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VILLE DE PARIS
PUBLICATIONS RELATIVES A LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
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REPERTOIRE GENERAL
DES SOURCES MANUSCRITES
DE
L'HISTOIRE DE PARIS
PENDANT
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
PAR
ALEXANDRE TilETEY
TOME NEUVIEME
CONVENTION NATIONALE
(HECONDF. PiHTIEi
Armes de la Manîdpalité de Paris, en 1790,
PARIS
IMPRIMERIE NOUVELLE (ASSOCIATION OUVRIÈRE)
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REPERTOIRE GENERAL
DBS SOURCES MANUSCRITES
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L'HISTOIRE l)i: PARIS
PENDANT
LA REVOLUTION FRANÇAISE
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L'administration municipale laissa à chaque auteur la responsabilité des opinions
émises dans les ouvrages publiés sous les auspices de la Ville de Paris.
TOUS DROITS RÉSERVÉS
VILLE DE PARIS
PUni.ICATIONS RELATIVKS A LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
RÉPERTOIRE GÉNÉRAL
DES SOURCES MANUSCRITES
DE
L'HISTOIRE DE PARIS
PENDANT
LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
ALEXANDRE TUETEY
TOME NEUVIEME
CONVENTION NATIONALE
(SECONDE PARTIE)
Armes de la Municipalité de Parisien 1790.
PARIS
IMPRIMERIE NOUVELLE (ASSOCIATION OUVRIÈRE)
H, RUK CADET
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INTRODUCTION
Journée du 35 février 1 793
Lors du procès de Louis XVI, l'un des griefs imputés au souverain
déchu fut sa participation à des opérations commerciales à l'étranger, qui
aux yeux du peuple ne pouvaient avoir pour résultat que l'accaparement
et le renchérissement des denrées de première nécessité. Dans le senti-
ment populaire il semblait que, Louis XVI une fois disparu, tout devait
changer de face, que l'abondance allait renaître; mais, lorsqu'on s'aperçut
que rien n'était changé, que la vie matérielle était tout aussi chère et
peut-être encore davantage, le mécontentement général ne larda pas à se
manifester avec violence dans les propos tenus au milieu des groupes et
surtout dans certains de ces écrits éphémères, répandus dans les masses
et d'autant plus goùiés qu'ils affectaient le langage des Halles. Parmi ces
sortes de libelles qui paraissaient sous le voile de l'anonyme, ceux inti-
tulés : Domiez-nous du pain, ou égorgez-nous (1) ; Le dernier cri des Sans-
Ctdottes qui manquent de pain à la Convention nationale, ou leur dernier
coup de cloche pour réveiller les patriotes endormis, dont la seconde édition
ajoute que les accapareurs de blé et les marchands d'argent seront mis sur-
le-champ à la guillotine (2), montrent bien toute l'irritation qui régnait et
que l'on entretenait dans les milieux populaires. L'auteur du second
(1) De l'imprimerie de la Liberté et de la sévérité, faubourg Saint-Marceau, in-S", 7 pages,
B. N., Lb*<, 201.
(2) Paris, Durand, in-8°, 8 pages, B. iV., Lb" 2886.
T. IX. , «
y INTRODUCTION
opuscule s'écrie : « Mille bombes de la vie, nous avons fait périr sur
l'échafaud le dernier roi de la France..., un mauvais chien d'accapareur,
un raflleur de blé, sucre et café. Mais, tonnerre de Dieu! encore que ce
mfttin-la soit parti pour engraisser la terre du diable, nous ne nous sen-
tons pas soulagés d'un bougre de liard, nous nous voyons à la veille de
mourir de faim. » A qui les Sans-Culottes constitués en assemblée répu-
blicaine, qui tenaient ce langage, s'en prenaient-ils? à la Convention
nationale, qu'ils entendaient rendre responsable de la dépréciation tou-
jours croissante des assignats, des manœuvres des accapareurs et du
renchérissement des denrées. C'est ainsi que dans le même pamphlet la
Convention nationale est violemment attaquée en ces termes : « Ah ça !
nos mandataires, écoutez-nous et ne vous f... pas les airs de renvoyer
notre pétition à vos Comités. Etes-vous des hommes, ou des j.-f..., quoi,
vous voyez le pain à 3 sols la livre, l'argent à 180 livres pour 100 livres,
le sucre à 3 livres, le café à plus de 50 sols, et le vin à 30 sols la mauvaise
bouteille, et vous ne sentez pas dans vos âmes un sacré aiguillon qui
pique votre activité sur l'introduction de ces prix énormes... »
Les groupements révolutionnaires des sections, dans l'espoir d'arrêter
la dépréciation des assignats ainsi que l'agiotage, avaient inscrit en tête
de leur programme une double mesure : tout d'abord la prohibition de la
monnaie de métal, attendu qu'à leurs yeux la hausse des denrées décou-
lait de celle de la monnaie métallique, ensuite la taxation des denrées de
première nécessité. Le 3 février, une délégation du Conseil général de
la Commune, des commissaires des 48 sections et des Défenseurs réunis
des 84 départements, vint demander à la Convention nationale le retrait
du décret de l'Assemblée constituante qui déclarait l'argent un objet
mercantile. L'impression de leur adresse fut décrétée par la Convention.
Enhardis par le succès, certains députés des sections se présentèrent,
le 11 février, à la barre de la Convention et sollicitèrent leur admission
immédiate. L'adresse qu'ils déposèrent à l'appui de leur demande com-
prend deux parties bien distinctes, arbitrairement fondues en une seule par
Mortimer-Ternaux, qui reproduit ce texte arrangé à sa guise dans sou
Histoire de, la Terreur, l. VI, p. 34, et donne aux signataires des litres qui
n'existent pas dans l'original. La première partie de cette adresse, datée
du H février 1792 [sic), est écrite de la main du citoyen Heudelet, qui se
qualifie président, et est conçue en ces termes :
« Les commissaires de la majorité des sections, réunis avec leurs
frères des 85 départements, demandent à être entendus sur le champ à
la barre de la Convention nationale, pour présenter une pétition sur les
subsistances, parce que la faim ne s'ajourne pas. »
INTRODUCTION iy
Comme l'on sait, la Convention, absorbée par une discussion impor-
tante, celle du rapport de Dubois de Crancé sur l'organisation de l'armée,
refusa d'admettre les pétitionnaires et les renvoya au Comité d'agriculture.
C'est alors qu'un second comparse, Plaisant de la Houssaye, dont la
signature est également accompagnée du titre de président, ajouta au-
dessous des lignes tracées p;ir Heudelet ces mots :
(< Il nous est impossible de désemparer sans être entendus, à moins
qu'un décret formel ne le déclare à la face du peuple de Paris, qui est
tout entier debout avec nos frères des 84 départements; nous le répétons,
les représentants du peuple n'ont pas le droit de refuser de l'entendre,
encore un coup la faim ne s'ajourne pas. »
Chacune des parties de cette adresse portait en outre la signature d'un
sieur Pelletier, secrétaire, qui, parait-il, était commissaire de la section du
Marais.
La députation fut admise le 22 février et l'orateur, qui prit la parole en
son nom, proposa diverses mesures révolutionnaires pour mettre un
terme aux abus concernant les subsistances, notamment d'infliger la peine
de 6 ans de fers, et de mort, en cas de récidive, à tout agriculteur ou
marchand qui vendrait un sac de 250 livres de blé plus de 25 livres,
d'établir l'uniformité des mesures pour les grains et d'interdire à toute
administration de se faire marchande de grains.
Quel fut le rôle de chacun des signataires de cette adresse à la Conven-
tion, personnages fort obscurs qui se donnèrent comme représentants de
la majorité des sections? Claude Heudelet, vérificateur du Bureau de la
comptabilité, commissaire de la section Poissonnière, qui apposa sa signa-
ture au bas de la première partie de l'adresse, avait toutes les chances de
passer inaperçu, si, après l'exposé présenté par l'orateur de la députation, il
n'avait eu la malencontreuse idée de prendre la parole, en qualité de vice-
président de la commission des subsistances de sa section et comme
mandataire de ses frères des déparlements ; interrompu par le prési-
dent, qui le mit en demeure de produire ses pouvoirs, il fut obligé de
reconnaître qu'il n'avait aucun mandat et pouvait tout au plus parler au
nom des fédérés des 85 départements se trouvant à Paris. Arrêté séance
tenante par ordre de la Convention, il fut conduit au Comité de sûreté
générale, où il subit un interrogatoii'e, mais fut relaxé le même jour.
Comme le lit remarquer Prudliomme {Révolutions de Paris, n" ■188, p. 222),
rien n'ayant déposé contre sa loyauté et son civisme, on avait constaté seule-
ment que c'était un cerveau exalté, susceptible d'impressions étrangères. Du
reste, à la suite de cette manifestation Claude Heudelet ne tomba nullement
en disgrâce ; on voit par une lettre qu'il adressa, le 24 août suivant, à ses
It INTRODUCTION
chers camarades et frères du Comité de surveillance de la section Poisson-
nière, qu'il venait d'être désigné pour accompagner les ciloyens Gâteau
et Thuillier, chargés de mettre à exécution l'arrêté du Comité de salut public
conccrnani les subsistances militaires dans toutes les armées de la Répu-
blique, et en particulier à Mayence. Ces deux citoyens, proclamait Heudelet,
sont de vrais patriotes de notre trempe. Il se trouve qualifié d'inspecteur
des subsistances militaires dans l'arrêté pris le 25 ventôse an II par le
Comité de sûreté générale, qui jugea à propos de s'assurer de sa personne
et par mesure de sûreté générale l'expédia à la Force (1).
Le second signataire de la pétition relative aux subsistances, celui qui
porta la parole à la Convention au nom des commissaires des sections,
Jean Plaisant de la Houssaye, homme de loi, rue de Bièvre, fut dénoncé,
le 42 brumaire an II, par le Comité de surveillance de la section du
Panthéon-Français comme aristocrate, par confusion avec le secrétaire de
l'ancien avocat général d'Aguesseau, et en outre incriminé comme ayant
été le rédacteur et l'orateur de cette pétition; il fut incarcéré à Sainte-
Pélagie. Les griefs articulés contre lui révèlent de curieux détails sur
ce qui se serait passé en cette occurrence. On lui reprocha, lorsque la
Convention refusa de l'admettre à sa barre, d'avoir écrit une lettre
menaçante au président. La députation de Paris étant venue le trouver
dans la salle des pétitionnaires pour l'inviter à ne pas insister, il aurait
répondu que si la Convention ne faisait pas droit à sa pétition, le peuple,
qui alors avait les bras ballants, reviendrait le lendemain, armé de
fer, pour forcer ses mandataires de lui donner du pain. Un autre grief
qui lui était imputé le représentait comme s'étant rendu ensuite au
Club central séant à l'Evêché, où il aurait fait un rapport calomnieux
et tenu des propos injurieux, entr' autres ceux-ci : « Hé bien! citoyens,
votre si belle, votre si bonne députation de Paris ne veut pas que ses
commettants mangent, elle ne veut même pas que le peuple lui demande
du pain, notamment Marat, ce prétendu Ami du peuple, veut que le peuple,
dont il se dit l'ami, mange le pain à 12 sols la livre (2). » Dans un mémoire
justificatif, adressé de Saint-Lazare, le 10 vendémiaire an III, au Comité
de sûreté générale, Plaisant répondit point par point aux inculpations
dont il était l'objet: il reconnut bien avoir été, non le rédacteur, mais
l'orateur chargé de présenter la pétition sur les subsistances, observant
toutefois qu'on ne pouvait lui en faire un crime, puisque, deux mois
(1) Arch. nat., dossier Heudelet, F' 4741
(2) Arch. tint., dossier Plaisant, F' 4774".
INTRODUCTION v
après, la Convention avait décrété le maximum, que réclamaient les péti-
tionnaires. De pins, il assura n'avoir parlé à aucun des membres de la
Convention, attendu qu'il avait été décidé par les pétitionnaires réunis
à la Maison Commune que l'orateur, pour réserver toutes ses forces,
n'aurait de conférence avec qui que ce fût à la salle des pélilionnaircs;
que quant à lui, il s'était préparé à la parole dans les corridors extérieurs
de la Convention. Pour se défendre des prétendues accusations portées
contre Marat, Plaisant crut devoir déclarer qu'on ne pouvait, sans tomber
dans la plus insigne absurdité, supposer qu'il eût prêté à Marat le dessein
de faire manger au peuple le pain à 12 sols la livre ; comme le Club central
était d'une façon permanente composé des plus chauds amis de ce député,
il se serait, d'une part, exposé à l'indignation générale, et d'autre part
Marat, étant informé de tout, n'eût pas manqué de protester contre ce
propos diffamatoire dans l'un des premiers numéros de son journal.
Quoique Plaisant eût prétendu dans sa défense qu'il n'avait eu de
rapport avec aucun des membres de la Convention, il ressort pourtant des
discours prononcés par plusieurs Conventionnels, notamment par Buzot et
Osselin, lors de la discussion soulevée par la venue de ces pétitionnaires,
que les commissaires des sections s'étant retirés, à la suite de leur première
démarche, dans la salle des conférences, les députés de Paris, entr'autres
Marat, vinrent les trouver et entrèrent en pourparlers avec eux. Osselin
déclara que, la veille, presque tous les députés de Paris s'étaient rendus
à la salle des conférences pour calmer l'agitation, et qu'ils entendirent
les citoyens chargés de présenter la pétition affirmer qu'elle émanait non
seulement des 48 sections de Paris, mais encore des 83 départements
de la République. Prudhomme, dans ses Récolutions de Paris, témoigne
des mêmes faits; il rapporte que l'ordre du jour motivé, par lequel la
Convention refusa de recevoir ces délégués, eut le don de les mettre en
fureur, et que plusieurs membres de l'Assemblée, voyant qu'ils ne pou-
vaient rien gagner sur ces esprits exaltés et voulant éviter des scènes
désagréables, emmenèrent la députalion au Comité d'agriculture.
A la suite du débat soulevé à la Convention par la pétition du
12 février au sujet des subsistances, la députation de Paris, par une lettre
très explicite à ses commettants, s'attacha à mettre en relief l'erreur de
quelques patriotes et la malveillance des intrigants qui abusaient de leur
bonne foi; et elle ne craignit pas de proclamer que l'attitude des délégués
qui s'étaient fait annoncer par une lettre menaçante au président de la
Convention, l'exagération de leurs propositions, le ton insultant et fréné-
tique de l'orateur, le maintien indécent de plusieurs de ces prétendus
pétitionnaires, le mensonge absurde proféré par l'un d'eux,! qui faisait
vj INTRODUCTION
croire qu'il pnrlait au nom des 84 départements, tout dévoilait la basse
intrigue ourdie pour compromettre les 48 sections, auxquelles cette péti-
tion était aussi étrangère qu'aux 84 dc^partements. A leurs yeux, elle no
pouvait être que l'œuvre d'aristocrates déguisés. Du reste Maral, dans
son journal, partagea cette manière de voir; il inséra dans le n° CXXXI
une lettre donnant à entendre que la pétition sur les subsistances avait été
fabriquée dans la section du Panthéon-Français par deux intrigants, un
certain Landrin, ex-moine, et le citoyen Damour.
Le calme préconisé par les membres de la dépulation de Paris ne fut
pas de longue durée, de nouveaux symptômes d'agitation ne tardèrent
pas à se manifester. On faisait courir le bruit dans les faubourgs que
Paris allait manquer de pain; les alarmes répandues au sujet de la pénurie
des subsistances et de l'accaparement des denrées provoquèrent une vive
effervescence ; la foule assiégea la porte des boulangers et, dans la crainte
d'une disette qu'on croyait imminente, se disputa le pain ; tel qui n'avait
besoin que de deux pains en prenait quatre. Los faits en question furent
exposés à la tribune de la Convention, le dimanche 24 février, par Lesago,
d'Eure-et-Loir, et par Thuriol; et sur la proposition de ce dernier, la
Convention décréta que les Comités d'agriculture, de commerce, des finances
et de sûreté générale se réuniraient à l'instant pour entendre le ministre de
l'Intérieur, les administrateurs du Département, le maire elle procureur de
la Commune sur l'étal des subsistances de Paris, sur les mesures prises et
à prendre pour que la capitale n'en manquât pas. L'Assemblée décida en
outre que les Comités rendraient compte immédiatement de la situation.
Pendant que la Convention prenait cette résolution, des groupes de
femmes, qui avaient d'abord porté leurs doléances au Conseil général de
la Commune, se présentèrent à la salle du Manège et demandèrent leur
admission à la barre. L'une de ces députalions, formée par les citoyennes
républicaines se réunissant aux Jacobins, ayant à leur tête la citoyenne
Wafflard, leur vice-présidente, fit connaître que des mères et épouses des
défenseurs de la patrie venaient déposer dans le sein de l'Assemblée l'ex-
pression du chagrin qui les accablait par suite de la disette des subsistances
et priaient la Convention d'entendre une pétition très courte, préparée à ce
sujet. L'autre dépulation, composée de blanchisseuses, se plaignit du prix
excessif qu'avaient atteint les matières premières servant au blanchissage,
par suite de l'accaparement et de l'agiotage qui avaient fait monter le prix
du savon de 14 à 22 sols, et elle demanda la peine de mort contre les
accapareurs et agioteurs; cette pétition, passée sous silence ou plutôt
omise dans le procès-verbal de la Convention, fut renvoyée aux Comités
de commerce et des finances réunis.
INTRODUCTION ^
Le président Dubois deCrancé se borna à répondre aux députations que
la Convention s'occupait en ce moment de l'objet de leurs demandes, mais
que l'un des moyens du faire hausser le prix des denrées était d'efîrayer
le commerce, en criant sans cesse à l'accaparement. Les pétitionnaires,
ainsi éconduitcs, se retirèrent fort mécontentes, et d'autant plus aigries
par l'insuccès de leur démarche.
Dans cette même séance, Carra avait présenté une motion à l'effet
d'être entendu, le lundi 25 février, à miiii, pour dévoiler les causes et les
auteurs véritables des accaparements, de l'agiotage, enfin de toutes les
calamités actuelles, et pour indiquer les moyens infaillibles d'écraser tous
les ennemis intérieurs du peuple.
L'article incendiaire que Marat fit paraître dans son journal, le matin
même du 25 février, article dans lequel il dénonçait à la vindicte publique
les agioteurs, les monopoleurs, les marchands de luxe, tous suppôts de
l'ancien régime, ligués pour désoler le peuple par la hausse exorbitante du
prix des denrées de première nécessilé et la crainte de la fainine, ne fut
certes pas étranger aux scènes de désordre et de pillage qui signalèrent
cette journée. Marat, dans ce violent appel aux passions populaires,
déclarait qu'on ne devait pas trouver étrange que le peuple, poussé au
désespoir, se fil lui-même justice. Le pillage do quelques magasins,
ajoutait perfidement Marat, à la porte desquels on pendrait les accapareurs,
mettrait bientôt fin à leurs malversations; bien plus, ce pillage, l'auteur
du Dernier cri des Sans-Culottes le préconisait en ces termes : Nous dirons
à nos camarades, c'est ici la boutique de l'accaparement, allez chercher du
pain, et, par une conséquence logique, du sucre, du savon et tout le reste.
M. Jean Jaurès, dans son Histoire socialiste de la Convention (p. 1032),
prétend que ce n'est pas l'article de Marat qui décida le pillage, que ce mou-
vement populaire était prémédité et préparé depuis plus d'une semaine;
quoi qu'il en soit, Marat y avait bel et bien contribué, et ne désarmait pas,
puisque trois jours après les événements, dans le numéro du 28 février, le
même publiciste, revenant sur l'appel qu'il avait adressé le 25 à la popu-
lation, loin de désavouer ce qu'il avait écrit, 'répète encore que le meilleur
moyen de mettre un terme aux malversations des accapareurs serait de
piller leurs magasins et de les pendre à la porte; seulement, pour sa
justification, Marat fait observer que les meneurs de la faction des hommes
d'Etat, se saisissant avidement de cette phrase, s'étaient hâtés d'envoyer
des émissaires parmi les femmes attroupées aux portes des boulangers
pour les pousser à enlever à prix coûtant du savon, des chandelles et du
sucre dans les boutiques des épiciers détaillants.
Il est possible que Marat ait été victime de sa plu'aséologie meurtrière;
viij INTRODUCTION
toujours est-il que le peuple ne s'empressa que trop de suivre le conseil
que son Ami lui donnait. Comme Boyer-Fonfrède le fit remarquer le
lendemain à la tribune de la Convention : « Hier, Marat avait prêclié le
pillage, et hier soir l'on a pillé. » Du reste, la discussion qui s'ouvrit à ce
sujet, dans la séance du 26, aboutit, comme l'on sait, à la promulgation
du décret qui renvoya la dénonciation de l'écrit de Marat, relatif aux
troubles et pillages du 25 février, aux tribunaux ordinaires et chargea le
Ministre de la justice do faire poursuivre les auteurs et instigateurs de
ces délits.
Si M. Jean Jaurès refuse d'admettre le rôle de Marat, il croit que
l'inspirateur et l'organisateur de cette sorte de révolution des subsistances
fut Jacques Roux, l'ancien prêtre, membre du Conseil général de la
Commune, qui, depuis un mois, dans son obscur quartier des Gravilliers,
menait une campagne acharnée contre les accapareurs et qui eut pour
constante tactique de mettre en avant Marat et de se couvrir de sa popu-
larité. Il est bien certain, si l'on en juge par le rapport de l'un des
vingt-quatre commissaires de la Commune envoyés dans les sections, le
2S février au matin, pour essayer de rétablir l'ordre, que Jacques Roux
pactisait ouvertement avec les émeutiers, qui se faisaient délivrer les
marchandises arbitrairement taxées par eux ; le langage qu'il tint le même
jour à la tribune du Conseil général de la Commune, où il aurait dit que
la journée du 25 février était une belle journée et qu'elle eût été encore
plus belle, s'il y avait eu quelques têtes coupées, montre assez que, loin de
désapprouver ce mouvement révolutionnaire, il ne le trouvait pas assez
accentué. La conduite de Jacques Roux fut d'ailleurs sévèrement jugée
par plusieurs des sections parisiennes, celle des Piques, entre autres, qui,
réunie en Assemblée générale le 26, prit un arrêté exhortant ses frères
de la section des Gravilliers à censurer le citoyen Jacques Roux, son repré-
sentant à la Commune, pour avoir, dans la journée du 25 courant, prêché
au Conseil général la dissolution de tous les principes, en légitimant les
événements qui venaient de se produire, et déclara lui retirer sa confiance.
Quelques jours après, il se trouvait exclu de la Commune.
En réalité Jacques Roux est le seul fauteur de troubles dont le rôle dans
la journée du 2o février ne puisse prêter à l'équivoque; on ne voit pas
apparaître d'autre agitateur, et Varlet, notamment, qui trois mois plus tard
sera l'un des chefs du parti révolutionnaire, semble être resté dans l'ombre.
Quant à Hébert, dans son Père-Diic/tesne, il cherche à donner le change
et ne veut voir dans l'émeute du 25 février qu'un mouvement excité
par les aristocrates, les Brissotins, qui auraient poussé le peuple à la
révolte et au brigandage.
k
INTRODUCTION lx
Tels sont ceux qui, soit par leurs écrits, soit par leurs paroles, furent
les promoteurs des désordres qui troublèrent Paris, les 25 et 26 février.
Vers 8 heures du malin, le peuple se porta dans le quartier des Lom-
bards, de tout temps centre du commerce des denrées coloniales, telles
que le sucre, le café, le savon, et envahit les boutiques des épiciers dans
les rues des Cinq-Diamants, des Lombards, de la Vieille-Monnaie. Cette
foule ameutée, où les femmes, quelques-unes armées de pistolets, se
trouvaient en majorité, se fit délivrer les marchandises à sa convenance,
suivant une taxe arbitraire : le sucre à 20 et 25 sols, la cassonade à 8 et
10 sols, le savon et la chandelle à 12 sols; on finit par faire main-basse
sur toutes les marchandises, même sur celles dont le peuple ne faisait
point usage, comme le thé, la cannelle, la vanille, l'indigo.
D'après les rapports des observateurs de police (1), ce furent les femmes
de la Halle qui se montrèrent le plus acharnées au pillage des épiciers, soit
qu'elles appartinssent à la classe indigente, soit qu'elles se fussent laissées
entraîner par des suggestions perfides; elles huaient les patrouilles qui
passaient au milieu des groupes pour les diviser, prétendant que ces
patrouilles n'étaient composées que d'épiciers et de chandeliers, tandis
qu'en réalité plusieurs sections, entre aulres celle des Quatre-Nations,
avaient eu soin d'exclure des patrouilles cette classe de commerçants. Vers
5 heures du soir, l'afiluence des femmes au Marché des Innocents était
considérable; elles chantaient, dansaient, se moquant de la force armée à
pied et à cheval, qui cherchait à les disperser, ne ménageant pas les propos
insolents et ironiques. Le soin qu'on avait pris de faire replier les grands
parapluies de toile cirée au-dessus des étalages avait été plus nuisible
qu'utile : au lieu d'empêcher les rassemblements cette précaution les avait
favorisés. Du reste dans ces groupes d'émeuliers, il ne manquait pas de
voleurs; rue Saint-Denis, en face du Marché des Innocents, Ton en arrêta
d'un seul coup de filet 50 à 60; les gens de mine suspecte y étaient aussi
en bon nombre ; parmi ceux qui avaient envahi les boutiques d'épiciers
l'on put constater la présence d'individus couverts de haillons, sur lesquels
fut trouvé beaucoup d'or et d'argent; rue Phélypeaux, paraît-il, furent
remarquées des femmes pauvrement vêtues, qui tenaient dans leurs mains
de gros paquets d'assignats qu'elles distribuaient à ceux qui n'avaient pas
de quoi acheter à vil prix du sucre et du savon. En résumé, il semble
que le pillage des épiciers ait été à la fois excité par des agents de désordre
et de contre-révolution, et perpétré par le peuple, exaspéré du prix énorme
(1) V. tome IX de notre Répertoire, n»' 432, 435.
jl INTRODUCTION
des denrées, lorsque l'arreslalion do voitures de savon lui permettait de
constater d'après la facture que ce savon qui revenait à 14 sols la livre lui
était vendu 32 sois, et que les magasins explorés par les émeuliers renfer-
maient de la cassonade moisie, à force d'avoir été gardée, et du sucre à
moitié rongé par l'humidité.
Le désordre ne resta pas localisé dans le quartier des Lombards; il
s'étendit aux autres quartiers, de l'ile Saint-Louis à la rue Saint-Jacques,
sur le port au Blé, même devant IHôlel de Ville. D'après Tiiine (1), douze
cents boutiques auraient été pillées et dévastées. Le même historien, avec
sa tendance à grossir et à voir sous les couleurs les plus sombres tous les
mouvements révolutionnaires, accepte sans contrôle le témoignage d'un
romancier populaire, Rétif de la Bretonne (2), qui dans le chapitre
qu'il a consacré au pillage des épiciers prétend que des bandits, réunis
à des agents étrangers, se livrèrent à un véritable brigandage, comme
s'il se fût agi d'une ville prise d'assaut. S'il faut en croire ce littérateur,
que ïaine considère comme un témoin oculaire, il se serait passé
des scènes révoltantes, renouvelant les exploits des chauffeurs : des misé-
rables auraient contraint un maître do maison et sa femme, les pieds dans
le feu, à leur livrer tout ce qu'ils avaient de précieux, or, argent, assignats,
linge fin, dentelles, robes de soie. Le même Rétif de la Bretonne rapporte,
d'après des on-dit, des actes de lubricité dont auraient été victimes la
femme et les deux fiUes d'un riche épicier, qui furent outragées à plusieurs
reprises par trois bandits, pendant que leurs valets impassibles assistaient,
le sabre à la main, le pistolet à la ceinture, à ces cyniques débauches.
Nous croyons qu'il y a beaucoup d'exagération dans ces récits, où l'imagi-
nation d'un romancier s'est donnée libre carrière.
Toutes les scènes de désordre qui signalèrent la matinée du 25 février
ne furent, au début, l'objet d'aucune répression; il est certain que la
Municipalité parisienne comme le Déparlement semblent avoir été pris
au dépourvu et n'avoir eu aucune connaissance dos mouvements qui avaient
pu précéder et préparer l'émeute; c'est l'impression que l'on éprouve
lorsqu'on lit les réponses que Lulicr, procureur général syndic du Dépar-
tement, fit aux questions qui lui furent posées le 26 février par le Conseil
exécutif provisoire (3). Sans nul doute, lu Municipalité fut surprise par la
soudaineté des événements, puisqu'elle déclara, le 27 février, que le
(1) H. Taine, Les origines de la France contemporaine, La Révolution, t. III, p. 407.
(2) Rétif de la Bretonne, Nuits de Paris, t. VIII, p. 463.
(3) V. le t. VIII de notre Répertoire, n« 1483.
INTRODUCTION xj
désordre avait éclaté subitement avec violence et s'était propagé avec la
rapidité de la foudre; c'est ce qui explique jusqu'à un certain point pour-
quoi elle ne montra pas la décision nécessaire et sembla ne se réveiller de
sa torpeur que lorsque lémeute se fut rendue complètement maîtresse du
terrain; de plus, comme par un fait exprès, le Commandant général de la
garde nationale, Sanlerre, se trouvait absent depuis le matin et inspectait
des troupes à Versailles, alors que sa présence eût été indispensable à
Paris; aussi l'intervention tardive du maire et du procureur de la Commune
fut-elle absolument ineificace. Lorsque le maire et les représentants de la
Commune se furent rendus compte de l'inutilité de leurs efforts, ils se
transportèrent au Département et de là au Comité do sûreté générale ; alors,
sur la motion do Basiro, l'un de ses membres, la Convention nationale
promulgua un décret autorisant la Municipalité parisienne à prendre les
mesures nécessaires pour le rétablissement de l'ordre et même à faire battre
la générale pour contenir les malveillants. Dans sa lettre du 26 février à
la Convention nationale (1), Pache déclare que la Municipalité ne connut
qu'après H heures du matin la formation d'un rassemblement, rue de la
Vieille-Monnaie, ainsi que l'envahissement des boutiques d'épiciers par
une foule de femmes, et que la présence du Maire, du procureur de la
Commune, de l'un de ses substituts et de cinq administrateurs municipaux,
avec toutes les exhortations des uns et des autres, ne réussit point h
réprimer les désordres. Pourtant, au témoignage du journal de Brlssot,
Pache aurait montré quelque énergie et payé de sa personne en arrêtant
de sa main deux pillards; le bruit courut même qu'on l'avait menacé do
coups de couteau et qu'on lui avait déchiré son écharpe, alors qu'accom-
pagné du procureur de la Commune, il protégeait, rue des Lombards, la
boutique d'un épicier; mais il fut reconnu que la nouvelle était fausse.
Quant à Chaumette et Hébert, malgré leur caractère officiel, ils ne
pouvaient, conime l'a dit très justement M. Jaurès, marcher à fond contre
le peuple, même égaré, et l'avaient laissé faire. L'un comme l'autre ne
virent ou affectèrent de ne voir, dans la journée du 25 février, qu'un
mouvement contre-révolutionnaire. Chaumette iléclara, le 27 février, devant
la Convention, que la véritable cause de ces troubles, c'était la haine de la
Révolution; leurs auteurs, c'étaient les malveillants de l'intérieur, coalisés
avec les agents des puissances étrangères. Hébert n'est pas moins afiir-
matif ; à ses yeux (n" 219 de son Père Duchesne), la journée du 23 février
n'avait été qu'une mascarade aristocratique, une émeute masquée, organisée
(1) V. t. VIII de notre Répertoire, n» 1491.
^ INTRODUCTION
par de faux Sans-Culoltes ; c'étaient les fripons soudoyés par l'Angleterre
qui avaient fait jiiller les magasins dans Paris, afin d'exciter le désordre
au moment où l'on s'occupait du recrutement de l'armée. Les patrouilles
multipliées dont Pache fait mention dans sa lettre ne commencèrent, en
réalité, qu'à cinq heures du soir, et encore les officiers seuls, sans être
suivis par leurs hommes, exposés seuls aux brutalités de la multitude
égarée, cherchèrent-ils à dissiper les attroupements, en sorte que, comme
le constate Prudhomme dans ses Révolutions de Paris, les pillards eurent
tout le temps et toute la sûreté désirable pour mener à bonne fin leur
expédition qui, en somme, dura du lever au coucher du soleil. Ce fut seule-
ment le mardi malin que l'on se décida à prendre des mesures énergiques
pour le rétablissement de l'ordre ; ce jour-là, dès quatre heures, la générale
fut battue, de fortes patrouilles furent envoyées rue Sainl-Honoré et à la
Croix-Rouge, où s'étaient formés de nouveaux groupes qui se proposaient
de recommencer les excès de la veille. Santerre informa la Convention, le
26 février, à 2 h. 3/4, que la force armée était devenue maîtresse d'em-
pêcher le retour des événements fâcheux qui s'étaient produits; mais dans
la crainte qu'à la faveur de la nuit les agitateurs et les malintentionnés
ne recommençassent, il prit soin de placer dans toutes les caisses, à la
fabrique des assignats, au Mont-de-Piété et à toutes les prisons, des forces
d'hommes et de canons, de manière à réprimer tous désordres (1).
La journée du 27 fut relativement calme; pourtant dans la soirée, il y
eut de nouvelles velléités d'agitation : les blanchisseuses, rassemblées
place Maubert et ailleurs, demandèrent à grands cris que l'on envahit les
magasins de savon et de soude, notamment rue de Bièvre, invitant les
hommes à les suivre, sous peine de payer au moins 6 sols de blanchissage
par chemise. On fil en même temps courir le bruit que l'on se porterait chez
les bijoutiers et orfèvres, lesquels, saisis d'une terreur panique, se hâtèrent
de fermer boutique (2).
L'apaisement revint petit à petit; le 28 février, Santerre annonçait
que Paris était fort tranquille, qu'il n'y avait aucun rassemblement, la
force armée étant très active, que les agitateurs donnaient le change au
peuple en lui faisant croire que ceux qui n'aimaient pas le désordre
étaient ses ennemis; il terminait en déclarant, avec ce ton déclamatoire
qui lui était familier, que les républicains ne quitteraient point les rênes
et qu'ils sauraient mourir comme Le Peletier.
(1) V. t. VllI de notre Répertoire, n» 1490.
(•2) Rapport de police, t. IX de notre Répertoire, n»» 43!), 437.
INTRODUCTION xHj
Ce même jour, la Convention, dans le but de rechercher les responsa-
bilités, rendit, sur la motion de Barère, un décret ordonnant : 1° au Comité
de sûreté générale de lui faire connaître le lendemain les mesures qu'il
avait prises en vue do la cessation des troubles et pour en découvrir les
auteurs et instigateurs ; 2° au Maire, au procureur de la Commune et à la
Municipalité de se présenter le lendemain à la barre pour exposer égale-
ment les moyens par eux mis en œuvre pour prévenir les troubles et la
violation des propriétés, en arrêter les progrès et faire incarcérer les auteurs
et instigateurs; 3° aux Comités de commerce, d'agriculture et des finances
de proposer dans le délai de trois jours les mesures les plus propres à
réprimer l'accaparement ainsi que l'agiotage et à diminuer la masse des
assignats. Ce décret, une fois les événements tombés dans l'oubli, resta,
on le comprend sans peine, lettre morte.
On sait par la lettre de Pache à la Convention qu'à la suite des troubles
du 25 février, un nombre considérable d'agitateurs, parmi lesquels figuraient
quelques suspects et des domestiques de ci-devant nobles, furent arrêtés ,
conduits d'abord devant le Conseil général de la Commune, renvoyés au
Département de Police et enfin écroués à la Force. On est naturellement
amené à se demander à quelle classe de la société appartenaient ces
émeutiers qui organisèrent le pillage des boutiques d'épiciers et si, comme
l'avance Prudhomme dans ses Révolutions de Paris, il faut admettre la
présence dans les rangs du peuple de quantité d'émissaires gagés par les
listes civiles de presque toute l'Europe. M. Aulard, dans son Histoire poli-
tique de la Révolution (p. 419), en parlant de l'émeute du 25 février, me
paraît trop affirmatif, lorsqu'il attribue le pillage des quelques boutiques
d'épiciers aux ouvriers qui avaient peur de la famine. L'élément ouvrier
n'eut qu'une part très faible dans ces désordres; on peut relever, en
effet, sur la liste des 12 inculpés détenus à la Force, qui passèrent en
jugement pour leur participation aux troubles des 25 et 26 février, trois
domestiques, 1 brocanteur, 1 tailleur, 1 dragon de la République, 1 garçon
cordonnier, 1 marchand de boucles, 1 marchand de cocardes, 1 taillandier,
1 garçon pâtissier et un particulier sans profession, soit 3 individus qui, à
la rigueur, peuvent rentrer dans la catégorie des ouvriers. Sur les quatre
femmes inculpées pas une ouvrière, ce sont, une domestique, une cuisi-
nière, une revendeuse et une femme sans profession.
Cependant, quoique l'adresse de la Municipalité, rédigée par Chau-
mette, dise que la plupart de ceux qui excitaient la fermentation paraissaient
au-dessus du besoin, et que la plupart des meneurs, soit hommes, soit
femmes, étaient pris de vin, tous ces émeutiers semblent à première
vue de pauvres hères, sans travail, sans ressources, obscurs comparses,
^ INTRODUCTION
qui furent, ou acquittés, ou condamnés à des peines insignifiantes, mais il est
difficile d'y trouver trace d'agents de l'étranger ou de la contre-révolution.
Un décret du 3 mars décida que les auteurs, fauteurs, instigateurs et com-
plices des troubles et pillages qui s'étaient produits les 25 et 26 février
seraient traduits devant le tribunal criminel de Seine-et-Oise ; l'application
de ce décret se fit sans principe bien arrêté, on peut même dire avec une
cerUine incohérence. Les tribunaux des arrondissements, dans le ressort
desquels avaient eu lieu les actes de pillage, adoptèrent des manières de
voir différentes. C'est ainsi que le jury d'accusation du Tribunal du
2' arrondissement se crut en droit de procéder à l'instruction préparatoire
et renvoya plusieurs prévenus devant le tribunal chargé de les juger; par
contre le Tribunal du 5' arrondissement estima que ce serait maintenir
l'influence locale que de ramener le point de fait devant un jury d'accu-
sation formé à Paris, et fit incarcérer à Versailles l'un des prévenus dont
la cause avait été instruite par son jury. Particularité encore plus digne de
remarque, un certain nombre d'inculpés détenus à la Force comparurent
devaut le Tribunal de police correctionnelle, qui leur infligea des condam-
nations variant de 8 jours à 3 mois de prison, ou furent déférés aux
tribunaux des 2®, 3' et 6' arrondissements. En présence de ces divergences
d'interprétation des dilîérents jurys d'accusation, Gohier^ ministre de la
justice, sur la demande expresse du tribunal du district de Versailles,
adressa, le 10 août 1793, une lettre au président de la Convention natio-
nale (1), à l'effet d'obtenir que l'instruction toute entière fût confiée à un
seul jury, celui du tribunal du district de Versailles, et que tous les juge-
ments de police correctionnelle rendus à Paris fussent annulés. La décision
fut renvoyée le 12 avril au Comité de législation.
Quant aux malheureux épiciers qui, sous le fallacieux prétexte d'acca-
parement, avaient été victimes des actes de pillage commis les 2') et
26 février, nul ne semble s'en être occupé ; ils rappelèrent leur infortune
à la Convention par une pétition présentée le 27 mars, où ils deman-
dèrent à être indemnisés des pertes qu'ils avaient subies, pertes dont ils
déclaraient justifier d'après leurs livres, leurs factures et leurs correspon-
dances. La Conventi.on renvoya, le 31 mars, leur pétition au Comité des
finances, qui déposa, le 21 juin, son rapport concluant au rejet de la
demande des épiciers; séance tenante, la Convention rendit un décret
portant qu'il n'y avait pas lieu à délibérer, sauf aux pétitionnaires à se
pourvoir devant les tribunaux.
(1) V, le t. VIII de notre Répertoire, n» 1509.
INÏIIODUCTION XV
Du reste, leurs réclamations étaient vues de fort mauvais œil dan» le
populair^î; on peut en juger parce fait cnracléristiquo, c'est qu'un col-
porteur étant venu crier au milieu dos groupes assemidés sur la ternisse
des Feuillants la pétition dune épicière qui réclamait 100,000 livres pour
le sucre qu'on lui avait pillé, le 2o février, les citoyennes présentes
s'écrièrent : « C'est dommage qu'elle n'ait pas donné son adresse, nous lui
aurions porté son indemnité (1). »
II
Journée du lO mars.
Dès le S mars, les fâcheuses nouvelles de Belgique, répandues à Paris,
qui apprenaient la levée du siège de Maesliichl, l'évacuation d'Aix-la-
Chapelle et de Liège, jetèrent la consternation parmi les patriotes et
réjouirent les aristocrates qui recommencèrent à tenir dans les cafés des
propos incendiaires (2). Les bruits mis en circulation tendaient à aggraver
la situation; on parlait de la prise de Liège et de Bruxelles, de défaites
subies par l'avant-gnrde des Iroupes françaises et de l'évacuation immi-
nente de toute la Belgique. A la Convention on demandait que les
nombreux fédérés qui se trouvaient à Paris fussent immédiatement
envoyés aux frontières ; dans la discussion qui s'ouvrit à ce sujet, Lan-
juinais dénonça l'existence à Paris d'un comité d'insurrection qui se
réunissait le soir dans le local occupé d'ordinaire par l'Assemblée électorale
de Paris et qui convoquait journellement les fédérés à ses séances. Ces
groupes révolutionnaires projetaient évidemment une action violente,
d'une part, contre le parti Girondin, d'autre part, contre Dumouriez, dont
on pressentait la trahison à ce moment; dans les groupes, dans les
cabai'ets et cafés il n'était question que d'une insurrection générale et
prochaine, on réclamait une journée du 10 août afin de purger la Répu-
blique de tous les traîtres ; les auteurs de ces discours incendiaires, ces
provocateurs au meurtre, au carnage, étaient en majeure partie des fédérés
(1) V. le tome IX de notre Répertoire, n" 478.
(2) Voir le tome IX de notre Répertoire, n° 450.
Xfj INTRODUCTION
composant la Société des Défenseurs réunis de la République, qui
siégeaient le matin dans la salle des Jacobins ; mais ils espéraient, ils
comptaient même que l'initiative de ces mesures révolutionnaires par-
tirait des sections. Pour concerter un mouvement, nombre de volontaires
des départements, à la tête desquels s'était mis un agitateur très connu,
Fournier, dit l'Américain, s'assemblèrent aux Champs-Elysées (1), y
dînèrent dans différentes auberges et, paraît-il, complotèrent vaguement
d'envahir les imprimeries aristocrates; mais, comme ils se dispersèrent le
soir, on crut que leur projet était abandonné, il n'en était rien. Dans la nuit
même du 9 mars, à deux heures du matin, le comité de surveillance de
ces fédérés, qui se qualifiaient Défenseurs de la République assemblés aux
Jacobins, prit un arrêté invitant toutes les sections de Paris composées de
Sans-Culottes à se joindre aux défenseurs de la patrie pour opérer une
insurrection, donnant rendez-vous aux Jacobins, annonçant que le tocsin
sonnerait à 5 heures très précises du malin, enfin faisant appel aux Sans-
Culottes pour en imposer aux factieux qui siégeaient à la Convention et se
transporter dans les imprimeries des journaux de Brissot, Gorsas et autres
de même nature.
Ce manifeste, qui porte la signature de deux inconnus, Champagnac,
président, et André Gadet, fils, secrétaire, est contresigné de commissaires
du Club des Jacobins, affiliés à la Société des Fédérés, qui sont Garnier
de Launay (François-Pierre) de la section des Piques, Pereyra (Jacob), de la
même section, (dont Mortimer-Ternaux travestit le nom en celui de
Le Perigerais), et Bailly, fédéré. Si ce manifeste s'est retrouvé dans les
papiers du Comité de sûreté générale (sous la cote F' 444S-4550, que
Morlimer-Ternaux se garde bien de donner) c'est qu'il fut envoyé à la
section du Panthéon-Français, qui le fit parvenir au Comité de sûreté
générale par les soins de Julian de Carentan, personnage assez connu
comme observateur de la Police, et de Damour, qui devinrent peu après
secrétaire et secrétaire-adjoint du Comité révolutionnaire de cette section.
Le curieux document en question, publié une première fois par
Mortimer-Ternaux dans son Histoire de la Terreur, t. VI, p. 185, a été
reproduit par M. Jean Jaurès, dans son Histoire socialiste de laConvention,
p. 1131, qui croit pouvoir l'attribuer à la section Poissonnière; or, aucun
des signataires de cet appel aux armes n'appartenait à celte section, qui
semble bien n'y avoir pris aucune part. La veille, il est vrai, cette section,
par l'organe de son président, le peintre Faro, avait demandé aux com-
(1) Rapport de police, t. IX de notre Répertoire, n» 459.
INTRODUCTION xvi.j
missaircs de la Convention, venus dans son sein, la dcstilulion de
Beurnonville, un décret d'accusation contre Dumouricz et son état-major,
contre Roland et Clavière, prolesté contre la nomination de Gensonné en
quiililé de président de la Convention, réclamé des mesures énergiques
à l'eflet de supprimer les mouvements populaires, mais avait néanmoins
déclaré être prête à défendre la Convention : par conséquent elle ne se serait
assurément pas associée à une démonstration hostile conlre les représen-
tants du peuple.
Ceux que l'opinion publique désignait comme les chefs de ce complot
étaient Fournier, l'Américain, connu par son rôle suspect dans l'expédition
des prisonniers d'Orléans, Claude Lazowski, capitaine des canonniers de
Saint-Marcel, dont on sait la participation au 40 août et à celte même
expédition, Jean Varlet, employé des postes, fougueux Jacobin, Peyre,
homme de loi, de la section de Marseille, Charles-Philippe Ronsin et
François-Nicolas Vincent, Etienne Jourdan, frère du fameux Jourdan
Coupe-Tète , d'Avignon, François Desfieux, membre du Tribunal du
17 août, (lu Club des Jacobins, un certain Langlais, agent du Comité de
sûreté générale, tous ces agitateurs perpétuellement prêts à fomenter
l'insurrection, qu'on retrouve dans la plupart des journées révolution-
naires (1).
Il est bien difficile de démêler quelle fut la part de chacun des auteurs
présumés de ce mouvement. Comme l'on sait, Fournier fut formellement
dénoncé par Maral; le même Fournier, Desfieux et Lazowski furent
signalés par Vergniaud comme membres de ce comité d'insurrection. Le
jacobin Desfieux, qui en pluviôse an II fut incarcéré à Sainte-Pélagie, fit
paraître un mémoire justificatif, imprimé de 12 pages, où il s'attache à
démontrer, comme il l'avait fait jadis dans un placard-affiche, que l'accu-
sation portée contre lui par Vergniaud était sans fondement, se faisant
fort de prouver qu'il n'avait jamais appartenu à aucun comité secret,
qu'il ne connaissait que très peu Fournier, qu'il ne lui avait jamais parlé
et ne l'avait même pas vu depuis un mois, en outre qu'il n'avait jamais
parlé au citoyen Lazowski, le considérant loulelois comme ayant rendu
de grands services à la Révolution.
En tout cas le manifeste lancé dans la nuit du 9 mars ne produisit pas
l'elTet attendu ; le tocsin ne fut pas sonné, personne ne bougea. Convaincus
de l'avortement d'une insurrection générale, les meneurs se réunirent aux
abords de la Convention, formant sur la terrasse des Feuillants des
(1) Rapport (le police, t. IX de notre Hépertoire, n» 'iGî.
T. IX.
xviij INTHOnUCTION
groupes animés t-l menai^aiils, où Pelion el Beurnonvillc furent pourcliassés
et insultés. Dans la soirée pourtant ils tentèrent de réaliser une partie ilo
leur programme en exploitant le mécontentement populaire contre les
presses girondines. Vers 8 heures du soir, une quarantaine d'individus,
armés de sabres el de pistolets, mais non 200, comme l'écrit Taine,
quelques-uns revêtus do l'uniforme de dragons de la République, se ren-
dirent rue Tiquetonne, où se trouvait l'imprimerie de Gorsas, envahirent
les ateliers, brisèrent les presses et les caractères, hachèrent les papiers
à coups do sabres, enfin occasionnèrent d'importants dégâts, évalués
76.000 livres. Gorsas, qui se trouvait chez lui en ce moment, n'eut que
le temps, pour échapper aux émeuliers, de sauter par-dessus un mur de
son jardin cl de se réfugier chez im voisin, d'où il rentra dans son domicile
au bout de trois quarts d'heure, quand les envahisseurs se furent retirés;
mais il ne parut nullement à la section du Contrat- Social, comme le dit
Pache dans sa lettre. Vers 9 heures du soir, le même nombre d'individus,
également armés, se transportèrent rue Serpente, à l'imprimeiic Fiévée,
où s'imprimait la Chronique de Paris de Condorcet, et la sacc;igèrcnt de
fond en comble, comme le constatèrent deux commissaires de la section
du Théâtre-Français. Les imprimeries du Patriote Français et des Me'co-
lutions de Paris ne furent préservées de la destruction que grâce à la
résistance opposée par les ouvriers. Prudhomme en racontant ces excès
fait remarquer que le peuple de Paris fut aussi étranger aux dégâts
commis chez les imprimeurs qu'il l'avait été au pillage des magasins
de sucre et de chandelles. Le même soir, Varlet et Fournier l'Améri-
cain, porte-paroles du Comité insurrectionnel, apportèrent au Club des
Cordeliers, que Gorsas appelle le Club nourricier des émeutes, une
adresse dont la rédaction était de Varlet et qu'il réussit à faire adopter
par surprise par la section des Quatre Nations; do là ils se rendirent au
sein de la Municipalité à l'eilet de l'inviter à mettre en état d'arrestation
les membres de la Convention traîtres à la cause du pays, à faire fermer les
barrières, à faire sonner le tocsin el faire battre la générale; mais ce fut
peine perdue, au Conseil général de la Commune, Pache, aussi bien que
Chaumette et Hébert refusèrent absolument de s'associer au mouvement.
Prudhomme estime dans ses Révolutions de Paris que l'on doit rendre
gr&ces à la Commune de Paris, qui fut vainement sollicitée par une
soixantaine de prétendus députés des Jacobins et des Cordeliers, et dont
l'attitude imposante sauva la situation. Un autre contemporain, le député
Salle, dans une lettre au vice-président du Directoire du déparlement de
la Meurlhe, montra que le hasard el des circonstances heureuses avaient
fait manquer le coup préparé pour la nuit du dimanche au lundi, que les
INTHODUCTIUN xix
conspirateurs furent déroulés par la pluie qui tomba eu abondance loule
la nuit, p;ir l'absence des députés et la présence de 400 fédérés bretons,
prêts à marcher au jiremier signal, mais laisse à entendre que les conspi-
rateurs n'avaient nullement abandonné leur projet.
Le Conseil général do la Commune ayant avisé la Convention de
l'existence d'attroupements qui faisaient craindre une nouvelle insur-
rection, attroupements accompagnés de menaces de mort contre plu-
sieurs membres de la Convention, l'Assemblée manda immédiatement
à sa barre le Maire, le Commandant général et le secrétaire greffier de la
Municipalité, qui sans tarder se rendirent à son invitation. Le Maire
exposa les mesures adoptées en raison des rassemblements et de l'exaltation
des esprits ; de son côté, Santcrrc vint déclarer qu'il avait donné les ordres
les plus précis pour pn-venir loule insurrection et qu'il disposait d'une
force armée de 9.000 hommes, prèle à agir, massée sur la place de
l'Hôtel-dc-Ville; il fit connaître en outre que des malveillants, qu'on
n'avait pu arrêter, avaient suggéré l'idée de conférer la royauté au citoyen
Egalité.
Ce qui a pu faire croire à quelques historiens, comme M. Jaurès, que
le signal de l'insurrection fut donné par la seclion Poissonnière, c'est
l'attitude singulière de cette seclion, qui, non contente d'avoir tenu un
langage presque menaçant aux commissaires de la Convention, loin de le
désavouer ou de l'atténuer, décida, le 22 mars, qu'une dépulation de huit
membres se présenterait à la Convention à la tête des volontaires et y ferait
lecture du discours adressé le 8 mars aux commissaires ; en ell'et, celle
députation fut admise le lendemain ; le discours de l'or.ileur de la seclion
Poissonnière souleva de violents murmures et fut interrompu par des
prolestalions unanimes. Un mouvement général d'indignation éclala dans
la salle et même parmi les volontaires, lorsqu'on s'aperçut que leur dra-
peau portail deux fleurs de lis, découpées à jour, l'une sur le taffetas,
l'autre sur la hampe; tout aussilôt les volontaires furieux arrachèrent
l'étoffe, la foulèrent aux pieds et la remplacèrent par une ceinture trico-
lore qu'oifrit la citoyenne Floquet, de Toulon, en la surmontant d'un
bonnet rouge.
L'incident soulevé à la Convention par la section Poissonnière donna
lieu à une vive discussion, dans laquelle l'un des représentants s'attacha
à faire ressortir le lien existant entre les projets que trahissait le discours
du président de cette section, les mouvements excités autour de la .salle et
jusques dans les tribunes, et surtout les complots dénoncés par les
officiers municipaux et le Commandant général, heureusement déjoués
par leur prudence, et demanda la destitution de Pinard, juge de paix de
XX INTROnUCTION
l;i section Poissonnière, ainsi que son arrestation avec celle do Jacquemin,
président de ladite section.
Deux jours après, la section Poissonnière, réunie en assemblée géné-
rale, reconnut les erreurs dans lesquelles l'avait t'ait tombrr un moment
de désarroi causé par les revers essuyés en Belgique ; elle déclara se
désister de ce qu'elle avait dit les 8 et 12 mars, en ce qui concernait
Dumouriez, observant que la flamme qui servait d'étendard iiu bataillon
de volontaires existait depuis 1789 et que le commandant de la section
armée, dont le patriotisme ne pouvait être suspecté, l'avait laissée sortir
par inadvertance (1).
Dans cette môme séance du 12 mars, la Convention nationale, sur la
motion de Fonfrède, rendit tout d'abord nn décret portant que le Conseil
général de la Commune de Paris ainsi que le Commandant général de la
garde nationale avaient bien mérité de la pairie. Par un autre décret, la
Convention, jugeant d'après la lettre qui lui avait été écrite, le 20 mars,
par le maire de Paris, d'après l'arrêté du Conseil général de la Com-
mune, le compte rendu de la Municipalité à sa barre et la dénonciation
des commissaires inspecteurs de la salle, qu'il avait existé un complot
attentatoire à la sûreté de la Convention nationale, décida que le Tribunal
extraordinaire, créé le 10 mars, informerait, aussitôt sa réunion, contre
les autenrs et les fauteurs de ce délit national; enfin, un troisième
décret, visant spécialement l'un des instigateurs du comidot que Marat
venait de dénoncer à la tribune, ordonna l'arrestation de Fournier, dit
l'Américain, la mise sous scellés de ses papiers et son interrogatoire par le
Comité de sûreté générale, spécialement délégué à cet clTet. Sans perdre
un instant, le Comité mit en état d'arrestation Fournier, sous la garde
d'un gendarme dans son domicile, rue du Doyenne, et chargea Simon-
Toussaint Charbonnier, commissaire de police do la section des Tuileries,
d'abord d'apposer les scellés sur ses papiers, puis de les .apporter au
(Comité, ce qui fut efl'ectué les 12 et 13 mars; unlin il invita les membres de
la Convention qui avaient lancé des dénonciations contre Fournier à les
faire connaître, afin qu'elles pussent servir de base à l'interrogatoire de cet
inculpé.
Bourdon de l'Oise, l'un des membres de la Convention, déposa, séance
tenante, une dénonciation en règle contre Fournier, dans laquelle il
affirma l'avoir entendu reprocher à deux ou trois inconnus de ne
pas l'avoir appuyé, sans quoi il aurait brûlé la cervelle à Pet ion. Fournier,
(I) Voir le t. Vlll (le notre Uépôrloire, n» 2010.
INTRODUCTION «j
introduit à la barre et invité à s'expliquer à ce sujet, nia le propos qui lui
était imputé; et , en ce qui concernait Ifts événements dos 9 et 10 mars, déclara
que son rùlc s'était borné à se transporter aux Jacobins, puis aux Cordc-
liers, où des molionnaircs projelaienl de se saisir de lous les ennemis do
1,1 patrie et do former les barrières ; il reconnut également s'être mis à la
lète d'une députation à la Commune pour empèjber que les pouvoirs dos
motionnairos no tombassent entre mauvaises mains, s'être entretenu avec
lo procureur de la Commune et le Maire. Ce dernier l'ayant oxhorlé à
employer les moyens les plus efficaces pour lout pacifier, il était retourné
iiux Cordeliers pour calmer les esprits, de.lii.ii sa section qu'il avait
trouvée fermée, puis il était rentré chez lui. Pressenti au sujet d'un Comité
d'insurrection, Fournier répondit no rien savoir à cet égard. Col interro-
gatoire terminé, l'un des membres du Comité de surveillance ayant attesté
que l'on n'avait rien trouvé dans les papiers do Fournier qui pût motiver
une plus longue détention, la Convention ordonn;i de lo mettre en liberté,
sauf à le faire entendre comme témoin par le Triimnal extraordinaire. Four-
nier, ayant sur lo cœur la dénonciation de Marut qui avait provoqué son
arrestation, se vengea enpubliaut(l),àla date du 14 mars, un factura contre
l'Ami du peuple, où il se plaignait d'avoir été dénoncé à l'occasion d'une
[jétition contre-révolutionnaire, celle de la section Poissonnière, et attaquait
nSou adversaire avec une extrême vioi:-nce, eu mettant en parallèle le
civisme et le patriotisme dont lui-même avait fait preuve dans maintes
occasions et ceux do Marat, qu'on n'avait vu paraître dans aucune des
journées do la Révolution; il termina eu demandant pourquoi, contre le
vœu d'un récent décret, Marat conservait seul le privilège d'être à la fois
Législateur et journaliste.
Ce fut seulement le 13 mars que la Convention se décida à ouvrir une
enquête relativement au complot avorté du 9 mars. Elle donna nuindat au
Conseil exécutif do mettre sur-le-champ en état d'arrestation les membres
du Comité dit d insurrection et d'apposer les scellés, tant sur leurs papiers
personnels que sur les registres et papiers du Comité même. Fournier
était à peu près le seul membre de ce Comité insurrectionnel, contre
lequel l'on avait pu réunir les éléments d'une instruction; d'autres
encore éîaient véhémentement suspectés d'avoir trempé dans le complot
du 9 au 10 mars; mais faute d'avoir dos preuves sérieuses de leur cuipa-
liiliié, on ne put e.xerccr do poursuites ; c'est ainsi que, le 14 mars, sur la
proposition qui fut faite d'enleudre à la barre Lazowski, présumé déjà
(1) Ce pamphlet imprimé se trouve clans les papiers de Fournier l'Américain, F' 6504.
Mij INTHODUCTIOX
on élat d'arrestation d"après le décret de la veille, la Convention no
put que passer à l'ordre du jour, motivé sur ce qu'il n'existait point
de décret le visant personneiloment, pas plus que le citoyen Deslieux.
Le même jour, le ministre do la justice, invité à rendre compte séance
tenante des renseignements qu'il avait pu recueillir sur l'existence
de ce Comité d'insurrection, se contenta de fournir des indications très
vagues sur un certain Comité de surveillance générale, composé de com-
missaires des 48 sections, chargé, jiaraissait-il, d'avoir l'œil sur les officiers
municipaux, sur les administrateurs du Département, les ministres, la
Convention nationale eilemême; il donna ensuite des explications sur les
événements de la nuit du 1) au 10 mars et sur les projets prêtés aux
agitateurs qui se proposaient, partagés en deux bandes, de se porter, les
uns chez les ministres, les autres chez les députés ayant voté l'appel au
peuple et de faire maison nette, ou simplement de mettre en accusation
le côté droit de l'Asèemblée. Gohicr fit connaître, en outre, qu'à la suite
d'une réunion du Conseil exécutif, il s'était transporté à la Maison
Commune, où il avait entendu lecture d'un arrêté rédigé dans les bons
principes, qui menaçait de la peine de mort tous ceux qui fermeraient les
barrières, et il termina son exposé, en déclarant qu'il était resté debout
jusqu'à 3 heures du matin dans l'attente des événements et que la Iran-
(]uiHilé ])ul)lique était assurée par les communications fréquentes qu'il avait
eues avec le Maire et par celles du ministre de la guerre avec le Commandant
général de la garde nationale. En attendant, le Conseil exécutif provisoire
cherchait à savoir exactement ce qu'était cet insaisissable Comilé secret,
dit révolutionnaire, et quels en étaient les membres. Ayant appris que
l'évèque de Paris avait quelques notions au sujet de ce Comilé, il convo-
qua Gobel, qui comparut le 24 mars, à S heures. En réponse aux questions
qui lui furent posées par le Conseil exécutif, celui-ci se défendit d'avoir
jamais paru dans aucun Comité de cette nature, ajoutant qu'il s'était
borné à présenter devant deux commissaires délégués à cet effet par la
Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité sa justification au sujet de
certains griefs qui lui étaient imputées.
l'our compléter les mesures de sûreté adoptées le 13 mars, la Con-
vention décida, le lo, que tous les étrangers et gens sans aveu seraient
tenus de quitter Paris dans les 24 heures: en exécution do ce décret la
Convention enjoignit, le 18 mars, à la Municipalité parisienne et à l'ad-
ministration de Police de remettre au Comité de sûreté générale, dans le
délai de 3 jours, la liste dos individus domiciliés à Paris, notés comme
suspects, sans aveu et mal intentionnés.
L'agitation populaire, malgré l'avortement de la tentative révolution-
INTHODUCTION xxiij
naire du 9 mars, ne s'iHail nullement calmée ; c'esl ainsi que, d'après un
rapport de police du 16 mars, un jeune Jacobin, que l'on idcnlifiait géné-
ralement avec le fougueux Varlot, prit la parole (ce qui lui arrivait souvent)
sur la terrasse des Feuillants et, au milieu de groupes nombreux, exprima
tout haut le regret que ^insurrection projetée les 9 et 10 mars n'eût pas
réussi; il résuma son discours en répélaul ce qu'il avait dit le dimanche
précédent aux Jacobins, que cette insurrection était légitime et néces-
saire, qu'il la désirait encore et qu'au surplus elle n'était qu'ajournée,
qu'il souhaitait maintenant que l'apathie des Jacobins fût remplacée par
l'énergie des femmes des S et 6 octobre 1789, de façon à obtenir de gré
ou de force que la Convention proscrivît la vente de l'argent, décrétât la
peine de mort contre les agioteurs et accapareurs, et fît tomber les têtes
de Roland et de Brissot.
Dans son ordre du jour du 27 mars, Santerre, préoccupé de l'état peu
rassurant de Paris, prit soin de mettre en garde les citoyens contre cer-
tains faux bruits rc'pandus par les malveillants, dans le but de jeter
l'alarme et d'égarer l'opinion, principalement à la fin de la semaine, afin
de profiter pour la réalisation de leurs projets sinistres du lundi, qui
était ordinairement le jour de repos et de fête des ouvriers. Au début de la
séance que tint ce même jour le Conseil exécutif, le ministre de l'In-
■ lérieur communiqua des rapports inquiétants sur la situation de Paris,
desquels il semblait résulter que la vie d'un grand pombie de citoyens
était menacée, cl demanda la convocation immédiate du Maire, du Com-
mandant général et du procureur général syndic. Le Maire se présenta
aussitôt et mit le Conseil au courant de divers avis qu'il avait reçus,
notanuTient de certaines lettres, signées de l'initiale A et attribuées à un
sieur Aubert, contenant l'indication de faits très graves, notamment d'un
appel aux armes adressé aux sections. En effet, l'incident qui se produisit
ce jour-là, aux portes même de la Convention, montre assez la fermen--
tation qui continuait à régner dans les masses. La Société des Uéfeus(.'urs
de la République, celle qui avait pris l'initiative du mouvement du 9 mars,
avait organisé, pour le dimanche malin 17 mars, sur la place du Carrousel,
une réunion où devaient se trouver le Conseil général de la Commune et
loiilos les sociétés patriotiques afin do se donner le baiser fraternel. Un
rassemblement considérable se forma; l'un des députés Girondins, Yzarn
\alady, informé de cet attroupement et entraîné par son zèle, sortit à l'efiet
do prévenir la force armée dans divers corps de garde, fut retenu pri-
sonnier dans celui de l'Oratoire et obligé de se faire réclamer par le
président de la Convention.
La question des subsistances et la crainte permanente de la disette
XXIV
I.NTHODUCÏIO.N
venaient encore aggraver la situation en faisant naître des troubles pour
ainsi dire quotidiens; ainsi une véritable émeute, fomentée par certains
boulangers réunis à une troupe de femmes, éclata tout d'un coup ii la
Halle au blé, où les manifestants, transportés de fureur, vomissaient mille
injures contre la Municipalité et voulaient absolument pendre le citoyen
Garin, administrateur dt^s Subsistances, en exécration dans le peuple : ce
malheureux eut grand' peine à s'échapper de leurs mains.
Le 19 mars, Gohier rendit compte à la Convention des investigations
auxquelles il s'était livré pour arriver à la découverte des conspirateurs
des 9 et 10 mars, investigations qui, en somme, aboutirent à un résultat
négatif. Gohier avait cependant joué de tous les ressorts; il avait cherché
à se renseigner auprès des foncliouiiaires publics les plus mêlés au
peuple, et qui par leurs rapports incessants avec lui, étaient plus à portée
de connaître les moyens que l'on employait pour l'égarer; l'administration
de Police, mise en mouvement, avait répondu, après enquête appro-
fondie, au maire de Paris qu'elle n'avait rien trouvé qui pût faire soup-
çonner l'existence d'un Comité d'insurrection. Les démarches personnelles
du ministre, à la suite de diverses dénonciations qu'il avait reçues, lui
avaient bien permis de co;islator la tenue de réunions do plusieurs membres
de la Société des Jacobins au Café Corazza, réunions qui toutefois n'avaient
point le caractère d'un comité insurrectionnel. On lui avait signalé éga-
lement un certain nombre d'individus qu'on pouvait qualifier d'insurrec-
tionnaires, qui devenaient dangereux lorsqu'ils étaient mêlés à des
mouvemonis populaires. Son attention s'était portée principalement sur
les trois agitateurs qui, dans la nuit du 9 au 10 mars, s'étaient chargés de
remettre au Conseil général de la Commune une délibération incendiaire,
Varlet, Fournier et Champion, sur d'autres encore, tels que Lazowski,
Desfieux et un certain Jourdan, qui passaient pour avoir joué un rôle
considérable; mais les insiruclions ouvertes n'avaient donné aucun résultat
et les poursuites aussitôt entamées avaient dû être abandonnées.
Les derniers jours du mois de mars furent marqués par une recru-
descence de la fermentation populaire, tant en raison des graves nouvelles
reçues de la Belgique que de l'occupai ion de l'ilc do Noirmoutiers par les
insurgés de l'Ouest. Le mercredi 27 mars, sur l'invitation du Comité de
défense générale, qui désirait se rendre compte de la situalion de Paris,
Santerre annonça avoir pris toutes les précautions propres à empêcher les
soulèvements et les troubles que les malveillants s'ellorçaioiit d'exciter.
Dans une nouvelle réunion que tint le Comité à sept heures du soir, à
laquelle assistaient les ministres, deux membres du Direcloire du Dépar-
tement, le procureur de la Commune et deux officiers municipaux, on
IMHODLCTION xxv
conféra sur les mesures à prendre « pour déconcerter l'arislocratie et tous
les conspirateurs qui cherchaient à opérer des soulèvements ». Le Comité
arrêta et la Convention décréta le lendemain : 1° que la municipalité de
Paris suspendrait la délivrance des passeports jusqu'après l'exécution du
décret qui avait ordonné le désarmement des suspects, ce qui serait effectué
le jour même ; 2° qu'elle était autorisée à établir dur.int 24 heures une
garde aux barrières et à y envoyer des commissaires à l'elfet de procéder
à l'arrestation de tous individus se présentant sans passeports ou avec des
passeporis des municipalités de Boulogne-sur-Mor et de Calais, ainsi que
de toutes personnes suspectes; 8" que le Conseil exécutif enverrait des
courriers aux municipalités environnantes pour arrêter et désarmer les
suspects et surveiller les châteaux ; 4° qu'il serait fait une adresse au
peuple français pour le prémunir contre les hommes coupables qui vou-
draient l'égarer.
Un député girondin, Salle, qui écrivait après la réunion du Comité de
défense générale, à Bicquilley, vice-président du directoire du déparle-
ment de la Meiirthc, résume en ces termes ses impressions sur ce qui se
passait en ce moment :
« Les Montagnards ont voulu faire croire que les conspirateurs du
10 mars étaient des aristocrates; mais à mon sens, les mouvements qui
Se préparent ne sont point dangereux; on veut simplement plâtrer la
conspiration du 10 mars, il doit y avoir un simulacre de fermeture de
barrières et d'insurrection, le peuple de l'aris va être tout entier mis sur
pied. » Mais le même député ne se fait pas illusion sur la gravité de la situa-
tion. Si cette semaine, ajoute-t-il, se passe sans accidents, il ne s'en suit
pas pour cela que tous dangers soient écartés, au contraire les craintes
sont plus que jamais fondées.
Salle avait dit vrai ; l'on assista à un étrange spectacle : dès l'aube et
durant toute la matinée, l'on battit le rajipel dans tous les quartiers; à midi
toutes les sections étaient sous les armes, toutes les barrières, toutes les
rues, tous les passages étaient interceptés, personne ne pouvait plus
circuler sans sa carte ou son certificat de civisme; il fut procédé à des
visites domiciliaires jour le désarmement des suspects et à de nombreuses
arrestations. Grâce à ce déploiement extraordinaire de force armée, Santerre
put annoncer à 6 heures du soir à la Convention que la tranquiililéavait été
parfaite à Paris dans la journée du 28, que le service s'était fait avec beau-
coup d'exactitude, et que les patrouilles avaient été tiès fréquentes. Pour
faciliter les visites domiciliaires et les arrestations de suspects, le Conseil
général de la Conmmne prit, le 28 mars, un arrêté enjoignant aux proprié-
taires des maisons d'afficher à l'extérieur en caractères bien lisibles les
xxvj INTIlODrcriON
noms, i\gos cl professions de tous les habitants, en ayant soin (l'indiquer
les mutations, et chargea 6 commissaires de porter cet arrêté à la Conven-
tion nationale et do demander sa sanction; le vendredi 29, les barrières
furent gardées comme la veille et les visites domiciliaires continuèrent.
Les événements allaient se précipiter et entrer dans une nouvelle phase,
lii jdiase critique; on sentait que l'on approchait non plus d'ébauches de
mouvements insurrectionnels, mais d'une véritable insurrection.
111
Journées des ai mal, V et 3 juin.
La salle de rEvêcJié, où siégeaient en permanence les électeurs du
département de Paris, était devenue un foyer de troubles et d'agitation
révolutionnaire, dontLanjuinais avait déjtà dénoncé l'existence, le 5 mars,
à la tribune de la Convention, lorsqu'il faisait allusion au Comité d'in-
surrection, présidé par l'un des membres do l'Assemblée électorale et alors
fréquenté par les volontaires.
Vers la fin de mars, ce centre de ralliement, resté dans l'ombre depuis
le mouvement avorté du 10 de ce même mois, affirma de nouveau son
existence. Quoique d'après Bûchez et Roux cette nouvelle conspiration ait
été tramée par les mêmes agitateurs qui avaient provoqué l'insurrection
du 10 mars et que l'adhésion des sections ait été surprise par Varlet et
antres démagogues qui, en invoquant un arrêté (\c la section des Droils
de l'Homme, se ser.iient installés à l'Evèché.il n'est pas douteux que ce
fut la section des Droils de l'Homme qui prit l'initiative de ce groupement
séditieux et qui envoya, le 27 mars, une adresse aux sections pour les
engager à déléguer des commissaires à l'Evèché dans le but de former un
Comité contrai révolutionnaire, comité que Gorsas qualifia de conventiciile
d'insurrection, se déguisant sous l'appellation de Commission de salut public.
Le 28 mars, vingt-sept seclions donnèrent leur adhésion et envoyèrent
leurs commissaires à l'Evêché. A la date du 1" avril, une dépntation de
ces commissaires, réunis pour délibérer sur les moyens de salut public, se
présenta au sein de la Comnmne et demanda qu'il leur fùl alloué des Irais
de bureau. Chaumelte fut d'avis de sanctionner la réunion de ces délégués
des sections, en faisant observer qu'ils ne s'assemblaient à l'Evêché que
1
IN'THODUr.TIOX xxvij
f.Mile d'un local suffisant dans la Miiison Commune: en conséquence des
frais de bureau furent accordés.
Le 2 avril, l'Assemblée électorale, avisée en mémo temps de la for-
mation de ce Comité central de solid piif/lic et de correspondance avec les
départements, et du reirait par la plupnrt des sections des pouvoirs qu'elles
avaient donnés à leurs commissaires pour participer à cet établissement,
décida l'envoi d'une dépulation de cinq membres au Conseil général de la
Commune pour lui faire part de l'indignation éprouvée par l'Assemblée
électorale, en présence d'un rassemblement d'individus qui méconnais-
saient hautement la souveraineté du peuple et avaient l'audace de se
qualifier Comité central de salut public. Le corps électoral invita le Conseil
général de la Commune ù dénoncer sur-le-champ aux 48 sections la
formation illégale de ce prétendu Comité, dont quelques-uns des mem-
bres avaient perdu la confiance publique, ou ne l'avaient pas encore
méritée. Tels étaient Germain Truchon (1), de la section des Gravilliers,
un certain Cronicr, clerc de procureur, vice-président de la scclion de la
Réunion, qui ayant eu la malencontreuse idée de venir aux Jacobins, le
1" avril, pour notifier la formation de cette Assemblée centrale de salut
public, fut pris à partie par Marat, lequel l'accusa de nourrir des desseins anti-
civiques, arrêté séance tenante, et conduit, malgré ses protestations, au
Comité de sûreté générale (2), Landrin (3), de la section du Panthéon-
Français, soupçonné de vouloir soulever les ouvriers contre les patriotes
de cetle section, enfin, le citoyen Varlet, de la section des Droits de
l'Homme, auteur de la pétition qui avait provoqué toutes ces mesures
dangereuses et perfides. L'Assemblée électorale croyait de son devoir de
dénoncer au Conseil général de la Commune ce projet infâme tendant à la
(1) Ti-uchon (Germain), lioiinue lie lettres, dérenseur officieux, président de la Commune
du 10 août, fut dénoncé par le Comité révolutionnaire de la section des Gravilliers et arrêté
comme suspect, le 8 prairial an II, sous l'inculpation de n'avoir pas rendu un compte exact, en
qualité de commissaire chargé d'examiner les comptes de la section de l'Unité au sujet des objets
provenant des victimes du 2 septembre, notamment de Viguier de Curny. Incarcéré le i) prairial
au Luxomliourg, puis rue de la Bourbe et au l'Iossis, il élait encore détenu le 30 fructidor an III
et se plaignait o de |)érir de faim, de misère et de nudité, d'être sans argent, les fruits de ses vignes
en Uourgogne ayant été dilapidés, brigandés». Le Comité des Gravilliers lui reprochait d'être un
modéré, d'avoir sauvé dos prisonniers le '2 septembre 17'.)'2. En effet, Truchon se vanta d'avoir
fait sortir tous ceux de Saime-Pélapie et une partie de ceux de la Force, entr'aulres la jeune
demoiselle de Tourzel et JI"" de Saint-Brico, et par une singularité bizarre, il déclarait être
détenu comme terroriste. Il sortit de prison en frimaire an IV. (V. son dossier, F'' 4775^^).
(2) .\ulard, L.i Société des Jacobins, t. VI p, 118; Charavay, Assemblce électorale, t. III,
y. 406, 467.
(3) Landrin ou Laudrin remplit les fonctions de secrétaire greflier du Comité révolutionnaire
de la section du Panthéon Français, à partir du 21 avril ; le 18 mai, on voit qu'il servait dans la
compagnie Lacour et fut mena'-é par les volontaires; un arrêté de son Comité, du 13 juillet,
enjoignit de l'arrêter, ce qui fut fait peu après; le l" août il était écroué à la Force. (1 "'' 2520).
xxviij INTHODIJCTIOX
désorganisation do lotis les pouvoirs, à l'usiirpalion de l'aulorité souveraine
et reprcsenlative au moment où la chose publi(iuc (Hiil dans le plus grand
danger et oii l'union et la rigueur des mesures pouvaient seuls la sxuver.
La dépulalion do l'Assemblée électorale remplit sa mission le 2 avril el.
fil observer que quatre seclions, celles de l'Arsenal, des Marais, des Gra-
villiers cl des Arcis, avnienl retiré les pouvoirs donnés à leurs délégués
pour constituer ce Comité; en outre la section des Droits de l'Homme
s'empressa de déclarer que l'on avait faussement interprété son arrêté,
qui avait dclerminé la convocation de ces commissaires.
En conséquence le Conseil général de la Commune revint sur su déci-
sion de la veille relativement aux frais de bureau alloués en principe, hi
senlimenl général se montra plutôt hostile à ce Comité issu d'intrigues, el
comme le dit Corsas, Pans qu'on cherchait à mettre en étal d'insur-
rection, montra qu'il voulait être tranquille et ne ressentait pas le
besoin d'un foyer d'émeutes. Du reste toutes les sections ne paclisèi-enl pas
avec les révolutionnaires; celle de la lUilte dos Moulins, dès le I" avril,
protesta contre les fondions que s'arrogeaient les commissaires appelés à
composer ce Comité central, qu'on pouvait à bon droit suspecter d'inten-
tions contre-révoliilionnaires, el en demanda la dissolution. La seclion de
Bcaurepaire, réunie en assemblée générale le 2 avril, donna son adhésion
à l'arrêté de la seclion de l'Arsenal, qui venait d'interdire à ses propres
commissaires d'assister désormais aux assemblées de ces délégués des
seclions, tenues à l'Evèché, les trois jours précédents, lesquels s'étaient
témérairement constiiués en Assemblée centrale de salut pablic et de cor-
respondance avec tous les départements ; la section de Beaurepaire ajoutait
qu'elle avait déjà été avisée de la « prévarication de colle assemblée de
l'Evèché » par ses commissaires, dont elle approuvait la conduite, et elle
cul soin de notifier son arrêté à la Municipalité, au Département et au
président de la Convention n.itionalo. La seclion du Mail, également le
l"' avril, après lecture de l'arrêté pris par les commissaires des seclions
réunis à l'Evèché pour la formation d'une Assemblée centrale de salut
public, corresp mdantavec les déparlements sous la sauvegarde du peuple,
considérant que cet arrêté ferait entrer en lutte les sections avec les auto-
rités constituées, l'improuva foimellement et adressa à la Convenlion, aux
sociétés populaires, à la Commune elau corps électoral sa délibéral ion, qui fut
imprimée à d,8d0 exemplaires par les soins de la Convention el envoyée
dans les départements. Ce même jour, la Convenlion nationale, sur la
molioîi de Barère, rendit un décret jjortant qui- la section du Mail avait
bien mérité de la patrie, convoquant le maire de Paris à l'oiret de rendre
compte de la connaissance qu'il avait pu acquérir du rassemblement des
J
INTRODUCTION Txix
commissaires des sections à rEvèché, le 31 mars précédent, mandant
également à la barre les commissaires des sections qui avaient pris
l'arrêté du 31 mars, pour donner des explications sur les motifs de cet
arrêté, en produisant leurs registres, déclarant enfin à tous les citoyens de
la République que la même fermeté qu'elle avait déployée dans le juge-
ment du tyran, dirigerait ses délibérations pour abatire la nouvelle
tyrannie qui s'élevait et qui menaçait d'usurper ou d'anéantir la représen-
talion nationale.
L'éveil était donné, Ton sentait désormais le besoin de se tenir sur ses
gardes et d'engager la lutte contre le pouvoir occulte qui en sourdine
cberchait à préparer les voies d'une révolution. Aux termes d'un drcret
rendu le mercredi matin 3 avril, la Convention manda sur-le-champ à
sa barre le Conseil exécutif provisoire, le Conseil général de la Commune
et le Commandant de la garde nationale, afin de leur exposer les circons-
tances dans lesquelles se trouvait la République et de leur faire sentir la
nécessité de redoubler de surveillance, de telle sorte que l'ordre le plus
parfait continuât à régner dans Paris. Au cours de cette môme séance,
la municipalité de Paris, admise à la barre, annonça qu'aussitôt instruite
des délibérations illégales prises par les commissaires des sections, elle
avait improuvé et annulé ces délibérations et envoyé aux 48 sections la
rétractation des pouvoirs de quelques-unes d'entre elles, ainsi que la
dénonciation de l'Assemblée électorale contre ces mêmes commissaires.
Cette convocation de prétendus commissaires de la majorité des sec-
tions cachait, on n'en pouvait douter, des desseins perfides. Le procureur
syndic de la Commune, Chaumette, les ayant interrogés sur leurs inten-
tions, n'obtint des meneurs qu'une réponse très vague; à les entendre,
le but de la réunion était simplement la rédaction d'une adresse à la
Convention nationale. Du reste, dès le 28 mars, la Municipalité avait reçu
avis d'un complot contre-révolutionnaire et de la préparation d'une attaque
contre la Convention. En prévision de quelques troubles, Sanlerre avait
ordonné, ce même jour, aux légions d'organiser de fortes et fréquentes
patrouilles autour de la Convention. Le 1" avril, le Comité des inspec-
teurs de la salle ayant appris que le Commandant général avait mis sur
pied une garde extraordinaire pour la sûreté de l'Assemblée, décida que
ces forces seraient réparties entre les corps de garde du Manège et des
Feuillants, en tête de la rue du Manège, sur la terrasse des Feuillants, pour
y faire de nombreuses patrouilles, avec disposition d'une réserve sur la
place Vendôme : en outre les deux compagnies de gendarmes de la
Convention reçurent comme consigne de ne laisser entrer dans les couloirs
de l'Assemblée que les personnes munies de cartes de députés, de jour-
XXX INTRODUCTION
iialisles cl de commis des bureaux. Indépciidainmeut des mesures adoptées
pour la sûreté de la Convention, de fréquentes patrouilles furent ordonnées
autour des caisses publiques, de l'atelier des assignats, de l'Arsenal et
des prisons.
D'après les rapports de police envoyés à la Mairie, il était question,
dans les sociétés populaires, d'un grand coup pour le soir du l" ou du
2 avril, on disait même que là tocsin allait être sonné pour se porter aux
prisons et massacrer tous les prisonniers ; dans le jardin de l'Égalité
(Palais Royal) certains individus ne parlaient que de couper les têtes des
accapareurs, des marchands, des signataires de pétitions modérées, même
de quelques membres de la Convention ; il fallait, s'écriaient-ils, se porter
en foule à l'Assemblée et la forcer, les armes à la main, de rendre les
décrets réclamés depuis longtemps par les sections louchant la vente du
numérairo, !a taxe des blés et des comestibles. Dans les groupes, notam-
ment sur la terrasse de la Convention, dos malveillants cbcrcbaicnt à*
répandre l'alarme et à décourager les patriotes, à soulever le peuple et à
allumer la guerre civile dans Paris ; au dire de ces agents provocateurs il
fallait, avant de marcher contre Dumouriez, massacrer les aristocrates cl
tous les scélérats renfermés dans les prisons, sonner le tocsin et mettre
tout en combustion. Fort heureusement que les esprits se calmèrent,
que dès le S avril, les groupes et lieux publics semblaient fort tranquilles,
et qu'on pouvait constater que l'état de Paris n'offrait plus rien d'alarmant.
Le Comité central de salut public siégeant à l'Evêché avait inscrit
dans son programme l'établissement dune correspondance avec les dépar-
tements de la Républiqu'fe: la Commune de Paris reprit celte idée et décida,
dès le 2 avril, la création d'un Comité ou bureau de correspondance avec
les 44,000 municipalités; elle désigna pour composer ce Comité cinq de ses
membres, savoir, Scipion Durourc, Joseph Bodson, Michel Dorat-Cu bières,
Jean-Michel Seguy et Antoine-Prosper Soulès, auxquels furent adjoints,
le 21 avril, les citoyens Renouard, Blin, Lauvin, Boucher-René et Cailleux
jeune. Dans la pensée de la commune de Paris, il s'agissait d'opposer à la
fédération girondine des départements une fédération montagnarde des
communes, destinée à servir de contrepoids. Ce bureau projeté devait
renseigner exactement les communes de Franco sur l'esprit public de
Paris et les tenir au courant des résolutions vigoureuses que prendrait la
commune de Paris pour sauver la chose publique. Le 23 avril, le Conseil
général de la Commune, sur le réquisitoire de Chaumelle, donna mandai
à son Comité de correspondance de rédiger une circulaire à toutes les
municipalités de la République, circulaire qui devait être imprimée et
aflichée, ayant pour base cette déclaration, que la commune de Paris
iNTr.onrcTiox xxxj
entendait communiquer avec toute la République et qu'elle n'adoptait que
celte seule espèce de fédéralisme.
Le conflit entre les Girondins et les Montagnards prit un caractère do
plus en plus marqué, lorsque fut connue à Paris la trahison de Dumouriez;
l'accusation de complicité, limcée dans la séance du 3 avril par Robespierre
contre Brissol, i'uu des chefs du parti (iiroiidin, promoteur de la guerre
conti'c l'Autriche, fut le début des hostilités. Les sections de Paris ne
tardèrent pas k entrer en campagne. Le 8 aviil, la section de Bon-Conseil
envoya à la Convention nationale une dépulalion chargée de présenter une
adresse demandant l'examen le plus sévère et le pins approfondi de la
conspiration de Dumouriez et un décret d'accusation contre ses complices
au sein même de la Convention. « Depuis assez longtemps, disait-elle, la
voix publique vous indique les Brissot, les Gensonné, les Vcrgniaud, les
Barbaioux, les Buzot, les Louvet, les Guadet, tous ces chefs de factions,
qui depuis si longtemps fomentent la guerre civile de concert avec leur
complice Roland. Représentants du peuple, patriotes de la Montagne, c'est
à vous que s'adresse la section de Bon Conseil, c'est sur vous qu'elle se
repose du soin de désigner les traîtres, de livrer aux tribunaux ces membres
que l'opinion publique a déjà proscrits, de livrer une guerre à mort à ces
modérés, à ces Feuillants, ces prolées aristocrates. »
Sur la demande de Marat, les honnieurs de la séance furent accordés
aux pétitionnaires. L'adresse en question fut lue aux Jacobins, que prési-
dait Marat, et approuvée, bien qu'Albittc, qdi ne se donnait pas comme
modéré, eût déclaré qu'il trouvait la pétition prématurée.
C'est à ce même moment qu'une autre section, celle de la Halle-au-Blé,
faisait circuler dans Paris un projet d'adresse à la Convention, conçue en
termes aussi peu mesurés, dont Pétion donna lecture à l'Assemblée
conventionnelle le tt) avril au malin. Non contents do dénoncer à lu
Convention les infidèles mandataires qui abusaient de sa confiance et de
réclamer la mise en état d'arrestation de cette majorité corrompue, les
auteurs de l'adresse demandaient la tète de Roland, l'épuration des
administrations et terminaient en adjurant la Montagne de sauver la
République, en déclarant que, si elle ne se sentait pas assez forte pour
assumer celte tâche, ils se chargeraient de la sauver.
La lecture de cette adresse déchaîna dans la salle et dans les tribunes
un violent tumulte et provoqua une vive discussion, au cours de laquelle
prirent successivement la parole Pétion, Danton, Guadet, Robespierre et
Vergniaud, discussion qui se termina par un décret portant que les citoyens
Bocqueba, président de la section de la Halle-au-Blé, et Maîlrejean, secré-
taire, dont l?s noms se trouvaient au bas du projet d'adresse et d'une
xxxij INTRODUCTION
délibération du 7 avril, seraient mandés à la barre pour attester la vérité
ou la fausseté des signatures apposées au bas de ladite délibération, et
que les registres de la section seraient produits au bureau.
Ce fut le 15 avril que se pro.luisit une manifeslalion caractéristique du
sentiment populaire contre les Girondins. L'adresse comminatoire, dont
la section de la Halle-au-Blé avait pris l'initiative, avait réuni les adhé-
sions de 33 sections; il en fut donné lecture, le 15 avril, au Conseil général
de la Commune, qui, après adoption de la rédaction proposée, chargea le
Maire, accompagné d'une dépntation de la Municipalité, de la présenter à la
Convention nationale, à la tèti! des commissaires de la majorité des sections.
Ce même jour, l'adresse de la Commune de Paris, demandant l'expulsion
des 22 députés girondins, fut apportée à la Convention et lue par Alexandre
Rousselin, jeune jacobin, protégé île Danton. Le texte de cette pétition des
sections de Paris, qui figure parmi les pièces annexes du procès-verbal de
la Convention, n'a aucun rapport avec le projet d'adresse, communiqué le
10 avril par Pélion, lequel, en dehors de Roland, ne visait spécialement
aucun des Girondins; cette fois, c'est un réquisitoire en règle contre' les
22 députés, qui y sont désignés par leurs noms, réquisitoire où se
trouvent rappelés les griefs énumérés le 10 avril par Robespierre : fédé-
ralisme, appel à la guerre civile, calomnies contre Paris, connivence
avec Dumouricz, rien n'est oublié de ce qui pouvait établir la culpabilité
des Girondins. La pétition en question est revêtue de nombreuses signa-
tures, parmi lesquelles on remarque celles de Truchon, Etienne Feuillant,
Ilassenfratz, Hébert, avec son titre do substitut; fut-cllo rédigée à l'Evèché
par les délégués des sections, comme le marque M. Jaurès ? rien ne
semble l'indiquer.
L'assemblée générale des sections de Paris émit le vœu que cette
adresse, expression formelle des sentiments unanimes, réfléchis et cons-
tants des sections composant la Commune de Paris, fût communiquée à
tous les départements par des courriers extraordinaires, en ayant soin d'y
annexer la liste des mandataires coupables du crime de félonie envers le
peuple souverain. En effet, le Conseil général de la Commune, à la suite
de son arrêté du 15 avril, décida que l'adresse des sections serait imprimée
et envoyée à toutes les municipalités de la République. On possède le
mémoire d'impression, daté du 13 avril et signé de Phulpin (1), président
des commissaires, dont le nom figure en tête de ceux des signataires
(1) Pliulpin était juge de paix de la section des Arcis et président de l'Assemblée générale
ne cette «ection.
INTRODUCTION xxxiij
« d'une pétition pour les citoyens commissaires des 48 sections », qui fut
fourni par la veuve Guillot, imprimeur-libraire, rue Christine, n° 11, et
montant à la somme de 68 livres, papier compris. Ce mémoire est
accompagné d'un rapport de Rousselin, approuvé par Paré, rapport cou(;u
en ces termes :
La citoyenne veuve Guillot réclame le payement de 68 livres pour frais d'impression
do la pétition du lîl avril contre les 22 députés fédéralistes. Ce payement très légitime
n'a été retardé que par l'espèce de confusion bien heureuse qui a amené la Itévolution
du 31 mai et les événements importants qui n'ont pas permis de rappeler avant leur
succès absolu la réclamation d'une somme aussi petite. Le ministre est prié d'ordonner
co payement, que le citoyen Faipoul m'a prié de lui présenter moi-même, attendu la
connaissance particulière que j'ai des faits.
Signé : A. Rousselin.
Approuvé : Paré.
Gorsas, l'un des Girondins visés par la pétition du 15 avril, commentant
cette pétition dans son Courrier des départemmts du 17 avril, déclara
qu'elle n'avait fait que provoquer le mépris et que ce vœu des sections
pour l'expulsion des mandataires infidèles n'était que prétendu, c'est-à-dire
fictif, attendu que l'adresse en question n'avait nullement été rédigée par
les sections, mais par les Jacobins qui avaient nommé des commissaires
ad hoc, notamment Robespierre et Hébert; il le répète encore dans le
numéro du 18 avril, où donnant un extrait de la pétition affichée par ordre
de la Municipalité, en ce qui le visait personnellement, il s'attache à
réfuter les accusations portées contre lui, surtout au sujet de sa présence
clandestine au Temple. Qu'y a-t-il de fondé dans celte réfutation de
Gorsas? il serait difficile de tirer au clair la chose; ce qui n'est pas dou-
teux, c'est que la signature d'Hébert, accompagnée de son titre de substitut,
figure au milieu des autres et indique clairement son adhésion formelle.
La Convention mit les pétitionnaires en demeure de signer leur dénon-
ciation; Pache lui-même, qui commença par déclarer qu'il n'était pas du
nombre des pétitionnaires, fut obligé de s'exécuter et apposa sa signature
au-dessous de toutes les autres, comme à regret.
La discussion sur la pétition des sections de Paris à la Convention fut
ajournée, mais la Commune de Paris ne la perdit pas de vue et décida, le
18 avril, que 12,000 exemplaires de la pétition contre les 22 seraient
imprimés et distribués par les soins de son Comité de correspondance, qui
se composerait à l'avenir de 9 membres et serait incessamment mis en
activité, que Ion enverrait à toutes les Commissions du Conseil un arrêté
invitant tous les membres à y mettre leur signature. Les adhésions
données à cette pétition, souvent avec une certaine précipitation, ne furent
pas toujours raisonnées ; on en a la preuve dans les explications fort
T. IX.
xxxiv INTRODUCTION
embrouillées que fournit h cet égard l'un des membres du Conseil général
de la Commune, Jacques-François Lepître, ancien professeur de rhétorique
au collège de Lisieux, lequel se plaignit de ce que l'on avait mal interprété
les motifs qui l'avaient déterminé à effacer sa signature sur la liste d'adhé-
sions, ayant cru d'abord, prétendait-il, ne signer qu'une simple feuille de
présence ; le Conseil général ne goûta nullement ces raisons, dénuées
d'ailleurs de toute vraisemblance, et, par un arrêté, pris le 23 avril, déclara
que le sieur Lepître dans celte circonstance avait ajouté le mensonge à la
lAchelé et méritait d'èlre censuré.
Par un décret du 20 avril la Convention improuva comme calomnieuse
la pétition qui lui avait été présentée le 13 avril par la majorité des
sections.
La section de la Ilalle-au-Blé, d'où était parti le mouvement qui
aboutit à cette adresse des sections, fit une propagande acharnée pour
recueillir des signatures, envoyant à domicile 6 fusiliers et 4 tambours
pour inviter les citoyens à signer ladite pétition, sous peine de passer pour
de mauvais patriotes, et étendit son champ d'action aux sections voisines.
Deux questions auxquelles la Commune de Paris attachait une égale
importance et qui en ce moment inspiraient ses actes, étaient : 1° celle de la
défense nationale, que les revers militaires avaient placée au premier plan ;
2° celle des subsistances, non moins vitale pour la population parisienne, en
raison des craintes perpétuelles de disette qui hantaient les esprits. Le i 8 avril ,
le Maire, les officiers municipaux et les administrateurs du Département,
réunis aux Jacobins, y avaient élaboré une pétition à l'effet d'obtenir, ce
que réclamait le peuple, l'établissement du maximum, spécialement appli-
qué aux grains, pétition qu'ils portèrent à la Convention, qui la renvoya
au Comité d'agriculture. Le soir même, le Conseil général de la Commune
déclara qu'il serait en état de révolution, tant que les subsistances ne
seraient pas assurées. Le mot de récolutiun sonnait mal aux oreilles du
parti girondin ; la Convention, par un décret du 20 avril, ordonna au maire de
Paris et au procureur de la Commune d'apporter sur-le-cliamp les l'egistres
des délibérations du Conseil général de la Commune pour connaître les
arrêtés qu'il avait pris, ce qui fut exécuté par les soins d'ofliciers munici-
paux. Le lendemain, Real, substitut du procureur de la Commune, rendit
compte au Conseil de la manière dont lui et ses collègues avaient été reçus
à la Convention et fit le tableau de toutes les scènes affligeantes qui s'étaient
passées ainsi que des efforts d'un certain parti pour jeter la défaveur sur la
commune de Paris; par contre il se loua beaucoup de l'accueil que leur
avait fait le parti patriote, accueil qui les avait amplement dédommagés des
désagréments qu'ils avaient essuyés de la part des aristocrates. Real termina
INTUUOUCTION XXXV
eu déclarant qu'après une agitation de six heures et une lutte des plus
indécentes, ils avaient été aulorisés à assister à la séance (par 143 votants
de la Montagne). '
L'humiliation ressentie ce jour lit par la (commune ne fit qu'accentuer
son hostilité contre le parti girondin. Sur ces entrefaites une circonstance
imprévue vint remettre en lumière l'Assemblée révolutionnaire de l'Evèché,
qui depuis ses échecs successifs du 10 mars et du 1" avril, restait dans
l'ombre, attendant une occasion favorable pour rentrer dans la mêlée :
ce fut la mort do Claude Lazowski, commandant du bataillon de Saint-
Marcel, l'un des membres les plus actifs du Comité insurrectionnel de
l'Évêché et qui avait été l'un des organisateurs de la tentative du 9 mars.
Ce Lazowski venait de décéder le 23 avril dans sa maison d'Issy, et le
bruit se répandit qu'il avait été empoisonné ; on ne voulut jamais admettre
que cette mort fût naturelle et l'on ne manqua pas d'accuser Ja faction
Brissotine. Des rapports de police donnèrent une version toute ditl'érentc et
allèrent jusqu'à rapporter qu'il avait élé assassiné dans la nuit du 22 au 2.S
en soviant des Jacobins par un certain Filhol, le Grand Jourdan et quelques
autres démagogues avec lesquels il avait eu des altercations très violon tes (1).
Le Comité révolutionnaire de la section du Finistère arrêta, le 24 avril,
que tous les Comités révolutionnaires des sections seraient convoqués à
ses obsèques et dépêcha des commissaires auprès do la Commune pour
demander une tenture aux trois couleui's en vue de ces funérailles. Le
Conseil général de la Commune décida de leur donner un caractère solennel,
en envoyant une députalion du Conseil, maire en tête, accompagnée du
Conseil général du 10 août, et en faisant figurer à la cérémonie le tableau
des morts et des blessés de celle mémorable journée, où Lazowski, comme
Ion sait, avait joué un rôle important. Le dimanche 28 avril, le corps de
Lazowski fut apporté de la section du Finistère à la Maison Commune, reçu
au perron par lo Maire et déposé au milieu de la salle du Conseil. Le prési-
dent do la section du Finistère exprima le premier ses regrets, Destournelles
prononça l'oraison funèbre du héros du 20 juin et du 10 août, et Lescot-
Fleuriot demanda l'adoption de la lille de Lazowski par la Commune, puis le
cortège se rendit à la place de la Réunion pour y procéder à l'inhumation.
Les Jacobins s'associèrent aux regrets causés par la mort prématurée de
Lazow.ski, et dans la séance du 27 avril, Robespierre fit le panégyrique
de son ami intime, « le père du peuple, héros de la République et do la
Liberté ». Dans le parti girondin, l'impression fut toute autre: Lanjuinais,
(I) V. le t. IX de iiolrc Réperloirc, n» 54'i.
xxxvj INTHODUCTION
dans une lellre du 20 avril à ses amis de Rennes, annonce en ces iermcs
la morl « du vertueux ami du vertueux Robespierre » : « Lazowski, chef
des bandils qui devaient, le iO mars, massacrer la Convention, et qui
sortit, ce jour, des Jacobins h la tête de sa troupe, avec Fournier, se
rendant aux Cordeliers et à la Municipalilé pour les derniers préparatifs
de cette bonne œuvre, Lazowski vient de mourir. »
En présence des graves dangers qui menaçaient la patrie, un élan
patriotique des plus remarquables se manifesta dans les sections qui
rivalisèrent d'ardeur pour envoyer leurs volontaires à l'ennemi et s'impo-
sèrent les plus lourds sacrifices; mais aux sentiments patriotiques qu'elles
exprimaient se mêlèrent souvent des objurgations énergiques à l'adresse
de la Convention, qui prirent bientôt un caractère inquiétant. Lors de la pré-
sentation de leur contingent de volontaires, elles crurent devoir mettre la
Convention en garde contre ses ennemis intérieurs, c'est-à-dire les passions,
la mollesse, le vil égoïsme, l'intérêt particulier. C'est ainsi que, le 27 avril,
la section des Droits de l'Homme déplora hautement les divisions qui
régnaient au sein de la Convention et exprima en outre le regret de voir
toujours Paris en butte à la calomnie et voué chaque jour à la haine des
départements par des hommes auxquels la capitale finissait par refuser sa
confiance. Le même langage fut tenu par une députation du faubourg
Saint-Antoine qui, suivie d'un flot de populaire, se présenta le 1" mai à la
Convention. « Mandataires du souverain, déclaraient ces délégués du Fau-
bourg au début de leur adresse, les hommes des 5 et G octobre, 14 juillet,
20 juin et 10 août et de tous les jours de crise sont dans votre sein pour
vous y dire des vérités dures, mais que des républicains ne rougissent et
ne craignent pas de dire à leurs mandataires. »Ils leur reprochaient ensuite
de ne s'être occupés que d'intérêts particuliers, que de dénonciations, d'avoir
beaucoup promis et rien tenu, puis, après avoir exposé les mesures qui,
aux yeux des trois sections du Faubourg, pouvaient seules sauver la chose
publique, savoir : départ de tous les soldats, impôt forcé sur les riches,
ils terminaient par cette phrase comminatoire : « Mandataires, voilà nos
moyens de sauver la chose publique...; si vous ne les adoptez pas, nous
vous déclarons, nous qui voulons la sauver, que nous sommes en étal
d'insurrection » (1).
Taine, selon son habitude, travestit singulièrement les faits; il ne
voit dans ces pseudo députés du Faubourg qu'une cinquantaine de
bandits inconnus, conduits par un ci-devant tapissier, devenu commissaire
(1) Original signé. Arch, nat., C 255, n» 479.
INTKODUCTION xxxvij
de police, qui entraînèrent à leur suite tout ce qu'ils rencontrèrent dans
les ateliers et boutiques. L'ancien tapissier auquel il fait allusion est
François Alusinc, qui devint en effet secrétaire-greffier, puis commissaire
de police de la section de Mon treuil : celui-ci ne semble avoir participé en
rien à la démonstration du 1" mai; il figure en qualité de capitaine du
8' bataillon de Paris comme signataire de l'adresse présentée le 13 mai à
lii tlonvenlion par les républicains du faubourg Saint-Antoin^avanl leur
départ pour la Vendée (1). L'adi'osse des délégués du faubouig Saint-
Antoine porte, entre auti'es signatures, celles de Suchet, président; Dau-
triche, président par intérim : ce dernier était de la section des Quinze-
Vingts.
Pour en revenir à cette adresse, les paroles imprudentes qui en
formaient la conclusion causèrent une vive émolion. La Convention déclara
qu'elle ne statuerait sur la pétition dos prétendus commissaires du
faubourg Saiiit-Auloiiie que loi'squ'elle aurait entendu une seconde
députation qui attendait dans les couloirs. Cetle dépulalion, admise dans
la salle, désavoua les paroles peu mesurées dont s'était servi l'orateur de
la première députation : sur ce, la (jonvention accorda à tous les pétition-
naires les Iionncnrs de la séance.
Après cette séance tumultueuse, un député Girondin, Lasource, crut
devoir remontrer au Comité de salut public le péril auquel la Convention
venait d'échapper, accusant le Maire et le Commandant général d'avoir
manqué à leui' devoir, attendu que ni l'un ni l'autre n'avaient donné avis
du mouvement qui s'était produit, bien que la salle se fût trouvée investie
pendant la séance par plus de 10,000 hommes. Santerre répondit à ces
reproches en attestant que Paris avait été tranquille, que fréquemment
il se portait autant de monde à la Convention qu'il en était venu ce
jour, que le peuple s'était comporté avec décence, qu'il n'y avait pas en la
moindre apparence de troubles, quoiqu'on eût paru vouloir provoquer le
peuple, lequel était resté calme, en dépit dos calomnies et des outrages.
La situation déjà si critique du parti girondin s'aggravait de jour en
jour, on ne comptait plus les attaques sans cesse dirigées contre lui : c'est
la section do la Cité qui, à la date du 2 mai, flétrit la conduite exécrable
des mandataires infidèles du peuple français et demande que la ville de
Paris présente, sous forme d'acte d'accusation, une pétition dans laquelle
seront désignés nominativement les contre-révolutionnaires qui au sein
(1) V. le t. VIII de notre Répertoire, n» 2147. l'rançoU Musine fut fait prisonnier par Us
Vendéens, incarcéré i. Cliolet où il resta 3 mois prisonnier; il fut arrêté à son retour à Paris
et ne recouvra sa liberté que le 27 vendémiaire an III. (V. le dossier Musine, F' 4775'''').
xxxïiij I.NTItuDICTKlN
(le la Convention s'opposent toujours à l'exécution des mesures de salut
public proposées par les députés de la Montagne; c'est la section du Fau-
bourg-Montmartre réclamant la mise en état d'accusation de ces hommes
dangereux qui, sous le masque d'une feinte soumission aux lois, ne res-
pirent que guerre civile; car, disent les délégués de cette section, si d'un
côté les citoyens vont répandre leur sang pour défendre et alTermir la
liberté, il fatit qu'ils aient la certitude que de l'autre on ne leur préparera
pas des fers.
Au moment où la Gironde était ainsi attaquée, une autre section osa
faire entendre à la Convention un langage tout différent. A>ix termes d'une
adresse présentée le a mai, les citoyens de la section de Bon Conseil,
voyant la représentation nationale avilie, livrée à l'infamie, désignée aux.
poignards 'des assassins, convaincus qu'il ne pouvait exister do liberté et
de république sans respect pour la représentation nationale, avaient senti
la nécessité de se rallier autour de la Convention et s'étaient engagés
sous la foi du serment à témoigner à tous les députés indistinctement le
respect dû à leur caractère, h maintenir la liberté des opinions des repré-
sentants du peuple et à ne plus souffrir qu'une poignée d'intrigants, sous
le masque du patriotisme, opprimât davantage les bons citoyens grâce à
une popularité usurpée (1). Dans sa réponse le président fit l'éloge des
pétitionnaires, « qu'on ne voyait pas, dit-il, sans cesse inoccupés et errants
dans les places et dans les rues, le patriotisme à la bouche et la rébellion
dans le cœur ». La Convention vota la mention honorable, l'insertion au
Jinllet'm et l'envoi aux départements de cette adresse. Mais dans les cir-
constances où l'on se trouvait, prendre la défense des représentants
appartenant au parti de la Gironde était un crime, les pétitionnaires en
firent la cruelle expérience. Les délégués de la section de Bon Conseil étaient
au nombre de six, entr'autres Fortin (Jean-Joseph), ancien procureur,
président de la section par suite du refus du commandant de la force
armée; François-Louis Sagnier, homme de loi, clerc de Fortin ; Raymond
Pages, sans profession, spéculant à la Bourse; Petil-Coupray, peintre, qui
porta la parole au nom de la députation. Un mandat d'amener fut lancé,
le î) mai, par les administrateurs de Police, Bodson et Michel, contre les
sieurs Sagnier et Pages, mandat qui fut mis à exécution le 6 mai, comme
l'annonça une lettre de Fortin au président de la Convention, déclarant
que c'était par ordre de la Municipalité de Paris. Séance tenante, la
(1) V. la formule même de ce'serment dans l'interrogatoire du citoyen Saenier, du 8 mai 1793.
Arch. nat , F' 4775».
iNTRnniurnnx xxxix
Convenlion on verlu d'un d(''crct ordonna au maire de Paris de rendre
compte immédiatement par écrit des motifs do l'arreslalion des citoyens
on question. Pache Iransniit, aussitôt, expédition de ce décret aux admi-
nistrateurs du Département de Police, les priant de lo mettre à même de
renseigner ]a Convenlion, et renouvela sa demande, lo 9 mai, par imc
lettre entièrement do sa main, les invitant à lui faire parvenir le résultat
des interrogatoires des citoyens arrêtés, afin de le communiquer à la
Convention, si les circnnstmices l'exigent (1). D'après une lettre des admi-
nistrateurs de Police, qui procédèrent, le 8 mai, à l'interrogatoire de
Sagnier, et lo 10 mai, à celui de l'agès, lettre que Pache envoya à la
Convention, ils n'avaient point connaissance d'arrestation de pétition-
naires de la seclion do Bon Conseil, mais déclaraient que sur une plainte
du procureur général syndic Lulier, en raison de propos insuilanls tenus
sur son compte, ils avaient mis en état d'arrestation le nommé Sagnier, clerc
du procureur Fortin, ainsi que lenoinmé Raymond Pages, celui-ci pour avoir
ju'ovoqué une rixe dans l'assemblée de la section de Bon Conseil : tout
cela n'était que faux-fuyants pour déguiser une mesure arbitraire et révo-
lutionnaire. Sagnier, qui était vice-président de cette section, adressa, le
20 mai, une lellre au président do la Convenlion, où il disait que le véritable
motif de son arrestation et do son incarcération dans les prisons de la
M;iirie était lo t'ait d'avoir présenté la pétition du 4 mai et qu'il ne deman-
dait qu'à comparaître à la barre. Dans un curieux appel adressé par Fortin
à ses concitoyens, qu'il appelle « les premiers martyrs du 31 mai », il
raconte comment les faits s'étaient passés, et s'exprime en ces termes au
sujet du rôle assez louche joué par Pache dans cotte allaire : « J'eus le
bonheur d'obtenir un décret qui ordonnait au rebelle Pache, maire de
Paris, de venir rendre compte do sa conduite à la barre de la Convention :
il n'osa y venir, malgré l'appuy d'une minorité jacobile et factieuse, il
préféra de mettre le citoyen Sagnier en liberté » (2).
Dans la soirée du i) mai, lo médecin empyrique Jean-François Tranche-
lahausse, président de la section du Mail, recevant les représentants
Sallongros et Dumont, de la Somme, du nombre des 96 envoyés par la
Convention dans les sections pour hj\tor les opérations du recrutement,
leur adressa un discours tout aussi significatif, où il déclarait que la seclion
duMail voulait que l'autorité toute enlière résidî'it dans la Convention natio-
nale, qu'elle entendait maintenir la représonlalion une et indivisible, qu'elle
(I) V. Ic^ riossiors S<v-'iiipi- et l'aerès, Arrli. nat., V l'TJ^.
(•-') V. lo dossier rortin, Arcli. nal., F' kn&'i.
xl IMROUUCTION
avait juré haiue à l'anarchie et de périr toute entière avant de souflrir
qu'il fût porlé atteinte aux droits des pères de la pairie. A la suite de ce
discours, plusieurs citoyens rappelèrent que la section avait dénoncé à la
Convention les tendances de la Municipalilé et du Département à s'ériger
en dictature, de concert avec les Comités révolutionnaires des sections; la
réunion prit fin et les députés se retirèrent, aux cris répétés de « Vive la
République! Vive la Convention nationale! A bas l'anarchie! » C'est à
cette même date du 9 mai que les citoyens de Bordeaux, dans une adresse
à la Convention nationale, manifestèrent toute leur indignation à la nouvelle
que 300 représentants du peuple étaient voués aux proscriptions et 22 à la
hache liberticide des centurions; conjurant la Convention et les Parisiens
de sauver les députés du peuple, menaçant de s'élancer sur les scélérats
qui voulaient troubler Paris et jurant de sauver les représentants de la
nation ou de périr sur leur tombeau. Un décret de la Convention, du 14 mai,
décida l'impression, l'envoi aux départements et l'affichage dans Paris de
l'adresse des citoyens de Bordeaux, rendant ainsi hommage au civisme et
au courage des habitants de la Gironde, et ordonna, en outre, à son Comité
de législation, réuni au Comité de sûreté générale, de lui faire un rapport
sur les complots qui pouvaient menacer la représentation nationale. Comme
contre-partie, le même jour, le Conseil général de la Commune résolut
d'écrire aux autorités constituées, aux sociétés populaires et sections de
Bordeaux pour leur montrer l'erreur dans laquelle les avaient jetés les
malveillants qui leur faisaient croire que Paris voulait assassiner les
députés de la Gironde, tandis qu'il ne voulait « assassiner que leurs opi-
nions ».
La Commune de Paris s'engageait do plus en plus dans la voie révolu-
tionnaire et prenait de son propre mouvement des décisions ayant un
caractère despotique et arbitraire. Déjà, à la date du 2 mai, le Conseil
général avait mis en demeure les ministres d'envoyer, dans le délai de
24 heures, la liste des employés de leurs bureaux, afin de vérifier leurs
certificats de civisme, et désigné des commissaires chargés de procéder à
cette opération; le même Conseil avait également décrété, comme l'on sait,
l'établissement d'un impôt forcé de 12 millions sur les riches, mesure inqui-
siloriale et tyrannique au premier chef; l'arrêté du 13 mai, qui convoqua
à l'Evèché les présidents des sections et un membre de chaque Comité
révolutionnaire à l'eiïet d'établir la liste et d'asseoir l'impôt, souleva des
protestations unanimes. La section du Contrat Social, enir'autres, déclara
nettement que, bien que n'entendant point se soustraire aux sacrifices
que la République avait le droit d'attendre du 2)alriotisme et de la fortune
des citoyens, elle ne pouvait pour son compte s'associer aux décisions qui
INTHODUCTION xl.j
seraient prises dans celle Assemblée. Du reste, cette réunion de l'Evéclié
n'eut point le résultat espéré, puisque Pache et Chaumetle revinrent à la
charge et provoquèrent la convocation d'une nouvelle Assemblée qui
prendrait des résolutions conformes à l'opinion de la majorité des sections (1).
Au milieu de mai, la Commune, quoii;u'observant en apparence les
formes légales, prit l'initiative d'un acte essentiellement révolutionnaire,
celui du remplacement de Santerre en qualité de Commandant général do
la garde nationale. Voici dans quelles conditions s'opéra la désignation
de son successeur : dès le 2 mai, Santerre avait annoncé au Conseil
général de la Commune son intention de partir pour combattre les rebelles
de la Vendée et proposé comme successeur le citoyen Mathis, chef de
division. Le Conseil accorda à Santerre le congé qu'il demandait et remit
au lendemain la nomination. Santerre resta en possession de son com-
mandement encore une quinzaine, pendant laquelle se produisit, à la date
du 7 mai, réchauU'ourée des Champs-Elysées, ou plutôt le rassemblement
de clercs de procureurs, d« commis de marchands, qui firent du tapage et
crièrent au f... Marat, Marat à la guillotine. La bi'ulalilé avec laquelle cet
attroupement de jeunes écervelés sans armes, jugé séditieux cependant,
fut réprimé, mécontenta vivement les citoyens (2). Le 17 mai, le Conseil
général de la Commune, avisé du dessein de Santerre qui se proposait de
quitter Paris le dimanche suivant pour se rendre en Vendée, considérant
qu'il serait très dangereux de laisser la force armée un seul jour sans
chef, qu'il y avait impossibilité de consulter les sections pour recueillir leur
vœu, que les circonstances présentes n'étaient pas moins ci'itiques que
celles au milieu desquelles s'était produit le 10 août, arrêta de procéder
séance tenante à l'élection d'un Commandant général provisoire. Soixante-
quatorze, voix sur soixante-quinze désignèrent Servais-Baudouin Boulanger,
commandant en second de la section de la Halle au Blé, qui fut proclamé
Commandant général et prêta serment le lendemain. L'observateur Dutard,
à propos de ce choix, ne trace pas un portrait bien flatteur du nouveau
chef, « qu'il trouvait un peu suffisant dans le genre sot, et chien couchant
auprès de quiconque lui promettrait de l'honneur et de la pàlure ».
Cette nomination en quelque sorte imposée constituait un empiéte-
ment sur les droits des sections parisiennes. Plusieurs d'entre elles,
notamment celles du Mail et de la Fraternité, protestèrent contre cette
élection, comme illégale et attentatoire aux droits du peuple; mais ces
(1) V. le t. VIII du notre Répertoire, n» 2409.
(Z) V. le t. VIII de notre Uepertoire, n»» 2443, 2i'i4.
xli.j INTRODUCTION
prolfistations restèrent vaines, et Chaumelte répondit même aux députés
(le la section du Panihéon-Français que, tant que la patrie serait en dangor,
la Commune prendrait dos mesures promptes et révolutionnaires.
L'acte d'autorité du Conseil général de l.i Commune coïncida avec un
coup de force du Comité révolutionnaire de la section de l'Unité. Celui-ci
donna ordre, le 16 mai, de mettre en état d'arrestation les citoyens Legan-
gneur, commissaire de police de la section, Leroux, juge do paix, ainsi que
les nommés Porro et Boissieux, soupçonnés de nourrir des projets contre-
révolutionnaires, et les fil conduire au déparlement de Police de la Mairie ;
la Convention s'en émut, prescrivit au Comité de législation de se faire
rendre compte par le Comité révolutionnaire do la section de l'Unité des
motifs de ces arrestations et le lendemain fit mettre en liberté le juge de
paix Leroux.
La situation devenait de plus en plus critique, la surexcitation des
esprits contre les Girondins allait toujours croissant; on peut en juger par
le virulent pamphlet qui parut à cette époque sous le titre : Rendez-notis 7iot<
18 francs et f. le camp, sorti de la plume d'un certain Lebois, qui prenait
le qualificatif A' Ami des Sans Culottes et ennemi des J. F., mais qui n'avait
rien de commun avec l'accusateur public du Tribunal criminel du départe-
ment de Paris. Un échantillon du style de ce pamphlétaire permettra de se
rendre compte du degré de violence auquel on pouvait atteindre dans
l'exaspération des haines populaires: « Brissol, Pelion, Buzol , s'écriait
Lebois, enfin toute la bande du Marais, qui voulez que la Convention aille
tenir ses séances à Versailles, rendez-nous nos 18 francs et f le camp
bien vite; il est temps, les départements ne veulent plus de vous, ou gare
le Tribunal révolutionnaire et l'aimable guillotine »; tel était le refrain
qui revenait à la fin de chacun des paragraphes de ce libelle. D'après les
rapports de police du mois de mai, ce pamphlet, qui se vendait partout,
contribua singulièrement à décrier les députés suspects.
Suivant le témoignage des observateurs chargés de rendre compte à
Garât de l'esprit public, au milieu de mai, les mesures révolutionnaires
étaient à l'ordre du jour. Voici, d'après les prévisions de l'un de ces
policiers, Dutard, prévisions qui ne furent ])as démenties par les événe-
ments, comment les choses allaient se passer : « La faction, disait-il dans
son rapport du 14 mai, vient de former un Comité central des commis-
saires des 48- sections, qui doivent se réunir à l'Évêché pour correspondie
avec les sections et la Commune de Paris. Les Comités de surveillance
(1) V. le t. IX do noire Uéppi-loire, n. âTÎ.
INTlU)l)l'('.riO\ xliij
vont désarmer un à un tous les suspects, c'est-à-dire la moitié de Paris,
et seront les maîtres de la situation; si la (Convention laisse substituera
sou autorité celles des Comités de surveillance, elle n'en a pas pour huit
jours. i> Tous les agitateurs qui avaient organisé les tentatives insurrec-
tionnelles du 9 mars et du 'I'''' avril voyaient l'occasion de reprendre leur
revanche; les impatients taxaie.it Robespierre de niodéranlisme; au,\
Jacobins, comme ailleurs, tous les jours il était question d'insurrection
instantanée et des moyens de diminuer les forces de la Convention en
accroissant celles des factieux. On ne se gênait plus pour préconiser les
mesures extrêmes : c'est ainsi que le 16 mai, un certain Lcclerc, délégué
lyonnais, étant venu se plaindre à la Commune des procédés des journa-
listes à son égard, déclara qu'on avait le projet d'égorger les patriotes et,
déplorant la faiblesse de certains Montagnards, indiqua le seul moyen de
sauver la République : « il fallait à son avis, que le peuple se fit justice,
parce que la justice habite au milieu du peuple et qu'il ne se trompe
jamais ».
Le premier essai de violence contr(! la Convention nationale fut lenlé
parles femmes qui assiégaienl les abords de l'assemblée, probablement du
nombre de celles qui depuis le 10 mai s'étaient organisées en association
républicaine révolutionnaire, siégeant aux Jacobins. Elles prétendaient
exiger des députés patriotes la suppression par la Convention des places
privilégiées dans les tribunes ; armées de poignards et de pistolets, ces
héroïnes révolutionnaires, portant cocardes, toutes laides à faire peur,
subissant probablement des influences étrangères, ne voulaient rien moins
que la dissolution de la Convention nationale ; leur premier exploit fui, le
2-) mai, l'avanie qu'elles infligèrent à Théroigne de Méricourt : l'ayant
fouettée outrageusement dans le vestibule même de la Convention, elles la
conduisirent au Comité de sûreté générale, mais ne consentirent à la laisser
en liberté que parce que Maral la prit sous sa protection. Du reste,
Théroigne de Méricourt, non moins surexcitée que ces mégères, leur avait
dit qu'elle leur ferait mordre la poussière tôt ou lard.
Ce fut dans la soirée du 28 mai que l'insolence de ces femmes dépassa
toute mesure : elles prétendirent s'opposer de vive force à l'entrée des
personnes munies de cartes dans les tribunes de la Convention, au point
que le tumulte qu'elles provoquèrent dans les couloirs troubla et inter-
rompit la séance. Lehardy, député du Morbihan, se plaignit de ce que les
citoyens des départements avaient été frappés et chassés des tribunes par
« des êtres vils, le rebut de leur sexe, soudoyés par des êtres plus vils
encore ». Le Comité des inspecteurs eut grand peine à rétablir l'ordre. Mais
peu après, un nouveau tumulte se produisit dans l'un des corridors
xliv INTUUbUCTlO.N
conduisant aux tribunes, une femme pénétra de force dans lune de cos
tribunes pour en arracher un jeune homme qu'elle saisit au collet en
l'invectivant. A la suite de ces sct'iies scandaleuses, le président Isnard lit
une déclaration, aux termes de laquelle les désordres auxquels on se livrait
à la Convention devaient servir de prétexte à une nouvelle insurrection
ayant le même but que celle du 10 mars, dirigée contre la Convention
par des comités clandestins, qui avaient chargé les femmes de commencer
le mouvement. Le policier Dulard tenait un langage identique dans son
rapport du 19 mai, où il disait qu'il devait y avoir incessamment un coup
terrible et que c'étaient les femmes qui commenceraient » la danse ». C'est
alors que Guadet, au nom de la Gironde exaspérée, exposa les dangers
qui menaçaient la Convention, déclarant que les conjurés du 10 mars
étaient restés impunis, que tout le mal provenait de cette sorte d'insur-
rection des autorités do Paris contre la Convention, autorités qu'il qualifia
d'anarchiques, et il proposa deux mesures d'une gravité excejitionnelle :
l°de casser les autorités de Paris, c'est-à-dire la Commune; 2° de réunir à
Bourges les députés suppléants. Le Comité de salut public intervint par
l'organe de Barère qui, tout en partageant le sentiment de Guadet au sujet
des autorités de Paris et en reconnaissant les empiétements des sections
et de la Commune, estima que la dissolution de ces autorités serait de
nature à provoquer l'anarchie, et proposa la nomination d'une Commis-
sion d'enquête de 12 membres. La Convention adopta sa manière de voir
et décréta, le 18 mai, la formation d'une Commission de 12 membres,
qui serait chargée d'examiner tous les arrêtés pris depuis un mois par
le Conseil général de la Commune et les sections de Paris, de se ren-
seigner sur tous les complots tramés contre la liberté, d'entendre les
ministres de l'intérieur et des affaires étrangères, les Comités de sûreté
générale et de salut public, sur les faits venus à leur connaissance relative-
ment aux conspirations qui avaient menacé la représentation nationale,
et de prendre toutes les mesures à l'effet de se procurer les preuves de ces
conspirations et de s'assurer des personnes des prévenus.
Le lendemain de l'établissement de cette Commission extraordinaire,
qui est connue sous le nom de Commission des Douze, Pache, désireux
de justifier l'assemblée des commissaires des sections, ostensiblement
réunis à l'Evêché pour arrêter un mode uniforme et commun d'exécution
au sujet des réquisitions, assemblée qu'on représentait comme illégale et
s'occupaut de tout autre objet, écrivit au président de la Convention afin
d'expliquer que c'élait le Conseil général de la Commune qui avait voulu
s'entourer des lumières de trois commissaires par section, pour discuter
ce mode et contrecarrer les desseins des contre-révolutionnaires répandus
INTRODUCTION xW
dans les sections et clierchant à les («garer. La Convention accneillil celle
communication sans prendre parti dans la question et décida l'insertion au
liullt'tiit d'un extrait de cette leltre. Quoi qu'il en soit, les accusations
portées contre l'Assemblée de l'Kvêché n'étaient pas dénuées de fonde-
ment; il ressort en effet du procès-verbnl de l'assemblée générale, de la
section de la Fraternité, en date du 22 mai, apporté k la Convention le 2.'J,
ijne dans l'Assemblée du Comité central révolutionnaire tenue à la Mairie
le dimanche 19 mai, c'est-à-dire le jour rriêmc où Paclie tentait de justilier
cette assemblée, Marino, administrateur de Police, qui présidait la réu-
nion, se permit d'avancer qu'en fait de suspects il n'en connaissait qu'à
la Convention et il ne craignit pas de proposer l'arreslation ou plutôt
l'enlèvement clandestin des 22 députés, qui seraient transportés dans quel-
que coin isolé, immolés, et qu'on ferait passer pour avoir émigré. Il est vrai
d'ajouter que, suivant l'exposé de la situation de Paris, présenté le 21 mai
l)ar Pachc au Comité do salut public, la motion en question ne fut pas dis-
entée et tomba, couverte d'une improbation unanime (1).
Le scrutin pour l'élection des membres de la Commission des Douze
s'ouvrit le 21 mai. Il eut pour résultat la nomination de Boyer-Fonfrède,
Habant Saint-Etienne, Kervclegan, Saint-Martin-Valogne, Viger, Gomaire,
Bertrand de l'Orne, Boilleau, Mollevault, Henry la Rivière, Bergoeing et
Gardien. La Commission entra immédiatement en fondions. Dans sa
première réunion, elle entendit le compte rendu des commissaires Bergoeing
et Viger, qu'elle avait envoyés à la section du Contrat Social, qui tenait
ses séances à Saint-Eustache, à reiïet de rapporter les registres de ses déli-
bérations, lesquels se trouvèrent composés de feuilles volantes; ces
commissaires déposèrent les arrêtés pris par le Comité révolutionnaire de
cette section du 29 mars au 18 avril (2).
La Commission désirant s'entourer d'avis qui lui permettraient de se
rendre compte de la. situation et de se renseigner : 1° sur les faits et gestes
du Comité central révolutionnaire; 2° sur la dépulation des femmes de
Ver.sailles ; 3° sur les prédications publiques du nommé Varlet, avait envoyé
une convocation au procureur de la Commime, qui répondit par écrit, et au
maire de Paris, qui se rendit en personne à l'invitation de la Commission
et promit d'envoyer chaque jour un rapport sur la situation de Paris.
Boyer-Fonfrède lui ayant demandé si les Comités révolutionnaires ne pour-
raient pas fomenter des troubles, le Maire répondit que la moitié de ces
(1) V. le t. VIII de notre Réperloire, n» 2505.
(1) V. le t. VIII de notre Répertoire, n» 2513.
xlv.i INTHOOUCTION
(•omilés étaient composés d'hommes sages, qu'il n'en solliciterait pas
l'établissement, sils n'élaiunt pas formés, mais que dans le moment actuel
leur dissolution pourrait occasionner quelques troubles; il déclara qu'il
n'avait jamais cru qu'aucun membre de la Convention, qu'aucun ministre
eût couru de dangers, qu'il navail jamais eu d'inquiétudes que pour les
subsi-lances et les attroupements, que le nombre des suspects était fort
restreint, 10 à 12 (1).
La Commission des Douze continua son u'uvre. Un procès-verbal de
ses travaux, en date du 23 mai, constate que toutes les sections avaient été
mises en demeure d'envoyer les registres de leurs délibérations et qu'un
certain nombre de personnes avaient été convoquées pour .déclarer ce
qu'elles connaissaient des complots tramés contre la liberté et la repré-
sentation nationale, que le Maire et le minisire des affaires étrangères
avaient été invités à consigner par écrit les renseignements donnés par
eux de vive voix à la Commission, et que, dillérents avis ayant fait craindre
des troubles pour la nuit suivante, le Maire cl le Commandant général
avaient l'eçu mandat de prendre à ce sujet les mesures nécessaires (2).
Le Conseil général de la Commune, informé de la démarche de la
section de la Fraternité qui, par une adresse présentée le 23 mai, venait de
dénoncer à la Convention un complot all'reux tendant à égorger les repré-
sentants du peuple, puis à faire courir le bruit de leur émigration, et tenant
à dégager sa responsabilité, prit un arrêté invitant les rédacteurs et por-
teurs de cette adresse à fournir les renseignements propres à amener la
découverte d'auteurs de complots aussi abominables afin de les livrer le soir
même aux tribunaux. La révélation inattendue de ce qui s'était passé dans
l'Assemblée révolutionnaire du 19 mai eut son écho dans celles des sections
qui n'étaient pas dominées par un esprit de révolte. La section du Mail,
réunie en assemblée générale le 24 mai, décida tout d'abord de remettre à
la Commission des Douze les procès-verbaux de ses séances du 18 avril au
24 mai, puis de s'enquérir si aucun des membres de son comité avait
assisté ou participé aux assemblées tenues, soit à l'Évèché, soit à la Mairie;
elle reçut ensuite une députation do la section de la Fraternité, qui apportait
son adresse au sujet du renouvellement des massacres de septembre projeté
dans l'Assemblée de la Mairie. Par l'organe de son président, la section du
Mail déclara qu'elle recevait avec la plus vive émotion dans son sein les
députés d'une section, dont quelques membres avaient eu la gloire d'être
(1) V. le t. VIII de notre Répertoire, ii» 2.^09.
(2) V. le même volume, n« 2517.
INTIIODUCTION xlvi.j
chassés d'un conciliabule obscur où l'on méditait le meurtre, et qui la
première avait eu le bonheur de sauver la représentation nationale en
dévoilant ces horribles complots (1).
La Commission des Douze, au début de la séance qu'elle tint le 24 mai,
après examen des déclarations qu'elle avait reçues et des pièces qui lui
avaient été remises (notamment sur le compte de Varlet par un certain
Lavigne de la section du Panthéon Français), prit de graves résolutions (2).
Elle décida que des mandats d'amener seraient décernés contre les citoyens
Marino et Brichet, administrateurs de Police, Varlet, employé à la Poste,
et Hébert, substitut du procureur de la Commune, mandats qui furent
envoyés au ministre de la justice, lequel se rendit à la Commission et donna
les ordres nécessaires pour leur mise à exécution.
Le ministre de l'intérieur. Garât, homme prudent, n'était point partisan
des mesures violentes; dans une conversation qu'il eut avec Habaut-Saint-
Elienne, il lui représenta tout le danger qui résulterait de l'envoi d'Hébert
à l'Abbaye pour un article de journal, quand Marat, auquel on pouvait en
reprocher bien d'autres, venait de rentrer triomphant à la Convention,
acquitté par le Tribunal révolutionnaire et glorifié par le peuple de Paris.
Dans cette séance du 24 mai, la Commission des Douze élabora un
projet de décret de sûreté générale, qu'elle fit précéder d'un rapport, qui
ne ressemble en rien à celui dont Viger dunna lecture ce même jour à la
Convention, et qu'il nous parait intéressant de reproduire d'après la
minute même du procès-verbal de la Commission.
Voici en quels termes s'exprimait le rapporteur :
« La Commission, désirant de piésenter à la Convention nationale un rapport sur les
macliinalious qui se trunienl à l^aris contre la tianquillité et la liberté générale i.'t
contre la représentation nationale, a considéré néanmoins qu'elle n'avait pas eu le
temps d'avoir des renseignements suffisants, que ceux qu'elle a reçus la mettant sur la
voie d'en recevoir d'autres, tous nécessaires, que la publication de ce qu'elle a appris
pourrait servir à soustraire les preuves dont elle a encore besoin, et peut-être les
personnes dont il [lourrait être nécessaire de s'assurer; ([ue cependant les renseigne-
ments que la Commission reçoit à cliaque instant lui l'ont sentir la nécessité de prendre
sur-le champ des mesures assez vigoureuses pour prévenir des mouvements suscités
et pressés par des malveillants, que ces mouvetnents pourraient troubler la France
entière en occasionnant à Paris une l'oule do maux ; considérant cnlin que les causes
que la Commission avait déjà découvertes des machinations projetées étaient dans le
désordre des assemblées des sections de Paris et dans la négligence des citoyens de se
rendre à leurs postes; la Commission a cru devoir relever l'esprit public, réunir la
(1) V. le t. VIU (le uotic Ropcrtoirc. n° 2524.
(■2) IM(1., IV» ':820, 2'.ir,0.
xlviij INTRODUCTION'
masse cnliùrc des citoyens ù ses devoirs et à ses postes, et terminer une partie des
désordres qui troublent les assemblées des sections ; en conséquence, elle a délibéré
de présenter ù l'acceptation de la Convention nationale le projet de décret suivant.
Malgré l'asserlion de Marat, suivant laquelle il n'aurait point existé
(le conspiration contre la Convention nationale, celle-ci adopta le décret
eu question, édictant un ensemble de dispositions à TefTet de restreindre
l'exercice du droit de réunion, obligeant notamment les citoyens à se tenir
prêts à se rendre au premier signal au poste qui leur serait assigné par le
commandant de cbaque section, ordonnant la levée à 10 heures du soir des
assemblées générales des sections, dont les étrangers devaient être exclus,
chargeant enfin la Commission des Douze de présenter sous peu les mesures
le plus efficaces pour assurer la liberté et la tranquillité publique (1).
Bien que resté étranger aux motions incendiaires de la réunion
incriminée, Pache éprouva le besoin de s'en justifier et adressa, le 24 mai
à la Convention, une lettre pour expliquer ce qui s'était passé à la Mairie;
cette lettre, insérée au Bulletin, fut lue non avant la promulgation du
décret, comme le prétend Thiers, mais après, vers la fin de la séance, et
par conséquent n'infiua en l'ien sur les décisions prises par la Convention.
Pache affirma que, dans cette réunion, il n'y avait pas eu de complot
tramé contre la représentiition nationale, mais une simple délibération
sur la composition de la liste des suspects ; toutefois il fut bien obligé de
reconnaître que la discussion s'était égarée et avait dépassé toute mesure,
qu'on avait d'abord proposé de s'assurer des gens suspects afin de
s'en servir comme otages, puis d'y comprendre ceux des membres de
la Convention qui passaient pour méconnaître les intérêts et les droits
du peuple, qu'enfin l'on était arrivé au point de déclarer qu'au lieu d'arrêter
il fallait détruire ceux que l'on regardait comme des traîtres. Pache avait
bien pris soin d'ajouler que, dans une réunion subséquente, il avait fait
('■carter ces motions criminelles et que d'ailleurs il n'avait jamais eu
d'inquiétude au sujet de la sûreté personnelle des membres de la Con-
vention. Après la lecture de cette lettre, l'un des membres de la Commis-
sion des Douze fit observer que le rapport envoyé à la Commission par le
Maire uétait nullement conforme à cette lettre.
Ce fut le capitaine Botot Du Mesnil, commandant la gendarmerie des
tribunaux, qui fut chargé par Gohier de mettre à exécution les mandats
décernés contre les citoyens Marino, Michel, Brichet et Hébert, ainsi qu'un
cinquième mandat contre Varlet; il s'acquitta le jour même de cette
(1) V. le t. VIII de notre Répertoire, n» 2529.
INTRODUCTION xlix
mission, procéda à l'arreslalion d'Hébert et de Varlet, qui furent conduits à
l'Abbaye, mais laissa en liberté Marino et Michel, administrateurs au Dépar-
tement de Police, renvoyés à leurs fonctions, et déclara que quant au
citoyen Brichet, également administrateur de Police, ce particulier ne
s'était trouvé ni chez lui, ni à l'Assemblée générale de la section du Mail.
A propos de l'exécution du mandat contre ce dernier, le ministre trouva
fort repréhensible le gendarme qui s'était permis d'aller le réclamer au sein
de l'assemblée do sa section et invita le capitaine Du Mesnil à veiller
désormais à ce que les ordres d'arrestation fussent exécutés conformément
à la loi et avec toute la prudence et le mystère requis.
Avant de parler de Teffet produit par ces arrestations, il n'est pas
inutile de donner quelques détails biographiques sur les individus qui
furent l'objet de cette mesure de rigueur :
Jacques-René Hébert, substitut du procureur de la Commune, rédacteur du
journal le Père Duchesne, qui linit par être lui-même victime des terroristes, est trop
connu par ses violences de langage pour qu'il soit nécessaire de lui consacrer
une notice.
Jean Varlet, employé de la Poste, âgé de 27 ans, d'abord membre de la Société des
Amis de la Constitution et du Club des Cordeliers, frappé d'exclusion comme brissotin,
appartenait à cette catégorie de révolutionnaires qui, pour employer l'expression de
M. Hamel {Histoire de Robespierre, t. II, p. 25), ne connaissaient aucune règle, aucun
frçin, et que l'on désignait communément sous le nom d'E/i)'n(/t's; c'était un énergumène
dans toute la force du terme, pérorant sans cesse dans les clubs, dans les groupes, dont
la présence fut signalée dans la plupart des manifestations révolutionnaires ; il jouera
un rôle des plus actifs dans les journées des 31 mai, i"' et 2 juin.
Jean-Baptiste Marino, membre du Conseil général de la Commune pour la section
de la Montagne, et administrateur au Département de Police, était fabricant et peintre
en porcelaines de son métier ; il remplit diftérentes missions en 1793 à Commune-
Affranchie et Carrouge (département du Mont-Blanc). Xo'w.i le jugement qui est porté
sur ce partisan acliarné de la Montagne à la date du 12 prairial an II :
« Vif, ardent, juste et humain, il s'est montré depuis le commencement de la
Révolution toujours avec les vrais patriotes ; il a aidé à terrasser dans la section et
ailleurs les ennemis du peuple et les factions; partout, il a montré un patriotisme pur
et désintéressé ; il a suivi tous les événements de la Révolution ; il voyait souvent
Marat ; on dit riiême qu'il a passé la nuit avec lui, la veille de son jugement par le
Tribunal révolutionnaire, et l'a accompagné au sein de la Convention au sortir dudit
Tribunal. » Marino, quoique terroriste avéré, fut envoyé à l'échafaud le 29 prairial
an II (1).
Etienne Michel, âgé de 30 ans, membre du Conseil général de la Commune pour
la section de Beaubourg, et administrateur au Département de Police, était fabricant
de rouge. Compromis au 9 thermidor, il tenta de se suicider en se portant un coup de
couteau. A la date du 13 thermidor, le Comité de sûreté générale ordonna de le
transférer de la Maison de l'Humanité (Hôtel-Dieu) à l'hospice de l'Evéché, pour y être
(1) V. le dossier Marino, Arcli. nat., F'' 4774".
T. IX.
1 INTRODUCTION
soigné comme détenu. Le Comité révolutionnaire de sa section attribua cet acte de
désespoir à la lecture d'un papier public qui fit croire à Michel qu'il suffisait d'être
membre de la Commune pour être mis hors la loi, et il demanda, le 15 fructidor, la liberté
provisoire du patriote Michel. Au mois de nivôse an III, en pleine réaction thermido-
rienne, le même Comilé le dénonça comme un terroriste, un Robespierrisle, un buveur
de sang, lui reprochant eu outre d'avoir abusé de ses fonctions pour dépouiller les
prisonniers de leurs bijoux et assignats ; on prétendit même qu'avec le fruit de ses
rapines il avait acheté pour SOO.OOO francs de biens. On lui prêta également des propos
atroces ; on lui aurait, parail-il, entendu dire qu'il voudrait que le dernier boyau des
prêtres servît à pendre le dernier des hommes de loi. Le 28 ventôse an III, Michel
adressa de la maison d'arrêt du Plessis au représentant Delacroix (probablement
Delécloy) un mémoire juslilicatif, où il déclarait avoir repoussé avec indignation la
tyrannie de Robespierre et avoir affirmé ses principes par sa conduite dans la nuit du
9 au iO thermidor, et il concluait « en demandant punition, si je suit coupable, liberté,
si je suit innocent. » (1)
Mathieu-Jean Brichet, de la section du Mail, employé au bureau des assignats aux
Messageries nationales, fut nommé, le 1" avril 1793, par Bouchotte commis au bureau
des subsistances militaires, et devint le i" août suivant sous-chef au bureau du per-
sonnel des hôpitaux militaires, poste qu'il conserva jusqu'au 14 ventôse an II. Il était
l'un des membres du Comité de salut public de la section du Mail, où son arrestation
fut annoncée, le 25 mai, en ces termes : « Une inculpation foudroyante a été lancée
hier contre un de nos collègues; le citoyen Brichet, membre de ce Comité, a été hau-
tement dénoncé, dans l'assemblée générale de la section, comme ayant donné dans
les assemblées tenues à la Mairie des listes de proscription, sur lesquelles étaient
portés une multitude de citoyens de la section et un nombre de députés à la Conven-
tion nationale. Cette dénonciation a été corroborée par l'arrivée d'un gendarme porteur
d'un mandat d'amener le citoyen Brichet au Comité dos Douze de la Convention
nationale. » En conséquence le président Barry proposa, et le Comité révolutionnaire
de la section décida qu'en raison de cette dénonciation et de ce mandat d'amener
contre le citoyen Brichet, le Comité s'intei'dirait dans l'exercice de ses fonctions toutes
communications directes ou indirectes avec lui.
Le rôle joué par Brichet lors des journées révolutionnaires des 31 mai, i" et
2 juin, est caractérisé par le certificat suivant que lui délivra le Comité révolutionnaire
de sa section, à la date du 24 septembre 1793, lorsqu'il quitta la section du Mail pour
habiter celle du Mont-Blanc, où il se proposait d'aider les patriotes à purger le sol de
la liberté des intrigants, des fédéralistes, des muscadins et des royalistes, sous quelque
forme qu'ils se présentassent :
« Le Comité déclare qu'il a toujours vu le citoyen Brichet animé de toutes les vertus
républicaines, que, depuis 1789, il a été constamment l'ennemi juré de l'aristocratie,
des Lafayelte, des Dumouriez, des Custines, des Raffet, des Feuillantins, des royalistes,
des fédéralistes, des muscadins, en un mot des intrigants de toutes espèces et de toutes
les couleurs, qu'il a toujours employé tous ses moyens pour déjouer tous les projets
liberticides des Brissotins, Girondins et de la ligue infernale qui croissait au Marais;
que notamment sous sa présidence du 10 août il remit la section au pas par son
énergie; que sous sa présidence du 31 mai 1793, cette même énergie, loin d'être
afiaiblie par les menaces des malveillants, par l'assassinat commis sur sa personne au
milieu de l'assemblée générale, en présence de 4 officiers municipaux, en a acquis
une nouvelle force; qu'à cette époque sa fermeté républicaine a beaucoup contribué
(1) V. le dossier Mi«hel, Atch. nal., P' ilH^K
INTRODUCTION Ij
à régcnérer la section du Mail el a mérité au Sans-culotte Urichel le titic glorieux
d'enragé Maratiste et un mandat d'arrêt de la Commission inquisitoriale des l)oU7.c,
pour avoir demandé au Comité formé à la Mairie, le Jour de la Pentecôte, l'arrestation,
dans la nuit, des 32 députés à la tète de la faction des liommes d'Ktat.
« Arrête en outre qu'il en sera délivré deux copies au patriote Hrichet, qui les
signera devant nous. »
Malgré ces attestations flatteuses qu'il obtint en qualité de Maratiste et de terro-
riste, Bricliet fut condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, le 21 messidor
an II (1).
L'arrestation d'Hébert fut notifiée par les citoyens Mennessier, Simon,
Berget cl Caiilieux au Conseil général do la Commune, qui réuni
d'urgence, dénonça à la Convention l'attentat doul venait de se rendre
coupable la Commission des Douze en procédant à l'arrestation de ce
citoyen, recommandable à la fois par ses lumières et ses vertus civiques,
et demanda qu'Hébert fiit rendu à ses fonctions ou promptement jugé.
Les sections de Paris unirent leurs protestations à celle de la Com-
mune; la section du Temple, par délibération du 25 mai, prit l'initiative
d'une réunion des commissaires des sections à la salle de l'Egalité, oii
devait être rédigée une pétition à la Convention à l'eflet de connaître les
molifs de l'arreslation d'Hébert et de Varlet, dont le patriotisme était
incontesic, et d'obtenir leur mise en liberté provisoire. La plupart des
sections envoyèrent, les 25 et 26 mai, des commissaires; celle du Faubourg-
WTontmarlre protesta formellement contre l'attentat à la souveraineté du
peuple commis par la Commission des Douze, tant par l'enlèvement forcé
et arbitraire des registres de délibérations des sections, que par l'arres-
tation illégale, violente et injuste de magistrats du peuple, honorés de sa
confiance, dans l'exercice de leurs fonctions, et décida qu'elle se transpor-
terait à la Convention pour exprimer son vœu de voir anéantir la Com-
mission despotique et contre-révolutionnaire des Douze, et pour réclamer
la mise en liberté d'Hébert ainsi que celle de tous les patriotes arrêtés
depuis quelques jours. Elle déclara en même temps que ses registres ne
seraient compulsés par aucune Commission et que si la Convention, par un
nouveau décret en exigeait la communication, la section toute entière les
porterait à la Convention et les remporterait de même, comme étant le
dépôt sacré de l'exercice de la souveraineté, à titre de fraction du peuple
souverain. La section du Marais, elle aussi, non contente de dénoncer
l'arrestation illégale d'Hébsrt, résolut de demander à la Convention la
cassation de la Commission des Douze, comme ayant outrepassé ses poii-
(I) V. 1« dossier Brichet, Arch. nat., F' 4617.
lij INTRODUCTION
voirs et fait éclater à tous les yeux son inutilité, puisqu'il n'y avait eu ni
conspiration ni conspirateurs, suivant tous les renseignements recueillis
jusqu'à ce jour.
Sur ces entrefaites Pache crut, par une lettre en date du 2S mai,
devoir protester contre les propos que lui prêtait la Commission des
Douze, d'après lesquels il aurait annoncé un soulèvement très prochain
dans Paris, et il expliqua que, selon toute apparence, les propos en question
étaient empruntés aux rapports sur l'esprit public à Paris, faits à l'admi-
nistration de Police par ses préposés, rapports qu'il envoyait régulièrement
au Conseil exécutif, au ministre de l'intérieur et au Comité de salut public.
Le rapport visé par Pache, en date du 23 au 24 mai, qu'il avait communiqué
à la Commission des Douze, renferme en effet un passage qui avait donné
lieu à cette interprétation abusive : « La désunion entre quelques membres
de la Convention, d'un côté, l'excessive cherté des denrées, de l'autre, sont
les principales causes de la fermentation du peuple, qui se lasse de se
plaindre à mi-voix..., et on ne peut se dissimuler que lt> soulèvement ne
soit inévitable et très prochain, si l'on ne prend les mesures les plus
efficaces pour soulager le peuple. « La Convention décréta, le 27 mai,
l'impression, l'affichage et l'insertion au Bulletin de la lettre du maire de
Paris, ainsi que de la déclaration contenue au rapport adressé par le Maire
à la Commission des Douze, et renvoya le tout à cette Commission.
Pendant que la Convention s'endormait dans une trompeuse sécurité,
le mécontentement populaire grandissait et le moment d'une explosion se
rapprochait de plus en plus. Les rapports de police de cette époque ne
laissent aucun doute à cet égard : « Tous les esprits, y disait-on, sont agités
de manière à faire regarder un grand mouvement comme très prochain.
Les groupes sont plus multipliés que jamais, et l'on ne peut se dissimuler
que Ton touche au moment d'une nouvelle insurrection, à moins que les
mesures que se proposent de prendre les sections n'aient leur efficacité.
Les citoyens mis en état d'arrestation par la Commission des Douze sont
la matière de toutes les conversations et l'objet de toutes les discussions
des sociétés populaires et des sections. On traite le mode à employer
pour engager la Convention à rendre la liberté à ces citoyens, et il y aura
un parti qui sera peut-être extrême, si la Convention persiste à refuser
d'entendre les pétitionnaires. » En effet, l'un des observateurs de Garât,
Dutard, dans son rapport du 27 mai, parlait de nombreuses motions plus
ou moins incendiaires faites à ce sujet sur la terrasse des Tuileries.
Dutard entendit également, ce jour-là, Dorat-Cubières discourir à la
Commune sur le traitement infligé à Hébert et Varlet, qu'on avait mis
dans un grenier à tous les vents, où deux grabats étaient occupés par des
INTRODUCTION liij
généraux traîtres, c'est-à-dire par des scélérats, et les deux autres par
Hébert et Varlet, c'est-à-dire par des honnêtes gens.
La Commission des Douze non seulement ne voulait point reconnaître
qu'elle avait commis une grave imprudence en procédant à l'arrestation
d'Héberl, mais encore elle persévérait dans les mêmes errements ; au cours
de la matinée du 27, elle envoya au ministre de la justice deux nouveaux
mandats d'arrêt contre Claude-Emmanuel Dobsen, président de la section
de la Cité, et Prolaix, secrétaire de cette section, à raison du refus formel
de communiquer les registres de leur section. Ces mandats ne furent mis à
exécution que très tard dans la soirée; ces deux citoyens furent écroués
à l'Abbaye à H heures du soir, parce que ni l'un ni l'autre ne s'étaient
trouvés chez eux dans la journée. Le lendemain matin, la section de la
Cité réclama ces victimes d'un nouveau despotisme, dont l'arrestation
avait été opérée nuitamment, au mépris de tous les principes; elle déclarait
à cette occasion que les ennemis du peuple siégeant à la Convention
avaient calomnié la ville de Paris auprès des déparlements, qui approu-
veraient au contraire les saintes insurrections des citoyens inculpés, et
elle adjurait la Convention de punir la Commission infidèle, coupable
d'actes arbitraires, et de la traduire au Tribunal révolutionnaire. Cette
démarche de la section de la Cité occasionna une vive agitation et après
une réponse imprudente du président Isnard, provoqua une déclaration de
Danton, d'abord contre la Commission des Douze, qui opposait aux meil-
leurs citoyens les armes réunies entre ses mains et arrachait à leurs fonc-
tions les magistrats du peuple, puis contre la Convention qui persistait à
retenir dans les fers des citoyens dont le seul crime était un excès de
patriotisme. Cette séance de la Convention avait amené une affluence
inusitée de peuple, les avenues de la salle étaient obstruées, les couloirs
remplis d'hommes et de femmes qui empêchaient l'entrée et la sortie des
députés.
La Commission des Douze se crut en droit, comme mesure de salut
public, de requérir la force armée et fit appel aux sections bien pensantes,
voisines de la Convention (celles de 1792, du Mail et de la Bulte-des-
Moulins) auxquelles fut demandé un contingent de 800 hommes, qui vint
occuper les portiques et avenues de la salle, sous les ordres de Raffet,
commandant du bataillon de la Butle-des-Moulins. Celui-ci, interrogé par
le président de la Convention au sujet de ce déploiement de forces inusité,
exhiba deux ordres, l'un de Vincent, chef de la 2* légion, l'autre deLapierre,
adjudant général provisoire, lui enjoignant de tenir prêts les hommes
demandés par la Commission des Douze. Pache, qui avait d'abord donné
son adhésion, se ravisa et invoquant les décrets des 18 et 24 mai, où il ne se
liv
INTRODUCTION
trouvait aucun article qui autorisât la Commission à disposer de la force ar-
mée dans Paris, lapria de vouloirbien s'abstcniroude faire rendre un décret.
C'est alors que l'on voit entrer en scène le ministre de l'intérieur,
toujours optimiste, qui rendant compte à la Convention de la situation de
Paris, des mouvements qui l'agitaient, des groupes nombreux qui entou-
raient la salle, se crut fondé, dans un aveuglement étrange, à affirmer que
la représentation nationale n'avait absolument rien à craindre; le maire
de Paris, de son côté, abonda dans le même sens et assura que les diffé-
rents rassemblements qui se trouvaient autour de la salle n'étaient
composés que de commissaires des 48 sections, s'occupant des pétitions
relatives aux arrestations ordonnées par la Commission des Douze.
Pache avait dit vrai en annonçant que plusieurs sections étaient
venues pour protester contre les agissements do la Commission des Douze;
celle de la Croix-Rouge, porte-parole de beaucoup d'autres, réclama
l'élargissement d'Hébert et de tous les patriotes incarcérés, ainsi que la
cassation de la Commission des Douze, qui, à peine formée, n'avait dirigé
ses coups que contre les véritables amis de la Liberté, protestant en
particulier contre l'arrestation du président et du secrétaire d'une section,
coupables seulement d'avoir signé les procès-verbaux de leurs délibéra-
tions, et rappela que la Déclaration des Droils de l'Homme consacrait lo
droit de tous les citoyens de résister par la force à toute arroslaliou
nocturne. La section des Gravilliers dans son adresse à la Convention ne
lui ménagea pas les reproches. Depuis 8 mois, disait-elle, la Convention
donne à l'Europe étonnée le spectacle de la division, des passions les
plus honteuses; et elle conjurait les députés de la Montagne de sauver la
patrie, les qualifiant de lâches et de traîtres, s'ils le pouvaient el ne le vou-
lussent pas, et déclarant que, s'ils le voulaient sans le pouvoir, 100,000 bras
étaient armés pour leur défense. Sous cette pression des sections, la
Convention, présidée par Hérault de Séchelles, rendit un décret ordonnant
la mise en liberté immédiate des citoyens incarcérés par la Commission
des Douze, supprimant cette Commission et chargeant le Comité de sûreté
générale d'examiner la conduite des membres qui la composaient. Dans
cette môme soirée du 27 mai, parvint au président de la Convention une
lettre de la Commission, où voulant parer le coup qui la meuiiçait,
elle déclarait que, tandis qu'elle s'occupait de la sûreté de la Convention
et de Paris, on la calomniait, on cherchait à la dissoudre, et elle demandait
que la Convention ne prononçât rien avant d'avoir entendu son rapport,
ajoutant qu'on projetait de l'attaquer au lieu de ses séances, mais que
ses papiers étaient en sûreté, que la Convention pouvait la casser, mais
qu'elle n'avait rien à se reprocher envers la patrie.
INTRODUCTION Iv
Cet important rapport, que Rabaut de Saint-Etienne devait lire à
la Convention, est resté dans les papiers de la Commission. Elle expo-
sait qu'elle s'était assurée de l'existence d'un grand complot pour dis-
soudre la Convention nationale et que son attention s'était portée sur des
écrits distribués journellement à Paris en vue d'égarer le peuple et de
l'exciter à la violence; que, parmi ces écrits, il en était un plus répandu
que les autres, dont le style familier, indécent et bas, avait des attraits
pour un certain nombre de lecteurs, la feuille du Pne Ducltesne, dont le
substitut du procureur de la Commune passait publiquement pour être
l'auteur, qu'après examen de quelques numéros, la Commission avait cru
devoir décerner un mandat d'amener contre le citoyen Hébert, qui avait
reconnu les faits, mais n'avait donné que des justifications insuffisantes;
elle observait qu'il était impossible de ne pas trouver matière à suspicion,
quand on voyait un magistrat du peuple désigner à la vengeance popu-
laire une classe de députés, signalés sous un nom inventé par la pros-
cription, et déclarait enfin qu'elle avait cru devoir maintenir l'arrestation
d'Hébert, laquelle lui semblait ou ne peut plus motivée, alors qu'on pouvait
compter par centaines les arrestations ordonnées par le Comité de sûreté
générale et par milliers celles commandées par les commissaires de la
Convention dans les départements.
Comme l'on sait, le décret supprimant la Commission des Douze avait
été rendu très avant dans la soirée du 27 par une centaine de députés à
peine, confondus avec une masse de pétitionnaires; aussi, le lendemain,
Lanjuinais fit remarquer que le décret rendu dans de semblables conditions
devait être considéré comme nul. L'Assemblée décida de voter par
appel nominal sur la question de savoir si le décret de suppression serait
rapporté ou non. Une majorité de 279 voix se prononça pour le retrait du
décret. Pendant que l'existence même de la Commission était mise en
discussion, elle restait dans l'expectative et décidait de surseoir aux pour-
suites entamées contre un particulier suspect, arrêté par la section du
Finistèire pour avoir proposé la dissolution de la Convention ; mais ayant
appris à 7 heures du soir qu'elle venait d'être prorogée par décret de la
Convention, elle reprit l'instruction commencée et se fit amener à minuit
et demi l'individu en question à l'elfet de procéder à son interrogatoire,
au cours duquel par une empbase un peu dérisoire, elle se vit qualifiée
par ce suspect de fameux comité révolutionnaire .
Tout en rétablissant la Commission des Douze, la Convention ordonna
la mise en liberté immédiate des citoyens emprisonnés par ordre de cette
Commission, ce qui eut lieu le soir même ; l'élargissement des prisonniers
produisit la plus vive sensation : on les revit, disent les rapports de police,
Ivj INTRODUCTION
avec reiilhousiasmo qu'excite dans l'âme du patriote le triomphe de
l'opprimé. Le premier acte d'Hébert rendu à la liberté fut de se présenter
à la séance du Conseil général de la Commune, où il fut accueilli par de
chaleureux applaudissements et reçut les embrassements de ses collègues
et de tous les présents ; Chaumette lui remit au nom des patriotes une
couronne qu'Hébert plaça sur le buste de Brutus, attendu, disait-il, que
les vivants n'avaient droit- qu'à des encouragements. Varlet rentra triom-
phalement dans sa section, celle des Droits de l'Homme, suivi d'une
femme portant une branche de chêne que l'assemblée fit déposer à côté du
buste de Le Peletier.
Chaumette proposa et le Conseil général de la Commune adopta une
adresse à l'effet d'exiger un sérieux examen de la conduite de la Commission
des Douze, pour déférer ses membres aux tribunaux, voire même au Tribu-
nal révolutionnaire. Comme l'on voit, la Commune de Paris, tout en ayant
obtenu satisfaction' dans une certaine mesure, ne désarmait point à l'égard
de la Commission des Douze, pas plus d'ailleurs que la plupart des sections;
celle des Arcis présenta le même jour au Conseil général de la Commune,
puis à la Convention imc adresse aux termes de laquelle, après avoir demandé
l'explication de ces paroles menaçantes (prononcées le 25 mai par le président
Isnard) : On cherchera sur quelles rives de la Semé Paris existait, elle décla-
rait que le peuple de Paris n'entendait pas avoir abattu un despote, le
dictateur Lafayelto, pour en accepter douze autres, des hommes perdus dans
l'esprit public, mandataires infidèles qui ne possédaient plus sa confiance,
adjurant les patriotes de la Convention de condamner les grands coupables
qui siégeaient parmi eux. La section de l'Unilé exhorta pareillement la
Convention à décréter d'accusation la Commission des Douze et à la livrer
aux jurés des 86 départements. Celle de laCité, en présence des arrestations
arbitraires des patriotes qui se multipliaient depuis quelque temps, se
déclara en permanence et invita les autres sections à se réunir frater-
nellement dans son sein, le 29 mai, à 4 heures, pour délibérer en commun
sur les moyens propres à faire triompher le patriotisme, la liberté et
l'égalité ; son arrêté fut communiqué à la fois aux 47 sections et au Club
central assemblé à l'Evêché. C'est à ce moment, selon toute apparence,
que furent jetées les bases de la Commission révolutionnaire qui allait
fonctionner au grand jour, telles qu'elles figurent dans un projet d'orga-
nisation très étudié, faisant partie des papiers du Comité central révolu-
tionnaire.
Malgré les attaques violentes dont la Commission des Douze était l'objet
et quoiqu'elle sentit bien que ses heures étaient comptées, elle continuait
à tenir ses séances et à remplir la mission qui lui avait été confiée par la
INTRODUCTION Ivij
Convention; le 30 mai, elle convoqua d'urgence le ministre de l'intérieur,
invita le maire de Paris à prendre les mesures nécessaires pour empêcher
l'effet des motions incendiaires présentées à l'Assemblée de l'Evêché, et
fit connaître au président de la Convention les déclarations verbales qu'elle
avait reçues sur ce qui s'était passé à la section de la Cité, présidée par
Maillard, où fort avant dans la nuit avaient été discutées diverses motions
contre la tranquillité publique et la sûreté de la Convention nationale.
Le dernier acte d'autorité de la Commission des Douze, signalé immé-
diatement par Bourdon de l'Oise, fut l'envoi d'une réquisition militaire
au commandant du poste de la Convention, afin de placer à l'hôtel de
Breteuil, où elle tenait ses séances, une force suffisante pour sauvegarder
ses papiers.
Lors de la séance qu'il tint dans la matinée du 31 mai, le Comité de
salut public proposa un peu tardivement de décréter que la Commission
des Douze serait entendue, qu'elle rendrait compte des arrêtés pris par
elle, des mandats d'arrêt et d'amener qu'elle avait décernés, ainsi que de
ses réquisitions directes de la force armée. A l'heure où cette délibération
était prise, la parole était au peuple souverain, la Convention était obligée
de s'incliner devant sa volonté et de décréter la suppression pure et simple
de la Commission des Douze, ainsi que le dépôt de ses actes et papiers au
Comité de salut public.
Dans les derniers jours de mai, les événements se précipitaient et
prenaient une tournure de plus en plus menaçante; lorsque fut rapporté
le décret qui supprima une première fois la Commission des Douze, Ton
entendit tenir publiquement des propos qui dénotaient une profonde irri-
tation : Les demi-mesures, disait-on dans les groupes, ont toujours perdu
le peuple, on n'a que trop épargné le sang; la journée du 10 août reste
encore à faire ; il faut une bonne fois que tout cela finisse et que les
nouveaux tyrans et leurs satellites tombent une seconde fois sous le fer
du peuple, la moitié de Paris périra, s'il le faut, pour sauver l'autre et le
reste de la République. L'un des observateurs de Garât (Latour-Lamon-
tagne) proclamait que « tout ce qu'il voyait, tout ce qu'il entendait,
semblait présager un mouvement très prochain, dont les suites seraient
incalculables; il régnait, ajoutait-il, un mécontentement général qui
annonçait une explosion terrible...; il n'est pas douteux que les partis
sont sur le point d'en venir aux mains et d'ensanglanter le sol de
la liberté ». Pour parer le coup, le Conseil général du Département
prit, le 29 mai, dans la salle des Jacobins, l'initiative de convoquer
pour le vendredi 31 mai, à 9 heures du matin, toutes les autorités
constituées du Déparlement et les sections de Paris, pour délibérer
Iviij
INTRODUCTION
sur les mesures de salut public qu'il convenait tic prendre à rofl'el de
défendre la liberté et l'égalité fortement menacées et sur les moyens à
employer afin de repousser les calomnies répandues contre les citoyens de
Paris et détruire le complot évidemment formé de perdre la ville de Paris
en lui aliénant tous les départements, et il invita en conséquence les sections
do Paris à nommer chacune deux commissaires. La Commune de Paris,
dans sa séance du 30 mai, s'associa à celle démonstration en adressant
de son côté la même invitation aux sections; néanmoins, par ignorance
feinte ou réelle de ce qui se passait, le procureur de la Commune ayant
annoncé qu'il y avait une assemblée qui se tenait à l'Evéché et qui
paraissait donner lieu à des bruits inquiétants, le Conseil nomma quatre
commissaires pour s'y transporter et s'informer des opérations de cette
assemblée. Le Maire, qui s'était rendu en personne h l'Évêché pour se
rendre compte de la situation, ne larda pas à élre édifié : il revint en disant
qu'il s'était fait représenter les arrêtés de celte assemblée, desquels il
résultait que les citoyens réunis, malgré toutes ses observations, s'étaient
mis en insurrection. KITectivement l'Assemblée générale révolutionnaire,
après avoir procédé à la vérification des pouvoirs illimités donnés par
33 sections à leurs commissaires pour sauver la chose publique, avait
arrêté tout d'abord que la ville de Paris se déclarait en état d'insurrection
contre la faction aristocratique et oppressive de la liberté, et décidé, comme
première mesure révolutionnaire et de sûreté publique, que les barrières
de Paris seraient fermées à l'instant, et qu'à cet effet les hommes du
14 juillet et du 10 août se mettraient eux-mêmes en état de réquisition;
de plus, que l'Assemblée générale révolutionnaire pour les mesures do
saint public siégerait en permanence dans une salle de l'Evêché, enfin
que les commissaires s'étaient juré aide et assistance mutuelle contre les
actes arbitraires, tyranniques et attenlaloires à la liberté individuelle. Cet
arrêté fut notifié séance tenante par une députation au Conseil général
de la Commune, qui fit une dernière tentative d'apaisement et ordonna
d'afficher dans toutes les sections une pz'oclamation où il rappelait la con-
vocation des autorités constituée* aux Jacobins et déclarait que toute
mesure qui devancerait celles qui devaient êlre prises dans celte assem-
blée pourrait devenir funeste. C'était peine perdue, le groupement révo-
lutionnaire était définitivement formé et devait bientôt affirmer son activité.
Il nous semble intéressant de montrer d'après un document d'une
authenticité incontestable, resté dans les papiers de l'un de ceux qui
jouèrent un rôle décisif dans les journées des 31 mai, 1 et 2 juin, comment
procéda l'Assemblée de l'Évêché pour constituer le Comité central révolu-
tionnaire qui allait diriger les événements, et de quels éléments se trouva
INTRODUCTION Hx
composé ce Comilé(l). Ce fut dans la nuit du30 au31 mai que prit naissance
un premier Comité, dit le Comité des neuf, composé de Varlel (section
des Droits-de-l'IIomme), de Gusman (section des Piques), de Bonhommet
(section de Bou-Conseil), de Simon et de Wendling (que l'on appelle Van-
glain) (section de la Halle-au-Blé), de Mithois (section de l'Unilé), de
Laurent (section de Marseille), de Dobsen (section de la Cité), de Four-
nerot (section des Quinze- Vingl s), auxquels furent adjoints Clémence
(section de Bon-Conseil) et Leboursiur (section de la Réunion) (celui-ci
ne figure plus sur la liste définitive). A ce Comité de la première heure fut
adjoint un second Comité dont les membres reçurent leur mandat, le
31 mai, à 4 heures aux Jacobins, des autorités constituées du Départe-
ment, ainsi que dos commissaires des i8 sections et des communes de
tout le Département, investis de pouvoirs illimités. Ce furent Clémence
(section de Bon-Conseil), Loys et Soguy (section de la Butte-des-Moulins),
Dunouy (section des Sans-Culottes), Bouin (section des Marchés), Laugier
(section de la Fonlaine-de-GrenelIe), Marchand (section du Mont-Blanc),
Bezol (canton d'Issy), Rousselin (section de l'Unité), Crespin (section des
Gravilliors), Auvray, commandant du bataillon de la section du Mont-
Blanc, Moessard (section du Mail). Ces indications sont absolument con-
formes à celles que donne l'arrêté pris par l'assemblée des autorités
constituées du Département et des commissaires dos 48 sections, sauf que
cet arrêté omet le nom de Loys. A ces noms le Conseil général de la
Commune crut devoir ajouter ceux de Hassenfratz, de la section du Fau-
bourg-Montmartre, de Damour, Caillieux, Marino et Perdry, adjonction,
qui, comme le fait observer Clémence à la fin de son tableau, n'avait pas
le sens commun par rapport aux circonstances.
Suivant un témoignage rapporté par Taino, mais qui ne mérite pas
d'être pris au sérieux, sept étrangers, sept agents du dehors, Desfieux,
Proly, Pereyra, Dubuisson, Gusman, les deux frères Frey furent par la
Commune érigés en Comité d'insurrection. Aucim de ces noms, à part
celui de l'espagnol Gusman, ne figure parmi ceux des membx-es du Comité
central révolutionnaire.
On possède dans les papiers du Comité central révolutionnaire une
liste oflicielle des membres de ce Comité au nombre de 2."), signée de
Marquel, président, et de Tombe, fils aîné, secrétaire-greffier, et accompa-
gnée de cette mention en marge: « Bon pour uOO affiches, dont 100 pour le
(1) Noie conservée dans le dossier de Clémence (F'' 4649) sous l'intitulé ; Comité central
révolutionnaire du département do Paris, composé du Comité des Neuf, assemblé à l'Evéclié dans
la nuit du 30 au 31, et des membres ensuite nommés le lendemain aux Jacobins par les autorité»
constituées du Département en entier.
Ix INTRODUCTION
Comité » ; cette liste donne, en regard des noms des commissaires, ceux
des sections qui les avaient envoyés.
A part les noms de Varlet, Dobsen et Rousselin que nous avons déjà
rencontrés dans des manifestations révolutionnaires, on n'y trouve aucun
nom connu : on ne peut guère signaler que ceux de Baudrais, Caillieux,
Dunouy, Duroure, Seguy et Simon, membres du Conseil général de la
Commune, et celui de Hassenfratz ; par contre on n'y voit point les noms
des agitateurs qui avaient fait parler d'eux lors des événements de février
et mars, tels que Desfieux et Fournier.
Voici le tableau complet des membres du Comité central révolution-
naire, avec l'indication des sections auxquelles ils appartenaient, qui fut
probablement imprimé et placardé lors du 31 mai. Nous avons joint à
chaque nom une notice biographique qui a été établie à l'aide des dos-
siers existant aux Archives nationales.
LISTE DES MEMBRES
composant le Comité central révolutionnaire du Département de Paris.
1° Marquet Bonne-Nouvelle.
Marquet (Jacques) aliàs Charles, âgé de 30 ans, fils d'un entrepreneur de bâtiments
de Monlfort-Ie-Brutus, imprimeur de son métier, était l'associé d"Hébert, qui faisait
partie comme lui des électeurs de la section Bonne-Nouvelle; il fut dénoncé au mois de
venlose an II par le Comité révolutionnaire de sa section, comme collaborateur d'Hé-
bert, et, à la date du 27 ventôse le Comité de sûreté générale ordonna son arrestation
et son envoi à la Force; mais il fut établi que Marquet n'avait pris aucune part à la
rédaction, mais participé seulement à l'impression du Père Buchesnc ; et, le 22 thermidor,
le Comité de sûreté générale rapporta son arrêté, qui d'ailleurs ne fut jamais mis à
exécution, Marquet ayant quitté le {"'juillet 17931a section Bonne-Nouvelle pour habiter
celle du Luxembourg. Le 21 fructidor an III, Marquet demanda au Comité de sûreté
générale l'annulation de l'arrêté pris contre lui par le Comité révolutionnaire de son
ancienne section, ce qui lui fut accordé le 2o. (Dossier Marquet, F' 4774".)
2° Wendllng Ilalle-au-Blé.
Wendling n'est connu que comme membre du Comité révolutionnaire de sa section.
3° Varlet ; Droits-de-lIIomme.
■Varlet (Jean), employé aux Postes, devint très rapidement suspect. Dès le mois de
septembre 1793, le Comité de sûreté générale ordonna son arrestation et la mise sous
scellés de ses papiers, opération qui fut faite le 19 septembre ; on y trouva des écrits
émanant de lui respirant le patriotisme le plus pur, entr' autres : 1' Un Uecueil de
réflexions patriotiques ; 2° des Mesures suprêmes de salut public proposées aux citoyens du
DéiMrtement de Paris le 31 mai, contenant un supplément au 10 août et parmi les-
quelles figure V établissement d'un Comité d'insurrection ; 3° extrait d'un arrêté du Club
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LISTE DES MEMBRES DU COMITÉ CENTRAL RÉVOLUTIONNAIRE
(3i mai lyg^)
INTRODUCTION
1^
des Cordeliers, du 25 mai, relativement à l'arrestation faite dans la nuit du 24 des
citoyens Hébert et Varlel, apôtres de la Liberté,pour avoir émis librement leurs opinions
dans leurs discours et dans leurs écrits; quatre extraits des registres de l'Assemblée élec-
torale, en date du 13 mai, contenant mention de la satisl'action avec laquelle elle a entendu
la lecture d'un projet de Déclaration des Droils-de-l'Homme, de la composition de
Varlet ; b° discours prononcé à la tribune du Jardin National, lors duquel il s'est déclaré
accusateur d'une faction dans la Convention nationale, dont Brissot et Roland étaient
les chefs. Le 22 brumaire, le Conseil général de la Commune, informé que le patriote
Varlet était toujours prisonnier, délégua Hébert et Bernard pour solliciter sa mise en
liberté. Le Comité révolutionnaire de la section des Droits-de-l'Homme, après enquête,
déclara qu'il reconnaissait Varlet pour un vrai républicain, qui d'ailleurs jouissait
d'une certaine aisance, puisqu'il possédait un revenu de 5,800 livres, tant de son
bien que de son emploi aux Postes, et insista pour sa mise en liberté, que le Comité de
sûreté générale accordale 24 brumaire. Le 13 fructidor an II, Varlet fut dénoncé pour
avoir manifesté des sentiments hostiles au gouvernement révolutionnaire, notam-
ment pour avoir dit au sujet des conventionnels dénoncés par Lecointre, qu'ils étaient
tous coupables, « ayant bu à la même coupe que Robespierre»; par arrêté du Comité
de sûreté générale du 19 fructidor, il fut incarcéré au Plessis. Le 20 ventôse an III,
Varlet, toujours au Plessis, dans une pétition aux mandataires du peuple, invoqua
comme titre d'avoir été appelé par les pouvoirs illimités du peuple souverain au Comité
d'insurrection du 31 mai, demanda à être jugé et à être conduit à la mort, déclarant
« qu'il ne la bravait pas, ne l'affrontait pas, mais ne la craignait pas ». Le 4 Uoréal,
Varlet, pour réponse à sa requête, fut transféré à la Force, d'où il adressa à la Con-
vention nationale un mémoire justificatif, puis envoyé à la Conciergerie; le 23 prairial, le
Comité de sûreté générale décida son envoi avec d'autres agitateurs aux cabanons de
Bicêtre, jusqu'à ce que la police eût trouvé des maisons d'arrêt où ils pussent être
conduits et gardés en sûreté. Il dut être relâché en brumaire an IV, car par arrêté du
13, le Comité de sûreté générale ordonna la restitution de ses papiers. (Dossier
Varlet, F' 4775*».)
4° BoNHOMMET Bon Conseil.
Bonhoinmet (Louis-François), âgé de 37 ans, né à Etarapes, marchand de jouets
d'enfants, rue Saint-Denis, l'un des électeurs de la section de Bon-Conseil, fut membre
de la Commune du 10 août, démissionna à la fin d'octobre, fut envoyé en mission à
l'armée du Nord par le Comité de salut public, et resta 25 jours à Péronne; il passait pour
être « l'un des fameux agitateurs de la section Bon-Conseil », sujet d'épouvante pour les
honnêtes gens, et pour l'auteur de beaucoup de coquineries. Mis en état d'arrestation le
8 frimaire an II, il fut interrogé par les administrateurs de Police au sujet de ses
relations avec Destieux, Proly et Pereyra, et des complots liberticides que ceux-ci
auraient tramés, mais fut relâché, la perquisition dans ses papiers n'ayant rien fait
trouver de suspect. II subit un nouvel interrogatoire au Comité de sûrelé générale au
sujet de Loys, de la section de la Butte-des-Moulins, son collègue au Comité central
révolutionnaire. (Dossier Bonhomraet, F' 4607.)
i)' Génois Amis de la Patrie.
Génois, après avoir fait partie du Comité central révolutionnaire, devint l'un des
membres du Comité de salut public du Département. A la suite des événements de
prairial, il fut chassé de sa section et incarcéré en vertu d'un mandat d'arrêt du
l"' prairial ; il sollicita sa mise en liberté au Comité de sûreté générale, qui fit droit à
sa requête le 23 fructidor an III. (Dossier Génois, F' 4721.)
Ixij INTRODUCTION
6' LoYs Biillo-des-MouIiiis.
Loys (Jeni)-Baplisle), àtfé de 36 ans, né à Arles, demeurant rue Française, section
de Bon-Conseil, était l'ami intime de Clémence el de Marchand, comme le montre une
lettre qu'ils lui écrivirent le 22 thermidor, de Salnlc-l'élugio, où ils étaient détenus. Il
s'était mià dans le commerce, peu après son mariage, et devait s'installer à Fontai-
nebleau. Le 3 vendémiaire an III, les représentants Rovère, Le Blanc (de Serval) et
Fréron le dénoncèrent au Comité de sûreté générale pour avoir proposé à Fréron,
lorsque celui-ci se trouvait à .Marseille, le massacre des détenus dans les prisons, sous
prétexte de remédier aux lenteurs de la justice, pour avoir organisé l'insurrection
projetée à Marseille et dénoncée à la Convention par Jeanbon Saint-André, Auguis et
Serre, pour n'être qu'un intrigant couvert du masque du patriotisme, pour avoir dénoncé
son frère, maire d'Arles, aux Jacobins, comme aristocrate et avoir protégé sa fuite et son
émigration par une escorte de dragons de Lorraine, pour avoir également favorisé l'émi-
gration d'un autre de ses frères, qui fut pris, lors de la rébellion de Lyon, les armes à la
main en combattant sous les ordres de Précy el exécuté; les représentants demandèrent
son arrestation immédiate : le 3 vendémiaire, Loys fut amené au Comité de sûreté
générale, où il subit un interrogatoire au sujet des faits qui lui étaient imputés et de
son rôle dans la nuit du 9 au 10 thermidor. Le 1"' brumaire, de sa prison, Loys
adressa sa justification au Comité do sûreté générale ; il nia toute participation aux
troubles de Marseille et déclara que depuis plus de 0 mois il s'était montré l'ennemi
de l'infftme Robespierre, que, le 8 thermidor, il se cramponna ù la tribune des Jacobins
où, pendant deux heures, alin de démasquer le tyran, il cria : « A bas les esclaves de
llobespierrc ! A bus k tyran Robespierre ! », le dénonçantcomme le plus vil des scélérats,
et que, le soir du V) thermidor, il se rendit à la Convention où, au nom de la section de Bon-
Conseil, il protesta d'un dévouement absolu à ses ordres. La section de Bon-Conseil attesta
le G vendémiaire que Loys était un bon républicain et un bon patriote el demanda sa
mise en liberté (l'un des signataires de celte attestation est son ancien coUèguo
Bonhommet). La veille, la Société des Jacobins, dont Loys était le secrétaire, désigna
3 commissaires chargés de réclamer l'élargissement du républicain Loys, que la
Société comptait au nombre des vrais défenseurs de la Liberté et de l'Egalité et qui,
le premier, s'était élevé contre la tyrannie de Robespierre. A ce moment, Loys
était gravement malade, depuis \X> mois, d'un flux de sang qui avait déterminé une
(lèvre lente et un amaigrissement extrême, comme le constatèrent les officiers de
santé des prisons Hufin et Markowski, par leur certificat du 16 vendémiaire ; le 18, le
Comité de sûreté générale ordonna de le transférer dans un hospice. Le 2 brumaire, le
même Comité ordonna sa mise en liberté immédiate (Dossier Loys, F'' 47742**).
7° Simon '. . . . Ilallo-au-Blé.
Simon, peintre et doreur, rue du Bouloi, n° 54, qu'il ne faut pas confondre avec le
cordonnier Simon, membre du Comité révolutionnaire de la section de la Halle au Blé,
du 30 avril au 2o juillet 1793, fut deux fois mis en état d'arrestation; la première fois,
il fut incarcéré à la Force et relâché le 14 lloréal, arrêté de nouveau le 5 prairial, sur
dénonciation de sa section; on le qualifie d' « agent de Robespierre, de membre du
Comité central de l'Evêché, qui a organisé la cruelle journée du 3t mai, de provocateur
de la pétition pour demander la tête de 22 députés, de commissaire aux accaparements,
en un mot d'être dangereux dans la société par la mauvaise organisation de son
cerveau et de son caractère. » Simon, de la prison de la Bourbe où il était détenu,
répondit aux inculpations dont il était l'objet, protesta de son innocence et déclara
que, six mois avant la mort de Robespierre, il avait montré son horreur pour le sys-
tème de la Terreur el Robespierre. Il réussit à intéresser à jîon sort Bnissy d'Anglns,
INTRODUCTION Ixiij
qui attesta sa bonne conduite et la sûreté de ses principes », tandis qu'au conlniire
le Comité de surveillance de sa section al'lirraait, le 23 prairial, qu'il avait tenu forte-
ment au régime de la Terreur et, estimait que si on lui rendait la liberté, il devait
rester désarmé. I,e 9 messidor, le Comité de sûreté générale, ayant égard à la recom-
mandation de Boissy d'Anglas, ordonna sa mise en liberté provisoire. (Dossier Simon,
F' 4775".)
8° MiTois Uuilé.
Mithois doit être le réd.irleiir du Tclétjmphc polUiqw: oa Journal dca fondateurs de la
République, qui parut du 14 vendémiaire au 18 brumaire an III; lors des événements
de prairial, il habitait le faubourg Saint-Antoine et il fut recherché par la Commission
milllaire établie en vertu de la loi du 4 prairial. (Dossier Mithois, F'' 4774".)
9° Hassknfbatz . , Fauboiirg-Monlmurtre.
Jean-Henri Hassenfrat/., ingénieur des mines, chef de bureau à la Guerre, s'était déjà
signalé par la part qu'il prit à la journée du 10 août; membre du Conseil général de la
Commune, il ne semble pas avoir joué au Comité central révolutionnaire le rôle
])répondéranl qu'on lui prête dans certains articles biographiques et en tout cas n'occupa
nullement le poste de président le 31 mai. Après le 9 thermidor, llassenfratz fut dénoncé
dès le 10 thermidor par les représentants Cussetet Honin, pour avoir abandonné son poste,
lors de celle journée, avoir proposé de rester en communication avec la Commune, et fait
incarcérer des citoyens de la section du Faubourg-Monlrnarlre sous la Terreur; mandé
le 17 thermidor au Comité de sôreté générale, il protesta énergiquement dans une
lettre du 23 thermidor, adressée au Comité de salut public, oi'i il déclara que lorsque
des individus lui avaient paru suspects de complots contre la liberté, de friponnerie ou
d'intrigues, il les avait attaqués publiquement, soit à la tribune de sa section, soil à.
celles des sociétés populaires; il adressa également un mémoire justificatif au Comité
de sûreté générale, où il répondit aux quatre chefs d'accusation produits contre lui.
Comme l'on sait,Hassenfratz pritpartaux mouvemenls insurrectionnelsdu 12 germinal
et du 1" prairial, et fut renvoyé le 5 prairial par devant le tribunal criminel d'iiure-
el-Loir; décrété d'accusation, il fut obligé de se réfugier à Sedan. (Dossier Hassen-
fratz, FT 4739.)
10° DoBSENT , . * Cité.
Dobsen (Claude-Enimunuelj, âgé du 'M ans, né à Noyon le 23 décembre 1743,
domicilié Parvis Notre-Dame, était on 1789 avocat au Parlement; il fut nommé suppléant
du tiers-Etat du bailliage de Sézanne, mais ne siégea point, devint directeur du jury
d'accusation du Tribunal du 17 août, fut nommé commissaire national près le Tribunal
du VI" arrondissement le 13 mai 1793, ensuite jjige au Tribunal révolutionnaire le
20 septembre suivant et resta en fonctions jusqu'au 22 prairial, puis fut nommé président
du même Tribunal à la date du 23 thermidor. Il fut incarcéré à la Force, le Comité
de sûreté générale ordonna, le 26 fructidor, de le mettre en liberté. (Dossier Dobsen,
FT 4678.)
11° Telle-Clémen'ck Bon-Conseil.
Tell-Clémence (Jean-Baptiste-Henri), connu surtout sous le nom de Clémence, devint
en juin 1793 membre du Comité de salut public du Département de Paris et fut envoyé
par le Comité de salut public le 21 septembre suivant avec son collègue Marchand dans
la commune de Jagny, près de Luzarchee, pour dissiper les rassemblements contre-ré-
Ixiv INTRODUCTION
volulionnaires; il remplit également des missions à Luzarches elàMarly; le 6 brumaire
an II, Destournelles, ministre des Contributions publiques, lié d'amitié avec Clémence
« son camarade, comme soldat du 14 juillet, acteur du 10 août et du 31 mai, comme
Jacobin constant dès l'origine de la Société, en un mot à toutes les belles époques de
la Révolution », lui offrit la place de commissaire de la Comptabililé, et le 14 brumaire,
lui annonça sa nomination par le Conseil exécutif: sa lettre est adressée à Tell-Clé-
mence, adjudant-major de l'armée révolutionnaire. Un décret de la Convention, du
15 thermidor an II, ordonna l'arrestation de Clémence et Marchand, ci- devant agents
du Comité de salut public dans les districts de Gonesse, de Senlis et centres voisins,
qui avaient été dénoncés par les représentants Delacroix et Musset ; ils furent tous
deux incarcérés à Sainte- Pélagie ; de nombreux certificats déclarèrent que Clémence
s'était comporté en bon républicain, en vrai Jacobin, en intrépide sans-culolte. Comme
leur patriotisme fut également attesté à la Convention, celle-ci rapporta son décret du
15 thermidor et ordonna la mise en liberté de Clémence et Marchand; mais le citoyen
Goureau, défenseur officieux, ayant protesté contre cette mesure et énuméré les chefs
d'accusation produits contre eux, notamment d'avoir jeté le trouble dans le district de
Gonesse, d'avoir commis des dilapidations, pris l'argeaterie des églises, d'avoir été les
complices avérés des Ronsin et des Vincent à la tète de l'armée révolutionnaire, la Conven-
tion revint le 12 vendémiaire an III sur sa décision et ordonna de nouveau leur mise
en état d'arrestation ; le 24 nivôse, Clémence fut transféré au château de Ham. Un
décret du 5 prairial ordonna de traduire Clémence et Marchand avec Pache, Audouin et
Bouchotte, devant le tribunal criminel d'Eure-et-Loir, pour y être jugés ; par une lettre
du 3 vendémiaire an IV, lue ù la Convention le 7, l'accusateur public de ce tribunal
rendit compte du procès en question. (Dossier Clémence, F" 4649.)
12° DuNOUY Sans-Culottes.
Dunouy aîné (Jean-Honoré), ingénieur, quai Saint-Bernard, n° 174, officier
municipal, qu'il ne faut pas confondre avec André-Henri Dunouy, jeune, quincailler,
membre du Conseil général de la Commune.
13° AuvRAY Mont-Blanc.
Auvray (Jean-Baptiste-Benoil), âgé de 46 ans (en l'an III), demeurant rue de
Provence depuis 9 ans ; avant la Révolution, huissier audiencier du bailliage de
Montmartre, puis de la commune du même nom, devint huissier du Tribunal révolu-
tionnaire, membre de la Commune du 10 août et du Comité révolutionnaire de la
section du Mont-Blanc jusqu'au G octobre 1793, commandant en chef de la section
armée du Mont-Blanc, poste qu'il conserva pendant deux ans et demi. Dénoncé par sa
section comme membre du Comité d'insurrection du 31 mai et comme terroriste, se
faisant honneur de conduire à l'échafaud les riches et les modérés, il fut arrêté en même
temps que Marchand, qui était signalé comme l'orateur de la tyrannie, la tête qui
prenait les résolutions, tandis qu'Auvray n'était que son sbire, le bras qui les exécutait.
Les renseignements recueillis sur son compte le représentent comme « un homme
exaspéré, chaud à l'excès et jacobin outré ». Auvray fut incarcéré au Plessis, le
13germinal,et subit un interrogatoire, le 22, par devant le Comité de sûreté générale ; il
était encore détenu le 21 vendémiaire an IV. (Dossier Auvray, F^ 4583.)
14° Seguy Bulle-des-Moulins.
Seguy (Jean-Michel), médecin, habitant rue Helvétius, n° 577, membre du Conseil
général de la Commune, fut chargé par l'Assemblée électorale de rechercher les causes
de la mort de Lazowski. Sous le coup d'un mandat d'arrêt, le 5 prairial, ayant appris
INTRODUCTION Ixv
qu'on était venu le chercher pendant qu'il visitait des malades, il se rendit de lui-même
à la prison de la Bourbe; le 24 prairial, il protesta contre son arrestation confime
lerrorisle, comme membre de la Commune rebelle et contre son affichage par sa section
à titre de « partisan de la tyrannie des scélérats »; il rappela que le 10 août il avait
insisté pour que deux prisonniers faits aux Tuileries ne fussent pas conduits à la Ville,
de peur qu'ils ne fussent massacrés en chemin ; qu'il donna sa démission de la Com-
mune le 28 août, prévoyant les excès auxquels le peuple allait se livrej-; qu'il habitait
Paris depuis 2S ans; il protesta également contre les infâmes épithètes qui lui avaient
été prodiguées dans une afRclie difl'amatoire. Pendant sa détention, nombre de per-
sonnes attestèrent son humanité, son caractère généreux et compatissant, notamment
M™« Stanhope (Louise Grenville), qui dans une lettre adressée le 21 prairial au Comité
de sûreté générale, déclara que son enfant avait été à deux doigls de la mort et avait
été sauvé par Seguy. (Dossier Seguy, F' 4775*".)
15° Loyer (Laugier) Fontuine-de-Grenelle.
Laugier (Balthazar-Marie), juge de paix, âgé de 30 ans, rue de Grenelle, avait été
secrétaire particulier avant la Révolution, puis secrétaire-greffier du commissaire de
police ; ensuite il devint employé de la Commission des subsistances et agent de la
Commission d'agriculture et des arts. Le 20 pluviôse an lll, la section de la t'ontaine de
Grenelle décida que les noms des 16 membres du Comité révolutionnaire, qui s'étaient
signalés par leur mépris pour les droits du peuple et par l'insolence de leur domination,
seraient écrits en lettres rouges sur un tableau. Laugier était du nombre. Le o prairial,
un mandat d'arrêt fut décerné contre lui. On lui reprocha son jacobinisme au 9 thermi-
dor; néanmoins le représentant Monmayou attesta, le 4 Iructidor an III, qu'il était venu
au secours de la Conven!ion dans la nuit du 9 thermidor, et que lui Monmayou l'avait
■ touj )urs connu pour un patriote pur, instruit et désintéressé. A la même date la
Commission d'agriculture et des arts certifia que les principes et la conduite de Laugier,
son agent, avaient toujours été en opposition avec l'atïreux système de terreur qui
avait si longtemps pesé sur la France. (Dossier Laugier, F'' 4765.)
16" Bezot Canton d'Ivry.
Bezot (Pierre-Joseph), entrepreneur à Issy, âgé de 42 ans, l'un des électeurs du
canton d'Issy, fut élu administrateur du Département de Paris, le 8 janvier 1793.
17° Marchand .Mont-Blanc.
Marchand (Guillaume-Simon), âgé de 26 ans, demeurant rue du Faubourg Mont-
martre, n" 40, prit part à la prise de la Bastille et le 10 août, appuyé sur des béquilles,
marcha contre le tyran, il devint juge au Tribunal du 1"'' arrondissement. .Ainsi que
Clémence, l'un des agents du Comité de salut public, il fut chargé de diverses missions,
notamment pour l'approvisionnement de la place de Maubeuge et de la ville de Paris
où il fit entrer plus de iiO.OOO sacs de farine. Dénoncé comme conspirateur en vendé-
miaire et nivôse an II par le district de Gonesse, il fut décrété d'arrestation en même
temps que Clémence; il présenta sa justification le 13 thermidor, où il déclare qu'au
31 mai il était à la tête de l'insurrection du peuple, en qualité de membre du Comité
central révolutionnaire, que dans la nuit du 9 au 10 thermidor il fit un rempart de son
corps à la Convention nationale. Marchand se plaignit d'être en butte aux vengeances
d'un ennemi, le sieur Gourreau, qui avait cherché à séduire sa femme et celle de son
collègue Clémence, en leur offrant à chacune 6.000 livres. Il fut de même que Clémence
déféré au Tribunal criminel d'Eure-et-Loir, le 17 prairial an IV. Son dossier renferme la
nomenclature des pièces déposées au Comité de sûreté générale pour être envoyées à
T. IX.
Ixvj INTRODUCTION
ce Tribunal, en vue de son procès; on voit y figurer une lettre de Marchand au président
de la Convention, demandant l'autorisation d'assassiner Dumouriez, un discours
manuscrit du même relatif à la journée du 31 mai, en quatre feuilles. (Dossier Mar-
chand, F' 4774".)
i8" Crkpin Gravilliers.
Crespin (Pierre-Joseph), menuisier ou plutôt entrepreneur de menuiserie, âgé de
30 ans, demeurant depuis 10 ans rue des Gravilliers, n» 5H, l'un des électeurs de la
section de ce nom, fut élu le 1" janvier 1793 membre suppléant du Directoire du Dépar-
tement de Paris; arrêté le 8 germinal an III par ordre du Comité de sûrelé générale
comme l'un des auteurs du rassemblement illégal du 7 germinal dans la section des
Gravilliers, il fut incarcéré au Plessis et transféré à la Force le 4 floréal; cette mesure de
rigueur fut prise contre lui, à raison d'une lettre contenant des projets de sédition et de
conspiration, qui lui aurait été adressée au Plessis dans du fromage de Gruyère par un
sieur Chevalier. Il adressa, le 10 lloréal, sa justification au Comité de sûreté générale,
qu'il renouvela le 9 fructidor par lettre au représentant Rovère, où il se plaignait de
sa captivité qui durait depuis cinq mois. Crespin devint en l'an IV administrateur de la
municipalité du IV^ arrondissement. (Dossier Crespin, F' 4637.)
19° RoussKLiN . Unité.
Housselin (Alexandre), demeurant rue Guénégaud, n° 15, agent de Paré, ministre
de l'intérieur, commis au bureau des administrations civiles, police et tribunaux, com-
missaire national près la commune deTroyes, chargé de missions par le pouvoir exécutif;
était en outre rédacteur de la Feuille du Salut public, subventionnée par le ministère de
l'intérieur; il fut arrêté aux Jacobins le 6 prairial an II, sur la motion de Robespierre
et de Couthon, comme exécuteur testamentaire de Danton, suivant leurs expressions;
traîné au Comité de sûreté générale par Lavalette et Boulanger, écroué à la Force par
ordre du Comité de sûreté générale et traduit au Tribunal révolutionnaire, qui l'ac-
quitta le 2 thermidor ; fut l'objet, le 21 frimaire an III, d'un nouveau mandat d'arrêt
par le même Comité, puis dénoncé à la Convention, les 16 pluviôse et 12 lloréal, par la
Société populaire et les habitants deTroyes pour sa férocité et les crimes qu'il avait commis
dans l'exercice de ses fonctions de commissaire du pouvoir exécutif, il fut incarcéré
à Port-Libre et transféré, le 27 prairial, dans la maison d'arrêt des Quatre-Nations,
relâché le 25 messidor en vertu d'arrêté du Comité, attendu, que vu son absence, il ne
pouvait être compris sur la liste du Comité révolutionnaire de sa section ; un autre
arrêté du 29 messidor ordonna que, nonobstant tout autre arrêté de mise en liberté, il
serait appréhendé de nouveau et conduit à la maison du Plessis. (Dossier Rousselin,
FT 4775", Tribunal révolutionnaire, W 426, n° 960.)
20° DuRouRE Marseille.
Duroure (Louis-Henri-Scipion Grimoard-Beauvoir, connu sous le nom de Scipion),
âgé de 32 ans, domicilié rue Buffault, avait un enfant naturel de 4 ans, né, selon
toute apparence de ses relations avec une tille anglaise à son service, il vivait de son
bien et on lui prêtait, d'après la dépense qu'il faisait, de 25 à 30,000 livres de revenus; il
fréquentait les jeux et tripots du Palais-Kgalité, Duroure fut nommé membre de la Com-
mune le 27 octobre 1792 et officier municipal par la section du Faubourg-Montmartre
(c'est à tort qu'on l'inscrit comme appartenant à la section de Marseille), puis asses-
seur du juge de paix. Pour faire oublier qu'il appartenait à la easte nobiliaire, il se mit
en évidence après le 10 août et pour se faire bien voir, fit des dons patriotiques
considérables; il était le trésorier de la Société des Hommes révolutionnaires du
INTRODUCTION Ixvi.j
10 août. Duroure était intimement lié avec Héiiert, ce qui à un moment donné le
rendit si\spect; aussi lorsque Hébert fut arrêté, il disparut de son domicile, mais se
coiislilua prisonnier à sa section, et fut écroué à Sainl-Lazaro. On lui reprochait son
origine noble et ses relations avec Hébert. Dans un mémoire qu'il adressa de Saint-
Lazare, le 7 fruclidor an II, il dit qu'étant sujet à des attaques de goutte, marchant
avec des béquilles, il était obligé de prendre (réquemment des voitures, qu'il ramenait
souvent Hébert et sa femme, à la sortie du Conseil général de la Commune, et (jue
c'était un plaisir pour lui de partager sa voilure avec la famille d'un collè4,'ue sans-cu-
lotte, peu fortuné, ajoutant que son patriotisme était notoire, (|u'il l'avait prouvé en
équipant '.i cavaliers en septembre 1792, en fournissant pour 10 à 12,000 livres d'armes
et chevaux, en donnant .">,000 livres en assignats pour la Venclé(^ Du reste, Duroure se
lit un litre d'avoir représenté ses concitoyens à la Commune, où il s'était trouvé,
disait-il, « à la mémorable Journée du 31 mai. Sur la demande du représentant FJndet,
le 7 vendémiaire an III, le Comité di' sûreté générale ordonna la mise en liberté de
Duroure. (Dossier Duroure, F'' 4696.)
21° Pkrdry
Perdry (Charles- Louis), homme de loi, âgé de 33 ans, demeurant rue Saint-
Honoré, cour des Jacobins, plus tard rue Neuve-des-Petits-Champs, électeur de la
section de la Butte-des-Moulins, secrétaire de l'Assemblée primaire, membre de la
Société des Amis de la Constitution, fut élu, le 13 février 1793, président du Tribunal
du 2" arrondissement, remplit de novembre 1792 à juillet 1793 les fondions de membre
du Conseil général de la Commune, et fut envoyé, lors de l'affaire Léonard Bourdon, à
Orléans en qualité de commissaire du pouvoir exécutif; lors du 31 mai les autorités
constituées du Déparlement, réunies à la Commune de Paris, l'adjoignirent au Comité
Central révolutionnaire, où de son aveu, « dans ces jours mémorables et périlleux, il
fut l'un de ceux (jui travaillèrent efficacement ». Destitué de ses fonctions de président
du Tribunal du 2'' arrondissement, le 12 messidor an II, par le Comité de salut public
et incarcéré au Plessis, très probablement par suite de l'hostilité de Coflinhal et
d'IIerman, Perdry chercha à se justifier par un mémoire, adressé au Comité de salut
l)ublic le 23 messidor. Le Tribunal du 2« arrondissement écrivit en sa faveur; de même
le Comité de surveillance de la section de la Montagne le représenta comme un être doux,
humain, prenant la défense des patriotes opprimés, luttant contre l'aristocratie, traité
même une fois de scélérat par im aristocrate, lorsqu'il présidait les assemblées géné-
rales de sa section ; par contre, le 8 messidor an III, le Comité civiljde la section déclara
que Perdry s'était dans tous les temps montré l'apôtre de ces principes anarchiques
qui avaient préparé, effectué la journée du 31 mai, « le régulateur de tous les mouve-
ments de la société populaire de la section <>, et qu'il avait reconnu lui-même avoir été
induit en erreur lors du 31 ruai. (Dossier Perdry, V 4774"'.).
22° C.ULLiiax Vinis- !u-la-Pulric.
Caillieux (Michel François), Agé de 32 ans, fabricant di- rubans, demeurant rue
Saint-Denis, vis-à-vis les Filles-Dieu, membre de la Commune du lOaoïU, fut envoyé en
qualité de commissaire auprès des deux bataillons de l'Eure ; en son absence, nommé
officier municipal, par suite administrateur^des subsistances et administrateur de Police,
il fut destitué par arrêté du Comité de salut public avec ses collègues Massé et Cordas,
mis en état d'arrestation le 23 germinal an II et, après avoir subi un interrogatoire au
sujet de ses relations avec Osselin et Lavalette, fut écroué au Luxembourg. Le
30 floréal, l'assemblée générale de la section des Amis delà Patrie nomniades commis-
saires chargés de se rendre aux Comités de salut public et de sfireté générale pour
demandfr le prompt jugement de (iaillienx et attester son civisme et son patriotisme; le
IxTfij INTRODUCTION
i-2 prairial, le Comilé révolutionnaire de la section lui délivra un certificat constatant
qu'il avait toujours été à la hauteur des circonstances les plus orageuses et qu'il avait
contribué à terrasser raristocralie qui voulait lever la tête dans leurs assemblées. Le
Comité civil également déclara que Caillieux n'avait cessé de livrer des assauts « à tous
les royalistes, fédéralisfes, modérés, égoïstes et autres ennemis de la Révolution ». La
femme de Caillieux dans de nombreuses suppliques éleva la voix en faveur de son
mari jusqu'à la fin de messidor. Un arrêté des Comités de salut public et de sûreté
générale, du 3 thermidor, ordonna sa mise en liberté, mais comme ses collègues étaient
restés sous les verroux, on fit courir le bruit que l'administration de Police avait fai
relâcher Caillieux pour servir ses projets, ce que Caillieux démentit le 24 thermidor-
(Dossier Caillieux, F' 4631.),
23° CoLONGE Bonne-Nouvelle.
Colonge (Pierre), demeurant rue Saint-Denis, section de Bonne-Nouvelle, remplit
diverses missions comme agent du Comité de salut public dans l'Aisne et et dans
le Palatinat; dénoncé le 10 prairial dans sa section comme terroriste, comme ayant
dilapidé des fusils confiés à sa garde et occupé le poste d'aide de camp d'Hanriot; il fut
mis en état d'arrestation. Collonge adressa le 20 prairial un mémoire justificatif au
Comité civil de la section Bonne-Nouvelle, où il déclara que le jour de la rébellion
d'Hanriot, il porta les armes contre lui et ses adhérents et passa la nuit à la Convention ;
au bas d'un autre mémoire envoyé au Comité de sûreté générale. Roux, député de la
Haute-Marne, attesta que Collonge était un patriote de 1789 qui avait bien servi la
Révolution, et qu'il l'avait vu dans le département de l'Aisne s'acquitter avec zèle,
probité et intégrité, des fonctions qui lui étaient confiées ; le 30 thermidor, le Comité
de sûreté générale ordonna sa mise en liberté provisoire, et le 22 fructidor, sa mise en
liberté définitive. (Dossier Colonge, F' 4638).
24° Baudrais Section de 1792.
Baudrais (Jean-Baptiste), homme de lettres, âgé de 42 ans, demeurant rue de
Marivaux, n° 9, membre du Conseil général de la Commune et administrateur de Police,
membre de la Société des Amis de la Constitution, s'attira l'hostilité de Robespierre,
qu'il contrecarra dans l'Assemblée électorale de 1792, en s'élevant contre son despo-
tisme, comme on le vit bien dans une séance des Jacobins ; Baudrais, dans un
mémoire du 22 thermidor, avance que Robespierre lui avait voué une haine implacable,
parce qu'il ne s'était pas prêté à ses projets vexatoires et sanguinaires depuis longtemps
médités; mis en état d'arrestation le 9 germinal, il subit trois mois de détention à
Picpus, dont huit jours au cachot, deux mois au secret à la Conciergerie sans aucun
interrogatoire. Le représentant Poultier écrivit au bas de ce mémoire une attestation
en faveur de Baudrais, qu'il connaissait depuis 13 ans comme ennemi du despotisme
et ami sincère de la Révolution, et ajouta « que Robespierre avait juré sa perte, parce
qu'il avait trouvé en lui une fierté républicaine et une résistance qui lui déplaisait » ;
la femme de Baudrais fit des démarches pour obtenir sa liberté, qui fut accordée le
7 Iructidor par le Comité de sûreté générale ; un nouveau mandat d'arrêt fut lancé contre
lui le 21 ventôse an 111; mais il fut relâché le 29 vendémiaire an IV. Baudrais fut
déporté à Cayenne en 1802, rentra à Paris en 1817 et y mourut le 4 mai 1832. (Dossier
Baudrais, F' 4S89.)
23° La(jre.nt Mai'seille.
Laurent (Denis-Etienne), âgé de 31 ans, sans profession, demeurant rue Glt-le-
Gœur, membre du Conseil général de la Commune et officier municipal, fut mis hors la
loi au 9 thermidor et exécuté le 10 thermidor. (W 434, n" 975.)
INTRODUCTION Ixir
Tels sont les membres du Comité central révolutionnaire, au moins
d'après la liste officielle qui est restée dans les papiers de ce Comité.
Celui qui apposa sa signature, en qualité de secrétaire, à côté de celle du
président Marquet, Tombe, fils aine, de la section des Gravilliers, demeu-
rant rue Jean-Robert, n° 12. était originaire di; Saint Quentin; il fut
envoyé plus tard comme agent du pouvoir exécutif à Saint-Germain-er-
Laye, comme on le voit par une lettre à Guffroy, où il protesta contre
l'arrestation des patriotes de cette ville par ordre des représentants Charles
Lacroix et Musset.
Plusieurs des noms indiqués sur la liste que donne Clémence ne se
retrouvent plus sur la liste définitive : il n'est pas inutile de reprendre ces
noms et de rechercher les motifs de leur élimination :
GusMAN (André Marie), banquier, âgé de 41 ans, de la section des Piques, qui fut
rayé de la liste des membres du Comité des neuf et fut surnommé don Tocsinos pour
avoir fait sonner le tocsin le 31 mai, était un espagnol, né à Grenade, naturalisé
français en 1781 ; c'était surtout un aventurier se disant ancien colonel de cavalerie, et
un escroc, qui se fit passer pour baron allemand, du nom de Frey, et pour lils de Clé-
ment-Auguste de Bavière, électeur de Cologne. Impliqué dans le procès de Danton,
arrêté le 9 germinal an II, il fut condamné à mort le 13 germinal.
Parmi les pièces du procès des Dantonistes se trouve une déclaration de Moessard,
Marchand et Loys, adressée le 13 germinal an II à Fouquier Tinville, qui nous apprend
que Gusman, lequel, paraît-il, était un agent de Chaumelte, ne fil que passer au Comité
central révolutionnaire, elle est conçue en ces termes :
« Les membres du Comité de surveillance du Département, qui l'étaient du Comité
central révolutionnaire, croient de leur devoir de te prévenir que Gusman, traduit au
Tribunal révolutionnaire, et qui s'était glissé au Comité central révolutionnaire au
31 mai, en a été chassé, y a été désarmé et arrêté comme un intriguant bien suspect.
'< Tu observeras que son arrestation eut lieu à l'instant même où le Comité com-
mença ses séances. »
L'un des membres du Comité central révolutionnaire dont parle
Clémence, et qui signa, le 31 mai, en qualité de secrétaire, un arrêté du
Comité, Fournerot, ne figure pas sur la liste officielle.
FouR.NEROT (François-Louis), habitant rue Lenoir, de la section des Quinze-Vingts,
âgé de 23 ans, grêlé et bossu, fut l'un des combattants à la prise de la Bastille, fonda
une société populaire dans le faubourg Saint-Antoine, participa aux journées des 5 et
6 octobre, à l'affaire du Champ de Mars, présida sa section dans la nuit du 9 au 10 août,
devint membre de la Commune du 10 août, puis du Comité central révolutionnaire du
31 mai, nommé par le peuple. Il se laissa entraîner par Hanriot à la Commune, lors du
9 thermidor, fut arrêté dans la nuit comme complice de Robespierre et incarcéré dans
la maison d'arrêt du Plessis, d'où il adressa, le 18 brumaire an III, une réclamation à
l'assemblée générale des Quinze-Vingts; un arrêté du Comité de sûreté générale du
26 nivôse ordonna la mise en liberté de Fournerot, détenu en la maison des Orties.
Mais il fut dénoncé comme machinant des intrigues pour le parti terroriste, et à la suite
du 12 germinal, un nouveau mandat d'arrêt fut décerné contre lui le surlendemain; un
inspecteur de police voulut mettre ce mandat à exécution, mais le peuple du faubourg
Ixx INTRODUCTION
s'attroupa rue de Chureulon, l'arracha des main» de lu lurce armée. Fournerol, dont hi
femme était enceinte, la mère malade avec une jeune fille de 12 ans à sa charge, un
grand'père âgé de 7S ans, sans ressources; sut se dérober à toutes les recherches. Un
arrêté du Comité de sûreté générale, du 21 fructidor, révoqua le mandat d'arrêt décerné
contre lui, (Dossier Fournerot, F' 4710.)
Un Iroisième membre du Comité contrai révolutionnaire, qui st^mble
bien Mre resté en fonctions est :
MoESSARD (Pierre Louis), perruquier, rue Montmartre, n" 104, de la section Guillaume
Tell, prit les armes lors du 14 juillet, fut nommé membre de la Commune du 10 août,
appelé au Comité central révolutionnaire du 31 mai, puis à celui de surveillance du
Département. Lors du 9 thermidor, à 5 heures du soir, dans la rue Saint-Honoré, il fut
interpellé par Hanriot, qui se plaignait d'être opprimé, et prit sa défense en ces termes:
« Sois tranquille, tous les patriotes sont pour toi » et ayant demandé aux citoyens acharnés
après lui quel était le motif de leur animosité, ou lui répliqua: C'est un coquin, il faut
le punir. Moessard, alors inspecteur dos maisons garnies, paraissait être dans l'ignorance
complète de ce qui se passait et du décret qui venait d'être rendu contre Hanriot ; If
i2 thermidor, il fut arrêté au Comité révolutionnaire de sa .section et écroué à la
Conciergerie, puis au Plessis, où il resta quatre mois et demi prisonnier. Mis en liberté,
par arrêté du 20 frimaire an III, il alla se loger dans la section du Panthéon-Français.
Montagne Sainte-Geneviève, et se mit à fréquenter les ventes. Il fut arrêté de nouveau le
7 prairial, sous l'inculpation d'avoir été favorable aux septembriseurs et aux terroristes,
d'avoir été l'un des instigateurs du 31 mai, d'avoir fait partie, le 12 juin suivant, d'une
commission qui persécuta les citoyens; d'avoir, le 1"' prairial, crié contre la Convention
et fomenté la révolte ; Moessard se trouvait détenu rue de la Bourbe, à Port-Libre, d'où
il adressa, le l" messidor et le 19 fructidor, des mémoires juslillcalifs au Comité de
sûreté générale. (Dossier Moessard, F' 4774*'.)
Un quatrième membre du Coniitô central révolulionnaire, l'-galemenl
mentionné par Clémence, mais dont le nom ne se trouve point sur la liste
définitive est :
BouiN, ouvrier en bas, rue Saint-Denis, qui devint après le 10 août, juge de paix de la
section des Halles ou des Marchés, fut envoyé durant deux mois dans le département do
l'Aisue comme agent des subsistances de Paris; connu sous le sobriquet du Petit Pire
Gérard, considéré comme le chef des Jacobins de sa section, premier motionnaire,
fut nommé du Comité formé aux Jacobins pour l'insurrection du 31 mai; on lui
reprocha plus lard d'avoir sans cosse prêché les massacres, le pillage. Le 4 frimaire
an 111, Bouin fut destitué par le Comité de législation de ses fonctions de juge do paix.
Arrêté le 18 pluviôse par ordre du Comité de sûreté générale et incarcéré on la
maison du Plessis, le 24 floréal, le représentant Maure intercéda en sa faveur ;
le 2o floréal, Bouin ayant adressé une pétition au Comité avec plusieurs mémoires
juslificalil's et l'extrait d'une déliliération prouvant qu'au 9 thermidor il fui chargé
de présenter à la Convention une adresse do ralliement à l'Assemblée, fut mis en
liberté ; mais la Commission chargée dans sa section d'examiner la conduite de
l'ex-Comité révolutionnaire des terroristes et des buveurs de sang, l'accusa, le 3 prairial,
de manifester des principes tendant à avilir la représentation nationale et de colporter
le journal intitulé le Tribun du Peuple, et demanda de nouveau sa mise en état d'arres-
tation. Le représentant Houx intervint à son tour, en faisant observer que Bouin n'était
INTUODUCTION
!xxj
arrêté que comme Jacobin ; relàclit'^ le 8 messidor par ordre du Comité, il fut réincarcéré
à la Bourbe le 22 messidor, en vertu d'un arrêté du même Comité dont la relifjion avait
été surprise ; le 29 fructidor, le Comité le rpnvo3a devant l'officier de police de sftrcté
de son arrondissement, en conformité de la loi du 12 fructidor. (Dossier Bouin, F' 4611.)
Un fait di^ne de remarque est la jeunesse de la plupart de ceux qui
organisèrent la révolution du 31 mai : beaucoup d'entre eux n'avaient
guère plus de 30 ans, ce qui explique l'ardeur entraînante et la décision
avec laquelle ils se jetèrent dans la lutte.
(je n'est pas sans une certaine surprise que l'on voit ligurer dans les
délibérations de l'Assemblée révolutionnaire, en date du 31 mai, c'est-à-dire
au début même du mouvement insurrectionnel, des individus, parfaitement
inconnus d'ailleurs, qui apparaissent comme président et secrétaire de
l'Assemblée, qu'on ne revoit plus et qui, en réalité, n'ont point fait
partie du Comité central révolutionnaire. De ce nombre est François
Ricliebraques, commissaire du Bureau du Domaine national, domicilié
rue Pastourelle, n° 27, de la section de l'Homme armé, qui signa, notam-
ment à 2 heures du matin, une délibération décidant l'envoi de commis-
saires aux barrières pour savoir si elles étaient gardées, et une autre
délibération, en vertu de laquelle l'Assemblée, faute de sceau, devait se
servir de celui de la section de la Cité.
Richebraques, qui fut arrêté le 5 prairial an II, précisément sous
l'inculpation d'avoir au 31 mai occupé la présidence du club d'insurrection à
l'Assemblée qui se tenait à l'Evêché, explique lui-même dans un mémoire
justificatif comment, dans la nuit du 30 au 31 mai, il se trouva amené à
présider la réunion. Envoyé, dit-il, par sa secUon sur les minuit à l'Evêché
pour la représenter et rendre compte de ce qui se passait, il y arriva vers une
heure du matin ; au bout d'une heure, le président qu'on lui dit se nommer
Lavaux, fut appelé à quelque-Comité : « alors on demanda quelqu'un pour
tenir le fauteuil un instant; un citoyen do lui inconnu se présenta, mais
comme il manquait d'organe, on le pria de se retirer, ce qui donna l'idée aux
citoyens de ma section de me proposer, et, comme ils dirent que j'avais
une bonne voix, on ne me laissa pas le temps do faire d'observations, je
fus forcé de présider, tous les speclateurs se demandèrent qui j'étais, et
aucun ne me connaissait, je fus admis sans réclamation. Pendant ma
présidence qui dura deux heures, continue Richebraques, je m'aperçus
que toutes les mesures partaient d'un comité, mais j'ignorais qui le compo-
sait. Je n'étais initié en aucune manière dans le but de cette journée, les
bruits divers ne me donnèrent qu'une idée confuse des intentions de ses
auteurs, j'appris à l'Evêché qu'on s'était assemblé les jours précédents ».
C'est ainsi que Richebraques sanctionna des mesures révolutionnaires
Ixxij INTRODUCTlOiN
sans même savoir de ce dont il s'agissait; de retour à sa section il ne
reparut plus au Comilé central, et rentra dans l'obscurité d'où des
circonstances indépendantes de sa volonté l'avaient fait sortir.
Ce fut dans la nuit du 30 au 31 mai que retentit le tocsin, ce fut
Varlet qui signa l'ordre de le sonner et qui même s'en fit gloire. De
grand matin, les Comités révolutionnaires des sections, qui s'attendaient
à de graves événements, mis en éveil par le tocsin et la générale, étaient
sur pied; dès 3 heures 1/2 du matin, celui de la section de l'Observatoire
prit connaissance d'un arrêté de l'Assemblée centrale des sections réunies
à l'Evêché, prescrivant de faire garder et fermer les barrières d'Orléans,
Saint-Jacques et adjacentes. A 6 heures, le Comité révolutionnaire de la
section de l'Unité déclara qu'ayant entendu de toutes parts sonner le tocsin,
« qu'il regardait comme la voix du peuple en courroux », il s'était assemblé
sur-le-champ pour assurer le succès d'une insurrection que les ennemis
du peuple avait rendue nécessaire, et avait décidé l'envoi de deux de ses
membres à l'Assemblée des commissaires qu'il plairait au peuple d'investir
de ses pouvoirs suprêmes, pour être tenu au courant des mesures qui
seraient prises contre les ennemis de la République. Dans la section de la
Réunion, procès-verbal fut dressé à un colporteur de journaux pour avoir
crié : grand décret qui condamne à mort tous les gens qui ont sonné le
tocsin et fait battre la générale, dont son journal ne soufflait pas mot.
Le Comité de surveillance de la section des Amis de la Patrie lança une
proclamation à l'efl'et d'annoncer que les commissaires des 43 sections,
réunis pour résister à l'oppression d'une partie de la Convention, avaient
fait battre la générale et sonner le tocsin, afin de donner l'éveil à tous
les bons citoyens et d'opérer une révolution salutaire, destinée à assurer
la tranquillité de Paris, calomnié par des mandataires infidèles, et ce
Comité invitait en conséquence les compagnies à désarmer tous ceux qui
résisteraient au vœu du peuple de cette grande cité, armée pour combattre
une oppression ayant pour objet d'allumer dans toute la France les torches
de la guerre civile.
Le premier acte d'autorité du Comité des Neuf, dès son entrée en
fonctions, fut de déclarer au nom du peuple souverain que le maire de
Paris, le procureur de la Commune et ses adjoints, le Conseil général
de la Commune et le Corps municipal étaient provisoirement suspendus.
Ce fut Dobsen, en qualité de président de l'Assemblée révolutionnaire,
qui vint signifier au Conseil général de la Commune la cessation de ses
fonctions. Destournelles, vice-président du Conseil, répondit que la magis-
trature qui leur avait été confiée par les citoyens de Paris ne pouvait
prendre fin que si les commissaires des sections justifiaient d'une majorité
INTRODUCTION IxxiU
réelle et légalement obtenue. Après la vérification, séance tenante, des
pouvoirs illimités donnés par 33 sections à leurs mandataires, la Munici-
palité remit les siens au peuple souverain, mais ce ne fut que pour la
forme : tout aussitôt le président de l'Assemblée révolutionnaire déclara
que le Maire, le procureur de la Commune et ses substituts ainsi que le
Conseil général de la Commune étaient réintégrés dans leurs fonctions pnr
le peuple reconnaissant de leur sollicitude constante et vraiment patriotique
pour la chose publique; toutefois il fut stipulé que ces autorités constituées
prêteraient serment entre les mains des commissaires et resteraient en
communication avec le Comité révolutionnaire des Neuf, qui dès 9 heures
du matin avait quitté l'Evêché pour s'installer à la Maison Commune,
salle de l'Egalité ; par la même occasion, cinq nouveaux membres furent
adjoints au Conseil général do la Commune.
A l'ouverture de la séance du Conseil général, le Commandant général,
mandé d'urgence, resta introuvable. Le Comité des Neuf, sentant la
nécessité de mettre à la tète de la force armée un chef aveuglément dévoué,
arrêta son choix sur François Hanriot, commandant du bataillon des
Sans-Culottes, prêt à employer les grands moyens, comme en témoi-
gnaient les propos sinistres qu'on lui attribuait. Hassenfratz, Boulanger
et le commandant de la section armée des Gravilliers (Rocordon) lui furent
adjoints. Hanriot reçut l'ordre de s'emparer, au nom du peuple souverain,
de l'Arsenal, des parcs d'artillerie do la ci-devant Place Royale et du
Pont Neuf, et de faire tirer le canon d'alarme, ce qui fut exécuté dans la
matinée. Une note annexée aux instructions données à Hanriot nous
apprend que les citoyens Gusman, Deschamps et Hanriot, chargés de
s'assurer de la personne du commandant de la force armée destitué,
partirent à deux heures moins le quart pour s'acquitter de leur mission.
Ce commandant était Claude Mulot d'Auger, chef de la 5° légion, électeur
de la section du Marais, domicilié rue du Plâtre -Sainte-Avoye, n° 18; il
fut vraisemblablement arrêté, puisque le Comité des Neuf enjoignit au
Comité révolutionnaire de la section de la Cité de le garder sous sa
responsabilité jusqu'à nouvel ordre.
Les sections qui n'étaient point représentées dans le Comité central
et se trouvaient dans l'ignorance absolue des décisions prises par ce
pouvoir insurrectionnel, ne purent voir sans inquiétude ce qui se passait
autour d'elles; ainsi, la section de Molière et La Fontaine, instruite que
le tocsin avait sonné et la générale avait été battue durant la nuit dans
diverses sections, s'émut de mesures qui dans des temps aussi critiques
étaient propres à alarmer les amis de l'ordre, et arrêta l'envoi de commis-
saires à la Convention nationale, au Département et à la Commune pour
Ixxiv INTKUDUCTION
se concerter avec eux sur les moyens de conserver la tranquillité publique.
La môme seciion, informée qu'un rassemblement de citoyens armés se
formait autour de la Convention, décida l'envoi de trois commissaires au
Conseil général d(! la Commune à l'elfet do s'enquérir si c'était en vertu
de ses ordres qu'une force armée venait de se porter à la CiOnvention :
pourquoi, dans ce cas la section n'en avait-elle pas été instruite et
n'avail-elle reçu aucun avis pour en faire partie? Après le retour do ces
commissaires, la section do Molière et La Fontaine en dépêcha trois autres
au même Conseil à l'ellut de s'informer comment le citoyen Hanriot
avait été nommé commandant provisoire de la force armée parisienne ;
par quelle autorité celte nomination avait été faile, si c'était lui qui avait
souscrit la lettre remise le matin au commandant en chef de la section,
on vertu de quel ordre le tocsin avait-il été sonné, la générale baltue et
la fermeture des barrières ordonnée ? enfin pourquoi le canon d'alarme
avait-il été tiré? A toutes ces questions posées par les commissaires au
Conseil général de la Commune, on se contenta de répondre ('vasivement
que c'était le peuple.
Lo premier soin du (Comité central révolutionnaire fut d'enjoindre à
toutes les sections armées de voilier attentivement à la garde des bar-
rières, en plaçant à chacune d'elles l'un des membres du Comité civil
avec mission de protéger le passage des allants et venants et de s'opposer
à la sortie de tous ceux qui paraîtraient suspects et qui n'auraient point
de passeports en règle ou de laissez-passer délivrés par les Comités révo-
lutionnaires des sections. Dès le matin du 31 mai, Hanriot écrivait lui-
même à la section dos Piques, l'invitant à donner les ordres les plus
prompts pour que, dans l'étendue de cette section, les barrières fussent
fermées et qu'aucun citoyen ne pût sortir, même muni de cartes civiques
ou do papiers quelconques.
Ce n'était pas assez d'empêcher le départ des suspects, il fallait avant
tout s'assurer de leurs personnes; aussi le Comité central révolutionnaire
ordonna-t-il en même temps aux Comités révolutionnaires des sections
de prendre les mesures les plus promptes et les plus efficaces à l'effet do
désarmer et de mettre en état d'arrestation tous les individus suspects
de leurs sections respectives; des commissaires munis de pleins pouvoirs
furent spécialement délégués à cet effet, et, dans le cas on il n'y aurait
pas assez de place dans les Comités révolutionnaires des sections pour
garder à vue les suspects, on devait les envoyer au couvent des Minimes
de la Place des Fédérés.
Au premier rang des personnages visés par le Comité central révolu-
tionnaire se trouve Roland, dont l'arrestation immédiate fut décidée.
INTHUUUCTION Ixxv
Quatre commissaires do la section de k Cité, porteurs d'un ordre exprès
d'arrestation, et assistés de deux membres du Comilô révolutionnaire de
lu section de Bcaurcpaire, se présentèrent au domicile de Roland qu'ils
trouvèrent chez lui avec sa femme. Roland leur fit observer que, comme
ancien ministre, il avait des comptes à rendre et qu'il ne pouvait obéir qu'à
un décret de la Convention. Pour sortir d'embarras l'un des commissaires
se transporta à la Maison Commune pour y cbercher de nouveaux ordres,
mais ne revint qu'à 9 heures du soir, sans avoir pu obtenir satisfaction;
alors les commissaires qui étaient restés en permanence chez Roland
prirent le parti de se retirer. Pendant ce temps Roland, ne se souciant
point d'attendre une nouvelle visite domiciliaire, jugea plus prudent do
s'esquiver. On pensait d'abord qu'il s'était réfugié chez le citoven La
Richardière, ex-préaidont du Tribunal de cassation ; mais l'indication élail
inexacte. A la date du l"juin le Comité central révolutionnaire, croyant
être sur sa piste, invita le Comité révolutionnaire de la section du Marais
à faire une visite chez Angran d'Alleray (ex-lieutenant civil du Chàtelet),
cul-de-sac de Pccquay, où devait se cacher l'ex-minislre. L'ordre en ques
tion est accompagné du signalement de Roland, où se trouve ce détail peu
ilattour : mal vêtu, dégoûtant. Trois membres du (iOmité do surveillance
do la section du Marais, assistés de (]liarles-François de Courtyo, com-
missaire de police de la section, procédèrent sans larder à une perquisition
en règle, qui demeura infructueuse. Le Comité central révolutionnaire
voyant Roland lui échapper, se dédommagea en chargeant l'un de ses
membres, Marchand, de faire incarcérer sa femme.
Dès le 31 mai, le Comité central révolutionnaire avait également donné
l'ordre au Comité révolutionnaire de la section des Piques de mettre en
état d'arrestation Clavière, ministre des Contributions publiques, domi-
cilié rue des Capucines, mais les commissaires de ce (Comité ne le ren-
contrèrent pas chez lui; Clavière, qui se trouvait probablement à sa
maison de campagne de Suresnes, rentra dans la matinée du 1"' juin
pour se rendre au Conseil exécutif et fut aussitôt arrêté ; l'on agita la
question de savoir s'il serait conduit à la Maison Commune, mais en raison
de la surexcitation des esprits, d'après l'avis du Conseil général de la
Commune, on jugea plus prudent de le garder à vue chez lui.
Tous ceux qui portaient ombrage au Comité insurrectionnel ou qui
favorisaient le parti girondin furent à ce moment l'objet de mesures de
rigueur; en voici un exemple caractéristique :
Pierre-Victor Fouruier, ancien officier de bouche de Cypierre, inlen-
Jant de la maison d'Orléans, tenait depuis trois ans dans la rue Jean-
Ixxvj INTRODUCTION
Jacques-Rousseau l'hôtel de ce nom; il passait pour entretenir des relations
avec les membres de la faction girondine, fut dénoncé par François-Elie
GuirauU, membre du Comité révolutionnaire de la section du Contrat-
Social, que Gorsas qualifie de scélérat, et convoqué à la Maison Commune
par le Comité central révolulionnuire. Fournier se garda bien d'obtem-
pérer à celte invitation ; Hanriot requit les commandants de la force
armée des sections de prêter main-forte à GuirauU, pour l'exécution de
l'ordre du Comité et, par un mot de sa main, prescrivit à Recordon de se
mettre à la disposition de GuirauU. Le Comité central révolutionnaire,
instruit de la vive résistance opposée par Fournier, qui avait excité les
soldats de sa compagnie et failli faire couler le sang des patriotes, enjoignit
à Hanriot de ne rien négliger pour assurer la prompte exécution de
son ordre. En conséquence le Commandant général envoya deux détache-
ments de cavalerie de 20 hommes chacun, qu'on devait renforcer au besoin,
pour arrêter « le citoyen Fournier, capitaine de la rue Jean-Jacques-Rous-
seau ». D'après le Précis rapide de Gorsas, ce fut la légion de Rosenthal,
toute dévouée aux projets de la faction liberticide et prête à agir hosti-
lement contre la représentation nationale, qui fut chargée de procéder à
cette arrestation arbitraire. Quel était en somme le crime de Fournier? Il
logeait deux chefs du parti Girondin, Buzot et Bergoeing. D'après la dépo-
sition que fit le 27 brumaire an II Françoise Gagnard, femme de Pierre-
'Victor Fournier, l'infâme Buzot occupait depuis enyiron 3 mois un appar-
ment dans son hôtel, où il avait même couché dans la nuit du .30 au 31 mai,
et s'était échappé entre 3 et 4 heures du matin. Bergoeing, l'un des mem-
bres de la Commission des Douze, logeait également dans cet hôtel,
comme en fait foi le procès- verbal d'apposition de scellés sur les effets qu'il
avait abandonnés lors de son évasion, dressé le 13 août 1793, par Lindet,
juge de paix de la section du Contrat-Social. Le dénonciateur de Four-
nier, François-Elie GuirauU, à première vue révolutionnaire à tous crins,
apparaU sous un jour tout différent dans une dénonciation de Payen-
Deslauriers, membre de la Commune, qui fut comme GuirauU, l'un des
présidents de la section du Contrat-Social. A l'en croire, GuirauU se serait
énergiquement opposé à ce que les citoyens Paly etBalardelle sonnassent
le tocsin, quoiqu'ils en eussent reçu l'ordre du Comité centi'al révolu-
tionnaire, et se serait même écrié avec emportement : « Si vous êtes ivre
de Révolution, moi, je ne le suis pas. » Dans cette même section, le com-
missaire de police Nicolas Monvoisiii, ayant entendu sonner le tocsin et
battre la générale, s'était rendu à son bureau, où il fut arrêté, ainsi que
son secrétaire, par des commissaires du Comité de surveillance, qui, ques-
tionnés par lui au sujet des décrets en vertu desquels ils opéraient.
INTRODUCTION ' Ixxvij
répondirent qu'une loi de cette n\iit autorisait à s'assurer des malfaiteurs
et des suspects.
Quelques sections apportèrent un soin tout particulier à l'exécution
des ordres du Comité central révolutionnaire pour la recherche et la mise
en état d'arrestation de tous les citoyens dont le civisme laissait à désirer;
ainsi le Comité révolutionnaire de la section du Faubourg-Montmartre
décida le désarmement d'un certain nombre de suspects qui, en cas de
résistance, devaient être arrêtés et enfermés dans la maison de force des
citoyennes Douay, rue de Bellefonds, n° 218, provisoirement convertie en
maison de sûreté et gardée par un poste de 23 hommes ; les citoyens de
Boulainvilliers et d'Origny y furent immédiatement incarcérés. Dans la
section dos Droits-de-l'Homme, le Comité de surveillance jugea à propos
de s'adjoindre quelques patriotes connus par leur civisme et procéda à
l'arrestation et à l'envoi aux Minimes de divers suspects, entr'autres du
citoyen André Dion, qui s'était porté au clocher de l'égliso de Saint-François
à l'instant où l'on y sonnait le tocsin et avait voulu exiger du sonneur des
pouvoirs écrits, d'un domestique, qui avait trouvé mauvais qu'on vînt le
requérir, parce qu'il ne s'était pas rendu à son poste au bruit de la générale.
Pourtant, sur plus d'un point, il y eut certaines hésitations; des scru-
pules se manifestèrent et vinrent entraver la prompte et immédiate
exécution des ordres du Comité central révolutionnaire, au point que le
Comité crut devoir adresser aux Comités de surveillance des communes
et sections du département de Paris une circulaire où il exprima le regret
que des ménagements et des considérations particulières eussent empêché
le désarmement des suspects et l'arrestation de ceux dont les principes
avaient toujours été contraires au gouvernement libre que le peuple
entendait se donner; il déclara ces Comités responsables de la tranquillité
publique, laquelle ne pouvait être obtenue qu'en désarmant les ennemis
intérieurs, rappela que le peuple avait remis à ses commissaires le pouvoir
de désarmer les premiers, tandis que ses frères combattaient les ennemis
de l'extérieur, que le peuple était debout et ne voulait se rasseoir que
lorsque tous ses adversaires seraient anéantis.
Le président de la section des Lombards ayant demandé quelques
explications au sujet du mode d'arrestation des suspects, le Comité central
révolutionnaire l'invita à retenir ceux-ci dans la section jusqu'à ce qu'on
eût recueilli sur leur compte des renseignements certains, et dans le cas
contraire, à les faire conduire aux Minimes de la Place des Fédérés
Comme les ouvriers, dans maints ateliers, continuaient leurs travaux
et qu'il était nécessaire, dans ces instants critiques, de s'assurer du con-
cours de ces fermes défenseurs de la liberté, il fallut songer au moyen de
Ixxviij ^ INTRODUCTION
les retenir sous les armes et de les dédommager de la perte de leur
temps ; le Comité central révolutionnaire, sur la motion d'un de ses
membres (Loys), qui écrivit de sa main le projet d'arrêté, décida que
l'armée révolutionnaire, destinée à proléger les patriotes de Paris contre
les ennemis extérieurs, serait incessamment formée et payée à raison de
40 sols par jour, tant que durerait l'insurrection; que celle armée, forte de
24,000 hommes, serait réduite à 12,000, du jour où le peuple ne serait plus
sur pied; que, dès le lendemain, celle armée serait organisée et portée à
48 bataillons; il ordonna en oulre la levée d'une taxe de 30 millions sur
les riches de Paris, destinée à payer l'armée révolutionnaire et à acheter
des armes pour les sans-culoltes. (ietle mesure fui ratifiée parla Convention
elle-même, qui décréta le même jour que les ouvriers dont le service
serait requis pour la garde des propriétés recevraient 40 sols par jour, et que
celte solde serait imposée sur les riches sous forme de sols additionnels.
Dès l'entrée en fonctions du Comité central révolutionnaire, son atten-
tion se porta sur le dirccloire des Postes, composé de cinq administrateurs,
que l'on savait intimement liés avec Roland, Brissol et les Girondins, et
qui, depuis plusieurs mois déjà, étaient surveillés par quatre commissaires
de la Convenlion, appartenant également au parti brissotin. Comme il
importait d'exercer un contrôle sérieux sur cette administration, deux
délégués furent envoyés par le Comité central, Antoine Roussillon, de la
section de Marseille, et Leclerc (probablement Etienne-Pierre), membre
du Comité de police de la Commune, qui commencèrent leurs opérations
dès le 31 mai, mais sans mandat précis. Roussillon s'en plaignit et lit
remarquer au Comilé qu'on leur avait donné pour instructions de mettre
hors d'étal de nuire tous les agents des Postes suspects; mais, objectait-il
non sans raison, à quel signe les l'econnaîlre? les deux délégués devaient
également apposer les scellés sur les papiers des suspects, mais aucun de
ceux-ci n'était domicilié à la Poste; au surplus, comme le directoire conti-
nuait ses fonctions et qu'en outre trois commissaires du pouvoir exécutif
avaient pour mission d'empêcher le départ des courriers, la présence des
délégués devenait inutile, surtout en l'absence d'ordres précis. De son côté,
le second délégué écrivait, le 1" juin, qu'ils avaient consacré toute la nuit
au triage des lettres, parmi lesquelles il s'en trouvait de très suspectes
adressées à ditlérents membres de la Convention, eulr'aulres Buzot; Leclerc
demandait s'il fallait transmettre au Comilé central toutes les lettres sus-
pectes, ou les ouvrir eux-mêmes, demandant des instructions formelles
pour celle opération. Roussillon annonçait également » au Comité révo-
lutionnaire des sans-culottes » qu'il avait transmis au Comité de salut
public les dépèches pour le président de la Convention cl les Comités, et
INTRODUCTION
Ixxix
qu'il avail enlre les mains des dépêches d'Allemagne à l'adresse de Cham-
bonas, ancien ministre, et du ministre actuel Lcijrun; de plus, qu'il avait
fait apposer les scellés sur les papiers de Bosc, adniinislrateur de la Poste
aux lettres, son ancien ami, qui lui paraissait suspect et brissolin; onlin,
il recommandait de mettre les scellés chez le mulâtre Raymond, dépo-
sitaire <ie la correspondance de Pétion.
Comme le pouvoir exécutif attachait une extrême importance au
service des Postes, service public qu'on ne pouvait laisser à l'abandon, le
Comité de salut public, avisé, dès le 'M mai au matin, par les adminislra-
leursdesPosles delà présence d'une force armée qui empêchait toute sortie,
avail au premier moment cru devoir suspendre le départ des courriers,
mais était tout aussitôt revenu sur sa décision et avait arrêté que le ser-
vice des courriers, des diligences et des messageries ne serait pas inter-
rompu. Ce même jour, le directoire des Postes s'était adressé au pouvoir
insurrectionnel pour que les facteurs, courriers et agents des postes ne
subissent aucune interruption, en raison des maux incalculables qui
pourraient en résulter, soliicilanl des mesures analogues en faveur de l'ad-
ministration des Messageries qui avait des fonds à envoyer aux armées. Eu
même temps l'un des délégués du Comité central, Lcclerc demanda la levée
de la consigne qui empêchait le départ des courriers et pria le Comité
central de lui envoyer deux commissaires, hommes sûrs et calmes, car,
ajoutait-il, << j'ai la tête chaude, d'ailleurs je ne peux pas tenir ici seul,
Roussillon ne pouvant pas revenir ». Les appréhensions de Leclerc devaient
être fondées en raison des froissements et même des conflits que ne pouvait
manquer de soulever la présence simullanée de surveillants envoyés à la
fois par le Comité central et le Conseil général de la Commune. Ces
commissaires de la Commune étaient au nombre de six; ils adressèrent le
1" juin, à 3 heures 1/2, au président du'Conseil général cette curieuse lettre
dans laquelle ils se plaignaient d'avoir été oubliés et déclaraient qu'ils
étaient tenaillés par la faim : « La Commission du Conseil général à l'ad-
ministration des Postes prie le Conseil général de vouloir bien la remplacer
le plus pi'omptement possible, car nous n'avons pas bougé depuis hier au
soir, et nous mourons de faim. Vous voudrez, citoyen président, nommer
de suite six membi'es du Conseil qui viennent prendre nos ])laces, pour
que nous puissions aller manger. Signé : Mamin, Mennessicr, Camus
et Boq ».
Le Conseil général de la Commune, confirmé dans ses fonctions par
les commissaires des sections, continua à siéger et à prendre des décisions
sous sa propre responsabilité, décisions qui n'étaient pas toujours con-
formes à celles du Comité central révolutionnaire; c'est ainsi qu'il arrêta
Ixxx INTRODUCTION
que le tocsin cesserait de sonner, invitant les présidents des Assemblées
générales des sections à se concerter à cet eilel avec les Comités de sur-
veillance civils et le Commandant général de la force armée ; parfois aussi,
il se retrancha derrière le pouvoir insurrectionnel; Jacques Roux ayant
proposé de mettre en état d'arreslation les prêtres réfractaires, les ex-
nobles, les signataires de pétitions anticiviques, le Conseil général le
renvoya au Comité révolutionnaire, essentiellement chargé, disail-il, de
toutes les mesures de sûreté. Pendant la journée du 31 mai, le Conseil
général se trouva plus d'une fois en présence de partisans de mesures
violentes qui vinrent, à trois reprises, proposer de marcher sur la Con-
vention à la tête des bataillons de Paris, pour arrêter et incarcérer « les
membres gangrenés » de cette Assemblée. Fait digne de remarque, il
semble que le Comité central révolutionnaire, représentant d'un pouvoir
insurrectionnel, ait été plutôt enclin à la modération; on en voit une preuve
incontestable dans le mandat que l'Assemblée générale des commissaires
des 48 sections donna au Comité de police, à l'elîet de s'assurer, de demi-
heure en demi-heure, de ce qui se produirait autour de la Convention, de
veiller sur ceux de ses membres signalés par l'opinion publique comme
contre-révolutionnaires et ennemis de la cause du peuple, et de rendre
compte au Comité révolutionnaire de leurs démarches, afin que le peuple
ne les immolât pas à sa vengeance et que le Comité pût, en cas de besoin,
leur faire porter le secours et l'assistance que l'on doit à la représentation
nationale.
Le premier contact du Comité central révolutionnaire avec la Convention
ne tarda pas à se pi'oduire ; une députation de l'Assemblée générale des
48 sections se présenta devant la Convention pour donner lecture d'une
adresse destinée à l'instruire de ce qui se passait dans Paris. Le président
Mallarmé, après avoir sommé les pétitionnaires de déclarer s'ils étaient ou
non du nombre des commissaires qui avaient destitué la commune de
Paris, s'ils étaient ou non envoyés par les Comités révolutionnaires des
sections, et après avoir reçu leurs explications a cet égard, entendit la
lecture de l'adresse en question, qui sans nul doute, émanait du Comité
central révolutionnaire et non du Conseil général de la Commune, comme
tendrait à le faire croire le texte inséré dans le procès-verbal de la Con-
vention, où la phrase du début l' Assemblée générale des sections nous envoie
pour vous communiquer les mesures que nous avons prises, est remplacée
par ces mots : Le Conseil général Je la Commune nous envoie ; celte adresse
porte d'ailleurs les signatures de Loys, président, et Gusman, secrétaire
du Comité insurrectionnel. La Municipalité vint à son tour demander à la
Convention l'établissement d'une correspondance directe entre elle et les
INTRODUCTION Ixxxj
repiésentanls de la nation, de façon à êiro renseignée heure par heure sur
les mesures que prendrait l'Assemblée convenlionnelle. La Convention
accéda à cette requête et décida que des membres du Conseil exécutif du
Département de Paris et du Conseil général de la Commune se réuniraient
dans un local à proximité de la salle des séances, qui leur serait indiqué
par les inspecteurs de la salle, pour recevoir les ordres de l'Assemblée, les
transmettre aux autorités constituées et instruire le Comité de salut public
de ce qui se passerait dans les divers quartiers de Paris. De plus, sur la
proposition de Vergniaud, la Convention accueillit ces manifestations du
sentiment populaire, en déclarant que les sections de Paris avaient bien
mérité de la patrie par le zèle qu'elles avaient mis à rétablir l'ordre, à faire
respecter les personnes et les propriétés, k assurer la liberté et la dignité
de la représentation nationale, et en invitant les sections à continuer leur
surveillance jusqu'au moment où elles seraient averties par les autorités
constituées du retour du calme et de l'ordre public. En même temps, pour
donner un semblant de satisfaction au côté droit de l'Assemblée, la Con-
vention admit la motion de Camboulas, député de l'Aveyron, qui demandait
que le Conseil exécutif provisoire fît les recherches les plus exactes pour
découvrir les auteurs des troubles qui avaient agile Paris pendant la nuit
du 30 au 31 mai, et qu'il fit traduire devant les tribunaux ceux qui avaient
donné l'ordre de sonner le tocsin, de battre la générale, de tirer le canon
d'alarme et de fermer les barrières.
Sur ces entrefaites une nouvelle députalion de commissaires des
48 sections se présenta au nom du peuple de Paris à la barre à l'elTet de
notifier à la Convention ce que réclamaient les hommes du 14 juillet, du
10 août et du 31 mai, soulevés contre la tyrannie : 1" la formation d'une
armée révolutionnaire soldée ; 2" un décret d'accusation contre les 22 députés
Girondins et les membres de la Commission des Douze ; 3° la fixation du
prix du pain ; 4° l'établissement de fabriques d'armes ; 5" l'envoi de com-
missaires à Marseille ; 6° l'arrestation des ministres Clavière et Lebrun ;
7° le renouvellement de l'administration des Postes. L'adresse en question,
qui ligure parmi les pièces annexes des procès-verbaux de la Convention,
porte la signature de Dorat-Cubières, secrétaire-greffier adjoint de la
Commune, mais elle n'émane point du Conseil général de la Commune ;
elle fut manifestement rédigée par l'un des membres les plus marquants
du Comité central révolutionnaire, Jean-Baptiste Loys, délégué de la sec-
tion de Bon-Conseil, car l'on en trouve la minute, de la main de Loys,
dans les papiers du Comité central révolutionnaire, et, particularité digne
de remarque, le même Loys rédigea une adresse beaucoup plus déve-
loppée que celle dont lecture fut donnée à la Convention, contenant les
T. IX.
Ixxxij INTRODUCTION
mêmes desiderala, mais qui semble n'avoir pas été adoptée; il est curieux
d'en reproduire le texte, que nous n'avons rencontré nulle part et que l'on
pourra rapprocher de la version officielle : (1)
« Le peuple de Paris levé en masse.
« Le peuple de Paris, bien convaincu de la justice de la cause qui vient de le faire
lever tout entier pour la troisième fois, s'est porté hier en masse a votre barre et vous
a fait entendre le langage de la modération, de la Justice et de la vérité. 11 vous il
proposé des mesures efficaces pour opérer le salut de la pairie. Après l'avoir fait
attendre plus de trois heures, les conspirateurs qui sont dans votre sein et qui sont les
meneurs de la majorité, l'ont accablé d'outrage et de risée, et il n'a pu obtenir justice
des attentats commis par cette faction liberticide qui veut nous précipiter dans l'abiuic
qu'elle a creusé sous nos pas.
« Nous venons, législateurs, répéter pour la seconde et dernière fois les mesures que
vous devez prendre pour sauver la patrie, et nous vous déclarons au nom du peuple
entier de Paris ici présent, au nom de nos frères des départements qui attendent de
nous leur salut, que nous ne quitterons celle enceinte que ces mesures n'ayent été
converties en décret.
'< Le temps de la modération est passé, celui de la justice souveraine du peuple
commence.
« Il serait superflu de tracer ici le tableau hideux des crimes atroces commis parles
22 députés dénoncés par les sections de Paris et par lu majorité des départements, la
République entière les counaîl depuis longtemi)s, ces hommes pervers, couverts de
crime et d'infamie, ils sont l'objet de l'exécration de tous les républicains, et il est
temps que les tribunaux judiciaires portent au plus haut degré d'évidence les attentats
de ces quelques représentanls du peuple, qui, chargés de ses intérêts les plus chers,
l'ont lâchement vendu aux guinées de la cour de Londres, et se sont constitués les
chefs de la contre révolution que l'Europe, unie aux ennemis de l'intérieur, s'efforce
d'opérer parmi nous.
« Nous vous demandons donc que Brissol, Guadet, Corsas, Barbaroux, Gensonné,
Vergniaud et les autres seize députés dénoncés par les sections soient décrétés sur le
champ d'accusation.
« N'oubliez pas que Marat a été décrété et envoyé au Tribunal révolutionnaire sur
la dénonciation de quelques individus suspects, puisqu'il les avait dénoncés lui-même; or
la dénonciation d'une immense cité, étayée de l'adhésion de la majorité des patriotes
de la République, doit avoir autant de poids sur vos esprits que celle de quelques
individus.
« Vous ne pouvez pas avoir deux poids et deux mesures, nous réclamons ici les prin-
cipes sacrés de l'égalité, ceux de la justice, qui veut que le criminel ne soit nulle part
inviolable et que l'accusé, quelque soit le caractère dont il est revêtu, ne puisse jamais
être so\istrait aux tribunaux établis pour prononcer sur le mérite des accusations.
i< La Commission des Douze, que vous aviez cassée a usurpé le pouvoir dictatorial
pour enchaîner le peuple; elle a foulé aux pieds vos lois, celle surtout qui défend de
violer de nuit l'asile des citoyens, puisque des patriotes purs, des magistrats du peuple,
investis de loule sa confiance, ont été arrachés au milieu des ténèbres, de leur asile et
(I) V. Arcli. ii.-it., BB-i 80, ilos. 8.
INTIIODUCTION Ixxxiij
enlevés à leurs fonctions. Nous demandons également que ces douze tyrans soient
décrétés sur le champ d'accusation.
« Législateurs, fatigués d'avoir sans cesse à combattre les esclaves de toute l'Europe
et une nuée d'ennemis de l'intérieur qui nous pressent de toute part, nous demandons
qu'il soit levé dans toutes les villes, bourgs et hameaux de la Républiques des armées
révolutionnaires, uniquement composées de sans-culottes et destinées à protéger les
patriotes contre les ennemis de l'intérieur, dont le nombre sera proportionné à la popu-
lation de chaque ville, que chaque citoyen qui servira dans ces armées recevra 25 sols
par jour, prélevés sur la taxe imposée aux riches ; que l'armée de Paris sera portée à
20.000 hommes. Nous demandons que dans toutes les places de la Hépublique et sous
les yeux du peuple, il soit élevé des ateliers occupés à la fabrication des armes de
toute espèce, afin que tous les Sans-culoltes soient incessamment armés pour la défense
de leur droit et de leur liberté.
« Législateurs, écoutés enfin les cris, les gémissements des patriotes des départe-
ments, qui, victimes de l'agiolage et des accaparements, sont obligés de payer le pain
8, 10, 12 et jusqu'à 15 sols la livre, et sont condamnés à périr d'inanition et de misère
par cette caste insolente, qui voudrait les ramener à la royauté par la famine. Hâtez
vous donc de décréter que partout où la livre de pain excédera 3 sols, le surplus sera
restitué exactement à tous les Sans-culotles à raison de Z livres pesant par tète, et
que cette dépense sera prise sur les sols additionnels.
« Décrétés le prompt désarmement et la mise en arrestation dans toutes les villes
de la République des hommes suspects, et que les hommes connus par leur incivisme
et par leur conduite contre-révolutionnaire soient livrés au glaive vengeur des lois.
Mettes un terme à celte nuée de conspirations sans cesse renaissantes, à ces défaites
concertées, en licenciant de nos armées tous les hommes connus par leur incivisme
et tous les ci-devant nobles, qui de concert avec nos ennemis leur livrent nos soldats
sans défense.
« C'est dans les sections de la République que les contre-révolutionnaires, que les
(lartisans de la royauté trouvent un point de ralliement; décrétés que tant que la
pairie sera en danger il n'y aura d'admis à voter dans les sections que les citoyens
qui seront connus pour avoir constamment professé des principes purs depuis 1789,
que les Comités révolulionnaires des sections soient chargés de décider quels sont les
citoyens purs qui auront le droit de voter.
« Le Tribunal révolulionnaire de Paris a la confiance du peuple, prolongés son
existence, telle qu'elle est, de 3 mois et que les patriotes soient autorisés à lui
adjoindre deux sections investies des mômes pouvoirs et formées des mêmes éléments.
« Législateurs, occupés vous sérieusement de ces citoyens malheureux, à qui les
blessures, la vieillesse ou les infirmités interdisent les travaux pénibles ; ouvrez enfin
pour eux des ateliers qui leur assurent un travail accommodé à leur faiblesse, et dont
le produit soit moins fixé sur la valeur réelle de ce qu'ils auront fait que sur les besoins
qu'ils éprouvent.
« Mettes promptenient à exécution votre décret |)ortant emprunt forcé d'un milliard
sur les riches.
<i H;Ués vous d'accorder aux épouses, aux mères, aux enfants des défenseurs de la
patrie la juste indemnité qui leur est duc par la Nation, et que cette dette, la plus
sacrée de toutes, soit incessamment acquittée.
« Li'-gislaleurs, épurés le Comité de salut public, épurés le Conseil exécutif, chassés
du timon des affaires les Lebrun, les Clavière, et cette horde d'agents subalternes,
dont l'incivisme est connu, qu'ils soient remplacés sur-le-champ par des patriotes purs
et intelligents. Chassés surtout cet infâme directoire des Postes, qui est ouvertement
coalisé avec nos ennemis.
Ixxxiv IXTHODUCTION
<< Prenés des mesures promptes pour empêcher les patriotes de Marseille de tomber
sous le fer liberticide des conlre-révolutionnaires qui dans ce moment-ci exercent sur
eux le despotisme le plus affreux et le plus barbare et les égorgent impitoyablement.
« Législateurs, voilà les mesures que nous vous proposons, nous demandons que
vous mettiez aux voix par appel nominal leur conversion en décret ».
La proclamation lancée par la Conveiilion le l"juin pour faire connaître
le grand mouvement qui venait de se produire, donne l'impression exacte
de ce que fut la journée du 31 mai. « Les sections, y est-il dit, ont mis
toutes les personnes et les propriétés sous la sauvegarde de tous les bons
républicains. Si le tocsin et le canon d'alarme ont retenti, du moins aucun
trouble, aucune terreur n'ont été répandus, le bruit des ateliers n'a point
été interrompu et le cours dos affaires a été le même. La Convention,
qu'on avait voulu alarmer sur la vie de plusieurs de ses membres, a vu
ses alarmes disparaître, au moment même où fngilation est devenue plus
générale. Telle a été cette journée; elle a inspiré un instant des inquié-
tudes, mais tous les résultats ont été heureu.x : elle a présenté l'étonnant
spectacle d'une insurrection dans laquelle la vie et les propriétés ont été
aussi sûrement protégées que dans le meilleur ordre social. »
Pendant que la Convention appréciait à son point de vue les résultats
de la journée du 31 mai, le Comité central révolutionnaire annonçait de
son côté, aux termes d'une proclamation qui fut publiée dans les sections,
que la Commission inquisitoriale des Douze était renvoyée, l'.irmée révolu-
tionnaire des Sans-culottes établie, le germe de la guerre civile étoulTé,
que les 48 sections n'en faisaient qu'une et avaient bien mérité de la pairie,
que les individus suspects avaient été désarmés, et il concluait en ces
termes : « Voilà notre ouvrage, mais ce n'est rien encore : les traîtres qui
siègent au Sénat doivent être aujourd'hui exclus par décret; que les citoyens
l'attendent, avec cette fermeté énergique qu'ils déploient depuis 3 jours,
leur bonheur est aujourd'hui assuré, la liberté triomphe et la patrie est
sauvée » (1).
Malgré l'optimisme, peut-être plus apparent que réel, avec lequel la
Convention semblait envisager la journée du 31 mai, la situation demeu-
rait troublée et menaçante, carie peuple de Paris ne désarmait point: c'est ce
qui ressort de la déclaration faite, le 1" juin, par Garât au Comité de salut
public. L'agitation des esprits était extrême, les citoyens de Paris restaient
debout, le Comité central révolutionnaire avait pris et continuait de
prendre des mesures de sûreté. Le maire de Paris, convoqué par le
(1) V. le t. Vlll de notre Répertoire, n" 2Î96.
INTRODUCTION Ixxxv
Comitc^ de salut public, attesta dans son exposé de la situation que tous
les citoyens de la capitale, fatigués des calomnies d'une faction puissante,
étaient unanimes à demander justice de ces calomnies, ayant pour objet
de provoquer les départements contre Paris, de diviser la République
et d'établir le fédéralisme; que depuis deux jours il s'était formé un
Comité révolutionnaire, composé de neuf, puis de dix citoyens, et com-
plété par une Commission révolutionnaire de 15 membres nommés aux
Jacobins; que le peuple, instruit de l'extrême effervescence qui régnait
h la Convention et du renouvellement des calomnies contre Paris, avait
résolu de présenter une nouvelle pétition. Tous les rapports reçus par le
Comité de salut public s'accordaient^ à constater que les citoyens étaient
sous les armes, attendant l'entrée en séance des représentants du peuple,
que cependant l'ordre régnait dans tous les quartiers de la Ville et que
l'appareil militaire ne faisait présager ni troubles, ni violences, qu'enfin
tous les citoyens paraissaient animés du même esprit.
Au Conseil général de la Commune, le 1" juin au matin, la journée du
31 mai fut célébrée comme l'une des plus belles de la Révolution aux yeux
des républicains; le Comité central révolutionnaire qui, en vertu d'arrêté
du Conseil, avait reçu la dénomination de Comité révolutionnaire créé par
Ip peuple du Département de Paris, vint présenter au Conseil une adresse
à la Convention nationale pour réclamer au nom de ce peuple plusieurs
mesures de salut public. Cette adresse, adoptée à o heures du soir, fut
portée à la Convention dans la soirée par une députation, composée de
6 délégués de la Commune et de 6 du Comité révolutionnaire, députation
à la tète de laquelle se trouvait Hassenfratz, qui prit la parole et demanda
lin décret d'accusation contre Guadet, Brissot, Gorsas, Petion, Vergniaud,
Salle, Barbaroux, Chambon, Buzot, Birotteau, Ducos, Lidon, Rabaut, La
Source, Fonfrède, Lanthenas, Isnard, Lanjuinais, Dusaulx, Fauchet,
(jrangeneuve, Lehardy et Lesage, tous députés du parti Girondin. Has-
senfratz termina son discours par cette mise en demeure adressée à la
Montagne :
« Représentants du peuple qui siégez à la Montagne, nous attendons
que vous sauviez la patrie, vous ne pouvez la sauver qu'en mettant en
état d'accusation les hommes que nous vous dénonçons. Si vous ne
pouvez sauver la patrie; annoncez-nous le, nous sommes debout, nous la
sauverons, comme nous l'avons déjà sauvée deux fois » (1).
(l) V. le t. VIII (le noire Répertoire, n" 2788.
Ixxxvj INTRODUCTION
La Convention se borna à décréter que le Comité de salut public ferait
sous trois jours un rapport sur l'adresse des pétitionnaires.
Le procès-verbal do la séance permanente que tint le l" juin, do
6 heures du soir à 3 heures du matin, rAssemblée générale de la section
de Molière et La Fontaine, qui envoya coup sur conj) des commissaires à
la Convention et à la Commune, pour savoir heure par heure ce qui se
passait, nous offre un tableau des plus mouvementés de la situation, où se
trouvent recueillies et notées les impressions de témoins oculaires (1).
Suivant le récit de l'un des commissaires dépêchés auprès de la Conven-
tion, les avenues de la Convention étaient occupées par une foule immense ;
la séance n'était pas encore ouverte, ipais l'Assemblée avait été convoquée
sur la demande du Comité de salut public pour recevoir une pétition du
Conseil général de la Commune réclamant l'arrestation delà Commission
des Douze. Un autre commissaire, de retour delà Commune, rapporta qu'une
section étant venue demander la cause des rassemblements armés autour
de la Convention, le président du Conseil général et Chaumette avaient
répondu que la force armée y avait été dirigée, sur l'avis d'un rassemble-
ment suspect aux Champs-Elysées, où plusieurs députés s'étaient, disait-on,
réfugiés; il fit connaître également que la pétition arrêtée par le Comité
révolutionnaire avait été présentée et avait donné lieu à de très vifs débals,
que Marat l'avait soutenue on répondant du succès. On apprit en outre que
les délégués de la Commune à la Convention avaient été mal reçus par une
parti'e de l'Assemblée, que Robespierre avait dit à Gatrez, l'un d'eux, qu'ils ne
pouvaient pas faire arrêter les députés dénoncés, mais que le peuple s'étant
levé, il fallait qu'il achevât son œuvre. Dans cette même soirée, la section
de Molière et La Fontaine reçut un officier municipal, revêtu de son
écharpe, du nombre de ceux chargés par la Commune de faire les procla-
mations au sujet des mesures de salut public, lequel annonça que la
Commune ayant présenté une pétition à la Convention pour obtenir l'arres-
tation des députés suspects, l'Assemblée délibérait sur cet objet, et invita
les citoyens à attendre avec constance et courage les résultats de cette
importante journée. Ilassenfratz jeune, qui l'accompagnait, prit à son tour
la parole et s'exprima en ces termes : « Le Conseil général de la Commune
ne désemparera pas qu'il n'ait obtenu le décret d'accusation demandé à la
Convention; il nous faut justice, le peuple lavent, il l'aura. » Ce langage
était net et significatif, il montre bien que le parti Girondin était irrévoca-
blement condamné. Suivant le langage do l'un des commissaires dépêchés
(1) V. le t. vin de notre Répertoire, n» 2771.
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LISTE DES DEPUTES DE LA CONVENTION A METTRE EN ÉTAT D'ARRESTATION
(3i mai lygS)
-INTRODUCTION Ixxxvij
auprès de la Commune, l'insurrection conlinuait et son résultat pouvait
sauver la liberté ou la perdre. Le (îonseil invitait tous les citoyens à se
tenir sous les armes; mais, exclusivement occupé du maintien de la tranquillité
publique, il ne délibérait point sur les mesures insurrectionnelles : toutes
propositions les concernant étaient renvoyées au Comité révolutionnaire,
lequel agissait. L'un des citoyens présents ayant demandé quelques éclaicis-
scments au sujet des mesures d'insurrection dont s'occupait le Conseil de
la Commune, le commissaire rappela la distinction établie dans son rapport
entre les opération» du Conseil général et celles du Comité révolutionnaire,
et fit observer que, ce Comité agissant en secret, les mesures qu'il adoptait
ne pouvaient être connues que lors de leur exécution. Aussi est-ce à tort
que la plupart des historiens ont pensé que le Conseil général de la Com-
mune et le Comité central révolutionnaire formaient un seul et même
corps; en réalité, s'ils poursuivirent bien le même but, leurs délibérations
restèrent toujours distinctes, comme différaient leur composition et leur
rôle respectifs. Le Comité central révolutionnaire était avant tout une sorte
de mandataire et de fondé de pouvoirs des sections.
Le Comité central révolutionnaire ne perdait pas de temps et suivait
méthodiquement l'exécution d'un plan arrêté d'avance ; rien ne le montre
mieux que le relevé de ses décisions successivement prises du 1®' au 2 juin,
et notamment le 2, à 4 heures du matin. Les dernières, en particulier,
sont d'une importance capitale, puisque l'on n'attendait même pas que la
Convention eût rendu le décret de proscription contre les Girondins et
que l'on comptait bien passer outre dans le cas où la Convention aurait
refusé de faire droit à la demande des citoyens de Paris. C'est ainsi que
le Comité prit soin de dresser une liste des députés suspects au nombre
de 30, avec l'indication de leurs demeures, afin de procéder sans i-etard
à leur arrestation. Ce tableau des députés Girondins, dont la proscription
était décidée (1), est intitulé : Liste des conspirateurs de la Convention
dont il faut s'assurer.
Le procès-verbal sommaire des décisions prises par le Comité central
révolutionnaire dans les moments les plus critiques, parfois accompagné
de l'indication des heures auxquelles elles furent adoptées : ordre de faire
cesser le tocsin et le canon (1" juin, 8 heures du soir), envoi de Marino
à la Convention (10 heures du soir), envoi de commissaires au Comité
de salut public pour le mettre en demeure de déposer son rapport (2 juiu.
(I) Arch. nat , BB^ 80, n" 16.
Ixxiviij INTRODUCTION
2 heures du matin) ost singulièrement instructif et permet de suivre dans
ses moindres détails l'action du Comili'^ central révolutionnaire.
1" juin 1793, an II de la République, une et indivisible.
« On annonce qu'il doit y avoir dans la journée des rassemblements contre-révolu-
lioniiaires dans Paris, ou arrête que l'on mettra sur pied la force armée.
(1 Arrêté qu'il sera donné au Comité révolutionnaire de la section des Piques un
pouvoir illimité de rechercher ot découvrir la retraite des ministres Clavière et Lebrun,
pour ensuite s'assurer de leur personne et les amener de suite à la Maison Commune.
(( Arrêté que le ciloyen Marchand, l'un de ses membres, sera chargé de rechercher
et découvrir la retraite de la dame Roland, pour s'assurer de sa personne et la conduire
à l'Abbaye.
« Arrêté que l'administration de Police surveillera le rassemblement qu'on dit se
former dans la maison de Miranda, à Ménilmontant, et prendra ensuite telle mesure
qu'elle jugera convenable.
'c Arrêté que le Commandantgénéral provisoire mettra sur piod une force suffisante
pour proléger le mouvement révolutionnaire qui s'opère en ce moment, en observant
toutefois le respect dû aus personnes et aux propriétés.
« Arrêté que la générale sera battue.
« Enjoint aux Comités révolutionnaires des sections de faire exécuter le désarme-
ment et arrestation des gens suspects, comme aussi l'enrôlement décrété pour une
armée révolutionnaire.
« Enjoint au Comité révolutionnaire du Luxembourg, sous sa responsabilité,
d'effectuer l'arrestation et désarmement des gens suspects.
« Arrêté que le canon d'alarme sera tiré, le tocsin sera sonné.
« Arrêté que les braves Sans-culoltes qui sont sous les armes depuis hier, recevront
demain dans leurs comités respectifs la somme de six livres. Remis à deux jours par
le Conseil général.
1" juin, 8 heures du soir. — « Arrêté que le tocsin cessera ainsi que le canon.
« Arrêté que 4 commissaires seront envoyés près du Comité de salut public, à l'effet
de se concerter sur les moyens d'exécution.
« Arrêté que 16 commissaires se transporteront dans les rues pour donner des
renseignements sur les mesures de salut public adoptées par le Comité révolutionnaire.
« Arrêté que les commissaires du Conseil aux Postes ouvriront généralement toutes
les lettres.
« Arrêté que la force armée à la place de Grève sera mise en action et distribuée
pour protéger les prisons et les établissements publics.
<c Arrêté que des commissaires du Conseil se Iran.sporteronl dans les rues avec des
(lambeaux et proclameront le décret rendu hier, avec l'invitation aux citoyens de Paris
de prendre les armes, si ce décret venait à être réformé.
i< Donné pouvoir au citoyen Picardeau, membre du Comité révolutionnaire de la
secliou du Marais, pour faire une recherche exacte des papiers Ingrand.
« Le Commandant annonce que les sections sont dans les meilleures dispositions,
ainsi que la force armée, que la section de la Butte-des-Moulins vient d'envoyer ses
canons.
« A dix heures le citoyen Marineau est chargé d'aller à la Convention chercher et
rapporter des nouvelles de ce qui s'y passe.
« On annonce qu'il y a un rassemblement de contre-révolutionnaires aux Champs-
Elysées, le Commandant est chargé de faire passer des forces sufllsanles et en plus
grande quantité possible.
<■ Marie-Benoit Gautier, demeurant chez le citoyen Gcbin, garçon du Tribunal révolu-
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ORDRK DU COMITÉ CENTRAL DE METTRE SUR PIED LA FORCE ARMÉE
(i juin I7(j3)
INTRODUCTION Ixxxix
lionnaire, qui vient annoncer au général que le Comité de salut public le demande, est
arrêté comme suspect et envoyé à la Police pour ôtre gardé.
« Le citoyen Percyra, demeurant rue Saint-Merry, au Roniiet de la Liberté, n° 413,
dénonce le citoyen Cusman, membre du Comité révolutionnaire, comme un homme
suspect. On arrête qu'il sera mis provisoirement en arrestation à la Mairie dans une
chambre particulière. 11 a remis un pistolet de poche et un sabre.
« On dépose sur le bureau une dénonciation do la section du Panthéon-Français
contre Roland.
« On vient annoncer de la part de la section des Piques que le ministre Claviére a
été arrêté et mis en arrestation chez lui comme suspect.
« Arrêté que les députés de la Convention seront mis en arrestation chez eux, et que
le Commandant de la garde sera chargé d'exécuter cette arrestation, sous la surveillance
des membres du Comité central révolutionnaire, dans la journée de demain mardi.
2 Juin, i heures du matin.
« Arrêté que des commissaires se transporteront sur le champ au Comité de salut
public pour lui demander qu'il fasse son rapportaujourd'hui, de manière que l'Assemblée
décrète que les chefs de la faction ont perdu la confiance publique, qu'ils soient en
conséquence mis en état d'arrestation, sauf au peuple à suivre la demande en accusation.
c< Arrêté que le Commandant fera dès le matin environner la Convention d'une; force
armée respectable, de manière que les chefs de la faction puissent être arrêtés dans le
jour, dans le cas où la Convention refuserait de faire droit sur la demande des citoyens
de Paris. »
De cet ensemble de mesures prises à la veille de ha journée décisive,
on peut rapprocher un projet d'arrêlé du Comité cenlral révolutionnaire,
écrit de la main de Génois, l'un de ses membres, non daté, mais se référant
évidemment à cet instant critique :
« Au nom du Comité central révolutionnaire, le Commandant général de la force
armée parisienne fora passer à toutes les sections l'ordre de battre sur le champ la
générale, de mettrg toute la force armée sur pied, attendu la résistance que les citoyens
de Paris ont éprouvée hier, en voyant des vœux légitimes méconnus et avilis par les
conspirateurs qu'elle dénonce, attendu que le peuple de Paris est bien déterminé cette
fois à ne poser les armes qu'il n'ait obtenu la justice qui est due à tous les républicains
des départements. »
(Signé) ; Gknois.
Comme le peuple de Paris était sur pied depuis (rois jours et que le
faubourg- Saint-Antoine notamment commençait à trouver le temps long, le
Comité cenlral révolutionnaire, considérant que les Sans-culolles sacrifiaient
tout pour la Révolution, qu'ils quittaient leurs travaux et qu'en consé-
quence il fallait les nourrir, invita les Comités révolutionnaires à dresser
équilablement la liste de tous ceux qui se trouvaient sous les armes et
qui pouvaient avoir besoin de secours, ajoutant qu'il leur ferait passer les
fonds nécessaires (1).
(1) V. le t. VIII lie nolie Réperloiie, n" 2795.
xc IN'TRODUCTION
Hanriot, conformément aux instructions du Comité central révolution-
naire, l'équisitionna 400 hommes de la section des Droits-de-l'Homme,
ainsi que la compagnie de canonniers avec ses deux pièces de canon, qui
furent distribués au Carrousel, le long desïuileries et place de la Révolution ;
une batterie de 32 canons fut installée dans la cour du Palais et placée
sous les ordres do Petit, commandant des canonniers de la section de Bon
Conseil (1). Toutes les dispositions étaient prises, aussi llanriot pouvait-il
annoncer, le soir du 1" juin, au Conseil général de la Commune, que tous
les postes étaient garnis, qu'avant peu plus de 40 traîtres seraient arrêtés
et que sans aucun doute les braves Sans-culottes seraient vainqueurs.
L'action définitive allait s'engager. Le Conseil général de la Commune,
convoqué à neuf heures du matin, avait entendu la lecture d'une nouvelle
adresse à la Convention et décidé qu'elle serait portée à l'instant par une
nombreuse dépulalio». Ce fut Marchand, l'un des membres du Comité
central révolutionnaire, qui demanda en ces termes l'admission de la dépu-
tation : « Citoyen président, une députation des 48 sections et de tous les
corps constitués du Département de Paris demande à élre admise à la
barre pour présenter la dernière mesure de salut public. » Celte mesure
était la mise en état d'arrestation des conlre-révolulionnaircs, des factieux
de la Convention, c'est-à-dire des députés Girondins, réclamée de nouveau
par le peuple de Paris en armes depuis trois jours, qui venait déclarer
qu'il était las d'ajourner sans cesse l'instant de son bonheur, et adjurait
la Convention de le sauver, ou il se sauverait lui-même. L'adresse en
question, revêtue des signatures de Marquet, président, de Marchand,
secrétaire (pour le Comité central révolutionnaire), de Louis Roux, prési-
dent, et de Mettot, secrétaire-greffier adjoint (pour le Conseil général de la
Commune) émane du Comité central révolutionnaire ; elle fut rédigée par
Marchand, l'un de ses membres, dont la signature, on qualité de secrétaire
du Comité, figure au bas de l'adresse : ce qui le prouve de la façon la plus
formelle, c'est que la minute de celle adresse, de la main même de Marchand,
existe dans son dossier, parmi les papiers du Comité de sûreté générale.
Quoiqu'absolument conforme dans son contexte au document dont lecture
fut donnée ù la Convention, il y a lieu do faire remarquer que les mots:
Nous en répondons tous à leurs dépiirtenients ne figurent pas dans la version
primitive et ont été ajoutés au dernier moment.
La Convention se borna purement et simplement à renvoyer la
pétition au Comité de salut public, sans admettre la motion do Billaud-
(1) V. la lettre de Fortin à la section de Bon Conseil, Arch. nat.. F" 4643.
MUNICIPALITÉ DE PARIS.
^^^,<^^<<*,., ^.v^^W ^^ y^^^^y--
)
SOMMATION DU COMITE CENTRAL REVOLUTIONNAIRE A LA CONVENTION
(2 juin 179?)
INTROnuniION xcf
Varenne, qui insista pour que le rapport fût fait séance tenante et sans
df^semparer. L'on sait avec quelle rapidité se déroulèrent les événements
qui aboutirent h la chute de la Gironde. Après le départ des pélition-
uaires au milieu d'un violent tumulte, le Comité de salut public avant
invité les députés dénoncés h accepter leur suspension provisoire, Isnnrd,
Lanthenas ot Fauchet ollrircnt leur démission, tandis que Lanjiiinais et
Barbaroux protestèrent. Depuis le refus de statuer sur la pétition de la
Commune, des hommes armés se tenaient aux portes de la salle, avec la
consigne de ne laisser sortir aucun député, consigne exécutée avec une
rigueur impitoyable. C'est alors que Barère proposa à la Convention de se
rendre en masse au milieu de la force armée, pour montrer que l'Assem-
blée n'était point captive ; elle sortit : arrivée en présence des canoimicrs,
à la tête desquels se tenait Hanriot, Hérault de Séchelles, son président,
l'invita à ouvrir un passage aux députés; Hanriot s'y refusa sur un ton
menaçant et opposa une fin de non-recevoir absolue tant que la Conven-
tion n'aurait pas livré les 22 députés. L'Assemblée, sous l'impulsion de
Marat, se résigna à rentrer dans la salle de ses séances et décréta d'arres-
tation 2!) députés. On permit à ces proscrits de rester dans leur domicile
sous la sauvegarde du peuple français et de la Convention nationale.
Le Comité central révolutionnaire, ayant enfin obtenu satisfaction,
envoya au président de la Convention la déclaration suivante, signée de
trois de ses membres, Laugier, Loys et Dunouy : « Le peuple entier du
Département de Paris nous députe vers vous, pour vous déclarer que le
décret que vous venez de rendre est le salut de la République ; nous
venons offrir de nous constituer on otage, en nombre égal à celui des
députés mis en état d'arrestation pour répondre h la France entière de leur
sûreté. »
Les phases de la journée du 2 juin sont tellement connues qu'il n'y
aurait pas lieu de s'en occuper, si des témoignages contemporains, ceux des
commissaires de la section de Molière et de La Fontaine, envoyés à la
Convention, ne nous apportaient quelques détails pittoresques. On sait par
eux que, lorsque la Convention renvoya au Comité de salut public la péti-
tion présentée par la Commune pour l'arrestation des députés suspects, les
pétitionnaires sortirent avec menaces, suivis par les spectateurs des tribunes,
annonçjinl qu'ils allaient revenir, qu'en effetils étaient revenus toutaussitôt,
au pas de charge, réunis à des bataillons armés, qu'à cet instant les fusils
avaient été chargés et les canons braqués sur la Convention. Suivant la
relation de ces mêmes commissaires, plusieurs députés étant venus se
plaindre de n'avoir pu sortir même po'ur leurs besoins, le Commandant
général avait été mandé et n'avait point paru, les chefs de légion avaient
xcij INTRODUCTION
répondu n'avoir aucun ordre; enfin, l'un des de'pulés étant rentré, son col
et ses habits déchirés, l'Assemblée s'était levée en masse et était sortie,
mais Marat aurait dit aux tribunes : « Restez, nous allons rentrer. >y
D'après le récit fait par Varlct au Conseil général de la Commune,
lorsque la Convention sortit en corps, Ilanriot aurait mis le président en
demeure de lui livrer les députés suspects, et le président, au milieu dos
députés serrés autour de lui, aurait répondu que le Commandant général
n'avait pas le droit de faire une pareille demande, que, quant à lui,
il mourrait plutôt que de livrer un de ses collègues; devant cette réponse,
Hanriot, n'ayant pas d'autres ordres, n'avait, pu prendre d'autres dispo-
sitions, en revanche Varlel était partisan des mesures les plus exagérées.
A la suite du coup d'état populaire du 2 juin, d'où la Convention
nationale sortit diminuée et humiliée, il semble que ceux qui avaient
dirigé l'émeute ou pactisé avec elle, aient éprouvé le besoin d'apporter
aux pouvoirs constitués une sorte de justification, mêlée d'excuses, pour
les faits accomplis la veille. Le maire de Paris, fleux membres du Comité
révolutionnaire et l'adjoint du Commandant général se présentèrent dans
l'après-midi du 3 juin devant le Comité de salut public et exposèrent, non
sans quelque embarras, qu'ils avaient employé tous leurs soins pour préve-
nir dans la journée de la veille toute confusion, tous désordres, que les
citoyens avaient manifesté unanimement l'intention de veiller h. la sûreté
de la représentation nationale, que les sentiments par eux exprimés aux
représentants du peuple, loi-squ'ils s'étaient présentés dans la cour et le
jardin du Palais national, avaient été les mêmes que ceux qu'ils avaient
manifestés dans tous les moments de l'insurrection, qu'il ne fallait imputer
qu'à un mouvement irrésistible leur présence autour du Palais national,
ce qui availpu faire croire à leur dessein d'empêcher la sortie des députés;
que la Municipalité et le Comité central révolutionnaire avaient donné les
ordres les plus précis aux citoyens armés de se tenir éloignés du Palais,
où d'ailleurs ils n'avaient point pénétré, que s'ils avaient forcé les députés
qui voulaient sortir pendant la séance de rester à leur poste, il ne fallait
l'attribuer qu'au vœu de tous de sortir de l'état d'incertitude dans lequel on
se trouvait et de voir ces mouvements calmés par un décret digne de la
sagesse et de la justice des représentants du peuple.
Au surplus, suivant le même exposé, les dépositaires provisoires de la
puissance insurrectionnelle allaient déposer leur autorité et cesser leurs
fonctions; ils mettraient tout en œuvre pour apaiser les esprits, pour
remettre sans danger, sans secousse et sans agitation, le plein et libre
exercice des fonctions administratives et municipales aux seules autorités
constituées, ce dont le Comité de salut public serait avisé le lendemain.
INTRODUCTION'
xcilj
Effectivement dans la séance tenue le 3 juin par le Conseil général de
la Commune, le Comité central révolutionnaire, après être entré dans les
plus grands détails sur les opérations dont il s'était chargé la veille, offrit
de donner sa démission pour ne pas conserver trop longtemps des pouvoirs
illimités; le Conseil, sans l'accepter ni la refuser, crut devoir lui témoigner
sa gratitude pour les travaux importants qui avaient rempli tous ses ins-
tants et pour les services que le Comité avait rendus à lu patrie dans ces cir-
constances difficiles. Toujours est-il que le Comité central révolutionnaire
continua jusqu'à nouvel ordre à s'occuper des intérêts qui lui avaient été
confiés. Il rédigea une adresse à la Convention, portant la signature de
Marquet, son président, à l'effet de féliciter l'Assemblée du décret d'arres-
tation rendu contre les députés Girondins, où il rappela les motifs du
mouvement insurrectionnel qui avait mis sur pied les habitants de Paris,
et invita la Convention nationale à reporter tous ses eilorts sur les grands
intérêts de la République, et à achever l'œuvre immortelle delà Constitution
républicaine. Cette adresse fut portée à la Convention par une dépulalion
composée de Hébert, Fournerot, Clémence, Simon, Marchand et Courtois.
En même temps qu'il présentait une adresse à la Convention nationale,
le Comité central révolutionnaire exposait le résultat de ses efforts, sous
. forme d'un compte rendu à ses concitoyens, dont Hasscnfratz fit lecture
le 3 juin au Conseil général de la Commune. Il déclarait que les Parisiens
avaient donné à l'univers un spectacle sublime, celui d'une grande révo-
lution, continuée quatre jours consécutifs, sans répandre une goutte de
sang, révolution fuite sans passion, par la force imprescriptible de la raison
seule, et il annonçait que les 48 sections fraternisaient ensemble, que l'esprit
de concorde commençait à s'établir, que les traîtres se cachaient, que les
hommes suspects étaient arrêtés, ajoutant qu'il ne manquait à la sûreté et
à l'indivisibilité de la République que le décret d'accusation contre les
membres mis en étal d'arrestation, ce qui formait l'objet de la sollicitude
du Comité central révolutionnaire. Le Conseil général décida l'envoi de
ce compte rendu aux départements et aux communes.
Dans une note consignée sur une feuille volante pour servir à la
rédaction du procès-verbal des délibérations du Comité central révolution-
naire, à la date du 3 juin, il était dit que le Comité s'était occupé de rassem-
bler tous les faits et toutes les pièces à l'appui du décret d'accusation ;
mais que les mouvements qui avaient agité Paris l'avaient empêché
d'achever son travail; qu'il le serait sous peu de jours, et qu'il y aurait
de l'injustice à ne pas accorder un délai au Comité, écrasé sous le poids
d'une besogne immense. En ellel, lorsqu'on examine les procès-verbaux
et arrêtés du Comité insurrectionnel, l'on est frappé de la multiplicité des
xciT INTRODUCTION
détails qui absorijaieiil son allonlion. Ainsi, lors do la séance qu'il tint le
3 juin, le Gomilé central : 1" reçut le représentant Drouet, envoyé par la
Convention aux Postes, qui vint demander l'avis du Comité au sujet de
l'ouverture des lettres, pour savoir s'il était nécessaire de les ouvrir toutes
indistinctement, ou seulement celles adressées aux députés et autres per-
sonnes arrêtées; 2° décida l'impression et l'envoi aux quarante-huit sections
du décret de la Convention qui portait à 8.000 hommes l'armée soldée de
Paris; 3° autorisa les officiers de paix Cavaignac et Massard à placer des
gardiens aux domiciles des députés Lidon et Chambon, aux Champs-
Elysées, qu'on croyait réfugiés à Saint-Germain, et à celui de Buzot, quai
Malaquais, également absent, et à mettre à exécution la loi à l'égard des
autres députés non arrêtés; 4" envoya les citoyens Loys et Dunouy aux
Comités des finances et de sûreté générale pour obtenir ÎJOO.OOO livres,
somme nécessaire à la solde de l'armée révolutionnaire ; une mission
analogue fût confiée à l'un des membres du Comité auprès du Comité de
salut public, qui déclara ne vouloir accorder les fonds en question que
lorsque le Comité central révolutionnaire aurait déposé ses pouvoirs ;
5° ordonna l'arrestation de neuf citoyens de la section de la Bulle-des-
Moulins, et, sur la réclamation présentée par une nombreuse dépulalion
de cette section, chargea l'administration de Police de se procurer une
attestation authentique du patriotisme de ces suspects ; 6" invita le Conseil
général de la Commune à déléguer deux de ses membres à la section du
Faubourg-Montmartre, troublée par les ennemis de l'ordre, qui exigeaient
les motifs de l'arrestation dos suspects, en vue d'y porter des paroles de
paix et d'y ramener le calme; 7° arrêta que les deux membres de chaque
Comité révolutionnaire des sections, mandés pour statuer sur l'organi-
sation de l'armée des Sans-culottes, rendraient compte aussi de l'esprit qui
régnait dans les sections, afin de combattre l'intrigue; 8° chargea la
Commission qui fonctionnait à la Poste de lui faire, dans les 2i heures,
un rapport sur les journalistes. Il s'agit évidemment ici de mesures visant
les journalistes anlipatriotos, dont le Comité central révolutionnaire avait,
le 2 juin, ordonné l'arrestation, avec confiscation de leurs presses et
journaux au profit des pauvres (1). Si le Comité central entendait ainsi
déjouer toute attaque de nature ii compromettre le succès de la Révolution,
il n'en fit pas moins preuve, dans certains cas, d'une modération équi-
table; c'est ainsi qu'il ne craignit pas, à propos de Prudhommc, le célèbre
rédacteur et imprimeur des Itévolutions de Paris, d'engager la lutte avec le
(1) V. le t. Vin de notre Répertoire, n°» 2807, 2815, 2829.
INTRODUCTION
icv
Comilé révolulioiinaire de la section de l'Uiiilé, qui nieltail un vdrilublo
achariiemenl à persécuter ce journaliste, par l'apposition des scellés sur
ses meubles, efl'ets.et pajiiers, se disposant à en faire de même pour ses
presses.'Le Comité central révolutionnaire, considérant, disait-il, « que les
révolutions se font pour proléger et non pour opprimer les citoyens», envoya
Génois, l'un de ses membres, à l'ellet de requérir la levée des scellés et
d'examiner les papiers de l'rudhomme, qui devait être mis en liberté, si
l'on n'avait aucune preuve qu'il se fût vendu aux conspirateurs pour servir
leurs projets. Le Comité révolutionnaire de la section de l'Unité dut céder,
élargit Prudhomme, mais ne se tint pas pour battu, l'arrêta de nouveau, à
1 1 heures du soir, et l'expédia à l'Abbaye; toutefois, sur un nouvel ordre du
(Comité central, apporté par Cbaumetto et ilébeit, il dut le remettre en liberté.
Obligé de s'incliner devant cette ti-oisième mise en demeure du Comité
central, le Comité révolutionnaire de la section de l'Unité ne le fit pas
sans protester de la façon la plus énergique, l'arrestation de Prudhomme
étant, à ses yeux, molivéc par les prcuvtjs les plus palpables de son
dévouement à la faction contre laquelle le peuple venait de s'insurger.
Ce journaliste, proclamait le Comité de la section do l'Unité, était l'un des
chefs des troubles contre-révolutionnaires qui avaient failli allumer le feu
de la guerre civile ; « il avait fait circuler hebdomadairement un poison
lent dans les départements et dénigré les fondateurs de la llépublique,
Marat, Danton, Robespierre, Tallien et David, les plus chauds amis du
peuple ». Si Prudlionimt; avait trouvé des défenseurs, c'est qu'il était
riche ; les délibérations arrachées au Comité central n'avaient été obtenues
que grâce à une influence et à une protection, indignes d'un magistrat du
peuple, celle de Chaumette, le commensal de Prudiiomme. Si ou lui
rendait la liberté, il faudrait en faire autant pour d'autres qui n'avaient été
arrêtés que comme suspects ; d'ailleurs, le Comité pouvait se renseigner à
cet égard auprès des citoyens Albert et Lacaille, membres du Comilé de
la soclion de l'IJnité, et do Ilousselin, membre du Comité central révolu-
tionnaire. Ce ne fut que le 4 juin, après trois emprisonnements et trois
élargissements en trois jours, que Prudhomme recouvra définitivcaicnt la
liberté.
Le Comité central révolutionnaire semble être resté étranger à
l'exécution du décret du 2 juin qui ordonnait « la mise en étal d'arrestation
dans leurs domiciles » des députes Girondins et des membres de la Commis-
sion des Douze : du moins rien n'indique sa participation directe à cette
mesure ; ce fut le Département de Police de la Commune qui fut chargé de
cette opération et qui donna les ordres nécessaires aux officiers de paix ; le
3 juin, furent lancés des mandats d'arrestation contre la plupart des
xcvj INTRODUCTION
Girondins, nolamment contre Vergniaud, MoUevaul, Lehardy, Bertrand
La Hosdinière, Gardien, Lasource, Chambon, Gt^nsonné, \ iger, Dufriclie-
Valaz^". Une délibération prise le 3 juin par le Comité central révolution-
naire, sous la signature de Dunouy, président par intérim, enjoignit au
Département de Police de remettre à l'instant au porteur le décret de la
Convention qui ordonnait l'arrestation des députés suspects dans leurs
domiciles, et annonça que Pétion et Guadet étaient entre ses mains. Si
le Comité insurrectionnel attachait une certaine importance à la capture de
Pétion et de Guadet, c'est que cette arrestation avait été entourée de
péripéties dont Pétion nous a laissé le récit, cl que ces deux députés
avaient pris contact avec le Comité central révolutionnaire, voici dans
quelles circonstances : Après avoir erré dans les champs, Pétion et Guadet
se décidèrent à rentrer dans Paris, furent arrêtés dans la nuit du 3 juin sur le
boulevard du Temple par une patrouille de volontaires de la section des
Arcis et de celle du Temple, et amenés au corps de garde de la barrière du
Temple, où l'officier de service les relâcha ; mais ils furent suivis par un
canonnier qui ameuta ses camarades, se saisit de nouveau de leurs per-
sonnes et les conduisit à la Municipalité, dans la salle autrefois dite de la
Reine, transformée en tabagie, où se tenaille Comité central révolutionnaire,
ou plutôt où ronflaient au milieu d"uu désordre indescriptible les membres
de ce Comité, au dire de Pétion, presque tous mal vêtus, malpropres, avec
des figures afTreuses, des cheveux hérissés, offrant en un mot le spectacle le
plus hideux, le plus dégoûtant. Pétion et Guadet, après avoir subi un inter-
rogatoire, furent ramenés à leurs domiciles respectifs. A la suite de cette
arrestation mouvementée, le Conseil général de la Commune invita
le Comité central révolutioimaire à mander sur-le-champ l'officier qui avait
relâché Pétion, et le chargea d'écrire au canonnier qui l'avait ramené, pour
que ce brave citoyen se rendît au Conseil général, où le président lui
donnerait l'accolade fraternellG et lui décernerait, au nom du Conseil, les
éloges qu'il méritait.
Après le compte rendu des événements de la nuit, principalement au
point de vue de l'arrestation de Pétion et de Guadet, que présenta au Conseil
général de la Commune l'un des membres du Comité central révolution-
naire, l'on fit observer au Conseil qu'Isnard, l'un des députés proscrits,
avait donné sa démission et prétendait sans cloute par là se soustraire au
décret d'arrestation qui pourrait être lancé contre lui ; ces observations
furent renvoyées au Comité central révolulionnaire à l'effet do mettre en
étal d'arrestation tous les députés qui abandonneraient leur poste dans le
moment du danger de la patrie. Le décret de la Convention du 2 juin
avait spécifié que la garde de chaque député, en état d'arrestation dans
INTRODUCTION xcvij
son domicile, serait confiée à un seul gendarme ; le Conseil génôral de la
Commune estimant, non sans raison, que la surveillance serait insuffi-
sante, décida que deux bons Sans-culottes seraient adjoints au gendarme
pour l'aider dans son service ; le Comité central révolutionnaire prit une
résolution analogue le lendemain, ordonna de désarmer les députés arrêtés
et de placer auprès de chacun deux bons citoyens en guise de gardiens et
pour leur propre sûreté.
Comme plusieurs députés, entre autres Barbaroux,Petion,Guadet,Buzot,
Lanjuinais et Chambon, parvinrent à déjouer la surveillance exercée autour
d'eux, la Convention décréta , le 23 juin , que ceux de ses membres qui avaient
été mis en état d'arrestation en vertu du décret du 2 juin seraient à l'avenir
gardés par deux gendarmes et ne pourraient communiquer avec personne,
mais Botot du Mesnil, qui avait sous ses ordres la gendarmerie des
tribunaux, dans une lettre au ministre de la justice, fut obligé d'avouer
que ses gendarmes étaient harassés de fatigue, la plupart d'entre eux,
pendant le mois de juin, n'ayant pas couché trois nuils dans leur lit ;
aussi ne se faisaient-ils pas faute de quitter les postes qui leur étaient
assignés. C'est ce qu'un officier de paix put constater chez Kervelégan,
qui déclara n'avoir pas vu son gendarme depuis plusieurs jours et ajouta
qu'un ou deux gendarmes ne pouvaient en imposer à un homme comme
lui, en montrant un sabre pendu à la cheminée et une paire de pistolets
qui, disait-il, lui permettraient de s'ouvrir un passage (1). Dans la soirée
du 29 juin, Kervelégan, bien qu'il eût protesté, « foi de député, foi de
Breton », qu'il ne songeait nullement à prendre la fuite, trompa la surveil-
lance des gendarmes, « éblouis par sa qualité de représentant du peuple »,
et sous prétexte de reconduire des amis, réussit à s'échapper. En présence
des évasions fréquentes qui se produisirent, la Convention décida, le
24 juin, que les députés prisonniers dans leurs domiciles seraient transférés
dans une maison d'arrêt : celle du Luxembourg. Mais on ne se hâta guère
do mettre à exécution ce décret, car le 28 juin, le député Bertrand
La Hosdinière était signalé comme recevant tous les jours nombreuse
compagnie et comme sortant librement avec son gendarme, attendu qu'on
l'avait vu assister tranquillement au pillage d'un bateau de savon (2).
Plus le temps s'écoulait, plus l'on s'éloignait des événements qui
avaient motivé l'installation d'un pouvoir insurrectionnel, plus la situation
(1) V. le t. VIII de noire Répertoire, n"' 3667, 3660, 3670.
(2) V. le même volume, n" 3106.
T. IX.
xcviij INTRODUCTION
de ce Comilé issu de la Rûvolulion dovenail précaire el délicate ; le Comité
lui-même s'en rendait parfaitement compte; ainsi, dans la réunion tenue
le 4 juin au matin par le Comilé de salut public, le maire de Paris, spécia-
lement mandé, se présenta avec quatre membres du Comité central
révolutionnaire, qui convinrent de la nécessité de déposer leurs pouvoirs
et déclarèrent qu'ils se proposaient de le faire à l'Assemblée convoquée
par le Département pour le jeudi 7 juin (1), ou même auparavant, si la
solde promise aux gardes nationaux qui avaient pris les armes, les 31 mai,
i" et 2 juin, était payée. Les intentions du Comité, à cet égard, appa-
raissent nettement dans un projet d'arrêté, relatif à la convocation par le
Département des commissaires des sections, basée sur ce qu'il serait
dangereux de leur conserver plus longtemps des pouvoirs illimités, qui
ne leur avaient été attribués que pour guider la marche du peuple au milieu
des dangers dont il était menacé en raison de la violation de ses droits ;
parmi les considérants énumérés dans ce brouillon infoi'me, l'on observe
notamment qu'il serait fâcheux de laisser subsister deux autorités qui
n'auraient d'autre objet que la police. Néanmoins, lorsque dans la séance
tenue par le Comité central révolutionnaire le 4 juin, la discussion s'ouvrit
sur la question de décider si les membres du Comité se démettraient de
leurs pouvoirs, sur la motion qui fut faite de les suspendre jusqu'à
l'assemblée des autorités constituées, le Comilé maintint sa décision de la
veille et passa à l'ordre du jour.
Au cours de cette même séance, le Comité central délibéra sur un
certain nombre d'affaires et prit les résolutions suivantes :
1" Il arrêta que l'opinion écrite du citoyen Hassenfralz, au bas de laquelle
il avait fait signer par surprise quelques-uns des membres du Comité,
serait déposée sur le bureau, puis qu'elle lui serait rendue.
2" Un projet d'adresse aux départements, dont Real avait donné lecture,
fut adopté, et l'on décida qu'il serait imprimé, sans préjudice de l'adresse
que présenterait Chaumette.
3° Les citoyens Mithois, IJaudrais et Yarlet furent chargés de former
l'acte énonci;itif des faits imputés aux députés arrêtés, à l'aide des lettres
qui leur seraient remises.
4° Les commissaires à la Posle reçurent mandat de lire tous les jour-
(1) V. la lettre de Lulier, procureur général syndic du Déparlement, au Comité central
révolutionnaire, annonçant la convocation des autorités constituées du Département pour le jeudi 7,
t. VIII de notre Uépsrtoire, n" 2902.
INTRODUCTION xcix
naux, d'arrêter les mauvais et de hiisser partir les bons, et sollicitèrent
radjonction de 12 nouveaux membres.
JJ° Le citoyen Loys eut mission de faire au Conseil général de la
Commune le rapport de la conférence qui venait d'avoir lieu au Comité
de salut public.
6° Il fut décidé de lire le procès-verbal de la veille, chaque jour, à
11 heures du malin ; l'arrêté ordonnant l'impression de la liste des membres
du Comité fut rapporté, et l'on suspendit l'impression du compte rendu qui
devait être déposé sur le bureau pour être porté à la connaissance de tous
les membres et signé de ceux qui l'adopteraient.
7° On jugea qu'il n'y avait pas lieu à délibérer sur la demande de
dépôt sur le bureau du Comité des pouvoirs délivrés à ses membres.
8° Deux commissaires, les citoyens Loys et Bouin, furent désignés
pour se rendi'e sur-le-champ à la Société des Jacobins, afin de rendre
compte des opérations du Comité.
9° Le Comité révolutionnaire de la section de Marseille fut autorisé à
envoyer le lendemain l'un de ses membres à la Poste, et sa demande de
fonds pour ses dépenses extraoï'dinairos renvoyée au Corps municipal.
10° Une lettre fournissant des renseignements sur la demeure de l'un
des députés décrétés d'arrestation fut renvoyée à la Police.
11° Le citoyen Génois, chargé de lever les scellés chez Prudhomme et
de le mettre en liberté, déposa son rapport.
Le Comité insurrectionnel continua à rester en relations avec les
Comités révolutionnaires des sections, et même avec ceux des communes
du Département qui éprouvaient des difficultés ou des embarras dans
leurs opérations. Quelques exemples témoigneront de l'influence que con-
servait le Comité central révolutionnaire après les événements qui l'avaient
fait naître.
Ainsi le Comité révolutionnaire de la section du Faubourg-Montmartre,
en rendant compte de sa conduite pour l'exécution des mesures salutaires
ordonnées par le Comité central à l'efTet de « préparer, diriger et conduire
l'admirable insurrection qui devait sauver la République, » se plaignit en
même temps d'être méconnu et, qui plus est, attaqué par le Comité civil
de cette section, par le sieur Chevalier, juge de paix, par le sieur Duret,
son assesseur, dans l'Assemblée générale de la section, où s'étaient donné
rendez-vous tous les intrigants, el où les membres du Comité révolution-
naire avaient été traités de « vexaleurs et de brigands ». En conséquence
le Comité révolutionnaire de la section du Faubourg Montmartre demandait
l'envoi immédiat de quelques-uns des membres du Comité central avec un
c. INTRODUCTION
arrêté qui approuverait la conduite des membres du Comité révolutionnaire
de la section et prescrirait celle qu'ils devraient tenir dorénavant. Un autre
Comité révolutionnaire, celui de la section du Finistère, demanda que le
Comité central lui fît part des arrêtés pris pour la sûreté, l'ouverture ou
la fermeture des barrières, afin de ne point contrecarrer, faute de les
connaître, ces arrêtés; il se plaignit en même temps de ce que son prési-
dent, envoyé au Comité central pour l'instruire des mesures prises à l'égard
du citoyen Gency, n'eût pas été reçu, et que même l'un des membres du
Comité central lui eût reproché de soutenir les aristocrates.
Le Comité révolutionnaire du Bourg de l'Egalité pria également le
Comité central de lui faire passer les arrêtés pris en Assemblée générale,
particulièrement au sujet de l'emprunt forcé, afin de se comporter dans
son arrondissement suivant les mêmes bases, son désir étant de fraterniser
et d'agir d'un commun accord pour le bien public.
Le 5 juin, le Comité central révolutionnaire, dénommé celte fois Comité
révolutionnaire de la Commune de Paris, fut l'objet d'une attaque des plus
violentes à la Convention de la part de l'un des députés girondins non
compris dans la proscription du 2 juin, Doulcet de Pontécoulant. A propos
d'une adresse en faveur de Lanjuinais, que la commune de Rennes lui
avait envoyée et qui lui était parvenue décachetée et munie d'un nouveau
cachet portant ces mots : Révolution du 31 mai, il dénonça ce Comité,
« institution monstrueuse », disait-il, qui ouvrait les lettres, suspendait
les journaux et comprimait la liberté des opinions. Il demanda que la
Convention, si elle n'osait pas pour le moment le casser, ordonnât au
moins à son Comité de salut public de faire respecter le secret dos lettres
et la circulation des journaux.
Cette sortie contre le Comité central ne produisit d'autre effet que de
provoquer des murmures prolongés sur les bancs de la Montagne et dans
les tribunes; on peut constater, en tête des délibérations prises ce même
jour par le Comité central révolutionnaire, qu'il approuva les opérations
des commissaires délégués aux Postes, lesquels furent autorisés à continuer
de décacheter les lettres qui leur paraîtraient suspectes.
Nombreux et importants sont les objets qui furent traités dans cette
dernière séance du Comité central révolutionnaire.
1" Le Comité rendit d'abord un arrêté décidant qu'il serait fait une
adresse au peuple pour lui exposer que des malveillants «ayant formé le
projet de se porter aux prisons (ce que Lulier avait déjà signalé le 2 juin)
le Comité prenait sous sa sauvegarde les personnes arrêtées ;
2° Ordonna le payement de o3 livres à 17 canonniers de la section des
INTRODUCTION Cj
Arcis pour leur subsistance de 24 heures de garde, faite sans être relevés
et manda l'adjudant général des canonniers ;
3° Renvoya à l'administration de Police une dénonciation du citoyen
Mercier ;
4° Nomma les citoyens Génois et Dunouy en remplacement de Mithois
et Hassenfralz pour dresser l'acte énonciatif ;
5° Ordonna sur la requête des commissaires de la Poste la mise en
liberté immédiate du fadeur Lamottc, incarcéré à la Force ;
6° Reçut trois citoyens de la section de laButte-des-Moulins, d'Espenan,
Barré, avocat, et Delaroux, négociant, sergent-major des canonniers, mis
en état d'arrestation, et une députation des canonniers de celte section, ù
l'effet d'obtenir la liberté du citoyen Delaroux, dont ils attestèrent le
patriotisme et les sentiments républicains ; il fut convenu que les canonniers
fourniraient par écrit les preuves du civisme de ce particulier avec attesta-
tion des meilleurs patriotes de la section.
7° Reçut une députation du Comité révolutionnaire de la section du Mail,
qui se plaignit de ce que les ennemis du bien public entravaient leurs opé-
rations, et en raison du manque d'énergie de plusieurs de leurs membres
pour procéder aux arrestations nécessaires, demanda que le Comité central
révolutionnaire ordonnât lui-même l'arrestation d'un certain nombre de
suspects, dont la liste était déposée sur le bureau, en tête desquels figurait
le citoyen Tranchelahausse ; il fut fait droit à leur requête;
8° Ordonna que le sieur Laroche, notaire, membre de la section de la
Butte-des-Moulins, fût conduit sous bonne et sûre garde en son domicile,
pour fermer les fenêtres de son appartement et être ramené en la maison
d'arrêt ;
9° Passa à l'ordre du jour sur les observations de plusieurs citoyens de
la section du Mail à l'égard du citoyen Bagnéris, en se basant sur ce que
les Comités de salut public avaient le droit de procéder à l'épuration de
leurs membres ;
10° Entendit la lecture par Varlet de quelques articles préliminaires
aux chefs d'accusation contre la faction liberticide, ouvrit la discussion
sur l'acte général énonciatif et adjoignit à la commission le citoyen Rous-
selin comme ayant des connaissances importantes sur cet objet ;
11" Ayant pris connaissance d'une lettre adressée de Lons-le- Saunier,
le 27 mai 1793, au citoyen Bonven, commis au bureau de la guerre, ordonna
sa mise en état d'arrestation et l'apposition des scellés sur ses papiers.
Ainsi qu'il est loisible de le constater, toutes les délibérations prises par
le Comité central révolutionnaire depuis le 2juin mentionnent l'élaboration.
cij INTRODUCTION
par les soins de commissaires nommés à cet effet, de l'acte d'accusation
contre les dt^putés Girondins ; mais ce travail n'aboutissait pas, quoique
le Comité de salut public n'eût cessé de réclamer cet acte d'accusation.
Le 5 juin, les membres du Comité, chargés de la correspondance, écrivirent
à la Commune en déclarant que malgré toules leurs instances, ils n'avaient
rien reçu et qu'en conséquence ils allaient présenter à la Convention leur
rapport concluant à la non existence des pièces à l'appui de ces dénon-
ciations, si elles ne leur parvenaient pas immédiatement.
Cette lettre fut renvoyée séance tenante par le Conseil général de la
Commune au Comité central révolutionnaire, qui répondit aux lieu et place
du Conseil, en faisant observer que l'existence d'un complot pour former
une nouvelle Assemblée, dissoudre celle qui existait, marcher sur Paris et
anéantir cette ville, ne pouvait être révoquée en doute, que cela ressortait
d'ailleurs des menaces des députés, mis en état d'arrestation à la sollicita-
tion du peuple de Paris, que le Comité central révolutionnaire s'était occupé
de rassembler tous les faits et toutes les pièces à l'appui d'un décret d'accu-
sation, mais que par suite de la besogne immense qui incombait au Comité,
ce travail ne serait terminé que dans quelques jours et qu'il y aurait de
l'injustice à ne pas accorder ce délai.
Cette lettre, reproduite par M. Aulard, dans son Recueil des actes du
Comité de salut public, t. IV, p. 452, d'après le rapport de Barère, du
6 juin, est attribuée à tort au président du Conseil général de la Com-
mune; elle émane du Comité insurrectionnel et porto la signature bien
connue de Marquet, son président. Nous ferons l'emarquer à ce propos que
nombre d'historiens ont confondu le Conseil général révolutionnaire de la
Commune et le Comité central révolutionnaire ; ce sont deux assemblées
distinctes qui ont fonctionné simultanément, non seulement pendant les
trois journées insurrectionnelles, mais plusieurs jours api'ès. Les actes
émanés du Conseil général de la Commune sont durant cotte période
signés du vice-président, c'est-à-diie de Destournelles, remplacé quelque-
fois par Caillieux, Marino et Defavannes, tandis que ceux du Comité cen-
tral révolutionnaire portent la plupart du temps les signatures do Marquet,
de Loys, do Varlet et de Marchand, ces trois derniers à titre provisoire, qui
n'appartenaient ni les uns ni les autres au Conseil général de la Commune.
Pour revenir k la réclamation par lo Comité de salut public de l'acte
d'accusation contre les députés Girondins, le (conseil général de la
Commune, dans une séance tenue le 5 juin, invita le Comilé central
l'évolulionnaire à rendre compte des mesures qu'il avait prises pour so
procurer les preuves des attentais commis par Guadet, Brissot, Vergniaud
et autres députés mis en état d'arrestation. En présence de cette mise en
INTRODUCTION cii.j
demeure, le Comité déposa son rapport, aussi vague que possible. Il
annonça la nomination d'une Commission chargée de recueillir toutes les
pièces nécessaires au décret d'accusation qui devait être lancé et déclara
qu'on aurait bientôt suffisamment de preuves pour faire prononcer contre
eux les peines qu'ils méritaient. Le Conseil général de la Commune prit
acte de ces déclarations et de son côté décida qu'il serait nommé dans son
sein une Commission pour rédiger les plaintes du peuple contre les
députés en arrestation.
Evidemment le Comité central révolutionnaire, dont les jours, pour
ne pas dire les heures, étaient comptés, ne, pouvait| donner qu'une
réponse évasive au sujet d'une besogne qu'il ne lui appartenait plus de
mener à bonne fin.
La dernière manifestation du Comité qui avait fait et dirigé l'insur-
rection du 31 mai fut une sorlo de blâme infligé aux administrateurs du
Département de Police à l'occasion des plaintes que venaient d'adresser
au Comité plusieurs citoyens de la Bulte-des-Moulins, sous le coup d'un
mandat d'arrêt. Par une lettre datée du 5 juin, signée de Marquet,
président, et de Tombe, fils aîné, secrétaire, le Comité rappelait aux
administrateurs de la Police que la loi exigeait que les personnes mises
en état d'arrestation fussent traitées d'une manière digne d'hommes libres
et faisait connaître que les citoyens de la section de la Bulte-des-Moulins,
arrêtés la veille, se plaignaient des rigueurs exercées contre eux; d'ailleurs,
ces citoyens, que le Comité leur envoyait pour être interrogés, leur diraient
comment l'on s'était comporté à leur égard.
Les papiers du Comité central révolutionnaire parvenus jusqu'à nous
ne contiennent aucune pièce qui puisse nous renseigner exactement sur
l'époque à laquelle cessa d'exister ce Comité ; fort heureusement cette
lacune est comblée à l'aide de l'attestation suivante qui fut déHvrée à Jean-
Bapiiste-IIenri Tell-Clémence, l'un des membres du Comité central, par
Rais.son, secrétaire de l'Assemblée des autorités constituées du Départe-
ment et des sections de Paris, qui se réunit le 6 juin sous la présidence de
Dufourny.
Voici la notification officielle qui fut faite à cette date :
« Les membres du Comité central révolutionnaire nommés par le peuple
et les cantons du Uépartoment de Paris, réunis, annoncent à leurs commet-
tants, en présence du peuple et des autorités constituées, qu'ils cessent
d'exercer le pouvoir révolutionnaire, dont l'action leur avait été confiée.
L'Assemblée leur en donne acte et déclare qu'ils ont bien mérité du peuple
du Département de Paris.
civ INTRODUCTION
« Délivré au citoyen J. B. Henri Tell-Clémence, membre du Comité
central révolutionnaire, établi le 31 mai, par moi soussigné, secrétaire de
l'Assemblée des autorités constituées du Déparlement et des sections de
Paris. » (Dossier Clémence, F' 4649).
Signé : Raisson;
L. P. DuFouRNY, président.
Du reste, ce même jour, Barère, dans son rapport présenté à la Conven-
tion au nom du Comité de salut public, proclama que le véritable Comité
révolutionnaire était la Convention, une et indivisible comme la République,
et que tous les Comités extraordinaires, autres que ceux de surveillance
établis contre les étrangers et les Comités de salut public, devaient
disparaître.
Ainsi prit fin le Comité central révolutionnaire qui prépara et dirigea
avec un esprit de suite vraiment remarquable le mouvement du 31 mai;
mais la cessation de ses fonctions ne fut que momentanée, il ne larda pas
à revivre sous un aulre nom, celui de Comité de Salut public du Dépar-
tement de Paris, comité dont la création fut décidée dans l'Assemblée
générale des commissaires des autorités constituées du Département et des
sections de Paris, réunis aux Jacobins le 8 juin 1793. D'après le programme
arrêté dans cette Assemblée générale, le Comité en question devait :
1° communiquer avec les Comités de salut public et de surveillance de la
Convention nationale pour les grandes mesures qui embrasseraient l'état
général de la République ; 2° prendre des informations exactes sur les senti-
ments républicains des sections et des communes du Département de Paris ;
3* entretenir une corespondance suivie avec les Comités de salut public de
tous les départements, pour être instruit par ce moyen de leur situation
politique et de l'esprit y régnant; 4° se concerter avec les autorités consti-
tuées pour agir méthodiquement et réprimer sans mouvement convulsif
les intrigues aristocratiques; S° connaître par ses rapports avec les Comités
de surveillance des sections et des communes les perturbateurs et gens
suspects et les signaler au Département de Police; 6° s'instruire soigneu-
sement de la quantité d'hommes armés disponibles dans le département de
Paris ; 7° se renseigner exactement sur la quantité des vivres et des munitions
de guerre, sur leur état et leur nature; 8° surveiller et accélérer l'organi-
sation de l'armée révolutionnaire. Le Comité de salut public du Dépar-
tement de Paris devait se renouveler par tiers; il établit son siège au
collège des Quatre-Nations. Nous retrouvons parmi ses membres la plupart
de ceux qui faisaient partie du Comité central révolutionnaire, notamment
Loys, de la section de la Butte-des-Moulins; Tell-Clémence, de la section
INTRODUCTION cv
de Bon-Conseil; Fournerot, de la section des Qiiinze-Vingls; Marchand,
de la section du Mont-Blanc; Génois, de la section des Amis de la Patrie;
Marquet, de la section de Bonne-Nouvelle; Mocssard, de la section du Mail;
AVendIing, de la section de lu Ilalle-au-Blé. Le premier président du
nouveau Comité, élu le 8 juin, fut Marquet, qui avait également occupé
la présidence au Comité central révolutionnaire. Pour bien marquer le lien
qui le rattachait au Comité insurrectionnel, le Comité de salut public du
Département de Paris adopta comme sceau un cachet de forme ovale, por-
tant pour emblème un serpent expirant, au-dessus duquel se lisaient ces
mots : Comité de salut public, et, dans le bas : Révolution du 31 mai,
et, en exergue : Département de Paris. L'un des premiers actes du nouveau
Comilc fut d'adjoindre à Varlet et Dunouy, qui devaient s'occuper de la
rédaction de l'acte énonciatif des complots des députés détenus, les citoyens
Peyre et Loys, celui-ci spécialement chargé de la recherche et de l'analyse
des lettres. Le Comité continua également les pouvoirs attribués à la Com-
mission d'inspection dos Postes par le Comité central révolutionnaire.
Le 43 juin seulement, la Convention, en présence des attaques
passionnées des députés Girondins restés libres, mise en demeure par
Danton de s'expliquer catégoriquement au sujet des journées des 31 mai
et \" juin et d'en prendre la responsabilité, plutôt que de paraître avoir
agi sous la pression des événements, rendit, sur la proposition deCoulhon,
un décret déclarant et proclamant que, dans les journées des 31 mai, {"' et
2 juin, les citoyens de Paris avaient puissamment concouru à sauver la
liberté et à maintenir l'unité et l'indivisibilité de la République. A partir
de ce moment jusqu'au 9 thermidor, les journées des 31 mai et 2 juin
furent officiellement consacrées comme journées nationales ; le décret du
28 floréal an II les mit au rang des fêtes célébrées chaque année par la
République, au même litre que le 14 juillet 1789, le 10 août 1792 et le
21 janvier 1793. Lorsque le décret du 18 frimaire an III fit rentrer à
la Convention les survivants des Girondins, c'est-à-dire les 73 députés
mis en état d'arrestation de juin à octobre 1793, et lorsque un autre
décret du 19 ventôse eût rapporté celui pnr lequel la Convention avait
jadis institué une fêle commémorative de ces journées, en ordonnant une
enquête sur la conduite des chefs et auteurs de cette Révolution, l'on vit
se produire au sein des sections de Paris un mouvement très prononcé
de protestation contre l'insurrection du 31 mai, qui se traduisit par la pré-
sentation à la Convention, du 20 au 21 ventôse, de nombre d'adresses dont
les auteurs désavouèrent ces journées, autrefois jugées si admirables, que
l'on qualifia d'affreuses, de désastreuses, d'épouvantables. Rien n'est plus
curieux que d'assister à la volte-face de certaines sections, autrefois très
cïj INTRODUCTION
montagnardes, qni lors du 31 mai avaienl délégué plusieurs de leurs
membres audomilé conlral révolutionnaire et qui ensuite s'empressèrent de
réclamer un châtiment exemplaire pour les auteurs et instigateurs des jour-
nées du 31 mai et du 2 juin. De ce nombre est la section du Mont-Blanc :
celle-ci félicita la Convention du retour dans son sein des honorables et
malheureuses victimes des 31 mai et 2 juin, elle désavoua formellement
ces aifrouses journées qui n'avaient été que l'ouvrage des factieux, des
Pache et autres conspirateurs, poussant à la barre de la Convention des
attroupements séditieux pour lui arracher la proscription des représen-
tants fidèles et courageux ; tel avait été l'ouvrage de ces tigres altérés de
sang, provocateurs ou instruments des massacres de septembre, qui peu
de temps avant le 31 mai, avaient froidement délibéré à la Mairie eu
présence du Maire sur l'assassinat de 22 représentants. Cette section
repentante ne se fit pas faute de dénoncer ses anciens délégués, Marchand,
déjà arrêté, et Auvray, ex-commandant de bataillon, encore libre, tous
deux membres du Comité d'insurrection établi à la Mairie pour l'exécution
de ces désastreuses journées. Une autre section, celle de l'Unité, qui avait
envoyé Milhois et Rousselin à ce même Comité, était la même section
qui, dans un rapport sur les différentes délibérations qu'elle avait prises
à cette époque, mettant en évidence les crimes de la municipalité de Paris,
des Jacobins d'alors et de tous leurs complices, déclarait que le peuple
de Paris, trompé par ses oppresseurs, ne laisserait plus se reproduire
ces affreuses journées qui avaient plongé la République dans le deuil,
où l'on avait vu une partie du peuple, servir, sans s'en douter et aveugle-
ment, la révolte de la municipalité de Paris et des Jacobins contre la repré-
sentation du peuple souverain. La section de la Fontaine de Grenelle,
qui comptait un délégué (Laugier) au Comité central révolutionnaire, ne
manqua pas do désavouer les funestes journées des 31 mai et 2 juin,
où, disait-elle, d'audacieux et perfides magistrats conduisirent la force
armée jusqu'aux portes de l'enceinte où siégeait la représentation nationale,
et elle assura que la Convention n'avait plus à craindre le retour de
pareilles violences.
Si les sections qui avaient participé à l'insurrection du 31 mai par
l'envoi de leurs délégués, repoussèrent toute complicité avec les factieux, à
plus forte raison celles qui à ce moment-là s'étaient abstenues et n'avaient
pris aucune part à l'insurrection désavouèrent-elles les auteurs de ce
mouvement.
Ainsi la section du Bonnet de la Liberté protesta contre l'attentat
effréné commis au préjudice de l'intégrité de la représentation nationale
par ceux qui, abusant du nom de la Commune, provoquèrent le rassem-
INTRODUCTION
CTIJ
blemenl inconscient des Parisiens, et elle demanda la punition des auteurs
et des complices de la conjuration du 31 mai, sans plus épargner le chef de
la Municipalité que le président du Directoire du Département pour leur
parlicipation à la RévoluLion.
La section dos Gardes-Françaises décida, le 20 ventôse, qu'elle se
rendrait le lendemain en masse à la Convention pour proclamer qu'elle
n'avait pris aucune part à la journée du 31 mai, que des conspirateurs
avaient osé présenior comme le vœu de la majorité dos liabilanls de Paris.
11 serait facile de multiplier les exemples do ce mouvement de réaction
qui se produisit en l'an III et qui amena l'arrestation des Varlet, des
Marchand, des Clémence et autres Montagnards, qui, après avoir été des
instruments de terreur et de proscription, devinrent suspects à leur tour et
connurent les angoisses de la captivité dans les prisons de la Force, du
Plessis et de la Bourbe, où ils avaient envoyé tant de partisans de la
Gironde.
ALEXANDRE TUETEY.
14 Juillet 1910.
ADDITIONS
I
Quoique, à raison de la faveur marquée avec laquelle Chaumette accueillit
le Comité insurrectionnel de l'Évêché, lors du 1" avril, le procureur de
la Commune passe pour être l'un des auteurs des journées des 31 mai et
2 juin, néanmoins M. Braesch, dans son introduction aux Papiers de
Chaumette, p. 74, déclare qu'au moment décisif Chaumette eut une atti-
tude assez peu honorable, lui qui avait jusqu'alors marché à fond contre
la Gironde, et il ajoute, à propos de ses Mémoires sur la révolution du
31 mai, p. 101, que Chaumette joua un rôle des plus effacés, et qu'en
réalité il semble que sa conduite, dans ces circonstances critiques, ait
été des plus prudentes. Nous n'avions rencontré au cours de nos recher-
ches aucun document qui put nous fixer sur ce point, el, ne pouvant, ni
infirmer, ni confirmer cette assertion, nous nous étions abstenus de porter
un jugement, mais nous avons découvert depuis le témoignage important
de l'un des membres les plus actifs du Comité central révolutionnaire,
Marchand, qui, lors du procès de Chaumette, écrivit à Fouquier-Tinville,
la lettre suivante, laquelle ne peut laisser subsister aucun doute sur la
nature de la participation de Chaumette aux événements du 31 mai.
Comité de surveillance du Département de Paris.
Marchand à l'accusateur public près le Tribunal révolutionnaire.
Frère et ami,
Obligé de partir à l'instant pour l'approvisionnement it'Orléans, Je crois de mon
devoir de déclarer :
Que, comme membre du Comité central révolutionnaire au 31 mai, j'ai vu Cliaumette
faire tous ses efTorts pour entraver cette révolution glorieuse, dénoncer à cbaque instant
toutes les mesures que le salut public exigeait, crier, pleurer, s'arracher les cheveux et
faire les plus violents efforts pour persuader que le Comité central opérait la contre-
révolution. Sa conduite était telle qu'on l'eût pris dans des moments pour un furieux.
Chaumette, au moment où chargé par le Comité central révolutionnaire de rendre
compte au Conseil général de la sortie de la Convention, des menaces faites à Hanriot,
etc., au moment ou j'annonçais en son nom que le Comité allait enfin user des dernières
ressources qui lui restaient et que les scélérats seraient arrêtés dans une heure, ou que
tous les membres du Comité seraient égorgés, cria en plein Conseil, à la contre révolu-
tion ! cri qui n'empêcha pas le peuple de sortir et de se porter vers les Thuileries pour
être témoin des efforts des membres du Comité, entre les mains duquel il avait mis sa
confiance.
Amitié, fraternité.
Marchand,
Membre du Comité de surveillance du Département.
ex ADDITIONS
II
•L'une des premières mesures adoptées, au début même du mouvement
insurrectionnel du 31 mai, par le Comité central révolutionnaire, fut
l'établissement d'une Commission d'inspection des Postes, qui reçut le
mandat d'ouvrir et de saisir toutes lettres jugées suspectes, et qui continua
à fonctionner lorsque le Comité central devint le Comité de surveillance
du Département de Paris. C'est parmi ces correspondances interceptées
que nous avons recueilli une lettre, adressée, le 7 juin, par un député (1),
selon toute apparence du parti modéré, à l'un de ses collègues; ce député,
spectateur impuissant de l'émeute, décrit toutes les péripéties de la journée
dramatique du 2 juin; son récit est dans sa simplicité une page émou-
vante, tout à fait vécue, qui mérite d'être sauvée de l'oubli :
V Paris, 7 juin, l'an 2 de la République,
Je vous ai écrit, mon cher collègue, le dernier du mois. Je vous apprenais que le
tocsin et la générale s'étaient fait entendre dans plusieurs quartiers de Paris, dès le
matin du 31 mai ; le tocsin ne cessa qu'à 4 heures du soir. Vous aurez su par les
papiers publics quel était le but de ce mouvement révolutionnaire; la suppression de
la Commission des 12, chargée de découvrir les conspirateurs contre la Convention
nationale, et encore le décret d'accusation contre les membres qui composaient cette
Commission, ce qui a fait penser que ceux qui ont voulu et veulent encore la dissolu-
tion de la Convention, ont beaucoup contribué à exciter cette insurrection. Malgré ces
signes d'alarmes, Paris fut très tranquille. Tous les citoyens se rendirent en armes
dans leurs sections et un très grand nombre entourèrent la Convention. L'appareil
pouvait donner des inquiétudes à quelques vrais amis de la Liberté, néantmoius la
délibération de la Convention alla son train, à cela près que les tribunes ne voulaient
laisser parler personnes du côté droit, qui voulaient dénoncer les trames liberticides
qui s'ourdissaient dans un Comité révolutionnaire, qui se disait revêtu des pleins pou-
voirs des habitants de Paris, qui avait dans la nuit supprimé la municipalité et recréée
ensuite. Lanjuinais persistait pour faire connaître toutes les horreurs qui ont suivi et
qui lui avaient été dénoncées, Legendre le menaça de le jeter du haut en bas de la
tribune. Une députation de l'assemblée qui avait eu lieu à l'Evêché,la nuit précédente,
vint déclarera la Convention qu'elle avait arrêté que les ouvriers qui seraient en réqui-
sition permanente recevraient 40 sols par jour d'indemnité, et la Convention approuva
celte mesure. La Commission des 18 fut supprimée, sans qu'il fût possible d'exécuter
oinq décrets qui ordonnaient que Rabaut-Saint-Etienne, l'un des membres de cette
Commission des 12, ferait son rapport avant de prononcer la suppression, mais un
certain côté, fortement secondé des tribunes, opposa une telle résistance, par des
(1) Ce député apparlenait sans aucun doute à la région de l'Ouest, il parle de son intervention
en faveur de Lanjuinais aux eûtes de Pilastre (député de Maine-et-Loire), de Duchatel (des Deux-
Sèvre.s). Il est permis de conjecturer qu'il s'agit de Pierre-Marie Dclaunay, jeuno, député de Maine-
et-Loire, car sa lettre est accompagnée d'une enveloppe portant l'adresse de la citoyenne épouse
du citoyen Delaunay, le jeune, député à la Convention nationale, rue des Forges, à Ailgers.
ADDITIONS cxi
vociférations et des menaces continuelles, qu'ils arrachèrent un décret, malgré les
réclamations de l'appel nominal, qui aurait peut- être décidé autrement; tout se faisait
dans le tumulte. Héraut de Sechelles, qui tenait le fauteuil, mettait aux voix, pronon-
çait les décrets, et la plupart des membres ignoraient ce qui se passait, même dans
l'Assemblée. Ce fut aussi dans le tumulte que l'on rapporta le décret qui réservait aux
députés quelques tribunes. Le nombre des étrangers pétitionnaires des différentes
sections était immense; il était au moins très difficile de connaître la majorité par
assis et levé; les réclamations faites à ce sujet ayant été vaines, plusieurs membres
déclarèrent qu'ils ne pouvaient prendre part aux délibérations.
Le lendemain, la tranquillité régna dans cette ville jusqu'à six heures du soir; la
Convention avait levé la séance, lorsque les sections de Beauconseil et de la Butte
vinrent entourer la Convention avec des canons et des armes; plusieurs députés de la
Montagne, instruits de ce mouvement et de son objet, se rendirent à la salle de la
Convention, mais très peu de députés du côté droit se trouvèrent à cette séance qui
n'avait pas été indiquée ; une députation se présenta et demanda, de la manière dont
on ordonne, le décret d'accusation contre les 12 membres de la Commission et contre
24 autres membres de la Convention, auxquels on joignait les ministres Clavière et
Lebrun, néantmoins la Convention ordonna le renvoi de la pétition au Comité de
salut public, pour lui faire le rapport de la dénonciation dans trois jours' et ordonna
que les pièces de conviction y seraient déposées dans 24 heures.
Je passe plusieurs détails, quoique intéressants, mais qui me mèneraient trop loin.
La séance fut levée à minuit, la force armée, venue pour appuyer la pétition, se
retira.
Tout ce qui s'est passé jusqu'au dimanche 2 juin, quoique très alarmant pour la
liberté, n'est rien en le comparant avec ce qui a eu lieu ce jour; que les dmes républi-
quaines et les vrais amis de la Liberté ont souffert dans celte malheureuse journée!....
• A l'ouverture de la séance, une députation des corps constitués de Paris se présenta à
la barre, et malgré le décret de la veille qui avait renvoyé au Comité de salut public
la pétition contre les membres accusés, cette députation dit qu'elle venait pour la
dernière fois demander le décret d'accusation contre les 12 et les 24, qu'elle l'attendait
sur-le-champ, sinon annonça que la vengeance du peuple serait terrible. — Nous fûmes
encore assez forts pour maintenir la dignité de la Convention, en passant à l'ordre du
jour motivé sur le décret de la veille. — Alors les membres de la députation se reti-
rèrent furieux, menaçant du poing les députés du côté droit et en disant que les têtes
des députés proscrits se promèneraient le soir dans Paris. — Lanjuinais eut le courage
de monter à la tribune pour dévoiler tous les complots liberticides, il fut menacé, hué
et insulté par les tribunes et des députés d'un certain côté. Drouet osa menacer un
député, homme d'Etat, qui réclamait la parole pour Lanjuinais, de lui brûler la cer-
velle ; de la tribune où il était monté, il voulait sortir son pistolet de la poche, il en fut
empêché. Legendre se jetta sur Lanjuinais et voulut le précipiter de la tribune.
Pilastre, Duchàtcl, moi et quelques autres volèrent à son secours, les mouvements de
la Montagne nous annonçaient la scène douloureuse dont nous devions être témoin.
A trois heures, toutes les issues de la Convention, de la cour et du jardin furent
exactement gardées et entourées par une force armée immense; des canons étaient
tournés contre elle, un était placé dans la porte d'entrée, la bouche tournée du côté
de la Convention; les portes les plus près d'elle furent gardées par 3 à 4,000 volontaires
engagés pour la Vendée, qu'on venait de faire revenir de Ruel et de Courbevoye, où ils
étaient restés sans doute à dessein. Dès lors, il ne fut plus possible de sortir de la salle
de notre séance pour ses plus pressants besoins; plusieurs députés, ayant voulu prendre
l'air aux fenêtres, furent mis en joue, notamment Fonfrède,qui était venu à la Conven-
tion en bonnet de nuit et la tête embouréc. Boissy d'Anglas fut maltraité, sa chemise
déchirée. Les réclamations faites par plusieurs hommes d'Etat contre cette tyrannie
cxij ADDITIONS
furent sans effet, mais le gros Lacroix ayant été lui-même insulté, sa voix fut
entendue, on décréta qu'attendu le défaut de liberté, le temple des lois serait fermé et
que la Convention sortirait en masse, son président en tête; nous parvînmes jusque
dans la cour, toute remplie d'hommes armés, le président (Héraut de Séchelles, par
intérim) parla au commandant au nom de la Convention, rendit compte du décret; le
commandant osa répondre du ton le plus menaçant, il dit qu'on sortirait aux condi-
tions qu'on lui livrerait les 12 et les 24 dénoncés par les autorités constituées; sur la
réponse qu'on ne pouvait prendre cet engagement, il cria aux armes, mit le sabre à la
main, ainsi que la cavalerie qui l'accompagnait, fit prendre la mèche aux canonniers, et
les représentants du peuple furent couchés enjoué La Convention se retira, se pré-
senta à l'autre issue de la cour, aux quatre issues du jardin, par aucune il lui fut pos-
sible de sortir, à toutes il y avait des canons et des fusils dirigés contre elle. Le jardin
était entouré en dedans et au dehors par une triple ligne de gens armés. Dans cet état
de liberté la Convention rentra, prononça l'arrestation des membres dénoncés, en
excepta trois sur la proposition de Marat (1). Je vous observe que très peu de membres
prirent part à cette délibération, que la pluspart déclarèrent ne pouvoir délibérer,
attendu le défaut de liberté, mais ceux qui délibéraient disaient qu'ils étaient parfai-
tement libres.
Depuis cette malheureuse journée, je suis malade avec la fièvre, obligé de garder
la chambre, ce récit se sent de mon état, vous aurés de la peine à me lire.
Quis talia fando,
Temperet a lacrymis.
Les dénonciateurs n'ont rien pu remettre jusqu'à ce jour au Comité de salut public
contre ceux qu'il leur a plu de dénoncer et qui sont pour la plupart détenus. D'autres,
à ce que j'ai oui dire, ont trouvé le secret de s'échapper, malgré la clôture des barrières,
et de porter des nouvelles de cette horrible tyrannie dans les départements, plusieurs
députés en ont fait autant. Portés-vous bien, mon ami, donnés-moi des nouvelles du
païs.
Arch. nat., BB^ 77, 3« liasse, pièce 84.
ALEXANDRE TUETEY.
^
(1) Le fait est exact, les trois députés en question étaient Dusaulx, Ducos et Lanthenas.
/ /
REPERTOIKE GENERAL
DES SOURCES MANUSCRITES
DE
L'HISTOIRE DE PARIS
PENDANT LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
CHAPITRE PREMIER
JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ET ÉVÉNEMENTS POLITIQUES
IS. — Journées du lO mars, du 31 mai, des 1" et S juin
l'7'93. — Arrestation et mise hors la loi des Girondins.
— JLeur procès et leur exécution. — Expulsion et retour
des 7*1 députés proscrits [suile).
L. — RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION
DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS (IJqS-AN III).
— ATTRIBUTION d'iNDEMNITBS (AN III).
AMYON,
Député du Jura.
1. — Procès-verbal de transport de
Jean Lacoste, Juge de paix de la section
de la Montagne, assisté des citoyens Mot-
tet et Joiierl, membres du Comité révolu-
tionnaire de cette section, rue d'Argen-
teuil, n» t89, au domicile du citoyen
Chevalier, député de la Sarlhe à la Con-
vention nationale, et levée des scellés
T. IX.
apposés sur un placard contenant les pa-
piers d'Amyon, député, après déclaration
du sieur Chevalier, portant qu'il était
très satisfait de cette opération, « qu'il
ne serait peut-être plus tourmenté par
les Anglais, mais qu'il les craignoit tou-
jours », examen de ces papiers, parmi
lesquels se trouvent plusieurs lettres de
famille et une adresse des citoyens ar-
més dans le département du Jura pour
résister à l'oppression, annexés au pro-
cès-verbal.
8 frimaire an II.
Copie conforme et originaux signés(7 pièces),
A. N., F^ 4579.
1
CHAPITRE I«^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
2. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de légis-
lation, ordonnant le remboursement de la
somme de 302 livres 14 sols pour les loyers
de la chambre qu'occupait Amyon, député
du département du Jura, pendant le temps
de sa détention.
24 ventôse an III.
Copie conforme, A. IV., F' 4579.
ANDRÉÏ,
Député de la Corse.
3. — Cerlilicut des administrateurs au
Département de Police, constatant que
d'après les recherches faites et les relevés
des registres d'écrou des maisons d'arrêt
de Paris, le nommé Andréï, député de la
Corse, décrété d'accusation, ne s'est ren-
contré dans aucune de ces maisons d'ar-
rêt, où il n'a point été incarcéré, s'étant
soustrait au décret d'accusation.
24 pluviôse an II.
Original signé, A. N., ?■> 4579.
4. — Pétition dU citoyen Godefroy au
Comité de sûreté générale, exposant que
depuis le mois de septembre 1793, les
scellés sont apposés sur les papiers et
effets du citoyen Andréï, dans le logement
garni que ce député occupait, à raison de
40 livres par mois, rue Saint-Honoré, au
coin de la rue Saint-Nicaise, et qu'il se
trouve privé de la jouissance de ce loge-
ment, demandant la levée des scellés, alin
de pouvoir toucher le loyer de cet appar-
tement, qui court depuis le mois de sep-
tembre, et rentrer en possession de ses
meubles.
14 floréal an II.
Original signé, A. N., F' 4579.
î). — Procès-verbal de transport de
Joseph-Etienne Delcher et de Marc-Antoine
lîaudot, députés et commissaires de lu
Convention nationale, au domicile du ci-
toyen Andréï, rue Honoré, n° 143, dans
une chambre au 4= étage donnant sur la
rue Nicaise, levée des scellés sur une
armoire en placard et une commode, oîi
se sont trouvés un certain nombre de
papiers suspects, notamment des corres-
pondances de Paoli et d'autres individus.
pour la plupart en langye italienne, qui,
après examen, sont emportés par les com-
missaires, et note en est laissée au sieur
Fantin, juge de paix de la section des
Tuileries.
4 messidor an II.
Original signé, A. N.,V'' 4579.
6. — Pétition d'Antoine Andréï, député de
la Corse, au Comité de sûreté gériérale, ex-
posant que la tyrannie de Robespierre fit
décréter d'accusation, les 28 juillet et
3 octobre 1793, un certain nombre de
députés, et qu'il n'a jamais su le motif
d'une pareille oppression, ne dissimulant
pas la grande détresse où il se trouve
avec une santé délalirée, et demandant la
restitution de ses eflets existant chez le
citoyen (iodefroy, rue Honoré, au coin
de la rue Nicaise, avec arrêté du Comité,
faisant droit à sa demande.
13 nivôse an III.
Original signé et copie (2 pièces), A. N.,
V 4579.
7. — Pétition d'Antoine Andréï, dé-
puté de la Corse, aux Comités de salut
public et de sûreté générale, exposant
qu'il a été décrété d'accusation, le 3 oc-
tobre 1793, sans avoir su jamais pour quel
motif, mis ensuite hors la loi, qu'il est
absolument sans ressources et hors d'état
de subsister, ne pouvant tirer aucun se-
cours de son département, attendu qu'il
est au pouvoir des Anglais, et sollicitant
le payement de son indemnité de repré-
sentant, ainsi que les Comités l'ont décidé
pour son collègue Vallée, du département
de l'Eure, avec arrêté des Comités réunis
de salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, ordonnant le payement de l'in-
demnité qui lui est due en qualité de
représentant du peuple, depuis le dernier
payement effectué jusqu'à ce jour.
28 nivôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F' 4579.
Extrait du registre des arrêtés particuliers du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*ii 277,
fol. 102t.
8. — Lettre d'Antoine Andréï, accu-
sant réception de la loi du 18 ventôse,
pur laquelle la Convention, en rendant
HÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCADCÉHES
justice à son républicanisme, le rappelle
dans son sein.
(Ventôse an III.)
Original signé', A. iV., AA 51,
1142:
9. — Pétition du citoyen Godefroy
aux Comités réunis de salut public, de
sûreté générale et de législation, à l'effel
d'obtenir le payement de la somme de
640 livres, pour 16 mois de loyer du local
occupé par les scellés du citoyen Andréï,
député de la Corse, ladite pétition apos-
lillée par Antoine Andréï, avec arrêté des
Comités l'éunis, portant que la Trésorerie
nationale payera 640 livres pour les t6 mois
de loyer dus au citoyen Godefroy par le
représentant du peuple Andréï pendant
sa mise hors la loi.
5 messidor an III.
Original sifçné et copie conforme (2 pièces),
A. N., V 4579.
AUBRY,
Député du Gard.
10. — Décret de la Convention natio-
nale, ordonnant l'arrestation immédiate
des représentants du peuple Aubry et
Lomont, du général Miranda et du nommé
Gault, ex commissaire des guerres et ex
secrétaire du Comité de salut public au-
près du député Aubry, ainsi que l'appo-
sition des scellés sur leurs papiers, et
chargeant le Comité de sîlreté générale de
l'exécution dudit décret.
30 vendémiaire an IV.
Copie conforme, A. N,, F' 4582.
Ed. Procés-verbal de la Convention nationale,
t. LXXI, p. 237.
i\, — Arrêté du Comité de sûreté
générale, chargeant le citoyen Moulin,
officier de paix, de mettre à exécution le
décret d'arrestation contre le représen-
tant du peuple .Vubry, lui enjoignant d'ap-
poser les scellés sur ses papiers et l'auto,
risaiit à requérir la force armée.
30 vendémiaire an IV.
Copie conformo, A. N., V 4582.
12. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, portant que la Comipisgion des
administrations civiles, police et tribu-
naux fera restituer au représentant du
peuple Aubry les sommes qui lui ont été
enlevées par la municipalité de Paris.
9 brumaire an IV.
Copie collationnée, A. N., V 4582.
BABEY,
Député du Jura.
in. — Lettre de M. Vitet, lils du dé-
puté de Lyon, à son cousin Habey, député
du Jura, exposant la situation critique
dans laquelle se trouve son père, qui a
été obligé de se réfugier à Lyon, chassé de
la campagne, où il se trouvait pour sa
santé, par des vexations atroces, déclarant
qu'il n'est point coupable de conspiration
contre la patrie, ni de complicité avec les
auteurs de l'insurrection de Lyon, qu'il
n'a jamais eu de correspondance ni de
relations avec Cbasset et Birotteau, ajou-
tant que l'une de leurs maisons a été
dévastée par les bombes et qu'ils vivent
dans le plus triste état, par suite de la
disette des vivres et de la misère résul-
tant d'un siège meurtrier.
21 octobre 1793.
Original signé, A. iV., F' 4584.
14. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, statuant sur les réclamations du
citoyen Babey, etordonnant : 1° la radiation
de son nom sur la liste des émigrés du
département du Jura; 2° le payement de
la somme de 3,733 livres 10 sols, produit
de la vente de ses meubles à Lons-le-
Saunier; 3° la restitution de ses linge, lils
garnis et mobilier, en nature, ou suivant
la valeur de l'estimation ; 4» la restitution
de tous frais, loyers et fermages perçus
par les receveurs des domaines nationaux;
b« la résiliation de tous baux laits par les
administrateurs de district; 6» la mise à
la charge du Trésor public des frais de
scellés, de garde et d'administration.
20 pluviôse an III.
Copie conforme, A. N., F'' 4584.
CHAPITRE i". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
BAILLEUL,
Député de la Seine- Inférieure.
13. — Procès- verbal dressé par le Co-
mité de surveillance de la section Nord
de la ville de Provins à l'occasion de l'ar-
restation à Saint-Hilliers d'un particulier
qui, ayant d'abord refusé de faire con-
naître son identité, a déclaré se nommer
Bailleul, député, décrété d'arrestation et
cherchant son salut dans la fuite, et a de-
mandé à écrire une lettre au représentant
Du Bouchet, lequel a ordonné de le garder
en lieu sûr, avec renonciation des papiers
saisis sur la personne dudit Bailleul, no-
tamment des fragments d'un passeport
déchiré par Bailleul, et d'un itinéraire à
suivre dans sa fuite, de plusieurs lettres
galantes, d'un morceau de musique teint
de sang, que l'on présume être du sang
de Capet, intitulé : « Adieu de la prési-
dente de Tourville », lesquels papiers sont
remis à la gendarmerie avec une canne à
sabre, une paire de pistolets, un mou-
choir à moucher, un mouchoir de col en
soie, un gant de peau de daim, une paire
de boucles de jarretières, de la poudre et
des chevrotines.
8 octobre 1793 (clos le 9 octobre, à 10 heures
du matin).
Original signé, A. N., F^ 4584.
16. — Lettre de M. Du Bouchet, repré-
sentant du peuple en mission à Provins, à
ses collègues, annonçant la translation à
Paris, sous bonne et sûre escorte, du
sieur Bailleul, député de la Seine-Infé-
rieure, qui, pour éviter l'effet du décret
d'arrestation lancé contre lui « et ses pa-
reils, le 3 de ce mois, avait jugé à propos
de gagner le large », et qui a cherché
avec sa loyauté ordinaire à pressentir son
opinion, en l'engageant à tout pacifier,
c'est-à-dire en d'autres termes, faciliter son
évasion, déclarant << que les montagnards
n'entendent pas raillerie et ne composent
pas avec leur devoir», et ajoutant qu'ils
déblayent pas mal dans ce département,
la terre de la liberté, des aristocrates,
royalistes, robinocrates, ci-devant nobles,
prêtres réfractaires et perturbateurs, pa-
rents d'émigrés, etc., font de bonnes prises
en argenterie, mais ne trouvent que peu
de fusils de calibre.
8 octobre 1793.
Autographe, A. N., V' 4584.
17. _ Réquisition de M. Du Bouchet, re-
présentant du peuple, au commandant de
la gendarmerie à Provins, à l'effet de se
rendre à Paris et d'y conduire, sous bonne
et sûre escorte, le sieur Bailleul, député
de la Seine-Inférieure, et de le traduire
au Comité de sûreté générale sous sa
responsabilité personnelle.
8 octobre 1793.
Original signé, A. N.,V< 4584.
18. — Requête des maire et officiers
municipaux de Saint-Hilliers au président
de la Convention nationale, exposant que
par leurs soins, le 8 octobre courant, le
nommé Bailleul, député, décrété d'arres-
tation, a été arrêté et conduit au Comité
de surveillance de Provins, et attendu que
ce député est le 3= personnage suspect
qu'ils ont fait arrêter et que ces arres-
tations se font la nuit, réclamant le rem-
boursement des 30 livres payées pour
assurer la garde des personnes arrêtées,
et priant de leur faire savoir si le député
Bailleul a été reconduit à Paris.
(19 octobre 1793.)
Original signé, A. N., F'' 4584.
Renvoyé au Comité de sûreté générale, le
28' jour du \" mois de l'an 2. Signé : Ramel.
19. — Interrogatoire subi devant le
Tribunal révolutionnaire par Jacques-
Charles Bailleul, député de la Seine-Infé-
rieure, arrêté à Provins, le 8 octobre,
lequel a déclaré à Cl. -Emmanuel Dobsent,
juge au Tribunal, qu'il n'avait aucune
réponse à donner aux questions qui pour-
raient lui être posées, attendu qu'il n'y
avait pas de décret d'accusation contre
lui, pas plus que de décret le traduisant
devant le Tribunal révolutionnaire, et qu'il
n'avait pas à reconnaître les papiers saisis
sur sa personne qui lui étaient présentés,
attendu qu'ils auraient dû être renvoyés
au Comité de sûreté générale.
26 frimaire an II.
Original, signé de Dobsent et de Bailleul,
A. N., F' 4584.
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCÉRÉS
20. — Mémoire juslificalif de Kailleul
aux Comités de salut public et de sûreté
générale, donnant des détails au sujet
de son arrestation à Provins, et décla-
rant qu'il n'a nullement voulu échapper
à la loi, que, si l'on peut lui reprocher sa
fuite, il l'a suffisamment expiée par ce
qu'il a souffert, ayant été jeté dans un
cachot, chargé de fers, qu'on ne lui a
ôtés que lorsque ses bras, sur le point
d'être ensanglantés, ne lui permettaient
plus d'endurer la douleur que ces fers lui
causaient, ajoutant qu'il a pu se tromper
mais qu'il est loin d'être coupable d'aucun
crime.
27 pluviôse an II.
Original signé, A. N., F' 4584.
Renvoyé au Comité de sûreté générale par
le Comité (le salut public, le 4 ventôse an II,
21. — Précis historique de la vie de
Jacques-Charles Bailloul, député à la Con-
vention nationale, depuis le commence-
ment de la Révolution, adressé à l'un de
ses amis qu'il ne désigne pas, précis dans
lequel il proclame n'avoir dû sa nomination
à la Convention qu'à son zèle aussi pur et
désintéressé qu'infatigable; n'avoir jamais
eu de relations avec les hommes con-
damnés comme chefs d'un parti contre-
révolutionnaire, n'avoir entretenu au-
cune correspondance sur les affaires
publiques, et avoir constamment voulu la
République, une et indivisible, et que s'il
s'est trompé sur les moyens de l'affermir,
la faute doit en être attribuée à sa raison
et non à son cœur.
27 pluviôse an II.
Original signé, A. N., V 4584.
22. — Pétition de Railleul, député,
au Comité de siireté générale, retraçant
les circonstances de son arrestation à
.Saint-llilliers, près de Provins, arrestation
en quelque sorte provoquée par lui-même
pour obéir ù la loi, déclarant que depuis
il mois il est détenu à la Conciergerie, lui
seizième dans une chambre où l'air cir-
cule à peine, près d'une infirmerie mal-
saine, au milieu de fièvres qui ont enlevé
nombre de prisonniers, se plaignant d'é-
touffements quolidiens qui lui inspirent
les craintes les plus vives sur sa santé, et
demandant sa tran.slation dans une mai-
son d'arrêt, telle que la Force, rappelant
qu'il u fait remettre à ses collègues un
abrégé de ce qu'il a fait pour la liberté
depuis le commencement de la Révolution.
9 ventôse an II.
Original signé, A. N., F' 458t.
23. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, décidant que le citoyen Rail-
leul, membre de la Convention nationale,
mis en arrestation par décret du '.i oc-
tobre (v, st.), sera transporté de la Con-
ciergerie, où il est détenu, dans la maison
d'arrêt du Luxembourg, et confiant l'exé-
cution de cet arrêté au maire de Paris.
29 ventôse an II.
Copie, A. N., V 4584.
24. — Procès-verbal de transport des
représentants Rréard et Laloy, chargés de
la levée des scellés apposés chez les dé-
putés détenus ou mis hors la loi, rue des
Moineaux, maison de la Réunion, n» 423,
au domicile de Bailleul, député, levée
des scellés, avec examen de ses papiers,
d'où ont été extraits deux carions, dans
lesquels ont été mis diverses pièces con-
cernant, tant la correspondance de Bail-
leul dans son déparlement que ses opi-
nions, projets et autres papiers relatifs à
divers Comités de la Convention, qui ont
été emportés par les commissaires, à
l'effet d'être examinés et analysés, avec
décision des députés, laissant à Jean-An-
toine-Guillaume Bailleul, frère du député
et gardien des scellés, la jouissance du
mobilier.
9-11 prairial an II.
Original, signé de Bréaid, Lalov, .1. La-
coste, juge de paix, J.-.Ant.-G. Bailleul et
Uousscl jeune, secrétaire, A. N., F' 45S4.
2ii. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
statuant sur les réclamations du député
Bailleul, et ordonnant le remboursement
de la somme de 423 livres 18 sols, pour
l'indemniser des diflérenles sommes qu'il
a été obligé de payer pendant 14 mois de
détention, avec l'état de ces débours, écrit
de la main de Jacques-Charles Bailleul,
comprenant 300 livres pour une année de
((
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
loyer resté à sa charge pendant la mise
sous scellés de ses papiers, le surplus (soit
123 livres 18 sols) pour la location de son
lit à la Conciergerie.
3, 7 ventôse an III.
Original signé et copie conrmmc (2 pièces),
A.N., 1" 4584.
BLAD,
Député du Finistère.
26. — Lettre du sieur Palis, chirur-
gien auxiliaire de la marine à Brest, au
Comité de salut public, se plaignant des
agissements du député Blague ou Blad,
qui égarait l'opinion publique et disait
dernièrement, dans une de ses lettres, que
l'insurrection du département du Finis-
tère était un prétendu délit, déclarant que
ce représentant est un Ifiche ou un traître,
que ses mensonges, ses exagérations ont
animé le peuple contre la Montagne, au
point que la fête républicaine du 10 août
est devenue une fédération analogue à
celle de Caen, dénonçant en outre les
trames qui sont ourdies, les livres sterling
du ministre Pitt semées en abondance, les
Anglais prisonniers qui se promènent dans
le port et insultent à la modestie répu-
blicaine par un faste insolent, signalant
notamment leurs propos, d'après les-
quels, le jour de la Fédération, l'un d'eux
aurait dit que la farce était finie, et de-
mandant le transport de ces faquins ail-
leurs.
13 .loiit 1793.
Original signé, ^. iV., FM601.
Renvoyé au Comité de sûreté générale par le
Comité (!e salut public, le 30 août 1793.
27. — Lettre écrite de la Force par
Blad, député, au Comité de silreté géné-
rale, à l'effet de se justifier d'avoir apposé
.sa signature à la déclaration du 0 juin,
qui a servi de base au décret d'arresta-
tion rendu contre lui, affirmant n'avoir
signé cette déclaration que par condes-
cendance et sans en avoir lu seulement
le premier paragraphe, et l'avoir réclamée
à Dcperret afin de biffer sa signature,
mais que celui-ci refusa de se rendre à son
désir, en alléguant que cette pièce serait dé-
chirée ou brillée le jour môme, qu'elle fut
trouvée chez lui lors de son arrestation,
laisant sa profession de foi et jurant que
l'idée odieuse du fédéralisme n'est jamais
entrée dans son cirur, et qu'il a frémi
d'indignation à l'idée qu'un semblable
projet ait pu être formé lors de la réunion
coupable de Caen.
21 brumaire an II.
Origin.ll signé, A. N., F' 4601.
28. — Requête du sieur Joseph-Simon
Codineau au Comité de sûreté générale,
exposant qu'il a loué, quai Voltaire, n° 10,
au député Blad un appartement meublé
sur lequel ont été apposés les scellés, et
demandant, conjointement avec ledit Blad,
la levée des scellés, afin de pouvoir dis-
poser de cet appartement, où les effets se
perdent par la poussièie et les vermines,
le sieur Blad consentant à ce qUe ses
malles soient transportées où le Comité
jugera à propos.
21 ventôse an II.
Originaux signés (i pièces), A. N.,1''
IGOl.
29. — Renvoi par le Comité de sûreté
générale à la Commission des adminis-
trations civiles, police et tribunaux, du
sieur Vatinel, gardien des scellés apposés
au domicile du représentant Blad, quai
Voltaire, n° 10, suivant attestation du Co-
mité révolutionnaire de la section de la
Fontaine-de-Crenelle, pour le payement
de son salaire.
21 frimaire an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers
du Comité de sûreté générale, A. N., AF'lI
277, fol. 916.
30. — Lettre de Blad, représentant du
peuple, à ses collègues des Comités de
salut public et de sûreté générale, décla-
rant que, plus occupé des affaires publi-
ques que des siennes, il a négligé jusqu'ici
de réclamer l'indemnité accordée aux
députés détenus pendant le règne de la
tyrannie décemvirale, et joignant la note
des frais extraordinaires occasionnés par
.sa détention, qui s'élèvent à la somme de
3,672 livres, savoir : au tapissier Legendre,
200 livres pour location de 2 lits restés
sous les scellés; 1,612 livres pour loyer
RÉCLAMATIONS Et JÙSTIFiCATlON DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
de son app.irtement durant 13 mois, dues
au citoyen tlodineau, et 1,800 livres au
gardien des scellés pendant 12 mois.
13 messidor an III.
Oiiginaux signés (2 pièces^, A.N., V iCOI.
ni. — Arrêté des Comités réunis do
salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, ordonnant In remboursement de
In somme de 3,672 livres réclamée par le
représentant Blad, tant pour la location
de 2 lits que pour le loyer de son appar-
tement et les frais de garde de ses scellés.
15 messidor an III.
Copie conforme, A. N., F' 4001.
BLANQUI,
Député des Alpes-Maritimes.
32. — Lettres de Blanqui à un cor-
respondant ahonyme dos Alpes-Maritimes
(pfobablement Olivier, procureur général
syndic), exposant ses vues politiques au
milieu de la crise violente que traverse la
Convention, et déclarant que, dans le mo-
ment présent, vouloir parler raison serait
se servir d'un langage inintelligible, en-
gageant son correspondant à tenir la main
au gouvernail le plus fortement possible
dans l'espoir de gagner tous le port de la
République, une et indivisible.
12, 15, 16, 20 juin 1793.
Originaux signés (4 pièces), et un imprimé.
.\ la lollre du 16 juin est joint le manifeste
ihipiimé de Lasourue, en dale du 8 juin; la
lelire du 15 jiiin ne renfei-jne que ces mois :
« Adieu, citoyen, pent-êtie pour toujours. » Ces
lettres, saisies pur l'administration épurée des
Alpes-Marillmes, furent envoyées, le 2 floréal
an 11, par le représentant RIcord et qualiliées
d'iniprol)ation des journées des 31 mai, 2 et
3 juin, et tout à fait contraires à la vérité.
33. — Lettres de Blanqui à Olivier, procu-
reur général syndic des Alpes-Maritimes,
et Raynaud, président du district de Nice,
traçant la ligne de conduite à suivre pour
son département, à la suite des événements
qui viennent de se produire, déclarant
qu'étant fils ptiinés do la France, ils doi-
vent rester simples spectateurs, d'autant
plus que leur territoire est envahi et que
leur unique souci doit être de chasser les
l'iémonlais, annonçant que de graves évé-
nements se préparent, que les déparle-
ments de l'ancienne Bretagne etNormandie
menacent de se porter sur Paris à la tête
de 30,000 hommes et que la France est
dans le chaos et l'anarchie, que c'est tout
ce que l'on doit à la trop fameuse journée
du 31 mai et aux suivantes. .
8 juillet 1793.
Originaux signés (2 pièce»), A. N., V 4603.
34. — Lettre écrite de la Force par
lîlanqui au président du Comité de sûreté
générale, à l'eflet de dénoncer l'infdme
manœuvre dont il a été victime de la
part des agents scélérats d'une faction
abominable, qui lui ont extorqué sa si-
gnature pour l'appliquer à une protesta-
tion e.xécrable et contre-révolutionnaire,
qu'il n'a connue que le jour où elle fut
lue à la tribune de la Convention, décla-
rant que ses sentiments de patriotisme et
de républicanisme sont consignés dans
ses papiers dont il sollicite l'examen.
7 octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 4603.
3j. — Lettre écrite de la Force par
Blanqui à son compatriote Veillon, ex dé-
puté extraordinaire des Alpes-Maritimes,
à Nice, expliquant comment il a été in-
duit, à l'instigation de Chauvet et de Lan^'
juinais, intrigant et traître déclaré, à
signer une sorte de cerlilîout insignifiant
et sans conséquence, auquel a été subs-
tituée une protestation abominable, dé-
clarant qu'il se trouve à la Force dans le
môme bàliment que six de ses collègues,
et qu'il attend avec impatience le jour do
sa délivrance.
8 octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 4603.
3(3. — Procés-verbal de transport de
Joseph-Elieime Delcher et Marc-Antoine
Baudot, députés et commis.saires de la
Convention, au domicile du citoyen Blan-
qui, député, rue Honoré, n° 73, levée des
scellés et examen des papiers trouvés dans
un secrétaire, consistant en correspon-
dances de Nice et de Montpellier, notant-
ment une lettre en italien, du ^"t juillet
1793, par laquelle on le remercie des
8
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
éclaircissements par lui donnés sur les
journées des 31 mai, 1" et 2 juin, un ma-
nifeste imprimé de Lasource, député du
Tarn, papiers que les commissaires ont
emportés.
29 prairial, l" messiJor an II.
Originaux signés (2 pièces), A. W.,F' 4603.
37. — Lettre écrite de la maison des
Fermes générales, rue de Grenelle-Saint-
Ilonoré, par Blanqui à ses collègues, ex-
posant qu'à la suite do son arrestation, le
3 octobre, les scellés ont été apposés sur
ses effets et qu'il s'est trouvé dans la né-
cessité de payer pendant H mois un
gardien à 3 livres par jour, et un loyer de
70 livres par mois, et demandant, la visite
de ses papiers étant consommée, à garder
auprès lui ses effets, qui peuvent être
contenus dans une malle, tout ce qu'il
avait de précieux, soit en assignats, soit en
autres objets, venant de lui être volé,
par effraction, à la suite du bris des scellés.
18 fructidor an II.
Original signé, A. N.,V 4603.
38. — Réclamation par Dominique
rtlanqui, député des Alpes-Marilimes, à
ses collègues des Comités de salut public,
de sûreté générale et de législation, d'une
somme de 7,784 livres 12 sols, savoir :
886 livres 12 sols pour 12 mois et 20 jours
de loyer pendant sa détention; 832 livres
pour un gardien de scellés, à raison de
r>0 sols par jour, et 6,000 livres représen-
tant le montant du vol commis à son pré-
judice, son appartement ayant été forcé,
les scellés brisés, le secrétaire ouvert et
les assignats et bijoux qu'il possédait
ayant été dérobés, avec arrêté des Co-
mités réunis, ordonnant le rembourse-
ment de cette somme au député lîlaiiqui.
1 1 germinal an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., ¥'• 4C03.
BLAUX,
Député de la Moselle.
39. — Lettre de Blaux, député de la
Moselle, à se.s collègues, exposant qu'il
est complètement ruiné et sans ressources,
que la maison de sa femme à Valen-
ciennes a été brûlée, une autre à Mons
confisquée, que sa maison à lui, à Sarre-
guemines, est en ce moment aux mains de
l'ennemi, qui a juré de tout brûler sur
son passage, ajoutant que la vie lui est à
cliarge et qu'il s'en débarrasserait lui-
même, s'il n'avait pas à sauver son hon-
neur compromis par la signature qu'il a
donnée à un acte qui devait rester secret
et n'être publié que du consentement una-
nime de tous les signataires, déclarant
qu'il a reconnu que les mesures prises
les 31 mai, 1" et 2 juin étaient néces-
saires, mais que ce n'est que ce qui s'est
passé depuis qui l'en a convaincu, qu'il le
dit, parce que c'est sa pensée et non par
crainte de la mort.
5 octobre 1793.
Original signé, A. N.. F' 4603.
Renvoyé au Comité de sûreté générale, 5« jour,
2« décade, 1" mois.
40. — Certificat de l'écrou dans la
maison d'arrêt de Metz de la femme du
repi'ésentant Blaux, par ordre du direr-
loire du Département.
13 octobre 1793.
Copie conforme, A. N., F' 4603.
41. — Lettre des administrateurs des
Postes et Messageries au Comité de sûreté
générale, l'avisant de l'arrivée d'un pa-
quet de Metz à l'adresse du citoyen RIaux,
député à la Convention nationale, rue de
Courlye, que le facteur, informé de l'ar-
restation de ce député à la Force, n'a pas
cru devoir laisser le paquet, et deman-
dant des instructions à cet égard, le paquet
en (|uostion est réclamé par le citoyen Karr,
député de la ville de Sarrebruck à la Con-
vention, comme lui étant destiné, avec
lettre du Comité de sûreté générale aux
représentants du peuple près l'armée de
la Moselle, leur envoyant l'un des impri-
més contenus dans ce paquet et deman-
dant leur avis, avec un imprimé contenant
un mémoire adressé aux représentants do
la Moselle par les otages du pays de
Nassau, détenus au refuge de Metz, et
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
une pt'lition des députés de Sarrebruck
et Saint-Jean.
23* jour du l" niiiis de l'an II
(14 octobre 1793.)
Original siyné, minute et imprimé ^3 pièces),
A. N., V 4603.
42. — Lettre des administrateurs du
déparlement de la Moselle au Comité de
salut public, signalant la conduite sus-
pecte du représentant Blaux, qu'ils dé-
noncent comme un mandataire infidèle,
comme un vil courtisan du despotisme, et
déclarant que si les délits dont il s'est
rendu coupable ne sont pas suffisants
pour le faire considérer comme l'un des
complices de Brissot, ils appellent un
examen scrupuleux et crient vengeance.
18 brumaire an II.
Oritjinal signé, A. N., F' 4603.
Renvoj'é au Comité de sûreté générale par
celui de salut public, le 5 frimaire an II.
43. — Lettre de Blaux, député, à ses
collègues du Comité de surveillance de la
Convention nationale, annonçant avoir lu
dans le journal du 18 courant la mention
de l'envoi de 4 commissaires chez les dé-
putés, dont les papiers ont été mis sous
scellés, pour retirer ceux qui concernent
les Comités, déclarant avoir été chargé, de
concert avec Riihl, de préparer la réunion
d'un grand nombre de communes à la
France dans les districts de Sarreguemines
(•tBitche,et que son projet de décret a été
renvoyé au Comité de salut public, et ob-
servant qu'au moment où il a été arrêté,
il se proposait de porter à ce Comité
toutes les délibérations de ces communes,
qui doivent se trouver dans ses papiers
mis sous scellés.
20 pliiviù.se an II (Grande Force).
Original signé, A. N., V 4603.
44. — Arrcté du Comité de sûreté
générale, autorisant, sur la demande du
député Vernerey, le Comité de surveil-
lance de la section des Tuileries à procéder
il la levée des scellés apposés sur ses
papiers appaitenant au citoyen Blaux,
député, en arrestation, replacer silrement
et convenablement lesdits papiers, et y
réapposer les scellés.
Primidi décadi pluviôse an II.
Copie, A. N., F' 4603.
4'). — Déclaration du directoire du dé-
parlement de la Moselle, portant qu'ayant
appris l'arrestation du citoyen Blaux, à
Paris, il a cru devoir, dans l'intérêt de la
chose publique, faire arrôler la citoyenne
Blaux, son épouse, et faire apposer les
scellés sur ses papiers.
19 fructidor an II.
Copie collationnée, A. N., V 4603.
46. — Lettre de Nicolas-François Blaux,
député du département de la Moselle, à
ses collègues du Comité de sûreté géné-
rale, exposant que, décrété d'arrestation
le 3 octobre 1793, il a été conduit le 7 à
la Force, où de l'infirmerie il a été mis
dans la galerie de la dette, puis transféré
successivement aux Madelonnettes, aux
Bénédictins anglais, à la Ferme et aux
Ecossais, et qu'indépendamment du loyer
de son logement, il a été obligé de payer la
location du mobilier des chambres par
lui occupées, sans compter les gratifica-
tions données journellement aux con-
cierges et guichetiers pour avoir leurs
bonnes grâces et des chambres moins
malsaines, et les salaires des commission-
naires pour se procurer au dehors ce qui
lui était nécessaire, et réclamant le mon-
tant du loyer de son appartement pen-
dant 12 mois 28 jours, soit 776 livres, plus
17,") livres pour l'impression de sa justifi-
calion et l'achat de celles de ses collègues,
plus 290 livres pour remplacer des cu-
lottes de drap, gants de poil de lapin, bas
de laine blancs rongés en son absence par
les arlisons, en outre 18 livres pour le
rachat d'exemplaires du Journal des dé-
crets des 6 derniers mois de 1793, auquel
il était abonné, enfin 3,560 livres pour la
dépense extraordinaire occasionnée par
l'arrestation de sa femme, à Metz, où elle
s'était réfugiée avec ses deux filles, ayant
dû abandonner sa maison de Sarregue-
mines qui a élé pillée, le tout s'élevant à
la somme de 4,819 livres.
3 fructidor an III.
Original signé, A. N., V 4603.
)b
CrtAPItflE [''. — JOUftNÉKS HISTORIQUES DE LA nËVOLlltlO.X
47. — Arrêté des Comités réunis de sûreté
générale, de salut public et de législation,
statuant sur la réclamation du citoyen
Blaux, député de la Moselle, et ordonnant
le payement de 4,819 livres pour les perles
qu'il a subies et les dépenses qu'il a été
obligé de faire pendant le temps de sa
détention.
20 fructidor an 111.
Copie conforme, A. N., V 4C03.
BLAVIEL,
Député du Lot.
48. — Procfts-verbal de transport d'An-
toine-Pierre-Marie Pasté, secrétaire-com-
mis du Comité de sftreté générale, en vertu
d'ordre du Comité, du i" germinal, au
domicile du député Bluviel,rue des Vieux-
Augustins, n" H, et d'apposition des scel-
lés sUr ses papiers.
2 germinal on II.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., FJ 4603.
49. — Procès-verbal de transport de
l'rançois-liaptisle Dericquehem, inspecteur
de police, cbargé, par ordre du Départe-
ment de Police, d'arrêter et de condnire à
la maison d'arrêt du Luxembourg le dé-
puté Blaviel, en son domicile, n° 11, rue
dos Vieux-Auguslins, avec réponse du ci-
toyen Pierre Ferrieux, perruquier, décla-
rant que ledit Blaviel a été arrêté le
1"' germinal et se trouve détenu au Luxem-
bourg.
3 germinal an II. miniiil.
Original signé, A. N., l" 4 003.
50. — Lettre de Blaviel, député du
département du Lot, aux Comités de salut
public et de sûreté générale, renouvelant
ses lettres des premiers jours d'octobre et
désavouant formellement l'apposilion de
sa signature au bas d'une protestation
dont il a toujours ignoré le contenu, qui
a été l'ofrot d'une surprise vt d'un véri-
table abus de confiance, déclarant qu'il a
toujours été antifédéraliste et que son er-
reur lui semble avoir été suffisamment
punie par une détention de prés de neuf
mois, et sollicitant sa mise en liberté pro-
visoire, à l'effet de pouvoir suivre un trai-
tement nécessaire en raison de son état
de santé, de plus en plus critique.
23 prairial atl II.
(maison d'arriH du Luxembourg.)
Original signé, A. iV., FI 4G03.
51. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, ordonnant Id leVêe des scellés
au domicile de Blaviel, l'un des représen-
tants mis en liberté provisoire pour réta-
blir leur santé et vaquer à leurs affaires
domestiques, et procès-verbal de levée
desdits scellés sur une armoire en placard,
en présence dudit Blaviel, par deux mem-
bres du Comité révolutionnaire de la sec-
tion de Brutus.
4, 8 brumaire an III.
Copie conforme et original signé (2 pièce."),
A. N., F' 4G03.
BOHAN,
Député du Finistère.
,*)2. — Lettre de Bolian, représentant
du peuple, détenu, au Comité de sûreté
générale, exposant qu'il relevait d'une
maladie de poitrine, lorsqu'il fut incar-
céré, le 3 octobre, que le régime bomicide
des prisons, où il s'est vu privé de tous
les secours de l'art, même du clioix do
ses aliments, a tellement aggravé son état
que bientôt son mal sera sans ressource,
et que son bras qu'il n'a pu jianser con-
venablement sera bientôt perclus, et de-
mandant, à moins que le Comité ne veuille
transformer le décret d'arrcslation rendu
contre lui en décret de mort, l'envoi de
commissaires pris dans son sein, avec un
officier de santé pour constater son état,
dans l'espoir que, d'après leur rapport, on
lui permettra de rester en arrestation
dans Paris, sur parole et sans gendarme.
18 fructidor an II.
Original signé, A. N., ï" 4601.
!')3. — Procès-verbal de transport des
membres du Comité révolutionnaire du
1" arrondissement (section de la Répu-
blique), en vertu d'un ordre du Comité de
sûreté générale, au domicile du député
liolian, rue de la .Madeleine, n» 20, en sa
HËCI.AMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTES INCAIICÉRÉS
11
présence, et de levée des scellés apposés
sur SCS effets.
7 brumaire an III.
Original signô, A. A'., F' 4G04.
î)4. — Mémoire de Bohnn, représenlanl
du peuple, à ses collègues des Comités
do sûreté générale, de salut public et de
législation, exposant qu'incarcéré le 3 oc-
tobre 1"93, il a été mis en liberté provi-
soire le 29 vendémiaire an 111, que, dans
cet intervalle d'un an 19 jours, il a payé
pour son loyer, rue de la Madeleine,
429 livres, et, à la Force, tant au 4» étage
du bâtiment neuf qu'à l'inlirmerie, pour
son loyer 81 livres, que, délogé précipi-
tamment du bâtiment neuf et obligé de
partager le lit d'un de ses collègues au
rez-de-chaussée, il fut forcé d'acheter
pour ainsi dire un autre cachot et de
payer 100 livres au gardien pour être
admis à l'infirmerie, qu'on le fit sorlir
de l'infirnierie avec 8 de ses collègues,
et qu'il obtint à prix d'urgent de s'installer
dans une chambre délabrée du bâtiment
. de la dette, qu'il dut également payer
pour obtenir des gardiens les adoucisse-
ments que sa sauté exigeait, payer encore
pour faire transporter successivement ses
elfets aux Madolonnellcs, aux Bénédic-
tins anglais, à la maison des Fermes et
aux Carmes, déclarant que pendant sa
détention ses vêlements, notamment un
habit du plus beau drap bleu, une houpe-
lande et un manteau de drap bleu furent
littéralement rongés par les vers, esti-
mant à 300 livres la dépense de leur rem-
placement et sollicitant le remboursement
de tous ses frais qui, d'après son évalua-
tion, se montent à 99C livres 5 sols, et
qui, d'après un calcul plus exact, font un
lotal de 902 livres 11 sols 8 deniers, avec
arrêté du Comité de sûreté générale, or-
donnant le payement de cette somme.
20, 27 pluviôse an III.
Orif-'iiial signé et copie conforme, A. N.,
V 400i.
BONET,
Député de la Haule-Loirc.
l)"t. — Lettre de Chaudron- lloussau,
représentant du peuple en mission dans
l'Ariège et les Pyrénées-Orientales, à la
Convention nationale, dénonçant la con-
duite de Itonctet Cassanyès, qui ont placé
à la tête des administrations civiles, dos
vivres et des fourrages, tous les fédéra-
listes et contre révolutionnaires, et décla-
rant en particulier que Ronet a présidé la
première des assemblées fédéralisles de
l'Aude, cil l'on s'est coalisé avec Bor-
deaux, Lyon, Toulon et Marseille, et dans
laquelle ont été arrêtées la scission arec la
Convention et la levée d'une force dépar-
tementale pour marcher contre Paris,
ajoutant qu'il en a entre les mains la
preuve matérielle.
14 ventôse an II.
Extrait conforme, A. N., F' 4008.
■)6. — Pétition de Bonet, député de la
Haute-Loire, à ses collègues composant
les trois Comités de gouvernement, à l'ef-
fet d'obtenir réparation des dommages
matériels qu'il a éprouvés, dans ses pro-
priétés foncières et mobilières, notamment
des dilapidations, ravages et destructions
de tout genre que les terroristes ont
exécutés et fait exécuter sur ses propriétés
dans le district de Monistrol, où la muni-
cipalité a fait acquérir, sous le nom d'un
particulier, et possède actuellement un
terrain couvert d'arbres superbes qui, en
1789, eût été vendu 12 à ir.,000 livres et
qu'elle a acquis pour 00 livres en assi-
gnats, sollicitant la nomination, par les
représentants en mission dans la llaulc-
Loire, de commissaires à l'effet de procé-
der contradictoirement avec lui ou ses
fondés de procuration à restimation des
pertes par lui éprouvées, pour que l'on ne
puisse croire qu'il a abusé des droits que
lui a donnés le malheur pour surprendre
la religion de ses collègues.
Après le 20 ventôse an III.
Original signé, A. N., V 4C08.
57. — .\rrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
décidant que Bonet, député de la Haute-
Loire, sera réintégré dans ses biens meu-
bles et immeubles non vendus, que les
frais de scellés et de séquestre demeureroiit
à la charge de la Uépubliquc, que les re-
12
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
présentants en mission sont autorisés à
nommer des commissaires à l'effet de pro-
céder, de concert avec ledit Ronet, à l'es-
timation des dilapidations et vols commis
dans ses biens, et de prendre connais-
sance des ventes frauduleuses de terrains,
que les autorités constituées se sont fait
adjuger au mépris de la loi.
