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Full text of "République des champs élysées: ou, Monde ancien ..."

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5-éPUBLIQUË 
DES CHAMPS ÉLYSÉES, 

.«.'/'' ou MONDE ANCIEN, 

Ouvrage dans leifuel on démontre principalement t 
Qae m Cbimp) iljtits et I'EdAt des Andeni moi le nom d'une indciiDe 

République dliommn iuscei eireliglcui, ûtuie irexirémlU teptea* 

(rtonale de li Giulei et lurcont din« Iville* du Bas-Rhin} 
IJuexei Enfer t «14 le premier Mnecuaire de l'inldulan tui nirKtrei » 

'ei quIJlyMe y ■ été Mtii i 
Que la déeste Gircd en l'emblâme de l'Eglise élysieimei 
Que rEIjuée en le berceau des Ans, des Sciences et de le MytUotogle} 
Que let Elytieos « nomittât iiusl, aous d'autre* rapporta, Atlantes, 

Hypeibotéeni, Clniniérient,&c., ont dvilisé les tnciens peuple», y 

compris les Egyptiens et lei Orecij 
t{ue le» Dieux de la Fable ne uini que let emblèmes de* Iiuiltatioat 

«odalei de l'Elysée ( 
Que laVoùtecélésteeiEleHbltairdaceallucItntloDieidelapbUofoptilS' 

de* Légistatcuri Atlante*} 
Que l'Aigle céleste est l'emblème des Fondateur* de I* Ntilon gaulotie | 
Que les puétes Homare Ct Hétlodc «ont otl|liiiirei de li Belgique, &c. 

OUVRAOC POITHtTMB 

De M. CHARLES-JOSEPH DE GRAVE, ancien Canselttet 
da Constil en Flandns, Membre du Conitil det Aneiem, 6te. 



Deorumi 




TROISlfeMB. 



A G A ND, 

JOt l'Impiimnit it P.. F. DE GOESm-VE&HAGGH£* 
lue Haoïeporte, N". aay. 




• ( 



UÉPUBLIQU E 



DES 



CHAMPS ELYSÉES, 



o V 



MONDE ANCIEN, 



»'^^i^i^M»i'%/%'^^^>%'»%'% '*/w*/%/*» ^«»%<%'^»'»^>%<%»'%.»v%^>^%^^»%%w%'v%'%'v%'V% ^ ^^%^^t 



O 



Origine de la civilisation des jltlanteSé 



N pense communëment que les premier» 
habitans de nos climats ont longtemps yécu 
épars et séparés par familles , et qu'ils se 
nourissoient de poisson ^ de fruits sauvages » et 
surtout de gland. Ce dernier aliment est encore 
en usage dans quelques cantons de TËurope. 
Cette tradition est confirmée par les détails que 
Diodore nous donne sur Torigine civile des Ât^ 
lantes. 

Ce fut Uranus premier roi des Atlantes , qui 
retira les hommes de cet état barbare et no- 
made ; il les rassembla dans des villes ^ les mit 
sous lempire des loix, leur apprit à se nourrir 
de fruits cultivés , et leur enseigna plusieurs 

III. I 






• RiFUBLIQUS 

«atres moyeni de mcDer me TÎe douce et 
conforaie' i la condiiioa humaine- 

Biais ce qui distmpia paniciJ ièici i iCfl t ce 
grand UFgîslateiir , ce fîtt la lègle du temps 
qall introduisît dans sa république. Uruins étoit 
un habile astronome, il lisoit dans les astres, 
il prédisoit arec succ^ plusieurs phénomènes 
célestes : il apprit an peuple la na/ure ei les 
effets de F armée solaire ; il régla les mois d'a- 
près le cours de la lune , et partagea la révo- 
lotion annuelle du soleil en diflfi^rentes sections, 
ou saisons. 

Tant de connoissances , qui sembloient tenir 
du prodige , des services précieux rendus i 
l'humanité , le firent regarder comme un être 
bienfaisant , supérieur à son espèce. Après sa 
mort on lui décerna dés honneurs dirins , on 
donna son nom au ciel , et il fut appelé le père 
éternel de l'univers. 

On prendroit d'abord ce récit pour une his- 
toire y mais on est bien vite détrompé. Uranus 
devient dans le cours de la narration le grand 
pire du soleil et de la lune , ce qui fait bien 
Toir que Diodore ne parle qu'en sens allégo- 
rique : dans ce sens tout ce qu'on dit dlJranus 
n'est qu'un développement explicatif du mariage 
emblématique du ciel avec la terre dont reten- 
tissent les théogonies anciennes. 

Hésiode dans sa théogonie place Uranus et 
Ché hi la tête de la famille céleste. Dans la 



DES Champs Elysée s. 3 

cosmogonie des phéniciens Sanchoniaton fait naî- 
tre Satarne du mariage d'IJRANUS^ le ciel ^ avec 
Ghé , la terre* 

La théologie des crëtois donne également à 
Uranus pour femme la princesse Ghéf et pour 
fils le dieu du temps. 

ÂpoUodore commence sa bibliothèque par la 
même doctrine ; il dit qu'Uranus fut le maitrd 
du monde , qu'il épousa la terre ^ et qu'il en 
eut plusieurs enfans. 

Simplicius regarde Uranus «t Ghé comme les 
deux premiers principes sacrés , et assure que 
la plupart des nations ne faisoient point remon-* 
ter leur origine au-delà du mariage de ces deux 
êtres symboliques. 

C'est sous ces rapports que le mot urahn , 
dont on a formé Uranus ^ a été coiftsacré dans 
la langue teutone pour signifier grand-ayeul oa 
protoparent des hommes. 

Il résulte de tous ces rapports et de ces con« 
sidérations que le mariage du ciel avec la terra 
à été regardé comme le principe de la civilisa** 
tion de la plupart des peuples. 

Nous avons déjà fait entrevoir le sens qu'il 
faut donner à cette union emblématique , ce n'est 
dans le fond que le code social établi sur les 
rapport» qui lient le ciel à la terre , c'est la 
chaine dor d'Homère. 

Tout homme, pour peu qu'il fasse attention 
i la marche des choses , est forcé de recon* 



4 RiPOBLIQDE 

Boltre l'empire phynque ia del sur la wm- 
n est nnpoMÏLIe ix dc pu apcrceroir que la 
trots règnes de la nainre se troment dans une 
enlise dtfpeodaace des couses do soleil et des 
astres ; déterminer avec exartiuide les révola- 
tioiis de ces corps , donner le rrû système phy- 
sique dn ciel , ces deux objeiâ sont do ressort de 
fastronomie ; mais appliquer cette science ».va. be- 
soins,' anz traratix et aux deroîrs des hommes, c'est- 
J^dire eo faire une règle de temps , un système 
social , cela lient k l'art de civiliser les hommes , 
et forme , aa Aguré , une espèce de mariage 
entre le ciel et la terre. Sans doute le sage , 
auquel on se croira redevable de ce haut 
bienfait) celui qui aura passé pour avoir ainsi 
partagé et disposé le temps , aura justement 
mérité le titre de cbef ou de dieu du temps 
réglé ^ or comme on attribue la règle dn temps 
civil it Uranus , concluons-en hardiment , que 
son nom doit exprimer cette idée ; c'est ainsi 
qu'en agissoieni toujours nos premiers sages , et 
cela se vérifie ici k la lettre. Ur-ans dont on 
a fait Uranus , signifie mot à mot dieu du temps 
d^ni ; Ans, comme on sait, signifie dieu ) en, 
heure , aujourd'hui la 34* parue dn jour (i) , 
signifie originairement temps à terme ; le grec 

(1) F.>irtim ijuns hiiras dkuQi , datTim est cuiquc iuum 
tnuniii tàttliit culium et martaltum ci/iaia^ltt^tm'. nilùleniiu 
ex vjiK homlnupl 4d l 
bs" , jasilUa , 




DES Champs Elysée s. g 

9 

4ra a pour racine le verbe orissin , définir , 
terminer ; OROs ^ qui dérive de la même racine , 
signifie terme. Heure est le mot qui exprimoit 
en général toute section du temps quelconque , 
on appeloit les saisons heures ; la source en est 
le mot teuton huren, bailler ^ donner à terme, 
dont nous aurons occasion de parler à larticle 
de la sanctification du mariage. Uranus dans son 
acception de temps Jini ^ ou créé^ peut être con- 
sidéré comme le fils du temps infini^ ou du 
créateur du temps. Dans le même sens il peut 
être considéré comme le père de toute espèce 
particulière de temps ; sous ces rapports il est le 
père du temps périodique indiqué par la révo- 
lution des planètes et des litres ; il est donc le 
père de Saturne qui est Femblême du temps 
appliqué à f agriculture. 

Il est infiniment essentiel de se bien pénétrer 
de ces différentes distinctions du temps , pour 
ne pas s'égarer dans le dédale des fables: la 
confusion des termes ^ pu l'impropriété du lan- 
gage sur les différens rapports du temps est la 
véritable source du babil mythologique qui 
a embrouillé la science morale du ciel , et 
enfanté le sabisme,. 

Uranus selon Diodore a eu une femme ap- 
pelée Titea , surnommée terre ; Titea , comme 
dérivant du grec tité , signifie nourrice. Cette 
dénomination rend la même idée que le mot 
ATXAKD y qui dénote un pays nourricier } cela 




6 République 

nous apprend que la terre , avec laquelle on 
marie le ciel , ëtoil la terre atlantique ; ou eu 
d'autres termes que les rapports physiques et mo-> 
raux établis entre le ciel et la terre par ce mariage 
emblématique concernoicnt la patrie des allantes. 
Uranus a eu 4^ enfans ; entendons par ces 
enfans allégoriques les constellations primitives 
du ciel y ou ' le tableau de la sphère céleste ^ 
on peut s'en convaincre dabord par la nature 
des petits enfans que Diodore donne à Uranus 
tels que l'étoile du soir et les pléiades. Dans 
son hymne aux étoiles , Orphée les appelle ^/e* 
d Uranus et de la nuit (i) ; Apulée donne aussi 
aux étoiles lé nom de Cœligonœ , enfans d'Ura- 
nns ou du ciel (2): ce point sera traité plus am- 
plement dans la suite ^ ses enfaus les plus illuso- 
ires ont été Atlas et Saturne. 

UAtlas, 

Atlas est le dieu emblématique des atlantes , 
son nom est pris du nom de la nation : ainsi 
tout ce que la fable attribue à Atlas doit être 
rapporté aux piremiers fondateurs et législateurs 
de ce peuple. 

Atlas fut un grand astrologue , et inventa la 
»phére ; ce qui ^ selon Diodore , a donné lieu 
à la fable , où on le peint portant le ciel sur 
ses épaules. 

(O Poètes grecs, pag. 305. 
(fl) Apaleius de mando » pag. 3. 



DES Champs Elysée s. 7 

\j astronomie est la connoissance des loix (50«- 
iioi) du ciel ou des mouyemens célestes. 

U astrologie est proprement la connoissance de 
Yinfluenee de ces mouyemens sur le monde sub- 
lunaire. 

La sphère est la désignation symbolique 
de cette influence y les cercles de la sphère in-« 
diquent l'influence physique , les constellations 
l'influence morale. 

L'astronome n'est qu un simple sayant , l'astrolo- 
gue est un philosophe législateur ; celui-ci en- 
seigne et prescrit l'usage des signes célestes \ At- 
las, étoit un astrologue dans toute la force du 
terme. Il manifesta , dit Diodore , la science 
de la sphère , sphairicon logon ; ce qui yeut 
dire qu'il enseigna l'usage moral et physique de 
la sphère (i) : depuis qu^ l'astrologie morale est 
tombée dans l'oubli , l'astrologie judiciaire a pris 
sa place et continue encore d'égarer le peuple. 

Dire qu'Atlas possédoit parfaitement l'astro- 
logie, et qu'il est l'inyenteur de la sphère, c'est 
dire en termes expressifs que les atlantes sont 
les premiers philosophes mathématiciens de l'u- 
niyers. Ce sont là des titres incontestables ^ et 
auxquels il n'y a rien à opposer ; l'inyention de 
la sphère , considérée dans tous ses points et 



(i) Sphserse rationem primus manifestare » dit la meilleure 
traduction de Diodore, mais cette expression n*est pas li- 
sez forte et ne rend pas toute Ténergie du texte. 



8 -République 

sous tous SCS rapports , est le dernier effort de 
l'esprit humain : elle suppose une connoissance 
parfaite de toutes les sciences exactes, physiques et 
morales , en un mot de toute la philosophie divine 
et humaine , telle que , selon César et Pomponius 
Mêla, les druides faisoientprofession deVenseigner à 
leurs disciples. Nous avons donc été bien fondes à 
revendiquer en faveur des mathématiciens gaulois 
l'honneur d'avoir déterminé les premiers la mesure 
de la circonférence delà terre; une preuve ultérieure 
qu'on a regardé de tout temps les atlantes comme 
les pères de la cosmographie et de la géographie , 
ou de tout cfi qui a trait à la connoissance du ciel 
et de là terre , c'est que par une tradition , qui 
^te sans doute do Tére des sciences , on a 
consacré le pom ai Atlas aux mappemondes ^ aux 
recueils des cartes ^ et aux autres documens 
qui nous en retracent la connoissance. 

C'est donc à juste litre que le mot adel ou 
JLTTEL , dont est formé adel-as , atxei.-as , 
par contraction Atlas , est devenu le synonyme 
de noblesse ; plusieurs savans allemands , par- 
mi lesquels on compte Leihnitz , ont fait des 
recherches sur l'origine du mot adel. 

On peut voir dans Ihre (i) les différentes con- 
jectures formées à ce sujet; quelques-unes se 
rapprochent infiniment de la vérité : mais c'est 

I 

(i) Pag. 6. de son dictionnaire » verbe adsl » nobilitastf 
prosapia generosa. 



DES Champs Elysée s. 9 

par pur hasard , comme on peut s'en convaincre 
p.ar les raisons sur lesquelles leurs auteurs se 
SondenL 

"Wachter croit trouver la racine du mot adel 
dans ATXA , père, par la raison^ dit-il, que la 
noblesse n'est autre chose qu un patriciat ou 
genus paternum ; ce raisonnement est ce qupn 
appelle une pétition de principe. La seule chose 
qui en résulte , c'est que Wachter , lexicographe 
estime , a trouve du moins de l'analogie dans le 
mot ATTA avec adel. C'est de atta , yader , que 
nous avons fait dériver le mot Atland , pour faire 
remarquer qu'étant synonyme avec yaderland , 
patrie , il vouloit désigner la patrie des nations , 
ou la patrie par exellence. 

Un autre écrivain qui a presque deviné le mot 
par une mauvaise cause , c'est Helwaderus , da- 
nois 5 il le fait venir de adler, aigle , comme dé- 
notant quelqu'un , dit-il , qui sert soois les dra- 
peaux impériaux portant des aigles, Ihre repousse 
justement un raisonnement si ridicule , cependant 
on peut admirer comment le hasard a fait son- 
ger ici au mot adler, car il tient effectivement 
au terme adei, , mais par des considérations dif- 
férentes et d'une manière inverse. Adel ne 
vient pas de adler , mais au contraire abler 
vient de adel ; on a donné à Y aigle ce nom 
d'ADLER à cause qu'il est devenu l'emblème 
à!jitlas f et par conséquent l'epi^bléme de l'origine 



!• RiPUBLIQCTK 

de la nobleffte; cest soos ces npports qaUfigm 
iTune manière disdng^oée dans le taM^»^ céle&ie. 

Comme Uranns e»! nn personna^ aDé^riane , 
nous en avons jusiemenl condn que ses 4^ 
eniàns sont également des êtres allégoriques. 

Uranus étant le dd^ il en résulte qoe ses en- 
lâns ne peuvent étie que les corps célestes , on 
les planètes et les constellations. 

Dans ce cas Atlas doit non-seulement occuper 
une place dans le firmament, mais îl doit y occuper 
ime place conforme â la dignité de son rang et qui 
soit le prix de ses services. Atlas est le chef de la 
famille d'Uranus ; c^est lui qui a composé la 
sphère céleste , c'est donc lui qui est le peintre 
du ciel : on a eu soin de conformer sa constella- 
tion à ces idées. Allas emblème des prêtres 
philosophes, fondateurs de la naûon des- allantes 
et iusiiiuieurs du genre humain , est représenté 
dans le ciel sous la figure d un o/g/e. Ce sont 
les prêtres philosophes qui , sous l'emblème 
iHaigles ont fondé la ville et l'oracle de Delphes , 
et qui ont porté dans la Grèce le trésor de 
leur philosophie. 

Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons 
dit à cette occasion sur la nature des aigles et 
sur leurs conformités sjrmboliques avec le minis^ 
tère divin ; il a été clairement démontré que 
Xaigh céleste est lemblême de Tordre sacerdotal , 
qui le premier a civilisé et gouverné les peuples: 
Taigle est peint de manière que son corps est 



D£S Champs Elysée s. ii 

coupe au milieu par la voie laciëe ; Galathîc 
ou Galaxie , vrai nom de cette voie , indique 
la Gaule , patrie d'Atlas ; ce nom fait donc 
voir que le tableau céleste appartient au pays 
des druides , et la figure de l'aigle indique 
que ce sont les savans philosophes de la Gaule 
auxquels on doit attribuer le projet , le plan 
et lexécution de la description du ciel. 

L aigle sous plus d'un l'apport ëtoit un sym- 
bole si expressif que les romains en décoroient 
leurs enseignes. Cet oiseau est passe delà dans, 
les armes impériales. Son image dans le ciel 
prouve qu il est la première armoirie de l'uni- 
vers , et quil appartient primitivement aux in-- 
stituteurs et aux gouverneurs de la nation gauloise. 

De Saturne, 

Saturne , frère d'Atlas ^ ëtoit le dieu de la* 
griculture ^ sous ce rapport il étoit l'emblème 
des cultivateurs ou de la classe des gouvernés : 
Atlas ayant eu pour lot les terres maritimes , 
on assigna en partage à Saturne les lieux les 
plus élevés , loca editiora , comme plus propres 
à , la culture \ et qu'on appela de ce chef Sa-' 
turniens , mot formé de sat , saet , semence , 
comme pour dire terres destinées aux semailles. 

Chez les grecs Saturne passoit pour le dieu 
du temps , on l'appeloit Chronos. Les deux at- 
tributions de cette divinité emblématique se 
rapprochent d une manière frappante en enten- 



la RÉPUBLIQUE 

dant par Clironos le temps qui se rapporte 
â Tagriculture j et ce temps , c est Vannée so^ 
laire. 

On n'aperçoit jamais mieux toute la gran- 
deur de la providence qu'en méditant attenti- 
Tement sur la nature de Tastre quelle a pré- 
posé au gouvernement du monde physique. 
Le soleil est un monarque infatigable , qui ne 
néglige pas un instant de parcourir son immense 
empire ; tous les jours il en fait le tour de 
lest à l'ouest. Il visite chaque année la partie 
centrale du sud au nord , et verse sur tous 
ses pas la rosée de sa bénigne influence. Tou- 
jours en mouvement , sans s'arrêter nulle part , 
et ne faisant qu'en apparence une pause ^aux 
tropiques , la ligne qu'il parcourt ressemble à 
un objet circulaire qui n'a ni commencement 
ni fin : delà le mot Chronos qu'on donne à 
cette révolution éternelle , uniforme et pério- 
dique. Il est pris comme terme de comparai- 
son du mot CROONE , couronne , dont la rondeur 
présente nue uniformité sans fin ni commen- 
ment : c'est cette considération qui a donné 
lieu de figurer la souçercùneté sans terme , par 
l'emblème d'une couronne. On ceint d'une cou- 
ronne la tête d'un monarque en signe que 
son règne n'est pas à terme , mais à vie ou 
héréditaire : c'est dans le même esprit qu'on a 
formé le mot année du mot anneau , et que l'an- 
peau conjugal est devenu l'emblème d'une union à 



DES Chaiips Êltsêss. 15 

vie ; ime cîrconsUBoe qnî a ferc&é celte ^tr- 
molope c'est la tradidon qoc Satome a été le 
premier roi décoré d'une oo:ii7ivme 9 on peut a;oii- 
ter que la planète Satome est la seule qui soit 
entourée fan anneau, 

Satume a eu en maria^ plusieurs femmes 9 
dans le nombre on compte Fcsia , qui TCut dire 
terre. Yesta , composé de tsste-ia5d ou tas- 
TS-LARD dénote la ierre ferme. Satume a eu en 
partage les terres fermes on cultiTables , et son 
firére Adas les terres maritimes. 

Satume a épousé le continent (^Vestd) ^ com- 
me Atlas , dans le symbole dUercule , a épousé 
Hehé ( la mer ). 

Nous avons déjà dévoilé la nature de sa femme 
Ope. Mais celle qui mérite de fixer ici notre at- 
tention y c'est sa femme Rhea ; son mariage avec 
Rhea est l'image du siècle d'or. 

Les hommes ayant été retirés de leur vie 
nomade et réunis en société , les sages lé- 
gislateurs ont bien senti quil falloit prescrire à 
ces hommes neufs et grossiers une règle de temps^ 
où leurs devoirs tant civils que religieux fussent 
exactement tracés. 

Tant que les nouveaux associés sont restés 
fidèles à cette divine règle de temps , ils me- 
nèrent une vie tranquille et heureuse ; ils reçurent 
le titre à* hommes justes ; leur République fut ré- 
putée sainte ( Elysée ) et leur gouvernement nom- 
mé le règne de Vâge d'or. La durée de cette 



14 RÉPUBLIQUE 

heureuse vie est figurée par le mariage de 
Saturne avec Rhea ; cette uniou , par la valeur 
des termes , indique Tâge de la règle de temps ; 
Saturne , chronos , signifie temps , et Rhea signifie 
règle. Rhea est un mot usité pour désigner Im- 
strument qui sert à régler le travail au juste y sur 
une ligne droite ; cet instrument est la règle des 
maçons et des charpentiers ; son nom est ry ^ rje ^ 
c'est la racine , non seulement de Rhea , mais 
aussi des mots raison , reden ; le mariage de 
Saturne avec Rhea étoit le régne de la raison , 
de la règle , de la droiture ; c'étoit le régne de 
la justice. 

Voilà les notions que nous tenons des' grecs 
sur la civilisation de nos climats; les teutons en 
ont conservé la tradition en d'autres termes plus 
énergiques , mais qui rentrent tous dans les mê- 
mes idées ', écoutons d'abord ce que Tacite ra-^ 
conte sur leur origine. 

Origine civile des Germains. 

Les germains , dit Tacite , chantent comme 
fondateurs de leur nation Teutson ^ né de la Terre^ 
et Manus son fils. 

Voilà une tradition aussi laconique , et non 
moins mystérieuse que celle des gaulois sur leur 
descendance de Pluton. Nos ayeux croyoient leur 
tâche remplie du moment qu'ils avoient écrit leur 
philosophie dans le ciel , ils ne songeoient plus 
qu'à transmettre à leurs descendans des mémoi.- 



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l6 RÉPUBLIQUE 

Une remairqae essentielle à faire , c'est c{ue 
teit , teid , ne signifie pas simplement temps , mais 
le temps avec l'article ou temps dt^fini. Eid , ed 
signifie temps indéfini , la lettre T dans (eid est 
une contraction de het ; qui est Tarticle défini \ 
c'est l'article français le ; t'eid forme de het eidf 
signifie donc le temps , et dans cette acception il 
coïncide avec Uranus. 

Parmi les modernes, Boxhom et van Leeuwen 
ont aperçu que teut doit être pris ici pour teit f 
temps ; mais n'en concluons pas avec eux que 
les germains auroient adoré le temps comme 
Dieu ; il est de fait , qu'en vénérant Teitson , ils 
reconnoissoient un être au dessus de lui , et qui 
en étoit le créateur ou le père ; cet être e^t 
Theut-at , Theut-ates ; dont Lucain et d'autres 
nous donnent une idée si bisarre. At , comme 
on sait , signifie Père , tout comme Son signifie 
Fils^ or si Teitson est le JUs du temps , Teutat est 
le père du temps. Les germains , loin d'avoir de^s 
sentimens hétérodoxes sur le dogme de la divi* 
nité y se' servoient de termes infiniment propres 
pour exprimer son essence ; ils varioient les 
noms de Dieu , suivant les différens rapports 
sous lesquels ils le vénéroient ; par le mot ^is 
ils désignoient l'être suprême comme principe 
unitaire de tout; le titre god , bon , exprimoit 
la nature de la proi^idence , ou les rapports de 
Dieu avec les hommes. Par Teut-at on enten- 
doit le créateur de l'univers* Créer le temps c'est 



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i8 République 

que Thoth avoit inventé les sciences » les aris , 

et les loiz (i)-'* 

Les égyptiens avoient aussi , comme les ger- 
mains , leur Theutat > ou Thotat , mais sous 
une forme littérale diiTérente. Ils disoient jdthot^ 
Athotes , au lieu de Thotat. La diiFerence , 
comme on voit , ne consiste que dans la trans- 
position du mot AT y père. Les égyptiens le pla- 
çoient au commeucement , et les germains à la 
fin du mot ; cette inversion n'eu altdroit ni le 
sens , ni la nature. Nous fiiurons ici nos remar- 
ques sur Th OT , pour les reprendre à la suite de la 
dissertation sur le mot Tbeos , Dieu , qui est 
pris aussi de theid y mais qui, ayant été mal ap- 
pliqué aux astres , a donné lieu à Tidolâtrie. 

L'autre fondateur des germains étoit Mannus, 
fils de Theîtson, 

De Mannus , Manas , fondateur des germains. 

Mannus , auquel Tacite donne la terminaison 
latine us , est originairement Manas , et ce terme J 

signifie à la lettre premier homme , chef-homme 
ou hjomme-roi ; on ne sauroit mieux qualifier le 
fondateur d'un peuple. 

Si le Theut des germains est le Thot des 
égyptiens , de même le Manas des germains est 
le Menas des égyptiens. Le premier homme-roi , 

(0 Scicntias, diisciplioas et artes omnes invenisse Thoth. 
Diod. Sicului. 



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nom , c--? >-«i2' •^. -^ 

Or, crcuirf -t? _i->.^i. j; 

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20 RÉPUBLIQUE 

Man. 

De man , maen , avertir , vient ma/i, homme, 
Manas y chep-homme , manryk y mannaricum ou 
MANKARiTiuH ^ eiupirc de Mauas , que nous avons 
trouve dans Tile des Ba laves (i;. De là vieni aussi 
manheer ou maen-heer ^ titre que portoient jus- 
qu'à nos jours tous les chefs de corps en Flan- 
dre. C'est le même que Manas. Heer^ seicnefb, 
et As sont synonymes. On les appeloit maen-^ 
heer f parce qu'ils avaient la semonce, ou police, 
MANiNGE , et la direction de l'assemblée. 

Flutarque remarque que les phrygiens appe- 
loient mamques , les illustres et admirables entre- 
prises et les exploits d'armes ; mai^ique est noire 
MANLIK , viril , mâle , courageux. 

Ne cherchons point ailleurs la source des 
mots MANIERES , manières , mores , mœurs. Poli— 
cer un peuple , c'est lui donner des rhanières , 
des mœurs , mores. On trouve dans les lois sa- 
liques le verbe mannire, pour diriger, administrer. 

On a déjà obhervé que mane , maene (2) lune 
dérive du verbe man , maenen , avertir. La Lune 
sert d'avertisseuse des changeraens et de la pro- 

Ci) Voyez tome second, pag. 24., 51. et 203. 

. (2) Mane , Luna antiquitùs mana , Ulphianus mana » 

« 

Precopius mine , angl. sax. mona , ail. mano , isl. mana , 
.Mg. MAEN , aDgi. MooN , gertD. MONO , doricè mana. 
Wachieius à mana monére^ hortari , sidus hocce à veceribus 
scychis , curfûs lunaris observantissimis , nomcn acccpisse 
pucat. Ihre , hoc verbo , tom. 2. pàg. 158. 



I 

DES Champs Elysée s. 21 

gressioa du temps. Nous avons cité à ce propos 
un vers de Virgile qui quadre pai^aitement avec 
celte idée ; Ipse pater statuit qiu'd menstrua luna ' 
moneret (i) ; de là le mot maend , mois. 

Men. 

De men , conduire , dérivent , outre le Menas 
égyptien , les mots mener ^ meneur, ment, in^ 
siitut , mentor , instituteur , pédagogue. 

Les anglais appellent les vaisseaux men ; mem 
OF v\'AR , vaisseaux de guerre 5 les vaisseaux sont 
des meneurs sur les eaux : méîie y en grec , est 
le nom de la lune. 

Min. 

Min a donné l'origine à Minas , le même , avec 
sa terminaison grecque os y que Mauas. 

C'est de min que vient l'anglais mind, esprit, 
souvenir \ c'est de minne, mémoire, intelligence , que 
nous avons fait dériver le nom de Alin-erve (2) ; 
la lune chez les précopiens étoit appelée mine. 

Mon, 

Mon, AVERTIR, est la source du latin monêre, 
de moniteur , monitoire , monument ; de moneta 9 
monnoie y en flamand munte. Ten Kate en fait 
provenir le mot mond , bouche , comme étant 
l'instrument des monitions et instructions. On ne 
se tromperoit pas en le prenant même pour la 

(i) Voyez tome second, page 161. 

(ji) Voyez tome premier 175. et tome second» page 162. 



aa République 

racine de notre terme mot. Un mot est un som 
articule qui désigne un objet quelconque. 

C est de mon que les anglais appellent la lune 
77200/2 y et les allemands m,on ou mond, 

Mun, 

M UN , avertir , Jalre ressouvenir , a beaucoup 
de dërivës qu'on peut voir dans Ten Kate et 
dans d'autres lexicographes. Il est essentiel d'en 
relever deux , qui sont comme les deux étoiles 
polaires de la mythologie et des mystères. 

Ainsi que moneta , monnoie , vient de mon , de 
même le flamand munte , vient de mun. Le sens 
primitif des termes moneta, monnoie, munte ^ est 
signe ; c'est dans cette acception qu on les appli- 
que aux 'pièces de métal qui sont des signes de 
valeurs. Lorsqu 'avant l'usage des lettres on diri- 
geoit les hommes simples et grossiers par de» 
signes et des emblèmes , lorsqu'on prescrivoit 
dans le zodiaque leurs devoirs, par des images 
d'animaux , il étoit tout simple de donner à ces 
signes ou symboles le nom de munte , ou plutôt 
mute f ou muthe sans n ; on sait que cette lettre 
«'est glissée dans une infinité de mots pour rai- 
son d'euphonie ; les anglo - saxons disent miith , 
les anglais mouth pour exprimer bouche , tandis 
que dans les autres dialectes du nord on dît 
mond , mund , munths , munnur , avec une tï. 

Munte , mute ou muthe étant le nom qu'on 
donnoit en général aux signes monitoires du 



DES Champs Êltsébs. s} 

régime social des Allantes , la tonalité de ces 
signes devoît renfermer tous les points dlustnic— 
tiou j de discipline et de doctrine de Icnr go-aver* 
nement ^ la connoissance de ces sig^nes ét'>ii donc 
la science de leur philosophie 5 c est préc's*-'in-il 
le sens du mot mythologie , que les grecs lui ont 
donné : il veut dire science des mctbes ou dcé 
lignes. 

Lorsque par la suite on a peint ces signes dans 
le ciel par des groupes défoUes , on leur a donné 
le nom de mun-sterren oli mu-sterrcn , dont oa 
a formé le mot mustêrês. Il signiiie , dans la 
Téritable valeur du terme , étoiles monitoires ; 
STERRE signifie étoile. 

On fait dériver communément Munster , nom 
topographiqne très-répandu , de Monasterium ; 
en entendant par Monasterium une retraite de 
moines , on croit en trouver la racine dans le 
mot monachus , dérivé de mon os , solitaire. Mais 
dans celttl hypothèse , que faire de sterium , qui 
remplit les trois cinquièmes du mot ? Qu'a de 
commun ce sterium avec un couvent de moine> (i). 
C'est de quoi les étjmologistes ne s'emharra«»sent 
pas ; ils crient Italiam , Jtaliani , lorsqu'ils dé-> 



Ci) Bailly, histoire de rastrooomie aocienne , p. 137* t w- 
marque, d*après Chardin ,qae les Persans appellent les Ascro- 
logoes MUNEGiiN, ce qui, selon Chardin , vent dire GUbt 
céleste pirlatu. Ce mot mune^iia , le môoie que mëuiniem » 
est la source da mot moine. 



54 RÉPUBLIQUE 

couvrent une apparence quelconque. Prenons 
doue encore ici , comme dans tant d'autres cas, 
le revers de cette ëtymologie , et disons haidi- 
ment que Munster ne vient pas de Monasterium , 
lîjais que Monasterium vient de Munster, Il y a 
des villages en Flandres , qui depuis uu temps 
immémorial portent le nom de Munster , et oii 
il n'a jamais existé de monastère. On rencontre 
im bourg considérable de ce nom dans le pays de 
Wacs , qui possédoit depuis plusieurs siècles uu 
monastère remarquable, supprimé depuis la révolu- 
tion Françoise ; mais les écrivains nationaux ont 
justement remarqué , que TV ae s- munster portoit 
son nom , non-seulement long-temps avant la 
fondation de cette abbaye , mais depuis un temps 
dout on n'apercevoit plus l'origine. 

Les endroits appelés Munster doivent leur ori- 
gine à lancien culte ; c*étoient des lieux consa- 
crés à l'étude des astres , ou aux cérémonies 
religieuses des mystères. Sous ces rapports ce 
ne pouvoient être que des lieux solitaires , ha- 
bités par de savans prêtres versés dans Yastro^ 
nomie , et chargés de l'instruction ctu peuple (i). 

(i) Il est même probable que les moines de VVescminscer 
ont continué l'étude de TAstronomie qu'ils y trouvèrent 
établie par les prêtres d*Apollon. Ce qui donne lieu à cette 
idée, c'est qu^ils conservoienc dans leur cloître «une belle 
salle ornée du tableau céleste , qu'on appelloit caméra stel- 
Jata. Après la suppression du monastère , on a consacré cette 
«aile à radministration de la justice , en y plaçant le tribunal 



DES Champs Elysée s. 25 

Les anglais , qui ont adopté la lettre i au-lieu 
de la lettres, comme on a vu dans le verbe mînd, 
domioient à ces sanctuaires le nom de minster ; 
on connoît la fameuse abbaye de West-minster , 
devenue la place de l'auguste assemblée de leur 
parlement. Il est de fait qu'à l'endroit , où l'on 
a bdti ce couvent de moines , il se trouvoit un 
temple consacré à Apollon. On peut se rappeler 
que l'arc et les flèches de ce dieu étoient des 
symboles relatifs à la science des astres , et nom-* 
mément aux constellations zodiacales (i). L'An- 
gleterre dans ses armoiries a conservé la Lyre 
d'Apollon. On s'étoit approprié ce lieu par la 
raison que d'après le système pris par la cour 
de Rome , on convertissoit les sanctuaires de 
l'ancien culte en lieux pieux à l'usage de la nou- 
velle foi. Ainsi des solitaires religieux chrétiens 
prirent la place des anciens prêtres payens , et 
à . leur exemple ils consacrèrent leur temps aux 
études. Personne n'ignore les grands services que 

suprême «du roi, curia concilit regii. Malgré ce changement, 
cette place a conservé son ancien nom de chambre étoilée, 
CAMERA sTBLLATA (tf). Tant 00 8 tfouvé Tongioe de ce 
nom respectable* 

(a) Caméra stellata , sive potius cura concilii regii ; h«c si 
antiquitatem speccemus , esc anciquissima , si dignicacem y hoiiora- 
tissima : camerae vero stelhta nomen accepit , ex que in caméra 
stellis oroata Westmonasterii , hoc concilium fuie coDSCicutum* 
Cambden in Bricannia. 

CO Voyez tome second page i68. 



±6 RÉPUBLIQUE 

les premiers moines ont rendus au monde litté- 
raire, et savant. 

MuK-STER , ou Mn-STER , étant le synonyme du 
mot constellation » il est tout naturel que , ^\i 
moment où l'on a oublié Fongine et le but des 
groupes célestes , et dès que leur nature a été 
recouuue pour être une chose occulte, leur nom 
ait pris la même acception. C'est ainsi qu aujour- 
d'hui MUSTERE, ou mjstèrc , veut dire une chose 
cachée. 

Après avoir reconnu le sens littéral *et figuré 
de THEJTSON et de mânas , il reste à considérer la 
force de ces noms emblématiques dans leurs 
rapports avec la- civilisation d'un peuple ; c'est 
ici que se manifeste Textréme justesse du choix 
de leurs termes. Theitson et manas expriment 
avec une précision admirable les deux pouvoirs 
essentiels d une république ; theitson est le sym- 
bole du pouvoir législatif, et manas ^ du pouvoir 
exécutif. 

Une règle de temps^ civile, morale, politique et 
religieuse , est le code de la législation : tjieitson 
en est Tembléme ^ une bonne administration , 
une sage direction et une active surveillance 
forment lexécution de cette règle , et c'est Ma- 
nas qui en est le symbole 5 Theitson est le lé- 
gislateur , Manas Texécuieur , l'exécution naît 
de la législation ^ et c'est sous ce rapport que 
Manas est le JUs de Theitson, 

A ces deux pouvoirs quelques modernes en 



ï):e, s Champs Elysée s. ^7 

ont associé un troisième sous le nom de pouvoir 
judiciaire; mais ce n'est pas ainsi que pensoient 
les premiers sages ^ ils considéroient Tadminis- 
tration de la justice , comme une branche du 
pouvoir executif. Minos ou Manas exerçoit la' 
fonction de grand-juge. Aussi les grecs n'ont- 
ils consacré dans leur langue que les deux pou- 
voirs sous les noms de Demiourgos et de Z)e- 
magogos. 

Demiourgos dans la vraie proprie'të du terme 
est le fondateur^ ou le législateur d'un peuple ; c'est 
le même que Teitson 5 Demagogos est le meneur ou 
le gouvernant d'un peuple ; c'est Manas ; les deux 
noms ont de commun le mot démos , peuplz \ our* 
gos , dans le premier , signifie facteur , créateur / 
AGOs ou AGAGOS^ daus le second, meneur. Par 
peuple il faut entendre une multitude d'hommes 
réunis sous les mêmes loix, et. cela est exacte- 
ment exprimé par le grec • démos. On peut s'en 
convaincre , en ouvrant un lexique ordinaire 9 
on y trouve que démos , populus , dérive de 
DEÔ , ligo ; est turba , dit Schrevelius , com^incta 
LEGiBus , c'est une troupe liée par des loix. Il est 
singulier que les auteurs , qui n'ont pas hésité 
de reconnoitre dans demagogos le mot peuple , 
se soient cependant opiniâtres à ne' pas le re- 
cionnoitre dans demiùrgos. On - a pris celui-ci 
pour le titre de l'architecte ou créateur du mon- 
de physique , au lieu de le prendre pour le créa- 
teur du monde moral j c'est toujours par suite 



aS RÉPUBLIQUE 

de ce faux système qui rapportoit les points de 
la mythologie à des objets physiques. 

Demiurgos étant le même que theutson , et 
àemagogos le même que m an as , il ne faut rien 
de plus , pour en conclure que le grec démos 
doit avoir aussi de l'analogie avec le mot 
GERMAINS. Cette conjecture se vérifie comme à 
lordinaire d'une manière frappante : le mot ger-- 
jTAiNS offre dans la valeur du terme la même 
acception que le mot démos (i) : si celui-ci dénote 
une troupe d'hommes réunis en société poli- 
tique , le mot geermannen , ou gaermannen , ger- 
iiAXNS , marque également une multitude d'hom- 
mes associés. Il dérive de gaeren , ancienne- 
ment geeren^^), réunir j ramasser. Les germains 
prenoient ce titre par la raison qu'ils formoient 
une assemblée de confédérés et qu'ils étoieiit 
devenus Jrères par la loi. C'est sous ce rap- 
port que le mot germanus est passé dans la 
langue latine pour signifier frère. Strabon fait 
mention de cette signification et observe que 
les germains se traitoient mutuellement de frères. 

En méditant mûrement sur cette grande pré- 
cision d'idées que les premiers élémens de la 
langue mythologique expriment , on ne s'étonne 

(i) Voyez tome premier, page ai. 

(2) Gaeren, anciennement gberen , coUigere , congrC" 
gare. Ten Kate, vol. 2. p. 184. 

C'est de geeren, gaeren, que dérivent les mots latins 
grcx^ troupeau, et congr égare. 



DES Champs Elysée s» 29 

pas que ces termes , en passant dans des lan^ 
gués étrangères, aient subi tant de fausses inter- 
prétations. 

Passons à la régie du temps^ 

Des premières divisions du temps et de 
leur nomenclature. 

En appellant les hommes errans et sauvages 
dans des communes pour les habituer à une yie 
décerne tant physique que morale , il a falla 
leur prescrire une direction propre à les gui- 
der dans cette nouvelle carrière. Il a fallu leur 
apprendre à enlployer utilement le temps. Les 
sages fondateurs , convaincus que le soleil es( 
le grand régulateur physique du monde sublu- 
haire n ont point hésité de régler sur sa course 
leur calendrier , pour tout ce qui a rapport 
à ragricûlture et autres influences physiques : 
mais ils ont bien senti que cette régie du temps 
ne s'adaptoît pas à la vie civile et morale. Le 
nombre des jours de Tannée solaire étoit trop 
grand ; le cours de la lune présentoit un ré- 
gulateur plus commode : sa courte révolution de 
Vingt- huit jours , partagée en phases on quar- 
tiers de sept jours , se prétoit mieux a régler 
le cours de la vie ordinaire. Sons ce rapport 
on a adopté la révolution annuelle au urAfr^ 
pour le grand régulateur de la vie rri-^ti/fae et 
physique de la société, et la courte p^nd.c .^ 
de la lune pour le CAleadner da €/j!C&,:c,^^f '^ 



30 RÉPUBLIQUE 

social , et des affaires courantes , tant civiles que 
politiques et religieuses de la république. 

Une chose qui peut nous donner une juste 
idée <ïe la haute sagesse qui régnoit dans ton- 
tes les institutions de nos pères , c'est llieureux 
choix des termes qu'ils ont employés pour les 
faire respecter et en assurer lexëcution. Les 
noms qui ont du rapport à la règle du temps , 
ne sont point pris dans le règne météorologique 
ou physique , mais dans l'empire de la morale ; 
ils sont tous instructifs , ils ont tous un but 
salutaire , chaque mot est un avis paternel ou 
momtion sur les travaux , les devoirs y ou les 
occupations qui y som analogues. 

Pour apprendre au cultivateur que c'est à la 
marche solaire qu'on est redevable de la mois- 
son , les législateurs ont identifié le nom dannée 
avec celui de récolte ; on a jugé qu'il ne falloit 
qu'un seul et même terme pour exprimer l'un 
et l'autre , ce terme est jaer (i) , il veut dire 
année et moisson. Sa signification seule rappelle 
sans cesse à l'esprit du laboureur qu'il doit pren- 
dre sagement son temps , et arranger ses travaux 
de manière à se procurer une récolte à chaque 
période solaire. 



Ci) Scandianos etiam annos per mases nnmerasse , conji- 
cias ex vocibus ar et arna , quod veceribas illud tempos » 
quo seges coUigitur » nocabat , et convenic cum abf > ANtro. 
Loccenius , antiquit. soeo-goth. , cap. 4. 



DES Ca&ups ÉLTsics. 3r 
Cest dans cet «sprit qu'on a peint Satome 
arec ime fauLt et des aiks : U fanli n'est point , 
comme on s'imagine , l'emblème de U desiroc— 
tioD j les anciens ^toient trop judicieux pour 
regarder un instrumenl , aussi foîble que la 
faulx , comme l'instrument symbolique de e« 
pouvoir terrible qu'on attribne au lemp* dn 
détruire les villes , les empires , les mr.h^n , 
les montagnes, h. peine cette arme frae:> r'-m— 
plit-elle sa destinaôoD, qui «-.i i* eunn-r •ir% 
grains ou des herbes. La /i--.'r f-j-'t i — m-n-rue 
de la Toupe des grains ou ifc U rn<-,<.-.i- 
. Les ailes de Sauirri^ ttu.-T-...'(^r '-* -i--,.. ;,'-!•' 
de la matcbe des asu*-», C-:* in^ç,* r- r.,^„.— 
que est im avis an t-^.fi:^ie v. i> j^ t*^ 
gligcr mi tempt , q-i »*;i-i-..rt •.vm,^ ut v..nu 
et ne revient pivt, LifrrtiiK.u-.»- --% la *r t 
cet art coa^JtU f *rj-.ui,-:«ti*tii: , ui^ : r.t.j-.:„» 
le caiendHer af.-x.-.'.t «?: t a^oi- rfu.-.'rr'.»'» «■ 
momêns pix^rt* ai. jimuiiroj!» ^-t; ^'.-. *t ^■ 
■ à la r#c<-!ve, Ot jmiK uu^-^-t* î -.^i^- ^, ^ .„ 
que , «eut <* laj-ini-: . !• •^*ri.-j;«' i ^.^.., ,-,», 
des aiaiiujft i.^ni./uii>» . p^ ^^ i...r>^ -. j- ,., 
le» joun j.'.ff-itîir, ui. huh. « tj!-,., „ 
vénéré far itr ytui.rt. >'i„t«.,. ^ ^ _^,_ 
sont <.Oiis*cr*-t pai ' um.,- ■.-.■■..■j- i..^ «.. ._ 
de It'j.oai* |i!tijrtt i gu^,.,j. *,>.^ ,.-• _ 
de cuilurt i ^«►îijijuu' . ;■«- *■». ... .. 



« 



32 RÉPUBLIQUE 

C'est dans les mêmes vues que les législateurs 
ont partage Fannëe agricole en quatre temps , 
à raison de trois mois pour chacun. On les ap- 
pelle saisœnen , saisons , mot formé du verbe 
saièn , semer 3 les semences sont* les ëlémens 
des productions terrestres. Les deux temps plus 
particulièrement destinés à la culture sont ïau" 
tomne et le printemps ; Vaulomne est la saison 
de la culture des fruits» en épis , aren-vruchten j 
le printemps est la saison du jardinage ou des 
fruits en cosse , schelp-yruchten. Il est essen- 
tiel de faire cette distinction pour pouvoir bien 
comprendre la valeur de ces noms. 

L'automne est appelé herfst , herfs-tyd , nom 
qui veut dire temps de labour. Il vient de erfèn , 
terme vieilli , mais qui est cependant le mot 
propre pour exprimer labourer la terre ; c'est de 
cette racine que dérive le substantif er/è ou erve , 
dont on a fait en latin arvum. Arvum signifie 
terre labourée. 

Le nom du printemps est lente , lente-tyd , il ; 
signifie saison des lentilles ; ici les lentilles , 
comme étant l'espèce la plus noble , sont prises 
pour marquer en général les fruits en cosse. 
Souvenons-nous que Strabon a trouvé devant la 
grande pjramide d'Egjrpte des lentilles et des 
grains pétrifiés. C'éloient précisément les pro- 
ductions qui caractérisent les deux saisons de 
la culture. Donner au printemps le nom du 
principal légume en cosse , c'éloit annoncer le 



1 



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jr .*_■:?>, 2- es»^ jD^OiiTt ^iii2> â& £^Tirt «lin la?- 

Le i:i..i> ùr MjjIv , rominp jireiujei mus ni. iiru 

rj*:^-r; T-i-Sf en tfn-ioi: siriuii^ .;*/;:.l*r 

Ce5>i c.i-r2trî ]t-*e qL ^jl •"iLT^ir-.l^f ie inu: n*» 
trsiTiux cV.ii.T rrLre? ; c t*>i i.uii> t«'iu- sii:^.»t ri:e 

esi-cc «ru> ce r£;^7»v*n c- t>i* i^ a à.mut* ir 
nooi de sa^'^^-^w^^ ou SD^rvr^--*' £ ^ Cui ^t'^i cLrc 
temps ds rt-.a.v; so^ytir esî fv'rme ôe Fitmi^r ^ 

gaulois recoiiDciira aasf-iDeiii p.«iir -t* .re lii M»i-r<*e 
des mots ^j.vjirr , rrr:^;*', j. r3r_irjLj: , *if':':-.'..' 
abrégé f ei pour iin itulre luoi .«hit. "if . ce L-r^-àt- 
méiique , par leqiiel oa àr> rr:.-* lu cuL.i:-..if c*r 
diSereos nombres itêu&li». 

Il nous re>ie à patritT oe îii.^er : cîi i>f 
5*aueud sûrement pas que sin boid au^ ue^ 
rapports directs avec ragi^culLore ; lii:^er e^; 
un temps mort pour les terres. CependâLiit i^ji» 
nom na pas moins un Lut errai, ei c-^ d^:.* 
son acception générale n'e^i p^s éintL-^jr iiirii.- 
aux travaux du culiivateur. 

Le nom de l'hiver esi ^ij^icr , ui^cr-'^J: A 



m. 






34 RÉPUBLIQUE 

signifie dans la juste propriëté du terme , temps 
de profit ou dacquisition : la racine est le verbe 
WIKNEN , gagner , profiter* En lui donnant ce 
nom , le but des législateurs a étë d'engager les 
hommes à mettre à profit le loisir de l'hiver , 
pour tous les objets de la culture et de Fin- 
dustrie , autant que la rigueur de la saison le 
permet. 

Hésiode ^ dans son poème intitulé les travaux 
et les jours y rappelle à son frère qu'il a aussi 
des devoirs à remplir pendant l'hiver. nTHomme 
f» actif et infatigable, lui dit-il, accroît ses pos-- 
n sessions même dans cette rude saison ^ ainsi 
nque les frimats de l'hiver ne t'engagent pas à 
9t languir dans une molle oisiveté , mère de Tin- 
n digence ; le paresseux manque du nécessaire.?* 

accroître des possessions se rend donc par 
Ti'iNiTEK , acquirer ; ainsi la leçon qu'Hésiode 
donne à son frère revient exactement à celle que 
nos pères ont donnée par le mot winter. 

Le temps de l'hiver laisse des momens de 
loisir pour battre les grains , pour épurer et 
préparer les semences; il peut être utilement 
employé aux études , a la culture des arts. C'est 
au retour de cette saison qu'on ouvre dans plu* 
sieurs endroits des écoles pour l'instruction pu- 
blique. Le terme winter réveille toutes ces idées f 
c'est le mot d'ordre pour passer heureusement 
la triste saison de l'hiver. 

Chacune des quatre saisons étoit annoncée 



DES Champs ÊlysiLes. 35 

par Vëclat de* fëies ; on en rencontre encord 
le» traces dans nos fôtés modernes. Kers-xissb i 
noël , est la fête de l'hiver ; pàesch-misss , 
pâques , la fête du printemps ; sint Jaks-misss , 
St, Jean-Baptiste , fête de Tété , et BâS7-missx 
St. Bavon en Flandre , fête de lau^omne. On sait 
•i|ue iTzme^ signifie fête , ou jour de récréation (t). 
Les quatre temps de Tannée étoient subdiTisés 
en douze portions égales à raison de trois pour 
chaque saison ; ce sont les signes du Zodiaque ; 
nous en traiterons après avoir dévoilé la na-. 
ture mystérieuse du système hebdomadaire. 

Origine de la semaine : nomenclature des jours. 

Si Téternelle uniformité de la marche du soleil 
avoit invité k partager l'année en quatre portions 
égales , qui répondissent toujours smx mêmes points 
du ciel , la course de la lune présentoit aussi natu- 
rellement une division en même quantité parla suC'v 
cession constante et uniforme de ses quatre phases. 

Un premier avantage des quartiers de la lune , 
c'est d'offrir une courte période de temps, telle qu'il 
faut pour le commerce journalier de la société. 

Un autre avantage , c'est que le nombre da^ 
sept jours se prête admirablement à un arran* 
gement de temps convenable à la nature et aux 
facultés de l'homme. En partant du principe | 
que le bonheur de l'homme demande une ap** 



•^ 



CO Voyez tome second , page 67. 



36 RÉPUBLIQUE 

plicadon suivie aux travaux , et qu'il est dans sa 
destiuëe de gagner son pain k la sueur de son 
front , ses facultés physiques ne demandent pas 
moins des intervalles de relâche ; il lui faut 
des momens de repos et de dissipation. Les 
premiers instituteurs ont sagement calcule' quon 
atteignoit ce but , en faisant succéder à six jours 
de travaux , un jour de délassement et de dis- 
sipation. 

Une circonstance qui a fait regarder le système 
hebdomadaire comme un ouvrage divin , c'est 
la. sagesse avec laquelle les législateurs ont su 
consacrer tous ses jours aux institutions fon- 
damentales de la république. - 

On traite de barbares les noms que les jours 
de la semaine portent en langue teutooe ; mais 
c'est qu'on en a perdu le sens , et qu'on ig^ 
nore le but du système. Les noms teutons sont 
pour la valeur les mêmes que les noms latins ; 
la différence , c'est que les premiers , comme 
primitifs , expriment la chose en sens littéral , 
(^t les autres en sens mythologique. 

Les institutions , qui forment les bases d'une 
heureuse république ^ sont au nombre de ciiiq, 
V agriculture , la justice ^le^ commerce et les arts, 
la religion , le mariage ; c'est à ces institutions- , 
dans l'ordre où l'on vient de les énumérer , qu'on 
a consacré les différens jours de la semaine , 
en leur imposant des noms analogues à ces 
mêmes iusiitutions. 



DES Champs ÉltsIxs, 57 

On cLerdierc :l TaÏ5iCTD«ài re>p»î^ « ce cr^^zm 
ourraie dans ForCrp des ]zz3R ci*î<rrê a::ii*nr- 
dlioi ; le sjslénie pninitif est iliere , î orcre q*s 
jonrs est inierrerd- Le pmîi*'er îc-nr de ?* semAÎne 
ëloit le Samedi (i) . le dernier le .^'aj-rsiT, ordre 
encore en n<a^ chex dlferei» pe^^- »*» de roneai- 

Les Jui& en se séparant de la coïti million 
des gentils ont siJxtitaé le Sam^edî an Ven- 
dredi (3) ; les ckrê liens ont remis le sakat an 
jour suirant , que les descendàti^s de» preziieis 
instîtnteuis continuent d'appeler par t^n noai 
primitif de Soi» r as , jour au. sckcSL Yoid le 
sens des noms des jours , et lenr but suÎTact 
l'ordre de leur création* 

Du Samedi y SxrvwirjiG. 

En partant dn fait que le cadre hebdoma- 
daire renferme le tableau des grandes instito- 



(1) Ihre, verbo ^ôK£7r-DAC. — Boilîy , astr. tac p. 409. 
cite no bronze poar constater que les éiA-pdeas coinscB- 
çoient leur semaine par le Samedi. », \jti égyptiens , y dit-9 , 
„ commeoçoient donc la semaîoc par le Samedi , ao contraire 
„ des hébreux , qai la fioissoient par ce jotxr là. « Rodbecks 
observe aassî qae les Scythes et nos'iyrnx la commençoîent 
par le Samedi. 

(2) Veneris festnm qaondim institntnm eodem tempore, 
qno \ christianis postea festam Pascbatis. Unde adfauc feriie 
paschales Qsttm in Gerjiania, et in Aoçlia castcr vel acstar^ 
ab dstar^ Venere, nancopau fait. Loccenius , anûqnit. sneo» 
Soth. j cap. 5. 



38 11 É r U 14 L I Q U E 

tions sociales , il est tout naturel da s'attendre 
que le premier jour aura éié consacré à Fagri" 
culture j c'est Tart le plus utile , c'est celui qui 
fournit le pain quotidien , premier besoin de 
llionime. Saturdag , Satcrdag , nom du jour , 
répond à cette idée ; la facine est saden , sae^ 
den f SEMER , ou sat , saet, semence (i) ; Saterdag- 
signifie littéralement jour de semailles. On voit 
clairement que cest de ce mot que les latins 
ont formé leur Dics Saturni^ Saturne étoit le 
Dieu de Tagriculture. 

Du Dimanche , sondag , jour du Soleil. 

L'agriculture est nulle sans le secours du soleil; 
e*est cet. astre qui eu animant la nature fait ger- 
mer les semences , et porte les fruits à leur ma- 
turité. C'est sur la marche solaire que le cul- 
tivateur doit régler ses travaux ; on a donc jus- 
tement consacré le jour suivant au soleil , 
comme à l'astre tutélaire de l'agriculture , eu 
l'appelant Sondag , Dies Salis. 

Lundi , Maendag* 

C'est dans le même esprit qu'on a donné au 
troisième jour le nom de Maendag , Dies Lunœ., 
Cette planète influa aussi sur la végétation , Ho- 
race l'appelle Luna minok , le croissant de la 
lune (a). Des jardiniers bien instruits ne man- 

(0= Voyez tome premier, page 73. 

(2; Pose hoc me docuit melimela rubêre minonm 

Ad lunam délecta. . . . Hor. satyra 8. lib. 3. v. 31^ 



irr-r - i^.^ - l ■ » * ^-» ^ ^*i^>«AiaK^ 



• •^f^ 



JES jm^ IET- -C .e* ^-K^yr- £ . tuTrr?»»-- 









tUlHL JESr jLCI^ ' "têt -t"î T i-»J7i:*i-' -- ^c^*. ■^•-s 



XiSTJcaixsan *f Jiii T *^t mp -»*n -> < *^. . 






40 RÉPUBLIQUE 

nom Dings-^g ; il signifie à la lettre jour de 
plaids 5 DiNGEN signifie plaider ^ di»g procès ; 
siNGE-DAG éioit un ancien terme de barreau 
en plein usage au conseil de FJandres pour 
exprimer le jour servant aux plaids , jour des- 
tine à l'administration de la justice. 

£n Flandre on dit communément Dissendag , 
ou Djssendag , tandis que les hollandois disent 
J)ingsdag ; cette diiTéreuce ne change point le 
sens de la cliose. Dis le même en grec que 
bis en latin , est la particule initiative de presque 
tous les mots qui marquent convention j tels sont 
les mots DiSi-sENTio , dis-corde , dis-unio , dis^ 
cordance , dis-pute ; dis vient de la même source 
que deux dtto ; il est donc de la nature de 
ce mot de faire naître des expressions auxquelles 
on ajoute Tidde d'une union rompue. Delà le 
nom tues'day que les anglais donnent au Mardi; 
ce mot vient visiblement de tvno deux , et 
* offre le même sens que dissendag , twist-dag , 
jour de contention , de dissention , ou de dispute. 

Mardi se dit , en latin , dies m art j s , jour de 
mars ; quoiqu'on ait beaucoup dénaturé les at— 
tributs de ce Dieu y 11 est cependant facile d aper- 
cevoir que Mars doit avoir été , dans son 
origine , r emblème de F administration de la juS" 



fingstlagb , velut etiam viciais Saxonibus et Belgis dicitar 
dingsdagb , qaod olim illc dies esseï judicialis. Loccenii^s , 
antiquit. sueo-gotb. , cap. 4, 



42 Réi»ublique 

en régie ; Aréopage signifie champ ou colline 
de la justice , et cette dénomination conyenoit 
4 un tribunal qui tenoit ses séances dans cet 
endroit. 

Le territoire d'Athènes , appelle atiique formé 
de Atlandj pays nourricier , éioit concacré & 
l'agriculture. Gérés , selon 4a fable y avpit ap- 
porté Fart de la culture du blé. Outre les fêtes 
éleusiennes en l'honneur de cette déesse » on 
célébroit aussi à Athènes ses thesmophories , 
Jetés des loix , instituées pour faire respecte^ 
lagriculture. 

Hasardons ici une conjecture sur Torigine du 
nom de Mars ^ il est apparent qu'autrefois 
on a fait usage du mot Mart , ou Maert pour 
dénoter un mùustre. Ce qui le fait présumer 
c'est que ce mot avec une terminaison fémi- 
nine est de nos jours encore en plein usage 
pour désigner une Jemme de service ; maert s 
est une fille employée à quelque fonction db- 
mestique , kinder^maerte est une garde d en- 
fans , les mots masculins ont précédé les fémi- 
nins : il est donc apparent que Maert aura été 
en usage pour signifier un ministre ou surveillant, 
et dans ce sens dings-m'aert ^ veut dire ministre 
de la justice. Il ny a pas lieu de s'étonner 
quon ait" abandonné l'acception primitire , lors-, 
que maert sera devenu le titre ou plutôt le nom 
d'un dieu. 



DES Champs Elysée s. 43 
Mercredi , JVoensdag^ 

Les produits de Tagriculture ne fournissent 
pas à tous les besoins de l'homme , il y a d'antres 
objets qu'on ne peut se procurer qu'à l'aide des arts 
et du commerce. C'est pour cette raison que les 
législateurs ont consacré le Mercredi , cinquième 
jour de la semaine , au commerce et aux arts. Son 
nom latin dies Mercurii ^ jour de Mercure , en 
est une preuve ostensible : chacun sait que Mer- 
cure est le dieu du commerce et des arts. 

On fait dériver communément le mot Mer- 
cure de Merx , Mercari , Mercator ; la vérité 
est que Mercure vient du mot merkt , signe. Les 
pièces de monnoie sont des signes , et c'est avec 
celte espèce de signes qu'on fait le négoce j de 
là MERKT, marché. Mercure est proprement com- 
posé de MERKT-uR , temps ou jour de marché ; 
le Mercredi étoit le jour du marché de la semaine^ 
Mais comme dans les premiers âges on ne 
faisoit pas le commerce avec des merks ou 
pièces d'argent , Merkt-dag , ou Merkt-ur n'est 
pas le nom primitif du Mercredi. On l'appelloit 
comme il est encore appelé de nos jours ^ 
Tf^onsdag ou Wœnsdag. L'étjrmologie de ce 
terme a intrigué les écrivons ; la plupart le 
font venir d'un prétendu Dieu Tf^oden , mais 
sans être d'accord sur la nature de cette divi- 
nité payenne. Juste Lipse a été assez heureux 
pour e^ donner le n^ot^ dans ses notes svmc 



/ 



44 RÉPUBLIQUE 

Tacite , ce sayant observe que Wonsdagy ou 
comme il le nomme Wonstdagh , vient du verbe 
wiNNEN , gagner , dont le prc^térit est won , et 
le principe passif wonnen ou gewonncn, 

rPaul Diacre rapporte , dit-il , que les lon- 
j^gobards , qui sont des germains y appellent 
» Mercure woddm» Moi , continue l'auteur , je 
n crois qu'il faut lire wondam ou wonstam , du 
rgain auquel il préside , à lucro cm prœest. La 
>r preuve de cela c*est que nos pères ont nomme 
n Mercredi dies mercurii (i) le jour que nous 
>9 appelions encore Wonstdagh. ' On peut rap- 
peller à lappui de cette opinion tout ce que 
nous avons dit , en plus d'un endroit , sur 
le sens extrêmement ëiendu du verbe win- 
NEN , gagner (2). Il suffira d'ajouter qu'dn en a 
aussi forme le mot winkel , boutique , lieu 
consacré au commerce. 

Jeudi , DoNDERTtAG, 

L'agriculture, le commerce et les arts four- 

(1) Les anglais appellent le Mercredi wednesday : il est 
apparent que leur verbe guet, gagner ^ a été prononcé au- 
trefois WET , WED. Il y a plusieurs mots en anglais dans 
lesquels la lettre w est échangée en eu , témoin en:r*autres 
le mot cnKVLD^ ^ gardes j dont Toriginel est incontestablement 
WARDs ; ainsi wednesday aura du rapport k gain , tout 
comme ITonstdag ou fToensdag, 

Mercurium tnensuram ac pondus , et mercaturae quastum 
repcrisse affirmant. Diod. Sic, lib. VI. cap. XV. pag. 471. 

Quasstus est winste , wonste, 

(a) Voyez tome premier, page ii«. 



, . « srfT. ^ 

•^rr — * 



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J. ^. 



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H ..V --* 






^6 RÉPUBLIQUE 

Toutes ces discussions étymologiques sur les 
noms -des dieux sont certainement bien propres 
à causer de lennui. Elles sont cependant in- 
dispensables pour remonter à l'origine des cho- 
ses. Les combinaisons étymologiques sont une 
espèce de chymîe morale ; si on se donne tant 
de peines pour déterrer les premiers élëmens de 
lliistoire-naturelle par des travaux laborieux et 
souvent dangereux ; pourquoi se refuseroit-on 
â quelques . disseruiiqns arides lorsqu'il s agit de 
découvrir les premiers élémens de l'histoire mo^ 
raie et religieuse. 

Le Jeudi n'étoit pas consacré à Jupiter 
comme auteur et créateur suprême , mais par- 
ticulièrement comme juge suprême : c'étoit k 
Jupiter armé de la foudre , emblème de la 
vengeance céleste. Cette idée est exprimée par 
le sens figuré du nom Donderdagh ; le mot 
Donderdagh composé de donder , tonnerre^ et de 
SAGH jour y signifie jour du tonnerre : donder » 
thonder , thunder , thor , tom'tru , tonnerre , tous 
termes synonymes , provenant de la même source , 
ne sont point , comme quelques-uns pensent, 
des onomatopées. Leur racine est toorn , cour^ 
roux ; Tépouvantable bruit du tonnerre ^ et le 
feu dévorant de la foudre étoient regardés com- 
me des signes de la colère des dieux et les in— 
strumens symboliques de leur justice. Le culte 
du jeudi étoit dirigé de manière à représenter 
la religioa comme le tribunal des mœurs ^ c'est 



D£s Champs Élyséss. 47 

pourquoi dans la célëbradoa des mystères , oq 
donnoit le spectacle magique de la punidon du 
crime après la mort , et des suites effirayantes 
des passious déréglées. 

« Jeudi se dit eu anglais thorsday , jour de Thari 
quant à Tétymologie du nom, il y en a beau* 
coup, dit Ihre , qui croient que thor signifie tan^ 
nerre (i) ^ et que le thor teuton est le même que 
le Jupiter grec , qui excite le tonnerre , baon-- 
TAxos. Nous avons traité de thor k Farticle de 
Thorhout, ville de la Flandre occidentale (a). 

Kien nintéresse plus les mœurs que le ma- 
riage. Une république nest qu'une grande la- 
mille composée de la réunion de familles par- 
ticulières. La bonté d'un tout se compose de 
la bonté des ses parties ; si Fétat politique de- 
mande de la stabilité , Téut conjugal en exige 
de même. L'intérêt des conjoints , l'intérêt des 
enfans et par conséquent celui de la société 
en général commandent que luiiion maritale 
soit sacrée et durable. Si la religion est le lien 
le plus fort des familles associées, c'est donc i 
la religion à sceller du sceau de son autorité 
le nœud du mariage pour le rendre sacré ei 

Ci} Quoê ad norotnis ntioDem tttioet » creduot muiti 
Thor tonitru deootare, tcque tdeo nostnim Th^r expriiD^ 
Jovem tooantem , brontaion. Ihre » verbo Toa. 

A thor adbttc Dics Jovis thorsdagh , et thordôn , /^ 
nitru appellaiionem suam retinuit. Loccenias, antiquic. saeo- 
|oth. , cap. 3. 

<2) Voyez tome premier , page 19^. 



