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HARVARD COLLEGE
LIBRARY
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CHARLES MINOT
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SÉANCES GÉNÉRALES
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DEL. IMPUm*
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SEANCES GÉNÉRALES
TENDES
AFONTENAY,
A ÉVREUX, A FALAISE ET A TROYES,
CONGRÈS
ARCHÉOLOGIQUE
DE FK-AJSrCE.
mi' sissioN.
SÉANCES GÉNÉRALES
TENUES
A FONTENAY,
A. ÉA^-RKUX, A IT-AIjAISE ET A TR0YP:S,
EN 1864,
PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARCHÉOLOf.IE
|«Orit LA DESCRIPTION ET LA COlfSRRTATION DBS MONUMENTS,
PARIS,
DEPiACHE , RUE MONTMARTRE , 48 ;
CARN,— CHEZ P. LE BLANCHARDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
RCE FROIDE, S.
LISTE GÉNÉRALE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARCHÉOLOGIE,
n^Vks
BLTIEAU CENTRAL.
MU. DE CAGMONT, fondaleur el direcieur de la Société» à Caeu, rue
dei Carmes, 23, el à Paris, rae Richelieu, 68.
L*abbé LE PETIT, chanoioe honoraire, doyen de Tilly-sur-Seulles,
membre de l'Institut des proTinces, Secrétaire-giniraU
CH. VASSECR, Seeritaire'odjoint,
BOUET, inrpeeteur des monument $ du Caivadot,
L. GAUGÂIN, Tréêorier, rue de la Marine, S, à Caen.
CONSEIL D'ADMINISTRATION.
Le Conseil se compose des membres du Bureau central , de
MM. les Inspecteurs divisionnaires , des Inspecteurs des dé-
partements el de quarante membres résidant dans les diffé-
rentes parties de la France, indiqués . dans la Liste générale ,
par des caractères italiques.
Les Ministres, le Directeur-général des Cultes. l'Inspecteur-
général des monuments historiques, les Cardinaux, Arche-
yèques et Évoques de France font de droit partie du Conseil.
(1) Ccui de MM. les Membres de la Société dont les noms seraient
omit sur celte liste, elceux qui auraient ù indiquer des recUrications
pour leurs nom^ qualités ou domicile, soûl priés d'adresser leurs ré-
damatioDS à M. le Secrétaire-général de la Société , ou à M. Gaugain ,
Irtsorier-archivisle, rue de la Marine, 3, à Caen.
a
TI LISTE DES MEMBRES
LISTE GÉNÉRALE DE& NENRRBS.
L^astérÎBque (*) désigne les membres de la Société aboonés
SiU. BvUetin monumental (1).
(Les DOiDS des membies du Conaeil so&t désignés par le caractère itali^)
r« D/f75/OIV.— NORD, PAS-DE-CALAIS t SOMME ET OISE.
ln»pecteur divinannairt t M. COUSIN « membre de rinstUttt des
provinces* à Dunkerque.
Nord.
Int^Bctt^r : M. le oonte db CACLAiMcevai.
Alaiio, banquier, à Dunkerqoe. cadémie d'archéologie de Bd-
Arbas t Frédéric-Charles d') , ati- gi^ye, curé de Vyider.
cien notaire, îd. « Cousin, ancien magistrat, avocat
B01TF.LLB (Edouard), banquier, à ^^ vice-président de la section
Cambrai. d*archéologie des Quirites de.
BoNYABLBT (A.)t 81% ^ Dunkorque, f^ome, à Dunkerque.
BouBOON (Conslaul), consul de » CofKuea (Auguste), à Lille. .
Prusse, id. Dblabtbb (I*abbé) , coré-doyea de
* Boita M Saihtb-Suzamab (le SlrÉloi ,. à Dunkerque.
baron de), sous-préfel, à Cam- Dvpomt (A.), à Scdliu
braU (îodbfbov dr Mbsnilclaisb (le mar-
Bcby (rabbé), chanoine, id. qujs de), ancien sous-préfet, à
Gababbt, receveur des finances, id. Lille.
* Caulaimcocbt (le comte Anatole LANsaBSBR .rabbé) , cuié-dojen de
de), à Lille. Gravelines.
CoBTTL (Tabbé}, membre de TA- La RoTkRB (de), notaire honoraire,
(4) Le Bulletin monumeHtal, qui a conquis, depuis 80 ans, un
rang si distingué parmi les pubircations archéologiques de la France
etderétranger, parattde six semaines en six semaines, illustré d*uit
grand nombre de figures.
DS LA SOCIÈrÊ FHANÇAISE DABCHÉOLOGIB. VU
pféiideDt de la GoromissioD de»
moéres rraoçaÎBes* à Bergues..
liPUTBB, secrétaire^énéral de la
Société d*éaialatioo de Cambrai.
LiBOT, archkecle, à Lille.
ifiaiaT, conseiller à la Cour im-
périale de Dooai.
Nts, propriélaire, à Dunkerque.
* Rtgmer (Mg*)» arcbe>«qoe de
Cambrai.
RoTH, membre de la Société d*ému-
htion, au cbMcao de Beautat,
près Cambrai.
■ Sn>aB (l'abbé), supérieur du
grand -séminaire, à Cambrais
VALLia (rabbé ) , vicaire-féoéral
id.
• VAN-DBa-CaosaB aa WAaias , à
Lille.
Vbndbgibs (le comte Charles de} ,
à Cambrai.
Vincent { Charles), chef de di? isioa
à la préfecture, à Lille.
VooBLSAiffi (Charles), à Lille.
* WiLBBBT (Aie), président de la
Sbciélé d'éiiAilaHoa , à Cam-
brai.
Pm» ée .CaUla.
hnpéttiur: * M. DkscffAitvs m Pas, ingénieur des ponts-ét-Hïbaussées,
à St-Omer.
BiaoDB, ancien notaire, à Lillers.
* B&ulansé , ingénieur eu chef des
ponis-etrchausséea, à Arras.
Cabdbvaqub (Alphonse de), pro-
priéUire, à St-Omer.
* Dbscbahm bb Pas, ingénieur des
ponts-et-chausséès, id.
* DofBBoim, à Hesdin.
Gif BiicHT (Charles de), à Sl-Ômer.
Gbicht (Alexandre de), architecte,
à Arras.
Hacébcb (Amédee de Beugny d'),
au château de Sozingheiib.
* Uirkourt (le comte d'), à Arras.
HéaicouBT (d'), fils, à Souches.
LbFsbvbb (Pabbé F..,àHalinghen».
Lbqobttb (rabbé), chanoine ho-
noraire, professeur au grand-
séminaire, à Arras.
* Lmag (le chevaKei' de) , id.
» Pariiiê (Mg'), évéque d'Arras.
SouQOET (Gustave), vice-consul de
Danemark , ft Étaptes.
* Yardrival (Pabbé), chanoine ho-
noraire, professeur au grand*
^ séminaire , à Arras.
SouBme.
IwÉpetttut : M. MaitaKCHeT, juge, à Amiens.
* BoccBBB DB Pbbtbbs, pn'*sidenl
de la Société d'émulation, à
AbbpvUle.
* Cobblbt ( Tubbé ), chanoine ho-
noraire, histoiiograpiie du dio-
cf-se, à Amiens»
vin
LISTE DES MEllBRES
GosBTTB-ÉMORT , propriétaire, à FtioussoN fllt, à Amiens.
Amiens.
Dumas (Charles), filaleur, à St-
AcheaMes-Amiens.
* Dupalf chanoine titulaire, à
Amiens.
Erhiqrt (d^, à Péroone.
Fiaavsson-FAiiai, négociant, à
Amiens.
Math AH (le haron Edgard de ) ,
lleuienant-colonel en retraiie,
id.
* Mbhnbcbrt ( Eugène-Aleiandre),
juge au Tribunal civil , id.
Vallois (Geoifes}, loos-préTet, à
Péronne.
Inipeeteur : * M. Tabbé Babracd, chanoine titulaire, membre
de l'Institut des provinces, & Beauvais.
* Baibaud, chanoine titulaire, à Matbon, archiviste, à Beauvais.
Beauvais. Pobtbibvx (Nicolas) , fabricant de
Danjou , président du Tribunal carreaux mosaïques, à Auneuil,
civil de Beauvais. près Beauvais.
Lb Fbanc (rabbé;, proresseur à Voillbmbb, docteur-médecin, à
rinstitution de St-Vincent, à Seuils.
Senlis. * Vuatbin, avocat, à Beauvais.
^'Mabsy (Arlhur de), élève de Wbil, architecte du Gouverne-
rÉcole des Chartes, W Com- ment, id.
piègne.
S* DIVISION. ^ AISNE ET ARDBNNES.
Inspecteur dwishnnaire : * M. (jOMART, membre de rinsUtut des
provinces, à St-Quentin.
Inspecteur : M. Tabbé Poqdbt, chanoine honoraire, à Berr}--au-Bac.
CaAuvBKBT (de) , juge d'instruc- * Gomabt , membre de Tlnstitut
tion an Tribunal civil, à St- des provinces, à St-Quentin.
Quentin. Le Ctere de La Prairie (Jules),
Dblbabbb, architecte, à Chftteau- président de la Société archéo-
Thierry, logique, à Soissons.
Dbbsu, juge au Tribunal civil de La Fèvbb, officier do génie en re-
Laon. traite, id.
DE LA SOaftTÊ FRANÇ/klSB D'ARCHÊOLOGIC.
IX
Le Rocx, dodtur^mèdeeiu, à Cor- conlribolioM directe»» à Laon.
May, eaoton de Craonoe. Poqukt (rabbé)^ chanoine hono-
MAtfJii, membre du Conseil gé- raire, doyen de Berry-ao-Bac
Déral de TAisae, à Rosoy-«ur- Tévenart (Pabbé), chanoine hono-
Serre. raire, archiprètre de Laon.
*P6Goi:L(Aagoste»Louis), élèrede Vioroirk (rabbé), chanoine ho-
YÈeole dea Chartes, membre de noraire , archiprètre de Ver-
la Société de PHisloIre de France, vlni. .
an château de Villiers. Wiluot , secrétaire de la Société
PiBTTB, contrôleur principal des archéologique de Sdssons*
Ardenneo.
Inspecteur: M. Tabbé Toubrbuk, chanoine honoraire de Reims,
archiprètre de Sedan.
RariBR (Jules ) , inspectear des postes, à Méiières.
3« DIVISION. — MARNB ET SEINE-ET-MARNE.
Inspecteur divisionnaire : * M. le comte DE MELLET , membre de
rinstitut des provinces.
Inspecteur : M. Givelrt , propriétaire, à Reims.
Ali^stillb (le comte Pierre d* ) ,
au château de Somsois.
•Albert (l'abbé) , curé de Ju-
▼igny.
Bara (M g') , évèque de Châions.
BifiAVLT DB Grakrdt, architectc, à
Chalons.
BocQUET, instituteur, à Poil.
Co«QiiR , membre du Conseil gé-
CocRBATB, h Suippes.
DuFiBSSis, notaire honoraire, à
Reims*
DuQCRRRM'Bf membre de T Aca-
démie, id.
FouBRiBR (Pabbé), doyen du Cha-
pitre de Reims, arehiprètre de
Notre-Dame, à Reims.
Garinbt (Jules), conseiller hono-
raire de prérectore, à Chèions.
* GivcLBT , membre de P Académie
impériale de Reims.
Godard (Isidore), suppléant du
. juge de paix, ft Épemay.
* Gousset (Mg'i, cardinal-archer
vèque de Reims.
JouRRiAG, propriétaire» à Reims.
* Mbllbt (le comte de) , membre
de Hnstitut des provinces, au
château de Chaltrait,
X LISTE DES MEMBRES
MiNV (Henri) , à Reims. Regnadlt , notaire et maire , ^
NiroT , membre du Conseil gé- Fismes.
néral, à A y. Robbbt, propriéteire » à Reins.
* Pebbier, docleur en médecine, Sayt, agent-voyer clier, à OÉà-
à Ëpeniajr. lon!i.
PoiiBL, architecte, à Cliftions. Sihoh, k Reims.
QuERST (rabt)é), vicaire-général» à ToartAT, arriitteete, id.
Reims.
Selne-et-9larne.
Inspecteur : * M. le vicomte de B^kinbuil, à Mclun, et à Paris, rue
St-Guillaame, 29.
G\ST, docteur en médecine, à civil fft de la Société d*agri-
Crécy-en-Brie. culture , sciences et arts , à
Vieillot , président du Tribunal Meaux.
h* DIVISION. — flALVADOS, MANCHE 9 ORKE, E17RB,
ET SEINE-IMFÉRIBURE.
Impeeteur divisionnaire: M. DE CAUMONT.
Calvcdoo.
Inspecteur t M. Boubt.
AcBARD DE Vagognbs (Amédée), à Batin (Alphonse), courtier de na-
Bayeux. vires, à Caen.