1" Hoi-éal an III.
(p«r erreur l" thermidor an III.)
Copie conforme, A. N., F' 4608.
88. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
statuant sur la réclamation de Bonet, dé-
puté de la Haute-Loire, et fixantà 10,000 li-
vres le chiffre de l'indemnité qui lui sera
payée pour les pertes énoncées dans sa
pétition.
14 (Iméal an IH.
Copie conforme, A. N., F" 4608.
BRESSON,
Député des Vosges.
59. — Adresse de la société des Mon-
tagnards ou antifédéralistes de Mirecourt
à la Convention nationale, annonçant
l'arrivée de Jean-Raptisle Bresson,run des
députés du département, à Darney, lieu
de son domicile, déclarant qu'elle n'a pas
encore la preuve des propos infâmes qu'il
aurait tenus, mais que sa présence à Darney
est un poison dangereux, et engageant la
Convention à faire vérifier les faits et ne
plus accorder de passeports aux députés
de la plaine, attendu qu'ils ne s'en servent
que pour aller corrompre l'esprit public
dans les départements.
18 août 179.1.
Original signé, A. N., F' 4616.
60. — Lettre du conseil d'administra-
tion du district de La Marche au président
de la Convention nationale, exprimant ses
craintes au sujet de la présence, à La
Marche, et de la conduite suspecte du dé-
puté Jean-Rapliste-Marie-François Bresson,
qui n'a fait qu'une apparition fugitive,
déclarant avoir lieu de trouver extraor-
dinaire l'éloignementde ce député du sein
de la Convention dans un temps orageux.
d'autant plus que, dissipant un temps
précieux en courses vagabondes, il n'est
point malade, rappelant enfin qu'il n'a
point volé la mort du tyran, et qu'il ap-
partient à la caste des ci-devant privilé-
giés, circonstances dignes d'êlre consi-
dérées dans un temps où le républicain
est si souvent trompé par des ennemis
astucieux ou perfides.
27 août 1793.
Original signé, A. N., V 4616.
Renvoyé au Comité de sûreté générale, le
2 septembre 1793, l'an I"' de la République
française : Périès, cadet.
61. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûrelé générale et de législation,
statuant sur la réclamation du représen-
tant Rresson et décidant : 1° la mainlevée
du séquestre établi sur la partie de ses
propriétés qui n'a point été vendue; 2» le
payement de la somme de 1,600 livres
pour les fermages et loyers de ses biens
perçus par la nation pendant deux ans ;
.3° le payement d'une autre somme de
2,400 livres pour indemnité de la vente
d'une partie de sa maison et de ses meu-
bles, ainsi que de l'enlèvement de son
argenterie et de ses armes; 4° la remise
de son traitement de représentant du
peuple depuis le dernier payement qui lui
en a été fait.
27 nivôse an III.
Copie conforme, A. N., V 4616.
Reçu l'original. Signé : Bresson.
BRONEL,
Député de l'Hérault.
62. — Arrêté du Comité de sftrelé géné-
rale, ordonnant de lever les scellés appo-
sés au domicile de Brunel et de Rouyer, ci-
devant commissaires de la Convention na-
tionale dans le déparlement de Rhône-el-
Loire, et de perquisitionner dans leurs pa-
piers, à l'effet d'y rechercher une décla-
ration du citoyen Buiron-tiaillard , qui
aurait été déposée entre les mains de
ces commissaires, pour la restituer, et
chargeant Voulland de celte opération,
l'autorisant à faire extraire le sieur Brunel
de la maison d'arrêt oi'i il est détenu pour
RÉCLAMATIONS ET JUSTlflCATlON DES DÉPUTÉS INCARCÉnÉS
13
y assister, et à le faire réintégrer dans
ladite maison d'arrêt.
!•' frimaire an II.
l'.xtrait du registre de» mandats d'arrêt du
Comité de sûreté générale, A. A'., AF*II 290,
fol. 31 V.
63. — Arrêté du Comité de sûreté géné-
rale, ordonnant le transfèreraent provi-
soire de Brunel à la maison des Orties, et
chargeant de l'exécution du présent le
commandant de gendarmerie près du Co-
mité.
27 pluviôM an III.
Copie conforme, A. N., V 4619.
64. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législa-
tion, statuant sur la réclamation du repré-
sentant Brunel et ordonnant le payement
de la somme de 1,450 livres pour frais de
loyer, frais extraordinaires dans les pri-
sons où il a été détenu, et autres sommes
qu'il a été obligé de débourser pendant
sa détention.
27 pluviôse an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*n 277,
fol. 1U9.
CAZENEUVE,
Député des Hautes-Alpes.
65. — Lettre écrite de la Force par Ca-
zeneuve et Serre, députés des Hautes-
Alpes, et Marbos, député de la Drôme, au
Comité de sûreté générale, à l'effet d'obte-
nir la levée des scellés apposés sur leurs
papiers depuis 12 jours, en raison des
frais de gardiens établis par la section des
Piques, que leurs moyens ne leur per-
mettent pas de supporter.
9* jour de la 3» décade du \" mois de la Ré-
publique (20 octobre 1793).
Original «igné, A. N., V 4635.
66. — Délibération du Comité des finan-
ces, renvoyant au commissaire des admi-
nistrations civiles, police et tribunaux,
autorisé à cet effet, la pétition du citoyen
Véron, qui réclame son payement comme
gardien des scellés apposés au domicile
de Cazeneuve, député, pétition renvoyée
aux Comités de sûreté générale et des ins-
pecteurs de la salle.
25 floréal an II.
Copie conforme, A. N., AA 10, n" 425.
67. — Déclaration du Comité révolu-
tionnaire de la section des Piques, attes-
tant que André Véron a été constitué gar-
dien des scellés apposés, le 18 vendémiaire,
chez le citoyen Cazeneuve, rue des Ma-
thurins, lors de son arrestation, que, de-
puis cette époque, il continue ses fonc-
tions, et qu'il a reçu du ministre de la
justice une somme de 186 livres, acompte
de ce qui doit lui revenir de sa place de
gardien.
28 floréal an II.
Original signé, A. N., AA 10, n» 425.
68. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
statuant sur la réclamation du citoyen
Cazeneuve et ordonnant le rembourse-
ment de la somme de 1,300 livres, pour le
loyer de son appartement et du lit qu'il a
occupé pendant les treize mois qu'a duré
sa détention.
6 pluviôse an III.
Copie conforme, A. N., F' 4635.
CHASTELLAIN,
Député de l'Yonne.
69. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Etienne Delcher et Marc-Antoine
Baudot, députés et commissaires de la
Convention, rue de l'Echelle, n» 542, au
domicile du citoyen Chastellain, député à
la Convention nationale, dans une chambre
au 4« étage, et levée des scellés qui avaient
été apposés sur un bureau par les ci-
toyens Louis Charvet et Thomas-Charles
La Barre, membres du Comité révolu-
tionnaire de la section des Tuileries, exa-
men des papiers y contenus, se composant
de lettres particulières toutes insigni-
fiantes, et afin d'éviter les frais dispen-
dieux d'un loyer et de garde des scellés,
ledit bureau, constituant tout le mobilier
de Chastellain, est descendu dans l'appar-
tement qu'occupait Rabaut Saint-Etienne
H
CHAPITRE 1". — JOLRNÉES HISTORIQUES DE LA UÉVÛUUTIQN
au second étage, compris sous les mêmes
scellés,
! 5 prairial an II.
Original signé, A. N., F^ 4643.
70. — Certificat du secrétaire greffier
de la justice de paix de la section des
Tuileries, constatant que le sieur Nicolas
Fleureau, portier de la maison habitée
par le député Chastellain, a été chargé de
la garde des scellés, le 4 thermidor an II
jusqu'au 22 pluviôse an HI, jour de la
levée desdits scellés.
14 frucliilor an III.
Original signé, A. N., ¥"> 4643.
COUPPÉ,
Député des Côtes-du-Nord.
71. — Pétition de Gabriel Couppé, dé-
puté des Côtes-du-Nord, au président de
la Convention nationale, exposant que do
tous les signataires de la protestation du
6 juin 1793, il est le seul privé de son
indemnité de représentant, et que le Co-
mité des inspecteurs ne veut pas prendre
sur lui de délivrer ses mandats, sous pré-
texte que le citoyen Coupard, l'un des
suppléants, a été appelé et siège à la
Convention, faisant observer qu'il lui
semble juste que ce suppléant occupe la
place vacante par le décès de Loncle, et
demandant le payement de son indemnité
depuis le jour de son arrestation, ce qui est
de toute justice, croyant devoir épargner
à ses collègues le tableau des misères
qu'il a souffertes.
G frimaire an III.
Autographe, A, K-.V 4655.
72. — Rapport de Danjou, député de
l'Oise, au Comité des décrets et procès-
verbaux sur la pétition de G. Couppé, ex
député des Côtes-du-Nord, renvoyée au
Comilé par décret du 6 frimaire, décla-
rant que, tant que le décret du l" juillet
1793, qui établissait que Couppé en aban-
donnant son poste, avait volontairement
abdiqué ses fonctions de député, ne sera
pas révoqué, il ne pourra prétendre au
titre de représentant du peuple, ni par
conséquent à son indemnité, concluant
au renvoi de la pétition au Comité de sû-
reté générale, réuni à celui de législation,
avec arrêté du Comité des décrets, adop-
tant ces conclusions.
13 frimaire an III.
Original signé et extrait conforme (2 pjèces),
A. N., FI 4655.
73. — Procès-verbal de transport des
citoyens Barré, agent national, et Louis
Radot, officier municipal de Villejuif, chez
le citoyen Dernier, logeur, où ils ont été
fort surpris de trouver un individu por-
teur d'une carte, sur laquelle étaient ins-
crits ces mots : G.-M. Coupé, représentant
du peuple français, d'autant plus que celte
maison était le lieu de refugi; « de pres-
que tous les aventuriers, les plus mal
vêtus, les plus douteux », et comme ce
député ne leur était point connu, ils ont
cru devoir le faire accompagner d'un gen-
darme au Comité de sûreté générale, ledit
particulier leur ayant répondu à ce sujet:
« Vous savez ce que vous avez à faire,
faites votre devoir. »
9 prairial an III.
Original signé, A. N., F' 4655.
COKBF.L,
Député du Morbihan.
74. — Procès-verbal de transport d'un
commissaire du Comité révolutionnaire du
I" arrondissement, rue de la Madeleine,
n" 26, au domicile du citoyen Corbel, dé-
|)Ulé à la Convention nationale, et de levée
des scellés apposés sur une malle, avec
remise de la clef de cette malle au citoyen
Corbel.
9 brumaire an III.
Original signé, A. N., V 4653.
dabray-[doublet] ,
Député des Alpes-Maritimes.
7o. — Lettre de Dabray, député des
Alpes-Marilimes, au président de la Con-
venlion nationale, exposant qu'il a été
poursuivi par le Sénat de Nice, sous l'an-
cien régime, comme partisan de la régé-
nération française, et qu'en raison des
4 adresses à ses concitoyens qu'il joint à
HÉCLAMAÎIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
sa lelUe, le despote de Tgriii a tflis sa tiHe
à prix et a enyojé des émissaires pour
l'assassiner, déclarant avoir été égaré par
la perfidie d'un ancien cpllôgue qui a
amené son arrestation, et demandant que
m cprrespondance , interceptée par les
commissaires de l'armée d'Italie, soit au
plus tôt renvoyée aux Comités de sûreté
géuérale ou de salut public, pour que la
pureté de ses sentiments soit connue.
3 ocloLre 1793.
Original signé et placards de Dabray im-
primés sous le tilre d'adresse à se? conciloyens
(a pièces), A. AT., I" 4659.
78. — Lettre écrite de la Force au Co-
mité de sûreté générale par Dabray, dé-
puté des Alpes-Maritimes, à l'elFet de jus-
tifier sa conduite et de prouver quil a été
circonvenu par Blanqui, l'un de ses col-
lègues, qui, de concert avec Lanjuinais,
lui lit signer un écrit sans qu'il pût le lire,
écrit qu'il ne croyait pas avoir le carac-
tère d'une protestation, sollicitant, puis-
qu'il n'a pu obtenir la permission de garder
les arrêts chez lui, l'aulorisation pour
Charles Aufré, son homme d'affaires, de
venir le voir quelquefois et de lui porter
un peu de linge, et priant de liùter l'ex-
pédition de son affaire.
• '■•jour de la 3» décade du 1er mois de lan II
(l2ocloLre 1793).
Original signé, .1. n.,vi 4g59.
''. — Lettre de Dabray, député des \l-
pes-Maritimes, au président du Comité do
sûreté générale, exposant qu'admis le
^3 mai a la Convention, après un voyage
de 2M lieues, il s'est laissé entraînera mé-
'•onnaltre un instant la vérité, mais qu'il a
tlemontré son innocence dans un mémoire
onvoyé au Comité et qui ne lui est proba-
hloi.ient point parvenu, faisant observer
'|u ailles avoir tout sacrilié à la Hévolu-
lion, le despotisme le poursuit en mettant
»a lete a prix et la République l'empri-
sonne.
. 25 brumaire an II
"8. — Lettres écrites de la Force par
Dabray, député des Alpes-Maritimes, a«x
Comités de salut public et de sûreté gé-
nérale, exposant la situation très précaire
où il se trouve, par suite des charges dont
il est grevé, s'étant engagé à donner
600 livres, pendant ja durée de la guerre,
pour la formation du !«' bataillon des
Alpes-Maritimes, devant en outre entrete-
nir son neveu et 4 sœurs, un homme
(1 anaires qu'il a amené à Paris, jiayer
2 loyers, l'un à la Force, l'autre à l'hôtel
des Tuileries,_qui lui coûte plus de 100 li-
vres par mois, ne pouvant même recevoir
les lettres chargées à son adresse, qui
depuis plus de 3 mois sont à la Poste,
demandant par justice et par humanité
que l'on bâte sa mise en liberté.
13 venlôae an II.
Originaux signés (2 exemplaires du même
texte), A. N., F' .'i659.
70. — Lettre de Dabray, dépulé des
Alpes-.Maiitimes, au Comité de salut pu-
blic, dépeignant l'état déplorable oft il se
trouve, ayant été d'abord entassé, avec
ses compagnons, au nombre de 07, dans
une chambre destinée à des condamnés
transiérés à Bicêtre, puis logé dans un
rez-de-chaussée humide et malpropre,
manquant du nécessaire, quelquefois même!
d'eau, et sollicitant la levée de ses scellés,
pour lui permellre de subvenir à ses be-
soins et de pourvoir à ses affaires qui
empirent de jour en jour.
4 lloréal an II.
Original signé, A. N., F' 4659.
80. — Pétition de Charles Aufré, de-
meurant rue Honoré, n" 7a, au Comité de
sûreté générale, exposant que, le IS ven-
démiaire an H, il a été nommé par les
citoyens Couvreur, commissaire de police
de la section du Muséum, et Sadous, offi-
cier de paix, gardien des scellés apposés
chez Dabray, député des Alpes-Marilimes,
et qu'il s'est présenté maintes fois, soit au
Département, soit à sa section, soit à celle
du Muséum, pour obtenir le payement
des frais de garde, qu'il a été renvoyé
continuellement de l'un à l'autre, sann
pouvoir obtenir de réponse décisive, et
16
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
soHicitanl ce payement qui lui est abso-
lument nécessaire pour sa subsistance.
13 floréal an II.
Original signé, A. N.,F'' 4659.
81. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Etienne Delcher et Marc-Antoine
Baudot, députés, commissaires de la Con-
vention, rue Honoré, n° 73, au domicile
de Dabray, député, dans une chambre au
3« étage du pavillon de gauche, levée des
scellés et examen des papiers contenus
dans un secrétaire, où il ne s'est trouvé
que quelques lettres insignifiantes et des
imprimés, mais aucune correspondance
dudit Dabray pendant le temps qu'il est
resté à la Convention.
2 messidor an II.
Original signé, A. N.,F'' 4659.
82. — Lettre écrite de la prison des
Madelonnettes par Dabray, député des
Alpes-Maritimes, aux Comités de salut
public et de sûreté générale réunis, expo-
sant qu'il est resté pendant 3 mois dans
le bâtiment neuf de la Force, entassé avec
plus de 60 personnes, a été transféré, en
raison de son état de santé dans le dépar-
tement de la dette et qu'il vient, ce malin
même, d'être envoyé aux Madelonnettes
avec tous ses collègues, dans un local qui
ne donne même pas à chacun 2 pieds can-és,
où il ne tardera pas cà succomber, en raison
« des grandes chaleurs et de la vermine
que les criminels appelés pnî/ieua; viennent
d'y laisser», déclarant qu'il attend de la
justice et de l'humanité de ses collègues
quelque soulagement à ses peines, et ajou-
tant que " si tous les détails en étaient
connus, leur indignation serait à son
comble ».
27 messidor an II.
Original signé, A. N., F' 4659.
83. — Lettre écrite de la maison des
Fermes par Dabray, député des Alpes-
Maritimes, aux Comités de salut public et
de sûreté générale, exposant que ses effets
restés sous les scellés, à l'hôtel des Tuile-
ries, ont été confiés à la garde de son homme
d'affaires, et que son collègue Blanqui,
qtii habite le même hôtel, vient d'y être
volé avec effraction de portes et bris de
scellés, et demandant, comme ses effets
représentent une valeur de 8,000 livres,
l'autorisation de les vérifier, avec le con-
cours du juge de paix, et de les faire
transporter à son logis actuel, ou de les
consigner entre les mains de quelque
personne sûre.
17 fructidor an II.
Originaux signés (2 exemplaires de la mémo
lettre), A. N., F^ 4659.
84. — Lettre de Dabray, député des
Alpes-Maritimes, aux Comités de salut
public, de sûreté générale et de législation,
exposant (ju'ayant été arrêté le 3 octobre
1793, comme signataire de la déclaration
relative aux journées des 31 mai, 1" et
2 juin, les scellés furent apposés à son
domicile avec un gardien qui y est resté
jusqu'au 5 brumaire dernier, par consé-
quent 379 jours, réclamant le rembourse-
ment (le ces frais de garde qui s'élèvent
à 1,137 livres et le montant des loyers par
lui payés à la Force, soit 67 livres et demi,
au total 1,204 livres, ne prétendant pas
exiger les frais de transport de son lit et
de ses bardes dans 7 différentes prisons,
ainsi que ceux qu'il a dû s'imposer pour
se procurer quelque petite aisance, en
ayant oublié le chiffre, avec arrêté des
Comités, ordonnant le payement audit
Daliray de 1,204 livres 10 sols, tant ])our
frais de garde des scellés qu'autres sup-
portés pendant sa détention.
2 ventôse an III.
Original signé et copie (2 pièces), A. N.,
V 4659.
85. — Lettre de Dabray, représentant
du peuple français, à son ami Jean Ray-
naud, à Nice, annonçant que la section de
Montreuil s'était déclarée, le 10lloréal,en
permanence, mais que, les sections ayant
improuvé sa démarche, ses arrêtés avaient
été cassés et on lui avait ordonné de se
dissoudre, que les Comités doivent leur
faire un rapport sur la situation générale
de la Franco, après lequel des mesures
rigoureuses seront prises pour en imposer
à jamais à tous les ennemis de la Répu-
blique, ajoutant qu'il envoie au citoyen
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
17
Audibert le rapport sur la conspiration du
29 germinal et le discours de Thibaudeau
pour centraliser le gouvernement.
1 1 noréal an III.
Original signé, A. K, F' 4659.
DAUNOU,
Député du Pas-de-Calais.
80. — Lettre de Daunou, représentant
du peuple, au Comité de sûreté générale,
exposant que les scellés ont été apposés,
le 7 octobre 1793, non seulement sur ses
papiers, mais encore sur la porte exté-
rieure de son appartement, maison Virgi-
nie, rue Honoré, n° 330, qu'il a réclamé
plusieurs fois la levée de ces scellés et
qu'il renouvelle sa réclamation, alin de
pouvoir rentrer de suite dans son apparte-
ment, conformément au déci'et rendu le
2 brumaire par la Convention, avec arrêté
du Comité, ordonnant la levée des scellés.
3, 4 brumaire an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F'' 4662.
87. — Procès-verbal de transport d'un
commissaire du Comité révolutionnaire du
2" arrondissement, rue Honoré, n" ISIS,
maison Virginie, meublée, au domicile du
citoyen Daunou, et levée des scellés en sa
présence sur la porte d'une chambre au
3' au-dessus de l'entresol, n" 7, et dans la
chambre même, sur une bibliothèque, sur
une commode en bois de rose à filets de
cuivre, et sur une armoire pratiquée dans
le mur.
5 brumaire an III.
Original signé, ..4. iV., I" 4GG2.
88. — Lettre de Daunou à la Commis-
sion des administrations civiles, police et
tribunaux, accusant réception de l'expé-
dition du décret du 18 frimaire an III, qui
le rappelle au sein de la Convention natio-
nale.
30 frimaire an III.
Original signé, A. N., AA 49, n» 1413.
89. — Réclamation par le représentant
du peuple Daunou, pour dédommagement
des pertes par lui éprouvées durant sa
détention, depuis le 8 octobre 1793 jusqu'au
T. IX.
3 brumaire an III, de la somme de 950 li-
vres, savoir : 500 livres pour le loyer de
son appartement, durant 12 mois et demi,
à raison de 40 livres par mois : 100 livres,
pour la garde des scellés, suivant quittance
annexée à sa réclamation, et 350 livres
pour frais de prisons, effets perdus dans
les transfèrements, habillements et autres
effets rongés par les vers, tant sous les
scellés de l'apparlement garni, rue Honoré,
que sous ceux apposés sur un autre ap-
partement du. môme député, rue Jacques,
avec arrêté des Comités de salut public,
de sûreté générale et de législation, or-
donnant le remboursement de la somme
de 950 livres.
13 germinal an III.
Originaux signés et copie (3 pièces), A. N.,
V 4062.
DELAMAHRE,
Député de l'Oise. '
90. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
statuant sur les réclamations du citoyen
Delamarre, député, et ordonnant le rem-
boursement de la somme de 1,572 livres
pour différents frais, avances et déboursés
par lui faits pendant les 10 mois de sa
détention.
12 germinal an III.
Copie conforme, A. N., V 4666.
91. — Lettre de Delamarre à la Com-
mission des administrations civiles, po-
lice et tribunaux, accusant réception du
décret en date du 19 germinal qui l'envoie
en mission dans les départements du
Nord et du Pas-de-Calais.
4 floréal an III.
Original .•signé, A. N., AA 48, n» 1379.
DELLEVILLE,
Député du Calvados.
92. — Attestation du sieur Gallois consta-
tant que le citoyen Philippe Delleville a
quitté Paris le 15 Janvier 1793, ainsi qu'il
résulte de la déclaration de la femme Hé-
rault, tenant l'hôtel d'Auvergne, quai de
la Vallée, chez laquelle il demeurait, que
18 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
toutes recherches sont demeurées infruc-
tueuses et qu'il n'est certainement plus
H. p3.ns
Sans date (fin 1793).
Original signé, A. IV., F' 4668.
DERAZEY,
Député de l'Indre,
93. _ Ordre du Département de Police
à l'officier de paix Massard d'arrêter et
de conduire à la Force le citoyen De-
razey, député de l'Indre, domicilié rue
Saint-Honoré, n° 374, avec réquisition au
commissaire de police de la section
d'apposer les scellés sur ses papiers et
d'en dresser procès- verbal, avec note de
Massard, portant que, recherche faite de la
demeure du citoyen Derazey, il n'a pu la
demeurer.
7 octobre 1793.
Original, signé de MM. Dangé, N. Froidure,
Baudrais et Mennessier, administrateurs au
Département de Police, A. N., I" 4670.
94. — Arrêté du Comité de sûreté géné-
rale, chargeant, en e.xéculion du décret du
3 octobre, les citoyens Delalou et Ber-
trand, avec adjonction d'un membre du
Comité révolutionnaire de la section des
Piques, d'arrêter et de conduire à la Force
Derazey, député, ou à défaut de place, dans
toute autre maison d'arrêt jusqu'à nouvel
ordre, en mettant les scellés sur ses pa-
piers, si fait n'a été.
30 frimaire an II.
Copie conforme, A. N., V 4670-
9o. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Etienne Delcher et Marc-Aiiloine
Haudot, députés, commissaires de la Con-
vention nationale, rue Saint-Honoré, n» 374,
au domicile du citoyen Derazey, député
de la Convention, dans une chambre au
rez-dc-chausséc au fond de la cour, levée
des scellés et examen des papiers trouvés
dans un secrétaire, parmi lesquels deux
lettres de Châtillon-sur-Indre, une liasse
de pétitions à renvoyer au Comité des
domaines, et la notice des décrets rendus
au rapport du. Comité de^l'ordinaire des
linances pour les contributions publiques,
ont été emportés par les commissaires qui
ont laissé quantité d'imprimés el de
lettres insignifiantes.
6 messidor an II.
Original signé, A. N., F' 4G70.
96. — Renvoi par le Comité de sûreté
générale à la Commission des administra-
tions civiles, police et tribunaux de la
citoyenne Briant, gardienne des scelles ap-
posés chez le représentant Derazey, sui-
vant certificat du Comité révolutionnaire
du !<"• arrondissement, pour le payement
de ses frais de garde.
i" frimaire an III.
Extrait du registre des arrêtes particuliers du
Comité de sûreté générale, A. N-, AF*il 277,
fol. 855.
97. — Arrêté des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale el de législa-
tion, statuant sur la réclamation du ci-
toyen Derazey, député de l'Indre, et ordon-
nant le remboursement de la somme de
1,419 livres, tant pour frais de loyer que
pour la garde des scellés chez lui apposés,
auquel arrêté sont annexées les quittances
délivrées par Marie-Jeanne d'Arcq, veuve
de François Macart, premier commis des
domaines nationaux, les 20 nivôse an II et
8 frimaire an III, de la somme de 6o0 livres
et de celle de 707 livres, tant pour le loyer
de son appartement que pour résiliation
du bail, ainsi que le bail de cet apparte-
ment, du 20 septembre 1792.
8 ventôse an III.
Copie conforme et originaux signés (4 pièces),
A, N., V 4670.
DESCAHPS,
Député du Gers.
98. _ Procès-verbal de transport de
Louis-François Beffara, commissaire de
police de la section du Mont-Blanc, rue el
maison garnie du Mont-Blanc, en l'appar-
tement au premier au-degsus de l'entre-
sol, qu'occupait Bernard Descamps, re-
présentant du peuple, et levée des scel-
lés y apposés le 8 octobre 1793.
6 brumaire an III.
Original signé, A. N,, F^ 4671,
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCÉIIÉS
99. — Arrêté des Comités réunis de sa-
lut imblic, de sûreté générale et de légis-
lation, statuant sur la réclamation du
citoyen Descamps, député, et ordonnant
le payement de la somme de 96S livres
pour le remboursement des différentes
dépenses qu'il a été obligé de faire pen-
dant sa détention, comme frais de scellés,
loyers.
27 pluviôse an III.
Copie collationnée, A. N., F" 46" 1.
DUBUSG,
Pépiifè de l'Elire.
100. — Lettre de Dubusc, député du dé-
partement de l'Eure, au Comité de sûreté
générale, reconnaissant que, séduit par
des apparences trompeuses que servaient
trop bien la pusillanimité de son carac-
tère et la faiblesse de son âge, il a eu le
malheur de signer la déclaration qui a
excité l'animadversion de la Convention,
entraîné par l'exemple sans la connaitre,
exprimant tous ses regrets de cette erreur,
de cette faiblesse, et affamant n'avoir
.jamais rien écrit dans son département
qui pût tendre le moins du monde à le
soulever contre la Convention, l'uniié et
l'indivisibilité de la République.
1 1 brumaire an II.
Original signé, A. If., V 4683.
101. — Arrêté du Comité de sûreté géné-
rale, décidant la levée des scellés dans
l'appartement occupé par le représentant
Dubusc, l'un de ceux à qui la Convention
a accordé la liberté provisoire pour ré-
tablir leur santé et vaiuer à leurs aftaires
domestiques, et procès-verbal de levée des
scellés par le sieur Pierlot, commissaire
du Comité révolutionnaire du 10» arron-
dissement.
i, 12 brumaire an III.
Copie conforme, A. N., V 'i6S3.
102. — Réclfimation par Charles-Fran-
çois Dubusc, député de l'Euro, d'une somme
de 702 livres 10 sols, soit de 67 livres lOsols,
que l'on a exigées de lui pour son logement
dans la maison d'arrêt de la Force, et de
033 livres qu'il a payées p(]ur le loyer
de son logement dans Paris pendant les
10
13 mois de sa détention, avec arrêté i|cs
Comités réunis de salut public, de sûreté
générale et de législation, ordonnant le
payement de la somme de 702 livres 10 sols
pour frais de son logement et pour celui
qu'il a occupé durant s^ détention.
24 ventôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N.,Fi 4083. '
DUGUÉ d'asSÉ,
Député de l'Orne.
103. — Lettre du ministre de la guerre
au Comité de sûreté générale, l'avisant, en
réponse à sa demande, que le député ex-
traordinaire du département de l'Orne qui
s'est présenté pour avoir les 2 pièces de
canon que la loi du 3 Juin accorde k
cha(iuo départcmenl, se nomme Dugué
d'Assé, et que, sur son refus do livrer les
2 pièces, ce député a insisté en manifes-
tant sa surprise qu'on ait douté un instant
du i)alriotismo qui l'animait, <b;rlarant
(|U'i| a donné l'ordre au comniandant do
l'Arsenal de suspendre la livraison, avec
post-scriptum de Dupin, adjoint de la
3" division, annonçant que le convoi n'est
point parti et ne partira point, et que les
traîtres seront déjoués.
30 juillet 1793.
Original, signé de Dupin pour le minisire,
A. N., F' 4686.
loi. — Procès-verbal de transport de
Noël-François Couvreur, commissaire de
police de la sectinn du Muséum, rue d'Ar-
genteuil, n" 30, au domicile du citoyen
Dugué d'Assé, député de l'Orne, dans une
chambre au i" élage, au fond de la cour,
donnant sur un jardin, où s'est trouvé le
citoyen Dugué, à côté de son feu, indisposé
par suite d'un mal de jambe, lequel a dé-
claré être prêt à obéir h la loi, et, après
apposition dos scellés .sur ses papiers ren-
fermés dans une petite armoire, remise
de la personne du sieur Dugué d'Assé aux
mains du sieur Sadous, officier de paix,
qui s'en est chargé.
7 octobre 1793.
E»pédition conforme, A, l«., F' 4680.
éo
CHAPITRE ^^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
105. — Lettre de Dugué d'Assé, prison-
nier à la Force, au Comité de sûreté gé-
nérale, exposant l'embarras dans lequel
il se trouve par suite de sa captivité depuis
4 mois, ayantacquis, le 17 juin 1791, pour
34,000 livres de biens nationaux dans le
district de Bellème, et ne pouvant faire
honneur à ses engagements, ces biens
allaient ôlre revendus par folle enchère, et
demandant, soit un sursis à la vente, soit
sa mise en liberté immédiate, attendu
qu'il n'a que 8 jours devant lui, observant
qu'il est très peu fortuné et père de quatre
enfants, dont deux n'ont pas attendu la
réquisition pour voler à la défense de la
patrie.
8 pluviôse an H.
Original signé, A. iV., F' 4C86.
106. — Lettre de Dugué d'Assé, prison-
nier à la Force, au Comité de législation,
au sujet de l'exécution du décret qui or-
donne d'extraire des papiers des députés
détenus les pièces appartenant aux diffé-
rents Comités, déclarant avoir chez lui
plusieurs pièces de cette nature, comme
rapporteur du Comité de législation, et
présumant qu'il sera présent à la levée
des scellés, faisant connaître, en tout cas,
son désir d'y assister, attendu qu'un pauvre
diable de sans-culotte lui a confié des titres
de créance, sa seule fortune, avec lettre du
Comité de législation à celui de sûreté gé-
nérale, transmettant copie de cette pièce
ot demandant s'il n'y aurait pas d'incon-
vénient à proposer de décréter en général
que les députés détenus seront appelés à
la levée des scellés, ordonnée par le décret
du 18 pluviôse.
19, 24 pluviôse an II.
Original signé, copie conforme et original,
signé de Carabacérès, Oudot et Bezard, A. N.,
AA4i), n" 1415, F' 4686.
107. — Lettre de Dugué d'Assé, député
de l'Orne, au Comité de sûreté générale,
se plaignant des procédés de l'administra-
tion de Police qui vient de le dépouiller de
704 livres en assignats, et de 21 livres en
numéraire, lesquelles, avec les 00 livres
qu'elle lui a laissées, constituent toute sa
fortune, et ([ui, cette nuit, entre une heure
et deux heures, lui a de nouveau enlevé
ses ciseaux, son canif, et ne lui a laissé,
pour lui et ses collègues, qu'un couteau
pour cinq, et déclarant avoir besoin du
plus prompt secours.
24 floréal an II.
Original signé, A. N., F' 4686.
108. — Lettre de M. Dugué d'Assé, pri-
sonnier dans la maison des Fermes, au
Comité de sûreté générale, se plaignant
des nouvelles vexations qu'on lui fait
subir, ainsi qu'à ses compagnons d'infor-
tune, notamment de ce qu'un seul perru-
quier ait le privilège exclusif de les accom-
moder au nombre de plus de 60, décla-
rant qu'il ne se fera jamais raser, s'il est
contraint à se servir de cet individu, et
priant ses collègues de mettre lin à ces
indignités et d'envoyer des commissaires
pris dans leur sein pour s'en rendre
compte.
28 thermidor an II.
Original signé, A. N., V 4686.
109. — Procès-verbal de transport de Nico-
las Marcillac, assisté du sieur Claude-Louis
Louvet, membre du 2« Comité révolution-
naire, rue d'Argenteuil, n» 189, au domi-
cile du citoyen Dugué d'Assé et en sa pré-
sence, lequel ayant reconnu que les scellés
apposés sur une armoire à côté de la che-
minée étaient ceux d'une autorité consti-
tuée de la section du Muséum, mais
n'étaient pas le sceau du Comité révolu-
tionnaire de ladite section, s'est retiré.
7 brumaire an III.
Original signé, A. N., V 4686.
110. — Arrêté du Comité de sûreté géné-
rale, décidant, sur la réclamation de
Dugué d'Assé, que la Commission des
administrations civiles, police et tribunaux
fera restituer au représentant Dugué d'Assé
les sommes qui lui ont été enlevées.
9 brumaire an III.
Copie coUationnée, A. N., V 4686.
m. — Pétition de Jacques-Claude Dugué
d'Assé, député de l'Orne, au Comité de
sûreté générale, à l'effet d'obtenir le rem-
boursement de la somme de 6oo livres
9 sols, soit b80 livres 9 sols, montant du
RIÎCLAMATIONS ET Jl STIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCIÎRfe
l
loyer de son appartement à Paris, rue
d'Argenteuil, n'OO, pendant les 12 mois et
20 jours qu'a duré su détention, eu égard
à l'apposition des scellés, et 7b livres (jue
l'administration des prisons lui a fait
payer, à raison de la livres par mois, en
novembre et décembre 1793, et 22 livres
10 sols pour chacun des mois de janvier et
février, bien ((u'il fournil son lit et linge,
avec arn'té des Comités réunis de salut
public, de sûreté générale et de législation,
ordonnant le payement de cette somme de
055 livres 9 sols par lui déboursée.
25, 27 pluviflsean III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F' 1686.
DULAURE,
Député du Puy-de-Dôme.
112. — Arrêté du Comité do sflreté géné-
rale, chargeant le commandant de la force
armée de mettre sur le champ en état
d'arrestation à la Conciergerie le citoyen
Dulaure, député du Puy-de-Dôme.
• 30' jour du 1<" mois de l'an II (21 octobre 179.3).
Copie conforme, A. N., V '1686.
H.'î. — F.ettre do M. Hotot du .Mesnil,
lieutenant-colonel, commandant la 1'" di-
vision de la gendarmerie nationale, au
ministre de l'intérieur, rendant com|ite
de l'exécution des ordres à lui donnés en
vue de l'arrestation du député Dulaure,
déclarant avoir envoyé à son dernier do-
micile connu, rue du Théâtre-Français, où
l'on a appris qu'il demeurait depuis un
mois à Chaillot, qu'un brigadier de gen-
darmerie s'y est transporté sur le champ
et s'est rencontré avec un gendarme, chargé
de la même mission par le Comité de
sûreté générale, que ce brigadier s'est
adressé à la femme du citoyen Dulaure,
qui l'a assuré de l'absence do son mari,
ainsi qu'à un autre député, logé dans lu
même maison, qui lui a remis ime décla-
ration dont il envoie copie.
i<" jour (lu 2' mois de l'an II (22 oclobro HO,"!).
Original signé, A. .V., F' 4680.
114. — Déclaration de Pénières, député,
attestant que le citoyen Dulaure, son col-
21
léguo, se promenant avec lui, a entendu
un vendeur de journaux crier l'acte d'ac-
cusation rendu contre un député du Puy-
de-Dôme, et qu'il l'a quitté à l'instant pour
aller s'informer d'une manière positive du
nom et des motifs du député accusé, qu'a-
lors il était presque nuit.
1" jour du 2' mois de l'an II (22 octobre 1793).
Copie conforme, A. N., V 4680.
115. — Lettre de Dulaure, représentant
du peuple, à la Commission des adminis-
trations civiles, police et tribunaux, accu-
sant réception de l'extrait du décret du
18 frimaire qui le rappelle dans le sein do
la Convention.
2 nivôse an III.
Original signé, A.N., AA 49, n» 1415.
110. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant la levée des scellés
apposés chez Dulaure, maison Périno, à
Chaillot, par le Comité révolutionnaire du
l" arrondissement.
7 nivôse an III.
Original, signe de Matliieu , Monmayou,
Boudin, Garnier (de l'Aulie), Bourdon (<le
l'Oise) et Lomont, A. N., V 4686.
1 17. — Réclamation par Dulaure, repré-
sentant du peuple, au Comité do sûreté
générale, d'une indemnité pour une partie
des pertes qu'il a éprouvées, savoir :
1» 2.000 livres, représentant le i)rix d'une
valise, contenant ce qu'il avait de plus
précieux en linge de toute espèce et habits,
valise déposée par sa femme et son col-
lègue Pénières au bureau des diligences
de Paris et expédiée à Pontarlier, ofi elle
s'est perdue, ayant été indubitablement
pillée, comme c'est l'usage; 2° 750 livres re-
présentant 15 mois du loyer d'un apparte-
ment à (Chaillot, maison Perine, pendant
sa proscription, les scellés apposés sur
une pièce de cet appartement contenant
ses papiers et sa bibliothèque l'ayant em-
pêché de le Iquer, avec arrêté du Comité
de sûreté générale, ordonnant le rembour-
sement de la somme do 2,750 livres au
citoyen Dulaure, tant pour la perle de sa
se
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
valise, contenant linge et hîiliils,que pour
le loyer de sou appartement.
20, 27 germinal an lll.
Original signé et copie (2 p.), 4.K., F'-'iCSd.
DUSAULX,
Député de Paris.
H8. — Lettre de Dusaulx à David, dé-
puté à la Convention, membre du Comité
de sûreté générale, le jniant de prendre
connaissance de la lettre qu'il a écrite au
Comité, ajoutant que, comfne David con-
naît mieux qu'un autre ses ptincipes et sa
conduite, il remet avec confiance ses in-
térêts eiltre les mains de son collègue.
6 octobre 1793.
Original signé, A. N., AA 48, n» 1380.
H9. — Lettre du représentant du peuple
Dusaulx à la Commission des administra-
lions civiles, police et tribunaux, accusant
réception du décret qui le concerne.
10 brumaire, 1 nivôse an III.
Originaux signés (2 pièces), A. A'., AA 48,
n" 1380; AA 50, n" 1416.
ESTADENS,
Député de la Haute-Garonne .
120. — Pétition d'Esladens, député de la
Haute-Garonne, au Comité de sûreté gé-
nérale, exposant que, mis en état d'arres-
tation le 7 octobre 1793, il a dû payer le
gardien des scellés mis sur ses papiers,
pendant un an et 21 jours, à raison de
S livres par jour, et réclamant le rem-
boursement de la somme de 1,905 livres
par lui payée à cet effet, avec quittance de
1 ,930 livres délivrée par le sieur Rosse-
lange, gardien des scellés, et arrêté des
Comités réunis de salut public, de sûreté
générale et de législation, ordonnant le
remboursement de cette somme de 1,930
livres.
20 nivo.se, 21 venlôse an III.
Originaux signés et copie conforme (4 pièces),
A. N., V 4701.
121. — Gertilicalde Ruiiii et MarkowsUi,
officiers de santé des prisons et des mai-
sons d'arrêt du Département de Paris, at-
testant que le citoyen Antoine Esladens,
député de la Haute Garonne, détenu dans
la maison d'arrêt, dite les casernes des
Carmes, est attaqué d'un Hiumalisino qui
lui cause des douleurs violentes, ôle le
sommeil et dérange l'appétit, et que celte
maladie exige un trailemenl convenable
et surtout des bains cliauds,qui sont d'une
nécessité absolue.
5 vendémiaire an III.
Original signe, A. A'., F'' 4775'.
122. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, déciduht, sut les attestations des
ûfliciors de santé, que les représentants
du peuple Rouzet et Estadens, députés de
la Haute-Garonne, détenus par mesure de
sûreté générale cà la caserne des Carmes,
seront transférés , sous bonne et sûre
garde, dans la maison d'arrêt de la rue
de Cbaronne, et qu'ils pourront, en y al-
lant, passer à leurs domiciles, à Paris,
pour y prendre les efl'ets dont Ils auront
besoin.
6 vendémiaire an III.
Copie conforme, A. A'., F'' 4775^.
423. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, statuant sur les réclamations
d'Estadens, député, et ordonnant le rem-
boursement de la somme de 780 livres
pour le loyer de l'appartement, sur lequel
ont été apposés les scellés pendant l'es-
pace de 13 mois.
1"" pluviôse an III.
Copie conforme, A. A'., I"" 4701.
FAURE,
Député de la Seine Inférieure.
124. — Lettre écrite de la Force par
Faure, député de la Seine-Inférieure, à
Guffroy, son collègue, reconnaissant qu'il
a eu le mallieur de signer sans le lire
l'écrit qui a donné lieu à son arrestation,
parce (ju'on lui avait assuré que c'éluit
simplement un procès-verbal de ce qui
s'était passé dans les premiers jours de
juin, le priant de jeter les yeux sur un
vieillard infirme qui a près de 70 ans, et
déclarant qu'en raison des violents rbu-
matismes auquel il est sujet, le séjour dans
nKtUMATlONS ET JUSTIFICATION DES DÉf-ÙTÉS IIVCARCIÎRIÎS
2:<
une prison fst Un ci'Ui'l suiiplkc [loilr lui,
ajoiitantqu"éti'ahgeràloUtéspritd'inlrigue,
il A cru tjuc les opinions étaient libres, au
point qu'il a rogarclô rottime une souvc^
raine injusliee l'acte d'arcusation contre
Marat, et qu'il ne l'a point voté.
27 brumaire an II.
Oiîginal siané, A. S'., AA 50, n" l'i18.
12u. — Lettre de h'aure, député de la
.Seine-inférieure, détenu dans la maison
des Fermes, aU président du Comité de
sûreté générale, se plaignant, à l'exemple
de beaucoup de ses collègues, du projet
de leur transfèrement dans les anciennes
maisoils d'arrêt, outrageant pour eux, si
l'on redoute les complots qu'ils pourraient
tramer, déclarclnt que, dans la 69'' année
de son âge, il a besoin de remèdes et par-
ticulièrement de bains d'eau de mer pour
des rhumatismes et des étourdissements
qui l'affligent depuis plus de 20 ans, et
qu'il avait l'habitude d'en jirendre chaque
année, sollicitant Un congé, à charge de
se représenter à première réquisition du
Comité, ajoutant qu'il est esclave de sa
parole, et qu'un vieux plébéien français
vaut bien un aristorrale romain.
22 fructidor an II.
Original si^né, A. N., f 470l
120. — Héclauialion par FaUre, député
de la Seibe-lnférlenre, d'une Somme de
202 livres, do deUX couteaux et d'une paire
de ciseaux qui lui ont été enlevés par l'tid-
ministratioii de Police, pendant (|U'II était
prisonnier dans la maison de sanlé de
Moni|iHn, et hrrCté du Comité de sflrelé
générale, ordonnant la reslitullon de la
somnu.' et des obj(!ls en question, pro-
priété du citoyen Faure, par tolls déposi-
tiiiCes d'iceUx.
18 pluviôse an III.
Original .signé et copie conforme (2 pièces),
A. A'., F' 4703.
127. — Pétition de Pierre-Joseph-Denis-
fiuillaume Fauie, dépiilé de la .Seine-lii-
férieure, aUt CrtlTiitês de salut public, de
snrelé généhlle et de législation, à l'rlïet
d'obletiir le rembourgenient : 1" de 310 li-
vres t.t sols jiar lui payées pour le loyef
de l'appartement qu'il occupait, rue des
Malhurins, cloilre Saint-Benoît, pendant
les 12 mois 20 jours de sa détention;
2» de 7."! livres par lui payées à l'aditiitiis-
triition des prisons, à raison de l!i livroft
par mois, en novembre et décembre 1793.
et de 22 livres 10 sols pour les mois de
janvier et février 1794, quoiqu'il supportAt
les frais de couchage et de linge, avec
arrêté des Comités réunis, ordonnant le
remboursement des 391 livres 13 sols, tant
pour le loyer de soft appartement que
pour dépenses faites par Faure dans lit
prison pour le prix de sa chambre durahl
sa détention.
29 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A.N.,P 4703.
FAYE,
Député de la Haute-Vienne.
128. — Procès-verbal de transport de
Joseph DelchCr et Marc-Antoine BaUdot,
députés, commissaires de la Convention
nationale, cour du Manège, au domicile
du citoyen Fuye, député, levée des scellés
apposés dans uUe chambre au premier
étage ayant vue sur le jardin des Tuile-
ries, examen des papiers trouvés dans un
secrétaire, notamment : 1° d'une lettre
du citoyen Rebeyrol, du 23 février 1793,
réclamant un projet de Constitution et
déclarant qu'il a été flatté de trouver les
opinions de Faye conformes aux siennes
au sujet de Louis XVI; 2" d'une lettre du
citoyen Sulpicy, de Saint-Vrieix,du 18 jan-
vier 1793, où il est dit que le nombre deS
ennemis n'effraye pas les citoyens, mais
que la situation de la capitale et celle des
représentants les affligent et les irritent,
qu'il est instant que l'Assemblée prenne un
parti afin d'en imposer pour toujours aux
révolutionnaires et aux factieux; 3» d'une
lettre sans signature, du 29 juillet 1793,
à l'adresse du citoyen Paye, où il est dit :
(. J'ai sru l'histoire de Marat, il faut avoiter
que celte femme craignait bien peu la mort
jmitr e.têcutcr de tels projets. Dieu veuille
avoir ion Ame et consoler sa famille », les-
24
CHAPITRE !•'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
(]uelles lettres ont éU- eniporti^es par les
commissaires.
4 prairial an II.
Original signtS A. N., F" 1704.
129. — Lettre de Faye, député de la
Haute- Vienne, au Comité de sûreté géné-
rale, déclarant que, mis en état d'arresta-
tion le 21 août, et retenu prisonnier dans
sa chambre jusqu'au 21 germinal an II, il
fut transféré à la maison d'arrêt du Luxem-
bourg, en vertu du décret du 3 octobre,
quoiqu'il n'eût point signé les déclara-
tions des 0 et 19 juin, faisant observer
que malgré cela l'administration de Police
l'a envoyé à la maison des Fermes, et que
le bruit court qu'il va encore être trans-
féré dans une autre maison de détention,
et observant que son âge, les douleurs de
goutte qu'il ressent continuellement, de-
mandent certains soins, étrangers au ré-
gime des prisons, sollicitant en consé-
quence sa réintégration dans son domicile.
21 fructidor an II.
Original signé, A. N., AA 53, n» 1496.
130. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, statuant sur les réclamations
du représentant Faye, et décidant le paye-
ment de la somme totale de 15,918 livres
pour indemnité des dépenses et pertes
que lui a occasionné son arrestation.
17 fructidor an III.
Copie conforme, ^. iV., F' 4704.
FAYOLLE
Député de la Drame.
131. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que les scellés seront
levés chez le représentant Fayolle, avec
procès-verbal de transport d'un membre
du Comité révolutionnaire du 10« arron-
dissement au domicile dudit Fayolle, rue
de Beaune, maison de France, n» 629, et
levée desdits scellés en présence de ce
député.
4, 11 brumaire an III.
Extrait conforme et original signé au verso,
A. N., F^ 4704.
132. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant que les effets pris au
citoyen Fayolle, député à la Convention,
pondant sa détention à la Force, dans la
nuit du 24 au 25 floréal, lui seront rendus
par l'administration de Police de Paris.
19 brumaire an III.
Copie conforme, A. N., F' 4704.
133. — Lettre de Fayolle, représentant
en mission dansles départements de l'Ain,
du Mont-Blanc, de l'Isère, de la Drôme,
des Hautes-Alpes et de l'Ardèche, à la
Convention nationale, sollicitant un congé
de 3 mois, en raison de l'altération de sa
santé par un séjour de 13 mois dans les
prisons, de 13 à la Convention et de la
nécessité où il s'est trouvé de négliger ses
affaires pendant tout ce temps.
25 messidor an III.
Original signé, A. N., AA 50, n" 1418.
FERROUX,
Député du Jura.
134. — Procôs-verbal de transport de
M. François Desbordes, commissaire de
police de la section Mutius-Scévola, as-
sisté du sieur Moura, inspecteur de police,
porteur d'un ordre du Département de
Police, à l'effet d'arrêter et écrouer au
Luxembourg le député Ferreux, au domi-
cile dudit Ferroux, rue du Four, n» 174,
auquel a été signifié l'ordre en question,
et qui a manifesté son étonnement de ce
(juc l'ordre fût émané du Déparlement de
Police, atlendu que, comme député, il était
sous l'inspection seulement des Comités
de salut public et de sûreté générale,
mais qu'il obéissait en se réservant d'en
référer auxdits Comités, apposition des
scellés sur une chiffonnière à sept tiroirs,
où ont été réunis les papiers dudit Fer-
roux, qui est remis au sieur Moura et à la
force armée pour le conduire à la maison
d'arrêt du Luxembourg.
3, 4 germinal an II.
Copie conforme, A. N., V 470G.
135. — Renvoi par le Comité de sûreté
générale à la Commission des adminis-
trations civiles, police et tribunaux, pour
le payement à la citoyenne Liez, femme
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCÉRÉS
I.ii'baud, des frais do garde des scellés
apposés chez le citoyen Ferroux, député.
5 frimaire an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers
du Comité de sûreté générale, A.N., AF'll 277,
fol. 863.
FLEUKY,
Député des Côtes-du-Nord.
13(5. — Certificat de la Société popu-
laire de la commune de Quintin, district de
Saint-Rrieuc, attestant qu'Honoré Fleury,
leur concitoyen , s'est toujours montré
zélaleur do la Révolution, qu'il a été prési-
dent do ladite Société et n'y a manifesté que
des principes anti-aristocratiques, qu'il a
été le commandant en chef du bataillon
de la commune et qu'il a apporté le plus
grand zèle pour l'observation des règles
de la discipline et le maintien du bon
ordre, et que son activité dans les fonc-
tions qui lui ont été confiées lui méritèrent
le vœu presque unanime des assemblées
primaires pour représenter la commune
à l'Assemblée électorale, dans laquelle
il a été élu représentant du peuple, avec
lettre d'envoi de ce certificat, par laquelle
les président et secrétaire déclarent que
leur témoignage ne saurait être suspect,
personne dans leur commune n'ayant
souscrit aucun acte tendant au fédéralisme,
et qu'ils sont de francs et purs républi-
cains.
28» jour du l" mois de l'an II et 8« jour de la
2" décade du l'^mois (19 octobre 1793).
Originaux signés (2 pièces), A. N , V 4738.
137. — Certificat de la municipalité de
Quintin, district do Sainl-Rrieiic, attestant
([uo le citoyen Honoré Fleury, natif de
leur commune, a donné, dés le commen-
cement de la Révolution, dos marques du
plus pur civisme, qu'il s'est montré lon-
nonii des aristocrates et prêlres réfrac-
tairos, qu'il fut choisi un an avant son
départ pour Paris en qualité de comman-
dant de la garde uiitionalo, qu'il a montré
un zèle infatigable pour son instruction, et
que ses concitoyens lui ont témoigné leur
reconnaissance en le nommant leur dé-
puté à la Convention, avec lettre d'envoi
de ce certificat au Comité de sûreté géné-
rale par lo bureau permanent do Quintin.
qui déclare que leur commune est d'autant
moins suspecte qu'elle s'est constamment
refusée aux vives sollicitations de fédéra-
lisme qui lui ont été adressées.
9° jour de la 3" décade du 1*' mois de l'an II
et 2" jour de la f» décade du 2° mois de l'an II
(20, 23 octobre 1793).
Originaux signés (2 pièces), A. S., F' 4738.
138. — Lettre d'Honoré Fleury au Co-
mité de sûreté générale, déclarant que,
pondant sa détention à la Force, les ad-
ministrateurs (le Police lui ont enlevé tOO li-
vres en assignats, un couteau et des ci-
seaux, et en demandant le remboursement
et la restitution.
27 brumaire an III.
Original signé, A. N., AA 53, n» 1491.
139. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant aux administrations de
Police de restituer au citoyen Honoré
Fleury, représentant du peuple, la somme
do 100 livres on assignats, un couteau et
dos ciseaux, qui lui avaient été enlevés
par ces administrations.
3 frimaire an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers
du Comité de sûreté générale, A . A'. , AF'll 277,
fol. 858.
140. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation , statuant sur la réclamation
d'Honoré Fleury et ordonnant le rembour-
sement de la somme de 455 livres qu'il a
été obligé de payer pondant les 12 mois
et 23 jours do sa détention.
27 pluviôse an III.
Copie conforme, A. N., F' 4738.
FOREST,
Député de Rhône- et-Loire.
141. — Lettre de M. Verne, juge au tri-
bunal du district de Roanne, à M"" Fo-
rest, déclarant qu'il a été aussi affecté que
surpris de l'arrestation de son mari, qu'il a
toujours vu lutter contre les abus et contre
les classes ci-devant privilégiées, mais que
cette arrestation ne saurait être pour elle
un sujet d'alarme, ayant probablement été
1S
CHAPitllE 1*'. - JOUflNËËS ttJStOfiiOtJÈS DE LA RÊVOlUTlON
motivCé pdf rinsuirccliort de l.yoïi, qui
touche à sa On, et par les senlimelits trop
librement exprittiés pnr M. Forest, lecjuel
aufa cédé à un prcfliior niouvemenl et
n'aura pas lai'dé à reconnaître son erreur,
njoutanl que la Convention saura recon-
naître ses qualilés et eh tiendra cnmtite.
3 août 1793.
Original sigtio, A. N., V' 4709.
Ii2. — Lettre de Forest, député de
niiône-el-Loire, Il ses collègues du Comité
de sûreté générale, exposant, pour sa
justification, qu'originaire de Roanne et
non de Lyon, il a beaucoup contribué
à y faire accepter la Constitution et à
faire rejeter les sollicitations de la com-
mission contre-révolutionnaire établie à
Lyon, recohnaissant toutefois qu'au début
il vit avec chagrin ce qui s'était passé
lors des journées du 31 mai et du 2 juin,
mais qu'il se garda bien, comme tant
d'autres, de faire imprimer et publier ce
qu'il pensait, et qu'il se borna aux confi-
dences de l'amitié, que depuis, ayant vu les
mouvements que les députés fugitifs exci-
taient dans les départements, il changea
sur le champ d'opinion et de langage, af-
firmant qu'il n'a jamais eu aucune cor-
respondance avec Lyon, où il ne connaît
même personne, et qu'il n'a jamais eu de
t'elalions arec Chasset, accusé, qui est de
Vlllefranehe, et demandant un tdtmc à sa
captivité qui dure depuis 3 mois.
30 septembre 1793.
Original .lignS, A. A'., t"' 170'J.
143. — Lettre de Fol-est, député de
Rhône-et-Loire, au Comité do siireté gé-
nérale, protestant contre sa détention,
ajoutant, à cet effet, quelques observations
aux moyens de justilicalion contenus
dans la lettre par lui adressée au Comité
le 30 septembre, déclarant notamment
qu'on ne peut eh aUcune façon établir sa
complicité avec les députés accusés, aU.^-
quels il n'a jamais parlé, reconnaissant
avoir vu avec chagrin ce qui s'était passé
les 31 mai, 1" et 2 juin, mais ne s'en être
expliqué contldentlcllemont qu'à des amis.
(Sans date.)
Ollgmal sighë, A. N., AA 53, n" 1491.
Hk — Observations de Forest, député
à la Convention nationale par le départe^
ment de Rhône-et-Loire, sur le décret
d'arrestation prononcé contre lui le 1 1 juillet
ainsi que contre d'autres dé[nités de ce
département, décret motivé par des lettres
qu'il avait écrites à ses amis de Roanne,
invoquant, si l'on veut lui faire un crime
de ces lettres confidentielles, la Déclara-
tion des Droits de lliomme qui donne à
rha([ue citoyen le droit de manife.sler sa
pensée, expliquant les ternies dont il s'est
servi au sujet de la Constitution, « faite à
coups de hache », déclarant enfin que si
les membres de la Montagne veulent la
République, une et indivisible, il la veut
aussi, et que ce n'est que sur la route à
suivre qu'il s'est trouvé en désaccord avec
eux.
Sans date (fin 1793).
Original signé, A. A'., F' 4709.
fi:;. — Observations de Forest, député
de Hhône-et-Loire, à ta Convention, sur
son arrestation, exposaiit qu'il n'a jamais
participé à aucun complot, que, sexagé-
naire et goutteux, il menait une vie très
retirée, que s'il était très assidu à la Con-
vention, il n'allait que là, qu'on l'a bien
invité à signer la proteslalion dU mois de
juin, qualifiée déclaration, qu'il s'y est
refusé, n'ayant môme pas voulu la voir,
rappelant que les fonctions de président
du tribunal de son district, par lui exer-
cées avant sa nomination de dé|iuté, justi-
fient assez son civisme, insistant enfin
pour que son arreslatlon prenne fin et
qu'il soit rappelé an sein de la Conven-
tion.
(17 venlôse an II).
Original signe, A. N., V 4709.
lin. — Pétition de Forest, député de
niiône-el-Loire, aux Comités de gouverne-
ment, exposant que, dit 0 août 1793 an
24 brumaire an II, pat- suite d'une gt-ave
attaque de goutte, le Comité de sftrelé gé-
néiale l'a auloiisé à rester rlie/. lui sous
la gai'de de deux gendarmes, h. seS frais,
et qu'il a debour.sc dOO livres pont- le
payement de ces geiidarhies, à raison de
3 livles phr jour, et qu'il a même nourl'i
CCS 2 gehdarlnes, quoiqu'il n'y fût pas
RÉCLAMATIONS ET JUSTIt^tCATION DES DËPUTÉS iNCAnCKRhîS
27
obligé, déclarant que dans l'intervalle du
24 brumaire an II, jour où il fut jeté pour
la seconde fois dans la prison du Luxeni-
bours, jusqu'au 2 brumaire an TU, jour de
sa sortie, il a dû conserver son loyer à
raison de 80 livres par mois, et payer 880
livres pour H mois, sollicitant le rembour-
sement de ses dépenses, avec quittances à
l'appui et arrêté des Comités réunis do
salut public, de sûreté générale et de lé-
,?islation, décidant le payement de i,;j40
livres au citoyen Forest poui- les dépenses
([u'il a été obligé de faire pendant les
m jours de sa détention.
12 fructidor an III.
Originaux signes et copie conforme (7 pièces),
A. N., F^ 4701).
QARILHE,
Député de VArdèche.
117. — Ordre du Déparlement de Po-
lice au citoyen Leclerc, préposé, d'arrêter
et de conduire à la Force le citoyen
Carillie, député à la Convention natio-
nale, domicilié rue de CaUmartin, n" 3013,
avec réquisition au commissaire de po-
lice de la section d'apposer les scellés
sur ses papiers.
9 octobre 1793.
Original, signé <le Gagnant, Michel et Ileus-
sée, ailministrateurs au Département de Police,
A. N., F' 4715.
148. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, portant que le citoyen Garillie,
député à la Convention nationale, mis en
état d'arrestation par décret du 3 octobre,
sera sur-le-cbamp arrêté et conduit dans
la maison de détention du Luxembourg,
que les scellés seront apposés sur ses pa-
piers et, qu'après perquisition, ceux de
ces papiers qui paraîtront suspects se-
ront apportés au Comité
3 vcnlùse-(3 germinal) an II.
Original, signé de V'oulland, Elie Lacoste,
Lavicomterie, Duliarran et Louis (du Ba<i-
Uliin) et copie conforme (2 p.), A. iV.,F''47l5.
149. — Lettre de Privat-Garillie au Co-
mité de sûreté générale, déclarant que,
(|Uoiqu'!iyant prolité de l'indulgence ou
de l'oubli dont on a usé à l'égard des dé-
putés signataires de la déclaration du
6 juin, il n'a jamais eu l'intention de Se
soustraire à la loi, mais que depuis 2 mois
il est atteint d'une maladie grave qui
exige un régime absolument incompa-
tible avec celui des maisons d'arrêt, aUssi
que l'envoyer en prison dans l'état où il se
trouve, c'est pour ainsi dire l'envoyer ù la
mort, et demandant que l'on mette les
scellés sur ses papiers et qu'on lui donne
un garde jusqu'à ce qu'il .soit en état de
se rendre à la maison d'arrêt sans danger
pour sa santé.
8 germinal an II.
Original .signé, A. N., AA 50, n" 1421.
\r,0. — Procès-verlial de transport au
domicile du citoyen Garillie, ruedeBeaune,
n" 029, du sieur Compagnie, membre du
Comité révolutionnaire de la section de
la Foiitaine-de-Grenelle, auquel la dame
Uoiron, maîtresse de la maison dite Mai-
son de France, a déclaré n'avoir pas vu le
citoyen Garillie depuis le 16 novembre
(v. st.), qu'il venait la voir de tehips en
temps, mais que, depuis 12 jout-s, elle
n'avait pas entendu farler de lui, qu'elle
ne sait où il est, ni quelle est sa demeure,
et qu'à ce sujet elle ne peut fournir aucun
renseignement.
12 germinal an II.
Copie conforme, A. N., F^ 4715.
GÉRENTE-[OLlVtER],
Député de la Drôtric et de Vavcluse.
lai. — Lettre d'Olivier-Gérente, député,
à ses collègues, recortnaissaiit avoir, le
6 juin, signé une déclaration telidttnt à
désapphiUver les journées dtl 31 mal et
du 2 juin, â prolester même contre ces
journées, niais que l'el-rcul- dans l.liiuelle
il est tombé pouvait s'expliquer et même
se justifier, et que dès que l'acte constitu-
tionnel fut soUinis à la discussiOtt, il S'y
rallia complètement, et, dès lors, regat-da
sa signature comiilc nulle et non avenue,
m même toutes les démarches en vue de
l'aneanlisseiiient de celle déclaration, in-
voquant d'ailleurs le téliiOigtlage de Ses
co-dépulés et tlfe la Société populdire de sa
«8
CHAPITRE I". — JOURINÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
commune, fondée par lui, proteslant do
ses sentiments à l'égard de la Conven-
tion nationale, s'étant toujours identifié
avec la majorité et n'ayant cessé de gémir
sur les divisions qui agitaient la repré-
sentation nationale.
5 octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 47745«.
Un post-scriptum, daté du 8 octobre, de la
main de la femme de Gérente, fdit connaître
qu'au moment où son mari se disposait à envoyer
cette lettre, le décret qui le met en arrestation a
été exécuté, et qu'il a été transféré à la Force.
1">2. — Procès-veibal de transport de
Jean-Baptiste Legangneur, commissaire de
police de la section de l'Unité, rue Jacob,
maison de Danemark, au domicile du ci-
toyen Olivier-Gérente, et levée des scellés
apposés dans son appartement ayant vue
sur la rue Sainl-Renoît, examen des pa-
piers trouvés dans un secrétaire, dans une
malle et une armoire, d'où sont retirées
.3 lettres, datées de Carpentras, des 10,
29 mai et 20 juillet 1793, qui sont remises
au citoyen Dubarran, député, lequel s'en
est chargé, en présence dudit Olivier-Gé-
rente, qui est emmené à la Force par le
gendarme Guénault, avec les 3 lettres en
question, l'une d'elles rendant compte de
l'état du district de Carpentras, où rien ne
peut faire craindre la contre-révolution,
où l'aristocratie est nulle et où le seul
sentiment dangereux qui y gouverne le
peuple est le fanatisme religieux.
G« jour de la 1" décade du 2« mois de l'an II
(G brumaire an II).
Originaux signés (4 pièces), A. N., F'' 4774-''.
153. — Note de Martinel, député de la
Drôme, transmettant à son collègue Guf-
froy, membre du Comité de sûreté géné-
rale, au nom de la citoyenne Olivier-Gé-
rente, trois pièces à la décharge de son
mari, détenu à la Force, avec prière de
les mettre sous les yeux du Comité et de
son rapporteur, lesdites pièces étant des
extraits des délibérations dC la Société ré-
publicaine et du Conseil général de la
commune de Pernes (Vaucluse), attestant
qu'Olivier-Gérente a constamment mani-
festé son attachement à la Révolution et
servi la cause de la Liberté, qu'il n'a
écliap[)é que par miracle au glaive assassin
des prêtres fanatiques et des ci-devant
nobles dent il était l'enuerai prononcé,
avec une copie des lettres que leur' a
écrites Olivier-Gérente.
(Sans date.)
Original signé et extraits conformes (4 pièces),
A. N., FM774°'-
En tète de la note, se trouve cette mention :
A remettre à Amar, pour son rapport.
154. — Pétition adressée de la maison
d'arrêt des Bénédictins anglais au Comité
de sûreté générale par Olivier-Gérente,
député à la Convention nationale, à l'effet
de protester contre l'arrestation depuis
trois mois et l'incarcération à la maison
d'arrêt des Anglaises, rue de Lourcine, de
sa femme, dont la conduite civique et les
senlimenls patriotiques sont attestés par
la Société populaire, le Comité de surveil-
lance et le Conseil général de la comnume
de Pernes, lieu de sa résidence, qui ne
s'est jamais laissée abattre par les outrages
et les menaces de l'aristocratie et du fa-
natisme réunis, qui a tenu à le suivre à
Paris pour veiller par elle-même à ce que
trois de ses fils reçussent une éducation
républicaine, dépeignant l'état malheu-
reux où il se trouve, avec plusieurs enfants
en bas âge abandonnés à eux-mêmes, pri-
vés de tout secours par leur détention
respective, avec sa santé totalement dé-
labrée.
9 thermidor an II.
Original signé, en double (2 pièces), A. A'.,
F' 4722.
135. — Réclamation par Olivier-Gérente
des objels pris à sa femme lors de son in-
carcération aux .\nglaises, rue de Lour-
cine, par les commissaires de la Commune
conspiratrice, savoir : de 124 livres en
assignats, de couteau, ciseaux et canif, et
d'une somme de 19 livres qu'elle fut obli-
gée de payer pour la voiture qui l'amena
à la maison d'arrêt, avec arrêté du Comité
de sûreté générale, ordonnant la restitu-
tion des objets et des assignats saisis sur
la personne de la citoyenne Olivier-Gé-
rente, lors de son arrestation.
iii nivose an
III.
Original signé et copie conforme (2 pièces'!,
A. N., F'' 4715.
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
29
I
l!j6. — Arrêti' du Comité tic sùrelé gé-
néiale, décidant de proposer à la Conven-
tion nationale le représentant du peuple
Olivier-Gérente, pour aller en mission
dans les départements du Gard et de l'Hé-
rault.
23 germinal an III.
Original, signé do Auguis, Delécloy, Guffroy,
Uovère, Clauzel, Alex. Ysabeau,Sevestre, Cour-
lois et Calés, et copie conforme (2 pièces),
A. N., FT 4774^9.
GIRAULT
Député des Côles du-Nord.
157. — Cerlilicat de la Société popu-
laire des Sans-Culottes de Dinan (Côtes-
du-Nord), déclarant pour répondre à l'ac-
cusation portée contre le sieur Girault,
député, détenu à la Force, qui aurait per-
verti l'esprit de l'un des députés du peuple
de cette commune à la fête solennelle du
10 août, que ce député nommé Le Bour-
guignon n'a point parlé au citoyen Girault
l)endant son séjour à Paris, et attestant,
en outre, que "depuis le commencement de
la Uévolution, Girault a constamment
donné les preuves les plus éclatantes du
civisme le plus épuré et du patriotisme le
plus ardent, avec lettre de la Société popu-
laire au Comité de sûreté générale, an-
nonçant la délivrance du certificat du
civisme et de l'énergie républicaine dé-
ployés à Dinan, par Girault, qui lui ont
mérité les suffrages du peuple avec les
fonctions de maire, que d'ailleurs le Comité
peut interroger le sieur Le Bourguignon
se trouvant actuellement à Paris, chargé
d'une mission près de la Convention.
11 nivôse an II.
Originaux signés (2 pièces), A. N., V 472G.
158. — Procès-verbal de transport de
Jean Jolly, ci-devant commissaire de police
de la section de la Fidélité, rue de la Mor-
tellerie, n° 46, au domicile de Claude-Jo-
seph Girault, représentant du peuple,
naguèrcs détenu dans la maison des Ursu-
lines anglaises, et levée des scellés qu'il
avait apposés, le 4 octobre 1703, sur les
meubles et effets dudit Girault.
0 brumaire an III.
Expédition conforme, A. N., V 4726.
Iu9. — Lettre de Girault, député des
Côtes-du-Nord, l'un des 71, au Comité de
sûreté générale, exposant qu'il n'avait
pour revenu qu'une ancienne pension des
Affaires étrangères, avec un traitement
d'activité dans la marine, de 2,000 livres
chaque, que 13 mois d'une détention extrê-
mement dispendieuse, joints aux frais d'un
gardien de scellés et au dommage occa-
sionné dans ses effets, le mettent dans la
nécessité de réclamer un dédommagement
de ses pertes, estimées 1,800 à 2,000 livres,
et déclarant s'en remettre sur ce point
à la justice du Comité.
4 nivôse an III.
Original signé, A. JV., AA 53, n" 1491.
100. — Réclamation par C.-J. Girault,
député des Côtes-du-Nord, au Comité de
sûreté générale, du remboursement des
dépenses extraordinaires occasionnées par
sa détention, savoir: 1» pour le salaire et
l'entretien d'une femme de ménage, gar-
dienne des scellés apposés à son domicile
durant 13 mois, à 75 livres par mois, 940 li-
vres ; 2° pour le loyer de son apparte-
ment pendant le même temps, 167 livres ;
3° pour le payementà l'administration des
prisons de l'emplacement de son lit pen-
dant les 4 premiers mois, 67 livres 10 sols,
sans compter les extorsions sans nombre,
les frais de transfèrements successifs, les
pertes et dommages causés à ses elfets
par la vermine, se montant à une somme
équivalente, avec arrêté des Comités réunis
de salut public, de sûreté générale et de
législation, ordonnant le payement de la
somme de 1,167 livres 10 sols, tant pour
les salaire et nourriture d'un gardien de
scellés que pour autres sommes qu'il a été
obligé de débourser pendant le temps de
sa détention.
22 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., I" 4726.
161. — Réclamation remise au Comité
de sûreté générale, en faveur du citoyen
Gouverneur, ex commissaire des anciens
Comités de gouvernement (envoyé en mis-
sion dans les Côtes-du-Nord par le Comité
de salut public), par le citoyen Girault,
%
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
député des Côtes-du-Nord, lequel Gouver-
neur avait été dénoncé par la section de
la Halle-au-Blé comme terroriste, désarmé
et arrêté, avec attestation du civisme dudit
Gouverneur par Girault.
18 prairial an III.
Original signé, A. N., V 47ÎC.
(ilROUST,
Député (VEure-el-Loir.
162. — Arrêté du Comité de sûreté géné-
rale, eu égard à la mise en liberté du
représentant du peuple Jacques-Charles
Giroust, ordonnant la levée des scellés
dans les appartements occupés par lui,
tant dans la commune de Paris que dans
tout autre département.
23 nivôse an III.
Copie conforme, A. N., V 4728.
GRENOT,
Député du Jura.
163. — Procès-verlial de perquisition h
l'efTet de s'assurer de la personne du ci-
toyen Grenot, député du Jura, par le pré-
posé Petit, qui s'est présenté rue du Bac,
n° 18, où une citoyenne du nom de La-
louette lui a déclaré que ledit Grenot a
quitté depuis un an son logement de la
rue du Bac et est allé demeurer rue de
Lille, n» 526, d'où il est sorti il y a 6 mois,
et qu'on croyait qu'il habitait du côté du
Palais de l'Egalité.
4 germinal an II.
Copie conforme, A. N., F' 4732.
164. — Lettre de Grenot, député du
Jura, l'un des 71 députés décrétés d'arres-
tation, au Corpité de sûreté générale, an-
nonçant que, son intention étant de se
transporter dans la maison d'arrêt où il
doit être incarcéré, il partira par l'une
des premières diligences où il pourra se
procurer une place, celle qui se mettra
en route le 14 ou le 15 courant, et qu'aus-
sitôt arrivé il ira au Comité pour qu'on
lui indique la maison où il doit se rendre.
(Sans date, brumaire an III.)
Original signé, A. N., I" 4732.
Une note de Bourguignon, secrétaire du Co-
mité, porte ces mots : « Reçu la présente lettre,
le 17 brumaire, l'an 3» île la République ».
163. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant qu'il sera proposé ii la
Convention nationale d'investir le repré-
sentant du peuple Grenot, envoyé }i
l'armée de l'Ouest, des pouvoirs donnés
aux représentants envoyés dans le dépar-
tement d'Ille-et-Vilaine.
10 ventôse an III.
Original, signé de Guffroy, Perrin, Clauzel,
Bourdon de l'Oise, Boudin, Rovère, Auguis,
Mathieu, Legendre, et copie conforme (2 pièces),
.4. JV., F' 4732.
GUITER,
Député des Pyrénées Orientales.
166. — Lettre de J. Guiter, député, au
Comité de sûreté générale, annonçant qu'il
attend chez lui, rue d'.Vrgcnleuil, n" '.»,
liôlel de France, les ordres du Comité
pour l'exécution du décret du 8 octobre
qui ordonne sa mise en état d'arrestation
dans une maison d'arrêt, que toujours
prêt à obéir, il ne lui a manqué jusqu'à
présent que de connaître le local dans le-
quel il devra ôlrc enfermé. .
G octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 4737.
167. — Procfes-verbal de transport de
commissaires de la section delà Montagne,
assistés du sieur Lobréau, inspecteur de
police, rue d'Argenleuil, n" 9, hôtel de
France, au 3« étage, où s'est trouvé le
citoyen Guiter, député des Pyrénées-Orien-
tales, qui est désigné dans l'arrêté du
Département de Police du 9 octobre,
comme habitant rue Traversière, hôtel
d'Artois, que ledit député a quitté depuis
le 2 juillet, sans intention de se soustraire
à la loi, puisqu'il a indiqué lui-même sa
nouvelle adresse au Comité de sûreté gé-
nérale, apposition des scellés sur un se-
crétaire renfermant des papiers, d'où le
sieur Guiter a été autorisé d'extraire un
porlefouille contenant 318 livres en assi-
gnats,' 2 bonnets de nuit, 4 clietnises,
3 paires de bas et quelques mouchoirs, et
remise de la personne du sieur Guiter au
citoyen Lobreau, qui s'est chargé de le
conduire à la Force.
11 octobre 1793.)
Copie conforme, A. N., F' 4'737.
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS J.NCARCÉnÉS
31
108. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant la levée des scellés apposés
iiu domicile du représentant du peuple
(iuiter, et procès-verbal de la levée des
scellés apposés rue d'Argenteuil, n" 9, en
présence dudil (iuiter, par les citoyens
Louvet et Lepelletler, commissaires du
Comité révolutionnaire du 2« arrondisse-
ment.
•i, 5 bruiiiuii'c an III.
Copie conforme cl original signé (2 pièces),
A. N., l" 4737.
169. — Autorisation donnée |)ar Bcne-
zech, ministre de l'intérieur, au citpyen
Dovaine, à l'ellct de remettre au repré-
sentant du peuple (iuiter les pièces (pi'ii
réclame et <(ui se trouvent dans les papiers
du Comité de législation, avec récépissi'' do
Guiter.
17, 21 frimaire an IV.
Original sijjné, A. N, AA 50, n" 1 i'25.
HECQUET
Député de la Seine-Inférieure.
170. — Pétition de Hecquet, député de
la Seinc-luférieure, au Comité de sûreté
■générale, exposant que, le 3 octobre 1793,
lors de son arrestation dans l'une des
salles du Palais nalional, il remit au ci-
toyen Cliriston, alors commandant en chef
de la section armée des Quinze-Vingts, de
service à la Convention, deux pistolets de
demi arçon, à chacun un canon, garnis en
acier poli, bien Unis et absolument sem-
blables, et que, rappelé aux fonctions de
représentant du peuple par décret du
18 frimaire, il réclame la restitution de
CCS [)istolets, avec arrêté du Comité de
sûreté générale, ordonnant la remise des
deux pistolets désignés dans la pétition
du citoyen llecqucl.
13 nivôse an ill.
Original, signé de Hecquet, conn-esigné de
Malliieu, Monmayou, Ijomnnt et Oarnicr de
l'Aube, et copie conforme (3 pièces), A. N.,
V W41.
171. — Pélilion de Charles-Robert Hec-
quet, député de la Seine-Inférieure, au
Comité de sûreté générale, sollicitant le
remboursement : 1° de 498 livres 10 sols
par lui payées durant les 12 mois 20 jours
de sa déteotion pour le loyer de l'apparte-
ment qu'il occujjait rue de Lille, n°607;
2° de 73 livres i)ayées à l'aduiinistratipn
des prisons, à raison de 15 livres par mois
pour les mois de novembre et décembre
1793, et de 22 livres 10 sols par mois pour
ceux de janvier et février 1794, avec arrêté
du Comité de sûreté générale, ordonnant
le payement de 573 livres 10 sols pour te-
nir compte au citoyen Hecquet des dllft'i-
rentes sommes (ju'il a été obligé de payer
])cndant sa détention.
27 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme, A. N.,
F' 4741.
.lAHY,
Députe de la Loire-Inférieure.
172. — l'iDcès-vorbal de transport de
Hréard et Laloy, dé[)utés et commissaires
de la Convention nationale, rue Helvétius,
n" 022, chez le citoyen Honoré, où logeait
le représentant Jary, détenu à la Force,
et levée des scellés apposés sur un secré-
taire et une commode par le citoyen ïou-
blanc, commissaire de police de la section
de la Montagne, décédé depuis environ
3 mois, examen des papiers, desquels ont
été distraits et emportés par lesdits Bréard
et Laloy un paquet cacheté, portant pour
suscription : Testament de Jary, un paquet
de lettres formant sa correspondance avec
différentes communes, diverses pétitions
à la Convention et un cachet de bureau
portant pour empreint» des sigties pros-
crits de féodalité.
25 prairial an II.
Original signé, A. N., V 4749.
LACROIX,
Député de la Haute-Vienne.
173. — Lettre do M. (Jobier, ministre de la
justice, au juge de paix de la section de la
Fontaine-de-Orenelle, envoyant une exjié-
dition en forme des trois décrets du 21 août,
qui ordonnent l'arrestation de six députés
et l'apposilion des scellés sur leurs pa-
piers, quatre de ces députés, les citoyens
Rivaud, Soulignac, Lacroix et Lesterpt-
Beauvais, habitant quai Voltaire, n° 17,
32 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
sur la section de la Fontaine-de-Grenelle,
et lettre du même au président du Comité
de surveillance de celte section, annon-
çant qu'il vient d'écrire aux administra-
teurs de Police et au lieutenant-colonel
de gendarmerie Du Mesiiil, à l'effet de
faire relever par des gendarmes les trois
citoyens préposés à la garde des citoyens
Soulignac, Rivaud et Lacroix, mis en état
d'arrestation.
21, 23 août 1793.
Originaux signés (griffe, 2 pièces), A. N.,
1" 4756.
174. _ Procès-verbal de transport des
membres du Comité de surveillance de la
section de la Fonlaine-de-Grenelle , au
domicile des citoyens Lacroix, Soulignac
et Rivaud, députés, quai Voltaire, ri" 17,
apposition des scellés dans l'appartement,
à l'entresol, occupé par les sieurs Souli-
gnac et Lacroix, et dans celui au premier
étage par le sieur Rivaud, lesquels sont
mis en état d'arrestation, confiés d'abord
à la garde des citoyens Gelin, Paris et
Duchêne, puis de 3 gendarmes, recon-
naissance et levée des scellés en présence
de Gay-Vernon, député, avec examen des
papiers de ces députés, se trouvant dans
un coffre pratiqué sous une croisée, où
il ne s'est rien trouvé de contraire aux
intérêts de la République, et décharge
donnée aux gardiens.
21, 23 août, 17 septembre 1793, 6 vemlc-
miaire an IIL
Original signé, A. N., F' 4756.
175. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant de procéder, en présence
de Gay-Vernon, député, à la reconnaissance
des scellés sur les papiers de Lacroix,
Rivaud et Soulignac, mis en état d'arres-
tation, attendu qu'ils ont reçu congé de la
maison qu'ils habitent, et ne peuvent em-
porter leurs papiers qu'autant qu'ils ob-
tiendront la levée desdits scellés, et pres-
crivant également la môme opération pour
ceux de Lesterpt-Beauvais.
16 septembre 1793.
Original, signe de Mojse Bayle, Ruhl, Bou-
clier Saint-Sauveur, Vadier, Panis et Lcbas, et
scellé, A. N., F' 4756.
LAPLAIGNE,
Député du Gers.
176. — Procès-verbal de transport de
Louis-François Beffara, commissaire de
police de la section du Mont-Blanc, en
vertu d'ordre présenté par François-Ni-
colas Blanchard, l'un des secrétaires
commis du Comité de sûreté générale,
au domicile de Laplaïgne, député du
Gers, rue et maison garnie de Mirabeau,
où le sieur Michel Haldon-Beaulieu, y
demeurant, leur a appris que, le jour
môme, à une heure un quart, le citoyen
Laplaïgne est rentré, a payé ce qu'il de-
vait et est parti, que d'ailleurs depuis le
commencement de juin et dans le cou-
rant du même mois, Laplaïgne avait fait
emporter ses malles, qu'il a seulement
laissé dans l'appartement des brochures
et imprimés par lui reçus de la Conven-
tion, ce qui a été reconnu exact.
6 août 1793.
Original, signé de Beffara, A. N., F' 4765.
177. — Déclaration du sieur J. Cap-
martin, commissaire député du canton
de Mauvezin (Gers), reçue par le Comité
de sûreté générale, portant qu'il a mandat
de mettre sous les yeux de la Convention
une lettre imprimée, signée Laplaïgne,
député du Gers, parvenue mystérieuse-
ment à la municipalité du Chef-lieu, à l'a-
dresse du président des assemblées pri-
maires, qui en fit faire lecture, lettre qui,
en raison des expressions qu'elle con-
tient, a excité l'indignalion et a été dé-
chirée pour témoigner à son auteur le
mépris que l'on a pour ses productions,
déclaration accompagnant le dépôt de cet
écrit sur le bureau de la Convention, pour
qu'elle pèse dans sa sagesse les mesures à
prendre à l'effet de s'assurer de la personne
du citoyen Laplaïgne, afin que par ses écrits
ou autres moyens il ne puisse nuire à la
République.
7 août 1793.
Original signé, avec imprimé, déchiré par le
milieu (2 pièces), A. A'., F^ 4765.
178. — Lettres du Comité de sûreté gé-
nérale au Comité révolutionnaire de la
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCÉHÉS :t:i
le second, ayant déménagé bien avant le
décret lancé contre lui. a tout emporté, et
qu'aucune opération n'a été faite à son
sujet.
4 germinal an 11.
Original signé, A. N., V 4765.
section du Mont-Blanc, l'invitant à faire
constater par un procès-verbal l'évasion
du député Laplaïgne, si le fait annoncé
est exact, afin que le Comité puisse
prendre des mesures ultérieures à son
égard, et au Comité des décrets, accom-
pagnant l'envoi de pièces qui constatent
cette évasion, attendu que cet objet le
regarde, avec iiccusé de réception par le
Comité des décrets, qui s'empressera d'en
délibérer et fera sur cet objet, le lende-
main ou le surlendemain, son rapport à
la Convention.
16, 18 septembre 1793.
Copies conformes et original, signé de Monnel
et Battelier (3 pièces), A. N., ¥^ 4765.
179. — Lettre du Comité de siirelé gé-
nérale au général commandant la garde
nationale, lui rappelant qu'aux termes de
l'article 4- du décret du 3 octobre, les dé-
putés signataires des protestations des 0
et 19 juin doivent être mis en état d'ar-
restation, et le requérant d'arrêter le.s
citoyens Laplaïgne, Descamps et Moysset,
députés du Gers, encore eu liberté, les
deux premiers, logeant bôtel et rue du
.Mont-Blanc, n" (H, et le dernier, rue d'An-
lin, n" 4.
5 octobre 1793.
Minute, A. N., V 4765.
180. — Déclaration du Comité révolu-
tionnaire de la section du Mont-Blanc au
Comité de sûreté générale, (xirtant que le
citoyen I.aplaïgne dont l'arrestation avait
élr annoncée, vient de se soustraire à la
••-iirveillance des deux gardiens placés
auprès de sa personne.
0 octobre 1793.
Original signé, A. N., V 4765.
181. — Lettre du Comité n'yolutioniiairc
de la section du .Mont-Blanc en réponse à
une lettre du "2 germinal an II, au sujet
des députés décrétés d'accusation, décla-
rant qu'il n'y en avait que deux dans la
section, Laplaïgne, du (Jers, rue du Mont-
Blanc, et Julien, de Toulouse, rue George,
que le premier, d'abord mis par le Comité
en état d'arrestation cliez lui, avec deux
gardiens, a été constitué prisonnier dans
une maison d'arrêt d'eux inconnue, que
T. IX.
182. — Réclamation par Laplaïgne, dé-
puté du Gers, incarcéré pendant plus de
12 mois : 1» d'une somme de 1,200 livres
pour 12 mois de loyer, payée au citoyen
Beaulieu, principal locataire de la maison
du Mont-Blanc, ci-devant Mirabeau, depuis
le 3 octobre 1793 jusqu'à sa mise en li-
berté ; 2° d'une somme de 90 livres qu'il a
payée à la Force pour frais de gîte et de
logement dans les i premiers mois de sa
détention, avec arrêté des Comités réunis
de salut public, de sûreté générale et de lé-
gislation, statuant sur cette réclamation et
ordonnant le remboursement de 1,290 li-
vres pour les din'érenles sommes qu'il a
été obligé de payer, tant pour le loyer de
l'appartement qu'il occupait que pour ce-
lui de la prison pendant sa détention.
24 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F' 4765.
1.ADRENCE,
Député de la Manche.
183. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant de procéder à la levée
des scellés cliez le citoyen Laurence, et
procès-verbal de transport du sieur Sevray,
membre du 4" Comité rêv(dutionnaire,rue
Honoré, n" 403, section des Gardes-Fran-
çaises, au domicile du sieur Laurence, et
levée des scellés en sa |)résence et eu pré-
sence de la citoyenne Duval, principale
locataire.
4, 7 brumaire an III.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
.V. JV., F'' 4708.
I.AURENCKOT.
Dépulé du Jura.
184. — Lettre de Hoyer, député de l'Aiiy,
Salmon, député de la Sartbe, Fayolle, dé-
puté de la Drome, Amyon, député du
Jura, Periès, cadet, et Tournicr. députés
3
H
CHAPITRE I". - JOUHNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
de l'Aude, Estadens, député de la Haute-Ga-
ronne, Blanqui, député des Alpes-Mari-
liines, détenus à la Force, dans la même
chambre que Laurenceot,au Comité de sû-
reté générale, déclarant que, leur collègue
étant malade depuis plusieurs jours, ils ont
fait appeler le médecin de la Force pour
constater son étal, et en raison du relard
apporté à la délivrance d'un certificat,
priant d'autoriser ledit Laurenceot à se
faire transporter dans son appartement,
et conjurant le Comité de se hâter, dans
la crainte où ils sont que le moindre délai
ii(! leur cause le chagrin de voir périr
sous leurs yeux leur collègue sans pou-
voir lui procurer les secours nécessaires.
4 pluviôse an II.
Original signé, A. N., V 4768.
185. — Lettre de FayoUe, Periès, cadet,
Royer, Estadens, Blanqui, Salmon, Tour-
nier et Amyon, députés, à Vadier, prési-
dent de la Convention et du Comité de
sûreté générale, déclarant que leur com-
pagnon de chambre, Laurenceot, est at-
teint depuis 15 jours d'une fièvre tenace,
que le médecin de la maison l'a visité et
lui a conseillé de se rendre à l'infirmerie,
chose impraticable, les malades y étant
entassés au point qu'il n'en sort aucun
convalescent, que le certificat délivré la
veille par le médecin conseille de le
transférer dans une maison de santé ou
dans son appartement, mais, comme les
maisons de santé coûtent plus que ne
comporte l'indemnité d'un député, Lau-
renceot demande à être transporté chez
lui, sous telle surveillance qu'on jugera à
propos, et joignant leur prière à celle de
Laurenceot, afin que leurs collègues qui
jouissent de leur liberté veuillent bien se
rappeler l'événement du malheureux Dou-
blet.
10 jjluviùse an II.
Original signé, A. A'., F' 4768.
Pierre-Philippe Doublet, député de la Seine-
Inférieure, était mort à la Force le 4 frimaire
an II.
186. — Lettre du républicain J. Uiclit,-
lot, greffier de la Force, au président de
la Convention nationale, le prévenant que
le citoyen Laurenceot, député, étant ma-
lade, ainsi que le constate un cerlifiral
joint à sa lettre, demande à être transféré
chez lui pour se faire traiter sous la garde
d'un sans-culotte, ou dans une maison du
santé sous la responsabilité du chef de la-
dite maison, avec certificat de Thierry cl
Soupe, médecin et chirurgien ordinaire
des prisons, atlestant que le député Lau-
renceot, âgé de 30 ans et détenu à la
Force, est atteint depuis 10 jours d'une
fièvre double tierce, maladie très opiniAtre
peadant l'hiver, attendu que dans cette
saison l'humeur de la transpiration se
porte de la circonférence au centre, cliiue
souvent on n'obtient une guérison radi-
cale que lorsque la belle saison est
arrivée.
10 pluviôse an II.
Originaux signés (2 pièces), A. i\'., F' 4768,
187. — Procès- verbal de transport de
Joseph-Etienne Delcher et Marc-Antoine
Baudot, députés, commissaires de la Con-
vention nationale, rue Thomas-du-Louvre,
au domicile du citoyen Laurenceot, levée
des scellés apposés dans une chambre au
•2« étage sur la cour, examen des papiers,
se trouvant dans un secrétaire à cylindre,
parmi lesquels mention est faite d'une
lettre à l'adresse du citoyen Martin, lieu-
tenant-colonel en second au 12« bataillon
du Jura, d'une pétition de Léonard
Kzahmer, commandant de bataillon d'in-
valides, d'un portefeuille noir sur lequel
est inscrit: Comité de la guerre, contenant
plusieurs pièces à remettre audit Comité,
d'observations sur la position des salines
du Jura, du manuscrit d'un ouvrage inti-
tulé : le Patriote français, d'une liasse du
pétitions, d'une pétition du citoyen New-
bourg, à renvoyer au Comité des secour.-^,
toutes pièces que les commissaires ont
emportées.
12 prairial an II.
Original aigné, A. N., V 4768.
188. — Certificat des officiers munici-
paux, membres du Conseil général de la
commune d'Arbois, attestant que le citoyen
Laurenceot a donné depuis la Révolution
des preuves du plus ardent patriotisme, qu'il
s'est enrôlé l'un des premiers dans la garde
nationale, où il était chef de légion, à l'ar-
HÉr.l.AMATIONS KT JUSTlli-ICATlON UES DÉPUTÉS IMiAUCEUES
Xi
rivée iIl'.s ordres pour la s(;coiide rôtjuisi-
lioii, et rendit ses épauleltes pour partir
aux frontières, qu'il s'y trouvait en qualité de
commandant on second, lorsque les élec-
teurs du Jura l'appelèrent ù la Convention
nationale, que sur ces entrefaites Désiré
I.aurenceot, son frère, commandant du
l' bataillon du Jura sur le lUiin, étant
tombé malade et revenu mourir à Arbois,
ni cette considération ni les larmes de son
épouse qu'il laissa avec plusieurs enfants
en bas âtte ne l'empèclièrent de remplir le
vœu de ses concitoyens.
22 prairial an II.
Original signé, A. A'., F' 4768.
189. — Certificat de civisme délivré au
citoyen Henri Laurenceot, député à la
Convention, par la Société populaire d'Ar-
bois, qui déclare que Laurenceot s'est
montré dés le principe de la llévolulion
l'ami zélé, le plus ferme soutien de la
liberté, qu'enrôlé dans la garde nationale
on l'a vu au cri de la patrie en danger, en
aoiit 1792, abdiquer le poste de clief de
légion pour s'enrôler en qualité de volon-
laire, que c'est à ses discours brillants de
patriotisme aussi bien qu'à ses dons géné-
reux en faveur des défenseurs de la patrie
cl des parents dos volontaires qu'est dû
«■n partie l'oiirôlement d'un grand nombre
lie ses concitoyens, qu'à son départ pour
les frontières, sourd à la voix de sa femme
et de ses enfants, il s'occupait uni(iuenient
de consoler les parents des braves défen-
seurs de la patrie.
27 prairial an II.
Original .signé, A. .V., F' 4768.
190. — Lettre du re|irésentanldu peuple
Laurenceot, en mission dans le déparle-
ment de Loir-et-Cher, à son collègue Lo-
niont, membre du Comité de sûreté géné-
rale, demandant son avis au suji^t de la
mise en liberté de prêtres réfractaires,
âgés et infirmes, détenus à Blois, qui ne
lui semblent point dangereux et qu'il re-
lâcherait, s'il n'écoutait (jue la sensibililé
de son cœur et le cri môme de l'Iiumanité,
annonçant qu'il a lancé une proclamation
pour arrêter les progrès du fanatisme et
a pris également des mesures pour assurer
les subsistances, ayant fait arrêter 14 agi-
tateurs qui ont voulu s'insurger et violer
le droit sacré de propriété.
2() pluviôse an 111.
Original signé, A. IV., F' 4768.
191. — Lettre du représentant du peuple
Laurenceot, en mission dans le départe-
ment de Loii'-ot-Clier, aux Comités de salut
public ot de sûreté générale, adressant la
proclamation qu'il a cru devoir faire aux
citoyens de ce département, on raison des
troubles qui y sont journellement excités,
sous prétexte de la liberté de l'exercice des
cultes, et ajoutant qu'il lui a paru néces-
saire d'ordonner aux agents nationaux des
difl'éronts districts de vendre sans délai
les ci-devant églises, seul moyen propre à
arrêter les mouvements insurrectionnels
occasionnés par la possession et jouissance
de CCS églises.
1 1 germinal an III.
Original signé, copie et placard imprime
(3 pièces), A. JV., F' 4768.
192. — F>ettre du représentant du peuple
Lauroncoot, en mission dans les départe-
ments de Loir-et-Cher, du Cher et de la
Nièvre, aux Comités de salut public et do
sùreié générale, annonçant son arrivée à
Bourges, le 22 germinal, déclarant qu'il
compte procéder le 28 à l'épuration des
autorités constituées, qu'il a suspendu les
séances de la Société populaire, où domi-
naient les partisans do la terreur et de
l'oppression, et qu'il espère mettre un terme
au règne des Jacobins, manifestant sos
inquiétudes au sujet dos subsistances, la
iliselte étant extrême et la cupidité des
cullivatouis incalculable, le discrédit des
assignats à son comble, attendu que l'on
donne pour six livres en monnaie métal-
lique ce que l'on vend à peine 100 livres
en assignats, ajoutant qu'il a fait une
adresse aux cultivateurs en les menaçant
des sévérités de la loi.
25 germinal an III.
Original signé, en double, avec placard im-
primé en datedu24 germinal (3 pièces), A. N.,
V 4768.
36
CHAPITRE i". — JOUUNKES HlSTOHlOUËS DE I.A HÈVOLUTION
l'J'i. — I-oltredu représentant du peuple
l.aurencoot, on mission dans le Loir-ot-
(llier, le Cher et la Nièvre, aux Comités de
sûreté générale, de salut public et de légis-
lation, annonçant que, dès qu'il a eu con-
naissance de la loi tjui ordonne lo désarme-
ment des individus prévenus d'avoir par-
ticipé aux horreurs commises pendant l.i
tyrannie antérieure au 9 thermidor, il a
sur le champ donné les ordres les plus
prompts pour sa mise à exécution, et des-
titué le président et greffier du tribunal
criminel, avec l'arrêté qu'il a pris à ce
sujet le 25 germinal, et circulaire aux ci-
toyens et administrateurs des districts des
3 départements, contenant l'arrêté pris le
24 germinal par Laurenceot, relativement
au désarmement..
26 germinal an III.
Original signé et placards imprimés (3 pièces),
A. A'., F' 4'i68.
194. — Lettre du représentant du peuple
Laurenceot, en mission dans les départe-
ments de Loir-et-Cher, du Cher et de la
Nièvre, écrite de Nevers au Comité de
salut public, exposant que s'il a tardé
à se rendre à Bourges, c'est qu'il a été
retenu dans h; Loir-et-Cher par des mou-
vements inquiétants qui se sont produits
dans les districts de Mer et de Mondou-
blcau, et ont été provoqués par lu question
des subsistances et le fanatisme, ainsi que
pur les incursions des chouans, qui ont été
défaits le 20 germinal dans un combat,
ou 20 d'entre eux restèrent sur le champ
de bataille et 27 furent faits prisonniers,
déclarant que le département de la Nièvre
a été plus qu'aucun autre victime de l'ar-
bitraire et de la tyrannie, (jue son collègue
Cuilleraardel a laissé d'excellents souve-
nirs chez les bons citoyens qu'il a délivrés
de la domination des dilapidateurs et des
hommes de sang, rappelant enfin que ses
pouvoirs expirent le 9 du présent mois.
(Floréal an III).
Extrait, A. A., F- 47118.
I.E BRETON,
Député d Ille-ct.-Vilaine.
195. — Procès-verbal de transport de
Pierre Dumeige, commissaire de police
de la section de Bon-Conseil, avec le ci-
toyen Massard, officier de paix, chargé
d'arrêter et de conduire à la Force le
citoyen Le Breton, député à la Convention,
en son domicile, rue Saint-Sauveur, n» 11,
dans une chambre au deuxième étage, où
s'est trouvée une citoyenne qui a dit se
nommer Julienne Pe'lé, domestique du
sieur Le Breton, laquelle a déclaré que
celui-ci était sorti de chez lui, le jeudi
précédent, sur les 10 heures 1/2 du matin,
pour se rendre à la Convention, que de-
puis cette époque il n'avait point reparu
et qu'elle n'en avait reçu aucune nou-
velle ; après perquisilion, qui n'a donné
aucun résultat, apposition des scellés sur
les croisées du cabinet du sieur Le Breton,
donnant sur la rue Saint-Sauveur, où sont
renfermés tous ses papiers, au bas duquel
procès-verbal figure une déclaration du
commissaire de police de la même sec-
tion, du 3 germinal an H, portant qu'il
ne connaît pas dans son arrondissement
de citoyen Derazey, chez lequel il est
chargé d'apposer les scellés.
9 octobre 1793.
Copie conforme, A. A'., F' 4774*.
196. — Requête et mémoire de Joseph-
Hippolyte Perret, demeurant à Passy,
butte de l'Etoile, au Comité de sûreté
générale et à l'administration de Police,
exposant qu'en qualité de principal loca-
taire de la maison sise à Paris, rue Saint-
Sauveur, n° H, il a loué un appartement
au sieur Le Breton, dépulé, et ijuc pur
suite de l'apposition des scellés sur la
porte d'un cabinet, où sont renfermés ses
papiers, il ne peut relouer l'appartement,
ni disposer de ses meubles, et demandant
la levée des scellés par le commissaire de
police, qui réunira ces papiers et les ren-
fermera dans un secrétaire ou une cas-
sette.
9 pluviôse an II.
Originaux signes (2 pièces), A . N., V' 477i' .
197. — Procès-verbal de transport de
Bréard et Laloy, députés et commissaires
de la Convention nationale, section Bon
Conseil, rue Saint-Sauveur, n" 7, au se-
cond étage, où logeait Le lireton, député
RECLAMATIONS ET JUSTIFICATION DfiS DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
:n
en fuite, et après levée des scellés par
Claude-P>ançois Paillard, commissaire civil
de la section, examen des papiers trouvés
dans un cabinet, desquels ont été dis-
traites plusieurs pièces à remettre aux
ilivers Comités de la Convention.
5 messidor an II.
Original signé, A. .V., F' ■4774*.
198. — Déclaration du sieur Valleton,
secrétaire-greffier pour le sieur Necard,
concierge de la maison d'arrêt des Fermes,
attestant que Roch- Pierre -François Le
Breton, député du département d'Ille-et-
Vilaine, est détenu dans ladite maison et
s'y trouve encore actuellement.
9 fructidor an II.
Original, signé et scellé du concierge de la
maison d'arrêt des Fermes, A. W., FM774*.
199. — Etat des sommes dont le citoyen
I-e Breton, député d'Ille-et- Vilaine, a souf-
fert préjudice, par l'effet du décret d'ar-
restation prononcé contre lui le 3 oclolire
179.'i, et dont il réclame le remboursement,
savoir : 700 livres pour le loyer de son
appartement, 36 livres pour frais de pro-
cédure afin empêcher la distraction et
vente des objets mobiliers que le principal
locataire avait dans son appartement, 800
livres pour la perte d'elfets confiés' à des
mains infidèles, 200 livres pour frais de
garde d'une autre partie plus considé-
rable d'effets confiés à une autre per-
sonne, non compris dans cette évaluation
son ménage pillé à Fougères, lors de l'in-
vasion des rebelles de la Vendée dans ce
malheureux pays ; avec arrêté des Comités
n'unis de salut public, de sfireté générale
et de législation, orilonnant le payement de
1,730 livres à Le Breton pour le rembour-
sement des différentes sommes qu'il a été
obligé de payer, comme frais de scellés
et autres, pendant sa détention.
22 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme |2 |ilèces),
A. N., V' 17748.
LEFEBVRE,
Député de la Loire-lnfériaure.
200. — Lettre du sieur (iuérin, agent
national de la commune n'^volulionnuire
de Tours, au Comité de sûreté générale, #
lui donnant avis que le citoyen Lefebvre,
député de la Loire-Inférieure, s'est pré-
senté, la veille au .soir, au Conseil de la
commune, qui a décidé de le faire con-
duire devant le Comité, et qu'en consé-
quence le sieur Lefebvre est parti, ce ma-
tin, accompagné du citoyen llamart, no-
table.
4 brumaire an III.
Original signé, A. IV., F' 4774"
LEFEBVRE,
Député de la Seine-Inférieure.
201. — Requête de la femme du citoyen
Lefebvre, député de la Seine-Inférieure
à la Convention nationale, au Comité de
sûreté générale, à l'effet d'obtenir la levée
des scellés apposés sur les papiers de son
mari, d'une part, pour ne pas différer
plus longtemps la vérification de ces pa-
piers, si quelques-uns d'entre eux étaient
de nature à l'inculper; d'autre part, pour
que le citoyen Lefebvre puisse avoir la
libre disposition de ses papiers, tant en
raison de ses affaires personnelles que de
celles de différents particuliers, qui lui
avaient confié leurs intérêts, avec arrêté
du Comité de sûreté générale, ordonnant
de lever ces scellés et d'envoyer au Comité
les papiers qui paraîtront suspects.
30 vendémiaire an II.
Original, signé do la femme de Lefebvre, et
autre, signé do Guffroy, A. N., V' 4774".
202. — Lettre écrite de la Force par
Lefebvre, député do la Seine-Inférieure, à
ses collègues du Comité de sûreté géné-
rale, avouant que, égaré, trompé un ins-
tant, il a signé là déclaration du 6 juin,
qu'il a désavouée cent fois dans son Ame
avant de leur adresser une rétractation
formelle, mais déclarant, pour sa justifi-
cation, qu'il a été dans son pays le pre-
mier et le plus ardent apôtre de la liberté
et de l'égalité, ennemi juré des préjugés
et de la tyrannie, il a avili et terrassé les
nobles, les prêtres et les gens de justice,
et prêché publiquement la haine des rois,
ajoutant qu'il a acquis et payé de ses
deniers des domaines nationaux et con-
tribué volontairement aux frais d'équipe-
:i8
CHAPITIIK l■^ — JOIIHNEES IIISTOISKJI'F.S l»E I.A HÉVol.l TION
« ment de ses frères d'armes qui allaient
combattre les rebelles de la Vendée et de
l'Eure, se plaignant enlin de gémir depuis
un mois sous le poids des fers et sous le
fardeau plus accablant encore d'une sus-
picion affreuse, sollicitant la prompte
levée de ses scellés, sous lesquels se trou-
vent les papiers de deux braves sans-
culottes de son pays, (lui l'avaient chargé,
quelques jours avant sa détention, de la
liquidation de plusieurs créances.
i) brumaire an II.
Copies conformes (en quadruple exemplaire,
4 pièces), A. N., V 4771".
203. — Lettre de la femme Lefebvre à
la Convention nationale, accompagnant
l'envoi d'une copie de la lettre adressée
par son mari au Comité de sûreté géné-
rale, et priant de hâter la levée de ses
scellés, sous lesquels sont les papiers de
plusieurs pauvres citoyens qui l'avaient
chargé, quelques jours avant son arres-
tation, de poursuivre la liquidation de di-
verses créances, et déclarant qu'elle ne
pourrait se consoler d'être séparée de son
époux, si elle ne comptait pas sur son
innocence et sur la justice du Comité et
de la Convention.
18 brumaire an II.
Original signé (en double), A. N., F' 4771".
204. — l'rocés-verbal de transport do
François Lemaître, commissaire du Comité
de surveillance révolutionnaire de la sec-
tion des Gardes-Françaises, au domicile
du citoyen Lefebvre, député, levée des
scellés et e.xamen des papiers avec autant
d'attention que de scrupule, déclaration
portant qu'il ne s'est trouvé aucuns pa-
piers suspects ni hostiles à la Révolution
sous aucun rapport, qu'au contraire ces
papiers annoncent de la part du citoyen
Lefebvre un attachement sincère à la Ré-
volution et une confiance marquée dans
le nouvel ordre de chose par les acquisi-
tions de domaines nationaux qu'il a faites
avec les deniers provenant du rembourse-
ment d'un bien fonds par lui vendu, dé-
charge des scellés donnée à la femme
Lefebvre, et réinlégialion dudit Lefebvre,
présent à l'opération, dans la maison de
la Force par le gendarme Noél qui l'avait
amené.
28 brumaire an II.
Copie conforme, A. JV., V 4774".
20'd. — Requête de la femme Lefebvre à
la Convention nationale, à l'effet d'obtenir
que son mari malade soit transféré dans
une maison de santé, de telle sorte que si
elle a la douleur de le perdre, elle ait au
moins la consolation de lui avoir rendu
les derniers services qu'une femmi' hon-
nête doit à son époux.
24 messidor an II.
Original signé (en double), 2 pièces-, .4, N.,
F' 4774".
200. — Pétition de Lefebvre, député de
la Seine-Inférieure, aux Comités de salut
public, de sûreté générale et de législation,
réclamant le remboursement du loyer de
l'appartement qu'il occupait, rue Saint-
Honoré, n» 270, qu'il a payé durant 1 an
et 20 jours, c'est-à-dire pendant sa dé-
tention, se montant à 422 livres 4 sols
6 deniers, et des sommes exigées par
l'administration des prisons, soit 30 livres
pour les 2 premiers mois, et 45 livres pour
les 2 suivants, bien qu'il se soit fourni de
draps et d'un lit, arrêté des trois Comités
réunis, ordonnant le payement de la
somme de 497 livres 4 sols 0 denici's, tant
pour le loyer dudit Lefebvre que |m)ui' les
frais de la chambre qu'il a occupée jien-
dant sa détention.
11,15 germinal an 111.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. JV., I" 4774".
MAISSE,
Dcpulé des Basses-Alpes.
207. — Lettre de Maisse, député des
Rasses-Alpes, détenu au Luxembourg, aux
administrateurs de Police, renouvel.inl la
demande qu'il leur avait adressée à l'etlet
de retirer de la poste une lettre chargée ù
son nom, soit en l'y faisant accompa-
gner d'un gendarme, soit en permettant
à un notaire d'entrer nu Luxembourg pour
recevoir sa procuration, demande restée
sans réponse, et faisant remarquer que
HÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAUCÉItÉS
:t'.i
celte lettre, se trouvant à la poste depuis
près (11! 2 mois, court le risfiue ilc s'égarer.
2 frimaire an II.
Original signé, A. IV., Pi 47743'.
208. — Requête des représentants du
I)euple Maisse et Peyre au Comité de sû-
reté fiénérale, à l'effet d'obtenir une in-
demnité pour le loyer de leur appartement
pendant les 375 jours qu'a duré leur dé-
tention, indemnité qui doit être portée à
1,188 livres, à laquelle ils croient avoir
d'autant plus de droits qu'ils ont plusieurs
fois sollicité la levée des scellés apposés
sur leurs papiers, aliii de quitter leur aj)-
partement et de no pas payer un loyer
inutile, avec arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de légis-
lation, décidant le payement au sieur
.Vlaissc de la somme de 1,188 livres, tant
pour son loyer que pour les frais de scellés
durant sa détention.
1.5 ventôse an III.
Original .signé et copie conforme (2 pièces),
.4. N., F' 47743'.
MARBOS,
Député de la Drame,
209. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que la malle et les effets
du représentant .Marbos , député de la
Drôme, qui se trouvent déposés au Comité,
lui seront rendus parla Commission char-
gée de l'examen des comptes du citoyen
Pigeau.
22 brumaire an III.
Copie conforme, A. N., F' 4774^3.
MASSA,
Député des Alpes -Maritimes.
210. — Déclaration de Massa, député
des Alpes-Maritimes, écrite à la Mairie,
attestant n'avoir apposé sa signature, à la
re(|uète de Lanjuinais, qu'à un certificat
(|ui ne contenait que riiistori(iue des évé-
nements arrivés les .31 mai, 1°'' et 2 juin,
et désavouant complètement la protesta-
tion (lu'oii lui reproche d'avoir signé,
ayant [lassé la journée du 2 juin chez le
citoyen Joire, rue Saint-Ja('ques,(|ui l'avait
invité à manger la soupe, déclarant qu'il
ne songeait guère à calomnier les mouve-
ments (les 31 mai, 1" et 2 juin, ni les
décrets de la Convention qui s'en suivirent,
attendu qu'il regardait cette crise comme
la régénération de la Dépublique et l'avait
toujours proclamée comme telle dans ses
discours et ses lettres, son département
donnant enlin comme preuve de la pureté
de ses sentiments, que lors de sa nomi-
nation de maire, les aristocrates égaraient
tellement l'esprit de la population qu'il
faillit être massacré et que son propre
frère fut tué d'un coup de pistolet par l'un
des satellites des aristocrates.
4 octobre 1793.
Original signé, A. N., V il'iV*.
211. — Lettre de Massa, député des
Alpes-Maritimes, au Comité de sûreté gé-
nérale, exposant qu'il relève à peine de la
lièvre tierce, se trouve très faible, et ne
respire qu'un air méphytique, étant dans
une chambre à la Force où les détenus
sont entassés les uns sur les autres au
milieu de toutes sortes d'ordures, ajou-
tant qu'il aurait besoin de prendre très
souvent du bon bouillon et qu'il ne peut
en avoir que très rarement et du mauvais,
et sollicitant, en raison de son mauvais
état de santé, la faveur d'être mis en
arrestation à son domicile.
5 octobre 1793.
Original signé, A. N., V^ 4774'».
212. — Lettre de Massa, député des Al-
pes-Maritimes, au président de la Conven-
tion nationale, déclarant que l'existence
qu'il traîne, depuis le 3 octobre, dans la
maison de la Force, est des plus doulou-
reuses, et lui adressant copie du mémoire
justificatif qu'il a envoyé au Comité de
sûreté générale, dans la crainte que ce
mémoire ne soit point parvenu, affirmant
de nouveau qu'il est républicain et que sa
vie n'a été qu'une lutte continuelle contre
l'arbitraire et le despotisme, comme en
témoignent ses notes critiques sur l'ouvrage
de Beccara et un écrit sur l'abus des
procès, rappelant qu'au début de la Révo-
lution la Société populaire de Menton
trouva en lui et en ses frères l'un de ses
plus ferme? appuis, et qu'il fut successi-
K»
CHAI'ITHK I". — JOUHNÉES HISTOHIQIJES DE I.A KÉVOLITION
vement nommé maire de Menton, membre
de l'Assemblée électorale réunie à Nice et
iléputij à la Convention nationale.
7« jour du 2» mois de l'an II (28 octobre 17'J3)'
Original signé, A. JV., F^ 4774".
2)3. — Adresse de la Société populaire
du Fort-Hercule, rédigée par son Comité
de surveillance, à la Convention natio-
nale, demandant le châtiment des trois
députés des Alpes-Maritimes, complices de
l'infAme Brissot, comme signataires des
protestations des 6 et 19 juin 1793, démas-
quant la conduite et les menées de Huffin
Massa, de Menton, intrigant tartuffié, maire
fédéraliste de Menton, qui s'était proposé
d'envoyer l'immense argenterie des églises
de cette ville sur la IHviera de Cènes, pro-
jet qui échoua grâce aux pati-iotes, décla-
rant que ce Massa a toujours été considéré
comme un égoïste, un tartuife, qui a cons-
tamment dirigé ses vues liberticides vers le
rétablissement du despotisme et de l'arbi-
traire, entretenant une correspondance
secrète avec le comte Lascaris, émigré,
réfugié à Saorgio.
11 frimaire an II.
Original signé, A. N., 1" 4774^8.
Renvoyé au Comité de sûreté générale par
celui de salut public, le 12 nivôse an II.
A cette adresse sont annexées des copies de
délibérations et de proclamations de la munici-
palité de Monaco, des 28 février, 1, 2 mars 1793
Il dossier).
214. — Lettre des administrateurs au
Département de Police au citoyen Bault,
concierge de la Force, l'invitant à prévenir
le député Massa qu'il ne dépend pasd'eu-x
de faire lever les scellés apposés sur ses
effets lors de son arrestation, et qu'il iloit
nécessairement adresser ses réclamations
au Comité de silreté générale, qui peut seul
donner des ordres à cet eft'et.
9 floréal an II.
Original, signé de Benoit et Remy, A. N.,
V 477438.
21a. — Lettre de Massa, député des
Alpes-Maritimes, prisonnier à la Force,
au Comité de stîreté générale, exposant
ijue parmi ses papiers mis sous les scellés
le lendemain de son arrestation se trou-
vent les pièces justificatives d'une créance
que lui et ses frères ont sur la nation,
créance sujette à liquidation, qu'il s'est
adressé le 5 germinal au Département de
Paris, dont les administrateurs, alléguant
leur défaut de pouvoirs, l'ont invité à
s'adresser au Comité de silreté générale,
ce (ju'il fait en priant de prendre le plutôt
possible sa demande en considération.
12 floréal an II.
Original signé, A. N., F^ 477i=«.
216. — Procès-verbal de transport de
Marc-Antoine Baudot et Joseph-Etienne
Delchcr, députés, commissaires de la (Con-
vention nationale, rue Saint-Honoré, n°75,
au domicile du citoyen Massa, dans un pa-
villon à droite, au 3« étage, en une chambre
ayant vue sur la cour, levée des scellés et
e.xamen des papiers existant dans un se-
crétaire, une caisse et une armoire en
placard, où il ne s'est trouvé que des im-
primés, des lettres particulières insigni-
fiantes, avec des habits et du linge qui
sont restés sous les scellés.
3 messidor an II.
Original signé, A. N., ¥^ 4774'*.
217. — Lettre écrite de la maison des
Fermes par Massa, député des Alpes-Mari-
times, au Comité de sûreté générale, récla-
mant sa malle cl ses effets qui se trouvent
entre les mains du gardien de ses scellés
et qu'on refuse de lui rendre sans autori-
sation du Comité, qui assurément ne vou-
dra pas permettre que, sous d'aussi fri-
voles prétextes, l'on convertisse en saisie
ce qui n'a été qu'une simple mesure de
prudence, et qu'au mépris de tous les prin-
cipes de justice on le dépouille de sa pro-
liriété.
14 fructidor an II.
Original signé, A. N.. F^ 4774^'.
218. — Lettre écrite de l'ancien hôtel
des Fermes au Comité de sûreté générale
par Massa, député des Alpes-Maritimes,
exposant que l'appartement de son col-
lègue Blanqui, voisin du sien, vient d'être
forcé et dévalisé, et dans la crainte
d'éprouver le même sort, ce qui le rédui-
rait à la nudité, ayant dans cet apparlr.
HKCLAMATIONS i;T JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCKKKS
M
ment son linge, ses habits et tous ses
i^nets, sollicitant la permission de relirer
sa malle, ses livres et ses effets, dont il a
d'ailleurs un véritable besoin et qui sont
totalement étrangers à l'objet des scellés;
17 fructidor an II.
Original signé, A. N., F' 4774=*.
219. — Lettre de la section du Comité
de sûreté générale, chargée de la corres-
pondance, aux administrateurs des Postes,
transmettant et appuyant la réclamation
par le citoyen Massa, leur collègue, de
pièces qui lui ont été expédiées par la
poste le 10 floréal, et qu'il a inutilement
demandées au citoyen Guyot, chargé de
retirer les lettres de la Convention et de
ses membres, et les invitant à faire con-
naître entre les mains de qui se trouvent
les pièces en question, afin de pouvoir
les retirer.
4 vendémiaire an III.
Copie conforme, A. N., V 477-4='.
220. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que tous scellés qui au-
raient pu être apposés sur les papiers et
effets au domicile du citoyen Massa, dé-
liulé des Alpes-Maritimes, seront levés par
la municipalité du lieu, au vu de cet
arrêté.
27 frimaire an III.
Copie conforme, A.N., V 4774=*.
221. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de légis-
lation , statuant sur la réclamation de
Miissci, député des Alpes-Mari limes, et or-
donnant le remboursement de la somme
de 1228 livres, tant pour les frais des
scellés apposés chez lui que pour le loyer
do sa prison durant sa détention.
1" ventôse an III.
Copie conforme, A. N., V 4774='.
MKRCIKR,
Député de Seineel-Oise.
222. — Invitation du sieur Lardy, com-
missaire de police de la section du Pan-
théon-Français, aux administrateurs du
Département de Police, à l'elTet d'auto-
riser la citoyenne l.ouise-Marie-Anne Ma-
chard, femme de Louis-Sébastien Mercier,
député à la Convention nationale, demeu-
rant rue Saint-Jacques, n" 103, à voir son
mari, détenu à la Force, s'il n'est au secret.
8 octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 4774*2.
223. — Certificat du Comité révolution-
naire de la section du Panthéon-Français,
(léclarant sur les réclamations des 2 gar-
diens placés chez le citoyen Mercier, dé-
puté à la Convention nationale, rue Saint-
Jacques, qu'ils sont autorisés à se faire
payer depuis le 5 octobre 1793 jusqu'au
8 frimaire an II, à raison de 3 livres par
jour, attendu qu'ils n'ont pas été nourris.
8 frimaire an II.
Original signé, A. N., AA 10, n" 427.
224. — Lettre du Comité révolution-
naire de la section du Panthéon français
au citoyen Dumont, chef du bureau des
décrets de la Convention nationale, décla-
rant que le Comité de sûreté générale,
ayant ordonné que le citoyen Mercier
resterait en état d'arrestation chez lui,
sous la garde de deux sans-culottes, et
l'ayant envoyé depuis à la Force, n'avait
rien décidé au sujet des deux gardiens, ce
qui faisait qu'ils s'y trouvaient encore,
mais que le Comité en a retiré un, ce qui
ne doit préjudicier au payement des deux"
gardiens, avec ordre aux Commissaires de
la Trésorerie nationale de leur faire payer
la somme de 414 livres.
2 1 frimaire an II.
Original signé et minute (2 pièces), A. N.,
AA 10, n" 427.
223. — Lettre de la femme du représen-
tant Mercier au Comité de sûreté générale,
se plaignant de ce que les scellés apposés
sur les papiers de son mari, détenu depuis
plus de 8 mois, les privent, elle et son père,
de l'usage des contrats qui se trouvent
sous ces scellés et les mettent dans l'im-
possibilité de percevoir leurs modiques
revenus, demandant que la commission
chargée d'examiner les papiers des dé-
putés détenus procède à cet examen, dont
son mari n'a rien à craindre.
1 messidor an H.
Original signé, A. N., V 4774",
42
CIIAI'nitK I'. — JUIUNKKS HISTOIUQUKS 1»K LA HKVOI.iniON
226. — Procès-verbal de transport des
représentants Bi-éard et Laloy, commis-
saires de la Convention, au domicile du
député Mercier, détenu k la Force, rue
Jacques, n" 103, maison dite cloilre Saint-
Klienne-des-Grés, au 3" étage, levée des
scellés apposés sur 2 secrétaires, une petite
armoire, une commode, en présence d'An-
toine-Henry Colas, juge de paix de la sec-
tion du l'anlliéon, recherche et examen
des papiers par lesdits commissaires, qui
ont emporté d'un secrétaire difTérentes
lettres, notes et opinions relatives à la
Révolution pour les examiner à loisir,
de même plusieurs lettres et notes trou-
vées dans une commode, d'où ont été
retirés et remis à la femme Mercier, sur
sa demande, un contrat de rente à son
pfofit, et 3 quittances de contribution
patriotique nécessaires pour percevoir
ses revenus ; levée des scellés sur une
chambre au 4« étage, formant la bi-
bliothèque dudit Mercier, et examen des
papiers y trouvés.
19-24 messidor an II.
Origiiial signé, A. N,, V' /i774*^
227. — Décret de la Convention na-
tionale, renvoyant au Comité de sûreté
générale l'examen de la question soulevée
par suite du maintien, depuis un an, d'un
gardien de scellés chez le représentant
Mercier, gardien placé par la section du
Panthéon-Français, avec lettre du Comité
de sûreté générale à la Commission
chargée de la levée des scellés et de
l'examen des papiers des députés en état
d'arrestation, la priant de lui fournir des
renseignements sur l'état dans lequel elle
a laissé les scellés chez Mercier et la
consigne donnée aux gardiens.
27, 29 fructidor an II.
Copies collalionnées (2 pièces), A. N., V
228. — Lettre de la Commission chargée
de l'examen des papiers de Robespierre et
de ses complices au Comité de sûreté gé-
nérale, déclarant que leur collègue Mer-
cier n'a jamais été présumé par la loi
complice de Robespierre, et en cnnsé-
(juence que la Commission n'a pas été
chargée de lever les scellés apposés chez
lui il y a prés d'un an.
!"■■ complémentaire an II.
Original signé, A. JV., V 4774".
229. — Lettre de Mercier, député de
Seine-ct-Oise,à ses collègues, adressant le
procès-verbal de son arrestation, duquel
il résulte que deux gardiens sont restés
chez lui près de 13 mois, que sa femme a
été obligée de leur fournir bois, lit et chan-
delle, et qu'ils s'étaient tellement rendus
les maîtres dans son logis, que sa femme
a été obligée d'en sortir après avoir, pro-
testé contre leurs procédés, et réclamant
le remboursement de 110 livres payées à
l'un des gardiens, de 90 livres 10 sols
payées aux prisons de la Force, à raison
de 2 mois à 22 livres 10 sols et 3 mois ù
lo livres, plus, de 600 livres pour bois,
chandelles, réparations de carreaux cassés
et dégradation de ses meubles, avec arrêté
des Comités réunis de salut public, de
sûreté générale et de législation, ordon-
nant le payement de la somme deSOO livres
10 sols, pour les frais de gardien, frais
payés aux prisons de la Force et pour les
différentes dégradations dans le mobilier
du représentant Mercier.
3 ventôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces)^
.■l.A'.,FM774".
230. — Dénonciation au Comité de sûreté
générale, par le représentant Merlino, de
la conduite du représentant .Mercier, en
mission à la papeterie de Ruges, lequel en
présence des 500 ouvriers qui y sont
occupés, prêchejournellement le royalisme
et le fanatisme ; le royalisme, en disant
que depuis Adam il ne s'était pas perpétré
un crime plus atroce (|ue celui commis
par une troupe de factieux réunis en
Convention nationale, qui avaient fait
guillotiner le Roi, mais que Louis XVII
était là ; le fanatisme, en prévenant les
ouvriers des jours de dimanche et en les
forçant d'aller à la messe, invitation du
Comité de sûreté générale au représentant
Pressavin de se rendre auprès de lui pour
prendre connaissance du rapport de .Mer-
ItKCI.AMAriO.NS KT JUSTIFICATION hKS ItKl'UTKS I.XCAHCKHKS
4:t
liiio sur ces faits, son témoignage à ce
sujet étant invoqué.
4 germinal an III.
Original signé, A. N., F' 4774".
231. — Lettre de Mercier, député de
.Stîiiio-et-Oise,en mission à la papeterie de
Ituges, ù l'un de ses collèjjues, à l'effet de
se justifier des calomnies répandues
contre lui par Pressavin, qui avait pré-
tendu qu'il prêchait ici l'arislocralie et le
royalisme, déclarant que Pressavin n'est
qu'un brouillon, un mauvais et méciiant
collèt<ue, et ajoutant comme profession de
loi, (|ue quant à lui, il est aussi éloigné
(lu despotisme royal et nobiliaire que du
despotisme populaire, et qu'il hait, à la
ni.Tnière d'Horace, le profane vulgaire,
surtout quand ce vulgaire se mêle de
politique, et qu'il veut le gouvernement
des sages et non celui des fous.
6 germinal an III.
Original .signé, A. N., I" 477i»2.
232. — Lettre des Commissaires de la
Trésorerie aux Comités réunis de sûreté
générale, de législation et des finances,
déclarant avoir fait effectuer, le 7 ventôse
précédent, d'urgence et à présentation, le
■payement d'un mandat de iiOO livres 10 sols
au profit du représentant Mercier, pour
indemnité des pertes qu'il avait éprouvées
pendant sa (létenlion,etdcmandantrenvoi
d'un diqjlicata, ce mandat s'étant trouvé
adiré par suite du payement effectué
avant que les formalités aient été accom-
plies, afin de régulariser l'acquit qui a été
retiré du représentant Mercier.
1 1 prairial an III.
Original signé, A. A'., I" i774<-.
233. — Ordre du Comité de sûreté géné-
rale à son archiviste, de remettre au re-
présentant du peuple .Mercier les papiers
et notes qui ont été mis sous les scellés
lors de sa proscription, dont il donnera
récépissé.
18 fructidor an III.
Copie conforme, A. A'., I" 4774»2.
234. — Récépissé délivré au bureau des
Archives du Comité de .sûreté générale
par Mercier, député, du procés-verbal de
son arreslation, dressé par la section du
Panlhéon-Fi ançais.
22 fructidor an III.
Original signé, A. N., V 4774*2.
23K. — Etat des pièces concernant le
citoyen Mercier, représentant du peuple,
déposées aux archives du ministère de là
police générale, au nombre de 13, avec
note en marge, portant: écrit, le 4 frimaire
an VII, au citoyen Le Mercier, envoi de la
copie de l'état ci-joint, et lui est proposé,
s'il le désire, de lui remettre les pièces,
l'ordre ayant été donné en conséquence
au chef du bureau des Archives.
Minute, A. N., F' 4774*2_
MICHET,
Député de Bhône-et-Loire.
236. — Certificat de M. B. du Mesnil,
capitaine commandant la gendarmerie
près les tribunaux, attestant que les ci-
toyens Damant, Julien et Dagoury, gen-
darmes, ont gardé à vue le citoyen Michel.
député, depuis le 12 juillet jusqu'au 22 à
9 heures du soir, et que ces gendarmes
ont éprouvé, pendant la durée de leur
garde, le plus grand malaise, qu'ils ne se
sont jamais couchés et qu'ils ont été obli-
gés de se nourrir à plus de frais qu'ils no
l'auraient désiré, attendu la cherté des
vivres, surtout dans le quartier où de-
meure le citoyen Michel, et qu'enfin leur
service journalier a été fait, malgré la
pénurie d'hommes où le corps se trouve,
et priant le Comité de sûreté générale
d'allouer à chacun de ces gendarmes l'> li-
vres par jour pour leur service tant à litre
d'indemnité que pour frais de nourriture
durant 11 jours, avec bon du Comité pour
paiement des 165 livres représentant celte
dépense, et un étal jour par jour de la
dépense des gendarmes pour leur nour-
riture.
22, 23 juillet 1793.
Original signé, A. N., AA 50, n" 1428.
237. — Délibération du Conseil exécutil
provisoire, décidant l'ordonnancement sur
la Trésorerie nationale de la somme de
IOî; livres pour le montant des frais de
44
r.llAPlTHI:: I". — JOl!HNKES HISTOMIQIIES DE lA RÉVOLUTION
garde et de nourriture de trois gendarmes,
••U-iblis pendant 11 jours à la garde du ci-
toyen Michel, député, suivant la fixation
(lu Comité de sûreté générale.
2C juillet 1793.
Extrait conforme, signé de Deforgues, A.N.,
\K 10, n° /i02.
238. — Déclaration de Desseule, officier
de paix, portant que les citoyens Pierre-
Eraiiçois Buisson, Denis BaïUy et Cheva-
lier, gendarmes, sont constitués gardiens
auprès du citoyen Michet, député à la
Convention nationale, transféré à la mai-
son nationale du Luxembourg, et y reste-
ront Jusqu'à nouvel ordre.
26 juillet 1793.
Original signé, A. N., AA 10, n" 402.
239. — A<lresse de Michet, député de
nhône-et-Loire, envoyée de la prison du
Luxembourg à la Convention nationale, à
l'effet d'obtenir le retrait du décret qui a
ordonné son arrestation, et, en attendant,
le renvoi de cette adresse à un Comité, l'au-
torisation de recevoir les imprimés qui se
ilistribuent aux membres de la Conven-
tion, ses lettres et des journaux, invoquant,
pour sa justification, qu'il n'a aucune
relation avec Lyon, aucun rapport avec
Chasset, ce qui a motivé sa mise en accu-
sation, et déclarant que le district de Vil-
lefranche, au(iuel il appartient, est animé
d'un tout autre esprit (|ue la ville de
Lyon, et qu'à son instigation la commune
de Jullienas.de ce district, a formellement
rejeté l'arrêté du département de Rhône-
»>l-Loire qui invitait les citoyens à se for-
mer en assemblées primaires pour déli-
bérer sur les événements des 3d mai et
2 juin.
28 juillet 1793.
Original signé, A. N., F' 4774*5.
240. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant (ju'attendu que le député
.Michet est actuellement détenu au Luxem-
bourget qu'il est inutile de le faire garder
par des gendarmes, en raison des frais,
les gendarmes investis de sa sui-veillance
en sont déchargés.
"- 31 juillet 1793.
Copie conforme, A. i\'., F' 4774*'',
241. — Lettre adressée de Villefranche
aux citoyens députés de Rbône-et-Loire
pour le citoyen Michet, l'un d'eux, rue
Saint-Honoré, maison Bénard, n° 30 (pro-
bablement par sa femme), au sujet du
règlement de ses affaires et notamment
de la vente d'un domaine, que Michet éva-
luait loO,OOft livres et dont on lui offrait
110,000 livres, l'informant qu'un acompte
a été donné pour ce qui est dû à la
nation et que les impositions de 1791 sont
payées, mais que Je district n'a rien versé
de ce qu'il lui doit, priant d'indif[uer
quelles sont les dettes à payer.
Sans date (juillet 1793).
Original non signe, A. N., F' 4774*'.
242. — Certificat de M. B. du Mesnil, colo-
nel de la gendarmerie près les tribunaux,
attestantque les citoyens Bailly, Buisson et
Chevalier, gendarmes, ont relevé, le 22 juil-
let, trois de leurs camarades étant de garde
auprès du citoyen Michet, déplité, et sont
restés jusqu'au 31 juillet, jour où ils ont
été décliargés de leur garde, et que, ces
Irois gendarmes ayant reçu pour indem-
nité 5 livres par jour chacun, il est juste
d'accorder la même indemnité à ceux qui
leur ont succédé.
8 août 1793.
Original signé, A. A'., AA U), n" 402.
243. — Pétition de .Michet, député en
arrestation à la Conciergerie, au Comité
de sûreté générale, exposant qu'il lui est
tombé sur les mains une humeur dont les
ravages sont tels qu'il ne peut se servir
de la main gauche et que le bon air, l'exer-
cice et les bains sont les seuls remèdes
applicables dans cette maladie grave, cau-
sée par sa détention, demandant sa mise
en liberté, ou tout au moins la constala-
tion de son état par les [lersonnes de l'art
(|ue le Comité désignera pour établir la
nécessité de son transfèrenient dans une
maison de santé, ou de son arrestation
chez lui sous la garde d'un gendarme.
1 1 frimaire an II.
Original signé et i-npic (2 pièces), ^4. N.,
V 4774*".
HÉCI.AMATIO.NS Et JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS 4;>
■iii. — l.elUf de Micliet, d(ipul('!, à Va-
ilier, prôsideul duCoinilt' de sftreté i,'éné-
rale, invoquant son humanité et sa justice
au sujet de l'adresse qu'il a envoyée au
Comité, il y. a Ib jours, et dont il joint la
copie, déclarant que, quoiqu'il soit à la
Cuncieiiierie, il n'est pas un grand cou-
pable et ne s'explique pas le maintien de
son incarcération, sous le prétexte, pa-
rait-il, que Chasset est, comme lui, de
Villefranclie, et demandant sa mise en
liberté, ou, si elle se trouve différée, ré-
clamant les secours que sa santé exigo.
22 frimaire an II.
Original signé, A. N., Pi ■1774* ■.
245. — Arrêté des Comités réunis de
salut public, de sûreté générale et de légis-
lation, statuant sur les réclamations de
Michet, député du département de Rhônc-
et-[jOire, et ordonnant le remboursement
de la somme de 1,000 livres de dépense
extraordinaire, tant pour frais de loyer
que pour le payement dans les différentes
prisons des chambres qu'il a occupées
pendant son arrestation.
2 venlôse an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*II 277,
fol. 1162.
MOYSSET,
Député du Gers.
240. — Procès-verbal de transport de
I.onis-l'ranrois lielîara, commissaire de
police de la section du Mont-lîlanc, à la
requête de Jean Moyssct, représentant du
peuple, rue d'Antin, n° 921, maison garnie
t(!nue par Antoine Villemant, et levée
dos scellés apposés sur la porte de sou
appartement.
7 brumaire au III.
Original signé, A. N., F' 4774*'.
247. — Réclamation par Moysset, député
du (iers, aux Comités: 1° de la somme de
SliO livres, représentant les frais de loyer
l't le salaire des gaidiens de scelli'spar lui
supportés, avec arrêté des Comités réunis
de salut public, de sûreté générale et de
législation, ordonnant le remboursement
de cette somme.
26 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., ?•> 4774".
OBELIN,
Député (Tllle-et-Vilaine.
248. — Requête de la dame Esnoul,
femme Obelin, au Comité de sûreté géné-
rale, à l'effet d'obtenir la levée des scellés
apposés, rue Saint-Nicaise, n» ÎJ06, sur
l'appartement de son mari, dont elle désire
se rapprocher, attendu que l'éloignement
du lieu de sa détention (la Force), en-
traîne chaque jour beaucoup d'embarras,
d'incommodités et de retards dans le
transport des choses nécessaires à sa
subsisUmce et aux autres besoins (|u"uu<'
santé très faible lui impose.
15 frimaire an II.
Original signé, A. N., F' 4774^».
249. — Procès-verbal de Iranspnil de
Joseph- Etienne Delcher et Marc-.\ntoine
Raudot, députés, commissaires de la Con-
vention nationale, rue Nicaise, au domi-
cile du sieur Obelin, député, levée des
scellés et examen des papiers existant
dans une commode et un secrétaire, où
ils n'ont trouvé qu'une adresse de la com-
mune de Mézières à la Convention, rela-
tive aux voiries et biens communaux,
[lièce qu'ils ont emportée, abstraction
laite d'une quantité d'imprimés jetés çà
et là dans le cabinet où se trouvaient les
meubles désignés plus haut, de journaux,
rapports à la Convention et quelques ma-
nuscrits insignifiants, mais aucune cor-
respondance particulière.
9 prairial an II.
Original signé, A. N.,F'' 4774^'.
PERiÉs, cadet.
Député de l'Aude.
250. — Lettre de Periès, cadet, député
de l'Aude, au Comité de sûreté générale,
rappelant que, le 17 tloréal an II, le ci-
toyen Crapin, administrateur de Police,
vint en vertu d'un arrêté du Comité du
4»
CIIAIMTUE 1". — JOLHNÉES HISTORIUUES DK LA HKVOLlJriON
10 lloréal, à la Foi-ce, et lui prit 60 livres,
(|ue, le 3 octobre 1793, on lui avait égale-
ment enlevé à la Mairie, sa carte de député
et une canne, réclamant la restitution de
cet argent et de ces objets, en alléguant
que plusieurs de ses collègues ont béné-
licié d'un acte de justice analogue, avec
arrêté du Comité de sûreté générale, or-
donnant la restitution, par Tadminislra-
tion de Police, de l'argent et des efTets
saisis aux représentants du peuple Pe-
riès, cadet, et Tournier, de l'Aude, pen-
dant leur détention à la Force.
21 brumaire, 8 frimaire an III.
Original signé et copies conformes (3 pièces),
A. N., V -47746".
251. — Arrêté des Comités de salut
public, de sûreté générale et de législa-
lion, statuant sur les réclamations de Periès,
cadet, député, et ordonnant le rembourse-
ment de la somme de 71o livres pour le
loyer de l'appartement oii ont été apposés
les scellés pendant l'espace de 13 mois.
'20 nivôse an III.
Copie conforme, A. N., F' 4774"''.
PEYRE,
Député des Basses-Alpes.
252. — Lettre de Peyre, député des
Basses-Alpes, au président du Comité des
inspecteurs de la salle, déclarant nu'il est
sans le sol, sujet à des attaques d'épilcpsie
et en état d'arrestation (au Luxembourg),
réclamant l'expédition de son mandat déjà
demandé par son collègue Savornin, man-
dat qui pourrait être adressé à la ci-
toyenne Maisse, rue de Lille, n" 120, et
ajoutant (]ue le besoin le presse au point
qu'il ne connaît personne à (]ui il puisse
emprunter.
13 brumaire an II,
Original signé, A. N., F' 4774".
2i)3. — Lettre de Peyre, député des
Basses-Alpes, au Comité des inspecteurs
de la salle, exposant que par sa lettre au
président du Comité, il a fait connaître le
besoin urgent qu'il éprouve de toucher
l'indemnité qui lui est due, que sa maladie
augmente ses besoins et le met dans la
plus terrible des détresses, et jiriaul de
faire délivrer son mandat à la citoyenne
.Maisse, sa cousine, qui se charge de re-
mettre la présente.
13 brumaire an II.
Original signé, A. N.,'F'' 4774".
254. — .Xrrété du Comité des inspec-
teurs de la salle, décidant que la lettre de
Peyre, membre de la Convention, mis en
état d'arrestation, sera communi(iuée au
Comité de sûreté générale, pour connaître
son avis sur la question, et savoir si le
Comité des inspecteurs peut, dans la si-
tuation du citoyen Peyre, lui faire délivrer
des mandats pour loucher son indemnité.
13 brumaire an II.
Extrait conforme, signé de Sergent, A. N.,
yi 4774".
255. — Lettre de Peyre, député des
Basses-Alpes, détenu au Luxembourg, au
Comité do sûreté générale, lui exprimant
loule sa gratitude pour l'appartement
séparé qu'on lui a accordé, en raison des
attaques d'épilepsie auxquelles ilestsujel,
faisant appel à l'esprit de justice Ju Comité,
et demandant sa mise en liberté, décla-
rant pour sa justification qu'il a désavoué
et désavoue la signature par lui apposée à
un écrit qu'il n'a jamais lu et ([u'il croyait
brûlé depuis longtemps, ajoutant qu'il a
toujours vécu à l'écart, éloigné de toute
intrigue, de toute cabale, n'ayant jamais
assisté à aucun conciliabule, ni cnlretenu
de correspondance, sauf avec un de ses
oncles pour ses petites all'aires domes-
tiques.
22 brumaire an II.
Original signe, A. N., V 4774".
256. — Lettre de Peyre, député de»
Basses-Alpes, adressée du Luxembourg au
Comité de sûreté générale, rappolantqu'il
est détenu depuis 6 mois et que dans cet
intervalle, il a eu des attaques d'épilepsie
de plus en plus violentes et fréquentes, le
priant d'avoir ég;ird à sa triste situation et
de lui permettre de se retirer chez lui pour
quelque temps sous la garde d'un gen-
darme ou d'un sans-culotte, pour suivre
un régime et subir une opération qu'il ne
RÉCf.AMATIONS ET JUSTIFlCATIOiN DES DÉl'LTliS INCAIICÉIIÉS il
peut |j1us dillûier k raison d'une maladie
chronique.
10 germinal an II.
Original signé, A. N., ¥^ 477 i".
2o7. — Arrêté du Comité de sûreté gi'-
nérale, statuant sur la réclamation du
député Peyre et ordonnant le rembourse-
ment de la somme totale de 1,188 livres
pour frais de loyer et de scellés pendant
sa détention.
15 ventôse an III.
Copie conforme, A. N , F' 4774".
2.^8. — Arrêté du Coiuilé de sûreté gé-
nérale, décidant (|u'il sera pi-oposé à la
Convention nationale de décréter que le
représentant Peyre se rendra en mission
dans les départements de la Haute-Loire
et de la Loïère, et qu'il sera à cet effet
investi des mêmes pouvoirs que les repré-
sentants du peuple en mission dans les
départements.
18 floréal an III.
Copie conforme, A. N., F'' 47741'.
Celle proposition n'eut point de suite, on voit
en effet tpi'à la date du 4 messidor aji III,
Peyre, ainsi que son collègue Maisse, se trou-
vait en mission auprès de l'armée des Alpes
et d'Italie.
OUEINNEC,
Député du Finistère.
2:)0. — Procès-verbal de transport do
Joseph-Etienne Delcher et Marc-Antoine
Baudot, députés, commissaires de la Con-
vention, rue Honoré, n» 48, au domicile
du citoyen Queinnec, député à la Conven-
tion nationale, dans une chambre au
:;• étage, sur la cour, et levée des scel-
lés apposés sur les tiroirs d'une commode,
où il n'a été trouvé que sa correspondance
avec sa femme, ses amis et |)lusieurs au-
torités constituées de son département
dans les meilleurs principes de la Hévo-
lution, avec déclaration constatant que le
juge de paix de la section de la Halle-au-
Blé, malgré une invitation réitérée, n'est
pas venu assister les commissaires, attendu
qu'il est en fonctions ailleurs, ,iinsj que
ses assesseurs.
7 messidor an II.
Original signé, A. N., V' i774''.
HABAUT-PO.MIEK,
Député du Gard.
260. — Procès-verbal de transport de
Noël-François Couvreur, commissaire de
police de la section du Muséum, rue de
l'Echelle, n» 342, au domicile de Habaut,
député du r.ard,à l'entresol, où il a trouvé
la femme dudit Uabaut, laquelle lui a dit
que son mari était absent depuis Jeudi
dernier, le matin, et qu'elle ignorait oi'i il
s'était retiré, extraction des papiers con-
tenus dans les armoires, qui sont ren-
fermés dans une armoire dans le mur,
sur laquelle les scellés sont apposés.
7 octobre 1793.
Copie conforme, A. N., F'' 4086.
201. — Arrêté du Comité d'agriculture,
portant que le citoyen Bourdon, l'un de
ses membres, se rendra au Comité de
sûreté générale pour l'inviter à faire le-
ver les scellés apposés sur les papiers
de Uabaut-Pomier, membre de l'ancien
Comité d'agriculture , à l'effet d'en retirer
toutes les pièces relatives aux rapports
dont il a pu être chargé par ce Comité,
avec autre arrêté du Comité de sûreté
générale, requérant l'officier civil qui a
apposé les scellés d'en faire la levée en
présence d'un membre du Comité d'agri-
culture, pour extraire les papiers en
question, et de réapposer les scellés sur
les papiers appartenant au même Habaut-
Pomier.
18 brumaire an II.
Original, signé de Boucher Saint-Sauveur,
président, Moreau, secrétaire, et copie con-
forme (2 pièces), A. N., F' 477486.
202. — Lettre de Jacques-Antoine Ha-
baut, détenu à la Conciergerie, au Comité
de silreté générale, demandant la levée
des scellés apposés sur ses papiers, en sa
présence, avant la fin de décembre cou-
rant (v. st.), la restitution des assignats
saisis à son préjudice chez le citoyen
Paysac, sur lesquels on ne lui a remis que
"jO livres, ainsi que des 62 livres en or, de
la montre, des deux chaînes et d'un cachet
gravé, le tout en or, saisis à la Concier-
gerie.
1" nivôse an II.
Original signé, A, N., F' 4774»'.
48 r.llAlMTHK l". - JOURNÉES HlSlOftlQUES DE LA RÉVOLUTION
263. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Klienne Delcher et Marc-Antoine
liaudol, députés, commissaires de la Con-
M'ntion, au domicile de Jacques-Antoine
Uabaut, dit l'omier, député à la Conven-
lion, rue de l'Echelle, n" ;i42, dans une
chambre ù fentresol, ayant vue sur la rue,
levée des scellés et examen des papiers
trouvés dans une armoire-placard, des-
quels ont été distraits et emportés : une
petite liasse de pétitions à renvoyer au
Comité des finances, deux autres pétitions
à renvoyer au Comité d'agriculture, copie
de certificats venant d'Orléans à renvoyer
au Comité des assignats et monnaies, une
lettre en anglais et une feuille et demie
manuscrite d'instructions données au der-
nier tyran et paraphées par les représen-
tants du peuple, en laissantde côtéquautilé
d'imprimés, de distributions de la Con-
vention nationale et d'autres pièces insi-
gnifiantes.
2 messidor an II.
Original signé, A. JV., F' 4774"'.
264. — Lettre des administrateurs de la
Police régénérée au Comité de sûreté gé-
nérale, l'informant que, s'étant transportés
à la Conciergerie à l'effet de procéder au
transfèrement du député Rabaut-Poraier,
y détenu, dans la maison d'arrêt des
Fermes, rue du Bouloi, le concierge s'y
est opposé en motivant son refus sur ce
que l'ordre (jui lui était présenté n'était
signé que des administrateurs de Police,
mentionnant seulement celui du Comité
de sûreté générale, et (ju'il lui fallait un
ordre spécial.
22 thermidor an IL
Original, signé de Gérôine et Iiecaiiius,/\.JV.,
F" 477.i««.
26Î). — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant, sur la pétition de Jac-
ques-Antoine Rabaut, que les effets qui
lui ont été enlevés lui seront rendus,
chargeant la Commission des administra-
tions civiles, police et tribunaux de l'exé-
cution dudit arrêté pour tout ce qui u'esl
pas déposé au bureau du Comité, et le
renvoyant pour cet objet à la Commission
des trois membres qui ont In snrveillancf
de la levée des scellés et de l'inventaire
des effets en dépôt au Comité.
18 brumaire an III.
Original signé, A. N., F' 4774««.
266. — Lettre de Jacques-Antoine Ra-
baut à la Commission des administrations
civiles, police et tribunaux, accusant ré-
ception de l'expédition du décret du 2 bru-
maire, qui lui donne la faculté de se reti-
rer dans son domicile pour y rétablir sa
santé.
26 brumaire an III.
Original signé, A. N., AA 53, n" 1496.
267. — Pétition de Jacques-Antoine Ra-
baut aux Comités de saUil public et de
sûreté générale, réclamant : !• pour ses
dépenses chez le citoyen Paysar, durant
deux mois, 500 livres; pour les assignats
pris dans son portefeuille, 1,000 livres;
pour ses dépenses en prison durant onze
mois, et, pour excédent de loyer, 2,!)00 li-
vres ; 2° la valeur d'une montre en or, payée
12 louis en numéraire, et d'une voilure
ayant coûté 20 louis en assignats ; 3° le
payement eai nature des effets suivants qui
lui ont été volés, savoir : de 6 chemises de
toile fine, 6 cravates, 12 mouchoirs fins,
4 paires de bas de soie, 2 de fil, un man-
teau, des pantalons et un gilet de drap, un
fusil à deux coups, une paire de pisto-
lets et ceinture, une paire de bottes,
2 paires de souliers, une carte du plan
de Paris, et déclarant qu'il ne compte pas
les pertes ([ue sa détention lui a occa-
sionnées à Montpellier, n'ayant pu s'oc-
cuper de ses affaires domestiques, avec
arrêté des Comités réunis, faisant droit à
ces réclamations et ordonnant le paye-
ment : 1° de 4,000 livres; 2" de 3,000 livres
pour la montre en or; 3" de 3,000 livres
pour la voiture et les effets volés.
5, 8 fructidor an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. JV., F' 4774"'.
RIBERE.^U,
Dépvtè de la Charente.
268. — Lettre de Ribereau, député de la
Charente, à la Convention nationale, dé-
clarant qu'il se trouve au nombre de ceux
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
49
qui oui été l'objet d'un décret d'arresta-
tion pour avoir signé une déclaration au
peuple français sur les événements des
derniers jours de mai et des premiers
jours de juin, que ce n'est pas le moment
do se disculper d'un fait, que son cœur a
cruellement désavoué et qui n'est que le
fniit passager de l'erreur et de la surprise,
exposant qu'il est alité depuis plus d'un
mois et demi, en proie à une fièvre pu-
liide, et qu'il ne pourrait être incarcéré
. sans danger, et demandant à rester détenu
chez lui sous la garde d'un gendarme,
avec certilicat de MM. Le Moine, médecin de
la ci-devant faculté de Paris, et Marchais,
membre du ci-devant collège de chirurgie,
constatant que le citoyen Ribereau, de-
meurant aux Ecuries d'Orléans, rue
Saiut-Thomas-du-Louvre, est malade delà
li('vre depuis le 12 août, et dans l'impos-
sibilité de sortir de son lit.
4 octobre 1793.
Originaux signés (2 pièces), ^. iV., F' 47718'.
209. — Procès verbal de transport de
Delcher et Baudot, députés, commissaires
de la Convention, rue Thomas-du-Louvre,
maison ci-devant dite des Ecuries d'Or-
léans, dans la chambre habitée par le ci-
toyen Ribereau , au second étage au-
dessus de l'entresol, ayant vue sur la cour,
levée des scellés et examen des papiers
trouvés dans un secrétaire, consistant
en lettres particulières insignifiantes ou
n'ayant rapport qu'à des affaires de mé-
nage, sauf une lettre venant de Barbe-
zieux, en date du 28 mai 1793, que les
commissaires ont emportée.
12 prairial an II.
Original signe, A. N., F' 4774".
270. — Lettre adressée de Passirac à
Ribereau, député à la Convention natio-
nale, par le sieur (jrimaud, son fondé de
procuration, lui donnant des nouvelles
de ses affaires, annonçant qu'à la mort
de sa femme il a fait apposer les scellés
en présence de sa mère et de sa belle-
sœur, et qu'il s'est trouvé 1,112 livres
10 sols en assignats, qu'il a acheté des
boeufs et vendu le vin dont il ne reste
qu'un quart de vieux, qu'il craint qu'en
T. IX.
son absence les rats n'endommagent les
lits, lui envoyant les amitiés de sa mère,
de ses frères, sœur et neveux, et ajoutant
que de tous ses parents, c'est sa sœur qui
est la plus inquiète sur son sort.
9 thermidor an II.
Original signé, A. ;V., F' 47749'.
271. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, renvoyant à la Commission des
administrations civiles, police et tribu-
naux, la citoyenne Genat, constituée gar-
dienne des scellés apposés au domicile de
Ribereau, député, rue Thomas-du-Louvre,
pour le payement de son salaire.
15 frimaire an III.
Extrait du registre des arrêtés particuliers du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*ll 277,
fol. 897.
RICHOO,
Député de l'Eure,'',
272. — Décret do la Convention natio-
nale, sur la dénonciation faite par l'un de
ses membres, mettant en état d'arresta-
tion le citoyen Richou, député du dépar-
tement de l'Eure.
3 octobre 1793.
Copie coUationnée, signée de Pons de Verdun
et Jagot. secrétaires de la Convention, A. N.,
V 4774'2.
273. — Mémoire justificatif de Louis-
Joseph Richou, député de l'Eure, à ses
collègues, en réponse aux inculpations de
son collègue Du Roy, qui lui reprochait
ses relations avec le citoyen L'Adam, ad-
ministrateur du département de l'Eure,
détenu à l'Abbaye, et d'avoir écrit contre
Marat, déclarant qu'il n'a connu le citoyen
L'Adam qu'à l'occasion de diverses fourni-
tures pour l'équipement des dragons de
la Manche, envoyés contre les rebelles de
la Vendée, qu'il a pu se tromper sur le
compte de Marat et reconnaît son erreur,
et faisant observer qu'à la séance du 2 juin,
il s'élança le premier à la tribune de la
Convention pour demander un décret
d'arrestation contre les 32 députés.
5 octobre 1793.
Imprime, A. N., V 4774»2.
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
80
274. — Lettre adressée de la prison de
la Force par Louis-Joseph Richou, repré-
sentant du peuple, à ses collègues du
Comité de sûreté générale, faisant appel
à leurs vertus patriotiques, à leur activité
et à leur justice pour le prompt examen de
son affaire, et démontrant, par le mémoire
imprimé, intitulé : Louis-Joseph liichon.
dcpulé de l'Eure, à ses collègues, qu'il Joint
à sa lettre, combien le zèle du citoyen
Du Roy, son collègue, a été trompé par les
apparences, lorsqu'il a demandé son ar-
restation, opérée le S octobre, à 10 heures
du soir.
18'' jour du l"=''mois de l'an II (9 octobre 1793).
Original signé et imprimé (2 pièces), A. N.,
F7 4774»2.
275. — Lettre de Richou, député, détenu
à la maison d'arrêt de la Force, à ses col-
lègues du Comité de sûreté générale, ex-
posant que, depuis huit jours, il est privé
de sa liberté, éloigné de sa famille et
des fonctions sacrées qui lui ont été con-
fiées par ses concitoyens, les priant d'en-
tendre sa justification, et déclarant avoir
les pièces probantes des faits avancés dans
son mémoire.
21" jour du \" moisde l'an II (12 octobre 1793).
Original signé, A. N., V 477492.
276. — Lettre de la femme Richou au
citoyen David, représentant du peuple,
l'un des membres du Comité de sûreté
générale, rappelant à son souvenir l'hon-
nête et malheureux Richou, député de
l'Eure, détenu injustement à la Force
depuis le 5 octobre, le priant de jeter un
coup d'oeil sur le mémoire justificatif
qu'il lui a adressé à l'effet de hâter le
rapport de son affaire, protestant de l'in-
nocence de Richou, qui n'est déjà que
trop malheureux, étant, ainsi que sa fa-
mille, ruiné et saccagé parles brigands de
la Vendée.
17 octobre 1793.
Original signé, A. N., F' 4774".
277. — Lettre écrite de la Force par
Richou, député de l'Eure, au président
de la Convention nationale, exposant qu'il
est détenu et que les scellés ont été mis
sur ses papiers, sans qu'il ait été entendu,
et demandant son renvoi devant le Co-
mité de sûreté générale, avec prière de
faire un prompt rapport sur sa conduite,
et faisant observer qu'il n'est pas du
nombre des signataires.
10" jour de la 3« décade du 1" mois de l'au II
(21 octobre 1793).
Original signé, A. N.,?'' 4774".
27g. — Lettre de Richou, député de
l'Eure, au citoyen Amar, membre du Co-
mité de sûreté générale, déclarant que le
citoyen Du Roy, son collègue, qui a pro-
voqué, le 3 du mois précédent, son arres-
tation, a été trompé par les apparences,
ainsi qu'il est constant par le mémoire
ci-joint, distribué le 5 à la Convention, et
qu'il lui a démontré son erreur, preuves
écrites en main, exprimant le regret de le
voir absent, et demandant que le Comité
s'occupe de son affaire, afin de le rendre
le plutôt possible à ses fonctions et à sa
famille.
3«jour du 2«mois de l'an II (24 octobre 1793).
Original signé et imprimé (2 pièces), A. N.,
l"! 477492.
279. _ Lettre de la femme Richou au
citoyen Vadier, l'un des membres du
Comité de sûreté générale, le priant d'in-
tercéder en faveur du malheureux citoyen
Richou, qui, par suite de l'accusation d'un
seul de ses collègues mal informé, est
détenu à la Force depuis le 5 octobre, et
déclarant que s'il avait pu se faire en-
tendre à la Convention le 3 de ce mois, il
ne serait pas prisonnier, ayant entre les
mains les preuves matérielles de son inno-
cence, gémissant de ne plus pouvoir péné-
trer dans sa prison et adoucir des peines
si peu méritées, ajoutant que son mari
ne se rappelle nullement d'avoir écrit
contre Marat et que depuis longtemps
personne plus que lui ne rendait justice
au zèle de cet excellent patriote.
29«jour du 1" mois de l'an II (26 octobre 1793).
Original signé, ^.iV.,F' 477492.
280. — Lettre de Richou, député de
l'Eure, à son collègue Amar, l'un des mem-
bres du Comité de sûreté générale, accom-
pagnant l'envoi de la copie des pièces qui
HÉGLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAHCÉHÉS
;il
prouvent son innocence, notai)iment de sa
correspondance incrinainée avec le dépar-
tement de l'Eure en insurrection, ([uia mo-
tivé la dénonciation de son collègue Du Hoy,
cette correspondance étant antérieure à
l'insurrection et ne roulant que sur une
opération d'un intérêt général, entamée
[dus de y semaines avant le 2 juin, ajou-
Uint qu'il ne connaît personne dans le dé-
partement de l'Eure, sauf dans le district
des Andelys, resté lidèle à la Convention,
avec lettre de la femme Pichou au même
Amar, le priant de comparer les papiers
qu'on lui adresse avec le mémoire justi-
licatif qu'elle a fait distribuer le 7 ou
8 octobre à la Convention et dont elle lui
a remis elle-même un exemplaire sous
la galerie du Comité.
1 frimaire an II.
Originaux signés (3 pièces), A. iV., F''4774'2.
281. — Lettre de la femme Richou au
Comité de sûreté générale, représentant
qu'à l'époque où son mari fut mis en état
d'arrestation, ils avaient pris des arran-
gements pour quitter l'appartement ([u'ils
occupent et qui est bien au-dessus de
leurs facultés, et que l'apposition des
scellés les a obligés à y rester, demandant
la levée de ces scellés pour ne pas pro-
longer leur gène, transmettant une fois
de plus des preuves de l'innocence de son
mari.
6 frimaire an II.
Original signe, A. N., T'' 4774'-^.
282. — Mémoire justilicatif adressé jiar
llicliou, député de l'Eure, à ses collègues
composant le Comité de sûreté générale,
en réponse à la dénonciation calomnieuse
lancée contre lui depuis son arrestation
par le citoyen Pantin, habitant de Cisors,
fils du député à l'Assemblée législative,
son ennemi de vieille date, ami plutôt des
aristocrates que des patriotes, qui s'était
ligué avec eux pour attaquer sa nomina-
tion en qualité de maire de Gisors, attes-
tant avoir piopagé de tout son pouvoir
l'esprit de la Révolution, le vrai sans-culol-
tisme qui lui toujours dans son cœur,
avoir déjà combattu le fanatisme, comme
administrateur du district des Andelys en
1791,et déclarant qu'à l'époque du 10 août,
il avait proposé à ses collègues le vole
d'une adresse d'adhésion aux travaux do
la Législature, (jui fut envoyée à Robert
Lindet et approuvée, qu'il n'a eu de rela-
tion avec le sieur Pantin (|ue pour le pro-
téger contre la fureur du peuple, irrité par
ses sorties violentes contre les patriotes.
Frimaire an II.
Original signé, A. N., V 4774"^
283. — Lettre du sieur Pantin, comman-
dant de la garde nationale de Gisors, au
Comité de sûreté générale, rappelant qu'il
y a deux mois il a dénoncé Uicliou, député
de l'Eure, créature de l'infâme Buzot, pour
avoir colporté dans la commune de Gi-
sors des imprimés émanés des presses
fédéralistes du déparlement, pour avoir
avili, par ses propos, la représentation
nationale, pour avoir annoncé faussement
la prise de Dunkerque par les Anglais,
alors qu'ils venaient d'en être chassés, et
répétant les propos tenus par Richou au
sieur Mollard, marchand de vin à Saint-
Pierre-de-Longueville, près Vernon, qui,
ayant vu les mains de ce député couvertes
de boutons et lui ayant deiiiandé ce qu'il
avait, en obtint cette réponse : Ah ! mon
ami, c'est l'effet de l'émotion que m'a fait
éprouver la mort de ce pauvre Louis XVI,
depuis ce moment je ne vis plus, je languis,
et ajoutant que la conduite de Richou
l'avait confirmé dans l'opinion qu'il avait
été un intrigant, un buzotin, un conspira-
teur, enlin mettant en garde contre |es
intrigues d'une citoyenne appelée Desfon-
taines, soi-disant femme de Richou, au-
près de la Société populaire de Gisors.
23 nivôse an II.
Original signé, A. iV., F' 4774'^.
284. — Lettre de Louis-Joseph Richou,
député de l'Eure, à ses collègues membres
(lu Comité de sûreté générale, reijouve-
lant ses instances pour obtenir le dépôt à
la Convention du rapport qui le concerne,
rappelant que la ville de Gisors a été la
[iremière à adhérer aux journées du
31 mai et du 2 juin, et que toul le district
des Andelys a suivi cet exemple, priant
d'interroger sur son compte les estima-
CHAPITRE l«^ — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
blés frères Lindet, de se faire représenter
les papiers qui sont sous les scellés où
ron trouvera les traces honorables de ses
travaux et les preuves non équivoques de
son civisme et de son amour pour ses
semblables.
11 ventôse an II.
Original signé, A. N-.F'' 477492.
283. — Lettre du sieur Crosnie'r, capi-
taine au 1" bataillon des sections armées
de Paris, écrite du quartier général de
IJouzonville, au représentant du peuple
Richou, réclamant plusieurs certificats,
adresses et autres pièces qu'il lui avait
confiées, qui attestent son civisme, priant
de les lui renvoyer ou de s'adresser aux
citoyens Ehrmann et Soubrany, décla-
rant qu'il va rentrer en campagne pour
écraser jusqu'aux derniers tyrans, et ad-
jurant le digne et brave montagnard au-
quel il s'adresse de ne pas refuser la ré-
ponse qu'un défenseur de son pays a droit
d'espérer d'un de ses fiers représentants.
18 ventôse an II.
Original signé, A. N.,F' 4774»2.
286. — Justification du citoyen Richou,
député de l'Eure, adressée de la Force au
citoyen Rréard, l'un des membres du Co-
mité de salut public aux Tuileries, petit
.jardin, affirmant n'avoir jamais rien dit,
signé, ni écrit qui fût opposé à la Répu-
blique, ni qui tendît au fédéralisme, avoir
manifesté sa haine pour la tyrannie en
faisant adopter et envoyer par le district
des Andelys, à la Législative, une adresse
d'adhésion et de félicitations sur la jour-
née du 10 août, en célébrant, par ses dis-
cours et ses écrits, après sa nomination à
la Convention, les martyrs de cette jour-
née, auxquels, sur sa motion, l'Assemblée
électorale a rendu les honneurs funèbres,
sans cérémonie ecclésiastique, dont il a
composé l'hymne apologétique; à cette
justification sont annexés deux imprimés,
l'un intitulé : Apothéose des guerriers de la
liberté et de Végalitc, tués aux Tuileries, le
jour de saint Laurent, par Louis-Joseph
Richou, à Evreux, de l'imprimerie de
J.-J. L'Ancellc; l'autre ayant pour litre :
Chant patriotique pour la fédération des
Andelys, 1792, réimprimé pour l'Assem-
blée électorale de l'Eure.
25 floréal an II.
Original signé et imprimés (3 pièces), A. N.,
28". — Lettre écrite de la Force par
Richou, député de l'Eure, aux Comités
réunis de salut public et de sûreté géné-
rale, déclarant que le ciel moins nébu-
leux qui couvre maintenant notre sainte
Révolution, le jour de la justice et de la
vertu enfin arrivé, lui ordonnent de récla-
mer de nouveau l'examen de sa conduite,
qui est sans tache, demandant qu'on
s'occupe de lui et qu'on éclaire la Con-
vention sur son compte, afin qu'il puisse
être libre pour le jour de la fête à l'Eternel,
qu'il désire célébrer avec ses collègues.
28 floréal an II.
Original signé (en double), A. N., V 477492.
288. — Lettre du Comité révolutionnaire
du district de Thouars au Comité de sûreté
générale, accompagnant l'envoi de 19 let-
tres écrites par Richou, détenu comme
signataire des protestations des 6 et 19
juin 179.3 (style esclave) à un scélérat
nommé Martin, commis du sieur Brossier
de la Charpagne, receveur du district de
Thouars, dont la guillotine a fait justice,
lettres qui prouvent que Richou a tantôt
été le partisan de la cour et de tous les
grands, et tantôt crié contre eux, et cela
suivant les circonstances.
16 prairial an II.
Original signé, avec les 19 lettres de 1789 à
1792(1 dossier), A. N., V 477492.
289. — Lettre de Richou, député de
l'Eure, à ses collègues des Comités de
salut public et de sîireté générale, décla-
rant qu'il ne peut dissimuler son afflic-
tion de voir si longtemps un nuage ré-
pandu sur son civisme, sur son amour
pour la liberté, l'égalité et la République,
affliction qui s'est encore accrue d'une
manière cruelle par son absence de la
fête, à jamais mémorable, de l'Eternel, et
qu'il a exprimé ses sentiments dans une
hymne composée pour la circonstance,
lettre accompagnée d'une déclaration de
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
la femme Richou, attestant que celte
hymne a été composée pour les seuls
représentants composant les deux Comi-
tés tle salut public et de sûreté générale.
24 prairial an II.
Original signO, A. N., F^ 4774".
A CRtte lettre est jointe l'hymne en question,
intitulée : « Effusion de cœur d'un bon citoyen,
détenu à l'occasion de la fête dd l'Eternel, sur
l'air des Marseillais ».
290. _ Lettre de Richou, député de
l'Eure, au Comité de sûreté générale, se
plaignant de languir dans les fers depuis
Il mois, sa conduite en prison étant
exemple de reproches, comme à la Con-
vention, assurant qu'il n'a jamais élé
d'aucun conciliabule, d'aucune faction, et
que son collègue Du Roy a été induit en
erreur, lorsqu'il l'a accusé d'avoir corres-
pondu avec son département en insurrec-
tion, et demandant en grâce de ne point
le faire transférer, véritable acte de cruauté
pour dos malheureux qui ont tant souffert.
22 fructidor an II.
Original signé, A. N., V 477492.
291. _ Lctlre de Richou, député de
l'Eure, au président de la Convention, se
plaignant de soufirir mille morts depuis
un an, déclarant qu'il vient d'apprendre
que le Comité de stjreté générale va le
replonger dans une maison de détention
ordinaire, alors que sa translation dans
la maison des Fermes avait été un inslant
d'adoucissement pour lui, et demandant
d'y rester provisoirement ou en état d'ar-
restalion chez lui, attestant une fois de
plus qu'il est un honnête homme et n'a
jamais cessé d'être un bon républicain
dans le sens absolu de la Convention.
23 fructidor an II.
Original signé, A. N.,V^ 4774'2.
202. — Lettre de la femme Richou au
Comité de sûreté générale, exposant que
par suite de la maladie de la gouver-
nante de son fils, qu'elle a été obligée
d'envoyer à l'Hospice national et de là à
celui de Saint-Louis, elle se trouve seule
gardienne des scellés, et soUicilanl la
faveur d'fitre maintenue en celte qualité,
jusqu'à la fin de ses imprévus et trop
cruels malheurs, faveur qui a été accordée
à presque toutes les femmes des députés
détenus, et déclarant que, si elle ne voit
point paraître de nouveaux visages, elle
sera tranquille.
!) vendémiaire an III.
Original signé, A. N., F'' 477492.
293. — Lettre de Louis-Joseph Richou,
député de l'Eure, détenu aux Ecossais,
rue Victor, à la Convention nationale, se
plaignant d'ôtre dans les fers depuis un
an et d'éprouver les horribles vexations du
régime barbare introduit dans les maisons
d'arrêt, et depuis un an de demander jus-
tice, sans pouvoir l'obtenir, protestant
contre l'erreur dont il a été victime, à la
séance du 3 octobre, où il n'a pu être
entendu, affirmant que sa conduite pu-
blique et privée est sans reproche, avant
comme depuis la Révolution, avant comme
depuis son arrestation, et réclamant un
prompt rapport sur son compte, parce
qu'il ne redoute point la justice de la
Convention et qu'il l'invoque au contraire
depuis un an avec l'impatience de la dou-
leur, la sécurité de la probité et du ci-
visme le plus pur.
12 vendémiaire an III.
Original signé, A. N., F'' 47749=.
294. — Lettre de Du Roy, député de
l'Eure, à ses collègues du Comité de salut
public, de sûreté générale et de législa-
tion réunis, rappelant les faits par lui
imputés, le 3 octobre 1793, à son collègue
Richou, lui reprochant : 1° d'avoir écrit
une lettre aux administrateurs du dépar-
ment, avec un post-scriptum contenant
une diatribe contre Marat; 2° d'avoir sol-
licité l'un de ses collègues de signer l'acte
du 0 juin, quoique ne l'ayant pas signé
lui-môme, et par ce fait étant plus répré-
hcnsible que ceux qui, cédant à l'impul-
sion d'une opinion égarée, avaient eu au
moins le courage de prendre la respon-
sabilité de leur action, déclarant d'ail-
leurs n'avoir obéi à aucun sentiment de
haine et n'avoir fait que remplir un de-
voir pénible.
2 brumaire an III.
Original signé, A. N., V 477492.
CHAPI'inK I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
293. — Requête de l.ouis-Joseph Ri-
chou, député de l'Eure, aux Comités réunis
de salut public, de sûreté générale et de
législation, à l'effet d'obtenir le rembour-
sement de la somme de 07 livres 10 sols
exigée de lui dans la maison d'arrêt de la
Force, pour location de la chambre qu'il y
occupait, et de celle de 1,300 livres par
lui payée pendant sa détention, pour le
loyer de son logement dans Paris, avec
arrêté des Comités réunis, statuant sur
celte réclamation et ordonnant le paye-
ment, au citoyen Ricliou, de 1,307 livres
10 sols, tant pour son loyer que pour la
chambre qu'il a occupée durant sa dé-
tention.
20, 24 ventôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F' 477492.
296. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant de proposer à la Conven-
tion nationale le représentant du peuple
Itichou pour aller en mission dans les
départements du Haut, du Bas-Rhin et
du Mont-Terrjble, le représentant Lau-
rence pour les départements de la Haute-
(iaronne, du Gers et du Tarn, et le repré-
sentant Besson pour les départements du
Rec-d'Ambès et de Lot-et-Garonne.
23 germinal an III.
Original, .signé de Clauzel, Ysabeau, Mon-
majou, Révère, Pémartin, Marie-Jo-scph Ché-
nier et Tliibaudeau, A. N., V illP-.
297. — Pétition de la députalion du
Ilaul-Rhin au Comité de sftrcté générale,
exposant que depuis que leur collègue
Rii'hou est dans le Haut-Rhin, une multi-
tude de réclamations les assiège, énumé-
rant les griefs que l'on a contre Ricliou,
les anciens membres du Conseil souve-
rain d'Alsace, les officiers du duc de W'ur-
lemberg sont placés dans toutes les admi-
nistrations contre le vœu public, les lois
sont méprisées, les biens nationaux discré-
dités, le fanatisme en pleine vigueur, les pro-
cessions religieuses faites publi(|uement,
l'arbre de la liberté coupé à Kaysersberg,
les patriotes incarcérés avec éclat, vili-
pendés et conspués, les prêtres déportés
et les émigrés rentrant en foule, distri-
buant les proclamations de Condé et
les bulles d'excommunication contre les
acquéreurs de biens nationaux, contre
ceux qui logent les défenseurs de la pa-
trie, qui leur vendent des denrées et
acceptent des assignats en payement,
enfin la discipline militaire se relâchant
partout, l'embauchage et la désertion de-
venant publics, en conséquence deman-
dant formellement le rappel de Hichou,
qui, s'il eût obéi à la loi, dût dés le l"^'' du
courant être rentré dans le sein de l:i
Convention nationale.
13 thermidor an III.
Original, signé de Ileubell, Guitlard, Rilter,
Pnieger et Albert, A. N.^F'' 4774»'.
ROUTER,
Député de l'Hérault.
298. — Procès-verbal de transport de
Jean Lacoste, juge de paix de la section
de la Montagne, ci-devant Rutte-des-Mou-
lins, requis par Jean Perrier, secrétaire-
commis du Comité de sûreté générale, rue
d'Argenteuil, n° 14, au domicile du ci-
toyen Rouyer, député, dans un apparte-
ment au deuxième étage, occupé en
commun par lui et Jacques-Joseph Vien-
net, député de l'Hérault, membre du
Comité de la guerre, lequel a déclaré que
le citoyen Rouyer n'était pas rentré
depuis le matin, perquisition faite dans
les meubles et apposition des scellés dans
le tiroir d'en haut d'un secrétaire, rempli
de lettres des années 1791 et 1792, très
nombreuses et dont la lecture prendrait
beaucoup de temps.
2 août 1793.
Expédition conforme, A. N., F' '1771'.
299. — Mémoire justificatif de Rouyer,
député du département de l'Hérault, dé-
crété d'accusation, à la Convention na-
tionale et à la France entière.
(30 brumaire an II.)
Imprimé, in-4'' de 20 pages (en double exem-
plaire) A. N., V 477F.
300. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que les scellés apposés,
rue d'Argenteuil, chez le citoyen Cheva-
lier, sur les effets appartenant à Rouyer»
ltÉC(,.\MATIONS KT JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
ri-devanl député, seront levés par le ci-
toyen Lacoste, juge de paix de la section
lie la Montagne, et que les papiers seront
apportés au Comité.
6 frimaire an II.
Extrait du registre de» mandats d'arrêt du
Comité de sûreté générale, A. "' *'^*" """
fol. .37.
A'., AF*n 290,
301. — Arrêté du Comité de sûreté
i,'énérale, renvoyant à la Commission des
administrations civiles, police et tribu-
naux le citoyen Pouzy, constitué gardien
des scellés apposés au domicile du ci-
toyen Rouycr, représentant du peuple,
par procès-verbal du 4 nivôse an II.
21 nivôse an II.
Extrait du registre des arrêtés particuliers
du Comité de sûreté générale, A. N., AF'll
277, fol. 907.
302. — Procès-verbal de transport des
représentants Bréard et Laloy, commis-
saires chargés de la levée des scellés chez
les députés détenus ou hors la loi, rue
d'.\rgenteuil, maison n" 12H, dans l'ap-
partement qu'occupait au second le re-
présentant Rouyer, examen et description
des papiers trouvés dans un secrétaire,
une commode et une petite malle, sa-
voir : 1° Trois registres intitulés : Jour-
nal de la Commission de la Convention
nationale dans les déparlements mari-
times méridionaux, composée des citoyens
Rouyer, I.etourneur et Brunel, contenant
les délibérations de cette Commission,
signées des commissaires, du 27 janvier
au 27 juillet 1793; 2'' 14 liasses conte-
nant les papiers relatifs aux opérations
des représentants du peuple et par eux
recueillis pendant leur mission, dont
toutes les pièces sont numérotées, véri-
llées par les commissaires qui constatent
les déficits ; 3° 5 liasses intitulées : Pièces
relatives à la mission que j'ai eue, seul,
député par mes collègues, pour lever une
armée do 12 .\ lo.OOO hommes, qui ne
sont ni numérotées ni paraphées ; 4» une
liasse de 52 cotes, contenant des mé-
moires, pétitions, notes et observations,
lettres, copies de lettres, délibérations de
corps administratifs, états, mémoires et
lettres de soldats, de généraux et d'offi-
ciers, le tout adressé aux représentants
du peuple et ])ar eux recueilli pendant
leur mission ; 5° une liasse de 41 piècesi
dont 40 exemplaires imprimés d'une justi-
fication publiée par Rouyer, Brunel ; fi" une
liasse de 1"» pièces, intitulée : Note se-
crète, remise de confiance par le ministre
de la marine aux commissaires de la Con-
vention, avec prière d'éviter qu'il en soit
pris communication et de vouloir bien la
remettre à leur retour, pièces qui sont ren-
voyées cachetées au Comité de salut public;
7° une liasse de 8 pièces, l'une, lettre du
sieur Dugommler et papiers concernant
les Iles du Vent; 8° lettre composée d'une
seule pièce, qui est une lettre adressée, le
?) janvier 1792, par Auguste de Polignac au
député Rouyer, et renvoyée au Comité de
sûreté générale ; 9° une liasse de mémoires
relatifs au service de la marine dans
les ports militaires, à la formation d'une
flottille destinée à la défense des côtes,
à l'établissement d'une école d'hydro-
graphie, de pétitions et états de service,
le tout à remettre au Comité de marine;
10° une liasse renfermant des lettres et péti-
tions à renvoyer au Comité des pensions;
M» réclamation d'un fournisseur de bois
pour la marine, qui concerne le Comité de
l'examen des marchés; 12° pétition pour
accélérer la fabrication des armes, à ren-
voyer à la Commission des armes; 13° pé-
tition et certificats à renvoyer au Comité
des inspecteurs de la salle; 14» état des
procès criminels poursuivis au tribunal
de Bézicrs, mémoires et pétitions, le tout
à remettre au Comité de législation ;
15» une liasse de lettres, mémoires et
pétitions, notamment d'observations pré-
sentées par les sous-officiers et soldats
invalides, à remettre au Comité militaire ;
16° pétition du secrétaire de l'ancien gou-
vernement de Lorraine, à renvoyer au
Comité de liquidation; tous lesquels pa-
piers, trouvés pour la plupart dans la
malle, ont été emportés par les commis-
saires Bréard et Laloy au local de la Com-
mission du 18 pluviôse.
5, 6 prairial an II.
Original signé, A. N., F' 4771'^
56
CHAPITRE I"^
JOURNEES HISTORIQUES DE I.A RÉVOLUTION
303. — Renvoi par la Convention natio-
nale à ses trois Comités de salut public,
de sûreté générale et de législation, d'une
lettre de Rouyer, député de l'Hérault, qui
réclame contre le décret qui l'a mis hors
la loi, et demande à être compris, en ce
qui le concerne, dans le rapport que ces
trois Comités doivent faire, sous trois
jours, sur les représentants du peuple
mis hors la loi, en conformité du décret
du 9 de ce mois.
20 frimaire an III.
Extrait du procès- verbal, signé do Josepli
Becker, Porcher et Rovère, A. N., F' 4771^
304. — Déclaration de Rouyer, député de
l'Hérault, adressée aux Comités de sûreté
1,'énérale, de législation et de salut public,
établissant que les pertes par lui éprou-
vées, pendant le temps de sa persécution,
s'élèvent à plus de 30,000 livres, soit pour
la gestion de ses biens, à raison de l'a-
bandon de leur culture, soit pour son
mobilier, et qu'il ne saurait évaluer les
sacrifices qu'il a été obligé de faire pour
se dérober aux recherches des décemvirs
qui opprimaient la France, et déclarant
borner ses réclamations : 1° au prix de sa
garde-robe qu'il a été obligé de renouveler
en entier, n'ayant conservé que l'habit
qu'il portait lors de sa fuite, et qu'il évalue
à 6,000 livres, pour habits, uniforme, épée,
pistolets, fusils et linge de toute espèce;
2° à deux années de loyer de l'appartement
qu'il avait à Paris, qu'on lui a fait payer
70 livres par mois pour avoir le plaisir de
loger deux gendarmes occupés à garder
une malle contenant les papiers de la
commission qu'il avait eu à remplir, soit
1,080 livres; 3" au prix d'une voiture qui
lui avait coûté, il y a deux ans, 2,200 li-
vres; 4» à ses débours pour se rendre à son
poste, dont il était éloigné de 216 lieues,
en frais de poste ou nourriture, soit 1,700 li-
vres; îi» au prix d'une cinquantaine de
livres d'histoire et de marine, et autant
de gravures, cartes géographiques ou de
marine perdus, évalués 1,000 livres, le
tout montant à la somme de 12,580 livres,
inférieure à la valeur réelle, et arrêté des
Comités de salut public, de sûreté géné-
rale et de législation réunis, ordonnant le
remboursement des sommes réclamées
par Rouyer, soit 6,000 livres pour la perte
de sa garde-robe, 2,000 livres pour la
voiture qui lui a été prise, 1,700 livres
pour frais de poste et de nourriture, et
1,000 livres pour ses livres et cartes perdus,
soit ensemble 12,,')80 livres, qui lui seront
payées par la Trésorerie.
15 germinal an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., F' 47713.
ROUZET,
Député de la Haute-Garonne.
305. — Procès-verbal de transport de
Jean-Baptiste Marotte, commissaire de po-
lice de la section des Piques, en vertu
d'arrôté du Comité de sûreté générale,
rue Saint-Guillaume, n» 5, à l'effel de pro-
céder à l'arrestation du citoyen Rouzel,
député de la Haute-Garonne, examen et
vérification de ses papiers, qui ont été
placés dans une cassette, sous scellés, et
emportés au Comité de sûreté générale,
avec 3 lettres se trouvant dans les poches
du citoyen Rouzet, à l'adresse de per-
sonnes à Bordeaux, Lorient et Montpel-
lier, et de deux portraits de la même figure
encadrés, qu'on emporte également.
28 ventôse an II.
Expédition, signée de Marotte, A. N., F'
4775».
306. — Procès-verbal de transport d'E-
tienne Arbellier, officier de paix, porteur
d'un mandat d'arrêt, décerné le 7 octobre,
contre le citoyen Rouzet, député, rue
Saint-Honoré, n» 2ol3, maison Virginie, à
l'effet de se renseigner sur ledit Rouzet,
avec déclarations de la femme Foughasse,
principale locataire de cette maison, éta-
blissant que le sieur Rouzet a quitté sa
maison, le 6 octobre, et a emporté tous
ses eifets, et de Marie Alibert, veuve du
sieur Marc Noiin, portière de la mémo
maison, qui, interpellée sur ce que pou-
vait être devenu le citoj'en Rouzet depuis
son départ, a répondu que son domes-
tique, venu dans sa loge il y a 2 ou 3 jours,
lui a appris que son maître était arrêté
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
depuis 15 jours et se trouvait aux Carmes,
rue de Vaugirard.
7 germinal an II.
Copie conforme, A. iV., F' 4775^.
307. — Lettre de Rouzet, député de la
Ilaute-Caronne, détenu à la maison d'ar-
rêt de la rue de Vaugirard, au Comité de
sûreté générale, se plaignant de n'avoir
reçu aucune réponse au billet par lequel
il demandait qu'il lui fût permis d'écrire
à sa femme et d'en recevoir des nouvelles,
et de la suppression complète de sa cor-
respondance, déclarant qu'étranger à toute
intrigue, il n'a entretenu aucune relation
avec aucun des députés accusés, ayant
constamment prêché l'union entre les pa-
triotes, pour assurer leur triomphe contre
les ennemis extérieurs et intérieurs et,
loin de discontinuer depuis le 2 juin son
travail à la Convention, s'étant assidûment
employé aux Comités des finances et de
législation, et souvent à celui de salut
public, en qualité de commissaire de celui
de législation, de manière à faire plus de
rapports à la tribune qu'il n'en avait fait
dans tout le cours de la session, ajoutant
qu'il attendra avec la résignation d'un
bon citoyen les décisions que le bien pu-
blic inspirera à ses collègues.
8 germinal an II.
Original signé, A. N., F' 4775^.
308. — Lettre de Rouzet, député de la
Haute-Garonne, au Comité de salut pu-
blic, exposant que la maison d'arrêt de la
rue de Vaugirard, où il est enfermé, d'a-
bord administrée par le Comité révolu-
tionnaire de la section de Mutins Scévola,
a passé entre les mains de la Police et
livrée à des subalternes qui croient se
rendre recommandables par leurs exagé-
tions, si bien qu'il se trouve dans l'impos-
sibilité de suivre la moindre partie du ré-
gime qui lui est prescrit dans son état de
santé, tr<''s critique, étant miné par une
fièvre lente et en proie, depuis plus de
dix ans, aux douleurs aiguës du rhuma-
tisme, et demandant l'autorisation de faire
venir du dehors ce que sa situation exige,
en raison de ses infirmités corporelles,
car, ajoute-t-il, élevé durement, ayant
servi sur terre et sur mer dans la guerre
de 1756, la frugalité républicaine fut son
apanage dès ses premiers ans.
27 messidor an II.
Original signé, A. N., F' 47753.
309. — Lettre de J.-M. Rouzet, député
de la Haute-Garonne, au Comité de sûreté
générale, exposant que, lorsqu'il fut écroué,
le 28 ventôse, dans la maison d'arrêt de la
rue de Vaugirard, elle était pleinf, qu'il
fut d'abord placé au milieu d'une salle
contenant 22 lits, ensuite près d'une
fenêtre, souvent ouverte en raison du
mauvais air, puis, à cause de son état,
transféré dans une petite chambre sous
le couvert, où il n'a pu depuis 3 mois dor-
mir qu'une heure ou deux sur 24, con-
sumé par une fièvre lente, déclarant qu'eu
égard à sa répugnance pour les remèdes,
on ne lui a administré que quelques cal-
mants et rafraîchissements, qu'il aurait
besoin de prendre les bains de Dax ou de
Bagnères-de-Luchon, qui l'auraient sou-
lagé, qu'à défaut, il se contenterait de
bains et d'autres adoucissements, obser-
vant qu'étranger à toute faction, à tout
parti, il a assidûment rempli ses devoirs
dans les Comités, et qu'à 52 ans il se voit
sans fortune, avec la crainte de laisser sa
femme et ses enfants dénués de toutes
ressources.
7 fructidor an II.
Original signé, A. N., V 4775'.
310. — Certificat de Markowski, officier
de santé des prisons et des maisons d'ar-
rêt de Paris, attestant que le citoyen
Jacques-Marie Rouzet, député de la Haute-
Garonne, est attaqué de rhumatisme,
d'une fièvre intermittente et de maux de
nerfs violents, et qu'il demande sa trans-
lation dans la maison de santé Belhomme,
pour y être traité convenablement.
4 vendémiaire an III.
Original signé, A. N., V 4775^
3M. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant, sur les attestations des
officiers de santé, que les représentants
du peuple Rouzet et Estadens, députés de
la Haute-Garonne, détenus par mesure de
sûreté générale à la caserne des Cannes,
38
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE \A RÉVOLUTION
seront transférés, sous bonne et sûre
garde, dans la maison d'arrêt de la rue
(le Charonne et qu'ils pourront, en y al-
lant, passer à leurs domiciles, à Paris,
pour y prendre les effets dont ils auront
besoin.
0 vendémiaire an III.
Copie conforme, A. JV., I-"' 1775^.
312. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant la levée des scellés
dans les appartements occupés par les
représentants du peuple, auxquels la Con-
vention nationale a accordé la liberté pro-
visoire pour rétablir leur santé et vaquer
à leurs affaires domestiques.
4 brumaire an III.
Copie conforme, A. N., V 4775^.
313. — Déclaration de Lindet et Dyzès,
portant qu'il se trouve au Comité de
sûreté générale une malle au nom du ci-
toyen Rouzel, député de la Haute-Garonne,
qui renferme des papiers réclamés par ce
citoyen, la plupart des feuilles imprimées
et distribuées à la Convention ou concer-
nant des affaires particulières, avec arrêté
du Comité, ordonnant de restituer la
malle en question au citoyen Rouzet, qui
en donnera décharge.
9 frimaire an III.
Original, sig-né de R.-Th. Lindet et Dyaè»,
et copie conforme (2 pièces), A. JV., F' 4775'.
ROYER,
Député de VA in.
314. — Lettre du citoyen Jonquoy, com-
missaire aux accaparements de la section
de fiuillaume-Tell, au Comité de sûreté
générale, le priant d'envoyer l'inspecteur
de police Soyer cberchcr le citoyen Royor,
député de l'Ain, à la prison de la Force,
pour assister à la levée des scellés appo-
sés à l'entrée de sa chambre, afin de reti-
rer les plombs, fers et cuivres mis en ré-
quisition, qui doivent être livrés dans les
magasins de la nation.
24 frimaire an II.
Original signé, ^. JV., F'' 4775^.
31!i. — Lettre de Royer, député de l'Ain,
détenu à la Force, à son collègue Amar,
membre du Comité de sûreté générale,
demandant que l'on procède le plus promp-
leinenl possible à la levée des scellés ap-
posés sur le cabinet où sont ses papiers et
divers objets lui appartenant, à raison de
l'absence du citoyen F,a Pallu, chargé de
la garde de ces scellés, qui est obligé de
se rendre dans le département de Saône-
el-Loirc, pour affaires pressantes, dans la
crainte des accidents qui pourraient se
produire.
27 nivôse an II.
Original signé, A. N., F^ 4775^
31G. — Lettre de Royer, député de l'Ain,
détenu dans la maison d'arrêt des ci-de-
vant Fermes générales, au Comité de sû-
reté générale, déclarant que, depuis
bientôt 12 mois, les scellés sont apposés
sur une partie de l'appartement qu'il avait
loué pour une année dans la- maison des
Petits-Pères, près la place des Victoires
nationales, où il n'a couché qu'une nuit,
sollicitant de nouveau la levée de ces scel-
lés pour plusieurs raisons : 1° parce qu'il
paye un loyer en pure perte, les effets
autres que les papiers mis sous les scellés
pouvant être transportés partout où il
sera en état d'arrestation ; 2° parce qu'un
gqrdicn de ces scellés lui occasionne une
dépense sans aucun avantage pour la Ré-
publique ; 3° attendu qu'il y a un réel
danger de voir les scellés brisés par des
fripons pour s'approprier ses effets et
peut-être fournir aux malveillants l'occa-
sion d'atroces calomnies, le bris des scel-
lés aux domiciles de plusieurs détenus
plaidant en sa faveur.
18 fructidor an II.
Original signé, A. JV., F'' 47753.
317. — Procès-verbal de transport des
commissaires du Comité révolutionnaire
du 3" arrondissement, maison et enclos
de la section de riUillnnme-Tell, en un ap-
partement au 2° étage, donnant sur une
grande cour où se construisent des han-
gars pour le service des postes, qui est
occupé par le citoyen Royer, et levée des
scellés y apposés en présence dudit Royer.
6 brumaire an III.
Original signé, ^. JV., F'' 4775^
lŒCI.AMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
.19
318. — Uequôte de Royer , député de
l'Ain, aux Comités de salut public, de
sûreté générale et de légi.slation, exposant
que, par suite de sa détention qui a duré
du 3 octobre 1793 au 18 frimaire an III, il
a éprouve une perte de 1390 livres, et de-
mandant à en être indemnisé, avec déci-
sion du Comité de sûreté générale, passant
à l'ordre du jour, motivé sur ce que les
représentants du peuple qui n'ont pas
quitté Paris, ([uoique mis en élat d'arres-
tation, ont été |iayés de leur indemnité,
comme tous les autres représentants du
peuple.
20 pluviôse an III.
Original signé, A. N., F' 47753.
319. — Arrêté des Comités de salut pu-
blic, de sûreté générale et de législation,
statuant sur la demande d'indemnité des
pertes subies par le citoyen Itoyer, député
de l'Ain, pendant sa réclusion, pertes qu'il
estime à 1,Î)00 livres, et ordonnant le
payement de cette somme par la Trésore-
rie nationale.
8 venlose an III.
Copie conforme, A. N., F' 4775^.
RUAULT,
Député de la Seine-Inférieure.
320. — Rétractation formelle par Ruault,
député, de la signature par lui apposée au
bas d'une déclaration prétendue énoncia-
live des faits qui se sont passés les 31 mai,
!"■ et 2 juin derniers, ledit Ruault faisant
observer qu'ayant été absent par congé du
20 mai au Cjuin, il n'a pu être témoin des
événements survenus pendant son ab-
sence, et qu'il n'a signé cette déclaration
que sur le téjnoignage exprès de plusieurs
de ses collègues, qu'elle conlenait la vérité
et sous la condition expresse qu'elle ne
serait rendue publique ni imprimée, à
moins qu'elle n'eût été reconnue vraie et
sincère par la majorité des membres de
la Convention.
1" août 1793.
Original aigné, A. N., F' 4775*.
321. — Lettre de Ruault, représentant
du peuple, au Comité de sûreté générale.
exposant les démarches par lui faites pour
annuler la signature qu'il avait apposée,
à peine descendu de la diligence, lors do
son retour, le Cjuin, à un écrit dont on
ne lui avait pas donné le temps de prendre
connaissance, qu'il avait prié son collègue
Deperret, dans la salle môme des séances,
de lui rendre l'écrit dont il élait déposi-
taire, pour rayer sa signature, que celui-
ci s'y était durement et opiniâtrement
refusé, qu'à la suite de cet incident, il
avait<.rédigé et remis une protestation à
Ali|uier, président du Comité de sûreté
générale, qui oublia de la déposer, pro-
testation par lui renouvelée au début du
mois d'août, exprimant tous ses regrets
d'une erreur momentanée et demandant
la levée de ses scellés, sa correspondance
devant prouver qu'il aime la pairie et la
République et ne fut jamais un cons-
pirateur.
27'" jour du l'^ mois de l'an II (18 octobre 1793).
Original signé, A. N., F' 4775*-.
322. — Mémoire justificatif de Ruault'
député de la Seine-Inférieure, au Comité
de sûreté générale, retraçant les circons-
tances qui l'ont amené à donner sa signa-
ture à un écrit, qu'il ne connut que le jour
où lecture en fut donnée à la tribune et
qu'il désavoua formellement à deux re-
prises, déclarant avoir pris part aux déli-
bérations de la Convention, aux travaux
du Comité de marine, où il fit plusieurs
rapports depuis le 8 juin jusqu'à la veille
même de son arrestation, avoir toujours
vécu loin de toute intrigue, de toute ca-
bale, et, lors du jugement du dernier
tyran, s'être prononcé contre l'appel au
peuple, demandant la levée de ses scellés
et l'examen de sa correspondance, avec
lettre d'un sieur Planet, transmettant ce
mémoire et rappelant que, depuis trois
mois, le citoyen Ruault a abandonné sa
cure d'Yvetot, ce qui prouve la pureté de
ses sentiments et son patriotisme.
26 l)rumaire an II.
Originaux signés (2 pièces), A.N.tV 4775*.
323. — Procès-verbal de transport de
Jacques Bunel, membre du Comité révo-
lutionnaire de la section de Brutus, ac-
60
CHAPITRE l•^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE lA RÉVOLUTION
compagne du citoyen Cavanagh, officier
de paix, rue de Cléry, n" 66, au domicile
ihi citoyen Ruault, détenu à la Force,
Ifiquel, après levée des scellés, a extrait
les 7 pièces dont il avait besoin, qui ont
été mises en un paquet cacheté du cachet
Judit Ruault et portées à l'administration
de Police, opération suivie de la réap-
position des scellés.
28 pluviôse an II.
Original signé, A. N., V 4775*.
324. — Procès-verbal de transp(îrt des
représentants Rréard et Laloy au domi-
cile du citoyen Ruault, député, détenu à
la Force, rue de Cléry, maison n°66, levée
des .scellés apposés par le Comité révolu-
tionnaire de la section de Bru tus, avec le
cachet de Ruault, sur un secrétaire, exa-
men des papiers, desquels ont été extraits
diverses pièces à remettre aux différents
Comités de la Convention, ainsi que plu-
sieurs lettres emportées au local de la
Commission par les commissaires, qui ont
laissé dans une chambre plusieurs im-
primés de distribution.
2 messidor an II.
Oriorinal signé, A. JV., F'' 4775*.
.32.1. — Procès-verbal de transport des
commissaires du Comité révolutionnaire
du 8« arrondissement, en vertu d'un ar-
rêté du Comité de sûreté générale, du
4 brumaire, annexé au procès-verbal, au
domicile du citoyen Ruault, rue de Cléry,
n° 66, levée des scellés, qui avaient été
réapposés, le 2 messidor dernier, en pré-
sence des représentants du peuple Rréard
et Laloy, et réintégration du sieur Ruault
en sa propriété.
7 brumaire an III.
Original signé et copie conforme {2 pic'ccs),
A. JV., F' 4775*.
SALADIN,
Député de la Somme.
326. — Lettre du Conseil général de la
commune de Saint-Quentin à la Conven-
tion nationale, adressant et dénonçant
une proclamation des deux commissaires
de la Convention (Saladin et Pocholle),
dans le département de la Somme, et un
arrêté du directoire de ce déparlement,
qui ne peuvent produire d'autre effet que
de favoriser les riches, de retarder et même
d'entraver les opérations du recrutement,
d'ailleurs absolument contraire à la loi,
permettant aux communes d'adopter le
mode qui leur parait le plus convenable,
avec la proclamation en question, du
23 mars 1793, qui annule les nominations
faites par la voie du scrutin pour le four-
nissement du contingent de l'armée.
28 mars 1793.
Original signé et placard imprimé (2 pièces),
A. A., F' 4775'2.
327. — Lettre de la Société populaire
de Largentière au président de la Con-
vention nationale, déclarant applaudir à
l'arrestation des 32 traîtres qui siégeaient
à la Convention, déplorant l'assassinat de
Marat, et dénonçant l'écrit infâme qui
leur a été adressé de Lyon, intitulé :
Compte rendu et déclaration par J.-B.-M.
Saladin, député du département de la Somme,
sur les journées des 27 et 31 mai, l" et
"i. juin 1793, qui excita la plus vive indi-
gnation, l'un des membres ayant proposé
de brûler sur-le-champ, au milieu de la
salle, cet écrit incendiaire et rempli de
calomnies, la Société adopta une autre
motion, tendant à ce que le procès fût
fait et parfait à son exécrable auteur.
2 août 1793.
Original , signé d'Arnaud , président de la
Société, A. A'., F' 4775'-'.
Henvoyé au Comité de siireté générale, le
16 août 1793. Signé ; Prriès.
328. — Procès-verbal de transport de
Jean-Jacques Fantin, juge de paix de la
section des Tuileries, rue de l'Echelle,
n° ;J37, au domicile du citoyen Saladin,
député cà la Convention nationale, dans
une pièce au 3' étage, sur la cour, oîi il
a trouvé une citoyenne, qui a déclaré se
nommer Marie-Anne-Ilenrielte Thuillior,
femme dudit Saladin, laquelle a certidé
que son mari n'avait pas couché chez lui,
perquisition est faite dans les papiers exis-
tant, tant dans la bibliothèque que dans
d'autres cabinets et armoires, où il ne
HÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
61
s'est rien rencontré de manuscrit, et est
suivie de l'apposition des scellés.
22 août 1793.
Expédition conforme, A. N., V 4086.
329. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Antoine Delcher et Marc-Antoine
Baudot, dépulés et commissaires de la
Convention, rue de l'Echelle, n° .ï07, au
domicile du citoyen Saladin, député, dans
une chambre au 3« étage sur le derrière,
levée des scellés . représentés par Marie-
Anne-Hcnriettc Thuillier, femme Saladin,
gardienne desdits scellés, examen et des-
cription des papiers, qui comprennent
notamment des mémoires et pétitions in-
téressant les Comités de législation et
d'instruction publique, 2 liasses de mé-
moires, pétitions et autres papiers à ren-
voyer au Comité de sûreté générale, une
liasse de mémoires, notes et pétitions
concernant le département de la Seine-
Inférieure, une liasse de papiers relatifs
à la mission de Saladin dans le départe-
ment de la Somme avec PochoUe, plu-
sieurs lettres, non signées, écrites de Paris,
en avril et mai 1793, donnant des rensei-
gnements sur la situation de la Conven-
. tion et sur l'esprit public, entre autres
une lettre du 9 mai, dans laquelle il est
dit « que tout va mal, que la tristesse s'est
emparée de toutes les âmes, que l'avenir
ne sera pas beau, et que l'on criait dans
tous les quartiers : Rendez-nous nos
18 livres et f le camp»; une lettre de
Saladin, datée de Paris, le 21 mars au
soir, donnant différents renseignements
sur les armées commandées par Miranda,
Egalité et autres; une lettre non signée,
datée de Paris, le 7 avril, contenant di-
vers renseignements et disant notamment
qu'il a été raccourci un émigré par la
guillotine; une autre datée de Paris, le
17 avril, dont l'auteur déclare qu'il s'of-
fenserait de ne pas être du nombre des
dénoncés, que tous les intrigants de la
Montagne veulent la destruction de l'As-
semblée; une lettre de Lavergne, premier
lieutenant-colonel au 38° régiment, ayant
Irait à l'armée de Longwy ; diverses lettres
d'Amiens et d'Abbeville, notamment une
du 13 juin 1793, relative aux journées des
31 mai, l"' et 2 juin, toutes lesquelles
pièces ont été emportées par les commis-
saires, qui ont laissé quantité d'imprimés,
rapports, discours, projets de décrets,
brochures insignifiantes et lettres d'af-
faires.
5, 6 prairial an II.
Original signé, A. N., V 477512.
330. — Lettre de la citoyenne Saladin
au Comité de sûreté générale, faisant part
des difficultés qu'elle a éprouvées pour
recevoir les mandats de son mari, le Co-
mité des inspecteurs refusant de les déli-
vrer sans autorisation du Comité de sûreté
générale, et sollicitant cette autorisation.
2 fructidor an II.
Original signé, A. N., F' 477.'>'2.
331. — Lettre de la députation du Jura
au Comité de sûreté générale, déclarant
que le décret rendu, le 28 ventôse an III,
au rapport de Saladin, sur les mis hors la
loi dans le Jura, va combler ce départe-
ment d'allégresse, mais, observant que les
pouvoirs de leur collègue Bailly étant sur
le point d'expirer, il conviendrait de le
remplacer par Saladin, qui est instruit de
tout ce qui s'est passé dans ces contrées,
qui a lu toutes les délibérations prises par
les anciens administrateurs et fonction-
naires publics, connaît parfaitement l'es-
prit du département, et, en outre, est
membre du Comité de législation, à qui
l'exécution du décret a été renvoyée.
29 ventôse an III.
Original, signé de Grenot, Babey, Vernicr,
Laurenceot, Amyon, Bonguyot, A.N., I'"'4775'2.
332. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant de proposer, le lende-
main, à la Convention l'envoi en mission
du représentant du peuple Saladin dans
les déparlements du Jura, du Doubs et de
la Haute-Saône , en l'investissant des
mêmes pouvoirs que les autres représen-
tants du peuple en mission dans les dépar-
lements.
18 germinal an III.
Original, signé de Rovère, Auguis, Thibau-
deau, Pémartin, Mathieu, Ysabeau, Courtois,
A. N., V 4775'''.
Un décret de la Convention, du 19 germinal
62
CHAPITRE 1". — JOUIJNÉES lUSTOIlIQUES DE 1,A HÉVOLIJTION
aji III, envoya en effet Saladin en mission dans
ces trois départements.
Ed. Procès-verbal de la. Convention nationale,
t. LIX, p. 101.
333. — Décret de la Convenlion natio-
nale, portant que le représentant du
peuple Saladin sera mis a l'instant en
état d'ai'iestation, et que les scellés se-
ront, sans délai, apposés sur ses papiers,
et chargeant son Comité de sûreté géné-
rale de l'exécution du présent décret.
24 vendémiaire an IV.
Copie conforme, A. N., V 4775'^.
Ed. Pj-ocès-verbal de la Convention nationale,
t. LXXI, p. 130.
334. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, chargeant le citoyen Pellerin, l'un
de ses agents, de l'exécution du décret de
la Convention, qui ordonne l'arrestation
du représentant du peuple Saladin, et de
la mise des scellés sur ses papiers, et lui
enjoignant de l'arrêter partout où il se
trouvera.
24 vendémiaire an IV.
Copie conforme, A. N., F' 4775'-.
SALMON,
Député de la Sarthe.
Mi). — Lettre de Salmon, député de la
Sarthe, détenu aux petites prisons de la
Force, au président du Comité de sûreté
générale, demandant l'autorisation de
faire lever les scellés mis sur ses papiers,
afin da restituer des pièces importantes,
sans lesquelles les pauvres d'une com-
mune ne peuvent être payés d'une rente
qui leur est due, et conjurant ses collè-
gues de fixer le sort des députés détenus,
un prompt rapport devant faire connaître
les coupables qui ont cherché, par leurs
écrits et correspondances, à favoriser les
projets du fédéralisme, et décider la mise
en liberté des innocents.
27" jour du !<"■ mois de l'an 11(18 octobre 1793).
Original signé, A. N., F^ 4775'^.
336. — Déclaration de Salmon, député
de ia Sarthe, au Comité de sûreté géné-
rale, portant que son intention, en signant
la déclaration relative aux événements du
2 juin, souscrite par plusieurs députés,
n'a été de la livrer à la publicité qu'au-
tant que la majorité de la Convention
l'aurait approuvée, mais que la plupart des
départements ayant donné leur assenti-
ment au mouvement révolutionnaire des
31 mai, i" et 2 juin, il n'entend ])as se
ranger dans la classe d'une minorité re-
belle, et se soumet avec respect à la vo-
lonté générale, que dans un moment de
péril commun, tous les esprils doivent se
réunir vers le même but, le salut de la
patrie, la Constitution devant d'ailleurs
être le tombeau de toutes les passions et
le point de ralliement de tous les Fran-
çais, en conséquence il rétracte sa signa-
ture, en adhérant à tous les décrets ren-
dus par la Convention nationale pour la
prospérité individuelle et générale, et ajou-
tant qu'en homme libre, il participera à
ses délibérations, tant qu'il sera honoré
du caractère de représentant du peuple.
Sans date (an II).
Original signé, A. N., F' 4775'2.
337. — Lettre de Salmon, député, dé-
tenu à la Force, au président du Comité
de sûreté générale, renouvelant la de-
mande de levée de ses scellés par lui
adressée il y a 8 jours, et qui probable-
ment, en raison des grandes occupations
du Comité, n'a pas été prise en considé-
ration, et déclarant qu'il lui est fort pé-
nible de ne pouvoir restituer des contrats
de rentes h leurs propriétaires et de voii'
compromis les intérêts de ceux qui l'ont
rendu dépositaire de leur confiance.
19 pluviôse an II.
Original .signé, A. N., F'' 4775'2.
338. — Procès-verbal de transport du
citoyen Collet, membre du Comité révolu-
tionnaire de la section de la Halle-au-Blé,
accompagné des citoyens Villeneuve etCa-
vanagh, officiers de paix, chargés d'ex-
traire de la Force le citoyen Salmon, dé-
puté, à son domicile, rue Saint-Honoré,
n" 116, dans une petite chambre au pre-
mier étage, levée des scellés et remise
audit Salmon de plusieurs contrats de
rente se trouvant sous lesdits scellés, dans
un secrétaire, et réapposition des scellés.
25 pluviôse an II.
Original signé, A. AT., F' 4774'=.
HKCLAMAïlÔiXS ET JLSTU'ICATIO.N" DES DEPUTES ENCARCÉUES
63
330. — Letlie de Salmon, représentant
(lu peuple, au président du Comité de
sûreté générale, adressant copie conforme
du certificat qui lui a été délivré par la
commune de son canton, sans qu'il l'ait
sollicité, certilicat qui fera connaître au
Comité s'il est un ennemi de la Révolu-
lion, un intrigant, un ambitieux, et si
l'erreur dans laquelle il est tombé doit le
faire regarder comme un criminel, avec
le certilicat en question, délivré par la
commune de Mézières [-sous-l.avardin],
canton de Conlie, attestant que le citoyen
Salmon s'est, dès les premiers jours de la
Révolution, montré le défenseur le plus
zélé et le plus ardent de la liberté et
l'ennemi juré des aristocrates, qu'il a tou-
jours combattus.
21 ventosc an II.
Originaux signés, et copie conforme, certifiée
par Salmon (3 pièces),, A. A'., l" 4775'2.
340. — Procès-verbal de transport de
Joseph-Etienne Dolcher et Marc-Antoine
Kaudot, députés et commissaires de la Con-
vention nationale, rue Honoré, n° 116, au
domicile du citoyen Salmon, député à la
Convention nationale, dans une chambre
au l" étage, sur la rue, levée des scellés
et ouverture d'un secrélaire, où s'est trou-
vée la copie d'une déclaration sur les évé-
monts des 31 mai, i"' et 2 juin 1793, en-
voyée au Comité de sûreté générale, le
24 août.
7 messidor an II.
Original signé, A. IV., F' 4775'''.
341. — Lettre de Salmon, représentant
du peuple, détenu à la maison d'arrêt de
la caserne des Carmes, au Comité de
sûreté générale, déclarant que la levée des
scellés apposés à son domicile a prouvé
son patriotisme et son dévouement à la
Hépublique, et attendu que le principal
locataire de son appartement doit trans-
férer son domicile dans un autre quartier
et qu'il est gardien volontaire des scellés,
priant de lui tracer la conduite qu'il doit
suivre dans cette circonstance.
2" sans-culottide-s an II.
Original signé, A. N., F' 4775ia.
342. — Requête^ de Salmon, représen-
tant du peuple, à ses collègues du Comité
de sûreté générale et de salut public, ex-
posant que, pendant les 13 mois de sa
détention, il a été obligé de payer les
loyers d'un appartement dont il n'a pu
donner congé à raison de l'apposition des
scellés sur ses papiers, et sollicitant le
remboursement de la somme de 520 livres
par lui déboursée, avec arrêté des Co-
mités réunis de salut public, de sûreté
générale et de législation, ordonnant le
payement de ladite somme.
4, 26 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., V 4775'2.
343. — Déclaration du Comité révolu-
tionnaire du 4« arrondissement, certiliant
que le citoyen Charles ïkévenin a été
constitué gardien des scellés apposés chez
le citoyen Salmon, député, j-ue Honoré,
n" 16, et qu'il est resté chargé de celle
garde jusqu'à la mise en liberté dudit
.Salmon.
3 nivôse an III.
Original signé, A. N., F^ 4775'2.
SAURINE,
Député des Landes.
344. — Itaiiport de l'observateur Cou-
maze, faisant connaître que le citoyen
Saurine, domicilié rue du Faubourg-Sain t-
Jacques, n" 217, est absent de chez lui
depuis le jeudi 3 du courant, et que les
scellé» ont été apposés par les commis-
saires du Comité révolutionnaire de la
section de l'Observatoire, le jeudi .19 du
1" mois.
(Après le 10 octobre 1793.)
Original signé, A. N., F'> 4775'*.
345. — Lettre du sieur Laterrière, se-
crétaire commis du Comité des in^ec-
leurs, au Comité de sûreté générale, dé-
.clarant que," comme le salut de la patrie
impose à un bon républicain de coopérer,
autant qu'il est en son pouvoir, à déjouer
les projets des malveillants, l'évêque
Saurine, ex membre du Comité des ins-
pecteurs, l'avait chargé d'envoyer, pres-
que chaque jour, à des personnes mar-
64
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
quées sur une liste, les journaux ainsi
que les discours des fédéralistes contre-
révolutionnaires, et que ces personnes ne
peuvent être que des fédéralistes ou des con-
tre-révolutionnaires, mais ajoutant qu'il a
cherché cette liste peu après l'arrestation
de Saurine et de ses complices, et qu'il
ne l'a point trouvée, Saurine ayant jugé
à propos, depuis un mois, de faire les
envois lui-même.
21 pluviôse au IL
Original signé, A. N.,F'' 4775'*.
346. — Mandat d'arrêt décerné par les
administrateurs de Police contre le ci-
toyen Saurine, député à la Convention
nationale, demeurant rue du Mont-Blanc,
chaussée d'Anlin, n" 409, et remis aux
inspecteurs Bance et Diancourt, chargés
de procéder à l'arrestation dudit Saurine,
et de le conduire à la maison d'arrêt du
Luxembourg, avec ordre au commissaire
de police de sa section d'apposer les
scellés sur ses papiers, et rapport de
Bance, déclarant que ce député s'est rendu
en prison, il y a environ 3 mois, et que
les scellés ont été mis, rue du Faubourg-
Saint-Jacques, n° 217, et dans le local
([u'il occupait chez Duval-Mondétour, rue
du Mont-Blanc, n" 409, chez lequel il tra-
vaillait momentanément, et qui est sus-
pecté d'émigration, ajoutant que si ce
député n'est point dans les maisons d'ar-
rêt, l'on ignore oii il peut être.
3 germinal an II.
Originaux signés (2 pièces), A.N., F'' 4775'*.
347. — Déclaration de deux membres
du Comité révolulionnaire de la section de
l'Observatoire, reçue par les administra-
teurs de Police, affirmant que les procès-
verbaux et autres pièces relatives à l'afTaire
de Saurine, ex député, ont été remis, tant
à l'administration qu'au Comité de sûreté
générale.
5 germinal an II.
Original, signé de Goulart et Dubucamp,
commissaires, A. N., F' 4775'*.
348. — Arrêté du Comité des finances,
autorisant les commissaires de la Tréso-
rerie à se présenior à la maison d'arrêt
où est détenu le député Saurine, à l'effet
de mettre en règle la comptabilité des
indemnités accordées aux envoyés des
assemblées primaires pour l'acceptation
de la Constitution, pour lesquelles la re-
connaissance du citoyen Saurine, chargé
de faire acquitter cette dépense, est né-
cessaire, avec lettre des commissaires de
la Trésorerie au Comité de sûreté géné-
rale, envoyant copie de l'arrêté du Co-
mité des finances, et priant de faire con-
naître le lieu de la détention du citoyen
Saurine, afin d'entrer en communication
avec lui, et lettre du Comité de sûreté
générale au bureau de la Police adminis-
trative, demandant l'indication de cette
maison d'arrêt.
7, 16 vendémiaire an III.
Copie conforme, original signé et nilnulc
(3 pièces), A. N., F' 4775'*.
349. — Accusé de réception par Sau-
rine de l'extrait du 18 frimaire concernant
sa rentrée dans le sein de la Convention.
2 nivôse an III.
Original signé, A. N., AA 49, n- 1397.
SERRE,
Député des Hautes-Alpes.
350. — Décret de la Convention natio-
nale, ordonnant, sur le rapport de son
Comité de salut public, l'arrestation im-
médiate de Serre, représentant du peuple,
et l'apposition des scellés sur ses papiers,
scellés qui seront ensuite levés en pré-
sence de deux membres du Comité de
sûreté générale, lequel est chargé de faire
son rapport dans le plus bref délai, avec
arrêté du Comité de sûreté générale, don-
nant mandat au citoyen Soulet d'arrêter
et de conduire au Comité le citoyen Serre,
conformémenlaudécretd'accusalion rendu
par la Convention.
21 juillet 1793. -
Copies conformes (2 pièces), A. iV., F' 4775".
Ed. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XVII, p. 60.
3bl. — Letire de Joseph Serre, député
des Hautes-Alpes, à la Convention natio-
nale, déclarant que, fort de sa conscience
nÉCLAMATlONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCAIICÉRÉS
63
et de la pureti^ de ses intentions, il s'est
empressé, dès l'instant de son arresta-
tion, de se soumettre à la loi, que les
scellés ont été apposés sur ses papiers et
qu'il se trouve sous la surveillance de deux
fusiliers de la section des Piques, deman-
dant par qui et dans quel endroit il doit
être gardé, en attendant le rapport que
doit faire sur son compte le Comité de
sûreté f^énérale, et priant la Convention
de décréter qu'il sera gardé chez lui par
un gendarme, et qu'eu égard à son peu de
santé, il lui sera permis de sortir de son
appartement, accompagné par ce repré-
sentant de l'autorité, et de décréter éga-
lement que le Comité de sûreté générale
lèvera, dans le jour, les scellés apposés
sur ses papiers.
22 juillet 1793.
Original signé, A. N., F' 4775'».
3o2. — Certificat du Comité révolution-
naire de la section des Piques, attestant
que le citoyen Hédeline a été établi gar-
dien des scellés apposés chez le citoyen
Serre, député, qui a été mis en état d'ar-
restation, le 9 octobre, par ordre du Co-
mité de sûreté générale.
21 brumaire an II.
Original signé, A. N., AA 10, n" 434.
353. — Lettre de Serre, député, détenu
à la Force, au Comité de sûreté générale,
renouvelant la requête par lui présentée
plusieurs fois, à l'effet de procéder à la
levée des scellés apposés sur ses papiers,
et ajoutant que son collègue Izoard dé-
duira les motifs pressants qu'il a d'insister
sur sa demande et de recourir à la justice
du Comité.
25 nivôse an II.
Original signé, A. N., F' 4775".
3'ù4. — Lettre d'Auguste Izoard, député
des Hautes-Alpes, demeurant rue Cau-
martin, n» 18, au Comité do sûreté géné-
rale, accompagnant l'envoi de la lettre de
Serre, qui sollicite la levée des scellés
apposés sur ses papiers, afin d'en retirer
plusieurs titres qui doivent être remis au
bureau <le la Liquidation, notamment des
provisions de notaires, qui doivent être
livrées d'ici au 1" février, sous peine de
T. IX.
déchéance, et priant de donner à cet effet
commission à l'un des secrétaires du Co-
mité ou aux officiers de police de la sec-
tion des Piques, en demandant la même
faveur relativement aux scellés rais sur
les papiers de Cazeneuve, détenu aussi à
la Force, qui est obligé de payer le loyer
d'un appartement que ses facultés ne lui
permettent, pas plus qu'à Serre, de payer
sans l'occuper.
29 nivôse .an II.
Original signé, A. N., V 4775".
.Soj. — Procès-verbal de transport d'un
commissaire du Comité révolutionnaire de
la section des Piques, accompagné des
citoyens Cavanagh et Villeneuve, officiers
de paix, au domicile du représentant
Serre, rue de Caumartin, n° 708, au 3«
étage, dans une chambre garnie, louée au-
dit Serre par le citoyen Grandoire, levée
des scellés sur une porte d'armoire, et
extraction de divers titres de créance
concernant la commune de Veynes, que
les officiers de paix sont chargés de re-
mettre au bureau de la Liquidation.
23 pluviôse an II.
Original signé, A. JV., F' 4775»».
356. — Procès-verbal de la Société po-
pulaire du canton de laRoche-des-Arnau-
des, district de Gap, constatant que Joseph
Serre, représentant du peuple, depuis le
l'^'mai 1789 jusqu'au jour où il a été nommé
à la Convention nationale, a donné cons-
tamment les preuves du patriotisme le
plus distingué, que son civisme, bien re-
connu, lui mérita d'abord une place dans
l'administration du Département, qu'il
a remplie avec autant de zèle que de dis-
tinction, que, quoique marié, ayant des
enfants, il se voua généreusement au ser-
vice de la patrie dans le second bataillon
des Hautes-Alpes, que, par ses discours
et son exemple, il détermina ses 2 frères
à aller servir également la nation, où ils
occupent encore dans les armées de la
République le poste que leur assignèrent la
gloire et l'amour de la liberté, qu'une
preuve irrécusable de son ardent patrio-
tisme fut, sans contredit, sa nomination
à la Convention, malgré son absence et
5
66
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
son éloigueraentde l'Assemblée électorale,
avec lettre d"envoi.
8 germinal an IL
Extrait collationné et original signé (2 pièces),
A. iV., F' 4775'8.
35T. — Certificat du Conseil général de
la commune de la Roche-des-Arnaudes,
attestant que le citoyen Joseph Serre, re-
présentant du peuple, jusqu'au moment
où il a été nommé à la représentation
nationale, a donné des preuves non équi-
voques du plus pur civisme, ledit certificat
affiché à la porte de la maison commune.
14 germinal an IL
Original signé, A. N., F' 4775'*.
3;j8. — Procès-verbal de transport des
membres et commissaires du Comité ré-
volutionnaire du i" arrondissement, rue
Caumartin, n° 8, section des Piques, au
domicile et en présence du citoyen Serre,
député, lesquels, ont procédé £i la recon-
naissance et levée des scellés.
6 brumaire an III.
Original signé, A. N., F^ 4775".
339. — Requête de Joseph Serre, député
des Hautes-Alpes, à ses collègues compo-
sant les Comités de salut public, de sû-
reté générale et de législation, à l'effet
d'obtenir le remboursement de la dé-
pense extraordinaire que lui a occasionné
une détention de 16 mois, dépense qu'il
estime se monter à 1,200 livres, avec
arrêté conforme des Comités réunis, or-
donnant le payement de cette somme.
24, 27 prairial an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A.N., F' 4775".
SOUBEYRAN DE SAINT-PRIX,
Député de VArdiche.
360. — Lettre de M. deFonlbonne, colo-
nel du 18« i-égiment d'infanterie, écrite de
Dinant-sur-Meuse à Saint-Prix, donnant
des détails sur la déroute inconcevable
qui s'est produite du côté d'Aix-la-Cha-
pelle, où plus de 10,000 volontaires na-
tionaux ont pris la fuite, se disant tous
malades, sans qu'aucun puisse prouver
avoir vu l'ennemi, véritable diablerie, ter-
reur panique dont on ne peut se faire une
idée, tous les rapports confirmant que le
général Steiigel, qui commandait l'avanl-
garde, s'est laissé surprendre, ce qui
semble assez suspect, ledit Stengel étant
un Allemand, et montrant la nécessité
pour la Convention de renforcer les troupes
de ligne.
7 mars !793.
Original signé, A. N., F' 4775".
361. — Procès-verbal de transport des
commissaires du Comité de surveillance
de la section des Tuileries, accompagnés
du citoyen Gauthier, inspecteur de police,
rue de Rohan, n° 17, en l'appartement du
citoyen Saint-Prix, député, et apposition
des scellés sur un secrétaire et 4 armoires
contenant les papiers dudit Saint-Prix
ainsi que sur une caisse de livres reliés.
4 octobre 1793.
Original signé, A. N., V 4775".
362. ■— Mémoire justificatif du citoyen
Saint-Prix, député, décrété d'arrestation
et détenu à la Force, aux Comités de sa-
lut public et de sûreté générale, faisant
un tableau de sa conduite depuis et avant
la Révolution, rappelant notamment son
attitude énergique dans le directoire de
son département où il était à peu près le
seul patriote, lors du rassemblement de
Jalès, déclarant que depuis deux ans qu'il
a siégé aux Assemblées législative et con-
ventionnelle, il n'a pas parlé deux fois aux
lîrissot, Vergniaud, Guadet et Gensonné,
qui semblaient regarder avec dédain ceux
qui, comme lui, sont étrangers à toute
intrigue, et qu'il a sacrifié tout son temps
à la Convention et au Comité des pétitions
et correspondance dont il a fait partie jus-
qu'au jour de sa détention, affirmant qu'il
a toujours voté dans tous les appels nomi-
naux avec la Montagne, qu'il était à son
poste lors des journées des 27, 31 mai et
2 juin, qu'ayant entendu Lacroix, Barère
et autres patriotes se plaindre de ce qu'on
n'était pas libre, il avait pensé pouvoir
en faire part à ses commettants, et
avait signé une adresse qu'on lui avait
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DKS DÉPUTÉS INCAnCÉHÉS
67
présentée, parce qu"il n'y avait que des
faits, que mieux informé quelques jours
après, voyant le danger qu'il y avait à la
rendre publique, il fit en vain des démar-
ches pour l'anéantir, il avait cru que sa
présence assidue à la Convention tiendrait
lieu de rétractation, ajoutant, pour termi-
ner, que s'il est coupable, qu'on le frappe,
qu'il a toujours été républicain et mourra
lel, avec lettre au président du Comité de
sûreté générale, accompagnant l'envoi de
ce mémoire.
ly° jour du l»' mois de l'an II (10 octobre 1793).
Originaux signés (2 pièces), A. iV.,F'4775".
363. — Procès-verbal de transport de
Pierre-Antoine Grangeon,juge de paix du
canton de Saint-Péray, en raison de la
correspondance entretenue par le citoyen
Saint-Prix, député du département de
l'Ardèche, mis en état d'arrestation, avec
SCS sœurs : 1° dans la maison du citoyen
Saint-Prix, où il a trouvé l'une de ses
sœurs, Rose-Victoire Saint-Prix Soubey-
ran (les deux autres étant absentes dans
le département de la iJrôme), laquelle a
déclaré qu'à mesure qu'elle et ses sœurs
recevaient des lettres de leur frère, elles
s'en servaient pour envelopper du café,
des fleurs sèches, et ne pouvaient en mon-
trer aucune, et apposition des scellés ;
2o au domaine de Chambon, commune de
Saint-Didier, où les scellés ont été apposés
sur la porte de l'appartement que le sieur
Saint-Prix y occupait ; 3° au domicile du
maire Tracol, qui a représenté au juge de
paix les Ruiletinsde la Convention du mois
de juin, dont plusieurs portent des notes
et apostilles de la main du sieur Saint-
Prix, entre autres ceux du 7 et du 20 juin,
plus une brochure de 8 feuillets intitulée :
Relation des événements des 31 mai et
2 juin 1793, et autres imprimés, de môme
les registres du bureau de la poste pour
les chargements, à l'effet de constater
quelles lettres avaient été envoyées par
le citoyen Saint-Prix à ses sœurs.
II, 12 octobre 1793.
Copie collatiunnée, A. N., V 4775".
Ledit procès-vcrbal envoyé au Comité île
salut public et renvoyé au Comité de sûreté
générale le 12 brumaire an II.
304. — Lettre du sieur Grangeon, juge
de paix du canton de Suint-Péray, dépar-
tement de l'Ardèche, ou Comité de salut
public, accompagnant l'envoi de procès-
verbaux avec pièces jointes contre le ci-
toyen Saint-Prix, député de l'Ardèche,
notamment d'un imprimé intitulé : Hela-
tion des événements des 31 mai et 2 juin 1793,
envoyé au maire et aux officiers municipaux,
d un autre : Compte rendu à nos commet-
tants, de plusieurs Bulletins imprimés de la
Convention nationale, annotés au verso
par Saint-Prix, et d'un di.scours de Lan-
juinais, prononcé le 2 juin 1793, avec
détails très circonstanciés sur les faits les
plus mémorables de celte journée.
18 octobre 1793.
Original signé et imprimés (1 dos.), A. N.,
V^ 4775".
365. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, chargeant le Comité révolution-
naire de la section sur laquelle résidait le
citoyen Saint-Prix, député, détenu à la
Force, de lever les scellés apposés sur ses
papiers et d'en faire l'examen en sa pré-
sence, l'autorisant à extraire le citoyen
Saint-Prix de la maison d'arrêt où il est
enfermé, pour qu'il assiste à la levée des
scellés et vérification de ses papiers, à
charge de l'y réintégrer, dès que cette
opération sera finie.
14 frimaire an II.
Copie conforme, A. N., V 4775".
300. — Procès-verbal de transport de
deux commissaires du Comité révolution-
naire de la section des Tuileries, en vertu
de l'arrêté du Comité de sûreté générale
du 14 frimaire, rue de Rohan, n° 17, au
domicile du citoyen Saint-Prix, député,
levée des scellés, en présence dudit Saint-
Prix et du citoyen Pigcau-Villier, secré-
taire du Comité de sûreté générale, exa-
men des papiers, où, après les recherches
les plus scrupuleuses, il ne s'est rien
trouvé de suspect, mais d'où il a été néan-
moins extrait 29 pièces qui ont paru mé-
riter quelque attention.
22 frimaire an II.
Copie conforme, A. N., F'' 4775".
ÔHAPITIIE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
367. — Déclaration de Pierre -Louis
Hosteaux, inspecteur de police, reçue par
le Comité révolutionnaire de la section
des Tuileries, portant qu'ayant été chargé
par le Comité de sûreté générale d'ex-
traire de la prison de la Force le ci-
toyen Saint-Prix, député, à l'effet d'as-
sister à la perquisition de ses papiers, il
fut 1res surpris, l'opération une fois ter-
minée et les commissaires partis, de voir
le citoyen Saint-Prix lui proposer de boire
un verre de vin et de prendre sa part
d'un pâté, ce que ledit Hosteaux a refusé,
en déclarant qu'il devait reconduire le
sieur Saint-Prix à la Force, qu'arrivé à la
prison, entre les deux guichets, le citoyen
Saint-Prix feignant de lui donner la main,
lui glissa un assignat, dont il ignore la
valeur, lequel Hosteaux ayant manifesté sa
répugnance, lui rendit l'assignat en pré-
sence de plusieurs personnes, en lui di-
sant : « Connaissez mieux votre monde,
ce n'est pas à un homme comme moi à
qui l'on fait des offres semblables », et le
quitta aussitôt en lui montrant beaucoup
d'humeur.
22 frimaire an II.
Copie conforme, A. N., F' 4775".
368. — - Lettre de Saint-Prix, député, ac-
cusant réception de l'expédition en forme
du décret de la Convention, du 2 bru-
maire, qui lui permet de se faire trans-
férer dans son domicile, à Paris, pour y
rétablir sa santé, et où il se trouve en ce
moment.
3 brumaire an III.
Original signé, A. N., AA 49, n» 1397.
369. — Déclaration de Saint-Prix, re-
présentant du peuple, ex détenu, portant
que, le 3 octobre 1793, jour de son arres-
tation, dans une dos salles de la Conven-
tion, un individu employé dans l'un des
bureaux de la Convention, s'est transporté
dans sa chambre et lui a enlevé 133 livres
et quelques sols, tant en or qu'en argent,
300 livres en assignats, et a retiré en son
nom plusieurs de ses indemnités, en a
gardé une entière et 39 livres 10 sols d'une
autre, soit en tout 2,012 livres, et offrant
de fournir tous les renseignements néces-
saires pour atteindre le particulier en ques-
tion, la Convention ne devant pas salarier
des coquins, et le Comité de sûreté géné-
rale devant s'empresser de chasser cet
homme et le remplacer par quelqu'un de
probe.
(4 brumaire an III.)
Original signé, A. N., F^ 4775".
370. — Quittance de la somme de 240
livres délivrée par le citoyen Belhomme
au citoyen Saint-Prix pour le loyer des
7 mois qu'il a passés dans sa maison de
la rue de Charonnc, et autre quittance de
80 livres, délivrée par le sieur Simonneau,
boulanger, rue de Rohan, pour augmen-
tation de loyer pendant la garde des
scellés et détention du sieur Saint-Prix,
avec autres quittances du gardien des
scellés.
4 brumaire an III.
Originaux signés (4 pièces), A. JV., F'' 4775".
371. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant que les scellés apposés
chez le citoyen Saint-Prix, député de l'Ar-
dèche à la Convention nationale, seront
levés par le juge de paix du canton de
Peray-Vin blanc (Saint-Peray), district de
Mezin, ou tout autre officier pubhc.
9 nivôse an III.
Copie conforme, A. N., F' 4775".
372. — Déclaration de Saint-Prix, repré-
sentant du peuple, ex détenu, aux Comités
de gouvernement, à l'effet d'obtenir le
remboursement : 1° de la somme de 353
livres payée à Turlais, gardien des scellés,
durant sa détention ; 2° de 80 livres au
sieur Simonneau, pour augmentation de
loyer ; 3° de 53 livres 5 sols pour bois et
chandelle brûlés par le gardien ; 4» de
100 livres pour son loyer à la Force; 5° de
240 livres pour frais de son logement chez
Belhomme; 6" de 1,012 livres pour divers
objets qui lui ont été enlevés pendant sa
détention, formant un total de 1,840 livres
5 sols, passant sous silence les frais de
garde-malade et autres, qu'une maladie
de 4 mois, causée par l'air pestiféré- des
prisons et dont il a failli mourir, lui ont
occasionnés, avec arrêté des Comités
réunis de salut public, de sûreté générale
et de législation, statuant sur la réclama-
RÉCLAMATIONS ET JUSTIFICATION DES DÉPUTÉS INCARCÉRÉS
tion du citoyen Saint-Prix et ordonnant le
payement de la somme de 1,840 livres
S sols pour le remboursement des diffé-
rentes sommes qu'il a été obligé de payer
pendant les 13 mois qu'il a été détenu.
10, 16 pluviôse an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. TV., F" 4775". > ^■ /
SOULIGNAC,
Député de la Haute-Vienne.
373. — Lettre de Soulignac, député à la
Convention nalioiiale, quai Voltaire, n" 17,
au citoyen Ausaniaud, marchand de vin
et membre du Comité révolutionnaire,
rue du Bac, le priant de lui faire délivrer,
le plus promptement possible, les expé-
ditions de quelques actes se trouvant au
secrétariat du Comité, notamment : 1° une
expédition du procès-verbal de son arres-
tation et de l'apposition des scellés sur ses
papiers, en date du 21 août 1793 ; 2" une
expédition du procès-verbal de levée des
.scellés, en date du 17 septembre; 3° une
expédition du procès-verbal de remplace-
ment des gendarmes par deux citoyens
de la section, en date du 21 nivôse ; 4° une
expédition de l'arrêté du Comité de sûreté
■ générale, en date du 6 vendémiaire an III,
toutes pièces qui lui sont nécessaires.
23 vendémiaire an III.
Original signé, A. N., F^ 47752'.
TOURNIER, «
Député de l'Aude.
374. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant la levée des scellés
dans l'appartement occupé par le repré-
sentant Tournier, cour Guillaume, et pro-
cès-verbal de lovée des scellés par le Co-
mité révolutionnaire du 2« arroiidis.scment,
dans une chambre au 2"= étage, sur un se-
crétaire dit chiffonnier.
4, 8 brumaire an III.
Copie conforme et original signé (2 pièces)
37;;. — Lettre de Tournier, député de
l'Aude, au Comité de sûreté générale, ré-
clamant une somme de 133 livres, prise
par le citoyen Grepin, administrateur de
09
Police, qui vint à la Force le 17 floréal,
en vertu d'arrêté du Comité de sûreté
générale du 16, de plus, deux rasoirs, un
couteau et une paire de ciseaux, qui lui
furent enlevés dans la nuit du 25 floréal
an II.
21 brumaire an III.
Original signé, A. N.^V 4775'2.
^ 376. — Requête de Tournier, député de
l'Aude, aux Comités de salut public, de
sûreté générale et de législation, rappe-
lant qu'il a été incarc.éré à la Force le
9 octobre, et que, le même jour, les scellés
furent mis sur ses papiers et sont restés
apposés un an 21 jours, et que, pendant
tout ce temps, il a payé le loyer de l'ap-
partement qu'il occupait lors de son ar-
restation, et réclamant, on coiisé(iuence,
le remboursement des 090 livres 12 sols
par lui payées, à raison de S5 livres par
mois, plus une somme de 500 livres par
lui délivrée au gardien des scellés, en vertu
d'ordonnance du Département de Police
du 19 brumaire an II, avec arrêté dos
Comités réunis, ordonnant le payement
de ces deux sommes, formant ensemble
celle de 1,256 livres 12 sols, et quittances
du sieur Bazin, gardien des scellés.
30 nivôse an III.
Originaux signés et copie conforme (3 pièces),
A. N., F'' 477532_ ^ ' "
VER.NIER,
Député du Jura.
377. — Rapport de Mercereau, officier
de paix, chargé de mettre à exécution le
mandat d'arrêt décerné contre les ci-
toyens Babey et Vernier, députés du
département du Jura, déclarant s'être
transporté à leur domicile, rue des Saints-
Pères, n° 1225, où la portière de la mai-
son lui avait dit que ces 2 citoyens étaient
déménagés depuis un mois et qu'ils
demeuraient, croyait-elle, rue Saint-Ho-
noré, que ces citoyens avaient envoyé
chercher les lettres à leur adresse, mais
que depuis 12 à 15 jours elle n'avait vu .
ni lettres ni celui qui venait habituelle-
ment les chercher.
7 octobre 1793.
Originaux signés(2 pièces), A.N., F14775**.
70 CHAPITRE l«^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
378. _ Rapport de Mercereau, officier
de paix, déclarant que, n'ayant point
trouvé à leur domicile, rue des Saints-
Pères, n" 1221;, les citoyens Vernier et
Babey, députés du Jura, iiu'il était chargé
de mettre en état d'arrestation, attendu
qu'ils ont déménagé depuis un mois, il a
pris tous les renseignements possibles à
la Convention, ainsi qu'au bureau de la
petite poste, près l'entrée de la barre, et
qu'il n'a rien pu découvrir.
2* jour de la 3' décade du 1 •' mois de l'an II
(13 octobre 1793.)
Original signé, A. A'., I" 4775".
379. — Procès-verbal dressé par Louis-
François Beffara, commissaire de police de
la section du Mont-Blanc, et constatant
que Théodore Vernier, député du dépar-
tement du Jura, habitant la maison garnie
du Mont-Blanc, rue du môme nom, tenue
par Michel llaldcn-Beaulieu, a quitté celle
maison le 3 octobre dernier, après y avoir
demeuré depuis le i"' septembre, et qu'il
n'a été apposé aucuns scellés sur ses
effets et papiers.
5 germinal an III.
Original signé, A. N., V 4775**.
•
380. — Requête de Vernier, député du
Jura, aux Comités de salut public, de lé-
gislation et de sûreté générale, exposant
que les adminislrations de disirict, gui-
dées par les agents de Robespierre et de
Dumas, qui ont imaginé pour assouvir
leur haine de le comprendre sur la liste
des émigrés, alors qu'il n'était qu'errant
et fugitif dans les chalets et montagnes
du Jura, ont fait vendre son mobilier, son
bétail et mis sous séquestre ses revenus et
propriétés, et sollicitant : 1" le payement
de la somme de 0,373 livres, montant de
la vente de son mobilier de Lons-le-Sau-
nier ; 2' la restitution de sa bibliothèque
et de son linge transportés au dépôt; 3° la
restitution du produit de la vente du
bétail dans son domaine de Montorient ;
4" la levée des scellés existant dans sa
maison de campagne de Pin ; 5° la main-
levée du séquestre sur ses propriétés dans
le district de Lons-le-Saunier et autres; la
reslilution de tous les loyers et fermages
perçus par les receveurs des domaines
nationaux; 7" la résiliation de tous baux
faits par les administrations de district ;
8» la radiation de son nom de la liste des
émigrés; 9° la mise à la charge du Trésor
public des frais de scellés, de garde et
d'administration, avec arrêté conforme
en tous points des Comités réunis.
22 pluviô-se an III.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., I" 4775**.
VINCENT,
Député de la Seine-Inférieure.
381. — Procès-verbal de reconnaissance
et de levée des scellés apposésau domicile
du citoyen Vincent, député, rue de Lille,
11° 007, en vertu d'un ordre du Comité de
sûreté générale, du 4 brumaire, par les
soins du citoyen Sevray, meiiibro du
Comité du ♦ arrondissement, séant sec-
tion de la Halle-au-Blé.
Il brumaire an III.
Original signé, au verso de l'arrêté du Co-
mité, ^. iV., I" 4775*8.
13. — L'esprit public à Faris de janvier à juin 1793. —
Rapports et ordres du jour de la garde nationale. —
Rapports et déclarations des observateurs au Bureau
de surveillance de la F"olice.
382. — Lettre de Sanlerre, commandant
général de la garde nationale, au Conseil
exécutif provisoire, aci:usant réception de
l'extrait des délibérations du Conseil rela-
tivement aux mesures à prendre pour as-
surer la tranquillité dans les spectacles,
et l'assurant de son zèle pour l'exécution
des ordres en question.
16 janvier 1793.
Original signé, A. N., AF'^' 1470.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
71
383. — Rapport gi'néral des légions de
la garde nationale, signalant, entre au-
tres particularités, que, dans la 3° lé-
gion, le poste de cavalerie aux Ecuries ci-
devant Monsieurn'avait pas le mot d'ordre
et n'a voulu reconnaître aucunes pa-
trouilles, sous prétexte que les cavaliers
n'avaient que des gilets sans doublure et
ne pouvaient sortir par le froid de la nuit,
et faisant observer que, les rapports de la
veille n'étant parvenus que très tard à
l'état-major, on n'a pu envoyer au Conseil
exécutif que l'ordre général, que, du reste,
il n'y avait rien de nouveau ni d'intéres-
sant, la tranquillité avait été absolue et
les rondes et patrouilles faites très exacte-
ment.
17 janvier 1793.
Original, certifié par Clément, secn'taire de
l'Etat-major général, A.N., AF'^ 1470.
384. — • Lettre do Santerre, commandant
général provisoire de la garde nationale,
au Conseil exécutif, annonçant qu'il arrive
du Temple et des postes, et que tout est
parfaitement tranquille, qu'il a consigné à
l'Ecole militaire 200 hommes et 200 che-
vaux, que dans chaciue section il y a
tiO hommes de réserve, et envoyant à sa
place son adjudant général, car il n'a pas
dormi depuis deux nuits et tient à être
prêt dans deux heures, si l'on a besoin de
lui.
17 janvier 1793, minuit.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
383. — Lettre de Vincent, secrétaire
général do la force armée, annonçant que,
conformément à l'arrêté du Conseil exé-
cutif provisoire du 17 janvier, le Comman-
dant général provisoire continuera à faire
passer journellement la feuille de rapport
des faits qui seront venus à sa connais-
sance et des mesures qui auront été prises
pour le maintien de l'ordre et de la paix
publique.
17 janvier 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
Pour l'arrêté du Conseil exécutif (lu 17 jan-
vier, v. le t. VIII de notre Répertoire, n" 1093.
386. — Exlrnit de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant que
les chefs de légion commanderont, dans
chaque section, une réserve de SO hommes
au lieu de 2">, déclarant qu'il n'y a aucune
crainte à avoir, que le Commandant géné-
ral, qui a passé la nuit à visiter les postes,
les a trouvés en règle, que l'opinion seule
est un peu égarée, mais qu'avec un com-
mandant général patriote et n'ayant d'autre
but que la défense publique et des lois,
une union parfaite, une surveillance gé-
nérale entre les sections, le Département
et la Municipalité, quoiqu'on ait fait croire
qu'il y a dans Paris des factieux cachés,
il n'y a pas lieu de concevoir la moindre
inquiétude, pourvu que les sections restent
unies.
17 janvier 1793.
Extrait conforme, signé de Clément, A. N.,
AF'V 1470.
387. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant que les
patrouillessc feront de jour comme de nuit
et que chaque compagnie de canonniers
fournira 4- hommes de garde par pièce de
canon, que le commandant de chaque poste
fera trois appels parjour, que les chefs de
légion, commandants en chef et en second
des sections sont invités à ne pas s'éloi-
gner de chez eux, que chaque caserne de
fédérés et autres troupes de ligne consi-
gnera la moitié de sa troupe, constatant
qu'il y a ,800 hommes à cheval prêts à
marcher et un plus grand nombre de
troupes de ligne et de fédérés, et invitant
les commissaires des sections à veiller de
très près à ce que les marchands d'habits
et colporteurs n'achètent, sous aucun pré-
texte, d'habits ou d'armes de la cavalerie
de l'Ecole militaire et de toutes autres
troupes à la solde de la République.
18 janvier 1793.
Extrait conforme, signé de Clément, secré-
taire de l'Etat-major, A. N., AF'V 1470.
388. — Lettre de Chambon, maire de
Paris, au Conseil exécutif provisoire, fai-
sant connaître que la tranquillité est assez
générale et déclarant que le dessein de se
porter au Temple pour égorger la famille
de Louis Capet est inconnu de beaucoup
de personnes, mais qu'il a donné des ordres
aux commandants des sections armées
voisines du Temple et au Commandant gé-
72
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
néral pour prévenir l'effet de cette résolu-
tion, si l'on voulait la mettre à exécution,
ajoutant qu'il existerait, parait-il, une liste
de proscription, qu'on nomme la grande
liste, dans laquelle on lui a fait l'honneur
de le comprendre, mais qu'il n'a pu savoir
quels étaient les autres noms, et que cette
circonstance concorde avec les propos que
sa femme a entendus, ce matin aux Tui-
leries, sur le sort qu'on lui prépare.
18 janvier 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
389. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, déclarant que
les circonstances extraordinaires où l'on
se trouve font assez présumer les dan-
gers à craindre et les précautions à pren-
dre, qu'il est inutile de se persuader
qu'aucun Français, aucun républicain ait
besoin de phrases pour le stimuler, qu'en
conséquence le Commandant général de-
mande la même surveillance et la même
exactitude que les jours précédents, et
maintient les réserves de cinquante hom-
mes jusqu'à nouvel ordre, avec rapport
général des légions, portant que tout a été
de la plus parfaite tranquillité dans Paris.
19 janvier 1793.
Extraits conformes (2 pièces),
1470.
A. N., AF'\
390. — Lettre de Sanlerre, commandant
général provisoire, maréchal de camp de
la 17° division, au citoyen Pache, ministre
de la guerre, accusant réception de sa
lettre qui lui confirme l'assassinat commis
sur la personne do Le Peletier de Saint- Far-
geau, qu'il connaissait déjà, mais l'avis
de l'arrestation de l'assassin, donné par
le ministre, va lui faire prendre des me-
sures dont il fera connaître le résultat.
20 janvier 1793.
Original signé, A. N., AF'v 1470.
391. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, invitant les
commandants et adjudants de la section
de l'Arsenal à faire de fréquentes visites
au poste de la fonderie de l'Arsenal, en
raison de l'inexactitude du service des
canonniers, donnant des instructions aux
adjudants chargés de rondes, et décidant
que tous les citoyens se tiendront prêts à
marcher au premier rappel, qu'à ce mo-
ment chaque section désignera 25 fu-
siliers qui auront chacun une carte à la
boutonnière, portant leur nom, celui du
président et de la section, seront munis
chacun 16 cartouches, et devront savoir
manœuvrer.
20 janvier 1793.
Extrait conforme, signé do Clément, A. N.,
AF'v 1470.
392. — Lettre de Chambon, maire de
Paris, au citoyen Grouvelle, secrétaire du
Conseil exécutif provisoire, accusant ré-
ception de l'arrêté du Conseil relatif aux
mesures à prendre par la Municipalité, de
concert avec le Département et le Comman-
dant général, pour lui rendre compte de la
situation de Paris et des dispositions prises
pour le maintien de l'ordre et de la tran-
quillité publique, et annonçant qu'il a été
chargé de se concerter avec le Départe-
ment de Police pour envoyer chaque jour
au Conseil exécutif le compte qu'il de-
mande, mais faisant observer qu'il n'a
connu cet arrêté que le 19, parce qu'au
lieu de lui avoir été adressé directement,
il a été remisa la Maison commune.
21 janvier 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
393. — Extrait do l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, reproduisant
un arrêté du Conseil général du Départe-
ment qui ordonne le retrait de la force
armée placée aux barrières, attendu que
la mission pour laquelle elle avait été com-
mandée vient d'être remplie, annonçant
que le jugement de Louis Capet a été
exécuté à 10 heures 20 minutes, déclarant
que lé silence imposant et l'obéissance aux
commandamcnts doivent rassurer tous les
citoyens, en outre, lorsque le peuple voit
la loi atteindre tous les hommes, cela lui
impose le devoir d'arrêter tout criminel et
non de se faire justice soi-même, invitant
tous les bons citoyens à découvrir le scé-
lérat Paris qui a assassiné le défenseur du
peuple Le Peletier de Saint-Fargeau, dont
les vertus civiques et les principes n'ont
I
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
73
Jamais changé, donnant son signalement
en ces termes, savoir : taille de 5 pieds
o pouces, moyenne grosseur, teint livide,
la barbe et les cheveux très noirs, les
sourcils forts, ayant hier une lévite grise
à revers verts ; ordonnant que toutes les
réserves dans les places publiques, ainsi
que les canons se retirerontà l'instant, mais
avec continuation de la même surveil-
lance, enfin, prévenant le Conseil exécutif
qu'il ne recevra pas la feuille de rapport,
parce que l'exécution de ce jour a em-
pêché les feuilles des légions de parvenir
à l'état-major général, avec lettre d'envoi
de Santerrc, portant qu'il n'a rien que de
satisfaisant à annoncer au Conseil sur
l'état de Paris.
21 janvier 1793.
Copie, extrait conforme et original signé
(3 pièces), A. N., AF'^' 1470.
394. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant dé-
fenses à tous postes et corps de garde
d'arrêter, avant la retraite battue, aucune
patrouille et de la forcer à donner le mot
d'ordre, qu'elle ne peut et ne doit avoir
qu'après la retraite, annonçant que, de-
puis plusieurs jours, le commandant gé-
néral de la force armée de Versailles a
envoyé un adjudant auprès de celui de
Paris, pour demander ses ordres afin
de lui venir en aide, si cela était néces-
saire, et faisant connaître que les citoyens
de Saint-Denis et du Bourg-de-l'Egalité
ont assuré avec exactitude la tranquillité
publique autour de Paris, avec la feuille
du rapport des légions, mentionnant pour
la 3' légion, qu'une patrouille de la sec-
tion des Quatre-Nations, passant devant le
poste de la prison de l'Abbaye, y a trouvé
les gendainies do garde, presque tous pris
de vin, et très malhonnêtes envers les
citoyens.
22 janvier 1793.
Extraits certifiés conformes, l'un d'eux signé
de Santerre (2 pièces), A. N., AF'^' 1570.
39i). — Lettre du maire et des adminis-
trateurs du Département de Police au
Conseil exécutif provisoire, déclarant que
Paris parait jouir d'une grande tranquil-
lité et qu'il n'est parvenu aucun rapport
qui puisse faire appréhender le moindre dé-
sordre, mais que, malgré celte apparence
de sûreté, ils ont décidé que la ville serait
illuminée en entier, jusqu'à samedi, par
les réverbères, dont l'usage n'est pas gé-
néral en temps de lune, ayant pensé que
l'économie n'est pas de saison dans des
temps d'inquiétudes, ajoutant que s'ils
apprennent quelque chose d'essentiel, ils
s'empresseront d'en donner avis.
22 janvier 1793.
Original, signé de Chambon, Louis Roulx et
Bruslé, A. N., AF'V 1470.
396. — Ordre de l'état major delà garde
nationale parisienne pour la cérémonie
funèbre de Le Peletier de Saint-Fargeau,
arrêtant les dispositions suivantes : la
marche du cortège devait s'ouvrir par
un détachement de gendarmerie de dOO
hommes, suivi de sapeurs et canonniers
sans canons, et de gendarmes, puis un
peloton de 20 tambours voilés, les Décla-
rations des Droits de l'Homme portées
par des citoyens, auquel devait succéder
un défilé de gardesnationaux, une ban-
nière, les Elèves de la Patrie, les Corps
judiciaires, la figure de la Liberté, un
détachement de 16 tambours, les fais-
ceaux des 84 départements portés par
des fédérés, le Conseil exécutif provisoire,
un détachement de la gendarmerie de la
Convention, les vêlements ensanglantés
de la victime , la Convention nationale,
des députés portant une bannière sur
laquelle seront inscrites les dernières pa-
roles de Le Peletier, son corps entouré
de canonniers le sabre nu à la main, la
musique de la gai'de nationale, placée
autour du piédestal et devant suivre le
corps, la famille du défunt, un groupe de
mères conduisant des enfants, un déta-
chement de la garde de la Convention,
16 tambours voilés de la 4" légion, des
volontaires des 3 dernières légions, 16 tam-
bours de la ii" légion, des fédérés armés, un
peloton de tambours de la 6° légion, les So-
ciétés populaires, 100 cavaliers, savoir :
80 de l'Ecole militaire et 20 de la légion
Rosenthal, les 6 légions devant fournir
chacune 400 hommes pour former la haie
depuis la rue du Roule jusqu'à la place
74
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
des Piques ; le cortège devait partir à
8 heures très précises et passer par les
rues Saiiit-Hoiioré, le Roule, le Pont-INeuf,
les rues de Thionville, des Fossés-Saint-
Germain, de la Liberté, ci-devant Monsieur-
le-Prince, place Saint-Michel, rues d'Enfer,
Saint-Thomas et Saint-Jacques jusqu'au
Panthéon, avec 7 stations, la première de-
vant la salle dos Amis de la Liberté, la2« en
face de l'Oratoire, la 3" sur le Pont-Neiif,
en face de la Samaritaine, la 4° devant la
salle des séances des Amis des Droits de
l'Homme, la 5° au carrefour de la rue de
la Liberté, la G° place Saint-Michel, la 7" au
Pauthéon.
23 janvier 1793.
Copie conforme, signée de Clément, secré-
taire de l'Elat-major, A. N., AF'^' 1470.
397. — Extrait de l'ordre du jour de la
parde nationale parisienne, reproduisant
le jugement rendu, le 23 janvier, par le
Commandant général, dans un conflit qui
s'était produit, le 31 décembre, à l'Arsenal,
où les canonniers de la section des Lom-
bards, autorisés par le minisire à y prendre
une pièce de canon, avaient été très mal
accueillis par les canonniers de garde,
qui d'ailleurs n'avaient pas été prévenus,
déclarant qu'il n'y avait pas eu de viola-
tion de la part de la section des Lom-
bards, mais un simple malentendu, con-
damnant toutefois un tambour à cause
de son insubordination et de la fausseté
de sa déclaration ; les commissaires de la
section des Lombards ayant demandé sa
grâce, les commissaires canonniers de la
section de l'Observatoire, touchés de ce
procédé, décidèrent que, le dimanche sui-
vant, il y aurait réunion de 40 citoyens
de chacune des deux sections, afin de
porter ensemble une santé républicaine,
puis que l'on se rendrait, à l'heure de
midi sur la place d'armes, à la parade,
pour se donner mutuellement le baiser de
fraternité , en présence et avec l'adhé-
sion du Commandant général, et (pie le
citoyen Drouas, directeur de l'artillerie,
dont les canonniers reconnaissent le ci-
visme et l'honneur, serait invité à se
joindre à celte réunion.
25 janvier 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF'V 1470.
398. — Lettre du maire et des adminis-
trateurs du Dépaiteinent de Police au
Conseil exécutif provisoire, déclarant que
Paris est toujours à peu près aussi tran-
quille, que cependant, d'après un rapport
qui leur est parvenu, on se proposait de
se porter, le jour même, aux prisons, pour
y égorger les détenus, et que le massacre
devait commencer par la prison de l'Ab-
baye, et, quelque soit le degré de con-
fiance que puisse mériter cet avis, re-
cueilli dans différents groupes, le Maire a
cru devoir le transmettre au Comman-
dant général, en lui recommandant d'en-
voyer sans retard, aux dillérenles prisons,
une force capable d'empêcher l'invasion
qu'on pourrait tenter d'en faire.
25 janvier 1793.
Original, signé de Chambon et Arbeltier,
A. N., AF'V 1470.
399. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, portant que
dans la 3« légion, deux particuliers se
battant à coups de sabre sur le boule-
vard, près de la rue de Sèvres, ont été
arrêtés et reconduits à leurs casernes,
qu'un jeune homme a été amené au poste
de la Croix-Rouge, ayant été maltraité à
coups de bâton par deux individus pour
avoir parlé du jugement du ci-devant Roi,
et déclarant que tout a été parfaitement
calme dans toutes les légions.
25 janvier 1793.
Original, signé de Santerre et de Clément,
A. iV., AF'v 1470.
400. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, constatant que
la veille il y avait eu beaucoup de patrouilles
près des prisons, et que personne n'avait
rien vu, (]ue les mômes individus qui
trompaient Roland, veulent aussi tromper
le Maire, mais que le Commandant géné-
ral aime cent fois mieux les instructions
des Comités des sections que les avis de
qui que ce soit, remarquant qu'on vou-
drait faire croire que Paris n'est pas tran-
quille, mais qu'il l'est parfaitement, et que
malgré toutes les calomnies, le peuple ne
sait se mettre en colère que lorsque cela
est nécessaire, annoni;ant pour le 27 une
fête arrêtée par la Commune pour la plan-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
-S
talion du chêne de la fraternité sur la
place de la Réunion, ci-devant du Car-
rousel, et indiquant l'ordre et la marche
du 'cortège, dans lequel figurent, indé-
pendamment des corps judiciaires, d'une
députation de la Convention, de la iMuni-
cipalité et du Département, des commis-
saires de la Commune du 10 août avec
leurs bannières, les vétérans, les Elèves
de la Patrie, la musique de la garde na-
tionale, des volontaires des 84 départe-
ments et des détachements dos 0 légions,
décidant que le cortège se mettra en
marche à 10 heures précises et invitant
chacun à se rendre exactement à son
poste, pour que le retard qui s'est pro-
duit à la place des Piques ne puisse se
renouveler, recommandant aux citoyens
d'obéir à leurs chefs, de se défaire de la
manie de commander qui fait fureur, et
de ne point quitter leurs rangs à tout
propos pour donner au Commandant gé-
néral leurs avis ou leurs ordres, rappelant
la conduite extraordinaire des canonniers
auprès du Panthéon et déclarant quïl s'en
prendra désormais aux officiers, et que ce
sont eux que le Commandant général pu-
nira si, lorsqu'ils auront commandé fixe!
quelqu'un parle ou sort du rang, notifiant
de la part du ministre de la guerre que
l'épreuve des 20 pièces de canons fabri-
quées par les frères Perler se fera, le
dimanche 27, les circonstances n'ayant
pas permis de la faire le dimanche précé-
dent.
26 janvier 1793.
Copie conforme, A. N., AF'^' 1470.
401. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, portant :
1» que le chef de la première légion a fait
lui-même la visite des prisons de Sainte-
Pélagie, de l'Abbaye et de la Conciergerie,
et qu'il y a trouvé tout très calme et en
ordre; 2' que la visite des postes de la
Caisse, du Trésor national et des prisons
a été faite par les commandants des sec-
tions du Mail et de la Butte-des-Moulins,
qui ont trouvé tous les postes très en
règle et très tranquilles; 3" que le citoyen
Perard, de la Convention nationale, a re-
fusé de monter sa garde et a déclaré que,
n'étant pas de Paris, il ne la monterait
pas et ne se ferait pas remplacer.
20 janvier 179.3.
Original, signé de Santeiie et de Cl6raonl,
À. N., APiv l.\70.
402. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, faisant con-
naître que, le 27 janvier, en vertu des ins-
tructions du Comité de sûreté générale,
les juges de paix, commissaires de police
et officiers de police, reçurent l'ordre de
se transporter au Palais de l'Egalité, pour
y arrêter les citoyens sans cartes et sans
asile, ainsi que les factieux qui ouverte-
ment menacent les membres de la Con-
vention et la liberté, que le Commandant
général, requis de prêter main forte, réunit
3,700 hommes, qui se trouvèrent au Pa-
lais-Egalité à 8 heures, et en 3 minutes in-
vestirent toutes les maisons, oCi 6,000 indi-
vidus environ furent trouvés sans cartes
de civisme et reconduits dans leurs sec-
tions, afin de reconnaître les émigrés et
les négligents qui circulenl sans preuves
de leur civisme, au moment où les pa-
triotes terminent leur guerre avec les
aristocrates, invitant en conséquence les
citoyens à se munir de leurs cartes de
civisme et à imiter leurs frères d'armes
qui, aux frontières, ont battu les émigrés,
les Prussiens et Autrichiens, et les battent
encore, en déclarant la guerre aux enne-
mis de l'intérieur, qu'on doit chasser
comme des bêtes enragées, assurant que
si chaque bon républicain veille la maison
qui l'avoisine, sous trois mois la paix
intérieure et extérieure sera faite, que la
République française sera aussi belle que
Rome dans sa splendeur, et plus encore,
« car, ajoute Santerre, les siècles ont
ajouté à notre philosophie et à nos con-
naissances, et malgré la stupidité qu'a-
vait produit l'esclavage, aux lumières des
Romains sont jointes celles des Français,
qui serviront à conserver à perpétuité
notre liberté », se plaignant enfin de ce
que, malgré la défense de rappeler dans
les sections et de battre en venant à la
Commune, plusieurs sont arrivés tambour
battant.
28 janvier 1793.
Copie conforme, A. N., AF'^ 1470.
76
CHAPITRE 1='. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
403. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant qu'à
raison des coups de fusils tirés de l'ile
Louviers sur la sentinelle du jardin de
l'Arsenal, le Commandant généralordonne
d'arrêter tous ceux qui tireront dans les
rues, sur les quais et dans les iles, de
même les cavaliers qui circulent dans les
contre- allées des boulevards réservées
aux piétons, de mettre en fourrière les
chevaux des charretiers qui déchargeront
des gravois sur les boulevards extérieurs,
invitant les entrepreneurs de réparations
des boulevards, principalement du côlé
des Invalides, à relever les fossés pour
que les voitures ne passent point dans les
contre-allées, appelant enfin l'attention
sur les distributeurs dans les sections
d'écrits aux pauvres femmes et femmes
des camarades aux frontières, lesquels
sont fort durs et mallionnêtes à l'égard
de ces braves femmes, qu'il recommande
aux commissaires des sections.
29 janvier 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. A'.,
AF'V 1470.
404. — Extrait Je l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, annonçant
l'organisation définitive du corps de l'Ecole
militaire, ramené à une division, et, à
propos de l'accusation portée contre San-
terre par plusieurs cavaliers, qui tendrait
à faire croire que le Commandant général
gagne sur eux 5 sols par jour, déclarant
que, quoiqu'il méprise ces basses calom-
nies, il est cependant bon de savoir que
cela ne se peut, le quartier-maître du
corps touchant au Trésor sur le contrôle
do chaque compagnie, et que, dans chaque
division, un conseil d'administration vérifie
et ordonnance les achats; que le Comman-
dant général a été chargé d'une opération
jugée nécessaire pour ne pas laisser nus
47,000 hommes qui ont été habillés par ses
soins, et qu'il a été, dans cette afîaiie, le ré-
formateur et l'économe Je la République,
que, du reste, il a rendu ses comptes, et
qu'ayant eu le maniement de 5 millions,
il courait le risque d'être ruiné, s'il avait
rencontré un seul mandataire infidèle,
que s'il. est satisfait d'avoir pu servir la
République, il ne le serait pas de perdre
l'estime de ses concitoyens sans fonde-
ment, déclarant enfin que le ministre a
vu avec plaisir la section des Sans-Cu-
lottes restituer à l'Arsenal les canons et
caissons qu'on lui avait prêtés, et qu'il a
lieu d'espérer que les autres sections sui-
vront cet exemple.
30 janvier 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'V 1470.
403. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, constatant
dans celui de la 2* légion, que 2 soldats
ont été arrêtés la nuit sur le gazon du
Louvre avec 2 filles, qui ont été conduites à
la Force ; dans la i» légion, à minuit, que
6 hommes et un caporal de la section de
la Butte-des-Moulins se sont transportés
chez le restaurateur Février, au Palais de
l'Egalité, et y étaient encore au moment
de l'envoi de la feuille du rapport; dans la
5', que 3 dragons de la Liberté, se dispu-
tant dans un café, faubourg du Temple, et
y ayant frappé une femme, ont été arrêtés
et conduits à l'Abbaye.
30 janvier 1793.
Original, signé de Santerre et de Clément,
A. N., AF'V 1470.
400. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, mention-
nant dans la 1" légion, l'arrestation de
2 fabricants de faux assignats, conduits à
l'Abbaye; le transport, à une heure indue,
de 2 pièces de canon, constaté par le
poste des Chartreux; dans la 4o légion,
l'arrestation au poste de l'Egalité, d'une
pièce de canon de 4, passant rue Saint-
Honoré à 10 heures du soir, escortée seule-
ment par des officiers, les citoyens étant
inquiets de voir circuler si tard du canon,
ladite pièce a été conservée au poste
jusqu'à réception d'ordres supérieurs.
31 janvier 1703.
Original, signé de Santerre et de Clément,
A. N., AFiv 1470.
407. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Etat-major général do la garde natio-
nale, au Conseil exécutif en Comité aux
L'ESPRIT PUBLIC A PAntS DE JANVIER A JUIN 17Ô3
77
Tuileries, l'informant qu'il ne recevra
aujourd'hui ni feuille de rapport, ni l'ordre
général, attendu qu'il n'y a eu à l'ordre
que le service journalier, et qu'il n'y a
absolument rien d'intéressant dans les
fouilles de rapport <Ies légions, qui an-
noncent que les patrouilles et rondes se
sont faites avec beaucoup d'exactitude et
que tout est dans la plus grande tran-
quillité.
2 février 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
408. — Extrait de l'ordre du jour de
la garde nationale parisienne, exposant
que ia République a beaucoup gagné d'a-
mis depuis la mort de Louis, mais qu'il
est survenu ((uelques désagréments de
plus pour la classe la moins riche des
citoyens, c'est la cherté des vivres et no-
tamment du blé , attendu d'abord que
toutes les frontières tirent pour les ar-
mées des blés des marchés, et que tout y
afOue, ensuite, que les fermiers auxquels
l'aristocratie persuade que Paris est tou-
jours à feu et à sang, ont lieu de redouter
la dépréciation des assignats, ce qui fait
que dans les villes voisines des frontières,
comme Lyon et Lille, le pain est fort cher
et vaut b et b sois la livre, proposant deux
moyens de remédier à cette situation, le
premier, c'est que les citoyens aisés rem-
placent le pain, doux jours de la semaine,
par du riz et des pommes de terre, ce que
ne peuvent faire ni les pauvres, ni les ou-
vriers, ni les enfants, ce qui pourra réaliser
une économie de la moitié de la consom-
mation de Paris et produire en deux jours
1,500 sacs de farine; le second moyen
consiste à ce que chaque citoyen se
défasse volontairement de son chien ,
Paris contenant en chiens et chats inu-
tiles de quoi absorber la nourriture de
1,500 hommes, soit 10 sacs de farino
perdue, faisant observer en outre que lu
guerre avec les tyrans coalisés allait em-
pêcher l'arrivage des sucres et cafés, et
engageant les gens riches (non pas les
pauvres, qui ont déjà assez de privations),
à supprimer de leur consommation le
sucre et le café, et à diminuer la grande
consommation de suif et d'illumination,
enfin tout ce dont on peut se priver pour
améliorer la condition des pauvres, de
sorte que les retards dans les arrivages
que produira la guerre foraient moins de
mal, ajoutant qu'à dater de ce jour, par
ordre du Comité de sûreté générale, chaque
légion devra fournir à tour de rôle deux de
ses réserves de 23 hommes pour le poste
de la maison d'Egalité.
3 février 1793.
Copie conforme, A. N., AF'V 1470.
409. — Extrait de la feuille du rapport
général des légions de la garde natio-
nale parisienne, constatant que, dans la
4' légion, une patrouille des Petits-Pères
a trouvé beaucoup de monde à une heure
dans un café sur l'Egout Montmartre et
l'en a fait sortir, qu'une demi-heure après,
en repassant, elle y a encore entendu du
bruit et du monde, mais qu'on a refusé
d'ouvrir, que, dans la 6° légion, on a con-
duit à l'Abbaye un militaire ayant tenu
des propos insolents contre la République.
4 février 1793.
Extrait, signé de Sanicrre et de Clément,
yl.iV., AFIV1470.
410. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne , faisant dé-
fenses à tous gendarmes à cheval et cava-
liers de courir au galop dans les rues de
Paris, ordonnant à toutes les réserves de
2o hommes des sections de se porter, le
soir à 5 heures, sur la place du Théâtre-
Français pour y assurer la tranquillité
publique, au sujet du changement de la
pièce L'Ami des Lois, que l'on avait affi-
chée et qui ne sera pas jouée, invitant les
chefs de légions, adjudants généraux et
commandants de sections à se trouver, le
jeudi suivant, à 9 heures du matin, à
l'Hôtel commun, salle de l'Egalité, pour
se consulter sur l'unité et l'uniformité du
service dans les 48 sections, mettant en
garde ses concitoyens contre certains in-
dividus qui veulent tromper le peuple en
faisant croire le contraire de ce qu'a dit le
Commandant général dans son ordre de
l'avant-veille, annonçant que l'organisation
du corps de l'Ecole militaire, opération
très longue et difficile, continue, mais
78
CHAPITUE 1". — JOUUISÉKS HISTOIUQUES DE LA RÉVOLUTION
appelant l'attention sur les inconvénients
de l'abstention des citoyens qui en font
partie, attendu que hier, pour la nomina-
tion du colonel, sur une division qui compte
1,008 hommes, il n'y a eu que S34 votants,
espérant que pour le ballotage, qui a lieu
ce matin, il y aura plus de monde, cette
insouciance pouvant devenir funeste, d'au-
tant plus que les compagnies ne faisant
pas ordinaire à l'Ecole et n'y logeant pas
toutes, on ne peut les consigner.
5 février 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v 1470.
411. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, annonçant,
dans la 2' légion, qu'à 6 heures du soir
l'on a amené au corps de garde de la sec-
tion des Gardes-Françaises le citoyen
Scarron, venant d'être blessé d'un coup
de couteau à la caverne dite des Variétés,
que, dans la b' légion, vers minuit, la sen-
tinelle du poste de la section du Temple
a averti qu'elle entendait battre la caisse du
côté de Popincourt, fait confirmé par l'ad-
judant de ronde, que l'on a] été à la re-
cherche du tambour, mais qu'on n'a jamais
pu le joindre.
6 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A.N., AF'V 1470.
412. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
déclarant qu'il n'y a rien d'extraordinaire à
l'ordre de ce jour, en dehors de l'avis du
ministre de la marine à ses concitoyens sur
le prochain départ de caronades et autres
objets de guerre pour l'armement des vais-
seaux de la République.
6 février 1793.
Extrait, signO de Santerre et de Clément,
A.N., AFiv 1470.
413. — Extrait de l'ordre du jour du la
garde nationale parisienne, annonçant que
les sections dos Fédérés et des Droits-de-
l'Homme réunies feront célébrer, le 10 fé-
vrier, une pompe funèbre en l'honneur
de Michel Le Peletinr de Saint-Fargeau,
que celles des Fédérés et de Popincourt
replanteront, le même jour, auprès de
leurs corps-de-garde, l'arbre de la Liberté,
reproduisant le texte d'un arrôLô du Con-
seil général de la Commune, qui porte
que le recensement des vainqueurs de la
Raslille sera fait, samedi prochain, dans
l'église de Saint-Jean-en-Grève, sous la
présidence de deux commissaires choisis
parmi les membres, notifiant que le Com-
mandant général n'enverra pas à la sec-
tion de Bon-Conseil la réponse imprimée
qu'il avait promise, attendu que cette
section n'a point communiqué son arrêté,
ajoutant qu'il reçoit toujours avec salis-
faction les avis et ordres des sections,
mais aussi qu'il est forcé de répondre,
lorsqu'il est calomnié, supprimant enfin
les réserves de 2o hommes aux chefs-lieux
des sections, à l'cxceplion de celle de la
cour d'Egalité, déclarant également qu'il
y a lieu, d'après le sentiment du Com-
mandant général, de réduire de beaucoup
la garde du Temple, surtout de n'y plus
faire monter le drapeau, et de prendre à
ce sujet l'avis de la Commune.
9 février 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
APiv 1470.
414. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, constatant,
dans la 1" légion, l'arrestation, au corps-
de-garde des Cordeliers, d'un sergent de
gendarmerie, pris de vin, que la section
de Marseille a renvoyé chez lui en rete-
nant sa carabine; dans la 3' légion, dé-
clarant qu'une patrouille de la section
des Invalides a trouvé, à 11 heures 1/2, ht
sentinelle du poste du Palais Bourbon,
dormant dans sa guérite, qu'élant entrée
au poste, elle a remarqué que toute la
garde y dormait, et qu'il n'y avait ni com-
mandant, ni lumière.
11 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A.N., AF'V 1470.
415. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
mentionnant pour la 2' légion, l'arresta-
tion de cinq militaires de différents régi-
ments, trouvés la nuit dans les rues, avec
des lilles, que l'on a conduit à l'Abbaye;
L'ESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JANVIER A JUIN 1793
pour la 4« légion, l'arrestiitioii du citoyen
Jolivot et de sa femme, faisant le com-
merce d'argent, qui ont fait résistance à
la garde et ont été conduils à la Mairie.
14 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et do Clément,
A. N., APiv 1470.
416. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
signalant, dans la '.i' légion, l'arrestation
de deux particulierssurprisvolant à l'hôtel
de Bélhune, l'extinction de la plupart des
réverbères dans la section de la Croix-
Rouge, à 4 heures 1/2, la constatation par
l'adjudant général faisant sa ronde, de
coups de fusil tirés sur le boulevard des
Invalides, et déclarant qu'il n'y a rien eu
d'extraordinaire à l'ordre du jour, sauf
l'invitation faite par le Commandant gé-
néral sur la demande du ministre de la
guerre, aux cnnonniers des sections, qui
voudraient partir pour l'Ecole d'artillerie
de Metz.
15 février 17U3.
Extrait, signé de Santerre et do Clément,
A.N., AT'"-' 1470.
417. — Lettre du Commandant général
provisoire de la garde nationale au Conseil
exécutif, en Comité aux Tuileries, le pré-
venant qu'il n'y a absolument rien
d'extraordinaire dans les rapports du jour,
ainsi que dans l'ordre général, que les
rondos de patrouilles se sont faites avec
exactitude dans toutes les légions et que
tout est parfaitement calme dans Paris.
16 février 1793.
Original, signé do Clément, secrolaire do
l'Elat-major, A. N., AFiv 1470.
418. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, signalant
l'attitude d'un marchand de vin, place
-Maubert, à l'enseigne des JJeux-Frères,
qui a invectivé une patrouille pour avoir
fait sortir du monde de chez lui, à on/.e
heures passées, et qui, menacé d'un rap-
port, a répondu qu'il s'en f...ait; l'ex-
tinction des réverbères dans les sections
de la Cité, de Ron-Conseil et de Molière
et La Fontaine; l'arrestation d'un hussard
79
du 8" régiment, écroué à la Force pour
avoir tiré son sabre contre un limona-
dier, auquel il refusait de payer son écot,
déclarant qu'il n'y a rien d'extraordinaire
à l'ordre du jour, que : l» l'inauguration
du cours de Verrières au Club des Cordc-
liers et l'invitation aux sections d'y en-
voyer des députations ; 2» l'ordre aux
commandants des postes de prêter main-
forte au sieur Hoch Louvet pour la police
militaire et l'arrestation des déserteurs;
3° enlin l'avis donné par le Commandant
général du départ, lundi prochain, de la
i" division de cavalerie de l'Ecole mili-
taire pour Versailles.
17 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément
A. N., APiv 1470.
419. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, convoquant
les chefs, adjudants généraux et com-
mandants des sections, le jeudi suivant,
à dix heures du matin, à l'iiôtel commun,
salle de l'Egalité, pour y délibérer sur
des objets essentiels au service, annon-
çant, d'après un avis donné par le mi-
nistre de la guerre, l'arrivée prochaine de
l,oOO à 1,600 fusils, qui seront déposés à
l'Arsenal pour y être réparés; le départ,
à dater du 20 et jours suivants, de Paris
pour différentes armées de la République,
de plusieurs convois d'artillerie, caissons
et munitions, avec prière aux citoyens de
n'entraver en rien ces départs, notifiant
également que, dimanche prochain, il y
aura exercice dans les 2 premières sec-
tions de chaque légion, de 10 heures du
malin à 2 heures, qu'il y aura tous les jours,
à commencer dès jeudi soir, de 6 heures à
9 heures, école d'officiers et de sous-of-
ficiers, pour les" intonations, formations
de compagnies et de bataillons, et toutes
les manœuvres, les instructions devront
être y données par les adjudants, et que
les principes k suivre seront arrêtés dans
une réunion des 6 chefs de légions et
12 adjudants généraux, qui se tiendra, le
mercredi, chez le Commandant général.
19 février 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF'V J470,
CHAPITRE 1". — JOÙKNÉES HISTOUIQUES DE LA RÉVOLUTION
80
420. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, mentionnant
la réunion tenue, le 20 février, par les ad-
judants généraux, les chefs de légions et
le Commandant général, à l'elfet de déli-
bérer sur l'uniformité des leçons à donner
tous les jours aux écoles théoriques et
pratiques par les -adjudants de sections,
qui recevront chacun un exemplaire de la
théorie réglementaire du 1" août 1791,
déclarant qu'il a été remis à chaque légion
un registre pour inscrire les officiers et
sous-officiers qui viendront aux leçons,
enfin portant invitation de la part du
Maire et du Commandant général à tous
les postes et patrouilles de prêter main
forte aux réquisitions de la police.
21 février 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AFiv 1470.
421. — Lettre de Pache, maire de Paris,
au Conseil exécutif provisoire, accusant
réception de l'arrêté du Conseil du 18 cou-
rant, et annonçant qu'il adressera, en
conséquence, trois fois par semaine, l'ex-
trait des rapports qui sont faits au Dépar-
lement de Police, et qu'il se rendra per-
sonnellement au Conseil toutes les fois
que les circonstances l'exigeront et le lui
permettront, et joignant à sa lettre l'ex-
trait des rapports faits le 21 courant au
Bureau de surveillance de la Police.
21 février 1793.
Autographe, A. N., AF'V 1470.
422. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus par le Bureau de surveillance
de la Police faisant connaître : 1» que dans
les cafés aux environs de la Convention
nationale, il y avait de violents murmures
sur le projet de Constjtution nouvelle,
qu'on accusait de vouloir ramener l'éta-
blissement des 2 Chambres, et qu'on y
applaudissait au traitement subi par le
fourbe Lafayetle, qui vient d'être conduit
sous bonne garde à Berlin ; 2° que les dé-
fiances au sujet de Duniouriez commen-
cent à se dissiper; 3° que le sieur Poirier,
valet de chambre du ci-devant comte
d'Artois, a trompé la surveillance de la
Police, et est parti pour Liège ; 4° que le
marquis d'Estampes, émigré, réside dans
une de ses terres près de Rouen ; 5° qu'à
un diner donné le 19 courant, chez le
sieur Sabalier, place Vendôme, il s'est dit
beaucoup de mal du citoyen Pache, pré-
venu en faveur du sieur Piquais, qu'il
avait nommé administrateur de l'habille-
ment ; 0° que le louis d'or se vend jusqu'à
24 livres 10 sols, ce qui fait crier très fort
contre les Législateurs de ce qu'Us ne pro-
noncent pas la peine de mort contre les
marchands d'argent, qu'on veut même
tuer, ainsi que les accapareurs; 7» que l'on
répand déjà sourdement le bruit que dans
15 jours éclatera une révolution causée
par la cherté des denrées de première
nécessité ; 8° que les plaintes redoublent
contre les boulangers, en partie mal
approvisionnés ou feignant de l'être, et
qui n'ont plus de pain à midi ; 9° que les
cochers de iiacre continuent à se montrer
aussi insolents, que l'un d'eux notamment
l'efusa de conduire à leur caserne, à n'im-
porte quel prix, quatre cavaliers casernes
à l'Ecole militaire, qui, à dix heures du
soir, s'étaient adressés à la station des
fiacres, rueCroix-des-Petits-Champs, ajou-
tant que, quoique le cocher eût absolu-
■ ment refusé de marcher, les militaires
eurent la modération de se retirer sans
le maltraiter; 10° que plusieurs marchands
de vieux habits restent jusqu'à 8 ou 9 heures
du 'soir sur la place du Marché des Inno-
cents, uniquement dans le but d'acheter
les effets volés.
21 février 1793.
Copie, A. N., AFiv 1470.
423. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, ne signalant
rien d'extraordinaire à l'ordre d'aujour-
d'hui, que l'invitation expresse du Com-
mandant général à tous les citoyens d'ar-
rêter tout militaire qui vendrait ses effets.
22 février 1793.
Extrait, signé do Santerre et de Clément,
A. N., AF'v 1470.
424. — Lettre du Commandant général
provisoire de la garde nationale au Con-
seil exécutif provisoire, prévenant qu'il
n'y a rien d'extraordinaire ni dans l'ordre
L'ESPRIT PUBLIC A l'AHIS DE JANVIER A JUIN 1793
du jour , ni dans les rapports , que les
rondes de patrouilles se sont faites très
exactement et que tout est calme dans
Paris.
23 février 1793.
Original, signé de Clément, A. JV., AF'v 1470.
421). — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, dans lequel le
Commandant général fait observer que
tous les mauvais citoyens, protégés par
Lafayette, se trouvant actuellement à Paris,
et, accoutumés qu'ils sont à fomenter
des factions et émeutes, peuvent exciter
quelque mouvement, d'autant plus que le
retard dans l'arrivée des subsistances,
par suite de la difficulté des chemins,
prête à troubler l'ordre; il signale l'ar-
restation, la veille, rue du Jour, dans
l'hôtel où demeurait l'assassin Paris, du
nommé Estienne, dit Languedoc, dont la
plume vénale, payée par Lafayetle, faisait
croire aux factions; d'abord abbé, puis
pourvu d'une sous-lieulenance par La-
jard, ensuite nommé major général à
liruxelles et chargé des plans qu'il livrait
aux Autrichiens ; Santerre dénonce égale-
ment la présence, <\ Paris, du scélérat La
Reynie, aussi abbé, écrivain à la solde de
Lafayette, ayant volé les vases sacrés de la
Hastille, puis fait chevalier de Saint-Louis,
enrin nommé gouverneur du Louvre par
la Reine, ayant déposé dans l'affaire du
20 juin, cet homme, ainsi qu'un certain
nombre d'autres semblables, qui sont de la
trempe de Paris, est de ceux dont les bons
citoyens doivent se méfier; ordre est donné
de reconstituer les réserves de 2o hom-
mes par section, afin de faire des pa-
trouilles d'observation.
24 février 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'V 1470.
420. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
mentionnant : 1° dans la 1" légion, l'ar-
restation par une patrouille de la section
de Beaurepaire, rue Saint-Jacques, d'une
voiture de pains que l'on chargeait chez
un boulanger pour aller vendre à la cam-
pagne; 2° dans la 3« légion, l'arrestation
dans un café, à minuit, d'un sous-lieute-
T. IX.
81
nant et de 3 militaires de la caserne de
Babylone, qui ont fait résistance à la pa-
trouille, ont menacé de lui casser la
gueule, et au moyen d'un renfort ont été
tous les 4 conduits <à l'Abbaye; 3» dans la
4' légion, l'arrestation d'un équilibriste,
faisant du bruit à heure indue et jouant
de la clarinette, disant être payé pour
cela, lequel a été mis au violon du peste
des Elèves à la .Messagerie; 4° dans la
■)• légion, l'arrestation de deux femmes
sans asile, couchées dans des échoppes du
Marché Saint-Jean, qui ont été conduites
ce matin chez le commissaire de la sec-
tion des Droits-de-l'Homme.
24 février 1793.
E.xtrait, signé de Santerre et de Clément,
A. N., AF'V 1470.
427. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, signalant : le retrait, comme
dangereux, par l'Assemblée générale de la
section des Piques, de l'arrêté qu'elle
avait pris pour déclarer que Barbaroux
avait perdu sa confiance; la rédaction
d'une pétition à la Convention par un
grand nombre de citoyennes réunies dans
le local de la Société fraternelle des Deux
Sexes, pour provoquer la punition des ac-
capareurs, de plus annonçant : 1° que
dans les attroupements de la journée du
24, sur les places et devant les boutiques
des boulangers qui n'avaient plus de pain,
l'on disait tout haut que la Convention
n'aurait aucun égard aux pétitions qu'on
lui présenterait à ce sujet, que la Com-
mune accaparait les grains ; 2° que, dans
ces mêmes attroupements, l'on murmu-
rait aussi très vivement, en raison de
la garde que les citoyens continuent à
monter au Temple, grâce à laquelle trois
cents pères de famille et ouvriers sont em-
ployés à garder des femmes qui sont, ou
coupables ou innocentes, et qui, dans le
1" cas, doivent être jugées, et dans le
second, occupent inutilement des citoyens
à un service injuste; 3° que dans d'au-
tres groupes on s'exprimait avec véhé-
mence sur la rareté et la cherté énorme
des denrées, grâce aux accaparements, qui
pesait sur la classe la plus laborieuse, la
0
82
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
plus indigente, laquelle est chargée de fa-
mille, et l'on demandait que la Convention
punit de mort les accapareurs ; mention-
nant l'arrivée, la veille, sur le carreau de
la Halle aux Blés, de 996 sacs de farine,
pour le dimanche de 900 sacs, et pour le
lundi d'un approvisionnement encore plus
considérable, préconisant une mesure pro-
posée par le plus ancien des boulangers
parisiens, actuellement vétéran de la gen-
darmerie nationale, à l'effet de prescrire
aux boulangers de ne faire que du pain
de pâte ferme; déplorant l'indulgence que
l'on montre à l'égard des mauvais sujets
de toute espèce qui, prévenus de vols,
n'ont qu'à montrer leurs cartes de citoyens
pour être aussitôt relâchés, d'où vient sans
doute le nombre prodigieux de voleurs
et de vagabonds pullulant dans Paris;
déclarant enfin qu'on se plaint beaucoup
de l'état-major qu'a formé le général San-
terre, plus occupé h fréquenter les cafés
et les femmes qu'à veiller au service mi-
litaire, qui se fait avec une extrême négli-
gence, tant le jour que la nuit, avec lettre
d'envoi de Pache, maire de Paris, au Con-
seil exécutif provisoire.
24, 25 février 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. JV.,
AFiv 1470.
428. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, constatant
dans la 3' légion que, dans la section des
Quatre-Nations, des commissaires de po-
lice et de sections ont fait différentes vi-
sites la nuit, chez les boulangers, pour
s'assurer s'ils cuisaient, et qu'ils ont tout
trouvé en pleine activité ; dans la 4" légion,
qu'une patrouille de 17 hommes du poste
de l'Kgalité étant arrivée sur la terrasse
des Feuillants, a été obligée de remettre
la bayonnette au fourreau, qu'on se plaint
toujours des cochers de fiacre, de leur
insolence et de leur refus de conduire les
citoyens ; dans la 6« légion, qu'un cocher
de liacre, ayant maltraité et blessé un
citoyen au front, a été conduit à la Force
par ordre du commissaire de la section
du Faubourg-du-Nord.
25 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A.N., APiv 1470.
429. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, contenant une
proclamation adressée aux citoyens par
Santerre, qui les adjure de se rallier dans
les moments critiques où l'on se trouve,
et déclare que ceux qui ne viennent point
à leurs sections, lorsqu'il se commet des
délits publics, sont complices de ces
mômes délits, montre l'urgence de nom-
breuses et fréquentes patrouilles, at-
tendu que les malveillants continueront
le désordre, qu'une fois la loi violée,
la vie des citoyens est fortement exposée,
et que si les désordres ne sont pas ré-
primés, la liberté est perdue, invite enfin
les citoyens des sections à forcer tout le
monde à se faire inscrire, afin de con-
naître ceux qui courent pour tromper le
peuple.
26 février 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
APiv 1470.
430. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, relatant
dans la 1" légion, que, dans la section du
Théâtre-Français, un tambour qui battait
le rappel a eu sa caisse crevée et les fusiliers
qui l'accompagnaient ont manqué d'être
assassinés par le peuple ; dans la 3' légion,
que le citoyen François Lelièvre a été
arrêté et conduit au poste de Grenelle
pour avoir, rue dos Bourdonnais, pris du
sucre, que le peuple se distribuait, et ne
l'avoir pas payé ; dans la i' légion, que le
calme s'est rétabli dans la section du
Faubourg-Montmartre sur les 9 à 10
heures du soir; que, sur les 8 heures du
soir, les Elèves ont arrêté un homme et
une femme très violents, qui excitaient à
la sédition, ayant même frappé un ser-
gent en faction à la porte d'un épicier,
que tout a été tranquille à la Caisse, au
Trésor et à la fabrication des assignats.
26 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A. N.,AV" 1470.
431. — Lettre de Santerre au Conseil
exécutif provisoire, l'informant qu'ac-
tuellement la force armée est devenue
maîtresse de réprimer les événements
fâcheux que l'on connaît, et, dans la crainte
I
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
83
qu'à la faveur de la nuit les agitateurs et
les malveillants ne recommencent, an-
nonçant qu'il a établi dans toutes 1ns
caisses, à la fabrique des assignats, au
Mont de Piété et à toutes les prisons des
forces d'hommes et de canons, de ma-
nière à s'opposer aux excès, d'après l'ordre
qu'il a reçu de la Municipalité, et que cette
surveillance sera exercée partout.
2G février 1793, à 3 heures.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
432. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, résumant les événementsde lajour-
née du 25 février : observant que le pillage
chez les épiciers et les chandeliers a été
autant l'ouvrage des brigands et ennemis
de la Révolution que du désespoir de la
classe indigente du peuple, écrasée sous le
l>rix énorme des denrées de première né-
cessité, que l'on a arrêté beaucoup de
voleurs qui emportaient les marchandises
sans les payer, notamment d'un seul coup
de filet, 40 à 30, rue Saint-Deni-s en face
du Marché des Innocents, et que plusieurs
personnes qui excitaient au pillage et au
rheurtre étaient des déserteurs, des émi-
grés ou leurs agents ; démentant le bruit
qui avait couru que l'on avait insulté le
Maire, déchiré son écharpe et menacé de
le frapper de coups de couteau, à l'ins-
tant qu'accompagné du procureur de la
Commune, il protégeait les propriétés d'un
épicier, bruit répandu pour sonder le
peuple et inspirer l'idée de cet attentat;
relatant que des patrouilles, composées
san.s doute de marchands et d'accapareurs,
ont agi avec une extrême brutalité à l'é-
gard de ceux qui se portaient en foule
chez les épiciers, ont môme percé de
coups de bayonnette, rue de l'Echelle, un
citoyen qui avait dit que cette malheu-
reuse journée était le résultat de la cupi-
dité des marchands, et sur la place de
(irève ont blessé 4 personnes, que l'adju-
dant des Quinze-Vingts a failli perdre la
vie, avec les 6 hommes sous ses ordres,
pour s'être obstiné à faire fermer la bou-
tique d'un épicier en face du corps de
garde de la section ; reproduisant les pro-
pos dignes d'attention que l'on tenait
dans les groupes bénévoles qui se sont
formés dans les rues de Paris, tandis que
certains particuliers, beaucoup plus actifs,
s'approvisionnaient à grand marché de
sucre, de café et de chandelles ; d'autres
disaient que tous ces maux étaient occa-
sionnés par la lenteur de la Convention à
promulguer de bonnes lois, que cette in-
souciance de l'état de Paris amenait à la
faire suspecter d'intelligence avec les mal-
veillants; au lieu de proclamations, ob-
jectait-on, il faudrait de sages décrets
remédiant au désordre et à la misère, et
punissant sévèrement les accaparements
dont se rendent coupables les riches et
les nobles, avec exemples à l'appui de ces
propos, l'on signalait les sieurs Robe et La-
rainie, anciens fermiers généraux, demeu-
rant place Vendôme, qui ont un magasin
de la valeur de ilO millions, le prince de
Montbazon et son associé, qui font un
commerce considérable, on montrait que
l'arrestation de 3 voitures de savon a fait
reconnaître, par la facture, que ce savon,
qui ne revenait qu'à 14 sols, était vendu au
peuple jusqu'à 32 sols, l'on demandait
également la raison de la rareté des blés,
qui pourraient ne valoir que 2b sols le
setier, si les municipalités n'en offraient
pas un.prix infiniment supérieur, alors qu'à
10 lieues au-dessus de Paris, jusqu'à Lille,
on no voit que des meules de blés qui sem-
blent reprocher aux fermiers leurs cou-
pables négligences ou leurs avares spécu-
lations. Les rapports déclaraient que, selon
toute apparence, il n'y avait point eu de
sang versé la veille, mais que le désir
d'avoir du sucre et d'autres marchandises
à bon marché n'animait pas seul les in-
surgés du 2"), que nombre d'entre eux, en
sortant des magasins, notamment à l'Ap-
port Paris, revendaient le sucre et autres
denrées qu'ils étaient allés chercher jus-
qu'à trois reprises, que, dans la plupart
des magasins forcés, on avait trouvé de la
cassonnadc moisie,à force d'avoir été gar-
dée, et des pains de sucre à demi con-
sommés par l'humidité, ajoutant en der-
nier lieu que Sanlerre se trouvait le 2.ï à
Versailles et n'avait donné aucun ordre
en cas de tumulte, aussi qu'on l'accusait
64
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
de s'être absenté exprès, avec lettre d'en-
voi du Maire au Conseil exécutif.
26, 27 février 1793.
Extrait conforme et minute (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
433. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, mention-
nant pour la 3" légion, l'arrestation de
plusieurs personnes chez diflérents épi-
ciers de la section du Luxembourg, et au
poste de Saint-Suipice, d'un citoyen sans
carte civique , avec sa femme déguisée
en liommc, laquelle a été renvoyée chez,
elle et le mari consigné au violon ; an-
nonçant pour la 4° légion, que, la veille,
on avait conçu quelques inquiétudes et
craintes pour les caisses publiques, craintes
qui heureusement ne so sont pas réalisées,
on a pris soin de redoubler la garde et
tout a été parfaitement tranquille, avec
note au bas du rapport, faisant connaître
que dans les circonstances présentes le
Commandant général donne 2 fois par
jour l'ordre, et que l'on fera passer au
Conseil exécutif celui du matin et celui
du soir.
27 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A. N., AF'V 1470.
434. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne (9 heures du
matin), notant que la nuit a été fort calme,
et prescrivant aux réserves de 200 hommes
de faire de fortes et fréquentes patrouilles
et de se porter toutes sur la place de la
Maison commune, où elles prendront les
ordres du Commandant général, soit pour
retourner dans leurs chefs-lieux respec-
tifs, soit pour être dirigées où besoin sera.
D'après un second ordre du jour (5 heures
de relevée), la force armée est exacte et
empêche tous désordres, mais, observe le
Commandant général, il faudrait que ce
fût la raison et le respect pour les lois qui
obtinssent ce résultat, adjurant les citoyens
de venir aux sections, et déclarant qu'à Iti
veille de secourir nos amis aux frontières,
de procurer le bonheur au peuple, si l'on
voit les aristocrates triompher à l'inté-
rieur, c'est cesser de vivre libres, c'est
manquer à son serment, enfin confirmant
les mêmes instructions, attendu que les
patrouilles venant des extrémités au centre
se rendent extrêmement utiles et permet-
tent au Commandant général de vérifier le
service et de porter des forces où il en faut.
27 février 1793.
Original, signé de Santerre, -4. N., AF'v 1470.
435. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, où se trouvent consignés les
faits suivants : 1° L'aspect de Paris était
tranquille, toute la force armée, mise sur
pied la veille et pendant la nuit, les nom-
breuses patrouilles qu'elle n'a cessé de
faire, ont ramené le calme et le bon ordre,
cependant, on menace sourdement les cor-
royeurs et les gros marchands de draps;
le peuple, c'est-à-dire la classe mal aisée,
voit d'ailleurs avec peine que l'insurrection
des jours passés n'a produit aucun bon
effet, le sucre, le café, les huiles, les cuirs,
le savon, les suifs continuent à se vendre
le même prix exorbitant, auquel il est im-
possible que le malheureux puisse at-
teindre plus longtemps, malgré son patrio-
tisme, aussi juge-t-il très sévèrement la
Convention, lui reprochant avec amertume
de consumer un temps précieux à se dis-
puter et se calomnier, et demande que
les accapareurs soient réprimés et qu'elle
fasse diminuer le taux des denrées de pre-
mière nécessité, certains allant jusqu'à dire
qu'ils refuseront de partir pour les fron-
tières, dans la crainte que leurs femmes
et leurs enfants ne périssent de misère.
La haine contre les épiciers est montée à
un point étonnant, attendu qu'ils se sont
trop prévalus de la liberté du commerce
et que le gain le plus exorbitant ne peut
encore satisfaire leur cupidité insatiable ;
les femmes, probablement mises en avant
par leurs maris, disent qu'il était néces-
saire d'en pendre 3 ou 4 dans chaque
quartier, afin de servir d'exemple aux
accapareurs; parmi ces femmes, quelques-
unes pouvaient être suspectées d'avoir été
soudoyées par des agents secrets de trou-
bles, puisqu'indépendamment de l'argent
qu'elles avaient pour acheter du sucre
et du café, elles voulaient envahir les
magasins de draps et de toiles, ce qu'elles
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
85
auraient effectué vers le Marché des Inno-
cents, malgré les représentations qu'on ne
cessait de leur faire, si un dragon de la
République ne les avait mises en fuite, en
assénant un coup de sabre à la plus
obstinée.
2' Les femmes de la Halle ont montré le
plus d'acharnement au pillage des épi-
ciers, probablement parce qu'elles sont
de la classe indigente du peuple, ou se
sont laissées guider par des suggestions
perfides, huant les patrouilles qui circu-
laient au milieu des groupes pour les
disperser, prétendant que ces patrouilles
n'étaient composées que d'épiciers et de
chandeliers, tandis que des sections, entre
autres celle des Quatre-Nalions, avaient
eu la prudence de défendre à cette classe
de commerçants de prendre les armes.
Ce fut vers les 5 heures du soir que le
rassemblement de ces femmes devint con-
sidérable dans le Marché des Innocents,
elles chantaient et dansaient, se moquant
de la force armée à pied et à cheval qui
voulait les dissiper, tandis qu'on les chas-
sait d'un côté, elles s'en allaient d'un
autre, en tenant des propos fort violents;
on avait fait plier les grands parapluies
d-e toile cirée et retirer les marchandises
étalées au-dessous, mais cette mesure
fut plus nuisible qu'utile, en ce qu'elle a
favorisé les rassemblements.
3» Parmi ceux qui pillaient chez les épi-
ciers furent arrêtés des individus en hail-
lons, sur lesquels, après les avoir fouillés,
fut trouvé beaucoup d'or et d'argent.
D'après certaines déclarations reçues par
le procureur do la Commune, dans la rue
Phelippeaux, furent remarquées 3 femmes,
très mal vêtues, qui avaient dans leurs
mains de gros paquets d'assignats, qu'elles
distribuaient à ceux qui n'avaient pas de
([uoi acheter, à vil prix, du sucre et du
savon; le peuple s'étant porté dans la
boutique d'un épicier nouvellement établi,
rue Saint-Dominique, se lit livrer beau-
coup de sucre, qu'il voulut absolument
payer 45 sols la livre, à cause du civisme
de ce citoyen , excellent patriote, tandis
que chez un autre épicier, rue (ialande,
connu pour très aristocrate, on ne le paya
que 15 sols la livre.
4° Le 26 février, dans un café, rue des
Cinq-Diamants, 3 particuliers, reconnus
pour avoir appartenu au ci-devant Roi,
excitaient les femmes au pillage, mais
leur identité ayant été établie, on se jeta
sur eux, et ils ne durent leur salut qu'à
la légèreté de leurs jambes; si l'on ajoute
foi à un bruit mis en circulation, un
épicier de la rue du Four aurait donné
de l'argent à des femmes du marché pour
exciter le désordre; une femme entr'au-
tres déclara avoir reçu 15 francs pour
acheter du sucre.
5° L'approvisionnement des boulangers
est des plus satisfaisant, les marchés sont
garnis de pain comme aux jours d'abon-
dance. Les émigrés viennent en foule se
cacher à Paris, on y prépare des troubles;
une visite domiciliaire ou un nouveau re-
censement, réclamés par le public, est le
seul moyen de déjouer leurs complots et
de les faire tomber sous le glaive de la
loi, qu'ils croient éviter.
6° Aux dernières nouvelles, Paris n'est pas
aussi tranquille dans la soirée qu'il l'avait
été toute la journée. Les blanchisseuses
se sont assemblées sur la place Maubert
et ailleurs, demandant à grands cris que
l'on lit irruption dans les magasins de
savon et de soude, notamment rue de
Bièvre, elles invitaient les hommes à mar-
cher avec elles, sans quoi, leur disaient-
elles, ils payeraient au moins 6 sols de
blanchissage par chemise.
L'extrait de ces rapports est accom-
pagné d'une lettre d'envoi du maire de
Paris au Conseil exécutif.
11, 28 février 1793.
Extrait et original signés (griffe), A. N.,
AF'V 1470.
430. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, signalant
pour la 5° légion l'arrestation, dans un hô-
tel garni, rue d'Ormesson, de 2 prêtres
réfractaires, qui ont été conduits au Dépar-
tement, et la présence, à minuit et demi,
de bien des buveurs qui chantaient et fai-
saient du bruit chez un mai'chand de vin,
à la Tour d'Argent, à la Courtille, sur le
Temple, et déclarant que la tranquillité
s'est soutenue hier dans la journée, que le
86
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA. RÉVOLUTION
calme a été parfait pendant la nuit, et
que le Conseil exécutif recevra ce soir
l'ordre général du matin et celui de 5 heures
du soir.
28 février 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A. N., AF>v 1470.
437. — Feuille des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la police, donnant les renseignements sui-
vants :
1» D'après ce qui se dit et se répète au-
tour de la Convention, notamment dans
les cafés des Feuillants et de la Terrasse,
le foyer des troubles qui agitent Paris est
dans le sein de l'Assemblée, où l'on tarde
trop de remédier à la misère du peuple et
où deux partis ne cessent de se faire une
guerre acharnée aux dépens de la chose
publique ; on accusait les Brissotins d'a-
voir surpris le décret qui donne à la Con-
vention, en certains cas, la réquisition de
la force armée, pour contrecarrer le maire
de Paris, que les malveillants auront beau
jeu de représenter comme responsable du
pillage qui a eu lieu, faute d'avoir mis à
temps sur pied tout le militaire de Paris;
un grand nombre d'épiciers, sous prétexte
d'avoir été ruinés, se proposent de deman-
der une indemnité ; plusieurs femmes di-
saient dans les groupes, le 27, que la
journée du 25 n'avait pas produit tout
l'effet qu'elles en attendaient, parce que
la force armée avait été mise sur pied,
mais que les patrouilles seraient fatiguées
au bout de quelques jours et qu'alors elles
recommenceraient, et qu'à l'égard de San-
terre, elles s'en débarrasseraient facile-
ment en l'envoyant à Versailles avec sa
maîtresse.
2° A l'occasion du rassemblement des
blanchisseuses et de leurs menaces d'en-
vahir les magasins de savon et de soude,
on répandit, sans doute à dessein, le
bruit que l'on allait se porter chez les
bijoutiers et orfèvres, qui, saisis de pa-
nique, se hâtèrent de fermer leurs portes
et de cacher les effets les plus précieux,
mais, grilce à de nombreuses patrouilles,
tout fut fort tranquille.
3° Le pain abonde maintenant dans Paris,
la veille, à 9 heures du soir, il y en avait
encore dans les boutiques des boulangers.
4» La section de Beaurepaire ayant in-
vité l'ex ministre Roland à lui donner
quelques lumières sur les subsistances,
n'obtint qu'une réponse vague et insigni-
fiante, Roland s'étant borné à déclarer
que, dans le terrible ministère, les jours
étaient des heures et les mois des jours,
et que les personnes actuellement au pou-
voir feraient sans doute tout ce qu'elles
pourraient pour éloigner la disette de
Paris ; les grenadiers de cette môme sec-
tion ont jugé à propos de reprendre le
bonnet, mais cette mascarade orgueilleuse
déplaît à tous lès citoyens raisonnables.
5° Un vif mécontentement règne parmi
les dragons do l'Ecole militaire, qu'on veut
faire partir pour l'une des armées, ils
refusent d'obéir, sous prétexte qu'ils n'ont
point de chevaux et sont en droit de ne
pas servir à pied.
0° Malgré les descentes faites dans plu-
sieurs maisons de jeu, les tripots recom-
mencent avec une nouvelle fureur, leurs
tenanciers cherchent à gagner les gen-
darmes pour être prévenus de l'arrivée de
la police.
7° Au jardin de l'Egalité, sous les gale-
ries, n° 49, se vend une gravure repré-
sentant Louis Capet et son fils.
28 février 1793.
Extrait conforme, A. N., AF'V 1470.
438. — Extrait do la feuille des rap-
ports et déclarations faits au Bureau de
surveillance de la Police, donnant les ren-
seignements suivants :
1° Le calme renaîtrait, l'ordre serait ré-
tabli, si la Convention défendait la vente
de l'argent, si elle décrétait une peine
quelconque à l'égard des accapareurs, et
si elle obligeait les fermiers à apporter
leurs blés dans les marchés.
2° Le discours du maire de Paris et du
procureur de la Commune, prononcé à la
barre de la Convention, a produit un très
bon effet dnns l'esprit public, on a vu avec
reconnaissance la demande aux Législa-
teurs de s'occuper des subsistances et
denrées de première nécessité, mais tout
en faisant l'éloge de ces deux magistrats,
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
87
qui sont, disait-on, vraiment les magis-
trats du peuple, on reproclie à plusieurs
sections de n'avoir pas tenu les engage-
ments sacrés qu'elles ont pris de subvenir
aux besoins des familles de ceux qui
combattent aux frontières, qui sont plon-
gées dans une misère affreuse, ce qui a
forcé un grand nombre de volontaires d'a-
bandonner leurs drapeaux pour venir au
secours des objets de leur tendresse.
3° D'après de vagues rumeurs qui cir-
culent, si la Convention ne remédie prorap-
tement à l'agiotage et aux accaparements,
on recommencera les journées des 25 et
20 février, et des malveillants, pour exciter
les désordres, faisaient courir le bruit
qu"on pillait des magasins de soude dans
le Faubourg Saint-Marceau, et que le maire
de Paris et le procureur de la Commune
avaient donné leur démission.
4" Suivant certains rapports, le citoyen
Egalité, membre de la Convention, était
très mécontent de la saisie de plusieurs
tripots de jeux prohibés dans l'enceinte
du jardin de sa maison, et devait tout
mettre en œuvre, auprès du Comité de
sûreté générale, pour faire rendre un dé-
cret le tranquillisant à cet égard, en allé-
guant la loi qui interdit toutes arrestations
après le soleil couché, quoiqu'il devrait
savoir que les tripots et lieux publics sont
exceptés de cette loi. Aussi les teneurs de
jeux, dans l'espoir qu'Egalité parviendra à
lier les mains de la Police, vont recom-
mencer avec plus d'audace que jamais,
des joueurs ont confié à leurs amis que
les lieux où ils s'assemblent sont un re-
paire d'émigrés, et qu'il y en avait même
chez la dame Lalour, lorsqu'elle fut saisie.
~>° Les petits jeux de cartes et de hasard
continuent toujours sur les quais et sur
la place de la Révolution, malgré la dé-
fense et la chasse qui en a été faite, ceux
qui les tiennent n'étant autre chose que
des filous et des voleurs.
6° Un citoyen digne de foi a rapporté que
quelqu'un l'avait assuré avoir vu un pla-
card où l'on lisait ces mots, en grosses
lettres : Plus de dix-huit livres, nous vou-
lons un Louis.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
de Pache, maire de Paris, aux ministres,
faisant passer l'extrait des rapports faits,
le 28 février et le l" mars.
1", 2 mars 1793.
Copie et original signé (griffe) (2 pièoes),
A. N., APiv 1470.
439. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, déclarant que le Com-
mandant général n'a pas reçu officielle-
ment la loi qui ordonne le recrutement,
mais que, d'après cette loi, il n'y aura pas
de casernement à Paris pour les citoyens
qui doivent partir, et que les hommes se-
ront fournis, habillés et équipés, signalant
la bassesse de plusieurs cochers revenus
des frontières qui ont vendu leurs chariots
et leurs chevaux pour moitié de la valeur,
invitant les bons citoyens à dénoncer de
pareils abus, h prendre exactement con-
naissance de l'ordre, comme aussi à faire
leur possible pour détromper le peuple
que l'on égare sur tous les événements,
afin de ruiner Paris et anéantir la Répu-
blique, ce qui est la dernière ressource des
aristocrates et des malintentionnés, avi-
sant enfin le Conseil exécutif qu'il ne re-
cevra pas aujourd'hui de feuille de rap-
port, attendu qu'il n'y a rien d'intéressant
dans ceux des légions, les rondes des pa-
trouilles ont été multipliées et le calme
parait se rétablir parfaitement dans Paris.
l«r mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AFiv 1470.
440. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, faisant con-
naître, dans la i'^ légion, que les réver-
bères de la rue de l'Arbalète, section de
l'Observatoire, étaient tous éteints à dix
heures; dans la 2« légion, qu'il n'y a point
eu de factionnaire au poste de gendarme-
rie, pointe Saint-Eustache, et que le com-
mandant de ce poste n'a jamais pu donner
le mot d'ordre, tant il était ivre ; dans la
3« légion, que l'on a conduit au Comité de
la section du Louvre un militaire qui ven-
dait son sabre, ainsi que le particulier qui
Tachetait ; dans la 4' légion, qu'un hussard
a été envoyé à l'Abbaye par son colonel,
qu'une patrouille de la section de 1792 a
été arrêtée au poste de la Messagerie pour
88
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
n'avoir pas le vrai mot d'ordre, que le
commandant du poste du Pont tournant
demande que le Commandant général
veuille bien donner une consigne par rap-
port aux jeux qui sont établis dans ces
parages et qui attirent journellement une
foule considérable ; dans la 5«, que deux
gendarmes arrêtés la nuit ont été con-
duits à l'Abbaye.
2 mars 1793.
Extrait, signé de Sanlerre et de Clément,
A.N., AF'v 1470.
441. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, relatant les poinls suivants :
l»Le {«'mars, les groupes assemblés au-
tour de la Convention, sachant qu'elle
s'occupait d'objets peu intéressants, se ré-
pandirent en plaintes et en murmures, en
raison de la nécessité d'une loi répressive
contre les accaparements, dont la Con-
vention semblait ne pas vouloir s'occuper,
encourageant ainsi l'audace cupide d'une
foule d'hommes égoïstes sans pudeur ; on
disait également dans ces groupes que les
marchands de vin avaient des magasins
depuis la Rûpée jusqu'à Villeneuve-Saint-
Georges, où ils amalgamaient le vin avec
le poiré avant de l'introduire dans Paris;
assurés de l'impunité, les marchands s'ar-
rogent le droit de tromper et de voler le
peuple, de même que les boulangers qui,
trop souvent, vendent à faux poids.
2» L'Assemblée générale de la section
des Piques venait, parait-il, de donner
son adhésion à une pétition qui doit être
présentée à la Convention, dont l'objet
est de défendre la vente des espèces mon-
nayées sous peine de mort, de retirer de
la circulation beaucoup d'assignats et de
les remplacerpardesquittancesde finances.
3° L'espoir conçu par la partie indigente
du peuple de voir enfin les Législateurs
s'occuper de son sort l'a calmée, et les
bonnes nouvelles du succès des armées
en Hollande ont trouvé tous les cœurs
plus disposés à se pénétrer de joie, aussi
le recrutement dans les sections marche
à merveille.
4» On lient toujours de très mauvais pro-
pos contre le ministre de la guerre, que
l'on accuse de placer dans les convois
de l'artillerie tous les agents secrets de
Lafayette et de fréquenter assidûment
d'anciens amis de l'ex-ministre Lajard,
qui, dans les sociétés aristocratiques, ma-
nifestent l'espoir que l'armée française
sautera au siège de Luxembourg.
5» Deux observateurs, les citoyens Ni-
quille et Gautier assurent que très souvent
arrivent de nuit des courriers secrets des
armées, qui ne paraissent même pas aux
bureaux de la guerre, et proposent de ga-
gner quelques-uns de ces courriers, comme
l'on procéda dans le temps que Lafayette
faisait des courses mystérieuses, mesure
qui fut couronnée de succès.
6° Le général Dumouriez gagne sensible-
ment depuis quelques jours dans l'opinion
publique,
7« On signale l'extinction presque géné-
rale des réverbères, quoique la lune ne
paraisse sur l'horizon que 2 heures après
minuit.
8» Le lu' mars, vers les 2 heures après
midi, tut porté à la Morgue un individu
qui venait de se brûler la cervelle dans le
jardin du Luxembourg, qu'on croit être
un prêtre réfractaire.
9° Rien ne caractérise davantage les heu-
reux succès des armées de la République
que la morne consternation des aristocrates
rassemblés à Paris et que l'arrivée de
tous côtés, sous divers déguisements,
même sous celui de savetier, d'émigrés au
désespoir.
10° Plusieurs déclarations font connaître
que des gens très riches n'ont pas rougi
de donner de l'argent aux malheureux qui
se sont fait adjuger à bas prix du sucre, du
savon, de la chandelle; mais cet exemple
étonnant de manque de délicatesse et
d'honneur, achève peut-être de prouver
que ces marchandises si utiles sont réelle-
ment trop chères.
L'extrait de ces rapports est accom-
pagné d'une lettre d'envoi du maire de
Paris au Conseil exécutif.
2, 3 mars 1793.
Extrait conforme et original signé (griffe)
(2 pièces), A. N., AF"' 1470.
LESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
89
442. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, contenant des indica-
tions du Commandant général, relative-
ment au contingent des volontaires, que
Paris doit fournir, qui, au 23 février, se
montait à 7,650 hommes, faisant observer
à ce sujet, que trop de précipitation dans
le recrutement donne souvent des hom-
mes trop faibles ou des mauvais sujets
renvoyés des autres corps, ajoutant qu'il
y il déjà environ 3 à 4,000 braves canon-
niers, dont le contrôle sera bientôt mis
sous les yeux des sections.
L'ordre du jour reproduit également lu
réponse à l'arrêté de la section des Picjues,
du 2o février, qui reprochait au Comman-
dant d'occuper 2 places, de quelles places
s'agit-il? est-ce celle de Commandant gé-
néral avec le grade de maréchal de camp
de la 17« division, qui n'en font qu'une?
S'il est question de celle de brasseur, il
ne peut la quitter, elle constitue sa seule
fortune, qu'il a abandonnée depuis le
dO août, pour accepter provisoirement le
poste de Commandant général qu'il occupe
depuis 7 mois, mais Santerre déclare que
la confiance s'use, il ne faut point en
abuser, qu'il aspire après sa retraite,
pour passer un mois à sa brasserie et en-
suite se porter aux frontières, ofi il a
comme républicain une dette à acquitter,
en conséquence, il sollicite son remplace-
ment et invite les citoyens à continuer
d'éclairer le peuple sur ses intérêts, afin
que les événements de lundi et mardi ne
se renouvellent plus ; les moyens qui ont
servi à anéantir l'aristocratie et l'esclavage
serviraient aussi à anéantir la République,
le peuple des villes n'a pas encore senti
l'abolition des titres qui faisaient son
malheur, dont les suites sont encore sen-
sibles, mais avec un peu de patience et
point d'erreurs, il goûtera le prix de sa
liberté; enfin, le Commandant général
prévient le Conseil exécutif que les rap-
ports du jour ne signalent rien d'extraor-
dinaire, à part l'assassinat d'une femme,
rue de la Vieille-Monnaie, par un cavalier
de l'Ecole militaire, qui a réussi à s'échap-
per, que du reste tout a été tranquille.
3 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF>^' 1470.
443. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général prescrit à ses concitoyens
de prendre les armes aussitôt qu'on rap-
pellera, afin d'obvier à tous dangers, et
annonce que, le bruit de troubles s'étant
répandu la veille, il a cru devoir comman-
der des forces suffisantes pour garantir la
sûreté générale, principalement de tous
les corps soldés, mais il fait observer
qu'il a soin de diminuer les réserves à
mesure qu'elles deviennent inutiles et rap-
pelle enfin que les contrôles des hommes
enrôlés sont attendus pour fixer le contin-
gent de chaque section, et que cette opé-
ration doit être accomplie pour le 23 mars.
4 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v 1470.
444. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, annonçant,
pour la l"'" légion, l'arrestation du nommé
Riant, conduit au Comité de la section du
Panthéon-Français pour avoir crié : Vive
le Roi! signalant un marchand de vin,
rue Saint-Victor, vis-à-vis Saint-Firmin,
qui a toujours chez lui du monde à heure
indue, menace et insulte les patrouilles;
dans la 2» légion, six miUtaires, arrêtés la
nuit, ont été conduits à l'Abbaye, où le
concierge a refusé de les recevoir, faute
de place, de même dans la 3' légion, un
autre soldat, également arrêté la nuit, et
refusé à l'Abbaye, faute de place, est en-
fermé au corps de garde de la section du
Luxembourg.
4 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. iV., AF''-' 1470.
445. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de la
Police, 1° signalant les inculpations de plu-
sieurs officiers municipaux par les sec-
tions : celle de Jacques Houx, par celle
des Piques, qu'elle accuse d'avoir provo-
qué, dans la journée du 25 février, le
pillage de plusieurs magasins ; celle d'Avril,
que la section des Gravilliers dénonce
comme accapareur de savon, qu'il vend
très mauvais en le dénaturant, afin qu'il
produise plus, et comme ayant fait, garder
90
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
sa maison par la force armée, tandis qu'il
abandonnait au pillage les propriétés de
ses concitoyens. Une autre section, celle
des Lombards, mise en cause au sujet de
la journée du 25 février, décida l'envoi
d'une adresse aux 47 sections, aux socié-
tés populaires et à l'armée, après une vive
discussion où plusieurs orateurs se firent
entendre, dont un se fit remarquer par
son impudence à diffamer le maire de
Paris et les meilleurs patriotes ; la même
section repoussa l'idée de rétablir les gre-
nadiers et chasseurs, et se montra hostile
à toute corporation militaire.
2° Plusieurs sections entendirent tran-
quillement, quelques-unes même avec
plaisir, la lecture de la démission du gé-
néral Santerre, auquel on reproche d'avoir
soutenu qu'il fallait suspendre la procla-
mation relative aux enrôlements volon-
taires et exempter les gros marchands et
négociants, même si l'on adoptait la voie
du tirage au sort; cette motion, faite dans
la section des Quinze-Vingts, y fut très
mal accueillie, en raison de cette injuste
préférence pour les riches. Par suite d'un
abus singulier constaté dans les enrôle-
ments, des femmes, déguisées en hommes,
se sont présentées pour s'enrôler, ont reçu
les 50 sols alloués aux volontaires et re-
pris ensuite les habits de leur sexe. Le
peuple n'est pas moins étonné de voir
nombre de volontaires quitter leurs ba-
taillons devant l'ennemi et vendre leurs
armes, cette lâche désertion fait beaucoup
parler les aristocrates, qui en concluent
que nos armées, jamais complètes, ne se-
ront composées que d'enfants hors d'état
d'opposer une vigoureuse résistance à des
troupes disciplinées, et soutiennent que nos
troupes, s'avançant trop témérairement en
pays ennemi, courent le risque d'être en-
veloppées.
3° D'après ce qui se disait à la Halle,
si les comestibles et les denrées de pre-
mière nécessité ne diminuaient point, on
renouvellerait les journées des 25 et 26 fé-
vrier. Les clameurs d'un individu, rue aux
Ours, ameutèrent la foule, il prétendait
être allé chez 50 boulangers sans pouvoir
se procurer une livre de pain, on l'envoya
dans la rue Mondétour, où il lui fut facile
d'acheter tout le pain dont il avait besoin,
on s'avisa un peu tard de penser que ce
pouvait bien être un agent provocateur.
La feuille des rapports et déclarations
est accompagnée d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
4, 5 mars 1793.
Copie et original signé (griffe), A. N., AF'V
1470.
440. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître que, la
veille, la tranquillité a été parfaite, le
peuple ayant vu qu'il agirait pour les
aristocrates et n'ayant même pas pris le
change sur l'opinion que le Commandant
avait fait tirer sur lui et voulait son
malheur, déclarant, au sujet des propos
tenus par des malveillants dans les cafés
à la maison d'Egalité, suivant lesquels le
Commandant général ne pouvait pas souf-
frir les canonniers, comme ils l'avaient
dit il y a lo jours de la cavalerie de l'Ecole
militaire, qu'il n'avait de préférence pour
aucun corps, mais que les républicains,
qui comme ceux des bataillons de Paris,
les chamborans, les canonniers, servent la
patrie avec le courage de Français et de
républicains, sont ses amis, pour lesquels
il se passionne, que ses ennemis, il ne les
hait pas, mais qu'il abhorre ceux de la
République, ordonnant la continuation
des patrouilles de 8 heures 1/2 du matin à
dO heures 1/2 et depuis 1 heure 1/2 de
relevée jusqu'à 3 heures 1/2, prescrivant de
dissiper le moindre attroupement, en en-
gageant les citoyens à se séparer, et en
cas de résistance d'envoyer un exprès à
l'état-major.
5 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v 1470.
447. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, signalant,
dans la 2« légion, l'arrestation de 2 soldats
la nuit, envoyés à l'Abbaye 6t refusés
faute de place ; dans la 4« légion, annon-
çant que la section du Mail a fourni diffé-
rents détachements pour renforcer ceux
qui faisaient la visite des maisons de jeux
dans celle d'Egalité, que le citoyen Duples-
sis, brave vétéran blessé au service de la
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
91
République, a été attaqué la veille, dans la
nuit, par plusieurs particuliers, que la
sentinelle des Elèves du poste de la Mes-
sagerie, ayant entendu le cliquetis des
épces, a crié aux armes, le poste est sorti,
les faux braves se sont sauvés et l'on n'a
pas pu les rattraper.
5 mars 1793.
Extrait, signé de Santerre et de Clément,
A.N., AF'^' 1470.
448. — Extraits des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les renseignements sui-
vants :
loEn dépit des malveillants, Paris com-
mence à redevenir tranquille, d'après un
faux bruit en circulation, il y aurait eu un
attroupement de femmes, dans la journée
d'hier, sur le boulevard Montmartre; ce
qui donna naissance à ce bruit, c'est que
2o0 citoyennes de la section des Piques
se sont présentées à l'Assemblée générale
de la section pour demander que le ci-
toyen Grandoire, tailleur, continuât à être
dépositaire des draps destinés à l'habille-
ment des soldats. D'après certaines infor-
mations recueillies, des ouvriers paveurs,
maçons et blanchisseurs doivent former
un rassemblement considérable, probable-
ment dimanche prochain, pour demander
la diminution du prix des denrées.
2° La plupart des canonniers de service
aux différentes prisons étaient, le 4 mars,
dans un tel état d'ivresse, que l'officier
commandant le poste de la Conciergerie
fut obligé de faire battre le rappel pour
leur faire quitter les cafés et cabarets, ce
qui dissipa les groupes qui se formaient
devant les prisons.
3° Dans la plupart des sections, l'on est
bien décidé, si le nombre des volontaires
pour les armées n'est pas suffisant, à
prendre le parti de tirer au sort, pourvu
que les riches ne soient pas exempts et no
puissent se faire remplacer.
4° Les aristocrates et les émigrés sont
aux abois et quand ils osent ouvrir la
bouche, disent encore plus d'absurdités
qu'autrefois, un ancien municipal (le sieur
Grouvelle), aurait tenu cet étrange propos :
« On s'empressed'arrôter tous les émigrés.
les prêtres réfractaires et autres suspectés
d'aristocratie pour les livrer aux mêmes
assassins des 2, 3 et 4 septembre der-
niers ».
S" La présence à Paris du ci-devant duc
de Lauzun ayant été signalée, des ordres
ont été donnés pour le découvrir et se
saisir de sa personne.
6° L'Assemblée générale de la section de
Bon-Conseil du 4 mars a été très ora-
geuse, par suite des efforts du parti aris-
tocratique pour l'emporter sur les pa-
triotes, un ci-devant avocat, qui ne se
montrait jamais à l'Assemblée, s'y rend
depuis quelques jours à l'effet d'y fomenter
des troubles et a été si turbulent, si inso-
lent hier soir, qu'on s'est vu obligé de le
mettre au violon jusqu'à la fin de la séance,
quand elle fut levée, plusieurs citoyens
de sentiment opposé se battirent dans la
rue à coups de canne.
7° La conduite des dragons de la Répu-
blique, casernes à l'Ecole militaire, est de
plus en plus repréhensiblo, ce sont, pour
la plupart, des distributeurs de faux assi-
gnats et des voleurs, on est reçu dans ce
corps dès qu'on s'y présente, et les cava-
liers découchent quand ils veulent, ce qui
prouve que les chefs sont indignes de la
place qu'ils occupent. Vendredi dernier,
l'un de ces dragons arracha le cordon de
la montre d'un citoyen; lors du pillage
chez les épiciers, un autre a volé la montre
d'un gendarme.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
5, 6 mars 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
449. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Etat-major général de la garde nationale,
au lieu et place du Commandant général,
indisposé, au Conseil exécutif, l'avisant
qu'il n'y a rien à signaler en dehors de la
nomination de trois commissaires, Boivin,
Moulin et Leroux, pour le recrutement de
la ville do Paris, et de l'assassinat d'une
femme, rue Saint-Germain-de-I'Auxerrois,
par un militaire de la légion Rosenthal,
qu'on n'a pu arrêter, que, du reste, les
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
rondes et les patrouilles se sont faites
très exactement et tout a été bien calme.
6 mars 1793.
Original signé, A. N., AF'v 1470.
450. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, fournissant les renseignements
suivants :
1° Les fâcheuses nouvelles arrivées, le
b mars, de l'armée de la Belgique, concer-
nant l'interruption du bombardement de
Maestricht, l'évacuation d'Aix-la-Chapelle,
et môme la retraite des troupes occupant
Liège, ont consterné les patriotes et sin-
gulièrement réjoui les aristocrates, qui
recommencent à tenir dans les cafés leurs
propos atroces d'incendiaires. A les en-
tendre, les Autrichiens auraient surpris
l'avant-garde de l'armée française et au-
raient tué 12,000 hommes, tandis que les
Prussiens se seraient emparés d'Aix-la-
Chapelle, et dans un mois la Belgique
serait évacuée, vu l'impossibilité de tenir
la campagne à cause du dégoût des vo-
lontaires.
2" Dans le café de la buvette de la Con-
vention l'on se récriait beaucoup contre
Dumouriez et d'autres généraux, traités
d'ambitieux et ne suivant que par force
ou politique le parti de la Révolution, ces
propos étaient appuyés par des domes-
tiques, espions des émigrés, qui à l'ins-
tant furent mis à la porte.
3" Les généraux Servan et Custine se sont
trouvés, la veille, au Comité de défense,
avec Pétion, Brissot et Beurnonville, le-
quel paraissait fort inquiet, ce qui a fait
supposer qu'une deuxième lettre des com-
missaires de la Belgique, encore plus alar-
mante que la première, était arrivée, et
qu'on n'avait pas osé la rendre publique ;
on soupçonne que cette lettre contient une
injonction à Dumouriez de se rendre au-
près des commissaires pour prendre des
dispositions au sujet de la position critique
des troupes, et l'on croit que les commis-
.saires eux-mômes sont sur le point d'être
obligés de s'enfuir.
4° A l'occasion des calomnies répandues
contre le maire de Paris par un certain
Amant, banquier de jeux prohibés et de
biribi, on dit qu'il le déchirera encore
davantage, lorsque la surveillance du maire
et des administrateurs de Police aura fait
saisir et murer tous les tripots de Paris,
réceptacles des filous, des voleurs et des
émigrés.
5° Le peuple espère beaucoup des me-
sures adoptées par les sections et leurs
commissaires, chargés d'aviser, avec le
maire de Paris, aux moyens les plus effi-
caces de découvrir les émigrés cachés
dans Paris.
6° La section de Beaurepaire,qui se pro-
pose de porter Roland au poste d'officier
municipal, a arrêté de procéder à un re-
censement nouveau pour compléter le
contingent de volontaires, et d'ouvrir un
registre pour inscrire les noms des pa-
triotes qui leur viendront en aide.
7» La vente de l'argent était, dans la jour-
née de la veille, l'objet de conversations
très animées, les uns disaient que, si l'on
interdisait cette vente, la Trésorerie se-
rait forcée d'acheter l'argent beaucoup
plus cher en pays étranger, d'autres sou-
tenaient que c'était la Convention qui avait
fait hausser le prix des denrées, des mar-
chandises et de l'argent, parce que, lors-
qu'elle avait eu besoin de drap, de toile, de
numéraire, de vivres pour les armées, elle
avait ofl'ert de payer tous ces objets bien
au-dessus du prix courant.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
6, 7 mars 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
4B1. — Extrait de l'ordre du jour de
la garde nationale, reproduisant : 1» un
arrêté du Département de Police du 0 mars
1793, qui prévient les commandants et
adjudants de sections de n'accorder au-
cuns congés absolus aux tambours des
sections armées de Paris qui se dispo-
sent à partir aux frontières, la Munici-
palité s'occupant de procurer d'autres
tambours que ceux de la garde nationale
aux compagnies de volontaires qui vont
rejoindre l'armée; 2° un autre arrêté du
Corps municipal, du .'i mars, qui interdit
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
oà
il tous cavaliers de manœuvrer dans le
jardin du Luxembourg, arrêté en vertu
duquel le Commandant général fait les
plus expresses défenses à tous cavaliers
de manœuvrer, et même de traverser à
cheval aucun des chemins du jardin du
Luxembourg et enjoint d'envoyer les dé-
linquants à l'Abbaye.
Le Commandant général donne avis du
départ de Paris pour Orléans, fixé au
9 mars, d'un convoi d'artillerie, escorté
par 4 gendarmes, qui comprendra 20 pièces
de canon de 28, en fer, montées sur des
cliariots, avec 20 affûts, et invite les ci-
toyens, non seulement à ne pas entraver,
mais encore à protéger ce départ.
7 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v 1470.
452. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale, signalant,
dans la l""' légion, l'arrestation d'un por-
teur de faux assignats, écroué à la Con-
ciergerie ; dans la 2", le poste de la Tréso-
rerie nationale, à minuit, très incomplet
et sans officiers ; dans la 3'', l'extinction
des réverbères à 2 heures dans la rue
Notre-Dame-des-Champs ; l'arrestation ,
dans la section du Luxembourg, du do-
mestique de la citoyenne LaGalissonnière,
qui emportait 6 plats d'argent.
7 mars 1793.
Extrait, signé deSanterreetdeClément,>i.]V.,
AF'v 1470.
4u3. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les détails suivants :
1' L'es observateurs qui ont parcouru les
cafés, les différents quartiers de Paris,
les groupes, la terrasse de la Révolution,
les cabarets, les faubourgs, mais qui n'ont
point été dans les maisons de jeu ni de
débauche, parce que la modicité de leur
.salaire ne leur permet pas d'y faire une
certaine dépense pour y être admis, ont
remarqué que tout est fort tranquille,
quoiqu'il y ait encore des gens qui ne
respirent que le désordre et le pillage, et
malgré les discours tenus par les malveil-
lants, notamment au sujet de visites domi-
ciliaires pour enlever l'argenterie chez les
citoyens.
2° Au café Chrétien, en face du théâtre de
l'Opéra-Comique, un particulier soutenait
qu'il se formait un parti assez semblable
à celui du temps de Lafayette; dans le jar-
din de l'Egalité, plusieurs personnes pré-
tendaient qu'avant peu, le ci-devant Dau-
phin serait proclamé roi.
3° D'après un bruit mis en circulation par
le sieur Labalue, la cour de Madrid avait
fait offrir à l'ambassadeur de France, en
route, de reconnaître la République fran-
çaise à condition de faire passer en Es-
pagne toute la famille de Louis Capet.
4» Le dénument des volontaires aux
frontières a dégoûté beaucoup de citoyens,
ceux qui en sont revenus ne veulent y re-
tourner que lorsque les riches marchands
partiront, parce que ceux-ci veulent, di-
sent-ils, faire périr les jeunes gens et les
petits bourgeois pour dominer à leur fan-
taisie ; aussi demande-t-on le tirage au
sort pour tous, et, parait-il, beaucoup de
nouveaux enrôlés sont des mauvais sujets,
dont la plupart ont été marqués et fouettés.
La section de Saint-Lazare ne compte que
9 enrôlés volontaires.
S" Une députation de dragons de l'Ecole
militaire s'est rendue chez Beurnonville
pour dénoncer le sieur Boetidoux, connu
comme un coquin, le ministre répondit qu'il
n'avait fait que suivre le travail du citoyen
Pache et montra les pièces de recomman-
dation, à quoi les dragons répartirent
qu'on ne leur faisait voir que les pièces
qui justifient, mais non celles qui accusent.
6° D'après des rapports d'observateurs
qui tenaient le renseignement de députés
de la Convention, la dame Clavière ne ces-
sait d'écrire à plusieurs membres de la
Montagne pour les engager à diner chez
elle, beaucoup refusent cette invitation,
mais quelques-uns acceptent et se rendent
à ces banquets politiques.
7° La section des Halles projette défaire
le recensement de tous les habitants.
8° Suivant les bruits sourds mis en cir-
culation, il est à craindre qu'il n'y ait, di-
manche ou lundi prochain, de nouvelles
émeutes au sujet de la cherté des denrées.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
94
CHAPIinE IT. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
7, 8 mars 1793.
Extrait conforme et original signé (2 pièces),
A. N., AFiv 1470.
454. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, contenant l'injonction
aux adjudants de ne recevoir aucuns rem-
plaçants pour les postes de la réserve à la
Maison commune, à la Convention natio-
nale, aux Caisses et au Temple, et portant
que la liste des gardes nationaux man-
quants sera imprimée et affichée, afin que
l'on sache ceux qui sont mauvais citoyens,
lesquels seront de plus poursuivis rigou-
reusement, enfin, prévenant le Conseil
exécutif que tout a été tranquille et qu'il
n'y a rien d'exlraoï'dinaire dans les rap-
ports, si ce n'est l'arrestation, la nuit, de
(juelques soldats envoyés à l'Abbaye,
l'extinction à 2 heures des réverbères de
la rue Neuve-Guillcmin et des Qualre-
Vcnts, et la rébellion d'un marchand de
vin, rue du Petit-Lion.
8 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. iV., AF^v 1470.
455. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance delà
Police, montrant le peu d'empressement
des jeunes gens pour s'enrôler comme
volontaires, en raison des soufl'rances en-
durées cet hiver, malgré la prime offerte
par les sections, telles que la section
Beaurepairo, qui donne 5 livres à tout vo-
lontaire s'inscrivant et 30 livres au moment
du départ, signalant le patriotisme d'une
mère de famille qui a fait arrêter son fils,
au café du Commerce, rue Saint-André-des-
Arts, pour s'être couvert d'infamie en
quittant son bataillon aux frontières, dé-
nonçant le retour du sieur Turgot et de la
duchesse de Brancas, émigrés, les accoin-
tances des sieurs Contant de l'isle, ancien
procureur au Parlement, et Lagardc, audi-
teur des Comptes, avec les émigrés, aux-
quels ils donnent asile, et la connivence
encore plus repréhensible de la Police avec
la dame Robineau, tenant une maison de
jeu rue de Richelieu, qui recevait à dhirr
les commissaires de police des sections
Poissonnière et de la Butte-des-Moulins,
ainsi qu'un officier de paix, ce qui a
rendu illusoire la descente de police faite
le 7 mars, où l'on est entré dans le salon
de jeu en faisant enfoncer la porte par un
serrurier, quoiqu'on ait trouvé toutes les
preuves du délit.
Les cochers de fiacre deviennent de plus
en plus insolents et prétendent avoir le
droit d'augmenter le prix de leurs courses,
attendu que tout est fort cher, et ne pou-
voir être forcés à marcher, quoique se
trouvant sur la place, à l'exemple des
marchands qui étalent leurs marchandises
et ne vendent qu'à ceux qui leur en
donnent le prix qu'ils exigent, exemple,
un cocher n'ayant jamais voulu conduire
pour 30 sols un militaire de la place de
la Maison commune à la barrière d'En-
fer, pas à moins de 40 sols.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
8, 9 mars 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., AFIV 1470.
4b6. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, arrêtant les mesures né-
cessitées par les circonstances pour le dé-
part des volontaires et des semestriers,
qui devront se rendre rue Barbette, au
bureau du recrutement, ordonnant notam-
ment l'arrestation de tous les citoyens
enrôlés dans les volontaires à cheval ,
qui, après avoir été habillés et payés, ne
partent pas, déclarant qu'en ce moment
d'alarmes, on ne peut se dissimuler que
les intrigants, répandus dans Paris, et qui
sont tous coalisés avec les ennemis exté-
rieurs, vont faire tout ce qu'ils pourront
pour amener des divisions et exciter des
soulèvements, et recommandant l'union
de tous les citoyens pour déjouer les aris-
tocrates; rappelant que les citoyens qui se
présentent pour s'enrôler ont besoin d'être
surveillés, quand ils ne sont pas connus,
parce que beaucoup se font inscrire dans
plusieurs sections à la fois, et que l'on ne
devra pas recevoir les hommes trop petits
ou trop faibles, avec invitation aux com-
missaires des sections, chargés des enrô-
lements, d'apporter le plus grand soin et
la plus grande célérité à procurer l'ha-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 17Ô3
9tr
billement, l'équipement et l'armement né-
cessaires aux citoyens enrôlés.
Suivant un nouvel ordre du jour envoyé
à 5 heures de relevée, les réserves ne de-
vaient se retirer qu'à minuit, de fortes et
fréquentes patrouilles devaient se porter
dans tous les endroits où il y aurait des
rassemblements, et, dans le cas où l'on ne
parviendrait pas à les dissiper, on devait
prévenir de suite Je Commandant général
à l'Etal-major ; à partir du lundi suivant,
les réserves devaient être portées à 100
hommes jusqu'à midi, et réduites alors à
150 hommes.
9 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v H 70.
437. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Les tristes nouvelles apportées à la
Convention nationale par l'un de ses com-
missaires, dans la Belgique, sontl'objet des
conversations dans tous les lieux publics,
beaucoup de personnes attribuent ces re-
vers à la trahison et font planer les
soupçons sur plusieurs fonctionnaires pu-
blics ; au milieu des propos tenus sur
la terrasse de la Convention, un citoyen
s'étant avisé de dire que l'on était plus
heureux sous l'ancien régime, fut pour-
chassé par les femmes palriotes, mais
ayant exhibé sa carte de membre de la
Société des Jacobins, fut considéré sim-
plement comme un discoureur imprudent.
2° Les aristocrates répandent le bruit que
Liège et Bruxelles sont pris, ainsi que tous
les magasins et trésors enlevés aux émi-
grés, aux royalistes du Brabant, que deux
généraux on,t émigré, que l'avant-garde
française, composée des meilleures troupes,
avait été trahie, surprise et taillée en
pièces; d'autres cherchent à dégoûter les
volontaires de partir pour les frontières,
en prétendant que les choses iront mal,
tant qu'on ne verra pas les Jacobins se
mettre à la lête des bataillons, qu'on ne
sera jamais sûr que les troupes seront bien
approvisionnées, que les 300,000 hommes
qui vont partir ne trouveront ni magasins,
ni étapes prêtes.
3» On ne parle pas moins que de punir
tous les traîtres, de purger Paris des
aristocrates qui fomentent des troubles,
on blàme le pouvoir exécutif d'avoir rap-
pelé auprès de lui les généraux des armées
du Nord, tandis qu'ils n'auraient pas dû
quitter leur poste en présence des en-
nemis.
4° La Convention elle-même n'est pas
épargnée, des députés, envoyés par elle à
la section de la Maison-Commune, y furent
accueillis par les plus vifs reproches, aux-
quels se joignait l'expression du mécon-
tentement qu'inspiraient le ministère et
les corps constitués, la Convention était,
leur dit-on, influencée par le parti Rolan-
diste et Brissolin,et tant qu'il y aurait
des ci-devant nobles à la tête des ar-
mées, on serait toujours trahi, enfin l'on
avait destitué un ministre patriote pour le
remplacer par un chevalier du poignard;
la Municipalité fut dans cette section l'ob-
jet des mêmes reproches, on l'accusa de
n'avoir pas d'ordre dans son administra-
tion et de n'avoir point fait part à chaque
section du chiffre du contingent à fournir.
5° Cependant la plupart des sections,
électrisées par les circonstances actuelles,
montrent le plus grand patriotisme, les
dons de bienfaisance en tout genre y sont
offerts. La section de la Butte-des-Mou-
lins et plusieurs autres ont décidé la réu-
nion des capitaines des compagnies pour
aviser aux moyens les plus efficaces de
faire inscrire tous les habitants, jeunes ou
vieux, logés en garni ou autrement, et de
provoquer des cotisations individuelles
chez tous ceux qui n'auraient pas le des-
sein de s'enrôler, pour subvenir prompte-
ment aux besoins de leurs frères d'armes.
6° D'après certains rapports, les mar-
chands de vieux habits seraient gagnés
pour se porter aux prisons, dans l'intention
de massacrer ceux qui y sont renfermés,
mais en réalité pour les faire tous évader.
7» Les prisonniers paraissent instruits de
quelque complot en leur faveur ou con-
traire à l'ordre public, une lettre de l'un
d'entre eux témoigne qu'on ne peut con-
cevoir quelles sont les personnes qui font
passer tant d'argent dans les prisons,
destiné aux bombances perpétuelles quis'y
d« CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOI.UXION
font, mêlées d'imprécations et de menaces
contre la patrie.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
du maire de Paris au Conseil exécutif.
9, 10 mars 1793.
Extrait conforme et original signé (2 pièces),
A. N., AF'V 1470.
438. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, signalant la présence,
dans différents quartiers, de déserteurs
des frontières, mauvais sujets, factieux,
qui se plaisent à semer des bruits décou-
rageants dans les endroits publics, entre;
autres dans un petit café, rue de l'Arbre-
Sec, mettant en garde les citoyens contre
les pièges qu'on leur tend, en leur faisant
prendre des emmagasinements pour des
accaparements, de façon à anéantir le
règne populaire, le règne de l'égalité, et
exposant le système des aristocrates qui
est en ce moment de faire croire que le
peuple veut un roi, veut Egalité, veut son
(ils pour Commandant général, à l'effet de
provoquer une loi martiale, sous le pré-
texte qu'on veut détruire la République,
tandis que ce serait pour anéantir les
sociétés populaires, la liberté, l'égalité et
la République ; déclarant qu'il faut tirer
parti des revers éprouvés el voler au se-
cours de ses amis dont la situation est si
critique, qu'il est encore besoin d'une
forte surveillance el de beaucoup d'exac-
titude, que les réserves de 100 hommes
dans chaque section resteront jusqu'à ce
qu'elles soient relevées et seront conti-
nuées jusqu'à nouvel ordre, et (juc l'appel
de ces réserves devra être fait plusieurs
fois par jour, invitant les commissaires
des sections à donner avis aussitôt qu'il
aura apparence de rassemblement, et
donnatit des instructions pour les tam-
bours, qui ne devront battre que l'ordon-
nance, sans varier et sans confondre leurs
batteries, attendu que cela occasionne des
méprises.
10 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'V 1470.
459. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
police, donnant connaissance des rensei-
gnements suivants :
1° Plusieurs sections, notamment celle
des Droits-de-l'Homme, avaient décidé un
recensement général des célibataires et
veufs sans enfants de 18 à 40 ans, opéra-
tion qui s'est effectuée trèsponctuelleraenl,
mais qui est de nature à occasionner des
troubles fort dangereux, en raison de la
faculté de se faire remplacer laissée par
la Convention, qui ne peut être avanta-
geuse qu'à la classe des. riches et révolte
celle des pauvres, laquelle refuse de partir
tant que cette disposition ne sera pas
abrogée.
2° Les esprits sont revenus des alarmes
qu'avaient d'abord occasionné les tristes
nouvelles de la Belgique, et les moins in-
crédules refusent d'ajouter foi à ce que
l'on publie îles événements de Bruxelles
et de Liège, mais on blâme la Convention
d'avoir trop tardé à faire la levée des
300,000 hommes qui devraient déjà être
partis, et l'on trouve qu'elle devrait se
mettre à la tête des armées, puisque les
ci-devant rois s'y mettaient bien eux-
mêmes; l'opinion publique est tout à fait
défavorable au général Dumouriez, qu'on
qualifie hautement de traître.
3° D'après certains rapports, des malveil-
lants ou des égarés menacent d'attenter
à la vie des citoyens Beurnonville, Gorsas,
Petion, Barbaroux, Vergniaud, Roland,
Brissot, etc.
4" Le 9 mars, se fit aux Champs-Elysées
un rassemblement assez considérable,
composé de volontaires de plusieurs dé-
partements, réunis dans un club de défen-
seurs de la République, ayant à leur tête
le nommé Fournier, jeune homme connu
de plusieurs citoyens de la Police ; ils
dînèrent dans plusieurs auberges et com-
plotèrent vaguement de se porter dans
plusieurs imprimeries aristocrates, mais,
sur le soir, ils se dispersèrent.
5° Les marchands épiciers sont plus durs
et plus insolents que jamais envers les
acheteurs, au lieu de paraître touchés
d'être contraints de vendre fort cher des
marchandises qu'ils ont eux-mêmes payées
un prix beaucoup plus élevé qu'autrefois,
ils disent d'un ton arrogant que, sous peu.
L'ESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JANVIER A JUIN 1793
97
ils vendront infiniment plus cher, et (jue
même il serait iin()ossible de trouver à
aucun prix i;i plupart des denrées de pie-
niière nécessité.
Cet extrait est accompagné <l'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
11 mars 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
460. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, où le Commandant géné-
ral manifeste quelqu'inquiétude en voyant
que, d'après certains bruits eu circula-
tion, on voudrait se porter contre quel-
ques membres de la Convention, affirmant
(jue les aiistocrates seuls, qui veulent la
dissolution, sont assez audacieux pour oser
avancer de pareilles friponneries, et dé-
clare aux citoyens patriotes que si, par
négligence, ils manciuent de venir aux ré-
serves et que la Convention soit attaquée,
il ne sera plus temps le lendemain de
repousser leurs ennemis, qu'abandonnés
aux hasards, battus par une tempête fu-
rieuse, leurs efforts seront superflus; il
entend que les réserves soient complètes
• et exactes, et la République sera sauvée,
et il annonce que le 12 mars, le citoyen
Duvergier, chef de la 4' légion, fournira
100 hommes au poste attenant le Dépar-
tement,dont moitié ira au poste de la cour
des Feuillants, et en outre, 50 hommes
au Pont-Tournant et îiO autres au corps de
garde de la grande cour des Tuileries, au
surplus, que les réserves de 100 hommes
par section resteront jusqu'à ce qu'elles
soient relevées, et seront continuées jus-
qu'à nouvel ordre.
11 mars 1793.
Copie conforme, signée de Ch'ment, A. N.,
Al-'v 1470.
431. — Lettre du Commandant général
de la garde nationale au Conseil exécutif,
le prévenant qu'il vient de commander de
forts détachements de gendarmerie à pied
et à cheval au Pont-Tournant, dans l'inté-
rieur du jardin prés du bassin, nu Car-
rousel, à la place Vendôme, cour du Ma-
nège, et le long du jardin des Tuileries,
du côté de la rive, relativement à des rap-
T. IX,
ports faits au Maire et (jne cependant il
croit sans fondement.
11 mars 1793.
Original, signé de Santerrc, A. A'., AF'V
1570.
462. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance de
la Police, contenant les renseignements
suivants :
1" Dans les groupes, cabarets et cafés, il
n'était question ces deux derniers jours
(11 et 12 mars), que d'une insurrection
générale et prochaine, parce qu'il fallait,
disait-on, une nouvelle journée du 10 août,
afin de purger la République de tous les
traîtres qui la trahissent; les auteurs de
ces discours incendiaires, les provocateurs
au meurtre, au carnage, sont en grande
partie les fédérés composant la Société
dite des défenseurs réunis de la Répu-
blique, siégeant aux Jacobins; ils se ren-
dirent, paraît-il, le 9, au Club des Corde-
liers, afin de provoquer la fermeture des
barrières, faire sonner le locsin et tirer le
canon d'alarme, au même moment, plu-
sieurs de ces fédérés proposaient aux ci-
toyens se trouvant au café des Feuillants
de se joindre à eux pour aller briser les
presses arislocniliques, notamment celles
de Brissot, et massacrer plusieurs Conven-
tionnels; les principaux chefs de ces com-
plots sont les sieurs Langlais, ci-devant
attaché à la surveillance de la Police et
ensuite à celle du Comité de sûreté géné-
rale, Fournier, dit l'Américain, Peyre,
homme de loi, Toussaint, Jourdan, dit
Coiipc-Ti'fc, frère du fameux Jourdan d'A-
vignon, enfin le sieur Vincent, ci-devant
chef de l'un des bureaux de la guerre,
qui, dans le Club des Cordeliers, a sou-
tenu les projets de cette troupe égarée ; ces
meneurs n'ont pas peu contribué à ralen-
tir l'ardeur des citoyens qui prennent les
armes; on remarque, d'ailleurs dans plu-
sieurs groupes, surtout au Jardin de l'Ega-
lité, des volontaires soi-disant revenant
des armées, qui font une peinture exa-
gérée des maux qu'ils ont soufferts, et
finissent par jurer qu'ils n'y retourneront
plus, attendu qu'on avait, disent-ils, pro-
mis d'adoucir la misère de leurs femmes,
7
98
CHAPITHK I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
de leurs enfants, et que l'on n'en a lien
fait; cependant le contingent de toutes
les sections s'est constitué sans peine et
quelques-unes l'ont même doublé.
2» A en juger par les Anglais suspects
que l'on rencontre fréquemment dans
différents quartiers, la Cour de Londres a
dû répandre dans Paris un grand nombre
d'émissaires et d'espions.
3° Chabot a été remarqué dans le café
Beauquaire, prenant vivement le parti de
Beurnonville, mais convenant qu'il n'était
pas propre à la place de ministre ; parmi
les protégés indignes de la bienveillance
de ce ministre, on cite un colonel de
hussards, repris de justice pour vol de
portefeuille au Théâtre-Français.
4» D'après une prétendue lettre de Du-
mouriezàBrissot, ce général aurait déclaré
que s'il ne réussit point dans ses desseins
secrets, et s'il n'est pas soutenu par ses
amis de la Convention, il entrera dans le
Luxembourg; suivant une note, Dumou-
riez n'a passé en Hollande, à la tête de
20,000 hommes, que pour affaiblir d'au-
tant son armée et faciliter a. l'ennemi le
passage de l'Escaut; un militaire ayant
voulu prendre sa défense dans un café,
en fut chassé honteusement.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
11, 13 mars 1793.
Copie et original signé (2 pièces). A, N.,
AFtv 1470.
463. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que la journée
de la veille s'est passée assez tranquille-
ment, que pourtant il y a toujours eu
des agitateurs aux abords de la salle de
la Convention, que leur projet serait, pa-
raît-il, de faire arrêter quelques Conven-
tionnels, dans l'espoir que les départe-
ments, ne voyant plus de point central
assuré, se laisseraient détourner, coup
préparé depuis longtemps. Si l'on en croit
le bruit public, les intrigants réfugiés en
Angleterre cherchent à corrompre les dé-
partements avoisinants, et se livrent aux
même manœuvres du côté de la Suisse, de
sorte que si l'unité de laRépublique cessait,
il s'en suivrait des malheurs incalculables;
si l'on porte atteinte à un seul membre de
la Convention, la puissance de l'Assem-
blée devient illusoire et imaginaire, et les
départements effrayés peuvent s'égarer et
se diviser, aussi tous les braves citoyens
doivent-ils se rallier pour détourner un
pareil orage, et réunir tous leurs efforts
pour sauver la République. Rien d'extraor-
dinaire n'est signalé dans les rapports de
la garde nationale, à part l'arrestation
d'un particulier, rue St-Jac(iues, accusé
de l'assassinat d'un autre dans les car-
rières, et l'annonce du prochain embar-
quement de 40 pièces de canon, prises à
l'Arsenal pour la défense du Havre et des
côtes avoisinantes.
12 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. A'.,
AF'V 1470.
464. — Lettre de Santerre, commandant
général de la garde nationale, au citoyen
Grouvelle, secrétaire du Conseil exécutif,
se plaignant de ce que ses employés ne
sont pas payés, ce qui n'est pas encoura-
geant pour des citoyens qui travaillent, et
déclarant que l'on ne peut faire rétroacti-
vement d'observations sur le mode de
payement qui a lieu depuis 3 mois, et que
rien ne doit s'opposer au payement de ce
qui est dû.
12 mars 1793.
Original signé, A. N., AF'v 1470.
465. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale , portant réduction des
réserves h 2o hommes, ordonnant des pa-
trouilles moins nombreuses mais fré-
quentes, et annonçant pour le dimanche
suivant, l'essai de différents boulets de
canon à la butte Montmartre. Il est à re-
marquer que la surveillance et l'activité
des citoyens ont déjoué les malveillants,
qui se reportent actuellement dans les
marchés, où l'on voit beaucoup de domes-
tiques et de cuisinières de gens riches
agir sur l'esprit public à l'instigation pro-
bablement de leurs maîtres. Il y a lieu
d'espérer qu'à l'avenir l'on emploiera au
service domestique plus de femmes que
d'hommes, afin qu'elles aient plus de res-
sources pour vivre, et que l'on rende à la
culture des terres et à l'armée une classe
LESPIIIT PIIUUC A PAHIS DE JANVIEH A JUIN (793
09
d'hommes grands et forts, qui vivent sou-
VL'iil dans l'oisiveté. I,es rapports de la
garde nationale ne signalent que l'arresta-
tion de quelques soldats et déserteurs, en-
voyés à l'Abbaye, de 2 cochers de fiacre
bruyants et refusant de marcher, conduits
à la Mairie, enlin la trop prompte extinc-
tion des réverbères dans les petites rues
de la seclion de Molière et I.a Konlaine.
13 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. A'.,
APiv 1470.
466. — Extrait des rapports et déclara-
lions remis au Bureau de .surveillance de
la Police, signalant les laits suivants :
1" Des médailles d'argent qui circulent
dans Paris et ont été envoyées même aux
députés de la Convention, représentent
d'un côté l'effigie du ci-devant Hoi avec la
date de sa nai.ssance à Versailles, et de
l'aidre, colle de son supplice ou martyre
à Paris, place de la Hévoliition. Certain
libraire de la rue Saint-Jacques, nommé
Laurent jeune, se permet aussi de vendre
une brochure contre-révolutionnaire, où
l'on déplore la mort tragique du ci-devant
Hoi, imprimée, dit-on, au nom de l.ïO com-
munes d'un département de la ci-devant
Normandie, et l'on a Irouvé chez ce li-
braire un ballot rempli de brochures encore
plus dangereuses que celle-ci.
2» Un soldat, viHii d'un habit brun à pa-
rements verts, ayant voulu sur la terrasse
de la Convenlion parler en faveur de Du-
mouriez, vanter son habileté dans ses
opérations militaires, et déclarer qu'il
était incapable de trahir la nation, fut
très maltraité par les audi leurs, à coups
de pied, à coups de poing, et fut très heu-
reux de pouvoir prendre la fuite.
.3° Dans plusieurs clubs ou sociétés de
jeunes gens, on considère comme une
tache le fait de ne pas voler aux fion-
lières et l'on regarde comme des lâches
les volontaiies qui ne reioindraient pas
leurs drapeaux ; on constate beaucoup
d'élan, surtout dans la section du .Mail,
mais, par contre, quantité de mauvais su-
jets s'enrôlent dans plusieurs sections,
reçoivent le prix des engagements et dis-
paraissent.
4° Le renchérissement des vivres s'ac-
centue, les bouchers veulent vendre la
viande jusqu'à 14 sols la livre et répondent
à ceux qui s'en plaignent qu'ils la payeront
encore plus cher par la suite ; il n'y a pas
jusqu'au fer dont le prix n'ait doublé,
autrefois le cent pesant valait à peine
28 livres, actuellement certains marchands
le vendent 40 livres.
boLesjeux prohibés reprennent avecune
nouvelle audace, dès le lendemain de
leur saisie, ce qui prouve (ju'il faut y
retourner souvent, jusqu'à ce que la pu-
nition répétée effraye et force à fermer.
Lorsqu'on s'est porté chez la dame Latour,
Maison de l'Egalité, les gendarmes reçurent
plusieurs billets de cent sols du chevalier
Dejean et d'un ofticier de hussards, pour
qu'on l(!s laissât évader, un émigré du nom
de Vaudreuil, qui se trouvait dans ce
repaire, réussit à sortir sans être aperçu,
ou plutôt en payant grassement ceux ([ui
auraient pu le retenir; la môme dame
Latour, donna encore, dimanche dernier,
un grand dîner dans sa maison de cam-
pagne, où se trouvèrent des commis de la
Mairie et de la Municipalité. On annonce
l'ouverture d'un nouveau jeu prohibé à la
Chancellerie d'Orléans, rue des Bons-En-
fants, il s'y perd des sommes considé-
rables et l'on y joue fort avant dans la
nuit.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
13 mars 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
467. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, renouvelant l'invitation à
tous les citoyens, notamment aux brocan-
teurs, de faire arrêter les volontaires qui
vendent leurs effets, annonçant le départ
des gendarmes, vainqueurs de la Bastille,
pour le 21 , l'embarquement de canons
de 18 pour la défense des côtes, et d'un
convoi d'artillerie de campagne pour Caen,
interdisant à tous les recruteurs de l'ar-
mée de continuer leurs opérations, et dé-
clarant([ue le recrutement des volontaires
(|ui, les premiers jours, avait produit. peu
de monde, commence à bien aller, et que
l6o
CHAPITHE i". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ce qu'il y a de rassurant, c'est que ceux
qui partent sont pleins de courage et
animés du plus grand zèle pour défendre
l'unité de la République.
A l'occasion des plaintes contenues dans
le procés-verbal de l'assemblée des ofli-
clcrs de la force année de la section de
1792, qui déclarent que le grand nombre des
fonctionnaires publics, dans celte section,
empêche de fournir les postes détachés,
le Commandant général, ne pouvant sta-
tuer sur cette difficulté , prie les sec-
tions d'exprimer leurs vues à ce sujet, et
observe seulement que tous les employés
aux caisses et autres bureaux pourraient
n'être regardés que comme fonctionnaires
publics indirects, et, attendu que plu-
sieurs de ces Messieurs font mépris de la
garde nationale et se réjouissent des mal-
heurs du pays, il serait bon de s'arranger
pour les faire monter, par quart ou par
sixième, ils recevraient aux corps-de-garde
des sections des leçons de morale dont
plusieurs ont besoin, les bons citoyens
étiint même invités à déposer ce qu'ils
entendront d'eux dans les maisons civi-
ques, à l'elfet de le joindre à leurs certi-
ficats de civisme, ajoutant enfin que les
rondes et les patrouilles se font toujours
avec la même activité, jour et nuit, et que
tout a été tranquille, à part l'insulte faite
à des patrouilles par des joueurs et des
buveurs se trouvant, à 3 heures 1/2 du
matin, chez un marchand de vin, rue Ga-
lande, au coin de la rue Saint-Julien-le-
Pauvro.
14 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
AF'v 1470.
468. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les particularités sui-
vantes :
1° L'opinion publique manifeste un mé-
contentement général contre la Conven-
tion nationale, dont les membres ont en-
core employé les journées d'hier et d'a-
vanl-hier à se dénoncer mutuellement, la
Montagne et les Jacobins commencent à
perdre l'estime qu'ils avaient obtenue.
Les déparlements, à ce qu'on prétend, ont
très mauvaise opinion de la conduile des
Législateurs cl songeraient à former une
nouvelle Convention, à raison de 2 membres
par déparlement; il y a toujours un pro-
jet formé secrètement contre plusieurs
membres de la Convention, qu'on ne sau-
rait trop surveiller; c'est ainsi que le
nommé Jourdan, dit Cotipc-TiHc, aurait
demandé, lundi malin, à emprunter 2 pis-
tolets au sieur Boissal, quartier-maître du
corps armé des Allobroges, parce qu'à
l'entendre il fallaitabsolumentqu'ilse délit
dans la journée des Iraitres à la patrie.
2° Les sections de Paris ont fait assembler
les capitaines de chaque compagnie, pour
organiser une quête dans tous les quar-
tiers en faveur des volontaires qui vont
combattre les ennemis du dehors; mal-
heureusement, parmi ces braves citoyens,
il se glisse des voleurs et des brigands
qui vendent leurs habits et leurs armes,
ce qui ne se pourrait, si le Corps muni-
cipal renouvelait son arrêté, interdisant
aux fripiers et brocanteurs d'acheter des
uniformes el des armes, et au Mont-de-
Piété de prêter sur nantissement de pa-
reils efl'ets; c'est à cette catégorie qu'ap-
partenaient sans doute les 3 particuliers
qui entrèrent chez un épicier, rue de la
Cordonnerie, soi-disant pour acheter une
pipe, brisèrent le comptoir et commirent
beaucoup d'autres dégâts.
3° Le peuple désire vivement le départ
pour les frontières de toutes les troupes
soldées de Paris.
4° Certaines dames Sainte-Amaranthe,
Robineau el Latour (qui tiennent des tri-
pots) ne cessent de répéter qu'elles n'ont
rien à craindre de la surveillance de la
Police, en raison de leurs intelligences
avec la Mairie.
S° L'émeute arrivée, le 13 mars, à laHalle
au Blé, à l'occasion d'une prétendue di-
sette de farines et de l'augmentation de
13 livres par sac, alléguée par les bou-
langers, a failli produire de graves incon-
vénients, surtout par l'imprudence du
juge de paix de la section ; les bons ci-
toyens se réunissant au café du Caveau
en ont été dupes, ils ont dit que celte
cherlé ne pouvait être occasionnée que
par une mauvaise administration de la
Municipalité, qui ne dédommageait point
|;ESPRIT public a PAUIS de JANVIEII a juin 179:5
101
les boulangers ilo leurs pertes, sur les
4 millions qui lui ont été délivrés à cet
■ effet, que l'on pourrait comparer ù une
pelote de beurre passant par plusieurs
mains.
G° Quand le bruit do la pétition iniprii-
denle des boulangers se fut répandu aux
abords do la Convention, il se tint un
grand nombre de propos relatifs à l'in-
<|uiétude qu'elle a occasionnée. On a re-
marqué que certaines femmes criaient
avec le plus d'opinidtreté,et que ce sont
les mêmes qu'on voit toujours sur la ter-
rasse des Feuillants, et qui, sans doute,
sont payées pour propager les troubles.
Au reste, la Halle au Blé a été suf(isam-
ment garnie do farines, et tout y élait, le
soir et le fnalin, tranquille.
7° La section des Piques a été vivement
alarmée par la conduite des garçons bou-
langers, qui voulaient SO sols par Jour,
avec une bouteille de vin, et qui mena-
çaient de se retirer, mais les boulangers
ayant cuit comme de coutume, le pain n"a
nullement manqué.
8° Il est toujouis important de surveiller
les prisons, attendu qu'il y a un complot
de s'y porter au moment où l'on s'y at-
tendra le moins.
9" iM. de Cbabrillan, mort il y a 10 ou
12 Jours, laisse ses deux fils, émigrés en
Angleterre, après leur fuite de Muestriclit,
dans le dénùment le plus absolu, mais il
possède 60,000 livres de rente sur des
biens près de .Montélimart, dont il est
Juste que la République se saisisse.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
14, 15 mars 1793.
Copie et origiaal signé (2 nièces), A. N.,
KV" 1170,
409. — Extrait de l'ordre du Jour de la
garde nationale, portant qu'il n'y a rien
d'extraordinaire dans les rapports, en de-
hors de l'envoi de canons et allùts à Caen,
que les rondes et patrouilles se sont failes
très exactement, et ijue le calme continue
toujours.
15 mars 179.3.
Copie conforme, signée de Clément, A. iV.,
Al'i\' l'i70.
470. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance do
la Police, signalant les faits suivants :
1" L'aspect de Paris est tranquille, mal-
gré différentes causes de sourde agitation.
On discutait dans les groupes avec beau-
coup do chaleur, on y disait que les sec-
tions devaient absolument lever l'éten-
dard de rinsurrection,pour faire diminuer
les denrées, et surtout pour empêcher
l'augmentation des farines, mais avant
que les sections prennent ce parti, il faut
qu'elles établissent un Comité d'insurrec-
tion raisonné; on ajoutait que la cause
première de tous les maux venait de la
Convention nationale, dont la plupart des
membres ne sont occupés que de leurs
intérêts personnels et n'ont nullement
l'intention de faire le bonheur du peuple.
2° La rentrée de lieurnonville au mi-
nistère provoquait aussi beaucoup de dis-
cours, on s'écriait que si le peuple ne
prenait plus tôt des mesures vigoureuses,
le parti royaliste de la Convention profi-
terait de l'absence des députés patriotes,
envoyés dans les déparlements, pour
rendre des décrets liberticides, afin de re-
plonger la France dans l'esclavage.
3° Le sieur Fournier a encore fait une
motion très insidieuse aux Cordeliers, pro-
posant la léunion de toutes les Sociétés
populaires au Champ de Mars, pour y
prêter le serment de maintenir et soute-
nir la Hépublique démocratique, une et
indivisible; ce projet excita de violents
débats, et les bons citoyens eurent bien
de la peine à le faire renvoyer à une
séance ultérieure.
4° Les banquiers de jeux de biribi, non
contents d'enfreindre la loi, ne cessent de
calomnier l'administration de la Police, en
déclarant que les administrateurs sont de
connivence avec eux; le sieur About, of-
licier de paix, est, dit-on, payé par plu-
sieurs maisons de Jeux prohibés, un autre
officier de paix, le sieur Lcprince, exerce
deux emplois, en contravention à la loi,
il est employé par le ministre des Con-
tributions publiques pour surveiller l'é-
mission des faux assignats, et sera mis en
demeure d'opter, sous peine d'être dé-
noncé par la section des Quatre-Nations.
102
CHAPITRE V'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
"i" D'après le rapport de l'Elat-major, les
citoyens Garin et Cousin, administrateurs
au Di'^partement des Subsistances, vien-
nent do di^rlnier qu'ils craignont que des
iroubloa n'cclalcnt ce soir, à la Halle au
Kir, et dénoncent cinq boulangers, très
mauvais su, jols, notamment le sieur Houx,
lue des Vieux-Augustins, qui prétend que,
snus 8 jours, il faut un Roi, qu'autrement
les choses iront mal et (lue la disette
sera dans Paris.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
15, IG mars 1703.
Copie et oi'iginal signé (2 pièces). A, A".,
AF'v 1470.
471. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, dans lequel le Comman-
daut général prévienl ses concitoyens que
l'on afliche et distribue des imprimés
lierfides, l'un d'eux, de couleur jonquille,
sous forme d'un placard bien aristocrati-
quement fait, signé d'un faux nom et
d'une fausse adresse d'imprimeur, qui
couvre sa periidie de manière à faire
prendre le change à ceux qui ne sont pas
instruits, invite les bons citoyens à se sou-
lever conlre les Jacobins, et reproche à
Santerre de ne pas organiser la force ar-
mée, afin d'écraser le peuple, tandis que
lout le monde sait que cette force est
organisée et qu'il ne lui manque que des
règlements, dont s'occupent les commis-
saires des sections, mais, observe San-
terre, « ce qui déjouera nos ennemis, c'est
(jue tous les complots des scélérats, qui
voulaient recevoir les ennemis en Bre-
tagne et en Normandie, sont découverts
et que notre union les tue ».
liien d'extraordinaire dans les rapports
n'est signalé, à part les plaintes de la pre-
mière légion sur la mauvaise tenue, l'in-
subordination et la négligence dans le
service de ses tambours.
IG mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF"' 1470.
472. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Rurcau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
1° On est généralement méconlent de ce
que, depuis plusieurs jours, la Conven-
tion ne fait point lire les lettres qu'elle
reçoit do Dumouriez,, d'oîi l'on conclut
que les nouvelles sont très mauvaises, on
prétend que, dans ces lettres, Duraouriez
parle en maître et prétend s'emparer de
la Hollande pour y régner; on redoute
aussi le départ de beaucoup de membres
de la Montagne pour les départements, et
que le Marais de la Convention ne profite
de l'absence des vrais patriotes pour tout
bouleverser; l'entrée de Garât au minis-
tère de l'intérieur ranime le courage des
aristocrates.
2° Sur la terrasse des Feuillants, un
jeune homme qui s'est dit Jacobin et que
des personnes désignent sous le nom de
Varlet, paraissait beaucoup regretter dans
ses discours que l'insurrection (|ui de-
vait éclater du 9 au 10 mars n'ait pas été
réussie, il parla longtemps au milieu d'un
groupe fort nombreux et sa harangue se
résuma, en dernière analyse, à ces points :
1° qu'il avait dit, le dimanche précédent
aux Jacobins, que cette insurrection était
légitime et nécessaire, qu'il la désirait en-
coiB Aujourd'hui, qu'au surplus elle n'é-
tait qu'ajournée ; 2" qu'il souhaitait main-
tenant que l'apathie des Jacobins filt
remplacée par l'énergie des femmes des
;■( et G octobre 1789, afin que la Conven-
tion nationale proscrivît la vente de l'ar-
gent, décrétiil la peine de mort contre les
agioteurs et accapareurs et fit tojnber la
tête de lîoland, de Brissol, et qu'enfin,
quand il y aurait une guillotine dans la
cour du Manège, il faudrait bien qu'ils y
passassent.
3» Les esprits sont toujours très agités
pour la question des enrôlements; dans
r.Assemblée générale de la section de Beau-
repaire, on donna lecture d'une adresse
aux citoyennes, pour que la tendresse con-
jugale ne les entraînât point à s'opposer au
départ des braves volontaires ; dans celle
des Lombards, la veille, à 10 heures du
soir, il y eut un violent tumulte occa-
sionné par l'imprudence du président,
qui s'avisa de dire que les garçons étaient
des lâches de laisser partir les hommes
mariés, il se forma alors deux partis, celui
L'ESPRIT PUBLIC A PARLS DE JANVIER A JUIN 1793
103
des maris et celui clos garçons, prêts ù en
venir aux mains, plusieurs ofllciers muni-
cipaux accoururent et s'eflorcèrent tlo ra-
mener le calme, mais le président fut
obligé de quitter le fauteuil.
4° Dans plusieurs sections, on inculpe la
Convention de ne point sévir assez vite
contre les traîtres, et l'on craint le renou-
vellement des affreuses journées des 2, 3
et 4 septembre dernier.
5° Les troubles excités par les boulangers
vont toujours croissant, et la crainte de
la disette fait que l'on double ou triple sa
provision de pain ; des boulangers se sont
présentés à l'Assemblée générale de la
section de la Cité et y ont dit que le pain
pourrait bien manquer au premier jour,
vu qu'ils n'avaient pu acbeter chacun
qu'un seul sac de farine, tandis qu'ils en
emploient trois journellement, et que la
Commune de Paris non seulement ne leur
donnait aucune indemnité, mais voulait
même les forcer à faire toutes les avances.
6° D'après tous les rapports, les boulan-
gers sont grandement coupables du tu-
multe qu'il y a eu ti la Halle au Blé, ils se
sont prûtés aux suggestions des malinten-
tionnés et ont manqué de faire naître des
événements très fâcheux, ils se plaignent
des abus de sacs vides, qui pèsent de 7 à
8 livres au lieu de 4, ils demandent des
avances, non des indemnités, mais sont-ce
là des motifs pour chercher à occasionner
une insurrection avec la famine et pour
risquer de massacrer un officier munici-
pal, un adniinislratcur des Subsistances?
7» On cite les propos d'une boulangère
foraine, sur la place de la Maison de l'Ega-
lité, qui disait à ses pratiques : « Croyez-
vous qu'on f... aux Parisiens le pain à
12 sols, tandis que nous payons une aug-
mentation de 13 livres par sac; si mon
mari m'avait cru, il n'aurait pas apporté
de pain aujourd'hui. »
8° Dans la section de Bon-Conseil on a
arrêté qu'il fallait vérifier l'approvision-
nement des farines avant de répandre
l'alarme, et l'on a dû envoyer des commis-
saires auprès du Maire, pour savoir au
juste l'état des subsistances de la ville de
Paris.
