),  263. 

—  manque  de  tôte  de  son  Conseil,  593. 

—  médailles  commémoratives  de  son  sup- 
plice, 466. 

—  médailles  de  sûreté  à  son  effigie,  307. 

—  sa  mise  en  jugement,  1513,  1514. 

—  (opinions  du  député  Faye  au  sujet  de), 
128. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


569 


—  ses  portraits  chez  les  marchands  de 
gravures,  672. 

—  regrets  de  sa  mort  au  Cap  Français, 
597. 

—  son  testament  vendu  par  les  mar- 
chands d'estampes,  478. 

Louis  XVII  (paroles  attribuées  au  député 
Mercier  au  sujet  de),  230. 

—  vente  d'estampe  le  représentant,  478. 
Louis  d'or   (arrestation    d'un   particulier 

porteur  d'un  sac  de),  1215;  (don  patrio- 
tique en  échange  il'assignats  de),  1489; 
(émission  de  faux),  472;  (marchands 
d'argent  du  Palais  Egalité  ayant  plus  de 
cent),  1408;  (prise  de  rouleaux  de)  dans 
les  visites  domiciliaires  nocturnes,  684; 
(prix  du),  422,  503,  714,  1173. 

LoussET,  ex-receveur  des  finances,  501. 

LouvET  (Claude-Louis),  membre  du  2"  Co- 
mité révolutionnaire,  109,  168,  1324. 

—  DE  CouvRAi  (Jean-Bapliste),  député  du 
Loiret  à  la  Convention  nationale,  536. 

—  (Pierre-Alexandre),  administrateur  au 
Département  de  Police,  922;  membre 
de  la  Commission  municipale  des  pas- 
seports, 1553. 

—  (Roch),  commissaire  des  guerres,  418, 
502,  1087,  1091,  M95. 

Louvre  (arrestation  de  soldats  avec  des 
filles  sur  le  gazon  du),  405. 

—  exposition  des  tableaux  de  David  con- 
sacrés à  Marat  et  à  Le  Peletier,  846. 

—  (gendarmerie  de  la  29'  division  en  ré- 
serve sur  le  gazon  du),  1141. 

—  (gouverneur  du),  425. 

—  local  demandé  par  le  Comité  de  salut 
public  du  Département,  1105,  H42, 1145, 
1151,  1187,  1364. 

—  Musée  de  la  République  ouvert  dans 
la  galerie  joignant  le  Palais  national, 
1003. 

Loyauté  (François-Michel  de),  ancien  capi- 
taine d'artillerie,  1320. 

Loyer  exigé  de  députés  prisonniers,  102, 
111,  127,  171,  245,  295,  372. 

LoYs  (Jean-Baptiste),  membre  du  Comité 
de  salut  public  du  Département,  1171, 
1175. 

Lozère,  mission  du  représentant  Peyre, 
258. 

—  troubles  religieux,  669. 

LuBiN  (Jean-Baptiste),  président  du  Comité 


révolutionnaire  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  683,  702. 

Luciennes  (Seine-et-Oise),  résidence  de 
M"'=  Du  Barry,  1374. 

LuLiEH  (Louis-Marie),  procureur  général 
syndic  du  Département,  781,  1311,  1391, 
1566. 

—  (Nicolas),  habitant  place  de  l'Ecole, 
1214. 

Luxe  déployé  par  Santerre  à  l'armée  de 
la  Vendée,  680. 

Luxembourg  (projet  de  Dumouriez  d'en- 
trer dans  le),  462. 

—  (siège  de),  441. 

Luxembourg  (chapelles  dans  les  maisons 
voisines  du),  1284. 

—  exercices  des  sections  armées,  1397. 

—  (jardin  du),  441,  451,  556. 

—  (gendarmes  de  service  au),  502.| 

—  (détention  en  la  maison  d'arrêt  du), 
des  députés  :  Faye,  129;  Forest,  146; 
Maisse,  207;  Peyre,  252,  255,  256;  Sau- 
rine,  346,  348;  incarcération  du  député 
Blaviel,  49,  50;  ordre  d'écrouer  le  dé- 
puté Ferreux,  134;  ordre  d'écrouer  le 
député  Garilhe,  148;  transfèrement  du 
député  Bailleul,  23  ;  du  député  Michel, 
238-240;  mesures  relatives  à  la  garde 
des  prisonniers,  1264;  service  de  garde 
des  députés,    1111. 

—  (quartier  du),  1298. 

—  (maison  dite  le  Petit),  1260. 
Lycée  des  Arts  (élèves  du),  991. 

—  (places  d'éducation  gratuite  fondées 
au),  1479. 

Lyon  (Rhône),  agioteurs,  1329. 

—  ancien  agent  de  change,  1329. 

—  agitateur  en  provenant,  1273. 

—  ancien  greffier  de  la  commune,  1307. 

—  ancien  notaire,  1415. 

—  banquier  y  réfugié,  1463. 

—  bataillons  y  organisés,  1062. 

—  communications  avec  Marseille,  1062. 

—  calomnies  contre  Barbaroux  y  répan- 
dues, 684. 

—  camps  devant  celte  ville,  1401. 

—  cherté  et  prix  du  pain,  408. 

—  commission  contre  -  révolutionnaire, 
142. 

—  correspondances  secrètes  des  Lyon- 
nais réfugiés  à  Paris  y  envoyées,  1346. 

—  déclaration  de  Saladin  sur  le  31  mai, 


870 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


adressée  de  cette  ville  à  la  Société  po- 
pulaire de  Largentière,  327. 

—  députés  de  cette  ville,  694. 

—  discours  y  prononcé  parGonchon,  H40. 

—  esprit  public,  239. 

—  état  de  rébellion  de  cette  ville,  1147, 
1207,  1274. 

—  fédéralisme,  55. 

—  (insurrection  de),  13,  141. 

—  lettre  du  sieur  Vincent  interceptée,  1346. 

—  marchandises  à  destination  de  celte 
ville,  1160,  1168,  1171. 

—  passage  de  la  famille  des  Bourbons, 
1540,  1541,  1543. 

—  projet  d'enlèvement  d'Egalité,  1541. 

—  (siège  de),  13,  1207,  1274,  1401,  1446. 
Lyonnais  (agioteur),  1435. 

—  (club  de  1789  au  Palais-Egalité,  fré- 
quenté par  les),  1349. 

—  (espionnage  organisé  par  les),  1425. 

—  (projets  contre- révolutionnaires  fomen- 
tés par  les),  1329. 

—  (résistance  opiniâtre  des),  1423. 

—  réfugiés  à  Paris  (intelligences  secrètes 
des),  1346,  1445. 

M 

Hacart  (François),  premier  commis  des 
domaines  nationaux,  97. 

Machard  (Louise-Marie-Anne),  femme  du 
conventionnel  Louis-Sébastien  Mercier, 
222,  225,  226. 

Machault,  dit  Messin,  cordonnier,  1173. 

Mâchoires  (citoyens  de  la  section  du  Pan- 
théon-Français traités  de),  1243. 

M&con  (Saône-el-Loire),  convoi  de  fusils, 
1176. 

Maçons  (attroupement projeté  des  ouvriers) 
448;  (portefeuilles  bien  garnis  exhibés 
au  cabaret  par  des),  1285. 

Ma  correspondance,  manuscrit  de  Marat, 
803. 

Madame  de  France  (vente  d'estampe  re- 
présentant), 478. 

Hadelonncttes  (citoyen  muni  de  faux  cer- 
tificats de  résidence,  envoyé  aux),  1304; 
(citoyens  de  la  section  de  la  Place-des- 
Kédérés  ayant  foulé  aux  pieds  le  bonnet 
de  la  Liberté,  incarcérés  aux),  1379; 
(correspondant  d'émigré  envoyé  aux), 
1447;    (détention    des    comédiens    du 


Théâtre-Français  aux),  1214,  1216, 1428; 
détention  des  députés:  Blaux,  46;  Bohan, 
54;  Dabray,  82;  (détention  de  Varlet 
aux),  1336;  (de  Vielcastel  aux),  1447;(de 
la  veuve  de  Marat  aux),  887;  (détention 
au  secret  de  l'ex-ministre  de  La-Tour- 
du-Pin  aux),  1194,  1262,  1334,  1447; 
écrou  de  Desaunajs,  Barthélémy  et 
Chamfort,  1218;  du  sieur  André  Des- 
champs, horloger),  908  ;  du  sieur  Fiel- 
val,  contre-révolutionnaire,  13S3;  ex- 
traction des  domestiques  de  la  maison 
La-Tour-du-Pin,  1229;  incarcération  du 
sieur  Debar,  ex-capitaine  aux  gardes- 
françaises,  1263  ;  de  Jean  Denizot,  dé- 
porté de  la  Martinique,  1229;  d'un  fer- 
mier et  meunier,  1237;  d'un  ex-hermite, 
suspect,  1410;  des  individus  de  la  fa- 
mille La-Tour-du-Pin,  1191,  1334;  d'un 
négociant,  de  connivence  avec  un  émi- 
gré, 1301. 

Madrid  (cour  de),  453. 

Maestricht  (Hollande),  siège  et  bombar- 
dement, 450,  600. 

—  fuite  des  fils  de  M.  de  Chabrillan,  468. 
Magasin  des  Menus,  852. 

—  d'accaparement  de  denrées  de  première 
nécessité,  1244;  d'artillerie  au  Palais 
Bourbon,  S27;  de  denrées  coloniales  de 
fermiers  généraux,  432  ;  de  farines  aux 
Chartreux  (prétendu),  1334;  de  grains 
au  château  d'Ecouen,  1251,  1301;  de 
l'habillement  à  l'Abbaye  Saint-Antoine, 
1195;  d'habillement  des  Petits-Pères, 
1151,1160;  de  sel  et  d'eau-de-vie,  1435; 
de  vins  (saisie  d'un)  dans  la  section  Po- 
pincourt,  1462;  clandestin  de  toiles  et 
draps,  1187. 

Magasins  à  poudre  de  l'Arsenal  et  du  Pa- 
lais Bourbon,  1089,  1171;  de  l'armée  du 
Rhin,  1495;  de  blé  et  de  farines  à  Melun 
et  Brie-Comte-Robert,  1236;  de  charbon 
à  Choisy  et  à  Vilry,  1210;  de  charbon 
à  Ménilmontant  et  Belleville,  1272;  de 
denrées  coloniales  (visite  de),  1225;  de 
draps  et  de  toiles  (menaces  d'invasion 
des),  435;  de  savon  et  de  soude,  435, 
437,  570, 593;  de  soude  dans  le  Faubourg 
Saint-Marceau  (bruit  du  pillage  des), 
438;  des  subsistances  de  la  Commune 
(interdiction  de  l'accès  et  visite  des), 
1189;  de  sucre  (surveillance  des),  595! 


i 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


57i 


forcés  par  le  peuple,  432;  de  vins  de  la 
Râpée  à  Villeneuve-Saint-Georges,  441. 

Mailhe  (Jean-Baptiste),  député  de  la  Haule- 
Garonae  à  la  Convention  nationale, 837. 

Maillard  (Etienne-Jcan-Bapliste),  membre 
du  Directoire  du  Département  de  Paris, 
991. 

—  (Stanislas-iMaiie),  membre  de  la  section 
de  la  Cité,  1126,  H27;  agent  du  Comité 
de  sûreté  générale,  1376. 

Maire  (Antoine-Marie),  juge  au  Tribunal 
révolutionnaire,  909. 

Mairie  (agioteur  conduit  à  la),  415;  (bu- 
reau pour  l'inscription  des  soldais  en- 
voyés aux  eaux,  ouvert  à  la),  641  ;  (ci- 
toyens sans  cartes  civiques  conduits  à 
la),  494  ;  (cochers  de  fiacre  bruyants 
conduits  à  la),  46.ï  ;  (commis  de  la), 
466;  (déclaration  du  député  Massa,  écrite 
àla),210;(dépôtderex-ministreLa-Tour- 
du-Pin  et  de  sa  famille  à  la),  1191  ;  dé- 
puté Periès  cadet,  y  amené,  2o0;  (domes- 
tique de  Du  Châtelet  conduit  à  la),  1159; 
(élève  en  chirurgie  conduit  à  la),  520  ; 
(émigré  conduit  à  la),  1122;  (garçon 
boulanger  séditieux,  conduit  à  la),  121o  ; 
(gendarme  ayant  vendu  ses  armes,  en- 
voyé à  la),  1143  ;  (intelligences  des  te- 
nanciers des  maisons  de  jeu  avec  la), 
466,  468  ;  (lieutenant-colonel  du  90°  ré- 
giment conduit  à  la),  676  ;  (manifes- 
tants des  Champs-Elysées  conduits  à  la), 
566,  568,  569;  (marchands  d'argent  con- 
duits à  la),  1123  ;  (ministi'es  de  la  justice 
et  de  l'intérieur  allant  à  la),  641  ;  (négo- 
ciant suspect,  porteur  d'épauleltes  de 
lieulenant-colonel,  envoyé  à  la),  1437; 
(porteur  des  règlements  imprimés  de 
l'armée  des  rebelles,  conduit  à  la),  1108; 
(porteur  d'un  sac  de  louis  d'or,  conduit 
à  la),  1215  ;  (poste  des  Elèves  à  la),  596  ; 
(propriétaire  d'une  caisse  d'or  et  d'ar- 
gent monnayé  saisie,  envoyé  à  la),  1125; 
(Sans-culuttes  engageant  le  peuple  à  se 
porter  à  la),  1225  ;  (service  de  garde  à 
la),  639  ;  (suspect,  trouvé  dans  une  mai- 
son de  débauche,  envoyé  à  la),  1185; 
(suspects  conduits  c\  la),  544,  1140;  (voi- 
ture de  charbon  conduite  à  la),  ll.iS; 
(volontaire  malade  et  sans  asile,  conduit 
à  la),  509. 

Maison  de  Condé  (titres  de  la),  1160. 


Maison  garnie  (visite  de),  1192. 

—  Benard,  rue  Saint-Honoré,  241. 

—  Bourbon  aux  Champs-Elysées,  1226, 
1233. 

—  Brunoy  aux  Champs-Elysées,  1317. 

—  des  Chartreux,  1304. 

Maison  Commune  (arrêté  du  Conseil 
exécutif  remis  à  la),  392  ;  (canonniers 
de  service  à  la),  667  ;  (canons  devant  le 
perron  de  la),  1188;  (chefs  de  légion  de 
la  garde  nationale  convoqués  à  la),  410, 
419;  (garde  de  la),  517,  639;  (légions 
rangées  sur  la  place  de  la),  819  ;  (mo- 
tions devant  la),  1397;  (patrouilles  autour 
de  la),  517  ;  (poste  de  la  réserve  à  la), 
454,  639,  667,  (068,  1073  ;  (salle  de 
l'Egalité  à  la),  410,  419,  517,  548,  1007; 
(transfèi-ement  de  déserteurs  de  l'Abbaye 
à  la),  497;  (vétérans  placés  dans  la  cour 
de  la),  519. 

Maison  de  la  concierge  de  l'Hôpital  sur  le 
boulevard,  1313. 

—  de  Danemark,  152. 

—  dite  des  Ecuries  d'Orléans,  268,  269. 

—  de  l'Egalité,  466,  503,  532,  534,  538, 
602,  1234,  1261,  1264,  1267,  1276,  1288, 
1299,  1309,  1415,  1439. 

—  des  Filles-Saint-Thoraas,  1261. 

—  de  France,  rue  de  Beaune,  131,  150. 

—  Galcher  de  Bordeaux,  1338. 

—  du  gouvernement  des  Tuileries,  1364. 

—  de  Marat,  522. 

—  des  Mathurins,  676. 

—  de  Mirabeau,  176,  182. 

—  meublée  du  Mont-Blanc,  98,  179,  182, 
379. 

—  Montmorency  sur  le  boulevard  Mont- 
martre, 1228. 

—  Periiie  à  Chaillot,  H  3,  116,  117. 

—  dite  le  Petit  Luxembourg,  1260. 

—  des  Petits  Pères,  316,  1103. 

—  meublée  de  la  Réunion,  rue  des  Moi- 
neaux, 24. 

—  de  Rhodes,  1126. 

—  du  président  Rolland,  1341. 

—  (lu  Saint-Esprit  (administration  muni- 
cipale des  biens  nationaux  à  la),  1478. 

—  de  Saint-Firmin,  444. 

—  de  Saint-Laurent,  1364,  1419. 

—  de  Saint-Lazare,  1269, 1423  ;  (patrouilles 
autour  de  la),  1312. 

—  de  la  section  Guillaume-Tell,  317. 


572 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  de  la  Tuilerie,  1334,  1447. 

—  meublée  Virginie,  rue  Saint-Honoré, 
86,  306. 

—  d'arrêt  des  Anglaises,  rue  de  Lourcine, 
154,  155;  des  Bénédictins  anglais,  46, 
54,  154;  des  Carmes  (députés  détenus 
en  la),  54,  121,  122,  306-311,  341  ;  de  la 
rue  de  Charonne  (détention  du  député 
Soubeyran  de  Saint-Prix  dans  la),  370, 
372  ;  (transfèrement  des  députés  Esla- 
dens  et  Rouzet  en  la),  122,  311  ;  dos 
Ecossais,  détention  des  députés  :  Blaux, 
46;  Richou,  293. 

—  d'arrêldes  Fermes  générales, 129;  déten- 
tion des  députés  :  Blanqui,  37  ;  Blaux,  46  ; 
Bohan,  54;  Dabray,  83;  Dugué-d'Assé, 
108;  Faure,  125;  Faye,  129;  Le  Breton, 
198, 199;  Massa, 217, 218  ;  Rabaut-Pomier, 
264;  Richou,  291;  Royer,  316. 

—  d'arrêt  du  Luxembourg,  détention  des 
députés  :  Bailleul,  23;  Blaviel,  49,  50; 
Faye,  129;  Ferroux,  134;  Forest,  146; 
Garilhe,  148;  Maisse,  207;  Michet,  238- 
240;  Peyre,  252,  255,  256;  Saurine,  346, 
348;  garde  des  prisonniers,  1111,  1264. 

—  des  Madelonneltes,  détention  des  dé- 
putés :  Blaux, 46;  Bohan, 54;  Dabray,82. 

—  d'arrêt  de  la  Mairie  (évasion  de  la),  606. 

—  d'arrêt  de  Metz,  40  ;  des  Orties,  transfè- 
rement du  député  Brunel,  63;  de  Sainte- 
Pélagie  (feuille  de  situation  de  la),  886; 
des  Ursulines  anglaises  (détention  du  dé- 
puté Girault),  258. 

—  d'arrêt  militaire  à  la  Courtille,  531. 

—  d'avances,  vente  publique  et  loterie  pa- 
triotique (don  de  la),  1488. 

—  de  charité  de  la  rue  du  Faubourg- 
Sainl-Denis,  1269. 

—  de  la  Charité  de  Gharenton,  1266. 

—  de  commerce  à  Bordeaux,  602. 

—  de  débauche  (suspect  trouvé  dans  une), 
1185. 

—  d'éducation  du  citoyen  Dupolet,  1269. 

—  de  Force  (voleur  du  Trésor  public, 
sorti  lors  des  journées  de  Septembre 
d'une),  1423. 

—  de  jeu  (café  des  Grands  Hommes),  1424  ; 
à  la  chancellerie  d'Orléans,  466;  de  la 
rue  de  Richelieu,  453;  patriote  (utilité 
pour  la  découverte  des  complots  d'une), 
1244. 


—  de  santé  (demande  de  transfèrement 
par  le  député  Michet  dans  une),  243; 
Belhomme,  310,  370,  372;  dite  le  Séjour 
d'Hijgie,  1173,  1182,  1187, 1194, 1301;  de 
Montprin,  126;  suspecte,  rue  de  Vaugi- 
rard,  1417. 

—  de  secours  de  la  rue  Neuve-Saint-Au- 
gustin, 1171. 

Maisons  (écriteaux  portant  les  noms  des  ha- 
bitants sur  les  portes  des),  1393  ;  laissées 
ouvertes  la  nuit  (relevé  parles  patrouilles 
des),  1312;  marquées  avec  de  la  craie 
noire,  1066. 

—  d'arrêt  (mesures  de  sûreté  pour  les), 
722;  (permis  de  visiler  dans  les),  1254; 
(tableau  des  détenus  dans  les),  1429; 
(transfèrement  des  députés  girondins 
dans  les  anciennes),  125;  du  Départe- 
ment de  Paris  (officiers  de  santé  des),  121 . 

—  de  campagne  avoisinant  Paris  (suspects 
dans  les),  1330. 

—  de  débauche  (multiplication  des),  1327; 
suspectes  (visite  de),  H4S,  1151. 

—  de  jeu  (affluence  dans  les),  1433;  (des- 
centes de  police  dans  les),  437,438,466, 
468,  482,  483,  509,  533,  676,  1100,  1338, 
1431  ;  (misère  affreuse  produite  parles), 
696,  1273,  1413;  (multiplication  des), 
1327;  (pseudo),  1166,  1167;  (propos 
malveillants  tenus  dans  les),  1357;  (sup- 
pression des),  604,  1410;  du  Palais  Ega- 
lité (dénonciation  et  visite  des),  447, 
SOI,  1W7. 

—  de  santé  (cherté  des),  185. 

Maisse  (Marius),  député  des  Basses-Alpes 
à  la  Convention  nationale,  207,  208;  sa 
femme,  cousine  du  député  Peyre,  252, 
253. 

Maîtres  de  poste  (avoines  vendues  à  des 
prix  excessifs  aux),  1421. 

Makkètros  (Noé),  Hollandais,  ex-marchand 
épicier,  rue  Quinquampoix,  colonel  de 
la  Légion  Batave,  1334. 

Malades  (soins  gratuits  donnés  par  un 
médecin  aux  pauvres),  1501  ;  à  l'inPir- 
merie  de  la  Force  (entassement  de),  185, 
186  ;  de  l'iiôpital  de  la  Charité  (émigrés 
déguisés  en  frères  servants  des),  318; 
de  l'Hôpital  militaire  (insubordination 
des),  481. 

Maladie  de  Danton,  1375;  de  la  duchesse 
d'Orléans,  femme  d'Egalité,  1318-1521  ; 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


573 


de  la  duchesse  de  Bourbon,  sœur  d'E- 
galité, 1S27,  1537,  1539,  1543. 

—  épileptique  du  député  Ppyre,  252,  253, 
255,  256. 

—  vénérienne  (soldats  infectés  de  la), 
1370. 

Maladies  graves  des  députés:  BohaD,52,  54; 
Dugué-d'Assé,  104  ;  Garilhe,  149  ;  Lauren- 
ceot,  à  la  Force,  184,  185;  Lefebvre, 
205  ;  Michel,  à  lu  Conciergerie,  243  ; 
Ribereau,  268;  Rouzet,  308-311;  Sou- 
beyran  de  Saint- Prix,  causée  par  l'air 
empesté  des  prisons,  372. 

Malaret,  citoyen  de  la  section  de  Bon- 
Conseil,  neveu  du  chanoine  de  ce  nom, 
1269. 

Malédictions  populaires  contre  Blanche- 
lande,  526. 

Mallarmé  (François-René-Auguste),  député 
de  la  Meurthe  à  la  Convention  natio- 
nale, 1018,  1020. 

Malo-Duverger,  gardien  d'un  suspect,  1164. 

Malpropreté  des  rues,  532. 

Malveillants  apostés  sur  les  routes  (bruits 
alarmants  répandus  par  les),  1022. 

Mamin  (Jean),  agitateur,  532,  534,  674. 

Manche  (Laurence,  député  du  départe- 
ment de  la),  183. 

—  (dragons,  dits  de  la),  273,  1146. 
Manifeste  du  frère  aîné  de  Louis  Capet, 

491  ;  de  Lasource,  32,  36. 
Mans  (le)  (Sarthe), ancien  chanoine,  U79. 

—  convoi  d'artillerie,  615,  1365. 

—  société  républicaine,  1344. 
Mantelet  (Madeleine),    femme  de  Pierre 

Guenin,  manouvrier  à  Tonnerre,  915. 

Manuel  (Pierre-Louis),  procureur  de  la 
Commune,  635. 

Manufacture  de  Bercy,  1372  ;  d'armes  à  la 
Courneuve,  1269;  de  canons  à  Chaillot, 
1283;  à  Meulan,  1266,  1409;  de  cha- 
peaux (incendie  d'une),  667. 

Manuscrits  concernant  Duchcsne,  ex-in- 
tendant de  Madame,  1159  ;  d'Adam  Lux, 
député  de  Mayence  (saisie  des),  970, 
972;  de  Marat  (demande  par  la  famille 
de  la  mise  sous  scellés  des),  773;  de 
Marat  en  la  possession  de  SimonneEvrard 
(inventaire  des),  803  ;  subversifs  venant 
de  Caen  (remise  à  un  imprimeur  par 
Deperret  de),  904. 

Marais  (habitants  du),  606  ;  du  Faubourg 


du  Temple  (guinguettes  au-dessus  des), 
1294  ;  de  la  section  du  Temple  (rixes 
entre  les  volontaires  et  les  soldats  de  la 
ligne  dans  les,  1355. 
Marais  de  la  Convention  (arrestation  de 
commissaires  du  Faubourg  Saint-An- 
toine, désirée  par  le),  548;  (Comités  de 
la  Convention  corrompus  par  le),  1307; 
(craintes  de  bouleversements  par  le), 
472;  (partisans  du),  783;  (projet  de  dé- 
part des  membres  du),  545. 
Marat  (Albertine),  sœur  du  conventionnel, 

883-886. 
—  (Jean),  de  Cagliari,  père  de  Jean-Paul 

Marat,  774. 
Marat  (Jean-Paul),  député  de  Paris  à  la 
Convention  nationale:  acte  d'accusation 
contre  lui,  124;  son  apothéose  à  Tonnerre, 
801,  1179;  (apparition  d'un  nouveau 
Journal  en  opposition  à  la  feuille  de), 
636;  son  assassinat,  724-920, 1080,  1081  ; 
son  assassinat  déploré  par  la  Société 
populaire  de  Largentière,  327;  (attaque 
à  la  sortie  des  Cordeliers  contre),  562; 
son  buste  par  Beauvallet,  790,  791  ;  son 
buste  par  Deseine,  809,  810;  son  buste 
figurant  dans  une  fête  des  martyrs  de 
la  Liberté  à  Vaugirard,  889;  son  buste 
placé  dans  la  salle  des  séances  de  la 
Convention,  792,  859;  son  buste  placé 
dans  la  salle  des  séances  du  Conseil  du 
district  de  Melun,  767  ;  son  buste  substi- 
tué à  une  statue  de  saint  à  Mennecy, 
861  ;  cérémonie  funèbre  en  son  honneur 
à  Langres,795;  chef  du  parti  anarchiste 
aux  Jacobins,  603;  (chefs  d'accusation 
contre),  534;  commissionnaire  porteur 
des  numéros  de  rAmi  du  peuple,  934  ; 
son  cœur  déposé  sur  un  autel  par  la 
Société  républicaine  des  Cordeliers,  793  ; 
(déclamations  infâmes  contre),  747;  (dé- 
cret d'arrestation  contre),  520,  522,  524, 
532,  559;  (dénonciations  contre),  620; 
(dénonciations  reprochées  à),  602;  des- 
sein perfide  do  l'envoyer  comme  com- 
missaire en  Belgique,  507  ;  (diatribe  du 
député  Richou  contre),  273,  279,  294; 
(discours  et  couplets  dits  à  la  section 
des  Piques  en  l'honneur  de),  1453; 
(écrou  à  la  Conciergerie  de),  540;  son 
éloge  par  un  canonnier  originaire  et 
exilé  de  Venise,  828;   son   éloge  pro- 


574 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


nonce  à  Montauban,  800;  (éloges  prodi- 
gués par  les  groupes  à),  5H  ;  (enfants 
élevés  dans  le  culte  de),  765;  son  entre- 
lien avec  Jacques  Roux,  744-746;  expo- 
sition au  Louvre  du  tableau  de  David,  le 
représentant  à  son  dernier  soupir,  846; 
sa  famille  domiciliée  à  Genève,  772;  fête 
civique  de  la  section  des  Lombards  en 
son  honneur  à  Saint-Jacques-le-Majeur, 
856;  fête  en  son  honneur  à  Saint-Roch, 
1316  ;  fête  en   son  honneur  par  la  sec- 
tion Je  Molière  et  La  Fontaine,  829;  fête 
civique  en  son  honneur  à  Mèze,  869; 
fête  en  son  honneur  à  Vaugirard,  889, 
890;  feu  d'artifice  tiré  en  réjouissance 
de  sa  mort,  901  ;  gîte  par  lui  trouvé  dans 
le  Club   des  Cordeliers,  538;  gravures 
représentant  son  assassinat,  1272;  hom- 
mage à  la  Convention  d'un  tableau  le 
représentant,   778;   impression   de   ses 
œuvres,  demandée  par  la  Société   des 
Cordeliers,  880,   881;  inauguration    de 
son  buste  sur  la  place  du  Louvre,  1397; 
par  la  section  des  Arcis,  871,  872;  par 
la  section  de  Beaurepaire,  879;  par  la 
section  de  Bonne-Nouvelle,  855  ;  par  la 
section  de  la  Cité,  848;  par  la  section 
du  Faubourg-Montmartre,  852;  par  la 
section  des  Gardes-Françaises,  837;  par 
la  section  des  Invalides,  851  ;  par  la  sec- 
tion de  la  Montagne,  831  ;  par  la  section 
du  Mont-Blanc,  868;  par  la  section  de 
Montreuil,  839,  841  ;   par  la  section  du 
Muséum,  845;  par  la  seclion  du  Pont- 
Neuf,  843;  par  la  section  de  la  Réunion, 
853;  par  la  section  du  Temple,  850;  par 
la  section  des  Tuileries,  833,  835;  parla 
Société  fraternelle,  804;   par  la  Société 
populaire  et  républicaine  du  Puy,  882; 
par  la  Société  populaire  de  Sèvres,  875; 
sur  l'une  des  places  de  Fontainebleau, 
844;  invectives  à  lui  adressées  par  des 
députés,  518;    par    des    jeunes    gens, 
561  ;    inventaire  de  ses  papiers  et  ou- 
vrages manuscrits,  7ol,  803;  son  jour- 
nal, 564;  crié  sur  la  terrasse  de  la  Con- 
vention,   540;    (lettre   au   député   Faye 
relative  à  l'assassinat  de),  128;  sa  mort 
connue  du  sieur  de  Beaufort,  chef  de 
brigade,   1197;  sa  mort  prochaine  an- 
noncée   par   un    porteur  d'eau,  1570; 
(uécessité  de  l'existence  de),  610  ;  obé- 


lisque érigé  en  son  honneur,  821  ;  objet 
des  persécutions  de  La  Fayette,  752, 
753;  ses  obsèques,  731,  753,  757,  759, 
824,  826,  827,  832,  842,  847,  854,  860, 
870;  ode  à  ses  mânes  par  le  citoyen 
Brémont,  836  ;  ode  composée  par  un 
jeune  homme  de  Gien,  876;  opinion  des 
groupes  sur  le  compte  de),  520;  son 
oraison  funèbre  à  Saiut-Eustache,  805, 
814,  1136,  1143  ;  son  oraison  funèbre 
par  Guiraultdans  la  section  du  Contrat- 
Social,  825  ;  outrages  à  sa  mémoire  par 
J.  Roux  et  Le  Clerc,  812;  (ovations  du 
peuple  à),  505;  paroles  de  M.  Eprémesnil  le 
visant,  503  ;  (partisans  décidés  de),  687  ; 
(passage  aux  Tuileries  de),  576  ;  paye- 
ment de  ses  dettes,  751,  820;  (petit 
peuple  affectionné  à),  631,  635  ;  (placard 
du  défenseur  de  Miranda  contre),  655  ; 
poème  à  sa  louange  par  Dorat-Cubières, 
817;  son  portrait  demandé  pour  l'église 
de  Bouchain,  874;  son  procès  au  Tri- 
bunal révolutionnaire,  522,  536,  538, 
540,  542,  S46  ;  projet  d'épitaphe  pour  le 
Panthéon ,  863  ;  projet  de  venger  sa 
mort  en  assassinant  la  veuve  Capet,  1081  ; 
promesse  de  mariage  envers  Simonne 
Evrard,  écrite  de  sa  main,  726  ;  propos 
sur  sa  mort  tenus  par  un  marchand 
d'estampes,  740  ;  propos  injurieux  sur 
son  compte  tenus  à  Aigueperse,  919, 
920  ;  traité  de  coquin,  de  scélérat  et 
d'homme  sanguinaire,  914  ;  traité  de 
gueux  par  une  femme  de  Tonnerre, 
915,  916;  traité  de  gueux,  de  scélérat, 
d'homme  de  sang,  par  une  femme  de 
Vaugirard,  891,  893,  895,  898;  (qualifi- 
cation de  Calon  français,  appliquée  à), 
730;  quatrain  à  sa  mémoire  par  un 
lieutenant  de  gendarmerie,  815;  société 
républicaine  de  Saint  Jean-de-Losne 
faisant  venir  son  buste,  962;  sa  statue 
aux  Champs-Elysées,  857;  Théroigne 
de  Méricourt  prise  sous  sa  protection, 
597  ;  travaux  à  son  imprimerie,  781  ; 
(tricheur  au  jeu  flétri  du  nom  de),  908; 
(vœu  pour  le  transport  au  Panthéon  de), 
1569. 

Marat  à  son  dernier  soupir,   tableau    de 
David,  725,  846. 

Marat  (Jean  -  Pierre),    frère   du   conven- 
tionnel, 773,  774. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


575 


Maratiste  (imprimeur  arrêté  pour  propos 
contre  Maral,  se  déclarant),  906. 

Maratistes  (diflamation  des),  812. 

Marbos  (François),  député  de  la  Drôme  à 
la  Convention  nationale,  65,  209. 

Marc  (Pierre),  citoyen  de  la  section  de 
1792,  1509. 

Marchais,  membi'e  du  Collège  de  chirur- 
gie, 268. 

Marchand  (Guillaume-Simon),  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  1081,  1086,  1116,  1127,1138, 
1140,  1147,  1149,  1164,  1175,  1177,  1185, 
1189.  1192,  1194,  1197,^1208,  1214,  1224, 
1320,  1379,  1419. 

Marchand  d'argent  (domestique  do  noble 
devenu),  1395;  (tentative  de  meurtre  sur 
un),  489. 

—  d'avoine  (accaparements  d'un),  1343. 

—  de  cantiques  sur  le  Pont-au-Change, 
699. 

—  de  charbon  accapareur  (acquittement 
d'un),  1207. 

—  d'eslampes  de  la  rue  Montmartre  (pro- 
pos sur  la  mort  de  Marat  tenus  par  un), 
740. 

—  de  soies  (expédition  de  gros  sols  par 
un),  553. 

Marchande  de  gâteaux  (nom  de  Mère  Du- 
chêne  donné  à  une),  600. 

Marchandises  (caves  et  carrières  servant 
d'entrepôt  de),  1225;  cachées  dans  des 
souterrains,  1429;  à  destination  de  Bâle, 
1118;  à  destination  de  I-yon  et  Marseille 
(arrestation  de),  1147,  1160,  1168,  1171; 

•  des  accapareurs  (chargement  sur  ba- 
teaux des),  1120;  d'épicerie  (entrepôt  à 
Passy  de),  1157. 

Marchands  (marchandises  enlevées  de 
Paris  par  les  gros),  714;  soupçonnés 
d'accaparements,  1157;  de  la  rue  Saint- 
Denis  (subsides  fournis  par  des),  1285; 
des  rues  Saint-Denis  et  Saint-Martin 
(émigrés  cachés  chez  des),  1313. 

—  d'argent  (jeunes  patriotes  bâtonnant 
les),  1260;  (lieu  de  rendez-vous  des),  538, 
714,  1256;  (menaces  de  mort  et  voies  de 
fait  contre  les),  422,  511,  630,  1299; 
(ordre  d'arrêter  et  de  traduire  au  Tribu- 
nal révolutionnaire  les),  1376;  (recru- 
descence des),  672,  697,  714, 1123,  1129, 
1175,  1233,  1263,  1268,  1306,  1309,1314, 


1328,  1348,  1349,  1356,  1383,  1408,  1441, 
1454. 

—  d'armes  à  Vitry-sur-Seine,  1300. 

—  de  bestiaux  (accaparement  du  four- 
rage par  les),  677. 

—  de  beurre  (passage  à  Caen  et  arresta- 
tion par  les  habitants  des),  695, 

—  de  bœufs  (écrou  à  la  Conciergerie  de), 
687. 

—  de  bois  (fermeture  des  chantiers  des), 
1464;  de  bois  et  de  charbon  (fraudes 
des),  540. 

—  de  chansons,  563. 

—  de  comestibles  (aristocratie  des),  1308. 

—  de  denrées  (obstruction  du  Pont-au- 
Change  par  les),  538. 

—  de  draps  (menaces  contre  les  gros), 
435. 

—  d'estampes  (étalage  de  gravures  repré- 
sentant l'assassinat  de  Marat  et  de  Le  Pe- 
letier  par  les),  1272; (vente  du  testament 
de  Louis  XVI  par  les),  478. 

—  de  fer  au  Bourget  (déclaration  incom- 
plète de),  1310. 

—  de  gravures  (portraits  de  Louis  XVI  et 
de  sa  famille  en  vente  chez  les),  672. 

—  de  gros  (taxe  des  combustibles  indis- 
posant les),  1458. 

—  d'habits  (achat  d'armes  et  d'uniformes 
de  soldats  interdit  aux),  387. 

—  d'indienne  f suppression  de  la  Fête 
Dieu,  déplorée  par  les),  668. 

—  de  pain  (^surveillance  des),  1101. 

—  de  petits  gâteaux  et  de  tisane  (com- 
merce de  l'argent  par  les),  687. 

—  des  ports  de  mer  (commandes  aux), 
1121;  (renchérissement  des  denrées 
annoncé  parles),  717. 

—  du  quai  de  la  Ferraille  (réquisition  des 
armes  chez  les),  1142. 

—  de  sucre  (clientèle  du  café  du  Protec- 
tecteur  de  la  Garde  nationale  composée 
de),  1260. 

—  de  toiles  (vente  à  prix  d'argent  de  leurs 
marchandises  par  les),  594. 

—  de  vieux  habits  (évasions  préparées 
dans  les  prisons  par  les),  457  ;  de  vieux 
habits  de  la  place  du  Marché  des  Inno- 
cents, 422. 

—  de  veaux  (conflit  entre  les  bouchers  et 
les),  680,  694. 

—  de  vins  (fraude   des),  441  ;  (magasins 


576 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


hors  Paris  des),  441  ;  (patrouilles  insul- 
tées par  les),  510  ;  en  gros  sur  les  ports 
(vente  au  détail  refusée  par  les),  545. 
Marché  aux  veaux,  672,  684,'  694,  1214. 

—  du  Bourget,  1363. 

—  de  Choisy,  1363. 

—  des  Innocents,  432,  435. 

—  de  Poissy,  542,  674. 

—  Sainl-Eustachc  (femmes  patriotes  fus- 
tigées au),  1359;  (port  de  la  cocarde 
par  les  femmes  au),  1402. 

—  Saint-Jean  (échoppes  du),  426. 

—  Saint-Martin  (surexcitation  des  femmes 
du),  1357. 

—  de  Sceaux,  542,  1363. 

Marchés  (arrivage  de  voitures  de  pain 
dans  les),  528;  (cherté  extrême  des 
denrées  dans  les),  1395;  (domestiques 
agissant  sur  l'esprit  public  dans  les), 
465;  (propos  affreux  tenus  dans  les), 
1347;  (rumeurs  provoquées  par  le  dé- 
cret sur  la  cocarde  dans  les),  1381  ; 
(troubles  dans  les),  1110. 

—  de  grains  et  de  farines  pour  l'approvi- 
sionnement de  Paris,  1085,  1089. 

—  frauduleux  pour  l'habillement  et  équi- 
pement des  armées,  1442. 

Marcillac  (Nicolas),  agent  du  i'  Comité 
révolutionnaire,  109. 

Marcoussis  (Seine- et- Oise),  dépôt  de 
chevaux  de  remonte,  522. 

Maréchal  (Jeannette),  cuisinière  chez  la 
citoyenne  Evrard,  amie  de  Marat,  943, 
953. 

Maret  (Henri),  libraire  du  Palais-Royal, 
1273,  1296. 

Mariage  (promesse  de)  contractée  par 
Maral  envers  Simonne  Evrard,  726  ;  du 
duc  d'York  avec  la  fille  d'Egalité  (pré- 
tendu projet  de),  505  ;  de  Pontard, 
évêque  de  la  Dordogne,  avec  la  fille  de 
Caminade,  capitaine  de  la  garde  na- 
tionale, 1235. 

Maribon-Montaut  (Louis),  député  du  Gers 
à  la  Convention  nationale,  1516. 

Marie-Antoi.nette,  reine  de  France,  ar- 
restation d'une  de  ses  dames  d'honneur, 
14*7. 

—  sa  captivité  déplorée,  891. 

—  conspiration  de  l'œillet,  1303,  1394. 

—  sa  correspondance  avec  l'abbé  de  Saint- 
Evesnan,  540. 


—  gouverneur  du  Louvre  nommé  par  elle, 
42b. 

—  ses  livres  mis  en  réserve  à  la  Biblio- 
thèque nationale,  1402. 

—  menées  de  ses  anciens  valets,  594. 

—  sa  mise  en  jugement  réclamée,  1436, 
1458,  1492. 

—  projet  de  l'assassiner  pour  venger  la 
mort  de  Marat,  1081. 

• —  son  séjour  au  Temple,  503. 

—  son  supplice  réclamé  par  les  femmes 
révolutionnaires.  1388. 

Mabiet  (Mammès),  juge  de  paix  de  Ton- 
nerre, 916. 

Marine  (chirurgien  auxiliaire  de  la),  26; 
(papiers  concernant  la),  302  ;  dans  les 
ports  militaires  (service  de  la),  302. 

Marino  (Jean-Bapliste),  administrateur  au 
Département  de  Police,  922,  1223. 

Markowsri,  officier  de  santé  des  prisons 
et  maisons  d'arrêt  du  département  de 
Paris,  121,  310. 

Marlot  (René),  correspondant  d'émigré, 
1447. 

Marne  (projet  de  canal  de  la  Marne  à  la), 
083. 

—  (comité  de  salut  public  du  départe- 
ment de  la),  1364. 