Ansell , propriétaire, & Caen. Beaucocbt (de) , au chAteau de
Jubert, membre du Conseil de Morain ville , au Mesnil*sur-
1* Association normande, rue des Blangy.
Chanoines, à Caen. * Bbaujoub, notaire, à Caen.
At DRIEU (Alfred) , membre corres- Bbacval , agent-voyer, à Tilly-sur-
pondant de la Société dunker- Seul les.
quoise, id. * Bbllefoxds (M** la comtesse de\
AcvRAY, architecte de la Ville, à Caen.
cher de division à la Mairie , id. Bblrosb, à Bayeoz.
AvvRAY (Tabbé), curé de Moult. Bertrand ^ député au Corps légis-
* Baroche , receveur-général , à latif , maire de Caen.
Caen. Besnou, juge au Tribunal civil, id.
DE LA SOCIÉTÉ FBANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XI
B].%iioT (AogQSte de], aa cb&teaa
de Jttvigny.
BcnnrBCBasE (dt) , à Monceani.
BcKCâuf, graféur, à Caeo.
* BOVBT , td.
BooufONT (le.comté Charles de), id*
* BBéansoii (de) , à Falaise,
* Bbicqoevillb Qe marquis de), à
GueroD.
* BaoGLiB {le prince Auguste de) ,
à St George»-d*Aunay.
* CivPAG.ioLLES ( de ), membre de
rAbaociatioo normande, à Cam-
pagnolles, près Vire.
* Campion, afocat, chef de bureau
à la Prërecture, à Caen.
* Cauvont (de), id.
Caumoht (M** de) , Sd.
Chatbl (Victor) , à Valcongraln.
Chaulibo (le baron de), ancien
représentant, À Vire.
CHÈHKDOLLé (de) , k Vire.
* CoMBs ( de ) , propriétaire , à
Amayé«snr-Oroe.
CoovABT (Tabbé), curé de Gui-
bray , à Falaise.
CoBNULiBB (le marquis de), à Caen.
GocBTT, avocat, id.
* CossT vCh. de) , à La Gambe.
* CcssY (le ficomte Fk'itz de), à
Voullly.
* Dagallibb, premier président de
la Cour impériale, à Caen.
* Aiii de La Vauterie, docteur-
médcGin , Id.
DAirrBBSirB, à Lisieoi.
* Davcbb (le baron ), propriétaire,
au ciiàteaa d^Esquaj.
Dblaunat, architecte, àBayeux.
DncBAMn, architecte, à Caen.
DssFBiècBBS (Pabbé), curé àVwj.
Dbsbatbs, architecte, à Caen.
Oesnotcbs, avocat, à Bayeui.
* Dbspobtbs , ancien notaire , à
Caen.
* DiDiOT (Mg'), évèque de Bayeux
et Lisieux.
Do J'abbé), cbapelaiode la Visi-
tation, à Caen.
* Doitbsnbl (Alexandre), dépoté, à
Bayeux.
DoBOuao, juge au Tribunal ciril
de Falaise.
Du FéBAGB, propriétaire, à Caen.
* Du Manoir (le comte), maire
de Juaye.
* Du MoNCBL (le comte), membre
de IMoJititut des prorinces, à
Caen.
DuPLBSis, conseiller à la Cour
impériale, id.
Dupont, sculpteur , id.
* Dupray^Lamahérie^ substitut du
procureur-général , id.
* FéDÉbiiQDB ( Charles-Antoine ) ,
avocat , à Vire.
* Floqubt, correspondant de l*lu-
slitut , au cbftteau de Formentin
( Calvados ) , et rue d'Anjou-
St-Honoré , 5S , à Paris.
* Fontette (le baron Emmanuel
de) , ancien député, à Monts.
* Formignff de La Londe (de), à
Caen.
Fovotn» (l*abbé) , curé de Trois-
Monts
XII
LISTE DES MBMBBES
FovBRfts (le marquis Arthur de),
à Vaux-sur-SeuUes.
FocnniBa (Pabbé) , curé de Clin-
champs.
* Qaugain, propriétaire, à Caen.
Gomz (Pabbé), curé d*Escures.
* GaANDVAi ( le marquis de ) «
membre du Conseil général , au
cbftteau de Si -Denis «Haison-
celles.
* Guilbert (Georges) , membre de
TAssociation normande, à Caen.
GtiiLLAan, conservateur du Musée
de peinture, id.
* Guy y ancien architecte de la
Ville, td.
* Handjéri Cle prince] , au cbftteau
de Manerbe.
Hv&RD (Tabbé;, curé de St-
Vaast.
HoBKL, ft Condé-sur-Noireau.
Labbé, juge, à Bayeuz.
* Laffetay (l'abbé} , chanoine titu-
laire, id.
*La Mariocib de pRsvABiif (de),
directeur des Domaines , à
Caen.
* Lambert^ conservateur de la Bi-
bliothèque, ftBayeux.
Lamottb, architecte, à Caen,
Langlois (l'abbé Henri), chanoine
honoraire de Bayeux, direcleur
de rinstilution S*«-Marie, id.
* Le Bart , maire de Baron.
* Lb Blamg, imprimeur-libraire, à
Caen.
Lb Bbbt (Pabbé), curé de Holtot«
en-Ange.
* Le Cbsitb, propriétaire, à Héroa-
ville.
Lb Cordibb, ingénieur, à Gaeiu
Lb Coobt, avoué, ft Pont-rÉvéque»
Lb Covvrbvr (Pabbé), curé de
St-Laurent, ftBayeux.
* Lb Féroh ob Lohqcaiip, docleiir
en Droit, ft Caen.
Léonard db Rampax (de) , id.
* Lb Petit ( Tabbé), curé-doyen
de Tilly-sur-Seulles.
LiTOT, propriétaire, ft Caen.
* Le Vardois fils, id.
* LiDÉBABD, propriétaire, id.
* Loir (l'abbé) , pro-curé de Ma-
nerbe.
Magrom (Jules), ft Caen.
* Mallet , ancien notaire » ft
Bayeux.
Mabgdbbit de Rochbfobt (Léonce,
de;, àVierviUe.
Marie (Pabbé), chanoine honoraire-.
d'Angers, doyen d'Évrecy.
* MoNTOOMMBBT (le comtede), ft
Fervaques.
* MoRiftRE, professeur ft la Faculté
des sciences de Caen.
Nicolas (Alexandre), architecte
de la ville de Lisieux.
* Noget'Laeoudre (l'abbé), vi-
caire-général du diocèse de
Bayeux.
* OiLLiAHSoif (le marquis d'), au
château êc St-Germain-Langot.
OiLLiAiisoN (le comte Gabriel d' ) ,
id.
* Olivb, maire d*EIIon, rue Écho ,
ft Bayeux,
DE LA SOaÉTÊ FRAKÇilSE D'ABCHÊOLOGIB. XIII
* OHvkr^ togéniear en chef des
poots-et-cbaussées , à Gaen.
* PijraiSB, afoeat, à Lisieui.
^âMUtOMt ancien député, à Bret-
teville^or-Laiie.
Pelfr€$ne, «rebitecte , à Caen.
'Pinii, docteur-médecin, à 8t-
Pierre-sur-DIfes.
* Pubis (le baron de), membre
du Conseil général, à Lou-
fiéres.
PiQcoT (Tabbé), supérieur des
mssîonoaires de la Délifrande»
QvBumiiM^rabbé), curé de Méry-
Gorbon.
Rbcaur (Pabbé), doyen du canton
de Dozulét curé de Di?es.
* Rtnauitt conseiller à la Cour
impériale de Gaen.
* RiotfLT M Kbutxllb (Ic Ticomie
Louis de), à Li?aroL
* Sàixt-jBAii, membre du Conseil
général, à Bretterille-le-Rabet.
Sbtih, propriétaire, à Falaise.
Tabgbt (Paul), président de la
Sociélé d'agriculture, à Lisieux.
Tavignt do LoRGPiA, avocat, à
Bayeux,
TflBissiBB, avocat, à Vassy.
TiBABD (l*abbé) , chanoine hono-
raire, doyen de Notre-Dame de
Vire.
* ToBSAT (M"* la comtesse de ) , à
Mouen.
TotisTAiif (le vicomte Henri de),
ancien officier de marine, au
chftteau de Vaux-sur-Aure.
TRàNCHAiiT(rabbé), curédc Jort.
* Travers , aocien professeur à la
Faculté des lettres, secrétaire
perpétuel de P Académie deCaen.
• Vasseur (Charles), membre de
r Association normande, à Li-
sieux*
Vautibr ( l'abbé ) , chanoine hono-
raire, doyen de Thury-Harcourt»
Vbnoboiv (l'abbé), curé de Luc.
• VUler» ( Georges de), adjoint au
maire de Bayeux,
ViNCBWT (Pabbé) , doyen de Mor-
teaux-Coulibœuf.
YTori , sculpteur, à Bayeux.
Manehe.
inspecteur : * ftf. le comte ob Tocqubtillb , au ch&teau de Nacqueville.
Akhbaox (le marquis Paul d')« à Bontooloib ( le comte de) , près
risle-Marie. Mortain.
• Abnovilui (Bficbel d') , maire, à * Bravard (Mg'), évéque de Cou-
Auderviile. tances et Avranches.
• Bbaufobt (le vicomte de) , au Castbl, agent-voyer chef; àSl-Lo.
château de Plain-Marais, à Pi- Dbligand, chanoine, à Goutances.
cauvMe. Discbamps, D.-M.-P. , à Torigny.
XIV
LISTE DES MEMnRBS
* Du POERIKa DE PORTBAIL, h Va-
lognes.
GiLBEBT (l'abbé), vîcaire-général,
à Goatanoes.
* hMJtt, président de la Société
archéologique, à Avrancbes.
Le Cardoitnel (l*abbé) , arcbiviste
du diocèse, h Coutances.
Le Ceefs, propriétaire, à Sl-
Lo.
Le Gocpils ( l*al)bé ) , curé de
Briz.
* Le Loip , juge, à Govtaneeft.
NoEL , ancien maire , membre de
rioMilut des provinces, à Cher-
bourg,
* PoNTGiBAuD (le coffite César de\
au château de Fonlenaj, près
Monlebourg.
• QuiivAVLT, sous-préfet, h Cou-
tances.
RouGi ( le comte de ), «u chMeaa
de St-Symphorien.
Sbsmaisons (le comte Yres de), au
château de Flamanville, canton
des Pieuz.
TOCQCEMLLE (IC OOTOtC dc) , aU
château de Nacqueville.
Orne*
Inspecteur: * M. Léon de La Sicotièbe, membre du Cou^eil général,
à Alençon.
^ Barbera T (de), au châleuu de
Maiignon, à Essay.
Barbier i>e La Serre, garde-gé-
néml des forêts, à Aleuçon.
* Blanchetière , conducteur . des
ponts-et-chaussées, à Domfront.
* Caix (de), à sou château, près
d'Êcouché.
Daigremont Saint- Marvieu fils,
substitut du procureur impérial,
à Moptagne.
* Falandre (le marquis de), à
Mou lins-Lama rche.
* Fay ( le vicomte du), au chftteau
de la Guimandière.
* Flki BT ( Edouard ) , juge , à
Alençon.
* La FERRiàRE ( le comte de), au
cbfttrau de Itoufougeray.
La Garenre (de), conseiller de
préfecture , à Alençon.
* La SicoTifcRB (Léon de) , avocat,
id.
Ladtour-Meeebay , ancien maire
d'Argentan, membre du Conseil
général derOrne,à Argentan.
Le Coirtre (Eugène), à Alençon.
Le Vavassecb (Gustave), à la
Lande^le-Lougé.
* Pasqoier-o'Acdiffret (te duc),
au château de Sacy , près Ar-
gentan.
Patu de Sairt-Vincent , au châ-
teau du Pln-la-Garênne.
DE LA SOCIÉTÉ FRAfiÇAISE D'ARCHÉOLOGIE. Vf
Inêpecieur :
M. nayiiM»4 BoBMAwx ,
à Évreax.
docteur en Droit,
BABMT»docteiir-aiédecin,ft Bemay.
BiBUT (le oKWMe de) y maire de
Venieiiil.
* BuwcTiuB (le marqiiia de),
députa au diAli^ii d^Aïufrévilki-
la^mpAgpe.
* BoaiNMUz (Rajmopd), docteur
eo Droit» memlire de Tlostitut
dei provinces, k Évreux*
BocaDON (rabb^),ciirédeDrucourt.
* BaoftLiB ( le prince All)ert de ) ,
menibre de rAcadémie Tran*
çaiae, au cbàief u de Broglie.
CiBBSMB (Pabbé), curé de Si-
Germain , à Ponl-Aodemer.
CaBHHBTiiBB fils, à Louflers.
* CvBiiiBB ( L. ), receveur-général,
à Ëvreux.
P^iiGiii (le comte), au cbAi^u
de MeonevaU
* DevoueuMjp (Mg') , évéque d'É-
vreui,
* DiaoH (Paul), propriétaire . à
Louviers.