9" La section de la Cité a également en-
voyé des commissaires dans son arron-
dissement, à l'effet de faire perquisition
chez tous les boulangers et contraindre
ceux qui auraient plus de 3 sacs de farine
à partager avec leurs confrères moins
favorisés.
10° Les rapports des observateurs signa-
lent la présence, à Paris, d'un nommé Sa-
Latier, agent de faux-monnayeurs, qui
met en circulation de faux louis d'or, et
d'un fameux chef de voleurs, nommé Dé-
ruelle, maintes fois emprisonné et autant
de fois évadé, qui ne cesse de commettre
des vols tant à Paris que dans les envi-
rons, on est à sa poursuite. Une auberge,
dite la Gaiiotte, sur le boulevard du
Temple, est le point de rendez-vous des
voleurs, qui viennent y partager leurs vols.
11° Les cochers de place ne veulent ab-
solument marcher qu'à force d'argent et
quand il leur plaît, ce qu'il y a de plus
étonnant, c'est qu'ils sont soutenus par le
peuple, même par la force armée. Un
détachement de volontaires étant accouru
vis-à-vis de la Maison d'Egalité, à la ré-
quisition d'un citoyen, pour mettre un
cocher de fiacre à la raison, l'un d'eux
s'écria qu'on ne pouvait forcer les cochers
à marcher, attendu qu'il n'y avait pas
encore de règlement à leur sujet.
La feuille des rapports de police est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
16, 17 mars 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'\' 1470.
473. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, par lequel
Santerre prémunit les citoyens contre les
malveillants qui continuent toujours à
répandre de faux bruits pour jeter l'a-
larme et égarer l'opinion, et se livrent
généralement à leurs manœuvres vers la
fin de la semaine, afin que le lundi, qui
est ordinairement le jour de repos des
ouvriers et le jour qu'ils consacrent à leurs
plaisirs, puisse favoriser leurs projets si-
nistres; il engage tous les bons citoyens à
déjouer ces complots, en communiquant
les connaissances qu'ils peuvent avoir dos
projets do ces malinlentionnés, qui ne
104
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
clierchent qu'à les désunir. Les réserves
do il) hommes par cliaque section seront
tenues au complet et continuées jusqu'à
nouvel ordre, les chefs de postes el adju-
dants des sections feront des appels de
4 heures en 4 heures et enverront la liste
des absents.
17 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. AT., AF'V 1470.
474. — Lettre de Pache, maire de Paris,
au citoyen Grouvello, secrétaire du Con-
seil exécutif provisoire, accusant récep-
tion de l'avis envoyé la veille au nom du
Conseil, dont il a envoyé copie aux admi-
nistrateurs de Police et au Commandant
général, avec prière de prendre les me-
sures nécessaires, chacun en ce qui le
concerne, et annonçant qu'il transmettra
les réponses qui lui seront parvenues à
cet égard.
17 mars 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
475. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Rureau de surveillance de
la Police, faisant connaître les particula-
rités suivantes :
1» Un certain Pierre Brémonl, volon-
taire du 2* bataillon des Marseillais, connu
comme intrigant et l'agent de plusieurs
têtes chaudes, vient d'obtenir du ministre
Reurnonville, par la protection de Barba-
roux, une place d'inspecteur des vivres et
fourrages de l'armée du Var, et une place
analogue vient d'être accordée au sieur
Laborde, officier de paix avant le dO août,
l'un des chefs des agents du ci-devantRoi,
el en relations avec les nouveaux officiers
de paix, dont il cherche à corrompre le
patriotisme.
2» Il y a lieu d'enregistrer le départ de
nombreux volontaires, quoique dans cer-
taines sections, notamment celle du Théâ-
tre-Français, les jeunes gens montrent peu
de zèle pour courir aux frontières, mal-
gré une prime de 100 livres el une haute
paye de 2 livres par jour, mais, dans
toutes les sections, l'on s'occupe d'établir
une caisse pour le soulagement des fem-
mes et enfants des défenseurs de la patrie.
.3° La conduite des boulangers est sévè-
rement jugée, outre les intentions qu'ils
ont manifestées el celles qu'on leur soup-
çonne, ils soutiennent que tant que la Mu-
nicipalité se mêlera des subsistances, le
pain sera toujours cher et les farines peu
abondantes. Il est certain que sans l'élo-
quence et la force des poumons du ci-
toyen Audouin, il serait arrivé de grands
malheurs à la Halle aux blés et farines,
les boulangers, réunis à une troupe de
femmes, vomissaient mille injures contre
la Municipalité et voulaient absolument
pendre le citoyen Garin, administrateur
des Subsistances, qui eut beaucoup de
peins à s'échapper de leurs mains. La
présence et les discours du Maire contri-
buèrent aussi beaucoup à ramener le bon
ordre et la tranquillité, ainsi que la pro-
messe du citoyen Baudrais, administra-
teur de Police, de faire son rapport de
tous les abus dont on l'informait. Le Maire
crut devoir déclarer avec beaucoup de
fermeté aux boulangers attroupés qu'il y
en avait parmi eux de malintentionnés
pour la chose publique et qui étaient in-
cités à provoquer le désordre.
4° Dans plusieurs cafés, on disait qu'il se-
rait nécessaire d'envoyer aux environs de
Paris, afin de s'assurer si les fermiers font
battre une assez grande quantité de blé
pour que les marchés soient suffisamment
pourvus, et afin de savoir s'il n'y a pas
d'accaparements de cette précieuse denrée.
5° Les craintes manifestées au sujet d'un
prétendu projet des vainqueurs de la Bas-
tille, gendarmes nationaux, sont absolu-
ment dénuées de tout fondement; ils se
sont assemblés aujourd'hui pour célébrer
un service en l'honneur de Le Peletier de
Saint-Fargeau et pour s'occuper de leur
prochain départ; on rapporte seulement
que parmi eux se trouvent quelques
femmes déguisées en hommes, qui reçoi-
vent la paye attribuée aux volontaires na-
tionaux.
La feuille des rapports est accompagnée
d'une lettre d'envoi du maiie de Paris au
Conseil exécutif.
17, 18 mars 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. A'.,
AFiv 1470.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
105
476. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, consacré sur-
tout à la réglementation du service,
constatant que les commandants et adju-
dants de sections mettent beaucoup de
négligence à avoir leur réserve complète,
que plusieurs sections n'ont pas fournie,
déclarant que l'appel doit être fait au
moins trois fois par jour, et chargeant les
chefs de légions et adjudants généraux
de vérifier souvent les postes, afin de
s'assurer de l'état des réserves, et comme
la troupe soldée presiiue en entier quitte
Paris, invitant les citoyens à être exacts,
prévenant enfin les commissaires des sec-
tions, investis du recrutement, que passé
2 heures après-midi, il ne sera plus fait
de départs de recrues, aUendu que les
conducteurs rencontrent beaucoup d'in-
convénients à l'entrée de la nuit.
18 mars 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
477. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
annonçant, pour la 2* légion, que les ci-
toyens Grandremi, capitaine de canon-
niers. Bon, sergent, et Aubry, canonnier
de la section de la Réunion, ont été con-
signés au poste du pont Motre-Dame,
faute de place à l'iVbbaye ; pour la i" lé-
gion, que le citoyen Barrois, enrôlé dans
la section du Mail, a été arrêté, comme il
vendait son habit, et conduit à l'Abbaye,
ainsi que trois autres militaires qui sa-
braient sur la place de la Victoire na-
tionale tous ceux qui passaient ; que l'of-
ficier de garde au poste de la Caisse de
l'extraordinaire a refusé de prêter main
forte à G particuliers, dont l'un se disait
municipal, décoré du cordon national, et
un autre commissaire de section, pour
aller saisir un jeu, d'autant plus qu'ils
lui av.iient fait des demandes suspccles,
et atlendu ([u'étaiit autorisés comme ils
l'étaient, ils devaient plutôt s'adresser à
des sections voisines, et qu'on ne doit pas
dégarnir un poste aussi essentiel.
18 mars 1793.
Original, signé de Sanlerre et de Clément,
A. N., Al'iv 1470.;
478. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de
la Police, relevant les particularités sui-
vantes :
1° De violents murmures éclataientcontre
les députés de la Convention, que l'on ac-
cusait de rester dans l'inaction depuis
longtemps, et d'avoir fait mourir Louis XVI
pour prendre sa place, de façon à changer
simplement de despotisme ; certains di-
saient qu'à moins d'immoler Brissot, Bu-
zot, Petion et Roland, on ne pouvait es-
pérer d'être heureux, parce qu'ils avaient
juré sur leur tête d'opérer une contre-
révolution.
2° Au milieu des groupes assemblés sur
la terrasse des Feuillants, un colporteur
vint crier la pétition d'une épicière qui
réclamait 100,000 livres pour le sucre
qu'on lui avait pillé le 25 février, les ci-
toyennes, répandues sur la terrasse, s'é-
crièrent alors : « C'est dommage qu'elle
n'ait pas donné son adresse, nous lui au-
rions porté son indemnité. »
3° Le projet d'expulsion des étrangers
de Paris et de la France entière est désap-
prouvé, attendu qu'au moyen du Comité
de sûreté génér.ile de la Convention et du
Comité de surveillance de la Municipalité,
il est facile de s'assurer des malveillants,
et que Paris n'est pas dans une situation
assez prospère, pour qu'il soit d'une bonne
politique de défendre aux étrangers d'y
venir dépenser leur fortune.
4° Tous ces propos n'empêchent pas
que l'on ne parle avec chaleur de la rareté
des subsistances de première nécessité,
au sein de l'abondance et des accapare-
ments de toute nature.
•ï" D'après le rapport du citoyen Sarot
à la .section Beaurepaire, le sieur Garin,
administrateur des Subsistances, auriiit dit
au secrétariat de la Commune que 12 bou-
langers avaient osé avancer que, dans
8 jours, il y aurait un roi de France,
4 commissaires de la section furent char-
gés d'éclaircir le fait. On se plaint, en
général, que les boulangers font leurs pains
au-dessous du poids, que ceux de 2 livres
ne pèsent qu'une livre 3 ([uarlerons et
ceux de quatre 3 livres deux tiers.
6° Les épiciers de la rue Montorgueil
i06
CHAPITRE l•^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE I,A RÉVOLUTION
avaient tous fermé, le 17 mars, leurs bou-
tiques, parce que leurs garçons s'étaient
réunis pour s'occuper d'une pétition.
7» La plupart des marchands d'es-
tampes vendent publiquement le testa-
ment de Louis Capet, surmonté de trois
ligures en médaille, dont celle du milieu
représente le ci-devant Roi, décoré du
cordon et de la plaque du Saint-Esprit, et
les deux autres les enfants du tyran, l'un
avec le litre de prince royal et l'autre
avec celui de Madame de France; on ob-
serve à ce sujet que si les marchands ont
la liberté de vendre toutes sortes d'images,
ils sont cependant astreints à ne pas of-
fenser les bonnes mœurs, et, à plus forte
raison à ne point commettre d'infractions à
la loi qui sert de base à la République, en
osant accompagner l'effigie des ci-devant
de titres qu'ils n'ont plus, infractions qui
sont d'une cxMmc conséquence.
8° Dans le moment présent, tout Paris
est plongé- dans la consternation par ce
que l'on raconte de l'assassinat commis à
Orléans sur la personne d'un représentant
de la nation, et à cause des nouvelles
venues de quelques départements.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
18, 19 mare 1703.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470.
479. — Extrait de l'ordre du jour do la
garde nationale parisienne, portant que
les citoyens de garde aux Caisses et éta-
blissements publics ne quitteront leurs
postes sur aucune réquisition et fermeront
les portes le soir à l'heure concertée avec
les directeurs; les officiers municipaux et
autres autorités constituées devant savoir
que les sections seules sont dans le cas
de prêter main forte , faisant observer
que beaucoup de soldats s'enrôlent dans
les sections, étant déjà enrôlés ailleurs,
et priant instamment les sections de ne
prendre d'hommes que ceux qui sont
bien connus et dont il n'y a rien à crain-
dre ; rappelant enfin que la prison de la
Force est réputée militaire et que tous
ceux qu'on arrêtera, une heure après la
retraite, y seront conduits, lorsqu'il n'y
aura pas de place à l'Abbaye.
19 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A.N.,AF"' 1470.
480. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, aux termes
duquel le (Commandant général, au moment
où les plus zélés patriotes courent à la dé-
fense des frontières, et où les ennemis de
la patrie veulent de toutes parts égorger les
patriotes, rappelle à ses concitoyens, qu'at-
tendu le besoin absolu d'une surveillance
active, nécessaire à tous, il est en droit
d'exiger un service strict et militaire de
tous les citoyens, et qu'en cet instant où
la patrie est en danger et où les modérés
vietment servir par dérision aux postes, il
punira militairement et sévèrement, en
conséquence, infligeant 3 jours d'arrêt à
l'Abbaye au citoyen Menou, (ils de l'an-
cien commandant de la section du Louvre,
pour divers manquements à son service,
notamment, pour, lorsqu'il était de faction,
s'être fait apporter des huîtres pour dé-
jeûner et avoir quitté son poste sans être
relevé, attendu que ce n'est point par
ignorance qu'il a manqué à son service ;
infligeant également 3 gardes extraordi-
naires au citoyen Josse, fabricant de bou-
tons, pour avoir refusé de monter sa garde,
malgré les invitations fraternelles de l'ad-
judant et de son capitaine, ainsi qu'à
d'autres, pour le même motif, et ordon-
nant au chef de la 3^ légion de comman-
der les patrouilles réclamées par le Direc-
toire autour des Invalides et de l'Ecole
militaire, et de les disposer de façon à ce
qu'il y ait une surveillance continuelle de
jour et de nuit ; le rapport des légions ne
signale rien d'extraordinaire, à part
l'extinction, entre 2 et 3 heures, de beau-
coup de réverbères dans les sections de
Molière et La Fontaine, des Amis de la
Patrie et des Fédérés.
20 mars 1793.
Extrait, signé do Clément, A.N., AF'^'1470.
•481. — Extrait du rapport général des
légions de la garde nationale parisienne,
déclarant, pour la 3' légion, que l'adju-
dant général se plaint beaucoup de l'in-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS I)i: JANVIER A JUIN 1793
107
suliordinalion des malades de l'hôpilal
mililaiie, la visite par lui faite avec le
(■(iimnissaire n'ayant produit aucun effet;
constatant, dans la 4"= W'^gion, que la sec-
lion du Mail se plaint beaucoup des co-
chers de fiacre, qui rançonnent les ci-
toyens à leur gré, et que le réverbère, en
face du posle de la rue des Martyrs, était
éteint à 3 heures, de incmn dans la G" lé-
gion, ceux des rues Troussevaclic, Mari-
vaux et du carré Saint-Martin.
21 mars 1793.
Extrait, signé do Hantcrrc et de Clément,
A.N., Al''\ A70.
482. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, mentionnant
le changement des jours d'épreuves pour
les canons, qui, au lieu de se faire les di-
manches, comme auparavant, se feront à
l'avenir tous les mardis, pour permettre
aux ouvriers la visite des essieux, affûts
et caissons, enjoignant aux postes des
faubourgs contigus aux routes de l'arrivée
des volontaires, obligés de revenir à Paris
par suite do leurs blessures, de les diriger
auprès du commissaire des guerres Tru-
plième, chargé do 1rs recevoir aux Grands-
Augustins, (juai de la Vallée, annonçant
l'envoi, par le minisire de la guerre, des
vainqueurs de la Bastille à Tours, en rai-
son de nouveaux troubles et de rasseni-
bleinent d'aristocrates, et en conformité
d'un arrêté de la Commune, (jui prescrit de
faire placer des canons devant la Tréso-
rerie nationale, l'Arsenal et la Caisse de
l'Extraordinaire, chargeant de ce service
la seconde et la 4" légions, en ce qui con-
cerne la Trésorerie et la Caisse de l'Ex-
traordinaire, enfm recommandant l'assi-
duité aux leçons de lactique et à l'exercice.
Rien d'extraordinaire n'est signalé par le
rapport des légions, en dehors do l'arrcs-
t.ition de quelques soldats et déserteurs,
dont deux déguisés en femmes, et de la
descente dans une maison de jeu, rue do
Richelieu.
22 mars 1793.
Extrait, signé .de Clément, A. JV., AE"^' 1470.
483. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisien ne, rendantcomiHo
d'une visite noclurnc de la caserne de Ba-
bylone, ordonnée par le Commandant gé-
néral, à la suite de l'arrestation, par le
Comité de Police, de deux individus ap-
. partenant à celte caserne, quoique n'étant
pas en uniforme, pour avoir donné en
payement de bas de soie des assignats fau-x
de 200 livres ; le Commandant général, à
la tête d'un détachement de 1,200 hommes,
étant entré à la caserne, où il n'y avait ni
colonel ni officier de poslc, procéda à une
visite en règle qui n'amena la découverte
d'aucun assignat, mais celle des bas de soie
achetés avec un faux billet; la caserne
se trouvait dans le plus détestable état,
des filles partout, un capitaine et un lieu-
tenant-colonel se permirent des propos
séditieux, cherchant môme à soulever lo
poste, le Commandant général leur or-
donna de se taire, ce que fit le lieutenant-
colonel, mais le capitaine ayant continué,
lo Commandant général lo lit conduire à
l'Abbaye pour lii jours et infligea au co-
lonel Oswald 8 jours d'arrêt, au lieute-
nant-colonel 8 jours, à l'officier du poste
13 jours, ainsi qu'au factionnaire. Comme
au poste de Beuurepaire il n'y avait ni
officier ni sous-officier, l'adjudant reçut
l'ordre d'envoyer pour 3 jours à l'Abbaye
les officiers et sous-of(iciers, sous peine
d'y aller à leur place. Par le môme
ordre, lo tlommandaiit général prévient
fraternellement les chefs et ailjudants de
légions que, s'ils ne tiennent pas la main
plus fortement à ce que les réserves soient
complètes et que les postes extérieurs
n'aient pas de remplaçants, il mettra les
chefs aux arrêts et les adjudants à l'Ab-
baye. Injonction est faite aux chefs do
division des districts de Saint-Denis et du
Bourg do l'Égalité do procéder à l'arresta-
tion de tous les déserteurs et de vérifier
avec soin les congés de ceux qui revien-
nent, personne ne devant revenir en ce
moment.
23 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. iV., AF'^'M70.
.484. — Extrait do l'ordre du jour do la
garde nationale, déclarant que jamais la
sévérité dans le service n'a été plus né-
cessaire, et que les événements de la
Vendée montrent la nécessité d'une union
108
CHAPITRE I«^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
parfaite, que l'insurrection n'y a com-
mencé que parce que l'on a porsuadé au
peuple qu'il fallait se lever, limpulsion
une fois donnée, les coquins par la ter-
reur obligent mémo les palriotes à mar-
cher de force, mais on sait qu'à Paris, il
n'y a qu'un moyen d'amener un soulève-
ment, c'est d'égarer le peuple sur les sub-
sistances, en conséquence le Commandant
général propose les mesures de salut pu-
blic, qui entraveront les projets des scé-
lérats dont le nombre est considérable
dans la capitale. Il faut que, dans chaque
section, les réserves soient prêtes <à mar-
cher, qu'nu moindre rassemblement l'on
arrête et l'on conduise chez les commis-
saires ou à la Police l'orateur qui parle
contre la République et les lois, que le
régime militaire domine pour le moment,
enfin que la force armée soit obéissante.
Le Commandant général n'ignore pas que,
lorsque la tranquillité régne, que lorsqu'il
n'y a point de dangers certains, les prin-
cipes, dont l'application lui paraît indis-
pensable aujourd'hui, seraient vexaloires
et contraires aux Droits de rilomme et à la
liberté, mais il proclame qu'il sera inexo-
rable sur les principes, en vain voudra-
t-on dire que c'est un système dictatorial,
ses sentiments sont connus, et il déposera,
lorsqu'on le jugera nécessaire, l'autorité
que lui donne sa place et de laquelle il ne
se servira que pour les intérêts du peuple.
24 mars 1793.
Copie conforme, signée de Clément, A. N.,
.\I'''V 1470.
485. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Rureau de surveillance de
la Police, constatant les incidents suivants:
1° Les courriers arrivés la veille de l'ar-
mée révolutionnaire ont singulièrement
affligé les bons citoyens, outrés de voir
que l'on tolère les émigrés et les aristo-
crates, qui, arrêtés à la clameur publlcjuc,
ont le talent de se faire relâcher de suite.
Comme sous l'ancien régime, les gens ti-
trés n'ont jamais tort, aussi le nombre
des émigrés et des malveillants augmente-
t-il tous les jours, on aperçoit dans les
rues et lieux publics quantité de figures
nouvelles et sinistres, les environs de la
Maison de l'Égalité et sans doute la maison
elle-même sont remplis d'émigrés, dont
beaucoup sont cachés dans les chambres
des lilles publiques; on se plaint égale-
ment de ce que les émigrés obtiennent
trop facilement des certiTicats de résidence
et de civisme, grâce à l'extrême faiblesse
des sections ; l'on est aussi très mécontent
de voir les prisons et maisons d'arrêt
pleines de prévenus, qu'on ne met jamais
en jugement.
2° Les esprits échauffés se répandent
en mille propos, où sont donc les bons
patriotes? s'écriaient des femmes, se-
raient-ils endormis ou morts? Un parti-
culier du nom de Tessier, qui se dit com-
mis aux subsistances de la guerre, a failli
être jeté dans l'un des bassins des Tuilo-
leries pour avoir insulté un député de la
Montagne.
3° Une bande de prétendus fédérés,
ayant à leur tête un officier de hussards,
a pénétré dans une maison de jeux prohi-
bés, rue Neuve-des-Petits-Champs, sous
prétexte de pratiquer une saisie, mais en
réalité pour la faire contribuer.
4° Suivant certains rapports, le procureur
de la Commune aurait de fréquentes con-
férences avec les teneurs de tripots de
biribi, de 30 et 40, et la plupart des com-
mis travaillant sous ses ordres auraient des
relations suspectes avec les teneurs de
ces maisons de jeux prohibés ; d'autre
part, un citoyen du nom de Pi((uais est,
paraît-il, l'agent du Maire pour savoir ce
qui se passe dans les grandes tables et
les meilleures sociétés.
ii" L'ancien officier de paix Laborde
cherche toujours à corrompre les nou-
veaux et les plus honnêtes des officiers de
paix, il rançonne la plupart des maisons
de jeux en disant qu'il est encore attaché
à la Police.
6° Les différents quartiers de Paris et
lieux publics ont été hier fort tranquilles,
il en fut de même sur la terrasse de la
Convention jusqu'il près de 7 heures du
soir, alors parurent plusieurs individus
qui voulurent empêcher les bons patriotes
de faire des motions, mais ils furent vi-
goureusement repoussés et contraints de
prendre la fuite. Aujourd'hui, même tran-
L'ESPRIT PUBLIC A ^ARIS DE JaN'VIER A JUIN 1793
109
quillitt', excepté que les groupes ont été
fort agités au sujet de la lettre de Dumou-
riez, qui dit qu'il va rétro^frader de la
Belgique jusqu'à Valencieiines ; sans se
donner la peine d'approfondir ses motifs,
on le qualilie de traître et de scélérat.
7° On menace que les émigrés cachés
dans Paris feront une explosion terrible,
sous peu de jours.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
24, 26 mars 1793.
Extrait et original signés (2 pièces), A.N.,
AF'\' 1Î70.
486. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, notifiant le
départ, mardi 26, pour le département de
la Vendée, d'un convoi composé de qua-
torze pièces de canon, avec leurs cais-
sons, se plaignant de ce que les réserves
ne sont pas fournies exactement, et que
les commandants des postes ne marquent
point les citoyens qui vont dîner, pas plus
l'heure de leur sortie que celle de leur
rentrée, prescrivant la continuation des
patrouilles accoutumées par les réserves,
et enjoignant aux adjudants généraux des
légions d'envoyer, dans les 24 heures, à
l'Etat-major, l'état des postes actuels de
leurs légions et le nombre d'hommes qui y
montent, avec lettre au ministre des af-
faires étrangères, l'avisant de l'arrestation
de plusieurs émigrés et d'un prétendu gen-
darme, dans la section des Halles, et de celle
du sieur Béliard, volontaire, portant ta son
chapeau un bouton large de 1") lignes,
avec les armes de France, ainsi que
des citoyens Dorché et Léonard, dans la
section de la Ilalle-au-Blé, et annonçant
qu'un incendie a éclaté chez un pâtissier,
dans une des maisons de la galerie d'E-
galité, mais, grâce à de prompts secours,
n'a point fait de progrès, et qu'aussitôt
que les étals des postes de la force armée
de Paris seront prôts, le Commandant gé-
néral en fera passer un à chaque ministre.
25 mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF>v 1170.
487. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, enjoignant de
continuer les réserves, pour le 27 mars, à
raison de 25 hommes, et d'en désigner
2.') autres qui se tiendront chez eux, prêts
à marcher, les 2'; premiers devant rester
au poste et faire patrouille, attendu que
plusieurs factieux ont assigné ee jour à
leurs complices, pour tenter un soulève-
ment, le Commandant général n'ajoute
point foi à ces propos, mais il est obligé
de se tenir sur ses gardes et d'exiger la
plus grande exactitude.
2G mars 1793.
Extrait, signé de Clément, A. N., AF'^ 1470.
488. - Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, reproduisant
la teneur de deux lettres, la première du
citoyen La Barrière, aide -de -camp du
général Fiers, au minisire de la guerre,
envoyée d'Anvers, le 29 mars, à l'effet de
le prévenir de la défection totale des gen-
darmes de l'armée de Dumouriez, qui
abandonnent leur poste en jetant sur
leur passage les germes de l'insurrec-
tion, et de l'arrivée prochaine de cesdésor-
ganisateurs à Paris, où ils iront dans les
sections porter l'agitation et le trouble,
la seconde du citoyen Ferret, comman-
dant de la place et du port d'Ostende, de
même date, au ministre de la guerre, à
reffel de se plaindre des gendarmes qui
attaquent les officiers et volontaires, se
permettent de leur arracher les épau-
letles, ne parlent que de couper et de ha-
cher, disant qu'ils ne reconnaissent aucun
supérieur, sont à l'égalité et veulent agir
à leur fantaisie, ceux qu'on envoie pour
les arrêter étant menacés et poursuivis à
coups de sabre et le pistolet à la main,
au point qu'il faudra peut-être au premier
jour faire prendre les armes à toute la
garnison pour réprimer une pareille in-
subordination.
La seconde partie de l'ordre du jour
est spécialement consacrée à l'état de
Paris, qui, sans être troublé, est cepen-
dant inquiétant. D'après Santerre, les trois
fléaux de la République sont la guerre aux
tyrans, la guerre à l'opinion et celle au
préjugé et à l'erreur. A son sens, le pre-
mier se guérit avec des hommes et. du
canon, le 2" se guérit en se servant du
no
CHAriTRE I". — JOURNÉES HISTOniQUES DE LA RÉVOLUTION
tera|)s, de la logique et do la philosophie,
ce soul-là les vulnéraires et antiputrides
qui seuls peuvent servir de remède; le
;<« fléau comprend les préjugés et l'er-
reur, ce sont des maladies longues et
difficiles à guérir, souvent même incu-
rables, qui sont produites par l'amour-
propre, l'ignorance et l'irréflexion. Cer-
tains individus qui, depuis 3 ans, flotleiit
entre l'opinion républicaine et celle aris-
tocratique, se trouvent aujourd'hui, de-
puis environ 3 mois, en apparence jaco-
bins; les patriotes du 14 juillet les croient
amis de la République, ces nouveaux ja-
cobins, qui ont feint d'être patriotes et
sont peut-être aristocrates, veulent au-
jourd'hui, sous le masque du patriotisme,
faire croire que les patriotes de 89 sont
changés. Si les patriotes qui ont eu de
pareils sophismes à combattre contre les
Feuillants, les modérés et les arislociates,
ne remédient pas à ce piège, la Vendée va
se trouver à Paris, l'armée revient défendre
ses foyers, et les patriotes irréfléchis,
conjointement avec Brunswick et Georges,
sur les débris do la liberté naissante et
morte, rétablissent le despotisme.
Le seul remède aux maux qui menacent
les citoyens est l'union et farce à la loi,
en conséquence, tant que l'on n'aura pas
retiré la confiance au Commandant gé-
néral, les réserves seront de 50 hommes
par section, savoir, 10 hommes de cha-
cune dans le bAtiment des Feuillants, hors
de la Convention, et 10 exactement à
chaque section pour faire des patrouilles
jusqu'à nouvel ordre, et le chef de légion
de service près de la Convention com-
mandera cette réserve.
Il est bon de savoir que les émigrés et
aristocrates abondent à Paris depuis huit
jours, et que lu police vient de prendre
une mesure prudente et nécessaire à ce
sujet.
27 mars 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
489. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° Des malveillants, qui cherchent sans
doute à difl'amer la Convention nationale,
répandent le bruit que ses membrcB sont
payés au Trésor en argent.
2' Les troubles des départements ma-
ritimes et ceux qu'on fomente dans Paris
sont non seulement l'œuvre des prêtres
réfiactaires, mais encore des émigrés
rentrés en foule, qui ont su se procurer
de faux certificats de résidence, en les
payant très cher, et même des cartes ci-
viques; d'après le témoignage d'une femme
(la C. de **), qui politiquement fré(|uente
beaucoup les aristocrates et a rendu d'im-
portants services à la République, ces
émigrés seraient rentrés par la Bretagne et
se seraient réfugiés dans des clulleaux d'é-
migrés Bretons, et de là auraient gagné fur-
tivement Paris, où ils disent ouvertement
qu'une nouvelle journée du 10 août s'ap-
proche, mais qu'ils auront leur revanche, et
i|u'il existe un projet d'chleverdu Temple
la femme de Louis Capet cl son (ils. Quoi-
qu'il y ait des complots (jui b'ourdisscnl,
les agents de l'aristocratie ne se montrent
plus avec autant d'audace qu'il y a quel-
ques jours, on voit des particuliers qui
arborent des cocardes où le blanc domine.
3° Un membre du Club des Cordeliers,
envoyé en qualité de commissaire du
pouvoir exécutif en Bretagne, ainsi qu'un
de ses collègues, avaient instruit Roland
de tous les rassemblements <iui s'y fai-
saient et des suites funestes qui en résul-
teraient, mais ils ne reçurent jamais de
réponse que de la dame Roland, et encore
ne leur parlait-elle nullement de l'objet
de leurs craintes.
4° La section de Bon-Conseil a dénoncé
DumourieZjBeurnonville et Clavière comme
autant de traîtres, et a décidé l'envoi
d'une adresse à la Convention, afin d'ap-
prendre des représentants si, dans les
circonstances critiques où l'on se trouve,
ils comptent sauver la Ré[>ublique; toutes
les sections vont nommer deux commis-
saires pour rédiger une adresse à la Con-
vention nationale contre les généraux.
'.'>° L'un des membres de l'Assemljlée
générale de la section de la lUitle-des-
Moulins a fait, le 26 mars, un fort beau
discours tendant à disculper Dumouriez,
(jui, à l'entendre, aurait tout à perdre en
trahissant la nation, et s'est résumé en
L'ESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JANVIER A JUIN 1793
111
déclinant que les sections no devaient
plus s'occuper de faux rapports, ni de ces
dénonciations vagues qu'on porte à la Con-
vention, et qui ne font que propager les,
craintes, entretenir refl'ervesceiico des es-
prits et grossir le nombre des iiisurgents.
0° Un marchand d'argent a failli être
massacré par trois soldats de la légion en
uniforme brun ; il est certain que si la
Convention ne rapporle i)as le décret dé-
clarant l'argent marchandise, il arrivera
des scènes tragiques.
7° Le fanatisme se réveille dans Paris,
des prêtres insermentés célèbrent tous
les jours la messe au ci-devant couvent
des Anglaises, rue du même nom, et la
chapelle est tellement remplie de femmes,
qui y accourent du faubourg Saiiit-Cer-
main, que les personnes du quartier ne
peuvent y trouver de place. En consé-
quence, il fut résolu <le fouetter» loiiLes ces
places tant désirées >■, ce qui eut été exé-
cuté sans l'intervention de la force armée.
8° Les groupes, les lieux publics ont
été tranquilles aujourd'hui, les boulangers
des marchés ont été bien fournis de pain.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
27, 28 mars 1793.
E.\trait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470.
490. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Elat-major général de la garde nationale
parisienne, au ministre des affaires étran-
gères, lui rendant compte qu'il n'y a rien
d'extraordinaire à l'ordre général, ni dans
les rapports de la garde nationale, a. part
la dénonciation faite par un inconnu au
corps de garde de la section du Théâtre-
Français, que l'on marquait dans la rue
Saint-Hoiioré toutes les maisons occupées
par des membres de la Convention natio-
nale, et l'arrestation de quelques particu-
liers sans cartes civiques.
28 mar.q 1793.
Original signé, A. N., AF'^ l-'iTO.
491. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° D'après un bruit répandu ce malin,
les poites des maisons où logent des dé-
putés de la Montagne auraient élé mar-
quées à la craie, les unes d'une potence,-
les autres d'une roue; mais, quoique ce
bruit ait quelque réalité, sans nul doute
ceux qui le propagent n'ont d'aulre but
que de répandre des terreurs paniques et
d'épouvanter les bons députés eux-mêmes ;
des préposés de la Police ont vu, en ' llct,
plusieurs particidiers marquer des portes
rue Traversière-Saint-Ilonoré, mais, n'étant
pas les plus forts, n'ont pu les saisir et se
sont bornes à les dénoncer au poste de l;i
.Maison de l'Egalité, dont le commandant
envoya aussitôt des patrouilles à leur
poursuite.
2° Les dénonciations contre Dumouiirz
et Roland reprennent avec plus do force
que jamais, on les peint comme des aris-
tocrates pervers, ou ajoute que Roland
aurait engagé Dumouriei! à se replier sur
Paris et à y l'aire la loi les armes à la main.
Dumouriez est perdu dans l'opinion [lu-
blique, au point que le temps et des cir-
constances plus heureuses pourront seuls
le rétablir, si toutefois on le lui permet,
car, jusqu'à présent, il n'y a qu'un cri,
on veut sa tête et celle des généraux Mi-
randa et Stenghem (Stengel), on fait éga-
lement courir le bruit que Dumouriez a
émigré, emportant 20 millions.
.3° Le ministre de la guerre est inculpé
d'avoir chassé doses bureaux des commis
patriotes et de les avoir remplacés par des
gens suspects, celui des affaires étrangères
est également vu de mauvais o'il, dejiuis
qu'il a fait mettre en état d'arrestation
dans une des îles de l'Archipel le citojcn
Sémonville.
4» Dans l'Assemblée générale de la sec-
tion des Droits-do-l'IIomme, ou dénonça
la destitution, par lîeurnonvillc, de 0 des
ofllciers du 28" régiment de cavalerie
formé dans la section Poissonnière, pour
les remplacer par C de ses créatures; on
parlait d'un duel entre ces 12 ofllciers. La
même section, préoccupée du danger de
la chose publique, a invité les 47 sections
à désigner des commissaires pour former
un Comité central et rédiger une adresse
au peuple de Paris.
«"Dans la section des Quinze-Vingts, l'on
H2 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE U RÉVOLUTION
a ili'cotivert plusieurs mauvais sujels fai-
sant partie de la compagnie de canon-
niers du village de Rercy, qui insultent les
citoyens, menacent d'incendier les mai-
sons, d'égorger les femmes et les enfants
des environs de Bercy, il est vrai qu'ils ne
tiennent ces étranges propos qu'en état
d'ivresse, ils donnèrent lieu à la fausse
nouvelle qui se répandit que nombre de
rebelles avaient arboré la cocarde blanche
près de Bercy.
6° On remarqua, le 27, dans le jardin
de l'Egalité, deux jeunes gens dont le cos-
tume était bizarre, ayant des robes et des
vestes à l'Arménienne, avec dos pistolets à
la ceinture, un bonnet de poil en queue
de renard et des moustaches, ils se prome-
naient derrière les Galeries de bois, près
des treillages qui forment de petits jar-
dins, et s'amusaient à casser ces treillages
avec leurs cannes, n'ayant tenu aucun
compte des observations faites par l'un
des propriétaires, ils furent arrêtés par la
garde, conduits au poste et à la section,
qui en aura fait bonne justice.
7° Le frère aine de Louis Capet fait cir-
culer à profusion un manifeste où il se
déclare régent du royaume, le citoyen La
Boissière, maître d'escrime, en a reçu un
exemplaire par la poste.
8° La motion a été faite au Club des
Cordcliersde mettre hors des prisons tous
ceux qui sont détenus pour le pillage du
sucre, du café et du savon; parmi les gros
accapareurs, on désigne le sieur Paulet,
fameux marchand de vins, rue de Sèvres,
qui aurait acheté pour un million de vins
provenant de la ci-devant Abbaye.
9° La journée de la veille a été tran-
quille dans tout Paris, les visites domici-
liaires se sont faites avec calme, mais avec
négligence dans quelques sections, le défaut
d'ensemble a rendu cette grande mesure
presque insuffisante. La surveillance de
la Police a été très activa, et, de demi-
heure en demi-heure l'administration était
informée de l'état de Paris.
10° Un particulier arrêté sans carte,
sans papiers, sans passeport, ayant été
conduit au Comité civil de la section de
l'Oratoire, au moment où on l'interrogeait,
ouvrit une fenêtre et se précipita dans
la rue, où il s'est tué raide.
La feuille des rapports faits les 28 et
29 mars est accompagnée d'une lettre d'en-
voi du maire de Paris au Conseil exécutif.
28, 30 mars 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'\'1470.
492. — Lettre de Clément, secrétaire
de i'Etat-major général de la garde na-
tionale parisienne, au ministre des affaires
étrangères, lui rendant compte qu'il n'y
a rien eu dans les rapports de la garde
nationale en ce qui concerne les visites de
la veille et de ce jour, que l'arrestation de
beaucoup de citoyens sans cartes civicpies,
les uns renvoyés dans leurs sections, les
autres dans ditl'érentes prisons, et annon-
çant que les rondes et patrouilles ont été
fortes et multipliées.
29 mars 1793.
Original signé, A. N., AF'^ 1470.
493. — Extrait des rapports reçus au
Bureau de surveillance de la Police, dé-
nonçant les faits suivants :
1° Dans les endroits où le peuple se
rassemble pour s'entretenir do la chose
publique, on remarque qu'en général il se
plaint de l'impunité de ceux qu'il appelle
les grands coupables. On observe aussi
que Pache est très mal dans l'esprit d'un
grand nombre de domestiques, aposlés
sans doute pour en dire beaucoup de mal,
qui prétendent être 3,000, mais il a les
bons citoyens pour lui ; dans l'ancien café
Procope, actuellement Zoppi, on en par-
lait, il y a quelques jours, avec les plus
grands éloges, à propos des inculpations
dont il a été l'objet de la part de Du-
mouriez.
2° Les visites domiciliaires ont été faites
par les sections avec une extrême non-
chalance, presque avec l'intention de pré-
venir les malveillants, plutôt que de les
arrêter, on se plaint particulièrement de
celle des Quatre -Nations, qui a laissé
échapper un individu désigné comme émi-
gré, qu'un volontaire s'empressait de faire
arrêter au sortir de son domicile et qui
fut même frappé et maltraité. Dans la sec-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
113
lion des Quinze-Vingls, on a découvert
quantité d'armes, tels que fusils et lames
de sabre, chez un serrurier de la rue
Lappe, qui les fabriquait pour le compte
d'un ciseleur. Beaucoup de chevaux ont
été saisis dans la section des Gravilliers,
dans celle du Luxembourg, on a trouvé
chez un particulier 3,000 fusils. Dans la
section du Théâtre-Français, cliezun prêtre,
frère cordonnier, et une femme demeu-
rant avec lui, on a trouvé un amas con-
sidérable de pains, parce que ces gens
craignaient la famine, et une grande quan-
tité d'ornements d'église et d'argenterie.
3° La dénonciation concernant le Pa-
lais Bourbon, qui paraissait si importante,
s'est évanouie en fumée, on n'y a décou-
vert aucune des personnes présumées sus-
pectes, et les 2 malles, qui devaient con-
tenir des effets très précieux, ne renfer-
ment que des livres, du linge, des hardes;
les caves ont élé visitées avec le plus grand
soin.
4" II n'y a eu aucun rassemblement ces
jours-ci aux Champs-Elysées, et presque
[lersonne n'a paru dans la promenade de
Longchamp et du Bois de Boulogne.
ii° Dans la section des Invalides et rue
de Sèvres, le pain a manqué, ce ,jour, dès
9 heures du matin, ce qui a occasionné
([uelques troubles, quant aux bateaux de
farine, qu'on assurait devoir remonter la
rivière, le fait s'est trouvé faux, on les
décharge exactement.
6° Aujourd'hui tranquillité, calme et bon
ordre, et rien à craindre de fâcheux, si
ce n'est peut-être les fêtes de Pâques.
29 mars 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
494. — Lettre de l'Etat-major de la garde
nationale au ministre des affaires étran-
gères, le prévenant que des ordres ont été
donnés à toutes les légions de faire, jus-
qu'à nouvel ordre, de fréquentes patrouilles
autour de la Convention nationale, des
Caisses publiques, des assignats, de l'Ar-
senal et des prisons, que les revues des
tambours des 6 légions se feront lundi
et jeudi, observant qu'il n'y a aucun évé-
nement particulier dans les rapports de la
T. IX.
garde nationale, en dehors de l'arrestation
de beaucoup de citoyens, sans cartes ci-
viques, pour la plupart conduits à la Mairie.
30 mars 1793.
Original, signé de Clément, A.N., AF'^'1470.
49i;. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° On découvre à chaque instant des
preuves de l'inexactitude et de la négli-
gence avec laquelle certaines sections ont
procédé à la recherche des armes et des
suspects, on n"a point été dans tous les
hôtels garnis, toutes les rues n'ont pas été
gardées au moment de la visite, en sorte
qu'il était bien facile de passer d'un domi-
cile dans un autre sans être arrêté ; quel-
ques sections étaient si peu d'accord sur
la manière de procéder aux visites domi-
ciliaires que l'on s'est battu à ce sujet
dans l'Assemblée générale de la section de
la Réunion; celle de la Maison-Commune
a désigné des commissaires à l'effet de
protester contre la nomination du fds
de la dame de Sabran au commandement
d'un corps d'armée.
2» Hier, 29, se répandit le bruit d'un
attroupement considérable à Vincennes,
qu'on y arborait la cocarde blanche, aus-
sitôt 200 patriotes y coururent, ils ne
trouvèrent que des valets du ci-devant, qui
avaient tenu des propos incendiaires, et
que les habitants de Vincennes avaient
déjà corrigés.
3° L'arrivée de Miranda à Paris excite
une grande fermentation, il est un traître
aux yeux des patriotes, mais on craint
vivement qu'il ne soit innocenté par l'As-
semblée conventionnelle, on disait haute-
ment que si cela arrivait, il faudrait (|ue
le peuple se fit justice lui-même. D'autres
assurent que le général La Noue, avant
d'être interrogé à la barre, avait eu un en-
tretien de 3 heures avec le ministre de la
guerre. Les propos continuent sur le compte
de Dumouriez, qu'on accuse d'avoir l'in-
tention secrète de se faire nommer dicta-
teur et d'avoir dans Paris des affidés,qui
le préviendront 24 heures à l'avance, si la
Convention porte contre ce général un
décret d'accusation, car alors il prendrait
114
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la fuite, emporlant avec lui les trésors
qu'il a enlevés en Belgique.
4° On prétendait dans les groupes que les
administrateurs du Département de Police
avaient relâché un grand nombre d'émi-
grés, de banquiers de jeux prohibés et de
voleurs, on allait jusqu'à dire que parmi
ces officiers municipaux, il y avait des
contre-révolutionnaires.
5° Le matin, le pain a manqué chez plu-
sieurs boulangers et les marchés n'ont
pas été garnis comme de coutume ; des
garçons boulangers, qui portaient le pain
à leurs pratiques, ont été arrêtés dans la
rue, et on leur a enlevé ce qu'ils por-
taient, les malveillants en profitent pour
publier que bientôt l'on va éprouver la
disette, qu'elle existe même dans quel-
ques cantons. Les boulangers disent har-
diment qu'ils veulent eux-mêmes acheter
les farines, déclarant que la Municipalité
les trompe et que la plupart d'entre eux
ne cuiront pas, tant qu'elle sera à la tête
de l'administration des Subsistances.
6° Les mêmes brigands, qui se sont déjà
portés chez le sieur Maury, rue Neuve-
des-Pelits-Champs, sous prétexte qu'il te-
nait un jeu de biribi, y sont revenus le
28, ayant à leur tête un pseudo officier
de hussards de la Mort, autrefois chirur-
gien, demeurant rue Neuve-Saint-Marc.
7° L'état de Paris n'a rien eu d'inquié-
tant toute la journée, le peuple est très
satisfait de ce qu'il y a un décret d'arres-
tation contre Dumouriez, et de ce que
des commissaires de la Convention sont
partis pour aller le mettre à exécution, il
ne faudrait plus que l'interdiction de la
vente de l'argent, mesure qu'il désire
avec tant d'ardeur.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
30, 31 mars 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
496. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Etat-major général de la garde nationale
parisienne, au ministre des affaires étran-
gères, le prévenant qu'il n'y a rien à
l'ordre du jour, en dehors des ordres don-
nés par le Commandant général à la force
armée de Paris d'arrêter et de désarmer
tout gendarme rentrant à Paris et venant
des frontières, en vertu d'une lettre du
ministre de la guerre à la Municipalité.
31 mars 1793.
Original, signé de Clément, A.N., AF1V1470.
497. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1» L'opinion publique était beaucoup
plus satisfaisante, le 31 mars, on ne voyait
que des gens paisibles et gais, au lieu de
figures suspectes, mais, vers le soir, la
chance a commencé à tourner. Dans le
jardin de l'Egalité, des brigands ne par-
laient que de couper les têtes des acca-
pareurs, des marchands, des signataires
de pétitions modérées, même de quelques
membres de la Convention; il fallait, di-
saient-ils, s'y porter en foule et la forcer,
les armes à la main, de rendre les décrets
demandés depuis longtemps par les sec-
tions, touchant la vente du numéraire, la
taxe des blés et des comestibles. Il est
dangereux de combattre l'opinion de ces
gens-là, qui se mettent aussitôt à crier
qu'il faut se débarrasser d'un tas de mo-
dérés, aujourd'hui les mêmes suspects
demandent encore plus hautement l'épu-
ration des députés hostiles. Dans les so-
ciétés populaires, on menaçait d'un grand
coup, pour le soir du !•■• ou du 2 avril, on
disait même que le tocsin allait être
sonné pour se porter aux prisons et mas-
sacrer tous les prisonniers; le bruit s'était
répandu en même temps que, le 30 mars,
Brissot s'était présenté aux barrières et
qu'on l'avait empêché de sortir, mais que
le Maire avait donné des ordres pour que
ce député eût le passage libre, ce qui mé-
contente le public.
2" Les déserteurs que l'on a transférés,
ce matin, de l'Abbaye à la Maison com-
mune, donnaient à entendre qu'ils n'a-
vaient quitté leurs corps que parce que
Dumouriez était un scélérat et qu'ils ve-
naient s'en plaindre à la Convention. On
assure qu'il a passé à l'ennemi, que Cham-
béry et Lille sont en insurrection, que
celte dernière ville avait été mise au pillage
par les soldats de la République. On trouve
LESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JANVIEH A JUIN 1793
115
f(3rt mauvais que Beuinonville ait été
choisi pour aller examiner l'état des ar-
mées de la Belgique, lui qu'on regarde
comme un traître, et l'opinion publique
lui serait 1res défavorable, s'il remplaçait
Duiiiouriez dans le commandement de
1 armée du Nord.
3° Plusieurs particuliers ont longtemps
parlé, sur la terrasse de la Convention, de
la nécessité de mettre à prix les tûtes des
souverains coalisés contre la Répiibliciue
française. Le public se plaint de voir four-
miller dans Paris des soldats de toutes
les couleurs, et principalement des gen-
darmes, qui, depuis plus de G mois, sont
payés sans avoir rendu aucun service à
la patrie; on signale aussi plusieurs agents
secrets des émigrés, tenant très bonne
table.
4° Une dépulalioii de la section des
Droits-de-l'Homme s'est rendue dans celle
de la Maison-Commune, à l'effet de nom-
mer des commissaires qui se réuniront, le
1" avril, à l'Archevêché, afin de délibérer
sur les moyens à prendre pour sauver la
patrie.
5» Les boulangers des environs de Paris,
qui apportaient du pain à la Halle et aux
différents marchés, menacent de cesser
ce service jusqu'à ce qu'il leur ait été
alloué une indemnité, le pain étant beau-
coup plus cher dans leurs cantons.
6" On murmure beaucoup contre les
bouchers, qui, d'un commun accord, ont
augmenté la viande de 2 sols par livre, ce
qui, avant peu, donnera sujet à quelque
émeute, si l'on n'y prend garde; on n'i-
gnore pas que le bétail est cher et qu'une
grande partie est détournée pour l'armée,
mais on voudrait que la Police s'occupât
de cette branche urgente des subsistances
et qu'elle mit des bornes à la cupidité des
bouchers.
7" Le citoyen maire ayant été instruit,
d'heure en heure, de l'état de Paris et de
l'opinion publique, ce serait tomber dans
des répétitions inutiles que de revenir sur
ce sujet; il suffira de dire en peu de mots
que la masse du peuple, travaillée par les
malveillants, s'est tenue ferme et tran-
quille, malgré les propos, retentissant de
toutes parts, que l'on était trahi et qu'il
fallait couper un grand nombre de têtes.
Cependant, il est bon de se tenir sur ses
gardes, ne serait-ce que pour empêcher
les brigands, ra.ssemblés dans Paris, de
tirer le canon d'alarme et de sonner le
tocsin.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
31 mars, I"- avril 1793.
Extrait et original signé, (2 pièces), A. JV.,
AFiv 1470.
498. — Lettre du commandant général
Santerre, général de brigade de la 17° divi-
sion, au citoyen Grouvelle, annonçant
qu'il va donner des ordres nouveaux pour
continuer l'envoi quotidien de la copie de
l'ordre général, que, selon toute appa-
rence, la seule raison de la suspension
de l'envoi des feuilles journalières vient
de ce qu'on fait passer une copie de l'ordre
à chaque minisire, mais assurant que cet
oubli va être réparé.
2 avril 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
499. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Etat-major général de la garde nationale
parisienne, au Conseil exécutif, l'infor-
mant qu'il n'y a rien d'extraordinaire à
l'ordre du jour, sauf 2 lettres, l'une de
l'adjudant général Saint-Fief au Comman-
dant général, qui annonce le dépari, pour
mercredi, d'un convoi de canons et de
caissons pour Rennes et Orléans, l'autre
du maire de Paris, touchant la mise à
exécution des décrets de la Convention
sur les déserteurs et gens sans caries ci-
viques, faisant connaître la continuation
des réserves de 30 hommes dans chaque
section, dont moitié à la place des Piques,
et moitié au chef-lieu respectif, pour faire
des patrouilles et se porter au premier
ordre partout où besoin sera.
2 avril 1793.
Original signé, A. N., AF'V 1470.
oOO. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, déclarant que
les bons citoyens ont plus que jamais
besoin d'être unis et de se tenir en garde
contre tous les propos que répandent,
110
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLITIOX
dans les marchés, dans les raes, les mal-
intentionnés, qu'il faut surveiller sans
cesse, en raison des idées criminelles qu'ils
propagent contre la République et les
dépositaires de la confiance du peuple,
recommandant de nouveau l'exactitude et
la ponctualité, si l'on parvient à obtenir
la tranquillité à Paris, rien n'est à craindre
avec les ressources dont on dispose, les
réserves devant toujours continuer le même
service ; enjoignant aux chefs de légions,
commandants et adjudants de sections, de
suivre de près l'instruction des officiers
et sous-officiers, et de faire un rapport
sur ceux qui manqueront aux exercices,
invitant les citoyens qui ont des talents
militaires à se faire inscrire dans leurs
sections, afin de pouvoir faire choix
d'hommes instruits, ayant du civisme,
pour former les phalanges. Les rapports
de la garde nationale signalent l'arresta-
tion de beaucoup de déserteurs et de sus-
pects sans cartes civiques, ainsi que l'ab-
sence d'officiers aux postes des Tuileries
et de la rue des Filles-Saint-Thomas.
3 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
301. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Rureau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
1° Dans les moments de crise et de
consternation où l'on se trouve, on en-
tend dire de toutes parts que le mal
vient de la Convention elle-même, et qu'il
vaudrait mieux perdre la vie que la li-
berté; cependant la terrasse de la Con-
vention était remplie de brigands et d'a-
ristocrates, qui cherchaient à répandre
l'alarme et à décourager les patriotes,
mais leurs efforts n'obtiennent pas le ré-
sultat désiré ; un homme d'un certain âge
ayant voulu prendre la défense de Du-
inouriez, on se jeta sur lui pour le plonger
dans l'un des bassins du jardin des Tui-
leries, et l'on eut beaucoup de peine à le
conduire au corps-de-gardc; le bruit cou-
rait que les commissaires de la Conven-
tion, partis pour arrêter Dumouriez,
étaient passés avec lui dans le camp des
ennemis.
2» La section des Halles a décidé le
désarmement de plusieurs particuliers d'un
incivisme notoire; on dénonce la présence,
à Paris, des ci-devant duc et duchesse
d'Aiguillon, celle-ci déguisée en petite ou-
vrière, allant même au spectacle aux
places de 12 sols, la dame Pinard, de
leur intimité, a dit à son mari que, s'il
n'était pas si patriote, elle lui confierait
bien des choses, et que, pour l'empêcher
d'être assassiné, elle lui donnerait sous
peu une médaille àl'efllgiede Louis Capet.
3» Il existe dans l'enclos de l'Abbaye,
rue Childebcrt, une maison dans laquelle
8 religieuses vivent en communauté et où
chaque matin, à 4 heures et demie, vient
un prêtre non assermenté pour dire la
messe.
4» La dame Amaranthe, tenant un jeu
dans la Maison Egalité, s'est vantée d'é-
chapper à toute saisie, grâce à ses rela-
tions très particulières avec plusieurs offi-
ciers de paix, qui la préviendront en temps
utile, elle aurait gagné plus de 100,000 écus
depuis quelques jours; un certain Lous-
set, ex-receveur des finances, arrivant
d'Angleterre et de Hollande, aurait ponté
d'un seul coup 24,000 livres, et tous les
assignats étaient faux.
8° Plusieurs propriétaires et principaux
locataires inscrivent les noms et qualités
de ceux qui logent dans leurs maisons en
caractères si menus et les placardent dans
des endroits si peu apparents, qu'à peine
peut-on les lire ; d'ailleurs, dans différents
quartiers, l'on se permet de les déchirer
ou d'ajouter à la suite des noms la men-
tion : modérés, ou bien : aristocrates, ce
qui pourrait devenir très dangereux, on
en conclut que la tenue par les sections
de registres analogues à ceux des hôtels
garnis serait préférable. Dans la journée
de l'avant-veille, l'église de Saint-Jacques-
du-Haul-Pas a été tendue de noir au sujet
d'un enterrement contre les principes de
l'égalité.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
3, 5 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
LESPIUT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
117
302. — Extrait de l'ordre du jour de la
i,'arde nationale parisienne, portant: l°Que
les commandants des postes cl patrouilles
laisseront passer librement les députés à
la Convention nationale, munis de leurs
cartes de député, qui remplacent la carte
civique ; 2° que les postes et patrouilles
tiendront la main à l'exécution du dé-
cret du 3 avril, qui enjoint l'arresta-
tion de tous officiers et soldats reve-
nant des armées, même avec des passe-
ports ou billets d'hôpitaux, et de tout
citoyen sans cocarde tricolore, faisant
connailre l'état de l'artillerie se trouvant
à l'Arsenal, savoir : 2liO canons, tant de
24 que de 10, 12 et 8, sans les 123 canons
qui sont déjà dans les sections et à poste
fixe; 110,400 boulets de différents cali-
bres, 2,400 bombes et 700 obus, 12,472 gar-
gousses à boulets et mitraille, 19 caissons
garnis, 60,000 cartouches, et, tant à Paris
qu'à Essonnes et Meaux, dont partie est
en route, 03 milliers de poudres, ui)2,8l8 li-
vres pesant de balles de plomb faites,
environ 90,000 piques, 112,000 chausse-
trappes et des balles ù mitraille, de quoi
faire 2,000 gargousses. Avis est donné de
l'arrivée prochaine de 9,000 fusils pour les
magasins de Narbonne, La Uochelle et
Rennes, qui seront déposés provisoire-
ment à la Villette, chez le sieur Simonet,
entrepreneur de transports militaires.
Les canons partis, la veille, pour la Ven-
dée, sont arrêtés à Versailles, afin de les
faire revenir, si les événements le per-
mettent; on annonce l'envoi de. 68, 000
chausse-trappes pour Douai, Lille et Va-
lencieniies, envoi accompagné d'une divi-
sion de chevaux d'artillerie de la compa-
gnie Winter. Le général d'Ayat écrit de
Fontenay-le-Peuple à Santerre qu'il com-
mence à avoir des forces imposantes pour
marcher contre les rebelles, dont 4 ont
été guillotinés le 28 mars.
L'n 2* ordre du jour, à 6 heures du soir,
fait observer que dans l'ordre d'arresta-
tion de tout militaire, il est sous-enlendu,
s'il n'a mission du ministre.
De cette loi sont exceptés les gendarmes
qui ont des cartes, savoir ceux à cheval
du citoyen Ilémart, ceux des ports du
citoyen Louvet, ceux de la cavalerie du
Luxembourg du citoyen Prévôt, ceux des
tribunaux du citoyen Du Mesnil, et ceux
qui se recrutent, rue Saint-Victor, du ci-
toyen Réaux. Rien n'est encore décidé
sur la force à former, le service sera con-
tinué comme la veille, on aura soin d'ar-
rêter vers les barrières les soldats qui
arriveront sans permission ni congé.
4 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
503. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1» Autant les esprits ont été échauffés,
autant ils sont redevenus calmes et tran-
quilles, cependant les malveillants ont
fait tout leur possible pour soulever le
peuple et allumer la guerre civile dans
Paris; les instigateurs disaient qu'avant de
marcher contre Dumouriez, il fallait mas-
sacrer les aristocrates et tous les scélé-
rats enfermés dans les prisons, battre à
l'instant la générale, sonner le tocsin et
mettre tout en combustion, aussi était-il
à craindre que le peuple ne se portât à
des extrémités dont les suites auraient été
terribles et difficiles à arrêter; heureu-
sement que les suggestions ont paru ma-
nifestes, et les nouvelles effrayantes ré-
pandues, trop absurdes pour qu'on puisse
facilement y ajouter foi, comment se per-
suader qu'une armée de Français pût se-
conder les projets d'un général révolté, et,
réunie à 30,000 Autrichiens et Prussiens,
marcher sur Paris pour y faire couler
des flots de sang?
2° On faisait croire qu'un prince étran-
ger avait pénétré au Temple jusqu'à An-
toinette et avait reconnu le ci-devant
Dauphin pour roi de France, en lui prê-
tant serment de fidélité au nom de Mon-
sieur et des émigrés.
3° Dumouriez avait rempli Paris de ses
affidés, notamment du sieur Thierry, l'un
de ses aides-de-camp, que Beurnonville
vient de nommer colonel d'un régiment
de hussards ; la dame Vauréal, que fré-
quente le député Osselin, était aussi au
nombre de ses agents, d'Eprémesnil, y
dînant ledimanche précédent, s'était écrié:
118
CFIAIMTRE I". — JOURNÉES HISTOIUQUES DE LA RÉVOLUTION
" Malgré Robespierre, Uanlon et Marat,
nous aurons un Roi. »
4° L'argent se vend aujourd'liui cent
pour cent et un louis d'or vaut jusqu'à
55 livres. On enlève les blés et farines à
20 et 30 lieues, sous prétexte d'approvi-
sionner Paris, les habitants d'un canton,
curieux de suivre une voiture, lui ont vu
prendre au bout do quelques lieues une
route toute différente de celle qu'elle de-
vait parcourir.
ï)' Le secrétaire-greffier de la section
du Temple étant entré dans un café des
Tuileries avec le sieur Boltot, juge de paix
de cette section, fut remarqué par un in-
dividu, qui lui dénonça celui-ci comme
très suspect et invita le secrétaire-greffier
à l'accompagner au Comité de sûreté gé-
nérale.
C° Certain sieur Chasselou, porteur
d'ordres des administrateurs de Police
pour arrêter différents voleurs, est con-
vaincu de mettre à contribution les fri-
pons qu'il est chargé de poursuivre, et,
voleur lui-même, est muni d'un pouvoir
à entête de la Commune de Paris, qui doit
être faux.
7° Le 2 avril, une boutique de bijoutier.
Maison de l'Egalité, n° 26, fut dévalisée ;
le coup fut préparé par une femme qui
avait loué un entre-sol au-dessus de ladite
boutique, les voleurs pratiquèrent un trou
dans le plafond et pénétrèrent ainsi dans
la boutique.
8" Dans un hôtel garni de la rue des
Marmousets, un domestique, au cours
d'une dispute très vive avec son maître,
l'assassina, et, de désespoir, se suicida
d'un coup de pistolet.
4 avril 1793.
Copie, A. N., VF"' 1470.
504. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, par lequel
le Commandant général invite ses conci-
toyens à ne pas donner dans le piège
tendu par les malintentionnés, qui insi-
nuent auprès des sections qu'elles doi-
vent se partager les fusils qui doivent
arriver à la Villette, il appelle également
leur attention sur l'instruction relative au
maniment des armes et aux manœuvres,
d'une nécessité absolue, et croit devoir
faire observer que ceux qui, par insou-
siance ou par incivisme, négligent de
s'instruire, y seront contraints, cette ins-
truction étant nécessaire à tous pour
résister d'une manière invincible et con-
formément aux droits de l'homme, à l'op-
pression tant particulière (jue générale.
1.0 Commandant général s'empresse éga-
lement d'annoncer que, sans cesse, les ci-
toyens de Versailles et de Saint-Cermain
admirent les travaux de ceux de Paris, leur
vouent un attachement inviolable et fra-
ternel, et leur ofi'renl leurs services pour
concourir au salut de la République. Parmi
les nouvelles portées à la connaissance
des Parisiens figurent l'arrestation d'un
espion de Dumouriez, l'attaque très vive
contre le général Custine et une affaire
où le général Biron, malgré la neige, a
obtenu un succès complet et fait plusieurs
prisonniers, entre autres deux amenés
par le collet par un grenadier. Les oflres
de service, le zèle, le courage qui se mon-
trent partout permettent de croire que
jamais les tyrans ne pourront ravir aux
Français leur liberté, un moyen de con-
tribuer k ce résultat, c'est de maintenir la
tranquillilé dans Paris et de se tenir en
garde contre les propos que l'on répand ;
c'est ainsi que, dans une lettre interceptée,
il était question de faire courir le bruit
que Dumouriez était arrêté et enfermé à
Lille, bruit qui en efTet a été propagé dans
les groupes par plusieurs individus dégui-
sés en ouvriers. Il paraîtrait aussi que plu-
sieurs de ces scélérats ont pour marque
de ralliement une plume noire surmontée
do jaune, comme celle des aides de camp,
beaucoup d'autres sont sans cocardes. Les
bons citoyens sont invités à surveiller de
très près tous ces particuliers, qui paraissent
avoir, tantôt une marque de ralliement,
tantôt une autre; ils ont aussi quelques
cafés attitrés, ofi il est nécessaire que les
bons citoyens exercent leur surveillance,
môme recommandation pour les barrières.
5 avril 1703.
Extrait non signé, A. A'., AF'^' 1470.
nos. ^ Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
119
la Police, donnant les indications sui-
vantes :
1° On dit partout qu'il est impossible
que le traître Dumouriez ait formé son
plan de contre-révolution sans avoir mis
dans la confidence une partie de la Con-
vention, l'indignation contre lui est géné-
rale, il n'est question que du genre de
supplice qu'on lui fera subir, on murmure
beaucoup de ce que la majeure partie des
députés patriotes sont envoyés dans les
départements, ce qui assure le triomphe
de l'esprit de parti. Suivant des propos
très absurdes, il aurait été question d'é-
lire pour roi des l'rançais le duc d'York
en le mariant avec la fille d'Egalité.
2° L'indignation se manifeste également
contre les marchands en général, ainsi
que contre les riches, que l'on accuse de
ne pas vouloir de République, on crie qu'il
faut absolument les faire marcher aux
frontières.
3° Marat prend dans l'opinion publique
un ascendant très marqué, quand il sort
de la Convention, il est entouré et suivi
d'une foule, qui ne cesse de l'applaudir,
quelquefois jusqu'à l'une des portes des
.Tuileries.
4° L'emprisonnement de Beurnonville
est commenté de diverses façons, les uns
disent qu'il était d'intelh'gcnce avec Du-
mouriez, d'autres doutent du rapport de
l'aide de camp, préparé pour indigner
diivantnge le peuple contre ce général,
qui trouve encore des défenseurs dans
des groupes sans doute bien payés; quand
ils ont épuisé leur rhétorique en faveur
de Dumouriez, ils ont coutume d'ajouter
que, depuis que. l'on a renversé la Consti-
tution, l'on n'a eu que des malheurs, et que
sans nul doute la Convention n'est com-
posée que de scélérats, qui sont la cause
de tous les maux.
5» Des malveillants, selon toute appa-
rence pour discréditer les assignats, ont
demandé à plusieurs marchands de leur
donner 30 sols en numéraire pour un as-
signat de K livres, en disant qu'ils n'avaient
que faire de ces chiffons de papier.
0° Il s'est dit d.ins f|ueliiues groupes, et
l'on a discuté dans plusieurs sections, qu'il
faudrait que chaque citoyen fit son ser-
vice en personne, afin de mieux surveiller
les ennemis en grand nombre dans cette
ville.
7° Aujourd'hui, les groupes et les lieux
publics ont été fort tranquilles, l'état de
Paris n'a rien d'alarmant, on se console
presque de l'émigration de Dumouriez à
la tête de 4,000 hommes et de son état-
major, parce que c'est un bonheur pour
la République d'avoir hors de son sein
4,000 traîtres de moins.
8° Le décret qui oblige d'arrêter tous
les militaires venant des armées, quoique
munis de cartouches, de passeports, etc.,
cause beaucoup d'embarras aux adminis-
trateurs de Police et remplit de soldats la
maison de la Mairie d'une manière qui
peut devenir dangereuse, par le trop grand
nombre de prévenus réunis dans un même
endroit, dont il serait facile de forcer la
porte.
Cet extrait, ainsi que celui du 4 avril,
est accompagné d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
5, 6 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. iV.,
AF'v 1470.
500. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général ordonne à tous les postes et
patrouilles de visiter toutes les voitures de
place, roulantes ou arrêtées sur les places
et dans les rues, de dt heures du soir à
6 heures du malin, et de conduire chez les
commissaires de police celles où l'on
trouvera des paquets, et il prescrit d'ar-
rêter aussi tous les porteurs de paquets à
pied, à ces heures-là.
Conformément au décret de la veille, il
sera levé pour le Nord une armée de
40,200 hommes, savoir : dans les 30 dé-
partements voisins de celui où est l'armée,
mille hommes pour chacun, et Paris four-
nira 10,200 hommes, savoir, 2,300 hommes
de troupes à cheval, soit 700 hommes de
la légion Rosenthal, 700 hommes de celle
de Lamothe, 700 hommes de la 3« division
de l'Ecole militaire à Péroniie, et 200 hom-
mes de la gendarmerie de Prévôt et Hé-
mart ; 7,900 hommes de troupes à pied,
soit 800 hommes de la légion Rosenthal,
120
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE L\ RÉVOLUTION
600 hommes de gendarmerie à pied, re-
crues de Paris 1,700 liommes, sections de
Paris, 4,800 hommes. D'après le plan pro-
posé par Santerre, ce conlingenl ne devait
servir qu'un mois et être renouvelé, les l'I
et 31 de chaque mois, les officiers et sous-
officiers restant les mêmes; tous ceux qui,
après avoir servi un mois comme soldats,
voudraient continuer cette carrière, seraient
inscrits pour concourir aux places d'offi-
ciers, suivant leurs talents et leur civisme,
cà condition de subir un examen public; ce
mode de service pendant un mois pré-
sentant l'avantage de faire passer tout le
monde tour à tour, et d'indiquer exacte-
ment à chaque citoyen le temps qu'il
sera absent de sa famille et de ses affaires,
chaque citoyen payerait cette dette avec
satisfaction, surtout si le décret qui assure
la subsistance des familles reçoit pleine et
entière exécution; la composition et la
paye seraient celle de la garde nationale,
on ne serait fourni que de souliers et l'on
n'aurait pas d'uniforme, les citoyens com-
posant cette armée n'auraient jamais plus
de 30, 40 à 50 lieues à faire.
D'après une décision prise, les 6,000 fu-
sils se trouvant à Paris, destinés à l'armée
du Var, devaient y rester jusqu'à ce qu'on
eût examiné s'ils ne seraient pas plus utiles
à celle du Nord.
Le Commandant général recommande
aux amis de la République de ne pas perdre
inutilement une seule cartouche, pas
même pour l'exercice à feu, la quantité
énorme qu'il en faut ne permettant pas
ces exercices, de même les canonniers à
l'école de division pourront en user 3 char-
ges, il n'y aura que les volontaires prêts à
partir pour l'armée à qui il sera permis de
tirer à poudre.
Dans l'armée en préparation aucune
femme ne sera admise, pas plus dans les
camps que dans les casernes, une juste et
nécessaire sévérité sera observée ; l'un
des malheurs des armées acluellenient
existantes, c'est qu'il y a à la suite une
quantité immense de femmes qui, non
seulement détournent les soldats de leurs
devoirs, mais encore embarrassent les
charrois, étant toujours sur les voitures et
consommant inutilement les vivres.
Le Commandant général termine par
cette exhortation : Union, fraternité et
amour de la patrie, et la liberté est sauvée,
puis renaîtra le bonheur que le peuple
doit attendre et avoir.
6 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
i)07. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1» D'après une déclaration de la section
des Tuileries, quelques soldats se seraient
vantés d'avoir deux cocardes, l'une natio-
nale, en évidence à leurs chapeaux, et
l'autre blanche, cachée sur leur estomac,
afin de s'en servir selon les besoins de la
cause, on craint que de pareilles disposi-
tions ne soient prises par beaucoup d'in-
dividus des sections. Suivant un bruit ac-
crédité, nombre de négociants, de rentiers
et de riches propriétaires ont obtenu des
billets et des médailles de sauvegarde ou
de sûreté, ces médailles portent d'un côté
l'effigie de Louis XVI, et de l'autre une
devise caractérisant ce tyran comme un
martyr.
2" Il existe, dit-on, des lettres écrites
par Dumouriez à Brissot, recommandant
de tdcher d'envoyer, en qualité de com-
missaires dans la Belgique, Robespierre
et Marat, parce que c'est le seul moyen de
s'en défaire.
3" La veille, sur la terrasse de la Con-
vention, un individu, par des discours ora-
toires et bien faits, engageait les citoyens
à la plus exacte surveillance, à dénoncer
tous ceux qui auraient des principes con-
traires à la Révolution et qui auraient l'air
de prendre le parti et de pallier les crimes
du traître Dumouriez, à les arrêter sur le
champ et les conduire à la section la plus
voisine, pour s'enquérir de leur civisme.
4» On a fait circuler le bruit que Dumou-
riez a été tué en traversant une rivière à
la nage, le vœu général est de voir renou-
velé complètement l'état-major des ar-
mées et de ne le composer que de bons
républicains, de vrais saiis-culoltes ; le
public s'intéresse peu à Beurnonville, on
dit dans presque tous les groupes que
c'est un chevalier du poignard, et que ce
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
121
ne serait pas une grande perte s'il eût
été tué.
5° L'ancien curé de Sainl-Sulpice, très
connu par son incivisme, se cache, pa-
raîl-il, dans une maison, rue de La Harpe,
prés de la place Saint-Michel.
ti° On commence à murmurer conlre le
Tribunal révolutionnaire, qui, depuis son
nstallation, n'a encore rendu aucun juge-
ment, tandis qu'il y a tant de criminels
juger, on craint qu'il ne devienne illu-
soire comme celui d'Orléans.
7° Après de grands débals, au sujet de
a dénomination à donner au nouveau
Comité qu'elle va établir, la section de
Beaurepaire a rejeté celle de révolution-
naire et préfère celle de Comité de sur-
veillance.
8» Les garçons boulangers se coalisent
depuis deux jours, pour faire la loi aux
citoyens chez lesquels ils sont occupés, et
les mettre à contribution, menaçant de ne
plus travailler, il est urgent que l'admi-
nistration de Police s'occupe de cet objet.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
0 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), .A. ]V.,
AF'V 1470.
508. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale : 1° portant à la connais-
sance des citoyens deux lettres du citoyen
Saint-Fief, du 0 avril, qui prévient le Com-
mandant général des expériences sur une
nouvelle poudre de guerre qui se feront,
mardi prochain, à l'Arsenal, pour que l'on
ne soit pas surpris ni inquiet de la déto-
nation, et qui demande que les ouvriers
des sections, chargés par adjudication de
construire des afl'ùts de bataille du calibre
de 12 et de 8, accélèrent leur travail, an-
nonçant en môme temps la remise à la
fonderie du Faubourg Saint-Antoine de
13 pièces de canons de calibres irréguliers,
et le départ d'un convoi de 12 caissons
chargés de boulets pour l'armée du géné-
ral Berruyer.
2° Le Commandant général fait con-
naître qu'enfin, l'armée est délivrée du
traître et ralliée, mais que rien n'est
encore décidé pour le mode de recrute-
ment ou pour le mode de ralliement, il
critique les entraves apportées par les
Comités de la Convention, qui lui ont déjà
fait perdre 4 jours, priant ses concitoyens
de considérer plutôt ses intentions que ses
actions, et déclare que s'il se trouvait encore
des circonstances aussi pressantes, auto-
risé indirectement comme il l'a été par
la Convention, il requerrait, agirait et
ferait en sorte qu'on ne le promène pas,
comme on le fait depuis 4 jours; le peuple
et la Convention, comptant sur tout son
zèle, ne verront en lui, s'il ne prend pas ce
parti, que des fautes qui sont des crimes,
et le peuple aura raison de le comparer à
Dumouriez, mais il ne négligeia rien pour
l'organisation des moyens de défense né-
cessaires, néanmoins, les modérés des
sections, qui sont formalistes, ne man-
queront pas de dire (et Iç peuple aété assez
trompé pour le croire) que, puisque jusqu'à
présent les patriotes n'ont rencontré que
des traîtres, c'est à son tour de les trahir.
« Cette crainte, s'écrie Sanlerre, ne me
découragera pas, elle est inséparable des
hommes en évidence, parvenu sans in-
trigue, né dans le tiers état et n'en étant
jamais sorti, sans-culotte toute ma vie,
ainsi que toute ma famille, 40 ans de vie
sans reproche, ayant femme et enfants,
que j'ai élevés moi-même, ayant été par
mon commerce au-dessus du besoin, sans
ambition ni orgueil, voilà mon titre, voilà
ma défense ».
3" D'après un résumé des rapports de la
garde nationale, le feu a pris, la veille, à
M heures du soir, à l'hôtel du ministre de
la justice, la garde y est accourue aussitôt;
les prisonniers casernes au Faubourg du
Temple ayant voulu se révolter contre la
garde, on y a envoyé du renfort et le
calme s'est rétabli ; toujours beaucoup
d'arrestations de militaires et d'autres par-
ticuliers, les uns envoyés à la Mairie,
d'autres dans les sections et d'autres en
prison.
7 avril 1703.
Extrait non signe, A. N., AF'v 1470.
309. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° La dame Vauréal, qui correspondait
122 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
€ivec Dunioui'iez, et le sieur d'Epréinesnil
ont été arrêtés l'avant-vcille et conduits au
Comité de sûreté générale, qui les a gar-
dés de minuit à 4 heures du matin et les
a renvoyés absous, mais, dès leur arresta-
tion, ils avaient fait prévenir le député
Osselin, l'un des commensaux de la mai-
son Vauréalt
2° Le général Custine commence à être
suspect, considéré comme traître par les
uns, d'autres soutenant qu'il est calomnié.
Le ci devant duc d'Orléans a singulière-
ment perdu dans l'esprit public, mainte-
nant on croit beaucoup plus volontiers
qu'autrefois qu'il n'a contribué à renver-
ser la royauté que dans son propre inté-
rêt, depuis son arrestation larislocratic
parait déconcertée.
3° Au milieu des différents partis qui
occasionnent de l'agitation, Paris est par-
faitement tranquille, cependant les grandes
mesures qui viennent d'être prises rassu-
rent à peine le peuple, d'autant plus que les
prêtres et les aristocrates, qui espéreront
triompher jusqu'au dernier moment de
leur destruction, se flattent encore de
quelques succès prochains et, afin d'en
accélérer l'époque, répandent le bruit
que, malgré les moyens employés par les
Jacobins pour faire lever le peuple, celui-ci
montre assez qu'il est las d'une guerre, qui
opprime le pauvre pour favoriser l'ambi-
tion du riche. C'est en faveur de ce der-
nier que les lois sont faites, exemple les
décrets sur les passeports des ci-devant
nobles; des émigrés, entre autres M. de
Ségur, trouvent le moyen de quitter Paris
et d'obtenir à prix d'or, des municipalités
de leurs campagnes, de faux certificats de
résidence, où ils se font encore qualifier
d'excellents citoyens, mais leurs efforts
sont en pure perte, la République s'affer-
mira de plus en plus.
4° D'après les nouvelles de Baycux, les
Anglais auraient fait une tentative de dé-
barquement, promplement repoussée.
5" Un patriote aussi bizarre que zélé,
qui tient à la J'ois un bureau d'écrivain
public, un cabinet d'avocat et un musée
d'auteur, rue Saint-Honoré, près des Pe-
tites-Ecuries, annonce en outre l'ouver-
ture d'un cours de motions.
6° Certains particuliers vendent à la
Bourse de l'or et de l'argent en lingots,
sous prétexte que ces matières sont re-
connues marchandises, mais ce commerce
est abusif et en quelque sorte autorise
les voleurs.
7° Un abus d'un autre genre, non moins
repréhensible, c'est le droit que s'arrogent
les receveurs des impositions de fermer
leurs bureaux à 2 heures, parfois à l heure,
souvent même ils ne reviennent plus dans
l'après-dînée ; on fait observer à cet égard,
qu'un fonctionnaire salarié par la nation
doit être toute la journée à son poste,
est-il juste qu'un contribuable perde un
temps précieux à aller et venir, lorsqu'il
apporte son argent au Trésor national?
8° Une descente de police effectuée dans
la nuit, Maison de l'Egalité, n° 50, dans
un jeu prohibé, n'a produit aucun ré-
sultat, en raison, disent les préposés de la
Police, de la connivence des trois officiers
de paix, chargés de cette opération, avec
le banquier du jeu, la force armée ne
s'étant point rendue directement à l'en-
droit désigné, mais s'étant promenée dans
le jardin de l'Egalité, ce qui a permis
d'avertir les intéressés; au rapport des
agents de la Police, les banquiers de biribi,
depuis que les officiers de paix sont char-
gés des saisies, déclarent qu'ils ne craignent
plus les visites de police et sont sûrs de
n'être point saisis.
9° Peu s'en est fallu, le samedi C, que
le pain n'ait manqué chez beaucoup de
boulangers. Le prix de la viande occa-
sionnede fréquents murmures; onaltribue
cette augmentation aux riclies qui vou-
draient que la viande devint si chère que
le pauvre ne pût s'en procurer, et que ce
fût l'occasion d'un soulèvement dont ils
croient pouvoir profiter.
10° La veilleau soir,entre9 et tOheures,
le feu a pris chez le ministre de la justice
par une lumière négligée qui a enflammé
des papiers, ce qui a causé la perte de
plusieurs pièces précieuses.
H° Dans la même nuit, un volontaire
de l'armée de Dumouricz, malade et sans
moyens de se procurer un asile, s'est pré-
senté au poste de la section de la Butle-
des-Moulins, il a été amené au Comité
I;ESPRIT public \ paris de janvier a juin 1793
123
permanent, qui l'a fait conduire à la
Mairie.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
7,8 aviilt793.
Copie et original signé [1 pièces), A. N.,
AF'v 1470.
IJIO. — Lettre de Clément, secrétaire de
l'Elat-majorde la garde nationale, au Con-
seil exécutif, déclarant qu'il n'y a rien
d'extraordinaire à l'ordre du jour ni dans
les rapports, sauf la levée du cadavre
d'une vieille femme, qu'on a trouvée fen-
due en deux, au coin de la rue du Hure-
poix, sur le quai de la Vallée, annonçant
qu'on se plaint, dans plusieurs sections,
de ce que les marchands de vin et limona-
diers gardent du monde chez eux passé
minuit et qu'ils insultent souvent même
les patrouilles, que la section de la Butte-
des-Moulins a fourni 20 hommes à deux
de ses commissaires pour une expédition
secrète, que des individus sans cartes ci-
viques, arrêtés dans la section desQuatre-
Nations, ont été relâchés, parce que le
commissaire de police n'était pas chez lui.
8 avril 1793.
Original signé, A. N., AF'^ 1470.
511. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de la
Police, contenant les renseignements sui-
vants :
1° La plus grande tranquillité a régné,
la veille, dans tous les lieux publics, le
peuple a la sagesse de ne manifester son
mécontentement que par des discours ; il
se plaint qu'on n'envoie des troupes qu'à
la dernière extrémité et qu'on les met
aussitôt dans des postes périlleux où elles
sont écrasées, et de ce qu'on laisse aux
jeunes gens riches la faculté de se faire
remplacer, cause de désorganisation. On
murmure également de l'impunité dont
jouissent les citoyens placés dans les mi-
nistères, les administrations et à la tûte
des armées, qui en sont quittes pour don-
ner leurs démissions, quand leurs malver-
sations et trahisons sont connues, de même
ceux qui sont traduits à la barre de la
Convention, qui sont assurés do l'impunité.
2° Le général Custine commence à être
rangé parmi les traîtres, il écrivait, il y a
quinze jours, qu'il avait suffisamment de
troupes et de cavalerie, et qu'il s'était for-
tifié de manière inexpugnable, aujour-
d'hui il est, dit-il, dépourvu de tout, et
donne sa démission. Pour obvier à tant
de malheurs, on observe qu'il faut, plus
que jamais, se tenir en garde contre les
nouveaux projets des Brissot, des Roland.
3° Dans tous les groupes, Marat est
porté aux nues, tout en le comblant d'é-
loges, on dit qu'à tout prix il importe au
salut de la République que la Convention
chasse de son sein tous les Brissotins,
les Rolandistes, qu'il faut rapporter le
décret déclarant le numéraire marchan-
dise, et que si la Convention refuse tou-
jours d'avoir égard au vœu général, il
n'y a qu'à assommer les marchands d'ar-
gent.
4° Le maréchal de Mouchy est venu à
Paris, il y a quatre jours, avec sa belle-
fille, la duchesse de Duras, dans l'espoir
d'une contre-révolution, mais, voyant la
trahison reconnue et déjouée, ils sont
repartis en toute hâte, après avoir ren-
voyé leurs domestiques patriotes.
5° Plusieurs colporteurs criaient hier
sur la terrasse de la Convention : Lettre de
l'Egalité aux départements de la Itépii-
blùpie, par laquelle il demande à être Roi.
Ces colporteurs hués par la foule furent
obligés de prendre la fuite.
6» Le dimanche précédent, il y avait aux
barrières des Faubourgs Sain t-Marlin, Saint-
Denis et du Temple une garde nombreuse
qui empêchait de sortir, mais, les petites
barrières des côtés élant libres, ceux qui
avaient été refusés à une barrière se pré-
sentaient à une autre et venaient ensuite
narguer la garde qui s'était opposée à leur
passage, de telle sorte que plusieurs des
volontaires, indignés de se voir inutiles,
quitlèrent leurs postes.
7» La section de la Maison Commune
vient de décider que toutes personnes,
pourvues de grades militaires ou de places
(|uelconques, dont le civisme serait jugé
suspect, seraient soumises à un scrutin
épuratoire, de plus, qu'aucun certificat de
civisme ne serait délivré sans être accom-
124
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
pagné du signalement, en raison de la
bassesse de particuliers qui demandent
des cerlitirals pour les vendre.
8° La viande étant très chère et le prix
augmentant toujours, le peuple crie, se
désespère et menace les bouchers.
9° La loi qui enjoint aux propriétaires
et principaux locataires d'afficher aux
portes des maisons les noms des habi-
tants ne s'exécute point avec exactitude, à
peine voit-on des affiches sur le quart des
maisons. On prétend qu'il se fait de faux
certificats de résidence par des témoins
gagnés dans la section du Mail.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
8,9 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
H12. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, le jeudi sui-
vant, 12 caissons devaient partir de l'Ar-
senal pour l'armée de Berruyer, et inces-
samment loO sabres pour le 2C« régiment
de cavalerie à Valenciennes, en outre des
chariots vides pour Rouen, afin de rapporter
dos munitions, annonçant, au sujet de la
demande de canons pour compléter ceux
des sections, que la fonderie qui fonctionne
présentement ne peut souflrir aucune in-
terruption dans les travaux dont elle est
chargée pour la défense générale. Le com-
mandant Santerre espère que, dans la
journée, il aura le décret qu'il poursuit
depuis huit jours et il le transmettra le len-
demain à ses concitoyens ; il recommande
la même exactitude dans le service, ce qui
maintient Paris, le modèle et le point de
ralliement de tout, « car, ajoute-t-il, Ar-
nold Dumouriez aurait bien voulu qu'on
•violât la Convention, pour servir ses scélé-
rats projets ». Le Commandant général
recommande, au nom de la patrie, de
pousser l'inslruclion ; les citoyens adju-
dants, avec de l'ej^actitude, peuvent se
rendre très utiles.
9 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
513. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, prescrivant aux adjudants
des sections de lire et d'afficher dans les
corps de garde deux décrets de la Conven-
tion relatifs aux soldats de l'armée do la
Belgique, qui ont quitté leurs drapeaux,
et annonçant la prochaine distribution de
canons dans les sections, la difficulté est
que certaines sections ne pourront pas
remiser les grosses pièces, en outre, chaque
section va recevoir son complément de
deux pièces de 4.
En ce qui concerne la mise à exécution
du déCBet de la Convention, rendu il y a
4 jours pour le doublement de la garde du
Temple, le local ne le permettant pas et
beaucoup de sections n'ayant pas assez de
fusils, le Commandant général a cru devoir
envoyer au Temple 2:i hommes de la légion
Rosenthal, sous les ordres du chef de légion,
parce qu'ils sont bien armés et bien disci-
plinés, que, d'ailleurs, ils ont fait aux
barrières, à la réserve, aux expédilions
extérieures, un service palriotiquement
exécuté et approuvé.
Plusieurs citoyens ayant réclan)é, en se
basant sur ce que la garde du Temple no
devait être confiée qu'aux citoyens non sol-
dés, le Commandant général a fait part do
ces réclamations à la Commune, afin qu'elle
avise aux moyens de procurer un local per-
mettant le doublement de cette garde, qui
est cependant déjà de 300 hommes, et de
lui donner ses ordres au sujet de l'emploi
des hommes de la légion Rosenthal, pour
qu'il les relire sur-le-champ, si cela ne lui
convient pas, ou si cela contrecarre en
quelque chose les bonnes intentions des
citoyens. Le Commandant général les ayant
employés même à la conduite de Louis
Capet, n'a pas eu l'intonlion de nuire au
bien général. 11 a recommandé, et ne sau-
rait assez le répéter, qu'il recevra toujours
les avis do ses concitoyens, dont il a be-
soin plus (jue jamais, pour l'avantage de
la République.
10 avHl 1793.
Extrait non si,i;né, A. A'., AF'^ 1470.
514. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, relatant les faits suivants :
1» La prise du camp de Maulde jette
L'ESPRIT PIJBIJC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
123
dans la consleriiatiou tous les patriotes
et fait crier de nouveau à la trahison.
2° On ne cesse de répéter que c'est une
injustice inouïe d'envoyer à Marseille la
famille des Bourbons, surtout le citoyen
Egalité et sa sœur, qui ont toujours fait
beaucoup de bien aux pauvres ; au sur-
plus les bons patriotes pourraient bien
s'opposer à leur translation, d'autant qu'il
est prudent de conserver à Paris ces
otages.
3° On s'entretient avec chaleur de la
vente du numéraire, et l'on va jusqu'à
dire que la République est perdue, si la
Convention ne rapporte pas le décret qui
déclare l'argent marchandise.
4" Le public soutenait hier sur la terrasse
de la Convention que, pour avoir une
cavalerie formidable, chaque municipalité,
ou chaque maître de poste, n'avait qu'à
fournir un homme et un cheval.
!)" Un patriote très connu a dit, il y a
2 jours, au citoyen Lebrun, ministre des
affaires étrangères : Vous êtes un manne-
quin ou un scélérat.
6' Le citoyen Santerre perd beaucoup
dans l'estime de ses concitoyens du Fau-
bourg Saint-Antoine. On prétend l'avoir
vu sortir plusieurs fois, k 4 heures du
matin, de chez le citoyen Egalité. On lui
reproche de fréquenter un grand nombre
de femmes aristocrates et des joueurs,
de recevoir à sa table un nommé Hugue-
nin, homme suspecté d'abus de confiance,
qui aurait dépecé à son profil plusieurs
ornements en broderie d'or et d'argent, et
de mener un train au-dessus de son étal.
Il vient en dernier lieu de louer un ap-
partement de 6,000 livres par année.
T Les affiches à la porte des maisons oc-
casionnent toujours beaucoup de plaintes ;
on prétend qu'il se commet bien plus de
vols et d'assassinats depuis qu'un décret
a prescrit cette mesure, et l'on estime que
l'envoi d'un tableau circonstancié, à cha-
que mutation de locataire, sérail suffisant.
8" Plusieurs boulangers ont fermé leurs
boutiques, un dans la rue Saint-Bon et
deux autres rue Mouffetard; ils ont le
front d'alléguer que la Municipalité ne leur
paye point les indemnités qu'elle leur a
promises.
9° L'Iiûpital de la Salpètrière est on ne
peut plus mal tenu, surtout pour ce qui
concerne les bonnes mœurs. Le liberli-
nage y est poussé à un point étonnant.
L'économe ne peut contenir les femmes
et les filles qui l'habitent, son autorité y
est méconnue. Les canonniers des envi-
rons, entre autres, y viennent faire des
orgies, et la garde est souvent insuffi-
sante pour les faire retirer à l'heure où
les portes doivent être fermées.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
10. 11 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. iV.,
AF»\' 1470.
51îj. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître que, d'a-
près l'ordre du Comité de salul public, tous
les fusils, qui ont été arrêtés et remis à
l'Arsenal, partiront pour leur destination,
qu'il sera délivré à l'Arsenal : 1° 90 paires
de pistolets au citoyen Bougon, chef de
l'escadron de cavalerie légère du Calva-
dos, pour armer son escadron aux fron-
tières; 2° 87 fusils au bataillon de la COte-
d'Or aux frontières; 3° qu'il partira, le
lendemain et jours suivants, de l'Arsenal,
30 milliers de matières de vieux canons,
envoyées chez les citoyens Brezin, Thury et
autres, pour les fondre en canons de
bataille ; qu'il y aura essai à la gare d'une
pièce de canon de quatre.
Le Commandant général, ne pouvant se
dispenser de rendre justice à la bonté des
principes des canonniers casernes à la
Sorbonne, doit rendre public leur arrêté
qui témoigne de leur satisfaction d'avoir
vu punir un mauvais citoyen qui se trou-
vait dans leurs rangs, que, s'il s'y en ren-
contrait encore, ils le livreraient eux-
mêmes à la justice, qu'ils voulaient vivre
en républicains et mourir en défendant
la République.
11 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., M"''' 1470.
;)i6. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
116
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1" Un particulier, qui semblait d'accord
avec 5 ou 6 femmes bien mises pour avilir ♦
la Convention nationale et les ministres,
répéta plusieurs fois sur la terrasse des
Tuileries ces propos diffamatoires : « La
moitié de la Convention nationale est com-
posée de scélérats et de C(uispirateurs »,
les femmes ajoutèrent : Oui, il nous faut
leur tête, ainsi que celles des minisires. Le
général Dampierre no fut pas épargné, on
lui prodigua les épithètes les plus inju-
rieuses, en soutenant qu'on ne lui avait
donné le commandement de l'armée du
Nord que pour la livrer à l'ennemi; des
préposés à la Police suivirent ces gens
suspects, afin de découvrir leur domicile,
mais ils leur échappèrent à la faveur de
la nuit.
2" Suivant le témoignage d'un auber-
giste de Saint-Denis, les conducteurs des
charrois de l'armée ne donnaient à leurs
chevaux que le tiers de la nourriture né-
cessaire, ce qui les faisait périr en peu
de temps.
3° Dans l'Assemblée générale de la sec-
tion des Droits-de-l'liomme, la commune
de Melun fut dénoncée pour accaparer
chez les armuriers de Paris et acheter, à
n'importe quel prix, tous les fusils.
i° On signale l'existence, rue de Bussy,
d'un café allemand, où se trouvent toutes
les gazettes allemandes, remplies de l'aris-
tocratie la plus outrée, on débite dans ce
café mille horreurs contre les patriotes,
la maîtresse de l'établissement a même
dit qu'on prendrait les mesures néces-
.saires pour fonder une pompe funèbre à
l'occasion de la mort de Louis Capet.
o» Le nommé Cappy, ancien officier de
paix, l'un des agents du ci-devant châ-
teau des Tuileries avant le 10 août der-
nier, ne cesse de fréquenter quelques
officiers de paix, et, même quand il ne les
trouve pas chez eux, il se transporte à la
Mairie pour les voir et s'informer de ce
qui se passe. Un autre officier de paix, le
sieur Burlandeux, a déclaré qu'il fallait
absolument que ses collègues fissent casser
tous les préposés à la Police, et qu'il était
impossible que ces deux corps puissent
subsister ensemble.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
11, 12 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
517. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que la garde du
Temple montera sans drapeaux et sans
chef de légion, qu'elle sera réduite de
moitié, lorsque le mur de clôture com-
mencé sera achevé, et que la légion de
Rosenthal cessera de fournir au Temple ;
2° que la garde de la Maison commune
montera avec un drapeau, se rassemblera
au chef-lieu de la légion et se rendra
avant midi à la Maison commune, sur la
place, afin que la garde descendante soit
relevée à midi précis ; 3° que la garde aux
barrières sera retirée et les réserves ré-
duites à 25 hommes, qu'on fera des pa-
trouilles aux barrières et vers la Maison
commune; les commandants et adjudants
étant avertis pour la dernière fois qu'ils
seront responsables des manquements au
service ainsi que des événemenls qui pour-
raient en résulter, et qu'ils seront punis,
si les réserves ne sont pas au complet et si
les citoyens quittent leur poste sans être
inscrits, les chefs de légion devront monter
alternativement à la Convention deux fois
par jour.
A l'occasion de la nomination d'un Co-
mité de 9 membres par la Convention, le
Commandant général se justifie d'avoir
dit, dans son ordre du jour du 7 avril,
qu'il y avait 7 patriotes, ce qui avait per-
mis d'insinuer que ces seuls étaient pa-
triotes, il déclare que les deux membres
nommés depuis ne le sont pas moins,
et que le Comité ne peut pas être plus
heureusement composé pour le salut pu-
blic.
L'ordre du jour annonce, pour le di-
manche suivant, une fête en l'honneur de
la translation des archives des Liégeois à
la salle d'Egalité, de plus que le recrute-
ment va se poursuivre de nouveau et que
les volontaires seront mis dans les ca-
sernes pour s'exercer ; le Commandant
général invite les citoyens des sections à
ne point s'en oû'usquer, car l'on saisit
toutes les occasions de les soulever pour
LESPhIT PL'BLÎC A PARIS DE JANVIEU A JUIN 1793
m
les tromper, la discipline des casernes
peut employer leur courage et leur ci-
visme avec avantage, et leur réunion sous
les ordres de la Commune et du Comman- ,
dant général ne peut que coopérer au bien
général avec les citoyens des sections.
Au reste, tous avis des sections et indi-
viduels seront toujours reçus et employés
d'accord avec la majorité par le Cominan-
dantgénéral, sans avoir besoin de porter ses
plaintes au CoiniLé de surveillance, comme
l'a fait, la veille, une section au Temple
])0ur la légion Rosenthal, qui n'y montera
plus, d'après un ordre de la Commune.
12 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^" 1170.
'ils. — Extrait des rapports et déclara-
lions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1» L'esprit public est assez tranquille,
mais les sections se disposent à présenter
à la Convention nationale une pétition
pour demander la taxe des denrées et
subsistances ; plusieurs députés, dans la
séance de la veille, ont inveclivé Maral et
lui ont adressé des menaces outrageantes, h
quoi il répondit fièrement : « que le plus
lâche d'entre vous vienne m'assassiner )>.
On assure qu'aujourd'hui deux membres
de la Convention devaient se battre au
pistolet.
2" Le bruit court que l'on a arrête dans
l'hôpital de la Charité des émigrés, dégui-
sés on frères servants, et qui, pour mieux
se cacher, soignaient réellement les ma-
lades.
3° La police, dans le jardin des Tuileries,
se fait avec une extrême négligence, dés
que la nuit est venue, les patrouilles y
circulent à peine, aussi hier, vers 8 heures
du soir, un aristocrate et un patriote s'y
sont battus au sabre.
4» Le décret interdisant la vente du nu-
méraire n'a pas été plutôt rendu, que tous
les agioteurs du perron et de la place des
Victoires nationales se sont hâtés de dis-
paraître.
ii* Des voleurs, au nombre de VS, dont li
revêtus de l'écharpe municipale et les
autres représentant la force armée, ont
fait irruption de nuit dans une fci nie à
Itueil, sous prétexte d'y perquisitionner
dos faux assignats, ils se firent livrer tous
les objets précieux, ensuite feignirent d'a-
voir des recherches à faire dans les caves,
y conduisirent les gens de la maison, les
y enfermèrent et prirent la fuite avec le
produit de leurs vols.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
12, 13 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v 147n.
519. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant, pour le len-
demain, la célébration de la fête de l'hos-
pitalité, conformément a l'arrêté de la
Commune, et arrêtant les dispositions
suivantes :
Chaque section fournira 50 hommes et
son drapeau, soit 400 hommes par légion,
sans compter les ofiiciers, les première et
seconde légions se rendront sur le quai
Pelletier, avec chacune leurs 16 tambours,
les 3° et 4' légions seront rangées sur la
place de la Maison commune, la 5° légion
sur le quai de la Grève, en se prolongeant
vers le Port au blé, la 6° légion sur le
Port au blé.
Chaque légion fournira 16 canonniers,
commandés par un officier, les Elèves de
la Patrie se placeront sur le Port au blé,
les Vétérans dans la cour de la Maison
commune; ces détachements seront ren-
dus le lendemain, à 9 heures du matin,
aux endroits indiqués.
Les rapports do la garde nationale men-
tionnent l'extinction des réverbères, à
2 heures 1/2, dans différents quartiers,
ainsi que l'arrestation d'individus sans
cartes civiques, notamment, dans le café
du Lycée et au jardin de l'Egalité, de deux
particuliers, qui soutenaient le parti de
Dumouriez et qui ont été conduits au Co-
mité de surveillance de la section de la
Butte-des-Moulins.
13 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AT'^' liTO.
520 — Extrait des rapports et déclara-
tions leçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
128
CHAPITRE I". — JOimiNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1° La plupart des esprils sont indignés
contre la Convention nationale des dé-
nonciations perpétuelles dont ses mem-
bres se déshonorent perpétuellement, ainsi
que des scènes scandaleuses qui se passent
dans son sein.
2° Marat avait hier tous les groupes
disposés en sa faveur, un jeune élève en
chirurgie étant venu, sur la terrasse de la
Convention, demander avec une extrême
chaleur : Avcz-vous lu Marat ? c'est un fu-
rieux, c'est un coquin, on se jeta sur lui,
il reçut force coups de poing et de pied
avant qu'on pût parvenir à le conduire à
la section des Tuileries et de là à la Mairie.
Aujourd'hui les avis sont partagés sur le
compte de Marat, les uns prétendent qu'il
est la pierre d'achoppement qui cause la
plupart des divisions dont la Convention
est agitée, d'autres soutiennent que, si la
Convention ne rapporte pas son décret de
mise en arrestation, le peuple parait dis-
posé à une insurrection, qui pourrait de-
venir dangereuse, d'autant plus que l'on
est persuadé que les mauvais députés
cherchent à éloigner un Argus aussi pé-
nétrant, qui dévoile tous leurs perfides
desseins, qu'il a souvent déjoués.
3° Vers midi, un individu se mit à crier
d'une voix très forte que, pour sauver la
République, il n'y avait pas d'autre moyen
que de faire mettre tous les députés dans
des maisons vastes et commodes, telles
que le Palais Bourbon, les y garder à vue
et faire siéger provisoirement leurs sup-
pléants, en attendant que les Assemblées
primaires aient remplacé ceux qui ont pré-
variqué dans leurs fonctions par de vrais
sans-culottes, connus par leur patriotisme
et leurs lumières.
4° Un ex-lieutenant de volontaires dans
l'urméc du traître Dumouriei'. a déclaré
que plusieurs sections voulaient se lever
en sa faveur, entre autres celle des Amis-
de-la-Patrie.
5" En divers endroits on se plaint amè-
rement de ce (]u'on n'a pas encore trouvé
le moyen de faire monter la garde per-
sonnelle à tous les citoyens, les patriotes
seuls étant sous les armes, et les indiffé-
rents, égoïstes et désorganisateurs jouis-
sant de l'impunité.
6° Dans la section des Droils-de-l'Homme,
on a dénoncé les papetiers, surtout ceux
de la Maison de l'Egalité, comme vendant
presque tous des papiers fleurdelisés.
7" Dans celle de la Maison-Commune,
on a signalé la formation, à Paris, de plu-
sieurs légions sous difl'érents uniformes,
composées, pour la plupart, d'étrangers,
qui affectent le plus profond mépris pour
la garde nationale. On cite comme exemple
l'un de ces soldats qui, au Triliunal révo-
lutionnaire, cria chapeau bas à quelqu'un
qui se trouvait en faction et qui lui en lit
la remarque, à quoi le légionnaire répon-
dit, en parlant de la pique du garde na-
tional : Je ne voyais pas votre bâton. D'ail-
leurs, le public est mécontent de voir ces
troupes étrangères bien armées, tandis que
les citoyens n'ont que des piques, et vou-
drait savoir au juste quels sont ces gens-
là, pourquoi ils n'ont point de cartes de
civisme et s'ils sont vraiment dignes de la
confiance qu'on leur ténioicne.
8° Le commissaire de police de la sec-
lion du Marais prétend que les adminis.
Irateurs de Police ne devraient point char-
ger de l'exécution de leurs mandats les
préposés à la Police, et employer de pré-
férence des gendarmes, qui sont bien plus
des fonctionnaires publics, ajoutant que
des sections en avaient marqué du mécon-
tentement et qu'il fallait espérer que cet
abus (inirait bientôt.
9° Les boulangers forains n'ont pas garni
les marchés d'autant de pains que de cou-
tume, ceux de la ville n'en ont pas été
tous dépourvus, de sorte que cet approvi-
sionnement s'est fait avec assez de tran-
quillité.
10° Les groupes autour de la Convention
ont été bien moins nombreux qu'on n'a-
vait lieu de s'y attendre.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
13, 14 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AI'iv 1470.
521. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale , notifiant le départ de
plusieurs convois, pour qu'ils n'éprouvent
aucun obstacle, savoir : 1° de 150 mous-
L'ESPRIT PL'HLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
12«
quelons et 150 sabres, destinés à l'arme-
ment de la compagnie de chasseurs éclai-
reurs de la Meuse, à Bar-sur-Ornaiii ;
'2° de tous les fusils déposés à l'Arsenal à
destination des armées des Pyrénées et des
Côtes; 3° de 10 caissons chargés de plomb
en balles pour Met/,, conduits par des che-
vaux d'artillerie de l'équipage de Lenchère.
H avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
522. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
1° Les murmures recommencent au su-
jet de la conduite inconcevable de la Con-
vention, dont les membres, au lieu de
prendre des mesures vigoureuses pour
prévenir les malheurs dont on est menacé,
continuent à se dénoncer, à se dégrader
d'une manière outrageante aux yeux de
toute l'Europe; jamais l'Assemblée conven-
tionnelle n'avait été aussi orageuse que
ces jours-ci, il semblait à chaque instant
qu'on allait s'y égorger, les témoins de
pareilles scènes avaient peine à en croire
leurs yeux et à modérer l'indignation qu'ils
ressentaient de voir des représentants du
peuple se conduire de la sorte.
2» L'opinion publique désapprouve aussi
fortement le décret lancé contre Marat, on
prétend qu'il n'a d'autre but que de sou-
lever le peuple, parce que les intrigants,
se voyant démasqués, cherchent à susciter
une insurrection. Des patriotes zélés disent
aussi qu'il faut s'emparer de la cabale de
Brissot, et que 4 à oOO citoyens armés de-
vraient monter sans relâche la garde au-
tour de la maison de Marat, afin d'empê-
cher tout événement fâcheux.
3° Hier, vers 11 heures du soir, au café
de Beaucaire, plusieurs citoyens s'écriè-
rent : « 11 est temps d'acheter des nerfs
de bœuf et de se porter à la Convention
pour en chasser les Brissotins. »
4° Le bruit du rassemblement de che-
vaux dans certaines maisons aristocrates, à
l'effet, croyait-on, de servir à l'enlèvement
de quelques grands personnages, est dénué
de fondement, il s'agit du passage par
T. IX.
Paris de chevaux de remonte venant du
dépôt de Marcoussis.
5° D'après la déclaration du secrétaire-
greffier de la section de Bon-Conseil, un
boulanger de la rue Montorgueil voulait
fermer sa boutique, attendu qu'il lui était
dû par l'administration des Subsistances
de fortes indemnités, mais, à. la sollicita-
tion des membres du Comité civil de la
section, il a promis de continuer la cuis-
son.
6° Les habitants de la banlieue, en re-
venant de vendre leurs denrées, empor-
tent dans leurs voitures 7 à 8 pains chacun,
d'autres jusqu'à 40 et 50, une voiture de
celte espèce, chargée de pains, fut arrêtée
au sortir des barrières par la section du
Luxembourg.
7» Aucun tumulte ne s'est produit à la
porte des boulangers, les commissaires de
police ont promis de les surveiller et de
les engagera cuire, attendu qu'ils ne man-
quent pas de farine. Le Comité civil de la
section du Roule a reçu la déclaration
d'un boulanger, portant qu'il a chez lui
88 sacs de farine, qu'il n'en consomme
que 3 par jour, mais qu'il va en employer
4, le Comité lui a donne acte de son ci-
visme.
8" Les environs do la Convention ont été
tranquilles, et la surveillance de la Police
annonce que, dans le moment actuel, il
no se prépare aucun mouvement en faveur
de Marat.
Cet extrait est accompagné d'une let're
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
14 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.^
AF'^' 1470.
523. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, reproduisant la teneur
d'une lettre du maire de Paris, qui se
plaint de ce que beaucoup de voitures
sortant de Paris emportent du pain, et
demande des mesures pour l'arrestation,
aux barrières, de toute voiture contenant
plus d'un pain, et ordonnant l'exécution de
cette mesure, bien que la provision de
Paris soit assurée pour 3 mois, prescri-
vant également à chaque .section d"en-:
voyer sa réserve, à 2 heures précises, sur
9
130 CHAPITRE t". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la place de la Réunion, ci-devanl du Car-
rousel, pour l'exécution de Blanchelande,
enjoignant aux adjudants de section de
faire tous les jours un rapport sur l'exer-
cice et l'école de théorie, de ceux qui y
viennent et des progrès qui s'y font, et
aux adjudants généraux de faire con-
naître le choix du local destiné à l'exer-
cice do l'artillerie, afin d'y mettre les
pièces et agrès nécessaires.
Le dimanche suivant, à 9 heures du
matin, le Commandant général passera
la revue de la 1" légion, sur le boulevard
du Montparnasse, et celle de la 4"= légion,
à 5 heures précises du soir, aux Champs-
Elysées, avec injonction à chaque adju-
dant d'apporter le contrôle de son ba-
taillon, et à chaque capitaine de repré-
senter celui de sa compagnie, ainsi que la
liste des exempts, dressée et signée par le
président et le secrétaire greffier de chaque
section, sans quoi le capitaine sera puni
sévèrement et déclaré incapable de servir
la République. La 3' légion devra fournir
les postes extraordinaires de la 1''^ légion,
et la garde du Temple sera fournie après
la revue.
15 avril 1793.
Extrait conforme, A. N., AF'v 1470.
524. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° Le décret contre Marat donne heu
aux motions les plus incendiaires, ses
partisans ne parlent pas moins que de
couper des milliers de têtes. L'aristocratie
est au comble de la joie, et voit avec
plaisir qu'insensiblement les Jacobins et
autres sociétés populaires vont se détruire
eux-mêmes.
2° Deux femmes passant dans l'église
de Saint-Sulpice se mirent à crier, en
voyant une vierge d'argent, qui y avait été
transportée du couvent des Carmes : Voilà
une vierge fini retournera bienlût dans sa
nouvelle demeure. On se saisit de ces deux
femmes, on les mena à la section, et l'on
constata que ce sont deux ci-devant reli-
gieuses.
3' Malgré les ordres du Maire et des
administrateurs de Police, beaucoup de
boulangers n'ont pas cuit autant qu'ils
auraient dû le faire. Ce malin, il y avait
à la porte de presque tous nombre de
femmes qui tenaient des propos séditieux,
allant jusqu'à dire : // faut nous trans-
porter à la Mairie, à la Convention, ce sont
eux qui occasionnent celte disette.
4° Comme l'on sait qu'il ne manque point
de farines à Paris, on attribue à plusieurs
causes cette disette factice. 1" cause :
Les boulangers se plaignent de ce que la
Municipalité ne leur rembourse pas les
indemnités dues, ou ne leur donne que
des acomptes modiques, et ajoutent que
la Municipalité n'a qu'à payer régulière-
ment cette indemnité, et qu'alors le pain
ne manquera point. 2« cause : Le pain
étant plus cher dans les campagnes des
environs de Paris, les paysans qui appor-
tent leurs denrées en enlèvent le plus
qu'ils peuvent en s'en retournant de grand
matin, ce qui fait que, dès 7 heures, les
citoyens de la ville n'en peuvent plus
tiouver ; la mesure à prendre serait d'in-
terdire la sortie d'un seul pain par les
barrières, mais comme elles ne sont plus
gardées, on proposerait de distribuer dans
chaque section des cartes sans lesquelles
on ne pourrait point acheter de pain,
qui serait réservé aux seuls domiciliés.
3= cause : Réside dans la frayeur chimé-
rique de manquer de pain, qui engage
beaucoup de personnes à tripler leur
approvisionnement et diminuer d'autant
la quantité sulTisante pour chaque jour.
4" cause : Des porteurs d'eau et des indi-
gentes retournent plusieurs fois chez le
même boulanger, ou vont chez 5 ou 6 dans
la matinée, et se procurent ainsi 4 à 5 pains,
qu'ils revendent; des boulangers même
en emportent plusieurs voitures, qu'ils vont
vendre au dehors. I)« cause : Selon toute
apparence, c'est de cette dernière cause
que dérivent toutes les autres; les bou-
langers ne cuisent pas autant qu'ils de-
vraient, ou cuisent en moindre quantité,
pour forcer la Commune à les laisser
acheter eux-mêmes chez les fermiers les
blés et farines et taxer le pain à leur fan-
taisie, ce qui le porterait bientôt à 16 et
même 24 sols les 4 livres. Pour satisfaire
leur sordide intérêt, plusieurs boulangers
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
131
ne craindraient pas de mettre la famine
dans Paris.
î)° La seclion de la Maison-Commune,
considérant que la pénurie du pain est
occasionnée en partie par l'enlèvement
qu'en font les gens de la campagne, et
que le pain de 4 livres revient à la Muni-
cipalité à 16 et 17 sols, qui seront pris
sur les sols additionnels des contribu-
tions, a décidé l'envoi d'une nouvelle
adresse pour obtenir réponse au sujet des
mesures par elle proposées il y a un mois,
et demande en attendant que le Corps
municipal fasse surveiller les barrières
et visiter les voitures, alin d'empêcher la
sortie du pain.
6° On se plaint plus fort que jamais de
l'extrême cherté de tous les comestibles
et de ce que personne ne surveille les
poids et mesures.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
15, IG avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
525. — Extrait de l'ordre du jour do la
garde nationale, aux termes duquel le
Commandant général annonce qu'une
compagnie de garde nationale devait être
envoyée par le département du Cher dans
celui de la Vendée, mais ces braves pa-
triotes, ayant appris que les révoltés étaient
vaincus et que la ville de Paris était me-
nacée par le traître Dumouriez, se sont
dirigés sur-le-champ vers Paris, comme
le lieu le plus périlleux, et y arriveront
dans la journée de demain. Santcrre ap-
pelle l'attention sur la question des sub-
sistances, qui, d'après le rapport des
administrateurs, ne doit pas causer d'in-
quiétude, l'approvisionnement étantassuré
pour 3 mois, cette branche d'administra-
tion traverse, il est vrai, des moments
difficiles, en raison des hauts prix du blé
hors Paris, qui fait sortir de la capitale
une certaine quantité de pains. Il n'y au-
rait aucun inconvénient à craindre, si les
braves citoyens, au premier bruit répandu,
ne doublaient pas leur provision, de telle
sorte que des pères de famille manquaient
du nécessaire, tandis que d'autres lais-
saient gâter du pain.
Citoyens des sections! ajoute le Com-
mandant général, ne pouvez-vous veiller
par des commissaires à ce que, quand il
ne reste pas de pain le soir chez les bou-
langers, on fasse cuire par ceux qui sont
le moins occupés quelques sacs pour sup-
primer toute crainte de disette et soulager la
classe pauvre ; cette question importante
est l'objet de toute la sollicitude du Maire,
qui mérite tous les éloges; Santerre se met
personnellement à la disposition des ci-
toyens pour porter secours à ses frères,
car c'est servir la République et ôter un
prétexte aux méchants que d'éviter des
malheurs.
Dix-sept sections n'ont qu'une pièce de
4, le ministre a promis de leur en donner
aussitôt qu'il en aurait. Dans les fonderies
de Paris et de Chaillot, on s'occupe à en
fondre continuellement.
C'est avec déplaisir que le Commandant
général a constaté que la section des Tui-
leries, en descendant la garde du Trésor,
avait emmené une pièce qui devait y rester
à poste fixe, d'iiprès un arrêté de la Com-
mune; il invite la section à faire ramener
cette pièce le jour même, rien ne devant
être exécuté sans ordre.
Les rapports de la garde nationale si-
gnalent beaucoup de bruit pour le pain
chez les boulangers de la section de la
Halle-au-Blé. Dans la section du Faubourg-
Montmartre, la foule s'est portée chez les
boulangers sur les 5 heures du matin, la
garde y est allée sur-le-champ, partout où
elle a été requise.
A minuit, trois citoyens sont venus au
poste de la section de Molière et La Fon-
taine prévenir que deux boulangers em-
portaient du pain, l'officier de paix leur a
reproché de ne pas les avoir arrêtés.
On a trouvé le gardien de l'équipage de
la guerre, rue de Charonne, endormi dans
sa loge, la grande porte du couvent de
Trenelle étant ouverte.
16 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
526. — Extrait des rapports et dé-
clarations remis au Bureau de surveil-
132
CHAPITRE I«^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lance de la Police, signalant les faits
suivants :
l" On disait la veille, dans plusieurs
cafés, qu'avant peu éclaterait une insur-
rection, causée par la mésintelligence entre
les membres de la Convention. Le bruit
se répand de nouveau que 6,000 Marseil-
lais sont en routu pour Paris, afin de fa-
voriser l'insurrection qui se prépare, re-
gardée comme très patriotique. C'est un
courrier extraordinaire, envoyé aux Jaco-
bins, qui, le 15 de ce mois, apporta la
nouvelle de l'approche des Marseillais.
2° Aujourd'hui 16 avril, la môme in-
quiétude, ou la même malveillance, a fait
porter une foule considérable à )a porte des
boulangers, dès 5 heures du matin, plusieurs
commissaires de police ont eux-mêmes
distribué le pain, et la garde nationale a
mis partout le bon ordre. Un boulanger
de la rue Saint-Honoré a été presque en-
tièrement pillé, la garde du poste de
l'Oratoire n'étant pas arrivée assez tôt. On
a arrêté, le malin, des gens qui avaient
acheté plusieurs pains à la fois et qu'on a
reconnus pour des habitants de la cam-
pagne. Dans le Faubourg Saint-Denis, des
mères de famille sont obligées d'aller jus-
qu'à la Villetle chercher du pain, qu'on
leur vend !> à 6 sols plus cher qu'à Paris.
Les femmes suspectes qui assiègent la
porte des boulangers se répandent en in-
vectives et en menaces, elles disent hau-
tement : Qu'on nous donne un Roi, pourvu
que nous ayions du pain.
3° On assure que, sur la route de Paris,
des particuliers arrêtent les farines qu'on
y transporte, les payent le prix exigé et
les font changer de destination, il serait
nécessaire d'empêcher un délit aussi grave,
qui tend à affamer cette immense cité.
4» Le commissaire de police de la sec-
tion de l'Arsenal a fait un rapport très
clair et très méthodique sur les boulan-
gers de son arrondissement et sur les
abus qu'il soupçonne; 46 fournées entre
9 boulangers ont produit, le 14, 3,147 pains
de 4 livres, donnant 12,588 livres de pain,
de sorte que si les 47 autres sections ont
eu une cuisson pareille, il a dû en résul-
ter, pour le 14 seulement, 131,056 pains,
formant 604,224 livres de pain; d'après
ce calcul fort juste, ajoute cet excellent
commissaire de police, il est impossible
qu'il n'y ait pas un abus considérable
dans les subsistances.
5° L'exécution de Blanchelande avait
attiré plus de spectateurs qu'il n'y en
avait à celle de Louis Capet, la foule pro-
digieuse qui se portait sur toutes les rues
de son passage, l'accablait de malédic-
tions et criait qu'il méritait un supplice
cent fois plus cruel que celui de la guil-
lotine.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
16, 17 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
327. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître qu'en
vertu des plaintes portées au Commandant
général par le ministre de l'intérieur sur
la mutilation des chefs-d'œuvre de sculp-
ture, qui se trouvent dans le jardin des Tui-
leries et autres lieux publics appartenant
à la République, et du décret du 12 avril,
qui punit de 2 ans de détention les cou-
pables de ce délit, le Com_mandant général
ordonne à tous les commandants des
postes et factionnaires voisins des Tuile-
ries d'y faire de fréquentes patrouilles et
d'aiTêter tous ceux qui se permettraient
cette scandaleuse violation de l'honneur
national et de l'intérêt de la République,
et de les conduire au Tribunal de police.
L'ordre du jour notifie également l'or-
ganisation d'un nouvel arsenal au ci-de-
vant Palais Bourbon, où seront mis deux
canons en fer existant à la caserne de
Babylone, avec des boulets, et où sera
installé le second magasin à poudre et
d'artillerie ; en conséquence, la 3» légion
fournira un poste de 12 hommes, en sup-
primant celui des Invalides.
Le Commandant général annonce le
départ pour Meaux de deux canons et
d'un caisson pour continuer l'instruction
des canonniers, qui s'y rendent les 17 et
18 avril, savoir : de la Sorbonne, les l",
3% 4« et 6' compagnies, et celles de quel-
ques sections.
Les commandants, dont les sections
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN i793
133
bordent les barrières, sont invitôs à y orga-
niser de fréquentes patrouilles et à arrôter
ceux qui emporteront plus de pain qu'ils
n'en ont besoin, attendu que c'est un
commerce usuraire que ces personnes
font, et nuisible aux intérêts de la Com-
mune, qui s'impose le sacrifice de tenir le
pain au-dessous du cours des environs de
Paris, ce qui aurait pour résultat d'affamer
la capitale.
Les rapports de la garde nationale an-
noncent que le feu a pris, la veille au soir,
à l'une des cheminées de l'Hôtel-Dieu,
mais que de prompts secours en ont em-
pêché le progrès ; que les sections ont
envoyé de la garde chez tous les boulan-
gers pour assurer la tranquillité et main-
tenir le bon ordre dans la distribution du
pain, enfin que l'on a arrêté quelques
gens suspects sans cartes et sans cocardes.
17 avril 1793.
Elirait non signé, A. N., AF'^' 1470.
528. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, signalant les incidents suivants :
1» Depuis les premiers jours de la Ré-
volution, l'on ne s'était pas encore permis
les propos que l'on lient actuellement sur
la Convention nationale et sur les autori-
tés constituées. Le public est étonné de
voir que le décret ordonnant une levée Je
40,000 hommes n'est pas encore exécuté,
on en conclut qu'il y a toujours des Irailres
pour entraver les opérations essentielles,
que l'on veut différerjusqu'à l'écrasement
ou la mise en déroute des armées, tandis
qu'il serait instant de leur envoyer des
renforts, attendu qu'elles sont accablées
de fatigues,. de contre-marches et des ba-
tailles qu'elles ont livrées.
2° L'opinion publique est satisfaite de la
manière dont la Convention a reçu la pé-
tition des 48 sections, on espère que l'é-
nergie des Parisiens , applaudie par les
départements, sauvera encore une fois la
patrie.
3° Des volontaires de la cavalerie se
plaignent hautement de la difllculté qu'ils
éprouvent i'i avoir des chevaux, nlîn de se
rendre aux frontières, tandis qu'il y en a
une quantité à 20 lieues de Paris, dont on
ne fait aucun usage.
4° Le pain continue à paraître fort rare,
bien qu'il y en ait suffisamment, l'une des
principales raisons de celte pénurie vient,
à ce que l'on assure, de ce que les boulan-
gers des environs de Paris ne cuisent pas
du tout et ont fermé boutique. L'augmen-
tation d'approvisionnements que font plu-
sieurs personnes et les terreurs paniques
de la famine y contribuent aussi beaucoup,
dans les visites que les sections ont fait
faireà cet effet, l'on a trouvé jusqu'à24 pains
chez certains particuliers. Les voilures de
pain, arrivées dans les places et marchés
ce jour, venaient probablement des fau-
bourgs, elles étaient en très petit nombre,
et encore quelques-unes d'entre elles ont
été pillées avant d'atteindre leur destina-
tion, entre autres une à la Halle, l'autre
dans la rue Saint-Antoine.
5° A l'occasion de la dénonciation lancée
contre un particulier s'intituîant patriote
zélé, tenant tout à la fois un bureau d'écri-
vain, un cabinet d'avocat et le Musée des
auteurs, et annonçant un cours de motions,
l'Administration de Police a envoyé savoir
quel était cet individu, l'on a trouvé dans
une misérable échoppe, rue Saint-Ilonoré,
près des Petites-Ecuries, un homme de
lettres, connu par quelques bons ouvrages,
mais tombé dans la plus profonde misère,
très vieux et presque infinne, et qui con-
sacre les restes de son talent à faire pour
le public des plaidoyers, des vers et mo-
tions patriotiques.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
17, 18 avril 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. A'.,
AI'iv 1170.
.'529. — Extrait des rapports de la garde
nationale, signalant les plaintes de l'adju-
dant général de la i" légion de ce que,
dans la section de l'Observatoire, où il y a
9 postes, il ne s'y est fait que deux pa-
trouilles, avec demande d'un service plus
exact, l'arrestation dans la section des
Halles d'un baquet chargé de 4 pièces de vin
sans conducteur, l'arrestation dans la sec-
tion de la Croix-Rouge, de 4 particuliers se
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
134
disant marchands de vins et aubergistes,
qui emportaient 26 pains, à eux livrés par
un boulanger de la rue de Sèvres, l'arresla-
tion d'un particulier et de sa femme, don-
nant à jouer sur le Pont-Neuf, et, dans la
section de 1792, chez un boulanger, de
deux particuliers pour avoir tenu de mau-
vais propos, annonçant qu'on a conduit à
la section des Invalides un individu accusé
d'accaparer le pain ; qu'un cocher, ayant
requis la garde pour se faire payer de sa
course, n'a plus trouvé à son retour ni
particulier, ni voiture, ni chevaux; qu'on
a retenu au corps-de-garde des Elèves,
poste de la Messagerie, un gendarme de
la 29° division pour avoir voulu forcer trois
fois et brutalement la consigne du faction-
naire et entrer avec une pipe ; que pro-
chainement partiront pour Caen 400 sabres,
2,000 pour Rennes et 1,000 pour Cher-
bourg.
18 avril 1793.
Copie, A. N., APiv 1470.
1)30. — Extrait des rapports ol déclara-
lions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, relatant les faits suivants :
1" On a dénoncé à la Police un individu
qui, depuis 4 mois, se fait conduire en ca-
briolet à Versailles et emporte chaque
fois 18 à 20 sabres.
2° Il y a des plaintes très vives contre
le concierge de l'Ecole militaire, qui loue à
son profil les appartements en dépendant
et vend les denrées des jardins.
3° Le pain devient moins rare, et il est
à présumer que la disette factice va enfin
cesser.
4° Les sections limitrophes ont grand
soin de garder les barrières pour empê-
cher que les gens de la campagne n'em-
portent chacun plus d'un pain. Cette pré-
caution, exigée impérieusement par les
circonstances, fait beaucoup murmurer
les habitants des municipalités voisines;
ils menacent, si les Parisiens continuent
à leur refuser du pain, d'arrêter toutes
leurs subsistances au passage, ils disent
qu'ils seront forcés de prendre celte me-
sure, leurs boulangers a3ant presque tous
cessé de cuire, à cause de l'extrême cherté
de la farine.
5° Des malintentionnés disent aux habi-
tants de la région voisine de Paris, jusqu'à
20 lieues, que la Convention nationale ac-
corde 1 million pour que les Parisiens
mangent le pain à bon marché, et cjuc cette
préférence est le comble de l'injustice,
qu'il y a assez longtemps que les repré-
sentants du peuple siègent à Paris et qu'ils
devraient se transporter dans les départe-
ments, afin que ceux-ci puissent se res-
sentir à leur tour des privilèges qui sem-
blent attachés au séjour des délégués de
la nation.
6° Les boulangers prétendaient encore
hier soir qu'ils avaient toujours la plus
grande peine à se procurer de la farine,
et que, le mercredi jirécédent, 19 d'entre
eux furent obligés, à la Halle, de tirer au
sort î) sacs de farines ; ils continuaient à
se plaindre de la Municipalité, qui ne leur
payail point les indemnités promises, que
son dessein est de ruiner les boulangers
pour enrichir quelques-uns de ses membres,
ils soutiennent que la Commune est cause
de la cherté du blé par la prime qu'elle a
accordée, le marchand qui a le plus d'ar-
gent accaparant le grain dans les marchés
pour gagner le plus de primes. Comme
l'un de ces boulangers criaille plus contre
le non-payement des indemnités, il fut
prouvé qu'il avait reçu le jour même 800 li-
vres, un autre qui se plaignait qu'il lui
était dû 2,000 livres, on démontra qu'il ne
tenait qu'à lui d'être payé sur-le-champ.
7" La mesure prise pour la distribution
du pain chez les boulangers, afin d'éviter
la foule et le désordre dans plusieurs sec-
tions, ne peut que produire un très bon
effet; il leur est enjoint de commencer la
première distribution à '6 heures du ma-
lin, pour que les ouvriers puissent s'ap-
provisionner avant daller à leurs ateliers.
A 8 et a 11 heures, deux autres distribu-
tions, et le commissaire de police, ainsi
que les commissaires des sections, sont
tenus d'assister à toutes.
8° Les 48 sections ont décidé qu'il sera
célébré, dimanche 21 courant, une fête
des Sans-Culottes au Champ de la Fédé-
ration, pour apposer les signatures indi-
viduelles aux fameuses pétitions de la
Halle-au-Blé et de Bon-Conseil.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
13Î5
La copie de la feuille des rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
18, 20 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470.
r)31. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître, d'a-
près un avis du commissaire des guerres,
faisant fonction d'auditeur de la 17» divi-
sion, que c'est à la maison d'arrêt de la
Courtille, et non aux Récollets, qu'il faut
conduire tous les militaires prévenus de
désertion et arrêtés par les sections. A
l'occasion de l'ordre du Commandant gé-
néral, du 15 avril, qui menace de desti-
tution les capitaines négligents, deux sec-
tions de la i' légion, qui doit être passée
en revue le dimanche suivant, celles des
ci-devant Petits-Pères et Filles-Saint-Tlio-
mas ont protesté par un arrêté contre cet
ordre; dans la première légion, qui com-
prend le Faubourg Saint-Marcel, et qui
doit également être passée en revue, au-
cun arrêté ne fut pris par les sections,
afin que les capitaines puissent faire mar-
.cher beaucoup de citoyens d'une insou-
ciance criminelle. L'un des arrêtés rendus
contre l'ordre du \"> avril fut présenté à
la Commune, dont le procureur-syndic,
connu cependant depuis 6 mois pour bon
patriote, donna dans le piège qui lui était
tendu par les sections en question, où il
n'y a de bon que les Sans-culottes, de
telle sorte que l'ordre du Commandant
général, sur le réquisitoire du procureur
de la Commune, fut iinprouvé et annulé,
le procureur syndic prétendant que le
Commatulant général est mal entouré, ce
qui est inexact, car il ne compte comme
faisant partie de son entourage que ses
aides-de-camp, ses secrétaires et commis,
et nullement les officiers servant auprès
de sa personne, qui sont nommés par les
sections.
Dans cette occurrence, le Commandant
général, persuadé que son service qui,
actuellement, est plutôt militaire que mu-
nicipal, la Commune ayant arboré le dra-
peau i|ui déclare la patrie en danj^'er, et
les ciloyons armés déclarés par décret en
état de réquisition permanente, persuadé
que les 40 autres sections n'iniprouveront
pas la sévérité, stimulante et nécessaire,
de son ordre du 1!), persiste dans cet
ordre, jusqu'à ce que le Conseil général
ait pris connaissance du présent ordre, et
s'il continue son improbation, il voudra
bien faire passer au Commandant général
ses instructions à ce sujet.
Dans le cas où le Conseil général ne
voudrait pas écouter les observations du
Commandant général, qui n'a pas été en-
tendu et contre lequel le Conseil n'a pro-
noncé que d'après le dire d'une section
et les conclusions du procureur syndic,
fondées sur une équivoque, le Comman-
dant général déclare que cet arrêté est
contraire au bien qu'il veut faire et lui
6te la possibilité d'exécuter les ordres de
la Convention et de la Commune.
Les rapports de la garde nationale ne
mentionnent que la saisie, à 9 heures 1/2
du soir, d'une voiture qui était devant la
porte d'un boulanger et dans laquelle il
y avait du pain, qu'on a porté au Comité
de la section de Beaurepaire, et l'arresta-
tion de quelques soldats, gens sans aveu
et voleurs.
19 avril 1703.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
532. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° A l'occasion de la pétition des sec-
tions, qui demandent la destitution des
membres suspects de la Convention natio-
nale, plusieurs citoyens publient que le
renvoi de ces députés sera le signal de la
guerre et engagent leurs auditeurs à refu-
ser leurs signatures.
2° Quelques Anglais, qui sont tolérés à
Paris, ont l'ingratitude de tenir contre la
République de fort mauvais propos, et
cela dans un des cafés de la Maison de
l'Egalité; ils disent, en conversant entre
eux, que la majeiire partie de la nation
préférerait un roi constitutionnel à un
nombre de députés qui font d'un aréopage
respectable un lieu de scandale et d'hor-
reur, et parviendront à renverser une
Constitution, plutôt faite pour des anges
que pour des diables.
i36
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
3o Le sieur Lanchère, entrepreneur des
charrois de l'arlillerie, demeurant rue de
Seine, Faubourg Saint-Germain, a donné,
la nuit du 18 au 19 avril, un grand souper,
auquel assistait Guadet, dans lequel au-
rait élé décidée la formation d'une armée
de contre-révolutionnaires, qui marche-
raient sur Paris, soutenus par les roya-
listes de cette ville. Le parti Lanchère ou
Guadet compte soulever les habitants des
campagnes, en leur insinuant qu'il faut
corriger la municipalité parisienne, qui
accapare tous les grains et fait mourir de
faim une partie des déparlements, l'on a
même envoyé à cet effet des courriers en
Normandie.
4° On annonce que Marat se présentera
sous peu de jours au Tribunal révolution-
naire, et qu'il doit en prévenir le public
la veille. On croit que la Convention, en
le décrétant d'accusation, a eu deux mo-
tifs, le premier, de casser le Tribunal, s'il
en est absout, le second, s'il est déclaré
coupable, de provoquer les excès de ses
partisans, qui enlèveront Marat et assom-
meront les juges. On se plaint de ce que
le Tribunal révolutionnaire ne s'occupe
que de petits coupables, tandis qu'il laisse
trancjnilles les grands criminels.
5° Sur les 7 à 8 heures du soir, au café
de Chartres, le 18 courant, s'est élevé
un tumulte considérable, occasionné par
quatre particuliers, revêtus de l'uniforme
national et ayant des épaulettes d'officier,
qui, de leur autorité privée, ont arraché
les cravates de soie que quelques petits
maîtres portent au cou en sautoir; ils
alléguaient pour prétexte que cette ma-
nière affectée de se parer pouvait être un
signe de ralliement, la garde est accourue,
de prétendus amis de l'ordre ont été ar-
rêtés, entre autres les sieurs Mamin et
Kilhol, ci-devant du Club des Fédérés, qui
font de grandes dépenses depuis quelques
jours, et disent que l'on verra sous peu
une nouvelle carmaijnolc. On les soupçonne,
en dépit de leur patriotisme exalté, d'ètro
des agitateurs payés par les ennemis du
bien public, pour allumer la guerre civile
dans Paris.
6° Il est actuellement facile d'avoir du
pain, il n'y a plus de foule à la porte des
boulangers, l'on a la satisfaction de voir
leurs boutiques bien garnies.
7° L'affiche de la Municipalité sur l'état
des subsistances a tranquillisé les esprits
et mis en défaut les malveillants; avant le
rétablissement du bon ordre, c'est-à-dire
pendant les 3 jours de disette factice, on
avait imaginé, dans plusieurs sections, de
ne délivrer du pain qu'à ceux qui mon-
traient leur carte civique. Le bruit a couru,
peut-être sans fondement, que, comme en
1789, l'on avait trouvé beaucoup de pain
dans les fdets de Saint-Cloud. Il est très
question de demander la fixation du prix
de toutes les denrées.
8» Les rues sont toujours fort malpro-
pres et encombrées pour la plupart. Selon
toute apparence, les commissaires de po-
lice négligent de faire leurs tournées, tous
les matins, ainsi que cela se pratiquait
autrefois.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
19, 20 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. A'.,
AF'v 1470.
533. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, le 19, sur
le réquisitoire du procureur-syndic, qui
s'est restreint à censurer le Commandant
général, le Conseil général a converti en
arrêté le réquisitoire, en conséquence,
les capitaines qui ne feront pas leur de-
voir, coiiforinément à l'ordre du i"> avril,
ne seront pas déclarés incapables, et
comme cela ne permettra pas de passer
deux revues dimanche, le Commandant
général prévient ses concitoyens qu'il n'y
aura qu'une revue, celle de la première
légion, et il compte la passer, m;ilgré l'ar-
rêté de la section des Sans-Culottes, au-
quel a adhéré celle du Panthéon-Français,
qui dispense tous les citoyens de la revue
de dimanche, parce qu'il ne veut pas
manquer à son devoir, et ce n'est pas une
revue de parade, mais bien une revue d'ins-
truction, qu'il entend passer. A ce sujet,
Santerre entre dans des explications sur
les motifs qui l'ont déterminé à donner son
ordre du 15 avril, il ne voit aucune raison
de ne point frapper les capitaines qui ne
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
137
feraient pas leur devoir, et il a voulu ex-
citftr, etint'me forcer à une ninulalion ulile,
aussi, dans le moment présent, le Com-
mandant général, pour répondre à la con-
fiance dont on l'honore, doit agir encore
plus sévèrement pour meltre Paris en état
de défense, il en connaît le besoin par
expérience; ce n'est pas pour lui, San-
terre, qu'il pense que cela est utile, puis-
qu'il n'a accepté le commandement que
pour 0 semaines, et qu'il ne cesse de ré-
péter que, s'il n'y avait plus de guerre, il
ne faudrait plus de Commandant général,
que môme les 0 chefs de légion pour-
raient alternativement faire ce service.
Les rapports de la garde nationale men-
tionnent qu'à 2 heures du matin, une
patrouille de la section du Panthéon-
Français a trouvé, dans la rue Clopin, un
homme mort, paraissant avoir été jeté ou
être tombé d'une fenêtre.
20 avril 1793.
E.\tralt non signé, A. N., AF^^ 1470.
534. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° Les sentiments sont très partagés au
sujet de la pétition de la section de la
Ilalle-au-Hlé, concernant le renvoi de plu-
sieurs membres de la Convention , l'on
prétend que les départements n'y adhére-
ront ()oint, et que les sections de Paris ne
veulent que favoriser un parti.
2° Une réunion de commissaires des
sections, provoquée par la section de la
Maison-Commune, est convoquée pour le
20, à l'Evôché, afin de savoir du Comité
de salut public les chefs d'accusation
contre .Marat, pour qu'il soit promptement
jugé par le Tribunal extraordinaire.
3° Un certain Uillon (surnommé le Beau),
a dit au Club de Valois qu'on voulait lui
confier le commandement d'une armée,
mais qu'il ne l'accepterait qu'à la condi-
tion que Fournicr, dit l'Américain, connu
par son fanatisme patriotique, serait son
major général, ajoutant, si la conlre-ré-
volulion a lieu, je suis perdu, mais si
l'on veut s'entendre, jamais les ennemis
n'entreront sur le territoire de la Répu-
blique.
4° L'opinion publique se déclare en fa-
veur de la paix, ou tout au moins d'une
trêve de 4 ans. Il y a beaucoup trop de
militaires dans Paris, qui ont l'air martial
et au fait du service, tandis que l'on en-
voie aux armées des citoyens ayant grand
besoin d'être exercés.
'j° Plusieurs habitants du Faubourg
Suint-Antoine, reçus dans les gendarmes,
avec une paye de 45 sols par jour, ont
trouvé moyen de se dispenser de partir
pour les frontières, en alléguant de pré-
tendues blessures, leur lâcheté excite l'in-
dignation des bons citoyens.
6» Les nouveaux Marseillais, attendus
dans Paris, y occasionnent par avance
beaucoup d'inquiétudes chez les uns et de
satisfaction chez les autres; on espère,
d'une part, que ces chauds patriotes chan-
geront la face des affaires, et l'on craint,
d'autre part, qu'ils ne signalent leur ar-
rivée par des actes arbitraires de nature
à diviser les Parisiens en 2 partis et ame-
ner la guerre civile.
7° Le peuple commence à être satisfait
des travaux du Tribunal révolutionnaire
et applaudit à son activité.
8° Le nommé Mamin et ses complices,
arrêtés dans le café de Chartres, Maison
de l'Egalité, où ils arrachaient les doubles
cravates que portaient quelques jeunes
gens, sont connus pour être les auteurs
de toutes sortes de vexations, de querelles
et de tumulte dans la Grotte llamando, au
théâtre du Vaudeville et au sujet de l'Ami
des Lois; ils sont les chefs de l'insurrec-
tion qui eut lieu chez l'imprimeur de la
Chronique et chez Corsas. Il serait bon
d'établir une grande surveillance dans la
Maison Egalité, remplie de voleurs, no-
tamment dans les grottes où l'on danse,
qui ne cessent d'être le théâtre de rixes
particulières, dégénérant souvent en que-
relles sanglantes.
9° L'opinion publique paraît désirer la
taxation du prix des blés et farines dans
toute la République, seul moyen de re-
médier aux accaparements.
10° Le prix énorme de la viande, qui
vaut 15 à 10 sols la livre, fait jeter les
hauts cris, et l'on parle d'exterminer les
bouchers; on demande l'interdiction de
138
CHAPITRE I". - JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la vente des vaches et des veaux dans les
marelles, pendant quelque temps, pour
empêcher la diminution des bêtes à corne.
) !• Les charcutiers de Paris se sont
assemblés, le 19 courant, dans la maison
du sieur Darme, rue des Vieux-Augustins,
à l'effet de présenter au Conseil général
de la Commune une demande d'indem-
nité, faute de laquelle ils assurent ne
pouvoir continuer à vendre du porc frais,
ni salé.
12° Les plaintes contre l'entrepreneur
du nettoyage des rues se renouvellent
plus que jamais, on Taccuse de s'enrichir,
tout en négligeant de s'acquitter des obli-
gations qu'il a contractées.
Copie, A. N.
20 avril 1793.
, AF'V 147Û.
•i3o. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, dans lequel le Comman-
dant général rend compte de ce 'qui se
passe louchant le service, relativement
surtout à son ordre du do avril, repro-
duit le texte d'une délibération de l'As-
semblée générale de la section de la Cité,
qui iraprouve cet ordre, le dénonce à la
Commune et déclare exemptés de la revue
les citoyens de la section, et donne éga-
lement la teneur d'un arrêté de la section
de Bon-Conseil, adoptant à l'unanimité
l'ordre en question. Mention est faile du
prochain départ, pour Toulouse et pour
Rennes des fusils déposés à l'Arsenal,
de 450 chevaux de la Compagnie Winter
en 3 divisions, pour l'armée du Nord,
avec 40 caissons de balles tirés de l'Arse-
nal. L'ordre du jour enregistre les dispo-
sitions prises par le Commandant général
pour assurer le bon ordre et la tranquil-
lité, pendant et après l'exécution de ce
jour, sur la iilace de la Réunion, afin
d'empêcher les voitures d'y arriver dans
l'intervalle, jusqu'à ce que la foule ail di-
minué.
Les rapports de la garde nationale men-
tionnent la descente d'un officier de la
section du Louvre, avec la garde, au jar-
din de l'Egalité, et la saisie de jeux.
21 avril 1793.
Extrait non signé, .4. N., AF'V 1470.
536. — Extraits des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, donnant connaissance des faits
suivants :
l» On se plaint de ce que les membres
do la Convention continuent à être divisés
et à perdre un temps précieux en dénon-
ciations et haines particulières, en pré-
sence de la coalition des ennemis.
2° On voit aussi avec peine l'armée
s'épuiser en petits combats, les braves
volontaires placés dans les postes les plus
dangereux, épuisés de fatigue ou exter-
minés, sans que les affaires prennent une
tournure décisive, au lieu que, si les trou-
pes formaient une masse importante, elles
pourraient présenter un front inexpu-
gnable ou livrer une grande bataille, qui
ferait peut-être triompher la République
en la couvrant de gloire.
3° Le public est généralement indigné
de la conduite de la Convention à l'égard
des députés delà Commune, jamais séance
n'a offert un spectacle où les passions se
soient plus déchaînées, l'on crie surtout
beaucoup contre Louvet, qui a montré le
plus d'acharnement pour attaquer la mu-
nicipalité de Paris.
4" On est très content de l'ajournement
de la fête proposée au Champ de la Fédé-
ration, pour le 21 ; la première légion
armée de Paris devait passer, ce même
jour, la revue du général, mais trois sec-
tions s'y sont refusées, en alléguant que
dans ce moment les soldats parisiens n'a-
vaient que des piques, qui ressemblaient
assez à des bâtons, et que des citoyens
sans armes ne doivent point passer de
revue militaire.
5° On veut vendre maintenant jus(|u'à
24 sols la livre de chandelles, aussi, dans
toutes les boutiques de chandeliers, n'en-
tend-on que des plaintes et des menaces.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
du maire de Paris au Conseil exécutif.
21, 22 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A.
AF>v 1470.
N.,
537. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que l'ordre du
la avril, mal interprété, a dérangé la
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIKR A JUIN 1793
139
revue du 21 avril. Le Commandant gé-
néral comptant, en ell'et, sur la présence
de 5 sections sur les 8 de la première lé-
gion, se rendit sur le terrain à 9 heures,
et, à 9 heures 3/4, dans l'incertitude de
leur venue, il partit, envoyant deux adju-
dants prévenir les cinq sections que
riioure était passée et qu'il n'y aurait pas
de revue, attendu que ces sections n'a-
vaient pas envoyé sur le terrain un seul
homme pour avertir le Commandant gé-
néral qu'elles viendraient plus tard. L'un
des adjudants dépêchés dans les sections
fit courir après lui et lui fit savoir que les
citoyens armés de la section de Marseille
étaient prêts à passer la revue, et qu'ils
l'attendraient jusqu'à midi sur le terrain.
Le Commiindant général y revint, et,
<i sensible au zèle des citoyens de la sec-
tion de Marseille, il reçut d'eux le baume
de la consolation, qui ranima son courage,
et envers lesquels sa reconnaissance ne
cessera jamais ».
Si le Commandant général avait pu es-
pérer que les citoyens de la section du
Finistère auraient pour lui les mêmes
égards et les mêmes intentions, il les eût
attendus, ne s'étant pas rendus sur le
terrain à une heure, ils auraient dû au
moins y envoyer un homme.
Il n'en peut en dire autan t de l'arrêté de la
section du Panthéon-Français, dont copie
a été envoyée aux 47 autres sections, ar-
rêté qui porte que le Commandant général
ne doit pas se servir de l'ordre pour faire
le bien, c'est-à-dire pour parer à toutes
les calomnies déversées contre lui. Cet
arrêté n'est pas l'expression de la section,
mais de deux ou trois [lédanls de collège,
qui croient traiter un citoyen comme leur
esclave. « Non seulement le Commandant
général est républicain, mais encore fier
de sa liberté, et ses réponses ne sont pas
des diatribes indécentes et déplacées. Il
invite à son tour, non pas la section, car
il la respecte, mais les séditieux qui trom-
pent les braves citoyens de celte section,
à ne pas traiter ainsi le Commandant gé-
néral, qui n'est pas fait pour l'endurer,
qui mettra toujours à l'ordre ce qu'il
croira nécessaire au bien général, et qui
passe à l'ordre du jour sur cet arrêté, ne
le regardant pas comme le vœu général de
cette section, d'autant plus qu'il n'a jamais
eu qu'à se louer des marques de frater-
nité qu'il en a reçues.
L'ordre annonce que, le dimanche sui-
vant, la 2* légion passera la revue du
Commandant général, à 9 heures précises,
aux Champs-Elysées.
22 avril 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
538. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, donnant connaissance des faits
suivants :
1° Suivant ce qui se dit dans les groupes
et lieux publics, la majeure partie des
sections et des citoyens s'est déclarée en
faveur de Marat et ne souffrirait pas tran-
quillement qu'il fût porté la moindre at-
teinte à ses propriétés, ni à sa personne.
Plusieurs sections môme ont pris des ar-
rêtés pour lui accorder une protection
signalée, d'autres veulent que son procès
lui soit fait, afin de mettre en cause ses
dénonciateurs. L'imprimerie de ce député
serait, paraît-il, dans le ci-devant couvent
des Cordeliers, au bout du cloître, et Ma-
rat lui-môme serait logé dans le Club des
r.oideliers, sous la protection immédiate
do la section de Marseille.
2» Le discours énergique du procureur
de la Commune, au sujet de la pétition
da la section de la Ibille-au-Blé, fait beau-
coup de bruit parmi les patriotes et ajoute
à la gloire civique de ce citoyen. Ils se
plaignent hautement de l'improbation qu'y
donne la Convention nationale, influencée,
disent-ils, par quelques mauvais députés,
(ju'il faut extirper do l'Assemblée.
3° On siguiile l'absence de sentinelles
à l'Arsenal, dans le local où l'on fabrique
des cartouches à balles, de sorte qu'on
pourrait en détourner une très grande
(juantité et en fournir aux ennemis cachés
dans Paris, alin d'exciter la guerre civile.
4° On a amené, le malin, 22 émigrés,
saisis avec beaucoup d'or et d'argent, et
qu'on a dispersés dans dillérentes prisons.
5° Quoique le décret permettant la vente
de l'argent ait été rapporté, et qu'il y ail
6 ans de fers pour ceux qui en vendront,
140
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ou se permeltront d'en acheter, les agio-
leurs conlinuenl toujours de s'assembler;
le lieu de rendez- vous des gros marchands
est au café Conti, et les petits marchands,
qu'on voyait autour du perron, se tiennent
au Café Anglais, l'un et l'autre dans la
Maison de l'Egalité.
C° Le bas du Pont-au-Change, du côté
du Chdtelet, est obstrué par un grand
nombre de marchands de denrées, qui
attirent autour d'eux la foule, il en ré-
sulte que les voitures sont chaque jour
dans le cas d'y blesser ou écraser quel-
ques citoyens. L'on accuse les inspecteurs
des places de fermer les yeux sur ces
graves inconvénients et de préférer leur
intérêt au bon ordre et à la sûreté pu-
blique.
7" Des commissaires de sections ont dit
que dans peu les Comités révolutionnaires
feraient eux-mêmes la police, el qu'il se-
rait plus à propos que les sommes que
coûte actuellement l'administration de Po-
lice, fussent divisées entre chaque Comité.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
22, 23 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
539. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que les chefs et
un adjudant général de chaque légion se
trouveront à la revue de la seconde légion,
dimanche prochain, à 9 heures précises ; les
citoyens de toutes armes devront être placés
les uns avec les autres, celte revue ne
devant servir qu'à la vérification de l'ins-
truction el de l'exaclitude. Le Commandant
général ne doute pas qu'il n'y ait autant
d'exactitude dans la seconde légion qu'il
y en a eu dans la section de Marseille, où
des hommes n'ayant qu'un bâton à la main
étaient rangés, apportant la plus grande
attention. Le chef delà i" légion estchargé
de s'informer si les sections de sa légion
désirent passer la revue, auquel cas on lui
assignerait un dimanche. Le Commandant
général exprime le regret de n'avoir point
passé la revue de la section du Finistère,
qui était prête et dans la meilleure tenue,
ce qu'il aurait fait avec empressement, s'il
avait été prévenu. L'ordre du IS, qui a
causé du schisme dans les opinions, n'en
a plus fait dans celle des citoyens de la
section de Marseille, lorsqu'il a été expli-
qué ; i)lusieurs raisons étaient de nature
à jeter de la défaveur sur cet ordre, parmi
les citoyens, les uns croyant qu'il était ques-
tion de signer une pétition, les autres de
s'y opposer, c'est ce que le Commandant
général a appris depuis. Il observe qu'il a
toujours été ferme dans ses principes, a
toujours défendu son opinion, qu'il a tou-
jours combattu celles des autres qui lui
paraissaient contraires au bien général. 11
ne saurait trop répéter qu'il n'a jamais
été et ne sera jamais d'aucune cabale, ni
faction, mais bien le défenseur de la Ré-
publique, une et indivisible.
Les rapports de la garde nationale an-
noncent que l'on a conduit, le matin, chez
le commissaire de police de la section des
Tuileries, le citoyen Restout, gardien du
Garde-Meuble. L'officier commandant le
poste de la section de la Fontaine-de-Gre-
nelle se plaint de ce que son Comité de
surveillance s'est servi de 4 de ses volon-
taires pour une expédition secrète sans
l'en prévenir.
23 avril 1793.
Extrait non signé, .4. N., AF'V 1470.
540. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant connaissance des ren
seignements suivants :
1° Tous les patriotes font des vœux ar-
dents pour que les membres de la Con-
vention, sans distinction de parti, de côté,
de Plaine, de Montagne, cessent enfin
d'être divisés cl concourent ensemble au
même but, celui de donnera la République
une bonne constitution, seul moyen de
déjouer les complots des ennemis du de-
dans et du dehors. On désirerait aussi que
les 30,000 hommes de cavalerie fussent
prêts, ainsi que le camp de 40,000 hommes
d'infanlerie.
2° Les colporteurs, en criinl le journal
de Marat sur la terrasse de la Convention,
affectaient de dire aujourd'hui : « Voyez,
citoyens, comme Marat démasque le scé-
lérat Petion, les Rrissotins, les Giron-
dins, les Rolandins et toute la clique in-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
141
fernale. » Marat s'est définitivement cons-
titué ce soir prisonnier à la Conciergerie,
il a même déjà comparu par-devant le
Tribunal révolutionnaire.
3° Rutledge, homme de lettres très
connu, a déclaré à un préposé de la Police
que le ministre de la marine actuel avai^
été l'intermédiaire des correspondances
échangées entre la ci-devant Reine et un
abbé de Saint-Evesnan.
4° On remarque avec inquiétude, dans
les endroits publics, des particuliers dont
le costume change tous les jours, tantôt
on les voit en hussards avec des mous-
taches, tantôt en fantassins sans mous-
taches, leur grade varie aussi chaque jour,
aujourd'hui colonel, demain sergent-ma-
jor, aussi va-t-on les surveiller et les
suivre.
3° Un perruquier de la rue de la Vieille-
Houclerie a la façade de sa boutique cou-
verte de fleurs de lis; dans la même rue,
près celle de la Huchette, l'enseigne d'un
épicier blesse les yeux des républicains
par ces mêmes signes de royauté, l'admi-
nistration de Police va donner des ordres
pour les faire effacer.
6" Le 22, à 6 heures du soir, l'on a
arrêté un particulier à la porte du Théâtre-
Français, qui, depuis plusieurs jours, ven-
dait de faux billets de comédie.
7» Les marchands de bois et de charbon,
pour la plupart, trompent le public dans les
mesures dont ils se servent ; il a été cons-
taté, par le commissaire de police de la sec-
tion de la Maison Commune, qui en a dressé
procès- verbal, que la membrure d'une
demi-voie de bois était trop petite d'un
quart. Il serait à désirer que la Municipa-
lité remédiât à de telles friponneries et
qu'elle nommât des inspecteurs pour véri-
fier dans les marchés voisins le prix des
bœufs et des cochons, afin de pouvoir
taxer le prix en détail de ces marchan-
dises, dont la cherté progressive finira
par occasionner du désordre.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
23,24 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N,,
APiv 1470.
541. — Extrait de Tordre du jour de la
garde nationale, portant invitation du
Commandant général à la section des Tui-
leries, à l'eflet de rendre la pièce de canon
de la Trésorerie nationale, qu'elle a em-
menée, et qui n'est pas encore restituée ;
la section de la Halle-au-Blé n'a qu'une
pièce, elle fournit ses canonniers et ne
veut point fournir de canons, la section
des Tuileries montera en même temps, on
rendra la pièce, en attendant que chaque
section puisse en avoir deux. Les commis-
saires des sections sont invités à faire re-
cueillir à proximité d'eux les seaux de cuir
pour les incendies, car, dernièrement, le
feu prit dans une maison et l'on fut trois
quarts d'heure à ramasser des seaux de
bois, on ne put savoir où étaient ceux
de cuir.
24 avril 1793.
Extrait, en quadruple exemplaire, un pour le
Conseil exécutif, un pour le ministre de la
guerre, deux autres pour ceux de l'intérieur et
de la justice (4 pièces), A. N., AF'V 1470.
;J42. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance
de la Police, donnant les indications sui-
vantes :
1° Les esprits, la veille, n'étaient pas
tranquilles sur l'affaire de Marat, parce
qu'on craignait que le jugement à inter-
venir ne causât des troubles, attendu que
la majeure partie du peuple de Paris s'était
déclarée en sa faveur. On ne doutait point
de son innocence, on était certain qu'il
ne resterait pas longtemps en prison, et
chacun se flattait qu'il dénoncerait beau-
coup de traîtres, en sorte que ses accusa-
teurs seraient confondus. On assurait que
les Sociétés populaires devaient se porter
en force au Tribunal révolutionnaire, lors
de l'interrogatoire de Marat.
2° Lazowski, patriote exalté, qui avait
voulu faire fermer les barrières, il y a un
mois, et sonner le tocsin, a été assassiné
dans la nuit du 22 au 23, en sortant des
Jacobins, on soupçonne de ce crime les
nommés Filhol, le grand Jourdan et quel-
ques autres, avec lesquels il avait eu des
altercations très vives.
3° Dans le haut d'un bâtiment, situé
Cour des Ecuries, près du passage du
142
CHAPlTftE 1". - JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Manège, on remarque des armoiries ac-
compagnées de fleurs de lis; la section
de la Réunion avait fait peindre des fleurs
de lis, rue Montmorency, pour indiquer à
chaque fiacre la place qu'il devait occuper,
ce signe antirépublicain existe encore.
4° L'on est stupéfait de voir au Monl-
de-Piété, chaque jour, des infractions ma-
nifestes à la loi, dans une des cours de
cet établissement, on vend publiquement
du numéraire et des gros sols.
5° Des particuliers aclièlont à tous prix
les bœufs et les vaches, que l'on conduit
aux marchés de Poissy et de Sceaux, et
viennent les vendre 1res cher à Paris.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
24, 25 avril 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
543. — Lettre de l'observateur Dutard à
Garât, ministre de l'intérieur, déclarant ac-
cepter la mission qu'il veut bien lui con-
fier, et exposant sa manière de procéder,
qui consistera à rendre compte plutôt de
ce qu'il aura senti que de ce qu'il aura
entendu, prenant comme exemple le fait
très banal d'une querelle au Palais de
l'Egalité, entre un brissotin ou aristocrate
et un jacobin, l'un d'eux ayant mar-
ché sur la queue du chien de l'autre, et
retraçant le tableau de ce qui s'est passé
sous ses yeux ; arrivé à 3 heures de l'après-
midi, au Palais de l'Egalité, il a vu à
peu près 200 aristocrates, garnissant les
allées du jardin ou les cafés, silencieux,
rêveurs, ils paraissaient se concerter, les
uns engageaient le peuple à voler au se-
cours de ses frères de la Vendée, d'au-
tres invitaient les propriétaires à se jeter
en masse dans les sections pour y ré-
gler l'esprit public ; il y avait beaucoup
de gens des départements, tant en uni-
forme qu'en habit bourgeois, tant bris-
sotins que jacobins, chacun s'observait;
à l'instant, un promeneur maladroit mar-
che sur la queue d'un chien, le chien
crie, le maître prend fait et cause pour
lui, tout le monde accouri, le jacobin
avait un grand sabre et l'aristocrate n'en
avait point, celui-ci fait d'abord bonne
contenance, puis pâlit et s'excuse, cette
scène forme tableau; du vivant de Capet,
le jacobin, en pareille occurrence, aurait
été moulu ou du moins chassé. Si une
douzaine de jacobins a fait peur à 2 ou
300 aristocrates, c'est que les premiers
ont un point de ralliement, tandis que les
autres n'en ont pas, et que les aristocrates
sont divisés, tous crient contre les tueurs,
quelques-uns des plus raisonnables veulent
se réunir à la partie saine de la Con-
vention.
La veille au .soir, Chaumetle a proposé
d'arrêter que tous les ministres seraient
tenus de donner la liste des commis et
employés qu'ils ont dans leurs bureaux;
lors de la discussion de cette proposition,
quelqu'un ayant parlé de la noliper aux
ministres. Chaumette a répliqué qu'il fal-
lait plutôt la signifier : nous n'avons pas
besoin, a-t-il ajouté, d'avoir tant d'égards
pour des gens qui recèlent des aristo-
crates, des ennemis de la chose publique,
des gardes du corps.
Cette liste des commis et employés des
ministres sera discutée au Conseil général
de la commune, dont les commissaires
seront chargés de demander aux chefs
des bureaux quels sont ceux de leurs
commis qui ont ou n'ont pas de certificats
de civisme.
Clavière et Lebrun sont dénoncés pour
avoir tous leurs bureaux composés de
contre-révolutionnaires, le premier ayant
nommé comme capitaine des ports un in-
dividu noté d'aristocratie.
Le Maire, arrivant du Comité de salut
public, annonce au Conseil que les af-
faires en Vendée vont de plus en plus mal
et que la Commune de Paris est instam-
ment sollicitée d'aviser aux moyens de
porter de prompts secours. Chaumetle a
pris la parole, comme un enragé, les mots
de sang et de carnage revenaient sans cesse,
il faut, disait-il, que les prêtres nous ser-
vent d'holocaustes, du sang! citoyens, du
sang! périssent quelques hommes, il faut
couper les bras pour sauver le corps. Il a
proposé une proclamation à faire ce ma-
lin dans tous les carrefours, pour appeler
les citoyens aux armes. Le discours de
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 17d3
m
Cliaumetle a été très applaudi, mais n'a
pas eu pour effet d'inspirer la confiance.
Il est rare que l'on soit eflrayé d'un
danger qui ne menace pas directement, et
la Vendée est bien loin de Paris, de plus,
le peuple est las d'èlre le jouet des partis,
dégoûté d'aller se battre contre des gens
égarés, la partie saine de Paris glace
malgré elle l'autre partie, ce qui fait un
contrepoids terrible.
On se demande si l'on parviendra à re-
cruter les 30,000 hommes requis, on ré-
pond que ce sera très difficile, à moins que la
sans-culotterie se transporte à grand fracas
dans les sections et y enlève des compa-
gnies entières, mais si l'on veut diviser les
compagnies et prendre un sur 4, par
exemple, il arrivera que tout le monde
trouvera des excuses et que personne ne
partira.
Y aura-t-il des massacres'? Plusieurs
raisons s'y opposent : 1° Le Tribunal ré-
volutionnaire qui, jusqu'à un certain
point, a satisfait le peuple ; 2» les 48 sec-
tions délibérantes, qui ne peuvent spon-
tanément arrêter le meurtre ou le mas-
sacre; 3° Santerre,qui fait assez bonne
contenance et que la faction voudrait sa-
voir au diable. Il a été dénoncé, la veille
au soir, aux Jacobins, par IJeschamps,
pour avoir passé la revue de dimanche au
préjudice de la pompe funèbre de La-
zowski.
30 avril 1793.
Original, A. A'., F'<: III, Seine, 27.
EJ. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolulion
frunçaise, t. I, p. IGl, 163.
1)44. — Lettre de ClémenL, secrétaire de
l'Etat-major de la garde nationale, au
Conseil exécutif, déclaiant qu'il n'y a point
d'événements particuliers dans les rap-
ports de la garde nationale, à part quel-
ques arrestations de soldats, gens sans
cartes et suspects, conduits, les uns en
prison, d'autres dans les sectioiis ou à la
Mairie.
1" mai 1793.
Original signé, A. N., Al'''^ 1470.
545. — Extrait des rapports et déclara-
lions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° Les membres de la Convention se
sont injuriés dans la séance du 30 avril,
non seulement d'une manière peu conve-
nable pour des législateurs, mais encore
propre à allumer la guerre civile dans les
départements; Guadet, en demandant qne
la Convention se transportât à Versailles,
ajouta, dit-on, qu'il braverait la populace,
le sabre à la main. Au moment où l'une
des tribunes fut volontairement évacuée,
l'indignation était à son comble; sur la
terrasse nationale, beaucoup de personnes
s'écriaient qu'il fallait tomber sur les
membres suspects, que leur inviolabilité
n'était qu'une chimère, cependant l'officier
qni commandait le poste parvint, par de
sages représentations, à calmer les plus
furieux et à les engager à se retirer.
D'autres disaient que, si le Marais de la
Convention quittait Paris, il n'y avait pas
d'autre parti à prendre que de les assom-
mer.
2» D'après certains rapports, Brissot
aurait envoyé des millions à Philadelphie,
cette assertion se trouve confirmée par
3 témoins qui, le 30 avril, ont déposé
contre Brissot et Guadet, au Tribunal ré-
volutionnaire.
3° Indépendamment des Conventionnels
décriés dans l'opinion publique, l'on soup-
çonne presque tous les agents du ministre
de la justice, qu'on voudrait voir en état
d'arrestation pour être interrogés.
4» On blâme beaucoup la Convention
d'avoir incorporé des volontaires dans les
troupes de ligne, sous, prétexte qu'ils ne
sont pas au fait des manœuvres militaires
comme de vieux soldats, et d'avoir détruit
deux superbes bataillons complets, de
900 hommes chacun, avec une très belle
artillerie, on demande le retrait de ce dé-
cret, la suppression des troupes de ligne
et le renvoi des ci-devant qui sont placés
à la tête des armées.
5" On croit généralement que, dans le
département de la Vendée, nos pertes ont
été si considérables, qu'on craint d'en
informer le public.
6° Au sujet de la proclainalion de la
Mupicipalilé sur la levée des volontaires
dans chaque section, l'on pense qu'il faut
faire partir tous les citoyens indistincte-
144
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
menl, taxer les subsistances, prendre soin
des femmes et des enfants de ceux qui
ne sont pas fortunés et marcheront à
l'ennemi, ou succomberont, et surtout que
l'on maintienne en vigueur le Tribunal ré-
volutionnaire, afin de détruire tous les
conspirateurs par le glaive de la loi, tandis
que les braves soldats extermineront les
rebelles de la Vendée; on demande aussi
l'arrestation de tous les parents des émi-
grés, des nobles, des prêtres insermentés.
7" Plusieurs sections ayant décidé que
les hommes de 15 à 50 ans tireraient au
sort, cette décision est blâmée, attendu
que les pères de famille sont nécessaires
pour nourrir leurs femmes et leurs en-
fants; la meilleure mesure, semble-t-il,
serait de procéder au recensement des
individus logés en ?arni, venus à Paris
pour se soustraire à la réquisition.
8° Les murmures redoublent, parce que
les gendarmes et autres troupes soldées
ne quittent point Paris. Les propos incen-
diaires, les accusations vagues reprennent
une nouvelle activité, on va jusqu'à dire
qu'on empoisonne les détenus dans les
prisons, notamment à la Conciergerie.
9» L'énorme cherté des denrées de pre-
mière nécessité, à laquelle la Convention
ne remédie point, fait dire que plusieurs
de ses membres sont commerçants, que les
uns font le négoce des toiles, des draps,
les autres, des bestiaux, des avoines, de la
paille, chose inconciliable avec leurs fonc-
tions. Cette cherté prodigieuse, jusqu'ici
sans exemple, et qui augmente chaque
jour, menace de causer sous peu une vio-
lente insurrection, qui pourrait bien être
funeste, surtout aux marchands.
10° Les marchands de vins en gros sur
les ports refusent de vendre par petites
quantités, de sorte qu'ils encouragent ainsi
les accapareurs.
11° La députation des Sans-culottes du
Faubourg Saint-Antoine, qui est venue
demander la diminution et la taxe de
toutes les denrées, s'est bien conduite jus-
qu'à la levée de la séance de la Conven-
tion, mais alors plusieurs, en sortant, ont
été insultés, poussés, même maltraités, et
une partie de la députation de Versailles,
venue pour le même objet, presque toute
composée de femmes, s'est emparée de la
salle, y a siégé et s'est permise tous les
propos que lui inspirèrent le méconten-
tement et la colère.
Copie,
1" mai 1703.
A. /V., APiv 1470.
346. — Ilnpport de l'obsorvaleur Dul.ird
au ministre de l'intérieur, faisant con-
naître que, la veille, à deux heures, deux
officiers municipaux sont venus aux Halles
pour y faire la grande proclamation : Pa-
risiens, levez-vous! l'une dos marcliiindes
de poisson présentes s'est écriée : Oh! le
diable les étrangle, si le mien ira (elle par-
lait de son mari). Certains faisaient maintes
réflexions en disant : on nous demande
20,000 hommes, dans peu, ce sera 10,000
autres, de façon à tout enlever, pourquoi
n'envoie-t-on pas les 2,000 gendarmes se
trouvant à Paris au lieu de faire partir les
pères de famille? D'autres, parlant des
volontaires revenant des frontières, te-
naient ce langage : que ne fait-on partir
tous ces gens-là (plus de 60 avaient été
arrêtés la veille à la barrière de Bondy)?
Bref, les officiers municipaux n'ont pas eu
d'applaudissements, le peuple, au contraire,
par un morne silence, leur a montré qu'il
n'approuvait pas les mesures proposées.
Au Palais de l'Egalité et aux Tuileries,
il n'y avait presque que des aristocrates
ou des Brissotins, formant des groupes de
20 à 30, mais beaucoup plus raisonnables
que d'ordinaire, et, soit crainte, soitégards,
ne parlant de la Convention qu'avec une
certaine réserve. On comptait beaucoup
de gens des départements au café du Ca-
veau. Il y avait 4 Gascons et un originaire
de Rayonne qui s'exprimaient assez libre-
ment sur le compte des massacreurs. Les
Jacobins paraissaient écumer de rage, tous
armés et ne demandant pas mieux que
de faire un coup de main.
Aux avenues de la Convention, plusieurs
des habitués, gens du commun, s'y étaient
apostés, déclamant contre les Brissotins,
qu'ils accusaient de vouloir perdre la Ré-
publique, et instruisant à leur manière les
nombreux curieux venus pour savoir au
juste où en était le départ de la Conven-
tion pour Versailles.
i;ksi>rit vvwac a luais de janvier a juin 1:93
143
F^a Commune a arrêté, vers 7 heures,
que les sections fourniraient un liommn
sur 10; Chaumette y prit la parole à dix
heures, et pérora trois quarts d'heure sur
les dangers qui menacent Paris et sur le
projet de départ prêté a la Convention,
proposant au Conseil général de déclarer
ijue si la Convention quitte Paris, Paris la
suivra partout, se transportera à Versailles
et ne se séparera jamais de la Convention ;
une discussion s'engagea, à laquelle pren-
nent part les nommés Laurent et Cayeux.
Hébert se lève pour demander que ce der-
nier soit rappelé à l'ordre ; la discussion
est interrompue fiar l'arrivée de députa-
lions des sections à 10 heures 3, 4.
L'un des commissaires prociamateurs
avait annoncé que, dans le Faubourg
Saint-Antoine, les Sans-culottes, heureux
d'apprendre qu'on leur offrait des habits
et des armes en toute propriété, s'étaient
inscrits au nombre de 400, et dépassaient
actuellement le chiffre de 2,000. Dutard
termine son rapport par des réflexions
sur la situation, il montre le Conseil gé-
néral goûter peu Chaumette en raison de
ses folles exagérations, il trouve que le
parti jacobin a manqué son coup, qu'il
aurait dû frapper après l'enlreprise de
Dumouriez, et déclare que s'il était Jaco-
bin, il ferait à l'instant sonner le tocsin,
tirer le canon d'alarme, mettre tout en
l'air, répandre dans les provinces la dé-
couverte de nouveaux complots, de liai-
sons avec La Fayette, Dumouriez. et Bouille;
malheureusement les Jacobins, au lieu de
suivre leursanciens plans révolutionnaires,
se livrent à des méditations politiques.
Pour obtenir un retour d'opinion et ra-
mener les masses, l'aristocratie, au lieu
de rester à l'écart, aurait tout intérêt à se
réunir à la saine portion du peuple, car,
à la moindre insurrection , elle serait
moulue.
Les Jacobins espèrent beaucoup des ré-
voltés de la Vendée, mais, en tout cas, il
no faudrait sévir que le moins possible
■sur leurs chefs, aurait- on en main de
quoi abattre Marat et Robespierre, il fau-
drait les emprisonner et bien se garder de
les faire périr. C'est une faute de la Con-
vention nationale d'avoir livré Marat au
T. IX.
Tribunal révolutionnaire, et on peut dire
qu'elle l'a échappé belle.
(l"-- mai 1703.)
Original, A. N., V' III, Seine, 27.
F.d. Al). ScilMinr, Tableaux de la Révolulion
française, t. 1, p. 1G6.
o47. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, invitant les adjudants qui
voudront partir avec leurs sections à s'y
faire inscrire, ainsi que chez le Comman-
dant général, annonçant qu'il y a actuel-
lement 3,000 hommes de troupes soldées
à Paris, que les dispositions pour le départ
se préparent à force et que les objets de
campement partiront le jour même, (|ue
l'armée de Iterruycr, paraît-il, a déjà assez
de canons de 4, mais pas assez de 12 et
Je 8, le complément sera expédié demain,
on manque également de canonniers, il
faudra encore des canons avec l'armée de
Paris, le nombre en sera ûxr par le Co-
mité et par le ministre.
Ce jour, doivent partir, pour Rayonne,
12 canons et quatre compagnies de ca-
nonniers du camp de Meaux, le tout en
poste, attendu que notre armée manque
de canons contre les Espagnols. 11 ne res-
tera à l'Arsenal qu'une seule pièce de 4
montée, et 6 qui le seront sous deux jours,
il y en a encore une trentaine presque
Unies; les fonderies de Paris seulement
peuvent en donner actuellement 200 pièces
par mois. Toutes celles que les sections
emmèneront avec elles de Paris, seront
remplacées dans le mois, ainsi que le pro-
mettent le Comité de salut public et le
ministre, à moins qu'il n'y ait des besoins
nouveaux et extraordinaires. Les entrepre-
neuis d'affûts sont invités à faire conduire
promptement les affûts fabriqués et à
achever, le plus tût possible, ceux qui sont
en train.
2 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
S48. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, mentionnant les faits suivants :
1° Huit à dix mille hommes du Fau-
bourg Saint-Antoine s'étaient rendus, la
veille, mais sans armes, aux abords de la
Convention nationale, à l'effet de demander
10
146 • CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la diminution du prix des denrées. Si leurs
commissaires avaient été mis en état d'ar-
restation, ainsi que le désirait le Marais,
ils étaient décidés à se porter aux der-
nières extrémités, se seraient saisis des
22 députés, qu'on regarde comme très
suspects, se proposaient de les conduire
eux-mêmes dans leurs départements res-
pectifs, et de dire en les remettant à leurs
concitoyens : Faites-en ce que vous vou-
drez. Ils ont été fort mécontents que la
séance ait été levée, lorsqu'ils venaient
d'en obtenir les honneurs. Lorsqu'elle fût
finie, les pétitionnaires de Versailles, com-
posés en grande partie de femmes, s'em-
parèrent de la salle et dirent qu'ils n'en
sortiraient point que la Convention n'eût
fait droit à leurs demandes. Cependant,
on parvint à leur faire entendre raison,
après que le Maire eût été les inviter h la
modération, et que les sections voisines,
ainsi que la Société des Jacobins, leur
eurent offert fraternellement toutes les
douceurs de l'hospitalité.
2° Les aristocrates se flattent toujours
que l'armée des rebelles aura un plein
succès, ils disent que ces scélérats sont
commandés par un LameLh, par les ci-
devant barons Du Fresnoy, et que leurs
armées marchent sur Paris.
3° La plupart des charretiers, enrôlés
pour les voitures ambulantes des hôpitaux
de l'armée, se cachent au moment du dé-
part, puis se dispersent dans les rues de
Paris, sans carte civique. D'ailleurs, l'ad-
ministration de ces convois est un mono-
pole aux mains de plusieurs riches capi-
talistes, entre autres Sabattier, place des
Piques.
4° L'Assemblée de la section de la Halle-
au-Blé, délibérant sur la lettre du maire
de Paris, a arrêté l'envoi de commissaires
aux 47 autres sections, à l'effet de se
transporter, le vendredi suivant, salle de
l'Egalité, à la Maison commune, et de là
à la Convention, pour demander que les
gendarmes et autres corps militaires, ca-
sernes et salariés par le Département,
soient forcés de partir avant les citoyens
de Paris. On répète de tous côtés que les
volontaires parisiens ne quitteront leurs
foyers, que lorsqu'ils seront assurés que
leurs femmes et leurs enfants auront de
quoi vivre pendant leur absence, et quand
le prix du pain et des denrées sera di-
minué.
5° Les bouchers de la section de la
Croix-Rouge vendent le bœuf depuis 16
jusqu'à 18 sols la livre, le mouton, 20 à
22 sols, le veau, 24 à 26 sols la livre, en-
core menacent-ils de fermer leurs étaux.
6» La veille, dans l'Assemblée générale
de la section des Lombards, la différence
et la chaleur des opinions furent cause
que deux citoyens se crachèrent à la
figure et se frappèrent à coups de pied.
1° Sur le port de la Tournelle, il se fait
des accaparements de vins, destinés par
terre pour la Picardie, et par eau pour la
Normandie, jusqu'à Rouen.
8° En raison des troubles actuels et des
vols qui se commettent journellement dans
Paris, il .serait urgent d'arrêter tout indi-
vidu sans état et sans moyens d'exislence;
ce ne peut être qu'un voleur ou un bri-
gand, soldé par les ennemis.
9° Paris a été plus tranquille ce jour
qu'on n'avait lieu de l'espérer.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
2, 3 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF>v 1470.
549. — Rapport des observateurs Ilugot
et Bichot, déclarant que, dans plusieurs
endroits, la conversation roulait sur La-
croix, Chambon. L'un des interlocuteurs
disait : Voyez comme nos mandataires se
comportent, si nous n'étions pas plus unis
qu'eux, nos affaires iraient bien mal. Un
autre accusait Lacroix d'avoir tué son ad-
versaire par emportement ; dans d'autres
groupes, on parlait de l'affaire de Custine,
que l'on attribuait à la trahison du com-
mandant de l'aile gauche qui avait fléchi.
A 9 heures et demie du soir, à la sec-
tion des Lombards, a eu lieu une bagarre,
des femmes ont crié aux armes, on s'est
battu, la section des Arcis est accourue, et
cela s'est calmé aussitôt ; mais l'auteur de
la rixe a été arrêté et conduit au Comité
révolutionnaire, dix minutes après, il n'y
paraissait plus.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
147
I
La section des Champs-Flysées a pris
un arrôU'i qu'elle a envoyé aux autres sec-
tions, à l'effet de supprimer dans les vingt-
quatre heures les autorités constituées,
en attentant à la liberté du Maire et en
provoquant une révolution à la Conven-
tion. La section de la Maison-Commune a
passé à l'ordre du jour et nommé des
commissaires pour inviter les sections et
sociétés populaires à se réunir et à témoi-
gner à la section des Champs-Elysées tout
le mécontentement et le mépris ([u'inspire
son arrêté.
2 mai 179.'!.
Copie, A. A'., G 355, n» 1808.
SbO. — Rapport de l'observateur Du-
tard à M. Garât, ministre de l'intérieur,
déclarant que, la veille au soir, il s'est
rendu aux Jacobins, où il n'a vu ni en-
tendu personne, à la Convention, où la
sentinelle l'a assuré qu'il n'y avait per-
sonne, de là à la section des Tuileries,
par la rue Saint-Honoré, qu'il n'a pu re-
connaître, et a dû coucher au corps-de-
garde de sa section ; le matin, à 4 heures,
il a parcouru les Halles, est descendu Jus-
qu'à la Grève et au Faubourg Saint-An-
toine et a trouvé partout le calme et la
paix. Des femmes du Faubourg disaient
aux gens des Halles que leur faubourg
s'était rassemblé au nombre de plus de
10,000, qu'ils étaient divisés en trois par-
tis, les uns criant : Vive la Nation ' les
autres Vive, la Républiijue ! d'autres enfin
Vive le Roi! Est-ce qu'on ne leur a pas
parlé de la guillotine ? a dit une de ces
femmes. Oh ! a répliqué l'autre, comment
voulez-vous parler de guillotine à 400,
600 personnes qui se tenaient par le bras.
Les l)ouchers ont annoncé que, la semaine
prochaine, il n'y aurait plus de vian3e que
pour les malades. Les femmes des Halles
ne reçoivent presque plus de poisson,
parce que des corsaires anglais ont arrêté
3 des pécheurs liabituels des Halles de
Paris et que les autres n'osent plus s'ex-
poser. Il paraît que si ces femmes ne crai-
gnaient pas elles-mêmes la guillotine,
elles crieraient aussi à l'unisson : Vive te
Roi!
Des volontaires de retour des frontières,
que l'observateur Dutard a rencontrés chez
son perruquier, lui ont paru modéran-
tisés et ennemis jurés des aboyeurs, et l'on
se demande comment feront les sections
pour arracher de Paris 20,000 hommes.
Dutard raconte qu'il s'est trouvé à huit
heures à la section des Tuileries, où l'on a
tenu séance jusqu'à 2 heures du matin et
où l'on a apporté du pain et du vin, à cette
heure, les femmes assistant à la séance se
sont couchées les unes sur les autres, et
comme l'on se proposait de retenir des
places dans les tribunes de la Convention,
on déclara qu'il ne fallait réveiller les
femmes qu'au moment de partir.
Un gendarme en faction présent eut
communication d'un député, à 1 heure du
matin, d'un projet de décret sur les sub-
sistances, fort bien fait, semble-t-il.
Suivant Pimpression ressentie par Du-
tard, le peuple, hier et aujourd'hui, lui a
paru être dans la tiédeur, pour ne pas
dire au-dessous ; à ce propos, Dulard rap-
porte les propos d'un gros serrurier qui
déclare se moquer des assignats et du fer
qu'on pourra lui donner, et vouloir du
pain.
La plupart des sections sont d'accord
pour demander que tous les militaires, qui
sont à Paris, partent pour la frontière.
Dutard ajoute qu'il croit qu'il y a lieu
d'être tranquille, pour peu que la Conven-
tion soit prudente, mais qu'il faut redou-
ter surtout les polirons, les Jacobins sa-
vent trop bien qu'on ne peut résister au
peuple, quand on a besoin de lui.
2 mai 1793.
Original, A. iV., F'-^ III, Seine, 27.
Ed. An. ScHMiDT, Tableaux de (a Révolution
française, t. I, p. 172.
'J'o\. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général invile les canonniers, qui
voudront partir pour la Vendée, à se faire
inscrire chez leurs chefs de légions, après
en avoir prévenu leurs sections, il engage
également les sections qui auront formé
leur contingent à l'en aviser, pour en ar-
rêter l'organisation, de concert avec un
officier municipal; quant aux instructions
pour Phabillement et le départ, elles se-
148
CHAPITRE I«^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ront données au bureau du lecrulement,
13, rue Barbette.
Des ennemis de la patrie font croire qu'il
y a à Paris 40,000 hommes qui doivent
partir avant les citoyens, il est ais6 de
voir combien ce projet est perfide, ils es-
pèrent que, quand les prisons, les ports,
les caisses, le Trésor et les établissements
publics seront dénués des forces néces-
saires, ils soulèveront Paris. En fait de
contingent disponible, il n'y aurait que
partie de la garde à cheval, les autres
étant trop âgés pour la plupart, et Paris ne
pouvant s'en passer. La légion Rosenthal,
à pied et à cheval, est partie. Il revient
de Beauvais pour la Vendée, sur la de-
mande du Commandant général, 500 ca-
valiers du 27« régiment, cantonné à Ab-
beville, 300 du 26", environ 200 cavaliers
de la légion de La Motte, qui est à Com-
piègne, plus de 200 de celle des Alpes, se
trouvant à Fontainebleau, ensemble 1,200
hommes; le pays ne permettant pas, par
ses difficultés, beaucoup de cavalerie, il
est donc inutile de presser les départs.
L'on cherche toutes sortes de prétextes
pour tromper les citoyens sur leurs in-
térêts, les uns le font par friponnerie,
les autres pour flatter le peuple dans les
Assemblées générales afin d'avoir des
places, les seuls amis sont ceux qui disent
la vérité. Le salut de la patrie exige un
prompt départ. En peu de temps, si tous
marchent à la fois, les rebelles seront
bientôt anéantis, puisque déjà nos forces
balancent les leurs. D'après les rapports
de la garde nationale, à 2 heures du ma-
tin, beaucoup de réverbères étaient éteints
dans la section de la Butte-des-Moulins.
3 mai 1793.
Extrait non signé, ^. JV., APiv 1470.
552. — Rapport de l'observateur Du-
tard à Garât, ministre de l'intérieur, dé-
clarant que ce qui s'est passé, la veille,
à la Convention, au sujet des subsistances,
est un coup préparé de longue date, que
les femmes de Versailles étaient des per-
sonnages mis exprès en avant, et que der-
rière la toile était toute la faction désorga-
nisatrice. La journée de la veille s'est
passée assez tranquillement, une partie du
peuple est abattue par le mécontentement
de cet ordre de choses, une autre partie
affligée par l'approche du départ contre
les rebelles, les Jacobins sont errants au
milieu des craintes et des espérances. Du-
tard reproduit et commente les propos
tenus à 8 heures du soir au Café Procope
par un Jacobin soldé à plusieurs de ses ca-
marades. Il était, dit-il, sur le point de
s'enrôler, mais il a changé d'avis en voyant
les aristocrates rester chez eux, et a préféré
subir le tirage au sort, en outre, pour mar-
cher contre les rebelles, il trouve qu'il ne
faut les attaquer que lorsqu'on aura formé
une masse de 40 à 50,000 hommes. Dans
le sentiment de Dutard, les Jacobins, aussi-
tôt en force,- reviendront furtivement à
Paris, s'empareront de tous les postes,
des arsenaux ; la guillotine dansera juri-
diquement pour les Guadet, les Vergniaud,
les ministres disgraciés ou retirés ne se-
ront point épargnés, on trouvara chez eux
des plans de conspiration, des correspon-
dances avec Dumouriez surtout, désarmes,
du pain pourri; les malheureux guillotinés
seront convaincus d'avoir médité des mas-
sacres, des incendies, et surtout de vouloir
faire mourir le peuple de faim. Si les Jaco-
bins n'ont pas risqué une attaque à Paris
depuis la fuite de Dumouriez, c'est que la
classe des mécontents est nombreuse, ar-
mée et pourrait opposer une vive résistance.
Hébert disait, au sujet de la fête qui devait
avoir lieu au Champ-de-Mars, que 20,000
conire-révolutionnaires seraient bien vite
assemblés et pourraient s'emparer des
postes intérieurs, des armes et des arse-
naux, et proposait, si la fête devait avoir
lieu, que les Sans-culottes ne sortissent
point sans être armés, il est certain que
même une résistance partielle aurait pour
résultat d'amener la guerre civile.
Déjà l'on débitait hier, sur la terrasse
des Feuillants, que Roland était accusé
par plusieurs guillotinés d'avoir converti
à son profit une partie des diamants du
Garde-Meuble, on le considérait comme
un grand scélérat. D'autres disaient que,
avant trois jours, ilfallaitque la guillotine
dansât pour Guadet, Vergniaud et tous
les scélérats de leur parti.
Les nouvelles, bonnes et mauvaises, por-
L'ESPHIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
149
tées à la Convention, n'ont produit que
peu de sensation, le peuple ne rêve que
de terrasser l'administration actuelle. Il a
vu avec enthousiasme l'espt^ce de victoire
qu'ont obtenue les femmes de Versailles.
Elles sont sorties de la Convention sur les
6 heures, elles ont pris le long du châ-
teau jusqu'à la grande allée, tous les
groupes se sont dissous à l'instant, hommes,
femmes, vieux, jeunes, aristocrates et Ja-
cobins, c'est à qui courrait le plus pour
les voir passer. Dutard déclare qu'il a eu
honte de voir des gens comme il faut, de
tout ûge, de tout rang, arpenter les boues,
sauter les petits lacs formés par la pluie
pour voir passer une trentaine de femmes,
mêlées de quelques hommes, ayant un
mauvais tambour à leur tête. Celte ré-
flexion n'empêcha pas l'observateur Dulard
de courir comme les autres. Une belle
Vcrsaillaise, toute jeune fille, le saisit par
le bras en lui disant : « Si vous n'êtes pas
aristocrate, vous nous suivrez, vous nous
ferez l'accompagnement. >< Dutard se laissa
persuader et suivit la troupe jusqu'à la
barrière. Au Pont-Tournant, les côtés
étaient garnis d'hommes et de femmes, il
eut beau crier cent fois vive la République,
ce cri resta sans écho, les polissons des
rues ne firent même pas chorus. Devant
une guinguette aux Champs-Elysées, la
pluie y avait rassemblé au moins 60 per-
sonnes, sur le nombre, 40 aristocrates, qui
ne riaient qu'à moitié et ne voulurent ja-
mais crier vive la République, vive les
Sans-culotles, vive les gens de Versailles.
Arrivée à la barrière, la troupe fit halle, en
signe de victoire, elle portait une inscrip-
tion tracée en gros caractères et ainsi con-
çue : Nous vous apportons la taxation des
grains. Lors de la halle, à la barrière, tous
tombèrent dans les bras l'un de l'autre, il
se fit une confusion civique et républicaine,
Dulard reçut mille compliments et invita-
tions, et revint avec la fille d'un boulan-
ger, âgée de 16 ans. qui, tout le long de
la route, ne fit que l'enlretenir des Jaco-
bins, des séances que son père et sa mère
ne manquaient point, de son désir de
faire comme eux. Ayant rencontré deux
Jacobins de sa section à mi-chemin, il leur
offrit du tabac et céda sa femme adoplive
au plus ancien, de là il se rendit à la Com-
mune, où il put constater un grand sang-
froid, mais vit avec surprise désigner
comme commissaires à l'armée de la Ven-
dée un joaillier, Alexandre Minier, un
mercier, François Millière, et un professeur
de musique, J.-B. Félix.
3 mai 1793.
Original non signé, A. N., F'=III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Rtivolulion
française, t. I, p. 175.
553. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant connaissance des par-
ticularités suivantes :
1» L'esprit public est très animé contre
certains membres de la Convention, il
accuse tout à la fois leur patriotisme et
leur probité, et désire que ceux qu'il re-
garde comme des mandataires infidèles
soient obligés de restituer ce qu'ils ont
reçu de la Liste civile et des dons patrio-
tiques, à l'égard desquels ils n'ont rendu
aucun compte depuis le 10 aofit.
2° Dans les cafés et ailleurs on s'ac-
corde à dire, au sujet des rebelles de la
Vendée, qu'il est très étonnant que le Co-
mité de sûreté générale et le pouvoir exé-
cuLif n'aient pas opposé aux révoltés des
forces imposantes, dès que les troubles
ont éclaté.
3° La veille, l'Assemblée de la section
de la Maison-Commune a adhéré à un
arrêté pris par la section de la Cité, et
apporté par une dépulalion, à l'efl'et de
rédiger une pétition à la Convention, pour
décréter d'accusalion les mandataires in-
fidèles, décidé également que les chefs
d'accusation seraient spécifiés, et que ces
jnandataires seraient traduits devant le
Tribunal révolutionnaire.
4» Cette même section n'adhère point à
l'arrêté du Conseil général relatif au re-
crutement pour la Vendée, et demande
que les gens de bonne volonté se fassent
inscrire et que, par une proclamation, les
riches soient invites à olfrir des dons, afin
de subvenir aux frais d'enrôlement et
d'équipement, et de procurer des secours
aux femmes et enfants de ceux qui vont
aller combattre les rebelles. Ce qui choque
190
CHAPITRE I•^ — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
le plus dans l'arrêté du Conseil général,
c'est le droit atliibué aux commissaires de
faire partir arbitrairement qui bon leur
semblera. Les uns préconisent le tirage
au sort, les autres le trouvent préjudiciable
ot craignent que celte mesure n'alhnne à
Paris la guerre civile, comme cela est
arrivé dans plusieurs départements. Bien
des sections ne veulent admettre aucun
mode d'enrôlement, tant que les troupes
soldées de toutes armes ne seront pas
Iiarlies. Les sentiments sont également
partagés au sujet de l'arrêté du départe-
ment de l'Hérault, tandis que les uns
l'adoptent avec enthousiasme, les autres
prétendent que c'est un coup monté pour
dégarnir les cités des plus excellents pa-
triotes, afm de pouvoir plus aisément
exécuter les projets liberticides.
o» Les aristocrates répandus dans les
sections veulent y exciter des soulève-
ments, il y a déjà eu des rixes violentes
dans plusieurs, notamment dans celle de
la Réunion, où des femmes ont été bles-
sées par les chaises que des citoyens se
jetèrent à la tête, les aristocrates se flat-
tant de l'espoir que les patriotes seraient
les plus faibles, le citoyen Michel, admi-
nistrateur au Département de Police, y fut
même invectivé et insulté.
6" La section des Droits-de-l'Homnie a
arrêté que son contingent pour la Vendée
serait fourni par la voie du sort. Il existe
sur celle des Halles un grand nombre
d'enrôlés qui ne veulent point partir, quoi-
qu'ayant reçu de Targent et des babils de
différentes sections; ils se rassemblent
journellement chez les marchands di; vin
et dans les tabagies des environs des
Halles et y tiennent des propos inciviques.
Ce qu'il y a de plus étonnant, c'est qu'il
s'agit des forts de la Halle.
7» Partout on n'entend parler que de
misère et de l'impossibilité qu'éprouvera
la classe indigente do pouvoir subsister
par suite du renchérissement des denrées.
8° Le V mai, sur les 9 heures du soir,
il y eut un tapage terrible dans la Grotte
llamande, Maison de l'Egalité, où il se
passe fréquemment des scènes tumul-
I tueuses et sanglantes. Dans les circons-
tances actuelles où tout est inquiétant.
cette rixe a causé une forte rumeur, les
bons citoyens sont indignés de voir que
l'on ne terme pas toutes ces tavernes, qui
servent de repaires aux brigan<ls.
9° L'on a arrêté aujourd'hui, rue Saint-
Denis, 5 ou 600 pesant de gros sols, ren-
fermés dans deux mannequins, qu'un
marchand de soies de celte rue allait faire
partir par la diligence.
10° L'agiotage qui se fait à la Hourse
est plus fort que jamais, on y vend l'or
et l'argent en lingots et en numéraire; les
agioteurs correspondent avec les dépar-
tements.
H" Paris est tranquille, malgré tous les
sujets d'agitation, mais on commence à
murmurer contre le décret concernant les
blés, (jui ne remédie encore à rien, dit-on,
et fera longtemps payer le pain fort cher.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
3, 4 mai 1793.
Copie et original signé (2 [ièces), A. A'.,
APiv 1470.
554. — Extrait do l'ordre du jour de la
g;irde nationale, aux termes duquel le
Commandant général, attaché par prin-
cipe et par reconnaissance aux intérêts
du Département de Paris, croit devoir
prévenir ses concitoyens qu'il aura l'hon-
neur de marcher avec les volontaires par-
tant de Paris pour la Vendée; avant de se
déterminer, il a consulté les patriotes et
le Comité de salut public, s'il n'eût con-
sulté que son goût et son ambition à se
porter aux plus grands dangers pour sa
patrie, il y a longtemps (ju'il eût demandé
cette faveur, mais d'un commun accord,
avec le* amis de la patrie, il a pensé qu'il
était nécessaire qu'on ne le sépariK point
d'hommes qui le connaissaient, auxquels
il devait tant et pour lesquels il combine-
rait les opérations à fiiire conjointement
avec les généraux qui sont en Vendée.
Dans ce but, il a fait choix de deux aides-
de-camp, anciens militaires, chauds pa-
triotes, et de quatre adjudants généraux,
de plus il donnera aux officiers de chaque
bataillon des adjoints de tous grades, en
état de les aider.
Le Commandant général prévient ses
I/ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
151
concitoyens Je ne pas considérer un cha-
riot allemand et des chevaux de selle qu'il
emmènera comme des otijels de luxe, car
il faut qu'il emporte des cartes, des ins-
truments de mathématique et de physique,
cnlin tout ce qui est indispensable pour
son service. Il sera inexorable sur l'article
des femmes, il ne souffrira que deux blan-
chisseuses par 60 hommes, et fera tout ce
qui sera nécessaire pour le salut de la pa-
trie et de ses frères d'armes. Il consultera
les chefs de chaque corps et donnera de-
main dans les sections la liste des offi-
ciers qui l'accompagneront, afin de les
réformer avant de partir, s'il y a contre
eux des plaintes suffisantes et d'incivisme.
Le Commandant général engage les ci-
toyens à se préparer à partir, lundi matin,
le prompt départ nous assurera la victoire.
D'après les rapporls de la garde natio-
nale, l'on a constaté beaucoup de réver-
bères éteints de bonne heure, surtout
autour de Saint-Jacques-le-Majeur.
4 mai 1793.
Extrait non signé, A.N., AF'v 1470.
■)5a. — Rapport d'un observateur (Tis-
set) au ministre de l'intérieur, faisant
connaître que, le 3 mai, il a été fait au
.Palais de l'Egalité, lecture d'une pro-
clamation des Droits de l'Homme par un
orateur jacobin, en bonnet rouge, après
laquelle il a annoncé que 5,000 exemplaires
seraient imprimés et distribués gratuite-
ment à la Convention et aux Jacobins, il
a été très applaudi, et cette proclamation
a fait toute la soirée le sujet des attrou-
pements et conversations.
Jusqu'à 10 heures du soir il y a ou aussi
des attroupements sur presque toutes les
places publiques, avec discussions sur le
mode de recrutement dans les sections.
Ces sentiments paraissent tellement se
heurter, même avec chaleur, ((u'il est dé-
sirable que la Convention termine elle-
même ces différends, qui ne font qu'ap-
porter du retard cl aigrir les esprits. On
assure que plusieurs seclioiis sont égarées
et influencées.
Minute, A. N,
4 mai 1793.
, f 30882.
550. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de la
Police, signalant les faits suivants :
1° Deux femmes, se tenant habituelle-
ment sur la terrasse nationale, ne cessent
de crier après les membres de la Conven-
tion, qu'elles traitent de coquins, de scé-
lérats; comme leurs discours ne produi-
sent pas tout l'effet qu'elles en attendent,
elles traitent les citoyens de poltrons, de
lâches ; si on leur représente que, parmi
les députés, il y en a d'honnêtes et de pa-
triotes, elles huent ceux qui leur parlent
de la sorte et les exposent à être assassi-
nés par les malveillants répandus autour
de la Convention. Ces furies ont la figure
et les lèvres toutes noires à force de crier
contre les patriotes et ceux qui ne le sont
pas. Le bruit court que Petion n'est plus
à Paris.
2° Les citoyens, qui approuvent le décret
sur les blés, disent que la Convention doit
maintenant s'occuper de faire diminuer le
prix de toutes les marchandises.
3° D'après le rapport de préposés à la
Police, des voleurs et brigands coalisés
tiennent comité secret à l'effet de décou-
vrir les noms et demeures des administra-
teurs au Département dp Police et des mem-
bres du Comité de stireté générale, ainsi que
des employés dans les bureaux de sur-
veillance, afin de les assassiner à la pre-
mière insurrection , très prochaine , qui
éclatera dans Paris. Plusieurs do ces scé-
lérats s'assemblent tous les .soirs au café
du Petit Pavillon, Maison de l'Egalité, où
ils se distribuent les différents postes en
vue de leurs vols et de leurs assassinats.
4» On est surpris de l'arrivée d'une
grande quantité d'étrangers de tous états
au moment où les citoyens se disposent à
partir pour la Vendée, on craint qu'on ne
profite du moment où les patriotes ne se-
ront pas en force pour allumer la guerre
civile dans Paris. On se plaint Je ce que
la Commune et le Département de Police
lie veillent pas assez sur des objets d'une
telle importance et ne cherchent pas à
connaître d'où viennent ces étrangers très
suspects et quel est le motif qu'ils allè-
guent pour justifier leur séjour.
5° L'opinion publique se prononce de
1S2
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
plus en plus pour que tous les militairos
soldés quittent Paris, sans excepter les
grands grenadiers de la Convention, at-
tendu, dit-on, que si la nation paye des
troupes, c'est pour combattre l'ennemi et
non pour servir de vaine parade. On trouve
aussi 1res mauvais que le général Santene
ait inséré dans l'ordre que de mauvais
citoyens seuls peuvent avoir conçu l'idée
de faire partir les troupes soldées.
6" Dans la plupart des sections. Ton a
pris des arrêtés au sujet de l'enrôlement,
les uns veulent que l'on lire au sort indis-
tinctement, les autres entendent ne faire
marcher que les célibataires et les veufs
sans enfants. Des malveillants s'efforcent
d'empêcher les garçons de partir, en allé-
guant que les gens mariés ont des proprié-
tés et des enfants à défendre, et qu'ainsi
il leur appartient plus qu'à tout autre
d'aller combattre.
7° Les trois sections du Faubourg Saint-
Antoine ont arrêté qu'elles ne fourniraient
leur contingent que lorsque les volontaires
parisiens partiraient en niasse. L'on voit
arriver dans ce faubourg des voitures
chargées de ballots de linges d'autel, d'ar-
genterie et de bijoux venant des armées
du Nord et du Rhin, ce qui fait beaucoup
murmurer les Sans-culottes.
8° Deux à trois cents jeunes gens, dont
la mise annonçait l'aisance, se sont réunis
dans l'après-midi au jardin du Luxem-
bourg, pour discuter la question relative
au mode d'enrôlement, le résultat de leur
délibération a été qu'ils ne tireraient pas au
sort, attendu qu'il y avait, tant à Paris que
dans lesdéparteinents, 24,OOJ hommes (jui
devaient aller combattre avant eu.x, et ils
ont envoyé des commissaires dans les sec-
tions pour inviter les jeunes gens à suivre
leur exemple et les convoquer à une réu-
nion, demain à 8 heures, aux Champs-
Elysées.
Cet exlrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
4, 5 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
APiv 1470.
5b7. — Exlrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que le Comman-
dant général continue toujours les prépa-
ratifs de départ et fera en sorte que le
détachement de Paris ne manque de rien,
il prie les commandants des sections de
lui envoyer, rue Barbette, n» 13, les étals, à
mesure qu'ils seront prêts. Les réserves de
chaque section seront portées à 50 hommes;
les rassemblements qui pourront se pro-
duire seront dispersés par les patrouilles,
nombreuses et fréquentes, que feront faire
les commandants des sections.
Le mécontentement actuellement causé
par le recrutement n'a rien de surpre-
nant. Beaucoup d'ennemis profitent de ce
moment pour répandre l'alarme, ils se
gardent bien de dire que la guerre de la
Vendée doit être terminée en C semaines,
et que personne plus que Paris n'est inté-
téressé à la voir finie, les pays lui four-
nissant les bœufs, les chevaux ; d'ailleurs
les révoltés n'en veulent qu'à Paris, de
toutes parts -on y envoie, les vainqueurs
de la Bastille, au nombre de 700, et envi-
ron 2,000 hommes les tiennent en échec.
Partons, déclare Sanlerre, et que le sur-
plus surveille un peu ici, cela ira bien.
D'après les rapports de la garde natio-
nale, à une heure du matin, les réverbères
des sections des Gravilliers et des Lom-
bards étaient en partie éleints.
5 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
558. — Rapport d'un observateur au mi-
nistre de l'intérieur, déclarant que la di-
versité des modes de recrutement proposés
dans chaque section, la veille, y avait tel-
lement échauffé les esprits que, dans pres-
que toutes, il y a eu des scènes scanda-
leuses.
Ce qui se passait au dedans se passait
au dehors dans des attroupements, où le
sentiment dominant résidait dans le mode
suivant, qui n'a été prévu ni proposé dans
aucune section. Le contingent de Paris,
fixé à 12,000 hommes, sera complété par
des citoyens, librement enrôlés, sans ti-
rage au sort, que, pour cet effet, il soit
annoncé que, sous la garantie de la Com-
mune de Paris, cli.ique volontaire sera
équipé aux frais de la nation, et, qu'au re-
tour de sa campagne, qui ne peut être ni
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
153
longue ni pénible, il recevra 50 louis de
gratification. ,
Cette somme, multipliée par 12,000, en
forme une de 14,400,000 qui, sans être
léparlie entre les 48 sections, serait pro-
portionnellement prélevée, en totalité, sur
les riches citoyens de Paris, les fortunes
ne devant pas moins que les subsistances,
dans des circonstances forcées, devenir
une propriété générale.
5 mai 1793.
Minute, A. N., 1" 36882.
oi>9. — Lettre de l'observateur Dutard
au citoyen Garât, ministre de l'intérieur,
lui rappelant qu'il est entré en fonctions
le dimanche 14 avril, le lendemain du
décret d'accusation lancé contre Marat, et
qu'il lui a fourni à cette occasion son pre-
mier article, où il disait que la Conven-
tion a dil se regarder comme Juge de
première instance, et considérer aussi les
Jacobins comme juges en dernier ressort,
déclarant que, comme c'est le 24 ou le 25
que le ministre lui a ofl'crt le poste qu'il
occupe, il dépendra de lui de dater sa
mission du H ou du 24 avril, que, depuis
l'entrée de Garât au ministère, il a mangé
cent écus de son argent, qu'il est sans
bas, sans habits, sans chemises, logé dans
un grenier où il commence à faire horri-
blement chaud, qu'il a un fusil, non de
calibre, qu'il lui faut encore un sabre et
des pistolets, car il aime raille fois mieux
périr les armes à la main, que d'être en
état d'arrestation seulement deux jours
comme suspect.
5 mai 179:).
Original signé, A. N., 1'''» III, Seine, 27.
EJ. Al). SCHMIUT, Tableaux de lalievoliUion
francuine, t. I, p. 180.
360. — Rapport de l'observateur Dutard
au ministre de l'intérieur, annonçant, à
propos de l'arrêté de la Commune du
3 mai, par lequel elle ordonne l'arresta-
tion de tous les membres do la Conven-
tion qui abandonneraient Idchcment leur
poste et de ceux qui, au moment du danger,
(lonneraienl leur démission, qu'il va suivre
les opérations de la Convention, de la
Commune et des Jacobins, et en présen-
tera tous les jours un aperçu.
.5 mai 1793, 10 lieures An malin.
Original signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
561. — Rapport de l'observateur Dutard
au ministre de l'intérieur, déclarant que,
d'ici à 3 ou 4 jours, il n'y a rien à craindre,
parce que la faction ne se croit pas en
force et qu'au milieu d'une immense po-
pulation, entourée d'écueils et de dan-
gers, elle n'a ni assez d'habiles politiques,
ni des observateurs assez adroits pour
oser tenter la moindre entreprise, faisant
connaître que, du Palais de l'Egalité aux
Tuileries, de là aux Champs-Elysées,
puis en rétrogradant par les quais, il est
allé jusqu'à l'Arsenal, et partout il a trouvé
le plus grand calme, qu'il ne voit plus ses
factieux, sesaboyeurs liabituels, même les
femmes soldées de la terrasse des Feuil-
lants ont disparu, cela l'étonné et lui
donne à penser.
Le citoyen Varlet a fait ii son ordinaire
un sermon civique rempli de philosophie,
vis-à-vis la terrasse, devant la Convention.
Ce matin des jeunes gens, que l'on dit
être des commis de marchands, des clercs
de notaires, se sont rendus aux Champs-
Elysées, au nombre de 4 à îiOO, pour y
délibérer; à 11 heures, un aide-de-camp
de Santerre a passé devant eux, ils l'ont
hué en criant que c'était le cheval blanc
de Lafayette, ils ont rétrogradé, vers midi,
ils ont fait une station entre le Pont au
Chiinge et le pont Notre-Dame, ont parlé
assez vertement de la liberté et ont crié :
Au f.. Marat! Marat à la (juilloline! la
garde est accourue pour en imposer aux
mutins, un conllit s'est produit, quelques-
uns ont été arrêtés, d'autres ont pris la
fuite, on assure que l'un d'eux s'est jeté à
l'eau et s'est noyé ; on croit que leur
grand rassemblement, au nombre de 10,000,
aux Champs-Elysées, est remis à demain.
Dans la crainte d'indiscrétions, l'obser-
vateur Dutard demande au ministre que,
dans le cabinet mis à sa disposition, il y
ail un bureau dont M. Garât aurait une
clef et lui l'autre, il lui recommande de
ne laisser un instant, sur sa table, aucun
papier qu'il désirerait ne communiquer à
lis*
CHAPITRE ï". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
personne, il le prie de lui fixer également
les heures auxquelles il devra lui remettre
ses bulletins, et combien de fois par jour.
5 mai 1793, 7 heures du soir.
Original non signé, A. N., F'-^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 183.
562. — Rapport de l'observateur Du-
lard au ministre de l'intérieur, annonjaiit
qu'un officier de garde, de la rue Uau-
phine, est venu au Conseil de la Commune,
à 10 heures, pour faire connaître que,
(|uelques instants auparavant Marat, en
sortant des Cordeliers, avait été attaqué
par plusieurs jeunes gens et que, sans le
secours porté par quelques personnes, il
serait resté sur place, ces mêmes jeunes
gens ont dit que, demain, il fallait que les
tôtes de tous les anarchistes sautent.
Hébert a dit quelques paroles, mais on
n'y reconnaît point la vigueur de jadis,
il a dénoncé des circulaires qu'on répand,
des affiches de Jérôme Petion.
Une députalion de la section des Qua-
tre-Nations a dénoncé ChauineUe, Des-
tournelles lui a fait une réponse sublime :
« Les anarchistes seront punis, de quel-
que côté qu'ils soient. »
11 est à craindre qu'un parti de modérés
parmi les jeunes gens n'aille réclamer
ceux qui ont été arrêtés aujourd'hui, il
parait aussi qu'on en veut à Santerre. Les
tribunes, bien garnies, n'ont donné aucun
signe d'approbation. A Saint-Eustache,
l'on s'est battu à coups de chaises, vers
9 heures, la garde a séparé les combat-
tants.
(5 mai 1793, 11 heures du soir.)
Original signé, A. N., F'» III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolulion
française, t. I, p. 185.
563. — Rapport de l'observateur Dn-
tard, au ministre de l'intérieur, dans h;-
quel il déclare que les dangers menaçants
du côté de la Vendée sont, sans contredit,
l'une des bases principales de l'espèce de
tranquillité qui règne en ce moment à
Paris, au milieu de l'anarchie; les sans-
culottes, les modérés, les aristocrates, tous
craignent un peu pour leur vie, et ils y
regarderont à deux fois avant de faire un
pas décisif, de plus, ils ont pour la phipar
une propriété, un mobilier quelconque, et
tiennent k conserver ce qu'ils ont; depuis
deux jours, il s'est produit un certain
rapprochement entre l'aristocrate et le
modéré, entre le modéré et le sans-cu-
lotte, qui par des revues, des patrouilles
multipliées, entrent en relations, il n'en
faut pas davantage pour que tous ces
hommes vivent en frères, même lorsqu'ils
s'assomment à coups de chaise, il est clair
que l'aristocrate qui se rencontre avec son
tailleur, son cordonnier, s'en fait bien vite
un ami, s'il donne à ces braves gens une
poignée de main, une prise de tabac, si
par hasard il boit avec eu.'c une bouteille
de bière.
Le grand obstacle, c'est que la Conven-
tion, par sa maladresse, a donné trop
d'empire aux faclieux. Le moment le plus
difficile sera celui où le recrutement sera
fini, ofi l'avarice des uns, l'insouciance
des autres, fera rentrer chez eux, pour
n'en plus sortir, au moins 40,000 hommes
qui sont en l'air, sur le qui-vive. A ce
sujet, Dutard déconseille au minisire de
répondre à l'appel qui pourrait lui être
adressé pour participer au tirage au sort,
et assure Garât que son nom est plus
ignoré à Paris, depuis qu'il est ministre,
qu'il ne l'était auparavant, il attribue ce
silence à l'affectation à la fois des aris-
tocrates et des Jacobins, de ne pas le
prononcer.
Les nouvelles qui arrivent des armées
enlretiennent l'esprit public, mais elles ne
produisent pas une impression bien vive ; le
peuple est depuis longtemps désabusé
sur la manière dont on les lui transmet.
Hier, il y avait dehors une population
immense, les groupes étaient nombreux,
les marchands de chansons, les charlatans
distraient le peuple, l'amusent et font
plus de bien qu'on ne pense, il y en avait
beaucoup sur les places; Dutard ajoute
(lu'il est resté près de 6 heures en obser-
vation cl a étudié les physionomies. L'a-
ristocrale a été, ces derniers jours, plus
raisonnable qu'à l'ordinaire, le modéré
est revenu et d'un grand sang-froid, le
sans-culotte ressemble à l'animal que l'on
a fait tourner sur lui-même et qui,ii force
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
155
d'agitation, voit tourner autour de lui l'iio-
rizon nt ne sait plus où il en est, Ici est le
tableau do Paris.
Ce matln,on tn'aajjpris, ditDutard, ([uo,
la veille au soir, la section Mauconseil en
est venue aux mains, celle de Saint-Eus-
tache a brisé les chaises et s'est retirée
sans rien délibérer; celle des Halles a
arrêté que lorsque les Sans-culoltes n'y
seraient pas en force, ils abandonneraient
la place et iraient se .joindre aux Sans-
culottes d'une autre section, il est remar-
quable que cette section a été l'une des
plus enragées pendant toute la Hévoliilion.
Depuis IT) jours Paris est agité par
l'approche et les dangers d'un recrute-
ment forcé, qui aura grand' peine à se
faire, la très grande majorité ne voulant
ni s'enrôler, ni tirer au sort, encore moins
se battre, si elle est atteinte par le sort.
Les chaises ont été brisées dans la plu-
part des sections, ce qui a fourni l'occa-
sion au parti modéré d'essayer ses forces,
mais ce jeu ne peut durer longtenii)s.
Il existe dans la classe enragée une es-
pèce d'hommes qui sortent de la Pitié et qui,
après avoir parcouru une carrière désor-
donnée, Unissent par retomber à Bicêtre,
en vertu d'un adage reçu dans le peuple :
De la Pitic à BiaHre; cette espèce d'hom-
mes n'a aucune conduite, vit au jour le
jour, mangeant tout et n'ayant jamais
rien. Depuis la Révolution, celte classe a
beaucoup soulfert, c'est elle qui a pris la
Bastille, qui a fait le Kl août, c'est elle
qui a garni les tribunes des Assemblées,
f.iit des motions. Beaucoup de ces per-
sonnages en ce moment doivent au bou-
langer, au boucher, au marchand de
vins, personne ne veut leur prêter da-
vantage, ils ont une femme dont ils .sont
dégoûtés, des enfanta qui crient la faim,
lorsque le- père est aux Jacobins et aux
Tuileries; le moyen de s'en débarrasser,
c'est d'olfrir à ces braves gens une prime
d'enrôlement et d'ouvrir dans chaque sec-
tion un double registre d'enrôlement et
de souscriptions civiques, en formant une
masse de façon à ce qu'il y ait unifor-
mité dans les sections, si l'on fixe à 200 li-
vres la prime d'enrôlement, on aura des
soldats tant qu'on voudra.
La section de la Halle-au-Blé a pris un
arrêté ordonnant à tout propriétaire, au
moindre coup de lambour, de descendre
armé sur le bas do sa porte, d'en défendre
l'entrée et la sortie, et de faire ainsi dans
toute la section une double haie dans
chaque rue.
Dutard termine en parlant du sieur
Dayroland, armurier, de la rue J.-J. -Rous-
seau, enragé contre les Jacobins, qu'il
veul faire sauter, qui lui a donné rendez-
vous à H heures, à la Commune, où il
doit discuter les friponneries de la Com-
mune du 10 août.
6 mai 1793 (matin).
Original signé, A. N., F'» III, Seine, 27.
Ed An. ScHMnrr, Tableaux de la Révolution
française, -l. I, p. 186, 189.
;iC4. — Rapport d'un observateur de
police, faisant connaître que le rassem-
blement de jeunes gens, qui devait se
porter dans les sections pour y troubler
les délibérations sur le mode de recrute-
ment, a eu lieu le "> mai, à 10 heures du
matin, aux Champs-Elysées, mais ayant
appris la suspension de ces délibérations
par ordre de la Convention ils se sont
dispersés et ajournés à la décision du
Comité de salut public, qui, en ce mo-
ment, no cesse de fixer l'attention de tout
Paris, et d'être pareillement le sujet con-
tinuel des attroupements et conversations,
dans lesquels on remarque beaucoup plus
de femmes que d'hommes, et dans une
telle exaltation, qu'il est difficile de dé-
finir leurs intentions.
La différence frappante et toule opposée
des sentiments manifestés dans les jour-
naux de Marat et de Corsas sur les événe-
ments journaliers et les alïaires politiques,
occasionne dans les esprits une si grande
fermentation par la diversité des opi-
nions, qu'il serait ù désirer qu'on ne s'a-
busât point davantage sur le défaut d'har-
monie et les troubles dont on est jour-
nelleznent inquiété.
Minute, A. N
G mai 1703.
, V 3688^
SC.'j. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Commandant
15G
CHAPITRE \<". — JOURNEES HISTORIQUES DE f.A REVOLUTION
général répond aux critiques que plusieurs
sections ont faites au sujet de l'étal du
casernement, dressé de quinzaine en quin-
zaine, il expose qu'en ce qui concerne
les gendarmes de la rue Saint-Victor, s'il
n'en a marqué que 30, c'était exact, mais
sur le désir, exprimé par eux, de partir
pour la Vendée, 300 devaient y être ex-
pédiés et formés en compagnies; celui
qui a recruté les gendarmes en a porté
par erreur 3 à 700, censés rue SainL-Victor,
en réalité il n'y en a que 330 qui aient les
qualités requises par la loi, les autres
appartiennent aux sections. Il n'en est
pas de même de l'Ecole militaire, où il y
a 480 hommes, quoiqu'un contingent ait
déjà été fourni. Rue du Bouloi, on a dé-
claré 25 hommes le i" mai, ce sont les
canonniers des Feuillants, il est possible
que le nombre s'augmente journellemoiil,
ainsi qu'à l'Estrapade. Au reste, il a tou-
jours été convenu que toutes les troupes
disponibles partiraient. L'état des ofticicrs
qui doivent accompagner le Commandant
général n'est pas encore prêt, tous n'ayant
pas encore fourni leurs certificats de ci-
visme.
D'après une lettre écrite, il y a un mois,
à un aristocrate de Dijon, qui dit: Si le
4 mai vient à manquer, nous sommes perdus ;
ce serait leur reste, les patriotes doivent
redoubler de surveillance et d'exactitude.
Les réserves de 50 hommes seront conti-
nuées et feront de nombreuses et fré-
quentes patrouilles, les chefs feront ser-
rer les rangs et empêcheront que qui que
ce soit ne parle sous les armes, ni ne les
charge sans commandement, il faut de la
douceur, de la fraternité, de la sévérité.
L'ordre du Commandant général improuvé
par la section des Droits-de-l'Homme, qui
lui relire sa confiance, est faux.
Ce malin, vers six heures, il y a eu,
comme la veille, un attroupement de
jeunes gens, mais on leur a fait entendre
çaison, et ils se sont retirés. Cependant,
on ne peut se dissimuler que si un ras-
semblement de celle nature n'était pas
éteint dans sa source, les malveillants
feraient beaucoup de mal, partout le
peuple demandant à fondre sur eux, et
ces dangers, qui ne paraissent pas consi-
dérables, le deviendraient à l'instant. De-
main aura lieu une épreuve des canons à
Montmartre. D'après les rapports de la
garde nationale, une patrouille de la sec-
lion des Sans-Culolles a entendu, à une
heure du matin, rue .Saint-Victor, n» 93i;,
tirer quatre coups de pistolet.
G mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
566. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, mentionnant les faits suivants :
1° Si une loi sur le mode de recrute-
ment n'est pas bientôt décrétée, Paris ne
lardera pas à entrer en insurrection. Les
malveillants profitent des troubles qui
régnent dans les sections et de l'insou-
ciance à cet égard de la Convention natio-
nale pour augmenter le désordre en ai-
grissant de plus en plus les esprits.
2° Afin Je mieux cacher leurs complots
liberlicides, les aristocrates, qui excitent
les jeunes gens à s'ameuter, avaient grand
soin, la veille, de n'admettre dans le ras-
semblement des Champs-Elysées que des
gens sans armes. Il est vrai qu'ils n'é-
taient pas tout à fait désarmés, puisque la
plupart d'entre eux portaient des cannes
à dard et sabre, qu'on leur a saisies le len-
demain. Cent de ces jeunes gens atta-
quèrent le poste du pont. Notre-Dame qu'ils
voulaient enlever, plusieurs furent faits
prisonniers, et l'un des complices se jeta
dans la Seine, où il se noya.
3° La veille au soir, les sections étaient
dans la plus violente agitation, l'on s'est
battu dans celles des Lombards, de Bon-
Conseil et du Contrat-Social ; il s'agissait
du mode de recrutement, il paraît que
l'opinion presque générale est que gar-
çons et mariés, riches et pauvres tirent
au sort et partent indistinctement. La sec-
tion de la Réunion n'aurait pas désap-
prouvé cette coalition de jeunes gens, et
peu s'en est fallu qu'elle ne leur ail fourni
ses canons ; par contre, celle des Quinze-
Vingts a très mal accueilli l'adresse de ces
manit'cslants et leur a fait dire que, s'ils
continuaient à se rassembler, elle ne pou-
vait leur répondre qu'à coups de canon.
4° Le Cmai, vers les C heures du matin,
I
I/ESPIUT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
157
environ 80 Jeunes gens s'étaient déjà ren-
dus aux Champs-Elysées, le général Sati-
terre y arriva quelques instants après avec
b aides de camp et 50 cavaliers, fit inves-
tir ces jeunes gens, dont quelques-uns
furent arrêtés, les autres se retirèrent
quatre à quatre. Vers les 7 heures, le jar-
din de l'Egalité, la place des Piques, celle
du Carrousel étaient couvertes de groupes
de jeunes gens de toutes les professions.
b» Santerre est assez généralement dé-
testé, on le suppose l'agent secret d'une
nouvelle trahison. L'un de ses aides de
càrap a tenu, la veille, ce propos : « Le
20 de ce mois, Paris contiendra 20,000
hommes de troupes soldées, qui appui-
ront une expédition importante. »
6° Ce matin, au jardin de l'Egalité, un
volontaire du bataillon de Mayenne-et-
Loire, estropié d'un bras à l'affaire d'Aix-
la-Chapelle, se plaignait amèrement du
ministre de la guerre, qui lui avait refusé
tout secours, et assurait qu'il n'avait rien
mangé depuis 24 heures ; les jeunes gens
qui l'entouraient dirent alors : Voilà ce
que l'on gagne à se sacrifier pour la Ré-
publique. L'on a arrêté, sur le ci-devant
pont de Louis XVI, un aide de camp du
traître Dumouriez, qui était, dit-on, à Paris
pour espionner ce qui se passe.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
6, 7 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. JV.,
AF'V 1470.
567. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, déclarant que, pour le
départ de la Vendée, il faut 12 compagnies
de canonniers, au nombre de 60 hommes
au moins chacune, et invitant les canon-
niers, désireux de partir, à se faire ins-
crire chez leurs capitaines, ou rue Bar-
bette, n" 13, annonçant en outre que la
section du Louvre portera désormais le
nom de Muséum.
L'ordre du jour contient des instruc-
tions pour les citoyens de service à un
poste; ils doivent, est-il dil, protection à
tout le canton qui l'entoure, plusieurs
pensent que si une rue n'est pas de leur
section, ils ne doivent pas s'y porter, ils
ont tort; tout délinquant doit être arrêté
et conduit chez le commissaire de la sec-
tion sur laquelle il a commis le délit; si
le poste qui l'arrête est un peu trop éloigné
du commissaire, il peut garder au corps-
de-garde le délinquant, en envoyant une
ordonnance au poste de la section où s'est
passé le délit.
D'après les rapports de la garde natio-
nale, à une heure du matin, la plupart
des réverbères étaient éteints dans la sec-
tion du Théâtre-Français.
7 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
568. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant connaissance des ren-
seignements suivants :
1° Les arrestations d'un grand nombre
de jeunes gens ont satisfait la plupart des
sections. On désire que le choix à faire
pour la Vendée, dans la crainte de l'arbi-
traire, ne soit confié ni à des commis-
saires de Comités révolutionnaires, ni aux
adjudants et capitaines de compagnies.
2° L'on attend avec impatience le décret
de la Convention qui doit fixer le mode
de recrutement, et l'on se plaint de sa
lenteur dans une occasion aussi impor-
tante. Il paraît que, tandis que les sec-
tions sont partagées sur ce mode, les
jeunes gens, décidant la question à leur
avantage, voudraient que tout le monde
tinlt sans distinction, mais ceux en petit
nombre qui les approuvent, désirent que
l'on ne donne aucun grade aux clercs, ni
aux garçons marchands.
3° Les clercs d'avoués et de notaires se
proposaient de venir délivrer leurs con-
frères, mis en état d'arrestation à la .Mai-
rie, et ils ont dû s'assembler aujourd'hui
à Saint-Denis.
4° Plusieurs sections ont décidé d'en-
registrer librement les citoyens qui s'of-
friront pour aller combattre les rebelles,
et de recevoir les souscriptions de ceux
qui seront jaloux de contribuer de leur
bourse à la défense de la République. La
section de Reaurepaire, entre autres, a
arrêté qu'on ne tirerait point au sort, mais
que l'on s'enrôlerait volontairement sur
iS8
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
un registre ouvert à cet elTel^que chaque
particulier contribuerait à sa volonté, mais
que les riches y seraient contraints, cl que
l'on prendrait soin des femmes et des en-
fants de ceux qui partiront; la même sec-
lion avait déclan';, il y a 8 jours, que tous
les citoyens, mariés ou non, seraient tenus
de tirer au sort. Celle des Piques, consi-
dérant que la voie du sort est indiirne de
la majesté d'un peuple lil)rc, donne 100 li-
vres aux volontaires qui partent, et promet
à ceux qui reviendront 400 livres, que
l'on distribuera aux parents de ceux qui
perdront la vie.
ii" La veille, dans l'Assemblée de la sec-
tion de l'Unité, l'on a failli en venir aux
mains, comme il y avait deux partis bien
tranchés, l'on a mis les canons sous la
sauvegarde du principal poste, l'un des
deux se montrant disposé à les endouer.
6° Plusieurs personnes qui sont revenues
de Saint-Denis n'y ont pas vu plus de
rassemblement que dans le bois de Bou-
logne, et l'on disait qu'il s'y en formait
de dangereux; mais elles assurent que les
volontaires, blessés aux frontières, qui se
trouvent en dépôt à Saint-Denis, n'ont
que trop sujet de se plaindre de la ma-
nière dont ils sont traités, ils couchent sur
la paille presque pourrie, et sont extrê-
raent négligés des chirurgiens.
7 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
569. — Rapport de l'observateur Du-
lard au ministre de l'intérieur, s'excusant
de n'avoir pu lui envoyer de bulletin, la
veille au soir, ni ce matin, en raison
d'une garde de 27 heures qu'il vient de
monter au Mont-de-Piété, annonçant que,
le soir d'hier, il est allé faire un tour aux
Tuileries, et qu'il a trouvé partout le
peuple assez tranquille, mais a rencontré
sur les promenades beaucoup moins de
modérés qu'à l'ordinaire, ce qui prouve
qu'ils sentent le besoin de se réunir.
Un boucher, revenant de la foire deSiau
(Sceaux), débitait que les bouchers de Paris
n'y avaient trouvé en tout que 400 bœufs,
au lieu de 7 ou 800 jusqu'à 1,000, qu'il y
avait ordinairement, si l'on en retranchait
200 pour l'armée, il en restait, disait-il,
200 pour Paris, quantité dérisoire; aussi,
la semaine prochaine, la viande sera à
30 sols, déjà beaucoup de petits bouchers
ont été forcés de fermer boutique.
Dutard rapporte qu'il fut témoin à sa
section d'une discussion sur un arrêté de
la section du Pont-Neuf, portant sur deux
points, lo premier ayant pour objet de
demander l'élargissement des jeunes gens
arrêtés aux Champs-Elysées, le second, à
l'elTel de déclarer que Santerre avait
perdu la confiance; sur celle-ci, l'Assem-
blée a passé à l'ordre du jour, mais sur la
première question, après un vif débat, où
la majorité était d'avis de deniaixlor la
liberté des révoltés, la question resta ea
ballotage, (juoique les modérés fussent de
40 plus nombreux que les enragés. Lo
président, nommé Guiraut, était un con-
frère d'Hébert; a la sortie, les modérés se
déclarèrent très satisfaits et s'engagèrent à
redoubler d'assiduité.
Aux Tuileries, les nouvelles de la Vendée
excitaient des murmures et une sourde
fermentation, plusieurs y déclaraient que
le canon d'alarme serait tiré aujourd'hui,
que la chose avait été décidée par la Mon-
tagne. Dutard y a reconnu plusieurs agents
du pouvoir exécutif, qui déploient une
certaine activité et dont les discours sont
plus conformes aux circonstances. L'aris-
tocratie est absolument muette, ses agents
ne soufflent mot, quelques particuliers
seulement dissertent, les uns accusant les
Girondins, les autres, les brigands de
toute espèce.
Le moment ôtantsingulièrementcrilique,
l'observateur Dulard croit devoir recom-
mander au ministre : 1» de prendre grand
soin que les subsistances ne manquent
pas à Paris, c'est là un écueil formidable ;
2» de faire en sorte que la viande no de-
vienne pas plus chère qu'elle ne l'est en
ce moment, qu'au contraire elle diminue
d'un ou deux sols; la question intéVessant
les bouchers et les traiteurs d'abord, en-
suite toute la petite classe du peuple (car
Paris est très carnassier), et la plus légère
augmentation pourrait produire les plus
grands maux; 3" si les nouvelles de la
Vendée deviennent plus alarmantes, d'en
suspendre la publication jusqu'après le
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
15Ô
di5part des troupes et de consulter surtout
à ce sujet les observateurs ; 4° do veiller
au départ des troupes et de savoir s'il se
fera divisémenl ou simultanément, il fau-
drait pour cela connaître le plan adopté
et comment en général sont composées
les recrues, mais il pense que, pour la
tranquillité de Paris, il serait très avanta-
geux de faire partir les recrues à mesure
qu'elles seront formées en troupes, sauf à
fixer un lieu de rassemblement à quelque
distance de Paris.
Dutard se montre surpris do ce que la
Convention n'ait pas adopté tout à la fois
le plan du Faubourg Saint-Antoine et celui
de la Municipalité.
7 mai 1793, 8 lieiires du soir.
Original non siyné, A. iV., F'= III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 192.
b70. — Rapport de l'observateur Du-
tard au ministre de l'inlérieur, affirmant
que la classe marchande travaille à faire
manquer ù Paris les subsistances ou du
moins les marchandises de première né-
cessité ; plusieurs épiciers n'ont plus de
savon, et les gros marchands qui, pour la
plupart, ont relégué leurs magasins aux
environs de Paris, refusent de leur en
vendre, sans faire attention que c'est un
des grands moyens qu'ils réservent à la
faction, qui connaît bien ces magasins
(car Chaumette le disait dernièrement), de
faire une insurrection générale, quand
elle le voudra. Les courtiers subalternes,
c'est-à-dire des femmes qui achètent par
livre et quarteron, sont en train de racler
le peu qui reste ; une partie de ces femmes
travaillent pour les gros marchands, et
l'autre pour la faction, en moins d'une
demi-heure, 4 sont venues chez un épicier
où lui Dutard se trouvait. Pourquoi la Con-
vention n'ordonne-t-elle pas le recense-
ment, la visite et l'inventaire •de ces ma-
gasins? Pourquoi le peuple ne dit-il rien
de l'augmentation rapide de ces marchan-
dises? c'est que d'un côté les pillards sont
encore pourvus, et de l'autre les Sans-
culottes, tranquilles, attendent tout de la
Vendée.
Les canonniers des sections du Con-
trat-Social et des Halles sont tombés au
sort; on trouve parmi ces derniers ii frères,
tous fils d'un même père, tous pères de
famille. Le père, la mère, toute la famille
en sont désolés, et ces braves sans-culottes
eux-mêmes ne partent qu'à regret.
Hier, à la Grève, un charlatan avait
donné à ses quatre musiciens un costume
ressemblant à luniforme des Suisses, quel-
ques personnes ont trouvé cela extraor-
dinaire et le charlatan a pris le parti de
s'en aller. Hier, observe Dutard, l'on a fait
une proclamation pour le recrutement
dans sa section (à ce propos, il de-
mande s'il doit tirer au sort et comment
fera-t-il pour se soustraire à la réquisi-
tion, si elle est adoptée). Il était curieux
de voir une soixantaine de propriétaires,
serrés les uns contre les autres, et le Co-
mité de sui'veillance au milieu.
La veille au soir, Dutard se trouvait en-
core, vers 6 heures, aux Tuileries et aux
Champs-Elysées, l'afUuence des proprié-
taires lui a paru moins grande que d'or-
dinaire.
(8 mai 1793.)
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. An. ScHMmT, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 195.
r«71. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que le ministre
de la guerre a remis au Commandant gé-
néral l'ordre pour 2,800 fusils, savoir :
2,400 pour les citoyens qui partiront aux
frontières, ce qui fera SO fusils par sec-
tion, et les 400 autres pour 400 gendarmes,
tant de la caserne de la rue Saint-Victor,
que ceux nouvellement admis, qui au lieu
de se diriger le 2 mai sur Valenciennes,
ne sont pas partis, conformément à leur
zèle et à nos besoins, mais partiront de-
main avec les grenadiers de la Convention
et une compagnie de canonniers de la
ligne, lesquels auront 2 canons et 3 cais-
sons, ce qui fera 657 hommes, tous an-
ciens militaires. La liste des officiers qui
doivent accompagner le Commandant gé-
néral a été envoyée au Comité de salut
public, afin que le Comité et le pouvoir
exécutif vérifient leurs talents et leur ci-
visme; aussitôt la liste acceptée et reve-
nue, elle sera mise à l'ordre, ainsi que
i60
CHAPITHE 1". — JOURNEES HISTOfllQUES DE LA HÉVOLUTION
l'éUil du casernement, tous les quinze
jours. F>e ministre ayant ordonné le départ
de tous les citoyens casernes et qui ne
servent pas, conformément au décret de la
veille, il est urgent que les bataillons se
forment, le recrutement ne peut plus être
différé, le Commandant général attend
qu'il y ail un bataillon de prêt pour le
faire partir et escorter l'artillerie, les
autres bataillons suivront immédiatement,
ainsi qu'il y a lieu d'espérer les besoins
étant urgents, si l'on ne veut pas se laisser
couper la gorge à Paris. La section de la
République a fourni hier son contingent
pour la Vendée, celle de la Butte-des-
Moulins a déjà, enrôlé 74 hommes pour le
sien.
Les rapports de la garde nationale men-
tionnent : 1° l'extinction de beaucoup
de réverbères, à 3 heures du matin dans
la section du Contrat-Social, et, à 2 heures,
dans les rues du Sentier et du Gros-Chenet,
section de Molière et La Fontaine; 2» l'ar-
restation, à minuit et demi, du citoyen Se-
monville, ambassadeur de la République
française à la Porte Ottomane, qui a élé
conduit au poste de la section des Gardes-
Françaises, où, ayant été reconnu, il a
élé relâché sur-le-champ ; 3° la contra-
vention commise par des vidangeurs qui,
travaillant rue Frcpillon, jetaient la ma-
tière et de l'eau ensuite dans le ruisseau
de ladite rue, ce qui causait une infection
horrible, ainsi qui, ^ur le Pont aux Biches.
8 mai 1793.
Extrait non signé, A.N., AF'^' 1470.
S72. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bi^'eau de surveillance de
la Police, signalaiu les faits suivants :
1° Les rassemblements étaient moins
nombreux dans la journée d'hier et les
moti|}ns bien moins emportées au sujet de
renr')lemcnt; la nuit a été aussi fort tran-
quille et de fréquentes patrouilles ont été
sur pied jusqu'au jour. Cependant les sen-
timents sont toujours fort partagés ; les
uns veulent que les hommes mariés par-
tent, les autres demandent que ce ne soit
que les jeunes gens; ceux-ci soutiennent
que les riches trouveront toujours moyen
de se mettre à l'abri ; d'autres désirent
que l'on envoie en Vendée tout hominequi
ne peut justilier de moyens d'existence, at-
tendu qu'alors les bons citoyens n'hésite-
ront pas à marcher contre les rebelles,
mais on a toujours des craintes sur la
conduite que tiendront les malveillants et
les scélérats, lorsiinc les patriotes se seront
éloignés de Paris ; les malinlenlionnés, ne
sachant plus quel ressort faire jouer pour
répandre le trouble et la discorde, sèment
de faux bruits, des nouvelles absurdes,
parlent d'un ra.ssemblement imaginaire
des garçons perruquiers. Un fait très vrai,
c'est que les jeunes gens se plaignent
beaucoup de l'arrestation de leurs cama-
rades.
2° Les sections se calment un peu, quel-
ques-unes sont encore agitées, mais la
plupart demandent que le recrutement se
fasse le plus lot possible. La lettre du
maire de Paris à ses concitoyens et celle
du ministre de la justice aux sections ont
produit un excellent effet en tranquilli-
sant les esprits.
3° Les députés regardés comme sus-
pects continuent d'être vus d'un mauvais
œil par le public. Un pamphlet, qui se
vend de toutes parts , contribue singu-
lièrement à les décrier, il est intitulé:
Rendez-nous nos dix-huil francs. Le repré-
sentant Laplanche, de retour de la Ven-
dée, a rendu hier un compte alarmant à
la section des Tuileries sur ce départe-
ment, il a annoncé que Poitiers tomberait
bientôt au pouvoir des révoltés et qu'une
insigne trahison se tramait, il a fait savoir
enfin qu'aujourd'hui la générale serait
battue dans Paris et qu'on y tirerait le
canon d'alarme |)our avertir les citoyens
du danger imminent de la patrie. Dam-
pierre et Custine excitent de violents
soupçons.
4° La section du Pont-Neuf a envoyé, le
7 mai, aux 47 autres sections un arrêté dé-
clarant que Santerre a perdu sa confiance
et invitant toutes les sections à le desti-
tuer. Hier soir, au Club des Cordeliers, il a
été dit que le maire de Paris serait mandé
aujourd'hui à la barre de la Convention
pour y recevoir l'ordre de faire lirer le
canon d'alarme, afin d'émouvoir les habi-
tants de Paris et de les engager à porter
i;i:spiuT PUBLIC a paris ui'; janvikiî a juin 1793
161
de prompts secours dans les départements
maritimes de l'Ouest.
11° La fermentation parait augmenter au
sujet de la cherté des vivres, la viande
coûte 20 sols la livre et pourrait bien mon-
ter à 30, si la iMunicipalité n'y met ordre.
La classe indigcnlo jette les liants cris.
0" Les vols se multiplient journollemcnl,
il est urgent de mettre un frein à l'audace
des voleurs, en ayant parmi eux une
mouche qui les décèle et les fasse prendre
sur le fait, mais il faudrait une loi qui
statuât des punitions plus rigoureuses que
celles qui leur sont infligées.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
'8, 9 mai 1793.
Exlrait et oi'iiçinal signés (2 pièces), ^.A'.,
AF'v 1470.
b73. — Rapport de l'observateur Du-
tard à Carat, minisire de l'intérieur, lui
rendant compte du langage qu'il a tenu,
la veille au soir, dans sa section (celle du
Contrat-Social), au sujet du mode de re-
crutement, rappelant que les sections,
riches pécuniairement, ne sont pas celles
qui, dans la Révolution, ont donné l'exem-
ple du courage , que les sections des
Quinze-Vingts et des Gobelins, qui sont
pauvres, ont fourni beaucoup de défen-
seurs h. la patrie, tandis que celle du Con-
trat-Social, qui est riche, s'est toujours
montrée récalcitrante, proposant ijue les
sections riches fournissent de l'argent aux
sections qui n'ont ([ue des bras et, qu'à
cet eflet, il soit établi un mode uniforme
dans la répartition des indemnités qui
seront allouées aux volontaires qui vole-
ront au secours des patriotes en. Vendée,
et qu'il soit fait une masse générale de
toutes les collectes.
Après une discussion de a heures, qui
aboutit au rejet du tirage au sort, rem-
placé par la réquisition, Dutnrd, ayant fait
remarquer que ce procédé était vexatoire,
offrit de s'en remettre aux députés de la
Convention, qui formulèrent 4 proposi-
tions, dont 3 émanaient de lui, lesquelles
furent adoptées.
Outard appelle ensuite l'attention du
iiiinislrc sur l'arrêté de la Commune du
T. IX.
6 mai, où il trouve entièrement l'esprit de
Chaumette et une émanation de ses grands
projets avortés, suivant lesquels il faisait
résider la véritable représentation natio-
nale, non dans la Convention, mais dans
les autorités constituées.
Si la faction, observe Dutard, fait quel-
que tentative, ce sera, à coup sûr, un jour
de dimanche ou de fête, comme cela s'est
passé pour l'orgie du Champ de Mars; le
meilleur moyen de déjouer ces intrigues,
c'est de redoubler de zèle et d'activité,
les dimanches et fêles, si les factieux se
trouvaient en force ces jours là, les sec-
tions pourraient prendre des arrêtés de
nature à produire les plus funestes effets.
Comme preuve de l'empire que la reli-
gion conserve encore sur le peuple de
Paris, Dutard rapporte le trait suivant :
Ce matin, un prêtre in Iiahitu a porté le
viatique à un malade devant chez lui, il
était surprenant de voir ce même peuple,
qui persécute les ministres du culte, ac-
courir de toutes parts pour se jeter à ge-
noux et en adoration, tous, hommes et
femmes, jeunes et vieux.
Sans date (9 mai 1793).
Original non signé, A. JV., F'" lil, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de (a Révolution
française, t. I, p. 196.
!i74. — Lettre de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, se répan-
dant en considérations pn'Uosophiques et
déclarant notamment que, dans la poli-
tique révolutionnaire, peu d'hommes ont
vu l'ensemble et les vrais rapports qui
existent entre les diverses classes formant
le corps social, qu'ir'liti»!rement les pro-
ductions du temps, parce l[li'il craint que
l'éloquence des Guadet, des Vergniaud,
des Gensonné ne le détourne d'admirer
les sottises de tous, qu'il aime mieux
conserver à son esprit les transports c'*^
l'ivrogne Chaumette que de savoir par
cœur l'histoire philosophique, observant
que les Jacobins ont été complètement
trompés par les Jacobins eux-mêmes, et
que La Fayette, Roland et Dumouriez n'ont
atteint leur apogée que parce qu'ils étaient
Jacobins, et se résumant en ceci, qu'il
abandonne toute lecture, toute étude, jus-
11
162 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
qu'à ce que l'horizon, encore trop nébu-
leux, soit un peu éclairci, et qu'il n'entre-
tiendra le ministre d'autre philosophie
que de morale sans-culottière.
9 mai 1793.
Original non signé, A. N., F'" III, Seine, ?7.
Ed. Ad. Schmidt, Tableatuc de (a Révolution
françnite, t. I, p. 198.
87b. — Lettre de Garât, ministre de
l'intérieur, priant le citoyen Champagneux
de confier au citoyen Terrasson l'une des
missions d'observateur pour Paris, accom-
pagnée d'instructions, portant que Pierre-
Joseph Terrasson, âgé de 43 ans, dont on
donne le signalement, est chargé de pren-
dre, au nom du pouvoir exécutif, dans la
ville et le département de Paris, tous les
renseignements propres à y maintenir la
tranquillité et la paix, ainsi que d'indi-
quer les moyens de procurer une occupa-
tion utile aux citoyens indigents et oisifs,
de faire des établissements favorables au
commerce, aux manufactures et aux arts,
avec réquisition aux autorités consti-
tuées de seconder de tout leur pouvoir le
citoyen Terrasson, pour l'exécution de sa
mission.
9 mai 1793.
Original signé, A. N., F*<: III, Seine, 27.
,')76. — Rapport de l'observateur Ter-
rasson au ministre de l'intérieur, décla-
rant que, dans l'état de fluctuation où
sont les esprits, on doit penser que le
peuple est fortement travaillé dans des
sens opposés. Ce matin, dans l'une des
tribunes de la Convention, avant la séance,
un particulier a tenu des propos incivi-
ques, on s'est contenté de le chasser;
cette après-midi, dans le jardin des Tui-
leries, un autre en a tenu contre l'enrô-
lement et a été fort rudoyé, mais n'a reçu
aucun coup, un seul garde, sans uni-
forme, mais ayant son baudrier, a suffi
pour l'arracher à la tourbe, il y avait ce-
pendant dans la mêlée plusieurs frères
patriotes, on a parlé de le mener au Co-
mité de salut public, mais cette proposi-
tion n'a pas été goûtée, le Comité ne
semble pas être en grande vénération.
Marat a passé vers 'S heures aux Tuile-
ries, on s'est rangé en haie sur son pas-
sage, et aux cris de : Vive Marat! on l'a
accompagné, le sabre nu à la main, jus-
qu'à l'escalier de la terrasse, vis-à-vis
l'entrée de la Convention, là il a dit de
rengainer le sabre.
L'enrôlement se fait assez bien, la sec-
tion du Mont-Blanc a fait une telle col-
lecte que chacun des 140 hommes que
fournit cette section aura près de 1,000 li-
vres, à cet égard, l'esprit public est à tel
point qu'il ne faudrait qu'un mouvement
pour produire les résultats les plus heu-
reux, mais, si l'on ne se hâte de profiter de
cette disposition, les esprits retomberont
dans la stupeur.
9 mai 1793.
Original signé, A. N., F^' III, Seine, 27.
Ed. An. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 201.
577. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
1" Il règne encore une grande fermen-
tation dans les esprits sur le mode de
l'enrôlement. On s'est battu dans quel-
ques sections vers les 4 heures du matin,
notamment dans celle des Amis-de-la-Pa-
trie. La section de Bon-Conseil y envoya
plusieurs de ses membres afin de mettre
d'accord les dissidents, ils réussiren t si bien
dans cette honorable mission qu'ils re-
çurent et donnèrent le baisep fraternel, et
que la paix et l'union furent entièrement
rétablies.
La section du Louvre a arrêté, de même
que celles des Tuileries et du Théâtre-
Français, de faire une proclamation so-
lennelle, promettant aux volontaires qui
se présenteront dans les 3 jours, 200 li-
vres lors de leur départ pour la Vendée,
400 à leur retour et, en cas de blessures,
400 livres de rente viagère, réversible sur
la tète des femmes et des enfants de ceux
qui mourront en combattant pour la pa-
trie, mais pour ceux qui se présenteraient
au bout des 3 jours, ces sommes seraient
diminuées de moitié. S'il arrivait que le
contingent ne fût pas au complet à l'ex-
piration du délai de 3 jours, des mesures
de rigueur seraient prises.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
163
2" L'on assurait hier, au café Beaucaire,
qu'une partie Jes jeunes gens du rassem-
blement avait un chapeau rond avec une
cocarde, au milieu de laquelle se trou-
vait une marque distinctive, beaucoup do
jeunes gens, qu'on voit sans cesse dans les
cafés ot dans le jardin de l'Egalité, en ont
de pareilles en cas d'insurrection ; d'au-
tres la portent, moitié passée dans le
cordon de leur chapeau, et appellent cela
une cocarde nationale à l'cclipse.
3» Le sieur Lanchère, individu très
suspect, passe pour être l'agent secret
des conlre-révolulionnaires, on assure que
les rebelles de la Vendée lui ont écrit pour
lui demander le moyen de leur faire
passer de la grosse artillerie. On prétend
que pour l'exécution dé ce projet, quand
les convois d'artillerie seront en route pour
les départements maritimes de l'Ouest, les
chefs qui les commanderont ont promis
de les livrer à l'ennemi.
4° Le bruit public court qu'il y a dans
Paris quantité d'Anglais, agents de Pitt,
chargés d'accaparer les gros sols, qu'ils
achètent jusqu'à cent pour cent, et d'es-
pionner tout ce qui se passe dans la Ré-
publique ; ils se logent dans de grands
hôtels qu'ils louent dans le Faubourg
Saint-Germain, ou dans des maisons de
.campagne aux environs de Paris, afin
d'être moins découverts.
S» Les compagnons tailleurs de pierre,
les charpentiers et autres ouvriers pa-
raissent décidés à faire la loi à ceux qui
les emploient; ils veulent que leurs jour-
nées soient fixées, savoir ; celles des tail-
leurs de pierre à 3 livres 10 sols, celles
des charpentiers à 4 livres. L'extrême
cherté des denrées est le prétexte qu'ils
invoquent.
Cette copie est accompagnée d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
9, 10 mai 1793.
Copie et original signé (1 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
S78. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, d'après les
ordres du ministre, il partira : 1" 000 fu-
sils en poste pour Tours; 20 demain, pour
Metz, 20 caissons, contenant ensemble
36 milliers pesant de plomb en balles;
3° demain, pour Versailles, 3 voitures
d'artillerie, à l'effet d'y aller chercher
150,000 cartouches à balles pour l'armée
de la Vendée; annonçant que le recrute-
ment va bien dans beaucoup de sections,
qu'au Gros-Caillou, les célibataires n'ont
pas voulu que les hommes mariés tirent
au sort, le contingent est formé, les
hommes mariés leur donnent une gratifi-
cation et leur offrent aujourd'hui le dîner
fraternel.
L'Assemblée nationale prenant posses-
sion aujourd'hui de la nouvelle salle du
Palais national, la garde y restera 24 heures
et sera relevée tous les jours, à midi pré-
cis, il y aura parade et musique.
10 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
S79. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, exposant
ses idées de tactique révolutionnaire, et
déclarant que, s'il était jacobin, il mobi-
liserait 100 sans -culottes dans chaque
section et, qu'à 7 heures du soir, il ferait
tirer le canon d'alarme, sonner le tocsin
et battre la générale dans les faubourgs,
arrêter dans les maisons tous les suspects,
fermer les boutiques, forcer la Convention
de livrer les 22 au Tribunal révolution-
naire, qu'il formerait à Paris une première
armée de 100,000 hommes, qui ne man-
queraient de rien, et une seconde armée
de 100,000 dans les villes des environs de
Paris, et enverrait 100,000 hommes contre
les rebelles de la Vendée, et des autres
100,000 hommes .'iO.OOO pour la frontière
du Nord.
En réponse à l'objection qui lui est faite
que la faction ne se décidera jamais et ne
risquera pas une semblable entreprise,
parce que les départements se soulève-
raient, que les troupes ennemies en profi-
teraient pour envahir la France, et que le
Faubourg Saiiit-Anloine combattrait cette
démarche, Dutard déclare que l'on aurait
le temps de tuer, de massacrer avant que
les départements soient à Paris, qu'au
contraire, beaucoup se réuniraient aux
Parisiens; quant au Faubourg Saint-An
toine, il faut établir une distinction entre
164
CHAPITRE 1«
JOUKNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
un temps calme et le moment Je l'insur-
rection; dans le calme, on le gouvernera
facilement, mais dans une insurrection,
tous seraient de la partie.
Dutard rapporte que, la veille au soir,
dans sa section, les modérés avaient de-
mandé l'élargissement du citoyen Bou-
charot, condamné par le Comité de sur-
veillance de la section à i mois d'empri-
sonnement à l'Abbaye, pour avoir brisé
quelques chaises sur le dos des enragés,
cette motion fut accueillie par l'ordre du
jour; les modérés, quoique en majorité,
ont crié à l'injustice, se sont levés et se
sont retirés en foule, en jurant, en pes-
tant, en maugréant, on a voulu les retenir,
mais en pure perte, par ce trait, vous
pouvez juger combien il y aurait lieu de
compter sur les propriétaires de Paris, il
faudrait les enchaîner lousles uns contre les
autres pour pouvoir en tirer quelque chose.
Au sujet de la loi sur le recrutement,
il sera difficile, observe Dutard, de faire
contribuer les citoyens de Paris, si l'on
n'adopte pas un mode coercitif, et si l'on
ne suspend pas les travaux de construction
et de pavage qui occupent beaucoup d'ou-
vriers. Le plus sûr moyen de mettre tout
le monde à l'aise, ce serait de rendre
l'enrôlement volontaire et la caisse per-
manente, il faut donner de bonnes ré-
compenses, chaque fois qu'il part un
sans-culotte, c'est une plume que l'on ar-
rache à l'aîle de la faction.
Les conseils énergiques de Dutard ne
furent point goûtés du ministre Garât,
qui inscrivit de sa main cette note en têle
du rapport : « Toute mesure pour rame-
ner l'ordre, qui suppose une violation des
lois qu'elle emploie ou une force sans
droit, ne peut être mise en usage par un
ministre patriote ».
10 mai 1793, 7 lieures du matin.
Original non signé, A. N., V^" III, Seine, 11.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de (a licvolution
française, t. I, p. 202.
1)80. — Rapport de l'observateur Ter-
rasson à Garât, ministre de l'intérieur,
l'informant qu'on vient de faire aux Jaco-
bins la motion de se porter à l'imprimerie
de Rrissot, même d'écraser les journalistes
aristocrates, de suite plusieurs personnes
sont sorties sans avoir l'air trop échauffé,
les tribunes néanmoins ont beaucoup ap-
plaudi. L'un de ceux qui sont sortis est
entré chez le pâtissier voisin, disant que
les marchands avaient fait la Révolution
pour eux, qu'il fallait enfin la faire pour
soi. La garde s'est rendue chez ce pâtis-
sier. Terrasson engage à aviser les jour-
nalistes, mais ajoute-t-il, il croit pourtant
que ce ne sera qu'un feu de paille, quoi-
([ue, lorsque l'orateur a dégainé son sabre,
il y ait eu une sorte d'applaudissement
unanime.
10 mai 1793.
Original signe, A. N., F'-^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de (a Révolution
française, t. I, p. 202.
581. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, notifiant que, d'après les
ordres du ministre de la guerre, il partira
de Paris 200 sabres de gendarmerie pour
armer le 2= régiment de dragons can-
tonné à Valenciennes, et pour le départe-
ment d'Indre-et-Loire 60,000 piques, an-
nonçant également que, ce jour, toutes les
compagnies de canonniers s'assembleront
au chef-lieu de leur légion respective, pour
décider entre elles quelle compagnie par-
tira, ou arrêter tel autre mode qui leurcon-.
viendra; invitant les citoyens à détacher
8 sapeurs par compagnie, armés de haches
et de pistolets. Le Commandant général
donne ses instructions en vue du départ
des volontaires. On trouvera, dit-il, rue
Barbette, n° 13, des adjudants généraux
pour se former en bataillons, on réunira les
compagnies qui se connaissent, et elles
nommeront de suite des colonels, on leur
adjoindra aussi d'anciens militaires et ins-
truits. Il est à désirer, ajoute Santerre, que
nous partions dimanche, ne fût-ce que
8 bataillons. Versailles a trois bataillons
armés qui se tiendront prêts demain à
marSher avec leurs frères de Paris. Toute
la garde nationale sera mise en réquisi-
tion et va s'organiser pour marcher l'une
après l'autre, en 4 divisions, si cela est
nécessaire.
Tous les départements nous attendent
avec impatience, notre présence et notre
courage anéantiront les rebelles, la Bas-
l.'K.SPItlT PUBLIC A PAIÎIS DE JANVIER A JUIN no:t
16S
tille était plus difficile que cela pour les
Parisiens, partons, mes amis, s'écrie San-
terre, ceux qui tarderont, rougiront de ne
pas avoir concouru avec nous à notre
victoire et au salut du peuple.
11 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
:)82. — Premier rapport de l'observateur
Terrasson à Garât, ministre de l'intérieur,
conseillant d»^ faire partir, même en dé-
tail, les volontaires destinés pour la Ven-
dée, dût-on leur indiquer en route un
point de ralliement, où attendraient les
premiers partis, car l'on travaille le peuple
pour tenter un coup avant le départ, et
plus on le retardera, plus la fermentation
augmentera ; pour fermer la bouche aux
malveillants qui disent que les volon-
taires ne font que deux lieues par jour,
on pourrait faire imprimer leur marche
en ne la traçant que jusqu'à Tours.
On a pris tous les chevaux qui ont con-
duit les voitures à l'Opéra, des malveil-
lants voudraient qu'on prit ceux des
fiacres, opération trop hasardeuse, à moins
de nécessité majeure, et encore faudrait-
il charger les cochers de conduire leurs
chevaux, parce qu'ils ne pourraient, ni se
plaindre, ni exciter des troubles.
On crie contre la disposition des tri-
bunes dans la nouvelle salle de la Con-
vention, mais à mesure quon en prendra
l'habitude, le bruit se dissipera, d'autant
qu'il n'y a pas encore de côté marqué, ni
pour les tribunes, ni pour les groupes,
cela même ralentirait les opérations sédi-
tieuses, s'il y en avait de projetées.
On criait à 2 heures, aux Tuileries,
contre la Convention, mais grâce à l'in- .
tervention de l'observateur Terrasson, qui
éclaira les esprits, la femme qui pérorait
n'obtint aucun crédit.
Cependant lîobespierre perd la con-
fiance à cause, dit-on, do sa pusillani-
mité.
11 mai 1793.
Original signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableavx de la Rivolulion
française, t. I, p. 208.
i)83. — Second rapport de l'observateur
Terrasson à Carat, ministre de l'intérieur,
annonçant que plusieurs membres de la
Société fraternelle font faire des poignards.
Cette Société se propose de demander à
la Convention nationale l'expulsion et un
décret d'accusation contre les membres
dénoncés : Rrissot, Guadet, Vergniaud, Pe-
lion, etc., et de faire justice, si on ne lui
donne pas satisfaction, mais, tout bien
considéré, comme les faubourgs sont bons,
en surveillant doucement et sans mouve-
ment les faiseurs de poignards, il n'y a
rien à craindre. L'état actuel de la Vendée
est à l'ordre du jour de tous les groupes.
L'observateur Terrasson signale à l'at-
tention du ministre Je livre du comte
Gorani, intitulé : Lettres sur la Révolution
française, où l'auteur s'attache à prouver
que la Révolution française a été amenée
par les îibus de l'ancien régime, et Ter-
rasson conjure le ministre de le faire
imprimer et de le répandre dans le peuple;
la lettre au Pape notamment est un chef-
d'œuvre d'habileté.
Les sections n'ont pas l'air de s'en-
tendre, aussi quelque bruit qu'on y fasse,
cela ne fera de mal qu'aux auditeurs.
Demain, Terrasson se propose de voir les
guinguettes, car c'est là qu'est le peuple,
qu'on le trouve tout entier et que les plus
adroits se démasquent in vino.
II mai 1793.
Original signé, A. N., ?'<= III, Seine, 27.
Ed. Al). Schmidt, T.i6/ea!i.v- de la Révolution
française, t. I, p. 209.
584. — Rapport de l'observateur Ter-
rasson à Garât, ministre de l'intérieur,
annonçant qu'un groupe de femmes s'est
formé dans la section du Finistère et doit
se grossir de celles des autres sections; la
veille du départ des volontaires pour la
Vendée, elles iront en masse demander aux
autorités constituées de mettre en arresta-
tion tous les suspects, et à la Convention
un décret d'accusation contre les députés
dénoncés, engageant en conséquence le mi-
nistre à prendre les précautions les plus
sages, dans le cas où la Convention refu-
serait de décréter d'accusation les députés
en question, car il y a beaucoup de fer-
mentation à cet égard, néanmoins l'esprit
public est bon, et l'on est plus occup^^
166
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA HÉVOMJTION
d'activer le recrutement que de s'insurger.
Les faubourgs sont debout, pour écraser
les personnes suspectes, si elles remuent,
mais nullement contre la Convention. Les
faubourgs ne participent point au re-
crutement, parce qu'ils savent qu'ils sont
plus nécessaires à Paris qu'en Vendée ; ils
laissent les autres plus riches aller à la
guerre, eux veillent ici et ne comptent
que sur eux pour garder Paris.
12 mai 1793.
Original signé, A. iV.,F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 210.
&85. — Rapport de l'observateur Ter-
rasson à Garât, minisire de l'intérieur,
déclarant que les physionomies des aristo-
crates laissent voir qu'ils cachent certains
desseins, ils paraissent en public en moins
grand nombre, les efforts de ceux qui
cherchent l'agitation du peuple redoublent,
mais les sections semblent se rapprocher
et ressentir le besoin d'union, dans plu-
sieurs, les aristocrates qui avaient eu le
dessus, ont maintenant le dessous, et ce-
pendant l'on est loin, et très loin de la
crise, et m^rae le moindre avantage de la
République en Vendée retarderait l'érup-
tion du volcan, à moins que quelque cir-
constance particulière ne survienne et ne
fasse pencher la balance.
12 mai 1793.
Original signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. SchmiDï, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 211,
586. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1" La section du Pont-Neuf donne
1,000 livres à chacun de ses volontaires
partant pour la Vendée, celle du Pan-
théon-Français, qui "fournit 500 hommes,
n'alloue que 300 livres à chacun. Il serait
à désirer que les 48 sections fissent le
môme avantage à leurs volontaires pour
éviter les difficultés qu'éprouvent néces-
sairement celles qui sont moins riches en
argent qu'en hommes. Plusieurs des vo-
lontaires qui vont en Vendée disent que,
si Santerre commande, ils ne lui obéiront
pas, attendu qu'ils ont très peu de con-
fiance dans son habileté.
2° Les malveillants ne savent qu'ima-
giner pour occasionner des troubles dans
Paris. La veille, vers 8 heures du soir,
des malintentionnés s'avisèrent d'insulter
quelques citoyens, sous prétexte qu'ils
portaient des chapeaux ronds, qui déno-
taient, disaient-ils, de véritables aristo-
crates, la dispute fut poussée si loin que,
si la garde n'était proniplement accourue,
elle aurait pu avoir des suites fâcheuses.
3° Beaucoup de loueurs de carrosses se
sont assemblés pour aviser aux moyens
de conserver leurs propriétés, en raison
de la saisie de plusieurs de leurs voitures;
ils s'obligent, à ce que l'on prétend, à
prêter leurs chevaux, si le cas l'exige, mais
s'opposent à ce qu'on les mette en réqui-
sition.
Cet extrait est accompagné d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil exé-
cutif.
12, 13 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.',
APiv 1470.
587. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que les 16 com-
pagnies s'assemblent aujourd'hui pour se
former en bataillons, la seule difficulté
qui retarde un peu le départ est le man-
que de fusils; les citoyens doivent sentir
l'importance qu'il y a à faire partir le
contingent et doivent être assurés que la
raison, la justice, tout enfin veut que les
fusils soient rendus à ceux qui les prête-
ront, il en existe beaucoup à réparer et
qui sont en route pour Paris, sans cela il
ne serait pas possible d'en promettre. Si
les citoyens qui ont des fusils acquis par
eux, veulent les livrer, les sections sont
autorisées à les acheter, le ministre leur
donnera une instruction et des fonds à
cet effet.
Chaque jour de retard augmente les dan-
gers, le Commandant général espérait par-
tir dès hier, mais l'ajournement des départs
relarde le sien. II espérait aussi faire con-
naître la liste des officiers choisis par lui,
mais elle n'a pas été adoptée, et comme
ceux qu'il proposait étaient addition-
nels, cela a souffert des difficultés au Co-
LESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
167
mité, il faut un décret qu'il pense obtenir
aujourd'hui.
Les rapports de la force armée men-
tionnent un feu de cheminée au collège
d'Harcourt, l'arrestation d'un gendarme
excitant ses camarades à ne point partir,
à moins qu'on ne leur accorde un mois
d'avance, lequel a été mis à l'Abbaye,
l'arrestation dans la section de Bonne-Nou-
velle de 2 citoyens, se disant président et
secrétaire du Comité révolutionnaire de la
section de la Réunion, porteurs de cocardes,
l'une de drap doublé en carton blanc,
l'autre de rubans doublés de blanc, avec
cette inscription derrière : Fabrique du ci-
toyen A. fds, inventeur des cocardes naiio-
nales. D'après l'ordre du général, le poste
de Sainte-Marguerite a fourni un détache-
ment au citoyen Alais, aide-de-camp, et
au citoyen Blondel, lieutenant, pour une
expédition dont ils étaient chargés.
13 mai 1793.
Extrait, en double, pour les ministres de la
marine et de l'intérieur (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
588. — Rapport de l'observateur Dutard
à Carat, ministre de l'intérieur, annonçant
qu'à peine relevé d'une attaque de fièvre,
il a parcouru la Grève, les quais, le Palais
de l'Egalité, les Tuileries, les Champs-Ely-
sées, et que partout il a constaté le plus
grand calme, le meilleur esprit public et
le peuple résigné, et que son impression
doit concorder avec celle de tous les ob-
servateurs, expliquant les craintes qu'il
avait manifestées, lorsqu'il avait déclaré,
la veille au soir, que le moment était ter-
rible et ressemblait beaucoup à ceux qui
ont précédé le 2 Septembre, racontant ce
qui s'était passé dans sa section (celle du
Contrat-Social), oîi les modérés en nombre
avaient demandé et obtenu que le Comité
de surveillance fût tenu, 2 fois par se-
maine, de rendre compte de ses opéra-
tions ; les Sans-culottes, se voyant en
minorité, se sont portés à la section Mau-
coiiseil pour demander du secours, celle-
ci a levé sa séance et s'est rendue en
masse au Contrat-Social, là ils ont cassé
le commissaire de police et pris tous les
arrêtés révolutionnaires qu'ils ont voulu.
Cet exemple prouve que, si la faction ne
comptait pas sur ses ressources, sur l'es-
poir qu'elle a de les augmenter, et sur-
tout sur l'ineptie du parti constitutionnel,
elle eût profité de ce moment pour faire
une insurrection et la victoire lui était
assurée.
La Commune n'a pas tenu de séance,
parce que Chaumette sait bien que le
Corps municipal est en majeure partie
composé de propriétaires, de pères de fa-
mille, qui voudraient au moins sauver la
peau, s'ils ne sauvent la chemise.
Dutard se demande si les enragés du
Contrat-Social et de Mauconseil, joints à
ceux de la Halle-au-Blé, des Halles, de la
Réunion et des Arcis, avec les clubs et les
sociétés populaires et tous les mauvais
sujets qui accourraient en foule, tentaient
un mouvement insurrectionnel, quelle
force on pourrait leur opposer, et il ré-
pond : aucune, absolument aucune.
Le peuple veut généralement la paix, un
parti nombreux de propriétaires est rési-
gné et disposé à faire tout ce qu'on vou-
dra, mais on le laisse dans l'inaction, isolé,
sans appui, sans soutien. Il y a au moins
10,000 commis dans l'administration, plus
de 15,000 chez les marchands, 20,000 pro-
priétaires; chacun de ces propriétaires,
s'il le voulait, pourrait, dans 3 jours, dou-
bler le nombre, en appelant de ses parents
des campagnes ou villes voisines. Les
gendarmes parlent ouvertement contre la
Révolution, jusqu'à la porte du Tribunal
révolutionnaire, dont ils improuvent hau-
tement les jugements. Tous les vieux
soldats détestent le régime actuel. Si le
ministre avait sous la main La Fayette,
dans deux jours il mettrait la faction au
point de ne plus savoir où donner de la
tôle, il est urgent de s'assurer de quelque
bonne tôte pour les mesures d'exécution.
Si on laisse prendre aux Comités révo-
lutionnaires leur ancien empire, qu'en
résultera-t-il? c'est que l'on fera tomber
entièrement l'esprit 'public. C'est que le
parti propriétaire lui-môme se livrera à
la merci des hasards. Sans nul doute, si
l'on décidait par l'appel nominal la ques-
tion de guillotiner tous les membres de
la Convention, il y aurait contre eux au
moins les 18 vingtièmes.
168
CHAPITRE !•". — JOURNÉES HISTORIQUES DE i.A RÉVOLUTION
« Vous fuites deux pas en avanl, dit en
terminant Dutard, et vous reculez de 4 ;
renvoyez vos avocats Vergniaud, Guadet
à leurs sacs et à leurs pièces, ils n'y en-
tendent rien, absolument rien. »
13 mai 1793.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schuidt, Tableaux de la UévoUdion
française, t. I, p. 217.
589. — Rapport do l'observalcur Tor-
rasson à Garât, ministre de l'intérieur,
l'informant que les groupes diminuent et
sont plus tran(]uilles, cependant les agi-
tateurs redoublent de fureur, les sections
sont travaillées par les riches et rede-
viennent apathiques, néanmoins leurs com-
missaires à rArchevêclié s'occupent sé-
rieusement de la chose publique et doivent
prendre des mesures de sûreté générale,
ils paraissent déterminés à presser la Con-
vention de se déclarer pour l'unité de la
République et pour l'arrestation des sus-
pects, mais partout l'on reconnaît la né-
cessité de procéder avec une sorte d'au-
thenticité qui légitime les opérations ; le
peuple commence à être instruit, ainsi il
faut s'attendre à ce qu'il soit ferme, il
réclamera hardiment, mais sans insurrec-
tion, et les petites incartades n'auront
point de protection, l'on a refusé de se
réunir à la_ Halle au Blé.
Mai 1793.
Original .signé, A. N., F'": III, Seine, 27.
Ed. Au. ScilMiDT, Tableaux de la Révotulion
française, t. I, p. 217.
590. — Rapport de l'observateur Ter-
rasson à Carat, ministre de l'intérieur,
déclarant que l'on fait tout ce qu'on peut
pour acquitter Miranda, mais que le peuple
immense qui est dans le Palais et ses
alentours ne parait pas ili.s[)Osé à accueillir
un tel jugement avec tranquillité; la
séance de la Société des Jacobins va être
chaude, elle le fut hier, mais sans suites,
aujourd'hui l'on pourrait bien profiter de
la circonstance de Miranda pour se dé-
terminer à quelque mouvement, car il y
a véritablement un projet, et plusieurs
têtes sont marquées.
13 mai 1793.
Original .signé, A. N., F'' III. Seine, 27.
Ed. Al). ScHMlirr, Tableaux de la Révolution
française, l. I, p. 218.
1)91. — Rapport de l'observateur Dutard
n Carat, ministre de l'intérieur, lui rap-
pelant qu'il disait dimanche que le grand
calme régnant dans Paris était le signal
certain, ou d'un grave événement prêt à
éclater, ou d'un grand complot à éclore,
que les mesures révolutionnaires étaient
à l'ordre du jour, et que le jour, l'heure
et le moment où l'insurrection générale
aurait lieu, serait celui où la faction verrait
pouvoir tenter cette entreprise sans courir
les plus grands dangers, indiquant au mi-
nistre le moyen de se préserver de trois
écueils menaçants : 1» prévenir l'insurrec-
lion instantanée; 2° donner assistance et
protection aux propriétaires et les corro-
borer le mieux possible; S'-couper tous les
fils de la coalition dans la ville de Paris.
Quels sont les moyens pour éviter l'in-
surrection? Premier point: Dutard montre
comment procède la faction elle-même
dans presque toutes les sections. Ce sont
les Sans-Culoltes qui occupent les Comités
de surveillance, qui ont à leurs ordres
ii ou 6 espions, salariés à 40 sols, qui vont
d'une section à l'autre demander main-
forte, la faction a réussi à faire décider, au
mépris de la loi, que tous les suspects
seraient désarmés, si bien que tous les
fusils, au nombre de plus de cent mille à
Paris, passeront entre ses mains. Pour
contrebalancer ces menées, il est indis-
pensable d'avoir des hommes forts dans
les sections, non pour attaquer, mais
pour battre au besoin, envoyer sous les
galeries du Palais Egalité des gaillards
résolus, comme ceux qu'y envoient les
Sans-culoltes.
Deuxième point : pour levivilier les pro-
priétaires, il importe d'abord de veiller à
l'observation de la loi, puis de rajuster les
propriétaires, de manière qu'ils ne se sé-
parent pas, et de faire en sorte qu'ils ne
désertent pas les assemblées des sections;
mais tout cela restera inutile, si la Con-
vention nationale ne réprime pas l'abus
que les Comités de surveillance font de
l'autorité qui leur a été confiée. La fac-
,tion s'entend beaucoup en révolution et
se concerte intinimenl mieux que la Con-
vention. La Convention fait de grandes
phrases, s'en remet toute entière aux dé-
I
I/KSPHIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
160
parlements, dans 4 jours, voici ce qui va
lui arriver : La faction ment de former un
Comité central des commissaires des 48 sec-
lions, qui doivent se réunir à l'Evécké, pour
correspondre avec les sections et la Com-
mune de Paris. Les Comités de surveil-
lance vont désarmer un à un tous les
suspects, c'est-à-dire la moitié de Paris, et
seront les maîtres de la situation. Une
partie de son mal, c'est la Convention qui
l'a fait elle-même en établissant les Co-
mités révolutionnaires, qui ne sont rem-
plis que de Jeunes gens et d'étrangers. Si
la Convention laisse substituer à son au-
torité celle des Comités de surveillance,
elle est perdue, elle n'en a pas pour 8 jours.
Le coup de force déployé dans la section
du Contrat-Social, oii l'on a cassé un com-
missaire de police, et les coups donnés
hier au Palais-Royal, ont cloué la bouche
à la moitié de Paris.
Troisième point : La coalition s'établit
de 2 manières, par les Comités révolu-
tionnaires et par la force armée. Si l'on
vient à former l'armée révolutionnaire
proposée par Robespierre, c'est certaine-
ment bien établir une coalition. La voir
commencée, ou la voir complétée, c'est
pour la faction à peu prés la même chose,
car si elle parvient à avoir 10,000 hom-
mes, il ne lui sera pas plus diflicile d'en
rassembler 500,000, attendu les moyens
véhéments et extraordinaires dont elle
ferait usage.
Dans le sentiment de Dutard, il n'y a
pas beaucoup à craindre des nouveaux
enrôlés, plusieurs de ces compagnies sont
composées de beaucoup d'enfants, de
vieillards décrépits, de quelques bourgeois
que l'on aurait crus aller à la guillotine,
cela constitue une bien triste armée.
Dutard a aperçu plus de 60 officiers des
troupes de ligne, la plupart déguisés, toi-
sant des yeux les localités, examinant les
pas.sants, tous jouant le rôle d'observa-
teurs, ceux de la faction seuls n'osent
plus se montrer.
14 mai 1793, 8 heures du malin.
Original signé, A. N., F'<^ III, Seine, 27.
Ed. An. SnilMinr, Tahleaux île la ROvolvIion
fra-içiiise, I. I, p. Vil.
i>92. — Rapport de l'observateur Tisset
au ministre de l'intérieur, déclarant que
Paris est agité plus que jamais par les
inquiétudes et appréhensions, et particu-
lièrement par la diversité des sentiments
qui s'y propagent.
Hier, 13 mai, sur les 9 heures du soir,
le Palais de la Révolution était rempli de
groupes contraires. Le chef des Marseil-
lais, à l'occasion d'une motion équivoque,
tira son sabre et poursuivit celui qui l'a-
vait faite, mais heureusement sans l'at-
teindre, cette vivacité déplut généralement,
néanmoins le tout s'apaisa par la retraite
précipitée de ce Marseillais, qui cria im-
prudemment -que dans quelques jours on
les mettrait A la raison.
Cette menace a produit d'autant plus
d'ell'et que dans la journée il s'était ré-
pandu un bruit très alarmant pour la
classe des nobles et des riches, quoique
dénué de toute probabilité, mais néan-
moins très inquiétant.
Ont été arrêtés et conduits au Comité
de sûreté générale quelques individus
soupçonnés de recruter pour les révoltés
de la Vendée, ce qui est faux, mais il est
vrai que les malveillants se communiquent
entre eux un signe de ralliement pour se
défendre en masse en cas d'événement,
et dont l'époque, suivant eux, doit être
celle de la réception de la première nou-
velle désavantageuse de la Vendée.
La modération et l'insouciance des au-
torités constituées augmentent journelle-
ment la classe des personnes suspectes
dans les cafés, promenades et places pu-
bliques, et les moyens insuffisants qu'elles
emploient ne peuvent mettre les obser-
vateurs à même d'épier celles qui ne fré-
quentent que le bois de Boulogne, les
spectacles et les jeux de 31.
14 mai 1793.
Original signe, A. N., V 3688'^.
893. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant : 1° que la
6' légion a fourni son contingent en ca-
nonniers, que les deux compagnies sont
celle de la Maison commune, partie hier,
et celle du Nord, prête à partir; 2° que
jeudi matin, à 8 heures, à Vincennes, l'on
170
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION'
fera, en présence des commissaires nom-
més par le Conseil exécutif, des expé-
riences comparatives des poudres de
guerre du citoyen Weyland Stahl et de
celles de l'Arsenal; 3° que le ministre vient
de mettre à la disposition de la Commune
4,700 fusils, dont 3,000 ont été éprouvés,
et la distribution s'en fera aux sections à
l'effet d'armer le contingent des volontaires
partant pour la Vendée, en proportion du
contingent de chaque section, les 1,700
autres seront délivrés de même après leur
épreuve, ces livraisons sont indépen-
dantes des 50 fusils qui se distribuent à
chaque section, à l'Arsenal; 4° qu'il par-
tira, aujourd'hui ou demain, pour la Ven-
dée, 1,000 fusils afin d'armer les volontaires
se trouvant à Tours, et que le Comman-
dant général va envoyer à Orléans des
adjudants généraux pour former en ba-
taillons les compagnies qui seront parties
seules.
L'ordre du jour se termine par les ré-
flexions suivantes de Santerre : « Les
ennemis de notre Révolution répandent le
bruit que le départ de 24,000 hommes et
du Commandant général esl attendu pour
pouvoir faire un soulèvement à Paris. S'il
y a à craindre un soulèvement, rien ne
pourra l'empêcher de se manifester, mais
les Sans-culottes et les femmes sont ca-
pables de l'éteindre, nous ne sommes pas
ici dans la Vendée, le fanatisme ne ser-
vira pas la cause des rebelles, il est donc
visible qu'ils craignent le départ, partons
donc, nous qui partons, soyons tran-
quilles, il n'y a point de doute qu'au
moindre appel nos amis seront debout et
étoufferont tout germe de guerre civile. »
14 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
594. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les indications suivantes :
1° L'esprit public est toujours agité au
sujet du recrutement, des malintentionnés
cherchent à réfréner l'ardeur des jeunes
gens qui voudraient partir.
2° L'Assemblée générale de la section
de Bon-Conseil a été troublée, le 13 mai,
par les célibataires qui vinrent en grand
nombre, la forcèrent de rapporter son
arrêté, qui décidait de tirer au sort pour
compléter son contingent, et la mirent
en demeure de demander à la Convention
nationale un emprunt de lii0,000 livres, à
l'exemple de la section du Panthéon-Fran-
çais. Au milieu de ces agitations vinrent
à l'Assemblée une députation de la sec-
tion du Contrat-Social et une autre de la
Fraternité séante aux Jacobins, l'une et
l'autre furent interrompues à chaque ins-
tant par les vociférations de l'aristocratie;
l'on arrêta 4 des plus emportés, trois,
n'ayant pas de carte civique, furent con-
duits dans les prisons de l'Abbaye.
3° La section du Louvre n'a pas encore
pu compléter son contingent, malgré le
traitement avantageux qu'elle assure aux
volontaires qui partiront. La difficulté
qu'elle éprouve vient de ce qu'elle ne veut
recevoir que des citoyens connus de son
arrondissement, comme il lui en manque
encore 110, les garçons ont offert de tirer
au sort. Le contingent de la section du
Mail esl rempli, elle en a même 19 de
plus, la masse de ses dons se monte à
80,000 livres, encore beaucoup de ses
concitoyens n'ohl-ils pas donné.
4» Les femmes, qui fréquentent le café
Beaucaire et les abords de la Convention,
affectent un patriotisme exalté, elles ont
dit que les volontaires pour la Vendée ne
devaient partir qu'après les signataires
des pétitions des 8,000 et des 20,000, et
une partie des membres de la Convention
du côté droit, déclarant que, s'ils ne sui-
vaient pas leurs conseils, on les mènerait
à la boucherie, où ils périraient tous. De
leur côté, les femmes de la Halle se pro-
posent de faire une pétition pour que les
prisons soient purgées avant le dépari de
leurs maris et de leurs enfants, il esl à
craindre que ce dessein se réalise, si l'ad-
ministralion de Police ne continue à sur-
veiller avec le plus grand soin.
5" L'aristocratie s'est ralliée dans Paris
avec l'espoir que les révoltés de la Vendée
parviendront à s'en approcher; lorsque,
dans les assemblées des sections, quel-
ques orateurs tonnent en faveur de la
liberté, les malveillants leur imposent si-
lence par leurs clameurs.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 17M
171
6° Les gens casernes à Bercy sont très
suspects, notamment le sieur Tellier, leur
inspecteur, on prétend que la plupart
d'entre eux étaient valets des ci-devant
nobles et princes ainsi que de la ci-devant
Reine, on les soupçonne d'avoir formé le
complot de livrer tout ce qu'ils pourront
aux ennemis.
7» On recommence à craindre que les
aristocrates et modérés, qui sont en gra,nd
nombre dans Paris et dont aucun ne part,
ne profitent de l'éloignement des patriotes
pour exécuter leurs sinistres projets et
n'égorgent tous les amis de la Liberté. En
raison de ces vives alarmes, répandues
peut-être à dessein, on demande de pré-
venir le coup dont on est menacé pen-
dant que l'on est encore en. force, ou du
moins de séquestrer sous bonne et sûre
garde ceux qui sont connus.
8» Il y avait, ces jours passés, au Co-
mité de sûreté générale, 6 enrôleurs pour
les émigrés, qui ont été incarcérés.
9° Les cabriolets publics qu'on trouve
dans la cour des Fontaines et qui n'ont
point de numéros, malgré les règlements
de police, à cet effet, sont attelés de che-
vaux de luxe appartenant à des émigrés,
et ils servent surtout aux ennemis de la
chose publique; pour en être facilement
reconnus, ils sonts peints en rouge avec
des bandes noires, d'autres en ont de
bleues en signe de royalisme.
10" Trois compagnies de gendarmes re-
fusèrent, hier, de partir, parce que le
commissaire ordonnateur ne leur payait
point à chacun cent et quelques livres qui
leur revenaient, ils ont dû les toucher ce
matin.
11° Les commissaires de la Convention
sont généralement blâmés au sujet de
Custine, on dit qu'ils cherchent ù dégoûter
nos meilleurs généraux.
12» On se plaint aussi que depuis quel-
ques jours il sort quantité de sucre et de
savon de Paris, quoique ces objets y soient
fort rares et presque de première néces-
sité. Les propriétaires de cafés et certains
épiciers mettent en circulation des bons
de 2, 3 et 4 sols et accaparent ainsi la
monnaie ; au café, appelé la Côte d'Or, au
bas du perron de la Maison de l'Egalité,
le commerce de l'argent se fait avec une
impunité révoltante, d'autant plus que le
sieur Cornu, qui en est le propriétaire,
s'entend avec les infracteurs de la loi et
leur donne des chambres particulières
pour terminer tranquillement leurs in-
fdmefi traitéK. D'après une dénonciation
envoyée au maire, dans la Halle aux toiles,
les marchands ont voulu vendre à prix
d'argent, et pour de l'argent seulement,
les marchandises exposées.
13° Toute la surveillance de la Police,
qui a parcouru aujourd'hui Paris et ses
environs, n'a vu aucun vestige de ras-
semblement, ni aucune cocarde portée à
droite en signe de ralliement.
La copie de cette feuille dp rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
14, 15 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AFi\' 1470.
. î)95. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, décla-
rant tout d'abord qu'il craignait une in-
surrection, mais qu'elle n'aura pas lieu,
parce que les citoyens propriétaires, depuis
quinze jours, ont fait assez bonne conte-
nance et qu'ils continuent à la faire, parce
que le peuple sans-culottier s'est montré
atterré, abattu, résigné, parce que enlin
la faction manque elle-même de courage,
donnant ensuite des nouvelles de l'état
de Paris. Tout a été parfaitement tran-
quille dans la journée d'hier; l'on a dis-
continué, dans la plupart des sections, le
recrutement sur les places, parce qu'elles
ont à peu près toutes leur contingent, et
que celles qui ne l'ont pas en approchent
de beaucoup.
La veille au soir, à sa section, l'assem-
blée était moins nombreuse, tant de la
part des Sans-Culottes que de la part des
propriétaires, tant par crainte de réqui-
sition que d'attentat aux propriétés. Ce qui
a pu aussi dérouter les propriétaires de
sa section, c'est l'espèce de fédéralisme
établi entre les enragés qu'elle contient
et ceux de la section Mauconseil. Avant-
hier, les modérés prévalaient dans cette
dernière, les enragés ont demandé se-
172
CHAPITRE \<". — JOURNÉES HISTORIQUES DE I.A REVOLUTION
cours à ceux du Contrat-Social, le prési-
dent de notre Comitt! de surveillance y a
rétabli l'ordre et y a parlé d'emprisonne-
ment, de Tribunal révolutionnaire et de la
guillotine, en effet, le Comité de surveil-
lance de sa section en a fait emprisonner
5 ou 6 à cause des derniers troubles.
Dulard, à ce propos, t'ait remarquer
qu'il n'est rien qui frappe aussi rudement,
aussi cruellement le peuple qu'un empri-
sonnement quelconque, surtout arbitraire,
et que si Louis XVI, ou son Conseil, pour
lui, avait eu un peu de tôle, et surtout de
bons observateurs, froids, impassibles, il
aurait vu que pour faire la contre-révo-
lution, qu'il désirait tant, il suffisait d'em-
ployer les juges de paix qui emprison-
naient, fort joliment, les Droits de l'homme
à la main, les factieux. En sens inverse,
on peut dire que les Comités de surveil-
lance ou révolutionnaires ont remplacé
les juges de paix de ce temps-là, par
conséquent il importe de les surveiller
sérieusement.
D'après Dutard, il n'est pas moins im-
portant d'éviter un écueil, les excitations
dont le peuple est l'objet de la part de
certains bavards, à la solde des factieux,
qui vont, répétant que les prisons sont
toutes pleines, qu'on ne sait où pla-
cer les voleurs et les contre -révolution-
naii-es, d'où l'on en conclut qu'il faut s'en
défaire.
Un deuxième moyen, employé par la
faction, consiste à désarmer les mo-
dérés.
Troisième moyen, s'assurer de faire
manquer les marchandises de première
nécessité à volonté, c'est pour cela qu'il
importe également de ne pas perdre de
vue les magasins de sucre, de calé, de
savon surtout, de fromage, de chandelles,
tous ces articles disparaissant peu à peu
de che7, les détaillants, il faut en ordon-
ner l'ouverture et la visite, car si par
malheur le peuple s'y portait de nouveau,
le mal serait sans ressource.
La veille au soir, les nouvelles de la
Vendée ont un peu ragaillardi la faction
subalterne, l'aristocratie se tait absolu-
ment, ou ne parle qu'en bien, à 7 cl 8
heures les places publiques étaient pres-
que dégarnies, il y avait très peu de
groupes. La translation de la Convention
dans sa nouvelle salle a entièrement dé-
rangé l'harmonie des groupes. Au ma-
.nège, sur la terrasse des Feuillants, liO
hommes faisaient nombre, actuellement
200 paraissent isolés sur la vaste terrasse
(lu chdtoau, et trop éloignés do la salle.
On parlait beaucoup, la veille au soir,
de 3 embaucheurs pour la Vendée, arrêtés
au Palais Marchand (Palais de Justice).
Plusieurs personnes faisaient, aux Tuile-
ries, un pompeux étalage du civisme du
général Biron, qui n'avait qu'un défaut,
disait-on, celui d'aimer les femmes.
Les enrôlés de la section de Dutard
ont exigé le payement immédiat de l'ar-
gent qui leur avait été promis, et on dut
leur donner un acompte.
15 mai 1793 (9 licures du malin).
Original non signé, A. JV., F'"^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. SChmidt, Tableaux de la liévolution
française, t. I, p. 227.
596. — Extrait do l'ordre du jour do la
garde nalionale, notifiant : 1» qu'il y aura,
le lendemain i6, à midi, au Collège de
pharmacie, rue de l'Arbalète, une expé-
rience de nouvelles pièces d'artillerie, de
l'invention du sieur Barthélémy, que la
même expérience aura encore lieu, sa-
medi, à la même heure, aux Chartreux;
2° que, d'après les ordres du ministre, il
partira aujourd'hui de Paris, avec les che-
vaux de l'équipage du citoyen Choiseau,
2 pièces de canon de 4, avec 2 caissons
chargés, pour la légion du Nord . Il arrive
beaucoup de soldats de cotte légion, leur
uniforme est bleu céleste, revers et pare-
ments rouges, petits boutons blancs. Les
commandants des postes et patrouilles
sont autorisés à les arrêter et à les faire
conduire chez leur colonel, rue Neuve-des-
Petils-Champs, hôtel des Petits-Champs,
vis-à-vis la rue Chabanais.
Les rapports de la garde nationale men-
tionnent l'arrestation, par les Elèves, de
garde à la Mairie, du citoyen Caffln, sous
la ])révenlion d'entretenir uu commerce
extérieur avec les prisonniers, lequel a
été conduit à la Force, et un incendie, à
8 heures du matin, rue des (!rands-Au-
L'ESPHIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
173
guslins, 11» 81, chez le citoyen Franchet,
orlV'vre, incendie rapidement éteint.
15 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
597. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au liureau de surveillance do la
Police, donnant les indications suivantes :
1° Le contingent de la section Beau-
repaire est complet, elle a même refusé,
hier 14 mai, des citoyens do son arron-
dissement ((ui venaient pour s'enrôler.
2" L'Assemblée générale de la section
des Piques, appelée à délibérer sur un
arrêté du Conseil général de la Commune,
qui convoque pour jeudi prochain, dans
une salle de l'Evêché, les 48 présidents
des sections et les membres des Comités
révolutionnaires, à l'eflet de fixer la somme
.]ue chacun doit payer à l'emprunt forcé,-
a passé à l'ordre du jour, attendu qu'elle
a des moyens de remplir tous les engage-
ments qu'elle a contractés, défendant à
son président et aux membres de son Co-
mité révolutionnaire d'obtempérer à cet
arrêté. Le président de la même Assem-
blée générale ayant fait part d'un autre
arrêté du même Conseil, relatif à la vente
du charbon, plusieurs membres ont pro-
testé, attendu que cet arrêté n'établit au-
cune taxe pour le charbon et qu'il ne
fixe pas la somme que les acheteurs doi-
vent payer aux porteurs.
3° Si les gendarmes et troupes soldées
qui sont encore à Paris ne partent pas, il
est à craindre que le peuple ne se porte
contre eux à des mesures violentes, les
esprits sont très disposés ;i une insurrec-
tion prochaine.
4" Dans tous les lieux publics, certains
particuliers vantent beaucoup l'humanité
des révoltés de la Vendée, lorsqu'on met
bas les armes devant eux.
il" Les chasseurs casernes à l'Observa-
toire vendent leurs bonnets d'uniforme
oO sols, bonnets qui coûtent 12 francs à la
République.
6" Une voilure, chargée de piques, pas-
sait hier sur la place de Grève, quatre
jeunes gens, qui paraissaient des enrôlés,
se dirent entre eux : « Le pouvoir exécutif
va nous faire partir, lorsque nous serons
arrivés dans la Vendée, on nous armera
de ces piques pour nous faire égorger,
parce que l'on prétend que les fusils man-
quent et qu'il est de la politique des traî-
tres de nous faire marcher sans armes ».
On entend à ce sujet dire dans différents
groupes que depuis longtemps la Nation
sait le besoin qu'on a d'armes, qu'elle dé-
pense des sommes prodigieuses pour
d'aulres objets, qu'elle peut donc en dé-
penser autant pour cette partie, qui est de
nécessité urgente.
7° Les citoyens dos sections, qui doivent
donner leurs armes à feu, disent, d'autre
part : Quand nous serons absolument dé-
munis, comment opposerons-nous une
forte résistance aux ennemis qui vien-
dront tout à coup nous attaquer. On as-
sure qu'il y a dans cette grande cité beau-
coup d'émigrés, surtout des femmes de
qualité, déguisées en hommes, tandis que
quelques-uns des ci-devant se cachent
sous des habits de femmes.
8° Une jeune femme de la rue de Gre-
nelle-Saint-Germain revenait, la semaine
dernière, de souper en ville, accompagnée
de son mari et d'un voisin, ils parlaient
ensemble patriotisme, lorsque, près de
leur porte deux hommes, en lévite, assé-
nèrent un furieux coup de bâton sur la
tête du mari, en disant : Voilà pour l'ap-
prendre à être patriote, et ils s'enfuirent.
9» L'un des inspecteurs de police a ren-
contré, hier, un particulier affublé d'une
grande houppelande, ayant une cocarde
à son chapeau du c6té droit, lequel est
entré au Collège de l'Egalité, rue Saint-
Jacques, il le croit professeur dans ce
collège.
10° Il y a eu au Palais national, dans la
ctur ci-devant Royale, une espèce d'émeute
occasionnée par des femmes, soi-disant
d'une Société populaire, au sujet des cartes
d'entrée à la Convention; l'une des femmes,
encore plus mutine que les autres, fut
arrêtée, la foule voulut l'arracher des
mains de la garde nationale, qui parvint
néanmoins à la conduire au Comité révo-
lutionnaire de la section, cour de Marsan,
où la suivit une afiluence prodigieuse afin
d'embrasser sa défense.
11° Quoique la course des voitures de
174 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
place soit taxée à tant par heure, les co-
chers veulent toujours faire la loi.
12° Un compagnon serrurier, de la rue
d'Anjou, Faubourg Saint-Germain, a reçu
une lettre du Cap français, du 28 mars,
signée d'un sieur Poupard, ainsi conçue :
« Nous avons ici appris la mort du Roi avec
une douleur g(''nérale. La France nous
abandonne et nous avons 300,000 nègres
à combattre; ils pillent, ils brûlent les
habitations, si on ne nous envoie au plus
tôt des secours de France, nous attendons
les Anglais et nous leur tendrons les bras;
nous mourrions de faim, si quelques vais-
seaux américains ne nous apportaient des
vivres.
13° La fameuse Théroïne a été fouettée
aujourd'hui, sous le vestibule de la Con-
vention, par les femmes qui, depuis quel-
ques jours, s'y attroupaient en grand
nombre, et elles l'ont conduite au Comité
de sûreté générale de la Convention, où
elles ne l'ont laissée en liberté que, parce
que Marat a déclaré qu'il la prenait sous sa
protection, elles prétendaient que cette
citoyenne était une fausse patriote.
14° Ce n'est point l'arbre de la Liberté
qui a été abattu à Charenton, comme on
en a fait courir le bruit, mais on en a
arraché une couronne civique, que le curé,
peu aimé de ses paroissiens, venait d'y
faire attacher par les premiers commu-
niants.
La copie de cette feuille de rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
15, 16 mai 1793.
Copie et original signé 11 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
598. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° Les femmes qui s'ameutent autour
de la Convention avaient placé hier un
détachement d'entre elles aux portes des
premières tribunes, dès 9 heures du ma-
tin, pour empêcher les femmes favorisées
par les députés de passer avec des cartes
d'entrée, elles l'ont fait avec toute l'inso-
lence possible ; elles sont vraisemblable-
ment soudoyées pour occasionner du dé-
sordre, car elles semblaient peu fortu-
nées et hors d'état de passer des journées
entières sans rien gagner. L'incident sui-
vant confirme ce soupçon : vers 5 heures
du soir, un particulier vint au milieu de
ce groupe s'informer de ce qu'il y avait
de nouveau, on l'en instruisit et l'une des
observatrices ajouta : Vous avez 20 sols à
me rendre; le particulier s'exécuta en di-
sant, à mi-voix : // faut vivre. La citoyenne
Théroigne, fouettée par ces sortes de mé-
gères, leur avait dit qu'elle leur ferait
mordre la poussière, tôt ou tard.
2° Les esprits sont fort échaulTés au
sujet de Miranda, que l'on regarde comme
très coupable, et que l'on croit devoir
être innocenté par le Tribunal révolu-
tionnaire; au moment où des témoins le
justiliaient, plusieurs personnes s'écriè-
rent : Ce sont des scélérats à qui il faut
couper le col. Les choses sont poussées au
point que, si ce général est mis en liberté
et qu'il soit rencontré dans Paris, il sera
certainement massacré.
3° Le mode de recrutement adopté n'est
généralement pas approuvé, on dit qu'il
eût mieux valu recourir à la voie du
sort, parce que l'on aurait eu des citoyens
de tout état, plus forts, plus à môme de
se défendre, au lieu que le mode suivi,
favorable aux riches et aux aristocrates,
a fait acheter des mauvais sujets qui dé-
serteront au premier moment, et a humi-
lié les sections moins riches, qui ne sont
pas à même de payer leurs volontaires
aussi cher que leurs voisines; il eût été
préférable de former une masse des som-
mes recueillies dans toutes les sections,
afin qu'au retour les volontaires reçussent
une récompense proportionnée à leur cou-
rage et à leurs blessures, et réversible
sur les têtes des femmes, pères et enfants
de ceux qui auraient péri.
4° Hier fut mise en discussion, au Con-
seil général du Département, la nécessité
de ne point faire de levée trop considé-
rable à Paris, attendu que cette ville est
le centre de la Révolution, le siège de la
Convention, et qu'il importe qu'elle soit
gardée, dans la crainte, que si elle était
trop dépeuplée, elle ne devint le tombeau
des patriotes et n'amenât le bouleverse-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
178
ment de la République. La décision de
cette question importante a été remise au
dimanche suivant, afin que chaque membre
puisse communiquer ses réflexions et
trouver un mode d'Indemniser les citoyens
pauvres qui feront le service.
5° Les plaintes redoublent sur ce qu'on
ne fait pas partir les chasseurs en uni-
forme vert et bleu, on en conclut que
cette négligence a pour but de sacrifier
les volontaires de la Vendée et qu'elle est
une nouvelle preuve de trahison.
6" Plusieurs sections se sont engagées
à donner à leurs volontaires de la Vendée
50 livres par mois, tant que durera l'ex-
pédition; celle des Arcis a décidé un em-
prunt de 80,000 livres sur les proprié-
taires et les loyers au-dessus de 200 livres
à raison de 5 0/0.
""Deux inspecteurs de police ontaperçu,
aux Champs-Elysées, quelques jeunes
gens qui portaient leur cocarde du côté
droit, mais ils s'occupaient de jeux et ne
paraissaient nullement faire partie d'un
rassemblement suspect; peut-ôtre sont-ce
des surveillants qui ont mis leur cocarde
à droite, afin de se lier aux malveillants,
qui la portent de cette façon, et pouvoir
les faire arrêter.
8° Des troupes venant des armées du
Nord et allant en poste en Vendée, tra-
versent à chaque instant Paris. Environ
12,000 soldats, tout à la fois, montés sur
des chariots, ont passé hier sur les bou-
levards et à la place de la Révolution.
Les cris de : Vive la Nation! se sont fait
entendre partout sur leur passage. Le
public a remarqué avec peine que ces
soldats étaient fort mal habillés.
16 mai 1793,
Copie, A. N., AF" 45, n» 351.
899. — Rapport de l'observateur Dutard
à (Jarat, ministre de l'intérieur, décla-
rant que le peuple est si bien disposé, la
l'action est lollemcnt abattue, dans ce mo-
ment, que s'il avait 6,000 hommes, avec
un valet d'écurie de La Fayette pour les
commander, il voudrait se rendre maître
de Paris en 8 jours et sans coup férir, et
s'il parle d'un valet d'écurie de La Fayette,
c'est que l'aristocratie est tellement in-
fatuée de ses privilèges, de ses sottises,
qu'un aristocrate, mis à la tête d'une pa-
reille expédition, révolterait toutes les
âmes. Dutard avoue franchement au mi-
nistre qu'en combinant et ses moyens et
les mesures dont il fait usage, on ne peut
savoir où il veut aboutir. Il semble dire à
la faction : « Nous allons créer 48 Comités
de surveillance dont nous vous. établirons
les chefs; par ce moyen, vous vexerez
tous les honnêtes citoyens de Paris, nous
vous autoriserons à désarmer tous les gens
qui vous paraîtront Si/«pec(s,mais ne touchez
pas à nos personnes sacrées, sous peine
de déchaîner des vengeances dans tous
les départements. »
Dutard proclame qu'il est nécessaire d'ar-
rêter le sang, l'anarchie, les progrès d'une
guerre civile, qui doit amener notre perte.
Que vous importe ce que pourront faire
les départements déchaînés l'un contre
l'autre, lorsque vous ne serez plus.
Sous le titre de: Bulletin de Paru, le 16,
Dutard rend compte de la situation ac-
tuelle : Paris, dit-il, est abattu et res-
semble beaucoup à un désert, le peuple
ne parle même pas des trahisons. L'un
des canonniers de sa section, qui est tombé
au sort, a le dessein bien arrêté de ne
pas partir et prétend que personne ne
peut le forcer, le président de Saint-Eus-
tache, observe-t-il, leur a fait un discours
charmant, bien flatteur, il parle bien, ce
bougre-là, mais cela ne le fera pas partir.
La section des Halles, qui s'était acharnée
pendant quelques jours à faire signer la
pétition contre les 22, l'a jetée au feu, à
la sollicitation des signataires qui avaient
peur.
Aux Tuileries, aux Champs-Elysées, il
n'y avait presque personne eu égard à la
quantité habituelle des promeneurs. On
y parlait, comme partout, de la Vendée;
sur la terrasse du château, dans un groupe,
trois aristocrates se plaisaient à agacer le
peuple, en assurant que Rouillé, Condé,
Lambesc étaient à la tête deS révoltés,
avec 2 ou 3 des meilleurs régiments de
France d'autrefois, Royal et Royal-Rous-
sillon. En général, cependant, on laisse
croire au peuple que les révoltés sont en
petit nombre, mal disciplinés, sans armes,
176
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ol qu'ils vont être dissipés en peu iIc
temps. Dutard ajoute qu'il s'attache à suivre
certain observateur, fort habile à saisir
l'esprit puWic et à le faire cadencer avec
les circonstances, gros homme de bonne
mine, dissertant avec esprit, mais qui n'es»
pas Saint-Huruge.
Au Café Procope, tout y était dans le
silence, Dulard n'y a pas aperçu un seul
des 0 ou 6 émissaires des Jacobins qui en
étaient les habitués.
Au Palais Marchand, l'affluence n'était
pas aussi considérable qu'à l'ordinaire, Mi-
randa devait être sur le fauteuil à 7 heures.
Le peuple paraissait assez bien disposé
pour lui ; personne n'osait dire qu'il fût
insolent, mais on trouvait qu'il avait de
l'esprit et qu'il se défendait bien. En sor-
tant, Dulard entendit l'une des femmes
qui vendent son interrogatoire dire tout
haut à l'une de ses connaissances qui
passait : Ma foi, je crois qu'il s'en lavera.
Une douzaine de cette espèce lui feront
du bien.
lu mai 1793, 10 heures du matin.
Originaux non signés (2 pièces), A. N., F'"=
m, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 233.
600. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, annonçant
que la journée de la veille a été fort tran-
quille, les groupes peu nombreux et les
promenades presque désertes; l'on serait
tenté de croire que le peuple sort d'un long
sommeil, l'esprit public paraît entièrement
changé, et tant les faiseurs de motions à_
gages que les non gagés semblaient avoir
abandonné le métier. Dutard rapporte les
propos qu'il a entendus au Palais Marchand,
où il attendait Miranda vers 6 heures, avec
l'un des agents des Jacobins maratistes,
mentionne notamment le langage tenu par
un vieux bonhomme au sujet des patriotes
du 10 août, langage qui a été très goûté
par la majeure partie du peuple ; les dis-
cours attribués à des habitants du Fau-
bourg Saint-Marceau, au sujet des enrô-
lements et des primes payées aux volon-
taires. Dutard raconte également que, la
veille au soir, dans un groupe aux Tuile-
ries, une espèce d'ouvrier, raisonnant
assez et dissertant bien, s'attaqua aux
hommes en place, dont il fixait le traite-
ment maximum à mille écus; que dans
un autre groupe une marchande de gâ-
teaux, nommée la Mère Duchêne, décla-
mait contre Miranda, qu'elle qualifiait de
tiaitre, de complice de Duniouriez, un
petit courtier l'ayant menacée de la faire
arrêter et de l'envoyer au Tribunal révolu-
tionnaire, la -Mère Duchêne parut interlo-
quée, mais un enragé en haillons prit sa
défense, déclarant qu'il était un canon-
nier qui avait assisté au siège de Maes-
tricht et avait servi sous Miranda, que
ceux qui parlent contre lui sont des J. f.,
des fauteurs de désordres. Ce langage fit
impression, et à ce propos Dutard ob-
serve que ceux qui ont été aux frontières
ont un ascendant particulier sur le peu-
ple, et qu'une centaine de ces hommes,
un peu bavards, mais bien intentionnés,
suffiraient pour régler l'esprit public à
Paris. Il remarque aussi que ces volon-
taires sont, tous, les ennemis des anar-
chistes et des aboyeurs des sections, et
leur font trembler l'àme dans le corps,
quand ils leur parlent. Ils paraissent aussi
lâchés de ce qu'on a fait mourir le Roi ; k
cause de cela seul, ils égorgeraient tous
les Jacobins. Les aboyeurs, qui avaient été
témoins du triomphe de Miranda, se ré-
pandirent dans les groupes, ils disaient
par ironie qu'il fallait le faire généralis-
sime, une espèce de grisetle criait beau-
coup contre lui, parlant de ses bo témoins.
Dans un groupe, un jeune homme mal
vêtu, mais narrant fort joliment, mit la
conversation sur nos succès en Vendée,
s'exprimant en ces termes : « On leur a
coupé le passage, ils ne peuvent plus com-
muniquer avec le;s Anglais qui leur four-
nissaient des vivres; on va les cerner de
tous les côtés, ils seront oliiigés de se
rendre » : il semlile (lue le peuple renaisse,
lorsqu'il entend des discours semblables.
Dutard termine en disant que, le soir, il
va aux Jacobins.
17 mai 1793, 8 li. 1/2 du malin.
Original non signé, A.N., F'= III, Seine, 27.
Kd. Ad. Schmidt, Tablciiux de lu Révolution
fran<;aise, t. I, p. 237.
l/ESl'HIT PIJHI.IC A PAHIS UE JANVIEU A JUIN 1793
177
001. — llapport de l'observateur Tisset
au ministre de l'intérieur, faisant con-
naître que l'inquiétude et le mécontente-
ment sont à leur comble, la Justification
de Miranda, d'une part, l'extrême modé-
ration des autorités constituées, de l'autre,
jointes à l'attaque prochaine et générale
des ennemis du dehors, paraissent en ce
moment le résultat de la combinaison des
menées perfides d'une cabale contre-révo-
lutionnaire. Des deux partis en opposition,
autant l'un se refroidit, autant l'autre se
réchaufle, et jamais la nfiorgue des mal-
veillants n'a été aussi scandaleuse. Jamais
la surveillance n"a peut-être été aussi ur-
gente et néanmoins aussi négligée, soit en
raison de l'incapacitédes sujets employés,
ou de l'insuffisance dos moyens. L'obser-
vateur signale comme exemple d'individus
dangereux à surveiller un certain Pascal,
neveu du ci-devant Beaumont, archevêque
de Paris, qui est « l'homme le plus per-
nicieux à la chose publique et le plus à
suspecter par toutes ses intrigues et me-
nées, mais en même temps le plus fin, le
plus rusé et le plus en règle d6 sa section ».
Beaucoup de troupes de ligne et autres
ont traversé Paris par les portes Saint-
Denis, Saint-Martin, se dirigeant vers celles
d'Enfer et Saint-Jacijues, leur état de dé-
nûment a inspiré aux citoyens une infinité
de réflexions désagréables.
17 mai 1793.
Original signé, A. N., I" 36882.
602. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance de
la Police, donnant les renseignements
suivants :
1° Malgré le triomphe de Marat, plu-
sieurs personnes n'approuvent pas ses
fréquentes dénonciations; elles disaient
hier, dans le Jardin national, qu'il y avait
de quoi dégoûter le plus zélé fonction-
naire public, et qu'il n'était pas étoniiaiil
que Custine demandât sa retraite.
i' La veille au soir, suivant une dénon-
ciation reçue à la section de Bon-Conseil,
l'on devait égorger tous les patriotes, la
nuit suivante; ce qu'il y a de certain,
c'est qu'on paraît craindre dans la hui-
taine que l'aristocratie ne frappe un grand
T. IX.
coup, qui s'exécuterait de la manière sui-
vante : Les brigands égorgeraient les pa-
triotes les plus connus, tandis que 6 hom-
mes bien armés garderaient l'issue de
chaque rue.
3° Un certain Maston, négociant, Maison
de l'Egalité, n»' 162-163, que l'on croit
avoir aussi une maison de commerce à
Bordeaux, est soupçonné d'accaparement,
il a dit à plusieurs personnes que tout
allait bien, qu'il ne manquait plus qu'un
chef pour terminer le grand coup.
i° Quantité d'armes seraient cachées à
Bellevue et à Saint-Cloud, même dans
les serres chaudes, l'arrestation de l'ex-
marquis de Ségur, déguisé en charretier,
montre les intentions des chefs du char-
roi militaire, principalement de la Société
Winter, à Bercy, souvent dénoncée par
la surveillance du patriotisme.
3° Sur la place de Grève, une femme
que tout dénotait comme allemande, di-
sait aux volontaires partant pour la Ven-
dée, qu'ils étîrient des coyons d'aller s'ex-
poser. — On se plaint de ce que l'on ne met
pas assez de promptitude à faire partir
les gendarmes casernes rue Saint-Victor. —
Il y a toujours des femmes aux portes de
la Convention, qui veillent à ce que per-
sonne n'entre avec des billets.
6° La majorité du peuple, lors du blan-
chissage de Miranda, a paru fort indignée,
il sortit cependant du Tribunal sans être
insulté. Ce qui a fait le plus de peine,
c'est qu'il demandait au Tribunal d'in-
terpeller les témoins qui parlaient à son
avantage, s'ils n'avaient pas connaissance
de tels ou tels faits, après qu'il les avait
détaillés lui-même. Quand il fut justifié,
on dit dans les groupes qu'on s'attendait
bien à cela, parce que, s'il avait été con-
damné, les Brissol,les Buzot,les Vergniaud
l'auraient été eux-mêmes. Lorsqu'on sut
aux environs de la Convention que le Tribu-
nal révolutionnaire avait acquitté Miranda,
plusieurs personnes dirent qu'il fallait
aller ouvrir les prisons et mettre en li-
berté les détenus, parce qu'ils étaient
moins coupable que ce général, que ses
vues avaient été corrompues par l'or des
royalistes. Des femmes s'écrièrent qu'il
fallait faire sauter 1,800 têtes, pour que les
12
47S CHAPITRE K — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
choses aillent bien. Le sieur Baiilemont,
qui vient d'êlre arrêté comme contre-ré-
Tolutionnaire, assurait s'être trouvé, hier
matin, dans une maison où l'on avait
apporté 60,000 livres destinées à cor-
rompre les juges de Miranda, et que cette
affaire avait coûté plus de 50,000 écus,
non à Miranda, qui était sans argent, mais
à ses amis dont il avait tiré de grands
services. La dame Rochechouart, très
connue par son aristocratie, a dit que ce
général ne tarderait pas à se venger de
tous les affronts que lui avaient fait subir
les scélérats sans-culottes, et que Biron
trouverait bien moyen de les mettre à la
raison.
7' Les membres du Département, de
concert avec les administrateurs des Sub-
sistances, ont consacré une séance Jusqu'à
11 heures du soir, pour aviser aux moyens
les plus sages, à l'effet de fixer le maxi-
mum du prix des grains, demandé avec
instance par les départements voisins,
qui ont déjà fixé le leur, ce qui les prive
de grains dans leurs marchés, vu que les
fermiers trouvent plus (f avantage à les
conduire à Paris, où le maximum n'est
pas encore fixé.
8o La nuit du IS au 16, il y a eu un vol
considérable à la Tourelle de Vincennes,
avec effraction, assassinat et des atrocités
qui font frémir.
9° La séance de ce jour, à la Conven-
tion, a été des plus orageuses, le prési-
dent s'est couvert 3 ou 4 fois, toutes les
issues de la salle devaient ôtre fermées,
ce matin, par un ruban tricolore, afin
d'ôter aux membres le prétexte d'être
troublés dans leurs délibérations. Les
femmes de la Société fraternelle se sont
fait inscrire pour y monter journellement
la garde en armes.
La copie de cette feuille de rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du
Maire au Conseil exécutif.
17, 18 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF" 45, n» 351.
603. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, ren-
dant compte de ce qui s'est passé, la veille
au soir (17 mai), à la séance des Jacobins,
où il a trouvé, *omme partout, à l'ordre
du jour : IHnsurrection instantanée, les
moyens de diminuer les forces de la Con-
vention et d'accroître celles de la faction.
Dutard était placé au milieu de l'une des
tribunes, à l'extrémité de la salle. Après
un rapport de Desfieux sur l'affaire de la
Gironde, Thuriot est monté à la tribune
et a déclaré qu'on ne saurait trop user
de circonspection et de prudence, son lan-
gage mesuré n'eut pas le don de plaire
aux gens des tribunes. Legendre combattit
Thuriot avec violence, avec de grands
gestes, et fut accueilli par des applaudis-
sements frénétiques des mêmes tribunes.
Ensuite Dufourny et un député extraor-
dinaire de la ville de Tours donnèrent les
meilleures nouvelles de la Vendée, où les
révoltés, assuraient-ils, ne disposaient que
de 25,000 hommes, dont la plupart n'a-
vaient i ni fusil ni sabre. L'impression
ressentie par Dutard est que le saint en-
thousiasme de la liberté d'autrefois, du
patriotisme, s'est métamorphosé en une
fureur d'entagés, qu'il n'est plus pos-
sible de maîtriser que par la force, du
reste, c'est surtout le peuple bête qu'il a
remarqué, beaucoup d'anciens domesti-
ques qui, pour avoir lu les Quatre fils
Aymon, ont cru y voir un traité complet
de politique.
Varlel, que l'excès de son civisme a fait
expulser des Jacobins, reçut un soufflet
dans la cour, et un garde national lui
ayant dit : « Vous êtes donc bien lâche,
lorsqu'ayant un sabre au côté, vous ne
vengez pas à l'instant l'affront qui vient
de vous être fait », se borna à répondre :
<i Je suis bon patriote, et un bon patriote
doit savoir supporter une injure. »
Dutard laisse à entendre que les Jacobins
sont divisés en deux partis bien distincts
et séparés, qu'il appelle la Chambre haute
et la Chambre basse, d'un côté les gens
instruits, propriétaires, qui pensent un peu
à eux, de ce nombre sont Santerre, Ro-
bespierre et une bonne partie de la Mon-
tagne, de l'autre les anarchistes, qui re-
posent en partie aux Jacobins et princi-
palement aux Cordeliei's, dont Marat est
le chef; les premiers sont des modérés et
i
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
170
pour peu seraient des aristocrates. Quant
au peuple anarchiste, il s'attachera tou-
joiirs il celui qui paraîtra le suivre davan-
tage dans ses dérèglements, il n'aime
Marat et Robespierre qu'autant que ceux-
ci lui diront : Tuons, dépouillons, as-
sommons, et n'en resterait- t-il qu'un
seul de toute la société (Chaumette, par
rxemple), ce serait assez pour conduire
celte horde de bandits.
Sur la terrasse du château, la veille au
soir, les groupes semblaient vouloir re-
prendre vigueur, plusieurs femmes, plu-
sieurs aboyeurs commençaient à s'échauf-
fer, et les gens sensés, qui ne pensaient
pas comme eux et ne parlaient pas de
même, étaient insultés. Les premiers ac-
cusaient la Convention d'avoir fait cons-
truire la salle de manière que les tribunes
ne pouvaient rien entendre, de manière
môme que dans la salle les patriotes ne
pouvaient pas se séparer des noirs, mille
malédictions accompagnaient toutes ces
allégations.
Un aristocrate soutint avoir entendu
dire à un député, en sortant : «Oh! on
réduira Paris, les gens de la Vendée vont
venir»; comme on allait l'interroger tout
de bon, il fila tout doucement.
Dutard conclut, en déclarant au mi-
nistre qu'il avait les sections pour grande
ressource à Paris, mais que ce moyen
était impuissant et devait être corroboré,
la faction n'osait pas remuer en ce mo-
ment, elle remuerait encore moins, lors-
qu'il y aurait 4,000 hommes de force
armée, et 10, et 15 et 20, il fallait absolu-
ment un rassemblement.
18 mai 1793, 9 heures du matin.
Original non signé, A. iV., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Ta6/eai«c de (a Révolution
/'rançaiae, t. I, p. 242.
604. — Rapport de l'observateur Tissel
au ministre de l'intérieur, faisant con-
naître ciue depuis quelque temps on voit
beaucoup de nouvelles ligures d'Anglais,
en costume français, et ce qui semblerait
les rendre suspects, c'est qu'ils se plaisent
à ne fréquenter que les endroits où se
tiennent habituellement les aristocrates.
Depuis la suppression des maisons de 31,
il se lient beaucoup de conciliabules, nom-
mément dans les spectacles. Les cafés
sont plus que jamais circonspects en mo-
tions, mais on y remarque des serrements
de mains et des attitudes significatives. Il
y a beaucoup d'activité chez les personnes
soupçonnées d'aristocratie ; elles vont et
viennent, et se rencontrent partout d'une
manière surprenante. Quant à la classe
des citoyens, elle tombe absolument dans
une apathie qui annonce le décourage-
ment. La nouvelle de la prise de Condé et
de Maubeuge affecte d'autant moins les
esprits qu'ils paraissent préparés à des
événements encore plus fâcheux.
18 mai 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
605. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant qu'il
n'y a rien eu que l'extrait de la nomina-
tion, par le Conseil général de la Com-
mune, du citoyen Boulanger, commandant
en second de la section de la Halle-au-
Blé, au grade de Commandant général
provisoire, pendant l'absence de Santerre,
et l'annonce de l'expérience d'une nou-
velle poudre de guerre, de l'invention du
citoyen Weyland-Stahl, comparative à celle
de l'Arsenal, qui aura lieu, le 19 mai, à
8 heures du matin, à Vincennes, dans un
mortier d'ordonnance, par les ordres du
ministre.
18 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
006. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance de
la Police, signalant les particularités sui-
vantes :
l"L'espritpublic,sans inquiétude au sujet
de l'ennemi du dehors, ne craint que ceux
de l'intérieur, mais les forces imposantes
envoyées contre eux donnent lieu d'espérer
aux plus timides que la République en
triomphera facilement; les propos contre
la Convention, (jui avaient paru se ralentir
pendant quelques jours, se sont tout à
coup réveillés, plus forts que jamais, on
regrettait que les événements récents eus-
sent empêché de s'occuper de la pétition
ayant pour objet de purger le Corps lé-
480
CllAPlTRli 1". — JOUllNKKS HISTOHIQUES DE LA RÉVOLUTION
gislalif, on Jugeait dangereuse la prési-
dence d'Isnard, taxé d'aristocrate, qui
donnait la parole à 12 députés de son
parti, tandis que les patriotes s'égosil-
laient inutilement pour l'obtenir. On at-
tendait le décret sur les contribulions
volontaires ou forcées, qui n'a point été
rendu, et l'on demandait d'imposer aux
propriétaires d'exactes déclarations de
leurs biens et de procéder à la confiscation
des possessions non déclarées, pour les
frais de la guerre.
2» Au milieu du tapage affreux qui eut
lieu, le 17 mai, à la Convention nationale,
quelques habitants du Marais traitèrent
les gens des tribunes de scélérats, alors
un coup de sifflet partit de l'une de ces
tribunes, ce qui redoubla le tumulte.
3° Des femmes, se disant de la Société
fraternelle, se sont portées en foule aux
Jacobins, pour exiger des députés pa-
triotes la suppression, par la Convention,
des places privilégiées dans les tribunes.
La plupart de ces femmes sont armées de
poignards et de pistolets cachés, aussi
craint-on au premier jour quelque scène
sanglante, et que de jeunes aristocrates ne
se glissent parmi elles en déguisant leur
sexe. On présume que des malveillants,
sous le voile du patriotisme, ont excité
ces héroïnes révolutionnaires à s'umouler
et ù prendre les armes, alin de dissoudre
la Convention et de faire couler le sang
dans Paris.
4° Un particulier, pérorant dans les
groupes du Jardin national, disait qu'il
fallait prendre garde aux pièges tendus
par les ennemis de la Révolution, qu'on
allait sous peu faire une nouvelle levée
à Paris de 12,000 volontaires, afin de lui
enlever tous ses patriotes et de livrer
cette ville au meurtre, au pillage et aux
flammes.
5» On trouve impolitique, au moment
où il s'agit d'engager les Parisiens à mar-
cher sur la Vendée, de faire passer dans
Paris des soldats revenant de l'armée du
Nord, la plupart dans un accoutrement si
misérable, que beaucoup de citoyens n'ont
pu s'empêcher de s'écrier : Allez donc à la
(luerrc chercher un sort pareil! Pourtant
ces troupes de ligne, en équipage si déla-
bré, qui se rendent en Vendée, paraissent
fort joyeuses, elles chantent et se diver-
tissent tout le long de la route,
6° Les administrateurs de la compagnie
Winter à Dercy reçoivent, à ce qu'on rap-
porte, 1,000 livres pour l'achat de chaque
cheval et n'en ont jamais payé au delà de
uOO livres et même de 200, aussi l'on peut
juger quel secours l'artillerie pourra tirer
de ces mauvais chevaux ; de même pour les
émoluments payés aux capitaines en chef
et en second, cette administration pré-
lève une retenue de 'S à 600 livres, aussi
devrait-elle être surveillée avec soin ?
7° La section de la Réunion, en raison
de la détestable qualité des bas fournis
aux volontaires partant pour la Vendée, a
décidé de s'en procurer chez les bonne-
tiers de la section et de poursuivre ceux
qui livreraient de mauvaise marchandise;
elle doit envoyer cheif, le ministre 2 com-
missaires pour demander une avance de
20,000 livres.
8° La veille, des groupes de femmes se
sont transportées à la Convention, arrê-
tant les personnes munies de cartes d'en-
trée, sous prétexte qu'il ne devait pas y
avoir de privilège et que les tribunes de-
vaient être publiques.
9° La section du Contrat-Social a de-
mandé l'aide de celle de Bon-Conseil pour
dissiper les troubles ijui agitaient son as-
semblée ; le président de cette dernière a
levé la séance et les patriotes se sont
portés à la section du Contrat-Social, où
le calme a été rétabli sur-le-champ.
10° Le nommé Mignard et sa femme,
qui s'étaient évadés de la maison d'arrêt
de la Mairie, y ont été réintégrés, on croit
que leur évasion a été prolégée par un
gendarme, que les voisins ont vu venir
plusieurs fois, et que la femme Mignard a
déclaré être son cousin.
Cette copie de la feuille des rapports,
adressée au Bureau de surveillance de la
Police, est accompagnée d'une lettre d'en-
voi dii maire de Paris au Conseil exécufil.
18, 19 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces). A, A'.,
AF" 45, n» 351.
f)07. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, ne signalant que des pn-
I/KSPRIT Pl'Rl.lC A PARIS DE JANVIKU A JUIN 1793
181
rouilles de surveillance peudaut les fêles,
et dans les rapports de la force armée
faisant mention de l'arrestation, dans la
section du Pont-Neuf, du gendarme Mi-
chel Désir»'?, pour avoir voulu passer un
assignat faux.
19 mai 1793.
Extrait, signé de Clément, secrétaire de
lEtat-major, A. N., AF'^' 1470.
608. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garai, ministre de l'intérieur, faisant
connaître que Paris respire un air de
tranquillité qui tient à la lassitude où sont
plongés les esprits des deux partis, en
raison de l'espoir toujours renaissant, mais
toujours inutile, de voir terminer les dis-
sensions qui épuisent toutes les facultés,
qu'il a appris ce matin, aux Halles, l'exis-
tence d'un complot ayant pour objet d'é-
porger tous les marchands et les pétition-
naires, lorsque Santerre serait parti, qu'il
devait y avoir incessamment un coup ter-
rible, et que c'étaient les femmes qui com-
menceraient la danse. Du resle, la veille
au soir, Chaumelte et Hébert avaient dit à
plusieurs reprises que l'on méditait dans
• Paris un grand complot dont ils connais-
saient les fils, et que les Sans-culottes dé-
joueraient celui-là, comme ils avaient déjoué
lous les autres; Dutard, à ce propos,
donne à entendre que l'insurrection écla-
terait au moment où la faction croirait
pouvoir utilement et sans risque mettre en
jeu tous les brigands de Paris, c'est-à-
dire tous les voleurs que Paris recèle, et que
la faction a enrôlés dans son parti, beau-
coup d'anciens domestiques, des suppôts
de jeu, de mauvais lieux, en un mol,
toute la classe avilie. Dutard conseille au
ministre d'exercer sans relâche une sur-
veillance, d'ordonner des patrouilles, fré-
quentes et nombreuses, des réserves tou-
jours prêtes. Le même observateur rend
compte de la séance tenue par le Conseil
général de la Commune, dans la soirée du
18, où Santerre présenta son successeur
Boulanger, et où les sections de l'Arsenal
et du Panliiéon vinrent protester contre
celle nomination, comme faite au préju-
dice du droit des sections. Boulanger de-
manda comme adjoint le citoyen Sepher,
commandant de la Ilalle-au-Blé; Dutard
porte sur le nouveau Commandant général
un jugement quelque pou sévère, il lui
trouve un air un peu suffisant dans le
genre sot, disposé à laire facilement le
chien couchant auprès de quiconque lui
promettrait de l'honneur et de la fortune.
Cbauniette, dans le discours qu'il pro-
nonça à cette occasion, applaudit à la
nomination en question, mais déclara que
le Commandant général devait marcher à
la tête des Sans-Culottes, qui auront faci-
lement raison des riches, de quelques hom-
mes mous et sans courage, qui voudraient
exciter la guerre civile, que ceux qui ont
été victorieux, le 10 août, le seront encore,
que, quant à eux, ils porteront leur écharpe,
à l'effet de leur rappeler qu'elle doit servir
à les pendre s'ils reculent. Un officier du
78» régiment vint fraterniser avec le Con-
seil général, et tout en faisant l'éloge des
Parisiens, se plaignit du dénftmenl de ses
braves frères d'armes, sans habits, réduits
à l'état le plus déplorable. Le sursis à
l'exécution du général Miacz.ynski pro-
voqua nombre de commentaires sur la
place Louis XV, où cette exécution devait
avoir lieu, et sur la terrasse du château,
où il y avait plus de monde qu'à l'ordi-
naire.
19 mai 1793, 1! Iieures du matin.
Original non signé, A. N., F'" III, Seine, ?7.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 253.
009. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Malgré la tranquillité apparente, les
têtes continuent à fermenter. On voit avec
inquiétude la lenteur des opérations de
la Convention, quelques-uns de ses mem-
bres sont en butte à de l'animosilé, l'une
des principales causes d'agitation est l'ar-
mement des citoyennes.
2° Le sursis accordé à Miaczynsky a été
accueilli favorablement, l'on en espère
d'intéressantes découvertes.
3° La proposition de Guadet a soulevé
l'indignation et ne contribue pas peu à
augmenter le mécontentement, en raison
482
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
de la discorde qui règne constamment au
sein de la Convention, et il est à craindre
que le feu qui couve ne Finisse par une
explosion.
4° On voit avec peine restée inexéculée
la proclamation du ministre de la guerre,
qui ordonne aux militaires de tous grades
et de toutes armes do i-ejoindre leurs
postes, de jeunes officiers parliculière-
ment, continuent à afficher l'impudeur de
l'ancien régime, et pourraient bien être
contraints à obéir à la proclamation.
ii" Sur la terrasse des Feuillants a été
arrêté, sur la dénonciation d'ull colpor-
teur, un individu qui se trouvait au châ-
teau le 10 août.
6° On continue à se plaindre des acca-
parements des marchands, qui reçoivent
de la monnaie et n'en rendent jamais, on
en conclut qu'ils la vendent, et cette cir-
constance, jointe au renchérissement ex-
cessif des denrées, augmente le mécon-
tentement du peuple.
■■> L'on a appris avec étonnement que
l'armée des frontières d'Espagne n'était
encore forte que de 8,000 hommes, au lieu
de 40,000, on se plaint de la négligence du
pouvoir exécutif.
8° L'on regarde la légion Batave comme
composée en majeure partie de déserteurs
et de mauvais sujets de Paris, on pré-
sume qu'elle doit être cantonnée aux
environs de Paris, au lieu de se rendre
aux armées.
La copie de cette feuille des déclara-
tions et rapports faits au Bureau de sur-
veillance de la Police est accompagnée
d'une lettre d'envoi du maire de Paris au
Conseil exécutif.
19, 20 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF» 45, n» 351.
610. — Rapport de l'observateur Du-
tard à Carat, ministre de l'intérieur, en
réponse au reproche qui lui avait été
quelquefois adressé d'avoir des principes
contre-révolutionnaires et de vouloir ver-
ser le sang jacobin, déclarant qu'il serait
souverainement impolitique d'envoyer Ma-
rat el Chaumette lui-même à l'échafaud.
et exprimant la crainte qu'une faible
lueur de victoire n'excite le zèle des Gua-
det.desVergniaud, et ne les porte à se livrer
à de nouveaux écarts qui pourraient leur
coûtercher ainsi qu'à la chose publique, sn
basant sur l'étude approfondie qu'il a faite
des inclinations du peuple, de son ambi-
tion, de ses passions, sur la fréquentation
habituelle des hommes de la faction; pour
indiquer au ministre une ligne de con-
duite à suivre, il s'est demandé ce que
ferait La Fayette, s'il était à Paris. Son
premier soin serait d'appeler de 6 à 12,000
hommes de troupes de ligne ou de gardes
nationaux, sous le titre de troupes de ré-
serve, toujours prêtes à marcher; il ferait
décréter l'établissement, sous les murs de
Paris, d'un camp de 20,000 hommes, où
tous les citoyens, de l'âge de 12 à 70 ans,
seraient tenus par moitié de faire un ser-
vice de 8 jours, meilleur moyen d'arra-
cher les jeunes gens à leur insouciance, à
leur ineptie et aux plaisirs de toute sorte;
il accorderait une indemnité de 20 sols à
tous ceux qui se trouveraient au camp, en
établissant des exceptions pour les pères de
famille dont la présence à la maison se-
rait jugée indispensable, et pour certaines
catégories d'ouvriers, tels que les bou-
langers; cette troupe serait occupée du
matin au soir à des évolutions militaires
et formerait en partie la garde de la re-
présentation nationale. Dès cet instant, la
faction serait abattue et perdrait tout son
crédit, et il ne serait plus nécessaire, pour
la détruire, de lancer, à l'instar des Gua-
det, des Vergniaud, des décrets d'accusa-
tion contre les factieux. La disparition de
Marat, de Robespierre et de Chaumette
serait un acte immoral et impolilique; bien
plus si, par la fatalité du sort, Marat ve-
nait à ne plus exister, il faudrait choisir
parmi les écrivains le plus gangrené, le
plus hargneux, le plus anarchiste, et le
charger de continuer le Publiciste et l'Uni-
versel d'Audouin. Eu résumé, Dutard es-
lime que pour détruire la faction, il n'est
nullement nécessaire de braquer sur elle le
canon, ni de dresser pour elle la guillotine,
il est préférable do prendre le peuple pour
juge et de laisser tomber, comme d'elle-
même, la faction, en la livrant au mépris
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
183
qui la poursuit et ne tardera pas à l'at-
teindre.
20 mai, 9 heures du malin.
Original non signé, A. N., F><^ III, Seine. 27.
fid. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 256.
611. — Rapport de l'observateur Dutard
au ministre de l'intérieur, sous l'intitulé :
Bulletin de Paris, déclarant, après avoir
lu la déclaration d'isnard, président de la
Convention nationale, qu'il n'est qu'un
sot, de plus que le peuple est généralement
tranquille et permet qu'on lui parle ou-
vertement contre les factieux, les Jacobins,
que quant aux aristocrates et modérés, ils
sont entièrement déridés et se montrent
assez les amis de la Convention. Dutard
raconte qu'il a vu des officiers des troupes
de ligne, au nombre de plus de ilO, et
qu'il a été frappé de voir combien cet air
militaire, expression de la force, en im-
pose au peuple, et il ajoute que lui-même
s'est senti tout ému, lorsqu'il a entendu, la
veille, au café de lu Régence, 4 officiers
Marseillais parler de leurs exploits dans
les Deux-Ponts. Dutard explique le revi-
rement qui s'est produit chez le peuple
par la réquisition permanente qui a frappé
rudement deux fois toutes les tôtes, ceux
ayant quelque courage sont partis et les
poltrons sont restés, tous prêts h crier, à
aboyer, à diffamer, mais nullement à se
battre, aussi sont-ils tout disposés à flé-
chir le genou devant ceux qui ont fait
preuve de courage. Certaine conversation
entendue au café de Foy par Dutard, dans
laquelle un homme de la province, en
présence des velléités de la Commune de
s'attribuer l'autorité nationale, montrait la
Convention faisant venir à Paris les forces
départementales, amena Dutard à expli-
quer comment il procéderait pour détruire
la faction. Le lundi de la 3' semaine, il met-
trait 10,000 hommes sur pied, dès 6 heures
du matin, la Conveation serait entourée
par une troupe à toute épreuve, après
avoir renforcé les postes, il enverrait
600 hommes s'emparer de la salle des
Jacobins, dont l'accès serait interdit. Toute
la rue Saint-Honoré serait bordée, depuis
la Place Vendôme jusqu'au Palais-Royal,
d'une force armée, des milliers de pa-
trouilles circuleraient dans les rues, places
et carrefours de Paris. Une proclamation,
courte et énergique, tirée à 20,000 exem-
plaires et distribuée gratuitement, assu-
rerait la liberté, l'égalité et le règne des
lois, en ne parlant de la faction qu'en
termes généreux, avec amnistie pour les
délits d'opinion ; le premier b... qui ose-
rait remuer serait capturé, en épargnant
toujours les chefs. Dutard conclut en con-
seillant à Garât de prendre pour base de
sa conduite les deux principes suivants :
La discipline militaire, d'un côté, et celle
qui émane de la loi, de l'autre, peuvent
seules ramener le calme, l'ordre, la paix
et enfin le règne des lois. C'est à celte
condition, déclare Dutard, que le ministre
pourra, dans le silence du cabinet, mé-
diter profondément les bases d'une légis-
lation et développer ses grands principes.
20 mai 1793.
Original non signé, A. iV., F'" III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tablea-ux de la Révolution
française, t. I, p. 259.
612. — Billet de Garât au citoyen Cham-
pagneux, chef de la 1" division de l'inté-
rieur, le priant de confier au citoyen
Julian de Carentan (Drocon), porteur du-
dit billet, une mission d'observateur pour
Paris, avec note donnant le signalement
du sieur Juliaii, âgé de 29 ans, domicilié
rue des Sept-Voies, au collège du Pan-
théon.
20 mai 1793.
Autographe, A. N., F»« III, Seine, 27.
613. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus au Bureau de surveillance de
la Police, relatant les faits suivants :
1° Malgré la multitude des agitateurs,
l'opinion publique se soutient, et si quel-
que circonstance trouble un peu le calme,
ce n'est que passagèrement.
2° Les citoyennes qui s'opposent à l'en-
trée, dans le sein de la Convention, des
personnes munies de cartes des députés,
prétendent, d'une part, que ce sont les
individus qui doivent applaudir, d'autre
part, qu'elles exécutent la loi qui a dé-
crété la Liberté et l'Egalité.
3° Les conférences au sujet de Miaczynâki
continuent, on désire que, si ses aveux
18 V
CHAPITRE 1". — JOllHNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
opèrent le salut de la République, sa ré-
compense soit la vie.
4" La fermentation contre les membres
(lo la Convention, qui pensent comme Rar-
haroux, augmente chaque jour, plusieurs
projels sont concertés et rejetés tour à
tour, sans rien offrir d'inquiétant.
5° Les nouvelles do la Vendée ont géné-
ralement déconcerté ceux qui désirent le
succès des rebelles et qui, le matin,
croyaient pouvoir lever la tête et regarder
en face.
C» Un citoyen du nom de Colin, prési-
dent de la section de la Rutte-des-Moulins,
a été dénoncé à la Société des Jacobins
comme dirigeant un parti destructeur
des autorités constituées.
L'e,\trait de ces rapports et déclarations
est accompagné d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
20, 21 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF"45, n» 351.
614. — Rapport de l'observateur l)u-
tard à Garât, ministre de l'intérieur, lui
rendant compte de ses pérégrinations à
travers Paris, depuis le Palais-Royal jus-
qu'à la Crève, par les quais, puis à la
Montagne Sainte-Geneviève, ensuite par
le boulevard du Temple, aux Cbamps-
Elyséès et au Palais- Royal, où partout
régnait le plus grand calme, et oii l'on ne
voyait (iresque pas de groupes. Au Palais-
Royal, il a aperçu plus de 30 officiers des
troupes de ligne et un essaim de Sans-
Culottes en uniforme, paraissant nouvelle-
ment enrôlés, et s'étonne qu'on ne les
fasse point partir. A l'occasion des fêtes de
la Pentecôte, Dutard constate que le même
peuple, qui persécute les prêtres, profane
les temples, se joue de la religion, con-
sidère la Pentecôte comme une solennité,
au point que toutes les boutiques de Paris
sont restées fermées pendant 3 jours, et
Dutard cite des faits qui démontrent le chô-
mage observé par les Sans-Culottes, c'est
ainsi qu'à la Montagne Sainte-Geneviève,
deux maisons occupées par des relieurs,
tous Sans-Culollcs, étaient vides, ils étaient
en compagnie de leurs femmes, parées
de leurs plus beaux habits, à faire des
visites. Au carreau de la Halle, les reven-
deurs d'habits, qui sont presque tous ou
Cordeliers ou Jacobins, ont chômé pen-
dant les trois jours de fête. Au cimetière
dos Innocents, les gargotiers qui débitent
de la viande et des haricols, sous des para-
sols, ont également chômé, et cependant
ce sont les plus enragés suppôts de la
faction Cordelière ou Jacobine. Dutard en
conclut que cette grande réunion, ce rap-
prochement résultant de la Pentecôte, vaut
plus pour la chose publique que les deux
réquisitions permanentes, et que les .\s-
semblées législatives sont coupables d'avoir
brisé tous les liens de l'association civile
et politique.
Le décret du 20, ordonnant un emprunt
forcé d'un milliard sur les riches, et les
nouvelles de la Vendée, ont causé une
certaine joie dans le peuple, on trouvait
même que le mode d'emprunt adopté
par la Convention était supérieurement
bien imaginé. Au dire d'un publiciste, en-
taché d'aristocratie, la Convention songe-
rait à casser la Municipalité et le Départe-
ment, et a décrété d'accusation Chau-
melte, aussi est-il certain que les Jacobins
perdent chaque jour de leur crédit. Dutard
dit que, la veille au soir, à 8 heures, il a
vu partir les volontaires de Saint-Roch,
qui formaient un cortège charmant et
composé d'une belle jeunesse.
21 mai, 9 heures du matin.
Original non signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de (a Révolution
française, t. I, p. 264.
615. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, mentionnant le départ,
d'après les ordres du ministre de la guerre,
de deux convois d'arlillerie, l'un pour le
Mans, l'aulre pour l'armée de la réserve.
Suivant avis du chef provisoire de la 2* lé-
gion, faisant le service à l'Etat-major pen-
dant l'intérim, et conformément aux or-
dres écrits du Maire, les 6 chefs provisoires
des légions devaient faire le service, jour
par jour, à l'Etat-major général pendant
l'intérim, et à l'elTet d'assurer un fonction-
nement uniforme, les commandants des
sections armées étaient invités à veiller à
l'exactitude du service dans les postes de
L'ESPUIÏ l'UBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
18S
leur arrondissement, attendu que plusieurs
adjudants - majors de bataillons étaient
partis pour l'armée. I.cs réserves de 2;;
hommes par section cojiLinueront à être
tenues au complet et viendront toujours
se faire inscrire au secrétariat de l'Etat-
major général, où le chef de légion de
service donnera ses ordres ultérieurs.
D'après les rapports de la garde natio-
nale, des patrouilles avaient rencontré! la
nuit, dans la section du Panthéon-Fran-
çais, beaucoup d'individus armés de gros
bâtons d'épino,qui se donnaient rendez-
vous pour le lendemain. Sur des avis et
des craintes de quelques mouvements vers
les prisons, de fréquentes patrouilles s'y
sont portées, mais tout a été tranquille.
îl mai 1793.
Extrait non signé, A. JV., AF'v 1470.
616. — Extrait desrapports et déclarations
faits au Bureau de surveillance de la Po-
lice, donnant les renseignements suivants :
1" Les esprits sont dans une inquiétude
assez calme {sic), les groupes se conti-
nuent, mais la majorité se prononce pour
le patriotisme et la tranquillité.' Les
troubles des sections se dissipent, les agi-
tateurs, démasqués, commencent à s'en
éloigtier, particulièrement depuis les nou-
velles de la Vendée.
2° Les volontaires enrôlés dans la sec-
tion des Lombards se plaignent de la
lenleur de leur mise sur pied, ils menacent
de vendre leurs habits, si le contingent
n'est pas formé vendredi, leurs plaintes
visent surtout l'aristocratie mercantile de
cette section, qui refuse les secours par
haine de la chose publique.
3' On continue à murmurer contre la
compagnie Winter qui, dit -on, achète
20 écus des chevaux, hors d'état de faire
le service, et qui sont conduits par des
joueurs, des souteneurs de jeux et de fdles,
et notamment des ci-devant gardes du ci-
devant Roi.
4° La cherté des denrées est la princi-
pale cause des agitations et des murmures.
L'emprunt forcé a été accueilli. Les fiacres
enlendeut par le mot liberté le droit de
rançonner le public. Les plaintes, les bat-
teries se multiplient à l'infini.
5° On murmure contre la disculpation
de Miranda. Quelques individus s'inté-
ressent au sort de Miaczynski, parce que
les déclarations qu'il avait annoncées ont
persuadé que ce criminel réparerait en
quelque sorte ses fautes par des aveux
précieux pour la République.
Celle feuille de rapports est accompa-
gnée d'une lettre d'envoi du maire de
Paris au Conseil exécutif.
21, 22 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF" 45, n" 351.
617. - Rapport de l'observateur Du-
tard à Garât, mirristre de l'intérieur, ra-
contant l'exécution, sur la place de la
Révolution, de Miaczynski, qui s'est mon-
tré lâche jusqu'au dernier moment, protes-
tant de son innocence, essayant d'adresser
la parole au peuple, lequel, trop pénétré de
sa lâcheté, qui confine à la trahison, n'a
pas voulu le laisser parler. Sur la ter-
rasse du château on s'est beaucoup en-
tretenu de ceMiaczynski, que l'on a dépeint
comme un escroc, un maquereau. Dans
plusieurs groupes, sur cette même ter-
rasse, on faisait l'éloge de Custine, dont
on a raconté un Irait, qui a été fort ap-
plaudi, à propos d'un colonel, qu'il mit
aux arrêts pour être venu à la parade avec
des manchettes de Valenciennes, après les
avoir coupées lui-même avec des ciseaux.
Au Café Procope, où Dutard comptait re-
trouver des amis, il n'a vu que des aristo-
crates et des modérés, le rendez-vous des
agents de la faction y était ordinairement
à la nuit tombante, mais il n'a pu en re-
connaître aucun. Du Café Procope, Dutard
descendit vers 10 heures à la Commune, et
rend compte de ce qui s'estpassé à la séance
où Chaumette et Hébert prirent la parole,
dans la discussion qui s'engagea au sujet
d"un certificat de civisme demandé par
un inspecteur de la voirie. Des députa-
tions de diverses sections vinrent, les
unes approuver, les autres improuver la
nomination de Boulanger, eu qualité de
Commandant général; la section de Mo-
lière et La Fontaine ayant déclaré, la loi à
la main, que, en l'absence du Comman-
dant général, c'étaient les chefs de légion
186
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
qui devaieul faire le service, Hébert fit
observer que ces lois étaient l'œuvre de La
Fayette, et que le 10 août les avait toutes
ensevelies dans I*ubli, mais qu'il espé-
rait que l'insurreclion qui se préparait les
ferait toutes disparaître.
Les héroïnes dé la liberté (républicaines
révolutionnaires) étaient à la Commune à
11 heures et attendaient leur tour, pour
donner leur adhésion à la nomination de
Boulanger; la veille au soir. Dutard en
avait vu sur la terrasse du château une
douzaine, qui lui racontèrent diverses par-
ticularités, notamment un colloque très vif
avec un député de la Convention, à la
porte d'entrée, où elles se tenaient pour
empêcher qu'on ne passât avec des billets
délivrés par les députés. D'après Dutard
ces femmes, du genre de celles qu'il avait
vues à la Commune, étaient ou des femmes
de Jacobins de second ordre, ou salariées
par les Jacobins, et du dernier commun,
à son avis, la garde nationale n'avait qu'à
leur résister avec prudence et raison, et
elles n'oseraient tenter aucune entreprise.
Dutard rapporte que les promenades
étaient, la veille, passablement garnies,
mais l'affluence n'était pas grande, tout
s'y passait tranquillement; il vit défiler
deux fois des volontaires des Gravilliers,
qui s'étaient présentés à la Convention et
qui paraissaient gais et contents. D'après
Dulard, une insurrection générale serait
extrêmement difficile, attendu que les pol-
trons prévaudront sur les courageux, et que
tant d'hommes reculeraient qu'il serait im-
possible de les faire marcher ; deux mesures
s'imposent, empêcher les suspects d'être
désarmés autrement que sur l'ordre du
ministre, et réprimer les Comités révolu-
tionnaires par des emprisonnements. L'un
des amis de Dutard, marchand aux Halles,
lui disait à propos des femmes dos Halles,
qu'elles étaient presque toutes aristocrates,
que l'ancien régime, le nouveau, ou tout
autre leur était égal, qu'elles ne vendaient
plus rien et se donneraient volontiers au
premier qui leur promettrait l'abondance.
22 mai 1793, 11 h. t/2du matin.
Original non signé, A.N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Scbmiut, Tableau* «^e la Révolulion
française, t. I, p. 267,
618. — Lettre de l'observateur Perrière
à Garai, ministre de l'intérieur, s'ex-
cusant de ne pouvoir, dans le moment
présent, remplir sa mission avec tout le
zèle nécessaire, en raison des besoins de
sa famille, qui vont toujours croissants
avec le prix des denrées et dépassent de
beaucoup ses ressources, déclarant que la
vue de l'esprit public le rend malade, car
cet esprit n'est pas tel qu'un véritable ami
de la liberté peut le désirer, la Nation ne
sent pas assez que la loi est le seul rem-
part à opposer aux conséquences de l'esprit
de parti et à la tyrannie respective des
citoyens entre eux. Perrière donne comme
exemple les propos qu'il a relevés, notam-
ment ceux de l'un des volontaires enrôlés
pour la Vendée, qui disait à l'un de ses
camarades, lesquels, tous bons enfants, ne
songeaient qu'à boire et à se promener :
« Camarades, on veut mettre les Jacobins
sur cul, il faut pourtant les soutenir;» ce
n'est pas possible, répondirent les autres,
qui paraissaient toujours vouloir revenir
à leur innocente conversation ; plus loin,
Perrière trouve deux ouvriers qui, en se
réjcJtiissant de la nouvelle des récents
succès obtenus en Vendée, souillaient cette
joie en ajoutant que ce n'était pas tout,
qu'il se préparait dans Paris un mouve-
ment où il y aurait des tètes promenées
au bout des piques; enfin, dans un Co-
mité révolutionnaire il entendit un ci-
toyen désigner à ses collègues un individu
et dire : Vous pouvez marquer d'une croix
le nom de cet homme, parce que c'était
une figure à bureau. Tout cela, observe
Perrière, sent furieusement la proscrip-
tion ; la haine sourde du pauvre contre le
riche se manifeste à chaque instant et
pourra éclater d'une manière terrible.
Le môme raconte que, traversant les Tui-
leries un peu malin, il fut témoin des mur-
mures qu'excitait la consigne, qui était
de laisser sortir, et non pas entrer, et à
ce propos fut interpellé par une femme
qui, le prenant pour un sans-culotte qu'il
est, mais un sans-culotte qui n'en veut
pas avoir aux dépens des riches, lui dit :
Il N'est-ce pas mon ami, il n'y a que les
sans-culottes de levés à cette heure-ci, les
aristocrates, les gros marchands dorment
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
187
tranquillement sous leurs verroux, c'est
pour eux que s'ouvrent les portes des
Tuileries. »
Perrière termine en exprimnnt le vœu
lie voir les braves défenseurs de la patrie
plus contents, beaucoup de gendarmes se
plaignant de la retenue qu'on leur fait
d'un argent qui leur est dû depuis long-
temps, la Nation prend tout, disent-ils, et
ne restitue rien.
22 mai 1793.
Original signé, A. JV., F'" III, Seine, 27.
Ed. Ad. ScHMiDT, Tableaux de la Révolulion
française, t. I, p. 273.
619. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance
de la Police, donnant les indications sui-
vantes :
1° La fermentation est toujours la même,
mais elle n'est que partielle et ne présente
encore aucune apparence d'ensemble.
2° L'exécution de Miaczynski a occupé
les oisifs, chacun en a parlé h sa manière,
le peuple est toujours inquiet et agité, la
cherté excessive des denrées le faligue.
3» On se plaint de no voir partir les
volontaires enrôlés que par fractions et
très lentement, l'on observe qu'étant payés
à compter du jour de leur enrôlement,
ils consomment cet argent en plaisirs et
en débauches, au lieu d'être utiles à la
patrie.
4» Les groupes se multiplient dans tous
les quartiers, mais les motionnaires se
contrarient, et l'on se sépare, faute de s'en-
tendre. Les Tuileries et le Jardin de l'E-
galité présentaient des rassemblements
plus calmes qu'à l'ordinaire, le patrio-
tisme ne parait pas vouloir céder.
Cette feuille de rapports est accompa-
gnée d'une lettre d'envoi du maire de
Paris au Conseil exécutif.
22, 23 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF"45, n» 351.
620. — Rapport de l'observateur Du-
lard à Carat, ministre de l'intérieur,
annonçant que, du côté des Halles et du
Palais de l'Egalité, tout est d'une tran-
quillité parfaite, et que, la veille au soir,
un conilit entre la Société des Cordeliers
et la section de la Butte-des-Moulins, au
sujet d'un complot dénoncé par cette So-
ciété, avait provoqué un rassemblement
assez considérable devant l'église Saint-
Hoch, dont une patrouille de 60 hommes
bien décidés défendait l'entrée et divisait
les groupes, déclarant que l'attitude de
cette patrouille, composée de modérés,
en avait imposé aux Jacobins, qui n'a-
vaient fait aucune résistance et plus
soufflé mot, faisant remarquer que, sans
contredit, on avait rendu un grand ser-
vices aux modérés de Paris, de tous les
rangs, de tous les âges, de leur faire monter
par eux-mêmes leurs gardes; Dutard en
cite plusieurs exemples caractéristiques :
un apothicaire du Roi de la rue Saint-
Martin, enchanté de monter sa garde et
d'avoir à sa disposition un fusil avec
40 cartouches, un courtier de la section de
la Trinité, qui disait que les Jacobins
étaient f.... et qu'ils jouaient de leur
reste, un garçon marchand de vin, que
Dutard entendit, devant l'église Saint-
Roch, discuter la question de la perma-
nence des sections, qu'il analysa très bien.
Dutard se demande si le parti modéré, pris
partiellement et collectivement, n'est pas
plus fort, plus vigoureux, plus nerveux
et peut-être plus nombreux que celui des
anarchistes; il a pu constater que, dans
les tribunes des sociétés populaires, les
aboyeurs des sections sont presque tous
des lâches, pour la plupart de petits
hommes, qu'un souffle modéré renverse,
que nombre de marchands, d'artistes,
pour la plupart originairement sans for-
tune, doivent à la force seule de leur
corps celle qu'ils ont acquise, que les
demoiselles de Paris arrêtent ordinaire-
ment leur choix sur des hommes vigou-
reux, et que ce sont généralement ceux
qui ont du bien. Dutard aborde une ques-
tion dont on parlait la veille à demi-mot,
celle des projets prêtés à la Convention
de vouloir supprimer la Municipalité et le
Département, et d'établir 6 municipalités
à Paris, il trouve que la Convention doit
réfléchir que la Municipalité s'est mise
presque en o|)position avec elle, l'a heur-
tée presque de front, que par les em-
piétements sur l'autorité que la Convention
188
CHAPITRE I". — JOIlRMtES HISTORIQUES DE I.A RÉVOLUTION
Il tolérés, elle a presque semblé recon-
naître la légitimité de sa conduite, et
qu'il est temps de savoir si c'était à la
Municipalité ou à la Convention que le
peuple devait obéir, mais que vouloir
frapper un grand coup, ce serait risquer
le certain pour l'incertain, qu'il est d'avis
de laisser, partout et pour tout, faire et
agir les sections, qu'on y dénonce et qu'on
y improuve Robespierre, Marat, Lhuillier
et ciiaumette, leurs personnes devant
toujours être sacrées, de plus qu'aucune
tentative ne sera possible que le jour où
une force départementale sera à Paris et
qu'elle demandera elle-même ce que l'au-
torité désire à ce propos. Dutard ajoute
que la fédération générale serait une
belle occasion et qu'il laisse à Garai le
soin d'examiner si elle doit être convo-
quée pour le 14 juillet, afin de prendre <à
temps des mesures pour ne pas tomber
dans recueil où est tombé M. Roland.
Une autre question que Dutard soumet à
l'examen de Garât, est celle de savoir s'il
convient que la Convention assiste en
corps ou par députation à la procession
de la Fête-Dieu, l'un des plus sûrs moyens,
suivant Dutard, de se réconcilier avec le
peuple et de rallier de plus en plus tous
les citoyens.
23 mai 1793, 9 li. 1/2 du matin.
Original non signé, A. N., F'= III, Seine, 27.
Ed. Al). ScHMIDT, Tableaux de la Révolulion
française, t. I, p. 275.
621. — Hillet de Garât, ministre de
l'intérieur, h .Champagneux, chef de la
1" division à l'intérieur, le priant de
donner au citoyen Raumier(Jeaii-Bapliste)
une mission d'observateur pour Paris,
avec le signalement dudit Baumier, âgé
de 44 ans, demeurant à Paris, rue du
Croissant, n» 6.
23 mai 1793.
Autographe, A. N., F'<^ III, Seine, 27.
622. — Rapport des observateurs Hugot
et Bichet, informant qu'en plusieurs en-
droits où ils s'étaient transportés, la con-
versation roulait sur Lacroix, Chambon,
et l'on disait : « Voyez comme se com-
portent nos mandataires, si l'on n'était
pas plus unis qu'eux, les afl'aires iraient
bien mal. » Dans d'autres groupes on par-
lait de l'affaiie de Cusline et l'on accusait
de trahison le commandant de l'aile qui
avait lléchi.
A 9 heures 1/2 du soir, à la section des
Lombards, on en est venu aux mains, des
femmes ont crié : aux armes, on se bat, la
section d'Arcis s'y est portée, mais tout
s'est calmé aussitôt, l'auteur de la rixe,
arrêté immédiatement, fut conduit au Co-
mité révolutionnaire.
L'observateur Bichet ajoute que la sec-
tion des Champs-Elysées a envoyé aux
47 autres sections un arrêté tendant à
supprimer les autorités constituées, dans
les 24 heures, eu attentant à la liberté du
Maire et en provoquant une révolution à la
Convention. La section de la Maison-Com-
mune a passé à l'ordre du jour, en vouant
cet arrêté au mépris, et a nommé des
commissaires à l'effet d'inviter les sec-
tions et les sociétés populaires à se réunir
et à témoigner à la section des Champs-
Elysées tout le mécontentement et tout le
mépris que l'on a pour son arrêté.
23 mai 1793.
Original signé, A. N., C 355, n» 1868.
623. — Rapport de l'observateur Goi-
sier, faisant connaître qu'il a parcouru
différents quartiers, entre autres ceux du
Jardin des Plantes et du Luxembourg, et
qu'il n'a rien vu de préjudiciable à la loi,
ni à la République, cependant la plupart
des groupes demandent la dissolution de
la Convention.
23 mai 1793.
Original signé (en double), A. N., C 355,
n" 1868.
624. — Rapport de l'observateur Corde-
bar, déclarant que tout élait fort tranquille
là od il avait passé, la femme lieutenant,
dont il avait parlé dans un précédent
rapport, sert dans le régiment de Berge
chasseur, 10» compagnie, l'observateur
Cordebar annonce qu'il est à la poursuite
de M. d'Harcourt, conjointement avec le
citoyen Bertremieu, l'aîné.
23 mai 1793.
Original sign(^ (en ilouble), /t. A'., C S'iâ.
u° 1868,
L'ESPRIT PUItLIC A PAIUS DE JANViEU A JUIN 1793
189
C2o. — Rapport de l'observateur Simon,
faisant connaître qu'une petite femme, ha-
billée en amazone uniforme, jointe à d'au-
tres particuliers, empêchait encore la
veille le passage des personnes munies de
billets rouges à l'entrée des écrivains de
la Convention, et allait causer de la ru-
meur, sans le factionnaire qui a mis toute
la fermeté d'un bon citoyen pour en ar-
rêter les suites, celte femme est suspecte
d'ôtre soldée par quelques partis. I.e pu-
blic a beaucoup applaudi à ce que la Com-
mune de Paris ne soit point divisée,
comme le demandait Musseau, il était at-
tendu par de bons citoyens pour le liuei',
comme il l'avait déjà été à la Convention.
La tranquillité se manifeste dans la capi-
tale au sujet des frontières et de la Ven-
dée, l'espoir dos forces qu'on leur oppose
satisfait le public, ((ui s'attend ù d'heu-
reux succès.
23 mai 1793.
Original signé (en double), A. N., C 355,
n» 18(i8.
626. — Rapport de l'observateur Le
Roy, marquant qu'au désir des intentions
du citoyen Lafosse, chef de leur bureau,
ils se sont portés au lieu du supplice du
général Miaczynski, pour savoir si tout y
était calme et tranquille; on a observé
que sur la place et aux alentours il y avait
un peuple immense qui se comportait d'une
manière admirable, la satisfaction était
peinte sur tous les visages, et l'on entendait
ce peuple dire avec enthousiasme : « Voilà
donc un scélérat qui va subir la peine
que mérite sa complicité. »
L'observateur Le Roy déclare être re-
venu du côté de la Convention, où il y
avait beaucoup de monde, mais qui se
comportait on ne peut mieux, il monta
dans la tribune du côté du Faubourg Sainl-
(iermain, qui était pleine, ainsi que toutes
les autres, le peuple semblait tranquille,
mais les législateurs étaient fort agités, il
était alors question de la justification des
commissaires envoyés pour découvrir les
trames du ci-devant duc d'Orléans. Se
trouvant trop à l'étroit dans le local où il
était, l'observateur sortit avant la justiti-
cation, dans l'après-dînée, il parcourut une
grande partie des boulevards du Temple,
le Faubourg Saint-Martin et plusieurs rues,
et put constater que tout était calme et
tranquille.
23 mai !793.
Copie, A. N., G 355, n» 1868.
627. — Rapport de l'observateur Dor-
léans, faisant connaître qu'après avoir
parcouru plusieurs quartiers de Paris, il
n'y a rien vu de contraire aux lois ni à la
tranquillité publique, et n'a rien entendu
dire qui puisse nuire au bien commun,
qu'à 2 heures, il se rendit à la Convention,
où tout était calme et tranquille, ainsi
(ju'aux environs; il y avait peu de monde
dans la tribune où il se trouvait, on y
murmurait contre plusieurs députés que
l'on voyait dormir de côté et d'autre et
montrer ainsi le peu d'intérêt qu'ils pre-
naient à la chose publique, et l'on disait
dans la tribune : « Ils ont gagné leurs 22 li-
vres facilement et sans peine. »
23 mai 1793.
Original signé, A. N., C 355, n" 1868.
628. — Rapport de l'observateur Le-
grand, annonçant qu'il a employé la jour-
née du 21 au 22 mai à prendre des informa-
tions, que, le 23, il a parcouru une grande
partie des boulevards, les Champs-Ely-
sées, les environs de la Convention et le
Palais de l'Egalité, et a remarqué que
dans beaucoup de conversations les ci-
toyens témoignaient leur mécontentement
des députés de la Convention, auxquels
ils imputaient tous les maux et une cause
de désunion, ce qui dans peu de temps
mènerait à un nouveau 10 août pour
égorger tous les traîtres.
(23 mai 1793.)
Original signé et copie (2 pièces), A. N.,
C 355, n» 1868.
629. — Rapport de l'observateur A.
Bègue, déclarant que, depuis plusieurs
jours, il voit avec la plus grande peine de
nouveaux soldats, à peine enrôlés et ayant
reçu une partie de leur équipement,
vendre leurs chemises, guêtres et souliers,
cela ne peut donner bonne opinion de ces
gens-là, qui sont prêts à déserter; il fau-
drait, pour obvier à cet inconvénient, qu'il
fftt défendu par affiche à tout fripier, bro-
190 CHAPITRE I•^ — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
canleur, el à toute revendeuse d'acheter
aucuns de ces effets, et que l'on punit les
contrevenants.
23-24 mai 1793.
Original signé, A. N., C 355, n» 1868.
630. — Extrait des rapports et décla-
rations reçus au Bureau de surveillance
de la Mairie, signalant les faits suivants :
1" La différence des opinions et l'agi-
tation qui en est la suite nécessaire n'olîre
encore rien d'inquiétant. La désunion
entre quelques membres de la Convention,
d'un côté, l'excessive cherté des denrées,
de l'autre, sont les principales causes de
la fermentation du peuple, qui se lasse
de se plaindre à mi-voix et qui finirait
par se débander, si la Convention n'appor-
tait un prompt secours à ses maux, et on
ne peut se dissimuler que le soulèvement
ne soit inévitable et très prochain, si l'on
ne prend les mesures les plus efficaces
pour soulager le peuple.
2» La lenteur du recrutement est due
en majeure partie aux scélérats qui ont
égaré les hommes de bonne volonté en
leur inspirant de la méfiance; ce moyen
n'a cependant pas réussi, puisque les vo-
lontaires, assemblés hier 23, sur la place
des Piques, pour leur départ, répondaient
aux monstres qui se glissaient dans leurs
rangs pour les décourager : Nous partons
pour noits battre et exterminer les traîtres.
3» On murmure de ce que les volon-
taires, casernes à l'Ecole militaire depuis
S semaines et tous habillés, ne soient pas
encore armés et partis.
4» Les agitateurs et marchands d'ar-
gent commencent à reparaître, mais on
les sBrveille exactement.
5° On a vu plusieurs volontaires, nou-
vellement enrôlés, vendre leurs souliers,
guCtres, bas et chemises, ce qui ferait
présumer l'intention de ne pas partir, on
désirerait un arrêté de la Commune qui
interdit à tous marchands d'acheter d'un
volontaire quoi que ce soit de son équi-
pement.
6' L'arrêté de la section des Champs-
Elysées, tendant à dissoudre les autorités
constituées, a généralement été accueilli
avec indignation par les autres sections.
La motion d'un membre de la Convention,
tendant à casser la Municipalité et mettre
le Maire en état d'arrestation, a éprouvé
le même sort.
Cette feuille de rapports, du 23 au
24 mai, est accompagnée d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
23, 24 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
.VF" 45, n°351.
631. — Rapport de l'observateur Du-
tard à Garât, ministre de l'intérieur, ren-
dant compte d'uno vi.'jito qu'il n faite aux
Sans-Culoltcs du Faubourg Saint-Antoine,
qu'il n'avait pas vus depuis 8 mois, et dont
il a reçu le meilleur accueil; l'un de ceux
avec lesquels il s'est entretenu, un brave
fabricant de petits souliers d'enfants, à
propos de l'envoi d'un arrêté de la section
des Tuileries relatif à la sûreté de la Con-
vention, a pris la défense du peuple des
faubourgs, dont, à son avis, il n'y a. rien
à craindre, qui ne compte que des braves
gens, tous gueux, mais d'une droiture
éprouvée, et de Marat, ce pauvre cher
homme, qui leur a bien prédit tout ce qui
est arrivé et qui, depuis 15 jours, a 3 fois
failli être assassiné. Loin de le regarder
comme un gueux, la classe du petit peuple
a partagé les sentiments de Marat sur bien
des points,mais,quoiqu'il le regarde comme
un peu fou, ses prédictions, suivies de
quelques réalités, sa résistance conti-
nuelle aux divers partis que le peuple
haïssait, enfin l'idée que le peuple s'est
faite de son intégrité, lui ont fait des
partisans et valu l'amour, la protection du
petit peuple. Dutard reconnaît lui-même
que souvent Marat a raison, plus consé-
quent que les grands raisonneurs, il est
toujours resté avec le peuple, c'est ainsi
qu'il disait dans une de ses feuilles que la
suppression projetée du traitement des
prêtres constitutionnels serait le comble
de l'infamie, parce que l'on ne ferait plus
aucune différence entre le réfractaiie et le
constitutionnel, (iénéralement, l'on est
trop fondé à croire que les hommes du
peuple sont incapables de raisonnement,
tandis que le peuple, dans sa petite sphère,
raisonne quelquefois plus sainement que
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
191
les gens les plus éclairés, que, dans la ré-
volution, le peuple s'est montré générale-
ment plus sensé que le parti éduqué. A
propos de certaine affiche, qui resasse
des rapsodies archi-connues et qui respire
un air d'aristocratie insupportable, Dutard
déclare que la dignité, la franchise, la
popularité, voilà ce qui convient au peu-
ple, et il donne un échantillon du langage
qu'il conviendrait de lui tenir; dans un
modèle de proclamation qu'il soumet
au ministre, Dutard exerce sa verve au
sujet de l'affiche de Drouet, placardée
dans Paris, qui parle du scandale causé
par le représentant Penières, lequel avait
reçu des coups de bâton du sieur Lacroix,
pour avoir refusé de se battre en duel au
bois de Boulogne, et estime que le sieur
Penières devrait être traduit au Tribunal
révolutionnaire. Dutard assistait à la séance
de la Commune, dans laquelle Chaumette
avait lu et paraphrasé un article du jour-
nal d'Etienne Feuillant, touchant une dé-
nonciation faite par la section de la Fra-
ternité, et proposé le renvoi au Comité de
police de celle feuille et de l'arrêlé de
cette section, » afin de poursuivre les au-
teurs du complot dénoncé, s'il y avait lieu,
ou poursuivre les dénonciateurs comme
prévenus de calomnie » ; le Conseil gé-
néral de la Commune décida de se rendre
en corps à la Convention pour demander
communication de la pétition; Chaumette
fil à Dutard l'impression d'être vivement
ému et presque désarçonné, et sembla vou-
loir, à son ordinaire dans les moments
d'orage, se mettre tout entier sous l'égide
de la Convention. Dutard donne avis au
ministre d'un symptôme grave, c'est que
les marchantlises allaient bientôt manquer,
que l'eau-de-vie en tonneau valait 3 livres
4 sols, au lieu de 34 et 3() sols qu'elle va-
lait, il y a 0 mois, que la mercerie mena-
çait également de manquer, qu'alors tout
irait mal, attendu que la classe commer-
çante s'entendra pour faire manquer tout
h la fois. Dutard rapporte, en terminant,
qu'au café du Caveau, le malin, un orateur,
que quelques modérés écoulaient avec dé-
lices, s'est plaint d'être plus dans l'escla-
vage qu'il y a b ans et de ne plus pouvoir
exprimer librement son opinion, tous ré-
pondaient en chœur : « C'est vrai, il faut
absolument terrasser les anarchisles. »
Dutard a été tenté de répliquer : Où est
donc votre sabre?
24 mai 1793, 10 heures du matin.
Original non signé, A. N., F''-' III, Seine, 27.
Ed- An. ScHMinT, Tableaux de U Révolution
française, t. I, p. 282.
632. — Lettre de l'observateur Perrière
à Garât, ministre de l'intérieur, lui ex-
posant qu'il croit ne pas s'écarler du
plan qu'il s'est tracé en lui faisant con-
naître des . sujets honnêtes et capables,
qu'on peut employer utilement suivant
leur caractère et leurs talents, et lui adres-
sant un mémoire en faveur d'un gen-
darme, qui est à même de rendre quelques
services, faisant partie d'un corps parti-
culièrement destiné pour l'intérieur.
24 mai 1793.
Original signé, A. N., F*' III, Seine, 27.
Ed. Au. SCHMIDT, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 288.
633. — Billet de Garât, ministre de l'in-
térieur, au citoyen Champagneux, chef de
la i" division à l'intérieur, le priant de
donner une mission d'observateur, pour
Paris, à Jacques La Tour La Montagne,
porteur dudit billet, avec le signalement
de La Tour, âgé de 38 ans, résidant à
Paris, rue de la Corderie, au Marais.
24 mai 1793.
.\utographe, A. JV., F*« III, Seine, 27.
634. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance,
donnant les renseignemenls suivants :
1" La fermentation est générale et touche
à son comble. Les agitateurs du peuple
se multiplient tous les jours et sous toutes
les formes. Les femmes sont les instru-
ments dont ils se servent et n'en sont que
plus dangereux, on désigne comme tel un
nommé le Petit Gautier.
2» L'aristocratie se prononce hautement
et annonce de grands événements. Son
triomphe apparent provient de l'égoïsme
de la majeure partie des citoyens qui, fa-
tigués de leur agitation continuelle, n'ont
pas assez de courage pour persévérer.
3° Les prêtres réfractaires et les ci-
103
CHAPITRE I". — JOUIINEES HISTOIUQL'ES DE LA RÉVOLUTION
(levuiil nobles, qui fourmillenl dans Paris,
font tous les jours de nouveaux prosé-
lytes. Les premiers continuent leurs as-
semblées aux ci-devant Missions étran-
gères, rue du Bac, on n'y entre que par
billets 2 ou 3 fois la semaine. Passy et ses
environs paraissent contenir plusieurs ras-
semblements d'émigrés et d'aristocrates.
4° Ou néglige trop l'exécution de l'ar-
rêté du Conseil général de la Commune,
qui exige l'inscryition des noms des pro-
priétaires et locataires sur la porte de
chaque maison. On a la certitude que
certains propriétaires sont payés pour
substituer de faux noms. Un exemple ri-
goureux serait extrêmement nécessaire.
5" La tranquillité, qui paraît régner dans
Paris, sera bientôt troublée, si les objets
de première nécessité ne diminuent pas
très promptement. Les femmes sont toutes
prêtes à recommencer la scène du 2o mars,
et cette circonstance sera le signal de la
guerre civile.
Cette feuille de rapports, du 24 au
25 mai, est accompagnée d'une lettre
d'envoi du maire de Paris au Conseil
exécutif.
24, 25 mai 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. A'.,
AF" 45, n° 351.