Marniot,  administrateur  de  scellés,  1334. 
Marotte   (Jean-Baptiste),  commissaire    de 

police  de  la  section  des  Piques,  305. 
Marque  distinctive  pour  les  membres  des 

Comités  révolutionnaires,  1107,  1142. 
Marques  à  la  craie  sur  les  maisons  des 

députés  de  la  Montagne,  490,  491  ;  à  la 

craie  noire  sur  les  maisons,  1066. 

—  de  féodalité  à  Asnières  et  à  La  Villette, 
1292,  1300,  1320. 

Marseillais,  adresse  aux  habitants  de 
Toulon,  688. 

—  (approche  des),  526,  534. 

—  (2«  bataillon  des),  475. 

—  (commandant  du  bataillon  des),  684. 

—  (exploits  dans  les  Deux -Ponts  des), 
611. 

—  (présence  au  Palais  de  la  Révolution 
des),  592. 

—  (rébellion  des),  1409. 

Marseillaise  (chant  au  Jardin  des  Tuileries 
de  la),  1275  ;  (chœur  de  jeunes  femmes 
chantant  la),  674  ;  (exécution  au  Spec- 
tacle Feydeau  de  la),  1439. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


577 


Marseille  (Bouches-du-Rhône),  calom- 
nies contre  Barbaroux  y  répandues,  684. 

—  château-fort  de  iNotre-Darae  de  la 
(îarde,  1550,  1551,  1554-1556. 

—  communications  avec  Valence  et  Lyon, 
1062. 

—  corps  administratifs,  1546,  1550,  1556. 

—  (courrier  de),  939,  953. 

—  défaite  d'Egalité  y  annoncée,  687. 

—  députation  (courrier  adressé  à  la),  684. 

—  députés  envoyés  à  Paris,  668,  670. 

—  district  (receveur  du),  1545,  1546. 

—  fabriques  de  savon,  1321. 

—  famille  des  Bourbons  y  envoyée,  514. 

—  fédéralisme,  55. 

—  gardes  nationaux,  1546. 

—  juge  prévôtal,  684. 

—  marchandises  à  destination  de  cette 
ville,  1160,  1168,  1171. 

—  transfèreraent  de  la  famille  des  Bour- 
bons, 1528,  1530,  1532,  1536,  1539-1541, 
1544-1548,  1550-1557,  1559-1562,  1564. 

—  troubles,  1321. 

—  voyage  suspect  d'une   Italienne,  1409. 
Mahtin  (Jean-François),  sculpteur,  chargé 

de  la  construction  du  tombeau  de  Marat, 
842. 

—  commis  du  receveur  du  district  de 
Thouars,  288. 

—  lieutenant-colonel  en  second  au  12*  ba- 
taillon du  Jura,  187. 

—  négociant,  1147. 

Martin  de  Léclusette,  ancien  aide  de  camp 
de  La  Fayette,  747. 

—  (Aimée),  femme  du  sieur  Berc,  confi- 
seur, 747,  758. 

Martinel  (Joseph-Marie-Philippe),  député 
de  la  Drôme  à  la  Convention  nationale, 
153. 

Martinique,  déporté,  1229. 

Massa  (Ruffin),  député  des  Alpes-Mari- 
times h  la  Convention  nationale,  210- 
221. 

Massard  (Alexandre-Bonaventure),  officier 
de  paix,  93,  195. 

Massé  (Jean -Baptiste),  instituteur  des 
Sourds  et  Muets,  1429,  1437,  1447. 

Masson  (Etienne),  juge  au  Tribunal  révo- 
lutionnaire, 920,  967. 

—  (compagnie),  pour  les  charrois  d'artille- 
rie, 692. 

Maston,  négociant,  maison  de  Egalité,  602. 
T.  IX. 


Mathieu  (Jean-Baptiste-Charles),  député  de 
l'Oise  à  la  Convention  nationale,  116, 
165,  170,  331. 

Mathis  (Elophe  -  Sylvestre) ,  chef  de  la 
3"  légion  de  la  garde  nationale ,  com- 
mandant général  adjoint,  1128. 

Matzenheim  (Alsace),  officier  municipal, 
1050. 

Maubeuge  (Nord),  convois  d'artillerie  et 
de  munitions,  1146,  1165,  1169. 

—  prise  de  cette  place,  604. 

Mait.é,  valet  de  chambre  d'Egalité,  1528, 
1557. 

Maulde  (Nord)  (camp  de),  514. 

Maure  aîné  (Nicolas),  député  de  l'Yonne  à 
la  Convention  nationale,  726,  742,  751, 
757,  814,  829,  922,  1241. 

Maurkl  (l'abbé),  suspect,  1434. 

Mauri  (citoyenne),  blanchisseuse  aux  Car- 
rières près  Charenton,  1328. 

Maurice  (Charles-Antoine),  parfumeur,  738. 

Maury,  banquier  de  jeu  de  biribi,  495. 

Mauvezin  (Geis),  canton,  177. 

—  député  à  la  Fédération  du  10  août,  177. 

Maximum  (envoi  aux  communes  du  Dépar- 
tement de  la  loi  sur  le),  1363,  1459; 
(exécution  de  la  loi  du),  1197,  1437; 
(inobservation  aux  Halles  de  la  loi  sur 
le),  1292,  1300,1420;  (récépissés  donnés 
par  des  vendeurs  d'avoine  sur  le  pied 
du),  1421  ;  du  prix  des  grains,  602. 

Mayence  (Allemagne),  convention  ger- 
manique y  séant,  973. 

—  député  extraordinaire  de  cette  ville  à 
la  Convention,  786,  788,  973. 

—  électorat,  973. 

—  soldats  en  revenant,  1188. 
Mayenne-et-Loire   (bataillon   de  volon- 
taires de),  566. 

Meaux  (Seine-et-Marne),  ancien  maître 
de  poste,  1368. 

—  bateaux  de  charbon,  1116. 

—  détachement  pour  le  service  des  sub- 
sistances, 1438. 

—  exercices  des  canonniers  de  Paris  au 
camp,  527,  547. 

—  mission  de  membres  du  Comité  de 
salut  public  du  Département  de  Paris, 
1086,  1194,1197. 

—  poudres  en  magasin,  502. 

—  présence  du  prince  de  Conti,  1523. 

37 


m 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


astro- 


MicHAiN   (Pierre-François-André), 
nome,  1140;  sa  femme,  1140. 

Médaille  à  l'effigie  de  Louis  Capet,  SOI  ; 
de  la  Fédération  de  1790  (défenses  de 
porter  la),  1057  ;  commémorative  de  la 
fête  du  10  août  1793,  1043,  lOU,  1050, 
1057,  1058  ;  en  cuivre,  insigne  des  mem- 
bres des  Comités  révolutionnaires,  1107. 

Médailles  de  la  République  (valeur  mo- 
nétaire des),  1058;  de  sûreté  à  l'effigie 
de  Louis  XVI,  507  ;  en  cuivre  frappées 
sous  l'ancien  régime  (don  patriotique 
de),  1500. 

—  commémoratives  du  supplice  de  Louis 
XVI,  466. 

Médaillon  témoignant  de  l'acceptation  de 

la  Constitution  (projet  de),  1492. 
Méditerranée  (interruption  du  commerce 

delà),  1321. 
Megrin  (citoyen),  employé  à  la  fabrication 

des  assignats,  1217. 
Melun  (Seine-et-Marne),  administrateurs 

du  département,  1224. 

—  commune,  516. 

—  conseil  du  district,  767. 

—  détachement  de  volontaires  y  envoyé, 
1224. 

—  magasins  de  blé  et  de  farines,  1236. 
Mémoires  relatifs  aux  frais  des  funérailles 

de  Marat  (règlement  des),  824,  826,  827, 
832,  842,  847,  854,  860,  870  ;  relatifs  à 
la  marine,  302. 

Mémoires  sur  les  expériences  de  Netclon, 
ouvrage  de  Marat,  803. 

Menaces  outrageantes  à  Marat,  518. 

Mendiants  de  profession  dans  la  grande 
cour  du  Louvre,  1444  ;  au  Palais  de  l'E- 
galité, 1444,  1457. 

Mendouze,  lisez  Mindouze (JeanPierro), ex- 
employé aux  Affaires  étrangères,  1320. 

Mënilmontant,  magasins  de  charbon, 
1272. 

Mennecy-Marat,  nom  nouveau  de  Men- 
necy-Villeroy,  861. 

Mennecy-Villeroy  (Seine-et-Oise,  C"  de 
Corbeil),  église  convertie  en  salle  des 
séances  de  la  Société  populaire,  861. 

—  société  populaire,  861. 

Mknkessier  (Claude),  administrateur  au 
Département  de  Police,  93. 

Menou,  llls  de  l'ancien  commandant  de  la 
section  du  Louvre,  480. 


Menton  (Alpes-Maritimes),  argenterie  d«s 
églises,  213. 

—  maire  (Massa),  210,  212. 

—  société  populaire,  212. 

Menus  (garde  magasin  général  des),  852. 
Mer  (Loir-et-Cher),  district  (troubles  dans 

le),  194. 
Mercereau   ou  Mercerot  (René -Charles), 

officier  de  paix,  377,  378,  927. 
Mercier  (Louis-Sébastien),  député  de  Seine- 
et-Oise  à  la  Convention  nationale,  222- 

235. 
Merciers   (commerce  de  l'argent  par   les 

petits),  687. 
Mère   Duchêne  (  marchande    de    gâteaux 

surnommée  la),  600. 
Merger  (Nicolas-Etienne),  sculpteur,  939, 

953. 
Merican    (J.-B.),    président   de   la  Société 

populaire  de  Couffinal,  822. 
Merlay  ou  M0RL.41X  (Gaspard-Louis-Nico- 

las),  jardinier,  1467. 
Merle  (Agricole),  citoyen  de  la  section  des 

Piques,  1487. 

—  (Charles-Louis),  père  du  précédent, 
1487. 

Mehlen  (Antoine-Augustin),  chef  de  bri- 
gade, inspecteur  de  la  première  division 
de  gendarmerie,  1504. 

Merlin  [de  Thionville]  (Antoine),  député 
de  la  Moselle  à  la  Convention  nationale, 
906. 

Merlino  (Jean-Marie-François),  député  de 
l'Ain  à  la  Convention  nationale,  230. 

Meslay  (Jérôme-Pélagie  Masson  de),  ex- 
président des  Comptes,  1391. 

Meslay  (Eure-et-Loir),  terre,  1391. 

Messagerie  (poste  des  Elèves  à  la),  426. 

Messageries  nationales,  1157,  1287. 

Messe  (ouvriers  de  la  papeterie  de  Buges 
obligés  d'aller  à  la),  230;  de  prêtres 
insermentés  au  couvent  des  Anglaises, 
489  ;  dite  dans  l'enclos  de  l'Abbaye  par 
un  prêtre  insermenté,  501. 

Messes  dites  par  des  prêtres  insermentés 
dans  des  pensions  de  Picpus,  1289. 

Mesures  (marchands  de  bois  et  de  charbon 
se  servant  de  fausses),  540. 

Mettot  (Dominique),  secrétaire  greffier 
adjoint  de  la  Commune,  779. 

Metz,  convois  d'artillerie,  521,  578,  1174, 
1224,  1438. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


S79 


—  école  d'artillerie,  416. 

—  maison  d'arrêt,  40. 

—  refug-e  (otages  du  pays  de  Nassau  dû- 
tenus  au),  41. 

Meulan  (Seine-et-Oise),  convoi  d'artille- 
rie, 1198. 

—  manufacture  de  canons,  1266,  i409. 
Meuniers  (agents  de   l'administration  des 

Subsistances  pris  parmi  les),  H89. 

Meuse  (département  de  la),  chasseurs 
éclaireurs,  521. 

.Meynier  SfiNT-PHAL  (Etienne),  acteur  du 
Théâtre  de  la  Nation,  1470. 

Mèze(Hérault), société  populaire  des  Sans- 
culottes,  869. 

Méziëres  (Ardennes),  commune  et  biens 
communaux,  289. 

Mézlëres-sous-Lavardin  (Sarthe),  com- 
mune, 339. 

Mezin  (Ardèche),  district,  371. 

MiACZYNSKi  (Joseph),  général,  608,  609,  613, 
616,  617,  619,  626,  1288. 

Michault-Lannoy  (François-Joseph),  juge 
du  cinquième  arrondissement,  889,891. 

MicHAUT,  lisez  MicHOT  (A.),  comédien  du 
Théâtre  de  la  République,  1405. 

Michel  (Etienne),  administrateur  au  Dé- 
partement de  Police,  147,  553,  734,  73o, 
1533. 

—  ancien  cocher  de  Marie- Antoinette, 
1372. 

MicHET  (Antoine) ,  député  de  Rhône-et- 
Loire  à  la  Convention  nationale,  236- 
245. 

MiCHON  DE  La  Fondée  (Antoine-Clair),  chi- 
rurgien-dentiste, 726,  944,  953. 

MicHONis  (Jean-Baptiste),  administrateur 
au  Département  de  Police.  922,  1247, 
1303,  1394,  1333. 

MiGNARD,  détenu  en  la  maison  d'arrêt  de  la 
Mairie,  606. 

MiLCE.NT  (Claude-Louis-Michel),  créole,  ré- 
dacteur du  journal  le  Créole  patriote, 
1208. 

Militaires  (affluence  à  Paris  de),  534,  717; 
sans  permission  (arrestation  des),  706, 
1064,  1101,1111,  1115,1119,  1201,  1208, 
1430;  malades  (visite  dans  les  hôpitaux 
des},  1292;  prétendus  blessés  (visite  par 
les  chirurgiens-majors  des  sections  des), 
1292,  1301. 

MiLLiiiRE  (François),  mercier,  552. 


Millions  (maniement  par  Santerre  de  cinq), 

404. 

Minier  (Alexandre),  joaillier,  552. 

Ministères  (contre-révolutionnaires  rem- 
plissant les  bureaux  des),  543. 

MiRA.NDA  (François),  général  à  l'armée  du 
Nord,  10,  329,  491,  495,  o90,  598-602, 
616,  655.    . 

Mirecourt  (Vosges),  société  des  Monta- 
gnards ou  antifédéralistes,  59. 

.Mise  en  liberté  de  Josset  de  Saint-Lau- 
rent, détenu  à  Sainte-Pélagie,  1281  ;  de 
l'acteur  Larive,  1361  ;  du  duc  de  Niver- 
nois,  1433;  de  M""  Roland  (prétendue), 
1276;  d'un  accapareur  (murmures 
causés  par  la),  1432  ;  d'aides  de  camp 
du  général  Lefort,  1147;  des  comédiens 
Belmont  et  Mole  du  Théâtre  de  la  Na- 
tion, 1216  ;  de  la  sœur  et  de  la  veuve  de 
Marat,  détenues  à  Sainte-Pélagie,  885, 
886. 

Misère  des  familles  des  volontaires,  438, 
462,080;  causée  par  les  maisons  de  jeu, 
696  ;  causée  par  le  renchérissement  des 
denrées,  553  ;  causée  par  le  siège  de 
L\on,  13;  publique  (fermentation  parmi 
les  femmes,  causée  par  la),  1357. 

Mission  d'agents  du  pouvoir  exécutif  à 
Bordeaux  (projet  de),  1452;  du  commis- 
saire Gouverneur  dans  les  Côtes-du- 
Nord,  161  ;  des  députés  des  Assemblées 
primaires  après  le  10  août,  1033  ;  du 
député  Besson  dans  le  Bec-d'Ambès  et 
le  Lot-et-Garonne,  296  ;  de  Brunel  et 
Rouyer  dans  le  département  de  Rhône- 
et-Loire,  62;  de  Brunel,  Le  Tourneur  et 
Rouyer  dans  les  départements  mari- 
times méridionaux,  302  ;  de  Carrier  h 
Miennes,   1226;   de   Chaud^on  -  Roussau 

.  dans  l'Ariège  et  les  Pyrénées-Orien- 
tales, 55  ;  de  Delamarre  dans  le  Nord  et 
le  Pas-de-Calais,  91;  de  Du  Bouchet  à 
Provins,  15-17  ;  de  Fayolle  dans  l'Ain, 
le  Mont-Blanc,  l'Isère,  la  Drôme,  les 
Hautes-Alpes  et  l'Ardèche,  133;  d'Oli- 
vier-Gérente  dans  le  Gard  et  l'Hérault, 
156;  de  Goupilleau  [de  Fontenay]  et  de 
Bourdon  de  l'Oise  à  l'armée  des  Côtes  de 
la  Rochelle,  1274;  de  Grenol,  député  du 
Jura,  à  l'armée  de  l'Ouest,  165;  de  Lau- 
rence dans  la  Haute-Garonne,  le  Gers 
et  le  Tarn,  296  ;  de  Laureiiceot  dans  le 


S80 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Loir-et-Cher,  le  Cher  et  la  Nièvre,  190- 
194  ;  de  Maure  dans  Seine-et-Marne  et 
le  Loiret,  1241  ;  de  Mercier,  député  de 
Seine-et-Oise,  à  la  papeterie  de  Buges, 
230,  231  ;  de  Peyre  et  Maisse  à  l'armée 
des  Alpes  et  d'Italie,  2S8  ;  de  Peyre  dans 
la  Haute-Loire  et  la  Lozère,  258  ;  de 
Richou  dans  le  Haut,  le  Bas-Rhin  et  le 

•  Mont-Terrible,  296,  297;  de  Roux  et 
Bonneval  dans  le  département  d'Eure- 
et-Loir,  1002  ;  de  Saladin  dans  le  Doubs, 
le  Jura  et  la  Haute-Saône,  332  ;  de  Sa- 
ladin et  Pocholle  dans  le  département 
de  la  Somme,  326,  329  ;  du  sieur  Des- 
voyo  dans  les  départements  limitrophes 
de  Paris,  1232;  de  membres  du  Comité 
de  salut  public  du  Département  à  Sois- 
sons  et  à  Meaux,  1086  ;  de  membres  du 
Comité  de  salut  public  du  Déparlement 
à  Vitry-sur-Seine,  1300, 1301  ;  confiée  par 
le  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment à  Maillard,  1126;  par  le  Comité  de 
sûreté  générale  au  sieur  Franchet  pour 
visiter  le  château  d'Ecouen,  1301  ;  par  le 
Comité  de  sûreté  générale  au'  citoyen 
Boy,  1268;  par  le  ministre  de  la  guerre 
au  sieur  Harny,  trésorier  du  Comité  de 
salut  public  du  Département,  1410;  par 
le  pouvoir  exécutif  à  Curtius  pour  la 
visite  des  magasins  de  l'armée  du  Rhin, 
1495;  en  province  demandée  par  un 
observateur  de  la  Police  à  Paris,  1303. 

—  secrète  en  Angleterre,  1320. 

Missions  étrangères  (assemblées  de  prêtres 
réfractaires  aux),  634. 

MocHiNE,  médecin  des  pauvres,  IbOi. 

Modérés  (absence  aux  Assemblées  des  sec- 
lions  des),  702  ;  (nombre  et  influence 
des),  687,  694;  de  la  province  (nécessité 
de  retenir  à  Paris  les),  687. 

Modistes  (suppression  de  la  Fête  Dieu,  dé- 
plorée par  les),  668. 

MOENXH,  peintre,  852. 

MoEscHENBERG,  patriote  allemand,  974. 

Mœurs  suspectes  des  élèves  du  collège  de 
l'Egahté,  1371. 

MoissARD  ou  MoEssARD  (Pierre-Louis),  mem- 
bre du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement de  Paris,  1084,  1094,  U43, 
1164,  1175,  1182,  1191,  1197,  1237,  1269, 
1281,    1292,  1320,  1447;   secrétaire   du 


Comité  de  surveillance  du  Département 

de  Paris,  893. 
MoLÉ  (René-François),  acteur  du  Théâtre 

de  la  Nation,  1216. 
Molière  (policier  proposant  de  brûler  les 

chefs  d'œuvre  de),  1273. 

—  membre  de  la  Commission  inspectante 
des  Postes  pour  l'examen  desjournaux, 
1391,  1400. 

Molinart,  agent  du  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, 1376. 

MoLiNE,  secrétaire  greffier  de  la  Conven- 
tion nationale,  863. 

Mollard  (Joseph-Marie),  commissaire  de  la 
section  de  Bonne-Nouvelle,  835. 

—  marchand  de  vins  à  Saint-Pierre-de- 
Longueville,  près  Vernon,  283. 

MoLLERAS,   intendant  de   la   duchesse  de 

Bourbon,  1549,  1559. 
Monaco,  municipalité,  213. 

—  société  populaire,  213. 

Monarchie  vengée  contre  les  attentats  de  nos 

républicains  modernes  (la),  livre,  1277. 
Mondoubleaii    (Loir-et-Cher),    district 

(troubles  dans  le),  194. 
Monflanquin  (Lot),  maison  paternelle  du 

général  Ferrand,  1302. 
MoNic,  observateur  de  la  Police,  1369, 1384, 

1394,  1407,  1414,  1424.  1431,  1454, 1463, 

1464. 
Monistrol  (Haute-Loire),  biens  du  député 

Bonet,  56. 

—  district  et  municipalité,  56. 
Moniteur  (le)  journal,  966,  1089,  1410. 
MoNMAYOu    (  Hugues  -  Guillaume  -  Bernard  - 

Joseph),  député  du  Lot  à  la  Convention 

nationale,  116,  170,  296. 
MONMEROUÉ  (veuve),  sœur  de  Laurent  de 

Villedeuil,  1437. 
MoNMONY  (citoyenne),  tenant  une  maison 

de  jeu  privée,  1166. 
Monnaie  (bons  émis   par  les  particuliers, 

considérés  comme  fausse),  1069. 

—  de  cuivre  (accaparement  de  la),  1069, 
1433. 

Monnaies  (graveur  général  des),  1057. 
MoNNEL  (Simon-Edme),  député  de  la  Haute- 
Marne  à  la  Convention  nationale,  178. 
MoNNiN,  aide  de  camp  d'Hanriot,  1255. 

—  (Marie-Anne  Renoir,  veuve  de  Claude), 
cuisinière  de  l'ancien  curé  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois,  1410. 


TABLE  ALPHABETIQUE 


581 


Monopoles  d'un   banquier  agioteur,  1228. 

Mous  (Belgique),  maison  de  la  femme  du 
député  Blaux  (confiscation  de  la),  39. 

Monsieur  (ex-intendant  de),  1437. 

Montagne  (attaques  de  l'Observateur  de 
l'Europe  contre  la),  696;  (confiance 
aveugle  dans  la),  654  ;  (départ  pour  les 
départements  de  membres  de  la),  472  ; 
(désaccord  du  député  Forest  avec  les 
députés  de  la),  144;  (discrédit  sur  les 
membres  de  la),  468;  (distinction  entre 
la  Plaine  et  la),  688;  (Hanriot,  partisan 
effréné  de  la),  652  ;  (hostilité  du  député 
Blad  contre  la),  26;  (insultes  à  un  dé- 
puté de  la),  485  ,  (intrigants  de  la),  329  ; 
(invitations  à  diner  de  la  dame  Clavière 
à  des  députés  de  la),  453  ;  (marques  à  la 
craie  sur  les  maisons  des  députés  de  la), 
490,  491  ;  (propos  contre-révolution- 
naires visant  les  députés  de  la),  891, 
893,  895,  898;  (qualification  de  scélé- 
rats appliquée  aux  députés  de  la),  914; 
(vote  du  député  Soubeyran  de  Saint- 
Prix  dans  les  appels  nominaux  avec  la), 
362. 

Montagne  Sainte-Geneviève,  614,  [651,  685. 

Montaigne  (clubistes  de),  1298. 

MoNTANÉ  (Jacques-Bernard-Marie),  prési- 
dent du  Tribunal  révolutionnaire,  906, 
942,  947,  954. 

MoNTANsiER  (Marguerite  Brunet,  dite),  di- 
rectrice de  spectacles,  1134,  1257. 

Montauban  (Tarn-et-Garonne),  société 
populaire,  770,  800. 

—  société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité,  800. 

MoNTAULiEu,  charpentier  aux  Carrières  de 

Charenton,  1308. 
MoNTBAzoN  (Henri-Louis-Marie  de  Rohan, 

duc  de),  432. 
Montblanc  (menaces  contre  un  député 

du  département  du),  1463. 

—  mission  du  représentant  Fayolle,  133. 
Mont  de  Piété  (canon  de  la   section   de 

l'Homme-Armé  au),  1141;  défenses  de 
prêter  sur  des  uniformes  et  des  armes, 
468;  (force  armée  au),  431;  (garde 
montée  par  un  observateur  de  la  Police 
au),  569;  (préjudice  porté  par  les  prê- 
teurs à  la  petite  semaine  au),  1258; 
(vente  de  numéraire  et  de  gros  sols  au), 
542. 


Montélimar   (Drôme),   biens  de   M.    de 

Chabrillan,  468. 
Montereau  (Seine-et-Marne), présence  du 

prince  de  Conti,  1523. 
MoNTEssON  (Charlotte-Jeanne  Beraud  de  la 

Haie  de  Riou,  marquise  de),  1517,  1537. 
Mo.NTLORD,  gentilhomme  gascon,  1447. 
Montmartre,  assemblées  nocturnes,  1124, 

1126. 

—  (épreuve  des  canons  à),  565. 

Montmorency  (Seine-et-Oise),  aubergiste, 

775,  935. 
MoNTMORiN,  émigré,  1419. 
Montorient    (Jura),  domaine  du  député 

Vernier,  380. 
Montpellier  (Hérault)  (correspondances 

du  député  Blanqui  avec),  36. 

—  habitant,  305. 

—  pertes  y  éprouvées  par  le  député  Ra- 
baut-Pomier,  267. 

MoNTPBiN  (maison  de  santé  de),  126. 

Montre  en  or  (vente  au  profit  des  pauvres 
d'une),  1320  ;  prise  à  la  Conciergerie  au 
député  Rabaut-Pomier,  262,  267. 

Montreuil  (Seine),  Comité  révolutionnaire, 
1081. 

Montrouge  (Grand),  carrières,  1225. 

—  habitation  du  sieur  Duchemin,  secré- 
taire du  prince  de  Condé,  1304. 

—  maison  de  campagne  de  Guillaume, 
ex-constituant,  1304,  1305,  1318,  1379, 
1391. 

—  municipalité,  1102,  1350,  1379. 

—  rassemblements  de  nobles,  1100,  1102, 
1350. 

Mont-Terrible  (Suisse)  (département  du), 
mission  du  représentant  Richou,  296. 

MoNYOïsiN  (Nicolas),  commissaire  de  police 
de  la  section  du  Contrat-Social,  670. 

Morbihan  (Corbel,  député  du  départe- 
ment du),  74. 

Moreau,  secrétaire  du  Comité  d'agricul- 
ture, 261. 

MoREL  (Nicolas),  agent  du  Comité  de  sûreté 
générale,  902,  903. 

—  accapareur  de  filasse,  1432. 

—  exploitant  une  carrière  à  Vaugirard, 
892,  893,  895,  898,  899. 

—  teneur  de  jeu  prohibé,  1384. 

MoRET,  locataire  des  bâtiments  de  l'abbaye 
Saint-Germain-des-Prés,  1175. 


S82 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Morgue  (suicidé  du  Jardin  du  Luxem- 
bourg porté  à  la),  441. 

MoRizoT  (citoyen),  1147,  1160,  1177. 

Mort  du  député  Doublet  à  la  Force,  185; 
de  la  femme  de  Ribereau,  député  de  la 
Charente,  270. 

—  de  Louis  XVI  (émotion  causée  au  dé- 
puté Richou  par  la),  283  ;  tragique  de 
Louis  XVI  (brochure  déplorant  la),  466. 

—  de  Marat,  annoncée  dans  les  Annales 
de  la  République  française,  739. 

Mortagne  (Orne),  arrestations  de  contre- 
révolutionnaires,  1397. 

—  renforts  pour  l'armée  révolutionnaire, 
1275. 

MorviUe   (Seine),    fermier  et   meunier, 

1237,  1269. 
Moselle  (députés  du  département  de  la), 

41. 

—  députés  k  la  Fédération,  1132. 

—  directoire  du  département,  40,  42,  44. 
Motion  de  Fournier  l'Américain  au  Club 

des  Cordeliers,  470. 
Motions  au  Palais-Royal  favorables' à  un 
guillotiné,  1233;  pour  le  port  du  bonnet 
rouge,    1397  ;     anticiviques    de    l'abbé 
Picavez,  1567. 

—  incendiaires  dans  la  section  du  Con- 
trat-Social, 695;  incendiaires  sur  la  ter- 
rasse du  château  des  Tuileries,  643;  in- 
cendiaires provoquées  par  le  décret 
contre  Marat,  524. 

—  patriotiques  aux  Tuileries,  1283  ;  aux 
Tuileries  pour  la  taxe  des  denrées,  1388. 

MoTTET,  membre  du  Comité  révolution- 
naire de  la  section  de  la  Montagne,  1. 

MoucHv  (Philippe  de  Noailles,  duc  de), 
maréchal  de  France,  511. 

Moulin,  adjudant  général  de  la  garde  na- 
tionale, 1517-1519,  1521. 

—  commissaire  pour  le  recrutement  des 
volontaires,  449. 

—  officier  de  paix,  11. 

Moulin  dit  Croulebarbe,  1102,  1104. 

—  des  Prés,  à  la  Butte  aux  Cailles,  1147, 
1168. 

Moulins  employant  des  grains  gâtés,  1184. 

—  à  bras  (nécessité  de  recourir  aux)  ,1189. 
Moulins  (Allier),   passage   de  la  famille 

des  Bourbons,  1541,  l.')4o. 
Mou.MÉ,  ancien  agent  de  change  à  Lyon, 
1320. 


MouRA,  inspecteur  de  police,  134. 

MouRAs,  ex-médecin  de  l'armée  des  Alpes, 
1309. 

Mousseline  (accaparement  de),  1434. 

Moutons  paissant  aux  Champs-Elysées,  677. 

MouTTE  (Etienne),  établi  à  Rome,  1248. 

Mouvement  révolutionnaire  du  31  mai 
(adhésion  des  départements  au),  336; 
(préparation  du),  647,  656. 

Moyaux  (Calvados),  société  des  Amis  de 
la  Constitution,  830. 

MOY.NET  (citoyen),  993. 

MoYssET  (Jean),  député  du  Gers  à  la  Con- 
vention nationale,  179,  246,  247. 

Municipalité  de  Paris,  12,  386,  392,  400, 
431,  451,  457,  466,  468,  475,  495,  496, 
514,  524,  532,  536,  540,  545,  546,  569, 
572,  614,  620,  630,  652,  655,  697,  864, 
908,  909,  945,  981,  1015,  1017. 

Municipalités  (grains  et  farines  pour  l'ap- 
provisionnement de  Paris,  arrêtés  par 
les),  1084,  1085;  (projet  de  remplacer  la 
municipalité  parisienne  par  si.x),  620, 
669  ;  hors  du  Département  de  Paris  (vi- 
sites et  perquisitions  dans  les),  1281. 

Muret  (Haute-Garonne),  société  popu- 
laire, 881. 

Muscadins  (attaques  du  Père Duchéne  contre 
les),  1241;  attroupement  sur  le  boule- 
vard du  Temple  causé  par  les),  1457; 
(chansons  en  l'honneur  des),  1355;  (colo- 
nel de  hussards  embauchant  des),  1358; 
(gravures  représentant  l'assassinat  de 
Marat  et  deLePeletier,  achetées  par  lesi, 
1272;  (projets  prétendus  contre-révolu- 
tionnaires des),  1381;  (réunions  des), 
1372;  (voies  de  fait  au  Palais  Egalité 
contre  les),  1309;  (voies  de  fait  sur  la 
personne  de),  1382;  casernes  à  la  Pépi- 
nière (plainte  des),  1433;  enrôlés  parmi 
les  volontaires  en  réquisition  (attitude 
des),  1324,  1346,  1367;  en  réquisition 
(cafés  souterrains  du  Palais  Egalité  re- 
cevant les),  1370;  ivres  (spectacle  de 
l'Ambigu-Comique  troublé  par  des), 
1421  ;  pourchassés  dans  les  spectacles, 
1439. 

Musée  des  auteurs,  528. 

—  de  la  République  (ouverture  au  Louvre 
du),  1003. 

Muséum  français  (ouverture  publique  du), 
987;   national    (chefs-d'œuvre   de    Phi- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


583 


lippe  de  Champagne  au),  844;  national 
(dépôt  de  la  coupe  d'agate  antique, 
ayant  servi  à  la  fête  du  10  août,  au), 
1054. 

Musique  (morceau  de)  taché  de  sang,  saisi 
sur  le  député  Bailleul,  15. 

MussEAU,  citoyen  hué  à  la  Convention,  625. 

Mutilation  des  statues  du  Jardin  des  Tuile- 
ries, 527. 

Mutins  Scxvola,  tragédie,  1110,  1273. 

N 

Naigeon  (Jean-Baptiste),  commissaire  du 
pouvoir  exécutif  à  la  translation  des 
Bourbons,   1540,  1550,  1557,  1563,  1564. 

Nancy  (Meurthe),  évèque,  775,  935. 

Nanterre  (Seine),  image  de  la  Vierge 
chargée  de  rubans  tricolores,  1110. 

Nantes  (Loire-Inférieure),  commandes  de 
marchandises  pour  Paris,  1121. 

—  convoi  d'artillerie,  1148. 

—  présence  des  Vendéens  entre  cette  ville 
et  Angers,  702. 

—  (révocation  de  l'édit  de),  690. 
Narbonne  (Aude),  communications  avec 

Perpignan,  1394. 

—  magasins  de  fusils,  502. 
Nassau  (otages  du  pays  de),  41. 
Nazareth   (citoyen),    auteur   dramatique, 

1231. 

Necard,  concierge  de  la  maison  d'arrêt 
des  Fermes,  198. 

Négoce  (députés  de  la  Convention  accuses 
de  se  livrer  au),  545. 

Négociant,  porteur  d'épauiettes  de  lieute- 
nant-colonel (arrestation  d'un),  1437. 

Nègres   du   Cap    Français    (révolte   des), 

597. 

Nemours  (Seine-et-.Marne),  société  répu- 
blicaine, 1005. 

Nerfs  (député  Rouzet  souffrant  de  violents 
maux  de),  310. 

Nettoyage  des  rues  (plaintes  au  sujet  du), 
532.  534,  697. 

Neuilly-sur-Seine   (Seine),    boulangers, 

693. 

—  lieu  de  villégiiiture,  693. 

—  lieu  de  refuge  du  député  Danthon, 
1309. 

populace  accourant  à  Paris,  670. 


Nevers  (Nièvre),  séjour  du  représentant 
Laurenceol,  194. 

Newbourg  (citoyen),  pétitionnaire,  187. 

Nice  (Alpes-Maritimes),  assemblée  élec- 
torale, 212. 

—  (correspondances  du  député  Blanqui 
avec),  36. 

—  (député  extraordinaire  des  Alpes-Mari- 
times à),  35. 

—  habitants  (adresses  aux),  75. 

—  (invasion  par  les  Piémontais  du  terri- 
toire de),  33. 

—  président  du  district,  33,  85. 

—  Sénat,  75. 

Nicolas  (Léopold),  imprimeur,  membre  du 
Comité  de  salut  public  du  Département 
de  Paris,  1086,  1090,  UOO,  1123,  1134, 
U51,  1214,  1221,  1223,  1334. 

NicoLEAU  (Pierre),  membre  du  Départe- 
ment de  Paris,  1458. 

Nicolet  (spectacle),  1382. 

Nièvre,  Assemblées  primaires,  1200. 

—  domination  des  terroristes,  194. 

—  mission  du  représentant  Laurenceot, 
192-194. 

NiQuiLLE  (Jean),  observateur  de  la  Police, 
441. 

NisoT,  gendarme  à  cheval,  1143. 

NivERNOis  (Louis-Jules  Barbon -Mancini- 
Mazarini,  duc  de),  1433. 

Nobles  (affluence  à  Paris  de),  634  ;  (crain- 
tes des),  1275  ;  (déguisements  de  femmes, 
pris  par  des),  597  ;  (expulsion  des),  de 
tous  emplois,  1233;  expulsion  du  Fau- 
bourg Saint-Germain  de  tous  les),  1450; 
(motion  pour  exclure  des  armées  les), 
690,  693,  713  ;  (rassemblements  à  Mont- 
rouge  de),  1102;  de  la  marine  (attaques 
du  Père  Duchéne  contre  les),  1241. 

Noblesse  au  village  (la),  pièce  de  théâtre, 

1231. 

Noël,  chirurgien-major  de  l'armée  des 
Alpes,  1276,  1403. 

—  gendarme,  204. 

Nogent-le-Rotrou  (Eure-et-Loir),  répu- 
blicains Sans-culottes,  776. 

Nogent  -  sur  -  Marne  (Seine  -  et  -  Marne), 
mission  pour  l'arrestation  de  Duper- 
reux,  membre  de  l'état-major  de  Cus- 
tine,  1255. 

Nogent-sur-Vernisson  (Loiret),  passage 


S84 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


de  la  famille  des  Bourbons,  1536, 1537, 
1546. 

NoLiN  (Marie-AuBERT,  veuve  de  Marc),  por- 
tière, 306. 

Nord  (forces  à  envoyer  sur  la  frontière 
du),  579. 

—  (levée  d'une  armée  pour  le),  506. 

—  (mission  du  député  Delamarre  dans  le 
déparlement  du),  91. 

—  (présence  de  la  fille  d'Egalité  près  du 
département  du),  1523. 

Normandie  (brochure  imprimée  au  nom 
de  communes  de  la  ci-devant),  466. 

—  complots  y  tramés,  471. 

—  courriers  y  envoyés  par  les  contre-ré- 
volutionnaires, 532. 

—  (départements  de  l'ancienne),  33. 

—  tendances  séparatistes,  699. 

—  vins  y  expédiés,  548. 
Notaires  (provisions  de),  354. 

Note  confidentielle  et  secrète  du  ministre 
de  la  marine  pour  les  représentants  en 
mission,  302. 

Notes  du  député  Soubeyran  de  Saint-Prix 
sur  des  Bulletins  de  la  Convention  na- 
tionale, 363,  364. 

Notre-Dame-de-la-Garde  (château-  fort 
de),  à  Marseille,  1550,  1551,  1554-1556. 

Nourriture  de  gendarmes  (dépense  pour 
la),  236,  237. 

Noyés  (boite  de  secours  pour  les),  1293. 

Numéraire  (vente  du),  438,  495,  497,  511, 
514,  518  ;  (vente  à  la  Bourse  de),  553  ; 
(vente  au  Mont-de-Piété  de),  542  ;  pris 
par  la  Police  au  député  Dugué-d'Assé, 
107  ;  au  député  Faure,  126. 


Obeun  (Mathurin-Jean-François),  député 
d'Ille-et-Vilaine  à  la  Convention  na- 
tionale, 248,  249. 

Obélisque  en  l'honneur  de  Marat  (érection 
d'un),  821. 

Obernboarg  (Allemagne),  lieu  de  nais- 
sance d'Adam  Lux,  député  de  Mayence, 
973. 

Obsèques  de  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau, 
396  ;  de  Marat,  731,  753,  757,  759, 1085  ; 
(payement  des  frais  des),  824,  826,  827, 
832,  842,  847,  854,  860,  870. 


Ofcseruateur  (1'),  journal,  1273,  1323,  1341, 

1371. 
Observateur  de  l'Europe  (!'),  journal,  696, 

1267,  1277. 
Observateur  sans-culotte  (1'),  journal,  1372, 
1381,  1393,  1405,  1412,  1414,  1417,  1421, 
1433,  1436,  1439,  1466. 
Observateurs  de  la  Police  (rapports  et 
lettres  d'),  344,  441,  453,  543,  546,  549, 
550,  552,  555,  558-564,  569,  570,  573- 
576,  579,  580,  582-585,  588-592,  59o, 
599-601,  603,  604,  608,  610,  612,  614, 
617,  620-629,  631-633,  635,  643-645,  648, 
649,  651-656,  659-661,  666,  668-670,  674, 
677,  680,  681,  683-683,  687,  688,  690, 
693-696,  699,  700,  702,  703,  703,  708, 
712,  713,  1181,  1189,  1207,  1210,  1223, 
1226,  1231-1234,  1236,  1239-1244,  1256- 
1261,  1265-1267,  1271-1277,  1283-1289, 
1294-1299,  1303,  1306-1311.  1313-1317, 
1321-1324,  1326-1333,  1337-1343,  1346- 
1352,  1355-1360,  1366-1373,  1381-1388, 
1393-1398,  1402-1409,  1412-1418,  1421- 
1427,  1431-1436,  1439-1446,  1430-1458, 
1461-1466. 
Observatoire  (chasseurs  casernes  à  1'),  597  ; 

(résidence  de  Méchain  à  1'),  1140. 
Ode  aux  mânes  de  Marat,  par  Brémont, 
836;  sur  Marat,  par  un  jeune  habitant 
de  Gien,  876. 
Odet,  employé  de  l'administration  de  Bi- 

cêtre,  1482. 
Odille  (sieur),  habitant  rue  Gaillon,  927. 
œufs  (prix  des),  1173,  1266,  1425. 
Œuvres  de  Marat  (inventaire  des),  803. 
Officier  municipal  (candidature  de  Roland 

au  poste  d'),  450. 
Of/icier   de   fortune  (1"),  pièce  du  Théâtre 

Feydeau,  1373. 
Officier  de  marine  (école  de  tactique  na- 
vale, proposée   par  un),  1324;   émigré 
(présence  à  Paris  d'un),  1257. 
Officier  de  paix  (maisons  de  jeu  rançon- 
nées   par  un    ancien),   485  ;    (menaces 
populaires   contre   un),    1224;    envoyé 
dans    l'Eure    comme    commissaire   du 
pouvoir  exécutif,  1311. 
Officiers  chargés  de  prétendues  missions 
(présence  à  Paris  d'),  1090,  1092,  1268; 
oisifs  et  tapageurs  (arrestation  d'),  1330  ; 
du  camp  de  Cassel  venus  à  Gravelines 
(renvoi  à  leur  poste  d'),  1239;  du  27«  ré- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


5W 


giment  de  cavalerie  (don  patriotique 
des),  1472;  du  28*  régiment  de  cavale- 
rie (destitution  d'),  491. 

—  ennemis  (général  Beauregard  fraterni- 
sant à  Valenciennes  avec  les),  1364. 

—  de  la  garde  nationale  (principes  aristo- 
cratiques d"),  647. 

—  de  gendarmerie  (don  patriotique  de 
femmes  d'),  1470. 