48 Réi'UBLIQUB 

indissoluble. Cette vëritë a é\é vivement àentle 
par les anciens ; par tout la religion s*est em- 
parée de Tëtat conjugal. Pline nous a conservé 
la sanctification religieuse du Gui de chêne qui 
se méloit , dit-il , à toutes les cérémonies du 
culte des Druides. Il est vrai qu'il traite cette 
cérémonie de superstitieuse , et qu'il semble avoir 
pitié de la crédulité et de l'aveuglement du 
peuple. Mais c'est que Pline en ignoroit le mys- 
tère. La sanctification du Gui de chêne étoit 
lembléme de la sanctification du mariage. Cest 
même de cette sainte cérémonie que nous sent 
venus les mots marier , mariage , mari. On eut 
donnera Texplication dans un chapitre particulier. 

Vendredi, Vrvdag. 

Après avoir consacré les six premiers jours â 
des travaux et des devoirs tant religieux que 
civils , les législateurs ont proclamé le septième 
jour libre. On dit libre parce que c'est là le sens 
propre du nom qu'ils lui ont donné j Vryda& , 
nom du Vendredi j signifie mot à mot libre jour. 
On jugeoit convenable d'accorder à l'homme un 
jour de liberté après six jours consécutifs de 
travaux , de peines et d'occupations , tant pour 
le remettre de ses fatigues , que pour rendre la 
vie douce et agréable. Aussi employoit-on ce 
jour de relâche dans l'ivresse des plaisirs. C'étoit 
d'abord un jour de bacchanales. Ou se souvient 
que Circé recommande à Ulysse et à ses com- 



D£S Champs Elysée s. 49 

pagnoDS de passer dans les plaisirs de la table 
le jour qui suivoit la célébra lion des mysière^. 

C'est de->1à que Bacchus , qui faisoit les bon-* 
neurs de ce jour a reçu le surnom de libre / 
les latins l'appellent liber pater. 
T Dans les fèces religieuses du sixième jour on 
bénissait le lien du mariage ) le septième jour 
étoit destiné à la célébration des noces* Sous ce 
rapport Tamour présidoit aussi à ce jour ; c'est 
de-là que le mot vry a donné naissance au 
verbe vryen (i) qui dans Tusage moderne signifie 
Jaire r amour , recberclier une fille en mariage* 

Si on donne aussi le nom de /rayer , vryen, 
à r amour des poissons, c'est que les apôtres de 
l'ancienne loi étoient originairement pécheurs de 
profession. 

C'est par la même raison que le nom prjdag^ 
lorsqu'on a divinisé les noms des jours de la 
semaine , est devenu chez les romains le titre 
symbolique de la déesse de l'amour* 

Le vendredi s'exprime en latin par le mots niES 
Venekis ^/owr consacré à Vénus^ déesse de l'amour* 

Il n'est pas probable que , dans son origine , 
Vénus ait été le nom d'une femme. Us eu latia 
est une terminaison masculine 3 selon le génie 
de cette langue il auroit fallu dire \^ena. Cette 
forme se rapproche de si près de la vérité qu'il 

(i) Vryen, fairt Vamour^ rechercher une fille en ma- 
riage. Halma , dict. 9 hoc verbo. 

m. 4 



50 Rél^UBLIQUB 

ne fatit que Tinterposition de la seule lettre I 
pour nous rendre le mot primitif: ce mot est 
venia , il signifie congé , liberté ; dies veni^e est 
le même que F^rydag , et veut dire mot à mot 
jour de liberté. C'ëtoit un terme consacré dans 
les anciens gymnases pour annoncer les jours 
de vacance qu'on accordoit aux écoliers. 

St. Augustin et d'autres auteurs remarquent 
que la planète Vénus a été nommée autrefois 
Junon, Il est permis d*en conclure que le ven- 
dredi aura priniiiivenieni porté le nom de Junoa 
et que dans les siècles de corruption, on lui 
aura substitué celui de Vénus. Ce qui vient 
dabord à lappui de cette opinion , c'est que 
suivant les traditions» mythologiques Junon pré- 
sidoit aux mariages légitimes , et à la soJemuité 
des noces. Cest des unions avouées par les 
mœurs j et munies du sceau de la religion , 
qu'il s'agissoit le Vendredi , et nullement des 
passions auxquelles préside la déesse de Cy- 
thère. 

Une circonstance qui jette sur ce point beau- 
coup de lumière y c'est la signification du mot 
Junon ; on' s'imagine que le mot Junon est le 
même que Juvans favorable. On a tiré aussi 
Tétymologie de Jupiter, de JuVans pater \ mais ces 
étymologies sont visiblement forcées et ne sont 
d'ailleurs pas assez caractéristiques. L'épi thé te 
Juvans est applicable à toutes les divinités sans 
distinction^ JN^ous avons déjà donné le sens pro- 



c= 3i':c . Ml. 



datii Vf J 






li-ji::». i, L ^ 


■u'ri; 


[. »•. i. y- 




^ - . -- 


fr^i-t 7-.;.. 


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r..-.- -r : -. 



/ 



5ft RÉPUBLIQUE 

ëtoit coniractëe à vie et suivant les loix ; 
trauwe veut dire foi ; TRAuv^ e» , chnner sa foi , 
promettre une fidélité inviolable. On disiiiiguoit 
ainsi une femme légitime , des femmes qu'on ne 
prenoit quà terme , ou en forme de bail ; cel- 
les-ci éioient appelées hœren , mot formé du 
verbe hukek , hoeren ^ prendre à bail , convu- 
CERs^ C'est dans cet esprit quen latin elles sont 
nommées meretrïces , Jeminœ mercede conductœ. 
Hou RIS , nom des nymphes du paradis de Ma« 
homet y qui servent aux délices des bienheureux 
sans engagement fixe , ne viendroit-il pas de la 
même source ? 

Dans la description que Pline nous donne de 
la sanctification du gui de chêne , il décrit les 
sacrifices et les aiimens qui se trouv oient tout 
préparés pour le repas public que l'on donnoit 
aux assistans â la fin de la cérémonie. Sous 
ces rapports la sanctification du mariage , à 
laquelle présidoit Jupiier , et la solemnité des 
noces , i laquelle présidoit Junon , se irouvoient 
comme enchainées Tune à l'autre. Voilà ce qui 
a donné lieu à la fable de la solemnité du ma^ 
riage de Jupiter avec Junon j ce prétendu ma- 
riage entre le roi et la reine du ciel n'est que 
Temblême de tétat conjugal associé à la religion , 
eu en d'autres termes , du lien conjugal érigé en 
sacrement. C'étoit un dogme établi chez les 
ély siens que le ciel avoit interposé son autorité 
pour unir r homme à la femme , afin de rendra 



DES Champs Êltsébs. 53 

l^iir lien indissoluble. Ayant la cWOisatîoa « 
les mariages ressembloient aux amonrs de cette 
espèce d'oiseaux dont le nom est passé en 
proverbe pour dénoter des infidélités conj agar- 
ics ; la fable nous donne en termes formels 
cette comparaison singulière. Jupiter, dît- on , 
s*est rapproché de Junoa sous la forme d*aa 
coucou y mais ajoute-t-on , il l'a épousée ensuite 
légalement. La première partie de la &ble est 
l'image commémorative de l'ancien commerce 
charnel brut , Vautre est l'image de l'union de 
lliomme et de la femme dans l'eut sacré da 
mariage. 

Pour rendre solemnelîes ses noces {tvec Junon , 
Jupiter ordonna à Mercure djr inviter tous les 
dieux, tous les hommes et tous les animaux* 
En disant que Mercure fut chargé d'inviter les 
convives , on veut exprimer par là qu'on ne né-« 
gligeoit pas les ressources du commerce et des 
arts , pour rendre les repas des noces somptueux 
et splendides. Des fêtes , célébrées avec beau- 
coup de pompe , étoient bien propres i impri- 
mer aux unions conjugales un caractère de res- 
pect et de considération. La publicité qui 
résultoit de leur éclat ^ et de la multitude des 
assistans , formoit une preuve publique de ces 
engagemens sacrés ; elle prévenoit les dangers et 
le scandale des mariages irréguliers ou clandestins* 

Il y avoit des hôtels particulièrement consacrés 
à la célébration des ces fêtes. Ils porioieni 



54 RÉPUBLIQUE 

le nom de melle , mot formé du vieux verbe 
MSLLENj marier. On rencontre dans la Belgique, 
en France et en Allemagne plusieurs lieux qui 
en ont conservé le nom. On en parlera à 
lariicle du mariage. 

La solemnité dés repas de noces s'est main- 
tenue longtemps^ elle é toit poussée à un degré 
de luxe si dispendieux que quelquefois l'auto- 
rité s'est trouvée forcée d y n^ettre ordre , en 
bornant le nombre des convives. L'usage en 
a insensiblement diminué , et presque disparu 
depuis que les pères du Concile de Trente ont 
pris le sage parti de proscrire les mariages clan-» 
festins , et d entourer la célébration du mariage 
d^ formalités capables d'en assurer la preuve. 

Junon ne présidoit pas seulement aux ma- "* 
riages et aux noc(3s , mais aussi aux accou-r 
chemens. Junon est l'emblème de la proi^idence. 
Sous ce rapport une de ses attributions étoic 
de veiller à riieureuse propagation de l'espèce 
humaine , c'étoit la déesse de la bienfaisance j 
(i) aussi de toutes les divinités il n'y en avoit 

(O Comme on donnoit k chaque dieu quelque attribut 
particulier , Junon avoit $n partage les royaumes , les em- 
pires et le3 richesses. Ordinairement Jution est peinte et| 
matrone qui a de la majesté- £ile a auprès d'elle uq 
faon^ son oiseau JFavori, et qui ne se trouve jamais avec 
une autre déesse. L^ multitude diîs yeux .d*^un paon, lors^ 
qu'il étale son plumage , esc le symbole de la providence , 
ou de la nature bienfaisante. C'est VJsis des égyptiens. 



DES Champs Elysée s. 55 

point dont le culte fut plus étendu et plus 
spWflinel. 

Les festins^ qui avolent particulièrement lieu 
le Vendredi , ëtoient des repas en commun , 
institués pour faire naître Tamitié , et entretenir 
la paix et la concorde entre les fidèles. C'est 
dans ces banquets fraternels qu*pn répandoit 
les premiers germes de la religion , et qu'on 
int^oduisoit les premiers exercices du culte. Avant 
d'admettre le peuple à table, on lui faisoit 
sentir que les mets étoient un bienfait de la 
providence , quon devoii en reconnoitre Dieu 
pour auteur', qu'en conséquence il falloit 
les lui offrir comme un bommage dû ^ sa 
bouté et à sa puissance ; aussi les prêtres les 
béuissoient , et cette sainte cérémonie finie , 
on se mettoit à table pour manger. Par le 
moyeu de l'offrande les mets passoient dans le 
domaine de Dieu , et devenoient des biens 
sacrés i voilà Forigine des sacrifices] terme formé 
de sacrum facere : nous en traiterons spécia- 
lement. 

Suite du système hebdomadaire : son institution 

regardée comme diçine. 

L'esprit de haute sagesse qui règne dans le 
système hebdomadaire , cette heureuse harmonie 
entre la répartition des sept jours et son appli- 
cation aux grandes institutions sociales , l'indica- 
tion précise de ces sept Jours par le cours ei 



56 RÉPUBLIQUE 

IcH phases d'une planète qui est le satettlte de 
la terre , qui ne tourne qu'autour de la terre j 
et qui semble être faite exprès pour la terre , 
ont fait regarder cette institution comme dictée 
par une inspiration divine ; on s'est persuadé 
que ces admirables accords né pouvoient être 
leiSet du hasard , mais que la providence même 
les avoit ménagés pour le bonheur de Thonime, 
Ce toit une croyance reçue que la création de 
la semaine , qui présente un système du monde 
moral y avoit pour type la création du monde 
physique. Sans avoir besoin pour le prouver de 
recourir à nos livres sacrés , . on n'a qu'à consul- 
ter la cosmogonie des Perses et celle des Etrus- 
ques; l'une et l'autre assurent que le monde a 
été créé en six temps. Les Perses évaluent cha- 
que temps à un mois , et les Toscans à mille 
ans. La Genèse le borne à un jour. Ces préten* 
dues variantes résultent des différens sens qu'on 
H donnés autrefois aux termes année y mois et 
jour, Moyse n''entend certainement pas parler 
de jours solaires , puisqu'il assure que le soleil n'a 
été créé qu'au quatrième jour* Ce qu'il y a d'es- 
sentiel à remarquer, c'est qu'on s'accorde sur le^ 
parties intégrantes de l'univers , qui ont été l'objet 
de la création pendant chacun de ces temps : 
au premier temps Dieu crée le ciel et la terre , 
au second le firmament , au troisième la mer et 
les eaux , au quatrième le soleil ^ la lune et 



DBS Champs É l y s é e s. 57 

les astres , au cinquième les animaux , au sixié-* 
me lliomme et la femme. 

Ensuite , dans la formatioil de la semaine , on 
a pris ces six temps pour des jours solaires. 
Le Sadder , liy.e sacré des Perses , après avoir 
parlé de la distribution du temps en six jours » 
ghahanbar, fait remarquer que cette institution 
est due à Gjemschid , et que Dieu nîëme en a 
montré l'observation (i) au législateur dés Persans. 

i»Le créateur du monde , dit Hyde y a partagé 
»)Son ouvrage en six jours , et s'est reposé au 
n septième , pour manifester aux hommes par son 
»> exemple que sa volonté divine étoit que ce 
I» jour-là fût sanctifié. Dieu, ajoute-t-il , a com« 
If mandé strictement cette observance^ et a me- 
finacé den punir les transgressions par des peines 
I» sévères (2).» Cette loi étoit nécessaire , car telle 
est la nature de l'homme qu'il doit être commandé 
et forcé à faire son propre bien. Les premiers 
législateurs conduisoient le peuple comme un 

(i) Le Sadder chap. 94., après avoir parlé de rinstira- 
tion des six jours . ghahanbar , dit : „ Scito haccc sâx 
„ ghahanbar institut a fuisse à Gjemschid ; borum autem oh* 
„ servationem Deus ostendit Gjmschido,„ Hyde , de relig. 
Persarum, pag. 162. 

(a) 111e autem aotropopathos opns suam divislt in sex 
dies, et tune quievit septimo , nt exemplo esset homioi- 
bus , quos diem septimum. sanctificare voluit , et id stricte 
fracepit , et severam pœnam in delinqoentes irrogandam 
caravit. Hyde, page 167* 



58 République 

médecin conduit son malade ; ils lui prescrivoient 
une rigoureuse diète , ou manière de vivre , qui 
tendoit tant au bonheur de chaque individu, qu'au 
bien-être général de la société. Cest de-là que 
ces instituteurs philanthropes ont été nommés 
Sélîsiens , Heiltge , terme qui , comme on l'a 
vu , signifie médecins (i). 

Il existoit encore une autre raison pour rendre 
la sanctification du septième jour obligatoire ; 
cVioit pour en étendre les doux effets- à toutes 
les clasKses du peuple. On vouloit que ce jour fût 
universellement libre , vry , et observé comme tel, 
tant par les esclaves que par les maîtres. Par cette 
sage mesure , la religion venoit au secours de la 
classe malheureuse : elle protégeait les esclat^es 
contre le despotisme des maîtres , souvent trop 
durs ou trop avides. On peut ^uger du soin que 
ces pieux législateurs prenoient d'inspirer cLes 
sentimens d'humanité et d'amour du prochain , 
par la manière dont on traitoit quelquefois leà 
esclaves. Macrobe rapporte que , pendant les fêtes 
nommées Saturnales , les maîtres sçrv oient les 
esclaves à table ; voilà des époques réputées à 
juste titre comme des siècles d'or. 
. Mais ces sages institutions n'ont point été à 
l'abri de la corruption du temps. Le Vendredi , 
ce jour de liberté consacré au soulagement et 



(O Voyez tome second , page lo. 



D&s Champs Êltsées. 59 

à la récréation du peuple , est dégénéré mse»- 
siblement en jour de licence et de débauche ; 
des orgies et des baccbanales ont succédé aux 
repas fraternels des sacrifices ; la Toluptaeuse 
Vémis a pris la place de la décente et bienfaî* 
santé Junoii, Le mal étoit porté à ua tel point 
que la nouvelle loi , en conservant nnstituUO& 
divine de la semaine , n a pas trouvé de meilleur 
moyen pour y remédier y que de changer Tordre 
des jours , et de déplacer le jour du sabat. Non 
contente de cela , et considérant combien les 
hommes tiennent aux vieilles habitudes , TEglise 
n a pas cru pouvoir mieux atteindre son but qu eu 
frappant le Vendredi d'une espèce d'anaihéme \ 
elle a , comme par forme d'expiation , transformé 
ce jour gras par excellence en' jour maigre ; le 
yendrecU , ce jour de délices et de la bonne chère , 
est devenu , par le nouvel ordre des choses , uu 
jour d'abstinence perpétuelle. 

Du moment que le Vendredi éioît changé en 
jour maigre , il ne convenoit certainement plus à 
un jour de noces. Mais , abstraction faite de cette 
circonstance , on a jette tant de défaveiu: sur le 
Vendredi , quil en est résulté un préjugé singu- 
lier contre ce jour ^ préjugé qui se soutient encore 
par Feflet d*uue tradition sourde , malgré qu ou 
en ait perdu le principe. Dans l'opinion vulgaire , 
le Vendredi est devenu un jour funeste et de 
mauvais augure , même pour les sujets auxquels 
U étoit jadis consacré. G'étoit le jour des noces j 



6o République 

c*ëtoil«Ia fête des esclaves ; on n'en yeut plus ni 
poar les formalités du mariage , ni potir jour 
dentrée au service domestique. 

Avant de finir cet article , arrêtons-nous un mo- 
ment sur Forigine du mot weéi , nom de la semaine. 

SspTiMANA , dont on a forme semaine , veut dire 
sept Jours luni^-solcures ; il est compose de septem , 
sept , et de maka , lune : Hebdomè en grec y 
formé aussi de epta , sept , a la même origine. 
Ces noms , comme on voit , ne présentent qu'un 
sens matériel ; nos pères , qui avoient toujours 
un but moral , lui ont donné le nom de vs eèk. , 
en anglais aussi week , et en flamand commune*- 
ment weke. Ce mot signifie à la lettre éi^eil , il 
dérive du verbe we&ken , éveiller , rét^xiller. Ainsi 
que la révolution entière de la lune s'appelle 
VAENi) , de MAENEN , monêre , comme étant une 
période qui donne avis des devoirs à remplir pen- 
dant son cours j de même on a nommé les phases 
de la lune weék, comme réveillant sans cesse dans 
l'homme le souvenir de ses. devoirs journaliers. 

Les Jours de la Semaine divinisés. 
Noms des Planètes. 

Lorsque l'on considère que les Planètes por- 
tent les mêmes noms que les Jours de la Se- 
maine , et qu'on ignore le secret du système 
hebdomadaire ^ on est d'abord tenté de croire , 
qu'on aura appliqué aux Jours les noms des 
Planètes* Une circonstance qui cependant affoi-* 



Bcs Chax^s £i.Tsrx 



rrttt iûf* , ces* çi* 

dn Jo::r> ea ma î«* i-i^^r: 'i»rî 
placétairr. Le p n w ii ^*T J:»t3- T»r»ne if 
Sature», le srco:.- ce.^ Cl Siuf*^ , le 
le nom de la LxTie m. , ce x e^c t^jc^ 
les Planèscs ««tt r^rr'^-ff* C2fi2» Jt od ? <^*Mi 
peut dose a^KÂr tut mt mi-rf œ cène ciî^jaric ? 
Si le» Plaoeie» i:\ £t pi'^iit Cis^ir^' Iplj» nai^ 
aux Jour» , ii tai^i q'ue crLi«<r aitei^ €u#i«iif- les 
leurs aux P^az-ei^^ 9 ia cic^zf:.rn^ «e ei.ire 
et les autres ne peiu pas eue lj; ;-"& cl 
Faudroît'îl an reste s~êtr»£iier que ûs Li*s.zi«es . 
qui ont voulu e&iironaer le ij»i^ngt t^^ùirm»^ 
daire de touie la i!^a]e>te posfiîî^e, aiex.^ vmjs. 
le faire figurer dans le Pandtéon de la sauve? 
Cette idée nVioit qu'une suite de i'opJiiScv qae 
la SemaiDe est une institutSofl àrrine^ Il éuÂi loat 
naturel de consacrer les b&i&s d'us cvm£^ m 
sublime de Yordrc moral , am: a^en» les plis 
augustes de \ordre physique^ Une cLoie q^ ae 
pré toit â cet iDgénienx projet , avec anlam de 
Justesse que si elle ent été arrangée par la Pra- 
Tidence » c'est que , non-compris le ScleO et la 
Lune y qui faisoient déjà partie de la Semaine, 
on aperçut que le nombre restant des Planètes 
étoit égal au nombre restant des Jours de la 
Semaine. Cette heureuse combinaison ne permit 
plus -de balancer; on érigea les Planètes en re- 
présentans des Jours hebdomadaires , en leur 
donnant le même nom qu'à ces Jours. Mais les 
instituteurs ne se sont pas assujettis k une imî- 



62 RÉPUBLIQUE 

talion servile ; ils ont voulu motiver leurs pro» 
cëd^s. Faute de trouver dans la nature des autre» 
cinq planètes des propriétés analogues aux objets 
indiqués par les jours , comme dans celle du 
soleil et de la lune , on s'est attaché à des 
accessoires. On a cherché de l'analogie dans la 
position f dans la course y et dans la couleur de ces 
astres. Voici la marche de cette opération. 

Saturne', Samedi^ 

On a donné à la planète la plus éloignée le nom 
de Saturne : cette application est heureuse sou» 
tous les rapports. Saturne est à la tête du système 
planétaire , comme le Samedi est h la tète de 
la semaine , et Tagriculture à la tête des insti- 
tutions sociales. Quelques-uns ont justement pris 
la couleur blanchâtre de cette étoile pour Tem- 
bléme de la candeur des cultivateurs. Sa course 
lente répond à la marche lente de la végétation 
et de la croissance des fruits terrestres. Le nombre 
de trente années que dure sa révolution compose 
le siècle des Gaulois , et donne la mesure d'i/zie 
génération. Saturne , après cette course de trente 
ans , revient au signe du Taureau , et on célèbre 
son retour par des fêtes séculaires. On a choisi 
Vâge de ce retour pour peindre Saturne ; on le 
représente toujours comme un vieillard jubilaire , 
qui a achevé Son cours d'agriculture. 

Mars , Mardi, 

La raison qui a fait prendre la troisième planète 



DES Chahps Êlts£es« 63 

( Mars ) ponr représenter la Justice , c'est sa cou- 
leur rougeâlre. Le rouge , coulenr de sang^ a été 
regardé de lout temps comme la couleur emblé- 
matique de la Justice. C'est dans cet esprit que 
le parlement de Paris, après la fin des racances, 
faisoit au mois d'Octobre Fouverture de son nou- 
veau cours par la célébration d*une messe solem^ 
nelle , à laquelle les membres assisioient en robes 
rouges. Celte messe , par ses rapports avec leier- 
cicé de la justice , fut nommée messe rouge. Le 
tribunal de cassation a imité ce pieux exemple j 
il reprend aussi en automne ses fonctions judiciaires 
sotis la protection du Juge suprême y et assiste à 
une grande messe en costume rouge. 

Peiit-ëtre aussi , en faisant choix de la troisième 
planète ^ a-t-on eii égard à la durée de sa coursé. 
La révolution de Mars est moyenne entre lés 
révolutions de Saturne et Jupiter d'une part^ et 
de Vénus et Mercure de lauire. Comme elle n'est 
ni lente , ni vive , elle semble assez répondre i 
celle qu'exige l'administration de la justice , où 
trop de précipitation , ou trop de lenteur sont 
également dangereuses. C'est bien particulièrement 
dans les fonctions judiciaires qu'il itnporte de 
prendre pour règle la maxime festina lente. Mars 
achève sa course en ^deux ans ; on accordoit 
dans lancien régime , à la partie qui avoit perdu 
son procès en dernier ressort , le terme de deux 
ans pour en réclamer la révision. 



64 RÉPUBLIQUE 

Mercure^ Mercredi, 

La planète qui met le plus de cëlérUë dans 
sa marche est celle qui se trouve le plus près du 
soleil : elle fait son tour dans lespace de sept 
mois. Elle ëtoit donc la plus propre à servir d em-> 
blême au commerce. Les opérations commerciales 
demandent de la célérité. En conséquence on a 
donné à cette planète le nom de Mercure ^ on 
peint ce Dieu avec un pétase ou bonnet de voya- 
geur , comme étant le voyageur par excellence. 
Voyager et commercer étoient jadis la même chose : 
l'objet des voyages étoit le négoce j et pour preuve 
que c'étoit ainsi que les anciens lentendoient , 
c'est que le pétase de Mercure étoit peint avec 
des allés ; on n'a pas besoin d'ailes lorsqu'on ne 
voyage pas pour afiaires. 

Jupiter , Jeudi. 

Pline le naturaliste rapporte comme une 
Térité reconnue que la foudre qui tombe . sur 
la terre se forme principalement dans la région 
de la planète Jupiter ; ne cherchons point 
ailleurs la raison qui a fait consacrer à cette 
étoile le Jeudi , jour du Tonherre , Donderdag. 
H est vrai que , selon Pline , on en a tiré 
une autre conséquence ; on a cru que c'étoit 
de*là que naissoit la fable qui fait Jupiter lan«- 

cer des foudres (i). Mais c'est parce qu'on igno- 

— I ■ ■ ■ ■ ■ , Il II ■ ■ ■ 

(i) C'est un fait ignoré du plus grand nombre , mais dont 



DES Champs ÊlysÉbs^ 6$ 
roît la Dstare de Jupiter : ce dieu arme de la 
foudre est l'emblème de la Tengeance céleste. 

Vàitvs , Fendre^. 

La plauôie dont il noua reste 1 parler ac- 
compagne toujours le soleil ; elle dcTaoce cet 
astre le matin et semble hâter l'arriTée du jour; 
le soir elle suit cet astre et semble prolonger le 
jour (i) } C'étoit de ces momens , <pù précédent 
ou suivent les beures des uavaux , que lea 
jeunes gens de la campagne profitoieut ponr 
ae voir , et pour préparer les nœud* que 
Itymen rendoii sacrés et solemnels dans lea 
fêtes du Vendredi. Il étoit donc bien naturel 
de consacrer ce jour i l'étoile qui préside i 
ces heures do berger, f^éaus dont le uom a 
été donntf i cette planète , et qui a prévalu 
sur celui de Junon , est eucore distinguée dau 

r^lite un siviDs «*e»t scquli II cetiitude par reximcD tidda 
du ciel , que lei feux qni , en tombaoE lur 1* terre , loot 
aomniéi fondre* , provieBoem dei trob tstres fupdrie.in , 
Samrae, Jupiter et Man, nuis SDTtojt de cebi d'enir'euK 
qui occupe le poite du mil.ea. . . . Bc c'eM ilod que Juphcr 
a icqui* IVpicEitte de ftudrajént. Ideoqne dtciuD jovem foU 
mina jicutiri. Triduct. de Plioe , Uv. a, cbip. ao. 

(i) Ante mitatiDum ezorien* Lucifirl DomeD KCipir, 
ut vA altir , diem miturani ; contrit ab occiiu refalftnt 
DDacnpiinr veiper , ut proro{aa* Incan , vicanqua luaa 
reddeoa. Pltn. . lib. a. cip. S. 

m. s 



à 



66 RÉPUBLIQUE 

Jes poë$ie$ pastorales par le titre S! étoile du 
berger. Bemarquon» que Yéiius est la plus 
brillante de toutes les ëioiles ; Teclat augmente 

la pompe et la magnificence des féies (i). 

• 

Conclusion de nos réflexions sur la semaine» 

Maintenant que le voile , qui couvroît le sys- 
tème hebdomadaire y est levé, on voit se vé- 
rifier à la lettre toutes les idées que nous 
avons données sur la nature de la Mythologie. 
Les dieux , que les uns croyoient avoir été des 
personnages vivans et que d'autres vouloient fairq 
passer pour des emblèmes physiques , ne sont , 
conformément à l'opinion du philosophe Per- 
cée y que des clwses utiles et salutaires mêmes (2)» 
Or comme ces objets d utilité étoient les in- 
stitutions fondamentales de Tordre social , qui 
sembloient naître graduellement les unes des 
autres , on les a personnifiés et divinisés comme 



(1) Suus quidem ( Planecis ) cuique color est. Saturoo 
candidus , Jovi clarus , Marti igoeus , Lucifero candens , 
Vesperi refulgens , Mercurio radians. Plin. , iib. 2. cap. 18. 

Ainsi Saturne candidus \ les laboureurs sont des gens caa* 
dides; ]\i^ntt cîarus ^ il lance V éclair \ Mars igneus ^ id est 
rubicundus, c'est la couKur du sang qu*on répand à It 
guerre , c*est la couleur de la justice ; Vénus candens le 
Qiatin et refulgens le soir , c'est pour éclairer Theure du 
berger ; Mercure radians , ce sont les arts , les sciences et 
te commerce qui font briller Tbomme et les nations. 

(2) Voyez tome premier page 8* 



I 



DES CuAif^fl Élysêes. €f 

8*lls lie fbrmoient âaas leur ensenible qu'nn^ 
seule famille partagée en plusieurs génëraiions. 
f Agriculture éiaut à la tête des iusiilntions » 
Saiurae , qui eu eift reniblëine » fut regarda 
toiniue la tige de cet arbre génëalogique. 
Jupiter considère corntne rembleme d'une de 
ces institutions ^ le cutêe religieux » passoit pour 
être le fils de Satui-ne : Mais cela n'empèclioit 
pas que , coasiddré aussi comme chef de la re^ 
tigion, comnje être suprême , il ne fut appeM 
le père des Dieux et des hommes* C'est soui 
tes différens rapports que les deux natures 
symboliques de Jupiter , qui sembloieut se con« 
tredire , se trouvent eu harmonie. 

On aperçoit aussi SiO^a quel rapport &farf 
fut appelé le fiU de Jupiter ; oa regardoic 
la justice humaine comme une émanatioa de U 
justice iUvine. 

Jupiter ^ dit-on , régna 120 ans ; 120 ans font 
qu.9ti*e générations à raison de 3o mm pottr 
chacune. Tout porte à croire qu'on a vo-ila 
faire entendre par cette ËEible que la fasfjîile 
Céleste a eu quatre générations. Uraruis e>l la 
première , Saturne la seconde ; Jupiter la 
troisième , les enfans de Jupiter, les héros com- 
posent la quatrième ; c eu à cette ^â-aubtioa 
généalogique que »e borne le tableau de U 
sphère céleste (i). 



(O C'est de cène quatrième génération que pcr!e IVziïuàt 



é 

\ 



tft RiPUBLfQUB 

En conflidërant mûrement la haute sagesse qui 
a prësidë à la confection du système hebdo*- 
madaire , à det esprit de sollicitude paternelle 
pour le bonheur de lliomnie qui a commandé 
)e jour de repos » on ne s*étonne pas que cette 
institution soit passée chez >tous les peuples po- 
licés de la terre , qu elle ait été accueillie par- 
tout avec enthousiasme , qu on Tait chaulée et 
célébrée de différentes manières , comme un 
présent de la divinité. Flave Josephe , qui a 
écrit sous Titus et Vespasien » assure que de 
son temps le septième jour de la semaine étoit 
par-tout respecté et observé comme un jour 
de Sabat. 

Passons à la division du temps en mois , on 
y reconnoitra le même esprit de sagesse et de 
philantropie qui a présidé à lorganisation de 
la semaine. 



dans son poëme dei nravau;cet dei joars» vers 156. et siiiv. 
49 Scd pôstqutm et boc g^us terra operuH rursiim alind 
9 quanum in terra mttltorum >lumoa. Jupiter Satumius fe« 
ip cic justius et melius vtrorum beroum divioHin genea qui 
^ vocantor semidei , prhr atate per tmmeosam terrain. . . , 
19 Itft autem seorsum ab bominibus vitam et sedem tribuens 
f, Jupiter Satumius coostitutt eos ad fines ferra procùt ab 
t» immortalibus • Satumus horum rex est ; et'ii quidem habi* 
,, tant securum animuni babentes in bcatorum insulis juxtà 
n o<!eaoum profundum felices heroes. 



Dns Chabifs Elysée s. 
Ze Zodiaque , étfFnologie du moi» 

Le Zodiaque est la règle da temps pour la 
▼ie sociale durant la courste annoelle du soloL 
Examinons d'abord le sens do mot, il m 
manquera pas de nous donner des lumières sur 
la nature de la chose ; tons les mois techni* 
ques de la république des atlantes sont des 
définitions. 

Les astronomes font dériver conramnément le 
mot Zodiaque de Zo<m , qui en grec signifie 
animcd par la raison qne les doose signes da 
zodiaque sont autant dlmages de diflBérens ani* 
maux. Mais dans lliypothése même qne Z4> , 
première syllabf de zodiaque seroit formé de 
zoon, animal^ à quelle fin est-il soiri de cette 
longue terminaison diaque , qui compose les 
trois quarts du mot ? que Tent dire ici diaque ? 
c'est de quoi Ton ne s'embarrasse pas. Quelques* 
uns cependant , qui sentent cette difliculté » 
préfèrent de faire venir le mot sodiaqne de 
zoDioN , petit animal , au pluriel zodia } mais 
si cette explication se rapproche plus de le 
forme du mot, elle s'éloigne davantage du bon 
sens ; un bélier^ un taureau , un lion , sontr 
ils de petiis animaux 7 

La première syllabe de zodiaque ne vient pas 
de zooir , animal , mais de zoÉ , vie t diaquo 
présente ici le même sens qu'il a dans ThiérsT* 
chie de l'église } didim en fUmsnd , diofionoê eo 



70 RÉPUBLIQUE 

grec , diacre eu français signifient jmmhtre (i). 
de sorte que zodiaque dans la véritable vaieui: 
du terme veut dire ministre ou régulateur de Ic^ 
vie. Cette définition exprime parfaitement S2| 
nature ; le zodiaque est instiitié pour être la 
règle de la vie sociale. 

On connoit les signes du zodiaque , ils sont 
consignés dans ces deux vers latins. 

Sunt Aries, Taqrus, Gemini, Cancer, Léo, Virgo, 
Libr^ique» Scoipius, Arcicenens, Câper» Ampbora, Pisces. 

Le Beliër, le Taureau, les Gémeaux, FEcre- 
visse , le Lion , la Vierge , la Balance , le 
Scorpion , le Sagittaire , le Capricorne , le Ver- 
seau et les Poissons. 

C'est dans cet ordre qu'on range ordinaire- 
ment les signes du zodiaque. On met à la tête 
le Bélier , en lui donnant le titre de dux grcgis, 
chef du troupeau» Mais ce n'est pas dans le 
même ordre que les signes ont été rangés dans 
leur origine. Les anciens avoient plusieurs années; 
Tannée civile qui commençoit à laiilomne , 
Vannée naturelle qui commençoit au printemps , 
lune et l'autre toujours au temps q?ie le soleil 



■•"•■* 

V 



CO Les anciens hébreux appeloient le soleil s^iemcsh , 
mîmstcr ^ qaasi tptius orbis mhiister vel famulus officiosus. 
tîyde, page 105. 

Le Zodiaque foveii sur la course du sMeil ^ est le mi- 
listre dîi glc^e.. 




brOte m , 

L'nwée I 

par U rasoa ^ae i 

naissance aux i 

étoit mesBrér i 

aauuc darmm Ttâ^^r n£ ac^anks e 

et elle trniUe i nuirjT i 

Les I^kImc^tb , ^nl j 

«vf, KWt inmc psrûc 

commeitoe k Uvcsil ^ la cu hnj * : e: c »c «aos 

ce rwppoit qalb otn 43t<iiaé m 1 annrr amiv jp 

oom de Jear qm «Irn âe mntstim. Ct:£ âaac 

cet ordre que moiu aHoi» pafcoicv es ^çiL— 

quer les âgnes du z»âi*^^e. 

£ji Saigner. 

La Tierce céleste qm porte Ttpl , im:.'-^ 
signe du zodiaque , ricrît comme tivat *~-:^s 
biectât le voir , l'eml'lraie de la çrzaâe fne 
de la moUson, qui coanHUKiU l'anaée açnolJe. 
La saison de* Ubonr* et de» «eauilJes mai»- 
soit au signe de la balanœ ■ poor appeW les 
cultivateurs à reprendre leurs traraux on n'aroit 
pas besoin de signe parûcolier ; le bkk herfst , 
nom de l'automne, sîgnifi«ai temps de labour, 

(tj Ils avoiem encore one txait taate ; ceilc-^i co*> 
mençoit sa tolsiice dliyver; If jour on pintdt b non de 
ce lohiice tioic appelée MoMLAXiCffT C")» >«i'-*2r«. Sc>> 
Itger , de emend. cemp. 

C') Vorri piEB 68. da tome >ecoad de cet oomce. 



/ 



Jk 



fi République 

étolt an arertissement suffisant. Mais une chost 



esseniiellement nécessaire , c'étoil de montre^ 
au cultivateur un garant de sa propriété , et 
dune récolte paisible des fruits de ses frab et 
de ses travaux. Cette garantie étoit Tactioa 
de la justice , ainsi qu'on vient de l'établir 
dans la distribution des jours de la semaine. 
Il ne faut que cette réflexion pour reconnoltre 
à Tins tant la nature et le but du signe dont nous 
parlons. La balance a passé de tout temps 
pour le symbole de la justice , le devoir d'un 
juge est de pmer la validité des causes » comme 
on pesé les objets matériels dans une balance. 
AJDi»i par ce signe on annonçoit l'activité des 
tribunaux et l'empire de la justice. Le cours 
de la justice s'ouvroit simultanément avec le 
cours de l'agriculture. Qn plaçoit le glaive de 
mars ou de la justice , à côté de la charrue 
et de la faulx de Saturne. Et c'est pour cette 
raison que Saturne avoit son exaltation dans le 
signe de la balance. Cet usage né avec la ci- 
vilisation de nos pères , s'est perpétué jusqu'à 
nos jours ; on voit par-tout les juges , après 
avoir joui dun repos nécessaire durant lia 
dernière saison de l'été , reprendre leurs fonc- 
tions aux premiers jours de l'automne. 

Quoique ce soit une vérité connue de tout 
le monde que la balance est l'emblème de la 
justice y cependant , comme dans la profonde 
ignorance où l'on est tombé sur la nature du 



DES Champs ÊltsAks» 73 




|iAt aYoir ^pelq^e 1; 
de la jiiftiice « os 
Fëut dtt ôA CoH 
f équinoiie , on s'est 
Tëgalké des joas ci 
lëqamoie^ cette 

Une ammsiaace qui 
c'est qaû 11 j a pas de 
l'ëqninaixe da priaie^ps. Le 
n'offine rien tf analogw i «ae 
nuits et les jouis. S'il étoit emai daas le 
des lëgislateins de signaler TéifBmawt de 
tomne qael aoroit pa être leor maoûi de 
gliger celui dn printemps ? nne parriHe SKêtrmee 
auroit marqué ime incohéreiioe dans leor on- 
TTsge; et arec de pareils dëfiuits le so£aqne 
n auroit point passé à Immortalité. 

Mais une raison directe , qui uju c k e la dtf* 
ficulté d'une manière sensible, c'est qu'il ré* 
pngne au sens commtm de dérigner l'équiMRie 
par la figure d'une balance. Il est de principe 
que l'objet ^figurant doit aToir ime sorte d'ana- 
logie , soit morale, soit pbjsique aTCc l'objet 
figuré ; mais comment indiquer réalité des jours 
et des nuits par limage d'une balance ? la balance 
est im instrument pour peser ; la durée dn temps, 
la longueur des jours ne se peMent pas » on les 
mesure. La destination du juge au contraire est 
do peser moralement, au poids de b loi et 



74 République 

de hi saine raison , les moyens ^ les prétentions 
les droits » les torts des parties con tendantes 
qui se présentent à son tribunal. Un astronome 
pese-t-il la longueur des jours et des nuits pour 
constater leur égalité ? il les mesure sirr la course 
dtt soleil. La balance en fait d'allégorie nesl 
pas plus propre à désigner la longueur , Téga- 
lité ou Finégalité des jours et des nuits , que 
finstrument de mesure , nommé aune y n'est 
propre à déterminer l'égalité ou l'inégalité de la 
pesanteur des corps. S'il eût été question de 
signaler les équinoxes , il ne manquoit pas de 
symboles propres j une sphère par exemple 
moitié noire ^ moitié blanche auroit parfaitement 
rempli ce but. 

La propriété symbolique de ' la balance a été 
reconnue par les astrologues. Dans leur science 
généihliaque la balance passe pour X emblème 
de la justice ; ils tirent un heureux horoscope 
en faveur de ceux qui naissent sous ce signe ; 
c'est dans leurs principes le pronostic d'un ca- 
ractère droit et juste. 

Du Scorpion. 

Pour bien comprendre le but de ce signe , 
ainsi que celui du sagittaire , il faut se re- 
porter en idée dans des siècles reculés où , avant 
Tâge de là èivilisation et les progrès de la 
culture > la terre prësentoii par-tout , ei nommé- 
ment datis nos climaU , de vastes déserts et 



DES C n A BI V S É L Y S É E S. 75 
d'immensps forets , repaires d'animanz nuisibles. 
Oa rencontroii sur tous ses pas des reptiles 
venimeux , ou des bétes féroces , sans parler 
pour le inomeat des bêles sauvages , dout ou 
traitera à l'article suivant. On est effrayé aa 
récit de cette innombrable quantité de serpens 
qui anciennement infestoient toute l'étendue des 
gaules. Eu Egypte , pour se garantir contre 
ces reptiles , les ouvriers ne travailloieni que 
cbaussés avec des bottes , oci-eati. Tout le monde 
a entendu parler des gros serpens , et surtout 
de ces serpens à sonnettes, qui rendent si dan- 
gereux les cantons incuUes de l'Amérique. Oq 
peut juger de-là du triste état , auquel sous ce 
rapport seul , l'bonime étoit réduit avant l'épo- 
que des réunions civiles. Chaque individu étoit 
en guerre perpéinelle contre ces animaui fu- 
nestes. Mais que pouvoit l'habitant isolé contre 
cette multitude d'ennemis ? sans cesse il devoit 
sentir l'impuissance de ses efforts , et la néces- 
sité de s'allier avec ses semblables pour oppo- 
ser une résistance mutuelle à ces destructeurs 
du genre humain. Ce sentiment , n'en doutons 
pas , a grandement înÛué sur la détermination 
de former des associations politiques. Il devoit 
Damrellemeut entrer dans le plan des hommes 
de faire cause commune , pour attaquer dans 
des temps donnés , avec des forces réunies les 
animaux nuisibles. 
L'époqub la plus convenable pour employer 




76 RiPUBLiQUE 

tes mesures ëtoît les derniers mois de Tàutomne. 
Cette saison , quoique spécialement destinée à 
la culture des terres , laiâsoit aux cultivateurs 
des intervalles suffisans pour s occuper de ces 
soins. Voilà le vrai but du signe du scorpion ; 
limage d'un serpent servoit de cri de rallie- 
ment pour marcher à la destruction des rep- 
tiles venimeux. Le temps qui répond à ce 
signe étoit sagement combiné ; c'est au milieu 
de l'automne que les serpens deviennent comme 
engourdis , et sont le moins à craindre. 

Du Sagittaire. 

La chasse que Ion faisoit aux bétes féroces 
succédoit à la guerre des serpens : elle étoit an- 
noncée par le signe du sagittaire qui présente 
la figure d un chasseur. De tout temps l'homme 
eût des ennemis déclarés dans les animaux 

■ 

carnassiers ; il a été forcé de les combattre 
même avant Finvention des armes , témoin le 
combat d'Hercule contre le lion de Némée. 
Selon Diodore de Sicile, la classe des cultiva- 
teurs en Egypte étoit chargée de la destruction 
des animaux nuisibles. 

La chasse dans les temps anciens étoit le plus 
sûr chemin de la gloire et des honneurs (i). 



f O Ferarum veoflciones militise rudimentam et praeludîtrai ; 
Cynis» Mithridatet et pleriqoe btrQts it^ insthati. Bellum 



DES Chabips Êltjs££8. yj 

Les bomines courageux et adroiu qui excelloient 
dans cet art et qui emplojoieot leurs forces 
et leurs talens à purger la terre des monstres , 
attîroient Tadmiration et la reconnoissance des 
peuples. Le premier mortel que les livres 
sacrés nous peignent comme un hëros étoît un 
chasseur^ c'est JVemrod , qualifié de grand chas- 
seur devant le seigneur (i), il passe pour être 
le fondateur de lEmpire de Babylone. 

On peut se rappeller ici la belle descriptioa 
qu'Homère nous donne du baudrier d'Hercule (2) ; 
on y avoit peints difTerens animaux féroces , 
comme autant de trophées de ses utiles et bril- 
lans exploits. Dans ce tableau l'ours se trouvoit 
à la tête , par la raison que c'éioient sur-tout 
les ours qui infestoient le climat du nord , tt 
qui étoient le principal objet de la chasse: 
cela est si vrai qt^e du mot béer , ber « on « 
formé celui de brrsarii , chasseurs. C'est ainsi 
qu'on appeloit les chasseurs des rois des Francs , 

à belluis. Stetnmttt nobiliam ursi « tigres « leoncs , vcnttio 
car olim maxime necessarit. Venatio NimndQ gradus ad 
iDonarcbiam. Bocchart,. p. 925. 

Le même aoceur observe que le nom de Nimrod se rend 
en hébreu par le mot gibbor, qui a beaucoup de ressemblance 
avec le mot gibier. 

(i) Et erat robustus venator coram domino. Genesis» cap. 
X. f. 9. 

Cs) Voyez tome second , page 56. 



80 REPUBLIQUE 

on 86 râllîoit » oo faisoit des traques , on les atta- 
quoit et les poursuivoit au grand bruit des cors , 
des trompes ou d autres instrumens ; par ces 
moyens on les eficajoit , on les faisoit fair p 
on les éloignoit des villes et des lieux habites ; 
c'est ce qui s'appelle en tei^me propre chasser, 
jaegén , katsen. Lorsqu'ensuite on est devenu 
assez fort pour s'en dëEùre entièrement, on 
Sie s'est plus borné 4 nne simple battue , ou 
leur a fait une guerre meurtrière j mais le 
terme chasse consacré par l'institution est de-* 
meure intact. 

Du Capricorne^- 

Lorsque le soleil entre dans le Cancer , il 
commence à s'éloigner de nos climats ; il prend 
aa course vers le midi.» descend toujours pen- 
dant six mois comme s'il alloit nous quitter 
pour jamais; mais enfin ayant parcouru le 
dernier degré du sagittaire , il s'arrête , fiût une 
pause, remonte au ciel , revient visiter nos 
climats pour y répandre les effets de sa salutaire 
influence. C'est cette bonne noiwelle qui est an-» 
noncée par le signe du Capricorne. De même 
qu'une chèvre, en broutant l'herbe sur des mon- 
tagnes , va toujours en montant et franchit les 
lieux les plus élevés , le soleil , arrivé au point 
du Capricorne , remonte au haut du ciel et con- 
tinue une marche ascendante jusqu'à son retour 
àu signe du Cancer ; c'est çeue analogie qui a 



DES CHAMt>s Elysée S. 8i 

Sûggëré ridée de designer ce phëaomèae céleste 
par la figure d'un bouc ^ ou d'une chèvre. 

Ainsi le Capricorne est un signe astronomiquo 
qui marque le retour du soleil. Le signe du Cancer 
qui annonce le départ de cet astre y est , sous ce 
rapport , aussi astronomique , comme nous le ver- 
rons plus bas. La nature de ces deux signes a ëtë 
reconnue par la plupart des écrivains j Macrobe 
la développée d une manière satisfaisante dans 
son commentaire sur lé sotige de Scipion. 

Dans la sphère indienne ce signe est composé 
de deux animaux ^ d'un bouc et d'un poisson , 
quelquefois d'un bouc seul à queue de poisson ; 
le poisson a pour objet d'indiquer la saison de 
la pèche d'hiver. Dans nos sphères le dauphin 
céleste , emblème de la pèche ^ remplit la même 
fonction. Il annonce aussi l'ouverture de la 
pèche par son lever , qui coïncide avec celui 
du capricorne. En traitant du cancer nous ver- 
rons que ce signe ^ outre sa qualité astrono- 
mique y A aussi des rapports, avec la pèche ; il 
. annonce l'ouverture de celle de l'é/ë. Ainsi en 
hiver la chasse aux bètes féroces est suivie im- 
médiatement de la pèche. 

Le Capricorne commence la saison d'hiver; 
cette saison étoit annoncée comme toutes les 
autres par des fêtes particulières. Nous avons 
déjà observé que Kersmisse , Noël , en rappelle 
lorigine. C'est le temps do la plus longue nuit, 

m. 6 



$2 RÉPUBLIQUE 

a^^elée MoEDBR'^NjiCBT f Nuit- Mère (t).VXle est 
dans nos climats de la même durée que dans la ^ 
patrie des premiers prêtres chaldéens, g est-à-dire, 
pour nous servir des termes du Zend-avesta t 
égale aux deux plus courtes nuits d'été. C'étoil 
durant cette nuit qu'on cëlébroit les mystères 
auxquels Ulysse a assisté , et où les initiés 
subissoient une espèce de mort civile et repre- 
noient une nouvelle vie. 

Du yerseau. 

Le signe du Verseau répond au milieu de 
l'hiver; la nature dans cette triste saison est 
comme morte. Lliomme après avoir enduré l6 
froid de l'automne et celui du premier mois dé 
l'hiver^ dierclie les moyens de ranimer son sang 
glacé : les législateurs en ont senti le besoin eux- 
mêmes j ils ont bien jugé qu'il coqvènoit d*user 
d'une certaine indulgence dans des temps si dif- 
ficiles» En conséquence ils ont accordé au peu- 
ple des jours de récréatiohs. Ils lui ont permis 
de se rassembler et de se ditertir dans dies ban- 
quets fraternels j c'est ce qui est indiqué par le 
signe du Verseau. Ce signe représente iin homme 
qui tient une cruche {amphora) inclinée comme 
s'il versoit à boire. 

Pour preuve d'abord que les anciens Font 
Ainsi compris , c''est qu'on a donné à l'homme 

0) Voyez tome second » p. 68. 



/ 



DBS Champs S lycées. ^ 

fpjd lieot le va&ie » le nom de Qai^metk ; pfi 
sait que .G^ayme^e est ïéchanson du ciel i ei 
qull versoit k boire ^i^ dîçuL^. On e9tepd pat 
ces fables les fêtes du peuple de dieu i ou de^ 
hommes justes die la Bép\^bUque EljsieQ;ne. 

Une autre preuve se tire du mot HORiruirQ 
cpie r<m continue de donner au mois ^ui répond à 
ce sîçi^ j IVtymologie de ce mot a li^aucoup 
enerçfé le génie des glossateurs. ELejsler » dans 
ses antiquités germaniques , en a sai^ ht yéti^ 
table sens- Il remarque que ho&vitiic rient de 
HoRNE I Corne \ ce mois a été ainsi nommé « 
parce qu'il étoit consacré aux bacdiandes : les 
Cornes étoient anciennemeot les rases qui ser^ 
Toient pour boire. L'auteur après avoir bien dév 
veloppé SP.U opinion , înyoqye à l'appui plusieurs 
tableaux contenant nombiH^ de figures de cettft 
espièce , qui comme instnunens emUématiq^aa 
iLVoient des rappo^u au mois horhvsc. 

' il n'est pas difficile de reconnoitre dans cetts 
ancienne institution la source de notre carnaval ^ 
qui continue d'être en Togue dans le signe dtiL 
ferseau chez la plupart des peuples de rEnrope* 
Ceux qui se sont le plus distingués dans ces 
divertissemens sont les f^énitiens originaires , 
comme on sait, des bords de la manche» et 
colons des premiers phéniciens (i)« Qtt a va 



(0 Voyez toiae S^cmiçr^,^. ^j^. 



tm 



N 



S4 RÉPUBLIQUE 

que c'est ce peuple qui a établi Tusage de sts 
ancêtres d'épouser hebét ou la mer (i). 

Ceux qui ont envisagé les signes du Zodia-^ 
que comme météorologiques ont pris le Verseau 
pour le symbole de la pluie; mais dans ce sys- 
tème même l'image du verseau , auroii été mal 
appliquée ; le mois moyen de l'hiver auquel il 
répcmd , n'est nullement remarquable, ni parti* 
culiérement distingué par une abondance de pluies ; 
c'eut été plutôt le mois d'Octobre (2) auquel il 
auroit pu convenir d'appliquer le signe du Ver- 
seau. 

. D'autres qui ont voulu chercher l'origine du 
Zochaque en Egypte , ont regardé le Verseau 
céleste comme l'emblème du débordement du 
Ni\. Mais outre que, pour pouvoir faire applica^ 
tion du Verseau sous ces rapports, il a fallu ren-* 
ferser l'ordre total des signes , et placer la Ba-» 
lance à Téquinoxe du printemps , on ne conçoit pas 
comment çn apu attribuer de pareilles conceptions 
aux premiers instituteurs qu'on nous représente 
comme si sages. Un vase incliné , tel que celui 
du Verseau, pourroit figurer le cours d'un fleuve 
pu plutôt d'une cascade , mais nullement un dé- 

Cl) Voyez tome premier» pages 230. et 231. 
(2) Le mois d*Octobre étoit nommé Brumaire dans le 
calendrier de la répubhque française ; le nom de Pluviôse lui 

coDvengU .davantage. .. 

Le calendrier grégorien a repara avec le premier Janvier 
i8o5» qui répondoit au 11 Nivôse an xiv. 



nss Champs Elysée s. 85 
bordement ; l'eau qoi déborde monts , et oe 
descend pas. 

Des Poissons. 

Si une sage police permet d'adoucie les rigueurs 
des saisons par des înterralles de récréaûons et 
d'amusemeas , elle n'ordonne pas moins de cir- 
conscrire le temps de ces réjouissances souvent 
dangeceusies , et d'y mettre un terme qu'on ne 
puisse dépasser. INos législateurs ont fait plus ; 
ils ne les ont pas seulement bornées à l'espace 
du signe du Yerseau ; mais de peur qu'elles 
n'eussent quelquef<MS opéré sur la ph/sique des 
individus des effets qiû , sans précautions , pou- 
voieot devenir funestes , ils ont fait succéder aux 
jours de ces bruyantes fêtes et des festins recber- 
cbés , des jours de calme , d'abstinence , d'ezpia- - 
lions , et ont pour ainsi dire mis le peuple au 
régime et à la diète ; c'est ce qui , en style em- 
blématique , est admirablenteiit exprimé par le 
signe des Poissons. Le poisson est, sous plusieurs 
rapports , un vrai symbole de la frugalité et de 
la puretéj point d'animal plus sobre qu'un poisson, 
il ne vit que d'eau ; point de chair mi»ns subs- 
tantielle que celle de poisson : elle n'est produite 
que par l'e^u; point d'animal plus pur, il habite 
l'eau , il se baigne 1 il se puriSe sans cesse. Se 
nourrir de poisson est passé en proverbe pour 
dire, faire absiinence; jour de poisson, vucbuac, 
et jour maigre , sont , dans notre matiièrfl <!• 
parler , devenus synonymes. 



1 



96 RÉPUBLIQUE 

Çoxïin^ê on vient de voir dans le signe du 
Terseau Torigine des bacchanales , il n'y a per- 
sonne qui n'aperçoive & l'instant, dans le signe 
des Poissons r Forigine de notre carême , temps 
consacré i l'abstinence et aux exercices de pieté. 
Nous verrons $aas cesse que , sans nous en douter, 
BOUS observons la plupart des institutions élj- 
siennes et les règles du Zodiaque , nous sentons 
i tout moment la vérité de ce que le Seigneur 
n dit sur le biit de sa mission* Je jie suis point' 
venu , dit - il , dissoudre V^ncienne loi , mais la 
révéler et Vaccomplir (i)* Le ramazan des Tnrcs 
est également un reste de cette pieuse et salutairQ 
institution , figurée par le signe d^s Poissons. 

C'est vers le signe des Poissons que les Romains 
fvoient fixé leurs cérémonies religieuses de puri-^ 
JicatÎQns et à'expiatîans. Le mot Ae JFebruarîus, nom 
consacré à ce culte , en fait foi : il signifie rnoîs 
de purification ; la racine en est le yethefebruare , 
qui , en vieux latin , selon Yarron et d autres , 
veut dire purifier , expier ; ïebrxta sont des purifia 
eations} on expioit , dans cette période sacrée , les 
excès et les débauches des fêtes bacchiques. 

Il est présumable cependant , qu'en prolongeant 
le temps d'abstinence jusqu'à l'équinoxe, on a eu 
encore un autre but dans^ cette sainte institution , 
«avoir celui de munir Thonime physique contre 
les dangers atmosphériques de la nouvelle saison* 

■ ■ 11' I» I II M ■■ ■ I» I II «M II lIMM. II. ■ !■ I I 11 I II ■!■ ■> 

(0 Non vcDi solvere sedadUopl^relegem. Mattl^.csp. 5. f* 17* 



DES Champs Ély$éE3. Rj 
Il est reconnu que la Inné de Mars est nn temps 
critique pour les goarmands , surtout pour ceux 
qui se livrent à des excès dans la boisson; et oa 
sait que les anciens habitans du nord n'ëtoient 
point délicats sur cet article. La bîerre étoit leur 
idole , c'étoit le nectar du Valbatla ou Paradis 
des Scandinaves. Les anciens législateurs , on le 
répète , dirigeoient l'homme physique et l'homme 
moral j ils étoient , sous les deux rapports , des 
HBiLiGE , sanantes, des médecins. On croyoït que 
Dieu n'exige de sacriGce de l'homme , et ne lui 
impose de mortification corporelle que pour son 
propre bien-être. 

Vu Bélier. 

Le soleil , roi de l'univers physique , après 
avoir parcouru durant l'espace de six mois la 
partie méridionale de son empire , vient visiter 
la partie boréale pour y répandre également sa 
vertu fécondante. A sou entrée dans le signe 
du Bélier la nature prend une nouvelle face , et 
annonce une espèce^ de régénéraUon. L'homme 
comme engourdi par les frimats , sent refluer 
dans ses veines le feu qui sembloît l'avoir aban- 
donné , la terre ouvre son sein aux herbes desti- 
nées â la pâture des bestiaux ; la vie pastorale 
reprend sa vigueur ; les femelles commencent i 
peupler les troupeaux , et trouvent dans les uou- 
yelles productions de la terre un aliment pour la 
lormation de leur lait ; voiU ce qui est indiqwf 



/ 



88 RÉPUBLIQUE 

par le signe du Bdljer , ou , selon d autres , do 
ïagneau } Tipuage de cet aninial est un appel axix 
bergers et aux bergères , une invitatiçu de re- 
prendre leur vie pastorale. 

Cette heureuse révolution céleste se célébroit 
avec toutes les démonstrations de la joie dans 
des banquets fraternels , dont un agneau rôti étoit 
le mets principal et les délices des convives. Cet 
usage , comme on sait, s'est perpétué jusqu'à nos 
jours, quoique le temps ait apporté un change- 
ment total dans l'économie pastorale. Il étoit tout 
$imple de se régaler au retour du printemps avec 
les prémices des troupeaux ; c'étoit le temps de 
la naissance des agneaux ; c'étoit sous le signe du 
bélier que les mères mettoient bas. Attentifs non- 
seulement aux progrès de la propagation , mais 
surtout au perfectionnement de l'espèce , les pre-ï 
mîers ps^steur^t ne lais»soient couvrir les brebis que 
durant la saison indiquée par la nature ; et cette 
saison dans nqs climats est l'espace de temps con- 
tenu entre le i5 Noveinbre et le i5 Décembre. 
Cette vérité a été clairement démontrée dans 
un mémoire couronné p^r l'académie royale de 
Bruxelles en i-j-jô (i). 

On avoit proposé la question suivante : Quels 
sont les moyens de perfectionner , dans la Belgique , 
la laine des moutons ? 

L auteur , M'. Fouillé , cultivateur expert , dît 

(i) Il se trouve dans le recueil des mémoires qui eut 
réimporté des prix. 



DES ChAMVS ËLYSisS. Sj) 

dans la première partie de son mémoire : nLet 
» béliers mél^s en tout temps avec les brebis, les 

n couvrent dans toutes les saisons f aussi voit- oa 
(•dans les troupeaux des agneaux de tous les mois. 
nCenx qui Tiennent après le mois de Sfat n'ont 
»que des herbes trop avancées qui ue conviennent 
nni au lait de la mère , ni i la foiblesse de l'es- 
Hlomac du peiit..'i 

Ensuite examinant, dans la seconde partie, les 
avantages que les animaux sauvajges ont sur les 
animaux domestiques , il observe : 

xQue les animaux sauvages n'ont qu'nn temps 
«marqué pour l'accouplement. L'auteur delà na- 
ît ture a tellement ménagé ce besoin, que les 
nmères mettent bas dans la saison la plus favo- 
nrable k la nature de leurs petits. C'est, conclut 
nM'. Fouillé , d'après ce peu d'observations, qu'en 
nrapprocbant Itis moutons de l'état naturel, on en 
nperfectionnera l'espèce; il faut i cette fin séparer 
nies béliers des brebis , et ne les réunir qae du 
m 5 Novembre au i5 Décembre, pour que les 
nmères mettent bas dans le courant à' Avril. ■ 

nDans cette saison l'herbe commence i pousser, 
nia mère trouve nue nourriture qui contribue & 
nia qualité et à la quantité de son lait, et l'agneaa 
«qui commence i pdtre à cinq ou six semaines, 
n un aliment délicat qui convient à son âge. « 

Le sacrifice et le festin solemnel de l'agneau 
qui se faîsoient précisément au signe de cet 
«nimal , ne permettent pas de doawr qqe les 



J 

i 



QO RÉPUBLIQUE 

anciens pasieura ne se soient eouiformës à cette 
règle de la nature. Les [K^iniers législateurs 
ëtoieoi des mages ( senUatores naturœ ) (i) .- ils 
coQ&nltoient dan^ tQiues leurs institutions loraole 
de la nature et de la providence. Nous verrons à 
Tinstant qu'ils ont suivi la même marche pour la 
propagation de l'espèce humaine. Ils ont rappro* 
chë l'union conjugale de la saison indiquée par 
la nature , en la fixant au signe des Gémeaux , 
ou du mois de Mai. 

Les fêtes du printemps ont été de tout temps , 
et chez tous les peiiples » les plus riantes de 
1 année} les Romaini» les appeloient fularies par 
excellence (2). Dans leurs pseaumes et leuirs 
hymnes sacrés , les Scaldes faisoient retentir leurs 
voix jusqu'aux cieux ; on s'animoit mutuellement , 
on s'écrioity chantons tout haut. C'est U le sens 
du mot (Jtlkliua f qui est passé dans nos chants 
d'église. On a cru qu'il appartenoit à l'hébreu ; 
mais c'est une erreur. AUebùa est formé des mots 
▲LLE-LUTE, qui signifient littéralement tout haut, 
AUeluia n'est pas plus hébreu que hosanna , celui- 
€ii veut dire haut^ehantf cantiques adressés à 
l'Etre suprême qui réside au plus haut, in excei.si8« 
n vient de hosahg , qui est une contraction de 
11006-SAN6 f haut-^fuznt. Nous avons déjà vu que 
S5ALLsi|r y psalmos , viennent du verbe schallsk , 

^ ' . ' . 1 i I". '. ' Il ■! i.i i .n. 'i .i I LHJ I ! i»P H> i III » n m M il II mu ■ 

(O Voye? tome fecoqd» p. 193. 

(2) Festum maximuni (Sabiorum) est die quo toi arietem 
iogredinir. Hyde de veceri reli^oae persaram. 



DES Champs ÉLYséES. t/t 

chanter, sonner(i). Il n'y a pss jtisqu'an mot pascka 
qui ne soit leutoo. Oa croit Tulgairemeat qu'il 
flst hébrea , et on l'interprète dans cette langue 
par le mot transitus t mais si paacha signifie tran- 
stus , les mots Itelges passagib , pas , et le mot 
français passage signifient la même chose. Cette 
ressemblance «ntre pascka , passagib , passage 
font clairement voir que tous ces mots viennent 
de la m^me racine. Quelle est donc cette racine ? 
Ce qui décide contre l'hébreu , c'est que pascha 
n'a point de co^:elaiifs dans celte langue ; on n'y 
trouve point de verbe actif, ou de substantif de 
ce mot } au lieu que dans le ]}elge on a les verbe* 
f ASSEH , PASsBtREH , et le Substantif fassasibk , 
PAESSsnszR , et dans le français le verbe passer 
et le nom passager. 

Le sijne du Bélier est le passage du loleil 
de l'hémisphère méridional dans le septen- 
trional ; c'est le passage de l'hiver A l'été ; c'est 
le passage d'une vie , presque égale & la mort, 
k une vie active ; c'est le retoor k la vie 
pastorale qui étoit celle des patriarches. C'étoit 
BOUS tous ces rapports intéressans le passage 
ou le pascha par excellence { il n'est donc pas 
surprenant qu'il ait été célébré avec tant d'éclat 
H de dévotion. 

Le grand intérêt de la chose a donné de 
l'imporuoce sa nom même ; le Bélier jone na 

O) Voyez tome second, p. 70. 



92 RÉPUBLIQUE 

si grand râle dans les mystëres de l'antiqnitë 
que nous avons ëtë plus d'une fois dans le 
cas de devoir anticiper sur son nom primitif, 
pour ëclaircir les sujets qui se présentoient k 
Botre exanien. On sait donc que ce nom ëtoit 
hammel , il signiQe proprement mouton mâle. 
Si les arabes et d autres • savans orientaux , en 
adoptant notre Zodiaque , n ont point fait scru- 
pule de traduire quelques noms des signes dans 
leur langue , ils ont cependant respecte le nom 
hammeL Le Utre 4u premier signe , qui ëtoit 
comme le chef de la milice Zodiacale , leur a 
paru trop sacre pour -. oser y toucher , . al-ham^ 
mel le même que le hammel , est le nom que 
les arabes ont toujours donne au signe du 
Bëlier. 