63y. — Rapport de l'observateur I)u-
tard à Garât, ministre de l'intérieur, an-
nonçant qu'il vient de monter la garde de
la nuit k la réserve de sa section, que
dans son corps-de-garde il n'a remarqué
que 2 enragés, l'un d'eux, tailleur pour
femmes, qui, ayant voulu pérorer sur Ma-
rat, fut combattu par Dutard, lequel, tout
en couvrant Marat d'éloges, prouva qu'une
certaine catégorie de gens adoptaient
aveuglément tout ce que Marat avait
de plus mauvais dans ses systèmes, et
tendit à démontrer que le plus sûr moyen
d'établir une bonne organisation sociale
et de mettre lin à toutes dissensions, se-
rait de faire occuper toutes les places par
des hommes domiciliés à Paris depuis
10 ans au moins, gens établis, pères de
famille, de bonne vie et mœurs, et âgés
au moins de 40 ans, lesquels connaîtraient
mieux la manière de traiter, de gouverner,
de conduire les hommes. Dutard insiste
de nouveau auprès du ministre au sujet du
langage qu'il convient de tenir au peuple,
il faut, dit-il, lui parler comme on parle-
rait à Sieyès et Condorcet, prendre soin
de ne pas blesser son orgueil, son amour-
propre, éviter les abstractions, les longs
discours et les raisonnements scienti-
fiques; il rappelle l'affiche dérisoire d'un
ministre de la guerre, cherchant à prou-
ver que les piques valaient mieux dans un
combat que les fusils, affiche qui fut
accueillie par cette réflexion cent fois ré-
pétée : On se f... de nous. Aujourd'hui,
ajoule-t-il, l'aristocrate s'est rapproché du
modéré, le modéré influence toute la
classe sans-culottière : du vin, de la bière,
bonne humeur, une poignée de main,
voilà ce qu'il faut aux Sans-culottes. Du-
tard entendit, la veille au soir, Varlel pé-
rorer pendant une heure sur la terrasse
du château, sans grand succès; l'on
apprend que lui et 0 autres sont en état
d'arrestation. Voilà, d'après ce que re-
cueillit Dutard, ce que le peuple dit à
l'égard de ces aboyeurs subalternes. " Kh
bien, tant mieux, ils nous embêtent, on
fait fort bien de les f... dedans; si on les
y mettait tous, peut-être qu'ils nous lais-
seraient tranquilles et que les affaires en
iraient mieux. » L'esprit du peuple est des
meilleurs, encore faut-il frapper avec me-
sure, éviter le sang. Dutard trouve qu'il
importe de laisser [subsister la Commune,
le Département et les Jacobins, mais que
la Convenlion devrait dès aujourd'hui éta-
blir une Commission pour surveiller les
opérations des 48 Comités récolutiotuiaires
et de la Commune, attendu que dans les
sections les meilleurs citoyens ont encore
peur d'être emprisonnés et désarmés; la
même Commission serait chargée de se
transporter dans les sections, où il s'élè-
verait des divisions, pour les mettre d'ac-
cord. Un autre point essentiel serait de
faire en sorte d'avoir pour Commandant
provisoire l'un des six chefs de division
que l'on croira le plus honnête et le plus
capable, lequel ne pourra qu'être bien
accueilli et fera taire tous les partis, on
peut tout faire dans ce moment, les sections
ne contrediront pus. Il importe de faire
choix d'un Commandant général et d'en
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
in
donner avis dans toutes les sections, il
serait bon d'établir un point de rallie-
ment dans cliaque section, dont les opé-
rations seraient réglées par 12 inviUiteurs,
ayant pour mission de, convoquer les pro-
priétaires sur lesquels on peut compter.
Dutard rappelle à Garât que la Fête-Dieu
approche et que c'est à pareille époque
que Petion fut accueilli à coups de pierre
par les sans-culolles des Arcis, pour avoir
déclaré, dans une ordonnance, qu'on se-
rait libre ce jour-là de travailler ou de ne
pas travailler, que Manuel fut menacé du
même sort, pour avoir osé imprimerqu'on
serait libre ou non de tapisser, que, d'une
part, le peuple veut unanimement une
chose à laquelle il esl attaché, et que,
d'autre part, ses représet^^anls prennent à
tâche de contrarier ses goûts et ses pen-
chants, que si la Convention ne restaure
pas cette solennité, il est à craindre que le
2 septembre ne se renouvelle contre elle.
25 mai 17'J3, 10 heures du matin.
Original non signé, A.N., F''^ III, Seine, 27.
Ed. .\n. ScHMmT, Tableau;* de la RioohUion
française, t. I, p. 297.
■ 630. — Lettre de l'observateur Perrière
à Garât, ministre de l'intérieur, signa-
lant l'apparition d'un nouveau journal,
intitulé : l'Ami véritable du peuple, qui
paraît écrit en opposition à la feuille de
iMarat, et substitue à la dénomination
d'hommes d'Elat, employée par Marat, celle
d'hommes de proie, mais le style de cet an-
tagoniste semble n'avoir ni la force, ni la
précision, ni l'amertume dévorante de la
plume de Marat, aussi cette nouvelle
feuille ne peut guère être opposée en force
à celle de Marat. Perrière rapporte que,
hier, un homme s'élevait avec beaucoup
dénergio. mais avec plus de lurem' en-
core que de raison, contre le décret or-
doTinant que la Convention sera gardée,
il était accompagné de gens qui, par la
IViocilé de leurs regards, avaient l'air de
vouloir contraindre l'opinion des audi-
teurs; ils désignaient sans se gêner ceux
(les membres de la Convention qu'ils ré-
servaient à leurs couteaux. Le prédicant
préteudiiit que l'état de la France était
pire f|u'au 10 août, il pressait le peufile
T. IX.
de se lever, soutenant que dans lii heures
il serait trop tard.
25 mai 1793.
Original non signé, A. N., F'": III, Seine, 27.
Ed. An. ScHMinT, Tableaux de la Bévolution
française, t. I, p. 302.
637. — Lettre de l'observateur Baumier
à Garât, ministre de l'intérieur, le re-
merciant d'avoir songé à lui pour la mis-
sion vraiment philanthropique que doivent
remplir les commissaifts observateurs,
mais exprimant le regret de n'avoir pas
eu pour destination un autre département
que celui de Paris, l'élude particulière
à laquelle il s'est livré au sujet de toutes
les parties de l'économie rurale et poli-
tique, lui faisant désirer de porter ses ob-
servations sur l'agriculture, seule et unique
source de la richesse publique, et sur le
commerce, son principal agent, or, Paris
n'est point un département agricole et
commercial, mais un département mer-
cantile, agioteur et financier, objet de son
mépris, demandant en conséquence à être
envoyé dans un autre département, ou, s'il
devait se résigner là rendre moins de ser-
vices, déclarant que dans le plan qu'il s'est
tracé, l'instruction occupe la première
place, convaincu que c'est en éclairant les
hommes, qu'on les rend dociles au main-
lien de l'ordre public, exposant enfin au
ministre les besoins pressants auxquels il
est en proie, avouant que sans son col-
lègue et ami Desrenaudes, il n'aurait même
pas su oîi prendre de quoi dîner tous ces
jours-ci, un état si critique ne pouvant
lui laisser, ni le repos d'esprit, ni les
forces nécessaires pour vaquer aux devoirs
qu'exige sa nouvelle mission, et sollicitant
la remise de quelques avances.
25 mai 1793.
Original signé, A. N., F'" III, Seine, 27.
Ed. Ad. Scumidï, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 304.
638. — Déclaration ilii citoyen -Noël-
Marie Robert, ingénieur et maître de forges,
député extraordinaire de la Charité-sur-
Loire, demeurant à Paris, hôtel d'Angle-
terre, portant qu'il y a un quart d'heure,
passant dans la rue aux Ours, il a entendu
doux hommes causer ensemble, et l'un
13
IM
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA hÉVOLUTION
d'eux dire à l'autre : « On va enlever cette
nuit les canons des sections et s'en em-
parer. »
25 mai 1793.
Original signé, A. N., F' 3688».
639. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que tous les ad-
judants des sections auront soin de faire
fournir par chaque capitaine de compa-
gnie le nom de tous les citoyens qui mon-
tent journellement, soit au Temple, soit ù
la Convention, soit à la Mairie, soit à la
réserve à la Maison commune, afin que le
commandant de chaque détachement par-
tiel puisse représenter l'état exact des
hommes qui sont de service aux chefs de
ces postes pour en faire l'appel nominal.
Tous les commandants de postes parti-
culiers seront tenus d'adresser aux com-
mandants en chefs un rapport exact de tous
les événements qui auraient pu se passer
pendant leur garde, afin que par ce moyen
les commandants en chef puissent faire
leur rapport général.
Les rapports de la garde nationale ne
mentionnent rien d'extraordinaire.
25 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
640. — Extraitdes rapports eldéclaralions
faits au Bureau de surveillance de la Police,
contenant les renseignements suivants :
i" Les esprits sont entièrement divisés,
les deux partis sont prononcés, le mo-
ment de l'explosion n'est pas éloigné, à
moins que l'on ne prenne les plus grandes
mesures; l'arrestation des citoyens Hé-
bert et Varlet n'a pas peu contribué à la
fermentation qui existe. On a vu avec
beaucoup de peine la manière dont la
Convention a reçu la députation du Con-
seil de la Commune relativement à la pé-
tition à présenter pour la mise en liberté
des citoyens Hébert et Varlet. On s'étonne
de ne pas voir la même rigueur contre
les libellisles à gages, qui propagent par
leurs écrits incendiaires la haine des dé-
partements contre Paris.
a- On se plaint de l'indiscrétion, pour
ne pas dire plus, des personnes qui dé-
cachètent les lettres du ministre de la
guerre. Un citoyen Saintin donne plus j^
particulièrement lieu à de justes soup-
çons par ses principes d'aristocratie, qui
lui font trouver injuste notre Révolution.
3» Les murmures contre la cherté des
denrées vont chaque jour en augmentant,
et cette circonstance parait devoir devenir
l'un des motifs des événements qui se
préparent.
Cette copie de la feuille de rapports
est accompagnée d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
25, 26 mai 1793.
Copie conforme, signée Lafosse, et original
signé (2 pièces), A. N., AF"45, n» 351.
641. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, mentionnant un arrêté
du Corps municipal, du 24 mai 1793, con-
cernant l'enregistrement à la Mairie, dans
un bureau spécial, des soldats qui auront
besoin d'aller prendre les eaux et qui de-
vront être munis d'un certificat de mé-
decin ou chirurgien d'hôpital, et déclarant
qu'il a été convenu, entre les chefs de
légions, que le service des canonniers
serait commandé par les adjudants géné-
raux d'artillerie, afin d'établir de l'unifor-
mité dans ce service et éviter par là les
inconvénients qui se sont produits jusqu'à
ce jour, en conséquence, toutes les compa-
gnies de canonniers ne recevront doréna-
vant l'ordre de service que desdits adju-
dants d'artillerie, en outre, toutes les fois
que les pièces de canon sortiront d'une
section, le commandant en sera toujours
prévenu pour délivrer la permission. D'a-
près les rapports de la force armée, le
poste du Pont-au-Change a arrêté, cette
nuit, la voiture des ministres de la jus-
tice et de l'intérieur, (jui allaient à la
Mairie, comme ils n'avaient pas de carte
civique, un caporal de ce poste est monté
dans la voiture pour s'assurer du fait, ce
qu'il a attesté vrai à son retour de la Mairie.
L'on a arrêté et mené au poste de ia Tré-
sorerie un citoyen accusé de faire le com-
merce d'argent sur le perron.
25 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
642. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
19S
la Police du 26 au 27 mai, donnanl les
indications suivantes :
1" Tous les esprits sont agités de ma-
nière à faire regarder un grand mouve-
ment comme très prochain. Les groupes
sont plus multipliés que jamais, et l'on
ne peut se dissimuler que l'on touche au
moment d'une nouvelle insurrection, à
moins que les mesures que se proposent
de prendre les sections n'aient leur effi-
cacité.
2» Le décret qui ordonne la clôture des
sections à 10 heures est vu défavorable-
ment, bon nombre de citoyens se plai-
gnent de ne plus pouvoir prendre part
aux délibérations, parce qu'ils ne quittent
leur journée qu'à 9 heures.
3" Les citoyens mis en état d'arresta-
tion par la Commission des Douze sont la
matière de toutes les conversations oL
l'objet de toutes les discussions des so-
ciétés populaires et des sections. On traite
le mode à employer pour engager la Con-
vention à rendre la liberté à ces citoyen.^,
et aujourd'hui 27, il y aura un parti pris
qui sera peut-être extrême, si la Conven-
■tion persiste à refuser d'entendre les péti-
tionnaires.
4° La section de l'Arsenal a éprouvé hier
la plus grande rumeur, les chaises ont été
jetées à la tête.
b° On se plaint de ce que les canons du
poste du Temple ne sont fournis d'au-
cunes munitions.
La copie de cette feuille de rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
26, 27 mai 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., AF"45,n» 351.
643. — Rapport de l'observateur Dutard
il (Jaral, ministre de l'intérieur, sous
la rubrique Hulivt'm de Paris, l'infoimant
que, la veille, sur la terrasse du château,
il avait été le témoin de nombreuses mo-
tions plus ou moins incendiaires ou mo-
dérées, qu'on s'y entretenait beaucoup de
la résistance qu'avait montrée la Conven-
tion pour recevoir les pétitionnaires des
sections et pour admettre à défiler un ba-
taillon de volontaires de la Croix-Rouge et
des Quatre-Nations; d'autres prêchaient
la modération et représentaient le danger
qu'il y aurait à se diviser et surtout à
sévir contre les représentants du peuple.
La veille au soir, un Provençal de 40 ans,
homme éduqué, haranguait le peuple dans
un groupe avec toute la vivacité d'un jeune
homme, et déclarait que jamais la contre-
révolution n'aurait lieu, tant que la Pro-
vence, le Dauphiné et le Roussillon exis-
teraient. Dutard ajoute qu'après avoir
passé à sa section, où l'on délibérait sur
l'admission d'une députation des Corde-
liers, il s'était rendu à la Commune, où il
trouva tout en désarroi et entendit un
rapport de M. Cubières sur la façon dont
étaient traités Hébert et Varlet, qu'on avait
mis dans un grenier à tous les vents, où
2 grabats étaient occupés par des généraux
traîtres, c'est-à-dire des scélérats, et les
2 autres par Hébert et Varlet, soit des
honnêtes gens. De là, Dutard courut à la
section de l'ArsenaJ, où tout le monde
était en gaieté, des coups de chaises don-
nés, plusieurs blessés, dont un capitaine
emporté dans un fauteuil, mais enfin les
saule-ruisseaux, courtauds de boutiques,
avaient fui et les Sans-Culottes étaient
restés les maîtres, des patrouilles de plu-
sieurs sections, accourues, avaient rétabli
l'ordre. Dutard se retira à minuit précis,
après le départ des commissaires de la
Commune.
27 mai 1793.
Original non signé, A. iV., F''^ III, Seine, 27.
Ed. Au. SCHMIDT, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 312.
644. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, décla-
rant que, dans son sentiment la Conven-
tion, à l'heure actuelle, ne saurait user
de trop de circonspection, qu'elle devait
épargner les chefs de factions en se con-
tentant, pour le moment, de leur rogner
b'S grilles ou les ailes, que, par consé-
quent elle devait s'attendre à être forcée
de relâcher Hébert et aviser d'avance aux
moyens par lesquels elle pourrait, sans se
déshonorer, le remettre en liberté, faisant
observer que l'établissement des Comités
révolutionnaires avait porté l'effroi chez
tous les habitants de Paris, et que la Con-
196
CHAPITHE l". — JOURNÉES HISTOIUQUES DE LA RÉVOLUTION
vention devait s'attacher à établir à Paris
une police douce et indulgente, se défen-
dant du reproche que Garât lui adresse
de penser comme la Commission des Douze
et de prôner aucune des absurdités que
cette Commission croit appuyées sur de
grands principes, que, quant à lui, il est
parfaitement d'avis que la Commission
des Douze a commis une grave impru-
dence en procédant à l'arrestation d'Hé-
bert, mais pourtant, si la Convention est
prudente, cet embastillement doit pro-
duire plus de bien que de mal. que la
Convention ne fera nullement preuve de
lâcheté en lui rendant la liberté, à con-
dition de le faire transférer à sa barre et
de l'acquitter purement et simplement.
Dulard retrace des incidents de la séance
de la Commune du 23 mai, où Chaumette
a traité les journalistes de mouchards de
la faction brissotine, a pleuré, s'est dé-
battu, a donné des pieds et des mains, ce
qui a laissé le peuple froid. En outre, il a
eu la sottise d'aflicher qu'il a été mousse
et non moine, et pour prouver qu'il n'est
pas un fripon et qu"il n'a pas prévariqué
dans la place qu'il occupe, il a ajouté que
depuis qu'il était en place, il s'était borné
à payer des dettes qu'une honorable indi-
ijcncc lui avait fait contracter, cnCm, h soir
de l'arrestation d'Hébert, il a exposé que
celui-ci n'était pas fortuné, qu'il avait
femme et enfant, s'il avait osé, il aurait
demandé des secours provisoires pour un
homme occupant une situation importante
et qui gagne au moins 12,000 livres.
27 mai 1793, 10 lieures du matin.
Original non signé, A. N., F'"^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Sciimiut, ra6(ea!i.x de la Révolution
française, t. I, p. 313.
645. — Lettre de l'observateur Perrière
à (iarat, ministre de l'intérieur, annon-
çant qu'il a traversé la veille Paris, etqu'il
l'a trouvé fort tranquille, qu'il a pris plai-
sir à écouter un ménétrier qui débite des
chansons fort piquantes, dont il est souvent
l'auteur, et dit de très bonnes choses et en
très bon style, sans jamais s'écarter des
principes sains, donnant quelques détails
sur les rassemblements qui s'étaient formés
la veille, aux Tuileries, aux Jacobins et au
Faubourg Saint-Antoine. Celui des Tuile-
ries consistait surtout en femmes, politi-
quement mises en avant par les mâles,
qui n'osent eux-mêmes proposer ou risquer
leà coups, ces femmes avaient soif, et
c'était surtout dans les crânes de Buzot,
de Brissot et de leurs partisans qu'elles
voulaient boire ; la masse du peuple reste
immobile, probablement par le sentiment
réfléchi de ses devoirs et de ses intérêts,
plutôt que par le défaut d'argent et des
moyens ordinaires employés pour le sou-
lever. Un bataillon, entier, mais sans armes,
se dirigeait vers les Jacobins, ils parais-
saient fort pressés et ne répondaient pas à
ceux qui leur en demandaient le motif.
Quant au rassemblement du Faubourg St-
Antoine, Perrière ignore de quels éléments
il était composé et de quel esprit il était
animé. Perrière annonce qu'il va s'occuper
de se faire reconnaître dans sa nouvelle
section et poursuivre la délivrance de son
certificat de civisme, continuer ses fonc-
tions chez le ministre de la justice, et
donner des leçons jusqu'à la lin du mois,
suivant les engagements qu'il avait con-
tractés, pour pouvoir se consacrer tout en-
tier à ses nouvelles occupations qu'il aime
et qui sont dans ses goûts. Dans un billet,
Perrière s'excuse du retard mis à rendre
au ministre le papier que celui-ci lui a
confié, parce qu'il voulait s'entretenir en
même temps avec le ministre, ce qui lui
a été impossible, en raison de l'aflluence
des visiteurs.
27 mai 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., F'" III,
Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolulion
française, t. I, p. 310.
646. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître qu'il
doit partir, le jour même, d'après les
ordres du ministre de la guerre, de Paris
pour Péronne, 10 pièces de canon do 4 do
bataille et 2 pièces de 6, toutes avec leurs
affûts, avant -trains et caissons approvi-
sionnés, et donnant les instructions sui-
vantes :
Les postes de la Caisse de l'Extraordi-
naire et de la Trésorerie seront toujours
composés de 36 volontaires, avec un officier,
I.'ESPHIT PIJUI.IC A J'AIIIS UK JANVIER A JUIN 1793
197
un sergent, 2 capiuaiix et un laniliour.
L'adjudant général de la légion veillera
à ce que ces postes soient toujours bien
romplfils. Les adjudants généraux de lé-
gions feront de même pour les postes de
toute l'étendue de leur légion.
Les commandants et adjudants des ca-
sernes recommanderont aux chefs des
différents détachements qui y sont caser-
nes de faire l'appel, à 10 heures du soir, et
de ne plus laisser sortir personne après
cette heure-là.
Toutes les patrouilles auront soin que
les cabarets, cafés et restaurateurs soient
fermés a. 11 heures précises du soir.
Les commandants des sections dont les
compagnies de canonniers sont parties ou
doivent partir pour )a Vendée, ou qui ne
seraient pas complètes, sont invités à
prendre les moyens les plus prompts pour
les compléter et les organiser, afin de sou-
lager celles qui restent.
On ne saurait recommander trop de
surveillance et trop d'exactitude dans le
service, seuls moyens d'assurer la tran-
quillité publique.
27 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AFIV1470.
647. — Extrait des rapports et décla-
rations faits au Bureau de surveillance
de la Police, signalant les particularités
suivantes :
1» Le mouvement qui avait été annoncé
dans la feuille du 27 a eu lieu et a pro-
duit son etïet. La majorité des sections,
qui voyaient avec amertume la liberté des
citoyens compromise et la sûreté des per-
sonnes violée par des actes qu'elles re-
gardaient comme arbitraires, cette majo-
rité s'est levée par la même impulsion, et
les armes neuves de la section do la
Butte-des-Moulins, de celle de 1792 et de
celle du Mail n'ont pu empêcher les me-
sures que les autres sections ont cru de-
voir prendre pour obtenir de la Conven-
tion ce qu'elles avaient demandé inutile-
ment depuis quelques jours.
2° Les groupes présentaient hier un
ensemble prononcé, les agitateurs s'en
étaient écartés, le peuple délibérait dans
le calme, et si quelques têtes ôchauflées
par les riiconstances proposaient des
moyens extrêmes, ils étaient rejetés.
3" Un a remarqué avec peine que plu-
sieurs officiers do la garde nationale ma-
niCcslaient dans les alentours de la Con-
vention des principes aristocratiques, et
remémoraient les rôles qu'ils avaient
joués au temps de La Fayette.
4" On a observé à la Hallc-au-Blé que
plusieurs particuliers achètent beaucoup
de grain le jour et le transportent la nuit
hors de Paris, on craint encore les acca-
parements.
5° Des patrouilles multipliées ont main-
tenu l'ordre et la tranquillité, et la journée
d'hier s'est terminée par la satisfaction
de voir anéanti un tribunal inquisitorial,
dont les coups d'essai avaient été des
coups de maître.
La copie de cette feuille de rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
27, 28 mai 1793.
Copie et original signé (2 pièces), A. N.,
AF"45, n»35I.
048. — Rapport de l'observateur Dutard
à Carat, ministre de l'intérieur, lui ren-
dant compte de ce qui s'est passé dans
la journée du 27, déclarant que, la veille
au soir, après être sorti de chez le mi-
nistre, il est revenu aux Tuileries et a
rencontré au Carrousel M. Boulanger,
commandant général provisoire, qui lui a
paru fort intrigué et fort animé, et un peu
plus loin un jeune homme de 30 ans, qui se
plaignait de la réponse faite par le prési-
dent Isnard, qui avait calomnié la ville
de Paris; devant le château, la troupe
élait rangée en haie, partout des groupes,
où quelques aboyeurs étaient entourés
par un nombre décuple do modérés. A ce
propos, Uutard fait observer que, sans les
modérés et les aristocrates, le rassemble-
ment eût été absolument nul, et prétend
que ce sont les modérés qui font tout le
mal, qui entourent les enragés, les écou-
lent attentivement, et paraissent par gestes
et par signes approuvertoutcequ'ilsdisenl,
sans oser les contredire; les désœuvrés
d'abord accourent, puis les motionneurs,
enfin les ouvriers quittent leur ouvrage,
108
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE I.A RÉVOLUTION
et le rassemblement se fait en un clin
(l'œil. D'après Dulard, la Convention a
couru hier (27 mai) de plus grands risques
qu'on ne pense, car si une ou deux sec-
lions s'étaient portées en force à la Con-
vention, il n'en fallait pas davantage pour
l'anéantir, parce qu'elles auraient attiré
toute la populace.
Dutard se rendit à sa section vers
() heures, on y battait le rappel, il engagea
plusieurs de ses connaissances à se mettre
sous les armes et à rejoindre leurs sections
respectives. L'un de ses amis, marchand,
se porta avec 5 ou 6 autres marchands à
la section des Halles, où ils se trouvèrent
près de 300. Les femmes des Halles, les
voyant passer, s'écrièrent : « Les voilà, les
{^ros marchands, ils courent tous, ils ont
peur qu'on ne leur donne les étrivières. »
Dutard ayant proposé aux sans-culoUes
de sa maison de l'accompagner, ils refu-
sèrent en alléguant qu'il n'y avait que de la
peine et de l'embarras à gagner. La sec-
tion des Halles tint une séance, où il y
avait comme présidents de l'assemblée, du
Comité révolutionnaire et pour juge de
paix les trois plus mauvais sujets de la
section; l'assemblée s'était déclarée en
permanence et se proposait de passer la
nuit. Dutard recommande au ministre de
redoubler de zrlc, d'activilc et de prudence,
pour ne pas perdre le prix de la r/rande
victoire remportée la veille, et il préconise,
pour contrecarrer la faction, l'établisse-
ment d'une douzaine de meneurs dans
chaque section, dont 6 soient prêts à fairi'
le coup de main, à dénicher de chez eux
des jeunes gens qui ne pensent qu'à la
bagatelle, en les forçant à s'exercer, sur-
tout au jeu do bâton, car, ajoute-t-il, il
n'est rien que les Sans-Culottes craignent
autant que le bâton, et il faut vivre avec
les Sans-Culottes pour déterrer des expé-
dients de ce genre.
28 mai 1793.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 322.
(}49. — Lettre de l'observateur Perrière
à Carat, ministre de l'intérieur, lui man-
dant qu'il avait entendu dire dans un groupe
((ue l'on n'avait besoin, dans un Etat libre,
que d'ouvriers et de cultivateurs, et qu'il
fallait piller et détruire tous les mar-
chands, tous les artistes, tous les ban-
quiers, tous les gens d'affaires, l'insensé
ne voyait pas qu'anéantir le commerce,
c'était anéantir la majeure partie des ou-
vriers. Le groupe en question paraissait
n'obéir qu'à cette antique haine du pauvre
contre le riche, on peut s'apercevoir à
mille symptômes que ces deux ennemis
naturels sont rangés en bataille et n'at-
tendent plus que le signal ou l'occasion.
Les hommes d'esprit et les propriétaires
ont cédé aux autres les assemblées de
sections comme des lieux où la poigne
de l'ouvrier triomphe de la langue de
l'orateur, ils leur ont abandonné la place,
moyen prompt d'être dominé, enfin par
indolence ou par lâcheté, ils se tiennent
dans leurs foyers, c'est un mauvais cal-
cul; cependant, parait-il, ces hommes,
qui peuvent être dégoûtés des manières
et des procédés des assemblées de leurs
sections, se sont tous rassemblés, bien ar-
més, et ne craignent pas de montrer un
front serré à leurs ennemis. Perrière a
remarqué que, dans ces groupes, comme
dans toute assemblée, il est impossible de
se garantir de la surprise des passions en
discutant, car l'on s'échauffe nécessaire-
ment, et plus l'on s'échauffe, plus l'impar-
tialité diminue.
Le ci-devant Palais-Royal, ce centre or-
dinaire des fermentations, n'a présenté
ce matin que 2 ou 3 petits groupes très
sages.
Une lettre d'un marchand d'Orléans, que
cite Perrière, fournit quelques indications
intéressantes sur le prix des denrées, c'est
ainsi que l'eau-de-vic, sans compter la
commission, le port et le profit du mar-
chand, vaut 3 livres 4 sols, le sucre, 3 li-
vres 6 à 7 sols, le café, 2 livres 14 sols,
l'huile fine, 2 livres 4 sols et le riz, 15 sols.
Toujours des placards touchant les dis-
putes personnelles des députés Delacroix
et Penières, celui-ci traité de lâche, se bat-
tant comme deux chiens que l'on ne peut
séparer, rien d'étonnant à cela, la popu-
larité d'un député (et c'est pour la sou-
tenir qu'ils font gémir la presse) lui est
I.ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
199
plus clièi-e que la confection des lois et
par elle le bonheur de la République.
Mais les murmures d'indignation qu'ex-
citent ces indécentes querelles parmi le
peuple font l'éloge du bon esprit qui l'a-
nime et prouvent à l'Europe, que si la
France n'a pas de Constitution, ce n'est
pas la faute aux Français.
28 mai 1793, 4 lieures de relevée.
Origuial non signé, A. iV,, F*» III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolulion
française, t. I, p. 327.
650. — Extrait des rapports et déclara-
lions faits au Bureau de surveillance de
la Police, du 29 au 30 mai, donnant les
renseignements suivants :
1" Plus le moment des grandes mesures
projetées approche, plus l'aristocratie s'a-
gite, plus les menées contre-révolution-
naires augmentent.
2° L'élargissement des citoyens empri-
sonnés par ta Commission des duodécemvirs
a produit la plus vive sensation ; on les a
revus avec l'enthousiasme qu'excite dans
l'âme du patriote le triomphe de l'op-
primé, mais les scélérats qui veulent un
maître n'en sont que plus irrités. Chaque
section en renferme dans son sein, et ils
ne négligent pas un moyen de prévenir le
coup. Ils ont réveillé cette nuit presque
tous leurs pareils, en les engageant à
courir aux armes et à se réunir. Cette
mesure a été prise plus particulièrement
dans la section du Contrat-Social ; on
s'occupe en ce moment de la réprimer.
■ 3° Le commandant de la section de
1792, qui a fait enchaîner les canons, est
menacé d'être puni, s'il ne donne pas sa
démission.
4° Le curé de Saint-Nicolas-des-Champs,
entre autres, a requis la force armée de
la section des Gravilliers et de celle des
Amis-de-la-Patrie pour l'accompagner en
armes, on ne connaît pas le pouvoir de
ce nouveau commandant.
S" Une nouvelle cause de désorganisa-
tion dans nos troupes contre les rebelles
de la Vendée est vue avec beaucoup d'in-
quiétude; les volontaires qui y arrivent,
amplement munis d'habits et d'argent,
sont en proie à la jalousie et à l'animosité
de ceux qui en sont dépourvus et qui ne
marchent, disent-ils, que pour l'honneur.
Ces différences de situation occasionnent
des querelles, qui finissent par des duels
extrêmement fréquents.
Cette copie de la feuille de rapports est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
29, 30 mai 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. iV., Ai «45, n" 35t.
651. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, repro-
duisant le récit, qu'il a entendu de la
bouche de Cubières, lors de la séance de la
Commune, dans laquelle Hébert a été reçu
après sa mise en liberté et qui a excité le
délire de l'enthousiasme, informant Garât
qu'il a lu ce matin une affiche dans la-
quelle Hébert se plaint beaucoup des in-
quisiteurs de la Commission des 12, qu'il
appelle les duodécemvirs, il y rapporte
son interrogatoire, et enfin appelle tout le
peuple dans son cachot pour se rendre
compte des souffrances qu'il a endurées,
tout en avouant que les visites de ses amis
ont diminué de beaucoup ses peines et ses
tourments. Dutard déclare que les Sans-
culoltes de Paris ont généralement im-
prouvé le projet mis en avant de porter
atteinte à la représentation nationale, et, à
ce propos, montre par des exemples qu'il
lit clairement dans l'esprit des Sans-Cu-
lottes, et que tous, ou en majeure partie,
ont quelque chose, et que chacun s'attache
à conserver ce qu'il a; Dutard cite un re-
lieur de la Montagne-Sainte-Geneviève,
fort honnête homme, très rangé et très
laborieux, qui était du parti jacobin, c'est-
à-dire aimant souverainement la liberté
et la révolution, mais qui s'est élevé avec
force contre le^rojet de mêler toutes les
fortunes, et trouve scandaleux que l'on
veuille substituer aux bourgeois tous les
ouvriers de l'église Sainte-Geneviève, qui
se sont formés en clubs et se réunissent
en dehors et après l'assemblée de la sec-
tion. Un autre vrai sans-culotte, chez le-
([uel Dutard dit avoir soupe la veille, du
côté de la cour Saint-Martin, tint le mêrhe
langage, la femme ne se gênant pas pour
âOO
CIIAPITUE I«>. — JnUUNÉES HISTORIQUES DE LA KÉVOLUTION
dire : « que les autres gardent ce qu'ils ont,
moi, je veux garder le peu que j'ai », elle
éconduisit un peu vertement un commis-
saire sans-culotte, qui était venu lui de-
mander une contribution, sVcriantiuVeux-
lu me f. le camp, si je prends le manche à
halai, comme je l'en donnerai. «
Dutiird raconte qu'il a assisté à la pro-
clamation, par la section des Tuileries, de
la dernière loi relative à la sûreté de Paris
et à la police des sections, qui s'est faite en
appareil imposant, et il ajoute à cet égard :
« Les Sans-Culoltos eux-mêmes aiment
l'ordre et surtout détestent ce qui repré-
sente la misère. » Dutard revient à son
idée favorite, l'emploi du bâton, non seu-
lement à l'égard des Sans-Culottes, mais
encore des modérés et des aristocrates, et
explique ses intentions. 11 est de fait :
i» que 20 modérés entourent quelquefois
trois aboyeurs, et que les premiers sont
forcés d'applaudir aux motions les plus
incendiaires; 2° que tous les rassemble-
ments sont composés en grande partie
d'aristocrates et de modérés, qui ne se
séparent que lorsque l'affluence de la po-
pulace leur fait craindre d'être mis *n
jeu; 3° que l'on peut donner de bons
coups de bâton sans exciter la guerre civiJe,
tandis qu'un coup de lance la détermine-
rail infailliblement; 4° qu'un aboyeursera
très circonspect à côté d'un ou 2 hommes
en veste et en pantalon, alors qu'une pa-
trouille, armée de fusils, ne fera que l'ai-
grir et lui servira de prétexle pour s'en-
hardir davantage. Dutard termine en
racontant comment il a empêché le pillage
d'une boutique d'épicier, s'étanl mis en
travers de la porte et ayant soutenu l'as-
saut des manifeslanls pendant 2 heures,
montrant par là l'utilité des bâtons.
29 mai 1793, 9 heures du matin.
Original non signé, A.N., F'<^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. ScilMIUT, Tableaux de lu Rc^volution
française, t. I, p. 330.
652. — Lettre de l'observateur Perrière
à Garât, ministre de l'intérieur, annon-
çant qu'il a traversé, le matin, plusieurs
places, plusieurs marchés, le Faubourg
Sainl-Marceau, que tout lui a paru j)lus
tranquille qu'à l'ordinaire, il a seulement
recueilli des propos atroces attribués au
commandant du bataillon de la section
des Sans-Culottes, Hanriol, partisan ef-
fréné de la Montagne et de la Municipa-
lité, de tout parti extrême et violent, qu'il
avait souvent eu l'occasion d'entendre et
de combattre, lorsqu'il demeurait sur sa
section. Cet Hanriol, s'adressanl d'une
voix rauque à un ouvrier du port Sainl-
liornard, lui dit qu'on aurait bientôt be-
soin de son concours, que, cette fois, ce
ne serait pas avec des piques que l'on tra-
vailleiuit les b...res en question, mais avec
des barres de fer. Un autre jour, iuler-
pellant l'un de ces hommes, assis dans
son tombereau, et lui demandant s'il avait
de l'ouvrage, lui fit entendre qu'il lui en
donnerait de meilleur dans quelques jours,
que ce n'était pas du bois, mais des ca-
davres qu'il transporlerail dans sa voiture,
à quoi l'autre, à moitié ivre, répondit :
i< C'est bon, nous ferons comme nous
avons déjà fait le 2 septembre, cela nous
fera gagner des sous. »
A midi et demi, au ci-devant Palais-
Royal , Perrière constate que les cafés
étaient presque vides, l'enceinte du jar-
din réduite à 2 ou 3 petits groupes, qui
raisonnaient affaires militaires et par-
laient tout au plus de la trahison de Du-
mouriez. Les citoyens paraissaient lire
avec inlérêt une affiche de R. Marcandier,
intitulée : Récompense civique à décerner
aux vrais citoyens. C'était une sorte d'appel
au peuple de la majorité de la Convention
contre la minorité, invitant les citoyens à
se défier de toutes les résolutions ex-
trêmes, de toutes les démonstralions af-
fectées de palriolisme, et de toute dé-
marche qui serait un empiétement sur les
fonctions de la justice, rappelant surtout
au peuple de quelle manière une partie de
la Convention le trompa, lorsque, lui pro-
mettant de voir avec la tête du tyran tous
les rois de l'Europe à ses pieds et les den-
rées à bas prix, l'Europe entière s'était
au contraire tournée contre nous, et tous
les objets de la vie avaient augmenté dans
une etfrayante proportion.
29 mai 1793, 1 lieure de relevée.
Original signé, A. N., V' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la liévoluliim
française, t. I, p. 334,
J
L'ESPRIT PIIHI.K; a PAIUS IJE JANVIEIl A JUIN 1793
201
633. — Lettre de l'observateur La Tour-
La Montagne à Garât, ministre de l'inté-
rieur, l'instruisant de quelques propos
ic'i-ueiijis au milieu d'un groupe, dans io
Jardin do la liévolution, quoiqu'il soit con-
vaincu que la représentation nationale est
hors de toute atteinte et que la confiance et
l'amour même du peuple environnent plus
(|ue jamais les membres de la Convention :
In particulier, revêtu de l'uniforme de la
garde nationale, s'élevant avec beaucoup
de chaleur contre le rapport du décret qui
casse la Commission des Douze, a dit :
" Les demi-mesures ont toujours perdu le
peuple, on n'a que trop épargné le sang,
la journée du 10 août reste encore à faire,
nous n'avons fait que changer de tyrans.
Le despotisme règne encore dans le pa-
lais des Tuileries, il faut une bonne fois
que tout cela finisse et que les nouveaux
tyrans et leurs satellites tombent une se-
conde fois sous le fer du peuple, il faut
que la moitié de Paris meure, s'il le faut,
pour sauver l'autre et le reste de la Ré-
publique, il a ajouté qu'il ne doutait pas
que la (in du mois ne fût pour beaucoup
de gens la fin du monde. "
Ce discours, toutefois, n'a point paru pro-
duire toute l'impression que son auteur en
attendait. Une femme seulement a fait ob-
server que les citoyens de la section de la
Butte-des-Moulins étaient véritablement de
nouveaux Suisses, mais qu'ils auraient
bientôt le sort des autres.
La Tour-La Montagne termine par l'é-
loge de la conduite et du patriotisme de
Garât, auquel le peuple rend justice, ainsi
qu'à son zèle pur et désintéressé.
29 mai 1793.
Ori^'inal sijjné, A. JV., F'= III, Seine, 27.
Ed. Al). SCHMIDT, Tableaux de la Révolution
fran<;aise, t. I, p. 336.
6o4. — Rapport de l'observaleur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, décla-
rant qu'il n'a jamais trouvé le métier
d'observateur aussi pénible qu'il l'est dans
ce moment, car il voit actuellement: 1° un
peuple mécontent, qui hait la Conven-
tion et l'ordre de chose actuel; 2° les uns,
qui détestent la Convention, comme l'au-
teur de tous les maux (|ui ont aflligé la
France, les autres, qui ne haïssent qu'une
partie des représentants, parce qu'une
confiance aveugle leur fait espérer de la
Montagne un nieillour ordre de choses;
3^ les événements qui vont fondre sur
nous, et qui obligeront le peuple à se dé-
fendre ou à se replier; 4° la très grande
majorité qui déplore d'avoir trop de maî-
tres, prétendant qu'il vaut mieux n'en
avoir qu'un au lieu de 700; 5' les mar-
chandises qui sont près de manquer dans
tous les genres de commerce, ce qui fe-
rait éclater l'indignation universelle contre
la classe administrante et provoquerait
l'attroupement du petit peuple, auquel s'ad-
joindraient les fripons, les brigands de
toute espèce. Pour parer à toutes ces
difticultés, Dutard estime qu'il faudrait
à Paris une force auxiliaire et trouve le
minisire souverainement condamnable de
ce que cette force n'est pas encore dans
les murs de Paris; 10,000 hommes de
bonnes troupes, dont la moitié serait
placée au centre de Paris, tiendraient en
ii'spect tous les habitants, ce n'est qu'à
l'aide d'une force auxiliaire qu'il sera pos-
sible de résister plus longtemps aux as-
sauts qu'on fait éprouver à l'autorité.
Il convient de s'attacher surtout à remon-
ter la discipline militaire, attendu que le
service se fait mal dans presque toutes les
sections, et qu'à la Convention même la
réserve n'est presque jamais bien fournie,
faute d'allouer aux volontaires la juste
indemnité qui leur est due; un autre dé-
faut, c'est qu'à la Convention rien n'an-
nonce une assemblée de représentants
du peuple, tout y est pêle-mêle, les offi-
ciers, les volontaires quittent la réserve
pour aller dans les groupes y faire des
mêlions, les avenues et l'entrée sont très
faciles, et la tenue des députés n'est pas
toujours irréprochable. La guerre civile,
que beaucoup redoutent, ne serait pos-
sible que si plusieurs sections se concer-
taient dans ce but.
La veille au soir, dans la cour du
château, on parlait de dresser une liste
des personnes qui se réuniraient au be-
soin pour prévenir et empêcher la guerre
civile, moyen que Dutard trouve dange-
reux. Les nouvelles de la Vendée avaient
202
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
considérablement alarmé le peuple, la nou-
velle répandue par un aristocrate, au café
du Caveau, d'après laquelle la cavalerie
de la Vendée aurait livré 50 pièces de
canon, autrement tout un pnrc d'artillerie,
a été révoquée en doute par un aide-de-
camp de La Fayette, comme invraisem-
blable.
Dutard donne son impression relati-
vement aux processions qu'il a pu voir,
notamment celle de Saint-Leu, qui s'est
déroulée paisiblement au milieu d'une af-
fluence populaire très recueillie, toutes les
citoyennes des Halles se sont prosternées
sur son passage, el le corps-de-garde de
la section de Bon-Conseil s'est rais sous
les armes. Ce tableau a vivement frappé
l'observateur Dutard, qui a pu constater
tous les regrets que fait naître l'état actuel
des choses, le peuple de tous rangs, de
tou{ âge, est resté honteux, silencieux,
abattu. Au risque de paraître au ministre
un homme hideux, insocial et même dan-
gereux, Dutard critique la façon d'agir de
Garât, au sujet des éloges qu'il décerne
ouvertement à Destournelles, et lui con-
seille de prendre pour maxime constante
de ne jamais donner d'éloges à aucun de
ceux qu'il estime et de ne pas même pro-
noncer leur nom ; il le blâme également
d'opiner publiquement en présence de
ses domestiques, ces gens-là étant les
juges les plus sévères de leurs maîtres,
et chez eux l'amour de la liberté, le pa-
triotisme étant toujours plus fort que
celui des maîtres, cette façon de traiter
les domestiques était celle de l'ancien
régime, et non pas celle de la Révolution.
30 mai 1793, \ heures après-midi.
Original non signe?, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 347.
635. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur,
l'informant qu'il a parcouru Paris dès le
matin, qu'il a trouvé une grande tranquil-
lité, beaucoup de maçons à l'ouvrage et
pas la moindre apparence de procession,
qu'il a même vu une affiche assez sage du
curé de Saint-Germain-de-l'Auxerrois, où il
annonçait à ses paroissiens que la pro-
cession accoutumée se ferait dans l'en-
ceinte de son église, pour préserver la
religion de toutes insultes et déjouer les
complots des malveillants. D'après Per-
rière,on lisait avec un vif intérêt un placard
du défenseur de Miranda contre Marat, qui
prétend que ce général a été soustrait au
glaive de la loi, résume avec clarté et
énergie les preuves de son innocence
el taxe Marat de calomniateur. Un autre
placard, émanant d'un sieur Brisset, bou-
cher, de la section de Bondy, présentait,
comme seul moyen de faire baisser le prix
de la viande, la promulgation d'une loi
obligeant tout laboureur et cultivateur de
nourrir deux veaux mâles par charrue.
Perrière dit que l'esprit public lui a paru
bon dans les cafés qu'il a parcourus, et que
l'on aspire après l'achèvement de la Cons-
titution, parce qu'on en regarde chaque
article comme le principe fondamental du
traité de paix que les nations seront for-
cées de présenter à la France. Dans le
sentiment de Perrière, l'anarchie lui semble
toucher à sa fin, il se plaint d'être assu-
jetti à des démarches rétrogrades qui
l'épuisent, de l'esprit de tracasserie de
la municipalité de Paris et de l'affectation
de pouvoir qui lui est propre, dont il
s'aperçoit par les tours et détours aux-
quels l'oblige la poursuite d'un misérable
certificat de civisme, ayant été contraint,
pour se procurer une formule timbrée, de
s'adresser à un garçon de bureau de la
Commission des certificats de civisme de
la Municipalité, qui fait payer t5 sols ce
qu'on payait 4 sols au bureau commun
du papier timbré, et cela pour le seul
certificat de la section ; lorsqu'on a passé
par l'étamine de la Ville, celui qu'elle
vous délivre coûte 40 sols.
30 mai 1793, 5 h. 1/2 de relevée.
Original, A. N., F'» III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 353.
0.j6. — Lettre de l'observateur La Tour-
La Montagne à Garât, ministre de l'inté-
rieur, déclarant que tout ce qu'il voit,
tout ce qu'il entend, semble présager un
mouvement très prochain dont les suites
seront incalculables; il règne un mécon-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
tentement général, qui annonce une ex-
plosion terrible, et il est à craindre que
les ennemis de la liberté ne profitent de ces
circonstances orageuses pour essayer en-
core une fois d'anéantir cette même liberté.
Il n'est plus permis de se le dissimuler,
ajoute La Tour-La Montagne, la Convention
nationale, en se divisant, a divisé le peuple,
et si par un rapprochement subit, que
commande impérieusement le salut de la
patrie, elle ne se hâte de calmer les trop
vives et trop justes inquiétudes qui alar-
ment en ce moment tous les citoyens, il
n'est pas douteux que les partis sont sur le
point d'en venir aux mains et d'ensan-
glanter le sol de la liberté. La Tour-La Mon-
tagne rappelle au ministre l'exemple de
Rome où, quand la patrie était en danger,
le peuple et le Sénat, oubliant leurs que-
relles, étouffant tout ressentiment particu-
lier, concouraient avec une véritable ardeur
au salut de la chose publique. Que Paris
suive l'exemple de Rome, et la patrie est
sauvée. La Tour-La Montagne, à ce propos,
signale au ministre l'excellente impres-
sion que son discours énergique à la Con-
vention a opérée sur tous les esprits, tout
c« qu'il observe depuis 2 jours le per-
suade de plus en plus de l'importance
et de la nécessité de la mesure que Ga-
rât a proposée au Corps législatif. Quel
spectacle touchant et auguste offriraient
à l'Univers entier les représentants d'un
grand peuple, tous réunis et confondus
sans distinction de Plaine ni de Mon-
tagne, traversant avec majesté la ca-
pitale du monde, présentant la douce
image de la concorde et forçant tous les
citoyens à ne plus former qu'un peuple
de frères et d'amis ! peut-être que le mi-
nistre, en se concertant avec le Comité
de salut public, parviendrait à faire adop-
ter cette mesure généralement désirée, et
qui, d'après ses observations, lui parait
seule capable de sauver la chose publique
des dangers dont elle est menacée.
31 mai 1793.
Original signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Al). SciiJiirjT, Tableaux de la Récolulion
française, t. I, p. 365.
6.Ï7. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître qu'à
203
partir de ce jour les réserves seront por-
tées il riO hommes dans chaque section,
les patrouilles, fréquentes et nombreuses,
seront faites avec la plus grande surveil-
lance, les ordonnances doublées à la Ville
et surtout très exactes, de plus qu'il sera
fait plusieurs appels à 0 heures.
Dans un second ordre du jour, à 6 heures
du soir, le Commandant général provi-
soire (Hanriol), invile ses concitoyens à
continuer toujours .la même vigilance et
à conserver le même zèle dans le service.
Les rapports de la force armée ne men-
tionnent rien de particulier, en dehors de
l'arrestation de soldats et de quelques
suspects.
31 mai 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
658. — Extrait do l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant que, d'après
un arrêté du Conseil général de la Com-
mune, du 31 mai, le citoyen Recordon a
été nommé adjoint au citoyen Hanriot,
commandant général provisoire, pour
prendre de concert toutes les mesures
qu'exigeront les circonstances. Attendu
que, la veille au soir, beaucoup de déta-
chements s'en sont retournés, tambour
battant, la retraite battue, ce qui inquiète
beaucoup les citoyens et trouble la tran-
quillité publique, le Commandant général
provisoire invite ses frères d'armes à ne
plus faire battre la caisse après la retraite,
à moins d'en avoir un ordre par écrit.
Les réserves, jusqu'à nouvel ordre, seront
toujours de bO hommes dans chaque sec-
tion, le service des barrières se continuera
de même jusqu'à nouvel ordre, les pa-
trouilles de surveillance s'effectueront à
l'ordinaire.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent aucun événement particulier, tout
a été du plus grand calme, les rondes et
patrouilles ont été faites exactement.
l'^juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
659. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, décla-
rant qu'il lui reconnaît deux qualités es-
sentielles, un grand sang-froid, un esprit
■ÎOi
CHAPITHK I". — JOUKNÉES HISTORIQUES DE LA UÉVOLUTIO.N
qui se plie à toutes les idées des autres et
des lumières plus qu'ordinaires, mais que
ce qui lui manque, c'est la fermeté et le
couiage, qu'en passant au caft; du Caveau,
il a entendu un jeune homme de beaucoup
d'esprit qui reprochait au ministre le même
défaut et, en parlant de la suppression de
la Commission des Douze, s'clait écrié :
<• C'est du Pache, du Garât tout pur, des
terreurs paniques !» Ce même jeune homme
uriirmait que la Convention ne se tirerait
d'affaire que lorsqu'elle aurait auprès
d'elle 80,000 hommes, que quand elle au-
rait cassé la Commune. Dulard, abondant
dans ce sens, soutient que 20,000, même
10,000 hommes sufliraient. Il ajoute que
sa section a été généralement affligée
de l'humiliation qu'a fait éprouver à son
commandant le Comité révolutionnaire,
que lui-même, la veille au matin, a failli
passer sa bayonnette au travers du corps
du propriétaire de sa maison, parce que,
depuis deux heures, lui, Dutard, était à
la réserve et qu'il ne s'y était pas rendu.
C'est au zèle de quelques bons citoyens
que l'on doit l'élat imposant de défense où
Paris s'était Irouvô la veille, quoique 6,000
commis au moins, et autant de proprié-
taires, fussent restés dans leurs boutiques
ou chez eux. A l'heure actuelle, tout Pa-
ris est tranquille. Dutard raconte plaisam-
ment que les chiens et les républicaines
révolutionnaires se sont aussi ressentis
de la Révolution. Les volontaires postés
sur la terrasse des Tuileries avaient formé
sur la place un grand cercle infranchis-
sable et s'amusaient, à mesure qu'il se
présentait un chien, à lui barrer le pas-
sage sur tous les points de la circonfé-
rence en ne lui laissant d'issue que vers la
grande place, mais les esprits étaient tel-
lement disposés à la concorde que, con-
trairement à l'usage en vigueur dans ces
sortes de jeux, aucun de ces chiens n'a
reçu de coups de pied, ni de pique, et qu'ils
en ont été quilles pour la peur. Dutard fait
remarquer que les républicaines révolu-
tionnaires qui portent cocarde, et qui sont
toutes laides h faire peur, ont été forte-
ment scandalisées de ce jeu, plusieurs
même se sont fâchées, parce qu'on avait
ainsi fait danser leurs chiens, mais les
jeunes gens les ont traitées, comme on
traite ordinairement des femmes laides à
prétentions. Les Jacobins, observe Dulard,
n'entendent guère leur métier d'avoir ac-
cepté.des femmes aussi laides pour dé-
fendre laRévolution, apparemment, n'ayant
pas voulu admettre l'idée d'une armée de
jeunes et jolies femmes pour seconder les
braves militaires.
1" juin 1793, 10 heures du matin.
Original non sijfné, A. N., F'° III, Seine, Î7.
Ed. Ad. Schmhjt, Tableaux de la lUvulution
française, t. I, p. 372.
660. — Lettre de l'observateur Rlanc
à Garât, ministre de l'intérieur, expri-
mant le regret de ne pouvoir lui présenter
en personne les observations qu'il a re-
cueillies dans la semaine, se trouvant
indisposé à la suite des revers essuyés, des
dissensions ali'reuses dont il a été le té-
moin, des courses multipliées qu'il a faites
pour ne rien hasarder, et une nuit passée
à sa section, le priant de lui assigner un
rendez-vous pour le mettre au courant
d'une multitude de faits à l'appui de ses
observations, et communiquer ses ré-
flexions sur l'inertie, momentanée, il est
vrai, mais totale, de l'esprit public, et sur
les moyens d'y remédier, enfm à l'effet de
s'assurer si sa correspondance remplit
bien le but de la mission dont il est
chargé.
le'-juin 1793.
Original signé, A. N., F'"^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Scn.MlDT, Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 370,
CCI. — Rapport de l'observateur Blanc
à Garât, ministre de l'intérieur, résu-
mant ses impressions au sujet du triste
et affligeant spectacle qu'a présenté Paris
toute la semaine, où, de la Convention
nationale aux sections, des moindres
groupes aux plus forts rassemblements,
partout a régné le même esprit, partout
une dissension, une haine mortelle, les
patriotes se détestant plus enire eux que
ne se sont jamais détestés les aristocrates
et les démocrates, déclarant avoir vu des
citoyennes attroupées auprès du poste qui
examine les billets des tribunes, arracher
les billets des inains du factionnaiie, les
L'ESPRIT PUIU.IC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
20Ii
déchirer et renvoyer les personnes mu-
nies de ces billets avec des huées et par-
fois avec des mauvais Iraitemenls, et cela
uniquement dans la persuasion que ces
porteurs de billets sont Girondins, Brisso-
tins. Dans les sections, le spectacle n'est
pas plus consolant, dans presque toutes
l'observateur Blanc dit avoir retrouvé la
Montagne et la Plaine, chaque discussion
n'est pas une disserlalion, mais un com-
bat, dans les deux partis, chacun veut le
bien public, convaincu que seul il est
capable d'y arriver. Presque tous les jour-
naux alimentent cet esprit de discorde,
enfin les placards ne parlent que du duel
entre Lacroix et Penières, oudes querelles
entre les dilîérentes sociétés républicaines;
sur les 40 qui peuvent avoir été afiichés
dans Paris, à peine 4 ou 5 présentent
des vues d'utilité publique. Les théâtres
offrent un tableau détestable pour un vrai
patriote et montrent que l'égoïsme est
poussé au point que l'on peut se livrer
tranquillement à des divertissements fri-
voles, pendantque la patrie est en danger,
mais ils prouvent aussi ([u'il n'y a aucun
• plan de contre-révolution qu'on puisse
attribuer aux riches, qui ne demandent
qu'une chose, c'est qu'on leur laisse leurs
anciens plaisirs et qu'on ne les force pas
à aller à la guerre, dut-on les assujettir à
de plus fortes contributions.
(!«' juin 1793.)
Original non signé, A.N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. ScnMiUT. Tableaux de la Révolution
française, t. I, p. 376.
002. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, d'après les
ordres du ministre de la guerre, il par-
tira, ce même jour, pour Versailles, 2 pièces
de canon de 4, deux caissons du même
calibre, chargés, et Si, 000 cartouches d'in-
fanterie, accordés au 2" bataillon deSeine-
et-()ise, nouvellement levé et destiné pour
Brest, que, sur la demande du même
ministre, les deux compagnies de canon-
niers qui ont l'intention de partir*pour
Perpignan, s'adresseront au Commandant
général; que tout tambour de la force
armée de Paris, qui battra autre marche
que celle prescrite par l'ordonnance, sera
sévèrement puni; les adjudants de sec-
tion étant chargés de surveiller l'exécution
du présent ordre. Aux termes du même
ordie du jour, le Commandant général
Hanriot déclare qu'il ne peut que remer-
cier ses concitoyens du zôle et de l'exac-
titude qu'ils ont mis dans le service extra-
ordinaire quileuraétécominandé ; ilespèrc
que, d'après les mesures sages que prendra
le Comité révolutionnaire créé par le
peuple souverain, la tranquillité renaîtra
et confondra ceux qui ont paru jusqu'à ce
moment méconnaître son autorité. Les
services resteront toujours les mêmes,
ainsi que les patrouilles de surveillance.
2 juin 1793.
E.\trait non signé, A.N., AF'^ 1470.
003. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, notifiant que, conformé-
ment aux ordres du ministre de la guerre,
on fera, le mardi 4 juin, l'essai de 2 pièces
de canon de 4, qui partiront ensuite pour
Versailles avec deux caissons chargés, et
iront joindre le bataillon de Seine-et-Oise
qui part pour Brest, que les réserves seront
toujours de îiO hommes, les patrouilles de
surveillance à l'ordinaire, de même que la
garde des barrières. Le Commandant gé-
néral témoigne de nouveau sa satisfaction
à toutes les sections du zèle que ses con-
citoyens ont apporté dans le service ex-
traordinaire qui a été commandé tous ces
jours-ci.
Les rapports de la force armée men-
tionnent l'arrestation, à 9 heures du soir,
d'une femme qui criait : Vive le Roi, la
Reine et la famille royale ! et qui a été
conduite au Comité révolutionnaire de la
section des Lombards, ainsi que la re-
mise au poste de la Samaritaine, section
du Muséum, d'une petite fille de 4 ans,
égarée.
3 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AV^ 1470.
004. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître ([u'en
vertu d'un arrêté du Comité central révo-
lutionnaire, la garde des barrières a été
supprimée cette nuit, à 3 heures du matin,
et tous ses postes évacués, mais qu'il a été
206
CHAPITRE t»'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
impossible d'en prévenir, dans le moment,
les chefs de légions, qu'ainsi cette garde
n'aura plus lieu, et que les adjudants des
sections auront soin de décommander les
citoyens pour cette garde. Le Comman-
dant général spla satisfaction d'annoncer
à ses concitoyens que le plus grand calme
règne dans Paris, quoiqu'en disent les
iigitateurs; il réduit les réserves à 2') lioni-
mes par section, maintient les patrouilles
de surveillance et les ordonnances doubles
jusqu'à nouvel ordre.
Les rapports de la force armée ne men-
tionnent que quelques arrestations, entre
autres de voitures, remplies de monde, qui
voulaient sortir par la barrière de la
Courtille.
4 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
663. — Extrait de l'ordre du jour de hi
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général renouvelle l'ordre très exprès
de ne plus battre la caisse après l'heure
de la retraite, et enjoint aux différents
détachements qtii passeront devant les
corps-de-garde de s'y laire reconnaître à
la réquisition des commandants des postes;
il maintient les ordonnances doubles, les
patrouilles de surveillance, et réduit les
réserves à 23 hommes dans chaque sec-
tion. En même temps, le Commandant
général invite ses concitoyens à conserver
toujours la plus grande union, seul moyen
de déjouer tous les complots et de main-
tenir la tranquillité publique.
5 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
666. — Rapport de l'observateur Dulard
à Garât, ministre de l'intérieur, décla-
rant que le peuple ne dit plus mot et que
les membres de la faction elle-même n'o-
sent pas regarder comme une victoire ac-
<iuise ce qui s'est passé dans la séance
du 2, aussi que l'observateur n'a plus pour
le moment qu'à se reposer, car il lui est
impossible de rien donner de nouveau; le
ministre doit certainement avoir connais-
sance de l'arrêté de la Commune, du 3 juin,
par lequel elle ordonne l'arrestation de tous
les membres de la Convention qui aban-
donneraient lâchement leur poste, et de
ceux qui, dans ces moments de danger,
donneraient leur démission, annonçant
enfin qu'il va suivre les opérations de la
Convention, de la Commune et des Ja-
cobins.
5 juin 1793, 10 heures.
Pièce ab.sente.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 4.
667. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, le poste de
la réserve à la Maison commune étant
très essentiel, il continuera d'y monter
journellement un adjudant de section, qui
sera chargé de faire plusieurs appels dans
la journée et surtout après la retraite,
afin de s'assurer que les citoyens sont à
leurs postes. Il en rendra compte au com-
mandant de service et prendra ses ordres
pour ceux qui manqueraient; enfin cet
adjudant veillera à ce qu'en tous temps
ce poste intéressant soit toujours garni
d'une force suffisante, pour pouvoir en
disposer au besoin. Les capitaines de ca-
nonniers de service au Temple, à la Maison
commune et à la Convention, remettront
journellement le contrôle des canonniers
sous leurs ordres au commandant de sec-
tion de service à ces postes.
Les rapports de la force armée ne men-
tionnent qu'un incendie qui a pris, durant
la nuit, dans une manufacture de cha-
peaux, rue Copeau, incendie qui n'a pas
eu de suite, grâce aux prompts secours
de la garde et des pompiers.
6 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
608. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, l'in-
formant de la tenue d'une séance extra-
ordinaire, la nuit dernière, par la Com-
mune, pour s'occuper d'une assemblée de
financiers et gens riches, qui se réunit dans
lune des rues de Grenelle, et à ce propos,
il s'élève contre l'aveuglement des philo-
sophes, qui veulent tout gagner par la per-
suasion, et contre l'avarice des bons négo-
ciants, dont l'insouciance coupable risque
de tout compromettre, et raconte que, l'a-
vant-veille, sur la terrasse du château, il a
L'ESPRIT PUBLIC A PAllIS DE JANVIER A JUIN 1793
207
conversé avec un coupeur de têtes, l'un
des acteurs de l'expédition de septembre,
qui s'était vanté d'avoir été tout le temps
à l'Abbaye et à la Force, et qui espérait
que bientôt il y aurait de l'ouvrage. Les
grands raisonneurs, observe Dutard, ont
la gueule béante et dissertent à perle de
vue pour prouver que c'était illégalement
qu'on avait mis en élat d'arrestation les 32,
d'autres se vantent de ne jamais pouvoir
être désarmés, n'ayant jamais eu d'armes.
Dutard fait remarquer qu'il y a 40,000 j. f.
à Paris qui tiennent ce langage, et dit que
pour opérer le désarmement, l'on com-
mence par aller chez les personnes les
plus paisibles, et que, quant à ceux que
l'on craint un peu, on les met préalable-
ment en état d'arrestation, mais qu'on se
garde d'insister, pour peu que ceux qui
sont l'objet de perquisitions montrent les
dents ; ainsi d'après ce qu'on a raconté aux
Halles à Dutard, un capitaine, à qui on
était venu demander son fusil, reçut chez
lui la force armée, son fusil se trouvait à
côté de la porte, lui se tenait au travers
de la table, sur laquelle étaient son sabre
et une paire de pistolets, et il s'exprima en
ces termes : « Mon fusil, vous pouvez le
prendre, mais le premier qui porte la
main dessus... » On se le tint pour dit et
l'on se retira sans ajouter un mot. Dutard
parle de la démission donnée parle com-
mandant de la section du Contrat- Social,
démission qu'on devrait l'obliger à retirer,
si le parti constitutionnel n'avait pas le
dessein secret de tout laisser à l'abandon;
tel est le résultat des grandes mesures ré-
volutionnaires prises par les constitution-
nels, s'ils n'étaient eux-mêmes les dupes,
l'on serait tenté de croire qu'ils s'entendent
avec les factieux pour opprimer les hon-
nêtes gens! 1,0 matin niêmi'. aux Halles,
Dutard vit pleurer une bouquetière en
raison de la suppression des deux Fêtes-
Dieu, il n'est pas de modistes, de mar-
chands d'indienne et d'étoffes, de tapis-
siers, qui ne maudissent tous ceux qui ont
concouru à cette suppression. D'après ce
que l'on dit, les Bordelais viennent à Paris
avectm plan de constitution qu'ils veulent
faire adopter, 800 hommes formant l'a-
vant-garde sont déjà en route. Beaucoup
d'étrangers se trouvent à Paris, Dutard
dit avoir même conféré avec plusieurs
des députés de Marseille, avec un maire
du côté du Havre, tous ennemis de l'anar-
chie. Dutard conseille au ministre d'en
retenir le plus qu'il pouiwa à Paris et d'en
mander le plus possible.
6 juin 1703.
Original non signé, A. N., F'* III, Seine, 27.
Eit. Ad Schmidt, Tableaux de la Révolution
françniee, t. H, p. 4.
669. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur,
faisant connaître que dans les groupes,
aux Tuileries, il y avait trois sujets de
conversation : la religion, l'arrestation
des 32 et la nature des différentes armes,
queconlre la religion on ne répétaitquede
vieilles rapsodies, mais que Dieu même avait
été attaqué d'une façon assez piquante par
une femme qui dit à ce sujet : « On parle
de Dieu, mais Dieu est de l'aristocratie »;
c'est ainsi que l'idée de la divinité, d'a-
bord liée à celle du despotisme et de la
superstition, est maintenant attachée à
celle de l'aristocratie. Mallieureusement,
observe Perrière, le peuple des départe-
ments et même une partie de celui de
Paris, n'est pas aussi éclairé que les
groupes ou peut-être seulement les ora-
teurs des groupes des Tuileries. Le feu de
la superstition, à peine éteint dans la
Vendée, se rallume dans la Lozère et l'Au-
vergne; si les Auvergnats haïssent leurs
seijrneurs, ils aimaient et aiment encore
leurs prêtres, qui boivent avec eux, qui
leur vendent l'absolution, aujourd'hui ils
sont divisés en deux classes, dont l'une a
adopté les prêtres assermentés, et l'autre,
la plus nombreuse, se tient obstinément
à ses prêtres réfractaires. Perrière rap-
porte que, ce malin, des processions ont
étéjaites dans les faubourgs, et que, d'a-
près des assurances formelles, le Comité des
Douze aurait en main des preuves indes-
tructibles du projet d'assassiner les Vingt-
deux, mais, suivant certains propos tenus
dans les groupes des Tuileries, les Vingt-
deux ne supposaient ce projet que pour
appeler les départements contre Paris; ce
sont eux qui ont fait battre la générale et
208
CHAPITRE l"r. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
sonner le tocsin, c'était dans de crimi-
nelles intentions que Lanjuinais proposait
de partager Paris en 6 communes. Per-
rière parle de la réponse, par accolade, du
maire de Paris, aux griefs avancés contre
celte ville par Lanjuinais, chaque article
de celte accusation lui a paru victorieuse-
ment réfuté, sauf celui oîi Lanjuinais re-
proche au Commandant de la garde natio-
nale, ayant 150,000 hommes sous ses or-
dres, de s'être caché pendant qu'on égor-
geait, à (|uoi Pachc se contenta de répondre
qu'il n'est pas généreux d'attaquer un
absent. Un placard de la section du Mail
désavoue son adresse du 28 mai, comme
l'effet de l'absence de la majorité, la ma-
jorité semble donc réclamer contre le plus
petit nombre, tandis que dans le placard
delà section de la BuLle-des-Moulins, éga-
lement fruit de la journée du 31, c'est
simplement le Comité qui réclame contre
l'Assemblée générale toute entière.
0 juin 1793, 3 lieures de relevée.
Original non signé, A. N.. F'"III, Seine, 27.
Ed. Al). Sr.HMiDT, Tableaux de la liévoluiion
française, t. II, p. 7.
670. — Rapport de l'observateur Dulard
à Garai, ministre de l'intérieur, l'infor-
mant que, d'après ce qu'on vient de lui
affirmer, les processions se sont faites pu-
bliquement, la veille, dans la plupart des
églises de Paris. A Saint-Eustache, l'on
s'attendait, dès le malin, à voir sortir la
procession, mais le Comité révolution-
naire intima défenses expresses au curé,
vers 5 ou 6 heures, les dames de la Halle
s'y portèrent en foule et exigèrent des
explications, à la suite desquelles la pro-
cession sortit sans tambour ni musique.
Dans le Faubourg Saint-Marceau tout était
tapissé, et les Gobelins avaient étalé,
comme à l'ordinaire, les chefs-d'œuvre de
l'art, à l'exception des allribuls de la
royauté, mais les traits de l'histoire sainte,
de nature à plaire aux masses, furent mis
en évidence. Hors Paris, à Orléans no-
tamment, le peuple ayant voulu faire os-
tensiblement la procession, la municipa-
lité s'y opposa, avec le concours de la
force armée, le lendemain, l'on trouva
toutes les vignes gelées, fait qui excita l'in-
dignation populaire, et les prescripteurs
de procession faillirent être précipités
dans la Loire. Duiard en conclut que c'est
l'excès de la folie de vouloir contrarier le
peuple jusque dans ses habitudes les plus
enracinées ; la veille au soir, il s'était entre-
tenu avec un limonadier jacobin, qui, sen-
tant le poids de l'âge, lui avait confessé qu'il
éprouvait la nécessité de se consoler de son
affaiblissement moral et physique en nour-
rissant l'espoir d'une autre vie. Dulard
prévoit l'objection que lui fera sans doute
le ministre, le rôle d'un observateur étant
plutôt de rapporter ce que pense telle ou
telle classe du peuple de l'arrestation des
32? quels sont les arrêtés pris par telle ou
telle section? quels sont les complots que
l'on médite? et il répond que, rappeler le
peuple à ses anciennes habitudes, sera le
meilleur moyen d'éviter les massacres, la
guerre civile, les dissensions, qu'un Te
Deum solennel, chanté dans toutes les
églises de Paris, eût fait plus de bien à la
chose publique qu'un travail de six mois.
Chaumette, l'homme révolulionnaire par
excellence, l'homme du peuple, qui étudie
le peuple et rien que le peuple, avait si
bien compris ses sentiments qu'il a voulu
métamorphoser toutes les fêtes de l'Eglise
en fêtes de la Liberté, de l'Egalité, de la
liéunion, il a voulu des spectacles et des
comédiens à l'usage du peuple et à la
charge des gens riches. Aux yeux de Du-
tard le grand principe à préconiser con-
sisterait à ne rien détruire, à ne rien
déplacer; si un mauvais sujet est en place,
il faut mettre à côté de lui un honnête
homme, puis 2, puis 3; c'est ainsi qu'il a
vu quelquefois Chaumette et Hébert mo-
dérantisés par Real et Destournelles ; c'est
ainsi que dans les clubs et sociétés popu-
laires, à côté de la rage, une sorte de
modération trapspire toujours ; c'est ainsi
que le commandant Hanriot a été décon-
certé par la présence de la multitude, qui
assurément improuvait les excès qu'il so
proposait de commetlre en envahissant
la Convention; l'on assure qu'une sec-
tion avait tourné ses canons contre sa
Iroupe, lorsqu'il avait braqué les siens sur
la Convention. Dulard engage vivement le
ministre à retenir à Paris les députés de
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
209
Marseille, d'Angers et du Havre, les offi-
ciers ou volontaires des départements, au
inoins tous ceux qui aiment l'ordre et la
paix, devrait-on les payer 12 livres par
jour. La grosse difficulté serait de savoir
de quelle manière se présenteront les
Bordelais et autres, si l'on était sûr de la
troupe, le meilleur parti serait de les faire
fédéraliser avec la Commune, en approu-
vant les mesures qu'elle a prises, mais il y
aurait à craindre, si la Commune voit
qu'elle ne réussira pas dans son dessein
de mettre tous les départements dans son
parti, (|u"elle n'appelle les mauvais sujets
des environs de Paris, pour former une
troupe nombreuse et opposer une vive
résistance. Toute la canaille des environs
de Paris accourra au moindre coup de tam-
bour, parce qu'elle espérera faire un coup
lucratif; Dutard déclare avoir vu, tous ces
jours, des gehs de Versailles, de Neuilly,
de Saint-Germaiu-en-Laye, à demeure à
Paris, par l'odeur alléchés.
Le désarmement continue à se faire dans
plusieurs sections, celle des Halles est
celle qui a le plus désarmé, mais elle a
décidé que le désarmement de chaque
citoyen suspect serait discuté en Assem-
blée générale; l'un des membres les plus
estimés de la faction a émis l'avis de faire
revenir des frontières tous les volontaires
pour composer la force armée de Paris.
La section de la Trinité a déclaré qu'il
n'y avait point de gens suspects dans son
arrondissement; plusieurs sections ont
adopté des mesures contre le désarme-
ment, celle de la Butte-des-Mouliiis a pris
des arrêtés pour faire mettre en liberté plu-
sieurs de ses capitaines se trouvant en état
d'arrestation. iJutard dit avoir rencontré
le sieur U'Ayroland, de la section du Con-
trat-Social, et le commissaire de police
Monvoisin, de cette même section, dont
la nomination avait été conlirmée par la
.Municipalité, mais qui avait été destitué
par les factieux dans la dernière crise; le
premier, plein de courage, se plaignait de
n'être point secondé el reprocha même à
Dutard de ne pas s'être joint à lui. Le
même Dutard rapporte que, se trouvant
au Palais-Royal, il fut invité par deux bas
officiers des troupes de ligne à s'asseoir au
T. IX.
milieu d'eux, lesquels se mirent à dire (en
parlant de 4 volontaires de la nouvelle
recrue, qui les dévisageaient) : « Voyez
ces 4 petits foutriquets, ils nous regardent
beaucoup, si nous passions auprès d'eux,
vous les verriez s'éloigner à 4 pas pour
nous laisser passer, parce qu'ils nous crai-
gnent. Beaucoup de nos officiers sont ici
en habit bourgeois, nous les voyons tous
les jours chez le ministre de la guerre. »
7 juin 1793, 9 heures du matin.
Original non signé, A. A'., V" III, Seine, 27.
Ed. Ad. Sciimidt, Tablcatix de la Révolution
française, t. II, p. 9.
671. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant qu'en raison de
nouvelles plaintes, le Commandant géné-
ral réitère l'invitation à tout comman-
dant de patrouille ou de détachement
quelconque, après la retraite battue, de se
faire reconnaître, lorsqu'il passera devant
un poste, ou un corps-de-garde, et lors-
qu'il en sera requis.
7 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF^' 1470.
672. — Extrait de la feuille des rapports
et déclarations faits au Bureau de surveil-
lance de la Police, donnant les rensei-
gnements suivants :
1° L'on annonce des projets de troubles,
([ui seront occasionnés par la cherté des
denrées. Le malheureux dit qu'il préfère
mourir d'un coup de fusil que de mourir
de faim. Tous les jours l'aniniosité aug-
mente, lu lerraentation s'établit, il y a lieu
de craindre qu'elle n'éclate d'une manière
violente, les bouchers et les épiciers en
seront infailliblement les victimes.
Z" L'événement du 9, au Marché aux
veaux, a prouvé que les bouchers, en ven-
dant le veau à 24 sols la livre, g.ignent au
moins 14 sols. Le peuple, las d'être dupe
de cette exaction, est prêt à se faire jus-
tice. On -sait d'ailleurs que la vache, qu'ils
vendent le môme prix que le bœuf, leur
revient ordinairement à moitié moins.
3° Les individus suspects, qui parais-
saient avoir abandonné leur promenade
dos Tuileries, y reparaissent en plus grand
nombre, ils affectent un air de satisfaction
qui avertit de se tenir sur ses gardes. On
14
210
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
se plaint partout de la quantité de ci-de-
vant et de prêtres réJ'ractaires ou asser-
mentés (ces derniers déguisés en redin-
gotes d'uniforme), qui se rassemblent au
Jardin de l'Egalité. On voit avec encore
plus d'inquiétude les cabarets des Champs-
Elysées garnis, tous les soirs et jusqu'à
2 ou 3 heures du matin, de gens en uni-
forme de toute espèce, et de jeunes gens
dont la taille et la tournure annoncent
les principes, le billard recèle les voleurs
de nuit jusqu'à minuit.
4° On désirerait une plus grande sur-
veillance de la part de la geudarmerie
dans les bourgs de la Chapelle, la Villelte
et du Bourget, on sait que beaucoup de
voleurs de Paris vont s'y réfugier dans les
cabarets ou chez leurs camarades qui y
ont élu domicile.
!)' La troupe de l'Ecole militaire parait
en général ti-ès mal composée, l'on est
surpris de la voir encore à Paris, et la
conduite de plusieurs de ces volontaires
en donne la plus mauvaise opinion.
6° L'on reiriarque que, sur les boule-
vards, sur les quais, cliez tous les mar-
chands de gravures, les ligures du ci-devant
Roi et de sa famille y sont reproduites avec
abondance. On croit que c'est moins de la
part de ces marchands une spéculation
de commerce que l'envie d'intéresser au
sort de ces tyrans.
7» On se plaint de la tolérance dont l'on
use encore à l'égard des marchands d'ar-
gent. Ils reparaissent avec la même iiar-
diesse qu'avant le décret. On dit même
qu'ils se sont mutuellement promis de se
défendre, dans le cas où l'on sévirait
contre eux, la plupart marchent armés de
pistolets.
8° L'on désirerait que chaque section
fournil tous les jours une certaine quan-
tité d'hommes pour la garde du parc d'ar-
tillerie du Ponl-.\euf. On voit avec peine
que la section de ce nom, dont les prin-
cipes sont suspects, en soit seule chargée,
puisque les canons appartiennent à toute
la Ville.
9° Les processions du 8 et les coups de
fusils et d'encensoirs ont été vus et en-
tendus avec la plus grande indignation.
Les prêtres assermentés veulent, dit-on,
maintenir les femmes et les imbéciles
dans l'espérance de la contre-révolution.
En général, l'esprit public est bon et ne
demande qu'à être soutenu par les opé-
rations utiles de la Convention, qui jouit
d'une force à laquelle elle peut entière-
ment se confier.
Celte copie de la feuille des rapports et
déclarations au Bureau de surveillance de
la Police est accompagnée d'une lettre du
maire de Paris au Conseil exécutif, du
11 juin.
7-11 juin 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v 1170.
673. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant que, d'après
les ordres du ministre de la guerre, il
partira, le 9 juin, pour l'armée de la ré-
serve, 6 pièces de canon de 4 et 2 cais-
sons id. pour Brest, destinés au 3« ba-
taillon de Seine-et-Oise.
Le Commandant général adjoint (Re-
cordon) fait connaître qu'il manque dans
les ateliers et fonderies de canons des
tourneurs et foreurs, et invite les citoyens
qui voudront y travailler à se transporter
à la barrière d'Enfer, chez le citoyen Bre-
sin, où il y a 60 pièces de canon. Ce même
défaut d'ouvriers retardant les envois de
canons pour la Vendée, où le besoin en
est urgent, les sections sont invitées à
donner une de leurs pièces; les sections
qui ne craindront pas de faire ce sacri-
fice à la patrie, à l'exemple de celle de la
Croix-Rouge, qui a cédé les siennes, en-
verront des commissaires chez le même
citoyen Bresin, pour en marquer une de
celles qui y sont et qui leur sera remise,
aussitôt qu'elle sera finie.
8 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
674. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur, l'in-
formant que le marché de Poissy, pa-
rait-il, fut très bien approvisionné la veille,
que la place de la Révolution était remplie
de bœufs en provenant, ce qui faisait es-
pérer une diminution du prix de la viande.
Une femme fit remarquer à ce propos que
la diminution ne serait que pour ces co-
quins de bouchers, que le pauvre peuple
L'ESt»WT tUBtlC A PARIS DK JANVIER A JUIN 1793
Ui
ne s'en ressentirait point, à quoi un hou-
clier répliqua que, tous les objets de pre-
mière nécessité étant augmentés, pour eux
comme pour le reste du peuple, il fallait
bien que le prix de leur viande se trouvât
affecté de cette augmentation. Perrière
raconte qu'il assista, le 7 Juin, à 10 heures
du soir, à un charmant concert sous les
arbres du jardin des Tuileries, où un chœur
de femmes, toutes jeunes d'après l'accent,
lit entendre la fameuse chanson des Àlar-
si'illais, hymne à jamais cher de la guerre
et de la liberté; ces voix douces et péné-
trantes lui rappelèrent les chœurs de
jeunes et charmantes jeunes filles, qu'il
entendit si souvent dans les assemblées
des non-conformistes en Angleterre. Per-
rière rapporte que, dans l'un des groupes
du Palais- Egalité, certain garde national , les
cheveux coupés en rond, l'air audacieux, la
ligure blême et tirée, avec un grand sabre à
ses côtés et 2 pistolets à la ceinture, s'é-
chauffait beaucoup à propos de l'arrivée
prochaine de 10,000 Bordelais armés, qu'on
disait en marche sur Paris, pour réclamer
leurs députés arrêtés, et s'écriait : << Ils n'en
sauteront pas moins le pas, et c'est par des
Hordelais même comme lui, qu'ils seront
exécutés. » Ce spadassin faisait l'apologie
des journées de septembre et ne regrellait
qu'une chose : c'est que le massacre eiît
été aussi court, mais donnait à entendre
qu'il recommencerait avant quinze jours.
Le monstre était visiblement désavoué par
les regards de ceux qui l'entouraient, quoi-
que leurs liouches restassent muettes.
Qu'on aille me dénoncer, si l'on veut, à la
Convention, ajouta cet homme, enhardi
par ce lâche silence, mon nom estMamain.
« Si c'est Mamain, dit l'un des assistants,
il est de Bordeaux, en effet, et le Comité
révolutionnaire de la ville le compte parmi
ses membres. «
Perrière en conclut que la liberté est à
la merci du premier scélérat qui voudra
s'en emparer, qu'avec de pareilles dispo-
sitions moutonnières, les peuples sont tou-
jours à la veille de la perdre.
8 juin 1793, 7 licures du matin.
Original non signé, A. N., F*« III, Seine, 27.
Ed. Al). Sf.HMIur, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 14.
673. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, déclarant qu'il n'y a rien
eu de particulier à l'ordre général, non
plus que dans les rapports de la force
arjtiée, sinon un rassemblement à la place
aux Veaux, chez un boucher, dans la
cave duquel l'on a trouvé un veau cor-
roini)u et gdté, on y a envoyé, sur-le-
champ de la force armée, l'attroupement
s'est dissipé, cl tout était tranquille à
9 lieures du soir.
9 juin 1793.
Extrait, .signé de Clément, secrélaire de l'Etat-
majoi-, A. N., AF'v 1470.
676. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, faisant connaître que les
citoyens de l'Ecole militaire, qui ont tiré
hier des coupj^ de fusil par les fenêtres,
ont été punis de la prison, et que, s'ils ré-
cidivent, on convoquera un conseil de
guerre pour les juger selon la loi, cette
mesure sera la même pour tout militaire,
caserne ou non caserne, à la solde de la
République; que les ouvriers, qui travaillent
aux afiûts et caissons, sont invités à s'oc-
cuper de préférence des affûts, dont le
besoin est le plus urgent.
D'après les rapports de la force armée,
l'on a conduit au Comité de surveillance
de la section de l'Observatoire un parti-
culier qui voulait vendre un fusil, et qui
a annoncé en avoir déjà vendus et en
avoir encore d'autres à vendre.
Le commissaire de police de la section
de l'Unité a été requis pour un particu-
lier, ((ui, après avoir donné 7 coups de
couteau à sa femme et s'être frappé lui-
même do plusieurs coups, s'est précipité,
dans la rue Saint-Sulpice, par une fe-
nêtre du 3' étage. L'on a conduit à la
.Vlairie le sieur Ednie Antheoul," se disant
lieutenant-colonel du 90' régimeni, n'ayant
pas de carte civique, et étant venu de-
mander au poste de la section de la Butte-
dcs-.Moulins de la force armée pour arrêter
un particulier qui tenait, disait-il, des
propos dans un des cafés de la Maison
Egalité. L'on a arrêté dans la section
des Quinze-Vingts un chari;elier condui-
sant une voiture chargée de cuivre pour
la fonte, n'ayant pas de lettre de voiture.
212
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Le commissaire de police de la section du
Louvre est venu requérir main-forte, au
Palais national, pour aller poser des scellés
dans une maison de Jeux. Entre 10 et
H iieures du soir est venu un ordre, au
poste de la rue des Matliurins, de faire
garder, par 3 sentinelles, le citoyen Re-
liourt, dans son domicile, bâtiment des
Mathurins, et ne l'y ayant pas trouvé, le
commandant du poste en a rendu compte
à l'Assemblée générale de la section de
Beaurepaire; à minuit est venu un second
ordre de ne laisser entrer ni sortir qui que
ce soit de ce bâtiment, ce qui a été exécuté.
10 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., A.V" 1470.
677. — Rapport de l'observateur Per-
rière k Garât, minisire de l'intérieur, si-
gnalant un fait singulier. Samedi soir,
dil-il, les Champs-Elysées étaient remplis
de moutons qui paissaient l'herbe de ces
belles promenades, ce qui lui suggère cer-
taines réflexions, d'abord au sujet des
dégâts qu'ils peuvent causer aux arbres
ol aux jeunes rejetons, ensuite au sujet
du prix de plus en plus élevé de la viande
de boucherie, ([ui n'est pas en rapport
avec cette abondance. D'après le témoi-
gnage de la femme d'un capitaine de ca-
nonniers de l'armée du Nord, ce qui a
contribué cà faire renchérir la viande, c'est
l'accaparement des bœufs par un certain
nombre de bouchers, qui envoyent leur
viande «alée en pays ennemi ; ce com-
merce infâme a été découvert dans une
affaire que nos troupes eurent de ce
côté avec l'ennemi, elles s'emparèrent de
200 bœufs, dont la moitié fut expédiée
sur-le-champ à Paris. Hentabole a dé-
noncé à r.\ssemblée les manœuvres de
plusieurs marchands de be.sliaux, ([ui ont
accaparé les fourrages pour nourrir leur
bétail et en faire augmenter le prix par
la rareté des objets nécessaires à sa sub-
sistance; tous ces complots une fois dé-
joués, le peuple a le droit d'attendre la
diminution des objets de |)remièrc con-
sommation, et s'il venait à être déçu dans
ses espérances, ie gouvernement devrait
intervenir entre lui et les marchands. C'est
ainsi que des citoyens, snr le pont de la
Tournelle, s'étant réunis, achetèrent un
veau, dont la distribution se fit à 9 sols la
livre, au lieu de 22 sols qu'on voulait la
vendre, ce fait a été signalé au Conseil
général de la Commune, à l'effet de fixer
un prix maximum.
Perrière dit avoir lu, la veille, une af-
fiche de la Société d'Arcis-sur-Aube, qui
applaudit aux mesures de rigueur prises
par la Commune contre les traîtres de la
Convention; il lui tarde de voir les 22, les
12, Clavière, Lebrun et Roland, traduits
devant le Tribunal révolutionnaire et payer
de leurs' têtes leurs attentats contre la
liberté. A ce propos, Perrière fait observer
que ce n'est ni par le nombre, ni par
le genre des signatures qui suivent une
adresse, qu'il faut la juger, mais bien par
elle-même et par les principes qu'elle
contient; Levasseur, en traitant ce sujet
à la Convention, s'amusait à éplucher les
caractères et à marquer les limites de
l'écriture aristocratique et de l'écriture
démocratique, comme s'il n'y avait pas de
l'injustice à supposer, d'une part, que les
riches sont toujours aristocrates, d'autre
part, que les Sans-culottes sont toujours
assez éclairés pour connaître ce qu'ils si-
gnent ou ce qu'ils manjuent d'une croix, et
si l'on avance que les riches ne consultent
jamais que leur intérêt, ne peut-on pas
également supposer que les Sans-culottes
sont sans cesse trompés par ceux qui les
mènent et qui se prétendent leurs amis?
Perrière en conclut que le peuple français
sera toujours à la merci d'une poignée d'in-
trigants, ({u'il prendra des scélérats pour
ses amis, jusqu'à ce qu'il soit frappé par
la verge d'un nouveau despotisme, qu'il se
fera un commerce infâme des opinions,
que les gouvernants et les gouvernés ne
pourront plus s'entendre; que lorsqu'on
dira, le peuple français veut, ce ne sera
qu'une poignée d'individus, qui prendront
des mesures qu'ils croiront nationales, et
la Nation entière se soulèvera, et il se de-
mande : lesquels plaindre le plus alors,
les gouvernants ou les gouvernés.
10 juin 1793, 11 heures du matin.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Al). ScHMIDT, Tableaux de la Révolxttion
française, t. II, p. 15.
L'KSIMUT PUBLIC A PARIS DE JANVJKH A JUIN 1793
678. — Lettre de l'observateur La Tour-
La Montagne à Garât, ministre de l'inté-
rieur, déclarant qu'un orage terrible se
forme, et que tout annonce une secousse
capable, sinon d'anéantir, du moins d'é-
branler la République entière, s'élevant
contre la proposition faite à la Convention
par Raréro, au nom du Comité de salut
pulilic, d'envoyer dans les départements,
dont les députés ont été mis en état d'ar-
restation, un nombre égal de députés,
choisis parmi les patriotes de la Mon-
tagne en qualité d'otages, mesure qui lui
parait non seulement insuffisante, mais
encore contre-'-évolutionnaire, injurieuse
pour les départements, flétrissante môme
pour Paris, estimant que le jour où la
Convention nationale aurait décrété celte
fatale mesure, elle aura solennellement
proclamé la guerre civile. La Tour-La Mon-
tagne propose d'envoyer dans les départe-
ments des patriotes, étrangers à tous les
partis, à toutes les factions, qui peindront
sous ses véritables couleurs une révolution
dont ils ont été à la fois les témoins et les
acteurs; il s'offre lui-même pour se rendre
dans son département, afin d'éclairer ses
concitoyens sur les derniers événements.
Il ira dans les sociétés populaires, dans les
sections, sur les places publiques, et fera
entendre la vérité, il espère que sa voix
sera écoutée dans une ville où il compte
autant d'amis que de citoyens.
10 juin 1793.
Original signé, A. N., h''" III, Seine, 27.
Ed. .\D. SCHMIDT, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 18.
679. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, d'après lequel le Com-
mandant général adjoint (Recordon) invite
tous les bons citoyens à continuer leur
activité dans le service, seul moyen de
déjouer les eflorts des ennemis de l'inté-
rieur, la perfidie de ces scélérats em-
ployant toutes sortes de manœuvres pour
ruiner la République et énerver le patrio-
tisme. L'ordre du jour porte qu'il sera
délivré, ce jour, sinvant les ordres du mi-
nistre de la guerre, deux pièces de canon
au 10' bataillon de Paris, caserne à Rueil,
ainsi que 2 caissons. Il partira aussi, le
même jour, pour Tours, 2 autres pièces et
2 caissons pour le 2» bataillon.
U juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
680. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur, ré-
tablissant la vérité des faits en ce qui
concerne la vente des veaux sur le pont
de la Tournelle, vérité qui est restée en-
veloppée d'une certaine obscurité. D'après
le récit d'un habitant de ce quartier, tous
les bouchers de Paris s'étaient donné la
main pour ne payer les veaux que tant,
les marchands s'obstinèrent de leur côté,
si bien qu'ils tuèrent eux-mêmes leurs
veaux et les distribuèrent au peuple, à 6
ou 7 sols la livre, tandis que les bouchers
vendaient leur viande 22 sols la livre et ne
voulaient la payer que o. Perrière appelle
l'attention du ministre sur cet incident,
qui montre au peuple que jusqu'ici il a
été volé de l.ï sols par livre, et que le
gouvernement doit contraindre et punir
les bouchers, les bouchers de tous les genres
ayant été jusqu'ici ménagés. Que du moinsla
partie de la Convention, qui tient les rênes,
se montre juste et ferme, que Legendre
oublie sa classe pour sa patrie, qu'il pro-
voque lui-même la punition de ses con-
frères, «' qu'il donne l'exemple de livrer
la viande à son vrai prix et qu'il n'y
ait plus lieu de tenir ce propos calom-
nieux : que les patriotes ne cherchent
qu'à s'enrichir comme tous les autres. Les
volontaires de la section du Panthéon,
partis pour la Vendée, ayant appris par
des lettres de leurs femmes que l'on ne
se mettait nullement en peine de leur
payer, pour elles et pour leurs enfants, ce
qui leur avait été promis avant le départ
do leurs maris, firent notifier par un ca-
pitaine de volontaires que si l'on conti-
nuait à manquer à ces engagements sa-
crés, sur la foi desquels seuls ils sont
[)artis, ils vont tous reprendre la roule do
Paris. Ces volontaires doivent être d'au-
tant plus irrités, il est d'autant plus scan-
daleux de réduire à la misère les femmes
des défenseurs de la patrie, que des sol-
dats arrivés de ces cantons répandent que
Santerre vil là-bas dans un luxe asiatique,
214 CHAPITRÉ I". — JOUHNÉES HISTORIQUES DE I.A RÉVOLUTION
qu'il a les plus belles voilures, les meil-
leurs cuisiniers, les plus jolies femmes,
([u'il a toujours soin de se tenir à )0 lieues
de l'ennemi, et, pour braver les accusa-
tions, il fait ce qu'ont fait tous les géné-
raux, il flatte ses armées par des largesses
et par le relâchement de la discipline.
Au Palais Egalité, Perrière a vu grand
nombre d'exemplaires d'une affiche de
Pache, en réponse au rédacteur du Jour-
nal de Paris, où il déclare que l'empri-
sonnement de iO, 000 personnes, dénoncé
à la Convention par Fonfrède, se réduit
à l'arrestation de 10 personnes, et il a
entendu dissiper l'équivoque qui semble
exister entre l'emprisonnement et l'arres-
tation. Le maire de Paris, dans cette même
affiche, met en demeure Thiébault, évoque
de Saint-Flour, qui a dit que le Comité
révolutionnaire de la Ville comptait des
banqueroutiers et des fraudeurs, de les
nommer, et il l'accuse de répandre des
mensonges ayant pour but de fomenter
l'esprit de parti, les haines et les divisions,
au moment où la République est me-
nacée d'un prochain déchirement. L'on
a objecté que, s'il fallait mettre en ar-
restation tous ceux qui parlent par ouï
dire dans l'intention de fortifier leur parli,
combien n'en faudrait-il pas arrêter dans
chaque camp? Perrière ne voit qu'un ou
deux hommes sincères dans les chefs des
deux partis, et encore peut-être sont-ils
circonvenus par leurs partisans, aveuglés
par leur affection. Les groupes du même
Palais Egalité peignent les mouvements de
Bordeaux sans les désapprouver, désirent
la Constitution nouvelle et disent beau-
coup de bien de celle de l'Angleterre.
11 juin 1793, 10 heures du matin.
Original non Bigné, A. N., V" III, Seine, 27.
Ed. Ad. Scuuiut, Tablenux de la liévoliUion
françnUe, t. II, p. 22.
081. — Rapport de l'observateur Dutard
à (iarat, ministre de l'intérieur, constatant
que les bourgeois de Paris, les marchands,
les |iropriétaires, en un mot, persévèrent
dans leur avarice, dans leur insouciance,
dans leur égoïsme, ne s'occupant que de
leurs affaires particulières et rarement des
ulTaires publiques; les marchands de vin,
notamment, qui sont presque tous aris-
tocrates, dans le sens oti on l'entend dans
ce moment, ne vendent jamais tant que
les jours de révolution ou d'insurrection
du peuple, et ces jours-là, ne quitteraient
pour rien au monde leurs pratiques. Du-
tard fait observer que les insurrections
I>artielles, comme celles qui ont eu lieu,
sont toutes fondées sur la crainte de l'op-
pression, de la servitude etsur celle du réta-
blissement de l'ancien régime, aussi dès que
l'aristocratie fait mine de réapparaître, on
lui court sus pour lui faire baisser pavillon.
On reproche à la section du Contrat-So-
cial de s'être toute aristocratisée, le côté
gauche s'étant réuni au côté droit, pour
no former qu'une seule et même assem-
blée; il n'y a plus que le Comité révolu-
tionnaire, aidé de quelques brigands, pris
dans d'autres sections, qui fasse contre-
jioids, on esta même de voir dans cette sec-
tion le bien qui peut résulter du rappro-
chement de partis extrêmes; par le seul
fait de monter la garde ensemble, les plus
enragés deviennent modérés et raison-
nables. L'avant-veille, les sept sections
réunies, ou soi-disant telles, ontvoulu faire
mettre en arrestation plusieurs personnes,
mais se sont heurtées à l'opposition for-
melle de Julio, chef de légion, qtii a dé-
rfaré qu'il consentirait plutôt à se mettre
lui-même en état d'arrestation. Dutard
raconte que, la veille, il avait dîné à côté
de 4 nègres, l'un d'eux, domicilié sur la
section de 1792, très bel homme, raison-
nant avec esprit, et au cours de la con-
versation, l'un des convives ayant dit
qu'il avait été proposé au sein de la Con-
vention de faire faire au peuple un ca-
rême poIiti<|ue, le nègre en question ré-
pliqua : « Vous verrez (|u'avant peu ils
seront forcés aussi de prier le peuple pour
le faire aller à la messe »; sur ces entre-
faites arriva un marmiton, que ces man-
geurs de soupe interpellèrent en le quali-
fiant de citoyen, ce qui amena une vive
protestation du marmiton, qui voulut être
traité de monsieur. Certain jacobin, ren-
contré par Dutard au Palais-Royal, lui ex-
posa ses théories, il reconnaît que les
hommes de la faction sont des scélérats,
mais déclare qu'ils le sont moins que les
L'KSPRIT PURr,ir, A PAUIS DE JANVIER A JUIN 1793
21 S
Rrissolins, parce que les Jacobins sotU
conséquents cl que les Rrissolins ne le sont
pas. Les Rrissolins ont voulu établir une
aristocratie de riches, de marchands, de
propriétaires, sans réfléchir que ces hom-
mes sont les (léaux de l'humanité, qu'ils
ne pensent et ne vivent que pour eux, tou-
jours prêts à tout sacrifier h leur égoïsrae
et à leur ambition, que si on lui en donnait
le choix, il préférerait l'ancien régime, oi"i
les nobles et les prêtres avaient quelques
vi^rtus et pouvaient leur opposer une bar-
rière, tandis que dans le nouveau régime,
ils n'ont point de limite à leur ambition et
feraient mourir de faim le peuple; aujour-
d'hui, il n'y a qu'à leur opposer les Sans-
culottes, qui ne Veulent pas leur faire
de mal, mais veulent forcer tous ces mo-
d<''ré> à s'unir à eux, à vivre avec eux, à
vider leurs coll'res pleins et à \endie les
marchandises moins cher. Dutard cite,
comme exemple caractéristique, l'achat
par lui fait, ces Jours passés, d'un vul-
gaire pot de chambre, qu'il a payé 30 sols
et qui, il y a 2 ans, lui aurait coûté 15 sols,
il ajoute que des magasins sont pleins de
marchandises, etl'on ose invoquerlacherté,
l'augmentation de prix. Cinq artisans, que
Dutard a rencontrés au café, lui ont paru
fort inquiets sur les affaires actuelles, et
traitent de brigands tous Ifs Comités ré-
volutionnaires et autres motionneurs de
la même trempe. Dés 5 heures du matin,
le bruit s'était répandu aux Halles que
Custine avait perdu à peu près toute son
armée, et qu'il ne lui restait que 4,000
hommes.
11 juin 1793, 10 heures du matin.
Original non signé, A. A'., F'= III, Seine, 27.
Ed. Al). ScKMIDT, Tableaux de lu Révolution
/■(■.mçaisp, t. If, p. 19.
082. — Extrait de l'ordre du jour do la
garde nationale, invitant, conformément à
une lettre du Maire au Commandant gé-
néral, tous les ouvriers qui voudront tra-
vailler aux réparations des armes, à s'a-
dresser aux citoyens Drouas et Rolland,
à l'Arsenal de Paris, ces ouvriers devront
être munis d'un certificat de leur section,
attestant qu'ils sont en état de travailler
aux réparations des armes et qu'on peut
leur en confier. Le Commandant général
adjoint étant venu, le H juin, réclamer
auprès de la Commune une suspension
momentanée de service pour les canon-
niers, eu égard à la mulliplicité des postes
dont ils sont chargés, le Conseil général
de la Commune, en applaudissant de nou-
veau au zèle des canonniers, a prié le Com-
mandant général de les engager à conti-
nuer leur service, et qu'il allait solliciter
auprès de la Convention une indemnité
pour ce service extraordinaire.
Les commandants de sections, capi-
taines des différentes compagnies et des
canonniers, tiendront un contrôle exact
des armes de tout genre qu'ils ont déli-
vrées aux citoyens de leurs compagnies
respectives, et deviendront responsables
de la perte des armes qui pourrait se pro-
duire.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que l'accident d'un particulier, qui
s'est jeté ou est tombé d'une croisée dans
la place de Thionville, et est mort de sa
chute.
11 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
683. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, rendant
compte d'une séance du Conseil général de
la Commune, à laquelle il a assisté, et où
Real a péroré longuement et avec force
en faveur de l'envoi d'une adresse à la
Convention, pour accélérer l'établissement
de deux canaux, k l'effet d'occuper des
bras; Real a été interrompu par Lubin et
par d'autres, qui criaient à tue-tête qu'il lal-
lait s'occuper uniquement de la guerre, et
a été appuyé par Chaumelle, qui a parlé
en révolutionnaire et en républicain avec
une certaine dignité et philosophie. Du-
tard, à ce propos, analyse le caractère et
les vues de Chaumette, qui aspire, dit-il, à
devenir le chef de la faction et à réunir
les fractions jacobite et cordelière, qu'il a
tenues divisées jusqu'ici, parce que, pour
un coup de main, il comptait plus sur les
Cordeliers, aux bons bras bien poilus, que
sur les Jacobins, c'est ce que l'on a vu
dans la dernière insurrection, où il était
tacitement défendu Ji aucun Jacobin depro-
246 CHAPITKE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
poser aucune mesure de modération, sous
peine d'être regardé comme suspect et
d'être à l'instant destitué ; Tinsurreclion
une fois passée, Chaumette a cherché à
rallier les Jacobins, un peu divisés d'opi-
nion entre eux, en intimidant les uns et
en rassurant les autres, il voudrait ac-
tuellement, par la crainte ou par l'inlérêl,
réunir tous les partis, pour prouver aux
départements que la dernière insurrection
a été le fruit de l'indignation de tous les
citoyens de Paris. En résumé, conclut
Dutard, <i ce petit bonhomme-là ne manque
pas de talent, du moins il s'entend fort
bien en révolution ». Des commissaires
de la section du Mail étant venus au Con-
seil apporter une adresse relativement au
désarmement des. citoyens, désignés sous
le mot vague de suspects, Chaumette a pris
la défense de ces commissaires et de leurs
commettants, déclarant qu'il espérait que
sous peu la section du Mail serait l'une
des plus enragées de Paris, si l'on peut
appeler de ce nom les sections qni sont
bien patriotes. Hanriot est venu donner
sa démission et a prononcé un bref dis-
cours, qui, en d'autres temps et en d'autres
circonstances, aurait pu paraître beau, il
a reçu les applaudissements du tiers du
Conseil et des tribunes. Destournelles l'a
chaudement félicité pour le patriotisme
dont il a fait preuve et, en terminant,
avec un enthousiasme républicain, s'est
jeté dans les bras d'Hanriot, et a même
proposé au Conseil général de mentionner
au procès-verbal que c'était au nom du
Conseil qu'il avait donné l'accolade fra-
ternelle à Hanriot. Chaumette a fait la
motion, et le Conseil a arrêté que, le lundi
suivant, les sections seraient convoquées
pour procéder ù la nomination d'un Com-
mandant général provisoire, et que néan-
moins Hanriot continuerait ses fonctions
jusqu'à son remplacement effectif.
Dutard donne son avis sur rétablisse-
ment projeté d'un canal de la Marne à la
Marne et d'Orléans à Paris; il est certain
que, quoique l'ouvrier en ce moment gagne
à Paris beaucoup plus qu'on ne lui offrirait
à gagner dans le travail qu"on propose, il en
viendrait toujours un grand nombre, que
d'ailleurs les gargotiers, les marchands
d'eau-de-vie, les spéculateurs du pelilgenre
y accourraient en foule, beaucoup d'ou-
vriers, qui viennent à Paris, s'arrêteraient
en route et, une fois rassemblés, ne seraient
pas extrêmement difficiles à contenir, pour
peu qu'on déployât autour d'eux une force
militaire. D'un autre côté, la faction peut
y trouver son compte, attendu que les
partis qui lui sont contraires n'ont jamais
eu et n'auront jamais d'autre énergie que
celle de parler et d'écrire; cent mille ou-
vriers se trouvant ainsi rassemblés en peu
de temps de toutes les parties de la France,
si on les arme chacun d'une pique, il y a,
semble-til, de quoi trembler, Dutard dit
que, à la place des gouvernants, non
seulement il ne tremblerait pas, mais il
voudrait avant peu faire complètement la
loi à cette horde de brigands.
12 juin 1793, 11 licures du matin.
Original non signé, A. N., F'<= III, Seine, 27.
Ed. Ad. SCHMffiT, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 25.
684. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur, dé-
clarant que, la veille au soir, dans les
groupes des Tuileries, l'on s'élevait beau-
coup contre la friponnerie des bouchers,
mise en évidence par l'affaire du marché
aux Veaux, contre leur effronterie, puis-
qu'ils avaient vendu encore 18 sols, le
lendemain de cette aventure, contre la
faiblesse ou l'insouciance de la Conven-
tion, qui ne faisait point un exemple de
ces brigandages avérés. Legendre, disait-
on, qui est le patriote éminent de la Mon-
tagne, vise-t-il moins que ses confrères à
affamer le peuple ? tous ces patriotes sont
comme les autres, ils ne cherchent qu'à
s'enrichir. L'un disait du maf de Santerre,
l'autre de Hanriot, qui l'avait remplacé.
On disait de ce dernier qu'il avait été
commis aux barrières, et que c'était là
une belle pépinière pour y aller prendre
les patriotes, qu'au début de la Révolu-
tion, il n'avait pas de culottes, et qu'il
venait d'acheter un bien de 60,000 livres,
sans préjudice d'autres marchés, qu'il
avait été faire le Brutus à sa section, en y
dénonçant sa propre mère comme aristo-
crate fieffée, beaucoup moins par patrio-
|;ESPRIT public a PAKIS UE janvier a juin 1793
217
tisnie que pour se dispenser de la soulager.
On rappelait à ce sujet les riches bijoux
trouvés sur les prêtres assommés h Saint-
FiriTiin, quartier général du bataillon des
Sans-Culottes, et les riches prises de ca-
lices et de rouleaux de louis dans les
visites domiciliaires nocturnes. Enfin, l'on
donnait des nouvelles des succès obtenus
par les rebelles de la Vendée, de la prise
do Saumur avec 60 pii'ces de canon, de la
retraite de l'armée de Santerre. D'autres
disaient que le coup le plus contre-révolu-
tionnaire que l'on eût pu frapper, était l'ar-
restation illégale et forcée des 32, que les
nombreux succès des rebelles n'étaient dus
qu'a cet acte liberlicide, qu'une partie des
départements ne reconnaissaient plus la
Convention, que son intégrité étant enta-
mée, la dissolution ne tarderait pas à
s'ensuivre et qu'à sa place l'on verrait
un Roi.
Perrière signale et analyse une adresse
de Barbaroux <à ses collègues, sur les bruits
calomnieux répandus au sujet du dernier
courrier de Marseille, adressé à la dépu-
tation de celte ville ; au dire de Barbaroux,
celte correspondance, au moins en ce qui
le concerne, ne renfermait que les ins-
tructions de ses commettants, les inquié-
tudes de sa famille, tout au plus les injures
d'un sien ami contre certains membres
de la Convention, injures qu'il désavouait
comme étrangères a son style. La lettre
qui peut le plus servir à ses ennemis est
celle d'un certain Dominique Girard, com-
mandant du bataillon de Marseillais, der-
nièrement à Paris, qui avait découvert un
complot tendant à dissoudre la Conven-
tion, mais avait refusé de le divulguer, et qui,
voyant Barbaroux décliner dans l'opinion
publique et celle des Marseillais, n'avait pas
manqué de dire beaucoup de mal de lui, à
Lyon et à Marseille, mais depuis, craignant
que ce député ne lui fit perdre sa place de
sergent de port, il l'adulait bassement dans
cette lettre et lui disait que si son com-
patriote pouvait obtenir la levée d'un ba-
tailbm de Marseillais pour Paris et l'en
faire nommer commandant, il viendrait
se venger de tels ou tels membres de la
Convention qu'il désigne. Barbaroux le
dénonce comme un lâche et refuse toute
amnistie des centumvirs de la Convention,
comme il a refusé celle de Capet et du
juge prévôtal de Marseille; quant aux
otages proposés pour les déparlements,
les Marseillais, pas plus que lui, ne se
payent de cette monnaie.
Perrière entretient également le mi-
nistre d'une affiche de Prudhomme, de
laquelle il résulterait que c'est par suite
des indignes manœuvres et des vengeances
particulières de Lacroix, dont il avait ré-
cemment signalé les turpitudes, qu'il a
été incarcéré 48 heures, le scellé mis sur
ses papiers, et sa porte refusée à sa femme
enceinte, revenant de la campagne avec
ses 4 enfants, spectacle qui avait provoqué
le sourire de Lacroix ; mais c'est moinspour
répondre à un ennemi aussi méprisableque
Prudhomme prend la plume, que pour dé-
truire les interprétations malignes aux-
quelles pourrait donner lieu une letlre
saisie dans ses papiers, letlre d'introduc-
tion que Roland lui avait donnée auprès
de Dumouriez, et qu'il n'avait pas utilisée,
D après Perrière , celte adresse dénote
beaucoup de force, on reconnaît le style
de l'auteur des Révolutions.
Perrière ajoute, au sujet de l'adresse de
Barbaroux, qu'ayant voulu la relire, il
l'avait trouvée déchirée, là où il l'avait vue
ainsi que dans beaucoup d'autres endroits,
ce qui lui a fait grand peine, ces sortes
de lacérations marquant l'esprit de parti
et non de justice, c'est mettre la main sur
la bouche d'un homme qui parle, la devise
des Républicains doit être : Voyons et en-
tendons, tandis que dans les Révolutions,
ce n'est pas la raison qu'on veut, c'est le
nombre, et l'on ne s'informe pas si tel fait
est vrai, mais par combien de monde il
est cru, une Révolution, c'est la mort de
la philosophie.
Perrière parle enfin des adresses des
départements, ou plutôt des villes, et en-
core en bien petit nombre et contraires
les unes aux autres, deux partis sont en
présence, la niasse de la Nation se lèvera
tout à coup quelque jour pour écraser
l'un ou l'autre, et peut-être tous les deux;
le gros d'une nation est l'ours, et les partis
qui la travaillent sont les singes turbulents
([ui montent et jouent sur son dos.
■2\H GHAPITHE I«'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE l,A RÉVOLUTION
Dernière nouvelle. L'on criait, ce matin,
la fuite de Barbaroux.
lî juin 1793, 5 beures du soir.
Original non «igné, A.N., F'^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. SciiMiUT, Tableaux de (a Révolulion
française, t. II, p. 27.
685. — Rapport de l'observateur Julian
de Carentan à fiarat, minisire de l'inté-
rieur, déclarant que l'esprit public à Paris,
si l'on envisage la classe des Sans-culottes,
est au degré nécessaire, que tons veulent
la Constitution et sont persuadés que la
Montagne travaille à la leur donner, ils se
porteraient à des excès, si la Montagne
était menacée. C'est en vain (jue les mo-
dérés, les aristocrates et les salariés de la
Prusse et de Cobourg fontcourirle bruit que
3.'? départemenls marchent contre Paris,
ils en rient cl n'en deviennent que plus fu-
lieux contre le côlé droit de la Convention.
Quant à la classe dite modérée, elle ne
compte que des hommes indifférents à la
chose publique, qui ne cherchent que
leurs plaisirs; elle s'est associée les soi-di-
sant honnêtes gens et peut-être, sans le
savoir, les ennemis de la Révolution, ([ni
prennent le masque du modérantisme, di-
visent les patriotes, arrêtent leurs elTorls,
et souvent empêchent les meilleures me-
sures; celle classe d'ennemis se tait toutes
les fois que la Montagne a le dessus, mais
se lève contre les Sans- culottes, dès que
l'on essuie quelques revers et que le parli
de l'opposition a du succès. A la vérité,
observe Julian de Carentan, l'on est tran-
quille dans ce moment, mais il ne faut
presque rien pour exciter une grande tem-
pête, tout y est préparé. Le môme trace en
quelque sorte une ligne de conduite au
ministre, il importe, dit-il, qu'il jettelesyeux
sur les différentes classes de la société, et
qu'il n'employé pour agents que des hom-
mes éclairés, probes et vraiment républi-
cains, et qu'il paraisse au moins s'inquiéter
du sort des mallieureuses familles dont
les chefs sont aux armées, enfin qu'il
surveille l'éducation, point important. Les
collèges sont dans le plus misérable état,
peu d'écoliers, peu de soins de la part des
principaux, les professeurs, il est vrai,
font leur devoir, mais ne sont pas se-
condés, on pouvait craindre qu'il ne fût
resté parmi eux des ennemis de la Répu-
blique, qui, loin de former des jeunes
gens pour la patrie, auraient pu leur in-
culquer de tout autres principes, mais l'on
est tran(|uille de ce côlé, et il y a lieu de
favoriser cette classe d'hommes si pré-
cieux pour l'Etat. Si l'éducation venait à
péricliter, du même coup tomberaient les
lettres, les sciences, les arts, enlin l'esprit
public, cette décadence amènerait la bar-
barie, et de la barbarie la France tomlie-
rait dans la servitude. Les collèges, re-
marque Julian de Carentan, constituaient
pour Paris une branche de commerce, et les
ouvriers de la Montagne-Sainte-Geneviève,
ainsi que les indigents, tiraient de là leur
subsistance; aujourd'hui, ces deux classes
se plaignent, l'une fera des mécontents,
l'autre des mendiants, il faut éviter ces
inconvénients.
L'esprit public a besoin d'aliment, et il
en manque en ce moment. Les Sans-cu-
lottes réclament un journal pour les ren-
seigner. Ces bons ouvriers qui, après leur
travail, courent les places publiques pour
avoii- des nouvelles, cherchent dans les
affiches de quoi fortifier leur républica-
nisme, mais ils n'y trouvent que des poi-
sons, du feuillantisme ou de l'aristocratie,
et plus d'une fois, l'observateur a été té-
moin de leur mécontentement, les a en-
tendu murmurer et dire : pourquoi ne
nous donne-t-on point un journal? donc
conclusion, il en faut un et tout de suite.
12 juin 1793.
Original non signé, A.N., F'"^ III, Seine. 27.
Ed. An. SCH.MIDT, Tableaux de la RévoUition
française, t. II, p. 30.
686. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, notifiant le décret do la
Convention nationale, qui rapporte celui
du 3 mai, lequel substituait 6 sols par
lieue pour chaque volontaire rejoignant
les armées, à la loi qui leur accordait 3 sols
par lieue et l'étape, et décide que dans le
cas où les volontaires, pour accélérer leur
marche, passeraient une étape, elle leur
serait payée en assignats sur le pied fixé,
sans préjudice de celle qui doit leur re-
venir à la fin de leur journée de marche.
D'après les ordres du ministre de la guerre.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
2in
il (levait partir, le lendemain, pour Vi'.-
ronne, 2 pièces de canon de 4, deux affûts
de 8, dix caissons de 4, chargés de 4,000
briquets, et 8 caissons do 4, chargés en
guerre ; par les mêmes ordres, il partira,
le 26 de ce mois, pour Strasbourg, 4 alTiUs
de 4, avec leuis avant-trains, et dix-huit
caissons de même calibre, cliargés de
ciiausse-lrappes. Les réserves et patrouilles
continueront toujours do même.
13 juin 1793.
Extrait noa signé, A. .\'., AF'^' 1470.
G87. — Rapport de l'observateur Dularil
à (iarat, ministre de l'intérieur, l'infor-
mant qu'il sort du Palais-Rojal, que, là et
dans 'd'autres endroits, on y annonce la
défaite d'Egalité, à Marseille, on le dit
même guillotiné et partout l'on y applau-
dit ; aux yeux du peuple, c'est le plus grand
acte de justice que de le délivrer d'un
monstre, qui a méconnu en même temps
les liens sociaux et les droits de la nature.
Potion subirait le même sort, que toutes
les classes du peuple y applaudiraient éga-
lement, après avoir été l'idole du peuple,
il est considéré aujourd'hui par lui comme
l'un de ses oppresseurs ; on prétend que
la fameuse adresse de la ville de Chartres,
portant adhésion à l'insurrection du 31,
est l'œuvre de l'aristocratie; cette aristo-
cratie, même subalterne, ne s'intéresse
en rien au sort des 32; l'on répète sou-
vent le iliscours tenu à Pelion par d'Epré-
mesnil, lorsqu'on le rouait de coups sur la
terrasse des Feuillants. « C'est ce même
peuple qui me portait en triomphe, il y a
2 ans, qui m'assomme aujourd'hui.»
Depuis 2 jours, on fait courir le bruit
que Santerre a émigré. » Le général mous-
seux, dit-on, a eu si peur dans une action
très vive, qu'il a disparu. On ne sait s'il a
émigré, ou s'il s'est envolé en fumée. »
Est-ce donc ainsi que le peuple décerne
des lauriers aux bravos défenseurs de la
Liberté? celui qui s'est si distingué, dans
les journées d'aoflt et de septembre, ter-
minerait-il ainsi malheureusement sa car-
rière en ce mois do juin ? La plus .saine
partie, celle qui aime Santerre, s'accom-
mode à dire qu'il n'est que blessé.
La veille au soir, à la scclion des Halles,
on a beaucoup discouru sur les événe-
ments de la Vendée et sur Santerre ; on
veut que le peuple se lève encore, mais il
lui faut des canons, c'est avec cet instru-
ment qu'il a remporté une grande vic-
toire au 10 aoftt, qu'il a pu faire reculer
les Prussiens; si on ne lui laisse que des
fusils, au diable les batailles.
Depuis 2 jours les groupes ont repris,
enragés et modérés ne peuvent se con-
tenir dans leur peau. Les enragés parais-
sent vouloir qu'on fasse le procès aux 32,
mais à condition qu'on les guillotinera,
autrement ils se feront justice eux-mêmes.
Les bouchers de Paris sont dénoncés à
l'opinion publique, pour s'être entendus
aux fins de vendre très cher la viande,
trois d'entre eux ou marchands de bœufs
auraient, paraît-il, été amenés à la Con-
ciergerie. Dutard rapporte qu'il s'est trouvé
chez un perruquier avec plusieurs bou-
chers de la section des Halles, et fait re-
marquer que tous ceux qui sont à leur aise
sont désignés pour la proscription, il y a
entendu dire que les domestiques étaient
de vilains animaux, même comblés de
bienfaits, ils déblatéraient contre leurs
maîtres. Aux yeux de Dutard, le parti
modéré est bien plus nombreux et bien plus
fort que le parti enragé, du gros banquier
au boutiquier détaillant, du boutiquier à
l'artisan et au rentier, il s'est fait une gra-
duation qui forme une barrière insur-
montable pour la faction ; dans les sections
les plus enragées, le modérantisme y do-
mine tellement, que les modérés l'em-
portent chaque fois qu'ils veulent s'en
donner la peine; si l'on objecte le 10 août,
on peut répondre que, le 10 août, tous ces
gens-là étaient contre le tyran, comme
ils sont aujourd'hui contre les factieux.
Un fait caraclérisli(|ue, c'est que le
peuple en masse a un certain respect pour
la représentation nationale, comme point
de rallieiuent, mais il a peu d'égards pour
ses membres, pris individuellement, de
manière qu'il verrait avec indifférence
tomber le glaive judiciaire sur la tête du
plus honnête ou du plus coquin de la Con-
vention. Guadet, Petion, Brissot et autres
ne trouveraient pas trente personnes à
Paris qui prissent leur parti ou qui vou-
330
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lussent même faire la moindre démarche
pour les empêcher de périr. Le peuple
monlrerail autant d'indifférence pour
Marat et les autres, seulement ces der-
niers ont un parti décidé de 4 à 6,000 in-
dividus, qui au moins feraient tous leurs
efforts pour les sauver, tandis que les
constitutionnels n"ont que leur vertu et
l'aristocratie pour les défendre, et encore
l'aristocratie ne demande qu'à les voir
guillotinés.
Dulard dit qu'il a aperçu, la veille et
l'avant-veille, au Palais-Royal et ailleurs,
beaucoup de nouvelles ligures, des gens
arrivant des déparlements, et assure que
si l'on ne prend pas de promptes, grandes
et vastes mesures, il ne donnerait pas une
pipe de tabac de la peau des 32, ainsi que
de leur chemise.
Une question très délicate qili se pose, est
celle de savoir s'il convient que les dépar-
lements nomment une nouvelle représen-
tation nationale, qui ira siéger ailleurs,
ou s'ils doivent simplement venir à Paris
pour y protéger la liberté de celle exis-
tante. Dutard trouve qu'il y aurait trop
d'inconvénient d'éloigner la Convention
de la capitale, ce qui pourrait provoquer
une scission ruineuse et très périlleuse.
Toute la classe propriétaire se verrait
forcée de se réunir à la faction, qui com-
manderait avec une baguette de fer, et la
propagande départementale commencerait
le jour même où la scission s'effectuerait;
aussi Dutard insiste sur les procédés par lui
déjà proposés poursauver lachose publique,
c'est d'employer les citoyens qui ont le
plus d'intérêt à son maintien, et de retenir
» Paris le plus que l'on pourra des mo-
dérés de la province; c'est le plus sûr
moyen d'intimider les factieux de Paris,
de rassurer les modérés et d'empêcher les
insurrections, les Parisiens ayant singu-
lièrement d'égards pour les gens qui
viennent des déparlements.
Pour montrer les progrès de l'esprit
populaire, Dulard doime comme exemple
ce qui s'est passé depuis 1790 pour la
vente de l'argent; les banquiers et les
gros marchands ont donné le branle, ils
envoyaient chez les épiciers échanger un
billet de 50 ou 100 livres pour l'achat d'un
ou 2 pains de sucre, et gagnaient plus
sur l'argent que les épiciers sur le sucre;
les détaillants, s'apercevant qu'ils étaient
dupes, se mirent à vendre leur argent
eux-mêmes, et pressurèrent inhumaine-
ment le peuple, mais les gens du peuple,
petits merciers, marchands de petits gâ-
teaux, de tisane, se mirent à leur tour h
vendre des écus, de la monnaie, bientôt
des gros sous, c'est ainsi qu'a commencé
l'arislocratie des marchands boutiquiers.
Il en est de même pour les motions et les
places, et l'intérêt a été juste la mesure
du patriotisme des uns et des autres, de-
puis que les porteurs d'eau, portefaix et
autres font grand fracas dans les sections,
la gangrène du dégoût a gagné les frui-
tiers, limonadiers, tailleurs, cordonniers,
etc.
13 juin 1793, 11 heures du malin.
Original non signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. SCH.MIDT, Tabîeaii.x de la Bévolution
française, t. II, p. 35.
688. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garai, ministre de l'intérieur, pas-
sant en revue diverses adresses et autres
documents à l'ordre du jour : 1° une
adresse de Petion aux Parisiens, écrite
avec le style et suivant les principes de ce
député ; 2« un état des prisons de Paris,
au 6 juin, publié par les administrateurs
de Police, et indiquant le chiffre de 1,300
détenus, la plupart voleurs, fabricateurs
de faux assignats et contre -révolution-
naires, terme prêtant à l'équivoque et
faisant craindre que ces arrestations n'aient
encore plus servi des haines particulières
que l'intérêt de la patrie; 3" une adresse
émanée de Boursault père, secrétaire du
Comité révolutionnaire de la Ville, où il re-
commande de laisser crier à l'infraclion
et au renversement des lois, attendu qu'il
est des circonstances où un peuple ne doit
prendre avis que de lui-même; 4°un autre
de Hanriot, commandant de la garde na-
tionale, qui déclare qu'il s'attendait bien
à voir la calomnie répandre sur lui ses
couleuvres et ses poisons ; Periière lui
objecte que c'est sa vie privée et même
publique qui doit répandre la lumière sur
son caractère et ses intentions, c'est à
tort qu'il s'est plu à rappeler qu'il ne fal-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
221
lait jamais juger l'homme public par
l'homme privé, c'est le contraire qui est
exact, ainsi l'homine, plontrti dans la vo-
lupté, s'aimera toujours plus lui-même
qu'il n'aime sa patrie; quiconque manque
àdesenjîagementsprivés.ne respectera pas
davantage des engagements publics, s'il y
voit le môme profit et la môme sûreté; celui
qui aura trompé sa maîtresse ou son ami,
agira toujours d'après les mêmes ressorts de
son cœur, pourcethomme,lamesuredeson
danger personnel sera le seul contrepoids
qu'il fera entrer dans la balance de ses
crimes; 5° Perrière signale ensuite une
adresse des Marseillais aux habitants de
Toulon, par laquelle ils les invitent à imiter
l'heureux changement de leur ville, en
comparant ce qu'ils étaient sous le des-
potisme proconsulaire et ce qu'ils sont
aciuellement sous les notions de la vraie
liberté, et déclarent qu'ils ne s'effrayent
nullement de l'écrit dirigé contre eux,
sous le nom du club de Toulon, suivi de
1,300 signatures; à Marseille, ils sont
30,000, armés pour les vrais principes.
Perrière montre l'empire exercé encore
actuellement par la religion, à l'occasion de
prêtres revenant de remplir un triste mi-
nistère, avec leur croix, qui furent heur-
tés par un crocheteur ivre, lequel inter-
pella celui qui portait la croix, et, en
réponse à un camarade qui lui avait im-
posé silence, en disant que c'était le bon
Dieu, avait répliqué qu'il n'y en avait plus,
mais maints individus, qui l'avaient pré-
cédé, s'étaient découverts et avaient fait
le signe de la croix, en marmottant des
prières.
Dans les groupes du Palais-Egalité on
disait que les sections refusaient de se
défaire de leurs canons en faveur des
« fuyards » de la Vendée, que l'on cachait la
vérité au peuple, et qu'il valait mieux la lui
dire. Les opinions se trouvent partagées
sur le compte des 32, mais toutes réunies
contre les divisions de la Convention ; on
blâmait les noms de Jacobins, de Feuil-
lants, de Montagne, de Plaine, c'étaient là
des signes de ralliement plutôt que des
marques de vérilé, c'était bon pour des ar-
mées, mais au milieu d'une nation qui
discute ses intérêts, il n'en faut point
d'autres que ses yeux et ses oreilles, mais
qui peut arrêter la fureur des hommes as-
semblés? ce sont des brûlots qui s'allument
par la simi)le chaleur des haleines.
Aujourd'hui, ajoute Perrière, dans les
groupes des Tuileries, l'on s'entretenait
des revers essuyés en Vendée, qui exci-
taient encore plus le soupçon que le mé-
contentement. Les patriotes manquaient
d'armes, on venait d'envoyer de faibles
recrues qui ne savaient pas les manier ;
on envoyait les forces par chiquets, au
lieu de faire rouler tout à coup une force
imposante, les généraux ne savaient plus
faire la guerre.
L'on a entendu avec transport quelques
nouveaux articles de la Constitution dé-
crétés ou projetés; on disait le duc d'Or-
léans convaincu d'avoir aspiré à la royauté
et guillotiné à Marseille.
13 juin 1793, 7 heures du soir.
Original non signé, A. N., F'« III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tablcaïuv de la Révolution
française, t. II, p. 39.
689. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale : 1" invitant les citoyens
qui voudraient être placés comme conduc-
teurs d'artillerie, à s'adresser au commis-
saire général Rolland, à l'Arsenal, avec
promesse de paye honnête et l'étape de
cavalerie ; i" renouvelant aux ouvriers
l'invitation pressante de s'occuper plutôt
des affûts que des caissons ; 3° notifiant
l'envoi, au premier jour, de 10,000 piques
pour Cambrai, destinées à l'armée du
Nord ; 4° donnant coimaissance d'une lettre
de l'adjoint de la ."i" division du ministre
de la guerre au Commandant général pro-
visoire, en date du 13 juin 1793, pour la
mise à exécution du décret de la Conven-
tion qui décide le départ de 1,000 canon-
niers de Paris, joints aux hommes du
recrutement, pour se porter contre les
rebelles, et afin que les mesures à prendre
n'éprouvent aucun retard, adressant au
commissaire supérieur du recrutement,
qui devra se concerter avec le Comman-
dant général, différents ordres de route
en blanc pour Tours, dont il se servira
pour faire marcher les hommes.
A ce propos, le Commandant général
222
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
adjoint (Recordoii) déclare que, pour pou-
voir faire la guerre avec avantage aux
despotes, il faut beaucoup et de bons ca-
nonniers, et enjoint, eu conséquence, aux
adjudants et instructeurs des canonniers
de se paitager entre eux les postes des
légions, surtout ceux pourvus de canons,
pour les faire exercer tous les jours, au
moins une demi-heure, dans chaque poste.
11 engage aussi les volontaires, de garde
à ces mêmes postes, à se joindre à leurs
frères d'armes, les canonniers, afin de
s'instruire en même temps de la manœuvre
du canon. Il espère que ses concitoyens
s'empresserontd'adopterces mesures utiles
à la République et qui, d'ailleurs, ne les
fatigueront, ni ne les dérangeront de leurs
occupations, puisqu'ils sont de garde. Les
capitaines des compagnies des sections
sont pareillement invités à rassembler tous
les jours, soir et matin, pour faire l'exer-
cice, surtout les dimanches et fêtes, tous
ceux des volontaires de leurs compagnies
qui voudront, ou pourront s'y trouver. Les
réserves et palrouillcs continueront de ■
même.
14 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^ 1470.
690. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, faisant
connaître que, toute la journée de la veille,
il a aperçu les membres de la faction et
leui-s émissaires fort intrigués, actifs, se
déplaçant souvent, mais que les groupes
étaient un peu moins nombreux que l'a-
vant-veille et un peu moins agités. Vers
7 heures, Dutard, passant sur la terrasse
du château , entendit annoncer l'arres-
tation de 2 voitures couvertes, à la bar-
rière de Neuilly, dans lesquelles se trou-
vaient plusieurs dames et des hommes
habillés en femmes; c'étaient, parait-
il, des députés de la Convention qui sor-
taient de Paris, on ajoutait que ces voitures
venaient d'être conduites à la Convention,
ce qui n'était pas exact. Dutard rend compte
ensuite de la conversation qu'il a eue avec
un franc cordelier, l'un des persécuteurs
do Blanchelande, qui lui a parlé des as-
semblées nocturnes qui se tenaient à Paris
dans plusieurs endroits, et du mouve-
ment des aristocrates, et lui a appris que
l'on avait perdu 42 pièces de canon eu
Vendée, et que ce ne pouvait être que par
trahison.
Au café d'Argence, dutard entendit un
jeune homme, fort instruit, accuser la Con-
vention de ne pas avoir mis eu pratique,
contre les factieux, les moyens politiques
mis en œuvre par ceux-ci, lors des jour-
nées de septembre; dans ce même café,
un protestant crut devoir insinuer que le
général Ligonnier, dont un ancêtre s'était
réfugié en Angleterre, lors de la révocation
de l'édit de Nantes, et y avait occupé des
postes importants, ne pouvait qu'être sus-
pect et devait être renvoyé àCharlres, dans
son pays. Au café du Caveau, à H heures
du soir, un aristocrate est venu annoncer la
nomination de Beauharnais et de Destour-
nelles comme ministres, en donnant à ce
dernier surtout des éloges absolument
déplacés dans sa bouche. Dutard, lui aussi,
vante ses qualités et déclare qu'il doit être
regardé comme l'un des meilleurs révolu-
tionnaires et comme un parfait honnête
homme; il considère la nomination de
Destournelles comme un triomphe pour
Garât, parce qu'elle montre le crédit que
ce ministre conserve à la Convention, sur-
tout d'après les explications données sur
le compte de Destournelles à propos
d'Hébert et de la Commission des Douze.
Dutard rapporte ensuite qu'il est entré
à r.Xssemblée de sa section, où prési-
daient les enragés aux bonnets rouges,
semblables à des échappés des enfers,
l'assemblée était peu nombreuse, une
députation de la section des Halles vint pro-
poser la nomination de commissaires, à
l'effet de porter à la Convention une adresse
demandant le retrait du décret qui nomme
Heauharneus ministre de la guerre, et la
destitution de tous les nobles en place,
conformément à la délibération du Club
des Cordeliers. Un brodeur du nom de
(ienli lit une motion tendant à mettre en
demeure la Convention de déférer immé-
diatement à ce vœu, déclarant qu'autre-
ment la ville de Paris se regai'derait de
nouveau en insurrection, et qu'il serait
permis à tout citoyen de tuer et d'cyoryer
tous les ennemis du bien public, cette
motion fut applaudie; M. Gcnli et M. Gui^
L'ESPRIT PUBUC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
223
rault furent désignés comme commissaires,
ce dernier manifesta son étonnement.
D'après ce que Dutard a recueilli, les
Jacobins comptent encore sur des succès,
malgré la scission de la faction Cordelière ;
les premiers veulent user de grands
moyens politiques, coalition, fédéralisme
et propagande, mais les Cordeliers ne re-
connaissent que les poignards, il y a un
rassemblement des uns et des autres, qui
comptent 600 hommes bien décidés. Du-
tard rappelle au ministre qu'il lui avait dit
pouvoir répondre de Paris pour !■; jours,
et lui déclare qu'il court tout droit à sa
perte, qu'elle est inévitable ; il pronos-
tique ce qui va se passer. La Convention
décrétera ou ne décrétera pas ce qui lui
est proposé par les Cordeliers, qui se re-
gardent déjà comme proscrits, ils feront une
insurrection, le tocsin, le canon d'alarme,
la générale, rien ne sera épargné, les sec-
tions se mettront sur pied, on emprison-
nera, on massacrera, on violera, et tous
les riches se cacheront; puis une partie
des riches étant massacrée, l'autre sera
mise en avant et forcée de marcher, les
Cordeliers et les Jacobins ne feront plus
qu'un, la réunion des sociélés populaires,
des départements et des municipalités
voisines s'effectuera sans difficulté, elle
serait déjà faite, si les Cordeliers étaient
les maîtres. Dutard conseille au ministre
de faire fermer dans les sections toutes
les boutiques,.et se demande pourquoi la
partie riche, la classe marchande, ne s'en-
rôle-t-elle pas et ne formc-t-elle pas un
corps, qui, bien équipé, bien exercé pen-
dant 8 jours seulement, résisterait facile-
ment à toute tentative de désarmement, à
euxsejoindraientlous les gendarmes, ceux
des tribunaux, la cavalerie et les milliers
de militaires se trouvant à Paris, et qui
autiement lâcheront pied, toutes les fois
qu'ils verront la multitude. Dutard ajoute,
en terminant, qu'au milieu de tant d'é-
cueils, il regarde comme un miracle que
le ministre n'ait pas péri mille fois, et
l'exhorte à sortir de son apathie.
14 juin 1793, 10 heures du malin.
Original non signé, A. N.,V^'=l\\, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Ta6/eaiuc de (a Révoluiion
française, t. II, p. i3.
691. — Extrait des rapports et déclara-
tions reçus an Bureau de surveillance de
la Police, signalant les faits suivants :
1° La fermentation va tous les jours en
augmentant, et les esprits sont extrême-
ment agités. L'inquiétude au sujet de la
marche des troupes départementales, les
violents soupçons contre les généraux in-
térieurs et extérieurs, et particulièrement
contre Custine, l'indignation contre la lâ-
cheté et la mauvaise conduite des troupes
parties dernièrement pour la Vendée, l'ex-
cessive cherté des denrées de première
nécessité, tout enfin contribue à faire
craindre un dénouement affreux.
2° Il paraît certain qu'on projette de
renouveler très prochainement les scènes
de pillage. On parle du recrutement, à
Paris, d'une armée contre-révolutionnaire
qui, étant en force,se joindrait aux troupes
départementales. On voit avec beaucoup
d'inquiétude des canons partir de Paris,
on craint qu'ils ne soient pas remplacés
assez tôt et de se trouver sans défense, si
l'on vient à être attaqué.
3° On demande que tous les comptoirs
et boutiques soient fermés, sauf pour les
denrées de première nécessité, et que tous
les citoyens indistinctement contribuent,
soit de leur personne, soit de leur for-
tune, à rétablir le calme dans l'intérieur.
On se plaint continuellement de la sta-
gnation des armées, on dit que la belle
saison se passera sans succès, et que les
généraux, qui n'osent pas trahir ouverte-
ment, le font secrètement, en fatiguant le
soldat et en minant les ressources de la
République.
4° On renouvelle la demande d'un ar-
rêté du Conseil général, qui interdise aux
marchands la faculté de créer des bons
de 1, 2, 3 et même 4 sols. On demanderait
aussi que toutes les anciennes pièces de
2 sols fussent réduites â 6 liards, cela évi-
terait une infinité de contestations qui ne
font qu'aigrir les esprits.
0° On réclame la déportation de tous
les Anglais, se trouvant à Paris et qui, de-
puis leur arrivée, n'auraient pas rempli
exactement les fonctions de citoyens. Cette
mesure paraît la seule efficace pour dé-
224
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
concerter la correspondance de Pitt et de
ses agents.
6° Les groupes ne se montrent pas avec
autant de hardiesse, ceux qui existent ne
sont même que modérés, mais les ras-
semblements dans les maisons proscrites
sont bien plus nombreux, et les dépenses
qui s'y font par des gens qui n'ont rien,
prouvent l'abondance des guinées.
Cette copie de la feuille des rapports
est accompagnée d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
14, 15 juin 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470.
692. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, déclarant que, par ordre
du ministre de la guerre, le citoyen Drouas
est autorisé à prendre 10 milliers de
poudre dans celles arrivées d'Essonnes ù
Paris, pour garnir les caissons du convoi
d'artillerie, qui va partir pour la Vendée.
D'après les ordres du même ministre, il
partira aujourd'hui, pour l'armée des Py-
réiiées-Orientales, dix caissons de 4, 6 et
8, et six de 12, tous chargés en guerre.
Ce convoi sera conduit à Perpignan par
les chevaux de la compagnie Masson.
Le citoyen maire prévient les sections
que le citoyen Drouas, commandant de
l'artillerie, est chargé par le ministre de
la guerre d'envoyer prendre un canon
dans les sections, conformément au dé-
cret, à la charge de remplacement, que le
garde-magasin en délivrera un récépissé
qui sera visé par le citoyen Drouas, dont
le double sera envoyé au ministre, afin
qu'il soit pourvu au remplacement.
Suivant la demande réitérée du Maire
et du Département, les capitaines des
compagnies de canonniers enverront, dans
la journée ou dans les 24 heures au plus
tard, à l'Etat-major général, les noms de
tous les canonniers disposés à partir pour
la Vendée.
Le Commandant général adjoint (Re-
cordon) invite ses concitoyens et frères
d'armes à ne rien relâcher de leur exac-
titude dans le service.
15 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
693. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, rendant
compte de la séance tenue aux Jacobins,
la veille au soir, où M. de Robespierre a
discuté la grande question, agitée dans le
Club des Cordeliers, à savoir si, dans le
moment présent, le peuple de Paris doit
ou ne doit pas faire une pétition à la Con-
vention, pour lui demander le déplace-
ment et la destitution de tous les nobles
qui sont dans les armées. La discussion
de Robespierre a été applaudie par la ma-
jeure partie de l'assemblée et des tri-
bunes, quoiqu'elle fût contraire aux déli-
bérations de la faction Cordelière, les ci-
toyens présents, aux yeux de Dutard, sem-
blaient bien « étoffés « et beaucoup plus
réfléchis qu'à l'ordinaire; le sens de son
discours était que le peuple, dans la Ré-
volution du 31 mai, avait fait ce qu'il de-
vait et ce qu'il pouvait faire, et qu'il ne
fallait pas risquer de perdre le fruit d'une
sainte insurrection par une démarche in-
conséquente, qu'il fallait attendre les vœux
des départements et leur laisser ratifier
tout ce que l'on avait fait-pour le salut du
peuplé. Vincent et Hassenfratz demandèrent
ensuite la parole, le premier prenant pour
thème ces deux questions : Qui avons-nous
à combattre? des nobles et des prêtres. Par
qui sommes-nous commandés? par des
nobles. Quant à Hassenfratz, il veut que lès
adjoints au ministre de la guerre aient le
droit de signer, comme le- ministre lui-
môme. Legendre est monté à la tribune,
mais a paru moins animé qu'à l'ordinaire,
et les tribunes n'ont fait aucun mouvement
pour demander qu'il fût entendu. De cette
discussion ressortent les points suivants :
1° qu'il existe une scission de fait entre
les Cordeliers et les Jacobins; 2° que Ro-
bespierre et ses partisans ont une ten-
dance à imiter Petion; 3° que la faction
Cordelière en convient et sent elle-même
que, si elle se retire des Jacobins, elle
restera isolée et ■ sans soutien aucun ;
4° elle espère que l'assemblée Jacobite
parviendra à s'épurer, à chasser tous les
intrus, et que les patriotes les plus /.élés
se joindront à elle.
Dutard a observé que, dans une des
tribunes collatérales, l'on a conservé saine
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
225
et sauve une croix de bois, bien exposée
à la vue de toute la tribune, et cela non
sans dessein.
Dutard raconte qu'il est allé à Neuilly,
pour respirer l'air, et que tout ce canton, y
compris le bois de Boulogne, ressemble
entièrement à un désert, qu'il apprit à
Neuilly et à Courbevoie que les boulan-
gers étaient revenus, la veille, de la Halle
de Paris sans rien rapporteret, qu'en con-
séquence ils avaient mis le pain à 26 sols
les 4 livres. Il est à remarquer que ceux
qui ont quelque chose pensent mûrement,
et que ceux qui n'ont rien sont très en-
ragés, mais que tous, patriotes, aristo-
crates, modérés, pauvres et riches, con-
voitent surtout la tête de Brissot ; aussi
Dutard songe-t-il souvent que la repré-
sentation nationale sera peut-être forcée
de s'exéculer elle-même pour satisfaire le
peuple. Dutard estime que le malheur des
Français a daté du jour, non pas oîi Louis
Capet a été guillotiné, mais de celui où
l'on a décrété qu'il serait jugé ; mais, que
pouvait-on en faire? le laisser au Temple,
il avait à lui seul plus d'influence sur
l'esprit du peuple que n'en a jamais eu
toute la représentation nationale.
Dutard observe avoir vu, le matin même,
chez un épicier, un courtier qui deman-
dait le sucre à 4 I. 10 s. la livre, avoir vu
également vendre de l'argenterie à 18 1.
l'once, le triple de ce qu'elle valait jadis.
Enfin il dit être entré, la veille au soir,
dans l'assemblée de la section des Champs-
Elysées, composée d'ouvriers, mêlés avec
quelques bourgeois, tous paraissant d'un
bon accord, il n'a jamais vu d'assemblée
aussi réjouie et aussi riante que celle-là.
15 juin 1793, 10 heures du matin.
Original non signé, A. N., F'<^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Sciimidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 52.
094. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Carat, ministre de l'intérieur,
faisant connaître que, la veille, le marché
aux Veaux fut gardé par une force, com-
posée d'un détachement de chaque com-
pagnie du bataillon de la section des
Sans-culottes dans laquelle il est situé ;
les bouchers étaient parvenus à faire em-
T. IX.
prisonner le plus résolu des marchands
de veaux, et celui qui avait donné l'exem-
ple de tuer et vendre au peuple en détail;
des officiers municipaux l'ont tiré de pri-
son et ramené au marché, sur le serment
prêté par les bouchers qu'ils ne lui feraient
aucun mal ; c'est là-dessus qu'il faut
compter aujourd'hui et non sur les canons,
toutes les fois qu'il sera question de faire
entendre raison au peuple. Le marché
était bien pourvu, tout s'est passé avec
tranquillité, les veaux se vendaient 20 et
30 écus les plus beaux, mais on ne peut
se baser sur ces sortes de prix, qui dif-
fèrent sur la place et au cabaret. Vers le
soir, le marché était dépourvu, et ce ne
fut que sur les 7 heures qu'arrivèrent
2 voitures de 12 veaux chacune. Les fem-
mes accouraient avec leurs enfants et
avaient grande envie de voir se renouveler
la scène du vendredi précédent.
Au café Procope où, avant la journée
du 31 mai, un parti dominait l'autre vio-
lemment, les deux partis se font entendre
librement, ce changement, paraît-il, est dû
au projet avorté de la Montagne, on croyait
mettre Paris aux prises, et chaque sec-
tion, se tenant en armes sur son territoire,
au lieu de servir aucun parti, a formé un
cercle redoutable autour de tout ce qui
avait voulu se montrer l'ennemi des per-
sonnes et des propriétés, ainsi un projet
de sang s'est terminé par le respect de
l'ordre et des lois. Comme Perrière vou-
lait élever des doutes sur ce prétendu
projet, en disant que cette manie de voir
partout des projets était la maladie des
peuples en révolution, on lui répondit que
cette manie de n'en voir nulle part appar-
tenait au modérantisme; c'est ainsi qu'il
s'est vu taxé de modéré par les deux partis,
de sorte que bientôt tous les sentiments
généreux vont être bannis de notre so-
ciété comme aristocrates. Un jeune homme,
<[ui s'attacha aux pas de Perrière, au sortir
du café Procope, engagea avec lui une
discussion et chercha à démontrer que les
hommes de la Convention, qui n'avaient
jamais voulu entendre parler de Consti-
tution, se hâtaient de faire ces lois popu-
laires et d'achever cette Constitution qu'ils
avaient jusqu'ici écartée, pour mettre le
15
226
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
peuple de leur côté et légitimer l'arresta-
tion des 32, en lui faisant croire qu'eux
seuls s'opposaient au grand ouvrage de la
Constitution. A peine Perrière eut-il laissé
ce jeune homme, qu'il fut accosté, au Pa-
lais-Egalité, par un autre qui jetait les hauts
cris au sujet de l'arrestation arbitraire de
4 des plus honnêtes citoyens de la section
du Louvre, réclamée par des commis-
saires du Comité révolutionnaire de la
Ville, et surtout au sujet de la manière
dont cette mesure avait été arrachée à
leur assemblée générale, envahie par tous
les crocheteurs de la section, qui avaient
formé la majorité, de telle sorte que les
4 citoyens furent désarmés et emprison-
nés, et avec eux quelques personnes qui
avaient parlé en leur faveur.
Perrière analyse une adresse des canon-
niers de la section de 1792, au nom de
tous les canonniers de Paris, protestant
contre les anarchistes et faux modérés, et
déclarant ne vouloir reconnaître que le
drapeau de la République, le drapeau tri-
colore.
Les députés de la ville de Lyon ont
apporté au Comité de salut public la nou-
velle que, par un arrêté général de toutes
les autorités constituées de Lyon, les pou-
voirs du commissaire national Robert
Lindet venaient d'être méconnus et reje-
tés, avec la liberté pour le commissaire de
rester dans cette ville ou d'en sortir.
Les queues commencent à se former
chez les boulangers, ils ne peuvent plus,
disent-ils, avoir de farine à la Halle, et
Perrière se demande si les menaces faites
par quelques députés, de couper les ponls
voisins et d'intercepter l'approvisionne-
ment de Paris, ne commenceraient pas à
se réaliser.
15 juin 1793, midi.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. Il, p. 49.
69a. — Rapport de l'observateur Du tard
à Garât, ministre de l'intérieur, rendant
compte de ce qui s'était passé, la veille, à
la section du Contrat-Social et à celle de
la Bulte-des-Moulins. Dans la première de
ces sections, l'on y délibérait sur la no-
miniition de six nouveaux commissaires,
pour aider le Comité révolutionnaire dans
ses travaux, on y accusa l'un des membres
d'impéritie, de turbulence, de nullité. Du-
tard dit qu'il a été scandalisé, ironique-
ment parlant, de le voir ainsi vilipendé par
ses dignes collègues, attendu qu'il a mille
titres qui lui donnent droit à la gestion
de la chose publique : 1° Il est marchand
de vins et il est presque toujours saoul ;
2° Il a été l'un des commissaires de la
Commune du 10 août et, sinon l'un des
acteurs, du moins l'un des instigateurs
des journées des 2 et 3 septembre; 3° Ce
citoyen David, sans esprit et sans moyens,
parlant très mal le français et l'écrivant
encore plus mal, est toujours à la tri-
bune, fait des motions, plus incendiaires
et plus désorganisatrices les unes que les
autres ; 4° Ce David a un certain jargon, se
sert d'expressions qui offrent l'avantage
d'amuser les auditeurs, c'est ainsi qu'en
parlant de Boucher-René, il disait: Mcliez-
vous de cclhommc, noire président est fraitc
du collier comme un cheval qui recule. Ce
M. David allait répondre, lorsqu'une dépu-
tation assez nombreuse de la section de
Bon-Conseil est venue annoncer que, dans
une autre section, les patriotes étaient op-
primés; une nombreuse délégation a été
dépêchée à l'instant pour s'adjoindre à celle
de Bon-Conseil, et s'est transportée à la
section de la Butte-desMoulins ; en entrant,
quelques-uns des membres de la députation
ont fait entendre des propos durs et gros-
siers, avec menaces contre les citoyens
de la section de la Butte-deg-Moulins; le
sieur Genti, brodeur, prenant la parole
au nom de la section du Contrat-Social,
a dit que le but de leur venue était de
fraterniser avec leurs frères de la section
de la Bulte-des-Moulins, et qu'ils avaient
pensé être reçus en frères. Il lui fut ré-
pondu avec un tel laconisme, que la dépu-
tation se retira. On fit courir le bruit que
la section de la Butte-des-Moulins avait
déclaré que si les 2 sections du Contrat-
Social et de Bon-Conseil s'y présentaient
à l'avenir, elle soufflerait les chandelles,
aussi les deux sections s'accordèrent pour
y aller avec des torches allumées. Dutard
donije son opinion sur le secrétaire de la
section de Bon-Conseil, qui resta jusqu'à
L'ESPRIT PUULIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
minuit à celle du Contrat-Social, un petit
vieux, mal fagoté, mal rasé, la figure un peu
véroli'e, apparemment un petit fiuitier, (jui
avait servi à boire à ceux qu'il cherchait à
opprimer aujourd'hui. Ce secrétaiie pré-
senta des considérations morales sur l'inci-
vilité de laButte-des-Moiilins. AprèslaJusti-
licationde.M. David, par lui exposée longue-
ment en termes plaisants, M. Ouirault prit
sentencieusement la parole, pour dire que
bientôt l'on serait forcé d'inviter les aris-
tocrates à revenir parmi eux avec un fouet
pour donner une correction manuelle aux
patriotes et les mettre d'accord. Il s'est fait
une scission complète entre les dO ou 12 me-
neurs de la section. Dutard reproduit une
discussion soulevée entre l'un des me-
neurs et un Jeune aristocrate lettré, au
sujet du choix de Destournelles comme
ministre par les patriotes, cachant "des
menées et intrigues secrètes; à entendre
ce jeune particulier, il était un homme
d'excellente éducation, très cultivi', mais
dont il fallait se délier, malgré « ses
belles dictions », véritable aristocrate; son
interlocuteur prit la défense de DeStour-
ncUes, qui, d'après lui, s'était toujours
montré chaud patriote, et avait fait preuve
de beaucoup de courage. M. Guirault dé-
clara qu'il fallait absolument et sous peu
organiser l'armée révolutionnaire , que
cette mesure avait dû être discutée et dé-
cidée aux Jacobins, le jour même.
D'après les informations recueillies par
Dutard, les marchands de beurre qui pas-
saient par Caen,pourveniràParis, avaient
été arrêtés par les habitants de celte ville,
et le département du Calvados arrêtait les
sulisistances envoyées à Paris.
Une lettre de Pache aux sections les a
instruites que, la veille, les malveillants
avaient cherché à faire manquer le pain à
Paris, en le faisant enlever par des femmes
chez les boulangers, mais quiil n'y avait
rien à craindre, parce que les magasins
étaient bien approvisionnés.
Dutard termine en racontant qu'il s'est
rendu, la veille, aux Invalides et à l'Ecole
militaire, et que sa surprise a été extrême,
lorsqu'il a aperrii là des troupes indisci-
plinées et indisciplinables ; il lui semblait
que la Convention avait déclaré, dans un
de ses décrets, que la cavalerie était
troupe choisie.
22i
une
IG juin 1793, 9 heures du malin.
Original non signé, A. IV., F'": III, Seine, 27.
Ed. Au. SCHMIDT, Tableaux de la Udvolution
française, t. II, p. 55.
090. — Rapport de l'observateur La
Tour-La Montagne à Garât, ministre de
l'intérieur, lui dénonçant un fait regret-
table dont il vient d'être témoin, il a vu
l'un des volontaires, enrôlés pour l'expé-
dition do la Vendée, céder pour 40 sols une
paire de souliers tout neufs, puis entrer
dans un café des boulevards, où s'est éta-
bli un jeu de loto, et, dans un quart d'heure,
perdre son urgent, sortir désespéré et
dans l'intention, sans doute, de vendre
quelque autre pièce de son équipement.
Ce jeu, proscrit par les lois, est le piège
le plus dangereux et le plus funeste qu'on
puisse tendre à la classe indigente, c'est
laque l'ouvrier va porter son salaire, sans
s'inquiéter de sa femme et de ses enfants,
c'est là que le citoyen, qui s'est voué à la
défense de l'Etat, perdant de vue son
noble ministère, enfouit chaque jour le
prix dont la République a payé son gé-
néreux dévouement. La Tour-La Montagne
ajoute qu'il s'est introduit chez un grand
nombre de citoyens, qu'il a vu presque par-
tout le tableau d'une misère affreuse, qui
doit en grande partie être attribuée à
l'existence de ces maisons de jeu. La mo-
dicité de la mise est un nouveau piège, en
permettant aux plus pauvres de hasarder
leurs faibles épargnes; ceux qui sont à la
tête de ces établissements désastreux ga-
gnent au delà de 100 livres par jour, tous
frais payés, et cet énorme impôt n'est
supporté que par les citoyens les plus
pauvres et les plus utiles.
On fait circuler depuis plusieurs jours,
avec; plus de profusion qu'à l'ordinaire, un
journal ayant pour titre : l'Observateur de
l'Europe. Quoique bien persuadé que la
liberté du peuple est fondée sur la liberté
de la presse, et que l'on ne peut sans ty-
rannie interdire à un citoyen le droit de
manifester ses opinions politiques, quel-
que absurdes qu'elles puissent être, néan-
moins, comme le droit de guérir n'est pas
228
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
celui d'empoisonner, de même, tout écri-
vain, qui, au lieu d'éclairer ses conci-
toyens, essaye de les tromper, et au lieu
de les inviter à s'unir, cherche à les ar-
mer les uns contre les autres, est indigne,
à son avis, des faveurs et de la protection
de la loi. Le rédacteur de cette fouille est
évidemment un homme de parti. La Com-
mune de Paris, la Montagne, les Jacobins
y sont peints sous les couleurs les plus
affreuses. On y exalte les vertus de ceux
qui professent d'autres opinions, et lors-
qu'on ne devrait songer qu'à réunir des
hommes qui ne se haïssent déjà que trop,
on ne cherche qu'à les rendre encore plus
ennemis. D'ailleurs les événements, les
opinions, tout y est tronqué, dénaturé.
Cette feuille, dans les circonstances ac-
tuelles, paraît à l'observateur La Tour-La
Montagne extrêmement dangereuse, et si
elle circule dans les départements, elle ne
peut qu'y propager l'incendie que la dis-
corde y a déjà allumé. L'espèce de fureur
avec laquelle on se l'arrache, prouve à
quel point cette feuille échauffe et exalte
certains esprits.
Le peuple, depuis quelques jours, paraît
concevoir des inquiétudes sur les subsis-
tances; dans certains quartiers, on se porte
encore en foule ehez les boulangers, on
cherche à épouvanter le peuple. La Tour-
La Montagn(^ a entendu dire, le matin
même, que la famine sérail dans Paris
avant lu jours, il a eu le plaisir de désa-
buser les honnêtes citoyens qui l'entou-
raient, de calmer leurs alarmes et de leur
faire sentir l'absurdité des bruits que les
malveillants se plaisent chaque jour à
répandre.
En tête du rapport se trouve cette note :
Dénoncer ce fait cl les suites désaslieuscs
de ce jeu à l'administration de la Police
de Paris.
16 juin 1793.
Original .xigné, A. N., 1"'= III, Seine, 27.
Ed. Ad. ScH.\nDT, Tableaux de la Rcvolulwn
française, t. II, p. 58.
697. — Extrait de la feuille des rapports
et déclarations faits au Bureau de surveil-
lance de la Police, du 10 au 17 juin, don-
nant les renseignements suivants :
1° Depuis quelques jours, les boulan-
gers jettent l'alarme et sèment des in-
quiétudes, qui ont produit l'agitation qu'on
remarque à la porte de tous les boulan-
gers. Les uns disaient que la Municipalité
ne leur avait pas payé ce qu'elle leur devait
et qu'ils ne pouvaient acheter de farines,
les autres, qu'on ne leur donnait pas la
quantité de farines dont ils avaient be-
soin, parce qu'il n'y en avait pas assez.
On ajoutait que les approvisionnements
pour Paris étaient interceptés; toutes ces
nouvelles, débitées et par les boulangers
et par les malveillants, ont ell'rayé le peu-
ple, et, soit par crainte de manquer de pain,
soit pour provoquer une disette réelle, les
femmes vont chez tous les boulangers de
leur voisinage prendie 1 , 2 et mémo 3 pains,
si ellespeuvent, de sorte que les boulangers
ne peuvent plus suftire. C'est une circons-
tarfce d'autant plus fâcheuse, qu'elle ajoute
au mécontentement extrême et général
résultant de la cherté des denrées. 11 est
temps de s'occuper essentiellement de pa-
rer aux suites de cette agitation, en ras-
surant le peuple et en détruisant ses in-
quiétudes.
2° Les environs de Paris manquent de
boulangers, de sorte qu'ils envoient s'ap-
l>rovisionner à Paris, notamment la Cha-
pelle, Saint-Denis, le Bourg-de-l'Egalité,
Passy et autres, où le pain se vend 20 et
22 sols les 4 livres.
3" Parmi les volontaires qui sont aux
casernes de Rueil et de Courbevoie, il
s'en trouve qui volent et assassinent dans
les environs; un meunier et toute sa fa-
mille, en prenant l'air, en ont été victimes
ces jours derniers. A toute heure de nuit,
ils sont rencontrés sur la route par les
voituriers qui apportent les provisions, les
uns ivres, les autres avec l'intention d'in-
sulter et d'attaquer les passants. Les
plaintes, déjà multipliées contre cette
troupe, se renouvellent avec plus de force
que jamais.
4° On voit toujours avec le même éton-
nement les volontaires enrôlés des sections
se divertir aux cabarets de la Courtille et
dans les cafés des boulevards, on en voit
aussi beaucoup dans les billards des
Champs-Elysées, cet abus révolte même les
patriotes.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
229
5° Plusieurs plaintes sont portées contre
la négligence des boueux, qui laissent ki
rnoitit; du balayage et qui, sur les repré-
sentations qu'on leur en fait, se montrent
exlrôniemcnt insolents; ce sont les boin-
mes de l'entrepreneur, et les plaintes sont
dirigées contre la Police.
6" Les niarcliiinds d'argent sont plus
hardis qu'avant le décret, ils sont soute-
nus par une force quelconque, disant
qu'ils ne craignent pas les recherches ;
toutes les sections désirent qu'on déployé
la plus grande rigueur contre cette espèce
de commerce, qui n'est exercé que par des
hommes suspectés des plus grands crimes.
7» Au surplus, l'esprit public est bon,
la masse est saine, le républicanisme étend
plus de racines que ne paraîtrait le per-
mettre l'exécrable fermentation, et les
agitations partielles ne découragent pas.
Cette copie de la feuille des rapports
est accompagnée d'une lettre d'envoi du
maire de Paris au Conseil exécutif.
16, 18 juin 1793.
Extrait et oiiginal signé (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
698. — Extrait de l'ordre du Jour de la
garde nationale, portant à la connaissance
(lu public une lettre du commissaire or-
donnateur de la 17" division militaire, du
lii juin, aux termes de laquelle les déser-
teurs étrangers, se trouvant à Paris, de-
vaient se faire inscrire au lîureau des
subsistances militaires, rue Grange-Rate-
lière.dans l'ancienne caserne des Suisses,
et indiquer leurs noms et demeures. D'a-
près les ordres du ministre de la guerre,
devaient partir de Paris, le 17, deux pièces
de canon de 4, deux caissons de même
calibre, chargés, et SOO piques, avec ou
sans hampes, ce convoi avait pour destina-
tion le département d'Eure-et-Loir; suivant
les mêmes ordres, devait partir, le len-
demain 18, un convoi de 12 pièces de 4, et
12 caissons de même calibre, chargés; ce
convoi, destiné à l'armée des Côtes de la
Uochelle, devait être conduit par les che-
vaux de l'équipage Chuiseau.
Le Commandant général, conformément
aux demandes réitérées du ministre de la
guerre, insiste sur la nécessité d'accélérer
le complément des mille hommes, et par-
ticulièrement des canonniers nécessaires
pour la Vendée. Tous les citoyens doivent
sentir combien il est urgent d'opposer
promptement une force imposante aux
rebelles, qui feront des progrès, si on les
laisse plus longtemps sans leur résister.
« Nos frères, qui sont dans ces départe-
ments, attendent avec impatience des se-
cours, il est donc indispensable que tous
les citoyens usent de tous les moyens en
leur pouvoir pour compléter les mille
hommes demandés.
Le Commandant général prie ses con-
citoyens de mettre la plus grande discré-
tion dans les demandes de cartouches et
autres fournitures d'artillerie, attendu que
les quantités qui ont été délivrées sont
exorbitantes, sans qu'on en ait fait aucun
usage, et il deviendra impossible d'en
fournir d'ici à quelque temps, afm de sa-
tisfaire aux besoins pressants de nos ar-
mées.
Les réserves et patrouilles continueront
de même et exerceront la plus grande
surveillance dans leur arrondissement res-
pectif.
17 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
099. — Rapport de l'observateur Dutard
à Carat, ministre de l'intérieur, commen-
tant l'expression dont s'était servi Robes-
pierre dans sa discussion du vendredi
précédent, au sujet de l'opinion publique
qu'il fallait laisser se composer, se former
d'elle-même, déclarant qu'en effet cette
opinion se compose, mais dans un sens
peu favorable à la faction, quoique le
peuple, pris en masse, aurait peine à se sé-
parer de ce qu'il appelle révolution ou
liberté. A chaque instant, les hommes du
peuple pleurent sur les malheurs publics,
et ces malheurs résident dans la cherté
do toutes les marchandises, dans le peu
de confiance dont jouit le papier-mon-
naie, enfin dans la crainte que les subsis-
tances ne viennent à manquer à Paris.
Pour ce qui est des subsistances, la fa-
mine paraît inévitable, s'il ne vient des
secours d'ailleurs; plusieurs communes
limitrophes de Paris, comme Saint-Ger-
230
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
main et Saint-Cloud, sont venues deman-
der des farines, bientôt, l'on doit s'y
attendre, elles accourront toutes, Paris
sera forcé d'ouvrir ses magasins et de par-
tager avec plusieurs ce qu'il entendait
garder pour lui seul. Paris peut donc
manquer de farines d'ici à la récolte, mais
il me parait difficile qu'il puisse absolu-
ment manquer de vivres. Il y a à Paris
des ressources à l'infini, que les autres
villes n'ont pas, une grande quantilé de
pommes de terre et de vin, du riz, des lé-
gumes, des eaux-de-vie, du laitage, du
beurre, du fromage, des chevaux, etc.,
Paris, en un mot, avant d'en venir aux dures
extrémités auxquelles se sont vus réduits
les habitants de la Creuse, a amplement
des vivres pour 6 mois. 11 y aurait plutôt
lieu de craindre que la Commune de Paris,
si elle a ses magasins pleins, comme on
l'assure, se servit de ce moyen pour for-
cer les communes voisines à se fédéraliser
avec elle, c'est du reste à cela qu'elle tend
depuis longtemps.
Le peuple se tait entièrement sur le
compte des 32, la faction elle-même semble
les avoir oubliés, les aristocrates vou-
draient les voir déjà à la guillotine, Brissot
et Petion sont ceux surtout à qui l'on en
veut le plus, néanmoins le danger qui me-
nace les aristocrates eux-mêmes, les ré-
duit presque au silence, au sujet de la
défaite des représentants du peuple. Un
jacobin, avec lequel Dutard dit avoir dîné,
lui a fait l'énumération des communes qui
ont adhéré à l'insurrection du 31 mai, et il
espère que toutes les communes de France
vont se réunir à celle de Paris, comptant
peu sur les administrations de départe-
ments et de districts, toutes composées
d'aristocrates.
Plusieurs ouvriers travaillant chez des
artistes de la section du Contrat-Social,
qui ont été obligés de se cacher pour se
soustraire aux poursuites du Comité ré-
volutionnaire et qui se proposent de quitter
Paris, ont pris la défense do leurs maîtres,
mais les ouvriers subalternes, comme les
domestiques, voient avec plaisir la dé-
confiture de leurs maîtres. Un écueil bien
dangereux, d'après Dutard, provient du
peu de confiance qu'ont les marchands,
ainsi que les autres classes du peuple,
dans le papier-monnaie au type de la Ré-
publique, tous donnent une préférence
bien marquée aux corsets, aux billets de
30 et de 100 livres, qui portent la figure
du traître Louis, c'est un fanatisme mo-
nélaire qu'il sera bien difficile de guérir,
on ne voit plus absolument de billets de
cent sols. Dutard lui-même, voulant acheter
des chemises, présenta un billet de 400 li-
vres dans plusieurs boutiques sans pouvoir
l'échanger; plusieurs marchands lui ont
assuré que, lorsqu'ils avaient des mar-
chandises à faire venir de la province, ils
étaient obligés d'envoyer, ou des corsets,
ou des billets à la face du Roi, qu'autre-
ment ils ne recevraient rien.
Depuis 2 jours, les murs de Paris sont
couverts d'affiches nouvelles, la plupart
portant adhésion à l'insurrection du 31,
émanant de communes et sociétés affi-
liées, qui les adressent à la Commune de
Paris ou aux Jacobins; la Normandie au-
rait des tendances séparatistes.
Dulard annonce qu'il a vu passer, la veille
au soir, à la Grève, 8 ou 10 pièces de canons
et encore plus de caissons, par le Pont
au Change, envoyés, parait-il, à Orléans,
et d'autres venant de la place Louis XV.
Sur le Pont au Change se tenait un
marchand de cantiques en l'honneur de
saint Alexis, sainte Julienne et sainte Ge-
neviève. Dutard resta plus d'une heure à
voir l'effet que produirait sur le peuple cette
nouveauté, beaucoup de gens du petit peu-
ple, surtout des femmes, s'étaient arrêtés,
prenant plaisir à entendre chanter des airs
du temps passé, mais une grande partie de
l'auditoire s'enfuit, offusquée par le cou-
plet consacré à Geneviève de Rrabant,
comtesse de grande noblesse.
Reaucoup de monde circulait sur les
promenades publiques, mais les prome-
neurs étaient dispersés de côté et d'autre,
il régnait une sorte de désordre qui tenait
à la confusion et à l'abattement où sont
tous les esprits; les groupes étaient assez
nombreux, mais peu actifs, peu chaleu-
reux. M. Vergniaud disait que la mort du
tyran était le sommeil du peuple, mais on
peut lui dire à son tour que sa défaite est
aussi le sommeil des factieux.
L'ESPRIT PllHMC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
231
Cil ai'islocrato débitait que les rebelles
de la Vendée avaient de très bonnes
troupes, bien disciplinées, mais que, pour
gagner les paysans, ils s'étaient babilles
comme eux. Suivant le récit de l'un des
commissaires de la Commune, lorsque
nos volontaires se replièrent sur Tours
en battant la générale, les habitants de
cette ville sortirent sur leurs portes avec
gaieté, comme si l'approche des rebelles
les eût réjouis; c'est ii cette indifférence
des habitants de Tours que l'on attribue
la désertion dont se plaint Santerre.
D'après les renseignements recueillis
au Palais-Royal, la section de l'Unité avait
envoyé une députation de 100 personnes
à la section de la Butte-des-Moulins, qui
n'a pas eu de succès, lorsqu'elle s'est avisée
(l'appliquer la qualification de royaliste à
cette section. A la section de la Croix-
Rouge, un adjudant a été cassé pour avoir
osé parler contre la procession de Saint-
Sulpice. Dutard dit avoir été témoin, dans
le quartier des Halles, des marques de res-
pect données à un prêtre portant le via-
tique, que six bons Sans-culottes en armes
ont accompagné, tout le monde s'est mis à
genoux sur son passage. Dutard signale
beaucoup de placards, entre autres celui
intitulé: Jérôme Petion aiix Parisiens, qu'il
a jugé laconique, bon, analogue aux cir-
constances, et qui montre bien que Pétion
est un révolutionnaire; ceux qui émanent
des autres « reclus » légitiment en quel-
que sorte les actes qu'ils qualifient d'at-
tentatoires à la souveraineté nationale.
Dutard raconte que, la veille au soir, en
sortant de la Commune, il est entré dans
une tabagie, rue Aubry-le-Boucher, pour y
prendre un verre de bière, et y a rencontré
l'un des facteurs ou intendants d'Hébert, à
demi-saoul, avec un de ses camarades,
aboyeur des rues, qui lui a fait les plus cu-
rieuses confidences, se van tantd'avoir prêté
au Père Duchône une paire de culottes pas
bien bonnes, mais qui valaient mieux que
les siennes, avec une paire de souliers pour
aller à l'Assemblée, et Dutard lui ayant
demandé combien l'on vendait à peu près
de feuilles du Père Ducltme, cet individu
lui répondit qu'il a tiré jusqu'à 9,000 et
que jamais il n'a autant vendu que depuis
son affaire, que le ministre de la guerre
en prend toujours 3,000 pour envoyer aux
armées, aussi Dutard ajoute n'être pas
étonné d'avoir entendu Hébert faire une
pompeuse apologie de Bouchotte. Sur ces
entrefaites, entra un petit officier de la
Légion Batave avec un grand sabre, au-
quel le camarade Duchône a dit être en-
rôlé dans cette légion; l'officier, d'un ton
résolu, lui a répondu : Ce n'est pas vrai,
vous êtes un menteur ; l'autre ayant déclaré
qu'il s'y était présenté et qu'on n'avait pas
voulu le recevoir: Vous êtes encore un
menteur, a repris l'officier. Les deux Du-
chêne sont devenus tout tremblants.
17 juin 1793, 10 heures du malin.
Original non signé, A. N.,F''I1I, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 59.
700. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur,
l'entretenant d'abord de la question des
subsistances et de la difficulté d'avoir du
pain, les premières fournées étant enle-
vées de très bonne heure et les autres
attendues avec impatience. Le pain seul
de 4 livres manque, probablement parce que
les paysans en enlèvent beaucoup, et que
les boulangers préfèrent faire des pains
de 2 livres, l'abondance de ces pains étant
un obstacle aux accaparements et un
moyen pour les boulangers de s'indem-
niser, s'il est vrai qu'ils vendent à perte,
car les deux pains de 2 livres coûtent
14 sols.
D'après les informations recueillies par
Perrière, la section de Bondy aurait pris
un arrêté, en vertu duquel, si les dépar-
tements se portaient sur Paris, tous les
habitants, sans armes, les corps consti-
tués à leur tête et les juges de paix, avec
des rameaux d'olivier à la main, iraient à
10 lieues les recevoir et les embrasser,
bien résolus à ne donner, ni aux ennemis
du dehors, ni à ceux de l'intérieur, la
douce satisfaction de voir couler le sang
français, et à laisser plutôt les chefs de
partis se dévorer entre eux que de se
battre pour un seul. Cet arrêté, porté à
toutes les sections de Paris, a été reçu
avec transport, on serrait les commis-
saires en pleurant.
232
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Après des considérations personnelles,
Perrière parle du Siège de ThionviUe, re-
grettant de n'y avoir assisté qu'à l'Opéra,
et rend compte de cette représentation,
qui a excité un enthousiasme inouï, lors-
qu'un hussard apporte la nouvelle qu'il
n'y a plus de roi en France.
« Nous n'avons plus de roi, nous n'avons
plus de maîtres !
« Du tyran, le règne est fini !
« Nous n'avons plus de rois, la France
est République !
a Le sceptre est brisé pour jamais ! »
Et le mot Egalité, lorsque les citoyens
et les citoyennes entourent l'autel de la
Liberté pour l'y graver, quelle douce im-
pression il a produit dans l'assemblée,
sur les femmes surtout, apparemment que,
nées esclaves des hommes, elles ont le plus
grand intérêt à son règne, par un mou-
vement spontané, elles ont joint leurs voix
à celle des acteurs dans le chant de
l'hymne qui lui est adressé.
<i Viens habiter dans nos contrées,
'< Aimable et douce Egalité ! »
S'il était doux d'entendre les femmes
de toute la salle se mêler au chant de cet
hymne, il fut noble et glorieux de voir le
même mouvement chez les hommes, lors-
que les habitants et la garnison de Thion-
viUe, après le discours de Wimpfen, se
montrent de plus en plus résolus à sou-
tenir le siège, et que le commandant en-
tonne le premier couplet de la chanson
des Marseillais, les voix mâles de la salle
soutenaient celles du théâtre.
Perrière parle ensuite du jeu des ac-
teurs, notamment de celui de Danticharnp,
qui a très bien rempli le rôle de traître,
mais a été hué, ce qui prouve qu'à de telles
pièces, le Français est encore plus citoyen
que spectateur. A. l'impression produite
sur le public par la représentation de cette
pièce, on peut juger qu'il n'est pas une
ville en France oCi l'on ne fût disposé à
soutenir le même siège.
Perrière ajoute que cette représentation
dramatique a été pour lui une source trop
féconde d'observation de l'esprit public,
pour qu'il ne prie pas le ministre, à titre
d'ami et d'observateur, de lui fournir le
plus souvent possible l'occasion d'assister
à ces spectacles, en le gratiOant de billets.
Dans Iphigénie en Tauridr, qui a précédé
le Siège de ThionviUe, tout ce qui avait
trait à l'assassinat et à l'esprit de parti a
été fortement iraprouvé, ce qui démontre
puissamment que le Français est bien dé-
terminé à ne laisser couler son sang que
sous le fer ennemi ou sous le glaive de
la loi.
17 juin 1793, midi 1/2.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Éd. Ad. SCH.MIDT, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 64.
701. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant que les revues
des tambours des six légions se feront, les
vendredi et samedi suivants, à 9 heures du
matin, et reproduisant le texte d'une lettre
du Maire au Commandant général, à l'effet
d'empêcher l'écoulement du pain au de-
hors de Paris, et pour que les corps-de-garde
ou patrouilles, qui font le service aux ex-
trémités de la Ville, s'opposent à ce que
des voitures, chargées de pain, en sortent,
et qu'il soit rais une garde aux coches
d'eau ou galiotles, afin d'empêcher qu'on
y fasse des emmagasinements de pain
destinés à être transportés au dehors. En
conséquence de cette lettre, le Comman-
dant général ordonne à tous les comman-
dants de postes et patrouilles de visiter
et arrêter toutes voitures chargées de pain
qui sortiraient de Paris, qu'ils feront con-
duire chez le commissaire de police le
plus proche.
D'après les rapports de la force armée,
les tambours de garde à la Convention
ont battu, à minuit, la retraite datis la rue
Saint-Honoré et aux Tuileries, ce qui a
in(iuiété les citoyens.
18 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
702. — Rapport de l'ob.sorvateur Du-
tard à Carat, minislrc de l'intérieur, le
mettant au courant de ce qui s'était passé,
la veille au soir, à la Commune, où il en-
tendit le rapport des commissaires envoyés
au ministère de l'intérieur pour être rensei-
gnés sur la nouvelle, qui s'était répandue et
même accréditée, de la reprise de Saumur
par le général Biron, nouvelle exagérée
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
233
el plus qu'invraisemblable, qui avait fait
grand plaisir aux habitants de Paris et
surtout aux habitués des tribunes ; lors-
que l'un des commissaires a pris la parole
pour dire que cette nouvelle n'avait rien
d'officiel et n'était pas confirmée, la pâ-
leur el la tristesse s'est répandue sur tous
les visages. Ce malin, au contraire, l'on a
débité que les rebelles s'étaient rendus
maitres d'Angers et des villes voisines, et
que les voilures publiques n'allaient plus
à Angers. Au bureau des diligences, d'a-
près les informations recueillies par Du-
tard, les rebelles se trouvaient à 4 lieues
d'Angers, ils occupaient Ancenis et Va-
radcs, entre Nantes et Angers, et les voi-
tures ne se hasardaient plus sur la route.
L'un des membres de la Commune avait
déclaré, la veille au soir, que, suivant une
lettre d'Orléans, les habitants de celle
ville attendaient à bras ouverts les re-
belles, ce qui provoqua de la part du pré-
sident, M. Lubin, cette observation : que
des nouvelles de cette nature ne devaient
pas se produire. A propos de Lubin, on
remarque une grande différence entre sa
manière de présider el celle de Deslour-
nelles, qu'on aurait dû, de l'avis de Du-
lard, laisser à la Commune.
La section du Luxembourg est venue
prévenir le Conseil général qu'il se for-
mail à Paris des rassemblements noc-
turnes, qu'il était important de surveiller
les hôtels garnis et surtout les maisons
d'émigrés. Sur le réquisitoire de Chau-
melte, le Conseil a arrêté que, pour ob-
tenir une carte blanche, il faudrait êlre
domicilié depuis un an à Paris et déclarer
si l'on entendait fixer son domicile à Paris.
La Commune a renvoyé au 18 juin la
nomination du Commandant général. La
veille au soir, à 9 heures et demie, Dulard
se trouvait à sa section, où il fut question
de nommer un commissaire pour la Ven-
dée, le cfllé droit voulait nommer M. Gui-
rault, elle parti enragé voulait le retenir
au Comité révolutionnaire. Après deux
épreuves, M. Cuiraull fut nommé à une
forte majorité, el on lui donna comme
suppléant M. Balestier, espèce de jeune
philosophe, mais paraissant très enragé.
Les assemblées des sections pour la no-
mination du Commandant général étaient
convoquées pour le soir à 4 heures, le parti
modéré portail M. Rafl'et, de la Bulte-des-
Moulins; dans la section de Sainte-Oppor-
tune, le scrutin ayant été ouvert dans les
formes prescrites, lorsque le parti enragé
s'aperçut que son candidat n'aurait pas la
majorité, il déchira le scrutin et décida
que la nomination se ferait à scrutin ou-
vert. A ce propos Dutard répèle que l'on
ne peut attendre des riches que lâcheté et
bassesse, c'est ainsi que dans la section du
Contrat-Social, sur 1,200 modérés, il n'y
en avait guère plus de cent présents ; aussi,
si l'on procède par scrutin nominal, il faut
bien compter à ce qu'une dizaine de fac-
tieux tout au plus feront la loi à toute la
section. Dulard ajoute que, lors même que
l'on obtiendrait la majorité, la Commune
ne respecterait point celte majorité; puis-
qu'elle avait fait des lois, le 3), elle en fe-
rait encore, et il est singulier que la Con-
vention ait l'air de faire des lois pour un
peuple qui n'en veut pas, et qu'on semble
dans les sections agir d'après la loi, quand
c'est l'arbitraire qui domine.
Dulard dit au ministre (jue, s'il pouvait
avec lui visiter les 3 ou 4,000 marchands
de vin et autant de limonadiers, leurs 15,000
commis, les 114 notaires, les habitués des
cafés, les 2 ou 300 imprimeurs, les jour-
nalistes, il ne tarderait pas à être édi-
fié sur leur compte. Si l'on parvenait à
réunir, sur b0,000 modérés, seulement
3,000, il en serait bien étonné, cl si sur
ces 3,000 on en trouvait seulement 500 qui
fussent d'accord et assez courageux pour
énoncer leur opinion, il en serait encore
plus surpris, ceux-là, par exemple, doi-
vent s'attendre à être septembrisés.
Dulard fait remarquer au ministre qu'il
doit lui paraître tantôt aristocrate, tan-
tôt modéré, et quelquefois septembriseur,
à dire vrai, comme il n'est d'aucun de
ces partis, il lui en coûte peu de pren-
dre toutes les attitudes. Être attaché à la
loi, rester fidèle à ses amis, vivre en paix
avec tous, c'est le parti d'un honnête
homme, et c'est celui qu'il a adopté, mais
le ton rude de ses écrits lient beaucoup
à la manière dont ils ont été accueillis
dans les premiers temps, el surtout . à
23* CHAPITRE I". — JOUKNÉES HISTORIQUES DE FA RÉVOLUTION
l'espèce de défiance manifestée par le mi-
nistre au sujet de sa bonne foi.
1S juin 1793, 10 heures du matin.
Original non signé, A. N., F''in,Seine, 27.
Ed. Ad. SCHMIDT, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 68.
703. — Rapport de l'observateur Per-
rière à Garât, ministre de l'intérieur, re-
venant au Sièf/e de Tldonville, qui a captivé
son attention. Il analyse de nouveau cette
pièce. Au moment où les Autrichiens se
disposent à monter à l'assaut et sont ac-
cueillis par une décharge épouvantable
des Français, soldats et habitants, qui
sortent de la ville et fondent sur les enne-
mis, Perrière, dans son enthousiasme, para-
phrase ce vers d'Horace : Ditlce et décorum
est pro patriâ mori, et entre à ce sujet dans
de longues considérations philosophiques.
Perrière décrit avec force détails un
admirable tableau, qui l'a vivement frappé
et lui a causé une forte impression, il
s'agit de la visite des cachots de la Bas-
tille au moment de la prise de cette forte-
resse. Après une description enthousiaste
de ce tableau, Perrière se demande, qui
brisera les fers, qui délivrera les victimes
des nouveaux tyrans, appelées à naître
même sous le règne de la liberté, une
révolution n'étant à ses yeux qu'un chan-
gement de maîtres.
Perrière signale ensuite la réponse de
la section de l'Unité (ci-devant des Quatre-
Nations) à l'adresse de Prudhomme, où
règne un esprit tout difl'érent de celui qui
animait cette section avant le 31 mai. On
y traîne Prudhomme dans la boue et l'on
venge Lacroix de tous les traits lancés
contre lui par ce journaliste, la conduite
du Comité central révolutionnaire y est
désavouée. Ce qui étonne Perrière dans
cet écrit de la section de l'L'nilé, c'est que,
dans les journées qui suivirent celle du
31 mai, le Comité révolutionnaire central,
ayant donné ordre aux sections de faire
arrêter tous les suspects et les journalistes
anti-patriotes, le commandant Hanriot re-
nouvela la dernière partie de cet ordre, qui
ftit exécuté, tandis qu'une motion à ce
sujet, faite à la Convention les jours précé-
dents par Robespierre et Fabre d'Eglantine,
avait été écartée, apparemment en raison
de l'impossibilité de déterminer par qui
ces journaux seraient déclarés anti-palrio-
liques, et ((uelle serait la mesure de cette
conviction , car aujourd'hui les mômes
hommes qui réclamaient la liberté illimitée
de la presse, veulent lui prescrire des li-
mites, et, d'un autre côté, ce qui est pa-
triotique pour un parti, peut ne pas l'être
pour l'autre. A ce propos, Perrière se pose
cette question : Sont-ce les partis ou les
règles de l'éternelle raison qui doivent dé-
cider du patriotisme d'un journal? sont-ce
les intentions vagues de l'auteur, ou ses
principes, ses expressions bien détermi-
nées, que l'on doit juger?
Perrière parle également d'une adresse
delà section de la Butte-des-Moulins, où elle
manifeste ses vrais sentiments révolution-
naires, si souvent « calomniés «; il n'est
en effet aucun article de cette profession
de foi politique, qui ne soit d'un bon et vrai
républicain, notamment ces expressions :
1' respecter la représentation nationale, et
empêcher de toutes ses forces qu'il ne lui
soit donné aucune atteinte ». Ce principe
politique, juste en soi, par la manière dont
chacun l'entendra, sera l'éternelle pierre
d'achoppement des deux partis, tous deux,
sans doute, veulent servir la patrie; mais,
s'il y a du danger à ne pouvoir écarter de
son sein des traîtres reconnus, y en a-t-il
moins à exposer de vrais patriotes à la
vengeance d'une faction qui s'élèverait
pour opprimer la liberté? On peut répondre
à cela qu'il peut exister un moyen d'é-
carter et de punir les traîtres ailleurs que
dans les mains de la Convention, tandis
qu'il serait dangereux de laisser une partie
de la représentation nationale libre d'op-
primer l'autre.
Dans les groupes du Palais-Egalité, le
grand ordre du jour réside dans la cherté
de la viande et la friponnerie des bou-
chers; à côté de cela, plaintes affectées
des femmes, qui ne reçoivent, disent-elles,
qu'une très petite partie des secours qui
leur avaient été promis, lors du départ de
leurs maris sur les frontières; comparai-
sons insidieuses de la situation du peuple
sous l'ancien régime et de celle actuelle,
une joie mal dissimulée des succès des
L'ESPRIT PUBLIC A PARLS DE JANVIER A JUIN 1793
ar.
rebelles, mais une partie de tout cela vic-
torieusement combattue par de bons es-
prits.
18 juin 1793, 11 heures Ju matin.
Original non signé, A.N., ¥" HI, Seine, 17:
Ed. Au. ScHMiDT, Tableaux de la Révolution
française, t. 11, p. 71.
704. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant que, d'après les
ordres du ministre de la guerre, il partira
au premier jour, pour Blois, un convoi de
deux pièces de 4, deux caissons, 200 fu-
sils réparés, 400 à réparer et 1,000 car-
touches d'infanterie, accordés au dépar-
tement de Loir-et-Cher et conduits par
hîs chevaux d'artillerie de la compagnie
NVinter.
Le Commandant général (Hanriot) or-
donne aux réserves des sections de faire
(le fréquentes patrouilles, pour empêcher
les tentatives des ennemis qui voudraient
allumer la guerre civile. Ces patrouilles
circuleront autour de l'Arsenal, du ci-de-
vant Palais-Bourbon, des caisses et éta-
blissements publics et des prisons, elles
ne quitteront le service qu'au jour. Le
Commandant général invite ses cama-
rades, les commandants des sections, à
• veiller à ces objets plus que jamais.
D'après les rapports de la force armée,
deux particuliers ont été arrêtés à 2 heures
du matin, emportant 17 pains, ils ont été
conduits chez le commissaire de la section
de Popincourt, qui a confisqué les pains
au profit des pauvres du bureau de se-
cours.
19 juin no.'î.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
70"i. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'inLérieur, lui ren-
dant compte d'une conversation qu'il avait
tenue, la veille, dans l'après-midi, au café
de Charlres, où il avait rencontré des
tiens comme il faut, grands discoureurs,
plus ou moins bons raisonneurs, qui par-
laient avec un certain dédain des gens de
la campagne, nos paijsann, qui devaient
être bien fanatisés pour se battre avec
autant de courage ; ce langage scandalisa
fortement Dutard, qui répliqua que, si
c'est par le courage que se reconnaissent
les fanatiques, il s'en trouvera très peu
parmi les gens comme il faut, qui en géné-
ral sont très lâches. Du Palais-Hoyal Du-
tard se rendit à la place ci-devant LouisXV,
où il put constater que les gens comme il
faut sont de bien tristes personnages, ils
accouraient à toutes jambes, munis de
lorgnettes, de crainte de manquer le spec-
tacle de la scène tragique qui allait se pas-
ser,etn'auraient pour rien au mondequitté
leur place. Dutard, monté sur une cliar-
relte à S sols la place, vit, vers 3 heures,
arriver le fatal cortège, où se trouvaient
douze malheureux, notamment une mère
de famille respectable, 2 demoiselles, l'une
de 25 ans, l'autre de 15 ans, plusieurs
hommes de la meilleure société; malgré
l'impression cruelle qu'il ressentit, Du-
tard tint à assister jusqu'au bout à ce
speclacle déchirant, il montre la gendar-
merie s'avançant l'œil morne, le peuple ne
disant rien, mais regardant attentivement
l'attitude et les gestes de tous ces malheu-
reux que l'on a fait descendre, bientôt l'on
en a fait monter un qui s'est retourné pour
saluer le peuple, puis trois ou 4 hommes
ont précédé les femmes, en 10 minutes
tout a été fini, il a été frappé de la rési-
gnation de ces infortunés. Du côté des
spectateurs, il a cru voir beaucoup d'in-
différence et de la curiosité, mêlée de
pitié. Les gens comme il faut, en se reti-
rant, péroraient longuement; les gens du
peuple, surtout les femmes, taisaient des
remarques, elles disaient, en parlant de
la grande demoiselle : «Ah! comme elle
avait une belle peau, comme elle avait les
cuisses blanches », parce que son jupon
s'était accroché, lorsqu'on l'avait jetée sur
le monceau ensanglanté.
Dans le sentiment de Dutard, ces exé-
cutions-là, en politique, produisent les
plus grands etTets et calment les ressenti-
ments du peuple pour les maux qu'il
éprouve, c'est ainsi que s'exerce sa ven-
geance; l'épouse ^ui a perdu son mari,
le père qui a perdu son fils, le marchand
qui n'a plus de commerce, ou qui paye
tout si cher que son commerce se réduit
presque à rien, se consolent de leurs maux
à la vue d'hommesplus malheureux qu'eux;
mais les Jacobins se garderont bien, de
23G
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
pousser les choses trop loin en ce qui con-
cerne les 32, parce qu'ils auraient à redou-
ter qu'il ne prit fantaisie au peuple, alléché
par ces grands exemples, de les guillo-
tiner à leur tour.
L'assemblée de la section de Dutard
était fixée à 4 heures, mais les gens
comme il faut trouvèrent à propos de ne
s'y rendre qu'à sept heures, le scrutin fut
lernié à 9 heures, il y eut plus de 100 re-
tardataires, toujours des modérés, et qui,
à 6 heures, n'étaient même pas fixés sur
celui qui aurait leurs suffrages. Sur 300 vo-
lants, M. Julio, chef de légion, a obtenu
191 voix, M. Raflet, 131, et Hanriot, 31; il
est à remarquer que la section de Bonne-
.Nouvelle avait envoyé une dépulation pour
inviter la section du Contrat-Social à ne
pas nommer M. Raffet.
Dutard rapporte avoir monté la garde, la
nuit précédente, en compagnie de gens fort
distingués, qui ont dormi k merveille sur le
lit de camp, au point que, de toute la nuit,
il n'a pu avoir une place; il ajoute qu'en
patrouille ils ont arrêté 2 volontaires, qui
s'en allaient à Rueil et qui ont prétendu de-
voir partir le malin même pour la Vendée,
paraissant réfractaires et insubordonnés ;
ils en ont rencontré 3 autres qui venaient
de Vendée, gens très décidés, qui ont dé-
claré s'en aller à Reims pour la formation
d'autres bataillons.
Dutard fait part de l'impression que lui
a fait éprouver une conversation suivie
avec M' Julio, qui lui a paru un très hon-
nête homme, mais nullement propre à
occuper le poste de Commandant général,
d'abord il n'est pas militaire et n'a jamais
servi, de plus, n'a pas assez de moyens
du côlé de l'esprit et de la dissimulation.
M. Julio espérait, lui avait-il dit, que les
Guirault et c"' ne feraient plus la loi etque
l'on parviendrait à chasser tous ces inlri-
ganls-là, et, à propos de l'aflaire du 31, il
a déclaré à Hanriot, en présence de plus
de 4-0 personnes, que celui-ci avait failli nous
faire égorger tous. Dans Ta section du Con-
trat-Social, ajouta Julio, un tiers de ceux
qui sont à môme de défendre la section
sont à la campagne, un autre tiers se cache
et le dernier tiers n'ose rien faire.
Dutard, la veille au soir, s'élant rendu
à la Commune, y vit Chaumette et Hébert,
qui lui parurent soucieux et abattus plus
qu'à l'ordinaire; on y procédait à la déli-
vrance des certificats de civisme, tous les
candidats, se trouvant sous l'inspection
de Clavière, étaient ajournés à 3 jours, jus-
qu'à ce que Destournelles eût fourni des
renseignements sur leur compte; Chau-
mette fit observer que piirmi les candidats
se trouvaient beaucoup de domestiques
des ex nobles, mais comme le Conseil gé-
néral s'est aperçu que ce serait attaquer
à peu près un tiers de Paris, surtout les
factieux, plusieurs membres se sont élevés
contre l'observation de Chaumette.
19 juin 1793.
Original non signé, ^ . JV. , F'"^ III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tubleaux de la Révolution
française, t. II, p. 75.
700. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général (Hanriot) témoigne à ses
fières d'armes sa satisfaction de leur exac-
lilude dans le service, et surtout de celle
des patrouilles, et les engage à continuer
cette même surveillance active, très né-
cessaire dans ce moment-ci. Il invite de
nouveau ses frères d'armes à ne point
faire battre la caisse après la retraite, à
moins que ce ne soit par ordre des auto-
rités constituées, pas même à la Conven-
tion, dans les Tuileries, lorsque la séance
se prolonge passé 10 heures, afin de ne
pas alarmer et troubler le repos public.
Il renouvelle aussi l'ordre aux comman-
dants des postes et patrouilles d'arrêter
tous les militaires des différents corps, à
la solde de la République, qui circulent
dans Paris, et de les faire conduire rue
Meslay, hôtel de la Gendarmerie, où leurs
titres seront vérifiés.
20 juin 1793.
Extrait, signi' de Clément, secrétaire de
l'EtiU-major, A. N., AF'V l/i70.
707. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général (Hanriot) déclare avoir vu
avec plaisir, celte nuit, ses camarades
d'armes faire le service avec exactitude, il
faut continuer, dit-il, jusqu'à ce que les
manœuvres des intrigants, des traîtres et
LESPRIT PUBLIC A. PARIS DE JANVIER A JUIN 1703
237
des conspirateurs soient déjouées, avec l'u-
niou, l'on évitera toute effusion de sang.
Les patrouilles se rendront toujours de
môme près le magasin à poudre de l'Ar-
senal, et le génénil lui-même se joindra
à ses frères d'armes pour y faire le ser-
vice en personne.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que quelques arrestations de sol-
dats et de gens sans cartes.
21 juin 1793.
Extrait non signé, A.N., AF'v 1470.
708. — Rapport de l'observateur Dulard
à Garai, ministre de l'intérieur, commen-
çant par déclarer que l'historique de Paris
ne présente rien de remarquable depuis la
veille, puis, faisant connaître d'une façon
sommaire les principaux placards et af-
fiches qu'il a aperçus dans Paris depuis
plusieurs jours : 1° l'affiche de l'interroga-
toire de M. d'Orléans et de son (ils, rectifié
et rendant M. d'Egalité net et blanc comme
neige; 2» une lettre ou adresse du maire
Pache aux départements qui voudraient
marcher contre Paris, dans laquelle il
justifie l'insurrection du 31, et y dit tout
ce que le factieux le plus enragé pourrait
dire, mais, en même temps, y expose
les vrais principes de la Révolution, elle
est Vès bien faite , nefas pyopter fus ;
3" une adresse des canonniers de Paris à
la Convention, et une adresse des mômes
canonniers aux 48 sections, dans laquelle
ils déclarent guerre ouverte aux aristo-
crates et aux anarchistes; ils se plaignent
aussi de ce que la section de la Réunion
es a calomniés, ils y étaient allés deman-
der l'examen de l'alTaire du citoyen Cac-
cile, commandant des canonniers, mis en
état d'arrestation par le Comité révolu-
tionnaire de cette section, mais la section a
prétendu qu'ils y étaient allés pour forcer
ses délibérations ; 4° un placard ayant pour
titre : Un ami de la Liberté aux Parisiens,
dans lequel l'auteur les invite à demander
le rappel des 32,at(endu que la fermentation,
qui agite les déparlements, tire sa source
de cette dissolution de la représentation
nationale; d'après Dutard, ce placard ne
peut produire aucun effet, attendu que les
mécontents commencent par être modé-
rés, puis aristocrates et presque en même
temps contre-révolutionnaires, de sorte
que ce n'est plus l'intégrité de la Conven-
tion que cette partie du peuple demande,
mais bien un roi et le retour à l'ancien
régime; aussi leur proposer de demander
le rappel des 32, ce serait presque sou-
mettre à leur avis, si la représentation na-
tionale doit encore exister. Dans le cas où
l'on ferait voter par appel nominal si les 32
doivent être guillotinés, les yens comme il
faut accourraient de toutes les campagnes
voisines pour exprimer leur vœu, et au-
cun de ceux de Paris ne manquerait à sa
section. Si la représentation nationale
reste encore saine, cela tient à ce que plu-
sieurs des factieux ont baissé pavillon, à la
vue des dangers qui menaçaient leurs fa-
milles, leurs femmes et leurs enfants, dans
la Vendée et ailleurs. Cette question, celle
du parti que doit prendre la Convention à
l'égard des 32, est extrêmement délicate,
et Dutard ajoute qu'elle fera désormais
l'objet de ses réllexions. Une seconde
question, plus délicate encore, c'est celle
des mesures à prendre pour empêcher les
rebelles de la Vendée de faire des pro-
grès, que n'entrave nullement la Con-
vention. Dutard prévoit ce qui va se pas-
ser. Les rebelles vont s'étendre, se ren-
forcer et leur armée va se grossir, la
famine est inévitable dans les deux tiers
de la France, la guerre civile doit néces-
sairement la suivre, elle est commencée,
mais deviendra générale ; les aristocrates
disent actuellement que l'armée des re-
belles porte le nom d'ormi'c royale et cliré-
tienne, au lieu de celui qu'elle prenait au-
paravant, et qu'on ne dit plus la messe que
les dimanches et jours de fête, aussi l'on
prévoit que, dans moins de deux mois,
Varmcc roi/alc aura parcouru les deux tiers
de la France et que l'autre tiers sera ré-
duit par la famine et les dissensions de
toute espèce.
Les gens comme il faut commencent à
se rendre à leur poste, ils y font en géné-
lal assez laide grimace, surtout les vieil-
lards, ils sont tout honteux de ne pas sa-
voir manier leurs fusils, et ceux qui n'ont
que des piques sont encore plus honteux.
On les voit dans les corps de garde, tout
238
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES I)E LA RÉVOLUTION
bouffis, rêveurs, dormeurs. Les jeunes
gens, par exemple, surtout ceux qui ont
sabre et fusil, paraissent bien contents
de se voir ainsi chamarrés, et sont en
général très gais. Les officiers de l'état-
niajor, observe Dutard, sont bien condam-
nables d'accorder des exemptions et de
permettre des remplacements, ils ne savent
pas tout le mal qu'ils font à la chose pu-
blique.
Dutard avait appris, la veille au soir, que
la section de Bon-Conseil avait donné la
majorité à Hanriot, elle avait fait afficher à
la porte de ses séances de ne point donner
de voix à M. Ralîet, parce que, disait-elle,
c'était un contre-révolutionnaire avéré. Du-
tard a entendu le peuple raisonner dans les
groupes ; les Sans-culoltes et les enragés
ne parlent rien moins que de dépouiller les
riches, ce sont eux, parait-il, qui sont la
cause de la cherté générale, il n'y a qu'eux
qui peuvent donner bon marché, et, au lieu
de cela, ils augmentent tous les jours les
marchandises (une chandelle valant ac-
tuellement 7 sols). D'ici à Rouen, disait
l'un d'eux, il y a plus de cent magasins
pleins, enfouis dans la terre, qu'on rende
un décret enjoignant à tous marchands
d'avoir leurs magasins ouverts, sous peine
de mort, alors il leur faudra des commis
pour tous ces magasins, d'ailleurs, il se-
rait bon de laisser le cours et le prix
libres.
Les modérés cherchent à rallier tous les
partis, mais le nombre en est bien petit, et
les aristocrates ne désirent rien tant que la
contre-révolution. D'après le récit d'un épi-
cier, recueilli parDutard, certain particulier
du nombre de ceux qui, désœuvrés, ont le
talent de se procurer assez d'argent pour
être toujours ivres, criait à tue-lôte,dans le
faubourg Saint-Antoine : « Autrefois, le sa-
von ne valait que 12 sols, aujourd'hui il en
vaut 40, Vive la République ! Le sucre 20 sols,
aujourd'hui 4 livres. Vive la République ! »
Cet individu a été arrêté par les ordres du
Comité révolutionnaire, c'est la même ré-
pétition d'un bout de Paris à l'autre.
21 juin 1793, 9 heures du matin.
Original non signé, A. N., F'' III, Seine, 27.
Ed- Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 79.
709. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général adjoint (Recordon) renouvelle
la requête, par lui déjà présentée, pourque
le décret de la Convention qui demande
1,000 hommes, principalement en canon-
niers, soit promptement exécuté. Cette
mesure est d'autant plus urgente que le
sahit de la chose publique en dépend, et
si chaque compagnie de section fournis-
sait un seul homme, il y en aurait bientôt
plus que le nombre demandé par le dé-
cret. Le Commandant général invite donc
de nouveau les capitaines de chaque com-
pagnie à engager un citoyen à partir, et
à les faire enregistrer chez le commandant
de la section, afin de connaitie bientôt le
nombre de volontaires déterminés à partir
pour la Vendée. Il engage aussi ses conci-
toyens à envoyer au commissaire de l'ar-
tillerie, à l'Arsenal, tous les charretiers en
état de conduire, ils auront une bonne
paye et l'étape de la cavalerie.
22 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
710. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, portant qu'il partira, au-
jourd'hui, un convoi d'artillerie pour l'ar-
mée du Nord ; le lendemain 24, il en partira
un autre, composé de bouches h feu et
de munitions de guerre pour l'armée des
Pyrénées-Occidentales.
Le poste de la place de la porte Saint-
Antoine fournira, tous les jours, un fac-
tionnaire à la place au charbon do la rue
d'Aval, l'adjudant général do la légion
veillera à l'exécution de cet ordre.
Les rapports de la force armée men-
tionnent ce fait que, du poste du quai de
l'Ecole on a porté à celui du Muséum, et
de là au Comité de la section, un enfant
de 9 à 10 ans, qu'on a trouvé noyé.
23 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'v 1470.
711. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général (Hanriot) invite les comman^
danls de sections et capitaines à lui en-
voyer, le plus tôt possible, les noms des
L'ESPHIT PUBLIC A PARtS DE JANVIER A JUIN 1793
339
citoyens partis pour la Vendée, et qui en
sont revenus avec ou sans congé.
24 juin 1793.
Extrait, signé de Clément, secrétaire de
l'Etat-major, A. N., Apiv 1470.
712. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garai, ministre de l'intérieur, expli-
quant que, s'il ne lui a point donné de
bulletin la veille, c'est qu'il se proposait
d'assister à la fête (civique des Champs-
Elysées). 11 raconte ensuite qu'à 11 heures
du matin, il s'est rendu à la place de
Crève, oti il a vu descendre de l'Hôtel de
Ville une quantité prodigieuse de monde,
chacun se mettant en rang pour former
le cortège, mais la foule n'était pas considé-
rable, le peuple ne se précipitant plus pour
voir les fêles, tout était calme et silen-
cieux. Par un détour, Dutard devançant
le cortège, se plaça en tête de la cavalerie,
et s'achemina par la rue Saint-Honoré au
Palais-Royal et au Carrousel. Dans la rue
Saint-Honoré, il y avait très peu de monde,
tous, pauvres et riches, hommes et femmes,
étaient calmes et paraissaient dégoûtés,
pas un cri de Vive la Nation ou Vive la Ré-
publique ; le peuple voyait passer le cortège,
• comme il regardait jadis passer un convoi
funèbre. Dès le début, une femme dégue-
nillée, grosse Margot, du nombre de celles
qui portent les hottes à la Halle, s'était mise
à la tête du cortège derrière la cavalerie,
les gendarmes en ont ri beaucoup, mais
n'ont eu garde de la déplacer, parce
qu'elle avait une cocarde et un gros bou-
quet, et quoiqu'un jacobin, costumé comme
un coupeur de tètes, qui faisait la police,
eût voulu l'évincer, cette femme, au nomde
VEijalité, resta à son poste. Arrivé au
Carrousel, Dutard s'est appliqué à exa-
miner Hanriot, et en trace ce portrait, peu
llatté : « C'est une espèce d'artisan de bas
étage, qui semble avoir élé soldat, qui a une
ligure très dure, grimacière et faisant des
grimaces qui dénotent un vilain homme,
coléreux par caractère, un peu réfléchi et
très grossier. Quand il parle, une voix
sépulcrale sort de sa bouche, ou plutôt il
vocifère, et, quand il a parlé, sa figure ne
reprend son équilibre qu'après des con-
tractions. Il m'a paru, ajoute Dutard, n'a-
voir fréquenté que des hommes désor-
donnés, je suis sur qu'on trouverait en
lui l'amour du jeu, du vin, des femmes,
et tout ce qui peut constituer un mauvais
sujet. » Le cortège défila devant le général
Hanriot, qui reçut force salutations de
la part de petits artisans, sortant des
rangs, voulant à tout prix montrer qu'ils
connaissaient M. Hanriot, lequel répon-
dait en soldat en portant la main au front.
Tous les chefs, en passant, ont fait le
salut avec le sabre, trois entre autres,
âgés, fort élégants et de très bonne mine,
l'ont salué avec beaucoup de bonne grâce,
par contre un jeune homme, de 24 à
25 ans, a refusé le salut et a défilé en
reculant, et comme on lui faisait obser-
ver qu'il allait passer devant le général,
il a répondu à sa troupe : Allez toujours.
Après le cortège arrivèrent en foule, pêle-
mêle, les membres des autorités cons-
tituées, ils ressemblaient à des fous, tous
ces magistrats du nouveau régime, deve-
nus hommes d'importance. Si l'on juge
le cortège dans son ensemble, le corps des
canonniers est plutôt bon que mauvais,
ce sont presque tous de gros marchands,
ou des artistes aisés et, même, parmi ceux-
ci, des petits maîtres qui, à coup sûr, ne
sont pas des Maratistes.
Aux Champs-Elysées on a fait des pro-
clamations, Osselin, Dufourny et autres y
ont péroré, mais le peuple y a gardé un
sang-froid qui semblait tenir de l'ennui
et de la lassitude, chacun rêvait à son art,
à son commerce, à la cherté et à la di-
sette des subsistances. On a crié à plu-
sieurs reprises : Vive la Nation! Vive la
République ! mais la très grande majorité,
tout en levant son chapeau en l'air, ne
disait mol et paraissait au contraire se
moquer de la fête. Dutard, qui rencontra
M. Rafl'et, donne l'impression qu'il lui fit :
il lui a paru vieux soldat, fort réjoui et
fort aimé de sa troupe, et de plus hon-
nête homme, mais n'ayant ni beaucoup
d'usage du monde, ni beaucoup d'esprit,
c'est ainsi qu'il jasait avec ses soldats et
(lu'en pariant d'Hanriot, il a dit que ce-
lui-ci se promenait pour se faire voir.
M. Hanriot a ras3emblé son état-major,
et, avant de partir, il a donné des ordres
240
CHAPITRE \". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
à un cavalier, auquel il a voulu serrer la
main.
L'un des agents de la petite faction di-
sait, la veille au soir, qu'il fallait que le
peuple se levât en masse pour aller se
Joindre aux communes restées fidèles à
celle de Paris, et de là se porter contre
les départements scissionnaires, c'est la
dernière mesure de salut public, il faut en
faire usage. A ce propos, Dutard estime
qu'il ne doit pas rester dans tout Paris
3,000 révolutionnaires décidés.
D'après des renseignements recueillis à
la Halle, les bouchers de l'une et de l'autre
classe, haute et basse, sont aristocratisés;
les femmes de la Halle, à part celles sol-
dées ou dont les maris sont jacobins, ju-
rent, sacrent, maugréent, mais n'osent
pas parler trop haut, parce qu'elles crai-
gnent toules le Comité révolutionnaire et
la guillotine. Au grand étonnement de
Dutard, un calme absolu règne dans les
Halles, les aboyeurs de la faction parais-
sent désirer l'abolition de la permanence
des sections, sous prétexte que l'aristo-
cratie y remplit partout les assemblées et
qu'on n'y peut rien faire ; Dutard trouve
que l'on a fait un très mauvais choix
comme chef de la force armée, et que, par
exemple au lieu de liaffet, il eût été pré-
férable de prendre l'un des chefs de la
gendarmerie.
On parle beaucoup du carême civique
mais les Parisiens, en général très carnas.
siers, n'en veulent pas. Dutard regarde
pourtant cette mesure comme indispen-
sable dans ce moment, parce qu'infailli-
blement la viande va encore augmenter et
que bientôt elle manquera entièrement,
si l'on n'adopte pas cet expédient, il pourra
en résuller des scènes désastreuses dont
les administrateurs porteraient tout le
poids.
24 juin 1793, 10 heures du matin.
Original non signé, ^. N., F'» III, Seine, 27.
Ed. An. ScHMiDT, Tableaux de la Révolution
/rançaine, t. II, p. 84.
713. — Rapport de l'observateur Dutard
à Garât, ministre de l'intérieur, l'instrui-
sant des propos tenus par l'un de ses
amis, jadis aristocrate, devenu jacobin, au
sujet du plan de conspiration formé par
Brissol et Pelion, qui ont figuré dans la
coalition avec les puissances, qui ont attiré
la guerre des puissances contre la France,
et qui leur ont vendu la France entière,
faits qui sont avérés, au sujet des 800 so-
ciétés populaires qui ont juré fidélité à,
celle de Paris, et qui ont donné leur adhé-
sion à l'insurrection du M. Dutard fait
connaître qu'il est allé, la veille, au Pa-
lais-Royal et que, sur dOO personnes dis-
tribuées en divers groupes, il n'a pas
aperçu un seul patriote, qu'à son auberge,
sur 12 personnes, il n'a vu que des aris-
tocrates. L'un d'eux a donné des nouvelles
de la Vendée, affirmant avoir lu une lettre
du général Chabot à l'un de ses amis, où
il lui disait que la cavalerie des rebelles
était si bien composée et les troupes si
bien disciplinées, qu'il était impossible de
leur résister, si l'on n'avait à leur opposer
que des volontaires. Heaucoup de ceux-ci,
faits prisonniers par les rebelles et qui ont
été relâchés, sont de retour à Paris; ils
rapportent qu'ils n'ont pas été maltraités,
qu'au contraire, on les a traités avec hon-
nêteté, sur leur déclaration de renoncer
au service et de s'en retourner chez eux,
on leur a simplement coupé leurs cheveux
et enlevé leurs parements, ils débitent
tout cela et disent que, fidèles à leur ser-
ment, ils ne veulent plus servir contre
l'armée des rebelles, ce qui n'amuse pas
la faction, elle délibère en ce moment sur
le parti qu'elle doit prendre à l'égard de
ces volontaires.
La veille au soir, deux officiers munici-
paux sont venus à la section de Dutard,
pour annoncer l'achèvement de la Cons-
titution, ils ont invité la section à chanter
l'hymne dos Marseillais et à illuminer, ce
qui a été fait. Un certain Guerrier, artisan,
ancien militaire, envoyé en qualité de
commissaire dans la Vendée, a fait un rap-
port de ce qu'il avait vu, mais s'est très
mal expliqué, il avait l'air fort agité,
même indigné, il a prétendu qu'il y avait
eu les plus grandes trahisons de la part
des généraux, surtout à Sauraur; sans les
habitants de cette ville, plus do 4,000 vo-
lontaires, faits prisonniers, seraient morts
de faim. Le ci-devant marquis d'Autichamp
a eu l'impudence de se chamarrer de son
LESPRIT PUBLIC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
24 i
cordon, comme sous l'ancien régime; le
commissaire en question a conclu en de-
mandant à l'Assemblée de prendre des me-
sures pour exclure et chasser tous les nobles
existant aux armées, ce qui a été adopté.
Un volontaire, relâché par les rebelles, a
déclaré qu'en Vendée le peuple se trouvait
beaucoup mieux depuis que les rebelles
y étaient, le pain n'y vaut que 2 sols la
livre. Dutard s'étant mêlé aux aboyeurs
de sa section, a remarqué que Ja plupart
d'entre eux étaient là pour semer la divi-
sion et, qu'en réalité, c'étaient des contre-
révolutionnaires.
• L'avant-veill* au soir, Dutard s'était
trouvé en conllit avec l'un des assistants,
l'un des beaux esprils, qui avait fait prendre
un arrêté, portant que ceux qui manque-
raient à leur service seraient privés de
leurs droits civils'et politiques, tandis que
Dutard avait proposé seulement de les
mettre au violon pour 24 heures. Dutard
dit que, le lendemain, il le frotta d'im-
portance, et le molionnaire, sans oser
convenir de ses torts, demanda qu'on re-
vint sur l'arrêté précédent; par un nouvel
arrêté il fut décidé que 4 volontaires
iraient chercher chez eux ceux qui man-
queraient au poste, et que, s'ils refusaient
de s'y rendre, on les enverrait pour 3 jours
à l'Abbaye.
Dutard termine par une remarque es-
sentielle, c'est que le peuple, et surtout
les artisans habitués des sections, hommes
à gros poumons, sont humiliés en eux-
mêmes de s'être mêlés d'administration,
et de s'en être aussi mal acquittés; leur
proposer aujourd'hui de revenir en arrière,
ce serait leur donner la mort, aussi c'est
vraiment les tuer que de raisonner devant
eux ou de parler le langage de la loi et
des principes, tout ce que l'on peut faire,
c'est de les laisser aller leur train.
25 juin 1793, 11 heures du matin.
Original non signe, A.N., F'"! III, Seine, 27.
Ed. Ao. ScHMIDT, Tableaux de la Révolution
fran(;aise, t. II, p. 88.
714. — Extrait des rapports et déclara-
tions faits au Bureau de surveillance de la
Police, donnant les renseignements sui-
vants :
T. IX.
1» Plus on murmure contre la cherté
des denrées, plus elles auf^mentent. Les
marchands paraissent se plaire à annoncer
qu'on paiera tout encore plus cher, de
sorte que celte gent mercantile fait infi-
niment de mal, aigrit les esprits et porte
les malheureux à maudire la Révolution.
On désirerait un exemple légal contre le
premier marchand qui serait convaincu
d'avoir annoncé une augmentation pro-
chaine des denrées, qui ne sont déjà que
trop chères et au-dessus des moyens de
la majeure partie des vrais Sans-culoUes
qui ont fait la Révolution.
2° On continue à se plaindre des troupes
casernées dans les environs de Paris et en
particulier de la compagnie des chasseurs
du Midi ; on voit avec beaucoup de peine
l'insouciance soit des ministres, soit du
Conseil exécutif, relativement aux diffé-
rentes dénonciations qui leur sont faites,
et l'on cite un trait entre autres qui doit
donner une idée affreuse de la manière
dont sont composées ces troupes : Douze
brigands, habillés en gardes nationaux,
se sont portés au plus fort moulin de Go-
nesse, ont fait ouvrir, au nom sacré de la
toi, ont attaché le meunier, sa femrfte et
son enfant, leur ont bouché les yeux et
ont enfoncé une armoire dans laquelle
ils ont pris 7,000 livres en assignats, 8 cou-
verts, Tine écuelle et trois timbales d'ar-
gent. Si ce vol restait impuni, ces scélé-
rats renouveleraiènt leurs brigandages
et les propriétés se trouveraient violées
par ceux-là môme qui sont payés pour
veiller à leur conservation.
3» Fi'on est sans crainte au sujet des en-
nemis de l'extérieur, et l'on commence à
espérer le succès des troupes de l'inté-
rieur, mais ces différentes circonstances
ne font qu'irriter davantage les malveil-
lants, qui agitent le peuple de mille ma-
nières. On dit que les gros marchands qui
craignent le pillage, font sortir impuné-
ment leurs marchandises de Paris, ce qui,
en dirçinuant la quantité, en augmente le
prix. On jette l'alarme en annonçant que
les passages des approvisionnements de
Paris sont interceptés par les rebelles; on
va jusqu'à persuader qu'il n'y pas de fa-
rine pour un mois. Par tous ces bruits
16
S42
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
qu'enfante l'aristocralie, on fatigue le
peuple, que l'on regrette de voir aussi
calme.
4» L'achùveinent de la Constitution et la
fêle à laquelle cette heureuse circonstance
a donné lieu, a encore une fois déconcerté
les royalistes, fédéralistes, modérés et au-
tres animaux de cette espèce. L'opinion
publique y a infiniment gagné, et l'espoir
d'avoir bientôt des lois sages à exécuter
accable ceux qui crient à l'anarchie.
5° Les marchands d'argent sont plus
impudents que jamais à la Bourse, où est
leur rassemblement considérable. On dé-
sirerait voir fondre sur eux en force, et
l'on se persuade qu'on n'y trouverait pas
un bon sujet.
Les louis se paient dOO livres.
En tête de cette feuille des rapports du
25 juin, se trouve la mention suivante :
« Cette feuille a été suspendue pendant
quelques jours à cause de l'extrême stéri-
lité des rapports, mais on est mainte-
nant en état de lui rendre toute son acti-
vité et l'intérêt dont elle est susceptible. »
La copie de la feuille en question est
accompagnée d'une lettre d'envoi du maire
de Paris au Conseil exécutif.
25, 2G juin 1793.
Eïtrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470.
~Vj. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général (Hanriot), invite ses con-
citoyens à mettre en état d'arrestation le
nommé Roussel, s'il est vêtu de l'uniforme
d'aide de camp de la force armée de Pa-
ris, ainsi que tous les faux patriotes qui
pourraient s'en reyêtir.
Le Commandant général renouvelle l'in-
vitation qu'il a déjà faite, pour que tous
les charretiers aillent se faire inscrire chez
le citoyen Rolland, commissaire général
de l'artillerie à l'Arsenal ; les charretiers
et conducteurs de l'artillerie sont invités
à rentrer à 10 heures du soir à leur caserne,
hôtel Soubiso,pour leur éviter le désagré-
ment d'être arrêtés par les patrouilles.
Les officiers, sous-officiers et soldats vo-
lontaires, revenus de l'armée, seront con-
duits à la caserne de la Gourtille, les litres
dont ils seront porteurs seront reconnus
par les commissaires des guerres, qui se
rendront tous les jours à la caserne.
Le 28 de ce mois, partira de l'Arsenal
un convoi d'artillerie destiné à l'armée
du Nord.
Le Commandant général ne cessera de
renouveler la demande qu'il a déjà faite
pour le complément des 1,000 hommes
pour la Vendée ; il a mis à l'ordre à cet
effet, le 2;) juin, la lettre du commissaire
ordonnateur pour en accélérer l'exécu-
tion, qui devient de plus en plus urgente.
26 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'V 1470.
716. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que les mi-
litaires, qui viennent de la Vendée ou des
autres armées, seront arrêtés par la force
armée et conduits à la caserne de la Cour-
tille, où un commissaire des guerres leur
donnera les instructions nécessaires et le
départ. En conséquence, les postes ou pa-
trouilles, qui arrêteront ces militaires, les
conduiront directement à ladite caserne,
sans les amener à la Maison commune. On
recommande de nouveau la plus grande
exactitude dans les réserves des sections,
qui doivent être de 2a hommes. Les adju-
dants-majors de sections veilleront à ce
qu'elles soient toujours bien complètes et
les patrouilles fréquentes.
Les rapports de la force armée signa-
lent, la veille au soir, un attroupement de
femmes à la Grenouillère et au port Saint-
Nicolas ; la force armée s'y est portée et
le calme s'est rétabli. C'était pour un ba-
teau de savon que l'on voulait piller. Ce
matin, l'attroupement s'est reformé, mais
il a été de même dissipé au moyen de la
force armée. L'on a conduit, lu veille,
dans la section des Récollcts, sous l'es-
corte de 4 fusiliers, un chariot attelé de
4 chevaux et très chargé, sa charge a été
dénoncée comme suspecte par un citoyen
de la Gourtille.
27 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
717. — Extrait des déclarations et rap-
ports faits au Bureau de surveillance de la
L'ESPRIT PURIJC A PARIS DE JANVIER A JUIN 1793
2i3
Police, du 27 au 29 juin, donnanL les ren-
seignements suivants :
1° L'agitation est toujours la même, les
malveillants sont un peu intimidés, mais
leurs menées n'en sont que plus sourdes
et plus dangereuses. Les femmes égarées,
celles payées, ont toujours le môme achar-
nement et paraissent renoncer difllcilc-
ment à leurs projets de pillage. Cependant
l'événement du 27 a prouvé que ceux qui
tiennent à leur serment sont encore plus
nombreux que ceux qui ne connaissent
rien de sacré.
2° L'inquiétude touchant les subsistances
s'accroît chaque jour. Les bruits, répan-
dus avec profusion, que les boulangers
vont fermer, faute de farine, et que les ap-
provisionnements sont interceptés, tout
contribue à fomenter la fermentation, qui
ne peut totaleme'nt s'anéantir que par
une diminution sensible dans le prix des
denrées de première nécessité.
3" On voit avec indignation les mar-
chands en général, et ceux dos ports en
particulier, insulter aux malheureux, on
leur annonçant que toutes les marchan-
dises renchériront encore^ et en attribuer
la cause à l'établissement de la Uépu-
lilique. On sait que cette classe en masse
est la seule qui ail profilé de la Révolution.
4» Le nombre des lâches de la Vendée et
des frontières, qui trouvent le moyen de
se travestir, est considérable et s'augmente
chaque jour, il en est de même des mili-
taires de tons grades et de tous corps, qui,
au mépris des ordres du ministre, restent
à Paris et y mènent la vie la plus scanda-
leuse. On se demande s'il n'y a pas quel-
que moyen efficace et de rigueur de les
contraindre à rejoindre leurs corps, en
déclarant traîtres à la patrie et en poursui-
vant comme tels ceux qui, dans le délai de
;i jours, se trouveraient à Paris sans mis-
sion expresse de leurs corps.
5° La masse des patriotes ne diminue
pas, quelques-uns faiblissent dans les cir-
constances diflicilcs, mais le plus grand
nombre est immuable.
Cette copie de la feuille des rapports
et déclarations faits au Rureau de surveil-
lance de la Police est accompagnée d'une
letlre d'envoi du maire de Paris au Con-
seil exécutif, en date du 30 juin.
27-30 juin 1793.
Kxlrait et original signé (2 pièces), A. N.,
AF'v H70.
718. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationain de Paris, annonçant que,
le lendemain 29 juin, il y aura exercice à
feu des canons, à la Rutte-Chaumont, par
les canonniers du Faubourg du Nord, et,
le surlendemain, aux Champs-Elysées, par
les canonniers des 2% 4» et C« légions.
Les l'", 3" et jj» le feront au même lieu,
dimanche on 8; il partira le 30, pour
Tours, un convoi d'artillerie. Le Com-
mandant général (Ilanriot) déclare qu'il
voit avec peine la négligence des citoyens
à compléter les postes, notamment ceux
do la Trésorerie nationale ; il est cepen-
dant important d'y mettre la plus grande
exactitude, et chaque adjudant s'assurera
journellement du complément de la garde
destinée à ce poste. Celui de la poudrière,
au ci-devant Palais Rourbon, est aussi dans
le mémo cas, hier, il n'y avait que 25 hom-
mes au lieu de 3G, ce qui fatigue beaucoup
les citoyens, qui se rendent à leur devoir,par
le nombre do factionnaires à placer. Le
CommaTidanl général recommande tou-
jours la plus grande surveillance et exac-
titude dans les réserves, qui continueront
à faire de fréquentes patrouilles.
Les rapports de la force armée signalent
l'arrestation à minuit, par les patrouilles
do la section du Luxembourg, de la femme
d'un perruquier, munie de S pains, qu'elle
dit avoir achetés, tant pour elle et son
mai'i que pour sou voisin, chez un bou-
langei', rue de Seine, l'on a mis 2 faction-
naires à la porte du boulanger. Une pa-
trouille de la section de l'Unité, passant
devant le poste de la rue des Saints-Pères,
n'a été reconnue qu'au bout d'un quart
d'heure, le poste étant sans lumière, et
ceux qui s'y trouvaient étant presque tous
ivres.
28 juin 1793.
E.xtrait non sijjné, A. N., AF'^' 1470.
719. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, déclarant que, la
caserne de la Gourlille n'étant pas suffi--
2ii
CHAPITRE I-r. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
santc pour contenir les déserteurs et au-
tres militaires qu'on arrête journellement
et se trouvant pleine, l'on enverra doréna-
vant tous ceux qu'on arrêtera dans celle
de la rue de Lourcine, invitant les canon-
niers, lorsqu'ils font l'exercice à boulets,
à y apporter la plus grande attention; au
dernier exercice à la Butte Chaumont, un
boulet a passé par-dessus la butte, est
allé se perdre dans les terres et a manqué
de tuer un homme qui était dans son
cliamp avec ses enfants. Le Commandant
général (Hanriot) recommande toujours la
plus grande surveillance et exactitude,
que les réserves soient bien complètes et
les patrouilles fréquentes; ce n'est que
par ce moyen et par l'union entre nous
que le salut public s'opérera.
29 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF^v 1470.
720. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant que, le
mardi prochain, 2 juillet, il y aura épreuve
d'une nouvelle artillerie volante, à H heures
du matin, au Collège de pharmacie, rue
de r.\.rbalète, déclarant qu'on continuera
à faire conduire, à la caserne de la Cour-
tille, tous les militaires revenant de la
Vendée ou des frontières, vu que le départ
qui s'opère journellement d'une partie de
ces militaires laisse la facilité d'y recevoir
ceux qui seront arrêtés de nouveau.
Le Commandant général adjeint (Recor-
don) recommande toujours la même sur-
veillance et exactitude, tant dans le service
que dans les réserves et patrouilles.
Les rapports de la force armée ne signa-
lent que quelques arrestations de soldats.
30 juin 1793.
Extrait non signé, A. N., AF'^' 1470.
§ 14. — Meurtre et obsèques de Marat (13-16 juillet l'?93).
Honneurs rendus à. sa mémoire. — Frocès et
exécution de Charlotte Corday (14-17' juillet).
721. — Lettre de Marat au député Tliu-
riot, se plaignant de ce que ses lettres
adressées à la Convention n'ont pas été
lues, et déclarant que, si celle-ci a le même
sort, il se fera porter le lendemain malin
dans son lit à l'Assemblée, pour se plain-
dre de cette violation de ses droits de
député, éveiller la sollicitude de la Con-
vention sur les dangers de la patrie et les
moyens de les conjurer, et prouver au
peuple que ce n'est pas sa faute, si on ne
les adopte pas, après les avoir tant de fois
proposés.
4 juillet 1793.
Autographe, A. N., C 261, n° 563.
Ed. Archives parlementaires , t. LXVIII,
p. 278.
722. — Ordre du Comité de sûreté gé-
nérale, requérant le Commandant de la
garde nationale de la commune de Paris
de prendre toutes les mesures de force
nécessaires pour la sûreté de toutes les
maisons d'arrêt, de justice et de détention
dans la ville de Paris, pendant la journée
de demain dimanche 14 juillet.
n juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Comité
de sûreté générale, A. N., AF*ii 288.
723. — Décision du Comité de sûreté
générale, autorisant le commandant Guil-
bert, au poste et de garde à la Conven-
tion, à employer tous les moyens qui sont
en son pouvoir pour arrêter ceux qui
troublent l'ordre public, et notamment
les individus mentionnés dans son rap-
port de ce jour.
13 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Comité
de sûreté générale, A. N., AF*1I 288.
724. — Lettre collective des ministres
de la justice et de l'intérieur au citoyen
Du Mesnil, capitaine commandant la gen-
darmerie des tribunaux, déclarant que le
crime qui vient d'être commis contre la
Nation dans la personne de Marat, l'un
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MARAT
24S
de ses représentants, peut servir de pré-
texte et de moyen aux ennemis de la
cliose publique pour faire naître d'autres
crimes, et le requérant de redoubler de
vigilance pour la garde des députés tenus
en état d'arrestation, de multiplier le
nombre des gardes, mais sans afTectalion,
attendu que les précautions nouvelles, si
elles étaient aperçues, pourraient elles-
mêmes exciter le désordre.
13 juillet 1793.
Minute, A. N., BB'^ 703.
72j. — Délibération de l'Assemblée gé-
nérale de la section du Contrat-Social,
donnant son adhésion à la pétition que lo
citoyen Guirault a été chargé de faire re-
lativement au nouveau supplice que de-
mande la section pour punir les assas-
sins du représentant du peuple Marat, et
nommant des commissaires chargés de
présenter cette pétition, avec le texte de la
pétition en question, qui demande à David
de prendre son pinceau pour le nouveau
tableau qui lui reste à faire, et aux re-
présentants do décréter le supplice le
plus affreux, afin que les tourments qu'é-
prouveront les assassins de Marat puissent
<'i jamais détourner les mains parricides
qui menacent les représentants de la Nation.
13, 14 juillet 1793
Extrait conforme, signé de Paly, président,
Balestier, secrétaire, A. A'., C 2G2, n» 578.
Eà.Archivespurlemenlaircs,t. LXV'III,p.710.
726. — Procès-verbal de transport de
Claude-Louis Thuillier, juge de paix de la
section du Théàlre-Français, dite de Mar-
seille, avec Antoine-Marie Bersnout, son
secrétaire-greffier, aussitôt après l'assas-
sinat de Marat, à son domicile, rue des
Cordeliers, en face de celle de Touraine,
où il a trouvé le citoyen Guellard, com-
missaire de police de la section, qui pro-
cédait à l'interrogatoire d'une femme qui
venait de commettre cet assassinat, en
présence des citoyens Maure, Chabot,
Drouet et Legendre, députés à la Conven-
tion, Landragin, Bergot et Hébert, délé-
gués du Conseil général de la Commune,
et, après la constatation du décès du ci-
toyen Marat, percé au côté droit, en haut
de la poitrine, apposition des scellés sur
les meubles contenant les titres et pa-
piers dudit Marat, dans l'appartement oc-
cupé par Simonne Evrard et par elle tenu
en location du sieur Antoine-Clair Michon
de La Fondée, chirurgien-dentiste, appo-
sition également des scellés, dans le ci-
devant couvent des Cordeliers, sur le local
et les presses servant à l'impression de
l'ouvrage périodique intitulé : Le Publi-
ciste de la République française, sous la
galerie à gauche, au premier étage, ayant
vue sifr la cour, reconnaissance et levée
des scellés, sur la réquisition du Comité
de sûreté générale, en présence de deux
de ses membres, Jean-Baptiste Drouet et
Armand-Benoît-Joseph Guffroy, de Pierre
Dubois, membre du Directoire du Départe-
ment, d'Hébert, substitut du procureur de
laCommune,etde Jean-Raptisle Bergot, of-
ficier municipal, ainsi que des opposants
aux scellés, ouverture d'un secrétaire ou
bibliothèque en bois de placage, dans le-
quel a été trouvée, en un petit portefeuille,
une promesse de mariage, entièrement
écrite de la main de Marat et de lui si-
gnée envers la citoyenne Simonne Evrard,
en date du t»' janvier 1792, dont le texte
est reproduit, lequel écrit est remis à la-
dite citoyenne; en suite de quoi il a été
procédé à la distraction et mise à part
des titres et papiers se trouvant dans les
meubles mis sous scellés, papiers récla-
més par ladite Simonne Evrard, comme
lui appartenant, et qui lui ont été rendus;
les autres papiers ayant été placés dans
un sac pour être transportés par lesdits
Drouet et Guflroy au Comité de silreté
générale; reconnaissance et levée des
scellés apposés à l'imprimerie, remise à
Simonne Evrard des eflets mobiliers,
linge et bardes du citoyen Marat, décla-
ration de ladite Simonne Evrard, portant
que, lorsque le citoyen Marat est venu
habiter avec elle, il était dans la plus
grande détresse, que pour l'intérêt de la
patrie et pour l'aider dans l'impression et
la distribution de son journal, elle a con-
sommé la majeure partie de sa fortune.
13, 14, 20 juillet 1793.
Expédition conforme, signée de Bersnout,
secrétaire-greffier de la section du Théâtre-
Français, A. N., F' 4385', n" 4.
■M
CIIAPITHE 1". — JOURNÉES IIISTOHIQUES DE LA lŒVOLUTlON
■727. — Extrait de l'ordre du jour de la
i.MrJc nationale et des rapports de la
fores année, annonçant (nie le citoyen
Marat a été assassin»', )a veille au soir,
cliez lui, que l'on a arrêté la femme qui
a commis le crime et qu'on l'Aonduite à
l'Abbaye.
14 juillet 1793.
Extrait non signé, A.N., Ar'v 1470.
728. — Lettre du ministre de la justice
au maire de Paris, le prévenant que le
citoyen l'ouquier-Tiiiville, accusateur pu-
blic près le Tribunal criminel extraordi-
naire, va, sur son invitation, venir confé-
rer avec lui sur les moyens les plus
propres à donner toute l'activité et la
solennité nécessaires aux poursuites de
l'assassinat commis, la veille, sur la per-
sonne d'un représentant du peuple, et le
priant de vouloir bien lui envoyer par le
porteur la procédure déjà commencée, on
vue de cette conférencG, à laquelle il convie
le maire, et réponse de Paclic, annonçant
que l'adminislratioii de Police a fait de-
mander les pièces relatives au commen-
cement de la procédure contre l'assassin
(lu citoyen Marat, pièces qu'il s'empresse
de lui faire parvenir.
14 juillet 1703.
Minute et original signé (2 pièces), A. A'.,
DU" 703.
729. — Lettre du sieur Devillcrs, secré-
taire-greflier de la section du Théâtre-
Français, au Département de Police, an-
nonçant que le commissaire de police de
celte section est allé porter au Comité de
sûreté générale l'expédition du procès-
verbal qui constate l'attentat commis sur
la personne du citoyen Marat, et que
pour déférer à la demande des adminis-
trateurs du Département de Police, il va
en faire u.ie seconde expédition qu'il leur
portera sur-lechamp, avec lettre des ad-
ministrateurs Figuet et L'Eclienard au
ministre de la justice, lui transmettant lu
lettre ci-dessus et déclarant qu'ils lui
feront passer l'expédition, dès qu'elle leur
sera parvenue.
14 juillet 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. A'.,BB"'703.
730. — Adresse de la section du Pan-
théon Français à la Convention nationale,
déclarant que l'un de leurs frères, l'un
des fondateurs de la République, venant
d'être assassiné, elle s'empresse d'expri-
mer ses sentiments de reconnaissance et
de douleur, que le citoyen Marat a mérité
les honneurs que la patrie décerne aux
grands hommes, (|uoique, d'après le dé-
cret de la Convention, les honneurs du
Panthéon ne peuvent être décernés qu'au
bout de 20 années, mais iiue les mânes
de ce Caton français ne seront point oflFen-
sés de cet honorable sursis, et que sa mé-
moire gagnera sans doute en passant par
le creuset de la postérité, les cœurs de tous
les républicains constituant le Panthéon le
plus durable.
14 juillet 1793.
Original, signé de Serieys, cwnmissaire de la
section du Panlliéon-Français, A. N., C 202,
n" 578.
Kd. Archices parlementaires, t. LXVIII,
p. 709.
731. — Adresse de la section desDroils-
dc-l'lloinme à la Convention nationale,
déclarant que l'achèvement de la Consti-
tution populaire et républicaine les com-
blerait de joie, sans l'événement funeste qui
vient la troubler, que la nouvelle affreuse
de l'assassinat de Marat a plongé tous les
citoyens dans l'aflliction et qu'ils auraient
à l'inslant, pur un mouvement naturel et
spontané, vengé sa mort et la représenta-
tion nationale outragée, s'ils n'eussent
rélléchi que cette mesure pourrait nuire à
la liberté et servir la cause de ses enne-
mis, qu'ils espèrent que la vengeance na-
tionale éclatera bientôt sur la tète des
scélérats, qui ont fait commettre ce crime
et qui verront échouer leurs projets liber-
licides, et adressant, en attendant, ïe\-
pression de leurs regrets et de la plus
vive douleur.
14 juillet 1793.
Original, signé de Pcluauil, président, A.N.,
C 2U2, n° 578.
Kil. Arcliiccs purJcmcniaiics, t. LXVIII,
p. 711.
732. — Décret de la Convention natio-
nale, ordonnant que le Comité de sûreté
générale, qui envoya des commissaires
pour assister à l'interrogatoire de l'as-
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MAIUT
s.issin <le Marat, fera à 1 heure son rap-
port sur cet attentat national.
14 juillet 1793.
Kïlrait du procès-verbal, A. N., C 259
n» 536.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVIII
p. 710.
733. — nécretdelaConvention nationale,
décidant que le rapport de Chabot et le dis-
cours de Drouet seront rédigés, imprimés,
envoyés à tous les départements et armées,
publiés et affichés dans toutes les muni-
cipalités de la République, que l'interro-
gatoire de Charlotte Corday, la lettre de
liarbaroux, les interpellations du rappor-
teur et les réponses de Deperret seront
imprimés et affichés à la suite du rapport.
14 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 259
n° 53G.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVIII
p. 722.
734. — Déclaration du sieur Michel, ad-
ministrateur de Police, portant que, dans
la perquisition faite chez la nommée Ma-
rie-Anne-Charlotte Corday, qui a assas-
siné Marat, a été trouvée une note de
. plusieurs adresses, notamment de celle du
citoyen Duperret [Lauze- Depcrretj, ruo
Saint-Tliomas-du-Louvre, n" 45.
14 juillet 1793.
Original signé, A. N., F' 4385', n» 4.
73o. — Ordre du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que, sur la dénonciation
faite par le citoyen Michel, l'un des ad-
minislrateurs de Police, il résulte de la
perquisition opérée dans les papiers de .Ma-
rie-Anne-Charlotte Cordret, native deCaen,
laquelle a assa.ssiné Marat, le jour d'hier,
que ladite Cordret avait en note l'adresse
du citoyen Duperret (Lauze - Deperret),
rue Saint-Thomas-du-Louvre, n» 4o, et
décidant que Duperret sera arrêté et tra-
duit au Comité de sûreté générale de la
Convention pour y être interrogé.
14 juillet 1793.
Extrait du regislie des arre.stalions du Co-
rnue de sûreté générale, A. N., AF'll 288.
730. — Déclaration de Claude Lindet,
juge de paix de la section du Contrat-So-
247
cial, portant qu'il s'est présenté, le matin
et 2 fois dans l'après-midi, au Comité, et
priant de le prévenir quand il pourra être
entendu, espérant pouvoir entrer, lors-
qu'il se présentera, avec note du sieur
Vachard, administrateur, annonçant avoir
conduit au corps-do-garde le nommé Vira,
qui a tenu des propos indécents aux senti-
nelles de la Convention.
14 juillet 1793, 4 heures 1/2 de relevée.
Original signé, A. A'., F' 4385', n» 4.
"37. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, visant la déclaration du citoyen
Claude Lindet, juge de pai.x de la section
^du Contrat-Social, de laquelle il résulte-
qu'un nommé Grandpré, se disant em-
ployé chez le ministre de l'Intérieur pour
le département des prisons, a tenu des
propos contre-révolutionnaires et a assuré
l'assassinat de Marat pour le jour d'hier,
étant dans le domicile du citoyen Boudin,
rue d'Amboise, et en présence du citoyen
Drouet, avoué, ruo de l'Hirondelle, et por-
tant que les citoyens Claude Lindet, juge
de paix de la section du Contrat-Social,
Drouet, avoué, rue do l'Hirondelle, et
Boudin, rue d'Amboise, sont requis de se
rendre sur-le-champ au Comité de sûreté
générale pour y être entendus.
14 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF*n 288.
738. — Déclaration faite au Comité ré-
volutionnaire de la section du Contrat-So-
cial par le sieur Charles-Antoine Maurice,
parfumeur, rue des Prouvaires, n" 15,'
d'après laquelle, se faisant, il y a un in.s-
tant, accommoder par un garçon perru-
quier du citoyen Vivien, qui lui avait dit :
« Eh bien ! le voilà donc votre M. Marat
mort, », il lui aurait répondu : « Hélas
oui! voilà la bravoure des aristocrates, ils
assassinent», surquoi le garçon perruquier
aurait répliqué que « c'était bien fait de
de l'avoir assassiné », le déposant, indigné
d'un propos aussi infâme, lui aurait or-
donné de sortir de sa maison au plus vite,
ce qu'aurait refusé ledit garçon, en coiiti-
nuan t ses mauvais propos, refus qui l^au rait
amené, dans son indignation, à] s'armer
ma
CHAPITRE I". — JOUIINEES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
d'une canue et à lui en donner un coup
pour le faire partir.
14 juillet 1793, sur les 6 heures du matin.
Original signé, A. N., V 4385', n" 4.
739. — Lettre du citoyen C. Salvador au
citoyen Ingrand, député à la Convention,
ou en son absence au citoyen Alquicr,
membre du Comité de sûreté générale,
accompagnant l'envoi d'un numéro des
Annales de la République française, en date
du 23 juillet i793, doiit le rédacteur, qui
est une certaine M"" Beauinont, déclarait
que Mnrat était à toute extrémité, et, dans
le numéro d'aujourd'hui, ne dit pas un
mot de la mort de Marat, et signalant ce
fait en le livrant à leurs méditations, avec
arrêté du Comité, ordonnant d'amener la
citoyenne Beaumont pour être interrogée.
14 juillet 1793.
Original signé et imprimé (2 pièces), A. N.,
F' 4386', n» 4, AF*ii 288.
740. — Déclaration faite au Comité
révolutionnaire de la section du Contrat-
social par le sieur François Charles, ma-
çon, rue Montmartre, n» 209, d'après la-
quelle, passant rue deâ Fossés-Montmartre,
il a entendu des femmes qui parlaient de
l'assassinat de Marat, et un marchand
d'estampes, à droite en entrant par la rue
Montmartre, qui disait, en étalant ses es-
tampes et en chantant: « Il ne l'a pas
volé, il l'a bien gagné ».
14 juillet 1793.
Original signé, A. N., F^ 4385», n° 4.
741. — Déclaration du sieur Jean-Victor
Théret, évenlaillisle, passage Saint-Roch,
n° 18, reçue au Comité de sûreté géné-
rale, portant que, la veille, vers 9 heures
ou 9 heures 1/2, la citoyenne Dubois,
femme d'un facteur de clavecin, de la
section des Tuileries, a dit à la citoyenne
Théret, à l'Assemblée de la section de la
Bulte-des-Moulins, que, se trouvant dans
l'Allée des Veuves, aux Champs-Elysées,
elle a aperçu une vingtaine de misérables,
qui disaient que le scélérat de Marat était
assassiné et qu'il ne fallait pas tarder à
avoir Hanriot, ainsi que bien d'autres.
14 juillet 1793.
Original, signé de Théret, et Gufïroy, com-
missaire du Comité, A. N., F' 4385', n" 4.
742. — Décision du Comité de sûreté
générale, portant que la citoyenne Ter-
rète (Théret), marchande d'éventails, pas-
sage Saint-Roch, est invitée à se rendre
au Comité pour y donner des renseigne-
ments, avec note faisant connaître que la
citoyenne en question est venue, et n'a
, rien à ajouter à sa déclaration.
14 juillet 1793.
Original, signé d'Amar.Duraont (de laSomme),
Maure aîné. Ingrand, Drouet et Lenot A. N.,
V 4385', no 4-
743. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que le citoyen Ringuenaire,
demeurant rue Saint-Honoré, n" 82, en
face de la rue de la Sourdière, en qualité
de second clerc du ciloyen Castel, no-
taire, sera amené au Comité de sûreté
générale par la gendarmerie nationale du
poste du Comité.
14 juillet 1793.
Original, de la main de François Chabot, et
signé de Fr. Chabot, Amar, Guffroy et Drouet,
A. N., F^ 43851, „. 4.
744. -7 Avis du citoyen Blache au Co-
mité de sûreté générale, faisant connaître
que le citoyen Greive, demeurant rue du
Cimetière-Saint-André-des-Arts, n" 3, se
trouvant le mardi précédent avec le sieur
AUain chez Marat, assista à une conversa-
tion de ce citoyen avec Jacques Roux, au-
quel il parla avec toute l'énergie républi-
caine, qu'en sortant Jacques Roux lança
de la porte au ciloyen Marat un regard
de fureur mêlé d'indignation, regard qui
étonna Greive et Allain.
14 juillet 1793.
Original signé, A. N., F' 4385', n° 4.
745. — Déclaration des citoyens Cros-
nier, Allain et Greive, de la section de
Marseille, faite au Comité de sûreté géné-
rale, portant que, le mardi 9 de ce mois,
dans la matinée, s'étant trouvés chez le
ciloyen Marat, Jacques Roux s'y est pré-
senté pour demander une rétractation de
ce que Marat avait écrit dans son journal
à son sujet, Marat lui répondit avec la
fermeté qui l'a toujours caractérisé et le
langage d'un homme de bien, indigné des
maximes horribles et véritablement con-
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MARAT
tre-révolulionnaires professées par Jac-
ques Roux a la barre do la Convention et
dans une affiche, et lui reprocha plusieurs
conversalions qu'il avait eues avec lui et
où ledit Roux s'était fait connailre comme
un insigne TartuHe, un dangereux ennemi
de la Révolution; Jacques Roux répondit
à Alarat avec le ton le plus patelin et le
langage le plus faux, mais, ayant été con-
gédié par Marat, avant do descendre l'es-
calier, il lui lança un regard prolongé de
vengeance, impossible à dépeindre, qui
laissa aux déclarants l'impression la plus
profonde, aussi qu'en apprenant l'assassi-
nat de Marat, leurs soupçons, surtout ceux
do Greive, sont tombés tout aussitôt sur
ce prêtre vindicatif, soupçons qu'ils ont
cru devoir communiquer au citoyen
Blache pour en faire part au Comité, afin
de ne pas laisser à Jacques Roux le temps
de s'échapper, s'il était coupable ; le citoyen
Greive, originaire des Etats-Unis, est d'au-
lant plus affecté de ce défilorable événe-
ment qu'il avait servi la cause de la liberté
avec Marat, il y a vingt ans, et qu'à la
suite de cette conversation il avait été in-
vité par lui à dîner pour le dimanche 14.
Les déclarants ajoutent que, quoique le
Comité ait d'autres renseignements sur
les auteurs de cet assassinat, il n'est pas
impossible que Jacques Roux soit impli-
qué dans cette horrible affaire.
li juillet 1793.
Original, signfj des sieurs Allain et Greive
^. AT., FM.i85i, uM. '
^70^1'^^"'^*^' ^^ ^^"^^Oogic en 1103 à Paris,
p. -79; J. J.\unÈS. HUloire socialiste, la Con-
vention, t. II, p. 1632.
740. — Interrogatoire subi au Comité
de sûreté générale par Jacques Roux,
prêtre, demeurant à la communauté de
Saint-.Nicolas-des-Champs, au sujet de ses
rapports avec Marat et de l'entrevue qu'il
avait eue avec lui cinq ou six jours avant
son assassinat, où on lui demanda si, au
sortir de chez .Marat, il ne montra point
dans son maintien et sa physionomie
qu'il eût de l'humeur contre lui, et s'il
n'avait pas eu connaissance d'un plan
d'assassinat contre .Marat, avec déclaration
du même Jacques Roux, avouant que Ma-
rat, dans la conversation, lui avait repro-
249
ché d'avoir porté un coup mortel à la
République dans l'adresse qu'il avait pré-
sentée à la barre de la Convention, au
nom de la section des Gravilliers, vers la
fin du mois de juin, ot qu'il lui avait ré-
pondu que ce n'était pas son inlention,
que la Constitution étant acceptée, il s'y
conformerait et emploierait tous ses
moyens à la défendre et à la soutenir.
14 juillet 1793.
Original, signé de Jacques Roux, A N
F' 4385', n" 4. ''
7i7. — Dénonciation faite au Comité
révolutionnaire de la section du Contrat-
Social par le sieur Jean-Nicolas Fusillier,
cordonnier, rue des Prouvaire.s n» u07,'
contre la citoyenne Aimée Martin de Ué-
clusette, femme Berc, qui avait tenu chez
lui des propos inciviques et s'était livrée
à des déclamations infâmes contre le re-
présentant Marat, le traitant de scélérat,
au point qu'il s'était vu obligé de la chasser
de chez lui, mais qu'elle avait recommencé
ses mêmes propos, qu'il y a environ quinze
jours, se trouvant, ainsi que scjn pèro, an-
cien aide-de-camp de La Fayette, dans
une société, il s'y était dit que Marat ne
serait pas en vie dans 13 jours, et que, ce
matin, ayant demandé à cette femme' de
qui elle tenait cette prophétie, elle lui ré-
pondit qu'elle l'avait entendue de per-
sonnes inconnues dans divers endroits.
14 juillet 1793, 5 heures 1/2 après-midi.
Original signé, A. N., F' 4385', no 4.
748. — Délibération du Comité révolu-
tionnaire-de la section des Gravilliers,
manifestant son indignation de la lettre
anonyme reçue le 13, parle citoyen Léo-
nard Bourdon, député à la Convention,
par laquelle il est menacé de perdre là
vie, déclarant qu'il a frémi d'horreur en
apprenant l'attentat horrible, commis par
le fanatisme, sur la personne du législa-
teur Marat, l'Ami du peuple, et chargeant
quelques-uns de ses membres do passer
la nuit au Comité, afin de pourvoir à la
sûreté de la personne de Léonard Bourdon.
14 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité révolutionnaire de la section des Gra-
villiers, A. N., F'* •>.'i86, fol. 88
250
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
749. — Déclaration du sieur La Girar-
ditre, demeurant à Sainl-Roch, reçue au
Comité de sûreté générale par GufTroy,
portant que la citoyenne D'Aiibanton, mar-
cliande de vins, rue des Mathurins-Saint-
Jacques, lui avait raconté qu'en passant,
à 7 heures 1/4 ou 7 heures 1/2, dans la rue
Sarrazin, adjacenle à celle des Cordelicrs,
elle avait entendu dire par un quidam
qu'on assassinait Maral dans l'instaul, ol
qu'un homme de moyenne taille est venu
parler à l'oreille de ce quidam, que ce
])ropos : on assassine Maral, ayant été en-
tendu par un facteur, celui-ci a répondu
que cela n'était pas vrai, qu'il venait de
lui porter une lettre.
15 juillet 1793.
Copie, signée de M. Guffioy, A. N., V'
43851, no 4.
730. — Décret de la Convenlion natio-
nale, décidant que le discours prononcé la
veille par Drouet, l'un de ses membres,
sur la mort de Marat, sera inséré au Bid-
lelin, et que seront aussi insérés au Bulle-
tin le procès-verbal rédigé à l'occasion de
son assassinat, ainsi que les déclarations
faites à la Convention nationale par De-
perret, l'un de ses membres.
15 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 259,
n» 530.
Ed. Arcliives parlementaires, t. LXIX, p. 20.
731. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant, sur les propositions de
différents membres, que l'Assemblée as-
sistera en corps aux obsèques du citoyen
Marat, l'un de ses membres, lâchement
assassiné pour la cause de la liberté, char-
geant les citoyens David et Maure de se
concerter avec la seclion pour ordonner
le convoi et en fixer le jour, ordonnant,
en outre, que les scellés apposés dans le
domicile du citoyen Marat seront inces-
samment levés, qu'il sera fait inventaire
de ses papiers et dressé un élat de ses
atfaires et de sa fortune, et se réservant de
prononcer, s'il y a lieu, sur l'acquittement
de ses dettes.
15 juillet 1793.
Minute signée, A. N., G 260, n* 54fi.
Ed. ArclUoca parlementaires, t. LXIX, p. 21.
752. — Adresse de Callières de l'Etang,
c< instituteur des vétérans et factionnaire
actuel auprès de l'Assemblée », déplorant
la mort tragique de son ami Marat, ((u'un
monstre femelle a poignardé dans son
bain en ensanglantant jusqu'à l'eau oui ce
héros du patriotisme cherchait quelque
remède à ses maux, rappelant qu'il avait
dérobé Marat aux recherches de l'astu-
cieux et perfide La Fayette, en le cachant
trois jours et trois nuits et en le nourris-
sant dans une des cellules des Cordeliers,
malgré 20 canons et 10 bataillons, qui
remplissaient les rues pour le tuer, et qui
n'ont pu faire ce qu'un monstre de femme
a fait avant-hier, et demandant que, par
un décret à jamais mémorable, le corps
de Maral, destiné à faire le plus bel orne-
ment du Panthéon, préparé avec tout l'art
possible, soit porté et montré successive-
ment dans tous les départements, comme
le patriote l'alloy et ses ap6tres y ont
porté les pierres de la lîastille.
15 juillet 1793.
Original signé, A. N., G 202, n» 579.
Ed. Arcltives jmrlemenlaires, t. LXIX, p. 33.
733. — Adresse de la seclion du Théàlre-
Français à la Convenlion nationale, décla-
rant que, dépositaire des restes précieux
de Marat, elle n'a rien épargné pour les
conserver, et demandant, pour prix de
leurs soins, qu'il leur soit permis d'inhu-
mer provisoirement les restes de Marat
sous les arbres de la section, où ils lui
élèveront un tombeau de gazon, et où une
inscription, gravée par la main des hommes
libres, dira : « Ici repose l'Ami du peuple,
assassiné par les ennemis du peuple »,
rappelant que, depuis la Révolution, c'est
la seclion du Théâtre-Français, qui a pro-
tégé les jours deMarat, qui l'a arraché aux
poignards de la Cour, aux persécutions de
l'infâme La Fayette, annonçant enlin que
la même section se propose de célébrer
les obsèques de Marat, meicredi 17 cou-
rant, à 9 heures du malin, et invitant la
Convention à envoyer une députation.
15 juillet 1703.
Original, signé de Lesage, secrétaire, pour
le président, A. N., C 202, n" 579.
Ed. Arclnves parlemenluirea,t. LXIX, p. 34.
MEIJRTHE ET ORSÉQIJRS HE MAIIAT
ÎU
7o4. — Admission à la Convenlion d'une
dt'îjiulalion de la seclion des Amis-de-la-
Putiic, qui vient aussi verser des pleurs
sur la tombe de Marat, et demande que,
pour arrêter les poignards des assassins,
les sections soient tenues de s'assurer dos
personnes suspectes, à l'ellet de mettre
les ennemis du peuple dans l'impuissance
de nuire, avec mention honorable de l'a-
dresse, ijisertion au liulleliii et renvoi au
Comité de sûreté générale pour en l'aire
un rapport.
15 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A.IS'.,C '2'>0. n° 530.
V,d. ArcJtives jjarlemcntuircs, t. LXIX, p. 23.
7od. — Admission à la Convention d'une
drqiutation des hommes du Dix Août, qui
demandent vengeance de la mort de Marat,
que tous les conspirateurs soient mis hors
la loi, que les têtes des ci-devant Bour-
bons émigrés, ainsi que Marat l'avait lui-
même sollicité, soient mises à prix, et que
la Convenliuii nationale prenne enfin un
parti sur les prisonniers du Temple, avec
renvoi de l'adresse au Comité do salut
public.
15 juillet 1793.
Extrait du procfcs-veilial, A. A'., CîoO, ii° 530.
Eil. Arcliivca parlementaires, t. LXIX, p. 35.
7.')G. — Renvoi par la Convention natio-
nale au Comité de srtreté générale, d'une
lettre de Fauchet, député, détenu à l'Wi-
baye, dont il est donné lecture, et dans la-
quelle il déclare n'avoir point conduit aux
tribunes la femme qui a assassiné Marat
et ne lui avoir point offert de la mener
chez le minisire de l'Inléricur, de plus il
est convaincu de n'avoir point lu la lettre
de Burbaroux à Deperret, lettre qui, d'ail-
leurs, ne présenlait pas le moindre rapport
avec Marat.
1 G juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. A'., 0*259, n° 5 37.
Cf. Arcliives parlementaires, t. LXIX, p. 44.
737. — Rapport fait à la Convenlion
nationale [lar l>avid, qui, en vertu du dé-
cret de la veille, s'est transporté avec ses
collègues .Maure et Bentabole à lu section
du Théâtre-Français et a pu constater de
SCS yeux qu'en raison de l'état de pulré-
faction du corps de Marat, il était impos-
sible de le porter dans sa baignoire, qu'il
serait simplement exposé, à moitié ou
même très peu à découvert, porté sur un
brancard, n'ayant sur lui qu'un simple
drap mouillé, ce qui rendra parfaitement
l'idée de la baignoire. David déclare avoir
ari'êlé avec les citoyens de la section du
Théâtre-Français que Marat serait inhumé
ce jour môme, mardi 10 juillet, à "> heures,
sous les arbres oii il se plai.sail h instruire
ses concitoyens, (jue la Convention natio-
nale, les autorités constituées, la section
et les sociétés populaires formeraient le
cortège, que la pompe funèbre aurait le
caractère dé siniflicilé qui convient aux
funérailles d'un républicain incorruptible
et mort au sein d'une honorable indigence.
10 juillet 1793.
Extrait du prooès-verbal, A. N., C*l 72,
fol. 4214, 4215.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 49.
758. — Diterrogatoire subi, au Comité
de sûreté générale de. la Convention, par
Aimée. Martin do Léclusctle, femme du sieur
Berc, confiseur, séparée de son mari, et
demeurant rue du Contrat-Social, n- 611,
au sujet des propos tenus par elle, no-
tamment sur ce que Marat ne serait plus
en vie dans la jours, propos qu'elle a niés,
et sur le langage tenu par elle au citoyen
Fusillier, en présence duquel elle aurait
dit que Marat était un scélérat, ce que la-
dite femme de Lécluselto a nié, enfin au
sujet de ses relations à Paris.
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., V 4385', n" 4.
759. — Décret delà Convention nationale,
portant qu'elle s'assemblera à 5 heures,
dans le lieu de ses séances, et qu'elle par-
tira en corps pour assister aux funérailles
de Marat.
10 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., Cl 72,
fol. 4215.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 49.
700. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que le citoyen Jean-Nico-
las Thieriet, dit Crandpré, chef de bureau
du ministre de l'Intérieur, restera en état
d'arrestation, sous la garde de deux gen-
CHAPITKK I«'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
darmes, qui le conduiront aujourd'hui, à
1 heure, au Comité.
16 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. S., AF'll 288.
761. — Lettre du citojcn Bersnout, se-
crétaire-greffier du juge de paix de la
section du Théùlre-Français. dite de Mar-
seille, au Conseil exécutif, demandant si,
dans le décret relatif à la levée des scellés,
au domicile de Marat, le mot incessamment
veut dire que les scellés peuvent être le-
vés de suite, avant l'expiration des cinq
jours fixés par la loi, si le juge de paix
peut faire et le procès-verbal de levée des
scellés et l'inventaire, s'il n'est pas indis-
pensable d'appeler un notaire pour repré-
senter <à ces opérations les héritiers de
Marat, qui sont absents, s'il n'est pas
aussi nécessaire que le Conseil exécutif
nomme un commissaire pour assister et
requérir ce que de droit lors de ces opé-
ralions.
16 juillet 1793, 2 heures.
Original signé, A. N., BBie 703.
762. — Lettre du ministre de la justice
au président du Comité de salui public,
soumettant à son appréciation diverses
questions relatives à la levée des scellés,
au domicile de Marat, en exécution du
décret du 15 courant, questions posées
par le secrétaire-greffier du juge de paix
de la section du Thédtre-Français, et de-
mandant, à raison des réserves portées
dans le décret pour les dettes, s'il ne con-
viendrait pas que deux membres de la
Convention nationale fussent présents à
la levée des scellés, et dans le cas où la
Convention n'adopterait pas cette mesure,
que deux administrateurs du Département
soient chargés de s'y trouver en qualité
de commissaires.
17 juillet 1793.
Minute, A. N., BB"i 703.
763. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, ordonnant que le citoyen Deperret,
député à la Convention nationale, détenu
à l'Abbaye, soit conduit sur-le-champ au
Comité par les citoyens Saiison, briga-
dier de gendarmerie, Onffroy et Cessent,
gendarmes, qui en répondront personnel-
lement.
17 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF'il 288.
704. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, après examen de la dénonciation
faite, le 13 de ce mois, contre le citoyen
Thieriet, dit Grandpré, son interrogatoire
et ses réponses, le 15, déclarant qu'il n'y a
lieu à inculpation contre ledit citoyen, et
qu'il sera sur-le-champ mis en liberté.
17 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Comité
de sûreté générale, A. N., AF*li 288.
762. — Adresse de la Société des Répu-
blicaines révolutionnaires, séant à la bi-
bliothèque des ci-devant Jacobins, décla-
rant qu'elles vont peupler la terre de la
liberté d'autant de Marat que d'enfants
que les Républicaines révolutionnaires
pourront en posséder, qu'elles élèveront
ces enfants dans le culte de Marat, et
jurant de ne mettre entre leurs mains
d'autre évangile que la collection de
Marat, avec une pièce de vers à sa mé-
moire, et (liHiissant << l'infernale furie en-
fantée par la race de Caen )>.
17 juillet 1793.
Originaux, signés des dames Colinger. pré-
dente, et Lemonnier, secrétaire, A. N., C 262,
n» 580.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 83.
766. — Adresse de la Société républi-
caine de Tonnerre à la Convention natio-
nale, exprimant son indignation au sujet
de l'attentat commis sur Marat, l'Ami du
peuple, l'intrépide défenseur de ses droits,
par un monstre qui a servi d'instrument
à la vengeance des fédéralistes, nouvelle
ayant comblé de joie les fédéralistes de leur
ville, qui ont insulté à leur douleur par
force démonstrations indécentes etdes dan-
ses, et demandant : 1° qu'on lui décerne les
honneurs du Panthéon; 2" que ses dettes
soient acquittées par le Trésor national;
3° que son buste soit envoyé à tous les
départements, districts et sociétés popu-
laires, afin que l'image de cet homme
vertueux, qui fit tant de sacrifices pour la
liberté et la gloire de son pays, soit un
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MAUAT
objet de vénération, ladite adresse ren-
voyée au Comité d'instruction publique.
17 juillet 1793.
Original, revêtu de 71 signatures, A. N. F"
1005', n» 703.
Ed. Archives parlcmcnlaires, t. LXIX,p.349.
767 — Arrêté du Conseil du district de
Mclun, exprimant ses regrets de la mort
de Marat, l'Ami du peuple, vouant à la
vengeance des lois et à celle du peuple
les fauteurs du crime commis sur sa per-
."^onne inviolable, invitant les Sans-culottes
de Paris, au nom de la Liberté, dont ils
sont les premiers conquérants, à veiller
au salut des patriotes de la Convention
nationale, et décidant que le buste de
Marat sera placé dans la salle de leurs
séances, à côté de celui de Michel Le Pe-
letier de Saint-Fargeau, avec lettre d'en-
voi du procureur-syndic du district au
président de la Convention.
17, 27 juillet 1793.
Extrait et original signé (2 pièces), A. N..
C 266, n»618. v r /.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 206.
768. — Adresse de la Société populaire
de Reims à la Convention nationale, dé-
plorant la mort de Marat, ce sincère ami
du peuple, ce héros législateur, ce philan-
thrope discret, ce chaud défenseur de la
liberté, et demandant que le glaive de la
loi s'appesantisse au plus tôt sur la tôte
du monstre femelle qui a assassiné ce re-
présentant.
18 juillet 1793.
Original signé, ^. iV., G 262, n" 582.
Ed. Arc/iiuespaWemeniaires, t. LXIX, p. 259.
709. — Adresse de la Société républi-
caine de Chaumont à la Convention natio-
nale, exprimant tous ses regrets de la mort
du vertueux Marat, demandant vengeance
de ce crime de lèse-nation, et adjurant les
représentants de livrer à toute la sévérité
de la loi la scélérate Cordet, le traître Du-
perret et leurs complices, que la tête de
ces monstres tombe à leurs pieds et que
tous les conspirateurs frémissent de cet
exemple.
18 juillet 1793.
Original signé, A. N., C 262, n» 582.
^.d. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 275.
2S3
770. — Adresse de la Société populaire
de Montauban à la Convention nationale,
témoignant leur indignation de l'assassi-
nat du vertueux Marat par la faction scé-
lérate, demandant vengeance des auteurs
de ce forfait, et déclarant que si, pour
l'affermissement de Ja liberté, Marat avait
demandé 200,000 têtes, qu'un million de
tôtes tombent pour venger sa mort.
19 juillet 1793.
Original signé, A. ^., G 262, n» 583.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX,p.42'i.
771. — Adresse de la Société des Amis
de la Constitution républicaine, séant à
Troyes, exprimant ses regrets du lâche
assassinat de Marat, déclarant que le sang
de Marat crie vengeance et adjurant les
législateurs de venger sa mort, et de bra-
ver les poignards qui menacent leurs jours.
19 juillet 1793.
Original signé, A. N., C 262, n» 584.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 459.
772. — Lettre de Jean-Louis Soulavie,
résident de la République française près
celle de Genève, au président de la Con-
vention nationale, accompagnant l'envoi
d'actes et d'une lettre remis en la légation
par la famille de Marat, domiciliée à Ge-
nève, relativement à la mort do ce repré-
.sentantdupeuple français, observant à cette
occasion que les bons patriotes Genevois
se sont écriés, en apprenant cette cruelle
mort : On voit maintenant de quel côté
étaient les désorganisateurs, les assassins,
les ennemis de la République et les agents
des Autrichiens et des Anglais, annonçant
que l'Assemblée nationale Genevoise con-
tinue ses travaux constitutionnels dans
les principes de l'Egalité et de la Liberté,
et que si l'ancienne aristocratie de ce pays
persécuta jadis Jean-Jacques Rousseau, "le
peuple victorieux a établi en son honneur
des fêtes annuelles, envoyant enfin .son
adhésion à la Constitution en qualité de
citoyen français, avec sa promesse de la
faire aimer et de la défendre jusqu'à son
dernier soupir.
19 juillet 1793.
Original signé, A. N., F' 4385', n* 4.
Ed. Musée des Archives nationales, n" 1309.
354
CHAPITRE 1". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
773. — Requête de Jean-Pierre Marat,
membre du Club révolutionnaire gene-
vois, et de Marie Rrousson, née Marat,
frère et sœur de Jean-Paul Marat, décla-
rant qu'ayant appris par le Journal des
citoyens Mercier et Carra, du 14Juillet 1793,
que leur frère avait été assassiné par un
scélérat portant dos lialiils de femme, en
exécution du projet formé d'égorger les
députés qui ont voté la mort du ci-devant
Roi, ils réclament do la justice des représen-
tants du peuple une punition exemplaire
du traître qui est arrêté et la poursuite
rigoureuse de ses complices, demandant
également que l'extrait mortuaire et l'in-
ventaire soient envoyés au procureur gé-
néral de la République de Cenève, et
priant que ses papiers et manuscrits
soient mis sous scellés et sûre garde jus-
qu'à ce que la famille ait pris un arran-
gement à ce sujet.
19 juillet 1793.
Original signe, A. JV., F' 4385', n" 4.
Ed. DaUBAN, La Démagogie en il03 à Paris,
p. 280.
774. — Certificat du président et des
membres du Comité provisoire d'adminis-
tration de la. ville et République de Ge-
nève, attestant que Jean Marat, horloger
à Genève, fils de feu Jean Marat, de Ca-
gliari, en Sardaigne, reçu citoyen de Ge-
nève le 10 mars 1741, et de Louise Cabrol,
est le frère cadet du citoyen que la noto-
riété publique désigne comme étant
membre de la Convention nationale de
France, et qu'on dit avoir été dernière-
ment assassiné à Paris.
19 juillet 1793.
Original, signé de Rochemont et Puerari,
.secrétaires d'Etat de Genève, A. A'., V 4385',
n» 4.
Ed. DaubaN, La Démagogie en llO^l à Paris,
p. 281.
77o. — Déclaration faite au Comité de
sûreté générale par le citoyen Etienne
Hrings, demeurant au canton de Taverny,
portant que, se trouvant, le mercredi pré-
cédent, à Montmorency, chez, le nommé
Leduc, aubergiste, après dîner, la conver-
sation est venue à tomber sur l'assassinat
qui venait de se commettre sur la per-
sonne du citoyen Marat, et que le sieur
Lediir, après avoir entendu le signalement
de la femme qui a assassiné Marat, a dit
qu'il se rappelle bien l'avoir vue descendre
cho7. lui, où elle a dîné en compagnie de
deux évoques et d'une autre femme, et
croit avoir reconnu l'évêque du Calvados
et celui de Nancy.
19 juillet 1793.
Original sijjné, A. N., V 4385', n» 4.
770. — Adresse des Républicains Sans-
culoltes de Nogent-le-Rotrou à la Con-
venlion nationale, exprimant leurs regrets
de la mort tragique de Marat, cet homme
que les Potion, les Rrissot, les Roland ap-
pelaient biii-cw de sang, qui était l'ami de
la vérité, de la justice et du peuple, ju-
rant par ses mânes, par le li juillet, le
10 aotit et le 31 mai, de tirer vengeance de
ses meurtriers, qui ne seraient déjà plus,
si leur affreux machiavélisme ne leur
avait donné pour rempart et pour cortège
toutes les horreurs de la guerre civile.
20 juillet 1793.
Original, portant 41 signatures, A. N., C262,
n» 582.
Ed. Arc/ii«espariemenjaiics, t. LXIX, p. 231.
777. — Procès-verbal de transport de
Jean-François Féval, notaire, officier mu-
nicipal d'Argentan, commissaire arf hoc du
Conseil général permanent de cette ville,
assisté de Michel-François Chapsal, secré-
taire-greffier de la municipalité, et Raux,
père, membre du Conseil général, au do-
micile de Jacques-François Corday d'Ar-
mont, père de Marie-An ne- Charlotte Cor-
day, auteur de l'assassinat commis sur la
personne de .Marat, afin de rechercher si,
dans ses papiers, il pourrait se trouver
quelques correspondances criminelles, in-
dications des complices de ce crime ; inter-
rogatoire subi par ledit Jacques-François
Corday d'Armont, qui a déclaré avoir deux
fil.s et deux filles, l'ainéc, Mnrie-Annc-
Charlotto, âgée d'environ 2o ans, qui de-
meurait chez une do ses parentes, à Caen,
rautre,Jacqueline-EIéonore,âgéede22ans,
doMieurant avec lui, ajoutant qu'elles ont
f.iiL leur éducation à l'Abbaye-aux-Dames,
h Caon, a dit, en outre, qu'il avait reçu, il
y avait environ huit jours, une lettre de
MEURTRE ET OBSEQUES DE MARAT
255
k
sa fille aînée, annonçant son dépari de
Caen, attendu qu'elle se proposaitde quitter
la France, où elle ne pensait pas qu"oii
pût vivre tranquille de longtemps, lettre
qu'il ne pouvait représenter, parce que,
de colère, il l'avait aussitôt jetée dans le
feu. Ledit Corday d'Armont, questionné
au sujet de la mort de Marat, a répondu
qu'il avait vu dans Peviel que Marat avait
été assassiné par une femme de Caen,
nommée Charlotte Corday, que la singu-
larité du départ de sa fille lui lit appréhen-
der qu'elle lie fût l'auteur de ce crime,
quoique ne concevant pas qu'une fille de
cet âge pût se porter d'elle-mâme à des
choses si extraordinaires, ni qu'elle eût
pu trouver un homme assez lâche pour
en partager le projet et lui en laisser l'exé-
cution. La perquisition la plus exacte faite
dans les papiers dudit Corday d'Armont
n'a rien fait découvrir de relatif au crime
dont il s'agit, ni même de contraire aux
lois de la République, seulement quelques
notes sur l'histoire de France et autres
matières, sans aucune critique.
20 juillet 1793.
Copie collationnée, A. N., BB'« 703.
Ed. C. Vatei., Dossiea historique de Char-
lotte Corday, p. 5.
778. — Hommage à la Convention na-
tionale, par un citoyen d'Issy-l'Union, d'un
tableau représentant Marat, hommage qui
est l'objet d'une mention honorable et
d'une insertion au Bulletin.
21 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. JV., C?59,n°.538.
Ed. Archives purtementaires, t. LXIX,p. 272.
779. — Arrêté de l'Assemblée générale
de la section du Contrat-Social, décidant
d'inviter toutes les sections de Paris con-
jointement avec les autorités constituées
et Sociétés populaires, réunies le 2!)juillet
aux Jacobin.s, de se joindre à elle pour
obtenir de la Convention que le simulacre
de Saint-Fargeau soit exposé, tel qu'il
était lors des funérailles sur la place des
Piques, de même celui do Marat sur la
place de la Révolution, pendant tout le
temps que nos frères seront à Paris, à
l'ellet de montrer aux yeux de tous les
républicains les atrocités qui se sont com-
mises en la personne des vrais amis du
peuple, et particulièrement du citoyen
.Marat, avec délibération du Conseil géné-
ral de la Commune, renvoyant cet arrêté
au Comité d'instruction publique.
21, 30 juillet 1793.
Extraits, signés de Uentil, vice-président, et
Filleul, secrétaire, de Mottot et Coulombeau
(3 pièces), A. N., V' 1005', n» 747.
780. — Lettre des citoyens F.-C. Gui-
raull et Legray au ministre de la justice,
expliquant qu'il y a trois oppositions a la
levée des scellés mis, le 13 juillet, au do-
micile de Marat, qu'il était convenu avec
le juge de paix et le secrétaire-greffier de
la section du ïhéàtre-l^rançais que, le soir
môme, à C heures, il serait procédé à la
levée des scellés, que les opposants et les
commissaires de la Commune s'étaient
rendus à la convocation, mais que le juge
de paix et le secrétaire ne sont pas venus,
faisant observer que sous les scellés se
trouvent dos papiers importants relatifs à
Custine, qu'il importe d'avoir, que les juge
de paix et greffier semblent vouloir em-
ployer les marches tortueuses de la chi-
cane et méritent d'être rappelés à l'ordre,
et comme les opposants ont été convoqués
pour le lendemain, à 5 heures, priant le
ministre de domier des ordres très impé-
ratifs pour que ces scellés soient levés,
ce jour et cotte heure, déclarant que la ci-
toyenne Marat, intéressante sous une in-
finité de rapports, a excité leur zèle et leur
sensibilité, et qu'ils sont nommés par les
hommes du Dix Août ses conseils officieux.
22 juillet 1793.
Original signé, A. N., BBi» 703.
781 . — Déclaration faite lors des opéra-
tions de la levée des scellés après le décès
de Marat, portant que, d'après le dire du
citoyen Lulicr, procureur général syndic
du Département, un commissaire nommé
par le Directoire devait représenter les
héritiers du citoyen Marat et faire procé-
der à la distraction et à l'iaveutaire des
papiers intéressant la République et qu'elle
aurait intérêt à connaître, ce commissaire
ne s'est pas présenté, ainsi que l'ont cons-
taté le citoyen llébeit, procureur de la
Commune, les citoyens Landragin et Ber-
256
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
got, officiers municipaux, chargés par le
Conseil général de la Commune d'assister
à cette levée des scellés, qui ont attendu
avec le juge de paix et les opposants jus-
qu'à 10 heures du soir.
A cette déclaration est annexée la liste
des opposants aux scellés apposés après
le décès de Marat, qui sont :
i' Le citoyen Charles-Marie-Joseph Re-
luis, demeurant rue Traversière, n" 245 ;
2» Le citoyen Boulanger, marchand pa-
petier, rue Saint-Séverin, au l'^ étage;
3» Le citoyen Genard, serrurier-machi-
niste à Paris (pour travaux à l'imprimerie
de Marat) ;
4° Le citoyen Debays, homme de loi,
rue Richelieu, n° 117.
(22 juillet 1793.)
Minute paraissant incomplète et Copie, (2 p.),
A.iV., FM3851, n» 4.
782. — Insertion au Bu?/c<î)i d'une adresse
de la Société populaire d'Auxerre, par
laquelle elle manifeste son indignation
au sujet de l'assassinat sacrilège de Marat.
(23 juillet 1793.)
Extrait du procès-verbal, A. N.,C260,n°538.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 351.
783. — Adresse de la Société républi-
caine de Belfort, déplorant la mort de
Marat, qui cependant était prévue, car celui
qui, le premier, avait osé tonner contre
la tyrannie des rois, le fol orgueil des
nobles, l'hypocrisie et le charlatanisme
des prêtres, devait finir par tomber sous
les poignards de leurs infâmes satellites,
déclarant que l'assassinat de l'Ami du
peuple, loin de déconcerter les défenseurs
de la liberté, vient de centupler leur éner-
gie, et demandant que les honneurs du
Panthéon français lui soient accordés, que
le cadavre ensanglanté de Marat soit dans
tous les départements offert aux regards
du peuple, que la hache nationale frappe
les royalistes, les Feuillants, les partisans
du Marais, qu'une armée formidable, com-
posée des députés de la Fédération du
10 août, soit envoyée partout où il y aura
des fédéralistes et des traîtres à com-
battre.
23 juillet 1793.
Original signé, A. N., C 26G, n" 626.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX,p. 153.
784. — Adresse de la Société des Amis
de la Constitution républicaine d'Autun à
la Convention nationale, exprimant sa vive
douleur de la mort de Marat, tombé sous
le fer assassin, sous les coups d'une femme
qu'inspirait sans doute le fanatisme royal,
invitant les sections de Paris à ne pas lui
décerner les honneurs du Panthéon avant
le terme fixé par la loi, attendu qu'il suf-
fira, pour ce constant ami du peuple, que
sa mémoire soit gravée dans le cœur de
tous les vrais républicains, et mettant au
défi la faction infernale, qui l'a fait as-
sassiner et qui prétendait voir toujours
les poignards dirigés conti'e elle, de mon-
trer une seule cicatrice honorable.
13 (lisez 23) juillet 1793.
Original signé, A. N., C 266, n" 626.
Kd. Archives parlementaires, t. LXX, p. 154.
785. — Lettre du ministre do la justice
au juge de paix de la section du Théâtre-
Français, dite de Marseille, déclarant que,
comme il n'a reçu aucune réponse à la
lettre qu'il a écrite, le 17 juillet, au pré-
.sident du Comité de salut public, au sujet
de la présence de deux membres de la
Convention à la levée des scellés au do-
micile de Marat, il l'invite à procéder, sans
délai à la levée de ces scellés, dans les formes
ordinaires, en présence des parties inté-
ressées et des commissaires nommés à
cet effet, soit par la Commune, soit par le
Département, le Conseil exécutif n'ayant
pas le droit d'en désigner sans y être au-
torisé par décret, et priant lé juge de paix
de faire toutes les diligences nécessaires
pour accélérer une opération qui intéresse
la famille de celte malheureuse victime
du fanatisme, et dont le résultat donnera
peut-être encore des lumières sur les vrais
intérêts de la République et sur quelques-
uns des ennqmis qu'elle nourrit encore
dans son sein.
23 juillet 1793.
Minute, A. N., BB'^ 703.
786. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, étant instruit que le citoyen Adam
[Lux], dOputéde la ville deMayence, demeu-
rant hôtel des Patriotes Hollandais, a fait
imprimer un ouvrage ayant pour titre :
MEU«TRE ET OBSÈQUES DE MARAT
237
Acte courarjcux de Charlotte Cordatj, consi-
dérant que cet ouvrage ne pourrait avoir
pour but que des intentions perfides de la
part de son auteur, décidant, en consé-
quence que le citoyen Fenaux, l'un de
ses secrétaires, est chargé de se trans-
porter au domicile dudit Adam, de faire
perquisition exacte desdits imprimés, de les
saisir, ainsi que les instruments servant
à ladite impression, de les rapporter au Co-
mité et de l'y faire conduire, autorisant à
cet effet ledit Fenaux à requérir la force
armée nécessaire et l'assistance des offi-
ciers civils pour l'exécution du présent
arrêté.
23 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF'll 288.
787. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, informé qu'il surgit des difficultés
au sujet de la levée des scellés apposés chez
le citoyen Marat, considérant qu'il existe
sous ces scellés des pièces qui intéressent
la sûreté publique, décidant que lesdits
scellés seront levés, le lendemain, 24 juillet,
qu'il ne sera donné aucune connaissance
des papiers qui se trouveront sous lesdits
scellés à qui que ce soit, que, distrac-
tion faite de ceux qui appartiennent à
la citoyenne Evrard et qui lui seront
remis, lesdits papiers seront apportés au
Comité de sûreté générale, et nommant
les citoyens Chabot et Drouet pour être
présents à la levée des scellés et pour
mettre le présent arrêté à exécution, en
présence seulement des officiers publics
et des commissaires nommés à cet effet.
23 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF'ii 288 ;
copie conformé, A. N., F' 4385', n» 4.
788. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que le citoyen Adam Lux,
député extraordinaire de Mayence à la
Convention nationale, sera conduit à la
maison d'arrêt de la Force, à Paris, pour
y être détenu jusqu'à ce qu'il en ait été
aukrement ordonné.
24 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF*li 288.
T. IX,
789. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant, attendu l'absence des
citoyens Drouet et Chabot, nommés com-
missaires par son arrêté du 23 courant,
pour être présents à la levée des scellés
apposés dans le domicile du défunt ci-
toyen Marat, en présence des officiers
publics et des commissaires nommés à
cet effet, que le citoyen Guffroy, l'un de
ses membres, assistera à ladite levée de
scellés, au lieu et place des citoyens Drouet
et Chabot.
25 juillet 1793.
Extrait du registre des arrestations du Co-
mité de sûreté générale, A. N., AF*ll 288 ;
copie conforme, A. N., F' 4385', n" 4.
790. — Lettre du citoyen Beauvallet à la
Convention nationale, faisant connaître
que,cliargé par la Commune de Paris, dont
il est membre, de transmettre à la postérité
les traits de l'immortel républicain Marat,
il s'empresse de déposer au sein de la
Convention l'image de ce collègue, deuxième
martyr de la Révolution, et déclarant que
son âme sera entièrement satisfaite, si la
Convention daigne accepter l'hommage
de son travail.
25 juillet 1793.
Original signé, A. N., G 260, n» 550.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 523.
791. — Autre lettre du citoyen Beauval-
let à la Convention nationale, annonçant
qu'ayant été chargé par la Commune de
Paris de faire le buste de Marat, il a cru
devoir avant tout en déposer un premier
plâtre au sein de la Convention, et solli-
citant l'honneur d'être admis à sa barre.
25 juillet 1793.
Original signé, A. N., C 262, n" 584.
792. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que le Comité des inspec-
teurs de la salle sera tenu de faire placer,
dans le lieu de réunion de l'Assemblée,
les bustes de Brutus, Le Peletier et Marat,
acceptant l'offrande du citoyen Beauvallet,
ordonnant qu'il sera fait mention ho-
norable au procès-verbal de l'adresse de
l'artiste, qui a si bien servi sa patrie par
l'emploi de ses talents, et que l'adresse
sera insérée au Bulletin, et renvoyant le
tout au Comité d'instruction publique,
17
2S8
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE^F.A RÉVOLUTION
chargé de délerniiner le genre de récom-
pense dont le citoyen Beauvallet s'est rendu
digne.
25 juillet 1793.
Extrait du procès- verbal, A.N.,G 260, n° 538.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX,p. 523.
793. — Admission à la barre de la Con-
vention nationale d'une députation de la
Société républicaine des Cordeliurs, (lui
annonce que, dimanche prochain, voulant
payer à la mémoire de Marat le tribut que
méritent son civisme, ses travaux et son
intrépidité, elle déposera son cœur sur un
autel, au lieu de ses séances, et invite la
Convention h envoyer une députation à
cette cérémonie, avec décret de la Con-
vention, décidant qu'une députation de
24 membres assistera à la cérémonie qui
aura lieu, dimanche, en l'honneur de
Marat, assassiné pour la cause de la liberté.
26 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N.,C259, h" 540,
et minute, signée d'Audouin, A. N., G 260,
n" 551.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 541 .
794. — Adresse de la Société républi-
caine d'Ax, déparlement de l'Ariège, à la
Convention nationale, déclarant que les
républicains d'Ax ont béni la sainte in-
surrection qui fit triompher les manda-
taires fidèles et chassa les traîtres de la
Convention, qu'ils ont pleuré sur le sort
de l'Ami du peuple, que des scélérats ont
fait assassiner, et délibéré de porter son
deuil et de lui rendre des honneurs fu-
nèbres, ajoutant qu'ils attendent avec im-
patience le 10 août, ce jour mémorable
qui réunira tous les Français, épouvantera
les tyrans, détruira la coalition de ces
monstres et ramènera la paix.
26 juillet 1793.
Original signé, A. N., G 26G, n° 626.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 166.
"95. — Lettre de la Société populaire
et républicaine de Langres à la Conven-
tion nationale, rendant compte de la cé-
rémonie civique et funèbre qu'elle a célé-
brée, le 21 juillet, en l'honneur de Marat,
martyr de la Liberté, où le cortège, après
avoir traversé une partie de la ville, s'est
arrêté sur la place de la Révolution, les
vertus civiques de Marat ont été célébrées
dans des discours, avec chants d'hymnes
et d'airs analogues à la circonstance, et
les citoyens ont jeté des Heurs sur l'urne
funéraire qui a été portée et déposée au
pied de la statue de la Liberté, comme un
monument éternel du patriotisme et de la
surveillance de Marat, ladite lettre accom-
pagnée du programme de la cérémonie
civique et funèbre en question.
27 juillet 1793.
Minute et copie conforme (ï pièces), A. N.,
C 262, n» 586.
Ed. Arc/iiuesparIemenlaxre8,t.LXIX, p. 589.
796. — Renvoi par la Convention natio-
nale au Comité de sûreté générale, des
actes et de la lettre relatifs à la mort de
Marat, remis à la légation de France à
Genève, que fait passer le citoyen SoulaVie,
résident de la République de France près
celle de Genève.
29 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 259,
n' 540,
Ed. ArcJiiijegparlemenlnire», t. LXIX, p. 655.
797. — Adresse de la Société républi-
caine de Saint-Hostien, district du Puy, à
la Convention nationale, l'adjurant de
faire tomber toutes les têtes coupables,
d'extirper de la terre de la Liberté tous
les traîtres qui s'étaient glissés au sein de
la République et qui cherchaient à la ren-
verser, demandant encore que le nom de
la détestable ville de Caeu soit changé en
celui de Gain, qu'elle porte le nom d'un
antique traître, puisque c'est de chez elle
qu'est parti le coup qui a tranché les jours
de son frère .\bel (Marat) et qu'elle est
encore le réceptacle des traîtres.
29 juillet 1793.
Original signé, A. N., G 267, n» 634.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXII, p. 1 82 .
798. — Lettre de la Société des Sans-
culottes montagnards de Tonnerre au pré-
sident de la Convention nationale, an-
nonçant que l'apothéose de Marat a été
célébrée, le 27 de ce mois, dans le local (le
la Société, aux ci-devant Ursulines, avec
le concours de la Société des citoyennes
Amies de la Constitutionj et qu'après les
mkurtrf:; et obsèques de mauat
250
épanchements do lu douiftur, l'Iiymne de
la Liberté a été chanté.
29 juin (iuillet) 1793.
Original signé, A. N., C 206, n» 626.
Ed. Archives partemcntaireê, t. LXX, p. 164.
799. — Délibération du Conseil général
de la Commune, renvoyant au Comité
d'instrurlion publique un arrêté de la
section du Contrat-Social, qui invite les
sections et les sociétés populaires à se
joindre à elle pour obtenir de la Conven-
tion que les simulacres de Saint-Fargeau
et de Marat soient exposés, tels qu'ils
étaient lors de leurs funérailles, avec
lettre d'envoi de M. Coulombeali, Secré-
taire-greffier.
30, 31 juillet 1793.
Extrait conronne et oiiginal signé (2 pièces),
A. N., F" 1005', n»74ï.
800. — Lettre de la Société populaire
de Monlauban à la Convention nationale,
renouvelant l'expression de ses sentiments
de vive douleur au sujet de l'Iiorrible as-
sassinat commis sur la personne du re-
présentant Marat, et adressant l'hominage
qu'elle a rendu publiquement aux cendres
de ce nouveau martyr de la Liberté, avec
l'éloge de .Marat, prononcé, le 25 juillel,
à la tribune de la Société des Amis de la
Liberté et de l'Egalité de Montauban, par
le citoyen Baron, membre de ladite Société.
31 juillet 1793.
Original signé et imprimé (2 pièces), A. N.,
C 267, n" 630.
Ed. Archive» parlementaires, t. LXX, p. 4 IC.
801. — Apothéose du citoyen Marat,
l'Ami du peuple, député de Paris à la Con-
vention nationale, célébrée au sein de
la Société des citoyennes Amies de la
Constitution républicaine, séante ù Ton-
nerre, aux ci-devant L'rsulines, le l'^aoï'it,
et prononcée par le sieur Verne, avec dé-
cision de la Société, arrêtant l'impression
de cette apothéose et son envoi à la Con-
vention et aux sociétés populaires.
l" août 1793.
(Remis à la séance du 14 septembre.)
Imprimé, A. N,, G 271, n" 668.
808. ^ Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, chargeant le juge de paix de la
section du ThéAtre-Français de faire ap-
porter, le jour môme, à 8 heures du soir,
au Comité, le sac où se trouvent les pa-
piers de Jean -Paul Marat, représentant
du peuple, assassiné par la Corday, et d'y
être présent avec son greffier pour la recon-
naissance des scellés apposés sur ledit sac.
Minute, A
1" aotU 1793.
AT., F' 438.^', n» 4.
80.1. — Procès-verbal de recolenient et
d'inventaire, par les soins du Comité de
siireté générale, des papiers trouvés en la
possession de la ciloyenn(! Evrard, veuve
de Jean-Paul Marat, représentantdu peuple,
avec la description sommaire desdils pa-
piers, indiqués sous les rubriques sui-
vantes :
1" Lettres, mémoires, notices, journaux
dépareillés et réclamations, qui avaient été
adressés au citoyen Marat et sont réunis,
en présence de la citoyenne Evrard, en
7 liasses;
4° 38 pièces ou chemises relatives à la
lialiison du général Cusline;
3° 7 autres mémoires ou lettres adres-
sés tant au citoyen Marat qu'au ministre,
concernant des objets de sûreté générale;
4° Les ouvrages du citoyen .Marat, consis-
tant: en 1 volume in-8de 323 pages, intitulé:
Mémoires sur tes expériences que Newton
donne en preuve du système de la différente
réfrnngibililé des rayons élhérogèncs ; un
autre volume in-8 de 20) pages, intitulé :
Recherches physiques sur le feu, avec des
notes manuscrites; un sac contenant un
ouvrage manuscrit qui devait être intitulé:
VKrole du citoyen, ou Histoire secrète des
machinations de la Cour, de l'Assemblée
constituante, du Cluh monarchique, des i/é-
néraux et des principaux ennemis de la
Liberté qui ont figuré dans la Révolution;
un autre ouvrage, aussi manuscrit, inti-
tulé : Analyse de différents systèmes iur le
feu et la chaleur, congélation et thermomètre;
un autre Inanuscrit intitulé : Les Vhaincs
de l'esclavage; un autre ouvrage, partie
imprimé et partie manuscrit, intitulé ;
J)écouvcrte sur la lumière constatée par une
suite d'expériences nouvelles; un rouleau de
trois ou quatre feuilles détachées avec le
litre : Histoire de la Révolution ; une autre
260
CHAPITRE I•^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
liasse dans laquelle se trouvent plusieurs
ouvrages, l'un sur la physique, intitulé :
Cristal (V Irlande cl du Brésil; un autre : Dis-
cours sur les moyens de perfectionner VFax-
cyclopédie; plusieurs feuilles manuscrites
et imprimées, qui paraissent relatives à
l'ouvrage ci-dessus : L'Ecole du citoyen;
une autre liasse de petites notes destinées
à un ouvrage intitulé : Administration des
finances; un autre manuscrit in-4, sur le-
quel se trouve écrit : Ma correspondance.
A la suite de ce procès-verbal d'inven-
taire, signé de Guffroy et de Simonne
Evrard, se trouve un arrêté du Comité de
. sûreté générale, décidant que les papiers
relatifs à Custine, mentionnés à l'article 2,
et ceux décrits article 3, resteront déposés
aux archives du Comité de sûreté géné-
rale, et que le surplus des papiers et ma-
nuscrits de Jean-Paul Marat sera remis à
la citoyenne Evrard, avec une copie de
l'inventaire et de l'arrêté.
2 août 1793.
Original, signé de GufTroy, Laignelot, Lavi-
comterie, Amar et Ingrand, a. iV.,F''S385',n»4.
804. — Adresse de la Société Fraternelle
à la Convention, annonçant qu'elle se pro-
pose d'honorer la mémoire de deux mar-
tyrs de la Liberté, Le Peletier et Marat, et
qu'à cet elfet elle fera, le dimanche 4 août,
l'inauguration solennelle de leurs deux
bustes, pour leur rendre le tribut d'hom-
mage et de reconnaissance que méritent
ces deux grands hommes, invitant la Con-
vention à y envoyer une députation et
demandant la permission de déposer, dans
le salon de la Liberté, le buste de Marat,
qui sera ensuite porté, avec celui de Le
Peletier, à la Société Fraternelle, donnant
enfin l'itinéraire du cortège, qui partira de
la salle de la Société, se rendra à la place
des Piques, puis, par la rue Saint-Honoré,
à la place de la Révolution, le Pont-Tour-
nant, les Tuileries jusqu'au péristyle du
pavillon de l'Unité, avec décret de la Con-
vention nationale, portant qu'une dépu-
tation de 24 membres assistera à cette
cérémonie.
(3 août 1793.)
Minute non signée, A. N., G 2GG, n" 020;
extrait du procès-verbal, A. N., C 263, n° 587.
Ed. Archive! parlementaires, t. LXX, p. 181.
803. — Eloge funèbre de Marat, pro-
noncé à la Société des Amis de la Répu-
blique, séante en l'église ci-ilevanl de
l'hôpital, à Tonnerre, le 4 août, en pré-
sence des administrateurs du district,
des juges du tribunal, du procureur de la
commune, des membres du comité de
salut public, des commandants de la garde
nationale, avec lettre d'envoi à la Con-
vention, où il est dit que « c'est en imi-
tant Marat, en se montrant comme lui
les plus ardents défenseurs de la Liberté
et de l'Egalité, en maintenant, au péril de
leur vie, l'unité et l'indivisibilité de la Ré-
publique, qu'ils vengeront sa mort ».
4, 6 août 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., G 267, n»633.
Ed.^rc/iiKe»paricmen(aires,t.LXXII,p.l37.
806. — Adresse des Sans-culottes répu-
blicains d'Amboise à la Convention natio-
nale, déplorant la perte de Marat, détes-
tant le jour fatal où un monstre, armé par
l'aristocratie, ravit au peuple son ami, à
la liberté son plus ardent défenseur, jour
qui sera longtemps un jour de deuil et de
tristesse pour les vrais amis de la Répu-
blique, réclamant vengeance contre la
faction scélérate, qui poursuit le cours de
ses trames liberticides et veut frapper
d'un nouveau coup la République, en lui
enlevant les députés patriotes, Marat n'é-
tant pas le seul qu'on ait projeté de livrer
au fer des assassins, signalant à la vindicte
publique ces mandataires infidèles qui, se
voyant démasqués et livrés au glaive de la
loi, ont déserté leurs postes et se sont
enfuis dans les départements pour y fo-
menter des troubles, leur atroce perfidie
contre Marat, leur complot sanguinaire n'a
rien qui doive surprendre, invoquant sur-
tout dans ces circonstances critiques les
Montagnards, parmi lesquels Marat fut
toujours assis et dont il partagea les tra-
vaux et la gloire.
6 août 1793.
Original signé, A. N., 0 266, n» 629.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 337.
807. — Adresse de la Société républi-
caine de Saint-Pol au peuple français,
déclarant qu'un nouveau crime vient d'être
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MAHAT
2iil
commis, et qu'une main enueiuie a plcuigé
le fer dans le sein de Marat, de l'Ami du
peuple, dénonçant la faction libeiticide
qui, par un système de diffamation, a
cherché sans cesse à avilir les palrioles,
i'I qui, en ro moment, pn-'clio ouverte-
ment le fédéralisme dans les départements,
attestant que la mort de Marat sera utile
à la patrie, et que, puisque le destin a
voulu que la cause de la liberté fût ci-
mentée du sang des patriotes, son sang et
celui de Le l'oletier assurent qu'elle ne
périra jamais (juillet 1793), reçue le
6 août 1793.
Original signé, ^. JV., C 2GG, n» 0^9.
Ed. Archives pnrlcmentaircs, t. LXX, p. 338.
808. — Adresse des citoyens de la sec-
tion du Contrat- Social à la Convention na-
tionale, annonçant qu'après avoir répandu
sur la tombe de Marat des feuilles de chêne
et des (leurs, la section s'est occupée do
son oraison funèbre, et convoquant à cette
cérémonie, qui aura lieu le jeudi suivant,
à 3 heures du soir, dans l'église de Saint-
Euslache, lieu de ses séances, où le simu-
lacre de ce représentant du peuple, étendu
sur son lit de mort, sera offert toute la
journée aux regards des citoyens, exhor-
tant leurs frères des déparlemenls à ma-
nifester leur indignation devant ce spec-
tacle affreux, à venir entendre le récit de
la vie malheureuse de ce martyr de la Li-
berté, de l'homme immortel que la pos-
térité couronnera dq gloire, priant enfin
la Convention nationale d'envoyer une
députation, avec décret, portant qu'une
dépulation de 24 membres assistera à cette
cérémonie.
6 août 1793.
Original signé, A. N., 0 2GG, n» 029; o.\-
trait du procès-verbal, A. N., G 263, n» 587.
Ed. Archives parlementaires, l. LXX, p. 3i3.
809. — Lettre du citoyen Deseine,
sculpteur, sourd et muet, au président
de lu Convention nationale, demandant
son admission à la barre, déjà sollicitée
trois jours de suite, à l'effet de faire hom-
mage du buste de Marat.
G août 1793.
Original signé, A. N., G 265, n» G13.
Ed. Archives parlumenlaires, t. LXX, p. 350.
810. — Lecture à la Convention natio-
nale, de la pétition du sculpteur Deseine,
qui déclare avoir voulu, par le buste qu'il
a exécuté lui-même, honorer la mémoire
du plus intrépide défenseur des dioits du
peuple, transmettre à la postérité sa res-
semblance pour, lui rappeler sans cesse
avec ((uelle énergie il avait embrassé
la cause de la [.iberté, et décret agréant
l'hommage du citoyen Deseine, décidant
que le busie de Marat sera placé dans la
salle des séances, et renvoyant la pétition
aux Comités d'instruction publique et des
finances.
G août 1793.
Exlrait du procès-verbal, .4 . N. , G 203 . n» 587.
Ed. Archives parlementaires , t. LXX, p. 356.
811. — Epître (en vers) à Marat, par
E.-L.-A. Létang, citoyen de la section de
la Réunion, qui en fait hommage à la
Convention nationale.
7 août 1793.
Original signé, A. N., C 207, n» 630.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 418.
812. — Adresse de la veuve de Jean-
Paul .Marat, l'Ami du peuple, à la Conven-
tion nationale, demandant justice des at-
tentats nouveaux commis contre la mé-
moire du plus intrépide etdu plus outragé
des défenseurs du peuple, dénonçant les
lihellisles hypocrites, les plus lâches de
tous les folliculaires, les Carra, les Ducos,
les Dulaure, qui s'efforcent de peindre,
sous les traits d'une héroïne intéressante,
le monstre qui plongea dans le sein de
Marat le fer parricide, qui la vantent sans
pudeur dans leurs écrits périodiques, pour
encourager ses pareilles à égorger le reste
des défenseurs de la Liberté, jusqu'au vil
Pétion, qui, à Caen, dans l'assemblée de
ses complices, a osé dire à cette occasion
que l'assassinat était une vertu, montrant
la scélérate perfidie des conspirateurs, qui
répandent à grands frais d'infâmes gra-
vures où l'exécrable assassin est repré-
senté sous des traits favorables, tandis
que le martyr de la Liberté est déllguré
par les plus horribles convulsions, signa-
lant les écrivains scélérats qui, au nom
de Marat, prêchent les maximes extrava-
gantes à lui prêtées par ses ennemis, qui
iM
CHAIMTIIE 1". — JOUHNÉES IIISTOKIQUES DE LA HÉVOLUTION
le poursuivent de leurs calomnies en le
rcprésentunt comme un apôtre insensé du
désordre et de l'anarchie, deux surtout,
Jacques Roux et le nommé Le Clerc, qui
prétendent continuer ces feuilles patrio-
tiques et faire parler son ombre pour ou-
trager sa mémoire, qui, peu de jours avant
la mort de Marat, avaient été dénoncés par
lui au Club des Cordeliers, comme des
agents stipendiés pour troubler la tran-
quillité publi(|ue, et furent chassés solen-
iielleraenl du sein de cette société popu-
laire. Le but de cette faction perfide est de
diffamer les amis du peuple qu'elle désigne
sous le nom de Maratisles, d'exciter les
Français, qui se rassemblentpourle lOaoùt,
et de troubler ces journées par quelque
catastrophe funeste; la veuve de Marat les
dénonce à l'univers, la mémoire de Marat
est le seul bien qui lui reste, elle veut
consacrer à sa défense les derniers jours
d'une vie languissante.
8 août (par erreur 8 juillet) 1793.
Original signé, A. N., C 2G7, n» G3t.
Y,ii. Arcliioes parlementaires, t. LXX,p. 527.
813.— Décret de la Convention natio-
nale, ordonnant l'insertion de la pétition
de la veuve de Marat au Bulletin, et char-
geant son Comité de sûreté générale
d'examiner la conduite des écrivains dont
elle se plaint, avec déclaration de Ducos,
membre de la Convention, désigné dans la
pétition comme l'un des écrivains calom-
niateurs, affirmant que, depuis le 31 mai,
il n'a travaillé à aucune feuille publique,
et demandant que sa déclaration soit éga-
lement insérée au Uullelin et au procès-
verbal.
8 août 1793.
Extrait du procc8-verbal,i4.iV., C 2G3,n°588.
Ed. Archives parlementaires , t. LXX, p. 528.
814. — Lecture à la Convention natio-
nale, de la liste des 24 membres nommés
par le bureau et qui sont invités à assister
ce soir, 9 août, à la cérémonie funèbre en
l'honneur de Marat, dans l'église de Saint-
Eustache, savoir : |{o\iquier, Piiiet aiiié,
Pérard, HouxFazillac, Legendre (de Paris),
Chabot, Dupuy llls, Ichon, Dubarran, Du-
nioiit (de la Somme), Laignelot, Thomas
Lindet, Jagot, Piorry, Fourcroy, Forestier,
Laplanche, daston, (!ay-Vernon, Maure,
Luioy jeune, (luillemardet, Le Hon, et Le
Carpentier.
9 août 1793.
E.\traitduprocès-verb.il, A.N.,C263,n''589.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 590.
811). — Lettre du sieur Cratton, lieute-
nant de gendarmerie nationale aux Sables-
d'Olonne, à la Convention nationale, ac-
compagnant l'envoi d'un quatrain k la
mémoire de Marat.
10 août 1793.
Original signé, A. N., C 271, n« 6G5.
Cf. Procés-verbal de la Convention nationale,
t. XX, p. 39.
816. — Lettre de la Société des Amis de
la Liberté et de l'Egalité de Caslanet, au
président de la Convention nationale, ex-
primant la douleur qu'elle a ressentie a.
la nouvelle de l'assassinat de Murât, ce
défenseur intrépide de la Liberté, frappé
par une main barbare, et déclarant qu'en
exterminant les ennemis de la patrie,
l'Ami du peuple sera vengé.
11 août 1793.
Original, signé des membres composant le
Comité de correspondance de la S'iciélé, A. N.,
C 207, n" C31.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXII, p. 4.
817. — Poème à la louange de Marat,
par le citoyen Dorat-Cubières, offert à la
Convention nationale.
11 août 1793.
Minute avec ratures, A. N., C 2G7, n° G32.
Ed.Arc/iiues parlementaires, t. LXXII, p. 22.
Cet écritdeMicliel de Palmezeaux-Cubières, dit
Dorat-Cubières, parut en 1793, sous le titre de :
Les deux martyrs de la Liberté, ou portraits de
Marat et Le Peletier, in-S".
818. — Envoi à la Convention nationale,
parla Société des Amis de la Liberté et de
l'Egalité de Poitiers, d'une adresse où ils
expriment la douleur qu'ils ressentent de
l'assassinat do Marat, et applaudissent aux
honneurs rendus à sa mémoire, avec in-
sertion au Uullelin,
10 août 1793.
E.\trait du procès-verbal, i*.N..C2C3,n".'i90.
C(. Archives parlementaires, t. LXXII, p. 233.
819. — Lettre de M. Roussillon. prési-
dent par intérim de la section de .Marseille
MKURTHE ET OUSÈQIJES l)K MAHAT
263
et de Marat, ;iu président de la Conven-
tion nationale, annonçant que la section
a décidé d'envoyer à la Montagne, c'est-à-
dire à kl Convention, l'adresse à leurs
frères des déparlements, qui leur a été re-
mise, le 13 août, jour auquel la section les
a réunis dans le lieu où repose l'Ami du
peuple, ofi ils ont tous juré sur sa tombe
de venger sa mort dans le sang de ses en-
nemis, qui sont li's leurs, puisqu'ils sont
ceux de la Liberté, et où ils ont juré éga-
lement de marcher à l'ennemi à la pre-
mière réquisition.
17 août 1793.
Original signé, 4. N., C 267, n° G35.
Ed. Archives parlementaires, t. hXXll,\>.3&'t.
820. — Adresse de la Société des Amis
de la République, séante en l'église de
l'hôpital à Tonnerre, à la Convention na-
tionale, l'adjurant de se montrer géné-
reuse à l'égard de la veuve de Marat, le-
quel est mort insolvable, déclarant que la
munificence nationale doit acquitter ses
dettes et que cette veuve ne doit pas con-
naître le besoin, que la Société se serait
acquittée de ce devoir sacré, s'il était per-
mis à une portion du peuple d'aspirer à
un tel honneur, que la Convention doit
verser abondamment des consolations dans
le sein d'une femme aussi intéressante,
qui n'a pas tout perdu, attendu que l'on
était ses amis et que l'on est devenu ses
frères.
18 août 1783.
Original signé, A. N., G 2G7, n° 635.
Ed. Arcliives parlementaires, t. LXXII, p.351 .
821. — Admission i la barre de la Con-
vention nalionale, d'une députation des
citoyennes Républicaines révolutionnaires,
qui demandent que la Convention envoie
une députation à une cérémonie en l'hon-
neur de Marat, l'Ami du peuple (érection
d'un obélisque), avec décret de la Con-
vention, décidant qu'une députation de
24 membres assistera à la cérémonie.
18 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A. JV.,C 203, n"5<J0.
Ed. 4 l'c/iiiie* parlementaire», t. LXXII, p. 384.
822. — Adresse des citoyens de Couffinal,
municipalité de Reyel, réynis en société
populaire, à la Convention nalionale, ex-
primant tous leurs regrets de lu mort de
Marat, demandant que les cendres de ce
héros patriote soient déposées dans le
Panthéon français, parce qu'en jetant
des fleurs sur la tombe d'un patriote, la
Convention excitera l'émulation et rani-
mera le courage, demandant également
que les fédéralistes, épars dans les villes
et les campagnes, qui relèvent la tête,
soient frappés; les mânes de Marat diri-
geront les bras vengeurs des Montagnards
sur cette horde exécrable d'aristocrates
et de fédéralistes, qui veulent « renverser
l'idole de Dagon pour en substituer une
autre ».
19 août 1793.
Original, signé de J,-B. Merican, président,
A. N., 0 271, n» 668.
823. — Envoi à la Convention nationale,
par le citoyen Charles-Louis Rousseau,
commissaire national près le tribunal du
district de Tonnerre, du discours d'apo-
théose de Marat, prononce par lui le
28 juillet, dans la Société républicaine
des Sans-culottes Montagnards de Ton-
nerre, séante aux ci-devant Ursulines.
23 août 1793.
Extrait du procès-verbal, 4. AT., 0 263, n'h9\.
Ed. Arcliives parlementaires, t. LXXll, p. 643.
824. — Lettre de Pache, maire de Paris,
au minisire de l'intérieur, lui rappelant
que son prédécesseur, lorsque la section
de Marseille eut décidé de faire enterrer
Marat avec une pompe qui repondit aux
regrets et à la reconnaissance des bons
patriotes, promit de payer les frais de ses
funérailles, et dans l'espoir que le mi-
nistre ne désavouera point un tel engage-
ment, lui envoyant les didérentsmém^jires
d'ouvrages ou founiilures occasionnés
par ces obsèques, faisant reiiiarciuer que
la situation de la plupart des citoyens qui
les ont produits ne permet pas de les faire
longtemps attendre, appelant particuliè-
rement son attention sur le mémoire
du citoyen Deschamps, se montant à
6,000 livres.
30 août 1793.
Original signé, A. N., M GG5, n" 16.
Ed. Hevue rétrospective, 2''série, t. VI, p. 306.
Note en télé : I,e ministre désire que celle
alTairo lui soit proniptement mise sous les yeux.
264
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
823. — Hommage à la Convention na-
tionale, par le citoyen Guiiaull, d'une
oraison funèbre de Mnrat, qu'il a pro-
noncée dans la section du Contrat-Social.
1er septembre 1793.
Extrait du procès-verbal, A. iV.,C2G8,n»G39'.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXIII,
p. 302.
826. — Lettre de Paré, ministre de l'in-
térieur, aux administrateurs du Départe-
ment, leur transmettant les mémoires
relatifs aux frais occasionnés par les fu-
nérailles de Marat, que vient de lui en-
voyer le maire de Paris, à l'effet de les
faire proniplement régler, les priant de
renvoyer ces mémoires avec leur visa et
leurs observations, celui du citoyen Des-
champs, qui demande 6,000 livres pour
l'embaumement du cœur de Marat, de-
vant certainement fixer leur attention, il ne
faudrait pas, observe Paré, « si ce citoyen
persistait àJemander une somme outrée,
que cette persévérance nuisît au prompt
établissement du droit des autres ».
4 septembre 1793.
Original signé, A. N., M 665, n" 16.
Ed. Revue rétrospective, 2«série, t.VI,p. 307.
827. — Lettre du procureur général syn-
dic du Département au citoyen Giraud,
architecte du Département, lui adressant
toutes les pièces et mémoires relatifs aux
frais qu'ont occasionné les funérailles de
Marat, avec prière d'en faire la vérifica-
tion et le règlement le plus promptement
possible et de les lui renvoyer avec son
avis, et reproduisant les observations du
ministre de l'intérieur relativement à
l'exagération du mémoire du citoyen Des-
champs, qui réclame 6,000 livres pour
l'embaumement du corps de Marat.
6 septembre 1793.
Minute, A. N., M 665, n° 16.
828. — Lettre du sieur Vincent Formal-
cone, canonnier de la section de Beaure-
paire, originaire de Venise, d'où il est exilé
à cause de ses principes révolutionnaires,
accompagnant l'envoi d'un éloge de Marat,
martyr de la République, et se plaignant de
la violation de son domicile, de l'apposi-
tion des scellés sur ses papiers, deman-
dant sa justification et la vérification de
ses preuves de civisme aux Aflaires étran-
gères, étant venu combattre en France
pour la cause de la Liberté.
8 septembre 1793.
Original signé, A. N., C 271, n» 667.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXIII,
p. 647.
829. — Envoi par la Convention natio-
nale, à la demande de la section de Mo-
lière et La Fontaine, qui se propose de
célébrer une fête en l'honneur de Marat,
d'une députalion composée des citoyens
Boucher-Saint-Sauveur, Coupé (de l'Oise),
Maure, Frécine, Guimberteau, BoUet,
Laurent, Sevestre, Cloots et Lakanal.
14 septembre 1793
Extrait du procès-verbal, A. A'., C 268,
no 6395.
Cf. Procès-verbal de la Contienlion nationale,
t. XX, p. 364.
830. — Adresse de la Société des Amis
de la Constitution de Moyaux, district de
Lisieux, à la Convention nationale, décla-
rant que Marat emporte leurs regrets et
qu'il vivra pour la postérité, que s'il a
succombé sous les coups de la faction qui
le tyrannisait et attachait à son nom ce-
lui de dictateur, il revit dans leurs cœurs,
cet heureux Décius, et qu'il n'est pas un
des membres de la Sainte Montagne qui
n'ait dos droits à leur reconnaissance.
14 septembre 1793.
Original signé, A. JV., C 272, n» 674.
Cf. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XXI, p. 189.
831. — Lettre de M. Faure, président de
la section de la Montagne, au président
de la Convention nationale, annonçant
l'inauguration, pour le 13 septembre, des
bustes de leurs bons amis Marat et Le Pe-
letier, et invitant, au nom de l'Assemblée
générale de la section, la Convention à
envoyer une députatiou à cette cérémonie
auguste, qui sera digne des deux amis de
la Liberté, et qui commencera vers 4 h. 1/2
ou 5 heures du soir, rappelant que deux
membres de la section avaient déjà été
chargés de cette mission, le jeudi pré-
cédent.
14 septembre 1793.
Original signé, A. N., C 275, n» 710.
MEUUÏHE ET OHSÉQUES DE MAUAT
26S
832. — Leltre du procureur général syn-
dic du Département au citoyen Giraud,
architecte du Département, lui rappelant
l'envoi, fait le 0 septembre, des pièces et,
mémoires relatifs aux dépenses des funé-
railles de Marat, lui adressant deux mé-
moires supplémentaires du citoyen Du-
bocq, l'un de 40 livres 12 sols, l'autre de
8 livres 19 sols, avec prière de les joindre
aux premiers, et de le mettre à môme de
faire le plus proraptement possible son
rapport sur le tout au Directoire.
16 septembre 1793.
Minute, A. N., M 665, n» 16.
833. — Délibération de l'Assemblée gé-
nérale de la section des Tuileries, dési-
gnant des commissaires chargés de se
transporter à la Convention pour la prier
d'envoyer une députation à l'effet d'assis-
ter, le dimanche 22, à 11 heures, à l'inau-
guration que fera la section des bustes de
Le Pelelier et Marat, victimes de leur pa-
triotisme, et indiquant comme lieu du
rassemblement la salle de leurs séances,
rue Saint-Nicaise.
19, 20 septembre 1793.
Extrait conforme, A. N., C 272, n° 072.
Note en marge : Le bureau nommera 12 com-
missaires.
Cf. Procès-verbal de la Convenlion nationale,
t. XXI, p. 92.
834. — Mémoire des vacations et frais
dus au citoyen Thuillier, juge de paix de
la section du Théâtre-Français, dite de
Marseille et de Marat, et à son secrétaire-
greffier, pour l'apposition et la levée des
scellés après le décès du citoyen Jean-
Paul Marat, en son domicile, rue des Cor-
deliers, et dans son imprimerie, frais s'é-
levant à la somme de 94 livres 10 sols
6 deniers.
(20 septembre 1793.)
Minute, A. N., V 4385', n" 4.'
83ii. — Désignation par la Convenlion
nationale, des commissaires nommés à
l'effet d'assister à l'inauguration des bustes
de Marat et Le Peletier, qui doit être faite,
ce jour, par la section des Tuileries, sa-
voir : Deville, Garnier(de la Meuse), Julien
Dubois, Coupé (de l'Oise), Guimberteau,
Francastel, Granet, Bouquier, Desgrauas,
Roger- Ducos, Goupilleau (de Montaigu).
22 septembre 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 268,
n» 639".
Cf. Procès-uerbal de la Convention nationale,
t. XXI, p. 143.
836. — Hommage à la Convention natio-
nale, par le citoyen P. -M. Brémont, au-
teur d'un projet d'éducation nationale,
d'un poème héroïque, intitulé : ta France
libre, dédié aux braves Parisiens et à tous
nos frères des départements, etc., suivi
d'une ode aux mdnes de Marat.
22 septembre 1793.
Original et imprimé de 24 pages (2 pièces),
A.N.,F" 10052, n» 913.
Ce poème forme une brochure in-8" de 24
pages, publiée chez Clément, 1793, B. N., Yo
39348.
837. — Lettre des citoyens Chenaux et
Sauvageot, membres d'une députation do
la section des Gardes-Françaises, au pré-
sident de la Convention nationale, annon-
çant que la section doit célébrer aujour-
d'hui, à 3 heures, l'inauguration des bustes
de Le Peletier et Marat, et demande l'envoi
d'une députationi de la Convention, avec
circulaire imprimée, faisant connaître la
célébration d'une pompe funèbre, le
lundi 23, à 3 heures après midi, en l'hon-
neur de Le Peletier et Marat, martyrs
de la Liberté.
23 septembre 1793.
Original signé, A. N., C 272, n" 074.
En tête de cette lettre, sont inscrits les noms
des douze commissaires délégués ps^r la Conven-
tion, qui sont: Billaud-Varenne, Dameron,LaIoy,
Audouin, Armonville, Cordier, Maille, Clauzel,
Godefroy, Sautereau, Pflieger et Sevestre.
Cf. Procàs-verbal de la Convention nationale,
t. XXI, p. 102.
838. — Adresse de la Société populaire
de Dreux à la Convention nationale, l'ex-
hortant à jurer de sauver la patrie sur le
tombeau de Marat, l'Ami du peuple, et
sur celui de Le Peletier, première victime
et martyr de la Liberté, et déclarant que
le sort fatal de ces immortels arme leurs
bras vengeurs.
(27 septembre 1793.)
Original signé, A. N., C 272, n" 077.
•i66
CHAPITHE I". — JOUUNÉES IIISTOniQUKS DK l\ RÉVOLUTION
839. — Délibération de l'Assemblée gé-
nérale de la section de Monlreuil, nom-
mant des commissaires chargés d'annoncer
à la- Convention nationale que, le di-
manche suivant, à midi, se fera, au sein
de l'Assemblée générale, l'inauguration
des bustes des martyrs de la patrie. Le
Pejelier et Marat.
Î9 septembre 1793.
Elirait signé, A. JV., C 276, n» 707.
840. — Procèsrverbal de la fête civiciue
et funèbre, célébrée dans l'église parois-
siale, par la Société populaire d'Epinal,
en l'honneur de Marat, représentant du
peuple, assassiné par le fédéralisme, et
de Pierre Bayle, représentant du peuple,
assassiné par le royalisme, à Toulon, avec
lettre d'envoi au président de la Conven-
tion nationale, exprimant les sentiments
de regret et d'amour de la Société envers
les martyrs de la Liberté.
30 septembre, l" octobre 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., G 275, n°711.
Cf. Procès-veibal de la Convenlion nationale,
t. XXII, p. 224.
841. — Discours adressé à la Conven-
tion nationale par les commissaires de la
seclion de Montreuil, qui déclarent que
l'Assemblée générale de cette section, pé-
nétrée de reconnaissance envers les mar-
tyrs de la Liberté, Marat et Le Peletier, et
voulant honorer la mémoire de ces deux
grands hommes, inaugurera, dimanche
0 octobre, dans le lieu de ses séances, les
bustes de ces deux législateurs, et prie la
Convention d'envoyer une députation à
cette fête civique, le rassemblement du
cortège devant se faire place de la Liberté,
vis-à-vis la i)lace de la Bastille, à midi,
avec décision de la Convenlion, portant
que 12 de ses membres assisteront à cette
cérémonie.
4 octobre 1793.
Original, signé de Qucniar. membre de la
Commune, Jeanbu, Tisrot. et Chauvin, juge de
pai.t, A. N., C 276, n" 707, et extrait du pro-
cès-verbal, A. N., C 273, n' 679.
Cf. Procùx-vorbal de la Convention nationale,
t. XXII, p. 7S.
842. — Rapport de M. Giraud, architecte
du Déparlement, au Directoire du Dépar-
tement, accompagnant l'envoi des diffé-
rents mémoires relatifs aux funérailles
de Marat, après vérification de tous ceux
qui étaient susceptibles de l'être, et dé-
clarant que, le mémoire de l'embaume-
ment n'étant pas de sa compétence et
étant néanmoins susceptible d'une réduc-
tion assez, forte, il a cru devoir s'adresser
à un homme de l'art, le citoyen Desault,
chirurgien en chef de l'Ilôlel-Dieu, connu
par ses talents distingués, pour écbiirer
la religion du Directoire à cet égard, esti-
mant onliii qu'il lui parait juste de payer
à chacun des entrepreneurs les sommes
portées en marge à la suite de leurs noms,
conformément au règlement par lui effec-
tué, avec la liste des entrepreneurs et
fournisseurs, indiquant le montant des frais
(notamment 2,400 livres au sculpteur Mar-
tin, pour la construction du tombeau),
s'élevant en total à la somme de îl.OOS li-
vres 2 sols 8 deniers, en attendant le mé-
moire réglé de l'embaumement du corps
de Marat.
5 octobre 1793.
Original signé, A. JV., M (J65, n" IC.
Kd. Revue rétrospectioe , i' série, t. VI,
p. 308.
843. — Invitation adressée par la sec-
tion du Pont-Neuf à la Convention natio-
nale , pour l'inauguration des bustes de
Le Peletier et de Marat, le 13 octobre, avec
demande d'ejivoi d'une députation.
11 octobre 1793.
Kxtrait du procès-verbal, A . N. , C273, n" 679.
Cf. Prucès-verbal de la Convenlion nationale,
t. XXII, p. 247.
844. — Procès-verbal d'inauguration du
buste de Marat, sur l'une des places de
Fontainebleau, qui a reçu le nom de place
de la Montaijne, par la Société populaire
et les citoyennes de cette ville, lesdites ci-
toyennes, portant 2 bannières, avec ces
inscriptions : t» << Son image est ici, son
temple est dans nos cœurs »; 8° « Ennemi
des tyrans, il mourut leur victime, » suivie
d'un autodafé des elfigies des despotes qui
tapissaient les murs du ci-devant château,
entre autres, « du portrait do cet imbécile
Louis XIII », qui se trouvait être l'un des
chefs-d'œuvre du fameux Champagne, dont
les autres ouvrages embellissent actuelle-
MEUUTHE ET OBSÈQUES UE MAUAT
aoT
ment le Muséum national, ledit autodafé,
sacrifice expiatoire, offert aux mânes de
Marat, avec adresse à la Convention na-
tionale.
10* jour de la 2* décade du \" mois de l'an II.
(11 octobre 1793.)
Copie conforme et original signé ('2 pièces),
A. N., G 279, n» 760.
Cf. Procds-ucrbal de laConvenlion nalionnie,
t. XXIV, p. H4.
84i). — Oidre do la marclie de la pompe
funèbre, qui aura lieu le 20* jour du
l'r mois de l'an II (vieux style, mercredi
16 octobre) pour l'inauguration des bustes
de Marat et l.e Peletier, par la section du
Muséum.
13 octobre 1703.
Imprimé, A. N., C 270, n» 714.
840. — Discours de David, membre de
la Convention, à la Convention, annonçant
qu'il vient de terminer le tableau repré-
sentant Marat à non dernier soupir, et de-
mandant la permission, avant de l'offrir à
r.\ssemblée, de le prêter à ses concitoyens
de la section du Muséum, ainsi que celui
de Le Peletier, afin que ces martyrs puis-
sent en quelque sorte être présents aux
honneurs civiques qu'ils vont recevoir, de-
mandant également l'autorisa lion d'exposer
ces deux tableaux chez lui, au Louvre,
pendant une quinzaine de jours, aux yeux
du public, qui lui en a souvent témoigné
le désir, et invitant ses collègues à venir
les voir à partir de samedi prochain.
23 vendémiaire an II (11 octobre 1793).
Minute, de la main ds David, A. N,, C 276,
no 714.
Cf. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XXIII, p. 40.
847. — Rapport de M. Giritud, architecte
du Département, adressant au Directoire
du Département : 1° le mémoire du ci-
toyen Deschamps, chirurgien-major de
l'hôpital de la Charité, qui réclame 6,000 li-
vres pour l'embaumement du corps de
Marat; 2° une déclaration du citoyen
Lohier, commissaire du Comité de salut
public, portant qu'avant l'embaumement
le citoyen Deschamps n'avait évalué cette
opération (|u'à 12 ou t,,')00 livres ; Sofa-
vis du citoyen Desault, chirurgien eu chel
de l'Hôtel-Dieu, dont les talents, la probité
et le civisme sont connus, qui (lie à
l,!j00 livres les honoraires et déboursés
du citoyen Deschumps, et déclarant que
s'il applaudit à la réputation de patrio-
tisme que le citoyen Deschamps s'est ac-
quise, il est d'autant plus aflligé de sa
témérilé et de son avidité que, d'après
des reiiseigr)ements certains qui lui sont
venus d'autre part, ledit Deschamps ne
peut que se féliciter du règlement du ci-
toyen Desault, encore que celui-ci ait di-
minué son mémoire des trois quarts.
20 vendémiaire an II (17 octobre 1793).
Copie conforme, .signée de Uupin, secrétaire
adjoint du Département, A. N., V' 4385', n'i.
i" Mémoire du citoyen Deschamps, chi-
rurgien-major de l'hôpital de la Charité,
pour les dépenses faites par ordre du Con-
seil général de la Commune en vue de l'eia-
Iiaumement du citoyen Marat, son cœur
et ses entrailles embaumées à part, pour
soins assidns depuis le dimanche jusqu'au
mercredi, 2 heures du matin, pour tous
les aromates, liqueurs et pour tout le
linge employé, enfin pour les cinq élèves
qui, à tour de rôle, n'ont point quitté le
corps, montant le tout à 6,000 livres.
(Sans date.)
Ori-inal .«igné, A. S., V 4385', n" 4.
Les procès-verbaux de l'ouverture et de l'em-
baumement du corps de Marat, en date des 14
et 17 juillet 1793, originaux signés de Des-
champs, faisaient partie du dossier de Marat,
collection Benjamin Fillon, n" 556-14.
2» Déclaration du citoyen Lohier, comr
missaire du Comité de salut public, fai-
sant connaître que lui et son collègue
Berger, actuellement en mission du pou-
voir exécutif, firent toutes lès démarches
pour l'emhanmementdu corps de Marat, et
furent autorisés par le Conseil général de la
Commune à confii^rau citoyen Deschamps,
chirurgien-major de la Clinrité, le soin
de procéder à cet embaumement, et, sur
l'observation dudit Deschamps que celle
opération coûterait de 12 à l,!i00 livres,
ils en référèrent au Conseil général de la
Commune, et le procureur syndic Chau-
metle les chargea verbalement de dire au
citoyen Deschainps de se mettre à l'œuvre.
268
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
de fournir tout et que la dépense ne de-
vait pas l'arrêter.
11 novembre 1793.
Original signé, A. N., V 4385', n" 4.
> Rapport de Desault, chirurgien en
chef de l'Hôtel-Dieu, au sujet de la récla-
mation de Deschamps, relative aux frais
d'embaumement du corps de .Marat, fai-
sant connaître qu'après examen : 1° de la
déclaration signée dcLohier, commissaire
du Comité de salut public, d'après laquelle,
avant l'embaumement du corps de Marat,
le citoyen Deschamps, chargé de cette
opération, l'avait évaluée à 12 ou 1,300 li-
vres ; 2° du mémoire par lequel le citoyen
Deschamps demande la somme de 6,000 li-
vres pour les frais et soins relatifs à cet
embaumement, et qu'après s'être assuré
chez plusieurs apothicaires du prix actuel
des substances ordinairement employées
pour les embaumemcnls, et, en évaluant
les soins que cette opération exige, il se
croit fondé à prononcer qu'une somme de
IjîJOO livres doit suffire pour tous les fiais
de l'embaumement du corps de Marat, et
déclarant, pour conclure, que la somme
de 6,000 livres ne serait pas excessive, s'il
s'agissait de satisfaire la vanité et l'orgueil
d'un riciie héritier, mais qu'un républi-
cain se trouve déjà dédommagé de ses
peines par l'honneur d'avoir contribué à
conserver les restes d'un grand homme
que la patrie veut honorer.
29 vendémiaire an II.
Copie conforme, signée de Dupin, secrétaire
adjoint du Département, A. N.,F'' 438ôi, n» 4.
848. — Lettre de M. Laborey, président
de la section de la Cité, au président de
la Convention nationale, annonçant la cé-
lébration, le .30 vendémiaire, par la sec-
tion de la Cité, d'une fête civique pour
l'inauguration des bustes de Le Peletier
et .Marat, que- l'heure de la cérémonie est
fixée à 10 heures et, le lieu du rendez-vous,
la salle électorale, 2° cour de l'Evêché, dé-
clarant que la section se fût présentée en
niasse à la barre de la Convention, pour
la prier de se faire représenter par une
députation à cette touchante cérémonie,
mais dans la crainte d'absorber un temps
précieux, elle se borne à formuler sa
demande par écrit, avec décision de la
Convention, portant envoi d'une députa-
tion de 12 membres.
29 vendémiaire an II.
Original signé, A. N., C 276, n" 700.
Cf. Procès-verbal de la Convenlion nationale,
t. XXni, p. 189.
849. — Adresse des Sociétés populaires
du Bourg-de-l'Egalité, de Vitry, Tliiais et
Choisy-sur-Seine, à la Convention natio-
nale, exposant qu'il existe dans la com-
mune de Vitry-sur-Seine un port, connu
sous le nom de Port-à-l'Anglais, nom qui
doit être à jamais proscrit du sol de la
République, et demandant qu'il prenne
celui de Port-de-Marat, destiné à leur rap-
peler lé souvenir de cet ami et défenseur
de la Liberté, qui avait juré de mourir
pour elle et qui a tenu son serment.
30 vendémiaire an II.
Original signé, A. N.. F" 1006, n» 1009.
Renvoyé au Comité d'instruction publique, le
30" jour du 1" mois de l'an 2" de la République.
Signé : Pons (de Verdun), secrétaire.
830. — Adresse de la section du Temple
à la Convention nationale, rappelant que
la République entière a pleuré la mort de
Le Peletier et Marat, et annonçant que
l'Assemblée générale de la section du
Temple a décidé de célébrer l'inaugura-
tion des bustes de Le Peletier et Marat,
que cette fête, créée par le patriotisme,
n'est pas une vaine cérémonie, c'est le
tribut .mérité du souvenir de leurs bien-
faits, priant enfin la Convenlion de se faire
représenter par une députation à cette
fêle républicaine.
(5 brumaire an II.)
Original signé, A. N., C 279, n" 7G0.
Cf. Procès-verbal de In Convenlion nationale,
t. XXIV, p. 139.
831. — Adresse de la section des Inva-
lides à la Convention nationale, annonçant
que, le dernier jour de la I'" décade de ce
mois, les républicains Sans-culottes se
réuniront, pour célébrer l'inauguration des
bustes de Marat et Le Peletier, et de-
mandant qu'une députation de la Con-
vention vienne se joindre aux braves vé-
lérans, fiers des honorables cicatrices dont
ils sont couverts, à côté de forts et robustes
républicains, dignes de figurer dans cette
fête civique, où l'on ne trouvera ni faste
ni discours pompeux.
5 brumaire an II.
Original, signé d'Huber, commissaire, X. JV
C 279, no 760.
Cf. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XXIV, p. 121.
8o2.— 1» Rapport fait à l'Assemblée gé-
nérale de la section du Faubourg- .Mont-
martre par les commissaires chargés
d'organiser, dans cette section, une céré-
monie à la gloire des mânes de Marat et
Le Peletier, proposant comme local les
boulevards Montmartre et Poissonnière,
où sera élevé un stylobate, surmonté de'
la statue de la Liberté, avec un autel sur
le devant, où seront placés, l'un contre
l'autre, les bustes des deux premiers mar-
tyrs de la Liberté, rapport suivi d'un ar-
rêté de la section, adoptant le projet en
question, et décidant que tous les artistes
et artisans seront invités à aider les com-
missaires de leurs avis et de leurs talents,
et que les capitaines de chaque compagnie
seront chargés de recueillir des dons vo-
lontaires pour acquitter les frais de cette
fête, avec les tableaux des collectes faites
dans chaque compagnie.
5 brumaire an II.
26?57f!^^'.2r'' '■ ""■' ""''■' ^°"^- ^'''^- f^-
2» Scène patriotique, mê'lée de chants, à
exécuter le jour où la section du Faubourg-
Montmartre célébrera la fête qu'elle a
arrêtée en l'honneur de Le Peletier et
Marat, composée par le sieur Hevol, dit
Rlanfort.avec lettre d'envoi de l'auteur au
président de la section du Faubourg-Mont-
martre.
5 brumaire an II
acÎt"2685:io"Kl2r^'='=^^'"-^-;^--'^°--
3» Lettre de Dorotte, inspecteur des
bâtiments de la Commune, aux commis-
saires de la fête projetée par la section
du Faubourg-Montmartre, pour l'inaugu-
ration des bustes de Marat et Le Pele-
tier, les invitant à se concerter avec les
MEURTRE ET ORSÈQUES DE MARAT
269
citoyens Joigny et Campion pour l'emploi
successif des figures qui leur ont été re-
mises aux magasins du Houle.
16 brumaire an II.
.ibSS, fol. 128.
4° Liste des sections qui se sont fait
représenter à l'inauguration des bustes de
Le Peletier et Marat, le
2 1 brumaire an II.
fol'^lTo"' '^' ^" *'""■' ^°"''" '""'■ '''■• ^^^^'
S" Lettre de J.-P. Houdon, garde-maga-
sin général des Menus, certifiant que tous
les effets prêtés à la section du Faubourg-
Montmartre pour l'inauguration des bustes
de Marat et Le Peletier, premiers martyrs
de la Liberté, sont rentrés dans ce ma-
gasin.
26 brumaire an II.
Original signé, B. N., Mss., Nouv. acq fr
2685, fol. 123.
6° Etals et mémoires des dépenses faites
à titre gracieux par les sieurs Mœench,
Saint-Georges et Tonnelier, peintres, pour
la peinture et décoration du monument
représentant un tombeau antique à quatre
faces, orné de masques gris dans les
angles, avec couronne civique peinte en
bronze antique, socle en bleu turquin,
pour recevoir la figure, et l'autel sur le
devant, portant les deux bustes, de même
style, les travaux de Moench, évalués
150 livres, ceux de Saint-Georges 12 livres,
et ceux de Tonnelier :;n livres 8 sols.
1 frimaire an II,
Originaux signés (3 pièces), B. N Mss
Nouv. acq. fr. 2685, fol. 132.
7° Etat des travaux de menuiserie ' faits
à titre gracieux par le sieur Rouillier, me-
nuisier, pour le monument de la fêle en
l'honneur de Le Peletier et Marat, mon-
tant à 62.3 livres 12 sols 2 deniers.
(1 frimiire an II.)
fol^'135"'' ^' ^" '^'*'' ^'""'■' """l- ^''- ^''^^•
8" Rapport fait à l'Assemblée générale
de la section du Faubourg-Monimartre,
des recettes et dépenses relatives à la ce-
370 CHAPITRE 1". - iOURNÉBS HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
rémonie en mémoire de Marat et Le Pe-
lelier, qui a eu lieu le 21 brumaire an II,
par les commissaires nommés par son
arrêté du 5 brumaire an II.
3 niVAse no II.
Minute, B. JV., Mss., Nouv. acq. fr. 2685,
fol. 122.
S^3. — Lettre du sieur Roussel, délégué
de la section de la Réunion, au président
de la Convention nationale, annonçant
que, le septidi de la 1" décade du 2« mois
de l'an II, elle célébrera la fête de l'inau-
guration des bustes de Michel Le Pele-
lier et Marat, martyrs de la Liberté, et
qu'elle ose se llatter que, pour donner à
cette fête toute la solennité et la splendeur
qu'elle mérite, la Convention voudra bien
y envoyer une députation.
G brumaire an II.
Original signé, A. N., C 279, n» 760,
Cf. Procès-verbat de la Convention nationale,
t. XXIV, p. 161.
854. — Lettre de Paré, ministre de l'in-
térieur, aU président de la Convention
nationale, rappelant qu'il lui a adressé, le
27 du mois précédent, un état des dé-
penses relatives aux obsèques du citoyen
Marat, auquel il ne manque que l'état des
frais d'embaumement, qu'il envoie aujour-
d'hui, et déclarant qu'il ne peut quelaisset-
à la sagesse de la Convention le soin de
statuer, d'après le rapport de son Comité
des finances, sur la demande d'une somme
de 6,000 livres, formée par le citoyen
Deschamps, chargé de l'embaumement;
elle examinera si ces dépenses doivent
être allouées sur le pied de 1,1)00 livres,
conformément à l'avis du citoyen Desault,
chirurgien en chef de l'Hôtel-DieU, ou si,
comme le ministre serait porté à le croire,
une somme même de 1,200 livres seule-
ment ne serait pas suffisante.
7 brumaire an II.
Original signé, A.N., V 4385', n» 4.
Renvoyé à la Commission des finances, le
9' du 2' mois, seconde année. Signé : Louis,
du Bas-Rhin, secrétaire.
Ed.DAUliAN, La Démagogie en 1793 à Paria,
p. 283.
855. — Adresse de la section de Bonne-
Nouvelle à la Convention nationale, annon-
çant l'achèvement des forges qu'elle fait
construire pour la fabrication des armes,
qui devait commencer mercredi prochain,
et faisant connaîtra qu'après le commen-
cement des travaux, l'Assemblée générale,
la Société populaire et les autorités con.s-
tituées, accompagnées de la force armée,
se rendront au chef-lieu pour l'inaugura-
tion des bustes de Le Peletier et Marat,
avec nomination par la Convention des
citoyens Le Bon et Gossuin, chargés d'as-
sister à cette cérémonie.
7 brumaire an II.
Original, signé de Jault et Mollard, Ai N.,
C 280, n- 761.
Cf. Pvocès-cerbal de ta Convention nationale,
t. XXIV, p. 179.
8i>G. — Adresse de là section des Lom-
bards à la Convention nationale, par la-
quelle elle déclare que, désirant donner les
derniers coups de la massue nationale aux
aristocfates, aux fédéralistes, aux fana-
tiques, elle se propose de décerner aux
mânes de Marat et Le Peletier une fête
civique, le décadi de la première décade
de brumaire, et invile la Convention à
honorer d'une députation cette fête, à l'elTel
de se rendre à Saint-Jacques-le-Majeur à
10 heures du matin, avec désignation de
commissaires.
9 brumaire an II.
Original, signé de Châtelain, président,
A. JV., C 280, n» 761.
8o7. — Décret de la Convention na-
tionale, décidant sur le rapport de l'un de
ses membres chargés d'assister à l'inau-
guration des statues de Le Peletier et Marat
aux Champs-Elysées, qUe la tombe de
verdure, élevée au milieu des Champs-
Elysées à la mémoire de Marat et Le Pe-
letier, y sera conservée, sous la surveil-
lance et l'entretien de la section des
Champs-Elysées.
H brumaire an lî.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 277,
u« 723.
Cf. Pracè«-«erbai rfe (a Conoéniion natlotliti,
t. XXIV, p. 244.
8B8. — Adresse de la Société populaire
de P'eurs (Loife) à la Convention nationale,
MKURTRE ET OBSEQUES DE MAUAT
371
I
déclaranl que deux amis de la Liberté,
Chalier, à Lyon, Marat, à Paris, ont péri,
et que c'est à leur hainn inexorable pour
tous les genres d'aristocratie, à leur z^le
irjfatigfable pour la dénonciation et la pour-
suite des traîtres, que ces deux victimes
de. la rage et de la férocité de leurs enne-
mis durent leut mott, et exprimant le
regret qu'ils ne soient pas encore au Pan-
tliéon, à côté de l'auteur du Contrai social^
avec l'espoir que les amis de la Liberté
n'auront pas sans doute longtemps la dou-
leur de voir hors du Panthéon français
deux hommes qui vivront à jamais dftns
le cœur de tout vrai républicain.
11 brumaire an II.
Original signé, A. N., F" lOOC", n» 1550.
Insertion au Bulletin et renvoi au Comité
d'instruction publique.
Cf. Procés-verbal de la Convention nationale,
t. XXV, p. 214.
839. — Décret de la Convention na-
tionale, statuant sur la proposition de
placer la statue de Rousseau sous la tri-
bune de l'oraleur dans la salle de la Con-
vention et, en l'oison de l'observation faite
que celte place de prédilection appartient
à celui qui a servi la patrie de ses moyens,
de sa fortune et do son .sang, à Marat,
décidant qu'alin de rendre Justice & Maral,
martyr de la Liberté, et honorer sa mé-
moire, son buste sera placé sur une colonne
dans le lieu des séances de la Convention
et y occupera la première place.
15 brumaire an II.
Minute, de la main de Maribon-Montaut, A.JV.,
G in, n» 731.
Cf. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XXIV, p. 332.
860. — Décret de la Convention na-
tionale, portant que la Trésorerie na-
tionale tiendrai ladisposilion du ministre
de l'intérieur' la somme de ,';,608 livres
2 sols 8 deniers pour le payement des frais
des obsèques de Marat, faites aux frais de
la République en exécution du décret du
li) juillet dernier, et en outre une somme
de l,oOO livres, à laquelle demeure liquidée
la dépense faite pour l'embauineraent du
corps, et chargeant le ministre de l'inté-
rieur de distribuer ces sommes à qui de
droit, et d'en procurer bonne et valable
quittance.
18 brumaire an II.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 2'?7,
n" 724.
Ed. Procès-verbal de la Convention nattStlite,
t. XXV, p. 81.
801. — Adresse de la Société populaire
de Mennecy, district de Corbeil, à la Con-
vention nationale, demandant que le biUi-
ment servaht ci-deVant d'église l'iMetitiecy
devienne le lieu des séances de la Société
populaire, en conséquence que les bustes
de Marat et Le Peletier remplacent les sta-
tues de saint Pierre et saint Denis, leurs
anciens patrons, et que la commune de
Mennecy-Villeroy soit dorénavant nommée
commune de Mennecy-Marat.
19 brumaire an II.
Original signé, A.N.,F''' 1008', n» 1371.
Renvoyé au Comité d instruction publique la
proposition faite par les habitants de la com-
mune de Mennecy de changer de nom.
Cette adresse n'est pas mentionnée au procès-
verbal.
802. — Décret de la Convention na-
tionale, portant que les honneurs du Pan-
théon seront décernés à Marat, l'Ami et le
représentant du peuple, par dérogation
au décret relatif à l'époque où ces honneurs
doivent être décernés, chargeant le Comité
d'instruction publique de présenter le plan
de la cérémonie, décidant que les tableaux
de Le Peletier et de Marat, peinls par
David et offerts par lui à la Nation, seront
placés dans le lieu des séances de l'Assem-
blée des représentants du peuple, que ces
tableaux seront gravés sous la direction
de David, qu'un exemplaire de ces 2 gra-
vures sera distribué à chaque membre
de la Convention et à chaque administra-
tion de département et de district, les
planches restant à David, que les tableaux,
après avoir été gravés, seront replacés
dans le lieu des séances de la Convention
et ne pourront en être retirés, sous aucun
prétexte, par les législatures qui lui suc-
céderont.
24 brumaire an II.
Extrait du procès-verbal, A. IV., Cl* 76,
fol. 6338.
Ed. Procèi-verbal de la Convention nationale ,
t. XXV, p. 221.
272
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
863. — Projet d'épitaphe de Maral, dont
les cendres seront déposées au Panthéon,
par décret de la Convention nationale, du
quartidi 24 brumaire, l'an 2° de la Répu-
blique, par le citoyen Moline, secrétaire-
greffier, attaché à la Convention nationale.
(26 brumaire an II.)
Original signé, A. N., F" 1006, n» 1198.
Insertion au Bulletin, le 26« jour du 2" mois
2° année Républicaine, et renvoi au Comité
d'instruction publique. Signé : Charles Duval,
secrétaire.
864. — Délibération de la section du
Mont-Rlanc, portant que, dans le but de
rendre un hommage éclatant à la mé-
moire des martyrs de la Liberté, Le Pele-
tier et Marat, elle a décidé de célébrer
cette fête patriotique, le 12 frimaire, et
arrêtant d'en donner connaissance à la
Convention, en l'invilant à y assister par
députation, au Conseil général de la Com-
mune, à la Municipalilé, au Département,
aux 47 autres sections, aux Sociétés po-
pulaires, aux Comités révolutionnaires et
à toutes les autorités constituées, avec
prière de vouloir bien nommer des com-
missaires en plus grand nombre que faire
se pourra.
30 brumaire an II.
Extrait, signé de Langlois, président, et
Bourgoy, secrétaire, A. .!V., C 285, n° 830.
865. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant, à la requête do plusieurs
secrétaires-commis des bureaux et Comi-
tés, que le Comité des inspecteurs de la
salle fera placer incessamment, dans
chaque bureau, les bustes de Le Peletier
et de Marat.
30 brumaire an II.
Extraitdu procès-verbal, A. iV., 0277, n» 720.
Cf. Procès-verbal de la Convention nad'otiafe,
t. XXV, p. 335.
866. — Procès-verbal et pétition de la
Société populaire des (ïardes françaises,
tendant à ce que les représentations des
martyrs de la Liberté, Le Peletier, Marat
et Chalier, d'après les originaux de David,
soient placés dans tous les Tribunaux ré-
volutionnaires de la République.
4, 9 frimaire an II.
Extrait conforme et original signé (2 pièces),
A. JV.,?" 1007, n» 1233.
867. — Décret de la Convention natio-
nale, déclarant que le jour de l'apothéose
de Marat, au Panthéon français, sera une
fête pour toute la République, et char-
geant le Comité d'instruction publique
d'en proposer le mode.
5 frimaire an II.
Extrait, signé doPhilippeaux etRoger-Ducos,
A. N., F" 1007, n» 1210.
868. — Lettre-circulaire de la section
du Mont-Blanc, annonçant la célébration,
le 12 frimaire, de l'inauguration des bustes
de Marat et Le Peletier, tous deux mar-
tyrs de la Liberté, et invitant les citoyens
frères et amis à augmenter le nombre des
vrais républicains, qui assisteront à cette
fête, en y envoyant une nombreuse dépu-
tation, le rendez-vous étant fixé à 9 heures
du malin, au chef-lieu de la section, rue
Saint-Georges.
6 frimaire an II.
Imprimé, A. N., C 285, n» 830.
869. — Lettre de la Société populaire
des Sans-culottes de la commune de Mèze,
déparlement de l'Hérault, au président de
la Convention nationale, annonçant la cé-
lébration d'une fête civique en mémoire
de Marat et Le Peletier, martyrs de la
Liberté.
7 frimaire an II.
Original signé, A.N., C 286, n» 841.
Cf. Procès-verbal de la Convention riationalc,
t. XXVII, p. 194.
870. — Rapport au ministre de l'inté-
rieur, proposant d'approuver qu'il soit
expédié à son nom, sur la Trésorerie na-
tionale, un mandat de la somme de
7,108 livres, 2 sols 8 deniers, pour le paye-
ment des frais des obsèques de Marat, dont
la distribution sera faite par lui, savoir :
1,,')00 livres au citoyen Deschamps, chargé
de l'embaumement, et les ri,608 livres,
2 sols 8 deniers, formant le surplus, con-
formément à l'état visé par le département
de Paris, sur bonne et valable quittance de
chacune des personnes dénommées audit
état et dont l'identité sera constatée par le
bon qu'elles présenteront du citoyen Si-
mon, qui a été chargé du détail des funé-
railles, et que la section de Marseille et
à
MEURTRE ET OHSÉQUES DE MARAT
273
iMarat a autorisé à recevoir et répartir les
sommes dues, par son arrêté du 25 vendé-
miaire, avec ordonnance de payement de
7,108 livres, 2 sols 8 deniers au citoyen
Paré, ministre de l'intérieur.
10 frimaire an II.
Original , approuvé par Paré , el minute
(2 pièces), A. N., F* 1318.
871. — Admission à la barre de la Con-
vention nationale des instituteurs Lemairc
et Aubert, de la section des Ârcis, avec
plusieurs de louis élèves; l'un d'eux, le
jeune citoyen Claude l-amy, âgé de 12 ans,
prononce, pour l'inauguration des bustes
de Marat el de Le Peletier, un discours
dont la Convention ordonne l'impression,
avec renvoi au Comité d'instruction pu-
blique.
10 frimaire an II.
Extraitdu procès-verbal, A. N., 0 282, n''782.
Cf. Procès-verbal de la Convention nntionale,
t. XXVI, p. 205.
872. — Discours prononcé par le jeune
citoyen Claude Lamy, iigé de 12 ans, élève
des écoles gratuites de la section des Arcis,
le jour de la fête civiijue de l'inauguration
des bustes de Marat et Le Peletier, célé-
brée le 30 brumaire, avec couplets pa-
triotiques dits à cette occasion.
(10 frimaire an II.)
Imprimés (2 pièces), A.N., pn 1008, n» 1236.
Renvoyé au Comité d'instruclion publique,
10 frimaire. Signé : Heverchon.
873. — Adresse de Vincent Formalcone,
Vénitien, incarcéré à la Force, déposant
sur le trône de la Liberté l'éloge qu'il a
fait de son premier martyr, Marat, qui est
au Panthéon, et sollicitant son élargisse-
ment, avec VElorje de Jean-Paul Marat,
l'Ami du peuple, par un canonnier de
Paris. Paris, de l'imprimerie de Renau-
dière, l'an II. (Renvoyé au Comité d'ins-
truclion publique, le 14 frimaire an II.)
13 frimaire an II.
Original signé et imprimé de 32 pages
(2 pièce»), A. N., F" 1007, n» 1267.
874. — Adresse de la Société populaire
et révolutionnaire de Rouchain ù la Con-
vention nationale, demandant pour mettre
T. IX.
dans leur église des idoles plus dignes de
vénération, les portraits de Le Peletier et
de Marat, ces deux illustres martyrs de la
Liberté, qui, entourés et applaudis par le
peuple, dont ils furent les amis, seront
placés sur l'autel de l'inutile Christ.
(16 frimaire an II.)
Original signé, A. N., F" 1008', n» 1365.
Insertion ail Bulletin, renvoi au Comité d'ins-
truction publique, le 16 frimaire an II.
87"i. — Lettre du Comité révolutionnaire
de Sèvres à celui de la section des Piques,
à Paris, l'informant que les Sans-culottes
de Sèvres, réunis en Société populaire,
désirant rendre à Maral, Le Peletier et
autres martyrs de la Liberté, les hon-
neurs qui leur sont dus, feront l'inaugu-
ration de leurs bustes, le 30 frimaire, à
9 heures du matin, dans la salle de leurs
séances, et que, ce même jour, ils consa-
creront à la raison et à la philosophie le
temple naguères voué à la superstition, et
demandant l'envoi d'une députation, le
lieu de rendez-vous étant au Comité révo-
lutionnaire, près du Temple de la Raison.
26 frimaire an II.
Original signé, A. N., V 477433.
876. — Ode sur Maral, composée par
un jeune homme de 16 ans, habitant cà
Gien, qui garde l'anonyme, ode inspirée
par la reconnaissance et l'amour de la
patrie, avec letlre d'envoi à la Convention
nationale.
28 frimaire an II.
Original non signé, A.N., F" 1008^, n° 1495.
877. — Lettre d'un curé de village, qui
garde l'anonyme, au président de la Con-
vention nationale, accompagnant l'envoi
d'un poème pour la fête de Marat, avec
le texte de ce poème, intitulé : Drame en
musique.
16 nivôse an II.
Originaux (2 pièces), A. N., F" 1009',
n» 1033.
878. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant qu'il sera fait mention
honorable en son procès-verbal des deux
dessins dos tableaux de Le Peletier et de
Marat, faits par les citoyens Wicar et De-
18
274
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
vauge, d'après les originaux peints par
David.
24 nivùse an IL
Minute, A.N.,C 287, n» 857.
Ed. Procès-verbal de la Convention nationale,
t. XXIX, p. 217.
879. — Discours prononcé dans l'As-
semblée générale de la section régénérée
de Beaurepaire, à la suite de l'inauguration
des bustes des martyrs de la Liberté,
Marat et Le Peletier, par le citoyen A.-C.
Closquinet, membre de la Commission de
bienfaisance, auteur de plusieurs ouvrages
patriotiques, imprimé par ordre de l'As-
semblée générale, avec lettre d'envoi de
l'auteur à la Convention nationale, et ren-
voi, avec mention honorable et insertion
au Bulletin, au Comité d'instruction pu-
blique.
25 nivôse, 4 floréal an II.
Imprimé et original signé (2 pièces), A. N.,
F" 10102, n» .■Î015.
Ce discours figure parmi les Discours pro-
noncés dans le Temple de la Raison de la sec-
tion régénérée de Beaurepaire, les 20 et 25 ni-
vôse an II, A. N., L" 40 1718. Cf. M.\uniCE
TOURNEUX, Bibliographie de l'Histoire de Paris
pendant la Révolution, t. II, n» 8988.
880. — Demande de la Société des Cor-
deliers, tendant à ce que la Convention
décrète l'impression des ouvrages de
Marat, dont le dépôt précieux est entre
les mains de sa veuve, et à ce que le tirage
en soit fait à grand nombre d'exemplaires,
afin de répandre la vérité par toute la
République, avec l'expression du vœu de
la veuve de ce martyr de la Liberté, qui,
partageant les sentiments de tous ses vrais
amis, invite les Législateurs à rendre cet
ouvrage, en quelque sorte, une propriété
nationale, « au nom de Marat, qui n'a
cessé de travailler, au milieu des poignards,
pour le bien de la patrie, et qui n'a laissé
que des vertus à imiter ».
30 nivôse an II.
Extrait du procès- verbal, A. N., C 280,
u» 848.
Cf. P)'ocès-ue)'6aI de la Convention nationale,
t. XXIX, p. 340.
881. — Lettre de la Société populaire de
Muret à la Convention nationale, l'exhor-
tant à accélérer l'impression des œuvres de
Marat, demandée le 30 nivôse par la So-
ciété des Cordeliers, qui, en honorant la
mémoire de l'Ami du peuple, « ce grand
homme, ce véritable ami des Sans-cu-
lottes », sera une ressource pour sa veuve
et la base de l'instruction publique.
12 pluviôse an II.
Original signé, A.N., F''' 1009^, n« 2147.
882. — Procès-verbal de l'inauguration
des bustes de Marat et de Chalier, par la
Société populaire et républicaine du Puy
(Haute-Loire), avec lettre d'envoi à la Con-
vention nationale.
30 pluviôse, 25 germinal an II.
Imprime de 4 pages et original signé (2pièces),
A. N., F" 10102.
Cf. Procès-cerbai de la Convention nationale,
t. XXXV, p. 218.
883. — Rapport de police, rendant
compte d'une séance de la Société des
Cordeliers, rue dos Roucheries, et des
propos qui furent tenus, où l'on s'y traite
ironiquement de buveurs de sang, et fai-
sant connaître que la sœur et la femme de
Marat sont désignées comme prenant part
à ces conversations et en faisant les frais.
25 frimaire an III.
Original, A. N., F'<^ III, Seine, 14.
Ed. A. AuLARD, Paris pendant la réaction
thermidorienne et sous le Direcloire, t. I,p. 315.
884. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que, conformément à la
loi du 12 fructidor, les citoyennes Simonne
Evrard, veuve Marat, Alberline Marat,
sœur de ce dernier, et Marie-Barbe Aublin,
habitant avec les citoyennes susnommées,
toutes troisactuellemeutdétenuesà[Sainle]
Pélagie, seront traduites avec les pièces
qui les concernent par devant le juge de
paix de la section du Jardin des Plantes.
4' complémentaire an III.
Original, signé de Gauthier, Pemartin,
Boudin, Hardy et Monmayou.A. .V., F" 4774".
88o. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que les citoyennes Si-
monne Evrard, femme Marat, et Albertine
Marat, en détention à Sainte-Pélagie de-
puis prairial, seront sur le champ mises-
en liberté, et les scellés apposés sur leurs
effets levés, la citoyenne Barbe Aublin,
MEUHTHI5 ET OBSÈQUES DE MAUAÎ
27»
femme Pain, est comprise dans le même
arrêté.
24 vciidùmiaire an IV.
Copie confoime, signée Jollivet, A. N., V
477433.
886. — ■ E.Ktrail de la feiiilio de silualion
de la maison d'arrêt de Sainte-Pélagif,
porlanl qu'à la date du 2n vendémiaire les
nommées Simonne Evrard, renime Maral,
Alljertine Maral et Marie-lîarlie Auijiin,
femme Pain, entrées en ladite maison le
d3 prairial précédent, ont été mises en
liberté, en vertu d'un arrêté du (Comité de
sûreté générale de la Convention na-
tionale.
25 vendomi.-iire an IV.
Minulc, signée île Uocliaiit, <1. N., l''' 33()i.
S«7. — Lettre du ministre de la police gé-
îiérale au préfet de police, lui rappelant
(|u'il lui a transmis diverses réclamations
en faveur de la veuve Marat, détenue (aux
Madelonncttes) et réclamant le rapport
qu'il lui a demandé à ce sujet.
6 germinal an IX.
Minute, A N., V 6272, n» 5588.
AKI AIHK BERTEAUX
888. — Lettre du citoyen Bellavoinc, se-
crétaire-greffier de la commune de Vaugi-
rard, à la citoyenne Berteaux, lui annon-
çant (|uc la fête (|ue l'on va célébrer
mercredi exige la présence de hi liaison, et
que le Conseil municipal a jeté les yeux
sur elle pour jouer ce grand rôle et pour
inculquer cette raison aux hommes par un
lion discours de sa fa(;on, ajoutant (lu'ellc
n'auia pas de peine à lemplir ce rôle, (jui
lui est naturel, et comme elle doit présider
à toutes les fêtes et en faire l'ornement, lui
laissant le choix de son costume.
28 brumaire an II.
Original signé, .1. A'., W 338, no 611.
8SÎI. — Procès-verbal de la célébration
de la fêle des martyrs de la Liberté, Le
Peletier et Marat, au Temple de la Kaison,
ci-devant l'église de Vaugirard, par la mu-
nicipalité, le Juge de paix, la Société po-
pulaire de cette commune, les députés du
<:ouseil général de la Commune de Paris,
les Sociétés populaires des Invalides et
autres sections de Paris, le directoire du
district du Hourg-de-l'Egalité, représenté
par le citoyen Nicolas Gervoise, les So-
ciétés populaires et officiers municipaux
de Vanves et d'ivry, donnant l'ordre et la
marche du cortège ainsi que ht description
de l'autel élevé sur la place d'Armes à la
mémoire des martyrs de la Liberté, aulel
représentant un tombeau triangulaire sur
un socle de gazon, avec des légendes aux
trois angles, de la composition de Joseph
Parigot, clerc-greflier de la mimicipalilé
de Vaugirard, âgé de 17 ans, légendes
conçues en ces termes :
« Peuple, Marat n'est plus. Ah! Irop
injuste sort!
" C'est pour toi qu'il vivait, c'est pour
toi qu'il est mort!
« Que le tyran périsse et je meurs sa-
tisfait.
« Rousseau fut des Français l'oracle et
le génie.
" Adorons en silence une ombre aussi
chérie. »
Aux trois angles de l'autel étaient placés
les bustes des martyrs de la Liberté (J.-J.
Rousseau, Marat et Le Peletier), avec celui
de Brulus, sur des gradins, et une casso-
lette répandant les parfums de la Liberté.
Mention est faite des nombreux discours
prononcés à cette occasion, l'un par la
citoyenne Berteaux, remplissant le rôle de
la Raison ; un autre par le citoyen Michaud-
Lamioy, l'un des juges du V» arrondisse-
ment.
30 brumaire an II.
Extrait du cahier des déhbérations de la com-
mune do Vaugirard, A. AT., W 338, n" 61t.
890. — Discours prononcé à l'occasion
de la fête des martyrs de la Liberté, célé-
brée à Vaugirard, par la citoyenne Ber-
teaux, remplissant le rôle de la Raison, où
elle exulte les martyrs de la Liberté, tels
que Le Peletier, Maral et Beauvais, qui
ont fait verser des larmes, mais dont le
nom célébré d'âge en Age assiirora à leur
mémoire une gloire aussi durable que
leur nom.
30 brumaire an II.
Extrait clii re;;islre de.* déliburalions de la
commune de Vaugirard, A.N., W 338, o°6ll.
270
CHAPITRE I". — JOUUNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
89 1 . — Dénonciations contre Marie-Anne
Jourdain-Berteaux, reçues par le Comilé de
surveillance du Département de Paris,
faites par les témoins suivants, habitants
de Vaugirard :
1° La femme de Jacquet, marchand de
vins, demeurant vis-à-vis le Clos-Morel,
déclare que ladite Berteaux a dit que
Marat, Robespierre, Danton et toute la
Montagne étaient tous gueux, tous scélé-
rats et des hommes de sang, et en parlant
de Roland, dont elle montrait le portrait :
« Voyez ce Roland, qu'ils ont dénoncé,
qui est le plus honnête homme de la terre!
oui, ce sont des gueux, des scélérats »;
que le jour du convoi de Marat, la femme
de Michaud-Lannoy, président du 5« arron-
dissement, avec laquelle ladile Berteaux
est très liée, lui aurait dit : « Vas-tu au
convoi de Marat », et qu'elle lui aurait
répondu : « Fi-donc ! l'horreur, si tu y vas. »
2° Le citoyen Boulanger, membre du Co-
mité de surveillance, a entendu la femme
Berteaux dire un jour où Ton faisait cou-
rir le bruit que Marat avait été assassiné :
" J'en suis bien aise, la France est sauvée,
Je voudrais aussi que Robespierre et Dan-
ton fussent de même, nous serions bien
débarrassés, elle a ajouté que la Montagne
et les Jacobins étaient tous des scélérats
et des hommes de sang ».
3° La citoyenne Boulanger, femme du
précédent, a entendu dire à la Berteaux
qu'elle voudrait que Marat, Danton et Ro-
bespierre fussent tous en boucherie, at-
tendu que c'étaient des gueux et des scé-
lérats, que la Convention était une écuellc
à cochons. « Comment, cette Convention
voudrait que des gens de condition bien
élevés fussent compères et compagnons
avec des Sans-culottes. Fi-donc, l'hor-
reur! je crache dessus ; pour être bien re-
gardée, il faut être Sans-culotte, je n'ai
pas envie d'être de même », et, en montrant
le portrait de Roland, qu'elle avait au-
dessus d'un secrétaire, elle s'est écriée :
" Voyez ce pauvre Roland, voyez s'il a une.
ligure aussi abominable qu'on le fait ». La
femme Berteaux a également dit au citoyen
Lannoy et à sa femme, en parlant de la
Reine, que c'était abominable de la faire
souffrir en prison, comme l'on faisait. Le
citoyen Boucherai et sa fille, demeurant
au Soleil d'or, ont entendu les mêmes
propos.
4° Le citoyen Decaen, carrier, membre
du Comité de surveillance, demeurant
dans le Clos-Morel, a entendu la femme
Berteaux dire : 1° <■ que la Montagne était
tous scélérats, tous coquins et tous gueux,
et qu'ils méritaient plutôt d'avoir la tête
coupée que ceux à qui on l'abattait;
2° que Robespierre, Marat et Danton
étaient des gueux, des scélérats, et qu'ils
méritaient plutôt d'avoir la tête coupée
que d'autres; 3° que l'on ne coupait la
tête à des nobles et à des gens riches que
pour avoir leur bien ; 4° que ceux qui dé-
nonçaient Roland étaient des scélérats et
des gueux, qu'il ne pouvait y avoir un plus
honnête homme, qu'elle répondait de lui
sur sa tête, qu'elle avait dhié avec lui chez
le sieurGibert, administrateurdesPostes. »
4 nivôse an II.
Copie conforme, signée de Brun, secrctaire-
greffier, A. JV., W 338, n» 611.
892. — Procès-verbal d'apposition de
scellés par les soins du Comité de sur-
veillance de Vaugirard, en présence d'un
membre du Comité de surveillance du Dé-
partement de Paris, au domicile de la
citoyenne Rerleaux, clos du citoyen Morel,
sur les meubles trouvés dans son loge-
ment.
12 nivôse an II, 2 heures du matin.
Copie conforme, A. N., W 336, n" 611.
893. — Interrogatoire subi devant le
Comité de surveillance du Département de
Paris par Marie Jourdain-Berteaux, char-
gée de la gestion des biens du sieur Morel,
à Vaugirard, notamment de l'exploitation
d'une carrière, au sujet de ses relations
avec l'cx-ministre Roland, et de ses pro-
pos sur Marat, Robespierre et Danton,
dans lequel elle reconnaît bien avoir dîné,
le 12 août 1792, avec l'ex-ministre Roland,
qu'elle tenait pour un honnête homme,
mais nie les propos qu'on lui attribue,
notamment d'avoir dit que Marat, Robes-
pierre et toute la Montagne étaient des
gueux, des scélérats et des hommes de
sang, et d'avoir dit, le jour du convoi de
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MARAT
277
Marat, à quelqu'un qui lui demandait si
elle y allait : « Fi l'horreur! » avec arrêté
du Comité de surveillance, portant qu'eu
égardà la gravité de la dénonciation apportée
par 4 témoins, et que les faits y signalés
tendent à avilir la représentation natio-
nale, la femme Berteaux sera envoyée à
la Conciergerie, et copie de ces pièces
transmise à l'accusateur public du Tri-
bunal révolutionnaire.
14 nivôse an II.
Original, signé de Guigue jeune, président,
et Moessard, secrétaire, A. N., W 338, n" 611.
894. — Lettre de Guigue, jeune, président
du Comité. de surveillance du Département
de Paris, au citoyen Fouquet-Tinville {sic),
accusateur public du Tribunal révolution-
naire, lui transmettant les pièces contre
la nommée Berteaux de Vaugirard, décla-
rant qu'il pourra voir, d'après la dénon-
ciation faite contre elle, combien elle a pu
nuire au progrès de la Révolution et com-
bien elle en était l'ennemie, et ajoutant
que la femme Berteaux a été transférée
l'avant-veille à la Conciergerie.
16 nivôse an II.
Original signé, A.N.,^ 338, n° 611.
893. — Interrogatoire subi devant Charles
Harny, juge au Tribunal révolutionnaire,
par Marie-Anne-Jourdaiu Berteaux, femme
de confiance du citoyen Morel à Vaugi-
rard, au sujet des propos à elle imputés,
dans lequel elle reconnaît avoir dit au
citoyen Boulanger, qui était venu, le 29
ou 30 mai dernier, lui apprendre l'as-
sassinat de Marat, ce qui était faux, que
si Marat était l'homme qu'elle avait vu
dans ses écrits, où il demandait 160,000
têtes, ou 60,000, qu'un homme de ce ca-
ractère étant mort, la France serait sauvée,
mais a nié avoir tenu aucun propos contre
les Montagnards, les Jacobins et autres
patriotes, tels que Danton, Robespierre,
convient avoir cru que Roland était un
galant homme pendant son ministère,
qu'elle avait en effet son portrait, qu'elle
a dîné avec lui, le 12 août 1792, et l'a vu
2 fois dans le courant de ce même mois.
18 nivôse an II.
Original signé, A. N., W 338, n" 611.
896. — Mémoire justificatif adressé au
conseil municipal de Vaugirard parMarie-
Anne-Jourdaii) Berteaux, détenue depuis
le 12 nivôse, dans le cachot n° 7 de la
Conciergerie, sur la paille, pour être tra-
duite devant le Tribunal révolutionnaire,
par vengeance d'un membre du Comité de
surveillance de Vaugirard, nommé Phi-
lippe Decaen, qui s'est associé le nommé
Boulanger, du môme Comité, et le sieur
Jacquet, invoquant le témoignage des ha-
bitants de Vaugirard, notamment des ou-
vriers carriers, au nombre de plus de 50,
protestant contre les dénonciations ca-
lomnieuses du sieur Decaen, qui s'est servi
de 5 ou 6 mots pour échafauder toute une
fable, enfin demandant sa mise en juge-
ment, avec mémoire du Conseil général
de Vaugirard à l'accusateur public du Tri-
bunal révolutionnaire, déclarant que, d'a-
près les paroles et les actions de la femme
Berteaux, elle a toujours montré le plus
sincère patriotisme, et que les dénoncia-
tions dirigées contre elle sont l'œuvre de
la haine et de la plus basse vengeance,
réclamant sa mise en jugement, afin que,
si elle est innocente, ses infâmes dénon-
ciateurs soient confondus, et que, si elle est
coupable, la commune de Vaugirard aie
la salisfaction de voir punir une hypocrite
qui l'aura trompée.
2 pluviôse an II.
Original signé et copies conformes (3 pièces),
A. N., W 338, n°611.
897. — Lettre du citoyen Bellavoine, se-
crétaire-greffier de la municipalité de
Vaugirard, au citoyen Latude, lui adres-
sant un mémoire de l'infortunée citoyenne
Berteaux, détenue à la Conciergerie, avec
une lettre de cette municipalité, qui prie
l'accusateur public du Tribunal révolu-
tionnaire de s'occuper de son interroga-
toire le plus tôt possible.
2 pluviôse an II.
Original signé, A. N., W 338, n» 611.
898. — Acte d'accusation d'Antoine-
Quentin Fouquier-Tinville. accusateur pu-
blic du Tribunal révolutionnaire, contre
Mari-Anne Jourdain-Borteaux, âgée de 42
ans, chargée de la gestion des biens du
278 CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
citoyen Morel à Vaugirard, prévenue
d'avoir tenu des propos contre-révolu-
tionnaires tendant à l'avilissement de la
représentation nationale, au rétablisse-
ment de la royauté et à la provocation à
l'assassinat des représentants du peuple,
d'avoir dit que Marat, Rol>cspierre et
Danton étaient des gueux, des scélérats,
des hommes de sang, ainsi que toute la
partie de la Convention désignée sous le
nom de la Montagne, d'avoir fait l'éloge de
l'infâme Roland, dont elle conservait reli-
gieusement le portrait, et à l'époque où le
crime d'une quatrième furie mit le pa-
triotisme en deuil, d'avoir fait éclater la
joie la plus insultante, en s'écriant : J'en
sujs bien aise, la Fraitcc est sauvée, je vou-
drais que Robespierre et Danton funsetit lie
même, nou» serions bien débnrrnssi's, avec
jugement du Tribunal, ordonnant l'écrou
de la femme Berteaux à la Conciergerie.
21 ventôse an II.
Original signé, A. N., W 338, n» 011.
899, — Déclaration du jury de jugement
du Tribunal révolutionnaire, portant que,
dans le cours des mois de mars et juin
derniers, il a été méchamment et à dessein
provoqué l'avilissement et la dissolution
de la représentation nationale, l'assassinat
des représentants du |)euple et applaudi à
celui de Marat, et tenté par là de rétablir la
royauté ou tout autre pouvoir attentatoire
à la souveraineté du peui)le, et que Marie-
Anne Jourdain-Rerteaux, femme de charge
du citoyen Morel à Vaugirard, est l'auteur
ou complice de ces provocations et applau-
dissements, avec jugement du Tribunal ré-
volutionnaire, condamnant la femme Ber-
teaux à la peine de mort.
28 ventôse an II.
Originaux signés (3 pièces), A. N., W 338,
n« Cil.
AFFAIRE GIRARDIN
900. — Dénonciation faite au Comité de
surveillance révolutionnaire de Cham|)igny,
district de l'Kgalité, jmr .lean-Clauile Cro-
gnel (llls), cnltivalenr audit CImmpigny,
portant (|Ue les citoyens Cirardin, notaire
et propriétaire d'une maison dite le Bou-
quet, à Champigny, et Laurin, son associé,
demeurant avec lui, aussi bien que sa
femme, se sont réjoui et ont fait un feu
d'artifice à la mort de Marat, auquel a
assisté Pranville, curé, maire de Champi-
gny, le frère de Girardin et autres de lui
inconnus, que la femme l.aurin a dit que
Marat était encore un scélérat do moins,
que les prises de Condé, de Valenciennes,
ainsi que celle de Toulon, ont été célébrées
de la même manière et par les mômes
personnes.
12 germinal an II.
Copie conforme, signpc du sieur Fcrrel, nieni-
I>ro du Comité révolnlionnaire do Olianipignv,
A. N., W 35.
901. — Lettre des administrateurs et de
l'agent national du district de l'Egalité au
citoyen Fouquier, accusateur public prés
le Tribunal révolutionnaire, lui adressant
l'expédition d'une dénonciation faite, le
19 germinal, au Comité révolutionnaire de
Chani])igny contre Girardin, notaire, Laurin,
Pranville, ex maire et curé, pour avoirfail
des feux d'artitire on réjouissance de la
mort de .Marat, et le prévenant que Girar-
din et Pranville sont maintenant en élat
d'arrestation dans des maisons d'airét à
Paris, et que les tableaux qui les con-
cernent ont élé envoyés au Comité de salul
public, bureau des détenus, et de plus que
Laurin est domicilié à Paris, rue Neuve-
Egalité, section Bonne-Nouvelle, envoyant
également une lettre à eux écrite, le 10 llii-
réal.par Ferret, nienibi-e du Comité révo-
lutionnaire de Champigny.
21 floréal an II.
Original signé, A. N., W S.'i.
902. — Arrêté du Comité de siireté gé-
nérale, ordonnant de traduire au Tribunal
révolutionnaire, pour y être jugés, les
nommés Girardin, notaire, et Laurin, tous
deux demeurant rue Neuve-de-l'Egalité,
section Bonne-Nouvelle, la femme dudit
Girardin, Pranville, curé, maire do Cham-
pigny, le frère de Girardin et la femme
Laurin, coupables de s'être réjouis etd'avoir
fait un feu d'artifice lors de la trahison de
Condé, Valenciennes et Toulon, chargeant
le citoyen Morel, agent du (Comité, de
mettre à exécution ledit arrêté, et l'agent
MBURTRE ET OBSÈQUES DE MARAT
national du district de Champigny en ce
qui concerne le sieur Pranville.
