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5-éPUBLIQUË
DES CHAMPS ÉLYSÉES,
.«.'/'' ou MONDE ANCIEN,
Ouvrage dans leifuel on démontre principalement t
Qae m Cbimp) iljtits et I'EdAt des Andeni moi le nom d'une indciiDe
République dliommn iuscei eireliglcui, ûtuie irexirémlU teptea*
(rtonale de li Giulei et lurcont din« Iville* du Bas-Rhin}
IJuexei Enfer t «14 le premier Mnecuaire de l'inldulan tui nirKtrei »
'ei quIJlyMe y ■ été Mtii i
Que la déeste Gircd en l'emblâme de l'Eglise élysieimei
Que rEIjuée en le berceau des Ans, des Sciences et de le MytUotogle}
Que let Elytieos « nomittât iiusl, aous d'autre* rapporta, Atlantes,
Hypeibotéeni, Clniniérient,&c., ont dvilisé les tnciens peuple», y
compris les Egyptiens et lei Orecij
t{ue le» Dieux de la Fable ne uini que let emblèmes de* Iiuiltatioat
«odalei de l'Elysée (
Que laVoùtecélésteeiEleHbltairdaceallucItntloDieidelapbUofoptilS'
de* Légistatcuri Atlante*}
Que l'Aigle céleste est l'emblème des Fondateur* de I* Ntilon gaulotie |
Que les puétes Homare Ct Hétlodc «ont otl|liiiirei de li Belgique, &c.
OUVRAOC POITHtTMB
De M. CHARLES-JOSEPH DE GRAVE, ancien Canselttet
da Constil en Flandns, Membre du Conitil det Aneiem, 6te.
Deorumi
TROISlfeMB.
A G A ND,
JOt l'Impiimnit it P.. F. DE GOESm-VE&HAGGH£*
lue Haoïeporte, N". aay.
• (
UÉPUBLIQU E
DES
CHAMPS ELYSÉES,
o V
MONDE ANCIEN,
»'^^i^i^M»i'%/%'^^^>%'»%'% '*/w*/%/*» ^«»%<%'^»'»^>%<%»'%.»v%^>^%^^»%%w%'v%'%'v%'V% ^ ^^%^^t
O
Origine de la civilisation des jltlanteSé
N pense communëment que les premier»
habitans de nos climats ont longtemps yécu
épars et séparés par familles , et qu'ils se
nourissoient de poisson ^ de fruits sauvages » et
surtout de gland. Ce dernier aliment est encore
en usage dans quelques cantons de TËurope.
Cette tradition est confirmée par les détails que
Diodore nous donne sur Torigine civile des Ât^
lantes.
Ce fut Uranus premier roi des Atlantes , qui
retira les hommes de cet état barbare et no-
made ; il les rassembla dans des villes ^ les mit
sous lempire des loix, leur apprit à se nourrir
de fruits cultivés , et leur enseigna plusieurs
III. I
• RiFUBLIQUS
«atres moyeni de mcDer me TÎe douce et
conforaie' i la condiiioa humaine-
Biais ce qui distmpia paniciJ ièici i iCfl t ce
grand UFgîslateiir , ce fîtt la lègle du temps
qall introduisît dans sa république. Uruins étoit
un habile astronome, il lisoit dans les astres,
il prédisoit arec succ^ plusieurs phénomènes
célestes : il apprit an peuple la na/ure ei les
effets de F armée solaire ; il régla les mois d'a-
près le cours de la lune , et partagea la révo-
lotion annuelle du soleil en diflfi^rentes sections,
ou saisons.
Tant de connoissances , qui sembloient tenir
du prodige , des services précieux rendus i
l'humanité , le firent regarder comme un être
bienfaisant , supérieur à son espèce. Après sa
mort on lui décerna dés honneurs dirins , on
donna son nom au ciel , et il fut appelé le père
éternel de l'univers.
On prendroit d'abord ce récit pour une his-
toire y mais on est bien vite détrompé. Uranus
devient dans le cours de la narration le grand
pire du soleil et de la lune , ce qui fait bien
Toir que Diodore ne parle qu'en sens allégo-
rique : dans ce sens tout ce qu'on dit dlJranus
n'est qu'un développement explicatif du mariage
emblématique du ciel avec la terre dont reten-
tissent les théogonies anciennes.
Hésiode dans sa théogonie place Uranus et
Ché hi la tête de la famille céleste. Dans la
DES Champs Elysée s. 3
cosmogonie des phéniciens Sanchoniaton fait naî-
tre Satarne du mariage d'IJRANUS^ le ciel ^ avec
Ghé , la terre*
La théologie des crëtois donne également à
Uranus pour femme la princesse Ghéf et pour
fils le dieu du temps.
ÂpoUodore commence sa bibliothèque par la
même doctrine ; il dit qu'Uranus fut le maitrd
du monde , qu'il épousa la terre ^ et qu'il en
eut plusieurs enfans.
Simplicius regarde Uranus «t Ghé comme les
deux premiers principes sacrés , et assure que
la plupart des nations ne faisoient point remon-*
ter leur origine au-delà du mariage de ces deux
êtres symboliques.
C'est sous ces rapports que le mot urahn ,
dont on a formé Uranus ^ a été coiftsacré dans
la langue teutone pour signifier grand-ayeul oa
protoparent des hommes.
Il résulte de tous ces rapports et de ces con«
sidérations que le mariage du ciel avec la terra
à été regardé comme le principe de la civilisa**
tion de la plupart des peuples.
Nous avons déjà fait entrevoir le sens qu'il
faut donner à cette union emblématique , ce n'est
dans le fond que le code social établi sur les
rapport» qui lient le ciel à la terre , c'est la
chaine dor d'Homère.
Tout homme, pour peu qu'il fasse attention
i la marche des choses , est forcé de recon*
4 RiPOBLIQDE
Boltre l'empire phynque ia del sur la wm-
n est nnpoMÏLIe ix dc pu apcrceroir que la
trots règnes de la nainre se troment dans une
enlise dtfpeodaace des couses do soleil et des
astres ; déterminer avec exartiuide les révola-
tioiis de ces corps , donner le rrû système phy-
sique dn ciel , ces deux objeiâ sont do ressort de
fastronomie ; mais appliquer cette science ».va. be-
soins,' anz traratix et aux deroîrs des hommes, c'est-
J^dire eo faire une règle de temps , un système
social , cela lient k l'art de civiliser les hommes ,
et forme , aa Aguré , une espèce de mariage
entre le ciel et la terre. Sans doute le sage ,
auquel on se croira redevable de ce haut
bienfait) celui qui aura passé pour avoir ainsi
partagé et disposé le temps , aura justement
mérité le titre de cbef ou de dieu du temps
réglé ^ or comme on attribue la règle dn temps
civil it Uranus , concluons-en hardiment , que
son nom doit exprimer cette idée ; c'est ainsi
qu'en agissoieni toujours nos premiers sages , et
cela se vérifie ici k la lettre. Ur-ans dont on
a fait Uranus , signifie mot à mot dieu du temps
d^ni ; Ans, comme on sait, signifie dieu ) en,
heure , aujourd'hui la 34* parue dn jour (i) ,
signifie originairement temps à terme ; le grec
(1) F.>irtim ijuns hiiras dkuQi , datTim est cuiquc iuum
tnuniii tàttliit culium et martaltum ci/iaia^ltt^tm'. nilùleniiu
ex vjiK homlnupl 4d l
bs" , jasilUa ,
DES Champs Elysée s. g
9
4ra a pour racine le verbe orissin , définir ,
terminer ; OROs ^ qui dérive de la même racine ,
signifie terme. Heure est le mot qui exprimoit
en général toute section du temps quelconque ,
on appeloit les saisons heures ; la source en est
le mot teuton huren, bailler ^ donner à terme,
dont nous aurons occasion de parler à larticle
de la sanctification du mariage. Uranus dans son
acception de temps Jini ^ ou créé^ peut être con-
sidéré comme le fils du temps infini^ ou du
créateur du temps. Dans le même sens il peut
être considéré comme le père de toute espèce
particulière de temps ; sous ces rapports il est le
père du temps périodique indiqué par la révo-
lution des planètes et des litres ; il est donc le
père de Saturne qui est Femblême du temps
appliqué à f agriculture.
Il est infiniment essentiel de se bien pénétrer
de ces différentes distinctions du temps , pour
ne pas s'égarer dans le dédale des fables: la
confusion des termes ^ pu l'impropriété du lan-
gage sur les différens rapports du temps est la
véritable source du babil mythologique qui
a embrouillé la science morale du ciel , et
enfanté le sabisme,.
Uranus selon Diodore a eu une femme ap-
pelée Titea , surnommée terre ; Titea , comme
dérivant du grec tité , signifie nourrice. Cette
dénomination rend la même idée que le mot
ATXAKD y qui dénote un pays nourricier } cela
6 République
nous apprend que la terre , avec laquelle on
marie le ciel , ëtoil la terre atlantique ; ou eu
d'autres termes que les rapports physiques et mo->
raux établis entre le ciel et la terre par ce mariage
emblématique concernoicnt la patrie des allantes.
Uranus a eu 4^ enfans ; entendons par ces
enfans allégoriques les constellations primitives
du ciel y ou ' le tableau de la sphère céleste ^
on peut s'en convaincre dabord par la nature
des petits enfans que Diodore donne à Uranus
tels que l'étoile du soir et les pléiades. Dans
son hymne aux étoiles , Orphée les appelle ^/e*
d Uranus et de la nuit (i) ; Apulée donne aussi
aux étoiles lé nom de Cœligonœ , enfans d'Ura-
nns ou du ciel (2): ce point sera traité plus am-
plement dans la suite ^ ses enfaus les plus illuso-
ires ont été Atlas et Saturne.
UAtlas,
Atlas est le dieu emblématique des atlantes ,
son nom est pris du nom de la nation : ainsi
tout ce que la fable attribue à Atlas doit être
rapporté aux piremiers fondateurs et législateurs
de ce peuple.
Atlas fut un grand astrologue , et inventa la
»phére ; ce qui ^ selon Diodore , a donné lieu
à la fable , où on le peint portant le ciel sur
ses épaules.
(O Poètes grecs, pag. 305.
(fl) Apaleius de mando » pag. 3.
DES Champs Elysée s. 7
\j astronomie est la connoissance des loix (50«-
iioi) du ciel ou des mouyemens célestes.
U astrologie est proprement la connoissance de
Yinfluenee de ces mouyemens sur le monde sub-
lunaire.
La sphère est la désignation symbolique
de cette influence y les cercles de la sphère in-«
diquent l'influence physique , les constellations
l'influence morale.
L'astronome n'est qu un simple sayant , l'astrolo-
gue est un philosophe législateur ; celui-ci en-
seigne et prescrit l'usage des signes célestes \ At-
las, étoit un astrologue dans toute la force du
terme. Il manifesta , dit Diodore , la science
de la sphère , sphairicon logon ; ce qui yeut
dire qu'il enseigna l'usage moral et physique de
la sphère (i) : depuis qu^ l'astrologie morale est
tombée dans l'oubli , l'astrologie judiciaire a pris
sa place et continue encore d'égarer le peuple.
Dire qu'Atlas possédoit parfaitement l'astro-
logie, et qu'il est l'inyenteur de la sphère, c'est
dire en termes expressifs que les atlantes sont
les premiers philosophes mathématiciens de l'u-
niyers. Ce sont là des titres incontestables ^ et
auxquels il n'y a rien à opposer ; l'inyention de
la sphère , considérée dans tous ses points et
(i) Sphserse rationem primus manifestare » dit la meilleure
traduction de Diodore, mais cette expression n*est pas li-
sez forte et ne rend pas toute Ténergie du texte.
8 -République
sous tous SCS rapports , est le dernier effort de
l'esprit humain : elle suppose une connoissance
parfaite de toutes les sciences exactes, physiques et
morales , en un mot de toute la philosophie divine
et humaine , telle que , selon César et Pomponius
Mêla, les druides faisoientprofession deVenseigner à
leurs disciples. Nous avons donc été bien fondes à
revendiquer en faveur des mathématiciens gaulois
l'honneur d'avoir déterminé les premiers la mesure
de la circonférence delà terre; une preuve ultérieure
qu'on a regardé de tout temps les atlantes comme
les pères de la cosmographie et de la géographie ,
ou de tout cfi qui a trait à la connoissance du ciel
et de là terre , c'est que par une tradition , qui
^te sans doute do Tére des sciences , on a
consacré le pom ai Atlas aux mappemondes ^ aux
recueils des cartes ^ et aux autres documens
qui nous en retracent la connoissance.
C'est donc à juste litre que le mot adel ou
JLTTEL , dont est formé adel-as , atxei.-as ,
par contraction Atlas , est devenu le synonyme
de noblesse ; plusieurs savans allemands , par-
mi lesquels on compte Leihnitz , ont fait des
recherches sur l'origine du mot adel.
On peut voir dans Ihre (i) les différentes con-
jectures formées à ce sujet; quelques-unes se
rapprochent infiniment de la vérité : mais c'est
I
(i) Pag. 6. de son dictionnaire » verbe adsl » nobilitastf
prosapia generosa.
DES Champs Elysée s. 9
par pur hasard , comme on peut s'en convaincre
p.ar les raisons sur lesquelles leurs auteurs se
SondenL
"Wachter croit trouver la racine du mot adel
dans ATXA , père, par la raison^ dit-il, que la
noblesse n'est autre chose qu un patriciat ou
genus paternum ; ce raisonnement est ce qupn
appelle une pétition de principe. La seule chose
qui en résulte , c'est que Wachter , lexicographe
estime , a trouve du moins de l'analogie dans le
mot ATTA avec adel. C'est de atta , yader , que
nous avons fait dériver le mot Atland , pour faire
remarquer qu'étant synonyme avec yaderland ,
patrie , il vouloit désigner la patrie des nations ,
ou la patrie par exellence.
Un autre écrivain qui a presque deviné le mot
par une mauvaise cause , c'est Helwaderus , da-
nois 5 il le fait venir de adler, aigle , comme dé-
notant quelqu'un , dit-il , qui sert soois les dra-
peaux impériaux portant des aigles, Ihre repousse
justement un raisonnement si ridicule , cependant
on peut admirer comment le hasard a fait son-
ger ici au mot adler, car il tient effectivement
au terme adei, , mais par des considérations dif-
férentes et d'une manière inverse. Adel ne
vient pas de adler , mais au contraire abler
vient de adel ; on a donné à Y aigle ce nom
d'ADLER à cause qu'il est devenu l'emblème
à!jitlas f et par conséquent l'epi^bléme de l'origine
!• RiPUBLIQCTK
de la nobleffte; cest soos ces npports qaUfigm
iTune manière disdng^oée dans le taM^»^ céle&ie.
Comme Uranns e»! nn personna^ aDé^riane ,
nous en avons jusiemenl condn que ses 4^
eniàns sont également des êtres allégoriques.
Uranus étant le dd^ il en résulte qoe ses en-
lâns ne peuvent étie que les corps célestes , on
les planètes et les constellations.
Dans ce cas Atlas doit non-seulement occuper
une place dans le firmament, mais îl doit y occuper
ime place conforme â la dignité de son rang et qui
soit le prix de ses services. Atlas est le chef de la
famille d'Uranus ; c^est lui qui a composé la
sphère céleste , c'est donc lui qui est le peintre
du ciel : on a eu soin de conformer sa constella-
tion à ces idées. Allas emblème des prêtres
philosophes, fondateurs de la naûon des- allantes
et iusiiiuieurs du genre humain , est représenté
dans le ciel sous la figure d un o/g/e. Ce sont
les prêtres philosophes qui , sous l'emblème
iHaigles ont fondé la ville et l'oracle de Delphes ,
et qui ont porté dans la Grèce le trésor de
leur philosophie.
Nous ne répéterons pas ici ce que nous avons
dit à cette occasion sur la nature des aigles et
sur leurs conformités sjrmboliques avec le minis^
tère divin ; il a été clairement démontré que
Xaigh céleste est lemblême de Tordre sacerdotal ,
qui le premier a civilisé et gouverné les peuples:
Taigle est peint de manière que son corps est
D£S Champs Elysée s. ii
coupe au milieu par la voie laciëe ; Galathîc
ou Galaxie , vrai nom de cette voie , indique
la Gaule , patrie d'Atlas ; ce nom fait donc
voir que le tableau céleste appartient au pays
des druides , et la figure de l'aigle indique
que ce sont les savans philosophes de la Gaule
auxquels on doit attribuer le projet , le plan
et lexécution de la description du ciel.
L aigle sous plus d'un l'apport ëtoit un sym-
bole si expressif que les romains en décoroient
leurs enseignes. Cet oiseau est passe delà dans,
les armes impériales. Son image dans le ciel
prouve qu il est la première armoirie de l'uni-
vers , et quil appartient primitivement aux in--
stituteurs et aux gouverneurs de la nation gauloise.
De Saturne,
Saturne , frère d'Atlas ^ ëtoit le dieu de la*
griculture ^ sous ce rapport il étoit l'emblème
des cultivateurs ou de la classe des gouvernés :
Atlas ayant eu pour lot les terres maritimes ,
on assigna en partage à Saturne les lieux les
plus élevés , loca editiora , comme plus propres
à , la culture \ et qu'on appela de ce chef Sa-'
turniens , mot formé de sat , saet , semence ,
comme pour dire terres destinées aux semailles.
Chez les grecs Saturne passoit pour le dieu
du temps , on l'appeloit Chronos. Les deux at-
tributions de cette divinité emblématique se
rapprochent d une manière frappante en enten-
la RÉPUBLIQUE
dant par Clironos le temps qui se rapporte
â Tagriculture j et ce temps , c est Vannée so^
laire.
On n'aperçoit jamais mieux toute la gran-
deur de la providence qu'en méditant attenti-
Tement sur la nature de Tastre quelle a pré-
posé au gouvernement du monde physique.
Le soleil est un monarque infatigable , qui ne
néglige pas un instant de parcourir son immense
empire ; tous les jours il en fait le tour de
lest à l'ouest. Il visite chaque année la partie
centrale du sud au nord , et verse sur tous
ses pas la rosée de sa bénigne influence. Tou-
jours en mouvement , sans s'arrêter nulle part ,
et ne faisant qu'en apparence une pause ^aux
tropiques , la ligne qu'il parcourt ressemble à
un objet circulaire qui n'a ni commencement
ni fin : delà le mot Chronos qu'on donne à
cette révolution éternelle , uniforme et pério-
dique. Il est pris comme terme de comparai-
son du mot CROONE , couronne , dont la rondeur
présente nue uniformité sans fin ni commen-
ment : c'est cette considération qui a donné
lieu de figurer la souçercùneté sans terme , par
l'emblème d'une couronne. On ceint d'une cou-
ronne la tête d'un monarque en signe que
son règne n'est pas à terme , mais à vie ou
héréditaire : c'est dans le même esprit qu'on a
formé le mot année du mot anneau , et que l'an-
peau conjugal est devenu l'emblème d'une union à
DES Chaiips Êltsêss. 15
vie ; ime cîrconsUBoe qnî a ferc&é celte ^tr-
molope c'est la tradidon qoc Satome a été le
premier roi décoré d'une oo:ii7ivme 9 on peut a;oii-
ter que la planète Satome est la seule qui soit
entourée fan anneau,
Satume a eu en maria^ plusieurs femmes 9
dans le nombre on compte Fcsia , qui TCut dire
terre. Yesta , composé de tsste-ia5d ou tas-
TS-LARD dénote la ierre ferme. Satume a eu en
partage les terres fermes on cultiTables , et son
firére Adas les terres maritimes.
Satume a épousé le continent (^Vestd) ^ com-
me Atlas , dans le symbole dUercule , a épousé
Hehé ( la mer ).
Nous avons déjà dévoilé la nature de sa femme
Ope. Mais celle qui mérite de fixer ici notre at-
tention y c'est sa femme Rhea ; son mariage avec
Rhea est l'image du siècle d'or.
Les hommes ayant été retirés de leur vie
nomade et réunis en société , les sages lé-
gislateurs ont bien senti quil falloit prescrire à
ces hommes neufs et grossiers une règle de temps^
où leurs devoirs tant civils que religieux fussent
exactement tracés.
Tant que les nouveaux associés sont restés
fidèles à cette divine règle de temps , ils me-
nèrent une vie tranquille et heureuse ; ils reçurent
le titre à* hommes justes ; leur République fut ré-
putée sainte ( Elysée ) et leur gouvernement nom-
mé le règne de Vâge d'or. La durée de cette
14 RÉPUBLIQUE
heureuse vie est figurée par le mariage de
Saturne avec Rhea ; cette uniou , par la valeur
des termes , indique Tâge de la règle de temps ;
Saturne , chronos , signifie temps , et Rhea signifie
règle. Rhea est un mot usité pour désigner Im-
strument qui sert à régler le travail au juste y sur
une ligne droite ; cet instrument est la règle des
maçons et des charpentiers ; son nom est ry ^ rje ^
c'est la racine , non seulement de Rhea , mais
aussi des mots raison , reden ; le mariage de
Saturne avec Rhea étoit le régne de la raison ,
de la règle , de la droiture ; c'étoit le régne de
la justice.
Voilà les notions que nous tenons des' grecs
sur la civilisation de nos climats; les teutons en
ont conservé la tradition en d'autres termes plus
énergiques , mais qui rentrent tous dans les mê-
mes idées ', écoutons d'abord ce que Tacite ra-^
conte sur leur origine.
Origine civile des Germains.
Les germains , dit Tacite , chantent comme
fondateurs de leur nation Teutson ^ né de la Terre^
et Manus son fils.
Voilà une tradition aussi laconique , et non
moins mystérieuse que celle des gaulois sur leur
descendance de Pluton. Nos ayeux croyoient leur
tâche remplie du moment qu'ils avoient écrit leur
philosophie dans le ciel , ils ne songeoient plus
qu'à transmettre à leurs descendans des mémoi.-
irzs CzjL3c?s ]ri.T«zri
€tnx«x» es csesrziiipiiB nu. ;
porc C «s£ flAfurcos. çie it2> -î*^
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jt ieiriniL - nu?- jr ierTr.*?"
dott «re «tsra: iux ^ £ ci. iT^^-js^-*».* «/l Z'-c
CepeXcCSL^ C ^.C Cf 711111 c^
- ' ^-
flueaoe ou ciel , (»u ci. itmn^ v^'#t;*â<t
l6 RÉPUBLIQUE
Une remairqae essentielle à faire , c'est c{ue
teit , teid , ne signifie pas simplement temps , mais
le temps avec l'article ou temps dt^fini. Eid , ed
signifie temps indéfini , la lettre T dans (eid est
une contraction de het ; qui est Tarticle défini \
c'est l'article français le ; t'eid forme de het eidf
signifie donc le temps , et dans cette acception il
coïncide avec Uranus.
Parmi les modernes, Boxhom et van Leeuwen
ont aperçu que teut doit être pris ici pour teit f
temps ; mais n'en concluons pas avec eux que
les germains auroient adoré le temps comme
Dieu ; il est de fait , qu'en vénérant Teitson , ils
reconnoissoient un être au dessus de lui , et qui
en étoit le créateur ou le père ; cet être e^t
Theut-at , Theut-ates ; dont Lucain et d'autres
nous donnent une idée si bisarre. At , comme
on sait , signifie Père , tout comme Son signifie
Fils^ or si Teitson est le JUs du temps , Teutat est
le père du temps. Les germains , loin d'avoir de^s
sentimens hétérodoxes sur le dogme de la divi*
nité y se' servoient de termes infiniment propres
pour exprimer son essence ; ils varioient les
noms de Dieu , suivant les différens rapports
sous lesquels ils le vénéroient ; par le mot ^is
ils désignoient l'être suprême comme principe
unitaire de tout; le titre god , bon , exprimoit
la nature de la proi^idence , ou les rapports de
Dieu avec les hommes. Par Teut-at on enten-
doit le créateur de l'univers* Créer le temps c'est
il
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i8 République
que Thoth avoit inventé les sciences » les aris ,
et les loiz (i)-'*
Les égyptiens avoient aussi , comme les ger-
mains , leur Theutat > ou Thotat , mais sous
une forme littérale diiTérente. Ils disoient jdthot^
Athotes , au lieu de Thotat. La diiFerence ,
comme on voit , ne consiste que dans la trans-
position du mot AT y père. Les égyptiens le pla-
çoient au commeucement , et les germains à la
fin du mot ; cette inversion n'eu altdroit ni le
sens , ni la nature. Nous fiiurons ici nos remar-
ques sur Th OT , pour les reprendre à la suite de la
dissertation sur le mot Tbeos , Dieu , qui est
pris aussi de theid y mais qui, ayant été mal ap-
pliqué aux astres , a donné lieu à Tidolâtrie.
L'autre fondateur des germains étoit Mannus,
fils de Theîtson,
De Mannus , Manas , fondateur des germains.
Mannus , auquel Tacite donne la terminaison
latine us , est originairement Manas , et ce terme J
signifie à la lettre premier homme , chef-homme
ou hjomme-roi ; on ne sauroit mieux qualifier le
fondateur d'un peuple.
Si le Theut des germains est le Thot des
égyptiens , de même le Manas des germains est
le Menas des égyptiens. Le premier homme-roi ,
(0 Scicntias, diisciplioas et artes omnes invenisse Thoth.
Diod. Sicului.
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nom , c--? >-«i2' •^. -^
Or, crcuirf -t? _i->.^i. j;
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20 RÉPUBLIQUE
Man.
De man , maen , avertir , vient ma/i, homme,
Manas y chep-homme , manryk y mannaricum ou
MANKARiTiuH ^ eiupirc de Mauas , que nous avons
trouve dans Tile des Ba laves (i;. De là vieni aussi
manheer ou maen-heer ^ titre que portoient jus-
qu'à nos jours tous les chefs de corps en Flan-
dre. C'est le même que Manas. Heer^ seicnefb,
et As sont synonymes. On les appeloit maen-^
heer f parce qu'ils avaient la semonce, ou police,
MANiNGE , et la direction de l'assemblée.
Flutarque remarque que les phrygiens appe-
loient mamques , les illustres et admirables entre-
prises et les exploits d'armes ; mai^ique est noire
MANLIK , viril , mâle , courageux.
Ne cherchons point ailleurs la source des
mots MANIERES , manières , mores , mœurs. Poli—
cer un peuple , c'est lui donner des rhanières ,
des mœurs , mores. On trouve dans les lois sa-
liques le verbe mannire, pour diriger, administrer.
On a déjà obhervé que mane , maene (2) lune
dérive du verbe man , maenen , avertir. La Lune
sert d'avertisseuse des changeraens et de la pro-
Ci) Voyez tome second, pag. 24., 51. et 203.
. (2) Mane , Luna antiquitùs mana , Ulphianus mana »
«
Precopius mine , angl. sax. mona , ail. mano , isl. mana ,
.Mg. MAEN , aDgi. MooN , gertD. MONO , doricè mana.
Wachieius à mana monére^ hortari , sidus hocce à veceribus
scychis , curfûs lunaris observantissimis , nomcn acccpisse
pucat. Ihre , hoc verbo , tom. 2. pàg. 158.
I
DES Champs Elysée s. 21
gressioa du temps. Nous avons cité à ce propos
un vers de Virgile qui quadre pai^aitement avec
celte idée ; Ipse pater statuit qiu'd menstrua luna '
moneret (i) ; de là le mot maend , mois.
Men.
De men , conduire , dérivent , outre le Menas
égyptien , les mots mener ^ meneur, ment, in^
siitut , mentor , instituteur , pédagogue.
Les anglais appellent les vaisseaux men ; mem
OF v\'AR , vaisseaux de guerre 5 les vaisseaux sont
des meneurs sur les eaux : méîie y en grec , est
le nom de la lune.
Min.
Min a donné l'origine à Minas , le même , avec
sa terminaison grecque os y que Mauas.
C'est de min que vient l'anglais mind, esprit,
souvenir \ c'est de minne, mémoire, intelligence , que
nous avons fait dériver le nom de Alin-erve (2) ;
la lune chez les précopiens étoit appelée mine.
Mon,
Mon, AVERTIR, est la source du latin monêre,
de moniteur , monitoire , monument ; de moneta 9
monnoie y en flamand munte. Ten Kate en fait
provenir le mot mond , bouche , comme étant
l'instrument des monitions et instructions. On ne
se tromperoit pas en le prenant même pour la
(i) Voyez tome second, page 161.
(ji) Voyez tome premier 175. et tome second» page 162.
aa République
racine de notre terme mot. Un mot est un som
articule qui désigne un objet quelconque.
C est de mon que les anglais appellent la lune
77200/2 y et les allemands m,on ou mond,
Mun,
M UN , avertir , Jalre ressouvenir , a beaucoup
de dërivës qu'on peut voir dans Ten Kate et
dans d'autres lexicographes. Il est essentiel d'en
relever deux , qui sont comme les deux étoiles
polaires de la mythologie et des mystères.
Ainsi que moneta , monnoie , vient de mon , de
même le flamand munte , vient de mun. Le sens
primitif des termes moneta, monnoie, munte ^ est
signe ; c'est dans cette acception qu on les appli-
que aux 'pièces de métal qui sont des signes de
valeurs. Lorsqu 'avant l'usage des lettres on diri-
geoit les hommes simples et grossiers par de»
signes et des emblèmes , lorsqu'on prescrivoit
dans le zodiaque leurs devoirs, par des images
d'animaux , il étoit tout simple de donner à ces
signes ou symboles le nom de munte , ou plutôt
mute f ou muthe sans n ; on sait que cette lettre
«'est glissée dans une infinité de mots pour rai-
son d'euphonie ; les anglo - saxons disent miith ,
les anglais mouth pour exprimer bouche , tandis
que dans les autres dialectes du nord on dît
mond , mund , munths , munnur , avec une tï.
Munte , mute ou muthe étant le nom qu'on
donnoit en général aux signes monitoires du
DES Champs Êltsébs. s}
régime social des Allantes , la tonalité de ces
signes devoît renfermer tous les points dlustnic—
tiou j de discipline et de doctrine de Icnr go-aver*
nement ^ la connoissance de ces sig^nes ét'>ii donc
la science de leur philosophie 5 c est préc's*-'in-il
le sens du mot mythologie , que les grecs lui ont
donné : il veut dire science des mctbes ou dcé
lignes.
Lorsque par la suite on a peint ces signes dans
le ciel par des groupes défoUes , on leur a donné
le nom de mun-sterren oli mu-sterrcn , dont oa
a formé le mot mustêrês. Il signiiie , dans la
Téritable valeur du terme , étoiles monitoires ;
STERRE signifie étoile.
On fait dériver communément Munster , nom
topographiqne très-répandu , de Monasterium ;
en entendant par Monasterium une retraite de
moines , on croit en trouver la racine dans le
mot monachus , dérivé de mon os , solitaire. Mais
dans celttl hypothèse , que faire de sterium , qui
remplit les trois cinquièmes du mot ? Qu'a de
commun ce sterium avec un couvent de moine> (i).
C'est de quoi les étjmologistes ne s'emharra«»sent
pas ; ils crient Italiam , Jtaliani , lorsqu'ils dé->
Ci) Bailly, histoire de rastrooomie aocienne , p. 137* t w-
marque, d*après Chardin ,qae les Persans appellent les Ascro-
logoes MUNEGiiN, ce qui, selon Chardin , vent dire GUbt
céleste pirlatu. Ce mot mune^iia , le môoie que mëuiniem »
est la source da mot moine.
54 RÉPUBLIQUE
couvrent une apparence quelconque. Prenons
doue encore ici , comme dans tant d'autres cas,
le revers de cette ëtymologie , et disons haidi-
ment que Munster ne vient pas de Monasterium ,
lîjais que Monasterium vient de Munster, Il y a
des villages en Flandres , qui depuis uu temps
immémorial portent le nom de Munster , et oii
il n'a jamais existé de monastère. On rencontre
im bourg considérable de ce nom dans le pays de
Wacs , qui possédoit depuis plusieurs siècles uu
monastère remarquable, supprimé depuis la révolu-
tion Françoise ; mais les écrivains nationaux ont
justement remarqué , que TV ae s- munster portoit
son nom , non-seulement long-temps avant la
fondation de cette abbaye , mais depuis un temps
dout on n'apercevoit plus l'origine.
Les endroits appelés Munster doivent leur ori-
gine à lancien culte ; c*étoient des lieux consa-
crés à l'étude des astres , ou aux cérémonies
religieuses des mystères. Sous ces rapports ce
ne pouvoient être que des lieux solitaires , ha-
bités par de savans prêtres versés dans Yastro^
nomie , et chargés de l'instruction ctu peuple (i).
(i) Il est même probable que les moines de VVescminscer
ont continué l'étude de TAstronomie qu'ils y trouvèrent
établie par les prêtres d*Apollon. Ce qui donne lieu à cette
idée, c'est qu^ils conservoienc dans leur cloître «une belle
salle ornée du tableau céleste , qu'on appelloit caméra stel-
Jata. Après la suppression du monastère , on a consacré cette
«aile à radministration de la justice , en y plaçant le tribunal
DES Champs Elysée s. 25
Les anglais , qui ont adopté la lettre i au-lieu
de la lettres, comme on a vu dans le verbe mînd,
domioient à ces sanctuaires le nom de minster ;
on connoît la fameuse abbaye de West-minster ,
devenue la place de l'auguste assemblée de leur
parlement. Il est de fait qu'à l'endroit , où l'on
a bdti ce couvent de moines , il se trouvoit un
temple consacré à Apollon. On peut se rappeler
que l'arc et les flèches de ce dieu étoient des
symboles relatifs à la science des astres , et nom-*
mément aux constellations zodiacales (i). L'An-
gleterre dans ses armoiries a conservé la Lyre
d'Apollon. On s'étoit approprié ce lieu par la
raison que d'après le système pris par la cour
de Rome , on convertissoit les sanctuaires de
l'ancien culte en lieux pieux à l'usage de la nou-
velle foi. Ainsi des solitaires religieux chrétiens
prirent la place des anciens prêtres payens , et
à . leur exemple ils consacrèrent leur temps aux
études. Personne n'ignore les grands services que
suprême «du roi, curia concilit regii. Malgré ce changement,
cette place a conservé son ancien nom de chambre étoilée,
CAMERA sTBLLATA (tf). Tant 00 8 tfouvé Tongioe de ce
nom respectable*
(a) Caméra stellata , sive potius cura concilii regii ; h«c si
antiquitatem speccemus , esc anciquissima , si dignicacem y hoiiora-
tissima : camerae vero stelhta nomen accepit , ex que in caméra
stellis oroata Westmonasterii , hoc concilium fuie coDSCicutum*
Cambden in Bricannia.
CO Voyez tome second page i68.
±6 RÉPUBLIQUE
les premiers moines ont rendus au monde litté-
raire, et savant.
MuK-STER , ou Mn-STER , étant le synonyme du
mot constellation » il est tout naturel que , ^\i
moment où l'on a oublié Fongine et le but des
groupes célestes , et dès que leur nature a été
recouuue pour être une chose occulte, leur nom
ait pris la même acception. C'est ainsi qu aujour-
d'hui MUSTERE, ou mjstèrc , veut dire une chose
cachée.
Après avoir reconnu le sens littéral *et figuré
de THEJTSON et de mânas , il reste à considérer la
force de ces noms emblématiques dans leurs
rapports avec la- civilisation d'un peuple ; c'est
ici que se manifeste Textréme justesse du choix
de leurs termes. Theitson et manas expriment
avec une précision admirable les deux pouvoirs
essentiels d une république ; theitson est le sym-
bole du pouvoir législatif, et manas ^ du pouvoir
exécutif.
Une règle de temps^ civile, morale, politique et
religieuse , est le code de la législation : tjieitson
en est Tembléme ^ une bonne administration ,
une sage direction et une active surveillance
forment lexécution de cette règle , et c'est Ma-
nas qui en est le symbole 5 Theitson est le lé-
gislateur , Manas Texécuieur , l'exécution naît
de la législation ^ et c'est sous ce rapport que
Manas est le JUs de Theitson,
A ces deux pouvoirs quelques modernes en
ï):e, s Champs Elysée s. ^7
ont associé un troisième sous le nom de pouvoir
judiciaire; mais ce n'est pas ainsi que pensoient
les premiers sages ^ ils considéroient Tadminis-
tration de la justice , comme une branche du
pouvoir executif. Minos ou Manas exerçoit la'
fonction de grand-juge. Aussi les grecs n'ont-
ils consacré dans leur langue que les deux pou-
voirs sous les noms de Demiourgos et de Z)e-
magogos.
Demiourgos dans la vraie proprie'të du terme
est le fondateur^ ou le législateur d'un peuple ; c'est
le même que Teitson 5 Demagogos est le meneur ou
le gouvernant d'un peuple ; c'est Manas ; les deux
noms ont de commun le mot démos , peuplz \ our*
gos , dans le premier , signifie facteur , créateur /
AGOs ou AGAGOS^ daus le second, meneur. Par
peuple il faut entendre une multitude d'hommes
réunis sous les mêmes loix, et. cela est exacte-
ment exprimé par le grec • démos. On peut s'en
convaincre , en ouvrant un lexique ordinaire 9
on y trouve que démos , populus , dérive de
DEÔ , ligo ; est turba , dit Schrevelius , com^incta
LEGiBus , c'est une troupe liée par des loix. Il est
singulier que les auteurs , qui n'ont pas hésité
de reconnoitre dans demagogos le mot peuple ,
se soient cependant opiniâtres à ne' pas le re-
cionnoitre dans demiùrgos. On - a pris celui-ci
pour le titre de l'architecte ou créateur du mon-
de physique , au lieu de le prendre pour le créa-
teur du monde moral j c'est toujours par suite
aS RÉPUBLIQUE
de ce faux système qui rapportoit les points de
la mythologie à des objets physiques.
Demiurgos étant le même que theutson , et
àemagogos le même que m an as , il ne faut rien
de plus , pour en conclure que le grec démos
doit avoir aussi de l'analogie avec le mot
GERMAINS. Cette conjecture se vérifie comme à
lordinaire d'une manière frappante : le mot ger--
jTAiNS offre dans la valeur du terme la même
acception que le mot démos (i) : si celui-ci dénote
une troupe d'hommes réunis en société poli-
tique , le mot geermannen , ou gaermannen , ger-
iiAXNS , marque également une multitude d'hom-
mes associés. Il dérive de gaeren , ancienne-
ment geeren^^), réunir j ramasser. Les germains
prenoient ce titre par la raison qu'ils formoient
une assemblée de confédérés et qu'ils étoieiit
devenus Jrères par la loi. C'est sous ce rap-
port que le mot germanus est passé dans la
langue latine pour signifier frère. Strabon fait
mention de cette signification et observe que
les germains se traitoient mutuellement de frères.
En méditant mûrement sur cette grande pré-
cision d'idées que les premiers élémens de la
langue mythologique expriment , on ne s'étonne
(i) Voyez tome premier, page ai.
(2) Gaeren, anciennement gberen , coUigere , congrC"
gare. Ten Kate, vol. 2. p. 184.
C'est de geeren, gaeren, que dérivent les mots latins
grcx^ troupeau, et congr égare.
DES Champs Elysée s» 29
pas que ces termes , en passant dans des lan^
gués étrangères, aient subi tant de fausses inter-
prétations.
Passons à la régie du temps^
Des premières divisions du temps et de
leur nomenclature.
En appellant les hommes errans et sauvages
dans des communes pour les habituer à une yie
décerne tant physique que morale , il a falla
leur prescrire une direction propre à les gui-
der dans cette nouvelle carrière. Il a fallu leur
apprendre à enlployer utilement le temps. Les
sages fondateurs , convaincus que le soleil es(
le grand régulateur physique du monde sublu-
haire n ont point hésité de régler sur sa course
leur calendrier , pour tout ce qui a rapport
à ragricûlture et autres influences physiques :
mais ils ont bien senti que cette régie du temps
ne s'adaptoît pas à la vie civile et morale. Le
nombre des jours de Tannée solaire étoit trop
grand ; le cours de la lune présentoit un ré-
gulateur plus commode : sa courte révolution de
Vingt- huit jours , partagée en phases on quar-
tiers de sept jours , se prétoit mieux a régler
le cours de la vie ordinaire. Sons ce rapport
on a adopté la révolution annuelle au urAfr^
pour le grand régulateur de la vie rri-^ti/fae et
physique de la société, et la courte p^nd.c .^
de la lune pour le CAleadner da €/j!C&,:c,^^f '^
30 RÉPUBLIQUE
social , et des affaires courantes , tant civiles que
politiques et religieuses de la république.
Une chose qui peut nous donner une juste
idée <ïe la haute sagesse qui régnoit dans ton-
tes les institutions de nos pères , c'est llieureux
choix des termes qu'ils ont employés pour les
faire respecter et en assurer lexëcution. Les
noms qui ont du rapport à la règle du temps ,
ne sont point pris dans le règne météorologique
ou physique , mais dans l'empire de la morale ;
ils sont tous instructifs , ils ont tous un but
salutaire , chaque mot est un avis paternel ou
momtion sur les travaux , les devoirs y ou les
occupations qui y som analogues.
Pour apprendre au cultivateur que c'est à la
marche solaire qu'on est redevable de la mois-
son , les législateurs ont identifié le nom dannée
avec celui de récolte ; on a jugé qu'il ne falloit
qu'un seul et même terme pour exprimer l'un
et l'autre , ce terme est jaer (i) , il veut dire
année et moisson. Sa signification seule rappelle
sans cesse à l'esprit du laboureur qu'il doit pren-
dre sagement son temps , et arranger ses travaux
de manière à se procurer une récolte à chaque
période solaire.
Ci) Scandianos etiam annos per mases nnmerasse , conji-
cias ex vocibus ar et arna , quod veceribas illud tempos »
quo seges coUigitur » nocabat , et convenic cum abf > ANtro.
Loccenius , antiquit. soeo-goth. , cap. 4.
DES Ca&ups ÉLTsics. 3r
Cest dans cet «sprit qu'on a peint Satome
arec ime fauLt et des aiks : U fanli n'est point ,
comme on s'imagine , l'emblème de U desiroc—
tioD j les anciens ^toient trop judicieux pour
regarder un instrumenl , aussi foîble que la
faulx , comme l'instrument symbolique de e«
pouvoir terrible qu'on attribne au lemp* dn
détruire les villes , les empires , les mr.h^n ,
les montagnes, h. peine cette arme frae:> r'-m—
plit-elle sa destinaôoD, qui «-.i i* eunn-r •ir%
grains ou des herbes. La /i--.'r f-j-'t i — m-n-rue
de la Toupe des grains ou ifc U rn<-,<.-.i-
. Les ailes de Sauirri^ ttu.-T-...'(^r '-* -i--,.. ;,'-!•'
de la matcbe des asu*-», C-:* in^ç,* r- r.,^„.—
que est im avis an t-^.fi:^ie v. i> j^ t*^
gligcr mi tempt , q-i »*;i-i-..rt •.vm,^ ut v..nu
et ne revient pivt, LifrrtiiK.u-.»- --% la *r t
cet art coa^JtU f *rj-.ui,-:«ti*tii: , ui^ : r.t.j-.:„»
le caiendHer af.-x.-.'.t «?: t a^oi- rfu.-.'rr'.»'» «■
momêns pix^rt* ai. jimuiiroj!» ^-t; ^'.-. *t ^■
■ à la r#c<-!ve, Ot jmiK uu^-^-t* î -.^i^- ^, ^ .„
que , «eut <* laj-ini-: . !• •^*ri.-j;«' i ^.^.., ,-,»,
des aiaiiujft i.^ni./uii>» . p^ ^^ i...r>^ -. j- ,.,
le» joun j.'.ff-itîir, ui. huh. « tj!-,., „
vénéré far itr ytui.rt. >'i„t«.,. ^ ^ _^,_
sont <.Oiis*cr*-t pai ' um.,- ■.-.■■..■j- i..^ «.. ._
de It'j.oai* |i!tijrtt i gu^,.,j. *,>.^ ,.-• _
de cuilurt i ^«►îijijuu' . ;■«- *■». ... ..
«
32 RÉPUBLIQUE
C'est dans les mêmes vues que les législateurs
ont partage Fannëe agricole en quatre temps ,
à raison de trois mois pour chacun. On les ap-
pelle saisœnen , saisons , mot formé du verbe
saièn , semer 3 les semences sont* les ëlémens
des productions terrestres. Les deux temps plus
particulièrement destinés à la culture sont ïau"
tomne et le printemps ; Vaulomne est la saison
de la culture des fruits» en épis , aren-vruchten j
le printemps est la saison du jardinage ou des
fruits en cosse , schelp-yruchten. Il est essen-
tiel de faire cette distinction pour pouvoir bien
comprendre la valeur de ces noms.
L'automne est appelé herfst , herfs-tyd , nom
qui veut dire temps de labour. Il vient de erfèn ,
terme vieilli , mais qui est cependant le mot
propre pour exprimer labourer la terre ; c'est de
cette racine que dérive le substantif er/è ou erve ,
dont on a fait en latin arvum. Arvum signifie
terre labourée.
Le nom du printemps est lente , lente-tyd , il ;
signifie saison des lentilles ; ici les lentilles ,
comme étant l'espèce la plus noble , sont prises
pour marquer en général les fruits en cosse.
Souvenons-nous que Strabon a trouvé devant la
grande pjramide d'Egjrpte des lentilles et des
grains pétrifiés. C'éloient précisément les pro-
ductions qui caractérisent les deux saisons de
la culture. Donner au printemps le nom du
principal légume en cosse , c'éloit annoncer le
1
rss CxjL rcrs Li^t^îï^
jr .*_■:?>, 2- es»^ jD^OiiTt ^iii2> â& £^Tirt «lin la?-
Le i:i..i> ùr MjjIv , rominp jireiujei mus ni. iiru
rj*:^-r; T-i-Sf en tfn-ioi: siriuii^ .;*/;:.l*r
Ce5>i c.i-r2trî ]t-*e qL ^jl •"iLT^ir-.l^f ie inu: n*»
trsiTiux cV.ii.T rrLre? ; c t*>i i.uii> t«'iu- sii:^.»t ri:e
esi-cc «ru> ce r£;^7»v*n c- t>i* i^ a à.mut* ir
nooi de sa^'^^-^w^^ ou SD^rvr^--*' £ ^ Cui ^t'^i cLrc
temps ds rt-.a.v; so^ytir esî fv'rme ôe Fitmi^r ^
gaulois recoiiDciira aasf-iDeiii p.«iir -t* .re lii M»i-r<*e
des mots ^j.vjirr , rrr:^;*', j. r3r_irjLj: , *if':':-.'..'
abrégé f ei pour iin itulre luoi .«hit. "if . ce L-r^-àt-
méiique , par leqiiel oa àr> rr:.-* lu cuL.i:-..if c*r
diSereos nombres itêu&li».
Il nous re>ie à patritT oe îii.^er : cîi i>f
5*aueud sûrement pas que sin boid au^ ue^
rapports directs avec ragi^culLore ; lii:^er e^;
un temps mort pour les terres. CependâLiit i^ji»
nom na pas moins un Lut errai, ei c-^ d^:.*
son acception générale n'e^i p^s éintL-^jr iiirii.-
aux travaux du culiivateur.
Le nom de l'hiver esi ^ij^icr , ui^cr-'^J: A
m.
34 RÉPUBLIQUE
signifie dans la juste propriëté du terme , temps
de profit ou dacquisition : la racine est le verbe
WIKNEN , gagner , profiter* En lui donnant ce
nom , le but des législateurs a étë d'engager les
hommes à mettre à profit le loisir de l'hiver ,
pour tous les objets de la culture et de Fin-
dustrie , autant que la rigueur de la saison le
permet.
Hésiode ^ dans son poème intitulé les travaux
et les jours y rappelle à son frère qu'il a aussi
des devoirs à remplir pendant l'hiver. nTHomme
f» actif et infatigable, lui dit-il, accroît ses pos--
n sessions même dans cette rude saison ^ ainsi
nque les frimats de l'hiver ne t'engagent pas à
9t languir dans une molle oisiveté , mère de Tin-
n digence ; le paresseux manque du nécessaire.?*
accroître des possessions se rend donc par
Ti'iNiTEK , acquirer ; ainsi la leçon qu'Hésiode
donne à son frère revient exactement à celle que
nos pères ont donnée par le mot winter.
Le temps de l'hiver laisse des momens de
loisir pour battre les grains , pour épurer et
préparer les semences; il peut être utilement
employé aux études , a la culture des arts. C'est
au retour de cette saison qu'on ouvre dans plu*
sieurs endroits des écoles pour l'instruction pu-
blique. Le terme winter réveille toutes ces idées f
c'est le mot d'ordre pour passer heureusement
la triste saison de l'hiver.
Chacune des quatre saisons étoit annoncée
DES Champs ÊlysiLes. 35
par Vëclat de* fëies ; on en rencontre encord
le» traces dans nos fôtés modernes. Kers-xissb i
noël , est la fête de l'hiver ; pàesch-misss ,
pâques , la fête du printemps ; sint Jaks-misss ,
St, Jean-Baptiste , fête de Tété , et BâS7-missx
St. Bavon en Flandre , fête de lau^omne. On sait
•i|ue iTzme^ signifie fête , ou jour de récréation (t).
Les quatre temps de Tannée étoient subdiTisés
en douze portions égales à raison de trois pour
chaque saison ; ce sont les signes du Zodiaque ;
nous en traiterons après avoir dévoilé la na-.
ture mystérieuse du système hebdomadaire.
Origine de la semaine : nomenclature des jours.
Si Téternelle uniformité de la marche du soleil
avoit invité k partager l'année en quatre portions
égales , qui répondissent toujours smx mêmes points
du ciel , la course de la lune présentoit aussi natu-
rellement une division en même quantité parla suC'v
cession constante et uniforme de ses quatre phases.
Un premier avantage des quartiers de la lune ,
c'est d'offrir une courte période de temps, telle qu'il
faut pour le commerce journalier de la société.
Un autre avantage , c'est que le nombre da^
sept jours se prête admirablement à un arran*
gement de temps convenable à la nature et aux
facultés de l'homme. En partant du principe |
que le bonheur de l'homme demande une ap**
•^
CO Voyez tome second , page 67.
36 RÉPUBLIQUE
plicadon suivie aux travaux , et qu'il est dans sa
destiuëe de gagner son pain k la sueur de son
front , ses facultés physiques ne demandent pas
moins des intervalles de relâche ; il lui faut
des momens de repos et de dissipation. Les
premiers instituteurs ont sagement calcule' quon
atteignoit ce but , en faisant succéder à six jours
de travaux , un jour de délassement et de dis-
sipation.
Une circonstance qui a fait regarder le système
hebdomadaire comme un ouvrage divin , c'est
la. sagesse avec laquelle les législateurs ont su
consacrer tous ses jours aux institutions fon-
damentales de la république. -
On traite de barbares les noms que les jours
de la semaine portent en langue teutooe ; mais
c'est qu'on en a perdu le sens , et qu'on ig^
nore le but du système. Les noms teutons sont
pour la valeur les mêmes que les noms latins ;
la différence , c'est que les premiers , comme
primitifs , expriment la chose en sens littéral ,
(^t les autres en sens mythologique.
Les institutions , qui forment les bases d'une
heureuse république ^ sont au nombre de ciiiq,
V agriculture , la justice ^le^ commerce et les arts,
la religion , le mariage ; c'est à ces institutions- ,
dans l'ordre où l'on vient de les énumérer , qu'on
a consacré les différens jours de la semaine ,
en leur imposant des noms analogues à ces
mêmes iusiitutions.
DES Champs ÉltsIxs, 57
On cLerdierc :l TaÏ5iCTD«ài re>p»î^ « ce cr^^zm
ourraie dans ForCrp des ]zz3R ci*î<rrê a::ii*nr-
dlioi ; le sjslénie pninitif est iliere , î orcre q*s
jonrs est inierrerd- Le pmîi*'er îc-nr de ?* semAÎne
ëloit le Samedi (i) . le dernier le .^'aj-rsiT, ordre
encore en n<a^ chex dlferei» pe^^- »*» de roneai-
Les Jui& en se séparant de la coïti million
des gentils ont siJxtitaé le Sam^edî an Ven-
dredi (3) ; les ckrê liens ont remis le sakat an
jour suirant , que les descendàti^s de» preziieis
instîtnteuis continuent d'appeler par t^n noai
primitif de Soi» r as , jour au. sckcSL Yoid le
sens des noms des jours , et lenr but suÎTact
l'ordre de leur création*
Du Samedi y SxrvwirjiG.
En partant dn fait que le cadre hebdoma-
daire renferme le tableau des grandes instito-
(1) Ihre, verbo ^ôK£7r-DAC. — Boilîy , astr. tac p. 409.
cite no bronze poar constater que les éiA-pdeas coinscB-
çoient leur semaine par le Samedi. », \jti égyptiens , y dit-9 ,
„ commeoçoient donc la semaîoc par le Samedi , ao contraire
„ des hébreux , qai la fioissoient par ce jotxr là. « Rodbecks
observe aassî qae les Scythes et nos'iyrnx la commençoîent
par le Samedi.
(2) Veneris festnm qaondim institntnm eodem tempore,
qno \ christianis postea festam Pascbatis. Unde adfauc feriie
paschales Qsttm in Gerjiania, et in Aoçlia castcr vel acstar^
ab dstar^ Venere, nancopau fait. Loccenius , anûqnit. sneo»
Soth. j cap. 5.
38 11 É r U 14 L I Q U E
tions sociales , il est tout naturel da s'attendre
que le premier jour aura éié consacré à Fagri"
culture j c'est Tart le plus utile , c'est celui qui
fournit le pain quotidien , premier besoin de
llionime. Saturdag , Satcrdag , nom du jour ,
répond à cette idée ; la facine est saden , sae^
den f SEMER , ou sat , saet, semence (i) ; Saterdag-
signifie littéralement jour de semailles. On voit
clairement que cest de ce mot que les latins
ont formé leur Dics Saturni^ Saturne étoit le
Dieu de Tagriculture.
Du Dimanche , sondag , jour du Soleil.
L'agriculture est nulle sans le secours du soleil;
e*est cet. astre qui eu animant la nature fait ger-
mer les semences , et porte les fruits à leur ma-
turité. C'est sur la marche solaire que le cul-
tivateur doit régler ses travaux ; on a donc jus-
tement consacré le jour suivant au soleil ,
comme à l'astre tutélaire de l'agriculture , eu
l'appelant Sondag , Dies Salis.
Lundi , Maendag*
C'est dans le même esprit qu'on a donné au
troisième jour le nom de Maendag , Dies Lunœ.,
Cette planète influa aussi sur la végétation , Ho-
race l'appelle Luna minok , le croissant de la
lune (a). Des jardiniers bien instruits ne man-
(0= Voyez tome premier, page 73.
(2; Pose hoc me docuit melimela rubêre minonm
Ad lunam délecta. . . . Hor. satyra 8. lib. 3. v. 31^
irr-r - i^.^ - l ■ » * ^-» ^ ^*i^>«AiaK^
• •^f^
JES jm^ IET- -C .e* ^-K^yr- £ . tuTrr?»»--
tUlHL JESr jLCI^ ' "têt -t"î T i-»J7i:*i-' -- ^c^*. ■^•-s
XiSTJcaixsan *f Jiii T *^t mp -»*n -> < *^. .
40 RÉPUBLIQUE
nom Dings-^g ; il signifie à la lettre jour de
plaids 5 DiNGEN signifie plaider ^ di»g procès ;
siNGE-DAG éioit un ancien terme de barreau
en plein usage au conseil de FJandres pour
exprimer le jour servant aux plaids , jour des-
tine à l'administration de la justice.
£n Flandre on dit communément Dissendag ,
ou Djssendag , tandis que les hollandois disent
J)ingsdag ; cette diiTéreuce ne change point le
sens de la cliose. Dis le même en grec que
bis en latin , est la particule initiative de presque
tous les mots qui marquent convention j tels sont
les mots DiSi-sENTio , dis-corde , dis-unio , dis^
cordance , dis-pute ; dis vient de la même source
que deux dtto ; il est donc de la nature de
ce mot de faire naître des expressions auxquelles
on ajoute Tidde d'une union rompue. Delà le
nom tues'day que les anglais donnent au Mardi;
ce mot vient visiblement de tvno deux , et
* offre le même sens que dissendag , twist-dag ,
jour de contention , de dissention , ou de dispute.
Mardi se dit , en latin , dies m art j s , jour de
mars ; quoiqu'on ait beaucoup dénaturé les at—
tributs de ce Dieu y 11 est cependant facile d aper-
cevoir que Mars doit avoir été , dans son
origine , r emblème de F administration de la juS"
fingstlagb , velut etiam viciais Saxonibus et Belgis dicitar
dingsdagb , qaod olim illc dies esseï judicialis. Loccenii^s ,
antiquit. sueo-gotb. , cap. 4,
42 Réi»ublique
en régie ; Aréopage signifie champ ou colline
de la justice , et cette dénomination conyenoit
4 un tribunal qui tenoit ses séances dans cet
endroit.
Le territoire d'Athènes , appelle atiique formé
de Atlandj pays nourricier , éioit concacré &
l'agriculture. Gérés , selon 4a fable y avpit ap-
porté Fart de la culture du blé. Outre les fêtes
éleusiennes en l'honneur de cette déesse » on
célébroit aussi à Athènes ses thesmophories ,
Jetés des loix , instituées pour faire respecte^
lagriculture.
Hasardons ici une conjecture sur Torigine du
nom de Mars ^ il est apparent qu'autrefois
on a fait usage du mot Mart , ou Maert pour
dénoter un mùustre. Ce qui le fait présumer
c'est que ce mot avec une terminaison fémi-
nine est de nos jours encore en plein usage
pour désigner une Jemme de service ; maert s
est une fille employée à quelque fonction db-
mestique , kinder^maerte est une garde d en-
fans , les mots masculins ont précédé les fémi-
nins : il est donc apparent que Maert aura été
en usage pour signifier un ministre ou surveillant,
et dans ce sens dings-m'aert ^ veut dire ministre
de la justice. Il ny a pas lieu de s'étonner
quon ait" abandonné l'acception primitire , lors-,
que maert sera devenu le titre ou plutôt le nom
d'un dieu.
DES Champs Elysée s. 43
Mercredi , JVoensdag^
Les produits de Tagriculture ne fournissent
pas à tous les besoins de l'homme , il y a d'antres
objets qu'on ne peut se procurer qu'à l'aide des arts
et du commerce. C'est pour cette raison que les
législateurs ont consacré le Mercredi , cinquième
jour de la semaine , au commerce et aux arts. Son
nom latin dies Mercurii ^ jour de Mercure , en
est une preuve ostensible : chacun sait que Mer-
cure est le dieu du commerce et des arts.
On fait dériver communément le mot Mer-
cure de Merx , Mercari , Mercator ; la vérité
est que Mercure vient du mot merkt , signe. Les
pièces de monnoie sont des signes , et c'est avec
celte espèce de signes qu'on fait le négoce j de
là MERKT, marché. Mercure est proprement com-
posé de MERKT-uR , temps ou jour de marché ;
le Mercredi étoit le jour du marché de la semaine^
Mais comme dans les premiers âges on ne
faisoit pas le commerce avec des merks ou
pièces d'argent , Merkt-dag , ou Merkt-ur n'est
pas le nom primitif du Mercredi. On l'appelloit
comme il est encore appelé de nos jours ^
Tf^onsdag ou Wœnsdag. L'étjrmologie de ce
terme a intrigué les écrivons ; la plupart le
font venir d'un prétendu Dieu Tf^oden , mais
sans être d'accord sur la nature de cette divi-
nité payenne. Juste Lipse a été assez heureux
pour e^ donner le n^ot^ dans ses notes svmc
/
44 RÉPUBLIQUE
Tacite , ce sayant observe que Wonsdagy ou
comme il le nomme Wonstdagh , vient du verbe
wiNNEN , gagner , dont le prc^térit est won , et
le principe passif wonnen ou gewonncn,
rPaul Diacre rapporte , dit-il , que les lon-
j^gobards , qui sont des germains y appellent
» Mercure woddm» Moi , continue l'auteur , je
n crois qu'il faut lire wondam ou wonstam , du
rgain auquel il préside , à lucro cm prœest. La
>r preuve de cela c*est que nos pères ont nomme
n Mercredi dies mercurii (i) le jour que nous
>9 appelions encore Wonstdagh. ' On peut rap-
peller à lappui de cette opinion tout ce que
nous avons dit , en plus d'un endroit , sur
le sens extrêmement ëiendu du verbe win-
NEN , gagner (2). Il suffira d'ajouter qu'dn en a
aussi forme le mot winkel , boutique , lieu
consacré au commerce.
Jeudi , DoNDERTtAG,
L'agriculture, le commerce et les arts four-
(1) Les anglais appellent le Mercredi wednesday : il est
apparent que leur verbe guet, gagner ^ a été prononcé au-
trefois WET , WED. Il y a plusieurs mots en anglais dans
lesquels la lettre w est échangée en eu , témoin en:r*autres
le mot cnKVLD^ ^ gardes j dont Toriginel est incontestablement
WARDs ; ainsi wednesday aura du rapport k gain , tout
comme ITonstdag ou fToensdag,
Mercurium tnensuram ac pondus , et mercaturae quastum
repcrisse affirmant. Diod. Sic, lib. VI. cap. XV. pag. 471.
Quasstus est winste , wonste,
(a) Voyez tome premier, page ii«.
, . « srfT. ^
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I^tT^
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H ..V --*
^6 RÉPUBLIQUE
Toutes ces discussions étymologiques sur les
noms -des dieux sont certainement bien propres
à causer de lennui. Elles sont cependant in-
dispensables pour remonter à l'origine des cho-
ses. Les combinaisons étymologiques sont une
espèce de chymîe morale ; si on se donne tant
de peines pour déterrer les premiers élëmens de
lliistoire-naturelle par des travaux laborieux et
souvent dangereux ; pourquoi se refuseroit-on
â quelques . disseruiiqns arides lorsqu'il s agit de
découvrir les premiers élémens de l'histoire mo^
raie et religieuse.
Le Jeudi n'étoit pas consacré à Jupiter
comme auteur et créateur suprême , mais par-
ticulièrement comme juge suprême : c'étoit k
Jupiter armé de la foudre , emblème de la
vengeance céleste. Cette idée est exprimée par
le sens figuré du nom Donderdagh ; le mot
Donderdagh composé de donder , tonnerre^ et de
SAGH jour y signifie jour du tonnerre : donder »
thonder , thunder , thor , tom'tru , tonnerre , tous
termes synonymes , provenant de la même source ,
ne sont point , comme quelques-uns pensent,
des onomatopées. Leur racine est toorn , cour^
roux ; Tépouvantable bruit du tonnerre ^ et le
feu dévorant de la foudre étoient regardés com-
me des signes de la colère des dieux et les in—
strumens symboliques de leur justice. Le culte
du jeudi étoit dirigé de manière à représenter
la religioa comme le tribunal des mœurs ^ c'est
D£s Champs Élyséss. 47
pourquoi dans la célëbradoa des mystères , oq
donnoit le spectacle magique de la punidon du
crime après la mort , et des suites effirayantes
des passious déréglées.
« Jeudi se dit eu anglais thorsday , jour de Thari
quant à Tétymologie du nom, il y en a beau*
coup, dit Ihre , qui croient que thor signifie tan^
nerre (i) ^ et que le thor teuton est le même que
le Jupiter grec , qui excite le tonnerre , baon--
TAxos. Nous avons traité de thor k Farticle de
Thorhout, ville de la Flandre occidentale (a).
Kien nintéresse plus les mœurs que le ma-
riage. Une république nest qu'une grande la-
mille composée de la réunion de familles par-
ticulières. La bonté d'un tout se compose de
la bonté des ses parties ; si Fétat politique de-
mande de la stabilité , Téut conjugal en exige
de même. L'intérêt des conjoints , l'intérêt des
enfans et par conséquent celui de la société
en général commandent que luiiion maritale
soit sacrée et durable. Si la religion est le lien
le plus fort des familles associées, c'est donc i
la religion à sceller du sceau de son autorité
le nœud du mariage pour le rendre sacré ei
Ci} Quoê ad norotnis ntioDem tttioet » creduot muiti
Thor tonitru deootare, tcque tdeo nostnim Th^r expriiD^
Jovem tooantem , brontaion. Ihre » verbo Toa.