—  de  paix  (tentative  de  corruption  des 
nouveaux^  475,  516;  chargés  de  la  sur- 
veillance autour  de  la  Convention,  pen- 
dant le  séjour  des  fédérés,  1029;  sou- 
doyés par  les  maisons  de  jeu,  470,  501, 
509. 

—  de  santé  (certificats  de  complaisance 
délivrés  par  les),  1305;  des  hôpitaux 
(don  patriolique  des),  1469;  des  prisons 
de  Paris  (certificats  d'),  121,  122,  310, 
311. 

—  des  troupes  de  ligne  (attaques  contre 
des  volontaires  par  des  bas),  670;  (pré- 
sence au  Palais-Royal  d'),  611,  614; 
déguisés  (présence  à  Paris  d'),  591. 

—  municipaux  (  contre -révolutionnaires 
parmi  les),  495;  (inculpation  des  sec- 
tions contre  certains),  445;  (intervention  à 
la  section  des  Lombards  d'),  472  ;  (mar- 
chand de  veaux  mis  en  liberté  par  des), 
694;  (proclamation  faite  aux  Halles  par 
deux),  546  ;  chargés  d'assister  à  la  levée 
des  scellés  sur  les  papiers  de  Marat,  781. 

Oise  (députés  du  département  de  1')  :  Dan- 

jou,  72;  DELA.MARnE,  90,  91. 
Olivier  ou  Ollivier  (André),  procureur  de 

la  commune  de  Passy,  1159,  1173. 

—  (Antoine) ,  procureur  général  syndic 
des  Alpes-Maritimes,  32,  33. 

—  (Nicolas),  domestique  de  la  maison  La- 
Tour-du-Pin,  1229. 

O.NFPROY,  gendarme,  763. 

Opéra  (représentations  de  pièces  patrio- 
tiques à  1'),  1115;  (représentations  du 
Siège  de  Thionvitle  et  d'Iphiyénie  en  Tau- 
ride  à  1'),  700;  (saisie  des  chevaux  con- 
duisant des  voitures  à  1'),  582. 

—  de  Londres  (ancien  directeur  de  1'), 
1408. 

Opérations  du  Comité  de  salut  public  du 
Département  (allocation  de  crédit  pour 
les),  1096,  1098,  1100,  1105,  1107,  1112, 
1127,  1134,  1262,  1281,  1292. 


Or  (achat  et  accaparement  par  les  Fla- 
mands et  Liégeois  de  1'),  1294;  monnayé 
(saisie  à  l'hôtel  de  Tours  d'une  caisse  d'), 
1125. 

Oraison  funèbre  de  Marat  dans  l'église  de 
Saint-Eustache,  808,  814,  1136,  1143; 
de  Marat  par  Guirault  dans  la  section 
du  Contrat-Social,  825. 

Orangerie,  1168,  1175. 

Orateur  du  Faubourg-Saint-Antoiue  (Gon- 
chon  connu  sous  le  nom  de  1'),  1140. 

Oratoire  (administration  de  l'habillement 
des  troupes  à  1"),  1159. 

Ordre  du  jour  de  Santerre  (improbation 
par  les  sections  d'uni,  531,  535,  537,539. 

Ordres  du  jour  de  la  garde  nationale  et 
force  armée  de  Paris,  383,  386,  387, 
389,  391,  393,  394,  396,  397,  399-406, 
408-420,  423,  425,  426,  428-430, 433, 434, 
436,  439,  440,  442-444,  446,  447,  451, 
452,  454,  456,  458,  460,  463,  465,  467, 
471,  473,  477,  479-484,  496,  498,  500, 
502,  504,  506,  508,  512,  513,  515,  517, 
519,  521,  523,  525,  527,  529,  531,  533, 
535,  537,  539,  547,  551,  554,  556,  557, 
565,  567,  571,  578,  581, 593,  596,  605,  607, 
615,  639,  641,  646,  657,  658,  662-665, 
667,  671,  673,  675,  676,  682,  686,  689, 
692,  698,  701,  704,  706,  707,  709-711, 
715,  716,  719,  720,  727,  1060,  1061, 1063- 
1068,  1070,  1071,  1073,  1076-1078,  1080, 
1083,  1087,  1093,  1095,  1097,  1099,  1101, 
1103,  1100,  1109,  1111,  1114,  1117,  1119, 
1122,  1125,  1128,  1131, 1133,  1137,  1139, 
1141,  1144,  1146,  1148,  1150,  1155,  1158, 
1163,  1165,  1169,  1172,  1178,  1180,  1184, 
1186,  1188,  1193,  1195,  1198,  1201, 
1206,  1209,  1212,  1215,  1222,  1230,  1238, 
1253,  1264,  1270,  1282,;i295,  1302,  1312, 
1319,  1325,  1335,  1345,  1354,  1365,  1380, 
1392,  1401,  1411,  1420,  1430,  1438,  1448, 
1460. 

Ohelly,  ancien  directeur  de  l'Opéra  à 
Londres,  1408. 

Orfèvres  (panique  chez  les),  437. 

Orge  (pain  avec  de  la  farine  d'),  1089  ; 
pour  la  fabrication  de  la  bière  (brasseur 
employant  de  1'),  1295  ;  empoisonné  et 
pourri  (farines  d'),  1147;  gâté  (mouture 
d'),  1164. 

Orgie  du  Champ  de  Mars,  573. 


S86 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Orgies  des  canonniers  à  l'hôpital  de  la 
Salpêlrière,  514. 

ORiOL(dame  Gomaud,  femme),  aristocrate, 
1445. 

Orléans  (Louis-Philippe-Joseph  de  Bour- 
no.N,  duc  d'),  dit  Egaillé,  438,  458,  509, 
514,  626,  708,  1515,  1517,  1522-1524, 
1528,  1533-1535,  1538,  1549,  1556,  1557, 
1561. 

—  (Louise-Marie-Thérèse-Bathilde  d'),  du- 
chesse de  Bourbon,  sœur  d'Egalité,  1522, 
1523,  1527,  1529,  1536,  1537,  1539,  1543, 
1549,  1554,  1556,  1559-1561. 

—  (Marie-Louise-Adéiaide  de  Penthièvre, 
duchesse  d'),  femme  d'Egalité,  1516- 
1521,  1523,  1537. 

Orléans  (Loiret),  assassinat  de  Léonard 
Bourdon,  478. 

—  bataillons  de  volontaires  y  formés,  593. 

—  canal  projeté,  683. 

—  certificats  en  provenant  pour  le  Comité 
des  assignats  et  monnaies,  263. 

—  convois  d'artillerie  à  destination  de 
cette  ville,  451,  499,  699,  1148,  1195. 

—  habitants  (attitude  des),  702. 

—  lettre  d'un  marchand,  649. 

—  municipalité,  670. 

—  procession  de  la  Fête-Dieu,  670. 

—  tribunal,  507. 

Ormesson  (Anne-Louis-François  de  Paule 
Lefebvre  d'),  1402. 

Orne,  arrestations  de  contre-révolution- 
naires, 1397. 

—  (députés  du  déparlement  de  1')  :  Des- 
GROUAS,  1275  ;  DuGUÉ  d'Assé,  103-111. 

—  (refus  de  livrer  des  canons  au  départe- 
ment de  1'),  103. 

Orphelins  élevés  dans  la  Société  des  Jeunes 

français  (admission  à  la  fête  du  10  août 

des),  1039. 
OssELiN  (Charles- Nicolas),  député  de  Paris 

à  la   Convention    nationale,    503,    509, 

712. 
Ostende   (Belgique),  commandant  de  la 

place  et  du  port,  488. 
OswALD  (Eléaiar),  colonel,  488. 
Otages  (proposition    d'envoyer   dans    les 

départements    des     députés    patriotes 

comme),  678,  684;  du  pays  de  Nassau,  41. 
OuDOT  (Charles-François»,    député  de   la 

Côle-d'Orà  la  Convention  nationale,  106. 
Ouvrage  relatif  à  l'habillement  des  trou- 


pes (distribution  de  1'),  1120, 1151,  1160, 
1182,  1187,  1197,  1200,  1288,  1340,1346. 

Ouvrier  du  porl  Saint-Bernard  (colloque 
de  Hanriot  avec  un),  652. 

Ouvrière  (duchesse  d'Aiguillon,  déguisée 
en  petite),  501. 

Ouvrières  chargées  de  l'habillement  et 
équipement  des  volontaires  (distribution 
du  travail  aux),  1120,  1151,  1160,  1182, 
1187,  1197, 1200,  1288,  1340,  1346. 

Ouvriers  (afiluence  à  l'heure  du  repas  sur 
la  place  de  la  Maison  commune  d'),  1330; 
(agitateurs  excitant  les),  1259,  1260  ; 
(assemblée  de  la  section  des  Champs- 
Elysées,  composée  surtout  d'),  693  ; 
(augmentation  du  salaire  des),  577  ; 
(distribution  matinale  du  pain  en  faveur 
des),  530;  (lundi,  jour  de  repos  des), 
473  ;  (patrons  défendus  par  leurs),  699  ; 
(plaintes  au  sujet  de  l'entreprise  des 
travaux,  formées  par  les),  1272;  (suspects 
déguisés  en),  504  ;  carriers  de  Vaugi- 
rard,  (témoignage  des),  896;  paveurs  et 
maçons  (attroupement  projeté  des),  448; 
tourneurs  et  foreurs  (défaut  d'),  673  ; 
de  la  caserne  des  Marseillais  (demande 
pour  une  manufacture  d'armes  d'),  1269; 
de  l'église  de  Sainte-Geneviève,  651  ;  de 
la  fabrication  des  assignais  (don  pa- 
triotique des),  1477  ;  de  la  fonderie  de 
canons  de  Chaillot,  1283  ;  du  fer  de  la 
section  Bonne-Nouvelle  (députation  d'), 
1214;  de  la  Montagne  Sainte-Geneviève 
(collèges  alimentant  les),  685  ;  de  la  pa- 
peterie de  Buges  (royalisme  et  fanatisme 
prêches  aux),  230;  pour  les  canaux  pro- 
jetés (réunion  d'),  683;  pour  réparations 
des  armes  (demande  d'),  682. 

OzANNE  (François-Augustin),  officier  de 
paix,  1029. 


Pache  (Jean-Nicolas),  maire  de  Paris,  421, 
422,  427,  432,  435,  438,  441,  445,  448, 
450,  453,  454,  457,  459,  461,  462,  466, 
468,  470,  472,  474,  475,  485,  493,  495, 
497,  499,  501,  507,  511,  514,  516,  518, 
520,  522-524,  526,  528,  530,  532, 
538,  540,  542,  543,  548,  549,  553,  556, 
566,  572,  577,  597,  606,  609,  616,  619, 
630,  640,   642,  647,  650,  659,  669,  680, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


587 


691,  692,  69S,  697,  701,  728,  824,  932, 
1036,  1121,  1138,  1143,  1214,  1221,1225, 
1243,  1261,  1316,  1372,  1418,1523,  1526, 
1527,  1529,  1545;  ministre  de  la  guerre, 
390,  453. 

Pacy  lEure),  volontaires  parisiens  y  en- 
voyés, 1064. 

Pag.n'on,  maître  de  poste  à  Ecouen,  1145. 

Paillard  (Claude-François),  commissaire 
civil  de  la  section  de  Bon-Conseil,  197. 

Paille  pourrie  (volontaires  blessés  cou- 
chant sur  de  la),  568. 

Pailleux  (vermine  laissée  aux  Madelon- 
nettes  par  les),  82. 

Pain  (Marie-Barbe  Aublin,  femme),  dé- 
tenue à  Sainte-Pélagie,  885,  886,  943. 

—  (Pierre-Honoré-Antoine),  libraire-im- 
primeur, 1092. 

Pain  (abondance  du),  437,  445,  532,  1207, 
1232,  1241,  1257,  1260,  1261,  1265,  1271, 
1274,  1275,  1283,  1286,  1295,  1296,  1307, 
1314,  1333,  1349,  1356,  1388,1458;  (acca- 
parement et  revente  du),  524,  529,  700, 
1274;  (arrestation  aux  barrières  de  voi- 
tures de),  522-524,  701, 1095,  1105, 1148; 
(augmentation  par  les  boulangers  de 
Neuilly  et  de  Courbevoie  du  prix  du), 
603  ;  (belle  qualité  du),  1356',  1451  ; 
(boulangers  additionnant  de  cendre  le), 
1313  ;  (cherté  dans  les  campagnes  des 
environs  de  Paris  du),  524,  527  ;  (cherté 
et  prix  du),  à  Lille  et  Lyon,  408;  (cherté 
à  Paris  du),  553,  1189  ;  (crainte  chimé- 
rique de  manquer  do),  524,  525,  697, 
1189,  1420;  (distribution  matinale  du), 
en  faveur  des  ouvriers,  530;  (enlève- 
ment chez  les  boulangers  du),  695  ;  (en- 
lèvement par  les  gens  de  la  campagne 
du),  522-524;  (habitants.de  Belleville, 
dénués  de),  1440;  (marchés  garnis  ou 
dégarnis  de),  435,  489,  495,  520,  528  ; 
(mauvaise  qualité  du),  1189,  1317,  1339, 
1348,  1349,  1368,  1446;  (patrouilles  pour 
emptkher  la  sortie  du),  701,  1095;  (pé- 
nurie de),  422,  4i7,  472,  493,  495,  509, 
524,  525,  528,  700,  1189,  1214,  1297, 
1303,  1306,  1309,  1311,  1315,1317,  1321, 
1332,  1337,  1343,  1351,  1356,  1369,  1383, 
1397,  1412,  1420,1433,  1446;  (prix  élevé 
du),  à  Colombes,  1363;  (prix  en  Vendée 
du),  713  ;  (provision  de),  par  crainte  de 
la  famine,  493,  524,  528,  697  ;  (sortie  par 


les  barrières  du),  S22-524,  701,  1095, 
1105,  1133,  1141,  1146,  1148,  1150,  1155, 
1158,  1163,  1172,  1173,  1176,  1178,  1180, 
1184,  1188,  1193,  1198,  1206,  1211,  1230, 
1302,  1365,  1411  ;  (vente  à  la  campagne 
par  les  boulangers  de  Paris  de),  426; 
(vente  à  des  gens  suspects  dans  la  nuit 
de),  1137,  1215;  trouvé  dans  les  lîlelsde 
Saint-Cloud,  532  ;  de  farine  d'orge  ou 
d'avoine,  1089  ;  de  pâte  ferme  (obliga- 
tion aux  boulangers  de  ne  cuire  que 
du),  427. 

Pains  (confiscation  au  profil  des  pauvres 
de  la  section  de  Popincourt  de),  704; 
(vente  à  raison  de  8  sols  la  livre  de  pe- 
tits), 1450;  livrés  à  de  prétendus  mar- 
chands de  vins  ou  aubergistes,  529  ; 
trouvés  dans  des  lieux  d'aisance,  1319; 
vendus  et  emportés  la  nuit,  1097;  au 
dessous  du  poids  (boulangers  faisant 
des),  478;  de  2  livres  (boulangers  cui- 
sant de  préférence  des),  700;  de  4  livres 
(défaut  de),  700. 

Palais  Bourbon  (commission  des  chevaux 
siégeant  au),  1389  ;  (dénonciation  de 
suspects  au),  493  ;  (détachement  de  ca- 
nonniers  au),  1089;  (magasins  à  poudre 
au),  527,  1089  ;  (patrouilles  de  nuit  au- 
tour du),  704;  (poste  du),  414;  (poste 
de  la  poudrière  au),  718,  1089;  projet 
de  le  convertir  en  maison  de  détention 
pour  les  députés,  520. 

Palais  Cardinal  (assemblée  des  Liégeois 
au),  1032. 

Palais  de  l'Egalité,  163,  561,  588,  620,  628. 
694,  1102,  1242,  1297,  1343,  1433,  1453, 
1458. 

—  affiches  y  placardées,  680. 

—  agioteurs  et  vendeurs  d'argent  du  Per- 
ron, 1233,  1261,  1267,  1284,  1348,  1356, 
1373,  1383. 

—  arrestation  des  citoyens  dépourvus  de 
cartes  de  civisme,  402. 

—  bijoutiers,  1451. 

—  bourse  d'agioteurs,  1284. 

—  boutique  de  bijoutier  dévalisée,  503. 

—  brocanteurs,  1295. 

—  Café  anglais,  538. 

—  Café  du  Caveau,  468,  546,  631,  654,659, 
690,  1373,  1408.  1464. 

—  Café  de  Chartres,  532,  534,  705,  1329, 
1351,  1387,  1435. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  Café  Conli,  538. 

—  Café  Coreza,  dit  Italien,  1370,  i445. 

—  Café  de  la  Côte-d'or,  au  bas  du  Perron, 
!i94. 

—  Café  de  Foy,  6H,  1261,  1274,  1351, 
1408,  1465. 

—  Café  du  Lycée,  519. 

—  cafés,  446,  532,  543,  676,  1342,  1351, 
1406. 

—  cafés  souterrains  du  jardin,  1313,1328, 
1370. 

—  caves  remplies  de  gros  sols,  1311. 

—  Club  de  1789  ou  de  l'abbé  Sieyès,  1349. 

—  club  de  contre-révolulionnaires,  1288. 

—  émigrés  y  réfugiés  chez  les  filles  pu- 
bliques, 485. 

—  exercice  du  canon,  1395. 

—  expédition  secrète,  1208,  1275,  1404. 

—  filles  publiques,  485,  1295,  1324,  1408, 
1439. 

—  galeries,  437,  591,  1182,  1324. 

—  galeries  de  bois,  491,  1351. 

—  grotte  flamande,  534,  553. 

—  grottes,  salles  de  bal,  534,  1328. 

—  groupes  d'aristocrates,  543,  546,  680, 
088,  703,  713,  1234,  1271,  1406,  1439. 

—  incendie  chez  un  pâtissier,  486. 

—  jardin,  437,  438,  453,  462,  491,  497, 
509,  519,  535,  543,  566,  577,  619,  672, 
1257,  1277,  1313,  1330,  1381,  1384,  1395, 
1406,  1407,  1412,  1439,  1452,  1479. 

—  libraires,  1293,  1296,  1323,  1397,  1446. 

—  Lycée  des  Arts  dans  le  jardin,  1479. 

—  maisons  de  jeu,  447,  466,  501,  509, 
H35,  1338,  1384,  1397,  1407. 

—  marchands  d'argent,  538,  1241,  1260, 
1261,  1265,  1275,  1299,  1306,  1309,1314, 
1328,  1348,  1356,  1383,  1397,  1408. 

—  mendiants,  1444,  1457. 

—  muscadins,  1207,1260, 1309,  1364,1372, 
1381,  1397,  1418,  1423,  1436,  1464. 

—  papetiers,  520. 

—  passage  de  la  rue  Saint-Honoré,  1277. 

—  poste,  406,  408,  428. 

—  proclamation  des  Droits  de  l'Homme 
par  un  orateur  jacobin,  555. 

—  propos  incendiaires  y  tenus,  674. 

—  rendez-vous  des  escrocs,  des  espions  et 
des  souteneurs,  1404. 

—  restaurateur  Février,  405. 

—  réunion  des  jeunes  gens  de  la  réquisi- 
tion, 1402. 


—  rixes  occasionnées  par  la  cocarde  tri- 
colore, 1415. 

—  salle  de  vente  près  des  colonnes,  1383. 

—  salles  de  vente,  1328,  1383. 

—  ventes  à  l'encan  dans  le  jardin,  1412. 

—  voûte  (affiche  placardée  sous  la),  1373. 
Palais  Marchand  ou  de  justice,   595,  599, 

600,  1275,  1311,  1343,  1458;  (foule  pour 
le  jugement  de  Miranda  au),  390;  (trans- 
port d'un  journal  sortant  du),  1145. 

—  national  (arrestation  du  député  Hecquet 
dans  le),  170;  (Convention  prenant  pos- 
session de  la  nouvelle  salle  au),  578; 
cour  ci-devant  Royale,  597  ;  (galerie 
joignant  le  Louvre  au),  1003;  (ordre  de 
dénaturer  les  emblèmes  et  attributs  de 
la  royauté  dans  le),  1007. 

Palais  révolutionnaire  (affluence  au),  1418; 
(groupes  hostiles  dans  le),  592  ;  (mo- 
tions devant  le),  1397. 

Palais-Royal,  611,  614,  652. 

—  hostilité  de  la  troupe  de  ligne  contre 
des  volontaires,  670. 

—  groupes,  649,  699. 

—  rixe,  591. 

Palis,  chirurgien  auxiliaire  de  la  marine 
à  Brest,  26. 

Palloy  (Pierre-François),  patriote,  752. 

Paly  (Jean-Joseph),  président  de  la  section 
du  Contrat-Social,  725. 

Paméla,  pièce  jouée  au  Théâtre-Français, 
1214. 

Pamphlet  intitulé:  Rendez-nous  nos  dix- 
huit  francs,  572. 

Pamphlets  séditieux  (impression  de),  1183. 

Panégyrique  de  Charlotte  Corday,  par 
Adam  Lux,  786,  969,  977. 

Panique  des  volontaires  du  côté  d'Aix-la- 
Chapelle,  360  ;  chez  les  bijoutiers  et 
orfèvres,  437. 

Panis  (Etienne-Jean),  député  de  Paris  à  la 
Convention  nationale,  175, 1375. 

Pannetier  (Mathieu),  observateur  de  la 
Police,  1386,  1395,  1408,  1425,  1434, 
1455,  1463,  1464. 

Panthéon-Français  (conduite  extraordi- 
naire des  canonniers  près  du),  400  ; 
(décret  de  la  Convention  décernant  à 
Marat  les  honneurs  du),  862,  863,  867  ; 
(honneurs  du),  730,  766,  783,  784,  873; 
(obsèques  de  Le  Pelelier  de  Sainl-Far- 
geau  au),  396  ;  (offre  pour  la  cérémonie 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


589 


du  10  août  1793  du),  992  ;  (vœu  pour  le 
transport  de  Marat  au),  1569. 
Pantin  (Alexandre-Arabroise),   député  de 
l'Eure  à  l'Assemblée  législative,  282. 

—  -fils  du  député,  commandant  de  la  garde 
nationale  de  Gisors,  282,  283. 

Paoli  (Pascal),  général  et  patriote  Corse,  5. 

Pape  dansant  avec  la  Polignar  (pièce  de 
théâtre  représentant  le),  1350  ;  (relations 
de  la  France  avec  le),  1248. 

Papeterie  de  Buges  (mission  du  repré- 
sentant Mercier  à  la),  230,  231. 

Papetiers  du  Palais  de  l'Egalité  (papiers 
fleurdelisés  vendus  par  les),  520. 

Papier-monnaie  (discrédit  du),  699. 

Papiers  d'une  actrice  du  Théâtre-Italien 
(examen  des),  1400. 

—  de  l'ancien  curé  de  Saiat-Germain-de- 
l'Auxerrois  (perquisition  dans  les),  1379. 

—  du  Comité  d'agriculture,  trouvés  chez 
Rabaut-Pomier  (extraction  des),  261. 

—  du  Comité  de  législalion,  169. 
Papiers  des  députés  :  Amyon,  1  ;  Andréï, 

4,  5;  Aubry,  10,  H;  BaiUeul,  15,  19,24; 
Blanqui,  34,  36;  Blaux,  43,  44;  Blaviel, 
48,  51  ;  Brunel  et  Rouyer,  62;  Chastel- 
lain,  69;  Cazeneuve,  Serre  et  Marbos, 
65,354;  Derazey,  93-97;  Dugué-d'Assé, 
104,  106  ;  Estadens,  120,  123  ;  Paye, 
128;  Ferroux,  134;  Garilhe,  147-149; 
Guiter,  167,  168;  Jary,  172;  Laurenceot, 
187;  Le  Breton,  195-197;  Lefebvre,  201- 
204  ;  Maisse  et  Peyre,  208  ;  Massa,  216, 
220;  Mercier,  225-228,  233-233;  Obelin, 
249;  Queinnec,  259;  Rabaut-Pomier, 
260-263;  Ribereau,  269;  Richou,  277, 
284,  292  ;  Rouyer,  298,  300,  302,  304  ; 
Rouzet,  305,  313;  Royer,  315,  316; 
Ruault,  323,  324;  Saladin,  328,  329;  Sal- 
mon,  335,  337,  338,  .340-343  ;  Saurine, 
346;  Serre,  350-355,  358;  Soubeyran  de 
Saint-Prix,  361,  363,  365-367,  371;  Sou- 
lignac,  373;  Tournier,  374,  376. 

—  des  députés  de  la  Haute-Vienne  (appo- 
sition des  scellés  sur  les),  173-175;  de 
la  mission  de  Brunel,  Le  Tourneur  et 
Rouyer  dans  les  départements  mari- 
times méridionaux,  302  ;  de  la  mission 
de  Saladin  et  Pocholle  dans  la  Somme, 
329. 

—  des  instituteurs  des  Sourds  et  Muets 
(examen  des),  1429. 


—  du  sieur  Aubert  Petithouart  (examen 
des),  1211;  du  sieur  Baril,  lieutenant 
au  6"  régiment  d'artillerie  (examen  des), 
1187;  du  sieur  de  Beaufort,  colonel  de 
gendarmerie  (perquisition  dans  les), 
1191;  du  capitaine  Beaumarin  (examen 
des),  1305;  du  comte  de  Beauvoir  (scel- 
lés sur  les),  1182;  de  la  baronne  de 
Burmann  (examen  des),  1320;  du  prince 
de  Condé,  enlevés  chez  l'abbé  Debray, 

•  tué  aux  Carmes,  1321)  ;  de  J. -François 
Corday  d'Armont  (perquisition  dans  les), 
777;  du  sieur  Dorival,  ex-hermite,  fa- 
bricant de  toiles  (examen  des),  1391  ; 
de  M"'^  Du  Barry  (perquisition  dans  les), 
1374;  du  sieur  Duchemin,  secrétaire  du 
prince  de  Condé  (visite  des),  1304;  de 
Duperreux,  membre  de  l'état-major  de 
Cusline  (perquisition  dans  les),  1255  ;  du 
sieur  Flotard,  chirurgien-major  (visite 
des),  1305;  du  sieur  Formalcone,  ca- 
nonnier,  originaire  de  Venise  (scellés 
sur  les),  828  ;  de  François  de  Neufchâ- 
teau  (scellés  sur  les),  1230;  de  Grenus, 
banquier-agioteur  (scellés  sur  les),  1228; 
de  Huguenin,  administrateur  de  l'habil- 
lement des  troupes  (scellés  sur  les),  1136; 
de  Josset  de  Saint-Laurent  (scellés  sur 
les),  1157,  1175,  1177;  du  sieur  Lafond, 
ex-garde  du  corps  (scellés  sur  les),  H 82; 
des  nommés  Laurin  et  Girardin  (per- 
quisition dans  les),  903;  de  Lambert, 
ex-contrôleur  général  (examen  des), 
1447;  de  La-Tour-du-Pin  (visite  des), 
1447;  de  Laurent  de  Villedeuil  (perqui- 
sition dans  les),  1429;  du  sieur  Lori- 
mier  d'Etoge  (perquisition  dans  les), 
1194;  de  Marat  (scellés  sur  les),  726, 
761,  762,  765,  780,  781,  783,  787,  789, 
802,  803,  834;  de  Paoli  (saisie  de),  5  ; 
de  Parent,  ex-curé  de  Saint-Nicolas- 
des-Champs  (perquisition  dans  les),  1213; 
de  Prudhorame,  journaliste  (scellés  sur 
les),  684;  de  Robespierre  (commission 
chargée  de  l'examen  des),  228;  de  Si- 
card,  ex-instituteur  des  Sourds  et  Muets 
(scellés  sur  les),  1437;  de  la  supérieure  des 
Sœurs  de  la  Charité  (examen  des),  1269; 
de  Thomazeau,  rédacteur  du  Courrier 
français  (scellés  sur  les),  1151  ;  de  l'abbé 
de  Villarceaux  (examen  des),  1179. 

—  concernant  les  lies  du  Veut,  302. 


590 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  conservés  par  les  rapporteurs  des  Co- 
mités, 24,  43,  d06. 

—  importants  relatifs  à  Cusline  (recherche 
sous  les  scellés  de  Marat  de),  780,  803. 

—  se  trouvant  dans  la  bibliothèque  d'Ega- 
lité (recherche  de),  1S38. 

—  transportés  dans  une  maison  de  Cha- 
renton  par  un  agent  du  Pape,  1308. 

—  fleurdelisés  (vente  par  les  papetiers  du 
Palais  de  l'Egalité  de),  520. 

—  monnaie  (manœuvres  pour  discréditer 
les),  1228. 

Paradis,  capitaine  de  grenadiers  du  ba- 
taillon de  Paris,  1173. 

Paralysie  causée  par  la  détention  à  la 
Conciergerie,  243. 

Parapluies  de  toile  cirée  du  Marché  des 
Innocents,  435. 

Parc  de  la  maison  de  Grenelle  (fête  cham- 
pêtre dans  le),  1143. 

Parc  d'artillerie  des  Fédérés,  1141  ;  du 
Pont-Neuf,  1141;  de  la  Place  Royale, 
1439. 

Pardailhan  (citoyen),  attaché  à  la  maison 
de  M.  de  Penthièvre,  1518. 

Paré  (Jules  François),  ministre  de  l'inté- 
rieur, 826,  854,  870,  1181,  1189. 

Pare.nt  (François-Nicolas),  ancien  curé  de 
Saint-Nicolas-des-Champs,  1213. 

Parigot  (Joseph),  clerc-greffier  de  la  mu- 
nicipalité de  Vaugirard,  889. 

Paris  (Philippe -Nicolas -Marie),  ancien 
garde  du  corps,  meurtrier  de  Le  Pele- 
tier  de  Saint-Fargeau,  393,  425,  1272. 

—  citoyen  de  la  section  de  la  Fontaine- 
de-Grenelle,  174. 

Parlement  (fllle  du  monde  donnant  asile  à 
un  membre  de  l'ancien),  1110. 

Paroisse  de  Sainl-Nicolas-iles-Champs  (an- 
cien curé  de  la),  1213. 

-^  de  Sainte-Geneviève,  1243. 

—  de  Sainte-Marguerite,  1118. 
Parvis  Notre-Dame,  1332. 

Pascal,  neveu  de  .M.  de  Beaumont,  arche- 
vêque de  Paris,  601. 

Pas-de-Calais  (mission  du  député  Dela- 
marre  dans  le  département  du),  91. 

Passage  Beaufort,  près  la  rue  Quincam- 
poix,  1287. 

—  des  Chartreux,  1429. 

—  du  Manège,  u42. 

—  des  Petits-Pères,  1425. 


—  de  la  rue  du  Petit-Carreau,  1225. 

—  de    la    rue    Saint-Honoré   au   Pnlais- 

Egalité,  1277. 

—  Saint-Roch,  741,  742. 

Passeport  (tentative  de  sortir  de  Paris 
sans),  1127  ;  du  député  Bailleul,  lacéré, 
15. 

Passeports  (délivrance  do  faux),  1285;  dis- 
cussion à  la  section  du  Panthéon-Fran- 
çais au  sujet  de  la  délivrance  de),  1396; 
aux  citoyens  Gros  et  Arbejin,  serviteurs 
de  la  duchesse  de  Bourbon,  1353;  déli- 
vrés aux  députés  de  la  Plaine,  59  ;  dé- 
livrés par  la  Municipalité  aux  envoyés 
des  Assemblées  primaires,  1056;  en 
blanc  de  la  ville  de  Bruxelles,  1191. 

Passirac  (Charente),  propriétés  du  dé- 
puté Ribereau,  270. 

Passy,  butte  de  l'Etoile,  296. 

—  magasin  d'épicerie  (épicière  de  Paris  y 
ayant  un),  1138,  1140,  H5'7,  1191,  1200. 

—  officiers  municipaux,  1109,  1130,  1173 

—  prix  du  pain,  697. 

—  procureur  de  la  commune,  1152. 

—  rassemblements  d'émigrés  et  d'aristo- 
crates, 634. 

—  visites  domiciliaires  nocturnes,  1173. 

—  volontaire  y  domicilié,  1168,  1281, 1419, 
1429. 

Pastk  (Anloine-Pierre-Marie),  secrétaire 
commis  du  Comité  de  sûreté  générale, 
48. 

Patriote  (prédicateur  de  la  paroisse  de 
Sainte-Geneviève  jugé  bon),  1243;  (Thé- 
roigne  de  Méricourt  considérée  comme 
fausse),  597. 

Patriote  français  (le),  journal,  187. 

Patriote  persécuté  à  la  Convention  nationale 
(affiche  d'un),  1373. 

Patriotes  (agioteurs  bàlonnés  par  de 
jeunes),  1260,  1261  ;  (incarcération  en 
Alsace  des),  297  ;  (mauvais  traitements 
infligés  à  Toulon  aux),  1423  ;  (oppres- 
sion dans  les  sections  des),  695  ;  (projet 
de  massacrer  les),  602  ;  (voies  de  fait 
contre  les  femmes),  1372  ;  du  14  juillet, 
488;  du  10  août,  600;  de  la  Montagne 
(proposition  d'envoyer  comme  Otages 
dans  les  départements  des  députés), 678. 

—  liégeois,  réfugiés  à  Paris,  à  la  fête  du 
10  août  (présence  des),  1031. 

—  corses  à  la  fête  du  10  août,  1048. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


S« 


Patriotiques  (représentations  sur  les 
théâtres  de  Paris  de  pièces),  1112,  1115, 
1118,  1129,  1132,  1134,  1138,  1373. 

Patrouille  (peine  de  mort  infligée  à  tous 
citoyens  surpris  en  fausse),  1037. 

Patrouilles  (absence  de),  durant  la  nuit, 
1296;  autour  de  l'Arsenal  et  du  Palais- 
Bourbon,  704;  autour  des  boutiques  des 
boulangers,  1076,  1095,  1097, 1222, 1282, 
1302,  1430;  autour  de  la  Convention, 
des  Caisses  publiques,  etc.,  494,  704  ; 
autour  des  Invalides  et  de  l'Ecole  mili- 
taire, 480;  autour  de  la  maison  de  Saint- 
Lazare,  1312  ;  autour  des  prisons,  398, 
400,  494,  704  ;  aux  barrières,  517,  527, 
1095,  1158,  1180,  1184,  1188,  1195,  1198, 
1206,  1302,  1363,  1420;  dans  le  Jardin 
des  Tuileries,  527  ;  dans  la  Maison  de 
l'Egalité,  1267  ;  sur  la  place  de  la  Maison 
Commune,  434  ;  de  marchands  et  acca- 
pareurs (brutalité  de),  432  ;  pour  em- 
pêcher la  débauche,  1402  ;  pour  la  pro- 
tection des  magasins  d'épiciers,  433,437, 
456;  huées  par  les  femmes  de  la  Halle, 
435  ;  de  nuit  (vérification  des  cartes  des 
citoyens  par  les),  1392. 

Paulet,  marchand  de  vins  accapareur,  491. 

Pauvres  (montre  d'or,  vendue  au  profit 
des),  1320;  de  la  section  Poissonnière 
(prime  abandonnée  par  des  dénon- 
ciateurs aux),  1449;  de  la  section  Popin- 
court  (pains  confisqués  au  profit  des), 
704. 

Paveurs  (attroupement  projeté  des  ou- 
vriers), 448. 

Pavillon  de  l'Unité,  804. 

Pawlet  (chevalier),  directeur  de  l'Ecole 
des  Orphelins  militaires,  1127. 

Payen- Deslauriers  (Claude -François), 
membre  de  la  Commission  inspeclaiilu 
des  Postes  pour  l'examen  des  journaux, 
1391,  1400. 

Paysac  (citoyen),  logeur  du  député  Ra- 
baut-Pomier,  262,  267. 

Pêcheurs  (corsaires  anglais  capturant  des), 
550. 

Pelle  (Julienne),  domestique  du  député 
Le  Breton,  195. 

Pellerin,  agent  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, 334. 

Pelletan  (Philippe-Jean),  chirurgien-con- 
sultant des  armées,  922. 


PÉMARTiN  (Joseph),  député  des  Basses- 
Pyrénées  à  la  Convention  nationale, 
296,  331. 

Pendule  indiquant  les  événements  de  la 
Révolution  (invention  de),  1485. 

Penières  (Jean-Augustin),  député  de  la 
Corrèze  à  la  Convention  nationale,  114, 
117,631,649,661. 

Pension  des  AITaires  étrangères  (député 
jouissant  d'une),  139. 

Pensions  Lottin  etWatrin  à  Picpus,  1289. 

Pe.nthièvre  (Louis-Jean-Marie  de  Bourbon, 
duc  de),  1318,  1519,  1521. 

PÉRARD  (Charles-François-Jean),  député 
de  Maine-et-Loire  à  la  Convention  na- 
tionale, 401,  814. 

Peray-Vin-Blanc  (Ardèche),  nom  révo- 
lutionnaire de  Saint-Peray,  371. 

Père  de  famille  (le),  pièce  de  théâtre,  1340. 

Père  Duchêne  (le),  journal  d'Hébert,  699, 
1241. 

PÉR1ER,  frères  (Jacques-Constantin  et  Au- 
guste-Charles), fondeurs  à  Cliaillot,  400, 
1283,  1300;  administrateurs  de  la  Com- 
pagnie des  Eaux  de  Paris,  1292,  1300. 

Pertes,  cadet  (Jacques),  député  de  l'Aude 
à  la  Convention  nationale,  60,  184,  185, 
250,251,327. 

Perlet  (journal  de),  777. 

Permanence  de  la  section  de  Montreuil,85. 

Pernes  (Vaucluse),  comité  de  surveil- 
lance, 154. 

—  conseil  général  do  la  commune,  153, 
154. 

—  société  populaire,  151,  153,  134. 
Perny   de  VillEiNeuve  (J.),    professeur  au 

Lycée  des  Aris,  1479. 
Péronne    (Somme),  cavalerie   de  l'Ecole 
militaire  de  Paris  y  envoyée,  506. 

—  convoi  de  canons  et  de  munitions,  646, 
686,  1176. 

—  régiment  de  cavalerie  (27*)  en  garnison 
dans  cette  ville,  1472. 

Perot,  agioteur   et   marchand   d'argent, 

1443. 
Perpignan  (Pyrénées-Orientales),  çanon- 

niers  et  munitions  y  envoyés,  662,  692. 

—  communications  avec  Narbonne,  1394. 
Perret   (Joseph -Hippolyte),    habitant    de 

Passy,  196. 
Pesrier  (Jean),  secrétaire-commis  du  Co- 
mité de  sûreté  générale,  298,  1250. 


89S 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Perrière  (Paul),  observateur  de  la  Police, 
618,  632,  636,  645,  649,  652,  655,  669, 
674,  677,  680,  684,  688,  694,  700,  703, 
1181,  1189,  1239,  1303. 

Perrin  iJean-Bapliste),  député  des  Vosges 
à  la  Convention  nationale,  165. 

Perron  du  Palais  de  l'Egalité  (agioteurs 
du),  518,  538,  594,  641,  1233,  1256; 
(Café  de  la  Côte-d'Or  au  bas  du),  594. 

Perruquier  unique  pour  les  prisonniers 
de  la  maison  d'arrêt  des  Fermes,  108. 

Perruquiers  (colloques  de  garçons),  1284. 

Persécutions  de  l'arislocratie  genevoise 
contre  J.-J.  Rousseau,  772. 

Perte  d'une  valise  au  dépulé  Dniaure,  117. 

Perles  subies  par  le  dépulé  Rouyer,  304 
subies  par  le  dépulé  Royer,  319. 

Petion  de  Villeneuve  (Jérôme),  dépulé 
d'Eure-et-Loir  à  la  Convention  natio 
nale,  450,  459,  478,  540,  555,  562,  583 
635,  687,  688,  699,  713,  776,  812,  970 
971,  973,  1207,  1260,  1320,  1324,  1402 
1409. 

Petit  (Marie-Sophie  Herbet,  femme  di- 
vorcée du  sieur),  1467. 

—  fournisseur  des  vivres  pour  les  armées, 
.1288,  1384. 

—  libraire  du  Palais-Royal,  1273. 

—  préposé  de  la  Police,  163. 
Petit-Gautier,  agitateur,  634. 
Petithouart   (Aubert),    frère   de    l'ancien 

gouverneur  de  Saumur,  1211. 
Pétition  de  Couppé,  député  des  Côtes-du- 
Nord,  à  la  Convention  nationale,  71,  72; 
du  citoyen  Godefroy  aux  Comités,  4,  9  ; 
d'Olivier-Gérente,  député  de  la  Drôme, 
au  Comité  de  sûreté  générale,  154  ;  de 
Lefebvre,  dépulé  de  la  Seine-Inférieure, 
aux  Comités,  206  ;  de  Michel,  député 
de  Rhône-et- Loire,  au  Comité  de  sûreté 
générale,  243,  244;  de  la  citoyenne 
Monmony,  suspectée  de  tenir  une  mai- 
son de  jeu,  au  Comité  de  sûreté  géné- 
rale, 1166;  contre  les  22  députés,  599  ; 
d'Andrei,  député  de  la  Corse,  au  Co- 
mité de  sûreté  générale,  6,  7;  de 
Bailleul,  député  de  la  Seine-Inférieure, 
au  Comité  de  sûreté  générale,  22  ;  de 
Bonet,  député  de  la  Haute-Loire,  aux 
Comités,  56;  de  L.-Marie-Thérèse  Ba- 
Ihilde  d'Orléans,  sœur  d'Egalité,  à  la 
Convention  nationale,  1537  ;   du  sieur 


Pin,  directeur  de  la  manufacture  d'ar- 
mes de  la  Courneuve,  au  Comité  de  sa- 
lut public  du  Déparlement,  1269. 

—  du  Club  des  Coideliers  (affichage  d'une), 
1349  ;  du  Comité  de  salut  public  du  Dé- 
partement pour  la  taxation  des  denrées 
de  première  nécessité,  1160;  de  la  dé- 
pulalion  du  Haut-Rhin,  297  ;  des  députés 
de  Sarrebruck  et  de  Saint-Jean  à  la  Con- 
vention, 41  ;  des  Jacobins,  1311  ;  de  la 
seclion  des  Amis-de-la-Palrie  à  celle  des 
Piques,  1348;  de  la  section  du  Contrat- 
Social  pour  le  supplice  de  l'assassin  de 
Marat,  725;  de  la  section  des  Droits- de- 
l'Horame  à  celle  des  Piques,  1453,  1456; 
de  la  section  de  la  Halle-au-Blé  (impro- 
bation  de  la),  530,  532,  534,  538  ;  de  la 
section  du  Temple  pour  la  formation 
d'un  corps  de  hussards  tyrannicides, 
1421  ;  de  la  Société  fraternelle  des  Deux- 
Sexes,  427  ;  de  la  Société  des  Droils-de- 
l'Homme,  937  ;  de  la  Société  populaire 
des  Gardes-Françaises,  866  ;  anticivique 
(habitants  de  Rouen  signataires  de), 
1339. 