Hammçl » comme on sait , vient de ham , 
ifAMiRiE , c'ëtoit à proprement parler le mouton 
mâle qui conduisoit le troupeau à la prairie , et 
qui dans cette vue portoit au col une sonnette 
(bel) ce qui lui fît donner le nom de bel- 
BAMMEL y . mouton à sonnette. Les anglais disent 
bell-mther y les allemands g lockbn-hammel , de 
OLOCKE y cloche y en vieux allemand bell ; les 
gaulois en * ont forme bélier y. mot visiblement 
ëmanë de bel , et le même que . beller , son-^ 
neur. On ne répétera pas tout ce qui a 
ëtë déjà dit à l'occasion de ce mot sur les 
différens noms de Jupiter hammel , Jupiter 
bel-hammel , Jupiter-Ammon , sui le peuple 



1 2 • H'^ r ^ 




Ce 



1 ^u.i: ^SB. 
Hûbôr os ofrar 

Le «dpK Ôx: ^aBFBK. 
le woèaui hac ihk jt «îsk^ t.. ^•^ i«— * «^ 
et lantre 













bét» i liiit as fâittza^ . ^. msp -»:; f--M«^a. 
i ee àg^ , Irar «r. s i^mnMua»^. t: . ---•« rciitefn^ 

dn Udt akn rw mim i^l^ iv. »• «w 

et cest ee qp. a iau: iiusnit* j^ni* ^ t;» «lUi «? 
nom de Tzxajxzj , vt tn*. 'Wîr t4i> Vv^u- 
tome péf^inae, Inaa >es or-fr^g 



(O Voyc» » 
CO Voyez Ti 



94 11 i V U B L I Q U £ 

Il y a des auteurs qui ne voient dans le s\gw 
du Taureau que Feinbléine de Tagriculture ; ils 
se fondent sur L'ancien usage d'employer des bœu£s 
i la charrue ; mais ce travail n'est pas la destin* 
nation naturelle de ces animaux. On a ëlevé des 
vaches longtemps avant qu'on connût même lu&age 
de la charrue ; les patriarches n'ëtoient point cul- 
tivateurs. On fait traîner la charrue de la manière 
que Ton juge la plus convenable ; on y emploie 
tantdt des bœu& , tantôt des chevaux , et dans 
quelques endroits des esclaves. Prendra- 1- on 
aujourd'hui l'image d'un cheval pour le symbole 
de l'agriculture , par la raison que aei animal a 
remplace le bœuf presque partout dans le labou-* 
rage ? Et pourquoi un taureau qui tire l'instrument 
aratoire , représenteroit-il ^plutôt l'agriculiure que 
le laboureur qui le ditige T C'est la charrue qui 
est le symbole du labour des terres ; les vachea 
sont destinées par la nature i nourrir l'homme 
de leur lait. Ce n'est qu'en les immolant en l'hon* 
neur de la divinité , qu'on a ^primitivement osé 
se servir de leur substance pour se noucrir. 

Des Gémeaux. 

Les législateurs , après avoir pris soin des trou- 
peaux, n ont .pàint négligé lintérét des bergers 
et des bergères. Us ont consacré Le signe suivant 
& ï hymen ,} c'est ce qui est indiqué par les Gé- 
meaux , emblème du couple conjugal. Il est vrai 
que nqfs sphèrei» ne distinguent ipas Leur ^exe ; 



DES CH'&<U1>« ÉLV«élS. $5 
fnais la spfaére 'âm 'Itfdiens snppWe -à ce «d^&uu 
Dans leur Zodiaque, les O^neaox sont de mm 
'AiSénai t oa les tr«ife de Hémeami , lion pour 
dire qu'ik aoat {vire et scsur , m&is pour marquer 
mie égaUté morale tfige, eircorùtancfl faenreus* 
f OUF bien assortir tes mariages. Si'pc'3 nudete nuit 
pari 1 les mariages disproportionnés sont rat^mant 
heureux. 

Les législateurs , alteittifs k rapprocher l'utHoa 
des sexes au temps 'marqué par la nalwe , nt 
pouvoient pas choisir des instans plus propres pour 
«ouronner l'amotù:. Le mois de Mai , par sa leni- 
péramre moyenne eutre le froid et le cinud , est 
la meilleure saison pour ta propagation 4e l'es- 
pèce humaine. LeseVantBBilljr s'expritne à ce sujet 
"•vec beaucoup de'dagesse (i) , lorsqu'il dit: «Quoi^ 
nque l'h(>n]me civilisé ait l'Industrie de s'entourer de 
fila saisùn qu'il veut , la saison >de I* imture est 
«toujours la plus puissante ; la plupart des enram 
)»naissent ici dans les mois 'd'hiver , pttree qu'ils 
tiont été conçiïs dans les mois du printemps. Nous 
hs'aTOtis cependant ni des étés bien chauds , ni 
■des -hivers ^bteo froids ; mais notre mois de Med 
■ est la température moyenne, «t le temps de 
nTamour pour tous les êtres, n 

C'est sans doute pour cette raison qu'on a 
donné -à ce mois le non de Af^ (^) , mot qui 
en vieux teuton signifioit PtrEtLA , ^lle. Mi:f~ 

(i) Biilly, lettres sur l'Atlantide, p«g. BSa> 
(a) Mej, puella, vir^o Mt.Keyikr, 7.395. 



/l 



ç6 REPUBLIQUE 

MA^iHD f mois de Mai , veut dire , mois consacré 
mix JiUes » et. par suite mois consacré à r amour. 
C'est la veille, du premier jour de ce mois que 
les jeunes geqs de la campagne rendent leurs 
hommages aux filles nubiles les plus importantes 
du village , ou à celles que leurs cœurs ont 
choisies , en dçcoraût la façade de leur demeure 
de branches de feuillage. Ces trophées damoui:' 
portent le nom du mois et des nymphes aux- 
quels ils sont consacrés i on les appelle meyen , 
ou mej-tacken. 

Aussi le signe des Gémeaux, est encore l'appel 
aux unions conjugales dans nos habitations vil- 
lageoises* Les campagnards, les bergers et les 
bergères ^ dirigés par les loix de la nature et 
par les institutions anciennes , remettent commu- 
nément la solemnité de Ihymen au mois de 
mai. C'est au premier de ce mois que finit le 
service des domestiques à la campagne j sans 
doute afin que rien ne mette obstacle à leur 
bonheur. Le trois de Mai continue d'y être une 
fête religieusement observée et où Ion fait écla-r 
ter toute la joie qu'inspirent la douceur de la 
saison , et l'innocence . des mœurs. 

C'est dans le même esprit que dans le calen- 
drier de Charlemagne le mois de Mai est ap- 
pelé Worme-monath , Wonne-mabkdt (i) , terme 

I II - ' I I ri 

Cij Veteribus e^iam C majus } hewila , id est nupcialis, 
dictas ab bowaôl , naptiis qaa; tam frequentius celebrantûr- 
Loccenius , antiq. iueo-goth. » cap. 4. 



^-'il.«! 



n. 



DES ChAMFS ÉLYSiBS. py 

qui veut dire mois propre è la propagation ou 
à acquérir des enfans. Il vient du verbe win- 
KEK , gagner , acquérir , dont nous avons eu 
plus d'une occasion de relever Tënergie et la 
valeur. Kinderen winnen, est encore une expres- 
sion triviale pour dire procréer des enfans. Lt 
mot winner, signifioit anciennement genitor (i). 

Remarquons que la femelle des Gémeaux 
dans la sphère des indiens est figurée jouant 
de la guitarre j observons aussi qu'Apollon , 
dieu de la musique , des chants , des danses , 
préside à ce signe , formosus Phœbus Gcminos; 
tout cela démontre de plus en pla« qu'il s'agîs- 
«oit dans ce signe d objets , dignes d'être célé- 
brés par tous les élémeos de la joie. 

I>u Cancer , Ecrtviste. 

Wons ven0n5 tf observer à laruVI^ d j Capri. 
coroe que , parmi le» ^l^r^ , il j <fra a d^ax 
qui sont wàxUA^ ewtic-a^Jre d^ «:;jvn ^.^r,/.., 
et terre^tr^jt f ttt wat ee^si ^.. f.w^.^a ^.^ 
deux extnfïiuté» (ie la c^-^uri^ a,-m:,.>- ^ ,i., «^,... ^^ 
on le» icwcr.iM|. Lij <Ucr-.tr,rm ^.i > ^...^ ^.^ 
soLitke d'ru-er , -jt Unr^ ^t ..._ ^., ],_ .^^ 
*éi^. Lin|ne le ;a'.>:I *ni.r» -l*..^ ;'>•.•- ..^, ^ 
a fe îr-;n9^ «, ti>riiHr a^Mir -<,• ,^ /•-^./^ 



-y 4 1«V^; rTi :.rr v^-. _ 



*-•♦♦ 



98 REPUBLIQUE 

dante Vers la plage méridionale. Daus les eâfdrts 
qu'il semble faire pour arrêter sa marchei et prepi-^ 
dre une direction rétrograde , il décrit , pendant 
quelques jours , à-peu-prés les ménies cercles et 
paroît stationnaire , ce qui a fait donner à cette 
position le nom de solstice. En retournant ainsi 
lentement, le soleil prend une nouvelle route ^ 
mais toujours oblique , et va traverser dans sa 
course descendante des espaces marqués par 
de nouveaux signes. On na pas cru pouvoir 
annoncer ces phénomènes célestes d'une manière 
plus sensible que par Fimage d'une Ecrevisse ; 
cet animal^ remarque justement Macrobe , semble 
marcher à reculons , et décrire une ligne obU- 
que (i) ; c'est ainsi que la plupart des auteurs 
expliquent la nature de ce signe* 

Tandis que le soleil fait une pause dans lé 
ciel y la terre semble aussi accorder des mo- 
mens de repos aux cultivateurs. Le mois de 
Juin exige peu de soins ; les grains marchent' 
alors à grands pas vers le dernier degré dé 
maturité. C'est pour cette raison que le mois 
de Juin porte dans nos calendriers le nom dé 
braek-maeTtd , qui veuf dire tnois de tepos. 



(i) Cancer obliquo gressu qaid aliud nisi iter solis dsten* 
dit? Qui viam numquam fectam sed per illam semper meare 
solitus est, obliquus qua se signorum verteret ordo : ma- 
ximèque in illo signo, sol à cursu supero incipit obHquus 
inferiora jam petere. Macrob« 



PIS Cejlxts ri- 5 XI i. r/i 




de fixer îoii^enuri ô=r ^ t- ^^ ai -_- ^i ai. 
à la ftrî^ ÛC Si- j-^iiïr— l*£ri-i-- - *r i— J« *• 
ménke e:>ï»r;t eut ie 1* r . -Tis- * r-rrit- u£ 
poisson aimonrLii ^ x-ri-it J^'--" r "ir -t 

signes dn Scorr.:*!. «i i— r^-ti _•*.•*• ^. ♦^l 

In saison ôc ii ctî^-.^ iii: tr^rr^'TL. * «ill. -■•• -t: 
féroces et snLT2u?e&. Oî. rr^-*-* ^».^'^ >*- : ■^— 
stellaticns de ia siiitffrt iiii^-^mii* ar j--*^ * t^: 
cors de cïsJt<T^ : laiz: c-:. z-rn. - - . - • — -rr 
le xéle des ti-^^^iiifriiT: .-u: irt:^ .si-.->r^^ .- --. 
de la police raraJit. 

Il est posÂli.e r;. ei. f^-izn: : : ■: «.»• - --- ^ 

visse pour n-Ar^jer ît c- :.i-r. '-*..*. * ^ 
âiminauon pn rreiâ-ve Dr.- . w* .-i «- *^ 

aussi égard à im triuînir n-.-^ Ié* .-r *_ -u- 
Le soleil en {^inan liu» lIaUscH r-r-.i:"-!- -^ ^ 
la région des iei*ti.r*f . «r. j-- _■' '- , . v-^ 
nnent , sembl'ei.t à cLiirut r^-. -..^ .* •-.-•-/* «* 
noircir par Its Cfr»^ ^zn-^-^i^ : 

Au signe du Cti-rer «.u'i-l.* *.-. ^ ci 1- .^ 
qui est lemLlcnie c*- j* n.*: -«t- «t f • •" •* 



(O Voyez tome sîc;.::^. j: t-^ û» '.s- -:• 



loô République 

la providence a ménagé exprés le repos y dont 
le cultivateur jouit durant le signe du Cancer j 
pour préparer ses forces au rude travail de 
la récolte. 

Du Lion, 

Le Lion est le signe intermédiaire des trois 
qui remplissent Tespace de Tété. Le temps de 
la moisson s'annonçant par le mot sommer ^ 
récolte , et la maturité des grains se manifestant 
d'elle-même , il ne restoit quà encourager le 
cultivateur pour qu'il se livrât avec ardeur aux 
pénibles travaux de la coupe et de la récolte 
des bleds. Voilà à quoi tend le signe du Lion ; 
cet animal est lembléme de la valeur et du 
courage. Homère comme on le sait , donne à 
Hercule Tépithéte de Tumoleonta , héros au 
cœur de Lion (i). En exposant aux regards du 
laboureur Fimage d*un Lion ^ on semble lui 
dire : n homme des Champs » voilà l'époque 
yt qui va vous récompenser de vos peines et 
99 couronner vos travaux ; regardez ces champs 
ff parés de riches moissons , fruits de vos 
fi labeurs ^ de vos soins ^ de vos dépenses ! Le 
n temps est venu de recueillir tous ces biens 
r» et de les déposer en lieu de sûreté. Le tra«« 
M vail est rude ; mais sachez que la nature , 
9i pour mieux faire sentir tout le prix de ses 
w bienfaits , ne les accorde qu'à la sueur du 

(i) Voyez tome premier, p. 220. de cet ouvrage* 



DBS Champs Élysébs. xoi 

n front de l'homme. Armez vous de courage , 
19 imitez la valeur du roi des animaux ; et bien 
fi loin de vous laisser abattre par les chaleurs 
Tt brûlantes de la canicule , qu'elles ne servent 
p an contraire qu'à enflammer de plus en plus 
rt votre ardeur pour terminer heureusement la 
n carrière agricole. » 

Tel e3t le langage symbolique qu'on paroit 
prêter au signe du Lion ; on remarque que les 
hébreux donnent au Lion céleste le nom^ 
HArish , et les syriens celui diArya. Il est 
apparent que ces mots viennent de ar , épi , 
moisson , que Arish est une épi thé te donnée au 
Lion pour marquer ses rapports avec les travaux 
de la moisson , et que les syriens en adoptant 
le Zodiaque , ont conservé ce mot à cause de 
son grand intérêt , comme d'autres peuples ont 
gardé celui de Hammel nom du Bélier. 

Si le courage est indispensable dans la saison 
brûlante des récoltes , il n est pas moins une 
vertu nécessaire dans toute grande action. Le 
courage est lame des sociétés ; il répand la vie 
dans toutes les classes du peuple ; il anime les 
arts , les fabriques , et tontes sortes d'exercices 
d'utilité publique. C'est pour ces considérations 
que nos protoparens ont adopté le Lion pour 
les armes de leur république. On connoit le 
Lion Belgique \ les che& du peuple s'étoient 
appropriés pour armes parûculiéres V Aigle , les 
bardes et les scaldes , poëtes^mu>iciea« , chan* 



I02 RÉPUBLIQUE 

très de la divinité , avoieat pris la lyre , les 
prétresses le Croissant, Mais le Lion étoit con- 
sacré à la généralité du pays ; il s'étendoit à 
tous , par la raison que ses vertus sont néces- 
saires à tous , et en tout temps. 

Du signe de la Vierge, 

Nous voilà enfin parvenus au signe qui cou-** 
ronne le code Zodiacal ; ce signe tient à de 
hauts mystères ^ et a donné lieu à beaucoup de 
fables. 

En .considérant d abord qu'il entroit dans 
Tesprit' de la législation élysienne de faire succé- 
der constamment des jours de délassement et de 
joie au temps des travaux et d'occupations la- 
borieuses y il ne sera pas difficile de deviner la 
nature et le but du signe de la Vierge, Aucun 
travail ne mérite plus d'égard que celui de la 
récolte ^ c'est le plus pénible et en même temps 
le plus utile. On doit donc naturellement s'at- 
tendre que le législateur n'aura pas oublié le 
moissonneur , et que Tannée agricole ne se sera 
pas terminée sans fêtes analogues à l'importance 
de celte époque. 

Beaucoup d'auteurs , en voyant dans la main 
de la Vierge céleste un faisceau d'épis , ont 
jugé que ce signe avoit des rapports avec la 
moisson ; quelques-uns en ont conclu qu'il en 
marquoit même le temps. Le docteur Hyde , 
persuadé que la saison de la récolte est pour. 



DES Champs Elysée s. 103 

lors passée , croit voir dans la vierge céleste le 
symbole d'une glaneuse , en anglais a leaser. 
Mais on conçoit aisément que , dans un monu- 
ment aussi important que le Zodiaque , on 
n'aura pas voulu figurer une fonction aussi 
secondaire. 

Sans doute la Vierge céleste se rapporte à la 
moisson , et même d'une manière éclatante ; 
c'est \e syxxîbole de la Jeté de la moisson » L'heureux 
succès des travaux agricoles méritoit bien d'être 
célébré par des démonstrations de joie et de 
divertissemens ; tel est pour lors l'état du ciel , 
que la providence même semble avoir créé cette 
saison pour remplir cet agréable objet. Le mois 
qui répond au signe de la Vierge est le dernier 
de l'été ^ c'est un espace intermédiare entre la 
fin de la récolte et la reprise des travaux 
agricoles. Sa température moyenne entre le 
froid et le chaud , comme celle du dernier 
mois du printemps , a cependant un grand 
avantage sur le mois de Mai. Si celui-ci donne 
des fleurs , le mois de septembre en donne les 
fruits. Le mois qui répond au signe de la Vierge , 
est sans contredit le plus agréable de l'année ^ 
et c'est pourquoi il a été consacré généralement 
aux vacances. 

La Vierge céleste est débout ; elle tient de 
la main droite un faisceau d'épis , qfi'elle élève 
vers le ciel. C'est l'attitude d'une vierge sacrée , 
qui oi&e les prémices de la moisson au tout-^ 



104 RÉPUBLIQUE 

puissant en signe d'action de grâces. C'ëtoit par 
des sacrifices que commençoient toutes les fêtes* 
Le docteur Hyde , qu'on vient de citer , remar- 
que que le signe de la Vierge aux ëpis , est 
nomme par les arabes et les perses sumbul ou 
sumbida , et que ce nom veut dire spica, épi' 
Il ajoute que les chaldéens et les égyptiens 
appellent également le signe de la Vierge 
SiBULLA , épi. Il conclut de là , que llîistoire 
des Sibylles est une pure fable qui n'a de 
réalité que dans le ciel , que toutes les sibylles 
ne sont que des étrès imaginaires , qu'il n'en 
existe qu'une seule qui est la Vierge céleste ; et 
il n'admet pas d'autre sibylle. 

Il n'y a pas de diiSculté à reconnoître que la 
Vierge céleste a porté le nom de Sibylle , non- 
seulement en orient , mais même et bien parti- 
culièrement chez le peuple créateur du Zodia- 
que. Mais conclure de là cpi'il n'y auroit pas 
existé des sibylles ^ c'est comme si Ton disoit 
que dans les temps anciens il n'a pas existé des 
béliers sur la terre , par la raison qu'on trouve 
un bélier parmi les signes célestes. Toutes les 
constellations ont leur type sur la terre ; la 
figure d'une sibylie dans le tableau du firma- 
ment , est une preuve même de la réalité des 
sibylles humaines. 

D'ailleurs l'histoire de ces filles fatidiques, est 
trop avérée pour être' révoquée en doute. Les 
écdyains de toute croyance l'ont reconnue , et 



DES Champs Elysée s. 105 

ont regardé les prophéties des sibylles comme 
des oracles divins. C'est daps le don de diyina<- 
tion de ces Vierges sacrées qu'on trouve leur 
analogie avec la Vierge céleste. Nous l'avons 
déjà dit , et on ne sauroit trop se pénétrer de 
cette vérité , que toutes les anciennes fêtes ou 
temps consacrés aux récréations , avoient la 
religion pour principe. C'étoit au milieu des 
divertissemens , et dans l'ivresse des plaisirs que 
les sages législateurs jettoient les semetices de 
la piété et de la vertu. Les arts , faits pour 
charmer les sens , la musique , le chant , la 
danse , étoient inventés et employés pour l'or- 
nement et la solemnité du culte. On habituoit 
le peuple à rapporter toutes ses jouissances à 
la munificence divine. La Vierge , élevant le 
faisceau d'épis vers le ciel , étoit l'emblème de 
l'hommage qu'on faisoit à l'être suprême des 
bienfaits de la moisson. Les prétresses chargées 
de faire ces ofirandes , les accompagnoiçnt 
d'hymnes à la gloire de dieu , et de leçons de 
piété et de morale. Pour inspirer l'horreur du 
vice et l'amour de la vertu , on méloit dans 
ces cantiques le récit de grandes catastrophes 
arrivées au genre humain en punition de ses 
crimes ^ on leprésentoit le déluge comme un 
châtiment céleéte , ei on l'appeloit sond-vloet , 
déluge de péché. On ne se bornoit pas au passé 
et au présent, les sibylles , agitées par un esprit 
d'inspiration , reudoient des oracles ^ prédisoieni 



l€6 RÉPUBLIQUE 

1 avenir (r) , menaçoient les mécliaiis des pins 
grands malheurs , et annonçoient la destruction 
iature du monde par le feu et les flammes ^ 
âestmction suivie d'un jugement universel , dans 
lequel le dieu Thor déployeroit toute la sévérité 
de la justice. 

Tous ces faits et d'autres relatifs à la célé- 
bration des fëtes et des sacrifices propitiatoires , 
ont été recueillis dans les livres sibyllins. Per- 
sonne n'ignore la haute réputation dont ces 
livres sacrés ont joui ; les romains les respec- 
toient au point qu'ils établirent exprés des 
collèges de prêtres , pour les garder et pour y 
avoir recours dans le cas de calamité. Â. l'exem- 
ple de plusieurs saints pères , l'église a consacre 
Toracle de la sibylle sur la fin du monde dans 
la première strophe d'un cantique religieux 
conuu , dies irm , dies illa, t soli^et sœclum in 
Javilla , teste David cum Sibvlla, 

On se souvient que dies irœ est notre dag 
çan TOORN , ou ' jour de colère , et que de ce 
mot TooRN , ira , on a formé Thor , nom em- 
blématique du dieu chargé de- la vengeange 
céleste , qui présidoit aux mystères célébrés le 
Jeudi , Thors-dag y dans lesquels on donnoit le 

spectacle de la punition divine des méchans. 

« 

Ci) Les druides , selon Pomponius Mêla, connoissoient les 
volontés des dieux; ce qui veut dire, qu'ils fondoieni leurs 
prophéties » leurs dogmes , sur les iospirations divines. 



«V^WBMCTVq 



DES Champs Elysée s. 107 

Quelques auteurs font la Vierge céleste fille 
d'Apollon , et prétendent que ce fût ce dieu 
qui la plaça dans les cieux (i). D'autres se bor- 
nent à dire qu'Apollon lui accorda le don de 
la divination ; toutes ses traditions s'accordent 
avec ridée que nous venons de donner de cette 
constellation ; Apollon étoit le dieu des Jètes et 
des oracles. 

On ne s'étonne plus de cette multitude de 
sibylles dont l'histoire fait mention ; le nombre 
de ces prophétesses a naturellement dû se 
multiplier en raison des progrés que le culte 
élysien faisoit dans des pays étrangers. 

Il est à remarquer qu'anciennement dans nos 
climats le sexe étoit particulièrement appliqué à 
la filature. Toutes les femmes passoient pour 
des JUeuses ; on appeloit , dit Ten Kate , les 
parens du coté maternel spi'lle^maegen , parens 
du coté au. fuseau , spille. Le mot quenouille 
étoit un terme métaphorique pour désigner les 
femmes en général. On disoit , (et on le dit encore) 
qu'une maison étoit tombée en qiienouille , lors- 
qu'une fille en étoit devenue l'unique héritière. Les 
filles des rois des Francs s occupoient de la fila- 
ture : on les excluoit du trône , parce qu'on les 
croyoit plus propres à JUer qu'à défendre l'état. 
C'est ce qui faisoit dire que le royaume ne- 

- 

(O Hygini poëticoQ astronomicon , lib. â. cap. 35. 
Theoh. » pag. 129. - 



lOS RÉPUBLIQUE 

âevoîi pas tomber en quenouille» Voîlà la 
Téri table définition de la loi sali que qui refusoii 
aux femmeii la succession au gouyemement. 

Sous ce rapport les sibylles étoient donc des 
fieuses ; or comme leurs oracles s'étendoient 
an passé , au présent , et au Jutur , et spiy oient 
ainsi le fil de la vie humaine , on en a pris 
occasion d'imaginer la fable des Parques ^ dont 
la fonction étoit de filer les )Ours et les des- 
tinées de rhomme. C est dans ce sens que leurs 
noms sont consacrés dans TEdda islandais , sous 
les termes de urd^ verande^ et skuld (i) , qui signi- 
fient à la lettre passé , présent , et Jutur. Cette 
division trinitaire embrasse tous les siècles et 
toutes les générations. 

Ainsi les parques n'étoient que les symboles 
des trois- différens temps auxquels se rappor- 
toient les oracles des prétresses JUeuses , dont 
la Vierge céleste étoit l'emblème. Une circon- 
stance qui ne laisse rien à désirer sur ce point , 
c'est qu'on considéroit la f^ierge céleste comme la 
sœtiT aînée f ou plutôt comme l'origine des 
parques. C'est ce que nous apprend Pausanias , 
dans l'explication d'une épigramme , où il ap-- 
pelle TENUS URAKiE , l'oînée des parques (2). Il y a 
des auteurs qiii comptent Proserpine parmi les 



(1) Voyez tome second, p. 28. de cet ouvrage. 

(2) Venerem esse earum qo« Perça appella&tar nàta maxi- 
main. Pausanias » pag. 3^ ^' 



DES Champs Elysée s, 109 

parques. Lucien , dans son traiié «ur les or»^ 
des , dit que la sibylle de Cumes est la Vierge 
céleste. On n'aura pas oublié qu'on a trouvé 
dans Tenfer (i) , ou Tile des bataves , différens 
endroits dont les noms tiennent essentiellement ai 
la JUature , tel que hekelom , aspel , et spingà^m , 
qui indiquent des maisons destinées à serancer , 
décider y et Jiler le lin et la laine. Toute Tantiqulté 
a placé les parques dans lenfer. Le monarque 
des enfers^ (Pluton) les a, selon Orphée^ con- 
stituées ses ministres. 

On nest plus embarassé pour rendre complue 
des merveilles qu'on a débitées sur ces filles 
emblématiques. Lucien les confond avec le des- 
tin ; Crjsippe , au rapport de Cicéron , les 
regarde comme la fatalité même qui nous gou- 
verne. Tout ce qui arrivoit dans le monde ^loît 
soumis à leur empire ; Jupiter même navoîc 
pas le pouvoir de changer les arrêts des par- 
ques. Tout cela est simple en considérant que 
les oracles des sibylles étoient Texpression de la 
volonté divine , et des décrets de la providence 
sur le sort des hommes et de Tunivers. 

n n'est pas difficile à présent non plus d^aper^ 
cevoir l'origine des Sphinx et l'étymologie de 
leur nom. Sphinx vient visiblement de spinnen^ 
prononcé avec un p aspiré comme sphianen , 
qui signifie JSer, La plupart des mythologues 



(x) Voyez tome second , page 23. de cet ouvcage. 



IIO RÉPUBLIQUE 

n'ont TU dans la figure d'une sphinx que la 
réunion des deux derniers signes du Zodiaque y 
du Lion e». de la Vierge. Les sphinx ëtoient 
donc des pieuses et des sibylles métamorphosées • 
On se souvient que les sphinx des Pyramides et 
de Thèbes , avoient rendu des oracles. Euripide 
a donné la véritable définition de la sphinx , en 
lappellant sapiens Virgo (i). 

Si la belgique avoit pris ^ comme on Fa remar- 
qué , pour armes le Lion zodiacal , les villes du 
pays avoient adopté le même Lion réuni à la 
Vierge céleste , mais sous une forme différente de 
celle que présente l'image de la sphinx. La Vierge 
est assise ,' le Lion mollement couché à ses pieds , 
la tête posée sur ses genoux ; telle est la figure 
qu'on donnoit aux armoiries des grandes communes 
et qu'on voit encore sur plusieurs portes de villes j 
on Tappeloit de Maegd ; la Vierge de la cité. 

Le Lion couché marquoit la cessation des 
travaux de la récolte ; la Vierge assise , le 
mois du repos et des Jetés qui le suivoient. Ces 
symboles adaptés à notre climat ne quadroient 
pas avec celui d'Egypte ; le signe du Lion ne 
répond pas au mois où l'on y moissonne Jes 
grains. Cependant le code zodiacal y étoit 
respecté et adopté avec enthousiasme comme 
chez la plupart des autres grandes nations. Les 
étrangers en ont fait ee que nous autres avons 

(i) Voyez tome second^ p. 243. de cet ouvrage. 



DES Champs Elysée s, xii 

fait du code des loix romaines ; en adoptant ces 
loix faites pour un autre peuple , en considéra- 
tion de leur excellence , nous les avons appli- 
quées à nos mœurs et à nos usages , autant 
que la nature des uns et des autres en étoît 
susceptible. Lès Saïtes ont fait de même dâ 
Zodiaque en Egypte ^ ils ont réuni les deux 
derniers signes , le Lion et la Vierge , et en ont 
fait une figure bizarre. La partie antérieure 
représente la Vierge , la partie postérieure fe 
Lion. Us ont placé ces sphinx dieyant dés tem- 
ples et des pyramides comme symboles des 
oracles , ils en ont également placé devant le Nil 
comme des signes du débordement des eaux 
de cette rivière , qui avoit toujours lieu durant 
les signes du Lion et de la Vierge (i). 

Telle est la vraie nature du système zodiacal; 
tous les signes^ comme on le voit , sont parfaite- 
ment adaptés à notre climat et aux besoins es- 
sentiels , tant de la société en général , que de 
chaque individu en particulier. Rien de forcé ^ 
rien de recherché dans aucun symbole , on 
diroit avec Tatien qu'ils sont dessinés par la 
main de la providence. Ce sont ces loix des 
douze tables qu'on a personnifiées et célébrées 
sous différens noms chez tous les peuples de la 



(O La sphinx est nommée, par Euripide, sapiens virgo. 
On représentoit quelquefois Minerve avec une sphinx au 
haut ^ç son casque. ,) Dese ( Minervse ) signum ex ebore 
t^ et anro factum in gales cono sphinx emiuet. Pausas., p. 43. 



112 RÉPUBLIQUE 

terre. Les uns en ont fait douze grandes intel- 
ligences qui présidoient aux douze mois , et aux 
douze signes ; d'autres les chantoient comme les 
douze anges gardiens de lunivers. On les appe* 
loit les douze sénateurs , les douze modérateurs 
du monde. Les Scandinaves les célëbroient sous 
le titre de douze azes d'Odin. Un poète ancien 
nous a conservé sur ce sujet une description 
symbolique qui mérite de trouver place ici par 
le rapport singulier qu'elle a avec le lieu où 
la division du Zodiaque a été inventée. Le poète 
représente l'administration de l'univers* sous l'em- 
blème d'un vaisseau • dirigé par douze pilotes , 
au milieu duquel s'élève la figure d'un Lion. On 
reconnoit sans dif&culté dans ce vaisseau l'em- 
blème d'un gouvernement politique , dirigé 
d'après les douze réglemens du Zodiaque , et 
on devine quel état politique on a eu en vue 
au pavillon du vaisseau , qui est le Lion bel-^ 
gigue (i). 

Les loix zodiacales avoient rendu le nombre 
douze sacré , comme le nombre sept Tétoit 
devenu par le système hebdomadaire. On re- 
trouve ces deux nombres non -seulement dans 



(0 Le Journal du commerce du lo. Juin 1805. écrit de 
h Haye : „ Le sceau de l'état portera les mêmes armoiries 
„ qu'avant l'époque des changemens survenus en 1759M 
^ c'est-à-dire un Lion avec un /aisccau de sept fihcbes. 



DES CbaUFS ÊLTSi£S« I13 

tons les lÎTRs mjsdqpes » mab «m les «foâ 
consacrés dans la Atri bi îoa dTme lafinhé 4e 
grands moanmens et d'ët^Iiacflaaw publies. Ce 
colle oniTersel étott «ft hommage em 
de la beauté ec de la gr^de «dlîcé de 
deux insdtatioiis sorialrt, itaàs après ^ m 
perdu la connoîssaBoe de Icor bot et de 
nature , et qa on les ett figaiécs daas le 
ment^ on en a reporté la gloire à ieiax* 
présentans célestes , qui étoîcat les plaBeics et 
les constellations du Zodiaqae. 

De la Sphère et des ConsXciLzlùmSm 

' La sphère céleste , dhvée em cerdcs , est la 
tableau du ciel pkfsipm , elle marqae les rap* 
ports du soleil aTCc Féut dn ciel et de la levc 
La sphère dÎTÎsée en consteHatîons est le tsHf— 
dn ciel moral , elle marque les rapports da 
soleil et des astres arec les bomoMs. Ceu la 
peinture dn mariage à'I/rama arec GAé* 

Le principal cercle de la sphère , ceha qui 
sépare le ciel en den hémisphères ég^sx , est 
appelé équinoxial. Ce terme indique fégalité des 
nuits et des joursy qui a lien lonqne le soleil 
décrit cette ligne. Mais pourquoi exprimer ce 
phénomène par le mot éqaiaoxe ; pourquoi ne 
pas dire équidies? C*est que la création de la 
spj^ère appartient aux atlantes qiû comptoîent 
l'espace du temps par nuits. 

in. S 



XI4 RÉPUBLIQUE 

On croît généralement (}ue le mot sphère esC 
formé du grec sphaira ; mais une preuve que 
celui-ci n'appartient pas au grec , c'est qu'il n'a 
pas de racine dans cette langue. Le mot sphère , 
^oiqa-un peu altéré par le teïnp5 , est pris 
par comparaiison de sperre , nom du fruit du 
sapin , qui , par sa forme ovale arrondie se 
rapproche de très-près de la figure qu'on veut 
donner au globe céleste. 

Il en est de même dû mût climat ; on le 
croit formé du mot grec klimax, scala^ échelle. 
Mais kUmax est encore un terme isolé et sans 
co- relatif dans la langue grecque* Il vient du 
belge KLiMMEN , qui signifie monter. 

Après l'explication ^u'on vient de donner de 
far nature des signes du zodiaque , on voit 
naître coiume de soi-même le système des oon- 
siellations , et on n'a guéries à ajouter à ce qui 
est dit à ce sujet, 

Comme les signes sont formés sur les diffé- 
rens espaces du cercle que parcourt Te soleil^ 
par la raison que là différence de ses posi- 
tions déteirmine la variété dé son influence sur 
la terre , il est tout simple qu'en peignant -le 
ciel ^ on y ait tracé les mêmes signes ^ et qu'on 
ait placé chacun dans l'espace auquel il répond. 

En dessinant ces images zodiacales , on y a 
fait entrer les étoiles fixes qui se trouvoiehc 
dans l'étendue de chaque signe. Ces étoiles 
ainsi marquées suivant l'ordre qu'elles gardoient 



DES CfiAS7s Î^Tilz&. I-; 

entr dlcs , Sun ium lUi &s «ue^a» ir ^uuuw 

C[iii avoicBi rjETsimçe ^mdiou 

mes y et P^'' fszsc £ aammioer 

positîoa da scikS. £Lhs «kt^tusic 

tissement ^ càBBçeneic oe le-ïiCiL 

noient des fâgiawr iHNuraircr . Tuîa. se nu 

a ait d oMtt e i 3e saoc ne: iizlk - jus - gi 

qni^ Gomnie «a Z'ï nt-a. '■x . â^pixm i 

étoiles monêijsra ^ cos: ce mmu/s-^Tx. ne jimac 

de nuâ^sijaTai çl. ou a Tir nir- Jk jmc 

qui doit ëtie écrs. roof^sarv x,* 

Ainsi imrtbart «lenrfiiui tfgniai: chibic 
laiiorL, Cétoct 2a cnoonubfiaaax ik^ conictAKiiainna 
zodiacales, <pâ pràmrrvtnDCic «tauc Ôct pmeupa. 
objet de IliiiLiaiioa aozs jl*v jjs?». 

Les étoDeSy comBe ux. i^iii: . ne £pBtiJCic 
yi'acceMOÎirnMsii dams je avâsmus: ^ .e« s^nes 
^toient T&^iés ssr la fiur^^-ùt Hi. ssi«2:i. . «: ntix. 
sur le moatcM cat des anixcsu Ctos-^. ctann- 
geoicnt de place à la itniçias «eoan'enisni: av 
soleil par la préœsfiiaa à» éqvâuvMft : niit'$ 
les nçnes demesîroÂeEi imrarâd'jetu Le s.-çiif: cr 
bélier ëtmt attadié à IV^uinKise du pr'ui^enrp^ . 
cehii de la balance « à féquÎBffiSit; de 1 ainonue ; 
et les ancres dans Icar ^rdre pnmiuC I^e biçne 
da tanrean n a laosak pn ^ccvptr i» ^iuce di: 
signe dn bélier ; c'ent été renrer^es' v^irt Jk 



: (i) Voycx toBie I* ips^ » ât cet oc^-ragf 
(s) Voyez ci tvam pa{. 23. 



216 RÉPUBLIQUE 

système zodiacal. Cependant comme Ton iden- 
tifioit les signes avec les groupes , et que ceux-ci 
étoient sujets à des changemens , quoiqu après 
un espace de temps bien long , il est trés-pro- 
bable que la séparation lente entre les signes 
et les étoiles a porté insensiblement de. la con- 
fusion dans les idées , et que c'est une des cau- 
ses qui ont fait oublier la nature des constellations. 

En perdant la connoissauce des constellations , 
on a perdu aussi le sens du mot. On est par- 
venu jusqu'à ignorer qu'il vouloit dire mun-^ 
sterre ou mystère. Cependant on nlgnoroit pas 
que munr-sterre avoit des rapports avec des 
objets du plus grand intérêt. Dans cet état d« 
choses on l'a pris pour un secret qui com- 
mandoit la vénération des peuples , mais qu'il 
ne convenoit pas d'approfondir j de manière 
qu'avec le temps mystère et chose occulte sont 
devenus synonymes. 

Du moment où l'on avoit fait des groupes 
d'étoiles pour composer les signes du zodiaque , il 
n'y avoit plus qu'un pas à faire pour transformer 
d'autres amas d'astres en images, monïtoires ) oû 
en a formé autant que l'état du ciel en offre 
à l'usage essentiel du peuple. L'ensemble de ces 
images compose le système primitif des constel- 
lations , ou le tableau de la philosophie des 
atlantes ; puisque c'est le peuple gaulois qui a 
inventé la sphère du ciel et qui y a tracé son 
Bom en appellant galathie ou galaxie , la zone 



DES Champs Elysée s. K17 

lumineuse qai trayerâe la voûte du çîel. On se 
rappelle qu'on a peint au milieu de ce cercle 
un aigle aux ailes déploydes , appelé adelaer » 
comme symbole des savans instituteurs et gou- 
yerneursy auteurs de ce tableau céleste (i). 

Non-seulement on rëunissoit des étoiles en 
groupe , mais on donnoit aussi à des étoiles 
isolées , remarquables par leur grandeur et leur 
éclat , des noms symboliques marquans. C'est 
ainsi qu'on appeloit chien la plus brillante des 
étoiles 9 celle qui préside à la constellation .d6 
la canicule. Ce bel astre est si avantageuse- 
ment placé dans le ciel , il semble par sa bril- 
lante lumière tellement embrasser la vaste éten- 
due du firmament , qu'on diroit qu'il en est le 
surveillant et le gardien : c'est ce qui la fait 
appeler chien , à l'imitation du chien cerbère 
qui garde les champs élysées ^ ou le ciel #u-> 
blunaire. 

Sirius , c'est ainsi que les grecs nommoient le 
chien , étoit en même temps un astre monitoire 
pour la moissqn ; il se lève avec le signe du 
lion. Le hazard a voulu que les égyptiens pusr- 
sent en faire une application heureuse ; le lever 
du chien annonçoit le débordement du Nil ^ 
source de la fécondité de l'Egypte., 

En employant ainsi les corps célestes cpmme 
symboles de leur doctrine et de leurs pré^ep- 

' ... ■ ' . ' . ." 

(f) Voyez tom. I, pages x8 « 96 et 165 de cfc ouvfajjje. 



1X8 RÉPUBLIQUE 

tes , lés atlantes donnôient à leur législation 
une publicité permanente et une durée perpë* 
tuelle. Tout homme , chaque jour , pouvoit lire 
dans les cieux la régie de ses devoirs , et ce 
Iwre (Tor se trouvoit à labri de la vicîs-* 
situde des temps et du ravage des siè- 
cles ; par le même moyen , le système pla- 
nétaire devenoit une véritable image du gower-^ 
nement élysien. 

Ce sont ces vérités qujlésiode a si bien chan« 
tées dans sa théogonie , comme nous lavons 
remarqué au premier chapitre de cet ouvrage. 
Le passage qui en contient Vexpressjion est si 
remarquable , si parlant et si décisif qu'il ne 
sera pas inutile de le repéter ici. 

» La terre , dit ce poète théologien , a en-^ 
If gendre à son image le ciel orné de constella^ 
n tions , URANON ASTEREONTA j afin dc sy mei-r 
n tre à couvert et pour donner aux dieux une 
f» demeure sûre et éternelle. 
- Ne manquons pas d'observer quil s'agit ici 
du ciel orné de constellations , du coslum stel-^ 
lits oRNATUM dit la version latine , et nullement 
du ciel que la religion promet aux bienheureux , 
comme on l'a voulu malicieusement insinuer de 
nos jours en mutilant le texte. 

La terre , c'est * à - dire les hommes qui ont 
pisint le tableau des constellations , sont sans 
doute les hommes par excellence , les hommes 
de la terre sainte j ce sont les législateurs ' du 



DES G II A M P 3 Ê L Y S É £ S. ZI9 

Peuple Elysien qu'Hésiode a en vue , et qui oat 
fait du ciel Yimage de leur gouvernement (i). 

Mais quel a été le but de cette opéraûoa 
céleste ? c'est , dit Hésiode , en premier lieu , 
afin que l'image de la constitution couvrit la 
terre républicaine , ut ipsarn terrant obtegat 1 6^a 
en d'autres termes , c'est afin que cette image 
jetant sans cesse vue et reconnue , la constitu- 
tion fiit religieusement observée et servit sans 
cesse comme l'égide de Minerve , à couvrir ^ à 
diriger et à protéger le peuple. En second 
lieu pour donner aux loix qui , semblables à 
des dieux , guident les hommes , une place sûre , 
et une existence immortelle , utque beatis dits 
esset sedes tuta sempêr, Hésiode se sert ici du 
mot theoi pour exprimer les dieux placés dans 
la voûte du firmament ; cela nous mène à exa- 
miner sous quel rapport le ciel décoré de con- 
stellations a été appelé , et peut être regardé 
comme le Panthéon de la république des at- 
lantes. 



(i) Spiritas ejas ornav^t cœlos ; et obscetricante manq 
ejus, educcus est coluber tortuosus. Lib. Jol^, c. 26, f. 13. 
-- Son esprit a orné les deux , et Tadresse de sa main pais- 
sante a fait paroltre le serpent (*) plein de replis. — Le glossateur 
dit : Comme Job représente ici l'ornement des cieux, les 
interprètes entendent par ce serpent une des principales 
constellations. 

(*) Le urpMty dont il est qaestion ici» est le Zodiaque* 



rao RÉPUBLIQUE 

' Du Panthéon. 

Platon qui de son temps trouvoit la mytho*- 
logie crueilement embrouillée , a vivement sénû 
le besoin de connoitre la propriété dés mots , 
pour pouvoir parvenir à la connoissance des 
choses. En conséquence il a entrepris une dis*^ 
aertation particulière sur les principes qui on| 
servi de base à la première nomenclature des 
choses I de recta nominum ratione. Platon exa-^ 
mine d*abord la question de savoir si Timpo^i-* 
tion des noms est le résultat d'un système ré- 
fléchi qui a fait adapter les noms à la nature 
ou à la propriété des choses , oup bien si c'est 
un ouvrage de convention , uniquement fondé 
sur la volonté ou la fantaisie des hommes. 

Après avoir rapporté des motifs en faveur de 
l'une et de l'autre opinion , il remarque que 
les exemples sont naturellement d'un çrand se- 
cours pour éclaircir des questions de cette 
nature, et en se décidant k employer ce moyen, 
il demande à son interlocuteur par quelle classe 
de mots il conviendroit d'entamer cet examen , 
en observant néanmoins que la propriété des 
termes ne se fait ja^mais sentir avec plus de 
force que dans les npms imposés aux êtres 
immortels , <;pi tieiAi^i^t 4, Torâfe établi par la 
naturç. Car ç'es^ bi^n dai>s une pareille ma- 
tière , ajoute-t-il , qu'il convient de méditer 
profondément sur le choix et l'application des 



DES Champs É l y s é e s. lai 

mots. Le philosophe grec est tellement pënëtré 
de ce sentiment , qu'il croit même que plusieurs 
dénominations peuvent être regardées comme 
leffet dune inspiration divine, plutôt que dune 
conception humaine. 

Âpres ces préambules , il demande encore , 
s'il n'est pas juste de commencer par les noms 
des dieux , et d'indiqUer d'abord , pour quelle 
raison on les a appelés theoi (i). Je crois , rë-- 
pond-il^ que les anciens grecs , comme font 
encore plusieurs nations barbares , n'ont reconnu 
pour dieux que le soleil , la lune , la terre , les 
astres et le ciel ; or , comme ils voyoient ce^ 
corps dans une course perpétuelle ^ perpetuo iu 
cuRsu j je m'imagine que c est à cause de cela 
qu'on leur a imposé le nom de theoi , qui vient 
de theîn , courir. Remarquons en passant , que 
Platon attribue ici du mouvement à la terre , 
comme aux autres planètes. 

Ce raisonnement au premier abord doit pa* 
roitre absurde. Comment aura*t-on donné le 
nom de coureurs aux êtres qu'on rcgardoit et 
qu'on adoroit comme dès dieux ! Cependant la 
conjecture de Platon peut se vérifier dans uu 
certain sens , comme nious Talions voir. 

On regardéroit d'abord avec Platon le mot 
théos comme grée , puisque le verbe tkein , dont 

( I ) Nonne par est ah ipsis diis tncipere , rttioaemque 
investigare qa4 yhboi vo€i|ti lu.^.. Plfti» t de r^fota s^^êmùfo^ 
raçione. 



Xftd RÉPUBLIQUE 

il le fait dériver , est en plein usage dans la 
langue grecque , pour signifier courir ; mais 
thein est un terme emprunté du belge tyen , 
dont on peut voir les différens sens dans Ten 
Kate , vol. 2. p. 4^4* Nous observerons d'abord 
qu'on a tiré de ce mot le nom de tous les 
êtres auxquels le créateur a imprimé un mou- 
vement perpétuel. C'est ainsi quon appelle iye 
le flux des rivières ; on donne le même nom à 
la marée , et c'est des mots de tye , la marée » 
en anglais the tidjs , qu'on a formé Thetis , 
nom de la déesse de la mer. Les ministres du 
culte catholique nomment ge^tyen leurs heures 
canoniques , à cause qu elles courent et revien- 
nent sans cesse. 

Mais le terme le plus intéressant qui vient de 
tyen , c'est tyd , temps. Sans doute le temps 
est l'être courant par excellence ; il court tou- 
jours uniformément et sans bruit ; sine stre-* 
pitu f comme dit Pythagore , et sans s'arrêter 
jamais. 

En considérant le temps dans ses rapports avec 
l'existence de l'être suprême , il est non-seule- 
ment immortel , mais aussi éternel , ou inné. Il 
n a ni commencement , ni fin ; sous ce point de 
vue , il peut s'identifier avec l'être éternel , ou 
dieu créatem* de toutes choses. 

C'est de tyd , temps, pris dans cette accepta- 
tion , que les grecs ont formé theos , terme dont 
ils ont fait usage dans les premiers âges et 



DES Champs Elysée s. 123 

avant la corruption du culte , pour désigner di- 
rectement la divinité étemelle. 

Les Perses ont aussi identifié le temps avec 
Vétre suprême , et ^ pour mieux faire sentir 
cette idée , ils l'appellent temps sans bornes (1) 
ou éternel 'y ils attribuent à cet être l'origine de 
Vunivers ; on le disoit spécialement Père du temps 
borné , tout comme le theutates , temps-père , 
des germains étoit le Père de theitson, temps-fils. 

Ainsi y suivant ces principes , Theos pe*ut passer 
poiir père d'Où rangs , temps borné ou créé , et 
grand -père de Cheokos , Saturiye , temps 
périodique. 

Ces difTérens rapports du temps avec Tes- 
sencie divine d'une part , et avec les corps cé- 
lestes d une autre , pouvoient facilement donner 
occasion à des méprises , et faire naître de la 
confusion dans les idées , surtout lorsque des 
circonstances particulières y concouroient , comme 
il pouvoit arriver par la formation du système 
des constellations. 

Il est tout simple que, des institutions socia- 
les d'une si sublime conception , figurées par le 



(O Dans la loi de Zoroastre, il esc déclaré positivement 
que Dieu ( Ormusd ) a été créé par le temps ( avec ) tour 
le reste ( des êtres ) , et le ( vrai ) créateur est le temps , 
et U temps n*a point de bornes ; il ii*a rien au-ilessus de soi ; 
il n*a point de racine ( de principe ) ; il a toujours été et sera 
toujours. Anquetil, Zeod-Âvesta « tom. II, pag. 344. 



\ 

V 



124 République 

système hebdomadaire et par le zodiaqae , aietit 
excite dans le commencement le plus vif en-- 
thonsiasme , et qu'on les «it regiairdëes réelle- 
ment comme des choses divines , elles-mêmes 9 
conformément à la tradition qui en subsistoit 
encore du lemps de Persëe et d'autres philoso- 
phes grecs y dont on a réclamé le témoignage 
plus haut. 

Peindre ensuite ces précieuses institutions dans 
le ciel , c'étoit mettre le sceau divin à cette 
opinion. Le ciel ^ les astres, invariables dans leur 
nature et courant sans cesse , pouvoient , sous 
ces rapports , être envisagés comme des êtres 
immortels ; le mouvement est le symbole de la 
vie , comme le repos est le symptôme de la 
mort » et Vimmortalité est comptée parmi les 
dîfférens attributs divins. 

Il faut donc naturellement s'attendre qu'on 
aura chanté et célébré le système céleste de 
mille manières. Sans doute le culte primitif aura 
eu directement pour objets les choses sacrées , 
figurées dans le firmament , et secondairement 
les astres et les constellations qui en étoient les 
images. Mais dans la suite des siècles lorsque la 
main du temps aura couvert de ténèbres l'ori- 
gine et le but des constellations , on aura , par 
habitude , continué le culte , mais en l'adres- 
sant directement et exclusivement aux repré^ 
sentons f c'est-à-dire au ciel et aux corps 
(délestes. 



DES Champs Elysée s« 125 

Maintenant nous concevons avec évidence ce 
que le psalmiste a voulu faire entendre , en di- 
sant que les deux racontent la gloire de dieu , 

CŒLI EKAERAKT GLORIAM D£I. On a CrU qUC le 

chantre sacré invoquoit ici Yexistence des cieux 
comme une preuve de Yexistence de dieu , comme 
si le texte portoit cœli demonstrant existentiam 
dei ; cest ddhs ce sens quon l'interprète ; 
mais cependant ce n'est là ni le sens du 
verset , ni le but du psalmiste. Sans doute le 
ciel , les astres , le bel ordre du système plané- 
taire , sont des preuves parlantes d'un être qui 
les a créés ; mais les cieùx ne sont pas les seuls 
objets qui proclament cette vérité , toutes les 
parties de l'univers l'annoncent. Il n'y a pas jus* 
qu'au plus petit animalcule , qu'on découvre à 
peine à l'aide d'un microscope , dont la forme 
et l'organisation ne soient un indice irréfragable 
de l'existence d'un Dieu. 

Ce que le psalmiste a eu en vue , c'est d'an- 
noncer le but divin des constellations ; en disant 
que les cieux racontent la gloire de Dieu , il en- 
tend par cœli les constellations et les planètes , 
et il veut faire comprendre que ces corps célestes 
transformés en symboles de la constitution des 
Çiysiens , sont devenus des monumens qui retracent 
et racontent sans cesse l'histoire de la civilisation 
de ce peuple ^ et annoncent la gloire de Dieu par 
la raison que cette heureuse et pieuse civilisation 
éioit son ouvrage j c'est ce que la suite du même 



y 



126 République 

pseaume fait clairement entendre ; car après avoir 
dit : les deux racontent la gloire de Dieu (i) , il 
ajoute : et tow^rage de ses mains annonce le fir- 
manient (s). 

Pour faire encore mieux sentir son idée , le 
psalmiste dit : Ce n'est point un langage , ni des 
paroles dont on n'entend point la voix ; leur bruit 
s'est répandu sur toute la terre , et leurs paroles 
jusquaux extrémités de la terre (3). 

Nous découvrons maintenant la source de cette 
extrême vénération que les Hébreux ont témoigné 
pour le système céleste et pour les notdhveSept et 
Douze, En regardant lés planètes et les groupes 
ëtoilaires du Zodiaque comme des symboles bis- 
toriques de la gloire du Tout-Puissant , il est assez 
Baturel que leurs législateur^ aient cherché à 
imiter ce pieux exemple^ en consacrant les mêmes 
idées dans leurs monumens religieux. On peut 
Voir dans Josephe les soins qu'ils ont pris pour 
retracer les nombres sept et douze dans la con-* 
struction du tabernacle du temple , et dans la 
forme tant des ornemens sacrés de ces sianc-^ 
tuaires, que dans les vétemens du grand-prétre. 
L'historien juif rapporte l'imitation de ces deux nom- 
bres sacrés aux sept planètes et aux douze signe» 



Ci) Coeli enarrant gloriam Dei; (2) et opéra manuum 
cjus annanciac firmamencum. Liber psalm. , cap 18 , f. 2. 

(3) In omnem terram exivit sonus eorum» et in fines orbis 
terre verba eorum. Ibid. , cap. i8, jr, 5. 



DES CHàmIps Elysée s. 127 

An Zodiaque ; il en prend même occasion de se 
plaindre de rinjusticé de ceux qui haissoient les 
Jui£s pour cause de lèiir religion. Ils iious traitent 
d'impies , dit-il / pak'ce que nous méprisons leurs 
Dieux, et ils ne font point attention que notre 
législateur a représente toutes leurs divinités dans 
les monumens religieux de iiotre culte. 

Mais si Môyse et Salomon ont montré tant 
d'égards pour les nombres sept et douze , ce 
n'étoit pas pour honorer les planètes et les con^ 
stellations zodiacales comme corps physiques , mais 
comme symboles moraux ; c'est ce que l'un et 
Fautre ont soin d'expliquer eii termes bien po- 
sitif, le premier dans le Deutéronome (i) , l'autre 
ààtis le livre de la Sagesse, n Faites attention , 
If dit Moyse, qu'en élevant vos yeux au ciel et eit 
ftj contemplant le soleil , la lune et les astres , 
f> vous ne vous fassiez illusion ^ et ne tombiez dans 
f l'erreur , en adorant des objets que le Seigneur 
I» votre Dieu a créés pour le service du genre 
>t humain. » 

L'auteur du livre de la Sagesse , le même qui^ 
dans la construction du superbe temple de Jéru- 
salem j avoit pris pour modèle le temple céleste , 
s'explique d'une manière encore plus sensible. Il 



Ci) Ne forte elevacis oculis ad cœlum, videas Solem et 
Lunam , et omnia astra cœli , et errore deceptus adores ea et 
colas qus creavit Domious Detis tuus in ministerium cunctis 
gemibus, qusesub cœLo sunt. JUber Douter., cap. 5» ]i^. 1^ 



128 R É P U B t X Q U ^ 

plaint raveuglement de ceux qui regardent lei 
corps célesteti comme des dieux qui gouvernent 
le monde 9 et qui, au lieu d'admirer et d'adorer 
le créateur dans ses œuvres , adressent directe- 
ment aux objets créés le tribut de leurs hom- 
mages (i). 

Une circonstance qui se présente admirable- 
ment à lappui d^ Texplication que nous venons 
de donner du verset du psalmiste , c'est le sens 
du verbe tteiï , en grec thein , dont Platon fait 
dériver theoi. Tyen , au rapport de Ten Kate , 
signifie narrare ; ainsi en disant cœli (theoi) 
enarrant gloriam Dei , le chantre sacré exprime 
parfaitement la propriété du mot. 

C est de tten » comme signifiant narrare , que 
dérive le mot tydinge , nuntium , nouvelle. 

C'est donc bien à tort qu'on a voulu accuser 
le peuple hébreu de sabisme , à cause des égards 
religieux qu'il a scrupuleusement montrés pour 
la beauté du tableau du ciel. 

Un auire peuple qui ne s'est pas moins dis- 
tingué par son respect pour lef système d«s cons- 
tellations , ce sont les Perses. Leur législateur 
avoit tracé dans le fameux antre mithriaque tous 
les corps célestes ; mais la preuve qu'il ne les 
aVoit pas représentés comme des corps physiques , 



ttm 



Cf) Séd aat ignem, aut âpiritum, «ut cittcnm âërem, àiK 
gjrum stellûTum j auc nifflttim aqnatn, aut Sohmti Lunam, 
rectores orbls terrtram Deos pooivetuat. Liber Sap. i cap. is» 



DÈS Champs ÊLYsiss. 129 

tn par considëràtioii pour etit-tnémett , c'eftt qiïe, 
dans ce tableau mitliriAqtte » leis planètes ti'étoieal 
pas rangées Suivant Tordra ^'ellds gardent dans 
le ciel , mais dans V ordre ^ jèurÉ iUfbêofnaduirês. 
n n est pas possible d'indi^ef d'ttftè maniéré ptttl 
positive que les planètes ne figuroitnt dans ce 
sanctuaire que comibe dès eibfililmes des insiito^ 
lions sociales auxquelles les jouil; de lA semaim 
étoient spécialement consacrés. VioVA ôb^nreronâ 
plus tard que c'étoit dans ce temple soutetraift 
qu'on initioit aux mystères. La décoration du 
sanctuaire répondoit donc parfaitement au but 
de la cérémonie* 

Il résulte de tout ce que npns venons de 
dire que le ciel rendu dépositaire des symboles 
de la constitution élysienne , ouvra|[e sublhM 
de la bonté de Tétre suprême , émx devenu 
sous tous les rapports et dafis toute la fbrcè 
du terme un .véritable Pantliéon. Ce terme » 
qui , d'après nos explications , signifie littérale^ 
ment totum currens , ainsi que toium nattons « 
puisque pan en grec signifie iotwih , vem ddnc 
indiquer un tableau mobile , permanent « qtà % 
par sa révolution diurne d'un bout dû moAde A 
l'autre , annonce , célèbre et tuéoHte SAUS cdstfê 
la gloire de Dieu à tous les peuples de TanivAR. 

On jugera de là (Jull b'y a qu'un Pahtbé<fii 
dans le mfkude , et que c'est bien Imptôptemeilt 
qu'on applique cet auguste nom à un édifice 
immobile ou temple terrestre. 

m. 9 



130 RÉPUBLIQUE 

C'est dans le même sens que- le propbett 
Laïe a donne au ciel le nom de Livre, liber cœti^i). 

En suivant Tordre de la matière , il faudroit 
passer maintenant aux grandes divisions du 
temps i ou périodes séculaires ; mais il ne pa- 
roitra pas déplacé de revenir un moment sur le 
Thot des égyptiens ^ que nous avons identifié 
aussi avec tfdt , temps* Tout ce qui tient i 
l'ancienne religion de ce peuple mérite des égards 
particuliers. 

Du Thoth des Égyptiens. 

Parmi les grecs le premier qui a parlé dti 
Thoth égyptien , c'est Platon ; il le nomme 
Thfiuth. C*est ainsi qu'on prononçoit le Thêta 
des germains. 

Les égyptiens ont donné au premier mois de 
leur année , et au premier )our de ce mois le 
nom de Thoth ; voilà déjà des rapports bien 
directs du mot thoth avec sa signification de 
temps* 

On attribuoit à Thoth l'origine de toutes les 
sciences , de toutes les institutions , de tous les 
arts sans réserve ; on donnoit à tous les livres 
scientifiques le titre de thot. Le nombre de ces 
producUons littéraires devint si prodigieux et si 
disproportionné aux talens et aux facultés in- 
tellectuelles d'un mortel quelconque y qu'il ne 
<— "^—i — — — — — — — — ^ ■■ ■■' ■»— — — ^— — ^— ^— 1^1— — — ^ 

(ly £c tabescec omnis mi^cia cœlorum, et complicabumar 
sicut lAber cali Isaias 9 cap. 34. f^ 4. 



DES Champs Elysée s, 131 

falloit que cette considération seule pour ju'*- 
gerque Thoth ne pouvoit avoir été un homme 
réel p mais un personnage mystique. Il seroit 
aussi inutile qu'ennuyeux de rapporter les difTë-» 
rens essais que des savans ont fait pour décou- 
vrir la nature de cet être extraordinaire ; nous 
ne nous attacherons qu'à la dissertation qu'a 
faite sur ce sujet Jablonski dans son Panthéon 
œgyptîacum^ 

On sait que ce savant antiquaire a fait des 
recherches profondes sur les étymologies des , 
noms des nombreuses divinités d'Egypte. Il a 
voulu trouver ces étymologies dans la langue 
cophte ou égyptienne , au lieu de les puiser 
dans la langue primitive des saïtes instituteurs 
de ce peuple , et c'est ce qui ne pouvoit 
manquer de produire un faux résultat. 

Dans le chapitre particulier qui regarde le 
dieu Thxiih , Jablonski remarque que les vastes 
connpissances , qu'on attribuoit à Thoth , étoient 
inscrites ou gravées sur des colonnes de pierres, 
nommées stèles , en grec stylaî , et qu'on don- 
noit à ces stèles le nom de livres de Thoth. 
L'auteur en a pris occasion de conclure que 
stelé et thoth étoient la même chose (i). Il cite 
à l'appui de son opinion le mot thuothi , ou 

THYOTHi , qui signifie stelé ou colonne en langue 

•■■■■^ 

(O Qu» omnia, ut revolvo , aliter censére non possum 
quam f telas Mercurii ab ipso Mercurio , sive thoth , dX- 
versas noo fuisse. Jablonski , panth. «gypc. , lib. V. cap. V. 



13* RÉPUBLIQUE 

copbtei Mais en identifiant stèles ou colonnes 
avec thathf l'expression steks de ihoth présen- 
teroit un contresens frappant ; elle se réduiroit 
ik celle-ci , colonnes de colonnes* 

Nous Avons vu à larticle des colonnes dlier^ 
cule (i) I que stitlsk en langue saïte ou saxonne 
signifie colonnes ; et que c'est m^me de ce mot 
que les grecs ont forme leur terme stylcU^ pour 
désigner les colonnes herculéennes. 

En prenant thoth pour thetth ^ temps , les. 
livres de thotb sont des livres du temps , rror-' 
MOECKEN , chroniques , annales , mémoires histo^ 
riques. Ces livres sacrés et d'un si haut intétét 
contenoient sans doute l'histoire de la civilisa- 
tion de l'Egypte et celle de leurs précepteurs ^ 
les saxons ou atlantes. Ils dévoient par consé- 
quent se rapporter particulièrement aux symbo^ 
les du temps , tels cpilJranus , Chrondis , Tentâtes , 
Teutson , bases de la civilisation des peuples ; 
ce qui seul suffîsoit pour donner à ces livres le 
titre de thot ou de temps, 

Jablonski , qui s'est si grossièrement trompé 
sur le sens du mot thot , dans le chapitre où il 
discute spécialement ce sujet , va nous donner, 
dans un autre endroit , où il n'en parle qu'occa- 
sionnellement , des lumières qui mettront le 
sceau de l'évidence à ce que nous venons de 



(i) Voyèe tome pXsmktf p. 233. de cet ouvragé. 



DES Champs Elysée s. 133 

dire; c'est dans la dissertation sur Sothis , ou 
Jsis in canicula f qu'on rencontre «cette par- 
ticularité. 

L'auteur, apré$ avoir disserté longuement snr 
tontes les version^ qui çircidoient .sur Sothis , et 
après avoir tourné et retourné le mot en tout 
senS; assure que Sothis et Thoth sont identi- 
ques , que leur nom primitif est tkueite , et que 
ihueite veut proprement dire prima hora , ou 
principium temporisi voilà donc thoth non-seule- 
ment ^ansformé en thueite , dont le rapproche^ 
ment avec theit est frappant , mais signifiant 
temps , et qui plus est commencement du temps , 
première heure , tout comme Uranus. Jablonski 
fait voir ensuite , comment le mot thueite est dé- 
généré en 5o^A 1 en thoth ^ et finalement en seth , 
et il n'hésite pas d'assurer que ces troi9 termes 
sont les mêmes , et qu'on emploie tantôt l'un , 
tantôt l'autre , pour indiquer le commencement 
du monde , de l'année , ou des mois. 

Ce qu'il dit de seth mérite une attention 
particulière , à cause d'un passage curieux d^ 
Flave-Josephe sur le patriarche Seth. 

Selon l'historien juif , Adam auroit prédit la 
destruction du monde p soit par le feu , soit par 
l'eau. Seth, le patriarche , désirant sauver la 
mémoire des découvertes faites dans les sciences 
et l'astronomie jusqu'à son temps , fit bâtir 
deux colonnes , Tune en briques , l'autre eu 
pierres de taille , sur lesquelles il grava toutes 



134 République 

ces coimoissances , afin que si la première venoit 
à crouler par la violence des eaux , lautre put 
résister et transmettre à la postérité ces ins- 
criptions précieuses. Josephe ajoute que cçs co- 
lonnes existoient encore de son temps dans la 
terre Siriàd, mais il ne spécifie pas la terre 
qu'il entend par Siriad. Manethon place les co- 
lonnes de Thoth dans un pays auquel il donne 
aussi le nom de Siriad, ce qui Ssiit assez pré- 
sumer que les colonnes attribuées à Seth ne diffé- 
rent pas de celles qu'on attribue à Thotti» 

Jablonski , pour appuyer ses assertions , observa 
qu'oa donne aussi le nom de Seth à l'étoile du 
chien ^ sz^ius , dont le lever annonce le débor-» 
dément du Nil ; et il fait voir que les lettres 
th et s se confondent souvent dans les langues 
orientales. 

On aperçoit maintenant la raison qui a fait 
donner à Thoth le titre de Trismegiste , ermès 
irismegistus , c'est-à-dire trois fois grand. L'em- 
sire du temps est partagé d abord en trois gran- 
des parties , savoir en passé , présent et futur, 
figurées par les trois parques. L'autre division 
en temps créateur , en temps créé , et en temps 
périodique , est encore plus solemnelle et plus 
importante. De sorte que c'étoit à très -juste 
titre qu on donnoit à Thoth Tépithète de trois 
fois grande ou d'ermè^ irismégiste. 