A thor adbttc Dics Jovis thorsdagh , et thordôn , /^
nitru appellaiionem suam retinuit. Loccenias, antiquic. saeo-
|oth. , cap. 3.
<2) Voyez tome premier , page 19^.
48 Réi'UBLIQUB
indissoluble. Cette vëritë a é\é vivement àentle
par les anciens ; par tout la religion s*est em-
parée de Tëtat conjugal. Pline nous a conservé
la sanctification religieuse du Gui de chêne qui
se méloit , dit-il , à toutes les cérémonies du
culte des Druides. Il est vrai qu'il traite cette
cérémonie de superstitieuse , et qu'il semble avoir
pitié de la crédulité et de l'aveuglement du
peuple. Mais c'est que Pline en ignoroit le mys-
tère. La sanctification du Gui de chêne étoit
lembléme de la sanctification du mariage. Cest
même de cette sainte cérémonie que nous sent
venus les mots marier , mariage , mari. On eut
donnera Texplication dans un chapitre particulier.
Vendredi, Vrvdag.
Après avoir consacré les six premiers jours â
des travaux et des devoirs tant religieux que
civils , les législateurs ont proclamé le septième
jour libre. On dit libre parce que c'est là le sens
propre du nom qu'ils lui ont donné j Vryda& ,
nom du Vendredi j signifie mot à mot libre jour.
On jugeoit convenable d'accorder à l'homme un
jour de liberté après six jours consécutifs de
travaux , de peines et d'occupations , tant pour
le remettre de ses fatigues , que pour rendre la
vie douce et agréable. Aussi employoit-on ce
jour de relâche dans l'ivresse des plaisirs. C'étoit
d'abord un jour de bacchanales. Ou se souvient
que Circé recommande à Ulysse et à ses com-
D£S Champs Elysée s. 49
pagnoDS de passer dans les plaisirs de la table
le jour qui suivoit la célébra lion des mysière^.
C'est de->1à que Bacchus , qui faisoit les bon-*
neurs de ce jour a reçu le surnom de libre /
les latins l'appellent liber pater.
T Dans les fèces religieuses du sixième jour on
bénissait le lien du mariage ) le septième jour
étoit destiné à la célébration des noces* Sous ce
rapport Tamour présidoit aussi à ce jour ; c'est
de-là que le mot vry a donné naissance au
verbe vryen (i) qui dans Tusage moderne signifie
Jaire r amour , recberclier une fille en mariage*
Si on donne aussi le nom de /rayer , vryen,
à r amour des poissons, c'est que les apôtres de
l'ancienne loi étoient originairement pécheurs de
profession.
C'est par la même raison que le nom prjdag^
lorsqu'on a divinisé les noms des jours de la
semaine , est devenu chez les romains le titre
symbolique de la déesse de l'amour*
Le vendredi s'exprime en latin par le mots niES
Venekis ^/owr consacré à Vénus^ déesse de l'amour*
Il n'est pas probable que , dans son origine ,
Vénus ait été le nom d'une femme. Us eu latia
est une terminaison masculine 3 selon le génie
de cette langue il auroit fallu dire \^ena. Cette
forme se rapproche de si près de la vérité qu'il
(i) Vryen, fairt Vamour^ rechercher une fille en ma-
riage. Halma , dict. 9 hoc verbo.
m. 4
50 Rél^UBLIQUB
ne fatit que Tinterposition de la seule lettre I
pour nous rendre le mot primitif: ce mot est
venia , il signifie congé , liberté ; dies veni^e est
le même que F^rydag , et veut dire mot à mot
jour de liberté. C'ëtoit un terme consacré dans
les anciens gymnases pour annoncer les jours
de vacance qu'on accordoit aux écoliers.
St. Augustin et d'autres auteurs remarquent
que la planète Vénus a été nommée autrefois
Junon, Il est permis d*en conclure que le ven-
dredi aura priniiiivenieni porté le nom de Junoa
et que dans les siècles de corruption, on lui
aura substitué celui de Vénus. Ce qui vient
dabord à lappui de cette opinion , c'est que
suivant les traditions» mythologiques Junon pré-
sidoit aux mariages légitimes , et à la soJemuité
des noces. Cest des unions avouées par les
mœurs j et munies du sceau de la religion ,
qu'il s'agissoit le Vendredi , et nullement des
passions auxquelles préside la déesse de Cy-
thère.
Une circonstance qui jette sur ce point beau-
coup de lumière y c'est la signification du mot
Junon ; on' s'imagine que le mot Junon est le
même que Juvans favorable. On a tiré aussi
Tétymologie de Jupiter, de JuVans pater \ mais ces
étymologies sont visiblement forcées et ne sont
d'ailleurs pas assez caractéristiques. L'épi thé te
Juvans est applicable à toutes les divinités sans
distinction^ JN^ous avons déjà donné le sens pro-
c= 3i':c . Ml.
datii Vf J
li-ji::». i, L ^
■u'ri;
[. »•. i. y-
^ - . --
fr^i-t 7-.;..
:-.l.
-a l:
gn>i.!< , ^v
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*v ^:-,
Dj t-.-iu^r.
lll L-J* .
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.^.- -■
quêrùil It
ir U. -,.
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énefj :^j^iL
ifir.
lliÙ.'-i 1^
. j. ,
eâl la p^:
i>l.l'L If-
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.- =.. - .,
l-api>t^.;i
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■u-^u.. ■
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■rti- . P--Ç- -
CO Voyet
. pTta,«r . V
■l;- I---
r..-.- -r : -.
/
5ft RÉPUBLIQUE
ëtoit coniractëe à vie et suivant les loix ;
trauwe veut dire foi ; TRAuv^ e» , chnner sa foi ,
promettre une fidélité inviolable. On disiiiiguoit
ainsi une femme légitime , des femmes qu'on ne
prenoit quà terme , ou en forme de bail ; cel-
les-ci éioient appelées hœren , mot formé du
verbe hukek , hoeren ^ prendre à bail , convu-
CERs^ C'est dans cet esprit quen latin elles sont
nommées meretrïces , Jeminœ mercede conductœ.
Hou RIS , nom des nymphes du paradis de Ma«
homet y qui servent aux délices des bienheureux
sans engagement fixe , ne viendroit-il pas de la
même source ?
Dans la description que Pline nous donne de
la sanctification du gui de chêne , il décrit les
sacrifices et les aiimens qui se trouv oient tout
préparés pour le repas public que l'on donnoit
aux assistans â la fin de la cérémonie. Sous
ces rapports la sanctification du mariage , à
laquelle présidoit Jupiier , et la solemnité des
noces , i laquelle présidoit Junon , se irouvoient
comme enchainées Tune à l'autre. Voilà ce qui
a donné lieu à la fable de la solemnité du ma^
riage de Jupiter avec Junon j ce prétendu ma-
riage entre le roi et la reine du ciel n'est que
Temblême de tétat conjugal associé à la religion ,
eu en d'autres termes , du lien conjugal érigé en
sacrement. C'étoit un dogme établi chez les
ély siens que le ciel avoit interposé son autorité
pour unir r homme à la femme , afin de rendra
DES Champs Êltsébs. 53
l^iir lien indissoluble. Ayant la cWOisatîoa «
les mariages ressembloient aux amonrs de cette
espèce d'oiseaux dont le nom est passé en
proverbe pour dénoter des infidélités conj agar-
ics ; la fable nous donne en termes formels
cette comparaison singulière. Jupiter, dît- on ,
s*est rapproché de Junoa sous la forme d*aa
coucou y mais ajoute-t-on , il l'a épousée ensuite
légalement. La première partie de la &ble est
l'image commémorative de l'ancien commerce
charnel brut , Vautre est l'image de l'union de
lliomme et de la femme dans l'eut sacré da
mariage.
Pour rendre solemnelîes ses noces {tvec Junon ,
Jupiter ordonna à Mercure djr inviter tous les
dieux, tous les hommes et tous les animaux*
En disant que Mercure fut chargé d'inviter les
convives , on veut exprimer par là qu'on ne né-«
gligeoit pas les ressources du commerce et des
arts , pour rendre les repas des noces somptueux
et splendides. Des fêtes , célébrées avec beau-
coup de pompe , étoient bien propres i impri-
mer aux unions conjugales un caractère de res-
pect et de considération. La publicité qui
résultoit de leur éclat ^ et de la multitude des
assistans , formoit une preuve publique de ces
engagemens sacrés ; elle prévenoit les dangers et
le scandale des mariages irréguliers ou clandestins*
Il y avoit des hôtels particulièrement consacrés
à la célébration des ces fêtes. Ils porioieni
54 RÉPUBLIQUE
le nom de melle , mot formé du vieux verbe
MSLLENj marier. On rencontre dans la Belgique,
en France et en Allemagne plusieurs lieux qui
en ont conservé le nom. On en parlera à
lariicle du mariage.
La solemnité dés repas de noces s'est main-
tenue longtemps^ elle é toit poussée à un degré
de luxe si dispendieux que quelquefois l'auto-
rité s'est trouvée forcée d y n^ettre ordre , en
bornant le nombre des convives. L'usage en
a insensiblement diminué , et presque disparu
depuis que les pères du Concile de Trente ont
pris le sage parti de proscrire les mariages clan-»
festins , et d entourer la célébration du mariage
d^ formalités capables d'en assurer la preuve.
Junon ne présidoit pas seulement aux ma- "*
riages et aux noc(3s , mais aussi aux accou-r
chemens. Junon est l'emblème de la proi^idence.
Sous ce rapport une de ses attributions étoic
de veiller à riieureuse propagation de l'espèce
humaine , c'étoit la déesse de la bienfaisance j
(i) aussi de toutes les divinités il n'y en avoit
(O Comme on donnoit k chaque dieu quelque attribut
particulier , Junon avoit $n partage les royaumes , les em-
pires et le3 richesses. Ordinairement Jution est peinte et|
matrone qui a de la majesté- £ile a auprès d'elle uq
faon^ son oiseau JFavori, et qui ne se trouve jamais avec
une autre déesse. L^ multitude diîs yeux .d*^un paon, lors^
qu'il étale son plumage , esc le symbole de la providence ,
ou de la nature bienfaisante. C'est VJsis des égyptiens.
DES Champs Elysée s. 55
point dont le culte fut plus étendu et plus
spWflinel.
Les festins^ qui avolent particulièrement lieu
le Vendredi , ëtoient des repas en commun ,
institués pour faire naître Tamitié , et entretenir
la paix et la concorde entre les fidèles. C'est
dans ces banquets fraternels qu*pn répandoit
les premiers germes de la religion , et qu'on
int^oduisoit les premiers exercices du culte. Avant
d'admettre le peuple à table, on lui faisoit
sentir que les mets étoient un bienfait de la
providence , quon devoii en reconnoitre Dieu
pour auteur', qu'en conséquence il falloit
les lui offrir comme un bommage dû ^ sa
bouté et à sa puissance ; aussi les prêtres les
béuissoient , et cette sainte cérémonie finie ,
on se mettoit à table pour manger. Par le
moyeu de l'offrande les mets passoient dans le
domaine de Dieu , et devenoient des biens
sacrés i voilà Forigine des sacrifices] terme formé
de sacrum facere : nous en traiterons spécia-
lement.
Suite du système hebdomadaire : son institution
regardée comme diçine.
L'esprit de haute sagesse qui règne dans le
système hebdomadaire , cette heureuse harmonie
entre la répartition des sept jours et son appli-
cation aux grandes institutions sociales , l'indica-
tion précise de ces sept Jours par le cours ei
56 RÉPUBLIQUE
IcH phases d'une planète qui est le satettlte de
la terre , qui ne tourne qu'autour de la terre j
et qui semble être faite exprès pour la terre ,
ont fait regarder cette institution comme dictée
par une inspiration divine ; on s'est persuadé
que ces admirables accords né pouvoient être
leiSet du hasard , mais que la providence même
les avoit ménagés pour le bonheur de Thonime,
Ce toit une croyance reçue que la création de
la semaine , qui présente un système du monde
moral y avoit pour type la création du monde
physique. Sans avoir besoin pour le prouver de
recourir à nos livres sacrés , . on n'a qu'à consul-
ter la cosmogonie des Perses et celle des Etrus-
ques; l'une et l'autre assurent que le monde a
été créé en six temps. Les Perses évaluent cha-
que temps à un mois , et les Toscans à mille
ans. La Genèse le borne à un jour. Ces préten*
dues variantes résultent des différens sens qu'on
H donnés autrefois aux termes année y mois et
jour, Moyse n''entend certainement pas parler
de jours solaires , puisqu'il assure que le soleil n'a
été créé qu'au quatrième jour* Ce qu'il y a d'es-
sentiel à remarquer, c'est qu'on s'accorde sur le^
parties intégrantes de l'univers , qui ont été l'objet
de la création pendant chacun de ces temps :
au premier temps Dieu crée le ciel et la terre ,
au second le firmament , au troisième la mer et
les eaux , au quatrième le soleil ^ la lune et
DBS Champs É l y s é e s. 57
les astres , au cinquième les animaux , au sixié-*
me lliomme et la femme.
Ensuite , dans la formatioil de la semaine , on
a pris ces six temps pour des jours solaires.
Le Sadder , liy.e sacré des Perses , après avoir
parlé de la distribution du temps en six jours »
ghahanbar, fait remarquer que cette institution
est due à Gjemschid , et que Dieu nîëme en a
montré l'observation (i) au législateur dés Persans.
i»Le créateur du monde , dit Hyde y a partagé
»)Son ouvrage en six jours , et s'est reposé au
n septième , pour manifester aux hommes par son
»> exemple que sa volonté divine étoit que ce
I» jour-là fût sanctifié. Dieu, ajoute-t-il , a com«
If mandé strictement cette observance^ et a me-
finacé den punir les transgressions par des peines
I» sévères (2).» Cette loi étoit nécessaire , car telle
est la nature de l'homme qu'il doit être commandé
et forcé à faire son propre bien. Les premiers
législateurs conduisoient le peuple comme un
(i) Le Sadder chap. 94., après avoir parlé de rinstira-
tion des six jours . ghahanbar , dit : „ Scito haccc sâx
„ ghahanbar institut a fuisse à Gjemschid ; borum autem oh*
„ servationem Deus ostendit Gjmschido,„ Hyde , de relig.
Persarum, pag. 162.
(a) 111e autem aotropopathos opns suam divislt in sex
dies, et tune quievit septimo , nt exemplo esset homioi-
bus , quos diem septimum. sanctificare voluit , et id stricte
fracepit , et severam pœnam in delinqoentes irrogandam
caravit. Hyde, page 167*
58 République
médecin conduit son malade ; ils lui prescrivoient
une rigoureuse diète , ou manière de vivre , qui
tendoit tant au bonheur de chaque individu, qu'au
bien-être général de la société. Cest de-là que
ces instituteurs philanthropes ont été nommés
Sélîsiens , Heiltge , terme qui , comme on l'a
vu , signifie médecins (i).
Il existoit encore une autre raison pour rendre
la sanctification du septième jour obligatoire ;
cVioit pour en étendre les doux effets- à toutes
les clasKses du peuple. On vouloit que ce jour fût
universellement libre , vry , et observé comme tel,
tant par les esclaves que par les maîtres. Par cette
sage mesure , la religion venoit au secours de la
classe malheureuse : elle protégeait les esclat^es
contre le despotisme des maîtres , souvent trop
durs ou trop avides. On peut ^uger du soin que
ces pieux législateurs prenoient d'inspirer cLes
sentimens d'humanité et d'amour du prochain ,
par la manière dont on traitoit quelquefois leà
esclaves. Macrobe rapporte que , pendant les fêtes
nommées Saturnales , les maîtres sçrv oient les
esclaves à table ; voilà des époques réputées à
juste titre comme des siècles d'or.
. Mais ces sages institutions n'ont point été à
l'abri de la corruption du temps. Le Vendredi ,
ce jour de liberté consacré au soulagement et
(O Voyez tome second , page lo.
D&s Champs Êltsées. 59
à la récréation du peuple , est dégénéré mse»-
siblement en jour de licence et de débauche ;
des orgies et des baccbanales ont succédé aux
repas fraternels des sacrifices ; la Toluptaeuse
Vémis a pris la place de la décente et bienfaî*
santé Junoii, Le mal étoit porté à ua tel point
que la nouvelle loi , en conservant nnstituUO&
divine de la semaine , n a pas trouvé de meilleur
moyen pour y remédier y que de changer Tordre
des jours , et de déplacer le jour du sabat. Non
contente de cela , et considérant combien les
hommes tiennent aux vieilles habitudes , TEglise
n a pas cru pouvoir mieux atteindre son but qu eu
frappant le Vendredi d'une espèce d'anaihéme \
elle a , comme par forme d'expiation , transformé
ce jour gras par excellence en' jour maigre ; le
yendrecU , ce jour de délices et de la bonne chère ,
est devenu , par le nouvel ordre des choses , uu
jour d'abstinence perpétuelle.
Du moment que le Vendredi éioît changé en
jour maigre , il ne convenoit certainement plus à
un jour de noces. Mais , abstraction faite de cette
circonstance , on a jette tant de défaveiu: sur le
Vendredi , quil en est résulté un préjugé singu-
lier contre ce jour ^ préjugé qui se soutient encore
par Feflet d*uue tradition sourde , malgré qu ou
en ait perdu le principe. Dans l'opinion vulgaire ,
le Vendredi est devenu un jour funeste et de
mauvais augure , même pour les sujets auxquels
U étoit jadis consacré. G'étoit le jour des noces j
6o République
c*ëtoil«Ia fête des esclaves ; on n'en yeut plus ni
poar les formalités du mariage , ni potir jour
dentrée au service domestique.
Avant de finir cet article , arrêtons-nous un mo-
ment sur Forigine du mot weéi , nom de la semaine.
SspTiMANA , dont on a forme semaine , veut dire
sept Jours luni^-solcures ; il est compose de septem ,
sept , et de maka , lune : Hebdomè en grec y
formé aussi de epta , sept , a la même origine.
Ces noms , comme on voit , ne présentent qu'un
sens matériel ; nos pères , qui avoient toujours
un but moral , lui ont donné le nom de vs eèk. ,
en anglais aussi week , et en flamand commune*-
ment weke. Ce mot signifie à la lettre éi^eil , il
dérive du verbe we&ken , éveiller , rét^xiller. Ainsi
que la révolution entière de la lune s'appelle
VAENi) , de MAENEN , monêre , comme étant une
période qui donne avis des devoirs à remplir pen-
dant son cours j de même on a nommé les phases
de la lune weék, comme réveillant sans cesse dans
l'homme le souvenir de ses. devoirs journaliers.
Les Jours de la Semaine divinisés.
Noms des Planètes.
Lorsque l'on considère que les Planètes por-
tent les mêmes noms que les Jours de la Se-
maine , et qu'on ignore le secret du système
hebdomadaire ^ on est d'abord tenté de croire ,
qu'on aura appliqué aux Jours les noms des
Planètes* Une circonstance qui cependant affoi-*
Bcs Chax^s £i.Tsrx
rrttt iûf* , ces* çi*
dn Jo::r> ea ma î«* i-i^^r: 'i»rî
placétairr. Le p n w ii ^*T J:»t3- T»r»ne if
Sature», le srco:.- ce.^ Cl Siuf*^ , le
le nom de la LxTie m. , ce x e^c t^jc^
les Planèscs ««tt r^rr'^-ff* C2fi2» Jt od ? <^*Mi
peut dose a^KÂr tut mt mi-rf œ cène ciî^jaric ?
Si le» Plaoeie» i:\ £t pi'^iit Cis^ir^' Iplj» nai^
aux Jour» , ii tai^i q'ue crLi«<r aitei^ €u#i«iif- les
leurs aux P^az-ei^^ 9 ia cic^zf:.rn^ «e ei.ire
et les autres ne peiu pas eue lj; ;-"& cl
Faudroît'îl an reste s~êtr»£iier que ûs Li*s.zi«es .
qui ont voulu e&iironaer le ij»i^ngt t^^ùirm»^
daire de touie la i!^a]e>te posfiîî^e, aiex.^ vmjs.
le faire figurer dans le Pandtéon de la sauve?
Cette idée nVioit qu'une suite de i'opJiiScv qae
la SemaiDe est une institutSofl àrrine^ Il éuÂi loat
naturel de consacrer les b&i&s d'us cvm£^ m
sublime de Yordrc moral , am: a^en» les plis
augustes de \ordre physique^ Une cLoie q^ ae
pré toit â cet iDgénienx projet , avec anlam de
Justesse que si elle ent été arrangée par la Pra-
Tidence » c'est que , non-compris le ScleO et la
Lune y qui faisoient déjà partie de la Semaine,
on aperçut que le nombre restant des Planètes
étoit égal au nombre restant des Jours de la
Semaine. Cette heureuse combinaison ne permit
plus -de balancer; on érigea les Planètes en re-
présentans des Jours hebdomadaires , en leur
donnant le même nom qu'à ces Jours. Mais les
instituteurs ne se sont pas assujettis k une imî-
62 RÉPUBLIQUE
talion servile ; ils ont voulu motiver leurs pro»
cëd^s. Faute de trouver dans la nature des autre»
cinq planètes des propriétés analogues aux objets
indiqués par les jours , comme dans celle du
soleil et de la lune , on s'est attaché à des
accessoires. On a cherché de l'analogie dans la
position f dans la course y et dans la couleur de ces
astres. Voici la marche de cette opération.
Saturne', Samedi^
On a donné à la planète la plus éloignée le nom
de Saturne : cette application est heureuse sou»
tous les rapports. Saturne est à la tête du système
planétaire , comme le Samedi est h la tète de
la semaine , et Tagriculture à la tête des insti-
tutions sociales. Quelques-uns ont justement pris
la couleur blanchâtre de cette étoile pour Tem-
bléme de la candeur des cultivateurs. Sa course
lente répond à la marche lente de la végétation
et de la croissance des fruits terrestres. Le nombre
de trente années que dure sa révolution compose
le siècle des Gaulois , et donne la mesure d'i/zie
génération. Saturne , après cette course de trente
ans , revient au signe du Taureau , et on célèbre
son retour par des fêtes séculaires. On a choisi
Vâge de ce retour pour peindre Saturne ; on le
représente toujours comme un vieillard jubilaire ,
qui a achevé Son cours d'agriculture.
Mars , Mardi,
La raison qui a fait prendre la troisième planète
DES Chahps Êlts£es« 63
( Mars ) ponr représenter la Justice , c'est sa cou-
leur rougeâlre. Le rouge , coulenr de sang^ a été
regardé de lout temps comme la couleur emblé-
matique de la Justice. C'est dans cet esprit que
le parlement de Paris, après la fin des racances,
faisoit au mois d'Octobre Fouverture de son nou-
veau cours par la célébration d*une messe solem^
nelle , à laquelle les membres assisioient en robes
rouges. Celte messe , par ses rapports avec leier-
cicé de la justice , fut nommée messe rouge. Le
tribunal de cassation a imité ce pieux exemple j
il reprend aussi en automne ses fonctions judiciaires
sotis la protection du Juge suprême y et assiste à
une grande messe en costume rouge.
Peiit-ëtre aussi , en faisant choix de la troisième
planète ^ a-t-on eii égard à la durée de sa coursé.
La révolution de Mars est moyenne entre lés
révolutions de Saturne et Jupiter d'une part^ et
de Vénus et Mercure de lauire. Comme elle n'est
ni lente , ni vive , elle semble assez répondre i
celle qu'exige l'administration de la justice , où
trop de précipitation , ou trop de lenteur sont
également dangereuses. C'est bien particulièrement
dans les fonctions judiciaires qu'il itnporte de
prendre pour règle la maxime festina lente. Mars
achève sa course en ^deux ans ; on accordoit
dans lancien régime , à la partie qui avoit perdu
son procès en dernier ressort , le terme de deux
ans pour en réclamer la révision.
64 RÉPUBLIQUE
Mercure^ Mercredi,
La planète qui met le plus de cëlérUë dans
sa marche est celle qui se trouve le plus près du
soleil : elle fait son tour dans lespace de sept
mois. Elle ëtoit donc la plus propre à servir d em->
blême au commerce. Les opérations commerciales
demandent de la célérité. En conséquence on a
donné à cette planète le nom de Mercure ^ on
peint ce Dieu avec un pétase ou bonnet de voya-
geur , comme étant le voyageur par excellence.
Voyager et commercer étoient jadis la même chose :
l'objet des voyages étoit le négoce j et pour preuve
que c'étoit ainsi que les anciens lentendoient ,
c'est que le pétase de Mercure étoit peint avec
des allés ; on n'a pas besoin d'ailes lorsqu'on ne
voyage pas pour afiaires.
Jupiter , Jeudi.
Pline le naturaliste rapporte comme une
Térité reconnue que la foudre qui tombe . sur
la terre se forme principalement dans la région
de la planète Jupiter ; ne cherchons point
ailleurs la raison qui a fait consacrer à cette
étoile le Jeudi , jour du Tonherre , Donderdag.
H est vrai que , selon Pline , on en a tiré
une autre conséquence ; on a cru que c'étoit
de*là que naissoit la fable qui fait Jupiter lan«-
cer des foudres (i). Mais c'est parce qu'on igno-
— I ■ ■ ■ ■ ■ , Il II ■ ■ ■
(i) C'est un fait ignoré du plus grand nombre , mais dont
DES Champs ÊlysÉbs^ 6$
roît la Dstare de Jupiter : ce dieu arme de la
foudre est l'emblème de la Tengeance céleste.
Vàitvs , Fendre^.
La plauôie dont il noua reste 1 parler ac-
compagne toujours le soleil ; elle dcTaoce cet
astre le matin et semble hâter l'arriTée du jour;
le soir elle suit cet astre et semble prolonger le
jour (i) } C'étoit de ces momens , <pù précédent
ou suivent les beures des uavaux , que lea
jeunes gens de la campagne profitoieut ponr
ae voir , et pour préparer les nœud* que
Itymen rendoii sacrés et solemnels dans lea
fêtes du Vendredi. Il étoit donc bien naturel
de consacrer ce jour i l'étoile qui préside i
ces heures do berger, f^éaus dont le uom a
été donntf i cette planète , et qui a prévalu
sur celui de Junon , est eucore distinguée dau
r^lite un siviDs «*e»t scquli II cetiitude par reximcD tidda
du ciel , que lei feux qni , en tombaoE lur 1* terre , loot
aomniéi fondre* , provieBoem dei trob tstres fupdrie.in ,
Samrae, Jupiter et Man, nuis SDTtojt de cebi d'enir'euK
qui occupe le poite du mil.ea. . . . Bc c'eM ilod que Juphcr
a icqui* IVpicEitte de ftudrajént. Ideoqne dtciuD jovem foU
mina jicutiri. Triduct. de Plioe , Uv. a, cbip. ao.
(i) Ante mitatiDum ezorien* Lucifirl DomeD KCipir,
ut vA altir , diem miturani ; contrit ab occiiu refalftnt
DDacnpiinr veiper , ut proro{aa* Incan , vicanqua luaa
reddeoa. Pltn. . lib. a. cip. S.
m. s
à
66 RÉPUBLIQUE
Jes poë$ie$ pastorales par le titre S! étoile du
berger. Bemarquon» que Yéiius est la plus
brillante de toutes les ëioiles ; Teclat augmente
la pompe et la magnificence des féies (i).
•
Conclusion de nos réflexions sur la semaine»
Maintenant que le voile , qui couvroît le sys-
tème hebdomadaire y est levé, on voit se vé-
rifier à la lettre toutes les idées que nous
avons données sur la nature de la Mythologie.
Les dieux , que les uns croyoient avoir été des
personnages vivans et que d'autres vouloient fairq
passer pour des emblèmes physiques , ne sont ,
conformément à l'opinion du philosophe Per-
cée y que des clwses utiles et salutaires mêmes (2)»
Or comme ces objets d utilité étoient les in-
stitutions fondamentales de Tordre social , qui
sembloient naître graduellement les unes des
autres , on les a personnifiés et divinisés comme
(1) Suus quidem ( Planecis ) cuique color est. Saturoo
candidus , Jovi clarus , Marti igoeus , Lucifero candens ,
Vesperi refulgens , Mercurio radians. Plin. , iib. 2. cap. 18.
Ainsi Saturne candidus \ les laboureurs sont des gens caa*
dides; ]\i^ntt cîarus ^ il lance V éclair \ Mars igneus ^ id est
rubicundus, c'est la couKur du sang qu*on répand à It
guerre , c*est la couleur de la justice ; Vénus candens le
Qiatin et refulgens le soir , c'est pour éclairer Theure du
berger ; Mercure radians , ce sont les arts , les sciences et
te commerce qui font briller Tbomme et les nations.
(2) Voyez tome premier page 8*
I
DES CuAif^fl Élysêes. €f
8*lls lie fbrmoient âaas leur ensenible qu'nn^
seule famille partagée en plusieurs génëraiions.
f Agriculture éiaut à la tête des iusiilntions »
Saiurae , qui eu eift reniblëine » fut regarda
toiniue la tige de cet arbre génëalogique.
Jupiter considère corntne rembleme d'une de
ces institutions ^ le cutêe religieux » passoit pour
être le fils de Satui-ne : Mais cela n'empèclioit
pas que , coasiddré aussi comme chef de la re^
tigion, comnje être suprême , il ne fut appeM
le père des Dieux et des hommes* C'est soui
tes différens rapports que les deux natures
symboliques de Jupiter , qui sembloieut se con«
tredire , se trouvent eu harmonie.
On aperçoit aussi SiO^a quel rapport &farf
fut appelé le fiU de Jupiter ; oa regardoic
la justice humaine comme une émanatioa de U
justice iUvine.
Jupiter ^ dit-on , régna 120 ans ; 120 ans font
qu.9ti*e générations à raison de 3o mm pottr
chacune. Tout porte à croire qu'on a vo-ila
faire entendre par cette ËEible que la fasfjîile
Céleste a eu quatre générations. Uraruis e>l la
première , Saturne la seconde ; Jupiter la
troisième , les enfans de Jupiter, les héros com-
posent la quatrième ; c eu à cette ^â-aubtioa
généalogique que »e borne le tableau de U
sphère céleste (i).
(O C'est de cène quatrième génération que pcr!e IVziïuàt
é
\
tft RiPUBLfQUB
En conflidërant mûrement la haute sagesse qui
a prësidë à la confection du système hebdo*-
madaire , à det esprit de sollicitude paternelle
pour le bonheur de lliomnie qui a commandé
)e jour de repos » on ne s*étonne pas que cette
institution soit passée chez >tous les peuples po-
licés de la terre , qu elle ait été accueillie par-
tout avec enthousiasme , qu on Tait chaulée et
célébrée de différentes manières , comme un
présent de la divinité. Flave Josephe , qui a
écrit sous Titus et Vespasien » assure que de
son temps le septième jour de la semaine étoit
par-tout respecté et observé comme un jour
de Sabat.
Passons à la division du temps en mois , on
y reconnoitra le même esprit de sagesse et de
philantropie qui a présidé à lorganisation de
la semaine.
dans son poëme dei nravau;cet dei joars» vers 156. et siiiv.
49 Scd pôstqutm et boc g^us terra operuH rursiim alind
9 quanum in terra mttltorum >lumoa. Jupiter Satumius fe«
ip cic justius et melius vtrorum beroum divioHin genea qui
^ vocantor semidei , prhr atate per tmmeosam terrain. . . ,
19 Itft autem seorsum ab bominibus vitam et sedem tribuens
f, Jupiter Satumius coostitutt eos ad fines ferra procùt ab
t» immortalibus • Satumus horum rex est ; et'ii quidem habi*
,, tant securum animuni babentes in bcatorum insulis juxtà
n o<!eaoum profundum felices heroes.
Dns Chabifs Elysée s.
Ze Zodiaque , étfFnologie du moi»
Le Zodiaque est la règle da temps pour la
▼ie sociale durant la courste annoelle du soloL
Examinons d'abord le sens do mot, il m
manquera pas de nous donner des lumières sur
la nature de la chose ; tons les mois techni*
ques de la république des atlantes sont des
définitions.
Les astronomes font dériver conramnément le
mot Zodiaque de Zo<m , qui en grec signifie
animcd par la raison qne les doose signes da
zodiaque sont autant dlmages de diflBérens ani*
maux. Mais dans lliypothése même qne Z4> ,
première syllabf de zodiaque seroit formé de
zoon, animal^ à quelle fin est-il soiri de cette
longue terminaison diaque , qui compose les
trois quarts du mot ? que Tent dire ici diaque ?
c'est de quoi Ton ne s'embarrasse pas. Quelques*
uns cependant , qui sentent cette difliculté »
préfèrent de faire venir le mot sodiaqne de
zoDioN , petit animal , au pluriel zodia } mais
si cette explication se rapproche plus de le
forme du mot, elle s'éloigne davantage du bon
sens ; un bélier^ un taureau , un lion , sontr
ils de petiis animaux 7
La première syllabe de zodiaque ne vient pas
de zooir , animal , mais de zoÉ , vie t diaquo
présente ici le même sens qu'il a dans ThiérsT*
chie de l'église } didim en fUmsnd , diofionoê eo
70 RÉPUBLIQUE
grec , diacre eu français signifient jmmhtre (i).
de sorte que zodiaque dans la véritable vaieui:
du terme veut dire ministre ou régulateur de Ic^
vie. Cette définition exprime parfaitement S2|
nature ; le zodiaque est instiitié pour être la
règle de la vie sociale.
On connoit les signes du zodiaque , ils sont
consignés dans ces deux vers latins.
Sunt Aries, Taqrus, Gemini, Cancer, Léo, Virgo,
Libr^ique» Scoipius, Arcicenens, Câper» Ampbora, Pisces.
Le Beliër, le Taureau, les Gémeaux, FEcre-
visse , le Lion , la Vierge , la Balance , le
Scorpion , le Sagittaire , le Capricorne , le Ver-
seau et les Poissons.
C'est dans cet ordre qu'on range ordinaire-
ment les signes du zodiaque. On met à la tête
le Bélier , en lui donnant le titre de dux grcgis,
chef du troupeau» Mais ce n'est pas dans le
même ordre que les signes ont été rangés dans
leur origine. Les anciens avoient plusieurs années;
Tannée civile qui commençoit à laiilomne ,
Vannée naturelle qui commençoit au printemps ,
lune et l'autre toujours au temps q?ie le soleil
■•"•■*
V
CO Les anciens hébreux appeloient le soleil s^iemcsh ,
mîmstcr ^ qaasi tptius orbis mhiister vel famulus officiosus.
tîyde, page 105.
Le Zodiaque foveii sur la course du sMeil ^ est le mi-
listre dîi glc^e..
brOte m ,
L'nwée I
par U rasoa ^ae i
naissance aux i
étoit mesBrér i
aauuc darmm Ttâ^^r n£ ac^anks e
et elle trniUe i nuirjT i
Les I^kImc^tb , ^nl j
«vf, KWt inmc psrûc
commeitoe k Uvcsil ^ la cu hnj * : e: c »c «aos
ce rwppoit qalb otn 43t<iiaé m 1 annrr amiv jp
oom de Jear qm «Irn âe mntstim. Ct:£ âaac
cet ordre que moiu aHoi» pafcoicv es ^çiL—
quer les âgnes du z»âi*^^e.
£ji Saigner.
La Tierce céleste qm porte Ttpl , im:.'-^
signe du zodiaque , ricrît comme tivat *~-:^s
biectât le voir , l'eml'lraie de la çrzaâe fne
de la moUson, qui coanHUKiU l'anaée açnolJe.
La saison de* Ubonr* et de» «eauilJes mai»-
soit au signe de la balanœ ■ poor appeW les
cultivateurs à reprendre leurs traraux on n'aroit
pas besoin de signe parûcolier ; le bkk herfst ,
nom de l'automne, sîgnifi«ai temps de labour,
(tj Ils avoiem encore one txait taate ; ceilc-^i co*>
mençoit sa tolsiice dliyver; If jour on pintdt b non de
ce lohiice tioic appelée MoMLAXiCffT C")» >«i'-*2r«. Sc>>
Itger , de emend. cemp.
C') Vorri piEB 68. da tome >ecoad de cet oomce.
/
Jk
fi République
étolt an arertissement suffisant. Mais une chost
esseniiellement nécessaire , c'étoil de montre^
au cultivateur un garant de sa propriété , et
dune récolte paisible des fruits de ses frab et
de ses travaux. Cette garantie étoit Tactioa
de la justice , ainsi qu'on vient de l'établir
dans la distribution des jours de la semaine.
Il ne faut que cette réflexion pour reconnoltre
à Tins tant la nature et le but du signe dont nous
parlons. La balance a passé de tout temps
pour le symbole de la justice , le devoir d'un
juge est de pmer la validité des causes » comme
on pesé les objets matériels dans une balance.
AJDi»i par ce signe on annonçoit l'activité des
tribunaux et l'empire de la justice. Le cours
de la justice s'ouvroit simultanément avec le
cours de l'agriculture. Qn plaçoit le glaive de
mars ou de la justice , à côté de la charrue
et de la faulx de Saturne. Et c'est pour cette
raison que Saturne avoit son exaltation dans le
signe de la balance. Cet usage né avec la ci-
vilisation de nos pères , s'est perpétué jusqu'à
nos jours ; on voit par-tout les juges , après
avoir joui dun repos nécessaire durant lia
dernière saison de l'été , reprendre leurs fonc-
tions aux premiers jours de l'automne.
Quoique ce soit une vérité connue de tout
le monde que la balance est l'emblème de la
justice y cependant , comme dans la profonde
ignorance où l'on est tombé sur la nature du
DES Champs ÊltsAks» 73
|iAt aYoir ^pelq^e 1;
de la jiiftiice « os
Fëut dtt ôA CoH
f équinoiie , on s'est
Tëgalké des joas ci
lëqamoie^ cette
Une ammsiaace qui
c'est qaû 11 j a pas de
l'ëqninaixe da priaie^ps. Le
n'offine rien tf analogw i «ae
nuits et les jouis. S'il étoit emai daas le
des lëgislateins de signaler TéifBmawt de
tomne qael aoroit pa être leor maoûi de
gliger celui dn printemps ? nne parriHe SKêtrmee
auroit marqué ime incohéreiioe dans leor on-
TTsge; et arec de pareils dëfiuits le so£aqne
n auroit point passé à Immortalité.
Mais une raison directe , qui uju c k e la dtf*
ficulté d'une manière sensible, c'est qu'il ré*
pngne au sens commtm de dérigner l'équiMRie
par la figure d'une balance. Il est de principe
que l'objet ^figurant doit aToir ime sorte d'ana-
logie , soit morale, soit pbjsique aTCc l'objet
figuré ; mais comment indiquer réalité des jours
et des nuits par limage d'une balance ? la balance
est im instrument pour peser ; la durée dn temps,
la longueur des jours ne se peMent pas » on les
mesure. La destination du juge au contraire est
do peser moralement, au poids de b loi et
74 République
de hi saine raison , les moyens ^ les prétentions
les droits » les torts des parties con tendantes
qui se présentent à son tribunal. Un astronome
pese-t-il la longueur des jours et des nuits pour
constater leur égalité ? il les mesure sirr la course
dtt soleil. La balance en fait d'allégorie nesl
pas plus propre à désigner la longueur , Téga-
lité ou Finégalité des jours et des nuits , que
finstrument de mesure , nommé aune y n'est
propre à déterminer l'égalité ou l'inégalité de la
pesanteur des corps. S'il eût été question de
signaler les équinoxes , il ne manquoit pas de
symboles propres j une sphère par exemple
moitié noire ^ moitié blanche auroit parfaitement
rempli ce but.
La propriété symbolique de ' la balance a été
reconnue par les astrologues. Dans leur science
généihliaque la balance passe pour X emblème
de la justice ; ils tirent un heureux horoscope
en faveur de ceux qui naissent sous ce signe ;
c'est dans leurs principes le pronostic d'un ca-
ractère droit et juste.
Du Scorpion.
Pour bien comprendre le but de ce signe ,
ainsi que celui du sagittaire , il faut se re-
porter en idée dans des siècles reculés où , avant
Tâge de là èivilisation et les progrès de la
culture > la terre prësentoii par-tout , ei nommé-
ment datis nos climaU , de vastes déserts et
DES C n A BI V S É L Y S É E S. 75
d'immensps forets , repaires d'animanz nuisibles.
Oa rencontroii sur tous ses pas des reptiles
venimeux , ou des bétes féroces , sans parler
pour le inomeat des bêles sauvages , dout ou
traitera à l'article suivant. On est effrayé aa
récit de cette innombrable quantité de serpens
qui anciennement infestoient toute l'étendue des
gaules. Eu Egypte , pour se garantir contre
ces reptiles , les ouvriers ne travailloieni que
cbaussés avec des bottes , oci-eati. Tout le monde
a entendu parler des gros serpens , et surtout
de ces serpens à sonnettes, qui rendent si dan-
gereux les cantons incuUes de l'Amérique. Oq
peut juger de-là du triste état , auquel sous ce
rapport seul , l'bonime étoit réduit avant l'épo-
que des réunions civiles. Chaque individu étoit
en guerre perpéinelle contre ces animaui fu-
nestes. Mais que pouvoit l'habitant isolé contre
cette multitude d'ennemis ? sans cesse il devoit
sentir l'impuissance de ses efforts , et la néces-
sité de s'allier avec ses semblables pour oppo-
ser une résistance mutuelle à ces destructeurs
du genre humain. Ce sentiment , n'en doutons
pas , a grandement înÛué sur la détermination
de former des associations politiques. Il devoit
Damrellemeut entrer dans le plan des hommes
de faire cause commune , pour attaquer dans
des temps donnés , avec des forces réunies les
animaux nuisibles.
L'époqub la plus convenable pour employer
76 RiPUBLiQUE
tes mesures ëtoît les derniers mois de Tàutomne.
Cette saison , quoique spécialement destinée à
la culture des terres , laiâsoit aux cultivateurs
des intervalles suffisans pour s occuper de ces
soins. Voilà le vrai but du signe du scorpion ;
limage d'un serpent servoit de cri de rallie-
ment pour marcher à la destruction des rep-
tiles venimeux. Le temps qui répond à ce
signe étoit sagement combiné ; c'est au milieu
de l'automne que les serpens deviennent comme
engourdis , et sont le moins à craindre.
Du Sagittaire.
La chasse que Ion faisoit aux bétes féroces
succédoit à la guerre des serpens : elle étoit an-
noncée par le signe du sagittaire qui présente
la figure d un chasseur. De tout temps l'homme
eût des ennemis déclarés dans les animaux
■
carnassiers ; il a été forcé de les combattre
même avant Finvention des armes , témoin le
combat d'Hercule contre le lion de Némée.
Selon Diodore de Sicile, la classe des cultiva-
teurs en Egypte étoit chargée de la destruction
des animaux nuisibles.
La chasse dans les temps anciens étoit le plus
sûr chemin de la gloire et des honneurs (i).
f O Ferarum veoflciones militise rudimentam et praeludîtrai ;
Cynis» Mithridatet et pleriqoe btrQts it^ insthati. Bellum
DES Chabips Êltjs££8. yj
Les bomines courageux et adroiu qui excelloient
dans cet art et qui emplojoieot leurs forces
et leurs talens à purger la terre des monstres ,
attîroient Tadmiration et la reconnoissance des
peuples. Le premier mortel que les livres
sacrés nous peignent comme un hëros étoît un
chasseur^ c'est JVemrod , qualifié de grand chas-
seur devant le seigneur (i), il passe pour être
le fondateur de lEmpire de Babylone.
On peut se rappeller ici la belle descriptioa
qu'Homère nous donne du baudrier d'Hercule (2) ;
on y avoit peints difTerens animaux féroces ,
comme autant de trophées de ses utiles et bril-
lans exploits. Dans ce tableau l'ours se trouvoit
à la tête , par la raison que c'éioient sur-tout
les ours qui infestoient le climat du nord , tt
qui étoient le principal objet de la chasse:
cela est si vrai qt^e du mot béer , ber « on «
formé celui de brrsarii , chasseurs. C'est ainsi
qu'on appeloit les chasseurs des rois des Francs ,
à belluis. Stetnmttt nobiliam ursi « tigres « leoncs , vcnttio
car olim maxime necessarit. Venatio NimndQ gradus ad
iDonarcbiam. Bocchart,. p. 925.
Le même aoceur observe que le nom de Nimrod se rend
en hébreu par le mot gibbor, qui a beaucoup de ressemblance
avec le mot gibier.
(i) Et erat robustus venator coram domino. Genesis» cap.
X. f. 9.
Cs) Voyez tome second , page 56.
80 REPUBLIQUE
on 86 râllîoit » oo faisoit des traques , on les atta-
quoit et les poursuivoit au grand bruit des cors ,
des trompes ou d autres instrumens ; par ces
moyens on les eficajoit , on les faisoit fair p
on les éloignoit des villes et des lieux habites ;
c'est ce qui s'appelle en tei^me propre chasser,
jaegén , katsen. Lorsqu'ensuite on est devenu
assez fort pour s'en dëEùre entièrement, on
Sie s'est plus borné 4 nne simple battue , ou
leur a fait une guerre meurtrière j mais le
terme chasse consacré par l'institution est de-*
meure intact.
Du Capricorne^-
Lorsque le soleil entre dans le Cancer , il
commence à s'éloigner de nos climats ; il prend
aa course vers le midi.» descend toujours pen-
dant six mois comme s'il alloit nous quitter
pour jamais; mais enfin ayant parcouru le
dernier degré du sagittaire , il s'arrête , fiût une
pause, remonte au ciel , revient visiter nos
climats pour y répandre les effets de sa salutaire
influence. C'est cette bonne noiwelle qui est an-»
noncée par le signe du Capricorne. De même
qu'une chèvre, en broutant l'herbe sur des mon-
tagnes , va toujours en montant et franchit les
lieux les plus élevés , le soleil , arrivé au point
du Capricorne , remonte au haut du ciel et con-
tinue une marche ascendante jusqu'à son retour
àu signe du Cancer ; c'est çeue analogie qui a
DES CHAMt>s Elysée S. 8i
Sûggëré ridée de designer ce phëaomèae céleste
par la figure d'un bouc ^ ou d'une chèvre.
Ainsi le Capricorne est un signe astronomiquo
qui marque le retour du soleil. Le signe du Cancer
qui annonce le départ de cet astre y est , sous ce
rapport , aussi astronomique , comme nous le ver-
rons plus bas. La nature de ces deux signes a ëtë
reconnue par la plupart des écrivains j Macrobe
la développée d une manière satisfaisante dans
son commentaire sur lé sotige de Scipion.
Dans la sphère indienne ce signe est composé
de deux animaux ^ d'un bouc et d'un poisson ,
quelquefois d'un bouc seul à queue de poisson ;
le poisson a pour objet d'indiquer la saison de
la pèche d'hiver. Dans nos sphères le dauphin
céleste , emblème de la pèche ^ remplit la même
fonction. Il annonce aussi l'ouverture de la
pèche par son lever , qui coïncide avec celui
du capricorne. En traitant du cancer nous ver-
rons que ce signe ^ outre sa qualité astrono-
mique y A aussi des rapports, avec la pèche ; il
. annonce l'ouverture de celle de l'é/ë. Ainsi en
hiver la chasse aux bètes féroces est suivie im-
médiatement de la pèche.
Le Capricorne commence la saison d'hiver;
cette saison étoit annoncée comme toutes les
autres par des fêtes particulières. Nous avons
déjà observé que Kersmisse , Noël , en rappelle
lorigine. C'est le temps do la plus longue nuit,
m. 6
$2 RÉPUBLIQUE
a^^elée MoEDBR'^NjiCBT f Nuit- Mère (t).VXle est
dans nos climats de la même durée que dans la ^
patrie des premiers prêtres chaldéens, g est-à-dire,
pour nous servir des termes du Zend-avesta t
égale aux deux plus courtes nuits d'été. C'étoil
durant cette nuit qu'on cëlébroit les mystères
auxquels Ulysse a assisté , et où les initiés
subissoient une espèce de mort civile et repre-
noient une nouvelle vie.
Du yerseau.
Le signe du Verseau répond au milieu de
l'hiver; la nature dans cette triste saison est
comme morte. Lliomme après avoir enduré l6
froid de l'automne et celui du premier mois dé
l'hiver^ dierclie les moyens de ranimer son sang
glacé : les législateurs en ont senti le besoin eux-
mêmes j ils ont bien jugé qu'il coqvènoit d*user
d'une certaine indulgence dans des temps si dif-
ficiles» En conséquence ils ont accordé au peu-
ple des jours de récréatiohs. Ils lui ont permis
de se rassembler et de se ditertir dans dies ban-
quets fraternels j c'est ce qui est indiqué par le
signe du Verseau. Ce signe représente iin homme
qui tient une cruche {amphora) inclinée comme
s'il versoit à boire.
Pour preuve d'abord que les anciens Font
Ainsi compris , c''est qu'on a donné à l'homme
0) Voyez tome second » p. 68.
/
DBS Champs S lycées. ^
fpjd lieot le va&ie » le nom de Qai^metk ; pfi
sait que .G^ayme^e est ïéchanson du ciel i ei
qull versoit k boire ^i^ dîçuL^. On e9tepd pat
ces fables les fêtes du peuple de dieu i ou de^
hommes justes die la Bép\^bUque EljsieQ;ne.
Une autre preuve se tire du mot HORiruirQ
cpie r<m continue de donner au mois ^ui répond à
ce sîçi^ j IVtymologie de ce mot a li^aucoup
enerçfé le génie des glossateurs. ELejsler » dans
ses antiquités germaniques , en a sai^ ht yéti^
table sens- Il remarque que ho&vitiic rient de
HoRNE I Corne \ ce mois a été ainsi nommé «
parce qu'il étoit consacré aux bacdiandes : les
Cornes étoient anciennemeot les rases qui ser^
Toient pour boire. L'auteur après avoir bien dév
veloppé SP.U opinion , înyoqye à l'appui plusieurs
tableaux contenant nombiH^ de figures de cettft
espièce , qui comme instnunens emUématiq^aa
iLVoient des rappo^u au mois horhvsc.
' il n'est pas difficile de reconnoitre dans cetts
ancienne institution la source de notre carnaval ^
qui continue d'être en Togue dans le signe dtiL
ferseau chez la plupart des peuples de rEnrope*
Ceux qui se sont le plus distingués dans ces
divertissemens sont les f^énitiens originaires ,
comme on sait, des bords de la manche» et
colons des premiers phéniciens (i)« Qtt a va
(0 Voyez toiae S^cmiçr^,^. ^j^.
tm
N
S4 RÉPUBLIQUE
que c'est ce peuple qui a établi Tusage de sts
ancêtres d'épouser hebét ou la mer (i).
Ceux qui ont envisagé les signes du Zodia-^
que comme météorologiques ont pris le Verseau
pour le symbole de la pluie; mais dans ce sys-
tème même l'image du verseau , auroii été mal
appliquée ; le mois moyen de l'hiver auquel il
répcmd , n'est nullement remarquable, ni parti*
culiérement distingué par une abondance de pluies ;
c'eut été plutôt le mois d'Octobre (2) auquel il
auroit pu convenir d'appliquer le signe du Ver-
seau.
. D'autres qui ont voulu chercher l'origine du
Zochaque en Egypte , ont regardé le Verseau
céleste comme l'emblème du débordement du
Ni\. Mais outre que, pour pouvoir faire applica^
tion du Verseau sous ces rapports, il a fallu ren-*
ferser l'ordre total des signes , et placer la Ba-»
lance à Téquinoxe du printemps , on ne conçoit pas
comment çn apu attribuer de pareilles conceptions
aux premiers instituteurs qu'on nous représente
comme si sages. Un vase incliné , tel que celui
du Verseau, pourroit figurer le cours d'un fleuve
pu plutôt d'une cascade , mais nullement un dé-
Cl) Voyez tome premier» pages 230. et 231.
(2) Le mois d*Octobre étoit nommé Brumaire dans le
calendrier de la répubhque française ; le nom de Pluviôse lui
coDvengU .davantage. ..
Le calendrier grégorien a repara avec le premier Janvier
i8o5» qui répondoit au 11 Nivôse an xiv.
nss Champs Elysée s. 85
bordement ; l'eau qoi déborde monts , et oe
descend pas.
Des Poissons.
Si une sage police permet d'adoucie les rigueurs
des saisons par des înterralles de récréaûons et
d'amusemeas , elle n'ordonne pas moins de cir-
conscrire le temps de ces réjouissances souvent
dangeceusies , et d'y mettre un terme qu'on ne
puisse dépasser. INos législateurs ont fait plus ;
ils ne les ont pas seulement bornées à l'espace
du signe du Yerseau ; mais de peur qu'elles
n'eussent quelquef<MS opéré sur la ph/sique des
individus des effets qiû , sans précautions , pou-
voieot devenir funestes , ils ont fait succéder aux
jours de ces bruyantes fêtes et des festins recber-
cbés , des jours de calme , d'abstinence , d'ezpia- -
lions , et ont pour ainsi dire mis le peuple au
régime et à la diète ; c'est ce qui , en style em-
blématique , est admirablenteiit exprimé par le
signe des Poissons. Le poisson est, sous plusieurs
rapports , un vrai symbole de la frugalité et de
la puretéj point d'animal plus sobre qu'un poisson,
il ne vit que d'eau ; point de chair mi»ns subs-
tantielle que celle de poisson : elle n'est produite
que par l'e^u; point d'animal plus pur, il habite
l'eau , il se baigne 1 il se puriSe sans cesse. Se
nourrir de poisson est passé en proverbe pour
dire, faire absiinence; jour de poisson, vucbuac,
et jour maigre , sont , dans notre matiièrfl <!•
parler , devenus synonymes.
1
96 RÉPUBLIQUE
Çoxïin^ê on vient de voir dans le signe du
Terseau Torigine des bacchanales , il n'y a per-
sonne qui n'aperçoive & l'instant, dans le signe
des Poissons r Forigine de notre carême , temps
consacré i l'abstinence et aux exercices de pieté.
Nous verrons $aas cesse que , sans nous en douter,
BOUS observons la plupart des institutions élj-
siennes et les règles du Zodiaque , nous sentons
i tout moment la vérité de ce que le Seigneur
n dit sur le biit de sa mission* Je jie suis point'
venu , dit - il , dissoudre V^ncienne loi , mais la
révéler et Vaccomplir (i)* Le ramazan des Tnrcs
est également un reste de cette pieuse et salutairQ
institution , figurée par le signe d^s Poissons.
C'est vers le signe des Poissons que les Romains
fvoient fixé leurs cérémonies religieuses de puri-^
JicatÎQns et à'expiatîans. Le mot Ae JFebruarîus, nom
consacré à ce culte , en fait foi : il signifie rnoîs
de purification ; la racine en est le yethefebruare ,
qui , en vieux latin , selon Yarron et d autres ,
veut dire purifier , expier ; ïebrxta sont des purifia
eations} on expioit , dans cette période sacrée , les
excès et les débauches des fêtes bacchiques.
Il est présumable cependant , qu'en prolongeant
le temps d'abstinence jusqu'à l'équinoxe, on a eu
encore un autre but dans^ cette sainte institution ,
«avoir celui de munir Thonime physique contre
les dangers atmosphériques de la nouvelle saison*
■ ■ 11' I» I II M ■■ ■ I» I II «M II lIMM. II. ■ !■ I I 11 I II ■!■ ■>
(0 Non vcDi solvere sedadUopl^relegem. Mattl^.csp. 5. f* 17*
DES Champs Ély$éE3. Rj
Il est reconnu que la Inné de Mars est nn temps
critique pour les goarmands , surtout pour ceux
qui se livrent à des excès dans la boisson; et oa
sait que les anciens habitans du nord n'ëtoient
point délicats sur cet article. La bîerre étoit leur
idole , c'étoit le nectar du Valbatla ou Paradis
des Scandinaves. Les anciens législateurs , on le
répète , dirigeoient l'homme physique et l'homme
moral j ils étoient , sous les deux rapports , des
HBiLiGE , sanantes, des médecins. On croyoït que
Dieu n'exige de sacriGce de l'homme , et ne lui
impose de mortification corporelle que pour son
propre bien-être.
Vu Bélier.
Le soleil , roi de l'univers physique , après
avoir parcouru durant l'espace de six mois la
partie méridionale de son empire , vient visiter
la partie boréale pour y répandre également sa
vertu fécondante. A sou entrée dans le signe
du Bélier la nature prend une nouvelle face , et
annonce une espèce^ de régénéraUon. L'homme
comme engourdi par les frimats , sent refluer
dans ses veines le feu qui sembloît l'avoir aban-
donné , la terre ouvre son sein aux herbes desti-
nées â la pâture des bestiaux ; la vie pastorale
reprend sa vigueur ; les femelles commencent i
peupler les troupeaux , et trouvent dans les uou-
yelles productions de la terre un aliment pour la
lormation de leur lait ; voiU ce qui est indiqwf
/
88 RÉPUBLIQUE
par le signe du Bdljer , ou , selon d autres , do
ïagneau } Tipuage de cet aninial est un appel axix
bergers et aux bergères , une invitatiçu de re-
prendre leur vie pastorale.
Cette heureuse révolution céleste se célébroit
avec toutes les démonstrations de la joie dans
des banquets fraternels , dont un agneau rôti étoit
le mets principal et les délices des convives. Cet
usage , comme on sait, s'est perpétué jusqu'à nos
jours, quoique le temps ait apporté un change-
ment total dans l'économie pastorale. Il étoit tout
$imple de se régaler au retour du printemps avec
les prémices des troupeaux ; c'étoit le temps de
la naissance des agneaux ; c'étoit sous le signe du
bélier que les mères mettoient bas. Attentifs non-
seulement aux progrès de la propagation , mais
surtout au perfectionnement de l'espèce , les pre-ï
mîers ps^steur^t ne lais»soient couvrir les brebis que
durant la saison indiquée par la nature ; et cette
saison dans nqs climats est l'espace de temps con-
tenu entre le i5 Noveinbre et le i5 Décembre.
Cette vérité a été clairement démontrée dans
un mémoire couronné p^r l'académie royale de
Bruxelles en i-j-jô (i).
On avoit proposé la question suivante : Quels
sont les moyens de perfectionner , dans la Belgique ,
la laine des moutons ?
L auteur , M'. Fouillé , cultivateur expert , dît
(i) Il se trouve dans le recueil des mémoires qui eut
réimporté des prix.
DES ChAMVS ËLYSisS. Sj)
dans la première partie de son mémoire : nLet
» béliers mél^s en tout temps avec les brebis, les
n couvrent dans toutes les saisons f aussi voit- oa
(•dans les troupeaux des agneaux de tous les mois.
nCenx qui Tiennent après le mois de Sfat n'ont
»que des herbes trop avancées qui ue conviennent
nni au lait de la mère , ni i la foiblesse de l'es-
Hlomac du peiit..'i
Ensuite examinant, dans la seconde partie, les
avantages que les animaux sauvajges ont sur les
animaux domestiques , il observe :
xQue les animaux sauvages n'ont qu'nn temps
«marqué pour l'accouplement. L'auteur delà na-
ît ture a tellement ménagé ce besoin, que les
nmères mettent bas dans la saison la plus favo-
nrable k la nature de leurs petits. C'est, conclut
nM'. Fouillé , d'après ce peu d'observations, qu'en
nrapprocbant Itis moutons de l'état naturel, on en
nperfectionnera l'espèce; il faut i cette fin séparer
nies béliers des brebis , et ne les réunir qae du
m 5 Novembre au i5 Décembre, pour que les
nmères mettent bas dans le courant à' Avril. ■
nDans cette saison l'herbe commence i pousser,
nia mère trouve nue nourriture qui contribue &
nia qualité et à la quantité de son lait, et l'agneaa
«qui commence i pdtre à cinq ou six semaines,
n un aliment délicat qui convient à son âge. «
Le sacrifice et le festin solemnel de l'agneau
qui se faîsoient précisément au signe de cet
«nimal , ne permettent pas de doawr qqe les
J
i
QO RÉPUBLIQUE
anciens pasieura ne se soient eouiformës à cette
règle de la nature. Les [K^iniers législateurs
ëtoieoi des mages ( senUatores naturœ ) (i) .- ils
coQ&nltoient dan^ tQiues leurs institutions loraole
de la nature et de la providence. Nous verrons à
Tinstant qu'ils ont suivi la même marche pour la
propagation de l'espèce humaine. Ils ont rappro*
chë l'union conjugale de la saison indiquée par
la nature , en la fixant au signe des Gémeaux ,
ou du mois de Mai.
Les fêtes du printemps ont été de tout temps ,
et chez tous les peiiples » les plus riantes de
1 année} les Romaini» les appeloient fularies par
excellence (2). Dans leurs pseaumes et leuirs
hymnes sacrés , les Scaldes faisoient retentir leurs
voix jusqu'aux cieux ; on s'animoit mutuellement ,
on s'écrioity chantons tout haut. C'est U le sens
du mot (Jtlkliua f qui est passé dans nos chants
d'église. On a cru qu'il appartenoit à l'hébreu ;
mais c'est une erreur. AUebùa est formé des mots
▲LLE-LUTE, qui signifient littéralement tout haut,
AUeluia n'est pas plus hébreu que hosanna , celui-
€ii veut dire haut^ehantf cantiques adressés à
l'Etre suprême qui réside au plus haut, in excei.si8«
n vient de hosahg , qui est une contraction de
11006-SAN6 f haut-^fuznt. Nous avons déjà vu que
S5ALLsi|r y psalmos , viennent du verbe schallsk ,
^ ' . ' . 1 i I". '. ' Il ■! i.i i .n. 'i .i I LHJ I ! i»P H> i III » n m M il II mu ■
(O Voye? tome fecoqd» p. 193.
(2) Festum maximuni (Sabiorum) est die quo toi arietem
iogredinir. Hyde de veceri reli^oae persaram.
DES Champs ÉLYséES. t/t
chanter, sonner(i). Il n'y a pss jtisqu'an mot pascka
qui ne soit leutoo. Oa croit Tulgairemeat qu'il
flst hébrea , et on l'interprète dans cette langue
par le mot transitus t mais si paacha signifie tran-
stus , les mots Itelges passagib , pas , et le mot
français passage signifient la même chose. Cette
ressemblance «ntre pascka , passagib , passage
font clairement voir que tous ces mots viennent
de la m^me racine. Quelle est donc cette racine ?
Ce qui décide contre l'hébreu , c'est que pascha
n'a point de co^:elaiifs dans celte langue ; on n'y
trouve point de verbe actif, ou de substantif de
ce mot } au lieu que dans le ]}elge on a les verbe*
f ASSEH , PASsBtREH , et le Substantif fassasibk ,
PAESSsnszR , et dans le français le verbe passer
et le nom passager.
Le sijne du Bélier est le passage du loleil
de l'hémisphère méridional dans le septen-
trional ; c'est le passage de l'hiver A l'été ; c'est
le passage d'une vie , presque égale & la mort,
k une vie active ; c'est le retoor k la vie
pastorale qui étoit celle des patriarches. C'étoit
BOUS tous ces rapports intéressans le passage
ou le pascha par excellence { il n'est donc pas
surprenant qu'il ait été célébré avec tant d'éclat
H de dévotion.
Le grand intérêt de la chose a donné de
l'imporuoce sa nom même ; le Bélier jone na
O) Voyez tome second, p. 70.
92 RÉPUBLIQUE
si grand râle dans les mystëres de l'antiqnitë
que nous avons ëtë plus d'une fois dans le
cas de devoir anticiper sur son nom primitif,
pour ëclaircir les sujets qui se présentoient k
Botre exanien. On sait donc que ce nom ëtoit
hammel , il signiQe proprement mouton mâle.
Si les arabes et d autres • savans orientaux , en
adoptant notre Zodiaque , n ont point fait scru-
pule de traduire quelques noms des signes dans
leur langue , ils ont cependant respecte le nom
hammeL Le Utre 4u premier signe , qui ëtoit
comme le chef de la milice Zodiacale , leur a
paru trop sacre pour -. oser y toucher , . al-ham^
mel le même que le hammel , est le nom que
les arabes ont toujours donne au signe du
Bëlier.