Pétitionnaires  (arrestation  de),  1453,1456; 

des  sections  à  la  Convention,  643. 
Pétitions   de    L.-Fr. -Joseph   de   Bourbon, 

prince  de  Conti,  1320,  1542,  1556,  1558. 

—  des  8,000  et  des  20,000  (dessein  de 
faire  partir  comme  volontaires  les  si- 
gnataires des),  594;  des  8,000  et  des 
20,000  (exclusion  des  signataires  des), 
1298;  du  dépulé  Hecquel  au  Comité  de 
sûreté  générale,  170,  171;  concernant  le 
département  de  la  Seine-Inférieure,  329  ; 
intéressant  les  Comités,  329;  renvoyées 
au  Comité  d'agriculture,  263;  renvoyées 
au  Comité  des  finances,  263;  de  sous- 
officiers  et  soldats  invalides,  302. 

Petitpas,  membre  du  Comité  de  la  Halle 

au  Blé,  1301. 
Petits-Pères   (grille    desl,  1405;    magasin 

d'habillement,    1151,   1160;    (patrouille 

des),  409. 
Petitval,  habitant  au   château  de  Vitry- 

sur-Seine,  1304. 
Petuaud,    président    de    la    seclion    des 

Droits-de-l'Homme,  731. 
Peyre  (Antoine-Marie),  homme  de  loi,  462. 

—  (Louis-François),  dépulé  des  Basses-Al- 
pes àla  Convention  nationale, 208, 252-258. 


I 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


503 


Pflif.ger  (Jean-Adam),  député  du  Haut- 
Rhin  à  la  Convenlion  nationale,  297, 
837. 

Philadelphie  (Amérique),  argent  y  en- 
voyé par  Brissot,  543. 

Philippe  (Claude),  président  du  Comité 
révolutionnaire  de  la  section  de  l'Unité, 
1244. 

PiiiLippKAUx  (Pierre),  député  de  la  .Sarthe 
à  la  Convenlion  nationale,  867. 

Picard  (l'abbé),  premier  vicaire  de  la  pa- 
roisse de  Sainte-Marguerite,  1118. 

—  conducteur  des  diligences  d'Angers, 
1300. 

Picardie,  vins  y  expédiés,  548. 

PiCAVEz  (l'abbé  Dominique-Joseph),  curé 
de  la  Madeleine,  1367. 

PiciiAnD  (l'abbé  Christophe),  suspect,  1434. 

l'icpus  (pensions  Lottin  et  Watrin  à),  1289. 

Piémontais  (territoire  de  Nice  envahi  par 
les),  33. 

PiERLOT,  commissaire  du  Comité  révolu- 
tionnaire du  10°  arrondissement,  101. 

Pierrflfltte  (Seine),  maison  de  campagne 
suspecte,  1443. 

Pierre-Scise  (Rhône),  bruit  de  sa  reddi- 
tion, 1446. 

PiOEAU-ViLLiER,  Secrétaire  du  Comité  de 
sûreté  générale,  209. 

Pifjron  ramier  (enseigne  du),  1164. 

Pillage  de  Fougères  par  les  rebelles  de  la 
Vendée,  199;  d'un  bateau  de  savon  (ten- 
tative de),  716;  d'un  boulanger,  526; 
d'une  boutique  de  bijoutier,  503  ;  des 
magasins  des  épiciers  et  chandeliers, 
432,  4i5,  448,  491,  051  ;  de  magasins  de 
soude  dans  le  Faubourg  Saint-Marceau, 
438;  de  voitures  de  farine,  1178;  do 
voitures  de  pain,  528. 

PiLLKv,  aubergiste  à  Dijon,  901. 

Pin,  directeur  d'une  manufacture  d'armes 
à  la  Courneuve,  1269. 

Pin  (le)  (Jura),  maison  de  campagne  du 
député  Vernier,  380. 

PiNAii»  (dame),  amie  de  la  duchesse  d'Ai- 
guillon,'501. 

PiNET  aîné  (Jacques),  député  de  la  Dor- 
dogne  à  la  Convention  nationale,  814. 

Pi.NGE.NET  (femme),  tenant  le  Café  politique 
près  de  la  porte  Saint-Martin,  1331. 

PiORRY    (Pierre-François),     député    de    la 
Vienne  ii  la  Convention  nationale,  814. 
ï.  IX. 


Piquais,  administrateur  de  l'habillement, 
422,  485. 

Pique  d'honneur  destinée  aux  départe- 
ments, lors  de  lafétodu  10  août,  remise 
à  la  Société  populaire  de  Bastia,  1048. 

Piques  (envoi  à  Lille  de  voitures  de),  1131; 
(envoi  dans  le  département  d'Indre-et- 
Loire  de  60,000),  581  ;  (envoi  dans  le 
Loir-et-Cher  de),  698  ;  (gardes  nationaux 
Parisiens,  armés  de),  336,  597;  destinées 
à  l'armée  du  Nord  (envoi  à  Cambrai  de), 
089. 

PiyuET,  commissaire  de  police  de  la  sec- 
tion de  l'Observatoire,  1029. 

Pistolets  (emprunt  de),  par  Jourdan 
Coupe-tête,  468  ;  (marchands'  d'argent 
armés  de),  672;  (membres  des  Comités 
de  surveillance  armés  de),  1082,  1107, 
1132;  pour  la  cavalerie  légère  du  Cal- 
vados, 513;  réclamés  par  le  député 
Hecquet,  170. 

PiTT  (William),  ministre  anglais,  26,  691, 
H89,  1288,  1319,  1343,  1331. 

Placard  (publication  de  l'Observateur  Saiis- 
lulotle  sous  forme  de),  1381  ;  du  défen- 
seur de  Miranda  contre  Marat,  033;  du 
général  Tuncq,  1381  ;  hostile  aux  Jaco- 
bins, 1343  ;  séditieux  contre  les  députés, 
438. 

Placards  dos  sections-du  Mail  et  de  la 
Butte-des-Moulins  au  sujet  du  31  mai, 
009  ;  sur  les  disputes  personnelles  des 
députés  Delacroix  et  Pénières,  649; 
affichés  dans  Paris  (désignation  des), 
708;  imprimés  du  député  Dabray  aux 
Niçois,  7">,  77  ;  imprimés  du  représen- 
tant Laurenceot,  192,  193. 

Place  au  charbon  de  la  rue  d'Aval,  710. 

—  de  la  Bastille,  84,  1130. 

—  Cambrai,  1312. 

—  du  Carrousel  ou  de  la  Réunion,  400, 
461,  323,  366,  048,  712. 

—  Dauphine,  1373. 

—  de  l'Ecole,  1214. 

—  de  Grève,  432,  397,  602,  712,  1478. 

—  de  l'Indivisibilité,  1429. 

—  de  la  Liberté,  841. 

—  Louis  XV,  008,  099,  703. 

—  du  Louvre,  1397. 

—  de  la  Maison-Commune,  434,  455,  519, 
1165,  1207,  1273,  1283,  13H.  13.30,  1418, 
1438. 

38 


S94 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  de  la  Maison  de  l'Egalité,  472. 

—  du  Marché-des-Innoceuts,  422. 

—  Mauberl,  418,  435,  1431. 

—  du  Palais,  ci-devant  Marchand,  1275, 
1277. 

—  des  Piques,  396,  400,  499,  548,  566, 
6.30,  779,  804,  1261. 

—  de  la  Porte- Saint- Antoine,  1147. 

—  de  la  Réunion,  ci-devant  du  Carrousel, 
400,  523,  535. 

—  de  la  Révolution,  438,  466,  598,  617, 
626,  674,  804,  957,  1150,  1326. 

—  ci-devant-Royale,  1439. 

—  Saint-Michel,  396,  507.  1433,  1436. 

—  du  Théàtre-Fraiiçais,  4iO. 

—  de  Thionville,  682. 

—  aux  Veaux,  675,  1077. 

—  Vendôme,  422,  432,  461,  611. 

—  des  Victoires  nationales,  316,  477,  518, 
1372,  1392. 

Places  salariées  (trafic  des),  1322. 

Plaine  (vœu  pour  effacer  les  distinctions 

de  la  Montagne  et  de  la),  656,  688. 
Plaisant   (Jean-Baptiste),   citoyen    de    la 

section  du  Panthéon-Français,  1243. 
Plan  de  conspiration  formé  par  Brissot  et 

Pelion,    713;    de   la   fêle  nationale  du 

10  août,  1046. 

—  de  Paris,  trouvé  chez  Habaul-Pomier, 
267. 

Planet  (sieur),  mandataire  du  député 
Ruault,  322. 

Plans  livrés  aux  Autrichiens,  425. 

Plumets  (défenses  de  se  tenir  sur  les  ba- 
teaux faites  aux),  1174. 

PocHOLLE  (Pierre-Pomponne-Amédée),  dé- 
puté de  la  Seine-Inférieure  à  la  Con- 
vention nationale,  326,  329. 

Poème  à  la  louange  de  Marat,  par  Dorat- 
Cubières,  817. 

—  héroïque,  intitulé  :  la  France  libre, 
836. 

—  pour  la  fête  de  Maral,  composé  par  un 
curé  de  village,  877. 

Poids  réglementaire  des  sacs  de  farine, 
1102,  1104,  1105,  1115. 

Poignards  (fabrication  pour  la  Société 
fraternelle  de),  583. 

Pointe  Saint-Eustache,  440,  1352. 

Poiré  (amalgame  de  vin  et  de),  441. 

PomiKH,  valet  de  chambre  du  comte  d'Ar- 
tois, 422. 


Poissardes  (prohibition  des  cocardes  par 
les),  1359,  1371. 

Poissy  (Seine-et-Oise),  marché  au  bétail, 
542,  674. 

Poitiers  (Vienne),  menacé  par  les  re- 
belles de  la  Vendée,  572. 

—  société  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité,  818. 

Police  (armes  tranchantes  enlevées  aux 
députés  prisonniers  par  la),  107,  126, 
138,375;  (assignais  enlevés  aux  députés 
prisonniers  par  la),  107,  138,  139;  (Co- 
mités révolutionnaires  se  chargeant  de 
la),  538;  (connivence  des  tenanciers  de 
maisons  de  jeu  avec  la),  455,  468,  470, 
509;  (maison  d'arrêt  des  Carmes,  ad- 
ministrée par  la),  308;  (rapports  au 
Bureau  de  surveillance  de  la),  421,  422, 
427,  432,  435,  437,  438,  441,  445,  44S, 
450,  453,  455,  457,  459,  462,  406,  468, 
470,  472,  475,  477,  485,  489,491,  493, 
49o,  497,  501,  503,  505,  507,  509,  511, 
514,  516,  518,  520,  522,  524,  526,  528, 
530,  532,  534,  53G,  538,  540,  542,  545, 
548,  553,  555,  566,  508,  572,  577,  594, 
597,  598,  602,  606,  609,  613,  616,  619, 
630,  640,  642,  647,  650,  672,  691,  697, 
714,  717;  (scandale  causé  parles  agents 
de  la),  1307,  1457;  (tentative  de  subor- 
nation d'un  inspecleur  de),  367. 

—  du  jardin  des  Tuilei'ies,  518. 

—  administrative  (bureau  de  la),  348. 

—  militaire  (Roch  Louvet,  chargé  de  la), 
418,  1087,  1091. 

— •  régénérée     (administrateurs    de    la), 

264. 
PoLiGNAC  (Auguste  de),  302. 

—  (Yolande-Martine-Gabrielle  de  Polas- 
TRON,  duchesse  de),  1356,  1400. 

Pologne  (attaque  de  la),  1366. 
PoMAiiEL,  agioteur  Lyonnais,  1435. 
Pommes  de  terre  (diminution  du  prix  des), 

1333,  1422;  (projet  de  remplacer  le  pain 

par  les),  408. 
Pompe   funèbre  à  l'occasion   de  la  morl 

de  Louis  Capet,  510;  de  Lazowski,  .543; 

en  l'honneur  de  Le  Peletier  de  Saint- 

Fargeau,  413;    pour  l'inauguration  des 

bustes  de  Marat  et  de  Le  Peletier  par 

la  section  du  Muséum,  845. 

—  militaire  pour  la  fêle  du  10  août  (pro- 
gramme de),  993. 


lAiil.ii;  ALPiiAiiiniuuii 


r.93 


Pompes  pour  dissiper  les   attroupements 

(conseil  d'employer  les),  129;). 
l'oNs  de  Verdun  (Philippo-Lnureiil), député 

de  la  Meuse  à  la  Convention  nationale, 

272,  849. 
PoNTAnn  (Pierre),  évêque  du  département 

de  la  Dordogne,  1235. 
Pontarlier  (Doiibs),    (perte  d'une  valise 

du  député  Uulaure,  expédiée  à),  117. 
Pont  aux  Biches,  !i71. 

—  au  Cliange  (marchand  de  cantiques  sur 
le),  699  ;  (obstruction  par  des  marchands 
de  denrées  du),  i>38  ;  (passage  de  convoi 
d'artillerie  sur  le),  699  ;  (passage  d'une 
manifestation  sur  le),  bôl  ;  (poste  du\ 
041. 

—  de  Louis  XVI,  ;i66. 

—  Neuf  (canon  d'alarme  du),  1093  ;  (carte 
mystérieuse  trouvée  sur  le),  1301  ;  (parc 
d'artillerie  du),  672,  1141  ;  (passage  du 
cortège  de  Le  Peletier  de  Saint-Fargeau 
sur  le),  396  ;  (posle  du),  1138  ;  (teneurs 
de  jeux  sur  le),  S29. 

—  .Notre-Dame  (arrestation  d'une  voilure 
de  boucher  sur  le),  1296;  (passage  d'une 
manifestation  sur  le),  S66. 

—  de  la  Révolution,  1S66. 

—  Royal,  1155,  1423. 

—  Saint-Michel,  934,  944. 

—  Tournant,  440,  460,461,  o52,  804,  1067. 

—  de  la  Toiirnelle,  1198. 
Pont-de-l'Arche  (Eure),  volontaires  Pa- 
risiens y  envoyés,  1004. 

Ponts  et  Chaussées  (employé  des),  1132. 

Popincourt  (quartier  de),  411,  1060. 

Porc  (viande  de),  jetée  dans  la  Seine,  1206; 
frais  et  salé  (vente  du),  534. 

PonciiEn  (Gilles),  député  de  l'Indre  à  la 
Convention  nationale,  303. 

Percherons  (visite  d'un  observateur  de  la 
Police  aux),  14:j3. 

PoHSEN.NA,  personnage  figurant  dans  la 
tragédie  de  Mulim  Scsevola,   1110,  1273. 

Porta  l'Anglais  (Seine),  dénomination 
de  Port  de  Marat,  attribuée  à  cette  loca- 
lité, 849. 

Port  au  blé,  519,  1178,  1195,  1459. 

—  au  Plâtre,  1365. 

Port  de  Marat,  nom  nouveau  de  Port-à- 
l'Anglais,  849. 

—  Saint-Bernard,  6b2. 

—  Saint-Nicolas,  716,  1120. 


—  de  la  Touriielle,  548. 
Porte  de  Chaillot,  1295. 

—  d'Enfer,  001. 

—  Saint-Antoine,  720,  1147,  1150. 

—  Saint-Bernard,  1176. 

—  Saint-Denis,  601,1225,  1284,1355,1384, 
1423,  1457. 

—  Saint-llonoré,  1265,  1453. 

—  Saint-Jaccjues,  001. 

—  Saint  Martin,  601,  1225,  1284,  1331, 
1355,  1421,  1457. 

Portefeuilles  (invention  d'un  horlofjer  mé- 
canicien pour  la  sûreté  des),  1485. 

Porte-Ottomane  (Skmonvillk,  ambassa- 
deur de  la  République  près  la),  571. 

Porteurs  d'eau  (accaparement  et  revente 
du  pain  par  des),  524  ;  (réservoir  de 
l'.Vbbaye  accaparé  par  les),  1175. 

Portiers  du  Louvre  (métier  d'aubergiste 
exercé  par  les),  1146. 

Portrait  de  Capet  (registre  contenant  le), 
1459. 

—  de  Charlotte  Corday  (horloger  incri- 
miné comme  possédant  le),  982  ;  par 
Brard,  peintre  de  Caen,  960. 

—  de  Louis  XIII,  par  Ph.  de  Champagne 
(autodafé  du),  844. 

—  de  Roland,  conservé  religieusement  par 
une  femme  de  Vaugirard,  891,  898. 

—  moral  de  Hanriot,  tracé  par  l'observa- 
teur Dutard,  712. 

Portraits  de  Louis  XVI  et  de  sa  famille 
(marchands  de  gravures  étalant  les), 
072, 

—  de  Marat  et  de  Le  Peletier  (demande 
pour  l'église  de  Bouchain  des),  874  ; 
d'après  nature  (horloger  désireux  de 
posséder  les),  982. 

Ports  (marchandises  achetées  sur  les) 
1174. 

—  de  mer  approvisionnant  Paris  (com- 
mandes envoyées  aux),  1121. 

—  militaires  (service  de  la  marine  dans 
les),  302. 

Poste  de  r.\rsenal,  115S,  1165. 

—  de  la  barrière  d'Enfer,  1439;  de  la 
barrière  Saint-Jacques,  1438. 

—  de  Beaurepaire,  483. 

—  du  Bon  Pasteur,  rue  du  Cherche-Midi, 
1141. 

--  de  la  Caisse  de  l'Extraordinaire,  477, 
046. 


596 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  des  canonniers  au  Temple,  H22. 

—  du  canon  d'alarme  du  Pont-Neuf,  1093. 

—  des  Chartreux,  406. 

—  du  Comité  de  sûreté  générale,  1220. 

—  de  la  Conférence,  1206. 

—  de  la  Convention,  723,  1067,  1073, 
1077,  1201. 

—  attenant  le  Département,  460. 

—  de  l'Egalité,  400,  428,  1443. 

—  du  Garde-Meuble,  1063,  1150,  1566. 

—  de  gendarmerie  à  la  Pointe  Saint-Eus- 
tache,  440. 

—  de  Grenelle,  430. 

—  de  la  Halle  aux  Vins,  1176. 

—  de  l'hôtel  de  Brionne,  1199. 

—  des  Invalides,  527. 

—  de  la  Messagerie,  426,  440,  447,  529. 

—  du  Muséum,  ci-devanl  du  Louvre,  710, 
1146. 

—  de  l'Oratoire,  526. 

—  du  Panthéon-Français,  1312. 

—  du  Petit  Pont,  1146. 

—  des  Piques,  1065. 

—  de  la  Place  aux  Veaux,  1077. 

—  du  Pont  au  Change,  641. 

—  du  Pont  Neuf,  1158. 

—  du  pont  Notre-Dame,  566. 

—  du  Pont  Tournant,  440,  1067. 

—  du  Port  au  Plâtre,  1365. 

—  de  la  poudrière  au  Palais  Bourbon,  718. 

—  du  quai  de  l'Ecole,  710,  1293. 

—  de  la  Réserve  à  la  Maison  Commune, 
454,  639,  667,  1073,  1077,  1201;  de  la 
réserve  du  Muséum,  1146. 

—  de  la  rue  des  Filles-Saint-Thomas,  500; 
de  la  rue  des  Mathurins,  676;  de  la  rue 
des  Saints-Pères,  718. 

—  de  Sainl-Jucques-le-Majeur,  1148. 
— -  de  Saint-Paul,  1077. 

—  de  Saiiil-Sulpice,  433. 

—  de  Sainte-Marguerite,  587. 

—  de  la  Samaritaine,  063. 

—  de  la  section  de  la  Bulte-des-Mouliiis, 
509;  de  la  section  des  Champs-Elysées, 
1061  ;  de  la  section  des  Gardes-Fran- 
çaises, 571  ;  de  la  section  du  Panthéon- 
Français,  1165. 

—  du  haut  de  la  rue  de  Sèvres,  1164. 

—  du  Temple,  454,  642,  1201. 

—  de  Trainel,  1141. 

—  de  la  Trésorerie  nationale,  452,  482, 
641,  646,  718. 


—  des  Tuileries,  500. 

Poste  (journaux  arrêtés  par  le  Comité  de 
salut  public  du  Département  à  la),  1244; 

—  (lettres  chargées  en  souffrance  à  la),  78. 

Postes  (arrestation  d'un  inspecteur  géné- 
ral des),  1229,  1237;  (commission  char- 
gée de  l'inspection  des),  1121,  1140, 
1200,  1205,  1221,  1223, 1269, 1292  ;  (han- 
gars pour  le  service  des),  317;  (intri- 
gues à  la  Convention  d'un  gros  commis 
des),  1427. 

Postes  et  Messageries  (administrateurs 
des),  41,  219,  1410. 

—  des  faubourgs,  482. 

Potin,  commissaire  de  police  delasection 
du  Contrat-Social,  1281. 

Poudre  de  guerre  (expériences  d'une  nou- 
velle), 508. 

Poudres  de  guerre  (envoi  d'Essonnes  de), 
502,  1169;  de  Wejland  Stahl  (expé- 
rience des),  593,  605. 

PouPABD,  habitant  du  Cap  Français,  597. 

Pouvoir  avec  entête  delà  Commune(faux), 
503. 

Pouzv  (citoyen),  gardien  de  scellés,  301. 

Phanville,  ex-curé,  maire  de  Champigny, 
900-902. 

Prédication  à  Saint-Roch  sur  les  vertus 
du  signe  de  la  croix,  1316. 

Préiuontrôs  (couvent  des),  936. 

Pressa  VIN  (Jean -Baptiste),  député  de 
Rhône-et-Loire  à  la  Convention  na- 
tionale, 230,  231,  1307. 

Pre.sses  aristocratiques,  462  ;  fédéralistes 
de  l'Eure,  283. 

Prêt  sur  les  uniformes  et  les  armes,  in- 
terdit au  Mont-de-Piété,  468. 

Prêteurs  à  la  petite  semaine  (préjudice 
causé  au  Mont-de-Piété  par  les),  1238. 

Prêtre  portant  le  viatique  (Sans-culottes 
armés  accompagnant  un),  099. 

—  insermenté  (ex-religieux  l'icpus),  1409; 
(messe  dite  dans  l'enclos  de  l'Abbaye 
par  un),  501. 

—  réfractaire  (ancien  provincial  des  Ca- 
pucins Saint-Honoré  dénoncé  comme), 
1456  ;  (complot  pour  l'évasion  d'un), 
1173  ;  (suicide  d'un),  441  ;  (visite  faite  à 
Michonis  dans  sa  prison  par  un),  1394. 

Prêtres  massacrés  à  Sainl-Firmin  (bijoux 
trouvés  sur  les),  684. 

—  assermentés    (contre-révolution    favo- 


TABLE  ALPHAltÉTIQUE 


:;97 


risée  par  les),  (372;   (manœuvres  des), 
1316. 

—  constitutionnels  (dénonciation  de  faux), 
1385  ;  (suppression  projetée  du  traite- 
ment des),  631. 

—  contre -révolutionnaires,  assermentés 
et  insermentés  (club  de),  1226. 

—  déportés  (rentrée  en  Alsace  des),  297. 

—  fanatiques  (député  Olivier-Gérenle,  me- 
nacé par  des),  1S3. 

—  insermentés  (messe  dite  au  couvent 
des  Anglaises  par  des),  489  ;  de  Thiais 
(messes  dites  dans  des  pensions  de 
Picpus  par  des),  1289. 

—  réfractaires  (affluence  à  Paris  de),  634; 
(affluence  au  Jardin  de  l'Egalité  de),  672; 
(argent  envoyé  à  des),  1410;  (arresta- 
tion de),  436  ;  (asile  trouvé  chez  les  reli- 
gieuses de  la  rue  Cassette  par  les),  1371  ; 
(Auvergnats  favorables  aux),  669  ;  (dé- 
puté des  Côtes-du-Nord  hostile  aux), 
137  ;  (détention  à  Blois  de),  190  ;  (fem- 

.  mes  en  relations  avec  des),  1343;  (fem- 
mes aristocrates  confessées  par  des), 
1328. 

PnKvosT  (Charles- Louis),  colonel  de  la  gen- 
darmerie à  cheval,  502,  566,  1112,  1113. 

Primes  accordées  aux  membres  du  Co- 
mité révolutionnaire  de  la  section  Pois^ 
sonnière,  1377;  offertes  aux  volontaires 
par  les  sections,  455,  475,  563,  568,  573, 
576,  577,  586,  594,  595,  598,  600, 1259. 

Prison  militaire  (Force  réputée),  479. 

Prisonniers  (bombances  des),  457;  (bruits 
d'empoisonnement  des),  545  ;  (bruits 
sinistres  sur  le  sort  des),  1347,  1350; 
(commerce  avec  les),  596  ;  (commissaires 
du  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment chargés  de  recevoir  les  réclama- 
malions  des),  1320;  casernes  au  Fau- 
bourg .du  Temple  (révolte  des),  508; 
entassés  à  la  Force,  79,  82,  211  ;  entas- 
sés dans  la  maison  des  Carmes,  309  ;  à 
Bercy  (révolte  de),  1325. 

—  de  l'Abbaye  (bruit  d'un  nouveau  mas- 
sacre des),  398. 

—  de  Bicêtre  (bruit  de  l'existence  d'une 
guillotine  pour  expédier  les),  1342. 

—  de  la  Conciergerie,  décimés  par  les 
fièvres,  22. 

—  de  la  Force  (transfèrement  à  Bicêtre 
de),  1257,  1260. 


Prisonniers  du  Luxembourg  (intrusion  de 
gendarmes  des  tribunaux  auprès  des), 
1264. 

—  du  Temple  (sort  des),  755. 

Prisons  (air  pestiféré  des),  372;  (bom- 
bances perpétuelles  dans  les),  457; 
(bruit  d'un  nouveau  massacre  des),  398, 
497,  503,  1367;  (état  des);  688;  (facilité 
trop  grande  d'accès  dans  les),  1393; 
(force  armée  aux),  le  26  février  1793, 
431  ;  (ivresse  des  canonniers  de  service 
aux),  448  ;  (marchands  de  vieux  habits 
chargés  de  préparer  les  évasions  des), 
457;  (patrouilles  près  des),  398, 400,  494, 
704  ;  (peuple  excité  à  envahir  les),  1332; 
(régime  meurtrie'r  des),  52, 129,  133,149, 
293;  (surveillance  défectueuse  des),  1.347; 
(visite  des),  401. 

—  du  Département  de  Paris  (officiers  de 
santé  des),  121,   310,  311. 

Prix  de  l'argenteiie,  693;  du  beurre,  1333; 
du  blanchissage,  1173  ;  des  bœufs  et  des 
cochons,  540  ;  du  bois,  1259,  1425,  1427, 
1444  ;  du  bois  neuf,  1425,  1427;  du  bois 
de  gravier,  1403;  du  café,  435,  649, 1266; 
des  chandelles,  536,  708,  1259,  1266;  du 
charbon,  12S9,  1266,  1403;  des  denrées 
de  première  nécessité  (fixation  du),  1092  ; 
des  denrées  à  Strasbourg,  1173;  de 
l'eau-de-vie  en  tonneau, 631,  649  ;  du  fer, 
466  ;  des  haricots  secs,  1266  ;  des  huiles, 
649,1259,1266;  desjournées  d'ouvriers, 
577;  des  légumes  (diminution  du),  1356; 
des  lentilles,  1266  ;  du  louis  d'or,  503, 
508,  714;  du  louis  d'or  à  Strasbourg, 
1173;  des  œufs,  1173,  1266,  1333,  1425; 
du  pain  à  Clamart,  1300  ;  du  pain  à  Co- 
lombes, 1363;  du  pain  à  Lille  et  Ji  Lyon, 
408  ;  du  pain  à  Neuilly  et  à  Courbevoie, 
693  ;  du  pain  à  Paris,  524,  700  ;  du  pain 
à  Saint-Germain,  1366;  du  pain  en  Ven- 
dée, 713;  des  places  dans  les  spectacles, 
501  ;  des  pommes  de  terre,  1422;  du 
riz,  649;  du  savon,  432,  435,  708,  1259, 
1296;  des  substances  employées  pour 
les  embaumements,  847;  du  sucre,  649 
693,  *708,  1266;  du  tabac,  1266;  de  là 
viande  de  boucherie,  466,  497,  509,  511, 
534,  548,  569,  57.',  655,  672,  674,  677, 
680,  687,  694,  1259,  1266,  1333  ;  du  vin, 
1272,  1388  ;  du  vin  rouge  et  blanc,  1173; 
élevé  du  blé,  525  ;  énorme  des  denrées 


S«8 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


fin  premii'rc  n(''cessité,  432,  1286;  exces- 
sif des  avoines,  1421  ;  excessif  des  voi- 
tures déplace,  1110;  exorbitant  du  cuir, 
1260. 

Prix  décerné  par  l'Académie  des  Sciences 
à  Guyton,  1483. 

Prix  annuels  de  l'Universilé  (aliaiulon  ;ui 
lirolU  des  veuves  et  orphelins  des  volon- 
taires des),  1490. 

Procùs  d'Adam  Lux,  député  de  Mayencc, 
au  Tribunal  révolutionnaire,  968-081  ; 
de  la  citoyenne  Bruck,  de  Tonnerre,  au 
Tribunal  révolutionnaire,  91o-917  ;  de 
J.-B.  Cerioux,  imprimeur,  nu  Tribunal 
révolutionnaire,  904-907;  d'Amable- 
Auijustin  Clément  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 982,  983  ;  de  Charlolle  Corday 
au  Tribunal  révolutionnaire,  921-960  ; 
d'André  Deschamps,  horloger,  au  Tri- 
bunal révolutionnaire,  908-910;  de  Gi- 
rardin,  notaire  à  Champigny,  au  Tribu- 
nal révolutionnaire,  900-903;  de  Ch. 
(iuillebaut,  entrepreneur  à  Saint-Jean- 
de-Losne,  au  Tribunal  révolutionnaire, 
961-967  ;  de  la  femme  Jourdain-Bcr- 
teaux,  de  Vaugirard,  au  Tribunal  révo- 
lutionnaire, 893-899  ;  de  Louis  XVI  (fer- 
mentation causée  par  le\  1S13;  de  Le 
Cocq,  domestique  de  Roland,  et  de 
Leblanc,  menuisier,  au  Tribunal  révolu- 
tionnaire, 911-914;  deMarat  au  Tribunal 
révolutionnaire,  532,  334,  538,  540,  542; 
de  Salleneuve,  agriculteur  à  Aigueperse, 
au  Tribunal  révolutionnaire,  919,920; 
d'un  marchand  de  charbon  accapareur 
au  Tribunal  révolutionnaire,  1207;  de 
recruteurs  pour  l'armée  de  la  Vendée 
au  Tribunal  révolutionnaire,  1207. 

—  criminels  instruits  au  tribunal  de  Bé- 
ziers,  302. 

Procès-verbal  do  l'arrestation  de  Mercier, 
déput,^  de  Seine-et-Oise,  229,  234;  de  la 
fétc  civique  en  l'honneur  de  Marat  à 
Kpinal,  840;  d'inauguration  du  buste  de 
Marat  sur  une  place  de  Fontainebleau, 
Hi'v;  d'interrogatoire  motivé  (demandi' 
par  le  Comité  de  salut  public  dtï  Dépar- 
lement d'un),  1269;  de  la  marche  et  des 
discours  de  la  fête  d'inauguration  de  la 
Constitution,  1049. 

Procès-verbaux  d'acceptation  de  la  Consti- 
tution,  989,  996,  999,  1002,   1013.  1020, 


1021,1042,  1051,   1056,   10;;9,   1124;  du 
Comité  révolutionnaire  central,  1075. 

Procession  de  l'église  de  Sainl-Eustache, 
070;  de  l'église  de  Saint-Germain  l'Auxer- 
rois,  655  ;  de  l'église  de  Saint-Leu,  654; 
de  Saint-Sulpice,  689  ;  de  la  Fôte-Diou, 
620;  de  la  Fête-Dieu  à  Orléans,  670. 

Processions  dans  les  faubourgs,  009  ;  pu- 
bliques des  églises  de  Paris,  670,  672; 
faites  publiquement  en  Alsace,  297. 

Proclamation  faite  aux  Halles  par  deux  of- 
ficiers municipaux.  545,  546  ;  du  Dépar- 
tement de  Paris,  1233;  du  ministre  de 
la  guerre  aux  militaires  de  tous  grades, 
009;  du  représentant  Laurenceot  contre 
le  fanatisme,  190,  191  ;  de  Saladin  et 
PochoUe,  représentants  en  mission  dans 
la  Somme,  320;  de  Santerre  à  la  popu- 
lation parisienne,  429  ;  des  sections 
pour  l'enrûlement  des  volontaires,  577; 
pour  le  recrutement  dans  la  section  du 
Contrat-Social,  570  ;  des  Droits  de 
l'Homme  (lecture  par  un  jacobin,  au 
Palais  de  l'Egalité,  d'une),  555  ;  de  la  loi 
relative  à  la  sûreté  de  Paris  et  la  police 
des  sections,  651. 

Proclamations  des  chefs  des  rebelles,  1 154  ; 
de  Coudé  en  Alsace,  297  ;  de  Hanriot 
aux  Parisiens,  1215,  1365  ;  de  la  muni- 
cipalité de  Monaco,  213. 

Professeur  du  collège  de  l'Egalité  (suspi- 
cion contre  un),  597. 

Professeurs  du  collège  de  l'Egalité  (aristo- 
cratie des),  1350;  du  collège  Irlandais, 
dénoncés  comme  contre -révolution- 
naires, 1447. 

Profession  de  foi  du  député  Mercier,  231. 

Promenade  de  Longchamp,  1193. 

Prophéties  pour  les  mois  de  l'année,  tour- 
nant en  ridicule  les  événements  de  la 
République,  903. 

Propos  contre  Chambon,  maire  de  Paris, 
tenus  aux  Tuileries,  388  ;  tendant  à  avi- 
lir la  représentation  nationale,  283  ;  sur 
le  compte  de  Dumouriez,  495  ;  tenus  au 
Palais  Marchand  au  sujet  de  Miranda, 
599,  600;  tenus  par  des  Anglais  pri- 
sonniers, le  jour  de  la  Fédération,  26  ; 
tenus  par  le  député  Richou  après  la 
mort  de  Louis  \VI,  283  ;  tenus  par  deux 
ex-religieuses  dans  l'église  de  Saint- 
Sulpice,  524  ;   tenus   |iar  un  Jacobin  au 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


B99 


Café  Procope,  !152;  tenus  par  la  sœur  et 
la  femme  do  Marat  à  la  Société  des 
Cordeliers,  883. 

-  affreux,  tenus  dans  les  marchés,  1347  ; 
sur  le  irouvernoment,  tenus  dans  les 
maisons  de  Jeu  et  de  débauche,  1327. 

-  anticiviques  et  antipalriotiques,  tenus 
par  le  sieur  I.ecocq,  domestique  de  Ro- 
land, 9M. 

-  aristocratiques,  tenus  par  un  certain 
D'Ardeville,  1261. 

-  atroces,  tenus  par  les  aristocrates  dans 
les  cafés,  450. 

-  contre-révolutionnaires,  tenus  à  Sainl- 
Maur,  1467;  tenus  dans  les  bureaux  de 
l'Intérieur,  1303  ;  tenus  par  un  capitaine 
de  la  Légion  des  Ardennes,  1467  ;  tenus 
par  la  citoyenne  Bruck  à  Tonnerre,  915- 
917  ;  tenus  par  le  sieur  Clément,  hor- 
loger à  Paris,  983  ;  tenus  par  une  femme 
d'émigré,  1330;  tenus  par  le  sieur 
Grandpré,  employé  de  l'Intérieur  aux 
prisons,  737  ;  tenus  par  Pierre  Le- 
blanc, compagnon  menuisier,  913,  914; 
tenus  par  un  ancien  chanoine,  1182; 
tenus  par  un  quincaillier,  1164  ;  tenus 
par  Varlet,  1336  ;  sur  Marat,  Robespierre 
et  Danton,  tenus  par  la  femme  Ber- 
teaux  à  Vaugirard,  891,  893,  895,  898. 

-  défavorables  sur  la  suspension  des 
assignats,  1122. 

-  détestables,  tenus  par  des  Anglais  dans 
des  cafés,  532. 

-  diffamatoires,  tenus  par  des  femmes, 
516. 

-  étranges,  tenus  par  un  ancien  officier 
municipal,  448. 

-  furibonds  des  femmes  de  Versailles,  545. 

-  grossiers  de  citoyens  de  la  section  de 
Bon-Conseil  contre  ceux  de  la  section 
de  la  Biitte-des-Moulins,  695. 

-•incendiaires,  lenns  par  d'anciens  valets 
de  Louis  XVI,  495. 

-  inciviques  (femme  à  la  porte  d'un  bou- 
langer souftletée  pour),  1413  ;  des  fem- 
mes de  la  Halle,  1452;  tenus  à  cause  de 
l'enlèvement  des  affiches  de  vente  de  la 
maison  Bruiioy,  1317  ;  sur  le  compte  de 
Marat,  tenus  à  la  Convention  nationale, 
937;  tenus  à  Courbevoie  par  des  caiion- 
niers  en  réquisition,  1393  ;  tenus  à  Dijon 
par  iiM  entrepreneur  de  SainlJean-de- 


Losne,  061-966  ;  tenus  dans  un  café  de  la 
rue  St-Denis,  13S2;  tenus  dans  un  corps 
de  garde  par  un  marchand  de  vins  et 
son  garçon,  1215;  tenus  dans  les  taba- 
gies des  environs  des  Halles,  553  ;  tenus 
dans  l'une  des  tribunes  de  la  Conven- 
tion, 576;  tenus  par  André  Descbamps, 
horloger,  908,  909  ;  tenus  par  le  sieur 
Lagrive,  de  Lyon,  1349  ;  tenus  par  un 
sieur  Lécuyer,  de  l'état-major  de 
La  Fayette,  1358  ;  tenus  par  le  sieur 
Nicolas  Lulier  dans  les  cafés,  1214  ; 
tenus  par  la  femme  Martin  de  Léclu- 
sette,  747,  758;  tenus  par  le  sieur  Nicolas 
Renyé,  garçon  carrier,  918  ;  tenus  par 
un  aide  de  camp  du  général  Beysser  et 
un  commissaire  des  guerres,  1144;  te- 
nus par  un  aide  de  camp  du  général 
La  .Marlière,  1123  ;  tenus  par  un  ancien 
greffier  de  la  commune  de  Lyon,  1307; 
tenus  par  un  boulanger  de  la  rue  des 
Blancs-Manteaux,  1307  ;  tenus  par  les 
boulangers  contre  les  administrations, 
1317;  tenus  par  les  canonniers  de  la  sec- 
lion  de  la  Réunion,  1421  ;  tenus  par  un  ca- 
pitaine du  1'"  bataillon,  dit /eft(?pu6/icrtin, 
1318  ;  tenus  par  un  capitaine  do  volon- 
taires habitantPassy, 1157,  1208;  tenuspar 
un  citoyen  de  la  section  Bonne-Nouvelle, 
1467  ;  tenus  par  un  déporté  de  la  Marti- 
nique, 1229  ;  tenus  par  les  femmes  aux 
portes  des  boulangers,  1295,1306;  tenus 
par  le  (ils  du  général  Kellermann , 
1258;  tenus  par  un  habitant  du  Blanc- 
niesnil,  1388  ;  tenus  par  des  habitants 
d'Ivry,  1298  ;  tenus  par  des  hussards 
dans  les  spectacles,  1358  ;  tenus  par  les 
jeunes  gens  de  la  première  réquisition 
casernes  à  l'Ecole  militaire,  1406  ;  et  ré- 
volutionnaires tenus  par  des  volontaires 
de  Saint-Denis,  1151. 

—  indécents  tenus  aux  sentinelles  de  la 
Convention,  736;  contre  les  citoyens  de 
la  section  du  Panthéon-Français,  1143. 

—  infâmes  attribués  au  député  Bresson,  59; 
tenus  dans  les  maisons  de  jeu,  1357; 
tenus  par  un  garçon  perruquier,  738'. 

—  injurieux  contre  Marat  et  contre-révo- 
lutionnaires, teinis  par  J.-B.  Salleneuve, 
agriculteur  ù  Aigueperse,  919,  920. 

—  insolents  contre  la  République,  409. 

—  insultants   contre    le  Comité  de  salut 


600 


TABLE   ALl'HABETIQl'E 


public,   H57  ;   contre  des  membres  du 
Comité  de  sûreté  générale,  1219. 

—  malveillants  contre  le  ministre  de  la 
guerre,  441  ;  contre  Pache,  422  ;  dans  les 
cafés  du  Palais  de  l'Egalité,  440. 

—  mauvais,  lenuspar  un  prétendu  membre 
du  Déparlement,  1122. 

—  royalistes,  attribués  au  député  Mercier, 
230,  231. 

—  sanguinaires,  tenus  à  la  Société  des 
Cordeliers  par  la  veuve  et  la  sœur  de 
Marat,  883. 

—  séditieux,  tenus  par  des  femmes  à  la 
porte  des  boulangers,  524  ;  tenus  par 
des  officiers  ù  la  caserne  de  Babylono, 
483;  tenus  par  un  volonlaire  de  Passy, 
1159. 

—  violents,  tenus  par  les  femmes  de  la 
Halle,  435. 

Proscription  (maire  Chambon  inscrit  sur 
une  liste  de),  388. 

Prostitution  (émigrés  réfugiés  dans  des 
maisons  de),  HIO. 

Protestation  remise  par  le  député  Ruàult 
à  Alquier,  président  du  Comité  de  sûreté 
générale,  321. 

Protestations  des  0  et  19  juin  1793,  27,  50, 
7i,  76,  143,  151,  179,  210,  213,  268,  288, 
294. 

Provence  (Louise-Marie-Josépbine  de  Sa- 
voie, comtesse  de),  1159. 

Provence  (contre-révolution  impossible 
en),  643. 

Provins  (Seine-et-Marne),  comité  de  sur- 
veillance de  la  section  Nord,  15,  18. 

—  commandant  de  la  gendarmerie,  17. 