On est communément dans l'idée que le mot 



DBS Champs Êlysêes. 135 

ermès , dom les grecs font usage pour désigner 
Thoth y doit être interprété par le mot Mercure* 
Jablonski réfîite cette opinion et démontre par 
de fortes raisons que ermès est un terme nsiié 
dans la langue égyptienne ; il en donne même 
Tétymologie ^ et prétend que ermen , dont on m 
fait ermès , dénote quelqu'un qui met ta dernière 
main à la perfection dun ouvrage» Cette défini- 
tion convient sans doute au temps ; c'est le 
temps qui perfectionne tout. Quoiqu'il en soit 
de cette étymologie , nous remarquons seule- 
ment que ermès pourroit bien être le ermin des 
germains ; • ermin étoit une idole qu'on adoroit 
encore en Allemagne du temps de Charlemagne. 
Il avoit sa colonne tout comme Xermès égypden. 
On lui avoit érigé un temple en Westphalie sur 
la montagne d'Erersbourg , aujourdliui Statberg. 
La statue du dieu étoit posée sur une colonne , 
de là son nom de Erhih-sul y colonne d Ermin \ 
SUL' en allemand signifie colonne. Ermin tenoii 
d'une main une balance y signe du Zodiaque 
qui annonce le commencement de Tannée agri- 
cole , et on yoyoit sur son bouclier la figure 
d'un lion , encore signe zodiacal qui marque 
la, moisson 9 ou la fin de l'année agricole. 

Une chose qui vient fortifier l'identiié entre 
Y ermès égyptien et Y ermin westphalien^ c'est que 
Censorin donne i Termes de l'Egypte le nom 
èiArminon i c'est Arminan ou Arminius^ dit-il^ 
qui a fixé la durée de Tannée égyptienne k 



(3^ R é B U B L I Q U E 

40U3Q mois cinq jours. Remarquons qu^ Manovi^ 
^ 4^ TUei^t a^ ^u trois 61s , dont le second i» 
s^lon 'S^H^t s'appeloit H^rnwioa (i). On sait 
^6 le g^aëral qui ^ 4ëtruit les trois légioni| 
SQipaines de Yarus sous Auguste , portoit le i^on^ 
4*AriiiiniHS. Ajautons que SanchoAiaton , dans la| 
eosmpfonie de# phépicieus, établit une relation 
bien iptime entre Tbaaut et Saturne ^ c'est Iq 
iUaut phénicien , sdou lui , le n^éme que la 
tHoth des égyptiens ^ qui 4 étaliU Saturne roî 
&ur toute l'Egypte. 

Nous avons déjà fait voir qu'U ei^istoit deui^ 
thoih en Egypte ,. Vjxjx, p^f^ oi^ çLthotes , q\ 
lautre Jff^. Syiiesius {^) rapporte que le^ 
Egyptiens avoieut peint Thoth dans un seul e\ 
même tableau sous la figure d'un f^une homme 
et sous celle d'un vieillard. Le docte évéque ne 
nous ei^plique pas ee mystère ; mais c'est quil 
ignoroit que thQth dénotait le temps. Le temps, 
considéré abstractivement est toujours jeune ^ 
il renaît sans cesse ; le temps considéré comme 
la mesure de^ évènemens d'ici-bas , et de la vie 
de rhomme , devient vieu^ j Saturne est peinte 
sous la figure d'un vieillard. 



(i) Ermès 9 ou Hermès ^ est un nom propre connu même 
dans nos catalogues des Saints ; Saint Hermès est patron de 
Renaix , bes^u bourg en Flandre. 

(s) Merçufium duplici speci^ f^flFunt javeaeo) )axt4 aediem 
collocantes. Synesius , de proVidenâa 9 p. 210, 



DES Champs Elysée s. 137 

Ea considérant maintenant que Vkomme-roi 
M&nas qui a policé l'Egypte , est le même que 
le mauas ou mannus des Germains , on voit que 
la cosmogonie des égyptiens «'identifie de la 
manière la plus frappante sous tous ses rap- 
ports avec la cosmogonie du peuple germain. 

Ce que nous venons de dire au sujet des 'in-^ 
scriptions scientifiques sur des colonnes de pierres ^ 
nous donne une idée dii premier usago qu'on a 
fait de la précieuse invention des lettres 3 on s'en 
servoit pour conserver la mémoire des choses 
dun haut intérêt pour le geure humain. Les 
premiers livres étoient de pierre^ afin, de donner 
à l'écriture sacrée une consistance durable. Ecrire 
sur des pierres c'étoit graver y greffer ; on définit 
le grec graphe in : insculpbb.^ itiTTSRAS vu. 
NOTAS IN LAPiDEM VEI» LiGNUM , grQi^^r des lettres 
ou des notes dans la pierre ou dans le bois. Les 
personnes chargées de ces inscriptions scientifi- 
ques étoient des hommes de lettres distingués ; 
c'étoient les secrétaires du corps des savans. 
Hérodote , en parlant des Hyperboréens et des 
Ârimaspiens , fait nwention en même temps d'une 
caste d'hommes qu'on appelait griffons j, ett dont 
la fonction étoit de garder lor ; comme on ne 
les connoissoit pas , ou les a bien mal traités. »Les 
fi griffons y dit le Pelloutier , tom. I , p. 6 ^ étoieui; 
f» certaines bétes sauvages qui tiroient de la terre 
nune grande qi^antité d'or et de pierres précieu&es, 
nies gai^doient avec la même vigilance ^ et les i^^^ 



138 RÉPUBLIQUE 

»fendoient avec la même fureur que pourroient le 
i»faire ces avares^ à qui on arracheroit plutôt 
»Ia vie que leurs trësors. n Croiroit-on , après uu 
tel portrait^ qui n'est certainement pas fait d'après 
nature , que les griffons ëtoient les hommes les 
plus savans et les plus respectables de l'anti- 
quité ? La vërité est que les griffons qui gardoient 
lor ëtoient des greffiers dépositaires du trésor 
des sciences , des arts et des institutions , c'étoient 
les secrétaires ou le savant corps des Astronomes 
arimaspiens. Entendons par griffons qui gardent lori, 
des greffiers dépositaires de l'or ^ ou le trésor des^ 
sciences , des institutions et des arts; les étoiles y 
pommes d'or réunies en groupes symboliques ^ 
ëtoient devenues des caractères d'or qui retraçoient 
toute la philosophie de Fâge d'or. 

Les grecs donnoient aux inscriptions mysté- 
rieuses des égyptiens le nom d'hiéroglîphes ; ce 
mot veut dire gravures sacrées ; il est formé de 
lE&os , sacer , et de glyfhein , graver .• Ma- 
nethon appelle les hiérogliphes dialecta sacra. 

En employant le mot hiérogliphe , les grecs 
n'avoient fait que traduire le mot rune , nom 
qu'on donne aux lettres sacrées des Scandinaves. 
Les auteurs qui ont traité de l'alphabet runique^ 
rendent communément le terme rune par le mot 
mystère. Ten Kate fait dériver rune de reyen , 
SCT7LPERE , graver. Ces deux explications s'ac^ 
cordent. Les lettres runiques étoient des carac- 
tères gravés qui contenoient des mystères : oa 



DES Champs Elysée s. 139 

•> 

trouve encore des inscriptions runiques en grand 
nombre sur des cippes ou colonnes , en Dane- 
marc et en Suéde ; elles y sont spécialement 
consacrées à des épitaphes. 

Ce qu'il y a de particulier dans les runes , 
c'est qu'elles sont elles-mêmes des espèces de 
stèles ou colonnes j tous les caractères sont for- 
més par une ligne perpendiculaire en forme de 
colonne ou I romain , ce ne sont que les lig« 
nés accessoires à cette colonne qui constituent 
la différence des lettres; on peut raisonnable- 
ment attribuer à la manière d'écrire avec de 
pareils caractères (stylen) , l'origine de notre mot 
style ; les runes sont les premières lettres alplia* 
bétiques du monde. 

Les inscriptions des colonnes avoient spécia- 
lement rapport à l'astronomie. Manethon dit en 
termes formels quç Thoth fit graver et inscrire 
sur les stèles les décrets des astres (i) ; mais 
n'entendons pas par ces décret» les loix physi'^ 
ques du ciel , mais les loix morales , les loix 
symbolisées par les constellations^ qui étoient 
le code social de la république. Les prêtres 
égyptiens , dit Jamblique , déterminent et rè- 
glent tout»^ d'après, les colonnes de Thoth , 
TAS Ermou stflas^ et que c'étoit au pied de 
ces colonnes que Platon et Pythagore étoient venus 

(i) Mercurius ( Thoth ; inveoic cotumnasCstdas) arcanas, 
înque iis sculpi et inscribi jussit astrorum decreu. Ma- 
necho» apotéksm. lib. V. v. s. 3. 



I40 République 

s'instruire et puiser les principes de leur phi- 
losophie (i). 

Ce sont sans doute q^ pierres qu'on a voulu 
designer sous le nom de pierre philosophale ; 
le secret de la pierre philosophale ëtoit le secret 
de la doctrine philosophicjue écrite sur des pier^ 
res. Les douze signes du Zodiaque ëtoient les 
lois des douze tables des anciens ; le dëcalogue 
des hébreux étoit gravé sur des tables de marbre. 
Dans ce sens , et sous ces rapports , il n'est pas 
impropre de dire que lancienne église étoit bâtie 
«ur une roche , ou sur une base de pierres* 

Puisque nous parlons de la pierre philoso^ 
phale y disons un mot de la toison d or , objet 
du célèbre voyage des Argonautes. On a ha* 
sardé mille conjectures sur la nature de cette 
singnliére toison 3 mais ce qu'il y a de vrai ^ 
c'est que , si la conjecture de Strabon , ou toute 
autre, à l'exception de celle que nous allons expo- 
ser y eussent été vraies , ce fameux voyage célébré 
dans trois poëmcs différens et également beaux , 
^eroit depuis des siècles tombé dans le plus pro- 
fond oubli. On ne sauroit trop se pénétrer de 
cette vérité qu'il n'y a que des choses du plus haut 
intérêt^ auquel le temps décerne les honneurs 
• de l'immortalité. 

(i) Si qued aueem phiiosopbteiim dubtum proponas, illud 
etiam determinabimus tibi juxtà aotiquas Mcrcurii columnas, 
quas Plato et Pychagoras ante cum , lectitantes , philosophiam 
iade cooscitueruot. Jamblichus , de myscer. lib. L cap. II. 



DES Champs Êlysébs. 141 

On ne voit pas sans peine que des écrivains 
modernes , d'ailleurs très - respectables , nous 
peignent les Argonautes comme des pirates , et 
que , pour donner quelque couleur à cette 
absurde opinion, ils veulent faire croire, d'après 
Didymus (i) , que , dans les temps anciens > la 
piraterie ëtoit considérée comme un e^cercice 
noble (2). Ces assertions n'ont ni vraisemblance, 
ni fond de réalité. On a de tous temps regardé 
la piraterie comme un métier infâme ; on peut 
se rappeler le portrait qu'Homère nous fait du 
château de Scylla. ILes Cimbres 1 habitans des 
bords de l'Océan sémentrional , étoient 1 du 
temps du consul Marias ^ appelés Larrons , sans 
doute à cause qu'ils infestoient la mer. 

Mais indépendamment de ces considérations , 

il est impossible de concilier ce sentiment avec 

.1 - -- - - - ■■ ■ - - I _ 

(i^ Lacrociûari apud antiquos iafame non erat sed honesmm. 
Didymus, cité par Shêfinghstn , p. 55. 

(&) Les Argonaatiques disent « f, Soa , qu*A€tes regardant 
les Argonautes , les trouva dits similes, athanatois ikslods, 

f, 827 , les Argonautes disent: Nos ncquc latronu ut vtnimus 
uUave nostro sava lacessitos injuria reddidit bostu. 

Ils disent à Aëtes qu*ils viennent pour avoir la toison d^or» 
pour retourner heureusement dans leur patrie : 

VelUra nacti 

jfurea j felices patriam repetamus Joleum» 

Nam sumus beroum , aut nati sanguine divûm* 

Argonaut. , p. 174 : Jason fait un sacrifice , qui est suivi 
d^un repas , au milieu duquel il parle ainsi : Jupiter em« 
brasse d'un regard tout ce qui se passe ici-bas ; jamais il 
■^oublie rhomme juste et religieux. • 



i42t République 

ridée que les anciens nous donnent tant du 
caractère personnel des Argonautes , que des 
détails et des circonstances de leur expédition : 
on comptoit parmi ces intrépides voyageurs des 
personnages graves et respectables par leur ca-* 
ractére sacré. Orphée , le grand «pontife de 
lancienne religion des Grecs , étoit du nombre. 

Le vaisseau \Argo avoit été construit par 
Minerve , le bois du mât étoit tiré de la forêt sacrée 
de Dodone ; plusieurs Dieux et Déesses s'intéres* 
soient particulièrement au succès de Fentreprise. 

Les voyageurs conmiencèrent la navigation sous 
les auspices de la religion en faisant des sacri^ 
fices ; ils répétèrent ces actes de dévotion dans 
chaque moment de détresse et dans plusieurs 
autres occurrences. Nous avons^ vu que le mât 
du vaisseau eut le don de la parole pour com- 
mander Texpiation religieuse du meurtre d'Ab- 
$yrthe (i) , et que cette cérémonie fut exécutée 
par la déesse Circé ; ce n*est pas ainsi que se 
conduisent des corsaires. 

L'expédition des Argonautes étoit un voyage 
scientifique} c'étoit le désir de s'instruire et de 
chercher le trésor des sciences , qui engagea ces 
hommes illustres à une navigation qui devoit être 
infiniment dangereuse dans un temps où Fart 
nautique étoit peu avancé et les mers presque 
inconnues. 



i^Mi 



(i^ Voyez tome second, p. 7. de cet ouvrage. 



DES Champs Êlysêbs. 143 

Les Argonautes portoient le nom de mihnzens ; 
le rapprochement de ce mot avec celui de hik- 
KAERs f amateurs , est frappant ; un philosophe 
est un MiKNAER , amateur de science ; sous ce 
rapport 1 nos voyageurs grecs ëtoient , dans toute 
la force du terme , des philosophes. 

Ce qui nous donne de grandes lumières sur ce 
sujets c'est l'histoire et la nature de la toison d'or. 
On connoit la fable de Phryxus et de sa sœur Héliez 
qui , montas sur un bélier , s'enfuirent à travers 
les mers de Grèce dans la mer Noire. HeUé 
tomba et se noya dans la mer de Thrace , acci- 
dent qui fit donner à cette mer le nom àiHel^ 
lespont ; Phryxus aborda dans la Colchide ches 
Aëtes^ frère de Circé , où il déposa la toisoa 
d'or (i). 

Le nom de Phryxus ^ tant de ressemblance 
avec la Phrygie ou la Frise., qui étoit le do- 
maine de Circé ^ et Hellé avec Hellahd , pcys 
denfer , qu'il n'est pas difficile de reconnoître , 
dans ces deux noms ^ l'emblème des habitans de 
ces deux principales cités de la république des 
Atlantes. N'entendons par la fuite de Phryxus 
et de Hellé ^ qu'une émigration d'une troupe de 
Phrygiens, dont les uns auront porté le culte 
• religieux et les cérémonies de l'initiation aux 
mystères dans la Thrace et la Samothrace , et 
les autres le trésor de leur philosophie sous 



(i) Voyez tome second , p. 92, de cet ouvrage. 



144 République 

FemMéme Ae la. toison dor daûs le pays de la 
Golcliiâè. 

En se rappelant que le bélier est le premier 
signe du Zodiaque^ t% que les signes célestes 
sont cfonsidérés comme des caractères d'or ^ on 
sent d'abord ttûé certaine analogie entre la toison 
d'or et le livre du ciel ; ce premier aperçu se 
fortifie admirablement par la tradition allégorique 
que Suidas nous a conservée sur la nature de 
la toison d'or , et dont il ignoroit lui-même la 
force. 

L*auteur nous apprend que là toison dor étôie 
une peau de mouton sur laquelle étoit éci4t Vài^é 
de changer les métaux en or. On sait que les . 
anciens attribuoient cette vertu magique à la 
pierre nommée philosophale ; ainsi , selon Suidas ^ « 
la toison d'or étoit cette pierre pbilosophale 3 et , 
suivant Fidée qu'on vient d'en donner^ la toison 
d'or désignoit le trésor de la philosophie de la 
patrie de Phrjxus gravée sur des piertes ^ et 
représentée dans le ciel par des constellations 
dont le bélier formoil là première et la principale 
figuré. C'est ce qu'on doit entendre aussi par le 
discours du roi Actes , rapporté par Apollonius 
de Rhodes : nf ai traversé ; dit le mattre de 1^ 
«toison d'or^ la voûte apurée monté sur le char 
»âu Soleil mon père ^ qui transportoit dans 
ftïltespéri^ ma sœur Circé. » Traverser la voûte 
du dd, c'est reconnoître; c'est peindre cette 
voûte , c'est l'emblème de l'astrologie. 



t 

D £ s G H A M p s £ L y s é E 8é 't45 I 

Maintenant nous vojons clair dans le motif | 
flans le but et dans le succès du voyage dèi 
Argonautes. De courageux Grec^, avides de cori- 
noissances utiles au genre humain , et instruits 
dans les pratiques de la religion par les Thraces, 
auront concerta ce voyage scientifique pour re- 
cueillir chez Aëtes frère de Circé , c'est-à-dire 
dans un pays affilié avec la république élysîen- 
ne , les notions philosophiques figurées par la 
toison de Phryxus. 

On a supposé aux Argonautes le dessein d'aV- 
Icr enlever ou conquérir par force celte toison { 
mais on a vu à lariicle d'Hercule , où il s'agis^ 
soit de renlevement des pomitïes d'or du jar- 
din des hespérides, ce qu'on doit entendre ipar 
cette expressioii figurée (i). Enlever ^ rapere^ c'étoit 
en style dogmatique gagner une chose à force de 
soins f de peines et de travaux ; c'est dans le 
même esprit que nous disons que le royaume 
du ciel n'est le partage que des vlolens f rto^^ 
ZENTi RAPiuNT ïLLUD. La toison d'or étoit 
l'emblème du ciel physique et moral. 

Les poètes et les historiens conviennent que 
les Argonautes' ont réussi dans leur entreprise , 
quils sont parvenus à enlever la toison d or , et 
qu'ils ont apporté ce précieux trésor dans leur 
patrie. Mais loin de nous donner quelque idée 
de la forme , de la substance , ou de la nature 



(l) Voyez tome premier» p. &3d. de cet ouvrage. 

m. 10 



I 



U6 RÉPUBLIQUE 

de cette prétendue toison , on ne dit pas même 
ce qu'on en a fait, avec quelle solemnité , avee 
quelle pompe elle a été reçue en Grèce ; on 
ne parle pas de musée ou de temple , où elle 
auroit été déposée ^ on garde le plus profond 
silence sur les circonstances qui par la suite 
l'auront fait disparoîtrc de la Grèce. 

Tout cela ne surprend pas d'après notre système 
où il ne s'agit pas d'une toison matérielle ^ mais 
d'un emblème des sciences. C'est cette tolsoa 
symbolique que les Argonautes ont réellement 
enlevée , et dont ils ont enrichi leur patrie ^ leur 
expédition est ïère scientifique des Grecs 5 c'est 
depuis cette époque seulement qu'on trouve que 
ce peuple s'est occupé de la sphère , et c'est 
ce qui a donné sujet aux savans de. soupçonner 
que la formation de la sphère ne datoit que de- 
puis cette expédition. Newton en fixe l'époqjie 
à l'espace intermédiaire entre le voyage des 
Argonautes et la guerre de Troie , parcequ'il croit 
apercevoir des constellations qui ont des rap- 
ports avee le premier événement , et qu'il n'en 
trouve pas qui rappellent Vautre. Il est dans 
l'idée que le vaisseau céleste , nommé commu- 
nément Argo , représente le vaisseau des Argo- 
nautes ; mais on a justement remarqué que l'in- 
spection seule de la place, que le vaisseau céleste 
occupe dans le ciel , repousse cette opinion. La 
constellation du vaisseau est si avancée dans l'hé- 
misphère méridional quelle n'est pas même vi- 



DES Champs Élyséês. Î47 

rible en Grèce , à peine en aperçoit-on lé bout 
du mât en Egypte. Ce nest pas ainsi quon place 
des trophées , ou des monumens de gloire. 

Les Argonautes auront sans doute reçu à la 
cour d'Aëtes des nouvelles de sa sœur Circë ; ils 
auront appris que le domaine de cette Déesse 
'. e'toit la patrie de Phryxus et le berceau des 
sciences dont la toison d'or étoit l'emblème j 
il n'en falloit certainement pas plus pour déter- 
miner nos intrépides philosophes à entreprendre 
un autre voyage iufîniment plus long , plus difficile , 
et plus dangereux , pour aller visiter ce séjour 
sacré à l'extrémité de la terré et de l'océan , 
et pour y recueillir de nouvelleà lumières. En 
conséquence au lieu de retourner en Grèce par- 
la mer noire et le Bosphore de Thrace , ils ont 
pris une route à travers le continent pour pas-^ 
ser dans la mer septentrionale. 
. Il y a des variantes sur cette route.; leâ uns 
disent que les Argonautes ont remonté le phase ^ 
d'autres le danube. Cette discordance ne doit 
pas surprendre; le récit de cette expédition n a été 
rédigé par écrit que plusieurs siècles après sa date. 
Les argonautiques , qui portent le nom d'Orphée , 
passent pour être tm poëme d'Onomacriie qui 
n'a vécu que 55o ans avant l'ère vulgaire. Il est 
très-naturel de penser que dans l'immense iiiier*- 
valle qui s'est écoulé de cette célèbre expédition 
jusqu'au siècle de ce poète , la tradition qui en 
étoit seule dépositaire ait été altérée en plu- 
sieurs circonstances , sur-tout dans celles qui 



148 RÉPUBLIQUE 

tiennent à la partie géographique. Les vastes pays 
que nos voyageurs ont parcourus , étoient peu ou 
point connus des Grecs; nous avans vu par un 
aveu formel d'Hérodote que les mers lointaines 
de leurope étoient de son temps des régions in- 
connues en Grèce. Mais la différence dans les 
détails ne nuit point au fond de Vliistoire ; il , 
est toujours vrai et pleinement démontré que les 
Argonautes sont parvenus à passer dans la mer 
* du nord ; qu'ils ont vu et visité les deux chefs- 
Keux du Pays des Atlantes , l'enfer , et la de* 
meure de Gircé , qu'ils ont trouvé dans ces lieux 
un peuple extrêmement juste , gens hominum jusy 

tissima (i) , dont ik ont étudié les mœurs et 

» 

le gouvernement politique (2). 

Circé dans les instructions qu'elle donne à 
Ulysse relativement à son passage devant les 
écueils de Scylla et Charybde , lui apprend qu'il 
n'y a que le seul vaisseau des Argonautes qui 
ait passé librement et impunément dans ces en- 
droits. La Déesse attribue ce bonheur extraor- 
dinaire à la protection spéciale de Junon , ce 
qui veut dire, en style mythologique, à l'extrémi» 
vénération que les dominateurs de Scylla ont 
eue pour le caractère héroïque des voyageurs 
et pour le but philantropique de leur étonnante 



(i) Voyez tome premier, p. 60. de cet ouvrage. 
CO Ast ubi jamque hominum mores et novimus urbcm. 
Argonaut. , f, 1 140. 



DES Champs Elysée s. 149 

entreprise. C'est ainsi que de nos jours encore \e$ 
puis^auces ennemies respectent réciproquement 
durant la guerre les vaisseaux consacrés à àfi$ 
découvertes scientifiques. 

II n'est pas nécessaire de répéter ici que c'est Cîr- 
cé qui , ensuite d'un ordre de Jupiter prononcé par 
le mot du navire Argo ^ a purifié Jason et Médéç 
du meurtre d*Absyrthe ; cérémonie auguste qu'oui 
a justement invoquée comme le témoignage It 
plus respectable du caractère sacré de Circé (i). 

Nous ne rappellerons pas également les vifii 
reproches que la Déesse a faits à sa nièce sur 
sa honteuse fuite de la maison paternelle pour 
suivre son amant Jason (2). 

Nous croyons seidement devoir revenir u^ 
moment sur une anecdote , que nous n'avons 
touchée que légèrement , et qui mérite une 
attention particulière. 

Apollonius de Rhodes nous apprend que 
Médée a raconté en langue cholchidienne i sa 
tante les aventures des Argonautes (3). Cette cir- 
constance s accorde admirablement avec tout ce 
que nous avons dit sur les liaisons de famille , 
qui existoieut entre le peuple éljrsien et celui 
de la Cholchide. Elle confirme à Févidence que 
le dernier n'étoit quWe colonie du pays du 



(») et (2) Vayez tome second 4 p. 6. et 7. de cet OAvngC* 
(3) Voye^B tQa»e preniuer , p» 6« de cet ouvrt|;e. 



120 RÉPUBLIQUE 

Bas-Rhin. Mais une autre circonstance , qui a 
lair d'un phënomène , c'est que la laugue ëly- 
slenne s'esc soutenue dans la race des coIoqs 
belges jusqu'aux siècles modernes. 

Les savans n ignorent pas que le baron Bus- 
beck de Flandre, lors de sa résidence à Con- 
stantinople en qualité d'Ambass'adeur de Tempe- 
Feur d'Allemagne , a eu occasion de s'entretenir 
avec des députés d'un canton de la Crimée 
dont la langue étoit , quant au fond , la même 
que la langue belgique. Plusieurs lexicographes 
allemands ont recueilli cette anecdote , et ont 
fait entrer ce dialecte particulier de la Crimée , 
qu'on a nommé précopîen , dans le tableau 
comparatif de la langue teutone avec des lan- 
gues étrangères , et dans celui de ses diffère ns 
dialectes entre eux. On peut voir sur ce point 
le Glossateur Ihre in proœmi'o pag. 6 , où il 
compare le langage précopîen avec le mœsogo- 
thique , et où. il donne la liste d'un grand 
nombre de mots qui se ressemblent. Il met à 
la tête le mot plut , savais , en mœsogothi- 
que bloths ; c'est de ce mot plut qu'on a formé 
Pluton , le même que pluten , qui ainsi que 
bloten , veut dire sacrifier des victimes sanglan-^ 
tes y comme on a observé à l'article du dieu 
Pluton (i). 

Le troisième mot cité par Ihre est hus , en 

J— — ^ Il ■■ I ■! M il m I —— ^— ^M 

(O Voyez tome second, pi ai. dé cet ouvrage. 



©ES Champs Éi^ysées, 151 

inœsogotliique aussi hus , qu'on rencontre dans 
GuD-HtJSA , maison de Dieu. Il se présente 
également dans Et-Hus ou hel-hus , maison 
sainte , dont o n a formé elusium , nom du cé- 
lèbre sanctuaire d'Athènes. Les précopiens di- 
sent aussi SUNE , soleil , mine , lune , stern , 
étoile , noms d'autant plus remarquables qu'ils 
se rapportent précisément aux objets qui for- 
ment le système des constellations figuré par la 
toison dor. 

Apres avoir réglé tant sur le cours de la 
lune que sur celui du soleil les devoirs de 
rhomme-citoyen ,*; et Tordre courant des affaires 
publiques , il restoit à établir une méthode 
chronologique pour calculer la succession du 
temps dans ses rapports avec lexistence , la 
durée , et le cours des choses , avec la date 
des évènemens , et avec les besoins qu'on pou- 
voit avoir de réclamer des temps passés dans 
les futurs , des époques déterminées pour des 
affaires publiques ou particulières. Ce sont ces 
considérations qui ont donné lieu à la création 
de grandes années ou périodes séculaires. 

Nos législateurs qui ne s'attachoient guèrcs à 
des méthodes hypothétiques ," lorsqu'ils trouvoient 
des types dans la marche de la nature , ayoient 
observé que la génération de l'homme ne s'é- 
tendoit communément qu'à trente ans (i). En 

CO Progenies triginu annis perficitur. Diod. Sic. L. 3. c. I3- 



conséquence iU ont adopte cet espace de temps 
pour la mesure de leur siècle ou premièce pé- 
i;iode chronologique. Pliue rapporte , daas soa 
histoire - natiu:elle , que le sixième jour de la 
nouvelle luue est le commeucemeiu du siècle- <b 
trente ans des gaulois (i). 

Pline est le premier qui parle de ce siècle 
gaulois de 3o ans (2) ; César , Strabon , et d'autreç 
avant lui , n'en font point mention. Ce n est mémo 
que par hasard qu'il le cite en traitant de la cëré* 
monie religieuse du gui de chêne. Il n'est dono 
pas surprenant qu'on ne nous ait rien dit deâ 
années séculaires plus grandes dont les gaulois 
faisoient usage ^ nommévnent des cycles chrano* 
logiques de 600 et de 36oo ans. Mais heureu* 
sement on les retrouve chez leurs anciens frères 
les chaldéens. Ceux-ci les ont fidèlement con- 
servés et employés pour régler leurs fastes chro- 
nologiques. Les uoms^ que ces deux grandes aa-< 
nées continuèrent de porter dans la Chaldée , ne 
laissent aucun doute sur le lieu de leur origine. 

Le siècle de 3o ans renfermoit une espace 
trop vcourt pour servir seul de période chrono- 
logique perpétuelle. Le nombre trente revient 
trop fréquemment dans une longue série d'an-* 
nées , et cette grande accumulation de siècles 
àuroit , après un long écoulement de temps 

mmi I I ■! ■ ■■ ■ I • Il I I I ■ ■ ; _ n_ . -' J ^ 

I 

(0 Seculi po8t. trigesimum. annum. Plin. , hist. nat.» Mb* lâ^ 
Ç%) Voyes^ tome premier, p. 34« dç cet ouvrage. 



DES Champs Elysée s. 153 

jeite de la confusion dans la mémoire des hom- 
mes. En comptant donc par générations , on 
s'est arrêté à umgt , qui^ comprennent l'espace 
de 600 années ; et on a donné à ce nombre de 
600 ans le nom de Nère. On recommençoit en- 
suite à comp^tei: par de nouvelles générations dé 
la seconde Nère j et on continuoit jusqu'à ce 
qu'on parvint à six Nères complètes, qui font 
36oo ans ou 120 générations. 

On donnoit à la grande année formée de ces 
sij: Nères, \e nom de Sare. 

Après ce terme ou reprenoit de nouveau le 
calcul par générations ou siècles ; mais sur le 
cours d'une nouvelle Sare ; de sorte qu'au moyen 
de ces grandes années la computation chrono- 
logique se prétoit très-heureusement aux facultés 
de la mémoire. 

Neros formé de Nère est exactement le même 
que le terme chronologique ère , dpnt nous fai- 
sons usage pour dénoter le point fixe d'où l'on 
commence à compter les années. La lettre initi- 
ale n marque l'article un ou /e , de sorte que 
Nère veut dire \ère ou une ère , comme on peut 
voir dans l'auteur dont nous ne cessons d'invo- 
quer le témoignage, et qui , de l'aveu de touf 
les écrivains hollandais y est le guide le plus 
intelligent et le plus fidèle en cette matière (i). 



(0 Je trouve , dit Ten Kate p. 63. du grondslag vol 2., 
QU*on place souvent h lettre » d^vi^i va mot» siMis qu'on 



X54 RÉPUBLIQUE 

Sare est un terme un peu adouci de schare (i) 
qui signifie multitude ; ar-scare ou jear-scharb 
(2) veut dire grand nombre d années ^ cette dé- 
njomination convient parfaitement à une révolu- 
tion de temps qui comprend 36oo années. 

On a fait beaucoup de recherches sur Téty- 
mologie du terme ère ; mais les auteurs les plus 
judicieux sont forcés de convenir que Torigine 
de ce mot est encore inconnue. Ere, qui est 
une section du temps , vient d'une racine presque 
équivalente, mais subalterne à celle qui a don- 
né naissance au mot tyd , temps, Tyd , comme 
nous • avons vu (3) vient de tyen , être toujours 
en mouvement } les astres sont appelés theoi du 
grec thein y courir, parce qu'ils courent tou- 
JOURS : et Platon qui nous donne cette défini- 
tion 'appelle , selon Plutarque y les astres les ins- 
trumens du temps , organa temporis. 

Ère vient du ^ieux verbe er, qui signifie coiz- 
rir , mais qui ne présente pas comme 4e verbe 
tjen l'idée d'une course perpétuelle. C'est pourquoi 
on ne Ta appliqué qu'à des portions du temps. 



en cliange la signification. Il cite ensuiee plusieurs exemples, 
et entr'autres le mot ère qu'on écrit aussi nère ; il est k 
présumer , ajoute l'auteur , que l'initiale n est prise de 
l'article un ou le. Deze voorgeworpene n.mag men gissen 
ontîeent te zyn uyt den articulus een of den. 
(i) Voyez tome premier, p. 35. de cet ouvrage. 

(2) Jearschare , wtf ////«//(? annorum, Ten Kate, vol. 2. p. 350. 

(3) Voyez p. 122. de ce volume. 



DES Champs É l y s é e s. 155 

Le mot et s'écrit avec quatre diflerentes 
voyelles , on dit er , ar , or et ur (i) ; voici les 
diverses sections du temps qui dérivent de cette 
racine-mère. 

De er vient ère , point de départ d une com- 
putation arbitraire , ou convenue de temps. 

De ar vient l'islandais , et le danois aar j 
le suédois ahr , l'allemand jahr , l'anglais year , 
et le belge jaer , année. 

De or le grec ôra , et le latin hora. 

De ur le belge ure , et le français heure. 

On peut voir dans Ten Kate le développe- 
ment qu'il donne à ces racines-mères. Il les 
regarde comme extrêmement intéressantes , et 
présume avec raison quelles se rapportent à la 
première vie civile de nos ayeux. 

Flave-Josephe (2) fait entendre que la grande 
révolution de 600 ans étoit connue des patriar- 
ches avant le déluge. Il ne .dit pas qu'il 
la regarde comme luni-solaire ; mais les mau~ 
vaises raisons dont il entortille son idée , font 
du moins présumer qu'il veut parler d'un cycle 
astronomique. Cependant les auteurs qu'il invo- 
que à son appui ne favorisent pas cette opinion : 
évL ne voit pas que dans les temps anciens on 
ait regardé cette grande année sous un autre 



(i) £r. Ait, OR ou UR. Currerc. Ten Kate, vol. 2. p. (^31. 
(2) Livre i, chap. 3. 



156 RÉPUBLIQUE 

point-de-vue que le Neros des cbaldëens , dont 
ce peuple faisoit usage pour régler sa chro- 
nologie, r^attribuons poiui à d'autre cause le 
profond silence qu'Hippàrque et Ptolomée gar- 
dent sur ce cycle ; s'il eut ëtë luni-sçlaire » il 
est bien certain qu'ils en auroient fait une ap- 
plication particulière. Ce n'est que de nos jours 
qu'on a cru y apercevoir de$ traces d'une përio*^ 
de inventée pour concilier les mouvemens de 1^ 
lune et du Soleil. On. cite Dominique Cassini 
comme ameur de cette opinion (i); elle a ëtéem- 
^rassëe par plusieurs modernes. Buffon la fait 
hautement valoir pour ëtayer son singulier sys- 
tème sur les sept ëpdques de la nature , Bailly 
ne s'est pas borne à pri^ndre le cycle de 600 ans 
pour astronomique , mais par une inconsidëra- 
tion inconcevable , il a suppose aussi que le siècle 
gaulois de 3o ans ëtoit luni-isolaire; et il en prend 
occasion , comme on l'a vu (2) ^ pour dëprëcier 
les connoissances astronomiques de ses ancêtres. 
Il et très -probable que la grande adnëe de 
600 ans a ëtë connue avant le Dëluge , et qu'oa 
en a même fait usage pour la chronologie sa- 
crëe ; le texte de Tëcriture vient particulièremeni 
à l'appui de cette assertion, Nous n'avons pas 
besoin de dire d'abord que le premier livre de 
la Bible est intitule genèse , ou livre des gêné-- 



(1) Vfyez tome second, p. 117. de cet ouvrage. 
(&} Voyez tome premier, p. 34. de cet ouvrage. 



DBS Champs ÉLtsées. 157 

rations y que le cinquième chapitre , où Moïse 
donne toute la chronologie antidiluvienne , porte 
le titre de liber generationis Adam ; que dieu 
dit (chap. vu): qu'il na trouve dliomihe juste 
in GENERATIONS hac que Noë et sa famille , ter- 
mes et expressions qui semblent naturellement 
anuoncer un calcul de temps par générations* 
Il suffira de nous arrêter au point chronologique 
auquel Técriture fixe Tëpoque du déluge , et celle 
du retour d'une nouvelle génération d hommes» 

Il est dit , chap. vu f. xi , que le déluge 
a commencé à la six^ènttème année de Noë (t), 
c'est précisément la dernière année de la gran- 
de période de 600 ans , employée , selon Jo- 
sephe , par les premiers patriarches. On rap- 
j»orte ensuite que la catastrophe a totalement 
cessé (2) , le premier jour du premier mois , 
de la première année suivante (3). Voilà donc 
le monde régénéré précisément au premier in- 
stant d*une nouvelle ère de 600 ans. Ne croyons 
pas que ces deux dates , qui quadrent si admi- 
rablement avec les traditions , soient l'effet du 
hasard \ si Ton a jusqu'à nos jours mal réussi i 
mettre d'accord les chronologies sacrée et pro- 
fane y c'est faute de connoltre la valeur des 



Ci) Anno sexcentesimo vit* Noë. 

(2) Exsiccata fuit saperiîcies terric. 

(3) Sexcentesimo primo anno , primo mense , et prliM 
die mensif. 



158 RÉPUBLIQUE 

termes et des mëihodes , dont o^ s'est servi 
pour la mesure du temps dans les premiers 
âges. 

Une circonstance qui ne manquera pas de 
contribuer à ëclaircir ces te'nébreuses recher* 
ches , c'est le sens du mot Noë. On interprète 
ce nom en hëbreu par le mot cessatîo , requies, 
mais cette ëtymologie est trop insignifiante pour 
étr^ la ?ëri table , à moins qu on ne veuille 
faire entendre par ce terme que le monde a 
cessé d'exister du temps de Noë. Mais le mot 
• Noë , pris dans la langue élysienne , est infini- 
ment plus propre et plus adapte au sujet ; 
/20-e ou nu-e en langue teutone , signifie novuni 
œvwn y presens œvum. Il est formé de E (i) qui 
signifie œvum y âge, et de nu y mot qu'on appli- 
que à deux objets d'une même nature ; nu est 
d'abord le même que nîeu , neuf (2) , et dans ce 
sens nu-é signifie nouvel âge y il signifie aussi 
nunc y maintenant y et sous ce rapport il veut 
dire présent âge. De sorte' que l'interprétation 
revient toujours au même y soit qu'on prenne nu 



(i) £4 cemporis periodus, cvum. Ihre , vol. i, p* ^82. 

£e , ae ou a ont le même sens'; ils signifient aussi Loi : 
Chtistes a est la nouvelle Loi, Ihre les appelle nota perpttui^ 
tatis. On peut voir dans cet auteur les diverses applications 
de ces termes intéressans. 

(2) Ny , ttovus , graec. neos , pers. tiu , belg. nieuw , ao|[I 
ncwj hib. fiua^ gallicè nouveau. 



DES C H AMP S Él Y^é E $• X59 

pour novum , ou pour nunc (i). Ainsi nué ou 
noé , puisque les lettres m et a s'échangent fré- 
quemment dans les anciens dialectes , et don^ 
le latin nopus nous fournit ici un exemple y sig- 
nifie dans la vraie propriété du ^ terme nouvel 
âge } nouvelle génération ^ il veut même dire nou-» 
veau monde , car siècle , génération et monde sont ' 
originairement synonymes. 

On aura donné au conservateur de lespéce 
humaine^ au père de la régénération des peu- 
ples j et au chef des nouvelles ères ^ le nom de 
Noë f pour éterniser par la force du terme la 
mémoire de la destruction du monde ancien , 
et du commencement d un autre. U est remar- 
quable que le mot par lequel les teutons rap- 
pellent le déluge exprime la cause de celte ter- 
rible punition du genre humain ; sond-^liet , c'est 
ainsi qu'on le nomme , signifie déluge du péché , 
pour dire- que dieu ne s'est déterminé à cette 
grande vengeance qu'à cause des péchés des hom- 
mes. 

C'est précisément cette idée que les émigrés» 
atlantes ont conservée sur le désastre de leur au- 



(f) Reccé poat Wacbsenis, coputftm e^«e hanc vocem 
panicabe ng, cojfu xqaè bu drio esc ; qcid tnm i\.*i 
nwum eit qaam <i^ioà mttd^ p% Ibre, v^m. 2. p. 'Jîl* 

Nu^ nunc, CfAtsptfH Hsik» tt •-STtrftii '/fvii «roprcf. 
Gntcè mtfÊ , ftn. »vb « a. s. a^ e: *».- nu « pam, nu , nun ♦ 
311^ n«nei^ Vut^ VfOb <x3éu* 



i6o R £ p u B L I Q tj e 

cienhe patrie; le prêtre de Saï's qui raconté à 
Solon rhistoire des atlantes et la submersion io^ 
leur paySj commence par dire que ce peuple 
étoît la meilleure génération dhommes qui eût 
jamais existé. Il formoil une république fédéra- 
tive composée de dix provinces ^ dont chacune 
éioit gouvernée par un chef particulier , et d'à-* 
prés ses propres loix , mais dont le premier 
rang appartenoit à la dynastie atlantique , ou 
noble. On peut remarquer que Ion compte pré- 
cisément dix générations de patriarches avant le 
déluge y et que le mot patriarches est le même 
que celui à!atlantes. Patriarche formé du grec 
PATRiA , patrie , et de arkos , prince , veut dire 
gouverneur ou chef de la patrie , comme le 
mot atlante , formé de atlavs , patrie. 

On se régloit dans la république des atlan- 
tes, tant pour le gouvernement de la confédé- 
ration , que pour celui de chaque état particu- 
lier, d après des loix écrites sur une colonne 
posée dans un superbe temple au centre du 
pays ; c'étoit dans ce sanctuaire que les dix rois 
s'assembloient par intervalles de quelques années f 
pour délibérer sur les affaires communes. 

En considérant les rapports que les loix des 
atlantes avoient avec les loix du ciel , ou avec 
l'astronomie , ou découvre encore ici un rap- 
prochement marquant entre la colonne atlanti- 
que , et les colonnes du patriarche Seih. 

Rappelons nous à cet effet le passage d'Hè- 



«DES Champs Ê l y s é e s. i6i 

siode cite à Variicle des filantes (i) qui dît qu'à 
1 extrëmitë de la terre Atlas soutient le vaste 
ciel. 

Les pieux: et sages allantes se sont soutenus 
dans la pureté des mœurs pendant une longue 
série de siècles , per multa secula. Ils mëprisoient 
tout excepté la vertu , ils regardoient les choses 
de la vie comme frivoles et les richesses com- 
me un fardeau : mais le vice empoisonna à la 
longue cette innocente et heureuse vie. La cu- 
pidité , Finjustice , et la violence s'introduisi- 
rent parmi les hommes , et la corruption monta 
à un si haut degré que la justice du ciel crut 
devoir arrêter ce funeste débordement. 

Jupiter , gardien des mœurs y et vengeur des 
loix , qui voit tout , vit la dépravation de ce 
peuple y et il résolut , dit Platon ^ de le punir, 
A cet effet il convoqua les dieux dans les de- 
meures célestes au milieu de l'univers , d'où le 
père des dieux et des hommes contemple les 
générations. C est dans cette assemblée augijste 
que Jupiter addressa aux dieux le discoui^s sui- 
vaut. . . . 

Ici finit le récit de Platon dans le dialogue 
intitulé Critias ; la harangue de Jupiter et la 
suite de l'histoire sont perdues , mais le résultat 
de la délibération du divan n'est pas un secret. 



(i) Voyez tome premier» page 67. de cet ouvrage. 

m. II 



x6t République 

Platon l'ayoU déjà indiqué dans un autre en- 
droit; il rapporte dans son Timée que la na- 
tion des atlantes avoit péri par les eaux , et qu'il 
ne s'ëtoit sauVé qu'un petit nombre d'individus (i). 
Yoilà donc une catastrophe semblable à celle du 
déluge j et à laquelle on peut assurément ap- 
pliquer le terme de sokd-vliet , déluge du 
péché. 

Nous venons de dire que siècle ou génération 
signifie aussi monde : wsrsldt , dit Ten Kate , 
veut dire mundus , et anciennement seculum ; les 
anglo-saxons disent woruld ; leur expression * on 
WORTTLDA worvld , signifie in secula seculorum (2)* 
De sorte que notre chant religieux per omnia secula 
seculorum » veut dire par toutes les générations des 
générations 9 et par tous les mondes des mondes (3). 

C'est en prenant siècle pour monde , que nous 
appelions clergé séculier y celui qui reste dans la 
société des hommes , pour le distinguer du clergé 
régulier qui se détache entièrement du monde 
par des vœux. 



(i) Exigoo semiiie quondam publiée cladi superstitic. 
Pltto, pag. 524. 

(2) W1RBLO9 mundus et olim seeulum ; angl.-sax. vfornld^ 
angl. world^ germ. toelt^ angl.-sax. on woruîd^ in jbvum; in 
x\i\^s>trt vtorulde ^ IN iioc 8eculo;0ii worulda vooruld ^ irf 
SECULA SBCULOUUM. Teo Kate* tom. II « p. 529. 

h> (3) Per ornoe» geoeratioocs generationum, et per omnes 
mundoa mondorum* 



DES Champs Èlyêèes» 165 

Monde en allemand se rend par tf^ll (i); on fidt 
dériver ce mot du verbe -wïlt, volvere , repolvere^ 
de sorte que dans ce sens monde , qoi signifie àé\k 
siècle et génération, coïncide encore avec révoUuîonm 

Outre le Nere de 600 ans et la Sare de 36oo 
ans 9 les chaldéens aToîeni encore use anire trés-> 
grande période de 43^000 ans qnî contiroi pré* 
ciséinent le nombre de 120 Sorts, Ll«i»tonem 



Berose assure que c*est cette iouBense durée de 
432000 ans qne les cbaldéens asfâgncmtt â h 



(1 ) On deminde ce que wtm ém tu tTjtwemd wtli^ wmxdtf 
n faut remaïqaer qae aos pires ct . m/ ae . wenû : x pe?nt çae 
ce n'est que le tour de U terre, êrèc rtwrsnm^ fwzs: vjm 
WER&Bif , ftfirrs^ , viajLr» méra tka ks J^j^aut^ '^..ét 
ce qai tourne ea r#jr/. 

* Je ne sois pas da sescjKac 4e cccs çbc pifessiô'^ir ^as 
le oioc wcasLD dérire ce w^mlïïm «a s^ a « r» « ^urisr ^ 
ca y tonsewradaar ûlde^tmceamtne 
d'op îak ms ne icçoônt de a cenaide ^iTs acuairt -y^^ 
soat apposées de raxenoé i^vcacot 

Des eieicples de cesse ssaas se »mc 
coayreiitpasfealeaKacrir^::»^ Âf sr^.'ss^^ «a< u t>ci 
qiiecesaocsBewK7»ac«>r «fT'..'fis'^«L'tfK «^^nue 'j(«]sa^ 
sémeat ; rîea a*est refis àt îasrs daxi. tt wi/uot . «r 1 vjm 
jttgeoas aooeaMK, ese sfcs ^oe lartr i^e «o» «» ^^r^m 
les csato ; ce ca»a>c r<r :>»#■/ aa—ag :^^:aber ^ '^t^mm 
beaucoup plas que racrcf iiéjûacs ' «s « ^&«« cveic^e^ ^.ia 
sûrement les sou phîL'}:iS e: snpamu^ 

Ce passade c« de U:âaix. sml. V! . fa(. jC se «sf 'C^ 
Uetanea ttym^Upts » <f cac flae a«aac 
rapporté ca aoie aa ime f«flwr» j«(ir 74^ <^ 



k' 



164 RÉPUBLIQUE 

tence du monde , à compter de la date de sa crêar' 
tion , jusqu'au moment du dëluge. On s'est beau-* 
coup rëcrië contre l'assertion de Tancien historien 
de la Chaldëe; sans doute la discordance entre 
cette chronologie et celle de Thistoire sacrée est 
énorme lorsqu'on prend les années de la genèse^ 
antérieures au déluge , pour des années solaires 
de 365 jours : mais qu'il soit permis de faire à 
ce sujet quelques remarques. 

Dieu mécontent de la conduite du genre hu-^ 
main , et résolu d'y mettre un terme , dit au chap. 
Ti. de la genèse •« mon esprit ne demeurera pas 
Il éternellement dans Thomme parce qu'il est 
» chair; ses Jours seront de 120 ans, (i). 

S'il étoil permis de prendre ces 120 ans pou^ 
de grandes années ou des sares , et de croire 
que dieu n'a pas voulu fixer ici un terme à la 
vie de l'homme individuel , mais qu'il a voulu 
déterminer la durée du premier âge du genre 
humain , du du monde antédiluvien , le texte 
sacré se trouveroit en harmonie avec les tra- 
ditions chaldéennes ; 120 sàres font 4^2000 àùs 
ordinaires , ou "720 . neres , et suivant ce que 
nous venons de dire y l'époque du déluge auroit 
eu lieu précisément ^ à la fin de la '];20™^ nere* 
Mais sans nous artéter à cette opinion / qu'il 



(i) Dixîtqae Deus non pertnanebit spiritus meus inhôhiine, 
quia caro est ; eruntque dies illius 120 annornin. Genesis, 
cap. VI ) f. 9. 



' 



D ^ s Champs £ ly s i e s. 165 

seroit cependant très-possible de concilier avec 
toute l'histoire antédiluvienne de la Bible , avec 
les' traditions des Brakmannes , des égyptiens, 
et avec le chant des sibylles , il est au moins 
certain que la chronologie chaldéenne se rap- 
porte à ce nombre de iao ans '^ de- sorte que 
dans ce cas même il n'y auroit de la discor- 
dance entre lopiniou vulgaire et celle des chai- 
dëens, que sur la question de savoir si on doit 
envisager dans le texte de l'écriture , les 12&0 
années , auxquelles dieu fixa la durée de la 
racç humaine , comme de grandes années ou 
comme de petites. 

Ce sont les différentes acceptions du mot 
monde, wereld , jointes à la manière de compter 
par générations ^ qui ont donné lieu à ces sin- 
gulières fictions cosmogoniques sur la fin des gé- 
nérations , sur une multitude d'anciens mondes , 
et sur le retour d'un nouvel ordre de choses 
au bout de chaque année majeure , dont reten- 
tissent les astrologies anciennes. S'arrêter au bout 
d'une grande année , et recommencer le calcul 
chronologique par de nouvelles périodes , c'étoit 
comme recommencer un nouveau monde ; aban- 
donner la série des générations présentes et pas- 
sées, pour entamer un autre ère par des gé- 
nérations nouvelles , sembloit annoncer une es- 
pèce de régénération d'hommes. Les astrologues 
qui attribuoient aux astres non seulement de l'in- 
Huence physique , mais aussi de l'influence mio- 



j66 République 

rale^ sar les destinées du inonde sublunaire ^ 
86 sont emparés de ces analogies , et s'en sont 
servis pour établir des afocatastases , ou grands 
siècles de restitution , au bout desquels le 
inonde prenant une fin , il devoit s'élever une 
nouvelle génération d'hommes , ou un nouvel or-r 
dre de choses conforme à celui qui avoit edsté 
an commencement de cette grande révolution. 
On rapportoit sur^tout ces prodiges créateurs 
aux grandes périodes qui dans leur immense 
espace sembloient avoir la propriété de ramener 
les mouvement des planètes et des étoiles fixes 
au même point du ciel, et de ramener ainsi 
J'influence céleste à ses effets primitifs. Cicéron 
appelle le siècle de restitution annus rediefis (i)* 
Mais lui et d'autries ne s'accordent çuères sur le 
temps de sa durée ; l'usage le plus commun 1^ 
portoit à 36ooo ans qui font lo sares pu la dou- 
zième partie de la grande période d^ 4^2000 ans. 
Avant de remonter à l'origine des autres arts^ 
sciences , et institutions sociales dans leurs rap- 
ports avec'la nation i^lysienne , fixons quelqueif 
insti^ns nos regards sur la gangue teutonp. 

De la Jjanguçi t^utone^ 

Nous avons déjà remarqué que Leibnitsç et d'au^ 
très écrivains allemands ont regardé }a langue 



(i) Homines CQim populanter tnnum tantummo^o solis, 
fd est uniu$ astri rçditu metiuniur. Cicero io «omnium Scipionff , 



DES Champs ÉLTsiEs* 167 

leutone comme la source de la omneiiclatiire 
mythologique : ajoutons quît a r^goë parmi les 
Belges allemands une traditioii perpétuée jn^^'â 
nos jours sur la haute sntiqtàié et IcxedkBce 
de leur idiome. On continne d'être damé la pcr-» 
suasion que le flamand eu la langne 
des hommes. Frappés de eeise idée , 
curieux ont £ût des essais p0*r "wérdaer e^œ 
Opinion; deux snr-font se SMft difCnnçiié» ^daas 
cette carrière^ ce sobs Adms Scttaîwâ.»» Cl^ta»^ 

m 

et Goropins Becams d'Astre» ^îy. 

Selon ScfarieeUas le aftfS JL^.^^ mL je Sfene 
que aerd^man^ himume €ïï^ itt ttsrne^ AS^tim^ 
Nous nous bomercMs â ei^t <f«ftmipi«r^ «le t:<Me 
peut-être le seul ifm 4.&» ^u^ifye j^o^v^k^ 
de catmcûorn^ Lasd^nr aKitf.iùdttC au» Jd«gcKt^ 
et sans prsaie%«e a mviawfé S«» /^^-ttdlniÇf*? >«» 
pins lidkiJes et^a jikitiie ani ar «rut. m^.. ^^t 
ne Fa servi. 

Gorc^^u» B#<an«a> a jica ys^w iuitu^m^m' ^ 
son gjauwBe 2a isàôc ^^^iJ«nii# 1^ m^v&m: ^4»^ 
portée par Béru6uttr j ^ng: j^nc jgirvfji, Miic^'^ 
plus haca, <^^ L «psrpx çn^ u^ ^s%r tmtfi^ 

tomme ee wêi^ s»^vic itmixd ùè^ iirui <U«i^*# 



Cl) Le jsfiwii im j» w^tar ^^f'^^ 

ra^ 4a ster fmmet^, witme l>>.^^. 
(i> Veyxx jM^ta ^î^ ss^j» u^ mit U s^ i#r S9m^««. 




j68 R ]Ê P 17 B* L I Q U £ 

faveur da peuple phrygien sur celui d'Egypte,^ 
lauteur a, pliqua cette circonstance à sa nation , 
et donna pour cette raison à sa production le 
titre de becceselana. La grande difficulté con- 
sistoit & mettre cette idée daccord avec Vopinion 
qu'il avoit sur le site du paradis terrestre , et 
sur les suites de la confusion des langues dans 
la construction de la tour de Babel. 

L auteur étoit , avec tous ses contemporains , 
dans lopiuion que le paradis avoit existé en Asie^ 
situation sans doute bien éloignée dès bords 
de l'Escaut. Il avoit à appréhender aussi que la 
laugue primitive ne fût altérée dans l'événement 
de la tour de Babel; voici son expédient pour 
sortir d embarras : l'auteur , comme on Ta vu , 
avoit aperçu que les anciens habitans de la basse 
Belgique avoient porté le nom de cimmériens , il 
laisse donc à leurs ancêtres ce nom qu'il fait 
dériver de Gomer fils de Noe , en les faisant 
émigrer du paradis , qu'il suppose avoir existé 
dans le fond de l'Asie. Il les fait côtoyer la mec 
Caspienne et la mer noire , les mené directement 
dans la Phrygie y et de là dans la Belgique: comme, 
en suivant cette hypothèse, ils ne se sont pas trou- 
vés à la construction de la tour de Babel ^ leur 
laugue n'a pas été altérée ; elle est demeurée 
telle qu'on Tavoit parlée au paradis. On peut 
juger de là du pouvoir que les préjugés exer- 
cent sur l'esprit des hommes, 
ïi opinion qui place le paradis en Asie^ est 






DES Champs Ei^ts^bs. i5> 

nëe de la même source qxd fiait Tsqvpari€T à cette 
partie de la terre tomes les merveilies de J'as- 
tiquité. Ce qnll j a de certaÎD , c'est que la 
genèse 11 allégae lies de posiiif en istvenr at 1 kme^ 
elle ne détermine pas le siie du pamdis : e: L ^^«t 
assurément îndifierent mu» les ngipnru Oi: ia 
croyance religiease , àt jfcuher qxir jt cr^^^œur 
Ta placé en Aâe , en AfriqiH' . ou ei. ILuroife. 
LVcnture place an pamdis mif rémuin. cit auairt; 
fleures dont les soms pmxuin- uin a*»pc£rL. In. 
a jttsqulô {sût de Tantes rftcii*-r'ju*-r Tinir o*'- 
conTrir en Asie liB empjdKxmAeu: i#L'j">jgu» nu. 
présente le confluei:! de çuatre fieii^er : *^ i **«: 
de qnoî on se do.t pas ^ tonija mi- ter CsaUi vumr 
éljsée , sans euf cLj.r^ menie oe wnâr niaâruKî 
aux quatre 'eaiîx indiquée» par xivtu^m. ^.n, if^tc 
remarquer ausu que ^a ynauÈts^t éuixçmusn Wfu:, 
il est parié dans la ç*m*rM: . é *râ i^tit i xkz, .^trf/: 
en orient : Cain ^ j e».-]. eu: . JâU tr' / i^u.. /.- 
fciT» ad ojzufZAz.jx rijLix-M. ^ tni '-^j* ^î^ 
corde par(a.uaùca.t ^rt^ec e;r Qut uuw m^Ui» :.< t^^ 
marquer ssr îe sens ca» jjiax. qu* l/jta « lan/^'^ « ^S' 
racre hnmaw- ôm;: 1 a ^0tni',/»i- je jmï^î.'. S ^r 
dît dams tétrrjua: que: l/t*-i» arj^^w cr^^ .« /f.f*s#e 
et la fiemme , je» a a;ppeite,- jâuuff ' ^ *> i/v» 









(1 ) Et vacsMc sfiiMtfx. scft.«''M kjL^-M ■* M I < Il «^f • ' 
•y «^ • ■*■■« ^B^^b* amtfUm^t^ JkMm^tmi^ ^^fSi»%- -^i - F ^ 



IJO * Kébubliqub 

jiàam signifie roux ; c'ëtoit donc un nom appel*- 
latif qui indiquoit une nation rousse , ou peuple 
à cheveux roux , tel qu Homère nous dépeint le 
peuple ëljsien dans la personne du fzavvs Rba- 
jiAMAifTvs j radman aux cheveux roux , qui pré- 
sidoit aux Champs Elysëes. On se rappelle aussi 
que radman signifie devin ou prophète (i). Le 
patriarche Adam ëtoit sans doute prophète , et 
même le premier qui ait étë doue de cet art divin. 
Flave Josephe lui attribue la prophétie relative 
i la destruction du monde par le déluge. 

L'historien juif qui nous donne Tétymologie du 
mot Adam » nous apprend en même temps au 
chap. I ^ où il parle de la création de Vhom- 
me , que les hébreux donnent à la fepune le nom 
àUssa. Remarquons bien ce mot; Jssa, isse , 
esse, sont des particules termînatives que nous 
employons pour changer un nom propre mas- 
culin en féminin. Ainsi de princeps on fait frin- 
CiP-issA ; princ-esse^ de python, pythoh-issa , 
python-isse , python-esse. De burger , citoyen , 
burger^esse , citoyenne. On peut se rappeller^ 
pour plus d'évidence , ce que nous avons dit au 
sujet des mots Cai'n et Seth (â) , ainsi que l'éty- 
dmologie que nous avons donnée du mot Noé (3). 
mais ce qui est encore plus important c'est le 



CO Voyez pag.e 50. du premier volume de cet ouviage. 

(2) Voyez ci-avant , page 133. 

(3) Voyez ci-avanc» page 155, 



DES Champs É l y s é e s. 171 

^rerbe dont Fëcriiure fait usage pour exprimer 
l'action créatrice du monde. Le commencement 
ie la genèse , in principio creavit Deus cœlum et 
terram , est rendu en hëbreu par la phrase sui- 
Tante : bresith bar A elqeim eth asamaîn oueth 
aares ; le mot bara répond à celui de creavit, 
Bara est visiblement emprunte du flamand bakei^ 
gignere , pràferre , parère. Les hébreux et Moïse 
l'auront conserve à cause de sa grande proprië- 
lé et de sa force pour exprimer la nature de 
lacté de la crdation. En interprétant le texte 
sacré dans le sens du verbe baren , produire , 
engendrer , on entend que Dieu a produit ou en- 
gendré le monde; et il paroit que c'est dans ces 
vues que Moïse exprime la création du ciel et 
de la terre par le terme génération ; istœ sunt , 
dit- il , chap. 2 et 4 > g en n rat ion es cœli et terrœ. 
Génération est la production d'un être générateur, 
c'est l'eflFet de l'action de baren, produire , engenr 
^rer. Cette interprétation s'accorde avec la doctri»- 
ne des Brackmannes sur la création du monde. 
Pieu ^ selon ces philosophes , a tiré l'univers de sa 
propre substance ; c'est probablement dans le 
même sens que le père Mallebranche prétend 
que nous voyons et contemplons tout en Dieu. 
L'apôtre St. Paul n'auroit-il pas voulu rendre la 
même idée lorsqu'en parlant de l'être suprême^ 
il dit^ in ipso vivimus ^ movemur etswnus. S'il étoit 
vrai que le texte sacré sur l'origine du monde 
dût être entendu de cette manière ^ la questibi| 



J72 RÉPUBLIQUE 

qui divise si malheureusement les esprits sfir la 
création du monde ex nihilo , yiendroit totale-- 
ment à cesser, et ne présenteroit plus quune 
Taiue dispute de mots. 

Il seroit inutile d'entrer en détail sur le ca- 
ractère d'originalité et sur la grande beauié de 
la langue teutone , sur Timmen^e quantité de 
ses monosyllabes , sur la richesse de ses expres- 
sions f sur la propriété et l'énergie de ses ter- 
mes , sur l'ingénieuse dérivation de ses com- 
posés. L'usage que nous en faisons sans cesse 
avec tant de succès pour éclaircir les ténèbres 
étymologiques des vieux temps , ne laisse riefi 
i désirer sur ce point. D'ailleurs quel éloge plus 
flatteur que d'avoir été la langue des fortunés 
Labitans de l'Elysée^ et des premiers hommçs 
de la terre ! Nous nous contenterons d un seul 
exemple de la composition de ses mots pour 
faire sentir l'esprit de sagesse qui a présidé à 
toute leur nomenclature , c'est le nom de l'être 
suprême ; Dieu est nommé az ; observons que 
ce terme formé de a première lettre , et de z 
dernière lettre de l'alphabet, veut faire com- 
prendre par la seule force dé sa forme que Dieu 
est le principe et le complément de toutes choses. 
C'est la même idée que l'auteur de l'apocalypse 
a exprimée chap. i. î^ 8. ; il y est dit, ego sum 
ALPHA et OMEGA (première et dernière lettres 
de l'alphabet grec ) : srikcifxum et ji^is dicit. 
dominus. 



DES Champs Ê l y s é e s. 173 

'* De tart d'Ecrire, 

Ce qui a ëtë dit sur la nature du thot des 
égyptiens et de ses stèles ou colonnes , n'a pas 
besoin d'appui pour constater que l'invention de 
l'écriture ou de l'art de peindre les idées par 
des caractères alphabétiques, est due au génie 
de ce même peuple élysien auquel nous de- 
vons l.origine de tous les arts et de toutes les 
sciences. En parlant des stèles de thoth , qu'on 
définit comme des colonnes sur lesquelles on 
gravoit les lettres ^ nous avons remarqué que le 
mot STELES , stylen ^ pouvoit s'appliquer même à 
nos premières lettres alphabétiques. Les carac— 
tères runiques sont dans ce cas , et offrent ce 
phénomène , ils ont tous pour élément une ligne 
perpendiculaire en forme de stelé , styl , bâton , 
colonne , ou de lettre I majuscule (i). Les lignes 
transversales ou latérales seules distinguent la 
valeur des caractères. Sous ce rapport les lettres 
runiques sont des espèces de èteles ou stîles , 



(0 On les appelle runstabe ou runettafwer ^ inde Scipiones 
et Baculi runici denominationem traxerunt. Locc. « antiquit. 
sueo-gotb. , p. 85. 

Ruscici etiaionutn in Scipionibus suis calendaria ruuis vel 
gothicis litteris inarata gestant , ex quibus anni tempora , novi- 
lunia tipteniluttia^ annos bissextiles, tfe/rei//7/ tiumerum , liceras 
dominicales, aliaqile ad eâm rem spectantia exactissime sup- 
putare sciunt. Locc. , pag. 85. Il faut lire Tauceur , folio 
sequcnti f oti il parle de la verge de Circé. 



174 RÉPUBLIQUE. 

et tout porte k croire que les allemands en ont pris 
leur terme stab , buchstàb , bâton , dont ils font 
usage aujourd'hui pour exprimer lettre ou alphabet. 
Les seules traces de lettres ruhiques qui nous 
restent sont des épitaphes sur des cippes qu ou 
trouve en grand nombre dans la Suède et le 
Danemarck. Ce sont des monumens respectables 
de la yénëraûoa religieuse que les peuples du 
nord ont constamment portée aux mânes de leurs 
pères et de leurs ancêtres. On se rappelle que le 
mot rune est rendu par le root mystère (i). L'écri-* 
ture runique ëtoit consacrée à l'usage du culte ^ 
et des mystères de la religion. Tous les an- 
ciens peuples ont eu deux sortes d'écritures , 
Vune sacrée réservée aux prêtres , aux sàvans , et 
au culte , l'autre civile consistant en caractères 
courans plus propres à Tusage du commerce et des 
relations sociales ; c'est cette dernière dont les Phé-^ 
niciens ont porté la connoissance dans la Grèce. 

De r Arithmétique. 

On a probablement commencé par compter 
par * les doigts , et c'est cette méthode qui a 
borné la première série des nombres à dix» 
Il existe encore plusieurs peuplades en Afrique 
et en Amérique qui me comptent en nombres 
simples que jusqu'à cinq et même jusqu'à trois 
seulement. Tout cela est conforme à la mar* 



•^fmammtmammamm^mm.mmmm' 



(0 Voyez ci-avant 9 page 138. 



DES Champs Elysée s. 175 

che des' choses. Mais pourquoi dans ce système 
décimal n'a -t- on pas fait usage de simples 
chiffres jusqu'au bout ? Pourquoi le nombre dix 
est-nil exprimé par deux caractères , le chiffre ï 
et un o ou zéro ? La solution de ce problème 
tient à des considérations majeures qui exigent 
des développemens. 

On sait que les anciens ont cru entrevoir 
dans la nature des nombres plusieurs propriétés 
mystiques. Macrobe nous rappelle des singulières 
idées sur ce sujet. Parmi les rapports des 
nombres avec différens objets , l'auteur range 
ceux qu'ils ont avec les corps célestes ; le nom- 
bre hidt , marque l'harmonie du ciel dans les 
huit sphères qui sont toujours en mouvement (i). 