Hammçl » comme on sait , vient de ham ,
ifAMiRiE , c'ëtoit à proprement parler le mouton
mâle qui conduisoit le troupeau à la prairie , et
qui dans cette vue portoit au col une sonnette
(bel) ce qui lui fît donner le nom de bel-
BAMMEL y . mouton à sonnette. Les anglais disent
bell-mther y les allemands g lockbn-hammel , de
OLOCKE y cloche y en vieux allemand bell ; les
gaulois en * ont forme bélier y. mot visiblement
ëmanë de bel , et le même que . beller , son-^
neur. On ne répétera pas tout ce qui a
ëtë déjà dit à l'occasion de ce mot sur les
différens noms de Jupiter hammel , Jupiter
bel-hammel , Jupiter-Ammon , sui le peuple
1 2 • H'^ r ^
Ce
1 ^u.i: ^SB.
Hûbôr os ofrar
Le «dpK Ôx: ^aBFBK.
le woèaui hac ihk jt «îsk^ t.. ^•^ i«— * «^
et lantre
bét» i liiit as fâittza^ . ^. msp -»:; f--M«^a.
i ee àg^ , Irar «r. s i^mnMua»^. t: . ---•« rciitefn^
dn Udt akn rw mim i^l^ iv. »• «w
et cest ee qp. a iau: iiusnit* j^ni* ^ t;» «lUi «?
nom de Tzxajxzj , vt tn*. 'Wîr t4i> Vv^u-
tome péf^inae, Inaa >es or-fr^g
(O Voyc» »
CO Voyez Ti
94 11 i V U B L I Q U £
Il y a des auteurs qui ne voient dans le s\gw
du Taureau que Feinbléine de Tagriculture ; ils
se fondent sur L'ancien usage d'employer des bœu£s
i la charrue ; mais ce travail n'est pas la destin*
nation naturelle de ces animaux. On a ëlevé des
vaches longtemps avant qu'on connût même lu&age
de la charrue ; les patriarches n'ëtoient point cul-
tivateurs. On fait traîner la charrue de la manière
que Ton juge la plus convenable ; on y emploie
tantdt des bœu& , tantôt des chevaux , et dans
quelques endroits des esclaves. Prendra- 1- on
aujourd'hui l'image d'un cheval pour le symbole
de l'agriculture , par la raison que aei animal a
remplace le bœuf presque partout dans le labou-*
rage ? Et pourquoi un taureau qui tire l'instrument
aratoire , représenteroit-il ^plutôt l'agriculiure que
le laboureur qui le ditige T C'est la charrue qui
est le symbole du labour des terres ; les vachea
sont destinées par la nature i nourrir l'homme
de leur lait. Ce n'est qu'en les immolant en l'hon*
neur de la divinité , qu'on a ^primitivement osé
se servir de leur substance pour se noucrir.
Des Gémeaux.
Les législateurs , après avoir pris soin des trou-
peaux, n ont .pàint négligé lintérét des bergers
et des bergères. Us ont consacré Le signe suivant
& ï hymen ,} c'est ce qui est indiqué par les Gé-
meaux , emblème du couple conjugal. Il est vrai
que nqfs sphèrei» ne distinguent ipas Leur ^exe ;
DES CH'&<U1>« ÉLV«élS. $5
fnais la spfaére 'âm 'Itfdiens snppWe -à ce «d^&uu
Dans leur Zodiaque, les O^neaox sont de mm
'AiSénai t oa les tr«ife de Hémeami , lion pour
dire qu'ik aoat {vire et scsur , m&is pour marquer
mie égaUté morale tfige, eircorùtancfl faenreus*
f OUF bien assortir tes mariages. Si'pc'3 nudete nuit
pari 1 les mariages disproportionnés sont rat^mant
heureux.
Les législateurs , alteittifs k rapprocher l'utHoa
des sexes au temps 'marqué par la nalwe , nt
pouvoient pas choisir des instans plus propres pour
«ouronner l'amotù:. Le mois de Mai , par sa leni-
péramre moyenne eutre le froid et le cinud , est
la meilleure saison pour ta propagation 4e l'es-
pèce humaine. LeseVantBBilljr s'expritne à ce sujet
"•vec beaucoup de'dagesse (i) , lorsqu'il dit: «Quoi^
nque l'h(>n]me civilisé ait l'Industrie de s'entourer de
fila saisùn qu'il veut , la saison >de I* imture est
«toujours la plus puissante ; la plupart des enram
)»naissent ici dans les mois 'd'hiver , pttree qu'ils
tiont été conçiïs dans les mois du printemps. Nous
hs'aTOtis cependant ni des étés bien chauds , ni
■des -hivers ^bteo froids ; mais notre mois de Med
■ est la température moyenne, «t le temps de
nTamour pour tous les êtres, n
C'est sans doute pour cette raison qu'on a
donné -à ce mois le non de Af^ (^) , mot qui
en vieux teuton signifioit PtrEtLA , ^lle. Mi:f~
(i) Biilly, lettres sur l'Atlantide, p«g. BSa>
(a) Mej, puella, vir^o Mt.Keyikr, 7.395.
/l
ç6 REPUBLIQUE
MA^iHD f mois de Mai , veut dire , mois consacré
mix JiUes » et. par suite mois consacré à r amour.
C'est la veille, du premier jour de ce mois que
les jeunes geqs de la campagne rendent leurs
hommages aux filles nubiles les plus importantes
du village , ou à celles que leurs cœurs ont
choisies , en dçcoraût la façade de leur demeure
de branches de feuillage. Ces trophées damoui:'
portent le nom du mois et des nymphes aux-
quels ils sont consacrés i on les appelle meyen ,
ou mej-tacken.
Aussi le signe des Gémeaux, est encore l'appel
aux unions conjugales dans nos habitations vil-
lageoises* Les campagnards, les bergers et les
bergères ^ dirigés par les loix de la nature et
par les institutions anciennes , remettent commu-
nément la solemnité de Ihymen au mois de
mai. C'est au premier de ce mois que finit le
service des domestiques à la campagne j sans
doute afin que rien ne mette obstacle à leur
bonheur. Le trois de Mai continue d'y être une
fête religieusement observée et où Ion fait écla-r
ter toute la joie qu'inspirent la douceur de la
saison , et l'innocence . des mœurs.
C'est dans le même esprit que dans le calen-
drier de Charlemagne le mois de Mai est ap-
pelé Worme-monath , Wonne-mabkdt (i) , terme
I II - ' I I ri
Cij Veteribus e^iam C majus } hewila , id est nupcialis,
dictas ab bowaôl , naptiis qaa; tam frequentius celebrantûr-
Loccenius , antiq. iueo-goth. » cap. 4.
^-'il.«!
n.
DES ChAMFS ÉLYSiBS. py
qui veut dire mois propre è la propagation ou
à acquérir des enfans. Il vient du verbe win-
KEK , gagner , acquérir , dont nous avons eu
plus d'une occasion de relever Tënergie et la
valeur. Kinderen winnen, est encore une expres-
sion triviale pour dire procréer des enfans. Lt
mot winner, signifioit anciennement genitor (i).
Remarquons que la femelle des Gémeaux
dans la sphère des indiens est figurée jouant
de la guitarre j observons aussi qu'Apollon ,
dieu de la musique , des chants , des danses ,
préside à ce signe , formosus Phœbus Gcminos;
tout cela démontre de plus en pla« qu'il s'agîs-
«oit dans ce signe d objets , dignes d'être célé-
brés par tous les élémeos de la joie.
I>u Cancer , Ecrtviste.
Wons ven0n5 tf observer à laruVI^ d j Capri.
coroe que , parmi le» ^l^r^ , il j <fra a d^ax
qui sont wàxUA^ ewtic-a^Jre d^ «:;jvn ^.^r,/..,
et terre^tr^jt f ttt wat ee^si ^.. f.w^.^a ^.^
deux extnfïiuté» (ie la c^-^uri^ a,-m:,.>- ^ ,i., «^,... ^^
on le» icwcr.iM|. Lij <Ucr-.tr,rm ^.i > ^...^ ^.^
soLitke d'ru-er , -jt Unr^ ^t ..._ ^., ],_ .^^
*éi^. Lin|ne le ;a'.>:I *ni.r» -l*..^ ;'>•.•- ..^, ^
a fe îr-;n9^ «, ti>riiHr a^Mir -<,• ,^ /•-^./^
-y 4 1«V^; rTi :.rr v^-. _
*-•♦♦
98 REPUBLIQUE
dante Vers la plage méridionale. Daus les eâfdrts
qu'il semble faire pour arrêter sa marchei et prepi-^
dre une direction rétrograde , il décrit , pendant
quelques jours , à-peu-prés les ménies cercles et
paroît stationnaire , ce qui a fait donner à cette
position le nom de solstice. En retournant ainsi
lentement, le soleil prend une nouvelle route ^
mais toujours oblique , et va traverser dans sa
course descendante des espaces marqués par
de nouveaux signes. On na pas cru pouvoir
annoncer ces phénomènes célestes d'une manière
plus sensible que par Fimage d'une Ecrevisse ;
cet animal^ remarque justement Macrobe , semble
marcher à reculons , et décrire une ligne obU-
que (i) ; c'est ainsi que la plupart des auteurs
expliquent la nature de ce signe*
Tandis que le soleil fait une pause dans lé
ciel y la terre semble aussi accorder des mo-
mens de repos aux cultivateurs. Le mois de
Juin exige peu de soins ; les grains marchent'
alors à grands pas vers le dernier degré dé
maturité. C'est pour cette raison que le mois
de Juin porte dans nos calendriers le nom dé
braek-maeTtd , qui veuf dire tnois de tepos.
(i) Cancer obliquo gressu qaid aliud nisi iter solis dsten*
dit? Qui viam numquam fectam sed per illam semper meare
solitus est, obliquus qua se signorum verteret ordo : ma-
ximèque in illo signo, sol à cursu supero incipit obHquus
inferiora jam petere. Macrob«
PIS Cejlxts ri- 5 XI i. r/i
de fixer îoii^enuri ô=r ^ t- ^^ ai -_- ^i ai.
à la ftrî^ ÛC Si- j-^iiïr— l*£ri-i-- - *r i— J« *•
ménke e:>ï»r;t eut ie 1* r . -Tis- * r-rrit- u£
poisson aimonrLii ^ x-ri-it J^'--" r "ir -t
signes dn Scorr.:*!. «i i— r^-ti _•*.•*• ^. ♦^l
In saison ôc ii ctî^-.^ iii: tr^rr^'TL. * «ill. -■•• -t:
féroces et snLT2u?e&. Oî. rr^-*-* ^».^'^ >*- : ■^—
stellaticns de ia siiitffrt iiii^-^mii* ar j--*^ * t^:
cors de cïsJt<T^ : laiz: c-:. z-rn. - - . - • — -rr
le xéle des ti-^^^iiifriiT: .-u: irt:^ .si-.->r^^ .- --.
de la police raraJit.
Il est posÂli.e r;. ei. f^-izn: : : ■: «.»• - --- ^
visse pour n-Ar^jer ît c- :.i-r. '-*..*. * ^
âiminauon pn rreiâ-ve Dr.- . w* .-i «- *^
aussi égard à im triuînir n-.-^ Ié* .-r *_ -u-
Le soleil en {^inan liu» lIaUscH r-r-.i:"-!- -^ ^
la région des iei*ti.r*f . «r. j-- _■' '- , . v-^
nnent , sembl'ei.t à cLiirut r^-. -..^ .* •-.-•-/* «*
noircir par Its Cfr»^ ^zn-^-^i^ :
Au signe du Cti-rer «.u'i-l.* *.-. ^ ci 1- .^
qui est lemLlcnie c*- j* n.*: -«t- «t f • •" •*
(O Voyez tome sîc;.::^. j: t-^ û» '.s- -:•
loô République
la providence a ménagé exprés le repos y dont
le cultivateur jouit durant le signe du Cancer j
pour préparer ses forces au rude travail de
la récolte.
Du Lion,
Le Lion est le signe intermédiaire des trois
qui remplissent Tespace de Tété. Le temps de
la moisson s'annonçant par le mot sommer ^
récolte , et la maturité des grains se manifestant
d'elle-même , il ne restoit quà encourager le
cultivateur pour qu'il se livrât avec ardeur aux
pénibles travaux de la coupe et de la récolte
des bleds. Voilà à quoi tend le signe du Lion ;
cet animal est lembléme de la valeur et du
courage. Homère comme on le sait , donne à
Hercule Tépithéte de Tumoleonta , héros au
cœur de Lion (i). En exposant aux regards du
laboureur Fimage d*un Lion ^ on semble lui
dire : n homme des Champs » voilà l'époque
yt qui va vous récompenser de vos peines et
99 couronner vos travaux ; regardez ces champs
ff parés de riches moissons , fruits de vos
fi labeurs ^ de vos soins ^ de vos dépenses ! Le
n temps est venu de recueillir tous ces biens
r» et de les déposer en lieu de sûreté. Le tra««
M vail est rude ; mais sachez que la nature ,
9i pour mieux faire sentir tout le prix de ses
w bienfaits , ne les accorde qu'à la sueur du
(i) Voyez tome premier, p. 220. de cet ouvrage*
DBS Champs Élysébs. xoi
n front de l'homme. Armez vous de courage ,
19 imitez la valeur du roi des animaux ; et bien
fi loin de vous laisser abattre par les chaleurs
Tt brûlantes de la canicule , qu'elles ne servent
p an contraire qu'à enflammer de plus en plus
rt votre ardeur pour terminer heureusement la
n carrière agricole. »
Tel e3t le langage symbolique qu'on paroit
prêter au signe du Lion ; on remarque que les
hébreux donnent au Lion céleste le nom^
HArish , et les syriens celui diArya. Il est
apparent que ces mots viennent de ar , épi ,
moisson , que Arish est une épi thé te donnée au
Lion pour marquer ses rapports avec les travaux
de la moisson , et que les syriens en adoptant
le Zodiaque , ont conservé ce mot à cause de
son grand intérêt , comme d'autres peuples ont
gardé celui de Hammel nom du Bélier.
Si le courage est indispensable dans la saison
brûlante des récoltes , il n est pas moins une
vertu nécessaire dans toute grande action. Le
courage est lame des sociétés ; il répand la vie
dans toutes les classes du peuple ; il anime les
arts , les fabriques , et tontes sortes d'exercices
d'utilité publique. C'est pour ces considérations
que nos protoparens ont adopté le Lion pour
les armes de leur république. On connoit le
Lion Belgique \ les che& du peuple s'étoient
appropriés pour armes parûculiéres V Aigle , les
bardes et les scaldes , poëtes^mu>iciea« , chan*
I02 RÉPUBLIQUE
très de la divinité , avoieat pris la lyre , les
prétresses le Croissant, Mais le Lion étoit con-
sacré à la généralité du pays ; il s'étendoit à
tous , par la raison que ses vertus sont néces-
saires à tous , et en tout temps.
Du signe de la Vierge,
Nous voilà enfin parvenus au signe qui cou-**
ronne le code Zodiacal ; ce signe tient à de
hauts mystères ^ et a donné lieu à beaucoup de
fables.
En .considérant d abord qu'il entroit dans
Tesprit' de la législation élysienne de faire succé-
der constamment des jours de délassement et de
joie au temps des travaux et d'occupations la-
borieuses y il ne sera pas difficile de deviner la
nature et le but du signe de la Vierge, Aucun
travail ne mérite plus d'égard que celui de la
récolte ^ c'est le plus pénible et en même temps
le plus utile. On doit donc naturellement s'at-
tendre que le législateur n'aura pas oublié le
moissonneur , et que Tannée agricole ne se sera
pas terminée sans fêtes analogues à l'importance
de celte époque.
Beaucoup d'auteurs , en voyant dans la main
de la Vierge céleste un faisceau d'épis , ont
jugé que ce signe avoit des rapports avec la
moisson ; quelques-uns en ont conclu qu'il en
marquoit même le temps. Le docteur Hyde ,
persuadé que la saison de la récolte est pour.
DES Champs Elysée s. 103
lors passée , croit voir dans la vierge céleste le
symbole d'une glaneuse , en anglais a leaser.
Mais on conçoit aisément que , dans un monu-
ment aussi important que le Zodiaque , on
n'aura pas voulu figurer une fonction aussi
secondaire.
Sans doute la Vierge céleste se rapporte à la
moisson , et même d'une manière éclatante ;
c'est \e syxxîbole de la Jeté de la moisson » L'heureux
succès des travaux agricoles méritoit bien d'être
célébré par des démonstrations de joie et de
divertissemens ; tel est pour lors l'état du ciel ,
que la providence même semble avoir créé cette
saison pour remplir cet agréable objet. Le mois
qui répond au signe de la Vierge est le dernier
de l'été ^ c'est un espace intermédiare entre la
fin de la récolte et la reprise des travaux
agricoles. Sa température moyenne entre le
froid et le chaud , comme celle du dernier
mois du printemps , a cependant un grand
avantage sur le mois de Mai. Si celui-ci donne
des fleurs , le mois de septembre en donne les
fruits. Le mois qui répond au signe de la Vierge ,
est sans contredit le plus agréable de l'année ^
et c'est pourquoi il a été consacré généralement
aux vacances.
La Vierge céleste est débout ; elle tient de
la main droite un faisceau d'épis , qfi'elle élève
vers le ciel. C'est l'attitude d'une vierge sacrée ,
qui oi&e les prémices de la moisson au tout-^
104 RÉPUBLIQUE
puissant en signe d'action de grâces. C'ëtoit par
des sacrifices que commençoient toutes les fêtes*
Le docteur Hyde , qu'on vient de citer , remar-
que que le signe de la Vierge aux ëpis , est
nomme par les arabes et les perses sumbul ou
sumbida , et que ce nom veut dire spica, épi'
Il ajoute que les chaldéens et les égyptiens
appellent également le signe de la Vierge
SiBULLA , épi. Il conclut de là , que llîistoire
des Sibylles est une pure fable qui n'a de
réalité que dans le ciel , que toutes les sibylles
ne sont que des étrès imaginaires , qu'il n'en
existe qu'une seule qui est la Vierge céleste ; et
il n'admet pas d'autre sibylle.
Il n'y a pas de diiSculté à reconnoître que la
Vierge céleste a porté le nom de Sibylle , non-
seulement en orient , mais même et bien parti-
culièrement chez le peuple créateur du Zodia-
que. Mais conclure de là cpi'il n'y auroit pas
existé des sibylles ^ c'est comme si Ton disoit
que dans les temps anciens il n'a pas existé des
béliers sur la terre , par la raison qu'on trouve
un bélier parmi les signes célestes. Toutes les
constellations ont leur type sur la terre ; la
figure d'une sibylie dans le tableau du firma-
ment , est une preuve même de la réalité des
sibylles humaines.
D'ailleurs l'histoire de ces filles fatidiques, est
trop avérée pour être' révoquée en doute. Les
écdyains de toute croyance l'ont reconnue , et
DES Champs Elysée s. 105
ont regardé les prophéties des sibylles comme
des oracles divins. C'est daps le don de diyina<-
tion de ces Vierges sacrées qu'on trouve leur
analogie avec la Vierge céleste. Nous l'avons
déjà dit , et on ne sauroit trop se pénétrer de
cette vérité , que toutes les anciennes fêtes ou
temps consacrés aux récréations , avoient la
religion pour principe. C'étoit au milieu des
divertissemens , et dans l'ivresse des plaisirs que
les sages législateurs jettoient les semetices de
la piété et de la vertu. Les arts , faits pour
charmer les sens , la musique , le chant , la
danse , étoient inventés et employés pour l'or-
nement et la solemnité du culte. On habituoit
le peuple à rapporter toutes ses jouissances à
la munificence divine. La Vierge , élevant le
faisceau d'épis vers le ciel , étoit l'emblème de
l'hommage qu'on faisoit à l'être suprême des
bienfaits de la moisson. Les prétresses chargées
de faire ces ofirandes , les accompagnoiçnt
d'hymnes à la gloire de dieu , et de leçons de
piété et de morale. Pour inspirer l'horreur du
vice et l'amour de la vertu , on méloit dans
ces cantiques le récit de grandes catastrophes
arrivées au genre humain en punition de ses
crimes ^ on leprésentoit le déluge comme un
châtiment céleéte , ei on l'appeloit sond-vloet ,
déluge de péché. On ne se bornoit pas au passé
et au présent, les sibylles , agitées par un esprit
d'inspiration , reudoient des oracles ^ prédisoieni
l€6 RÉPUBLIQUE
1 avenir (r) , menaçoient les mécliaiis des pins
grands malheurs , et annonçoient la destruction
iature du monde par le feu et les flammes ^
âestmction suivie d'un jugement universel , dans
lequel le dieu Thor déployeroit toute la sévérité
de la justice.
Tous ces faits et d'autres relatifs à la célé-
bration des fëtes et des sacrifices propitiatoires ,
ont été recueillis dans les livres sibyllins. Per-
sonne n'ignore la haute réputation dont ces
livres sacrés ont joui ; les romains les respec-
toient au point qu'ils établirent exprés des
collèges de prêtres , pour les garder et pour y
avoir recours dans le cas de calamité. Â. l'exem-
ple de plusieurs saints pères , l'église a consacre
Toracle de la sibylle sur la fin du monde dans
la première strophe d'un cantique religieux
conuu , dies irm , dies illa, t soli^et sœclum in
Javilla , teste David cum Sibvlla,
On se souvient que dies irœ est notre dag
çan TOORN , ou ' jour de colère , et que de ce
mot TooRN , ira , on a formé Thor , nom em-
blématique du dieu chargé de- la vengeange
céleste , qui présidoit aux mystères célébrés le
Jeudi , Thors-dag y dans lesquels on donnoit le
spectacle de la punition divine des méchans.
«
Ci) Les druides , selon Pomponius Mêla, connoissoient les
volontés des dieux; ce qui veut dire, qu'ils fondoieni leurs
prophéties » leurs dogmes , sur les iospirations divines.
«V^WBMCTVq
DES Champs Elysée s. 107
Quelques auteurs font la Vierge céleste fille
d'Apollon , et prétendent que ce fût ce dieu
qui la plaça dans les cieux (i). D'autres se bor-
nent à dire qu'Apollon lui accorda le don de
la divination ; toutes ses traditions s'accordent
avec ridée que nous venons de donner de cette
constellation ; Apollon étoit le dieu des Jètes et
des oracles.
On ne s'étonne plus de cette multitude de
sibylles dont l'histoire fait mention ; le nombre
de ces prophétesses a naturellement dû se
multiplier en raison des progrés que le culte
élysien faisoit dans des pays étrangers.
Il est à remarquer qu'anciennement dans nos
climats le sexe étoit particulièrement appliqué à
la filature. Toutes les femmes passoient pour
des JUeuses ; on appeloit , dit Ten Kate , les
parens du coté maternel spi'lle^maegen , parens
du coté au. fuseau , spille. Le mot quenouille
étoit un terme métaphorique pour désigner les
femmes en général. On disoit , (et on le dit encore)
qu'une maison étoit tombée en qiienouille , lors-
qu'une fille en étoit devenue l'unique héritière. Les
filles des rois des Francs s occupoient de la fila-
ture : on les excluoit du trône , parce qu'on les
croyoit plus propres à JUer qu'à défendre l'état.
C'est ce qui faisoit dire que le royaume ne-
-
(O Hygini poëticoQ astronomicon , lib. â. cap. 35.
Theoh. » pag. 129. -
lOS RÉPUBLIQUE
âevoîi pas tomber en quenouille» Voîlà la
Téri table définition de la loi sali que qui refusoii
aux femmeii la succession au gouyemement.
Sous ce rapport les sibylles étoient donc des
fieuses ; or comme leurs oracles s'étendoient
an passé , au présent , et au Jutur , et spiy oient
ainsi le fil de la vie humaine , on en a pris
occasion d'imaginer la fable des Parques ^ dont
la fonction étoit de filer les )Ours et les des-
tinées de rhomme. C est dans ce sens que leurs
noms sont consacrés dans TEdda islandais , sous
les termes de urd^ verande^ et skuld (i) , qui signi-
fient à la lettre passé , présent , et Jutur. Cette
division trinitaire embrasse tous les siècles et
toutes les générations.
Ainsi les parques n'étoient que les symboles
des trois- différens temps auxquels se rappor-
toient les oracles des prétresses JUeuses , dont
la Vierge céleste étoit l'emblème. Une circon-
stance qui ne laisse rien à désirer sur ce point ,
c'est qu'on considéroit la f^ierge céleste comme la
sœtiT aînée f ou plutôt comme l'origine des
parques. C'est ce que nous apprend Pausanias ,
dans l'explication d'une épigramme , où il ap--
pelle TENUS URAKiE , l'oînée des parques (2). Il y a
des auteurs qiii comptent Proserpine parmi les
(1) Voyez tome second, p. 28. de cet ouvrage.
(2) Venerem esse earum qo« Perça appella&tar nàta maxi-
main. Pausanias » pag. 3^ ^'
DES Champs Elysée s, 109
parques. Lucien , dans son traiié «ur les or»^
des , dit que la sibylle de Cumes est la Vierge
céleste. On n'aura pas oublié qu'on a trouvé
dans Tenfer (i) , ou Tile des bataves , différens
endroits dont les noms tiennent essentiellement ai
la JUature , tel que hekelom , aspel , et spingà^m ,
qui indiquent des maisons destinées à serancer ,
décider y et Jiler le lin et la laine. Toute Tantiqulté
a placé les parques dans lenfer. Le monarque
des enfers^ (Pluton) les a, selon Orphée^ con-
stituées ses ministres.
On nest plus embarassé pour rendre complue
des merveilles qu'on a débitées sur ces filles
emblématiques. Lucien les confond avec le des-
tin ; Crjsippe , au rapport de Cicéron , les
regarde comme la fatalité même qui nous gou-
verne. Tout ce qui arrivoit dans le monde ^loît
soumis à leur empire ; Jupiter même navoîc
pas le pouvoir de changer les arrêts des par-
ques. Tout cela est simple en considérant que
les oracles des sibylles étoient Texpression de la
volonté divine , et des décrets de la providence
sur le sort des hommes et de Tunivers.
n n'est pas difficile à présent non plus d^aper^
cevoir l'origine des Sphinx et l'étymologie de
leur nom. Sphinx vient visiblement de spinnen^
prononcé avec un p aspiré comme sphianen ,
qui signifie JSer, La plupart des mythologues
(x) Voyez tome second , page 23. de cet ouvcage.
IIO RÉPUBLIQUE
n'ont TU dans la figure d'une sphinx que la
réunion des deux derniers signes du Zodiaque y
du Lion e». de la Vierge. Les sphinx ëtoient
donc des pieuses et des sibylles métamorphosées •
On se souvient que les sphinx des Pyramides et
de Thèbes , avoient rendu des oracles. Euripide
a donné la véritable définition de la sphinx , en
lappellant sapiens Virgo (i).
Si la belgique avoit pris ^ comme on Fa remar-
qué , pour armes le Lion zodiacal , les villes du
pays avoient adopté le même Lion réuni à la
Vierge céleste , mais sous une forme différente de
celle que présente l'image de la sphinx. La Vierge
est assise ,' le Lion mollement couché à ses pieds ,
la tête posée sur ses genoux ; telle est la figure
qu'on donnoit aux armoiries des grandes communes
et qu'on voit encore sur plusieurs portes de villes j
on Tappeloit de Maegd ; la Vierge de la cité.
Le Lion couché marquoit la cessation des
travaux de la récolte ; la Vierge assise , le
mois du repos et des Jetés qui le suivoient. Ces
symboles adaptés à notre climat ne quadroient
pas avec celui d'Egypte ; le signe du Lion ne
répond pas au mois où l'on y moissonne Jes
grains. Cependant le code zodiacal y étoit
respecté et adopté avec enthousiasme comme
chez la plupart des autres grandes nations. Les
étrangers en ont fait ee que nous autres avons
(i) Voyez tome second^ p. 243. de cet ouvrage.
DES Champs Elysée s, xii
fait du code des loix romaines ; en adoptant ces
loix faites pour un autre peuple , en considéra-
tion de leur excellence , nous les avons appli-
quées à nos mœurs et à nos usages , autant
que la nature des uns et des autres en étoît
susceptible. Lès Saïtes ont fait de même dâ
Zodiaque en Egypte ^ ils ont réuni les deux
derniers signes , le Lion et la Vierge , et en ont
fait une figure bizarre. La partie antérieure
représente la Vierge , la partie postérieure fe
Lion. Us ont placé ces sphinx dieyant dés tem-
ples et des pyramides comme symboles des
oracles , ils en ont également placé devant le Nil
comme des signes du débordement des eaux
de cette rivière , qui avoit toujours lieu durant
les signes du Lion et de la Vierge (i).
Telle est la vraie nature du système zodiacal;
tous les signes^ comme on le voit , sont parfaite-
ment adaptés à notre climat et aux besoins es-
sentiels , tant de la société en général , que de
chaque individu en particulier. Rien de forcé ^
rien de recherché dans aucun symbole , on
diroit avec Tatien qu'ils sont dessinés par la
main de la providence. Ce sont ces loix des
douze tables qu'on a personnifiées et célébrées
sous différens noms chez tous les peuples de la
(O La sphinx est nommée, par Euripide, sapiens virgo.
On représentoit quelquefois Minerve avec une sphinx au
haut ^ç son casque. ,) Dese ( Minervse ) signum ex ebore
t^ et anro factum in gales cono sphinx emiuet. Pausas., p. 43.
112 RÉPUBLIQUE
terre. Les uns en ont fait douze grandes intel-
ligences qui présidoient aux douze mois , et aux
douze signes ; d'autres les chantoient comme les
douze anges gardiens de lunivers. On les appe*
loit les douze sénateurs , les douze modérateurs
du monde. Les Scandinaves les célëbroient sous
le titre de douze azes d'Odin. Un poète ancien
nous a conservé sur ce sujet une description
symbolique qui mérite de trouver place ici par
le rapport singulier qu'elle a avec le lieu où
la division du Zodiaque a été inventée. Le poète
représente l'administration de l'univers* sous l'em-
blème d'un vaisseau • dirigé par douze pilotes ,
au milieu duquel s'élève la figure d'un Lion. On
reconnoit sans dif&culté dans ce vaisseau l'em-
blème d'un gouvernement politique , dirigé
d'après les douze réglemens du Zodiaque , et
on devine quel état politique on a eu en vue
au pavillon du vaisseau , qui est le Lion bel-^
gigue (i).
Les loix zodiacales avoient rendu le nombre
douze sacré , comme le nombre sept Tétoit
devenu par le système hebdomadaire. On re-
trouve ces deux nombres non -seulement dans
(0 Le Journal du commerce du lo. Juin 1805. écrit de
h Haye : „ Le sceau de l'état portera les mêmes armoiries
„ qu'avant l'époque des changemens survenus en 1759M
^ c'est-à-dire un Lion avec un /aisccau de sept fihcbes.
DES CbaUFS ÊLTSi£S« I13
tons les lÎTRs mjsdqpes » mab «m les «foâ
consacrés dans la Atri bi îoa dTme lafinhé 4e
grands moanmens et d'ët^Iiacflaaw publies. Ce
colle oniTersel étott «ft hommage em
de la beauté ec de la gr^de «dlîcé de
deux insdtatioiis sorialrt, itaàs après ^ m
perdu la connoîssaBoe de Icor bot et de
nature , et qa on les ett figaiécs daas le
ment^ on en a reporté la gloire à ieiax*
présentans célestes , qui étoîcat les plaBeics et
les constellations du Zodiaqae.
De la Sphère et des ConsXciLzlùmSm
' La sphère céleste , dhvée em cerdcs , est la
tableau du ciel pkfsipm , elle marqae les rap*
ports du soleil aTCc Féut dn ciel et de la levc
La sphère dÎTÎsée en consteHatîons est le tsHf—
dn ciel moral , elle marque les rapports da
soleil et des astres arec les bomoMs. Ceu la
peinture dn mariage à'I/rama arec GAé*
Le principal cercle de la sphère , ceha qui
sépare le ciel en den hémisphères ég^sx , est
appelé équinoxial. Ce terme indique fégalité des
nuits et des joursy qui a lien lonqne le soleil
décrit cette ligne. Mais pourquoi exprimer ce
phénomène par le mot éqaiaoxe ; pourquoi ne
pas dire équidies? C*est que la création de la
spj^ère appartient aux atlantes qiû comptoîent
l'espace du temps par nuits.
in. S
XI4 RÉPUBLIQUE
On croît généralement (}ue le mot sphère esC
formé du grec sphaira ; mais une preuve que
celui-ci n'appartient pas au grec , c'est qu'il n'a
pas de racine dans cette langue. Le mot sphère ,
^oiqa-un peu altéré par le teïnp5 , est pris
par comparaiison de sperre , nom du fruit du
sapin , qui , par sa forme ovale arrondie se
rapproche de très-près de la figure qu'on veut
donner au globe céleste.
Il en est de même dû mût climat ; on le
croit formé du mot grec klimax, scala^ échelle.
Mais kUmax est encore un terme isolé et sans
co- relatif dans la langue grecque* Il vient du
belge KLiMMEN , qui signifie monter.
Après l'explication ^u'on vient de donner de
far nature des signes du zodiaque , on voit
naître coiume de soi-même le système des oon-
siellations , et on n'a guéries à ajouter à ce qui
est dit à ce sujet,
Comme les signes sont formés sur les diffé-
rens espaces du cercle que parcourt Te soleil^
par la raison que là différence de ses posi-
tions déteirmine la variété dé son influence sur
la terre , il est tout simple qu'en peignant -le
ciel ^ on y ait tracé les mêmes signes ^ et qu'on
ait placé chacun dans l'espace auquel il répond.
En dessinant ces images zodiacales , on y a
fait entrer les étoiles fixes qui se trouvoiehc
dans l'étendue de chaque signe. Ces étoiles
ainsi marquées suivant l'ordre qu'elles gardoient
DES CfiAS7s Î^Tilz&. I-;
entr dlcs , Sun ium lUi &s «ue^a» ir ^uuuw
C[iii avoicBi rjETsimçe ^mdiou
mes y et P^'' fszsc £ aammioer
positîoa da scikS. £Lhs «kt^tusic
tissement ^ càBBçeneic oe le-ïiCiL
noient des fâgiawr iHNuraircr . Tuîa. se nu
a ait d oMtt e i 3e saoc ne: iizlk - jus - gi
qni^ Gomnie «a Z'ï nt-a. '■x . â^pixm i
étoiles monêijsra ^ cos: ce mmu/s-^Tx. ne jimac
de nuâ^sijaTai çl. ou a Tir nir- Jk jmc
qui doit ëtie écrs. roof^sarv x,*
Ainsi imrtbart «lenrfiiui tfgniai: chibic
laiiorL, Cétoct 2a cnoonubfiaaax ik^ conictAKiiainna
zodiacales, <pâ pràmrrvtnDCic «tauc Ôct pmeupa.
objet de IliiiLiaiioa aozs jl*v jjs?».
Les étoDeSy comBe ux. i^iii: . ne £pBtiJCic
yi'acceMOÎirnMsii dams je avâsmus: ^ .e« s^nes
^toient T&^iés ssr la fiur^^-ùt Hi. ssi«2:i. . «: ntix.
sur le moatcM cat des anixcsu Ctos-^. ctann-
geoicnt de place à la itniçias «eoan'enisni: av
soleil par la préœsfiiaa à» éqvâuvMft : niit'$
les nçnes demesîroÂeEi imrarâd'jetu Le s.-çiif: cr
bélier ëtmt attadié à IV^uinKise du pr'ui^enrp^ .
cehii de la balance « à féquÎBffiSit; de 1 ainonue ;
et les ancres dans Icar ^rdre pnmiuC I^e biçne
da tanrean n a laosak pn ^ccvptr i» ^iuce di:
signe dn bélier ; c'ent été renrer^es' v^irt Jk
: (i) Voycx toBie I* ips^ » ât cet oc^-ragf
(s) Voyez ci tvam pa{. 23.
216 RÉPUBLIQUE
système zodiacal. Cependant comme Ton iden-
tifioit les signes avec les groupes , et que ceux-ci
étoient sujets à des changemens , quoiqu après
un espace de temps bien long , il est trés-pro-
bable que la séparation lente entre les signes
et les étoiles a porté insensiblement de. la con-
fusion dans les idées , et que c'est une des cau-
ses qui ont fait oublier la nature des constellations.
En perdant la connoissauce des constellations ,
on a perdu aussi le sens du mot. On est par-
venu jusqu'à ignorer qu'il vouloit dire mun-^
sterre ou mystère. Cependant on nlgnoroit pas
que munr-sterre avoit des rapports avec des
objets du plus grand intérêt. Dans cet état d«
choses on l'a pris pour un secret qui com-
mandoit la vénération des peuples , mais qu'il
ne convenoit pas d'approfondir j de manière
qu'avec le temps mystère et chose occulte sont
devenus synonymes.
Du moment où l'on avoit fait des groupes
d'étoiles pour composer les signes du zodiaque , il
n'y avoit plus qu'un pas à faire pour transformer
d'autres amas d'astres en images, monïtoires ) oû
en a formé autant que l'état du ciel en offre
à l'usage essentiel du peuple. L'ensemble de ces
images compose le système primitif des constel-
lations , ou le tableau de la philosophie des
atlantes ; puisque c'est le peuple gaulois qui a
inventé la sphère du ciel et qui y a tracé son
Bom en appellant galathie ou galaxie , la zone
DES Champs Elysée s. K17
lumineuse qai trayerâe la voûte du çîel. On se
rappelle qu'on a peint au milieu de ce cercle
un aigle aux ailes déploydes , appelé adelaer »
comme symbole des savans instituteurs et gou-
yerneursy auteurs de ce tableau céleste (i).
Non-seulement on rëunissoit des étoiles en
groupe , mais on donnoit aussi à des étoiles
isolées , remarquables par leur grandeur et leur
éclat , des noms symboliques marquans. C'est
ainsi qu'on appeloit chien la plus brillante des
étoiles 9 celle qui préside à la constellation .d6
la canicule. Ce bel astre est si avantageuse-
ment placé dans le ciel , il semble par sa bril-
lante lumière tellement embrasser la vaste éten-
due du firmament , qu'on diroit qu'il en est le
surveillant et le gardien : c'est ce qui la fait
appeler chien , à l'imitation du chien cerbère
qui garde les champs élysées ^ ou le ciel #u->
blunaire.
Sirius , c'est ainsi que les grecs nommoient le
chien , étoit en même temps un astre monitoire
pour la moissqn ; il se lève avec le signe du
lion. Le hazard a voulu que les égyptiens pusr-
sent en faire une application heureuse ; le lever
du chien annonçoit le débordement du Nil ^
source de la fécondité de l'Egypte.,
En employant ainsi les corps célestes cpmme
symboles de leur doctrine et de leurs pré^ep-
' ... ■ ' . ' . ."
(f) Voyez tom. I, pages x8 « 96 et 165 de cfc ouvfajjje.
1X8 RÉPUBLIQUE
tes , lés atlantes donnôient à leur législation
une publicité permanente et une durée perpë*
tuelle. Tout homme , chaque jour , pouvoit lire
dans les cieux la régie de ses devoirs , et ce
Iwre (Tor se trouvoit à labri de la vicîs-*
situde des temps et du ravage des siè-
cles ; par le même moyen , le système pla-
nétaire devenoit une véritable image du gower-^
nement élysien.
Ce sont ces vérités qujlésiode a si bien chan«
tées dans sa théogonie , comme nous lavons
remarqué au premier chapitre de cet ouvrage.
Le passage qui en contient Vexpressjion est si
remarquable , si parlant et si décisif qu'il ne
sera pas inutile de le repéter ici.
» La terre , dit ce poète théologien , a en-^
If gendre à son image le ciel orné de constella^
n tions , URANON ASTEREONTA j afin dc sy mei-r
n tre à couvert et pour donner aux dieux une
f» demeure sûre et éternelle.
- Ne manquons pas d'observer quil s'agit ici
du ciel orné de constellations , du coslum stel-^
lits oRNATUM dit la version latine , et nullement
du ciel que la religion promet aux bienheureux ,
comme on l'a voulu malicieusement insinuer de
nos jours en mutilant le texte.
La terre , c'est * à - dire les hommes qui ont
pisint le tableau des constellations , sont sans
doute les hommes par excellence , les hommes
de la terre sainte j ce sont les législateurs ' du
DES G II A M P 3 Ê L Y S É £ S. ZI9
Peuple Elysien qu'Hésiode a en vue , et qui oat
fait du ciel Yimage de leur gouvernement (i).
Mais quel a été le but de cette opéraûoa
céleste ? c'est , dit Hésiode , en premier lieu ,
afin que l'image de la constitution couvrit la
terre républicaine , ut ipsarn terrant obtegat 1 6^a
en d'autres termes , c'est afin que cette image
jetant sans cesse vue et reconnue , la constitu-
tion fiit religieusement observée et servit sans
cesse comme l'égide de Minerve , à couvrir ^ à
diriger et à protéger le peuple. En second
lieu pour donner aux loix qui , semblables à
des dieux , guident les hommes , une place sûre ,
et une existence immortelle , utque beatis dits
esset sedes tuta sempêr, Hésiode se sert ici du
mot theoi pour exprimer les dieux placés dans
la voûte du firmament ; cela nous mène à exa-
miner sous quel rapport le ciel décoré de con-
stellations a été appelé , et peut être regardé
comme le Panthéon de la république des at-
lantes.
(i) Spiritas ejas ornav^t cœlos ; et obscetricante manq
ejus, educcus est coluber tortuosus. Lib. Jol^, c. 26, f. 13.
-- Son esprit a orné les deux , et Tadresse de sa main pais-
sante a fait paroltre le serpent (*) plein de replis. — Le glossateur
dit : Comme Job représente ici l'ornement des cieux, les
interprètes entendent par ce serpent une des principales
constellations.
(*) Le urpMty dont il est qaestion ici» est le Zodiaque*
rao RÉPUBLIQUE
' Du Panthéon.
Platon qui de son temps trouvoit la mytho*-
logie crueilement embrouillée , a vivement sénû
le besoin de connoitre la propriété dés mots ,
pour pouvoir parvenir à la connoissance des
choses. En conséquence il a entrepris une dis*^
aertation particulière sur les principes qui on|
servi de base à la première nomenclature des
choses I de recta nominum ratione. Platon exa-^
mine d*abord la question de savoir si Timpo^i-*
tion des noms est le résultat d'un système ré-
fléchi qui a fait adapter les noms à la nature
ou à la propriété des choses , oup bien si c'est
un ouvrage de convention , uniquement fondé
sur la volonté ou la fantaisie des hommes.
Après avoir rapporté des motifs en faveur de
l'une et de l'autre opinion , il remarque que
les exemples sont naturellement d'un çrand se-
cours pour éclaircir des questions de cette
nature, et en se décidant k employer ce moyen,
il demande à son interlocuteur par quelle classe
de mots il conviendroit d'entamer cet examen ,
en observant néanmoins que la propriété des
termes ne se fait ja^mais sentir avec plus de
force que dans les npms imposés aux êtres
immortels , <;pi tieiAi^i^t 4, Torâfe établi par la
naturç. Car ç'es^ bi^n dai>s une pareille ma-
tière , ajoute-t-il , qu'il convient de méditer
profondément sur le choix et l'application des
DES Champs É l y s é e s. lai
mots. Le philosophe grec est tellement pënëtré
de ce sentiment , qu'il croit même que plusieurs
dénominations peuvent être regardées comme
leffet dune inspiration divine, plutôt que dune
conception humaine.
Âpres ces préambules , il demande encore ,
s'il n'est pas juste de commencer par les noms
des dieux , et d'indiqUer d'abord , pour quelle
raison on les a appelés theoi (i). Je crois , rë--
pond-il^ que les anciens grecs , comme font
encore plusieurs nations barbares , n'ont reconnu
pour dieux que le soleil , la lune , la terre , les
astres et le ciel ; or , comme ils voyoient ce^
corps dans une course perpétuelle ^ perpetuo iu
cuRsu j je m'imagine que c est à cause de cela
qu'on leur a imposé le nom de theoi , qui vient
de theîn , courir. Remarquons en passant , que
Platon attribue ici du mouvement à la terre ,
comme aux autres planètes.
Ce raisonnement au premier abord doit pa*
roitre absurde. Comment aura*t-on donné le
nom de coureurs aux êtres qu'on rcgardoit et
qu'on adoroit comme dès dieux ! Cependant la
conjecture de Platon peut se vérifier dans uu
certain sens , comme nious Talions voir.
On regardéroit d'abord avec Platon le mot
théos comme grée , puisque le verbe tkein , dont
( I ) Nonne par est ah ipsis diis tncipere , rttioaemque
investigare qa4 yhboi vo€i|ti lu.^.. Plfti» t de r^fota s^^êmùfo^
raçione.
Xftd RÉPUBLIQUE
il le fait dériver , est en plein usage dans la
langue grecque , pour signifier courir ; mais
thein est un terme emprunté du belge tyen ,
dont on peut voir les différens sens dans Ten
Kate , vol. 2. p. 4^4* Nous observerons d'abord
qu'on a tiré de ce mot le nom de tous les
êtres auxquels le créateur a imprimé un mou-
vement perpétuel. C'est ainsi quon appelle iye
le flux des rivières ; on donne le même nom à
la marée , et c'est des mots de tye , la marée »
en anglais the tidjs , qu'on a formé Thetis ,
nom de la déesse de la mer. Les ministres du
culte catholique nomment ge^tyen leurs heures
canoniques , à cause qu elles courent et revien-
nent sans cesse.
Mais le terme le plus intéressant qui vient de
tyen , c'est tyd , temps. Sans doute le temps
est l'être courant par excellence ; il court tou-
jours uniformément et sans bruit ; sine stre-*
pitu f comme dit Pythagore , et sans s'arrêter
jamais.
En considérant le temps dans ses rapports avec
l'existence de l'être suprême , il est non-seule-
ment immortel , mais aussi éternel , ou inné. Il
n a ni commencement , ni fin ; sous ce point de
vue , il peut s'identifier avec l'être éternel , ou
dieu créatem* de toutes choses.
C'est de tyd , temps, pris dans cette accepta-
tion , que les grecs ont formé theos , terme dont
ils ont fait usage dans les premiers âges et
DES Champs Elysée s. 123
avant la corruption du culte , pour désigner di-
rectement la divinité étemelle.
Les Perses ont aussi identifié le temps avec
Vétre suprême , et ^ pour mieux faire sentir
cette idée , ils l'appellent temps sans bornes (1)
ou éternel 'y ils attribuent à cet être l'origine de
Vunivers ; on le disoit spécialement Père du temps
borné , tout comme le theutates , temps-père ,
des germains étoit le Père de theitson, temps-fils.
Ainsi y suivant ces principes , Theos pe*ut passer
poiir père d'Où rangs , temps borné ou créé , et
grand -père de Cheokos , Saturiye , temps
périodique.
Ces difTérens rapports du temps avec Tes-
sencie divine d'une part , et avec les corps cé-
lestes d une autre , pouvoient facilement donner
occasion à des méprises , et faire naître de la
confusion dans les idées , surtout lorsque des
circonstances particulières y concouroient , comme
il pouvoit arriver par la formation du système
des constellations.
Il est tout simple que, des institutions socia-
les d'une si sublime conception , figurées par le
(O Dans la loi de Zoroastre, il esc déclaré positivement
que Dieu ( Ormusd ) a été créé par le temps ( avec ) tour
le reste ( des êtres ) , et le ( vrai ) créateur est le temps ,
et U temps n*a point de bornes ; il ii*a rien au-ilessus de soi ;
il n*a point de racine ( de principe ) ; il a toujours été et sera
toujours. Anquetil, Zeod-Âvesta « tom. II, pag. 344.
\
V
124 République
système hebdomadaire et par le zodiaqae , aietit
excite dans le commencement le plus vif en--
thonsiasme , et qu'on les «it regiairdëes réelle-
ment comme des choses divines , elles-mêmes 9
conformément à la tradition qui en subsistoit
encore du lemps de Persëe et d'autres philoso-
phes grecs y dont on a réclamé le témoignage
plus haut.
Peindre ensuite ces précieuses institutions dans
le ciel , c'étoit mettre le sceau divin à cette
opinion. Le ciel ^ les astres, invariables dans leur
nature et courant sans cesse , pouvoient , sous
ces rapports , être envisagés comme des êtres
immortels ; le mouvement est le symbole de la
vie , comme le repos est le symptôme de la
mort » et Vimmortalité est comptée parmi les
dîfférens attributs divins.
Il faut donc naturellement s'attendre qu'on
aura chanté et célébré le système céleste de
mille manières. Sans doute le culte primitif aura
eu directement pour objets les choses sacrées ,
figurées dans le firmament , et secondairement
les astres et les constellations qui en étoient les
images. Mais dans la suite des siècles lorsque la
main du temps aura couvert de ténèbres l'ori-
gine et le but des constellations , on aura , par
habitude , continué le culte , mais en l'adres-
sant directement et exclusivement aux repré^
sentons f c'est-à-dire au ciel et aux corps
(délestes.
DES Champs Elysée s« 125
Maintenant nous concevons avec évidence ce
que le psalmiste a voulu faire entendre , en di-
sant que les deux racontent la gloire de dieu ,
CŒLI EKAERAKT GLORIAM D£I. On a CrU qUC le
chantre sacré invoquoit ici Yexistence des cieux
comme une preuve de Yexistence de dieu , comme
si le texte portoit cœli demonstrant existentiam
dei ; cest ddhs ce sens quon l'interprète ;
mais cependant ce n'est là ni le sens du
verset , ni le but du psalmiste. Sans doute le
ciel , les astres , le bel ordre du système plané-
taire , sont des preuves parlantes d'un être qui
les a créés ; mais les cieùx ne sont pas les seuls
objets qui proclament cette vérité , toutes les
parties de l'univers l'annoncent. Il n'y a pas jus*
qu'au plus petit animalcule , qu'on découvre à
peine à l'aide d'un microscope , dont la forme
et l'organisation ne soient un indice irréfragable
de l'existence d'un Dieu.
Ce que le psalmiste a eu en vue , c'est d'an-
noncer le but divin des constellations ; en disant
que les cieux racontent la gloire de Dieu , il en-
tend par cœli les constellations et les planètes ,
et il veut faire comprendre que ces corps célestes
transformés en symboles de la constitution des
Çiysiens , sont devenus des monumens qui retracent
et racontent sans cesse l'histoire de la civilisation
de ce peuple ^ et annoncent la gloire de Dieu par
la raison que cette heureuse et pieuse civilisation
éioit son ouvrage j c'est ce que la suite du même
y
126 République
pseaume fait clairement entendre ; car après avoir
dit : les deux racontent la gloire de Dieu (i) , il
ajoute : et tow^rage de ses mains annonce le fir-
manient (s).
Pour faire encore mieux sentir son idée , le
psalmiste dit : Ce n'est point un langage , ni des
paroles dont on n'entend point la voix ; leur bruit
s'est répandu sur toute la terre , et leurs paroles
jusquaux extrémités de la terre (3).
Nous découvrons maintenant la source de cette
extrême vénération que les Hébreux ont témoigné
pour le système céleste et pour les notdhveSept et
Douze, En regardant lés planètes et les groupes
ëtoilaires du Zodiaque comme des symboles bis-
toriques de la gloire du Tout-Puissant , il est assez
Baturel que leurs législateur^ aient cherché à
imiter ce pieux exemple^ en consacrant les mêmes
idées dans leurs monumens religieux. On peut
Voir dans Josephe les soins qu'ils ont pris pour
retracer les nombres sept et douze dans la con-*
struction du tabernacle du temple , et dans la
forme tant des ornemens sacrés de ces sianc-^
tuaires, que dans les vétemens du grand-prétre.
L'historien juif rapporte l'imitation de ces deux nom-
bres sacrés aux sept planètes et aux douze signe»
Ci) Coeli enarrant gloriam Dei; (2) et opéra manuum
cjus annanciac firmamencum. Liber psalm. , cap 18 , f. 2.
(3) In omnem terram exivit sonus eorum» et in fines orbis
terre verba eorum. Ibid. , cap. i8, jr, 5.
DES CHàmIps Elysée s. 127
An Zodiaque ; il en prend même occasion de se
plaindre de rinjusticé de ceux qui haissoient les
Jui£s pour cause de lèiir religion. Ils iious traitent
d'impies , dit-il / pak'ce que nous méprisons leurs
Dieux, et ils ne font point attention que notre
législateur a représente toutes leurs divinités dans
les monumens religieux de iiotre culte.
Mais si Môyse et Salomon ont montré tant
d'égards pour les nombres sept et douze , ce
n'étoit pas pour honorer les planètes et les con^
stellations zodiacales comme corps physiques , mais
comme symboles moraux ; c'est ce que l'un et
Fautre ont soin d'expliquer eii termes bien po-
sitif, le premier dans le Deutéronome (i) , l'autre
ààtis le livre de la Sagesse, n Faites attention ,
If dit Moyse, qu'en élevant vos yeux au ciel et eit
ftj contemplant le soleil , la lune et les astres ,
f> vous ne vous fassiez illusion ^ et ne tombiez dans
f l'erreur , en adorant des objets que le Seigneur
I» votre Dieu a créés pour le service du genre
>t humain. »
L'auteur du livre de la Sagesse , le même qui^
dans la construction du superbe temple de Jéru-
salem j avoit pris pour modèle le temple céleste ,
s'explique d'une manière encore plus sensible. Il
Ci) Ne forte elevacis oculis ad cœlum, videas Solem et
Lunam , et omnia astra cœli , et errore deceptus adores ea et
colas qus creavit Domious Detis tuus in ministerium cunctis
gemibus, qusesub cœLo sunt. JUber Douter., cap. 5» ]i^. 1^
128 R É P U B t X Q U ^
plaint raveuglement de ceux qui regardent lei
corps célesteti comme des dieux qui gouvernent
le monde 9 et qui, au lieu d'admirer et d'adorer
le créateur dans ses œuvres , adressent directe-
ment aux objets créés le tribut de leurs hom-
mages (i).
Une circonstance qui se présente admirable-
ment à lappui d^ Texplication que nous venons
de donner du verset du psalmiste , c'est le sens
du verbe tteiï , en grec thein , dont Platon fait
dériver theoi. Tyen , au rapport de Ten Kate ,
signifie narrare ; ainsi en disant cœli (theoi)
enarrant gloriam Dei , le chantre sacré exprime
parfaitement la propriété du mot.
C est de tten » comme signifiant narrare , que
dérive le mot tydinge , nuntium , nouvelle.
C'est donc bien à tort qu'on a voulu accuser
le peuple hébreu de sabisme , à cause des égards
religieux qu'il a scrupuleusement montrés pour
la beauté du tableau du ciel.
Un auire peuple qui ne s'est pas moins dis-
tingué par son respect pour lef système d«s cons-
tellations , ce sont les Perses. Leur législateur
avoit tracé dans le fameux antre mithriaque tous
les corps célestes ; mais la preuve qu'il ne les
aVoit pas représentés comme des corps physiques ,
ttm
Cf) Séd aat ignem, aut âpiritum, «ut cittcnm âërem, àiK
gjrum stellûTum j auc nifflttim aqnatn, aut Sohmti Lunam,
rectores orbls terrtram Deos pooivetuat. Liber Sap. i cap. is»
DÈS Champs ÊLYsiss. 129
tn par considëràtioii pour etit-tnémett , c'eftt qiïe,
dans ce tableau mitliriAqtte » leis planètes ti'étoieal
pas rangées Suivant Tordra ^'ellds gardent dans
le ciel , mais dans V ordre ^ jèurÉ iUfbêofnaduirês.
n n est pas possible d'indi^ef d'ttftè maniéré ptttl
positive que les planètes ne figuroitnt dans ce
sanctuaire que comibe dès eibfililmes des insiito^
lions sociales auxquelles les jouil; de lA semaim
étoient spécialement consacrés. VioVA ôb^nreronâ
plus tard que c'étoit dans ce temple soutetraift
qu'on initioit aux mystères. La décoration du
sanctuaire répondoit donc parfaitement au but
de la cérémonie*
Il résulte de tout ce que npns venons de
dire que le ciel rendu dépositaire des symboles
de la constitution élysienne , ouvra|[e sublhM
de la bonté de Tétre suprême , émx devenu
sous tous les rapports et dafis toute la fbrcè
du terme un .véritable Pantliéon. Ce terme »
qui , d'après nos explications , signifie littérale^
ment totum currens , ainsi que toium nattons «
puisque pan en grec signifie iotwih , vem ddnc
indiquer un tableau mobile , permanent « qtà %
par sa révolution diurne d'un bout dû moAde A
l'autre , annonce , célèbre et tuéoHte SAUS cdstfê
la gloire de Dieu à tous les peuples de TanivAR.
On jugera de là (Jull b'y a qu'un Pahtbé<fii
dans le mfkude , et que c'est bien Imptôptemeilt
qu'on applique cet auguste nom à un édifice
immobile ou temple terrestre.
m. 9
130 RÉPUBLIQUE
C'est dans le même sens que- le propbett
Laïe a donne au ciel le nom de Livre, liber cœti^i).
En suivant Tordre de la matière , il faudroit
passer maintenant aux grandes divisions du
temps i ou périodes séculaires ; mais il ne pa-
roitra pas déplacé de revenir un moment sur le
Thot des égyptiens ^ que nous avons identifié
aussi avec tfdt , temps* Tout ce qui tient i
l'ancienne religion de ce peuple mérite des égards
particuliers.
Du Thoth des Égyptiens.
Parmi les grecs le premier qui a parlé dti
Thoth égyptien , c'est Platon ; il le nomme
Thfiuth. C*est ainsi qu'on prononçoit le Thêta
des germains.
Les égyptiens ont donné au premier mois de
leur année , et au premier )our de ce mois le
nom de Thoth ; voilà déjà des rapports bien
directs du mot thoth avec sa signification de
temps*
On attribuoit à Thoth l'origine de toutes les
sciences , de toutes les institutions , de tous les
arts sans réserve ; on donnoit à tous les livres
scientifiques le titre de thot. Le nombre de ces
producUons littéraires devint si prodigieux et si
disproportionné aux talens et aux facultés in-
tellectuelles d'un mortel quelconque y qu'il ne
<— "^—i — — — — — — — — ^ ■■ ■■' ■»— — — ^— — ^— ^— 1^1— — — ^
(ly £c tabescec omnis mi^cia cœlorum, et complicabumar
sicut lAber cali Isaias 9 cap. 34. f^ 4.
DES Champs Elysée s, 131
falloit que cette considération seule pour ju'*-
gerque Thoth ne pouvoit avoir été un homme
réel p mais un personnage mystique. Il seroit
aussi inutile qu'ennuyeux de rapporter les difTë-»
rens essais que des savans ont fait pour décou-
vrir la nature de cet être extraordinaire ; nous
ne nous attacherons qu'à la dissertation qu'a
faite sur ce sujet Jablonski dans son Panthéon
œgyptîacum^
On sait que ce savant antiquaire a fait des
recherches profondes sur les étymologies des ,
noms des nombreuses divinités d'Egypte. Il a
voulu trouver ces étymologies dans la langue
cophte ou égyptienne , au lieu de les puiser
dans la langue primitive des saïtes instituteurs
de ce peuple , et c'est ce qui ne pouvoit
manquer de produire un faux résultat.
Dans le chapitre particulier qui regarde le
dieu Thxiih , Jablonski remarque que les vastes
connpissances , qu'on attribuoit à Thoth , étoient
inscrites ou gravées sur des colonnes de pierres,
nommées stèles , en grec stylaî , et qu'on don-
noit à ces stèles le nom de livres de Thoth.
L'auteur en a pris occasion de conclure que
stelé et thoth étoient la même chose (i). Il cite
à l'appui de son opinion le mot thuothi , ou
THYOTHi , qui signifie stelé ou colonne en langue
•■■■■^
(O Qu» omnia, ut revolvo , aliter censére non possum
quam f telas Mercurii ab ipso Mercurio , sive thoth , dX-
versas noo fuisse. Jablonski , panth. «gypc. , lib. V. cap. V.
13* RÉPUBLIQUE
copbtei Mais en identifiant stèles ou colonnes
avec thathf l'expression steks de ihoth présen-
teroit un contresens frappant ; elle se réduiroit
ik celle-ci , colonnes de colonnes*
Nous Avons vu à larticle des colonnes dlier^
cule (i) I que stitlsk en langue saïte ou saxonne
signifie colonnes ; et que c'est m^me de ce mot
que les grecs ont forme leur terme stylcU^ pour
désigner les colonnes herculéennes.
En prenant thoth pour thetth ^ temps , les.
livres de thotb sont des livres du temps , rror-'
MOECKEN , chroniques , annales , mémoires histo^
riques. Ces livres sacrés et d'un si haut intétét
contenoient sans doute l'histoire de la civilisa-
tion de l'Egypte et celle de leurs précepteurs ^
les saxons ou atlantes. Ils dévoient par consé-
quent se rapporter particulièrement aux symbo^
les du temps , tels cpilJranus , Chrondis , Tentâtes ,
Teutson , bases de la civilisation des peuples ;
ce qui seul suffîsoit pour donner à ces livres le
titre de thot ou de temps,
Jablonski , qui s'est si grossièrement trompé
sur le sens du mot thot , dans le chapitre où il
discute spécialement ce sujet , va nous donner,
dans un autre endroit , où il n'en parle qu'occa-
sionnellement , des lumières qui mettront le
sceau de l'évidence à ce que nous venons de
(i) Voyèe tome pXsmktf p. 233. de cet ouvragé.
DES Champs Elysée s. 133
dire; c'est dans la dissertation sur Sothis , ou
Jsis in canicula f qu'on rencontre «cette par-
ticularité.
L'auteur, apré$ avoir disserté longuement snr
tontes les version^ qui çircidoient .sur Sothis , et
après avoir tourné et retourné le mot en tout
senS; assure que Sothis et Thoth sont identi-
ques , que leur nom primitif est tkueite , et que
ihueite veut proprement dire prima hora , ou
principium temporisi voilà donc thoth non-seule-
ment ^ansformé en thueite , dont le rapproche^
ment avec theit est frappant , mais signifiant
temps , et qui plus est commencement du temps ,
première heure , tout comme Uranus. Jablonski
fait voir ensuite , comment le mot thueite est dé-
généré en 5o^A 1 en thoth ^ et finalement en seth ,
et il n'hésite pas d'assurer que ces troi9 termes
sont les mêmes , et qu'on emploie tantôt l'un ,
tantôt l'autre , pour indiquer le commencement
du monde , de l'année , ou des mois.
Ce qu'il dit de seth mérite une attention
particulière , à cause d'un passage curieux d^
Flave-Josephe sur le patriarche Seth.
Selon l'historien juif , Adam auroit prédit la
destruction du monde p soit par le feu , soit par
l'eau. Seth, le patriarche , désirant sauver la
mémoire des découvertes faites dans les sciences
et l'astronomie jusqu'à son temps , fit bâtir
deux colonnes , Tune en briques , l'autre eu
pierres de taille , sur lesquelles il grava toutes
134 République
ces coimoissances , afin que si la première venoit
à crouler par la violence des eaux , lautre put
résister et transmettre à la postérité ces ins-
criptions précieuses. Josephe ajoute que cçs co-
lonnes existoient encore de son temps dans la
terre Siriàd, mais il ne spécifie pas la terre
qu'il entend par Siriad. Manethon place les co-
lonnes de Thoth dans un pays auquel il donne
aussi le nom de Siriad, ce qui Ssiit assez pré-
sumer que les colonnes attribuées à Seth ne diffé-
rent pas de celles qu'on attribue à Thotti»
Jablonski , pour appuyer ses assertions , observa
qu'oa donne aussi le nom de Seth à l'étoile du
chien ^ sz^ius , dont le lever annonce le débor-»
dément du Nil ; et il fait voir que les lettres
th et s se confondent souvent dans les langues
orientales.
On aperçoit maintenant la raison qui a fait
donner à Thoth le titre de Trismegiste , ermès
irismegistus , c'est-à-dire trois fois grand. L'em-
sire du temps est partagé d abord en trois gran-
des parties , savoir en passé , présent et futur,
figurées par les trois parques. L'autre division
en temps créateur , en temps créé , et en temps
périodique , est encore plus solemnelle et plus
importante. De sorte que c'étoit à très -juste
titre qu on donnoit à Thoth Tépithète de trois
fois grande ou d'ermè^ irismégiste.