—  mission  du  représentant  Du  Bouchet, 
la-17. 

Pkudhomme  (Louis),  éditeur  des  Révolutions 
de  Paris,  684,  703, 1241,  1263. 

PiiLNELLE  DK  LiÈiiK  (Léouard-Joseph),  dé- 
puté de  l'Isère  à  la  Convention  natio- 
nale, 995. 

Prusse  (émissaires  de  la),  1103,  1294. 

—  (Frédéric-Guillaume  II,  roi  de),  1298, 
1366. 

—  (salariés  de  la),  683. 

Prussiens  (marche  des),  402,  503,  687. 

—  (prise  d'Aix-la-Chapelle  par  les),  4S0. 
Publidste  (le),  journal,  610. 

Publiciste  de  la  Hi'publique  française  (le), 
journal,  726. 


PuERARi,  secrétaire  d'Etat  de  Genève, 
774. 

Puteaux  (Seine),  accaparement  de  den- 
rées, 1425. 

Puy  (Le)  (Haule-Loire),  district,  797. 

—  société  populaire  et  républicaine,  882. 
Puy-de-Dôme  (Dulaure,  député  du  dé- 
partement du),  1 12-117. 

Pyrénées- Orientales  (Guiter,  député  du 
département  des),  166-109. 

—  mission  de  Chaudron-Roussau,  55. 

Cl 

Quai  des  Augustins,  1151,  1408. 

—  de  l'Ecole,  710,  1293. 

—  de  la  Ferraille,  1142,  1109,  1423. 

—  de  la  Grève,  519. 

—  de  la  Mégisserie,  1243,  1409. 

—  Pelletier,  519. 

—  de  la  Vallée,  92,  482,  310,  1323. 

—  Voltaire,  28,  29,  173,  174,  373,  1.309.      ' 
Quais  parcourus  par  un  observateur  de  la 

Police,  561,  588;  (jeux  de   caries  et  de 
■  hasard   sur   les),   438;    (marciiands   de 

gravures  des),  672. 
Quartier   de   la   Chaussée-d'Antin ,    1265, 

1406. 

—  de  la  Courtille,  1231, 1232. 

—  de  l'Etoile,  1342. 

—  du  Gros-Caillou,  1242,  1314. 

—  des  Halles,  699. 

—  du  Jardin-des-Plantes,  622. 

—  du  l^uxem  bourg,  622. 

—  de  la  place  Maubert,  1371. 
— •  Montmartre,  1466. 

—  du  Roule,  396. 

—  Saiiit-.\nloine,  1232. 

—  Saint-Honoré,  1418. 

—  Saint-Sulpice,  1313. 

Quartiers  populaires  (absence  de  l'Obser- 
vateur Sans-culotte  dans  les),  1417. 

Quatrain  à  la  mémoire  de  Marat,  815. 

Quatre  fils  Aymon  (les)  lu  par  les  domes- 
tiques, 603. 

QuEi.NNEc  (Jacques),  député  du  Finistère  à 
la  Convention  nationale,  239. 

QuENEDEY  (Edme),  éditeur,  960. 

QuEMAR  (Pierre-Françoi.s),  membre  de  la 
Commune,  commissaire  de  la  section 
de  Montreuil,  841. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


601 


Querelle  des  députés  Delacroix  et  Pe- 
nières,  649. 

Quesnoy  (le)  (Nord),  prise  de  cette  ville, 
1331. 

Quête  dans  les  sections  au  profit  des  vo- 
lontaires, 408. 

Quintin  (Côtes-du-Nord),  bureau  perma- 
nent, 137. 

—  garde  nationale,  136,  137. 

—  municipalité,  137. 

—  société  populaire,  130. 

Uuotidienne  (Journal  intitulé  la),  1  lO."!,  1107; 
1108. 


Radaut-Pomier  (Jacques-Anloine),  député 
du  Gard  à  la  Convention  nationale,  260- 
267,  membre  du  Comité  d'agriculture, 
201  ;  sa  femme,  260. 

lÎABAUï  DE  Sainï-Ktik.nne  (Jeau-Paul),  dé- 
puté de  l'Aube  à  la  Convention  natio- 
nale, 69. 

Hadepont  (Jean-Léonard),  attaché  à  la  mai- 
son do  M.  de  Pentbièvre,  1S18. 

l'iADKT  (J.-H),  auteur  du  Théâtre  du  Vau- 
deville, 1361. 

Hadot  (Louis),  officier  municipal  de  Ville- 
juif,  73. 

Haffet  (François),  commandant  du  batail- 
lon de  la  Butle-des-Moulins,  702,  705, 
708,  712. 

lÎAO.NAUi),  employé  au  bureau  de  la  guerre, 
1173. 

liaison  (femme  remplissant  à  Vaugirard, 
dans  une  fête  des  martyrs  de  la  Liberté, 
le  rôle  de  la),  888-890. 

Haisso.n  (François-Etienne-Jacques),  mem- 
bre du  Directoire  du  Département  de 
Paris,  991. 

ItAxciiiN  de  Montaua  (.\ugustin-.\épomu- 
crne-Hippolyte  de),  ex-lieutenant-colo- 
nel  du  régiment  de  la  Sarre,  1313. 

Râpée  (ensablement  de  la  rivière  depuis 
la),  1308;  (magasins  de  vins  à  la),  441. 

Rappel  de  Richou,  en  mission  dans  le 
Haut-Rhin,  demandé  par  la  députation 
de  ce  département,  297. 

Rapport  de  Chabot  sur  l'assassinat  de 
Marat,  732,  733  ;  de  David  à  la  Con- 
vention au  sujet  des  obsèques  de 
Marat,  757  ;   de  David   sur  la  célébra- 


lion  de  la  fête  du  10  août  au  Champ  de 
Mars,  990,  993  ;  de  David  pour  l'expli- 
cation de  la  médaille  commémora- 
tive  de  la  réunion  civique  du  10  août; 
1057  ;  do  Lakanal  .sur  la  réunion  répu- 
blicaine du  10  août,  985  ;  de  Merlino  sur 
la  conduite  de  .Mercier  à  la  papeterie  de 
Ruges,  230;  de  Moulin,  adjudant  géné- 
ral de  la  garde  nationale,  au  ministre 
de  la  justice,  1321;  de  Saladin  sur  les 
individus  mis  hors  la  loi  dans  le  Jura, 
331. 

—  des  commissaires  de  la  section  du 
Faubourg-Montmartre,  chargés  d'orga- 
niser une  fête  en  l'honneur  de  Marat  et 
de  LePeletier,  852;  des  commissaires  de 
la  section  de  la  Fraternité,  envoyés  dans 
l'Eure,  1092;  de  la  Commission  chargée 
de  recueillir  les  procès-verbaux  d'accep- 
tation de  la  Constitution,  1056;  de  police 
sur  une  séance  de  la  Société  des  Corde- 
liers,  883. 

—  sur  les  boulangers  de  la  section  de 
l'Arsenal,  .')26  ;  sur  la  conspiration  du 
29  germinal  an  111,  83;  sur  des  rassem- 
blements de  nobles  à  Montrouge,  1102. 

—  général  des  légions  de  la  garde  natio- 
nale, 383. 

—  quotidien  sur  la  situation  de  Paris  au 
Conseil  exécutif  provisoire,  392,  393. 

Rapporteur  du  Comité  d'agriculture  (Ra- 
baut-Poraier),  261  ;  du  Comité  de  légis- 
lation (député  Rouzet),  307;  du  Comité 
de  législation  (papiers  conservés  par  le), 
106  ;  du  Comité  de  marine  (  député 
Ruault),  322. 

Rapports  au  Bureau  de  surveillance  de  la 
Police,  421,  422,  427,  432,  433,  437,  438, 
441,  44a,  448,  430,  433,  433,  457,  459, 
462,  466,  468,  470,  472,  473,  477,  485, 
489,  491,  493,  493,  497,  501,  30.3,  505, 
•507,  509,  511,  314,  516,  518,  520,  522, 
524,  526,  328,  530,  332,  334,  536,  538, 
340,  542,  345,  548,  553,  553,  566,  568, 
572,  577,  394,  597,  598,  602,  606,  609, 
613,  616,  619,  630,  640,  64Î,  647,  630, 
672,  691,  697,  714,  717. 

—  (le  Mercereau,  officier  de  paix,  377,  378. 
Rassemblement    au    bois    de    Boulogne, 

1102,  1147, 1149;  d'aristocrates  à  Tours, 
482  ;  dos  blanchisseuses  sur  la  place 
Maubert,  435,  437;  des  femmes  de  la 


002 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Malle  au  Marché  des  Innocents,  43");  de 
volontaires  aux  Champs-Elysées,  459, 
877. 

—  suspect  il  la  maison  de  santé,  dite  le 
Séjour  d'Hyijie,   H73,   H82,  H87,  H94. 

Hassemblements  (patrouilles  de  jour  et  de 
nuit  pour  dissiper  les),  1282. 

—  d'aristocrates  au  château  de  Versailles, 
1360;  dans  une  maison  attenante  au 
Café  militaire,  13G9;  dans  la  terre  de 
Meslay,  1391  ;  chez  l'apothicaire  de  Mon- 
sieur, 12G1. 

—  devant  l'église  de  Sainl-Roch,  620;  du 
Faubourg  Saint-Antoine,645; y  provoqués 
par  Gonchon,  1227;  de  nobles  à  Mont- 
rouge,  1100,  1102;  dangereux  en  Bre- 
tagne, 489. 

—  nocturnes  à  Chaillot,  1322;  de  suspects, 
boulevard  du  Temple,  1462;  nocturnes 
à  Paris,  702. 

—  suspects  au  Palais  de  l'Egalité,  1349;  à 
.Saint-Cloud,  1110,  1123;  à  Verrières, 
prés  de  Sceaux,  1290,  1419;  à  Villiers- 
la-Garenne,  1182;  dans  le  quartier  de 
l'Etoile  (bruits  de),  1342. 

Baux,  père,  membre   du    Conseil  général 

d'Argentan,  777. 
Ra VET,  bonnetier,  1164. 
Ravier  (Jeanne-Marie),  femme  d'Auban- 

ton,  marchande  de  vins,  9S3. 
Raynaud  (Jean),  président  du  district  de 

Nice,  33,  83. 
Real  (Pierre-François),  premier  substitut 

du  procureur  de  la  Commune,  670,  683, 

1422. 
Reaux,  chef  de  gendarmes,  502. 
Rebelles  de  Lyon,  1274. 

—  de  la  Vendée,  199,  202,  273,  484,  302, 
343,  340,  348,  331-354,  337,372,377,379, 
383, .392, 394,  393,397,  390,603,613,630, 
084,  687,  698,  699,  702,  703,  708,  713, 
1110,  1154,  1338,  1432,  14.39. 

Rébellion  des  Marseillais,  1062,  1409. 

Brreyrol  (citoyen),  correspondant  du  dé- 
puté Paye,  128. 

RKBoun,  suspect,  1342. 

Recensement  des  célibataires  et  veufs 
sans  enfants,  439;  des  individus  logés 
en  garni,  345  ;  des  jeunes  gens  de  18  à 
25  ans,  1241  ;  des  vainqueurs  de  la  Bas- 
tille dans  l'église  de  Saint-Jean-en-Grève, 


413  ;  général  des  grains  (demande  de), 
1197. 

Receveurs  des  impositions  (fermeture  abu- 
sive des  bureaux  des),  309. 

Recherches  physiques  sur  le  feu,  ouvrage 
de  Marat,  803. 

Récollets  (maison  d'arrêt  militaire  aux), 
331. 

Récolte  nulle  à  Colombes,  1363. 

Récompense  civique  à  décerner  aux  vrais  ci- 
toyens, titre  d'une  affiche  de  Marcandier, 
652. 

Recordon  aîné  (Simon),  commandant  gé- 
néral-adjoint de  la  force  armée  pari- 
sienne, 638,  673,  679,  682,  689,  692,  709, 
720,  1448. 

Recrutement  (entraves  aux  opérations  du), 
326  ;  pour  les  rebelles  de  la  Vendée 
(prétendu),  892,  395  ;  forcé  (craintes 
d'un),  563.- 

—  des  volontaires  à  Paris,  441-443,  443, 
448-430,  433,  433-437,  459,  462,  406,  467, 
472,  479,  306,  308,  317,  343,  343,  331, 
333,  553-338,  564,  566,  568-373,  377,  379, 
594,  593,  597,  598,  630. 

Recruteurs  à  l'hôpital  du  Gros-Caillou, 
1112  ;  pour  l'armée  de  la  Vendée  (juge- 
ment au  Tribunal  révolutionnaire  de), 
1207. 

Rédacteurs  du  journal  l'Observateur,  1323. 

Réfugié  à  Paris  (huissier  faussaire  de 
Rennes),  1343  ;  en  France  (hollandais), 
1334. 

Réfugiés  à  Paris  (administrateurs  du  pays 
de  Liège),  1019, 1032;  (patriotes  du  pays 
de),  1031. 

Régénération  (cérémonie  de  la),  lors  de 
la  lête  du  10  août,  1025,  1033,  1037. 

Régie  des  loteries  (don  patriotique  des 
administrateurs  et  employés  do  lu),  1471, 
1484,  1491. 

Régiment  de  Berge,  chasseur,  024. 

—  du  Roi  (officier  au),  1182. 

—  Royal,  399. 

—  Royal-Roussillon,  399. 

—  de  la  .Sarre  (ex-lieulenant-colonel  du), 
1313. 

—  d'artillerie  (lieutenant  au  6'),  1187. 

—  de  cavalerie,  (26'),  cantonné  à  Valen- 
cienncs,  512  ;  de  cavalerie  (27«),  1472  : 
de  cavalerie  (27«),  cantonné  à  Abbeville, 
351  ;  de  cavalerie  (officiers  du  28«j,  491. 


I 


TAULE   ALPHAHÉTIQUK 


fi03 


Hégiment  de  dragons  (2'),  à  Valenciennes, 
1181. 

—  de  hussards  (1"),  dit  de  Bercheny, 
1362. 

—  d'infanterie  (colonel  du  IS'régimeatd'), 
360  ;  (lieutenant-colonel  du  38«),  329  ; 
(trait  do  bravoure  d'un  soldat  du  îlC), 
1493  ;  (ofticier  du  78«),  ()08  ;  (lieutenanl- 
i-olonel  du  90«),  070;  (ancien  lieutenant 
du  103»),  1206. 

Uegi.stres  du  bureau  de  «poste  de  "Saint- 
l'oray,  363  ;  du  Comité  do  salut  public 
du  Département,  1364;  de  la  Commis- 
sion envoyée  dans  les  départements 
maritimes  méridionaux,  302  ;  d'écrou 
des  maisons  d'arrêt  de  Paris,  3;  des  Co- 
mités de  salut  public  et  de  sûreté  géné- 
rale, 1428  ;  des  marchés  et  magasins, 
1113. 

Règlements  de  l'année  des  rebelles,  dite 
mlholique  et  royale,  1108. 

Hegnard  (policier  proposant  de  brûler  les 
chefs-d'u'uvre  de),  1273. 

Rp.cMKn,  contrôleur  au  grand  bureau  de 
la  llalle-au-Blé,  1100,  1115. 

Reims  (Marne),  bataillons  de  volontaires 
y  formés,  70a. 

—  société  populaire,  768. 

Relation  des  événements  des  31  mai  et  2  juin 
1793,  imprimé,  363,  364. 

Relations  d'Adam  Lux  avec  Potion  et 
Guadet,  970,  971,  973. 

Relieurs  habitant  la  Montagne-Sainte-Ge- 
neviève, 614,  651. 

Religieuses  de  la  rue  Cassette  (asile  trouvé 
par  les  prêtres  réfractaires  chez  les), 
1371,  1456;  (correspondance  avec  les), 
1328. 

liKMV  (Pierre),  administrateur  au  Départe- 
ment de  Police,  214. 

—  citoyen  de  la  rue  de  La  Rochefoucault, 
1292. 

Renaud   (citoyen),  chargé  de  mission  pour 

les  subsistances,  1201. 
He.naudièhe  (imprimerie),  à  Paris,  873. 
Renaudin  (citoyen),   domicilié   rue  Saint- 

Honoré,  1138. 
Rennes  (Ille-et-Vilaine),  agent  de  Pitt,  en 

provenant,  13ol. 

—  convoi  d'armes,  529,  535. 

—  convoi  d'artillerie. \  destination  de  cette 
ville,  499. 


—  huissier  faussaire,  1343. 

—  magasins  de  fusils,  502. 

—  mission  de  Carrier,  1226. 

—  patriotes,  1226. 

Rente  due  aux  pauvres   d'une  commune 

(contrats  de),  335,  337,  338. 
Rknvk  (Nicolas),  garçon  carrier,  918. 
Réole    (la)    ((iironde),    représentants   du 

[jouple  y  arrêtés,  1381. 
Représentation  de  VAmi  des  lois  ajournée, 
410  ;  de  pièces  patriotiques  sur  les  théâ- 
tres  de    Paris,  1112,  1115,  1118,  1129, 
1132,  1134,  1138;  des  tragédies  de  Bru- 
tus.  Guillaume   Tell   et   Caius  Gracchus, 
1015. 
Repris  de  Justice  (colonel  de  hussards), 
462;  (enrôlement  parmi  les  volontaires 
de),  453. 
Républicain  {le),  iournai,  1118,  1235. 
Républicaines  révolutionnaires  à  cocarde 

(laideur  des),  659;  (Société  des),  765. 
République    (mauvais   propos    tenus   par 
des  Anglais  conlre  la),  532;  (prophéties 
pour  les  mois  de  l'année  tournant  en 
ridicule  les  événements  de  la),  903. 
Réquisition  (adoption  par  la   section  du 
Contrat-Social  de  la),  573;  permanente 
(revirement  produit  par  la),  611. 
—  des  armes  chez  les  marchands  du  quai 
de  la  Ferraille,  1142;  des  chevaux,  1322: 
des  chevaux  des  fiacres  (projet  de),  582, 
586  ;  de  gardes  nationaux  pour  les  sub- 
sistances, 1193,  1195,  1201,  1209;  de  la 
première  levée  de  volontaires,  1231, 1243, 
1259,  1260,  1272,  1275,  1284,  1285,  1287, 
1315,  1321,  1324,  1327,  1333,  1337,  1.340, 
1343,  1346,  1354,  1355,1357,  1359,  1362. 
1367,  1369,  1.372,  1396-1398,  1402,  1404. 
1406,  1423,  1440,  1446,  1450,  1452.  1456, 
1458,  1465  ;  de  la  seconde  levée  de  vo- 
lontaires (mesures  en  vue  de  la),  1413. 
Résidence  d'un  citoyen  de  Rome  à  Paris, 

1248. 
Restaurateur  (hôtel  de  Livry,  occupé  par 
un),  1307;  Février  au  Palais  de  l'Egalité, 
405. 
Restaurateurs  (accaparement  du  charbon 
parles),  1259;  (fermeture  à  11  heures 
du  soir  des),  646. 
Rkstout  (Jean-Bernard),  inspecteur  géné- 
ral ilu  Garde-Meuble,  539. 


604 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Rethel-Mazarln  (Ardeiines),  aubergiste, 
1140. 

RélraclalioQ  par  le  député  Salmon  de  sa 
signature  à  la  déclaration  du  6  juin,  336; 
par  Soubeyran  de  Saint-Prix  de  sa  si- 
!.'nature  à  la  déclarallon  du  6  juin,  362; 
demandée  à  Marat  par  Jacques  Roux, 
743. 

Retraite  des  Autrichiens  assiégeant  Cam- 
brai, 1189. 

Reubell  (Jean-François),  député  du  Haut- 
Rhin  à  la  Convention  nationale,  297. 

Reuter  (dame),  femme  d'Adam  Lux,  dé- 
puté de  Mayence,  969. 

Revel  (Haute-Garonne),  municipalité, 822. 

Revente  de  sucre  par  les  insurgés  du  25  fé- 
vrier, 432. 

Réverbères  (extinction  des),  416,  418,  440, 
441,   452,  434,    465,    480,   481,  519,  551, 


554, 
1312 


557,    367,    571,   1148,   1201,    1215, 


Rkvercuon  (Jacques),  député  de  Saône-el- 
Loire  à  la  Convention  nationale,  872. 

Revol,  dit  Bl.wfoht,  auteur  d'une  scène 
patriotique,  852. 

Révolte  de  prisonniers  casernes  au  Fau- 
bourg du  Temple,  308;  de  prisonniers 
à  Bercy,  1325. 

Révolution  de  Paris  (la),  journal,  684. 

Revue  des  légions  de  la  garde  nationale, 
523,  531,  533,  533-337,  339,  701  ;  de  la 
section  armée  des  Uroils-de-l'Homme 
sur  le  boulevard  de  la  Porte-Saint-An- 
toine, 1150;  de  la  section  armée  de  la 
Maison-Commune,  1178  ;  des  sections 
armées  du  Temple  et  de  Bonne-Nou- 
velle, 1158. 

Rev,  armurier,  1143. 

Rhin  (4-  bataillon  des  volontaires  du  Jura 
sur  le),  188. 

Rhône  (rives  du),  1062. 

Rh6ne-et-Loire,  Assemblées  primaires, 
239. 

—  députés  du  département:  Forest,  141- 
146  ;  MiciiET,  236-243. 

—  mission  des  représentants  Brune!  et 
Rouyer,  62. 

—  présence  d'un  membre  de  la  famille 
des  Bourbons  dans  h;  département,  1525. 

Rhumatisme  (bains  chauds  |)our  traite- 
ment de),  121  ;  aigu  (député  Rouzet  at- 
teint de),  308-310. 


Rhumatismes  (député  Faure,  affligé  de), 
124,  125. 

Riant  (citoyen),  arrêté  pour  cris  séditieux, 
444. 

RiiiEREAU  (Jean),  député  de  la  Charente  à 
la  Convention  nationale,  268-271. 

Richard  (Toussaint),  concierge  de  la  mai- 
son d'arrêt  de  la  Conciergerie,  945,  95G. 

—  habitant  de  Créteil,  1214. 

—  lyonnais  suspect,  1370. 

—  marchand  d'argent,  1287. 

RicHELOT  (J.),  greffier  de  la  Force,  186. 

Riches  (allocations  aux  volontaires,  préle- 
vées sur  les),  558;  (assemblée  de  gens) 
à  Grenelle,  668  ;  (emprunt  forcé  d'un 
milliard  sur  les),  614,  616. 

RicHou  (Louis-Joseph),  député  de  l'Eure  à 
la  Convention  nationale,  272-297. 

RicORD  (Jean-François),  député  du  Var  à  la 
Convention  nationale,  32. 

RiNCARD  (Jean),  ancien  curé  de  Saint-Ger- 
main-l'Auxerrois,  1134,  1379, 1410,  1429. 

Rimbaud,  lisez  Rinqard. 

RiNGUENAiRE,  clerc  de  notaire  à  Paris,  743. 

Riou,  lisez  [Cerioux]  (Jean- Baptiste),  im- 
primeur à  Paris,  904. 

Riquewihr  (Alsace),  citoyen  originaire 
de  cette  ville,  935. 

RiTTER  (François-Joseph),  député  du  Haut- 
Rhin  à  la  Convention  nationale,  297. 

RivAun  (François),  député  de  la  Haute- 
Vienne  à  la  Convention  nationale,  173- 
175. 

Riviera  de  Gênes  (projet  d'envoyer  l'ar- 
genterie des  églises  de  Menton  sur  la), 
213. 

Rixe  dans  l'assemblée  de  laseclion  des  Arais- 
de-la-Patrie,  577  ;  dans  l'assemblée  de  la 
section  de  Ron-Conseil,  566  ;  dans  celle  de 
la  section  du  Contrat-Social,  566;  dans 
l'assemblée  de  la  section  des  Lombards, 
548,  566,  622;  dans  l'assemblée  de  la 
section  de  la  Réunion,  495,  560;  dans  le 
Faubourg  Saint-Geimain  au  sujet  des 
cocardes,  1306,  1314;  devant  la  porte 
Saint-Martin,  1331  ;  à  Saint-Eustache, 
562,  363;  de  femmes  à  la  porte  d'un 
boulanger,  1288. 

Rixes  au  Palais  de  l'Egalité,  causées  par  la 
cocarde  tricolore,  1413;  au  sujet  du  port 
de  la  cocarde,  1413;  dans  les  grottes  du 
Palais  de  l'Egalité,  534;  entre  les  volon- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


605 


taires  et  les  soldais  dans  les  marais  du 

Temple,  1353;  violentes  dans  la  section 

de  la  Rtîunion,  aoS. 
Hiz  (dessein  d'utiliser  en  guise  de  pain  le), 

408,  1189;  (prix  du),  649. 
Roanne  (Loire),  lieu  d'origine  dn  député 

Forest,  142,  144. 

—  tribunal  du  district,  141,  145. 
Robe,  ancien  fermier  général,  432. 
KoBERT  (Noél-Marie),  ingénieur  et  maître 

de  forges,  638. 

—  (Pierre -François-Joseph),  député  de 
Paris  à  la  Convention  nationale,  906. 

—  (citoyenne),  auteur  du  journal  l'Obser- 
vateur, 1323. 

Ilobert,  chef  de  brigands,  pièce  de  théâtre, 
1239. 

llouEsriKBiiK  (Maximilien  de) ,  député  de 
Paris  il  la  Couvenlion  nationale,  6,  228, 
380,  :j03,  !i07,  546,  582,  591,  603,  610, 
620,  693,  699,  703,  891,  893,  893,  898, 
908,  909,  1038,  1303,  1509,  1370. 

ItoBiNBAU  (dame),  tenant  une  maison  de 
jeu,  435,  468. 

HoBi.NOT  (femme),  aristocrate,  1435. 

Roc.HECHOUART  (dame),  aristocrate,  602. 

Roche  des  Arnaudes  (la)  (Hautes-Alpesj, 
conseil  général  de  lu  commune,  337. 

—  société  populaire,  356. 

—  maison  commune,  357. 
Rochefort    (  Charente -Inférieure),    port 

(officier  de  marine  du),  1257. 
Rochelle  (la)  (Charente-Inférieure),  com- 
merce imbu  d'idées  aristocratiques,  1398. 

—  course  maritime,  1398. 

—  régiment  de  la  Sarre  y  cantonné,  1313. 

—  réquisition  (refus  de  départ  de  la  pre- 
mière), 1398. 

—  volontaire  du  l'"'  bataillon  de  Paris 
originaire  de  cette  ville,  1112. 

RociiEMONT,  secrétaire  d'Etat  de  Genève, 
774. 

Roger  (citoyen),  employé  à  la  fabrication 
des  assignats,  1217. 

RoisiN,  ex-religieux  Picpus,  insermenté, 
1409. 

Roland,  membre  du  Conseil  général  de  la 
Commune ,  pour  la  vérilication  des 
comptes,  1300. 

Roland  de  la  Platièiu:  (Jean-Marie),  ex- 
ministre de  l'intérieur,  400,  437,  450, 
459,  472,  478,   489,  491,   511,  332,   574, 


620,  677,684,776,891,  893,  895,911,912, 
914,  977,  1309;  sa  femme,  489,  1276. 

Rolandisle  ou  Rolandin  (parti),  457,  511, 
540,  1403. 

RoLiN  (Pierre-Philippe),  observateur  de  la 
Police,  1210,  12.36,  1243,  1259,  1266. 
1277,  1289,  1298,  1.308,  1323,  1328,  1341, 
1350,  1.383,  1396,  1409,  1416,  1436,  1463. 

Rolland  (Barthélémy-Gabriel),  ancien  pré- 
sident des  Requêtes  du  Palais  au  Parle- 
ment de  Paris,  1341,  U36. 

—  (François-Léonard),  commissaire  des 
guerres  à  Paris,  682,  689,  715,  1090, 
1274. 

Romains,  1273. 

Romainville  (Seine),   contingent   de   la 

réquisition,  1359. 
Ro.vinEnc  (Frédéric),  fournisseur  des  armées 

de  la  Belgique,  U91. 
Rome,  ambassadeur  Basseville  (assassinat 

de  1'),  1248. 

—  (banquier  en  cour  de),  1443. 

—  citée  comme  exemple,  402,  650. 

—  (fondateurs  de),  1239. 

—  Français  y  établi,  1248. 

—  temple  de  la  Concorde,  1001. 

RoMsiE  (Charles-Gilbert),  député  du  Puy- 
de-Dôme  à  la  Convention  nationale, 
1469. 

Ro.NSiN  (Charles-Philippe),  général  com- 
mandant l'armée  révolutionnaire,  1381, 
1433,  1442. 

RossELANGE,  gardien  de  scellés,  120. 

Rossignol  (Jean-Antoine),  général  en  chel 
de  l'armée  de  Côtes  de  la  Rochelle, 
1324,  1438. 

RouARD,  curé  de  Chantilly,  1459. 

RouBAUD,  observateur  de  la  Police,  1258, 
1274,  1287,  1293,  1307,  1317,  1329,  1342, 
1346,  1349,  1338,  1370,  1387,  1403,  1417, 
1426,  1433,  1437,  1466. 

Rouen  (Seine-Inférieure),  arbre  de  la  Li- 
berté y  brûlé,  1339. 

—  arrivage  de  voitures  chargées  de  clo- 
ches, 1171. 

—  assemblée  primaire  de  la  9«  section  de 
la  commune,  1030. 

—  diligence  de  Paris,  1127. 

—  habitants  jugés  au  Tribunal  révolution- 
naire, 1339. 

—  lettre  de  Barbaroux  à  Deperret,  écrite 
jiar  celte  voie,  921. 


606 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  magasins  de  denrées  enfouis  sous 
terre  entre  cette  ville  et  Paris,  708. 

—  marchand,  complice  d'émission  de  faux 
assignats,  1360. 

—  munitions  (envoi  de),  512. 

—  terre  du  marquis  d'Estampes  aux  en- 
virons, 422. 

—  vins  y  expédiés,  548. 
Houle  (magasins  du),  832. 

UouLX  (Louis),  administrateur*au  Déparle- 
ment de  Police,  395. 

lloussEAU  (Charles-Louis),  commissaire  na- 
tional près  le  tribunal  du  district  de 
Tonnerre,  823. 

lloussKAU  (Jean-Jacques),  son  buste  figu- 
rant dans  une  fête  des  martyrs  de  la 
Liberté  h  Vaugirard,  889;  fêtes  an- 
nuelles en  son  honneur  par  le  peuple 
genevois,  772  ;  persécutions  par  lui  en- 
durées de  l'ancienne  aristocratie  gene- 
voise, 772  ;  projet  de  placer  sa  statue 
sous  la  tribune  dans  la  salle  de  la  Con- 
vention, 859  ;  glorifié  dans  la  fêle  des 
martyrs  de  la  Liberté  à  Vaugirard,  889; 
sa  statue  placée  dans  le  Salon  de  la 
Liberté  de  la  Convention,  1006. 

HoussEL,  commissaire  de  la  section  de  la 
Réunion,  853. 

—  faux  aide-de-camp  de  la  force  armée 
de  Paris,  715. 

—  jeune,  secrétaire-greffier  du  juge  de 
paix  de  la  section  de  la  Montagne,  24. 

HoussELiN  (Alexandre-Charles),  membre 
du  Comité  central  révolutionnaire,  1181. 

HoussET  (Esprit-Louis),  commissaire  de 
police  de  la  section  du  Mail,  924,  925. 

RoussEViLLE,  observateur  de  la  Police, 
1207,  1226,  1233,  1235,  1260,  1275,  1283, 
1284,  1310,  1311,  1324,  1330,  1343,  1359, 
1372,  1388,  1397,  1402,  1418,  1427,  1430. 
1458. 

—  secrétaire  du  Comité  central  révolu- 
tionnaire, 1075. 

RoussiLLON  (Antoine),  juge  du  Tribunal 
révolutionnaire,  944,  955;  président  par 
intérim  de  la  section  de  Marseille  et  de 
Marat,  819. 

Roussillon  (conUe-révolution  impossible 
dans  le),  643. 

RouvAULT  (citoyenne),  botaniste,  Cour  du 
Palais,  1429. 


Roux  (Jacques),  officier  municipal,  445, 
744-746,  812,  1229,  1324. 

—  (Louis-Félix),  député  de  la  Haute- 
Marne  à  la  Convention  nationale,  1002, 
1399,  1472,  1505. 

—  boulanger,  470. 

—  Fazillac  (Pierre) ,  député  de  la  Uor- 
dogne  à  la  Convention  nationale,  814. 

RouYEii  (Jean-Pascal),  député  de  l'Hérault 
à  la  Convention  nationale,  62,  298-304. 

RouzET  (Jean-Marie),  député  de  la  Haute- 
Garonne  à  la  Convention  nationale,  122, 
305-313. 

RovÈBE  (Joseph-Stanislas-François-Xavier- 
Alexis),  député  des  Bouches- du-Rliônc 
à  Ja  Convention  nationale,  156,  165,296, 
303,331,  1337. 

Roy  (Louis),  suspect,  1185. 

—  graveur,  960. 

Royalisme  (assassinat  de  Pierre  Bayle  par 
le),  840;  (prêché  aux  ouvriers  de  la  pa- 
peterie de  Buges),  230,231. 

Royaliste  (section  de  la  Butle-des-Mou- 
lins  qualifiée  de),  699. 

lioyalistes  (officiers  de  la  commune  et 
du  district  de  Brest  taxés  de),  1233. 

RoYER  (Claude),  délégué  de  l'une  des  sec- 
tions de  Chalon-sur-Saône  à  la  fête  du 
10  août,  1038. 

—  (Jean-Baptiste),  député  de  l'Ain  à  la 
Convention  nationale,  184, 185,  314-319. 

RozE,  boulanger,  1238. 

Ruault  (Alexandre-Jean),  député  de  la 
Seine-Inférieure  à  la  Convention  na- 
tionale, 320-325. 

Ruban  tricolore  (issues  de  la  salle  de  la 
Convention  fermées  par  un),  602. 

Rubans  tricolores  (image  de  la  Vierge 
chargée  de),  1110. 

Rue  d'Amboise,  737  ;  des  Anglaises,  489  ; 
d'Anjou,  au  Faubourg  Saint-Germain, 
597  ;  d'Anjou,  au  Marais,  1447  ;  d'Antin, 
179,  246;  de  l'Arbalète,  440,  596,  720; 
del'Arbre-Sec, 458;  d'Argenteuil,  1,  104, 
109,  111,  100-168,  298,  .300,  302,  1434; 
d'Artois,  1301;  Aubry-lc-Boucher,  099; 
d'Aval,  710;  du  Bac,  163,  373,  634, 1402; 
Baillcul,  1215;  Barbette,  456,551,557, 
581,  1067,  1071;  Rarre-du-Bec,  1438; 
Bassc-du-Rcmpart,  1194;  Basse-des- 
Trsins,  937;  du  Battoir,  1087;  de 
Beaune,  131,  150;  de  lieaurepaire,  936  ; 


l'AbLE  ALPHABËTIUUE 


«m 


de  Uièvre,  43i)  ;  des  Blancs-Manteaux, 
130b,  1307  ;  de  Bondy,  1443  ;  des  Bons- 
Enfants,  466,  1288;  Bordel,  lîOl  ;  des 
Bouclieries,  883  ;  des  Boucheries-Sainl- 
Honoré,  1267  ;  du  Bouloi,  264,565, 1447; 
de  Bourbon,  devenue  rue  de  Lille,  1321  ; 
des  Bourdonnais,  430;  de  BoiiriîOfjne, 
1343;  du  Bout-du-Monde,  1086;  Breton- 
viliiers,  1493;  de  Bussy  ouBuci,  516, 1243, 
130a,  1379,  1391,  1429;  des  Capucines, 
1087;  Cassette,  1328,  1371;  de  Cauinartin, 
147,  354,  355,  358;  Chabanais,  596  ;  du 
Chantre-Saint-Honoré,  1337  ;  de  Clia- 
ronne  (grande),  1182,  1499;  de  Cba- 
ronne  (équipages  de  la  guerre),  525  ; 
(maison  d'arrêt  de  la),  122,  311,  370  ;  de 
Chartres,  1463;  du  Cherche-Midi,  1141  ; 
Cliildebert,  501  ;  du  Cimetière-Saint-An- 
dré-des-Arts,  744;  du  Cimetlère-Sainl- 
Nicolas,  1465;  des  Cinq-Diamants,  435; 
de  Cléry,  323-325,  1166;  Clopin,  533; 
du  Clos-Georgeol,  1123;  Cocatrix,  1468, 
1492;  du  Colombier,  1187;  du  Contrat- 
Social,  758;  Copeau,  667;  Coquillière, 
1261,  1424;  des  Cordeliers,  726,  749,834, 
922,  923,  942,  943  ;  de  la  Corderie,  1381  ; 
de  la  Corderie-au-Marais,  633  ;  de  la 
Cordonnerie,  468  ;  de  Courtye,  41  ;  du 
Croissant,  621;  Croix-desPetits-Champs, 
422,  1276,  1301,  1425,  1427;  du  Dau- 
phin, 1364;  Dauphine,  562,  1434,  1465; 
des  Déchargeurs,  1147  ;  de  Duras,  1173  ; 
de  l'Echelle,  69,  260,  263,  328,  329,  432, 
1214,  1418;  des  Enfants-Rouges,  1014, 
1097  ;  d'Enfer,  396,  1304;  d'Enfer-Saint- 
Michel,  1250;  Etienne,  1292;  du  Fau- 
bourg-du-Nord,  1269  ;  du  Faubourg- 
Saint-Denis,  908,  909  ;  du  Faubourg- 
Saint-Honoré,  1181  ;  du  Faubourg-Sainl- 
Jacques,  344,  346;  Favart,  1276;  Feydeau, 
1239  ;  des  Filles- Saint-Thomas,  500, 
1455, 1463;  des  Fossés,  1215  ;  des  Fossés- 
Montmartre,  740,  1426  ;  des  Fossés- 
Saint-(;ermain,  396,  1289  ;  des  Fossés- 
du  Temple,  1366,  1382;  du  Four,  134, 
435  ;  Frepillon,  571  ;  Froimanteau,  904- 
906,  1277;  Gaillon,  927,  1481  ;  Galande, 
435,  467,  1312;  Geoffroy-l'Asnier,  1173  ; 
George,  181  ;  des  Grands-Augustins, 
590;  des  Grands-Degrés,  1097;  de  la 
«irange-Batclière,  698,  1289,  1305,  1331  ; 
de   Grenelle-Saint-Germain,   597,    1173, 


1324,  1339;  de  Grenelle-Saint-Honoré, 
37,  1358;  Grenela,  1461;  du  Gros-Chenet, 
571  ;  de  la  Harpe,  507  ;  Hautefeuille, 
936;  Helvetius,  172  ;  de  l'Hirondelle, 737; 
de  la  Huchette,  540,  1065  ;  du  Hurepoix, 
510,  1323;  Jacob,  152;  Jean-Jacques- 
Rousseau,  563;  Jean-Lantier,  1210;  Jean- 
Pain-Mollet,  935  ;  Joquelel,  1351  ;  du 
Jour,  425  ;  de  Lancry,  1455;  Lappe,  493  ; 
de  La  Liberté,  ci-devant  Monsieur-Ie- 
Prince,  396;  de  La  Kochefoucaull,  1292; 
de  Lille,  163,  171,  252,  381,  1437;  des 
Lombards,  1284, 1451  ;  de  Lourcine,  154, 
155,  719;  de  i-ouvois,  1182,  1356;  du 
Luxembourg,  1087;  de  la  Madeleine,  53, 
54,  74;  du  Mail,  1434,  1457;  Marivaux, 

481,  1197;  des  Marmousets,  503,  .1414; 
des  Martyrs,  481  ;  des  Malhurins,  67,  127, 
676, 1306;  des  Mathurins-Saiut-Jacques, 
749,  936;  des  Mauvaises-Paroles,  1215, 
1379;  de  Ménars,  1416;  Mercière,  1261; 
Meslay,  706,  1083,  1090,  1092;  de  Mira- 
beau, 176  ;  des  Moineaux,  24;  Mondé- 
lour,  445  ;  du  Mont-Blanc,  98,  179,  346, 
379;  Monlmarlre,  740,  926,  982,  1086, 
1287,  1341,  1403,  1416,  1426,  1453,  1454, 
1456  ;  de  Montmorency,  542  ;  de  Mon- 
torgueil,  478,  522;  delà  Mortellcrie,  158; 
Mouffetard,  514;  des  Moulins,  970,  979, 
1447;  Neuve-de-l'Egalilé,  901-903,  1288, 
1373;  Neuve-  Guillemin,  454;  Neuve-des- 
Petits- Champs,  485,  495,  596,  1267, 1287, 
1307,  1370,  1372,  1444,  1445;  Neuve- 
Saint-Augustin,H71,  1175;  Neuve-Sainl- 
Eustache,  1437;  iNeuve-Saint-François, 
1305;  Neuve -Saint-Marc,  495;  Nolre- 
Dame-des-Champs ,  452  ;  Notre-Dame- 
des- Victoires,  1 125, 1176, 1450,  1456  ;  des 
Orfèvres,  1210;  d'Orléans,  1179;  d'Or- 
messon,  436;  aux  Ours,  445,  638,  1138, 
1555;  Panthemonl,  1402;  du  Petit-(]ar- 
reau,  1108,  1225;  du  Pelil-Lion-Saint- 
Sauveur,  454,  939;  des  Petits -Pères, 
1165;  Phelippeaux,  435;  de  la  Planche- 
Mibray,  1296;  Poissonnière,  1160,  1288, 
1388;  du  Pont-aux-Choux,  1090;  des 
Poulies,  1215;  Princesse,  1284;  des 
Prouvaires,  738,  747;  des  Quatre- Vents, 
454,  1454;  Quiucanipoix,  1287,  1334; 
du  Rempart,   1267;   de  Richelieu,   455, 

482,  781,  1107,  1124,  1349,  1402,  1407, 
1431,  1443,148b;  de   Rohan,  361,  366, 


608 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


370;  des  Rosiers,  H02;  du  Roule,  396, 
1215;  Saint-Aiulré-des-Arls,  455,  1244, 
1264,  1303;  Saint  Antoine,  528,  1313, 
1412;  Saint-Benoit,  152,  1260;  Saint- 
Bon,  514;  Saint-Chaumont,  1384;  Saint- 
Denis,  432,  533,  1285,  1313,  1347,  1352, 
1412,  1461;  Saint-Dominique,  435,  1,385; 
Saint-Etienne,  1355;  Saint-Florentin, 
1168,1171,1175;  Saint-Gerroain-l'Auxer- 
rois,  449;  Saint-Georges, 868;  Saint  Guil- 
laume, 305,  1339;  Saint-Honoré,  4-6,36, 
80,  81,  86,  87,  89,  93,  95,  206,  216,  241, 
259,  306,  338,  340,  377,  396,  406,  509, 
526,  528,  550,  611,  701,  712,  742,  804, 
1063,  1099,  1125,  1131,  1138,  1153,  1277, 
1288,  1324,  1349,  1369,  1402,  1418,  1-431, 
1443,  1485;  Saint-Jacques,  89,  210,  222, 
223,  226,396,426,404,466,597,911,1068. 
1288  ;  Saint-Jean-de-Beauvais,  1201 ,  1371  ; 
Saint-Julien-le-Pauvre,  467;  Saint-Louis, 
934;  Saint-Louis-au-Marais,  1500;  Saint- 
Martin,  620,1138,1145,  1164,  1207,1313, 
1465,  1355;  Saint-Nicaise,  4-6,  248,  249, 
833,  903,  1414  ;  des  Saints-Pères,  377, 
.378,  718,  1415;  Sainl-Pierre-Pont-aux- 
Cboux,  1157,  1160,  1190;  Saint-Sauveur, 
195-197;  Saint-Séverin,  781;  Saint-Sul- 
pice,  676  ;  Saint-Thomas,  390  ;  Saiiit- 
Thomas-du-Louvre,  187,  268,  269,  271, 
734,735,  924,  1283;  Saint- Victor,  293, 
444,  502,  563,  571,  1244;  Sainte-Croix, 
1423  ;  Sainte-Croix-de-la-Bretonnerio, 
1360  ;  Sarrazin,  749  ;  de  Seine,  718,1215; 
du  Sentier,  571;  des  Scpt-Voies,  612; 
Serpente,  1277  ;  de  Sèvres.  .399.491,493, 
529,  1067,  1164,  1359;  de  Sorbonne, 
1138;  de  la  Sourdière,  742,  1368;  Ta- 
ranne,  1243,  1.396;  du  Théâtre-Français, 
113,  1164,  1264;  de  Thionville,  ex-rue 
Dauphine,  396,  1465;  Tirechappe,  1211; 
de  Touraine,  726  ;  de  laTournelle,  1077, 
1097;  deTournon,  1179;  deTracy,  1114; 
Traversière,  167,  781,  1123,  1466;  Tra- 
versière-Saint-Honoré,491,  1433;  Trous- 
sevache,  481  ;  de  l'Université,  1339;  de 
Yaugirard,  306-309,  1417;  Verdelet, 
1435  ;  de  la  Verrerie,  903  ;  de  la  Vieille- 
Bouclerie,  540  ;  de  la  Vieille-Draperie, 
(352;  de  la  Vieille-Monnaie,  442,  1402; 
Vieille-du-^Temple,  1032, 1116;  desVieux- 
Augustins,  48,  49,  470.  534,  924,  938,  942, 
944,  1288,  1447;  Vivienne,  1249,  1445. 