23 messidor an II.
Original, signé d'Amar, Elle Lacoste, Louis (du
Bas-Rliin), Philippe Ruihc et M. Bajle, et copie
conforme (2 pièces), A. N., W 35.
OO;). — Procès-verbaux de transport de
Nicolas Morel, agent du Comité de sûreté
générale : 1° rue Neuve-de-rEgalité,n»209,
au domicile du nommé Lanrin et de sa
femme, où perquisition a été faite dans
leurs papiers, qui n'a produit rien de
suspect, à part un fragment de petit livre
broché contenant des prophéties pour les
mois de l'année, « avec un ridicule frap-
pant sur les événements de la République»,
lesquels consorts Laurin, sont écroués à
la Conciergerie ; 2° rue de la Verrerie,
n° 137, section des Arcis, au domicile du
sieur Cirardiii, peintre, frère du notaire,
où perquisition est également faite dans
ses papiers, mais sans résultat, lequel
Girardin est pareillement écroué à la Con-
ciergerie.
23, 24 messidor an IL
Originaux signés, avec petite brochure im-
primée (3 pièces),, A. A'., W 35.
AFFAIRK CERIOUX
904. — Lettre du citoyen Oubreuil au
citoyen Drouet, député de la Convention,
au Comité de sûreté générale, dénonçant
le nommé Riou (Cerioux), logé rue Froi-
manteau, hôtel de Danemark, qui lui avait
montré deux manuscrits venant de Caen,
conlenant un tissu d'abominations contre
les patriotes, et qui ne pouvaient lui avoir
été remis que par Duperrel ou l'un de ses
acolytes, ajoutant que depuis 3 jours, dans
cette maison, l'on n'entendaitque conspirer
contre Marat, et que ce même Riou avait
dit, ce jour même, au sieur Vachon que la
mort de Marat était trop douce et qu'il en
devait avoir une plus cruelle.
14 juillet 1793.
Original signé, A. N.,W 278, n° 95.
905. — Notilicution de mandat d'arrêt
décerné par l'accusateur public du Tribu-
nal révolutionnaire, contre le nommé
Cerioux, imprimeur, domicilié rue Froi-
manleau, hôtel de Danemark, prévenu
279
d'être complice de l'assassinat commis sur
la personne de Marat, représentant du
peuple, et procès-verbal d'arrestation dudit
Cerioux, au corps de garde de la section
des Tuileries, rue Saint-Mcaise, où il
s'était rendu volontairement, lequel est
conduit et écroué à la Conciergerie.
19 juillet 1793.
Oiiginal signé, À. IV., W 278, n° 95.
900. — Interrogatoire subi devant Jac-
ques-Bernard-Marie Montané, président du
Tribunal révolutionnaire, par Jean-Bap-
lisle Cerioux, âgé de 28 ans, imprimeur,
demeurant, lors de son arrestation, rue
Froimanteau, hôtel de Danemark, auquel
il est demandé : 1° Si dans la maison où il
demeure, il n'a pas entendu dire que l'on
conspirait contre la vie de Marat, à (|uoi il
a répondu qu'il était lui môme Maratiste,
«lu'il ne voyait que des députés de la Mon-
tagne, notamment Camille Desmoulins,
Robert, Thirion, Merlin de Thionville; 2° s'il
n'a pas dit un jour au nommé Vachon que
Marat était mort d'une mort trop douce et
qu'il devait en avoir une plus cruelle, à
quoi il a répondu qu'il ne pouvait trouver
une expression assez forte pour peindre
son étonnement d'une pareille calomnie.
27 juillet 1793.
Oi-iginal signé, A. N.,W 278, n° 95.
907. — Jugement du Tribunal révolu-
tionnaire, déclarant que le dénonciateur
de Jean-Baptiste Cerioux n'a pas été re-
trouvé et qu'il n'existe aucune preuve du
délit imputé audit Cerioux, ot ordonnant
sa mise on liberté provisoire.
29 juillet 1793.
Original signé, A. N.,'W 278, n» 95.
AFFAIRE ANDRÉ DESCHAMI'S
908. — Dénonciation faite au Comité
révolutionnaire de la section du Faubourg-
du-Nord par le citoyen Hébert, Faubourg
Saint-Denis, n» 17, contre le citoyen André
Deschamps, horloger,qui,au café Chevance,
manifestait des opinions anticiviques, je-
tant la défaveur sur toutes les autorités
constituées, disant que la Municipalité était
composée de scélérats, que Marat et Ro-
bespierre étaient des pendards, qui, lors-
280
CHAPITRE 1". — JOUIINÉES HISTOIUQL'ES DE LA RÉVOLUTION
qu'il apercevait quelqu'un au café qui
tricliait au jeu de caries ou de dominos,
il rappelait Marat, qu'ayant observé audit
Desehamps que ses opinions étaient très
dangereuses et pourraient lui être fu-
nestes, que, s'il n'y prenait garde, il se
ferait couper la lète, il a répondu qu'il s'en
moquait et que rien ne pourrait l'empè-
clicr de mettre au jour ses opinions, lùl-
ce même au milieu des bayonnettes, avec
décision des administrateurs du Déparle-
ment de Police, portant que le citoyen
Deschamps, accusé de regretter l'ancien
régime et d'avilir les autorités constituées
par des discours incendiaires, et qui a
été incarcéré aux Madelonneltes, sera tra-
duit au Tribunal révolutionnaire.
7, 27 septembre 1793.
Original signé, A. N., W 293, n» 20G.
909. — Interrogatoire subi devant An-
loine-iMarie Maire, juge du Tribunal révo-
lutionnaire, par le citoyen André Des-
champs, âgé de 43 ans, horloger. Grande
rue du Faubourg Sainl-Denis, n° 18, accusé
d'avoir tenu des propos inciviques, d'avoir
dit notamment que la Municipalité était
composée de scélérats, que Marat et Ro-
bespierre étaient des scélérats, à quoi il a
répondu qu'il a toujours respecté les opi-
nions de ces doux hommes, eu ce qui
concerne le gouvernement républicain,
particulièrement celles de Robespierre,
comme plus douces et plus en harmonie
avec ses sentiments.
8 octobre 1793.
Original signé, A. N., \V 293, n» 20G.
910. — Acte d'accusation d'Anloine-
Queniin Fouquier-Tinvillc, accusateur pu-
blic du Tribunal révolutionnaire, contre le
citoyen André Deschamps, horloger, pour
avoir méchamment et à dessein, par ses
propos, jeté la terreur parmi les citoyens,
tenté le rélablisseraent de la royauté et le
renversement de la République, avec juge-
ment du Tribunal révolutionnaire, con-
damnant le sieur Deschamps à la peine
de mort.
G, 1 1 brumaire an II.
Originaux signés (2 pièces), A. A'., W 293,
n" 200.
AFFAIKKS LE COCO KT LE BLANC
9H. — Dénonciation par Francois-Rar-
nabé Tisset, employé au Comité de sur-
veillance du Département de Paris, à l'ac-
cusateur public du Tribunal révolution-
naire, des propos anliciviques et antipa-
triotiques tenus par le citoyen Lecocq,
domestique de l'ex ministre Roland, qui
avait dit au sieur Jean-Rapliste I.amare,
fourbisseur, rue Saint-Jacques, et à son
frère, « que c'était un grand bonheur que
Marat fût assassiné, que c'était un grand
gueux de moins »,et tenu plusieurs autres
propos semblables sur les Montagnards.
20 brumaire an II.
Original signé, A. N., W 381, n" 878.
912. — Interrogatoire subi devant Charles
Harny, l'un des juges du Tribunal révolu-
tionnaire, par Louis Le Cocq, âgé de 30 ans,
potier déterre, entré au service de Roland,
ex ministre, depuis aoi1H792, au sujet des
propos par lui tenus, notamment sur ce
que lui, qui se proclame bon républicain,
s'était permis de dire, lors de l'assassinat
de Marat, que c'était un scélérat de moins,
avec d'autres mauvais propos contre d'au-
tres députés, lequel a répondu qu'il est très
faux qu'il ait jamais tenu ce propos contre
Marat, attendu qu'il a été toute sa vie son
plus zélé partisan, et n'a tenu aucun pro-
pos contre aucun député de la Montagne.
7 frimaire an II.
Original signé, A. A'., W 381, n° 878.
913. — Interrogatoire subi devantCharles
Harny, l'un des juges du Tribunal révolu-
tionnaire, par Pierre Leblanc, âgé de 37 ans,
compagnon menuisier, accusé de propos
contre-révolutionnaires, notamment, d'a-
voir dit : « Il faut un Roy, sans cela, cela
n'ira jamais bien, les Jacobins ne tendent
qu'à faire le mal et Marat est un homme
très sanguinaire », propos (lu'il a formel-
lement niés.
4 nivôse an II.
Original signé, A. N., W 381, n''878,
914. — Actes d'accusation d'Anloine-
Quentin Fouquier-Tinville, accusateur pu-
blic du Tribunal révolutionnaire, coiilre :
1° Louis Le Cocq, ci-devant domestique de
MEURTRE ET OBSÈQUES DE MARAT
28<
Roland, ex ministre, lequel, fidèle imitn-
Iftur dos exemples qu'il p<arait avoir reçu
dans la maison du traître Roland, n'a cessé
do tenir à tous les citoyens de son quar-
tier des propos contre-révolutionnaires et
de désigner comme scélérats tous les
députés de la Montagne, en particulier
ceux qui se sont sacrifiés pour la Révolu-
tion et ont perdu la vie par le fer des
assassins, que Marat etRobespierre étaient
de ce nombre, et qu'on était heureux d'être
délivré du premier, que c'était un coquin
de moins; 2° Pierre Le Blanc, âgé de 37 ans,
compagnon menuisier, qui s'est aussi
permis des déclamations infimes contre
les meilleurs patriotes, en disant notam-
ment que Marat, martyr de la Liberté, était
un liomme trop sanguinaire, que c'étaient
les Jacobins qui faisaient le mat, et que s'il ij
avait un Roi, tout cela n'arriverait pas,
avec jugement du Tribunal révolution-
naire, condamnant Le Cocq à la peine de
mort et acquittant Le Blanc.
C, 19 prairial an II.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 381,
n" 878.
AFFAIRE BRUCK
9to. — Déclarations de témoins contre
la citoyenne Bruck, reçues par le citoyen
Cherest, juge de paix de Tonnerre : 1° Le
citoyen Pierre Laceret, fils de Pierre La-
ceret, voiturier, âgé de 18 ans, déclare
qu'environ deux jours après qu'on a appris
la mort de Marat, la citoyenne Bruck,
l'ainée, demeurant au ci-devant chûteau,
qui allait entrer chez le citoyen Ester,
jardinier, a dit : « Il est mort, ce gueux'»,
que, lui ayant demandé « qui est-ce qui
est mort», elle a répondu, ci c'est ce gueux
de Marat, ceux qui l'ont assassiné ont bien
fait, ils auront une récompense ;>. A quoi
ledit Laceret a répliqué : << la récompense
qu'ils auront, ce sera d'avoir la tête cou-
pée », et la citoyenne Bruck a ajouté que
Marat et la Convention étaient tous des
gueux et la cause qu'il y avait une guerre
en France; 2° La citoyenne Marie Lenoble,
veuve de Pierre Laceret, voiturier, a en-
tendu, chez le sieur Ester, la citoyenne
Bruck dire, à propos de nouvelles, que
« Marat est mort, ceux qui l'ont tué ont
bien fait, c'est lui qui est cause de la
Constitution cl qu'il n'y a pas un Roi, si
ce gueux de Marat fût mort il y a long-
temps, nous en aurions mieux valu » ;
3° La citoyenne Madeleine Mantelet. femme
de Pierre Guenin, manouvrier à Tonnerre,
dit que, quelque temps après la mort do
Marat, elle a entendu la citoyenne Bruck
déclarer que » Marat était mort, que c'é-
tait un scélérat de moins, il y a dix ans
qu'il aurait dû mourir, c'est lui qui est
cause de la guerre ».
20 août 1793.
Copie conforme, A. N., W 410, n" 942
(pièce 97).
916. — Interrogatoire subi devant Mam-
mès Mariet, juge de paix de Tonnerre, par
Marie-Anne-Lonise Bruck, fille de feu Jo-
seph Bruck, inspecteur des bois, chasse
et pôclie du marquis de Courtanvaux, âgée
de CG ans, demeurant à Tonnerre, au ci-
devant château, au sujet des propos con-
tre-révolutionnaires par elle tenus, no-
tamment sur le compte de Marat, traité par
elle de gueux, et dont elle avait approuvé
l'assassinat, ce qu'elle a nié, déclarant
qu'elle n'avait jamais entendu parler de
Marat, ni en bien, ni en mal, et n'en avoir
point parlé elle-même.
16 pluviôse an H.
Original signé, A. N., W 410, n° 942
(pièce 98).
917. — Interrogatoire subidevantClaude-
Emmanuel Dobsent, juge du Tribunal ré-
volutionnaire , par Marie - Anne - Louise
Bruck, âgée de 67 ans, demeurant à Ton-
nerre, au sujet des propos par elle tenus,
notammerjt d'avoir dit que ceux qui avaient
tué Marat avaient bien fait, ce qu'elle a
déclaré faux.
6 prairial an II.
Original signé, A. N., W 410, n° 942
(pièce 104).
AFFAIRE RENYÉ
918. — Dénonciation faite au Comité de
surveillance de la commune de Saint-
Maur par le sieur Pierre Estèphe, bûche-
ron, travaillant au bois de Vincennes, contre
le sieur Nicolas Renyé, garçon carrier,
pour avoir tenu les propos les plus inci-
282 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQCES DE L\ RÉVOLUTION
viques, avoir dit entre autres " qu'il se
J... de Marat et de Le Pelelier, ainsi que
de toutes les affaires que l'on faisait ».
12 germinal an II.
Original signé, A. N., W 425, n" 951
(pièce 27).
AFFAIRE SALLENEUVF.
919. — Déclaration faite au Coiniti'- de
surveillance d'Aigueporso par : 1° Antoine
Cliarles, charpentier audit lieu, contre le
sieur Jean-Baptiste Salleneuve, agricul-
teur, pour avoir tenu des propos contre-
révolutionnaires, l'ayant entendu dire dans
la commune de Biissière, <i àuno fête delà
superstition », au sieur Jeaii-Jacqiies Bré-
cliard : « Tu es du parti de Murât, je
connais Marat, c'était un gueux, je l'ai vu
.à Paris, il n'avait pas le moyen de payer
.sa tasse de café, je l'ai vu faire sauter par
la fenêtre, faute par lui de payer son café " ;
2» Jean-Jacques Brécliard, officier muni-
cip.il d'Aigueporse, qui cnloiidit le citoyen
Salleneuve parler dans un groupe contre
la Convention et chercher à l'avilir, que
ledit Bréchard s'élant approché, dit : «■N'é-
coulez pas cet homme, il vous trompe »,
que l'autre répli<]ua ;i son lour : <i N'écou-
tez pas Bréchard, c'est un Marat », et
comme son opinion était que Marat était
sanguinaire, il donnait à entendre qu'il y
avait concordance entre l'opinion de Marat
et celle du déclarant; 3» Jacques Degeorge,
officier do santé à Aigucporso, ((ui enten-
dit le citoyen Salleneuve désapprouver le
parti Maratiste et blâmer les Parisiens au
sujet de la journée du 31 mai, et répéter
que les honnêtes gens en province en gé-
missaient.
9 nonïal an II.
Original signé. A. N., W ^15, n" 953
(pièce 70).
920. — Interrogatoire subi devant le
citoyen Etienne Masson, juge du Tribunal
révolutionnaire, par Jeaii-Baptisle Salle-
neuve, ;\gé de 44 ans, agriculeur à Aigue-
perse, au sujet des propos injurieux
contre Marat et autres patriotes, qu'il au-
rait tenus, de même contre la Convention,
en déclarant qu'il fallait la délivrer de la
tyrannie des Parisiens, propos qu'il a niés,
en prolestant de son patriotisme et de
son énergie, «jui lui avaient fait beaucoup
d'ennemis à Aigueperse.
13 prairial an II.
Original signé A. N., W 415, n" 951
(pièce 80).
rilOCÈS ET EXÉCUTION DE CHAUI.OTTE
CORDAY
921. — Lettre de Barbaroux à Lauze
De Perret, l'informant (|u'il lui a écrit par
la voie de Rouen pour l'intéresser à une
affaire cjui regarde l'une de leurs conci-
toyennes, à l'effet de retirer des pièces du
ministère de l'intérieur, le prévenant que
la citoyenne qui porte cette letlre, s'inté-
resse à cette même affaire, et déclarant
qu'ils ne tarderont pas à être sous les
murs lie Paris.
7 juillet 1793.
Original non signé, paraplie par Chabot,
A. N., Wrn, n» 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlolte de Cordai/ devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 57 ; Archives parlementaires,
t. LXVIII, p. 720.
922. — Procès-verbal de transport de
Jacques-Philibert Guillard, commissaire de
police de la section du Théâtre-Français,
au domicile du citoyen Marat, qui venait
d'ôlre assassiné, rue des Cordeliers, n° 30,
constatation de son décès et examen de
son corps par Philippe-Jean Pelletan,
chirurgien consultant des armées, interro-
gatoire de l'autour de l'attentat, Marie-
Annc-Charlotte Corday, en présence des
citoyensMarino et Louvet, administrateurs
au Déparlement de Police, puis des ci-
toyens Maure, Legendre, Chabot et Drouet,
membres du Comité de sûreté générale,
au bas duquel procès-verbal se trouve un
arrêté, signé de Marino et Michonis, admi-
nistrateurs au Département de Police,
ordonnant de conduire ladite Corday à la
prison de l'Abbaye, où elle sera gardée à
vue par un gendarme.
13 juillet 1793. 7 lieuies trois quarts de relevée.
Kxpédition conforme, A. N.,W 277, n" 82.
Ed. CUKRON DE VlI.LIERS. Marie-Anne-C/iar-
lollc do Corday d'Armont, p. 202 ; 0. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotle de
Corday drvant le Tribunal révolulionnaire, p. 1 ;
l'interrogatoire de Charlotte Corday, extrait de
ce procès-verbal, est reproduit dans les Archives
parlementaires, t. LXVIII, p. 717.
PROCÈS KT EXÉCUTION DE CHARLOTTE CORDAV
383
923. — LeLlie de CharloUe Coiilay au
citoyen Maiat, Faubourg Saint-Cermain,
rue des Cordelieis, à Paris, lui rappelant
qu'elle lui a écrit ce matin et renouvelant
sa demande d'audience, en déclarant qu'il
sufiil qu'elle soit bien malheureuse pour
avoir droit à sa protection.
Adresse do Marat, écrite au ciayon do
la main de Charlotte Corday, trouvée dans
sa chambre à l'hôtel de la Providence.
13 juillet 1793.
Autographe, A.N.,C '277, n» 82.
Cette leltrc a été paraphée par le commissaire
• luellard avec la note suivanle: La présente n'a
point été remise à son adresse, devenue inutile
par l'admlssioT de l'assassin à sa 2' présenta-
lion, vers les 7 heura.s et demie de relovée,
iieiire à laquelle elle a consommé son forfait.
VA. C. y.vtv.h, Dossiers du iirocés criminal
ih- l'Iiarlolte de Conlay devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 59; E. Cami'ardON, Le Tribunai
révolutionnaire de Paris, t. I, p. 59; Archives
parlementaires, t. LXVIIF, p. 71G.
924. — Procès-verbal de transport de
Esprit-I.ouis Roussel, commissaire de police
de la section du Mail, en vertu d'ordres
du Département de Police, transmis par
les citoyens Cavanagh et Eiot, officiers do
paix, rue des Vievix-Augustins, n" 19, à
l'hôtel de la Providence, tenu par la ci-
toyenne Crollier, et perquisition dans la
chambre n" 7, au l'' étage, occupée par
Maii(>-.\nnc-Charlotlo Corday, oi'i au<iins
papiers n'ont été trouvés dans les meubles,
à part trois petits morceaux de papier, l'un
d'eux portant l'adresse du citoyen Duperret,
rue Saint-'l'liomas-dii-l.ouvre, n" 4j; il est
procéilé à l'inventaire des efTels d'habil-
lement contenus dans une commode, con-
sistant en un déshabillé do bazin rayé, un
Jupon de soie rose, un autre de coton
blanc, 2 cheniises do femme, deux paires
de bas do colon, une blanche, l'autre grise,
un pistil peignfùr de toile blanche, sans
mani'lios, 4 mouclioirs blancs, 2 bonnets de
linon, un lichu de gaze vert, un lichu de
soie il bande rouge et un paquet do rubans
de dill'érentes couleurs, tous lesquels objets
ont été misdaiis une serviette pour former
un paquet vl être emportés nu Départe-
ment do Police. !,e citoyen Louis Rruncau,
tailleur, représentant la dame Croilier, a
déclaré que ladite Corday est entrée k
l'hôtel de la Providence, le 11 courant, et a
dit être native de Caen, que, depuis son
arrivée,un particulier de la taille de 5 pieds
4 pouces environ, vêtu d'un habit jaundlre,
paraissant âgé d'environ -iO ans passé, est
venu la voir 2 fois.
13 juillet 1793, 10 heures t/2 du soir.
Copie conforme, A. N., W 277, n» S2.
Kd. Chéron I)K ViLHuns, Marie-/lnne-C/iar-
lotte de Corday d' Armant, [>. 215 ; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de
Corday devant le Tribunal révolutionnaire, p. 8.
925. — Liste d'adresses, trouvée dans la
chambre occupée par Charlotte Corday et
écrite de sa main, annexée au procès-
verbal de Roussel, commissaire de police
de la section du Mail.
13 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n" 82.
Ikl. C. 'VATF.r,, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révolu-
tionnaire, p. 10; H. Wallon, Histoire du Tri-
bunal révolutionnaire de Paris, t. I, p. 195.
920. — Déclaration et interrogatoire de
Toussaint Collet, compagnon corroyeur,
rue Montmartre, n° 121, qui est venu
annoncer à l'Assemblée générale de sa
section que le citoyen Marat venait d'être
assassiné dans son bain par une femme,
déclaration qui a paru suspecte et a mo-
tivé l'envoi de ce jiarticulier à l'admi-
nislration de Police, avec décision deRau-
<lrais, administrateur do Police, portant
que ce n'est point un délit d'avoir annoncé
la mort trop vraie il'un représentant du
peuple, et renvoyant l'individu en question,
n'élanl pas muni de carte de sûreté, i\ sa
section.
13 juillet 1793, 9 heures 1/2 du soir.
Original signé, A. N., W 277, n" 82.
ClIKRO.N DK Vll.LlEns, Marie- Annc-CliarloUe
dnCorday d'Annont, p. 219 ; C. Vatel, Dossier»
du procès criminel de Charlotte de Corday devant
te Tribunal révolutionnaire, p. 18.
927. — Procès-verbal dressé par M. Jean-
Antoine Dclorme, commissaire de police
(II! la section de 1702, en vertu d'ordres du
Département de Police, transmis par les
citoyens Cavanagh et Mercerot, officiers
de paix, au .sujet de la comparution du
citoyen Guillot, portier du sieur Odille,
rue Caillou, n" 30, lei|uel sommé de
28* CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lui déclarer ce qui pouvait être à sa
connaissance, directe ou indirecte, rela-
tivement à la conspiration et à l'assassinat
commis par Marie-Anne-Cliarlotte Corday
sur le citoyen Marat, a répondu n'avoir
point connaissance de correspondance,
affiliation, ni projet y ayant aucun rap-
port, et a donné des indications sur les
personnes logées dans la maison, qui sont
2 veuves vivant de leurs revenus, le reste
de l'immeuble étant occupé par des bureaux
pour l'habillement des troupes, a déclaré
en outre qu'il n'y a personne du nom
d'Odille dans la maison.
14 juillet 1793, 4 heures de relevée.
Copie conforme, A. N.. W 277, n" 82.
Ed. ChÉrOn dk ViLLiEliS, Marie-Anne Char-
lotte de Corday d'Armonl, p. 271; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel deCharlottedeCorday
devant le Tribunal révolu lonnaire, p. 11.
928. — Lettre de Fouquier-Tinville, ac-
cusateur public du Tribunal révolution-
naire, aux administrateurs du Département
de Police, déclarant que l'horrible attentat
commis, la veille, sur la personne du
brave et courageux républicain Marat, en
même temps qu'il doit exciter l'indigna-
tion de tous les vrais républicains, exige
un exemple aussi sévère que prompt, et
que le glaive de la loi doit frapper, sans
retard, l'auteur et les complices d'un pa-
reil attentat, et que, s'ils peuvent lui faire
passer le procès-verbal et les pièces re-
latives à cette affaire, dans la matinée de
demain, l'affaire sera jugée, la connais-
sance en appartenant exclusivement au
Tribunal révolutionnaire.
14 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n° 82.
Ed. CuÉnON DE Vll.LIERS, Marie-Anne Char-
lotte de Corday d'Armont, p. 268; E. Cam-
PARDON, Le Tribunal révolutionnaire de Paris,
t. I, p. 62; C. 'Vatel, Dossiers du procès cri-
minel de Charlotte de Corday devant le Tribunal
révolutionnaire, p. 15; H. Wallon, Histoire du
Tribunal révolutionnaire de Paris, t. I, p. 196.
929. — Lettre de François Chabot à
Fouquier-Tinville, accusateur public du
Tribunal révolutionnaire, déclarant qu'il
n'a pas l'adresse [aux Français] écrite
par la citoyenne Corday, en vue de per-
vertir l'esprit public, mais seulement l'une
des lettres qu'elle avait adressée à Marat,
son extrait baptistaire, le couteau avec sa
gaîne, ainsi que l'extrait du procès-verbal,
mais le tout se trouve au bureau de la
Convention, et sera envoyé par un huis-
sier, dès l'ouverture.
(14 juillet 1793.)
Autographe, A. N., W 277, n" 82.
Ed. Chéron de Villiers, .Warie-Anne Char-
lotte de Corday d'Armont, p. 269 ; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel deCharloltede Corday
devant le Tribunal révolutionnaire, p. 269.
930 — Décret de la Convention natio-
nale, portant que Lauze-Deperret, forte-
ment soupçonné d'avoir eu des relations
avec Charlotte Corday, sera mis en état
d'arrestation.
14 juillet 1793.
Extrait du procès- verbal, A . JV. , C 259, n» 536.
Ed. ArchiBes par/emenlaires, t. LXVIII,
p. 723.
931 . — Décret de la Convention nationale,
portant : 1° que Lauze-Duperret est mis
en état d'accusation, comme prévenu de
complicité de l'assassinat commis sur la
personne de Marat ; 2° que le Tribunal ré-
volutionnaire instruira tout de suite contre
l'assassin de Marat et ses complices.
14 juillet 1703.
Extrait du procès-verbal, A. N., Cl 72,
fol. 4586 v» ; copie conforme, signée de Woltf,
commis greffier, W 277, n" 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 17; Archives parlementaires,
t. LXVIII, p. 724.
932. — Lettre de Gohier, ministre de la
justice, au maire de Paris, l'avisant de la
conférence qu'il va tenir avec le citoyen
Fouquier-Tinville au sujet des moyens les
plus propres à donner toute l'activité et la
solennité nécessaires aux poursuites de
l'assassinat commis, la veille, sur la per-
sonne d'un représentant du peuple, l'invi-
tant à cette conférence et le priant de lui
envoyer par le porteur la procédure déjà
commencée.
14 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n° 82.
Ed. Chéron de Villiehs, Afarie-Anne-C/iar-
lotte de Corday d'Armont, p. 269 ; C. Vatkl,
Dossiers duprucès oiminel deCharlottedeCorday
devant le Tribunal révolutionnaire, p. 15.
PROCES ET EXECUTION DE CHARLOTTE CORDAY
285
I
I
933. — Récépissé au parquet du Tribunal
révolutionnaire d'une procédure contre
Marie-Anne-Charlolte Corday, contenant
9 pièces, envoyée par le Département de
^°'"^^- 15 juillet 1793.
Extrait du registre d'enregistrement des pièces
envoyées à l'accusateur public du Tribunal ré-
volutionnaire, A. N., W 227, n" 293.
934. — Déclaration faite à la Société des
Amis de la Liberté et de l'Egalité, séante
aux Jacobins, par le citoyen Laurent Bas,
commissionnaire, demeurant au coin du
pont Saint-Michel et de la rue Saint-Louis,
et travaillant chez le citoyen Marat, repré-
sentant du peuple, à plier les numéros de
l'Ami du peuple, déclaration envoyée par
la Société à Fouquier-Tiiiville, accusateur
public du Tribunal révolutionnaire, et rap-
pelant les circonstances de l'assassinat
de Marat, ledit Laurent Bas ayant terrassé
Charlotte Corday après l'attentat.
15 juillet 1793.
Copie conforme, A. N., W 277, n" 82.
Ed. GhÉron de VilLIERS, Marie-Anne-Char-
lotte de Corday d' Armant, p. 274 ; G. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 18.
935. — Déclaration de Michel Kessel,
citoyen de Riquewihr, logeant à Paris, rue
Jean-Pain-Mollet, n" 8, certifiant que le
ciloyen Leduc, traiteur-aubergiste à Mont-
morency, lui a déclaré, en présence de la
citoyenne Sleim, marchande de vin, rue
Jean-Pain-Mollet, que le jeudi précédent,
vers 8 heures du matin, un carrosse a dé-
barqué chez lui 3 hommes et 2 femmes,
que, parmi les hommes, il avait reconnu
l'abbé Fauchet et l'évêque de Nancy, que
Fauchet lui a bien recommandé de cacher
leur arrivée, surtout à un député de la
Montagne, qui logeait quelquefois chez lui,
que ces gens sont restés dans une chambre
jusques dans l'après-midi, ladite déclara-
tion faite en vue de donner quelques éclair-
cissements sur la complicit»' de l'assassin
de Marat. , . . .,, .„„„
16 juillet 1793.
Copie, certifiée conforme à l'original, remis
au Comité de siireté générale par François
Chalmt, A. N., W 277, n" 82.
Kd CllÉMON DE ViLl.iERS, Marie-Anne-Ch.ir-
lotte de Corday d'Armont, p. 225 ; G. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 22.
936. — Déclaration faite au Comité de
silreté générale par la citoyenne D'Au-
banton, demeurant rue des Mathurins, ou
de Beaurepaire, n» 44, laquelle, en pas-
sant rue Hautefeuille, près les Préinontrés,
vers 7 heures ou 7 heures 1/4 du soir, a
vu 2 hommes, dont l'un a dit à l'autre,
assez haut pour être entendu : On assas-
sine Marat, en présence d'un facteur qui
passait, avec observations de Drouet, mem-
bre du Comité, portant qu'il serait essen-
tiel de confronter la femme D'Aubanton
avec les prévenus de complicité, et de dé-
couvrir le facteur, qui portait une lettre
chez Marat, à 7 heures du soir.
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277. n» 82.
Ed. G. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
hitionnaire, p. 21.
937. — Déclaration de la citoyenne
Adrienne-Catherine Le Bourgeois, de la
section de la Cité, rue Basse-des-Ursins,
n° 1, faisant connaître que, s'étant trouvée
jeudi soir, à la Convention nationale, aux
secondes, elle y a vu une grande personne
qui tenait des propos inciviques, surtout
sur le compte de Marat, à l'occasion de la
pétition de la Société des Droits de l'Homme,
et se trouvait avec un citoyen habillé de
mordoré, est survenu un autre particu-
lier, accompagné d'une demoiselle habillée
de blanc, et qu'elle a reconnu aujourd'hui
pour être, le premier, le citoyen Fauchet,
le second, le citoyen Deperret, lesquels
paraissaient être en liaison avec ladite
dame et, au sortir de la loge, il fut ques-
tion d'aller chez le ministre de l'intérieur.
Sans date (16 juillet 1793).
Original signé, A. N., W 277, n° 82.
938. — Déclaration de la citoyenne
Louise Grollier, faisant connaître que la
nommée Corday, dite Marie-Anne-Charlotte,
a logé h l'hôtel de la Providence, rue des
Vieux-Augustins, depuis le 11 juillet, et y
a reçu 4 ou 5 fois la visite d'un particulier
dont elle donne le signalement, lequel a
écrit pour cette femme 3 lettres, qui ont
été envoyées à Caen.
Sans date (16 juillet 1793).
Original .signé, A.W., W 277, n» 82.
286
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DK LA RÉVOLUTION
Avec cette lettre se trouve un carton carié,
portaut l'adresse de l'hôtel de la Providence,
avec la signature au verso de Lauze-Deporret.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
lie Charlolte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. Î3.
!I39. — Lellrc du citoyen Merger à Fou-
quier-Tinvillo, accusateur public du Tri-
bunal révolutionnaire, déiionçaiille citoyen
Obère (Auberl), soi-disant courrier de Mar-
seille, grand ami et conlident de Baiba-
roux, demeurant rue du Petit Lion-Sainl-
Sauveur, n'iii, et déclarant qu'il lui semble
urgent de le confronter à la nommée Coi-
dier {sic), lors de son procès, ajoutant
(|u'il sera demain avec les témoins dans
la salle.
Sans date (16 juillet 17'J3).
Original signé, A. N., W 277, n" 82.
Ed. Chébox de Villiehs, Marie-Anne-CUar-
lolte de Corday d' Armant, p. 21G; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 2'!.
940. — Lettre écrite de IWbbaye et ter-
minée à la Conciergerie par Charlotte
Corday au citoyen Barbaroux, député à
la Convention nationale, réfugié à Caen,
rue des Carmes, à l'hôtel de l'Intendance,
lui donnant des détails sur son voyage et
sur sou premier interrogaloire.
1 G juillet 1793.
Autographe |2 pièces), A. N., W 277, n"8î;
copie, A. N., V 4385', n" 3.
Ed. Ghéron de 'VillIers, Marie-Anne-Char-
lotte de Corday d' Armant, p. 285 ; C. Vatei-,
Dossiers du procès criminelde Charlotte deCorday
devant le Tribunal révolutionnaire (enfac similc);
l'j. Campabdon, Le Tribunal révolutionnaire de
Paris, t. I, p. 71 ; Musée des Archives na-
tionales, n" 1367; H. WallO.n, Histoire du
Tribunal révolutionnaire de Paris, t. I, p. 456.
941. — Lettre de Charlotte Corday à son
père, M. d'Armonl, rue du Règle, ;i Ca-
rentan, lui annonçant qu'elle sera jugée
le lendemain, ;i 8 heures, et qu'elle a pris
comme défenseur, pour la forme, Gustave
Doulcet, l'atlentat par elle commis ne per-
mettant aucune défense, déclarant qu'elle
a vengé bien des innocentes victimes et
que le peuple, un jour désabusé, se réjouira
d'être délivré d'un tyran, qu'elle avait
essayé de faire croire qu'elle passait en
Angleterre dans l'espoir de garder l'inco-
gnito, faisant ses adieux à son père et à sa
sœur, ainsi qu'à tous ses parents, et rappe-
lant pour terminer le vers de Corneille :
«' Le crime fait la honte et non pas
l'échafaud. »
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n" 82.
VA. CiiÉnoN DE 'Villiehs, Warie-Annc-CTiar-
/o(/e (le Corday d'Armonl, p. 338 ; C. 'Vatel.
Dossiers du procès criminel de CharlotlcdeCordaii
devant tv Triliunal réiwlulionnaire , p. 95; E.
GaIIPAHDON, Le Tribunal réoolutionnairc de
Paris, t. 1, p. 77; Musée des Archives natio-
nales, n" 1308.
942. — Dépositions des témoins sui-
vants, reçues par Etieune-Rernard-Mario
.Montaué, président du Tribunal révolu-
tionnaire : 1" Catherine Evrard, âgée de
"21 ans, demeurant rue des Cordeliers,
n" 30, maison du citoyen Marat ; 2° Pierrc-
Krançois Feuillard, âgé de 35 ans, garçon
de l'hôtel de la Providence, rue des Vieux-
.\ugustins; 3» Laurent Le Ras, âgé de
29 ans, commissionnaire, porteur des jour-
naux de Marat.
16 juillet 1793.
" Original signé, A. N., W 277, n" 82.
Ed. Chéron de "Villiehs, A/arie-Anne-C/iai-
lolle de Corday d'Armant, p. 274; C. VatEL,
Dossiers du procès criminel de Charlotte dcCorday
devant le Tribunal révolutionnaire, p. 30 ;
E. CaMPAKDON, Le Tribunal révolutionnaire de
Paris, t. I, p. 66-71.
943. — Dépositions des témoins suivants,
reçues par Etienne Foucault, juge du Tri-
bunal révolutionnaire : 1" Simonne Evrard,
âgée de 27 ans, demeurant rue des Corde-
liers, n'SO; 2° Jeannette Maréchal, âgée
de 32 ans, cuisinière chez la citoyenne
Evrard, chez laquelle Marat demeurait;
3» Marie-Barbe Aublaiu, femme du citoyen
Pierre-Dominique Pain, âgée de 32 ans,
portière et ouvrière chez le citoyen Marat.
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., "W 277, n" 82.
Ed. Chébon de Villiehs, Maric-Anne-O'/iar-
lotle de Corday d'Armonl, p. 294 ; C. V.VfEL,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 25.
944. — Dépositions des témoins suivants,
reçues par .\ntoine Roussillon, juge du
Tribunal révolutionnaire: i" Antoine-Clair
PROCES ET EXECUTION DE CHARLOTTE CORDAY
287
Miciion de l,a Fondée, chirurgien-dentiste,
âgé de 29 ans, demeurant rue des Corde-
liers, n° 30 ; 2° Martin Cuisinier, âgé de
47 ans, limonadier au has du pont Saint-
Michel ; 3° Louis Bruneau, portier de l'hôLel
de la Providence, rue des Vieux- Auguslins ;
4" Marie-Louise Crollier, âgée de 26 ans,
tenant l'hôtel garni de la Providence.
16 juillet 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 277,
n" 82.
Ed. CilÉnoN DE ViLLiERS, Marie-Anjie-Cliar-
lolte Je Corday d'Armonl, p. 294 ; G. VateL,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Corduy
devant le Tribunal révolutionnaire, p. 31.
94i;. — Notification du mandat d'arrêt
décerné par l'accusateur public du Tri-
bunal révolutionnaire contre Marie-Aniie-
Charlotte Corday, prévenue d'assassinat
sur la personne du citoyen Marat, député
à la Convention, faite : 1" à la Municipalité,
représentée par le procureur syndic de la
Commune; 2° au citoyen De La Vaquerie,
concierge de la maison d'arrêt de l'.Vbbaye,
d'où ladite Corday doit êlrc extraite pour
être conduite à la Conciergerie; 3° à la
citoyenne Richard, concierge de la maison
d'arrêt de la Conciergerie.
IG juillet 1793.
Originaux signés (3 pièces), A. N., W 277,
n" 82.
Ed. G. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal rivo-
lutio7%naire , p. 70.
040. — Procès-verbal d'extraction de
Marie-.Vnne-Charlotte Corday de la maison
de justice de l'Abbaye, pour la conduire
en la Conciergerie, et de réintégration
dans la prison de l'.Vbbaye après son inter-
rogatoire.
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n' 82.
Ed. CnÉliON DE WlLLlRns, Marie-Annc-Char-
totte de Corday d'Armonl, p. 327 ; G. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotte de Cor-
day devant te Tribunal révolutionnaire, p. 71.
947. — Interrogatoire subi devant Jac-
ques-Bernard-.Marie Montané, président
du Tribunal révolutionnaire, par Marie-
Anne-Charlotte Corday, âgée de 25 ans,
fille de Jacques-François Corday, ci-devant
noble, née aux Ligueries, district d'Ar-
gentan, demeurant à Caen, chez la veuve
Le Coutelier de Breteville.
16 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n° 82.
Ed. Chébon de VlLLlEns.A/arie-Anne-C'/iar-
lolte de Corday d'Armout, p. 305; G. VateI-,
Dossiers du procès criminel île Charlotte de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 93 ,
E. CasipaudON, Le Tribunal révolutionnaire île
Paris, t. I, p. 63.
948. — Convocation des jurés de juge-
ment, au nombre de tS, en vue du procès
de Charlotte Corday, pour le M juillet,
8 heures du matin, et notification à l'ac-
cusée de la liste de ces jurés.
16 juillet 1793.
Imprimés remplis (3 pièces), A. N., W 277,
n- 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 73, 74.
949. — Assignations des témoins aux
débats du procès de Charlotte Corday,
parmi lesquels figurent la citoyenne Marat,
l'aînée, la citoyenne Catherine Evrard-
Marat, la jeune, pour le 17, 8 heures du
matin, et notification de la liste de ces
témoins à l'accusée.
16 juillet 1793.
Imprimés remplis (4 pièces), A. N., W 277,
n» 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 75-77, 79.
930. — Assignations aux témoins pour
faire leurs déclarations, le 16 juillet, midi,
faite par Boucher, l'un des huissiers-au-
dienciers du Tribunal révolutionnaire.
10 juillet 1793.
Imprimé rempli, A. N., W 277, n» 82.
Ed. G. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal ré-
volutionnrnre, p. 72.
951. — Acte d'accusation d'Antoine Fou-
quier-Tinville, accusateur public du Tri-
bunal révolutionnaire, contre Marie-.^nne-
CharlottcCorday, pour avoir, méchamment
et de dessein prémédité, formé et réalisé
le projet d'attenter à la représentation
nationale, en assassinant Marat, député à
288
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la Convention, et ordonnance de prise de
corps.
1G juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n»82.
Ed. Bûchez et Roux, Uisloirc parlementaire
de (a Révolution française, t. XXVIII, p. 311 ;
Chéhon de Villiers, Maric-/lnne-Chario((e rfe
Corday d'Armont, p. 3-49 ; G. Vatel, Dossiers
du procès criminel de Charlotle de Corday de-
vant le Tribunal révolutionnaire, p. 65.
952. — Procès-verbal d'extraction de la
maison d'arrêt de l'Abbaye des citoyens
Fauchât et Deperret, délenus en ladite
maison, témoins assignés à comparaître
aux débats relatifs à l'assassinat commis
sur la personne de Marat, par Tavernier
et Boucher, huissiers-audienciers du Tri-
bunal révolutionnaire.
17 juillet 1793, 7 heures du matin.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 277,
n» 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel de
Cliarlotte de Corday devant le Tribunal révolu-
tionnaire, p. 78, 79.
953. — Procès-verbal de la séance du
Tribunal criminel révolutionnaire, conte-
nant les dépositions de 19 témoins, savoir :
Simonne Evrard, Michel Aubert, courrier
de Marseille, Laurent Bas, commission-
naire, Jeannette Maréchal, cuisinière, Marie-
Barbe Aublin, portière, Catherine Evrard,
sœur de Simonne, Joseph Henoque, cocher
de l'administration de Police et garçon
de bureau, Marie- Louise Grollier, tenant
l'hôtel de la Providence, Louis Bruneau,
portier de cet hôtel, Pierre-François Feuil-
lard, garçon dudit hôtel, Jeanne-Mario
Ravier, femme D'Aubanton, marcliande
de vins, Martin Cuisinier, limonadier,
Antoine-Clair Michon La Fondée, chirur-
gien, Adrienne-Catherine Le Bourgeois,
Marie-Louise Dumas, femme Fricot, ou-
vrière en linge, Joseph Berger, limona-
dier, Nicolas-Etienne Merger, sculpteur,
Claude Fauchet, évêque du. Calvados,
Claude-Romain Lauze-Deperret, député à
la Convention, reconnaissance par Char-
lotte Corday du couteau qui a servi à l'as-
sassinat de Marat, et remise par la même
de ses lettres à Barbaroux.
17 juillet 1793.
Original signé, A. N., W 277, n° 82.
Ed. 0. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 81.
954. — Questions soumises au jury du
Tribunal révolutionnaire, s'il est constant:
1° que le 13 du présent mois de juillet,
entre 7 et 8 heures du soir, Jean-Paul
Marat, député à la Convention, a été
assassiné chez lui dans son bain d'un coup
de couteau dans le sein, duquel coup il
est décédé à l'inslant ; 2° Marie-Anne-
Charlolte Corday, ci-devant d'Armont, âgée
de 23 ans, fille de François Corday, ci-
devant d'Armont, ex noble, elle habitante
de Caen,esl-ene l'auteur de cet assassinat?
3° l'a-t-elle fait avec des intentions crimi-
nelles et préméditées(la première version
rayée par le président Monlané, portait
avec préméditation et des intentions crimi-
nelles et contre-révolutionnaires), la décla-
ration du jury a été affirmative.
17 juillet 1793.
Original, signé de J.-B.-M. Montané, pré-
sident.
Ed. Chéron de Villiers, Afarie-Anne-Cftar-
loUe de Corday d'Armont, p. 376; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotle de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 89;
E. CampardoN, Le Tribunal révolutionnaire de
Paris, t. I, p. 79 ; H. Wallon, Histoire du
Tribunal révolutionnaire de Paris, t. I, p. 214.
935. — Jugement du Tribunal criminel
révolutionnaire, condamnant Marie-Anne-
Charlottc Corday à la peine de mort, et
ordonnant qu'elle sera conduite au lieu
de l'exécution, revêtue d'une chemise
rouge.
17 juillet 1793.
Original, signé de Montané, Ardouin, Rous-
sillon et Foucault, A . ;v. , W 277, n° 82 .
Ed. ChkrOn de Villiers, Marie-Anne-Char-
lotte de Corday d'Armont, p. 378 ; C. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Charlotle de Cor-
day devant le Tribunal révolutionnaire, p. 90.
930. — Signification par deux huissiers-
audienciers du Tribunal révolutionnaire
au citoyen Richard, concierge de la mai-
son de justice de la Conciergerie, du ju-
gement condamnant Marie-Anne-Charlotle
Corday à la peine de mort.
17 juillet 1793, 6 heures 1/2.
Original signé, A. N., 'W 277, n" 82.
Ed. C. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal ré-
volutionnaire, p. 93.
PROCÈS ET EXÉCUTION UE CHAHLOTTE COHDAY
280
tlo". — Procès-verbal d'exécution de
mort de Marie-Anne-Charlolte Corday, ci-
devant d'Artnont, sur la place de la Hévo-
lution, dressé par deux liuissiers-audien-
ciers du Tribunal révolutionnaire.
17 juillet 1793, G heures 1/2 du soir.
Original signé, ^. JV., W 277, n» 82.
Ed. CllÉnON DE ViLLIEllS, Maric-Annc-Char-
loUe de Corday d'Armont, p. 409 ; G. Vatel,
Dossiers du procès criminel de Cliarlotle de
Corday devant le Tribunal révolutionnaire, p. 94 ;
E. Gamparuon, Le Tribunal révolulion-.iaire de
Paris, t. I, p. 81.
958. — Extrait des pièces du procès de
Marie-Anne-Charlotte Corday, assassin du
citoyen Marat, devant le Tribunal criminel
extraordinaire (lettres de Charlotte Cor-
day à Barbaroux et à M. Corday d'Armont,
son père), d'après les originaux restés
entre les mains de l'accusateur public du
Tribunal révolutionnaire, extrait certifié
conforme par Wolrt', commis-greffier dudit
Tribunal.
20 juillet 1793.
Copie, signée de Wolff, avec sceau du Tri-
bunal, A. N., F'' 4385', n» 3.
9")9. — Lellre du Comité de sûreté gé-
nérale au citoyen Fouquier-Tinville, accu-
sateur public du Tribunal révolutionnaire,
accusant réception de l'interrogatoire et
de l'extrait des pièces du procès de Char-
lotte Corday, et jugeant qu'il est inutile et
qu'il serait peut-être dangereux de donner
trop de publicité aux lettres de celte
femme extraordinaire, qui n'a déjà inspiré
que trop d'intérêt aux malveillants.
22 juillet 1793.
Copie, A. N., V 4385', n" 3.
Original, signé de Lavicoraterie, Gullroy,
Ingrand, Duniont (de la Somme) et 0. Basire,
A. N., W 277, n" 82.
Ed. G. Vatel, Dossiers du procès criminel
de Charlotte de Corday devant le Tribunal révo-
lutionnaire, p. 9().
960. — Lettre de M. Desprez, conseiller
à la Cour royale deCaen, à M. Louis Dubois,
sous-préfet de Vitré, annonçant qu'il s'est
assuré de l'existence chez Mme Delleville,
veuve d'un des doyens de la Cour, du por-
trait de Charlotte Corday, « fait comme elle
passait dans la fatale charrette pour aller
il l'échafaud », et qu'il a vu dans son
salon ce portrait, qui est l'œuvre d'un
T. IX.
peintre de Caen, nommé Brard, qui l'a
donné à M"" Delleville, avec prière de le
conserver pour l'honneur de la vicliine et
de son dévouement.
22 mai !835.
Original signé, A. N., AA 47, n" 1374.
Ce portrait fut gravé en taille-douce par Roy et
mis en vente chezQucnedey, à la fin d'août 1793.
AFFAIRE GUILLEBAUT
961. -* Jugement du Tribunal de police
correctionnelle de Dijon, prenant acte des
dénonciations dirigées contre le citoyen
Guillebaut par: 1° Claude Vallée, membre
du Comité de sûreté de Dijon, qui a en-
tendu ledit Guillebaut dire chez le vinai-
grier Forest, qu'il méprisait les femmes,
mais que, depuis le trait héroïque de Char-
lotte Corday, qui a délivré la France du
plus grand monstre, il ne pouvait se dis-
penser de les estimer, et qu'il donnerait
volontiers 200 livres à la femme qui vou-
drait en faire autant sur la personne de
Carra ; 2° Elisabeth Tardiveau, femme de
Nicolas Forest, vinaigrier; 3° Jean Vau-
therot, tissier en toile ; 4° Antoine Bardou,
domestique du citoyen Pilley, aubergiste,
((ui ont témoigné des mêmes faits, ordon-
nant la mise en état d'arrestation de
Charles Guillebaut.
8 août 1793.
Extrait conforme, .*. N., W 285, n» 226.
962. — Interrogatoire subi devant Bé-
nigne Toussaint, l'un des juges du Tribu-
nal du district de Dijon, directeur du jury
d'accusation, par Charles Guillebaut, en-
trepreneur à Saint-Jean-de-Losne, inculpé
de propos inciviques par lui tenus chez le
citoyen Forest, vinaigrier à Dijon, et dé-
tenu dans la maison d'arrêt de celte ville,
lequel déclare qu'ayant bu dans la jour-
née avec plusieurs personnes de sa con-
naissance, il était pris de vin, lorsqu'il se
rendit chez Forest et ne se souvient ni des
personnes qui s'y trouvaient, ni même de
relie qui lui servit de l'eau-de-vie, et, au
sujet des propos qu'on lui prèle, notam-
ment d'avoir dit que, depuis le trait hé-
roïque de Charlotte Corday, qui avait dé-
livré la France du plus grand scélérat, il
estimait depuis ce temps-là les femmes
19
290
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
qu'il avait méprisées jusqu'alors, a pro-
lesté n'avoir jamais tenu de semblables
propos, que, loin d'approuver l'assassinat
de Marat, il le regarde comme un crime
affi-eux, si vrai que, comme membre de la
Société républicaine de Saiiit-Jean-de-
Losne, il a contribué, comme les autres
membres de cette Société, à faire venir le
buste de cet ami du peuple, ledit (iuille-
baul déclare ne point se rappeler si la
femme Forest ne lui a pas demandé pour-
quoi il traitait de scélérat le représentant
du peuple Marat, pas plus que l'offre de
•JOO livres qu'il aurait faite à la femme
Forest pour assassiner Carra, qui ne valait
pas mieux que Marat.
11 août 1793.
Original signé, A. N., W 285, n» 126.
903. — Jugement du Tribunal du dis-
trict de Dijon, considérant que le citoyen
Charles Guillebaut, par ses discours, a
non seulement approuvé l'assassinat de
Marat et fait l'éloge de la femme Corday,
qui en est l'auteur, mais qu'il a encore
désiré celui de Carra et oflert une somme
de 200 livres pour l'exécuter, que c'est là
vrainjent un délit national, une entreprise
contre -révolutionnaire, puisque, si l'on
pouvait assassiner ou faire assassiner les
représentants du peuple, quels qu'ils
soient, la représentation nationale serait
bientôt anéantie, que la connaissance de
toute entreprise contre-révolutionnaire et
de tous attentats contre la liberté est spé-
cialement attribuée au Tribunal révolu-
tionnaire, renvoyant ledit Guillebaut à
l'accnsaleur public de ce Tribunal.
12 août 1793.
* Extrait signé, A. N., W 285, n° 126.
964. — Lettre du citoyen Carnol, com-
missaire national près le Tribunal du dis-
trict de Dijon, à l'accusateur public près
le Tribunal révolutionnaire à Paris, lui
envoyant la procédure instruite contre le
citoyen Charles Guillebaut, entrepreneur à
Saint-Jean-de-Losne, avec son interroga-
toire, les divers certificats délivrés en sa
faveur, et annonçant qu'il donne l'ordre^
au commandant de la gendarmerie na-
tionale de faire conduire à Paris, sous
bonne et sûre garde, l'accusé pour y être
.jugé-
14 aofit 1793.
Originaux signés (6 pièces), A. N., W 285,
n" 126.
96ii. — Lettre de Gohier, ministre de la
justice, à l'accusateur public du Tribunal
révolutionnaire, lui transmettant un mé-
moire du Conseil général de la commune
de Saint-Jean-de-Losne, en faveur de l'un
de ses membres, prévenu de propos liber-
ticides et traduit à son Tribunal, mémoire,
en date du 18 août, dans lequel on atteste
son patriotisme, son zèle républicain et
on le déclare incapable d'avoir tenu avec
réflexion les propos qui lui sont imputés,
et qu'il n'a pu laisser échapper que se
trouvant en étal d'ivresse, aussi l'on se
demande si le sang des vrais républicains
doit être versé pour accroître l'audace de
l'aristocratie, au lieu du sang impur des
aristocrates, de ces monstres dont la terre
de Liberté est surchargée.
29 août 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 285,
n" 126.
966. — Interrogatoire subi devant Jo-
seph-Gabriel Scellier, juge du Tribunal
révolutionnaire, par Charles Guillebaut,
âgé de 4S ans, natif de Dijon, entrepre-
neur de bâtiments, demeurant à Saint-
Jean-de-Losne, au sujet des propos qu'il
aurait tenus, le 7 août 1793, à Dijon, chez,
le sieur Forest, marchand vinaigrier, ot'i
il avait bu de l'eau-de-vie et où il aurait
dit, en présence de plusieurs personnes,
qu'il avait toujours méprisé les femmes,
mais que, depuis le trait héroïque de la
Corday, qui avait délivré la France du plus
grand scélérat, il les estimait infiniment,
lequel Guillebaut a déclaré ne pas se sou-
venir d'avoir tenu de pareils propos, qu'il
en était d'ailleurs incapable. La citoyenne
Forest lui ayant demandé qui lui avait
dit que Marat était un scélérat, le sieur
Guillebaut lui aurait répondu qu'il l'avait
vu dans le journal de Carra et que ledit
Carra ne valait pas mieux que Marat, le
même aurait protesté n'avoir gardé aucun
souvenir de ce fait, qu'au contraire Carra
était leur homme de confiance, que le club.
l'ROCÈS D'ADAM LIIX
291
auijiiel il appartenait, voyait journellement
sa feuille, ainsi que le Monitew et le Johc-
/»«/(/« «o(c, de Sablier. Le même (iuillebaut
aurait, paraît-il, proposfj un assignat de
200 livres à la femme Forest, si elle vou-
lait faire de Carra autant qu'il i^n avait
été fait de Marat, lequel a nié avoir tenu
ce propos et n'avoir jamais eu pareille
idée, et sur ce que ou lui a observé ijue
tous les gens se trouvant alors dans la
maison de la veuve Forest témoignent de
ces différents propos, il les a formellement
niés et déclaré que s'il avait eu un assi-
gnat de 200 livres, il l'eût sans doute em-
ployé à nourrir ses six enfants, ainsi que
son épouse, qui est sur le point d'accou-
cher du septième.
2 septembre 1793.
Original signé, A. N.yW 2S5, n" 126.
907. — Jugement du Tribunal révolu-
tionnaire, ayant égard aux attestations de
civisme délivrées au sieur Charles Guille-
baut, tant par la commune et les juges
de paix de Saint-Joan-de-Losne que par
la Société populaire de cette ville, or-
donnant sa mise en liberté hors de la Con-
ciergerie, enjoignant néanmoins audit
Guillebaut d'être, à l'avenir, plus cir-
conspect dans sa conduite et de se pré-
senter deux fois par semaine au corps
municipal de ladite ville de Saint-Jean-de-
Losne.
3 .septembre 1793.
Original, signé de Dobsent, président, Ar-
clouin, Foucault, I)eliége, Scellier, Grebauval
et E. Mas^on, A. N.,W 285, n' 126.
AFFAIRE ADAM LUX
- 968. — Analyse et traduction d'une
lettre d'Adam Lux à su femme, née Ueuter,
lui annonçant sa lin prochaine, quoiqu'il
lui en coûte beaucoup, dit-il, d'aban-
donnersa femme et ses enfants, mais il ne
saurait balancer quand le salut do la patrie
en dépend, attendu que si la liberté ne
triomphe pas, il est perdu et ne pourrait
lui survivre, et que si elle triomphe, la
nation française ne l'oubliera pas, ainsi
que ses enfants, avec observations du tra-
ducteur, portant que cette lettre ne dé-
montre qu'une tête fanatisée, prête à
mourir et cependant pleine d'énergie et de
morale.
G juin 1793.
Original en allemand et minute {i pièces),
A. N.,W 293, n- 213.
969. — Charlotte Corday, par Adam
Lux, député extraordinaire de .Mayence.
19 juillet 1793.
Imprimé in-8 de 8 pages, A. N., W 293,
n" 213.
Cet écrit est le panégyrique de Charlotte
Corday, qui motiva l'envoi d'.\dam Lux devant
le Tribunal révolutionnaire.
970. — Procès-verbal de transport du
citoyen Lestage, commissaire de la section
de la Butte-dcs-Moulins, en vertu d'ordre
du Comité de sûreté générale, du 23 juillet,
rue des Moulins, à l'hôtel des Patriotes
Hollandais, en l'appartement occupé par
Adam Lux, député de la ville de Mayence,
et perquisition faite en présence de la dame
Barnier, maîtresse de l'hôtel, et du citoyen
Feneaux, commis du Comité de sûreté
générale, qui a amené la découverte :
1° dans une chiffonnière, entre deux croi-
sées, de 7 exemplaires d'un ouvrage inti-
tulé : Avis aux citoyens français, par Adam
Lux, d'un seul exemplaire de Charlotte
('orday, par Adam Lux, qui a déclaré en
être l'auteur ; de plusieurs feuilles manus-
crites, dont une intitulée : Aux citoyens
Petion et Guitdct, écrites de la main d'Adam
Lux, en date du 0 juin 1793, d'un autre
manuscrit de 4 feuillets, plus d'une lettre
à l'adresse du citoyen Weis, aumônier ;
2° dans un secrétaire, en entrant ii gauche,
de2exemplairesde l'écrit intitulé : Charlotte
Corday, j)\us d'un ouvrage imprimé en alle-
mand, qui a paru être une Constitution.
2.i juillet 1793.
Copie conforme, A. N., W 293, n° 213.
Les imprimés, de la composition d'Adam Lux.
et ces manuscrits de sa main sont annexés nu
dossier.
971. — Interrogatoire subi devant le
Comité de sûreté générale par Adam Lux,
âgé de 27 ans 6 mois, député extraordi-
naire de Mayence à la Convention natio-
nale, à l'eflet de solliciter un décret de
réunion à la France, portant sur ses ten-
tatives d'entrer en relations avec Petion
et Guadet, auxquels il a parlé quelquefois,
292 CHAPITHE l'^ — JOUHiNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
mais qui ne lui ont jamais communiqué
leurs plans, leurs vœux, ni leurs chagrins,
sur son projet insensé de suicide, qu'il a
coiiné aux mêmes citoyens, et qui ont fait
tous leurs eflorts pour l'en détourner.
24 juillet 1793.
Original, slené d'Ailam Lux, A. JV., W 293,
n» 213.
Dans le dossier, se trouve un écrit de la main
d'.\dam Lux, intitulé : Me» réflexions présenlies
à fa Convention nationale pour y tire lues le
Icnilemain de ma mort.
972. — .\rrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant, après avoir interrogé
Adam Lux, député extraordinaire de
Mayence, et pris lecture des imprimés et
manuscrits trouvés dans ses papiers, que
ledit Adam Lux, mis provisoirement et
par mesure de sûreté générale à la Force,
sera traduit devant le Tribunal extraordi-
naire révolutionnaire, et que les manus-
crits et imprimés, trouvés chez lui, seront
envoyés à l'accusateur public dudit Tri-
bunal.
28 juillet 1793.
Original, signé de Gufiroy, Drouet, Lanot,
Ingrand, Legendre et Aniar, A. JV., W 293,
n" 213.
973. — Interrogatoire subi devant Ga-
briel-Toussaint Scellier, juge du Tribunal
révolutionnaire, en présence d'Antoine-
Quenlin Fouquier-Tinville, accusateur pu-
blic, et de Robert Wolff, commis-greffier,
par Adam Lux, Agé de 27 ans 8 mois, na-
tif d'Obernbourg, électoral de Mayence,
cultivateur, député extraordinaire de la
Convcnlion germanique séant à Mayence,
au sujet du rôle par lui joué à Paris, de
ses relations avec Pétion et Guadet et les
autres membres corrompus de la Conven-
tion, de son opinion sur l'insurrection du
31 mai, de son projet de se brûler la cer-
velle à la barre de la Convention, le 2 juin,
après avoir prononcé le discours qui se
trouve joint aux pièces du procès, et des
ouvrages dont il est l'auteur, notamment de
l'Avis aux citoyens français et de Cliarlotlc
Corday.
30 août 1793.
Original signé, A. JV., W 293, n» 213.
974. — Lettre du patriote Ma-schenberg
[a l'accusateur public du Tribunal révolu-
tionnaire), le taxant de quelque négligence
à l'égard de son compatriote .Vdam Lux,
cet écrivain téméraire, qui a eu l'audace
de traiter Marat de monstre, son assassin
de Brutus et ses juges de bourreaux, dé-
clarant que c'est encourager les modérés,
les aristocrates et les fédéralistes que de
laisser impuni cet auteur de l'Avis aux
Français, qui prétend que le Tribunal ré-
volutionnaire, condamne les innocents et
obéit aux conspirateurs, que lui se charge
de sa poursuite, et prévenant de son inten-
tion de le dénoncer aux Cordeliers et aux
Jacobins pour hâter son châtiment.
4 septembre 1793.
Original signé, A. JV., W 293, n" 213.
Ed. H. Wallon, Histoire du Tribunal réro-
littionnaire de Paris, t. I, p. 223.
97;i. — Lettres écrites de la Force par
.Vdam Lux, député extraordinaire de
Mayence, à Fouquier-Tinville, accusateur
public du Tribunal révolutionnaire, et au
citoyen Foucault, juge du même Tribunal,
rappelant que, dans deux petits écrits, il
a publié ses opinions politiques, en raison
desquelles il est emprisonné depuis le
25 juillet, protestant contre les insinua-
tions de certains journaux (celui de la
Montagne) qui veulent le faire passer pour
absolument fou, demandant à être promp-
temcnt jugé, afin que le Tribunal décide
s'il est républicain ou contre-révolution-
naire, fou ou raisonnable, sage ou égaré,
innocent ou coupable, tout lui paraissant
prélérable à l'opprobre injuste et immérité
d'être nourri et enfermé comme inutile,
pitoyable, méprisable, et priant instam-
ment de décider s'il y a lieu à accusation
contre lui.
7 septembre 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 293,
n° 213.
Ed. H. Wallon, Histoire du Tribunal révo-
lutionnaire de Paris, t. I, p. 222.
976. — Lettre d'Adam Lux, député ex-
traordinaire de Mayence, au président du
Tribunal révolutionnaire, exposant qu'il
est emprisonné depuis deux mois, et le
priant de décider s'il y a lieu à accusation
contre lui et d'accélérer son jugement.
20 septembre 1793.
Original signé, A. N., W 293,
213.
PROCES D'ADAM LUX
29.1
077. — Acte d'ac,cu.sation d'Antoine -
Quentin Kouquier-Tinville, accusateur pu-
blic du Tribunal révolutionnaire, contre
.\dam Lux, député extraordinaire de la
Convention germanique, séant à Mayence,
établissant qu'Adam Lux est l'auteur d'une
brochure, portant pour titre : CharloUe
Corday, dans laquelle il en fait l'apologie la
plus pompeuse, en y mêlant le délire
d'une inclination tendre dont son cœur
semble s'être pénétré pour ce monstre
exécrablCj et le désir d'aller la rejoindre
dans les régions célestes, et déclarant
qu'Adam Lux a méchamment et à dessein
provoqué la guerre civile par ses écrits
séditieux, a mis en principe qu'il fallait
un dictateur et que Roland était le seul
homme capable d'occuper ce poste mons-
trueux, qu'il a cherché à avilir les auto-
rités constituées, s'est rendu l'ardent par-
tisan des membres corrompus que la
Convention nationale avait expulsés de
son sein, et enfin qu'il a chanté les vertus
et le courage de Tassassin de Maral, avec
jugement, ordonnant l'écrou d".\dam Lux
à la Conciergerie.
11 brumaire an II.
. Original signé, A. N., W 293, n" 213.
978. — Questions posées aux jurés de
jugement, savoir : 1° Est-il constant qu'il
a été composé et imprimé des écrits con-
tenant provocation à la dissolution de la
représentation nationale et au rétablisse-
ment en France d'un pouvoir attentatoire
il la souveraineté du peuple? 2° Adam Lux
est-il l'auteur de ces écrits? avec déclara-
ration des jurés, affirmative sur les doux
questions.
14 brumaire an II.
Original signé, A. N., W 293, n" 213.
079. — Procôs-verbal de la séance du
Tribunal révolutionnaire, présidé par René-
François Dumas , avec François-Joseph
Denizot et Charles Harny, juges, pour la
comparution et le jugement d'Adam Lux,
qui a déclaré être âgé de 27 ans 10 mois,
domicilié, depuis le liO mars 1793, rue des
Moulins, hôtel des Patriotes Hollandais,
prenant le titre de cultivateur et docteur
en philosophie, et a reconnu les écrits in-
criminés, après plusieurs interpellalions
et observations de l'accusateur public, des
juges et des jurés, sur les conclusions du
substitut de l'accusateur public Fleuriot,
le jugement portant condamnation a été
prononcé.
14 brumaire an II.
Original .signé, A. N., W 293, n" 213.
980. — Jugement du Tribunal révolu-
tionnaire, déclarant Adam Lux coupable
d'avoir composé et imprimé des écrits
contenant provocation à la dissolution de
la représentation nationale, et le condam-
nant à la peine de mort.
14 brumaire an II.
Original, signé de Dumas, Denizot, Harnv pt
Tavcrnier, A. iV., W 293, n" 213.
981. — Lettre de Wolff, commis-greffier,
au commis de la Municipalité , chargé
d'enregistrer les actes de l'état-civil, lui
adressant l'extrait du jugement qui con-
damne Adam Lux à la peine do mort, ainsi
que celui du procès-verbal d'exécution,
avec récépissé, signé de Deltroit, officier
public.
28, 29 brumaire an II.
Original signé, A. N., W 293, n» 213.
AFFAIRE CLÉMENT
982. — Interrogatoire subi devantEtienne
Foucault, juge du Tribunal révolutionnaire,
par Amable-Augustin Clément, horloger,
rue Montmartre, qui a reconnu posséder
des gravures, notamment celle de l'exécu-
tion des Stuarts et de la Corday, et qui,
sur la demande à lui faite pourquoi il
conservait le portrait de la Corday, que
tous les bons patriotes avaient en horreur,
a répondu qu'il l'a conservé pour se rap-
peler le crime de cette scélérate, et sur
l'observation que du moment qu'il voulait
se rappeler ce crime, s'il n'avait pas eu
quelque prédilection pour elle, il eût pré-
féré le portrait de l'Ami du peuplé, qui le
lui aurait bien rappelé, a répondu qu'il
avait attendu de se procurer le portrait de
l'Ami du peuple, parce qu'il voulait l'avoir
d'après nature, ainsi que celui de Le Pe-
letier.
21 frimaire an II.
Original signé, A. N., W 304, n° 362.
294
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
983. — Acte d'accusation d'Anloine-
Quentin Fouquier-Tiiiville, accusateur pu-
blic du Tribunal révolutionnaire, contre
Amable-Augustin Clément, borloger à Pa-
ris, dénoncé à la section du Contrat-So-
cial, comme aristocrate et partisan de La
Fayette, prévenu d'avoir, méchamment et
à dessein, tiré sur le peuple et fusillé les
patriotes à ia journée du Champ de Mars,
le 17 juillet 1791, et d'avoir, en outre, tenu
des propos contre-révolutionnaires et d'a-
voir ainsi provoqué le rétablissement de
la royauté, et jugement du Tribunal révo-
lutionnaire, condamnant ledit Clément à
la peine de mort.
4, 6 nivôse an II.
Originaux signés (2 pièces), A. N., W 304,
n° 362.
§ 16. — Fête nationale de l'Unité et de l'Indivisibilité
de la République, du lO août 17'93.
984. — Acte constitutionnel, précédé de
la Déclaration des Droits de l'Homme et
du citoyen, présenté au peuple français
par la Convention nationale le
24 juin 1793.
Imprimé de 32 pages, signé de Hérault,
rapporteur, A. N., G 257, n° 507.
98b. —Décision de la Convention natio-
nale, ordonnant l'impression des rapport
et projet de décret présentés parLakanal,
sur la prochaine réunion républicaine du
10 août, et ajournant la discussion.
25 juin 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C 256, n» 490.
Kd. Archives parlementaires, t LXVII,p. 447.
986. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que la Déclaration des Droits
de l'Homme et l'Acte constitutionnel se-
ront présentés à l'acceptation des As-
semblées primaires, convoquées dans la
huitaine au plus tard, qu'aussitôt les votes
recensés, chaque Assemblée primaire en-
verra à la Convention une expédition de
son procès-verbal et un citoyen pour se
réunir à Paris, le 10 août, à la fête natio-
nale de l'Unité et de l'Indivisibilité de la
République, que le recensement de la vo-
lonté nationale sera fait à la Convention,
en présence des envoyés des Assemblées
primaires et des citoyens, son résultat
sera proclamé solennellement, le 10 août,
sur l'autel de la patrie, chargeant le Co-
mité d'instruction publiiiue de présenter,
dans trois jours, les moyens d'exécution
de la lôte nationale du 10 août, décidant
qu'il sera alloué à chacun des envoyés des
Assemblées primaires 6 livres par poste
pour le départ et le retour, plus 60 livres
pour leur séjour à Paris.
27 juin 1793.
Minute, ^. JV., C 257, n» 509.
Ed.Arc/iiKegpariemenlaireï, t. LXVII,p.559.
987. — Lettre de Carat, ministre de l'in-
lérieur, au [irésident de la Convention
nationale, faisant connaître que, pour se-
conder le vœu des artistes, il désirerait
que le Comité d'instruction publique,
déjà chargé de présenter un programme
des fêtes civiques projetées pour le 10 août
prochain, y comprît l'exposition des tra-
vaux des arts et l'ouverture publique du
Muséum français, comme devant naturel-
lement faire partie des fêtes républicaines.
4 juillet 1793.
Original signé, A. N., F" 10043, „« ggg.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVIII,
p. 290.
988. — Renvoi par la Convention natio-
nale de la demande présentée par Garât,
ministre de l'intérieur, suivant sa lettre
du 4 juillet, au Comité d'instruction pu-
blique, qui est chargé de faire sans délai
un rapport sur cet objet.
6 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A.N.,C 259, n°535.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVIII,
p. 291.
989. — Décret de la Convention natio-
nale, portant qu'il sera formé une Coni-
inission composée de six membres, pour
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE DU 10 AOUT 1703
29S
n'iuiir les procès-verbaux relatifs à l'ac-
ceplation de la Constitution.
9 juillet 1793.
Minute, signée de Le Carpentier, A. N.,
G ?59, n» 543.
Ed. Arcltivea parlementaires , t. LXVIII,
p. 455.
990. — Lecture par un membre du Co-
mité d'instruction publique, du rapport
sur la fôte qui doit avoir lieu, le 10 du
mois d'août, dans le Champ-de-Mars, sur
l'autel de la Patrie, avec décret déclarant
que ce rapport sera imprimé, affiché, en-
voyé aux départements et aux armées,
chargeant le Conseil exécutif provisoire
de toutes les dispositions nécessaires dont
les frais seront acquittés par le Trésor
national, et autorisant le Comité d'instruc-
tion publique à nommer deux commis-
saires, qui surveilleront immédiatement
les préparatifs et l'exécution.
U juillet 1793.
Extrait du procès- verbal, A. N., 0*1 72,
fol. 4513 V
Cl', les rapport et décret sur la fête de la réunion
républicaine du 10 août, présenté au nom du
Comité d'instruction publique, par David, dé-
puté du Département de Paris, imprimé par
ordre de la Convention nationale et envoyé aux
départements et aux armées.
Ed. J. GuiLI,.\UME, Procès- verhaux du Co-
mité d'instruction puljlique de la Convention
nationale, t. II, p. 72, 73 ; Archives parlemen-
taires, t. LXVIII, p. 565, 567.
991. — Arrêté du Directoire du Dépar-
tement de Paris, portant que tous les éco-
liers ayant obtenu des prix, soit à l'Uni-
versité, soit dans les collèges, ainsi que
les élèves du Lycée des Arts, qui auront
été couronnés cette année, formeront un
groupe à la cérémonie du 10 août, et
décidant que cet arrêté sera envoyé au
Comité d'instruction publique et à tous
les principaux des collèges de Paris, qui
seront tenus d'en faire faire sans délai la
lecture dans toutes les classes, avec lettre
d'envoi au Comité d'instruclion publique,
déclarant que le Directoire a considéré
celte mesure comme très propre à exciter
l'émulation des enfants et à ajouter un
nouvel éclat à la cérémonie.
U, 13 juillet 1793.
Copie conforme, signée de Raisson, et ori-
ginal, signé de Dubois, Houzeau, Maillard et
Bourgain, A. N., V" lOOÎ'", n° 68i.
992. — Lettre du Directoire du Dépar-
tement de Paris au président de la Con-
vention nationale, annonçant que, le Pan-
théon français étant sur le point d'être
terminé, et son intérieur devant être sous
peu entièrement débarrassé des échafauds,
la Convention pourra en disposer pour la
célébration de l'anniversaire du 10 août,
et pour telle cérémonie qu'il plaira à la
Convention d'y organiser.
15 juillet 1793.
Original signé, A. N., ?<■> 10032, no 683.
Hd. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 104.
993. — Lettre du citoyen Moynet au
président de la Convention nationale, pré-
sentant quelques réflexions au sujet de la
fête du 10 aoûl, faisant observer que, dans
le rapport de David au nom du Comité
d'instruction publique, on ne voit point
de groupe militaire, particulièrement ré-
servé aux attributs de la guerre, et de-
mandant s'il ne conviendrait pas de placer
dans le cortège, indépendamment d'un
groupe destiné à accompagner l'urne des
guerriers morts, un autre groupe militaire;
au sein duquel, sur un chariot agreste,
s'élèveraient en faisceaux les attributs
matériels de la guerre,' surmontés par
une flamme tricolore, en forme de petit
drapeau, sur lequel on lirait ces mois :
« Peuple, voilà le signe redoutable de la
guerre, pour combattre les tyrans et les
ennemis de la patrie. » Le chariot serait
traîné par 24 chevaux, à 4 de front; la
pompe militaire et triomphale, qui accom-
pagnerait le chariot, offrirait un spectacle
guerrier qui produirait, sans nul doute, le
plus grand effet; déclarant, pour terminer,
que le citoyen qui vient soumettre son
idée sur la fête civique et nationale du
10 août, est simplement attaché à la Li-
berté et à la République, ;et se glorifie
d'être Français, surtout depuis que la
Nation a abattu le despotisme.
15 juillet 1793.
Original signé, A. N., F" 1004'".
994. — Pro,iet de décret présenté par
le Comité d'instruclion publique, portant
qu'en exécution du décret du 11 de ce
mois, relatif à la fête de la Réunion, par
200
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lequel il a élé ordonné que les frais se-
raient acquittés par le Trésor public, la
Trésorerie nationale tiendra à la disposi-
lion du ministre de l'intérieur la somme
de 500,000 livres, pour être employée aux
avances qu'exigent les préparatifs de la
fête.
18 juillet 1793.
î<!xtrait du registre des procès-verbaux du
Comité d'instruction publique, A. N., AF*I 17,
fol. 108.
Ed. J. GunxAUME, Procès-uerbau* du Co-
mité d'instruction publique de la Convention
nationale^ t. II, p. 79.
995. — Nomination par le Comité d'ins-
truction publique, en conformité du décret
de la Convention nationale, du citoyen
David, en qualité de commissaire pour la
fête du 10 août prochain, auquel sont ad-
joints, sur sa demande, pour partager ses
soins, les citoyens Baudin et Prunelle.
18 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité d'instruction publique, A. N., AF*I 17,
fol. 107.
Ed. J. Guillaume, Procég-uerbaux du Co-
mité d'instruction publique de la Convention
nationale, t. II, p. 79.
996. — Décret de la Convention natio-
nale, désirant qu'il ne soit apporté aucun
retard au recensement des votes, dont le
résultat doit être proclamé le 10 aoiit
prochain, décidant que le président et le
secrétaire de chafjue Assemblée primaire
seront tenus d'adresser à la Convention na-
tionale, dans les 24 heures qui suivront la
clôture de ladite Assemblée, une expédi-
tion de son procès-verbal, et qu'il en sera
remis un double au citoyen envoyé, pour
se réunir à Paris, à la fête nationale de
l'Unité et de l'Indivisibilité de la Répu-
blique, et que le présent décret sera en-
voyé par dos courriers extraordinaires.
19 juillet 1793.
Minute, signée de Gossuin, A. N., 0 200,
n" 5^7.
Bon & expédier. Signé : P. -A. Laloy.
Ed. Archives parlementaires, t LXIX.p. 193.
997. — Décret de la Convention nationale,
décidant, sur le rapport de ses Comités
d'instruction publique et des finances,
qu'en exécution du décret du 11 de ce
mois, relatif à la fiHe de la Réunion du
10 août prochain, la Trésorerie nationale
tiendra à la disposition du minisire de
l'intérieur la somme de 1,200,000 livres,
de l'emploi desquelles il sera rendu compte,
sans qu'en aucun cas les frais de la fête
puissent excéder ladite somme.
20 juillet 1793.
Minute, signée de Dupuy, fds, secrétaire,
A. N., G 260, n" 548.
Le décret est précédé du texte du rapport de
David.
Ed. Arc/ii«es par/emen(aires, t. LXIX, p. 248.
J. Guillaume, Procès-verbaux du Comité
d'instruction publique de la Convention natio-
nale, t. II, p. 83.
998. — Arrêté du Directoire du Dépar-
tement, décidant qu'il sera exprimé, au
Comité d'instruction publique, un vœu :
1° afin qu'il soit fait choix de 2 élèves dans
chaque école primaire du Département
pour former, avec les écoliers lauréats de
l'Université, un groupe à la cérémonie du
10 août; 2» afin que tous les instituteurs
publics du Département, soit des collèges,
soit des petites écoles, forment aussi un
groupe à cette fête, avec lettre d'envoi.
25 juillet 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., F" 1004'", n» 683.
999. — Demande présentée à la Con-
vention nationale, au nom de la Commis-
sion chargée de recueillir les procès-ver-
baux d'acceptation de la Constitution, à
l'eliel d'être autorisée à insérer au Bulletin
un avis important relatif aux mesures à
prendre pour que tous ces procès-verbaux
arrivent et soient recensés pour le 10 août,
demande qui est agréée.
26 juillet 1793.
Extrait du procès-verbal, A. A'., C 259, n° 539.
L'avis en question, inséré au Bulletin du
27 juillet, invitait les citoyens envoyés à Paris,
à la fête nalionale de l'Unité et l'Indivisibilité
de la République, à s'y rendre avant le 8 août
prochain et à se présenter, aussitôt leur arrivée,
à la Commission, porteurs d'un double du pro-
cès-verbal de leur Assemblée primaire.
Ed. Arc/iiuesparlemenlaircs, t. LXIX, p. 585.
1000. — Etat dos cantons, réunis en As-
semblées primaires, qui ont accepté la Cons-
titution et adhéré aux journées des 31 mai,
1" et 2 juin.
26 juillet 1793.
Minute, A. N., C 260, n° 551.
Ed. Arc/lices parlementaire.'!, t. LXIX, p. 524.
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE DU 10 AOUT 1703
297
1001. — Adresse du citoyen Brutus Du-
devant, de Barbasle (Lot-et-Garonne), à la
Convention nationale, faisant don d'une
coupe d'agate précieuse, de forme an-
tique, et d'une cornaline, trouvée dans le
tnmpln de la Concorde, à Rome, et de-
mandant que la coupe serve, le 10 août,
il la fiHc do la Réunion.
26 juillet 1793.
Original signé, A. N., C 205, n" 613.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 355.
1002. — Lettre des citoyens Roux et Bon-
neval, représentants du peuple, en mission
dans le département d'Eure-et-Loir, à la
Convention nationale, annonçant que les ad-
ministrateurs de ce département, afin de
subvenir à l'excessive consommation qu'oc-
casionnera l'aflhience des bons citoyens
qui vont se réunir à Paris, pour solenniser
la fête de la Liberté et de l'Egalité du
peuple français, ont décidé que chaque
canton serait invité à fournir un sac de
farine et à prendre les mesures nécessaires
pour que ce convoi précédât immédiate-
ment l'arrivée, à Paris, de ceux qui seront
chargés d'y porter l'expression des vœux
de leurs concitoyens sur l'Acte constitu-
tionnel, et autre lettre, accompagnant l'en-
voi de l'arrélé pris, le 2") juillet, par le
directoire du déparlement d'Eune-et-Loir,
aux termes duquel il invite chacun des
commissaires, chargés de porter à Paris
les procès-verbaux d'acceptation de la
Conslilulion, d'y faipe parvenir un sac de
farine.
26, 27 juillet 1793.
Originaux signé.s, et copie conforme (3 pièces),
A. N., C 260, n» 560.
Ed. Archives parlemenlaires, t. LXIX, p. 652,
653.
■ 1003. — Décret de laConvention nationale,
sur le rapport de ses Comités d'instruc-
tion publiijue et des monuments, chargeant
le ministre de l'intérieur de donner les
ordres nécessaires pour que le Musée de la
Bépubliqiœ soit ouvert, le 10 août pro-
chain, dans la galerie qui joint le Louvre
au Palais national.
27 juillet 1793.
Minute, signée de Sergent, A. N., C 260,
n" 551. Bon à expédier. Signé : Thirion; ex-
trait, A. N., AFi' 17, fol. 113.
Ed. Arcltives parle montairea, t. LXIX, p. 581;
J. Gim.LAUME, Procès-verbaux du Comité d'ins-
truction publique de la Convention nationale,
t. II, p. 147.
1004. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que la fête de l'Unité et de
l'Indivisibilité de la République, indiquée
pour la journée du 10 août prochain, sera
célébrée par les années de terre et de mer
de la République, que cette fête sera aussi
célébrée dans tontes les Assemblées pri-
maires de la République, et que l'heure
fixée pour la célébration sera celle de
2 heures après-midi, et sera annoncée par
des salves d'artillerie.
27 juillet 1793.
Minute, signée de Jeanbon Saint-André, A. N.,
C 260, n» 551.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIX, p. 584.
1005. — Adresse de la Société républi-
caine de Nemours à la Convention natio-
nale, rappelant qu'un député de chaque
Assemblée primaire a été convoqué à la
fête nationale de l'Unité et de l'Indivisibi-
lité de la République, le 10 août pro-
chain, exprimant le regret que les Sociétés
républicaines, dont les membres sont les
apôtres de la Liberté, n'aient pas été ap-
pelées à participer à celte fêle, et deman-
dant qu'elles soient autorisées à y assis-
ter par dépulation et à leurs frais, propo-
sant de leur assurer une place dans le
cortège et de mettre à la main de ces
vertueux républicains une branche d'oli-
vier, garnie d'un ruban tricolore, et de
faire porter. par les plus âgés une arche,
symbole de la paix et de l'alliance qui
vont régner entre tous les Français, arche
qui, confiée à leur garde, ne sera jamais
prise par les Philistins modernes, ajou-
tant, pour terminer, que ces députés con-
solideront entre eux le pacte social, et,
de retour dans leurs foyers, détruiront les
germes de division disséminés sur la sur-
face de la France.
(27) juillet 1793.
Copie, certifiée conforme, A. JV., F" 1005',
n°741.
Mention au Bulletin et renvoi au Comité
d'instruction publique. Signé : Thirion, secré-
taire.
Ed. Arrhitvs parlementaires, t. LXX, p. Ci.
2«8
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE l.A RÉVOLUTION
1006. — Arrélé du Comité des inspec-
teurs de la salle, décidant qu'il sera de-
mandé demain, au ministre de l'intérieur,
pour placer, suivant le décret de la Con-
vention, les bustes dans la salle des séances,
quatre fûts de colonnes en marbre, qui
se trouvent au Dépôt des Aiipustins, que
le citoyen Sergent a désignés au gardien,
de les faire scier et polir et transporter,
au 1" août, dans la salle de la Convention,
de faire aussi déposer deux piédestaux de
marbre noir, sur les de/, de marbre
blanc, le tout d'après les mesures indi-
quées par le citoyen Gisors, architecte,
pour placer dans le salon de la Liberté les
figures de Rousseau et de Voltaire.
27 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle, A. N., D*
XXXV" 6, fol. 197.
1007. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs de la salle, décidant que, en exécu-
tion du décret relatif aux emblèmes et
attributs de la royauté, les citoyens Ser-
gent et Huguet, membres du Comité, et
les citoyens , commissaires nommés
par les artistes et la Commission des mo-
numents, donneront au citoyen Gisors les
ordres nécessaires pour faire enlever ou
dénaturer, suivant les dessins ou esquisses
des artistes, les morceaux de sculpture et
peinture en dessous et en dedans du Pa-
lais et du Jardin national, de sorte que le
tout soit exécuté avant le 10 août, sous
la responsabilité du citoyen arcbitecte qui
en sera chargé.
27 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle, A. N.,
D* XXXV« G, fol. 198.
1008. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs de la salle, chargeant le citoyen
Leconte de faire disposer, dans le salon do
la Liberté et celui qui le précède, les dra-
peaux conquis sur les ennemis, et cela
avant le 5 août, sinon le Comité chargera
quelqu'un de les placer aux frais dudit
Leconte, avant le 10 août.
27 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle, A. N., D*
XXXV' 6, fol. 198.
1009. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs do la salle, autorisant le citoyen
Sergent à désigner aux citoyens de la Com-
mission des Dix, dans les maisons ci-de-
vant royales, des lampes à réverbère en
cristal, ornées de bronze, propres à éclai-
rer et décorer, d'une manière convenable,
l'escalier et le vestibule de la Convention,
et à les faire apporter, avant le 10 août,
par les ordres de la Commission des Dix.
27 juillet 1793.
Extrait du regi.stre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle, A, N., D*
XXXV' 6, fol. 199.
1010. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs de la salle, décidant qu'il sera pro-
posé, à la Convention, de changer le cos-
tume actuel de ses huissier?, comme peu
convenable, par sa conformité avec ceux
des appartements du ci-devant Roi et avec
ceux des tribunaux actuels, qu'il sera de-
mandé un habillement nouveau pour le
10 août, et que le vêtement complet sera,
pour cette fois seulement, donné ù chacun
de ses huissiers par la Convention.
27 juillet 1793.
Extrait du registre des procè.s-verbaux du
Comité dos inspecteurs de la salle, A. N., D*
XXXVc 6, fol. 199.
Le costume en question, en drap bleu natio-
nal, comprenait un liabit en frac, croisé sur la
poitrine, avec grand collet il la Saxe de drap
blanc, un gilet de drap chamois, une culotte
bleue, une ceinture posée sous l'iiabit sur le
gilet, en soie tricolore, un chapeau rond haute
forme, entouré d'un bourdaloue en laine trico-
lore, une coiffure en catogan, des souliers et
jarretières à rubans, il était complété par une
méJaille suspendue à la boutonnière par un ru-
l)an tricolore, et une canne d'ébène, garnie en
ivoire.
1011. — Nomenclature des cantons qui
ont accepté la Constitution à l'unanimité.
28 juillet 1793.
Minute, A. N., C 260, n" 552.
Ed. Arcltives parlementaires, t. LXIX, p. 605.
1012. — Décret de la Convention natio-
nale, après lecture d'une adresse de la
Société populaire d'Auxerre et sur la pro-
position d'un membre, décidant que les
bannières données aux déparlements, lors
de la Fédération du 14 juillet 1790, seront
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE DU 10 AOUT 1793
299
brûlées, le 10 août, comme porlant les
signes odieux de la Royauté, et remplacées
par d'autres, avec l'emblème de l'Unité et
de l'Indivisibilité de la République.
26 juillet 1793.
Minute, signée de Billaud-Varcnne, A. N.,
C 2C0, n° 552.
Bon à expédier. Signé Uaitigoeyle, secrétaire.
VA. Archives pa> lementaires, t. LXIX, p. COS.
1013. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs de la salle, sur la demande faite
par le Comité de correspondance de veil-
ler, dans les circonstances actuelles, à la
conservation des procès-verbaux des As-
semblées primaires, décidant que, pen-
dant le jour, il y aurait un factionnaire
gendarme près ledit Comité, du côté de la
cour, cl urt sous la galerie, du côté du
jardin, et qu'à la chule du jour les deux
postes seront doublés, qu'il sera, en con-
séquence écrit, le soir même, au Comman-
dant général, pour qu'il établisse ces deux
postes dès demain.
30 juillet 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle, A. N.,
,D*XXXV' 6, fol. 201.
1014. — Lettre du citoyen Devillan-
troys, demeurant rue des Enfants-Rouges,
au ministre do l'intérieur, accompagnant
l'envoi du Catéchisme du républicain, dont il
est l'auteur, composé à l'effet d'engager
ses compatriotes à s'unir à l'Acte consti-
tutionnel du 24 juin 1793, déclarant en
abandonner le débit k l'imprimeur, et se
contenter pour lui d'une trentaine d'exem-
plaires.
1" août 1793.
Original signé et copie (2 pièces), A. N.,
F<° III, Seine, 27.
1015. — Décret de la Convention natio-
nale, portant : 1° qu'à compter du 4 août
jusqu'au l"' septembre prochain, seront
représentées, trois fois par semaine, sur
les lliédlres de Paris qui seront désignés
par la Municipalité, les tragédies de
lirutus, Guillaume Tell, Caïus Gracchus et
autres pièces dramatiques qui retracent
les glorieux événements de la Révolution
et les vertus des défenseurs de la Liberté,
l'une de ces représentations sera donnée
chaque semaine aux frais de la Répu-
blique ; 2° tout théâtre sur lequel seraient
représentées des pièces tendantes à dé-
praver l'esprit public et à réveiller la hon-
teuse superstition de la royauté, sera
fermé, et les directeurs arrêtés et punis
selon la rigueur dos lois ; 3° la municipalité
de Paris est chargée de l'exécution du
présent décret.
2 août 1793.
Minute, signée de Couthon, A. N., C 203,
n» 594.
Ed. Arcldves parlemimtaires , t. LXX, p. 134.
Dauban, La démagogie en 1793 à Paria,
p. 311.
1016. — Nomenclature des cantons réu-
nis en Assemblées primaires, qui ont ac-
cepté la Constitution.
2, 4 août 1793.
Minutes (2 pièces), yl . iV. , C 267, n"» 594, 595.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 120.
1017. — Décret de la Convention natio-
nale, mettant ù la disposition du ministre
de l'intérieur, pour les faire délivrer aux
corps administratifs et à la municipalité
de Paris, sous leur responsabilité effec-
tive, les lits, matelas et autres objets de
literie, qui peuvent se trouver, soit au
Garde-Meuble, soit à l'hôtel de Coigny, soit
à l'Ecole militaire ou dans les maisons
nationales, même dans celles des émigrés
(la Municipalité en ayant fait la demande
pour les prêter à ceux des citoyens qui
donneront l'hospitalité civique aux en-
voyés des départements, chargés d'appor-
ter le vœu de leurs communes sur la
Constitution, à la fête du 10 août).
3 août 1793.
Minute, signée de Bréard et Laloy, A, N-,
C 263, n" 594.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 172.
1018. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que les citoyens commis-
saires des Assemblées primaires de la
République, qui se sont rendus à Paris en
exécution du décret du (27 juin 1793) et
qui ont reçu des receveurs de districts, pour
indemnité des frais de voyage, des assi-
gnats à la face du ci-devant Roi, retirés
de la circulation par la loi du 30 juillet
300 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
dernier, seront admis à les échanger à la
Trésorerie nationale, sous leur aflirniation
et jusqu'à concuneHce de ce qui a dû
leur être délivré par les receveurs des
districts.
3 aoiH 1793.
Minute, signée de Mallarmé, A- JV., C 263,
n» 594.
Ed. Archives pirlemenlairps, t. LXX, p. 185.
tOI9. — Renvoi, par la Convention na-
tionale aux Comités de division et d'ins-
truction publique, de la demande formée
par les administrateurs du pays de Liège,
réfugiés à Paris, à l'effet d'assister à la
fête républicaine du 10 août, avec un ca-
ractère public comme simples citoyens.
4 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A . iV. , C 2G3, n» 587.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 2 1 5.
1020. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que les récépissés de la re-
mise du procès-verbal qui contient le vopu
de chaque Assemblée primaire, délivrés par
la Commission des Six aux commissaires
des Assemblées primaires de la Répu-
blique, tiendront lieu de carte civique, de
sûreté et de passeport, et qpie le présent
décret sera à l'instant adressé par le Con-
seil exécutif aux autorités constituées de
Paris pour être imprimé, publié et affiché
sans délai.
5 août 1793.
Minute, signée de Mallarmé, A. JV., C 2G3,
n» 595.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 280.
1021. — Rapport présenté au nom du
Comité des inspecteurs de la salle par
Louis, secrétaire de ce Comité, sur les
mesures à prendre en vue d'assurer des
emplacements convenables, dans la salle
des séances de la Convention, aux dépu-
tés chargés d'apporter l'acceptation de
l'Acte constitutionnel, et décret de la Con-
vention, décidant que toutes les tribunes
du premier étage de la salle de ses séances,
y compris celles des extrémités sur la
même ligne, seront, à commencer de mardi
prochain 6 août, uniquement réservées
aux députés envoyés par les sections pri-
-maires de la République pour présenter
l'acceptation de l'Acte constitutionnel, et
chargeant son Comité d'inspection de
prendre les mesures nécessaires pour
l'exécution de ces dispositions.
5 août 1793.
Minute, signi-e de Louis, secrétaire du Comité
des inspecteurs de la salle, A. N.,C 2G3, n°595.
Boa â expédier. Signé : Le Carpentier, se-
crétaire.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 285.
1022. — Décret de la Convention natio-
nale, chargeant le Conseil exécutif de
donner les ordres nécessaires aux com-
missaires qu'il a envoyés dans les dépar-
tements voisins, aux corps administratifs
et municipalités, de prendre toutes les
mesures qu'exige le salut de la patrie
pour faire mettre en état d'arrestation les
malveillants apostés sur les routes pour
semer la terreur et répandre les bruits
les plus alarmants sur la situation de
Paris, afin d'en éloigner les commissaires
des Assemblées primaires qui s'y rendent
avec les procès-verbaux d'acceptation de
la Constitution.
5 août 1793.
Minute, A. N., C 263, n» 595.
Ed. Archiucs parlementaires, t. LXX, p. 296.
1023. — Letlre du sieur François Rec-
quet-Poultier, commissaire du canton
d'Etaples, sollicitant l'admission d'une dé-
pulation des commissaires pour l'accep-
tation de l'Acte constitutionnel, et expo-
sant que l'objet de la députalion est de
demander que l'on donne : i" une nou-
velle forme pour le payement des 60 li-
vres, et que l'argent soit distribué dans
les sections; 2° un local vaste et com-
mode, pour que les frères des 85 départe-
ments puissent se connaître, se voir, fra-
terniser ensemble et se préparer à la
réunion du 10 août.
6 août 1703.
Originaux signés (2 pièces), A. N., C 266,
n° 629.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 346.
1024. — Décret de la Convention natio-
nale, improuvant la motion de 1 envoi à
l'Abbaye de l'orateur de la députation des
commissaires des Assemblées primaires,
mais décidant qu'il sera tenu de donner
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE DU 10 AOUT 1793
son nom el qu'il sera inscrit au procès-
verbal.
6 août 1793.
Extrait du procès- verbal, A. iV.,C 263, no587.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p.347!
iOi'ô. — Décret de la Convention natio-
nale, faisant mention honorable, au pro-
cès-verbal, de l'oflrande faite par le citoyen
Brutus Dudevant, et décidant que la coupe
servira, le 10 août, à la fontaine de la
lîégénération, qui doit être placée sur les
ruines de la Bastille.
•6 août 1793.
Extrait du procès-verbal, X . iV. , C 263, n°587.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 350.
1026. — Décret de la Convention natio-
nale, autorisant, sur la proposition d'un de
ses membres, les inspecteurs de la salle
à délivrer des cartes aux envoyés des So-
ciétés populaires qui viennent se réunir à
la fête du 10 août.
6 août 1793.
Minute, A. N., C 263, n° 595.
Bon à expédier. Signé : Dupuy lils, secrétaire.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 356.
■ 1027. — Proposition à la Convention
nationale, faite au nom du Comité de sû-
reté générale, par l'un de ses membres
(Basire), au sujet des projets de certains
commissaires des Assemblées primaires,
venus à Paris dans le dessein d'égarer
l'opinion de leurs frères, d'exciter des
troubles à Paris et d'allumer ainsi la guerre
civile,commi.ssairesquisontconnuscomme
aristocrates dans leurs cantons, tendant
à ce que le Comité soit autorisé à s'iis-
surer de ceux qu'il reconnaîtrait comme
suspects.
6 août 1793.
Extraitdu procès-verbal, A. ^..C 263 n°587.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX,'p. 359^
1028. — Décret de la Convention natio-
nale, autorisant son Comité de sûreté
générale à faire observer et surveiller ceux
des commissaires députés qui tenteraient
d'engager leurs collègues à des démar-
ches contraires au mandat qui leur a été
décerné par les Assemblées primaires, à
les faire appeler devant lui pour les en-
tendre, à la charge d'en rendre compte
301
immédiatement à la Convention nationale,
et décidant que le présent décret sera, à
l'instant, envoyé par le Conseil exécutif
aux autorités constituées de Paris, pour
être imprimé, publié et affiché sans délai.
6 août 1793.
Minute, A. N., C 263, n» 595.
Bon à expédier. Signé: Thirion pour Dupuy.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 360.
1029. — Arrêté du Comité des inspec-
teurs de la salle, par lequel, reconnaissant
l'urgente nécessité d'une surveillance
exacte dans les environs de l'Assemblée
nationale, pendant le séjour des fédérés à
Paris, pour leur éviter les dé.sagréments
et les vols qu'on pourrait leur faire, il
charge les citoyens Burlandaux et Ozan'ne,
officiers de paix, et Piquet, commissaire
de police de la section de l'Observatoire,
d'exercer leurs fonctions dans les environs
et les couloirs de la Convention, et les
autorise k requérir la force armée, sauf à
eux à rendre compte au Comité de leurs
opérations, le tout à compter de ce jour,
jusqu'après le départ des fédérés.
6 août 1793.
Extrait du registre des procès-verbaux du
Comité des inspecteurs de la salle," A. N., D*
1030. — Lettre de Germain Le Normand,
délégué de l'Assemblée primaire de la
9" section de la commune de Rouen à la
fête du 10 août, au président de la Con-
vention nationale, accompagnant l'envoi
d'un hymne sur l'acceptation de l'Acte
constitutionnel du24 juin 1793, qui sera pro-
clamé à Paris le 10 août, en présence des
envoyés de tous les cantons, sous le titre
suivant : Les élans du cœur, ou tes hymnes,
cantiques et autres chants relatifs à lu fèt'c
du 10 août 1793, à foccasion de l'accepta-
tion de l'Acte constitutionnel par le peuple
français, et déclarant qu'il s'estimera heu-
reux si ses chants d'allégresse peuvent
inspirer au peuple immense de Paris et
aux envoyés de tous les cantons l'amour
de la Liberté et de l'Égalité.
6 août 1793.
Original signé, A. N., C 267, n» 630
Suivant une note à la fin de cette lettre ,< le
citoyen David est invité à examiner si ces paroles
302
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
peuvent être chantées avec quelque avantage
lors dé 1* cérémonie dont il a donné le plan,
qui a été adopté par la Convention ».
Ed. Archio««par(«mentoire», t. LXX, p. 422.
1031. — Adresse des patriotes réfugiés
du pays de Liège à la Convention natio-
nale, demandant la permission de députer
au moins deux de leurs concitoyens, deux
Sans-culotles non fonctionnaires publics,
représentant leurs deux Assemblées pri-
maires, pour concourir, avec les envoyés
des autres cantons de la République, à
l'acte solennel de la réunion du 10 août,
et pour y assister en qualité de commis-
saires au nom de leurs deux pays envahis
par les tyrans.
6 août 1793.
Original signé, A. N., C 266, n" 629.
Ed. /l7'chii)es paWementaires, t. LXX, p. 373.
1032. — Lettre des membres du comité
des administrateurs et officiers munici-
paux Liégeois, formant la grande majorité
des fonctionnaires publics réfugiés à Paris,
au ministre de l'intérieur, lui adressant
la liste des administrateurs et officiers
municipaux qui sont restés unis, malgré
les calomnies répandues par quelques
malveillants, et accompagnant cette liste
du procès-verbal de l'assemblée tenue par
eux, le 16 juillet, au Palais Cardinal, rue
Vieille-du-ïemple, après la scandaleuse
scission faite par des intrigants, pour la
rédaction d'une adresse aux Français et
la formation d'un comité qui sera chargé
des dépulations que les circonstances
rendraient nécessaires.
7 août 1793.
Original signé et extrait collationné (2 pièces),
A. N., F'e 8«ine, 27.
1033. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que le bureau des mandats
réformera les erreurs qui se sont glissées
dans le calcul du nombre des postes de
chaque chef-lieu de district, d'après le-
quel ledit bureau a délivré des mandats
aux commissaires des sections de la Ré-
publique, porteurs des actes d'acceptation
de la Constitution ipar le peuple français.
7 août 1793.
Minute, de la main de François Chabot, secré-
taire, A. JV., C 263, n" 596.
Ed. Arehites parlementaires, t. LXX, p. 424.
1034. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que chaque député des As-
semblées primaires recevra, pour frais de
route, 6 livres par poste pour venir à Paris,
et 0 livres par poste pour son retour.
7 août 1793.
Minute, signée de Le Carpentier, A. N.,
C 263, n° 596.
Ed. Archives parlemenlaires, t. LXX, p. 424.
1035. — Décret de la Convention natio-
nale, rendu sur la dénonciation d'un
membre, contre un commis du bureau des
mandats, qui a mal reçu plusieurs députés
des Assemblées primaires, ordonnant le
renvoi, au Comité des inspecteurs de la
•salle, pour faire justice.
7 août 1793.
Minute, proposée pat Lscroix, A. N.,0 263,
no 596.
Bon à expédier. Signé ; Audouin.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 425.
1036. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que, séance tenante, le maire
de Paris lui rendra compte des cause» des
rassemblements qui existeiît aux portes
des boulangers, et de l'état des subsis-
tances dans cette ville.
7 août 1793.
Minute, A. N., C 263, n» 596.
Bon à expédier. Signé : Audouin.
Ed. Archives purlementaires, t. LXX, p. 440.
1037. — Décret de la Convention natio-
nale, portant : l'que tous citoyens, surpris
en fausse patrouille, seront punis de la
peine de mort; 2» que tout homme qui
sera surpris dans des rassemblements,
déguisé en femme, sera également puni
de mort; 3° que le présent décret sera
proclamé, dans le jour, à Paris.
7 août 1793.
Minute (de la main de Coulhon), A. N.,
C 263, n» 596.
Bon à axpédi«r. Signa : Audouin.
Ed. Archives partementaires, t. LXX, p. 451.
1038. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que l'Adresse au peuple fran-
çais, lue devant elle par les envoyés des
Assemblées primaires, sera insérée au
Bulletin, qu'elle sera imprimée et envoyée
promptement aux municipalités, aux ad-
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE DU 10«AOUT 1793
303
miiiistrations.aux Sociétés populaires, aux
ai'inées, répandue dans toutes les parties
de la République et dans les pays étran-
gers, comme un monument de l'union in-
vincible des Français et de leur dévoue-
ment inaltérable <i la cause de la Liberté.
7, 8 août 1793.
Minute, de la main Je Robespierre, et im-
primé (2 pièces), A. N., C 263, n"> 596.
Par addition annexée au décret, en date du
13 août, 6 exemplaires devaient être délivrés à
chacun des envovés des Assemblées primaires.
L'imprimé comprend, en outre, le discours
■prononcé à la barre de la Convention, au nom
des envoyés de toutes les sections du peuple
français, le jeudi 8 août, par le citoyen Clau'le
Royer, envoyé de l'une des sections de Chalon-
sur-Saône, IWdresse au peuple français et la
réponse du président.
Ed. ylrchiBes parlementaires, t. LXX, p. 518,
519.
1039. — Motion faite à la Convention
nationale, tendant à ce que les orphelins
dont les pères sont morts pour la patrie,
et qui sont élevés dans la Société des
Jeunes Français, soient admis et aient
leur place à la fête du 10 août, motion
qui est adoptée.
8 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., C263,n°588.
Cf. Archives parlementaire», t. LXX, p. 530.
1040. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que tout citoyen nommé
par les Assemblées primaires pour porler
le vœu d'acceptation de la Constitution,
recevra à Paris, et sur sa déclaration, les
indemnités qui lui sont dues, tant pour
la totalité oh complément des frais de
route que pour son séjour, sans avoir
égard à tous arrêtés de districts ou de dé-
partements, contraires au présent décret.
9 août 1793.
Minute, signée de Bréard, A. N., C 263,
n° 596.
Bon à expédier. Signé : Amar, secrétaire.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 542.
1041. —Décret de la Convention natio-
nale, portant que les inspecteurs de la
salle donneront la consigne dans l'éten-
due de son enceinte, et nommeront à
chaque porte de la salle un commissaire
chargé de la faire exécuter, et décidant
que le présent décret sera affiché dans
tous les environs de la salle, et la force
armée sera tenue de s'y conformer.
9 août 1793.
Minute, A. iV., G 263, n" 597.
Bon à expédier, signé : Thirion, pour Amar.
Ed. Archiues pariemenlaires, t. LXX, p. 512.
1042. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que le rapport fait par la
Commission, chargée de recueillir et réu-
nir les procès-verbaux d'acceptation de la
Constitution, sera imprimé et distribué
aux envoyés du peuple, au nombre de six
exemplaires.
9 août 1793.
Minute, de la main de Gossuin, A.N., C 263,
n" 597.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 546.
1043. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant, sur la proposition de l'un
de ses membres, qu'il sera frappé, comme
monument, une médaille, qui sera délivrée
à chacun des commissaires envoyés par
les Assemblées primaires, en mémoire de
l'immorlelle journée du 10 août, médaille
qui no pourra devenir, pour aucun indi-
vidu, une marque disliiictive, et renvoyant
celle proposition au Comité d'instruction
publique, pour en faire rapport inces-
samment.
9 août 1793.
Extrait collationné, signé de Thirion et de
Léonard Bourdon, secrétaire, A. N., F" 1005',
n" 737.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 549.
1044. — Acceptation par la Convention
nationale de l'offre faite par David de tra-
cer le dessin de la médaille destinée à
rappeler la journée du 10 août, et de le
présenter à l'Assemblée.
9 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A . iV. C 263, n° 589.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 549.
1045. — Instruction pour l'ordre à ob-
server le jour de la fête de la réunion, du
10 août, 2« année républicaine (présentée
au nom du Comité d'histruction publique).
9 août 1793.
Imprimé, B. JV., L» 4 1, n" 3234.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. bi9;
J. Guillaume, Procès-uertaux du Comité d'ins-
truction publique de la Convention nationa/e,
t. II, p. 262.
304
r:iiAPrniE i". — journées historiques de la révolution
1046. — Décret de la Convention natio-
nale, portant que le plan de la fête na-
tionale, proposé par le Comité d'instruc-
tion publique, sera exécuté ; il sera imprimé
et affiché.
9 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A. N., G 263, n»589.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 550.
1047. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant : 1° que les inspecteurs de
la salle feront placer les noms des 86 dé-
partements sur 86 arbres du jardin des
Tuileries, autour desquels se réuniront,
à 6 heures, les envoyés des Assemblées
primaires, pour désigner le plus ancien
d'âge de chaque département; 2° les ins-
pecteurs feront établir une garde, chargée
d'écarter les citoyens qui ne sont pas
appelés à cette opération ; 3° le bureau du
contreseing des lettres de la Convention
sera ouvert, ce jour, jusqu'à 6 heures du
soir, pour recevoir les dépêches des en-
voyés des Assemblées primaires; 4° le
présent décret sera proclamé et affiché
sur-le-champ.
9 août 1793.
Extrait du procès-verbal, A.N., C263, n» 589.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p. 551.
1048. — Décret de la Convention natio-
nale, après avoir entendu le rapport du
Comité de salut public, considérant les
obstacles mis par les escadres ennemies
à la communication de la Corse avec le
continent , décidant que les patriotes
Corses, qui se trouvent actuellement à
Paris, assisteront à la fête nationale de
l'Unité et de l'Indivisibilité du 10 août, et
que le citoyen Aurèle Varère, envoyé de
la Société populaire de Rastia, aura la
pique destinée aux départements.
9 août 1793.
Minute de la main de Barère, A. N., C 263,
n" 597.
Ed. Archives parlementaires, t. hXX, p. 586.
1049. — Procès-verbal des monuments,
de la marche et des discours de la fête
consacrée à l'inauguration de la Constitu-
tion de la République française.
10 août 1793.
Extrait du procès- verbal, A. N., 0*1 73,
fol. 4756; imprimé de 21 pages, A. N., AD
VIII 16.
Ed. Pi'0cès-Ker6ai de la Convention nationale,
t. XVIII, p. 253.
1050. — Lettre du citoyen Fahrlaender,
officier municipal de Matzenheim, au pré-
sident de la Convention nationale, faisant
observer, au sujet du décret du 9 août, qui
a décidé de frapper une médaille pour
rappeler le souvenir de la journée du
10 août en la distribuant à chaque député
d'Assemblée primaire, que cette médaille,
appartient de droit à l'Assemblée primaire
qui a envoyé un délégué pour la fête et
qu'elle ne servira à perpétuer la réunion
qu'autant qu'elle sera remise aux archives
des Assemblées primaires respectives, oîi
elles resteraient toujours et ne se per-
draient jamais, la municipalité du chef-
lieu de la section en étant responsable,
tandis qu'il n'en serait pas de même dans
les familles particulières.
11 août 1793.
Original signé, A.N.,F" 1005', n- 737.
Renvoyé au Comité d'instruction publique
pour être joint aux autres propositions relatives
à cet objet. Signé : Léonard Bourdon,
1051. — Décret de la Convention natio-
nale, autorisant les receveurs des districts
à payer aux commissaires des Assemblées
primaires, qui ont apporté les procès-ver-
baux d'acceptation de la Constitution, le
restant de leur indemnité, sous leur dé-
claration.
14 août 1793.
Minute, A. N., 0 264, n- 594.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXII, p. 1 4 1 .
1052. — Décret de la Convention natio-
nale, chargeant les administrations de
districts de transmettre aux commissaires
des Assemblées primaires les pièces qui
leur auront été remises par le Comité des
pétitions et correspondance.
14 août 1793.
Minute, signée de Boussion, A. N., C 264,
n» 598.
Ed. Arc/lices parletnenJaires, t. LXXII, p. 1 4 1 .
1053. — Décret de la Convention natio-
nale, déclarant que les envoyés des Assem-
blées primaires, en rentrant dans leurs
FÊTE CIVIQUE ET NATIONALE \)V )0 AOUT 1793
30S
Toyeis, sont iliargés de propager resprit
d'unité et d'indivisibilité de la République,
d'extirper les germes du royalisme, de
surveiller les complots des fédéralistes et
des administrateurs révoltés contre la
Convention nationale, d'exposer à leurs
concitoyens les dangers de la patrie et ses
ressources, d'exciter la jeunesse française
à prendre les armes et à remplir sur-le-
champ les cadres des armées, s'en remet-
tant au patriotisme des envoyés des As-
semblées primaires pour l'accomplissement
de cette honorable mission et pour la
distribution de l'Adresse aux Français, et
décidant que les monuments à élever, le
10 août, seront construits aux frais de la
République, pour consacrer cette mémo-
rable journée.
14 août 1793.
Minute, de la main de Barèrc, A. N., C 2G4,
I.» .i98.
Ed. Arc/iii!e«par(emen/aiie«, t.LXXII, p. 150.
iO'oi. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant que les tribunes, qui avaient
été destinées aux envoyés des Assemblées
primaires, étant devenues libres, L-eront
ouvertes désormais pour tous ceux qui s'y
présentejont, comme elles l'étaient avant
le 10 août.
16 août 1793.
]:.\lralt du procès-verbal, A . A'., C Î63, n° 590.
Ed. Arcliives parlcmentaireu, t. LXXII, p. 243.
10Ô3. — Décret de la Convention natio-
nale, ordonnant le dépôt au Musnan na-
tionul de la coupe d'agate, ainsi que d'un
morceau de jaspe taillé en forme de deux
mains, faisant l'emblème de la concorde,
employés dans la fête du 10 aoilt, à la
cérémonie de la Régénération, avec une
inscription qui rappelle l'usage louchant
et sublime auquel ils ont servi.
K; août 1793.
Minute, de la main de Lakanal, A. A'., C ifl'i,
n» 599.
Ed.i4rchiKe»paWemen(airf», t. LXXII, p. 204.
I0.">6. — Décret de la Convention natio-
nale, après avoir ouï le rapport de la
Commission chargée de recueillir les pro-
cès-verbaux d'acceptation de la Constitu-
tion, l'autorisant à ne plus délivrer de
duplicata de récépissés desdils |)roc(".'S-
T. IX.
verbaux aux envoyés des Assemblées pri-
maires, et décidant qu'ils se retireront
vers la municipalité de Paris, qui leur dé-
livrera des passeports.
18 août 1793.
Exlrailduprocès-verbal, y».A'.,C2C3,no590.
Ed. Archioc» parlementaire», t. LXXII, p. 387.
1057. — Décret de la Convention natio-
nale, décidant qu'il sera frappé une mé-
daille pour perpétuer le souvenir de la
réunion républicaine du 10 août, jiour
l'acceptation do la Constitution, médaille
qui représentera, sur l'une de ses faces,
la figure do la Nature et la scène tou-
chante do la Régénération, et, sur l'autre
face, l'arche de la Constitution et le fais-
ceau, symbole de l'Unilé et de l'Indivi-
sibilité, avec ces mots : u Constitution
acceptée individuellement par les Fran-
çais et proclamée, le 10 août 1793 », ch.-ir-
geanl le citoyen Dupré, gravenr général
des Monnaies, de l'exéculion de cette mé-
daille, qui ne pourra être frappée qu'en
bron/.e, sera envoyée à tous les commis-
saires des Assemblées primaires et dis-
tribuée aux membres de la Convention,
interdisant à tout citoyen de porter cette
médaille en guise de décoration, défen-
dant de même de porter celle de la Fédé-
ration de 1790, dont les coins seront brisés,
abolissant la distinction d'une couronne
murale accordée aux Vainqueurs de la
Bastille, et la remplaçant par la médaille
du 10 aoilt, qui sera distribuée a chacun
d'eux.
20 août 1793.
Impiimé, A.N., C 264, n° GOl.
Ed. Arcliivcs parlementaires, t. LXXII, p. 478.
(^f. le rapport de David pour l'cxplicalion delà
médaille frappée en commémoration de la réu-
nion civique du 10 août 1793, et qui sera donnée
aux envoyés des Afsemblres primaires, ainsi
qu'aux membres de la Convention, imprime de
0 pages, A. N., AD VIII 10.
Ed. J. Guillaume, Procès-verbaux du Co-
mité d'instruction publique de In Coni-enlioii
na(iona(c, '. II, p. 290.
lObS. — Décret de la Convenlion natio-
nale, chargeant ses Comités d'instruction
publique et des assignais et monnaies,
d'examiner s'il serait utile de donner une
valeur monétaire aux médailles de la Ré-
20
306
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE Ik RÉVOLUTION
publique, et spécialement à celle du 10 août,
et de lui faire un rapport sur cet objet.
20 août 1793.
Minute, de la main de Grégoire, A. ff,,
G 264, n» 601.
Ed. Archives parlementaires, t.LXXII,p.480.
1059. — Décret de la Convention natio-
nale, sur le rapport de la Commission
chargée de réunir les procès-Terbaux d'ac-
ceptation de la Constitution, décidant que
ces procés-verbaux seront déposés aux
Archives de la Convention, et que le \>to-
cès-verbal de la fêle de la réunion du
10 août sera lu mardi prochain.
31 août 1793.
Minute, de la main de Gossuin, A. N., G 264,
n« 600.
Bon à expédier. Signé : Guillemardet et La-
kanal, secrétaires.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXIII,
p. 242.
§ 16. — L'esprit public à Paris, de juillet à septembre
l'T'QS.
1060. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, déclarant que
les canonniers, casernes à Popincourt,
ayant demandé à s'instruire jusqu'au mo-
ment de leur départ pour la Vendée, le
Commandant général (Hanriot), s'empres-
sant de satisfaire à ce vœu, charge les six
instructeurs des légions de se transporter
journellement et à tour de rôle à ladite
caserne, savoir : demain matin 2 juillet,
l'instructeur de la i" légion, celui de la
2* légion, après demain, et les autres ainsi
de suite.
Tous les citoyens qui doivent former le
détachement des 400 hommes du départe-
ment de l'Eure, seront casernes à la Nou-
velle-France, les ordres sont donnés à ce
sujet pour que tout soit prêt pour les recevoir.
Suivant le même ordre du jour, le Com-
mandant général témoigne sa satisfaction
k ses frères d'armes, les canonniers, de la
manière dont ils ont manœuvré la veille,
et recommande également la surveillance
et l'exactitude dans les réserves et pa-
trouilles.
1" juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^'
1470, BB3 76.
L'un des extraits était envoyé à l'adresse du
Conseil exécutif, l'autre à celle du Comité de
salut public du Département.
1061. — Extrait de l'ordre du jour de
la garde nationale parisienne, où le Com-
mandant général recommande toujours
l'exactitude dans le service, les réserves
et les patrouilles, déclarant qu'il n'y a que
la plus grande surveillance et l'union
filtre les citoyens qui pourront assurer la
tranquillité publique.
Les rapports de la force armée signalent
l'arreslation de deux citoyens, surpris dé-
gradant les arbres des Champs-Elysées, qui
ont été conduits nu poste de cette section,
également l'arrestation, vers midi, au
poste des Filles-Saint-Thomas, de plu-
sieurs particuliers accusés de W)ls, dont
l'un a été conduit à la Mairie, comme a
été amené au Comité de surveillance de
la section de la Fraternité un particulier,
i|ui voulait payer avec un assignat faux de
400 livres de la marchandise achetée par lui.
2 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BB3 76.
1062. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, instruit de
la marche des Marseillais sur Paris et des
projets coupables de leurs chefs, considé-
rant ([uc ce n'est que dans des intentions
contre-révolutionnaires qu'ils abandonnent
leurs foyers et franchissent d'immenses
pays, et que, Paris opprimé, la liberté est
perdue pour toute la France ; considérant
que le seul moyen d'arrêter ce torrent et
de prévenir ses ravages est de couper la
communication de Marseille avec Valence
et Lyon, arrêtant que le Comité de salut
public de la Convention sera invité à pren-
dre cette mesure dans la plus grande
LKSPIllT PIIJLIG A PAIUS DE JUILLET A SEl'TKMBHE 1793
:t07
coiisiiU'ialion et à faire porter dans les
plaines de Valence cl sur les rives du
lUiône une force armée suffisante pour
contenir les rebelles et réprimer les i)ro-
grès de la rébellion, en outre, ù ordonner
(jiie coite force année se portera sur Avi-
gnon pour ranimer les patriotes persécu-
tés et repousser les Marseillais rebelles
Jusque dans leurs murs.
Le Comité présente, en outre, commi' un
motif puissant de roiisidéralion que, dans
ce moment, Lyon organise dos bataillons,
que déjà plus de 10,000 hommes sont armés
et doivent se réunir aux Marseillais, qu'en-
fin la manufaclurc de Sainl-Klieniie est à
la porte do cette ville et dans la main des
révoltés, et qu'il y a urgence de prendre
une résolution vigoureuse à cet égard.
2 juillet 1793.
Extrait du rcgi-stro des délibérations du Co-
mité de iiurveillance du Département de l'ari»,
A. N., lili^ 81'^ (anc« BR'* n° 20), fol. 77.
1063. — Exlrait de l'ordre du jour de la
force armée do Paris, portant que les
commandants des sections sont autorisés
il faire faire une salve d'artillerie do trois
coups par pièce de 4, on considération de
l'ouverture des Assemblées primaires pour
l'acceptation de la Constitution ; les ca-
nonniors ne mettront qu'une charge d'une
demi-livre, ils auront l'attention de pré-
venir les citoyens d'ouvrir leurs croisées,
pour éviter que l'explosion ne casse les
vitres. Les salves se feront dans toutes les
sections îx 9 heures très précises du soir,
les lommandanls des sections sont char-
gés de veiller à la stricte exécution du
présent ordre.
Les rapports de la force année signa-
lent : 1" la remise au commandant du
poste du (iardo-.Mouble do quatre reçus
signé» de V. Uayard, qui constatent qu'on
a enlevé dudit lieu plusieurs effets appar-
tenant au défunt citoyen Thierry ; 2" l'ar-
restation, à minuit, dans la section des
Tuileries, du gendarme Jacques Benoit,
en état d'ivresse, qui s'est dit gardien d'un
député en arrestation, rue Saint Honoré.
3 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. A'., AF'^'
1470, BD« 70.
En effet, le gendarme lîonolt .avait été chargé
le 2'i juin 1793, de la garde du député Bertrand
La Ilosdinière. Cf. le t. VIII de notre Ri^pertoire,
n° 308G.
1064. — Exlrait de l'ordre du jour de
l'état-major général de la municipalité de
Paris, par lequel le Commandant général
annonoe le départ, oc même jour, pour
Versailles, d'un petit convoi d'artillerie, et
en recommandant toujours la même sur-
veillance dans les réserves et patrouilles,
invite ses concitoyens à conserver cette
même union qui maintient si bien la tran-
quillité j)ul)lic|ue, et à former promple-
menllo détacheinoiit pourPont-do-l'.Xrche,
Vernon et Pacy ; à mesure que les citoyens
seront enrôlés dans les sections, ils se-
ront envoyés à la Nouvelle-France. Le
Commandant général engage encore ses
concitoyens à ne pas négliger l'arresta-
tion des militaires de tout grade à la solde
de la Uépubliquo, lorsqu'ils ne seront pas
munis de passeports en règle ou de pa-
piers constatant leur civisme, avec ordre
de les conduire toujours à la Courlille. Il
invile aussi ses frères d'armes, les canon-
niers, à ne plus tirer le canon jusqu'à
nouvel ordre et à ménager la poudre dont
le besoin est urgent pour nos armées.
4 juillet 1793.
lùxlrails conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BB-' 70.
1061). — E.\trait de l'ordre du jour de la
la force ai'mée de Paris, annonçant ([uc,
le dimanche 7, il y aura exercice à feu
aux Champs-Elysées, à 7 heures précises
du matin, par les canonniers des 1", 3»,
4" el o"= légions. Les commandants des
sections sont invités à envoyer sur-le-
champ au Maire les étals do ceux de leurs
frères d'armes qui ont droit à l'indomnitc
des 31 mai, 1"' et 2 juin derniers, et fe-
ront de même battre la caisse pour enga-
ger les citoyens de bonne volonté à se
faire enregistrer pour le détachement
des subsistances, destiné au département
de l'Eure. La même exacliUide est recom-
maudée dans les réserves el patrouilles.
Les rapports de la force armée men-
tionnent un incendie chez un boulanger,
rue do la lluchelle, et, à la porte de la
308
CHAPIïHE I". — JOUHNÉES HISTORIQUES DE l,A UÉVOLUTlON
Halle au blé, un rassemblement assez
nombreux, occasionné par la mauvaise
(lualilé el le prix de l'avoine ; ils signalent
la consignation, au poste des Piques, d'une
voilure venant de Vincennes, chargée de
meubles, malles et autres effets, le voitu-
rier n'ayant pas de papiers.
5 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), .A. N., AF'^'
1470, nS' 76.
1066. — Extrait de l'ordre du jour de lu
garde nationale, déclarant qu'il n'y a rien
eu d'extraordinaire, ce jour, à l'ordre gé-
néral, non plus que dans les rapports de
la force année, sinon l'arrestation de deux
particuliers, marquant, la nuit, les mai-
sons avec de Ja craie noire, et que les
rondes et patrouilles ont été faites exac-
tement.
6 juillet 1703.
Extraits, signés de Clément, secrétaire de
TEtat-major général, A . N., AF'^' 1 MO, BB^ 76.
1007. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, par lequel le Comman-
dant général invite ses concitoyens à dé-
ployer la plus grande exactitude dans les
différents postes, surtout à ceux des assi-
gnats, des caisses et des arsenaux, ils
doivent toujours être très complets, et les
adjudants généraux, chargés de leur sur-
veillance, s'assureront, sous leur responsa-
bilité, de leur complément. Le poste du
Pont Tournant sera fourni, à compter du
lundi 8 juillet, par celui de la Convention
nationale. L'ordre annonce le départ, le
9 de ce mois, pour l'armée de la Moselle,
d'un convoi d'artillerie. Les volontaires
des sections, qui doivent partir pour le dé-
partement de l'Eure, iront se faire enregis-
trer au Bureau central du recrutement,
rue Barbette, n° 13, d'où on les enverra à
la caserne de la Nouvelle-France, pour les
former en compagnies, pourvoir de suite
à leur habillement, équipement et à leur
prompt départ.
Les commandants de sections, de garde
au Temple, continueront toujours à re-
mettre avec exactitude aux membres du
Conseil du Temple l'état général el nomi-
natif de la garde.
Les rapports de la force armée mention-
nent la sortie du Garde Meuble de 3 voies
de bois et de 4 rideaux, tous effets appar-
tenant au défunt citoyen Thierry ; ils si-
gnalent également un boulanger, rue de
Sèvres, n° 970, qui a été vu par plusieurs
citoyens donnant du pain à des femmes,
à minuit et demi ; un particulier, «n vou-
lant se baigner à la pointe de l'île Lou-
viers, s'est noyé, sans qu'on ait pu lui
porter aucun secours.
7 juillet 1793.
Extraits conrorraes (2 pièces), A. A'., AF'^
1470, BB' 76.
1068. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, prévenant les sept pre-
mières sections, qui ont fourni leurs ca-
nons pour la Vendée, que les canons se-
ront remplacés, mercredi prochain, que la
liste indicative de ces sections sera insérée
dans l'ordre de demain, ainsi que le lieu
où elles devront se présenter, pour que
le remplacement leur soit fait, le(|uel
continuera pour les autres sections, au
fur et à mesure qu'il y en aura. L'ordre
annonce qu'il y aura, le mercredi suivant,
aux Chartreux, une expérience des pou-
dres de la fabrication du sieur Barthélémy,
et invite les sections à y envoyer des com-
missaires instruits. Les femmes des gen-
darmes de la 33' division sont également
invitées à se faire enregistrer dans les
comités des sections respectives de leur
domicile, munies des pièces constatant
leurs réclamations, avec déclaration por-
tant que le Commandant général s'occu-
pera de solliciter les secours pressants
dont elles peuvent avoir besoin, les com-
mandants des sections feront battre la
caisse en conséquence.
Le Commandant général exhorte ses
concitoyens à respecter ceux qui sont de
garde el enjoint de mettre en état d'arres-
tation les méchants qui se permettent des
injures et des invectives.
Plusieurs lettres destinées aux sections
ayant éprouvé beaucoup de retard par la
négligence que mettent les ordonnances h
se rendre à leur poste à la Maison com-
mune, le Commandant général se verra
obligé d'infliger une punition exemplaire
à ceux qui manqueront à leur devoir. Les
l/ESPniT l'Ilil.ir, A l'ARIS hK .iril.l.KT A SKPTKMIIRE IT'J.l
30'.»
réserves seront toujours de !iO hommes,
avec la même suivcillance. Vu le départ
de la gendarmerie, jusqu'à nouvel ordre,
chaque section enverra deux ordonnances
à la Maison commune ; les adjudants de
sections veilleront à ce qu'elles soient
exactement rendues tous les jours audit
poste.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que l'arrestation, vers 1 heure du
matin, par une patrouille de la section de
rOhservatoire, d'un cabriolet sans conduc-
teur, qui a été mis, avec le cheval, en
fourrière chez le citoyen Hunot, rue Saint-
Jacques.
8 juillet 1793.
Extraits conformes (1 pièces), A. N., AF'''
1170, nD-i 76.
1000. — Arrêté du Comité de salut pu-
blic du Département de Paris, décidant
que le citoyen Franchel se transportera
au Conseil général de la Commune, lui
exposera que des particuliers, cafetiers
et autres marchands détaillants, font des
bous depuis 1 sol jusqu'à 7 et 8 sols, bons
que l'on doit roiiardor comme de la fausse
monnaie, ce qui est défondu par toutes
les lois et ce qui facilite particulièrement
l'accaparement de la monnaie de cuivre,
et dcMiandura que le Cousoil général em-
ploie tous les moyens que la loi lui donne
pour faire cesser très promplement un
abus, aussi nuisible à l'intérêt public, et
qui porto atteinte à la liberté d'>s citoyens.
9 juillet 1793.
Elirait ihi registre des iléliliératiotn du Co-
mité de surveilhince du I).''|iai'(cinent de l'aris,
A.N., BB^ 81 \ (anc' Bl!'* '10), fol. 90.
1070. — Extrait de l'oidrc du jour de la
g.irde nationale parisienne , annonçant
(jue les sections qui recevront, le lende-
main, à l'Arsenal, le reni|)lacemcnt des
canons qu'elles ont donnés pour la Ven-
dée, sont celles de la République, des
Tuileries, du Mont-lîlanc, du l.uxembourgr,
de Beaurepaire, des Invalides et de la
Maison-Commune.
Toujours la mèinc surveillatuu et exac-
littide dans les réserves et [lalrouillcs.
9 juillet 1793.
E^trait non signé, A. N,, l$B'7G.
1071. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale parisienne, portant que,
le dimanche suivant, 14 juillet, les canon-
niers des 2', i" îi« et 6° légions feront
l'exercice à feu aux Champs-Elysées, à
ii heures du matin très précises.
Le Commandant général (Hanriot), in-
vite de nouveau les commandanis des sec-
tions à s'occuper le plus promptement
possible de la formation de leur contin-
gent pour le département de l'Eure, à faire
enregistrer les citoyens de bonne volonté,
rue Barbette, n° 13, et à les faire con-
duire de là à la caserne de la Nouvelle-
France.
10 juillet 1793.
Extraits conlormos (2 pièces), A. N., AF'^
1470, DU-1 76.
1072. — Uéception par le Comilé de
salut public du Département de Paris,
d'une députation de boulangers, qui a fait
part des difficultés qu'ils éprouvent à se
procurer des farines, ce qui met une par-
tie des boulangers dans la détresse, le
président a engagé la députation u rédiger
et à lui remettre une série de leurs obser-
vations, pour aviser aux moyens les plus
propres à calmer leurs justes inquiétudes.
10 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Co-
mité de surveillance du Département de Paris,
A. N., U\i-' 81 ^ lauc' BU'* 20), fol. 99.
1073. — Extrait de l'oidro du jour de la
garde nalionale, noliliant qu'à compter du
lendemain 12, toutes les gardes de la
Convention, du Temple et de la réserve
se monteront à midi 1res précis, et non à
1 heure et demie, les adjudants de sec-
lions feront part de cette mesure aux ci-
toyens, et les adjudants généraux veille-
ront à son exécution.
l.e Commandant général (Hanriot) re-
commande de nouveau à ses concitoyens
de mellre la plus grande activité et sur-
veillance dans le service, les réserves se-
ront réduites à 2:i hommes, mais à con-
dition que le nombre soit toujours bien
complet.
II juillet 1793.
Extraits confonncs {? pipces\ A. \.. .\1''^
l'i7(), BI)' 70.
;tio
CIIAPITHE 1". — JOL'UiNÉES HISTOIUQL'ES DE l,\ IlÉVOLUTION
1074. — Arrêté du Comité de salut pu-
blic du Département de Paris, portant
(|u'il sera écrit à tous les Comités révolu-
tionnaires des 48 sections de Paris de
dresser l'état du nombre des volontaires
qu'elles ont à leur disposition, des armes
qu'elles ont à leur donner, des poudres et
autres munitions, et que cet état sera
envoyé au Comité le 18 courant.
11 juillet 1793.
E.ttrait du registre des déliliération.s du Co-
mité de siirvcillanco du Dopaiteiiient de Paris,
A. N., BU-'' 81* (anc> DU^* 20\ fol. 101.
1075. — Arrêté du Comité de salut pu-
Idic du Département de Paris, sur linvi-
talion adressée au citoyen Colionibcau de
l'aire parvenir au Comité les procès-ver-
baux des séances du Comité révolution-
naire central, ledit Collombeau ayant ré-
pondu qu'ils ont été emportés lors de la
translation du Comité, décidant qu'il sera
écrit au citoyen Rousseville, qui était alors
secrétaire.
11 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comito
di! .«urveillaiiro du Dépiirtement de Paris, A.K.,
DB^ 81 \ (anc' BU':» 20), fol. 103.
1070. — Extrait de l'ordre du jour do la
giirJe nationale, portant qu'en vertu d'un
arrêté du Conseil général de la Commune
du m .juillet, qui ordonne que la force
armée continuera de faire des patrouilles,
pour empêcher et dissiper les rassemble-
ments autour des boulangers, le Comman-
dant général invite la force armée des
sections à faire de fréquentes patrouilles
le. jour cl la nuit, et ù dissiper tous les
iMssemlilemeiits, et charge les chefs et
adjudants généraux des légions à veiller à
l'exécution de cet arrêté. 11 est à remar-
quer que le service s'est encore fait ave(;
beaucoup d'exaclitudi' et devra être con-
tinué de même.
12 juillet 1793.
Extr.iils conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'IUat-maior général (2 pièces), A. N.,
Al'>^' 1170, BB3 70.
1077. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, annonçant qu'à partir du
13, l'ordre général se donnera à 8 heures
piéc'ics du matin, que les gardes de la
Convention, du Temple et de la Réserve
devront se monter à midi précis, et que
les réserves seront toujours de 2.'> hom-
mes bien au complet.
Les rapports de la force armée font
<onnaitre qu'un maître couvreur, nommé
Binet, rue de la Tournelle, prés de la
pompe, criait pendant la nuit, depuis sa
fenêtre, ([ui vive! à chaque passant, le
commandant du poste de la place aux
Veaux l'ayant prié, au nom de la loi, de
se taire, cet individu ne répondit à cette
invitation que par des inveclives et des
ordures grossières. D'après ces mêmes
rapports, la veille, à '■> heures du soir, au
poste Saint-Paul, fut retiré de l'eau un
cadavre, qui a été remis à sa famille, la-
quelle l'a reconnu.
12 juillet 1793.
Extrails conformes (2 pièces), A. A'.. AI"'^
1470, BB' 7U.
1078. — Extrait de l'ordi-e du jour de
la garde nationale, ne mentionnant que
quelques arrestations de soldats et celle
d'un individu, prévenu de fabrication de
faux assignats et conduit chez le commis-
saire de la section de la BultedesMoulins.
13 juillet 1793.
Extraits, signés do Clément, secrétaire de
rEtal-major général (2 pièces),- ^. A'., AF'^
1170, Bli^ 70.
1070. — Délibération du Comité de s.ilut
public du Déparlcment de Paris, déridant
(jue l'adresse aux 48 sections sera envoyée
aux journalistes, avec invitation de l'in-
sérer dans leurs journaux, et sur la lecture
d'un ordre du Commindant génér.il de la
garde parisienne aux canonniers des sec-
lions, à l'elTct de ne pas prodiguer inutile-
ment la poudre, chargeant le citoyen De-
lespinede se transporter dans les arsenaux,
de les visiter et d'en rendre compte, aOn de
tranquilliser ceux qui pourraient craindre.
13 juillet 1793.
E:itrait du registre dos délibérations du Comité
(lo surveillance du Dé|iarlonieiit di; Paris, ^. A'.,
UB^i 81^ (anc' BB'* 20), fol. lOâ.
1080. — Extrait de l'ordre du jour <le
la force année de Paris, invitant les a^-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMUIIE 1793
311
judants de sections à faire leurs rondes-
majors très exactement, déclarant que les
réserves seront, jusqu'à nouvel ordre, por-
tées à ;iO hommes bien complots, dans
chaque section, recommandant la plus
grande surveillance, et surtout que les
patrouilles soient très fréquentes autour
des établissements [lublics.
Les rapports de la force armée men-
tionnent l'assassinat du citoyen Marat, la
veille au soir, chez lui, et l'arrestation de
la femme qui a commis le crime, laquelle
a été conduite ù l'Abbaye.
14 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., W^'^
1470, DB» 7G.
1081. — Notification au Comité de salut
public du Département de Paris de l'exis-
tence de groupes dans lesquels se portent
de prétendus patriotes, qui engagent par
leurs déclamations à venger la mort de
Marat en assassinant la veuve Capet et
son fils; mandat donné au citoyen Génois
d'écrire au Commandant général de la
force armée de Paris pour l'engager adon-
ner des ordres à l'effet de multiplier les
patrouilles, et envoi de la lettre en question .
' Arrêté du même Comité, chargeant l'un
de ses membres (Franchet) de se trans-
porter à l'instant à l'Administration de
Police pour y prendre des renseignements
sur l'assassinat dii patriote Marat et sur
son assassin, et décidant en outre qu'il
sera fait une adresse au peuple de Paris
sir cet objet, adresse dont la rédaction
est confiée au citoyen Marchand, qui en
donne lecture; son impression, au nombre
de 1,200 exemplaires, est arrêtée.
Compte rendu, par le citoyen Franchet,
de la mission qui lui a été coniiée ; il lui a
été répondu, à l'Administration de Police,
(]ue la femme qui a assassiné .Marat s'était
dite femme d'un ci-devant et native de
Caen, et que l'on poursuivait cotte affaire
avec chaleur.
lléception d'une lettre du Comité révo-
lutionnaire de Moiilreuil, dont copie est
envoyée aux Comités de sûreté générale
et de salut public, et aux ministres de l'in-
térieur et de la guerre.
Mandat donné par le Comité aux citoyens
Marchand et llarny à l'effet d'assister i\ la
représentation de la pièce intitulée Vtr-
ijinie, qui se joue au Théâtre de la Répu-
blique, pour veiller à ce qu'il n'y ait rien
de contraire aux principes.
14 juillet 1793, matin.
Exirait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlemcnt de Paris, A.N.,
BU' 81'^ (ano' BB" 20), fol. 106.
1082. — Arrêté du Comité de salut pu-
blic du Département de Paris, décidant
qu'il sera écrit aux 48 sections, afin de les
inviter à tirer des dépôts qui pourraient
exister une certaine quantité de pistolets
et armes défensives, pour les mettre à la
disposition des Comités de surveillance,
où les membres sont journellement expo-
sés, soit dans leurs Comités, soit dans les
différentes missions qu'ils ont à remplir.
14 juillet 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
fie surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 Sl-^ (anc' BB'* 20), fol. 107.
1083. — Extrait de l'ordre du jour do
la garde nationale, portant injonction îi,
tous officiers et sous-officiers de ligne,
légions, volontaires et autres, infanterie
et cavalerie quelconque, à la solde de la
République, tant ceux qui sont déjà ici,
que ceux qui arriveront dorénavant, d'al-
ler se faire reconnaître, dans les 24 heures,
ainsi que cela se pratique dans toute ville
de guerre, chez le citoyen Hémart, com-
mandant de la gendarmerie, rue Meslay ;
en conséquence, tous les commandanls
de postes et patrouilles arrêteront, de jour
et de nuit, tous lesdits militaires qui ne
pourraient pas justifier de s'y être présen-
tés. Ces mômes militaires seront tenus
également, souspoine d'arrestation, dépor-
ter toujours leur uniforme; les comman-
danls de sections feront battre la caisse,
pour faire publier le présent article de
l'ordre dans leurs arrondissements res-
pectifs, et veilleront à son exécution.
La plus grande surveillance est toujours
recommandée, les réserves de ;iO hommes
seront toujours bien complètes et les pa-
trouilles le plus fréquentes possible, sur-
tout autour des établissements publics.
15 juillet 1703.
Kxiraits conformes (2 [liéces), A. N., AF'^
1470, BB3 70.
312
CIIAI'ITUE I". — JOUllNÉKS HISTOHIQUKS DE LA KÉVOLUTIOX
1081. — Compte rondu t^ciit au Comité
de salut public du Département de Paris,
par le sieur Delespine, de la mission dont
il avait été chargé auprès du ministre de
l'intérieur, d'où il résulte que le minisire
a pris toutes les mesures pour faire par-
venir des farines à Paris; mandat donné
aux citoyens Moissard et Delespine, à
l'effet de conférer avec le maire de Paris,
au sujet des moyens de subsistances, ad-
mission du citoyen Garin au Comité, qui
l'a engagé à donner le nom des munici-
palités qui arrêtent les grains et farines
achetés pour l'approvisionnement de Paris,
ainsi que celui des marcliands,qui les ont
vendus, et le nombre des sacs arrêtés.
15 juillet 1793, malin.
E.xlrait du registre des délibiiralions du Comité
de surveillance du Département do Parif, A . JV. ,
Wi' 81A(anc' BD'* 20), fol. 108.
1083. — Communication au Comilé de
salut public du Département de Paris, d'une
lettre des administrateurs de Police, annon-
çant que les citoyens prévenus d'avoir foulé
aux pieds le bonnet de la Liberté, dans la
seclion des Fédérés, ont été mis en liberté,
l'un sur sa parole, l'autre sous la respon-
sabilité de deux citoyens, que le troisième
enfin n'est pas encore arrêté.
Invitation adressée au citoyen Ilanriot,
commandant de la garde parisienne, à
l'effet de se rendre, le lendemain à midi, au
Comité, pour traiter avec lui d'affaires
importantes.
Arrêté du Comilé, chargeant deux com-
missaires, pris dans son sein et autorisés
par le Comité de sûreté générale de la
Convention et le Conseil exécutif, de se
transporter dans les municipalités dési-
gnées par le citoyen Carin, et surtout
dans celles où les marchés de gr.iins et de
farines faits par ledit Carin seront les plus
considérables, à l'effet de leur donner
connaissance du décret du '.'> juillel, dans
le cas où il ne leur serait pas encore par-
venu, en les invitant à se conformer à la
loi et à laisser passer les grains et farines
vendus pour la provision de Paris.
Arrêté du Comité, décidant que, le jour
des funérailles do Maral, il ira en pompe
avec une bannière surmontée d'un crêpe
funèbre, que son arrêté sera communiqué
au Conseil général de la Commune et au
Déparlement, et qu'il sera demandé au
Comité des travaux publics et au Dépar-
tement quelle place son Comité doit tenir
dans la marche de la cérémonie.
15 juillet 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlement de Paris, A. N.,
liii' 81 ^ (anc' DU'* 20), fol. 109, 110.
1080. — Délibération du Comilé de salut
public du Département de Pari%, chargeant
les citoyens Nicolas et Marchand de se
rendre à Soissons, à Meaux et autres en-
droits qu'ils croiront nécessaires, de faire
auprès des administrateurs et officiers
municipaux toutes les démarches qu'ils
croiront justes et utiles, de leur commu-
niquer les lois des 1"" et 5 de ce mois, qui
défendent d'attenter à la libre circulalion
des grains, en les invitant à les faire
exécuter avec la plus scrupuleuse exac-
titude; chargcanl également le citoyen
Génois de prendre des renseignements
sur le compte d'un nommé Girouart, im-
primeur-libraire, rue du Bout-du-Monde,
n» 47, près celle Montmartre, dénoncé
par le citoyen Vincent, secrétaire général
de la guerre, comme imprimant des ou-
vrages contre-révolulionnaires.
IG juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
do surveillance du I^é()arlement de Paris, A. N.,
HD^ Sl'^ (anc' BB'* 20), fol. 111, 112.
1087 — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, rappelant qu'il a
été mis à l'ordre de la veille que les offi-
ciers et sous-ofticicrs, à la solde de la
République, iraient se faire reconnaître
chez le citoyen llémart, commandant de
la gendarmerie, et ajoutant qu'ils pour-
ront aussi aller, pour le même objet, chez
le citoyen Roch l.ouvet, chargé do la po-
lice militaire, rue du Battoir, n" 21.
La plus grande surveillance et exacti-
tude dans le service est toujours recom-
mandée, ainsi que les patrouilles.
D'après les rapports do la force armée,
beaucoup de boulangers se plaignaient, la
veille, à la Halle, de manquer de farine,
la Municipalité en promettant plus qu'elle
|;KSPKIÏ public a PAKIS DK JUII.LKT a SEPTKMBHE 1793
:M3
I
n'en donnait réellement, et voulaient mal-
traiter les' deux inspecteurs des subsis-
tances, heureusement la force armée est
venue à bout de calmer cette efl'erves-
cencc. A 2 heures du matin, 4 ou S ci-
toyens ont vu un boulanger remettre seize
pains au cal)aretier de la rue des Capu-
cines, au coin de celle du Luxembourg.
IG juillet !7n3.
Kxtraits conformes (? pièces), A. N., AF'^
1170, BU-170.
1088. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, par lequel le
Commandant général (Hanriol) invite les
chefs de légions à surveiller et faire sur-
veiller tous les postes de leurs arrondis-
sements respectifs et à faire compléter tous
ceux qui seront incomplets, déclare qu'il
a vu avec satisfaclion le service de nuit
1res exactement fait, et exhorte ses conci-
toyens à exercer la même surveillance, si
nécessaire au repos commun. Les réserves
seront toujours de '60 honimos et les pa-
trouilles à l'ordinaire.
17 juillet 1793.
Extraits, si{-'nés île Clément, secrétaire de
l'Elat-mRJnr gi'néral (1 pièces), A. A'., AT'^'
1170, liW 76.
1089. — Dépôt, par le citoyen Guigues,
au Comité de salut public du Département
de Paris, du rapport sur l'arrestation du
citoyen Girouarl, imprimeur, provoquée
par le citoyen Vincent, secrétaire général
de la guerre, d'après une lettre du citoyen
Cellier, commissaire du pouvoir exécutif à
l'armée du Nord, avec arrêté du Comité,
décidant que le citoyen (jirouart sera con-
iluit au Comité de sijreté générale de la
Convention avec les imprimés trouvés
chez lui.
Arrêté du Comité, autorisant le citoyen
llarny à traiter avec les rédacteurs des
journaux intitulés Etienne Feuillant et le
Moniteur pour insérer dans leurs feuilles
les articles qu'il leur enverra.
Autre arrêté, portant que le secrétaire
de l'Assemblée ^jénérale de la section des
Cravilliers sera invité à donner copie au
Comité du rapport fait à l'.Assemblée gé-
nérale par les commissaires envoyés dans
plusieurs municipalités pour s'informer
des marchés passés par Garin, et que le
boulanger chez qui on a trouvé du pain,
dans lequel on soupçonne qu'il est entré
de la farine d'orge ou d'avoine, sera invité
à se rendre au Comité.
Lecture d'une affiche envoyée au Comité
par la section de 1792, par laquelle elle
rapporte sa décision du 11 juillet, qui
nommait deux commissaires pour aller
prendre des renseignements dans le dé-
partement de l'Eure, affiche qui a été
placardée et envoyée au Comité de salut
public de la Convention nationale, ù la
Commune et aux 47 autres sections, pour
les désabuser sur son prétendu incivisme ;
le Comité a applaudi à celle mesure.
Compte rendu écrit par le citoyen De-
lespine, chargé de visiter les magasins à
poudre, tant de r.\rsenal que du ci-devant
Palais- Bourbon, par lequel il déclare
qu'ils sont assez bien en ordre et appro-
visionnés, et donne un détail précis de ce
qu'il y a trouvé, ainsi que des observa-
tions qu'il a été dans le cas de faire, rela-
tivement au corps-de-garde du Palais-
Bourbon et au détachement de canon-
niers à y installer.
17 juillet 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BC^ 81'^ (anc' DB'* 20), fol. 114, 115.
1090. — Réception par le Comité de sa-
lut public du Département, des commis-
saires des sections de Paris et des com-
munes du Département, qui ont déposé
sur le bureau les détails par écrit à eux
demandés par le Comité pour le 18.
Invitation faite au citoyen Garin, à l'ellet
de se ressouvenir de sa promesse de four-
nir des notes touchant les subsistances et
de les envoyer dans le jour.
Arrêté du Comité, donnant mandat au
citoyen Clémence, à l'eQ'et de se trans-
porter chez le minisire de la guerre pour
lui signaler une foule d'officiers, qui se
disent chargés de missions de sa part pour
se soustraire à leurs obligations, en mon-
trant des pouvoirs signés du ministre, ot
se plaindre de ce que le commissaire des
guerres de la rue Meslay renvoie trop lé-
gèrement les déserteurs.
3U
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Mandat donné au citoyen llarny : 1° à
l'effet d'écrire aux Comités civils des sec-
lions, pour qu'ils continuent très exacle-
ment les visites chez les boulangers, et de
rendre compte au Comité s'ils font leur
devoir ; 2' de rédiirer une adresse aux ba-
taillons composant l'armée de la Vendée.
Autre mandat au citoyen Delespine, à
l'effet d'écrire une circulaire aux Comités
révolutionnaires des seclions pour les in-
viter à surveiller et arrêter les officiers
indistinctement et soldats volontaires.
Renvoi de l'affaire du citoyen Joseph-
Michel Verrier, boulanger, rue du Pont-
aux-Choux, n° 24, au Comité révolution-
naire de sa section, qui s'assurera s'il
vend habituellement du pain pareil à celui
déposé au Comité, et si le commissaire
de police de la section n'a pas agi impru-
demment en affectant de montrer ce pain
publiquement, ce qui a exposé lo boulanger
au ressentiment du peuple, ainsi qu'il s'en
est plaint.
Convocation du citoyen Rolland, com-
missaire des guerres, pour traiter d'affaires
concernant le bien de la fiépubliquc.
Arrêté du Comité, décidant d'écrire une
nouvelle missive aux seclions de Paris,
à l'effet d'envoyer, par leurs commissaires,
le nombre des hommes en étal de porter
les armes, et des armes à leur disposition.
Récit de la démarche faite, par le sieur
Nicolas, au Comité de salut public de la
Convention, pour ôlre autorisé à prendre
les mesures relatives aux subsistances, ar-
rêtées par le Comité de salut public du
Département; il lui a été répondu que
que l'objet était d'une assez grande im-
portance pour s'en occuper sur-le-champ,
que l'on remerciait le Comité du Dépar-
tement de son zèle cl de son aclivité, et
que des commissaires seraient nommés
dans le sein de la Convention, ce qui a été
fait par décret de ce jour.
Arrêté du Comité, décidant qu'il sera
écrit au Rureau central de la Halle d'or-
ilonner aux faclrices de la Halle au blé d'ins-
crire exactement, jour par jour, les noms
des boulangers, leur demeure et le nombre
de sacs de farine qu'elles distribuent jour-
nellement à chacun d'eux, et d'envoyer
tous les jours cette noie au Comité (Je
salut public du Déparlement, lequel rap-
porte son arrêté sur les subsistances jus-
qu'à nouvel ordre.
18 juillet 1703.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de survcilUnce du Département de Paris A. A'.,
BC3 81 \ (anc' BB" 20), fol. 117-119.
1091. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, par lequel le
Commandant général (Hanriol) renouvelle
rinvitation à ses concitoyens, qui vou-
dront être employés dans les charrois pour
les armées, d'aller se faire enregistrer à
l'Arsenal, et annonce pareillement que le
citoyen Roch l.ouvet est toujours chargé
de la police militaire. Il invite aussi les
commandants de sections à lui faire pas-
ser, dans les 24 heures, l'état nominatif
des canonniers de leurs seclions respec-
tives, leur état civil et la date de leur en-
registrement dans la compagnie; il recom-
mande en même temps à ses frères d'ar-
mes, les canonniers, à ne recevoir parmi
eux, pour se compléter, que des personnes
bien connues, ayant des cartes civiques et
ccrlilicals de civisme.
La même surveillance est toujours pres-
crite, les réserves réduites à vingt cinq
hommes bien nu complet dans chaque
section, et les patrouilles fréquentes.
19 juillet 1793.
Kxliails conformes ['2 pièces), A. A'., AI"'^
1470, BB' 70.
1092. — Lecture au Comité de salut
public du Département, par le citoyen
Harny, d'une lettre qu'il a été charge
d'écrire aux Comités des sections pour les
inviter à redoubler de zèle et à surveiller
la conduite des boulangers, lettre qui
sera imprimée à 2o0 exemplaires et en-
voyée aux seclions.
Réponse du citoyen Carin à la convo-
cation qui lui a été adressée, portant que,
mandé aux Comités de salut public et d'a-
griculture de la Convention, il lui est im-
possible de se rendre à l'invitation qu'il a
reçue du Comité du Département.
Compte rendu par le citoyen Clémence
de lu luission dont il a été chargé auprès
du ministre de la guerre, au sujet des of-
ficiers se trouvant à Paris, lequel fait sa-
L'ESPRIT PLIIMC A PAlilS DE JUILLET A SKPTEMBRE 1793
318
voir que lo ministre lui a promis d'envoyer
tous les jours au Comité les noms de
ceux qui auront dos commissions et per-
missions, afin de pouvoir faire arrêter
ceux qui n'en seront pas munis; que
quant au commissaire des guerres de la
rue .Meslay, il est remplacé par un autre
plus rigide.
Mandat donné par !c Comité au citoyen
Deli'spine, à l'eftet de rédiger la pétition
(ju'il a proposée au Comité de salut ]iublic
de la Convention, tendant à obtenir un
décret qui fixât le prix des denrées de
liremière nécessité.
Rapport de Tarrété, chargeant le citoyen
Harny de faire une adresse aux bataillons
pour combattre les bruits en circulation
touchant le projet de n'accorder aux vo-
lontaires que 8 sols de paye.
Ordre de saisir chez, l'imprimeur Pain,
rloitie Saint-Honoré, 1,()00 exemplaires
du rapport des commissaires de la section
de la Kraternité^envoyés dans l'Eure.
lOjiillIel 170.'5.
Extr.iil (lu rrgisii'o des délibérations Jiz Comilé
de Hiiiveillanre du Départoment de Pai-isi, A.I\'.,
UB3 81A ,'anc' BC'' 20), fol. lîO, 121.
1093. — Extrait de l'ordre du Jour de
la force armée de Paris, ani:oncant que,
d'après l'arrêté du Conseil général de la
Commune, du 19 juillet 1793, et un décret
de la Convention nationale, précédemment
rendu, les légions fourniront, tour à tour,
la garde du poste du canon d'alarme du
Pont-Neuf; en conséquence, la résection
do la r» légion y enverra demain, à midi,
un officier, un .sergent, deux ca[>oraux,
10 volontaires, un tambour, indépendam-
ment d'un caiioiinier par ch:ique légion,
lundi, la -2' section de la 1"^ légion y en-
verra le même nombre d'hommes, mardi,
la 3' section, et les autres ainsi de suite,
et chaque légion tour à tour.
Los réserves seront de 2Ô hommes et
les patrouilles comme à l'ordinaire.
20 juillet 1793.
Extrail.s conformes (2 pièces), A. A'., Al"'^
1470, ïili' 70.
1094. - Délégation donnée par lo Comité
de salut p\iblic<lu Département aux citoyens
pelespine, Chéry et .Moissard pouj- se
rendre au Comité de salut public de la
Convention et y conférer au sujet des
subsislar)ces; et arrêté du même Comité
décidant, après une très longue discus-
sion sur ce sujet, (pi'il se rendra en masse
auprès du même Comité do salut public
pour le prier de charger Garin, adminis-
trateur des Subsistances, de délivrer, pen-
dant deux jours seulement, le double delà
farine ordinairement délivrée, et que dans
cet intervalle le Comité de salut public du
Département prendra les mesures néces-
saires pour découvrir et punir les cou-
pables.
Réception d une députation delà Société
fraternelle des Deux -Sexes, séant aux
.lacobins, qui a exprimé ses inquiétudes
au sujet des nombreux étrangers qui
affluent à Paris, couverts de toutes espèces
d'uniformes, ce qui inspire des craintes;
réponse du Comilé, portant qu'il s'en était
déjà occupé et que sur l'invitation de la
Société il redoublerait de zèle et d'activité.
20 juillet 1793.
Extrait du registre desdcliliéralinns du Comité
de surveillance du Départcuient de P.ni'i.e, A.N ,
BB-J 81'^ (anc'BB^^ 20), fol. 122, 123.
109d. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, annonçant le dé-
part, ce jour môme, d'un convoi d'artil-
lerie pour Douai. Suivant cet ordre, le
Commandant général (Hanriot) insiste pour
que l'on exerce la plus grande surveillance
avec exactitude, ii raison des patrouilles
nombreuses et fréquentes qu'il est néces-
saire d'enirctenir, pour empêcher lett ci-
toyens des communes voisines d'emporter
tous les jours le pain de nos concitoyens.
En conséquence, les patrouilles se porte-
ront aux barrières, arrêteront les voitures
chargées de pains, sortant de Paris, n'en
laisseront qu'un pour le voiturier et paye-
ront les autres, qui seront portés de suite
chez le commissaire le plus proche. 11
faut aussi que les réserves fassent des pa-
trouilles dans les rues, alin d'assurer
l'ordre aux boutiques des boulangers.
D'après les ordres du Maire et du mi-
nistre de la guerre, le Commandant géné-
ral avait demandé la formation d'une
compagnie de canonniers pour Je dépar-
SIC
CHAPITRE I«'. — JOUHNÉES IIISTOUIQUES DE LA RÉVOLUTION
temenl de l'Eure, prise dans les six lé-
gions; mais comme il s'en forme une à la
caserne île Popincourl, le Commandant
glanerai est tr^s reconnaissant du zèle in-
fatigable des braves canonniers pour le
moment et les invite à continuer leur ac-
tivité.
21 juillet 1793.
Extraits conformes (2 piécesl, A. JV., AF'^'
M7n. UB^i 76.
1090. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, faisant
connaître qu'il s'est transporté au Comité
de salut public de la Convention, pour y
traiter des subsistances, et qu'il a reçu
toutes les satisfactions désirées, donnant
mandat aux citoyens Guignes et Four-
nerot de se rendre au même Comité, pour
y demander les fonds qu'il a paru disposé
à fournir afin de faciliter les opérations re-
latives au salut public, adressant à Garin
un extrait du registre des arrêtés du Co-
mité de salut public de la Convention, qui
porte que l'administrateur des Subsis-
tances délivrera, ce jour,2,i00 sacs de fa-
rine aux boulangers.
Compte rendu par les citoyens Guignes
et Fournerot de leur mission auprès du
Comité de salut public, qui a répondu
qu'il ferait passer aux administrateurs du
Département la somme convenue, pour la
remettre au Comité.
21 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comilé
de Rurvei lance du Déparlcment de Paris, A.N.,
BB^i 81* (anc' BB^* 20), fol. 125, 120.
1097. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, d^près lequel les
volontaires destinés au département de
l'Eure se rendront, à dater de demain,
depuis 8 beures du matin jusqu'à 2 beures,
au bureau du citoyen Leroux, commis-
saire ordonnateur, rue des Enfants-Rouges,
n" 1, ils y recevront la feuille de route, la
gratification de 25 livres et l'armement.
Le Commandant général recommande à
ses concitoyens d'exercer la plus grande
surveillance au sujet de la quantité de
malveillants qui agitent Paris et qui font
tous leurs efforts pour l'affamer; il les in-
vite et exhorte en même temps à faire leur
service personnellement et à assurer par
ce moyen, toujours plus eflicace, la tran-
quillité publique.
Sont convoqués les chefs de légions, ad-
judants généraux, mercredi, à la salle de
l'Egalité, Maison commune, pour conférer
sur le service.
Suivant les rapports de la 1" et de la
4« légion, la distribution du pain s'est faite
avec plus do tranquillité dans leur arron-
dissement. Le citoyen Fracler, boulanger,
rue de la Tournelle, au coin de celle des
Grands-Degrés, a vendu du pain à minuit
à différents particuliers et fait escorterpar
l'un de ses garçons, armé d'un gros bâton,
quelques-uns de ceux à qui il en avait
donné furtivement. Une patrouille de la
section de la HalIe-aux-Blés a arrêté, à
1 heure du matin, deux particuliers qui
emportaient 7 pains de 4 livres.
22 juillet 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de i'Etal-major général (2 pièces), A. N.,
AI''\ 1470, BUS 7(;
1098. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, char-
geant le citoyen Guignes de se rendre an
Département, pour lui faire part de l'in-
tention du Comité de salut public de la
Convention de donner à celui du Dépar-
tement 12,000 livres pour faciliter ses
opérations extraordinaires, et qui doivent
lui parvenir par le canal du Département;
2° pour lui demander un jour, afin de
conférer sur les subsistances, et réponse
du Département, déclarant (|u'il ne veut
jias prendre sur sur lui de tiélivrer cette
somme, que c'est une responsabilité de
plus, et que, quant aux subsistances, il
invite le Comité à leur séance de ce soir,
à 7 heures, pour en conférer.
22 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comilé
de surveillance du Déparlcmenl de Paris, A. N.,
LB» 81* (ano' BB'* 20), loi. 127, 128.
1099. — Extrait de l'ordre du jour de la
force année de Paris, aux termes duiiuel
chaque section devait fournir, le lende-
main, 100 hommes de réserve, lesquels
seront rassemblés, à 8 heures du matin,
au chef-lieu de la section, en état de ré-
quisition et prêts à marcher au premier
L'ESPRIT PUULIC A PAUlS DE JIK.LKT A SEPTIvMBHË 179:t
317
ordre ; ils recevront chacun une indem-
nité de 40 sols. Les commandants et
adjudants de sections veilleront à ce qu'ils
soient toujours complets et en feront plu-
sieurs appels ; ceux qui se retireraient
sans ordre, ou s'absenteraient sans per-
mission, seront privés de l'indemnité.
23 juillet 1793.
Kxtraitg conformes (2 pièces), A. N., AF'^'
1470, BB^ 76.
Au verso de l'un de ces extraits se trouve
l'adresse ain.*! connue : Etat-major général.
Aux citoyens composant le Conseil exécutif,
en comité, & l'Assomption, ruo Saint-Honoré.
i 100. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant le citoyen Dedouvrcs de s'assurer
s'il existe réellement un rassemblement à
Montrouge, et d'en rendre compte ; 2° auto-
risant le ciloyeri Leclerc à se transporter,
tous les jours, à la Halle, pour prendre
note du nombre des sacs que les factrices
de la Halle délivrent aux boulangers, ainsi
que du nom de ces derniers, avec dépôt
par ledit Leclerc de la note cerlifiée,! lui
remise par le citoyen Régnier, contrôleur;
3° autorisant le citoyen Fontaine à s'as-
surer des maisons de jeux prohibés, en
requérant la force armée, et à amener
les délinquants au Comité de salut public,
avec autre arrêté, chargeant les citoyens
Constance et Nicolas de se rendre au Co-
mité de salut public de la Convention, pour
y toucher les sommes qu'il a promises.
23 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81'^ (anc« BB" 20), fol. 130, 131.
1101. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général invite ses concitoyens à
mettre en état d'arrestation tous les dé-
serteurs, militaires et officiers, soldés par
la République, qui n'auraient pas leurs
papiers bien en règle, ou qui n'auraient
pas l'uniforme de leurs corps, il les invite
aussi à surveiller singulièrement les étran-
gers et k leur faire exhiber leurs passe-
ports ; il demande aussi la môme surveil-
lance pour les marchands de pains.
Les réserves par sections ne seront, le
lendemain, que de 50 hommes, rendus au
chef-lieu à la même heure ; ils auront
également l'indemnité.
24 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièce»), A. N.. Al''^
H 70, BB^e.
1102. — Délibération du Comilé de salut
public du Département de Paris, faisant
connaître, d'après le rapport du citoyen
Dedouvres, au sujet des rassemblements
de Montrouge, qu'il s'y réunit deux ou
trois ci-devant nobles et que la munici-
palité s'est engagée à fournir des rensei-
gnements; donnant pouvoir au citoyen
Tisset d'entrer au Palais de l'Egalité et
d'en sortir à volonté, et de renseigner
sur les individus qui pourraient être
arrêtés; nommant le citoyen Dedouvres
commissaire pour vérilier la farine qu'on
dit mauvaise, fabricfuée au moulin dit
Croulebarbe; décidant de se transporter
à l'Assemblée générale de la section du
Mont-Blanc pour la féliciter de la manière
avec laquelle elle a effectué la distribution
du pain, lundi, et l'inviter à faire part du
moyeu qu'elle a employé.
Plusieurs commissaires, députés des 48
sections, viennent se plaindre d'abus dans
la livraison des sacs de farine, dont le poids
varie entre 32i) livres et 217 livres, et de la
qualité du pain, fait avec de la mauvaise
farine, dont ils déposent des échantillons;
à quoi le Comité répond que, pour le pre-
mier point, le citoyen Leclerc, chargé de
prendre note à la Halle de l'arrivage des
farines, l'a déjà signalé; que, pour le
second, des commissaires ont été envoyés
chez un meunier pour vérilier ses farines.
Le Comilé de salut public du Départe-
ment décide Wenvoi au Comilé de sûreté
générale d'une lettre de la section Pois-
sonnière, dénonçant un rassemblement qui
a eu lieu au bois de Boulogne, ce jour, de
10 heures du matin à 7 heures du soir.
24 juillet 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81A (anc' BB'* 20), fol. 132, 136.
1103. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général annonce à ses camarades
que l'opération de la veille était une me-
318
CHAIMTIIE I". — JOUHNEES HISTOUIQLES DE LA RÉVOLUTION
sure de sûreté générale contre les émis-
saires que la Prusse, l'Autriche et toutes
les puissances coalisées contre la France
entretiennent dans la ville pour y épier
nos actions et y prêcher le meurtre et le
pillage. Une mesure partielle et nocturne
aurait compromis les personnes et les
propriétés, mais en plein jour, h la face
du ciel, on découvre plus facilement les
ennemis du peuple, on les lui montre, afin
qu'il puisse les juger. C'est pourquoi il n'a
cessé de recommander à ses concitoyens
de se munir de leurs billets de garde,
cartes civiques et de tous les papiers né-
cessaires à un bon citoyen qui aime sa
patrie et qui est jaloux d'être connu pour
quelque chose dans la société.
Tout s'est passé, la veille, dans le plus
grand ordre, le soldat-citoyen s'est encore
montré dans toute sa grandeur, il ne faut
plus, observe le Commandant général,
que de la persévérance pour donner à
l'univers entier un exemple de nos mœurs
et de nos vertus.
Le Commandant général ajoute qu'il se
loue d'être à la tête de ses concitoyens, il
se loue de l'horreur qu'ils ont pour l'assas-
sinat et le brii.'andage. Que l'un continue
toujours de même, qu'on ne forme plus
qu'une seule et même famille, tout ira
bien, et l'Europe entière, qui a les yeux
fixés sur la France, sera étonnée de son
inébranlable courage.
Le Commandant général invile les sec-
tions, dans lesquelles il y a des compa-
gnies portées à un nombre plus considé-
rable que le règlement ne le permet, à
dédoubler ces compagnies et à former une
seconde ou plusieurs , suivant que le
nombre excédant le permettra. Les chefs
de légions et adjudants généraux veille-
ront à ce que ce travail soit fait au plus
tard sous trois jours, et en rendront
compte au Commandant général.
La même surveillance est recommandée,
les réserves seront réduites à 25 hommes,
comme de coutume, et toujours au com-
plet, il n'y aura plus d'indemnité, les pa-
trouilles comme à l'ordinaire.
D'après les rapports de la force armée,
la veuve Cazin, maison des Petits-Pères,
armée d'un bâton à épée, a heurté à la
porte du citoyen Leclerc, vicaire de Saint-
Augustin, même maison, celui-ci lui ayant
ouvert, elle l'a frappé de son bâton, la
garde est venue et l'a conduite, avec les
témoins, chez le commissaire de police de
la section du Mail.
2ô juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BD^' 70.
I.e rapport du 20 juillet ne signale rien d'ex-
traordinaire.
H04. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, arrêtant
qu'il sera écrit au Comité de salut public
de la Convention pour lui faire connaître
les abus existant dans la délivrance des
sacs de farine, qui ne pèsent pas le poids
ordinaire et convenu, et qu'il prendra des
mesures pour faire réprimer d'autres
abus, notamment celui de faire payer aux
boulangers b sols par sac pour le pesage,
et constatant, par le rapport du citoyen
Dedouvres, chargé de visiter au moulin
Croulcbarbc des farines prétendues mau-
vaises, (ju'il ne s'est rien trouvé.
25 juillet 1793. •
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du DépartenientdeParis, .A. iV.,
RB' 8I-^(anc' BB'^ 20), fol. 138, 139.
llOîi. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° sta-
tuant sur la demande de 2 commissaires
de la section des Droits-de-l'Homme, ten-
dant à la confirmation de pouvoirs déli-
vrés par la section, à l'effet de visiter les
moulins et d'y saisir les mauvaises farines
qu'ils y trouveraient, déclarant ([u'il ne peut
accéder à cette demande, et qu'il sera écrit
à cette section pour lui faire sentir l'incon-
séquence de celte démarche; 2» arrêlant
ensuite qu'il sera écrit à Hanriot, com-
mandant général de la garde parisienne,
pour le convoquer au Comité, à 8 heures
du soir; 3» arrêtant qu'il sera écrit au Co-
mité de salut public, pour le prier d'or-
donner à Garin que la Halle soit fournie,
ce jour, à telle heure que ce soit, d'au
moins 1,700 sacs; qu'elle soit fournie de-
main, dans la journée et avant 5 heures
du soir, que les sacs soient pesés et ven-
dus suivant leur poids, et que le poids ne
L'ESPUIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMI5UE i:93.
3iy
soit plus annoncé, que l'on empêche la
sortie de Paris de toute voiture portant
de la farine ou du pain ; 4° décidant, après
kl venue d'Hanriot et des explications,
qu'il sera écrit sur-le-champ à Sadoux,
officier de paix, de faire arrèier et amener
au Comité, demain matin, le directeur du
journal intitulé : la Quolidicnne ou la Ga-
zelle universelle, ot celui du journal inti-
tulé : Bulletin national ou papier-nouvelle
de tous les pays et de tous les jours; 5° en-
voyant les citoyens Dclespine et Clémence
au Comité de salut public de la Conven-
tion, relativement à la demande de loge-
ment au Louvre et de la somme promise
au Comité du Département.
20 juillet 1793.
Elirait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de l'aris, A.N.,
BB» 81-\ (anc'BH"* 20), fol. HO, 141.
1100. — Extrait de l'ordre du jour de la
garde nationale, aux termes duquel le
Commandant général ne cesse de renou-
veler l'invitation la plus pressante à ses
concitoyens de continuer une surveillance
active, surtout de saisir tous les Journaux
anliciviqucs qui prêchent le désordre, le
pillage, l'assassinat, et qui parlent contre
les autorités constituées, de toujours sur-
veiller de plus en plus les étrangers, de
leur faire exhiber leurs passeports, ainsi
qu'aux militaires de tous grades, soldés
par la République, enfin d'arrêter tout
individu qui serait sans cocarde nationale.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que quelques arrestations, la luiit,
entre autres d'un citoyen armé d'un poi-
gnard, se disant secréttiire du Comité de
salut public, et celle d'un fiacre, parlant
pour Belleville, dans lequel étaient deux
particuliers et deux femmes, sans cartes
civiques.
27 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^'
1170, BB' 76.
1107. — Délibération du Comité de salut
public du Département do Paris : 1° por-
tant qu'il sera écrit aux Assemblées géné-
rales et aux Comités des sections de Paris,
pour les mettre en demeure de fournir l'état
numérique des hommes armés et celui des
armes à leur disposition, que le terme
de rigueur accordé ne s'étendra que jus-
qu'au 1" août inclusivement; 2° arrêtant
que le minisire de la guerre sera prié
de demander aux sections leurs pistolets
d'arçon, saisis en verlu du décret, et
d'accorder en revanche une somme quel-
conque pour l'achat de pistolets de poche,
destinés à armer les membres des Co-
mités révolutionnaires, et qu'il sera éga-
lement demandé une somme supplémen-
taire au Comité de salut public de la
Convenlion, enfin qu'il sera écrit aux Co-
mités révolutionnaires pour connaître ceux
de leurs membres qui sont armés et ceux
qui ne le sont pas; 3° arrêtant qu'il sera
écrit au maire de Paris, pour l'inviter à don-
ner un commentaire de sa lettre, du 16 cou-
rant, au Comité de surveillance de chaque
section ; 4° arrêtant qu'il sera adressé une
pétition au Comilé de salut public de la
Convention, au nom des 48 commissaires
des seclions, pour lui demander que l'in-
demnité promise aux membres des Comi-
lés révolutionnaires des seilions leur soit
payée sur les sommes accordées pour les
dépenses secrètes; 5" décidant qu'il sera
fait une pétition au Comité de salut public,
à l'effet d'obtenir une marque distinclive
pour les membres des Comités révolution-
naires, qui les fasse respecter dans leurs
fonctions, où ils sont toujours exposés par
les entraves que l'on jette dans leur
marche en exigeant la production de leurs
pouvoirs; que cette marque distinclive
serait une médaille en cuivre, dont le Co-
mité de salut public du Département de
Paris serait chargé de déterminer la
forme et la légende; 0" arrêtant qu'il sera
écrit aux Comités de surveillance pour
les engager à envoyer journellement l'état
et le nombre des sacs de farine qu'ils ont
reçus de la Halle et le nom des boulan-
gers; 7° décidant que, tous les jeudis,
les Comités révolutionnaires de chaque
section enverront un commissaire au Co-
milé de salut public du Département, pour
délibérer sur les intérêls de la Itépu-
blique ; 8" arrêtant, d'après la déclaration
du directeur du journal intitulé : la Quoti-
dienne, que le citoyen Germain, rue de
Hichelieu, n» 121, est le rédacteur de ce
320
CHAPITRK 1". — JOCUNÉES HISTORIQLiES DE LA RÉVOLUTION
journal, (ju'il sera sur-le-champ conduit
au Comité, pour répondre aux différentes
interpellations qui lui seront faites.
27 juillet 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB= 81'^ (anc' BIÎ" 20), fol. 142, 143.
1108. — Délibération du Comité de sur-
veillance du Déparlement de Paris, por-
tant : l»que le citoyen Germain, directeur
du journal intitulé : La Quotidienne, sera
envoyé au Comité de sûreté générale de
la Convention, et qu'invitation sera faite
au Comité de lire attentivement son .jour-
nal et de sévir contre tous les journalistes
qui enfreignent la loi; 2» que le citoyen
Gillet, garçon perruquier, rue du Petit-
Carreau, porteur d'un imprimé contenant
des règlements de l'armée des rebelles,
soi-disant catholique et royale, sera en-
voyé à la Mairie, avec copie des pièces
trouvées sur lui.
27 juillet 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 Si'^ (anc' BB'* 20), fol. 143, 114.
1109. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, porlant que les ci-
toyens sont priés de ne pas arrêter les
chevaux des compagnies des charrois de
l'artillerie, destinés aux armées de la Ré-
publique, afin de ne pas relarder leur
service.
Le Commandant général prie les com-
mandanls de sections de lui envoyer les
contrôles des compagnies de canonniers,
qui ne lui sont pas encore parvenus; il
invite toujours à exercer la plus grande
surveillance, surtout à visiter toutes les
voilures après 11 heures du soir, mainte-
nant les réserves et patrouilles comme à
l'ordinaire.
Les rapports de la force armée ne nien-
lionnent que l'arrestation d'un cabriolet
attelé, déposé à la section des Quinze-
Vingts.
28 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^'
1470, BB' 76.
1110. — Rapport de l'observateur Dugas,
déclarant qu'on ne cesse de s'entretenir
de Cusline, que tous, saufles aristocrates,
accusent d'avoir trahi les intérêts de la
chose publique, et aux Jacobins, aux ap-
plaudissements des tribunes, on demande
que sa tête tombe.
Le prix excessif exigé par les cochers
des voitures de place occasionne des dis-
putes et rend de plus en plus urgent une
réglementation, surtout afm d'épargner
tous ces désagréments aux citoyens des
départements, qui vont accourir de toutes
parts à la Fédération.
A Nanlerre, aux portes de Paris, le fa-
natisme cl la supersUtion sont encore si
grands que, pour obtenir promptement la
lin de la guerre, on a comblé la Vierge de
présents, nolanimenl on l'a chargée pour
plus de 1,200 livres de rubans tricolores.
La Commune de Paris a invité tous les
propriétaires de maisons à mettre en gros
caractères sur la façade : Liberté, Kijalité,
République, une et indivisible, mais sans
grand succès.
Carra est devenu suspect aux Jacobins,
qui ne veulent plus de lui pour bibliothé-
caire; il aura peine à échapper aux accu-
sations qui pleuvent sur sa tête.
Deux pièces nouvelles viennent d'être
jouées au Théâtre de la République, l'une,
inlilulée La Liberté des Femmes, aurait été
mieux nommée la Licence du Vice, elle in-
sulte ouvertement à la décence et aux con-
ventions sociales, suivant l'analyse qu'en
donne Dugas. La seconde pièce est la tra-
gédie de Mittius Scœvola; le public a beiiu-
coup goûté et applaudi les applications
qui tournaienl au profil de la Liberlé, mais
est resté froid, quand il a entendu Por-
senna débiter des maximes de morale, de
justice et de républicanisme.
La représentation d'Adélaïde, espèce de
drame, donné le 23 au Théâtre-Italien,
prouve encore que le public, qui fréquente
les dill'érenls théâtres de Paris, est animé
d'un esprit de décence et de bonnes
mrrurs.
L'auteur a présenté un époux, entraîné
au désordre et à la ruine par une espèce
de souteneur, et comme les excès de ces
deux individus n'ont d'autres bornes que
celles du crime, le public n'a pu supporter
un tableau aussi repoussant et n fait
F/ESPnlt PUBLIC A nhlS DE JtJILLËt A SEPTEMUtlK 1793
321
pronipte justice de l'auteur et de sa pro-
duction.
Paris est fort tranquille, il y a cepen-
dant eu, l'avant-veille, quelques mouve-
ments dans dilTi'îrenls marchés à cause de
la cherté des denrées ; le tout s'est terminé
par des œufs cassés et des légumes foulés
aux pieds. Toutes les inquiétudes se por-
tent plus que jamais sur la Vendée, et les
espérances sur le décret contre les acca-
pareurs de snbsistances.
Depuis la veille au soir, les murs du
ci-devant Palais -Royal étaient couverts
d'une affiche, placardée par les soins de
Custine fils, qui prend la défense de son
père; elle est sur deux colonnes et ren-
ferme, d'un côté, une lettre de Custine à
son fils, datée de Cambrai, 12 juillet, et,
de l'autre, la réponse de celui-ci. Cette
réponse, ayant été interceptée, a été in-
voquée comme preuve de la trahison de
ce général ; Custine fils explique !a lettre
de son père et repousse victorieusement
les soupçons d'incivisme, imaginés par la
malveillance.
Dans la nuit du jeudi au vendredi, l'on
a arrêté sur la section du Panthéon fran-
çais un ex-membre du ci-devant Parle-
ment, qui s'était réfugié dans l'appartement
d'une fille du monde. On prétend que
beaucoup d'émigrés sont aussi dans des
lieux de prostilulion, d'où ils demandent
et obtiennent dos certificats de résidence.
2« juillet 1793.
Original signé, A. N., V' III, Heine, 27.
Ed. Ad. ScHXtiDT, Tableaux de la Révolution
française, t, II, p. 95.
mi. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, notifiant que le ser-
vice de la garde des députés détenus à la
maison du Luxembourg sera fait par les
sections tour à tour, à compter du mer-
credi 31 de ce mois ; cette garde sera
composée de 25 hommes.
Le Commandant général renouvelle
l'ordre très exprès d'arrêter, après 10 heu-
res du soir, tout militaire à la solde de
la République, de quelque grade que ce
soit, et prescrit toujours la môme sur-
veillance et les mêmes patrouilles.
Les rapports de la force armée ne men-
T. IX.
tionnent point d'événements particuliers,
sinon que la foule recommence à se por-
ter chez les boulangers.
29 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BB3 76.
1112. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris: l'prenant
acte d'une dénonciation verbale faite par le
citoyen Joseph Sorel, natif de La Rochelle,
volontaire au premier bataillon de Paris,
qu'il est venu plusieurs fois trois inconnus
à l'hôpilal du Gros-Caillou, où il était ma-
lade, lesquels y engagent indistinctement
tous ceux qu'ils parviennent à séduire,
et lui accordant l'autorisation de se pré-
senter chez ces recruteurs pour y recueillir
des renseignements; 2° arrêtant qu'il sera
écrit aux directeurs de chaque théâtre
pour les inviter à se rendre au Comité et
à jouer des pièces patriotiques. Le citoyen
Saint-Prix, acteur du Théiitre-Français,
s'est présenté au Comité et a dit qu'au mo-
ment où il recevait son invitation, on s'oc-
cupait du répertoire et a promis satisfac-
tion à ce sujet; 3" arrêtant qu'il sera écrit
au sieur Garin et au citoyen Prévost, colo-
nel de la gendarmerie à cheval, pour les
inviter à se rendre au Comité.
•
29 juillet 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. iV.,
BB3 81A(anctBB''* 20), fol. 145, 146.
1H3. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° arrê-
tant que le citoyen Guigues se transpor-
tera sur-le-champ aux Petites Écuries du
ci-devant Roi, pour visiter et constater le
nombre de barils qui contiennent des ma-
tières de cuivre et de cloche, s'informer
quel est le propriétaire et s'adjoindre un
commissaire de la section Poissonnière,
sur l'arrondissement de laquelle sont si-
tuées lesdites Écuries; 2' notant que le
citoyen Prévost, invité à se rendre au
Comité, s'y est présenté, et, d'après les
observations et réponses par lui faites,
arrêtant qu'il sera écrit au ministre de la
guerre pour l'informer que les gendarmes
se plaignent de ce qu'ils n'ont point d'ha-
l)its, qu'ils manquent de selles et que son
21
à22
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
séjour trop prolongé à Paris laisse ses gen-
darmes sans chefs à la Vendée; 3" déci-
dant qu'il sera écrit au contre-amiral Tru-
guet pour rinviler à se rendre au Comité ;
4" enregistrant le rapport du citoyen Fran-
chet, envoyé auprès des Comités de salut
public et de surveillance de la Convention,
afin de savoir s'ils avaient connaissance
d'une dénonciation contre un particulier,
dont on ignore le nom, relativement à
une lettre anglaise où il est question d'in-
cendier les villes frontières, d'après lequel
rapport le Comité de salut public a ré-
pondu qu'il était saisi de cette affaire ;
5° à la suite de la lecture d'une affiche
envoyée au Comité et aux 48 sections par
la section de Beaurepaire, à l'effet de
nommer deux commissaires par section
pour se réunir à l'Evêché et se faire re-
présenter les registres des marchés et des
magasins et leur état, le Comité a arrêté
de se concerter sur cet objet avec le Co-
mité de salut public de la Convention et
le Département de Paris.
29 juillet :793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BBS 81A (anc' BB" 20), fol. 147, 148.
H14., — Extrait de l'orJre du jour de la
garde nationale, d'après lequel les rap-
ports de la force année ne signalent que
l'apposition des scellés, avec 4 faction-
naires, sur un magasin de lard, rue Saint-
Denis, à l'ancien contrôle, vis-à-vis la rue
de Tracy, que l'on a déclaré être empoi-
sonné.
30 juillet 1793.
Extraits conformes, signés do Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BB3 7G.
nia. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, i° portant
que le citoyen Truguet, mandé la veille,
s'est présenté et, d'après les questions à lui
posées sur son trop long séjour à Paris,
sera conduit au Comité de salut public de
la Convention, en vertu de la loi qui or-
donne au Conseil exécutif d'arrêter indis-
tinctement tous les soldats de la Répu-
blique,qui ne seraient pas porteurs d'un
ordre, soit de la Convention nationale,
soit du Conseil exécutif, et le citoyen De-
lespine est chargé de l'y accompagner;
2° annonçant que les administrateurs et
acteurs du Théâtre dit des Ita/ic»w, invités
à se rendre au Comité, à l'effet d'être in-
vités à jouer des pièces patriotiques, se
présentent et promettent toute satisfac-
tion ; que le citoyen directeur de l'Opéra,
invité à se rendre au Comité à l'effet de
donner des pièces patriotiques, princi-
palement pendant le séjour de nos frères
des Départements, lors de la Fédération,
promet satisfaction, dit s'en être déjà oc-
cupé et que l'on sera content de son zèle;
3° enregistrant le rapport du citoyen De-
lespine, chargé de conduire le citoyen
Truguet au Comité de salut public de la
Convention, d'après lequel ce Comité l'a
renvoyé à celui de sûreté générale, saisi
de l'affaire; la réponse du citoyen Garin,
invité à fournir de nouveaux renseigne-
ments sur les subsistances, suivant la-
quelle il ne peut déférer à cette invitation,
vu son arrestation par ordre du Comité
de salut public ; le rapport du ciloyen
Guignes, chargé de visiter les cuivres dé-
posés aux Petites-Ecuries du ci-devant
Roi, annonçant avoir mis les scellés sur
neuf tonneaux; 4» sur l'observation faite
au Comité par les commissaires des sec-
tions réunis à la Halle, par ordre de la
Commune, pour prendre note des sacs de
farine qui y sont transportés et de la dis-
tribution qui en est faite, que le nombre
des sacs délivrés est insuffisant, arrêtant
que les réclamations des commissaires
seront présentées au Comité de salut pu-
blic de la Convention, qui sera invité à
donner des ordres afin que :
1" La Halle soit fournie chaque jour,
avant 3 heures du soir, de 1,500 sacs, du
poids de 323 livres ;
2" Que la fourniture nécessaire pour
chaque section soit divisée en 12 parts;
3° Que les faclrices étant au nombre
de 12, chacune d'elles soit chargée de
délivrer à 4 sections les sacs dont les
boulangers de ces sections auront besoin;
4° Que cette quantité nécessaire soit
indiquée par les commissaires des sections
au citoyen Régnier, contrôleur au Grand
Bureau de la Halle au blé ;
L'ESPRIT PUBLIC A PAftlS UE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
323
5° Que les sacs soient vendus suivant
leur poids effectif et non sur celui an-
noncé de 325 ou 217; ledit Comitt'', ob-
servant dans le même arrêté qu'il serait
nécessaire d'augmenter progressivement
chaque jour le nombre des sacs jusqu'à
ce que nos frères des Départements soient
retournés chez eux, les député» des com-
missaires des sections so sont chargés de
présenter cet arrêté au Comité de salut
public de la Convention.
30 juillet 1793, malin.
Exilait du registre des délibérations du Comilé
de surveillance du Département de Paris^A.iV.,
BB3 sr^ (anc» BB'" 20), fol. l'iS-ISO.
1116. — Délibération du Comité de salut
(lublic du Département de Paris : 1" arrê-
tant que le citoyen Desfourneaux, lieute-
nant-colonel, demeurant rue Vieille-du-
Temple, vis à vis la fontaine de l'Echaudé,
sera invité à se rendre au Comité; 2° ar-
rêtant, d'après une dénonciation du Co-
mité de surveillance de la seclion de l'Ar-
senal, qui signale l'existence de bateaux
de charbon du côté de Meaux, qu'il sera
écrit à ce sujet au ministre de l'intérieur;
3° sur le compte rendu de sa mission par
le citoyen Fournerot, chargé d'apposer les
scellés sur différents magasins de sel, dé-
cidant que les propriétaires de ces maga-
sins se rendront au Comité, que les scellés
seront levés, mais que préalablement ils
feront au Comité de leur section la décla-
ration de ces marchandises conformément
k la loi ; 4° chargeant le citoyen Harny d'é-
crire au Maire ii l'effet de se rendre au
Comité pour y conférer, en raison de ce
que les commissaires envoyés ne le trou-
vent point chez lui ; 5» arrêtant que, vu les
dénonciations multipliées que l'on adresse
journellement au Comité, il sera écrit à la
Municipalité pour l'engagera faire promul-
guer sur-le-champ ia loi relative aux acca-
parements ; 6° décidant que le citoyen Mar-
chand se transportera à Sainl-Cloud pour
conférer avec le Comité de sûreté géné-
rale au sujet des rassemblements que l'on
dit se faire audit Saint-Cloud; ""chargeant
le citoyen Harny de rédiger une adresse
au Comité de salut public de la Conven-
tion pour lui demander des armes, aiin
d'armer les membres des Comités révolu-
tionnaires des sections.
30 juillet 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB= 81A (anc' BB"* 20), fol. 150-152.
1117. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général (Hanriot), déclare
qu'il voit avec douleur que beaucoup de
citoyens se relâchent de l'exactitude dans
leur service, très essentiel et très urgent
en ce moment; il espère qu'ils sentiront
aisément que ce n'est que pour eux-mêmes,
pour conserver leurs propriétés et assurer
la tranquillité publique, qu'iKs sont quel-
quefois obligés de faire un service un peu
forcé, mais toujours nécessité par les cir-
constances, et que le Commandant général
a soin d'alléger aussitôt. Il espère donc
que le civisme de ses concitoyens les en-
gagera à faire à l'avenir leur service
plus strictement, cl qu'il ne recevra plus
do plaintes sur leur insouciance et le dé-
garnissement des postes. Les réserves
seront toujours de 23 hommes complètes.
Les rapports de la force armée signa-
lent l'arrestation d'une voiture contenant
six sacs de farine, sortant de Paris, qui a
été conduite au Comité de la section des
Champs-Elysées, lequel l'a fait décharger.
Est également mentionnée l'arrestation
d'un inspecteur d'illumination avec son
allumeur, parce qu'ils n'avaient pas de
caries civiques.
31 juillet 1793.
Extraits conformes (2 pièces^ A. N., Al'''^
1470, BB» 76.
1118. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° por-
tant que le citoyen Desfourneaux, lieute-
nant-colonel, mandé la veille, s'est pré-
senté, et, d'après ses réponses et la visite
de ses papiers, est invité à représenter son
passeport, et que les 2 dénonciateurs du-
dit Desfourneaux seront invités à se rendre
au Comité ; 2» chargeant le citoyen Be»
rard, imprimeur du Bulletin national, tra-^
duil au Comité parl'onicierde paixSadoux,
d'inviter le rédacteur de ce journal à se
rendre au Comité le surlendemain ; 3* cens-
324 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
tatant que le citoyen Gaillard, directeur
du Théâtre de la République, invité à se
rendre au Comité, à l'efTet de jouer des
pièces patriotiques, particulièrement pen-
dant le séjour des fédérés à Paris, a pro-
rais de déférer volontiers au désir du
Comité et a déclaré s'en être déjà occupé ;
4» arrêtant, d'après une dénonciation de
Jacques-Claude Bernard, officier municipal
de Paris, contre le sieur Picard, premier
vicaire de la paroisse de Sainte-Margue-
rite, que le citoyen Turlot, membre du
Conseil général de la Commune, sera in-
vité à se rendre, ce soir, au Comité pour
lui donner les renseignements qu'il parait
avoir; 5» invitant les rédacteurs du Journal
du soir et des hommes libres de tous les
pays ou le Républicain à insérer dans leurs
feuilles, que les directeurs des théâtres
ont été invités à représenter des pièces
patriotiques et que le Comité a vu avec
plaisir que leurs principes, d'accord avec
les siens, leur avaient fait prendre des me-
sures pour représenter celles qui sont plus
dans le cas d'inculquer ces mêmes prin-
cipes; 6° d'après la déclaration faite au
Comité par le citoyen Deschanips, aide de
camp, au sujet de la présence de quantité
de voilures chargées de marchandises
prêtes à partirpour Bâle, en Suisse, comme
le portent les lettres de voiture, et se
trouvant actuellement dans la cour de la
Mairie, décidant que provisoirement et
jusqu'à nouvel ordre ces voitures ne par-
tiront pas, et que le présent arrêté sera
communiqué à l'instant aux Comités de
salut public et de sûreté générale de la
Convention.
31 juillet 1793, malin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81A (anc. BB" 20), fol. 152-154.
1119. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que plu-
sieurs loueurs de carrosses et chevaux,
maquignons et autres particuliers, se sont
appropriés, les uns des chevaux, les autres
des voitures d'émigrés, et les ayant nu-
mérotées, s'en servent comme de fiacres ;
ils sont prévenus d'aller en faire leur dé-
claration H la Police, à la Mairie, dans le
plus bref délai. A défaut de ce, tous ci-
toyens qui en dénonceront, si ces che-
vaux et voitures sont reconnus vraiment
appartenir à des émigrés, ou à d'autres
citoyens non émigrés, ci-devant nobles, et
qui cherchent, par différents moyens, à
les soustraire, recevront une gratification
proportionnée à l'objet dénoncé.
Les rapports de la garde nationale ne
signalent qu'un vol à la Caisse d'escompl^
et l'arrestation d'un particulier pour cet
objet.
1" août 1793.
E.\traits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BB3 76.
1120. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant qu'il sera écrit une nouvelle et qua-
trième circulaire aux 48 sections et aux
communes pour les engager à donner en
définitif l'état des armes et le nombre des
hommes; 2» arrêtant que les Comités de
surveillance des sections et des communes
seront invités à arrêter tous les militaires
indistinctement, qui ne seraient pas munis
de certificats ou de permissions du mi-
nistre de la guerre ; que dans la même
lettre sera faite aux communes nouvelle
invitation fraternelle de faire veiller la
nuit à ce que les voilures, chargées de
marchandises et de denrées de première
nécessité, ne sortent et n'aillent plus loin;
3" les communes s'étant plaintes que l'on
refuse aux femmes des ouvrages relatifs
à l'habillement et équipement des volon-
taires, décidant que l'on prendra des me-
sures pour faire cesser ces plaintes et leur
faire parvenir de l'ouvrage de première
main ; 4° sur la représentation des com-
munes qu'elles n'ont pas la loi sur les acca-
parements et qu'elles ne peuvent arrêter
les voitures chargées de marchandises, ne
sachant pas quelle espèce de marchan-
dise est réputée accaparement et dési- »
gnée dans la loi, décidant qu'on la leur
fera parvenir, le plus promptement pos-
sible, avec invitation néanmoins d'agir
révolutionnairement; 5° sur la demande
que l'exécution de la loi des accapare-
ments soit dévolue aux Comités révolu-
tionnaires en masse et non à un seul
commissaire, passant à l'ordre du joui",
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
325
motivé sur la précision de la loi; 6» invi-
tant le Commandant gi'néral à donner des
ordres à l'effet de faire arrêter, la nuit,
toutes les voilures chargées et de visiter les
fiacres; 7° arrêtant qu'il sera pris des me-
sures pour découvrir l'existence de la
fraude qui se commet dans les bateaux,
qui se chargent de marchandises des ac-
capareurs, depuis le port Saint-Nicolas
jusqu'à Saint-Denis.
1" août 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du népartement de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB'* 20), fol. 155, 15C.
1121. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° déci-
dant, d'après un avertissement donné au
Comité par deux commissaires de sec-
tions, que la Convention vient de décréter
la fermeture des barrières, ce jour, afin
d'arrêter les étrangers qui sont à Paris et
avec lesquels on est en guerre, que les
citoyens Génois et Guignes se transporte-
ront au Comité des décrets pour lever
extrait de celui qu'on dit avoir été rendu
sur la clôture des barrières ; 2' porlant qu'il
a été écrit à la Commission, chargée de
l'inspection des postes, de surveiller les
lettres parlant de Paris pour Nantes et
autres villes de commerce, principalement
les ports de mer qui approvisionnent
Paris, d'ouvrir ces lettres, de prendre note
des demandes y contenues, alin de forcer
les marchands à faire parvenir à Paris
leurs envois; 3° constatant que le maire
de Paris, invité à se rendre au Comité,
s"y est présenté au moment où il y avait
Assemblée générale, et ne pouvant être
entendu, a donné rendez-vous au prési-
dent pour conférer sur les subsistances,
motif qui l'avait fait mander.
1" août 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB= 81^ (anc' BB'* 20), fol. 15G, 157.
1122. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
les adjudants généraux des canonniers
sont autorisés à inspecter, tous les jours,
au Temple, le poste des canonniers, en
prenant, toutefois, les ordres du comman-
dant du Temple, ils auront une carte si-
gnée du Commandant général.
Le Commandant général invite les offi-
ciers et sous-ofliciers ii veiller avec soin
aux effets qui sont dans les postes et les
rond responsables de toutes dégradations.
La plus grande surveillance est recom-
mandée, les réserves de chaque section
sont portées à 50 hommes, avec ordre de
faire de fréquentes patrouilles.
Les rapports de la force armée men-
tionnent plusieurs arrestations, entre au-
tres celle d'un émigré, conduit à la Mairie,
ainsi que de plusieurs citoyens groupés,
tenant de mauvais propos sur la suspen-
sion des assignats, celle d'un autre parti-
culier, se disant membre du Département,
n'ayant pas de carte civique et ayant tenu
de très mauvais propos dans le corps de
garde.
2 août 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, BB' 76.
1123. —Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° arrê-
tant que les journaux et adresses contre-
révolutionnaires saisis, seront briilés au
pied de l'arbre de la Liberté, planté devant
le collège des Quatre-Nations, et qu'il sera
écrit surle-champ aux rédacteurs des
journaux intitulés, des Hommes libres de
tous les pays et de Feuillant, d'insérer dans
leurs feuilles l'arrêté en question ; 2» déci-
dant qu'un aide de camp du général La
Marlièrc, hôtel de Pondichéry, rue Tra-
versière, au coin de celle Clos-Georgeot,
sera amené sur-le-champ au Comité, d'a-
près une dénonciation de propos les plus
inciviques; 3° constatant la comparution
du rédacteur du journal Le Bulletin natio-
nal, mandé au Comité relativement à des
articles dont la lecture pourrait aider à
opérer la contre-révolution, lequel est
parvenu à se justifier et s'est retiré, avec
invitation de ne consigner dans ses feuilles
que des choses tendant au bien public;
4° chargeant le ciloyen Nicolas de deman-
der au Comité de salut public de la Con-
vention ce qu'il doit faire de l'argent et
des effets saisis sur les nommés Drugeon
et Bourguès, pris en llagrant délit de vente
dargent et renvoyés à la Mairie ; o" déci-
326 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
dant de payer 36 livres à un citoyen pour
l'indemniser de la perte du temps qu'il a
employé à surveiller des rassemblements
annoncés à Saint-Cloud.
2 août 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Décartement de Paris, A. JV.,
BB» 81A(anc' BB'* 20), fol. 158, 159.
H2i. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° cliar-
geant le citoyen Clémence d'amener, au
Comité, le ci-devant baron Lestrange, de-
meurant rue Richelieu, aux Bains royaux,
soupçonné d'émigration; 2° chargeant le
citoyen Chéry de se transporter au Comité
de salut public de la Convention, pour lui
demander un pouvoir, à l'efl'et de cerner
une maison du côté de Montmartre, où il
se fait des assemblées nocturnes et con-
sidérables, dans lesquelles il se trame un
embrasement pour le 10 août; t° sur la
représentation faite au Comité par un
membre d'une section, que l'on fait courir
le bruit que le bureau qui doit recevoir les
procès-verbaux d'acceplation de la Cons-
titution, dont sont chargés les fédérés des
départements, ne sera ouvert que le 7,
décidant que, pour désabuser nos frères
des départcmenls, il sera imprimé et pla-
cardé des afliclies, au nombre de 1,000,
pour les instruire qu'ils peuvent les porter
dès leur arrivée.
2 août 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comilo
de surveillance du Département de Paris, A. h'.,
Bli' 81* (anc' BB^* -'0), fol. 161.
112iJ. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général renouvelle à ses conci-
toyens ses plaintes sur leur peu de zèle
et sur ce que les postes sent toujours in-
complets, surtout dans ce moment-ci, et
invite les commandants et adjudants de
sections à veiller plus que jamais à les
faire compléter et à les visiter souvent.
Les réserves seront toujours de 50 hommes
et les patrouilles fréquentes.
D'après les rapports de la garde natio-
nale, l'arrestation d'un voleur, à la bar-
rière des Sergents, rue Sainl-Honoré, a
occasionné un attroupement assez fort.
qui a été dissipé sur-le-champ à l'approche
de la force armée.
Ces rapports mentionnent également la
saisie à l'hôtel de Tours, rue ?s'otre-Dame-
des-Victoires, sur une voiture, d'une caisse
contenant de l'or et de l'argent monnayé,
(lui a été déposé au Trésor national, et le
proprié taire de cet argent conduità laMairie,
3 août 1793.
Extraits, signés de Clément, secrétaire île
l'Etat-major général (2 pièces), A. N., AI"'^'
1470, Bb3 7G.
1 126. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° por-
tant que le citoyen Chéry dépose sur le
bureau l'ordre du Comité de salut public
de la Convention, qu'il avait été autorisé
de solliciter à l'effet défaire entourer une
maison suspectée de renfermer des contre-
révolutionnaires, et que Hanriot, com-
mandant général de Paris, est mandé pour
prendre des mesures relativement à la
maison de Rhodes à entourer; 2° décidant
l'envoi au Comité de sûreté générale d'une
lettre à l'adresse de Riron, devant lui être
remise par un courrier venant des ar-
mées des Côtes de La Rochelle, lequel est
venu déclarer au Comité de salut public
du Département qu'il l'avait entre les
mains, ne pouvant la lui remettre, puis-
qu'il est en état d'arrestation, et char-
geant le citoyen Maillard, son beau-frère,
de celle mission, mais, sur l'observation
d'un membre que Maillard pourrait bien
ne pas remplir ladite mission avec fidé-
lité. Lécrivain est désigné pour le rejoin-
dre à l'instant au Comité de sûreté géné-
rale. Sur le rapport de Lécrivain que
Maillard a abusé de la confiance du Co-
mité et n'a remis au Comité de sûreté gé-
nérale ni la lettre, ni l'arrêté du Comité,
le Comité décide que Lécrivain intimera
au citoyen Maillard, chargé par le Comité
d'une mission essentielle à l'intérêt public,
qu'il a lui-même sollicitée et dont il a
abusé, l'ordre de venir au Comité avec son
beau-frère et la lettre dont il est porteur,
(]u'il remettra audit Lécrivain.
3 août 1793, nutin.
E.\lrail du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris A.N.,
liB^ 81A (anc' B13"* 20), fol. 101-163.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
327
1127. — nélibéralion du Comité de salut
public du Département de Paris : l" déci-
dant que le citoyen Gallais, amené au
Comité pour avoir voulu, au mépris de la
loi, faire sortir de Paris sans passeport, la
citoyenne La Houssaye, qu'il a dif être sa
femme, sera conduit à l'adminislrulion de
Police, et que le citoyen Laurent Dupont,
conducteur de la diligence de Paris à
Rouen, sera mis en liberté; 2° chargeant
le citoyen Harny de se transporter chez le
minisire de l'intérieur, pour y recevoir la
somme de 15,000 livres accordée au Co-
mité par le Comité de salut public de la
Convention; 3° arrêtant qu'il sera écrit au
citoyen Ilanriot, commandant général,
pour l'inviter à prendre des informations
sur 3 pièces de canon et 60 déserteurs
Autrichiens, qui sont à la caserne Popin-
courl, où est l'école du citoyen Du Paulct,
et à adopter les mesures qu'il croira con-
venables; 4» décidant que les ciloyens
Fournerot et Guigues, membres du Comité,
y passeront la nuit, ainsi que le secrétaire
commis, pour y attendre le résultat d'une
expédition conduite par 2 autres membres,
.VInrcliand et Génois ; 4» sur la déclaration
du citoyen Maillard, de la section de la
(>ité, portant qu'il avait lui-même déca-
cheté la lettre ù l'adresse de Biroii pour
savoir s'il y avait quelque chose de dan-
gereux, censurant le citoyen Maillard, nn
persistant dans son arrêté du malin, et
chargeant le citoyen Clémence de l'accom-
pagner au Comité de sûreté générale.
3 aci'it 1793, soir.
Extrait ilu registre des délibérations du Comité
de gurvcillaiice (lu Département de Paris, /l . A' ,
BB» Sl'^ (anc' BB^* 20), foi. 103, 161.
1128. — Extrait de l'ordre du jour do la
force armée de Paris, portant que, d'après
l'arrêté du Comité de sûreté générale de
la Convention, le Commandant général
s'empresse d'informer ses concitoyens
qu'il ne sera plus arrêté aucun cheval
dans les rues de Paris, et annonçant que
la Société des Défenseurs de la Hépu-
blique, une et indivisible, séante aux .la-
mbins, invite les députés commissaires
des départements à venir fraterniser avec
elle; les commandants des postes des
barrières et des pntrouilles voudront bien
communiquer celte invitation à ceux qui
arriveront à Paris, et prendre leurs noms
qu'ils enverront au Commandant général.
A compter de ce jour, le citoyen Ma-
this, chef de la 3« légion, sera reconnu
pour adjoint en second du Commandant
général (Hanriot).
Les réserves restent toujours les mêmes,
ainsi que les patrouilles. Le service se
continuera de môme aux barrières, et le
Commandant général invite ses conci-
toyens de nouveau à la plus grande exac-
titude dans ce service extraordinaire.
4 août 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'V
1470, BB'' 76.
1 129. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant qu'il se transportera en masse aux
Comités de salut public et de sûreté gé-
nérale de la Convention pour leur faire part
des plaintes transmises par les sections
sur ce que la porte des boulangers est
toujours assiégée de citoyens qui deman-
dent du pain, et que ces plaintes paraissent
fondées, attendu que l'administration ne
fournit pas la Halle du nombre do sacs de
farine suffisant pour approvisionner tous
les boulangers; 2" portant que le directeur
du Théâtre Comique-lyrique s'est reiulu
à l'invitation du Comité et a promis de
remplir ses vues ; que le directeur du
Théâtre du Palais (Variétés) a envoyé au
Comité le répertoire de toutes les pièces
qu'il fera représenter pendant le séjour
des fédérés à Paris; 3° constatant la venue
du citoyen Grouvello, administrateur du
timbre des assignats, objet d^une dénon-
ciation, pour justifier ses actions et ses
intentions, et lequel a répondu au Comité
((u'il enverra le rapport bien circonstancié
du sa conduite, depuis le 10 août jusqu'à
ce jour; 4° faisant connaître que le général
Hanriot, invité à faire surveiller oO déser-
teurs, logés à la caserne de Popincourt, et
3 pièces de canon, annonce au Comité qu'il
n'y a que 2a déserteurs, exactement sur-
veillés par des adjudants généraux, que,
quant aux 3 pièces de canon, des canon-
niers, dont le nombre augmente tous les
388
CHAPITRE 1". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
jours et qui s'exercent, en sont les gar-
diens; 5° décidant, d'après un ordre du
Comité, de sûreté générale, que l'or, l'ar-
gent et autres efTets saisis, lors de l'ar-
restation des nommés Bourguès etDrugeon,
resteront entre les mains du Comité de
salut public du Département jusqu'après
le jugement, époque à laquelle il les ver-
sera à la Trésorerie nationale; C» annonçant
que le directeur du Spectacle Molière, in-
vité à choisir dans son répertoire et à faire
représenter les pièces les plus analogues
aux circonstances, pendant le séjour des
fédérés à Paris, a promis de répondre au
vœu du Comité et a déposé sur le bureau
son répertoire ; 7° en raison de la venue
des commissaires des 48 sections, députés
à la Halle au Blé par la Commune, pour
témoigner leur sollicitude au sujet des
subsistances, arrêtant qu'il se transportera,
sur-le-champ, accompagné desdits com-
missaires, au Comité de salut public de
la Convention, pour le prier de prendre des
mesures et de donner des ordres prompts,
afin de faire approvisionner la Halle suffi-
samment.
4 août 1793, malin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. t61-lGG.
H30. — Lettre de Hanriot, commandant
général de la force armée de Paris, au
Comité de salât public du Département,
déclarant qu'il n'y a que 25 déserteurs
étrangers à la caserne de Popincourt, les-
quels sont surveillés par des adjudants
généraux qui y demeurent, qu'il n'ignore
pas qu'il y a également trois pièces de
canon, mais il y a des canonniers qui
s'instruisent avec ces pièces, et dont le
nombre augmente journellement; ainsi,
les canons, d'une part, sont gardés, et
les étrangers, d'autre part, sont surveillés.
4 août 1793.
Original signé, A. N., BB^ 7G.
H31. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, suivant lequel le
Commandant général renouvelle la défense
de battre la caisse, sous aucun prétexte,
passé l'heure de la retraite.
Les citoyens Jean Jacque et Antoine
FremonI, à l'Abbaye depuis la veille au
soir, pour avoir insulté et frappé un fac-
tionnaire de service à la Convention na-
tionale, seront traduits au conseil de dis-
cipline de leur section.
D'après le décret de la Convention du
4 août, les barrières seront libres et ou-
vertes, et les gardes se retireront.
Plusieurs voitures de piques partiront
au premier jour pour Lille.
Les réserves seront toujours de 50 hom-
mes et les patrouilles fréquentes.
Le feu a pris cette nuit chez un boulan-
ger, rue Saint-Honoré, il a été prompte-
ment éteint.
5 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB^ 70.
H32. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, 1» cons-
tatant que le directeur du théâtre, dit
des Délassements, et celui du théâtre, dit
Lonvois, invités à se rendre au Comité, se
sont présentés et ont promis de satisfaire
au vœu qui leur est exprimé en représen-
tant des pièces patriotiques ; que le direc-
teur du théâtre, dit les Grands-Danseurs,
s'est également rendu à l'invitation du Co-
mité et a communiqué les pièces qui doivent
être jouées pendant le séjour des fédérés
à Paris; que le directeur du spectacle,
dit l' Ambigu-Comique, a fait part du désir
qu'il a de ne rien faire qui contrarie les
principes du Comité, qui sont les siens,
et qu'il s'était déjà disposé à donner des
pièces patriotiques; 2° sur la dénonciation
faite au Comité par quatre députés du dé-
partement de la Moselle, que, sur leur
roule, quantité d'individus ont cherché à
les détourner de se rendre à Paris, et que
des députés à la Convention ont écrit à
un certain Brée, le jeune, employé des
Ponts et chaussées, qu'il fallait tâcher d'en-
voyer des jeunes gens en état de porter
les armes, parce qu'on devait les faire
partir pour la Vendée après la Fédération,
arrêtant que leur déclaration sera en-
voyée aux Comités de salut public et de
sûreté générale de la Convention ; 3° dé-
cidant l'envoi à Sainte-Pélagie, par me-
sure de sûreté générale, du citoyen Le-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
329
maire, journaliste, en raison de deux
lettres suspectes et de deux journaux à son
adresse; 4° arrêtant qu'il sera délivré
100 livres à chaque membre qui se pré-
sente habilucllement au Comité pour ar-
mement de pistolet, et que cette dépense
sera prise sur les fonds donnés au tré-
sorier.
5 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (anct BB" 20), fol. 16T-169.
1 133. — Extrait do l'ordre du jour de la
force armée de Paris, duquel il résulte
que l'impossibilité de voir les travaux du
Champ de la Fédération achevés pour di-
manche prochain, détermine le Comman-
dant général à prier ses concitoyens d'ap-
porter le zèle et l'activité la plus grande
pour les mener à bonne fin ; il n'y a d'autre
moyen pour y parvenir que de s'y porter
tous les jours, et, afin d'établir un ordre
dans ce travail, la première légion s'y
rendra, aujourd'hui mardi, les comman-
dants des sections de cette légion feront
battre, sur-le-champ, la caisse pour cette
invitation, la seconde, mercredi matin, la
3", mercredi soir, la i', jeudi matin, la &',
jeudi soir, et la 6% vendredi matin. Les
citoyens voudront bien emporter avec eux
des outils, on y trouvera des brouettes et
des camions pour le transport des terres.
Les commandants de chaque section vou-
dront bien s'occuper, à l'instant, de celte
mesure, et apporter leurs soins pour qu'il
n'y ait aucun relard dans son exécution.
Les commissaires des sections feront battre
la caisse chacun dans leur arrondisse-,
ment, à l'effet d'inviter les députés des
départements à se rendre à l'Assemblée
générale desdils députés, séante aux Ja-
cobinsSaint-Honoré, pour y prendre leur
carte; ils auront soin de se munir des
titres justificatifs de leur mission.
Le Commandant général recommande
d'exercer la plus grande surveillance sur
les citoyens emportant du pain hors des
barrières, afin d'amener parmi nous la di-
sette; il réitère k see concitoyens qu'il ne
pardonnera jamais les insultes faites aune
sentinelle quelconque, lorsqu'elle est de
service. Le citoyen en faction est un re-
présentant de la volonté générale, et,
comme la volonté générale est la loi, qui-
conque y manque mérite d'être puni sé-
vèrement.
Réserves de îiO hommes et patrouilles
fréquentes.
6 août 1793.
Copie conforme, signée de Cli'ment, secré-
taire de l'Etat-major général, A. N., BB^ 7G.
1134. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° auto-
risant le citoyen Tisset à prendre toutes
les mesures qu'il jugera nécessaires pour
faire arrêter le citoyen Ringaud, ci-devant
curé de Sainl-Germain-de-l'Auxerrois ;
2» décidant l'envoi, à l'accusateur public du
Tribunal révolutionnaire, d'une note qui
regarde Custine, donnée au Comité par
Arnaud, membre du Conseil général de la
Commune; également l'envoi, au Comité
de salul public de la Convention, par le
citoyen Delespine, d'une lettre dont le texte
est au registre; 3' constatant la remise
par le citoyen Nicolas au citoyen Harny,
trésorier du Comité, de la somme de
13,000 livres, accordée par le Comité de
salut public et touchée par le sieur Nico-
las, au Trésor national, sur une ordon-
nance du ministre de l'intérieur; 4» arrê-
tant qu'il sera tiré à 1,500 exemplaires une
affiche, invitant tout individu à dénoncer
toute espèce d'accapareurs; îi" prenant
acte de la venue de la citoyenne Montan-
sier, qui a déposé sur le bureau le titre
des pièces qu'elle a extraites de son ré-
pertoire.
G août 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Co-
mité de surveillance du Itépartement de Paris,
A. N., BB3 81* (anc' BB'* 20), fol. 169-171.
1135. — Lettre du Comité de salutpublic
du Département à celui de la Convention
nationale, l'informant que les rassemble-
raenls augmentent aux portes des bou-
langers, que le peuple murmure, les fédé-
rés se plaignent, et les femmes disent
hautement: On veut nous faire crier : Vive
la République ! el nn nous fait mourir de
faim ; ajoutant que, le malin même, dans
la section de la Cité, un homme, deux
femmes et un enfant ont été grièvement
blessés dans la foule, que le devoir du
330
CIIAPITIIE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Comité est d'en avertir celui delà Conven-
tion.
G aoûl 1793.
Rxirait du rcjjislre des délibérations du Comilo
de surveillance du Département de Paris, A. iV.,
BU3 81* (anc' I3B'* 20), fol. 170.
H30. — Délibération du Comilû de salut
public du Département de Paris : i" enre-
gistrant la venue de commissaires de la
section du Contrat-Social, qui invitent le
Comité à envoyer une députation de ses
membres à l'effet d'assister à l'oraison
funèbre de Marat, qui doit se prononcer
vendredi prochain, à 8 heures, à Saint-
Eustache ; 2° décidant de demander au
Comité révolutionnaire de la section des
Quinze-Vingts les renseignements qu'il
peut avoir sur la conduite d'Huguenin,
administrateur des habillemenls, sur les
papiers de qui les scellés ont été upposés ;
3° décidant également d'écrire au citoyen
David, pour lui demander d'Jssigner une
place au Comité à la cérémonie du Champ-
de-Mars, dimanche prochain, et approu-
vant à l'unanimité la rédaction de la lettre
présentée par le citoyen Clémence.
6 août 1793. soir.
E.\lrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BU^ 81 ^ (anc' DU'* 20), fol. 171-172.
1137. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, par lequel le
Commandant général annonce à ses con-
citoyens l'arrestation d'un boulanger, qui,
l'avant-derniére nuit, vendait, à 1 heure du
matin, du pain à des gens suspects.
Le Commandant général adresse ses re-
commandations dans les termes suivants :
« Veillons, mes amis, veillons, et évi-
tons tous les dangers dont on nous me-
nace. Les ennemis de la paix redoublent
d'efforts pour armer le peuple contre le
peuple. Il faut une grande surveillance pour
arrêter leurs affreux complots, et les for-
cer à se taire sur la ville de Paris, qui
sera toujours le berceau de la Liberté et
de l'Egalité, le modèle du courage et du
civisme, et enfin, malgré tous ses calom-
niateurs, Paris sera toujours l'ennemi des
tyrans et l'ami des opprimés. »
Il y aura, pour le jour de la fêle, 300
hommes de garde extraordinaire par sec-
tion.
Les réserves seront toujours de KO hom-
mes, et les patrouilles à l'ordinaire.
Les rapports de la force armée signalent
beaucoup de fermentation dans Paris, par
rapport aux subsistances.
7 août 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^'
1470, Dli^ 76.
1138. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : l» por-
tant que le citoyen Chéry, chargé de con-
férer avec David, relativement à la place
à occuper dans la marche de la Fédéra-
tion, a dit qu'il fallait présenter une pé-
tition à ce sujet à la Convention; 2° char-
geant le citoyen Chéry de mettre en état
d'arrestation le citoyen Leclerc, libraire,
soupçonné de vendre des brochures con-
tre-révolutionnaires, et de mettre, s'il y a
lieu, les scellés sur ses papiers; 3° convo-
quant le citoyen Lambert, rue de Sor-
bonne, n» 378, relativement à une brochure
intitulée : AvertissemenI aux fidèles; 4° en-
voyant le citoyen Delespine chez le mi-
nistre de l'intérieur, pour y conférer sur
les subsistances, le chargeant également de
porter au ministre l'extrait d'une dénon-
ciation faite par le citoyen Renaudin, rue
Saint-llonoré, n" 37, contre des auber-
gistes qui donnent du blé aux chevaux au
lieu d'avoine; 5° convoquant, pour le soir,
le citoyen Pache, toutes allaires cessantes,
pour traiter l'affaire des subsistances;
0" après compte rendu de la mission du
.citoyen Chéry chez le libraire Leclerc,
rue Saint-Marlin, n° 254, près celle aux
Ours, arrêtant que les citoyen et citoyenne
Leclerc seront envoyés à Sainte Pélagie,
et que copie de l'arrêté bien motivé sera
envoyé au Comité de sflreté générale, pour
en avoir confirmation ; 7° décidant que les
citoyens Ilarny et Marchand se rendront,
le lendemain, à Passy,conjoinleiiient avec
le maire et le procureur de la Commune,
pour lever les scellés apposés sur des su-
cres appartenant à une marchande épi-
cière de Paris, qui a aussi un magasin
d'épicerie à Passy, dresser procès-verbal
et lamoner le calme troublé par des fem-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMURE 1703
331
mes à ce sujet; 8» constatant le dépôt
sur lo bureau, par le directeur du Théàlre
dit du Vaudeville, du répertoire des pièces
qu'il se propose de jouer, particulièrement
pendant le séjour dos fédérés à Paris.
7 août 1793, matin et soir.
Elirait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, ,1. A'.,
BB3 81* (anc' DB1* 20), fol 172-175.
H39. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que tous
les citoyens de service, le jour de la fête,
seront tenus d'avoir à leurs chapeaux une
carte, sur laquelle le timbre de la section
sera très visiblement imprimé avec le
nom du capitaine.
Les citoyens de service seront seuls ar-
més; les bûlons, les badines, cannes à
sabre, baguettes et cannes ordinaires sont
proscrites ; nid citoyen n'aura le droit
d'en porter le jour do la fête. Les com-
mandants des postes et patrouilles arrê-
teront tous ceux qui en seront munis, de
visibles ou de cachées.
Chaque section fournira pour le Champ
de la Fédération une ])iè(C de canon, qui
géra servie par un oflicicr, un sergent,
2 caporaux et 6 canonniers de première
classe, tirés au sort dans chaque compa-
gnie-
Le Commandant général invite les ad-
judants de sections à compléter les gardes
montantes. Tous nos concitoyens qui ai-
ment la [lalrie, observe Hanriot, doivent
se faire un devoir de la servir et de la
défendre.
Les réserves seront de iiO hommes par
section, lesijuels seront indemnisés, ainsi
que les canonniers qui seront de service.
8 août 1793.
Copie conforme, signée de Clément, secré-
taire de l'Ktat-major général, A. N.. UB^ 76.
Kii. D.\inAN, La Dùmngogieen l'l!)3 à l'aris,
p. 315.
1140. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1» enre-
gistrant la déclaration du citoyen Devillc,
député de l'Assemblée primaire de Cour-
tron, district de Vouziers, sur ce qu'en
passant par RethelMazarin, la citoyenne
Sauvage, aubergiste, leur a dit que la
femme de chambre de la veuve Rriancon,
émigrée à Coblentz, avait caché dans le
jardin de son hôtel, à Paris, un trésor
dans un cofirede cinq à six pieds de large;
■2° compte rendu de la mission confiée aux
citoyens Marchand et Harny, chargés de
se rendre à Passy pour y lever les scellés
apposés sur des sucres appartenant à une
épiciers de Paris, déclarant, qu'arrivés il
Passy et disposés à procéder à la levée
desdits scellés, une multitude d'individus
se sont assemblés autour d'eux et n'ont
pas voulu reconnaître leur pouvoir, et
que la propriétaire des sucres s'élant re-
tirée, ils ont laissé les scellés intacts;
3° mandat donné au citoyen Franchet, à
l'effet de communiquer au Comité de sû-
reté générale une lettre adressée h la
femme Méchain, à l'Observatoire, d'après
laquelle son mari entretiendrait une cor-
respondance avec im général espagnol;
4° envoi au Comité de si'ireté générale du
procès-verbal contre le citoyen et la ci-
toyenne Leclerc, avec les pièces à convic-
tion, pour renvoyer le tout à l'accusateur
public du Tribunal révolutionnaire ; ij" ré-
ception de Catherine-Louise Vignot, mu-
'.lie d'un certificat du Comité révolution-
naire de sa section, qui atteste qu'elle
s'est toujours bien comportée sous l'habit
d'homme, dont elle est habituellement re-
vêtue, et désire à être autorisée à con-
server cet habit; le Comité ne pouvant
statuer sur cette demande, l'a engagée à
inviter un membre du Comité révolution-
naire de sa section, à venir s'expliquer ii
ce sujet; 0° remise par la Commission des
postes d'une lettre adressée à Gonchon
(connu sous le nom de l'Orateur du fau-
bourg Saint-Antoine) par sa sœur, mis en
suspicion par un discours prononcé à
Lyon, le 22 avril; 7° envoi à la .Mairie,
comme suspect, du citoyen Collet.
8 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB^ 81* (anc' BB^* 20), fol. 175 177.
1141. — Ordre du jour de la garde na-
tionale parisienne, en vue de la fêle du
10 août :
Cendarnierie des 29^ et 3I« divisions et
des tribunaux.
332
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Le service se fera à l'ordinaire, tous les
postes seront doublés et toutes les gardes
descendantes ne se retireront qu'à minuit ;
il y aura 25 hommes de la gendarmerie de
la 29* division en réserve sur le gazon du
Louvre, et 30 à la Conciergerie; ils feront
constamment des patrouilles, le colonel
restera au centre de tous les postes et
s'assurera, par des visites multipliées, s'ils
sont complets, les autres gendarmes se
rendront, avec les trompettes, au cortège,
moitié pour ouvrir, moitié pour fermer la
marche.
L'escadron de gendarmerie de la 31" di-
vision enverra 2o hommes à la prison de
l'Abbaye; tous ses postes seront doublés,
le surplus se rendra au cortège et se
joindra à la 29= division.
La gendarmerie des tribunaux doublera
aussi ses postes, le surplus sera en ré-
serve à la Conciergerie, à la Force et à
l'Abbaye. Il n'y aura au cortège que ceux
qui doivent accompagner les tribunaux.
Force armée de Paris.
Le canon de la section de l'Homme-Armé
se rendra au Mont-de-Piété, celui de la
section des Droits-de-l'Homme et celui de
la section des Fédérés se rendront avec
des canonniers à la Force. Deux pièces de
canon de la première légion se Joindront
à celles qui sont déjà à la Conciergerie.
La Trésorerie nationale, la Caisse de l'ex-
traordinaire, la fabrication des assignais
et autres établissements publics seront
sous la surveillance de la force armée des
sections, dans l'arrondissement desquels
ils se trouvent, elles y enverront leurs
pièces de canon. Il y aura une réserve de
100 hommes à toutes les prisons, les chefs
de légions ordonneront ce service. La sec-
tion de l'Observatoire enverra à Bicêtre
une pièce de canon et une réserve de
100 hommes.
Les réserves à l'Arsenal et au parc des
Fédérés seront chacune de 200 hommes,
fournis par leurs sections respectives, la
section du Pont-Neuf fournira aussi une
réserve au parc d'artillerie dudit Pont.
Le chef de la 3° légion enverra une ré-
serve de 100 hommes à l'hôpital militaire
du Gros-Caillou.
Les réserves de 300 hommes par section.
Quoique tous les citoyens doivent con-
courir au bien du service et à maintenir la
tranquillité publique, cependant nos bons
concitoyens, qui désireront une indemnité
l'auront, en se faisant inscrire par l'offi-
cier qui les commandera, ainsi que les
canonniers qui seront de service. Les com-
mandants et adjoints de sections s'assu-
reront du complet des postes et réserves
par des appels fréquents, en tiendront un
contrôle exact, noteront ceux qui man-
queront, et feront passer au Commandant
général l'état nominatif de ceux qui au-
ront demandé l'indemnité et dont le ser-
vice se sera fait exactement.
Toutes les réserves extraordinaires ne se
retireront qu'à minuit, à l'exception de
celle ordinaire de 50 hommes.
Les canonniers de Belleville viendront
avec une pièce de canon au Champ de la
Fédération et se placeront à la suite de
ceux de la 6' légion, sous les ordres de
l'adjudant général de l'artillerie.
Les postes du Bon Pasteur, rue du
Cherche-Midi, celui de Trainel, faubourg
Saint-Antoine, seront portés à 12 hommes
chacun.
Demain, jour de la fête, il ne roulera
aucune voilure de place ou autre dans
toute la ville, les commandants des postes
et patrouilles les arrêteront et les feront
mettre en fourrière, il n'y aura que les
voitures d'approvisionnement, des postes
et messageries, qui ne seront pas arrêtées.
On arrêtera pareillement tout homme à
cheval, autre que ceux de service.
Du 8 août 1793. Vu la cherté des suifs,
le Conseil général de la Commune arrête,
comme mesure de police, qu'il est dé-
fendu à tout citoyen d'illuminer, le 10 aoflt
et jours suivants.
Le Commandant général rend les capi-
taines de canonniers responsables des
objets d'armement et d'équipement qu'ils
peuvent avoir reçus de la République.
On continuera d'envoyer aux barrières
des citoyens, afin d'empêcher l'exporta-
tion du pain et de la farine. Cette mesure
exige la plus grande surveillance; les ci-
toyens qui y seront de garde seront in-
demnisés, les adjudants généraux de sec-
tions s'assureront de l'exactitude de ce
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DÉ JUILLET A SEPTEMBRE d793
33â
service et en rendront comple tous les
jours.
Il y aura 50 hommes par légion pour
assurer le service du théâtre du Champ de
la Fédération, et on n'y laissera entrer
que les citoyens munis d'une carte im-
primée. Il y aura 200 hommes autour de
l'aulel de la patrie, pour conserver un
libre accès à la Convention et aux com-
missaires des Assemblées primaires; ils
seront fournis par la 6» légion. Il y aura
de fortes patrouilles dans les allées, où
seront établies les vivandières, et on ne
souffrira pas qu'on attache des cordes
avec des clous aux arbres, ni la moindre
dégradation, il y aura pour le service
300 hommes par légion.
Le «ommandant de la section où de-
meure Ruggiery est autorisé à fournir les
canonniers,qui lui ont été demandés pour
le service des bombes et mortiers. Il y
aura 4 pièces de canon, avec les canon-
niers nécessaires pour le service, à l'Arc
de Triomphe, boulevard de la Comédie-
Italienne. Ces 4 pièces feront partie de
celles demandées par le citoyen Deshayes.
Il y aura également 6 pièces de canon
fournies par les 2', 3« et 4" légions, qui
seront placées dans le jardin des Danies-
Sainle-Marie, à Chaillot.
Il y aura également 50 hommes par lé-
gion, pour être placés au pourtour du
Temple de l'Immortalité, où il y aura une
bannière de ruban tricolore. Les adju-
dants généraux nommeront les officiers
nécessaires pour tous ces services, avec
une note de leur destination.
Il y aura également 50 hommes par lé-
gion pour une réserve particulière, des-
tinée, à 9 heures du soir, à fermer le
passage au derrière du théâtre, tant sur
la rivière que sur le chemin de terre, les
bombes devant être dirigée» des 2 rives
sur cet espace de terrain.
Les chefs de légions chargeront des ad-
judants de sections de placer tous ces
différents détachements aux lieux ci-des-
sus désignés, afin que tous les postes
soient fournis.
Le Commandant général recommande
la plus grande surveillance et exactitude
dans tous les postes, surtout aux bar-
rières, pour empêcher la sortie du pain,
et de fréquentes patrouilles.
9 août 1793.
Copie non signée, A. N., DB' 76.
H42. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris: l» déci-
dant, d'après la dénonciation de la sec-
tion des Droits-de-l'Homme, que la Com-
mission des armes sera invitée à mettre
en état de réquisition les armes qui se
trouvent en co moment entre les mains
des marchands tenant boutique sur le
quai de la Ferraille, en leur remboursant
le prix qui sera convenu et fixé; 2° arrê-
tant d'écrire au Comité de salut public de
la Convention, pour le prier de se charger
d'obtenir un logement au Louvre, d'ail-
leurs déjà promis; 3» sur la demande
adressée au Comité par le citoyen Lalande
de le faire changer de bataillon, parce qu'il
craint d'être traité de mouchard par ses
camarades pour avoir été l'instrument de
l'arrestation d'une femme qui achetait les
habits des volontaires et les engageait à
déserter leurs drapeaux, arrêtant ne pou-
voir statuer sur cet objet; 4° portant que
le citoyen Franchel s'est chargé d'aller au
Comité de sûreté générale de la Conven-
tion, àl'effet de conférer sur la nécessité d'a-
voir une marque distinctive pour les mem-
bres du Comité du Département, lorsqu'ils
sont en fonctions, souvent périlleuses.
9 août 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. JV.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. 178, 179.
1143. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° por-
tant nomination des citoyens Delespine et
Moissard, en qualité de commissaires
chargés d'assister à l'oraison funèbre de
Marat, qui doit se prononcer à Saint-Eus-
tache, à 8 heures du soir ; 2° contenant
réception d'une lettre du commissaire de
police de la section des Invalides, qui de-
mande au Comité s'il a connaissance
d'une expérience aérostatique de nouvelle
invention, ainsi que d'un bal et fête cham-
pêtre, qui doivent avoir lieu dans le parc
de la maison de Grenelle, près le Champ
de la Réunion, le 10 août, et qui doivent
3M
CHAPlTHË 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
aineaer ua grand concours de inonde, le
Comité lui a répondu n'avoir pas élé pré-
venu à ce sujet; 3» décidant, après exa-
men des papiers des citoyens Filliot et
Bonneau, tous deux aides de camp, qu'il
n'a pas trouvés en rciile pour ^-ire autori-
sés à rester à Paris, sur le vu du procès-
verbal d'arrestation du Comité révolu-
tiounaire de la section de Montreuil, qu'ils
seront envoyés à l'Abbaye, pour y rester
jusqu'à ce qu'il en ait été autrement
ordonné par le minisire de la guerre ;
4° arrêtant que le citoyen Nisot, gen-
darme à cheval, sera envoyé à la Mairie
pour avoir acheté et vendu des armes,
sans en avoir la permission, au citoyen Rey,
armurier; 5° après réception d'une dépu-
talion des commissaires des 48 sections,
qui est venue exprimer ses craintes sur les
subsistances, arrêtant de se transporter à
l'instant chez le Maire pour en traiter.
9 août 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81A(anc' BB^* '^0), fol. 180.
H44. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, notifiant la réduc-
tion des réserves des sections à 2") hommes
et la recommandation de ne pas négliger
les patrouilles.
Suivant les rapports, un officier d'arlil-
lerie avait fait arrêter, la veille, un charre-
tier d'artillerie, qui, étant ivre, avait laissé
échapper ses chevaux à Chaillot, lesquels
avaient blessé plusieurs personnes.
Le citoyen Alexandre Sauvé, aide de
camp du général Reysser, et Christophe
Souvestre, commissaire des guerres de
l'armée du Rhin, se disant aussi commis-
saire député de son département pour la
fête du 10, passant devant le corps de
garde des Elèves de la Patrie, à minuit et
demi, ont élé invités à y entrer pour mon-
trer leur carte, conime ils étaient en règle,
on ne les a pas arrêtés, mais on observe
que l'on devrait s'assurer d'eux, en raison
des menaces et des propos très inciviques
qu'ils ont tenus au corps de garde.
11 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (ï pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB3 76.
H4S. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1" d'a-
près une dénonciation du Comité révolu-
tionnaire de la section de l'Unité, qu'il se
fait un transport du journal intitulé :
Courrier universel ou l'Echo de Paris, des
Déparlements et de l'Klrangcr, dans un
porte-manteau qui sort du Palais à6 heures
du soir, qui passe par la barrière Saint-
Denis et est porté à Ecoueii, chez le nom-
mé Pagnen, maître de poste, chargeant le
citoyen Tisset de le surveiller, de l'arrêter
et de rendre compte de sa mission ; i° ar-
rêtant l'envoi au Comité de salut public
de la Convention d'une lettre en forme de
pétition, pour le prier de vouloir bien
procurer au Comité le logement au Louvre
qu'il sollicite depuis longtemps; .3° in-
vitant tous les Comités révolutionnaires
des sections à faire faire des visites chez
les femmes publiques, à la suite d'une
lettre du procureur général syndic du dé-
partement de l'Indre; 4° décidant qu'il
sera écrit au citoyen Ilanriot, comman-
dant de la garde parisienne, pour l'enga-
ger à interdire de tirer un seul coup de
canon dans les rues de Paris, en raison
des inconvénients qui sont arrivés plu-
sieurs fois, notamment la veille, chez un
horloger de la rue Saint-Martin, près la
fontaine Maubuée, et l'invitant, en outre,
à donner de la publicité aux ordres qu'il
intimera à ce sujet, attendu que des mal-
veillants ont fait courir le bruit que le
Commandant général avait ordonné à tous
les bataillons de tirer chacun trois coups
de canon.
11 août 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB'* 20), fol. 181, 182.
H 40. — Extrait de l'ordre du jour delà
force armée de Paris, annonçant qu'il
partira incessamment de l'Arsenal 193 sa-
bres pour le régiment des dragons de la
Manche, 3,000 boulets pour Maubeuge,
2 affûts et 2 caissons de 4 pour la com-
mune de Bolbec.
D'après le même ordre, les postes et
patrouilles qui, dans la journée du 10 août,
ont arrêté les cannes et autres objets in-
L'ÉSPRiT PUbLlC A PARIS DE JL'Il.f.ET A SEPTEMBRE 1793
33S
diqués dans l'ordre du 8, ont bien rempli
les intentions du Coraman'Iant général, il
les remercie de leur surveillance à cet
égard et les invite à rendre ces objets à
ceux qui les réclameront duemenl.
Le Commandant général informe qu'il
est arrivé quelques événements fâcheux à
l'occasion des canons tirés dans les rues,
la nuit du 9 au 10, ordonwc qu'à l'avenir
les canons ne soient plus tirés que dans
les places, ou sur les quais et boulevards.
Il réitère à ses camarades, les comman-
dants de sellions, de continuer, aux bar-
rières, la même f,'arde de surveillance,
afin d'empèclier le pain et les farines de
sortir de Paris; il invite aussi les chefs de
légions et adjudants généraux à faire leur
inspection aux barrières pour celte garde
si nécessaire. Les réserves loujnurs de
2o hommes, très complètes, et la plus
grande surveillance, surtout auprès des
établissements publics.
Les rapports delà force armée font con-
naître qu'à la réserve du Muséum, ci -de-
vant Louvre, on se plaint de ce que les
portiers, aubergistes en partie, gardent
.du monde chez eux fort avant dans la nui! ,
et l'on derîiande que les portes soient
exactement fermées, excepté celle où est
le posle.
Le commandant du poste du Petit-Pont
déclare qu'ayant entendu de la rumeur
dans la rue à 9 heures et demie du soir, il
était sorti pour en savoir la cause et qu'il
a appris que deux petits enfants avaient
failli être écrasés par la voilure d'un bras-
seur, dont le charretier, au lieu d'être à
la tête de ses chevaux, était monté sur le
deuxième cheval.
12 août 1973.
Extraits conforme.s, signés <lp. Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470, BU' 76.
H4-7. — Délibération du Gomilé de salut
public du Département de Paris : i" attes-
tant, après avoir pris connaissance des
pièces du citoyen Morizot, qu'il est abso-
lument hors d'état do payer aucunes im-
positions, invitant les sections des Tuileries
et des Amis-de-laPatrie à vérifier les faits
et à donner la même attestation, et enga-
geant, au nom de l'humanité, ces sections
a mettre le plus de célérité à leur décision ;
2" chargeant le citoyen Dedouvres d'aller
visiler des moulins situés à la Butte-aux-
Cailles, notamment celui des Prés, où
l'on moud des farines d'orge empoisonné
et pourri, de dresser procès- verbal et
d'apposer les scellés, s'il y a lieu; 3° au-
toris:int le citoyen .Marchand à se trans-
porter au bois de Boulogne, pour veiller
et s'assurer si les rassemblements que l'on
dit s'y faire ont lieu; 4° sur la réclama-
tion par Audouin, adjoint au ministre de
la guerre, de la liberté des citoyens Fil-
liol et Bonneau, le premier aide-de-carap
et l'autre adjoint au général Lefort, dé-
tenus à la Mairie par ordre du Comité,
comme n'ayant pas de permission du mi-
nistre, arrêtant qu'ils seront mis en liberté ;
5" vu le procès-verbal d'arrestation à la
place de la porte Saint-Antoine, par le
commissaire à la surveillance des accapa-
rements de la section de Montreuil, d'une
voiture de marchandises à destination de
Lyon, ordonnant, en raison de l'état de ré-
bellion de la ville de Lyon, la mise sous
scellés de ces marchandises; 0° décidant
l'envoi, à Sainte-Pélagie, du citoyen Lecocq,
pour avoir frappé plusieurs citoyennes,
membres de sociétés populaires; 7° char-
geant le citoyen Génois de faire arrêter
le nommé Martin, négociant, rue des Dé-
chargeurs, prévenu de correspondance
avec la Vendée.
' 12 août 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. A'.,
BB' 81* (anc' BB''* 20), fol. 183-180.
1148. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ,
pour le lendemain, de deux convois d'ar-
tillerie, l'un pour Orléans, l'autre pour
Nantes, et pour Hcsdin de 238 sabres, 110
mousquetons et 30 paires de pistolets.
Le Commandant général ayant constaté,
par les rapports, (ju'il arrive journelle-
ment des malheurs par l'entêtement des
charretiers à monter sur leurs voitures,
au lieu d'être à la tête de leurs chevaUx
(hier encore un enfant a été écrasé), en
conséquence, les commandants des postea
336
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
et patrouilles arrêteront et conduiront
chez le commissaire de police le plus
proche tout voiturier qui serait en con-
travention aux règlements déjà faits et
donpés à ce sujet.
Le Commandant général invite les sec-
tions à compléter, le plus tôt possible,
chacune, leur compagnie de canonniers,
et, celles qui n'en ont pas, à en former
une, alin qu'on puisse leur donner des
instructeurs. Il se plaint de l'inexactitude
du service des barrières, il espère que ses
concitoyens en sentiront l'importance et
la nécessité, et qu'il lui suffira de leur
rappeler leurs devoirs.
■ Les rapports de la force armée men-
tionnent l'arrestation, à la barrière d'En-
fer, d'une voiture dans laquelle étaient
deux particuliers qui emportaient 16 pains.
D'après ces mêmes rapports, le réverbère
en face du poste de Saint-Jacques-le-Ma-
jeur était éteint à 2 heures du malin.
Les gardes aux barrières se plaignent
de ce que les endroits destinés à leur for-
mer des corps-de-garde soient dépourvus
de tout et qu'ils soient obligés de coucher
par terre.
Les nommés HapListe, Ledoux et Bichct,
se disant de garde à l'Hôpital militaire,
étaient montés sur un arbre pour enlever
le drapeau tricolore, sous prétexte d'en
faire des manches de piques, on les a
arrêtés et reconduits au corps-de-garde,
où l'un d'eux a été reconnu par le caporal
pour être de sa garde.
13 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB3 76.
H49. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris, d'après
laquelle le citoyen Marchand, chargé d'al-
ler au bois de Boulogne vérifier les bruits
de rassemblements, rapporte qu'effective-
ment il a vu des voitures et beaucoup
d'individus qui paraissent très suspects,
qu'il a même été traité d'envoyé pour ob-
server leurs démarches.
13 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB' 81* (anc» BB" 20), fol. 187.
1150. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant que, d'a-
près l'arrêté du Conseil général de la
Commune du 12 de ce mois, les comman-
dants de sections passeront, tous les di-
manches, la revue des citoyens de leur
section, à l'heure qu'ils jugeront la plus
convenable, qu'il sera, ce jour, tiré quatre
coups de canon sur la place de la Bastille.
Conformément à la demande du président
du Département, le poste du Garde-Meuble
fournira un factionnaire à la slatue de la
Liberté, place de la Révolution.
Les patrouilles feront leur possible pour
empêcher les attroupements aux portes
des boulangers, en prévenant nos conci-
toyens et conciloyennes qu'il y a des farines.
Le commandant en chef de la section
des Droils-dc-l'Hommc passera, le lende-
main, en revue sa section armée sur le
boulevard, porte Saint-Antoine, pour rece-
voir les officiers nouvellement nommés.
Toujours la plus grande surveillance
aux postes des barrières pour empêcher
la sortie du pain.
14 août 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., AF'^
1470, nB3 76.
liai. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° cons-
tatant que le citoyen Harny, chargé de
répondre au procureur général syndic du
déparlement de l'Indre, qui invitait le
Comité à faire surveiller des individus se
disant députés de leur commune pour la
Fédération et qui n'ont aucun pouvoir,
s'est acquitté de son mandat ; 2° autori-
sant le citoyen Marchand à faire les re-
cherches nécessaires dans deux maisons
de débauche , dénoncées verbalement
comme suspectes, à requérir la force ar-
mée et les commissaires de police ou des
Comités de surveillance, et à faire arrêter
et conduire au Comité ceux et celles qu'il
jugera nécessaires; 3» sur la dénonciation
du citoyen Sigogneau, sous-adjudant gé-
néral de la 2"^ légion du district de Saint-
Denis, contre le citoyen Berton, volontaire
de celle commune, et le citoyen Lhuillier,
prévenus de propos très inciviques et ré-
volutionnaires, décidant d'écrire au procu-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
337
rcur de la Commune, pour les faire arrê-
ter et amener au Comitt''; 4° autorisant le
citoyen Fournerot à s'assurer de la per-
sonne du citoyen Thoniazeau, rédacteur
du Courrier français, demeurant quai des
Augustins, n» 17, à l'amener au Comité, à
vérifier ses papiers et y apposer les scel-
lés, s'il y a lieu; 5° arrêtant, d'après les
plaintes formées par plusieurs citoyennes,
qui ne peuvent obtenir de l'ouvrage au
magasin d'iiabillemcnt des Petits-Pères,
y passent dos journées entières inutile-
ment, y sont repoussées, exposées à des
violences, qu'il sera écrit à toutes les
sections de Paris pour les instruire de
ces plaintes et de la demande que font
ces citoyennes, afin que la distribution
ait lieu dans les sections, en les invitant à
délibérer sur cet objet et à faire part au
Comité de leur décision ; G" autorisant le
citoyen Nicolas à suivre, auprès du Comité
de salut public de la Convention nationale
et auprès du ministre de l'intérieur, la de-
mande d'un logement au Louvre pour le
Comité; 7° autorisant le citoyen Lécrivain
à faire arrêter le citoyen Dlierbès, vicaire
métropolitain, soupçonné de recevoir et
de faire circuler des écrits anti-révolulion-
naires, à apposer les scellés sur ses pa-
piers, en s'adjoignant le commissaire de
police ou tout autre membre du Comité
de surveillance de sa section, et à l'amener
au Comité.
14 août 1793.
Extrait du registre des délibtrations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB' 81* (anc' BBH 20), fol. 189-192.
1132. — Lettre du Comité de salut public
du Département de Paris au Directoire du
Département, déclarant que le procureur
de la commune de Passy, en ce moment
à leur Comité, se plaint de ne pas avoir
encore reçu la loi sur les accaparements,
et l'invitant à donner toute son attention
pour que l'envoi des lois ne souffre plus
aucun retard, ce qui, dans l'intérêt de la
République, n'aurait jamais dû arriver.
14 août 1793.
Extrait du registre des di'lihérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 81A(anc' BB'* 20), fol. 190.
T. IX.
H;j3. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, informé qu'un groupe déjeunes
gens, répandus dans la rue Saint-Ilonoré
et rues adjacentes, disaient hautement que
Saint-Quentin était au pouvoir de l'ennemi,
que c'en était fait, qu'on ferait très mal
de résister, puisque c'étaient de braves
gens qui n'en voulaient qu'aux f. .gueux,
décidant qu'il sera écrit au Maire et au
Commandant de la force armée de redou-
bler de surveillance, de multiplier les pa-
trouilles, et de faire arrêter sans miséri-
corde tous ceux qui cherchent à troubler
l'ordre public et qui sont évidemment
salariés par les ennemis.
14 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AI''*U 286.
1154. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, informé d'une manière non équi-
voque que les chefs des rebelles adres-
sent à divers particuliers, notamment aux
journalistes de Paris, des exemplaires de
leurs infâmes proclamations, timbrés de
Thomas, décidant qu'il sera écrit au Co-
mité de salut public du Département de
Paris, d'intercepter tous les paquets ainsi
timbrés, à l'adresse, soit des journalistes
de Paris, soit d'autres citoyens, et de les
lui faire passer.
14 août 1793.
E.\trait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
1 1.15. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, reproduisant, par
extrait, une lettre des administrateurs îles
Travaux publics au Commandant général,
en date du 14 août, suivant laquelle il
serait fort essentiel à la célérité et à la
sûreté du service aux barrières, qu'à
l'exemple de l'usage observé pour les postes
de l'intérieur, les adjudants de sections
fournissent le bois, la chandelle, l'encre,
le papier et autres menus olyets. En con-
formité de cette lettre, le Commandant
général ordonne aux adjudants de s'oc-
cuper essentiellement de la fourniture de
ces objets et de prévenir par leur activité
les plaintes des braves citoyens qui y
montent la garde, et, du moment où la
garde des barrières cessera, ils en feront
22
3a8
CHAPITRE !•'. — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
retirer les elTets, dont ils deviendront res-
ponsables, pour les représenter et fournir
au besoin.
Le Commandant général adjoiiit pré-
vient ses concitoyens qu'il est urgent que
l'organisation de la garde nationale se
fasse très promptement, vu que dans tous
les contingents, fournis aux armées, il s'est
trouvé que des compagnies, portées jus-
qu'à 400 hommes, n'avaient pas plus fourni
que celles qui ne sont composées que de
120 à 150 hommes, à cet effet, il invite
les sections à nommer des commissaires
pour procéder à un nouveau recensement
dans leur arrondissement, afm que les
compagnies ne soient portées qu'à 120
ou 130 hommes au plus, il en résultera
qu'on sera plus à même de connaître les
citoyens qui font le service, et il espère
qu'il s'en fera mieux.
Les postes des barrières mettront tou-
jours la plus grande activité pour qu'il ne
sorte aucuns pains de Paris, cette mesure
est essentielle.
Les rapports de la force armée font
connaître qu'une patrouille a trouvé, à mi-
nuit, la porte du jardin, en face du Pont
ci-devant Royal, entr'ouverte, et point de
factionnaire, elle y en a posé deux.
A 10 heures 1/2 du soir, le feu s'est
manifesté dans une chambre de tambours
à la caserne des ci-devant gardes-fran-
çaises, même section, deux lits, les caisses
et effets desdits tambours ont été brûlés.
Le rapport de la section du Temple fait
mention que dans la foule, qui était à la
porte d'un boulanger. Faubourg du Temple,
il s'était glissé un particulier revêtu de
l'écharpe tricolore, qui disait à des femmes
qu'elles feraient bien de se munir de vivres
pour 15 jours, la garde serait venue, mais
trop tard.
Le citoyen Goulet, capitaine de la sec-
tion de Bondy, atteste par sa signature
que le susdit rapport est faux et que ce
ne sont que des propos de femmes.
15 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général {2 pièces), A, N.,
AF'v 1470, BB' 76.
1156. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, invitant et, au besoin requérant.
le curé de la Madeleine et un ecclésias-
tique qui a prêché, la veille, à se rendre
ce soir, à 8 ou 9 heures, au lieu de ses
séances.
15 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'n 286.
1157. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° auto-
risant le citoyen Tisset à se transporter
chez le citoyen Saint-Laurent, rue Saint-
Pierre-Pont-aux-Choux, n» 4, soupçonné
d'entretenir une correspondance avec les
ci-devant princes, à perquisitionner chez
lui, à apposer les scellés, à faire la même
perquisition chez l'abbé de Saint-Laurent,
son frère, même maison, et amener au
Comité ces deux individus; 2» décidant
que le rapport fait par le citoyen Harny,
pour l'affaire concernant la citoyenne Du-
geat, dont les marchandises ont été arrêtées
à Passy, sous prétexte d'accaparement,
sera envoyé au Comité de sûreté générale
de la Convention, en observant que ces
marchandises, déposées à Passy, étant la
propriété légitime de la dame Dugeat, elle
doit être libre d'en disposer et même de
les faire transporter à Paris, et qu'il doit
être enjoint aux officiers municipaux de
Passy de protéger ce transport par tous les
moyens que la loi autorise; 3° arrêtant que
la femme du citoyen Hony, limonadier et
employé à la Messagerie nationale, cour
Saint-Martin, au café de la Grenade, sera
invitée à venir au Comité, pour donner des
renseignements sur des marchands, soup-
çonnés d'accaparements et dénoncés par
ladite citoyenne, comme ayant tenu des
propos contre-révolutionnaires et insul-
tants contre le Comité de salut public de la
Convention; 4° d'après le rapport du ci-
toyen Fourncrot, chargé d'amener au Co-
mité le citoyen Thomazeau, rédacteur du
Courrier français, il n'a trouvé chez lui
qu'une femme, qui, sous le nom de Tho-
mazeau, est la rédactrice de ce journal, et
le commissaire de police n'ayant pas voulu
l'arrêter, vu que l'arrêté ne parle que du
citoyen Thomazeau, décidant qu'il sera
écrit à celte citoyenne, connue sous le nom
de Béatrix Debarle-Dubosquel, pour l'in-
viter à se rendre au Comité; 5» ordonnant
L'ESPRIT PU6L1C A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
339
la mise en liberté des citoyens Berton et
I.huillier, de Passy, amenés au Comité
comme prévenus de propos inciviques, à
condition que ledit Berton partira pour
l"armée,d'où il est revenu, sous deux jours,
et (pie Lliuillicr ne donnera plus de sujet
de plainte; 6» constatant que la citoyenne
Hony, mandée au Comité pour donner des
rcnseigncmenls sur un marcliand soup-
çonné d'insulter la Convention, est venue,
mais n'a pu en fournir aucun.
15 août 1793.
Exilait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlèment de Paris, A. N.,
BB3 81^ (anc' BB" 20), fol. 193, 194.
1 li'>8. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant que le
Commandant général passera, dimanclie,
la revue des sections armées du Temple et
de Bonne-Nouvelle, que l'adjudant de la
section qui monte au Pont-Neuf, ne cum-
mandera plus dorénavant de canonniers
pour ce poste, la compagnie qui montera
à l'Arsenal y fournira un détachement
commandé par un caporal.
Le Commandant général ne cessera,
tous les jours, de répéter à ses conci-
toyens combien le service, aux barrières,
est essentiel, il voit avec douleur qu'il n'y
a pas cette bonne volonté et cette régu-
larité dans ce service, si nécessaire dans
les circonstances. Il engage les sections à
faire de plus fréquentes patrouilles, sur-
tout aux barrières, pour empocher la sor-
tie du pain et des farines de Paris.
D'après les rapports de la force armée,
une voiture chargée de bO voies de char-
bon, a été arrêtée dans la section du Mu-
séum et conduite à la Mairie, le voiturier
a déclaré qu'il en venait encore plusieurs
autres. On a arrêté et conduit, au Comité
de la section de Bondy, une voiture char-
gée de farines.
IC août 1793.
Extraits conformes (2 pièces), A. N., .\F'^
1470, DB'i 76.
1159. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : ^' men-
tionnant l'envoi, à l'accusateur public du
Tribunal révolutionnaire, de i volumes
composés de lettrés et d'aUlrès écrits tiia-
nuscrits concernant le nommé Duchesne,
ci-devant intendant de M'"' de Provence,
incarcéré à Sainte-Pélagie; 2° ordonnant,
d'après te rapport de la commune de
Passy, qui fait connaître que le nommé
Berton, renvoyé la veille, se permet d'in-
sulter, que ce particulier sera amené au
Comité par la gendarmerie nationale, et
que les personnes qui l'ont entendu tenir
des propos séditieux, seront invitées à se
rendre au Comité, et chargeant les sieurs
Olivier, procureur de la commune, et
Grandin, officier municipal de Passy, de
mettre cet ordre à exécution; 3° décla-
rant que le commissaire de police de la
section du Temple, mandé au Comité re-
lativement à la saisie de jeux de loto, s'est
rendu à cette invitation; 4° chargeant le
citoyen Delespine d'écrire au ministre de
la justice, pour obtenir la loi relative aux
accapareurs, tant pour le Comité que pour
les Comités de surveillance des 48 sec-
lions, qui viennent journellement deman-
der un exemplaire de cette loi; 5° décla-
rant, après le rapport de l'affaire du ci-
toyen ("iramagnac, soupçonné d'accapa-
rements, qu'il ne saurait être regardé
comme accapareur, parce ([u'il n'a acheté
ses toiles qu'à raison du pressant besoin
qu'en avait l'administration de l'habille-
ment des troupes à l'Oratoire, décidant
que ces toileè ne pourront être vendues
qu'à celte administration ou à celle des
hôpitaux militaires, et resteront sous les
scellés, mais qtl'au cas où ces administra-
lions refuseront d'acheter ces toiles, le
sieur Gramagnac sera tenu d'ouvrir un
magasin et de les exposer en vente au
détail et au prix courant; 6° déclarant
qu'un domestique de Duchâtelet, excitant
le trouble dans l'Assemblée générale de la
section du Mont-Blanc et faisant rem-
placer son maître par un citoyen de la
section de la Butte-des-Moulins, doit être
considéré comme très suspect, et ordon-
nant qu'il sera conduit à la Mairie, pour y
être de nouveau interrogé et puni, s'il le
mérite ; 7" constatant que la citoyenne Béa-
trix Debarle-Dubosquet, connue sous le
nom de Thotha/.eau, directrice du journal
le Courrier franrais, ayant été invitée à Se
rétitlt'e au Comité, n'a pu le faire, étant
340
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
absente de Paris, et, ayant envoyé un ci-
toyen à sa place, il lui a été répondu qu"on
avait à lui parler et qu'on attendrait son
retour, elle est mandée relativement à une
affiche à son adresse, portant pour légende
en tête : De par le Roy.
16 août 1793, malin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (anc* BB'* 20), fol. 195-197.
1160. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris: 1° enre-
gistrant la venue d'une députation de
femmes des sections de la Halle-au-Rlé,
de la Butte-des-Moulins et de la Répu-
blique-Française, qui prient le Comité de
faire en sorte qu'il soit distribué, dans
leurs sections respectives, de l'ouvrage re-
latif à l'habillement des troupes, vu la
difficulté qu'elles éprouvent et môme les
malheurs qui se produisent chaque jour,
à la porte des Petits-Pères, lors de la dis-
tribution de cet ouvrage, qui ne leur est
donné qu'après l'avoir sollicité longtemps
et perdu beaucoup de temps; le Comité
leur a promis de s'en occuper et leur a
dit que les premières démarches étaient
déjà faites, et qu'il attendait l'adhésion
des sections, à qui il avait déjà envoyé
une circulaire à ce sujet ; 2° chargeant le
citoyen Harny de rédiger une pélilion à
la Convention, pour obtenir la taxation
des denrées de première nécessité ; 3° dé-
ridant que le rapport fait par le citoyen
Génois, relativement à l'affaire du citoyen
Morizot, qui réclame l'appui du Comité
pour se faire rendre justice par les mi-
nistres, ayant opposé un refus à ses ré-
clamations, sera adressé au ministre des
Contributions publiques ; 4° envoyant à
Sainte-Pélagie le sieur Louis-Jean Josset,
ci -devant clerc tonsuré du diocèse de
Paris, pensionné de la Nation, demeurant
rue Poissonnière, n" 164, arrêté chez lui;
le sieur Louis-Antoine-Gabriel Lamyre,
négociant d'Amiens, arrêté chez le sieur
Saint-Laurent, rue Saint-Pierre-Pont-aux- ,
Choux, deux domestiques de la dame La-j
myreet le portier de la maison, prévenus
de tremper dans un recèlement d'effets
précieux et importants à la République ;
î)° mentionnant l'envoi d'une lettre au
Comité de sûreté générale pour lui deman-
der la désignation d'un vaste magasin, où
l'on puisse déposer les voitures, chargées
de marchandises à desliiialion de Lyon,
Marseille, arrêtées par les sections, qui
demandent l'avis du Comité, et cela alin
d'éviter les frais de magasinage et les
réclamations des voituriers, ou, dans le
cas contraire, autoriser leur arrestation;
d'une autre lettre au même Comité, de-
mandant un ordre pour l'envoi d'un
membre du Comité du Département, à
Amiens, à l'effet d'apposer les scellés chez
la dame Lamyre, soupçonnée de compli-
cité dans l'affaire Saint-Laurent ; d'une
troisième lettre au même Comité, pour
lui faire part de la prise qu'il vient de
faire chez le citoyen Saint-Laurenl, soup-
çonné de receler les titres de la maison
de Condé; 6" mandant le citoyen Jacob,
ci-devant quartier-maître au corps Roscn-
thal, demeurant à l'Ecole militaire, pour
justifier de ses moyens d'existence; 7» en-
registrant l'envoi, par le ministre de la
justice, d'un exemplaire de la loi sur les
accapareurs, et chargeant le citoyen De-
lespine d'écrire une nouvelle lettre à l'effet
d'inviter le ministre à en envoyer une
quantité suffisante pour les distribuer aux
48 sections, ainsi que le dernier numéro
de la collection des décrets.
10 août 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BBS 81^ (anc' BB'* 20), fol. 197-199.
1161. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, après lecture des dénonciations
contre les employés de la Bibliothèque
nationale, considérant que les relations
des savants étrangers avec les employés
de la Bibliothèque commandent impérieu-
sement de n'y placer que des patriotes
prononcés, qui ne laissent plus de doute
dans l'esprit de l'étranger sur le véritable
esprit national, décidant que le ministre
de l'intérieur sera invité à nommer, aux
places de la Bibliothèque nationale, des
citoyens dont le patriotisme soit éprouvé
et les sentiments conformes à la Révolu-
tion du 31 mai dernier, qu'il ne laissera
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
341
en place que le citoyen Tobiesen-Duby,
de liius ceux employés à hadite Biblio-
llièciuc, chargeant les citoyens Lavicom-
leric, Laignelol et Chabot de présenter
au minislre des savants dont le civisme
soit connu et capables de remplir ces
places.
16 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés géniTaux du
Comité de sûreté générale, A.N., AF*ll 280.
1162. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, invitant le citoyen Dubois, vicaire
de Saint-Gerraain-dos-Prés, à se rendre
au Comité, le lendemain à 1 heure, et à
apporter le caliier des sermons qu'il a
prononcés, jeudi, dans l'église de la Ma-
deleine.
17 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. A'., AI''*1I 286.
1103. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général invite ses concitoyens,
pour la 12' et 20" fois, à ne laisser sortir
de Paris ni pains ni farines, et à remplir
le service aux barrières avec exactitude.
Plusieurs conspirateurs s'élant glissés
depuis quelques jours dans les groupes
publics et les assemblées nocturnes, et y
tenant des propos contre la Convention et
les autorités constituées, le Commandant
général invite tous les bons citoyens, amis
de l'ordre et de la paix, à dénoncer les
conspirations et conspirateurs, et recom-
mande d'avoir les réserves toujours bien
complètes et les patrouilles fréquentes.
D'après les rapports de la force armée,
un enfatit de 11 à 12 ans s'est noyé en se
baignant au-dessous de l'Archevêché, on
a repêché son cadavre, qu'on a remis à
ses parents.
17 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire (le l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AI'iv 1470, lib^ 70.
1104. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant, d'après la lecture du rapport du
citoyen Dedouvres, chargé de visiter des
moulins, suspectés do moudre des grains
mauvais et pourris, qui constate qu'eflec-
tivement il s'y moud des orges et grains
gilés pour l'Administration, que copie de
ce rapport sera envoyée à la Convention ;
2° prenant acte des explications du citoyen
Jacob, ex quartier-maitre du corps Rosen-
Ihul, qui est renvoyé; 3° reproduisant le
texte d'une lettre du Comité de sûreté gé-
nérale de la Convention, qui improuve
fortement la résistance opposée par les
membres de la Commission des chevaux
à ceux du Comité de salut public du Dé-
partement, et ordonne de restituer au ci-
toyen Biéville son cheval, qui lui est indis-
[lensable, en ayant d'ailleurs déjà donné
un à la Nation, avec mandat du Comité au
citoyen Moissard de se transporter à la
Commission des chevaux pour réclamer le
cheval en question; 4° mentionnant l'envoi
d'une lettre au ministre de l'intérieur, en
faveur du citoyen (juérin, ci-devant bou-
langer à Paris, qui se plaint de l'arresta-
tion, à Chareiiton, d'une voiture de farine
lui appartenant; li" autorisant le citoyen
Malo Duverger, en qualité de gardien au-
près de la veuve Fournier, rue du Théâtre-
Français, à supprimer toute communica-
tion avec ses gens et les étrangers, à ne
pas lui laisser écrire et à prendre toutes
les lettres qu'elle recevra, qui seront re-
mises au citoyen Tisset pour le Comité de
salut public, qui en prendra connaissance;
6" recevant le rapport des citoyens Gui-
gnes et Marchand, chargés de porter au
Comité de salut public une lettre noti-
fiant la découverte faite chez Saint-Lau-
rent,par lequel ils déclarent qu'ils ont été
fort applaudis; 7" décidant d'abord que
le citoyen Leroux, quincaillier, au Pigeon
ramier, rue Saint-Martin, soupçonné d'a-
voir tenu des propos contre-révolution-
naires, restera en état d'arrestation au
Comité jusqu'au rapport du citoyen Gé-
nois, puis,' qu'il sera mis en liberté sous
la responsabilité personnelle des citoyens
Havet, bonnetier, rue Saint-Martin, n° 337,
et Bailly, même maison ; 8° statuant sur une
dénonciation faite au Comité de sin-veil-
lance de la section de la Croix-Rouge par
l'adjudant Lebrun, contre le nommé Du-
prat, lieutenant de la 3« compagnie, et
plusieurs antres citoyens, pour avoir re-
fusé de monter la garde au poste du haut
3«
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Je la rue de Sèvres, sous prélexle que
leurs billets de garde étaient signés dudit
Lebrun, considérant que tout citoyen doit
obéir à la loi qui lui ordonne de faire
son service, quand il est commandé, qu'il
est coupable, quand il refuse, et que ce
refus, qui est prémédité, pourrait avoir des
suites, invitant le procureur de la Com-
mune à requérir l'exécution de la loi
contre les récalcitrants.
17 août 1793, matin et soir.
Extra'tdu registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81-^ (anc' DB''- 20j, fol. 200-20i.
H63. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel,
après l'annonce du départ d'un convoi
d'artillerie pour Maubeuge, le Commandant
général adjoint invile ses concitoyens à
accélérer l'organisation et le renouvelle-
ment des officiers, ou la continuation tles
anciens, de l'élat-major des sections et des
légions, pour que de suite les comman-
dants de sections apportent à l'état-major
le contrôle de chaque compagnie. Il re-
nouvelle aussi l'ordre d'arrêter tous ci-
toyens, revenus de la Vendée ou autre ar-
mée, et de les conduire à la caserne de la
Courtille.
Suivant le môme ordre, à dater du 19 août
et tous les jours, chaque section enverra
un homme armé, sur la place de l.i Maison
commune, pour monter la garde à l'Arse-
nal pendant 24 heures. Ce détachement
sera commandé par un capitaine, 2 ser-
gents et 3 caporaux, pris successivement
dans chaque section et légion, il aura le
commandement du poste de l'Arsenal, et
les canonnicrs seront sous ses ordres.
Le Commandant général invite ses con-
citoyens à se munir d'armes, lorsqu'ils
sont de garde, telles que piques ou fusils;
plusieurs bons citoyens l'ayant assuré
que certains d'entre eux, indifférents à la
chose publique, aimaient mieux ne se ser-
vir que de leurs sabres, lorsqu'ils étaient
(le garde, et laissaient les autres armes à
la mai.soii, il charge ses concitoyens de
surveiller ces inditlérenls frères. Il faut
de l'union et de l'uniformité dans le ser-
vice, sans cela point de silreté pour les
personnes et point de respect pour les
propriétés. Mais comme tout bon répu-
blicain a juré de maintenir de tout son
pouvoir les lois de son pays, la silrelé des
personnes et des propriétés, il commet
un parjure, lorsque, le jour de sa garde,
il ne se sert pas de toutes ses armes pour
les défendre.
Les réserves à l'ordinaire, les patrouilles
fréquentes et de l'exactitude dans le service
des barrières.
D'après les rapports de la force armée,
vers minuit, l'on a déposé au poste de la
section du Panthéon-Français un tonneau
de sel pesant environ 400 Jivres, trouvé
chez un particulier où l'on soupçonne en-
core d'autres objets; un incendie a éclaté
chez un boulanger de la rue dos Petits-
Pères.
18 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de lEtat-major général (2 pièces), A. N-,
.\F'V 1470, BB^ 76.
lltiG. — Décision du Comité de siirelé
générale, délibérant sur la pétition de la
citoyenne Monmony, demeurant rue do
Cléry, n° C3, considérant que si le salut
public a contraint le Comité de prendre
des mesures sévères envers des maisons
notoirement connues pour donner à jouer,
le Comité n'a pas entendu violer les pro-
priétés des citoyens paisibles et les priver
de leur agrément particulier, que la mai-
son de la citoyenne Monmony n'est point
une maison publique, et que les ustensiles
de jeu qui s'y trouvent ne servaient que
pour elle et pour ses amis, arrêtant, en
conséquence, que le citoyen Charbonnier,
commissaire de police de la section des
Tuileries, est requis de lever, sur-le-champ,
les scellés apposés sur les effets de la ci-
toyenne Monmony, et de la laisser en
pleine jouissance de ses propriétés.
14 août 1703.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. A'., AI'*JI 281).
1167. — Décision du Comité Je silreté
générale, saisi d'une pétition du citoyen
l'roget, en réclamation de levée des scellés
apposés chez lui, copsidéranl que le Co-
mité n'a entendu sévir que contre les
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
343
maisons qui, par la multitude qu'elles re-
cèlent, forment un foyer de contre-révo-
julion et de gens suspects, corrompent
les mœurs et attentent à la liberté pu-
blique, et qu'il n'a pas entendu gôner la
liberté des citoyens paisibles et honnêtes
qui s'assemblent sous la proteclion des
lois pour Jouir des moments consacrés à
l'agrément de la vie, et jouent des Jeux non
prohibés et de commerce, considérant que
la maison du citoyen Froget n'est point
dans la classe de celles contre lesquelles
le Comité a dû sévir, requérant le citoyen
Charbonnier, commissaire de police de la
section des Tuileries, de lever les scellés
apposés chez le c^oyen Froget.
18 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, ^. iV., AF'lI 28fi.
H68. — Délibération du Comité de sa-
lut public du Département de Paris :
1° prenant acte du renvoi par le Comité de
salut public de la Convention d'un extrait
du procès-verbal dressé par les ofliciers
municipaux de Chantilly, en présence du
citoyen Dedouvres, commissaire du Comité,
qui constate la mauvaise qualité des fa-
rines moulues au moulin dit des Prés, avec
lettre à ce sujet, et décidant que ces pièces
seront remises à la Commune de Paris;
2° arrêtant l'envoi au ministre de la guerre
des dénonciations contre le nommé Berton,
volontaire à Passy, qui, pour insultes et
menaces, a été incarcéré à l'Abbaye;
3° notant l'invitation au Comité de sur-
veillance de la section des Tuileries d'en-
voyer au Comité l'un de ses membres
ou le commissaire aux accaparements, au
sujet d'un dépôt d'une grande quantité de
charbon, rue Saint-Florentin, près de
l'Orangerie, au petit hôtel de l'Infantado;
4° prenant connaissance d'un arrêté du
commissaire aux accaparements de la sec-
lion de Montrenil, au sujet de deux voi-
tures, chargées de café, eau-de-vie et autres
marchandises pour liàle et Belfort, consi-
dérant qu'une plus longue arrestation
pourrait mettre des entraves au commerce,
surtout avec une nation avec laquelle on
n'est pas en guerre, décidant l'envoi du
citoyen Fournerot, à l'cfTet de vérifier les
lettres de voiture et marchandises en ques-
tion, et de les faire partir, si elles sont en
règle; 5° autorisant le citoyen Guigues à se
rendre au Comité dos procès-verbaux de
la Convention, afin de demander le décret
(jui charge le ministre de l'intérieur de
fournir un local pour le dépôt des mar-
chandises saisies, à destination de Lyon
et de Marseille; 6° arrêtant d'écrire au
sieur de Saint-Venant, commissaire de
police de la section de la Halle-au-Blé,
pour se concerter avec lui au sujet du
payement des forts de la Halle, qui met-
tent arbitrairement à contribution ceux
pour lesquels ils travaillent.
18 août 1793, matin et .soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Défiartement deParis, a. JV.,
BB3 81^ (anc'BB^* 20), fol. 205-209.
1169. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ
de deux convois d'artillerie, l'un pour
Maubcuge et l'autre pour Compiègne, ainsi
que l'arrivée d'un convoi de poudres d'Es-
sonnes pour l'Arsenal.
Le Commandant général invite ses con-
citoyens à ne point abandonner leurs
postes, lorsqu'ils sont de garde; les adju-
dants de sections veilleront à ce qu'ils
soient toujours complets, il les invite sur-
tout à redoubler de zèle et d'activité dans
leur service et pour l'obéissance à leurs
chefs.
Les réserves seront toujours de 25 hom-
mes, les patrouilles à l'ordinaire et la plus
grande surveillance aux barrières.
19 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Elat-major général (2 pièces), A. N.,
AF>v 1470, BB3 76.
1170. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, sur les représentations à lui faites
par le citoyen Joseph-Benoît Duplain, au
sujet de l'arrestation opérée par la section
Poissonnière de deux numéros de son
Journal intitulé : Courrier universel, lec-
ture faite des deux numéros, estimant que
la section Poissonnière peut laisser passer
ledit journal, tant qu'il ne s'écartera pas
des principes avoués par tous les bons
républicains, s'en rapportant là-dessus à
344
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
la sagesse et aux lumières des membres
de la section.
19 août 1793.
Exlrait (lu regislie des arrêtés généraux du
Comilé de sûreté générale, ^. N., AF*n 28G.
1171. — Délibération du Comilé de salut
public du Département de Paris : 1° cons-
tatant la nolilication, par le commissaire
aux accaparements de la commune de
Vaugirard, de la saisie d'un dép('il de 8 à
900 voles de charbon purifié, se trouvant
dans un hangar, ainsi que de 6 balles de
soude, le Comité a applaudi au zèle de ce
commissaire et l'a engagé à poursuivre ses
recherches; 2''invitanlle commissaire aux
accaparemcnls de la section des Tuileries,
venu au Comilé, à surveiller l'accapare-
ment de charbon de la rue Saint-Floren-
tin et à faire les poursuites nécessaires ;
3° chargeant le citoyen Delespine de se
rendre au Conseil général de la Commune
afin de l'inviter, au nom du bien pu-
blic, à se concerter avec les administra-
teurs du Département des Subsistances
pour dresser un tarif des sommes à allouer
aux forts de la Halle pour les dilférents
ouvrages auxquels ils sont assujettis pour
le service de la Halle, et particulièrement
pour ceux qui descendent les minois, le-
quel Delespine a rapporté que le Con-
seil général de la Commune a renvoyé
l'affaire au Corps municipal ; 4° le ci-
toyen Loys, chargé de demander au mi-
nistre de la justice le décret du 18 août,
relatif à l'indication d'un magasin propre
à recevoir les marchandises à destination
de Lyon et de Marseille, saisies par les
sections, ayant apporté ce décret et fait
observer au Comité qu'il lui avait été ré-
pondu par le chef du bureau chargé du
sceau national, que le ministre ne faisait
point d'expédition aux autorités consti-
tuées, mais seulement à son collègue de
l'intérieur, qui en faisait l'envoi, arrêtant
qu'il serait écrit au ministre de la justice
pour lui faire sentir la nécessité de les expé-
dier au Comité; 5° donnant mandat au ci-
toyeu Loys de se transporter, le lendemain,
à 4 heures du matin, en la maison de se-
cours de la rue Neuve-Saint-Augustin,
où l'on soupçonne qu'il se fabrique de faux
assignats, à l'effet d'en faire perquisition,
l'autorisant à se faire assister de la force
armée, à amener les personnes suspectes,
à apposer les scellés , s'il y a lieu, sur
leurs papiers et eflets ; 6° arrêtant que le
citoyen Delespine se transportera dans les
arsenaux et magasins à poudre, pour cons-
tater le nombre et la qualité des poudres
et munitions de guerre et en rendre compte
au Comilé; 7° décidant que le commissaire
aux accaparements de la section de Mon-
treuil rendra les chevaux aux voituriers
conduisant des voitures chargées de clo-
ches, venant de Rouen et arrêtées par la
section, lesquelles appartiennent à Auger,
et que les cloches resteront en dépôt.
19 août 1793, ilatin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comilé
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB» 81* (anc' BD'* 20), fol. 209-212.
H72. — Exlrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant qu'il partira
incessamment 2,000 sabres pour Brest,
que le service des canonfiiers à la prison
sera fait, à compter de ce jour, par toutes
les compagnies de canonniers.
Les commandants des postes aux bar-
rières auront la plus grande atlention à
ce qu'il ne sorte pas de pain; la plupart
de ces postes sont incomplets et cette
négligence ne peut être attribuée en partie
qu'au défaut d'inspection des adjudants
de sections; ils donneront donc tous leurs
soins pour s'assurer chaque jour du com-
plément de ces postes intéressants.
20 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB' 7C.
1173. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant le citoyen Delespine d'examiner les
articles de la loi des accaparements, qui
méritent quelqu'inslruction, et d'écrire au
ministre de la justice, pour lui demander
s'il y a des instructions faites relative-
ment à cette loi; 2° décidant d'envoyer à
la Convention nationale copie du passage
d'une lettre venant de Strasbourg, en date
du 12 août, à l'adresse du citoyen Ma-
cliault, dit Messin, cordonnier, rue de Du-
ras, passage qui lait connaître qu'à Stras-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
345
bourg le vin rouge coule 50 sols, le mauvais
lilanc, 40 sols; le blanciiissage d'une che-
mise, d'une paire de bas et d'un mou-
choir de poche, 20 sols; le pain bis, 23 sols
les 3 livres; les œufs, 10 sols la piftre;
l'assignai de 5 livres donné pour 20 sols
en malière, et le louis, 100 livres; 3° invi-
tant le citoyen Hanriot à se rendre au
Comité, pour se concerter avec lui relati-
vement à un rassemblement dénoncé dans
une maison dite de santé, rue de . . . , sec-
tion de la République; 4» à la suite d'une
dénonciation verbale faite par le citoyen
Crandin, officier municipal de la commune
de Passy, sur ce que des commissaires de
la section de Bon-Conseil se sont permis
d'aller faire à Passy des visites domici-
liaires nocturnes, arrêtant qu'il sera écrit
à toutes les sections, pour les inviter à se
circonscrire dans les bornes de la Muni-
cipalité, et dans le cas où la nécessité
obligerait une section d'aller perquisition-
ner hors de l'étendue de Paris, qu'elle se
ferait autoriser, soit par les Comités de la
Convention, soit par le Département, soit
par le Comité de salut public du Dépar-
tement ; 5» d'après une autre dénoncia-
tion verbale, faite par les citoyens Olivier
et Crandin, officiers municipaux de la com-
mune de Passy, sur ce que les gardes aux
barrières se permettent de saisir les pains
qui sorlent de Paris et sont emportés par
les habitants des communes, sans rem-
bourser lo prix desdits pains, arrêtant que
le citoyen Delespine se transportera à la
Commune pour l'informer de cet abus,
demander que les pains saisis h l'avenir
soient payés, et faire ce qu'il croira con-
venable pour remédier aux contestations
qui en résultent; 6" à la suite du rapport
fait par le citoyen Delespine, chargé de
dénoncer à la Commune l'abus existant
aux barrières, relativement aux pains saisis
sans en payer la valeur, qui déclare que la
Commune n'a pas entendu prendre de
telles mesures, et que son intention était
bien que l'on remboursât le pain, arrêtant
que l'observation présentée par le citoyen
I)('l(-s|)ine serait convertie en motion et
imprimée; 7" invitant les chefs des bu-
reaux du ministre de la guerre à donner
au citoyen ïisset les renseignements né-
cessaires pour acquérir les preuves des
délits que peuvent commettre les parti
culiers employés dans les armées, délits
au sujet desquels le Comité cherche à s'é-
clairer; 8» chargeant le citoyen Fournerol
d'examiner un procès- verbal, dressé par
deux gendarmes de Blois, qui constate
l'existence d'un complot pour faire évader
un prêtre réfractaire et une nonne, en-
voyés au Tribunal révolutionnaire, ledit
procès-verbal adressé au Comité par celui
de salut i)ublic et de sûreté générale du
dépaitemerit de Loir-et-Cher, afin de sta-
tuer à cet égard; 9° portant envoi au Co-
mité de salut public de l'extrait d'une
lettre venant de Landrecies, en date du
17 août, signée Paradis, capitaine de gre-
nadiers du bataillon de la Commune de
Paris, à l'adresse du citoyen Biche, rue
Ceoffroy-l'Asnier, ladite lettre annonçant,
en substance, qu'il y a à Landrecies 6,000
hommes qui n'ont que pour 6 jours de
vivres; 10» donnant mandat au citoyen
Tisset de prendre des renseignements sur
une maison, dite de santé, rue et séjour
d'IIygie, section de la République, dé-
noncée comme recevant des gens suspects;
11» prenant acte de la dénonciation, par
les deux Comités réunis de la section de
la Croix-Rouge, d'un arrêté pris par la
5« compagnie, rue de Grenelle, comme at-
tentatoire à l'autorité des corps constitués,
ledit arrêté provoqué par Sohier, sergent-
major, lequel, ainsi que le capitaine, se-
ront mandés au Comité.
20 août 1793, malin et soir.
E.xtrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BQ' 81A (anc' Bir* 20), fol. 213-218.
H74. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, prescrivant à tous
commandants de patrouilles et de postes,
surtout sur les ports, quais et îles, de
veiller à l'exécution d'un arrêté du Conseil
général de la Commune, du 19 courant,
qui invite les deux Comités réunis des
Subsistances et de Police, ainsi que le
Commandant général, à suivre, sous leur
responsabilité, l'exécution d'un précédent
arrêté du Conseil qui interdit aux plumets
de se tenir sur leurs bateaux, afin que les
m
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
pqrliculicrs puissentse faire délivrer et em-
porter, à leur gré, les marcliiindises qu'ils
achètent sur les porls, ledit arrêté devant
être affiché dans les corps de garde.
L'ordre mentionne un aulre arrêté du
Département de la Garde nationale, con-
cernant le prêt des tamhours pour la pre-
mière quinzaine de septembre, et annonce
le départ de 3 convois d'artillerie, l'un
pour Douai, l'autre pour Metz et le 3' pour
le camp de Carignan, armée des Ar-
dennes.
Les réserves toujours complètes et les
patrouilles fréquentes.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que l'arrestation d'un commis-
saire de la section des Gravilliers pour
dilapidations.
21 août 1793.
Extraits conformes, signés de ClÉment, secré-
taire de l'Etal-niajor général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BB3 76.
H7S. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° por-
tant que le nommé Rourguès, soupçonné
de vente d'argent, conduit à la Mairie et
relaxé, étant venu réclamer l'argent qui
servait u faire son commerce, sera de
nouveau mis en état d'arreslalion et en-
voyé à la Force, que l'on a écrit au Dépar-
lement de Police pour l'aviser de la sur-
prise causée au Comité par sa mise en
liberté, de son arreslation à nouveau et de
l'envoi de ses pièces au Comité de salut
public de la Convention ; 2° faisant con-
naître qu'il a été écrit au Commandant
général pour l'inviter à faire passer un
ordre au commandant du bataillon de la
section armée de l'Unité, afin de faire
respecter la propriété du sieur Moret, qui
a pris à bail les bâtiments de l'Abbaye
Saint-Germain-des-Prcs, et notamment
qu'il soit fHit défenses aux porteurs d'eau
de s'emparer de l'eau du réservoir desliiiée
aux locataires; qu'il a élé également écrit
au Comité de salut public de la Conven-
tion pour l'aviser de l'arrestation du ci-
toyen Ragnaud, employé au bureau de la
guerre, homme dangereux, et que le Co-
mité du Déparlement lui rendra compte
de l'aff.iire de Saint-Laurent, ainsi que
du voyage fait par son ordre à Amiens
pour celle affaire, de même qu'il a élé
envoyé au Comité de salut public ex-
trait d'une lettre du Comité révolution-
naire de la section de la Maison commune,
portant en substance que les citoyens
de cette section se disposaient à partir
pour travailler au canal projeté dans le
déparleiiient de la Côte-d'Or, et par ce
moyen se soustraire à la levée d'hommes
qui doit se l'aire pour partir en masse ;
3° d'après les renseignements pris par le
commissaire' aux accaparements de la
section des Tuileries au sujet de l'exis-
tence dans l'hôtel de l'infantado, rue Saint-
Florentin, près de l'Orangerie, d'un ma-
gasin de charbon, comme il a été constaté
que ces charbons déposés dans cet hôtel,
habile par l'ambassadeur de Venise, absent
depuis un an, appartenaient à cet ambas-
sadeur, il a été décidé qu'ils seraient
vendus au prix courant, dont le montant
sera remis à l'homme d'affaires de l'am-
bassadeur après prélèvement des frais de
la vente; 4° constatant la venue au Co-
mité des citoyens Sohier, sergent-major,
et Joannin, capitaine de la b° compagnie
de la section de la Croix-Rouge, mandés
pour rendre compte de leur conduite
relativement à un arrêté altentatoire à
l'autorité des corps constitués, pris par
celle compagnie, dont lecture est donnée
et dont l'original sera remis au Comité ;
!)" portant envoi à l'accusateur du Tribunal
de police correct ionnelle des pièces contre
le citoyen Lefèvre, commis au Tribunal ré-
volutionnaire, soupçonné de faciliter des
accaparements de draps et poursuivi, d'a-
bord pour s'être qualifié membre du Tri-
bunal révolutionnaire, alors qu'il n'estque
commis d'huissier dudit Tribunal, ensuite
parce qu'il n'est p.-is commerçant et que,
parait-il, il favorise sous son nom des né-
gociants ou des accapareurs, qui, craignant
la rigueur de la loi et voulant s'y sous-
traire, dégarnissent leurs magasins ; 6°don-
nant mandat aux citoyens Moissard et
Marchand de faire, conjointement avec le
juge de paix de la section de Popincourt,
la levée des scellés chez le citoyen Saint-
Laurent, lesquels ont amené au Comité
4 malles avec un paquet d'étoffes d'or et
une layette de dentelles; 7° entendant le
LKSPRIT PIJRLIC A PARFS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
34-
rapport du ciloyen Loys, au sujet d"une
dénonciation contre le Comité d»î surveil-
lance de la section de l'Observatoire, dont
il devra vérifier le civisme, et au sujet
d'une perquisition sans résultat en la mai-
son do secours de la rue Neuve- Sain t-
AuH'Ustin, suspectée d'être le siège d'une
fabrication de faux assignats.
21 août 1703.
Extrail du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlement do Paris, A. N.
UW 81A (anc' BC* 20), fol. 210-224.
1176. — Extrait de l'ordre du Jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ
imminent pour Péroniieet l'armée du Nord
de plu.sieui-s caisses de briquets, sabres
et pistolets, de plusieurs caisses de fusils
pour Mdcon, ainsi que de 8 affilts et 8 cais-
sons vides pour le service du camp de la
Madcleine-sous-Lille, enregistrant deux ar-
rêtés du Conseil général de la Commune,
l'un du 20 de ce mois, qui déclare que
l'on remboursera aux citoyens, sur lesquels
sera saisi du pain aux barrières, la valeur
de ce pain; l'autre, du 21 août, ordonnant
au Commandant général de fournir, sous
sa responsabilité, les forces suffisantes
pour garantir la siirelé des postes des bar-
rières menacés.
Le dimanclic suivant, à u heures du
malin, exercice à feu de canons, pour la
1" classe des compagnies de çanonniers
de toutes les légions, savoir : la 1", auprès
de l'Hôpital; les 3« et 4% au Cliamp-de-
.Mars, et les 2», ii" et C« aux Champs-Elysées.
Les réserves seront de 2;i hommes, les
patrouilles fréquentes, et la plus grande
surveillance sera exercée aux barrières.
Les rapporis de la force armée signalent
l'arrestalion, la veille, sur les 9 heures du
soir, au poste de la llalle-aux-Vins, de
deux voitures chargées de son pour la ré-
gie, rue .\otre-I)ame-des-Victoires, et, au
même poste, le factionnaire déclare que,
pendant ses deux heures de faction, il a
vu descendre, à la porte Saint-Bernard, au
moins 80 voitures chargées de bois, dont
quelques-unes contenaient deux voies.
22 août 1793.
K.\trails conformes, signés He Clément, sec.o-
tai.e de l'Etat-major général (2 piéce.s), ^. A' .
Al-'v 1470, BH' 70. ^ ' ^'
H77. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° en-
vojant au Comité de sûreté générale les
citoyens .Marchand et Harny pour faire
le rapport de leur mission à Amiens, rela-
tive à l'affaire Saint-Laurent; 2° autorisant
le citoyen Clémence à se transporter à l.i
section de l'Unité, pour se renseigner sur
l'insulte faite au citoyen Fouriierot; 3» en-
voyant les citoyens Guigues et (iénois chez
le ministre des Contributions publiques
pour l'alfaire Morizot.
22 août 1703.
E.\trait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Pari», A. N ,
BB^ 81-^ (anc' BB'* 20), fol. 225-226.
U78. — Extrail de l'ordre du Jour de la
force armée de Paris, annonçant que, la
veille, on a pillé des voilures de farines
au Faubourg Saint-Antoine, et que « ce ne
sont point nos bons frères les Sans-culottes
qui se permettent de semblables excès,
mais bien les malveillants ; que, depuis
deux Jours, des brigands se sont permis
d'insullcr la cocarde tricolore, et que celte
insulte niérile la plus grande surveillance
et la plus sévère recherche des auteurs. »
Suivant cet ordre, le Commandant gé-
néral passera, dimanche, à 7 heures du
inalin, la revue de la section année de la
Maison-Commune, sur le port au Blé. Les
adjudants de sections apporteront, deux
fois la semaine, les états des indemnités
dues aux citoyens qui montent aux bar-
rières, afin qu'ils en puissent jouir, du
moment qu'ils ont rempli leur service.
Depuis deux jours il arrive une grande
quantité de militaires à Paris, les postes
et patrouilles sont invités à les arrêter,
lorsqu'ils ne seront pas munis do missions
des autorités conslituées. Tous ceux qui
voudront concourir aux places d'adjudants
généraux el d'instructeurs de çanonniers
viendront se faire inscrire au Secrétariat
général, sous l'arcade Saint-Jean, samedi
et dimanche, depuis 9 heures du malin
jusqu'à midi, passé ces deux Jours, on ne
recevra plus d'inscriptions.
Le Commandant général recommande •
toujours la plus grande surveillance aux
harrières pour empêcher la sortie du pain
348
CHAPITIŒ 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
et des farines de Paris, des patrouilles
fréquentes et réserves complètes.
Les rapports de la force armée ne si-
gnalent que des attroupements, la nuit,
aux portes des boulangers.
23 août 1793. .
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
Apiv 1470, Blî^ 76.
1179. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° por-
tant qu'il a été écrit au ministre de l'inté-
rieur pour l'inviter à user de tous les
moyens que lui donne la loi pour favoriser
la rentrée des blés et farines, en raison
de la réclamation d'un boulanger de la
rue de ïournon, qui a essuyé de la part
du maire et du procureur de la commune
de Lardy un refus opiniâtre, qui ne lui a
pas permis d'enlever les farines qu'il avait
achetées ; qu'il a été également écrit au
maire et procureur de la commune de
La Chapelle pour les inviter à se rendre
au Comité à l'effet d'indiquer les motifs
qui les ont déterminés à ne pas tenir l'as-
semblée annoncée au son de la caisse, et
ce d'après la plainte faite au Comité par
beaucoup de citoyens de La Chapelle ;
écrit également à la Société des Sans-
culottes Montagnards de Tonnerre pour
les remercier des 3 imprimés contonant
l'apothéose de Marat, envoyés au Comité ;
qu'il a été aussi écrit au Comité de sur-
veillance de la section de la Halle-au-HIé
pour l'inviter à examiner les papiers de
l'abbé de Villarceaux, ancien chanoine du
Mans, demeurant hôtel de la Providence,
rue d'Orléans, pour s'assurer s'il a prêté
son serment, ou s'il ne l'a point prêté, et
s'il y a dans ses pai)iers quelque chose de
suspect, à le mettre en état d'arrestation
et à le conduire au Comité ; 2° faisant con-
naître que le citoyen Delespine a écrit au
Comité de législation pour l'informer que
les conmiissaires aux accaparenienls des
48 sections viennent journellement signa-
ler les difficultés que suscite la loi sur les
accaparements, notamment l'article 10 qui
laisse aux mauvais citoyens beaucoup de
facilités pour l'éluder, et afin de demander
une instruction interprétative, qui puisse
mettre les commissaires à même de l'exé-
cuter; 3° décidant que le citoyen Dijon,
capitaine de volontaires, sera conduit à
l'Abbaye par mesure de sûreté et comme
ne devant point être à Paris, n'en ayant
pas la permission, et qu'avis en sera donné
au ministre de la guerre; 4° arrêtant que le
citoyen Jean AufTray, soi-disant grenadier
au premier bataillon de Paris, ayant in-
sulté et frappé un particulier paisible,
membre du Comité de salut public du Dé-
partement de Paris, sera conduit à laForce
pour y être détenu jusqu'à ce que le Tri-
bunal de police correctionnelle ait statué
sur son compte.
23 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
(le surveillance du Département deParis, A. N.,
UB' 81A (anc< BB'* 20), fol. 227-230.
1180. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général invite tous les
bons citoyens de service à surveiller
avec la plus grande exactitude plusieurs
malveillants, qui égarent le peuple par
des insinuations perfides, qui lui con-
seillent le meurtre, le pillage et le mé-
pris des autorités constituées. «Citoyens!
ajoute Hanriot, Union! et la République
est sauvée; Fraternité, Egalité, Indivisibi-
lité ! et les tyrans sont perdus. Confiance
dans la Convention nationale, confiance
dans la Commune de Paris, et vous verrez
renaiire parmi vous la joie et l'abondance.
Citoyens! assurez-vous de ceux qui veu-
lent désorganiser la société et prêchent
l'anarchie, et ne souffrez jamais que les
personnes et les propriétés soient violées,
alors nous remplirons notre tâche et nous
serons dignes d'être républicains. »
Outre la garde ordinaire des barrières,
les sections voisines, et celles qui en ont
dans leur arrondissement, y enverront de
fréquentes patrouilles de grand matin. Les
adjudants généraux veilleront spéciale-
ment à ce service si essentiel et y feront
des tournées.
Les réserves, à dater d'aujourd'hui et
jusqu'à nouvel ordre, seront de oO hommes
jiar section, avec de fréquentes palrouilles,
et l'on l'on redoublera de zèle pour em-
L'ESPniT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE l-?93
349
pêcher aux barrières la sortie du pain et
des farines.
Les rapports de la force armée déclarent
que les attroupements continuent toujours
pendant la nuit autour des boutiques des
boulangers.
24 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. JV.,
AF'v 1470, BB3 76.
H8I. — Lettre de Paul Perrière, de-
meurant, rue du Faubourg-.Saint-Honoré,
petit hôtel de Poyanne, à Paré, ministre
de l'intérieur, déclarant qu'il est com-
missaire observateur dans le Déparlement
de Paris, poste auquel il a été nommé
par son prédécesseur, et faisant valoir les
titres qu'il peut invoquer pour être con-
servé dans cette place, le civisme dont il
a fait preuve dans ses écrits, ses discours
et ses actions, la part qu'il a dans la ré-
daction de l'un des journaux les plus pa-
triotes, la Feuille du salut public, et son
étroite amitié avec le citoyen Rousselin,
«'engageant à remplir ses fonctions avec
toute l'intelligence et l'activité dont il est
capable, dont on pourra, d'ailleurs, se
rendre compte dans sa correspondance
avec M. Garât, laquelle se trouvait entre
les mains du citoyen Champagneux et est
actuellement entre celles du citoyen Rous-
selin, et qui est numérotée.
24 août 1793.
Original non signé, A.N., F'' m, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de (a Révolution
française, t. II, p. 101.
M82. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 4° por-
tant renvoi du citoyen Jean-Jacques-
Théodore Debray, demeurant grande rue
de Charonne, n'SI, amené, la veille au
soir, par les ordres du Comité de surveil-
lance révolutionnaire de la section des
Gardes-Françaises, qui l'avait arrêté comme
tenant des propos de nature à faire naître
la confiance des Français envers les An-
glais ; 2° convoquant les citoyens Ferat et
Chopart, pour le lendemain, à 10 heures
du malin,, "i l'efTet d'aviser aux moyens de
mettre en activité une fabrication d'armes;
3° donnant pouvoir aux citoyens Génois,
Guignes, Delespine et Dedouvres de s'ad-
joindre le citoyen Tissct à l'effet de se
transporter en la maison appelée Séjour
d'Hygie et autres maisons adjacentes,
toutes situées sur la municipalité de Vil-
liers-la-Garenne, soupçonnées de recevoir
des rassemblements, avec mandat d'y faire
perquisitions, interpellations, arrestations
et tout ce qui sera nécessaire ; 4» autori-
sant le citoyen Fontaine à mettre en état
d'arrestation et à conduire au Comité le
nommé Beauvoir,ci-devant comte et officier
au régiment ci-devant du Roi, demeurant à
l'hôtel d'Henry, rue de Louvois, et le sieur
Lafond, ancien garde du corps, demeu-
rant au Palais de l'Egalité, n° 36, sous les
Galeries, et à apposer les scellés sur leurs
papiers ; 5" arrêtant que la liste des sec-
tions qui ont apporté leur adhésion à la
pétition des femmes desdites sections pour
faire distribuer l'ouvrage des troupes dans
les sections, sera envoyée à la Commune
par le citoyen Moissard ; 6° don nan t mandat
au citoyen Guignes d'extraire des dénon-
ciations faites contre les administrateurs
aux habillements les plaintes des citoyennes
au sujet des vexations qu'elles ont éprou-
vées et des réflexions que ces vexations
peuvent provoquer, pour en faire rapport
au Comité, qui sur ce rapport rédigera
une lettre au président de la Convention
et mandera les administrateurs qu'il croira
devoir faire appeler; 7° arrêtant que le
citoyen Villarceaux, ci-devant prêtre, pré-
venu d'avoir tenu des propos contre-révo-
lutionnaires et d'entretenir avec une reli-
gieuse une correspondance fanatique, et à
ces titres regardé comme suspect, sera
conduit à Sainte-Pélagie et ses pièces en-
voyées au Tribunal correctionnel du Dé-
partement ; 8° portant qu'il a été écrit au
Comité de sûreté générale de la Conven-
tion pour lui demander audience à l'effet
de lui rendre compte d'un voyage à Amiens
fait par son ordre relativement à l'alTaire
de Saint-Laurent ; 9° à raison des plaintes
adressées au Comité par un grand nombre
de citoyens de la commune de La Chapelle,
sur ce que le maire et les ofdciers muni-
cipaux, après avoir fait convoquer l'As-
semblée à son de caisse, ne se trouvaient
pas à ladite Assemblée et ne publiaient
3150
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
pas les arrêl(''s du Corps municipal, les
maire et procureur de cette commune,
mandés au Comité, s'y sont rendus et,
d'après leurs raisons, il a été décidé qu'il
serait écrit aux plaignants pour leur com-
muniquer les motifs allégués par les maire
et procureur de la commune.
24 août 1793, matin et soir.
Extrait du re^islredes délibérations du Coniilé
de surveillance du I)épartcment de Paris, A. N.,
BD' 81* (anc' BB'* 20), fol. 230-234.
1183. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que le citoyen Crapnrt,
imprimeur d'une quantité prodigieuse d'é-
crits, de pamphlets séditieux et d'ouvrages
tendant à dépraver l'esprit public dans le
cours de la Révolution, dénoncé tout ré-
cemment pour propos inciviques, sera mis
en état d'arrestation dans la maison de
sûreté dite de la Force, pour y être dé-
tenu par voie de police de sûreté générale,
conformément à la loi relative à la déten-
tion des citoyens suspects.
24 août 1793.
Extrait du registre des arréli's généraux du
Comité de sûreté générale, ^. JV., AF'il 286.
H84. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant qu'il par-
tira incessamment deux pièces de canon
de 4 et deux caissons chargés pour le ba-
taillon de Seine-et-Oise à la Vendée, et
déclarant que les réserves seront toujours
de 50 hommes, les patrouilles très fré-
quentes, surlout de grand matin aux bar-
rières, pour ejnpêcher la sortie du pain
et des farines de Paris.
Les rapports de la force armée font con-
naître que les boutiques des boulangers
continuent à être assiégées pendant la
nuit.
25 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces). A. N.,
AF'v 1470, BB3 7C.
1188. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : !• por-
tant qu'il sera envoyé à l'impression une
lettre de convocation aux communes du
Département et aux sections, au nombre
de 1 ,200 exemplaires ; a» décidant, en Vertu
d'un arrêté du Comité de sûreté générale
de la Convention, qui ordonne l'incarcé-
ration, à Sainte-Pélagie, de la citoyenne
Saint-Laurent, par mesure de sûreté gé-
nérale, comme notoirement suspecte d'in-
civisme et d'aristocratie, la mise à exécu-
tion de cet arrêté, et autorisant le citoyen
Marchand à se transporter à Sainte-Péla-
gie, pour remettre à la citoyenne Saint-
Laurent du linge, des habits et autres ef-
fets à elle appartenant ; 2''ordonnanl l'envoi
au Comité de sûreté générale du citoyen
Louis-Angélique Varlet, commissaire na-
lional près le tribunal du district d'Amiens,
puis à Sainte-Pélagie, par ordre de ce
même Comité, pour avoir entretenu des
liaisons criminelles avec la famille Laniyre,
inculpée dans l'affaire Saint-Laurent; 5" en-
voyant le citoyen Clémence au Comité de
sûreté générale pour lui faire part de
l'exécution de l'ordre ci-dessus, pour de-
mander un mandat d'arrêt contre la ci-
devant comtesse Lamyre et le très dan-
gereux abbé Fournier, surtout la transla-
tion de ce dernier à Paris, pour réclamer
également l'arrestation du citoyen Saint-
Ange, frère de Saint-Laurent, employé à
l'armée de Meaux, intrigant de premier
ordre, enfin <i l'eflel de solliciter l'autorisa-
tion pour le Comité de faire conduire aux
prisons de Vinccnnes les gens notoirement
suspects ; 4° décidant l'envoi à la Mairie,
conformément à la loi sur les suspects,
du sieur Louis Roy, marié, trouvé dans
une maison de débauche et sans passe-
port, arrêté par le Comité de surveillance'
de la section des Gardes-Françaises.
25 août 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB» 81* (anc< BB^* 20), fol. 234-237.
1186. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général recommande à ses con-
citoyens une surveillance extraordinaire.
« Malgré les méchanls qui nous environ-
nent, déclare Henriot, en restant calmes
et unis, nous les confondrons, de vils sa-
tellites des puissances ennemies sèment
parmi nous la discorde et la désorganisa-
lion, mais nous autres républicains, nous
LESPHIT PL'BUC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
3ol
savons 6tre fermes et courageux, même
au sein de l'infortune. »
Les commandants de sections fourni-
ront sur-le-champ un homme par compa-
gnie pour assurer la subsistance de la Ville
et se transporter dans les campagnes où
il y a du blé, le faire moudre et l'amener
à Paris, il y aura indemnité.
ic Des cito_vens des campagnes voisines,
observe Hanriol, se permellentdes injures
contre les Parisiens, qui ont fait des sacri-
fices et en feront encore, tant qu'il s'agira
de défendre la Liberté, mais nos frères
des campagnes doivent se rappeler que
nous avons tout fait pour eux et qu'ils
doivent à leur tour faire quelque chose
pour nous. » Le Commandant gonéial in-
vile ses frères d'armes qui sont aux bar-
rières à se servir de la voie dont tout ré-
publicain doit se servir pour entretenir la
paix, l'union, l'indivisibilité.
Les réserves seront toujours de liO hom-
mes par section, les palrouilles fré-
quentes et silencieuses.
26 août 1703.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Elat-major général (2 pièces), A. A'.,
AF'v 1470, BD3 70.
H87. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° après
avoir entendu les justes réclamations des
citoyennes ouvrières, qui depuis long-
temps tie peuvent parvenir à se procurer
des ouvrages, que les sacrifices par elles
faits pour l'intérêt de la République de-
vraient leur assurer incontestablement;
considérant que la distribution des ou-
vrages ne peut se faire plus longtemps, de
la manière dont elle s'opère aujourd'hui,
sans renouveler journellement les acci-
dents; considérant enfin que la majorité
des sections de Paris, convaincue que la
distribution des ouvrages dans chacune des
sections ramènerait la paix, la tranquillité
et assurerait aux mères de famille, aux
épouses et aux enfants des défenseurs de
la patrie un travail continuel, ont émis
leur vœu à ce sujet, et que ce vu-u de la
majorité doit être respecté; arrêtant à
l'unanimité que deux de ses membres se
transporteront à l'instant à la Commission
des marchés de la Convention nationale ;
qu'ils exprimeront le vœu de la majorité
des sections de Paris ; qu'ils feront part
à laCommission de l'adhésiondes sections;
enfin qu'ils inviteront au nom de l'hu-
manité les représentants du peuple com-
posant la Commission à demander un dé-
cret qui ordonne la répartition des ou-
vrages dans chacune des sections de Pa-
ris; 2° d'après les représentations faites au
Comité par une députatlon des forts de la
Halle pour la partie des farines, que les
forts de cette classe, se conformant au
prix fixé par l'Administration, n'ont jamais
exigé un payement plus fort, qu'en consé-
quence ils ne doivent pas être compris
dans la dénonciation faite contre les forts
de la Halle en général, ayant égard à leurs
représentations, promettantde s'en occuper
et délivrant acte de leur déclaration ; 3° dé-
cidant, après examen des papiers du ci-
toyen René-Charles-François Baril, lieute-
nant au 0« régiment d'arlillerie, arrêté
comme suspect, dans la maison du citoyen
Scdillot, dite Séjour d'Hyr/k, que le sieur
Baril sera mis en liberté, n'ayant rien vu de
nature à le compromettre ni le faire soup-
çonner; 4" invitant le Directoire du Dépar-
tement et le district de Saint-Denis à faire
parvenir la loi sur les accaparements aux
officiers municipaux de La Chapelle; 5''etl-
voyant le citoyen Génois chez le citoyen
Clément, tailleur d'habits, rue du Colonl-
bier, n" 116, pour faire perquisition d'un
magasin considérable de toiles et draps
dans un grenier, visiter ses papiers et
s'enquérir de l'acquisition qu'il aurait
faite de 2 maisons de campagne, l'une de
100,000 livres, l'autre de 00,000, ce qui a
paru d'autant plus surprenant que, suivant
la dénonciation, il n'était pas à son aise, il
y a 28 mois ; 6° sur la demande d'élargis-
sement du citoyen Lecoq, détenu à Sainte-
Pélagie, présentée par une députation des
femmes révolutionnaires, passant à l'ordre
du jour, motivé sur les principes de justice
que tout coupable doit être puni; 7° déci-
dant que les citoyens Jean Fournot et Ni-
colas Villeufins, .se disant boulangers de
l'armée des Ardennes, amenés au Comité
par celui de la section de la Halle-ail-BIé;
.seront envoyés à l'Abbaye, pouraToIr quitté
m
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
leur atelier sans permission, et que le mi-
nistre de la guerre sera invité à les faire
rejoindre de brigade en brigade ; 8° re-
nouvelant auprfes du ministre de l'intérieur
la demande d'un logement au Louvre.
26 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB' 81* (anc' BB'* 20), fol. 238-248.
1188. — Extrait de l'ordre du .jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ,
le lendemain, pour Laon, de plusieurs
pièces de canon et caissons chargés, et
décidant, d'après un arrêté du Conseil gé-
néral de la Commune, qu'il y aura tou-
jours deux pièces de canon devant le per-
ron de la Maison commune, et que les "i'"
et 6" légions fourniront les canons avec huit
canonniers.
Les militaires, revenus de Mayence et de
Valenciennes, se rendront à la caserne de
la Courtille pour se faire enregistrer au
bureau du citoyen Collet, commissaire des
guerres, et ne pourront rester dans les
sections sans une permission signée de
lui. Les commandants des postes et pa-
trouilles veilleront à l'exécution de cette
mesure.
Toute personne, qui insultera les cou-
leurs nationales, sera arrêtée sur-le-champ.
Les réserves seront toujours de !>0 hom-
mes et les patrouilles fréquentes, surtout
aux barrières, pour empêcher la sortie du
pain et des farines de Paris.
27 août 1793.
Extraits conformes, signés de ClOment, secré-
taire de l'Etat-major général (2 piècesl, A. A'.,
AF'v 1470, BB' 76.
1189. — Lettre de l'observateur Perrière
à Paré, ministre de l'intérieur, lui rappe-
lant que l'objet de sa mission est de cher-
cher à connaître et à diriger l'esprit jiu-
blic, et de mettre sous les yeux du mi-
nistre les faits qui constatent ce double
emploi de son temps.
Perrière parle d'abord des individus
qu'il a rencontrés dans les groupes des
Tuileries, et qui cherchent, par différents
moyens, à corrompre l'esprit public et à
tuer le courage du peuple ; en discutant
avec ces insinuants reptiles, il préconisait
les mesures prises h Cambrai contre les
suspects et les aristocrates de tous genres,
qui avaient déterminé la retraite de l'en-
nemi par suite de l'impossibilité de cor-
respondre avec les traîtres du dedans, les
modérés prétendaient à tort que si l'ennemi
avait battu en retraite, c'est parce qu'il au-
rait eu de la peine à garder une place peu
fortifiée. Un autre particulier, qui se disait
nouvellemmenl arrivé de Valenciennes, ne
voulait pas non plus que la prise de cette
ville fi'it l'ellel d'une tiahison, Perrière dé-
montra qu'il n'était qu'un aristocrate dé-
guisé.Des traîtres d'un autre grain vou-
draient persuader au peuple de voler, pour
ainsi dire nu, au combat, ou plutôt à la
boucherie, Perrière s'élève contre cette pré-
tention en disant qu'il ne voit pas pourquoi
les enfants de la Liberté seraient moins
bien armés que les satellites des despotes.
La difficulté d'avoir du pain s'accroît au
lieu de diminuer, même à un point in-
quiétant, certains n'ont pu en obtenir
qu'après une station de sept heures devant
la porte d'un boulanger depuis 4 heures
du matin, et, comme il se trouve que per-
sonne jusqu'ici n'a manqué de pain, c'est
donc de la part du peuple une vaine ter-
reur, excitée par la malveillance, il faudrait
que les patrouilles eussent ordre d'arrêter
quiconque, à heure indue, se trouverait
être le premier d'un rassemblement formé
à la porte d'un boulanger.
D'après la déclaration môme de (îarin,
en plein Conseil général, et d'après la visite
des magasins de la Commune, Paris ne
se trouve approvisionné que jusqu'à la
fin du mois, en vain les amis de la tran-
quillité répètent-ils au peuple que, d'ici à
cette époque, on aura le temps de faire
de nouveaux approvisionnements, le bruit
qui court dans tout Paris, surtout dans les
faubourgs, que l'on manquera de pain sa-
medi, peut préparer pour cette journée
des troubles qu'il est important de préve-
nir. On est généralement jiersuadé qu'il
ne manque pas de blé, mais seulement de
farine, ce qui montre la nécessité d'em-
ployer des moulins à bras.
L'esprit public s'élève fortement dans
les groupes contre la mauvaise qualité du
pain, en vain crie-t-on au peuple qu'on le
t.'ESPHlT PUBLIC A PARIS 1)E JUILLET A SEPTEMBRE 1795
3!;3
mange plus mauvais el plus cher dans les
départements, il juge que le pain peut
être grossier, mais non pas corrompu. Il
pense que les adminislrateurs des Sub-
sistances, couverts d'un faux masque de
patriotisme et se jouant de la santé même
du peuple, ne cherchent qu'à s'enrichir en
achetant volontairement des farines cor-
rompues, qu'ils font payer comme celles
de la meilleure qualité; ce qui excite en-
core davantage sa fureur, c'est que, malgré
la mauvaise qualité du pain, qui est no-
toire, les agents des administrateurs sou-
tiennent obstinément que le pain est ex-
cellent el prennent le pitoyalîle détour
d'accuser ceux qui se plaignent d'ôlre dans
leurs plaintes les agents de Pitt et de
Cobourg.
Du reste, une dénonciation contre Garin,
présentée par le sieur Marchand dans une
Assemblée générale de la section des Sans-
Culottes, paraît mettre en lumière les vices
d'adminislration et les coupables manœu-
vres des adminislrateurs, qui ont causé
jusqu'ici la rareté, la cherté ou la mau-
vaise qualité du pain. Afin de permettre
au ministre de se rendre un compte exact
des faits, Perrière analyse longuement
celte dénonciation contre le sieur Garin,
ou plutôt contre l'administration des Sub-
sistances de Paris.
L'auteur de cette dénonciation fail d'a-
bord un grief à Garin d'avoir par un arrêté
de la Commune fermé au peuple l'entrée
des magasins, ce qui a permis de mêler
impunément des farines d'orge aux fa-
rines blanches, de dissimuler l'existence
de farines gâtées, il lui reproche ensuite
d'avoir, par ses manœuvres criminelles,
fait hausser le prix du sac de farine, en
prenant pour agents des boulatigers et des
meuniers, auxquels on a accordé une
commission de 20 sols par sac de farine,
quel que fût le prix d'achat. Lorsque la
Commune de Paris arrêta que le prix de la
livre de pain ne dépasserait pas 3 sols à
Paris et qu'il serait accordé une indemnité
aux boulangers entre ce taux et le prix
effectif des farines, ils cessèrent alors
d'être des commerçants, intéressés à se
procurer des matières premières au meil-
leur prix possible, ils devinrent de simples
T. IX.
manufacturiers, sans intérêt réel, sans
émulation et totalement dépendants de
l'Administration, n'ayant aucun intérêt à
acheter bon marché, sûrs d'être rem-
boursés du prix complet de leurs achats,
de sorte que le sac de farine, qui valait
65 livres au mois de février, parvint à cent
livres avant la loi du 4 mai qui fixa le
maximum.
Celle du b juillet, qui autorisa les admi-
nistrateurs des Subsistances à faire acheter
chez les cultivateurs et les fermiers, ag-
grava encore la situation, tous les boulan-
gers indistinctement ayant été admis à
prendre de ces autorisations, avec promesse
d'indemnité pour la différence entre le
maximum et le prix effectif des achats, le
sac de blé, de 90 livres, est monté <à 140 et
loO livres.
L'auteur de la dénonciation montre
qu'en substituant à une administration
dilapidatrice et criminelle des hommes
purs dont les opérations soient publiques,
en ouvrant les magasins, en faisant con-
naître au peuple la mesure de ses subsis-
tances, il saura se contenter, comme le
soldat, de pain fait avec les farines à la
grosse, il ne dédaignera pas le riz dont il
ne veut pas maintenant, riz qui existe en
assez grande quantité pour attendre de
nouveaux approvisionnements, en réser-
vant pour l'approvisionnement de Paris un
quart des grains existant dans les départe-
ments voisins à 60 lieues, et bientôt l'on
obtiendra une baisse considérable dans
les prix et une abondance certaine.
L'arrivage ne s'est jamais élevé pendant
les derniers jours à plus de 400 sacs, dans
une ville où la consommation journalière
est de 4,500 sacs, et s'il a été plus considé-
rable, il a complètement manqué, les jours
suivants.
27 août 1793.
Original non signé, A.N., 1"' III, Seine, 27.
Ëd. An. ScHMiDT, Tableaux de la lîéoolulion
fran(;aitc, t. II, p. 103.
1190. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, chargeant le Comité de salut public
du Département de Paris de faire un in-
ventaire exact des effets, meubles, linges,
or, argent et assignats, et de tous objets
qui se trouveront dans la maison du nom-
23
354
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
raé Saint-Laurent, demeurant rue Saint-
Pierre du-Pont-aux-Ghoux, de déposer le
numéraire, les assignais et bijoux à la
Trésorerie, le linge et le mobilier au Garde-
Meuble, et les titres provenant du ci-de-
vant prince de Condé au Département de
Paris, pour être brûlés en sa présence,
après en avoir distrait ceux qui pourraient
être utiles.
27 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*il 286.
1191. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant que,conformémentà l'ordre du Comité
de salut public de la Convention, l'ex mi-
nistre La Tour-du-Pin et tous ceux qui sont
arrêtés avec lui et déposés à la Mairie,
seront conduits au Comité sous bonne et
sûre garde, et chargeant le citoyen Colson
de se rendre à la Mairie pour renouveler
l'ordre en question ; 2° ordonnant l'incar-
cération à Sainte-Pélagie des citoyens Rom-
berg, fournisseur des armées de la Bel-
gique, Vanheron et Van Roterdam,chez
lesquels on a trouvé des passeports en
blanc de la ville de Bruxelles, cachés der-
rière le trumeau d'une cheminée et sous
le marbre d'un secrétaire, ce qui les rend
à juste titre suspects ; 3° arrêtant qu'aucun
des membres du Comité ne pourra écrire
aucune lettre relative au service, sans en
avoir donné communication et obtenu
l'assentiment du Comité; 4" décidant la res-
titution des marchandises de la citoyenne
Dugeat, saisies àPassy; o° chargeant le ci-
toyen Franchet, avec l'adjonction de deux
commissaires du Comité révolutionnaire
de la section de la Cité, de perquisitionner
chez le sieur Bardet, archiviste du palais
du ci-devant prince de Condé, et de le con-
duire au Comité ; 6° chargeant le citoyen
Moissard de faire perquisitionner dans les
papiers du nommé Beaufort, colonel de
gendarmerie sous les ordres de Dumouriez,
fait adjudant général sous les mêmes
ordres, puis de Custine, suspect de cor-
respondance ; 1" ciiregislrant le rapport
du citoyen Colson, chargé de demander à
la Mairie les pièces de l'affaire de La Tour-
du-Pin, ex ministre, et de l'amener au
Comité, d'après lequel les pièces consistant
en un procès-verbal ont été envoyées au
Comité de salut public de la Convention,
les hommes en arrestation incarcérés aux
Madelonneltes et les femmes à Sainte-
Pélagie.
27 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (anc' BBi* 20), fol. 242-245.
1192. — Billet de Hanriot, général de la
force armée de Paris, à ses camarades
du Comité de salut public du Département
de Paris, au collège des Quatre-Nalions,
les priant de remettre un pouvoir aux ci-
toyens, porteurs du présent, pour une visite
nécessaire à la tranquillité publique, avec
réponse au-dessous du citoyen Marchand,
déclarant qu'il leur est impossible de
donner un pouvoir général, et demandant
des explications sur l'objet de la visite,
atin de pouvoir délivrer des pouvoirs exacts
et détaillés, à quoi Hanriot répond qu'il
s'agit d'une visite de maison garnie, à Paris,-
où il existe plusieurs contre-révolution-
naires.
27 août 1793.
Original signé, A. JV., BB^ 76.
Ed. DaUBAN, La Démagogie en 11V3 à Paris,
p. 352.
1193. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ
pour Tours, le jour même, d'un convoi de
canons et de caissons ; déclarant que les
citoyensen réquisition pourlessubsistances
recevront 40 sols par jour d'indemnité,
lorsqu'ils marcheront ; ils ne seront pas
habillés, et chaque section pourvoira à
l'habillement des siens ; rappelant que le
Commandant général a déjà écrit plusieurs
fois aux administrateurs des Travaux pu-
blics au sujet des corps de garde des
barrières, dans l'espoir qu'ils feront tous
leurs ell'orls pour les garnir et mettre
leurs concitoyens ii l'abri des injures de
l'air.
Plusieurs petits enfants s'amusent à
grimper contre les murs des fossés de
l'Arsenal et y plantent même des clous
pour monter plus facilement, comme cela
peut tirer à des conséquences dangereuses,
les citoyens de garde à ce poste arrêteront
i
L'ESPniT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
355
I
tous ceux qu'ils prendronl sur le fait et
les enverront sur-Ie-cliamp chez le com-
missaire de police le plus ffroche.
Les détachements demamlés pour les
charbons, bois, farines et autres objets,
se porteront sur-le-champ aux endroits
indiqués, cette mesure est instante pour
assurer les propriétés, le bon ordre et la
tranquillité publique.
Les réserves seront toujours de îiO hom-
mes, les patrouilles fréquentes et silen-
cieuses, et la plus grande surveillance aux
barrières pour empêcher la sortie du pain
et des farines de Paris.
28 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat major général (2 pièces), A. iV.,
AF'V 1470, BB^ 70.
1194. — Délibéralidn du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant, en vertu des ordres du Comité de
sûreté générale, les citoyens Marchand
et Franchel de se rendre à Meaux et d'y
procéder à l'arrestation du sieur Saint-
Ange, et le sieur Cénois, à Saint-Cloud
pour arrêter le sieur d'Aiguillàc, suspecté
d'être contre-révolutionnaire ; 2" décidant
qu'il ne sera donné aucun pouvoir à un
citoyen non membre du Comité, s'il ne
présente un certificat du Comité de sur-
veillance de sa section, qui atteste ses
vertus civiques; 3»constalant le payement
par Harny, trésorier du Comité, au citoyen
Tisset, d'un mémoire de 83 livres 19 sols
pour les frais faits aiin de faire entourer
la maison du citoyen Sédillot, dite Séjour
d'Hyrjie, où l'on soupçonnait un rassem-
blement ; 4° arrêtant qu'il sera écrit au
ministre de la guerre, à l'eflet de faire
venir à l>aris pour quelques jours le gen-
darme Houdan, détaché à Chartres, pour la
connaissance d'une affaire importante, in-
téressant le salut public; 5° notant qu'il a
été écrit au concierge des Madelonnettes
de garder au secret le nommé LaTour-du-
Pin, ainsi que les autres particuliers ame-
nés avec lui, et de ne le laisser parler k
qui que ce soit, sans un ordre du Comité
du Déparlement, cette affaire lui ayant été
renvoyée par le Comité de .salut public de
la Convention; 0° chari?eant le citoyen De-
lespine de demander au Comité de salut
public les pièces de l'affaire La Tour-du-
Pin ; 7" donnant pouvoir au citoyen Lécri-
vain à l'effet de perquisitionner dans les
papiers du citoyen Loriraier d'Etoge, rue
Basse- du-Rempart, chaussée d'Antin.
58 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlement de Paris, A. IV.,
BU-' 81* (anc' BB'* 20), fol. 240-249.
H95. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le départ
de l'Arsenal: 1° de 4,000 boulels pour Or-
léans; 2" de 4,000 chausse-lrappeseH,300
boulets de 4, 8 et 12 pour Saint-Quentin,
faisant connaître qu'un coup de fusil tiré,
la veille, sur le Port au Blé a manqué de
blesser, de l'autre côté de l'eau, des ci-
toyens chez eux, la balle a brisé des meu-
bles; pour prévenir de pareilles impru-
dences, les adjudants et chefs des postes
feront l'inspection des fusils sur le terrain
avant le départ pour les postes.
Les commandants de postes et patrouilles
arrêteront tous les gendarmes, qui sont à
Paris sans permission, et les enverront
chez le citoyen Roch Louvet, commissaire
des guerres.
Le Commandant général invite itérati-
vemenl se^ frères d'armes, en réquisitioH
pour les subsistances et autres denrées
nécessaires ii la vie, à faire leur service
très exactement, c'est le seul moyen de
rétablir le calme et l'espérance dans une
ville qui a tout fait pour la patrie.
Les réserves seront de 50 hommes et les
patrouilles fréquentes, surtout aux barriè-
res qui exigent la plus grande surveillance.
D'après les rapports de la force armée,
on a posé, celle nuit, une garde au magasin
de l'habillement à l'abbaye Saint-Antoine,
la porte n'en ayant pas été fermée par la
négligence des gardes magasins.
La section des Amis-de-la-Patrie s'est
emparée , cette nuit , d'une voiture de
charbon, venant de Saint-Denis, sans
lettres de voiture, elle avait d'abord été
arrêtée par une patrouille de la section
de Bonne-Nouvelle.
29 août 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de lElat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'^' 1470, BB' 7G.
3o6
CIIAMTHÉ I". — JOUUNÉES HISTOKIQUÉS DE LA RÉVOLUtlON
1196. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que Gusman, espagnol
de naissance et actuellement à Paris, sera
conduit sans délai au lieu ordinaire de ses
séances pour être entendu sur des faits
importants.
29 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*II 286.
H07. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant les citoyens Guigues et Lécrivain
d'aller au Comité des marchés commu-
niquer, conjointement avec les femmes
des sections, leur rapport sur la distri-
bution des ouvrages dans chaque section;
2° sur la proposition de la suppression des
administrations municipales des Subsis-
tances, faite par l'un des membres, arrêtant
que celle demande sera formulée d'après
le vœu des communes qui en traiteront
entr'elles; 3» sur la demande d'un autre
membre, tendant à ce que la loi du mciri-
mym soit exécutée avecrigueur,décidant que
cette demande sera faite également d'après
le vœu qui sera manifesté, que l'on de-
mandera aussi que le recensement des
grains de toute la République soit effectué,
que les 48 sections et les communes du
Département émettront leur vœu sur les
3 demandes ci-dessus pour ensuite porter
leur pétition à la Convention sur ces objets ;
4« sur le rapport présenté par les citoyens
Marchand et Franchet de leur mission à
Meaux, d'après lequel ils n'ont rien trouvé
de suspect dans les papiers du citoyen
Saint-Ange, adjudant général, mais ont
constaté l'existence de quantité d'argen-
terie avec des marques de féodalité, déci-
dant que le citoyen Marchand fera son
rapport au Comité de salut public de la
Convention, saisi de l'affaire, et que le ci-
toyen Saint-Ange y sera aussi conduit ;
5° constatant que le citoyen Moissard,
chargé d'arrêter le citoyen Beaufort, chef
de brigade, dénoncé comme ayant eu
connaissance de la mort de Marat et comme
ayant écrit à sa femme de sortir de Paris,
parce qu'il devait y avoir de grands coups,
l'a amené au Comité, lequel, après examen
des papiers et de la conduite du citoyen
Beaufort, a cru devoir le mettre en liberté,
les faits allégués contre lui étant faux;
6» chargeant le citoyen Chéry de se trans-
porter, rue de Marivaux, n" 2, au domicile
de Jacques-François-Etienne d'Aiguillac,
ancien officier, que l'on avait dit habiter
Sainl-Cloud, à l'eUet de procéder à son
arrestation, dont avaient été chargés les
citoyens Génois et Chéry ; 7» recevant
le compte rendu de la mission dont avaient
été chargés, le matin, les citoyens Guigues
et Lécrivain au Comité des marchés, rela-
tivement aux habillements à confectionner
par !es femmes de chaque section, lesquels
ont dit avoir été favorablement écoutés et
que le plan dont ils ont donné connais-
sance a paru convenable aux membres de
ce Comité.
29 août 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB'* 20), fol. 249-252.
1198. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée deParis, aux termes duquel le
Commandant général déclare avoir appris
avec peine qu'on avait allumé du feu de-
vant le corps de garde de la Bastille et
qu'on ne s'y était pas opposé, et qu'il est
de la plus grande importance que pareil
abus ne se renouvelle, vu que cela com-
promet les magasins de la République.
L'ordre du jour annonce le départ d'un
convoi d'artillerie pour l'armée du Nord,
et de plusieurs objets d'artillerie pour
Meulan; il annonce également que, di-
manche prochain, l^septembre, à Sheures
du matin, il y aura exercice à feu de ca-
nons, la première légion le fera auprès de
l'Hôpital, les 3' et 4« au Champde-Mars,
et les 2", 5" et 6'^ aux Champs-Elysées.
Les candidats pour les places d'adju-
dants et instructeurs des canonniers au-
ront encore jusqu'à lundi soir, 2 septem-
bre, pour se faire enregistrer au Secréta-
riat général, ils y prendront connaissance
du programme proposé par les compa-
gnies de canonniers.
Les réserves seront toujours de 50 hom-
mes, les patrouilles fréquentes et la plus
grande surveillance aux barrières pour
empêcher la sortie du pain et des farines
de Paris.
D'après les rapports de la force armée,
LKSPRIT PUni.lC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
3;i7
l'on avail détaché pendant la nuit, au pont
de la Tournelle, sans que la jjarde s'en
fût aperçue, un baleau chargé de mar-
chandises, que l'on avait fait descendre la
rivière,
30 août 1793.
Extrait!) conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Elal-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, UB^ 76.
M99. — Arrêté du Comité de siireté gé-
nérale, par lequel, considérant qu'étant
par sa nature établi pour découvrir, frap-
per et briser tous les complots tramés
conire la siireté publique, considérant
qu'il ne peut s'acquitter de cette fonction
importante sans être environné du peuple,
.sans entendre la voix qui les dénonce,
considérant que l'entrée en doit être libre
et ouverte à tous les citoyens, surtout
pendant que les membres s'y occupent,
souvent fort avant dans la nuit, du salut
(le la patrie, il renouvelle l'ordre à la force
armée, étant au poste de l'hôtel ci-devant
de Brionne,d'en laisser l'accès libre et les
portes ouvertes, pendant tout le temps
qu'il y aura quelque merabre au Comité,
et que le présent ordre sera affiché dans
le corps de garde du lieu des séances.
30 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'lI 280.
1200. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1" an-
nonçant la réception d'une leltre du Di-
rectoire du Département relative à l'affaire
de la saisie de marchandises à Passy sur
la citoyenne Dugeal, comme accaparc-
menl, lettre qui exprime la surprise du
Directoire de ce que le Comité ait renvoyé
directement cette affaire à la Convention, la
connaissance des acc.Tparemonts étant dé-
volue aux corps administratifs; 2° arrêtant
que les citoyens Guignes et Fournerot se
transporteront au Comilé do l'examen des
marchés et chez le niinislre de la guerre
pour communiquer le rapport faitauComité
de salut public du Département sur la
dislribulion des ouvrages d'habillement
aux femmes des sections ; 3° renvoyant il
la section des Sans-Culottes le citoyen
Sainval, directeur des voilures, mandé au
Comité pour s'expliquer sur les motifs qui
l'avaient déterminé à faire entrer dans sa
voiture publique 2 individus non enre-
gistrés, malgré les réclamations du citoyen
Antoine Chenaul, commissaire de l'une des
assemblées primaires de la Nièvre, la sec-
tion des Sans-Culottes étant déjà .saisie de
cette affaire ; 3° décidant que la Commis-
sion des postes est supprimée et cessera
ses fonctions le lendemain soir, que néan-
moins deux de ses membres continueront
à rester à la Poste pour y examiner les
Journaux et arrêter ceux qui exprime-
raient des principes dangereux, chargeant
la Commission de prendre les mesures
qu'elle jugera à propos pour que le ser-
vice se fasse exactement; 4° arrêtant que
la ci-devant comtesse de Lamyre, suspectée
d'être en relations avec Saint-Laurent et
renvoyée au Comité par celui de stlrelé
générale de la Convention, sera par mesure
desilreté générale gardée à Sainte-Pélagie
jusqu'à nouvel ordre, et raulorisant à con-
server sa femme de chambre.
30 août 1793.
Extrait du regi.ilre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. 253-256. ■
1201. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général invite ses concitoyens
en état de réquisition à ne pas s'éloigner
de leurs asiles, d'un moment à l'autre leur
présence pouvant être nécessaire pour as-
surer le transport des blés et des farines
destinés à l'approvisionnement de Paris.
Le Commandant général annonce avoir
reçu une lettre consolante des citoyens
Renard et Collonge, qui ont trouvé des
blés en abondance et de la [ireraière qua-
lité pour Paris; ainsi l'on peut se tran-
quilliser au sujet des subsistances, sous
peu on sera très bien approvisionné, et les
bons patriotes conviendront encore une
fois que la Convention nationale et la
Commune de Paris savent se sacrifier,
quand il s'agit de sauver leurs conci-
toyens.
Le Commandant général renouvelle l'or-
dre d'arrêter tous les niililuires à Paris
sans permission et de les faire conduire à
398
CHAPITRE !•
JOURT<ÉES HISTORIQUES DE LA. RÉVOLUTION
la caserne de la Courlille. Il recommande
aussi à ses concitoyens de quitter, le
moins qu'il leur sera possible, le corps de
garde, lorsqu'ils seront de service, et de ne
souffrir nullement avec eux les citoyens
qui n'eu seront pas. Celte précaution est
indispensable, surtout depuis que des bri-
gands, sous prétexte d'être sans asile,
viennent loger la nuit dans les endroits oi"i
la garde est de service. Veillez, mes amis,
ajoute Hanriol, cette observation est néces-
saire à la conservation de notre existence.
Les patrouilles se feront avec ordre et
silence, afin d'examiner attentivement les
figures d'individus arrivés depuis peu dans
nos murs pour y prêcher la guerre civile.
Les canonuiers se tiendront prêts à
marcher au premier ordre, afin de coopé-
rer, comme nos autres frères d'armes, à
la tranquillité publique.
Le Commandant général renouvelle l'or-
dre déjà donné de n'admettre aucun rem-
plaçant dans les postes de la Convention,
de la Mairie, de la réserve et surtout du
Temple.
Les réserves seront de 50 hommes, les
patrouilles fréquentes, surtout aux bar-
rières.
D'après les rapports, l'éclairage a fait
défaut dans les sections de Beaurepaireet
du Panthéon-Français, surtout dans les
rue Saint-Jean-de-Beauvais et Bordel.
31 août 1703.
E.\traii.s conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat- major général (2 pièces), A. N.,
AF'^" 1470, BB3 76.
1202. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, après avoir pris communication de
divers procès-verbaux qui conslatent que
les assemblées de la section de la Croix-
Rouge sont troublées par des malveillants,
considérant qu'il importe d'assurer la
tranquillité des délibérations et de pro-
léger les patriotes qui s'y trouvent, char-
geant les administruleurs du Département
de Police de nietlre en état d'arrestation
plusieurs particuliers, notamment un no-
taire, un chirurgien, un homme de loi, un
marchand de bois et 2 prêtres réfractaires.
31 août 1703.
Extrait du regislre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale. A. N., AF'll 280.
1203. — Arrêté du Comité de siirelé gé-
nérale, invitant le général de l'armée pari-
sienne à se fairfl rendre compte d'un
mouvement excité dans la section de la
Croix-Rouge par les citoyens Kutl'er, Le-
roux, Cadet, Dumolier et David, canon-
niers, et le requérant d'employer toute
son autorité pour faire rentrer dans l'ordre
ces citoyens insubordonnés, qui paraissent
avoir formé entre eux une association
contraire à la discipline et au bien du
service.
31 août 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*il 286.
120i. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que le citoyen André-
Marie fiusman, né en Espagne et natu-
ralisé français depuis 1781, sera gardé à
vue dans son domicile par un gendarme,
par voie de police de sûreté générale.
31 .tout 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., W'il 280.
1205. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° sur la
réclamation du Comité de surveillance de
la section des Gardes-Françaises relative-
ment aux indemnités accordées aux Sans-
culottes qui ont porté les armes les 31 mai,
{'"■ et 2 juin, renvoyant au Corps muni-
cipal, qui est chargé de payer celle indem-
nité; 2° adressant au ministre de la guerre
le rapport fait par le citoyen Guignes sur
la distribution des ouvrages par les sec-
tions, et un exemplaire au Comité des
marchés ; 3° arrêtant que chacun des mem-
bres du Comité s'occupera, en tant qu'il
sera en lui, de surveiller les voilures pu-
bliques parlant de Paris; 4° décidant
d'écrire au Comité de salut public de la
commune de Saint-Cloud que le ciloyen
d'Aiguillac est arrêté, et que le Comité
l'engage à surveiller avec zèle les mal-
veillants qui abondent à Saint-Cloud ;
5° constatant la venue de la Commission
d'inspeclion des postes, qui dépose son
procès-verbal sur le bureau et fait part
au Comité de la manière qui lui a paru la
plus propre à remplir les vues du Comité
L'ESPRIT PUBLIC A. PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
359
et les siennes à la suite de la cessation de
ses travaux.
31 août 1793.
Extrait (lu registre des délibérations du Comité
do surveillance du Département de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. 25tJ-259.
1206. — Extrait dn l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que les ré-
serves seront toujours de '60 hommes et
les patrouilles fréquentes, surtout aux
barrières, pour empêcher la sortie du
pain et des farines de Paris.
D'après les rapports de la force armée,
un batelier étant venu au poste de la Con-
férence avertir que l'on venait de jeter
200 livres de porc dans l'eau, la garde a
couru sur-le-champ pour pouvoir arrêter
les particuliers, mais il était trop tard.
1" septembre 1793.
Extrait, signé de Clément, secrétaire de l'Etat-
major général, A. N., AF'V 14 70.
1207. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, déclarant que le pain a été beau-
coup plus abondant chez les boulangers
du Faubourg Saint-Germain que les jours
précédents, qu'au Palais-Egalité, où il a
passé cinq fois, les muscadins et ven-
deurs d'argent lui ont paru fondus, qu'à
la place de la Maison commune, les groupes
étaient peu nombreux et leurs propos dé-
nués d'intérêt, et au Jardin national, dans de
nombreux groupes, on continuait, comme
la veille, à s'entretenir des subsistances,
de la punition des traîtres et de l'état des
armées, et on se plaignait beaucoup d'a-
voir été induit en erreur au sujet de Pe-
tion, qu'on disait à tort incarcéré, de la
Vendée, où il ne restait plus que 6,000 en-
nemis, de Lyon, qu'on disait à moitié
brûlé, des approvisionnements de Paris,
toujours peu ab(mdants, malgré les pro-
messes faites.
Le jugement par lequel les jurés du Tri-
bunal révolutionnaire ont renvoyé absous
un marchand de charbon accapareur,
malgré les réclamations du peuple présent,
a produit un mauvais elfet, parce qu'il
augmente l'espoir do ceux qui ont intérêt
à frauder la taxe et fait craindre au peuple
qu'elle ne soit pas assez bien exécutée. I^e
même Triliunal juge en ce moment cinq
recruteurs pour l'armée de la Vendée, qui
ont rendu, moyennant finance, à des pa-
rents riches leurs enfants enrôlés.
!"• septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688^.
1208. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° décla-
rant, après avoir pris connaissance du con-
tenu au journal intitulé: Veuille de Paris,
n" 75. n'ayant rien trouvé que de très con-
forme aux principes, qu'il pourra être mis
en circulation ; 2° ordonnant la mise en
liberté du sieur Varlet, fils, commis.saire
national près le tribunal du district
d'Amiens, compromis dans l'affaire Saint-
Laurent etdétenu à Sainle-Pélagie.'n'ayant
rien vu qui pût l'inculper et n'ayant au-
cune pièce contre lui ; S" faisant réponse
à une députation de colons, qui est venue
dénoncer le n° 36 du journal, dit le Créole
patriote, rédigé parMilcent, créole, en date
du 29 août 1703, qu'il prendrait soin de
l'examiner ; 4° décidant, sur le rapport de
Lécrivain, d'envoyer à l'accusateur public
du Tribunal révolutionnaire les pièces
contre Berton, détenu à l'Abbaye comme
prévenu de propos contre-révolutionnaires;
5° convoquant le citoyen Hanriot, ce soir, au
Comité, pour se concerter avec lui sur la
manière de faire arrêter les militaires qiii
n'ont point leurs certificats en règle et de
faire entourer le Palais de l'Egalité ; 6° an-
nonçant qu'il a été répondu sur le champ
au Comité de sûreté générale de Sèvres,
qui demande au Comité de l'éclairer sur
ses fonctions et de lui donner des avis ré-
volutionnaires; 7° chargeant le citoyen
Marchand d'examiner les interrogatoires
et pièces des détenus à Sainte-Pélagie
dans l'affaire Saint-Laurent et d'en faire
son rapport au Comité ; 8° chargeant le
citoyen Génois de se concerter avec un
graveur ou dessinateur pour lui présenter
un modèle de carte devant servir à faire
connaître le caractère des membres du
Comité; 9° annonçant que le citoyen Han-
riot, commandant de la garde de Paris,
convoqué ce malin pour se concerter sur
les mesures à prendre, afni d'entourer le
Palais de l'Egalité, s'est rendu à l'invitation,
et il a été arrêté que toutes les mesures
9«0
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
seraient prises secrètement et qu'avant
d'ordonner celte expédition, il serait fait
des démarches tendant à prendre de plus
amples éclaircissements; 10° arrêtant,
après avoir entendu le rapport du citoyen
Marchand sur Tatlaire Saint-Laurent, qu'on
demandera au Comité de sûreté générale
l'approbation de l'élargissement des ci-
toyens Husson, Varlet et Bertrand, celui
de la citoyenne Saint-Laurent, victime
innocente de cette affaire, la confirmation
de l'arrestation de la citoyenne Lamyre etde
son fils, avec ordre exprès de faire arrêter
l'abbé Tournier, et information préalable
sur le compte de l'abbé Josset avant son
élargissement; H° invitant le ministère de
la guerre à répondre aux ditférenles lettres
qui lui ont été écrites, et le priant de don-
ner ordre que l'on réponde exactement
aux lettres du Comité ; 12° chargeant les
citoyens Guignes et Fournerot de porter
au Comité de sûreté générale de la Con-
vention le rapport du citoyen Marchand
dans l'affaire Saint-Laurent.
1er septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB^ 81* (anc' BB^* 20), fol. 259-262.
nus par leurs mœurs et par leur civisme,
et munis d'attestations.
LeCommandant général engage aussi les
commandants de sections à presser l'exé-
cution de l'arrêté de la Commune et du
décret de la Convention nationale rclalifs
aux jeunes citoyens en état de réquisition;
ceux qui, par hasard, seraient en détache-
ment pour l'approvisionnoment de la Ville,
rentreront sur-le-champ dans le chef-lieu
de leur canton, sitôt après leur remplace-
ment par des citoyens hors de la réquisi-
tion.
Les patrouilles seront fréquentes, les
postes bien complets, les réserves seront
toujours de 50 hommes et la plus grande
surveillance sera exercée aux barrières.
D'après les rapports de la force armée,
une patrouille du Panthéon-Français a ar-
rêté deux chevaux marqués sur l'épaule
et la cuisse gauche des lettres W. B. A.,
que l'on disait conduire à Bercy, et les a
fait mener de postes en postes au dépôt
des chevaux pour l'artillerie nationale.
2 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. A'.
AF'v 1470, BB3 70.
1209. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, enregistrant un ar-
rêté du Corps municipal du 29 août, qui
enjoint aux administrateurs des Travaux
publics de prendre, dans les 24 heures, un
parti sur les moyens de pourvoir les corps
de garde des barrières des objets néces-
saires, à charge par les commandants de
ces postes de justifier, tous les jours, à
ceux qui les relèveront, de l'existence de
ces effets, dont l'état sera affiché dans
chaque corps de garde ; annonçant le dé-
part d'un convoi d'artillerie, en canons et
en caissons, pour Arras.
Le Commandant général invite tous ses
concitoyens à prendre des leçons d'es-
crime militaire, afin de se mettre à môme
de résister ti l'oppression. Il indiquera,
demain ou après demain, à l'ordre, le lieu
où se fera l'examen des adjudants et ins-
tructeurs des canonniers. Il renouvelle
aussi aux canonniers l'ordre de ne rece-
voir parmi eux que des citoyens bien con-
1210. — Rapport de l'observateur Holiii,
dénonçant la ci-devant communauté des
Frères tailleurs, rue Jean-Lanlier, au coin
de celle des Orfèvres, où, depuis sa sup-
pression, il est resté sept ou huit des plus
fanatiques, dangereux par leur aristocra-
tie, qu'on soupçonne véhémentement d'en-
tretenir une correspondance avec les ci-
devunt, tant dans la robe que dans la no-
blesse, pour lesquels ils travaillaient, une
perquisition domiciliaire serait à coup sûr
très fructueuse. D'autre part, le citoyen
llû, juge de paix de la section du Pan-
théon-Français, a été dénoncé, dans une
assemblée fraternelle, par le citoyen Car-
nicr, son greffier, qui était son ami in-
time, comme un intrigant et un homme
dangereux.
Dans un autre rapport, le même obser-
vateur signale l'existence, à Choisy, de
plusieurs magasins de charbons, deux,
notamment, contenant à peu près 2,000 sacs,
appartenant au citoyen Ferret, marchand
L'ESPRIT PUm.lC A PARIS DF JUILLET A SEPTEMBRE I70:)
M\
de bois ; au bout Je la grande avenue, à
Vilry, existent également divers magasins
de charbotjs.
A Paris, les citoyens s'attroupent de
nouveau aux portes des boulangers. L'un
d'eux a déclaré que, ne pouvant plus s'ap-
provisionner hors Paris, lorsqu'ils n'au-
raient plus elle/, eux de farine réquisi-
tionnée à la campagne, ils seraient obligés
de retrancher des fournées de pain, vu le
peu de farine que la Ville leur accorde.
2 septembre 179.3.
Minutes (2 pièces), A. N., F' 3688'.
1211. — Délibération du Comité de salut
public du département de Paris : 1° convo-
quant le sieur Leroux, cultivateur à Bondy,
dénoncé comme enlevant des grains, sans
lettre de voiture, ainsi que le maire et
un officier municipal de cette commune
comme favorisant le dit Leroux; 2° notant
qu'il a été écrit au Comité de salut
public de la commune de Saint-Cloud que
l'on n'a pu arrêter Jusqu'à présent le
citoyen Devaux, ancien colonel, à raison
de son absence de Paris, avec invitation de
le faire surveiller bien exactement, de
l'arrêter et d'en aviser le Comité ; 3° auto-
risant le citoyen Chéry à se rendre chez le
citoyen Aubert Petithouart, frère de l'an-
cien gouverneur de Saumur, demeurant
rue Tirechappe, à compulser ses papiers
et, s'il le trouve nécessaire, à y apposer
les scellés.
2 septembre 1793.
Elirait du registre (les délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. A'.,
BB' 81* (anc' BU'* 20), fol. 263, 204.
1212. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, déclarant que des
méchants font tous leurs efforts pour as-
surer le peuple qu'il manque de subsis-
tances, tandis que les magistrats qu'il a
choisis emploient tout leur temps à lui en
procurer. Oui ! mes camarades, ajoute
Ilanriot, ayez confiance en eux, ils sont
incapables de vous tromper, et si les eaux
eussent été moins basses, vous auriez vu
l'abondance arriver dans nos murs et les
calomniateurs réduits au silence.
Le Commandant général prescrit les
patrouilles à l'ordinaire, ainsi que les ré-
serves, toujours la môme activité aux bar-
rières pour empêcher la sortie du paiu et
des farines de Paris.
3 septembre 1793.
Eitrails conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-niajor général (2 pièce»), A. N.,
AF'v 1470, BB^ 7(i.
1213. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
tiérale, requérant les citoyens Ulrich et
Lanusse, aides de camp du général Han-
riot, de se transporter sans délai, à Pu-
teaux, au domicile du citoyen 'Parent,
ancien curé de la paroisse de Saint-Ni-
colas-des-Champs, assistés de l'un des
administrateur^ de la Police, à l'effet de
procéder ù une exacte perquisition dans
tous les papiers et effets dudit Parent et au
triage de tous ceux qui pourraient paraître
suspects.
3 septembre 1793.
Extrait du registre' des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF* Il 286.
1214. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° après
comparution du maire, d'un officier muni-
cipal de Bbndy et du citoyen Leroux, cul-
tivateur, pour rendre compte de la con-
duite par eux tenue à l'égard d'une voilure
saisie, sortant de chez ledit Leroux sans
laisser-passer, renvoyant cette affaire à la
municipalité de Bondy pour en prendre
une plus ample connaissance et en déci-
der conformément à la loi; 2° arrêtant
qu'il sera écrit à deux sociétaires du
Théâtre -Français de se rendre au Comité
avec la pièce de Pitméla, jouée la veille, et
qui a occasionné du bruit, relativement à
trois vers, qui sont contraires aux prin-
cipes et qui ont été dénoncés hautement
par un oflicier, au moment où ils étaient
déclamés, ce qui a fait traduire cet offi-
cier devant de prétendus juges, qui l'ont
interrogé ; 3° constatant la venue d'une
dépulationde la section de l'Homme-Armé,
qui a fait fart au Comité de ses inquiétudes
sur les farines, attendu qu'une infinité de
citoyens se sont retirés de chez les bou-
langers sans avoir pu avoir de pain, le
Comité lui a répondu qu'il allait écrire à
ce sujet au citoyen Pache pour l'inviter i
remédier à cette pénurie, ce qui a été fait
3«3
CHAPITRE I". — JOURNEES HISTOHIQCES DK LA RÉVOLUTION
à l'instant par le citoyen Delespine ; 4» après
interrogatoire de la veuve Fournier, rela-
tivement à l'affaire de Saint-Laurent, dé-
cidant que cette citoyenne sera renvoyée
chez elle sous la surveillance très exacte
de son gardien, qui, sous aucun prétexte,
ne la laissera communiquer avec per-
sonne, et ne la laissera point sortir, que
ce gardien sera payé à raison de 2 livres
par jour et sera nourri aux frais de la
veuve Fournier ; après examen des pièces
du citoyen Itichard, invitant la municipa-
lité de Créteil à prendre, relalivement aux
subsistances sur lesquelles elle a apposé
les scellés, toutes les mesures de prudence
qu'elle croira nécessair(a, l'invitant, en
outre, à sévir contre ceux qui se sont
portés à des menaces et à des gestes vio-
lents contre la garde, et à faire en sorte
qu'une pareille infraction à la loi ne se
renouvelle plus ; 6° après réception d'une
députation d'ouvriers du fer de la section
de Bonne-Nouvelle qui est venue faire part
au Comité de leur projet d'établir sur-
le-champ des forges, et a demandé qu'on
leur accorde l'emplacement de la Gourdes
Miracles ou le Marché aux Veaux comme
étant convenable, chargeant le citoyen
Nicolas de porter leur pétition au mi-
nistre de la guerre et de solliciter la
prompte expédition de ses ordres, à cet
égard; ~° enregistrant la réponse des co-
médiens du Théâtre-Français, invités à se
rendre au Comilé pour répondre sur l'in-
cident arrivé la veille, à leur théâtre, à la
représentation de la pièce de Paméla, ré-
ponse remise au Comité par le gendarme
porteur de l'invitation, regrettant de ne
pouvoir s'y rendre, parce qu'ils sont dé-
tenus à Sainte-Pélagie et aux Madclon-
nettes; 8° déclarant avoir écrit au Comité
de salut public de la Convention pour l'in-
former des ordres que le Comité a don-
nés, ce matin, aux direcleurs du spectacle
en question de se transporter dans son sein
pour rendre compte de ce qui s'était
passé la veille à la représentation de Pu-
méla, et pour lui faire part d"» mesures
que le Comilé se proposait de prendre;
9° déléguant les citoyens Fourncrot, De-
lespine et Cuigues, en qualité de commis-
saires, pour lever les scellés apposés sur
les effets du citoyen Saint-Laurent, en
faire l'inventaire, déposer tous ces effets
dans des caisses spéciales, avec l'adjonc-
tion du juge de paix de la section de Po-
pincourl; 10° sur la notilicalion, par le ci-
toyen Marchand, d'un arrêté pris, le 31 août,
par la section du Mont-Blanc, qui déclare
que Pache, malgré ses calonmiateurs, a
su mériter la confiance de ses conci-
toyens, arrêtant à l'unanimité que cet ar-
rêté sera imprimé, affiché au nombre de
500 exemplaires et envoyé aux 47 autres
sections, avec invitation d'y adhérer;
11° décidant que le citoyen Nicolas fera
exécuter le plan d'une carte qui doit ser-
vir aux membres du Comité pour faire
connaître leur caractère civil; 12° annon-
çant avoir écrit au citoyen Antoine, offi-
cier de marine, rue de l'Echelle, hôtel
Gaillarbois, pour l'inviter à se rendre au
Comité, afin de lui demander pourquoi il
n'est pas à son poste; 13° notant avoir
écrit au citoyen Nicolas Lulier, place de
l'Ecole, de se rendre au Comilé, pour ré-
pondre à la dénonciation verbale faite
contre lui, sur ce qu'il tient des propos
inciviques dans les cafés.
3 septembre 1793.
E.\tralt du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. iV.,
BL3 81*^ (anc' BB" 10], fol. 265-269.
121S. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le dé-
part d'un convoi d'artillerie pour Arras,et
reproduisant la teneur d'une proclamation
du Commandant général à ses concitoyens,
conçue en ces termes :
« Mes camarades, les méchants vou-
draient nous égarer. L'or des puissances
étrangères circule dans nos murs, et des
républicains infidèles sont assez lâches
pour le recevoir. Mes amis, étendez de
nouveau votre surveillance, aidez-moi à
démasquer les conspirateurs et la patrie
sera encore une fois sauvée. Des êtres
méprisables ont voulu calomnier les inten-
tions du plus pur des magistrats, tandis
qu'il passait les nuits à adoucir-lc sort de
ses concitoyens, sous peu vous connaîtrez
vos vrais amis et vous saurez auquel des
deux partis appartient justice.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS ItE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
363
<' Les canonnicrs de la section Popin-
court ont très bien faille serviceà l'Arsenal,
ils ont niuintenu entre eux cette bonne
discipline, si nécessaire à des républicains
de leur trempe ; leur poste a loujours été
garni, et la consigne a été remplie avec
beaucoup de sévérité. Je suis charmé de
cette exactitude, j'en remnercie mes frères,
les canonniers, et les invite à continuer.
« J'annonce à mes conciloyens qu'une
carie d'entrée à. l'Arsenal ne peut servir
pour deux, et quiconque s'immiscera à
l'avenir de vouloir entrer semblablement,
les citoyens de service sont autorisés à le
traduire devant la Commune de Paris et
les autres autorités qui en doivent con-
naître. Quelques fonctionnaires veulent
s'arroger le droit d'entrer dans certains
lieux publics, sans montrer leur carte, ils
se trompent, la loi est pour tous, elle no
connaît point d'exception. Que les fonc-
tionnaires publics prennent pour exemple
nos députés de la Convention, ils montrent
leur carte pour y entrer, et nos magistrats
de la Commune en font de même pour
entrer au Conseil. Tous les fonctionnaires
publics, ceux qui aimenl et qui sont les
dépositaires des lois, en doivent être les
premiers esclaves. »
La Commune de Paris et le Comman-
dant général invitent leurs conciloyens à
tenir les corps de garde loujours complets,
ainsi que le service des barrières.
Les réserves et patrouilles à l'ordinaire,
;y et toujours la plus grande surveillance
aux barrières.
D'après les rapports de la force armée,
à 'S heures du matin, dans la section du
Théâtre-Français, l'on a posé une garde à
la porte des boulangers pour y maintenir
la tranquillité publique, un garçon bou-
langer ayant voulu la troubler, a été arrêté
et conduit a la .Mairie.
Les réverbères étaient éteints avant
3 heures du malin dans les rues des Fossés,
des Poulies, Bailleul, du Roule, des Mau-
vaises-Paroles et de Seine.
A 1 heure t/4 une patrouille a arrêté
un citoyen, qui a déclaré que le nommé
Bourdonnais, boulanger, venait de l'éveiller
pour lui délivrer du pain, la gurde s'est
portée chez ce boulanger et y a trouvé une
douzaine de personnes à qui il en vendait,
le commandant lui ayant fait des repré-
sentations sur sa conduite, il n'y a répondu
que par les invectives les plus grossières.
A i heure du matin, une patrouille
de la section du Temple a arrêté deux
hommes, qui en la voyant paraître ont
crié : Sauvons-nous, \oilù des brigands qui
rnarchentsur nous; amenés au corps de
garde, l'un d'eux a dit se nommer De-
laune, marchand de vin, il avait une carte
civique, l'autre, qui paraissait être son
garçon de cuisine, n'en avait point et n'a
Jamais voulu dire son nom. Renfermés au
violon, ils ont voulu briser la porte, ont
lenu les propos les plus inciviques et traité
les citoyens de garde de lâches, de polis-
sons, de scélérats. Le garçon surtout a paru
très suspect. On a encore arrêté, une demi-
heure après, un autre citoyen sans carte,
lequel a tenu la même conduite que les
précédents.
La garde de l'Ile-Louviers a arrêté un
particulier portant un sac dans lequel il
y avait 127 louis en or et en écu de 6 li-
vres, i! a été conduit à la Mairie et de là
ramené au Comité de la section de l'Ar-
senal, où il n'y avait personne.
4 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
t.Tire de l'ICtat-major général (2 pièces), A. N.,
AI''v H70, BB^ 76.
1216. — Arrêtés du Comité de sûreté
générale : 1" ordonnant la mise en liberté
du citoyen lielmont, atlaclié au Théâtre
de la Nation, dont les bons sentiments
dans la Révolution sont bien connus ;
2° ordonnant la mise en liberté du citoyen
Mole, attaché au Théillre de la Nation, dé-
tenu aux Madelonnetles, qui s'est montré,
dès les principes de la Hévolution, l'un
des plus zélés partisans de la Liberté et de
l'Egalité, dont le patriotisme est notoire,
et qui ne saurait être confondu avec les
artistes nialinlentionnés, qui ont voulu
faire servir le siieclacle à la dégra<lation
de l'esprit public; 3° sur le compte rendu,
au Comité, de la situation de la citoyenne
Comtat cadette, dont la grossesse est très
avancée, et qui a besoin de secours qu'il
lui CvSt impossible de se procurer dans le
364 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lieu où elle se trouve actuellement déte-
nue, décidant qu'elle sera conduite dciiis
rappartement occupé par sa sœur, dont
les soins lui sont nécessaires, et où elles
seront gardées l'une et l'autre, aux termes
du dernier arrêté qui les concerne.
4 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés géndriiux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*II 286.
1217. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, désireux de rétablir l'ordre dans
les ateliers de fabrication d'assignats ap-
partenant à la République, ordonnant l'ar-
restation des citoyens Duno, Megrin, Roger,
Léonard, Debray et Amable.
4 septembre 1793.
Extrait du registre de» arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'li 286.
1218. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, portant que les citoyens Desau-
nays, Barthélémy neveu et Chamfort (de
la Bibliothèque nationale), actuellement
aux Madelonnettes, seront reconduits dans
leurs domiciles, où ils resteront, chacun
sous la garde d'un gendarme, jusqu'à
nouvel ordre.
4 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*Ii 286.
1219.
Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, justement indigné de la manière
indécente avec laquelle le nommé Boi.s
s'est présenté et des propos insultants qu'il
s'est permisenvers ses membres, décidant
qu'il sera conduit à la prison de l'.Xbbayc
pour y être détenu jusqu'à nouvel ordre.
4 septembre 1793.
Extrait du registre des arrété.s généraux du
Comité de sûreté générale, iV. JV., AF'li 286.
1220. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, informé que, dans une assemblée
des députés des différentes sections réu-
nis aux Jacobins, on vient de découvrir
deux particuliers suspects, chargeant le
brigadier de la gendarmerie nationale au
poste du Comité de se transporter, avec
deux gendarmes, à l'Assemblée des com-
missaires des sections, de s'assurer des
deux particuliers, qui lui seront indiqués
par le président au nom de l'Assemblée, et
de les conduire au lieu qui sera déterminé
par les commissaires des sections.
4 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'li 286.
1221. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant que la Commission d'inspection des
postes laissera partir librement les n" 378
et 379 de la Feuille de Paris, en ayant soin
de spécifier les motifs qui la détermine
à arrêter une feuille et les articles qui
lui paraissent suspects; 2° portant que
le citoyen Antoine, officier de marine,
mandé au Comité pour indiquer les motifs
qui le retiennent à Paris dans un moment
où il devrait être à son poste, s'est pré-
senté et a fait part au Comité que son dé-
part devait avoir lieu, le lendemain, pour
Toulon, son poste, le Comité l'a engagé,
après avoir vu ses papiers, à ne rien né-
gliger pour se rendre où le devoir l'ap-
pelle ; 3° revenant sur son arrêté de la
veille, qui déclarait que Pache, maire de
Paris, avait su mériter la confiance de
ses concitoyens, et ordonnait d'imprimer
à 500 exemplaires une adhésion à l'arrêté
de la section du Mont-Blanc du 31 août,
et décidant qu'il sera écrit au citoyen Ni-
colas de suspendre l'impression de l'adhé-
sion; 4° annonçant qu'il a été écrit au Co-
mité de salut public de la Convention, afin
de le prier de prendre les mesures né-
cessaires pour faire cesser la disette fac-
tice des subsistances et les rassemblements
aux portes des boulangers.
4 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du regisire des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A.N.,
lîB' 81-^ (anc' BD'* 20), fol. 270-273.
1222. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, en vertu duquel le
Commandant général invite ses conci-
toyens à faire de fréquentes jiatrouilles, à
la porte des boulangers, pour y empêcher
les attroupements. D'après un arrêté de
la Commune, il est défendu à tout bon
citoyen de se rendre aux portes desdils
boulangers, avant 6 heures du malin, les
sections enverront, chacune, dans leur ar-
1
L'ËSMilT l'UBLiC A ^ARIS l)!: JUILLET A SEPTEMBRE n93
36 îi
rondissement, une force imposante à la
porte de chaque boulanger, pour y main-
tenir le bon ordre et faciliter la distribu-
lion aux bons républicains, qui aiment les
lois, leurs magistrats et leur pays.
« Courage, braves républicains, s'écrie
Hanriot, courage et persévérance dans la
crise présente qui nous aftlige. Hier, j'ai
vu avec douleur des citoyens demander,
en riant, du pain à la Commune, rit-on
quand on a faim? rit-on quand on manque
des premiers aliments de la vie? ceux-là
seuls me semblent receyoir l'or et l'argent
des puissances étrangères. Braves cama-
rades! lorsque vous êtes de service, soit
en patrouilles, soit au corps de garde, ces
êtres semblent insulter à nos malheurs.
Eh bien! qu'ils sacheat que nous savons
être grands dans de lelles circonstances,
que nous savons être justes et que nous
voulons que la loi, qui protège l'innocent,
punisse aussi le coupable. »
Les réserves, à dater d'aujourd'hui et
jusqu'à nouvel ordre, seront de cent hom-
mes dans chaque seclion; les patrouilles
à l'ordinaire et toujours la même surveil-
lance aux barrières.
Les rapports de la force armée signalent
l'arrestation, à 3 heures du matin, dans la
section des Gardes-Ftançaises, d'une voiture
de charbon, que l'on a conduite au corps
de garde et vendue à diflérenls citoyens.
5 septembre 1793.
Eitraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BB3 76.
Ed. DaUB.^N, La Démagogie en 1793 à Paris,
p. 373.
1223. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° arrê-
tant que les communes seront invitées à
apporter, jeudi prochain, une note écrite
de leur état, particulièrement en ce qui
concerne les hommes suspects ; 2° déci-
dant que la Commission inspectante des
postes fera la visite des lettres du bureau
des rebuts, que celles adressées au citoyen
Westermann seront apportées au Comité,
et qu'aucune lettre de ce bureau ne pourra
être délivrée à qui que ce soit, avant que la
Commission ait terminé son inspection;
3' portant qu'il a été écrit au citoyen Ma-
rine, administrateur de Police, pour l'in-
viter à lever, le lendemain, les scellés chez
le citoyen La Tour-du-Pin, et dans le cas
où il ne pourrait pas, lui assigner un autre
jour ; 4° enregistrant le rapport par les
citoyens Chéry et Nicolas, de l'examen des
comptes du citoyen Harny, trésorier du
Comité, d'après lequel la recette est de
14, Soi livres 16 sols et la dépense de 14,857
livres 8 sols 6 deniers, d'où il résulte qu'il
est dû au trésorier 5 livres 12 sols 6 de-
niers, qu'il portera en dépense au premier
compte, lesdits comptes approuvés par les
membres du Comité, Franchet, Chéry,
Marchand et Génois, qui les ont signés.
5 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81^ (anc» DB" 20), fol. 273, 274.
1224. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, déclarant que, d'a-
près le décret de l'armée révolutionnaire,
tous les bons citoyens, animés du plus pur"
patriotisme, iront se faire inscrire au Co-
mité de leur seclion. Les commissaires des
sections sont invités à en dresser, tous les
jours, deux listes, et à les envoyer à la
Mairie et au Commandant général, pour
passer à la censure de ceux de la Com-
mune et du Département ; il faut choisir
les hommes honnêtes et capables de ra-
mener la paix et l'abondance dans Paris.
Les canonniers seront payés comme
l'armée révolutionnaire et n'admettront
parmi eux que des hommes dignes de la
Liberté, le Commandant général prévient
ses frères de l'armée révolutionnaire qu'ils
seront armés, équipés, habillés, et qu'ils
auront tout le nécessaire.
L'ordre du jour annonce le départ, le
jour même, de trois convois d'artillerie,
l'un pour Metz, le second pour Laon et le
troisième pour Arras.
Aux termes d'une lettre adressée au
Commandant général par les administra-
teurs de Molun, ils se félicitent beaucoup
du détachement qui leur a été envoyé de
Paris et en font le plus grand éloge.
Les réserves seront de 200 hommes et
indemnisées, les patrouilles fréquentes et
la même surveillance aux barrières.
366 CHAPITRE !•'. — JOUHNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Suivant les rapports de la force armée,
l'adjuilanlde ronde de la 2Més'ion fait obser-
ver qu'il est presque impossible de mettre
à exécution l'ordre du Commandant général
d'empêcher, avant 6 heures du malin, les
rassemblements aux portes des boulang'ers,
sans s'exposer beaucoup, même à des in-
surrections. Un administrateur de Police
et un officier de paix, accompagnés d'une
patrouille, ont failli en être les victimes.
6 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etal-major général (î pièces), A. N.,
AF'V 1*70, BB3 76.
I22S. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, touchant les subsistances, annon-
çant que les inquiétudes à ce sujet gagnent
beaucoup de citoyens, surtout dans le Fau-
bourg Saint- Antoine, que dans divers
groupes devant les portes Saint-Martin et
Saint-Denis, plusieurs individus, revêtus
de l'honorable coslume de Sans-culotte,
faisaient l'effrayant (ableau d'une pré-
tendue pénurie de subsistances et exci-
taient le peuple à se porter de nouveau à
la Convention et surtout à la Mairie, atta-
quant vivement le citoyen Pache. Des
femmes mêlées parmi eux blasphémaient
contre la majorité des représentants du
peuple, mais ont été bientôt expulsées par
de bons citoyens. En général, leP'aubourg
Saint-Antoine était calme, mais n'est pas
disposé à se dessaisir de ses armes pour les
jeunes républicains en réquisition, dans la
crainte qu'une fois désarmé, une horde
d'ilotes jusqu'à présent ignorée, ne l'asser-
visse et ne se porte vers la Convention.
En ce qui concerne les accaparements,
on prétend que certains marchands de
vins ont des marchandises en quantité
dans les caves du ci-devant Roi, à Sèvres,
et dans les carrières du Grand-Montrouge.
Il serait également instant do faire une
visite scrupuleuse dans difTérenls magasins
se trouvant dans un passage qui donne
sur la rue du Petit-Carreau, n» 6 ; ils ren-
fermeraient, paralt-il, quantité de denrées
coloniales, le peuple aurait voulu s'y por-
ter, mais on avait trouvé le moyen de l'en
détourner.
G septembre 1793.
Original signé, il. JV., F' 3688»,
1226, — Rapport de l'observateur Rous-
seville, annonçant qu'il se tient dans le
jardin et la maison de la ci-devant Bour-
bon, donnant sur les Champs-Elysées, un
club ou rassemblement de prêtres contre-
révolutionnaires, assermentés et même
insermentés, parmi lesquels figurent beau-
coup d'évôques, ils seront dénoncés dans
le Journal républicain.
Deux représentants du peuple devaient
arriver à Rennes, Carrier, qui s'y trouve
depuis vendredi, avait écrit au Comité de
salut public pour demander un troisième
représentant; plusieurs auxquels l'on en a
parlé ont refusé cette mission; si l'on
substitue à l'adjoint représentant du peuple
un commissaire du pouvoir exécutif, l'ob-
servateur Rousseville s'offre, avec la cer-
titude d'èlre bien vu des patriotes de
Rennes, d'être utile aux représentants qui
y sont et de servir la République avec
succès.
6 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1227. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, après avoir entendu plusieurs
rapports au sujet du citoyen Gonchon,
d'après lesquels ce citoyen se transporte-
rait dans divers endroits du Faubourg
Saint-Antoine pour y exciter des rassem-
blements, qui ne peuvent avoir que des
intentions criminelles, décidant que le ci-
toyen Gonchon, ainsi que ses gens, seront
mis en état d'arrestation par mesure de
sûreté générale.
6 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF* II 286.
1228. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, sur les renseignements qui lui ont
été fournis au sujet des agiotages et mo-
nopoles qu'exerce le citoyen Grenus, ban-
quier, boulevard Montmartre, vis-à-vis la
maison Montmorency, tendant à faire
baisser le change et à discrédiler les assi-
gnats en jetant dans la circulation des
papiers factices qu'il négocie jusqu'à 3 0/0
par mois, et, à la faveur de cet intérêt
monstrueux, paralysant les papiers mon-
naie de la République, ou les resserrant
dans SCS coffres pour faire baisser le»
L'ESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
367
changes à son gré, dûciJantque les scellés
seront sur-le-cliainp apposés sur tous les
papiers et bureaux du citoyen Grenus, qui
demeurera en état d'airestation cliez lui,
sous la surveillance de deux gendarmes,
sans pouvoir sortir de son domicile, ni
communiquer avec personne, si ce n'est
avec sa famille.
6 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*h 286.
1229. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° or-
donnant d'amener de la prison des Madc-
lonnettes au Comité, pour être interrogés,
Nicolas Olivier, François Wollî, Jean-
Pierre Texier et Melcliior Laroche, do-
mestiques altachés a la maison La Tour-
du-Pin; 2° après avoir pris connaissance
du procès-Verbal de la séance extraordi-
naire de la Société des Jacobins, réunie aux
commissaires des 48 sections; considérant
que Jacques Houx, amené au Comité par
le Comité révolutionnaire de la section
desGravilliers, déjà suspect dans l'opinion
publique, est très suspect auprès de tous
ceux qui ont suivi ses manœuvres, et que
le jugement unanime de la Société des
Jacobins, sur son compte, est une preuve
irrésistible contre lui, décidant que Jacques
Roux sera conduit provisoirement à Sainte-
Pélagie, conformément à la lui sur les
hommes suspects et par mesure de sûreté
générale, de plus que le présent arrêté
sera envoyé à la Société des Jacobins,
avec invitation de faire passer au Comité
les dilîérentes inculpations qu'elle aurait
à produire contre lui, pour prendre, d'a-
près ces renseignements, des mesures ul-
térieures; 3° donnant ordre au concierge
des Madelonnettes de faire amener au
Comité les personnes de Gouvernet-La
Tùur-du-Pin et du Petit- La-Tour-du-Pin,
pour être interrogées; 4° envoyant aux
Madelonnettes Jean Denizot, déporté de la
Martinique, accusé d'avoir chanté on plein
café des chansons royalistes et tenu les
propos les plus inciviques, avec ordre de
le mettre au secret; [>" donnant pouvoir
aux citoyens Génois et Lécrivain d'arrêter
le citoyen Comparet, inspecteur général
des Postes, dénoncé comme recevant parmi
ses employés des volontaires de la garni-
son de Valenciennes.
6 septembre 1793, malin et soir.
Extrait du registre des déliliéralions du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB^ 81A (anc' BB^* 20), fol. 275-277.
1230. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, d'après lequel, en
conséquence d'un arrêté municipal du 6
de ce mois, les commandants de pa-
trouilles et postes aux barrières n'auront
aucun égard aux cartes pour laisser sortir
du pain de la Ville, de quelques personnes
qu'elles viennent.
Le Commandant général renouvelle l'in-
vitation de n'admettre dans l'armée révo-
lutionnaire que des citoyens d'un civisme
épuré, et aux commandants de sections de
s'entendre avec les membres des Comités,
pour lui faire passer, ainsi qu'à la Mairie,
tous les jours, la liste des inscrits, afin de
la soumettre à la censure.
Tous les eanonniers de Paris font partie
de l'armée révolutionnaire et seront payés
comme la gendarmerie, ils se tiendront
toujours prêts à marcher à la première
réquisition des autorités constituées.