On est communément dans l'idée que le mot
DBS Champs Êlysêes. 135
ermès , dom les grecs font usage pour désigner
Thoth y doit être interprété par le mot Mercure*
Jablonski réfîite cette opinion et démontre par
de fortes raisons que ermès est un terme nsiié
dans la langue égyptienne ; il en donne même
Tétymologie ^ et prétend que ermen , dont on m
fait ermès , dénote quelqu'un qui met ta dernière
main à la perfection dun ouvrage» Cette défini-
tion convient sans doute au temps ; c'est le
temps qui perfectionne tout. Quoiqu'il en soit
de cette étymologie , nous remarquons seule-
ment que ermès pourroit bien être le ermin des
germains ; • ermin étoit une idole qu'on adoroit
encore en Allemagne du temps de Charlemagne.
Il avoit sa colonne tout comme Xermès égypden.
On lui avoit érigé un temple en Westphalie sur
la montagne d'Erersbourg , aujourdliui Statberg.
La statue du dieu étoit posée sur une colonne ,
de là son nom de Erhih-sul y colonne d Ermin \
SUL' en allemand signifie colonne. Ermin tenoii
d'une main une balance y signe du Zodiaque
qui annonce le commencement de Tannée agri-
cole , et on yoyoit sur son bouclier la figure
d'un lion , encore signe zodiacal qui marque
la, moisson 9 ou la fin de l'année agricole.
Une chose qui vient fortifier l'identiié entre
Y ermès égyptien et Y ermin westphalien^ c'est que
Censorin donne i Termes de l'Egypte le nom
èiArminon i c'est Arminan ou Arminius^ dit-il^
qui a fixé la durée de Tannée égyptienne k
(3^ R é B U B L I Q U E
40U3Q mois cinq jours. Remarquons qu^ Manovi^
^ 4^ TUei^t a^ ^u trois 61s , dont le second i»
s^lon 'S^H^t s'appeloit H^rnwioa (i). On sait
^6 le g^aëral qui ^ 4ëtruit les trois légioni|
SQipaines de Yarus sous Auguste , portoit le i^on^
4*AriiiiniHS. Ajautons que SanchoAiaton , dans la|
eosmpfonie de# phépicieus, établit une relation
bien iptime entre Tbaaut et Saturne ^ c'est Iq
iUaut phénicien , sdou lui , le n^éme que la
tHoth des égyptiens ^ qui 4 étaliU Saturne roî
&ur toute l'Egypte.
Nous avons déjà fait voir qu'U ei^istoit deui^
thoih en Egypte ,. Vjxjx, p^f^ oi^ çLthotes , q\
lautre Jff^. Syiiesius {^) rapporte que le^
Egyptiens avoieut peint Thoth dans un seul e\
même tableau sous la figure d'un f^une homme
et sous celle d'un vieillard. Le docte évéque ne
nous ei^plique pas ee mystère ; mais c'est quil
ignoroit que thQth dénotait le temps. Le temps,
considéré abstractivement est toujours jeune ^
il renaît sans cesse ; le temps considéré comme
la mesure de^ évènemens d'ici-bas , et de la vie
de rhomme , devient vieu^ j Saturne est peinte
sous la figure d'un vieillard.
(i) Ermès 9 ou Hermès ^ est un nom propre connu même
dans nos catalogues des Saints ; Saint Hermès est patron de
Renaix , bes^u bourg en Flandre.
(s) Merçufium duplici speci^ f^flFunt javeaeo) )axt4 aediem
collocantes. Synesius , de proVidenâa 9 p. 210,
DES Champs Elysée s. 137
Ea considérant maintenant que Vkomme-roi
M&nas qui a policé l'Egypte , est le même que
le mauas ou mannus des Germains , on voit que
la cosmogonie des égyptiens «'identifie de la
manière la plus frappante sous tous ses rap-
ports avec la cosmogonie du peuple germain.
Ce que nous venons de dire au sujet des 'in-^
scriptions scientifiques sur des colonnes de pierres ^
nous donne une idée dii premier usago qu'on a
fait de la précieuse invention des lettres 3 on s'en
servoit pour conserver la mémoire des choses
dun haut intérêt pour le geure humain. Les
premiers livres étoient de pierre^ afin, de donner
à l'écriture sacrée une consistance durable. Ecrire
sur des pierres c'étoit graver y greffer ; on définit
le grec graphe in : insculpbb.^ itiTTSRAS vu.
NOTAS IN LAPiDEM VEI» LiGNUM , grQi^^r des lettres
ou des notes dans la pierre ou dans le bois. Les
personnes chargées de ces inscriptions scientifi-
ques étoient des hommes de lettres distingués ;
c'étoient les secrétaires du corps des savans.
Hérodote , en parlant des Hyperboréens et des
Ârimaspiens , fait nwention en même temps d'une
caste d'hommes qu'on appelait griffons j, ett dont
la fonction étoit de garder lor ; comme on ne
les connoissoit pas , ou les a bien mal traités. »Les
fi griffons y dit le Pelloutier , tom. I , p. 6 ^ étoieui;
f» certaines bétes sauvages qui tiroient de la terre
nune grande qi^antité d'or et de pierres précieu&es,
nies gai^doient avec la même vigilance ^ et les i^^^
138 RÉPUBLIQUE
»fendoient avec la même fureur que pourroient le
i»faire ces avares^ à qui on arracheroit plutôt
»Ia vie que leurs trësors. n Croiroit-on , après uu
tel portrait^ qui n'est certainement pas fait d'après
nature , que les griffons ëtoient les hommes les
plus savans et les plus respectables de l'anti-
quité ? La vërité est que les griffons qui gardoient
lor ëtoient des greffiers dépositaires du trésor
des sciences , des arts et des institutions , c'étoient
les secrétaires ou le savant corps des Astronomes
arimaspiens. Entendons par griffons qui gardent lori,
des greffiers dépositaires de l'or ^ ou le trésor des^
sciences , des institutions et des arts; les étoiles y
pommes d'or réunies en groupes symboliques ^
ëtoient devenues des caractères d'or qui retraçoient
toute la philosophie de Fâge d'or.
Les grecs donnoient aux inscriptions mysté-
rieuses des égyptiens le nom d'hiéroglîphes ; ce
mot veut dire gravures sacrées ; il est formé de
lE&os , sacer , et de glyfhein , graver .• Ma-
nethon appelle les hiérogliphes dialecta sacra.
En employant le mot hiérogliphe , les grecs
n'avoient fait que traduire le mot rune , nom
qu'on donne aux lettres sacrées des Scandinaves.
Les auteurs qui ont traité de l'alphabet runique^
rendent communément le terme rune par le mot
mystère. Ten Kate fait dériver rune de reyen ,
SCT7LPERE , graver. Ces deux explications s'ac^
cordent. Les lettres runiques étoient des carac-
tères gravés qui contenoient des mystères : oa
DES Champs Elysée s. 139
•>
trouve encore des inscriptions runiques en grand
nombre sur des cippes ou colonnes , en Dane-
marc et en Suéde ; elles y sont spécialement
consacrées à des épitaphes.
Ce qu'il y a de particulier dans les runes ,
c'est qu'elles sont elles-mêmes des espèces de
stèles ou colonnes j tous les caractères sont for-
més par une ligne perpendiculaire en forme de
colonne ou I romain , ce ne sont que les lig«
nés accessoires à cette colonne qui constituent
la différence des lettres; on peut raisonnable-
ment attribuer à la manière d'écrire avec de
pareils caractères (stylen) , l'origine de notre mot
style ; les runes sont les premières lettres alplia*
bétiques du monde.
Les inscriptions des colonnes avoient spécia-
lement rapport à l'astronomie. Manethon dit en
termes formels quç Thoth fit graver et inscrire
sur les stèles les décrets des astres (i) ; mais
n'entendons pas par ces décret» les loix physi'^
ques du ciel , mais les loix morales , les loix
symbolisées par les constellations^ qui étoient
le code social de la république. Les prêtres
égyptiens , dit Jamblique , déterminent et rè-
glent tout»^ d'après, les colonnes de Thoth ,
TAS Ermou stflas^ et que c'étoit au pied de
ces colonnes que Platon et Pythagore étoient venus
(i) Mercurius ( Thoth ; inveoic cotumnasCstdas) arcanas,
înque iis sculpi et inscribi jussit astrorum decreu. Ma-
necho» apotéksm. lib. V. v. s. 3.
I40 République
s'instruire et puiser les principes de leur phi-
losophie (i).
Ce sont sans doute q^ pierres qu'on a voulu
designer sous le nom de pierre philosophale ;
le secret de la pierre philosophale ëtoit le secret
de la doctrine philosophicjue écrite sur des pier^
res. Les douze signes du Zodiaque ëtoient les
lois des douze tables des anciens ; le dëcalogue
des hébreux étoit gravé sur des tables de marbre.
Dans ce sens , et sous ces rapports , il n'est pas
impropre de dire que lancienne église étoit bâtie
«ur une roche , ou sur une base de pierres*
Puisque nous parlons de la pierre philoso^
phale y disons un mot de la toison d or , objet
du célèbre voyage des Argonautes. On a ha*
sardé mille conjectures sur la nature de cette
singnliére toison 3 mais ce qu'il y a de vrai ^
c'est que , si la conjecture de Strabon , ou toute
autre, à l'exception de celle que nous allons expo-
ser y eussent été vraies , ce fameux voyage célébré
dans trois poëmcs différens et également beaux ,
^eroit depuis des siècles tombé dans le plus pro-
fond oubli. On ne sauroit trop se pénétrer de
cette vérité qu'il n'y a que des choses du plus haut
intérêt^ auquel le temps décerne les honneurs
• de l'immortalité.
(i) Si qued aueem phiiosopbteiim dubtum proponas, illud
etiam determinabimus tibi juxtà aotiquas Mcrcurii columnas,
quas Plato et Pychagoras ante cum , lectitantes , philosophiam
iade cooscitueruot. Jamblichus , de myscer. lib. L cap. II.
DES Champs Êlysébs. 141
On ne voit pas sans peine que des écrivains
modernes , d'ailleurs très - respectables , nous
peignent les Argonautes comme des pirates , et
que , pour donner quelque couleur à cette
absurde opinion, ils veulent faire croire, d'après
Didymus (i) , que , dans les temps anciens > la
piraterie ëtoit considérée comme un e^cercice
noble (2). Ces assertions n'ont ni vraisemblance,
ni fond de réalité. On a de tous temps regardé
la piraterie comme un métier infâme ; on peut
se rappeler le portrait qu'Homère nous fait du
château de Scylla. ILes Cimbres 1 habitans des
bords de l'Océan sémentrional , étoient 1 du
temps du consul Marias ^ appelés Larrons , sans
doute à cause qu'ils infestoient la mer.
Mais indépendamment de ces considérations ,
il est impossible de concilier ce sentiment avec
.1 - -- - - - ■■ ■ - - I _
(i^ Lacrociûari apud antiquos iafame non erat sed honesmm.
Didymus, cité par Shêfinghstn , p. 55.
(&) Les Argonaatiques disent « f, Soa , qu*A€tes regardant
les Argonautes , les trouva dits similes, athanatois ikslods,
f, 827 , les Argonautes disent: Nos ncquc latronu ut vtnimus
uUave nostro sava lacessitos injuria reddidit bostu.
Ils disent à Aëtes qu*ils viennent pour avoir la toison d^or»
pour retourner heureusement dans leur patrie :
VelUra nacti
jfurea j felices patriam repetamus Joleum»
Nam sumus beroum , aut nati sanguine divûm*
Argonaut. , p. 174 : Jason fait un sacrifice , qui est suivi
d^un repas , au milieu duquel il parle ainsi : Jupiter em«
brasse d'un regard tout ce qui se passe ici-bas ; jamais il
■^oublie rhomme juste et religieux. •
i42t République
ridée que les anciens nous donnent tant du
caractère personnel des Argonautes , que des
détails et des circonstances de leur expédition :
on comptoit parmi ces intrépides voyageurs des
personnages graves et respectables par leur ca-*
ractére sacré. Orphée , le grand «pontife de
lancienne religion des Grecs , étoit du nombre.
Le vaisseau \Argo avoit été construit par
Minerve , le bois du mât étoit tiré de la forêt sacrée
de Dodone ; plusieurs Dieux et Déesses s'intéres*
soient particulièrement au succès de Fentreprise.
Les voyageurs conmiencèrent la navigation sous
les auspices de la religion en faisant des sacri^
fices ; ils répétèrent ces actes de dévotion dans
chaque moment de détresse et dans plusieurs
autres occurrences. Nous avons^ vu que le mât
du vaisseau eut le don de la parole pour com-
mander Texpiation religieuse du meurtre d'Ab-
$yrthe (i) , et que cette cérémonie fut exécutée
par la déesse Circé ; ce n*est pas ainsi que se
conduisent des corsaires.
L'expédition des Argonautes étoit un voyage
scientifique} c'étoit le désir de s'instruire et de
chercher le trésor des sciences , qui engagea ces
hommes illustres à une navigation qui devoit être
infiniment dangereuse dans un temps où Fart
nautique étoit peu avancé et les mers presque
inconnues.
i^Mi
(i^ Voyez tome second, p. 7. de cet ouvrage.
DES Champs Êlysêbs. 143
Les Argonautes portoient le nom de mihnzens ;
le rapprochement de ce mot avec celui de hik-
KAERs f amateurs , est frappant ; un philosophe
est un MiKNAER , amateur de science ; sous ce
rapport 1 nos voyageurs grecs ëtoient , dans toute
la force du terme , des philosophes.
Ce qui nous donne de grandes lumières sur ce
sujets c'est l'histoire et la nature de la toison d'or.
On connoit la fable de Phryxus et de sa sœur Héliez
qui , montas sur un bélier , s'enfuirent à travers
les mers de Grèce dans la mer Noire. HeUé
tomba et se noya dans la mer de Thrace , acci-
dent qui fit donner à cette mer le nom àiHel^
lespont ; Phryxus aborda dans la Colchide ches
Aëtes^ frère de Circé , où il déposa la toisoa
d'or (i).
Le nom de Phryxus ^ tant de ressemblance
avec la Phrygie ou la Frise., qui étoit le do-
maine de Circé ^ et Hellé avec Hellahd , pcys
denfer , qu'il n'est pas difficile de reconnoître ,
dans ces deux noms ^ l'emblème des habitans de
ces deux principales cités de la république des
Atlantes. N'entendons par la fuite de Phryxus
et de Hellé ^ qu'une émigration d'une troupe de
Phrygiens, dont les uns auront porté le culte
• religieux et les cérémonies de l'initiation aux
mystères dans la Thrace et la Samothrace , et
les autres le trésor de leur philosophie sous
(i) Voyez tome second , p. 92, de cet ouvrage.
144 République
FemMéme Ae la. toison dor daûs le pays de la
Golcliiâè.
En se rappelant que le bélier est le premier
signe du Zodiaque^ t% que les signes célestes
sont cfonsidérés comme des caractères d'or ^ on
sent d'abord ttûé certaine analogie entre la toison
d'or et le livre du ciel ; ce premier aperçu se
fortifie admirablement par la tradition allégorique
que Suidas nous a conservée sur la nature de
la toison d'or , et dont il ignoroit lui-même la
force.
L*auteur nous apprend que là toison dor étôie
une peau de mouton sur laquelle étoit éci4t Vài^é
de changer les métaux en or. On sait que les .
anciens attribuoient cette vertu magique à la
pierre nommée philosophale ; ainsi , selon Suidas ^ «
la toison d'or étoit cette pierre pbilosophale 3 et ,
suivant Fidée qu'on vient d'en donner^ la toison
d'or désignoit le trésor de la philosophie de la
patrie de Phrjxus gravée sur des piertes ^ et
représentée dans le ciel par des constellations
dont le bélier formoil là première et la principale
figuré. C'est ce qu'on doit entendre aussi par le
discours du roi Actes , rapporté par Apollonius
de Rhodes : nf ai traversé ; dit le mattre de 1^
«toison d'or^ la voûte apurée monté sur le char
»âu Soleil mon père ^ qui transportoit dans
ftïltespéri^ ma sœur Circé. » Traverser la voûte
du dd, c'est reconnoître; c'est peindre cette
voûte , c'est l'emblème de l'astrologie.
t
D £ s G H A M p s £ L y s é E 8é 't45 I
Maintenant nous vojons clair dans le motif |
flans le but et dans le succès du voyage dèi
Argonautes. De courageux Grec^, avides de cori-
noissances utiles au genre humain , et instruits
dans les pratiques de la religion par les Thraces,
auront concerta ce voyage scientifique pour re-
cueillir chez Aëtes frère de Circé , c'est-à-dire
dans un pays affilié avec la république élysîen-
ne , les notions philosophiques figurées par la
toison de Phryxus.
On a supposé aux Argonautes le dessein d'aV-
Icr enlever ou conquérir par force celte toison {
mais on a vu à lariicle d'Hercule , où il s'agis^
soit de renlevement des pomitïes d'or du jar-
din des hespérides, ce qu'on doit entendre ipar
cette expressioii figurée (i). Enlever ^ rapere^ c'étoit
en style dogmatique gagner une chose à force de
soins f de peines et de travaux ; c'est dans le
même esprit que nous disons que le royaume
du ciel n'est le partage que des vlolens f rto^^
ZENTi RAPiuNT ïLLUD. La toison d'or étoit
l'emblème du ciel physique et moral.
Les poètes et les historiens conviennent que
les Argonautes' ont réussi dans leur entreprise ,
quils sont parvenus à enlever la toison d or , et
qu'ils ont apporté ce précieux trésor dans leur
patrie. Mais loin de nous donner quelque idée
de la forme , de la substance , ou de la nature
(l) Voyez tome premier» p. &3d. de cet ouvrage.
m. 10
I
U6 RÉPUBLIQUE
de cette prétendue toison , on ne dit pas même
ce qu'on en a fait, avec quelle solemnité , avee
quelle pompe elle a été reçue en Grèce ; on
ne parle pas de musée ou de temple , où elle
auroit été déposée ^ on garde le plus profond
silence sur les circonstances qui par la suite
l'auront fait disparoîtrc de la Grèce.
Tout cela ne surprend pas d'après notre système
où il ne s'agit pas d'une toison matérielle ^ mais
d'un emblème des sciences. C'est cette tolsoa
symbolique que les Argonautes ont réellement
enlevée , et dont ils ont enrichi leur patrie ^ leur
expédition est ïère scientifique des Grecs 5 c'est
depuis cette époque seulement qu'on trouve que
ce peuple s'est occupé de la sphère , et c'est
ce qui a donné sujet aux savans de. soupçonner
que la formation de la sphère ne datoit que de-
puis cette expédition. Newton en fixe l'époqjie
à l'espace intermédiaire entre le voyage des
Argonautes et la guerre de Troie , parcequ'il croit
apercevoir des constellations qui ont des rap-
ports avee le premier événement , et qu'il n'en
trouve pas qui rappellent Vautre. Il est dans
l'idée que le vaisseau céleste , nommé commu-
nément Argo , représente le vaisseau des Argo-
nautes ; mais on a justement remarqué que l'in-
spection seule de la place, que le vaisseau céleste
occupe dans le ciel , repousse cette opinion. La
constellation du vaisseau est si avancée dans l'hé-
misphère méridional quelle n'est pas même vi-
DES Champs Élyséês. Î47
rible en Grèce , à peine en aperçoit-on lé bout
du mât en Egypte. Ce nest pas ainsi quon place
des trophées , ou des monumens de gloire.
Les Argonautes auront sans doute reçu à la
cour d'Aëtes des nouvelles de sa sœur Circë ; ils
auront appris que le domaine de cette Déesse
'. e'toit la patrie de Phryxus et le berceau des
sciences dont la toison d'or étoit l'emblème j
il n'en falloit certainement pas plus pour déter-
miner nos intrépides philosophes à entreprendre
un autre voyage iufîniment plus long , plus difficile ,
et plus dangereux , pour aller visiter ce séjour
sacré à l'extrémité de la terré et de l'océan ,
et pour y recueillir de nouvelleà lumières. En
conséquence au lieu de retourner en Grèce par-
la mer noire et le Bosphore de Thrace , ils ont
pris une route à travers le continent pour pas-^
ser dans la mer septentrionale.
. Il y a des variantes sur cette route.; leâ uns
disent que les Argonautes ont remonté le phase ^
d'autres le danube. Cette discordance ne doit
pas surprendre; le récit de cette expédition n a été
rédigé par écrit que plusieurs siècles après sa date.
Les argonautiques , qui portent le nom d'Orphée ,
passent pour être tm poëme d'Onomacriie qui
n'a vécu que 55o ans avant l'ère vulgaire. Il est
très-naturel de penser que dans l'immense iiiier*-
valle qui s'est écoulé de cette célèbre expédition
jusqu'au siècle de ce poète , la tradition qui en
étoit seule dépositaire ait été altérée en plu-
sieurs circonstances , sur-tout dans celles qui
148 RÉPUBLIQUE
tiennent à la partie géographique. Les vastes pays
que nos voyageurs ont parcourus , étoient peu ou
point connus des Grecs; nous avans vu par un
aveu formel d'Hérodote que les mers lointaines
de leurope étoient de son temps des régions in-
connues en Grèce. Mais la différence dans les
détails ne nuit point au fond de Vliistoire ; il ,
est toujours vrai et pleinement démontré que les
Argonautes sont parvenus à passer dans la mer
* du nord ; qu'ils ont vu et visité les deux chefs-
Keux du Pays des Atlantes , l'enfer , et la de*
meure de Gircé , qu'ils ont trouvé dans ces lieux
un peuple extrêmement juste , gens hominum jusy
tissima (i) , dont ik ont étudié les mœurs et
»
le gouvernement politique (2).
Circé dans les instructions qu'elle donne à
Ulysse relativement à son passage devant les
écueils de Scylla et Charybde , lui apprend qu'il
n'y a que le seul vaisseau des Argonautes qui
ait passé librement et impunément dans ces en-
droits. La Déesse attribue ce bonheur extraor-
dinaire à la protection spéciale de Junon , ce
qui veut dire, en style mythologique, à l'extrémi»
vénération que les dominateurs de Scylla ont
eue pour le caractère héroïque des voyageurs
et pour le but philantropique de leur étonnante
(i) Voyez tome premier, p. 60. de cet ouvrage.
CO Ast ubi jamque hominum mores et novimus urbcm.
Argonaut. , f, 1 140.
DES Champs Elysée s. 149
entreprise. C'est ainsi que de nos jours encore \e$
puis^auces ennemies respectent réciproquement
durant la guerre les vaisseaux consacrés à àfi$
découvertes scientifiques.
II n'est pas nécessaire de répéter ici que c'est Cîr-
cé qui , ensuite d'un ordre de Jupiter prononcé par
le mot du navire Argo ^ a purifié Jason et Médéç
du meurtre d*Absyrthe ; cérémonie auguste qu'oui
a justement invoquée comme le témoignage It
plus respectable du caractère sacré de Circé (i).
Nous ne rappellerons pas également les vifii
reproches que la Déesse a faits à sa nièce sur
sa honteuse fuite de la maison paternelle pour
suivre son amant Jason (2).
Nous croyons seidement devoir revenir u^
moment sur une anecdote , que nous n'avons
touchée que légèrement , et qui mérite une
attention particulière.
Apollonius de Rhodes nous apprend que
Médée a raconté en langue cholchidienne i sa
tante les aventures des Argonautes (3). Cette cir-
constance s accorde admirablement avec tout ce
que nous avons dit sur les liaisons de famille ,
qui existoieut entre le peuple éljrsien et celui
de la Cholchide. Elle confirme à Févidence que
le dernier n'étoit quWe colonie du pays du
(») et (2) Vayez tome second 4 p. 6. et 7. de cet OAvngC*
(3) Voye^B tQa»e preniuer , p» 6« de cet ouvrt|;e.
120 RÉPUBLIQUE
Bas-Rhin. Mais une autre circonstance , qui a
lair d'un phënomène , c'est que la laugue ëly-
slenne s'esc soutenue dans la race des coIoqs
belges jusqu'aux siècles modernes.
Les savans n ignorent pas que le baron Bus-
beck de Flandre, lors de sa résidence à Con-
stantinople en qualité d'Ambass'adeur de Tempe-
Feur d'Allemagne , a eu occasion de s'entretenir
avec des députés d'un canton de la Crimée
dont la langue étoit , quant au fond , la même
que la langue belgique. Plusieurs lexicographes
allemands ont recueilli cette anecdote , et ont
fait entrer ce dialecte particulier de la Crimée ,
qu'on a nommé précopîen , dans le tableau
comparatif de la langue teutone avec des lan-
gues étrangères , et dans celui de ses diffère ns
dialectes entre eux. On peut voir sur ce point
le Glossateur Ihre in proœmi'o pag. 6 , où il
compare le langage précopîen avec le mœsogo-
thique , et où. il donne la liste d'un grand
nombre de mots qui se ressemblent. Il met à
la tête le mot plut , savais , en mœsogothi-
que bloths ; c'est de ce mot plut qu'on a formé
Pluton , le même que pluten , qui ainsi que
bloten , veut dire sacrifier des victimes sanglan-^
tes y comme on a observé à l'article du dieu
Pluton (i).
Le troisième mot cité par Ihre est hus , en
J— — ^ Il ■■ I ■! M il m I —— ^— ^M
(O Voyez tome second, pi ai. dé cet ouvrage.
©ES Champs Éi^ysées, 151
inœsogotliique aussi hus , qu'on rencontre dans
GuD-HtJSA , maison de Dieu. Il se présente
également dans Et-Hus ou hel-hus , maison
sainte , dont o n a formé elusium , nom du cé-
lèbre sanctuaire d'Athènes. Les précopiens di-
sent aussi SUNE , soleil , mine , lune , stern ,
étoile , noms d'autant plus remarquables qu'ils
se rapportent précisément aux objets qui for-
ment le système des constellations figuré par la
toison dor.
Apres avoir réglé tant sur le cours de la
lune que sur celui du soleil les devoirs de
rhomme-citoyen ,*; et Tordre courant des affaires
publiques , il restoit à établir une méthode
chronologique pour calculer la succession du
temps dans ses rapports avec lexistence , la
durée , et le cours des choses , avec la date
des évènemens , et avec les besoins qu'on pou-
voit avoir de réclamer des temps passés dans
les futurs , des époques déterminées pour des
affaires publiques ou particulières. Ce sont ces
considérations qui ont donné lieu à la création
de grandes années ou périodes séculaires.
Nos législateurs qui ne s'attachoient guèrcs à
des méthodes hypothétiques ," lorsqu'ils trouvoient
des types dans la marche de la nature , ayoient
observé que la génération de l'homme ne s'é-
tendoit communément qu'à trente ans (i). En
CO Progenies triginu annis perficitur. Diod. Sic. L. 3. c. I3-
conséquence iU ont adopte cet espace de temps
pour la mesure de leur siècle ou premièce pé-
i;iode chronologique. Pliue rapporte , daas soa
histoire - natiu:elle , que le sixième jour de la
nouvelle luue est le commeucemeiu du siècle- <b
trente ans des gaulois (i).
Pline est le premier qui parle de ce siècle
gaulois de 3o ans (2) ; César , Strabon , et d'autreç
avant lui , n'en font point mention. Ce n est mémo
que par hasard qu'il le cite en traitant de la cëré*
monie religieuse du gui de chêne. Il n'est dono
pas surprenant qu'on ne nous ait rien dit deâ
années séculaires plus grandes dont les gaulois
faisoient usage ^ nommévnent des cycles chrano*
logiques de 600 et de 36oo ans. Mais heureu*
sement on les retrouve chez leurs anciens frères
les chaldéens. Ceux-ci les ont fidèlement con-
servés et employés pour régler leurs fastes chro-
nologiques. Les uoms^ que ces deux grandes aa-<
nées continuèrent de porter dans la Chaldée , ne
laissent aucun doute sur le lieu de leur origine.
Le siècle de 3o ans renfermoit une espace
trop vcourt pour servir seul de période chrono-
logique perpétuelle. Le nombre trente revient
trop fréquemment dans une longue série d'an-*
nées , et cette grande accumulation de siècles
àuroit , après un long écoulement de temps
mmi I I ■! ■ ■■ ■ I • Il I I I ■ ■ ; _ n_ . -' J ^
I
(0 Seculi po8t. trigesimum. annum. Plin. , hist. nat.» Mb* lâ^
Ç%) Voyes^ tome premier, p. 34« dç cet ouvrage.
DES Champs Elysée s. 153
jeite de la confusion dans la mémoire des hom-
mes. En comptant donc par générations , on
s'est arrêté à umgt , qui^ comprennent l'espace
de 600 années ; et on a donné à ce nombre de
600 ans le nom de Nère. On recommençoit en-
suite à comp^tei: par de nouvelles générations dé
la seconde Nère j et on continuoit jusqu'à ce
qu'on parvint à six Nères complètes, qui font
36oo ans ou 120 générations.
On donnoit à la grande année formée de ces
sij: Nères, \e nom de Sare.
Après ce terme ou reprenoit de nouveau le
calcul par générations ou siècles ; mais sur le
cours d'une nouvelle Sare ; de sorte qu'au moyen
de ces grandes années la computation chrono-
logique se prétoit très-heureusement aux facultés
de la mémoire.
Neros formé de Nère est exactement le même
que le terme chronologique ère , dpnt nous fai-
sons usage pour dénoter le point fixe d'où l'on
commence à compter les années. La lettre initi-
ale n marque l'article un ou /e , de sorte que
Nère veut dire \ère ou une ère , comme on peut
voir dans l'auteur dont nous ne cessons d'invo-
quer le témoignage, et qui , de l'aveu de touf
les écrivains hollandais y est le guide le plus
intelligent et le plus fidèle en cette matière (i).
(0 Je trouve , dit Ten Kate p. 63. du grondslag vol 2.,
QU*on place souvent h lettre » d^vi^i va mot» siMis qu'on
X54 RÉPUBLIQUE
Sare est un terme un peu adouci de schare (i)
qui signifie multitude ; ar-scare ou jear-scharb
(2) veut dire grand nombre d années ^ cette dé-
njomination convient parfaitement à une révolu-
tion de temps qui comprend 36oo années.
On a fait beaucoup de recherches sur Téty-
mologie du terme ère ; mais les auteurs les plus
judicieux sont forcés de convenir que Torigine
de ce mot est encore inconnue. Ere, qui est
une section du temps , vient d'une racine presque
équivalente, mais subalterne à celle qui a don-
né naissance au mot tyd , temps, Tyd , comme
nous • avons vu (3) vient de tyen , être toujours
en mouvement } les astres sont appelés theoi du
grec thein y courir, parce qu'ils courent tou-
JOURS : et Platon qui nous donne cette défini-
tion 'appelle , selon Plutarque y les astres les ins-
trumens du temps , organa temporis.
Ère vient du ^ieux verbe er, qui signifie coiz-
rir , mais qui ne présente pas comme 4e verbe
tjen l'idée d'une course perpétuelle. C'est pourquoi
on ne Ta appliqué qu'à des portions du temps.
en cliange la signification. Il cite ensuiee plusieurs exemples,
et entr'autres le mot ère qu'on écrit aussi nère ; il est k
présumer , ajoute l'auteur , que l'initiale n est prise de
l'article un ou le. Deze voorgeworpene n.mag men gissen
ontîeent te zyn uyt den articulus een of den.
(i) Voyez tome premier, p. 35. de cet ouvrage.
(2) Jearschare , wtf ////«//(? annorum, Ten Kate, vol. 2. p. 350.
(3) Voyez p. 122. de ce volume.
DES Champs É l y s é e s. 155
Le mot et s'écrit avec quatre diflerentes
voyelles , on dit er , ar , or et ur (i) ; voici les
diverses sections du temps qui dérivent de cette
racine-mère.
De er vient ère , point de départ d une com-
putation arbitraire , ou convenue de temps.
De ar vient l'islandais , et le danois aar j
le suédois ahr , l'allemand jahr , l'anglais year ,
et le belge jaer , année.
De or le grec ôra , et le latin hora.
De ur le belge ure , et le français heure.
On peut voir dans Ten Kate le développe-
ment qu'il donne à ces racines-mères. Il les
regarde comme extrêmement intéressantes , et
présume avec raison quelles se rapportent à la
première vie civile de nos ayeux.
Flave-Josephe (2) fait entendre que la grande
révolution de 600 ans étoit connue des patriar-
ches avant le déluge. Il ne .dit pas qu'il
la regarde comme luni-solaire ; mais les mau~
vaises raisons dont il entortille son idée , font
du moins présumer qu'il veut parler d'un cycle
astronomique. Cependant les auteurs qu'il invo-
que à son appui ne favorisent pas cette opinion :
évL ne voit pas que dans les temps anciens on
ait regardé cette grande année sous un autre
(i) £r. Ait, OR ou UR. Currerc. Ten Kate, vol. 2. p. (^31.
(2) Livre i, chap. 3.
156 RÉPUBLIQUE
point-de-vue que le Neros des cbaldëens , dont
ce peuple faisoit usage pour régler sa chro-
nologie, r^attribuons poiui à d'autre cause le
profond silence qu'Hippàrque et Ptolomée gar-
dent sur ce cycle ; s'il eut ëtë luni-sçlaire » il
est bien certain qu'ils en auroient fait une ap-
plication particulière. Ce n'est que de nos jours
qu'on a cru y apercevoir de$ traces d'une përio*^
de inventée pour concilier les mouvemens de 1^
lune et du Soleil. On. cite Dominique Cassini
comme ameur de cette opinion (i); elle a ëtéem-
^rassëe par plusieurs modernes. Buffon la fait
hautement valoir pour ëtayer son singulier sys-
tème sur les sept ëpdques de la nature , Bailly
ne s'est pas borne à pri^ndre le cycle de 600 ans
pour astronomique , mais par une inconsidëra-
tion inconcevable , il a suppose aussi que le siècle
gaulois de 3o ans ëtoit luni-isolaire; et il en prend
occasion , comme on l'a vu (2) ^ pour dëprëcier
les connoissances astronomiques de ses ancêtres.
Il et très -probable que la grande adnëe de
600 ans a ëtë connue avant le Dëluge , et qu'oa
en a même fait usage pour la chronologie sa-
crëe ; le texte de Tëcriture vient particulièremeni
à l'appui de cette assertion, Nous n'avons pas
besoin de dire d'abord que le premier livre de
la Bible est intitule genèse , ou livre des gêné--
(1) Vfyez tome second, p. 117. de cet ouvrage.
(&} Voyez tome premier, p. 34. de cet ouvrage.
DBS Champs ÉLtsées. 157
rations y que le cinquième chapitre , où Moïse
donne toute la chronologie antidiluvienne , porte
le titre de liber generationis Adam ; que dieu
dit (chap. vu): qu'il na trouve dliomihe juste
in GENERATIONS hac que Noë et sa famille , ter-
mes et expressions qui semblent naturellement
anuoncer un calcul de temps par générations*
Il suffira de nous arrêter au point chronologique
auquel Técriture fixe Tëpoque du déluge , et celle
du retour d'une nouvelle génération d hommes»
Il est dit , chap. vu f. xi , que le déluge
a commencé à la six^ènttème année de Noë (t),
c'est précisément la dernière année de la gran-
de période de 600 ans , employée , selon Jo-
sephe , par les premiers patriarches. On rap-
j»orte ensuite que la catastrophe a totalement
cessé (2) , le premier jour du premier mois ,
de la première année suivante (3). Voilà donc
le monde régénéré précisément au premier in-
stant d*une nouvelle ère de 600 ans. Ne croyons
pas que ces deux dates , qui quadrent si admi-
rablement avec les traditions , soient l'effet du
hasard \ si Ton a jusqu'à nos jours mal réussi i
mettre d'accord les chronologies sacrée et pro-
fane y c'est faute de connoltre la valeur des
Ci) Anno sexcentesimo vit* Noë.
(2) Exsiccata fuit saperiîcies terric.
(3) Sexcentesimo primo anno , primo mense , et prliM
die mensif.
158 RÉPUBLIQUE
termes et des mëihodes , dont o^ s'est servi
pour la mesure du temps dans les premiers
âges.
Une circonstance qui ne manquera pas de
contribuer à ëclaircir ces te'nébreuses recher*
ches , c'est le sens du mot Noë. On interprète
ce nom en hëbreu par le mot cessatîo , requies,
mais cette ëtymologie est trop insignifiante pour
étr^ la ?ëri table , à moins qu on ne veuille
faire entendre par ce terme que le monde a
cessé d'exister du temps de Noë. Mais le mot
• Noë , pris dans la langue élysienne , est infini-
ment plus propre et plus adapte au sujet ;
/20-e ou nu-e en langue teutone , signifie novuni
œvwn y presens œvum. Il est formé de E (i) qui
signifie œvum y âge, et de nu y mot qu'on appli-
que à deux objets d'une même nature ; nu est
d'abord le même que nîeu , neuf (2) , et dans ce
sens nu-é signifie nouvel âge y il signifie aussi
nunc y maintenant y et sous ce rapport il veut
dire présent âge. De sorte' que l'interprétation
revient toujours au même y soit qu'on prenne nu
(i) £4 cemporis periodus, cvum. Ihre , vol. i, p* ^82.
£e , ae ou a ont le même sens'; ils signifient aussi Loi :
Chtistes a est la nouvelle Loi, Ihre les appelle nota perpttui^
tatis. On peut voir dans cet auteur les diverses applications
de ces termes intéressans.
(2) Ny , ttovus , graec. neos , pers. tiu , belg. nieuw , ao|[I
ncwj hib. fiua^ gallicè nouveau.
DES C H AMP S Él Y^é E $• X59
pour novum , ou pour nunc (i). Ainsi nué ou
noé , puisque les lettres m et a s'échangent fré-
quemment dans les anciens dialectes , et don^
le latin nopus nous fournit ici un exemple y sig-
nifie dans la vraie propriété du ^ terme nouvel
âge } nouvelle génération ^ il veut même dire nou-»
veau monde , car siècle , génération et monde sont '
originairement synonymes.
On aura donné au conservateur de lespéce
humaine^ au père de la régénération des peu-
ples j et au chef des nouvelles ères ^ le nom de
Noë f pour éterniser par la force du terme la
mémoire de la destruction du monde ancien ,
et du commencement d un autre. U est remar-
quable que le mot par lequel les teutons rap-
pellent le déluge exprime la cause de celte ter-
rible punition du genre humain ; sond-^liet , c'est
ainsi qu'on le nomme , signifie déluge du péché ,
pour dire- que dieu ne s'est déterminé à cette
grande vengeance qu'à cause des péchés des hom-
mes.
C'est précisément cette idée que les émigrés»
atlantes ont conservée sur le désastre de leur au-
(f) Reccé poat Wacbsenis, coputftm e^«e hanc vocem
panicabe ng, cojfu xqaè bu drio esc ; qcid tnm i\.*i
nwum eit qaam <i^ioà mttd^ p% Ibre, v^m. 2. p. 'Jîl*
Nu^ nunc, CfAtsptfH Hsik» tt •-STtrftii '/fvii «roprcf.
Gntcè mtfÊ , ftn. »vb « a. s. a^ e: *».- nu « pam, nu , nun ♦
311^ n«nei^ Vut^ VfOb <x3éu*
i6o R £ p u B L I Q tj e
cienhe patrie; le prêtre de Saï's qui raconté à
Solon rhistoire des atlantes et la submersion io^
leur paySj commence par dire que ce peuple
étoît la meilleure génération dhommes qui eût
jamais existé. Il formoil une république fédéra-
tive composée de dix provinces ^ dont chacune
éioit gouvernée par un chef particulier , et d'à-*
prés ses propres loix , mais dont le premier
rang appartenoit à la dynastie atlantique , ou
noble. On peut remarquer que Ion compte pré-
cisément dix générations de patriarches avant le
déluge y et que le mot patriarches est le même
que celui à!atlantes. Patriarche formé du grec
PATRiA , patrie , et de arkos , prince , veut dire
gouverneur ou chef de la patrie , comme le
mot atlante , formé de atlavs , patrie.
On se régloit dans la république des atlan-
tes, tant pour le gouvernement de la confédé-
ration , que pour celui de chaque état particu-
lier, d après des loix écrites sur une colonne
posée dans un superbe temple au centre du
pays ; c'étoit dans ce sanctuaire que les dix rois
s'assembloient par intervalles de quelques années f
pour délibérer sur les affaires communes.
En considérant les rapports que les loix des
atlantes avoient avec les loix du ciel , ou avec
l'astronomie , ou découvre encore ici un rap-
prochement marquant entre la colonne atlanti-
que , et les colonnes du patriarche Seih.
Rappelons nous à cet effet le passage d'Hè-
«DES Champs Ê l y s é e s. i6i
siode cite à Variicle des filantes (i) qui dît qu'à
1 extrëmitë de la terre Atlas soutient le vaste
ciel.
Les pieux: et sages allantes se sont soutenus
dans la pureté des mœurs pendant une longue
série de siècles , per multa secula. Ils mëprisoient
tout excepté la vertu , ils regardoient les choses
de la vie comme frivoles et les richesses com-
me un fardeau : mais le vice empoisonna à la
longue cette innocente et heureuse vie. La cu-
pidité , Finjustice , et la violence s'introduisi-
rent parmi les hommes , et la corruption monta
à un si haut degré que la justice du ciel crut
devoir arrêter ce funeste débordement.
Jupiter , gardien des mœurs y et vengeur des
loix , qui voit tout , vit la dépravation de ce
peuple y et il résolut , dit Platon ^ de le punir,
A cet effet il convoqua les dieux dans les de-
meures célestes au milieu de l'univers , d'où le
père des dieux et des hommes contemple les
générations. C est dans cette assemblée augijste
que Jupiter addressa aux dieux le discoui^s sui-
vaut. . . .
Ici finit le récit de Platon dans le dialogue
intitulé Critias ; la harangue de Jupiter et la
suite de l'histoire sont perdues , mais le résultat
de la délibération du divan n'est pas un secret.
(i) Voyez tome premier» page 67. de cet ouvrage.
m. II
x6t République
Platon l'ayoU déjà indiqué dans un autre en-
droit; il rapporte dans son Timée que la na-
tion des atlantes avoit péri par les eaux , et qu'il
ne s'ëtoit sauVé qu'un petit nombre d'individus (i).
Yoilà donc une catastrophe semblable à celle du
déluge j et à laquelle on peut assurément ap-
pliquer le terme de sokd-vliet , déluge du
péché.
Nous venons de dire que siècle ou génération
signifie aussi monde : wsrsldt , dit Ten Kate ,
veut dire mundus , et anciennement seculum ; les
anglo-saxons disent woruld ; leur expression * on
WORTTLDA worvld , signifie in secula seculorum (2)*
De sorte que notre chant religieux per omnia secula
seculorum » veut dire par toutes les générations des
générations 9 et par tous les mondes des mondes (3).
C'est en prenant siècle pour monde , que nous
appelions clergé séculier y celui qui reste dans la
société des hommes , pour le distinguer du clergé
régulier qui se détache entièrement du monde
par des vœux.
(i) Exigoo semiiie quondam publiée cladi superstitic.
Pltto, pag. 524.
(2) W1RBLO9 mundus et olim seeulum ; angl.-sax. vfornld^
angl. world^ germ. toelt^ angl.-sax. on woruîd^ in jbvum; in
x\i\^s>trt vtorulde ^ IN iioc 8eculo;0ii worulda vooruld ^ irf
SECULA SBCULOUUM. Teo Kate* tom. II « p. 529.
h> (3) Per ornoe» geoeratioocs generationum, et per omnes
mundoa mondorum*
DES Champs Èlyêèes» 165
Monde en allemand se rend par tf^ll (i); on fidt
dériver ce mot du verbe -wïlt, volvere , repolvere^
de sorte que dans ce sens monde , qoi signifie àé\k
siècle et génération, coïncide encore avec révoUuîonm
Outre le Nere de 600 ans et la Sare de 36oo
ans 9 les chaldéens aToîeni encore use anire trés->
grande période de 43^000 ans qnî contiroi pré*
ciséinent le nombre de 120 Sorts, Ll«i»tonem
Berose assure que c*est cette iouBense durée de
432000 ans qne les cbaldéens asfâgncmtt â h
(1 ) On deminde ce que wtm ém tu tTjtwemd wtli^ wmxdtf
n faut remaïqaer qae aos pires ct . m/ ae . wenû : x pe?nt çae
ce n'est que le tour de U terre, êrèc rtwrsnm^ fwzs: vjm
WER&Bif , ftfirrs^ , viajLr» méra tka ks J^j^aut^ '^..ét
ce qai tourne ea r#jr/.
* Je ne sois pas da sescjKac 4e cccs çbc pifessiô'^ir ^as
le oioc wcasLD dérire ce w^mlïïm «a s^ a « r» « ^urisr ^
ca y tonsewradaar ûlde^tmceamtne
d'op îak ms ne icçoônt de a cenaide ^iTs acuairt -y^^
soat apposées de raxenoé i^vcacot
Des eieicples de cesse ssaas se »mc
coayreiitpasfealeaKacrir^::»^ Âf sr^.'ss^^ «a< u t>ci
qiiecesaocsBewK7»ac«>r «fT'..'fis'^«L'tfK «^^nue 'j(«]sa^
sémeat ; rîea a*est refis àt îasrs daxi. tt wi/uot . «r 1 vjm
jttgeoas aooeaMK, ese sfcs ^oe lartr i^e «o» «» ^^r^m
les csato ; ce ca»a>c r<r :>»#■/ aa—ag :^^:aber ^ '^t^mm
beaucoup plas que racrcf iiéjûacs ' «s « ^&«« cveic^e^ ^.ia
sûrement les sou phîL'}:iS e: snpamu^
Ce passade c« de U:âaix. sml. V! . fa(. jC se «sf 'C^
Uetanea ttym^Upts » <f cac flae a«aac
rapporté ca aoie aa ime f«flwr» j«(ir 74^ <^
k'
164 RÉPUBLIQUE
tence du monde , à compter de la date de sa crêar'
tion , jusqu'au moment du dëluge. On s'est beau-*
coup rëcrië contre l'assertion de Tancien historien
de la Chaldëe; sans doute la discordance entre
cette chronologie et celle de Thistoire sacrée est
énorme lorsqu'on prend les années de la genèse^
antérieures au déluge , pour des années solaires
de 365 jours : mais qu'il soit permis de faire à
ce sujet quelques remarques.
Dieu mécontent de la conduite du genre hu-^
main , et résolu d'y mettre un terme , dit au chap.
Ti. de la genèse •« mon esprit ne demeurera pas
Il éternellement dans Thomme parce qu'il est
» chair; ses Jours seront de 120 ans, (i).
S'il étoil permis de prendre ces 120 ans pou^
de grandes années ou des sares , et de croire
que dieu n'a pas voulu fixer ici un terme à la
vie de l'homme individuel , mais qu'il a voulu
déterminer la durée du premier âge du genre
humain , du du monde antédiluvien , le texte
sacré se trouveroit en harmonie avec les tra-
ditions chaldéennes ; 120 sàres font 4^2000 àùs
ordinaires , ou "720 . neres , et suivant ce que
nous venons de dire y l'époque du déluge auroit
eu lieu précisément ^ à la fin de la '];20™^ nere*
Mais sans nous artéter à cette opinion / qu'il
(i) Dixîtqae Deus non pertnanebit spiritus meus inhôhiine,
quia caro est ; eruntque dies illius 120 annornin. Genesis,
cap. VI ) f. 9.
'
D ^ s Champs £ ly s i e s. 165
seroit cependant très-possible de concilier avec
toute l'histoire antédiluvienne de la Bible , avec
les' traditions des Brakmannes , des égyptiens,
et avec le chant des sibylles , il est au moins
certain que la chronologie chaldéenne se rap-
porte à ce nombre de iao ans '^ de- sorte que
dans ce cas même il n'y auroit de la discor-
dance entre lopiniou vulgaire et celle des chai-
dëens, que sur la question de savoir si on doit
envisager dans le texte de l'écriture , les 12&0
années , auxquelles dieu fixa la durée de la
racç humaine , comme de grandes années ou
comme de petites.
Ce sont les différentes acceptions du mot
monde, wereld , jointes à la manière de compter
par générations ^ qui ont donné lieu à ces sin-
gulières fictions cosmogoniques sur la fin des gé-
nérations , sur une multitude d'anciens mondes ,
et sur le retour d'un nouvel ordre de choses
au bout de chaque année majeure , dont reten-
tissent les astrologies anciennes. S'arrêter au bout
d'une grande année , et recommencer le calcul
chronologique par de nouvelles périodes , c'étoit
comme recommencer un nouveau monde ; aban-
donner la série des générations présentes et pas-
sées, pour entamer un autre ère par des gé-
nérations nouvelles , sembloit annoncer une es-
pèce de régénération d'hommes. Les astrologues
qui attribuoient aux astres non seulement de l'in-
Huence physique , mais aussi de l'influence mio-
j66 République
rale^ sar les destinées du inonde sublunaire ^
86 sont emparés de ces analogies , et s'en sont
servis pour établir des afocatastases , ou grands
siècles de restitution , au bout desquels le
inonde prenant une fin , il devoit s'élever une
nouvelle génération d'hommes , ou un nouvel or-r
dre de choses conforme à celui qui avoit edsté
an commencement de cette grande révolution.
On rapportoit sur^tout ces prodiges créateurs
aux grandes périodes qui dans leur immense
espace sembloient avoir la propriété de ramener
les mouvement des planètes et des étoiles fixes
au même point du ciel, et de ramener ainsi
J'influence céleste à ses effets primitifs. Cicéron
appelle le siècle de restitution annus rediefis (i)*
Mais lui et d'autries ne s'accordent çuères sur le
temps de sa durée ; l'usage le plus commun 1^
portoit à 36ooo ans qui font lo sares pu la dou-
zième partie de la grande période d^ 4^2000 ans.
Avant de remonter à l'origine des autres arts^
sciences , et institutions sociales dans leurs rap-
ports avec'la nation i^lysienne , fixons quelqueif
insti^ns nos regards sur la gangue teutonp.
De la Jjanguçi t^utone^
Nous avons déjà remarqué que Leibnitsç et d'au^
très écrivains allemands ont regardé }a langue
(i) Homines CQim populanter tnnum tantummo^o solis,
fd est uniu$ astri rçditu metiuniur. Cicero io «omnium Scipionff ,
DES Champs ÉLTsiEs* 167
leutone comme la source de la omneiiclatiire
mythologique : ajoutons quît a r^goë parmi les
Belges allemands une traditioii perpétuée jn^^'â
nos jours sur la haute sntiqtàié et IcxedkBce
de leur idiome. On continne d'être damé la pcr-»
suasion que le flamand eu la langne
des hommes. Frappés de eeise idée ,
curieux ont £ût des essais p0*r "wérdaer e^œ
Opinion; deux snr-font se SMft difCnnçiié» ^daas
cette carrière^ ce sobs Adms Scttaîwâ.»» Cl^ta»^
m
et Goropins Becams d'Astre» ^îy.
Selon ScfarieeUas le aftfS JL^.^^ mL je Sfene
que aerd^man^ himume €ïï^ itt ttsrne^ AS^tim^
Nous nous bomercMs â ei^t <f«ftmipi«r^ «le t:<Me
peut-être le seul ifm 4.&» ^u^ifye j^o^v^k^
de catmcûorn^ Lasd^nr aKitf.iùdttC au» Jd«gcKt^
et sans prsaie%«e a mviawfé S«» /^^-ttdlniÇf*? >«»
pins lidkiJes et^a jikitiie ani ar «rut. m^.. ^^t
ne Fa servi.
Gorc^^u» B#<an«a> a jica ys^w iuitu^m^m' ^
son gjauwBe 2a isàôc ^^^iJ«nii# 1^ m^v&m: ^4»^
portée par Béru6uttr j ^ng: j^nc jgirvfji, Miic^'^
plus haca, <^^ L «psrpx çn^ u^ ^s%r tmtfi^
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Cl) Le jsfiwii im j» w^tar ^^f'^^
ra^ 4a ster fmmet^, witme l>>.^^.
(i> Veyxx jM^ta ^î^ ss^j» u^ mit U s^ i#r S9m^««.
j68 R ]Ê P 17 B* L I Q U £
faveur da peuple phrygien sur celui d'Egypte,^
lauteur a, pliqua cette circonstance à sa nation ,
et donna pour cette raison à sa production le
titre de becceselana. La grande difficulté con-
sistoit & mettre cette idée daccord avec Vopinion
qu'il avoit sur le site du paradis terrestre , et
sur les suites de la confusion des langues dans
la construction de la tour de Babel.
L auteur étoit , avec tous ses contemporains ,
dans lopiuion que le paradis avoit existé en Asie^
situation sans doute bien éloignée dès bords
de l'Escaut. Il avoit à appréhender aussi que la
laugue primitive ne fût altérée dans l'événement
de la tour de Babel; voici son expédient pour
sortir d embarras : l'auteur , comme on Ta vu ,
avoit aperçu que les anciens habitans de la basse
Belgique avoient porté le nom de cimmériens , il
laisse donc à leurs ancêtres ce nom qu'il fait
dériver de Gomer fils de Noe , en les faisant
émigrer du paradis , qu'il suppose avoir existé
dans le fond de l'Asie. Il les fait côtoyer la mec
Caspienne et la mer noire , les mené directement
dans la Phrygie y et de là dans la Belgique: comme,
en suivant cette hypothèse, ils ne se sont pas trou-
vés à la construction de la tour de Babel ^ leur
laugue n'a pas été altérée ; elle est demeurée
telle qu'on Tavoit parlée au paradis. On peut
juger de là du pouvoir que les préjugés exer-
cent sur l'esprit des hommes,
ïi opinion qui place le paradis en Asie^ est
DES Champs Ei^ts^bs. i5>
nëe de la même source qxd fiait Tsqvpari€T à cette
partie de la terre tomes les merveilies de J'as-
tiquité. Ce qnll j a de certaÎD , c'est que la
genèse 11 allégae lies de posiiif en istvenr at 1 kme^
elle ne détermine pas le siie du pamdis : e: L ^^«t
assurément îndifierent mu» les ngipnru Oi: ia
croyance religiease , àt jfcuher qxir jt cr^^^œur
Ta placé en Aâe , en AfriqiH' . ou ei. ILuroife.
LVcnture place an pamdis mif rémuin. cit auairt;
fleures dont les soms pmxuin- uin a*»pc£rL. In.
a jttsqulô {sût de Tantes rftcii*-r'ju*-r Tinir o*'-
conTrir en Asie liB empjdKxmAeu: i#L'j">jgu» nu.
présente le confluei:! de çuatre fieii^er : *^ i **«:
de qnoî on se do.t pas ^ tonija mi- ter CsaUi vumr
éljsée , sans euf cLj.r^ menie oe wnâr niaâruKî
aux quatre 'eaiîx indiquée» par xivtu^m. ^.n, if^tc
remarquer ausu que ^a ynauÈts^t éuixçmusn Wfu:,
il est parié dans la ç*m*rM: . é *râ i^tit i xkz, .^trf/:
en orient : Cain ^ j e».-]. eu: . JâU tr' / i^u.. /.-
fciT» ad ojzufZAz.jx rijLix-M. ^ tni '-^j* ^î^
corde par(a.uaùca.t ^rt^ec e;r Qut uuw m^Ui» :.< t^^
marquer ssr îe sens ca» jjiax. qu* l/jta « lan/^'^ « ^S'
racre hnmaw- ôm;: 1 a ^0tni',/»i- je jmï^î.'. S ^r
dît dams tétrrjua: que: l/t*-i» arj^^w cr^^ .« /f.f*s#e
et la fiemme , je» a a;ppeite,- jâuuff ' ^ *> i/v»
(1 ) Et vacsMc sfiiMtfx. scft.«''M kjL^-M ■* M I < Il «^f • '
•y «^ • ■*■■« ^B^^b* amtfUm^t^ JkMm^tmi^ ^^fSi»%- -^i - F ^
IJO * Kébubliqub
jiàam signifie roux ; c'ëtoit donc un nom appel*-
latif qui indiquoit une nation rousse , ou peuple
à cheveux roux , tel qu Homère nous dépeint le
peuple ëljsien dans la personne du fzavvs Rba-
jiAMAifTvs j radman aux cheveux roux , qui pré-
sidoit aux Champs Elysëes. On se rappelle aussi
que radman signifie devin ou prophète (i). Le
patriarche Adam ëtoit sans doute prophète , et
même le premier qui ait étë doue de cet art divin.
Flave Josephe lui attribue la prophétie relative
i la destruction du monde par le déluge.
L'historien juif qui nous donne Tétymologie du
mot Adam » nous apprend en même temps au
chap. I ^ où il parle de la création de Vhom-
me , que les hébreux donnent à la fepune le nom
àUssa. Remarquons bien ce mot; Jssa, isse ,
esse, sont des particules termînatives que nous
employons pour changer un nom propre mas-
culin en féminin. Ainsi de princeps on fait frin-
CiP-issA ; princ-esse^ de python, pythoh-issa ,
python-isse , python-esse. De burger , citoyen ,
burger^esse , citoyenne. On peut se rappeller^
pour plus d'évidence , ce que nous avons dit au
sujet des mots Cai'n et Seth (â) , ainsi que l'éty-
dmologie que nous avons donnée du mot Noé (3).
mais ce qui est encore plus important c'est le
CO Voyez pag.e 50. du premier volume de cet ouviage.
(2) Voyez ci-avant , page 133.
(3) Voyez ci-avanc» page 155,
DES Champs É l y s é e s. 171
^rerbe dont Fëcriiure fait usage pour exprimer
l'action créatrice du monde. Le commencement
ie la genèse , in principio creavit Deus cœlum et
terram , est rendu en hëbreu par la phrase sui-
Tante : bresith bar A elqeim eth asamaîn oueth
aares ; le mot bara répond à celui de creavit,
Bara est visiblement emprunte du flamand bakei^
gignere , pràferre , parère. Les hébreux et Moïse
l'auront conserve à cause de sa grande proprië-
lé et de sa force pour exprimer la nature de
lacté de la crdation. En interprétant le texte
sacré dans le sens du verbe baren , produire ,
engendrer , on entend que Dieu a produit ou en-
gendré le monde; et il paroit que c'est dans ces
vues que Moïse exprime la création du ciel et
de la terre par le terme génération ; istœ sunt ,
dit- il , chap. 2 et 4 > g en n rat ion es cœli et terrœ.
Génération est la production d'un être générateur,
c'est l'eflFet de l'action de baren, produire , engenr
^rer. Cette interprétation s'accorde avec la doctri»-
ne des Brackmannes sur la création du monde.
Pieu ^ selon ces philosophes , a tiré l'univers de sa
propre substance ; c'est probablement dans le
même sens que le père Mallebranche prétend
que nous voyons et contemplons tout en Dieu.
L'apôtre St. Paul n'auroit-il pas voulu rendre la
même idée lorsqu'en parlant de l'être suprême^
il dit^ in ipso vivimus ^ movemur etswnus. S'il étoit
vrai que le texte sacré sur l'origine du monde
dût être entendu de cette manière ^ la questibi|
J72 RÉPUBLIQUE
qui divise si malheureusement les esprits sfir la
création du monde ex nihilo , yiendroit totale--
ment à cesser, et ne présenteroit plus quune
Taiue dispute de mots.
Il seroit inutile d'entrer en détail sur le ca-
ractère d'originalité et sur la grande beauié de
la langue teutone , sur Timmen^e quantité de
ses monosyllabes , sur la richesse de ses expres-
sions f sur la propriété et l'énergie de ses ter-
mes , sur l'ingénieuse dérivation de ses com-
posés. L'usage que nous en faisons sans cesse
avec tant de succès pour éclaircir les ténèbres
étymologiques des vieux temps , ne laisse riefi
i désirer sur ce point. D'ailleurs quel éloge plus
flatteur que d'avoir été la langue des fortunés
Labitans de l'Elysée^ et des premiers hommçs
de la terre ! Nous nous contenterons d un seul
exemple de la composition de ses mots pour
faire sentir l'esprit de sagesse qui a présidé à
toute leur nomenclature , c'est le nom de l'être
suprême ; Dieu est nommé az ; observons que
ce terme formé de a première lettre , et de z
dernière lettre de l'alphabet, veut faire com-
prendre par la seule force dé sa forme que Dieu
est le principe et le complément de toutes choses.
C'est la même idée que l'auteur de l'apocalypse
a exprimée chap. i. î^ 8. ; il y est dit, ego sum
ALPHA et OMEGA (première et dernière lettres
de l'alphabet grec ) : srikcifxum et ji^is dicit.
dominus.
DES Champs Ê l y s é e s. 173
'* De tart d'Ecrire,
Ce qui a ëtë dit sur la nature du thot des
égyptiens et de ses stèles ou colonnes , n'a pas
besoin d'appui pour constater que l'invention de
l'écriture ou de l'art de peindre les idées par
des caractères alphabétiques, est due au génie
de ce même peuple élysien auquel nous de-
vons l.origine de tous les arts et de toutes les
sciences. En parlant des stèles de thoth , qu'on
définit comme des colonnes sur lesquelles on
gravoit les lettres ^ nous avons remarqué que le
mot STELES , stylen ^ pouvoit s'appliquer même à
nos premières lettres alphabétiques. Les carac—
tères runiques sont dans ce cas , et offrent ce
phénomène , ils ont tous pour élément une ligne
perpendiculaire en forme de stelé , styl , bâton ,
colonne , ou de lettre I majuscule (i). Les lignes
transversales ou latérales seules distinguent la
valeur des caractères. Sous ce rapport les lettres
runiques sont des espèces de èteles ou stîles ,
(0 On les appelle runstabe ou runettafwer ^ inde Scipiones
et Baculi runici denominationem traxerunt. Locc. « antiquit.
sueo-gotb. , p. 85.
Ruscici etiaionutn in Scipionibus suis calendaria ruuis vel
gothicis litteris inarata gestant , ex quibus anni tempora , novi-
lunia tipteniluttia^ annos bissextiles, tfe/rei//7/ tiumerum , liceras
dominicales, aliaqile ad eâm rem spectantia exactissime sup-
putare sciunt. Locc. , pag. 85. Il faut lire Tauceur , folio
sequcnti f oti il parle de la verge de Circé.
174 RÉPUBLIQUE.
et tout porte k croire que les allemands en ont pris
leur terme stab , buchstàb , bâton , dont ils font
usage aujourd'hui pour exprimer lettre ou alphabet.
Les seules traces de lettres ruhiques qui nous
restent sont des épitaphes sur des cippes qu ou
trouve en grand nombre dans la Suède et le
Danemarck. Ce sont des monumens respectables
de la yénëraûoa religieuse que les peuples du
nord ont constamment portée aux mânes de leurs
pères et de leurs ancêtres. On se rappelle que le
mot rune est rendu par le root mystère (i). L'écri-*
ture runique ëtoit consacrée à l'usage du culte ^
et des mystères de la religion. Tous les an-
ciens peuples ont eu deux sortes d'écritures ,
Vune sacrée réservée aux prêtres , aux sàvans , et
au culte , l'autre civile consistant en caractères
courans plus propres à Tusage du commerce et des
relations sociales ; c'est cette dernière dont les Phé-^
niciens ont porté la connoissance dans la Grèce.
De r Arithmétique.
On a probablement commencé par compter
par * les doigts , et c'est cette méthode qui a
borné la première série des nombres à dix»
Il existe encore plusieurs peuplades en Afrique
et en Amérique qui me comptent en nombres
simples que jusqu'à cinq et même jusqu'à trois
seulement. Tout cela est conforme à la mar*
•^fmammtmammamm^mm.mmmm'
(0 Voyez ci-avant 9 page 138.
DES Champs Elysée s. 175
che des' choses. Mais pourquoi dans ce système
décimal n'a -t- on pas fait usage de simples
chiffres jusqu'au bout ? Pourquoi le nombre dix
est-nil exprimé par deux caractères , le chiffre ï
et un o ou zéro ? La solution de ce problème
tient à des considérations majeures qui exigent
des développemens.
On sait que les anciens ont cru entrevoir
dans la nature des nombres plusieurs propriétés
mystiques. Macrobe nous rappelle des singulières
idées sur ce sujet. Parmi les rapports des
nombres avec différens objets , l'auteur range
ceux qu'ils ont avec les corps célestes ; le nom-
bre hidt , marque l'harmonie du ciel dans les
huit sphères qui sont toujours en mouvement (i).
Le nombre neuf se rapporte aux muf sphères ,
qui constituent l'universalité du monde \ le
Soleil y la Lune ^ Saturne ;, . Jupiter , Mars ,
Vénus , Mercure , le Ciel et la Terre 5 au - delà
de ces neuf orbes ou Sphères physiques , il
n'existe plus rien dans la masse des étrçs créés.