Rueil,  bataillon  de  Paris  (10°  y  caserne), 
679,  697,  705. 

—  ferme  (irruption  de  voleurs  dans  une), 
518. 

RuFiN  (Antoine),  officier  de  santé  des  pri- 
sons et  maisons  d'arrêt  du  département 
de  Paris,  121. 

Hui;i;iKiiY  (Pétroni),  artificier,  1141. 

RiinL  (Philippe),  député  du  Bas-Rhin  à  la 
Convention  nationale,  43,  175,  902. 

Russie  (impératrice  de),  1366. 

RuTLEDGE  (Jean-Jacques),  homme  de  lettres, 
540. 


Sabatier  (Guillaume),  négociant,  place 
Vendôme,  422,  548. 

—  agent  de  faux  monnayeurs,  472. 
Sables- d'OIonne  (Vendée),  lieutenant  de 

gendarmerie,  815. 

Sablier  {Journal  du  soir  de),  966,  1343. 

Sabran  (fils  de  M°"=  de),  495. 

Sabre  (fabrication  chez  un  serrurier  de 
lames  de),  493. 

Sabres  (expédition  pour  Brest  de  2,000), 
1172;  de  gendarmerie  (dragons  armés 
de),  581  ;  pour  l'armement  des  Chas- 
seurs éclaireurs  de  la  Meuse,  521  ;  des 
dragons  de  la  Manche,  1146;  pour  les 
armées  (expédition  de),  529;  emportés 
à  Versailles,  530. 

Sadous  (André),  officier  de  paix,  80,  104, 
1105,  1118. 

Sai.nt-.\u;xis  (canticiues  en  l'honneur  de), 
699. 

Sai.nt-Ange  (Jean-Michel  Josset),  frère  de 
Josset  de  Saint-Laurent,  adjudant  gé- 
néral à  l'armée  de  Moaux,  1185,  1194, 
1197. 

Saint-Brieuc  (Côtes-du-Nord) ,  district, 
130,  137. 

Saint-Charles  (Adam  de),  agent  de  l'ex- 
miiiistre  Lebrun,  adjudant  général  de 
l'armée  des  Alpes,  1288,  1350. 

Saint-Cloud  (Seine-et-Oise),  comité  de 
salut  public  de  la  commune,  1203, 1211. 

—  disette  de  farines,  699. 

—  fête,  1241,  1356. 

—  (pain  trouvé  dans  les  filets  de),  332. 

—  rassemblements  suspects,   1116,  1123. 


J 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


609 


—  résidence  de  coiilre-révoluUoiinaires, 
H  94,  1197,  120b. 

—  serres  chaudes,  602. 

—  voitures  publiques,  1311. 
Saint-Denis  (Seine),  aubergiste,  bl6. 

—  circulation  des  marchandises  par  ba- 
teaux, H20. 

—  citoyens,  394. 

—  commission  des  charrois,  1419. 

—  district,  483, 1187, 1237, 1262;  deuxième 
légion  du  district,  Hbl. 

—  hôpital  militaire,  KGS,  1292. 

—  obstacles  à  l'arrivage  des  subsistances, 
1261. 

—  prix  du  pain,  697. 

—  rassemblement  de  clercs  de  notaires  et 
d'avoués,  "iôS. 

—  voiture  de  charbon  en  provenant  (ar- 
restation d'une),  H9i). 

Saint-Didier  (Ardèche),  commune,  36.'i. 

Saint-Etienne  (Loire),  manufacture,  1 062. 

Saint-Evesxan  (abbé  de\  Îi40. 

Saim-Fargeau  (ancien  domestique  de  M. 
de),  1395. 

Saint-Fief  (Charles-Barthélémy),  adjudant 
général,  499,  b08. 

Saint-P^irmin  (séminaire  de),  quartier  gé- 
néral du  bataillon  des  Sans  -  cujottes, 
684.  , 

Saint-Flour  (Cantal),  évèque  (Thibault), 
G80. 

SAi.NT-GEORiiEs  (le  chevalicr  de),  colonel 
du  13"  régiment  de  chasseurs  à  cheval, 
complice  de  Dumouriez,  1288,  1384. 

—  peintre,  852, 

Saint-Geumain,   complice    de    Dumouriez, 

138'.-,  1407. 
Saint-Germain- en-Laye  (Seiae-et-Oise), 

arrestation  des  suspects,  1291. 

—  citoyens,  504. 

—  comité  de  salut  public,  1279. 

—  (disette  de  farines  à),  699. 

—  populace  accourant  à  Paris,  070. 

—  prix  du  pain,  1366. 
Saint-Hilliers  (Seine-et-.Marne),  arresta- 
tion du  député  Bailleul,  15,  18-20,  22. 

—  maire  et  officiers  municipaux,  17. 
Saint'Hostien  (Haute-Loire),  société  ré- 

liublicaine,  797. 
Sai.m -HunuoE   (Victor- Amédée,    marquis 

de),  599. 
Sainti.n',  suspect  d'aristocratie,  640. 

T.  IX. 


Saint-Jacques-la-Boucherle  (coniité  révo- 
lutionnaire de),  1409. 

Saint-Jean  [lez  Sarrebruck]  (Prusse- 
Ilhénane),  députés  de  cette  commune 
à  la  Convention,  41.' 

Saint-jean-de-liosne  (Saône  -  et-  Loire), 
conseil  général  de  la  commune,  965, 967. 

—  entrepreneur  de  bâtiments  y  demeu- 
rant, 962,  964,  966. 

—  juges  de  paix,  967. 

—  société  populaire,  962,  967. 
Saint-Laurent  (Louis-Jean  JossKïde),  com- 

mis.saire  des  guerres,  1157,  1160,  1164, 
1175,  1177,  1190,  1200,  1208,  1214,1384, 
1437. 

—  clerc  tonsuré  du  diocèse  de  Paris,  frère 
du  précédent,  1157,  1160. 

—  (citoyenne),  1185,  1208,  1320. 
Saint-Mandé  (Seine),  traiteur  à  la  porte 

(lu  parc,  1409. 
Saint-Maur   (Seine),  agitateur   venu   de 
Paris,  1429,  1467. 

—  comité  de  surveillance,  918. 
Saint-Paul  (l'abbé  de),  suspect,  1434. 
Saint-Péray  (Ardèche),  juge  de  paix  du 

canton,  363,  364,  371. 

—  maison  du  député  Soubeyran  de  Saint- 
Prix,  363. 

Saint-Pieri>e-de-Longueville-on-d'Au- 
tils  (Eure,  c°"  de  Vernon),  marchand 
de  vins,  283. 

Saint-Pol  (Pas-de-Calais),  société  répu- 
blicaine, 807. 

Saint-Prays  (M"'«  de),  accapareuse de  toiles 
et  de  mousseline,  1434. 

Saint-Prix  (Hector  Souueyran  de),  député 
de  l'Ardèche  à  la  Convention  nationale, 
360-372. 

—  (Jean-Amable  Foucauld,  dit),  acteur 
du  Théiltre-Français,  1112. 

—  (Rose-Victoire  Soubeyran  de),  sœur  du 
député,  363. 

Saint-Quentin  (Aisne),  conseil  général 
de  la  commune,  326. 

—  convoi  de  chausse-trapes  et  de  boulets, 
1195. 

—  prétendue  prise  de  cette  ville,  1153. 
Saint-Hoch  (habitant  à),  749. 

—  (volontaires  de),  614. 
Sai.nt-Venant  (Jacques-Marie-Joseph   Bou- 

chy),  commissaire  de  police  de  la  section 
do  la  Halleau-Rlé,  1168,  1.Î04, 1.30.'i,  1353. 

39 


610 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Saint- Yrleix  (Haule-Vienne),  habitant, 
128. 

Sainte-Amakanthk  (dame),  tenant  maison 
(le  jeu,  468,  501. 

Sainte-Ciiapelle  (clubistes  de  la),  1298. 

Sainte-Foy  (dame),  habitant  au  Jardin  de 
l'Egalité,  1384. 

Sainte  Geneviève  (cantiques  en  l'honneur 
de),  699. 

Sai.nte  Julienne  (cantiques  en  l'honneur 
de),  699. 

Sainte-Pt-Iagie  (maison  d'arrêt  de)  :  (com- 
missaires du  Comité  de  salut  public  du 
Département  chargés  de  visiter),  1320; 
(détention  des  comédiens  du  Théâtre- 
Français  à),  1214;  (détention  de  la  com- 
tesse de  Lamyre  à),  1200;  (détention  de 
la  veuve  et  de  la  sœur  de  Marat  à),  884- 
886;  (envoi  d'un  ancien  chanoine  à), 
1182;  (envoi  des  femmes  attroupées  aux 
portes  des  boulangers  à)j  1292,  1300; 
(envoi  du  journaliste  Lemaire  à),  1132; 
(incarcération  de  M"»"  Du  Barryà),  1374; 
(incarcération  du  sieur  Duchesne,  ex- 
iiilendant  de  M"""  de  Provence,  à),  1159; 
(incarcération  de  la  citoyenne  Fresque, 
femme  du  sieur  Debar,  capitaine  de  vais- 
seau, à),  1213  ;  (incarcération  du  sieur  Lu 
Ventrie,  ex-juge  au  Tribunal  criminel  de 
Bellême,  à),  1344;  (incarcération  du 
libraire  Leclerc  à),  1138;  (incarcération 
de  Jacques  Roux  à),  1229;  (incarcéra- 
lion  de  la  citoyenne  Saint-Laurent  à), 
1185;  (incarcération  du  citoyen  Variet 
à),  1185,  1208  ;  (incarcération  d'un  four- 
nisseur des  armées  de  la  Belgique  à), 
1191;  (incarcération  pourvoies  de  fait 
sur  des  citoyennes  d'un  particulier  à), 
1147;  (visite  de  la  prison  de),  401. 

Sainval,  directeur  des  voitures  publiques, 
1200. 

S.vLADiN  (Jean- Baptiste-Michel),  député  de 
la  Somme  à  la  Convention  nationale, 
326-334. 

Salaires  (cherté  des  denrées  invoquée 
pour  l'augmentation  des),  577;  des  char- 
pentiers, 577;  des  tailleurs  de  pierre, 
577. 

Salines  du  Jura,  187. 

Salle  (Jean-Baptiste),  député  de  la  Meurthe 
à  la  Convention  nationale,  1233. 

Salle  des  Amis  de  la  Liberté,  396  ;  de  lu 


Convention,  au  Palais  National  (nou- 
velle), 578, 'J95;  de  l'Egalité,  à  la  Maison 
commune,  517,  548,  1097;  des  Jacobins, 
6J1  ;  des  séances  de  la  Société  des  Amis 
des  Droits  de  l'Homme,  396;  des  ta- 
bleaux, 1400. 

—  électorale  de  la  cour  de  l'Evêché,  848. 
Salleneuve  (Jean-Baptiste),  agriculteur  à 

Aigueperse,  919,  920. 

Salm  Kihbourg  (Frédéric,  prince  de),  1304. 

Salmon  (Gabriel-René-Louis),  député  de  la 
Sarlhe  à  la  Convention  nationale,  184, 
185,  335-343. 

Salon  de  peinture  (observateur  de  la  Po- 
lice étudiant  le),  1239. 

Salvador  (C),  correspondant  du  député 
Ingrand,  739. 

Samaritaine  (poste  de  la),  663. 

—  (station  du  cortège  funèbre  de  Le  Pe- 
letier  de  Saint-Fargeau  en  face  de  la), 
396. 

Sang  de  Capet  (morceau  de  musique  teint 
du),  15. 

Sans-culottc  (ordination  d'un  pnUre  à  la), 
1235. 

Sans-culotles  (chômage  pendant  les  fêtes 
de  la  Pentecôte  des),  614;  (comités  de 
surveillance  composés  de),  .S91  ;  (créa- 
tion d'un  journal  patriote,  réclamée  par 
les  ouvriers),  685;  (danger  des  musca- 
dins de  la  réquisition  pour  les),  1346; 
(distribution  de  la  Feuille  quotidienne 
aux),  1413;  (nécessité  de  faire  occuper 
les  chaires  des  églises  par  de  bons), 
1316;  (peuple  excité  par  de  prétendus), 
1225;  (rapprochement  entre  les  modérés 
et  les), 563, 635;  (section  des  Halles  remplie 
de),  563;  de  celle  des  Arcis  (Petion  as- 
sailli à  coups  de  pierre  par  les),  635;  du 
Faubourg  Saint- Antoine  (aristocrates 
menacés  par  les),  1275  ;  du  Faubourg 
Saint-Antoine  (députation  des),  545, 546  ; 
(visite  aux),  631  ;  de  la  section  de  l'Ar- 
senal (triomphe  des),  643  ;  de  la  section 
du  Contrat-Social  (appui  donné  par  la 
section  Mauconseil  aux),  588  ;  des  sec- 
tions (fédéralisme  entre  les),  595. 

Sanson,  brigadier  de  gendarmerie,  763. 

Santerhe  (Antoine-Joseph),  commandant 
général  provisoire  de  la  carde  natio- 
nale, 382,  384,  390,  393,  394.  399,  401, 
402,  404-406,  409-412,  414-416,  423,  42;i- 


ÎAbLE  ALPHAKÉTIQUÈ 


«11 


429,  431-434,  436,  437,  440,  442,  445, 
447,  449,  431,  452,  460,461,  464,471, 
473,  477,  481,  483,  487,  488,  498,  502, 
304,  306,  308,  312,  314,  323,  323,  527, 
331,  333,  333,  337,'  539,  543,  554,  336, 
337,  360,  362.  366,  569,  371,  372,  580, 
393,  603,  605,  008,  669,  680,  684,  687, 
699,  1317,  1518,  1322,  1524. 

Sa6ne-et-LiOire,  département,  315. 

SaorRio,  lisez  Saorge  (Alpes-Maritimes), 
résidence  du  comte  Lascaris,  émigré, 
213. 

Sahot  (Charles-Pons-Borromée),  citoyen 
de  la  section  de  Beaurepaire,  478. 

Sarrebrack  (l'russe-Rhénanc),  députés 
de  cette  ville  à  la  Convention,  41. 

Sarreguemines  (Lorraine)  (communes 
du  dislrict  de),  43. 

—  maison  du  député  Blaux,  occupée  par 
l'ennemi,  39,  40. 

Sarthe  (députés  du  département  de  la)  : 
CiiK\  ALiKn,  1  ;  Salmom,  184,  333-343. 

Sartrouville  (Seine-et-Oise) ,  résidence 
d'un  ancien  secrétaire  du  comte  du 
Kreuil,  1383. 

Saumur  (Maine-et-Loire),  ancien  gouver- 
neur, 1211. 

—  convoi  d'artillerie,  1253. 

—  prétendue  reprise  de  celte  ville  par 
Biron,  702,  713. 

—  prise  de  cette  ville  par  les  Vendéen 
684. 

Saurink  (Jean-Pierre),  député  des  Landes 
à  la  Convention  nationale,  344-349. 

Sautereau  (Jean),  député  de  la  Nièvre  à  la 
Convention  nationale,  837. 

Sauvace  (citoyenne),  aubergiste  à  Rethel- 
Ma/.arin,  1140. 

Sauvageot,  membre  d'une  députation  de  la 
section  des  Cardes-Françaises,  837. 

Sauvk  (Alexandre),  aide  de  camp  du  géné- 
ral Boysser,  1144. 

Savon  (accapareur  et  fraudeur  de),  443; 
(arrestation  de  voilures  de),  432;  (chô- 
mage à  Marseille  des  fabriques  de),  1321; 
(magasins  de),  435,  437,  370;  (pénurie 
de),  370,  1321;  (pillage  du),  491;  (prix 
exorbitant  du),  432,  43o,  708,  1259,1296, 
1321;  ("sortie  de  Paris  du),  594;  (tenta- 
tive de  pillage  d'un  bateau  de),  716; 
(vente  forcée  à  bas  prix  du),  441. 


Sa  voii.N  IN  (Mttrc-Antoine),dépu  té  des  Basses- 
Alpes  à  la  Convention  nationale,  252. 

Scandale  causé  dans  un  café  près  du 
Théâtre  Monlansier  par  les  préposés  de 
la  Police,  1.307;  causé  par  le  député 
Pcnières,  bfttonné  par  Delacroix,  631. 

ScAimo.N  (citoyen),  blessé  à  la  caverne  des 
Variétés,  411. 

Sceau  du  Comité  révolutionnaire  de  la 
section  du  Muséum,  109. 

Sceaux  (Seine),  marché  au  bétail,  542, 
1363. 

—  (rassemblements  de  suspects  à  Ver- 
rières au-dessus  de),  1290. 

Scellés  au  domicile  de  la  citoyenne  Ber- 
leaux,  à  Vaugirard,  892;  des  députés 
Brune!  et  Rouyer  (levée  des),  62;  de 
Cazeneuve,  député  des  Hautes- Alpes, 
07;  de  Dabray,  député  des  Alpes-Ma- 
ritimes, 79-81,  83,  84;  de  Daunou, 
député  du  Pas-de-Calais,  86,  87,  89; 
de  Faye,  député  de  la  Haute-Vienne, 
128;  de  Fayolle,  député  de  la  Drômc, 
131;  de  Gironst,  député  d'Eure-et-Loir, 
162  ;  de  Jary,  député  de  la  Loire-Infé- 
rieure (levée  des),  172;  de  La-Tour-du- 
Pin,  ex-ministre  de  la  guerre,  1223;  de 
Laurence,  député  de  la  .Manche,  183;  de 
Le  Breton,  député  d'Illeel-Vilaine,  19b- 
197;  du  sieur  Lepêcheux,  négociant  de 
la  section  Poissonnière,  1281  ;  de  Hibe- 
reau,  député  de  la  Charente,  269-271  ; 
de  Royer,  député  de  i'Ain,  314-317;  de 
Vincent,  député  de  la  Seine-Inférieure, 
381  ;  des  députés  détenus  ou  hors  la  loi 
(levée  des),  24,  43. 

—  apposés  à  l'Hôtel  des  Invalides  (levée 
de),  1378. 

—  sur  l'appartement  du  député  Blad,  28; 
du  député  Rlanqui  (bris  des),  37,  38; 
du  député  Dubusc,  101  ;  du  député  l)u- 
laure  (levée  des),  116,  117;  du  sieur 
(niillaume,  à  Paris,  et  sur  ses  papiers  à 
Montrouge,  1318;  du  député  Olivier- 
Gérente,  152;  du  député  Moysset,  240; 
du  député  Obelin,  248,  249;  du  député 
Periès,  cadet,  251  ;  du  député  Soubey- 
ran  do  Saint-Prix,  à  Chambun,  363; 
sur  l'appartement  et  les  papiers  du  dé- 
puté Tournicr,  374,  376. 

—  sur  les  bureaux  et  papiers  de  Crenus, 
banquier  agioteur,  1228. 


612 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Scellés  sur  les  effets  de  M'"«Du  Barry,  1374  ; 
du  citoyen  Froget,  tenant  une  pseudo 
maison  de  jeu,  H67;  de  Josset  de  Saint- 
Laurent  (levéedes),  1214;  delà  citoyenne 
Monmony,  accusée  de  tenir  une  mai- 
son de  jeu,  1166;  de  Rouyer,  député  de 
l'Hérault,  298,  300,  301  ;  de  la  sœur  et 
de  la  veuve  de  Marat  (levée  des),  885. 

—  sur  le  grenier  de  l'appartement  de 
l'cx-curé  de  Saint-Germain-I'Auxerrois, 
1410. 

—  sur  un  magasin  de  lard,  1114;  sur  des 
magasins  de  sel,  1116. 

—  sur  la  maison  de  la  Tuilerie,  1334. 

—  sur  une  malle  du  député  Corbel,  74. 

—  sur  les  meubles  du  député  Giraull, 
158-161. 

—  sur  les  papiers  d'Amyon,  député  du 
Jura,  1;  d'Andreï,  député  de  la  Corse, 
4,  5,  9;  d'Aubry,  député  du  Gard,  10, 
11  ;  de  Bailleul,  député  de  la  Seine-Infé- 
rieure, 24;  du  comte  de  Beauvoir,  ex-of- 
ficier au  régiment  du  Roi,  1182;  de 
Blanqui  (levée  des),  36;  de  Blaux,  dé- 
puté de  la  Moselle,  43,  44;  de  Blaviel, 
député  du  Lot,  48,  51  ;  du  sieur  Bruyère, 
de  la  section  de  la  Halle-au-Blé,  1301, 
130p;  de  Cazeneuve,  député  des  Hautes- 
Alpes,  354;  des  députés  Cazeneuve, 
Serre  et  Marbos,  63;  de  Chastellain,  dé- 
puté de  l'Yonne,  69,  70;  de  Derazey, 
député  de  l'Indre,  93-97;'  de  Dugué- 
d'Assé,  député  de  l'Orne,  104,  106,  IH; 
d'Estadeiis,  député  de  la  Haute-Garonne, 
120,  123;  de  Ferreux,  député  du  Jura, 
134;  de  François  de  Neufchûteau,  dé- 
puté des  Vosges,  1250;  de  Garilhe,  dé- 
puté de  l'Ardèche,  147-i49;  de  Guitcr, 
député  des  Pyrénées-Orientales,  167, 
168;  d'Hugucnin,  administrateur  de  l'ha- 
biilement  des  troupes,  1136;  de  Josset 
de  Saint- Laurent,  commissaire  des 
guerres,  1157,  1175,  1177;  du  sieur  La- 
fond,  ex- garde  du  corps,  1182;  de  Lau- 
renceot,  député  du  Jura,  187;  de  Le- 
febvre,  député  de  la  Seine-Inférieure, 
201-204;  des  députés  Maisse  et  Pcyre, 
208;  de  Marat,  761,  702,  780,  781,  785, 
787,  789,  802,  803,  834;  de  Massa,  député 
des  Alpes-Maritimes,  214-218,  220,  221; 
de  L.Sébastien  Mercier,  député  deSeine- 
ct-Oise,  225-228,  233;    de   Prudhomme, 


journaliste,  684;  de  Qucinnec,  député 
du  Finistère,  259;  de  Rabaut-Pomier, 
député  du  Gard,  260-263;  de  Richou, 
député  de  l'Eure,  277,  281,  284,  292;  de 
Rouzet,  député  de  la  Haute-Garonne, 
305,  313;  de  Ruault,  député  de  la  Seine- 
Inférieure,  323,  324;  de  Saladin,  député 
de  la  Somme,  328,  329;  de  Salmon, 
député  de  la  Sarthe,  335,  337,  338,  340- 
343  ;  de  Saurine,  député  des  Landes,  346  ; 
de  Serre,  député  des  Hautes-Alpes,  350- 
355,  358;  de  Sicard,  instituteur  des 
Sourds  et  Muets,  1437;  de  Soubeyran 
de  Saint -Prix,  député  de  l'Ardèche, 
361,  363,  365-367,  371;  de  Soulignac, 
député  de  la  Haute- Vienne,  373;  d'une 
ex-actrice  du  Théâtre- Italien,  1400; 
d'un  canonnier,  originaire  et  exilé  de 
Venise,  828;  des  députés  de  la  Haute- 
Vienne,  173-175. 

—  sur  les  presses  de  l'imprimerie  du 
journal  de  Marat,  726. 

— •  sur  des  subsistances,  apposés  par  la 
municipalité  de  Créleil,  1214;  sur  des 
sucres  dans  un  magasin  de  Passy,  1138, 
1140;  sur  des  toiles  destinées  à  l'habil- 
lement des  troupes,  1159;  sur  des  ton- 
neaux de  cuivre  aux  Petites  Ecuries  du 
Roi,  1115. 

ScELLiEii  (Joseph-Gabriel-Toussaint), juge  au 
Tribunal  révolutionnaire,  966,  967,  973. 

Scène  patriotique  composée  par  le  sieur 
Revo!,  dit  Blanfort,  852. 

Scission  parmi  les  Liégeois  réfugiés  à 
Paris,  1032;  parmi  les  meneurs  de  la 
section  du  Contrat-Social,  695. 

Scrutin  (annulation  des  nominations  par 
voie  de)  pour  le  contingent  de  l'armée, 
326;  pour  la  nomination  du  colonel  do 
la  division  de  cavalerie  à  l'École  mili- 
taire, 410;  épuratoire  des  nouveaux  ca- 
nonniers,  1312;  épuratoire, décidé  par  la 
section  de  la  Maison-Commune,  511; 
nouveau  pour  l'acceptation  de  la  Cons- 
titution (pétition  aux  Jacobins  deman- 
dant un),  1414. 

Sculpteur  sourd  et  muet  (buste  de  Marat 
par  un),  809. 

Seaux  de  cuir  pour  les  incendies,  541. 

Secret  (détenu  des  Madelonncltes  mis  nu), 
1229;  (ordre  de  garder  l'ex-ministre  I.a- 
Tour-du-Pin  au),  1194. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


613 


Secrétaire    général    Ju    Comilé    de   salut 

public  (prétendu),  1243. 
Section    des   Amis-de-la-Patrie,  480,  520, 

577,  650,   754,   H47,   H95,   1324,   1348, 

1423,  1569. 

—  des  Arcis,  549,  588,  598,  622,  635,  903, 
1241,  1437,  1456. 

—  de  l'Arsenal,  391,  608,  642,  643,  1110, 
1251,  14,37,  1447. 

—  Beaubourg,  1474. 

—  de  Beaurepaire,  426,  437,  450, 455,  472, 
478,  507,  531,  508,  597,  070,  828,  1070, 
1113,  1201,  1250,  1266. 

—  de  1792,  440,  467,  529,  650,  081,  694, 
927,  1089,  1249,  1326,  1419,  1434,  1509. 

—  de  Bon-Conseil,  195,  197,  413,  418,448, 
472,  489,  522,  530,  535,  567,  577,594,  602, 
606,  654,  095,  708,  1173,  1269,  1334. 

—  de  Bondy,  655,'700,  1155,  1158. 

—  de  Bonne-Nouvelle,  587,  705,  855,  901, 
902,  1195,  1214,  1467. 

—  du  Bonnet-Rouge,  ci-devant  de  la  Croix- 
Rouge,  1458. 

' —  de  Brutus,  ci  devant  de  Molière  et  La 
Fontaine,  51,  323,  1426,  1448. 

—  de  la  Butte-des-Moulins,  298,  401,  405 
455,  457,  489,  509,  510,  519,  551,  571, 
613,  620,  653,  669,  070,  076,  695,  699, 
702,  703,  741,  970,  1078,  1159,  1160, 
1233. 

—  des  Champs-Elysées,  549,  622,  630, 693, 
857,  1117,  1235. 

—  de  la  Cité,  418,  472,  535,  553,  848,  937, 
1127,  1135,  1191,  1468,  1480,  1492. 

—  du  Contrat-Social,  566,  570,  571,  573, 
579,  588,  591,  594,  595,  606,  643,  650, 
068,  670,  681,  690,  695,  699,  702,  705, 
725,  730-738,  740,  779,  799,  808,  825, 
983,  1136,  1237,  1209,  1281,  1320,  1353, 
1364,  1467. 

—  de  la  Croix-Rouge,  416,  529,  548,  643, 
673,  699,  1164,  1173,  1175,  1202,  1203, 
1283,  1388,  1458. 

—  des  I)roits-de-l'Homme,  413,  426,  459, 
491,  497,  516,  520,  553,  565,  731,  1105, 
1141,  1142,  1453,  1450. 

—  du  Faubourg- Montmartre,  430,  525, 
852. 

—  du  l'aubourg-du-Nord,  428,  593,  1269, 
1389. 

—  de  la  Fidélité,  158. 

—  du  Finistère,  537,  539,  584. 


—  de  la  Fonlaine-de-Grenelle,  29,  1.50, 
173,  174,  539,  1324,  1333,  1437. 

—  do  la  Fraternité,  631,  1061,  1092. 

—  des  (iardes-Françaises,  283,  411,  571, 
837,  1182,  1185,  1205,  1222,  1467,  1472. 

—  des  Gobelins,  573. 

—  des  Gravilliers,  445,  493,  S57,  617,  650, 
746,  748,  1089,  1174,  1229,  1262,  1325, 
1343,  1357,  1388,   1393. 

—  Guiilaume-Tell,  ci-devant  du  Mail,  314, 
317. 

—  de  la  Halle-au-Blé,  161,  259,  338,  381, 
486,  525,  530,  534,  538,  541,  548,  563, 
588,  605,  008,  1097,  1160,  1168,  1179, 
1187,  1301,  1304,  1305,  1344,  1353,  14.50, 
1454. 

—  des  Halles,  453,  486,  501,  529,  553,570, 
583,  599,048,  070,  687,  690,  1501. 

—  de  l'Homme-Armé,  1141,  1Î14. 

—  de  l'Indivisibilité,  1344,  1379. 

—  des  Invalides,  414,  493,  529,  851,  1070, 
1143,  1292. 

—  du  Jardin-des-Plantes,  884. 

—  des  Lombards,  397,  445,  472,  548,  549, 
557,  567,  616,  622,  603,  850,  1402. 

—  du  Louvre,  440,  480,  535,  507,  577,  594, 
070,  694. 

—  du  Luxembourg,  433,  444,  452,  493, 
522,  702,  718,  1070,  1238,  1320,  1330. 

—  du  Mail,  401,  447,  466,  477,  511,  594, 
669,  683,  924,  925,  1103,  1238,  1324, 
1392,  1446,  1515. 

—  de  la  Maison-Commune,  457,  495,  497, 
511,  520,  524,  534,  540,  549,  553,  593, 
022,  1070,  1175,  1459. 

—  du  Marais,  520. 

—  de  Marseille  et  de  Marat,  414,  537,  539, 
720,  745,  761,  785,  819,  824,  834,  870. 

—  Mauconseil,  503,  588,  595. 

—  de  Molière  et  La  Fontaine,  418,  405, 
480,  525,  571,  617,829,  1263. 

—  de  la  Montagne,  1,  167,  172,  298,  300, 
831,  1262,  1263. 

—  du  Mont-Blanc,  98,  176,  178,  180,  181, 
246,  379,  576,  804,  868,  1070,  1102,  1159, 
1214,  1221,  1344,  1429. 

—  de  Montreuil,  85,  839,  1143,  1147,1168, 
1171,  1359,  1429,  1467. 

—  du  Muséum,  80, 104,  109,  260,  567,  663, 
710,  845,  840,  1158. 

—  Mutius  Scévola,  134,  308. 

—  de  l'Observatoire,  344,  347,   397,  440, 


614 


fABLE  ALPHAHCTIQUE 

1243, 


5-29,  676,  102!t,   1068,  1141,    117 
1391,  1410. 

—  de  rOratoirc,  491. 

—  du  Panthéon-Français,  :222-224,  226, 
227,  234,  444,  333,  337,  o86,  394,  608, 
613,  7.30,  1110,  1163,  1201,  1209,  1210, 
1236,  1241,  1243,  1289,  1298,  1323,  1330, 
1.396,  1419,  1436. 

—  des  Piques,  65,  67,  94,  303,  331,  332, 
334,335,338,  427,  441,  442,  443,  448, 
468,  568,397,  873,  1241, 1286,  1297,  1348, 
1423,  1427,  1433,  1487. 

—  de  la  l'lace-des-l''édéréR,413,  480, 1083, 
1141,  1363,  1379,  1474. 

—  Poissonnière,  433,491,1102,1113,  1170, 
1281,  1290,  1377,  1432,  1449,  1436. 

—  du  Ponl-.Neuf.  369,  :)72,  386,  607,  843, 
1141,  1277,  1323. 

—  de  Popincourt,  413,  704,  1173,  1214, 
1213,  1269,  1462,  1363. 

—  des  Quatre-Nalions,  394,  428,  433,  470, 
493,  310,  362,  643,  703. 

—  des  Quin/e-Vingts,  432,  443,  491,  493, 
.366.373,676,  1109,  1136. 

—  des  Récollels,  716. 

—  de  la  République-Française,  53,  371, 
1070,  1160,  1173,  1367,  1368. 

—  de  la  Réunion,  477,  493,  342,  333,  366, 
387,  388,  606,  833,  1421,  1311. 

—  du  Roule,  322. 

—  Révolutionnaire ,  ci-devant  du  Pont- 
Neuf,  1277. 

—  dite  de  Saint- Lazare,  433. 

—  (dite)  de  Sainte-Opportune,  702. 

—  des  Sans-Culottes,  404,  533,  365,  652, 
1200,  1241. 

—  du  Temple,  411,  303,830,  1133,  1139, 
1213,  1232,  1237,  1239,  1272,  1283,  1319, 
1.333,  1333,  1421,  1440. 

—  du  ThéAtre-Français,  430,473,  490,  493, 
367,  377,  726,  729,  733,  737,  761,  762, 
783,  802,  834,  922,  1213,  1264,  1323. 

—  dite  de  la  Trinité,  620,  670. 

—  des  Tuileries,  3,  44,  69,  70,  328,  361, 
363-367,  507,  320,  323,  339,  541,  330, 
372,  577,  631,  651,  741,  833,  833,  903, 
1063,  1070,  1147,  1166,  1168,  1171,1175, 
1313,  1434. 

—  de  l'Unité,  132,  368,  676,  699,  703,  718, 
1143,  1177,  1241,  1333. 

Section  armée  de  Bonne-Nouvelle,  1138; 
des  Droils-de-l'llomme,  1130;  du  Mail, 


1392;  de  la  Maison-Commune,  1178;  des 
Quinze-Vingts,  170;  du  Temple,  1138, 
1272;  de  l'Unité,  1173. 

—  régénérée  de  Beaurepaire,  879. 

Sections  (adresse  à  la  Convention  contre 
les  généraux,    décidée    par    les),  489; 
(adresse  des  canonniers  de  Paris  aux), 
708;  (adresse  du  Comité  de  saint  public 
du   Déparlement   aux),  1079;  (afTûls  de 
bataille  construits  par  les  ouvriers  des), 
308;  (arrêté  de  la  section  de  Bondj  sur 
l'accueil     à    faire    aux    départements, 
transmis  aux),  700;  (arrêtés  au  sujet  de 
l'enrôlement  des    volontaires,  pris   par 
les),  336  ;  (canons  prêtés  par  l'Arsenal 
aux),  404,  302,312,  313,  323;  (certificats 
de  civisme,  délivrés  aux  canonniors  par 
les),  1270;  (clAture  à  10  Imurcs  des  déli- 
bérations des),  642  ;  (destitution  des  dé- 
putés suspects,  demandée  par  les),  532; 
(écrits  mallioniiôtes,  distribués  aux  fem- 
mes des  volontaires  dans  les),  403;  (en- 
voi à  la  Halle  au  Blé   par  la  Commune 
de  commissaires   des),    1129;  (fêle  des 
Sans-culotles  au  Champ  de  la  Fédéra- 
tion, célébrée  par  les),  330;  (fusils  dis- 
tribués par  l'Arsenal  aux),  393;  (impro- 
balion  de  la  section  de  Montreuil  par  les), 
83;  (lettre    de  convocation    des),    1183; 
lettre   du    ministre  de   la  justice   aux), 
372;  (lettre  de  Pache  aux),  693;  (modé- 
ranlismc    prédominaut  dans   les),  687  ; 
(nomination  d'un  Commandant  général 
provisoire  par  les),  683;  (officiers  muni- 
cipaux, inculpés  par  les),  443;  (ordre  du 
jour  de  Santerre,  improuvé  par  les),  331  ; 
(patriotisme  des),  437  ;  (permanence  des), 
620;  (pétition  pour  la  taxe  des  denrées, 
projetée  par  les),  318;  (plaintes  des  ou- 
vriers d'habillement  et  équipement  mi- 
litaire,   transmises  aux),   1131;   (pour- 
suites contre   les    marchands  d'argent, 
demandées  par  les),  697;  (prédominance 
des  porteurs  d'eau  el  [)ortefaixdans  les;, 
687;    (primes   offertes   aux    volontaires 
par  les),  433,  473,  563,  568;  (quête    en 
faveur  des  volontaires, organisée  par  les), 
468;  (remplacement  des  canons  fournis 
pour  la  Vendée    par    les),    1068,    1070; 
(rixes  violentes  dans  les),  333,  338;  (sa- 
crifice  de   leurs   canons  par  les),  673; 
(scènes   scandaleuses  provoquées  dans 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


015 


les),  u38;  (unilé  du  service  de  la  garde 
nationale  dans  les),  410;  (visite  des  mili- 
taires prétendus  blessés  par  les  chirur- 
1,'iens-majors  des),  1292;  (visites  domi- 
''iliaires  dans  les) ,  493  ;  (voitures  de 
marchandises  pour  Lyon  et  Marseille, 
arrêtées  par  les),  H60;  du  Faubourg 
Saint-Antoine  (volontaires  fournis  par 
les),  Sa6. 

—  armées  de  Paris  (d"  bataillon  des), 
28";;  (exercices  aux  Tuileries  et  au  Luxem- 
bourg des),  1397;  (ordre  de  retenir  les 
tambours  des),  4;H  ;  voisines  du  Temple, 
:t88. 

Sedan  (Ardennes),  société  populaire,  1324. 

Skoillot  (Jean),  médecin,  tenant  la  mai- 
son de  santé  dite  le  Séjour  d'Hyr/ic, 
1187,  1194,  1301. 

Sk(:ur  (Philippe-Henri,  marquis  de),  !)09, 
602. 

Seigle  (fermier  refusant  d'accepter  des 
assignats  en  payement  de),  1330. 

Seine  (salile  obstruant  le  lit  de  la)  entre 
le  pont  de  Charenlon  et  la  Râpée,  1308. 

Seine-Inférieure  (députés  du  départe- 
nienl  de  la'i  :  Batlleul,  15-25;  Doublet, 
185;  Faure,  124-127;  Hecquet,  170,  171; 
Lefebvbe,  201-206;  Ruault,  320-325; 
Vincent,  381. 

—  mémoires  et  pétitions  concernant  le 
département,  329. 

Seine-et-Marne,  mission  du  citoyen 
Desvoyo,  1232;  de  Maure,  député,  1241. 

Seine-et-Oise  (bataillons  de  volontaires 
de),  662,  663,  673,  1184. 

—  dépôt  de  blé,  1278,  1281. 

—  (Mercier,  député  du  département  de), 
222-235. 

—  mission  du  citoyen  Desvoyo,  1252. 

—  représentants  en  mission,  1399. 
Séjour  d'Hy<jie  (maison  de  santé,  dite  le), 

1173,  1182,  1187,  1194,  1301. 

Sel  (confiscation  d'un  tonneau  de),  1165; 
(scellés  sur  des  magasins  de),  1116. 

Srmonvillk  (Charles-Louis  Huguet,  mar- 
quis de),  ex-ambassadeur  à  Constanti- 
nople,  491,571. 

Senlis  (Oise),  fermiers  (spéculations  des), 
1421. 

Sentinelle  et  corps  de  garde  endormis, 414. 

Skpmkk  (Charles),  commandant  de  la  sec- 
tion de  la  Halle-au-Blé,  608. 


Séquestre  (biens  du  député  Vernier  mis 
sous),  380. 

Sekge.m  (Antoine-François),  membre  du 
Comité  de  sflreté  générale,  284,  1006. 
1007,  1009. 

Seuieïs  (Antoine),  commissaire  de  la  sec- 
tion du  Panthéon-Français,  730. 

Sermon  prêché  dans  l'église  de  la  Made- 
leine, 1156,  1162;  en  la  paroisse  de 
Sainte-Geneviève,  1243;  civique  de  Var- 
let  sur  la  terrasse  de  la  Convention,  561. 

Serre  (Joseph),  député  des  Hautes-Alpes 
ù  la  Convention  nationale,  65,  350-359. 