Les réserves seront encore les mêmes,
les patrouilles fréquentes, les barrières
garnies avec beaucoup d'exactitude pour
empêcher la sortie du pain et des farines de
Paris, enfin une surveillance générale sera
exi;rcée sur les ennemis de la chose pu-
blique.
7 se[itembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat. major général (2 pièces), A, N.,
M'iv l/,70, BB^ 76.
1231. — Rapport de l'observateur Béraud
rendant compte d'une pièce jouée sur le
Théâtre du Boulevard, parle citoyen Naza-
reth, pièce en 1 acte et en vaudevilles,
intitulée La noblesse au village, qui est un
tissu d'aristocratie, caché sous un léger
voile de patriotisme, on y laisse entendre
que tous les deniers provenant des impo-
sitions sont dissipés par nos sages législa-
teurs.
Le Faubourg Saint-Antoine est calme, les
jeunes citoyens requis veulent partir, mais
366
CHAPITRÉ I". — JOURNÉES HISTORIQUES DÉ LA RÉVOLUTION
ceux qui ne le sont pas, balancent encore
pour savoir s'ils donneront leurs armes,
ce faubourg est travaillé en sens con-
traires.
Tout le quartier de la Courlillo, dès
H heures du soir, était plein de femmes
de Belleville, qui attendaient du pain à la
porte des boulangers, sur 300, c'est à
peine s'il y avait 20 citoyennes de Paris,
elles ont assuré que Belleville avait des
farines, mais que les boulangers ne cui-
saient pas, ce qui est faux, si elles viennent
chercher du pain à Paris, c'est qu'il est
plus beau que celui de leur municipalité.
7 septembre 1703.
Original signé, A. N., F' 3088^.
1232. — Rapport de l'observaleurBéraud,
concernant spécialement les subsistances,
faisant connaître que le pain, dans toute
la section du Temple, le quartier Saint-
Antoine, la Courtille, s'est distribué sans
difficulté, et qu'il en restait encore, ce
soir, chez les boulangers.
Dans les guinguettes et cabarets, cer-
tains volontaires, qui sont à Paris par
congé, ou après avoir déserté leurs batail-
lons, répandent le bruit que, dans toutes
les armées, l'on meurt de faim, que le dé-
nuement y est complet.
1,'armée révolutionnaire fatigue furieu-
sement l'imagination des aristocrates, qui
cherchent à s'opposer à sa formation, sous
prétexte qu'elle ne sera composée que de
brigands, qui égorgeront les patriotes.
Les fédéralistes ont un point de rallie-
ment, ils se reconnaissent à leurs rubans
de souliers, si on les approche avec des
boucles, ils vous rient au nez et s'échappent.
7 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1233. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, annonçant l'arrivée à Paris du
maire, du procureur syndic du district, des
procureur et substitut du procureur de la
commune de Brest, fédéralistes décidés,
qui se proposent de se présenter à la barre
de la Convention, où un décret les appelle
depuis longtemps; Rousseville a l'inten-
tion de les accuser, le lendemain, à la So-
ciété des Jacobins, comme s'étant, avec
incivisme et une insigne mauvaise foi, in-
surgés contre laConvention, comme s'étant
opposés à toutes les instructions qu'on a
voulu donner à leurs administrés sur le
31 mai, comme ayant fait imprimer en
français et en breton le discours conlre-
révolulionnaire de Salle, comme ayant
refusé d'accepter la Constitution et ayant
empêché les citoyens et l'armée de Brest
de l'accepter, enfin comme royalistes avé-
rés et ayant projeté de livrer leur ville et
leur port aux Anglais.
En conséquence d'un arrêté de la Com-
mune du 6, le peuple ne s'est trouvé aux
portes des boulangers qu'entre 4 heures
et 4 heures et demie du malin, et le tu-
multe a été moins grand que de coutume.
Le Palais-Royal continue à être le re-
paire des agioteurs de la Bourse et des
vendeurs d'argent du perron, les motions
y étaient, ce soir, en faveur du guillotiné
de ce malin. Rousseville dit les avoir atta-
qués de front en exposant la vie, les mœurs
et le caractère de folie du condamné, aidé
en cela par son défenseur officieux; les
martyrs, ajoute Rousseville, font les fana-
tii[ues, et il ne faut pas qu'on croie que la
monarchie a des martyrs sous la Répu-
blique.
La section de la Bulte-des-Moulins a
nommé, ce soir, des commissaires pour
aller demander à la Convention l'expulsion
des nobles de leurs emplois civils et mili-
taires.
L'arrestation d'un certain Damiens qu'ex-
plique l'observateur Rousseville, est due
à la présence, dans ses papiers, de trente
certificats de civisme, alors qu'il n'en fal-
lait qu'un, c'est ce qui l'a fait considérer
comme suspect.
Les plaoards qui attirent le plus l'atten-
tion sont : 1° l'adresse du peuple de Paris
à la Convention, prononcée par Chau-
metle; 2° la proclamation du Déparlement
de Paris; 3° l'adresse de Dunouy sur les
principes de la culture et de la propriété
des terres; enfin celle des administrateurs
des Subsistances au peuple.
7 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3088'.
i
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
3G9
1234.— Rapport de l'observateur Soulet,
d'après lequel : 1° le peuple témoigne tou-
jours des inquiétudes au sujet du pain ;
plusieurs fermiers ou propriétaires des
environs de Paris n'ont pas encore com-
mencé de battre leurs grains.
2° La Maison de l'Egalité est toujours
remplie de contre-révolutionnaires ou d'a-
gitateurs soudoyés, qui, tout en paraissant
aimer la République, lAchenl de suggérer
au peuple de Paris des sentiments contraires
à cette même République, en s'appuyant
toujours sur la disette des subsistances et
sur la force des ennemis, tant intérieurs
qu'extérieurs.
3° Le décret de ce jour, qui confisque
au profit de la Nation les biens des étran-
gers, nés dans les pays avec lesquels on
est en guerre, fait beaucoup de plaisir au
peuple, et la proposition de mettre en état
d'arrestation les banquiers est aussi assez
de son goût.
7 septembre 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. JV., F'
1235. — Déclaration du citoyen Pontard,
éVêque de la République au département
de la Dordogne, logé dans la maison de la
citoyenne Bourbon, Faubourg Saint-Ho-
noré, n° 66, par laquelle, instruit, d'après
un article du journal intitulé le Républi-
cain, qu'il se serait tenu une assemblée de
prêtres dans cette maison, il atteste n'en
avoir eu aucune connaissance, que s'il y a
lieu de rechercher l'origine d'un pareil
bruit, c'est qu'il projette de se marier
avec la fille du citoyen Caminade, excel-
lent patriote, capitaine de la 4« compagnie
de la section des Champs-Elysées, à moins
que ce no soit l'ordination d'un prêtre à la
Sans culotte qu'il fit la veille dans la cha-
pelle, ou encore la visite d'un de ses curés,
actuellement à Paris, qui est venu le prier
de seconder son mariage. Du resie, Pon-
tard déclare être un patriote si franc du
collier qu'il ne demande qu'à être instruit
de la vérité pour embrasser sans aucune
considération la voie révolutionnaire, il
signe sa déclaration et promet de la sou-
tenir en tout temps par ses écrits et par
sa conduite, et offre deux numéros de son
T. IX.
journal, qu'il vient de faire imprimer à
Paris, pour qu'on y voie ses principes.
A la suite de cette déclaration se trouve
le programme de la séance des Jacobins,
du 6 septembre, donné par Rousseville.
7 .septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1230. — Extrait d'un rapport de l'obser-
vateur Rolin, faisant connaître que, suivant
le témoignage d'un canonnierde la section
du Panthéon-Français, envoyé à Melun
pour protéger les subsistances, il existe à
Melun et à Brie-Comte-Robert d'immenses
magasins de blé et même de farines, et ce
canonnier a mission de demander des sacs
afin de faire parvenir à Paris ces farines.
7 septembre 1793.
E.\tralt, A. N.,V'' 3688'.
1237. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° déci-
dant, après l'inlcrrogatoire du citoyen
Comparet, inspecteur général des Postes,
arrêté cette nuit, qu'il retournera libre ii
ses fonctions, à charge par lui de faire
parvenir de suite l'ordre du directoire, en
vertu duquel il a agi ; 2° donnant acte au
Comité révolutionnaire de la section du
Contrat- Social, représenté par une députa-
tion, qui est venue se plaindre des recher-
ches et visites domiciliaires du citoyen
Chéry chez des suspects, et déclarant qu'il a
agi arbitrairement, sans être autorisé par
aucune délibération, quoiqu'il ait signé les
procès-verbaux d'arrestation avec la qua-
lification de secrétaire du Comité de sur-
veillance et membre du Comité de salut
public du Département de Paris; 3° d'après
une dénonciation du procureur de la com-
mune de la Courneuve contrôle sieur Louis
Courtier, fermier et meunier à Morville,
qui refusait de vendre aux habitants de la
commune le supertlu de sa consommation,
sous prétexte que ses grains étaient en
réquisition par le district de Saint-Denis, et
qui a laissé pourrir des foins entassés
depuis 4 ou 5 ans plutôt que de les vendre,
décidant qu'il sera conduit aux Madelon-
nettes et mis au secret jusqu'à nouvel
ordre, et chargeant les citoyens Lécrivain
24
370
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE Lk RÉVOLUTION
de
et Moissard de faire dans la ferme
Morville une exacte perquisition.
7 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. iV.,
BB' 81* (anc' BB^* 20), fol. 279-281.
1238. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant que les
commissaires de la section du Luxembourg
ont apporté, les premiers, à l'Etat-major
général la liste des inscrits pour l'armée
révolutionnaire, et invitant les autres sec-
tions à suivre cet exemple.
D'après le décret de la Convention na-
tionale, nos jeunes frères d'armes, en ré-
quisition, ne pourront s'enrôler dans l'ar-
mée révolutionnaire, mais ils n'en mar-
cheront pas moins sur le même rang
contre les ennemis de la République.
Les réserves ne seront que de 100 hom-
mes, bien complètes, ainsi que la g;\rde
des barrières et les patrouilles fréquentes.
Les rapports de la force armée signa-
lent l'arrestation, à 1 heure du malin, par
les Elèves de la Patrie, d'un individu qui
portait dans un sac 2 pains de 4 livres,
qu'il avait achetés chez le citoyen Roze,
boulanger, vis-à-vis l'hôtel d'Uzès, les pains
ont été retenus et les délinquants traduits
devant le commissaire de police de la sec-
tion du Mail. Un autre particulier a été
conduit, par les Elèves de la Patrie, au
Comité de la même section pour avoir in-
■ suite leur factionnaire et chanté qu'il s'é-
tait engagé pour le Roi.
- 8 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BB'76.
1239. — Lettre de l'observateur Perrière
à Paré, ministre de l'intérieur, annonçant
qu'à défaut d'observations de détail, depuis
quelques jours, il a consacré son temps à
étudier les tableaux et les spectacles, ainsi
que ceux qui les visitent. Quoiqu'au pre-
mier abord, un Salon de peinture soit un
champ assez stérile pour le genre d'obser-
vations qui l'occupe, cependant, comme
plusieurs des tableaux représentent des
traits d'héroïsme et de liberté, il est bon
d'observer l'effet qu'ils produisent sur les
spectateurs, ou d'exciter cet effet, quand il
ne se produit pas.
Quant aux spectacles, leur étude lui
fournit nombre d'observations qui peuvent
concourir au bien public et dont l'objet
est la connaissance des dispositions de
ceux qui les fréquentent et du mérite ré-
volutionnaire des pièces et des acteurs.
Perrière a pu remarquer que les petits
spectacles, fréquentés par la classe la
moins aisée des citoyens, présentent dans
les spectateurs et ceux qui les amusent un
ensemble de patriotisme bien flatteur
pour le vrai républicain, tandis que ceux,
fréquentés surtout par les riches, ne re-
çoivent dans leur sein que les ennemis
de la Liberté, ou ceux qu'elle trouve in-
différents. Dans les grands spectacles il
faut excepter celui de la République, qui
mérite véritablement son nom. C'est là
qu'accourent les plus ardents patriotes, là
qu'ils relèvent avec transport l'allusion la
plus éloignée, favorable au républica-
nisme, les acteurs et les auteurs sont dignes
en tout de ceux qui les écoutent et sem-
blent s'être formés depuis le despotisme.
Perrière cite une pièce bien connue qu'on
y représentait la veille, Robert, chef de bri-
garuls, à son sens, il n'en existe point
dont l'esprit soit plus conforme à la si-
tuation politique actuelle, elle respire la
verlu,mais une vertu vraiment révolution-
naire et digne des fondateurs de Home.
Perrière analyse longuement deux pas-
sages de cette pièce, dont l'un peut être
saisi par les aristocrates et l'a été en effet
par un ou deux qui se trouvaient mêlés à
cet auditoire patriote, et l'autre a paru
exciter les scrupules et balancer l'opinion
des patriotes.
Si le Théâtre de la République forme
une exception bien glorieuse à la règle
générale, posée par Perrière pour les
grands théâtres, celui de la rue Feydeau,
qui n'eut pas dû perdre son nom de Mon-
sieur, en est une confirmation bien amère.
Perrière n'y était entouré que d'impudents
ennemis, non seulement des dernières ré-
volutions, mais de toute espèce de Révolu-
tion. Le ton léger et railleur des acteurs,
toutes les fois qu'ils rasaient quelqu'idée
révolutionnaire, ne donnait pas meilleure
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1193
371
opinion d'eux que des speclateurs; le titre
glorieux et sacré de citoyenne leur servait
qu'à renforcer le comique d'une situation,
au lieu d'employer cette dénomination à
élever l'âme des spectateurs, les acteurs
ne clierciiaient qu'à l'avilir à leurs yeux.
Pour se résumer, Perrière déclare qu'il
y a des théâtres utiles et d'autres nuisibles.
Il faut traiter les uns à l'égal de l'aristo-
cratie et encourager les autres, comme on
encourage le patriotisme. Au resie, il est
un reproche commun à tous les spectacles,
c'est qu'il n'en est presque point où il ne
se joue des pièces qui offrent la dégoûtante
peinture de la corruption et de la légèreté
enfantées par le despotisme ; ainsi Per-
rière proposerait que toute pièce, qui doit
être présentée au peuple, fût soumise à la
censure d'un certain nombre de patriotes
purs, éclciirés et fermes surtout.
Perrière rapporte avoir entendu des
aristocrates se réjouir beaucoup de la
taxation du bois et du charbon. Cette me-
sure serait-elle en effet dangereuse ? ou
l'aristocratie afTecle-t-elle de s'en ré-
jouir, afin que le gouvernement, efirayé de
leur joie, se presse de retirer le bien qu'il
avait fait.
Perrière cite l'exclamation extraordi-
naire entendue dans la bouche d'un enfant
de 4 à 5 ans, qui criait : « Vive les tyrans!
on a du pain son content », et qui, interrogé
de qui il avait appris cette parole, répondit
que c'étaitd'un homme menéàlaguillotine.
Un effronté scélérat, que l'on conduisait
la veille au supplice, resté contre-révolu-
tionnaire jusqu'au bout, comme il passait
devant un de ces rassemblements qu'une
crainte mal fondée forme tous les jours,
au milieu de l'abondance, à la porte des
boulangers, «les lâches, dit-il, les imbéciles,
ils veulent la République et ils n'ont pas
de pain, mais, c'est moi qui vous le dis,
avant six semaines, vous aurez un roi, et
il vous le faut ». Le peuple, étonné un
instant de son audace et de son insensi-
bilité, ne lui a répondu que par les cris
de « Vive la Nation ! Vive la République !
A bas le scélérat! » Perrière donne l'ex-
plication do ces paroles d'un furieux à ijui
la rage aristocratique et une crainte mal
dissimulée de la mort ont fait perdre la tête.
D'après une lettre d'un volontaire en
garnison à Gravelines, cette place était
bien armée, mais mal approvisionnée, Per-
rière s'écrie à ce propos : « Quoi! c'est
toujours faute de pain que périront nos
soldats! Quelle honte pour des approvi-
sionneurs français et quelle coupable né-
gligence de la Convention ! » Le même
ajoute que deux officiers et un aide de
camp ayant laissé leur camp de Cassel pour
venir se divertir à Gravelines, furent ren-
voyés à leur poste par les canonniers de
cette place. C'est de semblables déser-
tions, observe Perrière, que sont venus
les revers de nos armées dans les der-
nières affaires.
8 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F'"= III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la lUvolulion
française, t. II, p. 109; Dauban, La Déma-
gogie à Paris en 1793, p. 379
1240. — Rapport de l'observateur La-
Tour- La-Montagne au ministre de l'inté-
rieur, déclarant qu'il a souvent dénoncé à
SOI} prédécesseur, comme il lui dénonce,
l'un des mille abus dont Paris est infesté,
ce sont les jeux de hasard connus sous le
nom de loto, établis dans la plupart des
maisons publiques situées sur les boule-
vards, c'est là que les fripons lèvent chaque
jour un impôt onéreux sur la classe la
plus indigente du peuple, c'est dans ces
afTreux repaires que se passent les scènes
les plus affligeantes, que décrit La-Tour-
La Montagne. La politique commande tout
aussi impérieusement que l'humanité la
fermeture de ces lieux, qui servent d'asile
aux malveillants et aux contre-révolution-
naires, aussi bien qu'aux fripons. Les sec-
tions, les Sociétés populaires offrent aux
citoyens des délassements plus utiles et
en même temps plus honnêtes, ce sont là
les jeux qui conviennent à de véritables
républicains.
8 seplembre 1793.
Original signé, A. N., V SfiSS».
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 114; Dauiian, La Déma»
gogie i Paria en 1793, p. 376.
1241. — Rapport de l'observateur Rous*
seville, déclaiant qu'il n'y a presque plus
d'attroupements ni de tumultes aux portée
372
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
des boulangers, et beaucoup plus de faci-
lité à se procurer du pain, signalant la
joie du peuple à la suite de l'arrestation
de Pélion et de son envoi à l'Abbaye, l'ar-
restation, opérée de nuit par le Comité
révolutionnaire de la section de l'Unité,
de 24 suspects, dont 6 ci-devant nobles
et 1 ecclésiastique, le reste banquiers, no-
taires et accapareurs , qui ont été enfer-
més dans l'ancien réfectoire des moines,
et non dans la prison de l'Abbaye; au dire
du citoyen Philippe, président de ce Co-
mité, ils craignent beaucoup le renouvel-
lement des journées de septembre.
Quoique le Tribunal révolutionnaire ne
siégeât point, il y avait beaucoup de grou-
pes animés de très bon esprit, surtout en
ce qui concerne l'armée révolutionnaire.
Les groupes des Tuileries écoutaient le
Père Duchêne avec attention et applau-
dissaient, quand il tonnait contre les mus-
cadins et les nobles de la Marine.
Le Palais-Royal avait, ce matin, quel-
ques douzaines de petits coquins vivant
de jeux et d'escroqueries, mais on n'y
voyait point de ces hommes occupés à
vendre de l'argent et à décrier la Répu-
blique ; ce soir, il n'y a que des prome-
neui-s, et les cafés même sont vides, sans
doute à cause de la fôte de Saint-Cloud.
Plusieurs sections, comme celles des
Piques, des Arcis, des Sans-Culottes, du
Panthéon-Français, ont déjà commencé le
recensement des jeunes geps de 18 à 23 ans.
Rousseville donne" ensuite le compte
rendu de la séance des Jacobins, dénon-
ciation contre Kellermann, contre le Co-
mité de sûreté générale, comme usé, contre
le Comité des marchés; ofl're parPrudhom-
me de son ouvrage sur les crimes des em-
pereurs d'Allemagne, renvoyé à l'auteur
avec invitation d'imprimer les crimes des
écrivains patriotes, ou prétendus patriotes,
gagnés par l'or des empereurs et des mi-
nistres; compte rendu par Maure, en mis-
sion dans Seine-et-Marne et le Loiret, re-
lativement aux subsistances de Paris et à
l'esprit public à Coulommiers.
8 septembre 1793.
Original signé, A. iV., F' 3688'.
F.d. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
françahe, t. II, p. 114.
1242. — Rapport de l'observateur LeHa-
rivel, déclarant que tout le quartier du
Gros-Caillou a été fort tranquille. Tous les
lieux publics étaient remplis de citoyens,
qui jouaient, buvaient et chantaient des
chansons patriotiques ainsi que des hym-
nes en l'honneur de la République, de la
Liberté et de l'Egalité.
Le Palais de l'Egalité, les Tuileries et les
Champs-Elysées ont été constamment dé-
gagés, on n'y a vu taucuns groupes, aucuns
rassemblements.
8 septembre 1793.
Original signé, A. N.,F'' 3688'.
Ed. Ad. ScHMmr, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 115.
1243. — Observations du citoyen Rolin,
commissaire du pouvoir exécutif pour la
ville et le département de Paris.
Quelques fermentations s'éUint produites
au sujet des subsistances, la section de
l'Observatoire avait pris un arrêté, par
lequel elle déclarait en quelque sorte que
le maire Pache avait perdu sa confiance,
arrêté qui, ayant été colporté dans les sec-
tions, fut adopté par certaines d'entre elles,
notamment celle du Panthéon, qui à l'insti-
gation du citoyen Plaisant avait pris un
arrêté analogue contre Pache et les admi-
nistrateurs des Subsistances, lequel arrêté
fut rapporté le lendemain et remplacé par
un autre arrêté, proclamant que le citoyen
Pache avait bien mérité de la Commune,
et excluant Plaisant des Assemblées de la
section jusqu'après la guerre. La même
section du Panthéon eut à s'occuper d'un
certain Juliaii de Carentan, dénoncé comme
intrigant et comme ayant tenu des propos
indécents contre les citoyens de la section,
par lui traités de mâchoires, et attendu que
ce particulier se donnait le titre de secré-
taire général du Comité de salut public,
l'Assemblée de la section du Panthéon le
signala au Comité, comme ayant perdu sa
confiance, et envoya 2 commissaires au
Club des Cordeliers, désireux d'être ren-
seigné sur le compte de Julian de Carentan.
L'observateur Rolin propose d'utiliser
pour l'entretien des grands chemins les
condamnés aux fers pour crimes, qui se-
raient logés dans la maison de force.
I
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
373
D'après Rolin, l'esprit public est excel-
lent à Paris, la disette factice que l'on a
éprouvé a fait fermenter quelques têtes, et
des femmes se sont permis des impréca-
tions contre les commissaires civils des
sections, mais depuis l'arrêté sage de la
Commune, qui défend de s'attrouper aux
porles des boulangers avant 5 heures du
matin, il paraît que tout rentre dans
l'ordre.
Le Faubourg Saint-Germain semble assez
tranquille, le café de la République (rue
de Buci) et celui du Protecteur de la
garde nationale (rue Taranne) ont paru à
l'observateur Rolin assez bien composés,
dans le second quelques jeunes gens par-
laient du recrutement avec assez de cir-
conspection.
Le même Rolin s'est approché, quai de
la Mégisserie, d'un groupe où un volontaire
parlait de Valenciennes et de Condé, et
attribuait la reddition de ces deux places
à la trahison des chefs des armées, il
ajouta que celui de Valenciennes, actuel-
lement à l'Abbaye, lui avait toujours paru
un bon patriote, et, lors de la capitulation,
n'avait rien fait sans consulter les soldats.
Rolin a remarqué que tous les citoyens de
ce groupe paraissaient de très bons pa-
triotes. Au sermon de la paroisse Sainte-
Geneviève, le prédicateur lui avait paru
bon patriote.
L'Assemblée fraternelle de la section du
Panthéon-Français commence à s'organi-
ser, l'Assemblée générale de la même sec-
lion va s'occuper sérieusement de la levée
en masse des jeunes gens, mais ne rece-
vra point ceux qui sont actuellement en
réquisition. Le Comité révolutionnaire est
en pleine activité et arrête des suspects avec
célérité.
8 septembre 1793.
Minute, A N., F^ 3688».
Ed. Dauban, La démagogie en 1193 à Paris,
p. 378.
1244. — Rapport d'un observateur ano-
nyme, annonçant que, le 8 septembre, à
H heures du matin, le peuple a découvert
un magasin d'accaparement de sel, de
sucre et autres denrées de première né-
cessité, sis rue Saint-Victor, presque en
face la Pitié, les denrées ont été vendues
au peuple, par le Comité de la section, à
un prix très bas, par exemple le sel à 1 sol
la livre, le marchand a beaucoup réclamé,
ayant fait, disait-il, sa déclaration.
Des arrivages de subsistances sont tout
prêts, notamment dans lo. département de
l'Eure, il ne manque que de l'eau.
Des citoyens, par malveillance, s'obsti-
naient à rester, rue Saint André-des-Arts,
à la porte d'un boulanger, tandis qu'il y
avait du pain exposé chez un boulanger
voisin.
Le recrutement sera moins difficile et
s'organise assez bien, la trahison des Tou-
lonnais va le servir plus efficacement
qu'on ne le pense.
Beaucoup de journaux ont été arrêtés à
la Poste par le Comité de salut public du
Département, mais, observe-t-on, il faut
être très avare d'une pareille mesure, la
suspension des journaux inquiète et peut
occasionner des malheurs dans les dépar-
tements. Il faudrait, par exemple, engager
les journalistes, qui font précéder leurs
feuilles de sommaires, de les supprimer,
car les sommaires sont quelquefois très
alarmants et ne répondent pas au récit
des faits, tels qu'ils se trouvent dans le
journal môme. Ces sommaires sont nui-
sibles, ils jettent la frayeur chez les ci-
toyens,qui ne lisent que les sommaires ou
qui les entendent seulement crier dans les
rues.
L'observateur ajoute, au sujet des mai-
sons de jeux: Ceci est bien immoral, mais
il faut sauver la patrie par toutes sortes
de moyens. Il serait peut-être très utile
que le ministre confiât le soin à un vrai
patriote d'établir une maison de jeux. L'ob-
servateur se charge d'indiquer un homme
patriote, capable de monter cette maison,
d'y attirer et d'y faire amener la haute
aristocratie, de savoir leurs complots et
d'en instruire le ministre ; cela ne coûte-
rait qu'une avance, et l'argent employé
rentrerait même promptement.
8 septembre 1793.
Minute non signée, A. N., F'' 3688».
1245. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant que le citoyen Gonchon
sera gardé à vue par un gendarme, jusqu'à
374
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
ce que le Comité ait, obtenu sur son
compte les renseignements dont il a
besoin.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
1246. —Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, autorisant le Comité de salut pu-
blic du Département de Paris à envoyer
des commissaires dans les communes qui
avoisinent Paris à 3 ou 4 lieues à la ronde,
môme dans celles qui ne sont pas du Dé-
parlement, pour y prendre des renseigne-
ments relatifs à une multitude de dénon-
ciations qui lui sont adressées, et en pren-
dre aussi relativement aux affaires poli-
tiques de ce pays.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'n 286.
1247. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, portant que le citoyen Michonis,
officier municipal, actuellement détenu à
la Conciergerie, sera transféré sans délai
h l'Abbaye, pour y être détenu jusqu'à ce
qu'il en soit autrement ordonné.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
1248. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, sur le compte qui lui a été rendu
des raisons de la résidence acluelle
d'Etienne Moutte, natif de Rome, dans la
commune de Paris, déclarant qu'il est à
sa connaissance que ce Moutte est né d'un
Français qui s'était établi à Rome, qu'il a
été en France, que, son éducation con-
sommée, il y a fait encore plusieurs voya-
ges, qu'il parait avoir toujours beaucoup
aimé nos mœurs, nos usages, nos habi-
tudes, et qu'à Rome il accueillait parfai-
tement tous les Français, que, ces der-
niers temps surtout, il s'est montré partisan
fort zélé des principes qui nous régénè-
rent, ce qui l'a rendu suspect à son gou-
vernement, qu'enfin, Basseville, notre am-
bassadeur, qui logeait chez lui, ayant été
assassiné, il a pris le parti de se sous-
traire à des persécutions inévilables, et
B'est embtirqué avec la veuve Basseville qu'il
a accompagnée à Paris, et que, d'ailleurs,
le Pape n'étant point en guerre avec la
France, il en résulte que la loi sur les
étrangers ainsi que celle sur les gens sus-
pects ne lui sont pas applicables.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AP*n 286.
1249. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant qu'il sera envoyé au
Comité révolutionnaire de la section de
1792 copie de deux dénonciations qui pa-
raissent de la plus grande importance, et
invitant ce Comité à faire sans délai, rue
Vivienne, n° 20, la perquisition la plus
exacte, saisir et arrêter tout ce qui lui pa-
raîtra suspect, soit en dépôt ou accapare-
ment, et tout ce qui tiendra à quelques
trames contre le salut de la patrie, et à
faire part au Comité du résultat de ses
opérations.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*II 286.
lâiiO. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, chargeant les citoyens Azur et
Perrier de lever les scellés apposés sur
les papiers de François de Neufchâteau,
d'apporter au Comité ceux qui pourront
leur paraître suspects et de se transporter
à son domicile, rue d'Enfer-Saint-Michel,
n° 60, assistés du commissaire de police
de la section Beaurepaire.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A N., AF*n 286.
1251. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : arrêtant,
d'après la dénonciation au Comité de sur-
veillance de la section de l'Arsenal, de
l'existence, à Ecouen, d'un magasin consi-
dérable de grains, que copie en sera en-
voyée au Comité de sûreté générale de la
Convention à l'effet d'obtenir un ordre
pour prendre des mesures, vu qu'Ecouen
n'est pas du Département, et chargeant de
celte mission le citoyen Franchet.
8 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de .surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (ano' 13B'* 20), fol. 282.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
37S
1252. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, liien informé des manœuvres qui
se pratiquent dans les communes qui en-
vironnent la ville de Paris, pour en affa-
mer les habitants par les entraves que l'on
met à l'arrivage des denrées, et pour les
agiter en sens contraire de la Révolution,
chargeant le citoyen Philippe-Humbert
Desvoyo, dont le patriotisme et les talents
lui sont connus, de recueillir dans les dis-
tricts de Saint-Denis et du Bourg-l'Egalité,
ainsi que dans les départements de Seine-
et-Marne et de Seine-et-Oise, dans tous
les environs de Paris et dans Paris même,
tous les renseignements qu'il pourra sur
les auteurs de ces machinations liberti-
cides, lui donnant pouvoir de les faire ar-
rêter, aussitôt qu'ils lui seront connus, de
faire toutes perquisitions dans leurs meu-
bles, papiers et effets, avec triage de tous
ceux qui pourront lui paraître suspects,
et d'agir en tout et sur les lieux comme
officier de police de sûreté générale, en
prenant toutes les mesures qu'il jugera
convenables pour les contraindre, à charge
d'en référer sans délai au Comité de sû-
reté générale.
8 septembre 1793.
Extrait (iu registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
12S3. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général invite tous ses
frères d'armes, lorsqu'ils sont de service,
soit en patrouille, soit au corps de garde,
à se conduire avec décence, comme des
républicains doivent le faire. « Un citoyen
de service, observe Hanriol, n'est plus à lui,
il esta la chose publique, il est pour main-
tenir la sûreté des personnes et des pro-
priétés, il est à la réquisition des magis-
trats du peuple, il est hors de chez lui
pour surveiller tous les méchants qui vou-
draient troubler la société. Quant on est
de service, il faut de l'accord, de la pru-
dence, de l'union, de la fraternité, de l'a-
mour pour le bon ordre et de l'attache-
ment pour sa patrie. »
L'ordre dujour annonce le départ, le jour
même, de deux convois d'artillerie, l'un
pour Saumur et l'autre pour Strasbourg.
Toutes les réserves seront de 100 hom-
mes par section et très complètes, le ser-
vice des barrières à l'ordinaire, jeudi, exer-
cice général des canonniers.
9 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470, BD3 76.
1254. — Arrêté au Comité de sûreté gé-
nérale, sur les réclamations sans nombre
qui lui viennent de toutes parts pour obte-
nir lies permissions de voir dans les mai-
sons d'arrêt les citoyens qui y sont ren-
fermés comme suspects, voulant allier les
principes d'une forte justice avec les lois
de l'humanité, enjoignant aux concierges
des différentes maisons de détention de
Paris, de laisser entrer toute personne qui
se présentera avec un permis du Comité,
à la charge par lui et sous sa responsabi-
lité de ne laisser entrer que 10 personnes
à la fois et de leur permettre de ne rester
qu'une demie heure au plus avec ceux que
les citoyens ou citoyennes viennent visiter,
et décidant d'envoyer une expédition du
présent ordre à tous les concierges des
maisons d'arrêt pour avoir à s'y conformer
littéralement.
9 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
1255. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, après avoir délibéré sur les ren-
seignements qui lui ont été donnés par le
général Ilanriot, commandant général de
la force armée de Paris, décidant, comme
mesure de sûreté générale, que le citoyen
Monnin, aide de camp, est autorisé à se
transporter sans délai àNogent-sur-Marne
et dans les environs pour y arrêter le ci-
toyen Duperreux, membre de l'état-major
de Custine, ainsi que les particuliers qui
sembleront lui être associés, à perquisi-
tionner dans ses papiers et à apporter
ceux qui lui paraîtront suspects.
9 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*1I 286..
1256. — Rapport de l'observateur Le Ha-
rivel, faisant connaître que depuis 2 jours
376
CHAPITRE I»'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
l'un a du pain assez facilement dans la
Chaussée d'Anlin et dans plusieurs autres
quartiers de Paiis ; qu'il y a toujours des
marchands d'or et d'argent sur le perron
du Palais de l'Egalité.
Dans les divers groupes des Tuileries et
de quelques autres places publiques le
peuple s'entretenait des voitures d'or et
d'argent arrivées aujourd'hui au Trésor
national, des événements de Toulon, de la
submersion des environs de Dunkerque, et
se plaignait assez vivement de la cherté
de toutes les denrées de première né-
cessité.
Tout a été parfaitement tranquille au
Gros-Caillou, les tabagies et autres lieux
publics ont constamment retenti des cris
de: Vive la Nation! Vive la République, une
et indivisible !
9 septembre 1703.
Original signé, A. N., F^ 3ti88'.
1257. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Le rendez-vous des acheteurs d'argent
est toujours sous les colonnes du jardin
de l'Egalité devant le spectacle de la ci-
toyenne Montansier.
2" Un certain Baron, ancien officier de la
marine, du port de Rochefort, émigré
vers la fin de 1791, se trouvait il y a quel-
que temps à Paris.
3° Ce matin, devant la Trésorerie natio-
nale, des quidams bien vêtus, regardant
les charrettes d'argent qui venaient d'ar-
river, disaient : « Bon, voici de quoi faire
d'autres Sans-culottes, j'espère que nous
en ferons comme les autres, que nous les
escamoterons. )i Ces mômes parlaient des
prisonniers transférés celte nuit de la
Force à Bicêtre, et disaient assez haut :
« Ils ne souffriront pas longtemps, le bon
sens, la raison ordonnent qu'on les dé-
livre. »
4'" Le pain, dans la section du Temple et
aux environs, s'est distribué sans tumulte
et chacun en a eu librement sa part.
9 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1258. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, signalant les faits suivants :
J° Les limonadiers, boulangers et ven-
deurs de comestibles au détail reçoivent
assez communément des gros sols en métal
pour appoint et rendent en échange des
bons en carton imprimé d'un ou plusieurs
sols, ce qui leur permet d'accaparer toute
la masse des gros sols métal, qui sont
très rares, tant à Paris que dans les dé-
partements, sans compter que les fripons
peuvent contrefaire ces bons.
2° Il est arrivé aujourd'hui cinq ou six voi-
tures d'or et d'argent de Lille, provenant
de l'argenterie des églises de Belgique,
échappée au traître Dumouriez ; il con-
viendrait peut-être d'éclaii-er le peuple sur
ce point.
3" Les agioteurs de la ci-devant Bourse
sont atterrés et retirent leurs fonds, excepté
ceux qui font valoir chez les préteurs à la
petite semaine. La licence de cette usure
est à un tel point, que le prêteur tire
200 0/0 d'intérêt, avec les mains nanties,
la caisse des pauvres, le Mont-de-Piété
doit en souffrir.
4» Les administrations des armées four-
millent d'employés jeunes ei ignorants, de
prêtres réfractaires, d'émigrés et de nobles.
Ti" On se plaint de la disette des grains et
farines, depuis que l'on est en révolution
et que l'on a des administrateurs des Sub-
sistances. Les boulangers et greneliers
nous servaient avant avec abondance et
gagnaient avec nous ce que MM. les admi-
nistrateurs gagnent aujourd'hui ; les bou-
langers font bien de ne pas vouloir parta-
ger le gâteau avec ces Messieurs, qui n'ont
que la peine de ramasser leurs profils.
C° Si le général do Kellermanii est vrai
républicain, une partie de son état-major
ne l'est pas, et encore moins son fils, à qui
j'ai souvent entendu tenir des propos in-
civiques.
9 septembre 1793.
Original signé, A. N.,F'' 3688^
1259. — Rapport de l'observateur Rolia
donnant les indications suivantes :
1" Plusieurs sections ne s'acquittant pas
envers les volontaires partis pour la Vendée
de leurs promesses de haule paye et de
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
377
pensions à leurs mères, femmes et enfants,
en reçoivent journellement des lettres où
ils les menacent d'abandonner leurs dra-
peaux, et plusieurs sont revenus.
2" Des agitateurs se glissent dans les
groupes et attendent les ouvriers revenant
de leurs travaux pour les exciter à se
porter vers la Commune, afin de la forcer,
d'après le décret, de taxer le bois et le
charbon; ils se mettront, disent-ils, à leur
têle pour se porter en niasse à la Conven-
tion et l'obliger les armes à la main à
taxer tous les comestibles. Le bois le plus
commun se vend presque aussi cher que
se vendait jadis le bois de première qua-
lité, le charbon vaut 20 sols le boisseau,
tandis que de tout temps il n'en a valu
que 9.
3° Les bouchers vexent horriblement le
peuple, ils mettent plusieurs prix à leur
viande, vendent la première qualité 24 à
26 sols, la seconde 20 à 22 sols, encore
vous injurient-ils, si vous leur faites quel-
ques représentations, c'est à prendre ou à
laisser.
4° Les savons, les huiles, la chandelle
augmentent de jour en jour, le savon vaut
3 1. 10 s. chez les épiciers, l'huile 2 1.10 s.,
la chandelle 2 1. 4 s. Tous ces objets in-
quiètent, agitent le peuple.
8° Les traiteurs et restaurateurs accapa-
rent,de nuit, le charbon, la veille àlOh. t/2,
une vingtaine de femmes en ont arrêté
une charrette devant le calé Goddet sur le
boulevard du Temple, une émeute a eu
lieu, car elles ne voulaient écouter per-
sonne, pas même la garde.
G" Les habitants de Suresnes viennent
chercher leur pain à Paris, la munici-
palité, parait-il, garde ses subsistances pour
l'hiver prochain, cependant, malgré cela,
le pain abonde.
1" La proclamation de la loi réquisito-
riale pour la levée de la première classe
s'est fuite, la veille, dans toute la section
du Temple, le peuple restait muet. Il y a
de grandes mesures à prendre pour la
formation des bataillons de la première
classe, quantité de jeunes clercs d'avoués,
commis, employés, disent qu'ils iront de
l'autre côté, dès qu'ils trouveront jour, on
fera bien de ne pas les faire camper.
8" Hier, vers les 9 heures du soir, un
jeune homme, passant sur les boulevards,
se plaignait à un autre d'avoir perdu sa
carte de sûreté, celui-ci lui répondit :
« Viens au Palais-ttoyal, je t'en ferai avoir
une, la boutique est toujours ouverte. »
9 septembre 1793.
Original non signé, A. JV., F' 3688^
1260. — Tableau de la situation de Paris,
par l'observateur Rousseville :
1° Durant la nuit, plusieurs visites et ar-
restations domiciliaires se sont faites sans
bruit, ni résistance, à la grande joie de
ceux du peuple qui revenaient des guin-
guettes, en voyant les nombreuses pa-
trouilles qui faisaient ces petites expédi-
tions patriotiques, le millionnaire Bider-
manu est parmi les détenus. L'on a trans-
porté également un grand nombre de pri-
sonniers de la Force à Bicêtre, à l'aide de
130 fiacres.
2° Le pain était abondant ce mutin chez
les boulangers, ce qui a fourni à Rousse-
ville l'occasion de dire dans les groupes
pendant la journée que l'on s'apercevait
déjà que les aristocrates avaient peur.
3° Sur les midi, le Palais d'Egalité s'est,
comme à l'ordinaire, rempli de quantité
d'agioteurs, de marchands d'urgent et de
petits freluquets à rosettes et à petits
souliers; on se proposait de leur tomber
dessus, mais des employés de la Police
ayant dit qu'il ne fallait pas les inquiéler
mal à propos, parce qu'on méditait contre
eux une expédition générale sous peu de
jours, l'affaire fut ajournée, ce qui n'em-
pêcha pas une vingtaine de jeunes pa-
triotes de gratifier plusieurs marchands
d'argent de coups de bâton.
4° Les fédéralistes et autres ennemis du
bien public travaillent fortement le Fau-
bourg Saint-Antoine, et l'indisposent contre
Léonard Bourdon, qu'ils accusent d'avoir
mal parlé des Vainqueurs de la Bastille;
ces agitateurs, non contents de verser
leurs poisons dans les ateliers et maisons
particulières, osent se montrer dans les
sections.
B^Les sections contiiiuentle recensement
de la première classe et poursuivent les
378
CHAPITRE !•'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE lA RÉVOLUTION
jeunes gens qui passent d'une section à
une autre pour s'y soustraire.
6°Rousseville énumère les diverses mo-
tions et dénonciations faites aux Jacobins,
notamment contre Lecointre,de Versailles,
et la belle-mère de Pétion.
7» Le même observateur signale comme
étant à surveiller le café au carrefour et
dans le haut de la rue Saint-Benoît, à
l'enseigne de Louis XV f, protecteur de la
garde nationale parisienne, les habitués
sont des marchands de sucre et d'autres
d'aussi mauvais aloi, quand Rousseville y
entre, il se fait un petit sifflement et un
grand silence. Il regarde aussi comme
suspecte la maison dite le Petit-Luxem-
bourg, au bout des Champs-Elysées, qui
est inhabitée et où entrent beaucoup de
Messieurs, elle a un jardin qui serait aussi
propre aux complots politiques qu'aux se-
crets de l'amour.
9 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36883.
1261. — Rapport de l'observateur Sou-
lel, signalant les faits suivants :
1° Il y a dans les environs de Paris, no-
tamment à Saint-Denis et au Bourg-l'Ega-
lité, des individus qui entravent l'arrivage
des provisions.
2» Sur les 2 heures, il y avait, dans la Mai-
son de l'Egalité, une infinité d'agioteurs,
qui ont été chassés et frappés par des pa-
triotes. Plusieurs suspects ont été arrêtés
dans le jardin des Tuileries.
3° Le pain n'a pas manqué aujourd'hui,
le peuple a paru assez tranquillisé sur les
subsistances, et revient beaucoup sur la
conduite du maire de Paris.
4° On prétend qu'il y a dans la maison
des Filles-Sainl-Thonias des ballots remplis
d'effets, destinés aux ennemis.
5° On dénonce le nommé D'Ardeville,
père, rue Mercière, n° 10, qui sort de chez lui
tous les malins, enlre 6 et 7 heures, avec
un registre sous son bras, et va chez, un
ancien évêque ou archevêque, rue Coquil-
lière, il tient souvent des propos aristo-
cratiques. Il y a des rassemblements d'a-
ristocrales chez l'apothicaire du ci-devant
Monsieur, place des Piques. Au-dessus du
café de Foy, Maison de l'Egalité, il y a
un club d'aristocrates.
6° Le bruit court que dans le département
du Gers se fomente un complot contre-
révolutionnaire.
9 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688^.
1262. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° sur
la demande d'un individu, qui s'est dit se
nommer Debar, ex capitaine aux gardes-
frcnçaises, puis brigadier des armées du
Roi, à l'effet d'être autorisé à voir, aux
Madelonnettes, l'ex ministre La Tour-du-
Pin, sa mise ayant paru affectée, dans la
crainte qu'il ne soit très suspect, décidant
son renvoi par devant le Comité révolu-
tionnaire de la section de la Montagne,
qui reste chargé de visiter ses papiers, d'en
rendre compte au Comité, ainsi que de l'o-
pinion qu'il a sur son compte, pour prendre
ensuite des mesures ultérieures; 2° char-
geant les citoyens Chéry et Dedouvres de
se rendre au Directoire du Département,
d'y présenter le compte de l'emploi de la
somme de 14,851 livres 16 sols, donnée au
Comité par le Département, le 17 juin
précédent, et de demander la somme de
i;i,000 livres pour les dépenses urgentes
déjà faites et à venir; 3» décidant l'envoi à
l'Assemblée générale de la section des
Gravilliers du procès-verbal de la séance
extraordinaire des Jacobins, réunis aux
commissaires des 48 sections ; 4° chargeant
le citoyen Marchand de rédiger une adresse
à la Convention, tendant à demander que
les cautions exigées de ceux qui obtiennent
des places soient supprimées, en se basant
sur ce que cette mesure tend à exclure
des places les véritables Sans-culottes et
qu'elles ne sont accessibles qu'aux riches,
qui ont la faculté de caulionner pécuniai-
rement.
9 septembre 1793, malin.
Extrait du rejjistre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BC3 81* (anc. BB" 20), fol. 283-285.
1263. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° an-
nonçant qu'une députation de la section
Molière et La Fontaine est venue faire part
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
L..^_
^H aux arrestations opérées depuis quelques
^B. jours, et a dit que l'adminislralion de Po-
^*^ lice renvoyait trop légèrement des indi-
vidus, sans prendre le temps d'approfondir
l'examen de leurs affaires, et a demandé
l'avis du Comité, lequel a déclaré ne rien
pouvoir statuer, et invité la section cl
même tout citoyen, qui aurait une certitude
de ces faits, de les dénoncer par écrit, et
qu'ensuite il prendrait les mesures conve-
nables; 2° à la suile de l'interrogatoire du
citoyen Debar et de la citoyenne Fresque,
femme du sieur Debar, capitaine de vais-
seau, sa parente, d'après le rapport du Co-
mité de surveillance de la section de la
Montagne, qui dit que ce citoyen est no-
i toirement suspecté d'incivisme, qu'il en a
imposé à la Commune, lorsqu'il a déclaré
avoir perdu sa croix de Saint-Louis et ses
; titres, cette croix ayant été retrouvée chez
lui, arrêtant que, vu les circonstances et
l'opinion de sa section, il sera incarcéré
aux Madelonnettes, considérant encore
que toutes les réponses de la citoyenne
Debar sont très spécieuses et contradic-
toires, qu'une femme aussi artificieuse ne
peut avoir que des principes contre-révo-
lutionnaires et doit conséquemrnent être
mise au rang des gens très suspects, ar-
(rêtanl qu'elle sera conduite à Sainte-Pé-
lagie ; 3° agréant l'hommage, par le citoyen
Prudhomme, d'une brochure intitulée :
les Crimes des empereurs d'Allemagne, et
chargeant le citoyen Harny d'en faire un
rapport.
9 septembre 1793, soir.
Extrait du regi-<tre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
DB3 81A (anc' BC" 20), fol. 285-287.
1264. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, annonçant le dé-
part, ce jour, d'un convoi d'artillerie pour
Arras, et que l'exercice général des ca-
nonniers n'aura lieu que dimanche pro-
chain.
Le Commandant général invite l'officier
de la garde des prisonniers du Luxem-
bourg à ne pas laisser entrer de force ar-
mée auprès des prisonniers, sans s'assurer
si leur mission est signée des autorités
constituées. L'avant-veille, un brigadier
379
le da gendarmerie des tribunaux, avec
4 gendarmes, s'est permis d'entrer auprès
des détenus, sans avoir exhibé son ordre
à l'officier de garde ; cette manière de se
comporter est très incivique, et le Com-
mandant général est bien aise de rappeler
aux militaires soldés, qui ne respectent
pas la garde bourgeoise et non soldée,
qu'elle a des droits sur eux comme sur
tous les autres citoyens, lorsqu'ils man-
quent à la société, dont ils sont, pendant
leur service, les soutiens et les défenseurs.
Les réserves toujours de 200 hommes,
les patrouilles fréquentes et la môme sur-
veillance aux barrières.
D'après les rapports de la force armée,
une femme, blessée et sans connaissance,
au coin des rues du Théâtre-Français et
de Saint-André-des-Arts, a été conduite par
la garde à l'Hôtel-Dieu, par ordre du com-
missaire de la section du Théâtre-Fran-
çais. L'auteur du délit s'est sauvé.
Les mômes rapports signalent l'arres-
tation, à la Maison d'Egalité, d'un citoyen
déguisé, ayant 2 cartes civiques et une
perruque sur ses cheveux, qui a été con-
duit à la Force.
10 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470, DB3 76.
1263. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que l'on a pourchassé
les marchands d'or et d'argent du Palais
ci-devant Royal, et qu'on leur a promis
de les houspiller demain, s'ils y remontrent
leur nez; que le pain s'est très facilement
distribué dans le quartier de la Chaussée-
d'Antin, et qu'on n'a môme entendu au-
cune réclamation ou plainte à cet égaid,
dans d'autres quartiers; ajoutant que la
tranquillité n'a point été altérée dans le
Faubourg Saint-Denis, non plus que sur
les boulevards, depuis la porte Saint-IIo-
noré jusqu'à leur extrémité, que les cafés
et buvettes ont été également tranquilles.
10 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688^.
1266. — Observations du citoyen Rolin,
dans lesquelles il signale la présence, à
380
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Paris, du citoyen Demayer, ex lieutenant
au 103" régiment, actuellement capitaine»
qui passe son temps dans l'oisiveté, il dé"
nonce un Anglais, pensionnaire à l'hos-
pice de Saint- Maurice -Charenton (ci-de^
vant la Charité), en relations avec des
individus de Paris, également un nommé
Grobert, ci-devant de Grober, à la tête
d'une manufacture de canons à Meulan !
il mentionne l'arrestation d'un accapareur
de charbon, qu'il vendait 12 livres le sac,
après l'avoir acheté à Choisy à b livres 15;
ce charbon a été vendu'6 livres le sac par
le Comité de la section Beaurepaire, au
profit de ses membres, qui ont presque
tout acheté.
D'après Rolin, plusieurs groupes se plai-
gnaient de la cherté des denrées de pre-
mière nécessité, les marchands sont accusés
d'être pour la plupart des brigands, sou-
vent ce qui vaut b sols à midi, se vend
10 sols à 2 heures, Rolia indique le prix
de ces denrées : le veau se vend de 24 à
28 sols, le sucre 5 1. 10 s., le café 4 1. 10 s.
et 5, les haricots secs 1 1. le litron, les
lentilles 1 1.4 s., les œufs 21. 10 s. le quar-
teron, la chandelle 21. 10 s. la livre, l'huile
(passable) 3 1. la livre, le tabac 48 s., 3 1.
et 4 1. la livre, le cuir hors de prix, et sou-
vent il se vend des prix fous chez les dé-
bitants.
10 septembre 1793.
Original non signé, A. N., V 3688^.
1267. — Rapport de l'observateur Sou-
let, faisant connaître les bruits en circu-
lation, d'après lesquels on aurait été battu
par les brigands de la Vendée; le bruit
court également que l'armée révolution-
naire, aussitôt organisée, désarmera tous
les citoyens indistinctement et se portera
ensuite aux prisons pour juger et expé-
dier les prisonniers. Ce prétendu désar-
mement fait murmurer une infinité de
citoyens, qui disent que leurs armes leur
appartiennent et qu'ils ne les remettront
pas.
Entre une et 2 heures du matin, les
agioteurs ont été surpris dans la Maison
de l'Egalité, quelques-uns frappés et une
vingtaine arrêtés.
Le commerce d'argent, principalement
avec les gens de la campagne, se fait se-
crètement par une femme, rue du Rem-
part, vis-à-vis le Théâtre de la République.
Le peuple murmurait au Tribunal ré-
volutionnaire de ce que l'on ne jugeait
pas Brissot et C'°, mais il est tranquille
sur les subsistances.
Les patrouilles se succèdent, ce jour,
dans Paris, notamment dans la Maison de
l'Egalité et rue Saint-Martin.
Le café Lamiral, rue Neuve-des-Petits-
Charaps, est rempli d'aristocrates; tous les
soirs, on y lit l'infâme journal : l'Obser-
vateur de l'Europe, journal qui se vend
publiquement sur les 8 heures du soir, au
perron et dans la Maison de l'Egalité ; le
bureau d'abonnement est rue des Bouche-
ries-Saint-Honoré, n" 20.
L'observateur a aperçu, dans les Tui-
leries, plusieurs individus qui lui ont paru
soudoyés par les ennemis publics, l'un
d'eux, âgé d'environ 45 ans, vêtu d'un habit
rouge, ayant la tournure d'un domestique;
ces individus jouent un rôle suivant les
circonstances.
10 septembre 1793.
Original signé, A. N.,F'' 3688».
1268. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, considérant qu'il existe, à Paris,
une foule de gens suspects et d'émigrés,
qui, après avoir porté les armes contre
leur patrie, y sont rentrés pour exciter
des troubles et dissensions, que ces hom-
mes coupables ont pour complices de leurs
attentats la classe des marchands d'ar-
gent, des agioteurs et des accapareurs,
considérant qu'il est indispensable pour
la sûreté publique de poursuivre et de
saisir ces hommes criminels, ainsi que les
officiers et déserteurs, qui ont lâchement
abandonné leurs drapeaux, pour venir ex-
citer des troubles dans l'intérieur de la
République, autorisant le citoyen Boy à
arrêter les émigrés, les agioteurs, les ac-
capareurs, les marchands d'argent, ainsi
que les officiers qui sont à Paris contre
le vœu de la loi et sans congé du ministre
de la guerre, et les déserteurs des diffé-
rents régiments, et le chargeant expres-
sément de se faire assister d'un commis-
saire de police ou d'un juge de paix,
L'ESPRIT PUBLIC A PAKIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
381
lorsqu'il sera obligé d'entrer dans quelque
maison pour procéder à quelque arresta-
tion.
10 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A.N., AF*n 286.
1269. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° ins-
truit que la supérieure ou générale de la
maison de charité, située rue du Fau-
bourg-Saint-Denis, en face de la mai.son
de Saint-Lazare, est très aristocratique,
qu'elle corrompt l'esprit des autres sœurs
de ladite maison, décidant que le Comité
de surveillance de la section du Faubourg-
du-Nord examinera les papiers de cette
supérieure, apposera les scellés, s'il y a
lieu, la mettra en état d'arrestation, s'il
le juge nécessaire, et, dans le cas con-
traire, en instruira le Comité avant de lui
rendre la liberté ; ordonnant que le Co-
mité de surveillance de ladite section fera
la même perquisition chez les autres
femmes qui sont à la tôle de ladite maison,
et se conduira à leur égard, ainsi qu'il
vient d'être dit, en ayant soin cependant
dç se conduire de manière que le service
des malades n'en souffre point ; 2» déci-
dant que le Comité de surveillance de la
section de Popincourt fera la perquisition
la plus scrupuleuse dans les papiers du
citoyen Dupolet, tenant une maison d'édu-
cation, en statuant ce qu'il croira néces-
saire, et, dans le cas où cette maison ne
serait pas située dans la section de Po-
pincourt, l'invitant à renvoyer le présent
arrêté à la section dans l'arrondissement
de laquelle se trouvera cette maison ;
3» arrêtant que la Commission inspectante
des Postes sera, ce jour, totalement
supprimée ; 4» recevant le rapport des
citoyens Lécrivain et Moissard, chargés de
faire une visite dans la maison du citoyen
Courtier, laboureur et fermier de Morville,
près la Courneuve, soupçonné de laisser
gâter du foin et de refuser de vendre le
superflu du grain qu'il a récolté; un autre
rapport des mêmes commissaires sur la
pétition du citoyen Pin, qui a établi une
manufacture d'armes dans la commune
de la Courneuve, à l'effet d'obtenir de la
Commission des armes des ouvriers qui
sont à la caserne des Marseillais, et en-
voyant copie de cette pétition au Comité
de salut public de la Convention, au mi-
nistre de la guerre et au citoyen Dupin,
chef de ses bureaux ; 5° déclarant que,
surchargé d'affaires et ne pouvant donner
toute son attention à des arrestations,
dont surtout les procès-verbaux ne sont
pas motivés, et que, quoiqu'il soit bien
convaincu que le citoyen Malaret, arrêté
par le Comité de surveillance de la sec-
tion de Bon-Conseil, ne l'a été que parce
qu'il était réellement suspect, invitant ce
Comité à interroger de nouveau le citoyen
Malaret et à envoyer un procès-verbal
d'interrogatoire mieux motivé que celui
adressé au Comité ; 6» voulant conserver
sa confiance au citoyen Chéry, l'un de ses
membres, s'il l'a méritée, mais aussi vou-
lant se convaincre qu'il est coupable, s'il
y a des preuves, décidant que le Comité
de surveillance et civil, le commissaire de
police de la section du Contrat-Social se
rendront, demain matin, au Comité, qu'ils
n'ommeront entre eux, deux citoyens
pour parler successivement contre et en
faveur dudit Chéry, et après les avoir con-
tradictoirement entendus, le Comité fixera
son jugement sur ledit Chéry.
10 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BU3 81* (anc« BB'* 20), fol. 288-291.
1270. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général invite les sections
à délivrer, d'après la loi, des certificats de
civisme aux canonniers; il invite égale-
ment ses concitoyens à conserver la même
activité, et constate que le service général,
celui des barrières et des patrouilles, s'est
fait avec beaucoup d'exactitude. Le Com-
mandant général prie aussi ses frères
des Comités des sections de lui envoyer la
liste des citoyens destinés à l'armée révo-
lutionnaire.
Les réserves et patrouilles toujours les
mêmes, et toujours la même surveillance.
1 1 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), .4. N.,
AFïv 1470, BB» 76.
382
CHAPITRE I"
JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1271. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que le pain s'est encore
distribué avec infiniment de facilité dans
la Chaussée-d'Antin, et qu'il ne semble pas
qu'il se soit élevé aucunes plaintes ou
murmures à cet égard dans les autres
quartiers de Paris.
La cherté des denrées accessoires et de
première nécessité lasse furieusement le
peuple, qui se laisse quelquefois aller à
d'indiscrètes menaces contre les accapa-
reurs, mais, naturellement bon, il finit par
abjurer son juste ressentiment et par se
retirer sans bruit.
Le Palais de l'Egalité est pour ainsi dire
purgé de cette horde de vampires qui
cherche à tuer l'esprit public; la chasse
qu'on leur fait sans cesse les éloigne pour
jamais de ce lieu.
Les heureux événements de Dunkerque
ont remonté l'esprit public, et, sur la fin
du jour, les différents groupes ne s'entre-
tenaient que de nos succès. Le même esprit
régnait dans beaucoup de lieux publics.
11 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1272. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, déclarant avoir entendu dire à plu-
sieurs officiers de la section armée du
Temple que, toutes les nuits, il passait
sur le boulevard des voitures de charbon,
et que Ménilmonlant et Belleville devaient
en avoir des magasins considérables.
Les marchands d'estampes, surtout ceux
du boulevard, étalent des gravures repré-
sentant Marat avec son assassin et Le Pe-
letier tombant sous le fer de Paris; les
muscadins et les petites maîtresses les
achètent pour se repaître les yeux des
traits de Paris et de Corday, car, disent-
ils, jamais femme ne fut si audacieuse,
si intéressante, véritable héroïne, et Le
Peletier est le Français le plus généreux.
Comme on lisait à la section du Temple
un ouvrage ofi il était question de suppri-
mer les fêtes et dimanches et de ne ja-
mais croire aux serments des prêtres, les
citoyennes, qui y étaient en grand nom-
bre, ont hué l'orateur, il est facile de voir
que la prêtraille joue en dessous sa ma-
rotte et corrompt la crédulité.
Les Comités de surveillance ne cessent
de faire des captures aristocratiques; les
assignats, à tête, se vendent sur les bou-
levards à 10 et 15 0/0 de bénéfice; il cir-
cule des assignats faux de 10 livres.
Les jeunes gens en réquisition disent
que leur armée ne se lèvera pas aussi les-
tement qu'on le pense, que tant qu'on
restera à Paris, tout ira bien, mais qu'au
dehors, ce sera autre chose.
Toutes les denrées augmentent jour-
nellement, le vin, qui valait 12 sols la bou-
teille, en vaut 20 actuellement. Les ouvriers
se plaignent de ce que très peu d'archi-
tectes ont l'entreprise des travaux de la
République et qu'ils ne font travailler que
leurs favoris, ils veulent présenter une pé-
tition, pour qu'on emploie tous ceux des
sections et que le nombre des architectes
soit augmenté.
lî septembre 1793.
Original signé, A.N.,V 36883.
1273. — Lettre de l'observateur La Tour-
La-Montagne au ministre de l'intérieur,
appelant de nouveau son attention sur les
maisons de jeu, qui se multiplient d'une
manière effrayante, qui sont l'une des pre-
mières causes de la misère du peuple,
comme aussi l'origine funeste de cet esprit
d'apathie et d'insouciance pour les affaires
publiques ; si les assemblées des sections
sont désertées, c'est principalement aux
jeux de hasard qu'il faut l'attribuer. Tout
semble concourir à attiédir l'esprit public
et à faire rétrograder la Révolution. Paris
est inondé d'une foule de journaux inci-
viques, les uns portant le découragement
dans les esprits, les autres cherchant à
semer la division parmi les citoyens et à
diminuer la confiance et le respect dus
aux autorités constituées; parmi ces der-
niers, on dislingue celui du citoyen Leclerc,
de Lyon, qui ne cesse, malgré l'improba-
tion générale, de demander le renouvelle-
ment très prochain de la Convention na-
tionale, et a formé le projet d'avilir toutes
les autorités constituées. Un autre journal,
fort dangereux par l'adresse et la perfidie
avec laquelle il est rédigé, c'est YObftei~ca-
tcur, aussi est-il extrêmement recherché
des aristocrates, on le distribuait, il y a
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
383
quelque temps, au Palais ci-devant Royal,
chez deux libraires, Petit et Maret, connus
par leur incivisme, mais la foule qui se
portait cliez eux, leur ayant attiré de la
part des patriotes plusieurs scènes désa-
gréables, ils se sont vus forcés, quoiqu'à
regret, d'abandonner cette branche lucra-
tive de leur commerce anti-patriotique.
L'espèce de rage avec laquelle les malveil-
lants courent après cette feuille prouve
suffisamment dans quels principes elle
est rédigée, elle tend ouvertement à la
dissolution du corps politique.
La Tour-La-Montagne appelle ensuite la
sollicitude du ministre sur les spectacles;
il y aurait à supprimer au moins les trois
quarts des théâtres de Paris ; à l'exception
de deux ou trois, ils sont tous infectés par
l'aristocratie et bien plus propres à per-
vertir qu'à former l'esprit public. L« Théâtre
de la République n'est pas lui-même en-
tièrement à l'abri de la contagion, comme
il a pu s'en convaincre en assistant à la
représentation de Mutius Scscvola et de
Crispin médecin; la première de ces pièces,
en raison du rôle de Porsenna, humain,
généreux, qui par ses vertus force les
Romains eux-mêmes à l'estime et à l'ad-
miration, constitue un spectacle dange-
reux. La petite pièce, fort ancienne, est
absolument défigurée par les comédiens,
qui tournent en ridicule les expressions
les plus chères à la Liberté et à l'Egalité,
on s'y joue à chaque instant du nom sacré
de citoyen. D'ailleurs la plu part des théâtres
oflrent chaque jour des exemples d'un
scandale aussi révoltant pour de véritables
républicains.
Des pièces républicaines, au sentiment
de La Tour-La-Montagne, devraient seules
former le répertoire de nos théâtres: «Que
les marquis cèdent la place aux patriotes,
brûlons, s'il le faut, les chefs d'œuvre des
Molière, des Regnard, les arts y perdront
quelque chose, mais à coup sûr les mœurs
y gagneront; cette disette, d'ailleurs, ne
saurait être longue, le génie de la Liberté
inspirera les Muses françaises, et les poètes
républicains nous feront bientôt oublier
les poètes courtisans. »
11 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1274. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, déclarant que le pain est abondant
et qu'il n'y a presque de rassemblements
que chez les boulangers qui en fournis-
sent du plus blanc, probablement formés
par des accapareurs pour le revendre. Le
sieur Huard, commandant du bataillon de
Saint-Roch, pérorant dans l'un des cafés
des Tuileries, s'élevait contre le citoyen
Rolland, ancien secrétaire de Gribeauval,
directeur de l'Arsenal, au sujet de son
artillerie.
On se plaignait très hautement dans
les groupes de la conduite de Keller-
mann, au siège de Lyon, en raison de
ce qu'il parlementait si souvent avec
les rebelles, et qu'il était un traître. On
se plaignait de même, aux Tuileries, de la
perte de 0,000 hommes en Vendée, que l'on
attribuait à la trahison du général Tuncq,
favorisée par les représentants du peuple
Goupilleau et Bourdon de l'Oise.
Roubaud signale un rassemblement d'a-
ristocrates dans un club au - dessus du
café de Foy, Palais-Egalité, et fait remar-
quer que des commissionnaires accaparent
le pain pour le revendre avec bénéfice à
ceux qui ne veulent pas courir le risque
d'attendre à la porte des boulangers, que
néanmoins on trouve encore du pain dans
l'après-midi.
11 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688',
1275. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant le's faits suivants :
1° Le pain a été abondant comme les
jours précédents.
2» Les habitués du Palais-Egalité étaient
moins nombreux, sans doute à cause de
la petite expédition de la veille et du nu-
méro d'Hébert les concernant, mais on y
vendait néanmoins de l'argent.
3° A 4 heures, il n'y avait presque au*
cua rassemblement, ni sur les ponts, ni
sur la place du Palais, ci-devant Mar-
chand, et les petits groupes s'y trouvant
ne s'occupaient que d'entendre des écrits
patriotiques.
4" Sur la place de la Maison-Commune,
un particulier de la 1" réquisition, parlant
contre la loi qui lève les jeunes gens de
384
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
18 à 25 ans, fut d'abord assez écoulé, puis
regardé comme un lâche et obligé de se
retirer au plus vile.
S° D'après les renseignemenls recueillis
dans le Faubourg Saint-Antoine, les braves
Sans-culottes de ce quartier sont tranquilles
et bien décidés à écraser les aristocrates;
6° Les ci-devanl nobles craignent d'être
mis dans des maisons d'arrêt, non seule-
ment à Paris, mais encore h dix lieues à
la ronde.
7° La veille au soir, il se forma sous les
arbres des Tuileries un groupe assez nom-
breux, qui chantait la Marseillaise de fort
bon cœur, malgré les mauvaises nouvelles
de la Vendée, débitées dans la journée.
8° Cette nuit, les mesures de sûreté gé-
nérale ont continué à être mises en vi-
gueur, et, ce malin, le pain ne manquait
réellement pas , quoiqu'on voie encore
quelques personnes aux portes des boulan-
gers, qui vendent de la meilleure marchan-
dise que les autres.
9° L'opinion publique demande l'armée
révolutionnaire, Rousseville ajoute à ce
sujet, que, de concert avec Desgrouas, dé-
puté de l'Orne, il s'occupe de lui préparer
des renforts à Mortagne, son lieu de nais-
sance.
11 septembre 1793.
Original signé, A. N., F'' 3688'.
1276. — Rapport de l'observateur Soulet,
signalant la présence à Paris, rue Croix-des-
Petits-Champs, hôtel du Perron, du nommé
Noël, chirurgien -major de l'armée des
Alpes, destitué par les représentants du
peuple, feuillant, qui a brissotiné les habi-
tants de Chambéry el une partie de l'armée
des Alpes, et qui, malgré sa destitution
pour incivisme, a obtenu des certificats de
civisme et demande àêtre employé ailleurs;
son successeur Paye ne vaut guère mieux.
Soulet dénonce des tripots, l'un, au coin
de la rue Favart, sur le boulevard, n° 339,
un autre dans la Maison de l'Egalité, au
premier, près les galeries de l)ois ; où il
se rassemble un las d'aristocrates.
Le bruit court qu'on a mis en liberté la
femme Roland, qui se trouverait maintenant
en Suisse.
11 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1277. — Observations du citoyen Rolin
faisant connaître que les groupes des Tuile-
ries, des Champs-Elysées et du jardin du
Palais-Egalilé étaient assez bien composés,
qu'il se vend sur la place en face du Palais
de justice (ci-devant Palais Marchand), un
livre intitulé : La monarchie vengée, contre
les attentais de nos républicains modernes,
imprimé en 1791 chez Cuchet, libraire-
imprimeur, rue Serpente, c'est une réfu-
tation de celui intitulé: Les crimes desRoLs.
11 se vend aussi, sous le passage condui-
sant de la rue Saint-Honoré (en face de la
rue Fromenleau) au Palais de l'Egalité, un
journal intitulé : l'Observateur de l'Europe,
très aristocratique, et qui est enlevé,
quoiqu'il ne se vende jamais avant 9 heures
du soir.
Du 12 septembre, 1 h. 1/2, l'observateur
Rolin annonce qu'il a fait arrêter sur la
section Révolutionnaire, ci-devant du Pont-
Neuf, une voiture de charbon, et la femme
qui la conduisait, laquelle voulait vendre
un sac de charbon contenant tout au plus
12 boisseaux au lieu des 16 habituels, 10
livres et même 12 livres.
1 1 septembre 1793.
Original non signi'', A. N., F^ 3688'.
1278. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant qu'il sera écrit aux admi-
nistrateurs du département de Seine-el-
Oise pour les inviter à se concerter avec
le citoyen Franchet, membre du Comité
de salut public du Département de Paris,
qui a des éclaircissements importants à
donner sur un dépôt de blé.
11 septembre 1793.
Extrait du regislre des arrêtés généraux du
Comité de sûrelé générale, A. N., AF'il 286.
1279. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, sur les observations qui lui ont été
présentées par le Comité de salut public
du district de Versailles, considérant qu'il
importe à la sûreté publique que la ville
de Sainl-Germain-en-Laye ne soit pas plus
longtemps privée d'un Comité de salut
public, composé de patriotes, qui se dé-
vouent à servir la "Révolution, en éclairant
la conduite des suspects, ou en les faisant
arrêter pour déjouer leurs funestes pro-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
385
jets, chargeant spécialement le Comité du
district de Versailles d'envoyer à Saint-
Germain-en-Laye deux de ses membres
pour y organiser et y mettre en activité un
Comité de salut public, composé de pa-
triotes purs et ardents, afin de multiplier
les moyens de surveillance, qui peuvent
assurer la tranquillité publique et mettre la
liberté à couvert des atteintes que s'effor-
cent de lui porter les malveillants et les
aristocrates.
1 1 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés jçénéraux du
Comité de sûreté générale, A. JV., AF'll 286.
1280. — Arrêté du Comité de siîrelé
générale, transmettant au Comité de salut
public de Versailles deux dénonciations
très graves, à l'effet deprévenir les crimes
qu'une troupe de scélérats doit commettre,
requérant ce Comité de prendre sans délai
les mesures les plus actives et les plus
sftres pour déjouer celte horrible trame,
en saisir, s'il est possible, les auteurs, et
en aviser le Comité de sûreté générale.
1 1 seplembre 1793.
Extrait du rej^i>tre de^ arrêtes généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*ii 286.
1281. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° don-
nant pouvoir au citoyen Lécrivain de de-
mander au Comité des procès-verbaux de
la Convention nationale l'expédition du
décret relatif à l'arrestation des fonction-
naires publics, et au citoyen Franchet de
se rendre au Comité de sûreté générale
de la Convention pour lui demander l'au-
torisiition, soUiciléo par le Comité, d'aller
dans les municipalités ne faisant pas par-
tie du Déparlement de Paris, jusqu'à quatre
lieues, pour y faire les visites et recherches
nécessaires; 2° après examen des pièces
relatives à l'affaire du citoyen Berton de
Passy, dé^noncé comme très suspect, ar-
rêtant l'envoi de ces pièces au ministre de
la guerre, en lui observant qu'il serait
dangereux de laisser à un individu très
suspect la place de capitaine, poste de
confiance dont il pourrait abuser contre
les intérêts de la République, et que le
ministre sera prié de faire rejoindre, de
brigade en brigade, ledit Berton, qui a
T. IX.
d'abord été engagé dans les dragons de la
République, et le laissant à l'Abbaye jus-
qu'à la décision du ministre ; 3° chargeant
les citoyens Chéry et Moi.ssard de récla-
mer au Directoire du Déparlement le ré-
sultai du rapport au sujet du compte du
trésorier du Comité, et de demander éga-
lement la somme de 15,000 livres pour les
dépenses urgentes du Comité; 4° ordon-
nant la mise en liberté du ciloyen Ji)sset,
détenu par son ordre à Sainte-Pélagie ;
5° décidant que l'on préviendra l'Assem-
blée générale de la section Poissonnière
de l'évasion du ciloyen Lepecheux, confié
à la garde et à la surveillance de son Co-
mité, après la levée des scellés apposés
chez lui, et qu'elle sera invitée à se faire
rendre compte des mesures prises par ses
commissaires pour s'assurer de la per-
sonne d'un homme coupable, qu'ils étaient
spécialement chargés de représenter au
Comité de salut public du Département;
6° recevant le dépôt d'un extrait du pro-
cès verbal de la Convention, du 9 sep-
tembre, qui porte qu'aucunes autorités
chargées de veiller à la sûreté publique
dans la commune de Paris ne pourront
mettre en état d'arrestation aucun fonc-
tionnaire public qu'après en avoir prévenu
le Comité de sûrelé générale, qui prendra
les mesures nécessaires pour que le ser-
vice public ne soit point interrompu;
7" annonçant que le citoyen Franchet a
rapporté du Comité de sûreté générale un
pouvoir qui permet au Comité d'envoyer
l'un de ses membres au département de
Seine-el-Oise, à Versailles, pour se con-
certer avec lui relativement à un dépôt de
blé à Ecouen ; 8° recevant les explications
du sieur Pottin, commissaire de police de
la section du Contrat-Social, et de quatre
membres du Comité civil et de surveil-
lance, au sujet des arrestations arbitraires
imputées au citoyen Chéry, sans délibéra-
tion préalable, dans la nuit du 6 au 7 août,
et constatant qu'il a été véritablement pris
une délibération verbale par le commis-
saire et des membres de ces Comités.
11 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (ano' BB" 20), fol. 292-296.
25
386
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1282. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel le
Commandant général, en exécution d'un
arrêté du Conseil général de la Commune
du H septembre, ordonnant que la force
armée continuera à faire des patrouilles
pour dissiper et empêcher les rassemble-
ments autour des boulangers, invite la
force armée des sections à faire de fré-
quentes patrouilles, le jour et la nuit, à
dissiper tous les rassemblements, et les
chefs et adjudants généraux des légions à
veiller à l'exécution de cet arrêté.
Le service s'est encore fait avec beau-
coup d'exactitude et se continuera comme
à l'ordinaire.
• 12 septembre 179,"?.
Copie conforme, signée de Clément, secrétaire
de l'Etat-major général, A. N., BB^TC.
1283. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, relatant les faits suivants :
1° Hier mardi, le pain a été abondant,
comme il l'est depuis quelques jours, ce
qui continue à produire un bon effet dans
le peuple.
2° Les nouvelles sinistres d'une perte
de 6,000 hommes dans la Vendée, qui
s'étaient répandues la veille dans le pu-
blic, n'y onl pas reparu ce jour.
3° Une visite de la manufacture et des
ateliers Perier, à Chaillot, a permis à
Rousseville de constater une grande acti-
vité, 3 canons venaient d'être fondus,
d'autres étaient au forage; les ouvriers et
leurs inspecteurs lui ont dit qu'ils en four-
nissaient plus de 20 par semaine, et sous
peu en fourniraient bien davantage, ne
manquant plus, comme au début, de
châssis et de moules.
4° Au Palais Egalité, Rousseville n'a vu
aucun groupe bien prononcé ; ceux des
Tuileries écoutaient des motions patrio-
tiques; sur les quais et les ports, il n'y
avait que des ouvriers prenant leurs repas
et quelques passants oisifs; point de pla-
cards ou affiches de quelque importance
pour l'esprit public. A la place de la
Maison Commune, un fabricateur de faux
assignats s'est jeté au bas de l'échafaud,
s'est blessé, a été repris presque mort et
guillotiné de suite.
5" Rousseville mentionne la présence à
Paris du substitut du procureur de la
commune de Brest; trois autres membres
des corps constitués de cette ville, qui
devaient venir, ont dû rebrousser chemin
ou ne sont pas sortis de chez eux.
6° Le même observateur dénonce comme
un mauvais sujet un certain Lecomte, de-
meurant hôtel de France, rue Saint-
Thomas-du-Louvre, qu'il avait présenté au
ministre comme devant fournir des ren-
seignements ; la section de la Croix-
Rouge lui a saisi 15,000 livres de café.
12 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1284. — Second rapport de l'observa-
teur Rousseville, signalant les faits sui-
vants :
1° Un citoyen, de garde dans les Tuile-
ries, s'étant avisé de dire qu'un homme
de 26 à 30 ans pouvait aussi bien servir
qu'un de 18 ans, et qu'il ne comprenait pas
pourquoi la loi requérait les uns et laissait
les autres dans les maisons, fut bâtonné
d'importance par un individu pris de
boisson.
2° Au Palais Egalité, entre midi et
1 heure, Il s'est formé une espèce de
bourse ou de marché d'agioteurs et de
vendeurs d'argent qui se parlaientà l'oreille;
l'observateur, étant entré dans le café le
plus voisin, où il y en avait un noyau
de 80, chercha en vain à comprendre ce
qu'ils disaient; ils s'éclipsèrent; les co-
quins qui s'assemblent ainsi seraient tous
de bonne prise, mais il faudrait n'em-
ployer à cet effet que des hommes sans
uniformes et sans armes, qui ne donne-
raient pas l'éveil aux espions de ces contre-
révolutionnaires.
3° Les cafés des boulevards, dans les-
quels il y a de la musique, étaient remplis
de peuple, mais on n'y chantait que des
airs patriotiques. Les petits groupes for-
més, soit à la porte Saint43enis, soit à la
porte Saint-Martin, parlaient des nouvelles
du jour, se consolaient de la perte éprou-
vée dans la Vendée par l'avantage rem-
porté du côté de Dunkerque; on s'entre-
tenait aussi des forces des armées avec
l'appoint de la première réquisition, et
L'KSPRlT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE ilQi
3S1
beaucoup déjeunes gens du peuple disaient
qu'ils ne demandaient pas mieux que de
marcher, pourvu qu'on les délivrât des
traîtres.
4» Le Faubourg Saint-Antoine paraît en-
core un peu travaillé, mais tout en rece-
vant l'argent des aristocrates, cela ne
l'empêchera pas de marcher contre eux
à l'occasion; Rousseville y était la veille
en gilet rouge et « en petite républicaine » ;
ceux qu'il avait connus en diverses circons-
tances, surtout au 31 mai, lui ont dit qu'ils
seraient toujours les amis des patriotes.
5° Rousseville déclare avoir remarqué,
rue des Lombards, des groupes de garçons
perruquiers et épiciers, qui parlaient bas,
mais avec une telle animation, qu'il était
facile de voir qu'il s'agissait de la pro-
chaine levée; selon toute apparence, il y
aura des rassemblements de Jeunes gens
désireux de rester à Paris, qu'il sera bon
de connaître, afin d'y mettre ordre.
6° D'après les déclarations d'un patriote,
il y aurait, dans des maisons particulières
du Faubourg Saint-Germain, plusieurs cha-
pelles, fort richement ornées, notamment
dans la rue Princesse et dans les maisons
environnant le Luxembourg; ces chapelles
n'étaient plus fréquentées depuis quinze
jours, mais n'en existaient pas moins.
Rousseville, qui avait cherché à découvrir
la chapelle de la rue Princesse, ne trouva
que trois maîtresses couturières, fort dé-
votes, ayant des enfants chez elles, soit en
pension, soit en apprentissage.
12, 13 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1285. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, faisant Connaître : 1° que la veille,
au Palais-Royal, des femmes, montrant
une élégante, qui passait avec 2 bracelets
en or à chaque bras, disaient qu'elle
avait bien le moyen de se parer, quand il
n'y avait qu'à fabriquer des assignats; il
l'a vue entrer dans un café et a entendu
dire qu'elle s'appelle Fanchette; 2° plu-
sieurs jeunes gens des départements^ et
en réquisition, arrivent à. Paris avec des
passeports pour aller plus loin, quantité
de ceux de Paris disparaissent avec des
passeports; comme dans les sections on
ne délivre de certiticats qu'aux citoyens
hors de réquisition, ou à ceux employés
aux armées, il y a tout lieu de croire que
ces passeports sont faux; 3» Béraud étant
entré dans plusieurs cabarets du Fau-
bourg Saint-Antoine, y a vu des maçons,
des charpentiers étaler des portefeuilles
bien garnis, et déclarer que, tant qu'ils
auraient de quoi boire, ils ne quitteraient
pas Paris, qu'ils ne se gênaient pas pour
dépenser un assignat de 10 livres, qui était
aussitôt remplacé, qu'ils connaissaient des
marchands de la rue Saint-Denis, de bien
braves gens, à leur dire, qui ne regar-
daient pas à un assignat de 100 livres pour
faire boire le pauvre; i» à l'Assemblée gé-
nérale de la section du Temple, il ne s'est
présenté hier que .'iO et quelques citoyens
pour participer à l'indemnité que la loi
accorde à ceux qui viendront aux séances,
les dimanches et jeudis.
12 septembre 1793.
Original signé, A. N., F'' 3688'.
1286. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que : 1° le pain, quoi-
que assez commun, est toujours un pré-
texte de troubles pour les malveillants,
les portes de certains boulangers sont en-
core assiégées par un grand nombre de
femmes qui, par leurs discours insidieux,
fomentent de nouveaux troubles; 2" dans
les rassemblements ou groupes sur les
places publiques ou dans les cafés, il n'est
question que du prix excessif de toutes les
denrées, des accaparements de sucres et de
cafés, de la vente forcée de ces objets, et
des succès du général Houchard sur les
Anglais; 3» le décret de la Convention
relatif à la tenue des séances des sections
a excité des réclamations à la section des
Piques ; les Jacobins ont été accusés d'a-
voir provoqué ce décret et d'exercer la
toute puissance dans Paris, mais l'auteur
de cette absurde dénonciation a été hué et
obligé de quitter la tribune sous l'impro-
bation générale, on allait le cha.sser, s'il
ne s'était à l'instant même fait recon-
naître à la section, il se nomme Bertholef,
attaché à la fabrication des assignats.
12 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
388 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1287. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, donnant les renseignements sui-
vants : 1° Le pain est abondant, malgré
cela, l'attroupement est le même chez les
boulangers, qui font le pain d'une qua-
lité plus blanche ; le matin même, plu-
sieurs femmes ont été fustigées chez un
boulanger, près des Messageries, rue Mont-
martre; 2° un certain Ricliard, maison du
passage Beaufort, près de la rue Quincam-
poix, fait un commerce de contrats d'as-
signats et d'argent avec les aristocrates,
qui se réunissent au café Lamiral, rue
des Petits-Champs, n" 31, et y tiennent
des conversations inciviques, interrompues
dès qu'entre un étranger ; 3° si le général
Kellermann est destitué du commande-
ment de l'armée des Alpes, les aristo-
crates, Brissolins et modérés, vont taire
leur morgue, et son remplacement par
Doppet, colonel des Allobroges, amènerait
un grand changement en faveur de la
République, parce que celui-ci, quoique
ci-devant médecin, n'en est pas moins un
chaud républicain ; 4» le désarmement des
Parisiens, à l'effet d'armer la jeunesse en
réquisition pour l'armée révolutionnaire,
est à redouter, en raison du patriotisme
très douteux chez tous les marchands et
clercs de procureurs.
12 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1288. — Rapport de l'observateur Sou-
let : 1° dénonçant le nommé Dabelua, se-
crétaire de l'ambassadeur d'Espagne, de-
meurant hôtel de Beauvais, rue des Vieux-
Augustins , comme couchant toutes les
nuits chez une femme, hôtel de Varsovie,
rue des Bons-Enfants, dans un petit entre-
sol, de même un autre particulier, domi-
cilié rue Neuve-de-l'Egalité, au coin de la
rue Poissonnière, qui s'est engagé dans
les dragons de la République, mais n'est
jamais parti, quoique ayant reçu tout le
fourniment, l'un des payeurs de l'armée
des Alpes, Lacroix ou Sainte-Croix, aris-
tocrate fieffé, dénoncé au général Car-
teaux; 2» constatant que des femmes se
sont battues devantla ported'un boulanger,
rue Saint-Jacques; 3° signalant laprésence,
à Paris, du nommé Saint Charles, agent
secret et âme damnée de l'ex-ministre
Lebrun, qui vient d'être destitué de sa
place d'adjudant général de l'armée des
Alpes par les représentants et sollicite un
emploi dans la diplomatie ; 4° faisant con-
naître, au n" 148 de la Maison de l'Egalité,
l'existence d'un club de contre-révolution-
naires, que fréquentaientDumouriez,Miac-
zynski, Saint-Georges, et qui est toujours le
rendez-vous d'une foule d'aristocrates ; il
s'y trouvait une correspondance secrète
avec d'autres papiers apportés du château
des Tuileries, qui fut enlevée et portée ail-
leurs. L'un des chefs de ce repaire est un
nommé Petit, fournisseur des vivres pour
les armées, demeurant rue Saiiit-Honoré.
De temps en temps, ces conspirateurs se
réunissent, bien avant dans la nuit, tantôt
à la campagne, tantôt dans l'un des fau-
bourg de Paris, et tous les matins. Mai-
son Egalité. Les hardes de Miaczynski
étaient dans cet appaftement peu de jours
avant son exécution, il est à présumer que
c'est là que se distribuaient l'or de Pitt et
les rôles qu'on fait jouer aux personnages
soudoyés. Les gens de la police, n'étant
pas tous très sûrs, ne peuvent être char-
gés indistinctement de la poursuite de
cette affaire.
12 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F' 36883.
1289. — Observations du citoyen Rolin,
déclarant : 1° que, d'après l'assertion du
citoyen Vidal, docteur en médecine, rue
desFossés-Saint-Germain-des-Prés, le Con-
seil de santé de la rue Grange- Batelière
aurait vendu pour IbO.OOO livres la place
d'apothicaire en chef de l'armée du Nord ;
que, la nuit dernière, fut arrêté, près
de la Convention nationale, un jeune
homme déguisé en femme, qui fut relâché
par un officier du poste (que l'on croit
être de la section du Panthéon-Français)
sous prétexte qu'il avait voulu faire une
farce ; 2° dénonçant trois prêtres inser-
mentés, à Thiais, qui, tous les dimanches,
viennent dire leurs messes dans des pen-
sions de Picpus, tenues par Lottin et Va-
trin, et entretiennent une correspondance
avec les citoyennes Lebeau , anciennes
institutrices, qui continuent à enseigner et
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
389
à avoir des pensionnaires, quoique ayant
refusé le serment en 1790; ces prêtres
sont connus pour excellents aristocrates
et par leur langage incivique.
12 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F' 3688'.
1290. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, sur la dénonciation faite par le
Comité de la section Poissonnière, char-
geant le Commandant général de la garde
nationale de Paris de surveiller, de dissi-
per ou de faire enlever les hommes qui
forment un rassemblement à Verrières,
au-dessus de Sceaux, de faire saisir tous
les papiers de ces suspects à leurs domi-
ciles et d'en rendre compte au Comité.
12 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*n 286.
1291. —Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, autorisant spécialement le Comité
de salut public du district de Versailles à
faire mettre en état d'arrestation les ci-
toyens suspects de la ville de Saint-Ger-
main-en-Laye, à leurs domiciles, et à faire
transporter au lieu de leurs séances les
papiers suspects qu'ils pourront trouver
chez les personnes arrêtées.
12 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*il 286.
1292. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1» à la
suite de la venue des femmes de la sec-
tion des Invalides pour obtenir la distri-
bution d'ouvrage dans leur section, char-
geant le citoyen Guignes de se rendre chez
le ministre de la guerre pour lui demander
quelles sont les mesures qu'il a prises afin
de faire distribuer l'ouvrage dans chaque
section ; 2" autorisant par écrit les admi-
nistrateurs des Postes, en raison de la
suspension de la Commission des Postes,
à donner un libre cours à tous les jour-
naux et lettres; 3° convoquant le sieur
Perler, de Chaillot, afin de savoir s'il est
question d'interrompre le cours et la
circulation de ses eaux; 4° constatant la
remise entre les mains du sieur Harny,
trésorier du Comité, par les citoyens
Chéry et Moissard, de la somme de lu,000
livres, par eux reçue du sieur Baron,
payeur des dépenses du Déparlement,
pour être ladite somme employée aux dé-
penses du Comité de salut public du
Déparlement; S» décidant que les sections
seront invitées à faire visiter par le chi-
rurgien-major de chaque section les mili-
taires prétendus blessés, à l'efTet de cons-
tater si la blessure est grave et dispense le
blessé de rejoindre; 6" décidant que le
ministre de la guerre sera invité à nommer
deux ou trois chirurgiens expérimentés et
fidèles, qui visiteront, deux ou trois fois
par semaine, les hôpitaux militaires, tant
de Saint-Denis que de Paris, pour cons-
tater l'état des militaires malades et afin
de couper court aux abus; 7° arrêtant
qu'il sera écrit à la commune d'Asnières,
dénoncée comme conservant encore des
marques de féodalité, de les faire dis-
paraître sur-le-champ ; à celle de La
Villette de supprimer sur-le-champ les
marques de royauté qui subsistent en-
core sur la croix qui se porte aux enter-
rements et sur d'autres ornements d'église ;
à celle de Clamart, composée de fermiers,
tous de la même famille, pour lui rappe-
ler le décret qui exige que la municipalité
ne soit pas composée de citoyens tous
parents ; 8° décidant qu'il sera envoyé aux
Comités de surveillance des sections une
circulaire pour les inviter à exercer leur
surveillance sur les attroupements de
femmes aux portes des boulangers et à
envoyer les plus entêtées à la maison de
Sainte-Pélagie ; 9° arrêtant qu'il sera écrit
au ministre de la justice pour l'aviser des
plaintes que font les communes de ce que
les lois ne leur parviennent pas, et que la
plupart n'ont pas encore reçu la loi sur
les accaparements, et aucune celle sur le
maximum; 10» décidant qu'il sera écrit au
ministre de l'intérieur pour lui transmettre
les plaintes de plusieurs communes des
environs de Paris au sujet de la non appli-
cation, aux Halles de Paris, de la loi sur
le maocimum, et pour l'inviter à remédier
à cet abus, et qu'il en sera encore écrit au
môme ministre pour lui rappeler la loi qui
l'oblige à approvisionner Paris et leDépar-
390 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
tement comme place de guerre; H° déci-
dant de présenter une pétition au nom
des Comités de salut public des communes
et des sections pour solliciter un décret qui
rapporte celui des cautionnements, de sorte
que ceux qui ne pourront pas sous-louer
des terres seront cautionnés par la Na-
tion, les communes et cantons, et que les
patriotes auront leur tête pour caution ;
12° constatant que le citoyen Remy, de-
meurant rue de La Rochefoucault, n»19,
mandé au Comité, y est venu et a promis
de donner tous les renseignements pos-
sibles et précis au sujet du général Tuncq,
qui prouveront sa vie scélérate et crimi-
nelle; 13° annonçant qu'il a été écrit au
citoyen Beffrby, connu sous le nom du
Cousin Jacques, que l'indisposition d'un
des membres du Comité chargé d'exami-
ner sa brochure intitulée : ConstitiUion
dans la Lune, arrêtée par la Commission
des postes, est cause qu'aucune décision
n'a encore été prise, mais qu'un exem-
plaire sera remis à un autre commissaire,
chargé d'en rendre compte lundi; 14° dé-
clarant que la citoyenne Bâche, femme
" d'un capitaine de compagnie franche, de-
meurant rue Etienne, sera invitée à four-
nir des renseignements sur le fils du gé-,
néral Lagenetière, soupçonné d'avoir passé
aux Espagnols, et qui serait à Paris;
15° décidant qu'à l'avenir le président et
le secrétaire seuls signeront les lettres et
extraits conformes.
12 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlement de Paris, A.N.,
I5B^ 81* (anc« 013'* 20), fol. 296-301.
1293. — Extrait de l'ordre du Jour de la
force armée de Paris, d'après lequel il n'y
aura pas d'exercice général des canon-
niers, dimanche prochain, et le Comman-
dant général renouvelle aux capitaines des
canonniers qu'ils sont responsables des
effets des canonniers qui quittent le corps;
il se déclaré très satisfait du service, qui
est fait avec beaucoup d'exactitude, et en
demande la continuation avec les mêmes
réserves et la môme surveillance aux bar-
rières.
Suivant les i-apports de la force armée,
l'officier commandant le poste du quai de
l'Ecole observe qu'il manque d'alcali vo-
latil et de tabac dans la boîte des secours
pour ceux qui se noient.
13 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470, DB^ 76.
1294. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, annonçant: 1° que dans deux guin-
guettes qu'on appelle les Deux-Moulins,
au-dessus des marais du Faubourg du
Temple, des individus, en habits de volon-
taires, viennent avec des filles y faire des
repas de 100 et 150 livres et qu'on soup-
çonne les aubergistes de fabriquer avec
eux des assignats; 2° que beaucoup de
Flamands, et surtout de Flamandes, sont
à Paris pour acheter l'or et l'argent, et que
les Liégeois qui ont accepté la Constitu-
tion sont suspectés d'être des émissaires
de la Prusse pour accaparer également
l'or et l'argent.
13 septembre 1793.
Original signé, A. N.,F^ 36883.
1295. — Rapport de l'observateur Rou-
baud,déclarant que : l'ie pain est toujours
abondant, mais que les femmes ne cessent
d'assiéger les portes des boulangers et
tiennent des propos inciviques, et que le
gouvernement préviendrait peut-être les
attroupements chez les boulangers, puis-
qu'il y a du pain toute la journée, en fai-
sant marcher d'autorité les pompes dans
les rues où il y a des attroupements; 2° sur
la dénonciation d'accaparements de grains
àlaportedeChaillot.l'observateurRoubaud
s'y est transporté et a trouvé simplement
chez un brasseur deux chambres pleines
d'orge pour la fabrication de la bière ;
3° les brocanteurs du Palais Egalité, quoi-
que pourchassés et ellrayés, vont toujours
leur train; 4° les femmes publiques du
Palais-hoyal ne contribuent pas peu par
leur incivisme et d'autres vices à entretenir
le foyer de corruption en tous genres de
ce promenoir public, où l'on ne déviait
jamais rencontrer que la bienfaisance na-
tionale.
13 septembre 1793.
Original signé, a'. N., F' 36883.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
391
1296. — Rapport de l'observateur La
Tour-La-Monlagne, annonçant que : 1» le
calme le plus profond règne dans Paris,
que les groupes ne sont plus aussi fré-
quents, ni aussi nombreux, que les portes
des boulangers sont encore assiégées,
quoique le pain ne manque pas et qu'on
s'en procure aisément à toute heure du
jour, et que ce léger reste d'inquiétude
ne peut fitre attribué qu'aux manœuvres
perfides des malintentionnés, qui ne s'ac-
commodent point de la tranquillité du
peuple; 2° Leclerc, de Lyon, suit toujours
le système de diffamation qu'il a adopté
contre la Convention ; cet écrivain s'est
rallié aux aristocrates, dont il se vantait
jadis d'être la terreur; on s'arrache son
journal et il gagne beaucoup d'argent ;
3° les femmes se plaignent vivement et du
défaut d'ouvrage et de la cherté excessive
des denrées; les blanchisseuses, surtout,
jettent les hauts cris, le savon est actuel-
lement à un écu la livre; 4° des malveil-
lants annonçaient qu'on avait dressé une
guillotine à Bicêtre et que déjà plus de
600 personnes avaient été exécutées pen-
dant la nuit, sans forme de procès; ce
bruit absurde n'a causé aucune sensation ;
S° on se plaint, depuis quelques jours, de
la mauvaise qualité de la viande, et l'ob-
servateur lui-même fit arrêter, rue de la
Planche-Mibray, près du pont Notre-Dame,
une charrette sur laquelle on transportait,
pour être débité dans une boucherie, un
bœuf dont la chair présentait quelques
indices de putréfaction ; 6" le service de
la garde nationale se fait avec beaucoup
de négligence et l'on rencontre peu de
patrouilles pendant la nuit; 1° un ouvrage
nouveau de Brissot est sous presse et va
paraître au premier jour; c'est, dit-on, le
testament politique de cet homme dange-
reux; le libraire Maret, au Palais-Royal,
cour des Fontaines, s'est chargé de l'im-
pression et de ladistribution de cet ouvrage,
dont on attend sans doute un grand eU'et.
13 septembre 1793.
Original signé, A. N.,F'' 3688^
1297. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, donnant les renseignements sui-
vants :
l" Le pain ne se distribue pas aussi fa-
cilement que de coutume dans la Chaus-
sée-d'Antin, la porte des boulangers est
de nouveau assiégée par des femmes, qui
ne peuvent avoir que de mauvaises inten-
tions, les boulangers étant suffisamment
approvisionnés.
2' Dans la section des Piques, les Fau-
bourgs Saint-Honoré, Saint-Germain et
sur le boulevard du Temple, il ne s'est
rien passé de contraire à l'ordre et à la
tranquillité publique.
3° La malveillance, toujours active,
cherche toujours h exercer son petit em-
pire dans les cafés, les groupes et surtout
au Palais de l'Egalité, mais le peuple, tou-
jours en garde contre ses traits enveni-
més, les repousse avec horreur et mépris.
4° La cherté de toutes les denrées et les
succès militaires occupentalternativement
le peuple, il parle avec enthousiasme du
deuxième objet et avec une sorte de res-
pect du premier.
13 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36883.
1298. — Observations du citoyen Rolin,
qui dénonce deux habitants d'Ivry, accu-
sés de tenir chez eux des conciliabules
très anticiviques et d'avoir dit qu'il fallait
écraser ou pendre tous ces gueux de Sans-
culottes, propos certifiés par le sieur Bel-
lot, instituteur à Ivry, et rend compte de
l'Assemblée générale de la section du Pan-
théon-Français, qui exclut les clubistes de
la Sainte-Chapelle et de Montaigne, ainsi
que les signataires des pétitions des 8,000
et des 20,000 ; on y a annoncé la prise de
8,600 Hessois avec leur trésor, et que le
roi de Prusse demandait la paix à tout
prix. Le Faubourg Saint-Germain, y com-
pris le Luxembourg, a paru à l'observa-
teur très tranquille.
13 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F' 3688'.
1 299. — Rapport de l'observateur Soulet,
annonçant qu'on recommence à s'attrou-
per devant la porte des boulangers, et que,
non loin de là, il s'assemble des personnes
des deux sexes qui ameutent, il est à pré-
sumer qu'elles sont soudoyées.
392
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
On a battu les marchands d'argent dans
la Maison de l'Egalité.
13 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3C88'.
1300. — Délibération duComilé de salut
public du Département de Paris : 1° sur
la dénonciation de divers faits suspects,
par quatre marchands d'urmes, à Vitry-
sur-Seine, notamment de la vente, par la
municipalité, de l'argenterie de l'église,
sans en rendre aucun compte, chargeant
les citoyens Chéry et Dedouvres de se
rendre à l'instant à Vilry pour y faire,
dans toutes les maisons qui leur paraî-
tront suspectes, les perquisitions et ar-
restations nécessaires , en s'adjoignant
20 hommes de la force armée de Vitry, et
invitant la municipalité à convoquer, le
lendemain matin à 10 heures, l'Assemblée
générale de la commune, à l'effet de rece-
voir les instructions fraternelles des mem-
bres du Comité (jui y seront envoyés ;
2° transmettant au Comité de salut pu-
blic de la Convention une dénonciation
du citoyen Picard, conducteur des dili-
gences venant d'Angers, d'après laquelle
les. généiaux ne font pas leur devoir, s'a-
musent avec des femmes et boivent du
malin au soir; 3° annonçant qu'il a été
écrit au ministre de l'intérieur pour l'avi-
ser que plusieurs communes des environs
de Paris se plaignent de ce que la loi sur
le maximum est publiquement violée à la
Halle de Paris, et pour le prier de prendre
les mesures nécessaires à l'effet d'empê-
cher un pareil abus; 4° déclarant qu'il a
été écrit aux Comités de surveillance des
sections pour leur recommander de sur-
veiller les attroupements qui peuvent en-
core se produire à la porte des boulangers
et d'envoyer les femmes les plus obstinées
à Sainte-Pélagie pour une quinzaine; qu'il
a été de même écrit au maire et au pro-
cureur de la commune de Colombe pour
les convoquer avec le boulanger de cette
commune au Comité, qu'il a été égale
ment écrit aux maire et ofliciers munici-
paux de Cliimart pour les convoquer à
l'effet de savoir s'il est vrai que le pain s'y
vend 30 sols les 4 livres; aux communes
d'Asuières et de La Villetle pour faire
disparaître le plus promptement possible
les marques de féodalité, notamment sur
la croix des enterrements et les objets du
culte, couverts de Heurs de lys ; 5» annon-
çant que le citoyen Perier, mandé au
Comité à l'effet de savoir s'il est instruit
qu'il y ait un projet d'interrompre la cir-
culation des eaux de Paris, est venu et a
dit qu'il pensait que le Département avait
pris un arrêté à ce sujet, et a promis au
Comité de lui faire passer un petit mé-
moire relativement à l'utilité et à la né-
cessité de conserver cet établissement,
ainsi que d'autres notes sur les farines;
6° deux membres du Comité de surveil-
lance de la commune de Sèvres étant ve-
nus demander au Comité de les instruire
sur la marche à suivre relativement aux
gens suspects, le Comité a satisfait à leur
empressement à s'instruire pour pouvoir
concourir de leur mieux à servir la Répu-
blique.
13 septembre 1793, malin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Iléfiartcment de Paris, A. iV.,
BB3 81* (anc' OB'!* 20), fol. 301-304.
1301. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris: 1" don-
nant pouvoir aux citoyensHardy et Génois
de se rendre, le lendemain, à Vitry pour
converser fraternellement avec les habi-
tants de cette commune, prendre connais-
sance des abus qui pourraient y régner et
donner les avis qu'ils jugeraient utiles au
bien de la République; 2° envoyant aux
Madelonnettes le citoyen Teissier, négo-
ciant, rue Croix-des-PelitsChamps, n° 37,
soupçonné de correspondre avec un émi-
gré et de lui faire passer de l'argent;
3° convoquant le sieur Buisson, menui-
sier, rue ci-devant d'Artois, qui avait
trouvé sur le Pont-Neuf une carte parais-
sant très mystérieuse, chargée d'un cachet
portant quatre ancres, une croix et une
couronne; 4* recevant la déclaration de
la citoyeime Bâche au sujet du citoyen
Lîigenetière fils, dont elle ignore le do-
micile, mais qu'elle a rencontré aux Tui-
leries; 5» donnant pouvoir aux citoyens
Pelitpas et Bruiiet, membres du Gùniitc
de la Halle au Blé, de faire perquisition
en la maison du Séjour d'Hyyie, apparie-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
393
liant au citoyen Sédillot, médecin, et
d'examiner les papiers du citoyen Viel-
castel, prévenu d'émigialion et d'être
muni de faux certificats de résidence ;
6» portant qu'il a été écrit aux 48 sections
et aux communes pour les avertir que
l'on voit journellement se promener dans
Paris des militaii-es qui, sous prétexte
d'être estropiés, ne rejoignent pas leurs
drapeaux, et pour les inviter à les faire
arrêler, sans tenir compte des certificals
de chirurgiens, pour la plupart mendiés
ou faux, et les faire visiter par les cliirur-
piens majors de leurs sections, qui attes-
teront la réalité de leurs blessures; 7° re-
cevant le compte rendu de la mission
confiée au sieur Franchet par le Comité
de sûreté générale, à l'effet de visiter le
château d'Ecouen, signalé comme renfer-
mant un magasin assez considérable de
grains, d'après lequel il n'a constaté aucun
accaparement et a trouvé 12,700 livres de
grains, reste de plus grande quantité.
13 septembre V7'J3, soir.
Extrait du registre des ilélibéralions (lu Comité
de surveilhince du Oéparlemeni de Pans, A.N.,
BB» 81A (anc' I3B'* -10), fol. 301-306.
1302. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel est an-
noncé le départ de deux convois d'artille-
rie, l'un pour Gravelines, l'autre pour
Douai.
Le Commandant général const.ile que
le service s'est encore très bien fait, cette
nuit, et invile ses frères d'armes à conser-
ver la même vigilance et surveillance aux
barrières pour empêcher la sortie du pain
et des farines. Des patrouilles fréquentes
empêcheront tout attroupement à la porte
des boulangers, à la falirication des assi-
gnats, près de tous les établissements na-
tionaux, et surveilleront les malveillants
payés par les puissauces coalisées contre
notre sainte Liberté.
Les réserves seront toujours de cent
hommes.
14 septembre 1793.
Exlrait< conformes, signés de Clément, secré-
taire de I Etat-majiir général (2 pièces), A. N.,
AF'v U70, BB3 7G.
1303. — Lettre de l'observateur Per-
rière au ministre de l'intérieur, déclarant
que le mauvais étal de sa santé ne lui per-
met pas de se conformer aux exigences du
citoyen Franqueville, qui reçoit chez lui,
tous les matins, à 7 heures, les comptes
des commissaires observateurs et qu'il a
l'habitude de consacrer un jour à l'obser-
vation des faits, et un autre jour à leur
rédaction ; dans ces conditions, il croit,
et c'est l'opinion du citoyen Franqueville,
qu'il remplirait bien plus utilement sa
mission en province qu'à Paris, et se met
aux ordres du ministre.
Perrière fait suivre cette lettre de son
rapport habituel.
La nouvelle des heureux succès rem-
portés dans le Nord donne au peuple un
nouveau courage, il exprime dans les
groupes ses joies et ses espérances; les
aristocrates se réjouissent plus haut que
les bons citoyens eux-mêmes ; ces adroits
reptiles, fidèles à leur plan de destruction
et de haine contre les patriotes, siiisissent
toutes les occasions de se venger de leur
patriotisme et cherchent tous les moyens
de les rendre suspects. On ne saurait trop
surveiller l'adroite intrigue de ces gens-là,
si l'on n'y prend garde, le patriotisme lui-
même sera dénoncé et immolé par l'aris-
tocratie.
On répand avec éclat dans le public
une grande conspiration de Marie-Antoi-
nette, où tous ceux qui l'environnent sont
accusés d'avoir favorisé sa correspondance
avec les ennemis du dedans et du dehors.
Michonis, l'administrateur de Police, s'est
chargé pour elle d'un bouquet, qui ren-
fermait un billet portant à peu près ces
mots : « Soyez tranquille, j'ai de l'argent
et des hommes tout prêts. » Les citoyens
paraissent indignés de ce nouveau com-
plot, et le moment est venu de presser le
jugement de celte reine orgueilleuse et
éternellement conspiratrice, qui ne cesse
de mettre sa tête en balance avec celle de
tous les Français.
Dans un quartier rempli d'aristocrates,
autrefois le quartier de la robe, on pro-
teste contre le décret qui défend la vente
des contrats, qu'on affecte de considérer
comme une banqueroute indirecte.
La difficulté d'avoir du pain recom-
mence chez beaucoup de boulangers, et il
CHAPITRE I«'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
n'est même pas possible aux patrouilles
les plus résolues de saisir toutes les per-
sonnes arrêtées à la porte de ces derniers !
Perrière cite l'exemple d'une femme qui»
ayant trouvé vides les boutiques de 3 ou
4 boulangers, est venue se planter à la
porte d'un autre qui venait de mettre au
four, et fut bientôt suivie d'une foule nom-
breuse, on voulut l'arrêter, elle raconta ce
qu'elle avait fait, le pain fut distribué, et
plusieurs personnes ne purent en avoir;
s'il y a une disette, au moins en apparence,
c'est que plus d'un citoyen prend au delà
de sa provision ordinaire.
Perrière dit à ce sujet : « C'est quand An-
toinette conspire et que les citoyens pré-
posés à sa garde se laissent corrompre,
c'est quand les traîtres livrent à l'Anglais
un port important, quand le fer de l'en-
nemi ne peut rien contre la France, son
ordoity circuler pour augmenter le nombre
des ennemis intérieurs, pour corrompre
les magistrats et une partie du peuple
lui-même. )>
Perrière dénonce une famille entière
d'aristocrates fieffés, tous employés avec
leurs domestiques dans l'artillerie ou les
vivres, du nom de Biocbe, leur chef de-
meure rue Saint-André-des-Arts. Il signale
au ministre les propos contrerévolution-
naires qu'il a entendus dans ses bureaux,
on y parlait avec haine de la Convention
comme n'ayant fait que du mal, on repré-
sentait Robespierre comme un ambitieux
et un homme avide, qui ne cherche qu'à
dominer et à s'enrichir; dans la discussion
engagée à ce sujet, Perrière avait beau
déclarer que c'était l'intérêt de la France
de maintenir la Convention, que, si elle se
retirait, elle provoquerait des propos et des
soupçons injurieux, comme de se mettre
à l'abri de l'orage après l'avoir attiré, on
lui répondait imperturbablement que c'é-
tait la Convention qui avait fuit tout le mal,
qu'il fallait la chasser. Ces mêmes hommes
réclamaient une augmentation de récom-
penses pour les services qu'ils avaient
rendus à la patrie. D'après leur conversa-
tion, Perrière estime que ces individus
n'avaient servi la patrie que par circons-
tance et ne devaien ta l'avenir être employés
qu'avec la plus grande circonspection.
Perrière dit avoir parcouru plusieurs
ateliers dans le ^Faubourg Saint-Marceau,
et constate que les efforts des aristocrates
de tous genres sont vains, car le peuple
aime bien sincèrement la Révolution, il
l'aime avec autant d'ardeur que de cons-
tance, et Perrière ajoute que c'était une
véritable jouissance pour un cœur patriote
de voir l'amour du travail et celui de la
patrie réunis.
14 septembre 1793.
Original signé, A. A'., F'" III, Seine, 27.
Ed. Ad. Schmidt, Tableaux de la Révolution
française, t. II, p. 116.
1304. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : i° déci-
dant, après la visite des papiers du citoyen
Vielcastel et l'examen des certificats de
résidence à lui délivrés par la commune
de Boulogne-sur-Mer, suspectés de faux,
son arrestation aux Madelonneltes; 2° re-
cevant le compte rendu de la mission des
citoyens Chéry et Dedouvres, envoyés à
Vitry, lesquels déclarent que le ci-devant
prince de Salm s'est enfui peu avant leur
arrivée et qu'ils ont saisi trois lettres en
allemand, de même chez le sieur Petilval,
au château de Vitry, deux chevaux de luxe
qu'il cherchait à soustraire à laRépublique;
3° décidant qu'il sera écrit à la Conven-
tion pour l'inviter à décréter la défense à
toute autorité constituée de retarder les
commissaires aux accaparements dans
leurs opérations; 4» sur la dénonciation,
par la Société des Amis de la Liberté et de
l'Egalité séante aux Jacobins, de l'exis-
tence dans la maison des Chartreux, rue
d'Enfer, de farines cachées dans des ton-
neaux et destinées aux ennemis, autori-
sant les citoyens Franchet et Lécrivain à
s'y transporter et à y faire visite partout
où ils jugeront nécessaire, les autori.sant
également à se transporter chez le citoyen
Duchemin, secrétaire du ci-devant prince
de Condé, à Montrouge, à visiter ses pa-
piers et à procéder à l'arrestalion de Guil-
laume, ci-devant notaire et député à l'As-
semblée nationale, dans le cas où ils le
trouveraient chez Duchemin ; S" mandant
au Comité le citoyen Saint-Venant, com-
missaire de police de la section de la Halle-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
395
au-Blé, ainsi qu'un membre de chacHii
des Comités civil et révolutionnaire de
cette section, pour instruire le Comité des
motifs qui ont pu les déterminer à lever
les scellés apposés chez le citoyen Bruyère,
rue Saint-Honoré, par ordre du Comité de
salut public du Département.
14 septembre 1793, matin.
Extrait du registre des déliljé rations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. JV.,
BB' 81^- (anc' BB'* 20), fol. 307-309.
1305. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant le citoyen Chcry de se transporter
chez le citoyen Flotard, chirurgien-major,
demeurant rue Neuve-Saint-François, hô-
lel des Envoyés, n" 152, pour y visiter ses
papiers, et de l'amener au Comité ; 2' char-
geant le citoyen Fournerot de se transpor-
ter chez le sieur Beaumarin, capitaine, rue
des Blancs-Manteaux, pour l'inspection de
ses papiers, et de l'amener au Comité avec
ceux qui paraîtront suspects; 3° informant
le ministre de la guerre que les officiers
de santé, ayant leur bureau rue Grange-
Batelière, à la ci-devant caserne des Suisses,
délivrent des certificats à des volontaires
qui prélexlent des maladies imaginaires,
avec la protection du commis Sijas, et in-
vitant le ministre à faire surveiller ces
officiers de santé et à faire visiter de nou-
veau les militaires munis de certifiéats
par des chirurgiens patriotes; 4° requé-
rant le commissaire de police de la sec-
tion de la Halle-au-Blé de s'assurer de la
personne du citoyen Bruyère, et, consta-
tant que, le frère de Bruyère ayant dé-
claré qu'il avait des payements à effec-
tuer, le commissaire Saint-Venant s'est
permis, sans en prévenir le Comilé, d'ex-
traire de la caisse du sieur Bruyère une
somme de 45,000 livres, qu'il a remise
entre les mains de son frère ; en raison de
ce délit et de la conduite antérieure du
citoyen Saint-Venant, contre lequel il y a
des dénonciations très graves à sa section,
décidant que le Comilé de salut public de
la Convention sera invité à donner l'ordre
de mellre en état d'arrestation ledit Saint-
Venant, et de faire examiner sa conduite,
qui ne peut être que suspecte, puisqu'il a
sollicité un ordre étranger pour lever les
scellés et qu'on doit croire qu'il avait un
intérêt particulier à le faire, afin de sous-
traire des papiers importants; 5° consta-
tant, d'après le rapport des citoyens Fran-
chet et Lécrivain, chargés d'arrêter, à
Montrouge, le sieur Guillaume, ex-consti-
tuant, que ce particulier a réussi à s'é-
chapper, et, dans le cas où il serait revenu
à Paris, donnant mandat au citoyen Guigues
de se transporter à son domicile, rue de
Bucy, n" 33; la femme dudit Guillaume
ayant été ramenée à Paris par le citoyen
Franchet.
14 septembre 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81A (anc' BB" 20), fol. 310-313.
1306. — Rapport de l'observateur Le
Ilarivel, donnant les indications suivantes :
1° La malveillance a réussi à persuader
au peuple que le pain manque, de sorte
qu'il se porte de nouveau en foule à la
porte des boulangers, où l'on tient sou-
vent des propos inciviques. -.
2° 11 s'est fait, rue des Mathurins, Chaus-
sée-d'Antin, une vente à bas prix de vins
qui n'avaient point été déclarés, vente qui
a attiré un concours considérable, mais
sans troubler la tranquillité publique.
3» Il y a eu dans le Faubourg Saint-Ger-
main une petite rixe à propos des cocar-
des, les femmes du quartier s'opposant
au passage de toutes celles qui n'en por-
taient pas, les poissardes ont étrillé les
opposantes et leur ont promis le même
traitement pour le lendemain.
4° Dans les groupes et lieux publics, on
ne s'est occupé que de choses indifférentes
à la Révolution.
5° On rencontre encore au Palais d'Ega-
lité quelques marchands d'argent, mais
beaucoup plus réservés que de coutume.
14 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688».
1307. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, signalant les faits suivants :
1» Le pain est abondant chez tous les
boulangers, et, malgré la défense, on
continue à s'attrouper devant leurs portes,
notamment devant un boulanger de la
396
CHAPITRE I«
JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
rue des Blancs-Manteaux, qui, non con-
tent de garder ses portes closes, ne cesse
de tenir des propos très inciviques, en
présence du commissaire de la section et
et de la garde, qui s'en amusent. Cer-
tains boulangers font deux sortes de
pains, qu'ils séparent sur une table, et ne
délivrent le beau qu'à leurs pratiques ou
à ceux dont l'opinion leur plaît.
2° Roubaud signale à l'attention le neveu
du représentant Pressavin , un certain
Teillard, ancien greffier de la con)mune
de Lyon, réfugié à Paris, et qui ne cesse
de tenir des propos inciviques.
3° Le républicain Chaumette, procureur
syndic de la Commune, a tonné à l'Assem-
blée générale contre les Comités de la
Convention, surtout celui des marchés, au
sujet de la fabrication des habits d'hiver
pour les volontaires, et a déclaré que la
portion du Marais qui siège encore à la
Convention corrompt les Comités, et que
cela existera, tant qu'il y aura des nobles
et des prêtres.
4° Les groupes des Tuileries se plai-
gnaient avec énergie de l'aristocratie de
tous les marchands de comestibles, qu'il
fallait assommer, puisque la Convention
ne pouvait y remédier.
5» L'ancien hôtel de Livry, rue Neuve-
des-Petits-Champs, recèle un jeu de 31,
qui se donne dans la nuit, après le souper
servi par un restaurateur de la même
maison, on y perd des sommes considé-
rables et on y entre avec des billets d'in-
vitation, distribués par les maîtres du
tripot.
6° Les préposés de la Police, observe
Roubaud, devraient s'acquitter de leurs
fonctions avec moins d'appareil ou de
scandale, surtout dans les promenoirs pu-
blics, ils frappaient hier sur les tables
d'un café, près du Théâtre de la Moiitansier,
pour se faire servir, et causaient un ras-
semblement.
14 septembre 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. JV., F'3688».
1308. — Observations du citoyen Rolin,
aux termes desquelles il donne les rensei-
gnements qu'il a pu recueillir sur le jeune
Anglais qui réside comme pensionnaire à
la. ci-devant Charité de Saint-Maurice, où
il aurait été placé par ses parents comme
dissipateur; cet Anglais serait non-seule-
ment en relations avec l'Angleterre, mais
môme avec la Cour de ce pays ; Rolin ren-
voie, pour plus amples renseignements,
au sieur Montaulieu, charpentier aux Car-
rières de Charenton, et dit qu'il serait es-
sentiel de se saisir nuitamment de cet
Anglais et de mettre les scellés sur ses
papiers.
Les ci-devant Frères de la Charité,
grâce aux profits de la maison de Saint-
Maurice, où ils ont beaucoup de pension-
naires, ont faitl'acquisitiori d'une superbe
maison à Villejuif.
Rolin dénonce encore un agent du Pape,
très aristocrate, qui aurait fait transporter
dans une maison bourgeoise du pays, où
il vient de temps à autre, une quantité
prodigieuse de papiers dont on ignore la
nature.
Il signale l'engorgement de la rivière
par des monticules de sable, depuis la
Râpée jusqu'au pont de Charenton, et
trouve qu'on devrait profiler des basses
eaux pour y mettre 100 ou ISO ouvriers
à l'effet de dégager le lit de la rivière, de
crainte d'accidents,
14 septembre 1793.
Original non signé, A. N.,F'' 3688^
1309. — Rapport de l'observateur Sou-
let, signalant un certain Mouras, ex-mé-
decin de l'armée des Alpes, destitué par
les représentants du peuple, demeurant
actuellement quai Voltaire, n" 10, qui, pa-
raît-il, avait été chargé par Roland de dis-
tribuer des assignais aux citoyens de
Chambéry pour les Rolandiser, et a été
dénoncé par Albitte aux Jacobins.
L'on a toujours beaucoup de peine à se
procurer du pain ; les marchands d'ar-
gent ne s'étant pas présentés à la Maison
d'Egalité, les muscadins y ont été froltés.
Un ex-député de l'Isère à l'Assemblée
législative, Danthon, l'un des plus mau-
vais de cette Assemblée, s'étant sauvé de
Vienne, son pays, est venu se réfugier à
Neuilly et vient de temps en temps à Paris.
14 septembre 1793.
Original signé, A. N., V SGSS^.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
397
1310. — Rapport de l'observateur Rous-
seville : faisant connaître qu'au Bourget
les citoyens Cliarlemagne, père et fils,
épiciers et marchands de fers, ont déclaré
à la municipalité la nature de leurs mar-
chandises, sans en marquer la quantité,
ont refusé de mettre sur leurs portes l'af-
fiche exigée par la loi, et ont trop d'in-
fluence dans le village, pour que la muni-
cipalité ose exécuter cette loi contre eux ;
2° rendant compte de la séance des Jaco-
bins, où a eu lieu une discussion intéres-
sante sur le décret du 7, qui déclare ac-
quises à la Nation les richesses possédées
par les étrangers en France, et, à l'occa-
sion de la pétition que doit faire la Société
pour le maintien de ce décret, qui a été
rapporté par l'intrigue des agents de
change et de quelques députés gagnés à
leurs intérêts, c'est en vain que Chabot a
voulu justifier le retrait du décret par les
intérêts du commerce de la France avec
l'Angleterre et la crainte de représailles.
14 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F' 3688^.
1311. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant les faits suivants :
1» La difficulté de se procurer du pain
n'a excité aucuns murmures dans le peuple
contre la Révolution, on disait seulement
que c'était encore une manœuvre des
riches pour empêcher le rétablissement
du décret du 7.
2° La pétition des Jacobins a été faite
par Lullier, à 1 heure après midi, aux ap-
plaudissements universels, et a reçu un
accueil favorable du président.
3° D'après plusieurs patriotes dignes de
foi, l'on avait découvert, au Palais de
l'Egalité, trois caves remplies de gros sols
à face royale, qu'on devrait convertir en
canons.
4° Les groupes des Tuileries, assez nom-
breux malgré le mauvais temps, s'échauf-
faient en discutant sur un prétendu désar-
mement général des citoyens. Rousseville
rappelle à ce sujet ce qu'il avait dit lors de
la formation de l'armée révolutionnaire :
qu'il espérait bien qu'on continuerait à dé-
sarmer les mauvais citoyens au profit des
amis de la Révolution ; les motionnaires
ont ensuite parlé de nos victoires.
5° Au Palais ci-devant Marchand , le
Tribunal révolutionnaire s'est occupé d'un
commissaire du pouvoir exécutif, officier
de paix à Paris, qui, envoyé dans le dé-
partement de l'Eure, y a tenu le langage
des fédéralistes, même dans des écrits
qu'il a rendus publics à son retourà Paris;
6° La place de la Maison-Commune, les
ponts et les quais n'offraient rien d'inté-
ressant, rien qui pût compromettre l'ordre
public.
7" Ce matin, 15, le pain est encore rare
à la porte des boulangers, et la foule s'y
porte plus que la veille.
8° Les conducteurs des voitures publiques
pour SaintCloud se disputent avec les
charretiers au sujet du passage le long du
mur du jardin des Tuileries; on vient de
convenir que les chariots passeraient le
long du mur qui borde la rivière, mais
des rixes sont à prévoir.
9° Rousseville parle de la recherche qu'il
a faite d'un bon prêtre, ironiquement par-
lant, semblable à ceux qui forcent les
enfants à égorger leurs pères dans la Ven-
dée, dont il n'a pu découvrir la retraite.
14-15 septembre 1793.
Original signé, A. S., V 3688'.
1312. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général invite ses frères
d'armes les canonniers à passer au scrutin
épuratoire ceux qui se présenteront; tout
homme dont le civisme, les mœurs et la
probité sont,ou peu connus, ou équivoques,
ne peut être canonnier.
Les patrouilles de nuit prendront le
nom des rues et le numéro des maisons
dont les allées seront trouvées ouvertes, et
en feront rapport à la Mairie et au Com-
mandant général.
Les sections voisines du magasin de la
maison de Saint-Lazare feront de fré-
quentes patrouilles autour de cet établis-
sement.
La plus grande surveillance près les
établissements publics et les barrières est
recommandée ; les réserves de 100 hommes
et les patrouilles fréquentes.
398
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
D'après les rapports de la force armée,
l'inspecteur des réverbères n'a point passé
au poste du Panthéon-Français, les réver-
bères étaient éteints de bonne heure dans
la rue Galande et la place Cambrai.
15 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
APiv 1470, BB3 76.
1313. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, signalant les faits suivants :
1° On soupçonne très fort beaucoup de
boulangers de mettre de la cendre dans le
pain, d'abord pour le rendre plus lourd,
ensuite pour lui donner un mauvais goût
et une vilaine couleur, afin de faire crier
le peuple contre l'Administration. Les
soupçons visent principalement ceux des
rues St-Anloine, du Faubourg du Temple
et du quartier Saint-Sulpice.
2° Deux officiers de volontaires, à Paris
en convalescence, disaient que Cusline
était pleuré par la moitié de son armée
et qu'on verrait bientôt des choses sur-
prenantes.
3° Tous les cafés souterrains du jardin
de l'Egalité sont infestés de déserteurs du
corps des dragons de la République, d'es-
crocs et de valets d'émigrés, qui vont
dans ces repaires pour savoir ce qui se
passe et ce qu'on dit, la plupart sans do-
micile.
4» La présence du nommé Ranchin,
ex lieutenant-colonel du régiment de la
Sarre, est signalée à Paris, où il demeure,
tantôt dans le Faubourg Saint-Germain,
tantôt dans la Chaussée-d'Antin, muni de
papiers qui lui permettent de changer de
nom tous les jours. L'observateur déclare
l'avoir connu à la Rochelle, où il ne voulut
pas qu'on mît au drapeau de son régiment
les cravates tricolores.
5" On prétend que beaucoup de mar-
chands des rues Saint-Denis et Saint-
Martin cachent chez eux des émigrés, dont
plusieurs se font passer pour leurs pa-
rents.
6» On soupçonne très fort la tenue d'as-
semblées nocturnes chez Beaumarchais,
Béraud y a vu entrer, vers 10 ou 11 heures
du soir, des gens qui lui ont paru suspects.
de même dans la maison de la ci-devan
concierge de l'Hôpital sur le boulevard.
15 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F' 3688'.
1314. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que, quoique le pain ne
manque pas, il y a toujours beaucoup de
inonde à la porte des boulangers.
Dans la Chaussée d'Antin, sur le boule-
vard, dans le Faubourg Saint-Honoré et
au Gros-Caillou, il ne s'est rien passé de
contraire à la tranquillité publique. Au
Faubourg Saint-Germain, il s'est élevé de
petites contestations entre les femmes,
relativement à la cocarde nationale, les
unes veulent la faire porter aux autres,
et d'autres la font ôler à celles qui l'ont
prise ou qui la portaient avant l'arrêté de
la Commune.
Le malin même, il y avait encore des
marchands d'argent au ci-devant Palais-
Royal.
15 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1315. — Rapport de l'observateur Soulet,
déclarant qu'une infinité d'individus crient
contre la levée des jeunes gens, qu'on a
toujours de la peine à se procurer du
pain, que les aristocrates s'assemblent
dans les cafés et paraissent manœuvrer
plus que jamais, enfin que la section des
Tuileries a commencé à arrêter les gens
suspects.
15 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1316. — Rapport de l'observateur La
Tour-La-Montagne au ministre de l'inté-
rieur : 1° dénonçant les nombreux abus
qui se glissent depuis quelque temps dans
le service de la garde nationale, abus qui,
dans certaines circonstances, pourraient
exposer la chose publique aux plus grands
dangers : le premier de tous est la non
exécution de la loi qui n'accorde qu'aux
fonctionnaires publics et aux sexagénaires
le droit de se faire remplacer, ce qui fait
qu'on ne voit dans les corps de garde que
les mêmes ligures, celles d'individus qui,
fatigués d'une suite ininterrompue de
veilles, sont presque toujours étendus sur
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
399
Les lits de camp, ou se relirent chez eux
aussitôt après l'appel, laissant le poste
qu'on a confié à leur surveillance dégarni
ou sans force ; 2° sisfnalant les manœu-
vres des prêtres assermentés pour fana-
tiser le peuple et le remettre sous le joug
de la superstition, et citant une longue
prédication faite le matin à Saint-Roch,
sur les vertus du signe de la Croix, qu'il
taxe de niaiserie ultramontaine, estimant
qu'il serait peut-être à propos que de bons
Sans-culoltes fussent provisoirement élus
par les sections pour occuper la chaire et
y proclamer les principes sacrés qui cons-
tituent le véritable républicain; 3» fai-
sant connaître également le bruit répandu
par les malveillants, capable de troubler
la tranquillité publique, d'après lequel le
maire de Paris aurait confié au Comité
de salut public des secrets de la plus
haute importance, et aurait dit hautement
ne pas répondre pour trois jours de la
tranquillité de Paris; 4° racontant qu'on
a célébré, ce jour, à Saint-Roch, une fête
en l'honneur de Le Pelelier et de Maral. A
cette occasion, une femme est montée
à la tribune et s'est élevée avec force
contre toutes les autorités constituées,
sans épargner la Convention nationale,
mais son discours n'a pas produit tout
l'effet qu'en attendaient ceux dont elle
n'était que l'instrument aveugle. L'esprit
public est généralement bon, mais on ne
saurait surveiller avec trop de soin les
malintentionnés, qui essayent à chaque
instant de le pervertir.
15 septembre 1793.
Original signé. A. N., V 3688'.
1317. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, donnant les renseignements sui-
vants :
1» Les plaintes ont augmenté au sujet
de la difficulté de se procurer du pain et
de sa mauvaise qualité, plusieurs boulan-
gers, à la vérité, en fournissant de très
mauvais et tenant, lorsqu'ils le délivrent,
des propos très inciviques contre les ad-
ministrations.
2» Un certain Vanhove, hollandais, em-
ployé par le pouvoir exécutif dans les
villes évacuées de la Hollande, se plaint
amèrement d'avoir sacrifié sa fortune et
son crédit pour procurer à Duraouriez,
lors de son entrée à Bréda, 8,000 florins
dont il ne peut obtenir le remboursement.
3° La maison de l'ex-marquise de Bru-
noy. Faubourg Saint-Honoré, ayant son
entrée sur les Champs-Elysées, est ouverte
au public, et le concierge dit hautement
aux curieux que le local, quoique à une
émigrée, ne se vendra pas, et que le Dé-
partement a fait arracher les affiches de
vente, ce qui fait tenir des propos très
inciviques.
15 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1318. — DéUbéralion du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° après
interrogatoire de la citoyenne Guillaume
et du sieur Grisard, clerc, demeurant chez
ledit Guillaume, considérant que l'évasion
du citoyen Guillaume, au moment où les
commissaires du Comité étaient chez lui, à
Montrouge, doit lefaire présumer coupable,
décidant de maintenir les scellés dans son
apparlemenlà Paris, et ordonnant de mettre
dans des armoires sous scellés les papiers
se trouvant à Montrouge, qui seront laissés
à la garde de la dame Guillaume; 2° re-
cevant le rapport des citoyens Génois et
Ilarny, chargés de remettre à Vitry des ins-
tructions demandées par plusieurs citoyens
de cette commune, rapport d'après lequel
leur présence a produit le meilleur effet,
ils ont rétabli l'ordre et réchauffé le pa-
triotisme des habitants, qui leur ont donné
l'accolade fraternelle, ils ont fait assem-
bler le peuple et ont tracé le plan d'éta-
blissement d'un Comité de surveillance,
décrété par la Convention; 3° après inter-
rogatoire du citoyen Jean-Pierre Flotard,
chirurgien-major au premier bataillon, dit
Républicain, dénoncé comme suspect et
faisant des dépenses extraordinaires et
hors de sa portée, ordonnant qu'il sera
envoyé à l'Abbaye, comme n'ayant pas fait
viser son prétendu congé du ministre;
4° arrêtant, en outre, que le citoyen Beau-
marin, capitaine au même bataillon, soup-
çonné d'être intimement lié avec ledit
Flotard, et n'ayant pas de permission visée
du ministre de la guerre, d'être sans cesse
400 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
dans des bombances, oti il tient des pro-
pos très inciviques, se disant malade,
quoique se portant très bien, sera aussi
conduit à l'Abbaye; 5" déclarant avoir
reçu du ministre de la justice une réponse
à la lettre où le Comité transmettait les
plaintes des communes voisines de Paris,
au sujet de la non réception des lois, et
du minisire de la guerre une lettre, an-
nonçant la destitution des préposés à l'ad-
ministration des habillements, d'après les
plaintes dont le Comilé a été l'organe.
15 septembre 1793, malin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. 313-316.
1319. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, débutant par des
objurgations du commandant général Han-
riot: i> Les méchants qui nous persécutent,
mes camarades, ne sont pas dignes de
notre vengeance, la loi les atteindra jus-
que dans leurs antres. Courage, républi-
cains, serrons nos rangs et marchons
unis devant les ennemis de la République.
On a trouvé dernièrement, ajoute Hanriot,
une quantité de pains dans des lieux d'ai-
sance, sur celte infamie, il faut interroger
les Pitt, les Cobourg, et tous les scélé-
rats qui veulent enchaîner la justice, la
raison et assassiner la philosophie. »
Les sections sont invitées à envoyer
l'état des citoyens destinés à l'armée ré-
volutionnaire.
Les patrouilles se feront avec la même
exactitude, ainsi que le service des posles
et barrières, les réserves seront toujours
de 100 hommes.
Les ra|iports de la force armée annon-
cent l'arrestation, la veille, dans la* sec-
tion du Temple, d'une voiture de charbon,
que l'on a conduite chez les commissaires
aux accaparements.
16 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Elat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB' 70.
1320. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1* déci-
dant que son trésorier dressera des comptes
différents des sommes données au Comité
par le Département et le Comité de salut
public de la Convention, que ce qui re-
garde l'indemnité des membres, les frais
de bureau, d'impression, sera sur le compte
du Département, et que tout ce qui con-
cerne les recherches et les arrestations,
sera sur le compte du Comité de salut pu-
blic de la Convention; 2° désignant les
citoyens Harny et Moissard pour se trans-
porter à Sainte-Pélagie et autres prisons,
s'ils lejugent' convenable, afin de consul-
ter les prisonniers sur leurs besoins et en-
tendre leurs réclamations, s'ils en ont à
faire; 3» chargeant le citoyen Guignes de
réclamer au Comité civil de la section du
Luxembourg les papiers enlevés chez
l'abbé Debray, mort aux Carmes dans les
journées des 2 et 3 septembre de l'année
précédente, papiers appartenant au prince
de Coudé; 4" chargeant les citoyens Gui-
gues et Génois de se transporter, sans
délai, chez la baronne de Burmann,
d'examiner ses papiers et de retirer tout
ce qui leur paraîtra suspect ; 5° recevant
la déclaration du citoyen Marchand, sui-
vant laquelle, ces jours derniers, il a
trouvé à sa porte b bouteilles d'eau-de-vie
et 25 de vin dont il ne connaît pas la pro-
venance, et que, trois jours auparavant, la
comtesse de Lamyre lui a fait remettre
une montre en or, qu'il a voulu rendre à
la citoyenne Saint-Laurent, et, d'après
cette déclaration, arrêtant que la montre
sera vendue et le montant employé au
profil des pauvres ; 6° chargeant le citoyen
Fournerot de procéder à l'arrestation du
citoyen Mendouze, employé aux Affaires
étrangères, très suspect, agent de Lebrun
et intimement lié avec l'infilme Pétion, et
qui a envoyé plusieurs fois son fils en
Angleterre, avec mission secrète ; 7° ordon-
nant l'arrestation, comme suspect, du
sieur Loyauté, ancien capitaine d'artille-
rie; 8° déclarant avoir reçu une lettre du
ministre des affaires étrangères au sujet
de la remise de lettres chiffrées et une
autre lettre de la municipalité de La Vil-
lelle, qui annonce la destruction entière
des marques de féodalité.
16 septembre 1793, matin et soir.
Entrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB' 81-^ (anc« BB" 20), fol. 316-319.
l/ESrUIT l'UULIC A PAHIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
401
\
1321. — Happoil d'un observateur :
1° Déclarant qu'il y a eu encore la veille
des diflicultés pour se procurer du pain,
qu'il s'est formé des allroupemeiits aux
porles des boulangers dans les Faubourgs
Saint-fJerniain etSaint-Ilonoré,quc,poursa
part, il a vu, la veille au soir, dans la bou-
tique d'un boulanger, rue de Lille (ci-de-
vant Bourbon), plusieurs pains, point do
foule et point d'acbeteurs.
2° Malgré les rumeurs répandues par
les malveillants pour inquiéter sur les
subsistances, malgré les réquisitions pour
faire marcher tous les jeunes gens de 18 à
•23 ans, le Faubourg Saint-Germain est
Iranquille.
3° Au sujet de la loi relative aux accapa
rcurs, l'observateur fait remarquer au
ministre qu'elle est trop générale, et qu il
est à craindre que les commerçants d'épi-
ceries en gros, dégoûtés de leur commerce,
ne suspendent leurs achats, ce (jui ferait
manquer les approvisionnements de Paris ;
les commerçants se sont empressés de
vendre aux détaillants leurs marchandises
pour éviter les visites et réquisitions, mais
très peu ont remplacé par de nouveaux
achats ce qu'ils venaient de vendre, ce
qui expose à manquer tout à fait d'ici à
quelques mois, mais des mesures de ri-
gueur ne feraient qu'en hâter le moment
et accroître avec la défiance la pénurie
des denrées.
4'' On manquera particulièrement de
savon, le public ne peut soufl'rir de le voir
;'i très haut prix, en conséquence il le taxe
fort au-dessous de ce qu'il coûte, le com-
merçant, rebuté, n'en fait plus venir. La
cause de celte cherté du savon réside dans
celle des matières premières, les huiles
grasses et la soude, qu'on est obligé de
tirer de l'étranger, et particulièrement des
côtes d'Espagne et d'Italie, ce commerce
étant interrompu, les fabriques de Mar-
seille, privées de ces matières et ayant
souffert des troubles de cette ville, chô-
ment; la disette d'huile, d'une part, l'in-
terruption du commerce de la Méditerra-
née, d'autre part, ne feront que hausser
le prix du savon, qui sera inabordable.
IG sepleml)re 1793.
Original noa signé, A. .V.. 1" 3G88'.
T. IX.
1322. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, donnant connaissance des faits sui-
vants :
1° Le Faubourg Saint-Antoine se plaint
amèrement du décret qui restreint ses
Assemblées générales à 2 par semaine,
pour y suppléer, il voudrait former, tous
les soirs, dans le lieu ordinaire des séances,
d'autres assemblées, sous la dénomination
de sociétés populaires.
2° Beaucoup de Comités de surveillance
font crier contre eux, parce que la plu-
part des membres qui les composent se
font adjuger par cabales les places, sur-
tout celles salariées, et que très souvent,
en occupant plusieurs, ils sont à la fois
juges et parties.
3° Les malveillants, pour soustraire leurs
chevaux à la réquisition, les vendent à
des gens qui les emmènent hors Paris.
4° Au Café de Foy, il se disait que les
députés perfides envoyaient leurs dépê-
ches à Bordeaux, où de prétendus cor-
sairqs les portent au bas de la rivière.
5» F^e retard apporté au jugement des
Brissotins fait dire au peuple que les dé-
putés s'entendent et cherchent à les sauver,
on fait mourir le pauvre, et l'on veut par-
donner au crime.
6° Deux ou trois fois par semaine, il
se fait des rassemblements nocturnes à
Chaillot, où l'on rencontre des femmes
de ci-devant.
IG septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3G88-'.
1323. — Observations du citoyen Rolin,
d'après lesquelles les groupes recommen-
cent aux portes des boulangers, et très
souvent s'y trouvent des individus payés
pour exciter le trouble, qui lâchent des
imprécations contre l'administration et les
administrateurs des Subsistances. Vers
0 heures du soir, un rassemblement con-
sidérable s'étant formé à la porte d'un
petit limonadier, au coin du quai de la
Vallée, rue du Hurepoix, â propos d'une
scène violente causée par des consomma-
teurs qui refusaient de payer, et avaient
maltraité le limonadier et sa femme, Rolin
courut chercher du secours au corps de
garde de la rue §aint-Louis, ancienne sec-
40S
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
tion du Pont-Neuf, il lui fut refusé par « ces
bons citoyens », sous prétexte que cen'élait
pas de leur section et qu'ils étaient de
réserve ; le corps de garde du Ponl-Neuf
envoya un détachement, qui fut devancé
par celui de la section du Tliéâtre-Fran-
çais.
La citoyenne Robert, auteur du journal
l'Observateur, a été saisie ces jours der-
niers; une marchande libraire du Palais
de l'Egalité a déclaré à Rolin que, 10 mi-
nutes plus tôt, l'on eût surpris les deux
rédacteurs de ce journal en train d'écrire
leurs notes, l'un d'eux est député à la
Convention nationale, et l'autre de la So-
ciété des Amis de l'Egalité, aux Jacobins.
A la section du Panthéon-Français, l'As-
semblée générale a été très nombreuse,
on y a pris un arrêté relativement à l'in-
demnité accordée aux indigents.
16 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 36883.
1324. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant les faits suivants :
d» La réunion de la jeunesse en réqui-
sition se faisait, le matin, dans diverses
sections; dans celles du Mail et des Amis-
de-la-Patrie, Rousseville n'a remarqué au-
cune fermentation, quoiqu'un bon tiers,
composé de muscadins, ne marchât que
contraint et forcé, les 2 autres tiers du
peuple marchent de bon cœur et les fe-
ront aller, mais à condition de surveiller
la formation de l'état-major de cette nou-
velle levée.
2° Le Tribunal révolutionnaire jugeait,
la veille, deux curés et autres particuliers,
accusés d'avoir arraché et foulé aux pieds
la cocarde nationale, la foule était si
grande que Rousseville ne put entrer.
3° Aux Tuileries, il y a eu une petite
fermentation causée par les plaintes vives
et réitérées d'un brave cordonnier, furieux
d'apprendre qu'on avait trompé le peuple
sur Petion, et que ce conspirateur n'était
réellement pas à l'Abbaye.
4° Les lilles du ci-devaiit Palais-Royal et
lieux environnants se plaignent beaucoup
de la Révolution. A 11 heures 1/2, une pa-
trouille fort nombreuse a fouillé les mai-
sons, au haut de la galerie, h main gauche,
en entrant par la rue Saint-Honoré.
5° Quoique le pain ait été rare toute la
journée, on n'en a réellement pas manqué.
6° D'après l'analyse que donne Rousse-
ville de la réunion de la Société des Jaco-
bins, la séance a été presque entièrement
consacrée h entendre des dénonciations
contre les femmes Jacobines révolution-
naires, surtout contre la nommée Lacombe
et ses amis Le Clerc, Jacques Roux et
Louvet. Il a été décidé que celte femme,
très dangereuse, serait signalée sur-le-
champ au Comité de sûreté générale, elle
était présente et a voulu parler, ce qui a
occasionné un tel tumulte que le prési-
dent s'est couvert, l'arrêté a été porté, et
quelques instants après des gendarmes
sont venus s'emparer de cette particulière.
Rousseville fait ensuite mention de la cor-
respondance et analyse une lettre de Ros-
signol, d'un bataillon de l'Hérault, d'un
oflicier de marine de Lorient, qui de-
mande l'établissement d'une école de tac-
tique navale, et de la Société populaire
de Sedan.
7° A la date du 17 septembre, Rousse-
ville signale des attroupements à la porte
des boulangers, provoqués, la plupart du
temps, par les boulangers eux-mêmes,
quand le peuple s'assemble en foule à
leurs portes, ils vendent la bonne et la
mauvaise marchandise, sont payés comp-
tant, peuvent accaparer de la monnaie,
n'ont pas besoin d'envoyer du pain en
ville, ni d'être scrupuleux sur le poids.
8° Le rapport de Rousseville est pré-
cédé de renseignements sur divers sus-
pects de la section de la Fontaine-de-Gre-
nelle, à lui fournis par un nommé Bigeot,
rue de Grenelle, n° 373, notamment sur
le sieur Dubreuil, perruquier, rue de Gre-
nelle.
16-17 septembre 1793.
Original signé, A. N., F^ 3688'.
1325. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que les
capitaines de canonnicrs présenteront à
l'Elat-major général, sous 48 heures, l'état
des citoyens destinés à l'armée révolu-
tionnaire; les adjudants généraux des lé-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
403
I
gions feront l'inspection des barrières
avec exactitude et rendront compte des
événements au Commandant généraL
De bons citoyens s'étant plaint de ce que
quelques femmes passaient aux barrières
du pain, sous leurs jupons, le Comman-
dant général invite ses frères d'armes, qui
y sont de garde, à surveiller ces intri-
gantes.
A compter du 12 courant, les réserves
ne sont plus payées.
Toujours la môme exactitude, mêmes
patrouilles et réserves de 100 hommes.
D'après les rapports de la force armée,
la nuit précédente, l'on avait sonné le
tocsin à Bercy, à cause des prisonniers
qui voulaient se révolter contre la garde,
la section des Gravilliors y a envoyé du
renfort.
17 septembre 179,'i.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Elat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'V 1470, BB3 7G.
1326. — Rapport de l'observateur Le Ha-
rivel : 1° déclarant que les portes des
boulangers sont moins assiégées que de
coutume ; 2° conslalanl que, dans toute la
Chaussée-d'Anlin,danslesFaubourgsMont-
marlre et SaintHonoré et sur partie des
boulevards, il ne s'est rien passé de con-
traire à l'ordre et à la tranquillité publics ;
3" signalant un particulier qui, au pied
môme de la statue de la Liberté, place de
la Révolution , cherchait à endoctriner
quelques citoyennes, avec force propos
inciviques, jusqu'à vouloir môme persua-
der que ceux que l'on guillotinait là al-
laient droit en paradis; parmi les assis-
tants se trouvait David, député à la Con-
vention nationale, qui, de concert avec Le
Harivel, interpella ce citoyen, lequel exhiba
une carte à lui délivrée par la section du
Contrat (sans le mot Social) et fut invité
à s'y rendre pour se faire reconnaître.
Cette invitation parut le contrarier; il sor-
tit néanmoins du groupe en priant ironi-
quement David d'être son défenseur offi-
cieux, mais celui-ci lui répondit fort
énergiquemenl qu'il ne se chargeait ja-
mais des mauvaises causes. Ce particulier
fut conduit à la section de 1702, au lieu de
celle du Contrat ; il est estropié et a toute
la tournure d'un prêtre.
17 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3088'.
1327. _ Rapport de l'observateur La
Tour-La Montagne, faisant connaître que
les atlroupcmenls continuent aux portes
des boulangers, mais ne sont plus aussi
nombreux, ni aussi agités, que Paris jouit
d'une Iranquillilé qui désole les malveil-
lants, tranquillité apparente, s'il faut les
en croire, et servant de voile aux plus
sinistres projets. La Tour-La Montagne
ayant entendu un particulier, qui osait
dire qu'il ne comprenait pas l'empresse-
ment avec lequel les jeunes gens courent
se ranger sous le drapeau de la Répu-
blique, lui reprocha vertement son inci-
visme et invita les citoyens à s'assurer de
sa personne, mais ce quidam s'empressa
de disparaître dans la foule. Tous ces
propos contre-révolutionnaires ne font pas
la plus légère impression sur les esprits,
et le peuple continue à jouir sans crainte
de la tranquillité que ses magistrats lui
procurent cl se repose sur eux avec con-
fiance du soin de la maintenir.
Les maisons de jeu et de débauche, qui
se multiplient chaque jour d'une manière
effrayante, inspirent toujours les plus vives
alarmes aux bons citoyens; ce sont des
points de ralliement pour tous les ennemis
de la chose publique, il s'y lient des propos
aflreux sur le gouvernement actuel, on y
colporte même des feuilles incendiaires,
et l'on ne saurait trop se hâter de détruire
tous ces vils repaires de l'agiotage et de
l'aristocratie.
17 septembre 1793.
Original signé, A. N., F^ 3088».
1328. — Rapport de l'observateur Rolin,
révélant les faits suivants :
1° Les grottes et cafés souterrains du
Palais de l'Egalité paraissent remplis d'à'
ristocralcs et 'de filous, qui profitent du
bruit des instruments de musique, les una
pour entretenir des conversations anli-
civiques, les autres pour commettre leurs
vols ou escroqueries.
404
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
2° Les salles de vente du même Palais
sont remplies de marchands d'argent, qui
se font remarquer par leurs discussions,
lorsqu'on expose en vente un objet d'or
ou d'argenl; des commissaires devraient
s'y trouver de 7 heures et demie du soir
jusqu'à 10.
3" On dénonce comme aristocrate avé-
rée la citoyenne Bourjot, marchande ci-
rière, cour du Commerce, qui entretient
correspondance avec les religieuses de la
rue Cassette, où viennent aussi des prêtres
réfractaires confesser les femmes du genre
de la citoyenne Bourjot; on y ferait de
bonnes captures dans l'après-midi.
4° On signale également la citoyenne
Mauri, blanchisseuse aux Carrières, près
Charenton , comme ayant accaparé une
quantité prodigieuse de savon.
Rolin recommande, pour le poste d'ob-
servateur, le citoyen Charmoiid, actif,
probe, ayant des connaissances sur la
Commune, le Département et les tribu-
naux.
17 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F'' 3688'.
1329. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, donnant des renseignements : 1» sur
la disette du charbon, qui cause de la ru-
meur dans plusieurs quartiers, et qui est
enlevé de force par les malveillants au
prix qui leur convient; 2° rendant compte
d'une conversation qu'il a eue avec le
nommé Mounié, ancien agent de change
à Lyon, lié avec tous les aristocrates agio-
teurs de cette ville, résidant à Paris, et fré-
quentant assidûment le café de Chartres,
Palais Egalité, au sujet de la situation de
Lyon, lequel piqué d'entendre l'observa-
teur Roubaud traiter les Lyonnais de scé-
lérats, s'échauffa et finit par dire qu'il
n'était pas possible de vivre plus long-
temps dans une telle anarchie, qu'il n'y
avait d'autre remède qu'un roi, devrait-
on le choisir parmi les brigands de la Con-
vention. Roubaud déclare que, s'il ne l'a pas
fait arrêter, c'est afin de surveiller de près
les Lyonnais, qui fomentent quelque pro-
jet contre-révolutionnaire; 3° témoignant
sa surprise de voir dans les promenoirs
publics le ci-devant duc de Créqui, connu
par son incivisme, vêtu de haillons et tou-
jours accompagné de gens suspects.
17 septembre 1793.
Oiiginal signé, A. N., F' 3688=.
1330. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant les faits suivants :
1» Les murs de Paris sont couverts d'af-
fiches qui attirent l'attention des patriotes,
notamment un arrêté de la section du
Luxembourg, relatif aux signataires des
pétitions et à la taxe des choses de pre-
mière nécessité.
2° Au Jardin national, les groupes ont
presque été aussi nombreux que dans les
temps d'insurrection, mais celte affluence
n'était que l'effet de la joie qu'excitent
les décrets vraiment populaires que la
Convention vient de rendre, on parlait aussi
des subsistances, de la punition des traî-
tres et de l'incarcération des suspects ré-
pandus autour de Paris dans les maisons
de campagne.
3° Au jardin d'Egalité, l'on a arrêté et
conduit à la caserne de la Courtille l'un
de ces officiers oisifs et tapageurs, qui s'y
promènent sans cesse, au lieu d'être à
l'armée.
4" Au Tribunal révolutionnaire, l'on a
condamné à la déportation une femme
d'émigré, convaincue de correspondance
et de propos contre-révolutionnaires lors
de la prise de Valenciennes.
5° Les ouvriers, qui se trouvent en grand
nombre sur la place de la Maison com-
mune, à l'heure des repas, se réjouissent
de la diminution du prix des denrées, de
l'ardeur de la jeunesse à partir et du
prochain triomphe de la République.
6» Une femme Gaspard, Faubourg du
Roule, ayant acheté chez un fermier de
l'endroit 4 boisseaux de seigle et les ayant
payés en assignats, le fermier les jeta sur
le fumier, la femme saisit le sac de seigle,
et le vida sur le môme fumier, le juge de
paix fit incarcérer le fermier et donner à la
femme 4 autres boisseaux de seigle gratis.
7° Dix-sept suspects ont été arrêtés à
Suresnes et envoyés au Comité de salut
public du Département.
8° On s'est plaint aux Jacobins du pre-
mier commis des Subsistances, qui entre-
L'ESIMUT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMIJUE 1793
40u
tient l'inquiétude en disant qu'elles vont
manquer.
17 septembre 1793.
Original signé, A. N., 1" 3G883.
1331. — Rapport de l'observateur Ré-
raud : 1» annonçant un grand attrou-
pement, qui a dé,a:én('!ré en rixe, la veille
au soir, devant la porte Saint-Martin, au
sujet de la prise du Quesnoy, annoncée
par les uns, démentie par les autres, et
des nouvelles dans les journaux ; 2» signa-
lant la femme Pingenet, tenant le Café
politique, près de la porte Saint-Martin,
qui a vécu dix ans avec le marquis d'Ha-
zecourt, secrétaire général de l'infanterie
française, comme recevant des suspects, en-
tretenant une correspondance émigrative,
et ne dissimulant pas ses opinions roya-
listes; 3" indiquant sur le boulevard, près
de la rue Grange-Batelière, un hôtel rem-
pli d'étrangers, à la porte duquel sont
conlinuellement des domestiques, qui in-
sultent les volontaires estropiés à leur
passage.
17 seplcmbrc 1703.
Original signé, A. .V., F' 3G883.
1332. — Rapport de l'observateur Sou-
let, déclarant : 1° que l'ex ministre La
Tour-du-Pin se fuit apporter à manger par
son gardien, avec lequel il communique,
dans une chambre en particulier; 2° qu'on
a toujours de la peine à se procurer du
pain; 3° qu'un tas d'individus, soudoyés
ou aristocrates, voudraient occasionner un
mouvement, en engageant adroitement le
peuple à se porter aux prisons, surtout
au Palais.
17 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3G88'.
1333. — Rapport d'un observateur ano-
nyme, déclarant que l'on n'a point manqué
de pain, la veille, dans le Faubourg Suint-
Germain, et que, cependant, ce matin, il y a
eu des attroupemenls aux portes des bou-
langers, allroupcmenls à la vérité peu
nombreux et peu bruyants.
La vue des jeunes citoyens de la section
de l'Unité, mis en réquisition, qui ont tra-
versé, la veille, une partie du Faubourg
Saint-Germain, pour aller se présenter à
la Convention nationale, leur air gai, leurs
chants joyeux, leur nombre, car ils pa-
raissaient èlre au moins 500, ont produit
très bon effet; ces dispositions guerrières et
les préparatifs faits dans le môme Fau-
bourg pour rétablissement de forges des-
tinées à la fabrication des armes, raniment
et encouragent les jeunes gens, en parti-
culier ceux de la section de la Fontaine-
de-Grenelle. Les propos de plusieurs indi-
vidus de cette section qui, par imprudence
ou à dessein derapôcher ces jeunes gens
de marcher, se montraient publiquement
contraires à cette levée, et l'arrestation
de ces individus avaient produit une es-
pèce de dégoût et d'attiédissement dans
l'esprit de cette jeunesse. La résolution
manifeste des jeunes gens des autres sec-
lions, qui se montrent tous prêts à partir
pour les frontières, active le courage de
ceux-là, qui sont aujourd'hui en quelque
sorte honteux d'avoir fait paraître de la
tiédeur pour défendre la patrie.
La plupart des denrées, telles que les
œufs, le beurre, la viande, sont au même
prix que les jours précédents, mais les
haricots verts et les pommes de terre ont
diminué à peu près de moitié, ce qui est
un soulagement pour le peuple.
17 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36883.
1334. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° cons-
tatant la remise du procès-verbal de la
visite, par le citoyen Franchet, de la mai-
son des Chartreux, soupçonnée de ren-
fermer un magasin considérable de farines
dans des tonneaux destinés à l'ennemi, et
où il ne s'est rien trouvé ; 2° décidant la
mise en liberté de FlotarJ et de Beauma-
rin, envoyés le lii à l'Abbaye; 3° autori-
sant, dans les cas urgents ou l'on pourrait
craindre l'évasion subite d'un grand cou-
pable dénoncé, trois des membres du Co-
mité à signer et à mettre à exécution un
mandat d'arrêt, à charge d'en rendre
compte ; 4° sur la demande par La Tour-
du-Pin-Gouvernet, détenu aux Madelon-
nettes, de nomination d'un administra-
teur à la place du sieur Marniot, qui a
apposé les scellés à la_maison dite de la
406
CHAPITIIE 1". — JOLfllNÉES IIISTOIUQUES DE lA UÉVOLUTION
Tuilerie, décidant d'écrire au Comité de
sflrelé générale pour qu'il soit fait droit à
cette requête, afin de pouvoir distinguer
les innocents d'avec les coupables qui sont
aux Madelonnettes; S° recevant la décla-
ration des citoyens Guignes et Nicolas,
chargés de procéder à l'arrestation do la
citoyenne Adeline, ci-devant actrice du
Tliéûtre-llalion, portant que, ne l'ayant
pas trouvé chez elle et instruils qu'elle
était à Ecouen, ils ont sollicité du Comité
de salut public de la Convention un pou-
voir qu'ils n'ont pas obtenu; G° arrêtant
l'envoi aux Comités de salut public et de
sûreté générale d'une dénonciation du
Comité de surveillance de la section de
Bon-Conseil contre le nommé Noé Mak-
ketros, ex-marchand épicier, rue Quin-
campoix, n" 3j, » A la Ville d'Amsterdam »,
hollandais, réru.!*ié en France, actuellement
colonel de la légion Ifatave, signalé comme
1res suspect.
17 septembre 1793.
Esli'ail Ju registre des dOliliéralions du Comité
de surveillance du Déparlement de Paris, A. iV.,
LDï 81* (anc' DU'* 20), fol. 320, 321.
133a. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, rappelant que le
concours des canonniersest toujours pour
le lendemain, à 9 heures, annonçant le
départ d'un convoi d'artillerie pour Arras.
Par cet ordre, le Commandant général
invite les commandants de sections à se
faire rendre compte des sommes reçues
dans leur arronilissement pour les ci-
toyens de garde aux barrières, afin de
prévenir les plaintes et réclamations,
prescrit d'envoyer ces étals au secréta-
riat de l'Etat-major, ces gardes ne de-
vant, à l'avenir, être payées que sur des
états bien au net, où le nom des citoyens,
celui des rues et le numéro des maisons
seront inscrits.
D'après les rapports de la force armée,
les commissaires aux accaparements ont
fait arrêter, dans la section du Temple,
une voilure chargée de cuirs; plusieurs
voilures de charbons ont passé la barrière
Saint-André avec un certificat du Dépar-
lement de Paris, les quatre grilles du bord
de l'eau du quai Pelletier se trouvent ou-
vertes, ce qui peut faciliter l'évasion des
voleurs ou malveillants.
18 septembre 1703.
Copies conformes signées de Clément, sccié-
laiic de rEtat-ni.ijor général (2 pièces'*, A. A'.,
AF'v 1470, BB3 76.
1330. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, décidant, par mesure de sûreté
générale, que le citoyen Varlet sera con-
duii, sur-le-champ aux prisons des Made-
lonnettes pour avoir tenu dans un groupe
des propos contre-révolutionnaires, et y
sera détenu jusqu'à nouvel ordre.
18 seplemlire 179.1.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'il 28C.
1337. — Rapport de l'observateur Soulet,
relatant les faits suivants :
1° Dans l'hôtel de Washington, rue du
Cliantre-Sainl-Honoré, il se rassemble de-
puis longtemps un tas d'aristocrates.
2° Dans la Société révolutionnaire des
femmes, séante aux charniers de l'église
Saint-Eustache, il s'est fourré une foule
d'intrigantes, dont Tune, nommée Ui-
combe, a dit hier dans cette Société que
les membres du Comité de sûreté générale
de la Convention étaient des intrigants,
noUunment Chabot et Basire, qui avaient
l'infamie de faire incarcérer les meilleurs
citoyens, auprès desquels ils envoyaient
des moutons pour les rançonner adroi-
tement et les faire sortir aussitôt après.
3° L'esprit est, dit-on, tout à fait perverti
au Havre-de-Giàce, on y joue les pièces
les plus aristocratiques, on y embarque
le blé, même en gerbe pour les îles de
Jersey et Guernesey, et des individus se
permettent de dire qu'ils viennent de l'ar-
mée catholique.
4° On a toujours de la peine à se pro-
curer du pain et le peuple murmure; la
plupart des jeunes gens en réquisition
sont contents de partir.
18 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3G88».
1338. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, faisant connaître que c'est la maison
Galchor, de Rordeaux, qui envoie des émis-
saires à Paris pour recevoir les paquets
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
407
des députés perfides; qu'il se forme un
parti à Cliarlres pour empêcher les farines
et grains de venir à Paris et qu'un conduc-
teur de subsistances a failli y être tué.
Béraud étant entré au Palais -Royal,
dans une maison de jeu, un homme le
toisant est venu lui demander sa carte et,
quoiqu'il ait pu dire, l'a repoussé, il y a
aperçu des jeunes gens qui lui ont paru
assez embarrassés.
18 septembre 1793.
Original signé, A. N.,Fi 36883.
1339. _ Rapport de l'observateur Bigeot,
signalant les faits suivants :
i' Le Tribunal révolutionnaire jusreait
4 particuliers de Rouen, pour avoir signe
une pétition anticivique, brûlé l'arbre de
la Liberté et crié Vive le Roi ! il est à re-
marquer que toutes les fois que quelqu'un
déposait contre les accusés, il y avait force
tousseurs, ce qui pourrait bien être une
manœuvre.
2» A une heure après-midi, à l'apport
Paris, une quarantaine de femmes de la
Halle se sont disputées au sujet de la co-
carde, la plupart n'en voulant pas, l'obser-
vateur n'a rien vu de semblable dans les
marchés voisins.
3» Un boulanger de la rue de Grenelle,
au coin de la rue Saint-Guillaume, donne
du mauvais pain, plusieurs individus à l'air
inquiet se tenaient à sa porte, un autre,
dans la rue de l'Université, se trouve dans
le même cas.
4° Aux Tuileries, les groupes ne par-
laient que de bonnes espérances, toutefois,
un petit homme de !iO ans cherchait à
faire dévier l'esprit public et demandait
le renouvellement de la Convention, parce
que, d'après lui, les lois ne marchaient
pas assez. ._„„
18 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3088'.
1340. — Rapport de l'observateur La
Tour-La MonUigne, annonçant que la situa-
tion de Paris est toujours la même, les
allroupements continuent à la porte des
boulangers, mais sans trouble ; les jeunes
gens en réquisition témoignent le plus vif
empressement à marcher contre l'ennemi,
les femmes se plaignent vivement au sujet
de la distribution de l'ouvrage et deman-
dent qu'elle ait lieu dans chaque section.
La Tour-La Montagne rend compte de
la représentation de Balhilde ou le Duo,
comédie en un acte, à laquelle il a assisté,
et déclare qu'il ne comprend pas qu'on
ose représenter sur l'un des premiers
théâtres nationaux une pièce remplie des
plus sales équivoques, où la pudeur est à
chaque instant outragée et qu'on suppor-
terait à peine sur les plus vils tréteaux de
la République; les mœurs étant la base
fondamentale d'un gouvernement républi-
cain, on ne saurait surveiller trop scru-
puleusement tout ce qui peut y porter la
plus légère atteinte. Cette pièce éUit pré-
cédée du Père de famille, ouvrage d'un
philosophe célèbre, l'un des meilleurs que
le gouvernement monarchique ait vu
éclore, mais La Tour-La Montagne insiste
sur le danger qu'offrent presque tous les
ouvrages dramatiques composant le ré-
pertoire des théâtres. Ils retracent, sous
les couleurs les plus flatteuses, les anti-
ques abus du régime féodal, des costumes
odieux blessent les regards, le langage de
la tyrannie retentit et la contre-révolution
s'opère chaque jour dans les théâtres.
La Tour-La Montagne réclame Brutus et
dit qu'on ne doit jamais se lasser d'en-
tendre le fier langage de la liberté. Il est
temps, ajoute-t-il, qu'une loi sage fasse
taire tous ces échos de la tyrannie et que
la voix de la Liberté ail seule le droit de
se faire entendre.
18 septembre 1793.
Original signé, A. N., Pi 3688=.
1341. _ Observations du citoyen Rolin,
signalant la réapparition du journal l'Ob-
servateur, dont le débit fut si prompt, la
veille, qu'à 9 heures un quart il n'en res-
tait plus au Palais-Royal , dénonçant comme
suspecte la maison du ci-devant président
Roland, rue Montmartre, en face de Saint-
Joseph qui est tenue par des aristocrates
de premier ordre, il serait utile d'y faire
une descente nocturne.
18 septembre 1793.
Original signé, A. N^V 3688».
408
OHAPITIIE I". — JOURNEES HISTORIQUES UE LA RÉVOLUTION
1342. — Rapport de l'observateur Rou-
baud : t» signalant le renchérissement
progressif des denrées de première né-
cessité, cause d'inquiétude pour le peuple,
qui néanmoins reste calme dans tous les
<iuartiers ; 2° rendant compte d'une opé-
ration dont il a été chargé dans le quar-
tier dit de l'Etoile, entre le bois de Rou-
logne et les barrières, où un rassemble-
ment avait été annoncé, il a parcouru,
avec un de ses collègues, tous les lieux
publics depuis les Champs-Elysées jus-
qu'au bois, et n'a vu que des gens paisi-
bles, et une patrouille conduisant un vo-
leur ; 3° dénonçant un certain Rebour, qui
ne fréquente que des suspects et répand
continuellement de mauvaises nouvelles
dans tous les cafés du Palais-Egalité, cet
individu a été le premier à faire courir le
bruit qu'il existait une guillotine à Bicêtre,
pour expédier les prisonniers, à mesure
qu'ils y entraient.
18 septembre 1793.
Original signé, A. iV., F' 3G883.
1343. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Le pain a encore manqué chez les
boulangers et la foule a continué d'inves-
tir leurs maisons, manœuvre qui n'a pas
produit l'effet qu'en attendaient les aris-
tocrates.
2" Dans plusieurs cafés, on discutait
sur l'afllche de Vincent, qui demande
d'expulser des bureaux tous ceux qui
n'auront pas un bon certificat de sans-
culoltisme. Ceux qui parlaient étaient pa-
triotes, mais on voyait bien des mines
allongées trahissant l'embavras de gens
fort en peine de se procurer de tels certi-
ficats.
3" Le ci-devant Palais Marchand, la
Grève, le Palais d'Egalité, les groupes des
Tuileries n'oll'raienl rien d'intéressant.
4° L'on a arrêté le colleur d'un placard
invitant les Français à secourir les rois et
à écraser les Jacobins; l'alfaire est au Co-
mité de salut pulilic.
5°Rousseville signale coiiiino devanl être
l'objet d'une surveillance parliculièio tîeux
femmes, l'une au Gros-Caillou, l'autre, rue
de Bourgogne, en raison de leurs relations
avec des prêtres réfractaires, un marchand
d'avoines de la même rue, dénoncé comme
accapareur, enlîn un sieur Blache, ancien
huissier à Rennes, faussaire, réfugié de-
puis 4 mois à Paris et insérant quelquefois
des articles dans le Journal du noir de
Sablier, qu'il signe le publiciste B.; on le
soupçonne d'être l'agent de Pitt, et on
peut se renseigner sur son compte auprès
des députés Montagnards d'Ille-et-Vilaine.
6° La jeunesse de la section des Gravil-
liers, au nombre de 700, est partie hier et
lui a paru pleine d'ardeur.
18 septembre 1793.
Original signé, A. N.,V 3088'.
1344. — Délibération du Comité de sa-
lut public du Département de Paris :
i° constatant la venue de la citoyenne
Lottin, femme de Walsli, irlandaise, demeu-
rant à Vitry-sur-Seine, pour répondre aux
interpellalions qui lui seront faites relati-
vement à des cœurs de Jésus couronnés
trouvés chez elle; 2° décidant d'écrire au
ministre de la guerre et de lui envoyer
une culotte et une paire de guêtres de la
plus mauvaise qualité, pour le service des
troupes de la République, apportées par le
citoyen Berger, de la section de l'Indivisi-
bilité ; 3° chargeant le Comité de surveil-
lance de la section du Mont-Blanc de mettre
en état d'arreslalion, après perquisitions
domiciliaires, les nommés Fielval et Lhui-
sier, dénoncés verbalement comme aristo-
crates gangrenés et individus très suspects ;
4° envoyant à Sainte-Pélagie le nommé
La Ventric, ex-juge au Tribunal criminel
de Bellênie, traduit au Comité par le Co-
mité révolutionnaire de la section de la
Halle-au-Blé, d'après une dénoncialion en-
voyée par la Société républicaine du Mans.
18 septembre 1793.
Extrait du registre des drlibéralion.s du Comité
de surveillance du Département de Paris, a. N.,
BU» 81* (am.tBB'* 20), fol. 322.
1345. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant géiiér;il reiioiivello l'invitation
aux membres des Comités révolutionnaires
d'envoyer, le plus tôt qu'ils pourront, les
l.'KSPIUï PUBMC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
409
noms des citoyens destinés à l'armée ré-
volutionnaire. Il invite aussi les Assem-
blées des sections à soumettre à la cen-
sure les compagnie^ de canonniers, ces
états seront certifiés par les présidents et
commandants de sections, afin de les en-
voyer à la censure du Conseil général.
Les réserves seront de 100 hommes, les
patrouilles et le service de l'intérieur et
des barrières à l'ordinaire.
19 septembre 1793.
Extraits conTormes, signés de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général [1 pièces), A. A'.,
Al''v 1470, BB3 70.
1340. — Rapport de l'observateur Ré-
raud : 1» dénonçant l'administration char-
gée de la confection de l'habillement des
troupes, remplie d'hommes vicieux, qui
non seulement refusent de l'ouvrage aux
femmes, mais encore les insultent, suivant
qu'elles appartiennent à telle ou telle sec-
lion, leur langage est ordurier et des plus
incivique; 2° déclarant qu'il serait très im-
politique et même très dangereux de ne
pas diviser les muscadins, qui figurent
parmi les jeunes gens en réquisition,
dont l'iiitenlion est de passer à l'ennemi,
et qu'il conviendiait do les fondre parmi
les républicains des autres seclions,allciulu
«lue si la garde d'un poste important était
confiée à un bataillon composé dune horde
de cette espèce, sa désertion pourrait faire
surprendre et périr les braves Sans-cu-
lottes, (jui se reposeraient sur sa vigilance;
3» appelant l'attention sur les Lyonnais,
arrivés depuis six semaines ou deux mois
à Paris et qui doivent entretenir des cor-
respondances secrètes avec leur ville, à
en juger par les lambeaux de conversation
à voix basse qu'on a siu'pris,où revenaient
le nom do Kellermann, les mots : ils feront
une sortie, il est ici, ils le payeront très
cher, etc., et, à propos de l'arrestation et
de l'envoi à la Force du sieur Vincent,
président de l'Assemblée générale de la
section du Temple, faisant connaître que,
dans une lettre pour Lyon à sa femme,
qui a été intorceptée, il disait qu'il fallait
assassiner les Jacobins, pour que les
choses allassent bien ; 4» demandant la
visite, par les patrouilles, des fiacres dès
11 heures du soir, attendu que c'est le
moment où les escrocs et les filous se
retirent avec leur proie, et que, d'ailleurs,
beaucoup de suspects y passent souvent
des nuits entières.
19 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36883.
Dauban, dans La Démagogie en il93 à l'uris,
]>. 39!, donne, sous la date du 19 septembre,
des extraits de rapports de divers observateurs,
des 19 et 20 septembre, notamment de Béraud,
Houbaud, La Tour-l.a Montagne, etc.
1347. — Rapport de l'observaleur La
Tour-La Montagne, signalant les faits sui-
vants :
1° La physionomie de Paris a un peu
changé depuis la veille. La tranquillité y
règne toujours, mais triste et morne, plus
de groupes dans les places publiques, on
se fuit, on a l'air de se défier les uns des
autres, et chacun semble dans l'attente
d'un grand événement. Tel est le fruit
des manœuvres perfides à l'effet de dé-
courager le peuple, les femmes surtout
sont fortement travaillées, il se tient dans
les marchés des propos affreux, on y parle
hautement le langage de la contre-révo-
lution. Des hommes payés, sans doute,
pour exciter des mouvements dans Paris,
se promenaient, la veille, dans les rues
Saint-Denis et environnantes et ont fouetté
plusieurs femmes, les unes, parce qu'elles
n'avaient point de cocardes, les autres,
parce qu'elles la portaient sur le sein, ils
prétendaient que c'était là un signe de
ralliement.
2° On ne surveille pas assez les prisons,
on en permet trop facilement l'entrée, et
il est à craindre qu'on n'y introduise des
papiers, des armes et autres objets égale-
ment dangereux. On sèmo les bruits les
plus horribles sur le sort des prisonniers,
et les journaux anticiviques se hâtent de
les propager. On lisait dans le Courrier
Fi-ançais, n° 216, qu'à la suite d'une dis-
cussion sur les gens suspects, Collot-
d'Herbois avait dit que la seule mesure à
prendre contre eux, c'o.ait de les détruire
en les rassemblant dans divers édifices
minés et de les faire sauter. Ce discours
at-il été tenu ? Quand môme Collot-d'ller-
bois aurait, dans un mouvement d'indi-
410
CHAPITRE I«
JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
gnation, proposé celte mesure dont rex(;-
cution d'ailleurs est impossible, un jour-
naliste, ami de l'ordre et de la tranquillité,
n'en eût point pai'lé.
10 septembre 1793.
Original signé, A. N„ F' 3688^.
1348. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que : 1° la malveillance
continue toujours à rassembler les citoyens
à la porte des boulangers, qui donnent al-
ternativement de bon et de mauvais pain,
ce qui fait murmurer le peuple; 2° dans
la Chaussée-d'Antin, les Faubourgs Saint-
Germain et Saint-Hoiioré, aux Tuileries et
au Palais-de-l'Egalité, il ne s'est rien
passé d'alarmant, à part quelques scènes
assez désagréables relativement à la co-
carde nationale, qui pourraient devenir
dangereuses, si l'on n'y apportait pas un
prompt remède, la plupart des femmes ne
voulant la porter que lorsque la Conven-
tion nationale l'aurait décrété ; 3° le Palais
de l'Egalité recèle toujours des marchands
d'argent, agioteurs et autres personnages
dangereux pour la société; 4° l'Assemblée
de la seclion des Piques a passé à l'ordre
du jour sur la pétition à elle présentée
par celle des Amis-de-la-Patrie, à l'effet
d'obtenir la révocation du décret, qui res-
treint à deux par semaine toutes les as-
semblées populaires.
19 septembre 1793.
Original signé, A. N., F^ 3G88^
1349. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Malgré l'abondance du pain, les at-
troupements continuent chez différents
boulangers, en raison de la qualité du
pain, souvent détestable.
2° Le rendez-vous actuel des marchands
d'argent et agioteurs se tient dans le Café
ci-devant dit du Roi, au coin des rues
Richelieu et Saint-Honoré, dans une ar-
rière salle, de 11 heures du matin à deux,
et lé soir à six.
3° Un rassemblement suspect de gens
des deux sexes existe au Palais-Egalité,
dans le local qu'occupait le Club de 89 ou
de l'abbé Sieyès, on y joue la nuit cl il y
a concert deux fois par semaine ; l'abon-
nement des affiliés est de 100 livres par
année, non compris les repas payés au
restaurateur voisin. L'ordonnateur du club
est un certain Lagrive, de Lyon, très sus-
pect par ses propos inciviques, plusieurs
Lyonnais de la même trempe le fréquen-
tent assidilment.
4° La pétition des Cordeliers du 18, afli-
chée. cause de la rumeur, en raison des
vérités qu'elle contient, que la Convention
n'a pas le courage d'avouer, encore moins
d'adopter.
19 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36683.
1350. — Observations du citoyen Rolin.
sur ce qui se passe à Paris et à Montrouge ;
en' ce qui concerne Paris : 1° dénonçant
les professeurs du collège de l'Egalité, rue
Saint-Jacques, la plupart très aristocrates
et ayant dit au réfectoire que les prisons
étaient minées et les prisonniers en dan-
ger de mort, également un parfumeur en
face de la porte d'entrée du collège, d'une
aristocratie avérée et tournant la Révolu-
tion en ridicule; 2° mentionnant la con-
damnation à mort, par le Tribunal révo-
lutionnaire, d'un accapareur de charbon,
et l'arrestation, par les blanchisseuses de
la seclion du Panthéon-Français, de 5 sacs
de charbon, venus de Choisy par eau, qui
seront vendus à raison de 6 livres la voie.
Pour Montrouge, Rolin signale des indi-
vidus suspects, notamment le sieur Adam
de Saint-Charles, sans moyens d'existence,
qui passe ses journées à Paris et ne
rentre que le soir, et le citoyen Duche-
min, ancien secrétaire du prince de Condé,
qui a acquis une maison à Montrouge, où
il reçoit des individus louches; Rolin fait
connaître que la municipalité de Mont-
rouge est composée « d'excellents modé-
l'és », le maire est un ancien commis
des barrières, et les officiers municipaux
deux garde-chasses.
19 seplembie 1793.
Originaux non signés (2 pièces), A. N., V
36883.
1331. — Rapport de l'observateur Soulet,
déclarant que : l" que les cafés de la
Maison^de l'Egalité, notamment ceux de
L'ESPRIT PUItLIC A VMWS I>K JIIIL!,I:T A SRPTEMBHE 1793
411
r.liarlres, de Foy, Valois et llalien, four-
millent d'aristocrates, surtout le matin
jusqu'à 2 heures; le libraire Desennes,
iiiônie Maison, est un arislocrale puant,
chez lequel se rassemblent un tas de con-
tie-révolulionnaires, le libraire du n" 250,
sous les galeries do bois, ne vaut guère
mieux, sa boutique est aussi un repaire
d'aristocrales ; 2° le peuple ne pouvant en-
trer au Tribunal révolutionnaire, dont on
avait fermé les portes, a murmuré, alors
on les a ouvertes ; 3° le nommé Blache,
de Rennes, présumé agent de Pitt, a de-
meuré rue Joquelet, dans un hôtel garni;
4" des femmes, dont quelques-unes sont
vraisemblablement soudoyées, refusent de
porter la cocarde tricolore et disent qu'il
n'y a que les putains qui la portent; a" le
pain est toujours rare.
19 septembre 1793.
Original signe, A. N., l" 3088^.
1352. — Rapport d'un observateur ano-
nyme : 1° annonçant que, ce matin, à la
pointe Saint-Eustache, il s'est produit une
dispule, occasionnée par la cocarde que
les femmes portent au bonnet, et qu'au
parvis iSolre-Uame, un jeune homme a
arraché la cocarde et l'a foulée aux pieds,
mais a été arrêté ; 2° signalant, rue de la
Vieille-Draperie, dans la Cité, un café, en
face de l'ancienne église, recevant des gens
très suspects, et, rue Saint-Denis, un petit
café où il se tient des propos inciviques ;
3° dénonçant, comme espion de Cobourg
et du ci-devant Monsieur, le nommé Lar-
cher, ancien commandant de la robe
courle, du Parlement, qui fréquente les
cafés, mais sans y rester longtemps.
19 septembre 1793.
Original signé, A.N., 1" 3088».
135J. — Délibéralioij du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° or-
donnant l'envoi aux Madelonnettcs du
nommé Fielval, comme contre-révolution-
naire décidé, chassé de sa section et de
toutes les places qu'il occupait ; 2° sur la
déclaration faite au Comité par le citoyen
Chéry, l'un de ses membres, que la sec-
tion du Contrat-Social l'a déclaré indigne
de sa confiance, considérant que chacun
de ses membres doit être exempt de tout
blâme, que sa conduite doit être tellement
claire, tellement droite, qu'on ne puisse,
dans aucune occasion, lui rien reprocher,
et qu'il ait à opposer à la calomnie, si elle
pouvait se permettre de l'attaquer, le ta-
bleau précis des services qu'il a rendus à
la chose publique ; considérant que l'ar-
rêté de la section ne tend à rien moins
qu'à arracher au citoyen Chéry l'estime
de ses concitoyens et attirer sur lui l'igno-
minie et le mépris, et par suite des vexa-
tions tyranniques; considérant qu'un ar-
rêté de cette nature demande à être
mûrement examiné, afin de juger si l'in-
trigue, les haines personnelles n'y ont eu
aucune part, pour, d'après cet examen,
se prononcer définitivement et en dernier
ressort; considérant, enfin, que cet exa-
men sévère est une justice due à l'homme
et au fonctionnaire public, qui doit être
justifié aulhentiquement, si son innocence
triomphe, qui doit être publiquement
condamné cl destitué, s'il est coupable;
arrêtant que ces considérations seront
présentées à l'Assemblée générale de la
section du Conlrat-Social, et qu'elle sera
invitée à entendre de nouveau, ce jour, le
citoyen Chéry, pour ensuite confirmer ou
rapporter son arrêté; 3° décidant de de-
mander au Comité de sûreté générale un
pouvoir pour arrêter, à Corheil, le sieur
Lambert, chef du Conseil du ci-devant
prince de Condé, compromis dans l'affaire
du sieur Saint- Venant , commissaire de
police de la section delà Halle-au-Blé, con-
vaincu d'avoir surpris la religion des Co-
mités de sa section, à l'effet d'obtenir un
pouvoir en vue de lever les scellés chez le
citoyen Bruyère, très suspect, partisan
avéré de La Fayette ; 4° après examen
de la brochure intitulée : La Constitution
de la Lune, déclarant qu'il n'y a pas lieu
de lui donner un libre cours.
19 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Défartemcnt de Paris, A.N.,
BB3 81* (anc' BB" 20), fol. 323-325.
1354. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, suivant lequel le
Commandant général invile tous ses ca-
412
CHAPITRE I". — JOUllNÉES HISTOUIQUES DE LA IIEVOLUTION
marades, commandants de sections, à pres-
ser l'organisation des compagnies de leur
arrondissement, aussitôt que les jeunes
gens en réquisition seront casernes; il
engage encore tous les bons citoyens à
dissiper les attroupements aux portes des
boulangers. « C'est, observe Hanriot, une
manie aristocratique dont il faut se méfier
plus que jamais, mes amis, du courage
et de la persévérance, tous les tyrans se-
ront détruits, et la Liberté et l'Egalité
existeront d'un pôle à l'autre. »
Toujours la même surveillance aux bar-
rières, les réserves de 100 hommes et les
patrouilles avec beaucoup d'exactitude.
20 septembre 1793.
Copie conforme, sit:iiéo de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général, A.N., AF'^' 1470.
1353. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, déclarant : 1° que l'esprit du peuple
est monté à un diapason extraordinaire.
Si l'on ne supprime pas les cocardes, ou, si
l'on n'ordonne pas à toutes les femmes
d'en porter, il arrivera de fâcheux événe-
ments. Des quartiers la foulent aux pieds,
d'autres la respectent plus que jamais.
Tandis qu'aux portes Saint-Denis et Saint-
Martin on fustige les femmes qui en por-
tent, à la Halle on menace de poignarder
celles qui n'en ont pas. Le peuple, surtout
les femmes, disent mille horreurs de la
Convention, on crie contre elle, à raison
de l'augmentation croissante du prix des
denrées; le côté du Marais est le meilleur,
dit-on, il faut la purger; 2° qu'une cohorte
de femmes a passé, vers 7 heures du soir,
sur le boulevard Poissonnière, vomissant
d s chansons abominables contre les Ja-
cobins, dont le refrain était : <> Vivent les
muscadins! » elles voulaient arracher les
yeux à tous ceux qui les approchaient ;
3" «lue des jeunes gens se sont promenés
toute la soirée, par bandes de 6 à 8, pes-
tantcontrc le décret qui les oblige à partir,
et assurant que, s'il n'y avait pas tant de
Sans-culottes, ils reslei-aient en dépit de
la Convention, qui n'aurait pas beau jeu;
4° qu'il arrive un nombre infini de soldats
de la troupe de ligne, qui insultent et bles-
sent les volontaires, notamment en se
battant dans les marais de la section du
Temple ; S° que, sur le boulevard Poisson-
nière, vis-à-vis la rue Saint-Etienne, il se
vend tous les jours des selles de chevaux,
même de cavalerie.
20 .septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3088».
1356. — Rapport de l'observateur Dugas,
signalant les faits suivants :
1° Le calme règne à Paris, malgré les
efforts des malveillants, durant quelijues
jours, il y a eu moins de difliculté pour
avoir du pain, l'on ne voyait presque plus
de rassemblements aux portes des bou-
langers, cette semaine, ils sont plus nom-
breux, mais la tranquillité publique n'eu
est pas troublée, et chacun, plus ou moins
commodément, a le pain qui lui est né-
cessaire.
2" Ces deux dimanches, le peuple s'est
rendu en foule à SaintCloud, dans le plus
grand ordre, le parc était couvert de
groupes d'une brillante jeunesse, la gaieté
était répandue sur tous les visages, cette
joie franche et vive ne peut être le par-
tage que d'un peuple libre.
3° Les agioteurs sont en très petit nombre
au ci-devant Palais-Royal, cependant, l'on
a pris sur le fait et arrêté, dans le jardin,
un marchand d'argent.
4"0n donneavecsuccès, plusieurs foispar
semaine, au Théâtre de la rue de Loiivois,
une pièce patriotique, intitulée : La Journée
du Viitican ou le Souper du Pape, c'est une
sortie vigoureuse contre le grand ponlife,
qui y est représenté dansant avec la Poli-
gnac.
5" Les dernières séances des Jacobins
se sont passées en dénonciations, qui font
perdre un temps précieux à la chose pu-
blique.
6° Le prix des légumes, comme pois,
haricots, a diminué depuis quelques jours.
7" Aux enviions de Paris, notamment à
Châtillon, Fontenay, Bagneiix, les bou-
langers font du très beau pain et en abon-
dance.
8° Il est essenliel de veiller à l'approvi-
sionnement du charbon de terre, dont la
cherté est extrême et dont la pénurie au-
rait pour effet de suspendre la fabrication
des armes. Le muid, que l'on achetait
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
413
l'année dernière 40 livres, vaut aujourd'hui
200 livres, et, si l'on n'y prend garde,
bientôt il manquera totalement, Dugas
rappelle le mémoire qu'il a remis à ce
sujet au ministre de l'intérieur.
9° Les femmes, qui ne portent pas la
cocarde, sont décoiffées dans certains quar-
tiers, dans d'autres, comme à la Halle,
c'est le contraire.
10" Il a été question d'employer les filles
publiques à des travaux utiles, rien ne
serait plus facile que de les renfermer
dans des maisons nationales, on pourrait
leur faire tricoter des bas de laine pour
les soldats de la République et les mettre
sous la surveillance de quelques femmes
choisies dans les Sociétés fraternelles ou
républicaines.
20 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688^.
1 357 . — Rapport de l'observateur La Tour-
La-Montagne : 1° déclarant qu'il régne
toujours une grande fermentation parmi
les femmes, excitée par les malveillants
pour susciter des mouvements dans Paris,
sous le voile de la cocarde. Avant-hier, on
fouettait les femmes qui ne la portaient
pas, hier, on menaçait de ce châtiment
toutes celles qui la portaient. Les femmes
du Marché Saint-Martin étaient armées de
verges et tenaient les propos les plus inci-
viques. Cette fermentation n'est point par-
tielle, mais générale, ces femmes s'accor-
dent toutes sur un point, le besoin d'un
nouvel ordre de choses, qui les tire de la
misère oii elles se disent plongées; elles
se plaignent de toutes les autorités cons-
tituées, demandent le renouvellement de
la Convention, des administrations, et si
elles n'ont pas encore le nom de Roi dans
la bouche, ils est bien à craindre qu'elles
ne l'aient déjà dans le cœur. Voici le lan-
gage tenu par une femme, dans le Fau-
bourg Saint-Anloine : Si nos maris ont fait
la Révolution, nous saurons bien faire, nous,
la contre-révohilion, si elle est nécessaire ;
2" annonçant que les jeunes gens de la
section des Cravilliers, partis l'avant-veille
pour Courbevoie, sont revenus le môme
jour à Paris, en se plaignant de n'avoir
trouvé ni vivres ni logements; les mal-
veillants insinuent qu'à leur place ils ne
quitteraient point Paris, puisque l'on se
met si peu en peine de pourvoir à leurs
besoins, c'est une manœuvre pour refroidir
leur ardeur guerrière. Les malinlenlionnés
poussent l'audnce et la scélératesse jus-
qu'à dire que les jeunes gens ne demandent
avec tant d'empressement des armes que
pour les tourner contre les patriotes. Ces
propos infâmes se tiennent surtout dans
les maisons de jeux, rendez-vous de tous
les contre-révolutionnaires de Paris, et les
bons citoyens sentent le besoin d'une loi
qui fasse fermer à jamais tous ces vils re-
paires du brigandage et de l'aristocratie.
20 septembre 1793.
Original signé, A. JV., FJ 3688'.
1358. — Rapport de l'observateur Rou-
baud : 1° faisant entendre que, tant qu'il
y aura plusieurs qualités de pain, il y aura
attroupement chez certains boulangers ;
2° signalant certain colonel de hussards,
rue de Grenelle-Saint-Honoré, à l'hôtel
Louis-le-Grand, qui embauche pour son
corps les muscadins et envoie dans les
spectacles des hussards, qui y tiennent des
propos inciviques; également le frère d'un
marquis de La Trémoille, commandant
les rebelles de la Vendée, qu'on voit aux
promenoirs ; 3° dénonçant un certain Lé-
cuyer, ci-devant de l'état-raajor de La
Fayette, souteneur de tripots, habitué
d'un café au coin du boulevard, près des
Italiens, qui se répand en propos incivi-
ques et se plaint des arrestations noc-
turnes; à ce propos, l'observateur pense
qu'en arrêtant les voitures de nuit, on dé-
couvrirait quantité de faits utiles à la
chose publique.
20 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1359. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, informant des incidents suivants :
1° Le matin du 20 et du 21, les femmes
se tiennent en grand nombre à la porte
des boulangers, celles qui se trouvaient,
rue de Sèvres, se plaignaient des femmes
à cocaide et disaient qu'elles aimaient
mieux acheter du pain.
2" Dans plusieurs marches, les femmes
4i4
CHAPITRE !•'. — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
patriotes ont été insultées par les pois-
sardes, qui ne toléraient point de cocardes,
et même ont été fouettées au Marché Saint-
Eustache.
3° Le F'aubourg Saint-Antoine lui a paru
fort tranquille, quoiqu'on battit le tam-
bour pour convoquer le lendemain la jeu-
nesse de la section de Montreuil, à l'effet
de s'organiser et de nommer ses officiers.
4° La jeunesse de Hagnolet est assez
nombreuse, mais peu disposée à partir,
10 jeunes gens au-dessous de 25 ans s'é-
tant mariés depuis 6 mois, mais celle des
localités voisines (Charonne, Belleville,
Romainville) prétend les y obliger, ce qui
amènera du tumulte. L'observateur pré-
sume qu'il doit y avoir des repaires et
rendez- vous de contre-révolutionnaires
dans les environs de Paris, qui deman-
dent une surveillance particulière, parce
qu'on y achète des petites maisons cinq
et six fois leur valeur, ce qui cache des
desseins contre-révolutionnaires. Ceux de
ces environs, dans lesquels on ne récolte
pas de blé et où les particuliers sont ac-
coutumés à cuire leur pain eux-mêmes,
ont beaucoup de peine à se procurer du
blé et font jusqu'à dix lieues sans pouvoir
en acheter.
5° Les malveillants profitent beaucoup
de la cherté des denrées pour aigrir un
grand nombre de femmes contre les Jaco-
bins et la Convention.
20 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1360. — Rapport de l'observateur Soulet,
révélant les particularités suivantes :
1" L'état-major des troupes, à Beau-
vais, est gangrené d'aristocratie. Beaucoup
d'aristocrates se rassemblent au château
de Versailles, les citoyens sont obligés de
se taire parce que les administrations ne
valent rien.
2° Un certain Hochon, jeune muscadin de
20 ans, pour ne pas partir avec les autres
jeunes gens en réquisition, a quilté son
père, rue Sainte-Croix-de-la-Bretoiinerie,
n° 42, et s'est réfugié chez son grand-père,
à Passy, rue Basse, n° 54.
20 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1361. —Arrêtés du Comité de sûreté gé-
nérale : 1° décidant que les nommés Mon-
nié. Barré, Léger, Radet et Desfontaines,
directeurs et auteurs du Théâtre du Vau-
deville, seront arrêtés et conduits dans les
prisons de la Force comme suspects, et
chargeant le Commandant général de la
garde nationale de l'exécution du présent;
2° décidant que le nommé Larrive, acteur,
mis en liberté par l'administration de Po-
lice de Paris, sera réintégré dans les pri-
sons de la Force.
20 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité do sûreté générale, A. N., AF'll 280.
1362. — Arrêtés du Comité de sûreté
générale : l" portant que les citoyens en-
rôlés par le colonel du premier régiment
de "hussards, ci-devant Bercheny, seront
mis en état d'arrestation à la caserne de la
Courtiile, où ils seront séparés des autres
militaires et les uns des autres, autant que
faire se pourra; 2° ordonnant l'arrestation
du citoyen Bougon, colonel du 1" régi-
ment de hussards, ci-devant Bercheny,
dénoncé comme ayant enrôlé des citoyens
en réquisition et prévenu de machinations
contre-révolutionnaires.
20 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtes généraux du
Comité de sûreté générale, A.N., Al'*ll 286.
1363. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris: 1° auto-
risant le citoyen Fourncrot à conduire au
Comité quatre particuliers, prévenus d'a-
voir foulé aux pieds le bonnet de la Li-
berté dans l'Assemblée de la section des
Fédérés; 2° portant qu'il a été écrit au
ministre de l'intérieur pour l'inviter à en-
voyer incessamment aux communes du
Département la dernière loi sur le maxi-
mum du blé, pour qu'il fasse garnir les
marchés de Paris, de Choisy et de Sceaux,
et établir un marché au Bourget, pour lui
rappeler qu'il a promis d'envoyer à la
commune de Colombes 40 septiers de blé
et qu'il n'en a envoyé que 20, en obser-
vant que cette commune n'a rien récolté
cette année et qu'on y vend toujours le
pain de 4 livres 30 sols, de plus qu'on ne
peut y avoir de farines à moins de 160 li-
L'ESPRIT PUBLIC A PAHIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
415
vres le sac de 32S ; qu'il a été également
écrit au Directoire du Dt''partement que les
communes se plaignent de ne recevoir les
lois que longtemps après les départements
voisins.
20 septembre 1793, matin.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. iV.,
BB3 81* (anc' BB''* 20), fol. 325.
1364. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1» sur
les craintes exprimées par une députation
des habitants de Jagny, district de Gon-
nesse,sur ce qu'il se prépare une nouvelle
Vendée, sur ce que les municipaux ne
peuvent se faire respecter, même par la
gendarmerie, qu'ils ne peuvent rentrer
dans leurs foyers, de peur que des aris-
tocrates, des brigands armés, dont ils ont
été menacés, ne tombent sur eux, déci-
dant que deux de ses membres, accom-
pagnés du procureur de la commune de
Jagny et de ses collègues, se rendront au
Comité de salut public, pour l'instruire de
ces faits et le prier d'y porter remède, de
plus, sur l'observalion que les propriétaires
et cultivateurs ne veulent pas conduire
aux marchés les grains réquisitionnés, et
comme il y a dans la commune 1,Î100 sep-
tiers de farines et que 7 à 800 suffisent
pour leur usage, arrêtant d'en informer le
ministre de l'intérieur; 2° portant que lec-
ture a été faite d'une lettre de la commune
de Paris, du 19 septembre, qui invite le
Comité à s'occuper, sans retard, de la
taxation du bois et du charbon, et à lui
faire part dé ses lumières sur cette ma-
tière importante, qui a été mise sous les
yeux de la Commune par le citoyen De-
lespine, membre du Comité; 3° recevant
le rapport des citoyens Guignes et Clé-
mence, chargés d'accompagner le citoyen
Chéry à l'Assemblée générale de la sec-
tion du Contrat-Social, pour y entendre
les raisons qui ont déterminé cette sec-
tion à lui retirer sa confiance et assister à
la défense du sieur Chéry, par lequel ils
instruisent le Comité de la manière indé-
cente avec laquelle ils ont élé traités, le
Comité se réservant d'adopter les me-
sures qu'il jugera convenables; 4° prenant
connaissance d'une lettre du citoyen Gen-
til, de la section du Contrat-Social, com-
missaire du ministre de la guerre, de
laquelle il ressort que le Comité de salut
public dudépartementdelaMarne n'est pas
digne de la confiance de celui de Paris,
qu'il n'en existe point à Amiens, que ce-
lui de Beauvais est pénétré de vrais prin-
cipes républicains, que le général Beau-
regard s'est comporté, à Valenciennes, en
contre-révolutionnaire pendant la durée
d'une suspension d'armes, qu'il a frater-
nisé avec les officiers ennemis dans la
manière des petits maîtres du Palais-Royal,
chargeant le citoyen Chéry de féliciter le
Comité de salut public de Beauvais de ses
principes révolutionnaires et de prendre
des renseignements sur Beauregard ; 5° sur
la demande, au ministre de l'intérieur,
d'un logement commode pour le Comité,
où il puisse tenir ses séances, le ministre,
ayant rais à la disposition du Comité la
maison nationale, connue sous le nom de
gouv('rnemenl des Tuileries, située dans
la rue ci-devant Dauphin, le Comité est
invité à se concerter avec le citoyen Heur-
tier, inspecteur général des Bâtiments de
la République, pour entrer prompteraent
en possession provisoire de ce local ; 6° sur
la demande de renscignements,présentée au
nom du Club des Cordeliers, au sujet des
plaintes du nommé Valquier, contre le Co-
mité, qui n'avait pas donné suite à une
dénonciation de ce particulier, ledit Val-
quier paraissant être, ou turbulent, ou
désorganisé, réponse immédiate a été faite
par le Comité, qui a donné le détail par
écrit des discours peu décents de l'individu
en question, lequel voulait même com-
pulser les registres du Comité; 7° décidant
que les étoffes d'or et dentelles, en dépôt
au Comité, seront transportées à la mai-
son de Saint-Laurent, pour être réunies
aux autres objets, dont l'inventaire a été
fait par les citoyens Delespine, Fournerot,
Génois et Guigues.
20 septembre 1793, soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB' 81* (anc' BB" 20), fol. 326-329.
1366. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, contenant la pro-
416
CHAPITRK I". — JOUHNEES HISTOHIQIJES DE LA HEVOLUTION
clamation suivante du Commandant géné-
ral à ses conciloyens :
«1 Mes camarades, tenons-nous sur nos
gardes, des citoyennes, fâchées de la paix
qui règne entre nous, veulent allumer le
feu de la guerre civile, trente d'entre elles
ont déjà insulié la cocarde nationale,
prenez-y garde , citoyens et citoyennes
respectables, il est facile de voir que c'est
encore l'or du ministre anglais et C" qui
a été répandu avec profusion. Une ci-
toyenne, utlanhée à son pays et qui a ses
occupations journalières, ne commet ja-
mais d'extravagance capable de troubler
l'harmonie d'une République, telle que la
nôtre, où l'on veut anéantir le règne des
intrigants qui l'aflligent et voudraient se
la pdrtager. Veillons plus qu'à l'ordinaire,
veillons et arrêtons les agitateurs de tout
sexe, traduisons-les devant les autorités
constituées, qui doivent en connaître.
Point de grâce aux méchants cl aux per-
turbateurs, et faisons parler la loi devant
ces êtres indignes de la société. >•
L'ordre du jour annonce qu'il partira
incessamment deux convois d'artillerie,
l'un pour Strasbourg, l'autre pour le Mans.
Les réserves seront toujours de 100 hom-
mes, et les patrouilles fréquentes, tant
aux barrières pour empêcher la sortie du
pain et des farines, qu'autour des portes
des boulangers pour dissiper les attrou-
pements, et autour des établissements
publics, pour y maintenir la tranquillité
et faire respecter les couleurs nationales.
L'officier commandant le poste du port
au Plâtre, où viennent aborder les ba-
teaux de fourrage, fait rapport que les
charretiers détèlent leurs chevaux et leur
font manger le foin, ils disent, pour colo-
rer leurs vols, que ces fourrages appar-
tiennent à la Nation.
21 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Etat major général (2 pièces), A. A'.,
AF'v 1470. BB3 76.
Ed. Daub.\n, La Démagogie en 1193 à Paris,
p. 397.
1366. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, appelant l'attention sur un certain
Demois, tenant un hôtel garni, rue des
Fossés-du-Temple, n" 6, chez lequel furent
saisis 7 assignats faux de 300 livres, qui
est en relations avec un marchand de
Rouen, nommé Gasse, fortement suspecté
de complicité.
D'après un bruit qui court parmi les
aristocrates, l'Empereur serait brouillé
avec le roi de Prusse, lequel aurait envie
d'abandonner ses vues sur la France, à
l'effet d'empêcher l'invasion de ses Etats
par l'impératrice de Russie, sous le pré-
texte d'attaquer la Pologne.
Le pain, à Saint-Germain, vaut 8 sols la
livre.
21 septembre 1793.
Original signe, A. N.,F'' 3688^
13C7. — Rapport de l'observateur La
Tour-La-Montagne, signalant toujours la
même fermentation au sujet de la cocarde,
surtout parmi les femmes de la Halle,
nouvelle pomme de discorde jetée par les
malveillants dan3 l'espoir que les femmes
voudront partager les droits politiques des
hommes et en viendront à réclamer des
cartes civiques, le droit de vote, des em-
plois administratifs, ce qui amènera un
conflit d'intérêts et d'opinions, et du
désordre. Il esta remarquer qu'en général
les femmes, pleines de respect pour la
représentation nationale, refusent de por-
ter la cocarde, parce que la loi ne l'or-
donne point. De singuliers bruits ont été
répandus à ce sujet, nombre de femmes
se figurent qu'on ne veut leur faire porter
la cocarde que pour les envoyer aux fron-
tières, où il n'y aurait pas assez d'hommes
pour leur défense.
Les jeunes gens en réquisition deman-
dent des armes et déclarent refuser de
partir avant de les avoir obtenues ; on re-
doute beaucoup les muscadins et l'on
souhaiterait qu'ils fussent fondus parmi
les Sans-culottes, au lieu de former des
corps particuliers, comme plusieurs le
désirent.
Tous les murs de Paris sont couverts
d'une affiche de la citoyenne Olympe de
Gouges, qui se plaint de sa longue déten-
tion, rappelle les services qu'elle a ren-
dus à la Patrie, annonce la préparation
d'un nouveau massacre dans les prisons
et se regarde comme une victime qu'on va
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
417
immoler. Ce placard ne produit aucune
sensation, on s'arrête un instant, et l'on
se relire en disant :« Ah! c'est Olympe
de Gouges. »
Chaque jour voit diminuer la foule aux
portes des boulangers.
21 septembre 1793.
Original signé, A. iV., F'' 3688'.
1368. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, consacré presque entièrement à
un particulier, par lui rencontré au Spec-
tacle du Vaudeville, d'autant plus suspect
qu'il affectait plus de patriotisme, fati-
guant l'auditoire par des déclamations et
des vociférations aussi vaines que scanda-
leuses; ce particulier, domicilié rue de la
Sourdière, du nom de La Boulée.fils d'un
ancien maître de poste de Meaux, possé-
dant 40,000 livres de rente en Amérique,
est très répandu dans les spectacles, les
places publiques et les sociétés populaires.
. D'après ce rapport, beaucoup de bou-
langers continuent à donner du mauvais
pain, les citoyens se plaignent amèrement
en disant qu'il est déjà assez désagréable
de perdre son temps à leur porte.
21 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1369. — Rapport de l'observateur Monic,
faisant connaître que l'on a arrêté plu-
sieurs jeunes gens en réquisition, qui s'é-
taient enrôlés dans un nouveau corps de
hussards, notamment deux garçons épi-
ciers, à l'instigation de leur patron, aris-
tocrate fieffé ; que l'on murmure de l'ab-
sence de taxe sur le bois et de la difficulté
de se procurer du charbon, et que le pain
est toujours rare.
Le même observateur dénonce un ras-
semblement d'aristocrates dans une mai-
son, rue Saint-Honoré, n° lOo, dont l'en-
trée est par le Café Militaire, l'on y joue
nuit et jour et l'on y complote.
21 septembre 1793.
Original signé, A. N,, V 3688'.
1370. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, signalant les faits suivants :
1° Un groupe de femmes à la Halle, près
T. IX.
de Saint-Eustache, se plaignait en termes
très vifs de la cherté des denrées cl dé-
clarait que cela ne pouvait pas durer plus
longtemps, qu'il fallait s'approvisionner
de force au prix de 89, et qu'elles feraient
un tarif, puisque la Convention n'avait
aucun égard à leur misère.
2" Il se rassemble au café Coreza, dit
Italien, au Palais Egalité, une foule d'Ita-
liens, qui montent à l'entresol, pour y
jouer un jeu de leur pays, et n'admettent
parmi eux que les affiliés à leur société,
l'un des suspects, fréquentant ce café, est
un certain abbé Benonai.
3° Au sujet de la multitude des citoyens
armés, infectés de la maladie vénérienne,
qui remplissent les hôpilaux de la Répu-
blique, un membre de la Convention ayant
préconisé un remède prétendu efficace,
Roubaud déclare qu'il ne peut exister de
spécifique général, et que l'on ne verra
diminuer cette contagion dans les armées,
que lorsqu'on éloignera les femmes in-
fectées et que l'on renoncerai la méthode
des prétendus guérisseurs.
4' Dans l'un des cafés souterrains du
Palais Egalité se rassemblent une mul-
titude de muscadins en réquisition, qui ne
craignent pas d'annoncer que, puisqu'on
ne veut pas leur permettre de servir dans
la cavalerie, ils passeront à l'ennemi.
5° Un inOividu très suspect, de nouveau
dénoncé par Roubaud, est un certain Ri-
chard, de Lyon, qui ne fréquente que les
aristocrates habitués du café Lamiral, rue
Neuve-des-PelitsChamps.
6" Roubaud se plaint des indiscrétions
commises au bureau de Franqueville, grâce
auxquelles des rassemblemenis ou par-
ticuliers suspects, dénoncés par les ob-
servateurs, changent de local et même de
quartier.
21 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1371. — Observations du citoyen Rolin,
portant sur les points suivants :
1" Il s'est élevé beaucoup de disputes,
tous ces ji)urs-ci, dans le quartier de la
place Maubert, les poissardes, ne voulant
point que les femmes portent de cocardes,
en ont arraché à quantité de personnes,
27
«18
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
et même les ont injuriées et jelé leurs
bonnets dans la boue.
2» Les ci-devant religieuses de la rue
Cassette tiennent toujours club de prêtres
réfractaires.
3° Le journal VObservateur continue à
donner des détails de nature à révolter
même les modérés, à l'entendre, l'ennemi
a des avantages continuels, les Français
trouvent la mort partout où ils vont com-
battre, on ne cooçoit pas qu'un pareil écrit
souille encore les Français.
4° Le citoyen Tillaux, procureur du col-
lège de Lisieux, demeurant rue Saint-
Jean-de-Beauvais, n'a cessé, depuis 1789,
de donner des preuves d'incivisme les
plus révoltantes, n'allant presque jamais
aux assemblées des sections, et maudis-
sant chez lui la Révolution.
5° Le citoyen Champagne, principal du
collège de l'Egalité, vient d'être obligé de
quitter sa place au Comité révolutionnaire,
comme clubisle de la Sainte-Chapelle, il
a toujours paru bon patriote, mais comme
tel, il n'eut point dû abandonner ses
élèves, qui, non seulement n'ont rien fait
dans leurs classes, mais se sont corrom-
pus, sortant dans Paris à toute heure du
jour et de la nuit, et, d'après le témoi-
gnage d'un régent du collège, s'enfermant
dans leurs chambres, où l'on en avait
même surpris, couchés ensemble, et, lors-
que bon nombre de ces élèves partirent
pour les frontières, ils se vantèrent pu-
bliquement dans la maison d'aller rejoindre
leurs parents et amis émigrés.
21 septembre 1793.
Originaux non signés (2 pièces), A. K., V
36883.
1372. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, faisant connaître les détails sui-
vants :
1° L'ordre de la veille concernant les ci-
toyennes qui insulteraient la cocarde na-
tionale a excité d'assez vives réclamations,
et, sans quelques patriotes réunis à l'en-
trée de la rue des Petits-Champs, du côté
de la place des Victoires, plusieurs ci-
toyennes patriotes auraient encore été
maltraitées, des muscadins encourageaient
les malveillantes.
2° Il y a certainement une assemblée de
la jeunesse récalcitrante au décret qui la
met en réquisition, on voit des musca-
dins réunis sur le boulevard Saint-Martin,
au Palais-Royal, sous les arbres des Tuile-
ries, le soir, mais, dès qu'on les approche,
ils se taisent ; d'ailleurs, les aristocrates
en général témoignent beaucoup d'éloi-
gnement pour les patriotes, ce qui est à
remarquer à la veille des plus grands
complots.
3° Les inspecteurs de la manufacture de
Bercy sont à surveiller, notamment le
nommé Michel, ancien cocher d'Antoi-
nette, aristocrate décidé, intimement lié
avec un certain Drouet qui le protège,
probablement parce qu'il ne le connaît pas.
4° L'adresse du Club des Cordeliers, la
leltre de Pache aux départements, l'Oô-
servateur Sans-ciilotle et une adresse de
Tuncq fixaient l'attention du public, mais
l'adresse de ce général traître n'a pas été
bien accueillie.
5° Il y a encore foule à la porte des
boulangers.
21 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F' 3688'.
1373. — Rapport d'un observateur ano-
nyme : 1° appelant l'attention sur une
affiche sous la voûte du Palais de l'Ega-
lité : Un patriote persécuté à la Convention
nationale, de nature à indisposer le peuple
contre la Convention, sur les habitués du
Café du Caveau, au même Palais, presque
tous agioteurs et aristocrates, à figures
sinistres, et sur ceux d'un café, place Dau-
phine, également agioteurs et royalistes;
2° déclarant que, suivant plusieurs ci-
toyens, les Assemblées des sections étaient
plutôt nuisibles; 3° rendant compte du
Spectacle de la rue Fcydeau,oùron a joué
l'Officier de fortune, pièce dont les pas-
sages patriotiques ont été applaudis avec
enthousiasme; 4° annonçant que beau-
coup de personnes craignent de manquer
de subsistances d'ici à 2 mois; H" signalant
une voiture suspecte, qu'il a vu pour la
3« fois passer, rue Neuve-de-l'Egalité, tou-
jours à la même heure, où se tiennent
trois individus, qui mettent la tête à la
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
419
portière, en passant devant les boulangers
où le peuple est rassemblé.
21 septembre 1793.
Minute non signée, A. N., V 3688^.
1374. — Arrêté du Coinilô de sûreté gé-
nérale, portant que la femme appelée Du-
barry, demeurant à Luciennes, sera arrêtée
et conduite à la maison de Sainte-Pélagie,
à Paris, poui' y être détenue par mesure
de sûreté générale, comme suspectée d'in-
civisme et d'aristocratie, que les scellés
seront mis sur ses effets, perquisition faite
dans ses papiers, que ceux qui seront jugés
suspects seront apportés au Comité de
sûreté générale.
21 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
137"). — Arrêté du Comité de sûreté
générale, décidant, sur une dénonciation
faite par le citoyen Danton, que deux de
ses membres, les citoyens Panis et David,
se transporteront demain chez lui, attendu
qu'il est malade pour ce soir.
21 septembre 1793.
Extrait du rcgi.slre des arrêtés généraux du
Comité do sûreté générale. A, N., AF*II 286.
1376. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, chargeant les citoyens Briguet,
Molinart et Maillard de se saisir de tous
les marchands d'argent qu'ils trouveront
en flagrant délit et coupables de ce crime,
de les faire amener à l'administration de
Police, qui les traduira devant le Tribunal
révolutionnaire, et l'argent saisi sera porté
à la Trésorerie nationale, qui délivrera
récépissé, tant au Tribunal t^'à l'admi-
nistration de Police et au Comité de sû-
reté générale.
21 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*n 286.
1377. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, par lequel, considérant que, dans
ces moments où le dévouement, le zèle,
l'énergie des citoyens assurent la liberté
publique, que dans ces moments où môme
l'Indigence honorable fait pour l'affermir
les plus grands sacrifices, il doit, autant
qu'il est en lui, encourager, honorer ces
vertus, voulant donner, en conséquence, à
la section Poissonnière un témoignage de
l'estime profonde que le civisme des mem-
bres de son Comité révolutionnaire lui
inspire, il décide que, sur les 18,000 livres
qu'ont procuré à la Patrie leur autorité,
leur désintéressement, il sera accordé à
chacun 000 livres à litre d'indemnité des
dépenses que leur infatigable activité leur
a causées, qu'il sera, en conséquence, pré-
levé une somme de 7,200 livres, pour être
également répartie entre les douze mem-
bres composant ledit Comité révolution-
naire, de plus qu'il sera encore prélevé
400 livres pour être accordées aux trois
membres à qui un contre-révolutionnaire
avait offert cette somme de 18,000 livres,
pour qu'ils dérobassent au Jour des pa-
piers contenant la preuve de son incivisme
et de ses machinations impies, ladite
somme pour les indemniser des frais et
dépenses particulières que cette entreprise
civique leur occasionne.
21 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'll 286.
1378. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, après avoir entendu contradictoi-
rement l'économe et le syndic de l'Admi-
nistration relativement au scellé apposé
par celui-ci, et considérant que si le ser-
vice des subsistances de l'Hôtel national
des Invalides venait à manquer un seul
moment par rapport au scellé, la respon-
sabilité, quant aux troubles qui en résul-
teraient, pèserait entièrement sur la tête
de l'économe, décidant que le scellé sera
levé à l'instant, sauf au Directoire du
Département à juger ensuite le fond de
la contestation.
21 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., ^F'il 286.
1379. — Délibération du Comité de salut
du Département de Paris : 1» autorisant
le citoyen Franchet à s'adjoindre le ci-
toyen Tisset, pour se transporter chez le
sieur Ringard, ci-devant curé de Saint-
(iermain-de-l'AuxerroiSjrue des Mauvaises-
420
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Paroles, afin de faire perquisition dans ses
papiers et dans toute l'étendue de la mai-
son, et d'apporter au Comité toutes les
piècesqui leur paraîtront suspectes; 2° après
avoir pris connaissance exacte des dénon-
ciations portées contre 4 particuliers, ac-
cusés d'avoir excité le trouble dans la
section de la Place-des-Fédérés, aujour-
d'hui dite l'Indivisibilité, et d'y avoir foulé
aux pieds le bonnet de la Liberté, et après
s'être bien convaincu de la gravité des
faits, arrêtant que, par mesure de sûreté
générale, les susdits particuliers seront
conduits aux Madelonnetles; 3° décidant
que la municipalité de Montrouge sera
chargée de faire arrêter Guillaume, ci-de-
vant avocat, demeurant à Paris, rue de
Buci, n" 33, qui a une maison de cam-
pagne dans cette commune, et qui s'est
évadé au moment où les commissaires du
Comité de salut public du Département
allaient procéder à son arrestation, et ren-
dant la municipalité de Montrouge respon-
sable de son évasion, s'il revenait et n'était
point arrêté; 4° recevant le rapport du
citoyen Clémence, chargé d'accompagner
le maire et une partie des habitants de
Jagny au Comité de salut public de la Con-
vention, pour l'informer des troubles dans
cette région, qui pourrait devenir une
nouvelle Vendée, d'après lequel les Comités
de salut public et de sûreté générale ont
applaudi au zèle de ces habitants et ont
donné audit Clémence un pouvoir illimité
de disposer de 300 hommes armés, avec
2 pièces de canon, et de se transporter à
Jagny pour réprimer les désordres, en s'ad-
joignant le citoyen Marchand, membre du
Comité ; ledit Clémence, étant porteur d'un
mandat de 6,000 livres sur la Trésorerie
et ne pouvant en toucher le montant sans
7 signatures, a demandé l'avance de cette
somme par le citoyen Harny, trésorier du
Comité, ce qui a été accordé, pour que
l'exécution de cette affaire ne souffrit
aucun retard.
21 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Déparlement de Paris, A.N.,
BB' 81* (anc« BB^^ 20), fol. 229-331.
1380. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général invite ses frères, les ca-
nonniers, lorsqu'ils sont de garde dans tel
poste que ce soit, à s'y comporter en bons
et loyaux républicains, à y exécuter stric-
tement les consignes et à veiller, les uns
et les autres, à ce qu'il ne soit fait aucune
dégradation nuisible à la chose publique,
« Courage, mes camarades, ajoute Han-
riot, avec notre austérité républicaine,
nous déjouerons l'intrigue insolente des
despotes, paix, fraternité, union, indivisi-
bilité, haine éternelle à tous les potentats
de l'Univers. »
Les réserves seront toujours les mêmes,
toujours la plus grande surveillance au-
tour des élablisseraents publics, des bar-
rières, des boulangers et envers les mal-
veillants qui insulteront les couleurs na-
tionales, les patrouilles très fréquentes.
22 septembre 1793.
Extraits conformes, signés de Clément, secré-
t»ire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BB' 76.
1381. — Rapport de l'observateur La
Tour-La Montagne, donnant connaissance
des faits suivants :
1» La cocarde divise toujours les fem-
mes, et le décret rendu à cet égard par la
Convention n'a pas produit tout l'effet
qu'on s'en était promis. Les malveillants,
déconcertés par une mesure aussi sage,
dressent de nouvelles batteries, ils flattent
l'amour propre des femmes, en cherchant
à leur persuader qu'elles ont autant de
droits que les hommes au gouvernement
de leur p;>ys, qu'elles doivent réclamer le
droit de vole dans les sections et peuvent
prétendre £»tous les emplois civils et mili-
taires; tel était le langage tenu en présence
de quelques femmes au Jardin de l'Egalité
par un muscadin, caché sous le costume
d'un Sans-culotte ; mais il a perdu tout le
fruit de son éloquence anarchique, on l'a
écoulé à peu près comme l'on écoute un
charlatan qui débite son baume, et l'on
s'est retiré. Ce fait sert, néanmoins, à
prouver que les malveillants emploient
toutes sortes de manœuvres pour semer
la discorde.
2» L'on prétend qu'il y a dans Paris un
très grand nombre de députés du côté
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
421
I
droit de l'Assemblée législative, et qu'ils
tiennent des conciliabules secrets aux en-
virons de celte ville.
3° Il paraît depuis 2 jours un nouveau
journal, en forme de placard, inlitulé :
l'Ohservateur Sans • culotte ; cette feuille,
rédigée dans les vrais principes de la Ré-
volution, est lue avec intérêt par les Sans-
culottes, et, si l'auteur ne s'écarte pas de
la route qu'il s'est tracée, son ouvrage
peut contribuer d'une manière avanta-
geuse aux progrès de l'esprit public.
4» Il paraît un autre placard, ou plutôt
mémoire juslilicatif du général Tuncq,
où il se plaint de plusieurs personnes,
notamment du ministre Ronsin, c'est ainsi
qu'il le nomme, parce que Ronsin prend
cette qualité dans l'armée et exige qu'on
la lui donne, mais ce mémoire n'a point
fixé l'attention publique.
5" Un ex gentilhomme, qui se fait ap-
peler Vidaud et connu sous un autre nom,
précédé du titre de comte, est signalé
comme très suspect, il loge en hôtel garni,
rue de la Corderie, n" 9, avec un parti-
culier non moins suspect, dénommé Gau-
thier, qu'on vient d'arrêter.
6° Au dire d'un individu, au Palais-
Royal, les lettres de Bordeaux, arrivées
par le dernier courrier, annonçaient que
le bataillon, destiné à marcher sur Toulon,
s'était saisi à la Réole des représentants
du peuple, qui avaient été transférés à
Bordeaux.
7° Les jeunes gens, dits muscadins, sont
toujours très suspects, on insiste fortement
sur le danger de leur fournir des armes,
mais il est à remarquer que des hommes,
renommés par leur incivisme, des mus-
cadins même, affectant une tendre sollici-
tude pour la Patrie, sont ceux qui témoi-
gnent le plus d'alarmes sur les projets
prétendus contre-révolutionnaires des mus-
cadins.
8° L'affluence diminue à la porte des
boulangers.
9» Le décret sur la cocarde excite de
grandes rumeurs dans les marchés de
Paris, des femmes, stipendiées sans doute
par les malveillants, se plaignent avec un
emportement, qui ne décèle que trop l'es-
prit désorganisateur qui les anime, à cela
près, on peut dire que ce décret a reçu
l'assentiment général.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688^.
1382. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, annonçant que le nommé Gasse,
dont il a parlé dans un rapport de la veille,
vient coucher, presque tous les soirs, rue
des Fossés-du-Temple, n" 16, et que plu-
sieurs muscadins ont été rossés d'impor-
tance par les Sans-culottes, au sortir de
Nicolet, pour avoir dit qu'ils ne caserne-
raie nt pas.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1383. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, déclarant que :
1° Le pain .se distribue fort difficilement
dans plusieurs quartiers de Paris, notam-
ment dans la Chaussée-d'Antin, où plu-
sieurs citoyens ont dû s'en passer. Souvent
dans les rassemblements se pose cette
question : Pourquoi le pain est-il plus blanc
chez certains boulangers?
2° L'on agiote maintenant dans les salles
de vente, au Palais de l'Egalité, surtout de
ijros juifs, notamment dans celle près des
colonnes, où se rassemblent les marchands
d'argent, que l'on est parvenu en quelque
sorte à chasser.
3» Le décret, enjoignant aux femmes
indistinctement de porter la cocarde, a mis
fin à une foule de petites insurrections,
qui auraient fini par devenir dangereuses,
le peuple en général y applaudit avec en-
thousiasme.
4° On demande partout avec instance
la taxation du bois et d'autres objets de
première nécessité.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., F'' 3688'.
1384. — Rapport de l'observateur Monic,
annonçant l'arrestation des nommés Saint-
Germain, Saint-Georges, Petit, employé
dans les vivres, Morel, rue Saint-Chau-
mont, porte Saint-Denis, teneur de jeu
prohibé, tous complices de Dumouriez,
dont la correspondance se trouvait chez
une dame Sainte-Foy, au n" 148 du Jardin
422
CHAPITRE I«
JOURNÉES HISTORIQUES DE LA REVOLUTION
Egalité, mais ces papiers furent enlevés,
lorsqu'on cernaune première fois le jardin.
Au môme jardin, du n° 1 au n° 9 ou 10, il
y a un club d'arislocrates, et l'on y joue
à des jeux prohibés.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1385. — Observations du citoyen Ro-
lin, suivant lesquelles il reproche aux
prêtres de n'être constitulionnels que de
nom, et déclare que, sur les 32 curés de
Paris, il en dénonce au moins 30 à l'opi-
nion publique; aucun d'eux n'a voulu re-
cevoir un jeune prêtre qui se présentait
en qualité de vicaire, quoiqu'ils en eussent
cependant un pressant besoin, le curé do
Sainte-Geneviève l'a même chassé ignomi-
nieusement, lui imputant comme principal
grief d'avoir reçu les ordres d'un évêque,
qui allait se marier et l'était peut-être déjà.
Rolin dénonce un certain La Bastide, an-
cien secrétaire du comte du Breuil, vivant
àSartrouville et venant quelquefois àParis,
où il loge rue Saint-Dominique, à l'hôtel de
la comtesse du Breuil.
22 septembre 1793.
Original non signé, A. A'., F' 3li88^
1386. — Rapport de l'observateur Pa-
notier, qui déclare être entré dans plu-
sieurs temples remplis de monde, fort
tranquille, et où il n'a entendu que la
louange de Dieu, à la Halle, où le peuple,
également calme, élait très satisfait du
décret relatif aux cocardes, dans six spec-
tacles, très fréquentés, où dans les eiitr'-
aclcs se chantaient des chansons patrio-
tiques, notamment dans le Spectacle Moii-
tansier, où il a remarqué un ballet patrio-
tique, qui a fait grand plaisir aux specta-
teurs et a été très applaudi.
22 septembre 1793.
Original signé, A. A'., F' 3688^.
1387. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, dénonçant : 1° le nommé Helasisa,
juif, de Bordeaux, chassé des Jacobins de-
puis deux aus pour son incivisme, affec-
tant puliliiiuemcnt et très haut des opiaions
républicaines et jouant un rôle suspect,
fréquentant le Café de Chartres, au Palais
Egalité, où il fait assez de dépenses; 1° le
sieur Spoline, très suspect, détenu depuis
peu, qui faisait un commerce de femmes
et d'argent avec le banquier Grenus, très
lié avec les capitalistes hollandais; 3° le
marquis d'Aoust, capitaine de vaisseau,
très aristocrate, possédant bO,000 livres de
rente, lequel, pour .se mettre à l'abri, s'est
fait secrétaire du député Rovère, dont il
passe pour être le cousin.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 36883.
1388. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, déclarant que : 1° le pain n'a pas
plus manqué que les jours précédents, et
cependant que la foule était plus grande,
sans doute parce que chacun voulait en
avoir du matin, afin de se promener plus
tranquille le reste de la journée, le temps
ne paraissant pas devoir être aussi mauvais;
2° les motions des Tuileries étaient pour
la taxe de toutes les denrées, surtout du
vin et du cuir, qui augmentent tous les
jours; 3° les malveillants ont encore cher-
ché à occasionner quelque bruit, place de
la Révolution, au sujet des cocardes por-
tées par les femmes, mais les patriotes
les ont déjoués; 4° l'esprit des cafés, qui
étaient pleins à cause du mauvais ten>ps,
était en général assez bon ; le Café Fran-
çais, au coin de la rue Poissonnière, ne
lui a point paru dans d'aussi bonnes dis-
positions, il était, comme les autres jours,
rempli déjeunes gens et de quelques vieux
aristocrates, qui parlaient avec satisfac-
tion du retour de la section de.s Gravilliers;
5° des femmes révolutionnaires de la So-
ciété, séante au Charnier des Innocents,
sont venues, la veille, en députation à la
section de la Croix-Rouge, se plaignant de
ce qu'on voulait les arrêter, et demandant
la responsabilité des minisires, l'organi-
sation des 4 tribunaux révolutionnaires,
le jugement des aristocrates dans les 24
heures, le supplice d'Antoinette, de Brissol,
etc. dans la semaine, la taxe de toutes les
denrées à l'usage du peuple, et la nomi-
nation d'un Comité ccnlral, compose de dc-
piilcs de toutes les sections. Quelques p;irli-
culicrs ont aussi demandé qu'on fit une
pétition à la Convention, afin d'obtenir que
I.'KSPIUT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
423
les sections puissent se réunir à volonté,
mais cette motion a été rejetée comme
dangereuse et aristocrate.
Roussevilie dénonce les propos incivi-
ques tenus par un nommé Cousin, au
Blancmesnil, près du Bourget, qui a dit no
plus vouloir de l'appellation surannée de
citoyen, et qu'avant peu reviendraient les
princes.
22 septembre 1793.
Original signé, A. N., i'^ 3688^.
1389. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, considérant qu'un chirurgien-
accoucheur est un homme utile, et qu'un
cheval est absolument nécessaire pour
l'exercice de sa profession, surtout lors-
que le chirurgien est d'un certain âge,
décidant que le citoyen Viguier, chirur-
gien-accoucheur, âgé de 60 ans, section
du Faubourg-duNord, est en droit d'avoir
un cheval, et que celui qui a été saisi par
la Commission des chevaux, établie au Pa-
lais Bourbon, lui sera rendu.
22 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'il 28G.
1390. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, invitant les administraleurs du
Département de Police à s'informer si,
pour la surveillance de la citoyenne La-
rive, une garde aussi nombreuse que celle
que sa section a mise auprès d'elle est né-
cessaire, et à vouUiir bien veiller à ce que
les citoyens composant celte garde se com-
portent avec les égards d'honnêteté qui
doivent être employés vig-à-vis des per-
sonnes qui se soumettent à la loi.
22 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF'il 28G.
1391. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1» d'a-
près une lettre du citoyen Lulier, procu-
reur général syndic du Département de
Paris, chargeant les citoyens Guigucs et
Lécrivain de lever les scellés apposés au
domicile du sieur Guillaume, rue de Buci,
et d'en distraire les papiers appartenant
aux clients, de même les citoyens Franchet
et Lécrivain de lever les scellés apposés à
Montrouge; 2» décidant la nomination
d'une Commission inspectante de la Poste
aux lettres pour l'examen des journaux
seulement, à raison de 6 livres par jour
pour les honoraires de chacun de ses
membres, qui sont les sieurs Payen-Des-
lauriers, Molière et Lebrun; 3» donnant
mandat au citoyen Fournerot, à l'eflet de
se transporter chez le citoyen Dorival,
ex-hermite, actuellement fabricant de
toiles, cloître Saint-Benoit, dénoncé comme
très suspect par le Comité de surveillance
de la section do l'Observatoire, pour faire
inspection de ses papiers, apporter ceux
qui paraîtront suspects et l'amener au
Comité; 4° transmettant au Comité do sa-
lut public du département d'Eure-et-Loir
une dénonciation contre un ex-président
des Comptes, le citoyen de Meslay, pro-
priétaire d'une terre de ce nom, à deux
heures de Chartres, où se rassemblent des
aristocrates, au nombre desquels se trouve
un ex-chanoine de l'église de Chartres,
qu'on dit non assermenté, afin de prendre
toutes les mesures qu'exige le salut public,
22 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, ^. JV.,
BB3 81-^ (anc' BB'* 20), fol. 331-333.
1392. — Extrait de l'ordre du jour de
la force armée de Paris, portant que, d'a-
près un arrêté de la Commune, les pa-
trouilles de nuit vérifieront, îi partir de
11 heures 1/2 du soir, les cartes des ci-
toyens et arrêteront tous ceux qui en seront
dépourvus; que tous les citoyens qui se
sont enrôlés dans les canonniers, posté-
rieurement au décret de la réquisition, ne
pourront faire partie des compagnies ac-
tuelles; les capitaines et sergent.s-majors
des canonniers, après la censure des As-
semblées générales des sections, pren-
dront, de chaque citoyen enrôlé, le nom,
l'âge, la demeure, la section ou le dépar-
tement, et le lieu de naissance, signaleront
la durée de leur service et leur dévouement
à la chose publique, et signeront au bas de
l'enrôlement. Le capitaine et les officiers
commenceront à donner l'exemple.
Dans cet ordre, le Commandant général
déclare que, tous les jours, il reçoit avec
424
CHAPITRE I«'. — JOURNEES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
douleur des plaintes de ses frères d'armes
de garde aux barrières, à raison de leur
malaise et de leur peu de commodité pour
y faire le service, ajoutant qu'il a écrit plu-
sieurs fois à l'administration des Travaux
publics à ce sujet, que si, celte semaine,
toutes les petites réparations ne sont pas
faites, il se joindra à ses frères d'armes,
qui ont un peu de connaissances en ma-
çonnerie, qu'il mettra lui-même la main à
l'ouvrage, qu'on ramassera les pierres, on
fera venir quelques sacs de plâtre, on bou-
chera les ouvertures des petits édifices,
ne laissant que ce qui sera nécessaire
pour le service et recevoir la lumière.
Le service s'est très bien fait cette nuit,
fréquentes patrouilles, mêmes réserves et
même surveillance.
D'après les rapports de la force armée, la
section du Mail se trouvait, le 22, en armes
sur la place des Victoires nationales, pour
la réception des nouveaux offlciers, le
fusil d'un des citoyens, s'amusant à faire
l'exercice, est parti; par suite de l'explo-
sion, plusieurs chevaux des charrois des
armées, sur cette place, se sont emballés,
ont blessé grièvement un canonnier et
brisé plusieurs chariots.
23 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Elat-maior général (2 pièces), A. N.,
AFiv 1470, BU3 76.
1393. — Rapport de l'observateur La
Tour-La Montagne, rendant compte des
faits suivants :
i" Le calme le plus profond règne dans
Paris, et l'esprit excellent qui anime le
peuple a déconcerté un peu les malveil-
lants, ils cherchent à faire agir de nou-
veaux ressorts, ils laissent le pain et la
cocarde pour ne s'occuper que des mus-
cadins, ils veulent les rendre suspects aux
Sans-culoltes, et, partageant les citoyens
en deux classes, ils se llattent de les ar-
mer les uns contre les autres.
2° L'Observateur Sans-culotte, à qui cette
manœuvre perfide n'a pas échappé, l'a
combattue avec son éloquence ordinaire;
sa feuille devient de jour en jour plus in-
téressante, sa lecture en famille, au dire
d'un Sans-culotte, serait plus utile que
celle de l'Ancien Testament et le serait
encore davantage, si chacun pouvait l'em-
porter chez soi, la saison ne permettant
plus de lire au coin des rues.
3° Des canonniers en réquisition de di-
vers quartiers, en vertu de la loi qui les
autorise à entrer dans tous les bataillons,
se sont concertés et se sont enrôlés dans
la section des Gravilliers, au nombre d'en-
viron 76. Ils ont formé leur élat-major et
se sont déjà casernes à Courbevoie. Ce
sont presque tous des fils de ci-devant
nobles ou de riches bourgeois, le peu de
Sans-culoltes qu'ils n'ont pu s'empêcher
d'admettre a été écarté des places. Ces
jeunes gens tiennent des propos très inci-
viques, ils font du bruit et commettent des
dégâts à Courbevoie.
4° Un abus que dénonce l'observateur
La Tour-La Monlagne, abus qui peut avoir
les suites les plus funestes, c'est la faci-
lité avec laquelle on pénètre dans les pri-
sons, surtout à la Force, celui peut-être
de tous les lieux de détention qui mérite
le plus d'être surveillé. L'on obtient aisé-
ment des permissions pour y entrer, et,
en outre, les guichetiers et les gendarmes
n'ont pas, à ce que l'on prétend, toute la
sévérité, ni mêjne l'intégrité qu'exige leur
rigoureux ministère.
5° L'on exécute fort mal la loi qui or-
donne que les noms des citoyens seront
inscrits sur les portes des maisons qu'ils
occupent. La plupart de ces écriteaux sont,
ou enlevés, ou placés à une hauteur qui
ne permet pas de les lire ; il serait cepen-
dant fort utile que cette loi reçût son en-
tière exécution, on découvrirait par ce
moyen ceux qui changent de quartier
pour se soustraire aux recherches. Ces
listes peuvent, d'ailleurs, fournir d'utiles
renseignements, et il serait à souhaiter
que chaque commissaire les lût avec soin
dans son arrondissement.
23 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688^
1394. — Rapport de l'observateur Monic,
donnant les renseignements suivants :
1° Michonis, l'officier municipal, qui fa-
cilita l'entrée à l'aristocrate, porteur d'un
œillet, avec un billet pour la femme Capet,
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
425
est visité continuellement par les aristo-
crates dans sa prison et par un prêtre
réfraclaire.
2» Le décret, ordonnant à la Munici-
palité de taxer le bois et le charbon, a fait
grand plaisir au public, qui voudrait que
l'on taxât également la chandelle.
3° Dans le Jardin Egalité, au n» 145, il y
a un jeu prohibé, fréquenté par les con-
tre-révolutionnaires.
4° On assure que les communications
entre Perpignan et Narbonne sont inter-
ceptées.
23 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F^ 3688^.
1335.— Rapport de l'observateur Pane-
tier : l" dénonçant un ancien domestique
de MM. de Galonné et de Saiiit-Fargeau
congédié, marchand d'argent et espion des
ci-devant; 2° coiislatant, d'après une visite
dans plusieurs marchés, que tout est ex-
traordinairement cher, et que les gens de
la campagne vendent leurs denrées hors
de prix; 3° racontant qu'ayant assisté à
l'exercice du canon, au Palais Egalité, il
a vu un citoyen jeter son équipement par
terre et abandonner son poste en pré-
sence de beaucoup de inonde; 4° annon-
çant qu'il a assisté à la représentation
d'une nouvelle pièce, au Théâtre du Vau-
deville, pièce d'amourettes, insignifiante;
5° déclarant qu'il y a toujours de grands
rassemblements chez les boulangers, (]uoi-
qu'il y ait beaucoup de grains à la Halle
au Blé.
23 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F' 3688^.
1396. — Observations du citoyen Rolin,
au sujet d'une discussion provoquée au
Café du Protecteur de la garde nationale,
rue Taranne, par deux citoyens qui affec-
taient beaucoup de chagrin du départ des
jeunes gens de la première réquisition,
envoyés au feu sans avoir jamais manié
un fusil, également au sujet de vifs dé-
bals à l'Assemblée de la section du Pan-
théon-Français, convoquée le lundi 23,
pour se rendre en masse aux Jacobins et
y fraterniser, débats causés avant le dé-
part, par la demande de passeports par
divers citoyens, que certains voulaient
refuser, au point que le président fut in-
sulté.
D'après Rolin, les jeunes gens de la ré-
quisition, comme de vrais républicains,
paraissent tous disposés à partir.
23 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F' 3688'.
1397. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, déclarant que : 1» la difficulté d'a-
voir du pain n'empêche pas le peuple
d'être tranquille, d'augurer bien de la
guerre et de voir, sans murmurer, l'ap-
proche du départ de la première réquisi-
tion; 2° la fête de l'inauguration du buste
de Marat a été célébrée avec ensemble,
joie et patriotisme sur la place du Louvre;
3° les sections armées, malgré le mau-
vais temps, s'exercent aux Tuileries et au
Luxembourg ; 4» des groupes aux Tuile-
ries, devant le Palais révolutionnaire et la
Maison commune, clairsemés en raison du
mauvais temps, font des motions pour la
taxe des denrées et le port du bonnet
rou?:e par les hommes, la cocarde étant
portée uniformément, sans aucune oppo-
sition, par les femmes; S" au Palais-Ega-
lité, la veille au soir, se voyaient beau-
coup de vendeurs d'argent, d'embaucheurs
de jeux et seulement une vingtaine de
muscadins; 6° chez le libraire Desenne,
toujours de nombreuses réunions, où l'on
parlait de Darapierre comme d'un héros
sans pareil, et l'on s'étonnait qu'il y eût
tant de fêtes pour Marat et aucune pour
ce général, en somme l'air du bureau y
est au moins Feuillantin, sinon tout à fait
aristocrate ; 7» l'opinion devient de plus
en plus favorable au ministre de l'inté-
rieur; 8° On se plaint, dans le départe-
ment de l'Orne, surtout ù Laigle et à Mor-
tagne, du grand nombre des arrestations,
d'après le témoignage de Desgrouas, dé-
puté montagnard, et de Camus, chef de
légion à Laigle, et pourtant Rousseville,
qui est de ce pays, affirme que plusieurs
des détenus sont contre-révolutionnaires,
plus ou moins dangereux, et peut-être
que parmi eux il n'y a pas un patriote.
23 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3088'.
4S6
CHAPITRE 1'^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1398. — Rapport de l'observateur Qé-
raud, faisant connaître : 1» qu'au Spectacle
Loiivois, l'on a Joué une pièce patriotique,
et que l'on a accueilli avec enthousiasme
tous les passages analogues au bien de la
République, qu'il y a entendu dire que
dans les maisons aristocrates et dans les
jeux publics, on se servait de jeux de cartes,
où les Custine, les Dumouriez figurent à la
place des Rois, les Corday i la place des
Reines; 2° que la première réquisilion de
La Rochelle refuse de partir, sous prétexte
que cette ville est une place frontière, qu'il
faut bien se délier de cette ville, o(i le
commerce a toujours été empoisonné d'a-
ristocratie et arme en course; 3° d'après
le récit de paysans de plusieurs villages,
à 10 ou IS lieues de Paris, des courriers y
auraient passé, en annonçant l'arrivée des
ennemis aux portes de Paris, la fin de la
Convention, et les denrées au même prix
que sous l'ancien régime.
^3 septembre 1793.
Original signé, A. N., V^ 36883.
1399. — Arrêté du Comité de sûreté
générale, après avoir pris communication
des pièces à la charge du citoyen Etienne
Carnault, prévenu d'avoir tenu des propos
de nature à préjudicier aux opérations
des représentants du peuple dans les dé-
partements d'Eure-et-Loir et de Seineet-
Oise, et, après avoir entendu les citoyens
Ronneval et Roux, représentants du peu-
ple, sur les faits imputés audit Carnault,
décidant qu'il sera mis en liberté, sous la
surveillance du Comité révolutionnaire de
sa section.
23 septemlji-c 1793.
Extrait du rcgistie de.s arrêté.? généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*n 280.
1400. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° por-
tant que la citoyenne Adeline, ci-dcvanl
actrice du Théâtre-Italien, connu actuel-
lement sous le litre de Théâtre d'opéra-
comique, suspectée d'avoir des correspon-
dances avec l'étranger, s'est présentée au
Comité, et a expliqué qu'elle ne s'est pas
trouvée chez, elle, parce qu'elle était à sa
maison d'Ecouen, lors de l'apposition des
scellés, .^ son domicile, le 18 septembre; son
interrogatoire n'ayant rien révélé de sus-
pect, les scellés seront levés et examen
sera fait de ses papiers, ceux suspects
seront apportés au Comité; 2" recevant la
déclaration de la citoyenne propriétaire
du Café des Rains chinois, boulevard de
la Comédie-Italienne, qui a entendu deux
inconnus, dans son café, discourir et dire
que la Polignac était à Paris depuis deux
mois, avec le prince de Guiche, que l'un
d'eux a affirme avoir dîné avec elle, qu'elle
pouvait être chez son procureur, chargé
de ses intérêts relativement à une terre
qu'elle possède du côté de Hordeaux ;
3° donnant mandat au citoyen Chéry d'a-
mener, au Comité, le sieur Lerouge, rédac-
teur du journal, intitulé le Courrier de la
Convention et de la guerre, pour répondre
aux interpellations qui lui seront faites
sur un article du &3 septembre 1793;
4° constatant l'entrée ^ n fonctions des ci-
toyens Payen-Deslauriers, Molière et Le-
brun, comme membres de la Commission
des postes, pour l'examen des journaux;
Ji" recevant le rapport de Franchct et Lé-
crivain, chargés de l'examen des papiers
de la citoyenne Adeline, et qui n'ont rien
trouvé do suspect.
23 septembre 1793, malin et soir.
Kxlrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris^ A. N.,
BB3 81^ (anc' BU" 20), fol. 333, 334.
1401. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général invite tous ses conci-
toyens à prendre des leçons d'exercice,
alin de se familiariser avec les armes, la
Patrie ayant le droit d'exiger ce léger sa-
crifice de tout honnête homme qui s'ho-
nore d'être républicain; il déclare que ses
frères, les canonniers, doivent redoubler
de zèle et d'activité, qu'il a reçu des nou-
velles de l'armée des Alpes, << elles sont
assez bonnes, les trois camps devant Lyon
sont en très bon état, s'il n'y a pas de
trahison, avec le courage de tous nos
braves républicains, ce siège ne durera
pas longtemps. Coulhon , br.ivo député
montagnard, a fait rassembler, près de
Lyon, 25,000 hommes, avec les 27,000 au-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
427
très deg trois camps, on entourera cette
ville rebello, on la mcltra, s'il le faut, en
cendres, et ce serait une très grande impo-
litique de ne pas le l'aire, puisque, au rap-
port des déserteurs, on y a égorgé et fu-
sillé les patriotes. »
Les patrouilles fréquentes, les réserves
de 100 hommes et toujours la m<^me sur-
veillance aux barrières et autour des éta-
blissem'3i)ls publics.
24 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Elat-niajor général (2 pièces), A. N.,
Al'iv 1470, BB' 76.
1402. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant les faits suivants :
1° Dans la rue du Bac, à la porte d'un
boulanger, l'on a vu dans la foule do ceux
qui attendaient à la porte, des individus
qui poussaient.
2° On ignore la résidence actuelle de
M. d'Ormesson, qui demeurait rue Pan-
Iberaont, et dont la sœur habite rue des
Rosiers.
3° Vers 4 heures 1/2, au Palais Egalité,
se trouvèrent au moins 200 jeunes gens
de la réquisition, ayant l'air de se con-
naître presque tous, mais, sur les 6 heures,
ils se dispersèrent.
4° Dans le Marché Saint-Eustacho et
autres adjacents, la tranquillité était par-
faite, la plupart des femmes, sauf de rares
exceptions, portaient la cocarde.
5° Dans la section des Lombards, une
foule immense suivait les garçons boulan-
gers sans ouvrage, un maître boulanger,
étant venu à passer dans la rue de la
Vieille-Monnaie, fut insulté, mais on ne lui
fit point de mal ; rue Saint Honoré, la foule
accompagnait la belle-mère de Petion à la
guillotine, et le peuple avait l'air content
de voir périr une royaliste do plus.
C" -Vux Tuileries, sur les 8 heures, se for-
mèrent dans l'obscuiité, qui était épaisse,
deux bandes de jeunes polissons, qui bat-
tirent tout le bois j)our en chasser les
femmes débauchées, en poussant des hur-
lements ridicules. Rousseville, dans la
crainte de scènes meurtrières qui pour-
raient se produire au cours de soirées obs-
cures, conseille l'organisation de deux pa-
trouilles pour empêcher tout rassemble-
ment et môme toute débauche, si c'était
possible.
7° L'on travaille, dans les sections, or-
ganisées en sociétés populaires, à la no-
mination et épuration de ceux qui doivent
former l'armée révolutionnaire.
8» Les préposés de la Bibliothèque na-
tionale, rue de Richelieu, ont mis de côté
tous les livres appartenant à la ci-devant
Reine, sans doute pour s'en faire un mé-
rite, en lui en faisant hommage dans le
cas d'une contre-révolution, qu'apparem-
ment ils espèrent.
24 septembre 1793.
Original signé, A. K., F' 3G883.
1403. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, déclarant que : 1» la foule recom-
mence à aflluer à la porte des boulangers,
et plusieurs de la rue Montmartre n'ont
pas fait de fournée faute de farine ; 2° toutes
les denrées augmentent progressivement
de jour à autre, le bois de gravier revient,
rendu au logis, à 36 livres, le charbon au
port à 10 livres, plus 3 livres pour le trans-
port, et les charbonniers du port ne veulent
pas permettre qu'on l'enlève; 3° l'on est
surpris de voir le ministre de la guerre
faire inspecter les hôpitaux des armées
par des membres du Comité de santé, in-
téressés au maintien des abus qui existent
à la honte de l'humanité ; 4° un certain
Noël, chirurgien-major de l'armée des
Alpes, destitué par les représentants Al-
bitte et Dubois de Crancé, non sans preu-
ves de son incivisme, puisqu'il blasphé-
mait sans cesse contre les Montagnards, et
pérorait aux Assemblées populaires dans
le sens Rolandin, a osé réclamer contre
les prétendues calomnies dont il se disait
victime, et a fait solliciter par le représen-
tant Amar et un autre la place de chirur-
gien consultant de l'armée du Nord, sa
destitution, comme il le proclamait, devant
constituer un titre à une meilleure place.
24 scptembie 1793.
Original signé, A. AT., FI 3C88«. .
1404. — Rapport de l'observateur Béraud:
1° annonçant l'arrivée continuelle, à Paris,
de soldats de ligne, envoyés, paraît-il, par
428 CHAPITRE I«'. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
leurs régiments sous prétexte de maladie ou
toute autre cause, pour voir ce qui se passe
à la Convenliou et sonder le peuple ; ils
se plaignent qu'on ne parle jamais d'eux
et de ce que toutes les victoires sont attri-
buées aux volontaires, ce qui est mépri-
sant pour eux; 2" faisant connaître le
projet des jeunes gens en réquisition de
demandera la Convention l'autorisation de
former un corps particulier, sous la dé-
nomination d'dniî'-roj/a/is/es; 3° indiquant
un moyen sûr de purger le Palais-Royal
de toute ses impuretés, savoir, de l'entou-
rer un soir vers 8 heures, avec certitude
d'y trouver des escrocs, des espions, des
souteneurs, porteurs de faux assignats ou
faux papiers, qui dorment le jour ou mé-
ditent, et le soir entrent en fonctions.
24 septemlire 1793.
Original signé, A. N.,F'' 36883.
1405. — Rapport de l'observateur Dugas:
!• déclarant qu'il y a toujours des ras-
semblements devant la porte des boulan-
gers, que Paris est toujours tranquille et
qu'il n'y a plus de rixes au sujet de la
cocarde des femmes depuis le décret qui
leur enjoint de la porter; 2° rappelant
l'accident survenu, le 22, à la place des
Victoires-Nationales, par la maladresse
d'un citoyen, qui a imprudemment lâché
un coup de fusil, à la suite duquel les
chevaux des charrois militaires ont pris
le mors aux dents, se sont abattus à la
grille des Petits-Pères et ont grièvement
blessé un canoiinier; 3» mentionnant une
pétition disculée la veille aux Jacobins, à
l'effet d'améliorer le sort des soldats inva-
lides, en leur donnant la môme nourriture,
le même vêtement et le même couchage
qu'à leurs officiers; 4» signalant égale-
ment dans l'Obsenateur Sans-culollc, pla-
cardé ce jour, une sortie virulente contre
les auteurs des trahisons qui, depuis 4 ans,
entravent la marche de la Révolution, no-
tamment contre un certain Michaut, qui a
perdu la tête, en se voyant deux épaulettes,
et qui serait le comédien du Théâtre de la
République; 5» constatant que la jeunesse
de la première réquisition montre la plus
grande ardeur pour marcher à l'ennemi,
et qu'il serait bon de ne pas la laisser long-
temps dans les casernes préparées à son
intention.
24 septembre 1793.
Original signé, A. iV., F' 3688'.
1406. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, renseignant sur les faits suivants :
1° Les jeunes gens de la première réqui-
sition, casernes à l'Ecole militaire, tiennent,
paraît-il, des propos très inciviques et se
proposent de passer à l'ennemi.
2» Dans le quartier de la Chaussée-d'An-
tin, il n'y a eu que les rassemblements
habituels àtia porte des boulangers. Rien
de contraire au bon ordre dans le jardin
du F>alais de l'Egalité, dans tous les cafés
et lieux publics, de même à la Salle des
tableaux, à la Halle neuve, el sur le bou-
levard, du côté de la Chaussée-d'Anlin.
3» Dans les divers rassemblements cau-
sés par l'exécution qui s'est faite à 6 heures,
on n'a montré que des sentiments ana-
logues à la Révolution, soumission aux
lois et aux autorités constituées.
4» Au Palais de l'Egalité, de 6 à 9 heures,
des malveillants ont cherché à former des
groupes, mais sans y parvenir. On s'entre-
tenait seulement dans les cafés de la con-
tre-révolution de Bordeaux et des moyens
de réduire cette ville perfide. Les disposi-
tions pour la taxation projetée des comes-
tibles paraissent faire grand plaisir aux
citoyens qui se plaisaient à propager cette
nouvelle.
24 septembre 1793.
Original signé, A. JV., F^ 3688'.
1407. — Rapport de l'observateur Monic,
dénonçant un certain Boulli, capitaine,
rue de Richelieu, qui devait être arrêté
comme complice de Saint-Cermain, et
signalant, au Jardin Egalité, maison n° 177,
un club où l'on joue et où afflue l'aristo-
cratie, el une autre maison de jeu, même
Jardin, n° 89.
24 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
4408. — Rapport de l'observateur Ma-
thieu Panetier, rendant compte de ce
qu'il a vu la veille, d'abord le matin, dans
le Faubourg Saint-Antoine, où il est entré
dans une quarantaine de cafés et mar-
L'ESPRIT PUBLIC A PAttlS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
429
chands de vins, où il a constaté tout le
palriotisrae possible et mêmes rassem-
blements qu'ailleurs pour le pain ; dans
les Champs-Elysées, l'après-midi, à la re-
cherche d'un ancien garde d'Artois ; le
soir, les Jacobins étant fermés, dans un
bal où tout était tranquille. En passant au
Palais de l'Egalité, à H heures du soir, il
a vu une fille que l'on avait jetée par la
fenêtre du 4", du côté du Café de Foy, et
plusieurs marchands d'argent faisant leur
commerce sous les voûtes, l'un d'eux avait
plus de cent louis d'or. D'après des nou-
velles apportées de Bordeaux par un cour-
rier, l'un des amis do l'observateur, il y
avait dans cette ville deux partis, qu'on
pourrait ramener au calme en arrêtant
beaucoup de gros négociants, mais il fau-
drait y envoyer des vivres, les négociants
ayant accaparé toutes les denrées.
L'observateur dénonce plusieurs sus-
pects, le citoyen Orelly, ancien directeur
de l'Opéra à Londres, le libraire Boule,
quai des Augustins, qui imprime et débite
des ouvrages incendiaires, un certain
Lange, ancien cuisinier du duc d'York,
fréquentant souvent le Café du Caveau.
24 seplembre 1793.
Minutes signées (2 pièces), A. iV., F' 3688^-
1409. — Observations du citoyen Rolin,
portant sur les points suivants :
1» La veille, à 6 heures et demie, un in-
dividu, se trouvant dans la foule rassem-
blée, quai de la Mégisserie ou de la Fer-
raille, pour voir passer la belle-mère de
Pétion, voulut jeter un mauvais vernis sur
les gendarmes des Tribunaux qui escor-
taientcette femme; de braves républicains,
auxquels Rolin signala ce particulier, l'o-
bligèrent à les suivre au Comité révolu-
tionnaire de Saint-Jacques-la-Boucherie.
2° Certain Degrobert, dont Rolin avait
parlé il y dix ou douze jours, actuellement
directeur de la manufacture de canons de
Meulan sous le nom de Grobert, est de
nouveau signalé, avec l'indication de ses
faits et gestes depuis 1790, séparé de sa
femme, dans la misère, et vivant avec une
Italienne, qui, après un voyage à Marseille,
au moment de la rébellion des Marseillais,
en est revenue bien fournie d'assignats,
alors qu'elle ne pouvait même payer la
pension de son fils, dont Grobert se disait
le parrain. Rolin dénonce un ex religieux
Picpus, nommé Roisin, prêtre insermenté,
vivant chez Lami, traiteur à la porte du
parc de Saint-Mandé.
24 septembre 1793.
Original non signé, A. iV., F' 3688'.
1410. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° don-
nant l'ordre à la Commission inspectante
des journaux aux Postes de remettre au
directeur de la feuille dite le Moniteur,
celle du 6 septembre qui avait été arrêtée;
2° invitant les administrateurs des Postes
à faire remplacer par un patriote le nommé
Lafond, chef des bureaux des rebuts,
comme ancien gentilhomme du ci-devant
comte d'Artois et suspect en cette qualité ;
3° après visite de la maison du citoyen
Ringard, ex-curé de Saint-Germain-I'Auxer-
rois, dénoncé comme émigré, et l'interro-
gatoire de la citoyenne Monnin, sa cuisi-
nière, chez laquelle ont été trouvées des
lettres dudit Ringard, chargeant le citoyen
Franchet de mettre les scellés sur la porte
du grenier de l'appartement de ce Rin-
gard, après en avoir fait extraire l'argen-
terie qui y est déposée, et qui sera trans-
portée dans une des pièces de l'apparte-
ment, avec la batterie de cuisine ; 4° en-
voyant à la Force la citoyenne Lorrain,
dénoncée comme faisant un commerce de
chemises suspect; 5° constatant le rem-
placement du citoyen Harny, trésorier du
Comité, chargé d'une mission par le mi-
nistre de la guerre, par le citoyen Deles-
pine, et la remise à celui-ci des 1,600 livres
se trouvant dans l'armoire du trésorier ;
6° après interrogatoire du citoyen Dorival'
ex hermite, dénoncé par la section de
l'Observatoire comme ayant fait passer de
l'argent à des prêtres réfraclaires, décidant
son envoi aux Madelonnettes comme très
suspect; 7° instruit par un article du jour-
nal la Correspondance politique, de ce jour,
qu'il avait été dénoncé, au Club des Cor-
deliers, comme un corps usé qui penche vers
l'aristocratie, envoyant le citoyen Franchet
à la Société des Cordeliers, à l'eflet de
relever les deux faits tronqués dont le Co-
130
CHAPITRE I". — JOUHNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
mité est accusé, relativement à Gramagiiac
et à la femme Lorrain, et de l'infonner de
l'arrêté pris, le 26 août, au sujet du pre-
mier et do l'arrestation de la seconde.
24 septembre 1793, matin et soir.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. A'.,
BB' 81*^(anc' BB" 20), fol. 334-337.
14U. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, portant que, d'après
une lettre du Maire, relativement aux
cartes des députés de la Convention na-
tionale, les citoyens en patrouille et autres,
composant la force armée, laisseront pas-
ser librement tous les députés porteurs de
celte carte, dont les modèles ont été en-
voyés aux six chefs de légion et aux
48 commissaires pour servir de compa-
raison.
Le Commandant général recommande
toujours la plus grande surveillance aux
barrières pour empêcher la sortie du pain
et des farines, ainsi qu'autour des éta-
blissements publics.
Les réserves de 100 hommes, les pa-
trouilles fréquentes et le service à l'ordi-
naire.
25 septembre 1793.
Copies conformes, sifçnées de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BB» 76.
1412. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, déclarant : 1° avoir parcouru la rue
et le Faubourg Saint-Denis, ainsi que les
boulevards, depuis la rue Saint-Antoine
jusqu'aux Tuileries, et n'avoir vu que 4 ou
5 affiches de l'Observateur Sans-culoUe ;
avoir remarqué au Jardin Egalité, où il y
avait moins de monde qu'à l'ordinaire, un
particulier en habit bleu, avec collet rouge,
bottes luisantes, chapeau de travers avec
un plumet, traînant après lui grand sabre,
qui insultait et cherchait dispute à toul le
monde; avoir vu sur le boulevard cinq in-
dividus, à l'accent gascon, qui parlaient
de Bordeaux et se communiquaient une
lettre qui les mettait en joie; une visite
domiciliaire chez ceux qui, depuis peu,
sont sortis de cette ville, révélerait sans
doute des choses importantes; 2'' ajoutant
que les nouvelles des armées ont absorbé
les esprits, dans plusieurs groupes, des
discoureurs qu'on a fait taire, qui gon-
llaient les événements pour endormir le
peuple dans la crainte; que l'on a diffici-
lement du pain dans différents quartiers,
le peuple y crie beaucoup et témoigne ses
inquiétudes sur l'avenir; 3° nombre de
personnes se plaignent de ce qu'on trompe
sur l'aunage des indiennes vendues à l'en-
can au Jardin Egalité.
25 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1413. — I. Premier rapport de l'obser-
vateur La Tour-La-Montagne, consignant
les faits suivants :
1° Les portes des boulangers sont tou-
jours assiégées, mais la tranquillité et le
bon ordre régnent dans ces rassemble-
ments, une femme, ayant osé tenir des
propos inciviques, fut souffletée par les
autres et chassée des rangs.
2° Les malveillants reviennent encore à
la cocarde, ce signe sacré de noire liberté;
des individus, stipendiés sans doute pour
exciter des troubles dans Paris, inquié-
taient les femmes sur la manière déporter
la cocarde, et celle question frivole, qui a
déjà occasionné des rixes violentes, n'est
pas encore décidée.
3° L'on demande toujours à grands cris
la clôture des maisons de jeu, principale-
ment de celles où l'on joue le loto, qui
fournissent chaque jour à la classe indi-
gente les moyens de se ruiner, et aux mal-
veillants ceux de calomnier le peuple et
la Révolution. L'on ne saurait trop tôt
fermer ces repaires de filous, de colpor-
teurs, de marchands d'argent et de contre-
révolutionnaires de toutes les couleurs.
Paris étant le but contre lequel se réu-
nissent tous les efforts des malveillants,
devrait être considéré comme une ville de
guerre.
4° La Correspondance politique, journal
très connu des aristocrates, continue à
répandre son poison, elle tournait en ridi-
cule les représentants Baudot et Ysabeau.
II. Second rapport du même observa-
teur :
1° Déclarant que, s'il avait l'honneur
d'être représentant du peuple, il propose-
rait une mesure qui ferait p!\lir tous les
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
43i
contre-révolulionnaires, ce serait, pour se
débarrasser à jamais de ces reptiles im-
pur», de faire décréler par la Convention,
que toutes les villes dont la population
excéderait 50,000 dmcs, seraient considé-
rées en état de guérie, que la seconde
réquisition fût casernée et exercée, sans
délai, aux évolutions militaires, mesure
qui s'impose d'autant plus qu'elle a été
énergiquement combattue par des indi-
vidus dont l'incivisme n'est pas douteux;
demandant ensuite que la Feuille quoti-
dienne, rédigée par les soins du Comité
d'instruction publique, et consacrée à l'in-
struction du peuple, soit envoyée aux sec-
lions et distribuée aux Sans-culottes pré-
sents, légère dépense qui serait compensée
par les avantages qui en résulteraient.
2° D'après La Tour-La-Montagnc, il y a,
le soir, des groupes et de la fermentation
au sujet des revers éprouvés en Vendée,
mais on se reposait avec confiance sur les
mesures que la Convention nationale allait
prendre, mesures que l'on souhaitait dé-
cisives.
3° On se plaignait également de ce qu'au
milieu des dangers, dont la patrie est
menacée, les jeux et les spectacles insul-
tassent en quelque sorte à la douleur pu-
blique, rien ne devrait aujourd'hui détour-
ner les citoyens des grands intérêls qui
doivent les occuper entièrement, il ne
s'agit point en ce moment d'amuser le
peuple, mais de le sauver.
25 seplembre 1793.
Originaux signés (2 pièces),/!. J\'., F^ 3088'.
1414. — Rapport de l'observateur Monic:
1° faisant conliaître qu'un particulier a
été soi-disant délégué par les citoyens du
Bourg-d'Egalité à la Société des femmes
révolutionnaires, séante à Saint-Eustache,
au sujet de l'acceptation de la Constitu-
tion par 200 citoyens de cette localité sur
4,000 habilanls, à l'elfel de faire une pé-
tition aux Jacobins, pour obtenir de la
Convention l'ouverture d'un registre en
vue de recommencer un second scrutin, ce
particulier, sans pouvoirs, un cordonnier du
nom de Lépargneur, rue Saint-Nicaise, pré-
tendit être chargé de celte mission parl'ex
constituant Treilh-Pardailhan ; 2* déclarant
que les citoyens murmurent hautement
contre le Tribunal du 4" arrondissement,
pour avoir acquitté un fruitier accapareur
de la rue des Marmousets, dans la Cité, chez
lequel l'on avait trouvé 35 pièces de vin,
au lieu des 18 annoncées; > L'Observateur
Sans-culotte n'est pas assez répandu dans
le Marais et les Faubourgs Saint-Antoine
et Saint Marceau, mais il n'en manque pas
aux environs de la Convention, Maison
Egalité et quartiers adjacents.
25 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
141S.— Rapport d'un observateur, com-
missaire du Comité de salut public, ren-
seignant sur les faits suivants :
1" Il y a toujours des embarras chez les
boulangers, pour la livraison du pain, dans
le Faubourg Saint-Germain, mais personne
n'eu a manqué.
2» Il y avait eu, parait-il, au Palais Ega-
lité, des rixes et des querelles occasionnées
par la cocarde tricolore, mais l'observateur
a constaté que tout y était tranquille.
3° La veille au matin, le receveur des
contributions du Faubourg Saint-Germain,
demeurant rue des Saints-Pères, annonça
qu'il avait été volé, la nuit précédente,
qu'on lui avait pris 100 louis, de l'argen-
terie et beaucoup d'assignats, excepté ceux
à effigie, et que les voleurs avaient forcé
les volets d'une fenêtre de sa maison, don-
nant sur le jardin des Augustins, dits de
la Reine Marguerite; des personnes ont
ajouté foi à ce rapport, d'autres, au con-
traire, croient que c'est un conte inventé à
plaisir, en se basant sur la réputation plus
qu'équivoque dudit Bernard, ancien no-
taire à Lyon, ayant fait de mauvaises
affaires, et ayant obtenu, par ses intrigues
et celles de sa femme, jolie et galante, la
place de receveur de la capitation, puis
celle qu'il occupe actuellement; on ajoute
qu'il a toujours fait beaucoup de dépenses
dans sa maison, et au dehors, pour l'en-
tretien d'une maîtresse, eiilin qu'il vient
de richement doler sa fille, il passe pour
aristocrate, tout cela fait supposer qu'il
s'est volé lui-même.
25 seplembre 1793.
Minulc non signée, A. N., V 3688«.
432
CHAPITRE l•^ — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA. RÉVOLUTION
1416. — Observations du commissaire
Rolin, consistant en dénonciations contre
des suspects, un ex Parlementaire, rue de
Menars, qui, par de gros sacriflces pécu-
niaires, aurait empêclié son lils en réqui-
sition de partir; à Ivry, une particulière
qu'il appelle la vieille marquise, ayant
avec elle un jeune diacre, fils de son an-
cien intendant, et une autre ci-devant, ar-
rivée le samedi précédent, et qui habite
une superbe maison à l'enlrée du village,
on prétend qu'elle envoie de l'argent à ses
neveux ou autres parents émigrés.
25 septembre 1793.
Minute non signée, X. JV., F' 3688'.
1417. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, annonçant : 1» que l'Observateur
Sans-culotte n'est pas affiché dans les quar-
tiers populaires, dans toute la rue Mont-
martre, ni aux Halles, ni sur les quais;
2»que le décret qui interditaux Législateurs
de demander des places aux ministres
continue à être violé, ce qui entrave les
opérations, c'est un abus qu'il faut abso-
lument détruire, si l'on veut voir régner
longtemps la République; 3° que la Feuille
de Paris recueille avec soin ce qu'il y a
d'intéressant dans V Observateur des Sans-
culottes, bonne mesure en ce qu'elle pas-
sera aussi sous les yeux des aristocrates;
4° qu'il existe, rue de Vaugirard, une mai-
son de santé recelant des gens suspects.
25 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1418. — Rapport de l'observateur Rous-
Beville, signalant les faits suivants :
1° La Halle aux blés était, la veille, très
médiocrement fournie, le maire de Paris
est obligé de redoubler de ^oins pour pré-
venir la disette, car il a demandé 6 com-
missaires aux Jacobins.
2° Aux Tuileries, nombre de femmes se
sont plaintes de ce qu'ayant besoin de tra-
vailler pour vivre, elles sont obligées de
passer trois ou quatre heures pour avoir
un pain de 4 livres.
3° C'est en vain qu'on a voulu égarer
l'opinion publique sur l'ex-général Hou-
chard et C'% les patriotes sont fermes
dans leur résolution d'écraser les cons-
pirateurs, et, quoiqu'en disent les mal-
veillants, le peuple est tout entier patriote.
4° La place de la Maison commune, à
une heure après midi, était couverte de
spectateurs, avides de voir deux ou trois
fripons exposés et quelques bateleurs. Au
Palais Révolutionnaire, l'affluence était
considérable, et le ci-devant Palais-Royal
parait moins fréquenté par la jeunesse
muscadine.
8" Un tablettier, rue Saint-Honoré, au
coin de la rue de l'Echelle, à l'enseigne
du Singe Vert, vend des petites boîtes
renfermant des cheveux de Capet, et plu-
sieurs bijoutiers font des anneaux d'ar-
gent assez gros, s'ouvrant à secret, bom-
bés à leur partie supérieure et renfermant
un petit morceau de l'habit du sieur Veto,
devenu saint pour avoir assassiné son
peuple.
6° Dans le Faubourg Saint-Germain, les
attroupements à • la porte des boulangers
sont peu considérables, mais ils le sont
beaucoup dans le quartier Saint-Honoré.
25 septembre 1793.
Original signé, A. N., F^ 3688'.
1419. — Délibération du Comité de salut
public du Déparlement de Paris : 1° trans-
mettant au ministre de la guerre une dé-
nonciation contre les chefs de la Commis-
sion des charrois de Saint-Denis, comme
étant presque tous des valets du ci-devant
Roi et du comte d'Artois, avec invitation
d'y donner ses soins comme chose très
intéressante; 2° demandant aux adminis-
trateurs du Département la convocation
des autorités constituées, des 48 sections
et des communes du Département pour le
6 octobre, en vue de la nomination de
citoyens pour remplacer ceux qui, par
les missions qu'ils ont reçues, ne peuvent
plus figurer au Comité, ainsi que les dé-
missionnaires; 3° chargeant le citoyen
Chéry d'examiner des pièces déposées au
Comité par le citoyen Jolivet, vice-prési-
dent du Comité de surveillance de la sec-
tion de 1792, savoir : 1° un procès-verbal
d'interrogatoire, d'où peut naiire la con-
naissance de l'agiotage et du jeu à la hausse
cl à la baisse ; 2° deux procès-verbaux re-
latifs à l'émigré .Montmorin, avec 25 pièces,
L'ESPIUT l'UBLIG A PARIS DE JUILLET A SE^TEMBRE 1793
433
pour en faire son rapport le plus prompte-
inent possible; 4° décidant d'écrire aux
Comités de surveillance des 48 sections pour
les inviter à faire des rcclierches sur un
nommé Sourdat, ci-devant lieutenant gé-
néral de police à ïrojes, dénoncé comme v
suspect, que l'on dit être président de sec-
tion ; 5° décidant d'envoyer copie d'une
dénonciation, par les liabilaiits de Verriè-
res, d'un rassemblement d'environ 40 per-
sonnes chez la dame Boully, dont le mari
était administrateur de Bicètre, aux ci-
toyens Marchand et Clémence, actuelle-
ment commissaires, chargés, à la tête d'un
détachement de troupes, de déjouer les
projets de contre-révolutionnaires qui
cherchent à faire une nouvelle Vendée ;
6" décidant l'envoi au Département de
4 caisses d'osier, provenant de la maison
de Saint-Laurent, oij elles étaient cachées,
et renfermant des tilres de la maison de
Condé ; ""enregistrant la réception : fd'uiie
lettre du minisire de la guerre, qui an-
nonce qu'il a suspendu le citoyen Berlon
de Passy do ses fonctions de capitaine au
corps des pionniers, et que le comman-
dant en chef de l'armée des Côtes de La
Rochelle a été avisé de pourvoir à son
remplacement; 2» d'une lettre du Comité
révolutionnaire de la seclion du Panthéon-
Français, qui demande au Comité du Dé-
partement de fournir aux 200 hommes
dont se compose son contingent pour l'ar-
mée révolutionnaire, des armes, des habits
et la paye, auquel il a été répondu que le
Comité n'était pas chargé de cette besogne,
avec invitation de s'adresser nu ministre de
la guerre.
25 septembre 1793.
Extrait du registre desilélibératitins du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. JV.,
BB' 81* (anc' BB" 20), fol. 337-339.
1420. — Extrait de l'ordre du .jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandant général prévient ses concitoyens
qu'il vient de faire partir "jOO hommes,
pour protéger et faire amener, à Paris,
des subsistances, que les fermiers et les
accapareurs retiennent dans les départe-
ments voisins. Il en est de même parli, il
y a 3 semaines, 230 du côté de Corbeil et
de Brie-la-Ville, qui nous envoient conti-
T. IX.
nuellement des subsistances et des contre-
révolutionnaires.
« Les rassemblements, ajoute Hanriot,
se font encore à la porte des boulangers,
par des bruits que l'on y ré()and, que de-
main il n'y aura pas de pain, et qu'on
fera bien d'en prendre aujourd'hui, cette
inquiétude, jointe à ceux qui en prennent
pour le perdre, fait un tort considérable,
il serait à souhaiter que les citoyens se
surveillent les uns les autres, pour empê-
cher cet abus. Citoyens, vos ennemis sont
les gros fermiers et les accapareurs de
tout genre, qui emploient tous les ressorts
de contre-révolution pour perdre Paris et
la chose publique, mais votre sagesse et
voire prudence les déconcertera, et les
autorités constituées, qui veillent sans
cesse pour vous, sauront bien les punir
et anéantir leurs desseins perfides. »
Les réserves de cent hommes, le ser-
vice intérieur et extérieur à l'ordinaire, et
les patrouilles très fréquentes, surtout
aux barrières.
Les rapports de la force armée ne men-
tionnent rien d'extraordinaire, sinon que
les rassemblements recommencent aux
portes des boulangers.
26 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.,
AF'v l/,70, BB' 76.
1421. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, donnant les indications suivantes :
I» Aux environs de Senlis, les fermiers
vendent aux riches propriétaires et aux
maîtres de poste leurs avoines à un prix
excessif, et donnent des reçus sur le pied
du maximum, ce qui fait que Paris ne peut
s'en procurer.
2° Une compagnie de canonniers de la
section de la Réunion étant rassemblée à
la porte Saint-Martin, le général Hanriot
vint <à passer et demanda pourquoi elle
n'était pas partie, alors les canonniers,
ayant rompu les rangs, dirent qu'ils ne
partiraient que lorsqu'ils auraient reçu le
décompte qu'on leur promettait depuis
longtemps, comme le général ne les écouta
point, ils tinrent les propos les plus inci-
viques.
28
434
CHAPITRE l". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
S» La suppression des Assemblées gé-
nérales cause de la rumeur, parce qu'on
n'a pas le temps d'y lire les arrêtés de la
Commune et les décrets.
4" L'abus le plus inique, le plus atroce
existe à la Pitié, une mère indigente, qui
y a mis son enfant, est pour toujours
privée de le voir, à moins de donner
lo livres pour compulser le registre; à
l'Hôiel-Dieu, un (Ils, qui vient voir si son
père n'est pas mort, est obligé de payer
il sols.
y Beaucoup de muscadins ivres, disant
que le vin des soi-disant aristocrates était
bon, ont troublé le spectacle de l'Ambigu-
Comique et insulté le public; il serait
instant de les caserner et discipliner.
6° A 2 heures après-midi, l'Observateur
Sans-culotte du jour n'était pas encore af-
fiché tout le long des boulevards.
*" Une gigantesque pétition, tendant à
former un corps de hussards tyran nicides,
u été lue à la .section du Temple. Comme
les muscadins étaient en grand nombre,
elle a passé, et il a été arrêté que l'auteur
la présenterait à la Convention.
26 septembre 1793.
Original non signé, A. N., F' 3688'.
1422. — Rapport d'un commissaire du
Comité de salut public, signalant les faits
suivants :
l\L'histoire du pain dans le Faubourg
Saint-Germain en est toujours au même
point, toujours beaucoup de monde aux
portes des boulangers, mais tout le monde
a du pain. Ce qu'il y a de fâcheux, c'est
que, s'il faut en croire les rapports de
Real, substitut du procureur de la Com-
mune, l'on doit s'attendre à une grande
disette de subsistances à Paris, à en juger
par la difficulté qu'il a éprouvée à faire
des provisions, en parcourant les départe-
ments voisins.
2° Si le cultivateur trouve que les grains
qu'il fait venir lui coûtent plus cher qu'il
ne les vend, nulle autorité ne pourra l'en-
gager £1 on continuer la culture, qu'on y
prenne bien garde, si ragriculturc, abso-
mont découragée, tombe, tout tombe avec
elle.
3° Les denrées sont à peu près au môme
prix que les jours précédents, les pommes
de terre ont beaucoup diminué, elles
étaient, il y a quinze jours, à 6 livres le
boisseau, elles sont aujourd'hui à 2 livres
ou à 2 livres 5 sols.
4" A la représentation de la veille, au
Théâtre de la rue Feydeau, il y a eu du
lunuilte. On a demandé d'abord l'hymne
des .Marseillais, une partie de la salle, soit
par envie de voir la représentation, soit par
malveillance, a témoigné le désir d'écou-
ter plutôt la pièce. On a chanté l'hymne,
des patriotes se sont levés, ont tiré leurs
sabres, menacé quiconque s'opposerait à
ce qu'on chantât l'hymne demandé. Per-
sonne heureusement n'a répliqué, et tout
s'est terminé sans accident.
26 septembre 1793.
Original non signé, ^. JV., F' 3688-'.
1423. — Rapport de l'observateur Le
Harivel : 1° appelant l'attention sur la pré-
sence, parmi les commissaires du Conseil
exécutif provisoire, d'un jeune homme de
18 ans, qui, sôus la prévention d'avoir volé
le Trésor public, avait été mis dans une
maison de force, d'où il était sorti lors
des journées de septembre, et montrant
l'utilité et la nécessité de faire une en-
quête sur l'âge des commissaires et l'em-
ploi qu'exerçait chacun d'eux avant d'être
nommé à celte place, la question intéres-
sant au plus haut point la fortune pu-
blique et l'honneur des commissaires du
pouvoir exécutif; 2° annonçant que les
boulangers de la Chaussée-d'Anlin n'a-
vaient, ce jour, ni pain, ni farines, et pré-
tendaient avoir reçu l'ordre de ne cuire
que deux fournées par jour; les citoyennes
stationnant à la porte d'un boulanger, rue
Sainte-Croix, près de Saint-Lazare, se plai-
gnaient de ce qu'il existait encore des no-
bles à la Convention nationale, et disaient
que, tant qu'il y en aurait, les choses iraient
fort mal, que Lacroix était un traître,
qu'il avait reçu \,'oQQ,*)00 livres pour quitter
la Belqique, que Uouchard avait reçu 25 mil-
lions })Our lâcher un prince anglais qui était
en sa possession. L'une de ces femmes a
dit tout haut qu'à la porte Saint-Denis on
avait trouvé du blé dans les commodités,
en cherchant une montre qui y était tom-
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
13:;
bée; 3° déclarant qu'il y avait affluenceau
Palais de l'Egalité, que l'air composé de
ceux qui s'y promenaient semblait an-
noncer quelque dessein, mais qu'il ne s'est
rien passé d'extraordinaire, en dehors de
l'arrestation d'un muscadin, qui cherchait
à ameuter les citoyens par des discours
très inciviques. Dans les groupes du jardin
du Palais national, il n'était question, dans
l'après-midi, que de la résistance opi-
niâtre des Lyonnais et des tourments cruels
((u'on fait endurer aux patriotes, à Toulon.
Le Faubourg Saint-Germain et les quais,
depuis le Pont-Royal jusqu'à celui de la
Ferraille, sont assez calmes. Le Harivel
rend compte de l'Assemblée de la section
des Piques, où a été lu le rapport des
commissaires chargés de préparer le ca-
sernement des jeunes gens en réquisition,
et où l'on a rejeté la pétition présentée
par la section des Amis de-la-Patrie, pour
le retrait du décret de la Convcution, ré-
duisant les séances populaires, et déjoué
ainsi les projets des ennemis de la patrie.
26 septembre 1793.
Original signé, A. N., F^ 3fj88'.
1424. — Rapport de l'observateur Monic,
dénonçant de nouveau un certain d'Ardi-
villiers, agent d'un évêque, rue Coquil-
lière, lequel vient d'obtenir une place de
commissaire pour les subsistances dans
les départements, et signalant le Café des
Grands-Hommes, au coin du boulevard
Poissonnière, h la fois rendez-vous des
contre-révolutionnaires, et maison de jeu.
26 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1425. — Rapport de l'observateur Ma-
thieu Panetier, déclarant avoir examiné,
la veille, tous les placards, et n'y avoir
rien vu qui ne soit pour le bien public,
avoir constaté dans beaucoup de chantiers
que le bois se vendait extraordinairement
cher, 38 livres la voie, ailleurs 40 livres le
bois neuf, ce qui fait murmurer tout le
peuple, avoir parcouru plusieurs marchés,
où tout est d'un prix exorbitant, les œufs
8ii sols le quarteron. D'après les rensei-
gements recueillis par cet observateur, les
boulangers ont toujours de grands ras-
semblements à leurs portes, un municipal
y a été battu, beaucoup de Lyonnais se
trouvent à Paris, où ils sont venus pour
espionner, notamment à l'hôtel d'Angle-
terre, Faubourg Saint-Germain ; les cafés
sont toujours pleins de inonde et reçoi-
vent beaucoup de suspects, surtout un
café, passage des Petits Pères, au coin de
la rue Croix-des-Pelits Champs. A Puteaux
il y avait, paraît-il, beaucoup de denrées
accaparées.
26 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688^
1426. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Les emblèmes de la féodalité se voient
encore dans la chapelle de la Vierge, à
Saint-Eustache, au mausolée à gauche par
la porte de la rue Montmartre.
2° Dans la section de Brulus, l'on a dé-
cidé de faire une pétition à la Convention,
pour réviser et épiu'er toutes les cartes
civiques des fonctionnaires publics, une
partie de celles délivrées étant suspectes.
3° L'hôtel des Victoires, rue des Fossés-
Montmartre, loge des gens suspects, qui s'y
rendent en file sur le soir.
4° Il est abusif de ne pouvoir faire trans-
porter, par n'importe qui, le charbon acheté
sur le port, les charbonniers s'y opposent
et rançonnent pour le transport.
26 septembre 1793.
Original signé, A. N.,¥'' 3688'.
1427. — Rapport de l'observateur Rous-
seville, signalant les faits suivants :
1° La Halle au blé n'offrait que quelques
sacs de farine appartenant à la municipa-
lité de Paris et presque aucuns aux fari-
niers commerçants.
2° La discussion soulevée ii la Conven-
tion sur la taxe des subsistances a produit
un assez mauvais effet sur le public, il
valait mieux laisser aux malheureux leurs
espérances que de les leur ôter, comme
l'a fait Lecointre.
3' On redoute un conflit entre les écri-
vains patriotes et le Comité de salut pu-
blic, entre la Convention et les Sociétés
populaires, au sujet de l'organisation du
pouvoir exécutif constitutionnel. Si la
436 CHAPITRE t". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
Convention et les Comités subissaient des
échecs cà la guerre ou dans le gouverne-
ment intérieur, le mal serait irréparable ;
il serait préférable que les fautes fussent
imputées au ministère, la confiance ne
s'éloignerait pas de la Convention, qui n'a
qu'à punir Brissot et C'^, renouveler les
administrations, faire marcher l'armée
révolutionnaire et terminer les lois et pro-
cès des suspects, les malveillants n'ose-
ront parler de la remplacer, elle aura
pour elle la masse des patriotes.
4° Ou vient de nommer, pour accompa-
gner Dumas en qualité d'officier supérieur,
un certain Colin, qui n'a d'autre mérite
d'être un grand joueur de biribi et d'être
recommandé par les députés, amis d'une
intendante d'un tripot de la rue Croix-
des-Pelits-Champs.
5° Rien d'extraordinaire dans les places
et lieux publics. Dans le vestibule de la
Convention, un gros commis des Postes,
ne pouvant obtenir un certificat de civisme
de la section des Piques, s'est adressé à
Hérault de Séchelles et autres Montagnards,
qui l'ont recommandé au Comité révolu-
tionnaire de cette section.
6° Au chantier des Invalides, le bois
neuf vaut 30 livres.
26 septembre 1793.
Minute signée, A. N., F'' 3688'.
1428. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, reconnaissant que, d'après les re-
cherches qui ont été faites tant sur ses
registres que sur ceux du Comité de salut
public, il n'existe aucune charge contre le
citoyen Duval, pensionnaire du Théâtre
dit de la Nation, ei qu'au contraire son ci-
visme est attesté, décidant que ce citoyen,
actuellement détenu aux prisons des Ma-
delonnettes, sera sur-le-champ mis en
liberté.
26 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés généraux du
Comité de sûreté générale, A. N., AF*II 286.
, 1429. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° char-
geant le citoyen Tisset, préposé au Comité,
de lui amener le citoyen Laurent de Ville-
deuil, demeurant place de l'Indivisibilité,
n» 16, soupçonné d'émigration, de faire
perquisition dans ses papiers et d'apporter
ceux qui paraîtraient suspects ; 2° décla-
rant, d'après la lettre du Comité de sur-
veillance de la section du Mont-Blanc,
que les marchandises trouvées chez la ba-
ronne de Burmann par les commissaires
de la section constituent bien un acca-
parement, et que la loi doit lui être appli-
quée comme accapareuse ; 3» convoquant
le maire de la commune d'Asnières, le
lendemain, au Comité, pour répondre à
une dénonciation de la Société populaire,
au sujet de la non exécution de la loi du
maximum; 4° donnant pouvoir au Comité
de surveillance de la section de Montreuil
de faire arrêter le nommé Botard, mar-
chand de vins à Paris, passage des Char-
treux, qui actuellement agite la commune
de Saint-Maur; 5° ordonnant au concierge
de l'Abbaye de laisser sortir librement le
sieur Berton de Passy; 6° arrêtant qu'il
sera écrit au Club des Cordeliers pour lui
faire part de la manière indécente avec
laquelle le sieur Vaquier s'est présenté
au Comité et des injures dont il l'a grati-
fié; 7° avisant les administrateurs du Dé-
partement que les communes de Vincennes
et Fontenay-sous-Bois conservent encore
leur argenterie, pour qu'ils aient à veiller
à l'apport de cette argenterie à Paris ;
8' autorisant le citoyen Fouruerot à se
transporter chez les sieurs Sicardel Massé,
demeurant aux Célestins, à l'effet d'exa-
miner leurs papiers, d'apporter au Comité
ceux qu'il jugera nécessaires et d'amener
lesdits Sicard et Massé ; 9° notant l'envoi
au Comité de sûreté générale de la Con-
vention el aux administrateurs de Police
du tableau des personnes que le Comité
du Département a fait mettre dans les
maisons d'arrêt depuis le 14 juin pré-
cédent, et décidant que ce tableau sera
adressé tous les huit jours à l'administra-
tion de Police; 10° mandant le sieur Gri-
sard, clerc du citoyen Guillaume, rue de
Bucy, n" 33, afin de savoir de lui le lieu où
se cache ledit Guillaume; 11° arrêtant J
l'envoi de la copie des pièces de l'affaire "
de Ringard, ex-curé de Saint-Germain-de-
l'Auxerrois, au Comité de sûreté générale,
pour qu'il trace au Comité la marche à
suivre dans cette affaire délicate; 12°con-
L'KSPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
437
voquant la citoyenne Rouvault, botaniste,
cour du Palais, au sujet de marchandises
que l'on soupçonne cachées dans des sou-
terrains; 13» annonçant qu'il a été écrit :
1° aux Comités de sûreté générale et de
salut public de la Convention pour les
prier de donner aux membres du Comité
chargés de commissions prompte au-
dience, lorsqu'ils viennent leur rendre des
comptes ou solliciter quelque ordre pres-
sant, afin que le bien public n'en souffre
pas ; 2" qu'il a été de même écrit au mi-
nistre de la guerre pour l'aviser que les
ordres par lui donnés pour le départ d'un
convoi d'artillerie de l'Arsenal pour Arras,
n'avaient pas été exécutés.
Î6 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Défiarleraent de Paris, A. N.,
hh' 81* (anc' BU'* 20), fol. 339-343.
1430. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général, en vertu d'un ar-
rêté du Conseil général qui ordonne d'ar-
rêter toutes les voilures publiques, ou par-
ticulières, portant encore des armes et
des emblèmes de féodalité, ainsi que sur
les harnais, et dont les sièges sont galon-
nés de livrées, invite, en conséquence, la
force armée à arrêter lesdites voitures; il
invite aussi ceux de ses concitoyens qui
ont encore à leurs habits des boutons
d'uniforme où sont gravées les armes de
la Ville et des fleurs de lys, à les réformer et
à y mettre des boutons de la République,
car il est honteux de voir porter des signes
de féodalité par ceux qui se disent défen-
seurs de la République.
Les patrouilles de jour et de nuit arrê-
teront tout gendarme, tout militaire, tant
officier que soldat, à la solde de la Répu-
blique, qui ne serait pas porteur d'un
congé de ses chefs supérieurs. 11 est
instant de faire rejoindre ces citoyens,
qui ne font que corrompre l'esprit public
dans Paris et se pavaner dans les rues,
tandis que nos braves défenseurs se bat-
tent comme des lions sur nos frontières.
Les patrouilles se porteront aux portes
des boulattgers, depuis minuit jusqu'à
midi, pour empêcher les attroupements ;
les réserves toujours de cent hommes, le
service intérieur et des barrières à l'ordi-
naire et avec exactitude.
Les rapports de la force armée cons-
tatent beaucoup de plaintes aux postes des
barrières, sur ce que les corps de garde y
sont dénués de tout; les citoyens mena-
cent de les abandonner.
D'après ces mêmes rapports, le général
Dillon a été arrêté à 1 heure du matin
dans un fiacre, il a dit qu'il venait de
voir sa maîtresse, et qu'il était gardé par un
gendarme qui le laissait vaquer seul à ses
affaires, la garde l'a reconduit chez lui, le
gendarme y était effectivement.
27 septembre 1793.
Copies conformes, signés de Clément, secré-
taire de i'Etat-maior général (2 pièces), A. N.,
AF'v 1470, BU' 7C.
1431. — Rapport de l'observateur Mo-
nic, déclarant que, tant qu'il y aura des
maisons de jeux, les contre-révolution-
naires auront de quoi se cacher, notam-
ment le ci-devant Café du Roi, avec tripot
au premier, au coin de la rue SaintHo-
noré et de la rue Richelieu, qui en est
rempli, citant entre autres le graveur Si-
mon, agent de La Fayette. C'était là où se
forgeaient les mauvaises nouvelles.
D'après le même rapport, des patriotes
parlaient de la nécessité de renouveler les
corps administratifs et donnaient comme
exemple le maire du Bourget, qui, à la
nouvelle de nos revers, s'est écrié : « Que
nous importent les affaires publiques,
pourvu que nous ajons ce qu'il nous faut.»
Huit assassins ont été guillotinés place
Maubert, le peuple a trouvé fort mauvais
que l'on ait voilé ces huit criminels.
27 septembre 1793
Original signé, A. iV., F'' 3688'.
1432. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, donnant le* renseignements sui-
vants :
1» Dans plusieurs groupes l'on disait
que toute la cavalerie qui se trouve en
Vendée avait passé aux rebelles, on ne
s'en étonnait pas, attendu que le comman-
dant des Dragons de la République était
le plus grand scélérat qui existe, et Ions
43«
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
les oRicierg, surtout ceux des liussards,
no sont que des souteneurs, des escrocs,
des joueurs de biribi, et, tous les soldats,
des valets de ci-devant.
2° La mise en liberté d'un certain Morel,
depuis longtemps taré dans l'opinion de
la section Poissonnière, incarcéré depuis
3 semaines pour avoir accaparé 90,000 li-
vres pesant de filasse, fait murmurer le
peuple, qui crie à l'injustice et déclare
que, s'il est libre, c'est qu'il a corrompu
ses juges.
3° Sur le boulevard du Temple, dans un
autre groupe, l'on répélait que les individus
qui ont semé le trouble duns les tribunes,
lorsque la Convention a voulu s'occuper
de taxer les denrées, étaient des gens
soudoyés par l'aristocralie et par une partie
des députés, et que la Convention a dé-
rogé à ses principes, en cédant à la crainte
que lui ont inspirée les malveillants.
4° Le bruit se répand dans bien des
endroits que les départements ne veulent
plus alimenter Paris.
27 septembre 1793
Original signé, A. N., I'' 3088^
1433. — Rapports de l'observateur La
Tour-La-Montagne, signalant les faits sui-
vants :
i' Le peuple est toujours tranquille, mal-
gré les perfides manœuvres des malveil-
lants, il atlend avec confiance les grandes
mesures de salut public dont la Convention
nationale va s'occuper.
2° Il serait prudent de surveiller tous
les mouvements des muscadins. Ceux qui
sont casernes à Courbevoie et dont les
ofllciers et sergents roulent sans cesse
dans Paris, disent qu'ils ne partiront qu'a-
vec des armes et des canons, ils se plai-
gnent de la modicité de leur paye, et ceux
qui se plaignent le plus sont précisément
ceux qui font le plus de dépenses. Ceux
qui sont à la Pépinière se plaignent de
celte caserne, que sa malpropreté rend
insalubre et inliabilable, ces plaintes, fon-
dées ou non, produisent une impression
fâcheuse.
3° La monnaie continue à s'engloutir
chez les marchands, les pièces d'un et
deux sols deviennent excessivenieul rares,
on est inondé de billets de toutes les for-
mes et de toutes les couleurs.
4° Plusieurs assemblées de sections
étaient, la veille, peu nombreuses, surtout
dans les environs du Palais-Royal et des
boulevards, mais, en revanche, les mai-
sons de jeux et les théâtres étaient pleins ;
tant que ces lieux funestes ne seront pas
fermés, on ne peut se Uatter que l'esprit
public atteigne la hauteur qu'exigent les
circonstances.
!)■> Les malveillants, depuis quelques
jours, répandent des bruits alarmants sur
les subsistances, la foule augmente aux
portes des boulangers.
6° On ne s'entretient partout que des
subsistances, les inquiétudes du peuple à
cet égard redoublent à chaque instant. La
foule croit aux portes des boulangers
d'une manière efl'rayante, et, grâce aux
manœuvres perfides des malveillants, un
grand nombre de citoyens, après avoir
perdu leur matinée dans une vaine attente,
n'ont pu se procurer le pain nécessaire à
la consommation de leur famille, La Tour-
La-Montagne a vu des mères en pleurer
de rage et demander à grands cris la pu-
nition des traîtres qui affament le peuple.
7° Le peuple a reçu avec transport les
décrets de la Convention nationale sur la
taxe des denrées de première nécessité,
il comble de bénédictions ses fidèles re-
présentants.
8° Le S(ins-ciilolli; Obscrvaleur continue
à instruire le peuple avec son énergie or-
dinaire, mais s'éloigne un peu du but qu'il
s'est proposé par trop d'ap[irê(s et de re-
cherche dans le style, et le peuple, dont
il ne parle point la langue, ne l'entend
pas toujours.
9° La lecture de la feuille des débals de
la Société, séante aux Jacobins, a fait
naître ce malin, au Palais Kgalité, une dis-
cussion assez vive, au sujet des paroles pro-
noncées par un orateur, qui engageait à
se rallier autour du Comité de salut pu-
blic, cequi a provo(|ué une protestation d'un
individu, qui a prétendu que l'on cherchait
à avilir la Convention, à ne voir que le
Comité de salut public, à fonder sur lui
touti?s les espérances, que l'on veut anéantir
la représentation nationale et reniellre tous
I.'E.SPIUT PUnUG A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
439
les pouvoirs eiiU'o les mains de quelques
individus. Celle inler(3rélation perfide fai-
sait déjà impression, mais La Tour-La-
Montagne s'est attaché à la drtruire. Les
journalistes patriotes ne sauraient être
trop attentifs à écarter tout ce qui peut
fournir aux malveillants l'occasioa de se-
mer l'alarme.
10" L'exéculion, sur la place Saint-Mi-
chel, de 8 personnes, la tète couverte d'un
voile noir, adonné lieu à mille conjectures
extravagantes et a même excité un peu de
fermentation, leur crime n'étant pas du
petit nombre de ceux à qui la loi a accordé
cette affreuse distinction, le fait a été dé-
noncé aux Jacobins.
11° La citoyenne Brissot, avec son flis,
se promi^ne dans Paris, accompaunée d'un
gendarme, s'arrête fort souvent, parle à
beaucoup de monde, et le gendarme reste
ù distance. Des femmes ont dit en mur-
murant : « En ferait-on autant pour une
pauvre marchande? » On se plaint en gé-
néral de la douceur avec laquelle les riches
sont traités, on cite le ci-devant duc de
Nivernois, beau-père du ci-devant duc de
Rrissac, suspect à bien des titres, qui a été
relâché doux jours après son arrestation,
et l'on se demande s'il y a encore des pri-
vilèges.
27 scptembro 17y3.
Originaux sign<!s (2 pièces), A. N., V 3688^.
1434. — Rapport de l'observateur Pane-
tier, dénonçant comme suspcct.s et pro-
posant darrètnr l'abbé l'abbé Maurel, rue
du Mail, l'abbé do Saint-Paul, rue d'Ar-
genleuil, n° 15, l'abbé Pichart et l'abbé de
Sommays, section des Tuileries, un nommé
Duclyt, ancien moine, soclion ilo 1792,
ayant un frère marchand de vins, très
dangereux pour la République, M""= de
Saint-Prays, rueDauphine, accapareuse do
toiles et de mousseline.
27 seplembrfi 1793.
Original signé, A. N., V' 3G88'.
11:!;;. — Rapport de l'observateur Rou-
baud : 1" dénonçant le nommé Dejcan
ot la femme Robinot, aristocrates connus,
rue Travcrsière-Saint-IIonoré, qui reçoi-
vent toutes les nuits des personnes sus-
porles, et où mangent plusieurs représen-
tants du peuple; le nommé Pomarel, de
Lyon, qui continue toujours l'agiotage et
fréquente assiduement le Café de Char-
tres pour se concerter avec ses commis-
sionnaires; signalant l'existence d'un ma-
gasin considérable de sel et d'eau-de-vie,
rue Verdelet; 2° déclarant qu'on est très
surpris de voir le noininé Tuncq se pro-
mener avec un garde, alors qu'il devrait
être dans une maison d'arrêt, étant donné
les preuves de sa scélératesse, dont lui
Roubaud, a pris connaissance chez le ci-
toyen Daubigny, adjoint du ministre des
affaires étrangères; 3" afiirmant, d'après
le dire du général Ronsin, que les affaires,
en Vendée, étaient dans le plus grand
désordre et que tous les journaux trom-
paient le peuple.
27 septembre 1793.
Original sigm?, A.N., V 3688^
1436. — Rapport de l'observateuî' Rous-
seville, mentionnant les particularités sui-
vantes :
1° Affluence à la porte des boulangers.
2° Tumulte à la place Saint- .Viichel, parce
que les huit assassins qu'on y conduisait
à la guillotine étaient voilés, contraire-
ment à la loi, par la faute du commissaire
national chargé des exécutions.
3° Aux Tuileries, les groupes oubliaient
nos portes pour parler du supplice réservé
au traître Houchard et de la taxe des den-
rées.
4" Le Palais-Egalité offrait moins de
muscadins que de coutume, il y en avait
pourtant encoie, qui voulurent faire mal-
traiter par la garde même un bon Sans-
culotte.
5° Au Palais du Tribunal révolution-
naire, la foule des curieux est toujours la
même, mais on s'y plaint de ne pas voir
juger Anloinelte, Brissot et autres grands
criminels.
ô" L'Observateur Sans-atlolle est affiché
à profusion et produit bon effet, quoique
certains le trouvent trop violent.
7" Les gardes donnés à des suspects,
ci-devant grands seigneurs, se promènent
à la porte de leur hôtel comme leurs ci-
devant valets, ce qui est indigne de bous
Suns-culottps et facilite les évasions.
440
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
8° L'on a dédoncé, la veille, aux Jaco-
bins les agents en chef du ministre de
l'inlérieur, surtout Cliampagneux.
9" Un certain Caraffe , présenté par
Rousseville pour rendre compte de la si-
tuation de Paris, a reconnu lui-même
n'être pas propi'e à ce genre de travail et
n'offre ses services que pour des missions
dans les départements.
Dans un second rapport, Rousseville
dénonce deux contre-révolutionnaires, le
curé de Rouqueval, près d'Ecouen, qui a
deux frères émigrés, va presque nu et dé-
guenillé pour pouvoir leur envoyer de
l'argent, et mange la soupe du citoyen
Crussol d'Amboise, ainsi qu'un ex-officier
d'infanterie, du nom de Bruet, demeu-
rant au château de Rouqueval, qui n'a
pas émigré, faute d'argent ; il demande
l'envoi de pouvoirs avec mission spéciale
pour les arrêter.
27 septembre 1793.
Originaux signés, A. N., V 3688^.
1437. — Délibération du Comité de salut
public du Dl^parlemenl de Paris : 1° notant
la réception de la réponse du ministre de la
guerre à la lettre qui lui avait été écrite,
la veille, au sujet du retard apporté au dé-
part d'un convoi d'artillerie pour Arras ;
2° annonçant qu'il a été demandé des ren-
seignements au Comité de surveillance de
la section de la Fontaine-de-Grenelle sur
un certain abbé Desver^es, chapelain du
ci-devant comte d'Artois, demeurant rue
de Lille, dénoncé comme très suspect ;
3» portant que le citoyen Jean Fournier,
maire d'Asnières, mandé au Comité, s'est
rendu à la. convocation, et, après ses ex-
plications, a été invité à se munir de la
loi sur le maximum, et à fraterniser avec
les habitants de l'endroit dont il est maire;
que le citoyen Grisard, clerc du citoyen
Guillaume, venu au Comité, a déclaré igno-
rer le lieu de la retraite dudit Guillaume;
4° entendant le rapport du citoyen Tisset,
chargé d'amener au Comité un sieur Le-
sueur, dit Givry, demeurant hôtel du Per-
ron, rue Neuve-Saint-Eustache, soupçonné
d'émigration, d'après lequel cet individu a
été arrêté, il y a b jours, et conduit au
grand réfectoire de l'Abbaye, par le Co-
mité de surveillance de la section de Bru-
tus; 5° prenant acte du rapport du même
Tisset, chargé d'amener au Comité le ci-
toyen Laurent de Villedeuil, d'après le-
quel, ayant appris qu'il habitait actuelle-
ment à Epinay, près Saint-Denis, il s'y est
transporté et ne l'a pas trouvé, et, suivant
la déclaration de la veuve Monmerqué,
sœur dudit Laurent, qu'il pourrait être à
Guiues, près Boulogne-sur-Mer, décidant
d'écrire à la commune de Guines à l'etTet de
procéder à son arrestation; 6° constatant,
d'après le rapport du citoyen Fournerot,
envoyé aux Célestins, que les scellés ont
été apposés sur les papiers du citoyen Si-
card, qui s'est évadé, par le Comité de
surveillance de la section de l'Arsenal, et
que Massé n'a point été rencontré; 7» dé-
cidant d'écrire à l'administration de Police,
pour la prier de retenir le nommé Jean-
Baptiste Lefèvre,se disant négociant, cour
de la Monnaie, ayant des épaulettes de
lieutenant-colonel, arrêté comme suspect,
et envoyé à la Mairie par les soins du Co-
mité révolutionnaire de la section des
Arcis; 8° désignant les citoyens Delespine
et Guignes, en qualité de commissaires,
pour porter au Comité de sûreté générale
le rapport de Delespine sur l'affaire Saint-
Laurent; 9° chargeant le sieur Guignes de
solliciter, auprès du même Comité, un
ordre d'arrestation d'un nommé Barré, ex
intendant de Monsieur, dénoncé comme
entretenant des correspondances avec lui,
qui est domicilié dans la commune de La-
barre, département de Seine-et-Oise.
27 seplembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Dé|iartement de Paris, ^. A'.,
Bl,s 81^^ (anc' BB" 20), fol. 343-345.
1438. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, aux termes duquel
le Commandant général invile ses conci-
toyens à s'occuper de l'exercice et des
manœuvres, surtout de celles de l'artil-
lerie, et engage les commandants de sec-
tions à envoyer un tambour par section cà
la manœuvre des canonniers, il recom-
mande aussi aux adjudants d'envoyer
exactement un volontaire par section pour
la garde de l'Arsenal, car ce dépôt est
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
441
précieux el appartient à toute la Répu-
blique.
Le Commandant général annonce égale-
ment qu'il vient Je faire mettre, à la Force,
30 canonniers d'une compagnie soldée de
la rue Barre-du Bec, qui devaient partir
pour Meaux, à l'effet de protéger les sub-
sistances, et qui n'ont voulu reconnaître,
ni les ordres du ministre, ni ceux du Com-
mandant général, c'est pour la troisième
fois qu'ils refusent de partir et d'obéir.
ic Citoyens, votre surveillance déconcerte
les ennemis de la chose publique, le Com-
mandant général vous la recommande
plus que jamais. »
Un convoi d'artillerie partira aujour-
d'hui pour Metz.
Les réserves de cent hommes, le ser-
vice intérieur et des barrières à l'ordi-
naire, et les patrouilles très fréquentes.
Suivant les rapports de la force armée,
le caporal commandant le poste de la
barrière Saint-Jacques, fait connaître que
le sergent, le caporal et autres soldats, de
garde au poste de la barrière d'Enfer, se sont
permis de couper des branches d'arbres,
dans une propriété nationale, pour faire
du feu.
28 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire lie I Ktat major général (2 pièces), i4. JV.,
AF>v 1470, BB3 76.
1439. — Rapports de l'observateur Du-
gas, donnant les renseignements suivants
sur la situation de Paris :
, 1° On s'est porté, la veille, avec plus
d'aftluence à la porte des boulangers,
ceux-ci prétendent que, depuis quelques
jours, on ne leur délivre pas la même
quantité de farines.
2° Au Jardin national , un groupe de
politiques s'entretenaient de la guerre de
la Vendée. L'un d'eux déclarait qu'elle
deviendrait de jour en jour plus funeste
à la Ré|)ublique, si la Convention ne don-
nait pas le commandement en chef de
cette armée au brave Dubayet el ne rap-
pelait pas cette nuée de commissaires de
la Convention, du Conseil exécutif, de la
Commune de Paris et des sections, ()ui
embarrassent tellement l'armée qu'il y a
180 voilures à sa suite. Que le Comité de
salul public lui donne pleins pouvoirs,
avec tous les secours nécessaires, et celte
malheureuse guerre sera bientôt termi-
née. Il faut se garder de croire que l'ar-
mée des rebelles est réduite à 6,000 hom-
mes, ce n'est pas plus fondé que les nou-
velles qui font monter cette armée à
b0,000 combattants de troupes réglées,
bien disciplinées, et à S0,0II0 fanatiques,
qui se précipitent sur le canon et les
bayonnetles.
3° Les arrestations continuent, mais l'on
voit encore quelques aristocrates dans le
Jardin de l'Egalité, à la vérité très réser-
vés dans leurs propos. De jour en jour,
['Observateur Sans-culotte est lu avec plus
d'attention.
4" Les rassemblements à la porte des
boulangers ont été, le 27, plus considé-
rables, sur le bruit que les farines allaient
manquer absolument. Hédé, boulanger de
Capel, a prévenu qu'il ne ferait plus, à
l'avenir, que deux fournées, comme ses
confrères; il faisait jusqu'alors une fournée
toutes les deux heures.
5° Le 26, à 10 heures du soir, la femme
de chambre d'une femme publique, dans
la Maison de l'Egalité , est tombée du
3' étage dans le Jardin et s'est tuée. Deux
hommes, qui se trouvaient en ce moment
dans sa chambre , ont pris la fuite. Le
môme jour, un citoyen s'est permis, au
Théâtre de la rue Feydeau, de demander
que l'orchestre jouât la Marseillaise pour
lui seul; l'orchestre a eu la complaisance
d'accéder à sa* requête, mais le public,
choqué, a exigé qu'on la recommençât
pour lui el que le citoyen sortît de la salle.
Depuis quelques jours, il se glisse dans
les spectacles dos individus, entre autres
le citoyen Jourdan, employé dans l'armée
révolutionnaire, qui poursuivent à ou-
trance les muscadins, et qui, à la faveur
de cette chasse, troublent parfois la tran-
quillité publique. L'on n'est sorti qu'à
11 heures du Spectacle Feydeau.
6° Dans la séance de la veille, aux Ja-
cobins, l'on a discuté les membres de
l'Elat-major de l'armée révolutionnaire,
plusieurs ont été rejetés.
7° Les constructions de fourneaux à la
ci-devant place Royale se poursuivent avec
443
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUF.S DE LA RKVOLUTION
la plus grande activité, el le parc d'arlil-
lerie est déjà rempli de canons. Dans
l'église des Filles-du-Calvaire, la fabrique
des afTiHs et caissons est très active.
8° Plus d'avitaleurs dans le Jardin d'Ega-
lité, on commence ù lire avec beaucoup
d'intérêt l'Observateur Sans-ctiloUe , on
voyait hier des lecteurs qui ne pouvaient
cacher leur indignation en y remarquant
l'atroce perfidie d'Houchard.
28 seplembre 1793.
Originaux signé.s, A. N., F' .3688».
1440. — Rapport de l'observateur Ré-
raud, annonçant que : 1» la formation des
compagnies et nomination des officiers de
la première réquisition, dans la section
du Temple, se sont faites avec la plus
grande tranquillité; 2° des femmes, en
grand nombre sur le boulevard, se dispu-
taient, les unes voulaient, puisqu'on les
foi-çait de prendre la cocarde, qu'on les
enrôlât dans les sections pour monter la
garde, les autres s'y opposaient; 3° tous
les groupes ont été bons, la taxe des den-
rées a rétabli le calme dans le Faubourg
Saint-Antoine et bien d'autres quartiers ;
4° le Comité de surveillance de la section
du Temple, nuit et jour, ne cesse de faire
dos arrestations importantes, I.iuiçuet a
été conduit cette nuit, îi Paris, par des
citoyens de Relleville; 5° la municipalité
de Relleville, quoique fournie de grains,
ne fait pas moudre, en conséquence ses
habitants, étant dénués de pain, ont juré
de venir en masse enlever tout celui qu'ils
trouveraient chez les boulangers, aux en-
virons des barrières, et d'égorger tout ce
qui s'opposerait à leur pas.sage.
28 septombre 1703.
Original signe', A. N., F' 36S8-'.
1441. — Rapport de l'observateur La
Tour-La-Monlagne : 1° constatant qu'il y a
toujours la mt^mc inquiétude sur les sub-
sistances, toujours la même afiluenco aux
portes des boulangers et, ce matin, beau-
coup de fermentation à la Halle, surtout
parmi les femmes, quelques actes de vio-
lence y ont été commis, des pommes de
terre ont été enlevées et distribuées à
W sols le boisseau, et l'on disait haut<>-
nientque la taxe des denrées allait opérer,
sous deux jours, la contre-révolution dans
Paris; 2° déclarant que la Révolulion, qui
vient d'avoir lieu à Bordeaux, a consterné
les malveillanls, qui attendaient beaucoup
du schisme de celte ville, aussi publiait-
on, ce matin, au Palais Royal et dans tous
les lieux publics, que ce retour des Bor-
delais n'était qu'une feinte, et qu'il fallait
mettre leurs députés en état d'arrestation.
28 septembre 1793.
Original gignL', A. N.,¥'' 36883.
1442. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, consacré presque entièrement à
la Commission des marchés pour l'habil-
lement et l'équipement des armées, qu'il
serait, dit-il, bien essenliel de surveiller
très scrupuleusement On sait, à n'en pas
douter, qu'il s'y commet des abus, des
fraudes et des dilapidations inconcevables,
que le particulier dans le bureau duquel se
passent les marchés, tire de chacun d'eux
une rétribution considérable, que le [lave-
ment (r\ine somme de 3 millions n'a été
longtemps suspendu que parce qu'on avait
reconnu les marchés frauduleux, qu'il y
eut tentative de corruption sur un honnête
citoyen, qui renvoya une somme de cent
mille livres trouvée dans le tiroir de son
bureau, et que deux citoyens curent à cet
égard une explication fort vive en pré-
sence du ministre de la guerre, ces ci-
toyens se nomment Ronsin et Gautier, l'un
soutint à l'autre qu'il avait néccssiire-
niont reçu de l'argent, (|u'il était un f. g.,
el que, s'il n'était pas dans le cabinet du
ministre, il lui donnerait cent coups de
pied dans le ventre.
D'après le même rapport, le décret, qui
taxe les comestibles et combustibles, a
fait grand plaisir au peuple, mais l'on a tou-
jours beaucoup de peine à avoir du pain.
28 feptembi-e 1793.
Original signé, A. N., V^ 3688».
1443. — Rapport de l'observateur Monic :
1° rendant compte d'une descente faite au
Café ci-devant du Roi, au coin des rues
Richelieu el Saint-Honoré, pour arrêter
tous les scébrats qui le fréciuentent, prin-
cipalement l'infâme graveur Simon, mais
I/ESPRIT Pimi.lC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 4793
443
fjiii n'a doniiû aucun résultai, parce que
l'oflicier commandant du poste de l'Ega-
liltj, de connivence avec le limonadier, a
favorisé la fuite de la majeure partie de
ces coquins; 2» signalant, au milieu de la
rue de Uondy, derrière les boulevards, un
jeu fréquenté par beaucoup d'individus
bons à ramasser; 3» dénonçant le sieur
Perot, agioteur et marchand d'argent, rue
des Petits-Champs.
28 septembre 1793.
Original signé, .4. N., I'^ 3688^
1444. — Rapport de l'observateur Pa-
netier, rendant compte de ses impressions:
il a vu beaucoup d'afliches, mais n'ayant
rien de contraire à la République; il a
parcouru beaucoup de chantiers dans le
Faubourg Saint-Germain, oCi l'on vendait
le bois 30 et 36 livres la voie, a constaté
très peu de monde dans les cafés, surtout
du côté de la Comédie Française, et plaintes
générales des marchands. Il a remarqué
<;galement, dans la grande cour du Louvre,
plusieurs jeunes gens de 18 à 20 ans, sans
chapeaux, bas, ni souliers, demandant
l'auinOno entre 8 et 9 heures du soir,
poussés, disenl-ils, par la misère, il les
croit gens très comme il faut; en sortant
du Louvre, il a vu d'autres jeunes men-
diants au Palais de l'Egalité, tout aussi
suspects.
28 septembre 1793.
Original signé, ^. iV., V 3G88-I.
144o. — Rapport de l'observateur Rou-
baud : 1" déclarant qu'il vient tous les
soirs, a. 8 heures, un particulier au Café
Coreza, avec un large crôpe au chapeau,
formant rosette et cachant la cocarde aux
3 couleurs, ce qui le rend sujet à caution;
2° signalant la femme Comaud, épouse du
nommé Oriol, rue Vivienne, aristocrate
enragée, recevant et attirant des gens sus-
pects à sa maison de campagne, à Pierre-
ntle, dont le beau-frère, La Li,i,'erie, a été
arrêté du nombre des Lyonnais réfugiés à
Paris, pareillement le nommé Oodot, ban-
quier en cour de Rome, rueNeuve-des-Pe-
lits-Champs,qui a été relâché, quoique très
suspect; 3» faisant observer que la loi, qui
taxe les denrées de première nécessité,
doit être bienfaisante, si les municipalités
font afticher et publier le tarif de 1790,
sans quoi il y aurait des rixes continuelles
et dangereuses entre les acheteurs et les
vendeurs.
28 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3G88'.
1446. —Rapport de l'observateur Hous-
seville, donnant connaissance des faits
suivants :
1° Au Palais-Egalité, on a arrêté un pe-
tit coquin qui vendait la Nouvelle Consti-
tution, en vaudeville. Conduit au Comité
révolutionnaire de la section du Mail, il a
déclaré tenir le seul exemplaire qu'il avait
sur lui d'un libraire sous les arcades, on
s'y est transporté, mais comme la chose
avait déjà fait du bruit, le libraire a ré-
pondu, comme l'on devait s'y attendre,
qu'il n'en avait pus.
2° Aux Tuileries, les groupes, très nom-
breux, parlaient beaucoup, mais chacun
accommodant les afi'aires selon ses goûts
et ses intérêts; les femmes voulaient du
sucre et du café à bon marché, les hommes,
adonnés au vin, voulaient boire à bon
compte, les blanchisseuses parlaient de
soude et de savon, et les militaires de-
mandaient qu'on fabriquât davantage de
fusils; tous persévèrent à demander la tête
d'Ilouchard.
3» La nouvelle, répandue peut-être un
peu à la légère, d'un traité d'alliance entre
la République et les Etats-Unis, a causé
une vive satisfaction, surtout relativement
aux subsistances.
4° Lu première réquisition est générale-
ment bien disposée et formera de bons
soldats.
;;» L'on a fait courir le bruit de la reddi-
tion de Lyon et de Picrre-Sçise, et les gens
du peuple demandaient que l'on guillotinût
tous les chefs.
0" A la Halle, beaucoup de femmes mur-
muraient de ce qu'on ne taxait pas les
légumes, qui se vendent tonjo\;rs des prix
fous. Le pain est toujours difficile à avoir
et d'assez mauvaise qualité.
28 septembio 1793.
Original signé, A. N., F^ 3088^.
1447. —Délibération du Comité de salul
public du Département de Paris : 1" arré-
444
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
tant que copie de la dénonciation des
élèves du Collège Irlandais contre les pro-
fesseurs de cette institution, qualifiés de
suspects et de contre-révolutionnaires, sera
envoyée comme sérieuse au Comité de
sûreté générale de la Convention ; 2° or-
donnant au concierge des Madelonnettes
de mettre en liberté le nommé Vielcastel,
les certificats de résidence à lui délivrés
par la commune de Boulogne-sur-Mer ayant
été reconnus vrais; 3° décidant que le ci-
toyen Génois s'adjoindra le citoyen Tisset
pour la mise à exécution de l'ordre du
Comité de sûrelé générale touchant l'arres-
tation et inspection des papiers de Lam-
bert, ex-contrôleur général, demeurant à
Corbeil; 4» portant qu'il a été écrit aux
officiers municipaux de Guines pour les
engager à faire arrêter Laurent de Ville-
deuil, y domicilié; î)» l'affaire du citoyen
Sicard, instituteur des Sourds-et-Muets,
étant maintenant pendante devant le
Comité, autorisant le citoyen Fournerot
à croiser les scellés déjà apposés par le
Comité de surveillance de la section de
l'Arsenal ; 6° envoyant aux Madelonnettes
le citoyen René Marlot, demeurant rue
d'AnJou-au-Marais, n° 15, prévenu d'en-
tretenir correspondance avec un émigré ;
6° chargeant les citoyens Moissard et Lé-
crivain de procéder à la levée des scellés
et visite des papiers de La Tour-du-Pin,
détenu aux Madelonnettes, en sa maison
dite la Tuilerie; 7° instruit que le nommé
J.-B. Lefèvre, confié à la surveillance du
Comité, a eu l'adresse de tromper la sen-
tinelle et de s'évader, mandant le faction-
naire de garde à ce moment et recevant
sa déclaration à ce sujet; 8° invitaftt le
Comité de surveillance de Versailles à
mettre en état d'arrestation la femme
Terran, ainsi que sa maîtresse, dont on
ignore le nom, qui est la bonne amie d'un
certain Bourgeois, ci-devant colonel, et
qui était dame d'honneur de la ci-devant
Reine, et déclarant que celte arrestation
doit être faite, le lundi 30, à 6 heures du
matin, ni plus tôt, ni plus tard ; 9° char-
geant le sieur Frnnchet de se rendre à Su-
resnes,à l'effet d'arrêter les sieurs Falloy,
Egrès, ci-devant garde du corps. Bourgeois,
ci-devant colonel, Hure!, ci-devant prêtre
et militaire; Montlord, gentilhomme gas-
con, et Terran, leur domestique ; 10° char-
geant le citoyen Fournerot, avec l'adjonc-
tion de Tisset, de mettre en état d'arres-
tation un ex-capitaine de la Légion des
Ardennes, demeurant rue du Bouloy, un
ci-devant général, logé hôtel de l'Armo-
rique, rue des Vieux-Augustins, et le sieur
Villot, logé rue des Moulins, et de faire
perquisition dans leurs papiers ; 1 !• char-
geant le sieur Guigues de l'arrestation du
nommé Debard, en la commune de Deuil.
28 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N.,
BB^ 81'^ (anc' BB"* 20), fol. 345-349.
1448. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, par lequel le Com-
mandanl général invite tous les citoyens,
tant canonniers que volontaires, qui com-
posent l'armée révolutionnaire, à se bien
persuader qu'ils sont toujours citoyens
des sections de Paris, et à ne pas prendre
l'esprit de corps, surtout celui qui a failli
perdre la chose publique en 1792, les en-
gageant à fraterniser et à ne faire qu'une
seule et même famille pour terrasser tous
ceux qui voudraient conspirer contre notre
liberté.
« De la surveillance, citoyens, ajoute le
Commandant général adjoint (Recordon)
et qu'on arrête tous ceux des états -majors
de nos armées, qui n'ont pas la permission
du ministre de la guerre de restera Paris,
qui portent de longues moustaches et des
sabres ceints par-dessus leur accoutre-
ment, et qui voudraient en imposer avec
leur ton d'arrogance. Purgez, citoyens,
cette ville de tous les mauvais sujets qui
l'habitent, pour que vous puissiez jouir de
votre tranquillité. »
Il partira, le jour même, un convoi d'ar-
tillerie pour Sedan, et un autre, le lende-
main, pour Besançon.
Les réserves de 100 hommes, les pa-
trouilles fréquentes et le même service
dans l'intérieur et aux barrières.
Les rapports de la force armée annon-
cent l'arrestation, la nuit précédente, d'un
cabriolet et d'un cheval, menés par un
domestique, qui n'avait pas de carte, le
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
445
tout a été conduit au Comité de la sec-
tion de Brulus.
29 septembre 1793.
Copies conformes, signées de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général (2 pièces), A. N.-
AFiv 1470, BB3 76.
4449. — Arrêté du Comité de sûreté gé-
nérale, vu l'arrêté qui lui a été communi-
qué par les membres du Comité révolu-
tionnaire de la section Poissonnière, duquel
il résulte que, sur le tiers de la somme
de 8.000 livres accordée au dénonciateur
dans l'allaire de Le Pêcheur, deux de ces
dénonciateurs ont abandonné, au profit
des infortunés de leurseclion, les 4,000 li-
vres qui leur revenaient de ladite somme,
sacrifice qui justifie lapprobalion que le
Comité a précédemment donnée à la con-
duite par eux tenue dans tout le cours de
ces affaires, déclarant qu'il ne peut qu'ap-
plaudir de nouveau aux marques de désin-
téressement qu'ils viennent de donner.
29 septembre 1793.
Extrait du registre des arrêtés générauit du
Comité de sûreté générale, A N., AV'll 286.
14.")0. — Rapport de l'observateur Dugas,
rendant compte de la situation de Paris :
1° La tranquillité est parfaite, point de
groupes, toujours même aflluence aux
portes des boulangers, la presse est énorme
chez ceux qui ont la réputation de faire
de meilleur pain que les autres. Le bou-
langer Hédé, rue Notre-Dame-des-Vic-
toircs, qui faisait une fournée toutes les
deux heures, n'en fait plus que deux par
jour et d'une qualité bien inférieure, il le
vend, cependant, en petits pains à raison
de 8 sols la livre.
2° Les jeunes gens de la première ré-
quisition se disposent à partir, la plupart
des compagnies ont nommé leurs officiers.
3° Plusieurs ateliers publics de Paris
sont en pleine activité pour fournir chaque
jour mille fusils. Les fonderies de canons
travaillent nuit et jour.
4» Les arrestations vont toujours leur
train. Le Faubourg Saint-Germain surtout
a été balayé de tous les ci-devant nobles
avec le plus grand soin.
.■)• Il passe pour constant que le fameux
prussien Trenck, que l'on croyait bonne-
ment être venu à Paris pour respirer l'air
de la liberté, est un espion de Cobourg.
0° Plusieurs marchands de Paris mur-
murent hautement contre le décret qui
laxe le prix des denrées de première né-
cessité et met un frein à leur cupidité.
7° Les membres du Département de
Paris, comme ils l'avaient décidé, se sont
rendus, le 28 au malin, dans la salle de la
Société des Amis de la Liberté et de l'Ega-
lité, ils se sont trouvés tous honnêtes gens
et bons patriotes. Plusieurs sections ont
trouvé cette mesure attentatoire aux droits
du peuple souverain, qui peut, seul, nom-
mer et censurer ses mandataires; celle de
la Halle-au-Blé a pris un arrêté pour se
concerter à cet égard avec les autres sec-
lions et tous les districts hors Paris.
29 septembre 1793.
Original signé, A. N., F'' 3688'.
1451. — Rapport de l'observateur Béraud,
donnant les indications suivantes :
1° Au dire de certains Sans-culottes, les
députés devraient supporter la même res-
ponsabilité que les ministres, comme c'est
un parti formé entre eux, qui a toujours
choisi et nommé les généraux qui ont
trompé le pays, ils devraient être punis,
lorsque leurs créatures chercheraient
notre ruine; si nos assemblées, disent-ils,
ont été supprimées, c'est pour que nous
n'épions plus leur conduite.
2° Les bijoutiers du Palais-Royal sont
des fripons avérés, ils vendent des objets
moitié cuivre, le peuple s'en plaint et de-
mande des vérificateurs.
3° Les femmes, qui ne voulaient pas de
cocarde, la portent sous leurs mouchoirs,
ou la cachent sous les rubans de leurs
bonnets ou chapeaux, cela occasionne des
disputes, la Municipalité devrait, par ar-
rêté, les obliger à la porter à la tête.
4° Plusieurs épiciers droguistes de la
rue des Lombards, ayant des marchan-
dises entreposées à Versailles et à Cor-
beil, aussitôt le décret laxatif, ont donné
des ordres pour qu'on ne les enlevât pas,
ces deux municipalités, à ce que prétend
le peuple, étant salariées pour ne pas lais-
ser faire de recherches dans leurs arron-
dissements.
446
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
5° Le pain, en général, est très beau.
6* Le peuple se plaint de ce que, dans
la plupart des sections, la cabale a nommé
des commissaires aux accaparements
inaptes à remplir ces fonctions, sachant à
peine écrire, déclarant qu'au scrutin le
choix eût été meilleur et par conséquent
les découvertes plus nombreuses.
29 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1432. — Rapport de l'observateur La
Tour-La-Monlagne, signalant les faits sui-
vants :
1* L'inquiétude sur les subsistances aug-
mente chaque jour. Les malveillants re-
doublent leurs elîorts pour exciter des
mouvements séditieux dans Paris, les
femmes de la Halle, surtout, paraissent
fortement travaillées, et, à en juger par
leurs propos inciviques et audacieux, il se
prépare quelque scène nouvelle, où l'on
prétend leur faire jouer les premiers rôles.
Une nuée de valets d'aristocrates applau-
dissent violemment ces femmes hardies et
les provoquent même par leurs propos.
C'est là qu'on voit, pour la première fois,
le consommateur se plaindre qu'on veuille
diminuer le prix des denrées, au lieu de
l'augmenter, c'est là que le vendeur et
l'acheteur crient, avec une égale force,
contre une loi si favorable à l'indigence.
Les marchés, et surtout la Halle, ont be-
soin d'être surveillés rigoureusement.
2" On ne rencontre soir et malin dans
les lieux publics, et surtout au Jardin
Egalité, que des jeunes gens en réquisi-
tion, qui se plaignent de la modicité de
leur paye, du désordre et de l'insalubrité
de leurs casernes, ils se répandent dans
les spectacles et y excitent souvent du
tumulte. Le mot roi se lit encore sur leurs
boutons.
3° Un abus, qui existe dans les bureaux
de la guerre, et que le ministre ignore
sans doute, ressort du fait suivant : Le
citoyen Boudin, fils d'un négociant de Bor-
deaux, très aristocrate, ne pouvant obtenir
de passeport pour se rendre dans cette
ville, alors insurgée, s'est fait inscrire
pour servir dans le bataillon de la Gironde,
cantonné à Bayoïme, s'est soustrait par ce
moyen à ses créanciers, s'est rendu à Bor-
deaux aux frais de la République, et n'a
pas rejoint son balaillon. Ce lAche déser-
teur devrait être recommandé aux com-
missaires de la Convention.
4° Un grand nombre de Bordelais, re-
connus pour émigrés, sont rentrés, sans
doute à l'aide de faux certificats, il serait
peut-être à propos que le Conseil exécutif
envoyât à Bordeaux des agenls, qui con-
nussent particulièrement cette ville, etdont
les lumières locales aideraient les com-
missaires de la Convention à purger ce
déparlement des traîtres qui l'ont si long-
temps agité. La Tour-La-Montagne s'offre
pour remplir celle mission, où il croit
pouvoir être utile à la République.
29 septembre 1793.
Original non signé, A. JV., F' 3688».
1453. — Rapport de l'observateur Le
Harivel, donnant les renseignements sui-
vants :
1° Dans la Chaussée d'Antin et sur le
boulevard, depuis la porte Saint- Honoré
jusqu'à la rue Montmartre, tout a été fort
tranquille, seulement, sur l'égout Mont-
martre, la tranquillité a été un peu trou-
blée par un incident qui a rassemblé
beaucoup de monde, mais n'a pas eu de
suite, l'auteur ayant été arrêté et conduit
au corps de garde.
2" Partout où Le Harivel a porté ses pas,
à la Halle neuve et rues adjacentes, à la
Salle des tableaux du Muséum, dans les
Faubourgs Saint-Germain et Saint-Honoré,
plus tard au Palais de l'Egalité, il n'a rien
vu de contraire à l'ordre.
3» A l'Assemblée de la section des Pi-
ques, celle de Le Harivel, il a entendu avec
ravissement des discours en prose et en
vers, ainsi que des couplets en l'honneur
de Le Peletier et Marat, dont l'inaugura-
tion se fera dimanche ou mardi.
4* La section des Droits-de-l'Homme a
envoyé à celle des Piques une pétition,
tendant à réclamer les trois pétitionnaires,
arrêtés par ordre de la Convention natio-
nale, pour avoir demandé le retrait du
décret relatif à la permanence des sec-
tions et aux 40 sols accordés aux citoyens
pauvres assistant aux séances de leur»
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DB JUILLET A SEPTEMBRE 1793
447
sections respectives, celte pétition, qui pié-
tenduil représenter le vœu de la majorité
des sections, a élt5 accueillie, connue elle
le méritait, par l'ordre du jour. Tous les
citoyens compos.int l'Assembléenontcessé
de donner des preuves du civisme le plus
pur et de Iti soumission aux lois.
29 septembre 1793.
Original signé, A. A'., F' 368S'.
1434. — Rapport de l'observateur Monic,
dénonçant un certain Capusin, de la sec-
tion do la llalle-au-Blé, nommé adjudant
à l'armée, ayant déserté et fréquentant les
tripots; le nommé Chambéri, marchand
de vins à la Fontaine, rue Montmartre,
vendant du vin en gros sur le port, aris-
tocrate fielTé, marchand d'argent et agio-
teur, et signalant l'existence, rue des
Quatre- Vents, d'une cave à deux chemi-
nées pleine de vin, dont l'entrée est mas-
quée par des pièces vides.
'29 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3088'.
1455. — Rapport de l'observateur Pa-
netier, faisant connaître qu'il a été, dans
l'après-dînée, aux Percherons, où il y avait
beaucoup de monde et où réfjnait la plus
franche gaieté, constatant que tout est ex-
Iraordinairemcnt cher, et le vin, (]ui est
comme du vinaigre, capable d'empoison-
ner; appelant l'attention sur plusieurs sus-
pects, nolarnnieiit sur un nommé Gavodan,
acteur au Théâtre Lyrique, au coin de la
rue de Lancry, très aristocrate, très mau-
vais sujet, ayant abandonné le corps des
Bataves ou celui des Hussards de la Mort,
et plusieurs ci-devant, armés de pistolets,
qui vont tous les matins dans un hôtel de
de la rue des Filles-Saint-Thomas.
29 septembre 1793.
Original signé, /\. iV., F' 3088'.
1430. — Observations du citoyen Rolin,
portant sur les points suivants :
1° Le bruit courait, dans les groupes du
Jardin de la Révolution, que les jeunes
gens des sections Poissonnière et des Ar-
cis avaient des intentions perfides et qu'ils
étaient convenus entre eux, soit de passer
à l'ennemi, soit de revenir contre Paris;
longtemps l'observateur Rolin avait cru
que des malveillants se plaisaient à ré-
pandre de faux bruits, mais il trouve
maintenant qu'il serait prudent de les vé-
rifier.
2» Dans la maison de l'ancien président
Rolland, rue Montmartre, au coin de celle
de Notrc-Damo-des-Vicloires, maison qui
ne reçoit que des aristocrates et des amis
de l'ancien régime, habite un certain Ba-
taille, ancien provincial des Capucins-
Saint-Honoré, connu sous le nom de Père
Zenon, qui dit tous les jours la messe à
Saint Joseph, à 8 heures et demie, confesse
chez lui et va confesser tous ceux qui es-
pèrent le retour de l'ancien régime, qui
se rend tous les dimanches chez des reli-
gieuses de la rue Cassette, enfin réfractaire
dans toute la force du terme.
3° A la section du Panthéon-Français,
une députalion de la section des Droits-
de-l'Homme est venue présenter un projet
de pétition à l'elfel d'obtenir l'élargisse-
ment des trois commissaires porteurs
d'une pétition pour la permanence des sec-
tions, qui avaient été arrêtés et que le
Comité de salut public avait refusé d'en-
tendre. L'Assemblée de la section du Pan-
théon a désigné quatre commissaires à
l'effet de s'enquérir des motifs de leur ar-
restation.
29 septembre 1793.
Original non signe, A. N., 1"' 3688'.
1457. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, annonçant que : 1» dix muscadins, se
promenant sur les boulevards du Temple,
à 5 heures, chantaient : « Vivent les mus-
cadins, ils valent bien les Sans-culottes »,
ce propos amena une rumeur et causa un
attroupement, ils furent arrêtés et conduits
à la section; 2* il y a une maison de jeu,
rue du Mail; 3" il existe aux portes Saint-
Denis et Saint-Martin des emblèmes de la
féodalité, on y voit encore Louis XIV, cou-
ronné des mains de la Renommée et con-
duit dans un char de triomphe; 4" l'on
voit fréquemment, près du Palais Egalité,
quatre mendiants, dont deux vieilles fem-
mes, vêtus en campagnards, faisant ce
commerce depuis 1787, et vivant en so-
ciété; 5" un bon patriote jacobin, traver-
448
CHAPITRE I''. — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
sant le Palais Egalité, a été insulté et mal-
traité, à cause de sa mise, par les employés
de la Police, qui remplissent leurs fonc-
tions avec scandale.
29 septembre 1793.
Original signé, A.N., F' 36883.
1458. --• Rapport de l'observateur Rous-
seville, faisant connaître les détails sui-
vants :
1° Toujours la même afiluence aux
portes des boulangers, et toujours aussi
tous les citoyens finissent par avoir du
pain autant qu'il leur en faut.
2° Les décrets sur le bois et le charbon,
sur les souliers et sabots, et sur les autres
objets susceptibles de taxe, indisposent
les marchands en gros, cela ne fait pas de
nouveaux ennemis à la Révolution, mais
tout le peuple des Sans-culottes est fort
content de voir des bornes mises à l'acca-
parement ainsi qu'à l'avarice, et bénit la
Convention et la Révolution.
3» Les groupes du Palais national des
Tuileries étaient remplis de ces senti-
ments. Le Palais Egalité, la place de la
Maison-Commune, le Palais ci-devant Mar-
chand offraient le même esprit public,
c'est-à-dire la même satisfaction à cause
de la taxe des subsistances. On demande
toujours le supplice d'Antoine tic, de Brissot,
et l'on attend Houchard à la guillotine.
Rossignol, dénoncé de nouveau, trouve
encore des défenseurs, et il sera difficile
de faire croire à sa culpabilité.
4° Le curé de Bouqueval, district de
Gonesse,et le nommé Brouel, continuent
leurs manœuvres aristocratiques, les pa-
triotes du pays n'alteiulent qu'un ordre et
quelque force armée pour se saisir de ces
deux scélérats, malgré leurs partisans.
5» A la section du Bonnet-Rouge, dite
ci-devant de la Croix-Rouge, la jeunesse
veut partir et demande des armes, elle
ajoute néanmoins que, si on veut encore
la garder à Paris, ce n'est pas assez de
20 sols par jour pour vivre, et qu'il leur
en faudrait 40.
6* Le nommé Nicoleau, membre du Dé-
partement de Paris, déjà dénoncé par sa
section, s'est permis une affiche Brisso-
line et incendiaire contre les Sans-culottes,
et l'Assemblée générale a résolu de le
faire casser et de le poursuivre même de-
vant le Tribunal révolutionnaire.
29 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
14î<9. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° accu-
sant réception d'une lettre du procureur
syndic du district du Bourg-l'Egalilé, en
réponse à la lettre du Comité, du 20 cou-
rant, où sa négligence à envoyer, dans les
communes du district les lois, et principa-
lement celle du maximum des grains, lui
était reprochée, lettre montrant le peu de
fondement des plaintes des communes
à cet égard; 2° chargeant le sieur Tisset
de procéder à l'arrestation du nommé
Rouard, curé de Chantilly, contre lequel il
y a déjà plusieurs mandats d'arrêt; 3° sur
la plainte de plusieurs fournisseurs de
bidons et gamelles pour les armées de
la République contre le nommé Ganac,
quincaillier, comme voulant soustraire son
fer-blanc aux manufacturiers de Paris, le
faire renchérir en le faisant passer par
différentes mains, décidant d'écrire sur-
le-champ au commissaire aux accapare-
ments de la section de la Maison-Com-
mune pour lui donner connaissance de
cet abus, et le prier d'examiner s'il ne
conviendrait pas de suspendre ou arrêter
le départ de 2S barriques, qui sont dépo-
sées sur le Port au Blé, et d'exiger que ce
soit réparti également entre les fournis-
seurs ci-dessus; 4" recevant le procès-
verbal de perquisition, dressé par le sieur
Guignes, chargé de l'arrestation du nommé
Debard, ex intendant de Monsieur, en cor-
pondance avec lui, lequel s'est évadé au
moment où l'on allait le saisir, et d'arres-
tation de 4 particuliers trouvés dans la
maison, avec 22 pièces et un registre dans
lequel se trouve le portrait de Capet;
Ii° constatant le dépôt, par la Commission
inspectante des Postes, d'une brochure
intitulée: Correspondance srcrèlc de laCour
de Louis XV, et du n° tj38 de la Gazette
française.
29 septembre 1793.
Extrait du registre des délibérations du Comité
de surveillance du Département de Paris, A. N,,
IW 81 A (anc» BB" 20), fol. 3.50, 351.
L'ESPRIT PUBLIC A PARIS DE JUILLET A SEPTEMBRE 1793
449
1460. — Extrait de l'ordre du jour de la
force armée de Paris, iiortantque tout bon
citoyen, lorsqu'il est de service, doit avoir
l'oeil fixé sur tous les objets tendant à trou-
bler la tranquillité sociale, doit montrer
l'exemple d'une subordination fraternelle,
faire respecter les autorités constituées et
mettre en état d'arrestation ceux qui les
avilissent par des propos dont le résultat
tourne au malheur de la société. « Mes
frères d'armes ont déjà mis cette maxime
en pratique, c'est en la continuant que
nous parviendrons à établir le bonheur et
l'égalité de nos véritables droits. »
Les réserves de 100 hommes, les pa-
trouilles fréquentes et le même service
tant à l'intérieur qu'aux barrières.
30 septembre 1793.
Copie conforme, signée de Clément, secré-
taire de l'Etat-major général, A. N., BB' 76.
1461. — Rapport de l'observateur La
Tour-La Montagne : 1° déclarant qu'il est
urgent d'exercer la plus active surveil-
lance dans les marchés de Paris, surtout
à la Halle. Les malveillanls y organisent
la contre-révolulion, et l'on peut dire que
ce sont déjà de petites Vendées. De pré-
tendus valets ou cuisinières, sous prétexte
de faire leurs provisions , s'abouchent
avec toutes les femmes et tâchent de leur
persuader que, si elles n'y mettent ordre,
l'on aura la famine sous quinze jours,
tout cela se dit à haute et intelligible
voix; 2° faisant observer que le Comman-
dant général devrait bien, dans l'ordre de
chaque jour, recommander l'inspection
exacte des armes, pour empêcher les ac-
cidents ; c'est ainsi qu'au corps de garde
de la rue Saint-Denis, près de la rue Gre-
neta, deux hommes viennent d'être tués
par l'imprudence d'un de leurs officiers,
qui voulait sans doute enseigner ce qu'il
ne savait pas, car l'inspection des armes
doit toujours en précéder le maniement.
30 septembre 1793.
Original signé, A. N.,¥^ 3688'.
1462. — Rapport de l'observateur Bé-
raud, annonçant : 1° qu'il a été trouvé,
sur la section Popincourt, un magasin con-
sidérable de vin, on le distribue à raison
T. IX.
de 10 sols la pinte; 2» que les malveillants,
pour priver Paris des objets de première
nécessité, font des approvisionnements
considérables à n'importe quel prix, les
épiciers disent qu'ils n'ont jamais tant
vendu; 3" que beaucoup de voituriers
n'ont pas encore effacé, sur les colliers de
leurs chevaux, les armes de Capet ; 4° que
sur le boulevard du Temple, n° 46, près du
Café des Arts, entre un pâtissier et le trai-
teur Courtois, se rassemblent souvent, la
nuit, des gens suspects, on n'entre dans
cette maison qu'avec une carte, sans signa-
ture, mais dont l'écriture est connue; un
jeu de loto garnit les tables, et, au moindre
bruit, on fait semblant déjouer.
30 septembre 1793.
Original signé, A.N.,V 3688».
1463. — Rapport de l'observateur Monic :
1» déclarant avoir été, avec le citoyen Pa-
netier, chez un député du Mont-Blanc,
rue des Filles-Saint-Tbomas,où deux indi-
vidus suspects, sans doute des assassins,
sont venus plusieurs fois le demander, en
pure perte, car, comme l'on se méfiait
d'eux, on leur avait refusé la porte; ces
deux coquins dirent, avec force menaces,
que, puisqu'ils ne pouvaient pas lui parler,
ils lui feraient parler par d'autres; 2° dé-
nonçant le nommé Laval, agioteur, qui
vient d'obtenir du ministre de la guerre
une place dans les vivres, qu'il n'avait sol-
licitée que depuis que le banquier auquel
il vendait de l'argent était parti pour Lyon
en lui emportant 30,000 livres; le sieur
Laiicher, très suspect, ancien valet de
chambre ou secrétaire de l'ex-ministre
Calonne, demeurant aux écuries de Char-
tres, rue de Chartres, et sa maltresse,
Faubourg Saint-Honoré.
30 septembre 1793.
Original signé, A. N., F' 3688'.
1464. — Rapport de l'observateur Pane-
tier, faisant connaître qu'avec son collègue
Monic, de 9 heures à 2 heures, il a sur-
veillé deux particuliers qui fréquentent
l'hôtel des billets de secours, de prétendus
ci-devant, de très mauvaise mine; que, de
là, il est entré au Café du Caveau, où il a
vu plusieurs militaires fort en colère, qui
29
480 CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
lui ont dit vouloir couper les bras à tous
les muscadins du Palais de l'Egalité, et
ont l'air de braves républicains Sans-cu-
loltes, ajoutant que les marchands de bois
ont fermé leurs chantiers, parce qu'ils ne
voulaient vendre leur bois que quand ce
serait annoncé au son du tambour, et ont
fait de même plusieurs marchands de
toutes sortes de denrées ; constatant que
le monde se rassemble plus que jamais à
la porte des boulangers, à son avis, il y a
des filles de boutique et des jeunes gens
qui y vont pour leur plaisir et se donnent
des rendez-vous.
30 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688^
1465. - Observations du citoyen Rolin,
portant sur les points suivants :
Au Café de Foy, Jardin de la Révolution,
deux jeunes gens de la réquisition s'entre-
tenaient ensemble de leur départ pour les
armées, un particulier, se mêlant à leur
conversation, leur dit qu'ils allaient être
répartis dans différents corps de troupes
déjà aguerries , ils répondirent qu'ils
étaient au moins 26,000 hommes dans
Paris et qu'ils entendaient former un
corps d'armée particulier. Le particulier
leur objecta qu'il courait, à ce sujet, des
bruits ficheux de trahison, ils répliquè-
rent qu'ils étaient fils de marchands, mais
qu'ils juraient de poignarder le premier
qui leur paraîtrait suspect, que des scélé-
rats seuls pouvaient répandre de pareils
faux bruits, que, s'ils les découvraient,
leurs sabres laveraient dans le sang de
ces monstres les imputations infâmes de
ces cannibales.
Dans la rue Dauphine (actuellement de
Thionville), un sieur Loison, bijoutier, à
l'entrée du Pont-Neuf, qui n'a jamais été
l'ami de la Révolution, déclare que la Ré-
publique ne pourra subsister, attendu que
la Nation est trahie; son cousin Bréau,
bijoutier, rue St-Martin, vis-à-vis la rue du
Cimelière-Saint-Nicolas, est absolument
dans les mêmes sentiments, et lorsqu'il se
croit avec des amis, il gémit sur le nouveau
régime et regrette beaucoup l'ancien.
30 septembre 1793.
Original signé, A. N., V 3688'.
1466. — Rapport de l'observateur Rou-
baud, déclarant qu'il n'y a toujours point
([''Observateur Sans-culotte affiché dans le
quartier de la rue Montmartre et la Halle,
et dénonçant les nommés Dancemont, di-
recteur d'un bureau de loterie, Segualier,
demeurant ensemble à l'hôtel de Russie,
rue Traversière, et manifestant en tout
lieu des opinions inciviques, ainsi que le
nommé Fiosaque, marchand de vins sur
le boulevard du Temple, très suspect et
recevant beaucoup de gens de même sorte.
30 septembre 1793.
Original signé, A. AT., F' 3088'.
1467. — Délibération du Comité de salut
public du Département de Paris : 1° cons-
tatant l'arrestation et le dépôt, par le
Comité de surveillance de la section de
Montreuil, du nommé Bottard, demeurant
section du Contrat-Social, dénoncé comme
faisant du trouble dans la commune de
Saint-Maur; 2° décidant l'insertion, dans
les journaux, des noms de ceux qui au-
ront été envoyés dans les maisons d'arrêt
par le Comité, et chargeant le citoyen De-
lespine de se concerter avec le journaliste
Feuillant à cet effet; 3° ordonnant l'envoi,
à la Force, du nommé Trenonay, ci-devant
receveur des finances, demeurantàla Bure,
commune de Deuil, du nommé Calmu, do-
mestique du sieur Trenonay, pour s'être
opposé à l'ouverture de laportedeDebord,
en disant qu'il ne connaissait pas la loi pen-
dant la nuit, du nommé Grenier, concierge
de la maison de Debord, pour avoir délié
les chiens qui avaient été attachés par le
nommé Merlay, et la mise en liberté de
ce dernier, attendu qu'il s'est conformé à
la sommation qui lui a été faite d'attacher
les chiens de Debord, dont la maison était
entourée par la force, armée, destinée à
l'arrestation dudil Debord; 4° annonçant
la réception de la réponse du Comité de
surveillance de la section des Gardes-Fran-
çaises à la lettre écrite aux 48 sections,
relativement à des renseignements de-
mandés sur un nommé Sourdat, ci-devant
lieutenant général de police à Troyes, sus-
pect, et qui s'est offert pour défenseur of-
ficieux de Capet, ladite réponse portant
DONS fATiUOTlQUES POUR LA f.UEHRE (AVRIL-SEPTEMBRE 1793) iU
que ce Sourdat esl sorti de la section il y
a près de 4 mois, qu'il n'en a Jamais été
président, et qu'il y a obtenu un certificat
de résidence en février ou mars; 5" déci-
dant l'envoi, à l'Abbaye, d'un capitaine de
la Légion des Ardennes, dénoncé comme
tenant des propos contre-révolutionnaires,
qui a été amené par le citoyen Fouruerot,
jusqu'à ce que le ministre de la guerre et
le Comité de sûreté générale en aient or-
donné autrement; 6° après examen des
renseignements fournis par le Comité de
surveillance de la section de Bonne-Nou-
velle sur un nommé Seigne, dénoncé et
arrêté sous l'inculpation de propos inci-
viques, n'ayant rien vu de nature à le
faire retenir, et décidant sa mise en li-
berté; 7° invitant le Comité de surveillance
de la section de Montreuil à fournir des
renseignements sur le compte d'un nommé
Bottard, détenu au Comité pour suspicion
de propos contre-révolutionnaires, tenus
dans la commune de S;iint-Maur, où il ex-
cite du tumulte, et se réservant de statuer
sur le compte de Marie-Sophie Herbet,
femme divorcée du sieur Petit, arrêtée à
Saint-Maur avec le sieur Boltard, jusqu'a-
près son interrogatoire.
30 seplcml'ic 1793.
Kxlrail (Ui registre des iléliliérnlions du Comité
do surveillance du Oépartcmcnt de Paris, A. N.,
UC 81* (anc» BB'* iO), fol. 351-353.
§ IT. — Dons patriotiques pour la guerre (avril-
septembre ITQS).
1468. — Lettre du citoyen Créquy-Mont-
morency, demeurant rue Cocatrix, n° 9,
section de la Cité, au président de la Con-
vention nationale, déclarant que tous ses
fils sont sur les frontières pour le service
de la Patrie, et que lui-même, malgré ses
infirmités, a pris du service à l'intérieur,
adressant, ii titre de don patriotique,
50 livres en assignats, qui forment la hui-
tième partie de tous ses petits revenus,
avec un manuscrit, fruit de ses travaux,
qui témoigne de la pureté de ses bonnes
intentions pour le bien général de la Ré-
publique française, et en demandant récé-
pissé.
5 avril 1793.
Original signe, A. N., G 251, n" «S.
Ed. Archiacs parlementaires, t. LXI,p. 3Î8.
1469. — Lettre du citoyen Levéville, se-
crétaire-greffier du bureau des hôpitaux,
au président de la Convention nationale,
accompagnant l'envoi qu'il fait au nom des
officiers de santé et employés de l'Hôtel-
Dieu, de ceux des Enfants-Trouvés et de
l'hôpital du Saint-Esprit, d'une somme de
202 livres 10 sols, représentant le troisième
trimestre de la solde de trois volontaires,
équipés et armés par eux pour la défense
de la République, et qu'ils entretiendront
pendant la durée de la guerre, suivant
l'engagement solennel par eux contracté
le 20 septembre 1792, et (ju'ils renouvellent
ce jour devant la Convention nationale,
avec le récépissé de cette somme, remise
par Romme, député, secrétaire de la Con-
vention, au sieur Ducroisy.
7, 8 avril 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., 0 252,
n" 436.
Ed. Archives parlementaires, t. LXI, p. 456.
1470. — Lettre des acteurs Jean-Amable
Foucauld, dit Saint-Prix, et Etienne Mey-
nier Saint-Phal, au président de la Con-
vention nationale, annonçant, pour ne
point abuser, par de vaines phrases, du
temps précieux que la Convention natio-
nale emploie au bonheur de la République,
qu'ils déposent entre ses mains, au nom
des artistes du ThéAtre de la Nation, une
nouvelle somme de 1,;J00 livres, pour coo-
pérer aux frais de la guerre.
10 avril 1793.
Original signé, A. JV., C 252, n» 430.
Mention honorable, inscrlion au Dultelin.
Ed. Archives paitcmentnires, t. LXI, p. 517.
1471. — Dépôt par les administrateurs,
directeurs, employés, receveurs, impri-
meurs et garçons de bureau de la Régie
(82 CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA. RÉVOLUTION
des Loteries, de la somme de 472 livres
15 sols en assignats, pour l'acquit du dou-
zième mois de leur soumission volontaire,
à l'effet de subvenir aux frais de la guerre,
avec reçu de Ducroisy.
14 avril 1793.
Original, /l. JV., C 252, n° 43C.
Mention honorable, insertion au Bulletin .
Ed. Archives parlementaires , t. LXII, p. 86.
1472. — Adresse présentée à la Con-
vention nationale par les officiers, sous-
officiers et cavaliers de la 3" division de
volontaires nationaux à cheval, formant le
27' régiment do cavalerie, en garnison à
Péronne, lesquels, désireux de s'associer à
leur colonel, le citoyen Baillemont, qui
offre à la Patrie 150 livres pour les frais de
la guerre, ils y joignent un jour de leur
paye, montant ensemble à la somme de
830 livres, qui a été remise aux représen-
tants Delbrel et Roux, renouvelant leur
serment de haine implacable contre les
tyrans et leurs vils satellites, et priant de
transmettre l'expression de ces sentiments
à leurs frères d'armes de la section des
Gardes-Françaises, dont l'adresse a excité
parmi eux le plus vif enthousiasme.
16 avril 1793.
Original, signé de Baillemont, colonel, et de
36 ofliciers et sous-officiers, A. N., G 252,
n» 437.
Mention honorable et insertion au Bulletin,
ainsi que la réponse y jointe, ce 23 avril 1793.
Signé : Le Hardy, secrétaire.
Ed. Archices parlementaires, t. LXIII,p. 129.
1473. — Lettre de M. Lebrun, ministre
des Affaires étrangères, au président de
la Convention nationale, faisant passer le
montant des retenues consenties par les
employés des bureaux de son départe-
ment, à l'effet de contribuer aux frais de
la guerre, sur leurs appointements des
quartiers d'octobre 1792 et janvier 1793, y
joignant le prélèvement qu'il a fait sur son
traitement pour les mêmes quartiers, ce
qui porte le montant du don à 3,471 livres
3 sols 8 deniers, et transmettant à la Con-
vention, au nom de ces employés, l'hom-
mage de ce faible tribut de leur attache-
ment à la cause de la Liberté, dont ils
s'empresseront toujours de donner de nou-
velles preuves, avec récépissé de cette
somme, remise par Fonfrède à Ducroisy.
16, 17 avril 1793.
Originaux signés (2 pièces), A.N., C 252,
n» 436.
Ed. Archives parlementaires, t. LXII, p. 263.
1474. — Lettre du citoyen Moïse Gaude-
chaux-Trenelle, anciennement de la sec-
tion Beaubourg, actuellement de celle de
la Place-des-Fédérés, rappelant qu'il a re-
mis, il y a un an, à l'Assemblée nationale,
72 livres en or et 78 en argent blanc pour
les frais de la guerre, et, en exécution de
la promesse qu'il a faite de fournir la
môme somme chaque année, aussi long-
temps que durera la guerre de la Liberté
contre les tyrans, adressant 72 livres en
or et 78 en écus.
23 avril 1793.
Original signé, A. N., C 252, n» 437.
Ed. Archiccs parlementaires, t. LXIII, p. 137.
1475. — Lettre d'un secrétaire commis
du district du Bourg-de-l'Egalité au pré-
sident de la Convention nationale, adres-
sant, pour les frais de la guerre, une
somme de 50 livres, qu'il a trouvée ce
matin dans un tiroir de son bureau où elle
ne devait pas être, présumant qu'elle y
a été glissée par un citoyen qui lui en fit
vainement l'offre, il y a quelques jours,
en récompense de la prompte expédition
d'une aftaire qui le concernait, confiée à
ses soins, et estimant que l'homme sqjarié
par la République pour concourir, avec
les magistrats du peuple, à faire jouir ses
concitoyens des avantages qui leur sont
accordés par les lois, ne doit pas hésiter à
disposer d'une autre façon des honoraires
particuliers qu'il se trouve dans la né-
cessité d'accepter.
24 avril 1793.
Original non signé, A. N., C 252, n» 437.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIII,p. 184.
1476. — Don patriotique de 156 livres
en numéraire, pour les frais de la guerre,
par les citoyennes républicaines, femmes
des officiers du 2" bataillon de la 2* divi-
sion de gendarmerie nationale, en quar-
I
DONS PATRIOTIQUES POUR LA GUERRE (AVRIL-SEPTEMBRE 1793) 433
lier à Ardres, au nombre de 8, suivant la
liste nominative de ces citoyennes.
16 avril 1793.
Original non signé, A. JV., C 252, n» 437.
'Ed. Archives parlementaires, t. LXIII, p. 550.
1477. — Adresse des ouvriers et des em-
ployés de la fabrication des assignats à la
Convenlionnationale,apportant une somme
de 1,340 livres, excédent d'une collecte
faite entre eux pour subvenir aux frais de
l'inauguration de l'arbre de la Liberté,
qu'ils destinent au soulagement des pa-
rents infortunés de ceux de leurs frères
d'armes qui ont succombé sur les fron-
tières, rappelant les principes qui doivent
guider les représentants et déclarant que
défendre de toute atteinte la représenta-
tion nationale, la souveraineté du peuple,
obéir aux lois consenties par le peuple,
punir les mauvais citoyens, les traîtres
qui tenteraient de s'emparer d'une auto-
rité arbitraire, tels sont les devoirs sacrés
que rempliront toujours les ouvriers et les
employés de la fabrication des assignats,
et en renouvelant le serment entre les
mains des législateurs.
28 avril 1703.
Original non signé, A. N., C 252, n" 453.
Mention honorable et insertion au Dullelin,
Signé : Doulcet, secrétaire.
Ed. Arcliives parlementaires, t. LXIII, p. 540.
1478. — Lettre de M. Burel, chef des
bureaux de l'administration municipale
des biens nationaux, au Saint-Esprit, place
de Grève, au président de la Convention
nationale, annonçant que les employés de
celte administration, par suite du retard
apporté au paiement de leurs appointe-
ments du mois de mars, n'ont pu envoyer
leur contribution aux frais de la guerre,
montant à 200 livres, conformément à leur
soutnission volontaire du 22 avril 1790, et
que ces mêmes employés, dont il se fait
gloire de partager les sentiments patrio-
tiques, venant de recevoir à la fois leurs
appointements arriérés de mars et ceux
d'avril, l'ont chargé de faire parvenir à la
Convention un assignat de 400 livres pour
leur contribution patriotique de ces deux
mois, et rappelant qu'il a adressé, dans
les premiers jours de mars, 200 livres
pour le mois de février et qu'il n'a jamais
reçu d'extrait du procès-verbal faisant
mention de cet envoi.
30 avril 1793.
Original signé, A. N., C 254, n" 469.
Mention honorable, ce 1" mai 1793. Signé :
Le Hardy, secrétaire.
Ed. Archives parlementaires, t. LXIII, p. 667.
1479. — Lettre de Charles Desaudray,
secrétaire do l'administration du Lycée
des Arts du Jardin de l'Egalité, au prési-
dent de la Convention nationale, faisant,
au nom des administrateurs, hommage à
la Convention des 1,200 places d'éduca-
tion gratuite, fondées en faveur des ar-
tistes peu fortunés, à la nomination des
sections de Paris, des départements et des
sociétés savantes qui ont concouru à la
formation du directoire des arts, envoyant
l'arrêté pris à cet effet, et déjà commu-
niqué au Conseil général de la Commune,
qui en a agréé l'offre patriotique, et invi-
tant les commissaires do la Convention à
la séance générale des arts, du r> mai, et
à la distribution de 3 prix, pour le premier
dimanche de chaque mois.
4 mai 1793.
Original signé, A. N., C 254, n» 469.
Ed. Archiues parlementaires, t. LXW, p. 63.
A cette lettre est annexi'e la délibération prisa,
le 14 avril 1793, par les administrateursdu Lycée
des Arts, affectant 400 places aux enfants d'ar-
tistes peu fortunés, savoir : 3 places à la nomina-
tion de chaque section de Paris, 20 à celle du
Corps municipal, 10 à celle du Département de
Paris, 2 pour chaque députation du Département
à la Convention, le surplus aux sociétés sa-
vantes, professeurs et membres du directoire
des arts, et faisant observer qu'en alternant ces
places, à raison de 6 cours par candidat sur les
18 professés, ce seront 1,200 candidats qui
jouiront de l'éducation publique; ladite délibé-
ration envoyée à la Convention nationale comme
un hommage civique de l'administration du
Lycée des Arts, avec un programme des cours
et les noms des professeurs (entre autres Bro-
gniard, Fourcroy, Ilassenfratz, Perny, Bue,
Ventenet).
1480. — Lettre du citoyen Bucquet, juge
de paix de la section de la Cité, au prési-
dent de la Convention nalionale, l'avisant
qu'un certain Lombard, dit La Jeunesse,
domestique du citoyen Coutaillon, cloître
Notre-Dame, n° 20, s'est suicidé le 4 avril,
et a légué à la Nation 2,000 livres, produit
de ses gains et épargnes, et faisant con-
4S4
CHAPITRE I". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
naître que la mère de ce malheureux, âgée
de près de 80 ans, sans ressources, de-
mande à entrer en possession de ce petit
bien, mais, quoiqu'il pense que la Nation
n'acceptera point ce legs, il ne peut se
permelLre de lever les scellés, sans y être
autorisé par la Convention.
4 mai 1793.
Original signé, A. N., C 254, n« 4G9.
Note à la marge en tête : La Convention dé-
clare qu'elle n'accepte pas le legs.
Ed. Arc/tiues paWemenlaires, t.LXIV, p. 47.
1481. — Lettre du citoyen Bettencourt,
commis au bureau de l'adminislration des
Subsistances militaires, rue Gaillon, n° 6,
au président de la Convention nationale,
renouvelant avec transport le don de 23 li-
vres qu'il a fuit, il y a un an, pour la
guerre juste de la Liberté et de l'Egalité
contre les tyrans, et exprimant le regret
que ses épargnes ne lui permettent pas
de suivre les mouvements de son cœur,
désireux qu'il serait de pouvoir donner de
quoi exterminer en un jour tous les des-
potes, les tyrans et leurs suppôls, tous ces
lâches désorganisateurs qui infestent le
territoire de la République naissante, ainsi
que tous ceux qui aspirent à une puis-
sance illicite et proscrite par la Liberté et
l'Egalité.
7 mai 1793.
Original signé, A. N., C 254, n" 470.
Mention honorable, insertion au Dullelin.
Signé • G. Doulcet, secrélairo.
Ed. Archives parlcmenfaire», t.LXIV, p. 341.
1482. — Lettre du citoyen Odet, l'un
des employés de l'administration de Ri-
côtre, au président de la Convention na-
tionale, exprimant le regret que ses infir-
mités l'empâclient deparliraux frontières,
faisant l'offrande du quart de ses appoin-
tements pendant la durée de la guerre, et
envoyant à cet effet la somme de SO li-
vres, montant du premier quartier, «puisse,
déclare le sieur OJet, ce faible secours
contribuer et servir à exterminer les bri-
gands qui veulent assassiner la Liberté. »
8 mai 1793.
Original signé. A. N., C 254, n» 470.
Mention honorable et insertion au Bulletin.
1483. — Lettre de L.-B. Guylon, député
du département de la Côte-d'Or, au prési-
dent de la Convention nationale, déclarant
que ce qui l'a le plus flatté dans l'attribu-
tion qui vient de lui être faite par l'Aca-
démie du prix annuel de 1,200 livres, des-
tiné à l'ouvrage le plus utile au progrès
des sciences, c'est l'occasion de faire une
offrande à la Patrie, et envoyant cette
somme, telle qu'il l'a reçue, « un Français,
dit-il, en terminant, ne peut connaître,
dans les circonstances actuelles, d'autre
jouissance de son superflu. »
11 mai 1793.
Autographe, A. JV., C 254, n° 470.
Ed. Arcliivea parlemenlaire*, t.LXIV, p. 570.
1484. — Don patriotique parles adminis-
trateurs, directeurs, employés, receveurs
et garçons de bureau de la Régie des Lo-
teries, pour l'acquit du treizième mois de
leur soumission volontaire, à l'effet de
contribuer aux frais de la guerre, de la
somme de 481 livres lîi sols en assignats.
11 mai 1793.
Minute, A. N.,C 254, n" 470.
Ed. Archivas pavlemcnlaires, t. hXlV, p. 544.
148a. — Lettre du sieur Thouverez, hor-
loger mécanicien,natif de Crandvaux (Jura),
demeurant rue Saint-Ilonoré, vis à-vis celle
Richelieu, à la Convention nationale, fai-
sant hommage d'une pendule de son in-
vention, qui, par elle-même, indique les
principaux événements de la Révolution,
sans qu'il soit nécessaire d'y toucher, de-
mandant que celte pendule soit placée
aux Archives, promettant d'en avoir soin
sa vie durant, et envoyant également à
l'Assemblée une invention simple pour la
sûreté des portefeuilles, afin d'en assu-
rer la propriété au porteur.
13 mai 1793.
Original signé, A. N., C 254, n« 479.
Renvoyé au Comité d'instruction publique, le
13 mai 1792 (sic). Signé : liréard, secrétaire.
Ed. /Irc/iices parlementaires, t. LXIV, p. 014.
1480. — Lettre des administrateurs de
l'habillement dos troupes au président de
la Convention nationale, déclarant qu'ils
appoi tent tous leurs soins à assurer l'ha-
billement, le campement et l'équipement
des troupes aux prix les plus avantageux
pour la République, et qu'un fournisseur
DONS PATRIOTIQUES POUR L.\ GUERRE (AVRIL-SEPTEMBRE 1793) 455
ayant cru devoir apparemment récompen-
ser leur activité, et ayant adressé à l'un
d'eux 5,200 livres, ils envoient celte somme,
avec prière de la joindre aux dons pa-
triotiques.
• 20 mai 1793.
Original si-né, A. N., C 254, n» 472.
"Ed. Archives parlementaires, t. LXW, p. 130.
1487. — Lettre du sieur Agricole Merle,
de la section des Piques, au président de
la Convention nationale, accompagnant
renvoi de la croix de Saint-Louis de Char-
les-Louis Merle, son père, trouvée lors de
son inventaire, pour qu'elle soit déposée
sur l'autel de la Patrie et employée aux
frais de la guerre.
20 mai 1793.
Original signé, A. N., 0 254, n» 472.
Ed. Archives parlementaires, t. LXV, p. 130.
1488. — Soumission par laquelle les ad-
ministrateurs de la maison d'avances,
vente publique et loterie patriotique, s'en-
gagent à déposer, chaque mois, sur l'autel
de la Patrie, la somme de 200 livres, pour
les frais de la guerre et l'entretien de
leurs frères d'armes.
25 mai 1793.
Original signé, A. N-, G 254, n" 472.
1489. — Lettre du républicain Gaultier,
médecin à Paris, au président de la Con-
vention nationale, accompagnant l'envoi
de 4 louis en or à échanger contre 90 li-
vres en assignats et y joignant une bague
en or, dont il fait oll'rande à la Patrie.
■ 20 mai 1793.
Original signé, A. N., C 251, n» 472.
Ed. Archives parlementaires, t. LXV, p. 33 1 .
1490. — Adresse des pauvres veuves
d'Ivry-sur-Seine à la Convention nalionale,
déclarant que, « ne pouvant prendre les
armes à cause de leur caducité », elles
prient d'agréer la petite offrande dont elles
font le sacrifice, en faveur de leurs frères
d'armes qui combattent pour la Liberté,
l'Egalité et l'Indivisibilité de la République,
consistant en une somme de 20 livres, y
compris un don de 15 livres fait par la ci-
toyenne Christo, ouvrière en linge.
6 juin 1793.
Original signé, A. N., C 257, n" 517.
Ed.Archivesparlementaires, t. LXVI,p. 89.
1491. _ Dépôt par les administrateurs,
directeurs, employés, receveurs et garçons
de bureau de la Régie dos Loteries, pour
l'acquit du quatorzième mois de leur sou-
mission volontaire, à l'effet de contribuer
aux frais de la guerre, de la somme de
471 livres 15 sols en assignats.
14 juin 1793.
Récépissé, signé de Ducroisy, A. N., C 257,
n» 517.
'Ed. Archives parlementaires, t. hXVl, p. 514.
1492. — Pétition et don patriotique pour
les frais de la guerre, à la Convention na-
tionale, par le citoyen Charles-Alexandre
Créquy-Montmorency, demeurant rue Co-
catrix, n" 9, dans la Cité, retenu au logis
par ses infirmités, par laquelle il propose
la création d'un médaillon, avec ces mots :
« Enfant né de la République française,
et lequel a bien mérité de la Patrie, » qui
serait délivré à tous ceux qui auront ac-
cepté la Constitution, demande que l'on
fasse le procès de la ci-devant Reine et qu'on
le nomme gouverneur de ses enfants, avec
mention en marge, portant que la Con-
vention a décrété le renvoi du don et du
projet au citoyen Créquy-Montmorency.
14 juin 1793.
Original signé, A. N., G 257, n» 517.
Ed. Archives parlementaires, t. L,X\i., p. oiu.
1493. _ Lettre du citoyen Touvenot,
commis supprimé de la ci-devant Ferme
générale, pensionnaire de la Nation, rue
Bretonvilliers, au président de la Conven-
tion nationale, déclarant qu'ayant lu dans
le Journal de Paris une lettre du chef de
brigade Laissac, adressée du camp du
Belvédère, au milieu des Alpes, au mi-
nistre de la guerre, qui relate un trait de
bravoure du citoyen Justin, du 50« régi-
ment, il prie la Convention d'accepter son
épée, pour que le citoyen Laissac ait le
plaisir d'en décorer le brave Justin.
19 juin 1793.
Original signé, A. N., C 257 n- 518 ,
Ed. Archives parlementaires, t. Jj.v Vi, p. m.
1494. — Lettre des citoyens employés à
la Liquidation au président de la Conven-
tion nationale, accompagnant l'envoi de
la contribution qu'ils se sont engagés à
payer, chaque mois, pour les frais de la
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
456
guerre, montant ù 872 livres 5 sols, décla-
rant qu'ils ne réclament point Je publicité
pour l'engagement sacré qu'ils ont rempli
exactement chaque mois, mais que, jus-
qu'ici, ils n'ont vu aucune mention de
leur offrande destinée aux besoins de la
patrie.
22 juin 1793.
Original signé, A. iV., C 257, n" 519.
En tèle de la lettre, se trouve la note sui-
vante : Mention civique, insertion au BuUelin.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVII,p. 32.
{495. — Lettre du citoyen Curtius au
président de la Convention nationale, ac-
compagnant l'envoi de la somme de 220 li-
vres pour sa contribution volontaire, en-
voi retardé d'un mois eu raison de sou
absence occasionnée par la mission dont
l'avait chargé le pouvoir exécutif pour la
visite des magasins de l'armée du Rhin.
27 juin 1793.
Original signé, A. N., G 257, n» 519.
Mention honorable, insertion au Bulletin.
Il s'agit probablement du sculpteur Guillaume
Curtius, l'un des Vainqueurs de la Bastille.
Ed. Arc /iii!e« parlementaires, t. LX VII, p. 5 42.
1496. — Adresse des étudiants des col-
lèges de l'Egalité, du Panthéon-Français,
des Grassins, de Navarre, de la Marche,
du Plessis, d'Harcourt, de Lisieux, du
Cardinal-Lemoine, à la Convention natio-
nale, déclarant qu'enflammés du plus vif
patriotisme et du désir d'être utiles à la
Patrie, pleins de reconnaissance pour les
braves défenseurs de la Patrie qui ont si
glorieusement perdu la vie en Vendée, ils
expriment le vœu de voir les prix annuels
de l'Université servir au soulagement dos
veuves et des orphelins des volontaires, et
se contenteront de couronnes de chêne,
plus propres à élever l'âme et à exciter
l'émulation déjeunes républicains.
27 juin 1793.
Original signé, A. N., C2G1, n» 561.
Ed. Archives parlementaires , t. LXVIII,
p. 131.
1497. — Lettre de la citoyenne Dupré
au président de la Convention nationale,
faisant hommage d'une somme de 6 livres,
fruit de ses privations, qu'elle destine au
soldat-citoyen qui aura fuit à l'armée un
acte d'humanité et de bravoure, et assu-
rant de son attachement à la Conslitution,
vrai bouclier d'un peuple libre par l'organe
des lois.
6 juillet 1793.
Original signé, A. iV., G 261, n" 561.
Ed. Archives parlementaires, t. LXVIII,
p. 318.
1498. — Remise par la citoyenne Clé-
raenline Charpentier, simple lîleuse, vi-
vant avec sa mère de cette profession, de
deux corsets, formant la somme de 20 li-
vres, pour contribuer aux frais de la
guerre, ajoutant qu'elle destinait ces deux
billels à l'achat d'une pièce d'habillement,
et priant le président de la Convention
d'en faire en son nom don à la Nation,
qui reçoit le denier de la veuve comme
l'or du riche.
14 juillet 1793.
Minute, A. N., G 261, n" 561.
1499. — Lettre du citoyen Devergile,
négociant, rue de Charonne, n» 151, au
président de la Convention nationale, ac-
compagnant l'envoi d'un assignat de bO li-
vres, conformément à l'engagement par
lui contracté, le 6 août 1791, de verser
chaque année 50 livres pour les frais de
la guerre, à l'effet de prouver son attache-
ment à la Constitution et son désir de
voir le règne de l'Egalité devant la Loi et
la dissolution de toute la horde qui nous
environne.
6 août 1793.
Original signé, A. N., C 265, n» 613.
Mention honorable, insertion au Bulletin.
Ed. Archives parlementaires, t. LXX, p, 356.