Le nombre neuf se rapporte aux muf sphères , 
qui constituent l'universalité du monde \ le 
Soleil y la Lune ^ Saturne ;, . Jupiter , Mars , 
Vénus , Mercure , le Ciel et la Terre 5 au - delà 
de ces neuf orbes ou Sphères physiques , il 
n'existe plus rien dans la masse des étrçs créés. 
C'est cette considération qui a fait borner les 
caractères simples des chiffres au nombre neuf. 
C'est dans le même esprit qu'on a concentré 
tous les arts et toutes les sciences dans le 



(i) Sed et ad ipsam cœli harmoniam,idest, concinentiam* 
hune numerum magis aptum esse non dubium est; cum 
aphere ipse ocu sine qu» moventur. Macrob. in aomn. Scip.» 
lib. 1 9 cap. 5. 



I7(> RÉPUBLIQUE 

nombre neuf ^ en les faisant représenter par 
neuf muses. Mais au-dessus de ces éires créés y 
se trouve le Créateur. C'est cet être suprême , 
invisible , étemel , auteur des neuf orbes , qu'on 
a voulu représenter par le nombre dix , formé 
de deux caractères , dont le premier est le 
cliiiTre i , et l'autre un o ou zéro. Le cbifTre 
un y ou monas , désigne Dieu datis son essence 
d'être unique et principe de tout , le zéro par 
sa forme sphérique représente les neuf orbes 
ou lunivers , c'est la forme de Toeuf Orphique , 
ou de celui d'Orosmade y symboles du monde (i). 
Ainsi comme la série décennaire commence par 
un f et qu'elle finit par un , et que le dernier 
n'est accoUé qu'à un zéro , emblème du monde , 
il en résulte que le langage numérique , non 
moins que le langage alphabétique , a pour but 
de représenter la divinité comme le principe et 
Isifn de toutes choses. 

On a remarqué une propriété dans le nom- 
bre neuf qui quadre très-bien avec les idées 
qu'on vient de détailler. En multipliant le nom— 
bre neuf par un simple chiffre quelconque le 
produit donne toujours en chiffres additionnés 

» 

le nombre neuf. Neuf multiplié par deux , 



(l) Unum autem quod monas dicimr. Ipse non numcro» 
dicitur sed fons et origo numeiorum. Hacc monas , initium , 
finrsque omnium , ad summum refertur deum^ Macrob is 
somn. Scipionis, lib. i. cap. 6. 



DES Champs Elysée s. 177 

donne 18. , i. et 8. font neuf; multiplié par 
huit, il donne •;2. ; 7. et 2. font encore neuf, 
et ainsi du reste. Si la multiplication se fait 
par de grands nombres , le produit se divisera 
toujours par le nombre neuf. Cette qualité n'est 
pas propre au nombre riGvf comme tel , mais 
comme étant le dernier chiffre simple. Si les 
Elysiens avoient adopté le système duodécimal , 
et que le nombre onze eût été le dernier nom- 
bre simple , il aurôit présenté le même phéno- 
mène. Pourquoi donc les Elysiens , qui étoient 
si enthousiasmés du système duodécimal , comme 
on le voit par leur division zodiacale , ont-ils 
cependant dans le calcul des nombres préféré 
le système décimal ? Il faut leur supposer des 
miotifs bien pressans ; ces motifs ne peuvent avoir 
été autres que ceux qu'on vient d'alléguer. C'est 
qu'ils trouvoient dans le système décimal un 
motif pour adapter le calcul de l'arithmétique à 
l'œuvre de la création de l'univers. 

Ce qui donne du poids à cette opinion , c'est 
qu'ils ont conformé la forme matérielle du mot 
neuf à cette idée. Le nom wegen ( neuf) lu de 
droite à gauche , ou de gauche à droite , pré- 
sente toujours' le même mot negen. Il ressem- 
ble à l'univers qu'on trouve toujours le mèine. 
Ainsi l'alphabet et l'arithmétique sont d'accord 
pour donner , par des résultats mystérieux , la 
même idée abstraite de la nature et de la coai- 
position de l'univers. 

m. la 



178 RÉPUBLIQUE 

De la Géométrie; du système métrique des 
anciens } dimension de la Circonférence 

de la Terre. 

Si les hommes ont commencé à compter par 
leurs doigts , ils ont aussi commencé à mesurer 
par .leurs membres ; les doigts , les pouces , les 
palmes , les coudées , les bras , les brasses , les 
pieds , la stature même de' Thomme sont les 
premières mesures du genre humain : lliomme 
doué d'intelligence trouve dans son propre phy- 
sique des moyens de suppléer aux ressources de 
l'art pour satisfaire à ses besoins. 

Du moment où l'on découvre l'invention des 
fabriques de lin et de IcUne dans l'ile de Hol-^ 
lande , Helland , on doit s'attendre à y trouver 
aussi l'invention de la mesure pour le commercef 
des toiles. Cela se vérifie d'une manière si frap- 
pante que y même jusqu'à ce jour , l'instru- 
ment destiné à mesurer les étoffes porte le 
nom de ce pays, h'aune , qui est cet instru- 
ment , se nomme elle > helle. Or , helle^maet 
signifie dans la juste valeur du terme mesuré 
de Helland y mesure du Pays Elysée, 

L'aune dans nos usages répondoit à la lon- 
gueur d'un bras étendu. Cette circonstance a faiC 
donner le nom dé elle Ou helle au bras même. 
On appelle elle-bog le pli du bras ou la cou-- 
dée. C'est de elle que lés grecs ont pris leur 



V. 

s. 



DES Champs Elysée s. 179 

mot ôlené (i). Ulna en laûa ^ qui vient de la 
même source , signifie atjns et bras , ambaius 
tdnis ctmplecti , c'est embirasser , serrer des deux 
bras. 

Une pareille mesure ofFroit tin grand avan« 
tage , et c'est à quoi les vues des premiers lé- 
gislateurs abouti^soient constamment. Tout liom- 
me sans secours d'instrument et sans embarras 
de calcul j pouvoit d'une manière approximative 
fixer , par la seule étendue du bras , la quantité 
d étoffe quil jugeoit nécessaire. 

Conime les clix)ses de première nécessité ont 
assurément donné naissance aux premières iuven^ 

• 

lions 5 il est a croire que les premières mesures 
ont des rapports aux comestibles les plus impor- 
tans et les plus usuels , c'est-à-dire^ aux mesures 
relatives aux premiers produits de Vagriculture. 

Les lexicographes ont remarqué avec étonne^ 
ment le vaste usage du mot sac , nom de la 
mesure ordinaire pour le commerce de blé. 
Ce mot , qui paroit d'abord si peu intéressant , 
s'est conservé dans tous les dialectes du Nord; 
il est passé dans le grec ^ dans Thébreu et dans 
d'autres langues étrangères. 

En considérant qu'on évalue communément à 
un sac la quantité de blé qu'un homme con- 
somme dans le courant d'une année , et que 

i*'i I ■ I l - Il mt . I II .. i i»^ i i i i ■ Mil ■ 

O) ÔLENÊ, cubitus^ hracbuim , ulna, Lexic; Schrevelii, 
ôtLos, curvatura bracbii, Idein. 



]8o RÉPUBLIQUE 

le sac aura été ainsi la première mesure des 
grains parmi les nations civilisées , et dans le 
commerce , comme il lest encore , le lecteur 
jugera sans doute que c est à cette considération 
que le mot sac devra l'universalité de son 
usage. 

Bailly remarque que lorsque les orientaux par- 
lent de coudée , ils désignent une espèce de 
grains , et le nombre de ces grains , qui , pla- 
cés à côté les uns des autres , déterminent 
rétendue d'un doigt. 

C'est dans le même esprit qu'on a mesuré les 
terrains par dagwand , dout quatre font un bon- 
nier. Dag-wand signifie une portion de terrain^ 
qu'on peut labourer en un jour (i). 

Le pied et le pas de l'homme sont une me- 
sure ordinaire pour quantité d'objets ; c'est en 
marchant qu'on mesure l'espace et les distances. 
JVos anciens ont eu la sage attention de calcu- 
1er les mesures itinéraires sur la capacité de 
l'homme. Au lieu «'e dire lieue , mile , comme 
la plupart des nations^ les belges comptent les 
distances itinéraires par heures. On donne le 
nom à!heure , ure , au chemin que Fhomme fait 
eu une heure de temps. Il résulte d'une pareille 
dénomination cet avantage , que du moment où 

(O Modius agri ( ait Kiliâm ) id quod uno die arari aut 
vcrci putest, à daçb (jour^ ec wenden. — C*est ce que 
nous appelons journal. 




DES Chaivïps Elysée s, 181 

)i'oii connoit la distance des lieux en nombre 
d'heures , on connoit le temps nécessaire pour en 
faire le chemin. . 

Ce qu'il y a de particulier ici , c'est l'analo- 
gie entre ce calcul ^t la grandeur de la terre. 
Les. chaldéens disoient qu'un homme marchant 
d'un bon pas*^ sans obstacle et sans disconti- 
nuer, feroit le tour du globe en une année de 
temps (1). Celte vérité ne se manifeste nulle 
part avec plus d'exactitude que dans les mesu- 
res itinéraires de la Belgique. H y a 8666. heu- 
res dans Vannée d^ 365. jours un quart ; la 
circonférence de la terre , à raison de 25. lieues 
par degré , monte à 9000. lieues de France ; il 
y a dans ce calcul un excédent de 334* lieues 
^ur le nombre d'heures , ce qui cependant n'a 
pas empêché Dominique Cassini de faire Ja mê- 
me remarque que les chaldéens. Mais en consi- 
dérant que l'heure itinéraire de la Belgique , quoi- 
qu'elle varie de province à province , est néan- 
moins généralement un peu plus grande que la 
lieue de France , on trouvera que l'estimation 
des chaldéens Vapplique très-convenablement au 
système itinéraire de la Basse-Gaule. 

Âristote et d'autres savans nous indiquent la 
grandeur de la circonférence du globe , suivant 
l'opinion des anciens j mais l'ayant rapportée en 



(0 Achilies Tatius in Uranologio, cap. 16, 



I82 RÉPUBLIQUE 

stades et mesures de différente proportion , il en 
est résulté une grande incertitude dans le calcul. 
On peut voir dans les ouvrages de Bailly com* 
ment ce savant est parvenu à concilier les va- 
riantes , et à réduire les évaluations à une seule 
et même mesure. L'auteur , après avoir rap- 
porté les opérations géométriques faites de nos 
jours par Picard et d'autres , pour constater la 
mesure d'un degré du méridien de France , re- 
marque que la mesure rapportée par Aristote , 
et qui est aussi la plus ancienne , tient le mi- 
lieu entre la mesure de Picard et celle vérifiée 
par des géomètres postérieurs ^ et quelle se 
rapproche de très-près de Tune et de l'autre. 

Il résulte de là que la mesure d'Aristote est 
celle qui répond au nord de la France , ou au 
5o« degré de latitude boréale. On se rappelle 
que les druides se vantoient de connoitre l'éten- 
due de la surface du globe , et qu'ils ensei- 
gnoient cet important point à leurs disciples (i). 
Toutes ces circonstances démontrent à l'évidence 
que la mesure , rapportée par le philosophe grec , 
est le fruit du génie et du travail des anciens 
géomètres gaulois. Aristote ^ il est vrai , ne 
nomme point la patrie des auteurs de cette 
mesure ; il l'attribue tout uniment aux mathéma^ 
iiciens ; mais qui étoient ces mathématiciens ? 



(O Voyez tome premier, page 33. de cet ouvrage» 




DES Champs Elysée s. 183 

.G'ëtaient sans doute d,es savans dun pays où 
les géomètres portoient le titre -de mathémati'- 
ciens , et ce peuple ëtoit celui de la Belgique* 

Ou se rappelle que le tenue mathématiciens 
est un composé de ces trois mots flamands 
met de mate , qui^ signifient littéralement avec la 
mesure (i). On donnoit le nom de mathémati-' 
ques aux sciences dont les opérations étoient 
assurées par des mesures prises à laide des in- 
strumens ou à Taide des nombres , et qui de 
là sont appelées sciences exactes. 

Le mot mathesis vient visiblement de mate , 
MESURE ; et quand on se rappelle que go , gio , 
geo y gau etc. signifie terre (2) , et que le grec 
metrein est un composé de meten , on cessera 
de. regarder le riiot géométrie comme un terme 
primitivement grec. Les Indiens ont une grande 
mesure itinéraire , nommée gau, Gau^mate , geo- 
mate , géométrie sont identiques. 

Dans Vétat de discordance ^ où se trouvoient 
les mesures itinéraires des difierentes villes et 



(i) L^articie de s^exprimoit aussi anciennement par thô. 
Celui-ci est encore en usage en anglais ; de sorte que met 
de mate s^écrivoit aussi met the mate : rien de plus corn- 
mun d'ailleurs dans l'ancienne ortographe que de voir les 
lettres a et e se confondre; mat the mate ne diâërôit pas 
de met the mate. Voilà lettre pour lettre la racine du 
terme mathématiques. 

Voyez aussi tome second, page 120. de cet ouvrage. 

(2) Voyez tome premier > p. 129. de cet ouvrage. 



l84 RÉPUBLIQUE 

provinces de la Belgique , on prenoit néanmoins 
pour mesure commune , et pour mesure de 
comparaison avec les autres mesures , celle du 
Rhin ( Hliynland), C'étoit un hommage rendu au 
berceau principal des sciences. L'heure itinéraire 
du pays du Rhin est évalué à i5ooo. pieds ou 
joooo. coudées , à raison d*un pied et demi par 
coudée (i). Bailly , en combinant les différentes 
mesures de la circonférence 4^ '* terre , r;ip- 
portées par Aristote , Eratosthène*, Hipparqiie et 
Plolomée , trouve qu'elles se réduisent en der- 
nière analyse au nombre de soixante-douze mil- 
lions de coudées. Ceux qui évaluent le degré 
du méridien à tmgt lieues l^elgiques , se trouve- 
ront parfaitement d'accord avec ce calcul. 36o- 
degrés , multipliés par vingt , font 7200. , et les 
•3200. lieues , multipliées par loooo. , donnent 
exactement le nombre de '32,000,000. de coudées. 
Bai'ily a cru que les anciens avoient pris le 
type de leurs mesures dans Té tendue du méri- 



(^i) De nederlandscbe tnyle ofte urc gaens ivord gemeynelyk 
genomen of 15000. rhynUndschc vocîtn. Le mile belgique 
on heure de chemin se prend communément sur 15000. 
pieds du psys du Rhin Voyez tome i. , p. 37. de cec ouvrage. 

Pour trouver les proportions entre deux différentes me- 
sures, on prend le pied du Rhin divisé en mille parties 
égales. Voyez Le Page , professeur de mathématiques estimé 
dans Tuniversité de Louvain, dans un traité flamand de 
l'arithmétique et géométrie, imprimé k Louvain 1769., pa- 
ges i!8. et u6. 



DES Champs Elysée s. i8S 

dien terrestre. Selon lui , la coudëe ne seroit 
devenue la mesure primitive et commune , que 
parce qu'elle quadre si bien avec la grandeur du 
glohe. Mais comment admettre une pareille opi- 
nion ? Les savans , qui ont mesuré la terre, 
avoient sans doute des modules exactes , avant 
que d'entreprendre cette immense opération , et 
pourquoi eussent-ils changé des mesures qui 
leur avoient été d'un si précieux secours? D'ailleurs 
les mots coudées , pied , bras , ne se rapportent- 
ils pas dii'cctement au physique de l'homme ! 

L'introduction de l'agriculture a donné nais- 
sance à la géométrie. Il a fallu arpenter les 
terres , pour distinguer les propriétés et pour • 
régler les contributions publiques. La trigono- 
métrie est un premier besoin de l'état , aussi 
les législateurs 'élysiens dans leur panthéon ont- 
ils consacré cette science d'une manière digne 
de toute son importance. Le triangle céleste , 
emblème de l'art géométrique , est placé immé- , 
diatement au-dessus du bélier , premier signe du 
zodiaque. C'est annoticer hautement la grande 
utilité et l'intérêt de cette science. 

Il seroit inutile de parler ici particulièrement 
de l'astronomie. Cette science , en tant qu'elle 
se lie avec notre sujet*, a été traitée d'une ma- 
nière suffisante , et n'offre rien de nouveau. Il 
ne reste qu'à développer les idées religieuses , les 
rits des sacrifices , la sanctification du mariage , 
et la cérémonie de l'initiation aux mystères. 



'l86 RÉPUBLIQUE 

De Dieu, 

Rien pe constate mieux la haute idëe que 
nos ayeux ont eue de Dieu , que les difTérens 
termes dont ils se sont servis pour exprimer 
son essence , ses attributs et ses relations avec 
la créature humaine. Dans la mythologie^ «/u/;/- 
ter est le dieu suprême'^ il est le père des dieux 
et des hommes. On se souvient que le mot 
Jupiter , formé de juperste ou uperste rend cette 
idée. Uperste signifie 5i/preme (i); sous ce rapport, 
en disant Jupiter , on , professe que dieu est 
Y être suprême , Tétre souverain du monde et de 
tout ce que le monde renferme. Mais dieu 
n'est pas seulement chef de l'univers , il en est 
aussi le créateur ^ cette vérité est exprimée par 
le mot THEUTATÉs , père ou créateur du temps ; 
le créateur du temps est nécessairement le créa- 
teur du monde ; tout est dans le temps; les 
corps intégrans de l'univers sont, selon l'expres- 
sion de Platon , les instrumens du temps , organa 
iemporis (a). Sous ce -rapport, dieu est infini^ 
il est lui-même le temps infini ou sans bornes , • 
parce qu'il a toujours existé , même avant le 
temps dont il est père. On sait que c'est dans 
cet esprit que les prêtres' législateurs àes perses 
attribuoient au temps sans bornes l'origine de 
l'homme et de toutes choses. 

(ij Voyez ci-avant, page 45. 
(a) Item, pag. 17, 123 et 154. 



DES Champs Elysée s. 187 

Un être suprême et père de tout est aussi 
nécessairement unique. On a consacré ce dogme 
par le mot Az , qui signifie mon as , unité. On 
se rappelle quil vent dire aussi premier (i) ; 
c'est le chef des nombres ordinaux et cardinaux. 
Comme premier principe et créateur de tout , il 
est le complément de tout; c'est cette idée qui est 
retracée , comme nous avons remarqué (2) , par 
la qualité des lettres dont il est composé ; a est 
la première et z la dernière lettre de lalpliabet 
élysien , comme alpha est la premier^, et o/Tz^g'a 
la dernière lettre de Talphabet grec. 

Mais le terme , que nos pères ont spéciale- 
ment consacré dans Fusage ordinaire , pour ex- 
primer la divinité, c'est ^orfj ce nom signifiant 
bon (3) , marque les relations entre Tétre suprême 
et rhomme \ il exprime le dogme de la provi^ 
dence \ le mot bon est relatif; dieu est souve- 
rainement bon , ou bon par excellence , à. cause 
du soin paternel qu'il prend des objets quil a 
créés et qu'il gouverne. C'est la providence qui 
nous attache intimement à la divinité ; c'est la 
providence divine qui veille au bonheur de 
l'homme et qui commande notre reconnoissance , 
nos hommages , notre soumission y notre culte 
religieux. Désigner l'être suprême sous le titre 

(i) Voyez tome premier, p. 118 et 120 de cçc ouvragç. 

(2) Voyez ci-avant, page 172. 

(3) Item , page i(S. 



l8S RÉPUBLIQUE 

de souverainement bon , est nne idée d'autant 
plus sublime , qu'elle nous représente ce même 
être comme souverainement juste. Un monarque 
n'est pas bon , s'il n est pas juste : la justice 
fait essentiellement partie de sa puissance et dç 
sa nature. Son devoir est de punir les mé- 
cbans , comme de récompenser les probes. Ainr 
si le titre de bon , cov > inspire tout à la fois j 
par la force de son sens , dans l'esprit de 
l'homme , \ amour et la crainte de dieu. 

Les persans ont dans leur théologie conservé 
le terme god ^ mais un peu altéré ; ils disent 
chod y choda. Cet auguste titre n'étoit pas ignoré 
des grecs ; ils Ta voient littéralement traduit par 
le mot to agathon qui signifie bon ; on peut voir, 
dans Macrobe , l'extrême vénération qu'ils té- 
moignoient pour ce divin titre. L^auteur, en trai- 
tant des occasions dans lesquelles les philosophes 
avoient coutume de se servir de fictions ou de 
fables , convient qu'ils en faisoient usage , lors- 
cp'ils parlent de l'âme , des puissances de l'air , 
de féther , ou des autres dieux , vel de cœJerisi 
diis ; mais , contiuue-t-il , lorsque dans leurs 
écrits ils élèvent leurs idées jusqu'à dieu , comme 
chef suprême et souverain de toutes choses , 
que les grecs appellent to agathon (le bon) 
et proton aition ( première cause) , alors ils ont 
recours à des comparaisons et des exemples. 
Ainsi , lorsque Platon se sentoit animé pour 
parler péri tou agathou (du bon), il n'osoit pas 



DES Champs Elysée s. 189 

exprimer ce quil en pensoit. Tout ce que je 
sais , disoit-il , c'est que les hommes n'en sa- 
vent rien , et qu'il n'est pas donné aux mortels 
d'approfondir la nature de cet être. Platon, ne 
lui trouvoit rien de semblable dans les choses 
visibles que le soleil ; c'est pourquoi il se ser- 
ve it de cet astre comme terme de comparaison , 
lorsqu'il essayoit de donner quelque idée sensi- 
ble de cet être bon par excellence , auteur de 
toutes choses. 

On voit de là qu'on a injustement accusé les 
grecs de polythéisme et d'idolâtrie , à cause 
qu'ils sembloient vénérer tant de dilFérens dieux. 
Les philosophes distinguoient sagement ces pré- 
tendus dieux sensibles , les theoi , de cet être 
spirituel invisible qui Cjst le créateur et régq^a- 
teur de toutes choses. Ils reconnoissoient cet ar- • 
chitecte , ce monarque suprême , malgré l'impuis- 
sance où ils étoient de comprendre les élémens, 
les qualités ei les attributs de son essence. 

Ce passage de Macrobe justifie pleinement la 
remarque que nous avons faite plus d'une fois , 
que les vrais philosophes ne citoient point le 
soleil comme terme identique avec la divinité , 
mais seulement comme terme de comparaison / 
prise du rapprochement entre les vertus physi^ 
cjues du soleil et les vertus divines* 

Des Sacrifices. 

Dès quç l'homme a reconnu l'existence dun 



♦' 



190 RÉPUBLIQUE 

être souverain , crëateur , conservateur et dis- 
pensateur de tontes choses , il a dà sentir son 
entière dépendance de cet être invisible , et il a 
senti également l'obligation de lui rendre des 
hommages , et de lui payer le tribut de sa re- 
connoissance. 

L'homme religieux a commencé â remplir ce 
devoir par le sacrifice de ce qu'il avoit de plus 
précieux , c est-à-dire des alimens destinés à la 
conservation de son être. Songeons bien à ce 
qu'il faut entendre par ces offrandes religieuses : 
dieu n'a pas besoin d alimens ni de sacrifices. 
Offrir à dieu , c'est reconnoitre son suprême 
domaine ; c'est lui offrir les alimens , et ne s'en 
servir ensuite que comme des bienfaits de sa 
munificence. Par ce moyen , les objets offerts 
entrent dans le domaine de dieu et deviennent 
sacrés. De là le mot sacrifice qui ^ comme on 
voit , est formé de sacrum Jacere ^ consacrer. 
C'est le changement de la nature des biens ^ c'est 
la consécration , qui constitue l'essence du sacrifice. 

Dans les premiers temps , on ne détndsott pas 
les offrandes en Thonnenr de la divinité. On 
ne croyoit pas que dieu , qui a créé les comes- 
tibles pour l'usage de l'homme , exigeât un pa- 
reil sacrifice. Âpres les avoir offerts ^ on les 
mangeoit au nom et comme des présens de 
l'être suprême : c'est sous ce rapport que les 
premiers sacrifices étoient eucharistiques , c'est-à- 
dire, des actions de grâces. 



, •.-> 



DES Champs Elysée s. 191 

Sous le même rapport , les sacrifices ëtoient 
toujours suivis de repas 5 le mot latin aka^ autel , 
qui di^rive de ar , spica , épi , fait voir que les 
premiers sacrifices consistoient en offrandes de 
• blë. Les législateurs avoient bien complais que le 
meilleur moyen de cimenter l'anxitië , la paix et 
la concorde parmi les fidèles y c'ëtoit d^ les 
réunir à des intervalles fixes dans des repas fra- 
ternels. C est de ces momens de récréation que 
les pieux instituteurs profitoient pour pi'écher aux 
fidèles leur dépendance de Vétre suprême , et 
pour leur inspirer les principes de leur religion^ 
en reconnoissant que les alimens , dont ils al-> 
loient faire usage , étoient un don de la pro- 
vidence. En conséquence , on les ofiroit à dieu , 
les prêtres les bénissoient , et cet acte du sa- 
crifice achevé, les convives en faisoient wn fes- 
tin commun , en chantant la gloire et la bien- 
faisance de l'être suprême. Un père de famille , 
assis à table au milieu de ^^^ enfans , qui , les 
mains jointes et les yeux levés vers le ciel , 
bénit les alimens , avant d y toucher , ressemble 
à un prêtre sacrificateur des premiers âges. 
L'usage de * faire succéder des festins à la célé- 
bration des mystères parmi lés gaulois duroit 
encore du temps de Pline, h Pendant K^p!à les 
D druides, dit l'auteur, s'occupent daiis la nuit 
»de la sixième lune , sextœ lunes , de leurs cére- 
^monies religieuses ^ le sacrifice et le repas se 
» trouvent duement préparés , sacriJicLQ epulisque 



192 République 

nritè prœparaiis.n Ce sont ces festins religieux , 
auxquels , selon les poètes , les dieux pren oient 
un si grand plaisir. C'est dans ce sens qiilfo- 
niére dit qu*Hercule se plait dans les repas des 
dieux immonels (i). 

Ce sont ces repas qui ont donne lieu au mot 
communion religieuse , terme consacré pour dé- 
signer une assemblée ou une république de fi- 
dèles , cœtus Jîdelium ; les agapes des premiers 
dhrétiens étoient dirigées dans le même esprit. 

On nadraettoit aux repas communs que les 
gens de bien , on en exclu oit les indignes. Cette 
excommunication étoit la censure la plus redou- 
table des mœurs ; c'étoit une peine , qui ^ sans 
ëire corporelle ou fiscale , étoit néanmoins le plus 
ferme appui du bon ordre. Les gouvemans ély- 
siens traitoient les fidèles , comme un bon père 
traite ^e% enfans 5 c'étoient sous tous les rapports 
de vrais pères de la patrie , vaderlanders , 

ATLANTES, 

La matière des sacrifices se régloit sur la 
nature des alimens dont l'homme a fait usage 
selon les temps et les lieux ; tant qu'on ne man- 
geoit que des productions végétales , les sacri- 
fices se bornoient à ces alimens ; les victimes 
sanglantes s'introduisirent avec l'usage de manger 
la chair d'animaux. 

Les auteurs , en traitant des sacrifices san- 



(O Obiectatur in conviviis ÎDCer immortales deos. Hoai. 



I 



DES Ceiamvs Elysée 9. is|r j 

(lans , disent communément , qu'on a commeni^ 
par immoler Aes pQurcçaux, IVÏais ce, n'es^ ^«^ 
$ans doute pour la raison chantée i^j^ Qs^^P } 
i»On a immolé d^s poi'G^f dîj^ril y à I;| ^^es^jf 
I» Cér^s f à causç df a d^égsUs- i;^e> c^. 9]|tjynifuJ|^ 
Mcausoieni dans les v[io\é»pxx§.n $e 4^|fl4l?^ ^'i^ 
animal, Çàr k r^json ^i;,'il es^ iy^y>^içt., ^'(Ba| 
pas faire, i^n sacrifice ; il est àfi. Y^m^tp^ is^ 
sacrifice d empprt^ privaffQfi , o;i nç s^rifite (|af 
ce qui est chi^r et 4Jfi[Qa 4'^.^.^ PC#f|i^^ ^B ^P^t 
ou en offrande. 

Si les porcs Qçi; été les. pifetniers liplçcaiiistes ^ 
c'est que ce sont les p;;ei^ers apim.aux ^omea-!* 
tiques qu'on ^ f^t sii^rvir à Tusagiç ^ la Ut* 
ble ; <çt l^, raison dç cette priorité , ç'esjt que 
le porc n'offre 4 Tbpinm^ auçunjç ^'^^ sort« 
d'utilisé. ILiCs Tâches 4^nn^t ^u ]fii\ , le ^ureati 
traine la çl^arrue ,, les çpulef ^pnyrnissjMït 4^ 
ceu& i les ii|i((>u^o,ns d^i lu laî^piC ^ le pore n'es^ 
bon qu'à être mançé< U est 4p.Bf. fptucel de 
penser qu'on, a comç^pnpé par cet f nin;^ , et 
qu'on n'a toi^hé auji^ autre^ e^p^^^ 4P^ l^/csqjue 
la surab.on4^ncç l'f p^i:n)j^« 

Les premiers s^çsiûq^ pni; été e;;^çIij3^s^qi2,eB 
ou des actions de g^f^qe. l^eif sf|iÇiîficj;a prqpiii^-^ 
foires ^. expiatoires , impétratoii^es , sçni d'ifup 
date postérieur^ ; ils oj^f, été p9^tiçi^)ièrçi{ient^-r 
trpduits k, \f^ sujte 4!^s çaiçrifices ^i^nj^^^^^ 

li'b.Qnxm0 9 quoique convaincu de. la )«sM0^ de 
Dieu , n'a pas dik croire qu'elle fut iocompa"* 

III. l'i 



1^4 ' RÉPUB^LIQUB 

iiblê avec ta clémence : un être souveraineniefii 
bon est essentielteineiit miséricordieux. On a donc 
été persuade que la justice divine pouvoit être 
fléchie par des prières , par des soumissions , 
par des sacrifîcéÀ (i). De là les sacrifices propi-^ 
fiatôî^es pour les 'morts , dont nous avons vu les 
èreùiplés daHis la' deséente dTJlyssé aut enfers (2) ; 
8e ïk aussi les sacrifices ' iflipét^atoires , expia- 
toires , dont on fkkoit u^àge dans le cas dé 
quelque grande calamité publique pour appai- 
ser la colère céleste. Nous savons à quels cruels 
excès l'aveuglement et la superstition deé liom- 
mes àhi porté ce dernier cultei^ Non côntens 
'd'immoler dés aiiimàux , lés hômnfîes se laissèrent 
^entraînè^ par la crainte et la superstition ji^- 
qu'à' offrir dès victimes humaines ; ces sacrifices 
té'pandvLs thet un' grand nombre de nations 
policées f àvotent spécialement lieu dans le 
cas ' de peste , dé fàhfiiuè / ou de quelcjn au- 
tre girand fléau. On meàùiroît la grandeur du 
Bterifice sur la grandèU]!' dd faial ; plus là 
calamité étoit grande , pluis on s'âttachoit à y 
proportionner la valeur de l'holocauste j oh ne 
faisoit gracé'à personne; souvent imë princesse 
royale , un héritier du trôiïe , étbiént les victi- 
mes de cet usage. L'^loc(uence lé pliis expres- 
sive, les conseils lés plus énérgiiquês , ëtoieni 
des moyens impuissans poUr détourner lé peuple 

(i) Placacur donis. Jupiter ipse datis. 

CO Voyez tome second page 36 de cet onvrage. 



DES Champs ê l y s é ê s. t9S 

de Vidée ^ que les grands flëaux étoient des effets 

de la colère céleste , provoquée par les crimes f 

des hommes^ et quil falloit appaiser les dieux 

et mitîger leur couroux , pat les sacrifices les 

plus précieux. Le seul remède à ce mal c'ëtoit 

ua sacrifice d'i/n prix audessus de tout sacrifice 

humain; c'est ce divin bienfait que la religion 

chrétienne a procuré au genre humain. C'est le 

sacrifice de la nouvelle loi qui a fait^ disparoltre 

les victimes humaines. : Ne soyons ni injustes ni 

ingrats , convenons franchement et avec recon-»' 

noissance d'une vérité qu'aucun homme de bonne 

foi ne sauroit révoquer en doute. 

C^ que nous venons de dire au sujet du saint 
sacrifice de la messe , invite à faire quelques 
observations sur l'étymologie de son nom^ elles 
serviront à fortifier les idées que nous venons 
de développer sur l'origine et la nature des pre*- 
miers sacrifices. 

• 

Du Sacrifice de la Messe : étymologîe du notn» ' 

' L'opinion publique ne s'est pas positivement 
prononcée sur le sens du mot Messe, Quelques- 
uns y. dit Ten Kate , soit faute de connoitre la 
signification du mot Messe , soit faute d'attention « 
l'ont fait dériver , avec le moine Kero , du latin 
Missus , quia ndttitur populus f mais continue 
l'auteur , indépendamment de ce. qu'une pareille 
dénomination ne convient ni à la nature , ni i 
la majesté du sujet > tout le monde sent que le 






J5HS République 

fëminia Missa n'est pas applicable à ceué idëe* 
En effet Missa t s'il vient du laûn mitiere , est 
le participe passif féminin de ce verbe et veut 
dire«y«f missa , mais comment • ad^l^ter cette ex*» 
pression à celle-ci mztto vos ^ /e vwis renvoie^ 
pous P0UVCZ vous en aller» Ten i^^ate donne via 
véritable origine du mot ; il le tire de l'allemand 
Atsss I Messe , en firanc-tbéotisque Missa » en fia- 
man'é Misse » qui originairement signifie table ^ 
et qu'on emploie aussi pour sigoi&er Jeté ^ Jès^ 
tin, sokmmté, foire. 

Un autre anteur qui nous en donne la même 
idée , et qu'oti regardera , à cause de son car 
racLére , comme un témoin plus respectable , est 
Albaspinaeus f* évéque d'Orléans^ Ce prélat , dans 
un traité fait exprés sur les rits de la Messe 4 
soutient formelieinent que le mot Messe vient du 
teuton Messe , Misse , en* fatin festivitas , so^ 
lemnitas ; de sorte que dans le sens de cette ex- 
plication ïiie f missa est veut dife allezrvaus mi, 
c'est fête , divertissez'^ous (i). On se rappelle que 
c'est le même discours que Circé , emblème de 
l'ancienne église , adresse à Ulysse lors de son 
retour de Fenfer après la cérémonie des sacri- 
fices ; "maintenant , lui dit-elle ,. allez , manges , 
» buvez ^ et divertissez-vous toute la journée (tt).» 

Le Pape Benoit XIY , dans sa disserti^tion sur 
le saint sacrifice de la messç, rapporte l'opi-» 

— — — — ■ I I I 1——— I I ■ I I r I — ^w— — 1»— a— 

(O Voyez tome 2. p. 67 de cet ouvrage, 
(a) item F. 63, 



DES Champs Elysée s. 199 

nîon de Tëréque Albaspipœus , ainsi qi^ie €e)ji^e du 
moine Kero , et il semble pencher vers la der- 
nière. Mais ce n*est pas sans doute par convic- 
tion , car y en la développant , il sent lui-même 
tout rembarras qu'elle présente j mais c'est pro- 
bablement à causé que l'autre opinion offre, au 
premier abord , quelque cbo$e die profane , et 
peu convenable ^ la sainteté du' sacrifice. 

Une circonstance » à laquelle Âlbaspinœus et 
Ten Kate n'ont pas songé , et qui cependant 
trançbe pleinement la difficulté » c'est que Vite , 
mtssa est ne se dit que dans le cas où le temps» 
permet des Jetés ou des rejouissances. Ce verset n'iest 
pas en usage dans les temps sacrés du carême » 
de 1 avent , ni dans les messes funéraires j dàn$ 
ces cas on se sert du verset benedicç^n^us dominQji 
on remarque aassi qne dans )es ID^ss0s y oji l'qn 
omet Vite , mis^a est , on ne lit pas l'hymne jf/or/a 
m excelsis. \jB. raison en est qu'on ne ehantoi^ 
la gloire de Dieu , que dans des mpniens de fêtes, 
et dans des transports de jpie et d'allégresse. 

Il est donc démontré que messe signifie JSte , 
solemnité , récréation publique. Cette acception 
s'accorde i^vec sa signification primitive ; mess , 
messe , misse , comme on vient de Ip dite y signi- 
fie origins^irement table ; les l^pns en ont ùîxt 
le mot mensa^ Les fêtes des anciens fidèles étoient 

» 

des banquets fraternels qu'on appeloit ier^missen • 
festins à*église (i). C'est dans ces communions reli- 

(i) Vove£ tome i. p. 255 de cet ouvnge. 



ÏP8 RiCULLIQlIF, 

gieoaes qn'on ct'Idbroit les sucrîQcej par l'offrande 
<[u'on faisoic k Dieu des alimens préparas pour 
1a table. Les premiers autels étaient des tables à 
manger j communier est encore dans le laiigagB 
moderne de l'église se préseiiipr à la table du 
seigneur. C'eut a table , au milieu , ci dans Is 
eommuoion dfs apôtres , que dans la dorniére 
ciae 1« seigneur a institué le saint sacriSce de 
la nouvelle loi. De sorte qu'eu sljle religieux 
sacrifier et manger semblent s'identifier. Les pre- 
miers lacrifices , comme on a dit , Ploient des 
sacrifices de latrie , ils s'adressaient directement 
« l'être supri^nie dispensateur de tout bien ; mais 
dans la suite des loibles mortels , ciitraiués par 
l'ëloquence envenimée, pliee et répUiie en sens 
tortueux , des mauvais génies , qui préteudoient 
posséder la science du bien et da. mal , ont été 
détoiiraés du vrai culte , et ont commencé à 
sacrifier «tUT pommes dormes du jardin des lies- 
p^rides i en voyant ces hommes manger des sa- 
crifices uITerts aux astres , et noinméjnent au so- 
leil , qui sous le nom à'^ipoUoti , apfei, , est la 
pomme par eicellence, ne pouvoit-on pas en 
Style mystique dire à leur ^gard , qu'ils man- 
geottnt de la pomme défendue (i) ? 

(0 Le* Uctcurs sentiront que celle périoile offre une 
'gnnde iâie que l'au[cui n'a pas eu le temps d'Sdsircir et 
d'étendre i nouï n'avons pis dû noas permettre d'en changçr 
les ezprusioQs et la lourauie. JVoJe 4* rédiuur. 




DES ChA^IPS É|;Y^É£S. 199^ 

Du Gui : de Chêne , de la SanctificatÎQn du 
Mariçig^ , jorîgine du mot Mj^ism* -, 

Oa peut remarquer comme une chose isiiigù- 
Uère que les auteurs tant anciens , que modernes , 
qui ont traite des mœurs des gaulois et des geir- 
ihains y n'ont rien dit au sujet cle leurs mariages. 
César , Strabon , Pline ^ Tacite , ^tc. passent sous 
i^ilence cet intéressant sujet. Pelloutiér qui a fait 
un ouvrage sur les mœurs des Celtes en deux 
Volumes in quarto , où il entre souvent dans les 
détails les plus minutieux sur quelques-ttns' de 
leurs ' usages , ne touche pas la même matière. 
Cependant le mariage est Tinstitution la plus im- 
portante de la société ; . la ' réuiiion des familles 
particulières compose là grande famille ou la 
République. Une bonne constitution domestique 
est le premier garant de la bonté de la consti- 
tution politique. Il n'est pas croyable qu'un peu- 
pie*, chez lequel on trouve la source de toutes 
}es bonnes institutions ' sociales , ait manqué de 
régulateur sur un objet si intéressant. On voit 
d'ailleurs le grand prix que les Celtes en géné- 
ral attachoient à la foi conjugale , par Tépreuve 
qu'ils faisoient de la légitimité des enfans sur 
les ondes sacrées du Rhin (i). On remarque aussi 
dans la guerre des cimbre$ contre les romains 
i quelle extrémité les femmes Celtes poussoient 
leur dévouement à leurs maris. La raison de cet 



■ m *>■ 



(i) Voyez tome second pag.^03. de cet ouyn^e. 



Jk.. 



koo RêI'uulique 

iacompr^ensïMe silence, c'est i^ue la sancttfîca- 
lîon du lien du mariage dus Celtes se {iratiqnoit 
dans les céréinouies religieuies sous une forme 
mystique , dont les éirangci-s ignoroient la nature. 
Cette sanctification étoit figurée par la b<!ii^dictioa 
du Gui de Chêne , dont Plîue nous a tenreuse- 
meni conserve la mémoire. Ce savant naturaliste, 
plus curieux que Ce'sar et d'autres , est le pre- 
mier ou plutfit le seul qui ait fait attention à cette 
cérémonie, et qui l'ait crue digne d'être trans- 
mise k la posiéFit<5 : il n'en adonné, il est vrai, 
qu'une description pniemenl matérielle , ei il 
traite même U cérémonie de supcrsiitinuse. M.iis 
peu nous impArte son jugement; son rdcit sulUt 
pour dévoiler par les propriétés naturelles du 
Gui , par la valeur de son nom , et les circon- 
stances delà cérémonie, la nature du mystère, 
et pour y apercevoir tous les caractères essen- 
tiels à la sanctification du lien du mariage. Peu 
«d'auteurs qui ont parlé du Gui de Chùne , nous 
cloaneai use explication de sa nature ; ils se 
contentent d'Dxprimer le mot comme si tout le 
monde le connoissoit. 

Une faute commune aux auteurs qui ont par- 
lé du Gui de Chêne , c'est de ne pas don- 
lier une idée de ses qualités physiques. On 
àemble supposer que tout le monde en est instruit 
et qu'il ne iaut que prononcer le nom pour être 
•Bteadn ; cependant cette plante est rare , et pen 
eonnue. CoismfinçônE 4otic par examiner sa ni- 



DES Champs Elysée s. tioi 

ture^ elles rapprochemens qu'on en fera avec la na* 
ture du lien conjugal » nous donneront la pre- 
mière clef du mystère. . 

Le Gui y en latin f^iscus , est une espèce de 
grande mousse qui naît sur quelques arbres, par- 
ticulièrement sur le Chêne (i) ; cette plante ne 
croit et ne vit pas seule; elle s* attache forte- 
ment à d'autres , in aliéna pivit , dit Pline. Voi- 
là déjà une analogie bien sensible avec Tëtat ma- 
trimonial ; le Gui porte de baies dont on com- 
pose une matière glutineuse qui a la vertu à*unir 
et d'attacher des objets de diiOférente nature com- 
me le lien du mariage unit les ëpoux. Ce n'est 
pas tout , le Gui a une autre qualité singulière : 
on croit qu'il ne se reproduit pas sans être mûri 
dans le ventre d'un oiseau , particulièrement d'une 
grive 9 Ou d'un Pigeon ramier (2). On aperçoit 



CO On peut voir h description et la figure da Gui dô 
Chêne dans Duhamel aa mot f^seum. Oui; c^est, dit Tau- 
teur « une plante parasite qui se nourrit de la sève des ar- 
bres où elle est attachée. 

Duhamel traite d^errear Topinion où Ton était, „ que les 
^semences du Gui fussent incapables de germer, si elles 
^ n^avoienc auparavant passé par Testomac dés oiseaux qui 
ff se nourrisit'enc de leurs hîMts. 

(9) Hsec est natUrà ùt ttisi mattiratnm ia ycntrjç aviiim 
non proveniat. Plinius, lib. i6. cap. 44. 

Les grives sont fort avides des baies du Gai , et comme 
C^st cependant avec de la glu qu*on les prend, Plaute en 
ft pris bccasion de aire : turdus ( grive ) exîïïum sîlî cecat. 




K.ÉrCftLl QUE 

M. W2iffK9th/tmitfÉÊ, frappant entre la 
éim. Gui et ceUe da ^cnre homain. 
loafics ces propriétiés yhj" 
jî«|ii«s » fan ëtonacu par lenr analo^e arec la 
s.icire <ba MafTny , P&ne olwerre qne les dnii* 
des a'amiena ncA de pins sacré qi&e ce Gid , 
et le CWne smr leipMl 3 nait. La coatnme de 
CCS peèfics , drt-îl , est de choisir des Jbrêis de 
Citines ponr sanctnaires de leur calie et de 
nVfrîr an c n n. sacrifice sans j mêler des branches 
de Chênes. 

Uaniear raconte ensniie les solemnités do sa— 
cfîâce \ ccst a la SLxiane bme ^ dit-il^ «[ne la 
crrêmenîe a lien. On commence par chercher 
nn Chêne qni porte dn Gui, car cette plante y 
dît-il , est rare. Ensuite le prêtre sacrificateur 
Têtn de blanc monte snr Farhre et coupe avec 
nne fimciUe dor la plante , qu'on a soin de re— 
cerotr dans nne saie blanche; avant la cérémo- 
nie on prépare le sacrifice et le festin. Les vie-* 
times sont deux taureaux mi^ncs , ccmdidi coloris, 
«{ni n*ont jamais porté le /oug , et dont on lie 
les cornes pour la première fois. 

Peutr-on méconnoitre dans ces deux jeunes tau- 
reaux rembléme de deux jeunes époux qu'on lie 
pour la première fois par le nœud du mariage 
pour porter ensemble le joug nuptial ? Le ma- 
riage n*est-il pas nommé con-jitgïum ^ coMniU'^ 
NE jucuM , Joug commun ? Et les époux ne sont- 
Us pas appelles conjuges , par la raison que le 



DBS Champs Elysée s. 203 

mariage les accouple , les' lie et les met soos un 
même joug ? Cet emblème apprend dune ma- 
nière bien sensible aux fiancés les devoirs et les 
charges d'un ëtat auquel ils vont consacrer leur 
future existence. 

La couleur , qu'on exige . dans les victimes , 
n'est pas un symbole moins expressif; la couleur 
blanche des taureaux avertit les jeunes, gens 
qu'ils doivent apporter en mariage une pure- 
té virginale^ un corps , comme im cœur ^ sans 
taches (i). 

La destination de ces taureaux comme victimes , 
est une preuve que les gaulois regardoient le lieu 
du mariage comme une espèce de sacrifice fait 
à l'état,^ et au bien-être du genre humain. 

Après la bénédiction du Gui on immole les vic- 
times , et pendant le sacrifice on prie Dîeu^ qui 
en a fait présent aux hommes , de vouloir aussi 
le leur rendre salutaire. Voilà exactement le type 
de nos prières de table, Pliûé ajoute que le Gui 
pris en infusion procure de la fécondité aux ani-^ 



mm 



Cl) Il n^étoit pas permis à un juge de porter des gands 
■durant Texercice de ses fonctions, c*étoit pour l'avertir qu*il 
devoit avoir ce qu'on appelle les mains pures* 

Albus color candoris integritatisque index apud plerasque 
genres habebatnr. Keysler , antiq. germ. p. 459. 

On connoit Thymne , domine lavabis me et super nivem 
âealbabor, Psalm. 50. f 9. 



804 RÉPUBLIQUE 

Pnaux stériles , et cp'il aide à la conception du 
sexe qui porte cette plante sur soi (r). 

Cette croyance peut être mal fondée , mais 
elle n'est pa^ moins uli tadiee que, dans l'idée 
du peuple^ la consécration du Gui avoit trait 
a l'état du mariage , institué pour la propaga- 
tion légitime de lespéce humaine. 

Si , après la combinaison de toutes ces cir-» 
constances , il étoit possible de former encore 
quelque doute sur la nature et le but de la. sanc- 
tification du Gui , il disparoitroit devant le ter-* 
me seul consacré par les gaulois pour exprimer 
rnnion conjugale : le mot mariage esi formé du 
verbe marier , et marier est le même que le teu- 
ton maren qui signifie umr , àer , attacher. C'est 
aussi dans ce sens qu'il est formellement appliqué 
an Gui des arbres ; le vrai nom de cette plante , 
appelée en latin visçus ^ est mare^takken qui veut 
dire littéralement^ branches mariées. Le verbe itux- 
rier ou marerf en tant qu'il signifie Uer , atta*- 
éher, est 'encore en usage dans des composés » 
on dit amarer et démarer pour dire attacher ou 
détacher un vaisseau (2). 

(i) Conceptnin foniinarum atijuvare st omaino secum 
habeant. Pliniua , lib. 24. cap 4. 

Ca) Marren 4 màrén , detinere , Alli^are. 

Marc'takken , viseus vel museus quercinus une sorte de 
grande mousse dont les baies ou graines servent à faire de 
la glu , à laquelle par conséquent s*appHque propiemenc 
le mot MAEEN, dciincre^ alUgart. Ten ^ate tQm. 2. p*673. 



DES CuAMi»s Elysée S. £105 

Pline remarque que les gaulois appeloient lé 
Gui omnia sanantenu Le naturaliste romain n'a 
fait ici que traduire le teuton gutheil ^ ou gu^- 
hid^ nom dont on se serfoit pour exprimer la 
vertu bienfaisante du Gui. Keysler rapporte que 
le peuple dans quelques cantons d'ÂUemagne ëtoit 
habitué vers le temps de noël a parcourir les 
rues , et les villages , et à frapper aux portes 
et fenêtres en criant guthyl ^ guthffl (i). 

Une semblable coutume a longtemps téffié en 
france. Des enfans et des garçons se rëpandoienc 
également dans les campagnes la veiHe du pre-r 
mier de Tan , et chantoietit au Gui Fan neuf. 
Keysler traduit ces mots ad viscum nopus annus, 
kit^rprétçition purement matérielle» qui prise eu 
sens littéral » ne dit rien à lesprit. L'alite^r au- 
toit dû dire qu'ils renfermoient le sauhtut (Twn heu^ 
reux màtiage dans le cours de la nouvelle année. 

Le sens du mot maretakken est clair et ex- 
pressif; mais quelle est Tétymologie du mot Gui? 
Personne n a essayé d'éclaircir ce mystère , et 
sur ce point nous sommes assurément réduits à 
de pures conjectures. Il est trés^^possible que p^ 



■•■«M 



(i) Plinius expressis verbis ait illud (viscoai) draidum 
lidgaa i qa« gallis , gçrmanis» britannisy aliisqoe sepiçn. 
trionalibus ferè communis , ncc nisi dialeccis discrepanç est , 
vocari omnia sanam^ quod voce gt^theyl^ vel futbpH aptis- 
simé exprimitur , qtpote çihil atiud indiqincç, quam èê* 
nCf vel optimc sanam. Keysler aotiq. serm. p. 30^. 




2o6 RÉPUBLIQUE 

Gui f on ait yoala exprimer ^ noa la mousse da 
Chêne, mais la potion composée de cette plante, qui 
servoit à féconder le mariage. Il est trés-admissible 
aussi de supposer que ce breuvage sacré se faisoit 
avec du petii-Jaii , dont les belges ont toujours 
fait le plus grand usage. Or en langue du paya 
petit-lait se dit hui ou tpei (i). Dans ce cas rien 
ne devroit étonner que les gaulois , qui substi-* 
tuoient toujoucs g on gu k la lettre W, eus- 
sent changé le mot hui ou wei en gui de sorte 
qui Gui de Chêne signifieroit proprement potion 
composé de petit^lait et de mousse de Chêne. 

Les gaulois , dit Pline encore , regardoient le 
Gui de Chêne comme un présent du ciel (2), cette 
idée indique bien formellement qu'on regardoit le 
mariage figuré par la consécration de cette plante 
comme une institution divine, ' . 

C'est par suite de cette opinion que le Chêne 
étoit spécialement consacré à Jupiter ; on Tap- 
peloit arJbor Jovis. Nous avons vu dans . lexpli-* 
cation du système hebdomadaire que le mariage 
de Jupiter avec Junon est lembléme de l'union 
conjugale élevée à la dignité de sacrement, (3)« 
Sous ce rapport le Chêne appartient à Jupiter 



CO Hui 9 wei van melck, petit-lait ^ U sérosité du lait 
caillé. 
Hui drinken , boire du petit-lait. Halma diction, 
(a) E cœlo missum putant. Plinius lib. 16. cs^. 44< 
(3) Voyez ci-avant p. 5a. 



DES Cha&ips Elysée s. 207 
'èomme tige erablëmatique de la gën^ration légitime 
des hommes. Jupiter ëiott le père des dieux et 
des hommes , le Chéue étoit l'emblème de farbre 
de pie. C'est sans doute de cette cérdinonie mys- 
tique qu'oc a pris l'usage de figurer la gdnëalo- 
gie des hommes par un arbre , et qu'où appelé 
branches , les familles qui tiennent à la ligne 
'commune. Les noiniâer mare takeen , branches 
mariées , c'esileur appliquer formellement le nom 
ide lâ plante qui «n est -la figure symbolique. 

On peut juger maintenant du haut intérêt de 
'cette auguste cérémonie ; indissolubilité du nœud 
du mariage; pureté et innocence de mœurs dans 
l'engagement; idée des devoirs et des charges at- 
tachés à cet état; sainteté dé l'union conjugale; 
tout y ^toît retracé et enseigné par de figures 
capàMes de frapper les esprits les plus grossiers. 
'Ce spectacle dogmatique étoit d'ailleurs entourié 
de tout ce qui pouvoit humainement en rendre 
l'inipression plus profonde et plus durable. Le 
lien de la scène', • étoît une triste et lugubre fo- 
rêt; la cérémonie se célébroit dans le silence 
de la nuit, -à la lueur sombre dé la lune, dans 
un lieu ouvert, comme si ô'o préuoit k témoin 
le ciel et la terre. Elle tftoii eiécuiée par des 
mains consacrées aux autels , par des ministreâ 
regardés et vénérés comme les organes de l'être 
suprême. L'imagination la plus féconde , le gt'uie 
le plus sublime , l'amour de l'humanité le plus 
vif, ne peuvent iaveutcr nea de plus piiture^i- 




ao8 RÉPUBLIQUE 

qa« et ea même temps de plus utile et de plus 
salutaire. Cependant quel est le jugement qu en 
porte Pline ? L'auteur , savant naturaliste » mai» 
dangereux moraliste , Pline « le même qui dans son 
ouvrage fait profession d'atbéisme , et qui ne voit 
dans les pyramides d'Egypte que les monumens 
d'une vaine ostentation , Pline enfin , après avoir 
donné la description de ce spectacle religieux » 
finit par le regarder comme la plus frivole 
des superstitions (i)- Jugeons par ce .trait du cas 
qu'on doit faire des auteurs romains / lorsqu'ils 
parlent des mœurs et des mystères de nos pères* 
• La cérémonie et le sacrifice du Gui se termi«- 
ûoient par des festins et des diverùssèmens. li 
est probable que la couleur blanche des taureaux 
étoit un symbole de pureté , c^'on exigeoit non sei:^« 
lement des époux , mais aussi de ceux qui as- 
sistpient aux festins ; il falloit ij présenter în 
veste nuptiaii. 

Les belges appeloient le nsrariage EIw ou Ee > 
o'est le même teriçe qu'on eqiploypit pour sig- 
nifier Ud ; c'étoit bien ouvertement annéncer que 
le pacte nuptial étoit une loi publique et inviola-^ 
ble. Un autre no.ip qu'on lui donnée communé- 
ment de nos jours c'est tblajjjvb qui signifie 
foi % fiiilUi. Cette dénomination est un avertis- 
sement perpétuel auit mariés ^ garder religieux 
sèment la foi. conjugale. 

(i> Taota geadam in cebas frtvoiis pleramque ffligio est. 
JPUaittSt iili. i<. csiu 44* 



DES Champs Elysée s. 2Q9 

Sî les écrivains romains n'ont point senti la 
force des moyens mystérieux que les druides 
employoient pour rendre le mariage sacré et res- 
pectable , ils ont cependant bien remarqué , quoi-- 
que sans s'en douter , les effets surprenans qu'ils 
avoieut fait sur les mœurs du peuple. Un des 
premiers effets devoit être naturellemcRt la pro- 
scription de la polygamie , car elle étoit incom- 
patible avec le symbole du Gui ; aussi Tacite dit 
que chaque germain navoit qu'une femme (i). 

César va plus loin (2) : il observe d'abord que 
les gaulois se marioient tard pour donner le temps 
nécessaire au développement de leur constitution 
physique 5 et il ajoute qu on regardoit comme 
une chose honteuse d'avoir connu une femme 
avant l'âge de vingt ans. 

Des Druides } étymologie de ce terme : leur nom 
primitif : origine des ^filles de Bruges et d^ 
Gand, 

Les Druides tenoient le premier rang dans la 
hiérarchie gauloise ; c'étoient les pontifes de l'é- 
glise , les bardes en étoient les prêtres, près- 

^— ^— J.^»— ^IM— W— — I i — — — — I I .1 ■ ■ ^ 

(i) Singulos germanos singulas habuisse uxores. Tacicus 
de moribus germanorum. 

(a) Qui diutissime impubères permanserunt majore::: inter 
suos ferunc laudem hoc ali scaturam , ali hoc vires , ner- 
vosque confirmari pucant. Intra annum veto vigcsimum 
fœminae noritiam habuisse in curpissimi^ rcbus habenc. Cae- 
sar de belle galliwo. 

m. * i4 



aïO RÉPUBLIQUE 

BiTERox f vieillards , qai chantoient des hymnes ; 
les scaldes en ëtoient les psalmistes , c[ui accom- 
pagnoient le chant religieux du son de la Ijte 
ou de la harpe. 

On nest pas encore d'accord sur Vëtymologie 
du mot Druides. La plupart , conformément à 
la conjecture de Pline , le font dériver du mot 
Drus , Chêne , parce que les Druides célébroient 
constamment leurs mystères dans des bois de 
Chêne» Mais ce n est pas par la raison que Drus , 
comme dit Pline , signifie Chêne en grec , car 
sans doute les prélats gaulois n auront point cher- 
ché leur titre dans un idiâme étranger , mais k 
cause que Deru a la même signification en lan- 
gue celtique (i). 

Cette étymologie est simple et naturelle j il 
entre d'ailleurs dans Fesprit de la nation de don- 
ner des noms appellatifs aux ministres du culte 
pris du lieu de leur ministère. C'est ainsi que 
le mot ecclésiastiques ^ titre de nos prêtres .ac- 
tuels 9 est formé de leur sanctuaire , nommé 
ecclesia* C'est par la même raison qu'on a ap- 
pelé templiers^ les chevaliers religieux attachés 
i la garde du temple de Jérusalem. 

Cette interprétation est d'autant plus probable^ 
que /)ra/rfe5 n'étoit qu'un nom appellatif. Le nom 
propre , primitif et qui marque leur profes- 



(î) Dtru enim vel dcrvj ccliis quereus crac. Keyslcr 
antiquic. gcrm. , p. 318. 



DBS Champs Elysée s. 2x1 

«îon , est mages ; et c'est ce que Pline expri- 
me assez bien en disant : ils donnent le nom 
de Druides à leurs mages (i). Mage vient du mot 
jifAG j nature , et veut dire scrutateur de la na- 
ture. La première étude des instituteurs élysiens 
et des Druides étoit celle de la nature. Nous 
avons vu que Fhistoire-^naturelle faisoit partie de 
leur instruction publique. L'application mysti- 
que f que les Druides faisoient si heureusement 
du Gui de Chêne , est déjà un indice non seu- 
lement de leurs connoissances physiques , elle 
l'est aussi du bon esprit avec lequel ils diri- 
geoient cette science vers le bien commun. C'est 
sur la nature des choses en général , c'est sur la 
nature de l'homme en particulier , sur ses be- 
soins , sur ses foiblesses , sur ses devoirs , qu'ils 
arrangeoient les institutions sociales. La connois- 
sance de la nature leur tenoit lieu de règle et 
d'inspiration. Philon appelle lés mages de Perse 
scrutatores naturœ : on se rappelle que le doc- 
teur Hyde y malgré toutes ses recherches n'a pu 
découvrir dans les langues orientales la source 
du mot mages (2)* Les savans prêtres , qui ont 
porté en Perse la doctrine des élysiens , ont con- 
servé le nom de mages , parce que dans cette nou- 



(t) Druides , sic enim sucs appellant magos. Plinius , 
lib. i5. cap. 44, 
(^2) Voyez tome second p. 192 et 193 de cet ouvrage. 



2112 RÉPUBLIQUE 

yelle terre ce mot n'a pas change à! acception. 
On n'y a pas perdu son sens primitif , et on ne 
Ta pas corrompu et rendu odieux comme chez 
nous. Mag est la racine de magie , qui signifie 
originairement science de la nature tant divine 
qu'humaine y c'est sur cette science quëtoit fondé 
le eulte divin ; ce qui a fait dire à Platon , se^ 
Ion l'expression rapportée par Ammien Marcel- 
lin , que la magie étoit purissimus deorum cultus. 
Les Qiinistres du culte ëtoient donc des mages ou 
scrutateurs de la nature divine et humaine. Leuir 
nom a conservé sa dignité , et leur est demeuré 
propre , tant que le culte est resté pur et in* 
tact ; mais la révolution dans les idées religieu- 
ses a entrainé sa chute. Au lieu de regarder la 
magie comme une science de la nature , on est 
parvenu à attacher à ce mot l'idée d'un pouvoir 
surnaturel et malfaisant. On a prodigué le nom 
de mages aux personnes qu'on croyoit posséder 
l'art ou le pouvoir de changer l'ordre naturel des 
choses ^ d'opérer des sortilèges et des prodiges , 
et on a fini par traiter Circe, emblème de l'an- 
cienne église y de magicienne , de sorcière , d'e/2<- 
chanteresse. 

Le mot mag dérive du verbe magen , mo- 
gen (t) , il veut dire ^rce des choses. Nous avons 
justement remarqué que ce terme est supérieure- 
ment imaginé ; il n'est guéres possible de pein- 

(i) Voyez tome second p. 194 de cet ouvrage. 



DES Champs Elysée s. 213 

are plus fortement cette vertu créatrice et con-' 
servatrice , qui retient toutes les parties de Tùni- 
vers en ordre et leur conserve la vie. Ceux qui 
font dériver vit a de vis , le grec mi os y vie , de 
BiA aussi i^is , parlent dans le même sens. Peut- 
être est-ce sous ce rapport qu'on a donné le 
nom de mag à l'estomac ; c'est par la faculté de 
l'estomac que la vie se répand et s'entretient dans 
riiomme. Peut-être est-ce la même idée que Phi- 
Ion a voulu exprimer par le mot grec pathos , 
qui y dans sa traduction de la théologie des phé- 
niciens , doit désigner^ le principe créateur de 
tout (i). 

Le mot natuer , dont nous nous servons au- 
jourd'hui , après avoir perdu le sens du mot 
magie , loin d'avoir autant d'énergie n'en a pas 
même l'égale signification. Le latin natura dont 
il est formé , vient de nasci , naître et désigne 
proprement une propriété innée de chaque objet 
en particulier. Mais mag est la propriété géné- 
rale constitutive ou organique du monde ; c'est 
la force attractive de toutes ses parties sans dis- 
tinction , c'est \ amour des principes qui règne 
après le mélange organique des matières , et qui 
soutient l'édifice de l'univers. 

L'usage de célébrer l'office divin dans des fo^ 
rets a duré jusqu'au temps du christianisme. C'est 

(i) Rerum omnium procreationis principium. Eusebius 9 
preparalio ad evangelia, p. 33. 



2X4 RÉPUBLIQUE 

de là que tant de lieux ont conserva jusqu'à ce 
jour le nom de bout > forêt , et de eeck , 
chêne (i). Il en existe plusieurs en Flandre; on 
les appeloit htci sacri , à cause de leur consé- 
cration au culte. Les Druides étoient logés dans. 
le sein , ou à portée de ces forets sacrées. C est 
dans ces habitations solitaires qu'ils partageoient 
leur temps entre leurs devoirs religieux , Tins- 
truc tion de la jeunesse ^ et Tétude des sciences. 
Leurs principales méditations se dirigeoient vers 
lea constellations , dans lesquelles ils contem* 

ploient le tableau de tons lés devoirs sociaux. 

^1 — .— — .— ^— »— i».i.<>— ■■ Il II ^^^^-- ,■■ ■■III 11 

(O Selon le Poète fortunafus, nbmus oa nbmesis sigDi- 
fioit en gaulois femfU , ou plutôc forêt sacrée qui servoit 
de temple. Le concile de Lepcioes en Hainauc en prohi- 
bant les c^r^monies célébrées dans Tintérieur des bois» les 
nomme nimida. 

Le concile de Leptines àt Tan r43f > un paragraphe 
intitulé: de saeris sylvarum^ quas nimioas vacant. 

Les mots vumen , qui signifie divinité ; nemus , forêt ; ne. 
tnée^ forêt consacrée par le premier des travaux d*|lercule, 
qui parvint à y tuer un lion ; Ncmcsis , Déesse qui inspiroic 
une sainte horreur; nbmbstrbnus, qui présidoit aux forées 
sacrées; Nemetes^ surnom de Jupiter, dérivent tous de la même 
source, et établissent Taffinité qui existe entre les divi- 
nités V les temples et les forets. 

Nembrotb vient de Nemus: les jeux niméens^ institués 
sans doute pour former des héros à la chasse des botes 
féroces , c'est la même origine que nos tournois etc. , c'est 
toujours pour former des héros. 

La ville de Nemegue esc peut-être un des lieux de cçt 
»ncien exçrcice. 




■itIiA 



D&s Champs Elysée s. 215 

De là le nom de munster , que portoient les 
chef-lieux de leurs résidences , ( ternie qui ^ com- 
me on sait (i) ^ signifie lieu consacré aux mystè- 
res ) ; ou à Tobservation des astres. Les mission- 
naires chrétiens , devenus maîtres de ces couvens 
payens , les ont appliqués à leurs usages , en les 
changeant en lieux pieux selon les rites de la 
nouvelle loi. Ils y ont établi de savans reli- 
gieux qui consacroient également leur vie a|i 
service de la religion et aux sciences. Ils ont 
conservé l'ancien nom de munster. En latinisant 
ce mot, on Ta changé en Munsterîum ou Mo^ 
nasterium ; et c'est de ces demeures religieuses des 
payens que la plupart de nos premiers monastères 
ont pris naissance. On se souvient que Thorhout 
étoit un lieu distingué de l'ancien culte , c'étoit le 
sanctuaire de Jupiter desservi par les Longobards 
idéens (a). Son nom veut dire lu eu s consecra" 
TUS DEo Thor y forêt consacrée au dieu Tlior : 
aussi est-ce un des premiers temples payens de 
notre pays convertis en lieux pieux ou monastè^ 
res. Keysler fait mention d'un autre THORLOFPy^w 
TORS L AU B f thori lucus , situé dans le Jutland (3). 



(0 Voyez ci-avant page 24. et note. 

Ta) Voyez tome i. pag. 19^. de cet ouvrage. 

(3) Ejusdem S. Eligii opéra Fanum existimo» utet Toroici, 
sive Toroaltii, nunc Torout , cui etiam ncmus ingens et lucus 
adi^ccti prof anis quondam superstitknibus obnoxius^ non tem- 
plum cantum , sed et Monasterium postmoduni conditui^ sic» 
a S. Medardo quondam incepcum. Keysler, antiq. germ. p. 63* 



ftl6 RÉPUBLIQUE 

On conçoit aisément que ces ëtablissemens re-» 
ligieux de la nouvelle foi ont attiré insensible- 
ment autour d*euK d'autres habitations de fidè- 
les : ils sont efFeciivement devenus le' point de 
ralliement de quantité de familles , et on est gé- 
néralement d'accord que plusieurs villes ne comp- 
tent point d'autres commencemens. 