(knuoH fils, au Vaudreuil, pfàs
Leuviers.
GuiLLABB (Ém|Ie),avoué, à Lou-
vîers.
La» (Casipsir), à St-L^er-de-
Bosies.
Laldb, architecte, k fvreux.
La Rovcikaa La Noiav (lebamn
Clément de) , contre-amiral, au
château de Cracouville.
IjE Bmuio, entrepreneur de bâti-
ments, A Gisors.
' Lb MéTAYBB-MASsojff , Uispec-
leor de T Association normande,
à Bernaj,
* La Rbtfait, conseiller général,
A Pont-Audemer.
* Loisbl, maître de poste, & La
Rivière-ThibouviiUi,
* Malbbakgvb, grefiier du Tribunal
de commerce , A Bernajr.
Mabibttb , peUilre • verrier , A
Évrauz.
MiBT (Paul), id.
MoRTaaD|t( le baron de), aocieii
député, au château de Tierce-
ville , pi^ Gisors.
P«TiT (Guillaume}, membre ^
Conseil général, A Louviers.
Petit (Savinien), artiste peintre,
au cfaAteau de Proglle.
* Pb^tavoinb, maire de Lou-
viera.
RcftTOLAR (de), A Évreoi.
Vioiii DE CEBmàRBs (Ic baron de) ,
à Cernièm*
XVI
LISTE DES MEMBRES
Selne«Inférleape«
InêjHcteur : M. Léonce db Glanvillb, membre de l^luslilal
des provinces, à Rouen.
Abgentré (le ficomle d'),|à Rouen,
Basoche (Henri), avocat, id.
* Barthélémy père, archilecte, id.
BABTHéLEMT, fils, architecte, id.
Baudicocrt (Théodule de), id.
Baulb ( Marcel) , négociant , id.
Bbrtbb (le docteur) , membre -de
rAssoclation normande , rue
Étoupée, 6, id.
Bbczbviub, rédacteur en cbef du
Journal de Rouen, \d,
* Bonet, sculpteur, Rampe-Bou-
vreuil, id.
BouciiiHiR, architecte, id.
* Boubl (lé Lcomte de) , à son châ-
teau, près NeufcbU^^pl.
Bobel (Tabbé), vicaire de^î^
Rémi , à Dieppe.
Cablieb , ingénieur des ponts-et-
chaussées, à Fécamp.
Gaze (de), membre de P Académie,
à Rouen.
Gbadouz, entrepreneur, id.
GHAVEirrai (Isidore), rue Martain-
ville, 214, id.
* Chevreaux, au château de Bosc-
roesnil, près Sl-Saêns.
Glogbnson, conseiller honoraire à
la Gour impériale, vice>président
de TAcadémie des Sciences , h
Rouen.
* Cochet (rabbé), correspondant
de rinslitut , h Dieppe.
* GoLAS r.rabbé) , chapelain de
la Maison des Sainls-Anges , à
Rouen.
Gocbtonnb , architecte , id,
GussoN, secrétaire-général de la
Mairie, id.
David (Emile), propriétaire, id.
* Dbcoede (Tabbé), curé de Bures
(canton de Londinières ).
Delanarb-Deboottbville, filateur,
à Rouen.
Delacnay, professeur de peinture,
id.
Dergnt, propriétaire, àCrancourt.
* Des Bovbs , lieutenant de dra-
gons, id.
Desnabest (L.), architecte eu chef
du oé^artement , id.
Drsyé , propriétaihr, .id.
Dbvillb (Gh.-S.-C. ), membre de
TAcadémie des Sciences, conser-
vateur de la section géologique
au Gollége de France, id.
DiEusY jeune, négociant, id.
* DcRAKviLLE (Léou dc) , proprié-
taire, id.
* Ebnewont (le vicomte d'), mem-
bre du Gonseil général, à Er-
nemont, près Gournay.
EsTAiNTOT père (le comte d*), in-
pecteur de TAssociation nor-
mande , aux Autels , près Don-
devilie.
DE LA SOClÊtÊ FBANÇAlSE D^ ARCHÉOLOGIE. XVll
* EsTAMTOT fils (le vicomte Robert
d*)* avocat, àRoaen.
FàVQvn (Octa?e), filateur, id.
FuuBT (Cbarles) , architecte, Id.
Gaicrobu (R.) , directeur d^aaso-
ranoes, id.
Gallit (NapoléoD), apprèteiir,
préudent du Conseil des Pra»
d^lioiDiiies, id.
GiLLis (P.), manufodorier, id.
GuAJiGocBT (de), à Varimpré,
près NeofcliftleL
* Glauyillb (de), iospecleur de
la Société , à Rouen.
* Gbardin (Gustave-Victor), pré-
sident de la Société archéolo-
gique, à Elbeur.
Gbimaii, entrepreneur, à Rouen.
* GuiaiTBAD (Tabbé), auménier
du Collège, à Dieppe.
GuBAOcT, ancien notaire,. à Rouen«
HoMMAis, avocat, id.
La LORD! (Arthur de), rue La
Rochefoucauld , id.
* La Lohdb (de), ancien oOicier
de cavalerie, id.
Larcboh (l'abbé), curé de St«
Godard, id.
Lb Bbe (Arsène), ancien notaire, id*
Lb Blarc , greffier de la Maison
centrale de Gaillon.
Lb Cohtb (Pabbé), vicaire de St-
François , au Havre.
Lbcocpbvb , docteur-médecin , à
Rouen.
LsroaT, avocat, id.
Lbbbrobbi propriétaire» id*
LBMiaa^ avocat, idi
* Lb Pel-Cointbt, à Jnmiéges.
Lbpbincb, au château de Lamber-
ville , par Yvetot.
Lbpbovost, agréé, à Rouen.
Lbsbigrbdb, filateur, id*
* LivT (Edmond), architecte, Id.
LnoT, substitut du procureur im-
périal, id.
* Lucas (Pabbé), curé de Hanouard,
près Canf.
MabibBj maire de NeurcbAtel.
Mathon, conservateur de la biblio-
thèque de NeurchAtel.
Maodvit, avocat, k Neufcbfttel.
MéBAcx (Amédée), artiste compo-
siteur, à Rouen.
MoNVAULT ( le comte de ) , au chft,
teau de Noiotot, près Bolbec.
MoTTBT, filateur, ft Rouen.
OsMOiTT, architecte, id.
Palibb, ancien manuracturier, id.
* Pbtitevillb (de) , propriétaire ,
id.
PouTBB-QuaaTiBB, député, id.
Pbovost (Pabbé) , curé de Ju-
mîéges.
QvBNOciLLE fils, à St-Ssêns.
QoESREL (Henri), propriétaire, à
Rouen.
QuiNBT (Edouard), propriétaire,
id.
Rbvbl, avocat, id.
RoRDBAox, ancien député, id.
Rowcliffb-Babkbb , fondeur, id.
SAiNT-LAtBBRT ( Ic comtc Ueuri
de), id.
* SiMOR , archiiecie , boulevard
Beauvoisine, id«
xvm
LISTE DES !«Ë3IIIBES
SiMOA (Léopold), propriétaire, à ToimouM-DAiioiiT ,
Bures. à Roaeo*
5* DIVISION, -^^BhîNEf SBfir^BT-iQSSË, YONIIK, ÎA^tUBT 9
AV1»B ET B«BB»ET-LOIB.
hspeeiiur ditisioHnaira: * M. le vioomle DE CGS8Y , rue Caii-
imrUn, SO, à Partaw
Intpectew: * H. ÛAitcBt, eôYrespoadéfit dû llinlslère de l^rn$lraértoii
putliquè, roe de là Chaussée^'ÂDtin , 27 bW, â F^àrb.
AK4II0N (le cômle d'), rue éé
Poilien, 59, à Paris.
AaNACLDST (Thomas), emplojré au
Cabinet des estampe» de la Bl-
bliotbèque impériale, id.
AnNAutaiT (Paul-Lonis), a?ocaf,
id.
AaaiBAOLT, ingénieur des ponls*
et-chaussées, id.
* AaTBCS-BBRTaAND (M*** veuftf; ,
rueHautefenille, id.
* Avatar (le chefalier), ruts
d*Anjou-St-Honoré, 9, id.
BAaaiaa , employé an Miuislère de
la guerre r id.
* BAaTH^LRMY (Anatole de), an-
cien sous-préfel , id.
* Babibéleht (Edouard de),
mallre des requêtes au Conseil
d'État, rue Casimir-Périer , 3,
id.
* Bkai fout (le comle Ch. de) , ru9
de la Ville-rÉvêque, 39, id.
^ Bbaulky ( Camille de ) , rue
d'Aguesseau , 9 , id.
* Bblbbif (le mar(|uis de) , séAa-
teur , me de Lille « 79 , fl
Paris.
* Blacas (le cofflle Slailislas de) ,
rue de Varenoesi 52, id«
BLAKonti' ancien secrélairc-génâral
du Ministère d*Êtal, Id.
BoisaiNJc» (le oaaMede), rue S(-*
Guillaume ,. a , id.
" Bonvoutotfa (AugàAe de) y nié
de i^Univei^Ké, 15, M.
* BoTTte on ToetiAoir, rie M
Saints-Pères, 7 bisy \é.
BoDVBMNa (Aglan*), nie Jacob, 10^
id.
Bav&BB, curé de Si-Martiih, id.
BucaiHe (Gualafe) , inspecteur dé
r Associa lion normande, boule-
vard du Temple, 51, Id.
* Gapblli, bontefard PigaUe, S8.
à Montmartre.
Cattois (le docteur), rue Gaisefle,
20, id.
* CuàLtm ,• rue de Londres, 52 f
id.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ABCHÉOLOGIE. *XII
CBàMvrLKnr, homme de lellres,
à Paris.
CiABfBT (Jules), antiquaire, iiU
CHânAc(LéOD)y directeur k I*Id-
stitution professioooelle d'Ivry.
* Chadbby m Trorcuorb (le
baron de], rue Neu?e-de-l*Uai-
fersité , à Paris.
Ciiifloii (Paul), bibliothécaire-ad-
joint à la Bibliothèque impé-
riale, id.
Cbmbottk (Tabbé), curé de St-
Haodé.
Clacibl (le comte du) , boulevard
Magenta, 179, à Paris.
CoiMDB (J.-P. ), membre de plu-
sieurs Académies, id.
* CocsTAVEL (le marquis de), rue
Sl-Guillaume, 34, id.
* CossT (le vicomte de) , rue Cau-
martfn, 26, id.
Damibhs, statuaire, rue du Cher-
che-Midi, 55, id.'
* Dabcbl, correspondant du Mi-
nistère de rinstruction publique,
rue de la Chaussée-d'Antiu ,
t1 bis, id.
0ABOBRNE Dc La Cbargebie ( Al-
bert} , chef du bureau de la
presse au Ministère de rintérieur,
boulevard de Strasbourg, id.
David, ancien ministre plénipo-
tentiaire, rue de Ponthieu, 20,
id.
* Dt Bovis, docteur-médecin, rue du
Faubourg-St-Honoré, 168, id.
Ôbubobob ( Henri ), conservateur
do Musée des estampes, id.
Deqobvx db Saiht-Hilaibb ( le
marquis), rue Soufllot, 1, à
Paris.
Dbsaivbrs (Léo) , étudiant en mé-
decine, idi
Des Cabs (le duc), rue de Grenelle-
St-Germain, 79, id.
* Didran , ancien secrétaire du
Comité des arts, directeur des
Annotes archéologiqu€$ , rue St-
Dominique, 23, id.
* Dibtbich, graveur, id.
* Dotii père, membre de Tlnstitut
des provinces, cité Doré, boule-
tard de la Gare, 108, id.
t)0YEM, sous-dlreclenr de fa Banque
de France, membre de Tlnstitot
des provinces, id.
Dbahabd (E.), boulevard de Sébas-
topol, 81, id.
* DcFOUB (Kabbé Valentin), vicaire
de St-Paul-Sl-Louis, id.
DcBAS, propriétaire, rue d^Aus-
terlitz, &, id. .
Di'BEAD ( A. ) , rue de la Tour-
d^Auvergne, 20, id.
* Ebcbvillb (le comte Gabriel ),
rue de Grenelle-St-Germatn, 13,
icf.
Fabct (Louis de), rue de Vaugi-
rard, 20, id.
FosTAiNB DBRBSBBCQ(le vicomtc
Eugène de), rue du Regard,
12, id.
* FooCtoBif DB Cabeil (le comte) ,
boulevard St-Denîs, 16, id.
GeFrnoT (Auguste), orfévre-émail-
leur, rue du Boiiloy, 1 0, id*
n
LtSTfi DES MEâifiRto
GoDiPBOT-MninLOLAiBB (le mar-
qait de) , ancien loiis-préret ,
rue de Greoelle-^-Gerinain, 93,
à Paris.
HcBBKT-IIMiiAaB, fabilcaDt d'ome-
meots d*égli8e, rue de Vaugl-
rard, 17, id.