1500. — Lettre de M. Roland, membre
du Conseil général de la Commune, pour
la vérification des comptes, rue Saint-Louis
(nom à supprimer), au Marais, n° 75, à la
Convention nationale , adressant quatre
médailles en cuivre, « frappées par la basse
flatterie, leur métal sera mieux employé
en canons ».
8 août 1793.
Original signé, A. N., G 265, n» 613.
Ed. Arc/ii«espariemen(aires, t. LXX, p. 516.
1501. — Lettre de Mochine, médecin des
pauvres, au président de la Convention
nationale, accompagnant l'offre de sa croix
et du titre de ci-devant chevalier de Sainte-
Rarbe, déesse de la poudre et patronne
DONS PATRIOTIQUES POUR LA GUERRE (AVRIL-SEPTEMBRE 1793) 457
des arquebusiers, avec 10 livres pour le
soutien des veuves et des orphelins, et
rappelant que, le 8 août, il a donné au pré-
sident de sa section, celle des Halles, 10 li-
vres pour les frais de la guerre, déclarant
que c'est tout ce que peut faire l'infor-
tuné Mochine, qui ne cesse de soigner un
grand nombre de pauvres malades et de
leur donner gratis tout ce dont ils ont
besoin jusqu'à leur parfaite guérison, à
dix lieues à la ronde de Paris, comme peu-
vent l'aliesler les certificats des sections.
10 août I7i)3.
Original signé, A. N., C 265, n" 614.
Mention honoiaUe, insertion au Bulletin.
Ed.Arc/iiuesparIemen(aires, t.LXXII.p. 335.
Ib02. — Lettre adressée de Paris par le
général de division Ferrand au président
de la Convention nationale, pour déposer
sur l'autel de la Patrie sa croix de Saint-
Louis, obtenue en 1771 à la suite de longs
services, dont le dépôt a été différé par
èuite des circonstances de la guerre, no-
tamment du blocus de Valenciennes, et
annonçant que ses lettres et brevets se
trouvent dans la maison paternelle , à
Monflanquin, département du Lot.
11 août 1793.
Original signé, y». JV., C 265, n" 614.
In.sertion au Bulletin, le 17 août.
Kd. Arcliivesparlemeniaires, t. LXXII,p.324.
Après la capitulation de Valenciennes (28juil-
let) le général Ferrand vint à Paris, où sa prù-
sence est signalée le 7 août.
1503. —Lettre de J.-J. Hardy, chef de
l'administration des biens nationaux, au
président de la Convention nationale,
adressant, au nom des employés de cette
administration, la somme de 600 livres,
montant de leur contribution volontaire
pour les frais de la guerre.
13 août 1793.
Original sisjné. A. N., C 265, n" 614.
Ed . Arcliiveaparlementaires , t. LXXII, p. 1 1 9 .
1504. — Dépôt sur le bureau, par le ci-
toyen Eiilard, de deux croix de Saint-
Louis, avec leurs brevets, qui lui ont été
adressées, le 10 courant, par les citoyens
Merlen et Duval, le premier, chef de bri-
gade, inspecteur de la première division
de gendarmerie, le second, capitaine de
la gendarmerie nationale, servant près les
Tribunaux de Paris.
13 août 1793.
Original signé, /i. iV., C 265, n« 614.
Ed. Archives purlementaires, t LXXII, p. 11 8.
1505. — Lettre du citoyen Champignau,
député par le canton de Janville, déparle-
ment d'Eure-et-Loir, afin d'apporter à Pa-
ris l'acte constitutionnel, à la Convention
nationale, faisant connaître que, confor-
mément à l'arrêté de son département, du
2r) juillet, qui décidait que, pour aider à
la subsistance de leurs frères de Paris,
chaque commissaire des Assemblées pri-
maires apporterait avec lui un sac de fa-
rine de 325 livres, le district de Janville,
comme marque d'adeclion pour ses frères,
au lieu de 6 sacs qu'il devait envoyer pour
ses 6 cantons, l'a chargé de 10 sacs qu'il
a déposés au bureau des subsistances de
la Commune de Paris, avec certificat des
administrateurs du Département des Sub-
sistances, déclarant que le citoyen Cham-
pignau, envoyé des Assemblées primaires
du district de Janville, a remis à la Halle
de Paris la quantité de 10 sacs, plus 139 li-
vres de farine, dont leurs frères des As-
semblées primaires de ce district font pré-
sent à la Commune de Paris.
13 août 1793.
Original signé et copie conforme (2 pièces),
A. N., C 265, n» 614.
Mention honorable, insertion au Bulletin.
Ed.Arc/itucs parlementaires, t. LXXII, p. 130.
V. la lettre des représentants Roux et Bon-
neval, n" 1002 du présent volume.
1506. — Adresse des officiers, sous-offi-
ciers et gendarmes de la 31 • division de
gendarmerie nationale parisienne, se trou-
vant à Lille, à la Convention nationale,
offrant, sur l'autel de la Patrie, TOO livres
en assignats et 24 livres en numéraire, ju-
rant de défendre, jusqu'à la mort, la
Constitution que les représentants de la
Montagne ont donnée à la France au mi-
lieu des orages, et déclarant que leur sarig
est à la Patrie, et que s'ils succombent en
combattant pour elle, le jour qui verra leur
dernier soupir sera le plus beau de leur vie.
17 août 1793.
Copie conforme, A. N., C 265, n' 614.
Ed. Arcltivcsparlementaires, t. LXXII, p. 536.
4S8
CHAPITRE 1". — JOURNÉES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION
1507. — Lettre du commissaire ordon-
nateur Langeron aux représentants du
peuple près l'armée du Nord, à Arras, leur
adressant un témoignage de l'esprit répu-
blicain qui anime le i" bataillon de Paris,
digne d'être publiquement transmis, non
seulement à l'armée du Nord, mais encore
à toutes celles de la République, avec
lettre de Le Tourneur et Collombel, repré-
sentants en mission près l'armée du Nord,
à la Convention nationale, annonçant que
le conseil d'administration de ce bataillon,
par lettre au commissaire ordonnateur
Langeron, a autorisé le versement, dans sa
caisse, de la somme de 9,684 livres en es-
pèces, provenant de diverses retenues sur
les soldats de ce bataillon, au profil du
Trésor national, en exprimant le vœu que
la Convention donne à ce trait, qui carac-
térise l'esprit républicain du i" bataillon
de Paris, la publicité que mérite un acte
aussi patriotique.
20, 26 août 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., G 2G5,
n»615.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXIII,
p. 160.
1508. — Dépôt par les administrateurs,
directeurs, employés, receveurs et garçons
de bureau de la Régie des Loteries, de la
somme de 916 livres, poui' l'acquit des sei-
zième et dixseptième mois de leur contri-
bution volontaire aux frais de la guerre.
22 août, 23 septembre 1793.
Minutes (2 pièces), A. N., G 265, n" 614,
270, n« 656.
Mention honorable, insertion au llulletin, le
'22 août. Sipné ; Amar. secrétaire.
Ed. Archives parlementaires, t. LXXII, p.627.
1509. — Lettre du citoyen Pierre Marc
au citoyen Robespierre, président de la
Convention nationale, annonçant qu'un
canonnier, caporal de la section de 1792,
invalide depuis douze ans sans avoir tou-
ché aucune solde, fait don, pour les frais
de la guerre, d'une somme de 67 livres
10 sols, montant du premier mois de l'in-
demnité qu'il a obtenue.
24 août 1793.
Original signé, A. N., C 265, n» 614.
Ecl.ArcAiue»parJementaires,t.LXXII, p.G93.
1510. — Lettre adressée de Paris par un
citoyen des Etals-Unis d'Amérique au pré-
sident de la Convention nationale, accom-
pagnant l'envoi d'un habit et d'une épée
dont il s'est servi pour aider à l'établisse-
ment de la liberté dans l'Amérique sep-
tentrionale, pour les employer au même
usage en P'rance, avec le vœu que la
France puisse, à l'exemple de l'Amérique,
vaincre ses ennemis et jouir d'une longue
suite de siècles de bonheur et de pros-
périté.
30 août 1793.
Original non signé, A.N., C 265, n» 615.
Ed. Arcliives parlementaires, t. LXXIII,
p. IQi.
liill. — Lettre du citoyen Jacob Ben-
jamin au ministre de la guerre, accom-
pagnant le don, pour ses frères d'armes
de la section de la Réunion, qui sont prêts
à partir pour les frontières, de 30 tentes
bien conditionnées, avec leurs piquets et
cordes, en exprimant le vœu que ses frères
d'armes reviennent bientôt victorieux dans
leurs foyers, avec lettre d'envoi d'une copie
de cette lettre par Bouchotte, niinislre de
la guerre, au président de la Convention
nationale.
18, 19 septembre 1793.
Copie conforme et original signé (2 pièces),
A. N., C 270, n" 656.
1512. — Leltre de M. Bonjour, neveu,
chef de bureau de la i" division de la
Marine, à la Convention nationale, décla-
rant que, n'étant p;is sujet à la ré(|uisi-
tion décrétée le 23 août précédent, il con-
tinuera à remplir, avec tout le zèle d'un
bon républicain, la place honorable et
importante qu'il occupe dans les bureaux
de la Marine, mais que, désireux de con-
tribuer en même teinps à la défense de la
République contre les satellites des tyrans
coalisés, il offre de payer annuellement
jusqu'à la paix, à partir du l"' juillet der-
nier, une somme de 300 livres pour l'en-
tretien d'un volontaire, et joignant à sa
lettre 75 livres en assignats pour le quar-
tier qui doit écheoir le l"' octobre prochain.
21 septembre 1793.
Original signé, A. N., C 270, n» 656.
ADDITIONS
TOME HUrnftME
CHAPITRE PREMIER
JOURNÉES HISTORIQUES DE LA
RÉVOLUTION
§ 5. — Procès et exécution
de Louis XVI
C. MISE EN JUGEMENT DE LOUIS XVI
1313. — Leltre du citoyen Laurain à
Barère, président de la Convention natio-
nale, faisant observer que le procès du
ci-devant Itoi produit de la fermentation,
qui pourrait rejaillir sur ses juges et cau-
ser les plus grands maux, proposant de
consulter la Nation entière pour savoir si
l'on fera le procès de Louis XVI, et de-
mandant qu'à cet elfet, dans toute la Ré-
publique, soient convoquées des assem-
blées où chacun aura le droit de doimer
librement sa voix, de sorte que la Con-
vention, où l'on n'est pas d'accord et où
il n'y a que quelques tûtes exaltées qui
parlent, n'ait rien à se reprocher.
7 décembre 1792.
Oriiçinal signé. A. iV., DB'» 163, n» 1.
Renvoyé au Comité de léfçislation. Ueçu au
Comito de législation, le \1 décembre 1792.
1S14. — Fragments de discours, pro-
noncés h la Convention nationale, à l'oc-
casion de la mise en jugement de LouisXVI.
Sans date (di'cemlire 1792).
Minute, A. JV., BB^" 103, n" 1.
§ 12. — Journées du 10 mars, du
31 mai, des 1" et 3 juin 1793.
c. arkestation et captivité des mem-
bres de la famille de bourbon
(avril 1793).
1315. — Observations présentées par la
section du Mail à la Convention nationale,
au sujet du décret qui doit conserver dans
son sein ou bannir du territoire français
l'un des membres de la Convention (Louis-
Philippe-Joseph Egalité), suivant lesquelles
celte section montre le danger de porter
atteinte il la souveraineté nationale qui de-
viendrait illusoire, la Convention nationale,
en proscrivant le scrutin épuratuire pro-
jeté par la Cumnuine de Paris, ayant dé-
claré, par là que ceux-là seuls qui avaient
nommé les membres du Conseil général
de la Commune avaient le droit de ré-
voquer leur mandat.
22 décembre 1792.
Renvoyé au Comité de législation par celui des
pétitions et corresponilance, le C janvier 1793.
Signé : Duplantier, secrétaire. Reçu au Comité
de législation le 8 janvier.
460
ADDITIONS
1516. — Lettre écrite par M. L. Maribon-
Montaut, au nom du Comité de sûreté gé-
nérale, au ministre de la justice, déclarant
que le Comité vient de recevoir les dénon-
ciations les plus graves contre la femme
Egalité, qui se trouve actuellement à Bizy,
près Vernon, entourée d'une garde nom-
breuse, dans un cbâteau rempli de sus-
pects et d'armes de toute espèce, et en
avisant le ministre, pour qu'il prenne les
mesures les plus promptes et les plus vi-
goureuses en vue de l'exécution du décret
de la Convention nationale.
4 avril 1793.
Original signé, A. N., BB^o 163, n" 1.
1517. — Ordre du ministre de la justice
et lettre au général Santerre, en exécution
du décret du 4 avril, de mettre sur-le-
champ en état d'arrestation la femme et
les enfants du général Valence, la citoyenne
Montesson, la citoyenne femme Egalité,
et de faire garder à vue les citoyens Bru-
lart-Sillery et Egalité, membres de la Con-
vention, avec liberté de circuler dans Paris
seulement, l'autorisant à requérir la force
armée, avec accusé de réception par San-
terre des expéditions du décret et des
ordres relatifs à son exécution, et ordre
au procureur syndic du district de Ver-
non de fournir à l'adjudant général Moulin
la force armée nécessaire.
4 avril 1793.
Minutes et original signé (6 pièces), A. N.,
BB" 163, n» 1.
1518. — Lettres du citoyen Moulin, ad-
judant général de la garde nationale, au
ministre de la justice et au général San-
terre, annonçant qu'il s'est transporté avec
le maire de Vernon à Bizy, chez la ci-
toyenne Egalité, à laquelle le maire a si-
gnillé le décret d'arrestation du 4 avril, et
que lui ayant observé qu'elle devait l'ac-
compagner à Paris, elle a déclaré que son
état de santé ne lui permettait pas de sup-
porter le voyage, et, en outre, a protesté
contre la mise en état d'arrestation des
personnes se trouvant dans sa maison,
dont le décret ne faisait aucune mention,
etqui sontlescitoyensPardailhan, Crottier-
Chambonas, Dubosq, Radepont (Jean-Léo-
nard), Louis-Gaspard Vies, aumônier, et
Pierre -François Lambert, confesseur de
M. de Penthièvre, et demandant la ligne
de conduite à tenir par suite de la mau-
vaise santé de la citoyenne Egalité et du
défaut d'explication du décret relativement
à sa translation à Paris et en ce qui con-
cerne les personnes ci-dessus.
5 avril 1793.
Originaux signés (2 pièces), A. N., BB^» 1G3,
n» 1.
1519. — Rapport de Texécution du dé-
cret de la Convention nationale du 4 avril,
prescrivant la mise en état d'arrestation
de la citoyenne Egalité, par le maire et un
officier municipal de Vernon, l'adjudant
général Moulin et autres agents militaires
du pouvoir exécutif, constatant le refus
de la citoyenne Egalité de se rendre à
Paris en invoquant le décret, avec lettre
d'envoi du maire de Vernon, et un certifi-
cat du médecin Gueydon, déclarant que
l'état affreux où se trouve la citoyenne
Egalité depuis la mort de son père l'oblige
à garder le lit, que, par suite d'une perte
de sang presque continuelle, elle ne peut
supporter la voilure, et ne pourrait être
transportée sans danger pour sa vie.
5 avril 1793.
Originaux signés (3 pièces), A. N., BB»" 163,
n» 1.
1520. — Lettre du ministre de la justice
au maire de Paris, lui annonçant que la
Convention nationale vient à l'instant de
rendre un décret portant que la citoyenne
Egalité gardera la maison, en état d'ar-
restalion, jusqu'à son parfait rétablisse-
ment, qu'il lui enverra une expédition en
forme de ce décret, et qu'il vient de faire
remettre au président de la Convention la
lettre et la pétition du citoyen Louis-Jo-
seph Bourbon, ci-devant Conti.
8 avril 1793.
Minute, A. N., BB»» 163, n» 1.
1521. — Rapport du citoyen Moulin,
adjudant général de la garde nationale,
au ministre de la justice, lui rendant
compte de ses opérations à Vernon et Bizy
près Vernon, déclarant que, depuis le 5 avril,
ADDITIONS
461
la municipalité de Vernon n'a cessé d exer-
cer la surveillance la plus active autour
de la maison habitée par la citoyenne Ega-
lité, que, le b au soir, il procéda, avec deux
membres du directoire du département
de l'Eure, à une visite générale, à la suite
de laquelle 17 fusils ont été déposés a la
maison commune de Vernon, qu'il a cons-
taté à celte occasion, la présence de
79 personnes attachées à la maison de la
citoyenne Egalité et de feu son père, que,
le 8 avril, convaincu de l'inutilité de sa
présence, il s'est décidé à partir pour
Paris, en laissant l'un des deux aides de
camp et 8 gendarmes de Paris, avec la
carde nationale et la gendarmerie de Ver-
non; qu'entre Bizy et Vernon il a appris
l'arrivée de deux officiers de paix de la
Commune de Paris, les citoyens Ville-
neuve et Descoings, chargés d'un mandat
d'amener pour la citoyenne Egalité, les-
quels ignoraient sa mission, et qu'ils se
sont rendus ensemble dans la maison de
la citoyenne Egalité, où lesdits ofûciers de
paix se sont convaincus de la situation de
cette citoyenne, et de l'impossibilité pour
elle de sortir de son lit, qu'après cela, il
est retourné à Paris et a remis toutes les
pièces au Maire, et y a connu la promul-
gation du décret, qui ordonne que la ci-
toyenne restera à Bizy,oùelle sera gardée
à vue par la municipalité de Vernon.
9 avril 1793.
Original signé, A. N.,BB"' 163, n»l.
1522. —Lettre de Gohier, ministre de la
justice, à Santerre, commandant général
de la garde nationale, lui adressant trois
expéditions de chacun des décrets rendus
ce jour par la Convention nationale, qui
ordonne la mise en état d'arrestation de
tous les individus de la famille des Bour-
bons, et l'invitant à donner sur-le-champ
des ordres pour arrêter et constituer pri-
sonniers à l'Abbaye les quatre individus
de celte famille qui se trouvent actuelle-
ment à Paris, les citoyens Egalité, père et
fils, le citoyen Conti et la citoyenne de
Bourbon, avec prière de l'aviser dans le
plus court délai du résultat des mesures
prises pour assurer l'exécution des dé-
"^^^' 6 avril 1793.
Original signé, A.N.,BBa» 163, n» 1.
1523. — Lettre de Pache, maire de Pa-
ris, à Gohier, ministre de la justice, ren-
dant compte des mesures prises pour
l'exécution des décrets relatifs à la famille
des Bourbons, annonçant l'expédilion de
cinq mandats concernant le citoyen Ega-
lité, père, la citoyenne Egalité, leur troi-
sième (ils, la ci-devant duchesse de Bour-
bon et le ci-devant prince de Conti, décla-
rant qu'il a été trouver le ministre de la
guerre par intérim pour l'exécution de la
partie du décret qui concerne les deux ci-
toyens Egalité aux armées, qu'il a écrit au
ministre de l'intérieur d'envoyer le décret
au département du Nord, dans le voisinage
duquel se trouve la citoyenne Egalité, fille,
faisant connaître qu'Egalité, père,s'estdéja
rendu à la Mairie et, qu'après avoir rempli
les premières formalités, il sera conduit à
l'Abbaye, que le ci-devant prince de Conti
est à Montereau ou à Meaux, la citoyenne
Egalité.mère, à Vernon, et qu'il a dépêché
les officiers de paix pour mettre le décret
à exécution.
7 avril 1793, 8 heures 1/4 du matin.
Autographe, A. N.,BB'0 163, n-1.
1524 — Ordre du ministre de la justice
au général Santerre de mettre en état
d'arrestation les citoyens Egalité, père et
fils, et de les constituer prisonniers à
l'Abbaye. ,^^,,,793.
Minute signée, A. iV.BB'O 163, n-l.
15=>5 _ Lettre de M. Garât, ministre de
l'intérieur, à son collègue de la justice,
accusant réception des deux expéditions
du décret du 6 avril, et le priant de lui en
faire passer sur-le-champ une troisième,
attendu qu'il est informé de l'existence
d'un membre de cette famille dans le dé-
partement de Rhône-et-Loire.
7 avril 1793.
Original signé, A. N.,BB»<' 163, n»l.
1525 — Lettre du ministre de la justice
au Maire et aux administrateurs de Police,
M«
ADDITIONS
au sujet de la requête présentée par la
citoyenne de Bourbon, détenue à la Force,
qui se plaint d'y être au secret le plus ri-
goureux, déclarant que le décret parle
seulement de la mise en étal d'arreslation
des membres de la famille des Bourbons,
mais ne prescrit point de mise au secret,
et que la Convention a passé à l'ordre du
jour, motivé sur celte considération.
8 avril 1793.
Minute, A. N., BB^o 163, n' 1.
1527. — Lettre de Louise- Marie-Thérèse-
Bathilde d'Orléans (sœur d'Eg'alité), au ci-
toyen Pache, se plaignant du peu d'égards
que l'on a pour son état de santé, qui l'o-
blige à garder le lit, et que l'on veuille la
transférer, sans même attendre qu'elle soit
moins souffrante et qu'elle puisse prendre
quelques arrangements avant son départ,
déclarant que « si sa mort est nécessaire
au salut public, il serait plus cbarilable
de la lui donner tout de suite », et priant
qu'on veuille bien lui accorder un délai
de quelques jours, avec lettre d'envoi de
Pache au ministre de la justice, où il dit
que la translalion doit se faire à 10 heures,
et cerlificat de Didier, chirurgien de la
maison d'arrêt, dite petit hôtel de la Force,
attestant que la citoyenne Bourbon est
affectée d'un rhume avec toux provoquant
des vomissemenls et une forte migraine.
9 avril 1793.
Originaux signés (3 pièces), A. N., BB'» 163,
n» 1.
1528. — Lettre de Louis-Philippe-Jo-
seph Egalité, écrite de l'Abbaye au mi-
nistre de la justice, demandant, en vue
de l'exécution du décret qui ordonne sa
translation et celle de son fils à Marseille,
de quelle manière il doit être gardé dans
cette ville, attendu qu'il désire avoir au-
près de lui les personnes dont il envoie la
liste, en outre, comme il ignore le mo-
ment de son départ et qu'il a des alfuires
d'intérêt à régler, sollicitant l'aulorisalion
de recevoir quelques amis et ses gens d'af-
faires, dont le citoyen Vorde, l'un de ses
agents, remettra la liste.
9 avril 1793.
Autographe et minute (2 pièces), A. N.,
BB'« 163, n» 1, \ f ,<
La lisle des personnes dont Egalité désire
être accompagne à Marseille sont les citoyens
Couad, chirurgien, Lebrun, instituteur de Léod-
gard Egalité, Jlaugé, valet de chambre, Duval,
cuisinier, Dcslandes, Hauttin, domestiques, et
Chochot, valet de chambre.
1529. — Lettre du ministre de la justice
au maire de Paris, lui demandant si, en
donnant des ordres pour l'arrestation de
tous les individus de la famille des Bour-
bons, il en a donné pour l'apposition des
scellés sur les papiers, meubles et effets
leur appartenant, mesure qui n'est pas
prescrite par les décrets, mais qui est
indispensable dans l'intérêt même des in-
dividus mis en état d'arrestation, le priant
de donner des instructions à cet égard et
de les étendre à toutes les maisons qui ap-
partiennent aux citoyens Egalité et Conli,
ainsi qu'aux citoyennes Egalité etBourbon.
9 avril 1793.
Minute, A. N., BB'O 103, n- 1.
1530. — Ordre du ministre de la justice
au citoyen Ilesmarl, commandant de la
29° division de gendarmerie nalionale, de
fournir 2 officiers et 12 gendarmes pour
former l'escorte chargée de conduire les
individus de la famille des Bourbons trans-
férés à Marseille, escorte qui sera renou-
velée dans tous les chefs-lieux de départe-
ment, ladite escorte à la réquisition des
commissaires civils désignés pour accom-
pagner lesdits individus de la famille des
Bourbons.
9 avril 1793.
Minute, A. N., ]iB'"> 163, n» 1.
1531. — Laisser-passer délivré aux com-
missaires civils chargés do la conduite des
individus de la famille des Bourbons, et
ordre de payement donné aux commis-
saires de la Trésorerie nationale de la
somme de 12,000 livres pour les frais de
cette conduite.
9 avril 1793.
Minutes (2 pièces), A. AT., BB3»163, n» 1.
1532. — Instruction pour les commis-
saires civils chargés de conduire à Mar-
seille les individus de la fatnille Bourbon,
en exécution du décret du 8 avril (donnée
par le Conseil exécutif provisoire).
9 avril 1793.
Copie, A. N., BB^o 163, n» I.
ADDITIONS
463
1533. — Délibération des administra-
teurs du Département de Police de la
Commune, considérant que l'arrestation
de la famille Bourbon, les 7 et 8 de ce mois,
nécessite la continuation de précautions
et de mesures de sûreté, tant pour la con-
servation des meubles et effets qui peuvent
se trouver dans les apparlements du ci-
toyen Egalité, que pour y constater et re-
connaître ce qui pourrait s'y trouver de
suspect et ayant rapport aux circonstances
présentes, notamment à la trahison de
Dumouriez et d'Egalité, (ils, que ces me-
sures ne peuvent avoir d'effet que par
l'apposition des scellés sur tous les meu-
bles dudil Egalité, père, d'autant que partie
de ces mesures avait déjà reçu un com-
mencement d'exécution par suite de l'ap-
position des scellés à la requête des créan-
ciers, qui ont établi un commissaire et
font procéder journellement à la vente,
arrêtant qu'il en sera sur-le-champ référé,
tant au Comité de sûreté générale de la
Convention, qu'au ministre de la justice,
avec invitation de faire connaître sans dé-
lai à l'administration de Police la marche
à suivre dans cette circonstance.
10 avril 1793.
Original, signé do N. Froidure, L'Echenard,
Michel, Michonis, Figuet, Bodson, Soulès et
Jobert, A. N , BB" 1G3, n» 1.
1534. — Lettre des administrateurs du
Déparlement de Police au ministre de la
justice, le priant de vouloir bien répondre
dans le jour à l'arrêté de la veille relatif
au ciloyerj Egalité, parce que des créan-
ciers, qui ont fait apposer des scellés sur
les meubles, les vendent journellement et
peut-être au détriment de l'intérêt natio-
nal, faisant observer que tous les meubles
ne sont pas sous les scellés, qu'une grande
partie a été laissée au citoyen Egalité pour
son usage, qu'il importe de les mettre sous
scellés et de faire de suite, dans les ap-
partements et surtout dans labibliotiièque,
une recherche pour constater ce qui peut
se trouver de suspect et de contraire aux
intérêts de la nation, et qu'il serait bon de
commettre un officier civil pour assister
à la vente des meubles que poursuivent
les créanciers, et veiller à ce qu'il ne s'y
passe rien de nuisible à la chose pu-
blique.
11 avril 1793.
Original, signé de L'Echenard, N. Froidure,
L. Boula, Vigner et D. Saint-Laurent, A. N.,
BB30 163, n» 1.
1535. — Requête des mandataires des
créanciers unis du citoyen Egalité au mi-
nistre de la justice, représentant que l'ap-
position des scellés, par ordre du Comité
de Police de la Mairie, sur l'universalité
du mobilier dudit citoyen est une mesure
très préjudiciable aux créanciers, qu'elle
gênera dans leurs opérations, attendu que,
depuis sa détention, le citoyen Egalité a
donné à quatre des mandataires de ses
créanciers les pouvoirs les plus exprès
pour continuer la vente et la disposition
de son mobilier, et demandant que le mi-
nistre donne de nouveaux ordres, non
seulement pour arrêter la continuation de
l'apposition des scellés, mais même pour
faire lever ceux déjà apposés, l'existence
de ces scellés pouvant jeter l'alarme dans
l'assemblée générale des créanciers, indi-
quée pour le vendredi 12 avril.
11 avril 1793.
Original signé, A. N., DB^» 1C3, n° 1.
1530. — Lettre adressée de Nogent par
les commissaires civils, chargés de la con-
duite de la famille Bourbon, au ministre
de la justice, déclarant qu'ils sont par-
venus à décider la citoyenne Bourbon à
partir, mais qu'elle et le citoyen Conti sont
ou paraissent convaincus qu'on les mène
à Marseille pour y être égorgés, et qu'il
conviendrait de leur faire sentir qu'ils se-
ront plus en sûreté dans cette ville que
dans toute autre.
11 avril 1793.
Original signé, A. N., BB^o 1G3, n» 1.
1537. _ Lettre de la citoyenne Bourbon
(sœur d'Egalité) à Madame de Montcsson,lui
annonçant qu'elle est malade à Nogent, et
qu'elle vient d'adresser une pétition à la
Convention nationale, pour qu'elle n'exig:e
pas la continuation de sa route et qu'elle
lui accorde la même grâce qu'à sa belle-
sœur, qui a obtenu de rester en état d'ar-
restation chez elle, avec autre lettre aux
464
ADDITIONS
gens de sa maison, déclarant qu'elle est
arrivée à Nogent très fatiguée, mais que le
voyage s'est passé sans accident et avec
beaucoup de courage de sa part, priant de
lui donner de leurs nouvelles el de tous
ses amis, et de les envoyer au ministre de
la justice, nommé le citoyen Gohier, qui
les lui fera passer, et recommandant de
ne pas se désoler de son absence, ce qui
serait le plus pénible pour elle.
11 avril 1793.
Copies (2 pièces), A. N., BB^o 16.1, n° I.
1838. — Lettre du minisire de la justice
au président de la Convention nationale,
soumettant : l'Ies réclamations des créan-
ciers du citoyen Egalité, qui demandent
la levée des scellés en raison du concor-
dat passé, le 9 janvier 1792, contenant les
dispositions nécessaires pour la conser-
vation du gage de ces créanciers, conslitué
par le mobilier; 2° les observations des
administrateurs de Police, qui signalent
l'existence, dans la bibliothèque d'Egalité,
de papiers dont il serait très important,
pour la Nation, de prendre connaissance,
dans le cas où les événements détermine-
raient des mesures ultérieures, et deman-
dant la marche à suivre pour la levée des
scellés, dont l'apposition chez les autres
membres de la famille de Bourbon a été
ordonnée.
12 avril 1793.
Original signé et minute (2 pièces), A. N,,
BB30 163, n» 1.
1539. — Lettre du ministre de la justice
aux commissaires civils chargés de la con-
duite des membres de la famille des Bour-
bons, déclarant que les sages mesures
annoncées par leur lettre du li avril ont
été approuvées , et les invitant à unir,
comme ils l'ont fait, la fermeté avec les
égards que dicte l'humanité, et, à moins
d'un danger imminent pour la santé de
la citoyenne Bourbon, dûment constaté,
les engageant à presser leur route vers
Marseille, en assurant cette citoyenne,
ainsi que le citoyen Conti, qu'ils trouve-
ront dans cette ville protection et sûreté
sous la sauvegarde des citoyens et de la
loi, avec lettre des commissaires du i l avril
et récépissé par le Comité de sûreté gêné
raie de la copie des deux lettres des com-
missaires civils.
13 avril 1793.
Minute et originaux, signés de Ingrand et
Cavaignac (3 pièces), A. N., BB^o 163, n" l.
Io40. — Lettres des citoyens Cailleux,
Naigeon et Laugier, commissaires du pou-
voir exécutif à la translation des Bour-
bons, au ministre de la justice, adressant
de Marseille, le 14 avril, devienne (Isère),
le 16 avril, de Marseille, le 24 avril, de
Lyon, le 4 mai, le journal de leur voyage,
avec lettre du Comité de salut public, du
8 mai, accusant réception de la fin de ce
journal de voyage.
14 avril-4 mai 1793.
Originaux signés(5 pièces), A. ^.,66'" 163,
n" 1.
1541. — Lettres de citoyens du district
de Semur-en-Auxois (département de la
Côte-d'Or) au Comité de salut public, l'in-
formant du bruit qui s'est répandu que
les ennemis de la République attendent le
passage de la famille des Bourbons à
Lyon, pour enlever Egalité et l'amener en
triomphe à Paris, et engageant à garder
cette famille en otage à Paris, ou, si on la
transfère à Marseille, d'éviter son passage
par F^yon, avec lettre d'envoi du Comité de
salut public au ministre de la justice, le
priant de lui communiquer les nouvelles
qu'il aura reçues concernant la transla-
tion d'Egalité à Marseille, el réponse de
Gohier à Guyton, président du Comité,
portant que jusqu'ici rien n'a dénoté qu'E-
galité ait un parti à Lyon, que les commis-
saires, partis de Moulins le 14, doivent être
arrivés à Lyon, aussi que les craintes des
citoyens de la Côte-d'Or ne se réaliseront
pas, et que l'on peut compter sur la pru-
dence et le zèle actif des commissaires.
14, 17 avril 1793.
Originaux signés et minute (2 pièces), A. N.,
BB3» 163, n' 1.
1542. — Lettre de Louis-François-Joseph
Bourbon, ci-devant Conti, au ministre delà
justice, adressant de Vienne (département
de l'Isère) une pétition à la Convention
nationale, à l'effet de rendre son sort im-
ADDITIONS
465
mérité moins rigoureux, en faisant com-
muer son arrestation en détention chez
lui, à la Lande, département de Seine-et-
Oise, avec le texte de la pétition.
10 avril 1793.
Autographe et copie (2 pièces), A. N., BB'"'
163, n" 1.
Iu43. — Billet de la citoyenne de Bour-
bon aux gens de sa maison, annonçant
son arrivée à Vienne en Dauphiné, après
avoir passé la nuit à Lyon, très fatiguée,
mais en assez bonne santé, malgré la fa-
tigue et les peines de l'âme, son rhume
étant même presque entièrement passé,
déclarant que les commissaires ont soin
qu'il ne lui manque rien, et priant qu'on
lui donne des nouvelles de ses amis et de
toute sa maison, nouvelles que lui trans-
mettra le ministre de la justice, si les
lettres lui sont envoyées ouvertes.
16 avril 1793.
Copie, A. N„ BB'« 163, n» 1.
lo4i. — Lettre du minisire de la justice
à son collègue de la guerre, lui rappelant
qu'un décret de la Convention n ordonné
le transfèrement, à Marseille, du fils du
citoyen Egalité, employé à l'armée du Var,
et pour einpAcher son envoi à Paris, pro-
posant de dépêcher, par la roule de Lyon,
un courrier extraordinaire, chargé de re-
mettre à l'escorte du citoyen Egalité fils,
l'ordre de le transférer à Marseille, afin
d'épargner à la République les frais d'un
voyage dispendieux.
17 avril 1793.
Minute, A. N., BB=» 163, n" 1.
154S. — Lettre de Pache, maire de Paris,
au ministre de la justice, l'avisant de la
réception d'une lettre des commissaires
chargés de conduire à Marseille les mem-
bres de la famille de Bourbon, écrite de
Moulins, oCi ils annoncent que, sur leur
route, les objets de consommation ayant
doublé de valeur, lorsqu'ils arriveront à
Marseille, leurs ressources seront épui-
sées, et ajoutent qu'ils espèrent recevoir
un mandat sur le receveur du district, les
mettant à même de faire face à leurs dé-
T. IV.
penses et de les sortir de la situation
gênée où ils se trouvent.
18 avril 1793.
Original signé, A. N., BB^o 103, n» 1.
1540. — Lettre du ministre de la justice
aux commissaires civils chargés du trans-
fèrement des Bourbons à Marseille, accu-
sant réception du journal de leur voyage
depuis Nogent jusqu'à Vienne, déclarant
qu'il a tout lieu d'espérer qu'ils sont arri-
vés à Marseille et qu'ils ont remis aux
corps administratifs et aux gardes natio-
naux de cette ville la garde du dép<\t qui
leur est désormais confié, ce qui termi-
nera la mission dont ils ont été chargés
et qu'ils ont remplie de façon à bien jus-
tifier le choix du Conseil exécutif, et leur
adressant une rescription de 6,000 livres
sur le receveur du district de Marseille.
22 avril 1793.
Minute , A. N., BB'» 163, n° 1.
ro47. — Lettre du ministre de la justice
au directoire du département des Bouches-
du-Rhône, adressant une expédition du
décret du 16 au sujet des individus de la
famille des Bourbons dont la garde lui est
confiée par le décret du 8, déclarant qu'il
a tout lieu de croire que les mesures né-
cessaires auront été prises pour leur sû-
reté, attendu que la Convention, en remet-
tant ce dépôt aux administrateurs du Di-
rectoire, leur a donné une marque signalée
de la confiance qu'elle a dans leur civisme,
dans leur zèle, dont ils ont constamment
donné des preuves au cours de la Révo-
lution, cl les priant de le renseigner à cet
égard.
22 avril 1973.
Minute, A. N., BB'» 103, n» 1.
1548. — Lettre du ministre de la justice
à l'accusateur public près le Tribunal
criminel du département des Bouches-du-
Rhône, adressant une expédition en forme,
du décret du 10 avril, relatif à la famille
de Bourbon, (|ui charge le président de ce
tribunal, ou les juges par lui délégués,
d'interroger les Bourbons détenus à Mar-
seille sur les faits relatifs à la conspira-
tion ourdie contre la liberté française, et
30
466
ADDITIONS
d'euvoyer au Comité de salut public une
expédition de cet interrogatoire.
(22 avril 1793 )
Minute, A.N., BB'» 163, n» 1.
1549. — Lettre du citoyen MoUeras,
intendant de la citoyenne Bourbon, au
ministre de la justice, exposant que l'ar-
ticle 5 du décret du 16 avril, qui ordonne
le séquestre des biens de la famille des
Bourbons-Orléans, donne lieu à diverses
interprétations, les uns prétendant qu'il
comprend également les biens du citoyen
Egalité et ceux de la citoyenne Bourbon,
les autres soutenant qu'il ne doit s'appli-
quer qu'aux biens du citoyen Egalité, et
priant le ministre de vouloir bien de-
mander à la Convention nationale une
décision, qui ne laisse aucun doule sur la
question intéressant la citoyenne Bour-
bon, et qui fixe d'une manière claire et
précise la marche à suivre, par les corps
administratifs, pour l'exécution du décret
du 16 avril.
22 avril 1793.
Original signé, A. N., BB^» 163, n» 1.
1550. — Lettre des commissaires à la
translation des Bourbons au ministre de
la justice, annonçant que leurs voyageurs
sont arrivés sains et saufs au château de
Nolre-Dame-de-la-Garde, où ils se trou-
vent sous la garde des citoyens et la sur-
veillance des corps administratifs, que,
quant à eux, ils sont exténués de fatigue
et remettent au prochain courrier la suite
de leur journal, qui fera connaître la fin
de leur voyage, qui n'a pas été la moins
épineuse.
23 avril 1793.
Original, signé de Laugier et Naigeon aîné,
et copie (2 pièces), A. N., BB^o 163, n* 1.
1551. — Lettre de Louis-François-Jo-
seph Bourbon, ci-devant Conti, détenu au
fort de Notre-Dame-de-la-Garde, au mi-
nistre de la justice, exprimant le désir,
comme les commissaires du pouvoir exé-
cutif le lui ont fait espérer, que ses lettres
à destination de Paris soient transmises
par le ministre à leur adresse, et adres-
sant une lettre non cachetée, avec prière
de lui faire tenir la réponse.
26 avril 1793.
Autographe, A. N., BB»» 163. n» 1.
ir.o2. — Lettres des administrateurs du
département des Bouches-du-Rhône au
ministre de la justice, lui transmettant la
correspondance des membres de la fa-
mille Bourbon détenus à Marseille, déca-
chetée, afin de faire parvenir ces lettres
à leur adresse après en avoir pris connais-
sance.
26 avril- 11 mai 1793.
Originaux signés (11 pièces), A. N., BB"
163, n-l.
1553. — Lettre de la Commission muni-
cipale des passeports au ministre de la
justice, lui accusant réception des deux
passeports accordés, en vertu du décret de
la Convention nationale, aux citoyens
Gros et Arbelin pour se rendre à Marseille.
27 avril 1793.
Original, signé de Boucher-René, Dumontiez,
Louvet et Dellroit, A. N., BB^» 163, n" 1.
1554. — Lettre de la citoyenne Louise-
Marie-Thérèse-Bathilde d'Orléans au mi-
nistre de la justice, se plaignant de la dure
captivité qu'elle subit au fort deNolre-Dame,
absolument imméritée, qu'elle espérait au
moins devoir être adoucie, d'après l'as-
surance que lui avaient donnée les com-
missaires chargés de la conduire à Mar-
seille, déclarant qu'elle manque de tout,
que les personnes de sa maison, autorisées
à la servir, n'arrivent point, et qu'elle n'a
reçu jusqu'ici aucune réponse à ses lettres,
ce qui la laisse dans la plus cruelle per-
plexité.
28 avril 1793.
Autographe, A. N., BD"> 163, n" 1.
1555. — Lettres de Louis-François-Joseph
Bourbon, ci-devant Conti, détenu au fort
de Notre-Dame-de-la-Garde, au ministre de
la justice, le priant de faire parvenir deux
nouvelles lettres au citoyen Fraguicr, à
Paris, ainsi qu'une procuration au citoyen
Chavet, notaire, rue Saint-Martin, près la
rue aux Ours, très urgente pour ses af-
ADDITIONS
467
faires, et de lui marquer si ce mode de
transmission ne lui agrée point.
30 avril, l" mai I7i)3.
Autographes(2 pièces), A. ;V.,BB''' 163, n° 1.
I!).ï6. — Lellre du ministre de la justice
au président de la Convention nationale,
l'informant de la réception d'une lettre
des commissaires chargés du transfère-
ment des Bourbons à Marseille, par laquelle
ils lui apprennent que les citoyens Conli,
Egaillé, père, ses deux fils, et la citoyenne
Bourbon sont constitués en état d'arres-
tation au château de Nolre-Dame-de-la-
Oarde et conliés à la vigilance des corps
administratifs, rendant hommage au zèle
et à la fermeté de ces commissaires, qui,
grâce aux sages mesures par eux prises,
ont vaincu les obstacles multipliés qu'ils
ont trouvés sur leur roule et éloigné tous
les dan,q:ers, dont ils ont paru quelquefois
menacés relativement au dépôt qui leur
était confié, et mettant sous les yeux de
la Convention la pétition de Louis-Fran-
çois-Joseph Bourbon-Conti, jointe à la lettre
des commissaires.
1«' mai 1793.
Minute, A.N., BB'» 163, n» 1.
1557. — Lettre de L.-Ph. -Joseph Egalité
au ministre de la justice, renouvelant la
demande qu'il lui avait adressée de l'Ab-
baye, et envoyant la liste des personnes
qu'il désire être autorisé à recevoir, qui lui
sont strictement nécessaires, soit pour
l'instruction de Son lils, âgé de 13 ans, soit
pour son service personnel, soit pour sa
propre consolation, liste qui comprend
le citoyen Lebrun, gouverneur du jeune
Egalité, Haultin, son laquais, les citoyens
Maugé etChochot, valets de chaml)re d'Ega-
lité, père, Deslandes, son laquais, la ci-
toyenne Cépoy, amie intime d'Egalité, père,
et la citoyenne Cbambille, son amie, voya-
geant avec elle, et faisant observer « qu'un
citoyen bon patriote, franc républicain, qui
n"a rien au monde à se reprocher, et qui se
viiitsoupçonné parsuitede laconduited'un
fils égaré, est doublement malheureux et
a grand besoin de consolation », priant
enfin d'accélérer l'interrogatoire annoncé
par le décret du 16 avril, et de faire scru-
ter sa conduite et ses pensées, avec lettre
au citoyen Naigeon, le priant d'appuyer
sa demande, déclarant (|u'il est impossible
d'ôtre plus indignement logé, et que la
séparation ordonnée par le décret du 16,
très gênante pour la promenade, aggrave
encore sa situation, et entraîne une foule
d'incommodités désolantes.
3 mai 1793.
Autographe, etoriginal signé(2 pièces), A. iV.,
BB™ 163, n" 1.
Ib.'iS. — Lettre de Pierre Lehardy, l'un
des secrétaires de la Convention natio-
nale, au ministre de la justice, l'avisantque
la pétition de Louis-François-Joseph Bour-
bon-Conli ne s'est pas trouvée jointe à la
lettre du ministre, du 18 avril, probable-
ment par omission du bureau, et réponse
du ministre, déclarant que le chef du bu-
reau des décrets lui a affirmé avoir inséré
la pétition en question dans sa lettre du
l""" mai à la Convention.
4 mai 1793.
Autographe et minute [1 pièces), A. N.,
BB»o 163, n- 1.
lb!)9. — Lettre de l'accusateur public
près le Tribunal criminel du département
des Bouches-du-Rhône au ministre de la
justice, annonçant que l'intendant de la
citoyenne Bourbon lui a adressé 3 lettres
décachetées pour les transmettre, deman-
dant des instructions à cet égard, et l'in-
l'orniant que l'interrogatoire de la famille
prisonnière a été terminé aujourd'hui,
mais qu'il ne peut encore l'envoyer, le
greffier n'ayant pas achevé les copies.
8 mai 1793.
Original non signé, A. N., BB™ 163, n' 1.
1560. — Lettre du ministre de la justice
aux administrateurs du département des
Bouches-du-Rhône, accusant réception des
différentes lettres de la citoyenne Bourbon
et (les ciloyens Conli et Egalité, fils, qu'ils
lui ont fait parvenir et qu'il a transmise
auxdestinataires, que, quant aux réponses,
elles devaient être adressées directement
aux corps administratifs do Marseille,
seuls juges du contenu de ces lettres, et
déclarant qu'à l'avenir, ayant seuls mis-
468
ADDITIONS
sion d'examiner attentivement la corres-
pondance des individus de la famille Bour-
bon, ils pourront l'envoyer directement
par la poste aux destinataires.
11 mai 1793.
Minute, A. N., 13B30 163, a' 1.
1561. — Lettre du ministre de la justice
au président de la Convention nationale,
adressant la liste des personnes que L.-Pli.-
Joseph Egaillé désire avoir auprès de lui
et de son fils cadet durant sa détention, et
déclarant que la Convention peut seule
statuer sur l'objet de celte demande,
comme elle l'a fait en faveur du citoyen
Gonti et de la citoyenne Bourbon.
16 mai 1793.
Minute, A. N., BB'» 163, n° 1.
1362. — Lettre du citoyen Cailleux, l'un
des commissaires à la translation des Bour-
bons, au ministre de la justice, lui adres-
sant le citoyen et la citoyenne Delahaye,
aubergistes à Villeneuve -Saint- Georges,
porteurs d'un mémoire de fournitures
faites par eux pour la nourriture de 4 che-
vaux des gendarmes chargés de la con-
duite des Bourbons à Marseille, durant
leur absence, et d'un mémoire du maître
de poste, le premier montant à 404 livres
9 sols, le second à 14 livres 19 sols, et
priant de faire droit à leur légitime ré-
clamation, qui n'a pu être présentée qu'au
retour des gendarmes.
16 mai 1793.
Originaux signés (4 pièces), A. N., BB^" 163,
n» 1.
1563. — Délibération du Conseil exécutif
provisoire, portant qu'il est juste d'accor-
der aux citoyens Naigeon, Laugier et Cail-
leux un dédommagement des peines que
leur a occasionnées la surveillance active
et fatigante au cours de leur importante
mission, dont ils se sont acquittés avec
autant de prudence que de zèle, ainsi que
des dangers auxquels ils ont été exposés, et
décidant que le ministre de la justice or-
donnancera sur le fonds de 6 millions une
somme de 6,000 livres, qui sera délivrée,
par portions de 2,000 livres, à chacun des-
dits commissaires, à titre de récompense
et d'indemnité.
18 mai 1793.
Extrait, signé de Grouvelle, secrétaire du
Conseil exécutif provisoire, A. iV.,BB'"' 163,n'' 1.
1564. — Ordonnance de payement aux
citoyens Cailleux, Naigeon et Laugier,
commissaires du pouvoir exécutif, chargés
de surveiller le Iransférement des Bour-
bons à .Marseille, de la somme de 24,000 li-
vres pour remboursement de leurs frais
de voyage de Paris à Marseille, aller et
retour, et de l'indemnité qui leur a été
allouée, ainsi qu'aux gendarmes qui les
ont accompagnés jusqu'à Marseille.
23 mai 1793.
Minute, A. A'., BB»» 163, n° 1.
1565. — Lettre de François Cailleux au
ministre de la justice, le priant de vouloir
bien rcmboui'ser une somme de 80 livres,
avancée par le citoyen Bécard, comman-
dant de la force armée de la section Po-
pincourt, qui a été chargé d'aller arrêter
le citoyen Conti à sa maison de plaisance,
excellent citoyen, mais peu fortuné.
8 août 1793.
Original signé, A. N., BB'» 160, n° 1.
H. — JOURNÉES DES 3l MAI, I" ET 2 JUIN
1566. — Lettre de Lulier, procureur gé-
néral syndic du Département, à l'inspec-
teur du Garde-Meuble, le prévenant que
le poste établi dans l'intérieur du Garde-
Meuble sera, à compter de demain, transféré
au corps de garde de l'Orangerie, disposé
à l'effet de recevoir au moins 30 hommes
d'infanterie, que les portes du Garde-
Meuble pourront rester fermées, que, sous
peu de jours, une brigade de gendarmerie
sera placée près du pont de la Révolution,
qu'ainsi cet arrondissement sera protégé
et défendu contre toute espèce de malveil-
lants.
30 mai 1793.
Original signé, A. N., AA 53, n» 1490.
1567. — Arrêté du Conseil général de la
Commune, ordonnant le renvoi au Comité
de salut public du Département, d'une dé-
nonciation d'un citoyen de la section de
ADDITIONS
469
la République contre le sieur Picavez, ci-
devant prêtre, l'un des principaux auteurs
des divisions qui régnent dans cette sec-
lion et de motions des plus anticiviques.
22 juin 1793.
Extrait conforme, A. N., BB^ 72, n" 89.
T. — ARRESTATION DES DÉPUTÉS GIRONDINS
1568. — Procès-verbal dressé par le
Comité de surveillance de la section de la
République, au sujet de l'évasion de Gua-
det, et déclarations reçues audit Comité.
23,24 juin, 21 juillet 1793.
Originaux signés (3 pièces), A. N., F' 4734.
TOME NEUVIÈME
14.
- Meurtre et obsèques de Marat
(13 juillet 1793).
1569. — Lettre du citoyen Baptiste Gen-
til, de la section des Amis-de-la-Patrie, à
la Convention nationale, déclarant qu'il a
appris, dimanche matin, la mort du cé-
lèbre Ami du peuple, assassiné par une
femme, et exprimant le vœu que Marat soit
porté pompeusement au Panthéon fran-
çais, et que son bourreau soit traîné sur
un brancard ou autre chose, toute droite,
enchaînée de fers et revêtue d'un man-
teau rouge, avec cette inscription : « Ecce
mulicr, celle qui a poignardé l'Ami du
peuple, ajoutant qu'il a le n° 204 de Marat,
qu'il le conservera toute sa vie, et aura le
tableau de sa mort.
(15 juillet 1793.)
Original signé, A. N., V^' III, Seine, 27.
1870. — Dénonciation reçue à la Société
fraternelle contre le sieur Giroult, porteur
d'eau de la fontaine de Grenelle, lequel
avait dit, le 14 juillet, lendemain de l'as-
sassinat de Marat, qu'il savait bien que
l'Ami du peuple ne vivrait pas longtemps,
ainsi que Robespierre et Danton, qu'il le
tenait de la cuisinière d'un député, chez
qui il portait de l'eau, et avait refusé de
dire le nom de ce député.
25 juillet 1793.
Original signé, A. N., BB^ 72, n» 43.
FIN DU NEUVIEME VOLU.ME
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE PREMIER
JOURNÉES HISTOIUQUES DE LA RÉVOLUTION ET ÉVÉNEMENTS POLITIQUES
{Suite).
Pages.
§ 12. — Journées du 10 mars, du 31 mai, des 1" et 2 juin 1793. — Arres-
tation et mise hors la loi des Girondins. — Leur procès
et leur exécution. — Expulsion et retour des 71 députés
proscrits.
L. Réclamations et justification des députés incarcérés (1793-
an III). — Attribution d'indemnités 1
§ 13. — L'esprit public à Paris de janvier à juin 1793. — Rapports et
ordres du jour de la garde nationale. — Rapports et dé-
clarations des observateurs au Bureau de surveillance
de la Police 70
§ 14. — Meurtre et obsèques de Marat (13-16 juillet 1793). — Honneurs
rendus à sa mémoire. — Procès et exécution de Char-
lotte Corday (14-17 juillet) 244
§ 15. — Fêle nationale de l'Unité et de l'Indivisibilité de la République,
du 10 août 1793 294
§ 16. — L'esprit public à Paris de juillet à septembre 1793 306
§ 17. — Dons patriotiques pour la guerre (avril-septembre 1793) 451
Additions 459
FIN DK LA TABLE DKS MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE
(Nota. — Les chiffres marqués renvoient non aux pages, mais aux numéros des articles.)
Abbaye-aux-Dames (!') à Caeii, 777.
Abbaye de Sainl-Anloine (magasin de l'ha-
billement à 1'), 1193.
Abbaye de Sainl-Germain-des-Prés: ancien
réfectoire des moines, 1241; arresta-
tion du sieur Lesueur, dit Givry, con-
duit au grand réfectoire, 1437; bail des
bâtiments, H7S; (vins provenant de la
ci-idevant), 491.
— (prison de 1'), absence de Petion,1324;
bruit de nouveaux massacres projetés,
398; défaut de place, 444, 447, 477, 479;
détention : de Charlotte Corday, 727,
922, 1080; du député Deperret, 763;
d'Egalité père, 1524, 1528; du député
Fauchet, 756 ; de L'Adam, administrateur
du déparlement de l'Eure, 273; envoi
du sieur Bois pour insultes envers le
Comité de sûreté générale, 1219; du
sieur Dijon, capitaine de volontaires,
1179; de Petion, 1241; état d'ivresse
des gendarmes de service, 394 ; extrac-
tion de Charlotte Corday, 943, 946.
— garde national condamné à 3 jours
d'arrêt, 480 ; gardes nationaux absents
de leur poste y envoyés pour 3 jours,
713 ; gendarmerie de la 31* division
y placée en réserve, 1141 ; gendarmes
arrêtés la nuit et y envoyés, 440;
incarcération : d'agitateurs de la sec-
tion de Bon-Conseil, 394; de boulan-
gers de l'armée des Ardennes, 1187;
de deux aides de camp, 1143; d'un ca-
pitaine au 1" bataillon dit le Républi-
cain, 1318, 1334; d'un capitaine de la
caserne de Babylone pour 15 jours, 483;
d'un capitaine de la Légion des Ar-
dennes, 1467; de cavaliers manœuvrant
dans le Luxemboui-g, 451 ; d'un chirur-
gien-major du 1" bataillon dit le Répu-
blicain, 1318, 1334; d'un citoyen de la
section du Contrat-Social, 579; du com-
mandant de la place de Valenciennes,
1243; de dragons de la Liberté, 405; de
gardes nationaux ayant insulté et frappé
un factionnaire, 1131 ; d'ungendarnie sé-
ditieux, 387; d'un hussard y envoyé
par son colonel, 440; d'un militaire
ayant tenu des propos insolents contre
la République, 409 ; de militaires sa-
brant les passants, 477 ; de militaires
séditieux de la caserne de Babylone,
426 ; d'officiers et sous-officiers du poste
de Beaurepaire, 483; des soldats arrêtés
dans la rue par la garde nationale, 454,
465 ; de soldats trouvés la nuit avec des
filles, 415; d'un volontaire de Passy,
1168,1208,1281, 1429; d'un volontaire
474
TABr.E ALPHABÉTIQUE
vendant son habit, 477 ; lettre y écrite
par Charlotte Corday, 940; motion d'y
envoyer l'oraleur de la députation des
assemblées primaires, 1024; ordre d'y
incarcérer les membres de la famille
des Bourbons, 1522; renouvellement
espéré des massacres de septembre, 668;
transfèrement de déserleurs y détenus,
497; de Michonis, i247; visite de la
prison, 401.
Abbeville, cantonnement du 27° régi-
ment de cavalerie, 551.
— lettre y saisie sur les journées des
31 mai, 1" et 2 juin, 329.
Abel, citation de son nom, 797.
About (Claude), officier de paix, 470.
Aboyeurs des sections, 600, 603, 020, 035,
648, 651, 699, 712.
Absence de l'ambassadeurde Venise, 1175;
du député Dulaure, 113, 114; du député
Greiiet, 163, 164; du député Le Breton,
195, 197; de Petion à l'Abbaye, 1324; du
député Rabaut-Pomier, 260; du député
Richou de la fête de l'Etemel (regrets
de 1'), 289; du député Rouyer, 208; du
député Rouiet, 306; du dépulé Saladin,
328; du député Sauriue, 344; des dépu-
tés Babey et Vernier, 377-379.
— du sieur La Pallu, gardien de scellés,
31b; par congé de Ruault, député de la
Seine-Inférieure, 320.
Abus dans les bureaux de la guerre, 1452;
dans les enrôlements des volontaires,
445, 556, 619; dans les hôpitaux de
Paris, 1421 ; dans les hôpitaux militaires,
1292, 1403; dans la livraison des sacs de
farine, 1102, UOi, 1105; dans les mar-
chés pour l'habillement et équipement
des armées, 1412; dans le service de la
garde nationale, 1310.
— de l'ancien régime, 583, 1340; des de-
mandes de places aux minisires, 1417;
de la facilité d'accès dans les prisons,
1393; des jeux de hasard connus sous
le nom de jeux de loto, 1240; des procès
(écrit du député Massa sur 1'), 212; de la
saisie aux barrières de pains sans en
payer la valeur, 1173.
— commis par les boulangers de la sec-
lion de l'Arsenal, 526; par les Comités
de surveillance, 591, 1322; par lesj re-
ceveurs d'impositions, 509; régnant à
Vilry (enquête sur les), 1301.
— de confiance, 514; de confiance de
Maillard, 1126.
Académie des sciences (prix annuel dé-
cerné à Guylon par I'), 1483.
Accaparement (négociant accusé d'), 602;
d'avoine, 1343; des bœufs pour l'armée
du Nord, 677; du charbon, 1259, 1329;
de charbon à l'hôtel de l'Infantado (pré-
tendu), 1165, 1171, 1175; de denrées de
première nécessité, 1244; de denrées à
Rordeaux, 1408; de denrées à Puteaux,
1425; de draps, 1175; de filasse, 1432;
du fourrage, 677 ; de fusils chez les ar-
muriers, 516; des grains, 427, 530, 532,
647, 1274, 1295; des gros sols par les
Anglais, 577 ; par les limonadiers et
boulangers, 1258; par les marchands,
1433 ; de marchandises dans les caves
de Sèvres et les carrières de iMonlrouge,
1225; rue Saint- Victor, 1244; par la
baronne de Burmann, 1429; de la mon-
naie, 594, 609, 13-J4, 1433; de la mon-
naie de cuivre, 1069; de la monnaie
d'or et d'argent par les Flamands et
Liégeois, 1294; de pain, 529, 697, 699;
de savon par une blanchisseuse de Car-
rières, 1328; de sel et de sucre, 1244;
de vins au port de la Tounielle, 548; de
vins par un fruitier de la Cité, 1414.
Accaparements (application de la loi sur
les), 1120, 1173, 1179, 1292, 1321; (Tîom-
missaires des sections aux), 314, 1147,
1168, 1171, 1175, 1179, 1304, 1319, 1335,
1451, 1459; (corps adminislratifs chargés
de connaître des), 1200; (promulgalion
de la loi sur les), 1116, 1120,1152,1159,
1160, 1187.
Accapareur (tribunal du 4« arrondisse-
ment acquittant un fruilier), 1414; de
charbon, 1266; (condamnation capitale
d'un), 1380; de savon, 445.
Accapareurs (affiche contre les), 1134;
(connivence avec des), 1175; (dénoncia-
tion de gros), 491 ; (menaces de mort
contre les), 422; (mesures contre les),
472, 1458; (peines sévères demandées
contre les), 427, 432, 435, 438, 497; de
subsistances (décret contre les), 1110;
de subsistances dans les déparlements
avoisinantJParis, 1420.)
TABLE ALPHABÉTIQUK
478
f
Accapareuse de toiles et de mousseline,
1434.
Accident sur la place des Victoires, causé
par des chevaux emballés, 1392, 1405.
Accolade fraternelle à Haiiriot au Conseil
général de la Commune, 683.
Accusation portée par Lanjuinais contre
San terre, 669.
Achats des commerçants d'épicerie en
gros (crainte de suspension des), 1321 ;
— de grains par les administrateurs des
Subsistances, 1189.
Acquittement de Miranda par le Tribunal
révolutionnaire, 602.
Acte constitutionnel, 984, 986, 1002, 1014,
1021, 1023, 1030, 1033, 1505.
Acte courageux de Charlotte Corclay, bro-
chure imprimée d'Adam Lux, député de
Mayence, 786.
.\ctes d'accusation contre un député du
Puy-de-Dôme, 114; contre Adam Lux,
député de Mayence, 977 ; contre la femme
■ Berteaux, 298; contre A. -Augustin Clé-
ment, horloger, 983; contre Charlotte
Corday, 9bl ; contre le sieur André Des-
champs, horloger, 910 ; contre Le Coci[,
domestique de l'ex-niinistre Roland, et
P. Le Blanc, menuisier, 914; contre
Marat, 124.
Acteurs du Théâtre de la rue Feydeau
(sentiments hostiles à la Révolution
des), 1239.
Actrice du Théâtre -Italien (correspon-
dance avec l'étranger d'une), 1400.
Adam, citation de son nom, 230.
Adam Li;x, député extraordinaire de
Mayence à la Convention nationale, 786,
788, 968-981.
Adilaïde, drame, 1110.
Ai)ELiNB-[CoLOMBF,] (Maric-Madelelne Bom-
BocoLi - RioGiEBi, dite), ex -actrice du
Théâtre-Italien, 1334, 1400.
Adhésion aux travaux de la Législative,
282; de Chartres au 31 mai, 687; do com-
munes et sociétés à l'insurrection du
31 mai, 699; de Gisors et des Andelys
aux journées du 31 mai, 284.
Adieu de la présidente de Tiiurvilte, mor-
ceau de musique, 15.
Adjudants généraux d'artillerie pour le
service des canonniers de la garde na-
tionale, 641.
Administrateurs des Subsistances (dilapi-
dations et manœuvres coupables des),
1189, 1323.
Administration de l'habillement (destitu-
tion des préposés de 1'), 1318, 1346; de
l'Hôtel des Invalides (responsabilité de
1'), 1378.
— épurée des Alpes-Maritimes, 32.
Ailminintratïon des finances (notes de Marat
destinées à un ouvrage intitulé), 803.
Adresse aux Français des administrateurs
et officiers municipaux Liégeois réfu-
giés à Paris (rédaction d'une), 1032.
Adresse aux Français, par Charlotte Cor-
day, 929.
Adresse au peuple français, lue à la Con-
vention par les députés des Assemblées
primaires à la fête du 10 août, 1038, 1053.
— des administrateurs des Subsistances,
1233.
— de Barbaroux à ses collègues, 684.
— du Club des Cordeliers, 1372.
— du Comité de salut public du Départe-
ment de Paris aux bataillons de l'armée
de la Vendée, 1090; aux 48 sections,
1079.
— de Dunouy sur les principes de la cul-
ture et de la propriété des terres, 1233.
— des Marseillais aux habitants de Tou-
lon, 688.
— de Pache aux départements disposés à
marcher contre Paris, 708.
— de Petion aux Parisiens, 688.
— de Prudhomme, journaliste, 703.
— de la section des Lombards aux sec-
tions et aux sociétés populaires, 445.
— de la Société républicaine de Saint-
Pol au peuple français, 807.
— du général Tuncq, 1372.
— d'adhésion aux travaux de la Législa-
tive, proposée par Richou, 282.
— discutée à la Commune pour l'ouver-
ture de deux canaux, 683.
Adresses à la Convention : de Boursault,
secrétaire du Comité central révolu-
tionnaire, 688; de Brutus Dudevant de
Barbaste, 1001 ; de Callières de l'Etang,
752; des canonniers de Paris, 708; des
canonniers de la section de 1792, 694 ;
de Chartres adhérant à l'insurrection
du 31 mai, 687; des citoyens du Jura.
1 ; des étudiants des collèges de Pa-
476
TABLE ALPHABETIQUE
ris, 1496; de Formalcone, Vénitien, 873;
de la veuve de J.-P. Marat, 812, 813; de
la commune de Mézières, 249 ; de Mi-
chel, député de Rhône-et-Loire, 239;
des officiers, sous-officiers et gendarmes
de la 31" division de gendarmerie natio-
nale, 1806; des ouvriers et employés de
la fabrication des assignats, 1477; des
patriotes du pays do Liège réfugiés à Paris,
1031 ; des pauvres veuves d'Ivry-sur-
Seine, 1490; du peuple de Paris, 1233;
des Républicains Sans- Culottes de No-
gent-le-Rolrou, 770; des Sans-Culottes
républicains d'Amboise, 806; de la sec-
lion de Bonne-Nouvelle, 855; de la sec-
tion de la Bulte-des-Moulins, 703; de la
section du Contrat-Social, 808; de la
section des Droits-de-l'Homme, 731 ; de
la section des Gravilliers, 746; de la sec-
tion des Invalides, 851 ; de la section des
Lombards, 856 ; de la section du Mail
sur le désarmement, 683; de la section
du Panthéon-Français, 730; de la sec-
tion du Temple, 850; de la section du
Théâtre-Français, 753 ; de la Société des
Amis de la Constitution d'Autun, 784;
de la Sociélé des Amis de la Constitution
de Moyaux, 830 ; de la Société des Amis
delaConstitution républicaine deTroycs,
771; de la Société des Amis de la Li-
berté et de l'Egalité de Poitiers, 818; de
la Société des Montagnards de Mire-
court, 59; de la Société des Républi-
caines révolutionnaires, 765; de la So-
ciété fraternelle, 804; de la Sociélé
populaire d'Auxerre, 782, 1012; de la
Société populaire et révolutionnaire de
Bouchain, 874 ; de la Société populaire
du Fort-Hercule, 213; de la Société
populaire de Couffinal, 822; de la So-
ciété populaire de Dreux, 837; de la
Société populaire de Feurs, 858 ; de la
Société populaire de Mennecy, 861 ; de
la Société populaire de Monlauban, 770;
de la Société populaire de Reims, 768;
de la Société républicaine d'Ax, 794; de
la Société républicaine de Belfort, 783;
de la Société républicaine de Chaumont,
769; de la Société républicaine de Ne-
mours, 1005; de la Société républicaine
de Tonnerre, 766; des Sociétés popu-
laires du Bourg-de-l'Egalilé, de Vitry,
Thiais et Choisy-sur-Seine, 849; des
volontaires formant le 27' régiment de
cavalerie, 1472.
-— du député Dabray aux habitants de
Nice, 75.
— des villes et départements, 684.
— contre-révolutionnaires (brûlement de-
vant le collège des Quatre-Nations des),
11?3.
Aérostatique (expérience), 1143.
Affaire Adam Lux, 968-981.
-- d'Aix-la-Chapelle, 566.
— Berteaux, 888-899.
— Bruck, 915-917.
— Cérioux, 904-907.
— Clément, 982, 983.
— Custine, 549, 622, 681.
— Girardin, 900-903.
— de la Gironde, 603.
— Guiliebaut, 961-967.
— Josset de Saint-Laurent, 1157, 1160,
1164, 1175, 1208, 1214, 1437.
— LaTour-du-Pin, 1191, 1194,1223,1229,
1332, 1334, 1447.
— Le Cocq et Le Blanc, 911-914.
— Morizot, 1147, 1160, 1177.
— Renyé, 918.
— Ringard, ex-curé de Saint-Germain-
l'AuxerroisT 1134, 1379, 1410, 1429.
— Salleneuve, 919, 920.
Affichage d'un arrêté de la section du
.Mont-Blanc en faveur de Pache, 1214,
1221 ; de certificat de civisme à la porte
d'une maison commune, 357; du décret
chargeant le Comité de sûreté générale
de surveiller les députés perturbateurs
des assemblées primaires, 1028 ; d'im-
primés contre les Jacobins, 471j de
l'interrogatoire d'Egalité, 708; du journal
l'Observateur Sans-culoKc, 1405, 1412,
1417, 1421, 1436, 1466; des noms des
habitants des maisons sur les portes,
511, 514; d'une pétition des Cordeliers,
1349; du rapport de Chabot après l'as-
sassinat de Marat, 733; du rapport de
David sur la célébration de la fêle du
10 août 1793, 990; dans les corps do
garde de décrets relatifs aux soldats de
l'armée de Belgique, 513.
Affiche contre les accapareurs, 1134; d'un
boucher de la section de Bondy, 655;
du curé de Saint-fiermain-l'Auxerrois à
TABLE ALPHABÉTIQUE
477
ses paroissiens, 655; de Drouet au sujet
de la provocation en duel de Penières
par De Lacroix, 631 ; d'Hébert contre la
Commission des Douze, 651 ; de Roch
Marcandier contre la minorité de la
Convention, 652; de la Municipalité sur
l'état des subsistances, ;J32; d'Olympe
de Gouges contre sa détention, 1367;
de Pache en réponse a.u Journal de Paris,
680; d'un patriote persécute, sous la
voûte du Palais de l'Egalité, 1373; de
Prudhomme, journaliste, 684; de la sec-
tion de Beaurepaire relative aux registres
des marchés, 1113; de la section de 1792
protestant contre son prétendu inci-
visme, 1089 ; de la Société populaire
d'Arcis-sur-Aube contre les traîtres de
la Convention, 677; de Vincent deman-
dant l'expulsion des employés non Sans-
culottes, 1343 ; brissotine et incendiaire
contre les Sans-culottes, 1458; dérisoire
du ministre de la guerre, 635 ; placardée
au Palais-Egalité par les soins de Cus-
line fils.lllO.
Affiches (murs de Paris couverts d'), 1330,
1444; annonçant l'ouverture du bureau
chargé de recevoir les procés-verbaux
d'acceptation de la Constitution, 1124;
placardées dans Paris (désignation des),
708; des communes et sociétés portant
adhésion à l'insurrection du 31 mai, 699;
de Petion (dénonciation d'), 862; de
vente de la maison Brunoy aux Champs-
Elysées (ordre d'arracher les), 1317.
Affûts (besoin urgent d'), 676; de canons
(construction d'), 508, 5i7, 689; et de
caissons (fabrique dans l'église des Filles-
du-Calvaire d'), 1439.
Agate (coupe d') de forme antique, 1001,
lOoo.
Agent d'un évêque (dénonciation contre
un), 1424; du maire de Paris, 485; de
l'ex-minislre Lebrun, 1288; du Pape
(présence à Charenton-Saint-Maurice
d'un), 1308 ; secret des contre-révolu-
tionnaires, 577.
Agents de l'administration des Subsis-
tances (boulangers et meuniers pris
comme), 1189.
— des Autrichiens et des Anglais, 772.
— de change (décret sur la confiscation
des étrangers, rapporté par l'intrigue
des), 1310.
— du château des Tuileries, 516.
— du Comité de sûreté générale, chargés
d'arrêter les marchands d'argent, 1376.
— du Conseil exécutif à Boi-deaux (utilité
de l'envoi d'), 1452.
— de Dumouriez à Paris, 503, 509.
— des Jacobins Maratistes, 600.
— de La Fayette, 425, 441.
— de Louis XVI (officier de paix, chef
des), 475.
— du ministre de l'intérieur (dénonciation
aux Jacobins d'), 1436.
— de Pitt et Cobourg à Paris, 577, 68o,
091, 1189, 1343, 1351.
— du pouvoir exécutif, 509.
-— do Robespierre et de Dumas, 380.
— secrets des émigrés, 497; secrets de
troubles, 435.
Agés (mesures au sujet de prêtres ré-
fractaires), 190.
Agiotage (mesures contre I'), 438, 472,
538, 1228, 1419; à la Bourse, 553, 714,
1?33, 1258, 1284.
Agiotages du banquier Grenus, 1228.
.Agioteurs (café du Caveau fréquenté par
les), 1373; (café de la Place Dnuphine
fréquenté parles), 1373; de Lyon, 1329,
1435; du perron et du Palais-Egalité,
518,538,1267,1268,1284,1348,1349,1356.
Agitateurs (ouvriers excités par des), 1259,
1260; aux abords de la salle de la Con-
vention, 463, 613; à Paris, 532, 616, 630,
634; dans le Loir-et-Cher (arrestation
d'), 190.
Aide de camp de la force armée de Paris
(faux), 715; du général La Marlière
(propos inciviques d'un), 1123.
Aides de camp (écrou à l'Abbaye de deux),
1143, 1147; du général Hanriot (mission
à deux). 1213.
Aigueperse (Puy-de-Dôme), comité de
surveillance, 919.
— officier municipal, 919.
— officier de santé, 919.
AiGuiLL.vc (Jacques-François-Elienne d'),
ancien officier, 1194, 1197, 1205.
Air.uiLLON (duc et duchesse d'), 501.
Ain (RovER, député du département de
1'), 184, 185, 314-319.
— mission du représentant Fayolle, 133.
478
TABLE ALPHABÉTIQUE
Air méphitiiiue de la maison d'arrêt des
Carmes, 309; respiré à la Force, 2H.
— pestiféré des prisons, 372.
Airs patriotiques chantés dans les cafés
des boulevards, 1284.
Aix-la-Chapelle (Allemagne), déroute
des volontaires, 360, 566.
— évacuation et prise par les Prussiens,
4bO.
Alais, aide de camp de Santerre, 587,
Albebt (Jean-Bernard), député du Haul-
Rhin à la Convention nationale, 297.
Albitte (Antoine- Louis), député de la
Seine-Inférieure à la Convention natio-
nale, 1309, 1403.
Alcali volatil pour secours aux noyés
(demande d'), 1293.
Alibkrt (Marie), veuve de Marc Nolin,
portière de la maison Virginie, 306.
Allain, citoyen de la section de Marseille,
744, 745.
Allée des Veuves aux Champs-Elysées, 741 .
Allées du Champ de la Fédération, 1141.
Allemagne (crimes des empereurs d'),
1241.
Allemand (essai de Constitution en) par
Adam Lux, 970.
— (général Stengel suspect comme), 360.
— (saisie de lettres en), 1304.
Allemande (propos tenus sur la place de
Grève par une), 602.
Allemandes (café recevant les gazettes),
516.
AUobroges (corps armé des), 468.
— DoppET (colonel des), 1287.
Alpes (cam|i du Belvédère dans les), 1493.
Alpes-Maritimes (1" bataillon des), 78.
— (BLA.Nuur, député du département des),
32-38. 70, 83, 184, 18b; (D.\nRAY, député
du département des), 75-85; (Massa,
député du département des), 210-221.
— (procureur général syndic du départe-
ment des), 32, 33.
Alquier (Charles-Jeaii-Marie), député de
Seiiie-et-Oise à la Convention nationale,
président du Comité de sûreté générale,
321, 739.
Alsace (Conseil souverain d'), 297.
Altercations de La/.owski avec des révo-
lutionnaires, 542.
Amaiile (citoyen), ouvrier de la fabrication
des assignats, 1217.
Amant, banquier de jeux prohibés, 450.
Amah (Jean -Pierre- André), député de l'I-
sère à la Convention nationale, 278, 280,
315, 742, 743, 803, 902, 972, 1040, 1041,
1403, 1508.
Amazone (femme suspecte costumée en),
625.
Ambassadeur de Venise (absence de 1'),
1175.
Amboise (Indre-et-Loire), société des
Sans-culottes républicains, 806.
Ambulances militaires (monopole des), 548.
Américains (vivres apportés aux habi-
tants du Cap français par des navires), 597.
Amérique (fils d'un ancien maître de
poste de Meaux, possédant 40,000 livres
de rente en), 1368.
Amérique septentrionale (établisse-
ment de la liberté dans 1'), 1510.
Ami des Lois (T), pièce de théâtre, 410, 534.
Ami du peuple (D, journal de Marat, 726,
942, 1569.
Ami véritable du peuple (1'), journal, 036.
Amiens (Somme), comité de salut public
(inexistence de), 1364.
— lettre en provenant sur les journées
des 31 mai, 1" et 2 juin. 329.
— mission au sujet de l'affaire Saint-Lau-
rent, 1175, 1177, 1182.
— négociant, 1160.
— tribunal du district, 1185, 1208.
Amyon (Jean-Claude), député du Jura à la
Convention nationale, 1,2,184,185,331.
Analyse de différents systèmes sur le feu et
la chaleur, ouvrage manuscrit de Marat,
803.
Anarchistes aux Jacobins (parti des), 603.
Ancenis (Loire-Inférieure), occupation de
cette ville par les Vendéens, 702.
Ancien régime (abus de), 583, 1340; (pré-
férences pour 1'), 681, 708.
Andelys (les) (Eure), district, 280, 282,
284.
— honneurs funèbres rendus aux mar-
tyrs du 10 août, 286.
Andukï (Antoine), député de la Corse à la
Convention nationale, 3-9.
Angers (Maine-et-Loire), députés de celte
ville envoyés à Paris, 670.
— diligences, 1.300.
— occupation de cette ville par les Ven-
déens, 702.
tAbLE ALPHABÉTIQUE
47Ô
Angolais, pensionnaire à l'hospice de Cha-
lenlon (relations suspectes d'un), 1206,
1308.
— (accaparement des gros sols par les),
577.
— (député de la Sartlie tourmenté par
les), 1.
— (général Houchard soudoyé pour re-
lâcher un prince), 1423.
— (habitants du Cap français heureux de
l'arrivée des), 597.
— (occupation de la Corse par les), 7.
— (pêcheurs capturés par des corsaires),
550.
— (port important livré aux), 1303.
— (prétendue prise de Dunkerque par
les), 283.
— (projet de livrer la ville et le port de
Brest aux), 1233.
— (propos détestables tenus dans les ca-
fés par des), 532.
— (propos tendant à rétablir la confiance
. des Français envers les), U82.
— (succès remportés par le général Hou-
chard sur les), 1286.
— (tentative de débarquement des), 509.
— (vivres fournis aux rebelles de la Ven-
dée par les),' 600.
— prisonniers à Brest (faste des), 26 ; ré-
sidant à Paris (expulsion des), 691 ;
suspects (présence à Paris d'), 462, 604.
Anglaise (renseignements fournis par
une lettre), 1113.
Anglaises (détention du député Girault
dans la maison des Ursulines), 158 ;
(femme Olivier-Gerenle incarcérée en la
maison des), 154, 155; (messe de prêtres
insermentés au couvent des), 489.
Angleterre, assemblées de non con-
formistes, 674.
— (commerce de la P'rance avec 1'), 1310.
— (éloge de la Constitution de I'), 680.
— (émigrés en), 468.
— famille Leigonyer y réfugiée, 690.
— faux départ de Charlotte Corday pour
cette destination, 941.
— ex- receveur des finances en arrivant,
oOl.
— intrigants y réfugiés, 463.
— (jeune .\nglais pensionnaire de lamaison
de la Charité-Saiut-Maurice en l'elations
avec la cour d'), 1308.
— (mission secrète du fils d'un agent de
Lebrun en), 1320.
Annales de la Itcpublique française, jour-
nal, 739.
Anneaux à secret contenant des morceaux
de l'habit de Louis XVI, 1418.
Antiikoul (Edme), lieutenant-colonel du
90"= régiment, 676.
Anliroyalistés (jeunes gens de la réquisi-
tion demandant à former un corps d'),
1404.
A.NTOiNE, officier de marine, 1214, 1221.
Anvers, lettres en provenant, 488.
AousT (marquis d'), capitaine de vaisseau,
1387.
Apothéose de Marat au Panthéon, 867;
célébrée à Tonnerre par la Société des
Amis de la Constitution, 798, 801, 1179.
Apothéose des guerriers de la Liberté et de
l'Egalité tués aux Tuileries, le 10 août
1792, par Hichou, 286.
Afiolhicaire en chef de l'armée du Nord
(vente par le Conseil de santé de la place
d'), 1289.
Ap(Mres de Palloy (pierres de la Bastille
portées dans les départements par les),
752.
Apport Paris (1'), 432, 1339.
Approvisionnement de charbon de terre,
1356; de farines à la Halle au Blé, 427,
694.
— de Paris, 523, 525, 694, 697, 714, 717,
1186, H89, 1201, 1207, 1209,1292,1321;
(ports de mer conttibuant à 1'), 1121.
— défectueux de la place de Gravelines,
1239.
Approvisionnements faits par les malveil-
lants, 1462.
Arbelin, serviteur de la duchesse de Bour-
bon, 1553.
Arbkltier (Etienne), oflicier de paix, 306,
398.
Arbois (Jura), con.seil général de la com-
mune, 288.
— décès de Désiré Laurenceot, comman-
dant du 4° bataillon du Jura, 188.
— Société populaire, 189.
Arbre de la Liberté (collecte faite entre
les ouvriers et employés de la fabrica-
tion des assignats pour inaugurer un),
1477; (replantation de 1') par les sec-
tions des Fédérés et de Popincourt,413;
MO
TABLE ALPHABÉTIQUE
devant le collège des Quatre-Nalions,
1123.
— à Charenton (couronne civique atta-
chée à 1'), o97.
— brûlé à Rouen, 1339; coupé à Kaysers-
berg, 297.
Arc de triomphe, boulevard de la Comé-
die-Italienne, H41.
Arcade Saint-Jean, 1178.
Archevêché (commissaires des sections à
1), 497, 589; (enfant noyé, repêché au-
dessous de 1'), H63.
Archipel (Iles de 1'), 491.
Archives (pendule inventée par un horlo-
ger, donnée pour être placée aux), 1483.
— des Assemblées primaires, lObO; du
Comité de sûreté générale, 234, 23j,
803; de la Convention (dépôt des pro-
cès-verbaux d'acceptation de la Consti-
tution aux), 1039; des Liégeois (trans-
lation à la salle d'Egalité des), 517; du
ministère de la police générale, 233.
Archiviste du Comité de sûreté générale,
233; du palais du prince de Condé, 1191.
Ârcis-sur-Aube (Aube), société popu-
laire, 677.
AucQ (Marie-Jeanne d'), veuve de François
Macart, premier commis des domaines
nationaux, 97.
Ardèche (députés du département de 1'):
Gariliie, 147; SouBEYB.iN DE Saint-Prix,
360-372.
— directoire du département, 362.
— mission du représentant Fayolle, 133.
AnniviLLiERS (Jean-Charles D'), commis-
saire pour les subsistances dans les dé-
partements, 1424.
Ardouim (Jean), juge au Tribunal révolu-
tionnaire, 9S3, 967.
Ardres (Pas-de-Calais), cantonnement du
2« bataillon de la 2"= division de gendar-
merie, 1476.
Argent (achat cl accaparement par les
Flamands et Liégeois de 1'), 1294.
— (commerce de 1'), 430, 333, 394, 641,
097, 714, 1123, 1129, 1175.
— (demande à l'effet d'interdire la venic
de 1"), 438, 495, 497, 311, 314, 518, 538.
— (valeur de 1"), 503.
— monnayé (saisie à l'hôtel de Tours
d'une caisse d"), 1123.
— pris par la Police aux députés prison-
niers, 230, 375; saisi sur les marchands
d'argent (dépôt à la Trésorerie natio-
nale de 1'), 1376; trouvé sur des indi-
vidus en haillons pillant les épiciers, 435.
Argentan (Orne), conseil général per-
manent, 777.
— district, 947.
— officier municipal, 777.
— secrétaire-greffier de la municipalité,
777.
Argenterie (détournement d'), 432; (va-
leur de 1'), 693; (voitures d') venant des
armées, 556 ; (vol au moulin de Gonesse
d'), 714; avec marques de féodalité,
1197.
— des compiunes de Vincennes et Fon-
lenay-sous-Bois, 1429; de l'ex-curé de
Saint-Germain-l'Auxerrois (extraction de
1'), 1410; du député Bresson (enlève-
ment de 1'), 61.
— de l'église de Vilry (vente par la muni-
cipalité de 1'), 1300; des églises de Bel-
gique, 1238; des églises de Menton
(projet d'envoyer sur la Rivièra de Gênes
1'), 213.
Ariège (département de 1'), 794.
— mission de Chaudron-Boussau, 33.
Aristocrate (horloger dénoncé comme),
983; (mère d'Hanriot, dénoncée par son
fils comme), 684; (poursuites contre la
supérieure des Sœurs de la Charité,
très), 1269.
Aristocrates (administrations de départe-
ments et de districts composées d'), 699;
(aflluence àParis des), 488, 394; (alarme
semée par les), 301 ; (Anglais fréquen-
tant les), 604; (arrestation du duc d'Or-
léans déconcertant les), 309 ; (assemblée
de la section de Bon-Conseil troublée
par les vociférations des), 394; (bruit
de la prise de Liège et Bruxelles ré-
pandu par les}, 437; (café du Caveau,
fréquenté par les), 1373; (café Lamiral
fréquenté par les), 1267; (cafés fréquen-
tés par les), 1315; (cafés de la maison
do l'Egalité remplis d'), 1351; (club d'),
1261 ; (club au Palais et jardin de l'Ega-
lité fréquenté par les), 1288, 1384, 1407 ;
(commerce d'argent avec les), 1287;
(conciliabules dans le jardin ou les cafés
du Palais Egalité des), 343; (conflits
provoqués dans les sections par les),
TAIU.E ALPHABÉTIQUE
181
553, 594; (consternation des), 441; (la
Correspondance politique, journal très
connu (les), 1413; (dénonciation d'une
famille entière d'), 1303; (député des
Côtes-du-Nord hostile aux), 136, 137;
(désertion des volontaires commentée
par les), 445; (dessein d'écraser les
journalistes), 580; (Dumouriez et Roland
considérés comme), 491; (entrée de
Garât au ministère ranimant le courage
des), 472; (Faubourg Saint-Antoine sou-
doyé par les), 1284; (femmes des Halles
cotées comme), 617; (femmes révolu-
tionnaires demandant lejugement immé-
diat des), 1388; (fréquentation par San-
terre de femmes), 514 ; (frère du député
Massa tué par les), 210; (hôtel de
Washinglon fréquenté par les), 1337 ;
(jeux de cartes emblématiques employés
dans les maisons), 1398; (maison du
présidentRolland repaire d'),1341, 1456;
(menaces contre les imprimeries), 459;
(menaces d'invasion de la commune de
Jagny par les), 1364; (mesures à Cam-
brai contre les), 1189; (mesures du re-
présentant Du Boucliet contre les), 16;
(population de Menton, égarée par les),
210; (professeurs du collège de l'Egalité
considérés comme), 1350 ; (projets
subversifs do députés des Assemblées
primaires réputés), 1027 ; (propos
atroces tenus dans les cafés par les),
450; (rapprochement entre les modérés
elles), 563; (rassemblement do chevaux
dans des maisons d"), 522; (rassemble-
ments au chdteau de Versailles d'),
1360; (rassemblements à Passy d'),634;
(rassemblements à Tours d'), 482; (ras-
semblements d') chez l'apothicaire de
Monsieur, 1261; (rassemblements d')
dans une maison attenante au Café mi-
litaire, 1369; (rassemblements d'), dans
la terre de Meslay, 1391; (Sans-culottes
du Faubourg Saint-Antoine décidés à
écraser les), 127';; (système des), 458;
(taxe sur le bois et le charbon approu-
vée par les), 1239; (troubles dans l'as-
semblée de la section de Bon-Conseil
causés par les), 448 ; (visites faites à
Michonis dans sa prison par les), 1394;
de la section du Mont-Blanc (nrroslalion
d'), 1344; Lyonnais (projets des), 1329.
T. IX.
Aristocratie (arrestation de M"' Du Barry
pour son), 1374; (Comité de salut public
du Déparlement dénoncé comme un
corps usé penchant vers 1'), 1410; (étal-
major des troupes à Beauvais gangrené
d'), 1360; (peu d'influence de 1') dans
le district de Carpentras, 152.
— des marchands boutiquiers, 681, 687;
Genevoise (Jean-Jacques Rousseau per-
sécuté par 1'), 772; mercantile de la
section des Lombards, 61G.
Aristocratiques (représentation au Havre-
de-Grâce de pièces), 1337.
Armée des Alpes (dénonciation contre un
payeur aristocrate de 1'), 1288; (desti-
tution d'un adjudant général de 1'), 1288;
(destitution d'un chirurgien-major de
1'), 1276, 1403; (destitution de KeHer-
mann, commandant en chef de r),1287;
(destitution d'un médecin de 1'), 1309;
(nouvelles de 1'), 1401.
— des Alpes et d'Italie (mission de Peyre
et Maisse à 1'), 258.
— des Ardennes (boulangers de 1'), 1187;
(camp de Carignan à 1'), 1174.
— de Belgique (désertion des soldats de
1'), 513 ; (nouvelles fdcheuses de 1'), 450;
(inspection par Beurnonville de ]'), 497.
— de Brest (menées des fédéralistes à 1'),
1233.
— des Côtes de la Rochelle (convoi d'ar-
tillerie pour 1'), 521, 698; (courrier de
1"), 1126; (suspension d'un capitaine de
pionniers de 1'), 1419.
— des frontières d'P'spagne (faiblesse de
l'effectif de 1'), 609.
— d'Italie (correspondance interceptée par
les représentants à 1'), 75.
— de Meaux (employé à 1'), 1185, 1194.
— de la Moselle (convoi d'artillerie pour
1'), 1067; (représentants en mission près
!■), 41.
— du Nord (apothicaire en chef de 1'),
1289; (canonniers de 1'), 077 ; (chevaux
pour 1'), 535 ; (chirurgien-major destitué
de l'armée des Alpes demandant une
place de chirurgien consultant de 1'),
1403; (commandement de 1'), 497, 516;
(commissaire du pouvoir exécutif à 1'),
1089 ; (commissaire ordonnateur à 1'),
1507; (convois d'artillerie et d'armes pour
1),710, 715, 1176, 11 98; (formation de 1'),
31
482
TABLE ALPHABETIQUE
S06; représentants en mission (Le Tour-
neur et Collombel), 1507; (voilures d'ar-
genlerie venant de 1'), S36.
— de l'Ouest (mission du représentant
Grenot à 1'), 165.
— de Paris ou de Berruyer, 508, 512, 547.
— de la réserve (convoi d'artillerie pour
1'), 615.
— des Pyrénées (convoi de fusils pour 1'),
521.
— des Pyrénées-Occidentales (convoi d'ar-
tillerie pour 1'), 710.
— des Pyrénées-Orientales (convoi d'ar-
tillerie pour 1'), 692.
— du Rliin (commissaires des guerres de
1'), 1144; (visite des magasins de 1'),
1495; (voitures d'argenterie venant de
1'), 556.
— de Santerre (retraite de 1'), 684.
— du Var (fusils destinés à 1'), 506; (ins-
pecteur des vivres et fourrages de 1'),
475; (présence du fils d'Egalité à 1'),
1544.
— de la Vendée (cartouches à balle en-
voyées à 1'), 578; (commissaires à 1'),
552; recruteurs pour 1'), 1207.
— cantonnée à Longwy, 329.
— de contre-révolutionnaires (projet d'),
532, 691.
— révolutionnaire (formation de 1'), 485,
591, 693, 1224, 1230, 1232,1238, 1241,
1267, 1270, 1275, 1287, 1311, 1319, 1325,
1345, 1402, 1419, 1427, 1439, 1448.
— royale et chrétienne, 708, 1108.
Armées (célébration de la fête de l'Unité
et de l'Indivisibilité de la République
dans les), 1004 ; (courriers secrets des),
441 ; (femmes infectées de la maladie
vénérienne contaminant les), 1370;
(le journal du Père Duchêne envoyé aux),
699; (marchés frauduleux pour l'ha-
billement et l'équipement des), 1442;
(motion pour l'exclusion des nobles des),
713; (ordre d'exclure les femmes en-
combrant les), 506; (voitures d'argen-
terie, bijoux et linges d'autel venant
des), 556.
— commandées par Miranda etEgalité,329.
— de la Belgique (fournisseur des), 1191.
— de Hollande (succès des), 441.
— du Nord (généraux des), 457; (soldats
revenant des), 598, 606.
.\rmement des vaisseaux de la République
(caronades pour 1'), 412.
Arménienne (robes et vestes à 1'), 491.
Armes (armurier faisant le commerce d'),
1143; (contrôle de la délivrance d'),
682; (défense aux brocanteurs d'acheter
des), 468; (fabrication des), 302; (forges
pour la fabrication des), 885, 1333; (ma-
nufacture d') à la Courneuve, 1269 ;
(mise en activité d'une fabrication d'),
1182; (ouvriers pour réparation des),
682; (pénurie du charbon préjudiciable
à la fabrication des), 1356; (recherche
dans les sections des), 495 ; (réquisition
chez les marchands du quai de la Fer-
raille des), 1142; cachées h Bellevue et
à SaintCloud, 002 ; de la cavalerie de
l'Ecole militaire (défense d'acheter les),
387.
— du député Brisson (enlèvement des), 61.
— tranchantes (députés prisonniers privés
d'), 107, 126, 138, 375; enlevées à la
femme du député Olivier-Gérente, 155.
— de Capet (colliers des chevaux portant
les), 1462; de France (chapeau orné
d'un bouton aux), 486 ; de la Ville (ré-
forme des boutons d'uniforme aux), 1430.
Armoiries avec ileurs de lis près du pas-
sage du Manège, 542.
Armonville (Jean-BaptisLe), député de la
Marne à la Convention nationale, 837.
Armuriers (accaparement de fusils par la
commune de Melun chez les), 516.
Arnaud (Bertrand), membre du Conseil
général de la Commune, 1134.
— président de la Société populaire de
Largentière, 327.
Arquebusiers (Sainte Barbe, patronne des),
1501.
Arras (Pas-de-Calais), convoi d'artillerie,
1209, 1215, 1224, 1264, 1335, 1429, 1437.
— représentants en mission à l'armée du
Nord, 1507.
Arrestation d'^Adam Lux, député extraor-
dinaire de Mayence, 786, 788; d'.\de-
line, actrice du Théâtre-Italien, 1334;
du sieur d'Aiguillac, ancien officier,
1205; d'Aubry, député du Gard, 10, 11;
de Bailleul, député de la Seine-Infé-
rieure, à Sainl-HiUier.s, près Provins,
15, 18-20, 22; de Blad, député du Finis-
tère, 27; de Blanqui, député des Alpes-
ÎABLE ALPHABÉTIQUE
483
Maritimes, 37; Je Blaux, député de la
Moselle, 46 ; de Blaviel, député du Lo^
49; de Bohan, député du Finistère, 52,
1)4; de Bougon, colonel du régiment de
hussards de Bercheny, 1302; de Caecile,
commandant des canonniers, 708; de
Cazeneuve, député des Hautes-Alpes, 67;
de J.B. Cérioux, imprimeur, 90a, 900;
de Couppé, député des Côtes-du-Nord.
71 ; de Craparl, imprimeur d'écrits sé-
ditieux, 1183; de Dabray, député des
Alpes-Maritimes , 7a , 84 ; du général
Dillon dans un (iacre, 1430; de M"' Du
Barry, 1374; d'Estadeus, député de la
Haute-Garonne, 120; de Faure, député
de la Seine-Inférieure, 124; de Faye,
député de la Haute-Vienne, 129, 130; de
Ferroux, député du Jura, 134; deForest,
député de Hliône-et-Loire, 141, 144-146 ;
de Garilhe, député de l'Ardèche, 147,
148; de Garin, administrateur au Dé-
partement des Subsistances, 1115; d'O-
livier-Gérente, député de la Drôrae et de
Vaucluse, 151, 152; de Girouart, impri-
meur d'ouvrages contre-révolutionnai-
res, 1089; de Gonchon, agitateur (ordre
d'), 1127; de Grenus, banquier-agio-
teur, 1228; de Guillaume, ancien consti-
tituant (ordre de procéderai'), 1304; de
Ch. Guillebaut, entrepreneur à Saint-
Jean-de-Losne, 961 ; de Guiter, député
des Pyrénées-Orientales, 107; d'Hébert
et Varlet, 63."i, G40; de Ilecquet, député
de la Seine-Inférieure, 170; du sieur
Josset, clerc tonsuré, 1160; de Lam-
bert, ex-contrùleur général (ordre d'),
1447; de Laplaïgne, député du Gers,
179-181; de Fr.-Sébaslien Mercier, dé-
puté de Seine-et-Oise, 224, 229, 234; de
Michel, député de Hhône-et-Loirc, 236-
240, 2'i3, 245; du duc de Mivernois,
1433; de la duchesse d'Orléans, femme
d'Egalité, 1518-1;;21; de Petion, 1241;
de Richou, député de l'Eure, 272, 274,
278, 279, 281, 282, 293; de Rouzct, dé-
puté de la Haute-Garonne, 305, 306; de
Saladin, député de la Somme, 333, 334;
de Saurinc, député des Landes, 345, 346;
du marquis de Ségur, déguisé en char-,
relier, 002; de Seinonville, ambassadeur
de la République à la Porte ottomane,
491, 571; de Serre, député des Hautes-
Alpes, 350-352; de Soubeyrau de Saint-
Prix, député de l'Ardèche, 362, 363, 369;
de Soulignac, député do la Haute-
Vienne, 373; de Tournier, député de
l'Aude, 376; de Vernier et Babey, dé-
putés du Jura (ordre d'), 377, 378.
— d'un accapareur de charbon, 1260;
d'agents de Dumouriez, 509 ; d'agita-
teurs dans le café de Chartres, 532, 534;
d'agitateurs dans le Loir-et-Cher, 190 ;
d'un aide de camp de Dumouriez, 566 ;
d'aides de camp, se trouvant à Paris sans
permission, 1143, 1147; d'un ancien
capitaine d'artillerie suspect, 1320; de
l'ancien curé de Saint-Germain-l'Auxer-
rois,1134; d'aristocrates gangrenés delà
section du Mont-Blanc, 1344 ; d'un bou-
langer vendant du pain la nuit, 1137 ;
de cavaliers volontaires refusant de
partir, 456; d'un charretier d'artillerie
ivre, 1144; de citoyens blâmant la sus-
pension des assignats, 1122; de ci-
toyens par ordre de la Commission des
Douze, 642 ; des citoyens sans caries de
civisme ni cocardes, 402, 490, 492,
494, 499, 500, 510, 519, 527, 544, 594,
707, 1122; de citoyens insubordonnés
de la section de la Croix-Rouge, 1202 ;
de clercs de notaires et d'avoués à la
Mairie, 566, 568, 569; du colleur d'un
placard hostile aux Jacobins, 1343 ;
d'un commissaire de la section des Gra-
villiers pour dilapidations, 1174; de cora-
. plices et espions de Dumouriez, 504,
1384; de contrefacteurs et distributeurs
d'assiguals, 406, 452, 483. 1078; de
contre-révolutionnaires à Laigle et à
Mortagne, 1397; du curé de Chantilly
(ordre d'), 1459 ; des députés de la
Haute-Vienne, 173. 174; des 32 députés
girondins, 666, 669, 670, 684, 687, 694,
699, 703, 708, 724, 1568 ; des dé-
putés en fuite ou démissionnaires
(arrêté de la Commune pour 1'), 560;
des déserteurs, 418, 482, 483, 500, 719,
1101, 1208; de déserteurs déguisés en
femmes, 482; du directeur du journal
la Quotidienne, 1105, 1107, 1108; des
directeurs et auteurs du Théâtre du Vau-
deville, 1361 ; il'un domestique empoi-
tantde l'argenterie, 452; d'écrivains à la
solde de La Fayette, 423 ; d'émigrés.
484
TABLE ALPHABÉTIQUE
486, 538, H22, H24, 1268; d'émigrés
déguisés en frères servants de l'iiôpilal
de la Charilé, 5)8; d'un employé au
bureau de la guerre, H75; d'un em-
ployé suspect des Affaires étrangères,
1320; d'un équilibriste jouant de la cla-
rinette à une lieure indue, 426; de la
femme du député Biaux à Metz, 40, 45,
46; de la femme du député Olivier-
Gérente, 154, 15S; d'une femme ache-
tant les habits des volontaires, 1142;
d'une femme pour cris séditieux, 663 ;
de femme déguisée en homme, 433 ;
d'une femme munie de 5 pains, 718 ;
des fonctionnaires publics (décret relatif
à 1'), 1281 ; des garçons boulangers dans
la rue, 495 ; de gendarme en état d'i-
vresse, 1063; des gendarmes se trou-
vant à Paris sans permission, 1195; d'un
individu ayant proféré des cris sédi-
tieux, 444 ; d'un inspecteur d'illumina-
tion sans carte civique, 1117; d'un ins-
pecteur général des Postes, 1229, 1237;
des journalistes antipatriotes, 703; d'un
lieutenant du 6= régiment d'artillerie,
1187; d'un marchand de vins ayant
semé l'alarme, 1215; de marchands
d'argent, 415, 1175; d'un membre du
ci-devantParlemeiit, 1110; des membres
de la famille des Bourbons, 1515-1565;
de militaires séditieux de la caserne de
Babylone, 426; des militaires circulant
dans Paris sans permission, 706, 1064,
1101, 1111, 1115, 1119, 1201, 1208; d'un
muscadin au Palais-Egalité, 1423; de
muscadins sur le boulevard du Temple,
1457; d'un négociant en correspondance
avec la Vendée, 1147; d'un négociant
suspect, porteur d'épauleltes de lieute-
nant-colonel, 1437; d'officier oisif et
tapageur, 1330; d'un particulier, por-
teur d'un sac de louis d'or, 1215; de
particuliers marquant les maisons, 1006 ;
de pétitionnaires, 1453, 1456; de por-
teurs de cocardes à rubans blancs, 587 ;
d'un prétendu gendarme, 486 ; d'un
prétendu secrétaire du Comité de salut
public, 1106; de prêtres réfractaires,
436; de représentants du peuple à la
Réole, 1381; de sédilicux, 430; d'un
sergent de gendarmerie pris de vin, 414;
de soldat vendant son sabre, 440; de sol-
dats trouvés dans les rues, la nuit,avec des
filles, 405, 415; des soldais de la légion
du Nord, 596 ; d'un suspect muni de
30 certificats de civisme, 1233; des sus-
pects, 579, 584, 703, 754, 1171, 1260,
1261, 1263, 1268, 1279, 1290, 1291, 1315,
1320, 1439, 1440,1447,1450; de suspects
de la section de l'Unité, 1241 ; de sus-
pects à Saint-Maur, 1467 ; de suspects
à Suresnes, 1330, 1447; de teneurs de
jeux sur le Pont-Neuf, 529; d'un ven-
deur de faux billets de théâtre, 540;
d'un voleur à la barrière des Sergents,
1123; d'un voleurà la Caisse d'Escompte,
1119; de voleurs, 1061; de voleurs à
l'hôtel de Béthune, 416 ; de voleurs des
boutiques d'épiciers, 1432.
— d'un cabriolet attelé sans conduc-
teur, 1068 ; d'une caisse d'or et d'argent
monnayé, 4125 ; de chevaux marqués,
1209; de numéros du journal le Courrier
universel, 1 170; des subsistances envoyées
à Paris, 695 ; d'une voiture de charbon,
1158, 1195,1222; d'une voilure de cuirs,
1335 ; d'une voiture de farines à Cha-
renlon, 1164; d'une voiture de mar-
chandises à deslination de Lyon, 1147;
de la voilure des ministres pour défaut
de carte civique, 641 ; des voitures por-
tant des eniblèmes de féodalité, 1430 ;
de voitures de bois et de son, 1176;
de voitures de café et eau-de-vie pour
BAle et Belforl, 1168; de voitures de
farine, H17; de voitures defuyards à la
barrière de La Courlille, 664 ; de voitures
de pains aux barrières, 426, 522-524 ;
de voilures de savon, 432 ; de voilure
de suspects à la barrière de Neuilly,
690.
— arbitraire de citoyens de la section du
Louvre, 694.
Arrestations arbitraires imputées au ci-
toyen Chéry, membre du Comité de
salut public du Déparlement, 1281.
.Vrrêtés révolutionnaires jiris à la section
du Contrat social, 588, 1353.
Arrêts infligés pour manquement au ser-
vice de la garde nationale, 480.
Arsenal, ancien directeur, 1274.
— armes et munitions (envoi d'j, 512, 515,
535, 547, 715, 1140, 1195, 1429.
— canons envoyés pour la défense du
TABLE ALPHABÉTIQUE
48 S
Havre, 463 ; (canons placés devant 1'),
482 ; (canons prêtés aux sections resti-
tués à 1'), 404, 1070.
— carte d'entrée, 1215.
— commissaire de l'artillerie, 709, 71S.
— commissaire des guerres, 689.
— (conflit entre les canonniers des sec-
tions à 1'), 397.
— convoi de poudres d'Essonnes, 1169.
— distribution de fusils aux sections, 593.
— état de l'artillerie, o02.
— expériences de nouvelle poudre de
guerre, 508, 605.
— fonderie, 512.
— fusils pour les armées des Pyrénées et
des Côtes y déposés, 521; fusils à ré-
parer y envoyés, 419.
— jardin, 403.
— local pour la fabrication des cartou-
ches à balle, 538.
— magasin à poudre, 707, 1089.
— murs des fossés, H 93.
—r (observateur de police parcourant Paris
jusqu'à 1'), 56 L
— (ordre de suspendre la livraison de
canons au commandant de 1'), 103.
— (patrouilles autour de Tl, 494, 704,707.
— poste des canonniers, H6a, 1215; poste
de la fonderie, 391.
— poudres de guerre, 593.
— réparations d'armes, 082.
— réserves, H41.
— service des canonniers de la section
Popincourt, 1215; .service de garde, 1438.
— au Palais Bourbon (organisation d'un),
527.
Arsenaux (visites des), 1079, 1171.
— Artillerie (convois d') à Arras, 1209,
1215, 1224, 1364, ISS,»!, 1429, 1437; à
Rayonne, 547 ; à Besançon, 1448; à Blois,
704 ; à Caen, 407, 469 ; à Compiègne, 1169 ;
à Laon, 1188, 1224; à Metz, 521, .578,
1174,1224,1438; à Orléans, 451, 499,
699, 1148, 1195; à Hennés, 499 ; à Se-
dan, 1443; à Tours, 578, 679, 718, 1193;
en Vendée, 480, 502 ; pour l'armée des
C6tes de la Rochelle, 521, 696, 998;
pour r.irmée de la Moselle, 1067 ; pour
l'armée du Nord, 710, 715, 1176, 1198;
poui' l'armée de la réserve, 615; pour
l'année d('s Pyrénées-Occidentales, 710;
pour l'urinée des Pyrénées-Orientales,
692; pour la défense des Côtes, 467;
pour la défense du Havre, 463 ; pour les
départements maritimes, 577.
— (école d') ù Metz, 416.
— à l'Arsenal (étal de 1'), 502.
— (expériences de nouvelles pièces d'),
596.
— (rebelles de la Vendée cherchant à se
procurer de la grosse), 577.
— du Pont-Neuf (parc d'), 072.
Artisans (habits de laine rongés par les),
46.
Artois (ancien chapelain du comte d'),
1437; (ancien gentilhomme du comte
d'), 1410; (membres delà Commission des
charroisde Saint-Denis, anciens valetsdu
comte d'), 1419; (recherche aux Champs-
Elysées d'un ancien garde d'), 1408 ;
(valet de chambre du comte d'), 422.
Àsnières (Seine), habitants, 1437.
— maire de la commune, 1429, 1437.
— marques de féodalité, 1292, 1300.
— société populaire, 1429.
Assassinat de Basseville, ambassadeur de
France à Rome, 1248 ; de Pierre Bayle,
à Toulon, 840 ; de Léonard Bourdon, à
Orléans (tentative d'), 478 ; de Carra
offre de 200 livres pour 1'), 961-963 ; des
Jacobins (projet d'), 1346 ; de Claude
Lazowski, 542 ; de Le Peletier de Saint-
Fargeau, 390, 393 ; de Marat, 724, 920,
1080, 1081 ; (Société populaire de Lar-
gentiére déplorant 1'), 327 ; de Marie-
Antoinette, pour venger la mort de
Marat (projet d'), 1081 ; à la Tourelle de
Vincennes, 602; dans les carrières,
463 ; des administraleurs et employés
de Police (projet d'), 550 ; d'une femme
par un cavalier de l'Ecole militaire,
442 ; d'une femme par un militaire de
la Légion Rosenthal, 449 ; par un do-
mestique de son maître, 503 ; projeté de
22 députés Girondins, 669.
Assassinats commis par les volontaires de
Rueil et Courbevoie, 697.
Assassins voilés (exécution, place Mau-
bert, d), 1431, 1433, 1436.
Assemblée de députés des sections aux
Jacobins, 1220; de financiers et de gens
riches à Grenelle, 668; de prêtres con-
tre-révolutionnaires dans la Maison
Bourbon, 1220, 123"i; des administra-
486
TABLE ALPHABETIQUE
leurs et officiers municipaux Liégeois
réfugiés à Paris, au Palais Cardinal,
1032; des charcutiers de Paris, 534;
des citoyens de la Chapelle, 1179, H 82;
des commissaires des sections à l'Evê-
ché, 534; des officiers de la section
armée de 1792, 467.
— électorale des Côtes-du-Nord, 136 ; de
l'Eure, 286; des Hautes-Alpes, 356 ; de
Nice, 212.
— fraternelle de la section du Panthéon-
Français, 1210, 1243.
— générale du Comité de salut public du
Département de Paris, 1121 ; de la com-
mune de Vitry-sur-Seine, 1300; des
créanciers d'Egalité, 1535; des députés
à la Fédération aux Jacobins, 1133; de
la section de Beaurepaire, 472, 670, 879;
de la seclion de Bon-Conseil, 448, 594;
de la seclion de Bonne-Nouvelle, 855 ;
de la section de la Butte-des-Moulins,
489, 669 ; de la section des Champs-
Elysées, 693; de la section de la Cité,
472, 535; de la section du Contrat-So-
cial, 090, 705, 725, 779, 1353, 1364; de
la section de la Croix-Rouge, 1202 ; de
la section des Droits-de-l'Homme, 491,
510, 1453; delà section du Faubourg-
Montmartre, 852 ; de la section des
Gravilliers, 1089, 1262; de la section de
la HalJe-au-Blé, 548 ; de la seclion des
Halles, 648; de la section des Lombards,
472, 548 ; de la section du Louvre, 694 ;
de la section de la Maison-Commime,
553 ; de la section de la Montagne, 831 ;
de la section du Mont-Blanc, 1102, 1159;
de la seclion de Montreuil, 839, 841 ;
de la seclion du Panthéon-Français,
1243, 1298, 1323, 1396, 1456 ; do la sec-
tion des Piques, 427, 441,448,597, 1348,
1423, 1453 ; de la section de la Place-
des-Fédérés, 1363; de la section Pois-
sonnière, 1281; de ia section de la
Réunion, 495; de la section des Sans-
Culottes, 1189 ; de la section du Temple,
850, 1285, 1346 ; de la section de l'Unité,
568 ; de la section régénérée de Beau-
repaire, 879.
■-• législative (conciliabules secrets de
députés de la droite de 1'), 1381.
— nationale genevoise, 772.
— nocturne de la sectiondesTuileries, 550.
— primaire de Courtron, 1140; de la
9» section de la commune de Rouen,
1030.
Assemblées de non conformistes en An-
gleterre, 674 ; de prêtres réfractaires
aux Missions étrangères, 634.
— des sections (convocation pour la no-
mination d'un Commandant général des),
702 ; des sections (désertion des), 1371,
1433; des sections, déclarées nuisibles,
1373.
— fédéralistes de l'Aude, 55.
— générales du Faubourg-Saint-Anloine
(réduction du nombre des), 1322 ; des
sections (censure des citoyens enrôlés
dans les canonniers par les), 1392; des
sections (suppression des), 1421, 1423.
— nocturnes à Montmartre, 1124, 1126;
à Paris, 690; chez Beaumarchais. 1313.
— populaires (chirurgien-major de l'armée
des Alpes attaquant les Montagnards
dans les), 1403 ; (réduction à deux par
semaine des), 1348.
— primaires (acte constitutionnel et décla-
ration des Droits de l'Homme présentés
à l'acceptation des), 986, 1013, 1021 ;
(célébration de la fête du 10 août dans
toutes les), 1004; (demande de remise
de la médaille commémora tive du 10 août
aux archives des), 1030; (députés des)
à la fôte du 10 août, 348, 986, 1002,
1005, 1017, 1018, 1021-1024, 1027-1030,
1033-1035, 1038, 1040, 1043, 1047, 1050-
1054, 1056, 1057 ; (procès -verbaux
d'acceptation de la Constitution par
les), 1000, 1011, 1016, 1020-1024, 1040,
1042, 1051, 1056, 1059; (salves d'artille-
rie pour l'ouverture des), 1063 ; con-
voquées par le département de Rhône-
et-Loire, au sujet des journées du 31 mai,
239 ; pour le remplacement de la Con-
vention, 520 ; d'Eure-et-Loir (farine
apportée par les députés des), 1505;
du Gers (lettre du député Laplaigne
aux), 177; de la Nièvre, 1200; du pays
de Liège, 1031.
Assignat faux (émission par un gendarme
d'un), 607 ; de 400 livres (payement de
marchandises avec un), 1061.
— glissé dans la main d'un inspecteur
de police par Soubeyran de Saint-Prix,
367.
TABLE ALPHABÉTIQUE
487
Assignats (administrateur du timbre des),
1129; (affluence au Palais Egalitt5 de
porteurs de faux), 1403; (arrestation de
fabricants de faux), 406; (ateliers de fa-
brication des), 1217; (attaché à la fabri-
cation des), 1286; (aubergistes suspectés
de fabriquer des faux), 1294; (bulles d'ex-
communication contre ceux qui accep-
tent des), 297; (commerce de contrats
d'), 1287; (dépréciation des), 408, 50.'; ;
(discrédit dans le Loir-et-Cher des), 192;
(distribution aux ouvriers du Faubourg
Saint-Antoine d'), 128"); (don patriotique
des ouvriers et employés de la fabrica-
tion des), 1477 ; (dragons de la Répu-
blique comptant dans leurs rangs des
distributeurs de faux), 448; (écrou à la
Conciergerie d'un porteur de faux), 452;
(élégante du Palais-Royal, complice de
la fabrication de faux), 1283; (émission
dans les maisons de jeu de faux), 301;
de 10 livres (émission de faux), 1272 ; de
300 livres (émission de faux), 1366;
(exécution mouvementée d'un fabrica-
teur de faux), 1283; (fabrication de
faux), 1078; (femmes mal vêtues distri-
buant des paquets d'), 433; (force armée
aux ateliers de fabrication des), 430,
431, 494, 1302; (maison de secours sus-
pectée comme servant à la fabrication
de faux), 1171, 1175; (officier de paix
surveillant l'émission de faux), 470; de
200 livres (payement de bas de soie avec
de faux), 483; (remplacement projeté
par des quittances de finance des), 441 ;
(soustraction par un employé des bureaux
de la Convention d'), 369; (suspension
des), 1122; (vol d') au préjudice du dé-
puté Blanqui, 37, 38; (vol au moulin de
Conesse d'), 714; donnés en payement
(fermier ayant jeté sur un fumier des),
1330; pris par la police au député Uugué-
d'Assé, 107; au député Fleury,138, 139;
à la femme d'Olivier-Gérente, 133; saisis
au préjudice du député Rabaut-Pomier,
262, 267.
— à face royale (préférence marquée
pour les), 699; délivrés aux députés à
la Fédération (retrait et échange des),
1018.
— à tète (vente avec bénéfice sur les bou-
levards des); 1272.
Assomption (couvent de r),lieu de réunion
du Conseil exécutif, 1099.
Ateliers de fabrication d'assigfnals, 1217.
— du faubourg .Saint-Marceau (visite d'),
1303.
— publics (fabrication de fusils dans les),
1430.
Attaque contre Marat à la sortie des Cor-
deliers, 362.
Attaques des gendarmes de l'armée de
Dumouriez contre les volontaires, 488 ;
de Rose Lacombe contre la Convention
à la Société révolutionnaire des femmes,
1337 ; des passants par les volontaires
de Rueil et Courbevoie, 697.
Attributs de la royauté (ordre de déna-
turer dans les Palais et Jardin national
les), 1007.
Attroupement à la barrière des Sergents,
1123 ; à la place aux Veaux, 673; devant
la porte Saint-Martin, 1331 ; de boulan-
gers à la Halle au Blé, 468, 472, 475 ;
de femmes à la Grenouillère et au port
Saint-Nicolas, 716 ; de femmes dans le
vestibule de la Convention, 397, 598 ;
de femmes sur le boulevard Montmartre,
448 ; de muscadins sur le boulevard du
Temple, 1437; de valets du ci-devant
Roi, à Vincennes, 495.
Attroupements devant les boutiques des
boulangers, 427, 525, 526, 694, 696,
1036 ; de femmes aux portes des bou-
langers, 1133, 1231, 1286, 1288, 1292,
1293, 1297, 1299, 1300, 1302, 1303, 1339,
1418, 1423; sur les places publiques, 535.
Auberge, dite la Galiolle, boulevard du
Temple, 472.
Aubergistes (chevaux nourris avec du blé
au lieu d'avoine par des), 1138; (por-
tiers du Louvre faisant le métier d'),
1146; (suspicion de fabrication de faux
assignats pesant sur des), 1294.
AuiîEKT (Michel) , courrier de Marseille,
939, 933.
— instituteur de la section des Arcis,
871.
AuBLiN (Marie-Barbe), femme Pain, por-
tière, détenue à Sainte-Pélagie avec la
sœur et la veuve de Marat, 884-886, 943,
933.
AuDRY (François), député du Gard à la
Convention nationale, 10-12.
488
TABLE ALPHABETIQUE
— canonnier de la section de la Réunion,
477.
Aude, assemblées fédéralistes, 55.
— (députés du département de 1'), Periks,
cadet, 60, 184, 18b, 250, 251 ; Tournieb,
184, 250, 374-376.
AuDiBERT (citoyen), 85.
AuDouiN (Pierre-Jean), député de Seine-
et-Oise à la Convention nationale, 837,
1035, 1037.
— (Xavier), adjoint au ministre de la
guerre, 475, 6i0, 793, 1147.
AiFRK (Charles), homme d'affaires du dé-
puté Dabray, 76.
AuFFRAY (Jean), grenadier au premier ba-
taillon de Paris, 1179.
AuGER, fabricant, 1171.
AuGuis (Pierre-Jean-Baptiste), député des
Deux-Sèvres à la Convention nationale,
156, 165, 331.
AusANiAUD, marchand de vin, membre du
Comité révolutionnaire, 373.
AuTiCHAMP (Jean de Beaumont, marquis
d'), 713.
Autodafé du portrait de Louis XIII à Fon-
tainebleau, 844.
Autriche (émissaires de 1'), 1103.
Autrichiens (assaut de Thionville par les),
703 ; (dépôt à la caserne Popincourt de
prisonniers), 1127, 1129, 1130; (marche
des), 402, 503 ; (plans livrés aux), 425;
(prétendue surprise de l'armée française
par les), 450.
Autun (Saône-el-Loire), Société des Amis
de la Constitution républicaine, 784.
Auvergnats (prêtres réfractnires, défen-
dus par les), 669.
Auvergne, prêtres réfractaires de cette
région, 660.
— lroul)les religieux, 669.
Aux citoyens Petion H Guadet, manuscrit
d'Adam Lux, 970.
Auxerre (Yonne), Société populaire, 782,
1012.
Avance demandée par un commissaire du
Comité de salut public du Déparlement
envoyé à Jagny, 1379 ; de 8,000 Horins
à Dumouriez par un hollandais, 1317.
Avances pour les préparatifs de la fête du
10 août, 994; sollicitées par un obser-
vateur de la Police, 637 ; sollicitées par
les sections pour le départ des volon-
taires, 594.
Avertissement aux fidèles (brochure inti-
tulée), H38.
Avignon (Vaucluse), force armée à en-
voyer au secours des patriotes, 1062.
— (Jourdan d'), 462.
Avis aux citoyens Français, écrit d'Adam
Lux, député de Mayence, 970, 973.
Avoine (attroupement occasionné par la
mauvaise qualité et le prix élevé de 1'),
1065; (blé donné aux chevaux en guise d'),
1138 ; (pain avec de la farine d'), 1089.
Avoines (fermiers près de Sentis vendant
à des prix excessifs leurs), 1421.
Avril (Jean-Baptiste), officier municipal,
445.
Ax (Ariège), Société républicaine, 794.
Ayat (Louis-Charles Beaufranchet d'), gé-
néral à l'armée de l'Intérieur, 502.
Azur (Abraham), secrétaire du Comité de
sûreté générale, 1250.
Babey (Pierre-Athanase-Marie), député du
Jura à la Convention nationale, 13, 14,
331, 377, 378.
Bâche (citoyenne), femme d'un capitaine
de compagnie franche, 1292; 1301.
Bagnères-de-Luchon( Hautes-Pyrénées),
bains, 309.
Bagneux (Seine), boulangers, 1356.
Bagnolet (Seine), contingent do la réqui-
sition, 1359.
Bail des bâtiments de l'Abbaye de Saint-
Germain-des-Prés, 1175.
Baillemo.nt, chef de brigade de la force
armée parisienne, 602.
— colonel du 27" régiment de cavalerie,
1472.
Bailleul (Jacques-Charles), député de la
Seine-Inférieure à la Convention natio-
nale, 15-25.
— (Jean-Anloine-Guillaume), frôre du dé-
puté, 24.
Bailly (Denis), gendarme, 238, 242.
— (Edme-Louis-Barthélemy), député de
Seine-et-Marne à la Convention natio-
nale, 331.
— citoyen de la rue Saint-Martin, 1164.
TABLE ALPHABETIQUE
489
Bains chauds (rhumatisme traité par des),
121 ; nécessaires au député Michel, 243 ;
d'eau de mer (rhumatismes traités par
des), 125.
— royaux, rue Richelieu, 1124.
— de Bagnères-de-Luchon, 309.
— de Dax, 309.
Baiser fraternel entre les dissidents à la
section des Amis-de-la-Patrie, :)77 ; de
fraternité entre les canonniers des sec-
tions des Lombards et de l'Observatoire,
.397.
Bâle (Suisse), marchandises à destination
de cette ville, 1118.
— voitures de café et eau-de-vie à desti-
nation de cette ville, 1168.
B.\LESTiER (Jean-Baptiste-Côme), secrétaire
de la section du Contrat-Social, 702, 72"i.
Ballet patriotique au Spectacle Montan-
sier, 1386.
B.vxcE, inspecteur de police, 346.
Bannière du Comité de salut public du
Département aux obsèques de Marat,
1085; de ruban tricolore au Temple de
l'Immortalité du Champ de la Fédéra-
tion, H41.
Bannières avec emblèmes républicains
(don aux départements de), 1012; por-
tées par les citoyennes de Fontainebleau
lors de l'inauguration du buste de Marat,
844 ; de la Fédération du 14 juillet 1790
(brûlement des), 1012.
Banqueroutiers (Comité; révolutionnaire
central, composé de), 680.
Banquiers (commerce de l'argent par les),
687; (proposition de mettre en état
d'arrestation les), 1234.
— de jeux prohibés (mise en liberté de),
495.
Baptiste, garde national, 1148.
Bar-sur-Ornain (.Meuse), compagnie des
Cliasseurs éclaireurs de la Meuse, 521.
Bahbaroux (Charles-Jean-Marie), député
des Bouches-du-Uhône à la Convention
nationale, 427, 459, 475, 613, 084, 733,
756, 921, 940, 953, 958.
Barbaste (Lot-et-Garonne), habitant,
1001.
Barbezieux (Charente), lettre à l'adresse
du député Ribereau, 269.
Bahdet, archiviste du palais du prince de
Condé, H91.
Bardou (Antoine), domestique, 961.
Baréiie [de Vieuzac] (Bertrand), député
des Ilautcs-Pyrénées à la Convention
nationale, 362, 678, 1048, 1053, 1513.
Baril (René-Charles-François), lieutenant
au 6' régiment d'artillerie, H87.
Barnier (dame), maltresse de l'hôtel des
Patriotes hollandais, 970.
Baron (Louis), payeur des dépenses du
Département, 1292.
— ancien officier de la marine du port de
Hochefort, 1257.
— membre de la Société des Amis de la
Liberté et de l'Egalité de Montauban,
800.
Barré (Pierre-Yves), auteur et directeur
du Théâtre du Vaudeville, 361.
— agent national, 73.
— ex-intendant de Monsieur, 1437.
Barrière de Bondy, 546.
— de la Courtille, 664.
— d'Enfer, 455, 673, 1148, 1438.
— de Neuilly, 690.
— Saint-André, 1335.
— Saint-Denis, 1145.
— Saint-Jacques, 1438.
— des Sergents, 1125.
Barrières (adjudants généraux des légions
chargés de l'inspection des), 1325 ; (amé-
nagement des corps de garde des), 1193,
1209, 1393, 1430; (arrestation de voitures
de pains aux), 522-524 ; (bruit de ras-
semblement suspect entre le bois de
Boulogne et les), 1342 ; (Hanriot, ancien
commis aux), 684 ; (maire de Montrouge,
ancien commis des), 1350; (femmes pas-
sant du pain sous leurs jupons aux),
1325; (fermeture des), 462, 542, 1121;
(force armée placée aux), 393, 511, 663,
1312 ; (indemnité aux citoyens de garde
aux), 1178, 1335; (pain emporté hors
des), 1133, 1141, 1146, 1148, 1150, H55,
1158, 1163, 1172, 1173, 1176, 1178,1180,
1184, 1188, 1193, 1198, 1211, 1230,1302,
1365, 1411; (patrouilles aux), 517, 527,
1095, 1180, 1184, 1188, 1195, 1198, 1206,
1365, 1420, 1430; (réouverture des),
1131; (suppression de la garde des),
664, 1155.
Barrois, volontaire de la section du Mail,
477.
Barthélémy, neveu (l'abbé Jean-Jacques),
490
TABLE ALPHABÉTIQUE
employé à la Bibliothèque nationale,
1218.
Barthélémy [de Recologne] (Honoré-Fran-
çois), inventeur de nouveaux canons,
596.
Bas (Laurent Le), comniissionnalre, por-
teur des journaux de Marat, 934, 942,
953.
Bas défectueux fournis aux volontaires de
la Vendée, 006.
— de laine (filles publiques occupées à
tricoter, pour les soldats des), 1356.
— de soie (assignats faux de 200 livres
donnés en payement de), 483.
Basire (Claude), député de la Côte-d'Or à
la Convention nationale, 959, 1027,
1337.
Bas-Rhin (déparlement du), mission du
représentant Richou, 296.
Basses-Alpes (département des), dépu-
tés .Maisse, 207, 208; Peyre, 252-258;
Savornin, 252.
Bassevillp (Nicolas- Jean HugoiN de), am-
bassadeur de France à Rome, 1248.
— sa veuve, 1248.
Bastia (Corse), Société populaire, 1048.
Bastille (allusion à la prise de la), 581.
— (corps de garde de la), 1198.
— (fontaine de la régénération sur les
ruines de la), 1025.
— (pierres de la), 752.
— (visite des cachots de la), 703.
— (vol des vases sacrés de la), 425.
Bataille (Nicolas-Thomas), en religion le
Père Zenon, ancien provincial des Ca-
pucins-Saint-Honoré, 1456.
Bataillon de muscadins (dangers que fe-
rait courir un), 1346.
— de la Gironde (cantonnement à Bayonne
du), 1452.
— de Paris (don patriotique du i"), 1507;
(casernement à Rueil du 10»), 679.
— des Sans-culottes (Saint-Firmin, quar-
tier général du), 684.
— de volontaires (1"), dit le Républicain,
1318.
Bateau de marchandises (descente pen-
dant la nuil d'un), 1198.
Bateaux (chargement des marchandises
des accapareurs sur les), 1120.
— de farines (déchargement de), 493.
— de fourrage (débarquement de), 1365.
Bateleurs sur la place de la Maison-Com-
mune, 1418.
Balhilde ou le Duo, comédie en un acte,
1340.
Battellier (Jean- César), député de la
Marne à la Convention nationale, 178.
Baudi.n (Pierre-Charles-Louis), député des
Ardennes à la Convention nationale, 995.
Baudot (Marc-Antoine), député de Saône-
et-loire à la Convention nationale, 5,
36, 69, 81, 95, 128, 187, 216, 249, 259,
263. 269, 329, 340, 1413.
BaudraiS (Jean-Baptiste), administrateur
au Département de Police, 93, 475, 926.
Bault, concierge de la Force, 214.
Baumier (Jean-Baptisle), observateur de la
Police, 621, 637.
Bayard (François-Louis), inspecteur du
Garde-Meuble, 1063.
Bayeux (Calvados), nouvelles d'une ten-
tative de débarquement des Anglais,
509.
Bayle (Moyse), député des Bouches-du-
Rhône à la Convention nationale, 175,
902.
— lisez Baille (Pierre-Marie), député des
Bouches-du-Rhône à la Convention na-
tionale, 840.
Bayonne (Basses- Pyrénées), bataillon de
la Gironde y cantonné, 1452.
— canons et canonniers y envoyés de
Meaux, 547.
— (langage d'un individu originaire de),
546.
Bazl\, gardien de scellés, 376.
Bealfort (Jean-Baptisle Thuillier de), co-
lonel de gendarmerie et adjudant géné-
ral, 1191, 1197.
Beauharnais (Alexandre, vicomte de), gé-
néral en chef de l'armt'e du Rhin,
ministre de la guerre, 690.
Beallieu (Michel Haldon-), tenant maison
garnie, 182, 379.
Beaumarchais (Pierre-Augustin Caron de),
1313.
Beaumarin, lisez Bomarin (Charles-Jean-
Marie), capitaine au i'' bataillon de
Paris, 1305, 1318, 1334.
Beaumo.nt du Repaire (Christophe de), ar-
chevêque de Paris, 601.
Beaumont (dame), rédacteur des Annales
(le la République française, 739.
TABLE ALPHABETIQUE
491
Beauregard (Pierre-Raphaël Paillot de),
général à l'armée des Ardennes, 1364.
Beauvais (Oise), Comité de salut public,
1364.
— départ de cavalerie pour la Vendée, 551.
— état-major des troupes, 1300.
Beauvais [de Préau] (Charles-Nicolas), dé-
puté de Paris à la Convention nationale,
890.
Beauvallet (Pierre -Nicolas), sculpteur,
790-792.
Beauvoir (comte de), officier à l'ancien
régiment du Roi, 1182.
Bécard (Joseph-François), commandant de
la force armée de la section Popin-
court, 1!)65.
Bec-d'Ambès (département du), mission
du représentant Besson, 290.
Beccara (notes du député Massa sur l'ou-
vrage de), 212.
Becrer (Joseph), député de la Moselle à la
Convention nationale, 303.
Becqueï (François), commissaire du can-
ton d'Etaples, 1023.
Beffara (Louis-François), commissaire de
police de la section du Mont-Blanc, 98,
170, 240, 379.
Beffhoy [de Reigny] (Louis-Abel), dit le
Cousin Jacques, littérateur et auteur dra-
matique, 1292.
Bègue (A.), observateur do la Police, 629.
Bkhourt (Jean- François), commissaire de
la section de Beaurepaire, 676.
Belfort, Société républicaine, 783.
— voitures de café et eau-de-vie à desti-
nation de cette ville, 1108.
Belgique (argent donné au représentant
Delacroix pour l'évacuation de la), 1423.
— argenterie des églises, 1258.
— armée, 450, 497, 513.
— fournisseur des armées, 1191.
— représentants en mission, 450, 457,507.
— retraite de l'armée de ûumouriez, 459,
485, 513.
— trésors enlevés par Diimouriez, 495.
Belhomue (maison de santé), 310, 370, 372.
Beliahd, volontaire, 486.
Bellavoine, secrétaire greffier de la com-
mune de Vaugirard, 888, 897.
Bellâme (Orne), district (biens nationaux
dans le), 105.
— tribunal criminel (juge au), 1344.
Belleville (Seine), arrestation de Lin-
guet, 1440.
— (canonniers de), 1141.
— contingent de la réquisition, 1359.
— femmes à la porte des boulangers à la
Courtille, 1231.
— lîacre à destination de cette localité,
1106.
— magasins de charbon, 1272.
— municipalité, 1231, 1440.
Bellevue (Seine- et-Oise), serres chaudes,
602.
Bellot, ancien religieux Picpus, institu-
teur à Ivry, 1298.
Beuiont (Jean-Baptiste-Colbert de Beau-
lieu, dit), acteur du Théâtre de la Na-
tion, 1210.
Bénédictins anglais (maison d'arrêt des),
46, 54, 154.
Benezech (Pierre), ministre de l'intérieur,
169.
Benjami.n (Jacob), citoyen de la section de
la Réunion, 1511.
BENorr (Jacques), gendarme, 1003.
— administrateur au Département de
Police, 214.
Be.noxai (abbé), suspect, fréquentant le
café Coreza, 1370
Bentabole (Pierre), député du Bas-Rhin à
la Convention nationale, 677, 757.
Berard, imprimeur du Bulletin national,
1118.
Beraud, observateur de la Police, 1225,
1231, 1232, 1257, 1272, 1285, 1294, 1313,
1322, 1331, 1338, 1346, 1355, 1366, 1382,
1404, 1412, 1421, 1432, 1440, 1451, 1462.
Bero, confiseur, 747, 758.
Berchenï (colonel des hussards de), 1362.
Bercy (Seine), canonniers (compagnie
de), 491, 594.
— chevaux à destination de cette localité,
1209.
— manufacture, 1372.
— révolte de prisonniers, 1325.
— société de charrois militaires, dite
Winter, 602, 606.
Berger, commissaire du Comité de salut
public, 847.
— (citoyen), de la section de l'Indivisi-
bilité, 1344.
Berqot (Jean-Baptiste), officier municipal,
726, 781.
492
TABLE ALPHABÉTIQUE
Berlin (Prusse), La Fayette y conduit, 422.
BERXAnn (Jacques-Cluude), officier muni-
cipal, 1118.
— ancien notaire à Lyon, receveur des
contributions du Faubourg Saint-Ger-
main, 141i).
Ber>'ier, logeur à Villejuif, 73.
Hf.rruyer (Jean-François de), général en
chef de l'armée de l'intérieur, 508, 512,
547.
Bersnout (Antoine-Marie), secrétaire-gref-
fier de la section du Thédtre-Français,
726, 761, 762.
Bekte.\ux (Marie-Anne Jourd.\in-), femme
de charge à Vaugirard, 888-899.
Bertholet, attaché à la fabrication des
assignats, 1286.
Bf.rïon, volontaire de Passy, capitaine au
corps des pionniers de l'armée des Côtes
de la Rochelle, 1151, 11S7, 1159, 1168,
1208, 1281, 1419, 1421.
Bertrand, impliqué dans l'affaire Saint-
Laurent, 1208.
Bebtrand (citoyen), agent du Comité de
sûreté générale, 94.
Bertrand La HosDiNiÈRE (Charles- Ambroise),
député de l'Orne à la Convention natio-
nale, 1063.
Bertremieu, aine, observateur de la Po-
lice, 624.
Besançon (Doubs), convoi d'artillerie,
1448.
Bksson (Alexandre), député du Doubs à la
Convention nationale, 296.
Bétail conduit aux marchés de Sceaux et
de Poissy (achat du), 542, 674.
Bettencourt, commis au bureau de l'ad-
ministration des Subsistances militaires,
1481.
Beurno.nville (Pierre de Riel de), ministre
de la guerre, 450, 453, 459, 462, 470,
475, 489, 491, 497, 503, 505, 507.
Beysser (Jean-Michel), général de brigade
à l'armée de l'Ouest, 1144.
Bezard (François-Siméon), député de l'Oise
à la Convention nationale, 106.
Béziers (Hérault), tribunal, 302.
Bibliothécaire des Jacobins (Carra), 1 110.
Bibliotlièque des ci-devant Jacobins, 765.
— du député Dulaure, 117; d'Egalité (de-
mande d'apposition des scellés sur la),
1534, 1538 ; (recherche de papiers dans
la). 1538; de Mercier, député de Seine-
et-Oise, 226 ; de Vernier, député du Jura.
380.
— nationale (employés de la), llOt ; (in-
carcération aux Madelonnettes d'em-
ployés de la), 1218 ; (réserve des livres
de Marie-Antoinette à la), 1402.
Bicëtre (Seine), administrateur, 1419 ;
(employé de l'administration de), 1482;
(exécutions imaginaires à), 1296; (mal-
heureux sortant de), 563; (réserve de
la section de l'Observatoire à), 1141 ;
(transfèrement de condamnés à), 79 ;
(transfèrement de prisonniers de la Force
à), 1257, 1260.
Biche, citoyen de la rue Geoffroy-l'Asnier,
1173.
BicHET, garde national, 1148.
— observateur de la Police, 549, 622.
Bidehmann (Jacques), officier municipal,
1260.
Bidons pour les armées (fournisseurs de),
1459.
Biens communaux de Mézières (adresse
touchant les), 249.
— nationaux (bulles d'excommunication
contre les acquéreurs de), 297 ; (discré-
dit en Alsace des), 297 ; dans le district
de Bellème (achat de), 105.
Bière (orge conservé par un brasseur pour
la fabrication de la), 1295.
BiKviLLE (citoyen), 1164.
Bir.EOT, citoyen de la rue de fimnelle,
1324.
— observateur de la Police, 1339.
Bijoutier (voleurs pénétrant par le plafond
dans une boutique de), 503.
Bijoutiers (panique chez les), 437 ; du
Palais-Royal (friponnerie des), 1451.
Bijoux du député Blaiiqui (vol des), 37, 38;
des prêtres assommés à Saint-Firmin,
684.
Billaud-Varenne (Jacques-Nicolas), député
de Paris à la Convention nationale,
837, 1012.
Billets (circulation énorme de), 1433.
— de 50 et 100 livres à face royale (pré-
férence pour les), 699.
— de cent sols (disparition des), 699.
— d'invitation pour l'entrée d'un tripot,
1307.
— de spectacle (vente de faux), 540.
TABLE ALPHABÉTIQUE
493
— des tribunes de la Convention (femmes
déchirant les), 661.
— rouges à l'entrée des écrivains de la
Convention, 623.
BiNET, maître couvreur, 1077.
BiociiE (famille d'aristocrates du nom de),
1303.
BiRON (Armand-Louis de Gontaut de), gé-
néral en chef de l'armée du Rhin, 504,
:i9o, 602, 702, 1126, 1127.
BiuOTTEAU (Jean-Baptiste), député des Py-
rénées-Orientales à la Convention natio-
nale, 13.
Bitche (communes du district de), 43.
Bizy près Vernon (Eure), château, rési-
dence de la femme Egalité, 1516, 1518,
1521.
Bl.\che, ancien huissier à Rennes, agent
de PitI, 1343, 1331.
— (citoyen), 744, 743.
Bi.AD (Claude-Antoine-Augustin), député
du Finistère à la Convention nationale,
26-31.
Blanc, observateur de la Police, 660,
661.
Blanchard (François-Nicolas), secrétaire-
commis du Comité de sûreté générale,
176.
Rlanchelande (Louis-Philibert Bouxel de),
gouverneur des îles Saint-Domingue,
523, 526, 690.
Blanchissage (prix du), 433; (prix du), à
Strasbourg, 1173.
Blanchisseurs (attroupement projeté des),
448.
Blanchisseuses (clameurs des), 1296; (ras-
semblement sur la place Maubert dos),
435, 437; accompaj;:nanl les volontaiies
(lixation du nombre des), 554 ; de la
section du Panthéon-Français (arresta-
tion de sacs de charbon par les), 1350.
Blancmesnil (le) (.Seine-ct-Oise), habi-
tant, 1388.
liLANKOHT (Revol, dit), autcur d'une scène
patriotique, 832.
Blanoli (Jean - Dominique), député des
Alpes-Maritimes à la Convention natio-
nale, 32-38, 76, 83, 184, 185, 218.
Blaux (.Nicolas-François), député de la
Moselle à la Convention nationale, 39-47.
Blaviel (Antoine-Innocent), député du Lot
à la Convention nationale, 48-51.
Blé (cherté du), 408 ; (chevaux nourris avec
du), 1138; (dépôt de) dans le déparle-
ment de Seine-et-Oise, 1278, 1281 ; (em-
barquement pour les îles de Jersey et
Guernesey de), 1337 ; (magasins de), à
Melun et Brie-Comte-Robert, 12,36 ; (pé-
nurie de) dans la baidieue de Paris,
1359 ; (prix élevé hors Paris du), 325.
Blés (décret sur les), 353, 336; (enlève-
ment des), 503 ; (envoi aux frontières
pour les armées des), 408 ; (rareté des),
432; (taxe des), 497; pour l'approvi-
sionnement de Paris (abondance de),
1201.
RIcssé à la caverne des Variétés (individu),
411.
Blessés (dépôt à Saint-Denis des volon-
taires), 568 ; (réception aux Grands-
Augustins des volontaires), 482; (visite
par les chirurgiens-majors des sections
des militaires prétendus), 1292, 1301 ;
à la porte des boulangers, 1133; sur la
place de Grève, le 26 février 1793, 432.
Blessures (gendarmes refusant de partir
aux frontières à cause de prétendues),
534.
Blois (Loir-et-Cher), convoi d'artillerie,
704.
— gendarmes, 1173.
— prêtres réfractaires, 190.
Blondel, lieutenant de la garde nationale,
387.
BocHAur, concierge de la maison d'arrêt
de Sainte-Pélagie, 886.
BODSON (Joseph), administrateur au Dépar-
tement de Police, 1333.
BoETinoux (sieur), 433.
Bœuf corrompu (dessein de débiter dans
une boucherie du), 1296.
Bœufs (accaparement pour l'armée du
Nord des), 677; amenés au marché de
Sceaux (nombre des), 569.
BoHAN (Alain), député du Finistère à la
Convention nationale, 52-54.
BoiRON (dame), maîtresse de maison gar-
nie, 150.
Bois, coupable de propos insultants contre
le Comité de sûreté générale, 1219.
Bois de cliaullage (passage à la porte
Saint-Bernard de voilures de), 1176 ;
(prix du), 1259, 1425, 1427, 1444 ; (taxa-
tion du), 1239, 1259, 1364, 1394; neuf
4§4
TABLE ALPHABÉTIQUE
(prix du), 1425 ; de gravier (prix de re-
vient du), 1403.
— pour la marine (fournisseur de), 302.
Bois de Boulogne, 493, 568, 592, 631, 693,
1102, 1147, 1149, 1342.
BoissAT, lisez Boinot (Daniel), quartier-
maitre du corps armé des Allobroges,
468.
Boîte de secours pour les noyés. 1293.
BoiviiN, commissaire pour le recrutement
des volontaires, 449.
Bolbec (Seine-Inférieure), envoi de mu-
nitions, 1146.
BoLLET (Philippe-Albert), député du Pas-
de-Calais à la Convention nationale, 829.
Bombances faites par un capitaine du
1" bataillon dit le Républicain, 1318.
Bombardement de Maeslricht, 4o0.
Bombes (tir des) lors de la fête du 10 août
1793, 1141.
Bon, sergent de canonniers de la section
de la Uéunion, 477.
Bondy (Seine), cultivateur, 1211, 1214.
— municipalité, 1211, 1214.
BoNET (Joseph-Ballhazar), député de la
Haute-Loire à la Convention nationale,
55-58.
Bo-NGUYOD (Marc-François), député du Jura
à la Convention nationale, 331.
Bonjour, neveu, chef de bureau de la
4« division de la Marine, 1512.
Bonneau, aide de camp adjoint au général
Lefort, 1143, 1147.
Bonnet rouge (motions pour le port par
les hommes du), 1397.
— de la Liberté (citoyens de la section
des Fédérés ayant foulé aux pieds le),
1085, 1363, 1379.
Bonnets de chasseurs (vente à vil prix de),
597.
BoNNEVAL (Germain), député de la Meurthe
à la Convention nationale, 1002, 1399,
1505.
Bons de 1 à 8 sols (émission par les cafe-
tiers de), 1069: de 2, 3 et 4 sols on cir-
culation dans les cafés et épiceries, 594,
1258.
Bordeaux (Gironde), Comité révolution-
naire de la ville, 674.
— commissaires de la Convention, 1452.
— contre-révolution, 1406, 1441.
— correspondances, 1381.
— dépêches des députés suspects y en-
voyées, 1322.
— fédéralisme, 55.
— habitants, 305.
— insurrection de cette ville, 1452.
— juif de cette ville, chassé des Jacobins
de Paris, 1387. '
— maison Gatcher, 1338.
— maison de commerce, 602.
— mouvements insurrectionnels. 680.
— négociant, 1452.
— négociants accapareurs, 1408.
— nouvelles de cette ville, données sur le
boulevard, 1412.
— représentants du peuple arrêtés à la
Réole, y transférés, 1381.
— terre dans cette région à M"»' de Po-
jignac, 1400.
Bordelais (rentrée d'émigrés), 1452.
— armés, leur venue à Paris, 668, 670,
674.
BoTOT (François-Marie), juge de paix de la
section du Temple, 503.
BofoT DU Mesnil (Jacques-Marie), lieute-
nant-colonel, commandant la l'^ division
de gendarmerie nationale, 113, 173, 236,
242, 502, 724.
BoTTARD OU BoTARD, marchand de vins de
la section du Contrat-Social, 1429, 1467.
Bouchain (Nord), église, 874.
— société populaire et révolutionnaire,
874.
BoucHAROT, citoyen de la section du Con-
trat-Social, 579.
Boucher (Augustin-Joseph), huissier au-
diencier du Tribunal révolutionnaire,
950, 952.
Boucher-René (Antoine-René), membre de
la Commission municipale des passe-
ports, lob3; oflicier municipal, 695.
Boucher [Saint-Sauveur] (Antoine), député
de Paris à la Convention nationale, 175,
829 ; président du Comité d'agriculture,
261.
Boucher (saisie de veau corrompu et gâté
chez un), 675.
BoucHERAï, habitant de Vaugirard au Soleil
d'Or, 891.
Bouchers (accaparement des bœufs par
les;, 677 ; (conflit entre des marchands
de veaux et les), 680, 694 ; (écrou à la
Conciergerie de), 687 ; (fermeture des
tÀBLE ALPHABÉTIQUE
495
boutiques par les petits), 569 ; (fripon-
nerie et effronterie des), 680, 684, 703,
1259; (menaces et murmures contre les),
497, oH, 534, 672, 674; (tenJances aris-
tocratiques des), 712 ; (viande pour les
seuls malades chez les), 550 ; de la
seclion de la Croix-Houge (prix de la
viande chez les), 548.
Bouches-du-Rhône, directoire du dé-
partement, 1547, 1552.
— tribunal criminel du département, 1548,
1559.
BoucHOTTE (Jean-Baptiste-Noël), ministre
de la guerre, 699, 15U.
Boudin (Jacques-Antoine), député de l'Indre
à la Convention nationale, 116, 165.
— habitant rue d'Amboise, à Paris, 737.
— volontaire du bataillon de la Gironde,
déserteur, 1452.
Boueux (négligence et insolence des), 697.
BouaON (Louis-Jean-Charles), chef de l'esca-
dron de cavalerie légère du Calvados,
515.
— colonel du 1" régiment de hussards,
ci-devant Bercheny, 1362.
Bouille (François-Claude-Amour, marquis
de), 546, 599.
BouiLLiEn, menuisier, 852.
Bouillon détestable donné aux prisonniers
de la Force, 211.
Boula (Sylvain-Guillaume), administrateur
au Département de Police, 15.34.
Boulanger (Servais-Baudouin), comman-
dant en second de la section de la Halle
au Blé, nommé Commandant général de
la force armée, 605, 608, 617, 648.
— marchand papetier, 781.
— membre du Comité de surveillance de
Vaugirard, 891, 895,896.
Boulanger de la rue de Tournon (achat de
farines à Lardy par un), 1179.
Boulangère foraine (propos d'une), 472.
Boulangers (agents de l'administration des
Subsistances pris parmi les), 1189;
(alarme jetée par les), 697; (approvi-
sionnement des), 435, 437, 1087, 1129,
1210; (arrestation dans la rue des gar
çons), 495; (attroupements devant les bou-
tiques des), 427, 525, 526, 694, 696, 1036,
1076, 1129, 1135, 1150, 1155, 1178,1180,
1184, 1189, 1210, 1215, 1221, 1222, 1224,
1231, 1233, 1241, 1243, 1244, 1274, 1286,
1287, 1292, 1295-1297, 1299, 1300, 1302,
1303, 1306, 1307, 1311, 1314, 132), 1323,
1324, 1326, 1327, 1333, 1340, 1343, 1348,
1349, 1354, 1356, 1358, 1359, 1365, 1367,
1372, 1373, 1381, 1383, 1395, 1402, 1403,
1405, 1406, 1413, 1418, 1420, 1422, 1425,
1430, 1433, 1436, 1439, 1450, 1458, 1464;
attroupements à la Halle au Blé, 468, 472,
475 ; (cendre mêlée au pain par certains),
1313; (chômage dans la section des Lom-
bards des garçons), 1402 ; (coalition des
garçons), 507 ; (comités des sections
chargés de surveiller la conduite des),
1092; (dénonciation du Département des
Subsistances contre des), 470 ; (diminu-
tion du nombre des fournées par les),
1450 ; (distribution par les factrices de
la Halle de sacs de farine aux), 1090,
1096, 1100, 1102, 1105, 1107, 1115;
(environs de Paris manquant de), 697 ;
(fermeture de boutiques de), 514, 522,
528, 717 ; (invectives de femmes sus-
pectes au.\ portes des), 526 ; (manque de
farine chez les), 1403 ; (menace de grève
des garçons), 468 ; (pain accaparé par
les femmes chez les), 695, 697; ^'pain de
pâte ferme imposé aux), 427; (pains au
dessous du poids faits par les), 478 ;
(pains de 2 livres cuits de préférence
par les), 700; (parallèle entre les admi-
nistrateurs des Subsistances etles),1258;
(patrouilles autour des boutiques des),
1076, 1095, 1097, 1222, 1282, 1302,1380;
(pétition imprudente des), 468; (plainles
contre les), 422 ; (propos inciviques à la
porte des), 1306 ; (propos inciviques
contre les administrations, tenus par
les), 1317; (propos séditieux tenus par
des femmes à la porte des), 524; (ré-
ception par le Comité de salut public
du Département d'une députation de),
1072 ; (responsabilité dans l'émeute de
la Halle au Blé incombant aux), 472;
(visites des Comités civils des sec-
tions chez les), 1090, 1092; (visites
de nuit chez les), 428 ; près des bar-
rières (menaces d'invasion des habi-
tants de Belleville chez les), 1440 ; ac-
cusés de vendre à faux poids, 441 ; de
l'armée des Ardennes (envoi à l'Abbaye
de), 1187; de la banlieue (beau pain fait
par les), 1356 ; de la banlieue (cessation
496
TABLE ALPHABÉTIQUE
de la cuisson par les), 528, 530 ; de la
Chaussée-d'Antiti (manque de pain et de
farines chez les), 1423; duFaubourg-Saint-
Germain (pain abondant chez les), 1207; de
Neuilly et de Courbevoie (augmentation
du prix du pain par les), 693; de la section
de l'Arsenal (rapport sur les), 526 ; de la
section de la Halle-au-Blé (tumulte chez
les), 523; forains (approvisionnement de
Paris par les), 520 ; forains (pain apporté
à la Halle par les), 497.
Boule, libraire, quai des Augustins, 1408.
Boulets de canon (épreuve à la butte
Montmartre de), 465.
Boulevard de la Comédie-llalienne, 1141,
1406.
— des Invalides, 416.
— Montmartre, 448, 852, 1228.
— du Montparnasse, 523.
— Poissonnière, 832, 13o5, 1424.
— de la Porte-Saint-Antoine, 1130.
— Saint-Martin, 1372.
— du Temple, 436, 472, .614, 626, 1239,
1297, 1432, 1437, 1462, 1466.
Boulevards, 598, 1239, 1266 ; (cavaliers
circulant dans les contre-allées des), 403 ;
(jeux de loto dans les maisons publiques
des), 1240; (marchands de gravures des),
672; extérieurs (gravois déchargés sur
les), 403.
BouLLi, capitaine, 1407.
BotLLY, administrateur de Bicétre, 1419.
BouIogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), com-
mune (certificats de résidence délivrés
par la), 1304, 1447.
Bouquetière des Halles (suppression de la
Fête-Dieu déplorée par une), 668.
Bouqueval (Seine-et-Oiso), château près
d'Ecouen, 1436.
— curé contre-révolutionnaire, 1436,1458.
BouQuiER, aîné (Gabriel), député de la
Dordogne à la Convention nationale,
814, 833.
BoLRBo.xs (arrestation et envoi à Marseille
de la famille des), 514, 1513-1563; émi-
grés (pétition demandant la mise à prix
des têtes des), 733.
BouRDo.N (François-Louis), député de l'Oise
à la Convention nationale, 116, 163,
1274; membre du Comité d'agriculture,
261.
— (Louis-Jean-Joseph-Léonard), député du
Loiret à la Convention nationale, 748,
1043, 1030, 1260.
BouRDO.\.NAis, boulanger, 1215.
HouRGAiN (Denis-Guillaume), membre du
Directoire du Déparlement de Paris, 991 .
Bourg - de - rKgalité (Seine), citoyens,
394.
— district, 483, 901, 1232, 14ii9, 1473.
— délégué des habitants à la Société des
femmes révolutionnaires, 1414.
— obstacles y créés aux arrivages des
subsistances, 1261.
— prix du pain, 697.
• — société populaire, 849.
Bourgeois (Germain-François-Joseph), an-
cien colonel, 1447.
Bourges (Cher'), arrivée du représentant
Laurenceot, 192, 194.
— société populaire, 192.
Bourget (le) (Seine), cabarets servant de
refuge aux voleurs de Paris, 672.
— maire, 1431.
— marché (établissement de), 1363.
— marchands de fer, 1310.
— municipalité, 1310.
— (Le Blancmesnil près du), 1388.
BouRGOY, secrétaire de la section du Mont-
Blanc, 864.
BouRQuÈs, marchand d'argent, 1123, 1129,
1173.
BouRGUiG.NON (Claude - Sébastien), secré-
taire du Comité de sûreté générale,
163.'
liouRjoT (citoyenne), marchande cirière,
1328.
B0UR.SAULT, père (Jean-François), secré-
taire du Comité central révolutionnaire,
688.
Bourse (agiotage àla), 533, 714, 1233, 1258;
— (lingots d'or et d'argent vendus à la),
509, 553.
Boussio.N (Pierre), député du Lot-et-Ga-
ronne à la Convention nationale, 1032.
Boutiques (fermeture pendant les fêles de
la Pentecôte des), 614.
Boutons d'uniforme fleurdelisés (réforme
des), 1430.
Bouzonville (Moselle), quartier général,
283.
BoY (citoyen), agent du Comité de sûreté
générale, 1268.
Brabant (royalistes du), 437.
TABLE ALPHABÉTIQUE
497
Brancas (Elisabeth-Pauline de Gand d'Isen-
QHiEN, duchesse de), 45b.
Brard, peintre de Caen, 960.
Brasseur à la porte de Chaillot (perquisi-
tion chez un), 1295.
Bréard (Jean-Jacques), député de la Cha-
rente-Inférieure à la Convenlion natio-
nale, 24, 172, 197, 226, 286, 302, 324,
325, 1017, 1040, 1485.
Brkau, bijoutier, 1465.
Bréchard (Jean-Jacques), officier munici-
pal d'Aigueperse, 919.
Bréda (Hollande), entrée de Dumouriez,
1317.
Bréé, le jeune, employé des Ponts et
Chaussées, 1132.
Brémost (Pierre), volontaire du 2" batail-
lon des Marseillais, 475.
— (P. -M.), auteur d'un poème lyrique la
France libre et d'une ode à Marat, 836.
Bresson (Jean - Baptiste - Marie - François),
député des Vosges à la Convenlion na-
tionale, 59, 61.
Brest (Finistère), Anglais prisonniers, 26.
— armée, 1233.
— bataillons de Seine-et-Oise y envoyés,
662, 663, 673.
— chirurgien auxiliaire de la Marine, 26.
— envoi de sabres, 1172.
— fédéralisme de la municipalité et du
district, 1233.
— port, 26, 1233.
— substitut du procureur de la commune,
1283.
Bretagne, commissaire du pouvoir exé-
cutif, 489.
— complots y Iramés, 471.
— (déparlements de l'ancienne), 33.
— rentrée d'émigrés, 489.
Breton (discours contre-révolutionnaire
de Salle, imprimé en), 1233.
Bretons (châteaux d'émigrés), 489.
Ureuil (comte et comtesse du), 1385.
Brezin ou Bresin, fondeur, 515, 673.
Bhianço.v (veuve), émigrée à Coblenlz, 1 140.
Rhiant (citoyenne), gardienne de scellés,
06.
Brie - Comte - Robert (Seine - et- Marne),
magasins de blé et de farines, 1236.
Brie-la - 'Ville (nom révolutionnaire de
liric-Comte-Uobert), détachement pour
l'arrivage des subsistances, 1420.
T. IX.
Brigandage au moulin de Gonesse, 714.
Briguet, agent du Comité de sûreté géné-
rale, 1376.
Brings (Etienne), habitant du canton de
Taverny, 775.
BRissAC(Louis-Hcrcule-Timoléon de Cossé,
duc de), 1433.
Brisset, boucher, de la section de Bondy,
655.
Brissot [de War ville] (Jacques -Pierre),
député d'Eure-et-Loir à la Convention
nationale, 42, 213, 362, 450, 459, 462,
472, 478, 497, 507, 511, 522, 545, 580,
583, 602, 645, 693, 699, 713, 776, 1267,
1296, 1388, 1427, 1436, 1458.
— sa femme, 1433.
Brissotin (parti), 457, 511, 522, 343, 546,
644, 661, 681, 687, 1287.
Brissolins (accusations contre les), 437,
540, 1322.
Brocanteurs (achat d'uniformes interdit
aux), 468, 629; du Palais Egalité, 1295.
Brochures conlre-révolutionnaires(libraire
vendant des), 466.
Brogniard, lire : Bro.ng.niard (Antoine-
Louis), professeur au Lycée des Arts,
1479.
Brossier de la Charpaqxe, receveur du
district de Thouars, 288.
Brouillon (le député Pbessavin qualifié de),
231.
Brousson (Marie), née Marat, sœur de
Jean-Paul Marat, 773.
Bruck (Joseph), inspecteur des bois, chasse
et pêche du marquis de Courtanvaux,
916.
— (Marie-Anne-Louise), habitant du châ-
teau de Tonnerre, 915-917.
Bruet ou Brouel, officier d'infanterie,
1436 ; habitant le château de Bouqueval,
1458.
BRUL.^R•r DE SiLLERY (Chai'les-Alexis), dé-
puté de la Somme à la Convention na-
tionale, 1517.
Brùlement de l'arbre de la Liberté àUouen,
1339; des bannières de la Fédération
du 14 juillet 1790, 1012; des journaux
et adresses contre-révolutionnaires, 1123;
des titres du prince de Condé (arrêté
du Comité de sûreté générale ordonnant
le), 1190.
Brun, secrétaire-greffier du Comité de
32
498
TABLE ALPHABËTIQtJE
surveillance du Département de Paris,
891.
Bruneau (Louis), tailleur, portier de l'hô-
tel de la Providence, 924, 944, 953.
Brunel (Ignace), député de l'Hérault à la
Convention nationale, 62-64, 302.
Brunet, membre du Comité de la Halle au
Blé, 1301.
Bruno Y (Jeanne-Françoise-Emilie de Pe-
RUSSB, marquise de), 1317.
Brunswick. (Charles-Guillaume, duc de),
488.
Bruslk (Claude-Louis), administrateur au
Département de Police, 395.
Brutus (assimilation de Charlotte Corday
à), 974; son buste figurant dans une fête
des martyrs de la Liberté à Vaugirard,
889 ; son buste placé dans la salle des
séances de la Convention, 792.
Brutus (représentation sur les théâtres de
Paris de la tragédie de), 1015, 1340.
Bruxelles (Belgique), bruit de la prise
de cette ville, 457, 459.
— major général, chargé des plans, 425.
— passeports en blanc à son nom, 1191.
Bruyère (César-Félix), négociant suspect,
de la section de la Halle-au-Blé, 1304,
1305, 1353.
BucQUET (Antoine), juge de paix de la sec-
tion de la Cité, 1480.
Bages (Loiret) (mission du représentant
Mercier à la papeterie de), 230, 231.
Buiron-Gaillard (citoyen), 62.
Buisson (François), gendarme, 238, 242.
— menuisier, 1301.
Bulles d'excommunication contre les ac-
quéreurs de biens nationaux, 297.
Bulletin national ou papier-nouvelles de
tous les pays et de tous les jours, journal,
H05, 1123.
Bulletins imprimés de la Convention na-
tionale, annotés, 363, 3C4.
BuNEL (Jacques), membre du Comité révo-
lutionnaire de la section de Brutus, 323.
Bure (la) (Seine-el-Oise), ancien receveur
des finances y résidant, 1467.
Bureau d'abonnement du journal l'Obser-
vateur de l'Europe, 1267.
— de l'administration des Subsistances
militaires (commis au), 1481.
— du contreseing de la Convention, 1047.
— des décrets de la Convention, 224, 1558.
— des diligences de Paris, 117.
— d'écrivain public, 528.
— des hôpitaux (secrétaire-greffier du),
■ 1469.
— des mandats de la Convention, 1033,
1034.
— des officiers de santé, rue Grange-Ba-
telière, 1205.
— de la petite poste à la Convention, 378.
— des rebuts à la Poste, 1223, 1410.
— du recrutement, 456, 551, 1067.
— des subsistances de la Commune de
Paris, 1505; des subsistances militaires,
698.
— de surveillance de la Police, 421, 422,
427, 432, 435, 437, 438, 441, 445, 448,
450, 453, 455, 457, 459, 462, 466, 468,
470, 472, 475, 477,
503,
520,
536,
566,
606,
647, 650, 672, 691, 697,
485,
489,
491,
493,
505,
507,
509,
511,
522,
524,
526,
528,
538,
540,
542,
545,
568,
572,
577,
594,
609,
613,
616,
619,
495, 497, 501,
514, 516, 518,
530, 532, 534,
548, 553, 555,
597, 598, 602,
630, 640, 642,
714, 717.
— central de la Halle au Blé, 1090, 1115.
— commun du papier timbré, 655.
Bureaux de la Convention, 369; de la
guerre (commis patriotes expulsés des),
491 ; des ministères (liste des employés
et commis des), 543 ; des receveurs d'im-
positions (ferifteture abusive des), 509.
Burel (André), chef des bureaux de l'ad-
ministration municipale des biens na-
tionaux, 1478.
BuRLANDEux (Joscph - Hcury), officier de
paix, 516, 1029.
BuRMANN (Jeanne-Cécile Valskgeas, baronne
de), 1320, 1429.
Bussière (Puy-de-Dôme), commune, 919.
Buste de Marat par Beauvallet (hommage
à la Convention du), 790, 791 ; par De-
seine, sculpteur, sourd et muet, 809,
810; (inauguration par la Société popu-
laire de Fontainebleau sur la place de
la Montagne du), 844; (inauguration sur
la place du Louvre du), 1397; (place-
ment dans la salle des séances de la
Convention du), 859; (placement dans
la salle des séances du Conseil du dis-
trict de Meluu du), 767 ; (Société repu-
TABLE ALPHABÉTIQUE
blicaine de Saint-Jean-de-Losne faisant
venir le), 962.
Bustes de Brutus, Le Peletier et Mara.t,
placés dans la salle des séances de la
Convention, 792; de Marat et de Chalier
(inauguration par la Société populaire
et républicaine du Puy des), 882; de
Marat et de Le Peletier (inauguration
par la section des Arcis des), 871, 872;
(par la section de Beaurepairedes), 879;
(par la section de Bonne-Nouvelle des),
855; (par la section de la Cité des), 848;
(par la section du Faubourg-Montmartre
des), 852; (par la section des Gardes-
Françaises des), 837; (par la section
des Invalides des), 851 ; (par la section
de laMontagnedes),831; (par la section
du Mont-Blanc des), 868; (par la section
de Montreuil des), 839, 841 ; (par la sec-
tion du Muséum des), 845; (par la sec-
tion du Pont-Neuf des), 843; (par la
section de la Réunion des), 853 ; (par la
section du Temple des), 850; (par la
section des Tuileries des), 833, 835; (par
la Société fraternelle des), 804; (par la
Société populaire de Sèvres des), 875 ;
(placement dans les bureaux de la Con-
vention des), 865; (statues de saints à
Mennecy remplacées par les), 861 ; de J.-J.
Rousseau, Marat, Le Peletier et Brutus
décorant un autel lors d'une fêle des
martyrs de la Liberté à Vaugirard, 889.
Butte aux Cailles (moulin des Prés à la),
H47.
— Chaumont, 718, 719.
— de l'Etoile à Passy, 196.
— Montmartre, 465.
Buveur de sang (Marat qualilié de), 776.
Buveurs de sang (terme de) employé à la
Société des Cordeliers, 883.
BuzoT (François-Nicolas-Léonard), député
de l'Eure à la Convention nationale,
283, 478, 602, 645.
Buzotin (député Richou qualifié de), 283.
Cabarels (bruits répandus par des volon-
taires dans les), 1232; (canonniers de
garde aux prisons remplissant les), 448;
(discours incendiaires dans les), 462;
(fermeture à H heures du soir des),
646; de la banlieue parisienne (voleurs
réfugiés dans les), 672; des Champs-
Elysées (affluence de gens en uniforme
dans les), 672; de la Courlille, 697; du
Faubourg Saint-Antoine, 1285.
Cabinet d'avocat, 528.
Cabriolets publics de la cour des Fon-
taines, 594.
Cabrol (Louise), femme de Jean Marat,
mère du conventionnel, 774.
Cachot (député Girondin mis au), 20.
Cadet, canonnier de la section de la Croix-
Rouge, 1203.
Caecile, commandant des canonniers, 708.
Caen (Calvados), abbaye aux Dames, 777.
— assemblée de Girondins, 812.
— conseiller à la Cour royale, 960.
— convoi d'armes, 529.
— convoi d'artillerie de campagne y en-
voyé, 467, 469.
— départ de Charlotte Corday, 777.
— fédéralisme, 26, 27.
— habitants, 695, 947.
— hôtel de l'Intendance, 940.
— lettres y envoyées par Charlotte Cor-
day, 938.
— lieu d'origine de Charlotte Corday, 735,
765, 924, 954, 1081.
— manuscrits subversifs envoyés de cette
ville à Paris, 904.
— marchands de beurre de passage, 695.
— peintre originaire de cette ville, 960.
— rue des Carmes, 940.
— vœu pour changer son nom en celui
de Gain, 797.
Café (approvisionnements de), 432; (arri-
vages et consommation du), 408; (expé-
dition à Bùle et Belfort de voitures de),
1168; (pillage du), 491; (prix exorbitant
du), 435, 649, 1266; saisi par la section
de la Croix-Rouge, 1283.
Café Anglais, au Palais-Egalité, 538.
— d'Argence, 690.
— des Arts, boulevard du Temple, 1462.
— des Bains chinois, boulevard de la Co-
médie-Italienne, 1400.
— Beauquaire ou de Beaucaire, 462, 522,
577, 594.
— des boulevards (jeu de loto dans un),
696.
— de la buvette de la Convention, 450.
soo
TABLE ALPHABÉTIQUE
Café du Caveau, 468, S46, 631, 654, 659,
690, 1373, 1408, 1464.
— de Chartres, 532, 534, 705, 1329, 1351,
1387, 1435.
— Chevance, 908.
— du Commerce, rue Saint-André-des-
Arts, 455.
— Conti, au Palais Egalité, 538.
— Coreza, dit Italien, au Palais-Egalilé,
1370, 1445.
— de la Côte d'Or au bas du Perron, 594.
— Chrétien, en face du Théâtre de l'O-
péra-Comique, 453.
— des Feuillants, 437, 462.
— de Foy, 611, 1261, 1274, 1322, 1351,
1408, 1465.
— Français, au coin de la rue Poisson-
nière, 1388.
— Goddet, boulevard du Temple, 1259.
— des Grands Hommes, au coin du bou-
levard Poissonnière, 1424.
— de la Grenade, cour Saint-Martin, 1157.
— Italien, au Palais Egalité, 1351.
— Lamiral, rue Neuve-des-Petits-Cliamps,
1267, 1287, 1370.
— du Lycée, 519.
— passage des Petits-Pères, 1425.
— du Petit Pavillon, maison de l'Egalité,
536.
— Procope ou Zoppi, 493, 552, 599, 617,
694.
— du Protecteur de la Garde nationale,
rue Taranne, 1243, 1260, 1396.
— de la Régence, 611.
— de la République, rue de Buci, 12*3.
— du Roi, au coin des rues Richelieu et
Saint-Honoré, 1.349, 1431, 1443.
— de la Terrasse, 437.
— des Tuileries, 503.
— de Valois, 1351.
— dans la Cité, recevant des gens très
suspects, 1352; près des Italiens, 1358;
sur l'Egout-Montmartre, 409.
— allemand de la rue de Bucy, 516.
— militaire, rue Saint-Honoré, 1369.
— politique, près de la porte Saint-Mar-
tin, 1331.
— royaliste, place Dauphine, 1373.
Cafés (canonniers de garde aux prisons
remplissant les), 448; (discours incen-
diaires dans les), 462; (esprit public
dans les), 1388; (état-major de la garde
nationale assidu aux), 427; (fermeture à
11 heures du soir des), 646; aux abords
de la Convention, 422, 437; du côté de
la Comédie-Française, 1444; des boule-
vards, 697, 1284; du Faubourg Saint-
Antoine (visite d'un observateur de la
Police dans les), 1408; de la Maison de
l'Egalité, 446, 532, 543, 676, 1342, 1351,
1406; des Tuileries, 1274.
— attitrés de suspects, 504, 1352.
— souterrains du jardin de l'Egalité, 1313,
1328, 1370.
Cafetiers (émission de bons de 1 à 8 sols
par les), 1069.
Caffin, agent des prisonniers, 596.
Cagliari (Sardaigne), Jean Marat, père
du député, originaire de cette ville, 774.
Cailleux (Louis-Elisabeth-Pierre-François),
commissaire du pouvoir ex-^cutif à la
translation des Bourbons, 1540, 1362-
1565.
Caïx (pétition pour changer le nom de la
ville de Caen en celui de), 797.
Caisse (poste de la), 401, 430, 454, 479.
— d'Escompte (vol à la), 1119.
— de l'Extraordinaire (poste de la), 477,
646, 1141.
Caisses publiques (employés aux), 467;
(inquiétudes pour les), 443, 531; pa-
trouilles autour des), 494.
Caîus Gracchus (représentation sur les
théâtres de Paris de la tragédie de), 1013.
Calés (Jean-Marie), député de la Haute-
Garonne à la Convention nationale, 156.
Calices (saisie de) dans les visites domici-
liaires nocturnes, 684.
Callières de l'Etang (Pierre-Jean-Georges),
instituteur des Vétérans, 752.
Calmu, domestique d'un ex-receveur des
finances, 1467.
Calomnies contre les administrateurs et
officiers municipaux Liégeois, réfugiés
à Paris, 1032 ; contre Pache, 450; contre
Santerre, par les cavaliers de l'Ecole
militaire, 404; par les sections, 537;
répandues par le député Pressavin
contre son collègue Mercier, 231.
Calo.nne (ancien valet de chambre ou se-
crétaire de M. de), 1393, 1463.
Calvados (Delleville, député du dépar-
tement du), 92.
— escadron de cavalerie légère, 515.
TABLE ALPHABÉTIQUE
501
— évêque, 775.
— subsistances pour Paris y arrêtées, 693.
Cambackrès (Jean -Jacques-Régis), député
de l'Hérault à la Convention nationale,
106.
Cambrai (Nord), envoi de piques, 689.
— lettre de Custine à son fils y écrite,
1110.
— mesures contre les aristocrates et sus-
pects, 1189.
— retraite des Autrichiens, 1189.
C.\MiNADE (Sébastien), capitaine de la 4'
compagnie de la section des Champs-
Elysées, 123S.
Camp du Belvédère, dans les Alpes, 1493.
— de Carignan, 1174.
— de Cassel, 1239.
— de la Madeleine sous Lille, 1176.
— de Maulde (prise du), 514.
— de Meaux, 547.
— de 20,000 hommes sous Paris (projet
de), 610.
Campagnards (mendiants de profession
costumés en), 1457.
Campion (citoyen), 852.
Camus, chef de légion à Laigle, 1397.
Canal de la Marne (projet de), 683.
— d'Orléans à Paris (projet de), 683.
— projeté dans la Côte-d'Or, 1175
Canaux (établissement de), 683.
Cannes (prohibition, le jour de la Fédéra-
tion, du port des), 1139, 1146.
Canon (défenses de tirer dans les rues des
coups de), 1145, 1146; (tir sur la place
de la Bastille de coups de), 1150; pour
la garde du Trésor (enlèvement par la
section des Tuileries d'un), 525, 541.
— d'alarme (tir du), 462, 497, .546, 572,
577, 690; du Pont-Neuf (poste du), 1093.
Canonnier (éloge de Marat par un), 873 ;
blessé par des chevaux emballés, 1392,
1405 ; invalide (don patriotique d'un),
1509; présent au siège de Maëstrichl,
600.
Canonniers (adresses à la Convention et
aux sections présentées par les), 708 ;
(censure du Conseil général de la Com-
mune s'exerçant sur les), 1345; (cer-
tificats de civisme délivrés par les sec-
tions aux), 1270; (conduite extraordi-
naire des) près du Panthéon, 400; (con-
trôles des compagnies de), 1109; (de-
mande de suspension momentanée de
service pour les), 682 ; (départ pour Per-
pignan de 2 compagnies de), 662 ; (dé-
part pour la Vendée de compagnies de),
646, 698, 709, 1060; (envoi à la Force
pour refus de service de 30), 1438; (envoi
dans le département de l'Eure d'une
compagnie de), 1095 ; (examen des adju-
dants et instructeurs des canonniers,
1198, 1209, 1335 ; (incorporation dans
l'armée révolutionnaire des), 1280; (orgies
faites à l'hôpital de la Salpêtrière par
les), 514; (poste des) au Temple, 1122;
(prétendus mauvais sentiments de San-
terre à l'égard des), 446 ; (scrutin épu-
ratoire pour le recrutement des), 1312;
au Palais-Bourbon (détachement de),
1089; casernes à Popincourt, 1060; ca-
sernes à la Sorbonne, 515, 527 ; de ser-
vice aux prisons, 448; de service au
Temple, à la Maison commune et à la
Convention, 667 ; en réquisition (caser-
nement à Courbevoie des), 1393 ; pour
l'armée de la Vendée (inscription des),
551, 567, 689, 692, 1060; pour servir les
bombes et mortiers, le 10 août 1793,
1141 ; du Faubourg-du-Nord (exercices à
feu des), 718 ; des Feuillants, casernes,
rue du Bouloi, 565 ; de la garde na-
tionale (adjudants généraux d'artillerie
réglant le service des), 641 ; de la garde
nationale (exercices à feu par les), 718,
719, 1068, 1071, 1176, 1198, 1253, 1264,
1293, 1438 ; de la ligne (départ de), 571;
de la place de Gravelines (officiers ren-
voyés à leur poste par les), 1239 ; de la
section de 1792 (adresse des), 694 ; de la
section de la Croix-Rouge (indiscipline
de), 1203; de la section des Lombards
et de l'Observatoire (conduite à l'Ar-
senal des), 397; de la section Popin-
court (service à l'Arsenal des), 1215;
de la section de la Réunion (propos
inciviques tenus par les), 1421 ; des sec-
tions (demande pour l'Ecole d'artillerie
de Metz de), 416; des sections (état no-
minatif et état civil des), 1091 ; des sec-
tions (exercices à Meaux des), 527, 547;
des sections du Contrat-Social et des
Halles (tirage au sort des), 570; du vil-
lage de Bercy (compagnie de), 491.
Canons (armée contre les Espagnols, man-
SOS
TABLK ALPHABÉTIQUE
quant de), 547; (envoi de convois de)
à Bayonne, 547 ; (à Orléans), 451,499;
(à Rennes), 499; (dans le département
de la Vendée), 486, 502 ; (envoi pour la
défense du Havre de 40), 4«3; (fabrica-
tion dans les ateliers Perier, de Chaillot,
de), 525, 1283; (jours d'épreuves pour
les), 482; (manufacture de) à Meulan,
1266, 1409 ; (ordre à l'Arsenal de sus-
pendre la livraison de), 103; (ordre du
commandant de la section de 1792 d'en-
chainer les), 050 ; (placement devant le
perron de la Maison commune de deux),
1188 ; (remise à la fonderie du Faubourg
Saint- Antoine de 15), 508; prêtés à la
section des Sans-Culottes (restitution à
l'Arsenal des), 401; (retard des envois
de) pour la Vendée, 673; (transport à
heure indue dans les rues de Paris de),
406; (vieilles matières converties en), 51 5 ;
à la caserne de Popincourl. affectés aux
exercices des canonniers, 1127, 1129,
1130; devant l'Arsenal, la Caisse de l'Ex-
traordinaire et la Trésorerie (placement
de), 482; braqués par Hanriot sur la
Convention, 670; fabriqués par les
frères Perier (épreuve des), 400; fournis
par les sections pour la Vendée (rem-
placement des), 1068, 1070; inventés par
le sieur Barthélémy (expériences des),
596; livrés par la cavalerie de la Ven-
dée, 654; perdus en Vendée, 690; prêtés
aux sections par l'Arsenal, 404, 512 ;
se trouvant à l'Arsenal (état des), 502 ;
se trouvant à la caserne de Babylone,
527 ; se trouvant dans les sections, 502,
525 ; pour la défense des côtes (em-
barquement de), 467.
Cantiques en l'honneur des saints (mar-
chand de), 699.
Capet, ses armes sur les colliers des che-
vaux, 1462; (boulanger de), 1439; (des-
sein de faire passer en Espagne la fa-
mille de Louis), 433 ; (défenseur officieux
de), 1467 ; (exécution du jugement de
Louis), 393, 693 ; (famille de Louis), 388;
gravure le représentant et son fils
(vente de), 437 ; (légion Rosenthal em-
ployée à la conduite de), 513 ; (médaille
à l'effigie de Louis), 501 ; morceau de
musique teint de son sang, lo; pompe
funèbre projetée à l'occasion de sa
mort, 516; projet d'enlever du Temple
sa femme et son fils, 489 ; registre con-
tenant son portrait, 1459; (testament
de Louis), 478 ; sa veuve, 1081.
Gap Français (doléances d'mi habitant
du), 597.
Capitaines de la section de la Butte-des-
Moulins arrêtés (mise en liberté de),
670.
C.\p.MARTiN (J.), commissaire député du
canton de Mauvezin, 177.
Capi'y (Antoine-François-Joseph), ancien
officier de paix, 516.
Capucins Saint-Honoré (ancien provincial
des), 1456.
Capusw, adjudant à l'armée, citoyen de la
section de la Halle-au-Blé, 1454.
Caraffe, candidat au poste d'observateur
de la Police, 1436.
Carentan (Manche), rue du Bègle, 941.
Carignan (Ardennes), convoi d'artillerie
pour lo camp, 1174.
Carmes (l'abbé Debray, mort aux), 1320 ;
— (vierge d'argent du couvent des), 524'
— maison d'arrêt des (détention du dé-
puté Bohan), 54; des députés Estadens
et Rouzet, 121, 122, 306-311 ; du député
Salmon, 341.
Carnault (Etienne), ayant tenu des propos
suspects, 1399.
Carnot, commissaire national près le tri-
bunal du district de Dijon, 904.
Caronades pour l'armement des vaisseaux
de la République, 412.
Carpentras (Vaucluse), district, 152.
Carra (Jean-Louis), député de Saône-et-
Loire à la Convention nationale, 773,812,
961-963, 966, 1110.
Carré Saint-Marlin, 481.
Carreau de la Halle (revendeurs d'habits
au), 614.
Carrier (Jean-Baptiste), député du Cantal
à la Convention nationale, 1226.
Carrière à Vaugirard (exploitation de), 892,
893, 895, 896, 898.
Carrières (assassinat dans les), 463 ; du
Grand-Montrouge, 1225.
Carriëres-lez-Charenton (Seine), blan-
chisseuse, 1328.
— charpentier y domicilié, 1308.
Carte de député, prise à Periès, cadet,
250 ; des députés à la Fédération du
TABLE ALPHABÉTIQUE
10 août, H33 ; de membre de la Société
des Jacobins, 457; des membres du
Comité de salut public du Département
de Paris, 1208; d'observateur de la
Police, 1338.
— blanche (conditions requises pour la
délivrance d'une), 702.
— civique (arrestation d'un lieutenant-
colonel sans), 876.
— mystérieuse trouvée sur le Pont-Neuf,
1301.
Carteaux (Jean-François), général, 1288.
Cartes aux chapeaux des gardes natio-
naux de service le jour de la Fédéra-
tion, 1139.
— des députés à la Convention, 1215,1411;
de député, remplaçant les cartes de ci-
visme, 502.
— d'entrée à l'Arsenal, 1215; à la Con-
vention, 597, 598, 606, 613, 617; au
Temple pour les adjudants généraux
des canonniers, 1122; dans une maison
suspecte, boulevard du Temple, 1462.
• — de sûreté (officine au Palais-Royal de),
1259.
— civiques (arrestation au Palais de l'Ega-
lité des citoyens sans), 402 ; (ministres
dépourvus de), 6il ; (soldats des légions
étrangères dépourvus de), 520 ; des fonc-
tionnaires publics (révision des), 1426;
délivrées à des émigrés, 489.
— géographiques et de marine du député
Rouyer (perte de), 304.
Cartouches (demandes abusives de), 698 ;
(envoi au département de Loir-et-Cher
de), 704 ; à.balle (fabrication à l'Arsenal
de), 538.
Caserne des anciens gardes-françaises,
1155.
— de Babylone, 426, 483, 527.
-- des conducteurs de l'artillerie à l'hôtel
Soubise, 715.
— de Courbevoie, 697.'
— des Carmes (maison d'arrêt dite), 122,
123, 311,341.
— de la Courtille,715, 716, 719, 720, 1064,
H65, 1188, 1201, 1330, 1362.
— des Marseillais, 1269.
— de la Nouvelle France, 1060,1064, 1067,
1071.
— de la Pépinière, 1433.
503
— de Popincourt, 1060, 1095, 1127, 1129,
1130.
— de la rue de Lourcine, 719.
— de Rueil, 697.
— des gendarmes de la rue Saint-Victor,
.565, 571, 602.
— des Suisses (ancienne), 698.
Casernement du 10* bataillon de Paris à
Rueil, 679; de canonniers en réquisition
à Courbevoie, 1393; de chasseurs à
l'Observatoire, 697; de la garde natio-
nale, 565, 571 ; des jeunes gens de la
l" réquisition à l'Ecole militaire, 1406,
1423 ; de volontaires à l'Ecole militaire,
630 ; de volontaires destinés au dépar-
tement de l'Eure à la Nouvelle-France,
1000, 1064, 1067, 1071.
Casernes (plaintes au sujet de l'insalubrité
des), 1452; delà jeunesse en réquisition,
1405.
Cassanyes (Jacques-Joseph), député des
Pyrénées-Orientales à la Convention na-
tionale, 55.
Cassel (Nord), camp, 1239.
Cassonade moisie (magasins remplis de),
432.
Castanet (Tarn), société des Amis de la
Liberté et de l'Egalité, 816.
Castel (Jean-Guillaume), notaire à Paris,
743.
Catéchisme républicain, par Devillantroys,
1014.
Caton français (Marat qualifié de), 730.
Cavaignac (Jean-Baptiste), député du Lot à
la Convention nationale, 1539.
Cavalerie (destitution d'officiers du 28» ré-
giment de), 491 ; (envoi en Vendée de
forces de), 551, 654; (muscadins dési-
reux de servir dans la), 1370; (poste
de) aux écuries de Monsieur, 383; de
l'Ecole militaire (départ pour Versailles
de la ^'■' division de), 418; légère du
Calvados (escadron de), 515; vendéenne
(éloge de la), 713.
Cavaliers (défenses de manœuvrer dans le
le jardin du Luxembourg à tous), 451.
— de l'Ecole militaire (accusation calom-
nieuse contre Santerre par les), 404;
(prétendus mauvais sentiments de San-
terre à l'égard des), 446.
Cavanagh (Joseph), officier de paix, 323,
338, 355, 924, 927.
504
TABLE ALPHABÉTIQUE
Caverne dite des Variétés, 4M.
Caves du Roi à Sèvres, 1225.
Caïeux, orateur au Conseil général de la
Commune, 546.
Cazeneuve (Ignace-G. de), député des Hau-
tes-Alpes à la Convention nationale, 65-
68, 354.
Cazin (veuve), habitant maison des Petits-
Pères, H03.
Célestins (instituteurs des Sourds el Muets
habitant aux), 1429, 1437, 1447.
Célibataires (recensement des), 459, 556;
traités de lâches dans la section des
Lombards, 472.
Cellier, commissaire du pouvoir exécutif
à l'armée du Nord, 1089.
Censure de la Commune (canonniers sou-
mis à la), 1345; de la Commune et du
Département (citoyens de l'armée révolu-
tionnaire soumis à la), 1224, 1230; des
patriotes (nécessité de soumettre toute
pièce de théâtre à la), 1239.
— du citoyen Maillard par le Comité de
salut public du Département, 1127 ; de
Santerre par Chaumette, 533; des vo-
volontaires inscrits pour l'armée révolu-
tionnaire, 1224, 1402, 1439.
Ckpoy (citoyenne), amie intime d'Egalité,
1557.
Cérémonie funèbre de Le Pelelier de Saint-
Fargeau (programme de la), 396.
— funèbre en l'honneur de Marat dans
l'église de Saint-Eustache, 808, 814; en
l'honneur de Marat et de Le Peletier,
par la section des Gardes-Françaises,
837.
Cerioux (Jean-Baptiste), imprimeur à Pa-
ris, 904-907.
Certificat de civisme (intrigues d'un com-
mis des Postes pour obtenir un), 1427;
délivré à un commissaire , dénoncé
comme terroriste, 161 ; au député Gi-
rault, 157; au dépulé Laurenceot, 189;
au député Salmon, par la commune de
Mézières-sous-Lavardin, 339 ; au député
Serre, 356, 357.
— du Conseil de Genève, délivré au frère
cadet de Marat, 774.
— de maladie, délivré au député Lauren-
ceot, 184-186; au député Ribereau, 268;
au dépulé Rouzet, 310, 311.
— de résidence obtenu par un ancien
lieutenant général de police de Troyes,
1467.
Certificats de civisme (arrestation d'un
individu muni de trente), 1233; (déli-
vrance aux canonniers de), 1270; (déli-
vrance par la Municipalité des), 705;
(prix du papier timbré des), 655; (si-
gnalement accompagnant les), 511; ré-
clamés par le capitaine Crosnier, 285.
— de résidence (citoyen muni de) argués de
faux, 1301, 1304, 1447; (émigrés munis
de faux), 485, 489, 509; (faux), 511; ob-
tenus par des émigrés, réfugiés dans des
maisons de prostitution, 1110.
— de Sans-culoltisrae (employés astreints
à produire des), 1343.
Chabot (François), député de Loir-et-Cher
à la Convention nationale, 462, 726, 743,
787, 789, 811, 921, 922, 929, 935, 1033,
1161, 1310, 1337.
— (Louis-Jean-François), général, 713.
Chabrillan (Jacques- Henri- César- Sébas-
tien, comte de), général à l'armée du
Nord, 468.
Challlot, accidents y causés par des che-
vaux échappés, 1144.
— administration des Eaux de Paris, 1292.
— fonderie de canons de Perier, 525,1283.
— jardin des religieuses de la Visitation
Sainte-Marie, 1141.
— (maison Perine à), 113, IIG, 117.
— rassemblements nocturnes, 1322.
Chaînes de l'Esclavage (les), ouvrage ma-
nuscrit de Marat, 803.
Chalier (Marie-Joseph), officier municipal
de Lyon, 858, 866 ; inauguration de son
buste par la Société populaire el répu-
blicaine du Puy, 882.
Chalon-sur-Saône, délégué de l'une des
sections de celte ville à la fête du
10 août, 1038.
Chambkri, marchand de vins en gros, 1454.
Chambéry (Savoie), habitants, 1276, 1309.
— insurrection, 497.
Chambille (citoyenne), compagne de l'amie
d'Egalité, 1557.
Chambon (Ardèche), c"" de Saint-Didier,
domaine de Soubeyran de Saint-Prix,
363.
Chambon (Aubin Bigorie), député de la
Corrèze à la Convention nationale, 549,
622.
TABLE ALPHABÉTIQUE
505
Chamdon (Nicolas), maire de Paris, 388,
392- 395, 398.
Chamfoiit (Sébastien-Roch Nicolas, dit),
bibliotliécaire de la Bibliothèque na-
tionale, 1218.
Chami'aone (Jean-François), principal du
collège de l'Egalité, 1371.
Champagneux (Luc-Antoine), chef de divi-
sion de la correspondance et des affaires
secrètes à l'intérieur, 573, 612, 621, 633,
1185, 1436.
CiiAMPAiGNE (Philippe de), peintre, 844.
Champ de la Fédération (canon fourni par
chaque section pour le), 1139 ; (fêle pro-
posée au), 536 ; (fête des Sans-Culottes
au), 530 ; (travaux pour le 10 août 1793
du), 1133.
Champ de Mars ou de la Fédération (fête
du 10 août 1793 au), 1090,1136, 1141;
exercices à feu des canonniers, 1176,
1198; (journée du), 983 ; (orgie du), 573;
(projet de réunion des Sociétés popu-
laires au), 470, 332.
Champ de la Réunion, 1143.
Champignau, député des assemblées pri-
maires du district de Janville, 1503.
Champigny (Seine), agent national du
district, 902.
— comité de surveillance révolutionnaire,
900, 901.
— cullivateur, 900.
— maison dite le Bouquet, 900.
— notaire, 900, 901.
Champs-Elysées (absence de rassemble-
menls aux), 493, 570, 1242; (allée des
Veuves aux), 741; (billards des), 697;
(dégradation des" arbres des), 1061 ;
(exercices à feu des canonniers aux),
718, 1063, 1071, 1176, 1198; (fête civique
des), 712; (guinguettes et cabarets des),
332, 672; (maison et jardin Bourbon
aux), 1226; (nnaison de la marquise de
Brunoy aux), 1317; (maison dite le Petit
Luxembourg au bout des), 1260; (pâtu-
turage de moulons aux), 677; (prome-
nade des), 588, 598, 599, 614, 628; (ras-
semblement de manifestants aux), 439,
556, 361, 564, 566, 569, 372; (recherche
d'un ancien garde d'Artois aux), 1408;
(revue de la 2« légion aux), 537; (revue
de la 4' légion aux), 323; (statues de Le
Pelelier et Marat aux), 837; tombe de
verdure k leur mémoire, 857; (visite
d'observateurs de la Police aux), 1342.
Chancellerie d'Orléans (maison de jeu à
la), 466.
Chandeliers (menaces contre les), 536;
(pillage des), 432.
Chandelles (approvisionnements de), 432 ;
(prix des), 536, 708, 1259, 1266; (taxa-
lion des), 1394; (vente forcée à bas
prix des), 441.
Change (baisse factice du), 1228.
Chanson des Marseillais dite à un concert
du jardin des Tuileries, 074; dite à la
représentation du Siège de Thionville,
700.
Chansons débitées par un ménétrier, 645;
abominables contre les Jacobins (fem-
mes chantant des), 1335.
— patriotiques (chant dans les entr 'actes
des spectacles de), 1386; (lieux publics
remplis de citoyens chantant des), 1242.
— royalistes (déporté de la Martinique
chantant au café des), 1229.
Chant des Marseillais, pour l'achèvement
de la Conslitution, 713.
Citant patriotique pour la fédération des
Andelys, par L.-J. Richou, 286.
Chantier des Invalides, 1427.
Chantiers du Faubourg Saint- Germain
(prix du bois dans les), 1444.
Chantilly (Oise), curé, 1439.
— officiers municipaux, 1168.
Chapelle (la) (Seine), assemblée des ci-
toyens, 1179, 1182.
— cabarets servant de refuges aux vo-
leurs de Paris, 672.
— municipalité, 1177, 1182, 1187.
— prix du pain, 697.
Chapelle de la Vierge à Saint-Eustache,
1426.
Chapelles dans les hôtels du Faubourg
Saint-Germain, 1284.
Chapsal (Michel-François), secrétaire-gref-
fier de la municipalité d'Argentan, 777.
Charbon (accaparement du), 1259, 1266,
1329; (arrestation de voitures et de. sacs
de), 1138, 1193, 1222, 1277. 1319, 1330;
(arrêté relatif à la vente du), 397; (ba-
teaux de) vers Meaux, H16; (cherté
extrême du), 1356; (dépôts de), 1168,
1171, 1175; (exactions des charbonniers
des ports pour l'enlèvement du), 1420 ;
SM
TABLE ALPHABETIQUE
(magasins de) àMénilmonlant et à Belle-
ville, 1272; (pénurie du), 1329, 1356,
1369; (prix du), 12n9, 1266, 1356; (taxa-
tion du), 1239, 1259, 136'f. 1394; purifié
(saisie à Vaugirard de), 1171.
Charbonnier (Simon-Toussaint), commis-
saire de police de la section des Tuile-
ries, 1166, 1167.
Charbons (magasins de), à Choisy et h
Vitry, 1210.
Charcutiers de Paris (demande d'indem-
nité par les), 534.
Charente (Ribereau, député du départe-
ment de la), 268-271.
Charenton (Seine), arbre de la Liberté, 597.
— curé, 597.
— Pont, 1308.
— voiture de farine y arrêtée, 1164.
Charenton-Saint-Maurice (anglais pen-
sionnaire cà l'hospice de), 1266, 1308.
Charité (chirurgien-major de l'hôpilal de
la), 847.
Charitë-sur-lioire (la) (Nièvre), député
extraordinaire, 638.
Charlemagne, père et fils, épiciers et mar-
chands de vin au Bourget, 1310.
Charles (Antoine), charpentier à Aigue-
perse, 919.
— (François), maçon, 740.
Charlotte Corday, écrit d'Adam Lux, 970,
973, 977.
Charmo.nd, candidat au poste d'observateur
de la Police, 1328.
Charnier des Innocents, 1388.
Charniers de l'église Saint-Euslache, 1337.
Charonne, contingent de la réquisition,
1358.
Charpentier (Clémentine), flleuse, 1498.
Charpentiers (portefeuilles bien garnis,
exhibés au cabaret par des), 1285 ; (sa-
laire des), 577.
Charretiers (détournement de fourrages
par les), 1365 ; (disputes des conducteurs
des voitures publiques pour Saint-Cloud
avec les), 1311 ; des voitures ambulantes
des hôpitaux militaires, 548.
Chartres (Eure-et-Loir), adresse, 687.
— chanoine insermenté (ancien), 1391.
— farines et grains pour l'approvisionne-
ment de Paris, 1338.
— gendarme y détaché, 1194.
— pays du général Leigonyer, 690.
Chartreux (expérience de nouveaux ca-
nons aux), 596 ; (expériences dés pou-
dres de Barthélémy aux), 1068; (prétendu
magasin de farines aux), 1304, 1334.
Charvet (Louis), membre du Comité ré-
volutionnaire de la section dés Tuile-
ries, 69.
Chasselou, agent de police, 503.
Chasset (Charles-Antoine) , député de
Rhône-et-Loire à la Convention natio-
nale, 13, 142, 239, 244.
Chasseurs casernes à l'Observatoire, 597.
— éclaireurs de la Meuse, '62i.
— du Midi (compagnie des), 714.
Ciiastellai.n (Jean-Claude) , député de
l'Yonne à la Convention nationale, 69,
70.
Châtelain (François-Laurent), président
de la section des Lombards, 856.
Châtelet, 538.
Chatelet (Louis-Marie-Florent, duc du),
U59.
Ch&tillon-sous-Bagneux (Seine), bou-
langers, 1356.
Ch&tillon-sur-lnâre (Indre), correspon-
dances du député Derazey, 95.
Chaudron-Roussau (Guillaume), député de
la Haute-Marne à la Convention natio-
nale, 55.
Chaumette (Jean-Gaspard, dit Anaxago-
ras), procureur de la Commune de
Paris, 531, 533, 538, 543, 546, 570, 573,
574, 588, 603, 608, 610, 614, 617, 620,
631, 644, 670, 683, 702, 705, 847, 1233,
1307.
Chaumont (Haute-Marne), société répu-
blicaine, 769.
Chaussée-d'Anlin, 346, 1194, 1256, 1265,
1271, 1297, 1306, 1313, 1314, 1326, 1348,
1383, 1406, 1423, 1453.
Chausselrappes (envoi à l'armée du Nord
de), 502; (envoi à Strasbourg de), 686.
Chauvet (Antoine), député suppléant des
Hautes-Alpes à la Convention nationale,
35.
Chauvi.n (Pierre), juge de paix de la section
de Montreuil, 841.
Chavet (Etienne-Innocent), notaire à Paris,
1555.
Chenant (Antoine), commissaire d'une As-
semblée primaire de la iNièvre, 1200.
Chenaux (Louis - Barthélémy) ,^ membre
TABLE ALPHABÉTIQUE
B07
d'une députation de la section des
Gardes-Françaises, 837.
Chêne de la fraternité (plantation du), sur
la place du Carrousel, 400.
Chf.nier (Marie-Joseph), député de Seine-
et-Oise à la Convention nationale, 296.
Cher (département du), garde nationale
venant à Paris, 525.
— mission du représentant Laurenceot,
192-194.
Cherbourg (Manche), convoi d'armes,
529.
Cherest, juge de paix de Tonnerre, 915.
Cherté du blé, 408; des bœufs et des co-
chons, 540; du bois et du charbon, 1259,
1356, 1425; des chandelles, 536; des
denrées de première nécessité, 422, 427,
432, 435, 438, 445, 448, 450, 453, 459,
470, 478, 524, 545, 548, 533, 559, 572,
577, 609, 616, 618, 619, 630, 634, 040,
652, 672, 677, 691, 697, 708, 712, 714,
1110. 1256, 1259, 1266, 1271, 1272, 1286,
1296, 1297, 1342, 1355, 1359, 1370, 1395,
1403, 1422; de la farine, 530; du pain,
408, 553; du pain dans les environs de
Paris, 524, 527; des suifs, 1141; de la
viande de boucherie, 511, 703; des
vivres, 236, 408, 427, 432, 435, 438, 445,
448, 450, 453, 459, 466, 470, 478, 524.
545, 548, 553,569, 572.
Chéry (Philippe), peintre d'histoire), mem-
bre du Comité de salut public du Dépar-
tement, 1094, 1124, 1126,1138, 1197, 1211,
1223, 1262, 1269, 1281, 1292, 1300, 1304,
1305, 1353, 1364, 1400, 1419.
Chevalier (Jacques), député de la Sarthe
à la Convention nationale, 1.
— gendarme, 238, 242.
— tenant maison garnie, 300.
Chevaux (aubergistes nourrissant avec du
blé leurs), 1138; (réquisition des), 1322.
— d'artillerie (dépôt des), 1209; (entre-
preneur de la fourniture des), 596, 606,
616; (envoi dans le Nord de), 502; (four-
niture de mauvais), 606.
— des charrois militaires (accident sur la
place des Victoires causé par les), 1392,
1405; (insuffisance de la nourriture des),
516.
— des gendarmes escortant la famille
Bourbon (nourriture des), 1562.
— de luxe des émigrés (cabriolets publics
attelés avec des), 594; (saisie au châ-
teau de Vitry de), 1304.
— de remonte (dépôt de), 522,
Cheveux de Louis XVI (vente de boites
contenant des), 1418.
Chiens (suppression projetée des) comme
bouches inutiles, 408.
Chirurgien-accoucheur (cheval restitué à
un), 1389.
CiiociiOT, valet de chambre d'Egalité, 1528,
1557.
Choiskau, entrepreneur de la fourniture
des chevaux d'artillerie, 596, 698.
Choisy (Seine), charbon y acheté par un
accapareur, 1266.
— magasins de charbon, 1210, 1350.
— marché, 1363.
— société populaire, 849.
Chômage des fabriques de savon de Mar-
seille, 1321 ; des garçons boulangers
dans la section des Lombards, 1402 ;
des Sans-culottes pendant les fêtes de la
Pentecôte, 614.
Chopart (citoyen), chargé de fabrication
d'armes, 1182.
Chouans (incursions et défaite des) dans
le Loir-et-Cher, 194.
Christo (citoyenne), ouvrière en linge à
Ivry-sur-Seine, 1490.
Christon (Marchant), commandant de la
section armée des Quinze-Vingts, 170.
Chronique de Paris (la), journal, 534.
Cimetière des Innocents (gargotiers du), 614.
Cité, 1414; (café recevant des suspects
dans la), 1352.
Civisme du Comité révolutionnaire de la
section Poissonnière, 1377; d'un exilé
vénitien (vérification aux Affaires étran-
gères du), 828.
Clamart (Seine), fermiers, 1292.
— municipalité, 1292.
— officiers municipaux, 1300.
— prix du pain, 1300.
Clauzel (Jean-Baptiste), député de l'Ariège
à la Convention nationale, 156, 165, 296,
837.
Clavière (Etienne), ministre des Contri-
butions publiques, 489, 543, 677, 705 ;
sa femme, 453.
Clémence (Jean-Baptiste-Henri Tell-), mem-
bre du Comité de salut public du Dé-
partement de Paris, 1090, 1092, 1105,
SOS
TABLE ALPHABETIQUE
H24, H27, H36, 1177, 1185, 1364. 1379,
1419.
Clément (Amablc-Augustin), horloger à
Paris, 982, 983.
— éditeur du poème la France libre, 836.
— secrétaire de l'Etat-major général de la
garde nationale, 383, 386, 387, 391, 396,
397, 399, 401, 403-407, 409-420, 424-
426, 428, ;429, 433, 436, 439, 440, 442-
444, 446, 447, 449, 451, 452, 454, 456,
458, 460, 463, 465, 467, 469, 471, 473,
477, 479, 480, 484, 486, 487, 490, 492,
494, 496, 499, 510, 544, 607, 675, 706,
711, 1066, 1076, 1078, 1088, 1097, 1114,
1125, 1131, 1134, 1139, 1144, 1146, 1148,
1155, 1163, 1165, 1169, 1172, 1180, 1184,
1186, 1188, 1193, 1195,1198, 1201, 1206,
1209, 1212, 1215, 1222, 1230, 1238, 1253,
1264, 1270, 1282, 1293, 1302, 1312, 1319,
1325, 1335, 1345, 1354, 1365, 1380, 1392,
1401, 1411, 1420, 1430, 1437, 1448, 1460.
— tailleur d'habits, 1187.
Clercs de notaires (rassemblement aux
Champs-Elysées de), 560, 568.
Cloche(barils contenantdu métal de), 1113.
Cloches (arrivage de Rouen de voitures de),
1171.
Cloître des Cordeliers, 538.
— Notre-Dame, 1480.
— Saint-Benoît, 127.
— Saint-Etienne-des-Grès, 226.
— Saint-Honoré, 1092.
Cloots (Jean-Baptiste, dit Anacharsis), dé-
puté de l'Oise à la Convention nationale,
829.
Closquinet (A. C), membre de la Com-
mission de bienfaisance de la section
de Beaurepaire, 879.
Club d'aristocrates au jardin de l'Egalité,
1314, 1407; au-dessus du café de Foy,
1261.
— de contre-révolutionnaires au Palais
de l'Egalité, 1288.
Club des Cordeliers (adresse du), 1372;
(affichage d'une pétition du), 1349 ;
(anarchistes du), 603 ; (assemblée de la
Société des défenseurs de la République
au), 462; (commissaire du pouvoir exé-
cutif en Bretagne, membre du), 489;
(commissaires de la section du Pan-
théon-Français envoyés au), 1243; con-
vocation de Pache à la Convention y
annoncée, 572; (cours de Verrières au),
418; (demande de renseignements sur
le sieur Valquier du), 1364; (dénoncia-
tion contre le Comité de salut public
du Département au), 1410; (dénoncia-
tion de Jacques Roux et de Leclerc par
Marat au), 812; (députation à la seclion
du Contrat-Social du), 643; (destitution
des nobles en fonctions, demandée par
le), 690, 693 ; (gito trouvé par Marat dans
le), 538; (impression des œuvres de
Marat, demandée par le), 880, 881 ; me-
nace de dénoncer Adam Lux, député de
Mayence, au), 974; motion pour la mise
en liberté des détenus à cause du pillage
des épiciers, 491 ; (plaintes du Comité de
salut public du Département au), 1429.
— de défenseurs de la République, 459.
— des Fédérés, 532.
— de 1789 ou de l'abbé Sieyès, 1349.
— des ouvriers do l'église de Sainte-Gene-
viève, 651.
— de prêtres contre-révolutionnaires, in-
sermentés et assermentés, dans la mai-
son Bourbon, 1226, 1235.
— de la Sainte-Chapelle, 1371.
— de Toulon, 688.
— de Valois, 534.
— révolutionnaire genevois, 773.
Clubistes de la Sainte-Chapelle et de Mon-
taigne (exclusion des), 1298.
Coblentz (Allemagne), émigréc, 1140.
CoBOL'RG (agents et espions de), 685, 1189,
1319, 1352, 1450.
Cocarde (adoption par les femmes de la),
1397, 1402, 1440; (bruits singuliers ré-
pandus au sujet de la), 1367; (décret de
la Convention sur le port de la), 1381,
1383, 1386, 1405: (dispute à l'Apport
Paris entre les femmes de la Halle au
sujet de la), 1339; (disputes occasion-
nées par le port de la), 1348, 1365, 1366;
(femmes inquiétées pour la manière de
porter la), 1413; (port par les femmes
au bonnet de la), 1352, 1451 ; (soldais
porteurs d'une double), 507; du côté
droit (port de la), 597, 598; foulée aux
pieds, au parvis Notre-Dame, 1352.
— blanche (anciens valets de Louis XVI
arborant la), 495; arborée à Bercy, 491.
— nationale (curés accusés d'avoir arra-
ché et foulé aux pieds la), 1324; (ré-
TABLE ALPHABÉTIQUE
509
pression des insultes à la), 1372, 1380;
(rixe dans le Faubourg Saint-Germain
au sujet de la), 1306, 1314.
Cocarde nationale à l'éclipsé (cocarde portée
par des jeunes gens et dénommée), 577.
— tricolore (femmes honnêtes refusant de
porter la), 1351; (insultes à la), 1178.
Cocardes (désordres causés par le port
des), 1355, 1357; (poissardes des mar-
chés ne tolérant point de), 1359; à ru-
bans blancs (arrestation de porteurs de),
587; en majeure partie blanches, 489.
Coches d'eau (mesures pour empêcher la
sortie du pain par les), 701.
Cochers revenant des frontières (vente à
vil prix de chevaux et voitures par des),
439.
— de fiacre (envoi à la Mairie pour rébel-
lion de), 465; (insolence et exigences
des), 422, 428, 455, 472, 597, 1110.
Cœur de Marat (embaumement du), 847 ;
déposé sur un autel au lieu des séances
de la Société des Cordeliers, 793.
Cœurs de Jésus couronnés, trouvés chez
une Irlandaise, 1344.
Colas (Antoine-Henry), juge de paix de la
section du Panthéon-Français, 226.
Colin (Antoine), président de la section de
la Butte-des-Moulins, 613.
— officier supérieur, attaché au général
Dumas, 1427.
CoLiNGER (dame), présidente de la Société
des Républicaines révolutionnaires, 765.
Collectes dans les sections en faveur des
volontaires, 573, 576, 577, 579, 594, 598.
Collège de chirurgie (membre du), 268.
Collège du Cardinal Lemoine, 1496.
— de l'Egalité, 597, 1350, 1371, 1496.
— des Gras.sins, 1496.
— d'Harcourt, 587, 1496.
— de Lisieux, 1371, 1496.
— de la Marche, 1496.
— de Navarre, 1496.
— du Panthéon français, rue des Sepl-
Voies, 612, 1496.
— de pharmacie, 596, 720.
— du Plessis, 1496.
— des Quatre-Nations, 1123, 1192.
— Irlandais, 1447.
Collèges (misérable état des), 685.
COLLKï (Ferdinand -Marie), commissaire
des guerres, 1188.
Collet (Toussaint), compagnon corroyeur,
926.
— membre du Comité révolutionnaire de
la section de la Halle-au-Blé, 338.
— citoyen suspect, 1140.
CoLLOMBEAU (ciloyen), 1075.
G0LL0.MBEL (Pierre), député de la Meurthe
à la Convention nationale, 1507.
CoLLONOE (citoyen), 1201.
Colloques de garçons épiciers et perru-
quiers, 1284.
CoLLOT d'Hehbois (Jcau-Marie), député de
Paris à la Convention nationale, 1347.
Colombes (Seine), boulanger de la com-
mune, 1300.
— municipalité, 1300.
— prix élevé du pain, 1363. •
Colonnes en marbre dans la salle des
séances de la Convention (fûts de), 1006.
Colons (dénonciation du journal le Créole
palriole par une députation de), 1208.
Colporteurs (achat d'armes et d'uniformes
de soldats interdit aux), 387; (journal
de Marat, crié par les), 540; (vente d'une
Lettre d'Egalité aux départements par
les), 511.
CoLso.N (citoyen), 1191.
Combat contre les chouans, 194.
Comédie-Française (cafés du côté de la),
1444.
Comédiens du Théâtre-Français (détention
à Sainte-Pélagie et aux Madelonnettes
de) , 1214 ; du Théâtre de la Nation
(élargissement de), 1216.
Comité d'agriculture, 261, 263, 1092.
— des assignats et monnaies, 263, 1058.
— des décrets et procès-verbaux, 72, 178,
1121, 1168, 1281.
— de défense, 450.
— de division, 1019.
— des domaines, 95.
— de l'examen des marchés, 302, 1197,
1200, 1205, 1241, 1307.
— des finances, 66, 232, 263, 307, 348,
810, 997.
— de la guerre (pièces à remettre au), 187,
298.
— des inspecteurs de la salle, 66, 71,
252-254, 302, 330, 345, 792, 865, 1006-
1010, 1013, 1021, 1026, 1029, 1035, 1041,
1047.
— d'instruction publique, 329, 766, 779,
510
TABLE ALPHABÉTIQUE
792, 799, 810, 849, 858, 861-863, 867,
871-874, 879, 986-988, 990, 991,993-995,
997, 998, 1003, 1005, 1019, 1043, 1045,
1046, 1050, 1058, 1413, 1485.
Comité d'insurrection raisonné (projet de),
470.
Comité de législation, 2, 7, 9, 14, 25, 31,
38, 47, 67, 58, 61, 68, 72, 84, 89, 90, 97,
99, 102, 106, 111, 120, 123, 127, 130, 140,
146, 160, 169, 182, 193, 199, 206, 221,
229, 232, 245,247,251, 294,295,302-304,
307, 318, 319, 329, 331, 342, 359, 372,
376, 380, 1179, 1513, 1515.
— de liquidation, 302.
— de marine, 302, 322.
— mililaire, 302.
— de l'ordinaire des finances, 95.
— des pensions, 302.
— des pétitions et correspondance, 362,
1013, 1052, 1515.
— de salut public, 2, 7, 9, 14, 20, 25, 26,
30, 31, 38, 43, 47, 50, 57, 58, 61, 68, 75,
78, 79, 82-84, 89, 90, 96, 99, 102, 111,
120, 123, 127, 130, 134, 140, 146, 160,
161, 182, 191-194, 199, 206, 213. 221,
229, 245, 247, 251, 267, 287, 294, 295,
302-304, 307, 318, 319, 342, 350, 359,
362-364, 372, 376, 380, 515, 534,! 543,
544, 547, 554, 564, 571, 576, 587, 656,
678, 694, 755, 762, 785, 1048, 1062,
1081, 1090, 1092, 1094, 1096, 1098,1104,
1105, 1107, 1113, 1115, 1116, 1118,1123,
1126, 1127, 1129, 1132, 1134, 1135, 1142,
1145, 1131, 1157, 1164, 1168, 1173, 1175,
1191, 1194, 1197, 1214, 1221, 1226, 1269,
1300, 1305, 1316, 1320, 1334, 1343,1364,
1379, 1415, 1422, 1427-1429, 1433, 1439,
1456, 1540, 1541, 1548; bureau des dé-
tenus, 901 ; (commissaires du) , 847 ;
(ex-secrétaire du), 10, 1106; (secrets
importants confiés par le maire de Pa-
ris au), 1316.
— de salut public de la commune de
Beauvais, 1364 ; de la commune de
Saint-Cloud, 1205, 1211; du départe-
ment d'Eure-et-Loir, 1391 ; du départe-
ment de la Maine, 1364; du Départe-
ment de Paris, 1062, 1069, 1072, 1074,
1075, 1079, 1081, 1082, 1084-1086, 1089,
1090, 1092, 1094, 1096, 1098, 1100,1104,
1105, 1107, 1108, 1112, 1113, 1115, 1116,
1118, 1120, 1121, 1123, 1124, 1126, 1127,
1129,1130,1132,1134-1136, 1138, 1140,
1142, 1143, 1145, 1147, 1149, 1151, 1152,
1157, 1159, 1160, 1164, 1168, 1171, 1173,
1175, 1177, 1179, 1182, 1185, 1187, 1190-
1192, 1194, 1197, 1200, 1205, 1208, 1211,
1214, 1221, 1223, 1229, 1237, 1251, 1262,
1263, 1269, 1278, 1281, 1292, 1301, 1304,
1305, 1318, 1320, 1330, 1334, 1344, 1353,
1363, 1364, 1379, 1391, 1400, 1410, 1419,
1429, 1437, 1447, 1439, 1467, 1567.
— des secours, 187.
— de la section de l'Arsenal, 1215.
— de sûreté de Dijon, 961.
— de sûreté générale, 2, 4, 6, 7, 9-12, 14,
17, 19, 20, 22, 23, 23-31, 34, 38, 39, 41,
44, 46-48, 50-54, 57, 58, 60-66, 68, 72,
73, 75-78, 80, 82-84, 86, 89, 90, 94,
96, 97, 99-103, 105-108, 110-113, 116-
118, 120, 122, 123,125-127,129-132,134,
135, 137-140, 142, 143,146, 148, 149,153-
157, 159-162, 164-168, 170, 171, 173-180,
182-185, 190-193, 196, 199-203, 206, 208,
209, 211-215,217-221, 227,229, 230,232,
233, 236, 237, 240, 243-245, 247, 248,250,
251, 255-258, 261, 262, 264, 265, 267,
271. 274, 284, 287-292,294-298, 300,301-
304, 309, 311-314, 318, 319, 321, 322,
325, 327, 329-337, 339-342, 345, 347, 348,
350-354, 359, 362, 363, 365, 366, 369,
371-376, 380, 381, 402, 408, 438, 462,
478, 503, 509, 533, 556, 594, 397, 722,
723, 726, 729, 732, 733, 737, 739, 741-
746, 749, 734, 736, 760, 763, 7G4, 773,
786-789, 796, 802, 803, 813,884-886,902,
904, 922. 935, 936, 959, 970-972, 1027,
1081, 1085, 1089, 1102, 1108, 1115,1118,
1126-1129, 1132, 1140, 1142, 1153, 1154,
1156, 1160-1162, 1164, 1166-1168, 1170,
1177, 1182, 1183, 1185, 1190, 1194, 1196,
1199, 1200, 1202-1204, 1208, 1213, 1216-
1220, 1227, 1228, 1241, 1245-1252, 1254,
1235, 1268, 1278-1281, 1290, 1291, 1301,
1324, 1334, 1330, 1333, 1301, 1362, 1374-
1379, 1389, 1390, 1398, 1399, 1428, 1429,
1437, 1447, 1449, 1467, 1310, 1333, 1339;
(secrétaire du), 366.
— de sûreté générale de Sèvres, 1208.
— de surveillance de la commune d'Ai-
gueperse, 919; de Chumpigny, 900, 901;
de Pernes, 154; de Provins, 15, 18 ; de
Saint-Maur, 918; de Sèvres, 1300; de
TABLE ALPHABÉTIQUE
811
Vaugirard, 891, 892, 896; de Versailles,
1447 ; de Vitry, 1318.
— de surveillance de la Convention, 43,
1113.
— de surveillance du Département de
Paris, 891-894, 911.
— de surveillance du Fort-Hercule, 213.
— de surveillance de la Municipalité, 478,
517."
^ de surveillance de la section de l'Arsenal,
1116, 1251, 1437, 1447 ; de la section de
Beaurepaire, 507, 1266 ; de la section de
1792, 1419; de la section de Bon-Conseil,
1269,1334; de la section de laButte-des-
Moulins, 519; de la section du Contrat-
Social, 579, 588,595, 1269, 1281 ; de la sec-
tion de la Croix-Rouge, 1 164 ; de la section
de la Fonlaine-de-Grenelle, 173, 174,
539, 1437 ; de la section de la Frater-
nité, 1061 ; de la section des Gardes-
Françaises, 204, 1182, 1205, 1467; de la
section de la Halle-au-Blé, 1179, 1187,
1301 ; de la section de la Montagne,
1263 ; de la section du Mont-Blanc, 1344,
1429 ; de la section de Montreuil, 1429,
1467 ; de la section de TObservatoire,
676, 1175, 1391 ; de la section Poisson-
nière, 1281; de la section de Popincourt.
1269 ; de la section de la République,
1568; de la section du Temple, 1440;
de la section des Tuileries, 44, 361, 365,
366, 1168.
— des travaux publics de la Municipalité,
1085.
Comité central (formation d'un), 491 ; des
commissaires des sections à l'Evôché,
591.
— central révolutionnaire du 31 mai, 662,
664, 680, 688, 694, 695, 699, 702, 703,
708, 1388.
— civil de la section de Bon-Conseil, 522 ;
de la section du Contrat-Social, 1269,
1281 ; de la section de la Halle-au-Blé,
1304; de la section du Luxeinbourg,
1320; de la section de l'Oratoire, 491;
de la section du Roule, 522.
— permanent de la section de la Butte-
des-Moulins, 509.
— révolutionnaire de Bordeaux, 674.
— révolutionnaire du l"' arrondissement,
96, 116, 358; du 2" arrondissement, 87,
109, 168, 374; du 3" arrondissement.
317 ; du 4« arrondissement, 183, 343,
381 ; du 8" arrondissement, 325; du lO'ar-
rondissement, 101, 131.
— révolutionnaire du district de Thouars,
288.
— révolutionnaire de Montreuil, 1081 ; de
Sèvres, 875.
— révolutionnaire de Saint-Jacques-la-
Boucherie, 1409.
— révolutionnaire de la section des Ar-
cis, 1437; de la section de 1792, 1249;
delà section de Brutus, 51, 323, 324,
1448 ; de la section de la Butte-des-
Moulins, 669; de la section des Champs-
Elysées, 1117 ; de la section de la Cité,
1191; de la section du Contrat-Social,
659, 670, 681, 738, 740, 747, 1237; de la
section du Faubourg-du-Nord, 908,
1269; de la section de la Fontaine-de-
Grenelle, 29, 150; de la section des Gra-
villiers, 1229; de la section de la Halle-
au-Blé, 1304, 1344; de la section des
Halles, 648 ; de la section des Lombards,
549, 622, 663 ; de la section du Mail,
1446; de la section de la Maison-Com-
mune, 1175; de la section de la Mon-
tagne, 1, 167,1262; de la section duMont-
Blaiic, 178, 180, 181; de la section de
Montreuil, 1143; de lasection du Muséum,
109 ; de la section de Mutius-Scévola, 308;
de la section de l'Observatoire, 344, 347 ;
de la section du Panthéon-Français, 223,
224, 1243, 1419; de la section des Piques,
67, 94, 352, 355, 875, 1427 ; de la section
Poissonnière, 1377, 1449; de la section
des Quinze-Vingts, 1136; de la section
de la République, 53, 74; de la section
de la Réunion, 587, 708 ; de la section
des Tuileries, 69, 365-367, 597; de la
section de l'Unité, 1145, 1241.
— secret de voleurs et brigands coalisés,
556.
Comités de la Convention (ancien com-
missaire des), 161 ; (entraves au recrute-
ment parles), 508; (influence corrup-
trice du Marais de la Convention sur les),
1307 ; (papiers relatifs aux), 24, 43, 106,
197, 302, 324, 329 ; (rapport sur la si-
tuation générale de la France, demandé
aux), 85.
Comités des sections, 400.
— de surveillance des sections (captures
bl:
TABLE ALPHABÉTIQUE
aristocratiques par les), 1272; (demande
de pistolets pour les membres des),
1082; (exemplaires de la loi relative aux
accapareurs réclamés par les), H59;
(ex-lieulenant général de police à
Troyes, signalé aux), 1419; (mesures
contre les attroupements aux portes des
boulangers par les), 1300 ; (plaintes
contre les abus des), 1322.
— civils des sections (visites des boulan-
gers par les), 1090, 1092.
— révolutionnaires des sections (arme-
ment des membres des), 1107, 1116;
(artisans ennemis des), 681 ; (circulaire
du Comité de salut public du Départe-
ment aux), 1090; (commission pour la
surveillance des), 633 ; (convocation à
l'Evêché des), 597 ; (état des volontaires
dressé par les), 1074; (fête de la section
du Mont-Blanc, en Thonneur de Marat
et Le Peletier, notifiée aux), 864; (in-
fluence et prépondérance des), 388, 591,
595, 635, 644 ; (marque distinctive pour
les membres des), 1107, 1142; (police
revendiquée par les), 538; (visites chez
les femmes publiques par les), 1143.
Commerce fait par le prince deMontbazon,
432.
— de l'argent, 450, 553, 594, 697, 1267,
1287 ; (arrestation d'individus faisantle),
415, 641, 1123, 1387.
— de chemises, 1410.
— de femmes (suspect, faisant), 1387.
— des huiles grasses et delà soude (inter-
ruption du), 1321.
— de la France avec l'Angleterre, 1310 ;
de la Méditerranée (interruption du},
1321.
Commis d'huissier du Tribunal révolution-
naire (connivence avec des accapareurs
d'un), 1173.
Commis de marchands (rassemblement
aux Champs-Elysées de), 561, 568 ; des
ministères (incivisme des), 343 ; pa-
triotes de la guerre (renvoi de), 491.
Commissaire du Comité de législation à
celui de salut public, 307 ; du Comité de
salut public, en mission dans les Côtes-
du-Nord, 161.
— des guerres de la 17< division, 531,
698.
— du pouvoir exécutif à l'armée du Nord,
1089; à Rennes (offre de l'observateur
Rousseville de partir comme), 1226.
— pour les subsistances dans les départe-
ments, 1424.
— national à Lyon, 694.
Commissaires à l'armée de la Vendée, 352.
— chargés de l'examen des papiers des
députés en état d'arrestation, 3, 24, 36,
69, 81, 95, 128, 172, 187, 197, 216, 226,
249, 239, 263, 269, 302, 324, 323, 329, 340 ;
chargés de faire enlever ou dénaturer
les attributs et emblèmes de la royauté,
1007; chargés de vérifier la qualité des
farines, 1102.
— du Comité d'instruction publique ,
chargés d'organiser la fête du 10 août
1793, 990, 995.
— du Comité de salut public de la Con-
vention, chargés des démarches pour
l'embaumement du corps de Marat, 847.
— du Comité de salut public du Départe-
ment, chargés d'assister à l'oraison fu-
nèbre de Marat à Saint-Eustache, 1143;
chargés de déjouer les pro.jels des con-
tre-révolutionnaires à Jagny, 1364,1419;
à Verrières, 1419 ; chargés de lever les
scellés apposés chez Saint-Laurent, 1214;
chargés de visiter Sainte-Pélagie, 1320;
envoyés dans les communes voisines de
Paris, 1246.
— du Comité de sûreté générale, chargés
d'assister à la levée des scellés sur les
papiers de Marat, 787, 789.
— du Comité révolutionnaire du 2' arron-
dissement, 168; du Comité révolution-
naire du 3" arrondissement, 317.
— de la Commune envoyés au ministère
de l'intérieur, 702; envoyés de Paris en
Vendée, 699, 702, 713, 1439.
— de la Commune du 10 août (marchand
devins de la section du Contrat social,
figurant parmi les), 693 ; à la plantation
du chêne de la fraternité (présence de),
400.
— des communes (réception par. le Co-
mité de salut public du Département
dest, 1090.
— du Conseil exécutif provisoire (pré-
sence d'un voleur, élargi en septem-
bre 1792, parmi les), 1423 ; chargés de
suivre des expériences de poudres de
guerre, 393 ; chargés de transférer à Mar-
TABLE ALPHABÉTIQUE
S13
seille les membres de la famille des
Bourbons, 1330-1532, 1336, 1339-1341,
1343, 1545, 1346, 1530, 1531, 1554, 1336,
1362-1565; envoyés en Vendée, 1439.
- de la Convention chargés d'arrêter
Dumouriez, 495, 501 ; chargés de décou-
vrir les trames du duc d'Orléans, 626 ;
envoyés en Belgique, 430, 457, 307, 594;
envoyés en Vendée, 1439.
- de police (négligence des), 532; (tenan-
cière de maison de jeu recevant à dîner
des), 433.
- de la section de 1792 dépêchés dans
l'Eure, 1089; de la section de Bon-Con-
seil, chargés de visites domiciliaires noc-
turnes à Passy, 1173 ; de la section de la
BuLte-des-Moulins, chargés de demander
l'expulsion des nobles, 1233; de la sec-
tion de la Butte-des-.Moulins, chargés
d'une expédition secrète, 310 ; de la sec-
tion du Contrat-Social, chargés d'inviter
le Comité de salut public du Départe-
ment à l'oraison funèbre de Marat, 1136;
de la section des Droits-de-l'Homme,
chargés de visiter les moulins, 1105; de
la section du Faubourg-Montmartre,
chargés d'organiser une cérémonie en
l'honneur de Marat et de Le Pelelier, 832 ;
de la section de la Fraternité envoyés
dans l'Eure, 1092; de la section des Gra-
villiers, au sujet des subsistances, 1089 ;
de la section de la HalIe-au-Blé, char-
gés de demander le départ des gen-
darmes, 548; de la section du Luxera-
bourg (liste des inscrits pour l'armée
révolutionnaire apportée par les), 1238;
de la section du Mail, chargés de re-
mettre une adresse pour le désarme-
ment, 683; de la section de la Maison-
Commune contre un arrêté subversif de
la section des Champs-Elysées, 549; de
la section de Montreuil, chargés d'invi-
ter la Convention à une fête civique en
l'honneur de Marat, 841 ; de la section
du Panthéon-Français, chargés de s'en-
quérir des motifs de l'arrestation de pé-
titionnaires, 1456 ; de la section du Pan-
théon-Français, envoyés au Club desCor-
deliers, 1243.
- des sections (assemblée à l'Evêché des),
497, 534, 389, 391, 1113; (réception par
le Comité de salut public du Départe-
T. IX,
ment des), 1090; aux accaparements,
314, H47, 1168, H71, 1173, 1179, 1304,
1319, 1335, 1431, 1439; aux expériences
des poudres du sieur Barthélémy (envoi
de), 1068; à la Halle au blé (opérations
des), 1115, 1129; envoyés en Vendée,
1439 ; pour le recrutement des volon-
taires, 449-476.
— civils des sections (imprécations lan-
cées par des femmes contre les), 1243.
Commission chargée de l'examen des
comptes du sieur Pigeau, 209 ; chargée
de l'examen des papiers de Robespierre,
228 ; chargée de surveiller les Comités
révolutionnaires et la Commune (né-
cessité d'une), 633.
— des administrations civiles, police et
tribunaux, 12, 29, 66, 88, 91, 96, 110,
115, 119, 263, 266, 271, 301.
— des armes, 302, H42, 1269.
— de bienfaisance de la section Beau-
repaire, 879.
— des certificats de civisme de la Muni-
cipalité, 635.
— des charrois de Saint-Denis, 1419.
— des chevaux, 1164, 1389.
— de la Convention dans les départe-
ments maritimes méridionaux, 302.
— des Dix, 1009.
— des Douze, 642, 644, 647, 650, 651, 653,
639, 669, 690.
— des duodecemvirs (Commission des
Douze appelée), 650, 651.
. — des Six, chargée de réunir les procès-
verbaux d'acceptation de la Constitu-
tion, 989, 1020, 1056, 1059.
— des finances, 854.
— des marchés pour l'habillement et
équipement des armées, 1187, 1197,
1442.
— des monuments, 1003, 1007.
— contre-révolutionnaire de Lyon, 142.
— inspectante des Postes, 1121, 1140,
1200, 1203, 1221, 1223, 1269, 1292, 1459.
— inspectante pour l'examen des jour-
naux (nouvelle), 1391, 1400, 1410, 1459.
— municipale des passeports, 1533.
Commissionnaires (accaparement de pain
par des), 1274.
Communauté des Frères tailleurs, 1210;
de Saint-Nicolas-des-CIiamps, 740.
Commune du 10 août (commissaires de
;i3
!S14
TABLE ALPHABÉTIQUE
la), 400, 69S; du 10 août (friponneries
de la), 563.
Compagnie, membre du Comité révolution-
naire de la section de la Fontaine-de-
Grenelle, ISO.
Compagnie Masson pour les charrois d'ar-
tillerie, 692.
— Winter pour les charrois militaires,
602, 606, 610, 704.
CoMPARET (François-Claude), inspecteur gé-
néral des Postes, 1229, 12.37.
Complégne (Oise), cantonnement de la
légion de La Motte, 551.
— convoi d'artillerie, 1169.
Complot dénoncé par la Société des Cor-
deliers, 620; tramé par Michonis (dé-
couverte du), 1303; pour l'évasion d'un
prêtre réfractaire, 1173; pour le mas-
sacre des marchands et des pétition-
naires, 608; contre-révolutionnaire dans
le Gers, 1261.
Complots tramés au Club des Cordeliers
par les fédérés, 462; tramés en Bre-
tagne et en Normandie, 471.
Comptabilité des indemnités aux députés
des Assemblées primaires pour l'accep-
tation de la Constitution, 348.
Compte rendti à nos commettants, imprimé,
364.
Compte rendu et déclaration par J.-B.-M.
Saladin, député du département de la
Somme, sur les journées des 27, 31 mai,
1" et 2 juin 1793, 327.
Comptes de Harny, trésorier du Comité
de salut public du Département de Paris
(examen et approbation des), 1223, 1281 ;
du citoyen Pigeau, 209 ; de Santerre
(reddition des), 404 ; des allocations du
Département et du Comité de salut pu-
blic au Comité de salut public du Dé-
partement, 1320.
CoMTAT, cadette, lisez Contât (Emilie),
actrice du ThéAtre de la Nation, 1210.
— ainée (Louise-Françoise), actrice du
Théâtre de la Nation, 1216.
Concert au jardin des Tuileries, 674 ; bi-
hebdomadaire au club de 1789 ou de
l'abbé Sieyès, 1349.
Conciergerie (bruit d'empoisonnement des
détenus à la), 545 ; (concierge de la
maison de justice de la), 945, 956 ; dé-
tention des députés : Bailleul, 22, 23,
25 ; Michel, 243, 244 ; Rabaut-Pomier,
262, 264; Michonis, 1247; (écrou
d'Adam Lux, député de Mayence, à la),
977 ; (écrou de la femme Berteaux, de
Vaugirard, à la), 893, 894, 896, 898;
(écrou deJ.-B. Cerioux, imprimeur, à
la), 905 ; (écrou de Charlotte Corday à
la), 945, 946; (écrou des consorts Lauri-n
et du sieur Girardin à la), 903 ; (écrou
de Marat à la), 540 ; (écrou de bouchers
ou marchands de bœufs à la), 687 ;
(écrou d'un porteur de faux assignats à
la), 452 ; (gendarmerie de la 29 division
en réserve à la), 1141 ; (lettre de Char-
lotte Corday terminée à la), 940 ; (mise
en liberté du sieur Guillebaut, entre-
preneur à Sainl-Jean-de-Losne, détenu
à la), 967 ; montre, bijoux en or y saisis
sur Rabaut-Pomier, 262 ; (ordre d'é-
crouer le député Dulaure à la), 112;
(poste de la), 448 ; (visite de la prison
de la), 401.
Conciliabules dans les spectacles, 604;
anticiviques d'habitants d'Ivry, 1298;
secrets de députés de l'Assemblée légis-
lative, 1381.
CoNDK (Louis-Joseph, duc de Bourbon,
prince de), 599; (papiers du prince de),
1320; (secrétaire du prince de), 1304,
1350.
— (recel des titres de la maison de), 1160,
1190, 1419.
— (armée de), proclamations, 297.
Condé-sur-l'Escaut (Nord), prise de cette
place, 604, 900, 902, 1243
CoNDuRCET (Marie-Jean-Antoine-Nicolas de
Caritat, marquis de), député de l'Aisne
à la Convention nationale, 635.
Conducteurs d'artillerie, 689, 715; (hôtel
Soubise servant de caserne aux), 715.
Conférences au Comité de salut public et
au Département, au sujet des subsis-
tances, 1094, 1096, 1098, 1121 ; avec le
maire de Paris, 1084, 1121,1138. 1143;
de Gohier avec Fouquier-Tinville au
sujet du procès de Charlotte Corday, 932.
Confidences d'un aboyeur des rues, 699;
du député Forest au sujet du 31 mai,
142-144.
Conflit à l'Arsenal entre les canonniers de
deux sections, 397.
Congé demandé par Fajollc, député, pour
TABLE ALPHABÉTIQUE
hiH
raison de santé, 133; obtenu par Ruault,
député de la Seine-Inférieure, lors du
31 mai, 320.
Conlie (Sarthe), canton, 339.
Conseil de santé de la rue Grange-Bate-
lière, 1289, 1305.
— du Temple, 1067.
Conseil exécutif provisoire, 237, 382-381),
392, 39;), 396, 398, 407, 417, 421, 424,
427, 431, 432, 433, 433, 436, 439, 441,
44o, 448, 449, 430, 4S3, 434, 437, 439,
461, 462, 464, 466, 468, 470, 472, 474,
473, 483, 489, 491, 493, 497, 499, 301,
307, 309-311, 314, 316, 318, 320, 322,
324, 326, 328, 330, 532, 336, 338, 340-
542, 344, 348, 333, 336, 366, 372,
377, 386, 393, 394, 397, 606, 609, C13,
619, 630, 634, 640, 642, 647, 630, 691,
697, 714, 717, 701, 783, 990, 1020, 1022,
1060, 1083, 1099, 1113; (commissaires
du), 1423 ; (indemnité accordée aux com-
missaires chargés de la translation des
Bourbons par le), 1363 ; instruction
donnée aux commissaires chargés de la
translation des Bourbons par le), 1332;
(utilité d'envoyer à Bordeaux des agents
du), 1432.
— général de la Commune, 413, 331, 333-
333, 343, 346, 333, 362, 373, 397, 603,
608, 017, 631, 634, 633, 640, 643, 644,
631, 666, 668, 677, 682, 683, 691, 702,
703, 726, 779, 781, 783, 799, 847, 864,
1069, 1076, 1083, 1093, 1134, 1141, 1130,
H71, 1176, 1188, 1189, 1282, 1343, 1S15,
1367.
— général du Département, 598.
— souverain d'Alsace, 297.
Consommation de Paris (économies à
réaliser sur la), 408.
Conspiiation du 29 germinal an 111, 83.
Co.NSTANCE, lisez CLK.MKNCK, membre du
Comité de salut public du Départe-
ment, 1100.
Constitution (achèvement de la), 713, 714,
731; (adhésion de Soulavie, résident de
la République française à Genève, à la),
772; (articles de la), 688; (jugement
porté par le député Forest sur la), 144;
(Liégeois ayant accepté la), 1294; (no-
menclature des cantons ayant accepté
la», 1000,1011,1016; (officiers munici-
paux de Brest refusant d'accepter la),
1233 ; en vaudeville (vente au Palais
Egalité de la nouvelle), 1446.
Constitution dans la Lune, brochure de
Beffroy de Reigny, dit le Cousin Jacques,
1292, 1333.
Contant del'Isle, lisez : Coûtant (Charles),
ancien procureur au Parlement, 453.
CoNTi (Louis-Joseph de Bourbon, prince
de), 1320, 1522, 1323, 1329, 1336, 1339,
1.342, 1351, 1333, 1556, 1558, 1560, 1561,
1363.
Contre-allées des boulevards, interdites
aux cavaliers et aux voitures, 403.
Contrat social (l'auleur du), 838.
Contrats ae rente réclamés par la femme
du député Mercier, 223, 226.
Contre-révolution (femmes du Faubourg
Saint-Antoine menaçant d'opérer la),
1337; (gros fermiers et accapareurs
agents de), 1420; (halle de Paris, foyer
de), 1361 ; (insertion dans le Bulletin
national d'articles favorables à la), 1123;
prêtres assermentés favorisant la) 672 ;
à Bordeaux, 1406.
Contre -révolutionnaire (commission), à
Lyon, 142; (complot) tramé dans le
Gers, 1261 ; (discours) par Salle, député,
1233; (menées perfides d'une), 601;
(somme offerte au Comité révolution-
naire de la section Poissonnière par un),
1377.
Contre-révolutionnaires (agent secret des),
577; (armée projetée de), 332, 691; (ar-
restations dans l'Orne de), 1397; (assem-
blée à Montmartre de), 1126; (brûlement
des journaux et adresses), 1123; (bu-
reaux des ministères remplis de), 543;
(Café des Grands Hommes rendez-vous
de), 1424; (club de) au Palais de l'Ega-
lité, 1288 ; (club de prêtres), 1226 ;
(crainte d'une attaque des), 332; (gé-
néral Beauregard ayant usé de pro-
cédés), 1364; (imprimeur d'ouvrages),
1086; (libraire vendant des brochures),
460, 1138; (libraire du Palais Egalité
recevant des), 1331; (liste de), 343;
(Lyonnais fomentant des projets), 1329;
(maison garnie, habitée par des), 1192 ;
(maisons de jeu, asile des), 1431 ; mar-
che des Marseillais), 1062 ; (maximes)
professées par Jacques Roux, 743 ; (offi-
ciers municipaux considérés comme),
^16
TABLE ALPHABÉTIQUE
495 ; (Palais de l'Egalité rempli de), 1234 ;
(professeurs du Collège irlandais dénon-
cés comme), 1447 ; (repaires dans les
environs de Paris de), 1359 ; (vicaire
mélropolitain soupçonné de recevoir et
faire circuler des écrits), 1151 ; à Jagny
(mesures contre les), 1364, 1379, 1419.
Contributions publiques (décrets relatifs
aux), 95.
Contrôle (ancien), rue Saint-Denis, 1114.
Convention nationale: acceptalion de l'offre
faite par David du dessin de la médaille
commémorative du dO août, 1044.
— Acte conslilutionnel présenté au peuple
français, 984, 986, 1002, 1014, 1021,
1023, 1030, 1033, 1505.
— admission d'une députation des com-
missaires des Assemblées primaires,
1023, 1024; d'une députation des hom-
mes du Dix Août, 753; d'une députation
des Képublicaines révolutionnaires, 824;
d'une députation de la section desAmis-
de-la-Patrie, 734; d'une députation de
la Société républicaine des Cordeliers,
793; du député Dabray, 77, 81; des
élèves des écoles gratuites de la section
des Arcis, 871, 872; des jeunes gens en
réquisition de la section de l'Unité, 1333.
— adresse présentée par Jacques Roux
au nom de la section des Gravilliers,
746.
— adresses : de Callières de l'Etang, insti-
tuteur des Vétérans, 752 ; de Brutus
Dudevant, de Barbaste, 1001 ; des ca-
uonniers de Paris, 708; des canonniers
de la section de 1792, 694; de Cliartres,
adhérant à l'insui-rection du 31 mai,
687 ; des citoyens du Jura, 1 ; des étu-
diants des collèges de Paris, 1496; de
Formalcone, Vénitien, 873; de la veuve
de J.-P. Marat, 812; de la commune de
Mézières, 249; de Michel, député de
Hhône-et-Loire, 239; des officiers, sous-
ofdciers et gendarmes de la 31» division
de gendarmerie, 1506; des ouvriers et
employés de la fabrication des assignats,
1477; dos patriotes du pays de Liège
réfugiés à Paris, 1031 ; des pauvres
veuves d'Ivry-sur-Seine, 1490; du peuple
de Paris, 1233 ; des Républicains Sans-
culottes de Nogent-le-Rotrou, 776; des
Sans-culottes républicains d'Amboise,
806; de la section de Bonne-Nouvelle,
8S5; de la section de la Butte-des-Mou-
lins, 703 ; de la section du Contrat-So-
cial, 808; de la section des Droits de-
l'Homme, 731 ; de la section des Gravil-
liers, 746; de la section des Invalides,
851 ; de la section des Lombards, 836 ;
de la section du Mail sur le désarme-
ment, 683 ; de la section du Panthéon-
Français, 730; de la section du Temple,
850; de la section du Théâtre- Français,
733 ; de la Société des Amis de la Cons-
lilulion d'Autun, 784; de la Société des
Amis de la Constitution de Moyaux,830;
de la Société des Amis de la Constitu-
tion républicaine à Troyes, 771 ; de la
Société des Amis de la Liberté et de
l'Egalité de Poitiers, 818; de la Société
des Montagnards de Mirecourt, 39 ; de
la Société des Républicaines révolution-
naires, 765 ; de la Société fraternelle,
804; de la Société populaire d'Auxerre,
782; de la Société populaire et révolu-
tionnaire de Bouchain, 874; delà Société
populaire de Couffinal, 822; de la So-
ciété populaire de Dreux, 837; de la
Société populaire de Feurs, 858 ; de la
Société populaire du Fort-Hercule, 213;
de la Société populaire de Mennecy,
861 ; de la Société populaire de Mon-
tauban, 770 ; de la Société populaire de
Reims, 768 ; de la Société républicaine
d'Ax, 794; de la Société républicaine de
Belfort, 783 ; de la Société républicaine
de Chaumont, 769; de la Société répu-
blicaine de Nemours, 1003 ; de la So-
ciété républicaine de Tonnerre, 766 ; des
Sociétés populaires du Bourg-de-l'Ega-
lité, de Vitry, de Thiais et de Choisy-sur-
Seine, 849; des volontaires formant le
27" régiment de cavalerie, 1472.
— affiche d'un patriote persécute, 1373.
— agitateurs aux abords de la salle, 463.
— appel de Coupard, député suppléant
des Côtes-du-Nord, 71.
— assiduité du député Houzet, 307 ; du
député Soubeyran de Saint-Prix, 362.
— attaques contre la municipalité de Pa-
ris, 536 ; de Rose Lacombe dans la So-
ciété révolutionnaire des femmes, 1337.
— attribution d'indemnités aux députés
Girondins incarcérés, 1-381.
J
TABLE ALPHABÉTIQUE
817
— attroupement de femmes dans le ves-
tibule, 597, 598.
— avenues, 546.
— billets rouges à l'entrée des écrivains,
623-
— bulletins annotés par Soubeyran de
.Saint-Prix, 363, 364.
— bureau du contreseing des lettres,
1047; des décrets, 224, 1558; des man-
dats, 1035; de la petite poste, 378.
— bureaux, 309.
— buste de Marat placé dans la salle des
séances, 839; bustes de Brutus, Le Pe-
letier et Marat placés dans la salle des
séances et les bureaux, 792, 863.
— café de la buvette, 430.
— canonniers de service, 667.
— cartes des députés, 1213, 1411.
— cavalerie déclarée par elle troupe d'é-
lite, 695.
— commissaires chargés par elle de la
levée des scellés chez les députés dé-
tenus ou mis hors la loi, 5, 24, 36, 69,
81, 93, 128, 172, 187, 197, 216, 226, 249,
239, 263, 269, 302, 324, 329,340; envoyés
dans les départements maritimes, 302.
— congé accordé au député Ruauit du
26 mai au 6 juin 1793, 320.
— contribution patriotique des employés
de l'administration des biens nationaux,
1478.
— costume nouveau donné à ses huis-
siers, 1010.
— craintes de conflit avec les Sociétés
populaires, 1427.
— crise violente par elle traversée, 32.
— critiques sur la tenue des députés, 654.
— danger couru par elle le 27 mai, 648;
pour elle des Comités de surveillance
ou révolutionnaires, 591 ; de l'éloigner
de la capitale, 687.
— décret du 3 octobre 1793, 129; du
2 brumaire an III, 86; du 18 frimaire
an III rappelant les députés Girondins,
88, 115, 170; du 18 pluviôse an III, 106.
— décrets d'arrestation : contre Dumou-
riez, 495; contre Marat, 320; de mise
en liberté de Richou, député de l'Eure,
272; de mise en état d'arrestation de
Saladin, député de la Somme, 333, 334.
— décrets : autorisant le Comité de sû-
reté généra:le à surveiller les députés
des Assemblées primaires excitant des
troubles, 1028; autorisant la délivrance
de cartes aux députés des Sociétés
populaires à la fête du 10 août, 1026;
chargeant les administrations de dis-
tricts de transmettre aux députés des
Assemblées primaires les pièces re-
mises par le Comité des pétitions, 1052;
chargeant le Comité des inspecteurs de
faire placer dans la salle des séances et
les bureaux les bustes de Brutus, Le
Peletier et Marat, 792, 865; les inspec-
teurs de la salle de donner la consigne
dans l'étendue de l'enceinte, 1041; char-
geant ses Comités d'examiner la ques-
tion de la valeur monétaire de la médaille
du 10 août, 1038; chargeant le ministre
de l'intérieur de présider à l'ouverture
du Musée de la République au Louvre,
1003 ; convoquant au jardin des Tuileries
les députés des Assemblées primaires,
et ouvrant le bureau du contreseing
pour la réception de leurs dépêches,
1047; décernant à Marat les honneurs
du Panthéon, 862; décidant d'assister
en corps aux obsèques de Marat, 751,
759; décidant le brûlement des ban-
nières de la Fédération du 14 juillet
1790, 1012; décidant le départ de 1,000
canonniers de Paris contre les rebelles
de la Vendée, 689, 709; décidant la
frappe d'une médaille commémorative
de la journée du 10 août, 1043, 1057;
décidant le dépôt aux Archives des pro-
cès-verbaux d'acceptation de la Consti-
tution, 1059; décidant la réformation
des erreurs dans le calcul des frais de
route des délégués des Assemblées pri-
maires, 1033; décidant que les récé-
pissés des procès-verbaux des Assem-
blées primaires tiendront lieu de cartes
civiques, de sûreté et de passeports aux
députés de la Fédération, 1020; décla-
rant que le jour de l'apolhéose de Marat
au Panthéon sera férié, 867 ; envoyant
Delamarre en mission dans le Nord et
le Pas-de-Calais, 91 ; énumérant les de-
voirs qui incomberont aux envoyés des
Assemblées primaires en rentrant dans
leurs foyers, 1053; excluant de l'armée
révolutionnaire les jeunes gens de la
Réquisition, 1238; interdisant la vente
518
TABLE ALPHABÉTIQUE
du numéraire, 518; interdisant aux Lt"'-
gislateurs de demander des places aux
ministres, 1417; mettant à la disposi-
tion du ministre de l'intérieur 1 ,200,090
livres pour les frais de la fête de la Héu-
uion,997 ; meltanlù la disposition des dé-
putés à la Fédération la literie duGarde-
Meuble et de l'Ecole militaire, 1017; or-
donnant au Comité de sûreté générale de
faire son rapport sur l'interrogatoire de
l'assassin de Marat, 732; ordonnant l'ar-
restation des députés Aubry et Lomont,
10 ; ordonnant l'arreslalion des mem-
bres de la famille des Bourbons, 1316-
1523, 1328, 1329; ordonnant l'arresta-
tion de Serre, député des Hautes-Alpes,
350 ; ordonnant la célébration de la fêle
du 10 août dans les armées et les Assem-
blées primaires, 1004 ; ordonnant la
conservation de la tombe de verdure
élevée aux Champs-Elysées à la mé-
moire de Marat et de Le Peletier, 837 ;
ordonnant le dépôt au Muséum na-
tional de la coupe d'agate ayant servi
dans la cérémonie de la Régénération,
le 10 août, 1035 ; ordonnant l'échange
des assignais à face royale délivrés aux
députés à la Fédération par les rece-
veurs des districts, 1018; ordonnant
l'impression et l'affichage du rapport de
Chabot, du discours dé Drouet el de
l'interrogatoire de Charlotte Corday,
733, 750 ; ordonnant l'impression ot
l'envoi dans toute la République de
l'adresse au peuple français lue par les
envoyés des Assemblées primaires, 1038;
ordonnant une levée de 40,000 hommes,
528 ; ordonnant la mise en état d'ar-
restation et d'accusation de Lauze-De-
perret comme complice de l'assassinat
de Marat, 930, 931 ; ordonnant le paye-
ment des frais des obsèques et de l'em-
baumement du corps de Marat, 860 ;
ordonnant la représentation, du 4 août
au l" septembre 1793, des tragédies do
linitus, Guillaume Tell et Caius Granchus,
1015; portant qu'il ne sera plus délivré
de récépissés des procès-verbaux aux
envoyés des Assemblées primaires, qui
recevront leurs passe-ports de la muni-
palité de Paris, 1056; punissant de mort
les citoyens surpris en fausse patrouille
ou déguisés en femmes, 1037 ; renvoyant
au Comité des inspecteurs un commis
du bureau des mandats qui a mal reçu
plusieurs députés des Assemblées pri-
maires, 1035; réservantdes tribunes aux
députés des Assemblées primaires à la
fête du 10 août, puis les rouvrant au pu-
blic, 1021, 1034; relatif au doublement
de la garde du Temple, 313; relatif à la
garde des scelles apposés chez le dé-
puté Mercier, 227 ; relatif à la perma-
nence des sections, 1286,1453; relatif
au port de la cocarde par les femmes,
1381, 1383, 1386, 1403; relatif au recen-
sement des votes pour l'acceplation de
l'Acte constitutionnel, 996; décrets po-
pulaires par elle rendus, 1330; décrets
relatifs au payement des frais de route
des députés des Assemblées primaires,
1033, 1034, 1040, 1051; relatifs h la taxe
des denrées de première nécessité, 1433,
1443,1450, 1451,1458.
— défilé des volontaires de la section des
Graviliiers, 617; des volontaires des
sections de la Croix-Rouge et des Quatre-
Nations, 643.
— délibération des administrateurs du
Lycée des Arts, reçue par elle, 1479.
— demande de Garai au sujet de l'ouver-
ture du Muséum français, 987, 988 ; de
congé par Fayolle, 133.
— dénonciation d'arrestations arbitraires,
par Boyer-Fonfrèdc, 680; de marchands
de bestiaux accapareurs, par Bentabole,
, 677.
— départ de ses grenadiers, 5S6, 571.
— dépôt d'une lettre imprimée de La-
plaigne aux Assemblées primaires du
Gers, 177.
— députation de la Commune pour la
mise en liberté d'Hébert et Varlet, 640;
des Sans-culottes du Faubourg-Saint-
Antoine et des femmes de Versailles,
345.
— députatioBs de ses membres : à l'érec-
tion d'un obélisque en l'honneur de
Marat, 821 ; à la fête civique de la sec-
tion des Lombards en l'honneur de
Marat et de Le Peletier, 856; à la lête de
la section de Molière et La Fontaine en
l'honneur de Marat, 829; à l'inaugura-
tion des bustes do Marat et de Le Peletier
TABLE ALPHABÉTIQUE
519
par la section Bonne-Nouvelle, 85b; par
la section de la Cité, 848; par la section
des Gardes-Françaises, 837; par lasec-
tion des Invalides, 851 ; par la section
de Monlreuil, 841 ; par la section du
Pont-Neuf, 843 ; par la section de la
Réunion, 853; par la section du Temple,
830; par la section des Tuileries, 833,
835; par la Sociélé fraternelle, 804; à la
plantation du chêne de la fraternité,
400 ; à la section de la Maison-Com-
mune, 457.
- député de la ville de Mayence, 786,
788, 968-981; de la ville de Sarrebruck,
41.
- députés de la Plaine (esprit public cor-
rompu par les), 39.
- diffamations du publiciste Leclerc,
1296.
- discours de David annonçant l'achève-
ment de son tableau consacré à Marat,
846; discours de Levasseur, 677; des
commissaires de la section de Montreuil,
841 ; du maire et du procureur de la
Commune de Paris, 438; énergique de
Garât, 656.
- prononcés lors du procès de Louis XVI,
1514.
- divisions entre les députés de la Plaine
et de la Montagne, 540, 609, 636, 661,
688.
- dons palriotiques de : Ch. -Alexandre de
Créquy-Monlniorency,1468, 1492; deDc-
vergile, négociant, 1499; par L.-B. Guy-
ton, du prix à lui décerné par l'Académie
des sciences, 1483; de Mociiine, médecin
des pauvres, 1501; des administrateurs
et employés de la Régie des Loteries,
1471, 1484, 1491; des artistes du Théâtre
de la Nation, 1470; d'un chef de bureau
de la Marine pour l'entretien d'un vo-
lontaire, 1512; d'un commis de l'admi-
nistration des Subsistances militaires,
1481 ; d'un employé de l'administration
de Bicêlre, 1482; des employés des bu-
reaux des Affaires étrangères, 1473; des
employés à la Liquidation, 1494; d'une
fileuse, 1498; des officiers de santé et
employés des hôpitaux, 1469; des pau-
vres veuves d'Ivry-sur-Seine, 1490; d'un
secrétaire-commis du district du Bourg-
de-l'Egalilé, 1475; de croix de Saint-
Louis, 1487, 1502,1304; d'une épée en
faveur d'un soldat, pour récompenser
une action héroïque, 1403; d'un habit
et d'une épée par un citoyen des Etats-
Unis, 1510; d'une somme versée aux
administrateurs de l'habillement des
troupes par un fournisseur, 1486; de
lentes pour les volontaires, 1511.
— envoi du discours de Closquinet pro-
noncé lors de l'inauguration des bustes
de Marat et de Le Peletier par la section
Beaurepaire, 879; d'un hymne sur l'ac-
ceptation de l'Acte constitutionnel, 1030;
d'un poème pour la fête de Marat par
un curé de village, 877; du procès-ver-
bal d'inauguration des bustes de Marat
et Chalier par la Société républicaine et
populaire du Puy, 882.
— ■ escalier et vestibule (lampe en cristal
pour la décoration des), 1009.
— fédéralistes de Brest appelés àsajbarre,
1233.
— femmes révolutionnaires à ses abords,
594, 397, 598, 602, 003, 613, 617, 625.
— fustigation de Théroigne de Méricourt
dans le vestibule, 597, 598.
— hommage du buste de Marat, par Beau-
vallet, 790-792 ; du buste de Marat, par
Deseine, 809, 810 ; d'une épître en vers
à Marat, par Létang, 811 ; de l'oraison
funèbre de Marat, par Guirault. dans la
section du Contrat-Social, 825 ; d'une
pendule de son invention, par Thouve-
rez, horloger mécanicien, 1485 ; d'un
poème héroïque, la France libre, et d'une
ode aux mânes de Marat, 836 ; d'un
tableau représentant Marat, par un ci
toyen d'Issy-l'Union, 778.
— impression des rapport et projet de
décret de Lakanal sur la réunion répu-
blicaine du 10 août 1793, 985.
— improbation du discours de Chaumelte,
538 ; d'une pétition de la section de la
Halle-au-Blé, 538.
— inauguration de la nouvelle salle, 578,
395, 603.
— indignation populaire contre elle, 1355.
— influence de Garât, 690.
— son insouciance au sujet des troubles
des sections, 866.
— insultes à l'un de ses factionnaires,
1131.
520
TABLE ALPHABÉTIQUE
- interrogatoire à la barre du général
de La Noue, 493.
- lettres de ses membres (retrait à la
Poste des), 219.
- lettres à elle adressées : par Blaux,
député de la Moselle, 39; par Chaudrou-
Roussau, en mission dans l'Ariège et les
Pyrénées-Orientales, 55; par Dabray,
député des Alpes-MariLimes, 75 ; par
Du Bouchet, en mission ,à Provins, 16 ;
par Faure, président de la section de la
Montagne, 831 ; par le citoyen Gentil,
de la section des Amis de la Patrie, 1569;
par le sieur Gratton, lieutenant de gen-
darmerie aux Sables-d'OIonne, 815; par
Maral, 721 ; par Massa, député des Alpes-
Maritimes, 212 ; par Paré, ministre de
l'intérieur, 854 ; par Ribereau, député
de la Charente, 268 ; par Richelot, gref-
fier de la Force, 186; par Richou, député
de l'Eure, 277, 291, 293 ; par le sieur
Roussel, délégué de la section de la Réu-
nion, 853 ; par les députés Roux et Bon-
neval, en mission dans le département
d'Eure-el-Loir, 1002 ; par Serre, député
des Hautes-Alpes, 351 ; par Soulavie, rési-
dent de la République française à Ge-
nève, 772 ; par un canonnier de la sec-
lion de Beaurepaire, d'origine vénitienne,
avec l'éloge de Marat, 828; par le
conseil d'administration du district de
La Marche, 60; par le Directoire du Dé-
partement, offrant le Panthéon pour la
fête du 10 août, 992; par le président
de la section de Marseille et de Marat,
819; par le procureur-syndic du district
de Melun, 767; par la Société des Amis
de la Liberté et de l'Egalité de Gastanet,
816; par la Société populaire d'Epinal,
840 ; par la Société populaire de Largen-
lière, 327; par .la Société populaire de
Mèze, 869; par la Société populaire de
Monlauban, 800; par la Société popu-
laire de Muret, 881.
- lettres sur sa situation en avril et mai
1793, 329. ' '
- maximes contre-révolutionnaires y pro-
fessées par Jacques Roux, 745.
- membres de la municipalité et du
district de Brest mandés à la barre,
1233.
- mention au procès-verbal des dessins
des tableaux de David, par 'Wicar et De-
vauge, 878.
— mesures pour assurer son libre accès
au Champ de la Fédération, le 10 août
1793, 1141.
— missions des représentants. V. au mot
mission et aux noms des représentants.
— motion de Robespierre et de Fabre
d'Eglantine pour l'arrestation des sus-
pects, 703.
— observateur de la Police suivant ses
opérations, 560, 666.
— observateurs de la Police dans les tri-
bunes, 626, 627.
— observations du député Forest sur son
arrestation, 144, 145; de la section du
Mail au sujet du décret concernant Ega-
lité, 1515.
— ode sur Marat, composée et envoyée
par un jeune homme de Gien, 876.
— ordre au maire de Paris de rendre
compte de l'état des subsistances, 1036.
— ovations à Marat à sa sortie, 505.
— patrouilles à ses abords, 494.
— pavillon de l'Unité, 804.
— pétitionnaires du Faubourg Saint-An-
toine, 548; des sections, 643; de Ver-
sailles, 548, 532.
— pétitions à elle adressées : par Joseph de
Bourbon, prince de Conti, 1520, 1542,
1556, 1358; par la duchesse de Bourbon,
sœur d'Egalité, 1537; par Couppé, dé-
puté des Côtes-du-Nord, 71, 72; par les
députés de Sarrebruck et Saint-Jean,
41 ; par Deseine, auteur du buste de
Marat, 809, 810; par le Comité de salut
public du Département pour la taxation
des denrées de première nécessité, 1160;
par les sections pour la destitution des
députés suspects, 528, 532, 553 ; par les
sections pour la taxe des denrées, 518;
par la Société fraternelle des Deux-
Sexes, 427.
— sa présence aux obsèques de Le Pele-
tier de Saint-Fargeau, 396.
— projet d'en former une nouvelle, 468;
de placer la statue de Rousseau sous la
tribune dans la salle, 839; de suicide
d'Adam Lux à la barre, 971, 973; de se
transporter à Versailles, 545, 546.
— projets homicides contre plusieurs dé-
putés, 462, 468, 636, 653, 669.
TABLE AÏ.PHABÉTIQUE
521
- propos tenus sur son compte, 516, 328,
530, 536, 545, 556 ; inciviques tenus dans
l'une des tribunes, 576; inciviques y
tenus sur le compte de Marat, 937 ; in-
décents tenus aux sentinelles, 736; po-
pulaires sur la présence des nobles,
1423.
- proposition de Barère d'envoyer des
dépulés de la Montagne comme otages
dans les départements, 678.
- qualification d'écuelle à cochons à elle
appliquée, 891.
- rapport de Chabot sur l'assassinat de
Marat, 732, 733 ; de la Commission
chargée de recueillir les procès-verbaux
d'acceptation de la Constitution, 1056;
de David au sujet des obsèques de Marat,
757 ; sur la célébration de la fête du
iO août 1793 au Champ de Mars, 990,
993 ; pour l'explication de la médaille
commémorative du 10 août, 1057; de
Lakanal sur la réunion républicaine du
10 août, 985; de Saladin sur les indi-
vidus mis hors la loi dans le Jura, 331.
- réclamations et juslillcation des dé-
putés incarcérés, 1-381.
- réflexions au sujet de la fêle du 10 août
présentées par le citoyen Moynet, 993.
- refus du legs à la Nation par un do-
mestique suicidé de ses épargnes, 1480;
de monter la garde par un député, 401 ;
de recevoir les pétitionnaires des sec-
tions; 642, 643.
- remède contre la maladie vénérienne
préconisé par un député, 1370.
- son renouvellement demandé par le
populaire, 1273, 1339, 1357.
- renvoi au Comité de sûreté générale
des actes relatifs à la mort de Marut
venant de Genève, 796 ; d'une lettre de
Fauchet au Comité de sûreté générale,
756.
- requête de la dame Lefebvre, femme
du député de la Seine-Inférieure, 203,
205 ; des officiers municipaux de Sainl-
Hilliers, 18.
- salle des séances, 321.
- salon de la Liberté : buste de Marat
y déposé, 804 ; drapeaux conquis sur
les ennemis y disposés, 1008 ; statues
de Voltaire et de Rousseau y placées,
1006.
— Sans-culottes engageant le peuple à
l'envahir, 1225.
— scènes scandaleuses dans son sein, 520,
522, 536, 602, 606.
— scission du Midi causée par les menées
fédéralistes, 55.
— secrétaire-greffier, 863.
— surveillance dans les couloirs et aux
abords de la salle, pendant le séjour
des fédérés, 1029.
— tribunes, 550, 576, 582, 603, 606, 626,
627, 1021, 1054.
Convention germanique séant à Mayence
(député extraordinaire de la), 973, 977.
Corbeil (Seine-et-Oise), détachement pour
l'arrivage des subsistances, 1420.
— district, 861.
— entrepôts d'épiciers droguistes de Paris,
1451.
— municipalité, 1451.
— résidence de Lambert, ex-Contrôleur
général, 1447.
CoRBEL (Vincent-Claude), député du Mor-
bihan à la Convention nationale, 74.
CoRDAY (Charlotte), meurtrière de Marat,
128, 726, 727, 733-735, 768, 769, 773,
775, 777, 784, 802, 812, 898, 921-966,
963-970, 977, 1080, 1081, 1272, 1398,
1569.
— (Jacqueline-Eléonore), sœur de Char-
lotte Corday, 777, 941.
— d'Armont (Jacques-François), père de
Charlotte Corday, 777, 941, 947, 954, 958.
CoRDEBAR (Joseph), observateur de la Po-
lice, 623.
Cordeliers (attaque contre Marat à la
sortie des), 562; (cérémonie en l'hon-
neur de Marat par la Société républi-
caine des), 793; (corps de garde des),
414; (imprimerie de Marat dans le cou-
vent des), 538, 726 ; (scission entre les
Jacobins et les), 690, 693.
CoRDiER (Michel-Martial), député de Seine-
et-Marne à la Convention nationale, 837.
Corneille, vers de ce poète rappelé par
Charlotte Corday, 941.
Cornu, propriétaire du café de la Côte-d'Or,
594.
Corps de Marat (décomposition rapide du;,
757 ; (embaumement du), 826, 827, 842,
847, 854, 860, 870 ; (projet de porter
dans les déparlements le), 752.
522
TABLE ALPHABÉTIQUE
Corps municipal, 451, 468, 524,588, 641,
1171, 1182, 1209, 1470.
Corps de garde de la Bastille, 1198; de
Beaurepaire, 483; des Cordeliers, 414;
de la cour des Feuillants, 460; de la
grande cour des Tuilei-ies, 460; du Dé-
partement, 460; des Elèves de la Patrie
ou poste de la Messagerie, 426, 440, 447,
529,1144; des Invalides, 527; de l'Oran-
gerie, 1566; de l'Oratoire, 526; du Palais
Bourbon, 414; du Pont-Neuf, 1323; du
pont Notre-Dume, 477 ; de la rue des
Filles-Saint-Thomas, 500 ; de la rue des
Martyrs, 481 ; de la rue Saint-Denis,
1461; de la rue Saint-Louis, 1323; de la
section de la Butte-des-Moulins, 509;
de la section des Fédérés, 413; de la
section du Luxembourg, 444; de la sec-
tion de Popincourt, 413; de la section
des Quinze-Vingts, 432; de la section
des Tuileries, 905.
Corps de garde des barrières (aménage-
ment et dénûraent des), 1193, 1209,
1392, 1430; (couchage insuffisant aux),
1148; (fourniture des objets nécessaires
aux), 1155.
— des sections, 467.
Correspondance avec les émigrés, 1331 ;
avec Monsieur de son intendant, 1437,
1459; avec les religieuses de la rue Cas-
sette, 1328; de Bailleul, député de la
Seine-Inférieure, avec son département,
24 ; de Barbaroux, député des Bouches-
du-Rhône (saisie de la), 684; de Dabray,
interceptée parles commissaires de l'ar-
mée d'Italie, 75; de Forest, député de
Rhône-et-Loire, avec ses amis de Roanne,
142, 144; d'Olivier-Gérente, député de la
Drôme, avec la commune et la Société
populaire de Pernes, 153; de Jary, dé-
puté de la Loire-Inférieure, avec des
communes, 172; de Marie-Antoinette
avec l'abbé de Saint-Evesnan, 540; de
Méchaiiiavec un général espagnol, 1140;
de Paoli, patriote corse (saisie de la), 5;
de Perrière, observateur de la Police,
avec Garât, 1181; de Queinnec, député
du Finistère, 259; de Ribereau, député
de la Charente, 269, 270; de Richou
avec le département de l'Eure en insur-
rection, 280; de Rouyer, député de
l'Hérault, 298, 302; de Soubeyran de
Sainl-Prix, député de l'Ardèche, avec ses
sœurs, 363 ; de complices de Dumouriez,
1384; des membres de la famille Bour-
bon, détenus à Marseille, 1551, 1552,
i:>54, 1555, 1559, 1560; des représen-
tants en mission dans les déparlements
maritimes méridionaux, 302.
— fanatique d'un ancien chanoine avec
une religieuse, 1182.
Correspondance polUique (la), journal, 1410,
1413.
— secrète du député Massa avec le comte
Lascaris, 213; secrète des Lyonnais,
réfugiés à Paris, avec Lyon, 1346; se-
crète, emportée du château des Tuile-
ries, 1288.
Corrcs;.: ondancc secrète de la cour de Louis XV,
brochure, 1459.
Correspondance suspecte avec les princes,
1157; suspecte des Frères tailleurs, 1210.
Correspondances d'une actrice du Théâ- V
tre-ltalien avec l'étranger, 1400; avec
Monsieur, 1437; de Nice et de Montpel-
lier avec le député Blanqui, 36.
Corroyeurs (menaces du peuple contre
les), 435.
Corruption des Juges de Miranda, 602.
Corsaires anglais (pêcheurs capturés par
des), 550.
Corse (Andréï, député du déparlement de
la), 3-9.
— son occupation par les Anglais, 7.
Corses (admission à la fête du 10 août des
patriotes), 1048.
Corsets (préférence marquée pour les
billets dits). 699.
Cortège de la Fédération (place du Co-
mité de salut public du Département
dans le), 1136, 1138; de la fête pour la
plantation du chêne de la fraternité au
Carrousel, 400; funèbre de Le Peletier
de Saint-Fargeau, 396.
Costume nouveau des huissiers do la Con-
vention (description du), 1010.
Côte-d'Or (bataillon de volontaires de la),
515.
— canal y projeté, 1175.
— (député du département de la), Guyton,
1483.
— inquiétudes des citoyens, 1541.
Côtes d'Espagne et d'Italie (huiles grasses
et soude venant des), 1321.
TABLE ALPHABÉTIQUE
523
CAtes-du-Nord (députas du di^partement
des), CoupPK, 71-73; Fleury, 136-140;
GiRAULT, 137-161.
— mission de Gouverneur, commissaire
du Comité do salut public, 160.
CouAD, chirurgien d'Egalité, 1528.
Coufflnal (Haule-Garonne), société popu-
laire, 822.
Goulet, capitaine de la section de Bondy,
1155.
CouLOMBEAU (Claude), secrétaire gi'effier
de la Commune, 779, 799.
Coulommiers (Seine-et-Marne), esprit
public, 1241.
GoLPAW» (Jean-Jules), député des Côtes-
du-Nord à la Convention nationale, 71.
Coupe d'agate trouvée dans le temple
de la Concorde, à Rome, 1001, 1025,
1055.
Coupé (Jacques-Michel), député de l'Oise à
la Convention nationale, 829, 835.
("ouplets patriotiques, dits lors de l'inau-
guration des bustes de Marat et de Le
Peletier par la section des Arcis, 872.
CouppÉ (Gabriel-Hyacinthe), député des
Côtes-du-Nord à la Convention nationale,
71-73.
Cour du Commerce, 1328.
— des Ecuries, 542.
— d'Egalité, 413.
— de l'Evêché, 848.
— des Feuillants, 460.
— des Fontaines, au Palais-Royal, 594,
1296.
— Guillaume, 374.
— du Louvre (grande), 1444.
— de la Mairie, 1118.
— du Manège, 128, 461, 472, 595.
— de Marsan, 397.
— des Miracles, 1214.
— de la Monnaie, 1437.
— du Palais, 1429.
— royale au Palais national, 597.
— Saint-Martin, 651, 1157.
Courbevoie (Seine), boulangers, 693.
— casernement de muscadins, 1433.
— contingent de la section des Gravilliers,
y arrivé, 1357.
— corps de canonniers en réquisition,
1393.
-^ volontaires parisiens y casernes, 697.
Courneave (la) f.Seine), manufacture d'ar-
mes, 1269.
— procureur de la commune, 1237, 1269.
Couronne civique attachée à l'arbre de la
Liberté, à Charenton, 597 ; murale dé-
cernée aux vainqueurs de la Bastille
(suppression de la), 1057.
Couronnes de chêne (étudiants des col-
lèges demandant h remplacer leurs prix
par des), 1496.
Courrier de l'armée des Côtes de la Ro-
chelle, 1126.
— extraordinaire(envoi à l'escorte d'Egalité
fils d'un), 1544 ; (envoi aux Jacobins
d'un), 526.
Courtier français {{&), journal, 1151, 1139,
1347.
Courrier universel (le), journal, 1145, 1170.
Courrier de la Convention et de la guerre,
journal, 1400.
Courriers (nouvelles alarmantes répandues
par des), 1398 ; venant de l'armée révo-
lutionnaire, 485 ; en Normandie (envoi
par les contre-révolutionnaires de), 332;
extraordinaires (décret de la Convention
envoyé par des), 996; secrets des armées
(arrivée de nuit de), 441.
Cours professés au Lycée des Arts, 1479;
de motions (ouverture d'un), 509, 328 ;
de Verrières auClubdesCordeliers,418.
Courses de fiacres (prix des), 455, 597.
GouiiTANVAUx (marquis de), 916.
Courtier (Louis), fermier et meunier à
Morville, 1237, 1269.
Courtille (cabarets de la), 697.
— (caserne de la), 713,716,719, 720, 1064,
1163, 1188, 1201, 1330, 1362.
— • (citoyen de la), 716.
— (enseigne d'un marchand de vin à la
Tour d'Argent à la), 436.
— (maison d'arrêt militaire à la), 531.
Courtois (Edme-Bonaventure), député de
l'Aube à la Convention nationale, 156,
331.
— traiteur sur le boulevard du Temple,
1462.
Courtron, lisez ïourtehon (Ardennes, arr.
de Vouziers), Assembléejprimaire, 1140.
Cousi\ (Jacques-Antoine-Joseph), admi-
nistrateur au Département des Subsis-
tances, 47o.
— j^habitant'du Blancmesnil, 1338.
524
TABLE ALPHABETIQUK
Cousin-Jacques (Louis-Abel Beffroy de
Heigny, dit le), littérateur, 1292.
CouTAiLLON (citoyen), demeurant Cloitre-
Notre-Dame, 1480.
Ck)UTHON (Georges), député du Puy-de-
Dôme à la Convention nationale, 1015,
1037, 1401.
Coi'vnEun (Noël-François), commissaire de
police de la section du Muséum, 80, 104,
260.
Crai'abï (Jean -Baptiste -Nicolas), impri-
meur, 1183.
Cravates arrachées à des petits maîtres,
S32, o34; tricolores (refus de mettre au
drapeau du régiment de la Sarre des;,
1313.
Créance du député Massa sur laNation, 215.
Créanciers d'Egalité (réclamations des),
1533-1535, 1538.
Créole patriote (le), journal, 1208.
Créquy - Mo.NTMORENGY (Charles- Alexandre
de), 1329, 1468, 1492.
Créteil (Seine), municipalité, 1214.
Creuse, détresse des habitants, 699.
Crimes des empereurs d'Allemagne (les),
ouvrage de Prudhomme, 1241, 1263.
Crimes des Rois (les), livre, 1277.
Cris séditieux (arrestation pour), 444; sé-
ditieux d'habitants de Rouen, 1339.
Crispin médecin, pièce de théâtre, 1273.
Cristal d'Irlande et du Brésil, travail de
physique par Marat, 803.
Crocheleur ivre (prêtres heurtée par un),
688.
Crocheteurs (assemblée générale de la
section du Louvre envahie par les), 694.
Croix- Rouge (poste de la), 399.
Croix de Saint-Louis (don patriotic^ue de),
1487, 1502, 1504; (prétendue perle d'une),
1263.
— de Sainte-Barbe (don patriotique d'une),
1501.
Crosnier (Jean- Antoine), capitaine au
1«' bataillon des sections armées de
Paris, 285.
— citoyen de la section de Marseille, 745.
Chottikr-Chamiionas (citoyen), 1518.
Croulebarbe (moulin dit), 1102, 1104.
Crussol d'Auboise (Anne-Enimanuel-Fran-
çois-Georges, marquis de), 1436.
CuiiiÉREs (Michel de Palmezeaux-Cubières,
dit Dorat), 643, 817.
CucHET (Gaspard-Joseph), libraire-impri-
meur, 1277.
Cuirs (arrestation d'une voiture de), 1335 ;
(prix exorbitant des). 435, 1266, 1388.
Cuisinier (Martin), limonadier au bas du
pont Saint-Michel, 944, 953.
Cuivre (vente par les bijoutiers du Palais-
Royal d'objets moitié), 1451.
Cuivres déposés aux Petites Ecuries du
Roi, 1113, 1115.
Culottes pour les troupes (mauvaise qua-
lité de), 1344.
Cultes (troubles excités dans le Loir-et-
Cher au sujet de l'exercice des), 191.
Cultivateurs (achats de grains par l'admi-
nistration des Subsistances chez les),
1819; (cupidité des) dans le Loir-et-Cher,
192; de Jagny (refus de conduire aux
marchés les grains réquisitionnés, par
les), 1364.
Culture des biens du député Rouyer (aban-
don de la), 304.
Cupidité des bouchers, 497; des boulan-
gers, 524; des cultivateurs dans le Loir-
et-Cher, 192 ; des épiciers, 435.
Curage de la Seine de Charenton à la
Râpée, 1308.
Cure d'Yvelot (démission par Ruault de
la), 322.
Curé de Charenton (hostilité des parois-
siens contre le), 597; de Saint-Eustache
(procession interdite par le Comité ré-
volutionnaire au), 670; de Saint-Ger-
main-l'Auxeri'ois (poursuites contre le),
655, 1134, 1379, 1410, 1429; de Saint-
Nicolas-des-Champs (force armée re-
quise par le), 650; de Saint-Sulpice (in-
civisme de l'ex-), 507; de village (poème
pour la fôte de Marat par un), 877.
Curés ayant foulé aux pieds la cocarde
nationale (procès de), 1324; de Paris
(dénonciation à l'opinion publique de),
30.
CuRTius (Guillaume), sculpteur, vainqueur
de la Bastille, 1495.
CusTiME (Adam-Philippe, comte de), géné-
ral en chef de l'armée du Rhin, 450,
504, 509, 511, 549, 572, 594, 602, 617,
622, 681, 691, 780, 783, 803, 1110, 1134,
1191, 1255, 1313, 1398.
— fils (Laurenl-Louis-Philippe-François),
aide de camp du général Custine, 1110,
TABLE ALPHABÉTIQUE
S25
Dabelua, secrétaire de l'ambassadeur
d'Espagne, 1288.
Dabbay (Joseph-Séraphin), député des
Alpes-Maritimes à la Convention na-
tionale, 75-85.
Dagon (idole de), 822.
Dagoury (François), gendarme, 236.
Damant, gendarme, 236.
Dasieron (Joseph-Charlemagne), député de
la Nièvre à la Convention nationale, 837.
Damiens, suspect, 1233.
Dampierre (Auguste-Marie-Henri Picot de),
général, commandant l'armée du Nord,
516, 572, 1397.
Dangemont, directeur d'un bureau de lote-
rie, 1466.
Danqé (François), administrateur au Dé-
partement de Police, 93.
Danjou (Jean-Pierre), député de l'Oise à la
Convention nationale, 72.
Danses des Fédéralistes de Tonnerre lors
de la mort de Marat, 766.
Danthon (Charles), député de l'Isère à
l'Assemblée législative, 1309.
Dantiohamp, acteur jouant dans le Siège de
Thionvilte, 700.
Danton (Georges-Jacques), député de Paris
à la Convention nationale, 503, 891, 893,
895, 898, 1375, 1570.
D'Ardeville, père, suspect, 1261.
Darme, habitant rue des Vieux-Augustins,
534.
Darney (Vosges), domicile du député
Bresson, 59.
Dartiooeïte (Pierre-Arnaud), député des
Landes à la Convention nationale, 1012.
Daubanton (femme), marchande de vins,
749, 936.
Daubigny (Jean-Marie-Louis Villain), ad-
joint du ministre de la guerre, 1435.
Daunou (Pierre-Claude-François), député
du Pas-de-Calais à la Convention na-
tionale, 86-89.
Dauphin (reconnaissance comme roi de
France du), 503.
Dauphinë (contre-révolution impossible
en), 643.
David (Jacques-Louis), peintre, député de
Paris à la Convention nationale, 118,
276, 725, 751, 846, 862, 878, 990, 993,
995, 997, 1030, 1044, 1057, 1136, 1138,
1326, 1375.
— (Jean-Michel), marchand de vins, 695.
— canonnier de la section de la Croix-
Houge, 1203.
Dax (Landes), bains, 309.
Dayroland ou Desroland, armurier, 563,
670.
Debar (Claude) ou Debard, ex-capitaine aux
gardes-françaises, brigadier des armées
du Roi, 1262, 1263; ex-intendant de
Monsieur, 1447, 1459, 1467.
— (Pierre-Etienne Labbé de Saint-Geoh-
GEs), capitaine de vaisseau, 1263; (Made-
leine-Gabrielle DE Fesque La Roche
BouissEAU, sa femme, 1263.
Debarle-Dubosquet (Béatrix), rédactrice
du Courrier français, 1157, 1159.
Débat contradictoire relatif à l'un des
membres du Comité de salut public du
Déparlement, 1269.
Débauche dans le jardin des Tuileries,
1402.
Debays, homme de loi, 781.
Debray (Jean-Jacques-Théodore), tenant
des propos suspects, 1182.
— (l'abbé), lisez Dubray (Thomas-Nico-
las), mort aux Carmes, 1320.
— (citoyen), employé à la fabrication des
assignats, 1217.
Decaen (Philippe), carrier à Vaugirard,
891, 890»
Décès de Marat constaté par Ph.-Jean
Pelletan, chirurgien consultant des ar-
mées, 922.
Decius (Marat qualifié de), 830.
Déclaration du 6 juin 1793, 27, 50, 71, 84,
100, 124, 129, 145, 149, 151, 179,202,
268, 288, 294, 320-322, 336, 340, 362.
— des Droits de l'Homme et du citoyen,
144, 984, 986; portée aux obsèques de
Le Peletier do Saint-Fargeau, 396.
— du député Penières, 114.
Décoration (défense de porter la médaille
du 10 août en guise de), 1057.
Découverte sur la lumière, constatée par
une suite d'expériences nouvelles, ouvrage
de Marat, 803.
Décret d'arrestation contre Dumouriez,
495 ; contre Marat, 520,522, 524, 532, 559.
Dedouvre (Pierre), ex-maire de Gentilly,
m
TABLE ALPHABETIQUE
membre du Comité de salut public du
Département, HOO, 1102, 1104, 1147,
1164, 1168, 1182, 1262, 1300, 1304.
Défection des gendarmes de l'armée de
Dumouriez, 488.
Défense des côtes (canons pour la), 467;
(llottille pour la), 302.
— du Havre (canons envoyés pour la), 463.
Deforgues (François -Louis -Michel Che-
min-), ministre des Affaires étrangères,
237.
Dégâts causés par le bombardement de
Lyon, 13; commis à Courbevoie par un
corps de canonniers, 1393.
Deqeobge (Jacques), officier de santé à
Aigueperse, 919.
Dégradation des arbres des Champs-Ely-
sées, 1061; de mobilier par des gar-
diens de scellés, 229.
Deorobert ou Grobkhï (Jacques-François-
Louis), directeur de la manufacture de
canons de Meulan, 1266, 1409.
Déguisement de charretier pris par le
marquis de Ségur, 602; de femme (jeune
homme caché sous un), 1289; de petite
ouvrière, pris par la duchesse d'Ai-
guillon, 501.
Déguisements féminins (nobles cachés
sous des), 597 ; (peine de mort infligée
aux porteurs de), 1037.
Déguisé (arrestation dans la maison d'E-
galité d'un individu), 1264.
Dejea.\ (chevalier), aristocrate,^habilué de
maison de jeu, 466, 1435.
Délabrement de la prison de la Force, 54 ;
de la santé du député Olivier-Gérente,
154.
Delahaye (citoyen et citoyenne), auber-
gistes à Villeneuve-Saint-Georges, 1562.
Delalou, agent du Comité de sûreté géné-
rale, 94.
Dei.auarhe (Antoine), député de l'Oise à
la Convention nationale, 90, 91,
Delaune, marchand de vins, 1215.
Delavacquerie (François), concierge de la
maison d'arrêt de l'Abbaye, 945.
Delbrel (Pierre), député du Lot à la Con-
vention nationale, 1472.
Delcher (Joseph-Etienne), dépulé de la
Haute-Loire à la Convention nationale,
5, 36, 69, 81, 95, 128, 187, 216, 249, 259,
263, 269, 329, 340.
Delécloy (Jean -Baptiste -Joseph), député
de la Somme à la Convention nationale,
156.
Delespine (Charles-François), membre du
Comité de salut public du Département,
1079, 1084, 1089, 1090, 1092, 1094, 1105,
1115, 1138, 1143, 1159, H60, 1171, 1173,
1179, 1182, 1194, 1214, 1364, 1437, 1467.
Délibérations des commissaires de la Con-
veiitiou dans les départements mari-
limes méridionaux, 302 ; de la commune
et de la Société populaire de Pernes,
153 ; des communes des districts de
Sarreguemines et Bitche, 43; du Conseil
exécutif provisoire, 382 ; de la munici-
palité de Monaco, 213.
Deliège (Gabriel), juge au Tribunal révo-
lutionnaire, 967.
Delleville (Jean-François-Philippe), dé-
puté du Calvados à la Convention na-
tionale, 92.
— (M'""), veuve d'un conseiller à la Cour
royale de Caen, 960.
Delorme (Jean-Antoine), commissaire de
police de la section de 1792, 927.
Delïroit (Claude-Antoine), officier muni-
cipal, 981 ; membre de la Commission
municipale des passeports, 1553.
Demayer, ex-lieutenant au 103° régiment,
1266.
Démission du commandant de la section
du Contrat-Social, 668; de la cure
d'Yvetot, par le député Ruault, 322;
du général Cusline, 511 ; de Hanriot,
commandant général de la force armée
parisienne, 683 ; du général Santerre,
442, 445.
Desiois, tenant hôtel garni, 1366.
Denizot (François-Joseph), juge au Tri-
bunal révolutionnaire, 979, 980.
— (Jean), déporté de la Martinique, 1229.
Dénonciateurs de voilures et chevaux
d'émigrés (primes aux), 1119.
Dénonciation contre Bottot, juge de paix
de la section du Temple, 503 ; contre le
sieur D'Ardivilliers, agent d'un évèque,
1424; contre Girouart, imprimeur de
livres contre révolutionnaires, 1086, 1089;
contre Gariu, administrateur des Sub-
sistances, 1189 ; contre le sieur Giroult,
porteur d'eau de la fontaine de Gre-
nelle, 1570; contre Grouvelle, adminis-
TABLE ALPHABÉTIQUE
8ÏÎ
l
trateur du timbre des assignats, H29 ;
contre Hû,juge de paix de la section du
Panthéon-Français, par son greffier,
1210; contce Kellermann aux Jacobins,
1241 ; contre le sieur Larcher, ancien
commandant de la robe courte, 1332;
contre Lecointre, aux Jacobins, 1260;
contre le sieur Leroux, cultivateur à
Bondy,pour enlèvement de grains, 1211;
contre Makkètros, colonel de la Légion
batave, 1334; contre la femme Martin
de Léclusette, pour propos inciviques,
747 ; contre l'abbé Picard, premier
vicaire de la paroisse de Sainte-Margue-
rite, 1118; contre l'abbé Picavez, il'Sl ;
contre Santerre, aux Jacobins, 543;
contre un agent du Pape, aristocrate,
1308 ; contre les agents du ministre de
l'intérieur, 1436 ; contre l'ancien pro-
vincial des Capucins Saint-Honoré, 1456;
contre un Anglais suspect, pensionnaire
de l'hospice de Charenlon-Saint-Maurice,
1266 ; contre le Comité de salut public
du Département, aux Cordeliers, 1410;
contre le Comité de surveillance de la
section de l'Observatoire, 1175; contre
la communauté des Frères tailleurs par
un observateur de la Police, 1210; contre
un écrivain public, 528; contre les forts
de la Halle, 1187 ; contre des habitants
d'Ivry, tenant des conciliabules incivi-
ques,1298; contre des liabilantsde Saint-
Denis, tenant des propos inciviques,
1151 ; contre les Jacobins, 1286; contre
un ex juge du tribunal criminel de
Bellême, 1344; contre un lieutenant de
la 3« compag-nie de la section de la
Croix-Rouge, 1164 ; contre des mar-
chands accapareurs, tenant des propos
insultants, 1157; contre un médecin de
l'armée des Alpes, 1309; contre un
payeur de l'armée des Alpes, aristo-
crate, 1288; contre un ex-président des
Comptes, 1391 ; contre le président de
la section de la Butte-des-Moulins, 613 ;
contre des prêtres insermentés de Thiais,
1289; contre les professeurs du collège
Irlandais, 1447 ; contre des recruteurs
à l'hôpital du Gros-Caillou, 1112; de
Barbaroux contre Girard, comman-
dant du bataillon des Marseillais, 684;
d'un colporteur contre un combattant
du 10 aoiit, 609 ; du conducteur des di-
ligences d'Angers contre les généraux,
1300; de Danton, 1375; du sieur Du-
breuil contre J.-B. Cerioux, imprimeur,
904, 907 ; du député Du Roy contre son
collègue Richou, 272, 273, 278, 280;
de Pierre Estèphe, bûcheron au bois de
Vincennes, contre N. Renyé, carrier,
918 ; du sieur Grognet, cultivateur à
Champigny, contre le sieur Girardin,
notaire audit lieu, 900, 901 ; du citoyen
Hébert contre André Deschamps, hor-
loger, 908 ; de J. Roux et de Le Clerc,
par Marat, au Club des Cordeliers, 812;
du sieur Tisset contre le sieur Lecocq,
domestique de l'ex-rainistre Roland,
911; de la veuve Marat contre les libel-
listes, 812; de la section des Qualre-
Nations contre Ghaumette, 562.
— d'un club de prêtres contre-révolu-
tionnaires, 1226 ; de complot par la
section de la Fraternité, 631 ; de com-
plot par la Société des Cordeliers, 620;
de la maison du président Rolland, comme
suspecte, 1341; de propos inciviques et
révolutionnaires tenus par les habitants
de Saint-Denis, 1151 ; de rassemble-
ment au bois de Boulogne, 1102; de
rassemblement suspect à Verrières, 1290,
1419; du transport clandestin d'un, jour-
nal, 1145; de tripots, 1276; de la vente
de l'argenterie de l'église de Vitry-sur-
Seine, 1300; de vers inciviques de
Painela, pièce jouée au Thédtre-Fran-
çais, 1214.
— calomnieuse du sieur Pantin, de Gi-
sors, contre le député Richou, 282.
Dénonciations contre le sieur Berton, vo-
lontaire à Passy, coupable d'insultes et
menaces, 1168; contre Boucry de Saint-
Venant, commissaire de police de la
section de la Halle-au-Blé, 1305 ; contre
Dumouriez, Clavière et Roland, 490,491;
. contre la femme d'Egalité, 1516; contre
les femmes Jacobines révolutionnaires,
1324; contre Cli. Guillebaut, entrepre-
neur à Saint-Jean-de-Losne, pour propos
inciviques, 961 ; contre Marie-Anne Jour-
dain-Berteaux, lemme de charge à Vau-
girard, 891, 893. 894; contre les em-
ployés de la Bibliothèque nationale,
1161; envoyées au Comité révolution-
528
TABLE ALPHABÉTIQUE
naiie de la section de 1"92, 1249; re-
prochées à Marat, 602; transmises au
Comité de salut public de Versailles,
1280.
Denrées (cherté excessive et rareté des),
422, 427, 432, 43b, 438, 445, 448, '450,
453, 459, 470, 478, 524, 545, 548, 553,
569, 572, 577, 595, 609, 616, 618, 619,
630, 631, 634, 640, 652, 672, 677, 691,
697, 708, 712, 714, 717, 1110, 1256, 1266,
1271, 1272, 1286, 1296, 1297, 1321, 1333,
1342, 1355, 1359, 1370, 1388, 1395, 1403,
1422, 1452; (diminution du prix des),
1330; (entraves à l'arrivage des), 1252,
1261 ; (retour aux prix de l'ancien régime
pour les), 1370, 1398; (vente sur le Pont
au Change des), 538.
— coloniales (magasins de), 1225.
— des jardins de l'Ecole militaire (vente
des), 530.
— de première nécessité (fixation du prix
des), 1092, 1160, 1.383, 1397, 1432, 1433,
1436; (magasin d'accaparement de), 1244.
Dentelles de Valenciennes (manchettes
de), 617.
Dénuement d'Andréï, député de la Corse,
6, 7; de l'armée (prétendu), 1232; de
Blaux, député de la Moselle, 39; du dé-
puté Olivier-Gérente et de sa famille,
154; du député Peyre, 252, 253; du
député Rouzet, 309; des fils de M. de
Chabrillan, émigrés en Angleterre, 468;
d'Hébert, 699 ; de Marat, 726 ; des troupes
de ligne des armées du Nord, 598, 001,
606, 608; des volontaires aux frontières,
453.
Départ de la Légion Rosenthal, 551 ; de
Santerre pour la Vendée, 554, 571, 581,
587, 593, 608.
Département de Paris, 215, 386, 392, 393,
400, 460, 575, 602, 614, 6?0, 635, 692,
762, 785, 826, 832, 842, 870, 991, 992,
998, 1085, 1096, 1113, 1152, 1187, 1190,
1200, 1262, 1281, 1300, 1317, 1320, 1419, •
1429, 1450, 1458, 1479.
— de la garde nationale de la Municipa-
lité, 1174.
— de Police de la Municipalilé, 3, 49, 93,
129, 132, 134, 138, 139, 147, 167, 173,
196, 207, 214, 346, 376, 392, 395, 398,
421, 450, 451, 474, 483, 495, 503, 505,
507, o20, 524, 528, 540, 556, 594, 729,
908, 922, 924, 926, 928, 933, 1081, 1085,
1127, 1174, 1175, 1202, 1213, 1361, 1376,
1390, 1429, 1437, 1526, 1533-1535, 1538.
— des Subsistances de la Municipalité,
470, 472, 475, 478, 495, 522, 602, 1171,
1174, 1189, 1233, 1243, 1258, 1323, 1505.
— des Travaux publics de la Municipa-
lité, 1155, 1193, 1209.
Départements (brûlement des bannières
données lors de la Fédération du
14 juillet 1790 aux), 1012 ; (policier de-
mandant à être employé dans les), 637;
(projet de porter le corps de Marat dans
tous les), 7S2 ; disposés à marcher contre
Paris, 700, 708.
— limitrophes de Paris (mission de Des-
voyo dans les), 1252.
— maritimes méridionaux (mission de
Brunel, Letouriieur et Rouyer dans les),
302 ; maritimes de l'Ouest (convois d'ar-
tillerie pour les), 577; (secours à porter
aux), 572.
Dépêches des députés suspects (envoi à
Bordeaux des), 1322.
Dépense de gendarmes pour leur nourri-
ture, 236, 237.
Dépenses du Comité de salut public du
Département (crédit pour les), 1096,
1098, 1100, 1105, 1107, 1112, 1127, 1134,
1262, 1281, 1292, 1320; du Comilé ré-
volutionnaire de la section Poisson-
nière, 1377; des commissaires chargés
de la translation des Bourbons, 1545 ;
de la fôte en l'honneur de Marat et de
Le Peletier, célébrée par la seclion du
Faubourg-Montmartre, 852 ; de Rabaut-
Pomier (remboursement des), 267; en
vue de l'embaumement du corps de
Marat (mémoire des), 847 ; exagérées
du sieur Flotard, chirurgien major au
l'' bataillon, 1318 ; exagérées de révo-
lutionnaires, 532.
Dkpf.hret (Claude-Romain Lauzk), député
des Bouches-du-Rliône à la Convention
nationale, 27, 321, 733, 734, 750, 756,
763, 769, 904, 921, 924, 930, 931, 937,
938, 952, 953.
Déportation (femme d'émigré condamnée
à la), 1330.
Déporté de la Martinique, 1229.
Dépôt des Augustins, 1006.
TABLE ALPHABÉTIQUE
S2à
Dépôt de chevaux de remonte à Mar-
coussis, 522.
Déprédations des terroristes à Monistrol,
56, 57.
Députation du Haut-Rhin (réclamations
de la), 297 ; du Jura (lettre sur les mis
hors la loi dans le Jura par la), 331.
— des boulangers (réception par le Co-
mité de salut public du Département
d'une), 1072; de colons au Comité de
salut public du Département, 1208; des
commissaires des Assemblées primaires,
1023, 1024; du Conseil général de la
Commune à la fête des martyrs de la
Liberté à Vaugirard, 889; de la Com-
mune pour la mise en liberté d'Hébert
et de Varlel, 640.
— de la Convention à la fête civique de la
section des Lombards en l'honneur de
Marat et de Le Peletier, 856; à la fête de
la section de Molière et La Fontaine en
l'honneur de Marat, 829; à l'érection
■ d'un obélisque en l'honneur de Marat,
821; à l'inauguration des bustes de
Marat et de Le Peletier par la section de
Bonne-Nouvelle, 855; par la section de
la Cité, 848; par la section des Gardes-
Françaises, 837 ; par la section des In-
valides, 851 ; par la section de la Mon-
tagne, 831 ; par la section de Monlreuil,
841; par la section du Pont-Neuf, 843;
par la section de la Réunion, 853; par
la section du Temple, 830; par la sec-
tion des Tuileries, 833, 835 ; par la
Société fraternelle, 804; à l'oraison fu-
nèbre de Maral dans l'église Saint-Eus-
tache, 808, 814.
— des Cordeliers à la section du Contrat-
Social, 043.
— de femmes de trois sections au Co-
mité de salut public du Département,
1160; des femmes révolutionnaires au
Comité de salut public du Départe-
ment, 1187; des femmes révolution-
naires à la section de la Croix-Rouge,
1388; de femmes de Versailles à la Con-
vention, 545, 548, 552.
— des forts de la Halle pour les farines
au Comité de salut public du Déparle-
ment, 1187.
— des habitants de Jagny au Comité de
salut public du Département, 1364.
T. IX.
— des Hommes du Dix-Août à la Con-
vention, 755.
— d'ouvriers du fer de la section de
Bonne-Nouvelle au Comité de salut pu-
blic du Département, 1214.
— des Républicaines révolutionnaires à la
Convention, 821.
— des Sans-Culottes du Faubourg Saint-
Antoine à la Convention, 545.
— de la section des Amis-de-la-Patrie à
l'occasion des obsèques de Marat, 754;
de la section de Bon-Conseil à celle du
Contrat-Social, 695; de la section du
Contrat-Social au Comité de salut pu-
blic du Département, 1237 ; de la sec-
tion des Gardes-Françaises à la Conven-
tion, 837; de la section de l'Homme-
Armé au Comité de salut public du Dé-
partement, 1214 ; de la section de Mo-
lière et La Fontaine au Comité de salut
public du Département, 1263 ; de la sec-
tion des Qualre-Nations à la Commune,
562; de la section de l'Unité à celle de
la Butte-des-Moulins, 699.
— de la Société fraternelle des Deux-
Sexes au Comité de salut public du Dé-
partement, 1094 ; de la Société répu-
blicaine des Cordeliers à la Convention,
793.
Député arrêté par ordre du Département
de Police (protestation d'un), 134.
— de l'Assemblée primaire de Tourteron,
1140.
— de la Convention (journal VObservateur,
rédigé par un), 1323 ; de la Convention,
bâtonné pour refus de se battre en duel,
631 ; du Puy-de-Dôme (acte d'accusation
contre un), 114.
— extraordinaire des Alpes-Maritimes, 35;
de Mayence à la Convention, 786, 788,
968-981.
Députés à la Fédération, 783 ; (pièces de
théâtre représentées pendant le séjour
des), 1129, 1132, 1138; (prétendus),-
H51;de la Moselle, 1132.
— de l'Assemblée législative (concilia-
bules de), 1381.
— des Assemblées primaires lors de la
Fédération (venue et séjour à Paris des),
986, 1002, 1005, 1017, 1018, 1021-1024,
1027-1030, 1033- 1035, 1038, 1040, 1043.
34
b30
ÎABLÈ ALPHABÉTIQUE
1047, d050-1034, 1056, 1057, 1110, 1115,
1118, H24, 1128, 1129, 1505.
— de la Convention : division entre ceux de
la Plaine et ceux de la Montagne, 540;
imputation de se livrer au négoce faite
aux), 545 ; (laissez passer des), 502 ;
(mécontentement contre les), 628 ; (mé-
dailles commémoratives du supplice de
Louis XVI, envoyées aux), 466; (projet
d'enfermer dans le Palais-Bourbon les),
520 ; détenus à la maison du Luxem-
bourg, 1111 ; dormant aux séances
(murmures contre des), 627 ; envoyés à
la section de la Maison-Commune, 457 ;
mangeant chez des aristocrates, 1435 ;
sortant de Paris (prétendue arrestation
de), 690.
— suspects (sections demandant la desti-
tution des), 532, 548, 572.
— Girondins (arrestation et rappel de 32),
666, 669, 670, 684, 687, 694, 699, 705,
708, 724 ; Girondins fugitifs (mouvements
excités par les), 142.
— de la Montagne, traités de pueux et de
scélérats, 891, 893, 895, 898, 914; mon-
tairnards d'IUe-et-Vilaine, 1343.
— de la Plaine (esprit public corrompu
par les), 59.
— des Alpes-Maritimes, dénoncés comme
complices de Brissot, 213..
— de la Haute-Vienne (arrestation des)
173.
— de Rh6ne-et-Loire (décret d'arrestation
contre les), 144.
— de Sarrebruck à la Convention, 41.
— de la ville de Lyon, 694.
— des patriotes Liégeois réfugiés à Paris
à la fête du 10 août, 1031.
— du peuple à la fête du 10 août, 157.
— des sections (assemblée aux Jacobins
de), 1220.
— des Sociétés populaires à la fête du
10 août (cartes délivrées aux), 1026.
Derazey (Jean-Joseph-Eustache) , député
de l'Indre à la Convention nationale,
93-97, 195.
Dkbicquehem (François-Baptiste), inspec-
teur de police, 49.
Déroute des volontaires du côté d'Aix-la-
Chapelle, 360.
DÉRUF.LLE, chef de voleurs, 472.
Désarmement des suspects, 591, 898, 617,
668, 670, 683, 1267, 1311; des terro-
ristes, 193; pour incivisme, 501.
Desaudray (Charles), secrétaire de l'admi-
nistration du Lycée des Arts, 1479.
Desault (Pierre-Joseph) , chirurgien en
chef de l'Hôtel-Dieu, 842, 847, 854.
Desaunays (l'abbé René), employé à la Bi-
bliothèque nationale, 1218.
Desbordes (François), commissaire de po-
lice de la section Mulius-Scevola, 134.
Descamps (Bernard), député du Gers à la
Convention nationale, 98, 99, 179.
Deschamps (André), horloger, 908.
Desciiamps (Joseph-François-Louis) , chi-
rurgien major de l'hôpital de la Cha-
rité, 824, 826, 827, 847, 804, 870.
— (Louis Destournelles), membre de la
Société des Jacobins, 543.
— aide de camp, 1118.
Descoings (Pierre), officier de paix, 1521.
DnsEiNE, sculpteur, sourd et muet, 809, 810.
Desennes (Michel-Joseph), libraire au Pa-
lais de l'Egalité, 1351, 1397.
Déserteurs (arrestation des), 418, 482,483,
500, 719, 1101; (bruits décourageants
semés par les), 458; (excitation au pil-
lage des épiciers par les), 432 ; (incarcé-
ration dans la maison d'arrêt de la Cour-
tille des), 531 ; (légion Balave composée
de), 609 ; (transfèrement de l'Abbaye à
la Maison commune des), 497 ; déguisés
en femmes (arrestation de), 482; du
corps des dragons de la Hépulilique,
1313 ; autrichiens à la caserne Popin-
court, 1127, 1129, 1130; étrangers (ins-
cription au Bureau des subsistances mi-
litaires des), 698.
Désertion favorisée en Alsace, 297 ; des
muscadins (menaces de), 1346, 1370;
des volontaires, 445.
Desfieux (François), membre de la Société
des Jacobins, 603.
Desfontaines de la Vallke (François-Guil-
laume FouQUES Deshayes, dit), auteur
du Théâtre du Vaudeville, 1361.
— (citoyenne, femme du député Richou,
283.
Desfourneaux (Edme-Etienne Borne), lieu-
tenant-colonel, 1116, 1118.
Desgrouas (Charles-François-Grégoire-Mi-
chel-Etienne) , député de l'Orne à la
Convention nationale, 835, 1275, 1397.
tAfiLE ALPHABÉtIQUË
m
Deshayks (Antoine), commandant en chef
de la section du Mail, H41.
Désirk (Michel), gemlarme, 607.
Deslandes, domestique d'Egalité, dS28,
15o7.
Desmoulins (Camille), député de Paris à la
Convention nationale, 906.
Désordres à la caserne de Babylone, 483 ;
dans les ateliers de fabrication des as-
signats, 1217.
Despotisme nobiliaire et populaire (député
Mercier hostile au), 231.
Desphés, conseiller à la cour royale de
Caen, 960.
Desrenaudes, observateur de la Police,
637.
Desseule (François-Abraham), oflicier de
paix, 238.
Dessin de la médaille commémorative du
10 août, par David, 1044.
Dessins des tableaux de David consacrés
à iMarat et à Le Peletier, 878.
Destitution d'un adjudant général de l'ar-
mée des Alpes, 1288 ; des capitaines de
garde nationale négligents (menace de),
531 ; d'un chirurgien-major de l'armée
des Alpes; 1276, 1403; du commissaire
de police de la section du Contrat-.So-
cial, 670; des députés suspects (sections
demandant la), 532; du général Keller-
mann, commandant en chef de l'armée
des Alpes, 1287; d'un médecin de
l'armée des Alpes, 1309 ; d'officiers du
28« régiment de cavalerie, 491 ; des pré-
posés de l'administration des habille-
ments, 1318; de Santerre, demandée
par la section du Pont-Neuf, o72.
DESTOURNELLES(I-Ouis DeSCHAMPS, dit), COUl-
niissaire de la Commune, ÎJ62, 6;)4. 670,
683, 690, 69j, 702, 705.
DEsvERGKs(l'abbé), lisez De Vergés (Joseph),
ex-chapelain du comte d'Artois, 1437.
Desvovo (Philippe-Humbert), chargé d'une
mission par le Comité de sûreté géné-
rale, 1252.
Détention de L'Adam, administrateur du
département de l'Kure à l'Abbaye, 273 ;
des Bourbons à Marseille, 1546-1548,
1550-1532, 1554-1557, 1560, 1561 ; des
comédiens du Théâtre Français ù Sainte-
Pélagie et aux Madelonnettes, 1214; des
députés ; Amyon à la Force, 2, 184, 185 ;
Bailleul à la Conciergerie, 22, 23, 25;
Blad à la Force, 27, 30 ; Blanqui à la
Force, 34, 35, 184, 185; Blaux à la
Force, 41, 46, 47; Blaviel au Luxem-
bourg, 49, 50 ; Bohan aux Carmes et à
la Force, 54; Brunel à la maison d'arrêt
des Orties, 63, 64; Cazeneuve à la Force,
354 ; Dabray aux Fermes générales, 83 ;
à la Force, 76, 78, 84; aux Madelon-
nettes, 82; Daunou, 89; Delamarre, 90;
Descamps, 99 ; Dubusc à la Force, 102;
Dugué-d'Assé à la Force, 105-)107; en la
maison des Fermes, 108, 111 ; Ëstadens
aux Carmes, 121, 122; en la maison
d'arrêt de la rue de Charonne, 122 ; à la
Force, 184, 185 ; Faure en la maison
des Fermes, 125, 127 ; Faye au Luxem-
bourg et aux Fermes, 129 ; Fayolle à la
Force, 132, 184, 185; Fleury à la Force,
138; Forest au Luxembourg, 142, 143,
146 ; Olivier-Gérente à la Force, 152,
153; aux Bénédictins anglais, 154; Gi-
rault à la Force, 157 ; aux Ursulines
anglaises, 158, 160; Guiter à la Force,
167 ; Jary à la Force, 172 ; Laurenceot
ù la Force, 184-186 ; Le Breton en la
maison des Fermes, 198, 199 ; Lefebvre
à la Force, 202, 204-206 j Maisse au
Luxembourg, 207; Massa à la Force,
211,212,-214, 215; en la maison des
Fermes, 217, 218; L. -Sébastien Mer-
cier à la Force, 222, 224-226, 229;
Michel au Luxembourg, 238, 240 ; à la
Conciergerie, 243 ; Obelin à la Force,
248 ; Periès cadet à la Force, 184, 185,
250; Peyre au Luxembourg, 252, 255,
256 ; Rabaut-Pomier à la Conciergerie,
262, 264 ; Richou à la Force, 274-277,
279, 295 ; en la maison des Fermes,
291 ; en la maison des Ecossais, 293 ;
Royer à la Force. 184, 185, 314,315;
en la maison des Fermes, 316 ; Rouzet
en la maison des Cannes, 122, 306-311 ;
en la maison d'arrêt de la rue de Cha-
ronne, 122, 311 ; Ruault à la Force, 323,
324; Salmon à la Force, 184, 18o, 335,
337, 338; en la maison des Carmes, 341 ;
Saurine en la maison du Luxembourg,
340, 348 ; Serre à la Force, 353, 359 ;
Soubeyran de Saint- Prix à la Force,
362, 365, 367, 372; en la maison de la
rue de Charonne, 370 ; ïournier à la
S38
TABLE ALPHABÉTIQUE
Force, 250, 375, 376; d'Olympe de
fioiiges (prolongée), 1367; de prêtres ré-
fr.ictaires à Blois, 190.
Dettes de Marat (mesures pour l'acquit
des), 751, 820.
Deuil (Seine-et-Oise), suspect y résidant,
1447, 1467.
Deux Moulins (les), guinguettes au-dessus
des marais du Faubourg du Temple,
1294.
Deux-PoDts (exploits des Marseillais dans
les), 611.
De Vaine (Jean), commissaire de la Tré-
sorerie nationale, 169.
Devauge (Louis-Benjamin-Marie), graveur,
878.
Devaux, ancien colonel, 1211.
Devergile (Louis-François), négociant,
1499.
Devillantroys (Jean-Etienne-Laurent), an-
tenr du Catéchisme républicain, 1014.
Deville (Jean-Louis), député de la Marne
à la Convention nationale, 835.
— député de l'Assemblée primaire de
Tourleron, 1140.
Devillers, secrétaire greffier de la section
du ThéîUre-Français, 729.
DiiEnnÈs, vicaire métropolit.ain, 1131.
Diamants du Garde-Meuble (Roland accusé
d'avoir détourné les), 532.
Diancourt, inspecteur de police, 346.
Diatribe du député Richou contre Marat,
273, 279, 294.
Didier, chirurgien de la maison de la
Petite Force, 1327.
Dijon 'Côte -d'Or), comité de sûreté,
961.
— lettre à un aristocrate de celle ville,
565.
-- maison d'arrêt, 992.
— tribunal du district, 962-964.
— tribunal de police correctionnelle, 961.
Dijon (Louis), capitaine de volontaires,
1179.
Dilapidations (commissaire de la section
des Gravilliers arrêté pour), 1174; des
terroristes à Monistrol, 56, 57.
Rilifrence de Paris à Rouen, 1127.
Diligences pour Angers (suspension du dé-
part des), 702.
DiLLON (Arthur), général, 1430.
DlLLoN, surnommé le Beau, agilateur, 534.
Dinan fCôtes-du-Nord), député de cette
commune à la fête du 10 août, 157.
— société populaire des Sans-culottes,
157.
Dînant sur-Meuse (Belgique), régiment
d'infanterie y stationné (18*), 360.
Dîner (invitation à) de Marat à un citoyen
des Etals-Unis, 745 ; de Charlotte Cor-
day, à Montmorency, avec les évoques
du Calvados et de Nancy, 775; oDFert par
une dame Latour, tenant maison dejeu,
466 ; fraternel offert aux volontaires du
Gros-Caillou par les hommes mariés,
578.
Discipline militaire (relâchement de la),
297.
Discours à la Convention, prononcé par
Cl. Royer, de Chalon-sur-Saône, au
nomdesdéputés.lorsdelafêtedulOaoût,
1038; d'Adam Lux à la Convention (pro-
jet de), 973 ; de Chaumette, au sujet des
revers en Vendée, 543 ; de Chaumette,
sur la nomination du Commandant gé-
néral provisoire de la garde nationale,
608; de Chaumette sur la pétition de la
section de la Halle-au-Blé, 538 ; de
Chaumette, sur le projet de départ de
la Convention, 546 ; de Closquinet, lors
de l'inauguration des bustes de Marat
el de Le Peletier par la section de
Beaurepaire, 879 ; des commissaires
de la section de Montreuil à la Conven-
tion, 841 ; de David, annonçant l'achè-
ment de son tableau : Marat à son der-
nier soupir, 846 ; de Drouet, sur la mort
de Marat, 733, 750; de Gonchon à Lyon,
H 40; de Hanriot au Conseil général de
la Commune, 683; de Hassenfratz aux
Jacobins, 693 ; de Lanjuinais à la Con-
vention, 364; de Robespierre aux Jaco-
bins, 693; de Thibaudeau à la Conven-
tion, 85; de Varlet aux Jacobins, 472;
de Vincent aux Jacobins, 693; de Wimp-
fen, commandant de Thionville, 700 ;
d'un jeune élève de la section des Arcis,
pour l'inauguration des bustes de Marat
et de Le Peletier, 871, 872; du président
de l'assemblée de Saint-Eustache, 599;
célébrant les vertus civiques de Marat
à Langres, 795; prononcé lors de la fête
des martys de la Liberté à Vaugirard,
par la citoyenne Bei'teaux, remplissant
TABLE ALPHABÉTIQUE
533
le rôle de la Raison, 888-890; prononcé
lors de la même fête par Michaud-Lan-
noy, juge du S« arrondissement, 889 ;
d'apothéose de Marat par Cli.-L. Rous-
seau, commissaire national près le tri-
bunal de Tonnerre, 823; pour disculper
Dumouriez à l'assemblée de la section
de la Butle-des-Moulins, 489.
Discours sur les moyens de perfectionner
l'Encyclopédie, ouvrage de Marat, 803.
Discours contre-révolutionnaire de Salle,
1223; énergique de Garât à la Convention,
656 ; violent d'une femme à Saint-Roch,
lorsd'unefôte en l'honneurdeMaral etde
Le Pelelier, 1316 ; à la Convention lors
du procès de Louis XVI, 1514; des fédé-
ralistes contre-révolutionnaires, 343;
en prose et en vers en l'honneur de
Marat et de Le Peletier à la section des
Piques, 1453 ; incendiaires des fédérés,
462 ; inciviques d'un muscadin au Palais-
Egalité, 1423 ; inconvenants du sieur Val-
quier, 1364; patriotiques de Laurenceot,
chef de légion de la garde nationale du
Jura, 189.
Discours prononcés dans le Temple de la
Raison de la section régénérée de Beaure-
paire, les 20 et 25 nivôse an II, 879; te-
nus par un prêtre estropié, au pied de
la statue de la Liberté, 1326.
Disette (craintes de), 495, 1418 ; du charbon,
1329; de farines, 468; dans le Loir-et-
Cher, 192; lors du siège de Lyon, 13;
factice à Paris, 524, 523, 530, 532, 1303;
réelle des subsistances, 1422.
Dissolution de la Convention (motions
pour la), 623 ; de la section de Mon-
treuil, 8.T.
Distributions de pain chez les boulangers
(réglementation des), 530.
District des Filles-Saint-Thomas (ancien),
331 ; des Petits-Pères (ancien), 531.
DoBSENT (Claude-Emmanuel), juge au Tri-
bunal révolutionnaire, 19, 917, 967.
Domaine appartenant au député Michel
(valeur d'un), 241.
Domaines du député Vernier dans le Jura
(séquestre des), 380 ; nationaux (achat
par le député Lefebvre de), 202, 204.
Domestiques (Pache en défaveur auprès
des), 493.
Dons patriotiques pour la guerre, 553,
1468-1512.
DoppET (Amédée), colonel des Allobrogcfi
nommé général en chef de l'armée des
Alpes, 1287.
Douché, citoyen de la section de la Halle-
au-Blé, 486.
Dordogne, évêque du département (Pon-
tard), 1235.
DonivAL (François-Marie), ex hermite, fa-
bricant de toiles, 1391, 1410.
DoRLÉANS, observateur de la Police, 627.
DoROTTE, architecte, inspecteur des bâti-
ments de la Commune, 852.
Douai (Nord), chausse trappes y envoyés,
502.
— convoi d'artillerie, 1093, 1174, 1302.
Doublet [Pierre-Philippe), député de la
Seine-Inférieure à la Convention na-
tionale, 183.
Doubs (département du), mission de Sa-
ladin, 332.
DouLCET [de Pontécoulant] (Louis-Gustave),
député du Calvados à la Convention na-
tionale, 941, 1477, 1481.
Dragon de la République (coup de sabre
asséné à une femme du peuple par un),
435.
Dragons (cantonnement à Valenciennes
du 2' régiment de), 581.
— de l'Ecole militaire (mécontentement
des), 437.
— de la Liberté (envoi à l'Abbaye de), 405.
■ -• de la Manche (équipement et arme-
ment des), 273, 1146.
— de laRépublique (casernement à l'Ecole
militaire des), 448, 433; (commandant
des), 1432 ; (déserteurs du corps des),
1288, 1313; (volontaire de Passy engagé
dans les), 1281.
Drame en musique, poème pour la fête de
Marat, composé par un curé de village,
877.
Drapeau du régiment de la Sarre (refus
par le colonel de mettre des cravates
tricolores au), 1313; qui déclare la pa-
trie en danger (commune arborant le),
531 ; tricolore (enlèvement sur un arbre
d'un), 1148.
Drapeaux conquis sur les ennemis (ordre
de faire disposer dans le Salon de la
Liberté les), 1008.
534
TABÎ,E ALPHABÉTIQUE
Draps (mafçasin clandestin de), H87 ; des-
tinés à l'tiabillenient des troupes, 448.
Dreax (Eure-et-Loir), société populaire,
838.
Drôme (députés du département de la) :
Mabiios, e.*!, 209; Fayolle, 131-133, 184,
185; Olivier-Gkrente, 151-156.
— mission du représentant Fayolle, 133.
— sœurs de Soubeyran de Saint-Prix s'y
trouvant, 363.
DnouASDEBoussEV(Jacques-MarieCharles),
directeur de l'artillerie, 397, 682, 692.
Drouet (Jean-Baptiste), député de laM.-irne
il la Convention nationale, 631, 720,733,
742,743,750,787,789, 904, 922, 936,972.
— avoué à Paris, 737.
— (citoyen), 1372.
Dblgeo.v (Charles-Nicolas), marchand d'ar-
gent, 1123, 1129.
DuBARRAN (Joseph-Nicolas Barbeau), dé-
puté du Gers à la Convention nationale,
152, 814.
Dl'barry (Marie-Jeanne Gomard Vaubernieh,
comtesse), 1374.
DuBAYET (Jean-Baptiste-Annibal Aubeht),
général, 1439.
DuBOco (citoyen), 832.
Dubois (Louis), sous-préfet de Vitré, 960.
— (Louis-Toussaint- Julien) , député de
l'Orne à la Convention nationale, 835.
— (Pierre), membre du Directoire du Dé-
partement, 726, 991.
— vicaire de Saint-Germain-des-Prés, 1162.
— (dame), femme d'un facteur de clave-
cin, 741.
Dubois dk Chance (Edmond-Louis-Alexis),
député des Ardennes à la Convention
nationale, 1403.
Dubosq (citoyen), familier de la femme
d'Egalité, 1518.
Du Bouchet (Pierre), député de Hhône-et-
Loire à la Convention nationale, 15-17.
DuBREUiL, perruquier, 132'i-.
— (citoyen), dénonciateur, 904.
DuBUCAMP, membre du Comité révolution-
naire de la section de l'Observatoire, 347.
DuBusG (Charles-François), député de l'Eure
à la Convention nationale, 100-102.
DucHKJiiN (Jacques-Marie), secrétaire du
prince de Condé, 1304, 1350.
DucHÉNR, citoyen de la section de la Fon-
laine-de-Grenelle, 174.
DucHESNE (Louis-Henri), ex-intendant de
Madame, 1159.
DucLYT, ancien moine, 1434.
Ducos (Pierre-Roger), député de la Gironde
à la Convention nationale, 812, 813, 835,
867.
DucROisY (Olivier), secrétaire-commis au
bureau des procès-verbaux de la Con-
vention, 1469,1471, 1473, 1491.
DuDEVANT (Brutus), habitant de Barbasle,
1001, 1025.
Duel (représentant Petiières refusant de
se battre en), 631, 649 ; au sabre dans le
jardin des Tuileries, 518; entre deux
membres de la Convention (bruit d'un),
518-
Duels entre volontaires de la Vendée (fré-
quence des), 650.
DuFouRNY DE ViLLiERS (Louis-Pierrs), ingé-
nieur, membre de la Société des Jaco-
bins, 603, 712.
Du Fresnoy (barons), chefs des rebelles
de la Vendée, 548.
DuGAS (Jean-Baptiste), observateur de la
Police, 1110, 1356, 1405, 1439, 1450.
DuoEAT (citoyenne), épicière, 1157, 1191,
1200.
DuGOMMiER (Jean-François-Coquille), dé-
puté de la Martinique à la Convention
nationale, 302.
DuGuÉ d'Assk (Jacques-Claude), député de
l'Orne à la Convention nationale, 103-111.
DuLAURE (Jacques-Antoine), député du Puy-
de-Dôme à la Convention nationale, 112-
117; publiciste, 812.
Dumas (Mathieu), général, 1427.
— (René-François), vice-président du Tri-
bunal révolutionnaire, 380, 979, 980.
— (Marie-Louise), ouvrière en linge, 953.
DuMEiGE (Pierre), commissaire de police de
la section de Bon-Conseil, 195.
Du.MO.\T (André), député de la Somme à la
Convention nationale, 742, 814, 959.
— chef du bureau des décrets de la Con-
vention nationale, 224.
DuMONTiEZ (Pierre-François), membre de
la Commission municipale des passe-
ports, 1553.
DuMOTiER, canonnier de la section de la
Croix-Houge, 1203.
DuMouRiEZ (Charles-François), général en
chef de l'armée.du Nord, ^422,1441, 460,
TABLE ALPHABÉTIQUE
535
459, 462, 466, 472, 485, 489, 491, 493,
493, 497, 501, 503-505, 507-509, 512,
319, 520, 525, 546, 552, 574, 600, 652,
684, 1191, 1288, 1317, 1384, 1398, 1533.
Dunkerque (Nord), levée du siège, 1271,
1284.
— prise de cette ville par les Anglais (faux
bruit de la), 283.
— submersion des environs, 1256.
OuNO (citoyen), employé à la fabrication
des assignats, 1217.
DuNOUY (Jean -Honoré), auteur d'une
adresse sur la culture, 1283.
DuPERRET, lisez Dki'ERRET (Lauze-), 734, 904.
DuPERREUx (Georges-Marie-Jérôme Millin),
membre de l'élat-major de Custine,
1253.
DupiN deBEAUMONT (André-Siméon-Olivier),
adjoint de la 3« division du ministère de
la guerre, 103, 1269.
— (Claude-François-Etienne), secrétaire-
adjoint du Déparlement, 847.
DuPLAiN (Joseph-Benoît), publiciste, 1170.
DuPLANTiER (Jacqufs-Paul-Fronton), dé-
puté de la Gironde à la Convention na-
tionale, 1315.
DuPLESsis, vétéran blessé, 447.
DupOLET (citoyen), tenantune maison d'édu-
cation, 1269.
Dupont (Laurent), conducteur de la dili-
gence de Paris à Rouen, 1127.
DupRAT, lieutenant de garde nationale à la
section de la Croix-Kouge, 1164.
DuPRÉ (Augustin), graveur général des
Monnaies, 1057.
— (citoyenne), 1497.
DupUY (Jean-Baptiste-Claude-Henri), député
de Rhône-et-Loire à la Convention na-
tionale, 814, 997, 1026, 1028.
Duras (Louise-Henriette-Charlotte-Pliilip-
pine de Noailles, duchesse de), 511.
Du Hov (Jean-Michel), député de l'Eure à
la Convention nationale, 273, 274, 278,
280, 290, 294.
DusAULX (Jean), député de Paris à la Con-
vention nationale, 118, 119.
DuTARi), observateur de la Police, 543, 546,
350, 552, 559-563, 573, 574, 579, 588, 595,
599,600, 603, 608, 610, 611, 614, 617,
620, 631, 635, 643, 644, 648, 651, 634,
659, 666, 668, 670, 681, 683, 687, 690,
693, 695, 699, 702, 705, 708, 712, 713.
DuvAL (Alexandre -Vincent Pineux, dit
Alexandre), pensionnaire du Théâtre de
la Nation, 1428.
— (Charles-François-Marie), député d'IUe-
et-Vilaine à la Convention nationale, 863.
— (Jean-Baptiste), capitaine de la gen-
darmerie nationale près les tribunaux,
1504.
— cuisinier d'Egalité, 1528.
— (citoyenne), de la section des Gardes-
Françaises, 183.
DuvAL-MoNDÉTOUR (Augustin-Marie-Pfcs-
per), suspect d'émigration, 346.
DuvERGiER (Henri), chef de la 4« légion de
la garde nationale, 460.
DvzÈs (Jean), député des Landes à la Con-
vention nationale, 313.
s:
Eau-de-vie (don clandestin de bouteilles
d'), 1320 ; (expédition à Bâie et Belfort
de voitures de), 1168; en tonneau (ra-
reté et prix de 1'), 631, 649.
Eaux de Paris (cours et circulation des),
1292, 1300.
— minérales de Bagnères-de-Luchon, 309;
de Dax, 309.
Echarpe municipale (voleurs revêtus de
1'), 518; tricolore (propos inquiétants
tenus par un particulier revêtu de F),
1155.
Echo de Paris, des Départements et de
l'Etranger (1'), journal, 1145.
Echoppe d'écrivain public, 328.
Echoppes du Marché Saint-Jean (femmes
sans asile couchées dans des), 426.
Eclairage (économies à réaliser sur 1'),
408 ; exceptionnel à Paris, 395.
Ecole du citoyen (F), ouvrage manuscrit de
Marat, 803.
Ecole d'artillerie de Metz, 416.
— d'hydrographie (établissement d'une),
302.
— des Orphelins militaires de Pawlet,
1127.
— de tactique nationale (projet d'), 1324.
— militaire (appartements de 1'), 530;
(assassinat d'une femme par un cavalier
de l'),442 ; (cavaliers casernes à 1'), 387,
422, 446; (contingent de volontaires
536
TABLE ALPHABÉTIQUE
fourni par 1'), 565 ; (coups de fusils tirés
par les fenêtres à 1'), 676 ; (départ pour
Versailles de la ^" division de cavalerie
de 1'), 418 ; (dragons de la République
casernes à 1'), 437, 448, 453 ; (envoi à
Péronne de la 3« division de 1'), 506;
(ex quartier-mallre au corps de Rosen-
thal, domicilié à 1'), H60 ; (indiscipline
des troupes à 1'), 695 ; (jardin de r),530;
(organisation du corps de cavalerie de
1'), 404, 410; (patrouilles autour de 1'),
480 ; (prêt pour les députés de la Fédé-
ration de la literie de 1'), 1017; (soldats
de la première réquisition casernes à 1'),
1406; (troupes consignées à 1',!, 384;
(volontaires casernes à 1'), 630, 672.
Ecoles gratuites de la section des Arcis
(admission à la barre de la Convention
des élèves des), 871, 872.
Ecoliers lauréats de l'Université et des
collèges (groupe formé à la fête du
10 août par les), 991, 998.
Ecossais (maison d'arrêt des), 46; (député
Richou, détenu en la maison des), 293.
Ecot (refus par un hussard de payer chez
un limonadier son), 418.
Ecouen (Seineet-Oise), château (dépôt
de grains dans le), 1301.
— magasin de grains, 1251, 1281.
— maison de campagne d'Adeline, actrice
du Théâtre Italien, 1334, 1400.
— maître de poste, 1145.
Ecrit incendiaire (déclaration de Saladin
sur le 31 mai, considérée comme un),
327.
Ecriteaux à la porte des maisons (noms
des habitants inscrits sur des), 1393.
Ecrivain public (cabinet d'), 528.
Ecrivains calomniateurs de Marat (dénon-
ciation à la Convention d'), 812, 813.
Ecuries de ri-devant Monsieur, 383.
— de Chartres, 1463.
— d'Orléans (maison dite des), 268, 269.
— du Roi (Petites), 509, 528, 1113, 1H5.
Education gratuite (fondation au Lycée des
Arts de 1,200 places d'), 1479; nationale
(projet d'), 836 ; républicaine donnée aux
Ois d'Olivier-Gérente, député, 154.
Effusion de cœur d'un bon citoyen, hymne
pour la fête de l'Eternel, par Richou, 289.
EcjALrrÉ (Louis-Philippe-Joseph d'Orléans,
dit), député de Paris à la Convention
nationale, 438, 458, 514, 1515, 1517,
1522-1524, 1528, 1533-1535, 1538, 1549,
1556, 1557, 1561.
Egalité (Louis-Philippe d'Orléans, duc de
Chartres, fils d'), 329, 1522-1524, 1556,
1560.
— (Antoine-Philippe d"Orléa.ns, duc de
Montpensier, deuxième fils d'), employé
à l'armée du Var, 1544.
— (Alphonse-Léodegard d'Orléans, troi-
sième fils d"), 1523, 1557.
— (Louise-Marie-Adélaïde-Eugénie d'Or-
léans, fille d'), 503, 1523.
Eglise des Filles-du-Calvaire (fabrique
d'atfûts et de caissons dans 1'), 1439.
— de la Madeleine, sermon y prêché,
1156, 1162.
— de Mennecy, convertie en salle de séances
de société populaire, 861.
— de Saint- Augustin (vicaire de 1'), 1103-
— de Saint- Eustache (assemblée de la sec-
tion tenue dans 1'), 562, 563, 599 ; as-
semblée de la Société des Femmes ré-
volutionnaires y tenue, 141 4 ; chapelle de
la Vierge, 1426; (charniers de 1'), 1337 ;
oraison funèbre de Marat y prononcée,
808,814, 1136, 1143; (plaintes d'un groupe
de femmes près de 1'), 1370; (procession
de 1'), 670.
— de Saint-Germain-l'Auxerrois (Ringard,
ancien curé de 1'), 1134, 1379, 1410,
1429; (procession dans l'enceinte de 1'),
653.
— de Saint-Getmain-des-Prés (vicaire de 1'),
1162.
— de Sainl-Jacques-du-Haut-Pas (enter-
rement contraire aux principes de l'é-
galité dans 1'), 501.
— de Saint-Jacques-le-Majeur (extinction
des réverbères autour de 1'), 554.
— de Saint-Jean-en-Grève (recensement
des vainqueurs de la Bastille dans 1'),
413.
— de Saint-Joseph (maison du président
Rolland en face de r),1341; messe y cé-
lébrée par l'ancien provincial des Capu-
cins-Saint-Honoré, 1456.
— de Saint-Leu (procession de 1'), 654.
— de SaintNicolas-des-Cliamps (perqui-
sitions chez l'ancien curé de 1"), 1213;
— (réquisition de la force armée par le
curé de 1'), 650.
TABLE ALPHABÉTIQUE
537
Eglise de Saint-Roch (discussii)n devant 1'),
620; fêle en l'honneur de Le Pelelier et
de Marat, 1316; prédication sur les
vertus du signe de la croix, 1316.
— de Saint-Sulpice (incivisme de l'ancien
curé de 1'), S07 ; (procession de 1'), 699 ;
(vierge d'argent transportée du couvent
des Carmes, en 1'), 524.
— de Sainte-Geneviève (club des ouvriers
de 1"), 651; (intolérance du curé de 1'),
1385.
Eglises (possession et jouissance des) dans
le Loir-et-Cher, 191.
— de Belgique (argenterie des), 1258.
Egout-Montmartre (café sur 1'), 409 ; (ras-
semblement sur 1'), 1453.
Egrès (Nicolas-Joseph), ancien garde du
corps, 1447.
Ehrmann (Jean-François), député du Bas-
Rhin à la Convention nationale, 285.
Elève en chirurgie (Marat qualifié de fu-
rieux et de coquin par un), 520.
Elèves du collège de l'Egalité (iiiconduite
des), 1371 ; du collège Irlandais (profes-
seurs dénoncés comme contre-révolu-
tionnaires par les), 1447.
— des écoles primaires du Département
(groupe formé à la fête du 10 août par
les), 998.
— du L}xée des Arts (groupe formé à la
cérémonie du 10 août par les), 991.
— de la Patrie (arrestations faites par
les), 430, 1238 ; (poste à la Mairie des),
590 ; à la fêle de l'hospitalité, 519 ; dans
le cortège funèbre de Le Peletier de
Saint-Fargeau, 396 ; dans le cortège de
la plantation du chêne de la Fraternité,
400.
— du poste de la Messagerie, 426, 440,
447, 529, 1144.
Eloge de Jean-Paul Marat, l'Ami dupeuple,
par un canonnier de Paris, 873.
Eloge de Marat par un canonnier, origi-
naire et exilé de Venise, 328 ; prononcé
à Monlauban, 800; prononcé à la So-
ciété des Amis de la République de
Tonnerre, 805.
Embauchage favorisé en Alsace, 297 ; de
muscadins par un colonel de hussards,
1358.
Embaumement du corps de Marat, 826,
827, 842, 847, 854, 860, 870.
Emblèmes de la féodalité (arrestation des
voitures portant des), 1430 ; dans la
chapelle de la Vierge à Saint-Eustache,
1426; sur les portes Saint-Denis etSainl-
Martin, 1457.
— de la royauté (brûlement des bannières
de la Fédération de juillet 1790 portant
des), 1012; (ordre de dénaturer dans le
Palais elle Jardin national les), 1007.
Emeute du 13 mars 1793 à la Halle au Blé,
468, 472, 475; de femmes sur le boule-
vard du Temple, 1259; occasionnée par
des femmes d'une Société populaire,
597.
Emeutes (fauteurs d'), 425.
Emigration de Dumouriez et de son état-
major, 505.
Emigré (bruit représentant Santerre com-
me ayant), 687 ; (condamnation à la dé-
portation par le Tribunal révolution-
naire d'une femme d'), 1330 ; (envoi à
la Mairie d'un), 1122 ; (ex/-curé de Saint-
Germain-l'Auxerrois dénoncé comme),
1410; (négocianten correspondance avec
un), 1301; (retour à Paris d'un officier
de marine), 1257; raccourci par la guil-
lotine, 329; réfugié à Saorgio, 213.
Emigrée (affiches de vente de la maison
d'une), 1317.
Emigrés (accointances avec les), 455; af-
fluence à Paris des), 488, 489, 597, 1268;
(agents secrets des), 497 ; (argent en-
voyé à des), 1416 ; (argent envoyé par le
curé de Bouqueval à ses frères), 1436 ;
(arrestation d'), 486, 538, 1122, 1124;
arrivée aParis sous des déguisementsd'),
441; (cabriolets publics attelés avec les
chevaux des), 594; (cafés souterrains du
Jardin de l'Egalité pleins de valets d'),
1313 ; (cartes de civisme délivrées à des),
489; (correspondance avec les), 1447;
(déguisement des frères servants de
l'hôpital de la Charité pris par des), 518;
(député Vernier inscrit sur la liste des);
380; (excitation au pillage des épiciers
par les), 432; (faux certificats de rési-
dence délivrés à des), 485, 489, 509 ; (in-
carcération d'enrôleurs pour les), 594;
(loueurs de carrosses s'appropriant des
chevaux et voitures d'), 1119; (maisons
de jeu repaires d'), 438 ; (maisons de
prostitution servant de refuge à des).
S38
TABLE ALPHABÉTIQUE
48i), mO; (marchands des rues Saint-
Denis et Saint-Martin cachant des), 1313 ;
(mesures du représentant Du Bouchet
contre les parents d'), 16; (prêt pour
les députés de la Fédération de la lite-
rie des maisons d'), 1017; (rassemble-
ments à Passy d'), 634; (reconnaissance
des), 402 ; (rentrée à Paris de nombreux),
435,455; (rentrée de Bordelais), 1452 ;
(rentrée en Alsace des), 297; (surveil-
lance des maisons d'), 702 ; relâchés
par les administrateurs du Déparlement
de Police, 495 ; du département du Jura;
14 ; en Angleterre (fils de M. de Cha-
brillan), 468.
Emissaires de Bordeaux à Paris pour re-
cevoir les paquets des députés, 1338.
Emotion causée par la mort de Louis XVI
au député Richou, 283.
Employés à la Liquidation (don patriotique
des), 1494; de l'administration munici-
pale des biens nationaux (contribution
patriotique des), 1478; delà Bibliothèque
nationale (épuration des), 1161 ; de la
Bibliothèque nationale (incarcération aux
Madelonnettes d'), 1218; de la Biblio-
thèque nationale (mise en réserve des
livres de Marie- Antoinette par les), 1402;
des bureaux des Affaires étrangères (don
patriotique des), 1473; de la fabrication
des assignats (don patriotique des), 1477;
de l'Hôtel-Dieu et des hflpitaux (don pa-
triotique des), 1469; des Postes (volon-
taires de la garnison de Valenciennes
incorporés parmi les), 1229; de la Régie
des Loteries (don patriotique des), 1471,
1484, 1491.
Empoisonnement des prisonniers (bruit d'),
545.
Emprisonnement de Bournonville, 505.
Emprunt de la section des Arcis, 598.
— forcé, 597; forcé d'un milliard sur les
riches, 614, 616.
Enclos de l'Abbaye, 501.
— de la section de Guillaume-Tell, 317.
Encombrement de la maison d'arrêt des
Carmes, 309.
Enfants Trouvés (don patriotique des offi-
ciers de santé et employés des), 1469.
Enlard (citoyen), 1504.
Enquête sur les commissaires du pouvoir
exécutif (demande d'), 1423.
Enrôlement des volontaires dans le Jura,
188, 189.
Enrôlements dans un nouveau corps de
hussards, 1369 ; pour les émigrés, 594 ;
volontaires (abus dans les), 445, 466, 472,
479.
Enseigne des Deux Frères, 418; de la
Fontaine, rue Montmartre, 1454; de la
Tour d'Argent à la Courtille, 436.
Enthousiasme excité par la représentation
du Siège de Thionville, 700 ; produit par
la mise en liberté d'Hébert, 651 ; sur le
passage des femmes de Versailles, ■552.
Entrailles de Marat (embaumement des),
847.
Entrepôts d'épiciers droguistes à Ver-
sailles et à Corbeil, 1451.
Entretien de Marat avec Jacques Roux,
744-746.
Epicerie (dépôt parisien d'),à Passy, 1138,
1140, 1157.
Epiceries en gros (suspension des achats
des commerçants d'), 1321.
Epicier (sergent en faction à la porte d'un),
430.
Epiciers (colloques de garçons), 478, 1284;
(enrôlement dans un nouveau corps de
hussards de garçons), 1369; (exaspéra-
tion du peuple contre les), 435, 672;
(insolence des), 459; (pillage des), 432,
445, 448, 491 ; pillés (réclamation d'in-
demnité par les). 437. 478; de la rue
Montorgueil (fermeture des boutiques
des), 478; de la section du Luxembourg
(arrestations chez les), 433; droguistes
de la rue des Lonib.irds (entrepôts à
Versailles et à Corbeil des). 1451.
Epilepsie (député Peyre, sujet à des atta-
ques d'), 252, 253, 255, 256.
Eplnal (Vosges), église paroissiale, 840.
— société populaire, 840.
Epinay (Seine), résidence de Laurent de
Villedeuil, 1437.
Epitaphe de Marat (projet d'), 863.
Epître en vers à Marat, par Létang, 811.
Epremf.snil (Jean-Jacques Duval d'), député
de Paris à la Constituante, 503, 509,
687.
Epreuve de boulets de canon à la butte
Montmartre, 465, 565 ; des canons fa-
briqués par les frères Perler, 400 ; de
I
TABLE ALPHABÉTIQUE
539
nouvelle artillerie volante au Collège de
pharmacie, 720.
Epreuves pour les canons (jours d'), 481.
Epuration des autorités constituées dans
le Loir-el-Cher, 192; des bureaux des
ministères, 543.
Equilibriste (arrestation pour tapage d'un),
426.
Equipement des dragons de la Manche, 273.
Escaut (passage de 1'), 462.
Escorte de la famille des Bourbons, trans-
férée à Marseille, 1330, i">62; du fils
d'Egalité, transféré à Marseille, 1544.
Escrime militaire (gardes nationaux invi-
tés à apprendre 1'), 1209.
Escrocs (cafés souterrains du Jardin de
l'Egalité pleins d'), 1313, 1328.
Escroqueries commises dans les cafés
souterrains du Palais de l'Egalité, 1328.
EsNOL'L (dame), femme de Mathurin-Jean-
François Obclin, député d'IlIe-et-Vi-
laine, 248.
Espagne (armée des frontières d'), 609.
— (côtes d'), 1321.
— (dessein de faire passer la famille Capet
en), 453.
— (secrétaire de l'ambassadeur d'), 1288.
Espagnol (correspondance de Méchain
avec un général), 1140.
Espagnols (armée contre les), 547.
— (fils du général Lagennetière, suspecté
d'avoir passé aux), 1292.
Espion de Duiuouriez (arrestation d'un),
504.
Espions des Comités de surveillance, 591 ;
de Pitt et de Cobourg à Paris, 577,
1430; anglais (envoi à Paris d'), 462.
Esprit public (corrupteurs dans les groupes
des Tuileries de 1'), 1189; (lettres trou-
vées dans les papiers du député Saladin
renseignant sur 1'), 329 ; (heureux ellcl
de la levée du siège de Dunkerque sur 1'),
1271 ; (impression d'écrits tendant à
dépraver 1'), 1183 ; (perversion de 1') au
Havre de Grâce, 1337; (spectacles ser-
vant à la dégradation de 1'), 1216 ; à
Coulommiers, 1241 ; à Lyon et à Ville-
franche, ^39 ; à Paris, 382-719, lOCO-
1467; dans les cafés, 1388; dans le dé-
partement du Jura, 331 ; dans les dépar-
tements (députés de la Plaine corrom-
pant r),^59.
Essai de canons destinés au bataillon de
volontaires de Seine-etOise, 663.
Essonnes (Seine-et-Oise), poudres en
magasin, 502, 1169.
— poudres envoyées à Paris. 692.
ÉsTADENS (Antoine), député de la Haute-
Garonne à la Convention nationale, 120-
123, 184, 185, 311.
Estampe représentant Louis XVI et ses
enfants, 478.
Estampes (Louis-Félicité-Omer,marquisd'),
émigré, 422.
EsTÈPHE (Pierre), bûcheron travaillant au
bois de Vincennes, 9t8.
Ester, jardinier à Tonnerre, 915.
EsTiENNE, dit Languedoc, ex abbé, major-
général a Bruxelles, 425.
Estrapade (canonniers casernes à 1'), 56o.
Etapes (mode de payement aux volon-
taires des), 686.
Etaples (Pas-de-Calais), (commissaire du
canton d'), 1023.
Etat-civil des condamnés à mort, 981.
Etats-Unis d'Amérique (citoyen origi-
naire des), 743.
— (don patriotique d'un habit et d'une
épée par un citoyen des), 1510.
— (traité d'alliance entre la République
et les), 1446.
Etrangers (confiscation des biens des),
1234, 1310, 1311; (expulsion projetée
des), 478 ; (hôtel sur le boulevard,
rempli d'), 1331 ; (surveillance des),
1101, 1106; sous divers uniformes
(affluence à Paris d*), 1094; suspects
(arrivée à Paris d'), 556, 668 ; des pays
belligérants (arrestation des), H2t.
Etudiants des collèges de Paris (abandon
de leurs prix au profit des veuves et
orphelins des volontaires par les), 1490.
Eure ( administrateur du déparlement
de 1'), 273.
— ancien officier de paix, commissaire du
pouvoir exécutif, 1311.
— arrivages de subsistances de ce dépar-
tement, 1244.
— assemblée électorale, 286.
— commissaires des sections de Paris y
envoyés, 1089, 1092.
— compagnie de canonniers y envoyée,
1095.
— (députés du départementde 1'): Dlbusc,
S40
TABLE ALPHABÉTIQUE
100-102; Du Roy, 273, 274,278,280, 290,
294; RiCHOu, 272 297; Vallke, 7.
— (détachement de volontaires pour les
subsistances, destiné au département de
1'), 1060, 1064, 1065, 1067, 1071.
— directoire du département, 1521.
— insurrection, 280, 290.
— rebelles (volontaires envoyés contre
les), 202.
Eure-et-Loir, comité de salut public du
département, 1391.
— convoi d'artillerie, 698.
— (député du département d') : fimousT,
162.
— directoire du département, 1002.
— représentants en mission (Roux et
Bonneval), 1002, 1399.
Evacuation de la Hollande, 1317.
Evasion de Barbaroux (annonce de l'),684;
du sieur Debard, ex-intendant de Mon-
sieur, 1459; de Guadet, 1568; du sieur
Guillaume, ex-constituant, habitant à
Montrouge, 130S, 1318, 1379, 1391; de
Laplaïgne, député du Gers, 178, 180; de
J.-B. Lefèvre, négociant, 1447 ; du ci-
toyen Lepêcheux, de la section Poisson-
nière, 1281; du député Rouyer, 304; du
princede Salm, à Vitry-sur-Seine, 1304;
de Sicard, institululeur des Sourds-et-
Muets, 1437; de la maison d'arrêt de la
Mairie, facilitée par un gendarme, 606 ;
des prisonniers (marchands de vieux
habits préparant 1'), 457.
Evêché (comités révolutionnaires convo-
qués à 1'), 597 ; (commissaires des sec-
tions convoqués à 1'), 534, 591, 1113.
Evêque (conciliabules chez un ancien),
1261 ; marié (vicaire chassé pour avoir
été ordonné par un), 1385.
— de la Dordogne (mariage de Pontard),
1235.
EvRABD (Catherine), sœur cadette de Si-
monne, 942, 949, 9o3.
— (Simonne), amie de Marat, 726, 780,
787, 803, 812, 880, 881, 883-887, 943,
949.
Evreux (Eure), imprimerie de J.-J. L'An-
celle, 286.
Examen des adjudants et instructeurs des
canonniers, 1198, 1209, 1335.
Exclusion des clubistes de la Sainte-Cha-
pelle et de Montaigne, 1298; des volon-
taires en réquisition de l'armée révolu-
tionnaire, 1238, 1243.
Excommunication contre les acquéreurs
de biens nationaux, 297.
Exécution d'Adam Lux, député extraordi-
naire de Mayence, 981 ; de Charlotte
Corday, 935, 937, 960, 982 ; de LouisXVI,
393, 526 ; du général Miaczynski, 608,
617, 619, 626, 1288 ; de Rouxel de Blan-
chelande, 523, 526 ; des Stuarts (gra-
vures de 1'), 982; de 8 assassins voilés,
place Saint-Michel, 1431, 1433, 1436 ;
des douze conjurés bretons, 705; du
24 septembre 1793, 1406; sur la place
de la Réunion (mesures d'ordre pour
une), 535; mouvementée d'un fabrica-
teur de faux assignats, 1283.
Exécutions imaginaires à Bicôtre, 1296.
Exercice du canon au Palais Egalité,
1393.
Exercices des sections armées aux Tuile-
ries et au Luxembourg, 1397.
— à feu généraux des canonniers, 1233,
1264, 1293, 1438 ; à la Butte-Chaumont,
718, 719 ; aux Champs-Elysées, 718, 1065,
1071, 1176, 1198; au Champ-de-Mars,
1176, 1198 ; près de l'Hôpital, 1176,
1198.
Exil d'un Vénitien à cause de ses principes
révolutionnaires, 828.
Expérience aérostatique nouvelle, 1143.
Expériences des canons inventés par le
sieur Barthélémy, 396 ; de nouvelle
poudre de guerre, 508, 593, 605 ; des
poudres de Barthélémy aux Chartreux,
1068.
Exposition de fripons sur la place de la
Maison commune, 1418.
— des travaux des Arts, 987; publique
des tableaux de David consacrés à Marat
et à Le Peletier, 846.
Expulsion de J. Roux et de Le Clerc du
Club des Cordeliers, 812 ; des Anglais
habitant Paris (demande d'), 691 ; des
employés non Sans-culottes, demandée,
1343; des étrangers (projet d'), 478 ; de
femmes insultant les membres de la
Convention, 1823; des femmes débau-
chées des Tuileries, 1402; d'un juif de
Bordeaux des Jacobins, 1387.
TABLE ALPHABÉTIQUE
541
W
Fabre d'Eglanïi.ne (Philippe-François-Na-
zaire), député de Paris à la Convention
nationale, 703.
Factrices de la Halle au Blé, 1090, 1115.
Fahrlaender (citoyen), officier municipal
de Matzenheim, 1050.
Falloy ou Fallois (Charles-Augustin), sus-
pect, 1447.
Falsification du vin, 441.
Famine (menaces de), G96, 699, 708, 1461 ;
— (provision de pain par crainte de la),
493, 524, 528.
Fanatisme (troubles dans les districts de
Mer et Mondoubleau provoqués par le),
194 ; dans le Loir-et-Cher (proclamation
de Laurenceot contre le), 190 ; en Al-
sace (recrudescence du), 297; (réveil a
Paris du), 489 ; (prêché aux ouvriers de
la papeterie de Buges, 230 ; patriotique
(Fournier, l'Américain, connu par son),
534 ; religieux dans le district de Car-
pentras, 152.
Fanchette (femme galante du Palais Ega-
lité, connue sous le nom de), 1285.
Fantin (Jean-Jacques), juge de paix de la
section des Tuileries, 5, 328.
Farine (boulangers obligés de tirer au
sort à la Halle des sacs de), 530; (bou-
langers se plaignant de la difficulté de
se procurer de la), 1072, 1087, 1210;
(cherté de la), 530; (Département des
Subsistances chargé de délivrer aux
boulangers de la), 1094, 1096, 1115; (don
par les Assemblées primaires d'Eure-et-
Loir de sacs de', 1002, 1505 ; (état de la
consommation de la), 522 ; (fabrication
au moulin de Croulebarbe de prétendue
mauvaise), 1102, H04 ; (factrices de la
Halle au Blé chargées de la distribution
des sacs de), 1090; (poids réglementaire
des sacs de), 1102, 1104, 1105, 1115;
perdue à Paris pour l'entretien des chiens
el des chats, 408.
— d'avoine (pain de), 1089 ; d'orge (pain
de), 1089.
Farines (approvisionnement insuffisant de),
472, 714, 1189; (arrestation do voitures
de), 526, 1158 ; (arrivages à la Halle-au-
Blé de), 427 ; (communes de Saint-Ger-
main et Saint-Cloud manquant de), 699;
(déchargement de bateaux de), 493 ;
(disette de), 1439 ; (écart entre le prix
du pain et le prix réel des), 1189; (en-
lèvement des), 503 ; (Halle au Blé garnie
de), 468; (hausse considérable des), 1189;
(magasins de), à Melun et Brie-Comte-
Uobert, 1236 ; (maison des Chartreux,
présumée renfermer un magasin de),
1304, 1334 ; (pillage de voitures de),
1178 ; (prétendue disette de), 468, 1258;
(surabondance à Jagny de), 1364; ache-
tées à Lardy (refus de laisser enlever
des), 1179; pour l'approvisionnement de
Paris (entraves à l'envoi de), 1338; pour
l'approvisionnement de Paris (municipa-
lités arrêtant les), 1084, 1085; blanches
(farines d'orge mélangées aux), 1189;
corrompues (spéculations des adminis-
trateurs des Subsistances sur les), 1189 ;
d'orge empoisonné et pourri, 11+7.
Faste des Anglais prisonniers à Brest, 26.
Faubourg Montmartre, 1326.
— du Nord, 718.
— du Boule, 1330.
— Saint-Antoine, 508, 514, 534, 545, 546,
548, 550, 556, 569, 579, 631, 645, 708,
1141, 1178, 1225, 1227, 1231, 1260, 1275,
1284, 1285, 1322, 1357, 1359, 1408, 1414,
1440.
— Saint-Denis, 511, 526, 908, 909, 1265,
* 1412.
— Saint-Germain, 489, 532, 577, 597, 626,
923, 1207, 1243, 1284, 1297, 1298, 1306,
1313, 1314, 1321, 1333, 1348, 1415, 1418,
1422, 1423, 1425, 1444, 1450, 1453.
— Saint-Honoré, 1235, 1297, 1314, 1317,
1321, 1326, 1348, 1453, 1463.
— Saint-Marceau, 438, 531, 600, 652, 670,
1303, 1414.
— Saint-Martin, 511, 626.
— du Temple, 405, 508, 511, 1155, 1294,
1313.
Fauchet (Claude), député du Calvados à la
Convention nationale, 756, 935, 937, 952,
953.
Faure (Jean-Pierre), président de la sec-
tion de la Montagne, 881.
— (Pierre-Joseph-Denis-Guillaume), député
de la Seine-Inférieure à la Convention
nationale, 124-127.
Faux-monnayeurs à Paris (agent de), 472.
S42
ÎAbLE ALPHABÉTIQUE
Faye( Gabriel), député de la Haute-Vienne
à la Convention nationale, 128-130.
Faye, chirurgien major de l'armée d es
Alpes, 1276.
Fayolle (Jean-Raymond), député de la
Drôme à la Convention nationale, 131-
133, 184, 188.
Fédéralisme (assassinat de Marat par le)
840; (commune de Quintin, hostile au),
136, 137; (correspondances et écrits fa-
vorisant les projets du), 335; (déclara-
tion du député Richou hostile au), 286 ;
à Caen, 26, 27 ; dans le Midi, oa ; de la
municipalité et du district de Brest,
1233; entre les sections du Contrat
Social et de Mauconseil, 59S; prêché
dans les départements, 807.
Fédéraliste (maire de Menton), 213.
Fédéralistes (administrations aux mains
des), 58, 1053; (commissaire du pouvoir
exécutif dans l'Eure, ayant tenu le lan-
gage des) 1311; (complots des), 1033;
(demande de mesures contre les), 822;
(faubourg Sainl-Anloine travaillé par
les), 1260; (presses) du département de
l'Eure, 283; (signe de ralliement des),
1232 ; de Tonnerre (démonstrations in-
décentes et danses des), 766; contre
révolutionnaires (journaux et discours
des), 345.
Fédération du 14 juillet 1790 (bannières
de la), 1012; du 10 août 1793, 26, 984-
1059.
Fédérés (complots tramés au Club des
Cordeliers par les), 462; (maison de jeu
envahie par de prétendus), 485; (réu-
nion au Club des Cordeliers des), 462;
aux obsèques de Le Peletier de Saint-
Fargeau, 396.
Félix (J.-B.), professeur de musique, 552.
Femme déguisée en homme (arrestation
de), 433, 1140; souffletée pour propos
inciviques, 1413 ; suspecte, costumée en
amazone, 625.
Femmes (chansons abominables contre les
.lacobins, chantées par une troupe de),
1355 ; (déserteurs prenant des déguise-
ments de), 482; (émeute sur le boule-
vard du Temple, provoquée par des),
1259 ; (énergie des) lors des journées
d'octobre 1789,472; (fustigation de) chez
un boulanger, près des Messageries,
1287 ; (imprécations contre les commis-
saires civils des sections par des), 1243 ;
(invectives adressées aux dépulés à la
Convention par deux), 556 ; {Marseillaise
chantée aux Tuileries par un chœur de
jeunes), 674; (ordre d'excluredes camps
et armées les), 506, 554 ; (ouvrages re-
latifs à l'habillement et à l'équipement
des volontaires confiés auxl, 1120, 1151,
1160, 1182, 1187, 1197, 1200, 1288, 1340,
1346 ; (porL de la cocarde au bonnet par
les), 1352 ; (propos sur l'assassinat de
Marat tenus par des), 740; (rixe de) à la
porte d'un boulanger, 1288; aristocrates
(liaison de Santerre avec des), 524 ;
attroupées aux portes des boulangers
(envoi à Sainle-Pélagie des), 1292, 1300;
attroupées dans le vestibule de la Con-
vention, 597, 598 ; blasphémant dans les
groupes contre les dépulés de la Con-
vention, 1225; débauchées (expulsion
par de jeunes polissons aux Tuileries
des), 1402; déguisées en hommes (en-
rôlements comme volontaires de), 445,
475; égarées (attroupement à la Gre-
nouillère et au port Saint-Nicolas de),
716, 717 ; infectées de la maladie véné-
rienne dans les armées, 1370 ; passant
du pain sousleurs jupons aux barrières,
1325; patriotes (fustigation au Marché
Saint-Eustache de), 1359; patriotes du
café Beaucaire et des abords de la Con-
vention, 594 ; portant des cocardes (fusti-
gation de), 1355, 1357 ; publiques (vi-
sites chez les), 1145; publiques du Palais-
Egalité (incivisme et débordements des),
1295 ; révolutionnaires (Société des), 765,
1187, 1337; soldées de la terrasse des
Feuillants, 561, 598, 617 ; sur la terrasse
des Feuillants (propos des), 468; sus-
pectes à la porte des boulangers (invec-
tives des), 526; en relations avec des
prêtres réfractaires, 1343; sans asile,
couchant dans des échoppes du Marché
Saint-Jean, 426 ; sans cocarde (fustiga-
tion de), 1347; de Belleville (quartier de
la Courtille rempli de), 1231 ; du Fau-
bourg Saint-Antoine (propos tenus aux
Halles par des), 530; du Faubourg Saint-
Germain (affluence au couvent des An-
glaises de), 489; du Faubourg Saint-
Germain (rixe au sujet des cocardes par
TA6LE ALPHABÉTIQUE
5i3
les), 1306, 1314; des gendarmes de la
33« division (réclamations des), -1068 ;
de la Halle (crainte du Comité révo-
lutionnaire et de la guillotine chez les),
712; (dispute au sujet de la cocarde
entre), 1339; (domestiques excitant les),
1461 ; (explications au sujet de la pro-
cession de Saint-Eustaclie, demandées
par les), 670 ; (fermentation au sujet de
la cocarde chez les), 1367 ; (gros mar-
chands invectives par les), 648; (péti-
tion relative aux prisons faite par les),
594; (pillage des épiciers par les), 435;
(propos inciviques des), 1452.
— des Halles (attitude sur le passage de
la procession de Saint-Leu des), 654;
(sentiments aristocrates chez les), 617.
— du Marché Saint-Martin (fermentation
des), 1357.
— des officiers d'un bataillon de gendar-
merie cantonné à Ardres (don patrio-
tique des), 1476.
— du peuple (acharnement contre les
épiciers des), 435.
— de la Salpêtrière (libertinage et insu-
bordination des), S14.
— de la section du Finistère (arrestation
des suspects, demandée par les), 584 ;
de la section des Invalides (demande de
distribution d'ouvrage par les), 1292 ;
de la section du Temple (écrit proposant
la suppression des fêtes et dimanches,
hué par les), 1272 ; des sections (récla-
mations de), au Comité de salut public
du Département, 1160.
— de la Société fraternelle (garde montée
à la Convention par les), 602; (venue
aux Jacobins de), 606.
— d'une Société populaire (émeute occa-
sionnée par des), 597.
— de Versailles (députation à la Conven-
tion de), 543, 548, 552.
Feneaux, secrétaire du Comité de sûreté
générale, 786, 970.
Féodalité (cachet avec signes proscrits de),
172; (marques de) à Asnières et à la
Villette, 1292, 1300, 1320.
Fer (hausse du prix du), 466.
Ferai (citoyen), chargé de fabrication
d'armes, 1182.
Fer blanc (réquisition et renchérissement
du), 1459.
Ferme générale (commis supprimé de la),
1493.
Fermentation populaire causée par l'ar-
restation d'Hébert et de Varlet, 640 ; par
l'arrivée de Miranda à Paris, 495 ; par
la cherté des vivres, 572, 634, 672, 691,
697, 699 ; par le port de la cocarde,
1357, 1365, 1366; par les revers de la
Vendée, 1413; contre les députés Gi-
rondins, 613.
Fermes générales (maison d'arrêt des) :
détention des députés : Blanqui, 37 ;
Blaux,46; Bohan,54; Dabray, 83; Faure,
125; Faye, 129; l.e Breton, 198,199;
Massa, 217, 218; Royer, 316; transfè-
rement des députés : Rabaut-Pomier,
264; Richou, 291.
Fermiers (accaparement de subsistances
par les), 1420 ; (achats de grains par
l'administration des Subsistances chez
les), 1189; (obligation de battre les
grains, imposée aux), 1234; (spéculations
et négligence des), 432; (spéculations
sur les avoines près deSenlis des), 1421.
Fermiers généraux (magasins de denrées
des), 432.
Ferrand de la Cahssade (Jean-Marie Be-
cAvs), général de division, 1502.
Ferret, probablement Serret (Alexis- Fran-
çois), commandant de la place et du
port d'Ostende, 488.
— marchand de bois, 1210.
— membre du Comité révolutionnaire de
Champigny, 900, 901.
Ferrieux (Pierre), perruquier, 49.
Feriiuux (Etienne-Joseph), député du Jura
à la Convention nationale, 134, 135.
Fers (député girondin chargé de), 20.
Fête au Champ delà Fédération (ajourne-
ment de la), 536.
— à l'Eternel (célébration de la), 287, 289.
— Dieu (procession de la), 620, 635.
— de l'hospitalité, 519.
— des martyrs de la Liberté à Vaugirard,
888-890.
— de Saint-Cloud, 1241, 1356.
— des Sans-culottes au Champ de la Fé-
dération, 530, 552.
— de la superstition dans la commune
de Bussière, 919.
— champêtre dans le parc de la maison
de Grenelle, 1143.
844
TABLE ALPHABETIQUE
— civique des Champs-Elysées, 712; pour
l'inauguration des bustes de Marat et de
Le Peletier par la section des Arcis,872;
pour l'inauguration des bustes de Marat
et de Le Peletier par la section de la Cité,
848; de la section des Lombards en
l'honneur de Marat et de Le Peletier, à
Saint-Jacques-le-Majeur, 856; en l'hon-
neur de Le Peletier et de Marat à Saint-
Roch, 1316; en l'honneur de Marat à
Epinal, 840; en l'honneur de Marat et
de Le Peletier à Mèze, 869.
— nationale de l'Unité et de l'Indivisi-
bilité de la République du 10 août 1793,
26, 157, 714, 984-1059; (ordre du jour
de la garde nationale pour la), 1141.
— patriotique de la section du Mont-
Blanc en l'honneur de Le Peletier et de
Marat, 864, 868; de la section du Fau-
bourg Montmartre en l'honneur de
Marat et de Le Peletier, 852.
— pour la plantation du chêne de la Fra-
ternité sur la place du Carrousel, 400 ;
pour la translation des archives des
Liégeois à la salle d'Egalité, 517.
Fêtes de l'Eglise (transformation en fêtes
de la Liberté et de l'Egalité des), 670.
— de la Liberté, de l'Egalité et de la Réu-
nion (fêtes de l'Eglise transformées en),
670.
— de la Pentecôte (chômage des Sans-
culottes durant les), 614.
— annuelles en l'honneur de J.-J. Rous-
seau, instituées par le peuple genevois,
. 772.
Feu d'artifice en réjouissance de la mort
de Marat, -900-902.
■Feuillant (Etienne), journaliste, 631, 1089,
1123, 1467.
Feuillants (canonniers des), 565; (parti
des), 488, 688, 783, 1397; (réserve dans
le bâtiment des), 488.
Feuillard (Pierre-François), garçon de
l'hôtel de la Providence, 942, 953.
Feuille de Paris, journal, 1208, 1221,
1417.
Feuille des débats de la Société des Jacobins,
1433.
Feuille du salut public (la), journal, 1181.
Feuille quotidienne (la), journal consacré à
l'instruction du peuple, 1413.
Feurs (Loire), sqpiélé populaire, 858.
Féval (Jean -François), notaire, officier
municipal d'Argentan, 777.
Février (Dominique), restaurateur au Jar-
din de l'Egalité, 405.
Fiacre (arrestation du général Dillon dans
un), 1430; se dirigeant sur Belleville (ar-
restation d'un), 1106.
Fiacres (dessein de réquisitionner les
chevaux de), 582, 586; (place de), 542
(suspects passant la huit dans les), 1346
(voitures d'émigrés converties en), 1119
circulant la nuit (visite des), 506, 1109,
1120, 1358.
Fielval (Pierre-Rémy), aristocrate sus-
pect de la section du Mont-Blanc, 1344,
1353.
Fièvre intermittente (député Rouzet, miné
par une), 308, 309; putride (député Ri-
bereau, malade d'une), 268; tierce (dé-
puté Laurenceot, malade de la), 185,
186; tierce (député Massa, relevant de
la), 211.
Fièvres (prisonniers de la Conciergerie,
décimés par les), 22.
FiGUET (Claude), administrateur au Dépar-
tement de Police, 729, 1533.
Filasse (accaparement de), 1432.
FiLHOL, membre du Club des Fédérés,
532.
Fille du monde (membre de l'ancien Par-
lementréfugié chez une), 1110; publique
jetée par la fenêtre au Palais-Egalité,
1408.
— publiques (arrestation sur le gazon du
Louvre, la nuit, de), 405; (émigrés ca-
chés dans les chambres des), 485; (pro-
jet de tricoter des bas de laine pour les
soldats par les), 1356; du Palais-Royal
(plaintes des), 1324; (présence dans la
caserne de Babylone de), 483; (soldats
trouvés la nuit dans les rues avec des),
415.
Filles-Saint-Thomas (maison des), 1261.
Filleul, secrétaire de la section du Con-
trat-Social, 779.
FiLLioT (Pierre -Jean -Baptiste), aide de
camp du général Leforl, 1143, 1147.
Financiers (assemblée de) à Grenelle, 668.
Finistère (députés du département du) :
Blad, 26-31; Bohan, 52-54; Quein.nec,
259.
— (insurrection du département du), 26.
TABLE ALPHABÉTIQUE
B45
FiosAQi'E, marchand de vins sur le bou-
levard du Temple, 1466.
FioT (François-Louis-Joseph), officier de
paix, 924.
Flamands (accaparement d'or et d'ar-
gent par des), 1294.
Flers (Louis-Charles de La Motte A.nc.o
de), général, 488.
Fleureau (Nicolas), portier, gardien de
scellés, 70.
Fleurs de lis à la place des fiacres, rue
Montmorencj', 542; sur la boutique d'un
perruquier, 540.
Fleury (Honoré-Marie), député des Côtes-
du-Nord à la Convention nationale, 136-
140.
Flotard (Jean-Pierre), chirurgien- major
au 1" bataillon, 1305, 1318, 1334.
Flottille pour la défense des Côtes (for-
mation d'une), 302.
Foin (détournement par les charretiers
de), 1363.
Foins entassés (pourriture de), 1237, 1269.
Foire de Sceaux (bœufs amenés à la),
569.
Fonctionnaires publics (dispense du ser-
vice dans la garde nationale aux), 467.
Fonderie de l'Arsenal, 391.
— du Faubourg Saint-Antoine, 508, 512.
— de canons à Chaillot dans les ateliers
Périer, 525, 1283.
Fonderies de canons (activité des), 1450;
(défaut d'ouvriers tourneurs et foreurs
dans les), 673; do bataille, 515, 547.
FoNFRÈDE (Jean-Baptiste Boyer-), député
de la Gironde à la Convention natio-
nale, 680, 1473.
Fo.ntaine (Georges-Antoine), agent du Co-
mité de salut public du Département de
Paris, 1100, 1182.
Fontaine de l'Echaudé, 1116.
— de Grenelle, 1570.
— Maubuée, 1145.
— de la régénération sur les ruines de la
Bastillo, 1025.
Fontainebleau, cantonnement de la Lé-
gion des Alpes, 551.
— château, 844.
— place de la Montagne, 844.
— société populaire, 844.
Fo.ntbonne (Alexandre- Louis de), colonel
du 18« régiment d'infanterie, 360.
T. IX.
Fontenay-anx-Koses (Seine), boulan-
gers, 1350.
Fontenay-le-Peuple (Vendée), quartier
du général d'Ayat, 502.
Fontenay-sous-Bois (Seine), argenterie,
1429.
Forage de canons dans les ateliers Périer,
1283.
Force (prison de la) : bâtiment neuf, 54, 82.
— canonniers y envoyés pour refus de
service, 1438.
— (chirurgien de la maison d'arrêt de la
Petite), 1527.
— concierge, 214.
— demande de translation par le député
Bailleul, 22.
— détention des députés : Amyon, 184,
183; Blad, 27, .30; Blanqui, 34, 33, 184,
185;Blaux, 41,46; Bohan, 54; Caze-
neuve, 354 ; Dabray, 76, 78, 82, 84 ; Du-
busc, 102; Faure, 124; Estadens, 184,
183 ; FayoUe, 132, 184, 185 ; Fleury, 138;
Olivier-Gérente, 152, 153 ; Girault, 157;
Guiter, 167 ; Jary, 172 ; Laurenceot, 184,
186; Lefebvre, 202, 204-206; Massa, 211,
212, 214, 215 ; Louis-Sébastien Mercier,
222, 224-226, 229; Obelin, 248; Periès,
cadet, 184, 185, 250 ; Richou, 274-277,
279, 295 ; Royer, 184, 185, 314, 315 ;
Ruault, 323, .324; Salmon. 184, 185, 335,
337, 338; Serre, 353, 359 ; Soubeyran de
Saint-Prix, 362,365,367, .372; Tournier,
250, 375, 376,
— (détention de Vincent Formalcone,
vénitien, à la), 873; (détention au secret
de la duchesse de Bourbon à la), 1526.
— écrou d'un cocher de fiacre violent,
428 ; d'un grenadier du l" bataillon de
Paris, 1179; d'un hussard du 8° régi-
ment, 418; d'un individu entretenant
commerce avec les prisonniers, 596;
d'un ex-receveur des finances, 1467.
— envoi des auteurs et directeurs du
Théâtre du Vaudeville, 1361; de la femme
Lorrain, commerçante suspecte, 1410;
du sieur Vincent, président de l'Assem-
blée générale de la section du Temple,
1346.
— (facilité d'accès trop grande à la), 1393.
— galerie delà dette, 46, 54, 82.
— (gendarmerie des tribunaux et canon-
niers de réserve à la), 1141.
35
546
TAbLE ALPHABÉTIQUE
— greffier, 186.
— incarcération d'Adam Lux, député de
Mayence, 788, 972, 973 ; du sieur Cra-
part, imprimeur, H83; d'un citoyen dé-
guisé, 1264; d'un marchand d'argent,
1175.
— infirmerie, 46, 54, 185.
— (massacres de septembre à la), 668.
— médecin, 184.
— mort du député Doublet, y détenu, 155.
— ordre d'y écrouer les députés : Derazey,
93, 94; Garilhe, 147; Le Breton, 195.
— (réintégration de l'acteur Larive à la),
1361.
— (transfèrement à Bicètre de prison-
niers de la), 1257, 1260.
— réputée prison militaire, 479.
Force armée (Palais de l'Egalité investi
par la), 402; à Jagny (envoi de), 1379.
FoREST (Jacques), député de jftbône-et-
Loire à la Convention nationale, 141-146;
sa femme, 141.
— (Nicolas), vinaigrier à Dijon, 961, 962,
966.
FoHBSTiKR (Pierre-Jacques), député de l'Al-
lier à la Convention nationale, 814.
Forges (maître de), 638.
— pour la fabrication des armes (cons-
truction par la section de Bonne-Nou-
velle de), 855, 1214; (préparatifs dans le
Faubourg Saint-Germain afin d'établir
des), 1333.
FoRMALCONE (Vincent), canonnier de la
section de Beaurepaire, 828, 873.
Fort-Hercule, nom révolutionnaire de
Monaco, comité de surveillance, 213 ;
société populaire, 213.
Forts de la Halle (exactions des), 1168,
1171; (propos inciviques tenus parles),
553; pour les farines (députalion au
Comité de salut public du Département
des), 1187.
FoucAULD (Jean-Amable) dit Saint-Phix,
acteur du théâtre de la Nation, 1470.
Foucault (Etienne), juge du Tribunal ré-
volutionnaire, 943, 955, 967, 975, 982.
Fougères (Ille-et- Vilaine), invasion des
rebelles de la Vendée, 199.
Fooghasse (femme), principale locataire
de la maison Virginie, 306.
FouQuiER-TiNviLi.K (Autoine-Quenlln), ac-
cusateur public près 11! Tribunal révolu-
tionnaire, 728, 894, 898, 901, 905, 910,
911, 914, 928, 929, 932, 934, 939, 945,
951, 958, 959, 963, 964, 972-975, 977.
FouRCROY (Antoine-François), député de
Paris h. la Convention nationale, 814;
professeur au Lycée des Arts, 1479.
Fourneaux (construction à la Place Royale
de), 1439.
FouRNEROT (François-Louis), membre du
Comité de salut public du Département,
1096, 1116, 1127, 1151, 1157, 1168, 1173,
1200, 1208, 1214, 1305, 1320, 1363, 1364,
1391, 1429, 1437, 1447, 1467.