Indépendamment de Thorhout , dont nous ver 
nons de parler , il est certain que les vil- 
les de Bruges et de Gand doivent en partie leur 
origine et leurs accroi^seraens à des monastères 
érigés sur les débris de ceux des payens. Vre- 
dius nous donne les détails qui regardent la vil- 
le de Bruges. Il existoit , selon lui , sur le ter- 
rain , que couvre aujourd'hui cette ville , une fo- 
|rét de Chênes consacrée à Jupiter (i). St. Tron , 
le même dont une ville du pays de Liège porte 
le nom, devenu propriétaire de ce lucus saccr ^ 
y a fait bâtir un monastère vers l'an 670.- Ce 
pouvent ayant été détruit par les normands dans 
les années 800 , on en a successivement con- 
struit ei doté de ses revenus deux autres y don( 
l'un fut appelé saint Tron., nom de son patron 
primitif, et l'autre Eeck boute y forêt de Chênes , 



(i) £i non modicum spjendorem dédit îucus viciniis Jovi 
sacer è querca , bodièque quercetum appellatus. £am arbo- 
rem ethnici omnes , nostrique etiam franci velut sanctam 
faàbueruDt, ex eaque oracula sua excepére. Vrcdius p. 411. 



DES Champs É l y s é e s. aij 

en mëmoirc de son origine. Ce dernier et devenu 
avec le temps une riche et opulente abbaye située 
au milieu de la ville. Elle a conservé son nom 
de Eeckhoute , quercetum j jusqu'au moment de 
sa suppression. 

La forêt sacrée de Chênes de Gand se irou- 
voit au quartier de St. Pierre. C'est le canton 
des casernes ^ il porte encore de nos jours son 
ancien nom de Eeckhoute , Jbrêt de Chênes. 
Le culte qu'on exerçoit dans ce bols a fait dire 
à Baudemond, dans la vie de St. Âmand, que les 
habiians de Gand adoroient des arbres et des 
forêts. Les moines qui nous ont donné l'histoire 
des premiers travaux évangéliques dans les Gau- 
les , n'ont pas mieux compris la nature du 
culte religieux des Druides , que les écrivains 
romains. 

St. Âmand premier apôtre de Gand , ayant 
réussi à convertir le peuple , n a pas manqué , 
d'après le système du temps , de fonder sur ce 
même canton un monastère qui dans le com- 
mencement n'étoit qu'une maison humble et so- 
litaire , appelée Celle de Pierre , comme étant 
consacrée à l'apôtre Pierre. C'est de là que la 
porte de Courtrai a pri§ le nom de Pe/er-ce//e- 
porte , dénomination dont le sens est générale- 
ment 'méconnu , et qui signifie à la lettre por^e 
de la celle ou monastère de Pierre : cella signifie 
Coupent ; ce terme était très-usité dans le moyen 
âge. 



Sl8 RéPUBLIQUB 

De Westminsier et de Londres ; leur origine. 

Vers le temps où St. Amand jettoit les fon- 
démens de Vabbaye de St. Pierre à Gand , d'au- 
tres zélés missionnaires rëpandoieçt la foi évan- 
gëliqiie en Angleterre » et j fondoient également , 
sur les ruines de l'ancien culte , la célèbre ab- 
baye ' de Westminster , devenue dans la suite le 
palais du parlement britannique (i). 

Il ne faut d'abord que le seul mot mînster , 
le même que munster , pour conclure que dans 
Tendroit où le monastère a été construit , \\ 
devoit y exister une maison religieuse du rite 
payen. L'histoire constate pleinement cette idée : 
Sulcardus , cité par Cambden , assure en termes 
formels qu'il se trouvoit dans le même lieu un 
temple consacré à Apollon , delubrum ApolU-^ 
ms (a). Voilà donc le culte d'Apollon distinc- 
tement établi dans le chef-lieu de TAngleterre. 
En rappellant ce fait plus haut , nous en avons 



(r) Voyez ci-avanc la note k la page 25. 

(2) Hsc suburbia ad monaMtrium Westminster percurrunts 
quae nanc urbi Londino ita adjungitur ut ejus pars videatur, 
cum tamen ipsa per se civicas sic, et suis gaudeat magis- 
tratibus et privtlegiis : Thorney haec ohm a spinis , nunc 
IVestminster ab occiduo situ et monasterio dicitur. Jpollinit 
delubrum eo loci olim exticisse auchor est Sulcardus , ex eu- 
jus- reliquiis Sebertus Rex orientalium saxonum alterum 
divo Pecro erexit. Cambden britannia, tic. midlesex.pag 331. 

Voyez ausfti tome second p. 132. de cet ouvrage. 



il' 




DES Champs Élysé£S. 219 

pris occasion de dire que c'est probablement de ce 
chef que TA-ugleterre porte encore dans se^ armoi- 
ries la lyre , ou la harpe d'Apollon (i) , et que les 
Eaux de Bath sont appelées dans ritinëraire d'Anto- 
iiin y AQUM soLis ,- eaux consacrées au soleil (2). 

Observons en outre que le local , où le sanc- 
tuaire d'Apollon ëtoit bâti , portoit le nom de 
Thorney, Gardons nous de faire dériver ce nom , 
avec Cambden et d'autres , de l'anglais tborn , 
épine ; une pareille étymologie ne mérite aucun 
égard. Thorney vient de thor , Jupiter , comme 
l'anglais thors-dav , Jeudi y vient du même mot. 
Apollon est Fembléme de Tordre sacerdotal at- 
taché au culte de thor , Jupiter, 

On peut se rappeller le sort des compagnons 
d'Ulysse dans l'île de Trinacrie ^ qui étoit, comme 
nous pensons Tàvoir démontré, l'Angleterre (3). 
Ce pays uourrissoit une grande quantité de boeufs 
et de moutons consacrés au soleil , c'est-à-dire 
destinés à la cérémonie des sacrifices. Le devin 
Tirésias avoit sévèrement défendu d'y toucher. 
Malgré cette défense y les compagnons d'Ulysse 
eurent l'impiété de les immoler et de les man- 
ger. On sait que le soleil ou Apollon en porta 
ses plaintes à Jupiter et que ce juge suprême 
vengea cet attentat sacrilège par la mort des 
coupables. 



(O Voyez ciavanc page 25. 

(2) Voyez tome second p. 132. de cet ouvrage. 

(3) Item page 130. et suiv. 




S20 RÉt'USLIQUE 

Comme ^^estmitister et Londres ne forment 
qa'uiie iiicine ville , oa peut s'attendre que le 
louai de Londres aura tenu aussi au culte des 
prêtres d'Apollon. C'est une vérité dont la prcnvc 
ic'siilie de ta propriété du nom de Londres même. 
Parmi les curieui , qui ont recherché l'origine 
de cette intéressante ville , Cambden s'est beau- 
rouji rapproché du fait ; il fait venir London du 
mot i.Bfvs , qui signifie une ville construite 
d';iLhrcs et de bois , urbs nemorosa ; sans doute 
Luudrcs peut passer pour telle sons un certain 
iwpptirt j mais ce n'est pas dans le sens voulu 
|>ar Canjbden ; elle ne peut être appelée ain^ii 
(]ite par la raison qu'elle étoit autrefois une forêt 
«atrée , lucus sacer , et que c'est cette circons- 
tance qui a donné lieu à ses commencemens et , 
à sa spleudeur. Le nom de cette ville joint ans 
crrcoostances qu'on vient de détailler ne laisse 
snr ce point aucun doute. 

Lniidfes , en anglais London , est nommé par 
W camhro-brcions , babitans originaires du pays , 
Lundain (i), et par Ânimien Marcellin Lundi- 
nuJit ; le mot iund dont on le voit formé , sig- 
nilîe lucus , foret. Il est appliqué dans le sens 
de Ivcus sacer à une fameuse forêt consacrée 
au dipu Odin près de la ville d'Upsal; on ap- 
pelle ce bois odens-lund , terme que Keysler (2) , 

M Cjmbdi:n in liriiannia , lit. Midlesen, p. 113. 




DES Champs Élysébs. mi 

membre de lacadëinie royale de Londres , rend 
par ces mots lucus Odino deo sacer. Ihre douue 
au mot lund la même signification , et il n'est 
pas inutile de remarquer que lunder , mot qm 
approche dé si près de celui de Londres , 
signifie également une forêt eu langue islan^ 
dàise (i). 

On voit donc que la ville de Londres a une 
origine religieuse. Toutes les villes les plus i^llua»- 
ires de l'antiquité , telles que Babylone , Per- 
se'polis , Thèbes , Memphis , Âilièues etc. , doi- 
vent principalement leur célébrité à la piété de 
leurs savans fondateurs. Home sans les institu- 
tions religieuses de Numa eût demeuré une bour- 
gade obscure. 

Les auteurs qui ont traité de Tus âge des forét« 
sacrées, ont bien remarqué que ce culte a été 
universel , et qu'il date des temps les plus re- 
culés (2). On ne doit donc pas s'étonner d'après 
tant de rapprochemens faits entre l'iiistoire ssicrée 
et les traditions profanes , de trouver le même 
culte avoué par nos livres saints. Le chef des 
patriarches Juifs s'est servi d'un bois comme d'un 
sanctuaire pour adorer l'éternel. Abraham , dit 
l'écriture, arrivé à Bersabée y a planté une foret 

(i) Lund ^ lucus, Cambro-brit. elwyn , islandicè lundur. 
Ibre , hoc verbo , lom. 2. p. 107. 

(2} Fuit uoiversalis haec religio à primordiis muadi cra-' 
dica. Reysler, aot.q. germ. , p. 60. 




ft2ft RÉPUBLIQUE 

dans Ia({aelle il a invoqué le nom du Dieu éter- 
nel (x). La patrie de ce patriarche étoit ur chai-- 
dœorum. Les interprètes ont fait jusqu'ici de vains 
efforts pour constater le lieu qui ëtoit ains^ 
appelé dans la Chaldée asiatique. Le nom Vr 
|ait assez voir qu'il s'agit ici des Kalten , Chai-- 
déens de l'Europe. Ur est la patrie des Atlantes, 
dont Ur-^ans , Uranus , est le chef ou premier 
roi .en sens emblématic[ue. 

Après avoir déterré la source de la fondation 
de Londres^ il ne sera pas déplacé declaircîr 
l'origine de la ville de Paris ; cette grande capitale 
figure aussi dans les fastes de rancienne religion^ 

De Paris. 

On a déjà fait remarquer que les noms par- 
ticuliers de plusieurs habitans des Gaules avoient 
trait à leur profession. Les Nerviens étoient des 
agriculteurs ; les Ménapiens des constructeurs de 
vaisseaux ; les Morins des marins ; les Suéve» 
des navigateurs; les Cattes des chasseurs ; les 
Saxons des ingénieurs hydrauliques etc. Les 
Parisiens sont dans le même cas ; leur nom ex- 
prime leur profession originaire. Les hommes qui 
ont fondé Paris ^ étoient des navigateurs. Le» 
armoiries de cette ville, qui présentent un vais- 



(O Abraham vcr6 plantavit ttemus in Bersabée , et invo- 
cavit ibi nomen domioi Dei scerni. Liber G«ne^is , cap. 21. 



I 



« 



DES Champs Êltsées. 

seau 9 ea sont nn indice iocootestaiile. Le 
Parisiens deYra donc avoir de Tasaiope 
lart de la navigation* Mais ne dirrrlmw 
le sens de ce mot dans la langue gaalonr ; les 
Parisiens Ploient ^ selon César, des ganlots 
/e5. C est donc à la langoe critique qvH 
avoir recours, et c'est anM là oô Boa 
verons la vraie signification da Boot de ce pru^^jr.. 

Les nauiœ parisiaci qoi , dn teatps 4e T^ 
ont élevé ce fameux numnineat dasis la 
laissent «ur ce point aocu dwBte* Par fuwM. 
parue, de la Gaule celiique^ cela veos ^m, ^be 
cette partie avoit été envaliie es occupée par ies 
Celtes y comme dans le dixième siècle la ?^wi 
die a été occupée par les XonMa»is t 
étoient entrés par mer; il esc prohaLle ifwe k» 
Celtes auront égalemeni pésétr^ Jmir la Qmim 
par mer. Ainsi rien nesipéciie de ÙM ntifigr 
ici de la langue celtiqae posr recmercacr i<«>-^ 
gine de Paris. 

Si les Celtes sont les fondarnir» 4e Farîé^ s!Ili# 
sont navigateurs , et sTlé mm. «vwu ex^AMT 
cette profession par le sral^Ae 4e ifenani ifirsim* ^ i, 
s'ensuivra que nous de v ons eJMMtoer ia/»k xt ^dri/Çttr 
du nord la racine dn mm, p9r.iafmt ^ <U: L^s^^-m. 
leur première cité ^ et 4fne ces titmig 4;»v.>»«4ii 
avoir des rapporu avec la i;:»7îiçsit#f^ ^. ^ <44»^ 
merce; le résultat ra \u%ûîita 9nrst "jij^f^^jvg^, ^ usiT 
manière (rappzaie. P^r.hJ , ^'«tt a*^: «mc Cfe*fcf 
s'exprime , prononcé ste? uu ^ s^«^^' ^Uimu^ 



224 RÉPUBLIQUE 

Pharisu t vient du celtique pbaren , naviguer. 
C'est de ce verbe que dérive le mot phare , fanal , 
tour élevëe , destinée à éclairer la navigation 
durant les ténèbres. Les peuples du nord. disent 
faren , Jahren , les belges varen , naviguer 4 Mais 
on remarque que les peuples du midi , en adop- 
tant ces sortes de mots , changent communénient 
les lettres F et Y en P ^ c'est ainsi que le mot 
septentrional fader , en flamand vader , est eu 
latin pater. De même le teuton fisch , eu fla- 
mand visch , est en latin piscis. Or , comme 
F et y se prononcent comme PH , il n'est pas 
douteux que le mot Parisii , provenant du teu- 
ton Jahren y et du belge varen , ne soit dans le 
même cas. C'est de cette identité entre le PH 
et le F que le phare de Boulogne s'écrivoit 
aussi Jare (i). Lorsque Charlemagne alla visiter 
sa flotte à Boulogne > il y trouva , dit un histo- 
rien latin , le Jare tout délabré , Jaruni veiustate 
labens, . 

Une preuve à laquelle il n'y a rien à répli- 
quer , c'est que dans une autre partie de l'Eu- 
rope il existoit un Paris , qu'on prononçoit 
comme Pharos ou Pharis. C'est l'île de Paros , 
située à une des bouches du Danube , où nous 
avons trouvé des Sidoniens ^ des Morins , pères 



CO n ante invenwm cp pro eo usorpabaïur, ut et apud 
ladnos antiques ; in roscrata duelli columna , Psenicas pro 
Phœûicas. Anse de Villoisio, anecdota. Vencdis i;8i» p. 30<« 



DES C n A U i* S Ê L Y s é £ s. â25 

d'Orphée. Il y a, dit Strabon , dans ces eaux 
plasieurs îles dont les plus notables sont Tugu- 
rium fondée par les IsséenS , et Pharos y nom- 
mée autrefois Paras , fondée par les panens (i). 
Strabon ajoute que le célèbre Démétrius Pha^ 
rius étoit natif de cette dernière île (2). 

On voit d'abord que le nom primitif de Pa^ 
ros doit avoir été Pharos , puisque Démétrius 
en portoit le surnom de Pharius, Ceux qui 
connoissent les nombreuses émigrations des Goths, 
des Cimbres ^ des Gaulois , dans les contrées 
qui avoisiuent le pont-euxin , ne seront pas sur- 
pris de rencontrer dans ces lieux une colonie 
insulaire , ou navigatrice du nom de Paris ou 
Pliaris, La nom de P ariens ou Phariens étoit 
mieux formé pour être appliqué aux fondateurs 
d un pareil établissement que celui de Parisiens. 

Mais pourquoi a-t-ou changé le nom de l'ile 
de Paras en Pharos^ Cest sans doute pour ne 
laisser aucune équivoque sur le sens du mot ; 
c'est pour conformer la prononciation du terme 
avec la nature de son origine. Paris doit être 



(r) Post illas alis insul» jacentes è quibus inter melio- 
res Tuguriura ab Issets conditum, Pharos qu» antea Paros 
dicebatur à Pariis aerdifîcata ; bujus oriundus fuit Démé- 
trius Pharius. Strabon lib. VII. 

(a) Cec atiieùr fait aussi mention d'un fleuve nommé 
Parisus quf tombe dans le Danube et traverse un pa/b 
habité par les Gaiaies, 

III. i5 



â26 République 

prononée comme Pharis pour peindre sa yéri* 
table acception. 

Remarquons que Strabon fait mention ici dune 
ile située dans les mêmes lieax fondée par les 
isséens. Quelques auteurs , qui ont bien aper* 
çu que Paris devoit avoir été originairement 
une colonie navigratrice ^ ont cru trouver dans 
le nom du village A'Issi près de Paris , un appui 
à leur opinion. Le rapprochement du mot Issi 
avec celui de Isis , est sensible^ la déesse Jsis 
ëtoit ridole des Suèves. Ils la vénéroient sous le 
symbole d'un navire , in formoan Uburnœ (i)« 

Le chef-lieu de la peuplade parisienne étoit 
nie de la Seine, qui en a conservé jusqu'à 
ce jour le nom de cité. C'est assurément dans 
ce lieu que résidoient les pilotes ou les che& 
de la navigation. Mais pour que cette ile dé* 
vint propre ei commode à l'habitation des hom- 
mes j il .a £aAlu la rapprocher des bords op- 
posés de la rivière par des communications 
solides , permanentes , et durables. Par ce moyen 
* cette cité insulaire devenoit^ comme elle l'est en- 
core 1 une espèce d'islhme ; ce sont ces deux 
considérations qui Font fait appeler Lutetia , 



(i) L*auteur des monumens celtiques, Mr. Cambry, page 
362 parie d*iine ville célèbre Dommde 1$ que la tradition 
place dans It baie de Donamenes an sud ooest de la Bre- 
ttgae près QUimper» etqu^on prétend avoir été submergée 
par un déluge. 



DES Champs Elysée s* tif 

nom qu elle porte dans les commentaires de Cé-^ 
ftar. Luietia, forme de lut-^eeth , signifie à la lettre « 
dans les ididmes du nord , isthme des piloteSé 

Lut y le même que lot , lote f loùts ^ puis«« 
que le verbe radical est luit , en anglo-sazon 
Lutan y signifie pilote (1)4 Nous verrons à Tint-» 
tant pourquoi , en adoptant le mot celte lote ,' 
nous y avons préposé la syllabe pi , en disant 
pilote. 

Eeth dans les langues du nord signifie isthme^ 
témoin Ihre dans son savant lexique (a). 

Les pilotes sont des experts dans Fart de la 
navigation ; ce sont eux qui gouvernent les 
vaisseaux , qui les conduisent à travers les écu-^ 
eils. Leur fonction originaire est de sonder les 
eaux ; et cest delà que vient leur nom. Sonder 
se dit en teuton pykn ; pyl^laot est Tinstrumenti 
qui sert à sonder ; de là le nom de pyl'-loot , 
ou piloot , qu'on donne aux sondeurs et condue*- 
leurs des navires (3). 

Il résulte de U que les fendateûfs de la ville 
de Paris sont des marins celtes arrivés par mer. 
Us auront pénétré dans Imtérieur du pays par 



Mi*i.«««iMMta**«M^aMaMM.rtN-MMiii,«MHi«Miii*ii*iiMBi^^k 



CO Voyez Ten Kate pag. 665. 

(2) £d, isthmus, islandice bttr» veteres danos bbth 
boc sensu usurpasse testimonio- suot veiba alUta ia dancske- 
magazin. Ihre verbo Ed, tom. I. p. 38a. 

(3) Pyl'loot , piloot , hotsman , navarchus , ductor Vit^ 
vittiiii oxplorator vadorum. Kilianus boc veibo. 



.t28 RÉPUBLIQUE 

les eaux de la seine ; ce sont eux qui auronl 
donne au premier port de la rivière le nom de 
havre , sjnoujme de hare , qui en langue du 
nord signifie pori, 

. Le local de Paris , dont le sol craieuz ëioit 
peu propre à un établissement agricole , offiroit 
de grands avantages à une colonie navigatrice et 
commerçante. La commodité de la rivière, de 
ses iles , la présence de grandes forêts , tout 
învitoit un peuple adonné au commerce et à 
la navigation à y fixer ses Lares et ses Pénates* 

On peut juger , tant de la prospérité , que 
des mœurs de cette colonie , par les monumens 
déterrés dans les fondemens de la cathédrale 
de Paris en 1711. On sait que Louis XIV, ac* 
câblé de désastres dans la malheureuse guerre 
pour la succession d'Espagne , avoit imploré le 
secours du ciel et fiiit le vœu religieux de ré- 
tablir le chœur de leglise de notre Dame. Le 
sort des armes ayant secondé ses vœux , on 
abbatit le bâtiment du vieux chœur , et en creu- 
sant dans les fondemens on y trouva les pré- 
cieux monumens qu on a eu soin de déposer dans 
le Musée des antiquités/ 

Ces monumens représentent des pierres , sculp- 
tées avec inscriptions , d'un autel érigé en Thon— 
neur de Jupiter^ sous le règne de Tibère par 
les chefs'bateliers de Paris (i). L'inscription de 

(I) Ce sont des autels en* pierre de Se. Leu, érigés à 
Jupiter sous le tégoe de Tibère» dans le çommencemetft 



D-fis Champs Élyséb's. 9*19 

là première pierre porte , sub Tiberio cœsare , 
Jopi optimo maximo , nautjb parisiaci. 



de notre ère par les parisiens^ commerçans par eau 9 dit 
Mr. le Noir dans son musée des monumens français tome 
premier page 109 : ces mooumens curieux chargés de bas- 
reliefs et d'inscriptions au nombre de six , forment cinq 
autels; ce fut dans le courant du mois de Mars 171 1 qu*en 
fouillant dans le chœur de notre Dame , pour y ériger Tau- 
tel du fond connu sous le nom de vau de Louis XIV. 
quj! l'on trouva' ce^ monumens. 

Le premier autel est chargé de trois basreliefs et d*une 
insçriptiçn que voici : 

TiB. CBSARB, 

Au G. JOVI. OPTVMO. 

Maxsvmo.* m 

NAVTiB PARISIACI ^ 

PVBLICB POSIBRVNT. 

ce que Mr. . le Noir traduit ainsi : 

Tibère César ^ ayant accepté ou pris le nom iPJuguste,: 
les commis ou les officiers de la navigation du territoire de 
Parts (les nautes) ont consacré publiquement at autel en 
action de grâces à Jupiter très-grand et très-bon, , 

Nautœ.st traduit ici par nautes ( négocians par.eat^) 
parce que, dit Mr. le Noir, nous n'avons, pas dans not;e 
langue de mot qui signifie précisément celui U. 

On voit dqnc que Mr. le Noir , a senti que nautœ étqit 
ici un nom distingué parmi les bateliers : en effet Je 
corps des bateliers est distingué en scbippers et /n0troo^efi. : 
scbipper c'est le propriétaire ou Tofficier du navirç, I,es 
matelots, mt^roosen^^sontAts manœuvres^ 

Le premier basrellef représente un groupe de tto\% pçr* 



8)0 RÉPUBLIQUE 

Ces respectables débris font naître plusieurs 
tëflexions : ils confirment d'abord que Paris doit 



toiiiies qv^tucpa ctrtctère ne discliigae » il porte poar 
iascriptioa ; 

SsVAtfl VEIL P 

n est probable qa*on y t représenté ceux qui ont fait 
les frais de l'érecrioa ; c*étoient des marchands navigaeeors 
de la Seine; eh bien senani fiaic assez voir son analogie 
avec la Seine, Feil vent dire en celciqne i^bnalis ; veilen 
est venum tjçponùre , faire négoce ; voyez Ten Race vol. 
a. p. 713. On dit encore anjonird*hui tp kçop veilen i Tins- 
cription signifieroit donc négotians de la Seine ^ marché 
de la Seine* Veil • dit Ten Rate , venalis , en allemand 
VEIL, w»er van ons veilbn , venum exponere, 

Grammaye a bien conjecturé que fall^ , voaloic dire 
paisons de v$nte on de dépôt des choses vénales « aujour- 
d'hui Halles. Ibre yerbo Fal ^ dit qu*il signifie Promer^ 
ealis ou venatis , en ail. Fal et germ. feiL Lazius croit que 
feil vient de venalis^ d*antres le vondrpient, dit Ihre, tirer 
iu grec PSliit, Sa racine est dans le flamand veilcn, 
te àoop veilen : le mot veil vent dire aussi futtâ , securus ; 
vellom rst un lien sâr ; dp là aussi notre mot scbure , bor- 
deum , endroit où Ton met les grains en sûreté ; une halle 
est une place sûre, on marché où l'on expose à la vente 
ses marchandises avec sûreté. 

Le second basrelief porte Tinscription EvrIsbs ; il re- 
présente nn gronpe de trois personnes qui portent des pi- 
ques , un d^eatr*eux pone no cercle , que quelq«es<4ift$ 
prennent pour une couronne : leur nom Eurises , a beau- 
coup '<fltllaltygie avec Eufinbie frère «tné d*Hepcule. .. . or 
il paroit qu*nne des figures porte Fimagc é'ffereule f9ih 
icteenr de la navigatiaQ. 



\ 



DBS Champs Êlysâês.* 931 

son origine k une peuplade navigatrice. Ils prou- 
vent aussi que la cité étoit la demeure des 
. maitres du corps de la navigation et du com* 
merce. Ils ne font pas moins présumer qu'on 
na choisi ce local pour fonder la première égli-^ 
se de Paris , que parce -que c'étoit uq ancien 
sanctuaire payen. En cela on ne faisoit que suivre 
le système adopté par les prédicateurs chrétien^ 
d'élever les temples de la nouvelle foi sur les 
ruines de rancienne. 

On conviendra assurément aussi que Paris , ^ 
cette époque , devoit déjà avoir atteint un haut 
degré de prospérité. Ce ne sont que des peu-^ 
pies aisés et policés qui se distinguent par de^ 
monumens de ce genre. 

Mais une chose qu'on aime à y voir , c'est 
lesprit de piété qui animoit ces anciens Pari- 
siens. Aussi est-ce dans leurs sentimens religieux 
que nous allons trouver la source . du nom de 
la rivière , qui arrose leur ville y la seine. 

Le mot seine veut dire bénédiction i il vient du 
teuton SEiNEN bénir. On dit aussi seghenen (i) , 
c*e^ de celui-ci qu'on a formé le latin seguana^ 
On connoit la vénération que les anciens avoient 
pour les eaux des grandes - rivières. Les ondes 
du Rhin étoient appelées aquœ venerandœ j les 



(i) Segbenen , bene precari , benedicere. — Seyncn , Flan- 
drice , idem segbenea , bene precari. Kilian his verbis. 



â3a RÉPUBLIQUE 

eaux du Gange , celles du Mil , ëtoient réputées 
sacre'es. Les celtes parisiens appeloient leur ri- 
vière seine , ou rivière de bénédiction , parce que 
c'ëtoit au secours dé ses eaux quils dévoient les 
succès de leur navigation et de leur commerce. 
C'dtoit un terme de yéoëration et de rcconnois-- 
sance ; cesi s^ns doute dans le même esprit que 
le port maritime de cette intéressante rivière fut 
nommé port , ou havre- de^ grâce > 

Une circonstance qui vient admirablement à 
l'appui de ces idées , c'est que la seine éloit 
avantageusement connue dans l'Edda des Scan- 
dinaves. Elle est comptée dans cette bij^le sacrée 
parmi les grandes rivières de Yempire des dieux, 

La piété n'étoit pas la seule devise de nos 
ancêtres. Piété et justice éioi^nt la; maxime per- 
pétuelle de leurs législateurs. Il est p croire qu on 
aura établi le tribûpal de justice sur le Mont-- 
martre (i). Le nom du lieu eu donne de puis- 
sants indices ; Mont-martre , le même que Alons- 
martis , . s'identifie avec le grec jireopagos. Ou 
sait que le mot Aréopages veut dire Colline de 



(i) On D'est pas d'accord sur son origine; Mr. le Noir, 
dans son musée ^es roonumens français , die : qu'il reste à 
Moàtmartre encore quelque ruine d'un temple; ce qui est 
cause que Frédégaire appelle cette montagne Mons-mercurii , et 
Abbon Mons'tnartis , d'où » dit-il , est venu le mot de Mont- 
maftre. ( Sauvai tome premier page 60. ) 

Il est plus probable que ce ipot vient de matrqos , matt* 
lot^ autrefois martroos. 



DES C H A l^f P S É L^Y S É E S. 133 

Mars , et que cëtoii le nom du célèbre tribunal 
d'Athènes. Colline de Mars , mojit de Mars , 
sont identiques. On doit combiner ceci avec les 
détails que nous avons donnés sur les attributs 
de Mars en traitant du mardi ^ dies martis jour^ 
consacré à Tadministration de la justice (i). 

Saint Denis , selon les fastes des Gaules , a 
subi le. martyre à Montmartre, En faisant at- 
tention que Montmartre offre le même sens que 
le grec aréopage , on trouvera dans celte ressem- 
blance la source de l'erreur qui a fait confondre , 
Dionysius Areopagita d'Athènes', avec Dionysius 
de Montmartre , patron de la France. > 

Les Parisiens ne sont pas seulement redevables 
aux celtes de la fondation de leur citc\ ils doi- 
vent au même peuple les premiers accroissemens 
de leur ville. C'est une vérité attestée par le 
nom encore existant des anciens remparts de 
Paris. Bouleifards est un terme corrompu du teu- 
ton bolle-pWercken , fortifications. Il veut dire 
proprement des bastions construits en , forme 
fonde à l'instar de bollen y boules. 

Maintenant on ne s'étonne pas du grand cré- 
dit , dont le corps des bateliers et celui des 
marchands ont joui à Paris pendant tant des 
siècles. Il étoit défendu de naviguer sur la seine 
sans être en hanse avec le corps des Nautcs. 
Le terme hanse (t^) ^ dont les ordonnances royales 

(1) Voyez ci avant page 41 et 42 

(2) Voyez tome premier page 122 de cet ouvrage. 



%H République 

se servent y et dans lequel on aperçoit le radi- 
cal dn nom des villes anséatiques f met le sceau 
de révidence k ce qne nous venons de dire. 

De tinitiation aux mystères. 

Tons les écrivains » qui ont traité des anciens 
mystères , conviennent que l'origine des initia- 
tions se perd dans la nuit du temps et qn'elle 
remonte aux premiers âges de la civilisation des 
peuples ; la célébration des mystères est le fond 
de la première religion » elle nous retrace tous 
les dogmes essentiels de la vrai croyance religieuse. 

Dans le commencement le cérémonial des initia- 
tions a é|é simple et modestement adapté au su- 
jet, f comme il arrive dans toute institution pri- 
mitive. Il a varié en passant chez les nations 
étrangères en raison du zèle religieux qu'on a 
mis k l'adopter , et du luxe qui régnoit dans 
clique pays où il s'introduisoit. 

Les mystères les plus estimés pour le fond de 
piété , étoient ceux de Samothrace ; les plus cé- 
lèbres pour la pompe et la magnificence, étoient 
les mystères à'eleusis' près d'Athènes. Ces der- 
niers étoient appelés les mystères par excellen- 
ce ; et le sanctuaire d*élensis passoit pour le 
grand temple de la grèce. 

On a singulièrement divagué sur l'origine du 
mot eleusis : l'opinion commune le fait dériver 
du grec xlxuthein , venir , arriver ; ainsi eleusis 
voudroit dif e arrwée , en désignant par là l'ar- 



D£* Cm AKr i £:LTfis.i, 357 
nvée it Cà» i^m Tmâifm ^^e j Miie '-^ 
de b iwImi Âa Ué. Cor infae ■ ji 1 ^i 1 
est de b nàK Shk ^k nel«: ipk "m 1 ■■ 

procéder da «eAe «ovc^ 

^ota Txwtms dé» dk. *juml mr^i mt t^Mte 
dévote lar : 





936 RÉPUBLIQUE 

appelé par les grecs demiurgos. Oa a toujours 
iuterprétë ce mot par celui d'Architecte-, ou créa- 
teur du monde physique \ et c'est d*après cette 
idée qu'on se figure que le pontife représentoit le 
créateur de l'univers , et qu'il donnoit aux initiés 
des instructions sur les secrets de la cosmogonie. 

On conçoit avec peine comment on a pu se 
méprendre si constamment sur le sens de ce 
terme. Demos ne signifie pas monde , mais peu-- 
pie , et par peuple on entend une multitude 
d'hommes associés et liés par les mêmes loiz. 
On en a justement inféré que demiurgos , qui 
littéralement signifie facteur du peuple , veut dire 
fondateur des nations policées , ou architecte du 
monde moral (i). 

Ce qui a pu donner lieu à la méprise ^ dont 
nous venons de parler , c'est qu'on étoit dans 
l'opinion que le démiurge initiateur donnoit des 
leçons sur l'œuvre de la création , et sur Tordre 
du monde physique. Mais en cela il n'y auroit 
rien qui deyroit surprendre. La création du monde 
moral , c'est-à-dire la civilisation des peuples , 
étoit modelée sur la formation de l'univers. Le 
système hebdomadaire , qui est la distribution 
des grandes institutions sociales , avoit pour type 
l'œuvre de la création. Il est trés-présumable 
qu'on expliquoit les mystères de la formation du 

CO Voyez ci-avant page 27» et tome second page ai de 
cet ouvrage. 



DES Champs Ëlys&es. S37 
monde en tant qn^tâ se raitachoimt aox însdtn- 
dons sociale» , afin de rendre celle»-<n pins res- 
pectables , et de faire sentir aux initias qne la 
consécradon du gepdème jour an repos ^toit une 
institudon divine. 

Une chose qui ne laisse aucun donie snr ce 
point, c'est que dans les sanctuaires des ioîda- 
dons , dans lesquels on iroit irac^ le lableaii 
céleste , les planètes j étoieot arrangées , noo 
dans l'ordre qu'elles gardent dans le ciel , mais 
suivant le rang qu'on leur aToit assigné daiH le 
système hebdomadaire. Saturne dans l'antre mî- 
thriaque , où les Pentes célebroient les m/sl^- 
res , étoit peiut le premier ; venoient ensuite le 
Soleil , la Lune , Mars , Hercnre , Jupiter et 
Vénus , eiaciement dans le même ordre où ils 
se trouvent dans les jonrs de la semaine. Si ou 
n'avoit eu eu vue que de donner des instruetioas 
physiques sor la cosmogonie , une pareille pein- 
ture n'auroit servi qu'à égarer Tesprit de» miùét. 

Exposer aux jenx des initiés le* inufc* des 
animaux qui forment le syitéoie xo<B«eal , éUM 
un sage moyen ponr leur faire sevlir la forte 
des préceptes qui ùmatneBt le code ttfàtMoA , 
régulateur de la vie sociale. On peut se «ppc- 
1er l'heureux usage qul^lyne a &ii de c*iUf 
science dans sa lutte contre les p«itr»ui»aits de 
Pénélope (i). 

(O Voyez Kimc tecuad pa(e tC^ta «WnfT. 



23S RÉI>USL1QUE 

h'éyêqae Warbarton a fait de grands efibri» 
pour persuader que dans les mystères on en- 
seignoit Yunité de Dieu. Le zèle de ce sarant 
prélat étoit inutile; car ce dogme ponvoit-il 
être réservé pour Tinstruction eiclusive des ini-> 
tiés , dans le temps ou le nom ji:g y qu'on 
donnoit à Tétre suprême ^ Fannonçoit publique- 
ment k tous le$ fidèles ? 

Mais si généralement les écrivains ont été si 
peu heureux à deviner la nature de la doctrine 
qu'on enseignoit dans les sanctuaires des initia-^ 
tiens y ils ont du moins assez aperçu le but salu- 
taire de cette pieuse institution. Ils s'accordent tous 
à dire que l'initiation tendoit k fortifier la piété, 
et à consoler l'homme malheureux des misère» 
de la vie. Le pieux Pausanias y qui avoit été 
initié , assure n que les grecs de la plus haute 
n antiquité ont regardé les mystères d'Eleusis ^ 
n comme ce qu'il y avoit de plus propre à por- 
nvtt les hommes à la piété, n La célébration des 
mystères étoit , dans l'opinion d'Aristote , la plus 
précieuse de toutes les institutions religieuses. 

Cicéron leur rend aussi un digne hommage (i) : 
«iNons avons reçu , dit-il ^ dans les mystères des 
iFr leçons qui rendent la vie plus agréable, et nous 



(0./»f//i/que ut sppellantur , ita re verâ priocipia vit» 
cognovimus : neque solùm cum Istitia viveodi rationem 
accepimut , sed etiam .cum spe meliore raorisodi. Cicero 9 de 
IcgibiM , Ujbro tecoado. 



DBS Champs ÊlysÊbsv a39 
fi en tirons des espérances heoreoses ponr la 

nCeiix«-là 9 dit Isocrate^ qui ont le bonheur 
•» d'être admis à Imitiation., emportent en moul- 
urant des espérances flatteuses pour rëtemitë. m 

Aristide ne s*explîque pas moins énergique^ 
ment ; les mystères , selon lui , nous procurent 
non-seulement des consolations dans la vie pré- 
sente , et des moyens pour nous délÎTrer du 
poids de nos maux 9 mais encore le précieux 
avantage de passer après la mort i un eut plus 
heureux. 

Nous avons déjà vu Téloge que Diodore de 
Sicile fait des mystères de Samothrace; et com'» 
bien les plus grands héros ambitionnoient d'être 
reçus à cette initiation (i)« Nous avons observé 
â cette occasion qiue le nom primitif de héros , 
qui est held ^ provient de Tacte dlnitiâtion. Ini^ 
tier est exprimé par les mou hellenf huldetif 
verbes dont dérive huldinge , itfMjeuMjtrton , 
titre conservé encore pour riniûation aux saintt 
devoirs de souveraineté 9 ou le sacre des monar* 
ques. Plutarque , dans un passage , que notis 
allons éclaircir bientôt , appelle les lies du Bas* 
Rhin , où^iious avons trouvé la source des mys* 
tères , les lies des génies et des hirots 

Nous ne nons étendrons pas sur les cérémo* 
tàes iisit4e8 dans les mystères d'eleusis. Cts 



(x) Voyez tome second page 89* 5^ et 91 de cet eavn|t. 



24^ RÉPUBLIQUE 

£^tes duroient neuf jours , sans doute pour céle-^ 
brer par ce nombre la gloire de Dieu dans son 
œuvre de la création des neuf sphères de Tunivers. 
Les grecs ^ en voulant enchérir par l'éclat de la 
pompe , et de la magnificence sur les nations , 
qu'ils appeloient barbares , ne firent qu altérer le 
but primitif de ces saintes institutions ; et c'est 
de là qu'est née cette variété d'opinions sur 
la nature du culte mystique. L'institution primi- 
tive des mystères est aussi simple dans son céré- 
monial qu'elle est sublime dans sa conception , 
et salutaire dans ses effets , ainsi qu'on a pu en 
juger par les détails de l'initiation d'Ulysse (i). 

Le dogme d'un dieu vengeur et rémunérateur 
dans la vie future est la base de la yraie reli- 
gion ; mais ce dogme est un mystère. Gomment 
savoir qu'il existe un autre monde , et comment 
être instruit de ce qui s'y passe, sans les se- 
cours des oracles divins? Les pieux législateurs^ 
qui se sentoient éclairés sur ces points essentiels 
par des inspirations célestes , ont bien senti la 
difficulté qu'il y a de faire reconnoître ces hau- 
tes vérités .par la seule voie de l'enseignement 
ou de la persuasion. Ils ont pris le parti de 
les inculquer dans l'âme grossière d|i commun 
des fidèles par la force des sens^ en employant ^ 






(i) Voyez page 31. et suiv. du second volume de* cet 
ouvrage. ' , 



X)ES Champs Elysée s. 124.1 

à cet effet une espèce de . rëvëlation draq^atique (i). 
C'est dans cet esprit qu'ils ont iostiiué la célé- 
bration des mystères. 

On se rappelle par ce qui a été dit à Tocca- 
siou de la descente d'Ulysse aux enfers , que la 
célébration des mystères étoit un spectacle ma- 
gique de Tétat et de la condition des hommes 
dans l'autre monde , spectacle qu'on étaloit aux 
yeux de l'homme vivant , mais entouré du som-* 
bre appareil des tombeaux , et presque réduit à 
un état de mort. 

Cette cérémonie se pratiquoit durant les ténè- 
bres de la nuit^ dans un antre ou sanctuaire 
obscur^ au milieu des débris de l'humanité. 

C'est dans cette sombre scène > où tout inspi- 
roit une* sainte horreur f que , par les prestiges 
d une pieuse nécromantie , on ëvoquoit les mortt 
du fond de leurs ton]J>eaux. On faisoit figurer 
leurs ombres aux regards des initiés , dans le 
même eut de souârance ou de bonheur où on 
les supposoit dans l'autre monde. Par ce moyen 
l'initié apprenoit par ses propres sens Texistence 
d'une autre vie j on le rendoit témoin oculaire 
de la punition des coupables et du bonheur des 
justes. On lui faisoit entendre , soit par l'organe 
de l'hiérophante , soit par la voix lamentable des 
souffrans , que le vrai moyen de terminer heu- 
reusement la carrière humaine , et de parvenir 
* ■ '• ' ' — ■■ " v 

(1) Voyez corne secoocl page gS de cet ouvrage. 

m. 16 



342 IIÉPUBLI ^ V E 

à partagci la fcQicitë des bienbeureux , cVtoit 
de cultwer la justice et de respecter les dieux \ 
virile si bien sentie par Virgile (i) , et si divine- 
ment exprimée dans ce vers qu'on ne sauroit 
trop répéter ; discite justitiam moniti et non tem^ 
nere divos , Avvtltvez par kotre exemple a 

ÊTRE JUSTES , Et A RESPECTER LES DiEUX (!»). 

Voilà exactement le fond et le but de la 
descente aux enfers et de la célébration des mysté- 
tes y pratiques religieuses , dont Homère nous a 
conserve de si heureuses traces , et que toute 
Tantiquité a tant exaltées , dans le temps mémo 
où elles avoient déjà infiniment perdu de leur 
pureté et de la sainteté de leur origine. 

Cette précieuse institution , comme on voit , 
apprend à lliomme , par le seul secburs des 
sens , tous les mystères fondamentaux du culte. 
Existence d'un maître souverain de l'univers ; 
providence divine ; immortalité de l'âme ; dogme 
des peines et des récompenses futures ; tout éton 
compris dans cette école dramatique de la vertu. 

Pour produire efficacement tout le bien qu'on 
se proposoit d'un pareil spectacle , et captiver 
les sens de» spectateurs , il falloit naturellement 
fentourer de l'appareil et des prestiges capables 
d'exciter des grands mouvemens dans l'âme, et 
de soutenir l'illusion de la scène. De là lusago 
de célébrer les- mystères dans un sanctuaire 



•«r 



(I) iEneidos lib. VI. f. 620. 

(a) Voyez tome second page 5 de cet ouvrage. 



DES Champs Elysée s. ^4-% 

ùh^ViT f et dans le sein des tënèbrés. ' On u'em^ 
ployoit de la lumière qu'autani quil en falloit 
pour le jeu . et l'action des ombres» Dans les 
fêtes ëleusiennès , la scène tftoit ëclairée par ht 
lueur d'un flambeau que portoit un prêtre aorh* 
mé Dadouque. De là aussi la sage mesure de 
placer le sanctuaire au milieu des tombeaux > 
ou dans un endroit spécialement consacre au 
d^pât des morts. Bien n'est plus imposant et plus 
propre à réveiller dans l'âme de profondes mé^ 
ditations sur les suites de la condition mortelle 
de rhomme , que cet aspect ; c'est par le même 
motif que les chrétiens ont bâti leurs églises au 
milieu des cimetières. 

L'initiation aux mystères étoit assurément dans 
son principe une cérémonie aussi eflfrayatite que 
lu|[ubre. Descendre dans le ténébreux séjour des 
morts f se voir tout d'un coup entouré d'une lév 
gion de spectres , sortant du fond de l'Erèbe, 
avoir devant lel yeux le tableau des plus cruels 
supplices , entendre parmi les éclats factices de 
la foudre et le bruit du tonnerre , les cris » le^ 
hurlemens ^ les lamentations des soufirans , un 
pareil spectacle avoit de quoi déconcerter l'hom* 
me le plus intrépide ; nous avons vu qu'Ulysste 
a fondu en larmes au moment où il alloit des«- 
cendre aux enfers. Il nous a raconté lui-ménit 
la frayeur dont il a été saisi i rapparition des 
phantôraes. C'est pourquoi les récipiendaires de- 
voient se préparer pour cette ei&ayauio cérémonit 



|«ii$i«t\^l nn «rt^kttt » 4» pnàcalMK , des 












-ta;*,» , 4^, ' 



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c ^ ♦??. « tl i^ L ^ ^ 1 »^ ^v-"^****; *< t: 



DES CHAiart £l.Ts££&. sii5 
joystèf^s. Amà le T«ile iéAÔn aaMvçan au 
monde l'acconipliiirMirM & çmd «uanr de M 
félévaikm eélccie. Sla» ^«^ *■><■< ^ vwMéM» 
que le Seigneur est n» bms xéwâer? li» nX 
particDlîèrefDent ^^xs par 1» anmi jwnJJ^,'» 
et les circoBfiaacc» ^ u ^wn: «s, ee ^m «m 
à remarquer , ce nsai précâÔMvt eaa ^'«s 
enseî^oit daac let A M Cc ia e » sus «sdeo. Ak ar- 
ment où le acigaesr i » f n , 4t» tt i rri r mt tf «^^ 
Trent (■) et de* hjrakrmrrwa ^lûnae «t» «*m» 
de U mon poor Toâr ce M wawy daa» j* «n^ 
saÎDte. Il n'en pa> 4îJEc3e de ««âr daa» «r «mc»» 
ele une prenre mamOtut 4e» ^o^êê» 4* fi m a ir 
talité de l'ime a de la témtmc^Mm- de» iM«lt. 

Dans les nënies iariawi 1« Mit4> * t4i> o n n-t' . j, 
et des t^nAte* épwtun «>*v*9Mt ù an ^ faug «* 
la lerre ; iadéprad-— inry. de «e ^ur «* ^\â^ 
noméne p rt" ren i e ■■ UunoM^ ««mjujc ^«« 
l'astre do i'^r aaA * j» iloaut^ 4e « ji^ 
miére ^3^^!>j*je, eKCMMtaaxie qu «i fauawr 
hantemeu le ca^ \aori%vc -«k *vori i •tw. 
apparent ^ne cet « >ni wrt: *É *-m eu-. «a. «t a»iiîi«rii»ufc 
a des ra^ocu a«a^ aac v:t>i>M» iim*. ^^imC-' 
les oa eélâwMt à» si^iisita. 




r 



046 République 

Mais une analogie plus sensible se manifes^fl 
Asns le sort des deux larrons entre lesquels le 
Seigneur s'est laisse çruci^en Persoiyne assuré- 
ment naturibuera ciette circonstance au. ha- 
sard ; le divin législateur a voulu donner par 
là une leçon éclatante sur le dogme 4^s ré- 
compenses et des peines après la mort; ce 
Larron repentant est le symbole die l'état des 
heureux , l'auiiire Larron le symbole de l'état 
des malheureux Après la mort. 

Le motif qui nous a particulièrement déter^ 
miné à faire ces difG^rens rapprochemens entre 
la descente aux enfers des législateurs de Fan- 
cienne Loi i et celle du .divin législateur de 
la nouvelle, c'est que parmi les prodiges , qui 
onji signalé cette dernière descente , il s'en trou-^ 
va un conservé pa^ Plutarque , qui se rappor- 
te directement ai| pays où la provi4ence a 
placé l'enfer des léjysiens. 

Sojis le rè^ne de Tibère s'éjtoît élevée une 
question sur la .cessation des oracles j on avoit 
généralem.ent remarqué que vers les temps d'Au- 
guste presque tous les oracles avoient cessé 
leur ministère. Plutarque a trouvé cet événe- 
pient assez i.mporunt pour entreprendre une 
jdissertatioi^ sur les causes qui pouy oient y avoir 
donné lien ; c'est dans son traité de dejèctt^ ora^ 
culorum que la quesjiipn jBst discutée en forme 
de Dialogue. 

Vu 4c^ ij^terlocuv^urs jj^tlribupit I^ silenpe 



DESCHANVSÈLTSi&i. HZ 
des oracles à la natme de ceux qui ks toi- 
doieut; c'étoient selon lui, des g^nin n^eu 
à la mort et subordonDés i 1 elre lupréme. 
Les oracles pouroieci donc avoir ceué par la 
mon de ces Génies , et pour appnjer toa as- 
sertion , il raconu llûMotre de la awn in 
grand pan-, arrÎT^soiu le répw de Ti>*it(i^. 
Ceruin Pilote JE^jpte mmb^ T'-aimu m 
iroorant oa soir arec ton niama 3Br« it !'j« 
de PuM . dau U Ma t^ , 'm ««m ttmn 
lODt â £û; Wi gn» du TaïaMan, 




I 



i 



SfS RÉPUBLIQUE 

tîons , comme provenant de personnes grande- 
ment' sarprîses et afHîgëcs de cetie nouvelle. 

Le Taissean ëtant arrivé en Italie , le bruit de 
cet ë?ënement se répandit bientôt à Borne ; et 
l'empereur Tibère ayant appelé Tharaus même 
et d'autres gens de l'équipage pour vérifier 1q 
fait, assembla des savans pour savoir qui éioit 
oe grand Pan dont on annonçoit la mort. Le& 
docteurs décidèrent que c'étoit Pan , fils de 
Mercure et de Pénélope. 

Cette narration finie un interlocuteur nommé 
Démetrius , officier de marine , prit la parole 
pour raconter un prodige du mi^me genre ^ ar- 
rivé à lui-même du temps de Tibère. ^ 

n La mer Britannique , disoit-il , est parsemée 
M de différentes îles dont la plupart sont désert 
tf tes , et dont quelques-unes sont nommées les 
M iks des génies et des héros (i) ; je fus choisi 
91 par l'empereur Tibère pour aller les reconnoî- 
M tre. Je me rendis d'abord à une de ces îles , 
n habitée par un petit nombre d'hommes , mais 
» qui étoient regardés comme sacrées et inviola-^ 
n blés, Â peine avois-je mis le pied dans cette 
M ile sainte qu'il s'éleva un ouragan affreux , il 
M se manifesta quantité de prodiges » portenta 
91 multa , et l'on vit des tourbillons de flammes 
^ ravager la terre. Les insulaires prenoient cettjs 

(i) Qaarum nonnullx geniorum et beroum dicuntur. Plutarr 
chu6 de defectu oraculoram. 



DES Champs Élyséss. 149 

9 iurieuse tempête pour le sigul de la mort 
9 d'un personnage de la p}iis ëminenle nature (i). 
^ Il II exisioit , condnae Démétrius , dans les 
n mêmes endroits une ile d^s laquelle on de- 
» tenoii Saturne. Ce dieu y létoit entouré d*ua 
91 grand nombre de génies 9 taQji pour le servir 
9 que pour l'accompagner, n 

Des auteurs sacrés du premier ordre ont cité 
à- l'appui des évangiles l'histoire d^ la mort du 
grand Pan ; mais ils n'ont pas gp^oité de même 
les mervjejUes rapportées par Dém/étrius. Cela 
n'est pas surprenant dans des hommes qui n'éioient 
pas initiés dans les mystères de TiaUtiquité. 
Comment se persuadjer qu'il existoit dans la mer 
britannique des iles spécialemeut consacrf^^ç à des 
génies et des héros , lorsqu'on ignore le tppd' de 
notre suj^t? Comment supposer d^ns cies eaux 
une fie sainte? quel moyei^ de croire que^ par 
des prodiges particuliers , le seigpf ur aura voulu 
signaler dans ces climats lointains , tristes , ef 
réputés barbares , sa descente apx enfers , lors* 
qu'on n'est pas instruit que -c'est dans pes mêmes 
lieux que la providence a placé le premier sape- 
tuaire des enfers ? avec quelle apparence cher- 
cher à l'extrémité de l'océan et de la terre , 
SQus le voile allégorique y le paisible séjour du 
Dieu du temps et de [agriculture , lorsqu'on 
ignore que c'est précisément le même pays qu} 

(1) IttfttUre» dixisse aliqnem eorom^ qot praei taotiorit htima- 
nz eufit ttttors, dcfisssc* Plutardiof « de defecco ofsculorom. 



St50 RÉPUBLIQUE 

est le herceau de Fagriculiure , du calcul du 
temps, de l astronomie , et de tous les dieux de 
la mythologie? toutes ces considérations rappor- 
tées par Dëmétrins ^ qui donnent à sa narration 
un si grand intérêt selon notre système , parois* 
sent froides ou invraisemblables dans tonte autre 
opinion. Elles peuvent même révolter des esprits 
élevés dans les préjugés qui dominent et faveur 
de l'Asie, m Eusébe et d'autres grands hommes , 
ftdit l'historien des oracles p. ^i , ont cru This- 
*rtoire de Thamus ; cependant ajoute-; t*il » elle 
fiest immédiatement suivie dans Plutarque d*un 
Il autre conte si ridicule qu'il suiBroit pour la 
I» détruire entièrement. » Or ce prétendu conte 
$i ridicule est le récit de Démétrius. 

Voilà comme depuis des siècles on s'est per-* 
mis et l'on se permet encore tous les jours , de 
traiter les mystères qu'on ne comprend pas ! le 
rapport de Démétrius ne porte certainement 
aucun caractère fabuleux , il est fait dans le style 
le plus simple , par un capitaine de marine , 
qui dépose de son propre fait , et qui n'a au- 
cun intérêt à déguiser la vérité. D'ailleurs un 
auteur si éclairé , si judicieux y si fidèle que 
Plutarque nous auroit-il transmis cette anecdote 
s'il n'avoit pas été persuadé lui-même , qu elle 
pouvoit renfermer d'importantes vérités ^ quoi- 
qu'il n'en pénéurit pas le sens* Admirons le^ 
secrets du destin qui nous a conservé une avan* 
lure si merveilleuse dopt toutes les circonstances se 



DBS Champs É l y s £ e s. ^51 

présentent si avantageusement à la suite de notre 
système , comme si elles ëtoient arrangées pour 
en faire le complément. 

Meursius, qui a composé un traité particulier 
sur les rits des fëtes éleusines ^ remarque qu'on 
adressoit à la fin des cérémonies aux initiés ces 
deux paroles konx ^ ompax (i). L'auteur, ni He« 
sycUius , dont il a pris cette formule , n'en don- 
nent l'interprétation : ce qui fait bien voir que 
le sens en étoit perdu ^ et que probablement la 
forme des mots étoit altérée. Le Cler^ qui rap- 
portoit tout au phénicien , a cru les ramener a 
leur première oribographe en les changeant en 
iùts hcunphots , phrase qui ^ selon lui , signifie- 
roi t en .langue phénicienne veillez et abstenez 
vous f en y sousentendant de mal/aire. 

Faute de mieux , l'évéque Warburton et quel- 
ques autres ont adopté cette étymologie. Mais des 
savans plus judicieux l'ont rejettée , et n'ont pas 
cru que la langue syriaque pût être la source des 
termes sacrés relatifs à la célébration des mystères. 

Cherchons donc l'origine de ces mots dans la 
langue du pays où les initiations ont pris nais-*- 
sance. Avec un peu d'attention nous y trouve- 
rons les termes radicaux d une formule , dont le 
Seigneur se servoit dans des cas de la même 
nature. On sait que le divin docteur , après 
avoir exposé des mystères en paraboles , ou style 

(O Voyez tome second page 183 de cet ouvraje. 



ÛS9, RÉPUBLIQUE 

allégorique , congëdioit la foule en disant : corn-' 
prenfie t/ui peut (i). Eh bien ! le sens que cette 
formule présente en latin ^ konx , ompax , le 
présente en flamand ; kovx est formé de koK-^ 
9VS I passe f et othtax de packek ^ capere ^ ou 
de OMPACKEK , comprekendere. De sorte que les 
mots ionx ompax réduits à la forme suivante 
àond-je , paisse , ou kondje , ompak'se , présentent 
exactement la phrase suivante : si potes copias , 
ou si potes comprehendas ; formule , comme on 
voit, parfaitement adaptée à une cérémonie dans 
laquelle on enseignoit des vérités mystiques dont 
on ne trouvoit pas conveuable de donner la clé. 
Tout le monde sait qu'on n admettoit les initiés 
aux mystères que sous la religion du plus grand se- 
cret. En gréce on condaronoit même à la peine 
de mort ceux qui se permettoient de le violer. 
Mais il n'est pas apparent que cette police re- 
ligieuse eût lieu dans les premiers âges des initia* 
fions. Si on célébroit les mystères dans des sanc- 
tuaires obscurs et secrets , ce n'étoit pas dans la 
vue d'initier les spectateurs dans des connoissan- 
ces réservées pour eux seuls , puisque les vérités 
qu'on y enseignoit , tendoient au bien-éise géné- 
ral de la société ; mais on faisoit choix de pa- 
reils endroits pour produire l'effet qu'on se pro- 
posoit des spectacles nécromantiques. Cependant 
on conçoit as!»ez comment la loi dn secret se 

CO Qui potest capere captât. Matth. i:ap. 19 j^. X2. 



DES Champs É l ys é b s. ^53 

sera introduite avec le temps. La cérémonie des 
mystères étant une espèce dé représentation 
théâtrale, dans laquelle on faisoit figurer et par« 
1er les ombres des morts , et où il étoit libre 
aux minii^tres de la religion de débiter telles cko*' 
ses qu'ils jugeoient à propos , il étoit aisé de 
varier la scène. Les prêtres pouvoient ajouter 
au fond primitif de Tinstitution telle doctrine 
qu'il leur plaisoit. Il étoit dans leur pouvoir d a* 
dapter les discours, et représentations au circon* 
stances et à Tusage des seuls initiés. Dès, lors le 
secret devenoit un besoin , il aj ou toit même an 
prix y au respect , et à la majesté de ia cérémo- 
nie. Car telle est la nature des choses que plus 
on les cache , plus on y attache d'importance. 
Mais la loi du secret devint insensiblement^ quant 
au fond et abstraction faite de la forme des cé- 
rémonies , un frein inutile ; les mystères , qu'on 
comprenoit jadis , devinrent des mystères de 
nom et de fait , tant pour les maîtres que pour 
les disciples. On oublia le sens et l'on ne retint 
que la forme matérielle ; et les féies ne se sou^ 
tinrent que par l'empire de l'habitude. Quon 
examine avec attention ce que les écrivains , qui 
ont été initiés ^ et parmi lesquels on compte 
différons pères de l'église , ont dit à l'occasion 
des mystères , on appercevra clairement à tra- 
vers leurs écrits , qu'à l'exception des leçons de 
vertu et de piété » la doctrine des initiations 
étoit si obscure et si entortillée » que loin d'être 



$54' République 

entendue , elle présentoit souvent , sous une for- 
me matérielle , ou dans le sens littéral i des 
idées absurdes et même immorales. 

On peut se rappeler i ce sujet ce que rap<^ 
porte St. Clément d'Alexandrie sur la manière 
dont on faisoit la commémoration de Bacchus^ 
n Les Titans , dit le saint père qui avoit été ini- 
tié , déchirent les membres du Dieu » ils les jet- 
tent dans une marmite posée sur le feu , ensuite 
ils les retirent pour les mettre à la broche n (i). 
Cette pratique est visiblement une image com* 
mémorative de l'invention de cuire^ et de rôtir 
les viandes pour les manger* Cependant l'auteur , 
qui tgnoroit le mystère , trouve cette cérémonie 
absurde , impie , et il la frit valoir avec iorce 
pour avilir le culte des payons. Ne soyons donc 
pas surpris de ce grand secret qui- a couvert les 
anciens mystères , c'étoit im secret sembla|>le à 
celui de la frano-maçonerie , qui étoit trop pal«- 
pable pour avoir besoin d'être révélé; sans cela 
il est certain qu'il auroit percé d'une manière 
quelconque 9 attendu que cette cérémonie a duré 
tant de siècles , et qu'il y a eu unt de milliers 
dlnitiés dans les différentes parties de la terre. 

LfOrsqu'on commençoit la cérémonie ^e linitia- 
tion f vn hérault^ posté à la porte du sancuiaire , 
introduisoit les candidats , et écartoit les antres , 
en criant à haute voix : jêbitk paofanx , loin 



«pa 



(O Voyez tome lecont! page 181. de cet ouvfflge. 



DBS Champs £lys£es. 

d^ici prqfiines. Le mot jêmitm ^ ca grec tkms 
este f se dit ea laogoe sacrée u^tgh , ifoo» pr»* 
noDce Tulgairement eomme injfA , ca plmd 
mghs (i). Le nom mv^As , quon dooiie en 
gleierre aax membres de ropposttioa , Cût 
ser qae ce dernier pounoit bien tirer son origine 
de l*aatre , sor font en oonsidéeant , d'après 
l'esprit religieux qni a constamment ïïéffÊé dans 
ce pajs , que la pratique pieiKO des intiiafions 
doit y avoir été très en TOgue. Comme la cété^ 
monie des mystères avoit pour Imt de teprésen-* 
ter au naturel la vengeance c^este dn dm 
Thor , et que même le îonr de Tnon , Than^ 
day y étoit consacré aux mystères ^ on ponvM 
sous ces rapporu regarder les pemonnes « qnon 
admettoft à la cérémonie , r^imme des psrtisanf 
de Thor ^ et les appder de ce cbef Thons* Or 
puisqu'on apostrophoit les proianos par le 
de ufîgh , wighs , il est tiês'pennîs de 
que ces dénominations , introdinses £â h or é pour 
distinguer denx sçetes religienses , s er ont , aptiès 
la cessation dn ctilte ^Mjen, passéei en usaje 
pour désigner dettx partis poKt iyes (2)^ Los 



(i) On crioit p topr ca i cac » Mu fil toÉs fr^ém^ u 
fro se pread pour omu^ comme m ea disais 0mufêmm$ 
c'est aiosi que ClaNre9 êk ffê ^éU J9vii^ fmtf 4im smi^ 
adcm J9pit. C'est des mots ^«fsm ^em s Imtmi le »pt 
frofani^ profanss. 

ff^^b « spige, apigete. Kiliaa* boc veibu 

(2) Voye2 tome seeoad pi^ lot . de cet eevft^» 



tS6 RÉPUBLIQUE 

Thoris f comme on sait , sont ceux qui sbnt a^ 
mis aux secrets et participent aux faveurs de la 
cour, et qui professent les principes du gouver- 
• nement. Les wighsy semblables à ceux qui étoiénri 
écartés des mystères / sont exclus des emplois i 
des bonneurs , des avantages politiques , et com- 
posent le parti d'opposition. Il est vrai qu'on 
rapporte communément l'origine de ces termes 
au temps des troubles de l'Angleterre du dix- 
septième siècle. On accumule conjecture sur 
conjecture , sans s'arrêter à aucune , tant elles 
sont {[énéralement insignifiantes. Les guerres in- 
testines du dix-septième siècle peuvent avoir 
ressuscité ces dénominations ; mais certainement 
elles ne les ont point créées. Il y a de ces ter- 
mes antiques d'un certain intérêt , que le temps 
ensevelit dans l'oubli pendant des siècles , mais 
qu'un tourbillon révolutionnaire remet par une 
espèce de magie au grand jour comme s'ils 
étoient nouveaux. Tel est entr'autres le fameux 
cri de libeçié , égalité , fraternité ou la mort. On 
a cru dans le temps qu'il écoit nouveau et qu'on 
le devoit au génie révolutionnaire; mais c'est une 
erreur : ce cri meurtrier a été connu dans les 
temps les plus reculés. Les anciens francs en 
faisoient usage pour soulever les gaulois , soumis 
à l'empire romain ,; contre leurs maîtres. Oa 
peut se convaincre de cette vérité par l'histoire 
de la guerre de Claudius Civilis contre les ro- 
mains , décrite par Tacite , et surtout par un 



DE 8 CH'AMPS ÊLyTÉES. ^5^^ 

discours infiniment intëressant que le gëndfatl 
romain Cerialis adressa aux habitans de Trêves. 
1» Quoique je ne sois pas exercé, dit Cerialis , 
ft dans lart oratoire , mais élevé dans les arraei 
. M avec lesquelles j'ai défendu l'honneur du peu<^ 
n pie, romain , cependant comme je sais que les 
tt belles paroles et les brillantes phrases sont 
1 chez vous autres gaulois du plus grand poids t 
rt et qu'on ne juge pas du bien et du mal d'à*:- 
If prés leur nature , mais d'api'ès la voix dés sé^ 
rt .ditieux, j'ai cru devoir rappeler à votre souve^ 
» nir et à vos méditations quelques vérités , qu'il 
^ sera plus utile à vous d entendre , qu'à moi 
n de dire n (i). 

" Ensuite après avoir retracé , sous de vjv<is 
couleurs , les nombreux avantages que les gau- 
lois avoient reçu de la domination des romainsi 
Forateur fait clairement voir que les germains , 
qui les excitoient à l'insurrection , n avoient d'au- 
tres vues que leur propre intérêt ^ nils vous'prO'^ 
évoquent , dit-il , sous des prétextes qui flattent 
net qui séduisent; ils crient liberié, et font va- 
i»loir d'autres noms spécieux (2) ; mais , ajoute-tril, 

■ '• ■ ' ' ■' • Il 

(i) Neque «go unqaam facoodiam exerçai ; et popttli 
rotnaai vlrtutem ai mis adfirmavi. Sed quia apud vot vcrha 
plurimàm valent , booaque ac mala noo iu4 naturd ^ led V9» 
cibtts sediciosonim aestltnaocur ; atatiti pauct diflercre « qo« 
profligato bello, utilius ait vobis sudiiK , qoam mihi dlxifiei 
Tacicus, hist. lib. 4* cap. 73, 

(i) Ceterum Hbcrtaf ecapcciosa nomiot prattxuotar. 
m. 17 



asB RÉPUBLIQUE 

n c'est là le langage ordinaire de tout usar-* 
,,paieuri » 

Tacite n'exprime que le mot liberté, sans nom* 
mer les autres prétextes qu'il appelle spécieux ; 
mais il n est pas difficile de les deviner. Ce sont 
assurément ceux d'égalité et de fraterniié. Les 
germains , que Gerialis signale comme les au- 
teurs des troubles , avoient pour principe poli- 
tique une stricte égalité de possessions foncier 
res (i). La ]oi agraire régnoit chez eux dans 
toute sa force , et ils alléguoient en $a faveur 
des raisons assez spécieuses. 

Quant au mot fraternité , ce titre amical étoit 
sans doute prodigué avec emphase. On sait 
<}ue les Germains traitoient les Belges de frè^ 
res f par la raison que les Belges étoient Ger- 
^lains d'origine (a). Strabbn trouve tant d affinité 
entre les Germains et les Gaulois en général^ 
qu'il les regarde tous comme frères , et il croit 
même , mais à tort , que ce sont les romains 
qui de ce chef ont donné aux peuples , qui de- 
meurent au-delà du Rhin , lo nom de Ger^ 
mani» Car , dit-il , ce mot en langue latine 
signifie Jrères (3). De sorte qu'il est évident 

— " ' ' 1 J ? ."■"" 5i r ." ■■ III I „ «^1».»^— , 

(O Caesar de bello gallico. lib VI. cap. 22. 