Servan  (Joseph),  général,  450. 

Sevesïre  (Joseph),  député  d'Hle-et- Vilaine 
à  la  Convention  nationale,  156,  829,  837. 

Sevray,  membre  du  Comité  révolution- 
naire du  4«  arrondissement,  183,  381. 

Sèvres  (Seine-et-Oise),  caves  du  ci-devant 
Roi,  1225. 

—  comité  de  sûreté  générale,  1208. 

—  comité  de  surveillance  de  la  commune, 
1300. 

—  comité  révolutionnaire,  875. 

—  société  populaire,  875. 

—  temple  de  la  Raison,  875. 

Sicard  (l'abbé  Roch-Ambroise  Cucurro.n), 

instituteur  des  Sourds  et  Muets,  1429, 

1437,  1447. 
Siège   de   Lyon,   13,   1401;   (conduite   de 

Kellermann  au),  1274. 
Siège  de  Thionvilte  (le),  pièce  de  théâtre, 

700,  703. 
SiEYÈs  (l'abbé  Emmanuel-Joseph),  député 

à  la  Constituante,  635,  1349. 
Signalement  de  l'assassin  de  Marat,  775  ; 

d'observateurs  de  la  Police,  575,  621  ; 

de   Paris,    assassin    de    Le   Peletier   de 

Saint-Fargeau,  393. 
Signature  de  Blanqui   (extorsion   de   la), 

34,  35. 

—  apposée  à  la  déclaration  du  6  juin 
(rétractation  par  Ruault  de  sa),  320-322. 

SiGOG.NEAU,  sous-adjudant  général  de  la 
2»  légion  du  district  de  Saint-Denis, 
1151. 

Suas  (Prosper),  adjoint  au  ministre  de 
la  guerre,  1305. 

SiMO.N,  graveur,  1431,  1443. 

—  chargé  du  détail  des  funérailles  de 
Marat,  870. 

—  observateur  de  la  Police,  625. 


616 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Siiio.NET,  entrepreneur  de  transports  mili- 
taires, S02. 

SmoNNEAU,  boulanger,  370,  372. 

Simulacre  de  Marat  exposé  dans  l'église 
de  Sainl-Eustache,  808. 

Simulacres  de  Le  Pelelier  de  Saint-Far- 
geau  et  de  Marat  (exposition  des),  779, 
799. 

Singe-Vert  (tableltier  à  l'enseigne  du), 
1418. 

Société  des  Amies  de  la  Constitution  à  Ton- 
nerre, 798,  801. 

—  des  Amis  de  la  Constitution  républi- 
caine d'Autun,  784;  des  Amis  de  la 
Constitution  de  Moyaux,  830;  des  Amis 
de  la  Constitution  républicaine  à  Troyes, 
771  ;  des  Amis  des  Droits  de  l'Homme, 
396. 

—  des  Amis  de  la  Liberté  et  de  l'Egalité 
de  Castanet,  816;  des  Amis  de  la  Li- 
berté et  de  l'Egalité  de  Montauban, 
800;  des  Amis  de  la  Liberté  et  de  l'Ega- 
lité de  Paris,  396,  590,  613,  934,  1304, 
1323,  1450;  des  Amis  de  la  Liberté  et  de 
l'Egalité  de  Poitiers,  818;  des  Amis  de 
la  République  de  Tonnerre,  805,  820. 

—  de  charroi  militaire,  dite  Winter,  602, 
606. 

—  des  Cordeliers,  620,  880,  881,  883. 

—  des  Défenseurs  de  la  République,  402, 
1128. 

—  des  Droits  de  l'Homme,  937. 

—  d'Italiens  au  Café  Coreza,  1370. 

—  des  Jacobins,  590,  613,  1450. 

—  des  Jeunes  Français  (orphelins  élevés 
dans  la),  1039. 

—  des  Montagnards  ou  antifédéralisles 
de  Mirecourt,  59. 

—  des  Républicaines  révolutionnaires, 
765,  1337,  1388,  1414. 

—  des  Républicains  Sans-culottes  de  No- 
gent-le-Rotrou,  776. 

—  des  Sans-culottes  républicains  d'Am- 
boise,  806  ;  des  Sans-culotlcs  Monta- 
gnards de  Tonnerre,  766,  798,  823,1179. 

—  fraternelle  des  Deux-Sexes,  427,  583, 
594,  606,  1094,  1570. 

—  populaire  d'Arbois,  189  ;  d'Arcis-sur- 
Aube,  677;  d'Asnières,  1429;  d'Auxerre, 
782,  1012;  de  Bastia,  1048;  et  révolu- 
lionnaire  de  Boucliain,  874;  de  Bourges, 
192;  de  Couffmal,  822  ;  des  Sans-culottes 


de  Dinan,  157;  de  Dreux,  838;  d'Epinal, 
840;  de  Feurs,  858;  du  Fort-Hercule, 
213;  des  Gardes-Françaises,  800;  de 
Gisors,  283;  d'Ivry,  889;  de  Largentièrc, 
327;  et  républicaine  do  Langres,  795; 
de  Meniiecy,  801  ;  de  Menton,  212;  des 
Sans-culoltes  de  Môze,  869;  de  Montau- 
ban, 770,  800;  de  Muret,  881  ;  dePernes, 
151,  153,  154;  et  républicaine  du  Puy, 
882;  de  Quintin,  136;  de  Reims,  768;  de 
La  Roche-des-Arnaudes,  356;  et  répu- 
blicaine de  Saint-Jean-de-Losnc,  962, 
967;  de  la  section  des  Invalides,  889; 
de  Sedan,  1324;  de  Sèvres,  875;  de 
Vaiives,  889;  de  Vaugirard,  889. 

—  républicaine  d'Ax,  794;  deBelfort,  783; 
de  Chanmont,  769;  des  Cordeliers,  793; 
du  Mans,  1344;  do  Nemours,  10C5;  de 
Saiiil-Hostien,  797;  deSaint-Pol,  807. 

Sociétés  populaires  (adhésion  à  l'insur- 
rection du  31  mai  de  800),  713;  (adresse 
au  peuple  français,  envoyée  aux),  1038; 
(craintes  de  conilit  entre  la  Convention 
elles),  1427;  (dissensions  des),  524;  (fêle 
en  l'honneur  de  Marat  et  de  Le  Pelelier, 
notiliée  par  la  section  du  Mont-Blanc 
aux),  864;  (mouvement  insurrectionnel 
annoncé  dans  les),  497;  leur  projet 
d'assister  au  procès  de  Marat,  542;  (pro- 
jet de  réunir  au  Champ  de  Mars  les), 
470;  (réunion  aux  Jacobins  des),  779; 
(seclious  organisées  en),  1402;  (voies  de 
fait  sur  des  citoyennes,  membres  de), 
1147;  à  la  fêle  du  10  août  (cartes  déli- 
vrées aux  députés  des),  1026;  du  Bourg- 
de-l'Egalité,  de  Vitry,  de  Thiais  et  do 
Choisy-sur-Seine,  849. 

—  républicaines  (vœu  pour  la  participa- 
tion à  la  fête  du  10  août  des  membres 
des),  1005. 

Sœurs  de  la  Charité  du  Faubourg  Saint- 
Denis,  1269. 

SoHiER,  sergent-major  au  bataillon  de  la 
Croix-Rouge,  1173,  1175. 

Soissons  (Aisne),  mission  de  membres 
du  Comité  de  salut  public  du  Départe- 
ment de  Paris,  1086. 

Soldats  (projet  d'employer  les  filles  pu- 
bliques à  tricoter  des  bas  de  laine  pour 
les),  1336;  envoyés  aux  eaux  (bureau 
spécial  pour  l'inscription  des),  041  ;  in- 
fectés de  la  maladie  vénérienne  (hùpi- 


TABLK  AI.IMIAHÉTIQUE 


017 


taux  remplis  Je),  1370;  invalides  (péti- 
tion pour  ramélioration  du  sort  des), 
1405;  revenant  des  années  (arrestation 
des),  1)02,  505,  508;  trouvés  la  nuit  avec 
des  filles,  415;  sur  le  gazon  du  Louvre 
(arrestation  de),  405  ;  de  l'armée  de  la 
Belgique  en  fuite  (décrets  relatifs  aux), 
513;  des  armées  du  Nord  envoyés  en 
Vendée  (passage  à  Paris  de),  598;  de  la 
troupe  de  ligne  (rixes  entre  les  volon- 
taires et  les),  1355. 

Sols  (Anglais,  chargés  d'accaparer  les 
gros),  577;  (création  par  les  marchands 
de  bons  de  1  à  4),  091,  1257;  (envoi  par 
la  diligence  de  sacs  de  gros),  553;  (mar- 
chands accaparant  les  gros),  1258,  1433; 
(réduction  à  0  liards  des  anciennes 
pièces  de  deux),  691  ;  (vente  au  Mont- 
de-Piété  de  gros),  542;  à  face  royale 
(caves  du  Palais  de  l'Egalité  remplies 
de  gros),  1311. 

SoMMAYs  (l'abbé  de),  suspect,  1434. 

Somme  (Saladin,  député  du  département 
de  la),  326-334. 

—  directoire  du  département,  326. 

—  mission  de  Saladin  et  Pocholle,  326,  329. 
Sorbonne,  canonniers  y  casernes,  515, 527. 
SOREi,  (Joseph),  volontaire  au  l"  bataillon 

de  Paris,  H 12. 
SouBRANY  (Pierre- Araable),  député  du  Puy- 
de-Dôme    à    la  Convention    nationale, 

285. 
Soude  (commerce  de  la),  1321;  (magasins 

de),  435,  437;    (saisie    à   Vaugirard  de 

balles  de),  1171. 
Soufflet  reçu  par  Varlet  dans  la  cour  des 

Jacobins,  603. 
SouLAviE  (Jean-Louis),  résident  de  la  Ré- 
publique française  près  celle  de  Genève, 

772,  796. 
SouLET,  observateur  de  la  Police,  350, 1234, 

1201,  1267,  1270,  1288,  1299,  1309,1315, 

1332,  1337,  1351,  1300. 
SouLKi.NAC   (Jean-Baptiste),   député   de   la 

Haute-Vienne  à  la  Convention  nationale, 

173-175,  373. 
SouPÉ    (Edme- François},    chirurgien   des 

prisons,  180. 
Souper  donné  par  Lanchère,  entrepreneur 

des  charrois  de  l'artillerie,  S32. 
SouBDAT  (François-Nicolas),   ex-lieutenant 

général  de  police  à  Troyes,  1419,  1407. 


Souscriptions  civiques  pour  les  volon- 
taires, 563,  568. 

SouNËSTUE  (Christophe),  commissaire  des 
guerres  de  l'armée  du  Hhiii,  1144. 

SovER,  inspecteur  de  police,  314. 

Spécifique  contre  la  maladie  vénérienne 
(prétendu),  1370. 

Spectacle  de  l'Ambigu-Comique  (musca- 
dins ivres  troublant  le),  1421. 

—  Feydeau,  1373. 

—  Louvois,  1398. 

—  Molière,  H 29. 

—  Monlansier,  1257;  (ballet  patriotique 
au),  1386. 

—  de  Nicolet,  1382. 

—  du  Vaudeville,  1368. 

Spectacles  (chansons  patriotiques  chantées 
dans  les  entr'actes  des),  1386;  (concilia- 
bules dans  les),  604;  (éludes  faites  par 
un  observateur  de  la  Police  dans  les^, 
1239;  (goût  de  l'observateur  Perrière 
pour  les),  700;  (hussards  tenant  des 
propos  inciviques  dans  les),  1358;  (in- 
sulte à  la  douleur  publique  par  les), 
1413;  (mesures  d'ordre  dans  les),  382, 
410;  (muscadins  pourchassés  dans  les), 
1439;  (prix  des  places  aux),  501. 

Si'OLiNE,  suspect,  1387. 

Statue  de  la  Liberté  sur  la  place  de  la 
Révolution,  1150,  1326. 

—  de  Rousseau  sous  la  tribune  de  l'ora- 
teur dans  la  salle  de  la  Convention 
(projet  de  placer  la),  859. 

Statues  du  Jardin  des  Tuileries  (mutilation 
des),  527;  de  Le  Peletier  et  de  Marat 
aux  Champs-Klysées,  857  ;  de  Rousseau 
et  de  Voltaire  (placement  dans  le  Salon 
de  la  Liberté  des),  1006;  de  saint  Pierre 
et  saint  Denis,  patrons  de  Mennecy 
(bustes  de  Marat  et  de  Le  Peletier  rem- 
plaçant les),  861. 

Stkim  (citoyenne),  marchande  de  vin,  rue 
Jean-Pain-Mollet,  935. 

Stk.nuel  (Henri  de),  général  de  brigade, 
360,  491. 

Strasbourg  (Alsace),  caissons  de  chaiisse- 
Irapes  y  envoyés,  086. 

—  convois  d'artillerie,  1253,  1305. 

—  correspondance  en  provenant,  1173. 

—  prix  des  vivres,  1173. 

Stuarts  (gravures  de  l'exécution  des),  982. 
Subsistances    (commissaire    pour     les), 


UI8 


TABLE   Al^l'HABÉÏIQlJE 


1424;  (conférence  au  Comité  de  salut 
public  au  sujet  des),  1094,  1096;  au 
Département,  1098;  chez  le  ministre  de 
l'intérieur,  1138;  du  Comité  de  salut 
public  du  Département  avec  Pache,  1081, 
1121,  1138,  H43;  (corps  de  troupes  pour 
protéger  l'arrivage  des),  1420;  (décret 
contre  les  accapareurs  de),  1110;  (dé- 
tachement envoyé  à  Meaux  pour  le  ser- 
vice des),  1438;  (disette  factice  des), 
1221,  1225,  1234,  1243;  (disette  réelle 
de),  1422;  (état  à  Paris  des),  472,  523, 
525,  532,  1036, 1090;  (fermentation  dans 
Paris  au  sujet  des),  1137,  1189,  1207, 
1234,  1243,  1433;  (fermiers  et  accapa- 
reurs empêchant  l'arrivage  des),  1420; 
(indemnité  aux  citoyens  en  réquisition 
pour  les),  1193;  (inquiétudes  populaires 
touchant  les),  096,  099,  717,  1189,  1213, 
1225,  1234,  1321,  1330,  1342,  1373,  1412, 
1433,  1441, 1452;  (inspecteurs  des),  1087; 
(mesures  du  Comité  de  salut  public  du 
Département  relatives  aux),  1090,  1121; 
(mesures  de  la  municipalité  de  Crétcil 
relatives  aux),  1214;  (mission  de  Maure 
dans  Seine-et-Marne  et  le  Loiret  relali- 
veraent  aux),  1241;  (nécessité  pour  les 
Législateurs  de  s'occuper  des),  438; 
(projet  de  décret  sur  les),  550,  552; 
(rapport  do  l'observateur  Béraud  sur 
les),  1225,  1232;  (renseignements  de- 
mandés à  l'ex-ministre  Roland  sur  les), 
437;  (retard  dans  l'arrivage  des),  42S; 
(taxe  sur  les),  1427;  (troubles  dans  les 
districts  de  Mer  et  Mondoubleau,  provo- 
qués par  les),  194;  envoyées  cà  Paris 
(arrestation  par  le  département  du  Cal- 
vados des),  695  ;  dans  le  département 
de  Loir-et-Cher  (mesures  au  sujet  des), 
190,  192;  de  l'Hôtel  national  des  Inva- 
lides (service  des),  1378. 

Sucre  (arrivages  et  consommation  du), 
408,432;  (change  de  billets  au  moyen 
d'achats  de  pains  de),  687;  (peuple  se 
distribuant  du),  430;  (pillage  du),  478, 
491;  (prix  du),  649,  708,  1266;  (sortie  de 
Paris  du),  594;  (vente  forcée  à  bas  prix 
du),  441;  consommé  par  l'humidité 
(pains  de),  432;  taxé  par  le  peuple  chez 
les  épiciers,  patriotes  ou  aristocrates,435. 

Sucres  (scellés  apposés  dans  un  magasin 
de  Passy  sur  des),  1138,  1140. 


Suicide  d'Adam  Lux,  député  de  Maycnce 
(projet  de),  971,973;  d'un  domestique 
assassin  de  son  maitre,  503;  d'un  indi- 
vidu amené  au  Comité  de  la  section  de 
l'Oratoire,  491  ;  d'un  meurtrier,  676  ; 
d'un  prêtre  réfractaire  dans  le  jardin 
du  Luxembourg,  441. 

Suif  (projet  de  réduire  la  consommation 
du),  408. 

Suifs  (prix  exorbitant  des),  435,  1141. 

Suisse,  intrigues  de  ce  côté,  403. 

—  présence  erronée  de  M"''  Roland,  1276. 
Suisses   (citoyens   de    la   section    de   la 

Rulte-des-Moulins,    qualifiés   de    nou- 
veaux), 653. 

—  (musiciens  d'un  charlatan,  revêtus  d'un 
uniforme  analogue  à  celui  des),  570. 

SuLPir.Y,  habitant  de  Saint-Yrieix,  128. 

Supplice  de  Louis  XVI  (médailles  commé- 
moratives  du),  460;  pour  les  assassins 
de  Marat  (demande  de  nouveau).  725. 

Suppression  des  cautionnements  (adresse 
tendant  à  la),  1262;  de  la  Commission 
des  Douze,  653;  de  la  Commission  des 
Postes,  1200,  1205,  1221,  1223,  1269, 
1292;  de  la  communauté  des  Frères 
tailleurs,  1210;  des  deux  Fêle-Dieu,  668; 
des  fêtes  et  dimanches  (femmes  hostiles 
à  la),  1272;  de  la  garde  des  barrières, 
604;  des  théâtres  infectés  par  l'aristo- 
cratie (nécessité  de  la),  1273;  projetée 
du  traitement  des  prêtres  constitution- 
nels, 631. 

Suresnes  (Seine),  arrestation  de  suspects, 
1 330. 

—  habitants,  1259. 

—  municipalité,  1259. 

Surveillance  aux  abords  de  la  Convention 
pendant  le  séjour  des  fédérés,  1029. 

Suspect  (général  Leigonyer  .signalé  com- 
me), 690;  (lieutenant  au  6»  régiment  d'ar- 
tillerie arrêté  commel,  1187;  au  Théâtre 
du  Vaudeville  (vociférations  d'un),  1368. 

Suspecte  (maison  du  Petit  Luxembourg, 
considérée  comme),  1260. 

Suspests  (affluonce  aux  Tuileries  de),  672; 
(arrestation  des),  579,  584,  703,  7.54, 
1171,  1260,  1261,  1203,  1268,  1279,  1290, 
1291,  1315,  1320,  1330,  1439,  1440,1447, 
1450;  (assemblée  des  députés  des  sec- 
tions aux  Jacobins  comprenant  deux 
individus).  1220;  (as.semblées  nocturnes 


TABI.l':  ALPHABÉTIQUE 


019 


(Ih)  chez  Beaumarchais,  1313;  (Café  Co- 
reza  rempli  d'Italiens),  1370;  (déguise- 
ment J'ouvrlerspi'ispardes),504;  (désar- 
mement des),  S91,  598,  617,  668,  670, 
083,  1267,  13M;  (dessein  de  faire  sauler 
les),  1347,  1350;  (dessein  d'incarcérer  à 
Vincennes  les),  1183;  (fiacres  servant  d'a- 
silela  nuit  aux), 1346  ;  (hôteldes  Victoires, 
asile  de),  1426;  (incarcération  h  Sainle- 
Pélagie  de  Belges),  1191;  (maison  de 
santé,  refuge  de  gens),  1173;  (mesures 
à  Cambrai  conlre  les),  1189;  (présence 
au  jardin  des  Tuileries  de),  672;  pré- 
sence à  Montrouge  de),  1330;  (présence 
h  Saint-Cioud  de),  1116, 1123, 1194,1197, 
1203;  (propos  diffamatoires  tenus  par 
lies),  516;  (rassemblement  à  Verrières 
prés  Sceaux  de),  1290  ;  (recherche  dans 
les  sections  des),  495;  (relevé  par  les 
communes  du  Département  de  Parisdes), 
1223;  (section  du  Pont-Neuf,  de  prin- 
cipes),672;  (visites  domiciliaires  chez  des), 
1237;  détenus  (autorisation  de  visiter 
les),  1234;  au  Bois  de  Boulogne  (ras- 
semblements de),  1149;  à  Sèvres  ^sur- 
veillance  des),  1300;  à  Suresnes  (arres- 
tation de),  1330;  dans  le  Palais-Bourbon 
(dénonciation  de),  493;  des  maisons  do 
campagne  autour  de  Paris  (incarcéra- 
tion des),  1330;  de  la  section  de  la  Fon- 
tainc-de-firenelle,  1324;  de  la  section 
de  l'Unité  (arrestation  de),  1241. 
Suspension  des  achats  d'épiceries  en  gros 
(craintes  de),  1321  ;  des  assignats,  1122; 
d'un  capitaine  de  pionniers  de  l'armée 
des  Côtes  de  La  Rochelle,  1419;  des  jour- 
naux, 1244;  momentanée  des  rapporis 
du  Bureau  de  surveillance  de  la  Police, 
714;  momentanée  du  service  descanon- 
niers  (demande  de),  682. 


Tabac  ("prix  du),  1266;  pour  secours  aux 
noyés  (demande  de),  1293. 

Tabagie  fréquentée  par  les  partisans  d'Hé- 
bert, 699. 

Tabagies  des  environs  des  Halles,  533  ; 
du  Gros-Caillou,  1236. 

Tableau  représentant  Marat,  ofTert  par  un 
citoyen  d'Issy-l'Union,  778. 

—  de  David,  représentant  Lr  l'eletier,  of- 


fert à  la  Nation,  846,  862, 878;  de  David, 
représentant  Marul  à  son  dernier  soupir, 
72o,  846,  862,  878. 
Tableaux  décorant  le  château  de  Fontai- 
nebleau (autodafé  des),  844. 

—  de  David,  représentant  Marat  et  Le 
Peletier,  placés  dans  la  salle  des  séances 
de  la  Convention,  862,  866. 

Tailleurs  do  pierre  (salaire  des  compa- 
gnons), 377. 

Tambours  de  la  garde  nationale  (insubor- 
dination et  négligence  des),  471;  des 
légions  (revue  des),  494. 

Tapisseries  des  Gobelins  étalées  pour  la 
procession  de  la  Fêle-Dieu,  670. 

Tabdiveau  (Elisabeth),  femme  de  Nicolas 
Forest,  vinaigrier  à  Dijon,  9CI,  962,966. 

Tarif  pour  les  forts  de  la  Halle,  1171. 

Tarn  (Lasource,  député  du  département 
du),  36. 

—  mission  du  représentant  Laurence,  296. 
TAVKRMEn   (Charles-Nicolas),   huissier-au- 

diencier  du  Tribunal  révolutionnaire, 
032,  980. 

Taverny  (Seine-el-Oise),  habitant  du 
canton,  775. 

Taxation  des  denrées  de  piemière  néces- 
sité (pétitions  pour  la),  1160,  1330,  1388. 

Taxe  des  blés  et  des  subsistances,  497, 
518,  532,  534,  543;  du  bois  et  du  char- 
bon, 597,  12.39,  1239,  1.364,  1369,  1383, 
1394,  1438;  de  la  chandelle,  1394;  des 
courses  des  voitures  de  place,  597  ;  des 
denrées  de  première  nécessité,  1383, 
1397,  1406,  1427,  1432,  1433,  1436,  1440- 
1442,  1445,  1450,  1458;  du  pain  à  la 
fantaisie  des  boulangers,  524. 

Teillard,  ancien  greffier  de  la  commune 
de  Lyon,  1307. 

Teissieh,  négociant,  rue  Croix-des-Petits- 
Champs,  1301. 

Tellier,  inspecteur  des  canoniiiers  caser- 
nes à  Bercy,  594. 

Temple  (canonniers  de  service  au),  667. 

—  Légion  Rosenthal  y  détachée  pour  sa 
garde,  513,  517. 

—  mur  de  clôture  (construction  d'un), 
317. 

—  (poste  du),  434,  642,  1201. 

—  poste  des  canonniers,  1122. 

—  prison  de  Louis  Capet,  693. 

—  prison  de  Marie-Antoinette,  303. 


020 


TABLE  ALPHABETIQUE 


—  prisonniers  (sort  des),  755. 

—  projet  d'enlever  la  femme  de  Louis 
Capet  et  son  lils,  480. 

—  projet  d'y  égorger  la  famille  de  Louis 
Capet,  388. 

—  (réduction  de  la  garde  du),  413. 

—  (service  de  garde  au),  427,  513,  517, 
523,  639,  1067,  1073,  1077. 

—  (visite  de  Santerre  au),  384. 
Temple  de  la  Concorde,  à  Rome,  1001. 

—  de  l'Immortalité  au  Champ  de  la  Fédé- 
ration, 1141. 

—  de  la  Raison  à  Sèvres,  875;  à  Vaugi- 
rard,  889. 

Temples  (observateur  de  la  Police  entré 

dans  plusieurs),  1380. 
Tentures  noires   à   l'église  de  Saint-Jac- 

ques-du-Haut-Pas,  501. 
Terrasse  du   château   des  Tuileries,  595, 

599,  603,  008,  617,   635,   643,  659,  668, 

090. 

—  de  la  Convention,  457,  406,  485,  497, 
501,  507,  511,  514,  520,  540,  545,  576. 

—  nationale,  555. 

—  des  Feuillants,  428,  408,  472,  478,  552, 
561,  595,  609,  687. 

—  de  la  Révolulion,  453. 

—  des  Tuileries,  516. 

Terrasson  (Pierre-Joseph),  observateur  de 
la  Police,  575,  576,  580,  582-585,  589, 
590. 

Terroriste  (commissaire  du  Comité  de 
salut  public  dénoncé  comme),  161. 

Terroristes  à  Bourges  (mesures  contre 
les),  192;  dans  le  Cher,  le  Loir-et-Cher 
et  la  Nièvre  (désarmement  des),  193; 
dans  la  Nièvre  (mesures  contre  les),  194. 

Tkssier,  commis  aux  subsistances  de  la 
guerre,  485. 

Testament  de  Jary,  député  de  la  Loire- 
Inférieure,  172. 

—  de  Louis  XVI  (vente  par  les  marchands 
d'estampes  du),  478. 

—  politique  de  Brissot,  1296. 

Texier   (Jean-Pierre),    domestique    de   la 

maison  La-Tour-du-Pin,  1229. 
Théâtre  de  V Ambigu-Comique,  1132. 

—  du  Boulevard,  1231. 

—  du  Champ  de  la  Fédération,  1141. 

—  Comique-Lyrique,  1129. 

—  dit  des  Délassements  (représentation  de 
pièces  patriotiques  au),  1132. 


—  Feydeau,  ci-devant  Monsieur  (persiflage 
des  acteurs  au),  1239  ;  (représentation 
de  \  Officier  de  fortune  au),  1373;  (tu- 
multe au),  1422,  1439. 

—  Français  (détention  à  Sainte-Pélagie  et 
aux  Madelonnettes  des  comédiens  du). 
1214;  (représentation  bruyante  de  Pa- 
méla  au),  1214;  (Sainl-Prix,  acteur  du), 
1112;  (vente  de  faux  billets  de  comédie 
à  la  porte  du),  540;  (vol  de  portefeuille 
au),  462. 

—  dit  des  Grands-Danseurs  (représenta- 
lion  de  pièces  pendant  le  séjour  des 
Fédérés  au),  1132. 

—  Italien  (administrateurs  et  acteurs  du), 
1115;  (poursuites  contre  Adeline,  ex- 
actrice du),  1334,  1400;  (représentation 
(V Adélaïde  au),  1110. 

—  Louvois  (représentation  de  pièces  pa- 
triotiques au),  1132,  1356,  1398. 

—  de  la  Monlansier  (scandale  dans  un 
café  près  du),  1307. 

—  de  la  Nation  (mise  en  liberté  de  comé- 
diens du),  1216,  1428. 

—  de  rOpéra-Comique,  453,  1400. 

—  du  Palais  ou  des  Variétés  (représenta- 
lion  de  pièces  pendant  le  séjour  des 
Fédérés  au),  1129. 

—  de  la  République  (Michaut,  comédien 
du),  1405  ;  (patriotisme  manifesté  par 
le),  1239  ;  (représentation  de  la  Liberté 
des  femmes  et  de  Miilius  Scsevola  au), 
1110,  1273;  (représentation  de  Virginie 
au),  1081. 

—  des  Variétés  ou  du  Palais,  1129. 

—  du  Vaudeville  (directeurs  et  auteurs  du), 
1361;  (individu  fatiguant,  par  ses  voci- 
férations, les  spectateurs  du),  1368; 
(pièces  jouées  pendant  le  séjour  des  Fé- 
dérés au),  1138;  (représentation  d'une 
nouvelle  pièce  au),  1395;  (tumulte  au), 
53  i. 

Théâtres  (aflluence  aux),  1433;  (représen- 
tation de  pièces  patriotiques  dans  k's), 
1112,  1115,  1118,  1129,  1132,1134,  1138; 
(représentation  des  tragédies  de  Brutus, 
Guillaume  Tell  et  Caius  Gracehiis  sur  les), 
1015;  (tableau  détestable  offert  lors  du 
31  mai  par  les),  661;  (tendances  aristo- 
cratiques des),  1239,  1273;  représentant 
des  pièces  anticiviques  cl  royalistes 
(fermeture  des),  1015. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


621 


Théorie  réglementaire  pour  la  garde  na- 
tionale, 420. 

Théreï  (Jean-Victor),  éventailliste,  741, 
742. 

TiiÉnoiGNE  DE  Mkricourt  (Anne-Josephe 
Terwagne,  dite),  femme  révolutionnaire, 
397,  598. 

Theve.ni.n  (Charles), gardien  do  scellés,  343. 

Thiais  (Seine),  prêtres  insermentés,  1289. 

—  société  populaire,  849. 

Thibaudeau  (Antoine-Claire),  député  de  la 

Vienne  à  la  Convention  nationale,  8b, 

296,  331. 
Thibault  (Anne-Alexandre-Marie),  évêque 

de  Saint-Floui-,  680. 
Thierry  (Gaspard),  aide  de  camp  de  Du- 

mouriez,  503. 

—  médecin  des  prisons,  186. 

—  de  Ville  d'Avray  (Marc-Antoine),  1063, 
10G7. 

Thionville  (Lorraine),  garnison  et  habi- 
tants, 700. 

TiiiRioN  (Didier),  député  de  la  Moselle  à  la 
Convention  nationale,  906,  lOOo,  1028, 
1041,  1043. 

Thomas,  proclamations  des  chefs  des  re- 
belles timbrées  de  ce  nom,  1154. 

Thomazeau  (pseudonyme  de  Béatrix  De- 
barle-Dubosquet),  rédacteur  du  Courrier 
français,  HM,  1157. 

Thouars  (Deux  Sèvres),  comité  révolu- 
tionnaire du  district,  288. 

—  receveur  du  district,  288. 

Thuillier  (Claude-Louis),  juge  de  paix  de 
la  section  du  Théâtre-Français,  720, 
834. 

—  (Marie-Aiine-llenriette),  femme  de  Sa- 
ladin,  député  de  la  Somme,  328-330. 

TiiLRiOT  (Jean-Alexis),  député  de  la  Marne 
à  la  Convention  nationale,  721  ;  membre 
de  la  Société  des  Jacobins,  603. 

Thury,  fondeur,  515. 

Tillaux,  procureur  du  collège  de  Lisieux, 
1371. 

Tirage  au  sort  (recrutement  des  volon- 
taires par  voie  de),  553,  556,  538,  563, 
568,  570,  573,  594,  598,  599. 

TisROT,  commissaire  de  la  section  de  Mon- 
treuil,  841. 

TissET  (François  -  Barnabe),  employé  au 
Comité  de  surveillance  du  Département, 
555,  592,  601,  604,  911,  1102,  1134,  1145, 


1157,  H64,  1173,  1182,  1194,  1379,  1429, 
1447,  1439. 
Titres  de  créance  confiés  à  un  député, 
106;  d'une  créance  du  député  Massa 
sur  la  Nation,  215;  de  créances  concer- 
nant la  commune  de  Veynes,  355  ;  de 
créances  confiés  par  de  pauvres  Sans- 
culottes  au  député  Lefebvre,  202,  203. 

—  de  la  maison  de  Condé  (recel  des), 
1160,  1190,  1419. 

ToBiESEiN-DuBY,  Hsez  Duby  (Tobiesen),  em- 
ployé à  la  Bibliothèque  nationale, 
1161. 

Tocsin  (sonnerie  du),  462,  497,  503,  542, 
546,  579,  690;  sonné  à  Bercy,  1325. 

Toiles  (ex-hermite  devenu  fabricant  de), 
1391;  (magasin  clandestin  de),_  1187; 
achetées  pour  l'administration  de  l'ha- 
billement des  troupes,  1159. 

Tombe  de  verdure  aux  Champs-Elysées  à 
la  mémoire  de  Marat  et  de  Le  Peletier, 
857. 

Tombeau  de  gazon  élevé  à  Marat  par  la 
section  du  Théâtre-Français,  753. 

—  de  Marat  (sculpteur,  chargé  de  la  cons- 
truction du),  842. 

—  antique  élevé  pour  la  fête  de  la  section 
du  Faubourg-Montmartre  en  l'honneur 
de  Murât  et  de  Le  Peletier,  832;  trian- 
gulaire sur  socle  de  gazon,  à  la  mé- 
moire de  Marat,  à  Vaugirard,  889. 

Tonnelier,  peintre,  852. 
Tonnerra  (Yonne),  ancien  château,  915, 
010. 

—  juge  de  paix,  015,  916. 

—  comité  de  salut  public,  805. 

—  commissaire  national  près  le  tribunal 
du  district,  823. 

—  église  de  l'hôpital,  805,  820. 

—  fédéralistes,  766. 

—  garde  nationale,  805. 

—  société  républicaine,  766. 

—  société  des  Amis  de  la  République, 
805,  820. 

—  société  des  Amis  de  la  Constitution, 
798,  801. 

—  société  des  Sans-culottes  Montagnards, 
798,  823,  1179. 

—  Ursulines  (couvent  des).  798,  801,  823. 

Tolbl.\nc  (Jacques- Christophe),  commis- 
saire de  police  de  la  section  de  la  Mon- 
tagne, 172. 


622 


TABLE  ALPHABETIQUE 


Toulon  (Vur),  adresse  des  Marseillais  aux 
tiabitaiits  de  celte  ville,  688. 

—  assassinai  de  Pierre  Bayle,  840. 

—  bataillon  y  envoyé,  1381. 

—  club,  688. 

—  fédéralisme,  ij5. 

—  patriotes  maltraités,  1423. 

—  port  d'attache  d'un  officier  de  marine, 
1221. 

—  prise  de  celte  ville,  900,  902,  1256. 
ToulonnaJs  (trahison  des),  1244. 
Toulouse  (Haute-Garonne),  fusils  y  expé- 
diés, 535. 

Tourelle  de  Yincennes  (vol  et  assassinat  à 

la),  602. 
TouRNiEU  (Jean-Laurent-Germain),  député 

de   l'Aude   à  la   Convention   nationale, 

184,  183,  250,  374-376. 
ToLRNiER  (abbé),  lisez  Fourniei». 
Tours  (Indre-et-Loire),  agent  national  de 

la  commune,  200. 

—  conseil  de  la  commune,  200. 

—  convoi  d'artillerie,  1193. 

—  convoi  de  fusils  et  canons,  578,  679, 
718. 

—  député  extraordinaire  de  celle  ville, 
603. 

—  habitants,  699. 

—  marche  des  volontaires,  382. 

—  ordres  de  route  en  blanc  pour  cette 
ville,  689. 

—  retraite  des  volontaires,  699. 

—  vainqueurs  de  la  Bastille  y  envoyés,482. 

—  volontaires  (armement  des),  593. 
TouRviLLE  (présidente  de),  15. 
Toussaint  (Bénigne),  juge  au  tribunal  du 

district  de  Dijon,  962. 

—  révolutionnaire,  462. 

TiiAuOL,  maire  de  Saint-Peray,  363. 

Tragédies  de  Brutiis,  Guillaume  Tell  et 
Caïtis  Gracchvs  (représentation  sur  les 
lliéàtres  de  Paris  des),  1015. 

Trahison  de  Kellermann  au  siège  de  Lyon 
(prétendue),  1274;  du  général  Tuncq 
(prétendue),  1274. 

Traiteurs  (accaparement  du  charbon  par 
les),  1259. 

Traiisfèrement  de  condamnés  de  la  Force 
à  Bicêtre,  79;  du  député  Bailleul,  ar- 
rêté h  Provins,  à  Paris,  16;  du  député 
Bailleul  de  la  Conciergerie  au  Luxem- 
bourg,  23  ;    du    député    Brunel    à    la 


maison  d'arrêt  des  Orties,  63  ;  du  dé- 
puté Faye  dans  les  maisons  du  Luxem- 
bourg et  des  Fermes,  129  ;  du  député 
Michel  à  la  maison  du  Luxembourg, 
238-240;  du  député  Rabaut-Pomier  à  la 
maison  des  Fermes,  264  ;  du  député 
Richou  à  la  maison  des  Fermes,  291,  à 
la  maison  des  Ecossais,  293  ;  des  dé- 
putés Rouzet  et  Estadens  à  la  maison 
d'arrêt  de  la  rue  de  Charonne,  122,  311  ; 
des  députés  Girondins  dans  les  anciennes 
maisons  d'arrêt  (projet  de),  125  ;  de 
prisonniers  de  la  Force  à  Bicétre,  1257, 
1260;  de  représentants  du  peuple  arrêtés 
à  la  Réole,  à  Bordeaux,  1381. 

Translation  des  archives  des  Liégeois  à  la 
salle  de  l'Egalité,  517;  des  papiers  du 
Comité  central  révolutionnaire,  1075. 

Transport  d'un  journal  hors  de  Paris,  1145. 

Travaux  à  l'imprimerie  de  Marat,  781;  de 
construction  et  de  pavage,  579;  du 
Champ  de  la  Fédéralion  pour  le  10  août 
1793,  1133. 

Theilh-Pakdailhan  (Thomas-François),  dé- 
puté de  Paris  à  l'Assemblée  législative 
cl  non  à  la  Constituante,  1414. 

Trenelle  (couvent  de),  lisez  Traisnel,  325. 

Trésor  enfoui  dans  le  jardin  d'un  hôtel  à 
Paris,  M 40. 

—  national  (poste  du),  401. 

—  public,  14,  380,  430,  489,  509,  525,  551, 
766,  990,  994,  1125,  1134,  1256,  1423, 
1507. 

Trésorerie  nationale,  9,  237,  304,  319, 
450,  541,  860,  870,  994,  997,  1018,  1129, 
1257,  1376;  (commissaires  de  la),  224. 
232,  348,  1531  ;  (dépôt  du  numéraire, 
des  assignats  et  bijoux  de  Jossot  de 
Saint-Laurent  à  la),  1190;  (poste  do  la), 
452,  482,  641,  646,  718,  1141. 

Trésors  enlevés  en  Belgique  par  Dumou- 
riez,  495  ;  pris  aux  royalistes  du  Bra- 
bant,  457. 

Tribunal  du  4°  arrondissement  (accapa- 
reur acquitté  par  le),  1414. 

—  de  Béziers,  302. 

—  de  police,  327;  de  police  correction- 
nelle, 1173,  1179. 

—  correctionnel  du  Département,  1182. 

—  révolutionniiire  (activité  du),  534,  543; 
(agitateurs  de  la  section  du  Contrat-So- 
cial menacés  du),  595;  (commis  d'huis- 


TARLE  ALPHABÉTIQUE 


623 


sicr  au),  117;>;  (condamnation  a  inoi-t 
d'un  accapareur  de  charbon  par  le), 
13jO;  (condamnation  à  la  déporlalion 
d'une  femme  d'émigré  par  le),  l-'iPiO;  (dé- 
positions contre  Brissot  et  (luadel  au), 
543  ;  (député  Penières  méritant  d'ôtre 
traduit  au),  631  ;  (députés  de  la  Con- 
vention, mandataires  infidèles,  traduits 
devant  le),  353,  579;  (envoi  de  lettres 
et  d'écrits  manuscrits  concernant  Du- 
chesne,  ex-intendant  de  Madame,  au), 
1159;  (envoi  des  pièces  contre  Berton, 
volontaire  de  Passy ,  au),  1208  ;  (envoi  d'un 
prêtre  réfractaire  et  d'une  nonne  au), 
1 173  ;  (gendarmes  improuvant  les),  588  ; 
(inaction  du),  307  ;  (interrogatoii'e  du 
député  Baillcul  au),  19;  (légionnaire  en 
faction  au),  520;  (ministres  Girondins  à 
traduire  au),  677  ;  (murmures  du  peuple 
au),  1267,  1351  ;  (note  sur  Custine  en- 
voyée au),  1134;  (ordre  de  traduire  les 
marchands  d'argent  au),  1376  ;  (procès 
d'Adam  l-ux,  député  de  Mayence,  au), 
968-981  ;  (procès  de  la  citoyenne  Bruck, 
de  Tonnerre,  au),  915-917;  (procès  de 
Cérioux,  imprimeur,  au),  904-907  ;  (pro- 
cès de  Charlotte  Corday  au),  728,  921- 
960  ;  (procès  d'Amable-Aug.  Clément,  hor- 
loger, au),  982,  983  ;  (procès  d'André 
Deschamps,  horloger,  au),  908-910;  (pro- 
cès de  Girardin,  notaire  à  Champigny. 
au),  900-903  ;  (procès  de  Ch.  Guillebaut, 
entrepreneur  à  St-Jean-de-Losne,  au), 
961-967;  (procès  de  la  femme  Jourdain- 
Berteaux  au),  893-899  ;  (procès  de  Louis 
Le  Cocq,  ex-domestique  de  Roland,  et  de 
de  P.  Le  Blanc,  menuisier,  au),  911-914; 
(procès  de  Marat  au),  532,  534,  538,  340, 
">42  ;  (procès  de  Miranda  au),  598-602  : 
(procès  de  Salieneuve,  agriculteur  à 
Aigueperse,  au),  919,  920;  (procès  d'un 
commissaire  du  pourvoir  exécutif  dans 
l'Eure,  fédéraliste,  au),  1311  ;  (procès 
de  curés  ayant  foulé  aux  pieds  la  co- 
carde nationale  jugé  au),  1324;  (procès 
d'habitants  de  Rouen  contre-révolution- 
naires jugé  au),  1339;  (procès  d'un 
marchand  de  charbon  accapareur  au), 
1207;  (procès  de  recruteurs  pour  l'ar- 
mée de  la  Vendée  nu),  1207;  (procès- 
vorbal  contre  le  citoyen  et  la  citoyenne 
l.eclerc  envoyé  au),  1140. 