Husfloii, propriétaire, rue Heslajr,
i8,id.
JoLT D8 ViLLiBES, coDti^leur des
contributioos , rue Neuve^ea-
Petits-Champs, 97, id.
* JoL'AXMB, rue de Vaugirard, 20,
id.
Kbllbb (Emile) , ancien député,
rue de Las-Cases, 7, id.
Kbbcoblat (de), de I^Institut des
proûnces, rue de Lus-Cases, 24,
id.
* Lababtbb (Jules), rue Drouot,
S, id.
Labillb (Aimable), architecte,
boulcTard Poissonnière, 24, id.
'Lallibb (Justin), employé au
Ministère des Finances, rue dé
Vemeuil, 9, id.
La Panodie (le comte de) , rue du
Faubourg-Sl-Honoré, 29, id.
LAUBiàBB (de), id.
Le Blbu, docteur en médecine, id.
Lb Clbbq (Jules) , rue du Regard ,
iO,id.
* Le Danois (Edmond), ancien ré*
férendaire au sceau , rue de
Rivoli, 3, id.
Léoibb db Mbstbimb (Henri),
avocat à la Cour impériale, id.
^Lr Harivkl-Dcbochbb, de Pln-
stitut des provinces» rue au
Regard, 6, à Paris.
Lbloko (Eugène), id.
Lblobain, docteur-médecin , mt
Bonaparte, 57« id.
Le Nobmano, rue delfadame, S4,
id.
Lbpbltibb, snbsUtat du Procnreur
impérial , id.
* Lbbotbm , directeur de rfioole
professionnelle, membre de Ha-
stilut des provinces, à Viocennos»
^ LiBsviLLB (de) , aui Balignolles ,
à Paris.
LioBB, architecte, rue Blanche,
60, id.
LoRooBiL ( de ) , graveur, me
Royale-St-Hoooré, 8, id.
'^LussoN, peint re-verrier, id«
* Luyne» (le duc de), rue SI*
Dominique, 83, id.
* Marion , inspecteur de la Géte*>
d*Or, rue Gaudot-de-M aoroy ,
29^ id.
Mabtin (L.), me de Rivoli, id*
Maobbbt , sculpteur, me du Pau«
bourg-Poissonnière, i85, id.
* Madbbiiq, rue de Tivoly, 9, id.
Maybabo (Gaston de), id.
Mbntbbl, ingénieur, rue Bona-
parte, 50, id.
Mbsnil du Buisson ( le comte du ) ,
rue de la Tourelle, à Boulogne,
près Paris.
MioNB (Pabbé), au Petit-Mont-
Rouge , barrière d*Enrer , k
Paris.
MiNOBBT (£. ), avocat à la Cour
DE LA SOClÊff. rAAMÇMSB l>*ilBCHÈOLOGl£. 1X1
ivpérialet JMMikftrd de Slr«s^
bevrgf 6« 4t P«ri$€l à Caoses
(Âlpcs-Marilines).
* MuwwL (le 4iie de), rue Su
DomiolqQe-SirGeniMùo, 102» id.
Mou* aicWteele, îd.
IfosiTAiGLOR ( Anatole de ) , lecré-
tam de l'Êecde to Ghartesi kK
* Monialtmberi (le eowte de) , an»
den pair de France, menbre
de A'AMdteie firaoçaiae» rue do
Bf», AO,id.
MafiniMB ( le manittis de) . mem-
brederiiutUut des proTÎaces, id.
* MoiiTLAua ( le comte de ), pro-
priéiaire, id.
MoBixeaiE (de La), chef de bu-
reea à TBôtel-de-ViMe de PaHs.
MoxTLViSAHT (de), capiuine d'ar-
- tilterie, roe St-Dominîque*âi«
Germain, 2, à Paris.
^-MoBSBUfAii, rue de Milan, 45, id.
NocBiiT (le comte de),, nie du Re-
gard, 5, id.
* OiujAusoR (le vicomte d^), rue
- de la Vilie-rÉvêque, 29 , id.
Oimaot M La Fatebib, rue de
rOuêst, 56, id.
Palustebm ItoiTirAULT (Léon),
me Bonaparte, i8, id.
Paeis (Louis), ancien bibKotlié-
caiii! de la ville de Reims, rue
Raoïlnilean , 2, id.
Pabis (Paulin), membre de Hnsti-
tot de France, place Royale, id.
pASQQiaa ( Lucien), étudiout , id.
PaaiioT, peintre, rue S^*-Hja-
cinlbe^t-Honorè, 7, id.
* Petit ( Victor), membie d« Ti»
stMul des pfovinoes, rue de
Lille, 28, à Paris, et ft Cannes
(Alpes-Maritimes).
Pdiiiux (le cfaewalier de), nieCau-
. martin, id.
* Pomaau (le viooflNe Armand de),
rue de Lille, 07^ id.
* PONTOIS DB PONTCAAB* (le Bar-
quis de) , rue d'AnjoȉC-Ho-
noré, A2 , id,
PoivTON D^AvBcoiiaT (le fkomte
de), rued*Bnier, il3, id*
PoPBLiN ( Clodius }, peinire-émail-
lenr, avenue de Plaisance, 3, id.
PoTiBB ( Raymond) , employé au
Ministère des Finanoes, me
Neuve-des-Martyrs, 9, id«
PocssiBLGCB-RusAND (Placide), or-
lëvre, rue Cassette, 45, id.
Rbubt (le «Qmte de) , secrétaire
d*ambassade, rue d'Amsterdam,
35 bis, id.
RaÔRé ( Arthur ) , rue des Pyra-
mides, 2, id.
RiiNCEY (Henri de), direcfpur de
V Union, membre de l'Institut
des province)!, id.
RoBBBT, de riostitut, chef de divi-
sion au Ministèrede la Cuerre,id.
* RoTscBiLO ( le baron de ), rue
Laffille, 25 , id.
Rots (le vicomte Ernest de) , audi-'
teur au Conseil d*Étal, •, place
Vendôme, id.
* RoiLLi ( le comte de ) , me
d'Anjou^St-Bonoré, 80, Id., et à
\9%%y (Haute ♦Marne).
XXlt
MSTB DES MEMBRES
* Saqot, niMibre de plusieurs Aca-
démies, rue et hôtel Laffitte,
à Paris.
Saintb-Hkrvink (le marquis de),
membre rfn Corps téipslatir, id.
* Saint-Paul ( P.-L. de ), afocal ,
rue d'Aguesseau, 4, Ml.
Salvandy (leoomle Paul de), rue
Cassette, 80, Id.
* Sabtt (de) , ancien prâfol , rue
Rumfort, A à, id«
TCRRAT ftS MOMT-VlrtDé ( le vi-
comte), conseiller à la Cour
impériale, id.
* TirfA£, memt>re de Tlnslitut des
provinoes, rueSt-Lazare, SA, id.
Tfltorj.KT, passage S^-Marie, 8, id.
Thoriskiy, rue de Bréa, 17, id.
TaâvouiLLK (t« due de La), à Paris.
'^Varin, ancien avoué, nie de
Monceaux, 12, à Paris.
Vaubabouho, arcliitecte, rueNeuve-
des-Bons-finfants, 92, id.
Vauttbs-Gallr, sculpteur, rue de
iaCliaise, 40, id.
* VHhfoiné (Héron de\ arcbiviste-
paléo^aphe, roe de Buffon, 95,
id.
* Vn.tjRan.LB (de La ), secrétaire
des Comités bisitorlques , id.
ViNCBNT, membre de P Académie
des inscriptions et belles-4ellres,
id.
* VoGLB (le comte Mulchior de),
rue de Lille, 00, id.
" WiNT (Paul de),id.
Seine-^eii-Oise.
*DiON (Henri de), ingénieur, h
Montfort-rAmauryr
Dion (Adolphe de ], à Montfort-
i^Amaury.
Vonne.
Inspecteur : Mg' Jolly , archevt'que de Sens.
* CkaUe, soii»<<lirectcur de Vlti»
slitut des provinces, membre
du Conseil général de l'Yonne,
ù Auxerre.
CLBRMONT^TofiiifBRaR ( ic marqois
de), M cbOteau d'Ancy-ie-Franc.
CoTTEAV, juge, à Auxerre.
DoRMQi^ (Camille), économe de
. Pfaoapice, à Tonnerre.
Droit (Tabbé), curé dlsland.
JoLLT (Mg'), ardievéqoe de Sens.
* Havblt (le baron dii)« au clià-
beao des Barres, à Sainlpuils,
par fintrains-sur-Nobaitt,
Laitier, préaident du Tribunal
civil, membre du Conseil gé-
nérai, à Sens.
* La TooH-DD-Piif-GoDVBnNBT ( le
marquis de), à Chau mont-su r-
Yonne^ par Vilieneove-la-Gnyard,
I>E LA SOCIÉTÉ FUANÇAISë D^AHCHÊOLOGIE XXlll
Laureit (Habbé , directeur du
séminaire, à Aukerre.
Le Mabtbk (le cher aller), membre
correspoodant de la Société ar-
chéologique, à Tonnerre.
Quaniin, archiviste du dépurle-
, à Airxerre.
Rayin, Dolaire, à Villîers-Sl-Ben4)ît.
RoGuiBR (Tabbé), aumônier de
TÉcole normale d^Auxerre.
*TuToais, au château de'Chenay,
par Tonnerre.
* ToRNBLLiBB, greffier en chef du
Tribunal civil, à Sens.
Loiret.
Impecteur: M. Tabbé DasKOveas, cbaooioe, vicaire-général, mcmbiv
de rinstilnt des provinces, h Orléans,
ACTBCOCBT (d*;, ancien ofllcier, à
Oriéans.
'Boccaca m IIolanoo?(, è Or-*
léans et à Reuilly, par Ponl-
aux-Moines.
Buzo^tmiBB (de), membre dt TIb*
stitot des provinces , à Orléans.
* Ds Fatbs db Cuaulnbs ( le vi-
comte ), me des Feuchers, id.
*Dbsroy£BS (Tabbé), chanoine,
vicaire-générul, membre de Tin-
stitut des provinces, id.
* DuPAJiLoïKP (Hg*)' ^v^ue d'Or-
léans.
GuKXEBBBT, ancIcn maire, à Mon-
targis.
GuiLLADMB, juge, à Moutargis. .
Jacob , Imprimeur-libraire , à Or-
léans.
Lr Roy, avoué, è Monlargis.
Mabchard , correspondant du Mi-
nistère de Plnstroction publique,
près Briare.
NiTOT, membre du Conseil géné-
ral, à Ay.
Petit, membre dn Conseil gétié*
ml, à Triguères»
PocLàiif , oonduoieor des poms-et-
chausséea» àMofllargis<
RocmtB (i*abbé)» chanoine hono-
raire, membre de la Société ar-
chéologique, à OrléeiiSi
Aulie.
Iftspetimr ; * M. Fobbé Tridon , Chanoine honoraire, membn* de
rinslitut des provinces, à Troyes.
AD.10T, notaire, à Cliappes, canton
de Bar-sor-Seine.
Babbbai-Réiiond, propriétaire, aux
Riceys.
Batirr , conducteur des ponts
el-chaussécs, à Bar-su r-Selne.
Bo7«NEMAiit (Pabbé), chanoine lici-
uoraire» vicaire de S'^-Made*
leine, à Troyes.
* Camvsat de Vaigoiboob vice-
XXIV • LISTE DES MEMBRES
président de la Sociêlé acadér laSocîélé académique de r Aube,
inique de TAube, à Trojes. à Troyes.
* Coffinet ( Pabbé ) , chanoine , Mahcillac (le comle de), à Bar*
ancien vicaire-général du dio- sur-Aube,
ct-se, id. RoizARD (l'abbé), chanoine-arclii-
* Fléchet-Cobsik ; architecle, îd, prélre de la cathédrale, yicaire-
* Gayot (Amédée), ancien dépulé, général, à Troyes.
membre de rinslilul des pro- Royer (J.), architecle, aux Riceys.
vinces, îd. * Trioow (l'abbé), chanoine hono-
Ghéau (Jules), manufacturier, id. raire, membre de l'Institut des
Hervey, docteur-médecin, îd. provinces, à Troyes.
HuoT ( Charles }, mamifaciuricr , * Vbndeuvrb (le comte Gabriel de),
id. ancien représentant, à Vendeu-
IjK Hcprotb (Truchy de), proprié- vre-sur-Barse.
taire, id. Vbrxibt (Alphonse), propriétaire,
*Lapérvuie ^Gustave), président de à Troyes.
Euve— «i— Loir.
Inspecteur: * M. Charles d'Alvimare, à Dreux.
* Alvimarr (Ch. d'), âi Dreux. Comice agricole, à Nogent-lc-
* Durand (Paul), à Chartres. Rotrou.