(2) Voyez ci-avant, p 28. 

C3) làeo romftQi hoc illis oemen Cgcrmaqi) jure indi- 
di&se mibi videotur » période ac eos fratres légitimes gallis 
eloqui voluerint. Legitiroi, namque fratres romano sermone 
germani intelltguwur. Sirabo, lib. VII. 



DES Champs Elysée s. 259 

que les termes Egalité et Fraternité sont ceux 
que le général Cerialis entend par les autres 
noms spécieux qu il tait ; et que le cri ^itier 
se réduisoit à celui-ci : liberté , égalité , Jrater^ 
ni té y toujours suivi de la menace de la mort ^ 

m 

c'est-à-dire par une déclaratioa de guerre loiy* 
que les provecateufs ne pouToieot autrement 
parvenir à leur but. 

Nous avons un autre exemple frappant de vieux 
itiots, que le hasard ^appelle quelqnefob'i la vie* 
Dans un sobriquet de parti , qui fut en Togne 
dans la Belgique au temps des troubles de Tarn 
1789. , on donna spontanément et êMU savoir 
pourquoi , le surnom de Fjg k tous ceux qui 
ne prenoient pas part à llnsurrection* Ffg , émê 
son acception vulgaire signifie Figue '^ mm qoM 
rapport peut-il y avoir entre la nature d'une 
figue , et un homme qm demeure idtle à um 
souverain? personne ne ponvoît éciaireir ee 
mystère , pas même ceux qui les p^caàen 
s*étoietit servi de ce sohsiqaet, et q«^ éuÂ^ru 
les plus acharnés à le faire ^ilcig. Le» €^t, 
qui le regardoîent comme on i^rticJt î^ 
Telle création , et qui es recLerea^^^:;;^ 1^ ^^\t 
dans quelque cireousuiace èm ytto^^ l.^/<7vc "tÀ^ 
mentis par ïhàêUÀre, Chi uiMva 4p<e f^/f 4rA^.^ 
un cri de parti et i Twmmn^ jMk ^ ir^ùét- iJ^^^ 
On en rencontra dei eKrsvpVe» <4«i ^*3f^ «tti^^i*^ 
de Bruges du i5* f»éc^, et <i«M >e» ^>^t^ <e 
Strada snr kn troaiM» db» t^^^^um. te ^' 



.**«•; 



tfe République 

sjécle* Vyg sVtoit reproduit comme de soir 
même sans qu'on en put dire la raison* Mais 
ce mot ne doit pas être pris ici dans son accep- 
tion de Figue ; il reut dire odieux , çt vient du 
ynexkt verbe vygen ou vyen , qui , selon Ten 
Kate» signifie odio habére. De manière quon a 
voulu désigner par là un homma odieux, im 
homme à qui l'on présage du malhepr. Nous 
n'aurions pas relevé cette anecdote , si ce n'éioit 
que le mot vée o^ v^ (i) , qui est né de la 
Aiéme racine , et ^p^ signifie haine , ou impré^ 
cation de malheur ^ n'avoit donné lieu au latin. 
WB , ex, 9VL grec aum ^ dont les livres sacrés, 
et nommément TÂpocalypsc , font un si fré- 
quent usage, 

Concbision : songe de Scipion (9). 

Le voilà donc déchiré le voile qui nous ca-^ 
choit l'histoire du monde ancien ! Auguste véri- 
té ! ton flambeau , dqn^ le nuage épais des pré- 

.*■ ■ ■ . , . , ■ ■ ' . ■ ! ■ l .," 

. ♦ .. ..'.. .»•.'• 

(i) Ten Kate, tome 2. p. 480. 

Cs) Mr. de Grave a lajssé sa condasion inachevée et nous 
en conservons le titre tel qu*il Va composé. Pour répondre k 
ce titre autant que notre Insuffisance nous le permet, nous 
incôrpor|>ns 4sn8 la dernière partie de la conclnsipn que nou^ 
1100$ haf ardon^ ^t tracer , une très-courte analyse des prin- 
cipes respectables exprimés dans ce songe : il ne nous a pas 
été possible de remplacer notre auteur d'une manière digne 
de lui : mais au moins nous noQs sommes eflTorcés d'indiquer 
sa pensée, ffoie ifc IHdifcuff 



DES Champs ÉLTsiss. 961 

juges nous déroboit la Inmiére , a ixiomfhé àe 
cet obstacle ; il brille dans toute sa spleodeor. 
La nature des dieux est rappelle i toute ia pu- 
reté de son origine. Orpbée , ce Téoëfabk pon- 
tife des Druides ; Hësio^ , ce barde ansn gra« 
cieux que savant ; Homère , ce divin âfenior de 
lantiquité ; tous ces grands hommes dost la 
patrie n'est plus un mystère , loin d'être des 
écrivains dangereux , méritent notre wéménàcm 
et notre reconnoissance. La |ennesse peot sans 
crainte se nourrir de Tétude des £d>les j et les 
amours des dieux et de# déesses n'auront pins 
rien qui doive allarmer son mnocence« Elfe no 
trouvera dans ces mystérieuses fictions que des 
leçons de vertu , de morale , de piété , ou la 
commémoration d'inventions salutaires et essen-' 
tiellemei|t utiles k llmmanité* EuBtk nous savons 
d'où procède cette doctrine (le mMiéti^i^um) 
si désespérante pour le malbenreux^ u (»ifiH$iAâc 
au méchant , si mortelle pour lordine s<M;«al , 
qui rapporte la naissance dn culte a 4ss cauM^s 
physiques et matérielles* Ce œonèfr^ en ï'ipuSmst 
hideux de la décadence des loueurs 4rt d^ la 
corruption des siècles. 0èi Tenlattce d4^ SM^^td^ 
les hommes ont senti qn'îi t%MUM une mt^H^ 
gence suprême ; et ils Tons onl^lii^ seukiiMRns 
lorsqu'ils n'ont plus osé 1 aMner f yfu:^ 4f v iî» 
méritoient de la cr^ndre^ Maïs €^ftu Un «aiu^ 
relie et si douce , dont la lU n<;ur«lk; 4:^ le 
complément , fia la rebpon de »fts f^st^ ^ iiut 



séft République 

oelle de leurs ayeux , c'est enfia le culte des 
premiers sages et des plus grands philosophes de 
la terre. Les hautes vërilës que nous venons de 
dérouler dans cet ouvrage , vëritës qui ont étë 
plus, ou moins senties p*ar les sages de tous les 
siècles , offrent un vaste champ à la méditation, 
et de grands souvenirs à l'esprit. Si nous prome«> 
nons nos regards sur la terre , sur les champs 
perds de riohes moissons ; cette vue nous rap-» 
pelle la précieuse invention de la culture dn blé 
et toutes les belles institutions de nos ancêtres 
en faveur des progrès ei du perfectionnement 
de l'agriculture. On ne peut voir la belle plante 
du lin I sans songer aux pieux emblèmes des 
trois parques , aux oracles moraux des Sphinx 
et des Sybilles. La vue des fleuves nous retrace 
l'usage religieux des ablutions et des purifica- 
tions. L'aspect des forêts nous rend présentes à 
l'esprit les augustes cérémonies qui s^ prati* 
quoient dans ces lieux sombres et sacrés. Dès 
qu'un chêne majestueux par son antiquité , par 
Fétendue de son feuillage et la hauteur de sa 
lâge f s'offre à nos regards y soudain nous nous 
ressouvenons de la pieuse sanctificauon du gui de 
chêne f^ qui imprimoit un caractère si imposant , 
si respectable , si saint au lien du mariage et 
aux devoirg des époux. 

Franchissons*nous en esprit l'immensité des 
mers , ou voyons-noos leurs flots se briser con- 
tre les rochers du rivage , l'interèt des souvenirs 



DES Champs Elysée s. 263 

m 

l[ue cette peasëe , que cet aspect provoquent, 
s'aceroit en raison de la majesté de .la scène.' 
Quel homnve peut contempler la mer en cour- 
roux, sans être pënëirë d'admiration et frappé 
de stupeur à Tidëe de rkeureuse audace des 
premiers navigateurs qui ont osé braver cet 
impétueux élément ? doués dun sang^firoid inal- 
térable , armés d'un courage héroïque , enhar- 
dis par la connoissance des astres figurés par 
les pommes des hespérides , nos fiers Hercules , 
loin de redouter la mer , l'ont épousée , ils se 
sont familiarisés avec ses dangers ; ils ont sillonné 
ses vagues , comme un cultivateur sillonne son 
champ. C*est de ce mariage emblématique que 
sont nées les filiations coloniales. Ces nouveaux 
époux thébains assis dans leurs vaisseaux, iîî 
pocuLis , ont parcouru les vastes mers , ' et à 
laide du commerce et de leurs institutions , ils 
ont unis entr'eux les habitans des difpèrens 
cUmats connus , comme s'ils n'eussent formés 
quune seule et même famille. Ce sont eux qui , 
les premiers , ont osé franchir le dangereux dé- 
troit qui sépare l'Europe de TAfrique, nommé 
par eux Gat , porte , frbtum oaditanvm , 
parceque c'étoit la porte des deux mers. On 
les voit ensuite porter leur commerce en Crète ; 
établir sur le mont Ida le culte des Druides , 
s emparer de l'île de Chypre et l'appeler 5/- 
TBiuM du nom de la capitale de leur patrie. 
De là ik passent en Egypte , pays matéca- 



fi64 République 

geux, expose aux caprices du Nil. C'est dans 
cette couirëe , dont le sol ressembloit à leur 
terre natale , que leur gënie a enfanté des pro^ 
diges qui ont passé pour des miracles dans 
lancien monde. • . . • • 

( Ici t auteur a cessé / Mais les cort" 

JSrences nombreuses que nous avons eues cu^ec lui , 
nous ont pénétré des ses idées , que nous allons 
essayer de rendre). 

Là ils ont creusé le Mœris , coupé de su- 
perbes canaux 9 élevé ces pyramides qui éton* 
nent encore les voyageurs; bâti la fameuse 
Thèbes. Là ils ont transplanté , propagé leur 
théogonie ^ leur morale , leurs institutions ci- 
viles , leurs mystères sacrés et ce redoutable 
tribunal dont les rois mêmes craignoient les 
austères , les équitables jugemens. De l'égypte 
ils pénétrèrent en Asie , ils parcoururent aussi 
les côtes de la méditerranée ; enfin ils répandi- 
rent leurs lumières sur l'univers alors connu. 
Ils laissèrent sur tous les points des traces de 
leurs arts , de leur sagesse et de leur langue. 
Car les divers peuples adoptèrent , avec les 
nouvelles idées , les expressions nouvelles pour 
eux qui les peignoient chez nos ancêtres. Une 
des plus heureuses conceptions de la sagesse 
humaine a été de rattacher le ciel à la terre 
et d unir les loix politiques aux loix religieuses. 
Ce moyen dont les hommes ont -abusé en so 
dépravant , ne pouvoit avoir de danger dans 



DES C HA MPS Elysée 5. ^6$ 

l'enfance du .monde. Il avoit pour but , de coa^ 
vaincre Thomnie de riutérét que la divinité pre« 
noit à sa destinée et de la reconnoissance qu'il 
devoit en témoigner continuellement à la divinité. 
On le dëinontroit aussi aux esprits les plus 
grossiers par l'analogie qui existe entre le cours 
des astres et la fécondité de la terre ; aux es- 
prits plus éclairés , par ce que la morale a de 
plus pur et de plus sublime. Cicéron nous ea 
donne, un exemple frappant dans le beau songe 
de Scipion ^ où l'illustre orateur fait parler si 
dignement le guerrier illustre. Là à travers une 
physique errpnnée qui étoit celle de son temps « 
il déploie une morale parfaite , qui est celle de 
tous Jes siècles et surtout des premiers âges du 
monde. Le vertueux africain recommande , dans 
ce songe ^ à son digne petit-^fils^ le respect pour 
la divinité y le dogme de l'immortalité de l'Âme, 
l'amour ardent de la patrie , la résignation aux 
maux attachés à la condition humaine , la con- 
templation de l'univers et la reconnoissance en- 
vers son créateur (i). Il donne aux astres priur 
cipaux le caractère qu'on leur donnoit dans la 



(O Scd sic, Scipio, ut avus hic tuus* nt ego, 

qui te genui, justitiam cole bt pibtatem : qus, cum 
sit magna in parencibus , et propinquis , tum in patria maxiiua 
jBst : ea vita , via esi in eœlum , et in hune cœtum eoram , qui 
jam vixerunt , et corpore laxati , illum incolunt locum , quem 
yide$ et plus loin et aie ha^to non Bias 



166 RÉPUBLIQUE DES ChAMPS ÉlYSÉES* 

thëogonie ëlysienne; enfin ce songe est une belle 
et ingénieuse description du spectacle qui ac- 
compagnoit les mystères de l'initiation et des 
principes religieux et moraux que Ton en- 
seignoit aux initiés dans les champs élysées. Or 
ces champs élysées , ces iles des hyperboréens , 
cette adantide , cet enfer , ces lieux saints par 
excetlence , étoient situés aux extrémités de la 
terre, sous le 5o^ degré de latitude, et c'est dans ca 
gouvernement respectable que Ton trouvoit dans 
toute sa vigueur la maxime sablime par laquelle 
nous ne pouvons mieux faire que de terminer 
cet ouvrage : cols jtrstiTiAM et fietatem. 



Fin du troisième et dernier volume. 



i^MMM 



TB MORTALEM |KD CORPUS HOC. Ciceronis. somnium 
Scipionis. 

Sarnoni ici Us çiUUhnt^ car lu lecteurs ^ qui cMUoisscnt 
ce songe saisiront aisément tous les points de contact qu^il a 
avec le système de Mr. de Grave* 

Note de rédiuur. 



TABLE DES CHAPITRES 

CONTENUS DANS CE TROISIÈME VOI^UME. 



angine de la cwilisation des Adantes pag. i« 
D'Atlas. 6. 

De Saturne. il* 

Origine civile des Germains. i^ 

De MannuSf Manas ^ fondateur des germains. i8« 
Man. 20. Men. 21 • Min. ib* Mon. ib. Mun. 22. 
Des premières divisions du temps et de leur no^ 
menclature. 29* 

Origine de la semaine : nomenclature des Jours. 35* 
Du Samedi , Saturdag. 3']j« 

Du Dimanche ^ Sonvag , jour du Soleil. 38. 

Lundis Maendag. ibid* 

Mardi y Dingsdag. 39. 

Mercredi , Woensdag. Ifi. 

Jeudi j DoNDERDAG. 44* 

Vendredi f Vrydag. 4®* 

Suite du système hebdomadaire : son institution ré^ 

gardée comme divine. 55. 

Les Jours de la Semaine divinisés. Noms des 

Planètes. ê<K 

SATURNE , Samedi. 62. 

Mars y Mardi. ibid. 

Mercvre f Mercredi. 64 . 

Jupiter , Jeudi. ibid. 

Vénus , Vendredi. 65. 

Conclusion de nos réflexions sur la semaine. 66. 
Le Zodiaque, étymohgie du mot, 69* 



TABLE DES CHAPITRES. 

La Balance. ^x. 

Du Scorpion. ^4- 

Du Sagittaire. - 76. 

Du Capricorne. 8o* 

Du Verseau. Sa. 

Des Poissons. 85. 

Du Bélier. 87. 

Du Taureau. 93. 

J9e^ Gémecuèx. g/^. 

Du Cancer, E crépisse. 97. 

Du Lion. 100» 

/>ii ^/jTie de la Vierge. 102» 

/>e la Sphère et des Constellations. 11 3. 

Du. Panthéon. 120. 

Z)u Thoth des Egyptiens. i3o. 

Z)e la Langue teuione. 166. 

X)c Fart d'Ecrire. 173. 

/>e r Arithmétique. 174* 
2>e 2a Géométrie : du système métrique des anciens ; 

dimension de la Circonférence de la Terre. 178. 

De Dieu. i86. 

Du Sacrifice de la Messe s étynwlogie du nom. iq5. 

Du Gui de Chêne ^ de la Sanctification du Ma-^ 

riage , origine du mot mari mm. 199% 

Des Druides ; étymologie de ce terme ..• leur nom pri-^ 

mitifi origine des villes de Bruges et de Gand. 209. 

De Westminster et de Londres ; leur origine. 218. 

De Paris. 222» 

De tmiticUion aux mystères. 234* 

Conclusion : songe de Scipion. 260. 



•»• 



TABLE DES MATIERES 

CONTENUES DANS CE TS.OUJEME TOLVKUE. 




A 



BIT£ PCOFAVl^ éCWt k 139 pCW éâmST î» ^ff^' 

fanes âa stactoaire k«>9u*«B cwxwewMr a ^'bittUifOMt ^ 

rioidiûfMi, p. 254. Si^j&caiâim ûu jwn ««^i;^ «s. mpir 

sacrée, f'^i^. 
Abraham a pIiBCé sce foré: daas la^utlk il « mvo^ii^ k M^ 

du Dieu écerod, p. 222. La pat*^it: ot et ittixjMjM; etMt 

{7r Cbaliiujrum^ p. 22 a. 
édam, se'loo Scfarieckiss eac k ibtn&e 19 uf jâurd^iomn ^ u*^ugm^ 

créé de /^r^, ii££i»e, p. 1^, Ce •<« jâCt^m ., C *yim 

récriture 9 titam pas cciUj iî^uc ttu^ àuUtk/Kti, ^ m^t, ^ 

toute Tespèce favA^ne pnauu^e^ }^. ii^v- Ci^i^f' M «^ 

d'uo pesple â dirvecK rptjr, p jtî^, 
if</tf«r le patnarcbe 1r\.yr. it ytçmif^ pTVj«**->, - f >'-!. ^ 4r» 

lui qui a prédiî ia ikm'y'.'iii^ ^ mtuf^. ys' ^ u^tt^ 

ihid. 

AdcloiaJnel es: âeveini ryM^rt^Be «r mur «^^/x 4r y.^^ 
qnoî « p. S. SdKXBOttn tk ii'^cuusir . jr£/vt<t^»<^' ^^ "^ ^ ^ 
sujet, p. 9 Bt'rwsiùetui Ir^yikfL, #t iàr leî^f ^. ^^«<.' i,J 

Addatr , p. ii-^. Vn^yta: ^«j,^. 

AdUr^ aifk^ ^'ior as; .^d^; , p, ^ vt »t^ 4:* iHs»^%»t ' jt^ 

blême ^ji:la:^ tu.d. L' p»r i.(ifM:i^i#v* : vtf.-^/^c^' > ' ^ 

fxse de k 9W9ts:t^^ iir.d. 
Agapci des 'ptemt^n ùtneit^nâ' .4:twt3r wî«|v< ywi«' ^ <i^v^ 

esprr. que Isrt xtrpac hdstrt^a' . j #>*. 
Aiath9% (U)f'.»^M, V,, *: .««^ pv«' o/'»»-*^' #• i-^' ^ 

tyitu , p. :^. 



I 



iT TABLE 

des pirates , p. 141. Sur qooi ils appaient leur opinioir , 
ibid. On ne peut concilier ce sentiment avec Tidée que les 
anciens nous donnent du caractère des Argonautes et des 
deuils de leur expédition» p. 142. Encore moins par leur 
dévotion et autres exercices de religion pendant leur voyage, 
ibid. Le désir de s'instruire étoit le but de leur expédition , 
ibiéi, et p. 145- Les Argonautes ponoient le nom de Min- 
néens , p. 143. Ce nom dénote une qualité bien intéres- 
sante, ibid. Leur expédition est Vèu sçicniifigue des grecs, 
p. 146. Us ont prolongé leur voyage jusqu'au séjour de 
Circé , p. 147 - 148. Route qu'on suppose qu'ils auront 
prise pour passer dans la mer septentrionale , ibid. Leur 
vaisseau est le senl qui ait passé librement et impunément 
devant Scylla et Charybde , p. 148. A quoi l'on doit attri- 
buer ce bonheur, ibid. 

Argonautiques ^ ce poëme porte le nom d'Orpbée, p. 147. 

Jrminius étoit le nom du général qui a détruit les trois lé- 
gions romaines de Varus sous Auguste, p. 1^6. 

Arts et Sciences 9 pourquoi concentrés dans le nombre tieuf^ 

P- 175. 
Arya , nom que les Syriens donnent au signe du Lion, p. loi. 

Etymologie de ce mot ^ ibid. 

As ou Az , étoit chez les Germains le nom de l'être suprême 
comme principe unitaire de tout, p. 16-238. C'est le nom 
' de Dieu dans la langue élysienne, p. 172-187. Expression- 
sublime de ce monosyllabe , ibid. 

Astres , sous cenains rapports pouvoient être envisagés 
comme des êtres immortels , p. 124. Ils sont appelés tbeoi , 
et pourquoi, p. 154. Platon les appelle les instrumens du, 
temps, organa temporis; ibid. 

Astrologie est la connoissance de l'influence des mouvemens 

célestes sur fe monde sublunaire, p. 7. L'astrologie judt> 

ciaire a remplacé la morale pour égarer le peuple , ibid. 

Astrologue , est un philosophe législateur, p. 7. L'opinion des 

astrologues sur la fin des générations , p* 165. Ils attri- 



DES MATIEÏES. ^ 

1)noîeiK an afcrcf imf i c flu en g p^y%j!^^ ^ nxvodt «v 

les deftniées da moïkôt nibiueatr*:, ^^:/:. 
Aironomc n'crt qn^os ikixaptt tarrtsr. , f 7. 
astronomie esc b ocwaiÂMsiict ikt ii^ fit. ^#e , ^ 7. 
^/, signifie père, p. i^. 
^/^é>/ , chez les é^rpâess étvr k Wfnu*. ^i^. ttM.a:Kf' vt r<* 

tat chez les fersan», f . /t 
jflland 9 dénote mb j»>4 w^uttft:/?* . t t 

origioe drîie* p. j. l^anitrt, ^-^w ^^%»siki^ tv »►. ir^'^^»' 
à mener 00e vie dM»st v: Uftii*Jttw^ i n *j^y^*\i^ t^w-a^^ 
p. 2. Ils SMK kf pf«tt«t;rt ^\fj¥s*^^y, ««^'vu^t.^^^.^* w» 
Tanivers^p. 7, t^ic k* a tK^i^i'^j^. >, t:»^* vt«.^ v^^-ha* *v 
pères de la cwm-i^fajrtwç ^ i^, a 3^^**^»»^ j. > 

prêtre de Saï» VAum\t 9. hoM j&u' tu»^u* 4r «« ^wt/ni^w .««^ 
de kor pays, p> i<i:/. X/i>frt *tw u^^^,»^^ v« #• i-îX**' 
d'après dt» l'^ij: ^cm» ^i** «x»^ *.^.*4.w* y^,^ \t^^ ^ 
superbe teiepk av t'.int* <>v ^*r. , ««^^ ,>*< w .'.. 

série dr ^A^ut^, f. ^6; />ic*'«^. *« ,« ^^ ^^ ^^^ ^,^ 

%màit 6i:vî5î^i«--'/î ^ /;<.< :^' ji*^',' ,f^- *., *-...' • ^ 

Allai tK k ^f*n. *rt^.^,j*«#:T^^ v^ y ^m*. , ^ . , , 
gra»i ior.-^g'.^^^ ^ t^^vm* t^ ^'^^ * ,,a m ^ 

fâ&îe je liirî^îfr v^;«* «^ ve •.» >^ *^v .• , ^ ^ 

er an tî^t^vç:. i^, *-*«: ','-•. *^ ^^ ^ , , . , 



^041^4 r^;>e* <*ïys»*^ ^ lE^ *i0^0^ ' •* X . 



' ^ '>/ 



yj TABLE 

auteurs romafps^ on doit f^ixt pea de cas de ce qa*iU di* 
sent des mœurs et des mystères de nos pères « p. 308. 

/tutomnê , est la saison de la culture dçi» fruits en épis 9 
AREN VR.UCHTBN , p. 3a II est appelé hêrfst ^ bcrfs-tydt 
nom qvi veut dire temps de labours» ibid. Son étymolo-. 
tf e , ibii. 

B, 

B^CCHUS ft reçu le nom de librb , lih^ pater^ et pourquoi . 

p. 49 Cérémonie de sa commémoration rapportée par St. 

Clément d'Aleiandrie » p. 354. 
Baffmisse^ S. Bavojs, en Flandre est la fête de Tautomoe, 

V' 35- 
MfMfy concilie Topinton des anciens» toocbant les diflfé rentes 

mesures de la grandeur de la terre » p. 182. L*opiDioo sur la- 
quelle il se fonde « quand il dit que la Coudée seroit devenu 
la mesure primitive et commune , n*est pas admissible, p. 1 85. 

Ji0Umc$ » septième signe du zodiaque » originairement le 
premier, p. 71. Nature et but de ce signe, p. 72. Elle est 
le symbole de la justice , ibid. On anoonçoit par ce signe 
Tactivité des tribunaux et Tempire de la justice . ibid. On 
»*e»t imaginé que la Balance indiquoit Tégalité des jours et 
des nuits, et annonçoit Téquinoxe, p. 73. Erreur de cette 
opinion» ibid. Naître sous ce signe est un heureux horos- 
cope, dans la science des astrologues , p. 74- 

Bfira mot employé en hébreu dans récriture pour désigner 
Cr4avif^ p- 171. Ce mot bara est emprunté du flamand 
bar en 9 et pourquoi; ibid. 

Jf^,d^9 éioient les prêtres de Téglise gauloise, p. 209. 

J^r«/i, mot flamand qui signifie produire , engendrer^ p. 171. 

Jiaf^lian , leur corps est distingué en sçbipfers et en ptatroo' 
sen.» p^ 339, en note. 

Bafb^ voyez eaux de batb, 

fyudrifr d!HercuIe , orné de la représentation de diffifrens 
anitnfm féroces, p. 77^ L'ours s'y trouvoit à la tête, ibid. 



DES MATir 1 X i 



-•^ 



BeccademM est \t icn 91e 

qoli ncome ponr jvuixvsr 9H1 sae '^m ^ x ^ 
aliéoée, «H/. 

(Tan oon , iiz^ LT'^il st -wsrx tar ^rr vnc ua 
Bélier^ pnauu tagat sl x^^i^aane . v*^^.^iB*rt;a«r r 
me, p. 87. Bar ol'uk a viniu. as; -jur îsjr -^ n^^ i»,. 

terncls, dcAa os aiitcau lin tvjr ut mit jr •;•♦.•>-* 1 *», 

Cet otage **CK peryéntf îo»î;i 'î «w -^t .1 r <. -»tr. 

de cet osaçe,!/';^- L« »raii« tw -r^i^ç*»' r tn^r > v 

signe daos Je scit ai'uammtl , \ yi |.';ui'^r./t^ i» t^v* 

Bélier^ ihîd, 
Bôî-bammcî^ sirotfie mouîuv A ifftt*>cîit . % ^ V^urCtj^ 

de ce moc , itid. 
Bell-wbiter tu angîoif , tïçoibt iKii/tttyt t, jv-vî/^î ; y, 

Etymologje de ce idik^ ii-^d. 
Bersa eo foédo)»« ttgotfn tt.an^ ^ y ^ 

BE&, Ottrj, iH/. l«r< CfSi>«arf: ir^> f'.-f i^ !•»•-. #^ 

peloieot hcnarii. 
Binen^ t^ricbcv ^ eu aTteciarftd tfljji-V <*Hti^ j -r' 
Bonnicr^ cat 011e mtAUtt tit t^ff^^x '.^. i.^*y.'^ ^c^ «« 

daçwand^ p. ids. 
Boulevards ctt u» isme vsac'K ^- i^^r'^-*' «^ " ' ■'^ 

p. «33- 
BraMandctt , tfrr?a fv lar^î^rt^ ^. \ w ^.^^ ^g^^^m. 

pendim sur 00 ploni^urt arao^t: ^ >;> 
Brackmamma^ leor dî/^rfifie nr i^ ^shif^j^ ^ iMWi#> ^ *? 

Elle pare^ x/nSmx^ m vrr^ »*:t* #« '^ 
Bruges; ceat ^fûk îml « t*^ *ç »»^ i^-f**» s *-»- <m^^«m>^ 

térea ériger fur ka ^yf«; 6$ v^j^ <p& ^-r^ 1 ^^ 



viîj TABLE 

Muehstah , lATOif , terme dooc les «llemands se servent pour 
cxprioier lettre ou alf habit , p. 274. 

Busbeck , pendant son ambassade à Constanrinople , lapporte 
quMl a entendu des disputés d*un canton de la Crimée dont 
la langue écoit, quant au fond, la m^me que la langue 
belge, p. i$o. Des lexicographes allemands ont donné ii 
ee dialecte particulier le nom àt pricopien \ ibid. 

c, 

Caîfi , selon récriture , est émigré d'occiden^ tpk orient , 
p. 169. Ce qu*il faut inférer de là , ib$(i. 

Calendrier , a été primitivement réglé sur la course du sole^ 
pour tout ce qui .a rapport à Tagriculturc et autres inOuen- 
ces physique^! p. 2^- Et sur [a co.urse périodique de la 
lune pour tout ce qui a rapport au commerce sqcial et des 
affaires courantes tant civiles que politiques et religieuses , 
p. 39 et 30. ]Le calendrier roma|n est tr^s-avantageux aux 
agricultenrs , p. 31. 

Ctf^t*^, EcREVissE, quatrième signe du zodiaque, originai- 
rement le dixième , p. 97. Il est le signe du solstice d*été , 
p. 98. Pourquoi Ton a donné k cette position le nom dp 
splstice, fbid» Explication de la nature de ce signe, ibid. 
Jlemarque de Macrobe ^ ce sujet, ibid. Le Cancer comme 
poisson , servoit aussi de signe pour la reprise de la pêche 
d*été , p. 99 Pourquoi Ton a fait choix d'une Ëcr^yissç 
pou^ marquer le départ du Solei}, ibfd» 

Capricorne , dixième signe du zodiaque , originairement le 
quatriéipe , p. 80. Motif qui a suggéré Tidée de désigner 
ce phénomène céleste par la figure d*un bouc ou d'une 
chèvre* ibid. Ce ;igne astronomique marque le retour di| 
soleil, p. 81. H annonce Touverture de la pêche d'hiver ^ 
^bid, et p. 99. Il commence la saison d'hiver » ibid. 

Caractères runique^^ ont pour élément de lignes perpendicif* 
laires, en forme de stèles ^ stylen, colonnes^ p. 173. 

Carime^ est un temps consacré à ra|;)stineqce et au^f exefcicff 



r ■'■- 



X TABLE 

Chasser ne vent pts dire tuer , mais faire fuir , p. 79. 

Cbéne , étoit Tarbre sacré parmi les Druides , p. 202. Ses 
branches se méloient dans tous les sacrifices, ibid. Cet arbte 
étoit spécialement consacré à Jupiter , p. ao6. Le chêne 
étoit Tembléme de Varhre de vie , p. 207. 

Chien est le nom qu'on a donné à la plus brillante des étoiles, 
p. 117. Les grecs la nommoicnt Sirius; ibid. Le lever du 
Chien annonçoit le débordement du Nil • ibid, 

Cbifret^ pourquoi leors caractères simples sont bornés au 
nombre neuf, p. 175. Le chiffre i, dans le nombre dix (10), 
désigne Z)i>tf, p. 176. • 

Chod, cboda , mot par lequel les persans exprimoient la divi- 
nité, p. 187. 

Chronos^ le temps qui se rapporte k Tagriculture, nom qu*on 
donnoit à Saturne, p. la. Ce temps, c'est Tannée solaire, 
ibid. £tymologie du mot chronos ; ibid. Chronos , Sa- 
turne , temps périodique, peut passer pour être le pettt-^ 
fils de Theos ^p. 123. 

Ciciron parle avec vénération de la célébration des mystères , 
p. 23 ii. But moral du songe de Scipion , p. 265. 

Ciel sous certains rapports peut être envisagé comme un être 
immortel, p. 124. 

Cimbres , habitans des bords de l'océan septentrional étoient 
appelés Larrons, ex. pourquoi, p. 141. 

Cinq, nombre simple au delà duquel plusieurs peuplades en 
Afrique et en Amérique ne savent pas compter, p. 174. 

Circé, sa demeure étoit un des cbefs-Keux du pays des Atlan- 
tes , p. 143. Cette demeure a été visitée par les Argonau- 
tes , ibid. 

Cité, nom de Tile de la Seine où étoit le chef-lieu d&là peu- 
plade parisienne, p. 226-231. Pourquoi l'on a fondé sur ce 
local la première église de Paris, p. 231. 

Clément éT Alexandrie (St.) rapporte la cérémonie de la com- 
mémoraaott de Bacthus , p. 254. Il la trouve absurde , ibid. 
Elle n'est qu'une image commémoratîve, ibid. 



DES MATIÈRES- z| 

Clergé régulier^ ctXvA qui se détache entiérco^ent da moade 

par des, vœux , p. i6;2. 
Clergé séculier 9 celui qui reste dans la société des bomfnes» 

p. 162. 
Climat^ écymplogie de ce. mot, p. 114. 
Code zodiacal , est le régulateur de la vie sociale « p. 237. 
Cplcbidej le peuple de cette contrée n'étolt qu'une colooiA 

du pays du Bas-Rhin , p. 149. 
Colonne atlantique , son rapprochement avec les colonnes du 

patriarche Setb , et pourquoi , p. 160. 
Communier veut dire se présenter à la table du Seigneur , 

p. 198. 
Cùmunion religieuses expression dérivée des repas fraternels, 

p. 163 - T97. Sa signification , ibid. 
Conclusion 9 et but moral de cet ouvrage » p. 260 et auiv* 
Conjures , nom qu'on doone aux époux , et pourquoi , p. S02. 

Sens moral de ce nom , p. 203. 
Constellations , ce qui a contribué k faire oublier leur nature» 

p. 116. £n perdant leur connoissance on a perdu aussi le 

sens du mot ^ ibid. Ce qu*on entend par le système primitif 

des constellations « ibid. 
Constitution domestique , de sa bonté dépend la bonté d*uae 

constitution politique » p* I99* 
Cornes servoient anciennement de vaseï pour boire, p. 83. 
Coudées 9 on évalue la circonférence^ de . la terre à 73,000,000. 

coudées, p. 184. 
Couronne , est l*embléme de la souveraineté «ans terme , 

p. 13. 

Cours de la justice s*ouvroit simultanément avec le cours de 

Tagriculture , p. 73. 
Création du monde ^ morale signifie lu civilisation des peuples* 

p. 236. Elle étoit modelée sur U foroiatiou de. Tunivers , 

ibid. 
Créiftion du monde ^ ce que les perses et les étrusques en 

disent dans leur cosmogonie et ce qu*on en ^t (^n9 ^ 



xij TABLE 

Génése» p. 55* 57* La manière d*entendre le texte sacré | 

sur Torigine da monde, peut seule faire cesser toutes 
dispotes , p. 17a. 
Cretois , dan« leur tbéologte ils donnent à Uranus pour 
femme la princesse Ghé , et pour fils le Dieu du temps , 

p. 3. 

Croissant^ les prétresses Tavolent adopté pour lenrs armes* 
p. loa. 

CtUu mystique; d*où est née la variété d*opinions snr sa 
nature, p. 240. 

Culte primitifs aura eu directement ponr objets les choses 
sacrées, figurées dans le firmament; ensuite les astres et 
les constellations qui en écoient les images, p. 124. Dans 
les siècles de ténèbres il aura été adressé au ciel même et 
aux corps célestes, ibid. 

Cultivateurs en égypte étoient chargés de la destruction des 
animaux nuisibles , p. 76. 

Cycle chronologique de 600 et de 3(k)o ans , se retrouve chez 
les chaldéens , p 152. Le premier composé de 20 généra- 
tions , a reçu le nom de Nère , le second composé de six 
Nères ou 120 générations, a été nommé Sare^ p. 153. La 
grande révolution de 600 ans étoit connue des patriarches 
avant le déluge, selon Flave Tosephe , p. 155-156. Il 
paroit même qu*on en ait fait usage pour la chronologie 
sacrée, p. 156. Cette gnnde année de 600 ans a éié re- 
gardée dans les temps anciens comme le Neros des chaldéens, 
ibid, Cassini a considéré ce cycle comme luni- solaire , ibid. 

DADocjquB, c*étoit un prêtre qui portoit an flambeau pour 
éclairer la scène dans les fêtes éleusinnes, p. 243. 

Dag' wand , signifie une portion de terrain qu*on peut labou- 
rer en un jour, p. 180. Quatre de ces mesures font uq 
bonnier, ibid. 



DES MA.TIÉIIC& ^^ 

DécaJogtifi des hSbreax émit ffvsfé sur <âcs aiUes & 4DBr- 
bir , p. 140. 

Décimal {système'), pooniooi les &fàet& Vem pi!é&«é -im 
système dnodécimil , p. 177. 

Déluge a comDCDcé à la sîx<cntièi»e laaée âe }>Soë^ p, i«:7. 
Obsenratioi qui en résulte , itid. il a ok$)6 le pnmzkr 70DT 
do premier mois de It première aaiiée smva»» , i/'/^, Oes 
deox dates ne toot pas Vcfkt du hasard , Th:J^ Oa 3^ 
appelle soico vulkt , i/^/v^e i/c pécèé , et pourqwN « p. 15?^ 

DewÊMgùgas est le gouvernant d*iin people , p. a?. C'est le 
néoie qne mûiuu , ibid, Etymologie de ce mot , ièid^ 

Demetrius olBcîer de manne, raconte à Tîbére les prodii^ 
qn*ii a va pendant son V03fage anx lies bntannîques , p. ^^ 
Ce récit est rcpudé comme fabnleoz , et pourqooi , p. 250» 
Raisons qni prouvent qui ce récit est véritable « ibid^ 

Demetrius Pbarius , voyez Pbarius. 

Demicurgos , vent dire législateur d*un peuple , p. 27. C^est le 

même qne Tâtson ; ibid. Etymologie de ce mot , ibid, 

Demiourgos a été toujours pris pour le créateur du monde 

physique au lieu de le prendre pour le monde moral , et 

pourquoi , ibid, et p. 236. 

Demos signifie une troupe d'hommes réunis en société politi- 
que , p. a/ - a8. Le mot Germains présente la même signiii* 
cation , p. ft8. 

Denis («S/.)» patron de la France, ne doit pas être confondu 
avec Denis Aréopagite d*Athènes, p. 233. 

Descente aux Enfers , quel en écoit le fond et le but , p. 242. 
Réflexions sur la descente aux Enfers du divin fondateur 
de la religion chrétienne , p. 244. Prodiges qui ont accom- 
pagné cette descente, ibid, et p. 245. Mystères qui ont 
été révélés par cette descente , ibid, et p. 246. 

Diane écoit la déesse de la chasse , p.' 79. On lui a affecté le 
signe du Sagittaire , ibid. 

Dieu , son titre Goo , Bon , exprime la nature de sa provi- 
dence, p. 16. Sa gloire est annoncée dans tout et par -tout 



xiv t A B L E 

p. 125. Son existence se découvre )osques cUos les objets 
les plus itnpercepcibles • ibid. Dieu est représenté comme 
le principe et la fin de tontes choses dans le langage numé* 
rique comme dans le langage alphabétique, p. 176. La hauce 
idée qu*eo avotent les anciens, p. i\i6. 11 e^t non-seiilenicrt 
le chef de Tunivers , mais il en est aussi le créateur , i&id. 
Dieu esc infini comme père au cféattur do temps , ibid. 
II est unique 9 p. 187. Il est le principe et le complément 
de toDt 9 ibid. Le nom /iz exprime tontes ces qualités , ihid. 
11 est souverainement bon% ibid. Cette qualité esc exprimée 
par le mot Goo qui signifie Bon , ibid. Il est aussi souve- 
raincmem jnsce, p. 1S8. Le terme God « Bon , inspire , dans 
Tesprit de Thumme , l'amour et la crainte de Dieu , ibid. 
Les Persans, dans leur théologie , expriment God par Cbûd » 
Choda ; ibid. Les Grecs l'exprimoient par le mot to A^a-^ 
tbon; ibid. Sentiment élevé qu*en avoit Platon, p. 189. 
Dieu est essentiellement miséricordieux^ p. 194. 

Dieux de la mythologie ne sont que des choses utiles et salu- 
taires mêmes p. 66. Ces choses ou objets d'utilité ont été 
personnifiés et divinisés, i^id. et p. 67. 

Dimanche , voyez Sondage 

Dingi'dag^ terme de barreao en j4ein nsage an conseil en 
Flandre , pour exprimer le jour servant au ptaids^ p. 40. 

Dingsdag , QAfardi') quatrième jour de la semaine étoit con- 
sacré à la justice, et pourquoi» p. 39. £tymologie de son 
nom Dingsdag , p. 40. 

Diodore de SiciU fait l'éloge des mystères de Samothrace, 

p. a39. 
Dissendag ou Dysstndag^ est le même que Dingsdag^ (Mardi} 

p. 40. Ce root a la même signification que twist-dag , 

jour de contention , de dissention , 00 de dispute ; ibid, 

Ëtymologie de ce nom , ibid. 
Divinité ^ voyez Dieu. 
Dix 9 nombre auquel la première série a été bornée , p. 174". 

Fouri^iai ce nombre *est exprimé par denx caraaères. 



DES MATIERES. iv 



p. i->. 9m es xamb» Ââr oa m voulu représenter Técre 

JrrgwÊg £~JB ffloB vc:i^EX7 fx ica.nénirar dans la vie future 
ca b xaae éc It vrsie rrl£K«, pu 940. Ce dogme est un 
, es p^urçns , u=/. Ces biuics vérités ont été 

, îHi, et p. S4a. 



/k^.sflseEBsac. posr sesEre,a été prise d*un nombre de 
{«■s paccs s c:c£ jes SX» d» astres, p. 180. 

DimJ^Jxg ^ jcrz^^ sxKsr >=«r de b seBaine, p. 46. pour- 
qaoc «sa i^ceûe , &}i^ £rrcK>k^ de ce nom , ièid. Les 
aagkû le msu&ea T^ofts-OAT, /mrt à Tmt, p. 47. £ty- 

I>*szc, ce KMÛcv a es l ei da saaé par les loix zodiacales , 

p. 113- 

Dnida tmô^Ê0^9t Feseafac de la surface do globe , p. 182. 
Os dioisissoieflt des âKtss de cbéoes pour saoctoaires de 
leur cuite , p. 202. Ils ttz^jtmt. les pondfes de Téglise gau- 
loàe, p. 209. EtToù)^ de leur uo«, p. aïo. Leur nom 
pffîBitjf éixKC 1/^0» >. su. Les Druides enseignoient 
l^bistoÉre-uatureSe, i'ûd. La conuoissance de la nacure leur 
eenoic lieu de res^e et d'iuspiraaon , ikiâ. Us étoient logés 
au feiu des forêts sucées, p. 214. Ds y médicoient les 
consteHaiious « Hid, Les cbeCi-lieux de kurs résidences 
étoieuc uomuiécs Jf«s2«r, p. 215. 

Dpsêmda§^ vofcz Dissemdag, 



E. 



Eaux DC uâTB, sout appelés dans ritùiéraire d^Antoniu aqua 
solis 9 et pourquoi « p. 219. 

EccUsiasti^es , étymolog ie de ce mot , p. 9ia 

Ecrire sur des pierres, c'étoit graver^ greffier ^ p. 137. 

Ecriture^ rinvention de cet art est due au génie do peuple 
élysien , p. 173. Tous les anciens peuples ont eu deux 
sones d^fScritores , Tune sacrée , Ttutrc civile , p. 174. 



tvj TABLÉ 

Ecriture civile , coDstscant en caractères courans a éc^ poftél^ 
en grèce par les phéniciens , p. 174. 

Ecriture runique ^ étoit consacrée k Tnsage du culte et des 
mystères de la religion, p. 174. 

Eeli^ nom qu*a conservé le lieu où étoit une forêt sacrée 
de chines^ p. 214. 

Eekhoute^ quercetum, forêt de chênes^ étoic le nom d*une 
abbaye au milieu de Bruges, p. 217. Et le nom d*un cimcon 
de la ville de Gand au quartier de S. Pierre i ibid, 

Etth y dans les langues du nord signifie Istljtnc^ p. 227. 

Egalité ou la mort , cri meurtrier très-ancien , p. 256. Repa- 
roit de temps en temps dans les commotions révolutionaires , 
ihid. 

Eglise ancienne y dans quel sens on peut dire qu*clle étoit. 
bâtie sur une roche ou sur une base de pierres^ p 140. 

Eglises chrétiennes ont été bâties au milieu des cimetières , et 
pourquoi , p. 243. 

Ehe ou Ee est le nom que les belges donnoient au mariage y 
p. aoB. Maintenant on rappelle tslauwe, foi ^ fidélité ; ibid. 

Eleusis 9 son sanctuaire passoit pour le grand temple de la 
grèce, p. 334. Opinions sur l'origine du mot ^/(;»;/V; ibid, 
et p. 235. 

Eîeusinnes {fêtes') se célébroient à Athènes en Thonneur de* 
Gères*, p. 42. Opinions différentes sur le but de leur institu- 
tion , p. 235 - 236. Ces fêtes duroient neuf jours , et pour- 
quoi , p. 240. Les grecs ont altéré le but primitif de ces 
saintes institutions , ibid, La scène dans ces fêtes étoic 
éclairée par la lueur d*un flambeau que portoit un Dadou- 
que , p. 243. 

Elle , ou belle , est le nom de Tinstrumenc avec lequel od 
mesure, en françois aune^ p. 178. C*est aussi le nom du 
bras; ibid, 

Elle-bog , signifie la coudée , p. 178. 

EUemaet ou belle mact , signifie mesure de Helland , meswf^ 
du pays Elysien^ p. 178. 



DES M A t I Ê R E S. xtij 

fjuiium eampum^ terme dont Homère se sert pour indiquer 
le site des champs élysées « p. 235. 

Enfer étoic un des chefs-lieux du pays des AtîanVes, p. I48« 
(Cette demeure a été visitée par les Argonautes, ihÙ, 

Equinoxial^ nom du principal cercle de la sptière ,' qui sépare 
le ciel en deux hémisphères égaux, p. iks/Ce terme indi* 
que régalité des nuits et des jours , ihid. Remarque sur le 
mot é^uinôxc; ibid. 

£r, vieux verbe qui signifie àourfr^ p. 15*4. Ce iàôt i^doe- 
môre s^écrit avec quatre difiërences voyelles, p. 155. Quel* 
les sont les diverses sections du temps qui en dérivent t 
Wd4 Ton Kftte présume qtt*elle$ se rapportem à la première 
vie civile de nos ayeux , ibid. 

Ere est une section du temps, p. 154. Etymologiede ce mot, 
ibid. Il fi*est applicable qu*à des ponions du temps « ibid* 

Erfen , terme veilli qui signifie labourtr Ut ttrrt % p. 3a. 

Èrmh^ pris par les grecs pour Thxitb « doit être tnierprété par 
le mot Mercure^ p. 135. Jablonski doone Tétymologie de 
ce mot« ibid. Ermès ponrroit bien être le Ermin des Ger* 
mains , ibid. Censortn donne à VErmès de i*£gypte le nom 
à*JrmiHûn; ibid. 

Ermls ou Hermès est un nom propre connn même dans nos 
catalogues des saints, note p. 136. 

Ermès trismegistus , c*est-ii-dire ttoit ftit grand , étoit le 
litre qtt*oti donaoit à Tboih t p. 134. qu'elle en étoit la 
raison, ibid. 

£rmin étoit uB idole qu'on adoroit encore en Altfmagne^da 
. temps de Charlemagne « p. 135. 11 ponrroit bien être 1« 
même que VErmès des égyptiens , ibid. 11 avoit sa colon* 
ne comme lui, ibid. De là spn nom de EaMm sul, 
colonne d^ Ermin \ ibid. Comment Ermi» étoit représenté, 
ibid. 

Eté y c'est pendant cette saison qu'on recueille le fruit des 
travaux champêtres , p. 33. On lui a donné le nbm de 
nmmtr^ ou sommer-f^d i qui veut dire um^s de rdeoiiù^ Hid^ 

IIL 



xïîij -. . T A B ï. E 

^JStofles isolées , on le^r donooit des noms symboliques mar- 
qnins , quand elles étoienc jemarqaables par leur graodeur 
. et leur W*t, p.. 117. 
Etrusques ou Toscans évaluent chacun des six te^ps de la 

création du. monde à mille ans » p. 56. 
^ Eucbarisiiquts , c*eic-i-dire des actions de grâces , en parlant 

d^s. premiers sacrifices, p. 190. 
Excommunication étoit dans le premier âge la censure la 
,. plus redout;ible fies mçeurs, p* J9^ ,, . 

• ■'■ • F. 

FAWiLtK céleste:* oa dieux de la mytliologie>, a eu quatre 

générations, p. 67 > 
tFéuiîx àé*SMiwn» n'ëtoit pas Tembléme de la destmction, 

4iiaU da.la^oùpedes grains ou de Ja moisson,, p. 31. 
Februeriut. signiiie mois de purification ^ p. 86. 
t Feitfm , voyez repas fraternels, 

'. Fêtes àw printemps , ont été dç tout temps les pins riantes 
• . . de l'année , p. 90* Les romains ks appeloient Hilaries par 
r excellepce, ibid. Les anciennes fêtes ou temps consacrés 

aux récréations avoient toujours la religion pour principe 
. -ip. 105. Servoientà jetter les semences de la piété et de la 

vertu , ibid, 
'. FlamUnd 9 voyez iangae flamande, 
t Fiavus Rbadamatitus , vent dire Rêdman à cheveux roux , 

p. 170. 
^ Firéts 'de chênes étoient les sanctuaires des Druides, p. 2cs. 
v* ".On y a célébré l\>fflce divin jufqu^au temps du cbristianistne, 
. . p. 213. De h plusieurs lieux. ont ooftsdpvé le nom de bout, 

, forêt 9 et. dcEEK 9 ch/ne^p; 21 4i ' ' • • 

e Forêts sacrées j on a rènurqué que leup éulte a été universel , 

p. 221. Abraham a planté une forêt dans laquelle il- a invo- 
i ^ que le nom du Dieu éternel , ibid. 

i Fouillé ( Mr.> exi^rt cultivateur , a laissé, des observations 
\ . .sur les moutons pou^en perfectionner l'espèce , p. 89.' 



DES MATIÈRES. m 

Ftanc'meçùnntrie , son secret esc sembhble à ceioi que coti- 
vroient les anciens mystères , p. a54. 

Fraternité ou la mort ^ cri meonrier très*ancieii , p. sstf. 

- Repftroit de temps: en temps dans ks commocioas révolu- 
ttonnaires » ibid. 

Frayer^ vrycn^ est le* nom qa*on donne à Tamoar des pois- 
sons , ec pourquoi , p. 49.* - 

Freya fcoit le nom de la fenifie à^Odin dieu des Scaodiatvis « 
p. 5i.p^où Ton fait dériver ce mot, i^r</. 

G. 

'(yàîat4rh , ou Galaxie , vrai nom de la voie lactée » indique 
la gaule, patrie d* Atlas , p. 11. Ce nom fait voir que le 

I 

tableau céleste appartient au pays des Druides , ibid^ 
et p. I \6, 
Ganâ , cette ville doit en partie son origine ï. des monastères 

érigés sur les débris de ceux des payeus, p. 216. 
Ganymède , est Téchanson du ciel, P* 83. Le signe du Verseau 

■^'^é ïiommé G aiiymhde^ibid,' 
Gau est le nom d'une grande mesure itinéraire chez les 

Indiens, p. 183. 
Gaulois ^e marioient tard, et pourquoi, p. 209. Les belles 
' paroles étofent cbez eux du plus grand poids , p. 257, 
Gau-niate 9 gdoittafe t cêoMéTAie, èont identiques, p. 183. 
Geermannen ^ ou Gaermannen^^ p. 28. Voyez Germains, 
Cémtdux , le :roisième signe du zodiaque , btiginairement le 
neuvième, p. 94. Ce signe a été consacré à l*fiyroen , tbid. 
. Les Gémeaux sotlt l'érrbléme du couple conjugal , ibid» 
Ches lés -Indiens les Gémeaux sont de sexe différent ,'p; ÇS' 
Pourquoi ils sont traités de Gémeaux, ibid. La fbmelle des 
Gémeaux chez les Indiens est figurée jouant de la guicarre » 
p. 97. Apollon, dieu de la musique, préside à ce' signe, 
ibid. ' ... ..'.■' 

GénéahgJe'^efhotamts^ d*<>à est venuPusage delà figurer 
par un arbre ^ p. 207. • 



û TABLB 

GinirMitoH , lignifie aosst sUele^ ou ginératiw » p. 159- 16$. 

Génération est hprodttctioo d*uii être générateur ^ p. 171. 

Génération de Pbommê^ ne s*étenii communément qu*à trente 
•ns,p. 151. Elle a été adoptée pour la première période chro- 
nologique , p. 151. Vingt générations ou 600 ana ont reçu 
le nom.de nère^ p. 15^ Six nhres ou 120 générations ont 
reçu le nom de tare , qjui étoit la grande année , ibid. On 

. compte dix générations de patriarches avant le déluge* 
p. 180. Application de ceue particularité qu*on peut faire 
au gouvernement des Atlantes i ibid. 

Ginèsê (la) borne chacun des six temps de la création du 
monde à un jour , p. 56. Livre de la Génhsc ^eat dire livre 
àt% générations ^ p; 157. 

Géométrie^ n*est pas nn terme primitivement grec, p. 183. 
Ecymologie de ce mot, ihid. Elle doit sa naissance à Tin- 
troduction de Tagriculture , p. 185. 

Germains n*adoroient point le temps ^jp, 16. Us n*h voient point 
des sentimens hétérodoxes sur le dogme de la divinité* 
ils avoient plusieurs termes pour exprimer son essence, 
ièid. Germains signifie une multitude .d'*bomroes associés » 
p. a8. Étymoiogie de ce mot , ibid. Ces peuples se traitoient 
mutuellement de frères , ibid. et p. 258 La polygamie 
n^étoit pas en usage parmi eux , p. 209. La loi ^ agraire 
régnoit phez-eux dans toute sa force, p. 2^. 

Germanus en latin signifie frère , p. 28. 

Ge-tyen , nom que les ministres catholiques donnent k leurs 
heures canoniques, et pourquoi, p. 122. 

Ghé^ (la terre) épouse d'Uranus ; Saturne est né de leur ma- 
riage , au rapport de plusieurs écrivains anciens , p. 3. 

GlocJUn-bammcl en allemand , signifie mouton à sonnette • 
p. 92. Etymologie de ce nom , ibid. 

God étoit jçhez les Germains le titre de Tétre suprême pour 
exprimer la riature de la providence, il signi6e bon,, p. iC-iBf. 

Goropius Becafsus f auteur flamand , a beaucoup écrit sûr 
l'étymologie de sa laitue, p. 167. 



<qicdfeattaBéc!te. 

auiu (fim lie jwTftt <!■: tâns^ lit iKnim, Q>. iQ^ 
Gnov ntunnmitw nignc uni <dnK a^ihrtimiî iliMUi]Hlt Qfl^iMft ^ 

■wgmi B riWhi; ëb ffteafçnnè „ ^ 13JSL C^ttMMN^ 4ft9^ ^r<êf^^ 

les rirw'mMJg r <fta orikg êtes Draides, ^ ^iu C>é^Mt I>mMI^ 
ne de b smua^boÊom As «uî^ « ièl^ ei f^ 1^ Çtn« 
snaiiatiaB êooÉi %n<6e p«r k b éaéèk l iMi ^ f «I «te 
fMtf ; s^àflL ItiâK est k snsl qni pttk de ctlte €^r4«lKM»^x 
p. 900. La nrofc dt aptère se dévoile i»r k« piopHtM» 
ranureUcs de b pkaïc 9 ptr k vtleur de so« nom ei l^ 
drcoosaoces de b ccrémoDie , ikid. tt siUv* Q*tn ttoe 
plante me et peu coqnae > p. soi. DescripUoA de cetM 
plante, ikid, Coament le gui se reproduit» IJ^/4/« Lit 
Druides nVvoicnt rien de plus sacré que k gèii et k chine 
sur lequel il irait , p ftoa. Description des lolemnitél dll 
sacrifice dont la cérémonie avoit lieu à k «ixiiine innê^ 
ibid. Propriétés du gui de cbéne , p. ao3 - aos* Etymologk 
du mot gui^ p. 906. Les gaulois regardoicnc le gni de chiné 
comme un présent du ciel, ibid, La cérémonie et k iscnflct 
du gui se terminoient par des festins et des diverdsumctti 1 
p. &08. 
Gusbal ou Gutbul , pom teuton dont on se i ervoit pour fX* 
primer la vertu bienfaisante du gui » p. ao$, Ce cri étoic 
en usage vers Noël dans quelques cantons d*AIkmignef 
ibid. Cette coutume a régné longtemps en France t ibtd. La 
veille du premier de Tan on cbantoit : au gui Pan mu fi iHé$ 
Signification de ce chant , ibid» 



XD^ TABLE 

H. 

■ 

Hallbs sont des maisons de vente ou de dé|>ot dx ^ chosas 

véntles, p. 230 en noce. Ecymologie de ce mot, ihid. 
ffammel signifie mouton mâle , p 92. Etymologie de ce 

mot, ibid, 
Jffans4 ou ansf^ nom.qu*on donnoît k certaines conventions 

eu unions, voyez tome premier p, 122. II étoit défendu de 

naviguer sur la Seine sans êire en hanse avec le corps des 

Nautes au bateliers de Paris , ilià. et p. 233. de ce volume. 
Hansen signifie entretenir la bonne union, voyez tome premier 

p. 122. 
Havre ^ est le premier port de la rivière de la Seine, p. 228. 

Il signifie port en langue du nord, ibid. Il fut appelé 

bavrc de grâce , et pourquoi , p. 232. 
Hébreux ont témoigné une extrême vénération pour le 

système céleste, et pour les nombres sept et douze , p. 125. 

Raisons de cette vénération, ibid. On les a accusé k tort 

de sabisme à cau^c de leur respect pour le tableau du 

del, p. 128. 
Helié ^ sœur de Phryxns , s'enfuit avec son frère, montée sur 

un bélier, à travers les mers de grèce dans la mer noire. 

p. 143. Explication de cette fable , ibid. On rcconnoît dans 
' son nom Tembléme des habitans de la principale cité de la 

république des Atlante:;, /^'^* 
Helle-maet , voyez Ellemafit. 
Hélisiens^ beilige, terme qoi veut dire médecins , p. 58. 

\ qui ce nom est donné, et pourquoi, ibid* 
Hercule combattit le lion de Nemée avant Tinvention des 

armes, p. 76. 
Herfst , est le nom de l'automne , il signifie temps du 

labour, p- 71. 
Herminon 9 d'après Tacite, étoit le second fils de Mannus» 

p. 135. 



DES MATIERES. xxiij 

ftéros, le nom primitif provient de l'acte d'initiation, p. 239/ 

Hésiode , filtCé Uranus et Ghé à la tête de la famille céleste , 
p. 2. Il chante dans sa théogonie la sublime invention du 
système planétaire, p. 118 119. Explication de ses expres- 
sions , ibid. Il dit qu'à l'extrémité de la terre Atlas soutteftc. 
le vaste ciel , p. 161. 

Heure exprime toute seetton du* temps quelconque; on appeloic 
saisons heures , et pourquoi , p. 5. Meure est aussi employé 
comme distance itinéraire, çovlï Ueuc onmilU^p, 180.. 
Et pourqnoi,.i^/J. Analogie entre le calculi^r beures>e^ 
la grandeur de la terre, p. x8r. 

Hiéroglyphes est le nom que lesr grecs donnoient auxinscrip^. 
tions mystérieuses des Egyptiens , p. 138. Ce mot vaut 
dire gravures sacrées; ibid. Etymologie de ce mot» ibid. 
Manethon les appelle diaîecta sacra; ibid, 

Hilaries étoit le nom des fêtes riantes que les romains célé- 
broient 'dans lé printemps , p. 90. 

Hiver , nom d'une saison de l'année , p. 33. Son nom est 
wiNTBR , wiNTER-TYO , qul Signifie temps de profit» ou 
d'aquisition.y p. 34. U commence avec le sjgne du Çapfi* 
corne, p. 81. Il est annoncé pair des fêtes particulières» 
ibid, C'est le temps de la plus longue nuit , p. 82. 

Hoeren , p. 51. Voyez Vrauw, 

Homunc ^ nom qu'on donne au mois qui répond au signe 
du Verseau, p. £3. Etymologie de ce mot, .i>/y. Ce nom 
a été donné à ce mois parce- qu'il étoit consacré aux Bacc^a- 

. nalcs, ibid, - > 

Hosaona , n'est pas un mot hébreu » p. 90. Il veut dire haut- 
chant; ibid. Son etymologie f ibid. - ^ 

HoùriSj nom des nymphes du paradis de Mahomet, p. 51. 

Haut , nom qu'a conservé le lieu où- étoit une forêt sacrde » 
p. 214.- 

Hui ou ff^i en luigue belgique veut dire petit-lait , p. 306* 1 






TABLE 

IlUh^ ce nombre marque. Tbarmonie da ciel dans les Iï\s^ 
fphàrei qui s«a^ cqujoi^rs en mouyemeot, p. i^s» 

h 

Jdolatrti^ os. en accuse in jQuement les grecs; et^poiinquoi» 
p. 189. 

H» où Ton détenoit Satomt , sa situation , p% 249. Ce quïL 
Hint entendre par cette allégorie, ibid, 

JksaiaU^nmée dans la mer Britannique, p. 2<^8. 

MUs du BûpJU^itt^ sont nommées par Plutarque les iles des 
génies et des Héros , p- 259* 24U. 

Immortalité est comptée parmi les différens attributs divins' % 
p. 124. N*0st accordée qu.*aux iCboses du plus haut intérêt, 
p. 140» 

Inauguration , titre donné à fai ^éréo&onie du sacre des princes^ 
et des monarques, p. 239. 

Initiation ; Torigine de son institution se perd dans la nuit du ' 
temps , p. 234. Dans le couimencemeot le cérémonial a été 
f impie, ibij. et p 240. pans ios sanctuaires des initiations 

" les planètes , tracées dans le tableau céleste , y étoient ar- 

f rangées suivant. le rang qu*on leur avoit assigné dans le 
système hebdomadaire , p. 237. Rature de la doctrine qu*on 
y enseignoit , p. 238. But de cette pieuse institution , ibid, 
et p. 242. Idée qu'en avoient Fansanias , Aristote , Cicéroo , 
Isocrate , Anstide , Diodore de Sicile , ibid. et p. 239. 
L^initiation dans son wineipe écoit une cérémonie aussi 
effrayante qoe lugubre , p. 243. Préparation et noviciat des 
récipiendaires , ibtd, et p. 244. Ce qui^ ivoit lieu quand on 
commençoit la cérémonie de Tinitiation , p< 254. 

Initiés t on leur exposoltt les images des animaux qui forment 
le système zodiacal» p. 237. Sagesse de ce moyeu d!instruc- 
tion , ibid. Ils n*étoient admis aux mystères que sous la 
religion du plus grand secret, p^ 252. £n'grèce on cob- 
damnoit k mort ceux qui osoient violer It secret , ibid, 
Pourquoi le secret écoit devenu uu besoin4 p. 253. 



DES MATIERES. xxy 

Msiâff d*où ce mot tire sera origine* p. asp. 

Institutions élysicnnes sont pour la plupart encore observées » 
sans qu*on s*0n doute , p. 8^. 

Js i ville célèbre dans la Baie de Donarnenes , p. 226. note (i). 

IsaU propbéce, donne au ciel le nom de livre » libir c9U ^ 
p. 130. 

Jsis , cette déesse étoit Tidole des Saëves, p. 226. Elle étoic 
vénérée sous le symbole d^un navire , ièiJ, 

liocrate , parle du bonheur d*étre admis à riniciation des 

' mystères , p. 239. 

Is^a^ nom que les Hébreux donnent à la femme, p.. i;o. 
Nous employons cette panicule tertninative pour changer 
un nom propre masculin en féminin , ibid, 

Issi ^ village près de Paris, p. 226. Ce mot se rapproche sen- 
siblement de celui de isis , ibid, 

It^ missa est^ signifie , allez-vous-en , c*estféte, divertissez- 
vous , p. 196. 

J. 

Jaegen^ katsen ^ cha8S£|i, ne veut pas dire tuer^ mi\% faire 
fuir , p. 79. 

yaer 9 veut dire année et moisson^ p. 30-71. Ce nom- a été 
donné à Tannée m€me et sous quel rapport* ibid, 

Jans-misse (St.) St. Jean-Baptiste ^ est la fête de Tété^, p. 35. 

Jardinier, c*est sous cette figure que le Seigneur s*est mon- 
tré lors de sa résurrection au printemps, p. 33. 

Jeudi f DoNOBRDAG , étoit le sixième jour de la semaine, 
p. 45. C'étoit le jour consacré au culte, ibid. Les latins 
nommoient ce jour Dies Jovis,>aMr de Jupiter , et pour- 
quoi, ibié^ Pc joar étoic consacré il Jupiter comme juge 
suprême , p. 46. Pans les fêtes religieuses dtt sixième jour 
on bénissoit le lien du mariage , p. 49. 

Juges (les) reprennent panout leurs fonctions anx premiers 
jours de Tautomne , p. 7^. 

Juin^ mois qui Répond au signe du Çatacer, p. 98. Ce <nois 



Kvi TABLE 

porte dans nos calendriers le nom de braehmaênâ 9- qiii 
veut dire mois de repos; ihid. 

Junon 9 présidoit aux mariages légitimes et à la solemnité des 
noces , p. 50. Le vendredi ponoit primitivement le nom 
de Junon; ibid. Celui de Vénus lui aura été substitué dans 
les siècles de corruption, ibid. Signification du mot Junon ^ 
p. 5U Junon présidoit aux accôuchemens , p. 54. Elle est 
Tembléme de la providence , ibid. Et la déesse de la bien- 
faisance, ibid. Son culte étoit très-étendu, ihid. 

Jupiter^ est un terme teuton qui rend énergiqnement Tidée 
qu*on se forme de la majesté de ce grand dieu « p. 45. Ecy- 
mologie de ce mot, ibid. Jupiter armé de la foudre étoit 
Tembléme de la vengeance céleste, p. 46-65. Son mariage 
avec Junon est Pembléme de Vétat. conjugal associé à la 
religion , ou du lien conjugal érigé en sacremenl , p. 52. 
Explication de la fable qui dit que Jupiter s*est rapprpcb^ 
de Junon sous la forme d*un Coucou^ p. 53. Explication 
de la fable qui dit que Mercure fut chargé d*invicer les 
convives aux noces de Jupiter avec Junon ; ibid. La pla- 
nète Jupiter a été consacrée au jeudi , et pourquoi , p. 64» 
Jupiter passoit pour fils de Saturne , et pourquoi , p. 67, 
11 est aussi considéré comme chef de la religion , ibid. 
Comment les deux natures symboliques de Jupiter se trou- 
vent en harmonie, ibid. Jupiter a régné 120 ans; ce qu^on 
deit entendre par là, ibid. Jupiter résolut de punir le peu- 
ple atlante de sa grande dépravation de mœurs, p. 161. 
11 esc dans la mythologie le dieu suprême , p. 186. Ecymolo- 
gie de son nom , ibid., 11 se venge des compagnons d'Ulysse 
à cause de Timpiété qu*ils ont commise dans Tile de 
Trinacrie, sur les plaintes d*ApolIon, p. 219. 