C'est cette considération qui a fait borner les
caractères simples des chiffres au nombre neuf.
C'est dans le même esprit qu'on a concentré
tous les arts et toutes les sciences dans le
(i) Sed et ad ipsam cœli harmoniam,idest, concinentiam*
hune numerum magis aptum esse non dubium est; cum
aphere ipse ocu sine qu» moventur. Macrob. in aomn. Scip.»
lib. 1 9 cap. 5.
I7(> RÉPUBLIQUE
nombre neuf ^ en les faisant représenter par
neuf muses. Mais au-dessus de ces éires créés y
se trouve le Créateur. C'est cet être suprême ,
invisible , étemel , auteur des neuf orbes , qu'on
a voulu représenter par le nombre dix , formé
de deux caractères , dont le premier est le
cliiiTre i , et l'autre un o ou zéro. Le cbifTre
un y ou monas , désigne Dieu datis son essence
d'être unique et principe de tout , le zéro par
sa forme sphérique représente les neuf orbes
ou lunivers , c'est la forme de Toeuf Orphique ,
ou de celui d'Orosmade y symboles du monde (i).
Ainsi comme la série décennaire commence par
un f et qu'elle finit par un , et que le dernier
n'est accoUé qu'à un zéro , emblème du monde ,
il en résulte que le langage numérique , non
moins que le langage alphabétique , a pour but
de représenter la divinité comme le principe et
Isifn de toutes choses.
On a remarqué une propriété dans le nom-
bre neuf qui quadre très-bien avec les idées
qu'on vient de détailler. En multipliant le nom—
bre neuf par un simple chiffre quelconque le
produit donne toujours en chiffres additionnés
»
le nombre neuf. Neuf multiplié par deux ,
(l) Unum autem quod monas dicimr. Ipse non numcro»
dicitur sed fons et origo numeiorum. Hacc monas , initium ,
finrsque omnium , ad summum refertur deum^ Macrob is
somn. Scipionis, lib. i. cap. 6.
DES Champs Elysée s. 177
donne 18. , i. et 8. font neuf; multiplié par
huit, il donne •;2. ; 7. et 2. font encore neuf,
et ainsi du reste. Si la multiplication se fait
par de grands nombres , le produit se divisera
toujours par le nombre neuf. Cette qualité n'est
pas propre au nombre riGvf comme tel , mais
comme étant le dernier chiffre simple. Si les
Elysiens avoient adopté le système duodécimal ,
et que le nombre onze eût été le dernier nom-
bre simple , il aurôit présenté le même phéno-
mène. Pourquoi donc les Elysiens , qui étoient
si enthousiasmés du système duodécimal , comme
on le voit par leur division zodiacale , ont-ils
cependant dans le calcul des nombres préféré
le système décimal ? Il faut leur supposer des
miotifs bien pressans ; ces motifs ne peuvent avoir
été autres que ceux qu'on vient d'alléguer. C'est
qu'ils trouvoient dans le système décimal un
motif pour adapter le calcul de l'arithmétique à
l'œuvre de la création de l'univers.
Ce qui donne du poids à cette opinion , c'est
qu'ils ont conformé la forme matérielle du mot
neuf à cette idée. Le nom wegen ( neuf) lu de
droite à gauche , ou de gauche à droite , pré-
sente toujours' le même mot negen. Il ressem-
ble à l'univers qu'on trouve toujours le mèine.
Ainsi l'alphabet et l'arithmétique sont d'accord
pour donner , par des résultats mystérieux , la
même idée abstraite de la nature et de la coai-
position de l'univers.
m. la
178 RÉPUBLIQUE
De la Géométrie; du système métrique des
anciens } dimension de la Circonférence
de la Terre.
Si les hommes ont commencé à compter par
leurs doigts , ils ont aussi commencé à mesurer
par .leurs membres ; les doigts , les pouces , les
palmes , les coudées , les bras , les brasses , les
pieds , la stature même de' Thomme sont les
premières mesures du genre humain : lliomme
doué d'intelligence trouve dans son propre phy-
sique des moyens de suppléer aux ressources de
l'art pour satisfaire à ses besoins.
Du moment où l'on découvre l'invention des
fabriques de lin et de IcUne dans l'ile de Hol-^
lande , Helland , on doit s'attendre à y trouver
aussi l'invention de la mesure pour le commercef
des toiles. Cela se vérifie d'une manière si frap-
pante que y même jusqu'à ce jour , l'instru-
ment destiné à mesurer les étoffes porte le
nom de ce pays, h'aune , qui est cet instru-
ment , se nomme elle > helle. Or , helle^maet
signifie dans la juste valeur du terme mesuré
de Helland y mesure du Pays Elysée,
L'aune dans nos usages répondoit à la lon-
gueur d'un bras étendu. Cette circonstance a faiC
donner le nom dé elle Ou helle au bras même.
On appelle elle-bog le pli du bras ou la cou--
dée. C'est de elle que lés grecs ont pris leur
V.
s.
DES Champs Elysée s. 179
mot ôlené (i). Ulna en laûa ^ qui vient de la
même source , signifie atjns et bras , ambaius
tdnis ctmplecti , c'est embirasser , serrer des deux
bras.
Une pareille mesure ofFroit tin grand avan«
tage , et c'est à quoi les vues des premiers lé-
gislateurs abouti^soient constamment. Tout liom-
me sans secours d'instrument et sans embarras
de calcul j pouvoit d'une manière approximative
fixer , par la seule étendue du bras , la quantité
d étoffe quil jugeoit nécessaire.
Conime les clix)ses de première nécessité ont
assurément donné naissance aux premières iuven^
•
lions 5 il est a croire que les premières mesures
ont des rapports aux comestibles les plus impor-
tans et les plus usuels , c'est-à-dire^ aux mesures
relatives aux premiers produits de Vagriculture.
Les lexicographes ont remarqué avec étonne^
ment le vaste usage du mot sac , nom de la
mesure ordinaire pour le commerce de blé.
Ce mot , qui paroit d'abord si peu intéressant ,
s'est conservé dans tous les dialectes du Nord;
il est passé dans le grec ^ dans Thébreu et dans
d'autres langues étrangères.
En considérant qu'on évalue communément à
un sac la quantité de blé qu'un homme con-
somme dans le courant d'une année , et que
i*'i I ■ I l - Il mt . I II .. i i»^ i i i i ■ Mil ■
O) ÔLENÊ, cubitus^ hracbuim , ulna, Lexic; Schrevelii,
ôtLos, curvatura bracbii, Idein.
]8o RÉPUBLIQUE
le sac aura été ainsi la première mesure des
grains parmi les nations civilisées , et dans le
commerce , comme il lest encore , le lecteur
jugera sans doute que c est à cette considération
que le mot sac devra l'universalité de son
usage.
Bailly remarque que lorsque les orientaux par-
lent de coudée , ils désignent une espèce de
grains , et le nombre de ces grains , qui , pla-
cés à côté les uns des autres , déterminent
rétendue d'un doigt.
C'est dans le même esprit qu'on a mesuré les
terrains par dagwand , dout quatre font un bon-
nier. Dag-wand signifie une portion de terrain^
qu'on peut labourer en un jour (i).
Le pied et le pas de l'homme sont une me-
sure ordinaire pour quantité d'objets ; c'est en
marchant qu'on mesure l'espace et les distances.
JVos anciens ont eu la sage attention de calcu-
1er les mesures itinéraires sur la capacité de
l'homme. Au lieu «'e dire lieue , mile , comme
la plupart des nations^ les belges comptent les
distances itinéraires par heures. On donne le
nom à!heure , ure , au chemin que Fhomme fait
eu une heure de temps. Il résulte d'une pareille
dénomination cet avantage , que du moment où
(O Modius agri ( ait Kiliâm ) id quod uno die arari aut
vcrci putest, à daçb (jour^ ec wenden. — C*est ce que
nous appelons journal.
DES Chaivïps Elysée s, 181
)i'oii connoit la distance des lieux en nombre
d'heures , on connoit le temps nécessaire pour en
faire le chemin. .
Ce qu'il y a de particulier ici , c'est l'analo-
gie entre ce calcul ^t la grandeur de la terre.
Les. chaldéens disoient qu'un homme marchant
d'un bon pas*^ sans obstacle et sans disconti-
nuer, feroit le tour du globe en une année de
temps (1). Celte vérité ne se manifeste nulle
part avec plus d'exactitude que dans les mesu-
res itinéraires de la Belgique. H y a 8666. heu-
res dans Vannée d^ 365. jours un quart ; la
circonférence de la terre , à raison de 25. lieues
par degré , monte à 9000. lieues de France ; il
y a dans ce calcul un excédent de 334* lieues
^ur le nombre d'heures , ce qui cependant n'a
pas empêché Dominique Cassini de faire Ja mê-
me remarque que les chaldéens. Mais en consi-
dérant que l'heure itinéraire de la Belgique , quoi-
qu'elle varie de province à province , est néan-
moins généralement un peu plus grande que la
lieue de France , on trouvera que l'estimation
des chaldéens Vapplique très-convenablement au
système itinéraire de la Basse-Gaule.
Âristote et d'autres savans nous indiquent la
grandeur de la circonférence du globe , suivant
l'opinion des anciens j mais l'ayant rapportée en
(0 Achilies Tatius in Uranologio, cap. 16,
I82 RÉPUBLIQUE
stades et mesures de différente proportion , il en
est résulté une grande incertitude dans le calcul.
On peut voir dans les ouvrages de Bailly com*
ment ce savant est parvenu à concilier les va-
riantes , et à réduire les évaluations à une seule
et même mesure. L'auteur , après avoir rap-
porté les opérations géométriques faites de nos
jours par Picard et d'autres , pour constater la
mesure d'un degré du méridien de France , re-
marque que la mesure rapportée par Aristote ,
et qui est aussi la plus ancienne , tient le mi-
lieu entre la mesure de Picard et celle vérifiée
par des géomètres postérieurs ^ et quelle se
rapproche de très-près de Tune et de l'autre.
Il résulte de là que la mesure d'Aristote est
celle qui répond au nord de la France , ou au
5o« degré de latitude boréale. On se rappelle
que les druides se vantoient de connoitre l'éten-
due de la surface du globe , et qu'ils ensei-
gnoient cet important point à leurs disciples (i).
Toutes ces circonstances démontrent à l'évidence
que la mesure , rapportée par le philosophe grec ,
est le fruit du génie et du travail des anciens
géomètres gaulois. Aristote ^ il est vrai , ne
nomme point la patrie des auteurs de cette
mesure ; il l'attribue tout uniment aux mathéma^
iiciens ; mais qui étoient ces mathématiciens ?
(O Voyez tome premier, page 33. de cet ouvrage»
DES Champs Elysée s. 183
.G'ëtaient sans doute d,es savans dun pays où
les géomètres portoient le titre -de mathémati'-
ciens , et ce peuple ëtoit celui de la Belgique*
Ou se rappelle que le tenue mathématiciens
est un composé de ces trois mots flamands
met de mate , qui^ signifient littéralement avec la
mesure (i). On donnoit le nom de mathémati-'
ques aux sciences dont les opérations étoient
assurées par des mesures prises à laide des in-
strumens ou à Taide des nombres , et qui de
là sont appelées sciences exactes.
Le mot mathesis vient visiblement de mate ,
MESURE ; et quand on se rappelle que go , gio ,
geo y gau etc. signifie terre (2) , et que le grec
metrein est un composé de meten , on cessera
de. regarder le riiot géométrie comme un terme
primitivement grec. Les Indiens ont une grande
mesure itinéraire , nommée gau, Gau^mate , geo-
mate , géométrie sont identiques.
Dans Vétat de discordance ^ où se trouvoient
les mesures itinéraires des difierentes villes et
(i) L^articie de s^exprimoit aussi anciennement par thô.
Celui-ci est encore en usage en anglais ; de sorte que met
de mate s^écrivoit aussi met the mate : rien de plus corn-
mun d'ailleurs dans l'ancienne ortographe que de voir les
lettres a et e se confondre; mat the mate ne diâërôit pas
de met the mate. Voilà lettre pour lettre la racine du
terme mathématiques.
Voyez aussi tome second, page 120. de cet ouvrage.
(2) Voyez tome premier > p. 129. de cet ouvrage.
l84 RÉPUBLIQUE
provinces de la Belgique , on prenoit néanmoins
pour mesure commune , et pour mesure de
comparaison avec les autres mesures , celle du
Rhin ( Hliynland), C'étoit un hommage rendu au
berceau principal des sciences. L'heure itinéraire
du pays du Rhin est évalué à i5ooo. pieds ou
joooo. coudées , à raison d*un pied et demi par
coudée (i). Bailly , en combinant les différentes
mesures de la circonférence 4^ '* terre , r;ip-
portées par Aristote , Eratosthène*, Hipparqiie et
Plolomée , trouve qu'elles se réduisent en der-
nière analyse au nombre de soixante-douze mil-
lions de coudées. Ceux qui évaluent le degré
du méridien à tmgt lieues l^elgiques , se trouve-
ront parfaitement d'accord avec ce calcul. 36o-
degrés , multipliés par vingt , font 7200. , et les
•3200. lieues , multipliées par loooo. , donnent
exactement le nombre de '32,000,000. de coudées.
Bai'ily a cru que les anciens avoient pris le
type de leurs mesures dans Té tendue du méri-
(^i) De nederlandscbe tnyle ofte urc gaens ivord gemeynelyk
genomen of 15000. rhynUndschc vocîtn. Le mile belgique
on heure de chemin se prend communément sur 15000.
pieds du psys du Rhin Voyez tome i. , p. 37. de cec ouvrage.
Pour trouver les proportions entre deux différentes me-
sures, on prend le pied du Rhin divisé en mille parties
égales. Voyez Le Page , professeur de mathématiques estimé
dans Tuniversité de Louvain, dans un traité flamand de
l'arithmétique et géométrie, imprimé k Louvain 1769., pa-
ges i!8. et u6.
DES Champs Elysée s. i8S
dien terrestre. Selon lui , la coudëe ne seroit
devenue la mesure primitive et commune , que
parce qu'elle quadre si bien avec la grandeur du
glohe. Mais comment admettre une pareille opi-
nion ? Les savans , qui ont mesuré la terre,
avoient sans doute des modules exactes , avant
que d'entreprendre cette immense opération , et
pourquoi eussent-ils changé des mesures qui
leur avoient été d'un si précieux secours? D'ailleurs
les mots coudées , pied , bras , ne se rapportent-
ils pas dii'cctement au physique de l'homme !
L'introduction de l'agriculture a donné nais-
sance à la géométrie. Il a fallu arpenter les
terres , pour distinguer les propriétés et pour •
régler les contributions publiques. La trigono-
métrie est un premier besoin de l'état , aussi
les législateurs 'élysiens dans leur panthéon ont-
ils consacré cette science d'une manière digne
de toute son importance. Le triangle céleste ,
emblème de l'art géométrique , est placé immé- ,
diatement au-dessus du bélier , premier signe du
zodiaque. C'est annoticer hautement la grande
utilité et l'intérêt de cette science.
Il seroit inutile de parler ici particulièrement
de l'astronomie. Cette science , en tant qu'elle
se lie avec notre sujet*, a été traitée d'une ma-
nière suffisante , et n'offre rien de nouveau. Il
ne reste qu'à développer les idées religieuses , les
rits des sacrifices , la sanctification du mariage ,
et la cérémonie de l'initiation aux mystères.
'l86 RÉPUBLIQUE
De Dieu,
Rien pe constate mieux la haute idëe que
nos ayeux ont eue de Dieu , que les difTérens
termes dont ils se sont servis pour exprimer
son essence , ses attributs et ses relations avec
la créature humaine. Dans la mythologie^ «/u/;/-
ter est le dieu suprême'^ il est le père des dieux
et des hommes. On se souvient que le mot
Jupiter , formé de juperste ou uperste rend cette
idée. Uperste signifie 5i/preme (i); sous ce rapport,
en disant Jupiter , on , professe que dieu est
Y être suprême , Tétre souverain du monde et de
tout ce que le monde renferme. Mais dieu
n'est pas seulement chef de l'univers , il en est
aussi le créateur ^ cette vérité est exprimée par
le mot THEUTATÉs , père ou créateur du temps ;
le créateur du temps est nécessairement le créa-
teur du monde ; tout est dans le temps; les
corps intégrans de l'univers sont, selon l'expres-
sion de Platon , les instrumens du temps , organa
iemporis (a). Sous ce -rapport, dieu est infini^
il est lui-même le temps infini ou sans bornes , •
parce qu'il a toujours existé , même avant le
temps dont il est père. On sait que c'est dans
cet esprit que les prêtres' législateurs àes perses
attribuoient au temps sans bornes l'origine de
l'homme et de toutes choses.
(ij Voyez ci-avant, page 45.
(a) Item, pag. 17, 123 et 154.
DES Champs Elysée s. 187
Un être suprême et père de tout est aussi
nécessairement unique. On a consacré ce dogme
par le mot Az , qui signifie mon as , unité. On
se rappelle quil vent dire aussi premier (i) ;
c'est le chef des nombres ordinaux et cardinaux.
Comme premier principe et créateur de tout , il
est le complément de tout; c'est cette idée qui est
retracée , comme nous avons remarqué (2) , par
la qualité des lettres dont il est composé ; a est
la première et z la dernière lettre de lalpliabet
élysien , comme alpha est la premier^, et o/Tz^g'a
la dernière lettre de Talphabet grec.
Mais le terme , que nos pères ont spéciale-
ment consacré dans Fusage ordinaire , pour ex-
primer la divinité, c'est ^orfj ce nom signifiant
bon (3) , marque les relations entre Tétre suprême
et rhomme \ il exprime le dogme de la provi^
dence \ le mot bon est relatif; dieu est souve-
rainement bon , ou bon par excellence , à. cause
du soin paternel qu'il prend des objets quil a
créés et qu'il gouverne. C'est la providence qui
nous attache intimement à la divinité ; c'est la
providence divine qui veille au bonheur de
l'homme et qui commande notre reconnoissance ,
nos hommages , notre soumission y notre culte
religieux. Désigner l'être suprême sous le titre
(i) Voyez tome premier, p. 118 et 120 de cçc ouvragç.
(2) Voyez ci-avant, page 172.
(3) Item , page i(S.
l8S RÉPUBLIQUE
de souverainement bon , est nne idée d'autant
plus sublime , qu'elle nous représente ce même
être comme souverainement juste. Un monarque
n'est pas bon , s'il n est pas juste : la justice
fait essentiellement partie de sa puissance et dç
sa nature. Son devoir est de punir les mé-
cbans , comme de récompenser les probes. Ainr
si le titre de bon , cov > inspire tout à la fois j
par la force de son sens , dans l'esprit de
l'homme , \ amour et la crainte de dieu.
Les persans ont dans leur théologie conservé
le terme god ^ mais un peu altéré ; ils disent
chod y choda. Cet auguste titre n'étoit pas ignoré
des grecs ; ils Ta voient littéralement traduit par
le mot to agathon qui signifie bon ; on peut voir,
dans Macrobe , l'extrême vénération qu'ils té-
moignoient pour ce divin titre. L^auteur, en trai-
tant des occasions dans lesquelles les philosophes
avoient coutume de se servir de fictions ou de
fables , convient qu'ils en faisoient usage , lors-
cp'ils parlent de l'âme , des puissances de l'air ,
de féther , ou des autres dieux , vel de cœJerisi
diis ; mais , contiuue-t-il , lorsque dans leurs
écrits ils élèvent leurs idées jusqu'à dieu , comme
chef suprême et souverain de toutes choses ,
que les grecs appellent to agathon (le bon)
et proton aition ( première cause) , alors ils ont
recours à des comparaisons et des exemples.
Ainsi , lorsque Platon se sentoit animé pour
parler péri tou agathou (du bon), il n'osoit pas
DES Champs Elysée s. 189
exprimer ce quil en pensoit. Tout ce que je
sais , disoit-il , c'est que les hommes n'en sa-
vent rien , et qu'il n'est pas donné aux mortels
d'approfondir la nature de cet être. Platon, ne
lui trouvoit rien de semblable dans les choses
visibles que le soleil ; c'est pourquoi il se ser-
ve it de cet astre comme terme de comparaison ,
lorsqu'il essayoit de donner quelque idée sensi-
ble de cet être bon par excellence , auteur de
toutes choses.
On voit de là qu'on a injustement accusé les
grecs de polythéisme et d'idolâtrie , à cause
qu'ils sembloient vénérer tant de dilFérens dieux.
Les philosophes distinguoient sagement ces pré-
tendus dieux sensibles , les theoi , de cet être
spirituel invisible qui Cjst le créateur et régq^a-
teur de toutes choses. Ils reconnoissoient cet ar- •
chitecte , ce monarque suprême , malgré l'impuis-
sance où ils étoient de comprendre les élémens,
les qualités ei les attributs de son essence.
Ce passage de Macrobe justifie pleinement la
remarque que nous avons faite plus d'une fois ,
que les vrais philosophes ne citoient point le
soleil comme terme identique avec la divinité ,
mais seulement comme terme de comparaison /
prise du rapprochement entre les vertus physi^
cjues du soleil et les vertus divines*
Des Sacrifices.
Dès quç l'homme a reconnu l'existence dun
♦'
190 RÉPUBLIQUE
être souverain , crëateur , conservateur et dis-
pensateur de tontes choses , il a dà sentir son
entière dépendance de cet être invisible , et il a
senti également l'obligation de lui rendre des
hommages , et de lui payer le tribut de sa re-
connoissance.
L'homme religieux a commencé â remplir ce
devoir par le sacrifice de ce qu'il avoit de plus
précieux , c est-à-dire des alimens destinés à la
conservation de son être. Songeons bien à ce
qu'il faut entendre par ces offrandes religieuses :
dieu n'a pas besoin d alimens ni de sacrifices.
Offrir à dieu , c'est reconnoitre son suprême
domaine ; c'est lui offrir les alimens , et ne s'en
servir ensuite que comme des bienfaits de sa
munificence. Par ce moyen , les objets offerts
entrent dans le domaine de dieu et deviennent
sacrés. De là le mot sacrifice qui ^ comme on
voit , est formé de sacrum Jacere ^ consacrer.
C'est le changement de la nature des biens ^ c'est
la consécration , qui constitue l'essence du sacrifice.
Dans les premiers temps , on ne détndsott pas
les offrandes en Thonnenr de la divinité. On
ne croyoit pas que dieu , qui a créé les comes-
tibles pour l'usage de l'homme , exigeât un pa-
reil sacrifice. Âpres les avoir offerts ^ on les
mangeoit au nom et comme des présens de
l'être suprême : c'est sous ce rapport que les
premiers sacrifices étoient eucharistiques , c'est-à-
dire, des actions de grâces.
, •.->
DES Champs Elysée s. 191
Sous le même rapport , les sacrifices ëtoient
toujours suivis de repas 5 le mot latin aka^ autel ,
qui di^rive de ar , spica , épi , fait voir que les
premiers sacrifices consistoient en offrandes de
• blë. Les législateurs avoient bien complais que le
meilleur moyen de cimenter l'anxitië , la paix et
la concorde parmi les fidèles y c'ëtoit d^ les
réunir à des intervalles fixes dans des repas fra-
ternels. C est de ces momens de récréation que
les pieux instituteurs profitoient pour pi'écher aux
fidèles leur dépendance de Vétre suprême , et
pour leur inspirer les principes de leur religion^
en reconnoissant que les alimens , dont ils al->
loient faire usage , étoient un don de la pro-
vidence. En conséquence , on les ofiroit à dieu ,
les prêtres les bénissoient , et cet acte du sa-
crifice achevé, les convives en faisoient wn fes-
tin commun , en chantant la gloire et la bien-
faisance de l'être suprême. Un père de famille ,
assis à table au milieu de ^^^ enfans , qui , les
mains jointes et les yeux levés vers le ciel ,
bénit les alimens , avant d y toucher , ressemble
à un prêtre sacrificateur des premiers âges.
L'usage de * faire succéder des festins à la célé-
bration des mystères parmi lés gaulois duroit
encore du temps de Pline, h Pendant K^p!à les
D druides, dit l'auteur, s'occupent daiis la nuit
»de la sixième lune , sextœ lunes , de leurs cére-
^monies religieuses ^ le sacrifice et le repas se
» trouvent duement préparés , sacriJicLQ epulisque
192 République
nritè prœparaiis.n Ce sont ces festins religieux ,
auxquels , selon les poètes , les dieux pren oient
un si grand plaisir. C'est dans ce sens qiilfo-
niére dit qu*Hercule se plait dans les repas des
dieux immonels (i).
Ce sont ces repas qui ont donne lieu au mot
communion religieuse , terme consacré pour dé-
signer une assemblée ou une république de fi-
dèles , cœtus Jîdelium ; les agapes des premiers
dhrétiens étoient dirigées dans le même esprit.
On nadraettoit aux repas communs que les
gens de bien , on en exclu oit les indignes. Cette
excommunication étoit la censure la plus redou-
table des mœurs ; c'étoit une peine , qui ^ sans
ëire corporelle ou fiscale , étoit néanmoins le plus
ferme appui du bon ordre. Les gouvemans ély-
siens traitoient les fidèles , comme un bon père
traite ^e% enfans 5 c'étoient sous tous les rapports
de vrais pères de la patrie , vaderlanders ,
ATLANTES,
La matière des sacrifices se régloit sur la
nature des alimens dont l'homme a fait usage
selon les temps et les lieux ; tant qu'on ne man-
geoit que des productions végétales , les sacri-
fices se bornoient à ces alimens ; les victimes
sanglantes s'introduisirent avec l'usage de manger
la chair d'animaux.
Les auteurs , en traitant des sacrifices san-
(O Obiectatur in conviviis ÎDCer immortales deos. Hoai.
I
DES Ceiamvs Elysée 9. is|r j
(lans , disent communément , qu'on a commeni^
par immoler Aes pQurcçaux, IVÏais ce, n'es^ ^«^
$ans doute pour la raison chantée i^j^ Qs^^P }
i»On a immolé d^s poi'G^f dîj^ril y à I;| ^^es^jf
I» Cér^s f à causç df a d^égsUs- i;^e> c^. 9]|tjynifuJ|^
Mcausoieni dans les v[io\é»pxx§.n $e 4^|fl4l?^ ^'i^
animal, Çàr k r^json ^i;,'il es^ iy^y>^içt., ^'(Ba|
pas faire, i^n sacrifice ; il est àfi. Y^m^tp^ is^
sacrifice d empprt^ privaffQfi , o;i nç s^rifite (|af
ce qui est chi^r et 4Jfi[Qa 4'^.^.^ PC#f|i^^ ^B ^P^t
ou en offrande.
Si les porcs Qçi; été les. pifetniers liplçcaiiistes ^
c'est que ce sont les p;;ei^ers apim.aux ^omea-!*
tiques qu'on ^ f^t sii^rvir à Tusagiç ^ la Ut*
ble ; <çt l^, raison dç cette priorité , ç'esjt que
le porc n'offre 4 Tbpinm^ auçunjç ^'^^ sort«
d'utilisé. ILiCs Tâches 4^nn^t ^u ]fii\ , le ^ureati
traine la çl^arrue ,, les çpulef ^pnyrnissjMït 4^
ceu& i les ii|i((>u^o,ns d^i lu laî^piC ^ le pore n'es^
bon qu'à être mançé< U est 4p.Bf. fptucel de
penser qu'on, a comç^pnpé par cet f nin;^ , et
qu'on n'a toi^hé auji^ autre^ e^p^^^ 4P^ l^/csqjue
la surab.on4^ncç l'f p^i:n)j^«
Les premiers s^çsiûq^ pni; été e;;^çIij3^s^qi2,eB
ou des actions de g^f^qe. l^eif sf|iÇiîficj;a prqpiii^-^
foires ^. expiatoires , impétratoii^es , sçni d'ifup
date postérieur^ ; ils oj^f, été p9^tiçi^)ièrçi{ient^-r
trpduits k, \f^ sujte 4!^s çaiçrifices ^i^nj^^^^^
li'b.Qnxm0 9 quoique convaincu de. la )«sM0^ de
Dieu , n'a pas dik croire qu'elle fut iocompa"*
III. l'i
1^4 ' RÉPUB^LIQUB
iiblê avec ta clémence : un être souveraineniefii
bon est essentielteineiit miséricordieux. On a donc
été persuade que la justice divine pouvoit être
fléchie par des prières , par des soumissions ,
par des sacrifîcéÀ (i). De là les sacrifices propi-^
fiatôî^es pour les 'morts , dont nous avons vu les
èreùiplés daHis la' deséente dTJlyssé aut enfers (2) ;
8e ïk aussi les sacrifices ' iflipét^atoires , expia-
toires , dont on fkkoit u^àge dans le cas dé
quelque grande calamité publique pour appai-
ser la colère céleste. Nous savons à quels cruels
excès l'aveuglement et la superstition deé liom-
mes àhi porté ce dernier cultei^ Non côntens
'd'immoler dés aiiimàux , lés hômnfîes se laissèrent
^entraînè^ par la crainte et la superstition ji^-
qu'à' offrir dès victimes humaines ; ces sacrifices
té'pandvLs thet un' grand nombre de nations
policées f àvotent spécialement lieu dans le
cas ' de peste , dé fàhfiiuè / ou de quelcjn au-
tre girand fléau. On meàùiroît la grandeur du
Bterifice sur la grandèU]!' dd faial ; plus là
calamité étoit grande , pluis on s'âttachoit à y
proportionner la valeur de l'holocauste j oh ne
faisoit gracé'à personne; souvent imë princesse
royale , un héritier du trôiïe , étbiént les victi-
mes de cet usage. L'^loc(uence lé pliis expres-
sive, les conseils lés plus énérgiiquês , ëtoieni
des moyens impuissans poUr détourner lé peuple
(i) Placacur donis. Jupiter ipse datis.
CO Voyez tome second page 36 de cet onvrage.
DES Champs ê l y s é ê s. t9S
de Vidée ^ que les grands flëaux étoient des effets
de la colère céleste , provoquée par les crimes f
des hommes^ et quil falloit appaiser les dieux
et mitîger leur couroux , pat les sacrifices les
plus précieux. Le seul remède à ce mal c'ëtoit
ua sacrifice d'i/n prix audessus de tout sacrifice
humain; c'est ce divin bienfait que la religion
chrétienne a procuré au genre humain. C'est le
sacrifice de la nouvelle loi qui a fait^ disparoltre
les victimes humaines. : Ne soyons ni injustes ni
ingrats , convenons franchement et avec recon-»'
noissance d'une vérité qu'aucun homme de bonne
foi ne sauroit révoquer en doute.
C^ que nous venons de dire au sujet du saint
sacrifice de la messe , invite à faire quelques
observations sur l'étymologie de son nom^ elles
serviront à fortifier les idées que nous venons
de développer sur l'origine et la nature des pre*-
miers sacrifices.
•
Du Sacrifice de la Messe : étymologîe du notn» '
' L'opinion publique ne s'est pas positivement
prononcée sur le sens du mot Messe, Quelques-
uns y. dit Ten Kate , soit faute de connoitre la
signification du mot Messe , soit faute d'attention «
l'ont fait dériver , avec le moine Kero , du latin
Missus , quia ndttitur populus f mais continue
l'auteur , indépendamment de ce. qu'une pareille
dénomination ne convient ni à la nature , ni i
la majesté du sujet > tout le monde sent que le
J5HS République
fëminia Missa n'est pas applicable à ceué idëe*
En effet Missa t s'il vient du laûn mitiere , est
le participe passif féminin de ce verbe et veut
dire«y«f missa , mais comment • ad^l^ter cette ex*»
pression à celle-ci mztto vos ^ /e vwis renvoie^
pous P0UVCZ vous en aller» Ten i^^ate donne via
véritable origine du mot ; il le tire de l'allemand
Atsss I Messe , en firanc-tbéotisque Missa » en fia-
man'é Misse » qui originairement signifie table ^
et qu'on emploie aussi pour sigoi&er Jeté ^ Jès^
tin, sokmmté, foire.
Un autre anteur qui nous en donne la même
idée , et qu'oti regardera , à cause de son car
racLére , comme un témoin plus respectable , est
Albaspinaeus f* évéque d'Orléans^ Ce prélat , dans
un traité fait exprés sur les rits de la Messe 4
soutient formelieinent que le mot Messe vient du
teuton Messe , Misse , en* fatin festivitas , so^
lemnitas ; de sorte que dans le sens de cette ex-
plication ïiie f missa est veut dife allezrvaus mi,
c'est fête , divertissez'^ous (i). On se rappelle que
c'est le même discours que Circé , emblème de
l'ancienne église , adresse à Ulysse lors de son
retour de Fenfer après la cérémonie des sacri-
fices ; "maintenant , lui dit-elle ,. allez , manges ,
» buvez ^ et divertissez-vous toute la journée (tt).»
Le Pape Benoit XIY , dans sa disserti^tion sur
le saint sacrifice de la messç, rapporte l'opi-»
— — — — ■ I I I 1——— I I ■ I I r I — ^w— — 1»— a—
(O Voyez tome 2. p. 67 de cet ouvrage,
(a) item F. 63,
DES Champs Elysée s. 199
nîon de Tëréque Albaspipœus , ainsi qi^ie €e)ji^e du
moine Kero , et il semble pencher vers la der-
nière. Mais ce n*est pas sans doute par convic-
tion , car y en la développant , il sent lui-même
tout rembarras qu'elle présente j mais c'est pro-
bablement à causé que l'autre opinion offre, au
premier abord , quelque cbo$e die profane , et
peu convenable ^ la sainteté du' sacrifice.
Une circonstance » à laquelle Âlbaspinœus et
Ten Kate n'ont pas songé , et qui cependant
trançbe pleinement la difficulté » c'est que Vite ,
mtssa est ne se dit que dans le cas où le temps»
permet des Jetés ou des rejouissances. Ce verset n'iest
pas en usage dans les temps sacrés du carême »
de 1 avent , ni dans les messes funéraires j dàn$
ces cas on se sert du verset benedicç^n^us dominQji
on remarque aassi qne dans )es ID^ss0s y oji l'qn
omet Vite , mis^a est , on ne lit pas l'hymne jf/or/a
m excelsis. \jB. raison en est qu'on ne ehantoi^
la gloire de Dieu , que dans des mpniens de fêtes,
et dans des transports de jpie et d'allégresse.
Il est donc démontré que messe signifie JSte ,
solemnité , récréation publique. Cette acception
s'accorde i^vec sa signification primitive ; mess ,
messe , misse , comme on vient de Ip dite y signi-
fie origins^irement table ; les l^pns en ont ùîxt
le mot mensa^ Les fêtes des anciens fidèles étoient
»
des banquets fraternels qu'on appeloit ier^missen •
festins à*église (i). C'est dans ces communions reli-
(i) Vove£ tome i. p. 255 de cet ouvnge.
ÏP8 RiCULLIQlIF,
gieoaes qn'on ct'Idbroit les sucrîQcej par l'offrande
<[u'on faisoic k Dieu des alimens préparas pour
1a table. Les premiers autels étaient des tables à
manger j communier est encore dans le laiigagB
moderne de l'église se préseiiipr à la table du
seigneur. C'eut a table , au milieu , ci dans Is
eommuoion dfs apôtres , que dans la dorniére
ciae 1« seigneur a institué le saint sacriSce de
la nouvelle loi. De sorte qu'eu sljle religieux
sacrifier et manger semblent s'identifier. Les pre-
miers lacrifices , comme on a dit , Ploient des
sacrifices de latrie , ils s'adressaient directement
« l'être supri^nie dispensateur de tout bien ; mais
dans la suite des loibles mortels , ciitraiués par
l'ëloquence envenimée, pliee et répUiie en sens
tortueux , des mauvais génies , qui préteudoient
posséder la science du bien et da. mal , ont été
détoiiraés du vrai culte , et ont commencé à
sacrifier «tUT pommes dormes du jardin des lies-
p^rides i en voyant ces hommes manger des sa-
crifices uITerts aux astres , et noinméjnent au so-
leil , qui sous le nom à'^ipoUoti , apfei, , est la
pomme par eicellence, ne pouvoit-on pas en
Style mystique dire à leur ^gard , qu'ils man-
geottnt de la pomme défendue (i) ?
(0 Le* Uctcurs sentiront que celle périoile offre une
'gnnde iâie que l'au[cui n'a pas eu le temps d'Sdsircir et
d'étendre i nouï n'avons pis dû noas permettre d'en changçr
les ezprusioQs et la lourauie. JVoJe 4* rédiuur.
DES ChA^IPS É|;Y^É£S. 199^
Du Gui : de Chêne , de la SanctificatÎQn du
Mariçig^ , jorîgine du mot Mj^ism* -,
Oa peut remarquer comme une chose isiiigù-
Uère que les auteurs tant anciens , que modernes ,
qui ont traite des mœurs des gaulois et des geir-
ihains y n'ont rien dit au sujet cle leurs mariages.
César , Strabon , Pline ^ Tacite , ^tc. passent sous
i^ilence cet intéressant sujet. Pelloutiér qui a fait
un ouvrage sur les mœurs des Celtes en deux
Volumes in quarto , où il entre souvent dans les
détails les plus minutieux sur quelques-ttns' de
leurs ' usages , ne touche pas la même matière.
Cependant le mariage est Tinstitution la plus im-
portante de la société ; . la ' réuiiion des familles
particulières compose là grande famille ou la
République. Une bonne constitution domestique
est le premier garant de la bonté de la consti-
tution politique. Il n'est pas croyable qu'un peu-
pie*, chez lequel on trouve la source de toutes
}es bonnes institutions ' sociales , ait manqué de
régulateur sur un objet si intéressant. On voit
d'ailleurs le grand prix que les Celtes en géné-
ral attachoient à la foi conjugale , par Tépreuve
qu'ils faisoient de la légitimité des enfans sur
les ondes sacrées du Rhin (i). On remarque aussi
dans la guerre des cimbre$ contre les romains
i quelle extrémité les femmes Celtes poussoient
leur dévouement à leurs maris. La raison de cet
■ m *>■
(i) Voyez tome second pag.^03. de cet ouyn^e.
Jk..
koo RêI'uulique
iacompr^ensïMe silence, c'est i^ue la sancttfîca-
lîon du lien du mariage dus Celtes se {iratiqnoit
dans les céréinouies religieuies sous une forme
mystique , dont les éirangci-s ignoroient la nature.
Cette sanctification étoit figurée par la b<!ii^dictioa
du Gui de Chêne , dont Plîue nous a tenreuse-
meni conserve la mémoire. Ce savant naturaliste,
plus curieux que Ce'sar et d'autres , est le pre-
mier ou plutfit le seul qui ait fait attention à cette
cérémonie, et qui l'ait crue digne d'être trans-
mise k la posiéFit<5 : il n'en adonné, il est vrai,
qu'une description pniemenl matérielle , ei il
traite même U cérémonie de supcrsiitinuse. M.iis
peu nous impArte son jugement; son rdcit sulUt
pour dévoiler par les propriétés naturelles du
Gui , par la valeur de son nom , et les circon-
stances delà cérémonie, la nature du mystère,
et pour y apercevoir tous les caractères essen-
tiels à la sanctification du lien du mariage. Peu
«d'auteurs qui ont parlé du Gui de Chùne , nous
cloaneai use explication de sa nature ; ils se
contentent d'Dxprimer le mot comme si tout le
monde le connoissoit.
Une faute commune aux auteurs qui ont par-
lé du Gui de Chêne , c'est de ne pas don-
lier une idée de ses qualités physiques. On
àemble supposer que tout le monde en est instruit
et qu'il ne iaut que prononcer le nom pour être
•Bteadn ; cependant cette plante est rare , et pen
eonnue. CoismfinçônE 4otic par examiner sa ni-
DES Champs Elysée s. tioi
ture^ elles rapprochemens qu'on en fera avec la na*
ture du lien conjugal » nous donneront la pre-
mière clef du mystère. .
Le Gui y en latin f^iscus , est une espèce de
grande mousse qui naît sur quelques arbres, par-
ticulièrement sur le Chêne (i) ; cette plante ne
croit et ne vit pas seule; elle s* attache forte-
ment à d'autres , in aliéna pivit , dit Pline. Voi-
là déjà une analogie bien sensible avec Tëtat ma-
trimonial ; le Gui porte de baies dont on com-
pose une matière glutineuse qui a la vertu à*unir
et d'attacher des objets de diiOférente nature com-
me le lien du mariage unit les ëpoux. Ce n'est
pas tout , le Gui a une autre qualité singulière :
on croit qu'il ne se reproduit pas sans être mûri
dans le ventre d'un oiseau , particulièrement d'une
grive 9 Ou d'un Pigeon ramier (2). On aperçoit
CO On peut voir h description et la figure da Gui dô
Chêne dans Duhamel aa mot f^seum. Oui; c^est, dit Tau-
teur « une plante parasite qui se nourrit de la sève des ar-
bres où elle est attachée.
Duhamel traite d^errear Topinion où Ton était, „ que les
^semences du Gui fussent incapables de germer, si elles
^ n^avoienc auparavant passé par Testomac dés oiseaux qui
ff se nourrisit'enc de leurs hîMts.
(9) Hsec est natUrà ùt ttisi mattiratnm ia ycntrjç aviiim
non proveniat. Plinius, lib. i6. cap. 44.
Les grives sont fort avides des baies du Gai , et comme
C^st cependant avec de la glu qu*on les prend, Plaute en
ft pris bccasion de aire : turdus ( grive ) exîïïum sîlî cecat.
K.ÉrCftLl QUE
M. W2iffK9th/tmitfÉÊ, frappant entre la
éim. Gui et ceUe da ^cnre homain.
loafics ces propriétiés yhj"
jî«|ii«s » fan ëtonacu par lenr analo^e arec la
s.icire <ba MafTny , P&ne olwerre qne les dnii*
des a'amiena ncA de pins sacré qi&e ce Gid ,
et le CWne smr leipMl 3 nait. La coatnme de
CCS peèfics , drt-îl , est de choisir des Jbrêis de
Citines ponr sanctnaires de leur calie et de
nVfrîr an c n n. sacrifice sans j mêler des branches
de Chênes.
Uaniear raconte ensniie les solemnités do sa—
cfîâce \ ccst a la SLxiane bme ^ dit-il^ «[ne la
crrêmenîe a lien. On commence par chercher
nn Chêne qni porte dn Gui, car cette plante y
dît-il , est rare. Ensuite le prêtre sacrificateur
Têtn de blanc monte snr Farhre et coupe avec
nne fimciUe dor la plante , qu'on a soin de re—
cerotr dans nne saie blanche; avant la cérémo-
nie on prépare le sacrifice et le festin. Les vie-*
times sont deux taureaux mi^ncs , ccmdidi coloris,
«{ni n*ont jamais porté le /oug , et dont on lie
les cornes pour la première fois.
Peutr-on méconnoitre dans ces deux jeunes tau-
reaux rembléme de deux jeunes époux qu'on lie
pour la première fois par le nœud du mariage
pour porter ensemble le joug nuptial ? Le ma-
riage n*est-il pas nommé con-jitgïum ^ coMniU'^
NE jucuM , Joug commun ? Et les époux ne sont-
Us pas appelles conjuges , par la raison que le
DBS Champs Elysée s. 203
mariage les accouple , les' lie et les met soos un
même joug ? Cet emblème apprend dune ma-
nière bien sensible aux fiancés les devoirs et les
charges d'un ëtat auquel ils vont consacrer leur
future existence.
La couleur , qu'on exige . dans les victimes ,
n'est pas un symbole moins expressif; la couleur
blanche des taureaux avertit les jeunes, gens
qu'ils doivent apporter en mariage une pure-
té virginale^ un corps , comme im cœur ^ sans
taches (i).
La destination de ces taureaux comme victimes ,
est une preuve que les gaulois regardoient le lieu
du mariage comme une espèce de sacrifice fait
à l'état,^ et au bien-être du genre humain.
Après la bénédiction du Gui on immole les vic-
times , et pendant le sacrifice on prie Dîeu^ qui
en a fait présent aux hommes , de vouloir aussi
le leur rendre salutaire. Voilà exactement le type
de nos prières de table, Pliûé ajoute que le Gui
pris en infusion procure de la fécondité aux ani-^
mm
Cl) Il n^étoit pas permis à un juge de porter des gands
■durant Texercice de ses fonctions, c*étoit pour l'avertir qu*il
devoit avoir ce qu'on appelle les mains pures*
Albus color candoris integritatisque index apud plerasque
genres habebatnr. Keysler , antiq. germ. p. 459.
On connoit Thymne , domine lavabis me et super nivem
âealbabor, Psalm. 50. f 9.
804 RÉPUBLIQUE
Pnaux stériles , et cp'il aide à la conception du
sexe qui porte cette plante sur soi (r).
Cette croyance peut être mal fondée , mais
elle n'est pa^ moins uli tadiee que, dans l'idée
du peuple^ la consécration du Gui avoit trait
a l'état du mariage , institué pour la propaga-
tion légitime de lespéce humaine.
Si , après la combinaison de toutes ces cir-»
constances , il étoit possible de former encore
quelque doute sur la nature et le but de la. sanc-
tification du Gui , il disparoitroit devant le ter-*
me seul consacré par les gaulois pour exprimer
rnnion conjugale : le mot mariage esi formé du
verbe marier , et marier est le même que le teu-
ton maren qui signifie umr , àer , attacher. C'est
aussi dans ce sens qu'il est formellement appliqué
an Gui des arbres ; le vrai nom de cette plante ,
appelée en latin visçus ^ est mare^takken qui veut
dire littéralement^ branches mariées. Le verbe itux-
rier ou marerf en tant qu'il signifie Uer , atta*-
éher, est 'encore en usage dans des composés »
on dit amarer et démarer pour dire attacher ou
détacher un vaisseau (2).
(i) Conceptnin foniinarum atijuvare st omaino secum
habeant. Pliniua , lib. 24. cap 4.
Ca) Marren 4 màrén , detinere , Alli^are.
Marc'takken , viseus vel museus quercinus une sorte de
grande mousse dont les baies ou graines servent à faire de
la glu , à laquelle par conséquent s*appHque propiemenc
le mot MAEEN, dciincre^ alUgart. Ten ^ate tQm. 2. p*673.
DES CuAMi»s Elysée S. £105
Pline remarque que les gaulois appeloient lé
Gui omnia sanantenu Le naturaliste romain n'a
fait ici que traduire le teuton gutheil ^ ou gu^-
hid^ nom dont on se serfoit pour exprimer la
vertu bienfaisante du Gui. Keysler rapporte que
le peuple dans quelques cantons d'ÂUemagne ëtoit
habitué vers le temps de noël a parcourir les
rues , et les villages , et à frapper aux portes
et fenêtres en criant guthyl ^ guthffl (i).
Une semblable coutume a longtemps téffié en
france. Des enfans et des garçons se rëpandoienc
également dans les campagnes la veiHe du pre-r
mier de Tan , et chantoietit au Gui Fan neuf.
Keysler traduit ces mots ad viscum nopus annus,
kit^rprétçition purement matérielle» qui prise eu
sens littéral » ne dit rien à lesprit. L'alite^r au-
toit dû dire qu'ils renfermoient le sauhtut (Twn heu^
reux màtiage dans le cours de la nouvelle année.
Le sens du mot maretakken est clair et ex-
pressif; mais quelle est Tétymologie du mot Gui?
Personne n a essayé d'éclaircir ce mystère , et
sur ce point nous sommes assurément réduits à
de pures conjectures. Il est trés^^possible que p^
■•■«M
(i) Plinius expressis verbis ait illud (viscoai) draidum
lidgaa i qa« gallis , gçrmanis» britannisy aliisqoe sepiçn.
trionalibus ferè communis , ncc nisi dialeccis discrepanç est ,
vocari omnia sanam^ quod voce gt^theyl^ vel futbpH aptis-
simé exprimitur , qtpote çihil atiud indiqincç, quam èê*
nCf vel optimc sanam. Keysler aotiq. serm. p. 30^.
2o6 RÉPUBLIQUE
Gui f on ait yoala exprimer ^ noa la mousse da
Chêne, mais la potion composée de cette plante, qui
servoit à féconder le mariage. Il est trés-admissible
aussi de supposer que ce breuvage sacré se faisoit
avec du petii-Jaii , dont les belges ont toujours
fait le plus grand usage. Or en langue du paya
petit-lait se dit hui ou tpei (i). Dans ce cas rien
ne devroit étonner que les gaulois , qui substi-*
tuoient toujoucs g on gu k la lettre W, eus-
sent changé le mot hui ou wei en gui de sorte
qui Gui de Chêne signifieroit proprement potion
composé de petit^lait et de mousse de Chêne.
Les gaulois , dit Pline encore , regardoient le
Gui de Chêne comme un présent du ciel (2), cette
idée indique bien formellement qu'on regardoit le
mariage figuré par la consécration de cette plante
comme une institution divine, ' .
C'est par suite de cette opinion que le Chêne
étoit spécialement consacré à Jupiter ; on Tap-
peloit arJbor Jovis. Nous avons vu dans . lexpli-*
cation du système hebdomadaire que le mariage
de Jupiter avec Junon est lembléme de l'union
conjugale élevée à la dignité de sacrement, (3)«
Sous ce rapport le Chêne appartient à Jupiter
CO Hui 9 wei van melck, petit-lait ^ U sérosité du lait
caillé.
Hui drinken , boire du petit-lait. Halma diction,
(a) E cœlo missum putant. Plinius lib. 16. cs^. 44<
(3) Voyez ci-avant p. 5a.
DES Cha&ips Elysée s. 207
'èomme tige erablëmatique de la gën^ration légitime
des hommes. Jupiter ëiott le père des dieux et
des hommes , le Chéue étoit l'emblème de farbre
de pie. C'est sans doute de cette cérdinonie mys-
tique qu'oc a pris l'usage de figurer la gdnëalo-
gie des hommes par un arbre , et qu'où appelé
branches , les familles qui tiennent à la ligne
'commune. Les noiniâer mare takeen , branches
mariées , c'esileur appliquer formellement le nom
ide lâ plante qui «n est -la figure symbolique.
On peut juger maintenant du haut intérêt de
'cette auguste cérémonie ; indissolubilité du nœud
du mariage; pureté et innocence de mœurs dans
l'engagement; idée des devoirs et des charges at-
tachés à cet état; sainteté dé l'union conjugale;
tout y ^toît retracé et enseigné par de figures
capàMes de frapper les esprits les plus grossiers.
'Ce spectacle dogmatique étoit d'ailleurs entourié
de tout ce qui pouvoit humainement en rendre
l'inipression plus profonde et plus durable. Le
lien de la scène', • étoît une triste et lugubre fo-
rêt; la cérémonie se célébroit dans le silence
de la nuit, -à la lueur sombre dé la lune, dans
un lieu ouvert, comme si ô'o préuoit k témoin
le ciel et la terre. Elle tftoii eiécuiée par des
mains consacrées aux autels , par des ministreâ
regardés et vénérés comme les organes de l'être
suprême. L'imagination la plus féconde , le gt'uie
le plus sublime , l'amour de l'humanité le plus
vif, ne peuvent iaveutcr nea de plus piiture^i-
ao8 RÉPUBLIQUE
qa« et ea même temps de plus utile et de plus
salutaire. Cependant quel est le jugement qu en
porte Pline ? L'auteur , savant naturaliste » mai»
dangereux moraliste , Pline « le même qui dans son
ouvrage fait profession d'atbéisme , et qui ne voit
dans les pyramides d'Egypte que les monumens
d'une vaine ostentation , Pline enfin , après avoir
donné la description de ce spectacle religieux »
finit par le regarder comme la plus frivole
des superstitions (i)- Jugeons par ce .trait du cas
qu'on doit faire des auteurs romains / lorsqu'ils
parlent des mœurs et des mystères de nos pères*
• La cérémonie et le sacrifice du Gui se termi«-
ûoient par des festins et des diverùssèmens. li
est probable que la couleur blanche des taureaux
étoit un symbole de pureté , c^'on exigeoit non sei:^«
lement des époux , mais aussi de ceux qui as-
sistpient aux festins ; il falloit ij présenter în
veste nuptiaii.
Les belges appeloient le nsrariage EIw ou Ee >
o'est le même teriçe qu'on eqiploypit pour sig-
nifier Ud ; c'étoit bien ouvertement annéncer que
le pacte nuptial étoit une loi publique et inviola-^
ble. Un autre no.ip qu'on lui donnée communé-
ment de nos jours c'est tblajjjvb qui signifie
foi % fiiilUi. Cette dénomination est un avertis-
sement perpétuel auit mariés ^ garder religieux
sèment la foi. conjugale.
(i> Taota geadam in cebas frtvoiis pleramque ffligio est.
JPUaittSt iili. i<. csiu 44*
DES Champs Elysée s. 2Q9
Sî les écrivains romains n'ont point senti la
force des moyens mystérieux que les druides
employoient pour rendre le mariage sacré et res-
pectable , ils ont cependant bien remarqué , quoi--
que sans s'en douter , les effets surprenans qu'ils
avoieut fait sur les mœurs du peuple. Un des
premiers effets devoit être naturellemcRt la pro-
scription de la polygamie , car elle étoit incom-
patible avec le symbole du Gui ; aussi Tacite dit
que chaque germain navoit qu'une femme (i).
César va plus loin (2) : il observe d'abord que
les gaulois se marioient tard pour donner le temps
nécessaire au développement de leur constitution
physique 5 et il ajoute qu on regardoit comme
une chose honteuse d'avoir connu une femme
avant l'âge de vingt ans.
Des Druides } étymologie de ce terme : leur nom
primitif : origine des ^filles de Bruges et d^
Gand,
Les Druides tenoient le premier rang dans la
hiérarchie gauloise ; c'étoient les pontifes de l'é-
glise , les bardes en étoient les prêtres, près-
^— ^— J.^»— ^IM— W— — I i — — — — I I .1 ■ ■ ^
(i) Singulos germanos singulas habuisse uxores. Tacicus
de moribus germanorum.
(a) Qui diutissime impubères permanserunt majore::: inter
suos ferunc laudem hoc ali scaturam , ali hoc vires , ner-
vosque confirmari pucant. Intra annum veto vigcsimum
fœminae noritiam habuisse in curpissimi^ rcbus habenc. Cae-
sar de belle galliwo.
m. * i4
aïO RÉPUBLIQUE
BiTERox f vieillards , qai chantoient des hymnes ;
les scaldes en ëtoient les psalmistes , c[ui accom-
pagnoient le chant religieux du son de la Ijte
ou de la harpe.
On nest pas encore d'accord sur Vëtymologie
du mot Druides. La plupart , conformément à
la conjecture de Pline , le font dériver du mot
Drus , Chêne , parce que les Druides célébroient
constamment leurs mystères dans des bois de
Chêne» Mais ce n est pas par la raison que Drus ,
comme dit Pline , signifie Chêne en grec , car
sans doute les prélats gaulois n auront point cher-
ché leur titre dans un idiâme étranger , mais k
cause que Deru a la même signification en lan-
gue celtique (i).
Cette étymologie est simple et naturelle j il
entre d'ailleurs dans Fesprit de la nation de don-
ner des noms appellatifs aux ministres du culte
pris du lieu de leur ministère. C'est ainsi que
le mot ecclésiastiques ^ titre de nos prêtres .ac-
tuels 9 est formé de leur sanctuaire , nommé
ecclesia* C'est par la même raison qu'on a ap-
pelé templiers^ les chevaliers religieux attachés
i la garde du temple de Jérusalem.
Cette interprétation est d'autant plus probable^
que /)ra/rfe5 n'étoit qu'un nom appellatif. Le nom
propre , primitif et qui marque leur profes-
(î) Dtru enim vel dcrvj ccliis quereus crac. Keyslcr
antiquic. gcrm. , p. 318.
DBS Champs Elysée s. 2x1
«îon , est mages ; et c'est ce que Pline expri-
me assez bien en disant : ils donnent le nom
de Druides à leurs mages (i). Mage vient du mot
jifAG j nature , et veut dire scrutateur de la na-
ture. La première étude des instituteurs élysiens
et des Druides étoit celle de la nature. Nous
avons vu que Fhistoire-^naturelle faisoit partie de
leur instruction publique. L'application mysti-
que f que les Druides faisoient si heureusement
du Gui de Chêne , est déjà un indice non seu-
lement de leurs connoissances physiques , elle
l'est aussi du bon esprit avec lequel ils diri-
geoient cette science vers le bien commun. C'est
sur la nature des choses en général , c'est sur la
nature de l'homme en particulier , sur ses be-
soins , sur ses foiblesses , sur ses devoirs , qu'ils
arrangeoient les institutions sociales. La connois-
sance de la nature leur tenoit lieu de règle et
d'inspiration. Philon appelle lés mages de Perse
scrutatores naturœ : on se rappelle que le doc-
teur Hyde y malgré toutes ses recherches n'a pu
découvrir dans les langues orientales la source
du mot mages (2)* Les savans prêtres , qui ont
porté en Perse la doctrine des élysiens , ont con-
servé le nom de mages , parce que dans cette nou-
(t) Druides , sic enim sucs appellant magos. Plinius ,
lib. i5. cap. 44,
(^2) Voyez tome second p. 192 et 193 de cet ouvrage.
2112 RÉPUBLIQUE
yelle terre ce mot n'a pas change à! acception.
On n'y a pas perdu son sens primitif , et on ne
Ta pas corrompu et rendu odieux comme chez
nous. Mag est la racine de magie , qui signifie
originairement science de la nature tant divine
qu'humaine y c'est sur cette science quëtoit fondé
le eulte divin ; ce qui a fait dire à Platon , se^
Ion l'expression rapportée par Ammien Marcel-
lin , que la magie étoit purissimus deorum cultus.
Les Qiinistres du culte ëtoient donc des mages ou
scrutateurs de la nature divine et humaine. Leuir
nom a conservé sa dignité , et leur est demeuré
propre , tant que le culte est resté pur et in*
tact ; mais la révolution dans les idées religieu-
ses a entrainé sa chute. Au lieu de regarder la
magie comme une science de la nature , on est
parvenu à attacher à ce mot l'idée d'un pouvoir
surnaturel et malfaisant. On a prodigué le nom
de mages aux personnes qu'on croyoit posséder
l'art ou le pouvoir de changer l'ordre naturel des
choses ^ d'opérer des sortilèges et des prodiges ,
et on a fini par traiter Circe, emblème de l'an-
cienne église y de magicienne , de sorcière , d'e/2<-
chanteresse.
Le mot mag dérive du verbe magen , mo-
gen (t) , il veut dire ^rce des choses. Nous avons
justement remarqué que ce terme est supérieure-
ment imaginé ; il n'est guéres possible de pein-
(i) Voyez tome second p. 194 de cet ouvrage.
DES Champs Elysée s. 213
are plus fortement cette vertu créatrice et con-'
servatrice , qui retient toutes les parties de Tùni-
vers en ordre et leur conserve la vie. Ceux qui
font dériver vit a de vis , le grec mi os y vie , de
BiA aussi i^is , parlent dans le même sens. Peut-
être est-ce sous ce rapport qu'on a donné le
nom de mag à l'estomac ; c'est par la faculté de
l'estomac que la vie se répand et s'entretient dans
riiomme. Peut-être est-ce la même idée que Phi-
Ion a voulu exprimer par le mot grec pathos ,
qui y dans sa traduction de la théologie des phé-
niciens , doit désigner^ le principe créateur de
tout (i).
Le mot natuer , dont nous nous servons au-
jourd'hui , après avoir perdu le sens du mot
magie , loin d'avoir autant d'énergie n'en a pas
même l'égale signification. Le latin natura dont
il est formé , vient de nasci , naître et désigne
proprement une propriété innée de chaque objet
en particulier. Mais mag est la propriété géné-
rale constitutive ou organique du monde ; c'est
la force attractive de toutes ses parties sans dis-
tinction , c'est \ amour des principes qui règne
après le mélange organique des matières , et qui
soutient l'édifice de l'univers.
L'usage de célébrer l'office divin dans des fo^
rets a duré jusqu'au temps du christianisme. C'est
(i) Rerum omnium procreationis principium. Eusebius 9
preparalio ad evangelia, p. 33.
2X4 RÉPUBLIQUE
de là que tant de lieux ont conserva jusqu'à ce
jour le nom de bout > forêt , et de eeck ,
chêne (i). Il en existe plusieurs en Flandre; on
les appeloit htci sacri , à cause de leur consé-
cration au culte. Les Druides étoient logés dans.
le sein , ou à portée de ces forets sacrées. C est
dans ces habitations solitaires qu'ils partageoient
leur temps entre leurs devoirs religieux , Tins-
truc tion de la jeunesse ^ et Tétude des sciences.
Leurs principales méditations se dirigeoient vers
lea constellations , dans lesquelles ils contem*
ploient le tableau de tons lés devoirs sociaux.
^1 — .— — .— ^— »— i».i.<>— ■■ Il II ^^^^-- ,■■ ■■III 11
(O Selon le Poète fortunafus, nbmus oa nbmesis sigDi-
fioit en gaulois femfU , ou plutôc forêt sacrée qui servoit
de temple. Le concile de Lepcioes en Hainauc en prohi-
bant les c^r^monies célébrées dans Tintérieur des bois» les
nomme nimida.
Le concile de Leptines àt Tan r43f > un paragraphe
intitulé: de saeris sylvarum^ quas nimioas vacant.
Les mots vumen , qui signifie divinité ; nemus , forêt ; ne.
tnée^ forêt consacrée par le premier des travaux d*|lercule,
qui parvint à y tuer un lion ; Ncmcsis , Déesse qui inspiroic
une sainte horreur; nbmbstrbnus, qui présidoit aux forées
sacrées; Nemetes^ surnom de Jupiter, dérivent tous de la même
source, et établissent Taffinité qui existe entre les divi-
nités V les temples et les forets.
Nembrotb vient de Nemus: les jeux niméens^ institués
sans doute pour former des héros à la chasse des botes
féroces , c'est la même origine que nos tournois etc. , c'est
toujours pour former des héros.
La ville de Nemegue esc peut-être un des lieux de cçt
»ncien exçrcice.
■itIiA
D&s Champs Elysée s. 215
De là le nom de munster , que portoient les
chef-lieux de leurs résidences , ( ternie qui ^ com-
me on sait (i) ^ signifie lieu consacré aux mystè-
res ) ; ou à Tobservation des astres. Les mission-
naires chrétiens , devenus maîtres de ces couvens
payens , les ont appliqués à leurs usages , en les
changeant en lieux pieux selon les rites de la
nouvelle loi. Ils y ont établi de savans reli-
gieux qui consacroient également leur vie a|i
service de la religion et aux sciences. Ils ont
conservé l'ancien nom de munster. En latinisant
ce mot, on Ta changé en Munsterîum ou Mo^
nasterium ; et c'est de ces demeures religieuses des
payens que la plupart de nos premiers monastères
ont pris naissance. On se souvient que Thorhout
étoit un lieu distingué de l'ancien culte , c'étoit le
sanctuaire de Jupiter desservi par les Longobards
idéens (a). Son nom veut dire lu eu s consecra"
TUS DEo Thor y forêt consacrée au dieu Tlior :
aussi est-ce un des premiers temples payens de
notre pays convertis en lieux pieux ou monastè^
res. Keysler fait mention d'un autre THORLOFPy^w
TORS L AU B f thori lucus , situé dans le Jutland (3).
(0 Voyez ci-avant page 24. et note.
Ta) Voyez tome i. pag. 19^. de cet ouvrage.
(3) Ejusdem S. Eligii opéra Fanum existimo» utet Toroici,
sive Toroaltii, nunc Torout , cui etiam ncmus ingens et lucus
adi^ccti prof anis quondam superstitknibus obnoxius^ non tem-
plum cantum , sed et Monasterium postmoduni conditui^ sic»
a S. Medardo quondam incepcum. Keysler, antiq. germ. p. 63*
ftl6 RÉPUBLIQUE
On conçoit aisément que ces ëtablissemens re-»
ligieux de la nouvelle foi ont attiré insensible-
ment autour d*euK d'autres habitations de fidè-
les : ils sont efFeciivement devenus le' point de
ralliement de quantité de familles , et on est gé-
néralement d'accord que plusieurs villes ne comp-
tent point d'autres commencemens.