Tribunaux  révolutionnaires  (projet  de 
placer  les  représentations  de  Le  Pelc- 
tier,  de  Marat  et  de  Chalier  dans  les), 
866  ;  (société  des  femmes  révolution- 
naires demandant  l'organisation  de  qua- 
tre), 1388. 

Tribunes  de  la  nouvelle  salle  de  la  Con- 
vention (critiques  contre  la  disposition 
des),  582;  (propos  inciviques  tenus  dans 
les),  576;  (troubles  dans  les).  1432;  ré- 
Sfervées  aux  députés  des  Assemblées 
primaires  à  la  fête  du  10  août,  1021,  i05i. 

—  des  Jacobins,  693. 

Tripots  (rassemblement  d'aristocrates  dans 
les),  1276;  (recrudescence  des),  437, 
438,  450,  483,  1454. 

Trouble  dans  l'Assemblée  générale  de  la 
section  du  Mont-Blanc,  1159. 

Troubles  (députés  des  Assemblées  pri- 
maires venus  à  Paris  en  vue  d'exciter 
des),  1027,  1028;  occasionnés  par  le 
manque  de  pain,  493,  1189;  i\  la  Halle 
au  Blé  (craintes  de),  470,  475;  du  25  fé- 
vrier 1793  (répression  des).  431,  432;  ex- 
cités par  les  aristocrates  à  Tours,  482; 
dans  l'Assemblée  de  la  section  de  Bon- 
Conseil,  448;  excités  par  les  femmes 
aux  portes  des  boulangers,  1286;  dans 
les  assemblées  de  la  section  de  la  Croix- 
Rouge,  1202,  1203;  dans  les  districts  de 
.Mer  et  Moudoubleau,  194;  dans  la  sec- 
lion  de  la  Place-des-Fédérés,  1379;  dans 
les  tribunes  de  la  Convention,  1432; 
religieux  dans  la  Lozère  et  l'Auvergne, 
669. 

Troupes  de  ligne  (incorporation  de  volon- 
taires dans  les),  343;  des  armées  du 
Nord  (dénûment  des),  398,  601,  606, 
608. 

Troyes  (Aube),  ancien  lieutenant  général 
de  police,  1419,  1467. 

—  société  des  Amis  de  la  Constitution 
républicaine,  771. 

ÎRur.uET  (Laurent-Jean-François),  contre- 
amiral,  1113,  1115. 

Trui'iik.me  (Pierre-Gaspard),  commissaire 
des  guerres,  482. 

Tuileries,  agents  du  château,  516. 

—  bassins,  461,  483,  501. 

—  château,  561,  804.  1288. 

—  cafés,  1274. 

—  comité  de  salut  public  y  siégeant,  286. 


624 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


—  conseil  exécutif  provisoire  y  siégeant, 
407.  417. 

—  corps  de  f^arde  de  la  grande  cour, 
460,  500. 

—  exercices  des  sections  armées,  1397. 

—  femmes  de  débauche,  1402. 

—  grande  allée,  552. 

—  groupes  d'aristocrates  el  de  brissotins, 
546,  648,  669,  672,  684,  1189, 1241,1256, 
1372. 

—  groupes  de  femmes  révolutionnaires, 
645. 

—  groupes  de  patriotes,  1275,  1277,  1283, 
1308,  1.311,  1324,  1338,  1343,  1397,  1423, 
1436,  1446,  1458. 

—  (jardin  des),  128,  461,  518.  527,  569, 
570,  576,  582,  588,  599,  600,  618,  619, 
645,  G48,  701,  706,  1047,  H55,  1248, 
1261,  1311. 

—  maison  du  gouvernement,  1364. 

—  palais,  653. 

—  portes,  505. 

—  propos  contre  Chambon,  maire  de  Pa- 
ris, y  tenus,  388. 

Tumulte  à  l'Assemblée  générale  de  la  sec- 
tion de  l'Arsenal,  042,  643  ;  à  l'Assem- 
blée générale  de  la  section  de  Bon- 
Conseil,  566,  606;  à  l'Assemblée  géné- 
rale de  la  section  du  Coutrat-Social, 
566,606;  à  l'Assemblée  générale  de  la 
section  des  Lombards,  472,  549,. 566;  à 
l'Assemblée  de  la  section  de  la  Réunion, 
553;  à  l'Assemblée  de  la  section  de  l'U- 
nité, 568;  au  café  de  Chartres,  532,  534; 
aux  Jacobins,  occasionné  par  Rose  La- 
combe,  1324;  à  la  porle  d'un  limona- 
dier, 1323;  aux  portes  des  boulangers, 
1233;  au  Théâtre  de  la  rue  Feydeau, 
1422;  dans  la  Grotte  flamande  et  autres 
du  Palais  de  l'Egalité,  834,  553;  sur  la 
place  Saint-Micbel,  lors  de  l'exécution 
de  8  assassins,  1436;  causé  par  la  re- 
présentation de  Paméla  au  Théâtre- 
Français,  1214. 

TuNCQ  (Augustin),  général  de  brigade  à 
l'armée  des  Côtes  de  la  Rochelle,  1274, 
1292,  1372,  1381,  1435. 

TuRGOT  (sieur),  émigré,  455. 

Turin  (despote  de),  75. 

TuRLAis,  gardien  de  scellés,  372. 

TuRLOT,  lisez   Teurlot   (Claude-François), 


membre  du  Conseil  général  de  la  Com- 
mune, 1118. 
Tyiannie  de  Robespierre,  6;   décemvirale 
(règne  de  la),  30,  193. 

XJ 

Ulrich,  aide  de  camp  du  général  Hanriot, 
1213. 

Un  ami  de  la  Libéria  aux  Parisiens,  pla- 
card, 708. 

Uniforme  de  la  Légion  du  Nord,  596;  vert 
et  bleu  de  chasseurs,  598. 

Uniformes  (défense  aux  brocanteurs  d'a- 
cheter des),  468;  de  la  cavalerie  de  l'Ecole 
militaire  (défense  d'acheter  des),  387. 

Universel  (1'),  journal,  610. 

Ursulines  anglaises  (détention  du  député 
Girault  dans  la  maison  des),  158. 

Usure  (scandale  de  1'),  1258. 

V 

Vachaiii)  (Jacques-Louis),  administrateur 
au  Département  de  Police,  736. 

Vacho.n  (citoyen),  904,  906. 

Vadier  (Marc-Guillaume-Alexis),  député 
de  l'Ariège  à  la  Convention  nationale, 
175;  membre  du  Comité  dé  sûreté  gé- 
nérale et  président  de  la  Convention, 
185;  président  du  Comité  de  sûreté  gé- 
nérale, 244,  279. 

Vagabonds  (affluence  à  Paris  des),  427. 

Vainqueurs  de  la  Bastille  (départ  des  gen- 
darmes), 467;  (envoi  à  Tours  des),  482; 
(mauvais  propos  attribués  à  Léonard 
Rourdon  contre  les),  1260;  (rebelles  de 
la  Vendée  tenus  en  échec  par  les),  557  ; 
(recensement  des),  413;  (suppression  de 
la  couronne  murale  accordée  aux), 
1057. 

Valence  (Drôme),  communications  de 
Marseille  avec  cette  ville,  1062. 

—  (plaines  de),  1062. 
Valenciennes  (Nord),  blocus  et  prise  de 

cette  ville,   900,  902,  1189,  1243,  1330, 
1502. 

—  chausse-trapes  y  envoyés,  502. 

—  départ  de  gendarmes  parisiens,  571. 

— -  maison  de  la  femme  du  député  Rlaux 
(incendie  de  la),  39. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


MIS 


—  manchettes  do  dentelles  (fabrication 
de),  617. 

—  26'  régiment  de  cavalerie  y  cantonné, 
512. 

—  2"  régiment  de  dragons  y  cantonné, 
581. 

—  retraite  de  Dumouriez,  483. 

—  soldats  en  revenant,  1188. 

—  suspension  d'armes,  1364. 

—  volontaires  de  la  garnison,  1229. 
Vallée  (Claude),  membre  du   comité  de 

sûreté  de  Dijon,  961. 

—  (Jacques-Nicolas),  député  de  l'Eure  à 
la  Convention  nationale,  7. 

Valleton,  secrétaire-greffier  de  la  maison 
d'arrêt  des  Fermes,  198. 

Valquier  ou  Vaquier  (citoyen),  lisez  Vacqué 
(Pierre),  1364,  1429. 

Vanhero.n  (citoyen),  1191. 

Vanhove,  Hollandais,  employé  par  le  pou- 
voir exécutif,  1317. 

Van  Roterdam  (citoyen),  1191. 

Vanves  (Seine),  officiers  municipaux, 
889. 

—  société  populaire,  889. 

Varades  (Loire-Inférieure,  arr.  d'Ance- 
nis),  occupation  de  cette  ville  par  les 
Vendéens,  702. 

Varère  (Aurèle),  délégué  de  la  Société 
populaire  de  Bastia,  1048. 

Varlet  (Jean),  employé  aux  Postes,  révo- 
lutionnaire, 472,  603,  635,  640,  643,  1336. 

—  (Louis-Angélique),  commissaire  natio- 
nal près  le  tribunal  du  district  d'Amiens, 
1185,  1208. 

Vases  sacrés  de  la  Bastille  (vol  des),  425. 

Vatinel,  gardien  de  scellés,  29. 

Vatri.n,  lisez  Watrln,  maître  de  pension 
à  Picpus,  1289. 

Vaucluse  (Olivier-Gérente,  député  de), 
151-156. 

Vaudbeuil,  émigré,  466. 

Vaugirard,  commissaire  aux  accapare- 
ments, 1171. 

—  Clos  Morel,  891. 

—  conseil  municipal,  888,  896. 

—  fête  des  martyrs  de  la  Liberté,  888-890. 

—  habitants,  891,  896. 

—  municipalité,  888,  889,  897. 

—  place  d'armes,  889. 

—  société  populaire,  889. 

—  Soleil  d'or  (enseigne  du),  891. 

T.  IX, 


—  temple  de  la  Raison,  ci-devant  église 
paroissiale,  889. 

Vaurkal  (dame),  503,  509. 

Vautherot  (Jean),  tisseur  en  toile  à  Dijon, 
961. 

Veau  (débit  sur  le  pont  de  la  Tournelle 
par  des  citoyens  associés  d'un),  677  ;  (prix 
exagéré  de  la  viande  de),  672,  694,1266; 
corrompu  (saisie  de),  675. 

Veillon,  ex- député  extraordinaire  des 
Alpes-Maritimes,  35. 

Vendée  (adresse  du  Comité  de  salut  pu- 
blic (lu  Département  de  Paris  aux  ba- 
taillons de  l'armée  de  la),  1090  ;  bataillon 
de  Seine-et-Oise  y  envoyé,  1184;  (ra- 
nonniers  nécessaires  pour  l'armée  de  la), 
567,  689,  692  ;  (canons  envoyés  dans  le 
département  de  la),  486,  502  ;  (cartou- 
ches à  balles  pour  l'armée  de  la),  578  ; 
(cavalerie  envoyée  en),  551,  654,  1432; 
(commissaires  à  l'armée  de  la),  552  ; 
(commissaires  de  la  Commune  de  Paris 
en),  699,  702,  713;  (commune  deJagny, 
menacée  d'une  nouvelle),  1364,  1379, 
1419;  (compagnies  de  canonniers  en- 
voyées en),  646,  698,  709  ;  (convoi  d'ar- 
tillerie pour  la),  692;  (député  Richou 
saccagé  et  ruiné  par  les  brigands  de  la), 
276  ;  (dragons  de  la  Manche  envoyés 
contre  les  rebelles  de  la),  273  ;  (état  de 
la),  583;  (gendarmes  laissés  sans  chefs 
en),  1113;  (gendarmes  de  la  rue  Saint- 
Victor  désireux  de  partir  pour  la),  565  ; 
(inscription  des  canonniers  désireux  de 
partir  pour  la),  551  ;  (invasion  et  pillage 
de  Fougères  par  les  rebelles  de  la),  199; 
(lâcheté  des  troupes  envoyées  en),  691  ; 
(manœuvres  des  prêtres  au  sujet  de  la), 
1311;  (négociant  en  correspondance 
avec  la),  1147  ;  (nuée  de  commissaires 
envoyés  en),  1439;  (prétendu  recrute- 
ment pour  les  rebelles  de  la),  592  ;  (pro- 
cès de  recruteurs  pour  l'armée  de  la), 
1207  ;  projet  d'y  envoyer  la  garde  na- 
tionale du  Cher,  525  ;  (rebelles  et  rébel- 
lion de  la),  199,  202,  273,  484,  502, 
545,  546,  548,  551-553,  557,  572,  577, 
579, 585,  592,  594,  593,  597,  599, 603,  613, 
650,  684,  687,  698,  699,  702,  703,  708, 
713,  1110,  1154,  1358,  1432,  1439;  (re- 
tour du  représentant  La  Planche  de  la), 
572;  (revers  subis  en),  543,    545,  563, 

40 


626 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


569,  592,  634,  654,  684,  688,  1207,  1267, 
1274, 1275, 1283, 1284, 1413, 1435  ;  (succès 
des  patriotes  en),  600,  625  ;  (volontaires 
envoyés  contre  les  rebelles  de  la),  202, 
543,  553,  554,  556,  557,  568,  569,  572, 
573,  577,  582.  584,  586,  593,  594,  597, 
598,  602,  606,  618,  630,  650,  680,  696, 
715  ;  (volontaires  de  retour  de  la),  705, 
715,  720,  1165. 

Vendeur  de  journaux  (acte  d'accusation 
contre  un  député  du  Puy-de-Dôme,  crié 
par  un),  114. 

Venise  (Italie),  ambassadeur  à  Paris, 
1175. 

—  canonnier  de  la  section  de  Beaurepaire, 
originaire  de  cette  ville,  828,  873. 

Vente  de  l'argenterie  de  l'église  de  Vitry 
par  la  municipalité,  1300  ;  d'armes  à  un 
armurier  par  un  gendarme,  1143;  d'as- 
signats à  tête  sur  les  boulevards,  1172; 
de  bétail  appartenant  au  député  Ver- 
nier,  380;  de  biens  nationaux  par  folle 
enchère,  105  ;  de  bonnets  d'uniforme 
par  les  chasseurs,  597  ;  de  brochures 
contre-révolutionnaires,  1138;  du  char- 
bon (arrêté  relatif  à  la),  597  ;  d'effets  volés, 
422;  d'effets  militaires,  423,  468  ;  de  faux 
billets  de  comédie  à  la  porte  du  Théâtre- 
Français,  540  ;  du  mobilier  du  député 
Vernier  à  Lons-le-Saunier,  380  ;  de  nu- 
méraire au  Mont-de-Piété,  542  ;  de  pain 
à  minuit  par  un  boulanger,  1097  ;  des 
vaches  et  des  veaux  (interdiction  de  la). 
534  ;  de  veau  sur  le  pont  de  la  Tour- 
nelle,  677,  680  ;  à  bas  prix  de  vins  non 
déclarés,  1306  ;  à  l'encan  d'indienne  au 
Jardin  Egalité,  1412  ;  au  peuple  de  den- 
rées de  première  nécessité  accaparées, 
1244  ;  frauduleuse  de  terrains  à  Monis- 
Irol,  56,  57. 

Vebgniaud  (Pierre-Victurnien),  député  de 
la  Gironde  à  la  Convention  nationale, 
362,  459,  552,  574,  583,  588,  602,  610, 
699. 

Vermine  laissée  aux  Madelonnettes  par 
les  pailleux,  82. 

Verne  [de  Bachelard]  (Antoine -Marie), 
juge  au  tribunal  du  district  de  Roanne, 
141. 

—  orateur   ayant    prononcé    l'éloge    de 

Marat  à  Tonnerre,  801. 
VER.NEREY  (Charles-Baptiste-François),  dé- 


puté du  Doubs  à  la  Convention  na- 
tionale, 44. 

Vernier  (Théodore),  député  du  Jura  à  la 
Convention  nationale,  331,  377-380. 

Vernon  (Eure),  volontaires  parisiens  y 
envoyés,  1064. 

Véhon  (André),  gardien  de  scellés,  66,  67. 

Verrier  (Joseph-Michel),  boulanger,  1090. 

Verrières  (Claude-Rémy  Buirette),  faisant 
un  cours  au  Club  des  Cordeliers,  418, 

■Verrières  [-le-Buisson]  (Seine-et-Oise), 
habitants,  1419. 

—  rassemblement  de  suspects,  1290. 
Vers  (vêtements  rongés   par  les),  46,  54, 

89,  160. 
Versailles  (Seine-et-Oise),  allées   et  ve- 
nues suspectes,  530. 

—  bataillons  de  volontaires,  581,  662, 
663. 

—  canons  et  munitions  destinés  au  2*  ba- 
taillon de  Seine-et-Oise,  662,  663. 

—  cartouches  à  balle  pour  l'armée  de  la 
Vendée,  578. 

—  cavalerie  de  l'Ecole  militaire  de  Paris  y 
envoyée,  418. 

—  château  (aristocrates  se  réunissant  au), 
1360. 

—  citoyens  patriotes,  504. 

—  comité  de  salut  public  ou  de  surveil- 
lance du  district,  1279,  1280,  1291, 
1447. 

—  commandant  général  de  la  force  armée, 
394. 

—  convois  d'artillerie  y  envoyés,  502, 
1064. 

—  députalion  à  la  Convention  composée 
de  femmes,  545,  548,  552. 

—  (Lecoi.n'tre,  député  de),  1260. 

—  médaille  rappelant  la  naissance  de 
Louis  XVI,  466. 

—  mission  d'un  membre  du  Comité  de 
salut  public  du  Département  de  Paris, 
1281. 

—  motion  à  l'effet  d'y  transférer  la  Con- 
vention, 545,  546. 

—  populace  accourant  à  Paris,  670. 

—  présence  de  Santerre,  le  26  février  1793, 
432,  437. 

Vêtements  ensanglantés  de  Le  Peletier  de 
Saint-Fargeau  portés  à  ses  obsèques, 
396  ;  perdus  par  le  député  Rouyer  (esti- 
mation des),  iîOi. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


627 


Vétérans  (instituteur  des),  752  ;  à  la  fête 
de  l'Hospitalité,  519;  de  la  section  des 
Invalides,  8ill. 

Veto,  nom  donné  à  Louis  XVI,  1418, 

Veufs  sans  enfants  (recensement des),  459, 
S.")6. 

Vexations  subies  par  les  députés  Giron- 
dins prisonniers,  107,  108. 

Veynes  (Hautes-Alpes),  commune,  3ao. 

Viande  de  boucherie  (augmentation  du 
prix  de  la),  712  ;  (mauvaise  qualité  de  la), 
1296  ;  (prix  et  cherté  de  la),  466,  497, 
509,  511,  534,  548,  569,573,  655,672, 
674,  677,  680,  687,  703,  1259. 

—  salée  (envoi  en  pays  ennemi  de), 
677. 

Vicaire  ordonné  par  un  évêque  marié, 
chassé  par  un  curé  de  Paris,  1385. 

Vidal,  docteur  en  médecine.  1289. 

Vidange  jetée  dans  le  ruisseau,  571. 

ViDAUD  (Joseph-François),  ex-gentilhomme, 
1381. 

Vie  scandaleuse  des  militaires  revenus  des 
armées,  717. 

—  scélérate  et  criminelle  du  général 
Tuncq,  1292. 

ViELCASTEL  (Charlcs  de),  prévenu  d'émi- 
gration, 1301,  1304,  1447. 

Vienne  (Isère),  fuite  du  député  Danthon, 
originaire  de  cette  ville,  1309. 

ViE.N.NET  (Jacques-Joseph),  député  de  l'Hé- 
rault à  la  Convention  nationale,  298. 

Vierge  d'argent  (transport  du  couvent  des 
Carmes  à  Saint-Sulpice  d'une),  524. 

Vignes  gelées  dans  l'Orléanais,  670. 

Vignot  (Catherine-Louise),  portant  habi- 
tuellement un  habit  d'homme,  1140. 

ViGuiER,  chirurgien  accoucheur,  1389. 

ViLLARCEAUX  (l'abbé  de),  ancien  chanoine 
du  Mans,  1179,  1182. 

Ville  d'Amsterdam  (épicier,  rue  Quin- 
campoix,  à  l'enseigne  de  la),  1334. 

Villefranche  (Rhône),  députés  Michel  et 
Chasset,  originaires  de  cette  ville,  244. 

—  district,  239,  241. 

—  lettre  aux  députés  de  Rhône-et-Loire, 
241. 

—  lieu  d'origine  du  député  Chasset,  142. 
Villejuif  (Seine),  maison  des  Frères  de 

la  Charité,  1308. 

—  maison  mal  famée,  73. 

—  officier  municipal,  73. 


ViLLEMANT  (Antoine),  tenant  maison  garnie, 

246. 
Villeneuve    (Jean-Chrysostome   Jacquot), 

officier  de  paix,  338,  355,  1521. 
Villeneuve -Saint -Georges     (Seine-et- 

Oise),  maga.sin  de  vins,  441. 
ViUette  (la),  cabarets  servant  de  refuges 

aux  voleurs  de  Paris,  072. 

—  cherté  du  pain,  526. 

—  fusils  y  entreposés,  502,  504,  506. 

—  marques  de  féodalité  et  de  royauté, 
1292,  1300,  1320. 

ViLLEUFiNs  (Nicolas),  boulanger  de  l'armée 
des  Ardennes,  1187. 

ViIIiers-Ia-6arenne  (Seine),  municipa- 
lité, H82. 

—  rassemblements  suspects,  1182. 

Vin  (augmentation  de  prix  du),  1388; 
(poiré  amalgamé  au),  441. 

Vincennes  (Seine),  argenterie  de  la  com- 
mune, 1429. 

—  attroupement,  495. 

—  (bûcheron  travaillant  au  bois  de),  918. 

—  expériences  de  nouvelle  poudre  de 
guerre,  593,  605. 

—  habitants,  495. 

—  prisons,  1185. 

—  (Tourelle  de),  602. 

—  voiture  de  meubles  en  arrivant  (arresta- 
tion d'une),  1065. 

Vincent  (François-Nicolas),  secrétaire  gé- 
néral de  la  guerre,  membre  de  la  Société 
des  Jacobins,  693,1086,  1089;  ex-chel 
d'un  des  bureaux  de  la  guerre,  462, 
1343. 

—  (Pierre-Charles-Victor),  député  de  la 
Seine-Inférieure  h  la  Convention  na- 
tionale, 381. 

—  (Pierre-Louis),  secrétaire  général  de  la 
force  année  de  Paris,  385. 

—  président  de  l'Assemblée  générale  de 
la  section  du  Temple,  1346. 

Vins  (expédition  en  Picardie  et  en  Nor- 
mandie de),  548  ;  non  déclarés  (vente  à 
bas  prix  do),  1306  ;  provenant  de  la  ci- 
devant  Abbaye  (achat  de),  491. 

Vira,  citoyen  arrêté  pour  insultes  aux 
sentinelles  de  la  Convention,  736. 

Virginie,  pièce  de  théâtre,  1081. 

Visite  des  aifûts,  caissons  et  essieux  de 
canons,  482  ;  des  arsenaux,  1079  ;  d'ate- 
liers du  Faubourg  Saint-Marceau  par  un 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


observateur  de  la  Police,  1303  ;  des  ate- 
liers Périer,  à  Cliaillot,  1283  ;  de  barils 
de  matières  de  cuivre  et  de  cloche, 
1(13,  1115;  des  caves  du  Palais-Bour- 
bon, 493;  du  château  d'Ecouen,  ren- 
fermant des  grains,  1301  ;  des  fiacres 
circulant  la  nuit,  1120,1346;  des  hôpi- 
taux militaires  de  Paris  et  de  Suint- 
Denis,  1292  ;  des  lettres  du  bureau  des 
rebuts,  1223  ;  des  magasins  à  poudre  de 
l'Arsenal  et  du  Palais-Bourbon,  1089  ; 
des  magasins  de  subsistances  de  la 
commune  de  Paris,  1189  ;  de  la  maison 
de  l'ancien  curé  de  Sainl-Germain- 
l'Auxerrois,  1410  ;  de  la  maison  des 
Chartreux,  1304,  1334;  de  maison  gar- 
nie, habitée  par  des  contre-révolution- 
naires, 1192;  des  maisoils  de  jeu  du 
Palais  de  l'Egalité,  447;  des  malades  de 
l'hôpital  mililaire,  481  ;  des  militaires 
prétendus  blessés  par  les  chirurgiens- 
majors  des  sections,  1292,  1301  ;  des 
moulins,  1102,  1104,  llOo  ;  des  moulins 
employant  des  grains  gâtés,  1164;  d'un 
observateur  aux  Sans-culottes  du  Fau- 
bourg Saint-Antoine,  631  ;  de  la  prison 
de  Sainte-Pélagie  par  deux  membres  du 
Comité  de  salut  public  du  Département, 
1320;  des  prisons  par  le  chef  de  la 
l'«  légion  de  garde  nationale,  401  ;  noc- 
turne de  la  caserne  de  Babylone,  483  ; 
nocturne  des  voitures  de  place,  506. 
Visites  des  Comités  civils  des  sections 
chez  les  boulangers,  1090,  1092;  des 
Comités  révolulionnaires  des  sections 
chez  les  femmes  publiques,  1145  ;  des 
détenus  dans  les  maisons  d'arrêt  (per- 
mis de),  1254. 

—  domiciliaires  d'un  membre  du  Comité 
de  salut  public  du  Département  chez  des 
suspects,  1237;  dans  les  municipalités 
hors  du  Département  de  Paris,  1281  ; 
dans  les  sections,  491,  493,  495,  528, 
1260  ;  nocturnes  à  Passy,  1173. 

—  nocturnes  chez  les  boulangers,  428. 
ViTET  (Louis),  député  de  Rhône-et-Loire  à 

la  Convention  nationale,  13  ;  son  fils,  13. 

"Vitré  (lIle-eL-Vilaine),  sous-préfet,  960. 

Vitry-sur- Seine  (Seine),  assemblée  gé- 
nérale de  la  commune,  1300. 

—  château,  1304. 

—  comité  de  surveillance,  1318. 


—  commune,  849, 

—  église  (argenterie  de  1'),  1300. 

—  force  armée,  1300. 

—  habitants,  1301. 

—  irlandaise  suspecte  y  habitant,  1344. 

—  magasins  de  charbons,  1210. 

—  marchands  d'armes,  1300. 

—  municipalité,  1300. 

—  société  populaire,  849. 

Vivandières  dans  les  allées  du  Champ  de 
la  Fédération,  1141. 

ViviEiN,  perruquier,  738. 

Vivres  (cherté  et  rareté  des),  422,  427,432, 
435,  438,  445,  448,  450,  453,  459,  470, 
478,  524,  545,  548,  553,  569,  570. 

Voies  de  fait  sur  la  personne  de  M.  d'Epré- 
mesnil,  687. 

Voile  noir  (exécution  d'assassins,  couverts 
d'un),  1431,  1433,  1436. 

Voilure  de  cuirs  (arrestation  d'une),  1335  ; 
de  farines  (arrestation  d'une),  1158;  des 
ministres  (arrestation  par  le  poste  du 
Pont-au-Change  de  la),  641  ;  chargée  de 
cuivre  pour  la  fonte,  676;  prise  au  dé- 
puté Rouyer  (estimation  de  la),  304. 

—  publique  (admission  d'individus  non 
enregistrés  dans  une),  1200. 

Voitures  portant  des  emblèmes  de  féoda- 
lité (arrestation  des),  1430. 

—  d'approvisionnement  (circulation,  le 
10  août  1793,  des),  1141. 

—  d'argenterie  et  de  bijoux  (envoi  par  les 
armées  du  Nord  et  du  Rhin  de),  556. 

—  de  bois  (passage  à  la  porte  Saint-Ber- 
nard de  80),  1176. 

—  de  charbon  (arrestation  de),  1158, 119S, 
1222,  1277,  1319;  (passage  nocturne  sur 
le  boulevard  de),  1272. 

—  de  cloches  (arrivage  de  Rouen  de), 
1171. 

—  de  denrées  de  première  nécessité  (ar- 
restation de  nuit  des),  1120. 

—  d'émigrés  (utilisalion  comme  fiacres 
des),  1119. 

—  de  farines  (arrestation  de),  1117;  (pil- 
lage au  Faubourg  Saint- Antoine  de), 
1178. 

—  de  femmes  et  d'hommes,  habillés  en 
feinmes  (arrestation  à  la  barrière  de 
Neuilly  de),  690. 

—  de  fuyards  (arrestation  à  la  barrière  de 
la  Courtille  de),  664. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


629 


—  de  marchandises  pour  Bdie  (ajourne- 
ment du  départ  de),  1118;  à  destination 
de  Lyon  et  de  Marseille,  1147,  1160, 
1168,  1171. 

-  d'or  et  d'argent  (arrivée  au  Trésor  na- 
tional de),  1236,  1257  ;  de  Lille  (arrivée 
à  Paris  de),  12;)8. 

—  de  pain  (arrivages  dans  les  marchés 
de),  528;  (sortie  de  Paris  de),  522-524, 
701,  1095,  1103,  1148;  (transport  à  la 
campagne  de),  426. 

—  de  place  (circulation  des)  interdite  le 
10  août  1793,  1141  ;  (prix  excessif  des), 
1110;  (visite  de  nuit  des),  b06,  1109, 
1120,  1338. 

—  des  Postes  el  Messageries  (circulation, 
le  10  août  1793,  des),  1141. 

—  de  son  (arrestation  de),  1176. 

—  ambulantes  des  hôpitaux  militaires, 
348. 

—  publiques  (surveillance  du  départ  des), 
1205  ;  pour  Saint-Cloud  (passage  le  long 
du  Jardin  des  Tuileries  des),  1311. 

Vol  à  la  Caisse  d'Escompte,  1119;  à  la 
Tourelle  de  Vincennes,  602  ;  au  préju- 
dice de  Blanqui,  député  des  Alpes-Mari- 
times, 37,  38,  83,  218  ;  d'assignats  et 
d'argenterie  au  moulin  de  Gonesse,  714; 
supposé  d'assignats  et  de  louis  chez  le 
receveur  des  contributions  du  Faubourg 
Saint-Germain,  1415  ;  de  portefeuille  au 
Théâtre-Français,  462  ;  des  vases  sacrés 
de  la  Bastille,  425  ;  de  vêtements  et  de 
linge  au  préjudice  de  Rabaut-Pomier, 
207;  d'une  voiture  de  place,  259;  à  main 
armée  au  moulin  de  Gonesse  par  de 
pseudo  gardes  nationaux,  714. 

Voleur  (arrestation  à  la  barrière  des  Si  r- 
gents  d'un),  1125. 

—  du  Trésor  public  (mise  en  liberté,  lors 
des  journées  de  septembre,  d'un),  1423. 

Voleurs  (agent  de  police  mettant  à  con- 
tribution les),  503;  (auberge  dite  la  Ga- 
Hotte,  sur  le  boulevard  du  Temple, 
rendez-vous  des),  472  ;  (audace  et  nombre 
inouï  des),  427,  548,  572;  (cabarets  de 
la  banlieue  parisienne,  lieu  de  refuge 
des),  672;  (dragons  de  la  République 
comprenant  des),  448;  (ferme  à  Rueil 
dévalisée  par  une  bande  de),  518  ;  (grottes 
de  la  Maison  Egalité,  remplies  de),  534; 
(mise  en  liberté  de),  493;  surpris  à  l'hû- 


tel  de  Bétbune  (arrestation  de),  416; 
des  boutiques  d'épiciers  (arrestation 
des),  432. 

Volontaire  au  !«'  bataillon  de  Paris  (dé- 
nonciation d'un),  1112;  du  bataillon  de 
Mayenne- et- Loire,  estropié  (plaintes 
d'un),  566;  en  garnison  à  Gravelines 
(lettre  d'un),  1239;  malade  el  sans  asile 
(venue  au  poste  d'un),  509. 

Volontaires  (attaques  des  gendarmes  de 
l'armée  de  Dumouriez  contre  les),  488. 

—  (bataillon  de  la  Côte-d'Or  de),  515. 

—  (10'  bataillon  de  Paris  de),  679. 

—  (bruits  semés  dans  les  cabarets  et 
guinguettes  par  des),  1232. 

—  (cabarets  de  la  Courtille  et  cafés  des 
boulevards,  hantés  par  les),  697. 

—  (capitaine  au  l"  bataillon  de  Paris 
des),  283. 

—  (casernement  à  l'Ecole  militaire  de), 
630;  (casernement  à  Rueil  et  à  Courbe- 
voie  de),  697. 

—  (dénûment  aux  frontières  des),  453. 

—  (déroute  du  côté  d'Aix-la-Chapelle 
des),  360. 

^  (désertion  devant  l'ennemi  des),  445, 
1259. 

—  (détresse  des  familles  des),  438,  462, 
680. 

—  (écrits  durs  et  malhonnêtes  distribués 
aux  femmes  des),  403. 

—  (envoi  à  l'Abbaye  d'un  capitaine  de), 
1179. 

—  (envoi  centre  les  rebelles  de  la  Vendée 
de),  202,  543,  553,  554,  556,  557,  368, 
569,  572,  573,  577,  582,  584,  586,  593, 
594,  597,  598,  602,  606,  618,  630,  630, 
680,  696,  715. 

—  (fabrication  d'uniformes  d'hiver  pour 
les),  1307. 

—  (femme  achetant  les  habits  des), 
1142. 

—  (formation  du  1"  bataillon  des  Alpes- 
Maritimes  de),  78;  (formation  à  Orléans 
de  bataillons  de),  593  ;  (formation  à 
Reims  de  bataillons  de),  705. 

—  (hostilité  de  bas  officiers  des  troupes 
de  ligne  contre  des),  670. 

—  (incorporation  dans  les  troupes  de 
ligne  des),  545. 

—  (langage   sur  Custine,  tenu    par  deux 
.  officiers  dej,  1313. 


a^3521 


630 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


-  (mode  de  payement  des  étapes  aux), 
686. 

-  (mode  de  recrutement  à  Paris  des), 
441-443,  445,  448-430,  453,  455-457,  459, 
462,  460,  467,  472,  479,  506,  508,  517, 
543,  545,  551,  553,  555-358,  564,  566, 
568,  569,  571-573,  577,  579,  594,  595, 
597,  598,  630. 

-  (ouvrages  relatifs  à  l'habillement  et  à 
l'équipement  des),  1120,  ld51,  H60, 
H82,  1187,  1197,  1200,  1288,  1340,  1346. 

-  I primes  offertes  par  les  sections  aux), 
455,  473,  563,  568,  573,  576,  577,  586, 
594,  595,  598,  600,  1259. 

-  (quête  organisée  par  les  sections  en 
faveur  des),  468. 

-  (réduction  de  la  paye  des),  1092. 

-  (repas  faits  avec  des  filles  dans  les 
guinguettes  du  Faubourg -du -Temple 
par  des),  1294. 

-  (réquisition  pour  la  première  levée 
des),  1231,  1243,  1259,  1260,  1272,  1275, 
1284,  1285,  1287,  1315,  1321,1324,  1327, 
1333,  1337,  1340,  1343,  1346,  1354,  1355, 
1357,  1359,  1362,  1367,  1369,  1372,  1396- 
1398,  1402,  1404-1406,  1423,  1440,  1446, 
1450,  1452,  1456,  1458,  1465. 

-  (rixes  entre  les  soldats  de  la  troupe  de 
ligne  et  les),  1355. 

-  (vente  de  leurs  effets  par  les),  467,  629, 
630,  696. 

-  blessés  (installation  défectueuse  des), 
568;  (réception  aux  Grands-Augustins 
des),  482.  * 

-  des  sections  de  Paris  (état  des),  1074, 
1090,  1107,  1120. 

-  destinés  au  département  de  l'Eure  (dé- 
tachement de),  1060,  1062,  1064,  1065, 
1067,  1071. 

-  en  réquisition  (exclusion  de  l'armée 
révolutionnaire  des),  1238. 

-  estropiés  (insultes  aux),  1331. 

-  revenant  de  l'armée  (réception  et  exa- 
men à  la  caserne  de  la  Courlille  des), 
715,  716,  1165;  revenant  de  la  Vendée, 
705,  715,  720. 

-  des  départements  (projet  de  retenir  à 
Paris  les),  670  ;  des  départements  (ras- 
semblement aux  Champs-Elysées  de), 
459. 

-  de  la  garnison  de  Valenciennes  (em- 
ployés des  Postes  pris  parmi  les),  1229. 


—  de  Saint-Roch  (départ  des),  614. 

—  de  la  section  de  la  Croix-Rouge  (défilé 
à  la  Convention  des),  643  ;  de  la  section 
des  Gravilliers  (délilé  à  la  Convention 
des),  617  ;  de  la  section  du  Panthéon- 
Français  (irritation  des),  680  ;  de  la 
section  des  Quatre-Nations  (défilé  à  la 
Convention  des),  643. 

—  de  Seine-el-Oise  (2'  bataillon  de),  662, 
663. 

—  de  la  Vendée  (retraite  sur  Tours  des), 
699. 

—  |2«  bataillon  des  Hautes  -  Alpes  de), 
356. 

—  du  Jura  (4"  bataillon  del,  187  ;  du  Jura 
(12«  bataillon  de),  187. 

—  de  Versailles  (départ  de  bataillons  de), 
581. 

—  contre  les  rebelles  de  la  Vendée  et  de 
l'Eure  (levée  de),  202. 

Vols  commis  dans  les  cafés  souterrains  du 
Palais  de  l'Egalité,  1328  ;  commis  parles 
volontaires  casernes  à  Rueil  et  Courbe- 
voie,  697. 

Voltaire,  sa  statue  placée  dans  le  Salon 
de  la  Liberté  de  la  Convention,  1006. 

Vosges  (Bresson,  député  du  département 
des),  58-61. 

Votes  sur  l'Acte  constitutionnel  (recense- 
ment des),  986,  996,  999. 

VouLLAND  (Jean-Henrii,  député  du  Gard  à 
la  Convention  nationale,  62,  148. 

'Vouziers  (Ardennes),  district,  1140. 

W 

Walsh  (citoyenne  Lottin,  femme),  irlan- 
daise, 1344. 
Weis,  aumônier,  970. 
VVestermann  (François-Joseph),  ex-aide  de 

camp  de  Dumouriez,  1223. 
Weyland-Stahl,  inventeur  de  poudres  de 

guerre,  593,  605. 
WicAR   (Jean -Baptiste -Joseph),    graveur, 

878. 
Wiupfen  (Félix),  commandant  de   Thion- 

viUe,  700. 
WiNTER  (de  BEAUiNE,  dit),  entrepreneur  de 

charrois  d'artillerie,  502.  535,  002,  606, 

616,  704. 
WoLFF  (François),  domestique  de  la  maison 

La-Tour-du-Pin,  1229. 


jun  i  t 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  631 

WoLFF  (Robert),  commis  greffier  du  Tribu-      York  (duc  d'),  505;  (ancien  cuisinier  du 

nal  révolutionnaire,  931,  9S8,  973,  981.  duc  d'),  1408. 

Wurtemberg  (ofliciers  du  duc  de),  297.  v.  rn\     j     .i         j     >    j/     .^  j.. 

V  />-•"•  YsABKAU  (Claude-Alexandre),  député  dln- 

Y  dre-et-Loire  à  la  Convention  nationale, 

156,  296,  331,  1413. 

Yonne  (Chastellain,  député  du  départe-      Yvetot  (Seine-Inférieure),  curé  démission- 
ment  de  1'),  69,  70.  naire  (Ruault),  322. 


FIN    DE    LA    TABLE    ALPHABÉTIQUE 


['Ami.  —  Upriveric  NobviLLi  (ASiOCiiTion  oiivnieiiK),  li,  KUi  Càdii.  —  A.  Mauciot,  Dmicii».  —  2711-0. 


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HISTOIMF,    DK    PARIS   PENDANT   LA    RKVOLITION    FRANÇAISE 


Répci'loii'e  général  des  sonrcrs  manuscrite»  de  l'Histoire  de  Paris 
pendant  la  Révolntion  française,  par  ALEXANDRE  TUETEY. 

EN  VENTE 

Tome  1.  /i lais-Généraux  el  Assemblée  constituante  (prerriière  partie).  iO  francs. 

ToMK  H.  Assemblée  constituante  (deuxième  partie) 10  francs. 

ToMK  m.  Assemblée  constituante  (troisième  partie) 10  francs. 

ToMK  IV.  Assemblée  législative  (première  partie) 10  francs. 

Tome  V.  Assemblée  législative  (deuxième  partie) 10  francs. 

Tome  VI.  Assemblée  législative  (troisième  partie) 10  francs. 

'l'oMic  VII.  Assemblée  législative  (quatrième  partie) 10  francs. 

ToMi:  VIII.  Convention  nationale  (première  partie) 10  francs. 

Tome  IX.  Convention  nationale  (deuxième  partie). 10  francs. 

EN  PRÉPARATION 
To.me  X.  Convention  nationale  (troisième  partie). 

Onvrage  coaronné  par  l'Acadéaiie  des  Sciences  morales  et  pollllqnes  (Pri\  Kerger,  1901). 


Blbllograpliie  de  l'Histoire  de  Paris  pendant  la  Révolution  française, 

par  MAURICE  TOURNEUX. 

EN  VENTE 

Tome  I.  Préliminaires.  —  Événements 10  francs. 

Tome  II.  Organisation  el  liôle  politiques  de  Paris 10  francs. 

Tome  III.  Monuments,  Mœurs  et  Institutions 10  francs. 

Tome  IV.  Documents  biographiques 10  francs. 

SOUS  PRESSE 
Tome  V.  Table  générale. 

Onvrage  couronai  par  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres  (Prix  Brunel,  1894;  prix  Berger,  1997). 


i>l.l'i)T    CENTRAL    DES    PUBLICATIONS    HISTORIQUES    DE    LA    VILLE    DE    PARIS 
H.  CHAMPION,  libraire,  quai  Malaquais,  5 


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DC  a?uetey,  A. 
194  Répertoire  général  des 

A2T75  sources  manuscrites  de 

V. 9  l'histoire  de  Pails 


CARLETON 

UNIVERSITY 

LIBRARY 


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