K. 

Katsen, e«c un ancien mot qui signifie chasser ^ p. ^8. U 

ne veut pas dire tuer^ mais faire fuir ^ V* ,79*'. 
Katien^ voyez Catti^ 



r £ < M â T I ï: T. F s. 

fziJ^ix.. noie gsc: i» JlIii^ Animent ai. iiv>»> taii TéfKmc ^ 
celui du Sagmaii-r, p ^. Ttt, Jamttsm le mémt ««r « 1-^ 
cinKKlhixi0ii de ]*'r>rin&^ thul. 

Jûmz atrjècx^ éiuixnn dcF pomte «r^ «drt^ejsntt «me fnftvé^ 
À la fis ne* xxrcmmiief , p. ija. lifternR^nttni! 4Jr .«k 
jnin§ pnr Le Ctt^r , 'V;,c\ Lsor ^Ttronln^» jirîA «hms |« 
IflngiK Iwrniimflr, p. i!5£. 



f^^AScrr ixrs2£s:icz , f^css rament» ^m» 1« 3«ce .dt^ <r4»lifl* 

bcjgef jnsgD^acr !ùéd» nnàsmss^ jv. 150. 
Lezgu£ f^mcn^z as rrpaâse cnamic 3â itançut pvimMvt «^ii^ 
bommrfi., p 1^7, 

dtture iETib?!ofîç:3r, p, 167. Elte Ji ésé la l»l||flie 'te» 

hi2ixta2is ôt TEWsét et âe% ptcaàars Imiwftt 4t U «Mvt^ 

p. aja. 
Ltmîv-TiivnaT , soss ce oora éiM CMHn k «KM 4le Mn;^ 

dasf le adnsdrïrr de Cbar!eai^ae« p« 3t$« 
Ltmit^ Usictjd^ ssçnific h saùcn des ieB7.*.74$« firiitmt^s 

p. 32. Le^iillfs $4>iit prisef^dans et 9c«s pA«r nnut^^taer 

en ^éaénl les fruits en cosse, ikU. Om d«»«ii «i»CreMi{> 

ment limse 00 Ums^n-tyé^ p. 33. 
Lettres^ on se sei\'oit de cette précîeose intetti^iMii j^cmr 

conserver It mémoire des choses dHin biut lot^i^ |)#flr 

la genre humain, p. 137. . 
Jjtttres runiques^ sont des espèces de st$Us fn^ Ui^a^X'.x^^s 

On voit des traces de ces lettres sur des <^pitaplke$ ea 

Snède et en Danemarck, p.^ 174. 
Liberté ou la mort^ cri meurtrier très-ancien « p. ti^s Rtpa« 

rolt de temps en temps dans des commoùons hfv^ltt^ 

tiosnaires, ihid» 



xxviij TABLE 

Ltnse^ en teuton signifie Un tille ^ p. 33. 

Lion^ cinquième signe du zodiaque « et qui soccède au. 
signe du Cancer , originairement le onzième , p. 5)9. Il 
est Tembléme de la moisson, p. ic». Il est aussi Tem- 
bléme de la valeur et du courage , ibid. Les hébreux 
lui donnent le nom i*Jrhb^ et les syriens celui à*Jrya^ 
p. ICI. Il a été adopté par nos proto-parens pour les 
armes de leur république, p. foi. £t pourquoi, p. 102. 
Les vill^ de la Belgique Tavoient adopté réuni \ la 
Vierge céleste, mais nou pas sous la forme de Sphinx, 
p. 110. Signification de cett« représentation, ibid. 

Livre d'or; ce qu*on doit entendre par cette expression, p. 118. 

Livres; les premiers étoient de pierre, et pourquoi, p. 137. 

Livres sybillins^ étoient des livres sacrés qui contenoienc les 
oracles des sybilles, p. 106. Ces livres étoient en grande 
vénération chez les Romains, ibid. 

Loi Salique , refusoit aux femmes la succession au gouver* 
nement, et pourquoi, p. 107. et fo8. 

Londres^ le local de cette ville aura aussi servi an culte 
des prêtres d* Apollon, p. 220. On le prouve par la pro- 
priété de son nom , ihid. Etymologie de son nom , ibid. 

Lund^ signifie /or// , p. 320. 

Lunder^ signifie forêt en laiïeue islandoise, p. 221. 

Lundis voyez Maendag, r 

tune 9 la succession constante et uniforme de ses quatre 
phases a donné naissance aux sept jours de la semaine, 

p. 35. 
Lutetia^ nom du cheMien de la peuplade parisienne , p. 2s5. 

Etymologie de ce nom , p. 227. 

Lyre 9 les bardes et les scaldes l'avoient prise pour leurs 

armes , p* los. 

M. 

Maen, man , ave&tii., est un des mots cardinaux du monde 



DES MATIERES. sm 



31 et 33. 

cmôtec et Ea L4Mie , ///^ 

Ce lioc énuc eoiiMC»: » ;«. LMf^t €t fn»»>vi»»» /^/^^ L«é 
MÊ0i^ cr «K <ieft«9 (fit. ^^^'^ ma^^^ m&f^m^ U ¥ém ék$€ 

et H wttmm ^ ^ u; Ce iKur. ^«i» 44Mitr^é |«#ff»» U# 

Jti^ • «i^iitfe m ti ^ i a wii rwiinr «c«tiMr 4r is mam» ^ iêm 
Mi' mr ig^'iiMHTit ^ ^ «tife^ #> «niK i'««[ liMM^ 4e te 
CMxvvCMR j». «a4ie# iCf^i^. jU > ^Ke .wf^t MiurfM# 



âK/^ C'«ic io. jivmmf et 44 ibue '^«e IbvK i^ *«# v;<e 44;;^ 

t 4 ' iJ K tfrgrj ff^^t^d |i^^w^«v( ^ //^/^. ^> 

e ^^«Hrpe i*i. j»fiiiA^«r 4«^v/ ^, p^ 9^- U M^ K 
et Tif^t^'m- ^ jf^ <iC Héi^M v»> ///e^« ^ exi^^u i# 

!^ ^«. #«ir ««H /^4b« , ^ M M^ ^w ikfiii^ tm 



iixi'j TABLÉ 

ibiJ. Et 'pourquoi on donne couvert le nom de Ërœès à 

Mercure, p. I35. 
Afesse rouge^ étoit celle où assistoiem les membres du parlement 

de Paris « en robes rouges , à Tcaverture de son nonvesu 

cours après la fin des Vacances, p. 63. 
Mesure 9 a été prise d'abord sufr les membres de Thomme • 

p. 178. Son invention est due il la Holhade, ilfiâ. Preuve 

de cette assertion , ibiJ. 
Mey , nom qu'on a donné an mois de May ; et pourquoi , 

p. 5>5. Ce mot en vieux teuton signifioit ^f.v//i9 ^ fi^^^y ibid, 
Meyen oumej-tacken, est le nom des branches de feuillage, 

que les jeunes gens de la campagne plantent devant la 

maison de leurs maîtresses, la veille du premier. Jour de 

Mai« p. 9^- Signification de ces mots, ibid, 
Mey^rnsend veut dire mois consacré avx filles V p< $H^- £t mois 

consacré k Tamour , ibid. C'est la veOIe du premier jour de 

ce mois que les îelinês gens de la campagne rendent leurs 

hommages aux filles nubiles du village , p. ^, 
Min , ce mot ft précédé celui de Mitkot > le même que 

Manas 9 p. 21. « 

Mind, en anglois signifie esprit , souvenir, p. ar. 
Mine, étoit le nom de la Lune chez tes précopieis , p. si. 
Minne, veut dire mémoire, intelligence , p. 21. De ce mot 

dérive le nom de Min-ervè; ibid. 
Mi nos ou AA7;7/75, exerçoit (a fonction àé grand Juge 9 p. âl». 
Misse, signifie fête oà jour de récréation , p. 35. Ce mot 

signifie aussi table, p. ij^. 
Moeder-nacbt , ndit-mèiiz , est le nom qu'on donnoît au 

temps de la plus longue t^uit^ p. 82% C'étoit durant cette 

nuit qu'on célébroit les mystères , et où les initiés subis- 

soient une espèce de mort dvite et reprenoienit une non- 

vefle vie , ibid. 
Mœurs, les anciens étolent persuadés qu'il n'y avoir point 

de mœurs sans religion, p. 45. Le mariage est le soutien 

de» merurs « p. 47. 



DES XATIXKES. nsîii 



SSVUK « f • 9^ 

J/«a. éKtOiir, tas. Is sonnr âe« idm mmért^ mçidttÊir p 
wnaôMmàn , wmrnmtem ^ «x «lie «»»««# ^ liipMif es i*' 

Lcwc 4 i» AlitzaBOkife «»« ou mtumd^ p. ât. 
Jfetwtrpig^ iB qwai cire tab . Til v't^ i»! iMCt« p. itS» 
La justice lait jortic as. st puii sauce et de sa saïuff « fM* 

c«t pdf ce HDiD, if'*/. 

Mvmd» bcvs'vc i Tcfi iU'^ faé ùtnv^ ce ttot ^ «imt^ et 

. ^m ^ w m « p. SI. 

Af«4i^ signifie aesfli ^f^s^ir «i ^Mr^itm^ 9. î$p. et fdf# 
B «gnifir au&si réi^oiutioo « «t âaa5 ^uel «mm^ p« i^ £^ff 
dig iim B Cfc «ccepcisitf éf ce noc «st doft«é U€4 I 4e 

opiki, -p. 165. 
Mm4f MÊnU^ vpyet Oumm i* Mtmdi mwêt, 
iimtwienrt « £si «u «n^itut pm <ie i'xi^ 4e 9«iê ^ <^ itu 

précMq3tHa« i^iiL «x p. ^^ S. 2k«i« y t t^M U «if- 

ÂfusMmcas Àherrés dbms les Cpii4e»eof 4c ia cacbé4ratf de 
Pans ce tru^ v ^sH^- I>eacnpÙQa ^ c»plicacioe 4e cee 
ffiODoiDeQs 4 :i'i<f. er suiv. Réfiexi<«i> ^ue fvAf «aUre ce« 

Uuifvcmcitt est It ^ymbo]e ûe ia We» p^ 1^4^ 
Èl^m , evtrtir .f:i,ut r^y.u%.**^€jtir ^ a b«^ucoyp 4^5 dériv^?* P/ **» 
Mtmucçiis , m^pçTsaii <jui si^nifit^ aetrplg^ueç* ooce p, 2^, Ce 
aftoi eec le niéaie ^tic mMuiu^€m ci la ^urce 4a m^t 

âfuesttr^ sÀÇoificatic'O de ce «Qi^cef eoQ ^ryicologie ^ p. 93-^4' 
et p. 2^25. I>e là eât v<&y k ttoei munsurium ça mpn^U^- 

m. ••• 



axx TABLE- 



• ■ • 



Manicrân , irianiè^âs , maurs , d*ot ce mot prend «a soarce t 
p. 20. 

Maniquê cet an mot phrygien , p. ao. Ce qa'il signifie, ibiâ, 

MannirC' est on verbe usit^ dans le« loix saliques ; il > signifie 
diriger y administrer ^ ^, aO, - 

Munus est regardé par- les Germains comme le fondateur de 
leur nacion, p. 14. II esc fils de Theutson ; ibid. li est Je 
même que Manas qui vtuc dire bommerol^ p. 18; 

Mardi , quacrième jour de la^ semaine , esc appelé en latm 
dies maNis ^ ti pourquoi, p. 40:-4i.;Il est consacré à la 
troisième planète Mars , et pourquoi, p. 63. 

Maren esc un verbe teuton qui signifie unir , lier , attucher , 
p» 204. Ce mo( e»t encore en usage dans des composai , ibid, 

Mare-takken esc le nom du gui de chine ^ viscus, ce twm 
signifie branches mariées y p. ai4»9D7. 

:Mûriaie'àaLXi9k avec la terre.esc regardé comme le principe de 
la' civilisa tiDD cfiez la plupart des peuple;^, p. 3. Qnel «eus 
il • faut donner à cette, union emblématique, ibid. et p. 4. 
Elle avoit du rapport à la patrie des Atlantes , p. 6» 

Mariage 9 Cil Tinscitution la plus importante de la 'société, 

' p. I9r9»203. Le mariage eic nommé conjugium, fdug 

• commun f et pourquoi y 202. Ëtymolofié' do mot mariage ^ 

p.'204. Ot) regardait le mariage .comme Vitit . institution 

'divine y p. 206. Les belges appeloient le mariage Ehe ou £tf , 

p. 208. On rappelé maintenant trauùe 9 qui signifie foi ^ 

fdélUéiibid. ' 

Mariages des Gaulois ^ les auteurs ^mciens ou modernes ne nous 
en ont rien transmis, p. 199. Laisanccifiêation du lien du ma- 
riage se pratiquoit sotts une forme mystique,!^///. 61202-203. 

Mars a été dans son origine l*embléiue de radminiscration de 
la justice, p. 40. Il étoit le dieu de la guerre, p.* 41. Les 
grecs le nommoient ^ra ; ibid. £t le regardoient cemme la 
divinité tutélalre de la justice, ibid,- Conjecture sur le mot 

■ Marsj p. 4a.. La^ troisième planète Mars a été appliquée au 



DES MATIÈRES. 



XXXI 



> quatrième jour 4e la semaine et pourqupi, p. 63. On a 
peut-être aussi eu égard à sa course , ihid. Mars a été appelé 
le fils de Jupiter « ecsôirs quel rapport', p. 67. 

Matérialisme est Tenfant hideux de la décadence des moeurs et 
de la corruption des siècles , p. 261. 

Mathématiciens » sont ceux , d*après Aristote , qui ont re- 
connu la grandeur du globe « p. 182. (jui écoiem ces maibé* 
maticiens, p. 183. Etymologie de ce mot, ilfid. 

Mathématiques ^ définition de ce mot «p. i83é 

Mathésis^ définition de ce mot, p. 183. 

Matroosen sont les manœuvres du navire , p. 229. en note. 

Melle étoie le nom des hôtels particulièrement consacrés à la 
cétéhrarion des fêtes pour les noces , p. 54. Ce mot est 
formé du vieux verbe mbllen , marier; ibid. Plusieurs 
lieux dans la Belgique , en France « en Allemagne en 00c 
conservé le nom , ibid. 

Ménapiens^ étoient des constructeurs de vaisseaux, p. 222. 

Menas des Egyptiens est le même que Manas ou Mannus des 
Germains , p. 18- 137. Diodore de Sicile dit qoe le premier 
homme-rot qui a civilisé les babitans de TEgypte s'appeloic 
Menas ^ p. 19. Le Menas du Nil n'est qu*uo éire oo nu 
nom symboltqoe comme le Blanas des Germains, ibid, 

Minctn grec, veot dire la Lnne, p. 21. 

Mensa , mot latin , qui vent dire tabU vient do moc mess , 

j messe t qoi veot dire aussi table ^ p« 197. 

Mercredi étoic le cinquième joor de .la %tua\wt , p. 43, Il 
écoit confacré aa commerce Cf aux ans , ibid, |km eom 
ladn mes MeRCUft.li, jmr de Mercure le .prouve, ibid. 
C*écoîc le jour do marché de la seo*aîoe, ibid. Ce jour 
étoic appelé Wùtssdag 00 1Voensda%; ibid, 

Mercmre esc- le dieu du coinserce et des tm 9 f. AZ- 
Etymologie de son nom , ihid. Ce nom 'a été ddsoé a 

' k piauèie'qoi -se cronyc k plus près au ioMt p- 64^ 
Pourquoi on lui a dooiié le nom de Mercure, ibid. Ce 
car peioc avec ob pétau ai»é ou Umuci de ifpyH/mf , 



toc?) TABLE 



O. 



ÔDENS LUND , CSC ùDc fameose forêt , consacrée au dieu 

OdiOt près de la ville d*UpsaI, p. 320. 
Œuf Orphique , oo C£«/ d^Orosmade , esc ta forme du zéro 
. dans le nombre de 10 » p. 176. , Ce soni le» symboles du 

mande, iàiU. 
Ofiu divin ^ a été toujours célébré dans des forets yusqtt'au 
, temps du christianisme, p. 213. 
Ofrandâs religieuses^ ce qu*il faut entendre pfc Uf. p. 190. 

Dans les premiers figes on ne détruisoit poipt les offrandes 

en rhonneur de la divinité, ibid. Et pourquoi, ibîd. 
âiené t mot grec, vient de elle, p. 179. 
Onomacrite , passe pour être Tauteur du poëroe des argo- 

nautiques, p. 147. Epoque de rexiscence de ce poète, /^/V. 
Or 9 en style symbolique signifie le trésor des sciences, des 

• institutions et des arts, p. r38. 

Oracles, ont cessé leur ministère vers le temps d* Auguste, 

• p. 246. Remarques sur tes causes de leur silence ; ibid* 
et p. 247. 

Oracles diwns , nécessité ^c leur secours pour Tinstruction 
dos dogmes fondamentaux de la vraie f eligton , p. 240. 

Orian , constellation , est Tembléme d^un chasseur par ex- 
cellence , p. 79. Les hébreux appellent cette constellation 
Kislcu^ ibid. 

Or^s , mot grec qui signifie ierme » p^ 5 . 

Orphée, le ^nd. pontife de Taccienne religion des' Grecs, 

• étoit du nombre des argonautes , p. 142. 

Ouai , cri grec , le même que le vs en latin , p. 260. Il esc 

très-fréquent, dans les livres sacrés , ibid. . 
Outançs, temps borné osp créé , pent. passer pour être le fils' 

ficTifeos, p. 123. 
Oarst infestoient sur tout le climat du nord et étaient le 

principal objet de la chasse^ p. 77*.'.. 5 .^. .....'. 



DES MATIERES. vacrif 



Pabsch-missc, P<£tfue^9 CK Ist fier Ai fnamBp» , pu 3$. 
i'irv ( & grgmJ ) , « oBon cac aHMMÊr nn te tî e jii 4» flei 
Pilodes, p.2:C^.OpamaJa«8«»s tmctxf^aàTwm^^ t^ 

de amstàkâa&t ^ p, fi> lî ^pufcji ' ja » laxtnir 4e ce 
p. 1251L D B*!* a çk'iSB fsmz'^'i.m ém& le ■wwtJr, dr/. Oi 
apfrfi^ae mpropccscK ce wêoê m ■■ ééJ^Kt WÊUÊÊtÊS€ #b 
tençle KfiescR, t/r/. 

Paca^ esc FocKas fin«f<^ ^ tam^ sar pu 54. La «ntlâ- 
tode de ses ^«ax, Stsnçs^i âafe vtm fCboM^Cr es Ge 
boie de Sx ;f9rK&aKe «m âe 2i 
in» des Z^rpsswf^ ^r.i. es 

Paradh^ Typ^saroB js: 7'ace faef T^âit^ pu si^Ef 
p. 1^ La Gésfife se iérantàx pa» mn sar 9 âr^. JS ett 
doac m^Hftfrpm tii««]e^.cr, rrr/. Lcf SMK de fc« ^«a- 
trc g mwLA «nr ^bfçssra* sH/. Oc cmm Se 
qv«fe fiauvsf caM TT^jfétf ziii. 

Paris^ ceas otL <nx {«jnfif cetie rOè ^ émiem ée$ 
teiss, pL ££!. c 9ST. %£% ^^a<KrJtt* Mac mm ^mtmctm , p« 
S2> ESe XaîMé parue de ja Ca«3e cc£c»9«c » /i«/. fl 
cxiMOK caonr c« 2>iam^ ci atXPt /'^^If ^ f«*«i pga >wi > 
çoîc €»■ ■ « Pr-eré:^ p. 224. Cese v;^<e Me aas Cdic» 
ses jCLP P iwLw rw^ «: pwzrcu», p. ^'^^ 

Paria m: ^ «ru: tire f^cttfcitJkti^ p. *>«, «T «^. UsébMesc 
des Gaw^k» uJi^i^ p. :^3. Ce »« ^écriv^ «M«l 
pherhitm:^ p. yr^ 

Parisa^ fcwe 9» tourbe ^«îm lePwwtx» •9Ce<9% p^ «^. 

Pmm^ fle itmôvt -pM k» Parifikf^ p. ^^$^ C«HC tk a 4«é 
rararr «OTwnf'C Phmi^^ ce potM^iiQi ^ /é*/^* 

lesps aosçtteb ce f»pp«ftoieiK k< ^ibek$ de« prétfVftccf 
filestef « p. 2^. Lcwr fiwcopa ^«<^it 4e fii<r Ui ^Oiiirf «c 
les deflàiite de t^MMir # HfU. J^tki f^M OMMMici dMM 



xwKj TABLE 

TEdda islandais sous les termes de urâ ^ verande tx. skuld ; 
ibiâ. L'antiquité les a placées dans I*£nfer , p. 109. Plu- 
ton , selon Orphée , les a constituées ses ministres « ibid» 
Lucien confond les parques avec le destin « ihid. Cry* 
fippe les regarde comme la fatalité qui nous gouverne « 
ibid» Leurs arrêta ne pouvoient ftre changés, ibid* 2,1 
pourquoi, ^bid. 

Pascbét^ esc un mot teuton, p. 91. Il n*est pas hébreu , et 
pourquoi , ./^/^. 11 signifie iramitus^ passage; ibid. Quelle 
est la racine de ce mot , ibid. Pourquoi ce passage a 
été c^ébré avec t«nc d*éclatet de dévotion, ibid. 

Tairiarcbi^ ce mot a la même signification que celui dV^ 
laniêSf p. 166 Erymoiogie de ce mot, ibid, 

fausanias parle des mystères d*Elensis avec vénération, p. a38. 

Picbê , Touverturé en est fixée, encore de nos jours , au 
solstice d*éié ou à la f^te de S. Jean-Baptiste , p- 99. 

Tériùde dû 432000. t^m contient le nombre de 120. sar^» , 
p. 163. htt chaldéens lui donnoienc le nom de très.-grande 
péHoile , ibid, Bérose dit qi^clle étoit assignée à Texistence 
du mondé, à compter de la date de sa création jusqu'au 
moment du déluge, p. 164. Discordance apparente entre 
cettr chronologie et celle de l*bistoire sacrée, ibid. Com- 
ment Ton pourroit concilier le texte sacré avec les tradi- 
tions chaldéennea, ibid. Et avec les traditions des brack- 
mannes , des égyptiens , et le chant dea sybilles , p. 16^, 
A quoi se réduiroit enfin cette discordance , ibid, 

périodes séculaires , ce qui a donné lieu à let^r création , 

P Ï5Ï- 
Fprses^ évaluent chacun des six tempa de la création dvi 
monde à un mois, p. 56, Appellent l'Etre suprême temps 
sans bornes ou éternel^ p. 19.^- Ils lui attribuent l'origine 
de l'univers , ibid^ On le disoit "père du temps borné; ibid, 
portoienc on grand re5pect au système des constella- 
tions, p.- 128. Leur législateur avoit tracé dans IV^irr^ 
tuifbriaquû tous les corps célestes , ibid. ils n'y étoient 



DES MATIÈRES. zxxit 

{>as représencds conniie des corpi physique! r ^^Z^* Meis 
comme des emblèmes des insiinicioBS sociales* p. 189^ Us 
atcribuoient su temps saos boroes Torigino de l*hommQ ,ec 
de toutes choses , p. iS6. Donooteot le nom de Choé^ 
Cboda^ à la divinité siipréme , p. i8S« 

Petâr-ccUc porte signifie Poru de la Celle ou Monastère 4^ 
Pierre^ p. 217. 

Phare , fanal ^ vient da mot pbaren^ naviguer ^ p. 094. On 
. écrivoit aossi fare- ; ihtdm 

Pbarius , sornom de Oemetrios » poor désigner qu'il tfcolt 
natif de Tile de Paras ^ p. 215. 

Phéniciens , ont porté U connoisitnce de Técritoi;!» dsDS 
la Grèce, p. 174. 

Pbryxus frère de HelU^ p. 143. Lear histoire eit consignée 
dans une Cable , ikid. Explication de cette fshlt t ^^^^i 
On recoonoit dans uns nom Tcmbléme d#i hsbliani de U 
principale cité de la répobliqne des Allantes, ibld, 

Pierre pbihtapbale , ce qa*on doit encendre par cilte ex» 
pression , p. 14c* Lts anciens lui attribuoient la venu 
magique de changer les méunx en or , p.. 144, 

Pilote , signifie condoctenr des navires t f' ftA7« tl en 
note C 3 > Étymologie de ce mot , Ibld, Leur fonction 
est de sonder les eanx, ibid. Lear nom primitif u% h9li\ 
ibid. 

Piraterie dans les temps anciens étoit conildérée comme un 
exercice noble • d*après Didymos t p, 141» Psunsefé do 
cette assenion « ibid. 

Planètes ont été érigées en repréiencins des joars habdomA- 
daires, en lenr donnant le même nom qu'à mi iour^» Pi 
61. Ce ne sont pu les planètes qoi ont donné leuri nomi 
anx joors de la semaine , ibtd, 

Platon au aojet de la mythologie» a senti le bffoin ds con- 
noitre la propriété des mecs » p, iw, ftoa^e qu'il 1 priio 
ponr parvenir h cctfe connoissance » ibiéf M commeni^e 
tci recherches par les «mm des dieux qu'on 1 ippi^Mi 



xt TABLE 

neof, p. I2t. Il attriboe du moaveineat k It terre corn- 
ne aux autres planères « ibid, II dit » dans son dialogue 
Inticalé Criffas , que Jupiter résolut de puoir les Atlantes 
pour leur dépravarton, p f6i. U rapporte, dans son 27- 
wée^ que la nation des Atlantes avoit péri par les eaux, 
p. 162. Son sentiment touchant la divinité suprême; p. 
189. Il ne trouve rien de comparable k la divinité que le 
Soleil , ibid. 

Pléiades et l'étoile do soir sont appelés petits en/ans d'Ura- 
nus, et par Orphée filles d^Uranus et de la nuit, p. 6. 

ï*îutarque rappatte deux évènemens importante dans son 
traité du Silence des Oracles , p. 246. et suiv. 

Poissons douzième signe du Zodiaque, originairement le six- 
ième , p. 85. c*est le symbole de la frugalité et de la pu- 
reté , ibid. On aperçoit dans ce signe l'origine du Carê- 
me^ ibid. Les romains avoient fixés vers ce signe leurs 
cérémonies de pnrificathns et d^expiations , p. 86. 

Polygamie^ n*éioit pas en usage chez les germains, p. 209. 

Polythéisme , on en accuse injustement les grées , et pour- 
quoi, p; iSp. 

Précepie/ff est te nom qu*on a donné à un dialecte particu- 
lier de la Crimée, p. 150. Ibre le glos^ateur compare ce 
langage avec- le msso-gotbique , iifid. II eg cite plusieurs 
exemples, ibid. et p. 151. 

Prêtre sacrificateur des premiers âges , peut être comparé à 
un père de famille , assis à table au milieu de ses enfans ,' 
p. 191. 

Prihres de table , on en trouve le type dans lej prières qu'oa 
• idressoit à Dieu , pendant le sacrifice , après la béné- 
diction du Gui de Cbéne^ p. 203* 

Printemps est la saison du jsrdinage ou des fruits en cosse ^ 
scbelp'Vrucbten j p. 3a. Son nom est lente ^ lente tyd, ce 
qui signifie saison des lentiHes-; ibfd. • 

Proserpine est comptée parmi les parquer-, p. 108. 

providence^ ce dogme est exprimé par le nom goD , qui 



DES MATIERES. xlj 

signifie êoa * p. 187. Ost la previdence qai noas atttcbe 

iocimeiiieiic k U divîaîcé, ibid. 
Psalmiite^ cxpiicaiioQ de ce qu^ii a voaia faire entendre, eo 

disant qae les deux raconitnt la gloire dû Dieu ^ p. 125. 
^yl'hot ou Pticoi , est rmMrnmem qui sert ï. sonder, ps fts^. 

Q 

Qur^No CILLE , dcoit on terme métaphorique pour désigner 
les femmes ca général, p. 107. D*où naît cette expres- 
sion , ibid. On dit qu*une maison Combe en qnenouille , 
pour designer qu*une fille en est devenue Tunique héri- 
tière, ibid. 

R. 

Radman , signifie devin ou propbéie^ p. 170. 

Ram est le nom du mouton mâle, p. 93. Pourquoi ce nom 

n'a pas été donné au signe du Bélier au lieu de Hammc), 
- ibid, 
Knmazau des turcs est hn reste d*une très -ancienne institution 

figurée par le signe des poissons, p. 86. 
Religion rend le nœud du mariage sacré et indissoluble , 

p. 47- 

litpas en commun avoient lieu particulièrement les vendredis , 
p. 55- But de cette institution, ibid» 

Repas fraierneh ont été institués pour cimenter la concorde 
parmi les fidèles ec leur prêcher leur dépendance de Tétre 
suprême, p. 191. L*usage de faire succéder. des festins à la 
célébration des mystères parmi les gaulois duroit encore du 
temps de Pline, p. 191. De ces repas est dérivé le mot 
communion religieuse, p. 192. On n'y admettolt que les 
gens de bien, les indignes en étoienc exclus, p. 199. De 
là Y excommunication ; ibid. 

Repos est le symptôme de la mort, p. 124* 

République t pour la rendre heureuse il faut dei mœurs 1 p. 45. 



^lij TABLE 

Révélation dramûtique servoîc pour iDCulquer aux âaie5 grd.s- 
siéres du commun des fidèles les dogmes foodameocaux de 
la religion , p. 241 • 34a. 

Révolution de 600 ao; , p 155. Voyez CyeU, 

RheUf femme de Saturne, p. 13. Son mariage avec Saturne 
eat rimage du siècle d*or , ibid. Cette union indique Tâge 
de la Justice » p. 14. Rhea signifie règle, ibid. £cymologie 
son nom, ibid. Son mariage avec Saturne ètoit le règne 
de I9 raison , de la justice , ibiJ, 

Rhin • on donnoit ce nom k la mesure commune dans la 
Belgique, p. 184. 

Rouge ^ cette couleur a été regardée comme couleur embléma- 
tique de la justice , c'est la couleur de sang , p. 63. Les 
membres du parlement de Paris porcoient la robe rouge f ibid. 
Le tribunal de cassation a le même costume, ibid. 

Rurte est le nom qu*on donne aux lettres sacrées des Scaiidtna- 
ves, p. 138. On rend communément c^ terme par le liiot 
. mystère i ibid* et p. 174. D*6ù Ten Kate fut dériver le mot 
rurte; ibid On trouve des inscriptions runiques enDaoemarck 
et en Suède, p. 139» Comment les caractères runiques sont 
formés et k quoi ils ressemblent, ibid. Ce sont les pre* 
mières lettres alphabétiques du monde , ibid. Les in- 
scriptions des colonnes avoient spécialement rapport à 
Tastronomie, ibid» 

Runiques , voyez Caractères. 

Ry , Rye ,. la règle des charpentiers , est la racine du mot 
Rhea , ec des niots raison , reden » p. 14, 

S. 

Sabat DBS JUIFS a été remis par les chrétiens au jour sui- 
vant, ou Sondag (jour du soleil}, p. 37. 

Sabisme comment il a été enfanté, p» 5« 

Sac ^ nom de h mesure ordinaire pour le commerce de. 
blé p. %7^\ c*e.st un mot qui sH:st conservé dans près- 



DES MATIÈRES, xlnj 

ê 

%4ie tontes les langues , ittd. à quoi Too pent attribuer 
ruDtversalité de son usage, p. l8o. 

Sairificd vient de lacrum ff^cr^^ comacrer^ p. icx>. Ce ^ 
coDscitue Tessence do sacrifice , ibid. 

Sacrifiées^ qu'elle est leur origine* p. 55. et 190. Toutes tes 
fêtes commençoient par des sacrîQces » p. 104. Les pre* 
miers étoient eucharistiques, p. 190. Les sacrifices étoieut 
toujours suivis de repas, p. 191. Les premiers sacrifices 
consistoienc en offrandes de bl4, ibid. On régloît la ma- 
fiàre des sacrifices sur la nature des alimens doutThomme 
a fait usage selon le temps et les lieux, p. 19a. Quand 
on faisoit usage de victimes sanglantes , ibid. L^essence du 
sacrifice emporte privation , p. 195. Les porcs ont été les 
premiers holocaustes , ibid. Et pourquoi » ibid. Les sacri- 
fices propitiatoires , expiatoires , impétratoires ont été in- 
troduits à 'la suite des sacrifices sangians, ibid. et 194. £t 
à quelle fin , ibid. Le sacrifice de la nouvelle ht a fait dis- 
paroitre les victimes humaines, p* 195. L'institution du 
saint sacrifice de la nouvelle loi a eu lieu à table ^ p. 198. 
Les premiers saciifices étoient des sacrifices de latrie ^ 
ibid. Ensuite on a sacrifié aux pommes dorées du jardin 
des hespérides, ibid^ C'e^tâ-dire sacrifier aux astres, ihid- 
Observation sur ce j^ujet, ibid, 

Sadder^ tst le livre sscré des perses, p. 57. Ce qu'on y Kt 
touchant la création du monde ph>!slque, ibid. 

Sagittaire 9 neuvième signe du zodiaque originairement le 
troisième , p. 76. Ce signe annonçoic la chasse qu'on 
faisoit aux bêtes féroces, ibid, et 99. 

Saisoenen , saisons , est le nom àss quatre-temps dans lesquels 
on a divisé l'année agricole, p. 3a. ce mot est formé du 
verbe soyen^ semer; ibid. Signification de leurs noms par- 
ticuliers printemps , automne , été , biycr , p. a^ et 33. 

. Chacune des quatre saisons étoit annoncée par des féics , 

- P* 35* ^om ^ ces fêtes, ibid, 

Samedi 9 étoit primitivement le prenûer jour de la semaine , 



xliv TABLE 

p. 37. Est encore en Dsage chez différens peuples de To- 
ricnc, iàitl. Ce jour(sabac} a été substitué tu vendre/fi 
chez les juifs et quand, ibid. Ce jour a éré coo5acré k l'a- 
griculture , p. 38. Son nom teuton saturdag répond à cette 
idée , ibid. On a appliqué c^ jour à ia planète Saturne et 
pourquoi, p. 6a. 

Sanchonhiton fait naître Saturne du mariage d*Uranus avec 
Gbé , p. 3. 

Sanctuaires des paveos ont été partout convertis en lieux 
pieux à Tusagede ia nouvelle foi, p. 25, et page 231. 

Sanctuaires des initiations^ voyez initiatiom 

Sanctuaires obscurs servoient il célébrer les mystèies et pour- 
quoi, 242. Ces sancttiaires étoient placés au milieu des 
tombeaux, p. 243. But de cet emplacement, ibid. çtp, 252. 

Sare , -ou grande année , est le nom qu*on donnoit au cycle 
de 120 générations ou aix nères^ p. 153. Etymologie de xe 
mot, p. 154. • 

Saturnales (fêtes), Macrobe dit, que pendant ces fêtes les 
maîtres servoientles esclaves à table, p. 58. 

Saturdag , saterdag ( samedi ) nom du premier jour de la 
semaine dans le système hebdomadaire , p. 38. etymologie 
de ce mot , ibid* Sa signification littérale , ibid. Les latins 
en ont formé leur dies Saturni ; ibtd, 

Saturne est remblémc du temp« appliqué ii Tagriculture , 
p. 2. Il est frère d'Atlas , p. ii. Il est rcmbléme des cultiva- 
teurs ou de -la classe des gouvernés, ibid. Il eut en par- 
tage les lieux les plus élevés , appelés de ce chef Satur- 
niens; ibid. Chez les grecs il passoit pour le dieu du 
temps, et on Tappeloit Chronos; ibid, La tradition poné 
qu'il fut le prenàier roi décoré d^une couronne, p. 13. La 
planète Saturne est la seule qui soit entourée d*un anneau, 
ibid. Il a eu plusieurs femmes eh mariage, ibid. Dans le 
nombre on compte Vesta qui veut -dire terre ; ibid. Son 
mariage avec Rbea est Timage du siècle d'or ^ ibid. Sa- 
turne est peint avec une faulx et des ailes ^ p. 31. Signi- 



DES MA^TIK^RS. 



v\t 



comme un •«/'"^^ ' ^^ ^^^ j„ fo«.U..«« >» •* 

r,gricultare, p. 67- ^^,„„i„„ j,,,» W »»»- >''~ 

,Ve et «ifflort da. ««» ^^^ ^^^^ ^,^^^, ,j„, v.o^,^^, > 
chus en ptn»8« » ** 

p. 009- ^^^ a« fit v«»U« acuwuv ^>» ^^^>^^' 

Sebipper* c*e*c k • 

Sebriukias, •««* ^ 

SebMre, «««•*•* 
p. «30 • •«*• ,^ b<„„^. »M «Mml.»« «vu» , V ^> ' 

.Mit 4e eï« •* , «, 74 «« 't'i- 



ilfj TABLE 

Ce mot véot dire hétUdlcthn ; ibld. Son étymoTfl^è , ihid, 
D*où est formé son nom latin Sequana ; Ihid. Cette rivtérr 

. etc comptée parmi les grandes rivières de remphedês dieux 
dans TËdda des Scandinaves, p. 832* 

Semaine « le septième )oar esc un jour de délassement et de 
dissipation ei pourquoi 9 p. 36. Les noms que portent 
les jours de la semaine en langue teutone sont traités de 
barbares « ibié. Ils expriment ccpeOidanr lear ohjet en sens 
littéral; ibid. Leurs noms latins ne Texpriment quVfi sens 
mythologique ; iHd. On a consacré les diiférens jours de la 
semaine ans cinq institutions qui forment les bases d'une 
beureu se «république 9 r'^rV. Cet ordre des jours a été ensuite 
interverti, p. 37. On est dans la crO^yance que la cNation 
de la semai fie avoit pour type la eréatron du monde phy* 

' iiqat , p. 56. Sur quofi Ton ftftide cette Croyance 4 ibid. 
Dans )a formation de la semaine les six temps de la rréa^ 
tien ont été pris pour des jours solaires, p. 57. Les jours 
de la semaine ont donné leur» noms alix pQanètes» p. 66. 

Sepf ^ ce nombre est devebu sacré par le système hebdoma- 
daire, iti» Voyes nombres douze et sept. 

Septième jour de la iemaine , sa coosécratioU au repos étoit 
une institution divine , p. 837. Voyez semaine, 

Septimana , dont on a formé semaine , veut dire Sep joun 
'semi'solaires ^ p. 60. Ecymologie de ce mot, ibid. 

Septembte^ ce mois répond au signe de la Vierge, p. 103 ^ 
11 est le plus aitréable de Tannée « ibid, il a été consacré 
généralemcut aux vacances y ibld, 

Strpens^ inftstoiem anciennement tome Véteudoe des gaules, 
p. 75> On é'occupoit de leur destruction dans les derniers 
mois de Tautomne , p, 76. Ils sont alors le moins à cralo* 
dre et pourquoi, ibid* 

Set h est le même que soth et têfûtift p. 133* Ce que ce pa- 
triarche fit pour sauver la mémoire des découvertes faites 
dans les sciences éc rascronomie jusqu*à son temps , p« 
133- ]^t« colonnes attrAudes à Sait^ ne 4>ffi^rent pas de 



DES MATIÈRES. rivij 

celles qa*ùn anriboe ii Tboilt, p. 134. Jablooskl observe 
qa*oii donne le nom de Setà à Tétoile du Chien , Sirivs; 
ibid. 

Sibulîa^ nom que les égyptiens donnent sa signe ^ la Vier- 
ge, p. 104. Ce mot signifie Êpi; ibid. 

Siècle signifie aussi génération ou monde ^ p. 155^ et H(2. 

"Siècle des gaulois est composé de 30 années , temps^ que dore 
la révoimiondela planète Saturne, p. 62. Ce nombre donne 
la mesure d*une générstion , fbid, Pline est le ]premier qni 
en parle, p. 152. Il dit qu*il commence au sixième jour 
de la nouvelle hine, iiid» 

Siècier de renitution est appelée mnnut rediens paf Cicéron , 

- p. 16^. On portoit communément ce siède à 36000 ans « 
ibid* 

Signei citesies sont considérés comme des caractères d'or, 

SimpficiiH regarde Uranus et €bé comme les dcnsè principes 
sacrés, p. 3. 

Strias est le nom que les gKcs donaoîent k Tétoile du Cbient 
p. 117. C*étoit un astre moniioire pour la moisson; ibid^ 

Soleil , est le grand régulateur pliysiqne du monde sublunaire»' 
p. 29. La constante uniformité &* sv marche ff donné oc* 
casion de partager Tannée en quatre portions égries, p. 35W 
Les vrais philosophes dé Tantiquité necitoient le soleil que 
comme terme de comparaison avec la divinité, p. 189. £c 
pourquoi, i^id. 

Somme n recneil^ et terme d^arUhmétique ^ sommaire, reeueil 
abrégé i dérivent du verbe antique somen^ samen ^ recueil^ 
Ur , amasser , p. ^3. 

Sommer <t sommer*tyâ, est le nom qu'on adonné à- la saison de 
réié\ p. 33. Eiymologie de ce mot , ibid. Par ce mot^ qui 
signifie récoke ^ on annonce le temps de la molssott , p. 100. 

Son , signifie fi[ls, p. id. 

Sondag ( jour du soleil ) nom primitif du second jour de la 
stmaiae , et qoi cbeji le» chrétiens a nunplacé le. vendredi,. 



xlTHJ TABLE 

qui en étoit le dernier , p. 37. Ce jour a ëcé conascré au 
soleil ecpourqqoi, p. $8. Cécoic le second jour de la se- 
maine, ibU, 

Sùni'vhêt^ déluge du pdcbd^ fuc ainsi appelé parcs qo*OD le 
représentoit compie un cbâûmeoc ct^leste» p« 10^ - 15^ 
et f62. . • 

Songe dô ScifJon; Cicéron nous laisse dan» ce morceau une 
leçon de morale la plus pure et la p|us sublime , p.. 265. 

Sotbu^ d*après Jablooski, est le même que Thotb ^ p. 133. 
Leur nom primitif est Thueite ; iUid* 

Sjf)hère, est h désignation symbolique de rinfluenée dcsi mou- 
vemens célestes aur le monde sublunaire, &es cercks iodir 
quent rioftueiice pbysiiiue 4 Us conaiellatiQos rimfluçBce.mO' 
fale« p. 7. Soit invencion est Iç dernier effort de re5|iric 
bumain , p. 8. La sphèït céleste divi^éiB en cercles , ^est le 
tableau du ciel physique, p. 113. La sphère divisée lOn Cfn- 
fteUfttiooa est le tableau du ciel moral « i^id. Son cercle 
principal est appelé équinoxial , itrd. Ce nom rappcile le 
peuple qui Ta inventé , ii^d. £ty mologie du mot spkè''^ « .p^ 
114. Sa formation ne, date «que., depuis. Texpédlcjon-.^es^ ar- 
gonautes, p. 146. Newroo eii fixe Tépoque , /^/^. 

Spkèu cdksic , p. ,67.: Voyez FitunilU télés: c. . 

Sphinx 9 d*où elles. tirent leur.iodgise , et étymologie de ce 
00m, p. 109, £uripide en a donné la .définition ça rappe- 
lant .Sapiens Firgo; ibid* D'où Ton a pris la figure des 
Sphinx, p. III. On les a placées comme symboles des oracles 
devant les'tempies et les pyramides , ibid. 

Siabt voyez Mcbsiab. . 

Suies t en gxtc stylai ^ étoient des colonnes de pierres, P* I3i> 
Pourquoi, on >donnait-ik ces Stelts le nom de livres de Tboibi 
ibid. Dans qaelle langue on d(}it chercher Tétymologie du 
mot Stèles, p. 13a. .. 

Stylen en langue saïte signifie colonnes 9 p. 1,32, Les grec^.en 
ont fori^é stylai-; -ibid, 

Suèvcst étqiem dt$ navigateurs, p. 222» 



DES MATIERES. xlik 

^ul^ta tlkmaod signifie colonnt^ p. I35* 

Sumbuloïi sumbula^ nom que les arabes et les perses donoeaoa 
signe de la Vierge, p. 104. Ce nom vêtu dire Spica^ Epi; ibid» 

Superstition a porté les hommes à la cruauté « p. 194. ju?qu*à 
immoler des victimes humaines, /^/V. Pour-quels mo^iîs ^ibid^. 

SibilUs 9 étoienx des filles fatidique* , p. 104. Hyde ne veut 
admettre qu*une qui est la vierge céiestt; ihi4. Leur histoire 
ne peut être révoquée en douce , ibid. Leurs prophéties Ont 
été regardées comme des oracles divins , p. 105. Dana les 
fêtes solemnelles elles prédisoient Tavenir et ménaçoienc 
les méchans des plus grands malheurs , p. lod. Leur- oracle 
sur la fin- du monde a été consacré par TégUee dans la pre- 
n>iére strophe d*un camique religieux conno : dits ira , dits 
ilUi 9 &c.; ibid. L'histoire fiiit mention de plisieurs SybiUes , 
p. 107. Raison de leur nombre « iàii, So»9 quel rapport les 
SybiUes étoient dea fileuscs, p. 108. Elles ont donné nais- 
sance k la fable des parques , i^id. La Sy bille de Cumes » 
selon Lucien , est la vierge céleste , p. 109. 

fSyst^me .décimal 9 voyez décimaL 

Système Itebdomddaire Q|t legardé comme un ouvrage divin « 
et pourquoi , p. 36 et 5$. Le système primitif a été altéré » 
p 37. Son institution a été regandée comme une chose di- 
vine elle -même 9 p. 124. Ce système, qui est la distribu- 
tion des grandes institutions sociales , avoit pous type 
rœuvre de la création , p. 236. 

Système planétaire dans son institution doit être regardé corn* 
me une véritable image du gouvernement itysiên^ p. li((. 
Expression d^Hé&iodi; au sujet d)B ce syaténe^ ibid. Explica- 
tion du but de cette opération céleste d*apf 6s Hésiode »p. 119* 

T. 

Tacite rapporte le discours qne Cétialis adressa aux habitans 

de Trêves , p. 257. 
Taureau 9 deuxième signe du zodiaque , originairement le hui- 

tiémc. p. 93. Ce tigne « pour objet IT^conomie pastorale 

m. **•• 



1 TABLE 

comme le signe du Bélier , p. 93. Pourquoi jadis on a donné 
le nom de Trimtlki à ce mois , ihid. Ceux qui prennent ce 
•igné pour Tembléme de Tagriculture sont dans Terreur , et 
pourquoi , p. 94. 

Taureaux blancs , sont les victimes immolées lors de It 
cérémonie de la sanctification d^u gui de cbéoe , p. 202. 
Us sont au nombre de deux , ibid. Sont blancs de couleur 
et n*OQt jamais porté le joug, ibid. Explication du sens 

. emblématique de ces particularités, ibid, et p. 303. 

Templiers^ étymologie de ce mot, p. 210. 

Temps ^ voyez tyd. 

Teuison est regardé parmi les Germains comme le fondateur 
de leur nation , p. 14. Teutson est né de la terre , ibid. Il 
est père de êtanus; ibid, Teutson ou teitson signifie fils du 
temps ^ p. 15-123. Analogies de ce mot avec Chronos ou 
Saturne « avec le temps propre il la culture des terres , avec 
Uranus , p. 15-16. Tbtitson est le symbole du pouvoir 
législatif, p. 26. 11 esc le père de Manas; ibid, 

Tbamus , pilote d*Egypte , raconte Thistoire de la mort du 
grand Pan , p. 247. Il est appelé près de Tibère pour véri- 
fier cette histoire, p. 248. Le récit de Thamus a été 
regardé conune véritable par Eusèbe et d'autres grands 
hommes , p. 350. 

Tbeoi , nom que les grecs donnoient aux dieux, p. 121. Et aux 
astres , p. 154. Etymologie de ce mot , d*après Platon , ibid. 
Ce terme est emprunté de la langue belge « p. 122. 

Théos 9 terme grec qui désignoit primitivement la di%'inité 
éternelle avant la corruption du culte, p. 122. Ce terme 
est formé de TYO^tempsi ibid. Théos peut passer pour père 
d^OuranoSf 123. Et grand-père de Chronos ^ Saturne; ibid, 

Tbesmopbore , législatrice , attribution de Céres en qualité de 
dée&se de Tagriculture , p. 39. 

Tbesmopbories , fêtes des loix , se célébroient à Athènes en 
Thonneur de Cérès, p. 42. Pouiquoi ces fèces étoient insti* 
tuées f ibid. 



DES MATIÈRES. Ij 

Tbétis nom de li déesse de la mer, p. las. Etymologie de son 
nom , wid. 

Tbeut des gennains est le même qne Tbot des égyptiens, 
et qae Tbata des phéniciens , p. 17. 

Theut-at^ Tbeut-atcs^ étoîc regardé par les germains comme 
le créateur on le phre de Tbeitson , p. 16. Tbeut at veut 
dire le père du temps \ ibid. et p. 123. On entendoic par ce 
mot le créateur de Tunivers, ibid, et p. 186. Explication 
de cette idée, ibid, 

Tbor , étoit le nom emblématique du diea chargé de la ven- 
geance céleste, p. 106. Etymologie de ce nom, ibid, ' 

Tborbout , étoit le sanctuaire de Jupiter desservi par les 
longobards idéens, p* 215. C'est un des premiers tem** 
pies payens de notre pays , convenis en lieux pieux ou 
monastères , ibid. On cite un autre endroit du même nom, 
situé dans le Jutland, ibid, en note. 

Tborist nom qu'on doune en Angleterre à ceux qui sont 
admis aux secrets , p. 255. Origine de cette déiiomination, 
ibid. Les troubles du dix-septième siècle ont ressuscité 
cette dénomination , mais ne Tom pas créée , p. 256. 

Thorney , étoit le nom du local en Angleterre , où le sanc^i 
tuaire d'Apollon étoit bâti, p. 319. D'où dérive ce nom , ibid, 

TborS'day^ jeudi , jour du dieu Tb(tr , qui présidoit aux 
mystères célébiés ce jour -là, dans lesquels on donnoit le 
spectacle de la punition divine des méchans, p. ic.6. 

Thot dans la théologie égyptieiuie signifie temps, p. 17. C*é- 
toit le nom du premier mois et du premier jour de ce 
mois des égyptiens, ibid. et pourqu(^, tbid. Ils lui attri< 
buoient l'origine de toutes les connoiiTances divines et ha- 
maines, ibid. Tout comme on Tattribuoit à Uranus , aux 
Atlantes et aux Druides, ibid, Platon est le premier qui 
en a parlé, p. 130. Il le nomme Theûtb\ ibid. On attnbuoit 
k Tbotb l'origine de tontes les fciences , de toutes les in- 
stitutions , de tous les arts , ibid. On donnoit à tous les 
livres fcientifiques le titre de Tb^tb; ibid. Ce Tbotb n'é- ' 



• 



lij TABLE 

toit pai nn homtne réel mais un perfonnage myiliqne , p. 
131. Remarques de Jablonski touchant le dieu T&otlf; ibid. 
Pourquoi on loi a donné le nom de Tnsmégisu^ p. 134. 
11 exiftoit en égypte deux Tboib « Tun p6re on Jtboies ec 
rantre fils, p. 136. Les égyptiens avoienc peine Thofh sous 
la figure unique d*un jeune homme et d*uD vieillard, d'a- 
près Sybefius, ibid. Explication de cette pehitnre, ibid. 
Thotb ( Mercure ) fie graver et infcrire sur les Suies les 
décrets des aflres, p. 139. Ce quM faut entendre par ces 
décrets, ibid Les prêtres égyptiens règlent tout d'après les 
eohnnts de Tbath ; ihid. IHaton et Pyttaagore ont puisé tes 
prfaicipes de leur philosopfiie aa pied de ces colonnes , ibid. 

Tbueiu^ selon lablonsjci, ve^t dil% prima bora, (^prefhUre 
heure ) principium temporis ( <fùmmencement du temps ), 

. ton t comme Uraitus^ p. 133. Il fait voir ensuite que le 
mot Thueite eft dégén^éré ai Sotb » en Thotb , et en Seth-, 
fbfd. Qu'on empMe l'un et l'autre pour indiquer le com- 
mencement du monde ^ de V année , ou des mois; ibid, 

ri^/n?;soùs«on règne est arrivée k- mort du grand Pan ,p. 247, 

Titea , comme dérivant du grec Tité^ sigi^ifie nourrice, p. 5. 

Toison rf'or, objet du cétèbre voyage des Argonautes, p. 140. 
Ce qu'on doit penser sur la ûature de cette singulière toi- 
son , ibid. Son hisr»irc se trouve dans k fable de Phryxu$ 
et de sa s«nr H elle ^ p. 143. Explication de cette fable, 
ibid, et p. J44. La toison d^or est l'emblème du trésor de la 
philosophie qne des phrygiens auront porté dans le pays de 
la Colchfde , p. 143 - 141'- itfi. analogie entre la toison d'or 
et le livre du ciel , ibid. Suidas rapporté )a tradition allégo- 
rique sur la nature de la toifon d'or, ilid. Discours d'Aëtes 
maître de la toison d'or-, ibid. Explication de ce discours, 
ibid. La toisOh d'o^ étoit l'etablêtue du ciel physique e: 
morale p. 145. 

f rature est le n6m que les belges donheot au mariage , p. 208. 
Ce nom signifie /5)/, fidélité 4 ihîd^ Moralité que renferme 

•. cette dénominution » i^W. 



DESMâTIÈRES. E) 

Triangle céleste est rembléiiie de h science çéométriqiie^p. iB5« 

H est placé intmédiatemciit audr8512^ du Mgnt du Bélier, ihid. 
Trihunaux ^ lenr création a été provoquée par ragricuhore trs 

J ML i o diiisa i it le mien et k îien^ p. 39. 
Trî^ onoméiric est 11c premier besoin de ]*éut,et poarqnoUf iBc 
Trimelki ^ veut dire trot: fois laiteux , p. 5^3. On dDOBut! jadu 

ce nom au si^ne du laureau ; ibid. 
Trinmcric , lie comiBe par k won de» compa^noi» ^"**'^âe 

pour IsuT impiété , p. ^1^. On a démontré que cett* iie 

étoii rAiçletetre , /*/i/. 
Ttiimégisîe étoit oc titre qu'on donroi* t Tfao*f . . p j 54^ 
Trr»f5, nombre sinipk au àth duque! piuîmrt ^«m^'ladss 

d'Afrique et d'Anît-M-jut «. lavetn compi'^ . f î'^ 
Ttifurium , lie fondée :îa* le: l>.'«rTf . ^ 2r,', 
Tumoieonts . béro> ai: nrirr /;i //j/n . es* '*r: :*:rrv ty. *H*miirt 

donne î Hercui»:. t i^x^ 

c«t Terri rror^T' 1»' t*: • v'i^n/v' /" r î^vi* «:>•• v«/ttr ^g 
vue k t*r:î:î>* v_-u' ."•:..:• •• - î-v* ' 'fM* i- « m»^ i*- ^ * *f*u 
imnr tVirrr-T'. î.> »*.'••;' *:^' :♦;" '':i« ^ , 

r.c^tm . zitt . ". r* . j • - . 

T"* J'-î''e .zr» ' i ".* O' .' '.''' f'yitfi ;",'-/' - r*»* /-,« ^'^t*^' * «** 

di. en:.*c.e. . :.z rt'.it-t't -:,••'' .'».«* <• * «-.u, 

H'^ien:!*:. *' ';'- '-k- j* •.. : -•• » u * •>- ,♦» ' t *. '^^ ^ •- f 

7ye. tirtr i^:»*' tu* «^,/,j • j. ♦ - u • i * •■ , * V. 
dOBlK j* tlhr'.»' b ••• ' A«^<. , • ^ 

$i;;:îM:r r..#<'.-r' '-. .,,,. ; • î- * • '■'-•' •* 

t 



Uf TABLE 

en note p. 4. Ce mot Ure est aussi employé poor lieue ^p 
mile^ p. 180. Analogie entre le calcul par heures et la 
grandeur de la terre «.p. 181. 

Ur cbaldaorum étoît la patrie do patriarche Abraham , p. 
233. Explication de cette dénomination , ibid, 

Urabn en langue teutonne sigDifie grand-ayeul ou proto-pa- 
rent des hommes, p. 3. 

Uranus premier roi des Atlantes, p. i. Civilisa les Ayantes* 
p. 2. 11 introduisit dans sa république la règle du temps , ibid» 
11 étoit habile astronome, ihid. Il partagea Tannée en 
«aisonsv et régla les mois d'après le cours de la lune, ibid,- 
Après sa mort on donna son nom an ciel et on rappela 
le phre éternel de Tunivers , ibid. Il devint ensuite le 
granJ'père du soleil et de la lune en sens allégorique , 
ibid. Sentiment des anciens sur Uranus , p. s. et 3. Il est 
pris pour le Ciel , p. 3. Son nom est formé de Urabn ; 
ibid, Étymologie du nom d*Uranus, p. 4. Pourquoi Ura- 
nus a été nommé le père de Saturne , p. 5. Selon Oiodore 
il a eu une femme appelée Tiiea surnommée Terre , ibid, 
11 a eu 45. enfans , p. 6. On entend par-lk les constella- 
tions primitives du ciel, ibid. et p. 10. Diodore lui don- 
ne des petits-enfans i ibid. 

V. 

Vie on vey , signifie haine ou imprécation de malheur ^1^, 260* 

/W/, veut dire en celtique venaîis ^ p. 330 en note. 

Veilen veut dire faire négoce , p. 230 en note. 

Vendredi étoit primitivement le dernier jour de la semaine , 
p. 37. encore en usage chez différens peuples 4e TOrient , 
ibid. Ce jour a été remplacé par le samedi , ( sabat^; ibid. 
Son nom primitif est vrydag , libre jour , p. 48. Ce sept- 
ième jour étoit destiné à la célébration des noces , p. 49. 
Ce jour a été consacré ^ Tétoile Fenus et pourquoi , p. 65. 

Vénitiens de tous les peuples de TEurope se distinguent le 
plus dans le% divenissemens du carnaval, p, 83. Us son: 



DES îc at:i I r : 



ir..- L.-3V.. 
les aw 11 ECT . T L- 
naus, CE »^a: en» *cc p-:nB: a: s: 
d'DBC frami e: ç-.-'-'-jv. t 4;. 

Vinui pUteir, 1 r:r !• -e—';- ' rr.i- 

St. Allâtes, F 5^ "='' * -^^-' -■ 

le jour dn »cfts-rc . iin: i-z^-..: 
berger « pjo;^-' . i it 

p. lOS. 

itme, p- 8>. Ce s.;!!: f=M>ic a. 1 
Ce que les presijsrt i^_:a2 =v wt 
signe, f'M^- C« np»: ir.—.^:.-. m- 
crache ÎKlisfc. cwss; , ; >:■::.• 
me ■ été nojisi ^-^.— --- ; -; 
p»t ces fable*. /!:<■ t-:=^ ir. -.ti 
pour symbole ce b p.j: .1 ._ '_ 

p»8 être eorUiff cu^bc la:-;,-!:^^ 

Nil, /*/J. 
^Mfs, est comptée m ztj^-.'t i.: .^j.- 

Ce nom signifie itrrt. ;.-;-:•. 
Flctiiites sanglamlet , tue e; .-.■ j .s 

ger la chiir d'tmsrz^ . ; /: 
Vierge, lixiàme signe i,-. t.,-:. .. ^. .^ 

p. 103. But de ce -j--:. ; — ' ■: 

4e la intiitea, p. icj C' i-rx ». • • 

Les arabes et les pciwt ■- i. .'.-^. . 

hala, p. 104. Le» *r:~-=^- '--- 
' Vielle céleste a por* ie » t w- . 

loit l'embléroe dei fz-r-.. - ,,■ . 

célesie éioic cooiidérée -.'jz r^ ^ , 

l'origiDC des parque*, lii L* '*r-. 




kj TABLE 

servoit d'trtnoiries aux grandes coromaoes de U Belgique , 
00 Tappeloic 0£ Mabgd, la Ficrge de la cité y p. iio. Sig* 
nificacion de ceue représentation , ibid. 

Filles^ plusieurs doivent leur commencement aux établtsse- 
nens religieux de la nodvelle foi, par les habitations de fi- 
dèles qu*il8 onr. attiré autour d*eux« p. 216. Les villes les 
plus illu$tres de Tantiquité doivent leur célébrité à la pi^t4 
de leurs savans fondateurs, p. 221. 

Virgile apprend ^cultiver la Justice ei à respectât les Dieux ^ 
p. 942. 

Hscb'dag^ jour de poisson» exprime, la même chose, que 
jour maigre , p. 85. 

y» en latin , vient de vie ou de vey , p. 260. Il est tr^s-fréquenç 
dans les livres sacrés, ibid. 

Vrouxo^fraUy signifie en teuton /<;fflffl« , p. 51. D^où ce mot 
dérive, ibid. C'étoit le titre de toute fille mariée, ibid. 
Elle s*appeloit getrouwde vrouw lorsque Tunion étpit con- 
tractée à vie et suivant les loix, p. 52. Cétoit le titre 
d'une femme légitime et pourquoi , ibid. Les femmes qu*on 
ne prenoit gu^à terme 9 ou en forme de bail^ étoient ap- 
pelées hoeren'^ ibid. Signification du mot boeren;ibid. Les la- 
tins les nommoient meretrices, fœmina mercede conducta; ibid, 

Vrydag , vendredi • étoit le septième jour de la semaine , p« 
48. Vrydag signifie jour libre; ibid, Ç'étoit le jour consa* 
cré au repos , ibid. On le passoit dans Tivresse des plat- 
sirs , ibid. C*étoit un jour des bacchanales ; ibid. Les latins 
nomment ce jour dies Feneris , jour consacré à Fénus , déesse 
de Tamour, p. 49. Et pourquoi, ibid. Le vendredi aura 
primitivement porté le nom de Junon^ p. 50. Et dans le 
siècle de corruption on lui aura substitué celui, de Féuus ; 
ibid. R.aison de sa dénomination par le nom de Junon\ 
ibid. Pourquoi la sanctification du septième jour étoit 
rendue obligatoire , p. 58. Ce jour de liberté , par la 
corruption du temps , est dégénéré en jour de licence 
et de débauche, p. 59. par suite de cette corruption, ce 



DES MATIÈRES. hîj 

îoutgras par excellence a été traniformé en jour maigre^ 
et même est devenu un jour A*ahstinenee perpétuelle; ihid. 
Ce même vendredi est ensuite devenu un jour de mauvais 
augure » un jour funeste , ibid. et p. 60. Pourquoi Pinsti'* 
tution de ce jour de repos est passée chez tous les peuples 
policés de la terr^» p; 68. 

Fryen, signifie /biV^ Vamour^ rechercher une fille en mariage, 
p. 49. D*où ce mot dérive, ibid. 

Fyg j est un sobriquet de parti qui a été en usage dans les 
troubles de la Belgique de Tan 1789, p. 259. A qui ce 
nom fut donné , ibid, C*est un cri de vieille date , ibtd. 
Explication de sa vraie siguification , p. 266. 

Warhttrion évéque , dit que dans les mystères on enseignolt 

VUniti de Dieu , p. 238. 
Week , Weke\, nom flamand que nos pères ont donné k la 

semaine, p. 60. Étymologie de ce mot, ibid,, 
fTei, voyez Hui. 
Welt, mot allemand qui signifie monde, p. 163. D*où ce 

mot dérive , ibid. 
U^ereld veut dire* Monde et anciennement SiMe , p. 162. 

Opinion de Leibnitz sur Tétymolo^ie de ce mot, p. 163. ^ 

en note. 
fTestminster , cette abbaye a été bf cie sur les restes d*uii 

ancien sanctuaire desservi par des prêtres d*Apollon, on y 

a conservé une belle salle ornée du tableau céleste quis'ap* 

pelle encore la chambre itoilée^ note p. 24 et 25* et 218. 

Elle est maintenant le palais du parlement britannique, p. 218. 
fTigbSf nom qu*on donne en Angleterre aux membres de 

Topposition, p. 255. Conjecture sur son origine, ibid. 

Cette dénomination a été ressuscitée pendant les troubles 

du i/me siècle, mais non pas créée, p. 256. 

JFinner signifîoit anciennement dnitor^ p. 97. 

RTiaur v/inter-tyd^ est le nom d*une d(;s quatre saisons d^ 

Tannée, p. 33. Signification de son nom, p. 34- 
m. ♦• •♦♦ 



Wi) TABLE DES MATIÈRES. 

f^oens^ 9 m&çredif étoit le cinquième jour de la semaine , p» 
43. £tymologie de ce mot diaprés Juste Lipse i^t Paul Diâ* 

cre, p. 43 «44- 
iFonnc - monatb ^ Wénnô'matndt ^ étoit le nom du mois de 
mai dans le calendrier de Cbarlemagne , p. 96. Ce terme 
veut dire mois prtfpre à la propagation ^ p. p/. &)n écymo* * 
logie » ibid. 

Z. 

Zéro Co).\ dans le nombre 10, représente les neuf orbes ou . 
Tunivers ♦ p. 175. 

Zodiaque^ , est partagé en douze signes , ou portions égales à 
raison de trois pour chacune des quatre saisons de Tannée , 
p. 35. Il est la règle du temps pour la vie sociale durant 
la course annuelle du soleil , p. (»9. Etymologie de ce mot , 
ibid. Le zodiaque est institué pour être la règle de la vie 
sociale » p. 70. Noms de ses douze signes , ibid. Dans 
quel ordre ces signes ont été rangés dans leur origine » 
ibid. et p. 71* On observe encore maintenant ses règles, 
sans qu*on s*en doute » p. Î6, Tous %ti signes sont parfai- 
tement adaptés à notre- climat et aux besoins essentiels 
généraux et particiiliers , p. m. Ces loix des douze tables 

« ont été personnifiées et célébrées sous diflEérens noms, ibid, 
et p. 112. En peignant le ciel on y a traté les mêmes signes 
cbacun dans Tçspace auquel 11 répond, p. 114. Les signes 
étoient réglés sur la marche du solei} et non sur le mouve- 
ment des astres, p. 115. L'institution du système zodiacal 
a été regardée comme une chose divine eUe-méînc^ p. 124. 

^ Ct$ douze signea étoient les loix des douze tables dça an* 
ciens , p. 140. 

ZoToa^Tù dan^ sa loi déclare que Dieu ( Ormusd ) a été 
créé parole temps avec le reste des êtres , p. 123. eu 
note. Quç le vraf créateur ^s( fè ((împs , qui est sans 
principe et s^ns fin , ibi4. ^ji^ 

fin de la fabU 4fi ff^if^ret du froisitmç 0f derniçf volume ^ m 



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JUN 1 5 19^9