Indépendamment de Thorhout , dont nous ver
nons de parler , il est certain que les vil-
les de Bruges et de Gand doivent en partie leur
origine et leurs accroi^seraens à des monastères
érigés sur les débris de ceux des payens. Vre-
dius nous donne les détails qui regardent la vil-
le de Bruges. Il existoit , selon lui , sur le ter-
rain , que couvre aujourd'hui cette ville , une fo-
|rét de Chênes consacrée à Jupiter (i). St. Tron ,
le même dont une ville du pays de Liège porte
le nom, devenu propriétaire de ce lucus saccr ^
y a fait bâtir un monastère vers l'an 670.- Ce
pouvent ayant été détruit par les normands dans
les années 800 , on en a successivement con-
struit ei doté de ses revenus deux autres y don(
l'un fut appelé saint Tron., nom de son patron
primitif, et l'autre Eeck boute y forêt de Chênes ,
(i) £i non modicum spjendorem dédit îucus viciniis Jovi
sacer è querca , bodièque quercetum appellatus. £am arbo-
rem ethnici omnes , nostrique etiam franci velut sanctam
faàbueruDt, ex eaque oracula sua excepére. Vrcdius p. 411.
DES Champs É l y s é e s. aij
en mëmoirc de son origine. Ce dernier et devenu
avec le temps une riche et opulente abbaye située
au milieu de la ville. Elle a conservé son nom
de Eeckhoute , quercetum j jusqu'au moment de
sa suppression.
La forêt sacrée de Chênes de Gand se irou-
voit au quartier de St. Pierre. C'est le canton
des casernes ^ il porte encore de nos jours son
ancien nom de Eeckhoute , Jbrêt de Chênes.
Le culte qu'on exerçoit dans ce bols a fait dire
à Baudemond, dans la vie de St. Âmand, que les
habiians de Gand adoroient des arbres et des
forêts. Les moines qui nous ont donné l'histoire
des premiers travaux évangéliques dans les Gau-
les , n'ont pas mieux compris la nature du
culte religieux des Druides , que les écrivains
romains.
St. Âmand premier apôtre de Gand , ayant
réussi à convertir le peuple , n a pas manqué ,
d'après le système du temps , de fonder sur ce
même canton un monastère qui dans le com-
mencement n'étoit qu'une maison humble et so-
litaire , appelée Celle de Pierre , comme étant
consacrée à l'apôtre Pierre. C'est de là que la
porte de Courtrai a pri§ le nom de Pe/er-ce//e-
porte , dénomination dont le sens est générale-
ment 'méconnu , et qui signifie à la lettre por^e
de la celle ou monastère de Pierre : cella signifie
Coupent ; ce terme était très-usité dans le moyen
âge.
Sl8 RéPUBLIQUB
De Westminsier et de Londres ; leur origine.
Vers le temps où St. Amand jettoit les fon-
démens de Vabbaye de St. Pierre à Gand , d'au-
tres zélés missionnaires rëpandoieçt la foi évan-
gëliqiie en Angleterre » et j fondoient également ,
sur les ruines de l'ancien culte , la célèbre ab-
baye ' de Westminster , devenue dans la suite le
palais du parlement britannique (i).
Il ne faut d'abord que le seul mot mînster ,
le même que munster , pour conclure que dans
Tendroit où le monastère a été construit , \\
devoit y exister une maison religieuse du rite
payen. L'histoire constate pleinement cette idée :
Sulcardus , cité par Cambden , assure en termes
formels qu'il se trouvoit dans le même lieu un
temple consacré à Apollon , delubrum ApolU-^
ms (a). Voilà donc le culte d'Apollon distinc-
tement établi dans le chef-lieu de TAngleterre.
En rappellant ce fait plus haut , nous en avons
(r) Voyez ci-avanc la note k la page 25.
(2) Hsc suburbia ad monaMtrium Westminster percurrunts
quae nanc urbi Londino ita adjungitur ut ejus pars videatur,
cum tamen ipsa per se civicas sic, et suis gaudeat magis-
tratibus et privtlegiis : Thorney haec ohm a spinis , nunc
IVestminster ab occiduo situ et monasterio dicitur. Jpollinit
delubrum eo loci olim exticisse auchor est Sulcardus , ex eu-
jus- reliquiis Sebertus Rex orientalium saxonum alterum
divo Pecro erexit. Cambden britannia, tic. midlesex.pag 331.
Voyez ausfti tome second p. 132. de cet ouvrage.
il'
DES Champs Élysé£S. 219
pris occasion de dire que c'est probablement de ce
chef que TA-ugleterre porte encore dans se^ armoi-
ries la lyre , ou la harpe d'Apollon (i) , et que les
Eaux de Bath sont appelées dans ritinëraire d'Anto-
iiin y AQUM soLis ,- eaux consacrées au soleil (2).
Observons en outre que le local , où le sanc-
tuaire d'Apollon ëtoit bâti , portoit le nom de
Thorney, Gardons nous de faire dériver ce nom ,
avec Cambden et d'autres , de l'anglais tborn ,
épine ; une pareille étymologie ne mérite aucun
égard. Thorney vient de thor , Jupiter , comme
l'anglais thors-dav , Jeudi y vient du même mot.
Apollon est Fembléme de Tordre sacerdotal at-
taché au culte de thor , Jupiter,
On peut se rappeller le sort des compagnons
d'Ulysse dans l'île de Trinacrie ^ qui étoit, comme
nous pensons Tàvoir démontré, l'Angleterre (3).
Ce pays uourrissoit une grande quantité de boeufs
et de moutons consacrés au soleil , c'est-à-dire
destinés à la cérémonie des sacrifices. Le devin
Tirésias avoit sévèrement défendu d'y toucher.
Malgré cette défense y les compagnons d'Ulysse
eurent l'impiété de les immoler et de les man-
ger. On sait que le soleil ou Apollon en porta
ses plaintes à Jupiter et que ce juge suprême
vengea cet attentat sacrilège par la mort des
coupables.
(O Voyez ciavanc page 25.
(2) Voyez tome second p. 132. de cet ouvrage.
(3) Item page 130. et suiv.
S20 RÉt'USLIQUE
Comme ^^estmitister et Londres ne forment
qa'uiie iiicine ville , oa peut s'attendre que le
louai de Londres aura tenu aussi au culte des
prêtres d'Apollon. C'est une vérité dont la prcnvc
ic'siilie de ta propriété du nom de Londres même.
Parmi les curieui , qui ont recherché l'origine
de cette intéressante ville , Cambden s'est beau-
rouji rapproché du fait ; il fait venir London du
mot i.Bfvs , qui signifie une ville construite
d';iLhrcs et de bois , urbs nemorosa ; sans doute
Luudrcs peut passer pour telle sons un certain
iwpptirt j mais ce n'est pas dans le sens voulu
|>ar Canjbden ; elle ne peut être appelée ain^ii
(]ite par la raison qu'elle étoit autrefois une forêt
«atrée , lucus sacer , et que c'est cette circons-
tance qui a donné lieu à ses commencemens et ,
à sa spleudeur. Le nom de cette ville joint ans
crrcoostances qu'on vient de détailler ne laisse
snr ce point aucun doute.
Lniidfes , en anglais London , est nommé par
W camhro-brcions , babitans originaires du pays ,
Lundain (i), et par Ânimien Marcellin Lundi-
nuJit ; le mot iund dont on le voit formé , sig-
nilîe lucus , foret. Il est appliqué dans le sens
de Ivcus sacer à une fameuse forêt consacrée
au dipu Odin près de la ville d'Upsal; on ap-
pelle ce bois odens-lund , terme que Keysler (2) ,
M Cjmbdi:n in liriiannia , lit. Midlesen, p. 113.
DES Champs Élysébs. mi
membre de lacadëinie royale de Londres , rend
par ces mots lucus Odino deo sacer. Ihre douue
au mot lund la même signification , et il n'est
pas inutile de remarquer que lunder , mot qm
approche dé si près de celui de Londres ,
signifie également une forêt eu langue islan^
dàise (i).
On voit donc que la ville de Londres a une
origine religieuse. Toutes les villes les plus i^llua»-
ires de l'antiquité , telles que Babylone , Per-
se'polis , Thèbes , Memphis , Âilièues etc. , doi-
vent principalement leur célébrité à la piété de
leurs savans fondateurs. Home sans les institu-
tions religieuses de Numa eût demeuré une bour-
gade obscure.
Les auteurs qui ont traité de Tus âge des forét«
sacrées, ont bien remarqué que ce culte a été
universel , et qu'il date des temps les plus re-
culés (2). On ne doit donc pas s'étonner d'après
tant de rapprochemens faits entre l'iiistoire ssicrée
et les traditions profanes , de trouver le même
culte avoué par nos livres saints. Le chef des
patriarches Juifs s'est servi d'un bois comme d'un
sanctuaire pour adorer l'éternel. Abraham , dit
l'écriture, arrivé à Bersabée y a planté une foret
(i) Lund ^ lucus, Cambro-brit. elwyn , islandicè lundur.
Ibre , hoc verbo , lom. 2. p. 107.
(2} Fuit uoiversalis haec religio à primordiis muadi cra-'
dica. Reysler, aot.q. germ. , p. 60.
ft2ft RÉPUBLIQUE
dans Ia({aelle il a invoqué le nom du Dieu éter-
nel (x). La patrie de ce patriarche étoit ur chai--
dœorum. Les interprètes ont fait jusqu'ici de vains
efforts pour constater le lieu qui ëtoit ains^
appelé dans la Chaldée asiatique. Le nom Vr
|ait assez voir qu'il s'agit ici des Kalten , Chai--
déens de l'Europe. Ur est la patrie des Atlantes,
dont Ur-^ans , Uranus , est le chef ou premier
roi .en sens emblématic[ue.
Après avoir déterré la source de la fondation
de Londres^ il ne sera pas déplacé declaircîr
l'origine de la ville de Paris ; cette grande capitale
figure aussi dans les fastes de rancienne religion^
De Paris.
On a déjà fait remarquer que les noms par-
ticuliers de plusieurs habitans des Gaules avoient
trait à leur profession. Les Nerviens étoient des
agriculteurs ; les Ménapiens des constructeurs de
vaisseaux ; les Morins des marins ; les Suéve»
des navigateurs; les Cattes des chasseurs ; les
Saxons des ingénieurs hydrauliques etc. Les
Parisiens sont dans le même cas ; leur nom ex-
prime leur profession originaire. Les hommes qui
ont fondé Paris ^ étoient des navigateurs. Le»
armoiries de cette ville, qui présentent un vais-
(O Abraham vcr6 plantavit ttemus in Bersabée , et invo-
cavit ibi nomen domioi Dei scerni. Liber G«ne^is , cap. 21.
I
«
DES Champs Êltsées.
seau 9 ea sont nn indice iocootestaiile. Le
Parisiens deYra donc avoir de Tasaiope
lart de la navigation* Mais ne dirrrlmw
le sens de ce mot dans la langue gaalonr ; les
Parisiens Ploient ^ selon César, des ganlots
/e5. C est donc à la langoe critique qvH
avoir recours, et c'est anM là oô Boa
verons la vraie signification da Boot de ce pru^^jr..
Les nauiœ parisiaci qoi , dn teatps 4e T^
ont élevé ce fameux numnineat dasis la
laissent «ur ce point aocu dwBte* Par fuwM.
parue, de la Gaule celiique^ cela veos ^m, ^be
cette partie avoit été envaliie es occupée par ies
Celtes y comme dans le dixième siècle la ?^wi
die a été occupée par les XonMa»is t
étoient entrés par mer; il esc prohaLle ifwe k»
Celtes auront égalemeni pésétr^ Jmir la Qmim
par mer. Ainsi rien nesipéciie de ÙM ntifigr
ici de la langue celtiqae posr recmercacr i<«>-^
gine de Paris.
Si les Celtes sont les fondarnir» 4e Farîé^ s!Ili#
sont navigateurs , et sTlé mm. «vwu ex^AMT
cette profession par le sral^Ae 4e ifenani ifirsim* ^ i,
s'ensuivra que nous de v ons eJMMtoer ia/»k xt ^dri/Çttr
du nord la racine dn mm, p9r.iafmt ^ <U: L^s^^-m.
leur première cité ^ et 4fne ces titmig 4;»v.>»«4ii
avoir des rapporu avec la i;:»7îiçsit#f^ ^. ^ <44»^
merce; le résultat ra \u%ûîita 9nrst "jij^f^^jvg^, ^ usiT
manière (rappzaie. P^r.hJ , ^'«tt a*^: «mc Cfe*fcf
s'exprime , prononcé ste? uu ^ s^«^^' ^Uimu^
224 RÉPUBLIQUE
Pharisu t vient du celtique pbaren , naviguer.
C'est de ce verbe que dérive le mot phare , fanal ,
tour élevëe , destinée à éclairer la navigation
durant les ténèbres. Les peuples du nord. disent
faren , Jahren , les belges varen , naviguer 4 Mais
on remarque que les peuples du midi , en adop-
tant ces sortes de mots , changent communénient
les lettres F et Y en P ^ c'est ainsi que le mot
septentrional fader , en flamand vader , est eu
latin pater. De même le teuton fisch , eu fla-
mand visch , est en latin piscis. Or , comme
F et y se prononcent comme PH , il n'est pas
douteux que le mot Parisii , provenant du teu-
ton Jahren y et du belge varen , ne soit dans le
même cas. C'est de cette identité entre le PH
et le F que le phare de Boulogne s'écrivoit
aussi Jare (i). Lorsque Charlemagne alla visiter
sa flotte à Boulogne > il y trouva , dit un histo-
rien latin , le Jare tout délabré , Jaruni veiustate
labens, .
Une preuve à laquelle il n'y a rien à répli-
quer , c'est que dans une autre partie de l'Eu-
rope il existoit un Paris , qu'on prononçoit
comme Pharos ou Pharis. C'est l'île de Paros ,
située à une des bouches du Danube , où nous
avons trouvé des Sidoniens ^ des Morins , pères
CO n ante invenwm cp pro eo usorpabaïur, ut et apud
ladnos antiques ; in roscrata duelli columna , Psenicas pro
Phœûicas. Anse de Villoisio, anecdota. Vencdis i;8i» p. 30<«
DES C n A U i* S Ê L Y s é £ s. â25
d'Orphée. Il y a, dit Strabon , dans ces eaux
plasieurs îles dont les plus notables sont Tugu-
rium fondée par les IsséenS , et Pharos y nom-
mée autrefois Paras , fondée par les panens (i).
Strabon ajoute que le célèbre Démétrius Pha^
rius étoit natif de cette dernière île (2).
On voit d'abord que le nom primitif de Pa^
ros doit avoir été Pharos , puisque Démétrius
en portoit le surnom de Pharius, Ceux qui
connoissent les nombreuses émigrations des Goths,
des Cimbres ^ des Gaulois , dans les contrées
qui avoisiuent le pont-euxin , ne seront pas sur-
pris de rencontrer dans ces lieux une colonie
insulaire , ou navigatrice du nom de Paris ou
Pliaris, La nom de P ariens ou Phariens étoit
mieux formé pour être appliqué aux fondateurs
d un pareil établissement que celui de Parisiens.
Mais pourquoi a-t-ou changé le nom de l'ile
de Paras en Pharos^ Cest sans doute pour ne
laisser aucune équivoque sur le sens du mot ;
c'est pour conformer la prononciation du terme
avec la nature de son origine. Paris doit être
(r) Post illas alis insul» jacentes è quibus inter melio-
res Tuguriura ab Issets conditum, Pharos qu» antea Paros
dicebatur à Pariis aerdifîcata ; bujus oriundus fuit Démé-
trius Pharius. Strabon lib. VII.
(a) Cec atiieùr fait aussi mention d'un fleuve nommé
Parisus quf tombe dans le Danube et traverse un pa/b
habité par les Gaiaies,
III. i5
â26 République
prononée comme Pharis pour peindre sa yéri*
table acception.
Remarquons que Strabon fait mention ici dune
ile située dans les mêmes lieax fondée par les
isséens. Quelques auteurs , qui ont bien aper*
çu que Paris devoit avoir été originairement
une colonie navigratrice ^ ont cru trouver dans
le nom du village A'Issi près de Paris , un appui
à leur opinion. Le rapprochement du mot Issi
avec celui de Isis , est sensible^ la déesse Jsis
ëtoit ridole des Suèves. Ils la vénéroient sous le
symbole d'un navire , in formoan Uburnœ (i)«
Le chef-lieu de la peuplade parisienne étoit
nie de la Seine, qui en a conservé jusqu'à
ce jour le nom de cité. C'est assurément dans
ce lieu que résidoient les pilotes ou les che&
de la navigation. Mais pour que cette ile dé*
vint propre ei commode à l'habitation des hom-
mes j il .a £aAlu la rapprocher des bords op-
posés de la rivière par des communications
solides , permanentes , et durables. Par ce moyen
* cette cité insulaire devenoit^ comme elle l'est en-
core 1 une espèce d'islhme ; ce sont ces deux
considérations qui Font fait appeler Lutetia ,
(i) L*auteur des monumens celtiques, Mr. Cambry, page
362 parie d*iine ville célèbre Dommde 1$ que la tradition
place dans It baie de Donamenes an sud ooest de la Bre-
ttgae près QUimper» etqu^on prétend avoir été submergée
par un déluge.
DES Champs Elysée s* tif
nom qu elle porte dans les commentaires de Cé-^
ftar. Luietia, forme de lut-^eeth , signifie à la lettre «
dans les ididmes du nord , isthme des piloteSé
Lut y le même que lot , lote f loùts ^ puis««
que le verbe radical est luit , en anglo-sazon
Lutan y signifie pilote (1)4 Nous verrons à Tint-»
tant pourquoi , en adoptant le mot celte lote ,'
nous y avons préposé la syllabe pi , en disant
pilote.
Eeth dans les langues du nord signifie isthme^
témoin Ihre dans son savant lexique (a).
Les pilotes sont des experts dans Fart de la
navigation ; ce sont eux qui gouvernent les
vaisseaux , qui les conduisent à travers les écu-^
eils. Leur fonction originaire est de sonder les
eaux ; et cest delà que vient leur nom. Sonder
se dit en teuton pykn ; pyl^laot est Tinstrumenti
qui sert à sonder ; de là le nom de pyl'-loot ,
ou piloot , qu'on donne aux sondeurs et condue*-
leurs des navires (3).
Il résulte de U que les fendateûfs de la ville
de Paris sont des marins celtes arrivés par mer.
Us auront pénétré dans Imtérieur du pays par
Mi*i.«««iMMta**«M^aMaMM.rtN-MMiii,«MHi«Miii*ii*iiMBi^^k
CO Voyez Ten Kate pag. 665.
(2) £d, isthmus, islandice bttr» veteres danos bbth
boc sensu usurpasse testimonio- suot veiba alUta ia dancske-
magazin. Ihre verbo Ed, tom. I. p. 38a.
(3) Pyl'loot , piloot , hotsman , navarchus , ductor Vit^
vittiiii oxplorator vadorum. Kilianus boc veibo.
.t28 RÉPUBLIQUE
les eaux de la seine ; ce sont eux qui auronl
donne au premier port de la rivière le nom de
havre , sjnoujme de hare , qui en langue du
nord signifie pori,
. Le local de Paris , dont le sol craieuz ëioit
peu propre à un établissement agricole , offiroit
de grands avantages à une colonie navigatrice et
commerçante. La commodité de la rivière, de
ses iles , la présence de grandes forêts , tout
învitoit un peuple adonné au commerce et à
la navigation à y fixer ses Lares et ses Pénates*
On peut juger , tant de la prospérité , que
des mœurs de cette colonie , par les monumens
déterrés dans les fondemens de la cathédrale
de Paris en 1711. On sait que Louis XIV, ac*
câblé de désastres dans la malheureuse guerre
pour la succession d'Espagne , avoit imploré le
secours du ciel et fiiit le vœu religieux de ré-
tablir le chœur de leglise de notre Dame. Le
sort des armes ayant secondé ses vœux , on
abbatit le bâtiment du vieux chœur , et en creu-
sant dans les fondemens on y trouva les pré-
cieux monumens qu on a eu soin de déposer dans
le Musée des antiquités/
Ces monumens représentent des pierres , sculp-
tées avec inscriptions , d'un autel érigé en Thon—
neur de Jupiter^ sous le règne de Tibère par
les chefs'bateliers de Paris (i). L'inscription de
(I) Ce sont des autels en* pierre de Se. Leu, érigés à
Jupiter sous le tégoe de Tibère» dans le çommencemetft
D-fis Champs Élyséb's. 9*19
là première pierre porte , sub Tiberio cœsare ,
Jopi optimo maximo , nautjb parisiaci.
de notre ère par les parisiens^ commerçans par eau 9 dit
Mr. le Noir dans son musée des monumens français tome
premier page 109 : ces mooumens curieux chargés de bas-
reliefs et d'inscriptions au nombre de six , forment cinq
autels; ce fut dans le courant du mois de Mars 171 1 qu*en
fouillant dans le chœur de notre Dame , pour y ériger Tau-
tel du fond connu sous le nom de vau de Louis XIV.
quj! l'on trouva' ce^ monumens.
Le premier autel est chargé de trois basreliefs et d*une
insçriptiçn que voici :
TiB. CBSARB,
Au G. JOVI. OPTVMO.
Maxsvmo.* m
NAVTiB PARISIACI ^
PVBLICB POSIBRVNT.
ce que Mr. . le Noir traduit ainsi :
Tibère César ^ ayant accepté ou pris le nom iPJuguste,:
les commis ou les officiers de la navigation du territoire de
Parts (les nautes) ont consacré publiquement at autel en
action de grâces à Jupiter très-grand et très-bon, ,
Nautœ.st traduit ici par nautes ( négocians par.eat^)
parce que, dit Mr. le Noir, nous n'avons, pas dans not;e
langue de mot qui signifie précisément celui U.
On voit dqnc que Mr. le Noir , a senti que nautœ étqit
ici un nom distingué parmi les bateliers : en effet Je
corps des bateliers est distingué en scbippers et /n0troo^efi. :
scbipper c'est le propriétaire ou Tofficier du navirç, I,es
matelots, mt^roosen^^sontAts manœuvres^
Le premier basrellef représente un groupe de tto\% pçr*
8)0 RÉPUBLIQUE
Ces respectables débris font naître plusieurs
tëflexions : ils confirment d'abord que Paris doit
toiiiies qv^tucpa ctrtctère ne discliigae » il porte poar
iascriptioa ;
SsVAtfl VEIL P
n est probable qa*on y t représenté ceux qui ont fait
les frais de l'érecrioa ; c*étoient des marchands navigaeeors
de la Seine; eh bien senani fiaic assez voir son analogie
avec la Seine, Feil vent dire en celciqne i^bnalis ; veilen
est venum tjçponùre , faire négoce ; voyez Ten Race vol.
a. p. 713. On dit encore anjonird*hui tp kçop veilen i Tins-
cription signifieroit donc négotians de la Seine ^ marché
de la Seine* Veil • dit Ten Rate , venalis , en allemand
VEIL, w»er van ons veilbn , venum exponere,
Grammaye a bien conjecturé que fall^ , voaloic dire
paisons de v$nte on de dépôt des choses vénales « aujour-
d'hui Halles. Ibre yerbo Fal ^ dit qu*il signifie Promer^
ealis ou venatis , en ail. Fal et germ. feiL Lazius croit que
feil vient de venalis^ d*antres le vondrpient, dit Ihre, tirer
iu grec PSliit, Sa racine est dans le flamand veilcn,
te àoop veilen : le mot veil vent dire aussi futtâ , securus ;
vellom rst un lien sâr ; dp là aussi notre mot scbure , bor-
deum , endroit où Ton met les grains en sûreté ; une halle
est une place sûre, on marché où l'on expose à la vente
ses marchandises avec sûreté.
Le second basrelief porte Tinscription EvrIsbs ; il re-
présente nn gronpe de trois personnes qui portent des pi-
ques , un d^eatr*eux pone no cercle , que quelq«es<4ift$
prennent pour une couronne : leur nom Eurises , a beau-
coup '<fltllaltygie avec Eufinbie frère «tné d*Hepcule. .. . or
il paroit qu*nne des figures porte Fimagc é'ffereule f9ih
icteenr de la navigatiaQ.
\
DBS Champs Êlysâês.* 931
son origine k une peuplade navigatrice. Ils prou-
vent aussi que la cité étoit la demeure des
. maitres du corps de la navigation et du com*
merce. Ils ne font pas moins présumer qu'on
na choisi ce local pour fonder la première égli-^
se de Paris , que parce -que c'étoit uq ancien
sanctuaire payen. En cela on ne faisoit que suivre
le système adopté par les prédicateurs chrétien^
d'élever les temples de la nouvelle foi sur les
ruines de rancienne.
On conviendra assurément aussi que Paris , ^
cette époque , devoit déjà avoir atteint un haut
degré de prospérité. Ce ne sont que des peu-^
pies aisés et policés qui se distinguent par de^
monumens de ce genre.
Mais une chose qu'on aime à y voir , c'est
lesprit de piété qui animoit ces anciens Pari-
siens. Aussi est-ce dans leurs sentimens religieux
que nous allons trouver la source . du nom de
la rivière , qui arrose leur ville y la seine.
Le mot seine veut dire bénédiction i il vient du
teuton SEiNEN bénir. On dit aussi seghenen (i) ,
c*e^ de celui-ci qu'on a formé le latin seguana^
On connoit la vénération que les anciens avoient
pour les eaux des grandes - rivières. Les ondes
du Rhin étoient appelées aquœ venerandœ j les
(i) Segbenen , bene precari , benedicere. — Seyncn , Flan-
drice , idem segbenea , bene precari. Kilian his verbis.
â3a RÉPUBLIQUE
eaux du Gange , celles du Mil , ëtoient réputées
sacre'es. Les celtes parisiens appeloient leur ri-
vière seine , ou rivière de bénédiction , parce que
c'ëtoit au secours dé ses eaux quils dévoient les
succès de leur navigation et de leur commerce.
C'dtoit un terme de yéoëration et de rcconnois--
sance ; cesi s^ns doute dans le même esprit que
le port maritime de cette intéressante rivière fut
nommé port , ou havre- de^ grâce >
Une circonstance qui vient admirablement à
l'appui de ces idées , c'est que la seine éloit
avantageusement connue dans l'Edda des Scan-
dinaves. Elle est comptée dans cette bij^le sacrée
parmi les grandes rivières de Yempire des dieux,
La piété n'étoit pas la seule devise de nos
ancêtres. Piété et justice éioi^nt la; maxime per-
pétuelle de leurs législateurs. Il est p croire qu on
aura établi le tribûpal de justice sur le Mont--
martre (i). Le nom du lieu eu donne de puis-
sants indices ; Mont-martre , le même que Alons-
martis , . s'identifie avec le grec jireopagos. Ou
sait que le mot Aréopages veut dire Colline de
(i) On D'est pas d'accord sur son origine; Mr. le Noir,
dans son musée ^es roonumens français , die : qu'il reste à
Moàtmartre encore quelque ruine d'un temple; ce qui est
cause que Frédégaire appelle cette montagne Mons-mercurii , et
Abbon Mons'tnartis , d'où » dit-il , est venu le mot de Mont-
maftre. ( Sauvai tome premier page 60. )
Il est plus probable que ce ipot vient de matrqos , matt*
lot^ autrefois martroos.
DES C H A l^f P S É L^Y S É E S. 133
Mars , et que cëtoii le nom du célèbre tribunal
d'Athènes. Colline de Mars , mojit de Mars ,
sont identiques. On doit combiner ceci avec les
détails que nous avons donnés sur les attributs
de Mars en traitant du mardi ^ dies martis jour^
consacré à Tadministration de la justice (i).
Saint Denis , selon les fastes des Gaules , a
subi le. martyre à Montmartre, En faisant at-
tention que Montmartre offre le même sens que
le grec aréopage , on trouvera dans celte ressem-
blance la source de l'erreur qui a fait confondre ,
Dionysius Areopagita d'Athènes', avec Dionysius
de Montmartre , patron de la France. >
Les Parisiens ne sont pas seulement redevables
aux celtes de la fondation de leur citc\ ils doi-
vent au même peuple les premiers accroissemens
de leur ville. C'est une vérité attestée par le
nom encore existant des anciens remparts de
Paris. Bouleifards est un terme corrompu du teu-
ton bolle-pWercken , fortifications. Il veut dire
proprement des bastions construits en , forme
fonde à l'instar de bollen y boules.
Maintenant on ne s'étonne pas du grand cré-
dit , dont le corps des bateliers et celui des
marchands ont joui à Paris pendant tant des
siècles. Il étoit défendu de naviguer sur la seine
sans être en hanse avec le corps des Nautcs.
Le terme hanse (t^) ^ dont les ordonnances royales
(1) Voyez ci avant page 41 et 42
(2) Voyez tome premier page 122 de cet ouvrage.
%H République
se servent y et dans lequel on aperçoit le radi-
cal dn nom des villes anséatiques f met le sceau
de révidence k ce qne nous venons de dire.
De tinitiation aux mystères.
Tons les écrivains » qui ont traité des anciens
mystères , conviennent que l'origine des initia-
tions se perd dans la nuit du temps et qn'elle
remonte aux premiers âges de la civilisation des
peuples ; la célébration des mystères est le fond
de la première religion » elle nous retrace tous
les dogmes essentiels de la vrai croyance religieuse.
Dans le commencement le cérémonial des initia-
tions a é|é simple et modestement adapté au su-
jet, f comme il arrive dans toute institution pri-
mitive. Il a varié en passant chez les nations
étrangères en raison du zèle religieux qu'on a
mis k l'adopter , et du luxe qui régnoit dans
clique pays où il s'introduisoit.
Les mystères les plus estimés pour le fond de
piété , étoient ceux de Samothrace ; les plus cé-
lèbres pour la pompe et la magnificence, étoient
les mystères à'eleusis' près d'Athènes. Ces der-
niers étoient appelés les mystères par excellen-
ce ; et le sanctuaire d*élensis passoit pour le
grand temple de la grèce.
On a singulièrement divagué sur l'origine du
mot eleusis : l'opinion commune le fait dériver
du grec xlxuthein , venir , arriver ; ainsi eleusis
voudroit dif e arrwée , en désignant par là l'ar-
D£* Cm AKr i £:LTfis.i, 357
nvée it Cà» i^m Tmâifm ^^e j Miie '-^
de b iwImi Âa Ué. Cor infae ■ ji 1 ^i 1
est de b nàK Shk ^k nel«: ipk "m 1 ■■
procéder da «eAe «ovc^
^ota Txwtms dé» dk. *juml mr^i mt t^Mte
dévote lar :
936 RÉPUBLIQUE
appelé par les grecs demiurgos. Oa a toujours
iuterprétë ce mot par celui d'Architecte-, ou créa-
teur du monde physique \ et c'est d*après cette
idée qu'on se figure que le pontife représentoit le
créateur de l'univers , et qu'il donnoit aux initiés
des instructions sur les secrets de la cosmogonie.
On conçoit avec peine comment on a pu se
méprendre si constamment sur le sens de ce
terme. Demos ne signifie pas monde , mais peu--
pie , et par peuple on entend une multitude
d'hommes associés et liés par les mêmes loiz.
On en a justement inféré que demiurgos , qui
littéralement signifie facteur du peuple , veut dire
fondateur des nations policées , ou architecte du
monde moral (i).
Ce qui a pu donner lieu à la méprise ^ dont
nous venons de parler , c'est qu'on étoit dans
l'opinion que le démiurge initiateur donnoit des
leçons sur l'œuvre de la création , et sur Tordre
du monde physique. Mais en cela il n'y auroit
rien qui deyroit surprendre. La création du monde
moral , c'est-à-dire la civilisation des peuples ,
étoit modelée sur la formation de l'univers. Le
système hebdomadaire , qui est la distribution
des grandes institutions sociales , avoit pour type
l'œuvre de la création. Il est trés-présumable
qu'on expliquoit les mystères de la formation du
CO Voyez ci-avant page 27» et tome second page ai de
cet ouvrage.
DES Champs Ëlys&es. S37
monde en tant qn^tâ se raitachoimt aox însdtn-
dons sociale» , afin de rendre celle»-<n pins res-
pectables , et de faire sentir aux initias qne la
consécradon du gepdème jour an repos ^toit une
institudon divine.
Une chose qui ne laisse aucun donie snr ce
point, c'est que dans les sanctuaires des ioîda-
dons , dans lesquels on iroit irac^ le lableaii
céleste , les planètes j étoieot arrangées , noo
dans l'ordre qu'elles gardent dans le ciel , mais
suivant le rang qu'on leur aToit assigné daiH le
système hebdomadaire. Saturne dans l'antre mî-
thriaque , où les Pentes célebroient les m/sl^-
res , étoit peiut le premier ; venoient ensuite le
Soleil , la Lune , Mars , Hercnre , Jupiter et
Vénus , eiaciement dans le même ordre où ils
se trouvent dans les jonrs de la semaine. Si ou
n'avoit eu eu vue que de donner des instruetioas
physiques sor la cosmogonie , une pareille pein-
ture n'auroit servi qu'à égarer Tesprit de» miùét.
Exposer aux jenx des initiés le* inufc* des
animaux qui forment le syitéoie xo<B«eal , éUM
un sage moyen ponr leur faire sevlir la forte
des préceptes qui ùmatneBt le code ttfàtMoA ,
régulateur de la vie sociale. On peut se «ppc-
1er l'heureux usage qul^lyne a &ii de c*iUf
science dans sa lutte contre les p«itr»ui»aits de
Pénélope (i).
(O Voyez Kimc tecuad pa(e tC^ta «WnfT.
23S RÉI>USL1QUE
h'éyêqae Warbarton a fait de grands efibri»
pour persuader que dans les mystères on en-
seignoit Yunité de Dieu. Le zèle de ce sarant
prélat étoit inutile; car ce dogme ponvoit-il
être réservé pour Tinstruction eiclusive des ini->
tiés , dans le temps ou le nom ji:g y qu'on
donnoit à Tétre suprême ^ Fannonçoit publique-
ment k tous le$ fidèles ?
Mais si généralement les écrivains ont été si
peu heureux à deviner la nature de la doctrine
qu'on enseignoit dans les sanctuaires des initia-^
tiens y ils ont du moins assez aperçu le but salu-
taire de cette pieuse institution. Ils s'accordent tous
à dire que l'initiation tendoit k fortifier la piété,
et à consoler l'homme malheureux des misère»
de la vie. Le pieux Pausanias y qui avoit été
initié , assure n que les grecs de la plus haute
n antiquité ont regardé les mystères d'Eleusis ^
n comme ce qu'il y avoit de plus propre à por-
nvtt les hommes à la piété, n La célébration des
mystères étoit , dans l'opinion d'Aristote , la plus
précieuse de toutes les institutions religieuses.
Cicéron leur rend aussi un digne hommage (i) :
«iNons avons reçu , dit-il ^ dans les mystères des
iFr leçons qui rendent la vie plus agréable, et nous
(0./»f//i/que ut sppellantur , ita re verâ priocipia vit»
cognovimus : neque solùm cum Istitia viveodi rationem
accepimut , sed etiam .cum spe meliore raorisodi. Cicero 9 de
IcgibiM , Ujbro tecoado.
DBS Champs ÊlysÊbsv a39
fi en tirons des espérances heoreoses ponr la
nCeiix«-là 9 dit Isocrate^ qui ont le bonheur
•» d'être admis à Imitiation., emportent en moul-
urant des espérances flatteuses pour rëtemitë. m
Aristide ne s*explîque pas moins énergique^
ment ; les mystères , selon lui , nous procurent
non-seulement des consolations dans la vie pré-
sente , et des moyens pour nous délÎTrer du
poids de nos maux 9 mais encore le précieux
avantage de passer après la mort i un eut plus
heureux.
Nous avons déjà vu Téloge que Diodore de
Sicile fait des mystères de Samothrace; et com'»
bien les plus grands héros ambitionnoient d'être
reçus à cette initiation (i)« Nous avons observé
â cette occasion qiue le nom primitif de héros ,
qui est held ^ provient de Tacte dlnitiâtion. Ini^
tier est exprimé par les mou hellenf huldetif
verbes dont dérive huldinge , itfMjeuMjtrton ,
titre conservé encore pour riniûation aux saintt
devoirs de souveraineté 9 ou le sacre des monar*
ques. Plutarque , dans un passage , que notis
allons éclaircir bientôt , appelle les lies du Bas*
Rhin , où^iious avons trouvé la source des mys*
tères , les lies des génies et des hirots
Nous ne nons étendrons pas sur les cérémo*
tàes iisit4e8 dans les mystères d'eleusis. Cts
(x) Voyez tome second page 89* 5^ et 91 de cet eavn|t.
24^ RÉPUBLIQUE
£^tes duroient neuf jours , sans doute pour céle-^
brer par ce nombre la gloire de Dieu dans son
œuvre de la création des neuf sphères de Tunivers.
Les grecs ^ en voulant enchérir par l'éclat de la
pompe , et de la magnificence sur les nations ,
qu'ils appeloient barbares , ne firent qu altérer le
but primitif de ces saintes institutions ; et c'est
de là qu'est née cette variété d'opinions sur
la nature du culte mystique. L'institution primi-
tive des mystères est aussi simple dans son céré-
monial qu'elle est sublime dans sa conception ,
et salutaire dans ses effets , ainsi qu'on a pu en
juger par les détails de l'initiation d'Ulysse (i).
Le dogme d'un dieu vengeur et rémunérateur
dans la vie future est la base de la yraie reli-
gion ; mais ce dogme est un mystère. Gomment
savoir qu'il existe un autre monde , et comment
être instruit de ce qui s'y passe, sans les se-
cours des oracles divins? Les pieux législateurs^
qui se sentoient éclairés sur ces points essentiels
par des inspirations célestes , ont bien senti la
difficulté qu'il y a de faire reconnoître ces hau-
tes vérités .par la seule voie de l'enseignement
ou de la persuasion. Ils ont pris le parti de
les inculquer dans l'âme grossière d|i commun
des fidèles par la force des sens^ en employant ^
(i) Voyez page 31. et suiv. du second volume de* cet
ouvrage. ' ,
X)ES Champs Elysée s. 124.1
à cet effet une espèce de . rëvëlation draq^atique (i).
C'est dans cet esprit qu'ils ont iostiiué la célé-
bration des mystères.
On se rappelle par ce qui a été dit à Tocca-
siou de la descente d'Ulysse aux enfers , que la
célébration des mystères étoit un spectacle ma-
gique de Tétat et de la condition des hommes
dans l'autre monde , spectacle qu'on étaloit aux
yeux de l'homme vivant , mais entouré du som-*
bre appareil des tombeaux , et presque réduit à
un état de mort.
Cette cérémonie se pratiquoit durant les ténè-
bres de la nuit^ dans un antre ou sanctuaire
obscur^ au milieu des débris de l'humanité.
C'est dans cette sombre scène > où tout inspi-
roit une* sainte horreur f que , par les prestiges
d une pieuse nécromantie , on ëvoquoit les mortt
du fond de leurs ton]J>eaux. On faisoit figurer
leurs ombres aux regards des initiés , dans le
même eut de souârance ou de bonheur où on
les supposoit dans l'autre monde. Par ce moyen
l'initié apprenoit par ses propres sens Texistence
d'une autre vie j on le rendoit témoin oculaire
de la punition des coupables et du bonheur des
justes. On lui faisoit entendre , soit par l'organe
de l'hiérophante , soit par la voix lamentable des
souffrans , que le vrai moyen de terminer heu-
reusement la carrière humaine , et de parvenir
* ■ '• ' ' — ■■ " v
(1) Voyez corne secoocl page gS de cet ouvrage.
m. 16
342 IIÉPUBLI ^ V E
à partagci la fcQicitë des bienbeureux , cVtoit
de cultwer la justice et de respecter les dieux \
virile si bien sentie par Virgile (i) , et si divine-
ment exprimée dans ce vers qu'on ne sauroit
trop répéter ; discite justitiam moniti et non tem^
nere divos , Avvtltvez par kotre exemple a
ÊTRE JUSTES , Et A RESPECTER LES DiEUX (!»).
Voilà exactement le fond et le but de la
descente aux enfers et de la célébration des mysté-
tes y pratiques religieuses , dont Homère nous a
conserve de si heureuses traces , et que toute
Tantiquité a tant exaltées , dans le temps mémo
où elles avoient déjà infiniment perdu de leur
pureté et de la sainteté de leur origine.
Cette précieuse institution , comme on voit ,
apprend à lliomme , par le seul secburs des
sens , tous les mystères fondamentaux du culte.
Existence d'un maître souverain de l'univers ;
providence divine ; immortalité de l'âme ; dogme
des peines et des récompenses futures ; tout éton
compris dans cette école dramatique de la vertu.
Pour produire efficacement tout le bien qu'on
se proposoit d'un pareil spectacle , et captiver
les sens de» spectateurs , il falloit naturellement
fentourer de l'appareil et des prestiges capables
d'exciter des grands mouvemens dans l'âme, et
de soutenir l'illusion de la scène. De là lusago
de célébrer les- mystères dans un sanctuaire
•«r
(I) iEneidos lib. VI. f. 620.
(a) Voyez tome second page 5 de cet ouvrage.
DES Champs Elysée s. ^4-%
ùh^ViT f et dans le sein des tënèbrés. ' On u'em^
ployoit de la lumière qu'autani quil en falloit
pour le jeu . et l'action des ombres» Dans les
fêtes ëleusiennès , la scène tftoit ëclairée par ht
lueur d'un flambeau que portoit un prêtre aorh*
mé Dadouque. De là aussi la sage mesure de
placer le sanctuaire au milieu des tombeaux >
ou dans un endroit spécialement consacre au
d^pât des morts. Bien n'est plus imposant et plus
propre à réveiller dans l'âme de profondes mé^
ditations sur les suites de la condition mortelle
de rhomme , que cet aspect ; c'est par le même
motif que les chrétiens ont bâti leurs églises au
milieu des cimetières.
L'initiation aux mystères étoit assurément dans
son principe une cérémonie aussi eflfrayatite que
lu|[ubre. Descendre dans le ténébreux séjour des
morts f se voir tout d'un coup entouré d'une lév
gion de spectres , sortant du fond de l'Erèbe,
avoir devant lel yeux le tableau des plus cruels
supplices , entendre parmi les éclats factices de
la foudre et le bruit du tonnerre , les cris » le^
hurlemens ^ les lamentations des soufirans , un
pareil spectacle avoit de quoi déconcerter l'hom*
me le plus intrépide ; nous avons vu qu'Ulysste
a fondu en larmes au moment où il alloit des«-
cendre aux enfers. Il nous a raconté lui-ménit
la frayeur dont il a été saisi i rapparition des
phantôraes. C'est pourquoi les récipiendaires de-
voient se préparer pour cette ei&ayauio cérémonit
|«ii$i«t\^l nn «rt^kttt » 4» pnàcalMK , des
-ta;*,» , 4^, '
^ N
*•»
c ^ ♦??. « tl i^ L ^ ^ 1 »^ ^v-"^****; *< t:
DES CHAiart £l.Ts££&. sii5
joystèf^s. Amà le T«ile iéAÔn aaMvçan au
monde l'acconipliiirMirM & çmd «uanr de M
félévaikm eélccie. Sla» ^«^ *■><■< ^ vwMéM»
que le Seigneur est n» bms xéwâer? li» nX
particDlîèrefDent ^^xs par 1» anmi jwnJJ^,'»
et les circoBfiaacc» ^ u ^wn: «s, ee ^m «m
à remarquer , ce nsai précâÔMvt eaa ^'«s
enseî^oit daac let A M Cc ia e » sus «sdeo. Ak ar-
ment où le acigaesr i » f n , 4t» tt i rri r mt tf «^^
Trent (■) et de* hjrakrmrrwa ^lûnae «t» «*m»
de U mon poor Toâr ce M wawy daa» j* «n^
saÎDte. Il n'en pa> 4îJEc3e de ««âr daa» «r «mc»»
ele une prenre mamOtut 4e» ^o^êê» 4* fi m a ir
talité de l'ime a de la témtmc^Mm- de» iM«lt.
Dans les nënies iariawi 1« Mit4> * t4i> o n n-t' . j,
et des t^nAte* épwtun «>*v*9Mt ù an ^ faug «*
la lerre ; iadéprad-— inry. de «e ^ur «* ^\â^
noméne p rt" ren i e ■■ UunoM^ ««mjujc ^««
l'astre do i'^r aaA * j» iloaut^ 4e « ji^
miére ^3^^!>j*je, eKCMMtaaxie qu «i fauawr
hantemeu le ca^ \aori%vc -«k *vori i •tw.
apparent ^ne cet « >ni wrt: *É *-m eu-. «a. «t a»iiîi«rii»ufc
a des ra^ocu a«a^ aac v:t>i>M» iim*. ^^imC-'
les oa eélâwMt à» si^iisita.
r
046 République
Mais une analogie plus sensible se manifes^fl
Asns le sort des deux larrons entre lesquels le
Seigneur s'est laisse çruci^en Persoiyne assuré-
ment naturibuera ciette circonstance au. ha-
sard ; le divin législateur a voulu donner par
là une leçon éclatante sur le dogme 4^s ré-
compenses et des peines après la mort; ce
Larron repentant est le symbole die l'état des
heureux , l'auiiire Larron le symbole de l'état
des malheureux Après la mort.
Le motif qui nous a particulièrement déter^
miné à faire ces difG^rens rapprochemens entre
la descente aux enfers des législateurs de Fan-
cienne Loi i et celle du .divin législateur de
la nouvelle, c'est que parmi les prodiges , qui
onji signalé cette dernière descente , il s'en trou-^
va un conservé pa^ Plutarque , qui se rappor-
te directement ai| pays où la provi4ence a
placé l'enfer des léjysiens.
Sojis le rè^ne de Tibère s'éjtoît élevée une
question sur la .cessation des oracles j on avoit
généralem.ent remarqué que vers les temps d'Au-
guste presque tous les oracles avoient cessé
leur ministère. Plutarque a trouvé cet événe-
pient assez i.mporunt pour entreprendre une
jdissertatioi^ sur les causes qui pouy oient y avoir
donné lien ; c'est dans son traité de dejèctt^ ora^
culorum que la quesjiipn jBst discutée en forme
de Dialogue.
Vu 4c^ ij^terlocuv^urs jj^tlribupit I^ silenpe
DESCHANVSÈLTSi&i. HZ
des oracles à la natme de ceux qui ks toi-
doieut; c'étoient selon lui, des g^nin n^eu
à la mort et subordonDés i 1 elre lupréme.
Les oracles pouroieci donc avoir ceué par la
mon de ces Génies , et pour appnjer toa as-
sertion , il raconu llûMotre de la awn in
grand pan-, arrÎT^soiu le répw de Ti>*it(i^.
Ceruin Pilote JE^jpte mmb^ T'-aimu m
iroorant oa soir arec ton niama 3Br« it !'j«
de PuM . dau U Ma t^ , 'm ««m ttmn
lODt â £û; Wi gn» du TaïaMan,
I
i
SfS RÉPUBLIQUE
tîons , comme provenant de personnes grande-
ment' sarprîses et afHîgëcs de cetie nouvelle.
Le Taissean ëtant arrivé en Italie , le bruit de
cet ë?ënement se répandit bientôt à Borne ; et
l'empereur Tibère ayant appelé Tharaus même
et d'autres gens de l'équipage pour vérifier 1q
fait, assembla des savans pour savoir qui éioit
oe grand Pan dont on annonçoit la mort. Le&
docteurs décidèrent que c'étoit Pan , fils de
Mercure et de Pénélope.
Cette narration finie un interlocuteur nommé
Démetrius , officier de marine , prit la parole
pour raconter un prodige du mi^me genre ^ ar-
rivé à lui-même du temps de Tibère. ^
n La mer Britannique , disoit-il , est parsemée
M de différentes îles dont la plupart sont désert
tf tes , et dont quelques-unes sont nommées les
M iks des génies et des héros (i) ; je fus choisi
91 par l'empereur Tibère pour aller les reconnoî-
M tre. Je me rendis d'abord à une de ces îles ,
n habitée par un petit nombre d'hommes , mais
» qui étoient regardés comme sacrées et inviola-^
n blés, Â peine avois-je mis le pied dans cette
M ile sainte qu'il s'éleva un ouragan affreux , il
M se manifesta quantité de prodiges » portenta
91 multa , et l'on vit des tourbillons de flammes
^ ravager la terre. Les insulaires prenoient cettjs
(i) Qaarum nonnullx geniorum et beroum dicuntur. Plutarr
chu6 de defectu oraculoram.
DES Champs Élyséss. 149
9 iurieuse tempête pour le sigul de la mort
9 d'un personnage de la p}iis ëminenle nature (i).
^ Il II exisioit , condnae Démétrius , dans les
n mêmes endroits une ile d^s laquelle on de-
» tenoii Saturne. Ce dieu y létoit entouré d*ua
91 grand nombre de génies 9 taQji pour le servir
9 que pour l'accompagner, n
Des auteurs sacrés du premier ordre ont cité
à- l'appui des évangiles l'histoire d^ la mort du
grand Pan ; mais ils n'ont pas gp^oité de même
les mervjejUes rapportées par Dém/étrius. Cela
n'est pas surprenant dans des hommes qui n'éioient
pas initiés dans les mystères de TiaUtiquité.
Comment se persuadjer qu'il existoit dans la mer
britannique des iles spécialemeut consacrf^^ç à des
génies et des héros , lorsqu'on ignore le tppd' de
notre suj^t? Comment supposer d^ns cies eaux
une fie sainte? quel moyei^ de croire que^ par
des prodiges particuliers , le seigpf ur aura voulu
signaler dans ces climats lointains , tristes , ef
réputés barbares , sa descente apx enfers , lors*
qu'on n'est pas instruit que -c'est dans pes mêmes
lieux que la providence a placé le premier sape-
tuaire des enfers ? avec quelle apparence cher-
cher à l'extrémité de l'océan et de la terre ,
SQus le voile allégorique y le paisible séjour du
Dieu du temps et de [agriculture , lorsqu'on
ignore que c'est précisément le même pays qu}
(1) IttfttUre» dixisse aliqnem eorom^ qot praei taotiorit htima-
nz eufit ttttors, dcfisssc* Plutardiof « de defecco ofsculorom.
St50 RÉPUBLIQUE
est le herceau de Fagriculiure , du calcul du
temps, de l astronomie , et de tous les dieux de
la mythologie? toutes ces considérations rappor-
tées par Dëmétrins ^ qui donnent à sa narration
un si grand intérêt selon notre système , parois*
sent froides ou invraisemblables dans tonte autre
opinion. Elles peuvent même révolter des esprits
élevés dans les préjugés qui dominent et faveur
de l'Asie, m Eusébe et d'autres grands hommes ,
ftdit l'historien des oracles p. ^i , ont cru This-
*rtoire de Thamus ; cependant ajoute-; t*il » elle
fiest immédiatement suivie dans Plutarque d*un
Il autre conte si ridicule qu'il suiBroit pour la
I» détruire entièrement. » Or ce prétendu conte
$i ridicule est le récit de Démétrius.
Voilà comme depuis des siècles on s'est per-*
mis et l'on se permet encore tous les jours , de
traiter les mystères qu'on ne comprend pas ! le
rapport de Démétrius ne porte certainement
aucun caractère fabuleux , il est fait dans le style
le plus simple , par un capitaine de marine ,
qui dépose de son propre fait , et qui n'a au-
cun intérêt à déguiser la vérité. D'ailleurs un
auteur si éclairé , si judicieux y si fidèle que
Plutarque nous auroit-il transmis cette anecdote
s'il n'avoit pas été persuadé lui-même , qu elle
pouvoit renfermer d'importantes vérités ^ quoi-
qu'il n'en pénéurit pas le sens* Admirons le^
secrets du destin qui nous a conservé une avan*
lure si merveilleuse dopt toutes les circonstances se
DBS Champs É l y s £ e s. ^51
présentent si avantageusement à la suite de notre
système , comme si elles ëtoient arrangées pour
en faire le complément.
Meursius, qui a composé un traité particulier
sur les rits des fëtes éleusines ^ remarque qu'on
adressoit à la fin des cérémonies aux initiés ces
deux paroles konx ^ ompax (i). L'auteur, ni He«
sycUius , dont il a pris cette formule , n'en don-
nent l'interprétation : ce qui fait bien voir que
le sens en étoit perdu ^ et que probablement la
forme des mots étoit altérée. Le Cler^ qui rap-
portoit tout au phénicien , a cru les ramener a
leur première oribographe en les changeant en
iùts hcunphots , phrase qui ^ selon lui , signifie-
roi t en .langue phénicienne veillez et abstenez
vous f en y sousentendant de mal/aire.
Faute de mieux , l'évéque Warburton et quel-
ques autres ont adopté cette étymologie. Mais des
savans plus judicieux l'ont rejettée , et n'ont pas
cru que la langue syriaque pût être la source des
termes sacrés relatifs à la célébration des mystères.
Cherchons donc l'origine de ces mots dans la
langue du pays où les initiations ont pris nais-*-
sance. Avec un peu d'attention nous y trouve-
rons les termes radicaux d une formule , dont le
Seigneur se servoit dans des cas de la même
nature. On sait que le divin docteur , après
avoir exposé des mystères en paraboles , ou style
(O Voyez tome second page 183 de cet ouvraje.
ÛS9, RÉPUBLIQUE
allégorique , congëdioit la foule en disant : corn-'
prenfie t/ui peut (i). Eh bien ! le sens que cette
formule présente en latin ^ konx , ompax , le
présente en flamand ; kovx est formé de koK-^
9VS I passe f et othtax de packek ^ capere ^ ou
de OMPACKEK , comprekendere. De sorte que les
mots ionx ompax réduits à la forme suivante
àond-je , paisse , ou kondje , ompak'se , présentent
exactement la phrase suivante : si potes copias ,
ou si potes comprehendas ; formule , comme on
voit, parfaitement adaptée à une cérémonie dans
laquelle on enseignoit des vérités mystiques dont
on ne trouvoit pas conveuable de donner la clé.
Tout le monde sait qu'on n admettoit les initiés
aux mystères que sous la religion du plus grand se-
cret. En gréce on condaronoit même à la peine
de mort ceux qui se permettoient de le violer.
Mais il n'est pas apparent que cette police re-
ligieuse eût lieu dans les premiers âges des initia*
fions. Si on célébroit les mystères dans des sanc-
tuaires obscurs et secrets , ce n'étoit pas dans la
vue d'initier les spectateurs dans des connoissan-
ces réservées pour eux seuls , puisque les vérités
qu'on y enseignoit , tendoient au bien-éise géné-
ral de la société ; mais on faisoit choix de pa-
reils endroits pour produire l'effet qu'on se pro-
posoit des spectacles nécromantiques. Cependant
on conçoit as!»ez comment la loi dn secret se
CO Qui potest capere captât. Matth. i:ap. 19 j^. X2.
DES Champs É l ys é b s. ^53
sera introduite avec le temps. La cérémonie des
mystères étant une espèce dé représentation
théâtrale, dans laquelle on faisoit figurer et par«
1er les ombres des morts , et où il étoit libre
aux minii^tres de la religion de débiter telles cko*'
ses qu'ils jugeoient à propos , il étoit aisé de
varier la scène. Les prêtres pouvoient ajouter
au fond primitif de Tinstitution telle doctrine
qu'il leur plaisoit. Il étoit dans leur pouvoir d a*
dapter les discours, et représentations au circon*
stances et à Tusage des seuls initiés. Dès, lors le
secret devenoit un besoin , il aj ou toit même an
prix y au respect , et à la majesté de ia cérémo-
nie. Car telle est la nature des choses que plus
on les cache , plus on y attache d'importance.
Mais la loi du secret devint insensiblement^ quant
au fond et abstraction faite de la forme des cé-
rémonies , un frein inutile ; les mystères , qu'on
comprenoit jadis , devinrent des mystères de
nom et de fait , tant pour les maîtres que pour
les disciples. On oublia le sens et l'on ne retint
que la forme matérielle ; et les féies ne se sou^
tinrent que par l'empire de l'habitude. Quon
examine avec attention ce que les écrivains , qui
ont été initiés ^ et parmi lesquels on compte
différons pères de l'église , ont dit à l'occasion
des mystères , on appercevra clairement à tra-
vers leurs écrits , qu'à l'exception des leçons de
vertu et de piété » la doctrine des initiations
étoit si obscure et si entortillée » que loin d'être
$54' République
entendue , elle présentoit souvent , sous une for-
me matérielle , ou dans le sens littéral i des
idées absurdes et même immorales.
On peut se rappeler i ce sujet ce que rap<^
porte St. Clément d'Alexandrie sur la manière
dont on faisoit la commémoration de Bacchus^
n Les Titans , dit le saint père qui avoit été ini-
tié , déchirent les membres du Dieu » ils les jet-
tent dans une marmite posée sur le feu , ensuite
ils les retirent pour les mettre à la broche n (i).
Cette pratique est visiblement une image com*
mémorative de l'invention de cuire^ et de rôtir
les viandes pour les manger* Cependant l'auteur ,
qui tgnoroit le mystère , trouve cette cérémonie
absurde , impie , et il la frit valoir avec iorce
pour avilir le culte des payons. Ne soyons donc
pas surpris de ce grand secret qui- a couvert les
anciens mystères , c'étoit im secret sembla|>le à
celui de la frano-maçonerie , qui étoit trop pal«-
pable pour avoir besoin d'être révélé; sans cela
il est certain qu'il auroit percé d'une manière
quelconque 9 attendu que cette cérémonie a duré
tant de siècles , et qu'il y a eu unt de milliers
dlnitiés dans les différentes parties de la terre.
LfOrsqu'on commençoit la cérémonie ^e linitia-
tion f vn hérault^ posté à la porte du sancuiaire ,
introduisoit les candidats , et écartoit les antres ,
en criant à haute voix : jêbitk paofanx , loin
«pa
(O Voyez tome lecont! page 181. de cet ouvfflge.
DBS Champs £lys£es.
d^ici prqfiines. Le mot jêmitm ^ ca grec tkms
este f se dit ea laogoe sacrée u^tgh , ifoo» pr»*
noDce Tulgairement eomme injfA , ca plmd
mghs (i). Le nom mv^As , quon dooiie en
gleierre aax membres de ropposttioa , Cût
ser qae ce dernier pounoit bien tirer son origine
de l*aatre , sor font en oonsidéeant , d'après
l'esprit religieux qni a constamment ïïéffÊé dans
ce pajs , que la pratique pieiKO des intiiafions
doit y avoir été très en TOgue. Comme la cété^
monie des mystères avoit pour Imt de teprésen-*
ter au naturel la vengeance c^este dn dm
Thor , et que même le îonr de Tnon , Than^
day y étoit consacré aux mystères ^ on ponvM
sous ces rapporu regarder les pemonnes « qnon
admettoft à la cérémonie , r^imme des psrtisanf
de Thor ^ et les appder de ce cbef Thons* Or
puisqu'on apostrophoit les proianos par le
de ufîgh , wighs , il est tiês'pennîs de
que ces dénominations , introdinses £â h or é pour
distinguer denx sçetes religienses , s er ont , aptiès
la cessation dn ctilte ^Mjen, passéei en usaje
pour désigner dettx partis poKt iyes (2)^ Los
(i) On crioit p topr ca i cac » Mu fil toÉs fr^ém^ u
fro se pread pour omu^ comme m ea disais 0mufêmm$
c'est aiosi que ClaNre9 êk ffê ^éU J9vii^ fmtf 4im smi^
adcm J9pit. C'est des mots ^«fsm ^em s Imtmi le »pt
frofani^ profanss.
ff^^b « spige, apigete. Kiliaa* boc veibu
(2) Voye2 tome seeoad pi^ lot . de cet eevft^»
tS6 RÉPUBLIQUE
Thoris f comme on sait , sont ceux qui sbnt a^
mis aux secrets et participent aux faveurs de la
cour, et qui professent les principes du gouver-
• nement. Les wighsy semblables à ceux qui étoiénri
écartés des mystères / sont exclus des emplois i
des bonneurs , des avantages politiques , et com-
posent le parti d'opposition. Il est vrai qu'on
rapporte communément l'origine de ces termes
au temps des troubles de l'Angleterre du dix-
septième siècle. On accumule conjecture sur
conjecture , sans s'arrêter à aucune , tant elles
sont {[énéralement insignifiantes. Les guerres in-
testines du dix-septième siècle peuvent avoir
ressuscité ces dénominations ; mais certainement
elles ne les ont point créées. Il y a de ces ter-
mes antiques d'un certain intérêt , que le temps
ensevelit dans l'oubli pendant des siècles , mais
qu'un tourbillon révolutionnaire remet par une
espèce de magie au grand jour comme s'ils
étoient nouveaux. Tel est entr'autres le fameux
cri de libeçié , égalité , fraternité ou la mort. On
a cru dans le temps qu'il écoit nouveau et qu'on
le devoit au génie révolutionnaire; mais c'est une
erreur : ce cri meurtrier a été connu dans les
temps les plus reculés. Les anciens francs en
faisoient usage pour soulever les gaulois , soumis
à l'empire romain ,; contre leurs maîtres. Oa
peut se convaincre de cette vérité par l'histoire
de la guerre de Claudius Civilis contre les ro-
mains , décrite par Tacite , et surtout par un
DE 8 CH'AMPS ÊLyTÉES. ^5^^
discours infiniment intëressant que le gëndfatl
romain Cerialis adressa aux habitans de Trêves.
1» Quoique je ne sois pas exercé, dit Cerialis ,
ft dans lart oratoire , mais élevé dans les arraei
. M avec lesquelles j'ai défendu l'honneur du peu<^
n pie, romain , cependant comme je sais que les
tt belles paroles et les brillantes phrases sont
1 chez vous autres gaulois du plus grand poids t
rt et qu'on ne juge pas du bien et du mal d'à*:-
If prés leur nature , mais d'api'ès la voix dés sé^
rt .ditieux, j'ai cru devoir rappeler à votre souve^
» nir et à vos méditations quelques vérités , qu'il
^ sera plus utile à vous d entendre , qu'à moi
n de dire n (i).
" Ensuite après avoir retracé , sous de vjv<is
couleurs , les nombreux avantages que les gau-
lois avoient reçu de la domination des romainsi
Forateur fait clairement voir que les germains ,
qui les excitoient à l'insurrection , n avoient d'au-
tres vues que leur propre intérêt ^ nils vous'prO'^
évoquent , dit-il , sous des prétextes qui flattent
net qui séduisent; ils crient liberié, et font va-
i»loir d'autres noms spécieux (2) ; mais , ajoute-tril,
■ '• ■ ' ' ■' • Il
(i) Neque «go unqaam facoodiam exerçai ; et popttli
rotnaai vlrtutem ai mis adfirmavi. Sed quia apud vot vcrha
plurimàm valent , booaque ac mala noo iu4 naturd ^ led V9»
cibtts sediciosonim aestltnaocur ; atatiti pauct diflercre « qo«
profligato bello, utilius ait vobis sudiiK , qoam mihi dlxifiei
Tacicus, hist. lib. 4* cap. 73,
(i) Ceterum Hbcrtaf ecapcciosa nomiot prattxuotar.
m. 17
asB RÉPUBLIQUE
n c'est là le langage ordinaire de tout usar-*
,,paieuri »
Tacite n'exprime que le mot liberté, sans nom*
mer les autres prétextes qu'il appelle spécieux ;
mais il n est pas difficile de les deviner. Ce sont
assurément ceux d'égalité et de fraterniié. Les
germains , que Gerialis signale comme les au-
teurs des troubles , avoient pour principe poli-
tique une stricte égalité de possessions foncier
res (i). La ]oi agraire régnoit chez eux dans
toute sa force , et ils alléguoient en $a faveur
des raisons assez spécieuses.
Quant au mot fraternité , ce titre amical étoit
sans doute prodigué avec emphase. On sait
<}ue les Germains traitoient les Belges de frè^
res f par la raison que les Belges étoient Ger-
^lains d'origine (a). Strabbn trouve tant d affinité
entre les Germains et les Gaulois en général^
qu'il les regarde tous comme frères , et il croit
même , mais à tort , que ce sont les romains
qui de ce chef ont donné aux peuples , qui de-
meurent au-delà du Rhin , lo nom de Ger^
mani» Car , dit-il , ce mot en langue latine
signifie Jrères (3). De sorte qu'il est évident
— " ' ' 1 J ? ."■"" 5i r ." ■■ III I „ «^1».»^— ,
(O Caesar de bello gallico. lib VI. cap. 22.
(2) Voyez ci-avant, p 28.