* Leffroy, propriétaire, à Dreux. Prou, président du Tribunal civil,
* aiBai.BT, aecréUire de la Société à Châteaudun.
archéologique d'£are-el-Loir. * Tbllot (Henri) , propriétaire, à
Morissurt (de), secrétaire du. Dreux.
a* D/K/5/0/Y.— SARTHE, MAINE-ET-LOIRE ET MAYENNE.
Inspecteur divhionnaire : *M. le comte DB MAILLY, ancien pair
de France, au chftteau de la Roche-de-Vaux, près le Mans.
Sarllie.
Inspecteur : * M. Hcchbr , de rinslilut des provinces.
«^Albih (Pabbé), chanoine hono- Aiijvbaijt.t , bibliolhécaire , au
raire, au Man^. Mans.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE O'aRCIIÊOLOGIE. XXV
*B4Guoif (de), au cliftteau je
Boscé.
BàucHBT (Paul), arcbitecle, au
Mans.
* BuiTJSTTe (EdnMUMi de), au ehA-»
leaa de Gonpillèret^
BtOTTifeaE, sculpteur, au Maiis»
Bovvrr (Tabbé), curé de Neuvjr.
Brihisboltz (Louis), id.
Charles (Lôopold)« aoCiquaire, à
la Ferté-Bernard»
* GHIVRB4U (Tabbô) , vicaire^gé*
néral du Mans.
Cl.EBMOXT>GAtLBBANDfe (le ViCOmlC
de ) I au Mans,
* CoMo.^T (le vicomte Cbaries de),
à Sillé-Ie-Gutllaume.
Dklarue, architecte du départe-
meul, an Mans. *
Drslais (Tabbé), curé de la Cout
lui*?, id.
* Espaulttrt (Adolphe d*), mem^
bre de Plitstitul des provinces,
adjoint au maire « irL
ÉTOG UB Mazy, médecin de TAsile
des aliénés, id.
FocBKaT, sculpteur, à Sillé-le-Guil-
laume.
Gaullibr, sculpleur-statuaire, au
Mans^
GoMBERT, architecte, id.
GiÉa.iNGBR (Doni), abbé dç Si)^
lesmes.
* Hueher, membre de rin<<titntdcs
provinces, au Mans.
Jaifart, peintre-orncraanislc , id.
JoussBT pBS Berries, juge dUU"
struction, au Mans.
La Bblus«Dagoneau, rue Garoier,
id.
La Pbllbtibb, docteur*>médecin »:
id.
VWmmitB, membre do Coueit
général, à St^Cd^ia»
LivET .(Tabbé), cbaooitie bono-
raiiv, euré du Pré, au Mans.
LoTTiN (Pabbé), chanoine, membre
de riitstilut des provinces, id.
* LoYAC (le marquis de) , à Yen-
denvrf.
* Mailly (te comte de), ancien pa4r
de France, an château de la
Rocbe<de-Vaux, prés le Mans
Ménaro db La GaofB (M** Ifip.
poljrte), au Mans.
* PAiLLART-DaoLiRé, mcmbne du
Conseil g^éra), id.
Pbrsigar (Tabbé), chawiue Utu-
laire, id.
Rousseau, prorcssem* de dessin, id;
* SAisfT-PATERifB (le oomte de), 9
Si-Paterne.
*SiNOHER, directeur de In Compa-
gnie d^ssurance mutuelle mo-
bilière, au Mans.
Vallée (Gvstave) , jug« suppl^anu
id.
Vbbbikr, proresseur de mathéma-
tiques en retraite, membre de
rinslitul (les provinces, id.
Voisin (Tabbc), de rinslitul dus
provinces, id.
XXVI
LISTE DES MEMBRES
Malnei-e l«iI«oi re.
Inspecteur : * M. GodabjhFailtbibr, à Angers.
Bailloo db La Bross», proprié-
laîre, à La Breille.
Babmkb m Monta ult (l'abM),
membre de riiislltul des provln-
oes, à Angers et à Rome.
Bovfon-LivÉQve» Maire des Poiits-
de-Cé.
ÇaiPFAui (Tabbé), aneicn curé, &
. Sauoiur.
Chedrau, adjoint au maire, UL
QHBVAURa ( r«ibbé ) » aornôuier de
rbôpilal, à Caiidé.
CoiwTiLLBa , conseryateur du Mu-
64e, à SauflMir.
' Dklavau ( Henri ), membre du
Conarii d'arrondissement , id.
ÉPiRAY (d')* jage au Tribunal
dvil, membre de Tlnstitut des
provinces, id.
Fos (P. de), propriétaire, id.
* Godahd-Faolthibb, à Angers.
* Joty-le-Terme , architecte , à
Saumur.
1^ JouBBBT (Tubbé), ehanoine bo-
noraire, à Angers.
LAmkBT aloé, à Saumur.
La Selle ( le comte de ) , membre
du Conseit général, an cbftCeau
de La Trembfayc.
LesToiLB (de), à la Lande-Chaste,
près Angers.
LouvBT, député au Coq» l^s-
latir, maire de Saumur.
Mabbst (de), maire de Bagneux,
près Saumur.
Mayaud (Albert), membre do Con-
seil général des Deux-Sèvres, à
. St-Htloire-St Florent.
Mayaud (Paul), pro|)riétatre , à
Saumur.
O^Nbil, sous-préfet de Saumur.
Parbot (A.), de Tlnstilut histo-
rique, à Angers.
* Prévost , capitaine-commandant
du génie , à Saumur.
PnTTB, architecte, id.
QuATBBDARBKs ( Ic oomtc Théodore
de), à Angers.
RopFOT, architecte, ft Saumur.
Tardif (Tabbé), chanoine-sccré-
Uire de Tévêché, à Angers.
Mayensie.
fntjKcteur : M. Le Fiselibr, à Laval.
* CuAMPAGNBY (M"" la marquise Couanieh de La un a y (Stéphane ),
de\ au château de Craon. à Laval.
CiUEDBAC , avoué, à Mayenne. Descars ( Tabbé ) , chanoine houo-
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE 0* ARCHÉOLOGIE. XXVil
raire, direcleur de Tluaikut «j- Peddhommb (Pabbé), curé de Lott-
ciésiastique de Chftleau-OootieK. verné.
•DcsTOucHEs, propriélaire, àLaval.' •Sarcci (le iwroii de), à Mayeonc.
Garxibr, agenl-voyer, id. Sauvagb, juge de paix, à Goup-
La Çboizb (de) , place de Herot, train«
/^ Laval. Sebaox (PaJïbé), supérieur ùa
* Le FisELiBR, secrétaire delà So- grand-séiDiiHiîr«,.à Latai.
dété de Tlnduslrie , id.
7< /)/F/670iV.^LOIII-ET-.€|lM, CHEB, INDRe-ET-LOIRE,
l^DRË CT NIÈVRB.
luspccteur divisionnaire: M. DE LA SAUSSAYE, membre dePlustitul.
Lolr-^l— Cher.
Inspecteur : * M. le uiarquisDB Vibbaie, membre de 1*1 ustilul des
provinces, à Cour-Chcverny.
* BijDARD DR La JAcopifeBE (Aiiatoie Vendôme.
de), au cliàleau de St-Ouen* Martonke (de), archiviste du
* Lacroix de Rochambeac (le départemeut, ft Blois.
coiole), au cbàteau de Itocbam- Tracy (de), à Suèvres.
beau, près Vendôme» et à Paiis, * Vibra ye (le marcruis de), membre
rue de Hanovre, A. de Plnstitul des provinces , à
Lai;?(ay , proHesscur au collège de Cour-Chevemy.
Cher.
Inspecteur : * M. Bourdalour, membre de riiistilul des provinces.
Bi:&UBEPAiRE(de), subsliluldupro- Du Moutet, membre de plusieurs
cureur-généial, membre de Tlu- Sociales arcbéolog. , à Bourges,
slitut des provinces, à Bourges. Le Note (Pabbé) , curé de Charly.
* BouRDALOLB, membre de rinsUlut Marj^gual, ingénieur des ponis-ct-
des provinces, id. chaussées, id.
Indre— ei— Loire.
Inspecteur : » M. le comte de Galembert, propriétaire, à Toui-s.
Bacot de Romaks (Jules), à Tours. * Bouvassé (l'abbé), chanoine (ilu-
BoiSLÈVE-DESTioYiiRS, Hiuire à Lun- laiif, à Tours.
gi ais. CuASTKiGNER ^Âirrcdde),ù Beaulivu
XXVIIC LISIE DES MEMBRES
* GoDONT (Gé de), au cbàte&a de Rosb-Cartieb, propr., à Tours.
la Grille, près Chinon. * Saint-Gborge (le comte de\ aa
* Galbmbbrt (le comte de) , pro- châieaa de la Brèche, prèsTIIIe-
|»rlétaire, à Tours. Bouchard.
* Guérin fils, architecte, id. 'Saliton de Maiso.hbougb , id.
lACQimiim, arcbîtecte, id. *Sabc< (de), au cbAteau de Hod-
* Péoabd , conserrateur du musée berd-St-Cbrîstophe.
archéologique, id. * Souiiat (de), è CravaiiL
ladre.
Inspecteur: * M. Maubenq, rue de Tivoli, 9, à Paris.
/Cbaron ( Tabbé), curé de 8t- * Voni?i (l'abbé), curé de Douadic
Marcel, canton d' A rgeutou. ( canton du Blanc }•
Klèvre.
Impecteur: *Mg' Crosnjrb, protooolaire apostolique, vicaire-général
de Nevers, membre de Tlnstitut des provinces.
** Crosnieb (Mg')» protonotuire Millet (Tabbé), chanoine bon»-
apostolique, vicaire-général de raire, doyen de St-AmaiMl-en-
Nevers, membre de riustUut Puisayc.
des provinces. Violette ( Tabbé) , arehiprétre de
FoKCADB (MgO , évéque de Nevers. Cosne.
8< I>/K/5/(7iV. — PUY-DE-DOME, HACTE-LOIBK 9 LOIRE
ET LOZÈRE.
Inspecteur divisionnaire : * M. J.-B. BOUJLLËT, membre de
rinstitut des provinces, à Glermonl-Ferrand,
Pay-de— D6me.
inspecteur: * M. Thibault, peintre-verrier, à ClermouU
*BotiLLBT (J.-B.), membre de mondFerrand.
rinstitut des provinces, à CIcr- Labgé, inspecteur de T Académie.
mont-Perrand. Sartiqe (le baron de), à Cler*
** Gbaedon du Banquet, id. monl-Ferrand.
• Lafatb l'Hôpital (de), à CIcr- • Thib%ilt, pcî ntre- verrier , id.
D£ LA SOCIÉTÉ FRA^ÇAISE D^AHCHÉOLOGIE. XXIX
Inspecteur i M. Le Blanc , à Brioude.
* fieBTRAMD DE Doue, ancien pré- Cbaivaleiilbs (le marquis de),
sident de ta Société académique, au cUAtean de Chanaleilles.
•o Pny* Chaouib (Gabriel de), avocat, au
* Calevabd de La Fayette, prési- Puy.
dent de la Société d'agriculture, Le Blaec, consenraietir de la bi-
sciences, arts, industrie et com« bliolhèque de Brioude.
merce du Puy.
Ivoire.
htpccieur: * M. Go.n.xabu, employé 5 la Recolle générale, à
St-JÊUenne.
Albicny de Villenbutb (d'), à * Gonxabd, employé à la Recette
St-Êlienne. générale, à Si-Étienne.
* BuBBT (Eugène), notaire, id. Le Rom, ingénieur civil, rue S*'-
Cbavbbondieb (Aogasie), docteur Catherine, id.
en Droit, archiviste du dépar- * Mbaux (le vicomte de), au cbft-
tenent, id* teau d'Écelay.
* Gorra (Alphonse) , négociant, à * Noël as, docteur- médecin , à St-
Roanne. Haon-le-Chfttel.
Dcbaud (Vincent), à Ailleox, par Robichon, propriétaire, id.
Boén. Vibb (Louis), adjoint au maire,
GiBABD, agent»%'Dyer en chef, à id.
Sl-Étienne.
Losère.
Intpecleur: M.
* Chapelain de Saint' Stiuvem* [\e Polgb (l'abbé), chanoine, secr^
baron de), à Mende. laire-géoéinl de Vé\/k(Cé de
Fbtbesse, avocat , id. Mende. y^
Fouiquier (&fg')« évéquede Mende. * Roussel , pr^fdent de la Société
Le Fbarc, ingénieur des ponts-ct- d'îtJricuKm; , à Monde,
chaussées, à Mende.
XXX LISTE DES MtMlîRES
9« DIVISION,— ILLE-eT-VILAI\E, COTKIM-DU-NORD 9
FINISTÈRE, MORBIHAK ET LOIRE-INFÉRIEURE.
Inspecteur divisionnaire : * M. AUDREN DE KERDREL, ancieo
député, membre de riiistilul des |)ro\ince$, à Rennes.
nie-et-Vllaine.
Inspecteur : M. LàMCLois, apcbilecfte, à Rennes.