FouK.MER (Claude), dit l' Américain, révolu-
tionnaire, 462, 470, 534.
— (Claude-Marie), ex-curé de Saint-Maur,
1185, 1208.
— (Jean), maire d'Asnières, 1437.
— jeune volontaire, 459.
— (Jeanne-Elisabeth Roque, veuve), 1164,
1214.
FouRNOT (Jean), boulanger de l'armée des
Ardennes, 1187.
Fracler, boulanger, rue de la Tournelle.
1097.
Fraguier (citoyen), correspondant du
prince de Conti, 1355.
Frais de voyage des commissaires chargés
de la translation des Bourbons, 1545,
1346, 1563, 1564.
Francastel (Marie-Pierre-Adrien), député
de l'Eure à la Convention nationale,
833.
France (rapport demandé aux Comités
sur la situation générale de la), 85 ;
(réunion des communes des districts de
Sarreguemines et Bitche à la), 43.
Fhanchet (André-François), de la section
de la Cité, membre du Comité de salut
public du Département, 1069, 1081,
1113, 1140, 1142, 1191, 1194, 1197, 1223,
1278, 1281, 1301, 1304, 1303, 1334, 1379,
1391, 1400, 1410, 1447.
— orfèvre, 596.
Franqubville, chargé de recevoir les rap-
ports des observateurs de la Police, 1303.
Fraternisation du général Beauregard
avec les officiers ennemis, 1364; du
maire d'Asnières avec les habitants
imposée, 1437 ; des sections des Lom-
bards et de l'Observatoire, 397 ; de la
.Société des Défenseurs de la Républitpio
à
tABLE ALPHABÉTIQUE
547
avec les députés de la Fédération du
10 août, 1128.
Fraudeurs (Comité révolutionnaire de la
Ville composé de), 680.
FnEMo.Nï (Antoine), prisonnier de l'Abbaye,
1131.
Frecine (Augustin-Lucie), député de Loir-
et-Cher à la Convention nationale, 829.
Frère cordonnier (amas de pains chez un),
493.
Frères de la Charité (maison de Charentoii-
Saint-Maurice des), 1308.
— servants de l'hôpital de la Charité (émi-
grés déguisés en), 318.
— tailleurs (communauté des), 1210.
Fresque (Madeleine-Gabrielle La Roche
BouissEAU de), femme du sieur Debar,
capitaine de vaisseau, 1203.
Fricot (Marie- Louise Dumas, femme), ou-
vrière en linge, 933.
Fripiers (achat d'uniformes et d'armes in-
terdit aux), 468, 629.
Friponnerie des bijoutiers du Palais-
Iloyal, 14ol ; des bouchers, 080, 084;
des marchands de bois etde charbon, 540.
Friponneries de la Commune du 10 août,
:;o3.
Fro(;kt (citoyen), tenant une pseudo mai-
son de jeu, 1107.
Froidure (Nicolas-André-Marie), adminis-
trateur au Département de Police, 93,
1333, 1334.
Fusillier (Jean-Nicolas), cordonnier, 747,
738.
Fusils (accaparement chez les armuriers
des), 310; (ateliers publics fabriquant
des), 14;i0; (coups de) tirés do l'île Lnu-
viers sur la sentinelle du jardin de l'Ar-
senal, Uy.i; tirés par les fenêtres à l'E-
cole militaire, 070; tirés sui' le boulevard
des Invalides, 410; (distribution à l'Ai-
scnal aux sections de), 393; (expédition
de) aux armées, "iOi, SOI, 300, yi'i'.'i; à
MAcon, 1170; à Tours, 378, 393; (fabri-
cation chez un serrurier de), 193; (sai-
sie dans la section du Luxembourg de
3,000), 493; destinés à l'armée du Var,
300 ; destinés aux années des Pyrénées
et des Côtes, 521 ; trouvés au château do
bizy (saisie et dépôt à la maison com-
mune de'Veriion de), 1521; pour l'ar-
mement clu bataillon de la Côtc-dOr,
313; à réparer (envoi à l'Arsenal de),
419.
Fustigation (femmes du Faubourg Saint-
Cermain fréquentant la chapelle des
Anglaises, menacées de), 489; de femmes
chez un boulanger, près des Message-
ries, 1287; de femmes portant des co-
cardes, 1333; de femmes patriotes au
Marché Saint-Eustache, 1339; de femmes
sans cocarde ou la portant sur le sein,
1347; de Théroigne de Méricourt, sous
le vestibule de la Convention, 397, 398.
Caii.na.nt (Jean-Nicolas-Victor), administra-
teur au Département de Police, 147.
(iAiLLARi) (Félix), directeur du Théâtre de
la République, 1118.
Galiottes (mesures pour empêcher la sor-
tie du pain parles), 701.
(iALLAis (citoyen), 1127.
Gallois (sieur), 92.
Gamelles pour les armées (fournisseurs
de), 1459.
(iANAC, quincaillier, 1459.
Gap (Hautes-Alpes), district, 330.
GuiAT I Dominique-Joseph), ministre de
l'intérieur, 472, 543, 340, 530, 332, 333,
338-363, 57.3-576, 379, 380, 382-383, 388-
392, 395, 399-601, 003, 604, 608, 610-
012, 014, 017, 018, 020, 021, 031-633,635-
037, 043-043, 048,649, 031-036, 639-001,
000, 668-670, 674, 677, 680, 681, 683-
685, 087, 088, 690, 693-696, 699, 700,
702, 703, 703, 708, 987, 988, 1525.
Gard (députés du département du :) Au-
iiiiv, 10-12; Rabauï-Pdmier, 260-267.
— mission du représentant Olivier-Gé-
rcnle, 136.
Garde autour de la maison de Manil, 522.
— du Temple (mesures relatives à la),
427, 313, 517, 323, 639.
(iarde-MeubIc (arrestation de Restuul,
gardien du), 339 ; (mobilier de Jossetdc
Saint-Laurent mis au), 1190; (poste du),
1003, toOO; (prêt pour les députés à la
Fédération de la literie du), 1017 ;
(sortie d'effets du citoyen Thierry, se
trouvant au), 1667 ; (soustraction des
diamants du), '•V-i2.
548
TABLE ALPHABETIQUE
Garde nationale du Cher (veuue à Paris
de la), 525.
Garde nationale parisienne: abus résultant
des remplacements, 1316.
— adjudants généraux d'artillerie pour
le service des canonniers, 641.
— bataillon de Saint-Rocli, 1274.
— caserneraenl, ;J63, 371.
— commandant général de la force armée
(Hanriot), 657, 658, 662, 702, 705, 706,
708; commandant général provisoire
(Boulanger), 605, 608, 617 ; comman-
dant général adjoint (Recordon), 638 ;
(commandant général adjoint (Mathis),
H28.
— compagnies (dédoublement des), 1103,
1155.
— conférences sur le service, 1097.
— contrôles des bataillons et des compa-
gnies, 523, 1165.
— destitution des capitaines négligents
(menace de), 531.
— écolo théorique et pratique d'offlciers
et de sous-officiers, 419, 420, 482, 500,
323.
— état-major, 427, 494, 496, 499, 510,615,
692, 1163.
— exercices à feu des canonniers, 523,
527, 689, 718, 719, 1065, 1071, 1176,
1198.
— habillement, 404.
— l''» légion, 406, 426, 4.30, 440, 444, 452,
519, 523, 329, 531. 333, 336, 337, 539,
718, 1060, 1065, 1093, 1097, 1133, 1176,
1198; 2- légion, 403, 415, 440, 444, 447,
452, 477, 482, 519, 537, 539, 615, 718,
1060, 1071, 1133, 1141, 1176, 1198, 1224;
3« légion, 383, ,394, 399, 414, 416, 426,
428,430,433, 440, 444, 432, 480, 481,
519, 523, 327, 718, 1003, 1128, 1133,
1141, 1176, 1198; 4« légion, 405,406,
409, 426, 428, 430, 433, 440, 447, 460,
479, 481, 482, 519, 523, 331, 718, 1065,
1071, 1097, 11.33, 1141, 1176, 1198;
5« légion, 411, 426, 4.36, 440, 310, 718,
1065, 1071, 1133, 1176,1188,1198; 6« lé-
gion, 409, 428, 519, 593, 718, 1071, 1133,
1141,1176, 1188,1198; légions chargées
de la garde du poste du canon d'alarme
du Pont-Neuf, 1093; légions formant la
haie aux obsèques de Le Peletier de
Saint-Fargeau, 396; à la fête de la plan-
tation du chêne de la Fraternité, 400;
légions (revue des tambours des), 494,
701.
— mépris des soldats des légions étran-
gères pour elle, 520.
— ordre du jourpourlafête du 10 août 1793,
1141.
— (rapport général des légions), 383.
— service (fonctionnaires publics dispen-
sés du), 467; (réglementation du), 476,
317, 1310; d'ordre pour la fête de l'Hos-
pitalité, 319.
Garde-robe du député Rouyer, 304.
Gardiens des scellés chez le député Mer-
cier (procédés vexatoires et payement
des), 223, 224, 227, 229.
Gargotiers sous des parasols au cimetière
des Innocents, 614.
Garilhe (François-Clément-Privat), député
de l'Ardèche à la Convention nationale,
147-150.
(iARiN (François-Etienne), administrateur
au Département des Subsistances, 470,
475, 478, 1084, 1083, 1089, 1090, 1092,
1094, 1096, 1103, 1112, 1113, 1189.
(Jarnier (Anloine-Marie-Charles), député
de l'Aube à la Convention nationale,
116, 170.
— (François-Marie), greffier de la section
du Panthéon-Français, 1210.
Garnier-Anthoine (Claude-Xavier), député
de la Meuse à la Convention nationale,
835.
Gascons (franc parler de), 346.
Gaspard (temme), demeurant Faubourg du
Roule, 133Q.
Gasse, marchand de Rouen, 1366, 1382.
Gaston (Heymond), député de l'Ariège à
la Convention nationale, 814.
Gaïcher (maison), à Bordeaux, 1338.
Gaudechaux-Trenelle (Moïse), citoyen de
la section Beaubourg, 1474.
(Jaulï, ex-commissairo des guerres, 10.
Gaultier, médecin à Paris, 1489.
(iAUTHiEn, inspecteur de police, 361.
— suspect, 1381, 1442.
Gautier, observateur de la Police, 441.
Gavodan (Pierre -Abraham), acteur au
Théâtre lyrique, 1433.
(Jay-Vernon (Léonard), député de la Haute-
Vienne à la Convention nationale, 174,
175, 814.
TABLE ALPHABÉTIQUE
549
Gazette française (la), journal, li'iO.
Gazette universelle (la), journal, HO!!.
Gazettes allemandes (café recevant les),
516.
Gelin, citoyen de la section de la Fontaine
de Grenelle, 174.
Genard, serrurier machiniste, 781.
Genat (citoyenne), gardienne de scellés,
271.
Gendarme (^ consigne forcée par un), 529;
(émission d'un faux assignat par un),
607; récalcitrant (écrou à l'Abbaye d'un)
587.
Gendarmerie (cantonnement à Ardres du
2° bataillon de la 2" division de), 1476;
(cantonnement à Lille de la 31" division
de), 1506; (inspecteur de la 1" division
de), 1504; (ivresse d'un chef de poste
de), 440; (lieutenant-colonel de la !■•' di-
vision de), 113 ; à pied et à cheval (postes
dans le jardin des Tuileries de), 461 ; de
la 29<| division (réserves au Louvre et à
la Conciergerie de la), 1141 ; de la 31' di-
. vision (réserve à l'Abbaye de la), 1141.
— dos tribunaux (capitaine de la), 1504;
(incivisme d'un brigadier de la), 1204 ;
(réserve à l'Abbaye, à la Conciergerie
et à la Force de la), 1141.
Gendarmes (arrestation de nuit et envoi à
l'Abbaye de), 440; pris de vin (arresta-
tion de), 414, 1003; (député Michel
gardé à vue par trois), 236, 238, 240,
242; (jugements du Tribunal révolution-
naire improuvés par les), 588; (manque
d'effets d'habillement et d'équipement
pour les), 1113; (refus de départ de
compagnies de), 594; casernes rue Saint-
Victor, 565, 571, 602; chargés de la
garde des papiers du député Rouyer,
304; payés et nourris par le député
Forest, 146; revenant des frontières
(ordre d'arrêter les), 496; séjournant à
Paris (irritation contre les), 534, 545,
540, 548, 597 ; se trouvant à Paris sans
permission (arrestation des), H9."i; sou-
doyés par dos habitués de maisons de
jeu, 466; vainqueurs de la Bastille (dé-
part des), 467; vainqueurs de la Bastille
(service funèbre pour Le Peletier de
Saint-Fargeau, célébré parles), 475; de
l'armée de Dumouriez (défection des),
488; de garde à l'Abbaye (état d'ivresse
des), 394; do la 33' division (réclama-
tions des femmes des), 1008.
— des ports, pourvus de cartes, 502.
— des tribunaux (mauvais propos sur les),
1409; (projet d'utiliser les), 090; pour-
vus de cartes, 502.
Gènes {Riviera de), 213.
Genève, comité provisoire d'administra-
tion de la ville et Ilépublique de), 774.
— famille de Marat, y domiciliée, 772.
— (procureur général de la République
de), 773.
— (résident de la République française
près la République de), 772, 796.
— secrétaires d'état, 774.
Geneviève de Brabant, sa légende, 699.
Genevois (bons patriotes), 772 ; (club ré-
volutionnaire), 773.
Ge.\ûis (Jean-François), de la section des
Amis-de-la-Patrie, membre du Comité
de salut public du Département, 1081,
1086, 1121, 1127, 1147,1160, 1177, 1182,
1187, 1194, 1208, 1223, 1229, 1318,1320,
1304, 1447.
Ge.nson.nk (Aimand), député de la Gi-
ronde à la Convention nationale, 362,
574. ■
Genti ou Gentv (Nicolas-Joseph), brodeur,
690, 695.
Gentil (Baptiste), citoyen de la section des
Arais-de-la-Patrie, 1569.
Gentil, lisez Genty (Nicolas-Joseph), vice-
président de la section du Contrat-
Social, 779 ; commissaire du ministre do
la guerre, 1364.
Georges III, roi d'Angleterre, 488.
Gerente (Joseph-Fiacre Olivier), député de
la Drôrae et de Vaucluse à la Conven-
tion nationale, 151-156; sa femme, 151,
153-155.
Germain, rédacteur du journal la Qtioti
dienne, 1107, 1108.
GÉROME, lisez Jérôme (Nicolas), administra-
teur de la Police régénérée, 264.
Gers, complot contre-révolutionnaire y
fomenté, 1261.
— députés du département: Descamps, 98,
99, 179; Laplak-.ne, 176-182; Moysset,
179, 240, 247.
— mission du représentant Laurence, 296.
Gervoise (Nicolas), membre du directoire
du district du Bourg de l'Egalité, 889.
.••.:io
TABLK ALPHABÉTIQUE
(iKSSKXT, gcnilainif, 7(>:t.
GiBERT, administrateur des Postes, 801.
aien (Loiret), habitant, 876.
GiLLKT, garçon perruquier, H08.
Girard (Pierre-Dominique), commandant
du second balaillon Marseillais, 684.
GiBAiiDiN (Th(^odorp-Louis), notaire à Cham-
pigny, itoo-yo:t.
— peintre, son frère, 900, 902, 903.
GmAL'ii (Pierre-Marin), archiloote du Ui'-
partemcnl de Paris, 827, HM, Hi>, 8i-7.
GiRAULT (Claude-Joseph), député desCôles-
du-Nord à la Convention nationale, i;i7-
161.
Girondins (Marat démasquant les), ;j40 ;
(menaces d'attenter à la vie des), iiiO ;
(parti des), S09, 601.
GiRou.\HT (Jacques Villers), imprimeur-
libraire, 1086, 1089.
GiROULT, porteur d'eau de la fontaine de
Grenelle, l.')70.
GiROusï (Jacques-Charles), député d'Kure-
ct-Loir à la Convention nationale, 162.
GisoRs (Alexandre-Jean-I$aptiste-Guy dei.
architecte, 1000, 1007.
Gisors (Eure), garde nationale, 283.
— habitant, 282.
— maire, 282.
— société populaire, 283.
— ville, 284.
Gobelins (ta[!isseries des) étalées pour la
procession de la Fête Dieu, 670.
GODEFBOY (Charles-François-Marie), député
de l'Oise à la Convention nationale, 837.
GoDEFROv, teneur de maison garnie, 4, 0,9.
GoDi.NKAU (Josoph-Simon), teneur de mai-
son meublée, 28, 30.
GonoT, banquier en cour de Rome, 1443.
GoniER (Louis-Jérôme), ministre de la jus-
tice, 173, 932,963, 1322-1320, 1528-1.330,
1333,1302, 1364.
GoisiER, observateur de la Police, 623.
GoiiAun (dame), femme Oriol, aristocrate,
1443.
GONCHO.N (Clément), orateur du Faubourg
Saint-Antoine, 1140, 1227, 124S.
Gonesse (Seine-et-Oise), district, 1364,
1438.
— moulin, 714.'
GoRANi (Joseph, comte), publiciste italien,
383.
GoRSAs (Anloino-Joseph), député de Seine-
etOise à la Convenlinn nationale. 437,
334, 564.
Gossui.N (Conslant-Joseph-Eugène), député
du Nord à la Convention nationale, 833,
906, 1042, 1059.
GuLGES (Olympe de), femme révolution-
naire, 1367.
Gom.ARï (Jean-Hapliste), membre du Co-
mité révolutionnaire de la seclinn de
l'Observatoire, 347.'
GoL'MAZE, observateur de la Police, 344.
GoupiLLEAU [de Fo.nte.nay] (Jcan-Frauçois-
Marie), député de la Vendée à la Con-
vention nationale, 1274.
Goui'ii.leau de Mo.NïAiGU (Philippe-Charlcs-
Aimé), député de la Vendée à la Con-
vention nationale, 835.
Goutte (député Faye, malade de la), 129;
(député Forest, malade de la), 143, 146.
Gouverneur, commissaire du Comité de
salut public, en mission dans les Côtes-
du-.\ord, 161.
(;rains (achats directs chez les cultivateurs
et fermiers de), 1189; (château d'Ecoucn
contenant un magasin de), 1231, 1301;
(demande de recensement général des),
1197; (disette des), 1238; (enlèvement
clandestin de), 1211; (Halle au Blé bien
fournie de), 1393; (libre circulation des),
1086; (maximum du prix des), 602; (pré-
tendu accaparement des), 427; (réquisi-
tion par le district de Saint-Denis de),
1237, 1269; (transport hors Paris des),
647.
— achetés pour l'approvisionnement de
Paris (municipalités arrêtant les), 1084,
1083; (entraves à l'envoi de), 1338; pour-
ris et gâtés (mouture de), 1164; réquisi-
tionnés (cultivateurs de Jagny refusant
de conduire aux marchés les), 1364.
Gramag.nac (Jean-Etienne), marchand do
toiles, 1159, 1410.
Grandi.n (Pierre-Joseph), officier munici-
pal de Passy, 1139, 1173.
(Irandoire, tailleur, tenant chambres gar-
nies, 355, 448.
Ghandpré (Jean-Nicolas Thieriet, dit), chef
de bureau de l'Intérieur au départe-
ment des prisons, 737, 760, 764.
Grandremi, capitaine de canonniers de la
seclion de la Réunion, 477.
TABF.E ALPHABÉTIQUE
mi
Grands-Auguslins (volontaires blessés, re-
çus aux), 482.
Grandvaux (Jura), horloger-mécanicien,
originaire de cette localité, 148S.
Grande conapiralion de. Marie-Anloinrlle,
écrit, 1303.
Grankt (François-Omer), député des Bou-
ches-dii-Rhône à la Convention natio-
nale, 83S.
(iHAxr.Eox (Pierre- Antoine), juge de paix
du canton de Saint-Peray, 363, 364.
tjRAPiN (l.aurent), administrateur au Dé-
partement de Police, 250, 37:).
Gratifications aux concierges et guiche-
tiers des maisons d'arrêt, 46, 54.
Gratton (Antoine -Jacques- Aimé -Emery),
lieutenant de gendarmerie aux Sables-
d'Olonne, 815.
Gravelines (Nord), canonniers, 1239.
— garnison, 1239.
— convoi d'artillerie, 1302.
Gravois (déchnrge sur les boulevards exté-
rieurs de), 403.
■ Gravure représentant Louis Capet et son
fils (vente au Jardin de l'Egalité de),
437.
— des tableaux de David représentant
Marat et Le Peletier, 862 ; en taille douce
du portrait de Charlotte Corday, par
Roy, 960.
Gravures glorifiant Charlotte Corday, 812;
représentant l'assassinat de Marat et de
Le Peletier (étalage de), 1272.
Grebeaiival (Michel-Nicolas), juge au Tri-
bunal révoiulionnaire, 967.
Gbegoirr (Henri), député de Loir-et-Cher
à la Convention nationale, 1058.
Greive (citoyen), originaire des Etats-Unis,
744, 745.
(Grenadiers de la Convention (départ des),
556, 571.
Grenelle, assemblée de financiers et gens
riches, 668.
— (parc de la maison de), 1143.
Gre.nier (Pierre), concierge, 1467.
Grenot (Antoine), député du Jura à la Con-
vention nationale, 163-165, 331.
Grenouillère (attroupement de femmes
à la), 7)0.
Grenus (Jean-Louis), banquier et agioteur,
1238, 1387.
Grève (la), 550, 588, 614, 1343: (charlatan
à la), 570; passage de canons à la Grève,
699.
Gribeauval (ancien secrétaire de), 1274.
Grilles du quai Pelletier (ouverture des),
GuniAUD, fondé de procuration de Ribe-
reau, député de la Charente, 270.
Ghisaho (Jean-François), clerc du sieur
Guillaume, avoué, 1318, 1429, 1437.
Groheht ou DE Grobeht (Jacques-François-
Louis), directeur de la manufacture de
canons de Meulan, 1266, 1409.
Grognet (Jean-Claude), cultivateur à Cham-
pigny, 900.
GuoLLiER (Marie-Louise), tenant l'hôtel de
la Providence, 924, 938, 944, 953.
Gros, serviteur de la duchesse de Bour-
bon, 1553.
Gros-Caillou (calme régnant au), 1314;
(femme suspecte au), 1343; (recrute-
ment des volontaires au), 578; (tabagies
du), 1256.
Grotte flamande, 534, 553.
Grottes du Palais-Egalité, salles de bal, 534.
Grouvelle (Jean-François), ancien officier
municipal, 448, 474; administrateur du
timbre des assignats, 1129.
— (Philippe-Antoine), secrétaire du Con-
seil exécutif provisoire, 392, 465, 498,
1563.
Guadet (Marguerite-Elie), député de la Gi-
ronde à la Convention nationale, 362,
532, 545, 552, 574, 583, 588, 609, 610,
687, 970, 971, 973, 1568.
GuELLAHD (Jacques-Philibert), commissaire
de police de la section du Théâtre-Fran-
çais, 726, 922, 923.
GuENAULT, gendarme, 152.
GuENiN (Pierre), manouvrier à Tonnerre,
915.
GuÉRiN, agent national de la commune
révolutionnaire de Tours, 200.
— boulanger à Paris, 1164.
Guernesey (blé embarqué au Havre pour
l'île de), 1337.
Guerrier (Jean-Baptiste), commissaire de
la section du Contrat-Social en Vendée,
713.
Guêtres pour les troupes (mauvaise qualité
de), 1344.
GuEYDON (Jean-Frauçois), officier de santé,
médecin de la citoyenne Egalité, 1519.
553
TABLE ALPHABÉTIQUE
GuFFROY (Amand-Benoît-Joseph), député
du Pas-de-Calais à la Convention na-
tionale, 124, 153,156, 165, 201, 726, 741,
743, 749, 789, 803, 959, 972.
fiUicHE (Antoine-Louis-Marie de Ghamont,
duc de), 1400. '
Guichetiers des prisons (doutes sur l'in-
tégrité des), 1393.
GuiQUES jeune (Jean-Baptiste), de la section
des Invalides, membre du Comité de
salut public du Département de Paris,
893, 894, 1089, 1096, 1098, 1113,1115,
1121, 1127, 1164, 1177, 1182, 1197,1200,
1205, 1208, 1214, 1292, 1.305, 1320, 1334,
1364, 1391, 1437, 1447, 1459.
GuiLBERT, commandant du poste de la
Convention, 723.
Guillaume (Louis-Marie), député à l'As-
semblée constituante, 1304, 1305, 1318,
1379, 1391, 1429, 1437.
Guillaume Tell (représenlation sur les
théâtres de Paris de la tragédie de),101S.
GuiLLEBAUT (Charles), entrepreneur à Sainl-
Jean-de-Losne, 961-967.
GuiLLEsiABDET (Ferdinand - Pierre - Marie -
Dorothée), député de SaôBe-et-Loire à
la Convention nationale, 194, 814, 1059.
GuiLLOT, portier du sieur Odille, rue
Gaillon, 927.
Guillotine (assassins voilés envoyés à la),
1431 ; (bellc-raère île Petion envoyée à
la), 1402, 1409 ; (bruit de l'envoi d'Ega-
lité à la). 687, 688 ; (bruit de l'établisse-
ment à Bicêtre d'une), 1296, 1342 ; (in-
terpellation au peuple d'un condamné
mené à la), 1239; (projet d'envoyer des
Girondins à la), 552 ; (rebelles de la
Vendée envoyés à la), 502.
Guillotiné (motions en faveur d'un), 1233.
GuiMBERTEAU (Jean), député de la Charente
à la Convention nationale, 829, 835.
Guines (Pas-de-Calais), commune et offi-
ciers municipaux, 1437, 1447.
Guinguettes (bruits répandus par des vo-
lontaires dans les), 1232 ; (observateur
de la Police explorant les), 583 ; (popu-
laire revenant des), 1260 ; au-dessus des
marais du Faubourg du Temple, 1294.
GuiRALLT (François-Elie), commissaire et
président de la section du Contrat-So-
cial, 569, 690, 695, 702, 705, 725, 780,
825.
GuiTEii (Joseph), député des Pyrénées-
Orientales à la Convention nationale,
166-169.
GurriARD (Jean-Baptiste), député du Haut-
Rhin à la Convention nationale, 297.
GusMAN ou GuzMAN (André-Marie), Espagnol
naturalisé, citoyen de la section des
Piques, 1196, 1204.
GuYCT (citoyen), chargé de retirer à la
Poste les lettres des membres de la
Convention, 219.
GuïTON-MonvEAU (Louis-Bernard), député
de la Côte-d'Or à la Convention na-
tionale, 1483.
H
Habillement de la garde nationale par les
soins de Santerre, 404; des troupes
(administration de 1'), 927, 1159.
Habit d'homme (femme portant habituel-
lement un), 1140.
Halden-Beaulieu (Michel), tenant maison
garnie, 182, 379.
Halle (absence du journal l'Observateur
Sans-culotte à la), 1400; (contre-révolu-
tion organisée à la), 1461 ; (acharnement
des femmes de la), 435; (boulangers des
environs de Paris apportant du pain à
la), 497; (exactions des forts delà), 1168,
1171 ; (menace de poignarder les fem-
mes sans cocarde à la), 1355; (mur-
mures par suite de la cherté des lé-
gumes à la), 1446; (pillage de voiture
de pain à la), 528; (plaintes au sujet de
la cherté des denrées par des femmes
à la), 1370; (porteuses de hottes à la),
712; (propos tenus à la), 445; (sacs de
farine apportés par les députés des As-
semblées primaires d'Eure-et-Loir à la),
1505; (satisfaction populaire du décret
du port de la cocarde a. la), 1386; (sur-
veillance rigoureuse, nécessaire à la),
1452.
— au Blé (abondance de grains à la), 1395;
(arrivages de farines à la), 427, 1100,
1102, 1115; (boulangers de Neuilly et
Courbevoie se fournissant à la), 693;
(difficulté d'avoir de la farine à la), 69i,
1129, 1418; (émeute et attroupement à
la), 468, 472, 475, 1065; (factrices de
TABLE ALPHABÉTIQUE
5K3
la), 1090; (manque de farines des faii-
niers commerçants à la), 1426; (réunion
avortée à la), 589 ; (tirage au sort de
sacs de farine entre les boulangers de
Paris à la), 530; (transport hors Paris
de grains achetés à la), 647.
— aux toiles, 594.
— aux vins (poste de la), 1176.
— neuve, 1406, 1453.
Halles (al)sence d'arrivages de poisson aux),
650 ; (absence de VObsenateur sans-cu-
lotte aux), 1417 ; (attitude sur le passage
de la procession de Saint-Leu des femmes
des), 654; (bouquetière des), 668; bruit
de la défaite de Custine y répandu, 683 ;
(existence d'un complot contre les mar-
chands et pétitionnaires, révélée aux),
608 ; (inobservation de la loi sur le
maximum aux), 1292, 1300; (méconten-
tement par la suppression de la Fêle-Dieu
ressentie aux), 668; (opérations du dé-
sarmement aux), 698; (proclamation faite
par deux officiers municipaux aux), 546;
(propos leniis par des femmes du Fau-
bourg Saint- Antoine aux), 350; (senti-
ments aristocrates des femmes des), 617 ;
(tabagies des environs des), 553.
Hamart, notable de la commune de Tours,
200.
Hangars pour le service des Postes (cons-
truction de), 317.
Hanhiot (François), commandant du ba-
taillon de la section des Sans-Culottes,
652; commandant général provisoire de
la force armée parisienne, 657, 658, 662-
665, 670,.683, 684, 688, 701, 703-708,
711, 712, 715, 718, 719, 741, 1060, 1071,
1073, 1085, 1088, 1091, 1095, H05, 1117,
1126-1130, 1139, 114.-i, 1173, 1180, 1186,
1192, 1201, 1203, 1208, 1211, 1215, 1255,
•1319, 1354, 1365, 1380, 1392, 1420, 1421,
1437.
Harcourt (.m. d'), 624.
Hardy (Jacques-Joseph), chef de l'admi-
nistration des biens nationaux, 1503.
Haricots secs (prix des), 1266; verls (di-
minution de prix des), 1333.
Harny (Charles), juge au Tribunal révolu-
tionnaire. 895, 912, 913, 979, 980.
— (Charles), de la section de la Halle-
au-Blé, membre et trésorier du Co-
mité de salut public du Département,
1081, 1089, 1090, 1092, 1110, 1127, 1134,
1138, 1140, 1151, 1157, 1160, 1177, 1194,
1223, 1263, 1292, 1318, 1.320. 1379, 1410.
Hassenfr.\tz (Jean-Henri), membre de la
Société des Jacobins, 693 ; professeur
au Lycée des Arls, 1479.
Hauttin, domestique d'Kgalité, 1528, 1557.
Haut-Rhin, députation, 297.
— mission du représentant Richou, 296,
297.
Haute - Garonne (députés du départe-
ment de la) : Estadf.ns, 120-123, 184-
185, 311; RouzET, 122, 305-311.
— mission du représentant Laurence, 296.
Haute-Loire (Iîo.net, dé|(uté du dépar-
tement de la), 55-58.
— mission du représentant Peyre, 258.
— représentants en mission, 50.
Haute-Saône, mission de Saladin, 332.
Haute- Vienne (députés du départe-
ment de la), Faye, 128-130; Lacroix,
173; SouLKiNAC, 173-175, 373; députés
(arrestation des), 173.
Hautes-Alpes, administration du dépar-
tement, 356.
— 2« bataillon de volontaires, 356.
— (députés du département des :) Caze-
NEUVE, 6'd-68, 354; Serre, 65, 350-359 ;
Izoabd, 353, 354.
— mission du représentant FayoUe, 133.
Havre-de-Grâce (Seine-Inférieure), blé
y embarqué pour Jersey et Guernesey,
1337.
— défense de cette ville, 463.
— députés envoyés à Paris, 670.
— maire du côté de cette ville, 668.
Hazecourt (marquis d'), lisez Lascours
(Louis - Renaud de Boulogne, marquis
de), secrétaire général de l'infanterie
française, .1331.
Hébert (Jacques-René), substitut du pro-
cureur de la Commune, 546, 552, 562,
569,608,617, 640, 643, 644, 651, 670,
690, 699, 705, 726, 781.
Hébert, citoyen de la section duFaubourg-
du-Nord, 908.
Hecquet (Charles-Robert), député de la
Seine Inférieure à la Convention na-
tionale, 170, 171.
Hkdeli.ne (citoyen), gardien de scellés, 3o2.
Hédk, boulanger de Capet, 1439, 1450.
Helasisa, juif de Bordeaux, 1387.
S5*
TABLE ALPHABÉTIQUE
Heluis (Charles-Marie-Joseph), opposant à
la levée des scellés de Marat, 781.
Hemart (Jean), colonel de gendarmerie,
302, 506, 1083, 1087, 1530.
IIenooue (Joseph), cocher de l'administra-
tion de Police et garçon de bureau, 933.
Hérault (arrêté du département de 1'),
553.
— bataillon de volontaires, i32i.
— (commune du département de V), 809.
— (députés du département do 1') : Biuînel,
02-64, 302; Koi.vKR, 208-304; Viknnkt,
298.
— mission du représentant Olivier-O-
rente, 156.
Hérault [Séchelles] (Marie-Jean), député
de Seine-et-Oise à la Convention natio-
nale, 984, 1427.
— (femme), tenant l'hùtcl d'Auvergne, 92.
Herbeï (Marie -Sophie), femme divorcée
du sieur Petit, 1467.
Hesdin (Pas-de-Calais), convoi d'armes,
1148.
Hessois (prise de 8,600), 1298.
IIeurtier (Jean-François), inspecteur géné-
ral des bâtiments de la République,
1364.
Hkussée (Florent-Jean), administrateur au
Département de Police, 147.
Histoire de la Révolution, ouvrage inachevé
de Marat, 803.
HocHON, jeune muscadin, 1360.
Hollandais, réfugié en France (Makke-
tros), 1334.
— (agioteur suspect, lié avec les capita-
listes), 1387.
Hollande (armées de), 441.
— entrée de Dumouriez, 462, 472.
— ex-receveur des finances en arrivant,
501.
— villes évacuées, 1317.
Hommes du Dix août (conseils officieux
donnés à la veuve de Marat par les), 780.
Hommes libres de tous tes pays (journal
des), 1123.
Honneurs du Panthéon demandés pour
Marat, 766, 783; 822, 858 ; ajournés, 784,
décernés, 862.
— funèbres aux martyrs du 10 août par
le district des Andelys, 286.
Ho.NORÉ (citoyen), logeur, 172.
HoNY, limonadier, cour Saint-Martin, 1157.
Hôpital (exercices à feu des canonniers
à 1'). 1176, 1198.
— de la Charité, 518.
— de la Pitié, 563, 1244, 1421.
— de la Salpétrière, 514.
— du Saint-Esprit (don patriotique des
officiers de santé et employés de 1'),
1469.
— Saint-Louis, 292.
— militaire du Cros-Caillou, 1112, 1148;
(insubordination des nialiidesde 1'), 481;
(réserves placées à 1'), 1141.
Hôpitaux (soldats atteints de maladie véné-
rienne remplissant les), 1370.
— militaires de Paris et de Saint-Denis
(visite des), 1292.
Horace (paraphrase d'un vers d'), 703 ;
(le poète), cité par le député Mercier,
231.
Hospice de Charenton-Saint-Maurice, an-
ciennement la Charité, 1260.
— national, 292.
HosTEAUX (Pierre-Louis), inspecteur de
police, 367.
Hôtel des billets de secours, 1464.
Hôtel-Dieu (don patriotique des officiers
de santé et employés de 1'), 1469; (De-
sault, chirurgien en chef de 1'), 842, 847,
834 ; (exploitation des indigents à 1'),
1421 ; (femme blessée, sans connais-
sance, emportée à F), 1264 ; (feu de
cheminée à 1'), 527.
Hôtel national des Invalides (subsistances
de 1'), 1378.
— de la gendarmerie, rue Meslay, 706.
— de Ville, 712; salle de légalité, 410,
419.
Hôtels : du Breuil, rue Saint-Dominique,
1385; deBrionne,1199; de Coigny. 1017;
de Livry, rue Neuve-des-Petits-Cliamps,
1307; de l'Infanlado (petit), 1108, UTti;
du Ministre de la justice, 508, 309 ; de
Poyanne (petit), 1181; Soubise, 715;
d'Uzès, 1238.
— garnis : d'Angleterre, 038; d'Angle-
terre, Faubourg Saint-Germain, 1425 ;
de l'Armorique, rue des Vieux-Augus-
tins,' 1447; d'.\rtois, rue Traversière,
167; d'Auvergne, 92; de Beauvais, rue
des Vieux- Augustins, 1288; de Bélhune,
416; de Danemark, 904-906; des En-
voyés, rue Neuve-Saint-François, 1305 ;
TABLE AI,PHABÉTIQIIE
bB5
(lo Kraiicp, rue <rArgenleuil, 160, 167 ;
de France, rue Saint-Thomas-du-Louvro.
1283 ; Gaillarbois, rue de l'Echelle, 1214;
d'Henri, rue de Louvois, 1182 ; Louis-
le-Grand, rue de Grenelie-Saint-Hoiioré,
13o8; du Mont-Blanc, rue du Mont-
Blanc, 179 ; des Patriotes hollandais,
786, 970, 979; du Perron, rue Croix-
des-Petits-Champs, 1276 ; du Perron,
rue Neuve-Saint-Eustache , 1437; des
Petits -Champs, 596; de Pondichéry,
1123; de la Providence, rue d'Orléans,
1179; de la Providence, rue des Vieux-
Augustius, 923, 924, 938, 944, 9b3 ; de
Russie, rue Traversière, 1466; de Tours,
1 125 ; des Tuileries, 78, 83 ; de Varsovie,
rue des Bons-Enfants, 1288; des Vic-
toires, rue des Fossés-Montmartre, 1426;
de Washington, rue du Chantre, 1337.
Hôtels du Faubourg .Saint-Germain (An-
glais logés dans les grands), !i77.
HoucHARD (Jean-Nicolas), général en chef
de l'armée du Nord, 1286, 1418, 1423,
1436, 1439, 1446, 1458.
HouDAN, gendarme, 1194.
HoL'Dox (J.-P.), garde-magasin général des
Menus, 852.
lIouzEAU (Alexis), membre du Directoire
du Département de Paris, 991.
Ilù (Charles-Louis-Mathias), juge de paix
de la section du Panthéon -Français,
1210.
HuAUD. commandant du bataillon de Saint-
Roch, 1274.
Hliber, commissaire de la section des In-
valides, 851.
HuooT, observateur de la Police, 549, 622.
HuiîLEMN (Sulpice), administrateur de l'ha-
billement des troupes, 514, 1136.
HuGUET (Marc-Antoine), député de la Creuse
à la Convention nationale, 1007.
Huile (disette d'), 1321.
Huiles (prix exorbitant des), 435, 649,
1259, 1260; grasses (commerce des),
1321.
Huissiers des appartements de Louis XVI
(costume des,\ 1010.
— de la Convention (nouveau costume
des), 1010.
— des tribunaux (costume des), 1010.
Huîtres (factionnaire se faisant apporter
des). 480.
Humeur (mains du député Michel enva-
hies et paralysées par de 1'), 243.
Hu.NOT (citoyen), domicilié rue Saint-Jac-
ques, 1068.
HuHEL, ancien prêtre et militaire, 1447.
Hussard du 8» régiment (écrou à la Force
d'un), 418.
Hussards (embauchage de muscadins par
un colonel de), 13.')8; (enrôlements pour
un nouveau corps de), 1369; (joueurs
do biribi et escrocs formant le corps
d'ofrtciors des), 1432 ; (propos inciviques
tenus dans les spectacles par des), 1358;
ri.'pris de justice (colonel de), 462 ; (sus-
pects travestis en), 540 ; (Thierry, colo-
nel d'un régiment de), 503.
— tyrannicides (pétition pour la forma-
lion d'un corps de), 1421.
— de Bercheny (colonel du 1" régiment
de), 1362.
— de la Mort (acteur du Théâtre lyrique
enrôlé dans les), 1455 ; (prétendu offi-
cier des;, 495.
Husso.N (citoyen), impliqué dans l'affaire
Saint-Laurent, 1208.
Hymne à l'Egalité, chanté dans la pièce
le Siùye de Thionville, 700.
— des Marseillais (tumulte au Théâtre
Feydeau, causé par l'exécution de 1'),
1422.
— apologétique en l'honneur du 10 août
par le député Richou, 286.
— pour l'acceptation de l'Acte constitu-
tionnel, par Germain Le Normand, 1080;
pour la fête de l'Eternel, composé par
le député Richou, 289.
Hymnes chantés à Langres en l'honneur
de Marat, 795 ; en l'honneur de la Ré-
publique, 1242.
IcHON (Pierre), député du Gers à la Con-
vention nationale, 814.
Ile Louviers, 403, 1067, 1215.
Iles du Vent (papiers concernant les),
302.
Ille- et- Vilaine (députés du département
d'). Le Breton, 195-199; Obelin, 248, 249 ;
députés montagnards, 1343.
■^ représentants en mission, 165.
aS6
TABLE ALPHABÉTIQUE
Illuniinalions (défense des), H4l.
Imbécile (Louis XIII qualifié d'), 844.
Immondices (prisonniers entassés à la
Force au milieu des), 2H.
Immorales (représentalion de pièces de
théâtre), 1340.
Impositions de 1791 (payement par le dé-
puté Michet des), 241.
Impression du décret chargeant le Comité
de sûreté générale de surveiller les dé-
putés perturbateurs des Assemblées
primaires, 1028; des ouvrages de Marat,
demandée par la Société des Cordeliers,
880, 881 ; de pamphlets séditieux, 1183 ;
du rapport de David sur la célébration
de la fêle du 10' août au Champ de
Mars, 990; en français et en breton du
discours contre-révolutionnaire de Salle,
1233.
Imprimerie de Brissot (projet de se por-
ter à 1'), 380; de Marat dans le couvent
des Cordeliers, 538 ; de Marat (travaux
àl'), 781.
Imprimé (saisie d'un règlement de l'armée
Vendéenne), 1108; adressé par le ilé-
pulé Itichou à ses collègues (mémoire),
274, 276, 278, 280, 282.
Imprimée (justincalion des députés Rouyer
et Brunel), 302; (lettre) du député La-
plaïgne aux Assemblées primaires du
Gers, 177.
Imprimeur du Bulletin national, 1118; du
journal la Chronique, 534.
Imprimés composés par Adam Lux (saisie
d'), 970, 972; composés par J.-J. Richou,
député de l'Hure, 286; contre les Jaco-
bins (affichage et distribution d'), 471 ;
contre-révolutionnaires (saisie chez Gi-
rouart, imprimeur, d'), 1089 ; distribués
aux membres de la Convention, 239,
324; émanant des presses fédéralistes
du département de l'Eure, 283 ; envoyés
de Metz au député Blaux, 41 ; sous forme
de placards à Nice, 7S, 77.
Incendiaires (libraire débitant des ou-
vrages), 1408.
Incendie à la caserne des gardes-fran-
çaises, 1155; chez un orfèvre, 596; dans
une des maisons de la galerie d'Egalité,
486; de cheminée à l'Hôtel-Dieu, 527; de
l'hôtel du Ministre de la justice, 508,
509; de maison à Valenciennes, 39;
d'une manufacture <le chapeaux, 667 ;
des villes frontières (projet d"), 1113.
Incendies (seaux de bois et de cuir pour
les), 541.
Incivisme (ancien curé deSL-Sulpice connu
pour son), 507; (arrestation de M«" Du
Barry pour), 1374; (désarmement pour
cause d'),501 ; (duc de Créqui connu pour
son), 1329; (général Custine accusé d"),
1110; (libraires du Palais-Royal connus
pour leur), 1273; d'un brigadier de la
gendarmerie des tribunaux, 1264; d'un
chirurgien-major de l'armée des Alpes,
1276, 1403 ; du citoyen Debar, ex-capitaine
aux gardes-françaises, 1263; des femmes
publiques du Palais-Egalité, 1295; d'ha-
bitants d'Ivry, 1298; d'un juif de Bor-
deaux, expulsé des Jacobins, 1387; du
procureur du collège de Lisieux, 1371 ;
de la section de 1792 (affiche désabusant
sur le prétendu), 1089.
Indécents (procédés) de la section du
Contrat-Social à l'égard des commis-
saires du Comité de salut public du Dé-
partement, 1384.
Indemnité (demande par les épiciers rui-
nés d'), 437; aux citoyens de garde aux
barrières, 1178, 1335; aux commissaires
chargés de la translation des Bourbons,
1563, 1564; aux gardes nationaux de
réserve (allocation d'), 1099; à des gen-
darmes pour frais de nourriture, 236,
237, 242; aux indigents par la section
du Panthéon-Français, 1323; aux mem-
bres des Comités révolutionnaires, 1107 ;
réclamée par les boulangers de Paris),
524, 530 ; par les charcutiers de Paris,
534; de la Commune de Paris aux bou-
langers, 1189; pour le service extraor-
dinaire des canonniers, 682.
— de représentant du peuple (employé
des bureaux de la Convention s' appro-
priant le montant d'), 369; (réclamation
et payement d'), 7, 61, 71, 72, 218, 330;
(réclamation par le député Peyre de
son), 252-234; (traitement dans les mai-
sons de santé impossible avec 1'), 185.
Indemnités aux citoyens en réquisition
pour les subsistances, 1193.
— allouées aux députés : Bailleul, 23 ;
Blad, 30, 31; Blanqui, 38; Blaux, 47;
Bohan, 54; Bonel, 58; Bresson, 61;
TABLE ALPHABÉTIQUE
557
Brunel, 64; Cazeneuve, 68; Dabray, 84 ;
Daunou, 89; Delamarre, 90; Derazey,
97; Descamps, 99; Dubusc, 102; Du-
laure, H7; Estadens, 120, 123; Faure,
127; Paye, 130; Fleury, liO; Forest,
146; Girault, 160; Hecquet, 171; Le Bre-
ton, 199; Lefebvre, do la Seine-Inf6-
rieure, 206; Maisse, 208; Massa, 221;
Mercier, 229, 232; Micbet, 245; Moysset,
247; Rabaut-Pomier, 267; Richou, 295;
Rouyer, 304; Rojer, 319; Serre, 359;
Soubeyran de Saint-Prix, 372 : Tour-
nier, 376; Vernier, 380.
— aux envoyés des Assemblées primaires
pour l'acceptation de la Conslitution,
348; aux membres du Comité révolu-
tionnaire de la section Poissonnière,
1377 ; aux Sans-culottes ayant porté les
armes lors du 31 mai, 1205.
Indiennes (vente à l'encan au Jardin Ega-
lité d'), 1412.
Indigentes (accaparement et revente du
pain par des), 524.
Indigents (cherté des vivres écrasante pour
les), 432; (collèges de Paris alimentant
les), 685; (indemnité accordée par la
section du Panthéon-Français aux), 1323;
(jeux de loto ruineux pour les), 1240;
(moyens d'occuper les), 575.
Indiscipline de canonniers de la section
de la Croix-Rouge, 1203; des troupes à
l'Ecole militaire et aux Invalides, 695.
Indisposition de Santerre, 449.
Indre (Derazey, député du département
de 1'), 93-97.
— procureur général syndic, 1145, 1151.
Indre-et-Loire (envoi de 60,000 piques
dans le département d'), 581.
Infâme (déclaration de Saladin sur les
Journées du 31 mai, qualifiée d'écrit),
327; (député Buzot qualifié d'), 283.
Infection causée par la vidange jetée dans
le ruisseau de la rue Frépillon, 571.
Inlirmerie de la Conciergerie (insalubrité
de 1'), 22; de la Force, 46, 54, 185.
Infirmes (mesures au sujet des D"ôlri;
réfractaires), 190.
Lngrand (François-Pierre), député de la
Vienne à la Convention nationale, 739,
742, 803, 959, 972, 1539.
Injures au Coinité de salut public du Dé-
partement, 1429.
Insalubrité de la caserne de la Pépinière,
1433; des casernes (plaintes au sujet de
1'), 1452; de l'infirmerie de la Concier-
gerie, 22; de la prison de la Force, 79,
82, 211.
Inscription à la mémoire de Marat ornant
un cénotaphe dans une fête en son hon-
neur à Vaugirard, 889.
Insolence des boueux, 697; des cochers de
fiacre, 422, 428, 455; des épiciers, 459.
Inspecteurs de la manufacture de Bercy,
1372.
Inspection du poste des canonniers au
Temple, 1122.
Instituteurs publics du Département
(groupe formé à la fête du 10 août par
les), 998.
Institutrices (enseignement continué par
d'anciennes), 1289.
Instruction du peuple (la Feuille quoti-
dienne, journal consacré à 1'), 1413.
— aux commissaires chargés de trans-
férer les Bourbons, 1532.
Instructions données à Louis XVI (saisie
chez Rabaut-Pomier d'), 263.
Insubordination des femmes de l'hôpital
de la Salpêtrière, 514; des gendarmes
de l'armée de Dumouriez, 488; des ma-
lades de l'hôpital militaire, 481; d'un
tambour de la garde nationale, 397.
Insultes à un administrateur du Départe-
ment de Police, 533 ; à la cocarde tri-
colore, 1178; aux couleurs nationales
(répression des), 1188; à un faction-
naire de service à la Convention, 1131 ;
à un factionnaire de la section du Mail,
1238 ; à un membre du Comité de salut
public du Département de Paris, 1177,
1179; à des membres du Comité de sû-
reté générale, 1219; aux ouvrières par
les administrateurs de l'habillement des
troupes, 1346; aux sentinelles (répres-
sion des), 1133; aux spectateurs à
l'Ambigu-("ornique par des muscadins
ivres, 1421 ; aux volontaires estropiés
(domestiques adressant des), 1331.-
Insurrection (cocarde servant de marque
distinclive en cas d'), 577; (peuple pa-
raissant disposé à une), 520, 522, 526,
545, 556, 566, 570, 59), 595, 597,608,
617, 618, 030, 631, 640, 642, 690; contre
l'imprimeur de la Chronique et Gorsas,
S$8
TABLE ALPHA BÉTIQUK
."iJi; des 2:; et 26 février 1793 à Paris,
432-435, 437, 438, 445 ; du 9 au 10 mars
(avortement de 1'), 472.
— du 31 mai (adhésion de communes et
sociétés populaires à 1"), 099, 713; (adhé-
sion de la ville de Chartres à 1'), 687;
(opinion d'Adam Lux sur 1"), 973.
— du département de l'Eure, 280, 290;
du département du Finistère, 26; de
Lyon, 13, 141; de la Vendée, 484; gé-
nérale (annonce d'une), 462.
Insurrectionnel (rassemblements aux por-
tes des boulangers ayant un caractère),
1224.
Insurrectionnels (mouvements) dans le
Loir-et-Cher à cause du culte, 191.
Intendant de la duchesse de Bourbon,
1549, 1539.
Interrogatoires : d'Adam Lux, député de
Mayence, devant le Comité de sûreté
générale, 971, 972; au Tribunal révolu-
tionnaire, 973; d'Adeline, actrice du
Théâtre-Italien, 1400; de Bailleul de-
vant le Tribunal révolutionnaire, 19;
de la femme Berteaux, de Vaugirard,
devant le Comité de surveillance du
Département de Puris, 893; devant le
Tribunal révolutionnaire, 893, 897; des
Bourbons détenus à Marseille, 1348,
1557, 1359; de la citoyenne Bruck par
le juge de paix de Tonnerre, 916; par
le sieur Dobsent, juge au Tribunal ré-
volutionnaire, 917; de J.-B. Cérioux, im-
primeur, devant le Tribunal révolution-
naire, 906; d'Amable-Augustin Clément,
horloger, devant le Tribunal révolu-
tionnaire, 982; do Toussaint Collet,
compagnon corroyeur, 926; deCharloUc
Corday après le meurtre de Marat, 72(i,
732, 733; de Charlolle Corday, par
Monlané, président du Tribunal révolu-
tionnaire, 940, 947, 959; de J.-François
Corday d'Armont, père do Charlotte
Corday, 777; du sieur Debar, ex-capi-
tuine aux (fardcs-françaises, et de la
femme Fresque, 1263; d'André Des-
champs, horloger, devant le Tribunal
révolutionnaire, 909; du sieur Dorival,
ex-hermile, suspecl, 1410; d'Egalité et
de son fils, 708; de J.-P. Flotard, chi-
rurgien-major au 1" bataillon, 1318; de
la veuve Fournier au Comité de salut
public du Déparlement, 1214; de Ch.
Guillebaut, entrepreneur à Sainl-Jean-
de-Losne, devant le tribunal du district de
Dijon, 962, 964; devant le Tribunal révo-
lutionnaire, 966; d'Hébert par la Com-
mission des Dou/.e, 651 '. du général La
Noue à la barre de la Convention, 495:
de Louis Le Coeq, domestique de Ro-
land, et de P. Le Blanc, menuisier, devant
le Tribunal révolutionnaire, 912, 913; de
la dame Martin de Léclusette, devant le
Comité de sftrelé générale, 758; du gé-
néral Miraiida devant le Tribunal révo-
lutionnaire, 599; de Jacques Roux au
Comité de sûreté générale, 746; de J.-B.
Salleneuve, agriculteur à Aigucperse,
devant le Tribunal révolutionnaire, 920;
do Tliir'riet, dit Grandpré, chef de bu-
reau à l'Intérieur, au Comité de sûreté
générale, 764; des domestiques de la
maison La Tour-du-Pin, 1229; de la
femme de Guillaume, ex-conslituant, et
(lu sieur Grisard, 1318; de la femme
Monnin, ex-cuisinière de l'ancien curé
de Saint-Germain-l'Auxerrois, 1410;
nouvel d'un citoyen suspect (demande
à la section de Bon-Conseil de procéder
à un), 1269.
Intrigues de la femme de Richou auprès
de la Société populaire de Gisors, 283.
Invalides (commandant de bataillon d'),
187; (indiscipline des troupes aux), 695;
(patrouilles autour de la maison des),
480 ; (pétitions de sous-officiers et sol-
dats), 302; (relèvement des fossés du
côté des), 403 ; (suppression du poste
des), 327.
Inventaire des effets d'habillement de
Charlotte Corday, 924 ; des oflets mobi-
liers de J. de Saint-Laurent, 1190, 1214.
— après décès de Marat, 761, 773, 781;
des papiers et des ouvrages manuscrils
de Marat, 731, 803.
Inventeur de nouveaux canons, 596.
Invilaleurs (création proposée d'agents),
635.
Iphir/énie en Tmirkle, opéra, 700.
Isère (Danthon, député du déparlenicnl
de 1'), 1309.
— mission du représentant Fayolle, 133.
IsN.VRD (Maximin), président de la Coiiven-
lioii nationale, 606, 611, 048.
TABLE ALPHABÉTIQUE
659
Issy-l'Union (Seine), habitant, 778.
Italie (Côtes d'), 1321.
Italienne (lettres à Blanqui en langue),
36 ; (saisie de correspondance en
langue), 5.
Italiens (café Coreza dit Italien, fréquenté
par les ), 1370.
Ivresse (arrestation de gendarmes en état
d'), 1063 ; (charretier d'artillerie en état
d'), 1144; (gardes nationaux du poste de
la rue des Saints-Pères en état d'), 718 ;
(scandale causé par des muscadins en
état d'), 1421; (volontaires des casernes
de Rueil et de Courbevoie, en état d'),
697 ; des canonniers de service aux pri-
sons, 448 ; de canonniers de Bercy, 491 ;
d'un chef de poste de gendarmerie, 414,
440; des gendarmes de garde à l'Abbaye,
394.
Ivry-sur-Seine (.Seine), don patriotique
des pauvres veuves, 1490.
— habitants inciviques, 1298.
— instituteur, 1298.
' — maison de campagne, 1416.
— officiers municipaux, 889.
— société populaire, 889.
IzoAKi) (Jean-François-Auguste), député des
Hautes- Alpes à la Convention nationale,
353, 354.
Jacob, es-quartier maître au corps de Ro-
senthal, 1160, 1164.
Jacobin (confession d'un limonadier), 670.
Jacobines révolutionnaires (dénonciations
contre les femmes), 1324.
Jacobins, 457, 550, 574, 635, 688.
Jacobins (adhésions à l'insurrection du
31 mai adressées aux), 699 ; (affichage
et distribution d'imprimés contre les),
471; (agents du ministre de l'intérieur
dénoncés aux), 1436; (aristocrates au
Palais Egalité intimidés par les), 543;
(armée de républicaines révolutionnaires
enrôlée par les), 659 ; (armurier enragé
contre les), 563; (assassinat de Lazowski
au sortir des), 542; (assemblée générale
des députés à la Fédération aux), 1133 ;
(assemblée de députés des sections aux),
1220; (attaques de l'Ob^'crvateur de l'Eu-
rope contre les), 696 ; (chansons abomi-
nables chantées par des femmes contre
les), 1355; (chaude séance aux), 590;
(commissaires pour la Halle au blé de-
mandés par Pache aux), 1418; (compte
rendu do séances des), 603, 693 ; (cour-
rier extraordinaire reçu par les), 526;
(dénonciation d'une exécution insolite
aux), 1433; (dénonciation du sieur Ber-
tholet contre les), 1286; (dénonciation
contre Santerre aux), 543; (dénoncia-
tions oiseuses, 1356; contre Lecointre
aux), 1260; (destitution de Carra,
comme bibliothécaire des), 1110; (dis-
cours de Varlet aux), 472; (discrédit
des), 468, 524, 614; (expulsion de Varlet
des), 603 ; (feuille des débats de la So-
ciété séante aux), 1433; (fin du règne
des), dans le Loir-et-Cher, 192; (fureur
des), 546 ; (gargotiers et revendeurs
d'habits, suppôts des), 614; (habitués
du café Procope, émissaires des), 599;
(hospitalité offerte aux pétitionnaires
de Versailles par lesj, 548 ; (journal
l'Observateur rédigé par un membre de
la Société des Amis de l'Egalité, aux),
1323; (jugement sur J. Roux porté par
la Société des), 1229; (juif de Bordeaux,
expulsé des), 1387 ; (médecin de l'armée
des Alpes, dénoncé par Albitte aux),
1309 ; (menace de dénoncer Adam Lux,
député de Mayence, aux), 974; (mort de
Custine demandée aux), 1110; (motion
d'envahir l'imprimerie Brissot faite aux),
580; (nom de Garât, ministre, ignoré
des), 563; (nouveaux), 488; (observa-
teurs de la Police suivant les opérations
des), 560, 600, 603, 666, 693, 1235, 1241,
1310, 1324, 1356, 1408; (organisation de
l'armée révolutionnaire discutée aux),
695, 1439; (pétition des), 1311 ; (pétition
de Bourg-d'Egalité aux), 1414; (pétition
pour l'amélioration du sort des soldats
invalides, discutée aux), 1403 ; (placard
hostile aux), 1343; (plaintes contre le
premier commis des Subsistances por-
tées aux), 1330; (président de la section
de la Butte-des-Moulins, dénoncé aux),
613; (proclamation des Droits de l'Hom-
me, distribuée aux), 35b ; (projet d'ac-
cuser les fédéralistes de Brest aux), 1233 ;
(projet d'assassinat des), 1346; (projets
prêtés aux), 552; (projets contre les).
S60
TABLE ALPHABÉTIQUE
913, 914; (rassemblements formés aux),
645 ; (républicaines révolutionnaires sol-
dées par les), 617; (réunion extraordi-
naire des), 1262; (scission entre les
Cordeliers et les), 690, 693; (séance ex-
traordinaire de la Société des), 1229;
(sections et sociétés populaires réunies
aux), 779 ; (Société des Amis de la Li-
berté et de l'Egalité aux), 934, 1304,1323 ;
(Société fraternelle séante aux), 594, 606,
1094; (Société des défenseurs de la Ré-
publique, siégeant aux), 462, 1128; (sor-
tie en masse de la section du Panthéon-
Français aux), 1396.
jAcguE (Jean), prisonnier de l'Abbaye,
1131.
Jacquet, marchand de vins à Vaugirard,
891.
Jagny (Seine-et-Oise), habitants, 1364,
1379.
— municipalité, 1364, 1379.
Jaoot i,Georges-Marie), député de l'Ain à
la Convention nationale, 272, 814.
Jalès (Ardèche), rassemblement insur-
rectionnel, 362.
Janville (Eure-et-Loir), assemblées pri-
maires du district, IbOo.
— député du canton chargé d'apporter
l'Acte constitutionnel, 1505.
Jardin des Augustins, dits de la Heine-
Marguerite, 1415.
— Bourbon aux Champs-Elysées, 1226.
— de l'Egalité, 437, 438, 453, 462, 491,
497, 509, 519, 535, 543, 566, 577, 619,
672, 1257, 1277, 1313, 1330, 1381, 1384,
1395, 1406, 1407, 1412, 1439, 1452, 1479.
— du Luxembourg, 441, 451, 556.
— de la maison du Petit-Luxembourg,
1260.
— des religieuses de la Visitation Sainle-
Marie, à Chaillol, 1141.
— national, 602, 606, 1207, 1330, 1439;
(ordre de dénaturer les emblèmes et
attributs de la royauté dans le), 1007.
— de la Révolution, 653, 1456, 1465.
Jary (Marie-Joseph), député de la Loire-
Inférieure à la Convention nalionale,
172.
Jault (Pierre-Simon-Joseph), commissaire
de la section de Bonne-Nouvelle, 855.
JEANnoN-SAi.NT-ANDDK (André), député du
Lot à la Convention nationale, 1004.
Jea.nbu, commissaire de la section de
Monfreuil, 841.
Jérôme Pction aux Parisiens (placard inti-
tulé), 699.
Jersey (blé embarqué au Havre à desti-
nation de l'île de), 1337.
Jeu à la hausse et à la baisse, 1419.
— de loto dans un café des boulevards,
696.
— de trente-un dans l'hôtel de Livry,
1367.
— italien, au café Coreza, 1370.
Jeux aux abords du Pont-Tournant, 440.
— sur le Pont-Neuf, 529.
— de biribi, 470, 485, 495, 509.
— de cartes et de hasard sur les quais,
438 ; de caries emblématiques usités
dans les maisons aristocratiques, 1398.
— de hasard (influence néfaste des), 1273.
— - de loto (saisie de), 1159, 1413.
— de 31, 592, 604.
— prohibés (recrudescence des), 438, 466,
468, 482, 485, 535, 1384, 1397.
JoA.N.NiN, capitaine de la 5« compagnie de
la section de la Croix-Rouge, 1173.
JoDERT (Augustin -Germain), administra-
teur au Département de Police, 1533 ;
membre du Comité révolutionnaire de
la section de la Montagne, 1.
JoiGNY (citoyen), 852.
JoiRE (citoyen), habitant rue Saint-Jacques,
210.
JoLivET, vice-président du Comité de sur-
veillance de la section de 1792, 1419.
Joi.ivoT, faisant le commerce de l'argent,
415.
JoLLY (Jean), commissaire de police de la
section de la Fidélité, 158.
JoNQuoY, commissaire aux accaparements
de la section Guillaume-Tell, 314.
JossE, fabricant de boutons, 480.
JossET [de Saint-Laure.nï] (Louis-Jean),
commissaire des guerres, 1281.
— (l'abbé), clerc tonsuré du diocèse de
Paris, 1160, 1208.
Joueurs de biribi (officiers des hussards
pris parmi les), 1432.
Jourdan (Coui'E-TÊTE Mathicu Jouve, dit),
révolutionnaire , 462 ; employé dans
l'armée révolutionnaire, 1439.
JouRDAN (le grand), 542.
Journal de Carra et Mercier, 773, 966.
TABLE ALPHABÉTIQUE
561
Journal des décrets, 46.
Journal de Gorsas, 564.
Journal de Leclerc (succès du), 1296.
Journal de Marat (colporteurs criant le),
540.
Journal de la Montagne, 975.
Journal de Paris {te), 680, 1493.
Journal de voyage des commissaires à la
translation des Bourbons, 1540, 1546,
1550.
Journal du soir, d'Etienne Feuillant, 1089.
Journal du soir, de Sablier, 960, 1343.
Journal du soir et des hommes libres de
tous les pays, 1118.
Journal aristocratique (vente dans la Mai-
son d'Egalité et au Perron d'un), 1267;
opposé à la feuille de Marat (création
d'un), 636.
Journal républicain (le), 1226.
Journaliste (incarcération à Sainte-Pélagie
d'un), 1132.
Journalistes (proclamations des chefs des
rebelles, adressées aux), 1154; anti-pa-
triotes (arrestation des), 703.
Journaux (arrestation à la Poste de nom-
breux), 1244; (commission inspectante
des Postes pour l'examen des), 1391,
1400; (examen à la Poste des), 1200 ;
(insertion des communications du Co-
mité de salut public du Département
dans les), 1079, 1089; (libre circulation
des), 1292 ; (noms des individus incar-
cérés envoyés aux), 1467; (suppression
des sommaires des), 1244.
— anti-patriotiques (mesures contre les),
703.
— conLre-révolutionnaires (brûlement au
pied de l'arbre de la Liberté des), 1123;
des fédéralistes contre-révolutionnaires,
345.
— incendiaires (colportage dans les mai-
sons de jeu et de débauche de), 1327.
— inciviques (bruits sinistres sur les pri-
sonniers, répandus par les), 1347 ; dé-
luge de), 1273 ; (saisie des), 1106.
Journée du Vatican (la) ou le souper du
Pape, pièce de théâtre, 1356.
Journée du Champ de Mars, du 17 juillet
1791, 983.
— du 9 thermidor, 193.
— du 10 août (adresse d'adhésion pro-
posée par Richou pour la), 282 ; (allu-
T. IX.
sions à la), 608, 609, 617, 636, 687; (bruit
d'une nouvelle), 489, 628, 653; hymne
apologétique composé par Richou, 286 ;
(provocation à une nouvelle), 462.
— du 20 juin, 425.
Journées des 25, 26 février 1793, 429-
435, 437, 438, 445.
— des 31 mai, 1, 2 juin 1793: (adhé-
sion de la ville de Gisors et du district
des Andelys aux), 284; (adhésion des
Assemblées primaires aux), 1000; (allu-
sions aux), 703,705; (approbationdes),39,
336, 693,694,699, H6I ; (Assemblées pri-
maires de Rhône-et-Loire au sujet des),
239 ; (compte rendu et déclaration de
Saladin, député de la Somme, sur les),
327 ; (déplaisir causé au député Forest
par les), 142, 143 ; (éclaircissements sur
les), 36 ; (historique des), 210 ; (impro-
bation des), 32, 33; (instructions sur les),
1233 ; (lettres d'Amiens et d'Abbeville
sur les), 329 ; (présence deSoubeyran de
Saint-Prix aux), 362; (protestation contre
les), 151; (relation imprimée des), 363,
364.
— de septembre (allusion aux), 690;
(apologie au Palais de l'Egalité des), 674;
(instigateurs des), 695 ; massacres à
l'Abbaye et à la Force, 668 ; (menace de
nouvelles), 448, 652.
— des 5 et 6 octobre 1789, 472.
Juge de paix de la section de la Halle-au-
Blô (refus d'assister à une levée de scel-
lés par le), 259.
Juges de paix (emploi comme instruments
de contre-révolution des), 595.
Juif de Bordeaux (expulsion des Jacobins
d'un), 1387.
Juifs (agiotage dans les salles de vente du
Palais-Egalité par les), 1383.
JuLiAN DE Garentan (Drocon), observateur
de la Police, 612, 685, 1243.
Jhliem (François-Martin), gendarme, 236.
— (Jean), député de la Haute-Garonne à
la Convention nationale, 181.
Julio, lisez Julliot (Claude-François), chef
de légion, 681, 705.
Jnllienas (Rhône), commune, 239.
Jura (adresse des citoyens du déparle-
ment du), 1 .
— 4' bataillon de volontaires, 187; 12" ba-
taillon de volontaires, 187.
S6
S62
TABLE ALPHABÉTIQUE
— chalets et montagnes, 380.
— (députés du département du) : Amyon,
1, 2, 184, 185; Babky, 13, 14, 377, 378
Ferroux, 134, 135; Ghenut, 163-165
Laurenckot, 184; Vernieb, 331, 377-380
députés mis hors la loi, 331 ; députa-
lion, 331.
— émigrés du déparlement, 14.
— garde nationale, 187, 189.
— mission de Saladin, 332.
— salines, 187.
Justification des commissaires chargés de
découvrir les trames du duc d'Orléans,
626; de Dabray, député des Alpes-Mari-
times, 73-77 ; de David, marchand de
vins de la section du Contrat-Social, 695 ;
de Forest, député de Rhône-et-Loire,
141-145; de Ch. Guillebaut, entrepre-
neur à Saint-Jean-de-Losne, 965; de Ma-
rie-Anne Jourdain-Berteaux, femme de
charge à Vaugirard, 896, 897; de Le-
febvre, député de la Seine-Inférieure,
202; de Massa, dépulé des Alpes-Mari-
times, 2)2 ; du député Mercier, calomnié
par son collègue Pressavin, 231 ; de Mi-
chel, dépulé de Rhône-el-Loire, 239;
de Miranda, 601, 602, 616 ; de Peyre, dé-
pulé des Basses-Alpes, 255 ; de Richou,
dépulé de l'Eure, 273, 275, 276, 280,
282, 284, 286, 287, 289-291, 293; de
Rouyer et Brunel, députés de l'Hérault,
298, 302; de Ruault, dépulé de la Seine-
Inférieure, 322; de Sanlerre, 508, 517;
de Soubeyran de Saint-Prix, député de
l'Ardèche, 362 ; du général Tuncq, 1381 ;
de l'insurrection du 31 mai par Pache,
708.
Justin, soldat au 50" régiment, 1493.
Karr, député de la ville de Sarrebruck
à la Convention, 41.
KaysersbergCAIsace), arbre de la Liberté
coupé, 297.
Kellermann (.François-Christophe), géné-
ral en chef de l'armée des Alpes, 1241,
1258, 1274, 1287, 1346.
Kellermann (François-Etienne), fils du pré-
cédent et son aide de camp, 1258.
Kessel (Michel), citoyen deRiquewihr,935.
KzAHMER (Léonard), commandant de ba-
taillon d'invalides, 187.
KuFFER, canonnier de la section de la
Croix-Rouge, 1203.
Labalue (sieur), 453.
La Barière (François de), aide de camp
du général Fiers, 488.
La Barre (Thomas-Charles), membre du
Comité révolutionnaire de la section des
Tuileries, 69.
La barre (Seine-et-Oise), résidence d'un
ex-inlendanl de Monsieur, 1437.
La Bastide, ancien secrétaire du comte de
Breuil, 1385.
La Boissière, maître d'escrime, 491.
Laborde (Jean-Conslantin)^ ex-officier de
paix, 475, 485.
Laborey, employé aux Postes, président
de la section de la Cité, 848.
La Boulée, lils d'un ancien maître de
poste de Meaux, 1368.
Lacération de l'adresse de Barbaroux
placardée, 684; d'une lettre imprimée
de Laplaïgne, député du Gers, 177.
Laceret (Pierre), voiturier à Tonnerre,
915.
Lacombe (Rose), jacobine révolutionnaire,
1324, 1337.
Lacoste (Elie), député de la Dordogne à la
Convention nationale, 148, 902.
— (Jean), juge de paix de la section de
la Montagne, 1, 24, 298, 300.
Lacroix (Jean-François de), député d'Eure-
et-Loir à la Convention nationale, 362,
549, 622, 631, 649, 661, 684, 703, 1035,
1423.
— (Jean -Michel), député de la Haute-
Vienne à la Convention nationale, 173-
175.
— ou Sainte-Croix, payeur de l'armée
des Alpes, 1288.
L'Adam, administrateur du département
de l'Eure, 273.
La Fayette (Gilbert Motier, marquis de),
422, 425, 441, 453, 546, 561, 574,588,
599, 610, 617, 647, 654, 747, 752, 753,
983, 1353, 1358, 1431.
Lafond (Jean), ancien gentilhomme du
TABLE ALPHABÉTIQUE
563
comte d'Artois, chef du bureau des re-
buts à la Poste, 1410.
— ancien garde du corps, 1182.
Lafosse (François), chef du bureau des
observateurs de la Police, 626, 640.
La France libre, poème héroïque de Bré-
mont, 836.
La Galissonnière, (citoyenne de), 452.
Laoarde, auditeur des Comptes, 455.
Lagknnbtière (Pierre -François -Lambert
Lamoureux de), général, 1292, 1301.
La Girardière (sieur), domicilié à Saint-
Boch, 749.
Lagrive, lyonnais suspect, 1349.
La Houssaye (Alexandrine Becdelièvre,
femme L\ Vieuville), 1127.
Laigle (Orne), arrestations de contre-ré-
volutionnaires, 1397.
— chef de légion, 1397.
Laignelot (Joseph-François), député de
Paris à la Convention nationale, 803,
814, H61.
La issAC (Guillaume Ayrolles-Desangles de),
chef de brigade à l'armée des Alpes, 1493.
Lajard (Pierre-Auguste), aide-major gé-
néral de la garde nationale, 423; ex-
ministre de la guerre, 441.
Lakanal (Joseph), député de l'Ariège à la
Convention nationale, 829, 985, 1035,
1039.
Lalande (citoyen), garde national, 1142.
La Ligerie, lyonnais réfugié à Paris, 1445.
Lalol'ette (citoyenne), domiciliée rue du
Bac, 163.
Laloy jeune (Pierre-Antoine), député de la
Haute-Marne à la Convention nationale,
24,172, 197, 226, 302,324, 325,814,837,
996, 1017.
La Marche (Vosges), conseil d'adminis-
tration du district, 60.
— présence du député Bresson, 60.
Lamare (Jean-Baptiste), fourbisseur, 911.
La Marlière (Antoine-Nicolas Collier,
comte de), général, 1123.
Lambert (Charles-Guillaume), ex-contrô-
leur général des finances, 1447.
— (Pierre-François), confesseur de M. de
Penthièvre, 1518.
— chef du Conseil du prince de Condé,
1353
— (citoyen), habitant rue de Sorbonne,
1138.
Lahbesc (Eugène de Lorraine, prince de)
599.
Lameth, chef des rebelles de la Vendée
548.
Lami, traiteur à la porte du parc de Sain
Mandé, 1409.
Lampes à réverbère en cristal, pour
décoration de l'escalier et du vestibule
de la Convention, 1009.
Lamy (Claude), jeune élève de la section
des Arcis, 871, 872.
Lamyre (Louis-Antoine-Gabriel), négo-
ciant d'Amiens, 1160; (comtesse de), sa
femme, 1160, 1185, 1200, 1208, 1320.
L'Ancelle (J.-J.), imprimeur à Evreux,
286.
r^ANOHER, ancien valet de chambre ou se-
crétaire de Calonne, 1463.
Lan'chère ou Lenchère (Jean), entrepre-
neur des charrois de l'artillerie, 521,
532, 577.
Lande (la) (Seine-et-Oise), résidence du
prince de Conti, 1542.
Landes (Saurine, député du département
des), 344-349.
Landragin (Louis-Pierre), membre du Con-
seil général de la Commune, 726, 781.
Landrecles (Nord), lettre d'un capitaine
de grenadiers y cantonné, 1173.
— pénurie de vivres, 1173.
Lange, ancien cuisinier du duc d'York,
1408.
Langeron (Nicolas), commissaire ordon-
nateur à l'armée du Nord, 1507.
Langlais, agent du Comité de sûreté gé-
nérale, 462.
Langlois (Paul-Marie), président de la
section du Mont-Blanc, 864.
Langres, cérémonie funèbre en l'hon-
neur de Marat, 795.
— place de la Bévolution, 795.
— société populaire et républicaine, 795.
— statue de la Liberté, 793.
Languedoc (Estienne, dit), agent de La
Fayette, 425.
La.njuin'ais (Jean-Denis), député d'Ille-et-
Vilaine à la Convention nationale, 33,
76, 210, 364, 669.
Lanot (Antoine-Joseph), député de la Cor-
rèze à la Convention nationale, 972.
La Noue (Bené-Joseph de), général à l'ar-
mée du Nord, 495.
564
TABLE ALPHABETIQUE
Landssb, aide de camp du général Han-
riot, 1213.
Laon (Aisne), convois d'artillerie, 1188,
1224.
La Pallu, gardien de scellés, 315.
Lapiaïu.ne (Antoine), député du Gers à la
Convention nationale, 176-182.
Laplanche (Jacques-Léonard Goyre), député
de la Nièvre à la Convention nationale,
572, 814.
Larainie, ancien fermier général, 432.
Labcher, peut-être Abcuier (Joseph), an-
cien commandant de la robe courte du
Parlement, 1352.
Lard empoisonné (dénonciation de), 1114.
Lardy(Seine-et-Oise), municipalité, 1179.
Lardy (Silvain-Barnabé), commissaire de
police de la section du Panthéon-Fran-
çais, 222.
La Heynie (l'abbé Jean-Baptiste-Marie-
Louis de), ex-vainqueur de la Bastille,
425.
Lareentlére(Ardèche), société populaire,
327.
Larive (Jean Mauduit, dit), acteur du
Théâtre de la Nation, 1361.
— (citoyenne), 1390.
Laroche (Melchior) , domestiqye de la
maison La Tour-du-Pin, 1229.
La Rochelle (CJiarente-Inférieure), ma-
gasins de fusils, 502.
Lasgaris (Jean-Paul, comte), émigré, ré-
fugié à Saorgio, 213.
Lasource (Marc-David-Albin), député du
Tarn à la Convention nationale, 32, 36.
Laterrière, secrétaire-commis du Comité
des inspecteurs, 345.
Laiour (dame), tenant une maison de jeu,
466, 468.
La Tour-du-Pin Gouvernet (Jean-Fiédéric
de), ex-ministre de la guerre, 1191,
1194, 1223, 1229, 1262, 1332, 1334, 1447.
La ToLR-DU-PiN (Le Petit), 1229.
La Tour Lamontagne (Jacques), observa-
teur de la Police, 633, 653, 656, 678,
696, 1240, 1273, 1296, 1316, 1327, 1340,
1346, 1347, 1357, 1367, 1381, 1413, 1433,
1441, 1452, 1461.
La Tréiioille (Antoine-Philippe, marquis
de), commandant les rebelles de la
Vendée, 1358.
Latudk (citoyen), 897.
Laugier ( Balthazar-Marie ), commissaire
du pouvoir exécutif à la translation des
Bourbons, 1540, 1550, 1563, 1564.
Làurain (citoyen), 1513.
Laurence (André-François), député de la
Manche à la Convention nationale, 183,
296.
Lauhenceot (Désiré), commandant du 4«ba-
taillon du Jura, 187.
Laurenceot (Jacques-Henri), député du
Jura à la Convention nationale, 184-194,
331.
Laurent (Ciaude-Hilaire), député du Bas-
Rhin à la Convention nationale, 829.
— jeune, libraire de la rue Saint-Jac-
ques, 466.
— orateur au Conseil général de la Com-
mune, 546.
Laurent de Villedeuil (Pierre-Charles),
ancien ministre, 1429, 1437, 1447.
Laurin, associé de Girardin, notaire à
Champigny, 900-903.
Lauzun (Armand-Louis de Gontaut-Biron,
duc de), 448.
I.AVAL, agioteur, 1463.
La Ventrie, ex-juge au Tribunal criminel
de Bellêrae, 1344.
Lavergne de la Buronnie (Louis -Chris-
tophe), premier lieutenant-colonel au
38" régiment (lisez au 58»), 329.
Lavicomterie (Louis-Charles de), député
de Paris à la Convention nationale, 148,
803,959, 1161.
Lazowski (Claude), capitaine des canon-
niers au bataillon de Saint-Marcel, 542,
543.
Lebas (Philippe-François-Joseph), député
du Pas-de-Calais à la Convention natio-
nale, 175.
Lebeau (citoyenne), ancienne institutrice,
1289.
Leblanc (Pierre), compagnon menuisier,
913.
Le Bon (Gratien-François-Joseph), député
du Pas-de-Calais à la Convention natio-
nale, 814, 855.
Le Bourgeois (Adrienne-Catherine), de la
section de la Cité, 937, 953.
Le Bourguignon, député de la commune
de Dinan à la fête du 10 août, 157.
Le Breton (Roch-Pierre-François), député
TABLE ALPHABÉTIQUE
5«S
d'Ille-et-Vilaine à la Convention natio-
nale, 19S-199.
Lebhun (Jean-Antoine), adjudant de la
garde nationale, section de la Croix-
Rouge, H64.
— instituteur de Léodegar Égalité, 1528,
1357.
— membre de la Commission inspectante
des Postes pour l'examen des journaux,
1391, 1400.
Lebrun-Tondu (Pierre-Henri-Hélène-Marie),
ex-ministre des Affaires étrangères, 524,
543, 677, 1288, 1320, 1473.
Lecamus (Adrien-Fidèle), administrateur de
la Police régénérée, 264.
Le Carpentier (Jean-Baptiste), député de
la Manche à la Convention nationale,
814, 989, 1021, 1034.
L'EcHEiNARD (Jean-François), administrateur
au Département de Police, 729, 1533,
1534.
Leclerc (Charles-Guillaume), libraire, 1138,
1140.
— (Etienne-Pierre), membre du Comité
de police et de surveillance de la Com-
mune, 1100, 1102.
— (Jean-Eleonor), l" vicaire de Saint-
Augustin, 1103.
— publiciste, agitateur lyonnais, 812,
1273, 1296, 1324.
— préposé de police, 147.
Le Cocq (Louis), potier de terre, domes-
tique de l'ex-ministre Roland, 911, 912,
914.
— ou Lecoq, incarcéré à Sainte-Pélagie,
1147, 1187.
Lecolntre (Laurent), député de Seine-et-
Oise à la Convention nationale, 1260,
1427.
Lecomte, suspect, 1283.
Leçons théoriques et pratiques aux offi-
ciers et sous-officiers de la garde natio-
nale, 419, 420.
Leconte (citoyen), au service des inspec-
teurs de la salle, 1008.
Le Coutelier de Breteville (veuve), habi-
tant à Caen, 947.
L'Ecrivain (Jean -Charles), membre du
Comité de salut public du Département
de Paris, 1151, 1194, 1197, 1208, 1229,
1237, 1269, 1281, 1304,1305, 1391, 1400,
1447.
Lécuyer (Charles-Joseph), membre de
l'état-major de La Fayette, 1358.
Ledoux, garde national, 1148.
Leduc, aubergiste à Montmorency, 775,
93.").
Lefebvre [de Chailly] (Julien), député de
la Loire-Inférieure à la Convention na-
tionale, 200.
Lefebvre (Pierre-Louis-Stanislas), député
de la Seine-Inférieure à la Convention
nationale, 201-206; sa femme, 201-205.
Lefèvre (Jean-Baptiste), négociant, 1437,
1447.
— commis au Tribunal révolutionnaire,
1175.
Lefort (Charles-Auguste-Philippe), géné-
ral, 1147.
Legangneur (Jean-Baptiste), commissaire
de police de la section de l'Unité, 152.
Legendre (Louis), député de Paris à la
Convention nationale, 165,680, 684,693,
726, 814, 922, 972; membre de la Société
des Jacobins, 603.
— tapissier, 30.
Léger (François-Pierre-Auguste) , auteur
du Théâtre du Vaudeville, 1361.
Légion des Allobroges, 468.
— des Alpes, 551.
— des Ardennes (ex-capitaine de la), 1447,
1467.
— Batave, 609, 699, 1455 ; (colonel de la),
1334.
— de Lamothe, 506, 551.
— du Nord, 596.
— Rosenthal, 396, 449, 506, 513, 517, 551,
1160, 1164.
Légions composées d'étrangers (formation
de), 520.
Legrand, observateur de la Police, 627.
Legs à la Nation par un domestique sui-
cidé de ses épargnes, 1480.
Legbay (citoyen), 780.
Le Hardi (Pierre), député du Morbihan à
la Convention nationale, 1472, 1478.
Le Harivel (Charles-Alexandre), observa-
teur de la Police, 1242, 1256, 1265, 1271,
1286, 1297, 1306, 1326, 1348, 1368, 1383,
1406, 1423, 1442, 1453.
Lelièvre (François), voleur de sucre, 430.
Lehaire, instituteur, de la section des
Arcis, 871.
— journaliste, 1132.
566
TABLE ALPHABÉTIQUE
Lemaitre (François), commissaire du Co-
mité de surveillance de la section des
Gardes-Françaises, 204.
Le Moine, médecin de la Faculté de Paris,
268.
Lemon.nier (dame), secrétaire de la Société
des Républicaines révolutionnaires, 765.
Le.noble (Marie), veuve de Pierre Laceret,
voiturier à Tonnerre, 915.
Le Normand (Germain), délégué de l'As-
semblée primaire de la 9» section de la
commune de Rouen, 1030.
Lenot, lisez Lanot (Antoine- Joseph), dé-
puté de la Corrèze à la Convention na-
tionale, 742.
Lentilles (prix des), 1266.
LÉONARD, citoyen de la section de laHalle-
au-Blé, 486.
Leo.\ard (citoyen), employé à la fabrica-
tion des assignats, 1217.
Lépargneur, cordonnier, 1414.
Lepêcheux (Antoine), négociant de la
section Poissonnière, chargé de l'illumi-
nation de Paris, 1281, 1449.
Le Peletier de Saint-Fargeau (Michel),
député de l'Yonne à la Convention na-
tionale, 390, 393, 396,413, 47b, 767, 779,
799, 807, 838, 918 ; son buste figurant
dans une fête des martyrs de la Liberté
à Vaugirard, 889 ; son buste placé dans
la salle des séances de la Convention,
792 ; son buste substitué à une statue de
saint à Mennecy, 861 ; (discours et cou-
plets en la section des Piques en l'hon-
neur de), 1453 ; exposilion publique au
Louvre du tableau de David à lui con-
sacré, 846 ; fête civique en son hon-
neur à Mèze, 869 ; fête en son honneur
à Saint-Roch, 1316 ; fête en son hon-
neur à Vaugirard, 889, 890; fête civique
de la section des Lombards en son hon-
neur à Saint-Jacques-le-Majeur, 856 ;
gravure le représentant tombant sous
les coups de Paris, 1272; inauguration
de son buste par la section des Arcis,
871, 872; par la section de Beaure-
pairc,879;Ipar la section de Bonne-Nou-
velle, 855 ; par la section de la Cité,
848 ; par la section du Faubourg-Mont-
martre, 852 ; par la section des Gardes-
Françaises, 837 ; par la section des
Invalides, 851 ; par la section delà Mon-
tagne, 831 ; par la section du Mont-
Blanc, 868 ; par la section de Montreuil,
839, 841 ; par la section du Muséum,
845; par la section du Pont-Neuf, 843 ;
par la section de la Réunion, 853 ; par
la section du Temple, 850; par la sec-
tion des Tuileries, 833, 835 ; par la So-
ciété fraternelle, 804 ; par la Société
populaire de Sèvres, 875 ; son portrait
demandé pour l'église de Bouchain,874;
sa statue aux Champs-Elysées, 857.
Lepelletier, commissaire du Comité révo-
lutionnaire du 2° arrondissement, 168.
Leprince (Pierre-Ovide), officierde paix,470.
Lerouge, rédacteur du journal le Courrier
de la Convention et de la fjuerre, 1400.
Leroux (Antoine), cultivateur à Bondy,
1211, 1214.
— (Louis- Bénigne -Marie), commissaire
ordonnateur, 1097; commissaire pour
le recrutement des volontaires, 449.
— canonnier de la section de la Croix-
Rouge, 1203.
— quincaillier, 1164.
Le Roy, observateur de la Police, 626.
Lesage, secrétaire de la section du Théâ-
tre-Français, 753.
Les deux martyrs de la Liberté, poème de
Dorat-Cubières, 817.
Les élans du cœur, hymne pour l'accepta-
tion de l'Acte constitutionnel, par Ger-
main Le Normand, 1030.
Lestage (Pierre), commissaire de la sec-
tion de la Butte-des-Moulins, 970.
Lesterpt-Bealvais (Benoit), député de la
Haute-Vienne à la Convention natio-
nale, 173, 175.
Lestrange (baron Joseph), 1124.
Lesueur, dit GivRY, suspect, soupçonné
d'émigration, 1437.
Létang (E.-L.-A.), citoyen de la section
de la Réunion, 811.
Le Tourneur (Etienne -François - Louis-
Honoré, député de la Manche à la Con-
vention nationale, 302, 1507.
Lettre à l'adresse de Biron (ouverture
d'une), 1126, 1127; du conseil d'admi-
nistration du district de la Marche, 60;
Lettre d'Egalité aux départements (colpor-
tage d'une), ."ill.
— de Pache aux départements, 1372;
d'un volontaire en garnison à Grave-
TABLE ALPHABÉTIQUE
Wl
Unes, 1239; de menaces de mort, reçue
par Léonard Bourdon, 748; chargée en
souffrance à la Poste (réclamation par
le député Maisse de), 207 ; envoyée à
Lyon (interceptée), 1346.
Lettres (libre circulation des), 1292 ; char-
gées en souffrance à la Poste, 78 ; chif-
frées (remise de), 1320; confidentielles
du député Borest au sujet du 31 mai,
142, 144 ; galantes (saisie sur le député
Bailleul de), 15 ; du bureau des rebuts
(visite des), 1223.
— d'Adam Lux, député de Mayence, à
Fouquier-Tinville, et au président du
Tribunal révolutionnaire. 973, 986 ; de
Blanqui, député des Alpes-Maritimes
(saisie de), 32, 33.
— de Charlotte Corday à Barbaroux et à
Corday d'Armont, son père, 940, 941,
933, 958, 959; à Marat, 923; de Marat à
la Convention, 721 ; de Richou, député
de l'Eure, à la Convention nationale,
277, 291, 293; de Richou au sieur Mar-
tin à Thouars, 288 ; relatives à la Révo-
lution, trouvées chez le député Mercier,
226 ; sur les journées des 31 mai, 1" et
2 juin, 329.
— de généraux, officiers et soldats aux
représentants en mission, 302 ; des
membres de la Convention (retrait à la
Poste des), 219 ; du ministre de la
guerre (ouverture des), 640; d'officiers
de l'année de Belgique au ministre de
la guerre, 488 ; de Paris à destination
de Nantes, 1121.
Lettres sur la Révolution française, ou-
vrage du comte Gorani, 583.
Levasseur (René), député de la Sarthe à
la Convention nationale, 677.
Levée d'une armée par le représentant
Rouyer, 302.
Levéville, secrétaire greffier du Bureau
des hôpitaux, 1469.
Lhuillier ou Lhullier (Nicolas), secrétaire
du Comité révolutionnaire de la section
des Piques, 620.
— citoyen de Saint-Denis, 1151, 1157.
Lhuisier, aristocrate suspect, de la section
du Mont-Blanc, 1344.
Libellistes faisant l'éloge de Charlotte
Corday, 812.
— à gages (écrits incendiaires des), 640.
Liberté des femmes (la), pièce de théâtre,
1110.
Libertinage à l'hôpital de la Salpêtrière,
514.
Libraire de la rue Saint-Jacques (bro-
chure contre - révolutionnaire vendue
par un), 466.
Libraires du Palais-Egalité (incivisme de
deux), 1273; (rendez-vous d'aristocrates
chez les), 1351.
LiÉBAUD (femme), gardienne de scellés, 135.
Liège (Belgique), administrateurs de ce
pays réfugiés à Paris, 1019, 1032.
— patriotes de ce pays réfugiés à Paris,
1031.
— bruit de la prise de cette ville, 457,459.
— départ pour cette ville d'un valet de
chambre du comte d'Artois, 422.
— retraite des Français, 450.
Liégeois (accaparement d'or et d'argent
par les), 1294; (translation à la salle
d'Egalité des archives des), 517.
Lieux d'aisance (blé trouvé dans des),
1423; (pains trouvés dans des), 1319.
Liez (femme), gardienne de scellés, 135.
Ligneries (les) (Calvados), lieu natal de
Charlotte Corday, 947.
LrcoNNiER, lisez Leigonyer (François), gé-
néral à l'armée du Nord, 690.
Lille (Nord), bruit de l'arrestation de
Dumouriez, 504.
— camp de la Madeleine, 1176,
— cantonnement de la 31* division de
gendarmerie, 1506.
— chaussetrapes y envoyées, 502.
— cherté et prix du pain, 408.
— convoi de voitures de piques, 1131.
— (meules de blé dans la campagne entre
Paris et), 432.
— pillage par les soldats, 497.
— voitures d'argenterie des églises de
Belgique (envoi à Paris de), 1258.
Limonadier, menacé de coups de sabre
par un hussard, 418.
LiNDET (Claude), juge de paix de la section
du Contrat Social, 736, 737.
— (Jean-Baptiste-Roberl), député de l'Eure
à la Législative, 282.
— Robert-Thomas), député de l'Eure à la
Convention nationale, 313, 814; com-
missaire national à Lyon, 694.
— {les frères), 284.
568
TABLE ALPHABÉTIQUE
Linges d'autel (voitures de) venant des
armées, 556.
Lingots d'or et d'argent (vente à la Bourse
de), 509.
LiNGUET (Simon-Nicolas-Henri), publicisle,
1440.
Liquidation (bureau de la), 354, 355.
liisieux (Calvados), district, 830.
Liste de fédéralistes et de contre-révolu-
tionnaires, 34S ; de proscription, dite la
grande liste, 388.
Liste civile, 553.
Lits (location de) à la Conciergerie par les
prisonniers, 25; (location de) par le
député Blad, 30, 31 ; par le député Du-
gué-d'Assé, 111; par le député Gaze-
neuve, 68.
Literie mise à la disposition de la Munici-
palité pour les députés à la Fédération,
1017.
Livres d'histoire et de marine du député
Rouyer (perte de), 304.
LoBREAU, inspecteur de Police, 167.
Local au Louvre (demande pour le Comité
de salut public du Département d'un),
1103, 1142, 1145, 1151, 1187, 1364.
LoHiER (Pierre-Augustin-Marie), commis-
saire du Comité de salut public, 847.
Loir-et-Cher, agents nationaux des dis-
tricts, 191.
— cartouches pour le département, 704.
— comité de salut public et de sûreté
générale, 1173.
— mission du représentant Laurenceot,
190-194.
— mouvements insurrectionnels dans les
districts de Mer et Mondoubleau, 194.
— subsistances, 190.
Loire (menace de jeter les proscripteurs
de procession dans la), 670.
Loire-Inférieure, députés du départe-
ment : Jary, 172; Lefebvre, 200.
Loiret, mission de Maure, 1241.
LoisoN, bijoutier, 1465.
Lombard, dit la Jeunesse, domestique, 1480.
LoMONT (Claude-Jean-Baptistc), député du
Calvados à la Convention nationale, 10,
il6, 170, 190.
LoNCLK (René-Charles), député des Côtes-
du-Nord à la Convention nationale, 71.
Londres (cour de), 462.
— Opéra (ancien directeur de 1'), 1408.
Longchamp (promenade de), 493.
Longwy (Ardennes), armée y cantonnée,
329.
Lons-Ie-Sannier (Jura), district (pro-
priétés du député Vernier dans Je), 380.
— vente du mobilier des députés Babey
et Vernier, 14, 380.
Lorient (Morbihan), école de tactique na-
vale (projet d'), 1324.
— olficier de marine, 13214.
— habitant, 305.
LoRiMiER d'Etoge, dit Chamilly (Claude-Re-
né), valet de chambre de Louis XVI, 1194.
Lorrain (femme), commerçante suspecte,
1410.
Lorraine (ancien gouvernement de), 302.
Lot (Blaviel, député du département du),
48-51.
Lot-et-Garonne, mission du représen-
tant Besson, 296.
LoTTiN, maître de pension à Picpus, 1289.
— (citoyenne), femme Walsh, Irlandaise,
1344.
Locis (Jean-Antoine), député du Bas-Rhin
à la Convention nationale, 148,854,902.
— secrétaire du Comité des inspecteurs
de la Salle, 1021.
Louis XIII, roi de France, son portrait par
Philippe de Champagne, 844.
Louis XIV, roi de France, sa représenta-
tion sur un char de triomphe aux portes
Saint-Denis et Saint-Martin, 1457.
Louis XVI, roi de France, anneaux à secret
contenant des morceaux de son habit,
1418.
— boîtes renfermant de ses cheveux
(vente par un tablettier de), 1418.
— défenseur officieux lors de son procès,
1467.
— dessein d'égorgersa famille au Temple,
388.
— émotion ressentie à sa mort par le dé-
puté Richou, 283.
— son exécution, 393, 526.
— (instructions données à), 263.
— manque de tôte de son Conseil, 593.
— médailles commémoratives de son sup-
plice, 466.
— médailles de sûreté à son effigie, 307.
— sa mise en jugement, 1513, 1514.
— (opinions du député Faye au sujet de),
128.
TABLE ALPHABÉTIQUE
569
— ses portraits chez les marchands de
gravures, 672.
— regrets de sa mort au Cap Français,
597.
— son testament vendu par les mar-
chands d'estampes, 478.
Louis XVII (paroles attribuées au député
Mercier au sujet de), 230.
— vente d'estampe le représentant, 478.
Louis d'or (arrestation d'un particulier
porteur d'un sac de), 1215; (don patrio-
tique en échange il'assignats de), 1489;
(émission de faux), 472; (marchands
d'argent du Palais Egalité ayant plus de
cent), 1408; (prise de rouleaux de) dans
les visites domiciliaires nocturnes, 684;
(prix du), 422, 503, 714, 1173.
LoussET, ex-receveur des finances, 501.
LouvET (Claude-Louis), membre du 2" Co-
mité révolutionnaire, 109, 168, 1324.
— DE CouvRAi (Jean-Bapliste), député du
Loiret à la Convention nationale, 536.
— (Pierre-Alexandre), administrateur au
Département de Police, 922; membre
de la Commission municipale des pas-
seports, 1553.
— (Roch), commissaire des guerres, 418,
502, 1087, 1091, M95.
Louvre (arrestation de soldats avec des
filles sur le gazon du), 405.
— exposition des tableaux de David con-
sacrés à Marat et à Le Peletier, 846.
— (gendarmerie de la 29' division en ré-
serve sur le gazon du), 1141.
— (gouverneur du), 425.
— local demandé par le Comité de salut
public du Département, 1105, H42, 1145,
1151, 1187, 1364.
— Musée de la République ouvert dans
la galerie joignant le Palais national,
1003.
Loyauté (François-Michel de), ancien capi-
taine d'artillerie, 1320.
Loyer exigé de députés prisonniers, 102,
111, 127, 171, 245, 295, 372.
LoYs (Jean-Baptiste), membre du Comité
de salut public du Département, 1171,
1175.
Lozère, mission du représentant Peyre,
258.
— troubles religieux, 669.
LuBiN (Jean-Baptiste), président du Comité
révolutionnaire de la section des Champs-
Elysées, 683, 702.
Luciennes (Seine-et-Oise), résidence de
M"'= Du Barry, 1374.
LuLiEH (Louis-Marie), procureur général
syndic du Département, 781, 1311, 1391,
1566.
— (Nicolas), habitant place de l'Ecole,
1214.
Luxe déployé par Santerre à l'armée de
la Vendée, 680.
Luxembourg (projet de Dumouriez d'en-
trer dans le), 462.
— (siège de), 441.
Luxembourg (chapelles dans les maisons
voisines du), 1284.
— exercices des sections armées, 1397.
— (jardin du), 441, 451, 556.
— (gendarmes de service au), 502.|
— (détention en la maison d'arrêt du),
des députés : Faye, 129; Forest, 146;
Maisse, 207; Peyre, 252, 255, 256; Sau-
rine, 346, 348; incarcération du député
Blaviel, 49, 50; ordre d'écrouer le dé-
puté Ferreux, 134; ordre d'écrouer le
député Garilhe, 148; transfèrement du
député Bailleul, 23 ; du député Michel,
238-240; mesures relatives à la garde
des prisonniers, 1264; service de garde
des députés, 1111.
— (quartier du), 1298.
— (maison dite le Petit), 1260.
Lycée des Arts (élèves du), 991.
— (places d'éducation gratuite fondées
au), 1479.
Lyon (Rhône), agioteurs, 1329.
— ancien agent de change, 1329.
— agitateur en provenant, 1273.
— ancien greffier de la commune, 1307.
— ancien notaire, 1415.
— banquier y réfugié, 1463.
— bataillons y organisés, 1062.
— communications avec Marseille, 1062.
— calomnies contre Barbaroux y répan-
dues, 684.
— camps devant celte ville, 1401.
— cherté et prix du pain, 408.
— commission contre - révolutionnaire,
142.
— correspondances secrètes des Lyon-
nais réfugiés à Paris y envoyées, 1346.
— déclaration de Saladin sur le 31 mai,
870
TABLE ALPHABÉTIQUE
adressée de cette ville à la Société po-
pulaire de Largentière, 327.
— députés de cette ville, 694.
— discours y prononcé parGonchon, H40.
— esprit public, 239.
— état de rébellion de cette ville, 1147,
1207, 1274.
— fédéralisme, 55.
— (insurrection de), 13, 141.
— lettre du sieur Vincent interceptée, 1346.
— marchandises à destination de celte
ville, 1160, 1168, 1171.
— passage de la famille des Bourbons,
1540, 1541, 1543.
— projet d'enlèvement d'Egalité, 1541.
— (siège de), 13, 1207, 1274, 1401, 1446.
Lyonnais (agioteur), 1435.
— (club de 1789 au Palais-Egalité, fré-
quenté par les), 1349.
— (espionnage organisé par les), 1425.
— (projets contre- révolutionnaires fomen-
tés par les), 1329.
— (résistance opiniâtre des), 1423.
— réfugiés à Paris (intelligences secrètes
des), 1346, 1445.
M
Hacart (François), premier commis des
domaines nationaux, 97.
Machard (Louise-Marie-Anne), femme du
conventionnel Louis-Sébastien Mercier,
222, 225, 226.
Machault, dit Messin, cordonnier, 1173.
Mâchoires (citoyens de la section du Pan-
théon-Français traités de), 1243.
M&con (Saône-el-Loire), convoi de fusils,
1176.
Maçons (attroupement projeté des ouvriers)
448; (portefeuilles bien garnis exhibés
au cabaret par des), 1285.
Ma correspondance, manuscrit de Marat,
803.
Madame de France (vente d'estampe re-
présentant), 478.
Hadelonncttes (citoyen muni de faux cer-
tificats de résidence, envoyé aux), 1304;
(citoyens de la section de la Place-des-
Kédérés ayant foulé aux pieds le bonnet
de la Liberté, incarcérés aux), 1379;
(correspondant d'émigré envoyé aux),
1447; (détention des comédiens du
Théâtre-Français aux), 1214, 1216, 1428;
détention des députés: Blaux, 46; Bohan,
54; Dabray, 82; (détention de Varlet
aux), 1336; (de Vielcastel aux), 1447;(de
la veuve de Marat aux), 887; (détention
au secret de l'ex-ministre de La-Tour-
du-Pin aux), 1194, 1262, 1334, 1447;
écrou de Desaunajs, Barthélémy et
Chamfort, 1218; du sieur André Des-
champs, horloger), 908 ; du sieur Fiel-
val, contre-révolutionnaire, 13S3; ex-
traction des domestiques de la maison
La-Tour-du-Pin, 1229; incarcération du
sieur Debar, ex-capitaine aux gardes-
françaises, 1263 ; de Jean Denizot, dé-
porté de la Martinique, 1229; d'un fer-
mier et meunier, 1237; d'un ex-hermite,
suspect, 1410; des individus de la fa-
mille La-Tour-du-Pin, 1191, 1334; d'un
négociant, de connivence avec un émi-
gré, 1301.
Madrid (cour de), 453.
Maestricht (Hollande), siège et bombar-
dement, 450, 600.
— fuite des fils de M. de Chabrillan, 468.
Magasin des Menus, 852.
— d'accaparement de denrées de première
nécessité, 1244; d'artillerie au Palais
Bourbon, S27; de denrées coloniales de
fermiers généraux, 432 ; de farines aux
Chartreux (prétendu), 1334; de grains
au château d'Ecouen, 1251, 1301; de
l'habillement à l'Abbaye Saint-Antoine,
1195; d'habillement des Petits-Pères,
1151,1160; de sel et d'eau-de-vie, 1435;
de vins (saisie d'un) dans la section Po-
pincourt, 1462; clandestin de toiles et
draps, 1187.
Magasins à poudre de l'Arsenal et du Pa-
lais Bourbon, 1089, 1171; de l'armée du
Rhin, 1495; de blé et de farines à Melun
et Brie-Comte-Robert, 1236; de charbon
à Choisy et à Vilry, 1210; de charbon
à Ménilmontant et Belleville, 1272; de
denrées coloniales (visite de), 1225; de
draps et de toiles (menaces d'invasion
des), 435; de savon et de soude, 435,
437, 570, 593; de soude dans le Faubourg
Saint-Marceau (bruit du pillage des),
438; des subsistances de la Commune
(interdiction de l'accès et visite des),
1189; de sucre (surveillance des), 595!
i
TABLE ALPHABÉTIQUE
57i
forcés par le peuple, 432; de vins de la
Râpée à Villeneuve-Saint-Georges, 441.
Mailhe (Jean-Baptiste), député de la Haule-
Garonae à la Convention nationale, 837.
Maillard (Etienne-Jcan-Bapliste), membre
du Directoire du Département de Paris,
991.
— (Stanislas-iMaiie), membre de la section
de la Cité, 1126, H27; agent du Comité
de sûreté générale, 1376.
Maire (Antoine-Marie), juge au Tribunal
révolutionnaire, 909.
Mairie (agioteur conduit à la), 415; (bu-
reau pour l'inscription des soldais en-
voyés aux eaux, ouvert à la), 641 ; (ci-
toyens sans cartes civiques conduits à
la), 494 ; (cochers de fiacre bruyants
conduits à la), 46.ï ; (commis de la),
466; (déclaration du député Massa, écrite
àla),210;(dépôtderex-ministreLa-Tour-
du-Pin et de sa famille à la), 1191 ; dé-
puté Periès cadet, y amené, 2o0; (domes-
tique de Du Châtelet conduit à la), 1159;
(élève en chirurgie conduit à la), 520 ;
(émigré conduit à la), 1122; (garçon
boulanger séditieux, conduit à la), 121o ;
(gendarme ayant vendu ses armes, en-
voyé à la), 1143 ; (intelligences des te-
nanciers des maisons de jeu avec la),
466, 468 ; (lieutenant-colonel du 90° ré-
giment conduit à la), 676 ; (manifes-
tants des Champs-Elysées conduits à la),
566, 568, 569; (marchands d'argent con-
duits à la), 1123 ; (ministi'es de la justice
et de l'intérieur allant à la), 641 ; (négo-
ciant suspect, porteur d'épauleltes de
lieulenant-colonel, envoyé à la), 1437;
(porteur des règlements imprimés de
l'armée des rebelles, conduit à la), 1108;
(porteur d'un sac de louis d'or, conduit
à la), 1215 ; (poste des Elèves à la), 596 ;
(propriétaire d'une caisse d'or et d'ar-
gent monnayé saisie, envoyé à la), 1125;
(Sans-culuttes engageant le peuple à se
porter à la), 1225 ; (service de garde à
la), 639 ; (suspect, trouvé dans une mai-
son de débauche, envoyé à la), 1185;
(suspects conduits c\ la), 544, 1140; (voi-
ture de charbon conduite à la), ll.iS;
(volontaire malade et sans asile, conduit
à la), 509.
Maison de Condé (titres de la), 1160.
Maison garnie (visite de), 1192.
— Benard, rue Saint-Honoré, 241.
— Bourbon aux Champs-Elysées, 1226,
1233.
— Brunoy aux Champs-Elysées, 1317.
— des Chartreux, 1304.
Maison Commune (arrêté du Conseil
exécutif remis à la), 392 ; (canonniers
de service à la), 667 ; (canons devant le
perron de la), 1188; (chefs de légion de
la garde nationale convoqués à la), 410,
419; (garde de la), 517, 639; (légions
rangées sur la place de la), 819 ; (mo-
tions devant la), 1397; (patrouilles autour
de la), 517 ; (poste de la réserve à la),
454, 639, 667, (068, 1073 ; (salle de
l'Egalité à la), 410, 419, 517, 548, 1007;
(transfèi-ement de déserteurs de l'Abbaye
à la), 497; (vétérans placés dans la cour
de la), 519.
Maison de la concierge de l'Hôpital sur le
boulevard, 1313.
— de Danemark, 152.
— dite des Ecuries d'Orléans, 268, 269.
— de l'Egalité, 466, 503, 532, 534, 538,
602, 1234, 1261, 1264, 1267, 1276, 1288,
1299, 1309, 1415, 1439.
— des Filles-Saint-Thoraas, 1261.
— de France, rue de Beaune, 131, 150.
— Galcher de Bordeaux, 1338.
— du gouvernement des Tuileries, 1364.
— de Marat, 522.
— des Mathurins, 676.
— de Mirabeau, 176, 182.
— meublée du Mont-Blanc, 98, 179, 182,
379.
— Montmorency sur le boulevard Mont-
martre, 1228.
— Periiie à Chaillot, H 3, 116, 117.
— dite le Petit Luxembourg, 1260.
— des Petits Pères, 316, 1103.
— meublée de la Réunion, rue des Moi-
neaux, 24.
— de Rhodes, 1126.
— du président Rolland, 1341.
— (lu Saint-Esprit (administration muni-
cipale des biens nationaux à la), 1478.
— de Saint-Firmin, 444.
— de Saint-Laurent, 1364, 1419.
— de Saint-Lazare, 1269, 1423 ; (patrouilles
autour de la), 1312.
— de la section Guillaume-Tell, 317.
572
TABLE ALPHABÉTIQUE
— de la Tuilerie, 1334, 1447.
— meublée Virginie, rue Saint-Honoré,
86, 306.
— d'arrêt des Anglaises, rue de Lourcine,
154, 155; des Bénédictins anglais, 46,
54, 154; des Carmes (députés détenus
en la), 54, 121, 122, 306-311, 341 ; de la
rue de Charonne (détention du député
Soubeyran de Saint-Prix dans la), 370,
372 ; (transfèrement des députés Esla-
dens et Rouzet en la), 122, 311 ; dos
Ecossais, détention des députés : Blaux,
46; Richou, 293.
— d'arrêldes Fermes générales, 129; déten-
tion des députés : Blanqui, 37 ; Blaux, 46 ;
Bohan, 54; Dabray, 83; Dugué-d'Assé,
108; Faure, 125; Faye, 129; Le Breton,
198, 199; Massa, 217, 218 ; Rabaut-Pomier,
264; Richou, 291; Royer, 316.
— d'arrêt du Luxembourg, détention des
députés : Bailleul, 23; Blaviel, 49, 50;
Faye, 129; Ferroux, 134; Forest, 146;
Garilhe, 148; Maisse, 207; Michet, 238-
240; Peyre, 252, 255, 256; Saurine, 346,
348; garde des prisonniers, 1111, 1264.
— des Madelonneltes, détention des dé-
putés : Blaux, 46; Bohan, 54; Dabray,82.
— d'arrêt de la Mairie (évasion de la), 606.
— d'arrêt de Metz, 40 ; des Orties, transfè-
rement du député Brunel, 63; de Sainte-
Pélagie (feuille de situation de la), 886;
des Ursulines anglaises (détention du dé-
puté Girault), 258.
— d'arrêt militaire à la Courtille, 531.
— d'avances, vente publique et loterie pa-
triotique (don de la), 1488.
— de charité de la rue du Faubourg-
Sainl-Denis, 1269.
— de la Charité de Gharenton, 1266.
— de commerce à Bordeaux, 602.
— de débauche (suspect trouvé dans une),
1185.
— d'éducation du citoyen Dupolet, 1269.
— de Force (voleur du Trésor public,
sorti lors des journées de Septembre
d'une), 1423.
— de jeu (café des Grands Hommes), 1424 ;
à la chancellerie d'Orléans, 466; de la
rue de Richelieu, 453; patriote (utilité
pour la découverte des complots d'une),
1244.
— de santé (demande de transfèrement
par le député Michet dans une), 243;
Belhomme, 310, 370, 372; dite le Séjour
d'Hijgie, 1173, 1182, 1187, 1194, 1301; de
Montprin, 126; suspecte, rue de Vaugi-
rard, 1417.
— de secours de la rue Neuve-Saint-Au-
gustin, 1171.
Maisons (écriteaux portant les noms des ha-
bitants sur les portes des), 1393 ; laissées
ouvertes la nuit (relevé parles patrouilles
des), 1312; marquées avec de la craie
noire, 1066.
— d'arrêt (mesures de sûreté pour les),
722; (permis de visiler dans les), 1254;
(tableau des détenus dans les), 1429;
(transfèrement des députés girondins
dans les anciennes), 125; du Départe-
ment de Paris (officiers de santé des), 121 .
— de campagne avoisinant Paris (suspects
dans les), 1330.
— de débauche (multiplication des), 1327;
suspectes (visite de), H4S, 1151.
— de jeu (affluence dans les), 1433; (des-
centes de police dans les), 437,438,466,
468, 482, 483, 509, 533, 676, 1100, 1338,
1431 ; (misère affreuse produite parles),
696, 1273, 1413; (multiplication des),
1327; (pseudo), 1166, 1167; (propos
malveillants tenus dans les), 1357; (sup-
pression des), 604, 1410; du Palais Ega-
lité (dénonciation et visite des), 447,
SOI, 1W7.
— de santé (cherté des), 185.
Maisse (Marius), député des Basses-Alpes
à la Convention nationale, 207, 208; sa
femme, cousine du député Peyre, 252,
253.
Maîtres de poste (avoines vendues à des
prix excessifs aux), 1421.
Makkètros (Noé), Hollandais, ex-marchand
épicier, rue Quinquampoix, colonel de
la Légion Batave, 1334.
Malades (soins gratuits donnés par un
médecin aux pauvres), 1501 ; à l'inPir-
merie de la Force (entassement de), 185,
186 ; de l'iiôpital de la Charité (émigrés
déguisés en frères servants des), 318;
de l'Hôpital militaire (insubordination
des), 481.
Maladie de Danton, 1375; de la duchesse
d'Orléans, femme d'Egalité, 1318-1521 ;
TABLE ALPHABÉTIQUE
573
de la duchesse de Bourbon, sœur d'E-
galité, 1S27, 1537, 1539, 1543.
— épileptique du député Ppyre, 252, 253,
255, 256.
— vénérienne (soldats infectés de la),
1370.
Maladies graves des députés: BohaD,52, 54;
Dugué-d'Assé, 104 ; Garilhe, 149 ; Lauren-
ceot, à la Force, 184, 185; Lefebvre,
205 ; Michel, à lu Conciergerie, 243 ;
Ribereau, 268; Rouzet, 308-311; Sou-
beyran de Saint- Prix, causée par l'air
empesté des prisons, 372.
Malaret, citoyen de la section de Bon-
Conseil, neveu du chanoine de ce nom,
1269.
Malédictions populaires contre Blanche-
lande, 526.
Mallarmé (François-René-Auguste), député
de la Meurthe à la Convention natio-
nale, 1018, 1020.
Malo-Duverger, gardien d'un suspect, 1164.
Malpropreté des rues, 532.
Malveillants apostés sur les routes (bruits
alarmants répandus par les), 1022.
Mamin (Jean), agitateur, 532, 534, 674.
Manche (Laurence, député du départe-
ment de la), 183.
— (dragons, dits de la), 273, 1146.
Manifeste du frère aîné de Louis Capet,
491 ; de Lasource, 32, 36.
Mans (le) (Sarthe), ancien chanoine, U79.
— convoi d'artillerie, 615, 1365.
— société républicaine, 1344.
Mantelet (Madeleine), femme de Pierre
Guenin, manouvrier à Tonnerre, 915.
Manuel (Pierre-Louis), procureur de la
Commune, 635.
Manufacture de Bercy, 1372 ; d'armes à la
Courneuve, 1269; de canons à Chaillot,
1283; à Meulan, 1266, 1409; de cha-
peaux (incendie d'une), 667.
Manuscrits concernant Duchcsne, ex-in-
tendant de Madame, 1159 ; d'Adam Lux,
député de Mayence (saisie des), 970,
972; de Marat (demande par la famille
de la mise sous scellés des), 773; de
Marat en la possession de SimonneEvrard
(inventaire des), 803 ; subversifs venant
de Caen (remise à un imprimeur par
Deperret de), 904.
Marais (habitants du), 606 ; du Faubourg
du Temple (guinguettes au-dessus des),
1294 ; de la section du Temple (rixes
entre les volontaires et les soldats de la
ligne dans les, 1355.
Marais de la Convention (arrestation de
commissaires du Faubourg Saint-An-
toine, désirée par le), 548; (Comités de
la Convention corrompus par le), 1307;
(craintes de bouleversements par le),
472; (partisans du), 783; (projet de dé-
part des membres du), 545.
Marat (Albertine), sœur du conventionnel,
883-886.
— (Jean), de Cagliari, père de Jean-Paul
Marat, 774.
Marat (Jean-Paul), député de Paris à la
Convention nationale: acte d'accusation
contre lui, 124; son apothéose à Tonnerre,
801, 1179; (apparition d'un nouveau
Journal en opposition à la feuille de),
636; son assassinat, 724-920, 1080, 1081 ;
son assassinat déploré par la Société
populaire de Largentière, 327; (attaque
à la sortie des Cordeliers contre), 562;
son buste par Beauvallet, 790, 791 ; son
buste par Deseine, 809, 810; son buste
figurant dans une fête des martyrs de
la Liberté à Vaugirard, 889; son buste
placé dans la salle des séances de la
Convention, 792, 859; son buste placé
dans la salle des séances du Conseil du
district de Melun, 767 ; son buste substi-
tué à une statue de saint à Mennecy,
861 ; cérémonie funèbre en son honneur
à Langres,795; chef du parti anarchiste
aux Jacobins, 603; (chefs d'accusation
contre), 534; commissionnaire porteur
des numéros de rAmi du peuple, 934 ;
son cœur déposé sur un autel par la
Société républicaine des Cordeliers, 793 ;
(déclamations infâmes contre), 747; (dé-
cret d'arrestation contre), 520, 522, 524,
532, 559; (dénonciations contre), 620;
(dénonciations reprochées à), 602; des-
sein perfide do l'envoyer comme com-
missaire en Belgique, 507 ; (diatribe du
député Richou contre), 273, 279, 294;
(discours et couplets dits à la section
des Piques en l'honneur de), 1453;
(écrou à la Conciergerie de), 540; son
éloge par un canonnier originaire et
exilé de Venise, 828; son éloge pro-
574
TABLE ALPHABÉTIQUE
nonce à Montauban, 800; (éloges prodi-
gués par les groupes à), 5H ; (enfants
élevés dans le culte de), 765; son entre-
lien avec Jacques Roux, 744-746; expo-
sition au Louvre du tableau de David, le
représentant à son dernier soupir, 846;
sa famille domiciliée à Genève, 772; fête
civique de la section des Lombards en
son honneur à Saint-Jacques-le-Majeur,
856; fête en son honneur à Saint-Roch,
1316 ; fête en son honneur par la sec-
tion Je Molière et La Fontaine, 829; fête
civique en son honneur à Mèze, 869;
fête en son honneur à Vaugirard, 889,
890; feu d'artifice tiré en réjouissance
de sa mort, 901 ; gîte par lui trouvé dans
le Club des Cordeliers, 538; gravures
représentant son assassinat, 1272; hom-
mage à la Convention d'un tableau le
représentant, 778; impression de ses
œuvres, demandée par la Société des
Cordeliers, 880, 881; inauguration de
son buste sur la place du Louvre, 1397;
par la section des Arcis, 871, 872; par
la section de Beaurepaire, 879; par la
section de Bonne-Nouvelle, 855 ; par la
section de la Cité, 848; par la section
du Faubourg-Montmartre, 852; par la
section des Gardes-Françaises, 837; par
la section des Invalides, 851 ; par la sec-
tion de la Montagne, 831 ; par la section
du Mont-Blanc, 868; par la section de
Montreuil, 839, 841 ; par la section du
Muséum, 845; par la seclion du Pont-
Neuf, 843; par la section de la Réunion,
853; par la section du Temple, 850; par
la section des Tuileries, 833, 835; parla
Société fraternelle, 804; par la Société
populaire et républicaine du Puy, 882;
par la Société populaire de Sèvres, 875;
sur l'une des places de Fontainebleau,
844; invectives à lui adressées par des
députés, 518; par des jeunes gens,
561 ; inventaire de ses papiers et ou-
vrages manuscrits, 7ol, 803; son jour-
nal, 564; crié sur la terrasse de la Con-
vention, 540; (lettre au député Faye
relative à l'assassinat de), 128; sa mort
connue du sieur de Beaufort, chef de
brigade, 1197; sa mort prochaine an-
noncée par un porteur d'eau, 1570;
(uécessité de l'existence de), 610 ; obé-
lisque érigé en son honneur, 821 ; objet
des persécutions de La Fayette, 752,
753; ses obsèques, 731, 753, 757, 759,
824, 826, 827, 832, 842, 847, 854, 860,
870; ode à ses mânes par le citoyen
Brémont, 836 ; ode composée par un
jeune homme de Gien, 876; opinion des
groupes sur le compte de), 520; son
oraison funèbre à Saiut-Eustache, 805,
814, 1136, 1143 ; son oraison funèbre
par Guiraultdans la section du Contrat-
Social, 825 ; outrages à sa mémoire par
J. Roux et Le Clerc, 812; (ovations du
peuple à), 505; paroles de M. Eprémesnil le
visant, 503 ; (partisans décidés de), 687 ;
(passage aux Tuileries de), 576 ; paye-
ment de ses dettes, 751, 820; (petit
peuple affectionné à), 631, 635 ; (placard
du défenseur de Miranda contre), 655 ;
poème à sa louange par Dorat-Cubières,
817; son portrait demandé pour l'église
de Bouchain, 874; son procès au Tri-
bunal révolutionnaire, 522, 536, 538,
540, 542, S46 ; projet d'épitaphe pour le
Panthéon , 863 ; projet de venger sa
mort en assassinant la veuve Capet, 1081 ;
promesse de mariage envers Simonne
Evrard, écrite de sa main, 726 ; propos
sur sa mort tenus par un marchand
d'estampes, 740 ; propos injurieux sur
son compte tenus à Aigueperse, 919,
920 ; traité de coquin, de scélérat et
d'homme sanguinaire, 914 ; traité de
gueux par une femme de Tonnerre,
915, 916; traité de gueux, de scélérat,
d'homme de sang, par une femme de
Vaugirard, 891, 893, 895, 898; (qualifi-
cation de Calon français, appliquée à),
730; quatrain à sa mémoire par un
lieutenant de gendarmerie, 815; société
républicaine de Saint Jean-de-Losne
faisant venir son buste, 962; sa statue
aux Champs-Elysées, 857; Théroigne
de Méricourt prise sous sa protection,
597 ; travaux à son imprimerie, 781 ;
(tricheur au jeu flétri du nom de), 908;
(vœu pour le transport au Panthéon de),
1569.
Marat à son dernier soupir, tableau de
David, 725, 846.
Marat (Jean - Pierre), frère du conven-
tionnel, 773, 774.
TABLE ALPHABÉTIQUE
575
Maratiste (imprimeur arrêté pour propos
contre Maral, se déclarant), 906.
Maratistes (diflamation des), 812.
Marbos (François), député de la Drôme à
la Convention nationale, 65, 209.
Marc (Pierre), citoyen de la section de
1792, 1509.
Marchais, membi'e du Collège de chirur-
gie, 268.
Marchand (Guillaume-Simon), membre du
Comité de salut public du Département
de Paris, 1081, 1086, 1116, 1127,1138,
1140, 1147, 1149, 1164, 1175, 1177, 1185,
1189. 1192, 1194, 1197,^1208, 1214, 1224,
1320, 1379, 1419.
Marchand d'argent (domestique do noble
devenu), 1395; (tentative de meurtre sur
un), 489.
— d'avoine (accaparements d'un), 1343.
— de cantiques sur le Pont-au-Change,
699.
— de charbon accapareur (acquittement
d'un), 1207.
— d'eslampes de la rue Montmartre (pro-
pos sur la mort de Marat tenus par un),
740.
— de soies (expédition de gros sols par
un), 553.
Marchande de gâteaux (nom de Mère Du-
chêne donné à une), 600.
Marchandises (caves et carrières servant
d'entrepôt de), 1225; cachées dans des
souterrains, 1429; à destination de Bâle,
1118; à destination de I-yon et Marseille
(arrestation de), 1147, 1160, 1168, 1171;
• des accapareurs (chargement sur ba-
teaux des), 1120; d'épicerie (entrepôt à
Passy de), 1157.
Marchands (marchandises enlevées de
Paris par les gros), 714; soupçonnés
d'accaparements, 1157; de la rue Saint-
Denis (subsides fournis par des), 1285;
des rues Saint-Denis et Saint-Martin
(émigrés cachés chez des), 1313.
— d'argent (jeunes patriotes bâtonnant
les), 1260; (lieu de rendez-vous des), 538,
714, 1256; (menaces de mort et voies de
fait contre les), 422, 511, 630, 1299;
(ordre d'arrêter et de traduire au Tribu-
nal révolutionnaire les), 1376; (recru-
descence des), 672, 697, 714, 1123, 1129,
1175, 1233, 1263, 1268, 1306, 1309,1314,
1328, 1348, 1349, 1356, 1383, 1408, 1441,
1454.
— d'armes à Vitry-sur-Seine, 1300.
— de bestiaux (accaparement du four-
rage par les), 677.
— de beurre (passage à Caen et arresta-
tion par les habitants des), 695,
— de bœufs (écrou à la Conciergerie de),
687.
— de bois (fermeture des chantiers des),
1464; de bois et de charbon (fraudes
des), 540.
— de chansons, 563.
— de comestibles (aristocratie des), 1308.
— de denrées (obstruction du Pont-au-
Change par les), 538.
— de draps (menaces contre les gros),
435.
— d'estampes (étalage de gravures repré-
sentant l'assassinat de Marat et de Le Pe-
letier par les), 1272; (vente du testament
de Louis XVI par les), 478.
— de fer au Bourget (déclaration incom-
plète de), 1310.
— de gravures (portraits de Louis XVI et
de sa famille en vente chez les), 672.
— de gros (taxe des combustibles indis-
posant les), 1458.
— d'habits (achat d'armes et d'uniformes
de soldats interdit aux), 387.
— d'indienne f suppression de la Fête
Dieu, déplorée par les), 668.
— de pain (^surveillance des), 1101.
— de petits gâteaux et de tisane (com-
merce de l'argent par les), 687.
— des ports de mer (commandes aux),
1121; (renchérissement des denrées
annoncé parles), 717.
— du quai de la Ferraille (réquisition des
armes chez les), 1142.
— de sucre (clientèle du café du Protec-
tecteur de la Garde nationale composée
de), 1260.
— de toiles (vente à prix d'argent de leurs
marchandises par les), 594.
— de vieux habits (évasions préparées
dans les prisons par les), 457 ; de vieux
habits de la place du Marché des Inno-
cents, 422.
— de veaux (conflit entre les bouchers et
les), 680, 694.
— de vins (fraude des), 441 ; (magasins
576
TABLE ALPHABÉTIQUE
hors Paris des), 441 ; (patrouilles insul-
tées par les), 510 ; en gros sur les ports
(vente au détail refusée par les), 545.
Marché aux veaux, 672, 684,' 694, 1214.
— du Bourget, 1363.
— de Choisy, 1363.
— des Innocents, 432, 435.
— de Poissy, 542, 674.
— Sainl-Eustachc (femmes patriotes fus-
tigées au), 1359; (port de la cocarde
par les femmes au), 1402.
— Saint-Jean (échoppes du), 426.
— Saint-Martin (surexcitation des femmes
du), 1357.
— de Sceaux, 542, 1363.
Marchés (arrivage de voitures de pain
dans les), 528; (cherté extrême des
denrées dans les), 1395; (domestiques
agissant sur l'esprit public dans les),
465; (propos affreux tenus dans les),
1347; (rumeurs provoquées par le dé-
cret sur la cocarde dans les), 1381 ;
(troubles dans les), 1110.
— de grains et de farines pour l'approvi-
sionnement de Paris, 1085, 1089.
— frauduleux pour l'habillement et équi-
pement des armées, 1442.
Marcillac (Nicolas), agent du i' Comité
révolutionnaire, 109.
Marcoussis (Seine- et- Oise), dépôt de
chevaux de remonte, 522.
Maréchal (Jeannette), cuisinière chez la
citoyenne Evrard, amie de Marat, 943,
953.
Maret (Henri), libraire du Palais-Royal,
1273, 1296.
Mariage (promesse de) contractée par
Maral envers Simonne Evrard, 726 ; du
duc d'York avec la fille d'Egalité (pré-
tendu projet de), 505 ; de Pontard,
évêque de la Dordogne, avec la fille de
Caminade, capitaine de la garde na-
tionale, 1235.
Maribon-Montaut (Louis), député du Gers
à la Convention nationale, 1516.
Marie-Antoi.nette, reine de France, ar-
restation d'une de ses dames d'honneur,
14*7.
— sa captivité déplorée, 891.
— conspiration de l'œillet, 1303, 1394.
— sa correspondance avec l'abbé de Saint-
Evesnan, 540.
— gouverneur du Louvre nommé par elle,
42b.
— ses livres mis en réserve à la Biblio-
thèque nationale, 1402.
— menées de ses anciens valets, 594.
— sa mise en jugement réclamée, 1436,
1458, 1492.
— projet de l'assassiner pour venger la
mort de Marat, 1081.
• — son séjour au Temple, 503.
— son supplice réclamé par les femmes
révolutionnaires. 1388.
Mabiet (Mammès), juge de paix de Ton-
nerre, 916.
Marine (chirurgien auxiliaire de la), 26;
(papiers concernant la), 302 ; dans les
ports militaires (service de la), 302.
Marino (Jean-Bapliste), administrateur au
Département de Police, 922, 1223.
Markowsri, officier de santé des prisons
et maisons d'arrêt du département de
Paris, 121, 310.
Marlot (René), correspondant d'émigré,
1447.
Marne (projet de canal de la Marne à la),
083.
— (comité de salut public du départe-
ment de la), 1364.
Marniot, administrateur de scellés, 1334.
Marotte (Jean-Baptiste), commissaire de
police de la section des Piques, 305.
Marque distinctive pour les membres des
Comités révolutionnaires, 1107, 1142.
Marques à la craie sur les maisons des
députés de la Montagne, 490, 491 ; à la
craie noire sur les maisons, 1066.
— de féodalité à Asnières et à La Villette,
1292, 1300, 1320.
Marseillais, adresse aux habitants de
Toulon, 688.
— (approche des), 526, 534.
— (2« bataillon des), 475.
— (commandant du bataillon des), 684.
— (exploits dans les Deux -Ponts des),
611.
— (présence au Palais de la Révolution
des), 592.
— (rébellion des), 1409.
Marseillaise (chant au Jardin des Tuileries
de la), 1275 ; (chœur de jeunes femmes
chantant la), 674 ; (exécution au Spec-
tacle Feydeau de la), 1439.
TABLE ALPHABÉTIQUE
577
Marseille (Bouches-du-Rhône), calom-
nies contre Barbaroux y répandues, 684.
— château-fort de iNotre-Darae de la
(îarde, 1550, 1551, 1554-1556.
— communications avec Valence et Lyon,
1062.
— corps administratifs, 1546, 1550, 1556.
— (courrier de), 939, 953.
— défaite d'Egalité y annoncée, 687.
— députation (courrier adressé à la), 684.
— députés envoyés à Paris, 668, 670.
— district (receveur du), 1545, 1546.
— fabriques de savon, 1321.
— famille des Bourbons y envoyée, 514.
— fédéralisme, 55.
— gardes nationaux, 1546.
— juge prévôtal, 684.
— marchandises à destination de cette
ville, 1160, 1168, 1171.
— transfèreraent de la famille des Bour-
bons, 1528, 1530, 1532, 1536, 1539-1541,
1544-1548, 1550-1557, 1559-1562, 1564.
— troubles, 1321.
— voyage suspect d'une Italienne, 1409.
Mahtin (Jean-François), sculpteur, chargé
de la construction du tombeau de Marat,
842.
— commis du receveur du district de
Thouars, 288.
— lieutenant-colonel en second au 12* ba-
taillon du Jura, 187.
— négociant, 1147.
Martin de Léclusette, ancien aide de camp
de La Fayette, 747.
— (Aimée), femme du sieur Berc, confi-
seur, 747, 758.
Martinel (Joseph-Marie-Philippe), député
de la Drôme à la Convention nationale,
153.
Martinique, déporté, 1229.
Massa (Ruffin), député des Alpes-Mari-
times h la Convention nationale, 210-
221.
Massard (Alexandre-Bonaventure), officier
de paix, 93, 195.
Massé (Jean -Baptiste), instituteur des
Sourds et Muets, 1429, 1437, 1447.
Masson (Etienne), juge au Tribunal révo-
lutionnaire, 920, 967.
— (compagnie), pour les charrois d'artille-
rie, 692.
Maston, négociant, maison de Egalité, 602.
T. IX.
Mathieu (Jean-Baptiste-Charles), député de
l'Oise à la Convention nationale, 116,
165, 170, 331.
Mathis (Elophe - Sylvestre) , chef de la
3" légion de la garde nationale , com-
mandant général adjoint, 1128.
Matzenheim (Alsace), officier municipal,
1050.
Maubeuge (Nord), convois d'artillerie et
de munitions, 1146, 1165, 1169.
— prise de cette place, 604.
Mait.é, valet de chambre d'Egalité, 1528,
1557.
Maulde (Nord) (camp de), 514.
Maure aîné (Nicolas), député de l'Yonne à
la Convention nationale, 726, 742, 751,
757, 814, 829, 922, 1241.
Maurkl (l'abbé), suspect, 1434.
Mauri (citoyenne), blanchisseuse aux Car-
rières près Charenton, 1328.
Maurice (Charles-Antoine), parfumeur, 738.
Maury, banquier de jeu de biribi, 495.
Mauvezin (Geis), canton, 177.
— député à la Fédération du 10 août, 177.
Maximum (envoi aux communes du Dépar-
tement de la loi sur le), 1363, 1459;
(exécution de la loi du), 1197, 1437;
(inobservation aux Halles de la loi sur
le), 1292, 1300,1420; (récépissés donnés
par des vendeurs d'avoine sur le pied
du), 1421 ; du prix des grains, 602.
Mayence (Allemagne), convention ger-
manique y séant, 973.
— député extraordinaire de cette ville à
la Convention, 786, 788, 973.
— électorat, 973.
— soldats en revenant, 1188.
Mayenne-et-Loire (bataillon de volon-
taires de), 566.
Meaux (Seine-et-Marne), ancien maître
de poste, 1368.
— bateaux de charbon, 1116.
— détachement pour le service des sub-
sistances, 1438.
— exercices des canonniers de Paris au
camp, 527, 547.
— mission de membres du Comité de
salut public du Département de Paris,
1086, 1194,1197.
— poudres en magasin, 502.
— présence du prince de Conti, 1523.
37
m
TABLE ALPHABÉTIQUE
astro-
MicHAiN (Pierre-François-André),
nome, 1140; sa femme, 1140.
Médaille à l'effigie de Louis Capet, SOI ;
de la Fédération de 1790 (défenses de
porter la), 1057 ; commémorative de la
fête du 10 août 1793, 1043, lOU, 1050,
1057, 1058 ; en cuivre, insigne des mem-
bres des Comités révolutionnaires, 1107.
Médailles de la République (valeur mo-
nétaire des), 1058; de sûreté à l'effigie
de Louis XVI, 507 ; en cuivre frappées
sous l'ancien régime (don patriotique
de), 1500.
— commémoratives du supplice de Louis
XVI, 466.
Médaillon témoignant de l'acceptation de
la Constitution (projet de), 1492.
Méditerranée (interruption du commerce
delà), 1321.
Megrin (citoyen), employé à la fabrication
des assignats, 1217.
Melun (Seine-et-Marne), administrateurs
du département, 1224.
— commune, 516.
— conseil du district, 767.
— détachement de volontaires y envoyé,
1224.
— magasins de blé et de farines, 1236.
Mémoires relatifs aux frais des funérailles
de Marat (règlement des), 824, 826, 827,
832, 842, 847, 854, 860, 870 ; relatifs à
la marine, 302.
Mémoires sur les expériences de Netclon,
ouvrage de Marat, 803.
Menaces outrageantes à Marat, 518.
Mendiants de profession dans la grande
cour du Louvre, 1444 ; au Palais de l'E-
galité, 1444, 1457.
Mendouze, lisez Mindouze (JeanPierro), ex-
employé aux Affaires étrangères, 1320.
Mënilmontant, magasins de charbon,
1272.
Mennecy-Marat, nom nouveau de Men-
necy-Villeroy, 861.
Mennecy-Villeroy (Seine-et-Oise, C" de
Corbeil), église convertie en salle des
séances de la Société populaire, 861.
— société populaire, 861.
Mknkessier (Claude), administrateur au
Département de Police, 93.
Menou, llls de l'ancien commandant de la
section du Louvre, 480.
Menton (Alpes-Maritimes), argenterie d«s
églises, 213.
— maire (Massa), 210, 212.
— société populaire, 212.
Menus (garde magasin général des), 852.
Mer (Loir-et-Cher), district (troubles dans
le), 194.
Mercereau ou Mercerot (René -Charles),
officier de paix, 377, 378, 927.
Mercier (Louis-Sébastien), député de Seine-
et-Oise à la Convention nationale, 222-
235.
Merciers (commerce de l'argent par les
petits), 687.
Mère Duchêne ( marchande de gâteaux
surnommée la), 600.
Merger (Nicolas-Etienne), sculpteur, 939,
953.
Merican (J.-B.), président de la Société
populaire de Couffinal, 822.
Merlay ou M0RL.41X (Gaspard-Louis-Nico-
las), jardinier, 1467.
Merle (Agricole), citoyen de la section des
Piques, 1487.
— (Charles-Louis), père du précédent,
1487.
Mehlen (Antoine-Augustin), chef de bri-
gade, inspecteur de la première division
de gendarmerie, 1504.
Merlin [de Thionville] (Antoine), député
de la Moselle à la Convention nationale,
906.
Merlino (Jean-Marie-François), député de
l'Ain à la Convention nationale, 230.
Meslay (Jérôme-Pélagie Masson de), ex-
président des Comptes, 1391.
Meslay (Eure-et-Loir), terre, 1391.
Messagerie (poste des Elèves à la), 426.
Messageries nationales, 1157, 1287.
Messe (ouvriers de la papeterie de Buges
obligés d'aller à la), 230; de prêtres
insermentés au couvent des Anglaises,
489 ; dite dans l'enclos de l'Abbaye par
un prêtre insermenté, 501.
Messes dites par des prêtres insermentés
dans des pensions de Picpus, 1289.
Mesures (marchands de bois et de charbon
se servant de fausses), 540.
Mettot (Dominique), secrétaire greffier
adjoint de la Commune, 779.
Metz, convois d'artillerie, 521, 578, 1174,
1224, 1438.
TABLE ALPHABÉTIQUE
S79
— école d'artillerie, 416.
— maison d'arrêt, 40.
— refug-e (otages du pays de Nassau dû-
tenus au), 41.
Meulan (Seine-et-Oise), convoi d'artille-
rie, 1198.
— manufacture de canons, 1266, i409.
Meuniers (agents de l'administration des
Subsistances pris parmi les), H89.
Meuse (département de la), chasseurs
éclaireurs, 521.
.Meynier SfiNT-PHAL (Etienne), acteur du
Théâtre de la Nation, 1470.
Mèze(Hérault), société populaire des Sans-
culottes, 869.
Méziëres (Ardennes), commune et biens
communaux, 289.
Mézlëres-sous-Lavardin (Sarthe), com-
mune, 339.
Mezin (Ardèche), district, 371.
MiACZYNSKi (Joseph), général, 608, 609, 613,
616, 617, 619, 626, 1288.
Michault-Lannoy (François-Joseph), juge
du cinquième arrondissement, 889,891.
MicHAUT, lisez MicHOT (A.), comédien du
Théâtre de la République, 1405.
Michel (Etienne), administrateur au Dé-
partement de Police, 147, 553, 734, 73o,
1533.
— ancien cocher de Marie- Antoinette,
1372.
MicHET (Antoine) , député de Rhône-et-
Loire à la Convention nationale, 236-
245.
MiCHON DE La Fondée (Antoine-Clair), chi-
rurgien-dentiste, 726, 944, 953.
MicHONis (Jean-Baptiste), administrateur
au Département de Police. 922, 1247,
1303, 1394, 1333.
MiGNARD, détenu en la maison d'arrêt de la
Mairie, 606.
MiLCE.NT (Claude-Louis-Michel), créole, ré-
dacteur du journal le Créole patriote,
1208.
Militaires (affluence à Paris de), 534, 717;
sans permission (arrestation des), 706,
1064, 1101,1111, 1115,1119, 1201, 1208,
1430; malades (visite dans les hôpitaux
des}, 1292; prétendus blessés (visite par
les chirurgiens-majors des sections des),
1292, 1301.
MiLLiiiRE (François), mercier, 552.
Millions (maniement par Santerre de cinq),
404.
Minier (Alexandre), joaillier, 552.
Ministères (contre-révolutionnaires rem-
plissant les bureaux des), 543.
MiRA.NDA (François), général à l'armée du
Nord, 10, 329, 491, 495, o90, 598-602,
616, 655. .
Mirecourt (Vosges), société des Monta-
gnards ou antifédéralistes, 59.
.Mise en liberté de Josset de Saint-Lau-
rent, détenu à Sainte-Pélagie, 1281 ; de
l'acteur Larive, 1361 ; du duc de Niver-
nois, 1433; de M"" Roland (prétendue),
1276; d'un accapareur (murmures
causés par la), 1432 ; d'aides de camp
du général Lefort, 1147; des comédiens
Belmont et Mole du Théâtre de la Na-
tion, 1216 ; de la sœur et de la veuve de
Marat, détenues à Sainte-Pélagie, 885,
886.
Misère des familles des volontaires, 438,
462,080; causée par les maisons de jeu,
696 ; causée par le renchérissement des
denrées, 553 ; causée par le siège de
L\on, 13; publique (fermentation parmi
les femmes, causée par la), 1357.
Mission d'agents du pouvoir exécutif à
Bordeaux (projet de), 1452; du commis-
saire Gouverneur dans les Côtes-du-
Nord, 161 ; des députés des Assemblées
primaires après le 10 août, 1033 ; du
député Besson dans le Bec-d'Ambès et
le Lot-et-Garonne, 296 ; de Brunel et
Rouyer dans le département de Rhône-
et-Loire, 62; de Brunel, Le Tourneur et
Rouyer dans les départements mari-
times méridionaux, 302 ; de Carrier h
Miennes, 1226; de Chaud^on - Roussau
. dans l'Ariège et les Pyrénées-Orien-
tales, 55 ; de Delamarre dans le Nord et
le Pas-de-Calais, 91; de Du Bouchet à
Provins, 15-17 ; de Fayolle dans l'Ain,
le Mont-Blanc, l'Isère, la Drôme, les
Hautes-Alpes et l'Ardèche, 133; d'Oli-
vier-Gérente dans le Gard et l'Hérault,
156; de Goupilleau [de Fontenay] et de
Bourdon de l'Oise à l'armée des Côtes de
la Rochelle, 1274; de Grenol, député du
Jura, à l'armée de l'Ouest, 165; de Lau-
rence dans la Haute-Garonne, le Gers
et le Tarn, 296 ; de Laureiiceot dans le
S80
TABLE ALPHABÉTIQUE
Loir-et-Cher, le Cher et la Nièvre, 190-
194 ; de Maure dans Seine-et-Marne et
le Loiret, 1241 ; de Mercier, député de
Seine-et-Oise, à la papeterie de Buges,
230, 231 ; de Peyre et Maisse à l'armée
des Alpes et d'Italie, 2S8 ; de Peyre dans
la Haute-Loire et la Lozère, 258 ; de
Richou dans le Haut, le Bas-Rhin et le
• Mont-Terrible, 296, 297; de Roux et
Bonneval dans le département d'Eure-
et-Loir, 1002 ; de Saladin dans le Doubs,
le Jura et la Haute-Saône, 332 ; de Sa-
ladin et Pocholle dans le département
de la Somme, 326, 329 ; du sieur Des-
voyo dans les départements limitrophes
de Paris, 1232; de membres du Comité
de salut public du Département à Sois-
sons et à Meaux, 1086 ; de membres du
Comité de salut public du Déparlement
à Vitry-sur-Seine, 1300, 1301 ; confiée par
le Comité de salut public du Départe-
ment à Maillard, 1126; par le Comité de
sûreté générale au sieur Franchet pour
visiter le château d'Ecouen, 1301 ; par le
Comité de sûreté générale au' citoyen
Boy, 1268; par le ministre de la guerre
au sieur Harny, trésorier du Comité de
salut public du Département, 1410; par
le pouvoir exécutif à Curtius pour la
visite des magasins de l'armée du Rhin,
1495; en province demandée par un
observateur de la Police à Paris, 1303.
— secrète en Angleterre, 1320.
Missions étrangères (assemblées de prêtres
réfractaires aux), 634.
MocHiNE, médecin des pauvres, IbOi.
Modérés (absence aux Assemblées des sec-
lions des), 702 ; (nombre et influence
des), 687, 694; de la province (nécessité
de retenir à Paris les), 687.
Modistes (suppression de la Fête Dieu, dé-
plorée par les), 668.
MOENXH, peintre, 852.
MoEscHENBERG, patriote allemand, 974.
Mœurs suspectes des élèves du collège de
l'Egahté, 1371.
MoissARD ou MoEssARD (Pierre-Louis), mem-
bre du Comité de salut public du Dé-
partement de Paris, 1084, 1094, U43,
1164, 1175, 1182, 1191, 1197, 1237, 1269,
1281, 1292, 1320, 1447; secrétaire du
Comité de surveillance du Département
de Paris, 893.
MoLÉ (René-François), acteur du Théâtre
de la Nation, 1216.
Molière (policier proposant de brûler les
chefs d'œuvre de), 1273.
— membre de la Commission inspectante
des Postes pour l'examen desjournaux,
1391, 1400.
Molinart, agent du Comité de sûreté géné-
rale, 1376.
MoLiNE, secrétaire greffier de la Conven-
tion nationale, 863.
Mollard (Joseph-Marie), commissaire de la
section de Bonne-Nouvelle, 835.
— marchand de vins à Saint-Pierre-de-
Longueville, près Vernon, 283.
MoLLERAS, intendant de la duchesse de
Bourbon, 1549, 1559.
Monaco, municipalité, 213.
— société populaire, 213.
Monarchie vengée contre les attentats de nos
républicains modernes (la), livre, 1277.
Mondoubleaii (Loir-et-Cher), district
(troubles dans le), 194.
Monflanquin (Lot), maison paternelle du
général Ferrand, 1302.
MoNic, observateur de la Police, 1369, 1384,
1394, 1407, 1414, 1424. 1431, 1454, 1463,
1464.
Monistrol (Haute-Loire), biens du député
Bonet, 56.
— district et municipalité, 56.
Moniteur (le) journal, 966, 1089, 1410.
MoNMAYOu ( Hugues - Guillaume - Bernard -
Joseph), député du Lot à la Convention
nationale, 116, 170, 296.
MONMEROUÉ (veuve), sœur de Laurent de
Villedeuil, 1437.
MoNMONY (citoyenne), tenant une maison
de jeu privée, 1166.
Monnaie (bons émis par les particuliers,
considérés comme fausse), 1069.
— de cuivre (accaparement de la), 1069,
1433.
Monnaies (graveur général des), 1057.
MoNNEL (Simon-Edme), député de la Haute-
Marne à la Convention nationale, 178.
MoNNiN, aide de camp d'Hanriot, 1255.
— (Marie-Anne Renoir, veuve de Claude),
cuisinière de l'ancien curé de Saint-
Germain-l'Auxerrois, 1410.
TABLE ALPHABETIQUE
581
Monopoles d'un banquier agioteur, 1228.
Mous (Belgique), maison de la femme du
député Blaux (confiscation de la), 39.
Monsieur (ex-intendant de), 1437.
Montagne (attaques de l'Observateur de
l'Europe contre la), 696; (confiance
aveugle dans la), 654 ; (départ pour les
départements de membres de la), 472 ;
(désaccord du député Forest avec les
députés de la), 144; (discrédit sur les
membres de la), 468; (distinction entre
la Plaine et la), 688; (Hanriot, partisan
effréné de la), 652 ; (hostilité du député
Blad contre la), 26; (insultes à un dé-
puté de la), 485 , (intrigants de la), 329 ;
(invitations à diner de la dame Clavière
à des députés de la), 453 ; (marques à la
craie sur les maisons des députés de la),
490, 491 ; (propos contre-révolution-
naires visant les députés de la), 891,
893, 895, 898; (qualification de scélé-
rats appliquée aux députés de la), 914;
(vote du député Soubeyran de Saint-
Prix dans les appels nominaux avec la),
362.
Montagne Sainte-Geneviève, 614, [651, 685.
Montaigne (clubistes de), 1298.
MoNTANÉ (Jacques-Bernard-Marie), prési-
dent du Tribunal révolutionnaire, 906,
942, 947, 954.
MoNTANsiER (Marguerite Brunet, dite), di-
rectrice de spectacles, 1134, 1257.
Montauban (Tarn-et-Garonne), société
populaire, 770, 800.
— société des Amis de la Liberté et de
l'Egalité, 800.
MoNTAULiEu, charpentier aux Carrières de
Charenton, 1308.
MoNTBAzoN (Henri-Louis-Marie de Rohan,
duc de), 432.
Montblanc (menaces contre un député
du département du), 1463.
— mission du représentant Fayolle, 133.
Mont de Piété (canon de la section de
l'Homme-Armé au), 1141; défenses de
prêter sur des uniformes et des armes,
468; (force armée au), 431; (garde
montée par un observateur de la Police
au), 569; (préjudice porté par les prê-
teurs à la petite semaine au), 1258;
(vente de numéraire et de gros sols au),
542.
Montélimar (Drôme), biens de M. de
Chabrillan, 468.
Montereau (Seine-et-Marne), présence du
prince de Conti, 1523.
MoNTEssON (Charlotte-Jeanne Beraud de la
Haie de Riou, marquise de), 1517, 1537.
Mo.NTLORD, gentilhomme gascon, 1447.
Montmartre, assemblées nocturnes, 1124,
1126.
— (épreuve des canons à), 565.
Montmorency (Seine-et-Oise), aubergiste,
775, 935.
MoNTMORiN, émigré, 1419.
Montorient (Jura), domaine du député
Vernier, 380.
Montpellier (Hérault) (correspondances
du député Blanqui avec), 36.
— habitant, 305.
— pertes y éprouvées par le député Ra-
baut-Pomier, 267.
MoNTPBiN (maison de santé de), 126.
Montre en or (vente au profit des pauvres
d'une), 1320 ; prise à la Conciergerie au
député Rabaut-Pomier, 262, 267.
Montreuil (Seine), Comité révolutionnaire,
1081.
Montrouge (Grand), carrières, 1225.
— habitation du sieur Duchemin, secré-
taire du prince de Condé, 1304.
— maison de campagne de Guillaume,
ex-constituant, 1304, 1305, 1318, 1379,
1391.
— municipalité, 1102, 1350, 1379.
— rassemblements de nobles, 1100, 1102,
1350.
Mont-Terrible (Suisse) (département du),
mission du représentant Richou, 296.
MoNYOïsiN (Nicolas), commissaire de police
de la section du Contrat-Social, 670.
Morbihan (Corbel, député du départe-
ment du), 74.
Moreau, secrétaire du Comité d'agricul-
ture, 261.
MoREL (Nicolas), agent du Comité de sûreté
générale, 902, 903.
— accapareur de filasse, 1432.
— exploitant une carrière à Vaugirard,
892, 893, 895, 898, 899.
— teneur de jeu prohibé, 1384.
MoRET, locataire des bâtiments de l'abbaye
Saint-Germain-des-Prés, 1175.
S82
TABLE ALPHABÉTIQUE
Morgue (suicidé du Jardin du Luxem-
bourg porté à la), 441.
MoRizoT (citoyen), 1147, 1160, 1177.
Mort du député Doublet à la Force, 185;
de la femme de Ribereau, député de la
Charente, 270.
— de Louis XVI (émotion causée au dé-
puté Richou par la), 283 ; tragique de
Louis XVI (brochure déplorant la), 466.
— de Marat, annoncée dans les Annales
de la République française, 739.
Mortagne (Orne), arrestations de contre-
révolutionnaires, 1397.
— renforts pour l'armée révolutionnaire,
1275.
MorviUe (Seine), fermier et meunier,
1237, 1269.
Moselle (députés du département de la),
41.
— députés k la Fédération, 1132.
— directoire du département, 40, 42, 44.
Motion de Fournier l'Américain au Club
des Cordeliers, 470.
Motions au Palais-Royal favorables' à un
guillotiné, 1233; pour le port du bonnet
rouge, 1397 ; anticiviques de l'abbé
Picavez, 1567.
— incendiaires dans la section du Con-
trat-Social, 695; incendiaires sur la ter-
rasse du château des Tuileries, 643; in-
cendiaires provoquées par le décret
contre Marat, 524.
— patriotiques aux Tuileries, 1283 ; aux
Tuileries pour la taxe des denrées, 1388.
MoTTET, membre du Comité révolution-
naire de la section de la Montagne, 1.
MoucHv (Philippe de Noailles, duc de),
maréchal de France, 511.
Moulin, adjudant général de la garde na-
tionale, 1517-1519, 1521.
— commissaire pour le recrutement des
volontaires, 449.
— officier de paix, 11.
Moulin dit Croulebarbe, 1102, 1104.
— des Prés, à la Butte aux Cailles, 1147,
1168.
Moulins employant des grains gâtés, 1184.
— à bras (nécessité de recourir aux) ,1189.
Moulins (Allier), passage de la famille
des Bourbons, 1541, l.')4o.
Mou.MÉ, ancien agent de change à Lyon,
1320.
MouRA, inspecteur de police, 134.
MouRAs, ex-médecin de l'armée des Alpes,
1309.
Mousseline (accaparement de), 1434.
Moutons paissant aux Champs-Elysées, 677.
MouTTE (Etienne), établi à Rome, 1248.
Mouvement révolutionnaire du 31 mai
(adhésion des départements au), 336;
(préparation du), 647, 656.
Moyaux (Calvados), société des Amis de
la Constitution, 830.
MOY.NET (citoyen), 993.
MoYssET (Jean), député du Gers à la Con-
vention nationale, 179, 246, 247.
Municipalité de Paris, 12, 386, 392, 400,
431, 451, 457, 466, 468, 475, 495, 496,
514, 524, 532, 536, 540, 545, 546, 569,
572, 614, 620, 630, 652, 655, 697, 864,
908, 909, 945, 981, 1015, 1017.
Municipalités (grains et farines pour l'ap-
provisionnement de Paris, arrêtés par
les), 1084, 1085; (projet de remplacer la
municipalité parisienne par si.x), 620,
669 ; hors du Département de Paris (vi-
sites et perquisitions dans les), 1281.
Muret (Haute-Garonne), société popu-
laire, 881.
Muscadins (attaques du Père Duchéne contre
les), 1241; attroupement sur le boule-
vard du Temple causé par les), 1457;
(chansons en l'honneur des), 1355; (colo-
nel de hussards embauchant des), 1358;
(gravures représentant l'assassinat de
Marat et deLePeletier, achetées par lesi,
1272; (projets prétendus contre-révolu-
tionnaires des), 1381; (réunions des),
1372; (voies de fait au Palais Egalité
contre les), 1309; (voies de fait sur la
personne de), 1382; casernes à la Pépi-
nière (plainte des), 1433; enrôlés parmi
les volontaires en réquisition (attitude
des), 1324, 1346, 1367; en réquisition
(cafés souterrains du Palais Egalité re-
cevant les), 1370; ivres (spectacle de
l'Ambigu-Comique troublé par des),
1421 ; pourchassés dans les spectacles,
1439.
Musée des auteurs, 528.
— de la République (ouverture au Louvre
du), 1003.
Muséum français (ouverture publique du),
987; national (chefs-d'œuvre de Phi-
TABLE ALPHABÉTIQUE
583
lippe de Champagne au), 844; national
(dépôt de la coupe d'agate antique,
ayant servi à la fête du 10 août, au),
1054.
Musique (morceau de) taché de sang, saisi
sur le député Bailleul, 15.
MussEAU, citoyen hué à la Convention, 625.
Mutilation des statues du Jardin des Tuile-
ries, 527.
Mutins Scxvola, tragédie, 1110, 1273.
N
Naigeon (Jean-Baptiste), commissaire du
pouvoir exécutif à la translation des
Bourbons, 1540, 1550, 1557, 1563, 1564.
Nancy (Meurthe), évèque, 775, 935.
Nanterre (Seine), image de la Vierge
chargée de rubans tricolores, 1110.
Nantes (Loire-Inférieure), commandes de
marchandises pour Paris, 1121.
— convoi d'artillerie, 1148.
— présence des Vendéens entre cette ville
et Angers, 702.
— (révocation de l'édit de), 690.
Narbonne (Aude), communications avec
Perpignan, 1394.
— magasins de fusils, 502.
Nassau (otages du pays de), 41.
Nazareth (citoyen), auteur dramatique,
1231.
Necard, concierge de la maison d'arrêt
des Fermes, 198.
Négoce (députés de la Convention accuses
de se livrer au), 545.
Négociant, porteur d'épauiettes de lieute-
nant-colonel (arrestation d'un), 1437.
Nègres du Cap Français (révolte des),
597.
Nemours (Seine-et-.Marne), société répu-
blicaine, 1005.
Nerfs (député Rouzet souffrant de violents
maux de), 310.
Nettoyage des rues (plaintes au sujet du),
532. 534, 697.
Neuilly-sur-Seine (Seine), boulangers,
693.
— lieu de villégiiiture, 693.
— lieu de refuge du député Danthon,
1309.
populace accourant à Paris, 670.
Nevers (Nièvre), séjour du représentant
Laurenceol, 194.
Newbourg (citoyen), pétitionnaire, 187.
Nice (Alpes-Maritimes), assemblée élec-
torale, 212.
— (correspondances du député Blanqui
avec), 36.
— (député extraordinaire des Alpes-Mari-
times à), 35.
— habitants (adresses aux), 75.
— (invasion par les Piémontais du terri-
toire de), 33.
— président du district, 33, 85.
— Sénat, 75.
Nicolas (Léopold), imprimeur, membre du
Comité de salut public du Département
de Paris, 1086, 1090, UOO, 1123, 1134,
U51, 1214, 1221, 1223, 1334.
NicoLEAU (Pierre), membre du Départe-
ment de Paris, 1458.
Nicolet (spectacle), 1382.
Nièvre, Assemblées primaires, 1200.
— domination des terroristes, 194.
— mission du représentant Laurenceot,
192-194.
NiQuiLLE (Jean), observateur de la Police,
441.
NisoT, gendarme à cheval, 1143.
NivERNOis (Louis-Jules Barbon -Mancini-
Mazarini, duc de), 1433.
Nobles (affluence à Paris de), 634 ; (crain-
tes des), 1275 ; (déguisements de femmes,
pris par des), 597 ; (expulsion des), de
tous emplois, 1233; expulsion du Fau-
bourg Saint-Germain de tous les), 1450;
(motion pour exclure des armées les),
690, 693, 713 ; (rassemblements à Mont-
rouge de), 1102; de la marine (attaques
du Père Duchéne contre les), 1241.
Noblesse au village (la), pièce de théâtre,
1231.
Noël, chirurgien-major de l'armée des
Alpes, 1276, 1403.
— gendarme, 204.
Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), répu-
blicains Sans-culottes, 776.
Nogent - sur - Marne (Seine - et - Marne),
mission pour l'arrestation de Duper-
reux, membre de l'état-major de Cus-
tine, 1255.
Nogent-sur-Vernisson (Loiret), passage
S84
TABLE ALPHABÉTIQUE
de la famille des Bourbons, 1536, 1537,
1546.
NoLiN (Marie-AuBERT, veuve de Marc), por-
tière, 306.
Nord (forces à envoyer sur la frontière
du), 579.
— (levée d'une armée pour le), 506.
— (mission du député Delamarre dans le
déparlement du), 91.
— (présence de la fille d'Egalité près du
département du), 1523.
Normandie (brochure imprimée au nom
de communes de la ci-devant), 466.
— complots y tramés, 471.
— courriers y envoyés par les contre-ré-
volutionnaires, 532.
— (départements de l'ancienne), 33.
— tendances séparatistes, 699.
— vins y expédiés, 548.
Notaires (provisions de), 354.
Note confidentielle et secrète du ministre
de la marine pour les représentants en
mission, 302.
Notes du député Soubeyran de Saint-Prix
sur des Bulletins de la Convention na-
tionale, 363, 364.
Notre-Dame-de-la-Garde (château- fort
de), à Marseille, 1550, 1551, 1554-1556.
Nourriture de gendarmes (dépense pour
la), 236, 237.
Noyés (boite de secours pour les), 1293.
Numéraire (vente du), 438, 495, 497, 511,
514, 518 ; (vente à la Bourse de), 553 ;
(vente au Mont-de-Piété de), 542 ; pris
par la Police au député Dugué-d'Assé,
107 ; au député Faure, 126.
Obeun (Mathurin-Jean-François), député
d'Ille-et-Vilaine à la Convention na-
tionale, 248, 249.
Obélisque en l'honneur de Marat (érection
d'un), 821.
Obernboarg (Allemagne), lieu de nais-
sance d'Adam Lux, député de Mayence,
973.
Obsèques de Le Peletier de Saint-Fargeau,
396 ; de Marat, 731, 753, 757, 759, 1085 ;
(payement des frais des), 824, 826, 827,
832, 842, 847, 854, 860, 870.
Ofcseruateur (1'), journal, 1273, 1323, 1341,
1371.
Observateur de l'Europe (!'), journal, 696,
1267, 1277.
Observateur sans-culotte (1'), journal, 1372,
1381, 1393, 1405, 1412, 1414, 1417, 1421,
1433, 1436, 1439, 1466.
Observateurs de la Police (rapports et
lettres d'), 344, 441, 453, 543, 546, 549,
550, 552, 555, 558-564, 569, 570, 573-
576, 579, 580, 582-585, 588-592, 59o,
599-601, 603, 604, 608, 610, 612, 614,
617, 620-629, 631-633, 635, 643-645, 648,
649, 651-656, 659-661, 666, 668-670, 674,
677, 680, 681, 683-683, 687, 688, 690,
693-696, 699, 700, 702, 703, 703, 708,
712, 713, 1181, 1189, 1207, 1210, 1223,
1226, 1231-1234, 1236, 1239-1244, 1256-
1261, 1265-1267, 1271-1277, 1283-1289,
1294-1299, 1303, 1306-1311. 1313-1317,
1321-1324, 1326-1333, 1337-1343, 1346-
1352, 1355-1360, 1366-1373, 1381-1388,
1393-1398, 1402-1409, 1412-1418, 1421-
1427, 1431-1436, 1439-1446, 1430-1458,
1461-1466.
Observatoire (chasseurs casernes à 1'), 597 ;
(résidence de Méchain à 1'), 1140.
Ode aux mânes de Marat, par Brémont,
836; sur Marat, par un jeune habitant
de Gien, 876.
Odet, employé de l'administration de Bi-
cêtre, 1482.
Odille (sieur), habitant rue Gaillon, 927.
œufs (prix des), 1173, 1266, 1425.
Œuvres de Marat (inventaire des), 803.
Officier municipal (candidature de Roland
au poste d'), 450.
Of/icier de fortune (1"), pièce du Théâtre
Feydeau, 1373.
Officier de marine (école de tactique na-
vale, proposée par un), 1324; émigré
(présence à Paris d'un), 1257.
Officier de paix (maisons de jeu rançon-
nées par un ancien), 485 ; (menaces
populaires contre un), 1224; envoyé
dans l'Eure comme commissaire du
pouvoir exécutif, 1311.
Officiers chargés de prétendues missions
(présence à Paris d'), 1090, 1092, 1268;
oisifs et tapageurs (arrestation d'), 1330 ;
du camp de Cassel venus à Gravelines
(renvoi à leur poste d'), 1239; du 27« ré-
TABLE ALPHABÉTIQUE
5W
giment de cavalerie (don patriotique
des), 1472; du 28* régiment de cavale-
rie (destitution d'), 491.
— ennemis (général Beauregard fraterni-
sant à Valenciennes avec les), 1364.
— de la garde nationale (principes aristo-
cratiques d"), 647.
— de gendarmerie (don patriotique de
femmes d'), 1470.
— de paix (tentative de corruption des
nouveaux^ 475, 516; chargés de la sur-
veillance autour de la Convention, pen-
dant le séjour des fédérés, 1029; sou-
doyés par les maisons de jeu, 470, 501,
509.
— de santé (certificats de complaisance
délivrés par les), 1305; des hôpitaux
(don patriolique des), 1469; des prisons
de Paris (certificats d'), 121, 122, 310,
311.
— des troupes de ligne (attaques contre
des volontaires par des bas), 670; (pré-
sence au Palais-Royal d'), 611, 614;
déguisés (présence à Paris d'), 591.
— municipaux ( contre -révolutionnaires
parmi les), 495; (inculpation des sec-
tions contre certains), 445; (intervention à
la section des Lombards d'), 472 ; (mar-
chand de veaux mis en liberté par des),
694; (proclamation faite aux Halles par
deux), 546 ; chargés d'assister à la levée
des scellés sur les papiers de Marat, 781.
Oise (députés du département de 1') : Dan-
jou, 72; DELA.MARnE, 90, 91.
Olivier ou Ollivier (André), procureur de
la commune de Passy, 1159, 1173.
— (Antoine) , procureur général syndic
des Alpes-Maritimes, 32, 33.
— (Nicolas), domestique de la maison La-
Tour-du-Pin, 1229.
O.NFPROY, gendarme, 763.
Opéra (représentations de pièces patrio-
tiques à 1'), 1115; (représentations du
Siège de Thionvitle et d'Iphiyénie en Tau-
ride à 1'), 700; (saisie des chevaux con-
duisant des voitures à 1'), 582.
— de Londres (ancien directeur de 1'),
1408.
Opérations du Comité de salut public du
Département (allocation de crédit pour
les), 1096, 1098, 1100, 1105, 1107, 1112,
1127, 1134, 1262, 1281, 1292.
Or (achat et accaparement par les Fla-
mands et Liégeois de 1'), 1294; monnayé
(saisie à l'hôtel de Tours d'une caisse d'),
1125.
Oraison funèbre de Marat dans l'église de
Saint-Eustache, 808, 814, 1136, 1143;
de Marat par Guirault dans la section
du Contrat-Social, 825.
Orangerie, 1168, 1175.
Orateur du Faubourg-Saint-Antoiue (Gon-
chon connu sous le nom de 1'), 1140.
Oratoire (administration de l'habillement
des troupes à 1"), 1159.
Ordre du jour de Santerre (improbation
par les sections d'uni, 531, 535, 537,539.
Ordres du jour de la garde nationale et
force armée de Paris, 383, 386, 387,
389, 391, 393, 394, 396, 397, 399-406,
408-420, 423, 425, 426, 428-430, 433, 434,
436, 439, 440, 442-444, 446, 447, 451,
452, 454, 456, 458, 460, 463, 465, 467,
471, 473, 477, 479-484, 496, 498, 500,
502, 504, 506, 508, 512, 513, 515, 517,
519, 521, 523, 525, 527, 529, 531, 533,
535, 537, 539, 547, 551, 554, 556, 557,
565, 567, 571, 578, 581, 593, 596, 605, 607,
615, 639, 641, 646, 657, 658, 662-665,
667, 671, 673, 675, 676, 682, 686, 689,
692, 698, 701, 704, 706, 707, 709-711,
715, 716, 719, 720, 727, 1060, 1061, 1063-
1068, 1070, 1071, 1073, 1076-1078, 1080,
1083, 1087, 1093, 1095, 1097, 1099, 1101,
1103, 1100, 1109, 1111, 1114, 1117, 1119,
1122, 1125, 1128, 1131, 1133, 1137, 1139,
1141, 1144, 1146, 1148, 1150, 1155, 1158,
1163, 1165, 1169, 1172, 1178, 1180, 1184,
1186, 1188, 1193, 1195, 1198, 1201,
1206, 1209, 1212, 1215, 1222, 1230, 1238,
1253, 1264, 1270, 1282,;i295, 1302, 1312,
1319, 1325, 1335, 1345, 1354, 1365, 1380,
1392, 1401, 1411, 1420, 1430, 1438, 1448,
1460.
Ohelly, ancien directeur de l'Opéra à
Londres, 1408.
Orfèvres (panique chez les), 437.
Orge (pain avec de la farine d'), 1089 ;
pour la fabrication de la bière (brasseur
employant de 1'), 1295 ; empoisonné et
pourri (farines d'), 1147; gâté (mouture
d'), 1164.
Orgie du Champ de Mars, 573.
S86
TABLE ALPHABETIQUE
Orgies des canonniers à l'hôpital de la
Salpêlrière, 514.
ORiOL(dame Gomaud, femme), aristocrate,
1445.
Orléans (Louis-Philippe-Joseph de Bour-
no.N, duc d'), dit Egaillé, 438, 458, 509,
514, 626, 708, 1515, 1517, 1522-1524,
1528, 1533-1535, 1538, 1549, 1556, 1557,
1561.
— (Louise-Marie-Thérèse-Bathilde d'), du-
chesse de Bourbon, sœur d'Egalité, 1522,
1523, 1527, 1529, 1536, 1537, 1539, 1543,
1549, 1554, 1556, 1559-1561.
— (Marie-Louise-Adéiaide de Penthièvre,
duchesse d'), femme d'Egalité, 1516-
1521, 1523, 1537.
Orléans (Loiret), assassinat de Léonard
Bourdon, 478.
— bataillons de volontaires y formés, 593.
— canal projeté, 683.
— certificats en provenant pour le Comité
des assignats et monnaies, 263.
— convois d'artillerie à destination de
cette ville, 451, 499, 699, 1148, 1195.
— habitants (attitude des), 702.
— lettre d'un marchand, 649.
— municipalité, 670.
— procession de la Fête-Dieu, 670.
— tribunal, 507.
Ormesson (Anne-Louis-François de Paule
Lefebvre d'), 1402.
Orne, arrestations de contre-révolution-
naires, 1397.
— (députés du déparlement de 1') : Des-
GROUAS, 1275 ; DuGUÉ d'Assé, 103-111.
— (refus de livrer des canons au départe-
ment de 1'), 103.
Orphelins élevés dans la Société des Jeunes
français (admission à la fête du 10 août
des), 1039.
OssELiN (Charles- Nicolas), député de Paris
à la Convention nationale, 503, 509,
712.
Ostende (Belgique), commandant de la
place et du port, 488.
OswALD (Eléaiar), colonel, 488.
Otages (proposition d'envoyer dans les
départements des députés patriotes
comme), 678, 684; du pays de Nassau, 41.
OuDOT (Charles-François», député de la
Côle-d'Orà la Convention nationale, 106.
Ouvrage relatif à l'habillement des trou-
pes (distribution de 1'), 1120, 1151, 1160,
1182, 1187, 1197, 1200, 1288, 1340,1346.
Ouvrier du porl Saint-Bernard (colloque
de Hanriot avec un), 652.
Ouvrière (duchesse d'Aiguillon, déguisée
en petite), 501.
Ouvrières chargées de l'habillement et
équipement des volontaires (distribution
du travail aux), 1120, 1151, 1160, 1182,
1187, 1197, 1200, 1288, 1340, 1346.
Ouvriers (afiluence à l'heure du repas sur
la place de la Maison commune d'), 1330;
(agitateurs excitant les), 1259, 1260 ;
(assemblée de la section des Champs-
Elysées, composée surtout d'), 693 ;
(augmentation du salaire des), 577 ;
(distribution matinale du pain en faveur
des), 530; (lundi, jour de repos des),
473 ; (patrons défendus par leurs), 699 ;
(plaintes au sujet de l'entreprise des
travaux, formées par les), 1272; (suspects
déguisés en), 504 ; carriers de Vaugi-
rard, (témoignage des), 896; paveurs et
maçons (attroupement projeté des), 448;
tourneurs et foreurs (défaut d'), 673 ;
de la caserne des Marseillais (demande
pour une manufacture d'armes d'), 1269;
de l'église de Sainte-Geneviève, 651 ; de
la fabrication des assignais (don pa-
triotique des), 1477 ; de la fonderie de
canons de Chaillot, 1283 ; du fer de la
section Bonne-Nouvelle (députation d'),
1214; de la Montagne Sainte-Geneviève
(collèges alimentant les), 685 ; de la pa-
peterie de Buges (royalisme et fanatisme
prêches aux), 230; pour les canaux pro-
jetés (réunion d'), 683; pour réparations
des armes (demande d'), 682.
OzANNE (François-Augustin), officier de
paix, 1029.
Pache (Jean-Nicolas), maire de Paris, 421,
422, 427, 432, 435, 438, 441, 445, 448,
450, 453, 454, 457, 459, 461, 462, 466,
468, 470, 472, 474, 475, 485, 493, 495,
497, 499, 501, 507, 511, 514, 516, 518,
520, 522-524, 526, 528, 530, 532,
538, 540, 542, 543, 548, 549, 553, 556,
566, 572, 577, 597, 606, 609, 616, 619,
630, 640, 642, 647, 650, 659, 669, 680,
TABLE ALPHABÉTIQUE
587
691, 692, 69S, 697, 701, 728, 824, 932,
1036, 1121, 1138, 1143, 1214, 1221,1225,
1243, 1261, 1316, 1372, 1418,1523, 1526,
1527, 1529, 1545; ministre de la guerre,
390, 453.
Pacy lEure), volontaires parisiens y en-
voyés, 1064.
Pag.n'on, maître de poste à Ecouen, 1145.
Paillard (Claude-François), commissaire
civil de la section de Bon-Conseil, 197.
Paille pourrie (volontaires blessés cou-
chant sur de la), 568.
Pailleux (vermine laissée aux Madelon-
nettes par les), 82.
Pain (Marie-Barbe Aublin, femme), dé-
tenue à Sainte-Pélagie, 885, 886, 943.
— (Pierre-Honoré-Antoine), libraire-im-
primeur, 1092.
Pain (abondance du), 437, 445, 532, 1207,
1232, 1241, 1257, 1260, 1261, 1265, 1271,
1274, 1275, 1283, 1286, 1295, 1296, 1307,
1314, 1333, 1349, 1356, 1388,1458; (acca-
parement et revente du), 524, 529, 700,
1274; (arrestation aux barrières de voi-
tures de), 522-524, 701, 1095, 1105, 1148;
(augmentation par les boulangers de
Neuilly et de Courbevoie du prix du),
603 ; (belle qualité du), 1356', 1451 ;
(boulangers additionnant de cendre le),
1313 ; (cherté dans les campagnes des
environs de Paris du), 524, 527 ; (cherté
et prix du), à Lille et Lyon, 408; (cherté
à Paris du), 553, 1189 ; (crainte chimé-
rique de manquer do), 524, 525, 697,
1189, 1420; (distribution matinale du),
en faveur des ouvriers, 530; (enlève-
ment chez les boulangers du), 695 ; (en-
lèvement par les gens de la campagne
du), 522-524; (habitants.de Belleville,
dénués de), 1440; (marchés garnis ou
dégarnis de), 435, 489, 495, 520, 528 ;
(mauvaise qualité du), 1189, 1317, 1339,
1348, 1349, 1368, 1446; (patrouilles pour
emptkher la sortie du), 701, 1095; (pé-
nurie de), 422, 4i7, 472, 493, 495, 509,
524, 525, 528, 700, 1189, 1214, 1297,
1303, 1306, 1309, 1311, 1315,1317, 1321,
1332, 1337, 1343, 1351, 1356, 1369, 1383,
1397, 1412, 1420,1433, 1446; (prix élevé
du), à Colombes, 1363; (prix en Vendée
du), 713 ; (provision de), par crainte de
la famine, 493, 524, 528, 697 ; (sortie par
les barrières du), S22-524, 701, 1095,
1105, 1133, 1141, 1146, 1148, 1150, 1155,
1158, 1163, 1172, 1173, 1176, 1178, 1180,
1184, 1188, 1193, 1198, 1206, 1211, 1230,
1302, 1365, 1411 ; (vente à la campagne
par les boulangers de Paris de), 426;
(vente à des gens suspects dans la nuit
de), 1137, 1215; trouvé dans les lîlelsde
Saint-Cloud, 532 ; de farine d'orge ou
d'avoine, 1089 ; de pâte ferme (obliga-
tion aux boulangers de ne cuire que
du), 427.
Pains (confiscation au profil des pauvres
de la section de Popincourt de), 704;
(vente à raison de 8 sols la livre de pe-
tits), 1450; livrés à de prétendus mar-
chands de vins ou aubergistes, 529 ;
trouvés dans des lieux d'aisance, 1319;
vendus et emportés la nuit, 1097; au
dessous du poids (boulangers faisant
des), 478; de 2 livres (boulangers cui-
sant de préférence des), 700; de 4 livres
(défaut de), 700.
Palais Bourbon (commission des chevaux
siégeant au), 1389 ; (dénonciation de
suspects au), 493 ; (détachement de ca-
nonniers au), 1089; (magasins à poudre
au), 527, 1089 ; (patrouilles de nuit au-
tour du), 704; (poste du), 414; (poste
de la poudrière au), 718, 1089; projet
de le convertir en maison de détention
pour les députés, 520.
Palais Cardinal (assemblée des Liégeois
au), 1032.
Palais de l'Egalité, 163, 561, 588, 620, 628.
694, 1102, 1242, 1297, 1343, 1433, 1453,
1458.
— affiches y placardées, 680.
— agioteurs et vendeurs d'argent du Per-
ron, 1233, 1261, 1267, 1284, 1348, 1356,
1373, 1383.
— arrestation des citoyens dépourvus de
cartes de civisme, 402.
— bijoutiers, 1451.
— bourse d'agioteurs, 1284.
— boutique de bijoutier dévalisée, 503.
— brocanteurs, 1295.
— Café anglais, 538.
— Café du Caveau, 468, 546, 631, 654,659,
690, 1373, 1408. 1464.
— Café de Chartres, 532, 534, 705, 1329,
1351, 1387, 1435.
TABLE ALPHABÉTIQUE
— Café Conli, 538.
— Café Coreza, dit Italien, 1370, i445.
— Café de la Côte-d'or, au bas du Perron,
!i94.
— Café de Foy, 6H, 1261, 1274, 1351,
1408, 1465.
— Café du Lycée, 519.
— cafés, 446, 532, 543, 676, 1342, 1351,
1406.
— cafés souterrains du jardin, 1313,1328,
1370.
— caves remplies de gros sols, 1311.
— Club de 1789 ou de l'abbé Sieyès, 1349.
— club de contre-révolulionnaires, 1288.
— émigrés y réfugiés chez les filles pu-
bliques, 485.
— exercice du canon, 1395.
— expédition secrète, 1208, 1275, 1404.
— filles publiques, 485, 1295, 1324, 1408,
1439.
— galeries, 437, 591, 1182, 1324.
— galeries de bois, 491, 1351.
— grotte flamande, 534, 553.
— grottes, salles de bal, 534, 1328.
— groupes d'aristocrates, 543, 546, 680,
088, 703, 713, 1234, 1271, 1406, 1439.
— incendie chez un pâtissier, 486.
— jardin, 437, 438, 453, 462, 491, 497,
509, 519, 535, 543, 566, 577, 619, 672,
1257, 1277, 1313, 1330, 1381, 1384, 1395,
1406, 1407, 1412, 1439, 1452, 1479.
— libraires, 1293, 1296, 1323, 1397, 1446.
— Lycée des Arts dans le jardin, 1479.
— maisons de jeu, 447, 466, 501, 509,
H35, 1338, 1384, 1397, 1407.
— marchands d'argent, 538, 1241, 1260,
1261, 1265, 1275, 1299, 1306, 1309,1314,
1328, 1348, 1356, 1383, 1397, 1408.
— mendiants, 1444, 1457.
— muscadins, 1207,1260, 1309, 1364,1372,
1381, 1397, 1418, 1423, 1436, 1464.
— papetiers, 520.
— passage de la rue Saint-Honoré, 1277.
— poste, 406, 408, 428.
— proclamation des Droits de l'Homme
par un orateur jacobin, 555.
— propos incendiaires y tenus, 674.
— rendez-vous des escrocs, des espions et
des souteneurs, 1404.
— restaurateur Février, 405.
— réunion des jeunes gens de la réquisi-
tion, 1402.
— rixes occasionnées par la cocarde tri-
colore, 1415.
— salle de vente près des colonnes, 1383.
— salles de vente, 1328, 1383.
— ventes à l'encan dans le jardin, 1412.
— voûte (affiche placardée sous la), 1373.
Palais Marchand ou de justice, 595, 599,
600, 1275, 1311, 1343, 1458; (foule pour
le jugement de Miranda au), 390; (trans-
port d'un journal sortant du), 1145.
— national (arrestation du député Hecquet
dans le), 170; (Convention prenant pos-
session de la nouvelle salle au), 578;
cour ci-devant Royale, 597 ; (galerie
joignant le Louvre au), 1003; (ordre de
dénaturer les emblèmes et attributs de
la royauté dans le), 1007.
Palais révolutionnaire (affluence au), 1418;
(groupes hostiles dans le), 592 ; (mo-
tions devant le), 1397.
Palais-Royal, 611, 614, 652.
— hostilité de la troupe de ligne contre
des volontaires, 670.
— groupes, 649, 699.
— rixe, 591.
Palis, chirurgien auxiliaire de la marine
à Brest, 26.
Palloy (Pierre-François), patriote, 752.
Paly (Jean-Joseph), président de la section
du Contrat-Social, 725.
Paméla, pièce jouée au Théâtre-Français,
1214.
Pamphlet intitulé: Rendez-nous nos dix-
huit francs, 572.
Pamphlets séditieux (impression de), 1183.
Panégyrique de Charlotte Corday, par
Adam Lux, 786, 969, 977.
Panique des volontaires du côté d'Aix-la-
Chapelle, 360 ; chez les bijoutiers et
orfèvres, 437.
Panis (Etienne-Jean), député de Paris à la
Convention nationale, 175, 1375.
Pannetier (Mathieu), observateur de la
Police, 1386, 1395, 1408, 1425, 1434,
1455, 1463, 1464.
Panthéon-Français (conduite extraordi-
naire des canonniers près du), 400 ;
(décret de la Convention décernant à
Marat les honneurs du), 862, 863, 867 ;
(honneurs du), 730, 766, 783, 784, 873;
(obsèques de Le Pelelier de Sainl-Far-
geau au), 396 ; (offre pour la cérémonie
TABLE ALPHABÉTIQUE
589
du 10 août 1793 du), 992 ; (vœu pour le
transport de Marat au), 1569.
Pantin (Alexandre-Arabroise), député de
l'Eure à l'Assemblée législative, 282.
— -fils du député, commandant de la garde
nationale de Gisors, 282, 283.
Paoli (Pascal), général et patriote Corse, 5.
Pape dansant avec la Polignar (pièce de
théâtre représentant le), 1350 ; (relations
de la France avec le), 1248.
Papeterie de Buges (mission du repré-
sentant Mercier à la), 230, 231.
Papetiers du Palais de l'Egalité (papiers
fleurdelisés vendus par les), 520.
Papier-monnaie (discrédit du), 699.
Papiers d'une actrice du Théâtre-Italien
(examen des), 1400.
— de l'ancien curé de Saiat-Germain-de-
l'Auxerrois (perquisition dans les), 1379.
— du Comité d'agriculture, trouvés chez
Rabaut-Pomier (extraction des), 261.
— du Comité de législalion, 169.
Papiers des députés : Amyon, 1 ; Andréï,
4, 5; Aubry, 10, H; BaiUeul, 15, 19,24;
Blanqui, 34, 36; Blaux, 43, 44; Blaviel,
48, 51 ; Brunel et Rouyer, 62; Chastel-
lain, 69; Cazeneuve, Serre et Marbos,
65,354; Derazey, 93-97; Dugué-d'Assé,
104, 106 ; Estadens, 120, 123 ; Paye,
128; Ferroux, 134; Garilhe, 147-149;
Guiter, 167, 168; Jary, 172; Laurenceot,
187; Le Breton, 195-197; Lefebvre, 201-
204 ; Maisse et Peyre, 208 ; Massa, 216,
220; Mercier, 225-228, 233-233; Obelin,
249; Queinnec, 259; Rabaut-Pomier,
260-263; Ribereau, 269; Richou, 277,
284, 292 ; Rouyer, 298, 300, 302, 304 ;
Rouzet, 305, 313; Royer, 315, 316;
Ruault, 323, 324; Saladin, 328, 329; Sal-
mon, 335, 337, 338, .340-343 ; Saurine,
346; Serre, 350-355, 358; Soubeyran de
Saint-Prix, 361, 363, 365-367, 371; Sou-
lignac, 373; Tournier, 374, 376.
— des députés de la Haute-Vienne (appo-
sition des scellés sur les), 173-175; de
la mission de Brunel, Le Tourneur et
Rouyer dans les départements mari-
times méridionaux, 302 ; de la mission
de Saladin et Pocholle dans la Somme,
329.
— des instituteurs des Sourds et Muets
(examen des), 1429.
— du sieur Aubert Petithouart (examen
des), 1211; du sieur Baril, lieutenant
au 6" régiment d'artillerie (examen des),
1187; du sieur de Beaufort, colonel de
gendarmerie (perquisition dans les),
1191; du capitaine Beaumarin (examen
des), 1305; du comte de Beauvoir (scel-
lés sur les), 1182; de la baronne de
Burmann (examen des), 1320; du prince
de Condé, enlevés chez l'abbé Debray,
• tué aux Carmes, 1321) ; de J. -François
Corday d'Armont (perquisition dans les),
777; du sieur Dorival, ex-hermite, fa-
bricant de toiles (examen des), 1391 ;
de M"'^ Du Barry (perquisition dans les),
1374; du sieur Duchemin, secrétaire du
prince de Condé (visite des), 1304; de
Duperreux, membre de l'état-major de
Cusline (perquisition dans les), 1255 ; du
sieur Flotard, chirurgien-major (visite
des), 1305; du sieur Formalcone, ca-
nonnier, originaire de Venise (scellés
sur les), 828 ; de François de Neufchâ-
teau (scellés sur les), 1230; de Grenus,
banquier-agioteur (scellés sur les), 1228;
de Huguenin, administrateur de l'habil-
lement des troupes (scellés sur les), 1136;
de Josset de Saint-Laurent (scellés sur
les), 1157, 1175, 1177; du sieur Lafond,
ex-garde du corps (scellés sur les), H 82;
des nommés Laurin et Girardin (per-
quisition dans les), 903; de Lambert,
ex-contrôleur général (examen des),
1447; de La-Tour-du-Pin (visite des),
1447; de Laurent de Villedeuil (perqui-
sition dans les), 1429; du sieur Lori-
mier d'Etoge (perquisition dans les),
1194; de Marat (scellés sur les), 726,
761, 762, 765, 780, 781, 783, 787, 789,
802, 803, 834; de Paoli (saisie de), 5 ;
de Parent, ex-curé de Saint-Nicolas-
des-Champs (perquisition dans les), 1213;
de Prudhorame, journaliste (scellés sur
les), 684; de Robespierre (commission
chargée de l'examen des), 228; de Si-
card, ex-instituteur des Sourds et Muets
(scellés sur les), 1437; de la supérieure des
Sœurs de la Charité (examen des), 1269;
de Thomazeau, rédacteur du Courrier
français (scellés sur les), 1151 ; de l'abbé
de Villarceaux (examen des), 1179.
— concernant les lies du Veut, 302.
590
TABLE ALPHABÉTIQUE
— conservés par les rapporteurs des Co-
mités, 24, 43, d06.
— importants relatifs à Cusline (recherche
sous les scellés de Marat de), 780, 803.
— se trouvant dans la bibliothèque d'Ega-
lité (recherche de), 1S38.
— transportés dans une maison de Cha-
renton par un agent du Pape, 1308.
— fleurdelisés (vente par les papetiers du
Palais de l'Egalité de), 520.
— monnaie (manœuvres pour discréditer
les), 1228.
Paradis, capitaine de grenadiers du ba-
taillon de Paris, 1173.
Paralysie causée par la détention à la
Conciergerie, 243.
Parapluies de toile cirée du Marché des
Innocents, 435.
Parc de la maison de Grenelle (fête cham-
pêtre dans le), 1143.
Parc d'artillerie des Fédérés, 1141 ; du
Pont-Neuf, 1141; de la Place Royale,
1439.
Pardailhan (citoyen), attaché à la maison
de M. de Penthièvre, 1518.
Paré (Jules François), ministre de l'inté-
rieur, 826, 854, 870, 1181, 1189.
Pare.nt (François-Nicolas), ancien curé de
Saint-Nicolas-des-Champs, 1213.
Parigot (Joseph), clerc-greffier de la mu-
nicipalité de Vaugirard, 889.
Paris (Philippe -Nicolas -Marie), ancien
garde du corps, meurtrier de Le Pele-
tier de Saint-Fargeau, 393, 425, 1272.
— citoyen de la section de la Fontaine-
de-Grenelle, 174.
Parlement (fllle du monde donnant asile à
un membre de l'ancien), 1110.
Paroisse de Sainl-Nicolas-iles-Champs (an-
cien curé de la), 1213.
-^ de Sainte-Geneviève, 1243.
— de Sainte-Marguerite, 1118.
Parvis Notre-Dame, 1332.
Pascal, neveu de .M. de Beaumont, arche-
vêque de Paris, 601.
Pas-de-Calais (mission du député Dela-
marre dans le département du), 91.
Passage Beaufort, près la rue Quincam-
poix, 1287.
— des Chartreux, 1429.
— du Manège, u42.
— des Petits-Pères, 1425.
— de la rue du Petit-Carreau, 1225.
— de la rue Saint-Honoré au Pnlais-
Egalité, 1277.
— Saint-Roch, 741, 742.
Passeport (tentative de sortir de Paris
sans), 1127 ; du député Bailleul, lacéré,
15.
Passeports (délivrance do faux), 1285; dis-
cussion à la section du Panthéon-Fran-
çais au sujet de la délivrance de), 1396;
aux citoyens Gros et Arbejin, serviteurs
de la duchesse de Bourbon, 1353; déli-
vrés aux députés de la Plaine, 59 ; dé-
livrés par la Municipalité aux envoyés
des Assemblées primaires, 1056; en
blanc de la ville de Bruxelles, 1191.
Passirac (Charente), propriétés du dé-
puté Ribereau, 270.
Passy, butte de l'Etoile, 296.
— magasin d'épicerie (épicière de Paris y
ayant un), 1138, 1140, H5'7, 1191, 1200.
— officiers municipaux, 1109, 1130, 1173
— prix du pain, 697.
— procureur de la commune, 1152.
— rassemblements d'émigrés et d'aristo-
crates, 634.
— visites domiciliaires nocturnes, 1173.
— volontaire y domicilié, 1168, 1281, 1419,
1429.
Pastk (Anloine-Pierre-Marie), secrétaire
commis du Comité de sûreté générale,
48.
Patriote (prédicateur de la paroisse de
Sainte-Geneviève jugé bon), 1243; (Thé-
roigne de Méricourt considérée comme
fausse), 597.
Patriote français (le), journal, 187.
Patriote persécuté à la Convention nationale
(affiche d'un), 1373.
Patriotes (agioteurs bàlonnés par de
jeunes), 1260, 1261 ; (incarcération en
Alsace des), 297 ; (mauvais traitements
infligés à Toulon aux), 1423 ; (oppres-
sion dans les sections des), 695 ; (projet
de massacrer les), 602 ; (voies de fait
contre les femmes), 1372 ; du 14 juillet,
488; du 10 août, 600; de la Montagne
(proposition d'envoyer comme Otages
dans les départements des députés), 678.
— liégeois, réfugiés à Paris, à la fête du
10 août (présence des), 1031.
— corses à la fête du 10 août, 1048.
TABLE ALPHABÉTIQUE
S«
Patriotiques (représentations sur les
théâtres de Paris de pièces), 1112, 1115,
1118, 1129, 1132, 1134, 1138, 1373.
Patrouille (peine de mort infligée à tous
citoyens surpris en fausse), 1037.
Patrouilles (absence de), durant la nuit,
1296; autour de l'Arsenal et du Palais-
Bourbon, 704; autour des boutiques des
boulangers, 1076, 1095, 1097, 1222, 1282,
1302, 1430; autour de la Convention,
des Caisses publiques, etc., 494, 704 ;
autour des Invalides et de l'Ecole mili-
taire, 480; autour de la maison de Saint-
Lazare, 1312 ; autour des prisons, 398,
400, 494, 704 ; aux barrières, 517, 527,
1095, 1158, 1180, 1184, 1188, 1195, 1198,
1206, 1302, 1363, 1420; dans le Jardin
des Tuileries, 527 ; dans la Maison de
l'Egalité, 1267 ; sur la place de la Maison
Commune, 434 ; de marchands et acca-
pareurs (brutalité de), 432 ; pour em-
pêcher la débauche, 1402 ; pour la pro-
tection des magasins d'épiciers, 433,437,
456; huées par les femmes de la Halle,
435 ; de nuit (vérification des cartes des
citoyens par les), 1392.
Paulet, marchand de vins accapareur, 491.
Pauvres (montre d'or, vendue au profit
des), 1320; de la section Poissonnière
(prime abandonnée par des dénon-
ciateurs aux), 1449; de la section Popin-
court (pains confisqués au profit des),
704.
Paveurs (attroupement projeté des ou-
vriers), 448.
Pavillon de l'Unité, 804.
Pawlet (chevalier), directeur de l'Ecole
des Orphelins militaires, 1127.
Payen- Deslauriers (Claude -François),
membre de la Commission inspeclaiilu
des Postes pour l'examen des journaux,
1391, 1400.
Paysac (citoyen), logeur du député Ra-
baut-Pomier, 262, 267.
Pêcheurs (corsaires anglais capturant des),
550.
Pelle (Julienne), domestique du député
Le Breton, 195.
Pellerin, agent du Comité de sûreté gé-
nérale, 334.
Pelletan (Philippe-Jean), chirurgien-con-
sultant des armées, 922.
PÉMARTiN (Joseph), député des Basses-
Pyrénées à la Convention nationale,
296, 331.
Pendule indiquant les événements de la
Révolution (invention de), 1485.
Penières (Jean-Augustin), député de la
Corrèze à la Convention nationale, 114,
117,631,649,661.
Pension des AITaires étrangères (député
jouissant d'une), 139.
Pensions Lottin etWatrin à Picpus, 1289.
Pe.nthièvre (Louis-Jean-Marie de Bourbon,
duc de), 1318, 1519, 1521.
PÉRARD (Charles-François-Jean), député
de Maine-et-Loire à la Convention na-
tionale, 401, 814.
Peray-Vin-Blanc (Ardèche), nom révo-
lutionnaire de Saint-Peray, 371.
Père de famille (le), pièce de théâtre, 1340.
Père Duchêne (le), journal d'Hébert, 699,
1241.
PÉR1ER, frères (Jacques-Constantin et Au-
guste-Charles), fondeurs à Cliaillot, 400,
1283, 1300; administrateurs de la Com-
pagnie des Eaux de Paris, 1292, 1300.
Pertes, cadet (Jacques), député de l'Aude
à la Convention nationale, 60, 184, 185,
250,251,327.
Perlet (journal de), 777.
Permanence de la section de Montreuil,85.
Pernes (Vaucluse), comité de surveil-
lance, 154.
— conseil général do la commune, 153,
154.
— société populaire, 151, 153, 134.
Perny de VillEiNeuve (J.), professeur au
Lycée des Aris, 1479.
Péronne (Somme), cavalerie de l'Ecole
militaire de Paris y envoyée, 506.
— convoi de canons et de munitions, 646,
686, 1176.
— régiment de cavalerie (27*) en garnison
dans cette ville, 1472.
Perot, agioteur et marchand d'argent,
1443.
Perpignan (Pyrénées-Orientales), çanon-
niers et munitions y envoyés, 662, 692.
— communications avec Narbonne, 1394.
Perret (Joseph -Hippolyte), habitant de
Passy, 196.
Pesrier (Jean), secrétaire-commis du Co-
mité de sûreté générale, 298, 1250.
89S
TABLE ALPHABÉTIQUE
Perrière (Paul), observateur de la Police,
618, 632, 636, 645, 649, 652, 655, 669,
674, 677, 680, 684, 688, 694, 700, 703,
1181, 1189, 1239, 1303.
Perrin iJean-Bapliste), député des Vosges
à la Convention nationale, 165.
Perron du Palais de l'Egalité (agioteurs
du), 518, 538, 594, 641, 1233, 1256;
(Café de la Côte-d'Or au bas du), 594.
Perruquier unique pour les prisonniers
de la maison d'arrêt des Fermes, 108.
Perruquiers (colloques de garçons), 1284.
Persécutions de l'arislocratie genevoise
contre J.-J. Rousseau, 772.
Perte d'une valise au dépulé Dniaure, 117.
Perles subies par le dépulé Rouyer, 304
subies par le dépulé Royer, 319.
Petion de Villeneuve (Jérôme), dépulé
d'Eure-et-Loir à la Convention natio
nale, 450, 459, 478, 540, 555, 562, 583
635, 687, 688, 699, 713, 776, 812, 970
971, 973, 1207, 1260, 1320, 1324, 1402
1409.
Petit (Marie-Sophie Herbet, femme di-
vorcée du sieur), 1467.
— fournisseur des vivres pour les armées,
.1288, 1384.
— libraire du Palais-Royal, 1273.
— préposé de la Police, 163.
Petit-Gautier, agitateur, 634.
Petithouart (Aubert), frère de l'ancien
gouverneur de Saumur, 1211.
Pétition de Couppé, député des Côtes-du-
Nord, à la Convention nationale, 71, 72;
du citoyen Godefroy aux Comités, 4, 9 ;
d'Olivier-Gérente, député de la Drôme,
au Comité de sûreté générale, 154 ; de
Lefebvre, dépulé de la Seine-Inférieure,
aux Comités, 206 ; de Michel, député
de Rhône-et- Loire, au Comité de sûreté
générale, 243, 244; de la citoyenne
Monmony, suspectée de tenir une mai-
son de jeu, au Comité de sûreté géné-
rale, 1166; contre les 22 députés, 599 ;
d'Andrei, député de la Corse, au Co-
mité de sûreté générale, 6, 7; de
Bailleul, député de la Seine-Inférieure,
au Comité de sûreté générale, 22 ; de
Bonet, député de la Haute-Loire, aux
Comités, 56; de L.-Marie-Thérèse Ba-
Ihilde d'Orléans, sœur d'Egalité, à la
Convention nationale, 1537 ; du sieur
Pin, directeur de la manufacture d'ar-
mes de la Courneuve, au Comité de sa-
lut public du Déparlement, 1269.
— du Club des Coideliers (affichage d'une),
1349 ; du Comité de salut public du Dé-
partement pour la taxation des denrées
de première nécessité, 1160; de la dé-
pulalion du Haut-Rhin, 297 ; des députés
de Sarrebruck et de Saint-Jean à la Con-
vention, 41 ; des Jacobins, 1311 ; de la
seclion des Amis-de-la-Palrie à celle des
Piques, 1348; de la section du Contrat-
Social pour le supplice de l'assassin de
Marat, 725; de la section des Droits- de-
l'Horame à celle des Piques, 1453, 1456;
de la section de la Halle-au-Blé (impro-
bation de la), 530, 532, 534, 538 ; de la
section du Temple pour la formation
d'un corps de hussards tyrannicides,
1421 ; de la Société fraternelle des Deux-
Sexes, 427 ; de la Société des Droils-de-
l'Homme, 937 ; de la Société populaire
des Gardes-Françaises, 866 ; anticivique
(habitants de Rouen signataires de),
1339.
Pétitionnaires (arrestation de), 1453,1456;
des sections à la Convention, 643.
Pétitions de L.-Fr. -Joseph de Bourbon,
prince de Conti, 1320, 1542, 1556, 1558.
— des 8,000 et des 20,000 (dessein de
faire partir comme volontaires les si-
gnataires des), 594; des 8,000 et des
20,000 (exclusion des signataires des),
1298; du dépulé Hecquel au Comité de
sûreté générale, 170, 171; concernant le
département de la Seine-Inférieure, 329 ;
intéressant les Comités, 329; renvoyées
au Comité d'agriculture, 263; renvoyées
au Comité des finances, 263; de sous-
officiers et soldats invalides, 302.
Petitpas, membre du Comité de la Halle
au Blé, 1301.
Petits-Pères (grille desl, 1405; magasin
d'habillement, 1151, 1160; (patrouille
des), 409.
Petitval, habitant au château de Vitry-
sur-Seine, 1304.
Petuaud, président de la seclion des
Droits-de-l'Homme, 731.
Peyre (Antoine-Marie), homme de loi, 462.
— (Louis-François), dépulé des Basses-Al-
pes àla Convention nationale, 208, 252-258.
I
TABLE ALPHABÉTIQUE
503
Pflif.ger (Jean-Adam), député du Haut-
Rhin à la Convenlion nationale, 297,
837.
Philadelphie (Amérique), argent y en-
voyé par Brissot, 543.
Philippe (Claude), président du Comité
révolutionnaire de la section de l'Unité,
1244.
PiiiLippKAUx (Pierre), député de la .Sarthe
à la Convenlion nationale, 867.
Picard (l'abbé), premier vicaire de la pa-
roisse de Sainte-Marguerite, 1118.
— conducteur des diligences d'Angers,
1300.
Picardie, vins y expédiés, 548.
PiCAVEz (l'abbé Dominique-Joseph), curé
de la Madeleine, 1367.
PiciiAnD (l'abbé Christophe), suspect, 1434.
l'icpus (pensions Lottin et Watrin à), 1289.
Piémontais (territoire de Nice envahi par
les), 33.
PiERLOT, commissaire du Comité révolu-
tionnaire du 10° arrondissement, 101.
Pierrflfltte (Seine), maison de campagne
suspecte, 1443.
Pierre-Scise (Rhône), bruit de sa reddi-
tion, 1446.
PiOEAU-ViLLiER, Secrétaire du Comité de
sûreté générale, 209.
Pifjron ramier (enseigne du), 1164.
Pillage de Fougères par les rebelles de la
Vendée, 199; d'un bateau de savon (ten-
tative de), 716; d'un boulanger, 526;
d'une boutique de bijoutier, 503 ; des
magasins des épiciers et chandeliers,
432, 4i5, 448, 491, 051 ; de magasins de
soude dans le Faubourg Saint-Marceau,
438; de voitures de farine, 1178; do
voitures de pain, 528.
PiLLKv, aubergiste à Dijon, 901.
Pin, directeur d'une manufacture d'armes
à la Courneuve, 1269.
Pin (le) (Jura), maison de campagne du
député Vernier, 380.
PiNAii» (dame), amie de la duchesse d'Ai-
guillon,'501.
PiNET aîné (Jacques), député de la Dor-
dogne à la Convention nationale, 814.
Pi.NGE.NET (femme), tenant le Café politique
près de la porte Saint-Martin, 1331.
PiORRY (Pierre-François), député de la
Vienne ii la Convention nationale, 814.
ï. IX.
Piquais, administrateur de l'habillement,
422, 485.
Pique d'honneur destinée aux départe-
ments, lors de lafétodu 10 août, remise
à la Société populaire de Bastia, 1048.
Piques (envoi à Lille de voitures de), 1131;
(envoi dans le département d'Indre-et-
Loire de 60,000), 581 ; (envoi dans le
Loir-et-Cher de), 698 ; (gardes nationaux
Parisiens, armés de), 336, 597; destinées
à l'armée du Nord (envoi à Cambrai de),
089.
PiyuET, commissaire de police de la sec-
tion de l'Observatoire, 1029.
Pistolets (emprunt de), par Jourdan
Coupe-tête, 468 ; (marchands' d'argent
armés de), 672; (membres des Comités
de surveillance armés de), 1082, 1107,
1132; pour la cavalerie légère du Cal-
vados, 513; réclamés par le député
Hecquet, 170.
PiTT (William), ministre anglais, 26, 691,
H89, 1288, 1319, 1343, 1331.
Placard (publication de l'Observateur Saiis-
lulotle sous forme de), 1381 ; du défen-
seur de Miranda contre Marat, 033; du
général Tuncq, 1381 ; hostile aux Jaco-
bins, 1343 ; séditieux contre les députés,
438.
Placards dos sections-du Mail et de la
Butte-des-Moulins au sujet du 31 mai,
009 ; sur les disputes personnelles des
députés Delacroix et Pénières, 649;
affichés dans Paris (désignation des),
708; imprimés du député Dabray aux
Niçois, 7">, 77 ; imprimés du représen-
tant Laurenceot, 192, 193.
Place au charbon de la rue d'Aval, 710.
— de la Bastille, 84, 1130.
— Cambrai, 1312.
— du Carrousel ou de la Réunion, 400,
461, 323, 366, 048, 712.
— Dauphine, 1373.
— de l'Ecole, 1214.
— de Grève, 432, 397, 602, 712, 1478.
— de l'Indivisibilité, 1429.
— de la Liberté, 841.
— Louis XV, 008, 099, 703.
— du Louvre, 1397.
— de la Maison-Commune, 434, 455, 519,
1165, 1207, 1273, 1283, 13H. 13.30, 1418,
1438.
38
S94
TABLE ALPHABÉTIQUE
— de la Maison de l'Egalité, 472.
— du Marché-des-Innoceuts, 422.
— Mauberl, 418, 435, 1431.
— du Palais, ci-devant Marchand, 1275,
1277.
— des Piques, 396, 400, 499, 548, 566,
6.30, 779, 804, 1261.
— de la Porte- Saint- Antoine, 1147.
— de la Réunion, ci-devant du Carrousel,
400, 523, 535.
— de la Révolution, 438, 466, 598, 617,
626, 674, 804, 957, 1150, 1326.
— ci-devant-Royale, 1439.
— Saint-Michel, 396, 507. 1433, 1436.
— du Théàtre-Fraiiçais, 4iO.
— de Thionville, 682.
— aux Veaux, 675, 1077.
— Vendôme, 422, 432, 461, 611.
— des Victoires nationales, 316, 477, 518,
1372, 1392.
Places salariées (trafic des), 1322.
Plaine (vœu pour effacer les distinctions
de la Montagne et de la), 656, 688.
Plaisant (Jean-Baptiste), citoyen de la
section du Panthéon-Français, 1243.
Plan de conspiration formé par Brissot et
Pelion, 713; de la fêle nationale du
10 août, 1046.
— de Paris, trouvé chez Habaul-Pomier,
267.
Planet (sieur), mandataire du député
Ruault, 322.
Plans livrés aux Autrichiens, 425.
Plumets (défenses de se tenir sur les ba-
teaux faites aux), 1174.
PocHOLLE (Pierre-Pomponne-Amédée), dé-
puté de la Seine-Inférieure à la Con-
vention nationale, 326, 329.
Poème à la louange de Marat, par Dorat-
Cubières, 817.
— héroïque, intitulé : la France libre,
836.
— pour la fête de Maral, composé par un
curé de village, 877.
Poids réglementaire des sacs de farine,
1102, 1104, 1105, 1115.
Poignards (fabrication pour la Société
fraternelle de), 583.
Pointe Saint-Eustache, 440, 1352.
Poiré (amalgame de vin et de), 441.
PomiKH, valet de chambre du comte d'Ar-
tois, 422.
Poissardes (prohibition des cocardes par
les), 1359, 1371.
Poissy (Seine-et-Oise), marché au bétail,
542, 674.
Poitiers (Vienne), menacé par les re-
belles de la Vendée, 572.
— société des Amis de la Liberté et de
l'Egalité, 818.
Police (armes tranchantes enlevées aux
députés prisonniers par la), 107, 126,
138,375; (assignais enlevés aux députés
prisonniers par la), 107, 138, 139; (Co-
mités révolutionnaires se chargeant de
la), 538; (connivence des tenanciers de
maisons de jeu avec la), 455, 468, 470,
509; (maison d'arrêt des Carmes, ad-
ministrée par la), 308; (rapports au
Bureau de surveillance de la), 421, 422,
427, 432, 435, 437, 438, 441, 445, 44S,
450, 453, 455, 457, 459, 462, 406, 468,
470, 472, 475, 477, 485, 489,491, 493,
49o, 497, 501, 503, 505, 507, 509, 511,
514, 516, 518, 520, 522, 524, 526, 528,
530, 532, 534, 53G, 538, 540, 542, 545,
548, 553, 555, 566, 508, 572, 577, 594,
597, 598, 602, 606, 609, 613, 616, 619,
630, 640, 642, 647, 650, 672, 691, 697,
714, 717; (scandale causé parles agents
de la), 1307, 1457; (tentative de subor-
nation d'un inspecleur de), 367.
— du jardin des Tuilei'ies, 518.
— administrative (bureau de la), 348.
— militaire (Roch Louvet, chargé de la),
418, 1087, 1091.
— • régénérée (administrateurs de la),
264.
PoLiGNAC (Auguste de), 302.
— (Yolande-Martine-Gabrielle de Polas-
TRON, duchesse de), 1356, 1400.
Pologne (attaque de la), 1366.
PoMAiiEL, agioteur Lyonnais, 1435.
Pommes de terre (diminution du prix des),
1333, 1422; (projet de remplacer le pain
par les), 408.
Pompe funèbre à l'occasion de la morl
de Louis Capet, 510; de Lazowski, .543;
en l'honneur de Le Peletier de Saint-
Fargeau, 413; pour l'inauguration des
bustes de Marat et de Le Peletier par
la section du Muséum, 845.
— militaire pour la fêle du 10 août (pro-
gramme de), 993.
lAiil.ii; ALPiiAiiiniuuii
r.93
Pompes pour dissiper les attroupements
(conseil d'employer les), 129;).
l'oNs de Verdun (Philippo-Lnureiil), député
de la Meuse à la Convention nationale,
272, 849.
PoNTAnn (Pierre), évêque du département
de la Dordogne, 1235.
Pontarlier (Doiibs), (perte d'une valise
du député Uulaure, expédiée à), 117.
Pont aux Biches, !i71.
— au Cliange (marchand de cantiques sur
le), 699 ; (obstruction par des marchands
de denrées du), i>38 ; (passage de convoi
d'artillerie sur le), 699 ; (passage d'une
manifestation sur le), bôl ; (poste du\
041.
— de Louis XVI, ;i66.
— Neuf (canon d'alarme du), 1093 ; (carte
mystérieuse trouvée sur le), 1301 ; (parc
d'artillerie du), 672, 1141 ; (passage du
cortège de Le Peletier de Saint-Fargeau
sur le), 396 ; (posle du), 1138 ; (teneurs
de jeux sur le), S29.
— .Notre-Dame (arrestation d'une voilure
de boucher sur le), 1296; (passage d'une
manifestation sur le), S66.
— de la Révolution, 1S66.
— Royal, 1155, 1423.
— Saint-Michel, 934, 944.
— Tournant, 440, 460,461, o52, 804, 1067.
— de la Toiirnelle, 1198.
Pont-de-l'Arche (Eure), volontaires Pa-
risiens y envoyés, 1004.
Ponts et Chaussées (employé des), 1132.
Popincourt (quartier de), 411, 1060.
Porc (viande de), jetée dans la Seine, 1206;
frais et salé (vente du), 534.
PonciiEn (Gilles), député de l'Indre à la
Convention nationale, 303.
Percherons (visite d'un observateur de la
Police aux), 14:j3.
PoHSEN.NA, personnage figurant dans la
tragédie de Mulim Scsevola, 1110, 1273.
Porta l'Anglais (Seine), dénomination
de Port de Marat, attribuée à cette loca-
lité, 849.
Port au blé, 519, 1178, 1195, 1459.
— au Plâtre, 1365.
Port de Marat, nom nouveau de Port-à-
l'Anglais, 849.
— Saint-Bernard, 6b2.
— Saint-Nicolas, 716, 1120.
— de la Touriielle, 548.
Porte de Chaillot, 1295.
— d'Enfer, 001.
— Saint-Antoine, 720, 1147, 1150.
— Saint-Bernard, 1176.
— Saint-Denis, 601,1225, 1284,1355,1384,
1423, 1457.
— Saint-llonoré, 1265, 1453.
— Saint-Jaccjues, 001.
— Saint Martin, 601, 1225, 1284, 1331,
1355, 1421, 1457.
Portefeuilles (invention d'un horlofjer mé-
canicien pour la sûreté des), 1485.
Porte-Ottomane (Skmonvillk, ambassa-
deur de la République près la), 571.
Porteurs d'eau (accaparement et revente
du pain par des), 524 ; (réservoir de
l'.Vbbaye accaparé par les), 1175.
Portiers du Louvre (métier d'aubergiste
exercé par les), 1146.
Portrait de Capet (registre contenant le),
1459.
— de Charlotte Corday (horloger incri-
miné comme possédant le), 982 ; par
Brard, peintre de Caen, 960.
— de Louis XIII, par Ph. de Champagne
(autodafé du), 844.
— de Roland, conservé religieusement par
une femme de Vaugirard, 891, 898.
— moral de Hanriot, tracé par l'observa-
teur Dutard, 712.
Portraits de Louis XVI et de sa famille
(marchands de gravures étalant les),
072,
— de Marat et de Le Peletier (demande
pour l'église de Bouchain des), 874 ;
d'après nature (horloger désireux de
posséder les), 982.
Ports (marchandises achetées sur les)
1174.
— de mer approvisionnant Paris (com-
mandes envoyées aux), 1121.
— militaires (service de la marine dans
les), 302.
Poste de r.\rsenal, 115S, 1165.
— de la barrière d'Enfer, 1439; de la
barrière Saint-Jacques, 1438.
— de Beaurepaire, 483.
— du Bon Pasteur, rue du Cherche-Midi,
1141.
-- de la Caisse de l'Extraordinaire, 477,
046.
596
TABLE ALPHABÉTIQUE
— des canonniers au Temple, H22.
— du canon d'alarme du Pont-Neuf, 1093.
— des Chartreux, 406.
— du Comité de sûreté générale, 1220.
— de la Conférence, 1206.
— de la Convention, 723, 1067, 1073,
1077, 1201.
— attenant le Département, 460.
— de l'Egalité, 400, 428, 1443.
— du Garde-Meuble, 1063, 1150, 1566.
— de gendarmerie à la Pointe Saint-Eus-
tache, 440.
— de Grenelle, 430.
— de la Halle aux Vins, 1176.
— de l'hôtel de Brionne, 1199.
— des Invalides, 527.
— de la Messagerie, 426, 440, 447, 529.
— du Muséum, ci-devanl du Louvre, 710,
1146.
— de l'Oratoire, 526.
— du Panthéon-Français, 1312.
— du Petit Pont, 1146.
— des Piques, 1065.
— de la Place aux Veaux, 1077.
— du Pont au Change, 641.
— du Pont Neuf, 1158.
— du pont Notre-Dame, 566.
— du Pont Tournant, 440, 1067.
— du Port au Plâtre, 1365.
— de la poudrière au Palais Bourbon, 718.
— du quai de l'Ecole, 710, 1293.
— de la Réserve à la Maison Commune,
454, 639, 667, 1073, 1077, 1201; de la
réserve du Muséum, 1146.
— de la rue des Filles-Saint-Thomas, 500;
de la rue des Mathurins, 676; de la rue
des Saints-Pères, 718.
— de Sainl-Jucques-le-Majeur, 1148.
— - de Saint-Paul, 1077.
— de Saiiil-Sulpice, 433.
— de Sainte-Marguerite, 587.
— de la Samaritaine, 063.
— de la section de la Bulte-des-Mouliiis,
509; de la section des Champs-Elysées,
1061 ; de la section des Gardes-Fran-
çaises, 571 ; de la section du Panthéon-
Français, 1165.
— du haut de la rue de Sèvres, 1164.
— du Temple, 454, 642, 1201.
— de Trainel, 1141.
— de la Trésorerie nationale, 452, 482,
641, 646, 718.
— des Tuileries, 500.
Poste (journaux arrêtés par le Comité de
salut public du Département à la), 1244;
— (lettres chargées en souffrance à la), 78.
Postes (arrestation d'un inspecteur géné-
ral des), 1229, 1237; (commission char-
gée de l'inspection des), 1121, 1140,
1200, 1205, 1221, 1223, 1269, 1292 ; (han-
gars pour le service des), 317; (intri-
gues à la Convention d'un gros commis
des), 1427.
Postes et Messageries (administrateurs
des), 41, 219, 1410.
— des faubourgs, 482.
Potin, commissaire de police delasection
du Contrat-Social, 1281.
Poudre de guerre (expériences d'une nou-
velle), 508.
Poudres de guerre (envoi d'Essonnes de),
502, 1169; de Wejland Stahl (expé-
rience des), 593, 605.
PouPABD, habitant du Cap Français, 597.
Pouvoir avec entête delà Commune(faux),
503.
Pouzv (citoyen), gardien de scellés, 301.
Phanville, ex-curé, maire de Champigny,
900-902.
Prédication à Saint-Roch sur les vertus
du signe de la croix, 1316.
Préiuontrôs (couvent des), 936.
Pressa VIN (Jean -Baptiste), député de
Rhône-et-Loire à la Convention na-
tionale, 230, 231, 1307.
Pre.sses aristocratiques, 462 ; fédéralistes
de l'Eure, 283.
Prêt sur les uniformes et les armes, in-
terdit au Mont-de-Piété, 468.
Prêteurs à la petite semaine (préjudice
causé au Mont-de-Piété par les), 1238.
Prêtre portant le viatique (Sans-culottes
armés accompagnant un), 099.
— insermenté (ex-religieux l'icpus), 1409;
(messe dite dans l'enclos de l'Abbaye
par un), 501.
— réfractaire (ancien provincial des Ca-
pucins Saint-Honoré dénoncé comme),
1456 ; (complot pour l'évasion d'un),
1173 ; (suicide d'un), 441 ; (visite faite à
Michonis dans sa prison par un), 1394.
Prêtres massacrés à Sainl-Firmin (bijoux
trouvés sur les), 684.
— assermentés (contre-révolution favo-
TABLE ALPHAltÉTIQUE
:;97
risée par les), (372; (manœuvres des),
1316.
— constitutionnels (dénonciation de faux),
1385 ; (suppression projetée du traite-
ment des), 631.
— contre -révolutionnaires, assermentés
et insermentés (club de), 1226.
— déportés (rentrée en Alsace des), 297.
— fanatiques (député Olivier-Gérenle, me-
nacé par des), 1S3.
— insermentés (messe dite au couvent
des Anglaises par des), 489 ; de Thiais
(messes dites dans des pensions de
Picpus par des), 1289.
— réfractaires (affluence à Paris de), 634;
(affluence au Jardin de l'Egalité de), 672;
(argent envoyé à des), 1410; (arresta-
tion de), 436 ; (asile trouvé chez les reli-
gieuses de la rue Cassette par les), 1371 ;
(Auvergnats favorables aux), 669 ; (dé-
puté des Côtes-du-Nord hostile aux),
137 ; (détention à Blois de), 190 ; (fem-
. mes en relations avec des), 1343; (fem-
mes aristocrates confessées par des),
1328.
PnKvosT (Charles- Louis), colonel de la gen-
darmerie à cheval, 502, 566, 1112, 1113.
Primes accordées aux membres du Co-
mité révolutionnaire de la section Pois^
sonnière, 1377; offertes aux volontaires
par les sections, 455, 475, 563, 568, 573,
576, 577, 586, 594, 595, 598, 600, 1259.
Prison militaire (Force réputée), 479.
Prisonniers (bombances des), 457; (bruits
d'empoisonnement des), 545 ; (bruits
sinistres sur le sort des), 1347, 1350;
(commerce avec les), 596 ; (commissaires
du Comité de salut public du Départe-
ment chargés de recevoir les réclama-
malions des), 1320; casernes au Fau-
bourg .du Temple (révolte des), 508;
entassés à la Force, 79, 82, 211 ; entas-
sés dans la maison des Carmes, 309 ; à
Bercy (révolte de), 1325.
— de l'Abbaye (bruit d'un nouveau mas-
sacre des), 398.
— de Bicêtre (bruit de l'existence d'une
guillotine pour expédier les), 1342.
— de la Conciergerie, décimés par les
fièvres, 22.
— de la Force (transfèrement à Bicêtre
de), 1257, 1260.
Prisonniers du Luxembourg (intrusion de
gendarmes des tribunaux auprès des),
1264.
— du Temple (sort des), 755.
Prisons (air pestiféré des), 372; (bom-
bances perpétuelles dans les), 457;
(bruit d'un nouveau massacre des), 398,
497, 503, 1367; (état des); 688; (facilité
trop grande d'accès dans les), 1393;
(force armée aux), le 26 février 1793,
431 ; (ivresse des canonniers de service
aux), 448 ; (marchands de vieux habits
chargés de préparer les évasions des),
457; (patrouilles près des), 398, 400, 494,
704 ; (peuple excité à envahir les), 1332;
(régime meurtrie'r des), 52, 129, 133,149,
293; (surveillance défectueuse des), 1.347;
(visite des), 401.
— du Département de Paris (officiers de
santé des), 121, 310, 311.
Prix de l'argenteiie, 693; du beurre, 1333;
du blanchissage, 1173 ; des bœufs et des
cochons, 540 ; du bois, 1259, 1425, 1427,
1444 ; du bois neuf, 1425, 1427; du bois
de gravier, 1403; du café, 435, 649, 1266;
des chandelles, 536, 708, 1259, 1266; du
charbon, 12S9, 1266, 1403; des denrées
de première nécessité (fixation du), 1092 ;
des denrées à Strasbourg, 1173; de
l'eau-de-vie en tonneau, 631, 649 ; du fer,
466 ; des haricots secs, 1266 ; des huiles,
649,1259,1266; desjournées d'ouvriers,
577; des légumes (diminution du), 1356;
des lentilles, 1266 ; du louis d'or, 503,
508, 714; du louis d'or à Strasbourg,
1173; des œufs, 1173, 1266, 1333, 1425;
du pain à Clamart, 1300 ; du pain à Co-
lombes, 1363; du pain à Lille et Ji Lyon,
408 ; du pain à Neuilly et à Courbevoie,
693 ; du pain à Paris, 524, 700 ; du pain
à Saint-Germain, 1366; du pain en Ven-
dée, 713; des places dans les spectacles,
501 ; des pommes de terre, 1422; du
riz, 649; du savon, 432, 435, 708, 1259,
1296; des substances employées pour
les embaumements, 847; du sucre, 649
693, *708, 1266; du tabac, 1266; de là
viande de boucherie, 466, 497, 509, 511,
534, 548, 569, 57.', 655, 672, 674, 677,
680, 687, 694, 1259, 1266, 1333 ; du vin,
1272, 1388 ; du vin rouge et blanc, 1173;
élevé du blé, 525 ; énorme des denrées
S«8
TABLE ALPHABÉTIQUE
fin premii'rc n(''cessité, 432, 1286; exces-
sif des avoines, 1421 ; excessif des voi-
tures déplace, 1110; exorbitant du cuir,
1260.
Prix décerné par l'Académie des Sciences
à Guyton, 1483.
Prix annuels de l'Universilé (aliaiulon ;ui
lirolU des veuves et orphelins des volon-
taires des), 1490.
Procùs d'Adam Lux, député de Mayencc,
au Tribunal révolutionnaire, 968-081 ;
de la citoyenne Bruck, de Tonnerre, au
Tribunal révolutionnaire, 91o-917 ; de
J.-B. Cerioux, imprimeur, nu Tribunal
révolutionnaire, 904-907; d'Amable-
Auijustin Clément au Tribunal révolu-
tionnaire, 982, 983 ; de Charlolle Corday
au Tribunal révolutionnaire, 921-960 ;
d'André Deschamps, horloger, au Tri-
bunal révolutionnaire, 908-910; de Gi-
rardin, notaire à Champigny, au Tribu-
nal révolutionnaire, 900-903; de Ch.
(iuillebaut, entrepreneur à Saint-Jean-
de-Losne, au Tribunal révolutionnaire,
961-967 ; de la femme Jourdain-Bcr-
teaux, de Vaugirard, au Tribunal révo-
lutionnaire, 893-899 ; de Louis XVI (fer-
mentation causée par le\ 1S13; de Le
Cocq, domestique de Roland, et de
Leblanc, menuisier, au Tribunal révolu-
tionnaire, 911-914; deMarat au Tribunal
révolutionnaire, 532, 334, 538, 540, 542;
de Salleneuve, agriculteur à Aigueperse,
au Tribunal révolutionnaire, 919,920;
d'un marchand de charbon accapareur
au Tribunal révolutionnaire, 1207; de
recruteurs pour l'armée de la Vendée
au Tribunal révolutionnaire, 1207.
— criminels instruits au tribunal de Bé-
ziers, 302.
Procès-verbal do l'arrestation de Mercier,
déput,^ de Seine-et-Oise, 229, 234; de la
fétc civique en l'honneur de Marat à
Kpinal, 840; d'inauguration du buste de
Marat sur une place de Fontainebleau,
Hi'v; d'interrogatoire motivé (demandi'
par le Comité de salut public dtï Dépar-
lement d'un), 1269; de la marche et des
discours de la fête d'inauguration de la
Constitution, 1049.
Procès-verbaux d'acceptation de la Consti-
tution, 989, 996, 999, 1002, 1013. 1020,
1021,1042, 1051, 1056, 10;;9, 1124; du
Comité révolutionnaire central, 1075.
Procession de l'église de Sainl-Eustache,
070; de l'église de Saint-Germain l'Auxer-
rois, 655 ; de l'église de Saint-Leu, 654;
de Saint-Sulpice, 689 ; de la Fôte-Diou,
620; de la Fête-Dieu à Orléans, 670.
Processions dans les faubourgs, 009 ; pu-
bliques des églises de Paris, 670, 672;
faites publiquement en Alsace, 297.
Proclamation faite aux Halles par deux of-
ficiers municipaux. 545, 546 ; du Dépar-
tement de Paris, 1233; du ministre de
la guerre aux militaires de tous grades,
009; du représentant Laurenceot contre
le fanatisme, 190, 191 ; de Saladin et
PochoUe, représentants en mission dans
la Somme, 320; de Santerre à la popu-
lation parisienne, 429 ; des sections
pour l'enrûlement des volontaires, 577;
pour le recrutement dans la section du
Contrat-Social, 570 ; des Droits de
l'Homme (lecture par un jacobin, au
Palais de l'Egalité, d'une), 555 ; de la loi
relative à la sûreté de Paris et la police
des sections, 651.
Proclamations des chefs des rebelles, 1 154 ;
de Coudé en Alsace, 297 ; de Hanriot
aux Parisiens, 1215, 1365 ; de la muni-
cipalité de Monaco, 213.
Professeur du collège de l'Egalité (suspi-
cion contre un), 597.
Professeurs du collège de l'Egalité (aristo-
cratie des), 1350; du collège Irlandais,
dénoncés comme contre -révolution-
naires, 1447.
Profession de foi du député Mercier, 231.
Promenade de Longchamp, 1193.
Prophéties pour les mois de l'année, tour-
nant en ridicule les événements de la
République, 903.
Propos contre Chambon, maire de Paris,
tenus aux Tuileries, 388 ; tendant à avi-
lir la représentation nationale, 283 ; sur
le compte de Dumouriez, 495 ; tenus au
Palais Marchand au sujet de Miranda,
599, 600; tenus par des Anglais pri-
sonniers, le jour de la Fédération, 26 ;
tenus par le député Richou après la
mort de Louis \VI, 283 ; tenus par deux
ex-religieuses dans l'église de Saint-
Sulpice, 524 ; tenus |iar un Jacobin au
TABLE ALPHABÉTIQUE
B99
Café Procope, !152; tenus par la sœur et
la femme do Marat à la Société des
Cordeliers, 883.
- affreux, tenus dans les marchés, 1347 ;
sur le irouvernoment, tenus dans les
maisons de Jeu et de débauche, 1327.
- anticiviques et antipalriotiques, tenus
par le sieur I.ecocq, domestique de Ro-
land, 9M.
- aristocratiques, tenus par un certain
D'Ardeville, 1261.
- atroces, tenus par les aristocrates dans
les cafés, 450.
- contre-révolutionnaires, tenus à Sainl-
Maur, 1467; tenus dans les bureaux de
l'Intérieur, 1303 ; tenus par un capitaine
de la Légion des Ardennes, 1467 ; tenus
par la citoyenne Bruck à Tonnerre, 915-
917 ; tenus par le sieur Clément, hor-
loger à Paris, 983 ; tenus par une femme
d'émigré, 1330; tenus par le sieur
Grandpré, employé de l'Intérieur aux
prisons, 737 ; tenus par Pierre Le-
blanc, compagnon menuisier, 913, 914;
tenus par un ancien chanoine, 1182;
tenus par un quincaillier, 1164 ; tenus
par Varlet, 1336 ; sur Marat, Robespierre
et Danton, tenus par la femme Ber-
teaux à Vaugirard, 891, 893, 895, 898.
- défavorables sur la suspension des
assignats, 1122.
- détestables, tenus par des Anglais dans
des cafés, 532.
- diffamatoires, tenus par des femmes,
516.
- étranges, tenus par un ancien officier
municipal, 448.
- furibonds des femmes de Versailles, 545.
- grossiers de citoyens de la section de
Bon-Conseil contre ceux de la section
de la Biitte-des-Moulins, 695.
-•incendiaires, lenns par d'anciens valets
de Louis XVI, 495.
- inciviques (femme à la porte d'un bou-
langer souftletée pour), 1413 ; des fem-
mes de la Halle, 1452; tenus à cause de
l'enlèvement des affiches de vente de la
maison Bruiioy, 1317 ; sur le compte de
Marat, tenus à la Convention nationale,
937; tenus à Courbevoie par des caiion-
niers en réquisition, 1393 ; tenus à Dijon
par iiM entrepreneur de SainlJean-de-
Losne, 061-966 ; tenus dans un café de la
rue St-Denis, 13S2; tenus dans un corps
de garde par un marchand de vins et
son garçon, 1215; tenus dans les taba-
gies des environs des Halles, 553 ; tenus
dans l'une des tribunes de la Conven-
tion, 576; tenus par André Descbamps,
horloger, 908, 909 ; tenus par le sieur
Lagrive, de Lyon, 1349 ; tenus par un
sieur Lécuyer, de l'état-major de
La Fayette, 1358 ; tenus par le sieur
Nicolas Lulier dans les cafés, 1214 ;
tenus par la femme Martin de Léclu-
sette, 747, 758; tenus par le sieur Nicolas
Renyé, garçon carrier, 918 ; tenus par
un aide de camp du général Beysser et
un commissaire des guerres, 1144; te-
nus par un aide de camp du général
La .Marlière, 1123 ; tenus par un ancien
greffier de la commune de Lyon, 1307;
tenus par un boulanger de la rue des
Blancs-Manteaux, 1307 ; tenus par les
boulangers contre les administrations,
1317; tenus par les canonniers de la sec-
lion de la Réunion, 1421 ; tenus par un ca-
pitaine du 1'" bataillon, dit /eft(?pu6/icrtin,
1318 ; tenus par un capitaine do volon-
taires habitantPassy, 1157, 1208; tenuspar
un citoyen de la section Bonne-Nouvelle,
1467 ; tenus par un déporté de la Marti-
nique, 1229 ; tenus par les femmes aux
portes des boulangers, 1295,1306; tenus
par le (ils du général Kellermann ,
1258; tenus par un habitant du Blanc-
niesnil, 1388 ; tenus par des habitants
d'Ivry, 1298 ; tenus par des hussards
dans les spectacles, 1358 ; tenus par les
jeunes gens de la première réquisition
casernes à l'Ecole militaire, 1406 ; et ré-
volutionnaires tenus par des volontaires
de Saint-Denis, 1151.
— indécents tenus aux sentinelles de la
Convention, 736; contre les citoyens de
la section du Panthéon-Français, 1143.
— infâmes attribués au député Bresson, 59;
tenus dans les maisons de jeu, 1357;
tenus par un garçon perruquier, 738'.
— injurieux contre Marat et contre-révo-
lutionnaires, teinis par J.-B. Salleneuve,
agriculteur ù Aigueperse, 919, 920.
— insolents contre la République, 409.
— insultants contre le Comité de salut
600
TABLE ALl'HABETIQl'E
public, H57 ; contre des membres du
Comité de sûreté générale, 1219.
— malveillants contre le ministre de la
guerre, 441 ; contre Pache, 422 ; dans les
cafés du Palais de l'Egalité, 440.
— mauvais, lenuspar un prétendu membre
du Déparlement, 1122.
— royalistes, attribués au député Mercier,
230, 231.
— sanguinaires, tenus à la Société des
Cordeliers par la veuve et la sœur de
Marat, 883.
— séditieux, tenus par des femmes à la
porte des boulangers, 524 ; tenus par
des officiers ù la caserne de Babylono,
483; tenus par un volonlaire de Passy,
1159.
— violents, tenus par les femmes de la
Halle, 435.
Proscription (maire Chambon inscrit sur
une liste de), 388.
Prostitution (émigrés réfugiés dans des
maisons de), HIO.
Protestation remise par le député Ruàult
à Alquier, président du Comité de sûreté
générale, 321.
Protestations des 0 et 19 juin 1793, 27, 50,
7i, 76, 143, 151, 179, 210, 213, 268, 288,
294.
Provence (Louise-Marie-Josépbine de Sa-
voie, comtesse de), 1159.
Provence (contre-révolution impossible
en), 643.
Provins (Seine-et-Marne), comité de sur-
veillance de la section Nord, 15, 18.
— commandant de la gendarmerie, 17.
— mission du représentant Du Bouchet,
la-17.
Pkudhomme (Louis), éditeur des Révolutions
de Paris, 684, 703, 1241, 1263.
PiiLNELLE DK LiÈiiK (Léouard-Joseph), dé-
puté de l'Isère à la Convention natio-
nale, 995.
Prusse (émissaires de la), 1103, 1294.
— (Frédéric-Guillaume II, roi de), 1298,
1366.
— (salariés de la), 683.
Prussiens (marche des), 402, 503, 687.
— (prise d'Aix-la-Chapelle par les), 4S0.
Publidste (le), journal, 610.
Publiciste de la Hi'publique française (le),
journal, 726.
PuERARi, secrétaire d'Etat de Genève,
774.
Puteaux (Seine), accaparement de den-
rées, 1425.
Puy (Le) (Haule-Loire), district, 797.
— société populaire et républicaine, 882.
Puy-de-Dôme (Dulaure, député du dé-
partement du), 1 12-117.
Pyrénées- Orientales (Guiter, député du
département des), 166-109.
— mission de Chaudron-Roussau, 55.
Cl
Quai des Augustins, 1151, 1408.
— de l'Ecole, 710, 1293.
— de la Ferraille, 1142, 1109, 1423.
— de la Grève, 519.
— de la Mégisserie, 1243, 1409.
— Pelletier, 519.
— de la Vallée, 92, 482, 310, 1323.
— Voltaire, 28, 29, 173, 174, 373, 1.309. '
Quais parcourus par un observateur de la
Police, 561, 588; (jeux de caries et de
■ hasard sur les), 438; (marciiands de
gravures des), 672.
Quartier de la Chaussée-d'Antin , 1265,
1406.
— de la Courtille, 1231, 1232.
— de l'Etoile, 1342.
— du Gros-Caillou, 1242, 1314.
— des Halles, 699.
— du Jardin-des-Plantes, 622.
— du l^uxem bourg, 622.
— de la place Maubert, 1371.
— • Montmartre, 1466.
— du Roule, 396.
— Saiiit-.\nloine, 1232.
— Saint-Honoré, 1418.
— Saint-Sulpice, 1313.
Quartiers populaires (absence de l'Obser-
vateur Sans-culotte dans les), 1417.
Quatrain à la mémoire de Marat, 815.
Quatre fils Aymon (les) lu par les domes-
tiques, 603.
QuEi.NNEc (Jacques), député du Finistère à
la Convention nationale, 239.
QuENEDEY (Edme), éditeur, 960.
QuEMAR (Pierre-Françoi.s), membre de la
Commune, commissaire de la section
de Montreuil, 841.
TABLE ALPHABÉTIQUE
601
Querelle des députés Delacroix et Pe-
nières, 649.
Quesnoy (le) (Nord), prise de cette ville,
1331.
Quête dans les sections au profit des vo-
lontaires, 408.
Quintin (Côtes-du-Nord), bureau perma-
nent, 137.
— garde nationale, 136, 137.
— municipalité, 137.
— société populaire, 130.
Uuotidienne (Journal intitulé la), 1 lO."!, 1107;
1108.
Radaut-Pomier (Jacques-Anloine), député
du Gard à la Convention nationale, 260-
267, membre du Comité d'agriculture,
201 ; sa femme, 260.
lÎABAUï DE Sainï-Ktik.nne (Jeau-Paul), dé-
puté de l'Aube à la Convention natio-
nale, 69.
Hadepont (Jean-Léonard), attaché à la mai-
son do M. de Pentbièvre, 1S18.
l'iADKT (J.-H), auteur du Théâtre du Vau-
deville, 1361.
Hadot (Louis), officier municipal de Ville-
juif, 73.
Haffet (François), commandant du batail-
lon de la Butle-des-Moulins, 702, 705,
708, 712.
lÎAO.NAUi), employé au bureau de la guerre,
1173.
liaison (femme remplissant à Vaugirard,
dans une fête des martyrs de la Liberté,
le rôle de la), 888-890.
Haisso.n (François-Etienne-Jacques), mem-
bre du Directoire du Département de
Paris, 991.
ItAxciiiN de Montaua (.\ugustin-.\épomu-
crne-Hippolyte de), ex-lieutenant-colo-
nel du régiment de la Sarre, 1313.
Râpée (ensablement de la rivière depuis
la), 1308; (magasins de vins à la), 441.
Rappel de Richou, en mission dans le
Haut-Rhin, demandé par la députation
de ce département, 297.
Rapport de Chabot sur l'assassinat de
Marat, 732, 733 ; de David à la Con-
vention au sujet des obsèques de
Marat, 757 ; de David sur la célébra-
lion de la fête du 10 août au Champ de
Mars, 990, 993 ; de David pour l'expli-
cation de la médaille commémora-
tive de la réunion civique du 10 août;
1057 ; do Lakanal .sur la réunion répu-
blicaine du 10 août, 985 ; de Merlino sur
la conduite de .Mercier à la papeterie de
Ruges, 230; de Moulin, adjudant géné-
ral de la garde nationale, au ministre
de la justice, 1321; de Saladin sur les
individus mis hors la loi dans le Jura,
331.
— des commissaires de la section du
Faubourg-Montmartre, chargés d'orga-
niser une fête en l'honneur de Marat et
de LePeletier, 852; des commissaires de
la section de la Fraternité, envoyés dans
l'Eure, 1092; de la Commission chargée
de recueillir les procès-verbaux d'accep-
tation de la Constitution, 1056; de police
sur une séance de la Société des Corde-
liers, 883.
— sur les boulangers de la section de
l'Arsenal, .')26 ; sur la conspiration du
29 germinal an 111, 83; sur des rassem-
blements de nobles à Montrouge, 1102.
— général des légions de la garde natio-
nale, 383.
— quotidien sur la situation de Paris au
Conseil exécutif provisoire, 392, 393.
Rapporteur du Comité d'agriculture (Ra-
baut-Poraier), 261 ; du Comité de légis-
lation (député Rouzet), 307; du Comité
de législation (papiers conservés par le),
106 ; du Comité de marine ( député
Ruault), 322.
Rapports au Bureau de surveillance de la
Police, 421, 422, 427, 432, 433, 437, 438,
441, 44a, 448, 430, 433, 433, 457, 459,
462, 466, 468, 470, 472, 473, 477, 485,
489, 491, 493, 493, 497, 501, 30.3, 505,
•507, 509, 511, 314, 516, 518, 520, 522,
524, 526, 328, 530, 332, 334, 536, 538,
340, 542, 345, 548, 553, 553, 566, 568,
572, 577, 394, 597, 598, 602, 606, 609,
613, 616, 619, 630, 640, 64Î, 647, 630,
672, 691, 697, 714, 717.
— (le Mercereau, officier de paix, 377, 378.
Rassemblement au bois de Boulogne,
1102, 1147, 1149; d'aristocrates à Tours,
482 ; dos blanchisseuses sur la place
Maubert, 435, 437; des femmes de la
002
TABLE ALPHABETIQUE
Malle au Marché des Innocents, 43"); de
volontaires aux Champs-Elysées, 459,
877.
— suspect il la maison de santé, dite le
Séjour d'Hyijie, H73, H82, H87, H94.
Hassemblements (patrouilles de jour et de
nuit pour dissiper les), 1282.
— d'aristocrates au château de Versailles,
1360; dans une maison attenante au
Café militaire, 13G9; dans la terre de
Meslay, 1391 ; chez l'apothicaire de Mon-
sieur, 12G1.
— devant l'église de Sainl-Roch, 620; du
Faubourg Saint-Antoine,645; y provoqués
par Gonchon, 1227; de nobles à Mont-
rouge, 1100, 1102; dangereux en Bre-
tagne, 489.
— nocturnes à Chaillot, 1322; de suspects,
boulevard du Temple, 1462; nocturnes
à Paris, 702.
— suspects au Palais de l'Egalité, 1349; à
.Saint-Cloud, 1110, 1123; à Verrières,
prés de Sceaux, 1290, 1419; à Villiers-
la-Garenne, 1182; dans le quartier de
l'Etoile (bruits de), 1342.
Baux, père, membre du Conseil général
d'Argentan, 777.
Ra VET, bonnetier, 1164.
Ravier (Jeanne-Marie), femme d'Auban-
ton, marchande de vins, 9S3.
Raynaud (Jean), président du district de
Nice, 33, 83.
Real (Pierre-François), premier substitut
du procureur de la Commune, 670, 683,
1422.
Reaux, chef de gendarmes, 502.
Rebelles de Lyon, 1274.
— de la Vendée, 199, 202, 273, 484, 302,
343, 340, 348, 331-354, 337,372,377,379,
383, .392, 394, 393,397, 390,603,613,630,
084, 687, 698, 699, 702, 703, 708, 713,
1110, 1154, 1338, 1432, 14.39.
Rébellion des Marseillais, 1062, 1409.
Brreyrol (citoyen), correspondant du dé-
puté Paye, 128.
RKBoun, suspect, 1342.
Recensement des célibataires et veufs
sans enfants, 439; des individus logés
en garni, 345 ; des jeunes gens de 18 à
25 ans, 1241 ; des vainqueurs de la Bas-
tille dans l'église de Saint-Jean-en-Grève,
413 ; général des grains (demande de),
1197.
Receveurs des impositions (fermeture abu-
sive des bureaux des), 309.
Recherches physiques sur le feu, ouvrage
de Marat, 803.
Récollets (maison d'arrêt militaire aux),
331.
Récolte nulle à Colombes, 1363.
Récompense civique à décerner aux vrais ci-
toyens, titre d'une affiche de Marcandier,
652.
Recordon aîné (Simon), commandant gé-
néral-adjoint de la force armée pari-
sienne, 638, 673, 679, 682, 689, 692, 709,
720, 1448.
Recrutement (entraves aux opérations du),
326 ; pour les rebelles de la Vendée
(prétendu), 892, 395 ; forcé (craintes
d'un), 563.-
— des volontaires à Paris, 441-443, 443,
448-430, 433, 433-437, 459, 462, 406, 467,
472, 479, 306, 308, 317, 343, 343, 331,
333, 553-338, 564, 566, 568-373, 377, 379,
594, 593, 597, 598, 630.
Recruteurs à l'hôpital du Gros-Caillou,
1112 ; pour l'armée de la Vendée (juge-
ment au Tribunal révolutionnaire de),
1207.
Rédacteurs du journal l'Observateur, 1323.
Réfugié à Paris (huissier faussaire de
Rennes), 1343 ; en France (hollandais),
1334.
Réfugiés à Paris (administrateurs du pays
de Liège), 1019, 1032; (patriotes du pays
de), 1031.
Régénération (cérémonie de la), lors de
la lête du 10 août, 1025, 1033, 1037.
Régie des loteries (don patriotique des
administrateurs et employés do lu), 1471,
1484, 1491.
Régiment de Berge, chasseur, 024.
— du Roi (officier au), 1182.
— Royal, 399.
— Royal-Roussillon, 399.
— de la .Sarre (ex-lieulenant-colonel du),
1313.
— d'artillerie (lieutenant au 6'), 1187.
— de cavalerie, (26'), cantonné à Valen-
cienncs, 512 ; de cavalerie (27«), 1472 :
de cavalerie (27«), cantonné à Abbeville,
351 ; de cavalerie (officiers du 28«j, 491.
I
TAULE ALPHAHÉTIQUK
fi03
Hégiment de dragons (2'), à Valenciennes,
1181.
— de hussards (1"), dit de Bercheny,
1362.
— d'infanterie (colonel du IS'régimeatd'),
360 ; (lieutenant-colonel du 38«), 329 ;
(trait do bravoure d'un soldat du îlC),
1493 ; (ofticier du 78«), ()08 ; (lieutenanl-
i-olonel du 90«), 070; (ancien lieutenant
du 103»), 1206.
Uegi.stres du bureau de «poste de "Saint-
l'oray, 363 ; du Comité do salut public
du Département, 1364; de la Commis-
sion envoyée dans les départements
maritimes méridionaux, 302 ; d'écrou
des maisons d'arrêt de Paris, 3; des Co-
mités de salut public et de sûreté géné-
rale, 1428 ; des marchés et magasins,
1113.
Règlements de l'année des rebelles, dite
mlholique et royale, 1108.
Hegnard (policier proposant de brûler les
chefs-d'u'uvre de), 1273.
Rp.cMKn, contrôleur au grand bureau de
la llalle-au-Blé, 1100, 1115.
Reims (Marne), bataillons de volontaires
y formés, 70a.
— société populaire, 768.
Relation des événements des 31 mai et 2 juin
1793, imprimé, 363, 364.
Relations d'Adam Lux avec Potion et
Guadet, 970, 971, 973.
Relieurs habitant la Montagne-Sainte-Ge-
neviève, 614, 651.
Religieuses de la rue Cassette (asile trouvé
par les prêtres réfractaires chez les),
1371, 1456; (correspondance avec les),
1328.
liKMV (Pierre), administrateur au Départe-
ment de Police, 214.
— citoyen de la rue de La Rochefoucault,
1292.
Renaud (citoyen), chargé de mission pour
les subsistances, 1201.
He.naudièhe (imprimerie), à Paris, 873.
Renaudin (citoyen), domicilié rue Saint-
Honoré, 1138.
Rennes (Ille-et-Vilaine), agent de Pitt, en
provenant, 13ol.
— convoi d'armes, 529, 535.
— convoi d'artillerie. \ destination de cette
ville, 499.
— huissier faussaire, 1343.
— magasins de fusils, 502.
— mission de Carrier, 1226.
— patriotes, 1226.
Rente due aux pauvres d'une commune
(contrats de), 335, 337, 338.
Rknvk (Nicolas), garçon carrier, 918.
Réole (la) ((iironde), représentants du
[jouple y arrêtés, 1381.
Représentation de VAmi des lois ajournée,
410 ; de pièces patriotiques sur les théâ-
tres de Paris, 1112, 1115, 1118, 1129,
1132, 1134, 1138; des tragédies de Bru-
tus. Guillaume Tell et Caius Gracchus,
1015.
Repris de Justice (colonel de hussards),
462; (enrôlement parmi les volontaires
de), 453.
Républicain {le), iournai, 1118, 1235.
Républicaines révolutionnaires à cocarde
(laideur des), 659; (Société des), 765.
République (mauvais propos tenus par
des Anglais conlre la), 532; (prophéties
pour les mois de l'année tournant en
ridicule les événements de la), 903.
Réquisition (adoption par la section du
Contrat-Social de la), 573; permanente
(revirement produit par la), 611.
— des armes chez les marchands du quai
de la Ferraille, 1142; des chevaux, 1322:
des chevaux des fiacres (projet de), 582,
586 ; de gardes nationaux pour les sub-
sistances, 1193, 1195, 1201, 1209; de la
première levée de volontaires, 1231, 1243,
1259, 1260, 1272, 1275, 1284, 1285, 1287,
1315, 1321, 1324, 1327, 1333, 1337, 1.340,
1343, 1346, 1354, 1355,1357, 1359, 1362.
1367, 1369, 1.372, 1396-1398, 1402, 1404.
1406, 1423, 1440, 1446, 1450, 1452. 1456,
1458, 1465 ; de la seconde levée de vo-
lontaires (mesures en vue de la), 1413.
Résidence d'un citoyen de Rome à Paris,
1248.
Restaurateur (hôtel de Livry, occupé par
un), 1307; Février au Palais de l'Egalité,
405.
Restaurateurs (accaparement du charbon
parles), 1259; (fermeture à 11 heures
du soir des), 646.
Rkstout (Jean-Bernard), inspecteur géné-
ral ilu Garde-Meuble, 539.
604
TABLE ALPHABÉTIQUE
Rethel-Mazarln (Ardeiines), aubergiste,
1140.
RélraclalioQ par le député Salmon de sa
signature à la déclaration du 6 juin, 336;
par Soubeyran de Saint-Prix de sa si-
!.'nature à la déclarallon du 6 juin, 362;
demandée à Marat par Jacques Roux,
743.
Retraite des Autrichiens assiégeant Cam-
brai, 1189.
Reubell (Jean-François), député du Haut-
Rhin à la Convention nationale, 297.
Reuter (dame), femme d'Adam Lux, dé-
puté de Mayence, 969.
Revel (Haute-Garonne), municipalité, 822.
Revente de sucre par les insurgés du 25 fé-
vrier, 432.
Réverbères (extinction des), 416, 418, 440,
441, 452, 434, 465, 480, 481, 519, 551,
554,
1312
557, 367, 571, 1148, 1201, 1215,
Rkvercuon (Jacques), député de Saône-el-
Loire à la Convention nationale, 872.
Revol, dit Bl.wfoht, auteur d'une scène
patriotique, 852.
Révolte de prisonniers casernes au Fau-
bourg du Temple, 308; de prisonniers
à Bercy, 1325.
Révolution de Paris (la), journal, 684.
Revue des légions de la garde nationale,
523, 531, 533, 533-337, 339, 701 ; de la
section armée des Uroils-de-l'Homme
sur le boulevard de la Porte-Saint-An-
toine, 1150; de la section armée de la
Maison-Commune, 1178 ; des sections
armées du Temple et de Bonne-Nou-
velle, 1158.
Rev, armurier, 1143.
Rhin (4- bataillon des volontaires du Jura
sur le), 188.
Rhône (rives du), 1062.
Rh6ne-et-Loire, Assemblées primaires,
239.
— députés du département: Forest, 141-
146 ; MiciiET, 236-243.
— mission des représentants Brune! et
Rouyer, 62.
— présence d'un membre de la famille
des Bourbons dans h; département, 1525.
Rhumatisme (bains chauds |)our traite-
ment de), 121 ; aigu (député Rouzet at-
teint de), 308-310.
Rhumatismes (député Faure, affligé de),
124, 125.
Riant (citoyen), arrêté pour cris séditieux,
444.
RiiiEREAU (Jean), député de la Charente à
la Convention nationale, 268-271.
Richard (Toussaint), concierge de la mai-
son d'arrêt de la Conciergerie, 945, 95G.
— habitant de Créteil, 1214.
— lyonnais suspect, 1370.
— marchand d'argent, 1287.
RicHELOT (J.), greffier de la Force, 186.
Riches (allocations aux volontaires, préle-
vées sur les), 558; (assemblée de gens)
à Grenelle, 668 ; (emprunt forcé d'un
milliard sur les), 614, 616.
RicHou (Louis-Joseph), député de l'Eure à
la Convention nationale, 272-297.
RicORD (Jean-François), député du Var à la
Convention nationale, 32.
RiNCARD (Jean), ancien curé de Saint-Ger-
main-l'Auxerrois, 1134, 1379, 1410, 1429.
Rimbaud, lisez Rinqard.
RiNGUENAiRE, clerc de notaire à Paris, 743.
Riou, lisez [Cerioux] (Jean- Baptiste), im-
primeur à Paris, 904.
Riquewihr (Alsace), citoyen originaire
de cette ville, 935.
RiTTER (François-Joseph), député du Haut-
Rhin à la Convention nationale, 297.
RivAun (François), député de la Haute-
Vienne à la Convention nationale, 173-
175.
Riviera de Gênes (projet d'envoyer l'ar-
genterie des églises de Menton sur la),
213.
Rixe dans l'assemblée de laseclion des Arais-
de-la-Patrie, 577 ; dans l'assemblée de la
section de Ron-Conseil, 566 ; dans celle de
la section du Contrat-Social, 566; dans
l'assemblée de la section des Lombards,
548, 566, 622; dans l'assemblée de la
section de la Réunion, 495, 560; dans le
Faubourg Saint-Geimain au sujet des
cocardes, 1306, 1314; devant la porte
Saint-Martin, 1331 ; à Saint-Eustache,
562, 363; de femmes à la porte d'un
boulanger, 1288.
Rixes au Palais de l'Egalité, causées par la
cocarde tricolore, 1413; au sujet du port
de la cocarde, 1413; dans les grottes du
Palais de l'Egalité, 534; entre les volon-
TABLE ALPHABÉTIQUE
605
taires et les soldais dans les marais du
Temple, 1353; violentes dans la section
de la Rtîunion, aoS.
Hiz (dessein d'utiliser en guise de pain le),
408, 1189; (prix du), 649.
Roanne (Loire), lieu d'origine dn député
Forest, 142, 144.
— tribunal du district, 141, 145.
Robe, ancien fermier général, 432.
KoBERT (Noél-Marie), ingénieur et maître
de forges, 638.
— (Pierre -François-Joseph), député de
Paris à la Convention nationale, 906.
— (citoyenne), auteur du journal l'Obser-
vateur, 1323.
Ilobert, chef de brigands, pièce de théâtre,
1239.
llouEsriKBiiK (Maximilien de) , député de
Paris il la Couvenlion nationale, 6, 228,
380, :j03, !i07, 546, 582, 591, 603, 610,
620, 693, 699, 703, 891, 893, 893, 898,
908, 909, 1038, 1303, 1509, 1370.
ItoBiNBAU (dame), tenant une maison de
jeu, 435, 468.
HoBi.NOT (femme), aristocrate, 1435.
Roc.HECHOUART (dame), aristocrate, 602.
Roche des Arnaudes (la) (Hautes-Alpesj,
conseil général de lu commune, 337.
— société populaire, 356.
— maison commune, 357.
Rochefort ( Charente -Inférieure), port
(officier de marine du), 1257.
Rochelle (la) (Charente-Inférieure), com-
merce imbu d'idées aristocratiques, 1398.
— course maritime, 1398.
— régiment de la Sarre y cantonné, 1313.
— réquisition (refus de départ de la pre-
mière), 1398.
— volontaire du l'"' bataillon de Paris
originaire de cette ville, 1112.
RociiEMONT, secrétaire d'Etat de Genève,
774.
Roger (citoyen), employé à la fabrication
des assignats, 1217.
RoisiN, ex-religieux Picpus, insermenté,
1409.
Roland, membre du Conseil général de la
Commune , pour la vérilication des
comptes, 1300.
Roland de la Platièiu: (Jean-Marie), ex-
ministre de l'intérieur, 400, 437, 450,
459, 472, 478, 489, 491, 511, 332, 574,
620, 677,684,776,891, 893, 895,911,912,
914, 977, 1309; sa femme, 489, 1276.
Rolandisle ou Rolandin (parti), 457, 511,
540, 1403.
RoLiN (Pierre-Philippe), observateur de la
Police, 1210, 12.36, 1243, 1259, 1266.
1277, 1289, 1298, 1.308, 1323, 1328, 1341,
1350, 1.383, 1396, 1409, 1416, 1436, 1463.
Rolland (Barthélémy-Gabriel), ancien pré-
sident des Requêtes du Palais au Parle-
ment de Paris, 1341, U36.
— (François-Léonard), commissaire des
guerres à Paris, 682, 689, 715, 1090,
1274.
Romains, 1273.
Romainville (Seine), contingent de la
réquisition, 1359.
Ro.vinEnc (Frédéric), fournisseur des armées
de la Belgique, U91.
Rome, ambassadeur Basseville (assassinat
de 1'), 1248.
— (banquier en cour de), 1443.
— citée comme exemple, 402, 650.
— (fondateurs de), 1239.
— Français y établi, 1248.
— temple de la Concorde, 1001.
RoMsiE (Charles-Gilbert), député du Puy-
de-Dôme à la Convention nationale,
1469.
Ro.NSiN (Charles-Philippe), général com-
mandant l'armée révolutionnaire, 1381,
1433, 1442.
RossELANGE, gardien de scellés, 120.
Rossignol (Jean-Antoine), général en chel
de l'armée de Côtes de la Rochelle,
1324, 1438.
RouARD, curé de Chantilly, 1459.
RouBAUD, observateur de la Police, 1258,
1274, 1287, 1293, 1307, 1317, 1329, 1342,
1346, 1349, 1338, 1370, 1387, 1403, 1417,
1426, 1433, 1437, 1466.
Rouen (Seine-Inférieure), arbre de la Li-
berté y brûlé, 1339.
— arrivage de voitures chargées de clo-
ches, 1171.
— assemblée primaire de la 9« section de
la commune, 1030.
— diligence de Paris, 1127.
— habitants jugés au Tribunal révolution-
naire, 1339.
— lettre de Barbaroux à Deperret, écrite
jiar celte voie, 921.
606
TABLE ALPHABÉTIQUE
— magasins de denrées enfouis sous
terre entre cette ville et Paris, 708.
— marchand, complice d'émission de faux
assignats, 1360.
— munitions (envoi de), 512.
— terre du marquis d'Estampes aux en-
virons, 422.
— vins y expédiés, 548.
Houle (magasins du), 832.
UouLX (Louis), administrateur*au Déparle-
ment de Police, 395.
lloussEAU (Charles-Louis), commissaire na-
tional près le tribunal du district de
Tonnerre, 823.
lloussKAU (Jean-Jacques), son buste figu-
rant dans une fête des martyrs de la
Liberté h Vaugirard, 889; fêtes an-
nuelles en son honneur par le peuple
genevois, 772 ; persécutions par lui en-
durées de l'ancienne aristocratie gene-
voise, 772 ; projet de placer sa statue
sous la tribune dans la salle de la Con-
vention, 859 ; glorifié dans la fêle des
martyrs de la Liberté à Vaugirard, 889;
sa statue placée dans le Salon de la
Liberté de la Convention, 1006.
HoussEL, commissaire de la section de la
Réunion, 853.
— faux aide-de-camp de la force armée
de Paris, 715.
— jeune, secrétaire-greffier du juge de
paix de la section de la Montagne, 24.
HoussELiN (Alexandre-Charles), membre
du Comité central révolutionnaire, 1181.
HoussET (Esprit-Louis), commissaire de
police de la section du Mail, 924, 925.
RoussEViLLE, observateur de la Police,
1207, 1226, 1233, 1235, 1260, 1275, 1283,
1284, 1310, 1311, 1324, 1330, 1343, 1359,
1372, 1388, 1397, 1402, 1418, 1427, 1430.
1458.
— secrétaire du Comité central révolu-
tionnaire, 1075.
RoussiLLON (Antoine), juge du Tribunal
révolutionnaire, 944, 955; président par
intérim de la section de Marseille et de
Marat, 819.
Roussillon (conUe-révolution impossible
dans le), 643.
RouvAULT (citoyenne), botaniste, Cour du
Palais, 1429.
Roux (Jacques), officier municipal, 445,
744-746, 812, 1229, 1324.
— (Louis-Félix), député de la Haute-
Marne à la Convention nationale, 1002,
1399, 1472, 1505.
— boulanger, 470.
— Fazillac (Pierre) , député de la Uor-
dogne à la Convention nationale, 814.
RouYEii (Jean-Pascal), député de l'Hérault
à la Convention nationale, 62, 298-304.
RouzET (Jean-Marie), député de la Haute-
Garonne à la Convention nationale, 122,
305-313.
RovÈBE (Joseph-Stanislas-François-Xavier-
Alexis), député des Bouches- du-Rliônc
à Ja Convention nationale, 156, 165,296,
303,331, 1337.
Roy (Louis), suspect, 1185.
— graveur, 960.
Royalisme (assassinat de Pierre Bayle par
le), 840; (prêché aux ouvriers de la pa-
peterie de Buges), 230,231.
Royaliste (section de la Butle-des-Mou-
lins qualifiée de), 699.
lioyalistes (officiers de la commune et
du district de Brest taxés de), 1233.
RoYER (Claude), délégué de l'une des sec-
tions de Chalon-sur-Saône à la fête du
10 août, 1038.
— (Jean-Baptiste), député de l'Ain à la
Convention nationale, 184, 185, 314-319.
RozE, boulanger, 1238.
Ruault (Alexandre-Jean), député de la
Seine-Inférieure à la Convention na-
tionale, 320-325.
Ruban tricolore (issues de la salle de la
Convention fermées par un), 602.
Rubans tricolores (image de la Vierge
chargée de), 1110.
Rue d'Amboise, 737 ; des Anglaises, 489 ;
d'Anjou, au Faubourg Saint-Germain,
597 ; d'Anjou, au Marais, 1447 ; d'Antin,
179, 246; de l'Arbalète, 440, 596, 720;
del'Arbre-Sec, 458; d'Argenteuil, 1, 104,
109, 111, 100-168, 298, .300, 302, 1434;
d'Artois, 1301; Aubry-lc-Boucher, 099;
d'Aval, 710; du Bac, 163, 373, 634, 1402;
Baillcul, 1215; Barbette, 456,551,557,
581, 1067, 1071; Rarre-du-Bec, 1438;
Bassc-du-Rcmpart, 1194; Basse-des-
Trsins, 937; du Battoir, 1087; de
Beaune, 131, 150; de lieaurepaire, 936 ;
l'AbLE ALPHABËTIUUE
«m
de Uièvre, 43i) ; des Blancs-Manteaux,
130b, 1307 ; de Bondy, 1443 ; des Bons-
Enfants, 466, 1288; Bordel, lîOl ; des
Bouclieries, 883 ; des Boucheries-Sainl-
Honoré, 1267 ; du Bouloi, 264,565, 1447;
de Bourbon, devenue rue de Lille, 1321 ;
des Bourdonnais, 430; de BoiiriîOfjne,
1343; du Bout-du-Monde, 1086; Breton-
viliiers, 1493; de Bussy ouBuci, 516, 1243,
130a, 1379, 1391, 1429; des Capucines,
1087; Cassette, 1328, 1371; de Cauinartin,
147, 354, 355, 358; Chabanais, 596 ; du
Chantre-Saint-Honoré, 1337 ; de Clia-
ronne (grande), 1182, 1499; de Cba-
ronne (équipages de la guerre), 525 ;
(maison d'arrêt de la), 122, 311, 370 ; de
Chartres, 1463; du Cherche-Midi, 1141 ;
Cliildebert, 501 ; du Cimetière-Saint-An-
dré-des-Arts, 744; du Cimetlère-Sainl-
Nicolas, 1465; des Cinq-Diamants, 435;
de Cléry, 323-325, 1166; Clopin, 533;
du Clos-Georgeol, 1123; Cocatrix, 1468,
1492; du Colombier, 1187; du Contrat-
Social, 758; Copeau, 667; Coquillière,
1261, 1424; des Cordeliers, 726, 749,834,
922, 923, 942, 943 ; de la Corderie, 1381 ;
de la Corderie-au-Marais, 633 ; de la
Cordonnerie, 468 ; de Courtye, 41 ; du
Croissant, 621; Croix-desPetits-Champs,
422, 1276, 1301, 1425, 1427; du Dau-
phin, 1364; Dauphine, 562, 1434, 1465;
des Déchargeurs, 1147 ; de Duras, 1173 ;
de l'Echelle, 69, 260, 263, 328, 329, 432,
1214, 1418; des Enfants-Rouges, 1014,
1097 ; d'Enfer, 396, 1304; d'Enfer-Saint-
Michel, 1250; Etienne, 1292; du Fau-
bourg-du-Nord, 1269 ; du Faubourg-
Saint-Denis, 908, 909 ; du Faubourg-
Saint-Honoré, 1181 ; du Faubourg-Sainl-
Jacques, 344, 346; Favart, 1276; Feydeau,
1239 ; des Filles- Saint-Thomas, 500,
1455, 1463; des Fossés, 1215 ; des Fossés-
Montmartre, 740, 1426 ; des Fossés-
Saint-(;ermain, 396, 1289 ; des Fossés-
du Temple, 1366, 1382; du Four, 134,
435 ; Frepillon, 571 ; Froimanteau, 904-
906, 1277; Gaillon, 927, 1481 ; Galande,
435, 467, 1312; Geoffroy-l'Asnier, 1173 ;
George, 181 ; des Grands-Augustins,
590; des Grands-Degrés, 1097; de la
«irange-Batclière, 698, 1289, 1305, 1331 ;
de Grenelle-Saint-Germain, 597, 1173,
1324, 1339; de Grenelle-Saint-Honoré,
37, 1358; Grenela, 1461; du Gros-Chenet,
571 ; de la Harpe, 507 ; Hautefeuille,
936; Helvetius, 172 ; de l'Hirondelle, 737;
de la Huchette, 540, 1065 ; du Hurepoix,
510, 1323; Jacob, 152; Jean-Jacques-
Rousseau, 563; Jean-Lantier, 1210; Jean-
Pain-Mollet, 935 ; Joquelel, 1351 ; du
Jour, 425 ; de Lancry, 1455; Lappe, 493 ;
de La Liberté, ci-devant Monsieur-Ie-
Prince, 396; de La Kochefoucaull, 1292;
de Lille, 163, 171, 252, 381, 1437; des
Lombards, 1284, 1451 ; de Lourcine, 154,
155, 719; de i-ouvois, 1182, 1356; du
Luxembourg, 1087; de la Madeleine, 53,
54, 74; du Mail, 1434, 1457; Marivaux,
481, 1197; des Marmousets, 503, .1414;
des Martyrs, 481 ; des Malhurins, 67, 127,
676, 1306; des Mathurins-Saiut-Jacques,
749, 936; des Mauvaises-Paroles, 1215,
1379; de Ménars, 1416; Mercière, 1261;
Meslay, 706, 1083, 1090, 1092; de Mira-
beau, 176 ; des Moineaux, 24; Mondé-
lour, 445 ; du Mont-Blanc, 98, 179, 346,
379; Monlmarlre, 740, 926, 982, 1086,
1287, 1341, 1403, 1416, 1426, 1453, 1454,
1456 ; de Montmorency, 542 ; de Mon-
torgueil, 478, 522; delà Mortellcrie, 158;
Mouffetard, 514; des Moulins, 970, 979,
1447; Neuve-de-l'Egalilé, 901-903, 1288,
1373; Neuve- Guillemin, 454; Neuve-des-
Petits- Champs, 485, 495, 596, 1267, 1287,
1307, 1370, 1372, 1444, 1445; Neuve-
Saint-Augustin,H71, 1175; Neuve-Sainl-
Eustache, 1437; iNeuve-Saint-François,
1305; Neuve -Saint-Marc, 495; Nolre-
Dame-des-Champs , 452 ; Notre-Dame-
des- Victoires, 1 125, 1176, 1450, 1456 ; des
Orfèvres, 1210; d'Orléans, 1179; d'Or-
messon, 436; aux Ours, 445, 638, 1138,
1555; Panthemonl, 1402; du Petit-(]ar-
reau, 1108, 1225; du Pelil-Lion-Saint-
Sauveur, 454, 939; des Petits -Pères,
1165; Phelippeaux, 435; de la Planche-
Mibray, 1296; Poissonnière, 1160, 1288,
1388; du Pont-aux-Choux, 1090; des
Poulies, 1215; Princesse, 1284; des
Prouvaires, 738, 747; des Quatre- Vents,
454, 1454; Quiucanipoix, 1287, 1334;
du Rempart, 1267; de Richelieu, 455,
482, 781, 1107, 1124, 1349, 1402, 1407,
1431, 1443,148b; de Rohan, 361, 366,
608
TABLE ALPHABÉTIQUE
370; des Rosiers, H02; du Roule, 396,
1215; Saint-Aiulré-des-Arls, 455, 1244,
1264, 1303; Saint Antoine, 528, 1313,
1412; Saint-Benoit, 152, 1260; Saint-
Bon, 514; Saint-Chaumont, 1384; Saint-
Denis, 432, 533, 1285, 1313, 1347, 1352,
1412, 1461; Saint-Dominique, 435, 1,385;
Saint-Etienne, 1355; Saint-Florentin,
1168,1171,1175; Saint-Gerroain-l'Auxer-
rois, 449; Saint-Georges, 868; Saint Guil-
laume, 305, 1339; Saint-Honoré, 4-6,36,
80, 81, 86, 87, 89, 93, 95, 206, 216, 241,
259, 306, 338, 340, 377, 396, 406, 509,
526, 528, 550, 611, 701, 712, 742, 804,
1063, 1099, 1125, 1131, 1138, 1153, 1277,
1288, 1324, 1349, 1369, 1402, 1418, 1-431,
1443, 1485; Saint-Jacques, 89, 210, 222,
223, 226,396,426,404,466,597,911,1068.
1288 ; Saint-Jean-de-Beauvais, 1201 , 1371 ;
Saint-Julien-le-Pauvre, 467; Saint-Louis,
934; Saint-Louis-au-Marais, 1500; Saint-
Martin, 620,1138,1145, 1164, 1207,1313,
1465, 1355; Saint-Nicaise, 4-6, 248, 249,
833, 903, 1414 ; des Saints-Pères, 377,
.378, 718, 1415; Sainl-Pierre-Pont-aux-
Cboux, 1157, 1160, 1190; Saint-Sauveur,
195-197; Saint-Séverin, 781; Saint-Sul-
pice, 676 ; Saint-Thomas, 390 ; Saiiit-
Thomas-du-Louvre, 187, 268, 269, 271,
734,735, 924, 1283; Saint- Victor, 293,
444, 502, 563, 571, 1244; Sainte-Croix,
1423 ; Sainte-Croix-de-la-Bretonnerio,
1360 ; Sarrazin, 749 ; de Seine, 718,1215;
du Sentier, 571; des Scpt-Voies, 612;
Serpente, 1277 ; de Sèvres. .399.491,493,
529, 1067, 1164, 1359; de Sorbonne,
1138; de la Sourdière, 742, 1368; Ta-
ranne, 1243, 1.396; du Théâtre-Français,
113, 1164, 1264; de Thionville, ex-rue
Dauphine, 396, 1465; Tirechappe, 1211;
de Touraine, 726 ; de laTournelle, 1077,
1097; deTournon, 1179; deTracy, 1114;
Traversière, 167, 781, 1123, 1466; Tra-
versière-Saint-Honoré,491, 1433; Trous-
sevache, 481 ; de l'Université, 1339; de
Yaugirard, 306-309, 1417; Verdelet,
1435 ; de la Verrerie, 903 ; de la Vieille-
Bouclerie, 540 ; de la Vieille-Draperie,
(352; de la Vieille-Monnaie, 442, 1402;
Vieille-du-^Temple, 1032, 1116; desVieux-
Augustins, 48, 49, 470. 534, 924, 938, 942,
944, 1288, 1447; Vivienne, 1249, 1445.
Rueil, bataillon de Paris (10° y caserne),
679, 697, 705.
— ferme (irruption de voleurs dans une),
518.
RuFiN (Antoine), officier de santé des pri-
sons et maisons d'arrêt du département
de Paris, 121.
Hui;i;iKiiY (Pétroni), artificier, 1141.
RiinL (Philippe), député du Bas-Rhin à la
Convention nationale, 43, 175, 902.
Russie (impératrice de), 1366.
RuTLEDGE (Jean-Jacques), homme de lettres,
540.
Sabatier (Guillaume), négociant, place
Vendôme, 422, 548.
— agent de faux monnayeurs, 472.
Sables- d'OIonne (Vendée), lieutenant de
gendarmerie, 815.
Sablier {Journal du soir de), 966, 1343.
Sabran (fils de M°"= de), 495.
Sabre (fabrication chez un serrurier de
lames de), 493.
Sabres (expédition pour Brest de 2,000),
1172; de gendarmerie (dragons armés
de), 581 ; pour l'armement des Chas-
seurs éclaireurs de la Meuse, 521 ; des
dragons de la Manche, 1146; pour les
armées (expédition de), 529; emportés
à Versailles, 530.
Sadous (André), officier de paix, 80, 104,
1105, 1118.
Sai.nt-.\u;xis (canticiues en l'honneur de),
699.
Sai.nt-Ange (Jean-Michel Josset), frère de
Josset de Saint-Laurent, adjudant gé-
néral à l'armée de Moaux, 1185, 1194,
1197.
Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) , district,
130, 137.
Saint-Charles (Adam de), agent de l'ex-
miiiistre Lebrun, adjudant général de
l'armée des Alpes, 1288, 1350.
Saint-Cloud (Seine-et-Oise), comité de
salut public de la commune, 1203, 1211.
— disette de farines, 699.
— fête, 1241, 1356.
— (pain trouvé dans les filets de), 332.
— rassemblements suspects, 1116, 1123.
J
TABLE ALPHABÉTIQUE
609
— résidence de coiilre-révoluUoiinaires,
H 94, 1197, 120b.
— serres chaudes, 602.
— voitures publiques, 1311.
Saint-Denis (Seine), aubergiste, bl6.
— circulation des marchandises par ba-
teaux, H20.
— citoyens, 394.
— commission des charrois, 1419.
— district, 483, 1187, 1237, 1262; deuxième
légion du district, Hbl.
— hôpital militaire, KGS, 1292.
— obstacles à l'arrivage des subsistances,
1261.
— prix du pain, 697.
— rassemblement de clercs de notaires et
d'avoués, "iôS.
— voiture de charbon en provenant (ar-
restation d'une), H9i).
Saint-Didier (Ardèche), commune, 36.'i.
Saint-Etienne (Loire), manufacture, 1 062.
Saint-Evesxan (abbé de\ Îi40.
Saim-Fargeau (ancien domestique de M.
de), 1395.
Saint-Fief (Charles-Barthélémy), adjudant
général, 499, b08.
Saint-P^irmin (séminaire de), quartier gé-
néral du bataillon des Sans - cujottes,
684. ,
Saint-Flour (Cantal), évèque (Thibault),
G80.
SAi.NT-GEORiiEs (le chevalicr de), colonel
du 13" régiment de chasseurs à cheval,
complice de Dumouriez, 1288, 1384.
— peintre, 852,
Saint-Geumain, complice de Dumouriez,
138'.-, 1407.
Saint-Germain- en-Laye (Seiae-et-Oise),
arrestation des suspects, 1291.
— citoyens, 504.
— comité de salut public, 1279.
— (disette de farines à), 699.
— populace accourant à Paris, 070.
— prix du pain, 1366.
Saint-Hilliers (Seine-et-.Marne), arresta-
tion du député Bailleul, 15, 18-20, 22.
— maire et officiers municipaux, 17.
Saint'Hostien (Haute-Loire), société ré-
liublicaine, 797.
Sai.m -HunuoE (Victor- Amédée, marquis
de), 599.
Sainti.n', suspect d'aristocratie, 640.
T. IX.
Saint-Jacques-la-Boucherle (coniité révo-
lutionnaire de), 1409.
Saint-Jean [lez Sarrebruck] (Prusse-
Ilhénane), députés de cette commune
à la Convention, 41.'
Saint-jean-de-liosne (Saône - et- Loire),
conseil général de la commune, 965, 967.
— entrepreneur de bâtiments y demeu-
rant, 962, 964, 966.
— juges de paix, 967.
— société populaire, 962, 967.
Saint-Laurent (Louis-Jean JossKïde), com-
mis.saire des guerres, 1157, 1160, 1164,
1175, 1177, 1190, 1200, 1208, 1214,1384,
1437.
— clerc tonsuré du diocèse de Paris, frère
du précédent, 1157, 1160.
— (citoyenne), 1185, 1208, 1320.
Saint-Mandé (Seine), traiteur à la porte
(lu parc, 1409.
Saint-Maur (Seine), agitateur venu de
Paris, 1429, 1467.
— comité de surveillance, 918.
Saint-Paul (l'abbé de), suspect, 1434.
Saint-Péray (Ardèche), juge de paix du
canton, 363, 364, 371.
— maison du député Soubeyran de Saint-
Prix, 363.
Saint-Pieri>e-de-Longueville-on-d'Au-
tils (Eure, c°" de Vernon), marchand
de vins, 283.
Saint-Pol (Pas-de-Calais), société répu-
blicaine, 807.
Saint-Prays (M"'« de), accapareuse de toiles
et de mousseline, 1434.
Saint-Prix (Hector Souueyran de), député
de l'Ardèche à la Convention nationale,
360-372.
— (Jean-Amable Foucauld, dit), acteur
du Théiltre-Français, 1112.
— (Rose-Victoire Soubeyran de), sœur du
député, 363.
Saint-Quentin (Aisne), conseil général
de la commune, 326.
— convoi de chausse-trapes et de boulets,
1195.
— prétendue prise de cette ville, 1153.
Saint-Hoch (habitant à), 749.
— (volontaires de), 614.
Sai.nt-Venant (Jacques-Marie-Joseph Bou-
chy), commissaire de police de la section
do la Halleau-Rlé, 1168, 1.Î04, 1.30.'i, 1353.
39
610
TABLE ALPHABÉTIQUE
Saint- Yrleix (Haule-Vienne), habitant,
128.
Sainte-Amakanthk (dame), tenant maison
(le jeu, 468, 501.
Sainte-Ciiapelle (clubistes de la), 1298.
Sainte-Foy (dame), habitant au Jardin de
l'Egalité, 1384.
Sainte Geneviève (cantiques en l'honneur
de), 699.
Sai.nte Julienne (cantiques en l'honneur
de), 699.
Sainte-Pt-Iagie (maison d'arrêt de) : (com-
missaires du Comité de salut public du
Département chargés de visiter), 1320;
(détention des comédiens du Théâtre-
Français à), 1214; (détention de la com-
tesse de Lamyre à), 1200; (détention de
la veuve et de la sœur de Marat à), 884-
886; (envoi d'un ancien chanoine à),
1182; (envoi des femmes attroupées aux
portes des boulangers à)j 1292, 1300;
(envoi du journaliste Lemaire à), 1132;
(incarcération de M"»" Du Barryà), 1374;
(incarcération du sieur Duchesne, ex-
iiilendant de M""" de Provence, à), 1159;
(incarcération de la citoyenne Fresque,
femme du sieur Debar, capitaine de vais-
seau, à), 1213 ; (incarcération du sieur Lu
Ventrie, ex-juge au Tribunal criminel de
Bellême, à), 1344; (incarcération du
libraire Leclerc à), 1138; (incarcération
de Jacques Roux à), 1229; (incarcéra-
lion de la citoyenne Saint-Laurent à),
1185; (incarcération du citoyen Variet
à), 1185, 1208 ; (incarcération d'un four-
nisseur des armées de la Belgique à),
1191; (incarcération pourvoies de fait
sur des citoyennes d'un particulier à),
1147; (visite de la prison de), 401.
Sainval, directeur des voitures publiques,
1200.
S.vLADiN (Jean- Baptiste-Michel), député de
la Somme à la Convention nationale,
326-334.
Salaires (cherté des denrées invoquée
pour l'augmentation des), 577; des char-
pentiers, 577; des tailleurs de pierre,
577.
Salines du Jura, 187.
Salle (Jean-Baptiste), député de la Meurthe
à la Convention nationale, 1233.
Salle des Amis de la Liberté, 396 ; de lu
Convention, au Palais National (nou-
velle), 578, 'J95; de l'Egalité, à la Maison
commune, 517, 548, 1097; des Jacobins,
6J1 ; des séances de la Société des Amis
des Droits de l'Homme, 396; des ta-
bleaux, 1400.
— électorale de la cour de l'Evêché, 848.
Salleneuve (Jean-Baptiste), agriculteur à
Aigueperse, 919, 920.
Salm Kihbourg (Frédéric, prince de), 1304.
Salmon (Gabriel-René-Louis), député de la
Sarlhe à la Convention nationale, 184,
185, 335-343.
Salon de peinture (observateur de la Po-
lice étudiant le), 1239.
Salvador (C), correspondant du député
Ingrand, 739.
Samaritaine (poste de la), 663.
— (station du cortège funèbre de Le Pe-
letier de Saint-Fargeau en face de la),
396.
Sang de Capet (morceau de musique teint
du), 15.
Sans-culottc (ordination d'un pnUre à la),
1235.
Sans-culotles (chômage pendant les fêtes
de la Pentecôte des), 614; (comités de
surveillance composés de), .S91 ; (créa-
tion d'un journal patriote, réclamée par
les ouvriers), 685; (danger des musca-
dins de la réquisition pour les), 1346;
(distribution de la Feuille quotidienne
aux), 1413; (nécessité de faire occuper
les chaires des églises par de bons),
1316; (peuple excité par de prétendus),
1225; (rapprochement entre les modérés
et les), 563, 635; (section des Halles remplie
de), 563; de celle des Arcis (Petion as-
sailli à coups de pierre par les), 635; du
Faubourg Saint- Antoine (aristocrates
menacés par les), 1275 ; du Faubourg
Saint-Antoine (députation des), 545, 546 ;
(visite aux), 631 ; de la section de l'Ar-
senal (triomphe des), 643 ; de la section
du Contrat-Social (appui donné par la
section Mauconseil aux), 588 ; des sec-
tions (fédéralisme entre les), 595.
Sanson, brigadier de gendarmerie, 763.
Santerhe (Antoine-Joseph), commandant
général provisoire de la carde natio-
nale, 382, 384, 390, 393, 394. 399, 401,
402, 404-406, 409-412, 414-416, 423, 42;i-
ÎAbLE ALPHAKÉTIQUÈ
«11
429, 431-434, 436, 437, 440, 442, 445,
447, 449, 431, 452, 460,461, 464,471,
473, 477, 481, 483, 487, 488, 498, 502,
304, 306, 308, 312, 314, 323, 323, 527,
331, 333, 333, 337,' 539, 543, 554, 336,
337, 360, 362. 366, 569, 371, 372, 580,
393, 603, 605, 008, 669, 680, 684, 687,
699, 1317, 1518, 1322, 1524.
Sa6ne-et-LiOire, département, 315.
SaorRio, lisez Saorge (Alpes-Maritimes),
résidence du comte Lascaris, émigré,
213.
Sahot (Charles-Pons-Borromée), citoyen
de la section de Beaurepaire, 478.
Sarrebrack (l'russe-Rhénanc), députés
de cette ville à la Convention, 41.
Sarreguemines (Lorraine) (communes
du dislrict de), 43.
— maison du député Blaux, occupée par
l'ennemi, 39, 40.
Sarthe (députés du département de la) :
CiiK\ ALiKn, 1 ; Salmom, 184, 333-343.
Sartrouville (Seine-et-Oise) , résidence
d'un ancien secrétaire du comte du
Kreuil, 1383.
Saumur (Maine-et-Loire), ancien gouver-
neur, 1211.
— convoi d'artillerie, 1253.
— prétendue reprise de celte ville par
Biron, 702, 713.
— prise de cette ville par les Vendéen
684.
Saurink (Jean-Pierre), député des Landes
à la Convention nationale, 344-349.
Sautereau (Jean), député de la Nièvre à la
Convention nationale, 837.
Sauvace (citoyenne), aubergiste à Rethel-
Ma/.arin, 1140.
Sauvageot, membre d'une députation de la
section des Cardes-Françaises, 837.
Sauvk (Alexandre), aide de camp du géné-
ral Boysser, 1144.
Savon (accapareur et fraudeur de), 443;
(arrestation de voilures de), 432; (chô-
mage à Marseille des fabriques de), 1321;
(magasins de), 435, 437, 370; (pénurie
de), 370, 1321; (pillage du), 491; (prix
exorbitant du), 432, 43o, 708, 1259,1296,
1321; ("sortie de Paris du), 594; (tenta-
tive de pillage d'un bateau de), 716;
(vente forcée à bas prix du), 441.
Sa voii.N IN (Mttrc-Antoine),dépu té des Basses-
Alpes à la Convention nationale, 252.
Scandale causé dans un café près du
Théâtre Monlansier par les préposés de
la Police, 1.307; causé par le député
Pcnières, bfttonné par Delacroix, 631.
ScAimo.N (citoyen), blessé à la caverne des
Variétés, 411.
Sceau du Comité révolutionnaire de la
section du Muséum, 109.
Sceaux (Seine), marché au bétail, 542,
1363.
— (rassemblements de suspects à Ver-
rières au-dessus de), 1290.
Scellés au domicile de la citoyenne Ber-
leaux, à Vaugirard, 892; des députés
Brune! et Rouyer (levée des), 62; de
Cazeneuve, député des Hautes- Alpes,
07; de Dabray, député des Alpes-Ma-
ritimes, 79-81, 83, 84; de Daunou,
député du Pas-de-Calais, 86, 87, 89;
de Faye, député de la Haute-Vienne,
128; de Fayolle, député de la Drômc,
131; de Gironst, député d'Eure-et-Loir,
162 ; de Jary, député de la Loire-Infé-
rieure (levée des), 172; de La-Tour-du-
Pin, ex-ministre de la guerre, 1223; de
Laurence, député de la .Manche, 183; de
Le Breton, député d'Illeel-Vilaine, 19b-
197; du sieur Lepêcheux, négociant de
la section Poissonnière, 1281 ; de Hibe-
reau, député de la Charente, 269-271 ;
de Royer, député de i'Ain, 314-317; de
Vincent, député de la Seine-Inférieure,
381 ; des députés détenus ou hors la loi
(levée des), 24, 43.
— apposés à l'Hôtel des Invalides (levée
de), 1378.
— sur l'appartement du député Blad, 28;
du député Rlanqui (bris des), 37, 38;
du député Dubusc, 101 ; du député l)u-
laure (levée des), 116, 117; du sieur
(niillaume, à Paris, et sur ses papiers à
Montrouge, 1318; du député Olivier-
Gérente, 152; du député Moysset, 240;
du député Obelin, 248, 249; du député
Periès, cadet, 251 ; du député Soubey-
ran do Saint-Prix, à Chambun, 363;
sur l'appartement et les papiers du dé-
puté Tournicr, 374, 376.
— sur les bureaux et papiers de Crenus,
banquier agioteur, 1228.
612
TABLE ALPHABÉTIQUE
Scellés sur les effets de M'"«Du Barry, 1374 ;
du citoyen Froget, tenant une pseudo
maison de jeu, H67; de Josset de Saint-
Laurent (levéedes), 1214; delà citoyenne
Monmony, accusée de tenir une mai-
son de jeu, 1166; de Rouyer, député de
l'Hérault, 298, 300, 301 ; de la sœur et
de la veuve de Marat (levée des), 885.
— sur le grenier de l'appartement de
l'cx-curé de Saint-Germain-I'Auxerrois,
1410.
— sur un magasin de lard, 1114; sur des
magasins de sel, 1116.
— sur la maison de la Tuilerie, 1334.
— sur une malle du député Corbel, 74.
— sur les meubles du député Giraull,
158-161.
— sur les papiers d'Amyon, député du
Jura, 1; d'Andreï, député de la Corse,
4, 5, 9; d'Aubry, député du Gard, 10,
11 ; de Bailleul, député de la Seine-Infé-
rieure, 24; du comte de Beauvoir, ex-of-
ficier au régiment du Roi, 1182; de
Blanqui (levée des), 36; de Blaux, dé-
puté de la Moselle, 43, 44; de Blaviel,
député du Lot, 48, 51 ; du sieur Bruyère,
de la section de la Halle-au-Blé, 1301,
130p; de Cazeneuve, député des Hautes-
Alpes, 354; des députés Cazeneuve,
Serre et Marbos, 63; de Chastellain, dé-
puté de l'Yonne, 69, 70; de Derazey,
député de l'Indre, 93-97;' de Dugué-
d'Assé, député de l'Orne, 104, 106, IH;
d'Estadeiis, député de la Haute-Garonne,
120, 123; de Ferreux, député du Jura,
134; de François de Neufchûteau, dé-
puté des Vosges, 1250; de Garilhe, dé-
puté de l'Ardèche, 147-i49; de Guitcr,
député des Pyrénées-Orientales, 167,
168; d'Hugucnin, administrateur de l'ha-
biilement des troupes, 1136; de Josset
de Saint- Laurent, commissaire des
guerres, 1157, 1175, 1177; du sieur La-
fond, ex- garde du corps, 1182; de Lau-
renceot, député du Jura, 187; de Le-
febvre, député de la Seine-Inférieure,
201-204; des députés Maisse et Pcyre,
208; de Marat, 761, 702, 780, 781, 785,
787, 789, 802, 803, 834; de Massa, député
des Alpes-Maritimes, 214-218, 220, 221;
de L.Sébastien Mercier, député deSeine-
ct-Oise, 225-228, 233; de Prudhomme,
journaliste, 684; de Qucinnec, député
du Finistère, 259; de Rabaut-Pomier,
député du Gard, 260-263; de Richou,
député de l'Eure, 277, 281, 284, 292; de
Rouzet, député de la Haute-Garonne,
305, 313; de Ruault, député de la Seine-
Inférieure, 323, 324; de Saladin, député
de la Somme, 328, 329; de Salmon,
député de la Sarthe, 335, 337, 338, 340-
343 ; de Saurine, député des Landes, 346 ;
de Serre, député des Hautes-Alpes, 350-
355, 358; de Sicard, instituteur des
Sourds et Muets, 1437; de Soubeyran
de Saint -Prix, député de l'Ardèche,
361, 363, 365-367, 371; de Soulignac,
député de la Haute- Vienne, 373; d'une
ex-actrice du Théâtre- Italien, 1400;
d'un canonnier, originaire et exilé de
Venise, 828; des députés de la Haute-
Vienne, 173-175.
— sur les presses de l'imprimerie du
journal de Marat, 726.
— • sur des subsistances, apposés par la
municipalité de Créleil, 1214; sur des
sucres dans un magasin de Passy, 1138,
1140; sur des toiles destinées à l'habil-
lement des troupes, 1159; sur des ton-
neaux de cuivre aux Petites Ecuries du
Roi, 1115.
ScELLiEii (Joseph-Gabriel-Toussaint), juge au
Tribunal révolutionnaire, 966, 967, 973.
Scène patriotique composée par le sieur
Revo!, dit Blanfort, 852.
Scission parmi les Liégeois réfugiés à
Paris, 1032; parmi les meneurs de la
section du Contrat-Social, 695.
Scrutin (annulation des nominations par
voie de) pour le contingent de l'armée,
326; pour la nomination du colonel do
la division de cavalerie à l'École mili-
taire, 410; épuratoire des nouveaux ca-
nonniers, 1312; épuratoire, décidé par la
section de la Maison-Commune, 511;
nouveau pour l'acceptation de la Cons-
titution (pétition aux Jacobins deman-
dant un), 1414.
Sculpteur sourd et muet (buste de Marat
par un), 809.
Seaux de cuir pour les incendies, 541.
Secret (détenu des Madelonncltes mis nu),
1229; (ordre de garder l'ex-ministre I.a-
Tour-du-Pin au), 1194.
TABLE ALPHABÉTIQUE
613
Secrétaire général Ju Comilé de salut
public (prétendu), 1243.
Section des Amis-de-la-Patrie, 480, 520,
577, 650, 754, H47, H95, 1324, 1348,
1423, 1569.
— des Arcis, 549, 588, 598, 622, 635, 903,
1241, 1437, 1456.
— de l'Arsenal, 391, 608, 642, 643, 1110,
1251, 14,37, 1447.
— Beaubourg, 1474.
— de Beaurepaire, 426, 437, 450, 455, 472,
478, 507, 531, 508, 597, 070, 828, 1070,
1113, 1201, 1250, 1266.
— de 1792, 440, 467, 529, 650, 081, 694,
927, 1089, 1249, 1326, 1419, 1434, 1509.
— de Bon-Conseil, 195, 197, 413, 418,448,
472, 489, 522, 530, 535, 567, 577,594, 602,
606, 654, 095, 708, 1173, 1269, 1334.
— de Bondy, 655,'700, 1155, 1158.
— de Bonne-Nouvelle, 587, 705, 855, 901,
902, 1195, 1214, 1467.
— du Bonnet-Rouge, ci-devant de la Croix-
Rouge, 1458.
' — de Brutus, ci devant de Molière et La
Fontaine, 51, 323, 1426, 1448.
— de la Butte-des-Moulins, 298, 401, 405
455, 457, 489, 509, 510, 519, 551, 571,
613, 620, 653, 669, 070, 076, 695, 699,
702, 703, 741, 970, 1078, 1159, 1160,
1233.
— des Champs-Elysées, 549, 622, 630, 693,
857, 1117, 1235.
— de la Cité, 418, 472, 535, 553, 848, 937,
1127, 1135, 1191, 1468, 1480, 1492.
— du Contrat-Social, 566, 570, 571, 573,
579, 588, 591, 594, 595, 606, 643, 650,
068, 670, 681, 690, 695, 699, 702, 705,
725, 730-738, 740, 779, 799, 808, 825,
983, 1136, 1237, 1209, 1281, 1320, 1353,
1364, 1467.
— de la Croix-Rouge, 416, 529, 548, 643,
673, 699, 1164, 1173, 1175, 1202, 1203,
1283, 1388, 1458.
— des I)roits-de-l'Homme, 413, 426, 459,
491, 497, 516, 520, 553, 565, 731, 1105,
1141, 1142, 1453, 1450.
— du Faubourg- Montmartre, 430, 525,
852.
— du l'aubourg-du-Nord, 428, 593, 1269,
1389.
— de la Fidélité, 158.
— du Finistère, 537, 539, 584.
— de la Fonlaine-de-Grenelle, 29, 1.50,
173, 174, 539, 1324, 1333, 1437.
— do la Fraternité, 631, 1061, 1092.
— des (iardes-Françaises, 283, 411, 571,
837, 1182, 1185, 1205, 1222, 1467, 1472.
— des Gobelins, 573.
— des Gravilliers, 445, 493, S57, 617, 650,
746, 748, 1089, 1174, 1229, 1262, 1325,
1343, 1357, 1388, 1393.
— Guiilaume-Tell, ci-devant du Mail, 314,
317.
— de la Halle-au-Blé, 161, 259, 338, 381,
486, 525, 530, 534, 538, 541, 548, 563,
588, 605, 008, 1097, 1160, 1168, 1179,
1187, 1301, 1304, 1305, 1344, 1353, 14.50,
1454.
— des Halles, 453, 486, 501, 529, 553,570,
583, 599,048, 070, 687, 690, 1501.
— de l'Homme-Armé, 1141, 1Î14.
— de l'Indivisibilité, 1344, 1379.
— des Invalides, 414, 493, 529, 851, 1070,
1143, 1292.
— du Jardin-des-Plantes, 884.
— des Lombards, 397, 445, 472, 548, 549,
557, 567, 616, 622, 603, 850, 1402.
— du Louvre, 440, 480, 535, 507, 577, 594,
070, 694.
— du Luxembourg, 433, 444, 452, 493,
522, 702, 718, 1070, 1238, 1320, 1330.
— du Mail, 401, 447, 466, 477, 511, 594,
669, 683, 924, 925, 1103, 1238, 1324,
1392, 1446, 1515.
— de la Maison-Commune, 457, 495, 497,
511, 520, 524, 534, 540, 549, 553, 593,
022, 1070, 1175, 1459.
— du Marais, 520.
— de Marseille et de Marat, 414, 537, 539,
720, 745, 761, 785, 819, 824, 834, 870.
— Mauconseil, 503, 588, 595.
— de Molière et La Fontaine, 418, 405,
480, 525, 571, 617,829, 1263.
— de la Montagne, 1, 167, 172, 298, 300,
831, 1262, 1263.
— du Mont-Blanc, 98, 176, 178, 180, 181,
246, 379, 576, 804, 868, 1070, 1102, 1159,
1214, 1221, 1344, 1429.
— de Montreuil, 85, 839, 1143, 1147,1168,
1171, 1359, 1429, 1467.
— du Muséum, 80, 104, 109, 260, 567, 663,
710, 845, 840, 1158.
— Mutius Scévola, 134, 308.
— de l'Observatoire, 344, 347, 397, 440,
614
fABLE ALPHAHCTIQUE
1243,
5-29, 676, 102!t, 1068, 1141, 117
1391, 1410.
— de rOratoirc, 491.
— du Panthéon-Français, :222-224, 226,
227, 234, 444, 333, 337, o86, 394, 608,
613, 7.30, 1110, 1163, 1201, 1209, 1210,
1236, 1241, 1243, 1289, 1298, 1323, 1330,
1.396, 1419, 1436.
— des Piques, 65, 67, 94, 303, 331, 332,
334,335,338, 427, 441, 442, 443, 448,
468, 568,397, 873, 1241, 1286, 1297, 1348,
1423, 1427, 1433, 1487.
— de la l'lace-des-l''édéréR,413, 480, 1083,
1141, 1363, 1379, 1474.
— Poissonnière, 433,491,1102,1113, 1170,
1281, 1290, 1377, 1432, 1449, 1436.
— du Ponl-.Neuf. 369, :)72, 386, 607, 843,
1141, 1277, 1323.
— de Popincourt, 413, 704, 1173, 1214,
1213, 1269, 1462, 1363.
— des Quatre-Nalions, 394, 428, 433, 470,
493, 310, 362, 643, 703.
— des Quin/e-Vingts, 432, 443, 491, 493,
.366.373,676, 1109, 1136.
— des Récollels, 716.
— de la République-Française, 53, 371,
1070, 1160, 1173, 1367, 1368.
— de la Réunion, 477, 493, 342, 333, 366,
387, 388, 606, 833, 1421, 1311.
— du Roule, 322.
— Révolutionnaire , ci-devant du Pont-
Neuf, 1277.
— dite de Saint- Lazare, 433.
— (dite) de Sainte-Opportune, 702.
— des Sans-Culottes, 404, 533, 365, 652,
1200, 1241.
— du Temple, 411, 303,830, 1133, 1139,
1213, 1232, 1237, 1239, 1272, 1283, 1319,
1.333, 1333, 1421, 1440.
— du ThéAtre-Français, 430,473, 490, 493,
367, 377, 726, 729, 733, 737, 761, 762,
783, 802, 834, 922, 1213, 1264, 1323.
— dite de la Trinité, 620, 670.
— des Tuileries, 3, 44, 69, 70, 328, 361,
363-367, 507, 320, 323, 339, 541, 330,
372, 577, 631, 651, 741, 833, 833, 903,
1063, 1070, 1147, 1166, 1168, 1171,1175,
1313, 1434.
— de l'Unité, 132, 368, 676, 699, 703, 718,
1143, 1177, 1241, 1333.
Section armée de Bonne-Nouvelle, 1138;
des Droils-de-l'llomme, 1130; du Mail,
1392; de la Maison-Commune, 1178; des
Quinze-Vingts, 170; du Temple, 1138,
1272; de l'Unité, 1173.
— régénérée de Beaurepaire, 879.
Sections (adresse à la Convention contre
les généraux, décidée par les), 489;
(adresse des canonniers de Paris aux),
708; (adresse du Comité de saint public
du Déparlement aux), 1079; (afTûls de
bataille construits par les ouvriers des),
308; (arrêté de la section de Bondj sur
l'accueil à faire aux départements,
transmis aux), 700; (arrêtés au sujet de
l'enrôlement des volontaires, pris par
les), 336 ; (canons prêtés par l'Arsenal
aux), 404, 302,312, 313, 323; (certificats
de civisme, délivrés aux canonniors par
les), 1270; (clAture à 10 Imurcs des déli-
bérations des), 642 ; (destitution des dé-
putés suspects, demandée par les), 532;
(écrits mallioniiôtes, distribués aux fem-
mes des volontaires dans les), 403; (en-
voi à la Halle au Blé par la Commune
de commissaires des), 1129; (fêle des
Sans-culotles au Champ de la Fédéra-
tion, célébrée par les), 330; (fusils dis-
tribués par l'Arsenal aux), 393; (impro-
balion de la section de Montreuil par les),
83; (lettre de convocation des), 1183;
lettre du ministre de la justice aux),
372; (lettre de Pache aux), 693; (modé-
ranlismc prédominaut dans les), 687 ;
(nomination d'un Commandant général
provisoire par les), 683; (officiers muni-
cipaux, inculpés par les), 443; (ordre du
jour de Santerre, improuvé par les), 331 ;
(patriotisme des), 437 ; (permanence des),
620; (pétition pour la taxe des denrées,
projetée par les), 318; (plaintes des ou-
vriers d'habillement et équipement mi-
litaire, transmises aux), 1131; (pour-
suites contre les marchands d'argent,
demandées par les), 697; (prédominance
des porteurs d'eau el [)ortefaixdans les;,
687; (primes offertes aux volontaires
par les), 433, 473, 563, 568; (quête en
faveur des volontaires, organisée par les),
468; (remplacement des canons fournis
pour la Vendée par les), 1068, 1070;
(rixes violentes dans les), 333, 338; (sa-
crifice de leurs canons par les), 673;
(scènes scandaleuses provoquées dans
TABLE ALPHABÉTIQUE
015
les), u38; (unilé du service de la garde
nationale dans les), 410; (visite des mili-
taires prétendus blessés par les chirur-
1,'iens-majors des), 1292; (visites domi-
''iliaires dans les) , 493 ; (voitures de
marchandises pour Lyon et Marseille,
arrêtées par les), H60; du Faubourg
Saint-Antoine (volontaires fournis par
les), Sa6.
— armées de Paris (d" bataillon des),
28";; (exercices aux Tuileries et au Luxem-
bourg des), 1397; (ordre de retenir les
tambours des), 4;H ; voisines du Temple,
:t88.
Sedan (Ardennes), société populaire, 1324.
Skoillot (Jean), médecin, tenant la mai-
son de santé dite le Séjour d'Hyr/ic,
1187, 1194, 1301.
Sk(:ur (Philippe-Henri, marquis de), !)09,
602.
Seigle (fermier refusant d'accepter des
assignats en payement de), 1330.
Seine (salile obstruant le lit de la) entre
le pont de Charenlon et la Râpée, 1308.
Seine-Inférieure (députés du départe-
nienl de la'i : Batlleul, 15-25; Doublet,
185; Faure, 124-127; Hecquet, 170, 171;
Lefebvbe, 201-206; Ruault, 320-325;
Vincent, 381.
— mémoires et pétitions concernant le
département, 329.
Seine-et-Marne, mission du citoyen
Desvoyo, 1232; de Maure, député, 1241.
Seine-et-Oise (bataillons de volontaires
de), 662, 663, 673, 1184.
— dépôt de blé, 1278, 1281.
— (Mercier, député du département de),
222-235.
— mission du citoyen Desvoyo, 1252.
— représentants en mission, 1399.
Séjour d'Hy<jie (maison de santé, dite le),
1173, 1182, 1187, 1194, 1301.
Sel (confiscation d'un tonneau de), 1165;
(scellés sur des magasins de), 1116.
Srmonvillk (Charles-Louis Huguet, mar-
quis de), ex-ambassadeur à Constanti-
nople, 491,571.
Senlis (Oise), fermiers (spéculations des),
1421.
Sentinelle et corps de garde endormis, 414.
Skpmkk (Charles), commandant de la sec-
tion de la Halle-au-Blé, 608.
Séquestre (biens du député Vernier mis
sous), 380.
Sekge.m (Antoine-François), membre du
Comité de sflreté générale, 284, 1006.
1007, 1009.
Seuieïs (Antoine), commissaire de la sec-
tion du Panthéon-Français, 730.
Sermon prêché dans l'église de la Made-
leine, 1156, 1162; en la paroisse de
Sainte-Geneviève, 1243; civique de Var-
let sur la terrasse de la Convention, 561.
Serre (Joseph), député des Hautes-Alpes
ù la Convention nationale, 65, 350-359.
Servan (Joseph), général, 450.
Sevesïre (Joseph), député d'Hle-et- Vilaine
à la Convention nationale, 156, 829, 837.
Sevray, membre du Comité révolution-
naire du 4« arrondissement, 183, 381.
Sèvres (Seine-et-Oise), caves du ci-devant
Roi, 1225.
— comité de sûreté générale, 1208.
— comité de surveillance de la commune,
1300.
— comité révolutionnaire, 875.
— société populaire, 875.
— temple de la Raison, 875.
Sicard (l'abbé Roch-Ambroise Cucurro.n),
instituteur des Sourds et Muets, 1429,
1437, 1447.
Siège de Lyon, 13, 1401; (conduite de
Kellermann au), 1274.
Siège de Thionvilte (le), pièce de théâtre,
700, 703.
SiEYÈs (l'abbé Emmanuel-Joseph), député
à la Constituante, 635, 1349.
Signalement de l'assassin de Marat, 775 ;
d'observateurs de la Police, 575, 621 ;
de Paris, assassin de Le Peletier de
Saint-Fargeau, 393.
Signature de Blanqui (extorsion de la),
34, 35.
— apposée à la déclaration du 6 juin
(rétractation par Ruault de sa), 320-322.
SiGOG.NEAU, sous-adjudant général de la
2» légion du district de Saint-Denis,
1151.
Suas (Prosper), adjoint au ministre de
la guerre, 1305.
SiMO.N, graveur, 1431, 1443.
— chargé du détail des funérailles de
Marat, 870.
— observateur de la Police, 625.
616
TABLE ALPHABÉTIQUE
Siiio.NET, entrepreneur de transports mili-
taires, S02.
SmoNNEAU, boulanger, 370, 372.
Simulacre de Marat exposé dans l'église
de Sainl-Eustache, 808.
Simulacres de Le Pelelier de Saint-Far-
geau et de Marat (exposition des), 779,
799.
Singe-Vert (tableltier à l'enseigne du),
1418.
Société des Amies de la Constitution à Ton-
nerre, 798, 801.
— des Amis de la Constitution républi-
caine d'Autun, 784; des Amis de la
Constitution de Moyaux, 830; des Amis
de la Constitution républicaine à Troyes,
771 ; des Amis des Droits de l'Homme,
396.
— des Amis de la Liberté et de l'Egalité
de Castanet, 816; des Amis de la Li-
berté et de l'Egalité de Montauban,
800; des Amis de la Liberté et de l'Ega-
lité de Paris, 396, 590, 613, 934, 1304,
1323, 1450; des Amis de la Liberté et de
l'Egalité de Poitiers, 818; des Amis de
la République de Tonnerre, 805, 820.
— de charroi militaire, dite Winter, 602,
606.
— des Cordeliers, 620, 880, 881, 883.
— des Défenseurs de la République, 402,
1128.
— des Droits de l'Homme, 937.
— d'Italiens au Café Coreza, 1370.
— des Jacobins, 590, 613, 1450.
— des Jeunes Français (orphelins élevés
dans la), 1039.
— des Montagnards ou antifédéralisles
de Mirecourt, 59.
— des Républicaines révolutionnaires,
765, 1337, 1388, 1414.
— des Républicains Sans-culottes de No-
gent-le-Rotrou, 776.
— des Sans-culottes républicains d'Am-
boise, 806 ; des Sans-culotlcs Monta-
gnards de Tonnerre, 766, 798, 823,1179.
— fraternelle des Deux-Sexes, 427, 583,
594, 606, 1094, 1570.
— populaire d'Arbois, 189 ; d'Arcis-sur-
Aube, 677; d'Asnières, 1429; d'Auxerre,
782, 1012; de Bastia, 1048; et révolu-
lionnaire de Boucliain, 874; de Bourges,
192; de Couffmal, 822 ; des Sans-culottes
de Dinan, 157; de Dreux, 838; d'Epinal,
840; de Feurs, 858; du Fort-Hercule,
213; des Gardes-Françaises, 800; de
Gisors, 283; d'Ivry, 889; de Largentièrc,
327; et républicaine do Langres, 795;
de Meniiecy, 801 ; de Menton, 212; des
Sans-culoltes de Môze, 869; de Montau-
ban, 770, 800; de Muret, 881 ; dePernes,
151, 153, 154; et républicaine du Puy,
882; de Quintin, 136; de Reims, 768; de
La Roche-des-Arnaudes, 356; et répu-
blicaine de Saint-Jean-de-Losnc, 962,
967; de la section des Invalides, 889;
de Sedan, 1324; de Sèvres, 875; de
Vaiives, 889; de Vaugirard, 889.
— républicaine d'Ax, 794; deBelfort, 783;
de Chanmont, 769; des Cordeliers, 793;
du Mans, 1344; do Nemours, 10C5; de
Saiiil-Hostien, 797; deSaint-Pol, 807.
Sociétés populaires (adhésion à l'insur-
rection du 31 mai de 800), 713; (adresse
au peuple français, envoyée aux), 1038;
(craintes de conilit entre la Convention
elles), 1427; (dissensions des), 524; (fêle
en l'honneur de Marat et de Le Pelelier,
notiliée par la section du Mont-Blanc
aux), 864; (mouvement insurrectionnel
annoncé dans les), 497; leur projet
d'assister au procès de Marat, 542; (pro-
jet de réunir au Champ de Mars les),
470; (réunion aux Jacobins des), 779;
(seclious organisées en), 1402; (voies de
fait sur des citoyennes, membres de),
1147; à la fêle du 10 août (cartes déli-
vrées aux députés des), 1026; du Bourg-
de-l'Egalité, de Vitry, de Thiais et do
Choisy-sur-Seine, 849.
— républicaines (vœu pour la participa-
tion à la fête du 10 août des membres
des), 1005.
Sœurs de la Charité du Faubourg Saint-
Denis, 1269.
SoHiER, sergent-major au bataillon de la
Croix-Rouge, 1173, 1175.
Soissons (Aisne), mission de membres
du Comité de salut public du Départe-
ment de Paris, 1086.
Soldats (projet d'employer les filles pu-
bliques à tricoter des bas de laine pour
les), 1336; envoyés aux eaux (bureau
spécial pour l'inscription des), 041 ; in-
fectés de la maladie vénérienne (hùpi-
TABLK AI.IMIAHÉTIQUE
017
taux remplis Je), 1370; invalides (péti-
tion pour ramélioration du sort des),
1405; revenant des années (arrestation
des), 1)02, 505, 508; trouvés la nuit avec
des filles, 415; sur le gazon du Louvre
(arrestation de), 405 ; de l'armée de la
Belgique en fuite (décrets relatifs aux),
513; des armées du Nord envoyés en
Vendée (passage à Paris de), 598; de la
troupe de ligne (rixes entre les volon-
taires et les), 1355.
Sols (Anglais, chargés d'accaparer les
gros), 577; (création par les marchands
de bons de 1 à 4), 091, 1257; (envoi par
la diligence de sacs de gros), 553; (mar-
chands accaparant les gros), 1258, 1433;
(réduction à 0 liards des anciennes
pièces de deux), 691 ; (vente au Mont-
de-Piété de gros), 542; à face royale
(caves du Palais de l'Egalité remplies
de gros), 1311.
SoMMAYs (l'abbé de), suspect, 1434.
Somme (Saladin, député du département
de la), 326-334.
— directoire du département, 326.
— mission de Saladin et Pocholle, 326, 329.
Sorbonne, canonniers y casernes, 515, 527.
SOREi, (Joseph), volontaire au l" bataillon
de Paris, H 12.
SouBRANY (Pierre- Araable), député du Puy-
de-Dôme à la Convention nationale,
285.
Soude (commerce de la), 1321; (magasins
de), 435, 437; (saisie à Vaugirard de
balles de), 1171.
Soufflet reçu par Varlet dans la cour des
Jacobins, 603.
SouLAviE (Jean-Louis), résident de la Ré-
publique française près celle de Genève,
772, 796.
SouLET, observateur de la Police, 350, 1234,
1201, 1267, 1270, 1288, 1299, 1309,1315,
1332, 1337, 1351, 1300.
SouLKi.NAC (Jean-Baptiste), député de la
Haute-Vienne à la Convention nationale,
173-175, 373.
SouPÉ (Edme- François}, chirurgien des
prisons, 180.
Souper donné par Lanchère, entrepreneur
des charrois de l'artillerie, S32.
SouBDAT (François-Nicolas), ex-lieutenant
général de police à Troyes, 1419, 1407.
Souscriptions civiques pour les volon-
taires, 563, 568.
SouNËSTUE (Christophe), commissaire des
guerres de l'armée du Hhiii, 1144.
SovER, inspecteur de police, 314.
Spécifique contre la maladie vénérienne
(prétendu), 1370.
Spectacle de l'Ambigu-Comique (musca-
dins ivres troublant le), 1421.
— Feydeau, 1373.
— Louvois, 1398.
— Molière, H 29.
— Monlansier, 1257; (ballet patriotique
au), 1386.
— de Nicolet, 1382.
— du Vaudeville, 1368.
Spectacles (chansons patriotiques chantées
dans les entr'actes des), 1386; (concilia-
bules dans les), 604; (éludes faites par
un observateur de la Police dans les^,
1239; (goût de l'observateur Perrière
pour les), 700; (hussards tenant des
propos inciviques dans les), 1358; (in-
sulte à la douleur publique par les),
1413; (mesures d'ordre dans les), 382,
410; (muscadins pourchassés dans les),
1439; (prix des places aux), 501.
Si'OLiNE, suspect, 1387.
Statue de la Liberté sur la place de la
Révolution, 1150, 1326.
— de Rousseau sous la tribune de l'ora-
teur dans la salle de la Convention
(projet de placer la), 859.
Statues du Jardin des Tuileries (mutilation
des), 527; de Le Peletier et de Marat
aux Champs-Klysées, 857 ; de Rousseau
et de Voltaire (placement dans le Salon
de la Liberté des), 1006; de saint Pierre
et saint Denis, patrons de Mennecy
(bustes de Marat et de Le Peletier rem-
plaçant les), 861.
Stkim (citoyenne), marchande de vin, rue
Jean-Pain-Mollet, 935.
Stk.nuel (Henri de), général de brigade,
360, 491.
Strasbourg (Alsace), caissons de chaiisse-
Irapes y envoyés, 086.
— convois d'artillerie, 1253, 1305.
— correspondance en provenant, 1173.
— prix des vivres, 1173.
Stuarts (gravures de l'exécution des), 982.
Subsistances (commissaire pour les),
UI8
TABLE Al^l'HABÉÏIQlJE
1424; (conférence au Comité de salut
public au sujet des), 1094, 1096; au
Département, 1098; chez le ministre de
l'intérieur, 1138; du Comité de salut
public du Département avec Pache, 1081,
1121, 1138, H43; (corps de troupes pour
protéger l'arrivage des), 1420; (décret
contre les accapareurs de), 1110; (dé-
tachement envoyé à Meaux pour le ser-
vice des), 1438; (disette factice des),
1221, 1225, 1234, 1243; (disette réelle
de), 1422; (état à Paris des), 472, 523,
525, 532, 1036, 1090; (fermentation dans
Paris au sujet des), 1137, 1189, 1207,
1234, 1243, 1433; (fermiers et accapa-
reurs empêchant l'arrivage des), 1420;
(indemnité aux citoyens en réquisition
pour les), 1193; (inquiétudes populaires
touchant les), 096, 099, 717, 1189, 1213,
1225, 1234, 1321, 1330, 1342, 1373, 1412,
1433, 1441, 1452; (inspecteurs des), 1087;
(mesures du Comité de salut public du
Département relatives aux), 1090, 1121;
(mesures de la municipalité de Crétcil
relatives aux), 1214; (mission de Maure
dans Seine-et-Marne et le Loiret relali-
veraent aux), 1241; (nécessité pour les
Législateurs de s'occuper des), 438;
(projet de décret sur les), 550, 552;
(rapport do l'observateur Béraud sur
les), 1225, 1232; (renseignements de-
mandés à l'ex-ministre Roland sur les),
437; (retard dans l'arrivage des), 42S;
(taxe sur les), 1427; (troubles dans les
districts de Mer et Mondoubleau, provo-
qués par les), 194; envoyées cà Paris
(arrestation par le département du Cal-
vados des), 695 ; dans le département
de Loir-et-Cher (mesures au sujet des),
190, 192; de l'Hôtel national des Inva-
lides (service des), 1378.
Sucre (arrivages et consommation du),
408,432; (change de billets au moyen
d'achats de pains de), 687; (peuple se
distribuant du), 430; (pillage du), 478,
491; (prix du), 649, 708, 1266; (sortie de
Paris du), 594; (vente forcée à bas prix
du), 441; consommé par l'humidité
(pains de), 432; taxé par le peuple chez
les épiciers, patriotes ou aristocrates,435.
Sucres (scellés apposés dans un magasin
de Passy sur des), 1138, 1140.
Suicide d'Adam Lux, député de Maycnce
(projet de), 971,973; d'un domestique
assassin de son maitre, 503; d'un indi-
vidu amené au Comité de la section de
l'Oratoire, 491 ; d'un meurtrier, 676 ;
d'un prêtre réfractaire dans le jardin
du Luxembourg, 441.
Suif (projet de réduire la consommation
du), 408.
Suifs (prix exorbitant des), 435, 1141.
Suisse, intrigues de ce côté, 403.
— présence erronée de M"'' Roland, 1276.
Suisses (citoyens de la section de la
Rulte-des-Moulins, qualifiés de nou-
veaux), 653.
— (musiciens d'un charlatan, revêtus d'un
uniforme analogue à celui des), 570.
SuLPir.Y, habitant de Saint-Yrieix, 128.
Supplice de Louis XVI (médailles commé-
moratives du), 460; pour les assassins
de Marat (demande de nouveau). 725.
Suppression des cautionnements (adresse
tendant à la), 1262; de la Commission
des Douze, 653; de la Commission des
Postes, 1200, 1205, 1221, 1223, 1269,
1292; de la communauté des Frères
tailleurs, 1210; des deux Fêle-Dieu, 668;
des fêtes et dimanches (femmes hostiles
à la), 1272; de la garde des barrières,
604; des théâtres infectés par l'aristo-
cratie (nécessité de la), 1273; projetée
du traitement des prêtres constitution-
nels, 631.
Suresnes (Seine), arrestation de suspects,
1 330.
— habitants, 1259.
— municipalité, 1259.
Surveillance aux abords de la Convention
pendant le séjour des fédérés, 1029.
Suspect (général Leigonyer .signalé com-
me), 690; (lieutenant au 6» régiment d'ar-
tillerie arrêté commel, 1187; au Théâtre
du Vaudeville (vociférations d'un), 1368.
Suspecte (maison du Petit Luxembourg,
considérée comme), 1260.
Suspests (affluonce aux Tuileries de), 672;
(arrestation des), 579, 584, 703, 7.54,
1171, 1260, 1261, 1203, 1268, 1279, 1290,
1291, 1315, 1320, 1330, 1439, 1440,1447,
1450; (assemblée des députés des sec-
tions aux Jacobins comprenant deux
individus). 1220; (as.semblées nocturnes
TABI.l': ALPHABÉTIQUE
019
(Ih) chez Beaumarchais, 1313; (Café Co-
reza rempli d'Italiens), 1370; (déguise-
ment J'ouvrlerspi'ispardes),504; (désar-
mement des), S91, 598, 617, 668, 670,
083, 1267, 13M; (dessein de faire sauler
les), 1347, 1350; (dessein d'incarcérer à
Vincennes les), 1183; (fiacres servant d'a-
silela nuit aux), 1346 ; (hôteldes Victoires,
asile de), 1426; (incarcération h Sainle-
Pélagie de Belges), 1191; (maison de
santé, refuge de gens), 1173; (mesures
à Cambrai conlre les), 1189; (présence
au jardin des Tuileries de), 672; pré-
sence à Montrouge de), 1330; (présence
h Saint-Cioud de), 1116, 1123, 1194,1197,
1203; (propos diffamatoires tenus par
lies), 516; (rassemblement à Verrières
prés Sceaux de), 1290 ; (recherche dans
les sections des), 495; (relevé par les
communes du Département de Parisdes),
1223; (section du Pont-Neuf, de prin-
cipes),672; (visites domiciliaires chez des),
1237; détenus (autorisation de visiter
les), 1234; au Bois de Boulogne (ras-
semblements de), 1149; à Sèvres ^sur-
veillance des), 1300; à Suresnes (arres-
tation de), 1330; dans le Palais-Bourbon
(dénonciation de), 493; des maisons do
campagne autour de Paris (incarcéra-
tion des), 1330; de la section de la Fon-
tainc-de-firenelle, 1324; de la section
de l'Unité (arrestation de), 1241.
Suspension des achats d'épiceries en gros
(craintes de), 1321 ; des assignats, 1122;
d'un capitaine de pionniers de l'armée
des Côtes de La Rochelle, 1419; des jour-
naux, 1244; momentanée des rapporis
du Bureau de surveillance de la Police,
714; momentanée du service descanon-
niers (demande de), 682.
Tabac ("prix du), 1266; pour secours aux
noyés (demande de), 1293.
Tabagie fréquentée par les partisans d'Hé-
bert, 699.
Tabagies des environs des Halles, 533 ;
du Gros-Caillou, 1236.
Tableau représentant Marat, ofTert par un
citoyen d'Issy-l'Union, 778.
— de David, représentant Lr l'eletier, of-
fert à la Nation, 846, 862, 878; de David,
représentant Marul à son dernier soupir,
72o, 846, 862, 878.
Tableaux décorant le château de Fontai-
nebleau (autodafé des), 844.
— de David, représentant Marat et Le
Peletier, placés dans la salle des séances
de la Convention, 862, 866.
Tailleurs do pierre (salaire des compa-
gnons), 377.
Tambours de la garde nationale (insubor-
dination et négligence des), 471; des
légions (revue des), 494.
Tapisseries des Gobelins étalées pour la
procession de la Fêle-Dieu, 670.
Tabdiveau (Elisabeth), femme de Nicolas
Forest, vinaigrier à Dijon, 9CI, 962,966.
Tarif pour les forts de la Halle, 1171.
Tarn (Lasource, député du département
du), 36.
— mission du représentant Laurence, 296.
TAVKRMEn (Charles-Nicolas), huissier-au-
diencier du Tribunal révolutionnaire,
032, 980.
Taverny (Seine-el-Oise), habitant du
canton, 775.
Taxation des denrées de piemière néces-
sité (pétitions pour la), 1160, 1330, 1388.
Taxe des blés et des subsistances, 497,
518, 532, 534, 543; du bois et du char-
bon, 597, 12.39, 1239, 1.364, 1369, 1383,
1394, 1438; de la chandelle, 1394; des
courses des voitures de place, 597 ; des
denrées de première nécessité, 1383,
1397, 1406, 1427, 1432, 1433, 1436, 1440-
1442, 1445, 1450, 1458; du pain à la
fantaisie des boulangers, 524.
Teillard, ancien greffier de la commune
de Lyon, 1307.
Teissieh, négociant, rue Croix-des-Petits-
Champs, 1301.
Tellier, inspecteur des canoniiiers caser-
nes à Bercy, 594.
Temple (canonniers de service au), 667.
— Légion Rosenthal y détachée pour sa
garde, 513, 517.
— mur de clôture (construction d'un),
317.
— (poste du), 434, 642, 1201.
— poste des canonniers, 1122.
— prison de Louis Capet, 693.
— prison de Marie-Antoinette, 303.
020
TABLE ALPHABETIQUE
— prisonniers (sort des), 755.
— projet d'enlever la femme de Louis
Capet et son lils, 480.
— projet d'y égorger la famille de Louis
Capet, 388.
— (réduction de la garde du), 413.
— (service de garde au), 427, 513, 517,
523, 639, 1067, 1073, 1077.
— (visite de Santerre au), 384.
Temple de la Concorde, à Rome, 1001.
— de l'Immortalité au Champ de la Fédé-
ration, 1141.
— de la Raison à Sèvres, 875; à Vaugi-
rard, 889.
Temples (observateur de la Police entré
dans plusieurs), 1380.
Tentures noires à l'église de Saint-Jac-
ques-du-Haut-Pas, 501.
Terrasse du château des Tuileries, 595,
599, 603, 008, 617, 635, 643, 659, 668,
090.
— de la Convention, 457, 406, 485, 497,
501, 507, 511, 514, 520, 540, 545, 576.
— nationale, 555.
— des Feuillants, 428, 408, 472, 478, 552,
561, 595, 609, 687.
— de la Révolulion, 453.
— des Tuileries, 516.
Terrasson (Pierre-Joseph), observateur de
la Police, 575, 576, 580, 582-585, 589,
590.
Terroriste (commissaire du Comité de
salut public dénoncé comme), 161.
Terroristes à Bourges (mesures contre
les), 192; dans le Cher, le Loir-et-Cher
et la Nièvre (désarmement des), 193;
dans la Nièvre (mesures contre les), 194.
Tkssier, commis aux subsistances de la
guerre, 485.
Testament de Jary, député de la Loire-
Inférieure, 172.
— de Louis XVI (vente par les marchands
d'estampes du), 478.
— politique de Brissot, 1296.
Texier (Jean-Pierre), domestique de la
maison La-Tour-du-Pin, 1229.
Théâtre de V Ambigu-Comique, 1132.
— du Boulevard, 1231.
— du Champ de la Fédération, 1141.
— Comique-Lyrique, 1129.
— dit des Délassements (représentation de
pièces patriotiques au), 1132.
— Feydeau, ci-devant Monsieur (persiflage
des acteurs au), 1239 ; (représentation
de \ Officier de fortune au), 1373; (tu-
multe au), 1422, 1439.
— Français (détention à Sainte-Pélagie et
aux Madelonnettes des comédiens du).
1214; (représentation bruyante de Pa-
méla au), 1214; (Sainl-Prix, acteur du),
1112; (vente de faux billets de comédie
à la porte du), 540; (vol de portefeuille
au), 462.
— dit des Grands-Danseurs (représenta-
lion de pièces pendant le séjour des
Fédérés au), 1132.
— Italien (administrateurs et acteurs du),
1115; (poursuites contre Adeline, ex-
actrice du), 1334, 1400; (représentation
(V Adélaïde au), 1110.
— Louvois (représentation de pièces pa-
triotiques au), 1132, 1356, 1398.
— de la Monlansier (scandale dans un
café près du), 1307.
— de la Nation (mise en liberté de comé-
diens du), 1216, 1428.
— de rOpéra-Comique, 453, 1400.
— du Palais ou des Variétés (représenta-
lion de pièces pendant le séjour des
Fédérés au), 1129.
— de la République (Michaut, comédien
du), 1405 ; (patriotisme manifesté par
le), 1239 ; (représentation de la Liberté
des femmes et de Miilius Scsevola au),
1110, 1273; (représentation de Virginie
au), 1081.
— des Variétés ou du Palais, 1129.
— du Vaudeville (directeurs et auteurs du),
1361; (individu fatiguant, par ses voci-
férations, les spectateurs du), 1368;
(pièces jouées pendant le séjour des Fé-
dérés au), 1138; (représentation d'une
nouvelle pièce au), 1395; (tumulte au),
53 i.
Théâtres (aflluence aux), 1433; (représen-
tation de pièces patriotiques dans k's),
1112, 1115, 1118, 1129, 1132,1134, 1138;
(représentation des tragédies de Brutus,
Guillaume Tell et Caius Gracehiis sur les),
1015; (tableau détestable offert lors du
31 mai par les), 661; (tendances aristo-
cratiques des), 1239, 1273; représentant
des pièces anticiviques cl royalistes
(fermeture des), 1015.
TABLE ALPHABÉTIQUE
621
Théorie réglementaire pour la garde na-
tionale, 420.
Théreï (Jean-Victor), éventailliste, 741,
742.
TiiÉnoiGNE DE Mkricourt (Anne-Josephe
Terwagne, dite), femme révolutionnaire,
397, 598.
Theve.ni.n (Charles), gardien do scellés, 343.
Thiais (Seine), prêtres insermentés, 1289.
— société populaire, 849.
Thibaudeau (Antoine-Claire), député de la
Vienne à la Convention nationale, 8b,
296, 331.
Thibault (Anne-Alexandre-Marie), évêque
de Saint-Floui-, 680.
Thierry (Gaspard), aide de camp de Du-
mouriez, 503.
— médecin des prisons, 186.
— de Ville d'Avray (Marc-Antoine), 1063,
10G7.
Thionville (Lorraine), garnison et habi-
tants, 700.
TiiiRioN (Didier), député de la Moselle à la
Convention nationale, 906, lOOo, 1028,
1041, 1043.
Thomas, proclamations des chefs des re-
belles timbrées de ce nom, 1154.
Thomazeau (pseudonyme de Béatrix De-
barle-Dubosquet), rédacteur du Courrier
français, HM, 1157.
Thouars (Deux Sèvres), comité révolu-
tionnaire du district, 288.
— receveur du district, 288.
Thuillier (Claude-Louis), juge de paix de
la section du Théâtre-Français, 720,
834.
— (Marie-Aiine-llenriette), femme de Sa-
ladin, député de la Somme, 328-330.
TiiLRiOT (Jean-Alexis), député de la Marne
à la Convention nationale, 721 ; membre
de la Société des Jacobins, 603.
Thury, fondeur, 515.
Tillaux, procureur du collège de Lisieux,
1371.
Tirage au sort (recrutement des volon-
taires par voie de), 553, 556, 538, 563,
568, 570, 573, 594, 598, 599.
TisROT, commissaire de la section de Mon-
treuil, 841.
TissET (François - Barnabe), employé au
Comité de surveillance du Département,
555, 592, 601, 604, 911, 1102, 1134, 1145,
1157, H64, 1173, 1182, 1194, 1379, 1429,
1447, 1439.
Titres de créance confiés à un député,
106; d'une créance du député Massa
sur la Nation, 215; de créances concer-
nant la commune de Veynes, 355 ; de
créances confiés par de pauvres Sans-
culottes au député Lefebvre, 202, 203.
— de la maison de Condé (recel des),
1160, 1190, 1419.
ToBiESEiN-DuBY, Hsez Duby (Tobiesen), em-
ployé à la Bibliothèque nationale,
1161.
Tocsin (sonnerie du), 462, 497, 503, 542,
546, 579, 690; sonné à Bercy, 1325.
Toiles (ex-hermite devenu fabricant de),
1391; (magasin clandestin de),_ 1187;
achetées pour l'administration de l'ha-
billement des troupes, 1159.
Tombe de verdure aux Champs-Elysées à
la mémoire de Marat et de Le Peletier,
857.
Tombeau de gazon élevé à Marat par la
section du Théâtre-Français, 753.
— de Marat (sculpteur, chargé de la cons-
truction du), 842.
— antique élevé pour la fête de la section
du Faubourg-Montmartre en l'honneur
de Murât et de Le Peletier, 832; trian-
gulaire sur socle de gazon, à la mé-
moire de Marat, à Vaugirard, 889.
Tonnelier, peintre, 852.
Tonnerra (Yonne), ancien château, 915,
010.
— juge de paix, 015, 916.
— comité de salut public, 805.
— commissaire national près le tribunal
du district, 823.
— église de l'hôpital, 805, 820.
— fédéralistes, 766.
— garde nationale, 805.
— société républicaine, 766.
— société des Amis de la République,
805, 820.
— société des Amis de la Constitution,
798, 801.
— société des Sans-culottes Montagnards,
798, 823, 1179.
— Ursulines (couvent des). 798, 801, 823.
Tolbl.\nc (Jacques- Christophe), commis-
saire de police de la section de la Mon-
tagne, 172.
622
TABLE ALPHABETIQUE
Toulon (Vur), adresse des Marseillais aux
tiabitaiits de celte ville, 688.
— assassinai de Pierre Bayle, 840.
— bataillon y envoyé, 1381.
— club, 688.
— fédéralisme, ij5.
— patriotes maltraités, 1423.
— port d'attache d'un officier de marine,
1221.
— prise de celte ville, 900, 902, 1256.
ToulonnaJs (trahison des), 1244.
Toulouse (Haute-Garonne), fusils y expé-
diés, 535.
Tourelle de Yincennes (vol et assassinat à
la), 602.
TouRNiEU (Jean-Laurent-Germain), député
de l'Aude à la Convention nationale,
184, 183, 250, 374-376.
ToLRNiER (abbé), lisez Fourniei».
Tours (Indre-et-Loire), agent national de
la commune, 200.
— conseil de la commune, 200.
— convoi d'artillerie, 1193.
— convoi de fusils et canons, 578, 679,
718.
— député extraordinaire de celle ville,
603.
— habitants, 699.
— marche des volontaires, 382.
— ordres de route en blanc pour cette
ville, 689.
— retraite des volontaires, 699.
— vainqueurs de la Bastille y envoyés,482.
— volontaires (armement des), 593.
TouRviLLE (présidente de), 15.
Toussaint (Bénigne), juge au tribunal du
district de Dijon, 962.
— révolutionnaire, 462.
TiiAuOL, maire de Saint-Peray, 363.
Tragédies de Brutiis, Guillaume Tell et
Caïtis Gracchvs (représentation sur les
lliéàtres de Paris des), 1015.
Trahison de Kellermann au siège de Lyon
(prétendue), 1274; du général Tuncq
(prétendue), 1274.
Traiteurs (accaparement du charbon par
les), 1259.
Traiisfèrement de condamnés de la Force
à Bicêtre, 79; du député Bailleul, ar-
rêté h Provins, à Paris, 16; du député
Bailleul de la Conciergerie au Luxem-
bourg, 23 ; du député Brunel à la
maison d'arrêt des Orties, 63 ; du dé-
puté Faye dans les maisons du Luxem-
bourg et des Fermes, 129 ; du député
Michel à la maison du Luxembourg,
238-240; du député Rabaut-Pomier à la
maison des Fermes, 264 ; du député
Richou à la maison des Fermes, 291, à
la maison des Ecossais, 293 ; des dé-
putés Rouzet et Estadens à la maison
d'arrêt de la rue de Charonne, 122, 311 ;
des députés Girondins dans les anciennes
maisons d'arrêt (projet de), 125 ; de
prisonniers de la Force à Bicétre, 1257,
1260; de représentants du peuple arrêtés
à la Réole, à Bordeaux, 1381.
Translation des archives des Liégeois à la
salle de l'Egalité, 517; des papiers du
Comité central révolutionnaire, 1075.
Transport d'un journal hors de Paris, 1145.
Travaux à l'imprimerie de Marat, 781; de
construction et de pavage, 579; du
Champ de la Fédéralion pour le 10 août
1793, 1133.
Theilh-Pakdailhan (Thomas-François), dé-
puté de Paris à l'Assemblée législative
cl non à la Constituante, 1414.
Trenelle (couvent de), lisez Traisnel, 325.
Trésor enfoui dans le jardin d'un hôtel à
Paris, M 40.
— national (poste du), 401.
— public, 14, 380, 430, 489, 509, 525, 551,
766, 990, 994, 1125, 1134, 1256, 1423,
1507.
Trésorerie nationale, 9, 237, 304, 319,
450, 541, 860, 870, 994, 997, 1018, 1129,
1257, 1376; (commissaires de la), 224.
232, 348, 1531 ; (dépôt du numéraire,
des assignats et bijoux de Jossot de
Saint-Laurent à la), 1190; (poste do la),
452, 482, 641, 646, 718, 1141.
Trésors enlevés en Belgique par Dumou-
riez, 495 ; pris aux royalistes du Bra-
bant, 457.
Tribunal du 4° arrondissement (accapa-
reur acquitté par le), 1414.
— de Béziers, 302.
— de police, 327; de police correction-
nelle, 1173, 1179.
— correctionnel du Département, 1182.
— révolutionniiire (activité du), 534, 543;
(agitateurs de la section du Contrat-So-
cial menacés du), 595; (commis d'huis-
TARLE ALPHABÉTIQUE
623
sicr au), 117;>; (condamnation a inoi-t
d'un accapareur de charbon par le),
13jO; (condamnation à la déporlalion
d'une femme d'émigré par le), l-'iPiO; (dé-
positions contre Brissot et (luadel au),
543 ; (député Penières méritant d'ôtre
traduit au), 631 ; (députés de la Con-
vention, mandataires infidèles, traduits
devant le), 353, 579; (envoi de lettres
et d'écrits manuscrits concernant Du-
chesne, ex-intendant de Madame, au),
1159; (envoi des pièces contre Berton,
volontaire de Passy , au), 1208 ; (envoi d'un
prêtre réfractaire et d'une nonne au),
1 173 ; (gendarmes improuvant les), 588 ;
(inaction du), 307 ; (interrogatoii'e du
député Baillcul au), 19; (légionnaire en
faction au), 520; (ministres Girondins à
traduire au), 677 ; (murmures du peuple
au), 1267, 1351 ; (note sur Custine en-
voyée au), 1134; (ordre de traduire les
marchands d'argent au), 1376 ; (procès
d'Adam l-ux, député de Mayence, au),
968-981 ; (procès de la citoyenne Bruck,
de Tonnerre, au), 915-917; (procès de
Cérioux, imprimeur, au), 904-907 ; (pro-
cès de Charlotte Corday au), 728, 921-
960 ; (procès d'Amable-Aug. Clément, hor-
loger, au), 982, 983 ; (procès d'André
Deschamps, horloger, au), 908-910; (pro-
cès de Girardin, notaire à Champigny.
au), 900-903 ; (procès de Ch. Guillebaut,
entrepreneur à St-Jean-de-Losne, au),
961-967; (procès de la femme Jourdain-
Berteaux au), 893-899 ; (procès de Louis
Le Cocq, ex-domestique de Roland, et de
de P. Le Blanc, menuisier, au), 911-914;
(procès de Marat au), 532, 534, 538, 340,
">42 ; (procès de Miranda au), 598-602 :
(procès de Salieneuve, agriculteur à
Aigueperse, au), 919, 920; (procès d'un
commissaire du pourvoir exécutif dans
l'Eure, fédéraliste, au), 1311 ; (procès
de curés ayant foulé aux pieds la co-
carde nationale jugé au), 1324; (procès
d'habitants de Rouen contre-révolution-
naires jugé au), 1339; (procès d'un
marchand de charbon accapareur au),
1207; (procès de recruteurs pour l'ar-
mée de la Vendée nu), 1207; (procès-
vorbal contre le citoyen et la citoyenne
l.eclerc envoyé au), 1140.
Tribunaux révolutionnaires (projet de
placer les représentations de Le Pelc-
tier, de Marat et de Chalier dans les),
866 ; (société des femmes révolution-
naires demandant l'organisation de qua-
tre), 1388.
Tribunes de la nouvelle salle de la Con-
vention (critiques contre la disposition
des), 582; (propos inciviques tenus dans
les), 576; (troubles dans les). 1432; ré-
Sfervées aux députés des Assemblées
primaires à la fête du 10 août, 1021, i05i.
— des Jacobins, 693.
Tripots (rassemblement d'aristocrates dans
les), 1276; (recrudescence des), 437,
438, 450, 483, 1454.
Trouble dans l'Assemblée générale de la
section du Mont-Blanc, 1159.
Troubles (députés des Assemblées pri-
maires venus à Paris en vue d'exciter
des), 1027, 1028; occasionnés par le
manque de pain, 493, 1189; i\ la Halle
au Blé (craintes de), 470, 475; du 25 fé-
vrier 1793 (répression des). 431, 432; ex-
cités par les aristocrates à Tours, 482;
dans l'Assemblée de la section de Bon-
Conseil, 448; excités par les femmes
aux portes des boulangers, 1286; dans
les assemblées de la section de la Croix-
Rouge, 1202, 1203; dans les districts de
.Mer et Moudoubleau, 194; dans la sec-
lion de la Place-des-Fédérés, 1379; dans
les tribunes de la Convention, 1432;
religieux dans la Lozère et l'Auvergne,
669.
Troupes de ligne (incorporation de volon-
taires dans les), 343; des armées du
Nord (dénûment des), 398, 601, 606,
608.
Troyes (Aube), ancien lieutenant général
de police, 1419, 1467.
— société des Amis de la Constitution
républicaine, 771.
ÎRur.uET (Laurent-Jean-François), contre-
amiral, 1113, 1115.
Trui'iik.me (Pierre-Gaspard), commissaire
des guerres, 482.
Tuileries, agents du château, 516.
— bassins, 461, 483, 501.
— château, 561, 804. 1288.
— cafés, 1274.
— comité de salut public y siégeant, 286.
624
TABLE ALPHABÉTIQUE
— conseil exécutif provisoire y siégeant,
407. 417.
— corps de f^arde de la grande cour,
460, 500.
— exercices des sections armées, 1397.
— femmes de débauche, 1402.
— grande allée, 552.
— groupes d'aristocrates el de brissotins,
546, 648, 669, 672, 684, 1189, 1241,1256,
1372.
— groupes de femmes révolutionnaires,
645.
— groupes de patriotes, 1275, 1277, 1283,
1308, 1.311, 1324, 1338, 1343, 1397, 1423,
1436, 1446, 1458.
— (jardin des), 128, 461, 518. 527, 569,
570, 576, 582, 588, 599, 600, 618, 619,
645, G48, 701, 706, 1047, H55, 1248,
1261, 1311.
— maison du gouvernement, 1364.
— palais, 653.
— portes, 505.
— propos contre Chambon, maire de Pa-
ris, y tenus, 388.
Tumulte à l'Assemblée générale de la sec-
tion de l'Arsenal, 042, 643 ; à l'Assem-
blée générale de la section de Bon-
Conseil, 566, 606; à l'Assemblée géné-
rale de la section du Coutrat-Social,
566,606; à l'Assemblée générale de la
section des Lombards, 472, 549,. 566; à
l'Assemblée de la section de la Réunion,
553; à l'Assemblée de la section de l'U-
nité, 568; au café de Chartres, 532, 534;
aux Jacobins, occasionné par Rose La-
combe, 1324; à la porle d'un limona-
dier, 1323; aux portes des boulangers,
1233; au Théâtre de la rue Feydeau,
1422; dans la Grotte flamande et autres
du Palais de l'Egalité, 834, 553; sur la
place Saint-Micbel, lors de l'exécution
de 8 assassins, 1436; causé par la re-
présentation de Paméla au Théâtre-
Français, 1214.
TuNCQ (Augustin), général de brigade à
l'armée des Côtes de la Rochelle, 1274,
1292, 1372, 1381, 1435.
TuRGOT (sieur), émigré, 455.
Turin (despote de), 75.
TuRLAis, gardien de scellés, 372.
TuRLOT, lisez Teurlot (Claude-François),
membre du Conseil général de la Com-
mune, 1118.
Tyiannie de Robespierre, 6; décemvirale
(règne de la), 30, 193.
XJ
Ulrich, aide de camp du général Hanriot,
1213.
Un ami de la Libéria aux Parisiens, pla-
card, 708.
Uniforme de la Légion du Nord, 596; vert
et bleu de chasseurs, 598.
Uniformes (défense aux brocanteurs d'a-
cheter des), 468; de la cavalerie de l'Ecole
militaire (défense d'acheter des), 387.
Universel (1'), journal, 610.
Ursulines anglaises (détention du député
Girault dans la maison des), 158.
Usure (scandale de 1'), 1258.
V
Vachaiii) (Jacques-Louis), administrateur
au Département de Police, 736.
Vacho.n (citoyen), 904, 906.
Vadier (Marc-Guillaume-Alexis), député
de l'Ariège à la Convention nationale,
175; membre du Comité dé sûreté gé-
nérale et président de la Convention,
185; président du Comité de sûreté gé-
nérale, 244, 279.
Vagabonds (affluence à Paris des), 427.
Vainqueurs de la Bastille (départ des gen-
darmes), 467; (envoi à Tours des), 482;
(mauvais propos attribués à Léonard
Rourdon contre les), 1260; (rebelles de
la Vendée tenus en échec par les), 557 ;
(recensement des), 413; (suppression de
la couronne murale accordée aux),
1057.
Valence (Drôme), communications de
Marseille avec cette ville, 1062.
— (plaines de), 1062.
Valenciennes (Nord), blocus et prise de
cette ville, 900, 902, 1189, 1243, 1330,
1502.
— chausse-trapes y envoyés, 502.
— départ de gendarmes parisiens, 571.
— - maison de la femme du député Rlaux
(incendie de la), 39.
TABLE ALPHABÉTIQUE
MIS
— manchettes do dentelles (fabrication
de), 617.
— 26' régiment de cavalerie y cantonné,
512.
— 2" régiment de dragons y cantonné,
581.
— retraite de Dumouriez, 483.
— soldats en revenant, 1188.
— suspension d'armes, 1364.
— volontaires de la garnison, 1229.
Vallée (Claude), membre du comité de
sûreté de Dijon, 961.
— (Jacques-Nicolas), député de l'Eure à
la Convention nationale, 7.
Valleton, secrétaire-greffier de la maison
d'arrêt des Fermes, 198.
Valquier ou Vaquier (citoyen), lisez Vacqué
(Pierre), 1364, 1429.
Vanhero.n (citoyen), 1191.
Vanhove, Hollandais, employé par le pou-
voir exécutif, 1317.
Van Roterdam (citoyen), 1191.
Vanves (Seine), officiers municipaux,
889.
— société populaire, 889.
Varades (Loire-Inférieure, arr. d'Ance-
nis), occupation de cette ville par les
Vendéens, 702.
Varère (Aurèle), délégué de la Société
populaire de Bastia, 1048.
Varlet (Jean), employé aux Postes, révo-
lutionnaire, 472, 603, 635, 640, 643, 1336.
— (Louis-Angélique), commissaire natio-
nal près le tribunal du district d'Amiens,
1185, 1208.
Vases sacrés de la Bastille (vol des), 425.
Vatinel, gardien de scellés, 29.
Vatri.n, lisez Watrln, maître de pension
à Picpus, 1289.
Vaucluse (Olivier-Gérente, député de),
151-156.
Vaudbeuil, émigré, 466.
Vaugirard, commissaire aux accapare-
ments, 1171.
— Clos Morel, 891.
— conseil municipal, 888, 896.
— fête des martyrs de la Liberté, 888-890.
— habitants, 891, 896.
— municipalité, 888, 889, 897.
— place d'armes, 889.
— société populaire, 889.
— Soleil d'or (enseigne du), 891.
T. IX,
— temple de la Raison, ci-devant église
paroissiale, 889.
Vaurkal (dame), 503, 509.
Vautherot (Jean), tisseur en toile à Dijon,
961.
Veau (débit sur le pont de la Tournelle
par des citoyens associés d'un), 677 ; (prix
exagéré de la viande de), 672, 694,1266;
corrompu (saisie de), 675.
Veillon, ex- député extraordinaire des
Alpes-Maritimes, 35.
Vendée (adresse du Comité de salut pu-
blic (lu Département de Paris aux ba-
taillons de l'armée de la), 1090 ; bataillon
de Seine-et-Oise y envoyé, 1184; (ra-
nonniers nécessaires pour l'armée de la),
567, 689, 692 ; (canons envoyés dans le
département de la), 486, 502 ; (cartou-
ches à balles pour l'armée de la), 578 ;
(cavalerie envoyée en), 551, 654, 1432;
(commissaires à l'armée de la), 552 ;
(commissaires de la Commune de Paris
en), 699, 702, 713; (commune deJagny,
menacée d'une nouvelle), 1364, 1379,
1419; (compagnies de canonniers en-
voyées en), 646, 698, 709 ; (convoi d'ar-
tillerie pour la), 692; (député Richou
saccagé et ruiné par les brigands de la),
276 ; (dragons de la Manche envoyés
contre les rebelles de la), 273 ; (état de
la), 583; (gendarmes laissés sans chefs
en), 1113; (gendarmes de la rue Saint-
Victor désireux de partir pour la), 565 ;
(inscription des canonniers désireux de
partir pour la), 551 ; (invasion et pillage
de Fougères par les rebelles de la), 199;
(lâcheté des troupes envoyées en), 691 ;
(manœuvres des prêtres au sujet de la),
1311; (négociant en correspondance
avec la), 1147 ; (nuée de commissaires
envoyés en), 1439; (prétendu recrute-
ment pour les rebelles de la), 592 ; (pro-
cès de recruteurs pour l'armée de la),
1207 ; projet d'y envoyer la garde na-
tionale du Cher, 525 ; (rebelles et rébel-
lion de la), 199, 202, 273, 484, 502,
545, 546, 548, 551-553, 557, 572, 577,
579, 585, 592, 594, 593, 597, 599, 603, 613,
650, 684, 687, 698, 699, 702, 703, 708,
713, 1110, 1154, 1358, 1432, 1439; (re-
tour du représentant La Planche de la),
572; (revers subis en), 543, 545, 563,
40
626
TABLE ALPHABÉTIQUE
569, 592, 634, 654, 684, 688, 1207, 1267,
1274, 1275, 1283, 1284, 1413, 1435 ; (succès
des patriotes en), 600, 625 ; (volontaires
envoyés contre les rebelles de la), 202,
543, 553, 554, 556, 557, 568, 569, 572,
573, 577, 582. 584, 586, 593, 594, 597,
598, 602, 606, 618, 630, 650, 680, 696,
715 ; (volontaires de retour de la), 705,
715, 720, 1165.
Vendeur de journaux (acte d'accusation
contre un député du Puy-de-Dôme, crié
par un), 114.
Venise (Italie), ambassadeur à Paris,
1175.
— canonnier de la section de Beaurepaire,
originaire de cette ville, 828, 873.
Vente de l'argenterie de l'église de Vitry
par la municipalité, 1300 ; d'armes à un
armurier par un gendarme, 1143; d'as-
signats à tête sur les boulevards, 1172;
de bétail appartenant au député Ver-
nier, 380; de biens nationaux par folle
enchère, 105 ; de bonnets d'uniforme
par les chasseurs, 597 ; de brochures
contre-révolutionnaires, 1138; du char-
bon (arrêté relatif à la), 597 ; d'effets volés,
422; d'effets militaires, 423, 468 ; de faux
billets de comédie à la porte du Théâtre-
Français, 540 ; du mobilier du député
Vernier à Lons-le-Saunier, 380 ; de nu-
méraire au Mont-de-Piété, 542 ; de pain
à minuit par un boulanger, 1097 ; des
vaches et des veaux (interdiction de la).
534 ; de veau sur le pont de la Tour-
nelle, 677, 680 ; à bas prix de vins non
déclarés, 1306 ; à l'encan d'indienne au
Jardin Egalité, 1412 ; au peuple de den-
rées de première nécessité accaparées,
1244 ; frauduleuse de terrains à Monis-
Irol, 56, 57.
Vebgniaud (Pierre-Victurnien), député de
la Gironde à la Convention nationale,
362, 459, 552, 574, 583, 588, 602, 610,
699.
Vermine laissée aux Madelonnettes par
les pailleux, 82.
Verne [de Bachelard] (Antoine -Marie),
juge au tribunal du district de Roanne,
141.
— orateur ayant prononcé l'éloge de
Marat à Tonnerre, 801.
VER.NEREY (Charles-Baptiste-François), dé-
puté du Doubs à la Convention na-
tionale, 44.
Vernier (Théodore), député du Jura à la
Convention nationale, 331, 377-380.
Vernon (Eure), volontaires parisiens y
envoyés, 1064.
Véhon (André), gardien de scellés, 66, 67.
Verrier (Joseph-Michel), boulanger, 1090.
Verrières (Claude-Rémy Buirette), faisant
un cours au Club des Cordeliers, 418,
■Verrières [-le-Buisson] (Seine-et-Oise),
habitants, 1419.
— rassemblement de suspects, 1290.
Vers (vêtements rongés par les), 46, 54,
89, 160.
Versailles (Seine-et-Oise), allées et ve-
nues suspectes, 530.
— bataillons de volontaires, 581, 662,
663.
— canons et munitions destinés au 2* ba-
taillon de Seine-et-Oise, 662, 663.
— cartouches à balle pour l'armée de la
Vendée, 578.
— cavalerie de l'Ecole militaire de Paris y
envoyée, 418.
— château (aristocrates se réunissant au),
1360.
— citoyens patriotes, 504.
— comité de salut public ou de surveil-
lance du district, 1279, 1280, 1291,
1447.
— commandant général de la force armée,
394.
— convois d'artillerie y envoyés, 502,
1064.
— députalion à la Convention composée
de femmes, 545, 548, 552.
— (Lecoi.n'tre, député de), 1260.
— médaille rappelant la naissance de
Louis XVI, 466.
— mission d'un membre du Comité de
salut public du Département de Paris,
1281.
— motion à l'effet d'y transférer la Con-
vention, 545, 546.
— populace accourant à Paris, 670.
— présence de Santerre, le 26 février 1793,
432, 437.
Vêtements ensanglantés de Le Peletier de
Saint-Fargeau portés à ses obsèques,
396 ; perdus par le député Rouyer (esti-
mation des), iîOi.
TABLE ALPHABÉTIQUE
627
Vétérans (instituteur des), 752 ; à la fête
de l'Hospitalité, 519; de la section des
Invalides, 8ill.
Veto, nom donné à Louis XVI, 1418,
Veufs sans enfants (recensement des), 459,
S.")6.
Vexations subies par les députés Giron-
dins prisonniers, 107, 108.
Veynes (Hautes-Alpes), commune, 3ao.
Viande de boucherie (augmentation du
prix de la), 712 ; (mauvaise qualité de la),
1296 ; (prix et cherté de la), 466, 497,
509, 511, 534, 548, 569,573, 655,672,
674, 677, 680, 687, 703, 1259.
— salée (envoi en pays ennemi de),
677.
Vicaire ordonné par un évêque marié,
chassé par un curé de Paris, 1385.
Vidal, docteur en médecine. 1289.
Vidange jetée dans le ruisseau, 571.
ViDAUD (Joseph-François), ex-gentilhomme,
1381.
Vie scandaleuse des militaires revenus des
armées, 717.
— scélérate et criminelle du général
Tuncq, 1292.
ViELCASTEL (Charlcs de), prévenu d'émi-
gration, 1301, 1304, 1447.
Vienne (Isère), fuite du député Danthon,
originaire de cette ville, 1309.
ViE.N.NET (Jacques-Joseph), député de l'Hé-
rault à la Convention nationale, 298.
Vierge d'argent (transport du couvent des
Carmes à Saint-Sulpice d'une), 524.
Vignes gelées dans l'Orléanais, 670.
Vignot (Catherine-Louise), portant habi-
tuellement un habit d'homme, 1140.
ViGuiER, chirurgien accoucheur, 1389.
ViLLARCEAUX (l'abbé de), ancien chanoine
du Mans, 1179, 1182.
Ville d'Amsterdam (épicier, rue Quin-
campoix, à l'enseigne de la), 1334.
Villefranche (Rhône), députés Michel et
Chasset, originaires de cette ville, 244.
— district, 239, 241.
— lettre aux députés de Rhône-et-Loire,
241.
— lieu d'origine du député Chasset, 142.
Villejuif (Seine), maison des Frères de
la Charité, 1308.
— maison mal famée, 73.
— officier municipal, 73.
ViLLEMANT (Antoine), tenant maison garnie,
246.
Villeneuve (Jean-Chrysostome Jacquot),
officier de paix, 338, 355, 1521.
Villeneuve -Saint -Georges (Seine-et-
Oise), maga.sin de vins, 441.
ViUette (la), cabarets servant de refuges
aux voleurs de Paris, 072.
— cherté du pain, 526.
— fusils y entreposés, 502, 504, 506.
— marques de féodalité et de royauté,
1292, 1300, 1320.
ViLLEUFiNs (Nicolas), boulanger de l'armée
des Ardennes, 1187.
ViIIiers-Ia-6arenne (Seine), municipa-
lité, H82.
— rassemblements suspects, 1182.
Vin (augmentation de prix du), 1388;
(poiré amalgamé au), 441.
Vincennes (Seine), argenterie de la com-
mune, 1429.
— attroupement, 495.
— (bûcheron travaillant au bois de), 918.
— expériences de nouvelle poudre de
guerre, 593, 605.
— habitants, 495.
— prisons, 1185.
— (Tourelle de), 602.
— voiture de meubles en arrivant (arresta-
tion d'une), 1065.
Vincent (François-Nicolas), secrétaire gé-
néral de la guerre, membre de la Société
des Jacobins, 693,1086, 1089; ex-chel
d'un des bureaux de la guerre, 462,
1343.
— (Pierre-Charles-Victor), député de la
Seine-Inférieure h la Convention na-
tionale, 381.
— (Pierre-Louis), secrétaire général de la
force année de Paris, 385.
— président de l'Assemblée générale de
la section du Temple, 1346.
Vins (expédition en Picardie et en Nor-
mandie de), 548 ; non déclarés (vente à
bas prix do), 1306 ; provenant de la ci-
devant Abbaye (achat de), 491.
Vira, citoyen arrêté pour insultes aux
sentinelles de la Convention, 736.
Virginie, pièce de théâtre, 1081.
Visite des aifûts, caissons et essieux de
canons, 482 ; des arsenaux, 1079 ; d'ate-
liers du Faubourg Saint-Marceau par un
TABLE ALPHABÉTIQUE
observateur de la Police, 1303 ; des ate-
liers Périer, à Cliaillot, 1283 ; de barils
de matières de cuivre et de cloche,
1(13, 1115; des caves du Palais-Bour-
bon, 493; du château d'Ecouen, ren-
fermant des grains, 1301 ; des fiacres
circulant la nuit, 1120,1346; des hôpi-
taux militaires de Paris et de Suint-
Denis, 1292 ; des lettres du bureau des
rebuts, 1223 ; des magasins à poudre de
l'Arsenal et du Palais-Bourbon, 1089 ;
des magasins de subsistances de la
commune de Paris, 1189 ; de la maison
de l'ancien curé de Sainl-Germain-
l'Auxerrois, 1410 ; de la maison des
Chartreux, 1304, 1334; de maison gar-
nie, habitée par des contre-révolution-
naires, 1192; des maisoils de jeu du
Palais de l'Egalité, 447; des malades de
l'hôpital mililaire, 481 ; des militaires
prétendus blessés par les chirurgiens-
majors des sections, 1292, 1301 ; des
moulins, 1102, 1104, llOo ; des moulins
employant des grains gâtés, 1164; d'un
observateur aux Sans-culottes du Fau-
bourg Saint-Antoine, 631 ; de la prison
de Sainte-Pélagie par deux membres du
Comité de salut public du Département,
1320; des prisons par le chef de la
l'« légion de garde nationale, 401 ; noc-
turne de la caserne de Babylone, 483 ;
nocturne des voitures de place, 506.
Visites des Comités civils des sections
chez les boulangers, 1090, 1092; des
Comités révolulionnaires des sections
chez les femmes publiques, 1145 ; des
détenus dans les maisons d'arrêt (per-
mis de), 1254.
— domiciliaires d'un membre du Comité
de salut public du Département chez des
suspects, 1237; dans les municipalités
hors du Département de Paris, 1281 ;
dans les sections, 491, 493, 495, 528,
1260 ; nocturnes à Passy, 1173.
— nocturnes chez les boulangers, 428.
ViTET (Louis), député de Rhône-et-Loire à
la Convention nationale, 13 ; son fils, 13.
"Vitré (lIle-eL-Vilaine), sous-préfet, 960.
Vitry-sur- Seine (Seine), assemblée gé-
nérale de la commune, 1300.
— château, 1304.
— comité de surveillance, 1318.
— commune, 849,
— église (argenterie de 1'), 1300.
— force armée, 1300.
— habitants, 1301.
— irlandaise suspecte y habitant, 1344.
— magasins de charbons, 1210.
— marchands d'armes, 1300.
— municipalité, 1300.
— société populaire, 849.
Vivandières dans les allées du Champ de
la Fédération, 1141.
ViviEiN, perruquier, 738.
Vivres (cherté et rareté des), 422, 427,432,
435, 438, 445, 448, 450, 453, 459, 470,
478, 524, 545, 548, 553, 569, 570.
Voies de fait sur la personne de M. d'Epré-
mesnil, 687.
Voile noir (exécution d'assassins, couverts
d'un), 1431, 1433, 1436.
Voilure de cuirs (arrestation d'une), 1335 ;
de farines (arrestation d'une), 1158; des
ministres (arrestation par le poste du
Pont-au-Change de la), 641 ; chargée de
cuivre pour la fonte, 676; prise au dé-
puté Rouyer (estimation de la), 304.
— publique (admission d'individus non
enregistrés dans une), 1200.
Voitures portant des emblèmes de féoda-
lité (arrestation des), 1430.
— d'approvisionnement (circulation, le
10 août 1793, des), 1141.
— d'argenterie et de bijoux (envoi par les
armées du Nord et du Rhin de), 556.
— de bois (passage à la porte Saint-Ber-
nard de 80), 1176.
— de charbon (arrestation de), 1158, 119S,
1222, 1277, 1319; (passage nocturne sur
le boulevard de), 1272.
— de cloches (arrivage de Rouen de),
1171.
— de denrées de première nécessité (ar-
restation de nuit des), 1120.
— d'émigrés (utilisalion comme fiacres
des), 1119.
— de farines (arrestation de), 1117; (pil-
lage au Faubourg Saint- Antoine de),
1178.
— de femmes et d'hommes, habillés en
feinmes (arrestation à la barrière de
Neuilly de), 690.
— de fuyards (arrestation à la barrière de
la Courtille de), 664.
TABLE ALPHABÉTIQUE
629
— de marchandises pour Bdie (ajourne-
ment du départ de), 1118; à destination
de Lyon et de Marseille, 1147, 1160,
1168, 1171.
- d'or et d'argent (arrivée au Trésor na-
tional de), 1236, 1257 ; de Lille (arrivée
à Paris de), 12;)8.
— de pain (arrivages dans les marchés
de), 528; (sortie de Paris de), 522-524,
701, 1095, 1103, 1148; (transport à la
campagne de), 426.
— de place (circulation des) interdite le
10 août 1793, 1141 ; (prix excessif des),
1110; (visite de nuit des), b06, 1109,
1120, 1338.
— des Postes el Messageries (circulation,
le 10 août 1793, des), 1141.
— de son (arrestation de), 1176.
— ambulantes des hôpitaux militaires,
348.
— publiques (surveillance du départ des),
1205 ; pour Saint-Cloud (passage le long
du Jardin des Tuileries des), 1311.
Vol à la Caisse d'Escompte, 1119; à la
Tourelle de Vincennes, 602 ; au préju-
dice de Blanqui, député des Alpes-Mari-
times, 37, 38, 83, 218 ; d'assignats et
d'argenterie au moulin de Gonesse, 714;
supposé d'assignats et de louis chez le
receveur des contributions du Faubourg
Saint-Germain, 1415 ; de portefeuille au
Théâtre-Français, 462 ; des vases sacrés
de la Bastille, 425 ; de vêtements et de
linge au préjudice de Rabaut-Pomier,
207; d'une voiture de place, 259; à main
armée au moulin de Gonesse par de
pseudo gardes nationaux, 714.
Voleur (arrestation à la barrière des Si r-
gents d'un), 1125.
— du Trésor public (mise en liberté, lors
des journées de septembre, d'un), 1423.
Voleurs (agent de police mettant à con-
tribution les), 503; (auberge dite la Ga-
Hotte, sur le boulevard du Temple,
rendez-vous des), 472 ; (audace et nombre
inouï des), 427, 548, 572; (cabarets de
la banlieue parisienne, lieu de refuge
des), 672; (dragons de la République
comprenant des), 448; (ferme à Rueil
dévalisée par une bande de), 518 ; (grottes
de la Maison Egalité, remplies de), 534;
(mise en liberté de), 493; surpris à l'hû-
tel de Bétbune (arrestation de), 416;
des boutiques d'épiciers (arrestation
des), 432.
Volontaire au !«' bataillon de Paris (dé-
nonciation d'un), 1112; du bataillon de
Mayenne- et- Loire, estropié (plaintes
d'un), 566; en garnison à Gravelines
(lettre d'un), 1239; malade el sans asile
(venue au poste d'un), 509.
Volontaires (attaques des gendarmes de
l'armée de Dumouriez contre les), 488.
— (bataillon de la Côte-d'Or de), 515.
— (10' bataillon de Paris de), 679.
— (bruits semés dans les cabarets et
guinguettes par des), 1232.
— (cabarets de la Courtille et cafés des
boulevards, hantés par les), 697.
— (capitaine au l" bataillon de Paris
des), 283.
— (casernement à l'Ecole militaire de),
630; (casernement à Rueil et à Courbe-
voie de), 697.
— (dénûment aux frontières des), 453.
— (déroute du côté d'Aix-la-Chapelle
des), 360.
^ (désertion devant l'ennemi des), 445,
1259.
— (détresse des familles des), 438, 462,
680.
— (écrits durs et malhonnêtes distribués
aux femmes des), 403.
— (envoi à l'Abbaye d'un capitaine de),
1179.
— (envoi centre les rebelles de la Vendée
de), 202, 543, 553, 554, 556, 557, 368,
569, 572, 573, 577, 582, 584, 586, 593,
594, 597, 598, 602, 606, 618, 630, 630,
680, 696, 715.
— (fabrication d'uniformes d'hiver pour
les), 1307.
— (femme achetant les habits des),
1142.
— (formation du 1" bataillon des Alpes-
Maritimes de), 78; (formation à Orléans
de bataillons de), 593 ; (formation à
Reims de bataillons de), 705.
— (hostilité de bas officiers des troupes
de ligne contre des), 670.
— (incorporation dans les troupes de
ligne des), 545.
— (langage sur Custine, tenu par deux
. officiers dej, 1313.
a^3521
630
TABLE ALPHABÉTIQUE
- (mode de payement des étapes aux),
686.
- (mode de recrutement à Paris des),
441-443, 445, 448-430, 453, 455-457, 459,
462, 460, 467, 472, 479, 506, 508, 517,
543, 545, 551, 553, 555-358, 564, 566,
568, 569, 571-573, 577, 579, 594, 595,
597, 598, 630.
- (ouvrages relatifs à l'habillement et à
l'équipement des), 1120, ld51, H60,
H82, 1187, 1197, 1200, 1288, 1340, 1346.
- I primes offertes par les sections aux),
455, 473, 563, 568, 573, 576, 577, 586,
594, 595, 598, 600, 1259.
- (quête organisée par les sections en
faveur des), 468.
- (réduction de la paye des), 1092.
- (repas faits avec des filles dans les
guinguettes du Faubourg -du -Temple
par des), 1294.
- (réquisition pour la première levée
des), 1231, 1243, 1259, 1260, 1272, 1275,
1284, 1285, 1287, 1315, 1321,1324, 1327,
1333, 1337, 1340, 1343, 1346, 1354, 1355,
1357, 1359, 1362, 1367, 1369, 1372, 1396-
1398, 1402, 1404-1406, 1423, 1440, 1446,
1450, 1452, 1456, 1458, 1465.
- (rixes entre les soldats de la troupe de
ligne et les), 1355.
- (vente de leurs effets par les), 467, 629,
630, 696.
- blessés (installation défectueuse des),
568; (réception aux Grands-Augustins
des), 482. *
- des sections de Paris (état des), 1074,
1090, 1107, 1120.
- destinés au département de l'Eure (dé-
tachement de), 1060, 1062, 1064, 1065,
1067, 1071.
- en réquisition (exclusion de l'armée
révolutionnaire des), 1238.
- estropiés (insultes aux), 1331.
- revenant de l'armée (réception et exa-
men à la caserne de la Courlille des),
715, 716, 1165; revenant de la Vendée,
705, 715, 720.
- des départements (projet de retenir à
Paris les), 670 ; des départements (ras-
semblement aux Champs-Elysées de),
459.
- de la garnison de Valenciennes (em-
ployés des Postes pris parmi les), 1229.
— de Saint-Roch (départ des), 614.
— de la section de la Croix-Rouge (défilé
à la Convention des), 643 ; de la section
des Gravilliers (délilé à la Convention
des), 617 ; de la section du Panthéon-
Français (irritation des), 680 ; de la
section des Quatre-Nations (défilé à la
Convention des), 643.
— de Seine-el-Oise (2' bataillon de), 662,
663.
— de la Vendée (retraite sur Tours des),
699.
— |2« bataillon des Hautes - Alpes de),
356.
— du Jura (4" bataillon del, 187 ; du Jura
(12« bataillon de), 187.
— de Versailles (départ de bataillons de),
581.
— contre les rebelles de la Vendée et de
l'Eure (levée de), 202.
Vols commis dans les cafés souterrains du
Palais de l'Egalité, 1328 ; commis parles
volontaires casernes à Rueil et Courbe-
voie, 697.
Voltaire, sa statue placée dans le Salon
de la Liberté de la Convention, 1006.
Vosges (Bresson, député du département
des), 58-61.
Votes sur l'Acte constitutionnel (recense-
ment des), 986, 996, 999.
VouLLAND (Jean-Henrii, député du Gard à
la Convention nationale, 62, 148.
'Vouziers (Ardennes), district, 1140.
W
Walsh (citoyenne Lottin, femme), irlan-
daise, 1344.
Weis, aumônier, 970.
VVestermann (François-Joseph), ex-aide de
camp de Dumouriez, 1223.
Weyland-Stahl, inventeur de poudres de
guerre, 593, 605.
WicAR (Jean -Baptiste -Joseph), graveur,
878.
Wiupfen (Félix), commandant de Thion-
viUe, 700.
WiNTER (de BEAUiNE, dit), entrepreneur de
charrois d'artillerie, 502. 535, 002, 606,
616, 704.
WoLFF (François), domestique de la maison
La-Tour-du-Pin, 1229.
jun i t
TABLE ALPHABÉTIQUE 631
WoLFF (Robert), commis greffier du Tribu- York (duc d'), 505; (ancien cuisinier du
nal révolutionnaire, 931, 9S8, 973, 981. duc d'), 1408.
Wurtemberg (ofliciers du duc de), 297. v. rn\ j .i j > j/ .^ j..
V />-•"• YsABKAU (Claude-Alexandre), député dln-
Y dre-et-Loire à la Convention nationale,
156, 296, 331, 1413.
Yonne (Chastellain, député du départe- Yvetot (Seine-Inférieure), curé démission-
ment de 1'), 69, 70. naire (Ruault), 322.
FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE
['Ami. — Upriveric NobviLLi (ASiOCiiTion oiivnieiiK), li, KUi Càdii. — A. Mauciot, Dmicii». — 2711-0.
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D,^yr> «-*Çi„
HISTOIMF, DK PARIS PENDANT LA RKVOLITION FRANÇAISE
Répci'loii'e général des sonrcrs manuscrite» de l'Histoire de Paris
pendant la Révolntion française, par ALEXANDRE TUETEY.
EN VENTE
Tome 1. /i lais-Généraux el Assemblée constituante (prerriière partie). iO francs.
ToMK H. Assemblée constituante (deuxième partie) 10 francs.
ToMK m. Assemblée constituante (troisième partie) 10 francs.
ToMK IV. Assemblée législative (première partie) 10 francs.
Tome V. Assemblée législative (deuxième partie) 10 francs.
Tome VI. Assemblée législative (troisième partie) 10 francs.
'l'oMic VII. Assemblée législative (quatrième partie) 10 francs.
ToMi: VIII. Convention nationale (première partie) 10 francs.
Tome IX. Convention nationale (deuxième partie). 10 francs.
EN PRÉPARATION
To.me X. Convention nationale (troisième partie).
Onvrage coaronné par l'Acadéaiie des Sciences morales et pollllqnes (Pri\ Kerger, 1901).
Blbllograpliie de l'Histoire de Paris pendant la Révolution française,
par MAURICE TOURNEUX.
EN VENTE
Tome I. Préliminaires. — Événements 10 francs.
Tome II. Organisation el liôle politiques de Paris 10 francs.
Tome III. Monuments, Mœurs et Institutions 10 francs.
Tome IV. Documents biographiques 10 francs.
SOUS PRESSE
Tome V. Table générale.
Onvrage couronai par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (Prix Brunel, 1894; prix Berger, 1997).
i>l.l'i)T CENTRAL DES PUBLICATIONS HISTORIQUES DE LA VILLE DE PARIS
H. CHAMPION, libraire, quai Malaquais, 5
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DC a?uetey, A.
194 Répertoire général des
A2T75 sources manuscrites de
V. 9 l'histoire de Pails
CARLETON
UNIVERSITY
LIBRARY
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