C3) làeo romftQi hoc illis oemen Cgcrmaqi) jure indi-
di&se mibi videotur » période ac eos fratres légitimes gallis
eloqui voluerint. Legitiroi, namque fratres romano sermone
germani intelltguwur. Sirabo, lib. VII.
DES Champs Elysée s. 259
que les termes Egalité et Fraternité sont ceux
que le général Cerialis entend par les autres
noms spécieux qu il tait ; et que le cri ^itier
se réduisoit à celui-ci : liberté , égalité , Jrater^
ni té y toujours suivi de la menace de la mort ^
m
c'est-à-dire par une déclaratioa de guerre loiy*
que les provecateufs ne pouToieot autrement
parvenir à leur but.
Nous avons un autre exemple frappant de vieux
itiots, que le hasard ^appelle quelqnefob'i la vie*
Dans un sobriquet de parti , qui fut en Togne
dans la Belgique au temps des troubles de Tarn
1789. , on donna spontanément et êMU savoir
pourquoi , le surnom de Fjg k tous ceux qui
ne prenoient pas part à llnsurrection* Ffg , émê
son acception vulgaire signifie Figue '^ mm qoM
rapport peut-il y avoir entre la nature d'une
figue , et un homme qm demeure idtle à um
souverain? personne ne ponvoît éciaireir ee
mystère , pas même ceux qui les p^caàen
s*étoietit servi de ce sohsiqaet, et q«^ éuÂ^ru
les plus acharnés à le faire ^ilcig. Le» €^t,
qui le regardoîent comme on i^rticJt î^
Telle création , et qui es recLerea^^^:;;^ 1^ ^^\t
dans quelque cireousuiace èm ytto^^ l.^/<7vc "tÀ^
mentis par ïhàêUÀre, Chi uiMva 4p<e f^/f 4rA^.^
un cri de parti et i Twmmn^ jMk ^ ir^ùét- iJ^^^
On en rencontra dei eKrsvpVe» <4«i ^*3f^ «tti^^i*^
de Bruges du i5* f»éc^, et <i«M >e» ^>^t^ <e
Strada snr kn troaiM» db» t^^^^um. te ^'
.**«•;
tfe République
sjécle* Vyg sVtoit reproduit comme de soir
même sans qu'on en put dire la raison* Mais
ce mot ne doit pas être pris ici dans son accep-
tion de Figue ; il reut dire odieux , çt vient du
ynexkt verbe vygen ou vyen , qui , selon Ten
Kate» signifie odio habére. De manière quon a
voulu désigner par là un homma odieux, im
homme à qui l'on présage du malhepr. Nous
n'aurions pas relevé cette anecdote , si ce n'éioit
que le mot vée o^ v^ (i) , qui est né de la
Aiéme racine , et ^p^ signifie haine , ou impré^
cation de malheur ^ n'avoit donné lieu au latin.
WB , ex, 9VL grec aum ^ dont les livres sacrés,
et nommément TÂpocalypsc , font un si fré-
quent usage,
Concbision : songe de Scipion (9).
Le voilà donc déchiré le voile qui nous ca-^
choit l'histoire du monde ancien ! Auguste véri-
té ! ton flambeau , dqn^ le nuage épais des pré-
.*■ ■ ■ . , . , ■ ■ ' . ■ ! ■ l .,"
. ♦ .. ..'.. .»•.'•
(i) Ten Kate, tome 2. p. 480.
Cs) Mr. de Grave a lajssé sa condasion inachevée et nous
en conservons le titre tel qu*il Va composé. Pour répondre k
ce titre autant que notre Insuffisance nous le permet, nous
incôrpor|>ns 4sn8 la dernière partie de la conclnsipn que nou^
1100$ haf ardon^ ^t tracer , une très-courte analyse des prin-
cipes respectables exprimés dans ce songe : il ne nous a pas
été possible de remplacer notre auteur d'une manière digne
de lui : mais au moins nous noQs sommes eflTorcés d'indiquer
sa pensée, ffoie ifc IHdifcuff
DES Champs ÉLTsiss. 961
juges nous déroboit la Inmiére , a ixiomfhé àe
cet obstacle ; il brille dans toute sa spleodeor.
La nature des dieux est rappelle i toute ia pu-
reté de son origine. Orpbée , ce Téoëfabk pon-
tife des Druides ; Hësio^ , ce barde ansn gra«
cieux que savant ; Homère , ce divin âfenior de
lantiquité ; tous ces grands hommes dost la
patrie n'est plus un mystère , loin d'être des
écrivains dangereux , méritent notre wéménàcm
et notre reconnoissance. La |ennesse peot sans
crainte se nourrir de Tétude des £d>les j et les
amours des dieux et de# déesses n'auront pins
rien qui doive allarmer son mnocence« Elfe no
trouvera dans ces mystérieuses fictions que des
leçons de vertu , de morale , de piété , ou la
commémoration d'inventions salutaires et essen-'
tiellemei|t utiles k llmmanité* EuBtk nous savons
d'où procède cette doctrine (le mMiéti^i^um)
si désespérante pour le malbenreux^ u (»ifiH$iAâc
au méchant , si mortelle pour lordine s<M;«al ,
qui rapporte la naissance dn culte a 4ss cauM^s
physiques et matérielles* Ce œonèfr^ en ï'ipuSmst
hideux de la décadence des loueurs 4rt d^ la
corruption des siècles. 0èi Tenlattce d4^ SM^^td^
les hommes ont senti qn'îi t%MUM une mt^H^
gence suprême ; et ils Tons onl^lii^ seukiiMRns
lorsqu'ils n'ont plus osé 1 aMner f yfu:^ 4f v iî»
méritoient de la cr^ndre^ Maïs €^ftu Un «aiu^
relie et si douce , dont la lU n<;ur«lk; 4:^ le
complément , fia la rebpon de »fts f^st^ ^ iiut
séft République
oelle de leurs ayeux , c'est enfia le culte des
premiers sages et des plus grands philosophes de
la terre. Les hautes vërilës que nous venons de
dérouler dans cet ouvrage , vëritës qui ont étë
plus, ou moins senties p*ar les sages de tous les
siècles , offrent un vaste champ à la méditation,
et de grands souvenirs à l'esprit. Si nous prome«>
nons nos regards sur la terre , sur les champs
perds de riohes moissons ; cette vue nous rap-»
pelle la précieuse invention de la culture dn blé
et toutes les belles institutions de nos ancêtres
en faveur des progrès ei du perfectionnement
de l'agriculture. On ne peut voir la belle plante
du lin I sans songer aux pieux emblèmes des
trois parques , aux oracles moraux des Sphinx
et des Sybilles. La vue des fleuves nous retrace
l'usage religieux des ablutions et des purifica-
tions. L'aspect des forêts nous rend présentes à
l'esprit les augustes cérémonies qui s^ prati*
quoient dans ces lieux sombres et sacrés. Dès
qu'un chêne majestueux par son antiquité , par
Fétendue de son feuillage et la hauteur de sa
lâge f s'offre à nos regards y soudain nous nous
ressouvenons de la pieuse sanctificauon du gui de
chêne f^ qui imprimoit un caractère si imposant ,
si respectable , si saint au lien du mariage et
aux devoirg des époux.
Franchissons*nous en esprit l'immensité des
mers , ou voyons-noos leurs flots se briser con-
tre les rochers du rivage , l'interèt des souvenirs
DES Champs Elysée s. 263
m
l[ue cette peasëe , que cet aspect provoquent,
s'aceroit en raison de la majesté de .la scène.'
Quel homnve peut contempler la mer en cour-
roux, sans être pënëirë d'admiration et frappé
de stupeur à Tidëe de rkeureuse audace des
premiers navigateurs qui ont osé braver cet
impétueux élément ? doués dun sang^firoid inal-
térable , armés d'un courage héroïque , enhar-
dis par la connoissance des astres figurés par
les pommes des hespérides , nos fiers Hercules ,
loin de redouter la mer , l'ont épousée , ils se
sont familiarisés avec ses dangers ; ils ont sillonné
ses vagues , comme un cultivateur sillonne son
champ. C*est de ce mariage emblématique que
sont nées les filiations coloniales. Ces nouveaux
époux thébains assis dans leurs vaisseaux, iîî
pocuLis , ont parcouru les vastes mers , ' et à
laide du commerce et de leurs institutions , ils
ont unis entr'eux les habitans des difpèrens
cUmats connus , comme s'ils n'eussent formés
quune seule et même famille. Ce sont eux qui ,
les premiers , ont osé franchir le dangereux dé-
troit qui sépare l'Europe de TAfrique, nommé
par eux Gat , porte , frbtum oaditanvm ,
parceque c'étoit la porte des deux mers. On
les voit ensuite porter leur commerce en Crète ;
établir sur le mont Ida le culte des Druides ,
s emparer de l'île de Chypre et l'appeler 5/-
TBiuM du nom de la capitale de leur patrie.
De là ik passent en Egypte , pays matéca-
fi64 République
geux, expose aux caprices du Nil. C'est dans
cette couirëe , dont le sol ressembloit à leur
terre natale , que leur gënie a enfanté des pro^
diges qui ont passé pour des miracles dans
lancien monde. • . . • •
( Ici t auteur a cessé / Mais les cort"
JSrences nombreuses que nous avons eues cu^ec lui ,
nous ont pénétré des ses idées , que nous allons
essayer de rendre).
Là ils ont creusé le Mœris , coupé de su-
perbes canaux 9 élevé ces pyramides qui éton*
nent encore les voyageurs; bâti la fameuse
Thèbes. Là ils ont transplanté , propagé leur
théogonie ^ leur morale , leurs institutions ci-
viles , leurs mystères sacrés et ce redoutable
tribunal dont les rois mêmes craignoient les
austères , les équitables jugemens. De l'égypte
ils pénétrèrent en Asie , ils parcoururent aussi
les côtes de la méditerranée ; enfin ils répandi-
rent leurs lumières sur l'univers alors connu.
Ils laissèrent sur tous les points des traces de
leurs arts , de leur sagesse et de leur langue.
Car les divers peuples adoptèrent , avec les
nouvelles idées , les expressions nouvelles pour
eux qui les peignoient chez nos ancêtres. Une
des plus heureuses conceptions de la sagesse
humaine a été de rattacher le ciel à la terre
et d unir les loix politiques aux loix religieuses.
Ce moyen dont les hommes ont -abusé en so
dépravant , ne pouvoit avoir de danger dans
DES C HA MPS Elysée 5. ^6$
l'enfance du .monde. Il avoit pour but , de coa^
vaincre Thomnie de riutérét que la divinité pre«
noit à sa destinée et de la reconnoissance qu'il
devoit en témoigner continuellement à la divinité.
On le dëinontroit aussi aux esprits les plus
grossiers par l'analogie qui existe entre le cours
des astres et la fécondité de la terre ; aux es-
prits plus éclairés , par ce que la morale a de
plus pur et de plus sublime. Cicéron nous ea
donne, un exemple frappant dans le beau songe
de Scipion ^ où l'illustre orateur fait parler si
dignement le guerrier illustre. Là à travers une
physique errpnnée qui étoit celle de son temps «
il déploie une morale parfaite , qui est celle de
tous Jes siècles et surtout des premiers âges du
monde. Le vertueux africain recommande , dans
ce songe ^ à son digne petit-^fils^ le respect pour
la divinité y le dogme de l'immortalité de l'Âme,
l'amour ardent de la patrie , la résignation aux
maux attachés à la condition humaine , la con-
templation de l'univers et la reconnoissance en-
vers son créateur (i). Il donne aux astres priur
cipaux le caractère qu'on leur donnoit dans la
(O Scd sic, Scipio, ut avus hic tuus* nt ego,
qui te genui, justitiam cole bt pibtatem : qus, cum
sit magna in parencibus , et propinquis , tum in patria maxiiua
jBst : ea vita , via esi in eœlum , et in hune cœtum eoram , qui
jam vixerunt , et corpore laxati , illum incolunt locum , quem
yide$ et plus loin et aie ha^to non Bias
166 RÉPUBLIQUE DES ChAMPS ÉlYSÉES*
thëogonie ëlysienne; enfin ce songe est une belle
et ingénieuse description du spectacle qui ac-
compagnoit les mystères de l'initiation et des
principes religieux et moraux que Ton en-
seignoit aux initiés dans les champs élysées. Or
ces champs élysées , ces iles des hyperboréens ,
cette adantide , cet enfer , ces lieux saints par
excetlence , étoient situés aux extrémités de la
terre, sous le 5o^ degré de latitude, et c'est dans ca
gouvernement respectable que Ton trouvoit dans
toute sa vigueur la maxime sablime par laquelle
nous ne pouvons mieux faire que de terminer
cet ouvrage : cols jtrstiTiAM et fietatem.
Fin du troisième et dernier volume.
i^MMM
TB MORTALEM |KD CORPUS HOC. Ciceronis. somnium
Scipionis.
Sarnoni ici Us çiUUhnt^ car lu lecteurs ^ qui cMUoisscnt
ce songe saisiront aisément tous les points de contact qu^il a
avec le système de Mr. de Grave*
Note de rédiuur.
TABLE DES CHAPITRES
CONTENUS DANS CE TROISIÈME VOI^UME.
angine de la cwilisation des Adantes pag. i«
D'Atlas. 6.
De Saturne. il*
Origine civile des Germains. i^
De MannuSf Manas ^ fondateur des germains. i8«
Man. 20. Men. 21 • Min. ib* Mon. ib. Mun. 22.
Des premières divisions du temps et de leur no^
menclature. 29*
Origine de la semaine : nomenclature des Jours. 35*
Du Samedi , Saturdag. 3']j«
Du Dimanche ^ Sonvag , jour du Soleil. 38.
Lundis Maendag. ibid*
Mardi y Dingsdag. 39.
Mercredi , Woensdag. Ifi.
Jeudi j DoNDERDAG. 44*
Vendredi f Vrydag. 4®*
Suite du système hebdomadaire : son institution ré^
gardée comme divine. 55.
Les Jours de la Semaine divinisés. Noms des
Planètes. ê<K
SATURNE , Samedi. 62.
Mars y Mardi. ibid.
Mercvre f Mercredi. 64 .
Jupiter , Jeudi. ibid.
Vénus , Vendredi. 65.
Conclusion de nos réflexions sur la semaine. 66.
Le Zodiaque, étymohgie du mot, 69*
TABLE DES CHAPITRES.
La Balance. ^x.
Du Scorpion. ^4-
Du Sagittaire. - 76.
Du Capricorne. 8o*
Du Verseau. Sa.
Des Poissons. 85.
Du Bélier. 87.
Du Taureau. 93.
J9e^ Gémecuèx. g/^.
Du Cancer, E crépisse. 97.
Du Lion. 100»
/>ii ^/jTie de la Vierge. 102»
/>e la Sphère et des Constellations. 11 3.
Du. Panthéon. 120.
Z)u Thoth des Egyptiens. i3o.
Z)e la Langue teuione. 166.
X)c Fart d'Ecrire. 173.
/>e r Arithmétique. 174*
2>e 2a Géométrie : du système métrique des anciens ;
dimension de la Circonférence de la Terre. 178.
De Dieu. i86.
Du Sacrifice de la Messe s étynwlogie du nom. iq5.
Du Gui de Chêne ^ de la Sanctification du Ma-^
riage , origine du mot mari mm. 199%
Des Druides ; étymologie de ce terme ..• leur nom pri-^
mitifi origine des villes de Bruges et de Gand. 209.
De Westminster et de Londres ; leur origine. 218.
De Paris. 222»
De tmiticUion aux mystères. 234*
Conclusion : songe de Scipion. 260.
•»•
TABLE DES MATIERES
CONTENUES DANS CE TS.OUJEME TOLVKUE.
A
BIT£ PCOFAVl^ éCWt k 139 pCW éâmST î» ^ff^'
fanes âa stactoaire k«>9u*«B cwxwewMr a ^'bittUifOMt ^
rioidiûfMi, p. 254. Si^j&caiâim ûu jwn ««^i;^ «s. mpir
sacrée, f'^i^.
Abraham a pIiBCé sce foré: daas la^utlk il « mvo^ii^ k M^
du Dieu écerod, p. 222. La pat*^it: ot et ittixjMjM; etMt
{7r Cbaliiujrum^ p. 22 a.
édam, se'loo Scfarieckiss eac k ibtn&e 19 uf jâurd^iomn ^ u*^ugm^
créé de /^r^, ii££i»e, p. 1^, Ce •<« jâCt^m ., C *yim
récriture 9 titam pas cciUj iî^uc ttu^ àuUtk/Kti, ^ m^t, ^
toute Tespèce favA^ne pnauu^e^ }^. ii^v- Ci^i^f' M «^
d'uo pesple â dirvecK rptjr, p jtî^,
if</tf«r le patnarcbe 1r\.yr. it ytçmif^ pTVj«**->, - f >'-!. ^ 4r»
lui qui a prédiî ia ikm'y'.'iii^ ^ mtuf^. ys' ^ u^tt^
ihid.
AdcloiaJnel es: âeveini ryM^rt^Be «r mur «^^/x 4r y.^^
qnoî « p. S. SdKXBOttn tk ii'^cuusir . jr£/vt<t^»<^' ^^ "^ ^ ^
sujet, p. 9 Bt'rwsiùetui Ir^yikfL, #t iàr leî^f ^. ^^«<.' i,J
Addatr , p. ii-^. Vn^yta: ^«j,^.
AdUr^ aifk^ ^'ior as; .^d^; , p, ^ vt »t^ 4:* iHs»^%»t ' jt^
blême ^ji:la:^ tu.d. L' p»r i.(ifM:i^i#v* : vtf.-^/^c^' > ' ^
fxse de k 9W9ts:t^^ iir.d.
Agapci des 'ptemt^n ùtneit^nâ' .4:twt3r wî«|v< ywi«' ^ <i^v^
esprr. que Isrt xtrpac hdstrt^a' . j #>*.
Aiath9% (U)f'.»^M, V,, *: .««^ pv«' o/'»»-*^' #• i-^' ^
tyitu , p. :^.
I
iT TABLE
des pirates , p. 141. Sur qooi ils appaient leur opinioir ,
ibid. On ne peut concilier ce sentiment avec Tidée que les
anciens nous donnent du caractère des Argonautes et des
deuils de leur expédition» p. 142. Encore moins par leur
dévotion et autres exercices de religion pendant leur voyage,
ibid. Le désir de s'instruire étoit le but de leur expédition ,
ibiéi, et p. 145- Les Argonautes ponoient le nom de Min-
néens , p. 143. Ce nom dénote une qualité bien intéres-
sante, ibid. Leur expédition est Vèu sçicniifigue des grecs,
p. 146. Us ont prolongé leur voyage jusqu'au séjour de
Circé , p. 147 - 148. Route qu'on suppose qu'ils auront
prise pour passer dans la mer septentrionale , ibid. Leur
vaisseau est le senl qui ait passé librement et impunément
devant Scylla et Charybde , p. 148. A quoi l'on doit attri-
buer ce bonheur, ibid.
Argonautiques ^ ce poëme porte le nom d'Orpbée, p. 147.
Jrminius étoit le nom du général qui a détruit les trois lé-
gions romaines de Varus sous Auguste, p. 1^6.
Arts et Sciences 9 pourquoi concentrés dans le nombre tieuf^
P- 175.
Arya , nom que les Syriens donnent au signe du Lion, p. loi.
Etymologie de ce mot ^ ibid.
As ou Az , étoit chez les Germains le nom de l'être suprême
comme principe unitaire de tout, p. 16-238. C'est le nom
' de Dieu dans la langue élysienne, p. 172-187. Expression-
sublime de ce monosyllabe , ibid.
Astres , sous cenains rapports pouvoient être envisagés
comme des êtres immortels , p. 124. Ils sont appelés tbeoi ,
et pourquoi, p. 154. Platon les appelle les instrumens du,
temps, organa temporis; ibid.
Astrologie est la connoissance de l'influence des mouvemens
célestes sur fe monde sublunaire, p. 7. L'astrologie judt>
ciaire a remplacé la morale pour égarer le peuple , ibid.
Astrologue , est un philosophe législateur, p. 7. L'opinion des
astrologues sur la fin des générations , p* 165. Ils attri-
DES MATIEÏES. ^
1)noîeiK an afcrcf imf i c flu en g p^y%j!^^ ^ nxvodt «v
les deftniées da moïkôt nibiueatr*:, ^^:/:.
Aironomc n'crt qn^os ikixaptt tarrtsr. , f 7.
astronomie esc b ocwaiÂMsiict ikt ii^ fit. ^#e , ^ 7.
^/, signifie père, p. i^.
^/^é>/ , chez les é^rpâess étvr k Wfnu*. ^i^. ttM.a:Kf' vt r<*
tat chez les fersan», f . /t
jflland 9 dénote mb j»>4 w^uttft:/?* . t t
origioe drîie* p. j. l^anitrt, ^-^w ^^%»siki^ tv »►. ir^'^^»'
à mener 00e vie dM»st v: Uftii*Jttw^ i n *j^y^*\i^ t^w-a^^
p. 2. Ils SMK kf pf«tt«t;rt ^\fj¥s*^^y, ««^'vu^t.^^^.^* w»
Tanivers^p. 7, t^ic k* a tK^i^i'^j^. >, t:»^* vt«.^ v^^-ha* *v
pères de la cwm-i^fajrtwç ^ i^, a 3^^**^»»^ j. >
prêtre de Saï» VAum\t 9. hoM j&u' tu»^u* 4r «« ^wt/ni^w .««^
de kor pays, p> i<i:/. X/i>frt *tw u^^^,»^^ v« #• i-îX**'
d'après dt» l'^ij: ^cm» ^i** «x»^ *.^.*4.w* y^,^ \t^^ ^
superbe teiepk av t'.int* <>v ^*r. , ««^^ ,>*< w .'..
série dr ^A^ut^, f. ^6; />ic*'«^. *« ,« ^^ ^^ ^^^ ^,^
%màit 6i:vî5î^i«--'/î ^ /;<.< :^' ji*^',' ,f^- *., *-...' • ^
Allai tK k ^f*n. *rt^.^,j*«#:T^^ v^ y ^m*. , ^ . , ,
gra»i ior.-^g'.^^^ ^ t^^vm* t^ ^'^^ * ,,a m ^
fâ&îe je liirî^îfr v^;«* «^ ve •.» >^ *^v .• , ^ ^
er an tî^t^vç:. i^, *-*«: ','-•. *^ ^^ ^ , , . ,
^041^4 r^;>e* <*ïys»*^ ^ lE^ *i0^0^ ' •* X .
' ^ '>/
yj TABLE
auteurs romafps^ on doit f^ixt pea de cas de ce qa*iU di*
sent des mœurs et des mystères de nos pères « p. 308.
/tutomnê , est la saison de la culture dçi» fruits en épis 9
AREN VR.UCHTBN , p. 3a II est appelé hêrfst ^ bcrfs-tydt
nom qvi veut dire temps de labours» ibid. Son étymolo-.
tf e , ibii.
B,
B^CCHUS ft reçu le nom de librb , lih^ pater^ et pourquoi .
p. 49 Cérémonie de sa commémoration rapportée par St.
Clément d'Aleiandrie » p. 354.
Baffmisse^ S. Bavojs, en Flandre est la fête de Tautomoe,
V' 35-
MfMfy concilie Topinton des anciens» toocbant les diflfé rentes
mesures de la grandeur de la terre » p. 182. L*opiDioo sur la-
quelle il se fonde « quand il dit que la Coudée seroit devenu
la mesure primitive et commune , n*est pas admissible, p. 1 85.
Ji0Umc$ » septième signe du zodiaque » originairement le
premier, p. 71. Nature et but de ce signe, p. 72. Elle est
le symbole de la justice , ibid. On anoonçoit par ce signe
Tactivité des tribunaux et Tempire de la justice . ibid. On
»*e»t imaginé que la Balance indiquoit Tégalité des jours et
des nuits, et annonçoit Téquinoxe, p. 73. Erreur de cette
opinion» ibid. Naître sous ce signe est un heureux horos-
cope, dans la science des astrologues , p. 74-
Bfira mot employé en hébreu dans récriture pour désigner
Cr4avif^ p- 171. Ce mot bara est emprunté du flamand
bar en 9 et pourquoi; ibid.
Jf^,d^9 éioient les prêtres de Téglise gauloise, p. 209.
J^r«/i, mot flamand qui signifie produire , engendrer^ p. 171.
Jiaf^lian , leur corps est distingué en sçbipfers et en ptatroo'
sen.» p^ 339, en note.
Bafb^ voyez eaux de batb,
fyudrifr d!HercuIe , orné de la représentation de diffifrens
anitnfm féroces, p. 77^ L'ours s'y trouvoit à la tête, ibid.
DES MATir 1 X i
-•^
BeccademM est \t icn 91e
qoli ncome ponr jvuixvsr 9H1 sae '^m ^ x ^
aliéoée, «H/.
(Tan oon , iiz^ LT'^il st -wsrx tar ^rr vnc ua
Bélier^ pnauu tagat sl x^^i^aane . v*^^.^iB*rt;a«r r
me, p. 87. Bar ol'uk a viniu. as; -jur îsjr -^ n^^ i»,.
terncls, dcAa os aiitcau lin tvjr ut mit jr •;•♦.•>-* 1 *»,
Cet otage **CK peryéntf îo»î;i 'î «w -^t .1 r <. -»tr.
de cet osaçe,!/';^- L« »raii« tw -r^i^ç*»' r tn^r > v
signe daos Je scit ai'uammtl , \ yi |.';ui'^r./t^ i» t^v*
Bélier^ ihîd,
Bôî-bammcî^ sirotfie mouîuv A ifftt*>cîit . % ^ V^urCtj^
de ce moc , itid.
Bell-wbiter tu angîoif , tïçoibt iKii/tttyt t, jv-vî/^î ; y,
Etymologje de ce idik^ ii-^d.
Bersa eo foédo)»« ttgotfn tt.an^ ^ y ^
BE&, Ottrj, iH/. l«r< CfSi>«arf: ir^> f'.-f i^ !•»•-. #^
peloieot hcnarii.
Binen^ t^ricbcv ^ eu aTteciarftd tfljji-V <*Hti^ j -r'
Bonnicr^ cat 011e mtAUtt tit t^ff^^x '.^. i.^*y.'^ ^c^ ««
daçwand^ p. ids.
Boulevards ctt u» isme vsac'K ^- i^^r'^-*' «^ " ' ■'^
p. «33-
BraMandctt , tfrr?a fv lar^î^rt^ ^. \ w ^.^^ ^g^^^m.
pendim sur 00 ploni^urt arao^t: ^ >;>
Brackmamma^ leor dî/^rfifie nr i^ ^shif^j^ ^ iMWi#> ^ *?
Elle pare^ x/nSmx^ m vrr^ »*:t* #« '^
Bruges; ceat ^fûk îml « t*^ *ç »»^ i^-f**» s *-»- <m^^«m>^
térea ériger fur ka ^yf«; 6$ v^j^ <p& ^-r^ 1 ^^
viîj TABLE
Muehstah , lATOif , terme dooc les «llemands se servent pour
cxprioier lettre ou alf habit , p. 274.
Busbeck , pendant son ambassade à Constanrinople , lapporte
quMl a entendu des disputés d*un canton de la Crimée dont
la langue écoit, quant au fond, la m^me que la langue
belge, p. i$o. Des lexicographes allemands ont donné ii
ee dialecte particulier le nom àt pricopien \ ibid.
c,
Caîfi , selon récriture , est émigré d'occiden^ tpk orient ,
p. 169. Ce qu*il faut inférer de là , ib$(i.
Calendrier , a été primitivement réglé sur la course du sole^
pour tout ce qui .a rapport à Tagriculturc et autres inOuen-
ces physique^! p. 2^- Et sur [a co.urse périodique de la
lune pour tout ce qui a rapport au commerce sqcial et des
affaires courantes tant civiles que politiques et religieuses ,
p. 39 et 30. ]Le calendrier roma|n est tr^s-avantageux aux
agricultenrs , p. 31.
Ctf^t*^, EcREVissE, quatrième signe du zodiaque, originai-
rement le dixième , p. 97. Il est le signe du solstice d*été ,
p. 98. Pourquoi Ton a donné k cette position le nom dp
splstice, fbid» Explication de la nature de ce signe, ibid.
Jlemarque de Macrobe ^ ce sujet, ibid. Le Cancer comme
poisson , servoit aussi de signe pour la reprise de la pêche
d*été , p. 99 Pourquoi Ton a fait choix d'une Ëcr^yissç
pou^ marquer le départ du Solei}, ibfd»
Capricorne , dixième signe du zodiaque , originairement le
quatriéipe , p. 80. Motif qui a suggéré Tidée de désigner
ce phénomène céleste par la figure d*un bouc ou d'une
chèvre* ibid. Ce ;igne astronomique marque le retour di|
soleil, p. 81. H annonce Touverture de la pêche d'hiver ^
^bid, et p. 99. Il commence la saison d'hiver » ibid.
Caractères runique^^ ont pour élément de lignes perpendicif*
laires, en forme de stèles ^ stylen, colonnes^ p. 173.
Carime^ est un temps consacré à ra|;)stineqce et au^f exefcicff
r ■'■-
X TABLE
Chasser ne vent pts dire tuer , mais faire fuir , p. 79.
Cbéne , étoit Tarbre sacré parmi les Druides , p. 202. Ses
branches se méloient dans tous les sacrifices, ibid. Cet arbte
étoit spécialement consacré à Jupiter , p. ao6. Le chêne
étoit Tembléme de Varhre de vie , p. 207.
Chien est le nom qu'on a donné à la plus brillante des étoiles,
p. 117. Les grecs la nommoicnt Sirius; ibid. Le lever du
Chien annonçoit le débordement du Nil • ibid,
Cbifret^ pourquoi leors caractères simples sont bornés au
nombre neuf, p. 175. Le chiffre i, dans le nombre dix (10),
désigne Z)i>tf, p. 176. •
Chod, cboda , mot par lequel les persans exprimoient la divi-
nité, p. 187.
Chronos^ le temps qui se rapporte k Tagriculture, nom qu*on
donnoit à Saturne, p. la. Ce temps, c'est Tannée solaire,
ibid. £tymologie du mot chronos ; ibid. Chronos , Sa-
turne , temps périodique, peut passer pour être le pettt-^
fils de Theos ^p. 123.
Ciciron parle avec vénération de la célébration des mystères ,
p. 23 ii. But moral du songe de Scipion , p. 265.
Ciel sous certains rapports peut être envisagé comme un être
immortel, p. 124.
Cimbres , habitans des bords de l'océan septentrional étoient
appelés Larrons, ex. pourquoi, p. 141.
Cinq, nombre simple au delà duquel plusieurs peuplades en
Afrique et en Amérique ne savent pas compter, p. 174.
Circé, sa demeure étoit un des cbefs-Keux du pays des Atlan-
tes , p. 143. Cette demeure a été visitée par les Argonau-
tes , ibid.
Cité, nom de Tile de la Seine où étoit le chef-lieu d&là peu-
plade parisienne, p. 226-231. Pourquoi l'on a fondé sur ce
local la première église de Paris, p. 231.
Clément éT Alexandrie (St.) rapporte la cérémonie de la com-
mémoraaott de Bacthus , p. 254. Il la trouve absurde , ibid.
Elle n'est qu'une image commémoratîve, ibid.
DES MATIÈRES- z|
Clergé régulier^ ctXvA qui se détache entiérco^ent da moade
par des, vœux , p. i6;2.
Clergé séculier 9 celui qui reste dans la société des bomfnes»
p. 162.
Climat^ écymplogie de ce. mot, p. 114.
Code zodiacal , est le régulateur de la vie sociale « p. 237.
Cplcbidej le peuple de cette contrée n'étolt qu'une colooiA
du pays du Bas-Rhin , p. 149.
Colonne atlantique , son rapprochement avec les colonnes du
patriarche Setb , et pourquoi , p. 160.
Communier veut dire se présenter à la table du Seigneur ,
p. 198.
Cùmunion religieuses expression dérivée des repas fraternels,
p. 163 - T97. Sa signification , ibid.
Conclusion 9 et but moral de cet ouvrage » p. 260 et auiv*
Conjures , nom qu'on doone aux époux , et pourquoi , p. S02.
Sens moral de ce nom , p. 203.
Constellations , ce qui a contribué k faire oublier leur nature»
p. 116. £n perdant leur connoissance on a perdu aussi le
sens du mot ^ ibid. Ce qu*on entend par le système primitif
des constellations « ibid.
Constitution domestique , de sa bonté dépend la bonté d*uae
constitution politique » p* I99*
Cornes servoient anciennement de vaseï pour boire, p. 83.
Coudées 9 on évalue la circonférence^ de . la terre à 73,000,000.
coudées, p. 184.
Couronne , est l*embléme de la souveraineté «ans terme ,
p. 13.
Cours de la justice s*ouvroit simultanément avec le cours de
Tagriculture , p. 73.
Création du monde ^ morale signifie lu civilisation des peuples*
p. 236. Elle étoit modelée sur U foroiatiou de. Tunivers ,
ibid.
Créiftion du monde ^ ce que les perses et les étrusques en
disent dans leur cosmogonie et ce qu*on en ^t (^n9 ^
xij TABLE
Génése» p. 55* 57* La manière d*entendre le texte sacré |
sur Torigine da monde, peut seule faire cesser toutes
dispotes , p. 17a.
Cretois , dan« leur tbéologte ils donnent à Uranus pour
femme la princesse Ghé , et pour fils le Dieu du temps ,
p. 3.
Croissant^ les prétresses Tavolent adopté pour lenrs armes*
p. loa.
CtUu mystique; d*où est née la variété d*opinions snr sa
nature, p. 240.
Culte primitifs aura eu directement ponr objets les choses
sacrées, figurées dans le firmament; ensuite les astres et
les constellations qui en écoient les images, p. 124. Dans
les siècles de ténèbres il aura été adressé au ciel même et
aux corps célestes, ibid.
Cultivateurs en égypte étoient chargés de la destruction des
animaux nuisibles , p. 76.
Cycle chronologique de 600 et de 3(k)o ans , se retrouve chez
les chaldéens , p 152. Le premier composé de 20 généra-
tions , a reçu le nom de Nère , le second composé de six
Nères ou 120 générations, a été nommé Sare^ p. 153. La
grande révolution de 600 ans étoit connue des patriarches
avant le déluge, selon Flave Tosephe , p. 155-156. Il
paroit même qu*on en ait fait usage pour la chronologie
sacrée, p. 156. Cette gnnde année de 600 ans a éié re-
gardée dans les temps anciens comme le Neros des chaldéens,
ibid, Cassini a considéré ce cycle comme luni- solaire , ibid.
DADocjquB, c*étoit un prêtre qui portoit an flambeau pour
éclairer la scène dans les fêtes éleusinnes, p. 243.
Dag' wand , signifie une portion de terrain qu*on peut labou-
rer en un jour, p. 180. Quatre de ces mesures font uq
bonnier, ibid.
DES MA.TIÉIIC& ^^
DécaJogtifi des hSbreax émit ffvsfé sur <âcs aiUes & 4DBr-
bir , p. 140.
Décimal {système'), pooniooi les &fàet& Vem pi!é&«é -im
système dnodécimil , p. 177.
Déluge a comDCDcé à la sîx<cntièi»e laaée âe }>Soë^ p, i«:7.
Obsenratioi qui en résulte , itid. il a ok$)6 le pnmzkr 70DT
do premier mois de It première aaiiée smva»» , i/'/^, Oes
deox dates ne toot pas Vcfkt du hasard , Th:J^ Oa 3^
appelle soico vulkt , i/^/v^e i/c pécèé , et pourqwN « p. 15?^
DewÊMgùgas est le gouvernant d*iin people , p. a?. C'est le
néoie qne mûiuu , ibid, Etymologie de ce mot , ièid^
Demetrius olBcîer de manne, raconte à Tîbére les prodii^
qn*ii a va pendant son V03fage anx lies bntannîques , p. ^^
Ce récit est rcpudé comme fabnleoz , et pourqooi , p. 250»
Raisons qni prouvent qui ce récit est véritable « ibid^
Demetrius Pbarius , voyez Pbarius.
Demicurgos , vent dire législateur d*un peuple , p. 27. C^est le
même qne Tâtson ; ibid. Etymologie de ce mot , ibid,
Demiourgos a été toujours pris pour le créateur du monde
physique au lieu de le prendre pour le monde moral , et
pourquoi , ibid, et p. 236.
Demos signifie une troupe d'hommes réunis en société politi-
que , p. a/ - a8. Le mot Germains présente la même signiii*
cation , p. ft8.
Denis («S/.)» patron de la France, ne doit pas être confondu
avec Denis Aréopagite d*Athènes, p. 233.
Descente aux Enfers , quel en écoit le fond et le but , p. 242.
Réflexions sur la descente aux Enfers du divin fondateur
de la religion chrétienne , p. 244. Prodiges qui ont accom-
pagné cette descente, ibid, et p. 245. Mystères qui ont
été révélés par cette descente , ibid, et p. 246.
Diane écoit la déesse de la chasse , p.' 79. On lui a affecté le
signe du Sagittaire , ibid.
Dieu , son titre Goo , Bon , exprime la nature de sa provi-
dence, p. 16. Sa gloire est annoncée dans tout et par -tout
xiv t A B L E
p. 125. Son existence se découvre )osques cUos les objets
les plus itnpercepcibles • ibid. Dieu est représenté comme
le principe et la fin de tontes choses dans le langage numé*
rique comme dans le langage alphabétique, p. 176. La hauce
idée qu*eo avotent les anciens, p. i\i6. 11 e^t non-seiilenicrt
le chef de Tunivers , mais il en est aussi le créateur , i&id.
Dieu esc infini comme père au cféattur do temps , ibid.
II est unique 9 p. 187. Il est le principe et le complément
de toDt 9 ibid. Le nom /iz exprime tontes ces qualités , ihid.
11 est souverainement bon% ibid. Cette qualité esc exprimée
par le mot Goo qui signifie Bon , ibid. Il est aussi souve-
raincmem jnsce, p. 1S8. Le terme God « Bon , inspire , dans
Tesprit de Thumme , l'amour et la crainte de Dieu , ibid.
Les Persans, dans leur théologie , expriment God par Cbûd »
Choda ; ibid. Les Grecs l'exprimoient par le mot to A^a-^
tbon; ibid. Sentiment élevé qu*en avoit Platon, p. 189.
Dieu est essentiellement miséricordieux^ p. 194.
Dieux de la mythologie ne sont que des choses utiles et salu-
taires mêmes p. 66. Ces choses ou objets d'utilité ont été
personnifiés et divinisés, i^id. et p. 67.
Dimanche , voyez Sondage
Dingi'dag^ terme de barreao en j4ein nsage an conseil en
Flandre , pour exprimer le jour servant au ptaids^ p. 40.
Dingsdag , QAfardi') quatrième jour de la semaine étoit con-
sacré à la justice, et pourquoi» p. 39. £tymologie de son
nom Dingsdag , p. 40.
Diodore de SiciU fait l'éloge des mystères de Samothrace,
p. a39.
Dissendag ou Dysstndag^ est le même que Dingsdag^ (Mardi}
p. 40. Ce root a la même signification que twist-dag ,
jour de contention , de dissention , 00 de dispute ; ibid,
Ëtymologie de ce nom , ibid.
Divinité ^ voyez Dieu.
Dix 9 nombre auquel la première série a été bornée , p. 174".
Fouri^iai ce nombre *est exprimé par denx caraaères.
DES MATIERES. iv
p. i->. 9m es xamb» Ââr oa m voulu représenter Técre
JrrgwÊg £~JB ffloB vc:i^EX7 fx ica.nénirar dans la vie future
ca b xaae éc It vrsie rrl£K«, pu 940. Ce dogme est un
, es p^urçns , u=/. Ces biuics vérités ont été
, îHi, et p. S4a.
/k^.sflseEBsac. posr sesEre,a été prise d*un nombre de
{«■s paccs s c:c£ jes SX» d» astres, p. 180.
DimJ^Jxg ^ jcrz^^ sxKsr >=«r de b seBaine, p. 46. pour-
qaoc «sa i^ceûe , &}i^ £rrcK>k^ de ce nom , ièid. Les
aagkû le msu&ea T^ofts-OAT, /mrt à Tmt, p. 47. £ty-
I>*szc, ce KMÛcv a es l ei da saaé par les loix zodiacales ,
p. 113-
Dnida tmô^Ê0^9t Feseafac de la surface do globe , p. 182.
Os dioisissoieflt des âKtss de cbéoes pour saoctoaires de
leur cuite , p. 202. Ils ttz^jtmt. les pondfes de Téglise gau-
loàe, p. 209. EtToù)^ de leur uo«, p. aïo. Leur nom
pffîBitjf éixKC 1/^0» >. su. Les Druides enseignoient
l^bistoÉre-uatureSe, i'ûd. La conuoissance de la nacure leur
eenoic lieu de res^e et d'iuspiraaon , ikiâ. Us étoient logés
au feiu des forêts sucées, p. 214. Ds y médicoient les
consteHaiious « Hid, Les cbeCi-lieux de kurs résidences
étoieuc uomuiécs Jf«s2«r, p. 215.
Dpsêmda§^ vofcz Dissemdag,
E.
Eaux DC uâTB, sout appelés dans ritùiéraire d^Antoniu aqua
solis 9 et pourquoi « p. 219.
EccUsiasti^es , étymolog ie de ce mot , p. 9ia
Ecrire sur des pierres, c'étoit graver^ greffier ^ p. 137.
Ecriture^ rinvention de cet art est due au génie do peuple
élysien , p. 173. Tous les anciens peuples ont eu deux
sones d^fScritores , Tune sacrée , Ttutrc civile , p. 174.
tvj TABLÉ
Ecriture civile , coDstscant en caractères courans a éc^ poftél^
en grèce par les phéniciens , p. 174.
Ecriture runique ^ étoit consacrée k Tnsage du culte et des
mystères de la religion, p. 174.
Eeli^ nom qu*a conservé le lieu où étoit une forêt sacrée
de chines^ p. 214.
Eekhoute^ quercetum, forêt de chênes^ étoic le nom d*une
abbaye au milieu de Bruges, p. 217. Et le nom d*un cimcon
de la ville de Gand au quartier de S. Pierre i ibid,
Etth y dans les langues du nord signifie Istljtnc^ p. 227.
Egalité ou la mort , cri meurtrier très-ancien , p. 256. Repa-
roit de temps en temps dans les commotions révolutionaires ,
ihid.
Eglise ancienne y dans quel sens on peut dire qu*clle étoit.
bâtie sur une roche ou sur une base de pierres^ p 140.
Eglises chrétiennes ont été bâties au milieu des cimetières , et
pourquoi , p. 243.
Ehe ou Ee est le nom que les belges donnoient au mariage y
p. aoB. Maintenant on rappelle tslauwe, foi ^ fidélité ; ibid.
Eleusis 9 son sanctuaire passoit pour le grand temple de la
grèce, p. 334. Opinions sur l'origine du mot ^/(;»;/V; ibid,
et p. 235.
Eîeusinnes {fêtes') se célébroient à Athènes en Thonneur de*
Gères*, p. 42. Opinions différentes sur le but de leur institu-
tion , p. 235 - 236. Ces fêtes duroient neuf jours , et pour-
quoi , p. 240. Les grecs ont altéré le but primitif de ces
saintes institutions , ibid, La scène dans ces fêtes étoic
éclairée par la lueur d*un flambeau que portoit un Dadou-
que , p. 243.
Elle , ou belle , est le nom de Tinstrumenc avec lequel od
mesure, en françois aune^ p. 178. C*est aussi le nom du
bras; ibid,
Elle-bog , signifie la coudée , p. 178.
EUemaet ou belle mact , signifie mesure de Helland , meswf^
du pays Elysien^ p. 178.
DES M A t I Ê R E S. xtij
fjuiium eampum^ terme dont Homère se sert pour indiquer
le site des champs élysées « p. 235.
Enfer étoic un des chefs-lieux du pays des AtîanVes, p. I48«
(Cette demeure a été visitée par les Argonautes, ihÙ,
Equinoxial^ nom du principal cercle de la sptière ,' qui sépare
le ciel en deux hémisphères égaux, p. iks/Ce terme indi*
que régalité des nuits et des jours , ihid. Remarque sur le
mot é^uinôxc; ibid.
£r, vieux verbe qui signifie àourfr^ p. 15*4. Ce iàôt i^doe-
môre s^écrit avec quatre difiërences voyelles, p. 155. Quel*
les sont les diverses sections du temps qui en dérivent t
Wd4 Ton Kftte présume qtt*elle$ se rapportem à la première
vie civile de nos ayeux , ibid.
Ere est une section du temps, p. 154. Etymologiede ce mot,
ibid. Il fi*est applicable qu*à des ponions du temps « ibid*
Erfen , terme veilli qui signifie labourtr Ut ttrrt % p. 3a.
Èrmh^ pris par les grecs pour Thxitb « doit être tnierprété par
le mot Mercure^ p. 135. Jablonski doone Tétymologie de
ce mot« ibid. Ermès ponrroit bien être le Ermin des Ger*
mains , ibid. Censortn donne à VErmès de i*£gypte le nom
à*JrmiHûn; ibid.
Ermls ou Hermès est un nom propre connn même dans nos
catalogues des saints, note p. 136.
Ermès trismegistus , c*est-ii-dire ttoit ftit grand , étoit le
litre qtt*oti donaoit à Tboih t p. 134. qu'elle en étoit la
raison, ibid.
£rmin étoit uB idole qu'on adoroit encore en Altfmagne^da
. temps de Charlemagne « p. 135. 11 ponrroit bien être 1«
même que VErmès des égyptiens , ibid. 11 avoit sa colon*
ne comme lui, ibid. De là spn nom de EaMm sul,
colonne d^ Ermin \ ibid. Comment Ermi» étoit représenté,
ibid.
Eté y c'est pendant cette saison qu'on recueille le fruit des
travaux champêtres , p. 33. On lui a donné le nbm de
nmmtr^ ou sommer-f^d i qui veut dire um^s de rdeoiiù^ Hid^
IIL
xïîij -. . T A B ï. E
^JStofles isolées , on le^r donooit des noms symboliques mar-
qnins , quand elles étoienc jemarqaables par leur graodeur
. et leur W*t, p.. 117.
Etrusques ou Toscans évaluent chacun des six te^ps de la
création du. monde à mille ans » p. 56.
^ Eucbarisiiquts , c*eic-i-dire des actions de grâces , en parlant
d^s. premiers sacrifices, p. 190.
Excommunication étoit dans le premier âge la censure la
,. plus redout;ible fies mçeurs, p* J9^ ,, .
• ■'■ • F.
FAWiLtK céleste:* oa dieux de la mytliologie>, a eu quatre
générations, p. 67 >
tFéuiîx àé*SMiwn» n'ëtoit pas Tembléme de la destmction,
4iiaU da.la^oùpedes grains ou de Ja moisson,, p. 31.
Februeriut. signiiie mois de purification ^ p. 86.
t Feitfm , voyez repas fraternels,
'. Fêtes àw printemps , ont été dç tout temps les pins riantes
• . . de l'année , p. 90* Les romains ks appeloient Hilaries par
r excellepce, ibid. Les anciennes fêtes ou temps consacrés
aux récréations avoient toujours la religion pour principe
. -ip. 105. Servoientà jetter les semences de la piété et de la
vertu , ibid,
'. FlamUnd 9 voyez iangae flamande,
t Fiavus Rbadamatitus , vent dire Rêdman à cheveux roux ,
p. 170.
^ Firéts 'de chênes étoient les sanctuaires des Druides, p. 2cs.
v* ".On y a célébré l\>fflce divin jufqu^au temps du cbristianistne,
. . p. 213. De h plusieurs lieux. ont ooftsdpvé le nom de bout,
, forêt 9 et. dcEEK 9 ch/ne^p; 21 4i ' ' • •
e Forêts sacrées j on a rènurqué que leup éulte a été universel ,
p. 221. Abraham a planté une forêt dans laquelle il- a invo-
i ^ que le nom du Dieu éternel , ibid.
i Fouillé ( Mr.> exi^rt cultivateur , a laissé, des observations
\ . .sur les moutons pou^en perfectionner l'espèce , p. 89.'
DES MATIÈRES. m
Ftanc'meçùnntrie , son secret esc sembhble à ceioi que coti-
vroient les anciens mystères , p. a54.
Fraternité ou la mort ^ cri meonrier très*ancieii , p. sstf.
- Repftroit de temps: en temps dans ks commocioas révolu-
ttonnaires » ibid.
Frayer^ vrycn^ est le* nom qa*on donne à Tamoar des pois-
sons , ec pourquoi , p. 49.* -
Freya fcoit le nom de la fenifie à^Odin dieu des Scaodiatvis «
p. 5i.p^où Ton fait dériver ce mot, i^r</.
G.
'(yàîat4rh , ou Galaxie , vrai nom de la voie lactée » indique
la gaule, patrie d* Atlas , p. 11. Ce nom fait voir que le
I
tableau céleste appartient au pays des Druides , ibid^
et p. I \6,
Ganâ , cette ville doit en partie son origine ï. des monastères
érigés sur les débris de ceux des payeus, p. 216.
Ganymède , est Téchanson du ciel, P* 83. Le signe du Verseau
■^'^é ïiommé G aiiymhde^ibid,'
Gau est le nom d'une grande mesure itinéraire chez les
Indiens, p. 183.
Gaulois ^e marioient tard, et pourquoi, p. 209. Les belles
' paroles étofent cbez eux du plus grand poids , p. 257,
Gau-niate 9 gdoittafe t cêoMéTAie, èont identiques, p. 183.
Geermannen ^ ou Gaermannen^^ p. 28. Voyez Germains,
Cémtdux , le :roisième signe du zodiaque , btiginairement le
neuvième, p. 94. Ce signe a été consacré à l*fiyroen , tbid.
. Les Gémeaux sotlt l'érrbléme du couple conjugal , ibid»
Ches lés -Indiens les Gémeaux sont de sexe différent ,'p; ÇS'
Pourquoi ils sont traités de Gémeaux, ibid. La fbmelle des
Gémeaux chez les Indiens est figurée jouant de la guicarre »
p. 97. Apollon, dieu de la musique, préside à ce' signe,
ibid. ' ... ..'.■'
GénéahgJe'^efhotamts^ d*<>à est venuPusage delà figurer
par un arbre ^ p. 207. •
û TABLB
GinirMitoH , lignifie aosst sUele^ ou ginératiw » p. 159- 16$.
Génération est hprodttctioo d*uii être générateur ^ p. 171.
Génération de Pbommê^ ne s*étenii communément qu*à trente
•ns,p. 151. Elle a été adoptée pour la première période chro-
nologique , p. 151. Vingt générations ou 600 ana ont reçu
le nom.de nère^ p. 15^ Six nhres ou 120 générations ont
reçu le nom de tare , qjui étoit la grande année , ibid. On
. compte dix générations de patriarches avant le déluge*
p. 180. Application de ceue particularité qu*on peut faire
au gouvernement des Atlantes i ibid.
Ginèsê (la) borne chacun des six temps de la création du
monde à un jour , p. 56. Livre de la Génhsc ^eat dire livre
àt% générations ^ p; 157.
Géométrie^ n*est pas nn terme primitivement grec, p. 183.
Ecymologie de ce mot, ihid. Elle doit sa naissance à Tin-
troduction de Tagriculture , p. 185.
Germains n*adoroient point le temps ^jp, 16. Us n*h voient point
des sentimens hétérodoxes sur le dogme de la divinité*
ils avoient plusieurs termes pour exprimer son essence,
ièid. Germains signifie une multitude .d'*bomroes associés »
p. a8. Étymoiogie de ce mot , ibid. Ces peuples se traitoient
mutuellement de frères , ibid. et p. 258 La polygamie
n^étoit pas en usage parmi eux , p. 209. La loi ^ agraire
régnoit phez-eux dans toute sa force, p. 2^.
Germanus en latin signifie frère , p. 28.
Ge-tyen , nom que les ministres catholiques donnent k leurs
heures canoniques, et pourquoi, p. 122.
Ghé^ (la terre) épouse d'Uranus ; Saturne est né de leur ma-
riage , au rapport de plusieurs écrivains anciens , p. 3.
GlocJUn-bammcl en allemand , signifie mouton à sonnette •
p. 92. Etymologie de ce nom , ibid.
God étoit jçhez les Germains le titre de Tétre suprême pour
exprimer la riature de la providence, il signi6e bon,, p. iC-iBf.
Goropius Becafsus f auteur flamand , a beaucoup écrit sûr
l'étymologie de sa laitue, p. 167.
<qicdfeattaBéc!te.
auiu (fim lie jwTftt <!■: tâns^ lit iKnim, Q>. iQ^
Gnov ntunnmitw nignc uni <dnK a^ihrtimiî iliMUi]Hlt Qfl^iMft ^
■wgmi B riWhi; ëb ffteafçnnè „ ^ 13JSL C^ttMMN^ 4ft9^ ^r<êf^^
les rirw'mMJg r <fta orikg êtes Draides, ^ ^iu C>é^Mt I>mMI^
ne de b smua^boÊom As «uî^ « ièl^ ei f^ 1^ Çtn«
snaiiatiaB êooÉi %n<6e p«r k b éaéèk l iMi ^ f «I «te
fMtf ; s^àflL ItiâK est k snsl qni pttk de ctlte €^r4«lKM»^x
p. 900. La nrofc dt aptère se dévoile i»r k« piopHtM»
ranureUcs de b pkaïc 9 ptr k vtleur de so« nom ei l^
drcoosaoces de b ccrémoDie , ikid. tt siUv* Q*tn ttoe
plante me et peu coqnae > p. soi. DescripUoA de cetM
plante, ikid, Coament le gui se reproduit» IJ^/4/« Lit
Druides nVvoicnt rien de plus sacré que k gèii et k chine
sur lequel il irait , p ftoa. Description des lolemnitél dll
sacrifice dont la cérémonie avoit lieu à k «ixiiine innê^
ibid. Propriétés du gui de cbéne , p. ao3 - aos* Etymologk
du mot gui^ p. 906. Les gaulois regardoicnc le gni de chiné
comme un présent du ciel, ibid, La cérémonie et k iscnflct
du gui se terminoient par des festins et des diverdsumctti 1
p. &08.
Gusbal ou Gutbul , pom teuton dont on se i ervoit pour fX*
primer la vertu bienfaisante du gui » p. ao$, Ce cri étoic
en usage vers Noël dans quelques cantons d*AIkmignef
ibid. Cette coutume a régné longtemps en France t ibtd. La
veille du premier de Tan on cbantoit : au gui Pan mu fi iHé$
Signification de ce chant , ibid»
XD^ TABLE
H.
■
Hallbs sont des maisons de vente ou de dé|>ot dx ^ chosas
véntles, p. 230 en noce. Ecymologie de ce mot, ihid.
ffammel signifie mouton mâle , p 92. Etymologie de ce
mot, ibid,
Jffans4 ou ansf^ nom.qu*on donnoît k certaines conventions
eu unions, voyez tome premier p, 122. II étoit défendu de
naviguer sur la Seine sans êire en hanse avec le corps des
Nautes au bateliers de Paris , ilià. et p. 233. de ce volume.
Hansen signifie entretenir la bonne union, voyez tome premier
p. 122.
Havre ^ est le premier port de la rivière de la Seine, p. 228.
Il signifie port en langue du nord, ibid. Il fut appelé
bavrc de grâce , et pourquoi , p. 232.
Hébreux ont témoigné une extrême vénération pour le
système céleste, et pour les nombres sept et douze , p. 125.
Raisons de cette vénération, ibid. On les a accusé k tort
de sabisme à cau^c de leur respect pour le tableau du
del, p. 128.
Helié ^ sœur de Phryxns , s'enfuit avec son frère, montée sur
un bélier, à travers les mers de grèce dans la mer noire.
p. 143. Explication de cette fable , ibid. On rcconnoît dans
' son nom Tembléme des habitans de la principale cité de la
république des Atlante:;, /^'^*
Helle-maet , voyez Ellemafit.
Hélisiens^ beilige, terme qoi veut dire médecins , p. 58.
\ qui ce nom est donné, et pourquoi, ibid*
Hercule combattit le lion de Nemée avant Tinvention des
armes, p. 76.
Herfst , est le nom de l'automne , il signifie temps du
labour, p- 71.
Herminon 9 d'après Tacite, étoit le second fils de Mannus»
p. 135.
DES MATIERES. xxiij
ftéros, le nom primitif provient de l'acte d'initiation, p. 239/
Hésiode , filtCé Uranus et Ghé à la tête de la famille céleste ,
p. 2. Il chante dans sa théogonie la sublime invention du
système planétaire, p. 118 119. Explication de ses expres-
sions , ibid. Il dit qu'à l'extrémité de la terre Atlas soutteftc.
le vaste ciel , p. 161.
Heure exprime toute seetton du* temps quelconque; on appeloic
saisons heures , et pourquoi , p. 5. Meure est aussi employé
comme distance itinéraire, çovlï Ueuc onmilU^p, 180..
Et pourqnoi,.i^/J. Analogie entre le calculi^r beures>e^
la grandeur de la terre, p. x8r.
Hiéroglyphes est le nom que lesr grecs donnoient auxinscrip^.
tions mystérieuses des Egyptiens , p. 138. Ce mot vaut
dire gravures sacrées; ibid. Etymologie de ce mot» ibid.
Manethon les appelle diaîecta sacra; ibid,
Hilaries étoit le nom des fêtes riantes que les romains célé-
broient 'dans lé printemps , p. 90.
Hiver , nom d'une saison de l'année , p. 33. Son nom est
wiNTBR , wiNTER-TYO , qul Signifie temps de profit» ou
d'aquisition.y p. 34. U commence avec le sjgne du Çapfi*
corne, p. 81. Il est annoncé pair des fêtes particulières»
ibid, C'est le temps de la plus longue nuit , p. 82.
Hoeren , p. 51. Voyez Vrauw,
Homunc ^ nom qu'on donne au mois qui répond au signe
du Verseau, p. £3. Etymologie de ce mot, .i>/y. Ce nom
a été donné à ce mois parce- qu'il étoit consacré aux Bacc^a-
. nalcs, ibid, - >
Hosaona , n'est pas un mot hébreu » p. 90. Il veut dire haut-
chant; ibid. Son etymologie f ibid. - ^
HoùriSj nom des nymphes du paradis de Mahomet, p. 51.
Haut , nom qu'a conservé le lieu où- étoit une forêt sacrde »
p. 214.-
Hui ou ff^i en luigue belgique veut dire petit-lait , p. 306* 1
TABLE
IlUh^ ce nombre marque. Tbarmonie da ciel dans les Iï\s^
fphàrei qui s«a^ cqujoi^rs en mouyemeot, p. i^s»
h
Jdolatrti^ os. en accuse in jQuement les grecs; et^poiinquoi»
p. 189.
H» où Ton détenoit Satomt , sa situation , p% 249. Ce quïL
Hint entendre par cette allégorie, ibid,
JksaiaU^nmée dans la mer Britannique, p. 2<^8.
MUs du BûpJU^itt^ sont nommées par Plutarque les iles des
génies et des Héros , p- 259* 24U.
Immortalité est comptée parmi les différens attributs divins' %
p. 124. N*0st accordée qu.*aux iCboses du plus haut intérêt,
p. 140»
Inauguration , titre donné à fai ^éréo&onie du sacre des princes^
et des monarques, p. 239.
Initiation ; Torigine de son institution se perd dans la nuit du '
temps , p. 234. Dans le couimencemeot le cérémonial a été
f impie, ibij. et p 240. pans ios sanctuaires des initiations
" les planètes , tracées dans le tableau céleste , y étoient ar-
f rangées suivant. le rang qu*on leur avoit assigné dans le
système hebdomadaire , p. 237. Rature de la doctrine qu*on
y enseignoit , p. 238. But de cette pieuse institution , ibid,
et p. 242. Idée qu'en avoient Fansanias , Aristote , Cicéroo ,
Isocrate , Anstide , Diodore de Sicile , ibid. et p. 239.
L^initiation dans son wineipe écoit une cérémonie aussi
effrayante qoe lugubre , p. 243. Préparation et noviciat des
récipiendaires , ibtd, et p. 244. Ce qui^ ivoit lieu quand on
commençoit la cérémonie de Tinitiation , p< 254.
Initiés t on leur exposoltt les images des animaux qui forment
le système zodiacal» p. 237. Sagesse de ce moyeu d!instruc-
tion , ibid. Ils n*étoient admis aux mystères que sous la
religion du plus grand secret, p^ 252. £n'grèce on cob-
damnoit k mort ceux qui osoient violer It secret , ibid,
Pourquoi le secret écoit devenu uu besoin4 p. 253.
DES MATIERES. xxy
Msiâff d*où ce mot tire sera origine* p. asp.
Institutions élysicnnes sont pour la plupart encore observées »
sans qu*on s*0n doute , p. 8^.
Js i ville célèbre dans la Baie de Donarnenes , p. 226. note (i).
IsaU propbéce, donne au ciel le nom de livre » libir c9U ^
p. 130.
Jsis , cette déesse étoit Tidole des Saëves, p. 226. Elle étoic
vénérée sous le symbole d^un navire , ièiJ,
liocrate , parle du bonheur d*étre admis à riniciation des
' mystères , p. 239.
Is^a^ nom que les Hébreux donnent à la femme, p.. i;o.
Nous employons cette panicule tertninative pour changer
un nom propre masculin en féminin , ibid,
Issi ^ village près de Paris, p. 226. Ce mot se rapproche sen-
siblement de celui de isis , ibid,
It^ missa est^ signifie , allez-vous-en , c*estféte, divertissez-
vous , p. 196.
J.
Jaegen^ katsen ^ cha8S£|i, ne veut pas dire tuer^ mi\% faire
fuir , p. 79.
yaer 9 veut dire année et moisson^ p. 30-71. Ce nom- a été
donné à Tannée m€me et sous quel rapport* ibid,
Jans-misse (St.) St. Jean-Baptiste ^ est la fête de Tété^, p. 35.
Jardinier, c*est sous cette figure que le Seigneur s*est mon-
tré lors de sa résurrection au printemps, p. 33.
Jeudi f DoNOBRDAG , étoit le sixième jour de la semaine,
p. 45. C'étoit le jour consacré au culte, ibid. Les latins
nommoient ce jour Dies Jovis,>aMr de Jupiter , et pour-
quoi, ibié^ Pc joar étoic consacré il Jupiter comme juge
suprême , p. 46. Pans les fêtes religieuses dtt sixième jour
on bénissoit le lien du mariage , p. 49.
Juges (les) reprennent panout leurs fonctions anx premiers
jours de Tautomne , p. 7^.
Juin^ mois qui Répond au signe du Çatacer, p. 98. Ce <nois
Kvi TABLE
porte dans nos calendriers le nom de braehmaênâ 9- qiii
veut dire mois de repos; ihid.
Junon 9 présidoit aux mariages légitimes et à la solemnité des
noces , p. 50. Le vendredi ponoit primitivement le nom
de Junon; ibid. Celui de Vénus lui aura été substitué dans
les siècles de corruption, ibid. Signification du mot Junon ^
p. 5U Junon présidoit aux accôuchemens , p. 54. Elle est
Tembléme de la providence , ibid. Et la déesse de la bien-
faisance, ibid. Son culte étoit très-étendu, ihid.
Jupiter^ est un terme teuton qui rend énergiqnement Tidée
qu*on se forme de la majesté de ce grand dieu « p. 45. Ecy-
mologie de ce mot, ibid. Jupiter armé de la foudre étoit
Tembléme de la vengeance céleste, p. 46-65. Son mariage
avec Junon est Pembléme de Vétat. conjugal associé à la
religion , ou du lien conjugal érigé en sacremenl , p. 52.
Explication de la fable qui dit que Jupiter s*est rapprpcb^
de Junon sous la forme d*un Coucou^ p. 53. Explication
de la fable qui dit que Mercure fut chargé d*invicer les
convives aux noces de Jupiter avec Junon ; ibid. La pla-
nète Jupiter a été consacrée au jeudi , et pourquoi , p. 64»
Jupiter passoit pour fils de Saturne , et pourquoi , p. 67,
11 est aussi considéré comme chef de la religion , ibid.
Comment les deux natures symboliques de Jupiter se trou-
vent en harmonie, ibid. Jupiter a régné 120 ans; ce qu^on
deit entendre par là, ibid. Jupiter résolut de punir le peu-
ple atlante de sa grande dépravation de mœurs, p. 161.