André, conseiller à la Cour impé- Grand-Fougeray , commune de
riale, à Rennes. Porl-de-Roche.
* AuDBRN DE Kerdrel, aucicn dé^ * Genouillac ( le vicomte de) , au
pulé t rue St-Sauveur , 3 , id. château de la Chapelle-Chaussée,
Alssant, docteur-médecin , id. près el par Bécherel.
* BoituERiE (de La ) , membre de * Langle (le vicomte de) , à Vitré,
l'instilul des provinces, à Vitré. * Langlois, architecte, à Reunesk
* Brbil de Lakdal ^ie comte de) , Montessdy (le comte dv), délégué
au château de Landal. de la Société artliéologique
Bruns (Pabbé), chanoine, à Rennes. dUlle-et-Vilaine , id.
Danjou de La Garbmnb, à Fou- Niepcb, procureur im|>énal, meiu-
gères. brede Tlnstitut desproviuoes^ id.
De La Bi61(b-Vili.bnbuvk, à Reiutes. To«uiocche, membre de plusieurs
Fruglaye (le comte de La), au Académies, id.
Côtc9-du-\ord.
Inspecteur : M. Gbslin dr Boorcogrr, à St-Brteuc
Gautieb-du-Mottat , à Plérin , "Hernot, sculpteur, à Lannion.
près St-Brieuc * Keranflecb (le comte de), au
* Geslin de BoiitGOGNE, à St- châtcBu de Quclencc, par Mur-
Brieuc. de-Bretagne.
^ rinistère.
^ Inspecteur : * M. du Maruallach, \ï Quimper.
* Biais (A. de), ancien député, * Du Chatblubr, membre de l'in-
membre de l'Institut des pru- stilut des provinces, au château
vinccs , à Quimper. de Kernuz, pi-ès Pont-PAbbé.
l>£ LA SOCIÉTÉ FRAxNÇAlSK 0*ABCHÉOL0<ilE. X\X\
* UallAcuen, docleur-médecin, à * Masballacb (du), à Quim-
ChAleauliu. per.
Intpeeteur : * M. de KiRiDEc , à UeiluetMiil.
LiLLB««KD (Alfred) , juge de paii, * KéaiDBc (de) , à Heiiucbout.
à Vannes.
Loire^InfSrleure.
ImspeettMt : * M. Nav» Drcbitede, membre de TiuslUttl des provinces,
à Nanies.
BiiKCttET, docteur-médecin, place
Rojale, 15, à Naoles.
CiiLLUiD ( Frédéric ) , membre de
rinslilut des provinces , rue des
Arts, 29, id.
Cubsxmd, rue des Cadeoiers, id.
EuoBL, id.
GaoLLEAU iPros|ier}, ancien sous-
préfet, id.
GuKXABD (Florent), id.
• La Tota-Du-Pix-CuAMBLY (le
baron Gabriel de } , boulevard
Delorme, 26, id.
Leboox , docteur-médecin , rue de
la Chalotais, 1, id.
Le Micxoii rrabbé}, cbanoine, rue
Royale, 40, id»
Lepeltibs ( Armand ) , doclcur-
médecin, id.
'Marionneau, rue du Cah aire, 1,
id.
Martel > directeur du grand-sémi-
uaire, à Nantes.
* Nau, architecte, membre de
rinstilut des provinces, id.
* NiroLiiBE (Siéphan de Lu), id.
Orirlz, agent-vojer d*arrondisse«
ment, id.
Pabe?iteau (Fortuné), id.
Phelippes-Beaulieux , avocat, rue
des Arts, 29, id..
PhblippksBeai'libux (Emmanuel),
avocat, id.
* Pbevel , architecte , quai Fles«
selles, id.
* Raymond (Charles de), id., id.
Ricbard (Pabbé), vicaire-général,
à révéché, id.
TiLLT (le marquis Henri de), rue
Toumefort, id.
* Van-Ueghem .Henri}, arcbîtecle,
rue Félix, 4, id.
ViAUD -Gbakdhabais , professeur-
suppléant à la Faculté de mé-
decine, id.
XXXfl
LfSTE DES MEMBRES
10* DIVISION, — VIENNE ET OEUX-«SèvRES.
Impecle^ir divisionnaire : • M. Tabbé AUBER, chanoine titulaire,
membre de l'Institut des province», à Poitiers.
Vlen
Inspecteur : M. Le
* Âi'BRRT (Pabbé) , chanoine titu*
laire, membre de l'Institut des
provinces, à Poitiers.
Bardy (Gustave), conseiller à la
Cour impériale , id.
•Benye (le Père), id.
BnouiLLBT, sculpteur, id.
* Cakdin , ancien magistrat , Id.
Delavau (Achille), propriétaire, à
Loudun.
EspiBRBE (Gabriel), fils, avocat, à
Poitiers.
Garran de Balzan, conseiller à la
Cour impériale, id.
Gbnnbs (de) , id.
GoGUBT (Auguste) , procureur im-
périal, à Loudun.
La Brossc (le comte de), pro-
priétaire, à Poitiers.
COINTRE-OUPONT.
Le Cqjntbe-Dupomt, proprJfetaire ,
à Poitiers.
Loii«iJBiiAii (de), président de ia
Société des Antiquaires de
rOucst , id.
La Faculté de Droit, id.
Mkillet, chimiste, id.
Mi^.NARD , ancien proviseur du
Lycée, id.
Redet, archiviste du département,
membre de Tlnstitut des pro-
vinces, id.
RoBRRT (Pabbé), chanoine, Id.
SoLViG.NY (Charles de), proprié-
taire, id.
TouRETTE (Gilles de La), proprié-
taire, à Loudun.
ToiRETTE (Léon de La) , docteur-
médecin, id.
DeHX— Sèvres.
Inspecteur : M.
Arnault (Charles), correspondant Clovzet (Léon), libraire-éditeur,
du Ministère d'État , à Niort. . à Niort.
Barookkrt (Abet), Id. Datid, député au Corps législatif,
Barbadd, juge suppléant , è Bres- id.
suire. . Frappibr (Paul) , id.
Barré , docteur - médecin , h Giraud (Alfred) , procureur im*
Thouars. périal, à Partlicnay.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XXXIII
Goi-Gsr, archÎTiste du déparlement
des Deui-Sèvm, à Niort.
Gbkrouillovx (Edouard), id.
Imbebt, propriéuire, membre de
la Société des Antiquaires de
rOuest , à Thouars.
Lafossi (Henri), à Niort.
*LeDAiK, avocat, de la Société des
Antiquaires de TOuest , à Par*
tlieiiay.
MoNNBT (Alfred), à Niort.
* Bavan, trésorier de la Société de
slalislique, id.
RoNDiBB, juge honoraire^ à Melle.
* RouLièBK (Victorio de La), à
Niort.
Rousseau (Tabbé), curé de Ver-
ruycs , canton de Matières.
Verbibu, chef de bureau à la Pré-
feclure, à Niort.
ii« D7F/5/aîV.— Cil ARENTEp-INFÉRI EURE ET VENDÉE.
Inspecteur éivirionnaire : * M. I*abbé LACURIB, chanoine honoraire,
ancien aumônier du collège de Saintes.
Cluireiitei-leférleiire«
Inspecteur : M. Bbisson, secrétaire en chef de la Mairie
de La Rochelle.
Avaa m La Verghés (Ernest),
avocat, à La Rochelle.
BrAocBAMP (Charles de), à Pons.
BonoEOis (Justin) , à Saintes.
Bbisson, secrétaire en clief de la
mairie de La Rochelle.
Clsbtadx (Jules de) , à Saintes.
DcHOBissoN, jogede paix du canton
de Pons.
DocBLBT (Pabbé), curé de Ré-
taux.
EscBASSBBiAcx (le barou) , député
au Corps législatif, à Saintes.
* Gastinbau ( l*abbé ) , curé de La
Gord.
* Laccbib (l*abbé), chanoine hono*
raire, ancien aumônier du collée
de Saintes.
* Landriot (Mg»"), évéque de La
Rochelle.
LBMABié (Eugène) , imprimeur, à
St-Jean-d'Angely.
Mbnut, employé des Douanes, à
La Rochelle.
MoNGis (Pabbé), id.
Person (Tabbé), aumônier du
collège de Rochefort.
*Phelippot, propriétaire, au Bois
(Ile-de-Ré).
RocQUBT (Georges), à St-Jean-
d'Angely.
RoMiEGX (Gaston), secrétaire de
r Académie, à La Rochelle.
Taillasson, pharmacien, à Saintes.
Ta «HAT , juge d'instruction , k
Rochefort
XXXÏV
MSTE DES MEMBRES
Vendée.
Inspecteur : *M. L^n AcDé, ancien secréUire-général de l« préfee-
ture, àNapoléoD-Veo^e*
Adwbauid, receveur particulier
des finances, à Fontenajr.
AiixEBY (Pabbé), id.
Argibadd (Cliarles), juge de paix ,
id.
Angibaud, juge de paix, à S»Mîer-
mine.
Avùi (Alexandre), dodenr-méde-
cin, à Fontei^ay.
* AuD^ ( Léon ) , ancien secrétaire-
général de la préfectnie, à
Napoiéon-Vendée.
A«GEB, docteur-médecin, à Nal-
liers.
AuvYifET (l'abbé), vicaire de
Noire-Dame, à Fonlenay.
Babin, docteur-médecin, id.
* Batlereau (Léon), archilecle, à
Luçon.
Ballt '(Pierre-Henri), ingénieur
civil, à Faymorean.
Babon, ancien député, à Fonlenay,
Barbion (Désiré), médecin, à
Mouilleron-en-Pareds.
BASSETifenE (Edouard de La), à
St-Ju lien-des- Landes.
* Bacdby (Pabbé F.), curé du
Bernard.
Bbaitchbt-Fillbau (Henri), à Chef-
Boulonne.
Beal'd (Jean- Jacques), directeur
de ll^.cole supérieure, à Fon-
lenay,
Bbadmont (Artbar de) , à La Gar*>
cillère.
Bejabbt (Amédée de), à Roclie-
Louherle.
Bbbnabd (Ëvarisle), à Auxais.
Biaillr-Lalongbais ( Auguste ) ,
doclenr-médecin, au Langon.
Bibuveni; (Léon), membre du Con-
seil général, à St-Hilaire-des-
Loges.
Birothbau (Ferdinand), peintre, h
Fonlenay.
Bittor (Alexandre), id.
Bobiret de l'Angle, id.
BoDiN, à Marigny.
Boncebxe (Félix), juge à Fonlenay.
BoxcENifE (Ernest), id.
Bonnaud, notaire, id.
BoNWACD (rabbé),curéde Cbarxaîs,
Bonnet (Tabbé), curé de Pou-
xauges.
BoBDE (Camille de La), à Fon-
lenay.
BoucABD (Emile), agent ilechange^
id.
BoccHBB (Théophile), à Challans.
BouiN (Jules), médecin, au Mon-
champ.
BociN (père), id.
Bol IN (Pabbé), curé de Chavagnes-
en-Paillers.
BouQLiN (Henri 1, orfèvre, à Fon-
lenay.
DE LA SOCIÉTÉ PlUNÇAlSE O^AnCHÊOLOT.IE. XXX Y
BoiThRON, propriétaire, aux Her-
biers.
BocHLOTON (Louis), professeur de
rhétorique, à Foutenay.
BouTBTiftRB ( de La ) , id.
BoDTET (Eugène), à S»«-Herinine.
Brécbard (Eugèuej, avocat, à Fou-
tenay.
Brem (Adolphe de), à Luçon.
BRiàRB (dé La), receveur-général,
à Napoléon.
Brisson (Armand), banquier, h
Foutenay.
Brunstière, juge d'Instruction, id.
Catalan (Auguste de), sous-in-
specteur des Contributions in-
directes, id.
Cacrit (Pabbé), curé de Béaumur.
Chabot de Pechbbsuk (pt^re), à
Fontenay.
Chabot dv Pbchebbcx (fils}, id.
Charpentier (Tabbé), curé de
Luçon.
Charrier (Léopotd), avoué, à
FoDlenay,
Charron (Louis), expert, à Pé-
tosse.
Chauvbau (Charles), docieur-mû-
decin, à Luçon.
Cbevailbebao (Gustave), conseiller
général, à Boissorin.
Clehbnceau de La Loqcebie, à
Fontenay.
Clôt (l'abbé), cnré de la Châlaî-
gueraie.
Cotet (Mg'), évéque de Luçon.
CoQoaLAiTD (Émîle), docteur-mé-
decin, ù Fontenay.
CoL'GNALD (iVfathias), à Fontenay.
Crosnier (Antoine), à Angles.
Daudetbau (Charles), à Fontenay.
Daviau (Henri), propriétaire, à
Rocheservière.
David (Pabbé), cnré d'Angles.
Delavau (Alphonse), propriétaire,
à Pouzauges.
Dblidon, notuire, à St-GilIcs-sur-
Vic.