11 esc dans la mythologie le dieu suprême , p. 186. Ecymolo-
gie de son nom , ibid., 11 se venge des compagnons d'Ulysse
à cause de Timpiété qu*ils ont commise dans Tile de
Trinacrie, sur les plaintes d*ApolIon, p. 219.
K.
Katsen, e«c un ancien mot qui signifie chasser ^ p. ^8. U
ne veut pas dire tuer^ mais faire fuir ^ V* ,79*'.
Katien^ voyez Catti^
r £ < M â T I ï: T. F s.
fziJ^ix.. noie gsc: i» JlIii^ Animent ai. iiv>»> taii TéfKmc ^
celui du Sagmaii-r, p ^. Ttt, Jamttsm le mémt ««r « 1-^
cinKKlhixi0ii de ]*'r>rin&^ thul.
Jûmz atrjècx^ éiuixnn dcF pomte «r^ «drt^ejsntt «me fnftvé^
À la fis ne* xxrcmmiief , p. ija. lifternR^nttni! 4Jr .«k
jnin§ pnr Le Ctt^r , 'V;,c\ Lsor ^Ttronln^» jirîA «hms |«
IflngiK Iwrniimflr, p. i!5£.
f^^AScrr ixrs2£s:icz , f^css rament» ^m» 1« 3«ce .dt^ <r4»lifl*
bcjgef jnsgD^acr !ùéd» nnàsmss^ jv. 150.
Lezgu£ f^mcn^z as rrpaâse cnamic 3â itançut pvimMvt «^ii^
bommrfi., p 1^7,
dtture iETib?!ofîç:3r, p, 167. Elte Ji ésé la l»l||flie 'te»
hi2ixta2is ôt TEWsét et âe% ptcaàars Imiwftt 4t U «Mvt^
p. aja.
Ltmîv-TiivnaT , soss ce oora éiM CMHn k «KM 4le Mn;^
dasf le adnsdrïrr de Cbar!eai^ae« p« 3t$«
Ltmit^ Usictjd^ ssçnific h saùcn des ieB7.*.74$« firiitmt^s
p. 32. Le^iillfs $4>iit prisef^dans et 9c«s pA«r nnut^^taer
en ^éaénl les fruits en cosse, ikU. Om d«»«ii «i»CreMi{>
ment limse 00 Ums^n-tyé^ p. 33.
Lettres^ on se sei\'oit de cette précîeose intetti^iMii j^cmr
conserver It mémoire des choses dHin biut lot^i^ |)#flr
la genre humain, p. 137. .
Jjtttres runiques^ sont des espèces de st$Us fn^ Ui^a^X'.x^^s
On voit des traces de ces lettres sur des <^pitaplke$ ea
Snède et en Danemarck, p.^ 174.
Liberté ou la mort^ cri meurtrier très-ancien « p. ti^s Rtpa«
rolt de temps en temps dans des commoùons hfv^ltt^
tiosnaires, ihid»
xxviij TABLE
Ltnse^ en teuton signifie Un tille ^ p. 33.
Lion^ cinquième signe du zodiaque « et qui soccède au.
signe du Cancer , originairement le onzième , p. 5)9. Il
est Tembléme de la moisson, p. ic». Il est aussi Tem-
bléme de la valeur et du courage , ibid. Les hébreux
lui donnent le nom i*Jrhb^ et les syriens celui à*Jrya^
p. ICI. Il a été adopté par nos proto-parens pour les
armes de leur république, p. foi. £t pourquoi, p. 102.
Les vill^ de la Belgique Tavoient adopté réuni \ la
Vierge céleste, mais nou pas sous la forme de Sphinx,
p. 110. Signification de cett« représentation, ibid.
Livre d'or; ce qu*on doit entendre par cette expression, p. 118.
Livres; les premiers étoient de pierre, et pourquoi, p. 137.
Livres sybillins^ étoient des livres sacrés qui contenoienc les
oracles des sybilles, p. 106. Ces livres étoient en grande
vénération chez les Romains, ibid.
Loi Salique , refusoit aux femmes la succession au gouver*
nement, et pourquoi, p. 107. et fo8.
Londres^ le local de cette ville aura aussi servi an culte
des prêtres d* Apollon, p. 220. On le prouve par la pro-
priété de son nom , ihid. Etymologie de son nom , ibid.
Lund^ signifie /or// , p. 320.
Lunder^ signifie forêt en laiïeue islandoise, p. 221.
Lundis voyez Maendag, r
tune 9 la succession constante et uniforme de ses quatre
phases a donné naissance aux sept jours de la semaine,
p. 35.
Lutetia^ nom du cheMien de la peuplade parisienne , p. 2s5.
Etymologie de ce nom , p. 227.
Lyre 9 les bardes et les scaldes l'avoient prise pour leurs
armes , p* los.
M.
Maen, man , ave&tii., est un des mots cardinaux du monde
DES MATIERES. sm
31 et 33.
cmôtec et Ea L4Mie , ///^
Ce lioc énuc eoiiMC»: » ;«. LMf^t €t fn»»>vi»»» /^/^^ L«é
MÊ0i^ cr «K <ieft«9 (fit. ^^^'^ ma^^^ m&f^m^ U ¥ém ék$€
et H wttmm ^ ^ u; Ce iKur. ^«i» 44Mitr^é |«#ff»» U#
Jti^ • «i^iitfe m ti ^ i a wii rwiinr «c«tiMr 4r is mam» ^ iêm
Mi' mr ig^'iiMHTit ^ ^ «tife^ #> «niK i'««[ liMM^ 4e te
CMxvvCMR j». «a4ie# iCf^i^. jU > ^Ke .wf^t MiurfM#
âK/^ C'«ic io. jivmmf et 44 ibue '^«e IbvK i^ *«# v;<e 44;;^
t 4 ' iJ K tfrgrj ff^^t^d |i^^w^«v( ^ //^/^. ^>
e ^^«Hrpe i*i. j»fiiiA^«r 4«^v/ ^, p^ 9^- U M^ K
et Tif^t^'m- ^ jf^ <iC Héi^M v»> ///e^« ^ exi^^u i#
!^ ^«. #«ir ««H /^4b« , ^ M M^ ^w ikfiii^ tm
iixi'j TABLÉ
ibiJ. Et 'pourquoi on donne couvert le nom de Ërœès à
Mercure, p. I35.
Afesse rouge^ étoit celle où assistoiem les membres du parlement
de Paris « en robes rouges , à Tcaverture de son nonvesu
cours après la fin des Vacances, p. 63.
Mesure 9 a été prise d'abord sufr les membres de Thomme •
p. 178. Son invention est due il la Holhade, ilfiâ. Preuve
de cette assertion , ibiJ.
Mey , nom qu'on a donné an mois de May ; et pourquoi ,
p. 5>5. Ce mot en vieux teuton signifioit ^f.v//i9 ^ fi^^^y ibid,
Meyen oumej-tacken, est le nom des branches de feuillage,
que les jeunes gens de la campagne plantent devant la
maison de leurs maîtresses, la veille du premier. Jour de
Mai« p. 9^- Signification de ces mots, ibid,
Mey^rnsend veut dire mois consacré avx filles V p< $H^- £t mois
consacré k Tamour , ibid. C'est la veOIe du premier jour de
ce mois que les îelinês gens de la campagne rendent leurs
hommages aux filles nubiles du village , p. ^,
Min , ce mot ft précédé celui de Mitkot > le même que
Manas 9 p. 21. «
Mind, en anglois signifie esprit , souvenir, p. ar.
Mine, étoit le nom de la Lune chez tes précopieis , p. si.
Minne, veut dire mémoire, intelligence , p. 21. De ce mot
dérive le nom de Min-ervè; ibid.
Mi nos ou AA7;7/75, exerçoit (a fonction àé grand Juge 9 p. âl».
Misse, signifie fête oà jour de récréation , p. 35. Ce mot
signifie aussi table, p. ij^.
Moeder-nacbt , ndit-mèiiz , est le nom qu'on donnoît au
temps de la plus longue t^uit^ p. 82% C'étoit durant cette
nuit qu'on célébroit les mystères , et où les initiés subis-
soient une espèce de mort dvite et reprenoienit une non-
vefle vie , ibid.
Mœurs, les anciens étolent persuadés qu'il n'y avoir point
de mœurs sans religion, p. 45. Le mariage est le soutien
de» merurs « p. 47.
DES XATIXKES. nsîii
SSVUK « f • 9^
J/«a. éKtOiir, tas. Is sonnr âe« idm mmért^ mçidttÊir p
wnaôMmàn , wmrnmtem ^ «x «lie «»»««# ^ liipMif es i*'
Lcwc 4 i» AlitzaBOkife «»« ou mtumd^ p. ât.
Jfetwtrpig^ iB qwai cire tab . Til v't^ i»! iMCt« p. itS»
La justice lait jortic as. st puii sauce et de sa saïuff « fM*
c«t pdf ce HDiD, if'*/.
Mvmd» bcvs'vc i Tcfi iU'^ faé ùtnv^ ce ttot ^ «imt^ et
. ^m ^ w m « p. SI.
Af«4i^ signifie aesfli ^f^s^ir «i ^Mr^itm^ 9. î$p. et fdf#
B «gnifir au&si réi^oiutioo « «t âaa5 ^uel «mm^ p« i^ £^ff
dig iim B Cfc «ccepcisitf éf ce noc «st doft«é U€4 I 4e
opiki, -p. 165.
Mm4f MÊnU^ vpyet Oumm i* Mtmdi mwêt,
iimtwienrt « £si «u «n^itut pm <ie i'xi^ 4e 9«iê ^ <^ itu
précMq3tHa« i^iiL «x p. ^^ S. 2k«i« y t t^M U «if-
ÂfusMmcas Àherrés dbms les Cpii4e»eof 4c ia cacbé4ratf de
Pans ce tru^ v ^sH^- I>eacnpÙQa ^ c»plicacioe 4e cee
ffiODoiDeQs 4 :i'i<f. er suiv. Réfiexi<«i> ^ue fvAf «aUre ce«
Uuifvcmcitt est It ^ymbo]e ûe ia We» p^ 1^4^
Èl^m , evtrtir .f:i,ut r^y.u%.**^€jtir ^ a b«^ucoyp 4^5 dériv^?* P/ **»
Mtmucçiis , m^pçTsaii <jui si^nifit^ aetrplg^ueç* ooce p, 2^, Ce
aftoi eec le niéaie ^tic mMuiu^€m ci la ^urce 4a m^t
âfuesttr^ sÀÇoificatic'O de ce «Qi^cef eoQ ^ryicologie ^ p. 93-^4'
et p. 2^25. I>e là eât v<&y k ttoei munsurium ça mpn^U^-
m. •••
axx TABLE-
• ■ •
Manicrân , irianiè^âs , maurs , d*ot ce mot prend «a soarce t
p. 20.
Maniquê cet an mot phrygien , p. ao. Ce qa'il signifie, ibiâ,
MannirC' est on verbe usit^ dans le« loix saliques ; il > signifie
diriger y administrer ^ ^, aO, -
Munus est regardé par- les Germains comme le fondateur de
leur nacion, p. 14. II esc fils de Theutson ; ibid. li est Je
même que Manas qui vtuc dire bommerol^ p. 18;
Mardi , quacrième jour de la^ semaine , esc appelé en latm
dies maNis ^ ti pourquoi, p. 40:-4i.;Il est consacré à la
troisième planète Mars , et pourquoi, p. 63.
Maren esc un verbe teuton qui signifie unir , lier , attucher ,
p» 204. Ce mo( e»t encore en usage dans des composai , ibid,
Mare-takken esc le nom du gui de chine ^ viscus, ce twm
signifie branches mariées y p. ai4»9D7.
:Mûriaie'àaLXi9k avec la terre.esc regardé comme le principe de
la' civilisa tiDD cfiez la plupart des peuple;^, p. 3. Qnel «eus
il • faut donner à cette, union emblématique, ibid. et p. 4.
Elle avoit du rapport à la patrie des Atlantes , p. 6»
Mariage 9 Cil Tinscitution la plus importante de la 'société,
' p. I9r9»203. Le mariage eic nommé conjugium, fdug
• commun f et pourquoi y 202. Ëtymolofié' do mot mariage ^
p.'204. Ot) regardait le mariage .comme Vitit . institution
'divine y p. 206. Les belges appeloient le mariage Ehe ou £tf ,
p. 208. On rappelé maintenant trauùe 9 qui signifie foi ^
fdélUéiibid. '
Mariages des Gaulois ^ les auteurs ^mciens ou modernes ne nous
en ont rien transmis, p. 199. Laisanccifiêation du lien du ma-
riage se pratiquoit sotts une forme mystique,!^///. 61202-203.
Mars a été dans son origine l*embléiue de radminiscration de
la justice, p. 40. Il étoit le dieu de la guerre, p.* 41. Les
grecs le nommoient ^ra ; ibid. £t le regardoient cemme la
divinité tutélalre de la justice, ibid,- Conjecture sur le mot
■ Marsj p. 4a.. La^ troisième planète Mars a été appliquée au
DES MATIÈRES.
XXXI
> quatrième jour 4e la semaine et pourqupi, p. 63. On a
peut-être aussi eu égard à sa course , ihid. Mars a été appelé
le fils de Jupiter « ecsôirs quel rapport', p. 67.
Matérialisme est Tenfant hideux de la décadence des moeurs et
de la corruption des siècles , p. 261.
Mathématiciens » sont ceux , d*après Aristote , qui ont re-
connu la grandeur du globe « p. 182. (jui écoiem ces maibé*
maticiens, p. 183. Etymologie de ce mot, ilfid.
Mathématiques ^ définition de ce mot «p. i83é
Mathésis^ définition de ce mot, p. 183.
Matroosen sont les manœuvres du navire , p. 229. en note.
Melle étoie le nom des hôtels particulièrement consacrés à la
cétéhrarion des fêtes pour les noces , p. 54. Ce mot est
formé du vieux verbe mbllen , marier; ibid. Plusieurs
lieux dans la Belgique , en France « en Allemagne en 00c
conservé le nom , ibid.
Ménapiens^ étoient des constructeurs de vaisseaux, p. 222.
Menas des Egyptiens est le même que Manas ou Mannus des
Germains , p. 18- 137. Diodore de Sicile dit qoe le premier
homme-rot qui a civilisé les babitans de TEgypte s'appeloic
Menas ^ p. 19. Le Menas du Nil n'est qu*uo éire oo nu
nom symboltqoe comme le Blanas des Germains, ibid,
Minctn grec, veot dire la Lnne, p. 21.
Mensa , mot latin , qui vent dire tabU vient do moc mess ,
j messe t qoi veot dire aussi table ^ p« 197.
Mercredi étoic le cinquième joor de .la %tua\wt , p. 43, Il
écoit confacré aa commerce Cf aux ans , ibid, |km eom
ladn mes MeRCUft.li, jmr de Mercure le .prouve, ibid.
C*écoîc le jour do marché de la seo*aîoe, ibid. Ce jour
étoic appelé Wùtssdag 00 1Voensda%; ibid,
Mercmre esc- le dieu du coinserce et des tm 9 f. AZ-
Etymologie de son nom , ihid. Ce nom 'a été ddsoé a
' k piauèie'qoi -se cronyc k plus près au ioMt p- 64^
Pourquoi on lui a dooiié le nom de Mercure, ibid. Ce
car peioc avec ob pétau ai»é ou Umuci de ifpyH/mf ,
toc?) TABLE
O.
ÔDENS LUND , CSC ùDc fameose forêt , consacrée au dieu
OdiOt près de la ville d*UpsaI, p. 320.
Œuf Orphique , oo C£«/ d^Orosmade , esc ta forme du zéro
. dans le nombre de 10 » p. 176. , Ce soni le» symboles du
mande, iàiU.
Ofiu divin ^ a été toujours célébré dans des forets yusqtt'au
, temps du christianisme, p. 213.
Ofrandâs religieuses^ ce qu*il faut entendre pfc Uf. p. 190.
Dans les premiers figes on ne détruisoit poipt les offrandes
en rhonneur de la divinité, ibid. Et pourquoi, ibîd.
âiené t mot grec, vient de elle, p. 179.
Onomacrite , passe pour être Tauteur du poëroe des argo-
nautiques, p. 147. Epoque de rexiscence de ce poète, /^/V.
Or 9 en style symbolique signifie le trésor des sciences, des
• institutions et des arts, p. r38.
Oracles, ont cessé leur ministère vers le temps d* Auguste,
• p. 246. Remarques sur tes causes de leur silence ; ibid*
et p. 247.
Oracles diwns , nécessité ^c leur secours pour Tinstruction
dos dogmes fondamentaux de la vraie f eligton , p. 240.
Orian , constellation , est Tembléme d^un chasseur par ex-
cellence , p. 79. Les hébreux appellent cette constellation
Kislcu^ ibid.
Or^s , mot grec qui signifie ierme » p^ 5 .
Orphée, le ^nd. pontife de Taccienne religion des' Grecs,
• étoit du nombre des argonautes , p. 142.
Ouai , cri grec , le même que le vs en latin , p. 260. Il esc
très-fréquent, dans les livres sacrés , ibid. .
Outançs, temps borné osp créé , pent. passer pour être le fils'
ficTifeos, p. 123.
Oarst infestoient sur tout le climat du nord et étaient le
principal objet de la chasse^ p. 77*.'.. 5 .^. .....'.
DES MATIERES. vacrif
Pabsch-missc, P<£tfue^9 CK Ist fier Ai fnamBp» , pu 3$.
i'irv ( & grgmJ ) , « oBon cac aHMMÊr nn te tî e jii 4» flei
Pilodes, p.2:C^.OpamaJa«8«»s tmctxf^aàTwm^^ t^
de amstàkâa&t ^ p, fi> lî ^pufcji ' ja » laxtnir 4e ce
p. 1251L D B*!* a çk'iSB fsmz'^'i.m ém& le ■wwtJr, dr/. Oi
apfrfi^ae mpropccscK ce wêoê m ■■ ééJ^Kt WÊUÊÊtÊS€ #b
tençle KfiescR, t/r/.
Paca^ esc FocKas fin«f<^ ^ tam^ sar pu 54. La «ntlâ-
tode de ses ^«ax, Stsnçs^i âafe vtm fCboM^Cr es Ge
boie de Sx ;f9rK&aKe «m âe 2i
in» des Z^rpsswf^ ^r.i. es
Paradh^ Typ^saroB js: 7'ace faef T^âit^ pu si^Ef
p. 1^ La Gésfife se iérantàx pa» mn sar 9 âr^. JS ett
doac m^Hftfrpm tii««]e^.cr, rrr/. Lcf SMK de fc« ^«a-
trc g mwLA «nr ^bfçssra* sH/. Oc cmm Se
qv«fe fiauvsf caM TT^jfétf ziii.
Paris^ ceas otL <nx {«jnfif cetie rOè ^ émiem ée$
teiss, pL ££!. c 9ST. %£% ^^a<KrJtt* Mac mm ^mtmctm , p«
S2> ESe XaîMé parue de ja Ca«3e cc£c»9«c » /i«/. fl
cxiMOK caonr c« 2>iam^ ci atXPt /'^^If ^ f«*«i pga >wi >
çoîc €»■ ■ « Pr-eré:^ p. 224. Cese v;^<e Me aas Cdic»
ses jCLP P iwLw rw^ «: pwzrcu», p. ^'^^
Paria m: ^ «ru: tire f^cttfcitJkti^ p. *>«, «T «^. UsébMesc
des Gaw^k» uJi^i^ p. :^3. Ce »« ^écriv^ «M«l
pherhitm:^ p. yr^
Parisa^ fcwe 9» tourbe ^«îm lePwwtx» •9Ce<9% p^ «^.
Pmm^ fle itmôvt -pM k» Parifikf^ p. ^^$^ C«HC tk a 4«é
rararr «OTwnf'C Phmi^^ ce potM^iiQi ^ /é*/^*
lesps aosçtteb ce f»pp«ftoieiK k< ^ibek$ de« prétfVftccf
filestef « p. 2^. Lcwr fiwcopa ^«<^it 4e fii<r Ui ^Oiiirf «c
les deflàiite de t^MMir # HfU. J^tki f^M OMMMici dMM
xwKj TABLE
TEdda islandais sous les termes de urâ ^ verande tx. skuld ;
ibiâ. L'antiquité les a placées dans I*£nfer , p. 109. Plu-
ton , selon Orphée , les a constituées ses ministres « ibid»
Lucien confond les parques avec le destin « ihid. Cry*
fippe les regarde comme la fatalité qui nous gouverne «
ibid» Leurs arrêta ne pouvoient ftre changés, ibid* 2,1
pourquoi, ^bid.
Pascbét^ esc un mot teuton, p. 91. Il n*est pas hébreu , et
pourquoi , ./^/^. 11 signifie iramitus^ passage; ibid. Quelle
est la racine de ce mot , ibid. Pourquoi ce passage a
été c^ébré avec t«nc d*éclatet de dévotion, ibid.
Tairiarcbi^ ce mot a la même signification que celui dV^
laniêSf p. 166 Erymoiogie de ce mot, ibid,
fausanias parle des mystères d*Elensis avec vénération, p. a38.
Picbê , Touverturé en est fixée, encore de nos jours , au
solstice d*éié ou à la f^te de S. Jean-Baptiste , p- 99.
Tériùde dû 432000. t^m contient le nombre de 120. sar^» ,
p. 163. htt chaldéens lui donnoienc le nom de très.-grande
péHoile , ibid, Bérose dit qi^clle étoit assignée à Texistence
du mondé, à compter de la date de sa création jusqu'au
moment du déluge, p. 164. Discordance apparente entre
cettr chronologie et celle de l*bistoire sacrée, ibid. Com-
ment Ton pourroit concilier le texte sacré avec les tradi-
tions chaldéennea, ibid. Et avec les traditions des brack-
mannes , des égyptiens , et le chant dea sybilles , p. 16^,
A quoi se réduiroit enfin cette discordance , ibid,
périodes séculaires , ce qui a donné lieu à let^r création ,
P Ï5Ï-
Fprses^ évaluent chacun des six tempa de la création dvi
monde à un mois, p. 56, Appellent l'Etre suprême temps
sans bornes ou éternel^ p. 19.^- Ils lui attribuent l'origine
de l'univers , ibid^ On le disoit "père du temps borné; ibid,
portoienc on grand re5pect au système des constella-
tions, p.- 128. Leur législateur avoit tracé dans IV^irr^
tuifbriaquû tous les corps célestes , ibid. ils n'y étoient
DES MATIÈRES. zxxit
{>as représencds conniie des corpi physique! r ^^Z^* Meis
comme des emblèmes des insiinicioBS sociales* p. 189^ Us
atcribuoient su temps saos boroes Torigino de l*hommQ ,ec
de toutes choses , p. iS6. Donooteot le nom de Choé^
Cboda^ à la divinité siipréme , p. i8S«
Petâr-ccUc porte signifie Poru de la Celle ou Monastère 4^
Pierre^ p. 217.
Phare , fanal ^ vient da mot pbaren^ naviguer ^ p. 094. On
. écrivoit aossi fare- ; ihtdm
Pbarius , sornom de Oemetrios » poor désigner qu'il tfcolt
natif de Tile de Paras ^ p. 215.
Phéniciens , ont porté U connoisitnce de Técritoi;!» dsDS
la Grèce, p. 174.
Pbryxus frère de HelU^ p. 143. Lear histoire eit consignée
dans une Cable , ikid. Explication de cette fshlt t ^^^^i
On recoonoit dans uns nom Tcmbléme d#i hsbliani de U
principale cité de la répobliqne des Allantes, ibld,
Pierre pbihtapbale , ce qa*on doit encendre par cilte ex»
pression , p. 14c* Lts anciens lui attribuoient la venu
magique de changer les méunx en or , p.. 144,
Pilote , signifie condoctenr des navires t f' ftA7« tl en
note C 3 > Étymologie de ce mot , Ibld, Leur fonction
est de sonder les eanx, ibid. Lear nom primitif u% h9li\
ibid.
Piraterie dans les temps anciens étoit conildérée comme un
exercice noble • d*après Didymos t p, 141» Psunsefé do
cette assenion « ibid.
Planètes ont été érigées en repréiencins des joars habdomA-
daires, en lenr donnant le même nom qu'à mi iour^» Pi
61. Ce ne sont pu les planètes qoi ont donné leuri nomi
anx joors de la semaine , ibtd,
Platon au aojet de la mythologie» a senti le bffoin ds con-
noitre la propriété des mecs » p, iw, ftoa^e qu'il 1 priio
ponr parvenir h cctfe connoissance » ibiéf M commeni^e
tci recherches par les «mm des dieux qu'on 1 ippi^Mi
xt TABLE
neof, p. I2t. Il attriboe du moaveineat k It terre corn-
ne aux autres planères « ibid, II dit » dans son dialogue
Inticalé Criffas , que Jupiter résolut de puoir les Atlantes
pour leur dépravarton, p f6i. U rapporte, dans son 27-
wée^ que la nation des Atlantes avoit péri par les eaux,
p. 162. Son sentiment touchant la divinité suprême; p.
189. Il ne trouve rien de comparable k la divinité que le
Soleil , ibid.
Pléiades et l'étoile do soir sont appelés petits en/ans d'Ura-
nus, et par Orphée filles d^Uranus et de la nuit, p. 6.
ï*îutarque rappatte deux évènemens importante dans son
traité du Silence des Oracles , p. 246. et suiv.
Poissons douzième signe du Zodiaque, originairement le six-
ième , p. 85. c*est le symbole de la frugalité et de la pu-
reté , ibid. On aperçoit dans ce signe l'origine du Carê-
me^ ibid. Les romains avoient fixés vers ce signe leurs
cérémonies de pnrificathns et d^expiations , p. 86.
Polygamie^ n*éioit pas en usage chez les germains, p. 209.
Polythéisme , on en accuse injustement les grées , et pour-
quoi, p; iSp.
Précepie/ff est te nom qu*on a donné à un dialecte particu-
lier de la Crimée, p. 150. Ibre le glos^ateur compare ce
langage avec- le msso-gotbique , iifid. II eg cite plusieurs
exemples, ibid. et p. 151.
Prêtre sacrificateur des premiers âges , peut être comparé à
un père de famille , assis à table au milieu de ses enfans ,'
p. 191.
Prihres de table , on en trouve le type dans lej prières qu'oa
• idressoit à Dieu , pendant le sacrifice , après la béné-
diction du Gui de Cbéne^ p. 203*
Printemps est la saison du jsrdinage ou des fruits en cosse ^
scbelp'Vrucbten j p. 3a. Son nom est lente ^ lente tyd, ce
qui signifie saison des lentiHes-; ibfd. •
Proserpine est comptée parmi les parquer-, p. 108.
providence^ ce dogme est exprimé par le nom goD , qui
DES MATIERES. xlj
signifie êoa * p. 187. Ost la previdence qai noas atttcbe
iocimeiiieiic k U divîaîcé, ibid.
Psalmiite^ cxpiicaiioQ de ce qu^ii a voaia faire entendre, eo
disant qae les deux raconitnt la gloire dû Dieu ^ p. 125.
^yl'hot ou Pticoi , est rmMrnmem qui sert ï. sonder, ps fts^.
Q
Qur^No CILLE , dcoit on terme métaphorique pour désigner
les femmes ca général, p. 107. D*où naît cette expres-
sion , ibid. On dit qu*une maison Combe en qnenouille ,
pour designer qu*une fille en est devenue Tunique héri-
tière, ibid.
R.
Radman , signifie devin ou propbéie^ p. 170.
Ram est le nom du mouton mâle, p. 93. Pourquoi ce nom
n'a pas été donné au signe du Bélier au lieu de Hammc),
- ibid,
Knmazau des turcs est hn reste d*une très -ancienne institution
figurée par le signe des poissons, p. 86.
Religion rend le nœud du mariage sacré et indissoluble ,
p. 47-
litpas en commun avoient lieu particulièrement les vendredis ,
p. 55- But de cette institution, ibid»
Repas fraierneh ont été institués pour cimenter la concorde
parmi les fidèles ec leur prêcher leur dépendance de Tétre
suprême, p. 191. L*usage de faire succéder. des festins à la
célébration des mystères parmi les gaulois duroit encore du
temps de Pline, p. 191. De ces repas est dérivé le mot
communion religieuse, p. 192. On n'y admettolt que les
gens de bien, les indignes en étoienc exclus, p. 199. De
là Y excommunication ; ibid.
Repos est le symptôme de la mort, p. 124*
République t pour la rendre heureuse il faut dei mœurs 1 p. 45.
^lij TABLE
Révélation dramûtique servoîc pour iDCulquer aux âaie5 grd.s-
siéres du commun des fidèles les dogmes foodameocaux de
la religion , p. 241 • 34a.
Révolution de 600 ao; , p 155. Voyez CyeU,
RheUf femme de Saturne, p. 13. Son mariage avec Saturne
eat rimage du siècle d*or , ibid. Cette union indique Tâge
de la Justice » p. 14. Rhea signifie règle, ibid. £cymologie
son nom, ibid. Son mariage avec Saturne ètoit le règne
de I9 raison , de la justice , ibiJ,
Rhin • on donnoit ce nom k la mesure commune dans la
Belgique, p. 184.
Rouge ^ cette couleur a été regardée comme couleur embléma-
tique de la justice , c'est la couleur de sang , p. 63. Les
membres du parlement de Paris porcoient la robe rouge f ibid.
Le tribunal de cassation a le même costume, ibid.
Rurte est le nom qu*on donne aux lettres sacrées des Scaiidtna-
ves, p. 138. On rend communément c^ terme par le liiot
. mystère i ibid* et p. 174. D*6ù Ten Kate fut dériver le mot
rurte; ibid On trouve des inscriptions runiques enDaoemarck
et en Suède, p. 139» Comment les caractères runiques sont
formés et k quoi ils ressemblent, ibid. Ce sont les pre*
mières lettres alphabétiques du monde , ibid. Les in-
scriptions des colonnes avoient spécialement rapport à
Tastronomie, ibid»
Runiques , voyez Caractères.
Ry , Rye ,. la règle des charpentiers , est la racine du mot
Rhea , ec des niots raison , reden » p. 14,
S.
Sabat DBS JUIFS a été remis par les chrétiens au jour sui-
vant, ou Sondag (jour du soleil}, p. 37.
Sabisme comment il a été enfanté, p» 5«
Sac ^ nom de h mesure ordinaire pour le commerce de.
blé p. %7^\ c*e.st un mot qui sH:st conservé dans près-
DES MATIÈRES, xlnj
ê
%4ie tontes les langues , ittd. à quoi Too pent attribuer
ruDtversalité de son usage, p. l8o.
Sairificd vient de lacrum ff^cr^^ comacrer^ p. icx>. Ce ^
coDscitue Tessence do sacrifice , ibid.
Sacrifiées^ qu'elle est leur origine* p. 55. et 190. Toutes tes
fêtes commençoient par des sacrîQces » p. 104. Les pre*
miers étoient eucharistiques, p. 190. Les sacrifices étoieut
toujours suivis de repas, p. 191. Les premiers sacrifices
consistoienc en offrandes de bl4, ibid. On régloît la ma-
fiàre des sacrifices sur la nature des alimens doutThomme
a fait usage selon le temps et les lieux, p. 19a. Quand
on faisoit usage de victimes sanglantes , ibid. L^essence du
sacrifice emporte privation , p. 195. Les porcs ont été les
premiers holocaustes , ibid. Et pourquoi » ibid. Les sacri-
fices propitiatoires , expiatoires , impétratoires ont été in-
troduits à 'la suite des sacrifices sangians, ibid. et 194. £t
à quelle fin , ibid. Le sacrifice de la nouvelle ht a fait dis-
paroitre les victimes humaines, p* 195. L'institution du
saint sacrifice de la nouvelle loi a eu lieu à table ^ p. 198.
Les premiers saciifices étoient des sacrifices de latrie ^
ibid. Ensuite on a sacrifié aux pommes dorées du jardin
des hespérides, ibid^ C'e^tâ-dire sacrifier aux astres, ihid-
Observation sur ce j^ujet, ibid,
Sadder^ tst le livre sscré des perses, p. 57. Ce qu'on y Kt
touchant la création du monde ph>!slque, ibid.
Sagittaire 9 neuvième signe du zodiaque originairement le
troisième , p. 76. Ce signe annonçoic la chasse qu'on
faisoit aux bêtes féroces, ibid, et 99.
Saisoenen , saisons , est le nom àss quatre-temps dans lesquels
on a divisé l'année agricole, p. 3a. ce mot est formé du
verbe soyen^ semer; ibid. Signification de leurs noms par-
ticuliers printemps , automne , été , biycr , p. a^ et 33.
. Chacune des quatre saisons étoit annoncée par des féics ,
- P* 35* ^om ^ ces fêtes, ibid,
Samedi 9 étoit primitivement le prenûer jour de la semaine ,
xliv TABLE
p. 37. Est encore en Dsage chez différens peuples de To-
ricnc, iàitl. Ce jour(sabac} a été substitué tu vendre/fi
chez les juifs et quand, ibid. Ce jour a éré coo5acré k l'a-
griculture , p. 38. Son nom teuton saturdag répond à cette
idée , ibid. On a appliqué c^ jour à ia planète Saturne et
pourquoi, p. 6a.
Sanchonhiton fait naître Saturne du mariage d*Uranus avec
Gbé , p. 3.
Sanctuaires des paveos ont été partout convertis en lieux
pieux à Tusagede ia nouvelle foi, p. 25, et page 231.
Sanctuaires des initiations^ voyez initiatiom
Sanctuaires obscurs servoient il célébrer les mystèies et pour-
quoi, 242. Ces sancttiaires étoient placés au milieu des
tombeaux, p. 243. But de cet emplacement, ibid. çtp, 252.
Sare , -ou grande année , est le nom qu*on donnoit au cycle
de 120 générations ou aix nères^ p. 153. Etymologie de xe
mot, p. 154. •
Saturnales (fêtes), Macrobe dit, que pendant ces fêtes les
maîtres servoientles esclaves à table, p. 58.
Saturdag , saterdag ( samedi ) nom du premier jour de la
semaine dans le système hebdomadaire , p. 38. etymologie
de ce mot , ibid* Sa signification littérale , ibid. Les latins
en ont formé leur dies Saturni ; ibtd,
Saturne est remblémc du temp« appliqué ii Tagriculture ,
p. 2. Il est frère d'Atlas , p. ii. Il est rcmbléme des cultiva-
teurs ou de -la classe des gouvernés, ibid. Il eut en par-
tage les lieux les plus élevés , appelés de ce chef Satur-
niens; ibid. Chez les grecs il passoit pour le dieu du
temps, et on Tappeloit Chronos; ibid, La tradition poné
qu'il fut le prenàier roi décoré d^une couronne, p. 13. La
planète Saturne est la seule qui soit entourée d*un anneau,
ibid. Il a eu plusieurs femmes eh mariage, ibid. Dans le
nombre on compte Vesta qui veut -dire terre ; ibid. Son
mariage avec Rbea est Timage du siècle d'or ^ ibid. Sa-
turne est peint avec une faulx et des ailes ^ p. 31. Signi-
DES MA^TIK^RS.
v\t
comme un •«/'"^^ ' ^^ ^^^ j„ fo«.U..«« >» •*
r,gricultare, p. 67- ^^,„„i„„ j,,,» W »»»- >''~
,Ve et «ifflort da. ««» ^^^ ^^^^ ^,^^^, ,j„, v.o^,^^, >
chus en ptn»8« » **
p. 009- ^^^ a« fit v«»U« acuwuv ^>» ^^^>^^'
Sebipper* c*e*c k •
Sebriukias, •««* ^
SebMre, «««•*•*
p. «30 • •«*• ,^ b<„„^. »M «Mml.»« «vu» , V ^> '
.Mit 4e eï« •* , «, 74 «« 't'i-
ilfj TABLE
Ce mot véot dire hétUdlcthn ; ibld. Son étymoTfl^è , ihid,
D*où est formé son nom latin Sequana ; Ihid. Cette rivtérr
. etc comptée parmi les grandes rivières de remphedês dieux
dans TËdda des Scandinaves, p. 832*
Semaine « le septième )oar esc un jour de délassement et de
dissipation ei pourquoi 9 p. 36. Les noms que portent
les jours de la semaine en langue teutone sont traités de
barbares « ibié. Ils expriment ccpeOidanr lear ohjet en sens
littéral; ibid. Leurs noms latins ne Texpriment quVfi sens
mythologique ; iHd. On a consacré les diiférens jours de la
semaine ans cinq institutions qui forment les bases d'une
beureu se «république 9 r'^rV. Cet ordre des jours a été ensuite
interverti, p. 37. On est dans la crO^yance que la cNation
de la semai fie avoit pour type la eréatron du monde phy*
' iiqat , p. 56. Sur quofi Ton ftftide cette Croyance 4 ibid.
Dans )a formation de la semaine les six temps de la rréa^
tien ont été pris pour des jours solaires, p. 57. Les jours
de la semaine ont donné leur» noms alix pQanètes» p. 66.
Sepf ^ ce nombre est devebu sacré par le système hebdoma-
daire, iti» Voyes nombres douze et sept.
Septième jour de la iemaine , sa coosécratioU au repos étoit
une institution divine , p. 837. Voyez semaine,
Septimana , dont on a formé semaine , veut dire Sep joun
'semi'solaires ^ p. 60. Ecymologie de ce mot, ibid.
Septembte^ ce mois répond au signe de la Vierge, p. 103 ^
11 est le plus aitréable de Tannée « ibid, il a été consacré
généralemcut aux vacances y ibld,
Strpens^ inftstoiem anciennement tome Véteudoe des gaules,
p. 75> On é'occupoit de leur destruction dans les derniers
mois de Tautomne , p, 76. Ils sont alors le moins à cralo*
dre et pourquoi, ibid*
Set h est le même que soth et têfûtift p. 133* Ce que ce pa-
triarche fit pour sauver la mémoire des découvertes faites
dans les sciences éc rascronomie jusqu*à son temps , p«
133- ]^t« colonnes attrAudes à Sait^ ne 4>ffi^rent pas de
DES MATIÈRES. rivij
celles qa*ùn anriboe ii Tboilt, p. 134. Jablooskl observe
qa*oii donne le nom de Setà à Tétoile du Chien , Sirivs;
ibid.
Sibulîa^ nom que les égyptiens donnent sa signe ^ la Vier-
ge, p. 104. Ce mot signifie Êpi; ibid.
Siècle signifie aussi génération ou monde ^ p. 155^ et H(2.
"Siècle des gaulois est composé de 30 années , temps^ que dore
la révoimiondela planète Saturne, p. 62. Ce nombre donne
la mesure d*une générstion , fbid, Pline est le ]premier qni
en parle, p. 152. Il dit qu*il commence au sixième jour
de la nouvelle hine, iiid»
Siècier de renitution est appelée mnnut rediens paf Cicéron ,
- p. 16^. On portoit communément ce siède à 36000 ans «
ibid*
Signei citesies sont considérés comme des caractères d'or,
SimpficiiH regarde Uranus et €bé comme les dcnsè principes
sacrés, p. 3.
Strias est le nom que les gKcs donaoîent k Tétoile du Cbient
p. 117. C*étoit un astre moniioire pour la moisson; ibid^
Soleil , est le grand régulateur pliysiqne du monde sublunaire»'
p. 29. La constante uniformité &* sv marche ff donné oc*
casion de partager Tannée en quatre portions égries, p. 35W
Les vrais philosophes dé Tantiquité necitoient le soleil que
comme terme de comparaison avec la divinité, p. 189. £c
pourquoi, i^id.
Somme n recneil^ et terme d^arUhmétique ^ sommaire, reeueil
abrégé i dérivent du verbe antique somen^ samen ^ recueil^
Ur , amasser , p. ^3.
Sommer <t sommer*tyâ, est le nom qu'on adonné à- la saison de
réié\ p. 33. Eiymologie de ce mot , ibid. Par ce mot^ qui
signifie récoke ^ on annonce le temps de la molssott , p. 100.
Son , signifie fi[ls, p. id.
Sondag ( jour du soleil ) nom primitif du second jour de la
stmaiae , et qoi cbeji le» chrétiens a nunplacé le. vendredi,.
xlTHJ TABLE
qui en étoit le dernier , p. 37. Ce jour a ëcé conascré au
soleil ecpourqqoi, p. $8. Cécoic le second jour de la se-
maine, ibU,
Sùni'vhêt^ déluge du pdcbd^ fuc ainsi appelé parcs qo*OD le
représentoit compie un cbâûmeoc ct^leste» p« 10^ - 15^
et f62. . •
Songe dô ScifJon; Cicéron nous laisse dan» ce morceau une
leçon de morale la plus pure et la p|us sublime , p.. 265.
Sotbu^ d*après Jablooski, est le même que Thotb ^ p. 133.
Leur nom primitif est Thueite ; iUid*
Sjf)hère, est h désignation symbolique de rinfluenée dcsi mou-
vemens célestes aur le monde sublunaire, &es cercks iodir
quent rioftueiice pbysiiiue 4 Us conaiellatiQos rimfluçBce.mO'
fale« p. 7. Soit invencion est Iç dernier effort de re5|iric
bumain , p. 8. La sphèït céleste divi^éiB en cercles , ^est le
tableau du ciel physique, p. 113. La sphère divisée lOn Cfn-
fteUfttiooa est le tableau du ciel moral « i^id. Son cercle
principal est appelé équinoxial , itrd. Ce nom rappcile le
peuple qui Ta inventé , ii^d. £ty mologie du mot spkè''^ « .p^
114. Sa formation ne, date «que., depuis. Texpédlcjon-.^es^ ar-
gonautes, p. 146. Newroo eii fixe Tépoque , /^/^.
Spkèu cdksic , p. ,67.: Voyez FitunilU télés: c. .
Sphinx 9 d*où elles. tirent leur.iodgise , et étymologie de ce
00m, p. 109, £uripide en a donné la .définition ça rappe-
lant .Sapiens Firgo; ibid* D'où Ton a pris la figure des
Sphinx, p. III. On les a placées comme symboles des oracles
devant les'tempies et les pyramides , ibid.
Siabt voyez Mcbsiab. .
Suies t en gxtc stylai ^ étoient des colonnes de pierres, P* I3i>
Pourquoi, on >donnait-ik ces Stelts le nom de livres de Tboibi
ibid. Dans qaelle langue on d(}it chercher Tétymologie du
mot Stèles, p. 13a. ..
Stylen en langue saïte signifie colonnes 9 p. 1,32, Les grec^.en
ont fori^é stylai-; -ibid,
Suèvcst étqiem dt$ navigateurs, p. 222»
DES MATIERES. xlik
^ul^ta tlkmaod signifie colonnt^ p. I35*
Sumbuloïi sumbula^ nom que les arabes et les perses donoeaoa
signe de la Vierge, p. 104. Ce nom vêtu dire Spica^ Epi; ibid»
Superstition a porté les hommes à la cruauté « p. 194. ju?qu*à
immoler des victimes humaines, /^/V. Pour-quels mo^iîs ^ibid^.
SibilUs 9 étoienx des filles fatidique* , p. 104. Hyde ne veut
admettre qu*une qui est la vierge céiestt; ihi4. Leur histoire
ne peut être révoquée en douce , ibid. Leurs prophéties Ont
été regardées comme des oracles divins , p. 105. Dana les
fêtes solemnelles elles prédisoient Tavenir et ménaçoienc
les méchans des plus grands malheurs , p. lod. Leur- oracle
sur la fin- du monde a été consacré par TégUee dans la pre-
n>iére strophe d*un camique religieux conno : dits ira , dits
ilUi 9 &c.; ibid. L'histoire fiiit mention de plisieurs SybiUes ,
p. 107. Raison de leur nombre « iàii, So»9 quel rapport les
SybiUes étoient dea fileuscs, p. 108. Elles ont donné nais-
sance k la fable des parques , i^id. La Sy bille de Cumes »
selon Lucien , est la vierge céleste , p. 109.
fSyst^me .décimal 9 voyez décimaL
Système Itebdomddaire Q|t legardé comme un ouvrage divin «
et pourquoi , p. 36 et 5$. Le système primitif a été altéré »
p 37. Son institution a été regandée comme une chose di-
vine elle -même 9 p. 124. Ce système, qui est la distribu-
tion des grandes institutions sociales , avoit pous type
rœuvre de la création , p. 236.
Système planétaire dans son institution doit être regardé corn*
me une véritable image du gouvernement itysiên^ p. li((.
Expression d^Hé&iodi; au sujet d)B ce syaténe^ ibid. Explica-
tion du but de cette opération céleste d*apf 6s Hésiode »p. 119*
T.
Tacite rapporte le discours qne Cétialis adressa aux habitans
de Trêves , p. 257.
Taureau 9 deuxième signe du zodiaque , originairement le hui-
tiémc. p. 93. Ce tigne « pour objet IT^conomie pastorale
m. **••
1 TABLE
comme le signe du Bélier , p. 93. Pourquoi jadis on a donné
le nom de Trimtlki à ce mois , ihid. Ceux qui prennent ce
•igné pour Tembléme de Tagriculture sont dans Terreur , et
pourquoi , p. 94.
Taureaux blancs , sont les victimes immolées lors de It
cérémonie de la sanctification d^u gui de cbéoe , p. 202.
Us sont au nombre de deux , ibid. Sont blancs de couleur
et n*OQt jamais porté le joug, ibid. Explication du sens
. emblématique de ces particularités, ibid, et p. 303.
Templiers^ étymologie de ce mot, p. 210.
Temps ^ voyez tyd.
Teuison est regardé parmi les Germains comme le fondateur
de leur nation , p. 14. Teutson est né de la terre , ibid. Il
est père de êtanus; ibid, Teutson ou teitson signifie fils du
temps ^ p. 15-123. Analogies de ce mot avec Chronos ou
Saturne « avec le temps propre il la culture des terres , avec
Uranus , p. 15-16. Tbtitson est le symbole du pouvoir
législatif, p. 26. 11 esc le père de Manas; ibid,
Tbamus , pilote d*Egypte , raconte Thistoire de la mort du
grand Pan , p. 247. Il est appelé près de Tibère pour véri-
fier cette histoire, p. 248. Le récit de Thamus a été
regardé conune véritable par Eusèbe et d'autres grands
hommes , p. 350.
Tbeoi , nom que les grecs donnoient aux dieux, p. 121. Et aux
astres , p. 154. Etymologie de ce mot , d*après Platon , ibid.
Ce terme est emprunté de la langue belge « p. 122.
Théos 9 terme grec qui désignoit primitivement la di%'inité
éternelle avant la corruption du culte, p. 122. Ce terme
est formé de TYO^tempsi ibid. Théos peut passer pour père
d^OuranoSf 123. Et grand-père de Chronos ^ Saturne; ibid,
Tbesmopbore , législatrice , attribution de Céres en qualité de
dée&se de Tagriculture , p. 39.
Tbesmopbories , fêtes des loix , se célébroient à Athènes en
Thonneur de Cérès, p. 42. Pouiquoi ces fèces étoient insti*
tuées f ibid.
DES MATIÈRES. Ij
Tbétis nom de li déesse de la mer, p. las. Etymologie de son
nom , wid.
Tbeut des gennains est le même qne Tbot des égyptiens,
et qae Tbata des phéniciens , p. 17.
Theut-at^ Tbeut-atcs^ étoîc regardé par les germains comme
le créateur on le phre de Tbeitson , p. 16. Tbeut at veut
dire le père du temps \ ibid. et p. 123. On entendoic par ce
mot le créateur de Tunivers, ibid, et p. 186. Explication
de cette idée, ibid,
Tbor , étoit le nom emblématique du diea chargé de la ven-
geance céleste, p. 106. Etymologie de ce nom, ibid, '
Tborbout , étoit le sanctuaire de Jupiter desservi par les
longobards idéens, p* 215. C'est un des premiers tem**
pies payens de notre pays , convenis en lieux pieux ou
monastères , ibid. On cite un autre endroit du même nom,
situé dans le Jutland, ibid, en note.
Tborist nom qu'on doune en Angleterre à ceux qui sont
admis aux secrets , p. 255. Origine de cette déiiomination,
ibid. Les troubles du dix-septième siècle ont ressuscité
cette dénomination , mais ne Tom pas créée , p. 256.
Thorney , étoit le nom du local en Angleterre , où le sanc^i
tuaire d'Apollon étoit bâti, p. 319. D'où dérive ce nom , ibid,
TborS'day^ jeudi , jour du dieu Tb(tr , qui présidoit aux
mystères célébiés ce jour -là, dans lesquels on donnoit le
spectacle de la punition divine des méchans, p. ic.6.
Thot dans la théologie égyptieiuie signifie temps, p. 17. C*é-
toit le nom du premier mois et du premier jour de ce
mois des égyptiens, ibid. et pourqu(^, tbid. Ils lui attri<
buoient l'origine de toutes les connoiiTances divines et ha-
maines, ibid. Tout comme on Tattribuoit à Uranus , aux
Atlantes et aux Druides, ibid, Platon est le premier qui
en a parlé, p. 130. Il le nomme Theûtb\ ibid. On attnbuoit
k Tbotb l'origine de tontes les fciences , de toutes les in-
stitutions , de tous les arts , ibid. On donnoit à tous les
livres fcientifiques le titre de Tb^tb; ibid. Ce Tbotb n'é- '
•
lij TABLE
toit pai nn homtne réel mais un perfonnage myiliqne , p.
131. Remarques de Jablonski touchant le dieu T&otlf; ibid.
Pourquoi on loi a donné le nom de Tnsmégisu^ p. 134.
11 exiftoit en égypte deux Tboib « Tun p6re on Jtboies ec
rantre fils, p. 136. Les égyptiens avoienc peine Thofh sous
la figure unique d*un jeune homme et d*uD vieillard, d'a-
près Sybefius, ibid. Explication de cette pehitnre, ibid.
Thotb ( Mercure ) fie graver et infcrire sur les Suies les
décrets des aflres, p. 139. Ce quM faut entendre par ces
décrets, ibid Les prêtres égyptiens règlent tout d'après les
eohnnts de Tbath ; ihid. IHaton et Pyttaagore ont puisé tes
prfaicipes de leur philosopfiie aa pied de ces colonnes , ibid.
Tbueiu^ selon lablonsjci, ve^t dil% prima bora, (^prefhUre
heure ) principium temporis ( <fùmmencement du temps ),
. ton t comme Uraitus^ p. 133. Il fait voir ensuite que le
mot Thueite eft dégén^éré ai Sotb » en Thotb , et en Seth-,
fbfd. Qu'on empMe l'un et l'autre pour indiquer le com-
mencement du monde ^ de V année , ou des mois; ibid,
ri^/n?;soùs«on règne est arrivée k- mort du grand Pan ,p. 247,
Titea , comme dérivant du grec Tité^ sigi^ifie nourrice, p. 5.
Toison rf'or, objet du cétèbre voyage des Argonautes, p. 140.
Ce qu'on doit penser sur la ûature de cette singulière toi-
son , ibid. Son hisr»irc se trouve dans k fable de Phryxu$
et de sa s«nr H elle ^ p. 143. Explication de cette fable,
ibid, et p. J44. La toison d^or est l'emblème du trésor de la
philosophie qne des phrygiens auront porté dans le pays de
la Colchfde , p. 143 - 141'- itfi. analogie entre la toison d'or
et le livre du ciel , ibid. Suidas rapporté )a tradition allégo-
rique sur la nature de la toifon d'or, ilid. Discours d'Aëtes
maître de la toison d'or-, ibid. Explication de ce discours,
ibid. La toisOh d'o^ étoit l'etablêtue du ciel physique e:
morale p. 145.
f rature est le n6m que les belges donheot au mariage , p. 208.
Ce nom signifie /5)/, fidélité 4 ihîd^ Moralité que renferme
•. cette dénominution » i^W.
DESMâTIÈRES. E)
Triangle céleste est rembléiiie de h science çéométriqiie^p. iB5«
H est placé intmédiatemciit audr8512^ du Mgnt du Bélier, ihid.
Trihunaux ^ lenr création a été provoquée par ragricuhore trs
J ML i o diiisa i it le mien et k îien^ p. 39.
Trî^ onoméiric est 11c premier besoin de ]*éut,et poarqnoUf iBc
Trimelki ^ veut dire trot: fois laiteux , p. 5^3. On dDOBut! jadu
ce nom au si^ne du laureau ; ibid.
Trinmcric , lie comiBe par k won de» compa^noi» ^"**'^âe
pour IsuT impiété , p. ^1^. On a démontré que cett* iie
étoii rAiçletetre , /*/i/.
Ttiimégisîe étoit oc titre qu'on donroi* t Tfao*f . . p j 54^
Trr»f5, nombre sinipk au àth duque! piuîmrt ^«m^'ladss
d'Afrique et d'Anît-M-jut «. lavetn compi'^ . f î'^
Ttifurium , lie fondée :îa* le: l>.'«rTf . ^ 2r,',
Tumoieonts . béro> ai: nrirr /;i //j/n . es* '*r: :*:rrv ty. *H*miirt
donne î Hercui»:. t i^x^
c«t Terri rror^T' 1»' t*: • v'i^n/v' /" r î^vi* «:>•• v«/ttr ^g
vue k t*r:î:î>* v_-u' ."•:..:• •• - î-v* ' 'fM* i- « m»^ i*- ^ * *f*u
imnr tVirrr-T'. î.> »*.'••;' *:^' :♦;" '':i« ^ ,
r.c^tm . zitt . ". r* . j • - .
T"* J'-î''e .zr» ' i ".* O' .' '.''' f'yitfi ;",'-/' - r*»* /-,« ^'^t*^' * «**
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7ye. tirtr i^:»*' tu* «^,/,j • j. ♦ - u • i * •■ , * V.
dOBlK j* tlhr'.»' b ••• ' A«^<. , • ^
$i;;:îM:r r..#<'.-r' '-. .,,,. ; • î- * • '■'-•' •*
t
Uf TABLE
en note p. 4. Ce mot Ure est aussi employé poor lieue ^p
mile^ p. 180. Analogie entre le calcul par heures et la
grandeur de la terre «.p. 181.
Ur cbaldaorum étoît la patrie do patriarche Abraham , p.
233. Explication de cette dénomination , ibid,
Urabn en langue teutonne sigDifie grand-ayeul ou proto-pa-
rent des hommes, p. 3.
Uranus premier roi des Atlantes, p. i. Civilisa les Ayantes*
p. 2. 11 introduisit dans sa république la règle du temps , ibid»
11 étoit habile astronome, ihid. Il partagea Tannée en
«aisonsv et régla les mois d'après le cours de la lune, ibid,-
Après sa mort on donna son nom an ciel et on rappela
le phre éternel de Tunivers , ibid. Il devint ensuite le
granJ'père du soleil et de la lune en sens allégorique ,
ibid. Sentiment des anciens sur Uranus , p. s. et 3. Il est
pris pour le Ciel , p. 3. Son nom est formé de Urabn ;
ibid, Étymologie du nom d*Uranus, p. 4. Pourquoi Ura-
nus a été nommé le père de Saturne , p. 5. Selon Oiodore
il a eu une femme appelée Tiiea surnommée Terre , ibid,
11 a eu 45. enfans , p. 6. On entend par-lk les constella-
tions primitives du ciel, ibid. et p. 10. Diodore lui don-
ne des petits-enfans i ibid.
V.
Vie on vey , signifie haine ou imprécation de malheur ^1^, 260*
/W/, veut dire en celtique venaîis ^ p. 330 en note.
Veilen veut dire faire négoce , p. 230 en note.
Vendredi étoit primitivement le dernier jour de la semaine ,
p. 37. encore en usage chez différens peuples 4e TOrient ,
ibid. Ce jour a été remplacé par le samedi , ( sabat^; ibid.
Son nom primitif est vrydag , libre jour , p. 48. Ce sept-
ième jour étoit destiné à la célébration des noces , p. 49.
Ce jour a été consacré ^ Tétoile Fenus et pourquoi , p. 65.
Vénitiens de tous les peuples de TEurope se distinguent le
plus dans le% divenissemens du carnaval, p, 83. Us son:
DES îc at:i I r :
ir..- L.-3V..
les aw 11 ECT . T L-
naus, CE »^a: en» *cc p-:nB: a: s:
d'DBC frami e: ç-.-'-'-jv. t 4;.
Vinui pUteir, 1 r:r !• -e—';- ' rr.i-
St. Allâtes, F 5^ "='' * -^^-' -■
le jour dn »cfts-rc . iin: i-z^-..:
berger « pjo;^-' . i it
p. lOS.
itme, p- 8>. Ce s.;!!: f=M>ic a. 1
Ce que les presijsrt i^_:a2 =v wt
signe, f'M^- C« np»: ir.—.^:.-. m-
crache ÎKlisfc. cwss; , ; >:■::.•
me ■ été nojisi ^-^.— --- ; -;
p»t ces fable*. /!:<■ t-:=^ ir. -.ti
pour symbole ce b p.j: .1 ._ '_
p»8 être eorUiff cu^bc la:-;,-!:^^
Nil, /*/J.
^Mfs, est comptée m ztj^-.'t i.: .^j.-
Ce nom signifie itrrt. ;.-;-:•.
Flctiiites sanglamlet , tue e; .-.■ j .s
ger la chiir d'tmsrz^ . ; /:
Vierge, lixiàme signe i,-. t.,-:. .. ^. .^
p. 103. But de ce -j--:. ; — ' ■:
4e la intiitea, p. icj C' i-rx ». • •
Les arabes et les pciwt ■- i. .'.-^. .
hala, p. 104. Le» *r:~-=^- '---
' Vielle céleste a por* ie » t w- .
loit l'embléroe dei fz-r-.. - ,,■ .
célesie éioic cooiidérée -.'jz r^ ^ ,
l'origiDC des parque*, lii L* '*r-.
kj TABLE
servoit d'trtnoiries aux grandes coromaoes de U Belgique ,
00 Tappeloic 0£ Mabgd, la Ficrge de la cité y p. iio. Sig*
nificacion de ceue représentation , ibid.
Filles^ plusieurs doivent leur commencement aux établtsse-
nens religieux de la nodvelle foi, par les habitations de fi-
dèles qu*il8 onr. attiré autour d*eux« p. 216. Les villes les
plus illu$tres de Tantiquité doivent leur célébrité à la pi^t4
de leurs savans fondateurs, p. 221.
Virgile apprend ^cultiver la Justice ei à respectât les Dieux ^
p. 942.
Hscb'dag^ jour de poisson» exprime, la même chose, que
jour maigre , p. 85.
y» en latin , vient de vie ou de vey , p. 260. Il est tr^s-fréquenç
dans les livres sacrés, ibid.
Vrouxo^fraUy signifie en teuton /<;fflffl« , p. 51. D^où ce mot
dérive, ibid. C'étoit le titre de toute fille mariée, ibid.
Elle s*appeloit getrouwde vrouw lorsque Tunion étpit con-
tractée à vie et suivant les loix, p. 52. Cétoit le titre
d'une femme légitime et pourquoi , ibid. Les femmes qu*on
ne prenoit gu^à terme 9 ou en forme de bail^ étoient ap-
pelées hoeren'^ ibid. Signification du mot boeren;ibid. Les la-
tins les nommoient meretrices, fœmina mercede conducta; ibid,
Vrydag , vendredi • étoit le septième jour de la semaine , p«
48. Vrydag signifie jour libre; ibid, Ç'étoit le jour consa*
cré au repos , ibid. On le passoit dans Tivresse des plat-
sirs , ibid. C*étoit un jour des bacchanales ; ibid. Les latins
nomment ce jour dies Feneris , jour consacré à Fénus , déesse
de Tamour, p. 49. Et pourquoi, ibid. Le vendredi aura
primitivement porté le nom de Junon^ p. 50. Et dans le
siècle de corruption on lui aura substitué celui, de Féuus ;
ibid. R.aison de sa dénomination par le nom de Junon\
ibid. Pourquoi la sanctification du septième jour étoit
rendue obligatoire , p. 58. Ce jour de liberté , par la
corruption du temps , est dégénéré en jour de licence
et de débauche, p. 59. par suite de cette corruption, ce
DES MATIÈRES. hîj
îoutgras par excellence a été traniformé en jour maigre^
et même est devenu un jour A*ahstinenee perpétuelle; ihid.
Ce même vendredi est ensuite devenu un jour de mauvais
augure » un jour funeste , ibid. et p. 60. Pourquoi Pinsti'*
tution de ce jour de repos est passée chez tous les peuples
policés de la terr^» p; 68.
Fryen, signifie /biV^ Vamour^ rechercher une fille en mariage,
p. 49. D*où ce mot dérive, ibid.
Fyg j est un sobriquet de parti qui a été en usage dans les
troubles de la Belgique de Tan 1789, p. 259. A qui ce
nom fut donné , ibid, C*est un cri de vieille date , ibtd.
Explication de sa vraie siguification , p. 266.
Warhttrion évéque , dit que dans les mystères on enseignolt
VUniti de Dieu , p. 238.
Week , Weke\, nom flamand que nos pères ont donné k la
semaine, p. 60. Étymologie de ce mot, ibid,,
fTei, voyez Hui.
Welt, mot allemand qui signifie monde, p. 163. D*où ce
mot dérive , ibid.
U^ereld veut dire* Monde et anciennement SiMe , p. 162.
Opinion de Leibnitz sur Tétymolo^ie de ce mot, p. 163. ^
en note.
fTestminster , cette abbaye a été bf cie sur les restes d*uii
ancien sanctuaire desservi par des prêtres d*Apollon, on y
a conservé une belle salle ornée du tableau céleste quis'ap*
pelle encore la chambre itoilée^ note p. 24 et 25* et 218.
Elle est maintenant le palais du parlement britannique, p. 218.
fTigbSf nom qu*on donne en Angleterre aux membres de
Topposition, p. 255. Conjecture sur son origine, ibid.
Cette dénomination a été ressuscitée pendant les troubles
du i/me siècle, mais non pas créée, p. 256.
JFinner signifîoit anciennement dnitor^ p. 97.
RTiaur v/inter-tyd^ est le nom d*une d(;s quatre saisons d^
Tannée, p. 33. Signification de son nom, p. 34-
m. ♦• •♦♦
Wi) TABLE DES MATIÈRES.
f^oens^ 9 m&çredif étoit le cinquième jour de la semaine , p»
43. £tymologie de ce mot diaprés Juste Lipse i^t Paul Diâ*
cre, p. 43 «44-
iFonnc - monatb ^ Wénnô'matndt ^ étoit le nom du mois de
mai dans le calendrier de Cbarlemagne , p. 96. Ce terme
veut dire mois prtfpre à la propagation ^ p. p/. &)n écymo* *
logie » ibid.
Z.
Zéro Co).\ dans le nombre 10, représente les neuf orbes ou .
Tunivers ♦ p. 175.
Zodiaque^ , est partagé en douze signes , ou portions égales à
raison de trois pour chacune des quatre saisons de Tannée ,
p. 35. Il est la règle du temps pour la vie sociale durant
la course annuelle du soleil , p. (»9. Etymologie de ce mot ,
ibid. Le zodiaque est institué pour être la règle de la vie
sociale » p. 70. Noms de ses douze signes , ibid. Dans
quel ordre ces signes ont été rangés dans leur origine »
ibid. et p. 71* On observe encore maintenant ses règles,
sans qu*on s*en doute » p. Î6, Tous %ti signes sont parfai-
tement adaptés à notre- climat et aux besoins essentiels
généraux et particiiliers , p. m. Ces loix des douze tables
« ont été personnifiées et célébrées sous diflEérens noms, ibid,
et p. 112. En peignant le ciel on y a traté les mêmes signes
cbacun dans Tçspace auquel 11 répond, p. 114. Les signes
étoient réglés sur la marche du solei} et non sur le mouve-
ment des astres, p. 115. L'institution du système zodiacal
a été regardée comme une chose divine eUe-méînc^ p. 124.
^ Ct$ douze signea étoient les loix des douze tables dça an*
ciens , p. 140.
ZoToa^Tù dan^ sa loi déclare que Dieu ( Ormusd ) a été
créé parole temps avec le reste des êtres , p. 123. eu
note. Quç le vraf créateur ^s( fè ((împs , qui est sans
principe et s^ns fin , ibi4. ^ji^
fin de la fabU 4fi ff^if^ret du froisitmç 0f derniçf volume ^ m
\
JUN 1 5 19^9