DoLiLLABD (Henri), propriétaire, ù
Montaigu.
Dlgast-Matifeux (Charles), à
Montaigu.
Duprb-Carra, avoué, à Fonlenay.
Du Temps, docteur-médecin, id.
Du Temps , aux Sauzes.
EspiERRB (Gabriel) , membre du
Conseil général , à Fontenay.
EspiERRE (Ernest), ancien avoué,
id.
Fallb (Paul), pasteur, à Fon-
tenay.
Ferchauo (Pabbé), curé de Notre-
Dame, id.
Filaudbau, archiviste du déparle-
ment de la Vendée, à Napoléon.
FiLLON (Benjamin), à Fonlenay.
Flecry Des Marais, propriétaire,
id.
Fontaine (Arthur de) , id.
Fontaine (Gabriel de), maire, à
St-Vincenl-Sterlange.
FouRNY jeune, carrossier, à Fon-
tenay.
Gaillard de La Dionnrrib, sub-
stitut du procureur impérial,
id.
XXXVl
LtSTK DES MEMBRES
Gabmrbeal' (Auguste) , architecte
de la ?ille, à Fontcnay.
GéAMT (l'abbé), curé de Sl-
Mesmin.
GiGAT , n^odant , aux Sables-
d*01onne.
GiHAD DE ViLLBSAisoN , préfet de la
Vendée.
GiaAtD, docteur-médecin, à Fou-
lenay,
GizoLHE (Alfred), professeur au
collège, id.
GoDBT DE La Ridoclerib (Mar-
cellin ) , id.
CoDBT DE La Riboulerib (Louis) ,
à L'Hernienault.
GouoBAUD, notaire honoraire, à
Chavagnes-en-Paillers.
G RELIER DU FoiXERoox, aocieD dé-
puté, à la Chapelle-Thémer.
Grimouard de St-Lacrbnt (Henri),
à St-Laurent-de-la-Salle.
Guenyvbaii (de), à Nalliers.
Guj^RiN (Tabbé), curé de Mouil-
leron-en-Pareds.
GuÉRY (Arthur), avoué, à Foa-
tenay.
GcÂRY (Léandre), ancien avoué, id.
GuicHARD (Frédéric), agent-voyer,
à Rezé.
HiLLERiN (Auguste de), à Luçon.
HiLLBRiN (Roger), ù St-Murtiu-de^
Fraigneau.
HoLLLiBR DE ViLLBDiEU, à La^Bau-
dière.
Janfceau, médecin, à Fontenay.
Jarrassé (Alfred) , procureur îm-
]H*rial, id.
ioFFRioif (Martial), à Fontenay*
JoFFRiON (Auguste), id.
JoussEAUMB (Hanaël) , propriétaire»
id.
JoussBMBT (Benjamin), à Napoléon.
Lacovbi, notaire, à Fontenay.
Lalubib (Charles), à Ouïmes.
Laurent (Tabbé), curé de Vou-
vant.
Laval (Adolphe), percepteur , à
Fontenay.
Lrsibpveu (Jules), docteur-méde-
cin, à la Châteigneraie.
Le Pelletier, conservateur des
hypothèques, à Fontenay.
Lépinerays (de), à Fayrooreau.
Letourneux, président du Tribunal
civil, à Fontenay.
Lièvre, pasteur, à Couhè.
LuGCBT (Henri), professeur de phi-
losophie, à Fontenay.
Malatier (Jean-Joseph), à Yeluîre.
Mangou, fils, à Fontenay*
Mancou-Goquillaud, docleur-mé-
decin, id.
Marchand (Ernest)*
Marcbbgay (Paul), archiviste-pa-
léographe, aux Boches-Bari-
taud.
Martin (Tristan), à Montliroard.
Martineau (Auguste), à NieuL
MiNAGBB (Pabbé) , chanoine hono-
raire, aux Sables-d^Oloune.
Mbrcirr (Marcdlin), à Fontenay.
Mbrlard de CoaillA , docteur-mé-
decin, à Luçon.
MsRVEiLLEUx ( FrançoIs-Henri ) , à
Fontenay.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XXXVlI
lfEBTBU.Bux-DcvrGRAi)x , procu- PftousT (Henri), maire, à St-
reor impérial, à Napoléon. Mesmin.
MoLLBK (Bmest) , à Fontenay. Pdjol Mo.iSALès, principal du col-
HoKEAu, père, juge de paix , au léir«» à Fonlenay.
Wué, Raballand ( l'abtté ) , curé de
MoMBOT, économe de l*bospice, à Nieul.
Fontenay. RABXLLAcn ( l*abbé), curé de Maii-
MosHAT (Henri), id. I»»».
NauLUKa, dodeur-médecin , à H aod (François], docleur-médcciny
Loçott. à Luçon.
Pagkau, arpenleur, à Fontenay. RavRasBAu Alfred), avocat, à l'on-
Paillart ( Henri ) , sous-préfet, id. lenay.
Palliot (Hîppolyte), propriétaire, Rivasseau (Victor), avocat, ici.
id. RoBEBT DU BoTNEAc (Éiienne), à
PABEjrrBAu DB La VotTB (Arlliur), Marsais-S»'-Radegoode.
id. RoBBBT DU BoTNBAU (l*abbé), vi-
Pkbbbau ( Victor) , avocat, id. cairc de Notre-Dame, à Fou-
Prbbeau (Léon), propriétaire, id. lenay
PBBvixQuiiRB, juge dc paix, à Na- Rochebrunr (Octave de), id.
poléoo. RocssB (Léon), id.
PBRviNQDifeKB (Henri), proprié- Sa bou bauo . (Olivier), maire, à
taire, à Bazoges-en-Pareds. Nleul-sur-1'Aulise.
Petit-Doviorado (Aicide), à Si- Saboubacd (Gaston), à la Cbftlai-
Valérien. gncraie.
Pbtiteau (Marcel), doctcur-mé- Salle, conseiller général, aux
decin, aux Sables-d*01onne. Herbiers.
PiCBABft (Frédéric), propriétaire, Sbrpr (Guzraan), conseiller gé-
à Footenay. néral, à Civray.
PiCHARD DU Page, propriétaire, à Sotbr (l'abbé), doyen du cbapilre,
St-Micliel-le-Cloux. à Luçon.
PicHOR (Kabbé), curé de Sermerîeu. Staub ( Tabbé ) , curé de St-Mau-
PiBT (Jules), notaire honoraire, à rice-des-Noubes.
Noirmoutier. Suyrot (Pabbé Paul de), curé des
PoRTLEVOTB (Gustavc de), ancien Herbiers.
magistrat, à Sl-Pbilberl-de- Tinguy ( Charles de ) , ft Fon-
Pont-Charrault. teoay.
Poutlcvoye (Adhémarde), à Ba- Tressay (Pubbé du), chanoine, h
toges-eu-Pareds. Luçon.
Ç
XXXVIII
LISTE DES MEMBRES
Vacbrror (Jt'aii-LouKs), profes-
seur au Collège, à Fonlenay,
Vallettb, maire, id.
VanTEuiL (Henri de), propriétaire,
à Pissotte.
Villeneuve (Hélion de), garde gé-
néral des forêts, à Fonlenay.
ViNET (Léon), propriétaire, id,
ViNET (Baptiste), propriétaire, à
Angles.
12* />/K/5/OiV.^ HAUTE-VIENNE 9 CBEUSB ET DOBDOGXIi.
Intpecteur divisionnaire : M. JoLts DE VERNEILH , memiire de
riustitut des provinces, à Nontron.
Inspecteur : * M. Pabbé Asbellot, chanoine honoraire, caré-
archiprètre, à Rochechooart.
Alluaud, président de la Société à Limoges,
archéologique du Limousin, Foroebon (André), à Chalus.
membre de Tliistitut des pro- Focgèrb, docleur-médecio, à Li-
vinces, à Limoges. moges.
* Arbellot p^abbé), chanoine ho- Maublanc ,de), à St-Junien.
norsire, curé-archiprèire, à Ro- Tandbao de Mabsac (l'abbé)» vi-
( hechouart caire de St-Pierre, à Limoges.
BcnsoN DE Mavbronier, docteur Tarneaud (Frédéric), aTeoue du
en Droit, directeur du musée, Champ-de-Jutllet, n* AS, id.
Cren«e*
Inspecteur : M. p. de Cessac, membre de Tlnstitut des pro?iiicek
* Cessac (Pierre de), au chûteau de Latourkttb (de), député au Corps
Mouchetard. législatif.
Chaussât (le docteur), à Au- Masbbbnibr, conducteur des ponts-
busson. et-chaussées, à Guéret.
* CoRNODBT (le vicomte de), mem- Pbrathon (Cyprien), négociant, à
bre du Conseil général , à Aubusson.
Crocq. Ricbaro (Alfred), archiviste du
CousTiN DE Masnadaud (le marquis département, à Guéret.
Henri de], au château de Sa- Vigibr (Antoine), notaire et maire,
«cral. à Vallière.
DE LA SOCIÊIÊ FBANÇAtSR l>* ARCHÉOLOGIE. XIXXX
iMpteuur : «. Icvkoiiite Aldit w,QouBaui«, «ejnbfe de riutèHiil
*BocBMiL].BS (le.^c^ujjl #élie StPrivaL
Fit»" Op mvv9»f^)* * F^yp^lP" p»^ Mu»idaiK
•Guy, p.*,» fritte Wr * ^^'WWW t Anrt9»f <1P î/ ^ P^
GoTHmfccBB (rabb^J, ;^,f||^.|f*^i de caire^iiéral , id.
Li£aAcis prépo^qp f^^fle POc- à Pgjr.ijPieay.
13* DIVISION. - GIROSPI"., tirXDESU j^iyAUfiXTE «^T /AV-
|vT<-GARO.\KR«
A'Pfç^fW-.^Wf'iaWMiif* ; •#, CaAa|^,pB9 ^PQUMïS^^ WM^^W^r
de rjp9lHiU,4)2a provinces» à §or^fux.
^tron4e«
Inspecteur: M. Léo DaooYit, à Bordeaux,
*Acue M La MAarmiB (d*), qote Guillaume de \ au dià^eaa
propriétaire, à Pujola. de Famet
•Banrks-Gahdomne (E. de), au * Chaiteigner ife com\e Meth ée) ,
château de Beauséjour , à Far- rue Monbazon, S 3, à Bordeaux*
BLATAiaou (Fabbé), do^en hono- d'A(|u)la|ne, A6, id.
raire de la Facullé de Ihéologie, • Cirôt de La Villb (Pabbé), cha-
à Bordeaux. noiue b«noraire, proftMnmr
B«»aBOvsH DB LAa»oaB,{d#»), «oun d'ÉarlUir* aaii4» ♦ toraoïtoé de
d'Aquilain^ u^JJO, 4«ordeaux. 4liéoU»«le, membre de l'IiiHiim
* Caêtêlmtm ^Euinautt (le mar- dea proHaiseii, id.
XL
tiSTE DES MEMBRES
GoRBiN (Pabbé), curé deRoaillao.
Dblfobtaib, juge de paix, à Mou-
ségur,
Dbslb db La Labdb (Henri), à
Pu jf remont, par Lnssac, à Li-
bourne,
*Dbs Mouurb (Charles), sous-
directeur de I^Institut des pro-
vinces, à Bordeaux.
Drspax (t*abbé P.). curé de Ver-
teuil.
* Dboutn (Léo), rue de Gasc, 143,
à Bordeaux.
DcBAiiD (Charles), architecte, rue
Michel, 16, id.
' GiLLAKD (l'abbé\ curé de Queyrac
Gbbllbt-Baloubbib , juge d'in-
struction, à La Réole.
* Jabocin , sculpteur , place Dau*
phine , à Bordeaux.
Kbbcado (le comte de), membre
de plusieurs Sociétés savantes,
rue Judaïque, 159, id.
Ladbt ( J.-A. ) , conservateur du
Musée d*armes , id.
Lalannb ( Emile ), rue Doidj, 23,
id.
* Lapooyadb, président du Tri-
bunal civil, à La Réole.
* Le Rot ( Octave ), juge au Tri-
bunal civil , rue Huguerie, 8» à
La Réole.
* Mabqubssac (le baron Henri de\
rue de Cheverus, 86, à Boi^
deaux.
Mbnabd (J.), rue d'Enghien, 1, icL
Mknoo (l'abbé), r. des Ayres, SO, id,
Mbrbdibo (de), avoué, rue Cas.
tiilon, 9, id.
* Mbicbbt, curé de Soolac
MoNTAiONB (Octave de La), à
Castelmoron-d*Albret.
* PaqubbAb, membre de plusieurs
Sociétés savantes, à Castlllon-
sur-Dordogne.
PicHABD père (de), cours d*Albrett
46, à Bordeaux.
Rahbaud (Pabbé), curé de Lis-
trac.
* Sabatibr ( Tabbé) , chanoine ho*
noraire, doyen de la Faculté de
théologie de Bordeaux, rue
Saubot, 116.
Tbapaud db Colohbb (G.), à
Florac.
ViLLBBs (de), receveur-général, à
Bordeaux.
* ViLUBT ( Joseph ), peintre, route
d*Ëspagne, 61 , id.
ViRAC, rue Pellegrio, 81, id.
Inspecteur : M. Auguste nu Pbyrat , directeur de la Ferme-École des
Landes, à Beyrle, près Mugrqn.
ËmuT (Mg'}, évéque d'Aire. Parlebosq.
GoiLLouTHT (de), membre du Con- Laurbrcb, principal du Collège, à
seil général des Landes, au cbft- Mont-do-Marsan.
teau de la Case, commune de * Pbyrat (Auguste du) , directeur
DE LA SOCIÉTÉ PBARÇAISE 0*ARGHÉOLOGIE. XLI
de la Kenne-Éeole des Landes, Toulousbt (le baron de), à ».
à Beyrie, près Mugron. Sever.
Charente.
Inspecteur : * M. dk LiunifeaB, à Angoulème.
Cousseau ( Mg' ) . é?eque d'An- Vallieb (Joseph), chef d'escadron
fouréme. d'artillerie en relraite, à Pon-
^LjkOBiàfiE (de), à Angoulème. touvre.
• RocHEBHuiiE (Alphonse de), id. Vallieb o'Alssac (Médéric), à
• SiwiAR , substitut du procureur Aussac.
ijBpérial, & Cognac
liOti eti Garonne.
Inspecteur ; M. A. Caltet, substitut, à Agen.
• BicnADB, ancien percepteur, à * Dbodilbbt de SBgolas (le baron
St-Barthéleny. Amédée ) , à Marmande.
Bbukbr, peintre, à Agen. La Bobib-Saiht-Sclpicb (de), à*
Calvbt (Arthur), substitut, à Villeneu?e-4or-LoL
Agen. Paill ABD (Alphonse), pvëfét,à Agen.
iÂ< D/K/5/0;V.—TARN-ET-G ABONNE 9 TARN, LOT,
AYEYROSr ET GERS.
Impecieur divisionnaire : * M. le comte DE TOOLQUSE-LAUTREG ,
à Rabasieus.
Tarn«et-4irarottne« *
Inspecteur : M. l'abbé Pottibb , à Montauban.
Albbbspt (André) , membre de * Bbt-Lbscvbs (Antonin), rue du
l'Institut historique de France Mouslier, à Montauban.
et de la Société de Castres, à Bbon (Victor), directeur du Mu«
Montauban. séum, id.
Abrocs db Bbassabd (d'), à la Canbon (Armand), peintre d'his-
Croie, près St-P4»rquier. toire, conser valeur du Musée,
Bbgqvet (Victor), à Montauban. id.
XI.It
usTt i>rs «KiiniEft
CAiisl05t ,IMirt), à Mflfesao*
Faubb db La FRBmiBB ( Am^dèe )«
à Verfeils.
FoiBMBNT (Pabbé Pierre-Anloine^
cttré de Sl-Sauveur, à Castel-
Sarrasin.
riOMBRT (Tabbé), vicaire de St-
Antonin.
JooGLAs, iiolairo, à Bouillac.
Latbollrs (le Ticomie Edoioiid
de), au diâtéau de Cbambord,
à Monta uban.
Lbgain ( i*abbé), Ticaire-générat»
id.
LiMAlBAc (Alfred éih a« <i>M«M
d'Ardus.
MoxOBGCB (l*abbé', curé de Bni-
ni^ilel.
Olivibb (Théodore), ardiilecte,
d}(»c^iii, i Môiiiaùban.
PActe (£inile)/netBirei àSt-Aotonin*
* PoTTiEB (l*abbé\ rue de T Ancien-
Collège, 7, à Montauban.
Pbadbl (Éuiile), à Sc-Aulonin.
Sai9it-Paul dc CABMf.LAc (Amédéc
de } , à MoisMC.
Tbutat (Eugène! , au château de
CormMMn.
T<W.
inupccteur : * M, fdOS^iniiOL , À rfÀh^à^i», prèè CâllTae.
AtiaeW, phamiaëlen« fi IhMflie»
courbe.
AtfwAi (lé marcpils GUA^lea d* )•
au cbftieau de Salies, à Atbi.
Babbaudb Mobatbi. (de , président
de la Socfété littéraire de <!:as-
tres, à Castres.
Babbaia (L.\ percepteur, à Puj-
Laureos.
Bbbmoiit, maire d*Albl.
BoYBB (fabbé Ctoimir ), titpériear
du petit séminaire de Castrer.
Canet (Victor) , prbfe»«u'r âù côr-
l<>ge de Gattrest secrétaire de la*
Société selentifique et lilléraire,
nembre de Tlnstitul des pro-
vinces, à Castres.
* CvBAVBN (Alfred), membre de
flurimm Sodétéi sivanies , à
Castres.
Cabsié, niattre^adjoiTitdepremteref
cluftcf à rÉcolé nortniAé d*AHii,
officier d'Académie, à AlbK
Cas«an , docteur en niédrcine, k
Albi.
Cazals curé de Florentin.
Combbttbs-dc-Ldg (Louis de), à
Rabastens.
Combbttis La Bocbelie (de), à
Brens, par (laillac.
D.nrT (Oésli-), architecte diocésain,
à Albi.
Decasbs (le baron), membre du
Conseil général du Tarn, au
château de Sl*Hippoljle, à Mo-
neslier.
Dbtbbs, président do Tribunal
ci>il, à Albi.
FALCcikaBS ( AibSrt de)« à Rabas-
DE LA SOCIÉTÉ niANÇàlSE D'aBCHÉOLOGIE. XLIII
G019SB (de) fils, à Albi.
Gocttbs-Lagrayb (le baron de) ,
M cbâieaa de Lagrave> près
Gaillac
GooTTtS'LAeiATB (Ludofic de),
à Albi.
Gtoe (rabbé), vicaire de St-Salvy,
id.
Urroif (Léon), pharmacien, à
Vabre.
LâYALuftBE (Gabriel de Cousin,
vicomte de), & Sl-Sulpioe-Ia-
Pwnfe.
HiiBE, iflgéniear civil , à Lacan ae.
M abtbih-Dbocos ( le vicomte de ) ,
aa château de Bruyères.
*Mazas (Etienne), à Lavaur.
MicBEAu (Pabbé), curé de la Ma-
deleine, à Albi.
MoktcabbU (le vicomte Gustave
de),ft BéalmonL
Mocus ( Tabbé } , curé de Grazac
0*Btbrb (Edward), au château de
St-Gery, à Rabasteos.
O'Btrnb (Meurï), id.
Pradbl (Charles), propriétaire, à
Puylaareos.
* Rivières (le baron Ëdmoud de) , au
ehAlêau de Ririèr es, prèsGaillac.
* Rossignol (Étie- Antoine), à Mon-
tons près Gaiilac.
Saint-Félix-Cajahs (le comte de),
au cbftteau de Cajare.
Sauit-Libvx (le marquis de), au
chftteau de St-Lieui.
SairT'Salvy (Lud. de), à Lavaur.
Sairt-Sauveub (Gousiant de), à
Gaillac.
SoLAGRS (le marquis de), au ebft-
teau de la Verrerie de Blaye.
* Tonnac-Villbnbuvb (Henri de), h
Gaillac
* Toulouse- L A DTBRC ( le comte
Raymond de) , à Rabastens.
Toc RANCIR , préfet do Tarn.
Vertocillac (l'abbé Siméon), pro-*
fesseur au petit-séminaire de
Lavaur.
Vbyeiac (Auguste) , maire, à Car-
maui.
Viviis (Timoléun de), au château
de Viviès, à Castres.
* Voisins (le marquis de) , ancien
officier de cavalerie, au chftleau
de Lestard, Cordes.
VoisiRS-LAVinNiàBB (Joseph de),
à St-Georges, Lavaur.
YvBBSBR (le baron Jean d*),& Gaillac.
Intpeeteur : M.
BoBGURT (G.do), maire d\
Galmkls (Aleiandre), avocat, à
Cahors.
Cbivau (Pabbë) , à Rocamadohr.
Maurt (l'abbé Philippe), curé-
arcbtprêtre de la cathédrale, à
Cahors.
Morbl (Joseph de), & Martel.
PïALBS (Tabbé Philip^), curé de
S^*-Ursine, h Cahors.
XLIV
LISTE DES MEMBBES
A%'eyron.
Inspecteur : M. Tiibbé AxéNAB , prorisseur d 'archéologie.
* Advielle (Victor), chef de divi-
sion à la Préfecture, à Rodei.
Alibbrt (Pabtié), vicaire de la ca-
thédrale, id.
Abmagrac-Castanrt (le vicomte
Bernard d' )^ à St-Côinr.
* AiiuAU (Pabbé), professeur d*ar-
chéoloftie, à Rodez.
Babbbyrac-Saint-Maubicb (le ?i-
comle Joseph de), à Naot.
* Bion-Mablavagnb (L.}« proprié-
taire, à Milhau.
*Gbbèj« (l'abbé), prèlre, à Rodez.
CoMiCNAïf ( le général) , comman-
dant le dépôt, à Rodez.
* OBLALLB(Mg'), éfèqiie de Rodez.
GissAc (J. de), maire, & Creissels.
Pkguribollbs (le comte Ludovic
de ), au château de Lescure,
près !a Cavalerie.
Sambucy-Lczbnçoh (le comte Félix
de), à 5t-Gleorges, par Milhau.
Valadibb, propriétaire, à Rodez.
ViLLBFORT (le comte Anatole de),
au château de Roquebelle, par
Milhau.
Géra*
Inspecteur: M. Noulrns, directeur de la Revue (T Aquitaine.
Detamarre (Mg')« archevêque (ri4(/ui/atn0, à Condom.
d'Auch. RivikaE(de), membre du Cooseil
LusTRAc (le baron Adolphe de\ au général, à Vîc-Fezeosac.
château de Lyas. * Soton , juge au Tribunal civil, à
Noulrns, directeur de la Hevue Auch.
15* D/K/5/OiV.— UAVTE-GAROXNB» HAUTES-PYRÉNiBS ,
BASSESii-PY RENÉES, AUDE, PYRÉNÉES-ORIENTALES
ET ARIÈGE.
Inspecteur ttivisionnaire : M. le vicomte DP. JUILLAG, à Toulouse.
Haute— Gai^Bine.
Inspecteur : * M. de Saint-Simon, rue Tolosane, à Toulouse.
JuiLLAc (le vicomte de), secrétaire-
archiviste de la Société archéo-
logique du Midi, rue Mage, à
Toulouse.
DE LA SOCIÉTÉ FaANÇAlSE 1>* ARCHÉOLOGIE. XLY
* LocpOT, archit€ctp, à Bagnères- * Siadoux ( l'abbé Micbet), à PÉcole
de-Lucboii. Féiielon, à Touloase.
*lfoREL, avocat, à St-Gaudens. * Viruiciit (Gaston), A, rue Four*
*Saiiit>Pacl (Ânlbyme) , à Mon- basUrd, id.
titjau*
Haates— Pyrénées.
Inspecteur: * M. Loupot, architecte, à Baffiières-de-Luchon
( Haate-GaroiiDe )•
* Aco» ( le baron d* ) , à Tibiran , Dbtille (Louis), avocat, à Turbes.
cantou de Nestier*
Ba»Bea«Pyréiiée««
Inspecteur : *M. H. Dubahd, architecte du département, à Bayonne.
Aade*
Inspecteur : * M. Mahcl, ancien préfet à Carcassonup, rue de Las-Cases»
IG, à Paris.
* TouRKAL, à Narbonne. DtJ88Ai>(Fénx},prop'*,àSt-Floreutin«
Pyrénées— Orientale»*
Inspecteur : * M. de Bonnepot, à Perpignan.
GiAXiBR w Cassagrac (l'abbé), di- *BATHBAu,capilaine-€hef du génie,
recteur du Collège, à Perpignan. à Amélie-les-Biiins.
Arlège.
Vidal (l'abbé), curé de Notre-Daoïe-de-Camou, à Camou, par Mire|)oix.
16« D/F/S/O/V. — BOCCHES-OU-RHONE, HÉRAULT, GARll
ET VAUCLUSR.
Inspecteur divisionnaire :
Bouehea— du— Rhéne.
Inspecteur : * M. Talon, avocal, à Aix.
Behbiat, sculpteur, à Aix. Delecil, rue Si-Michel, 5, à Aix.
Clot-Bby , docteur-médecin, à Dol, avocat, cours du Chapitre,
Harsetlle. 2> ^ Marseille,
StlVl
LlàTE r)B5 HLUBRES
MoÉTStfciL, jege de paik, ft Nfar-
sfille.
*SAfiATiKA , fomfi^ar, rife d\ps Or-
fèvres, 8, à Aix.
Second-Cbbsp, avocat, bibliolbé-
Èiëré
biBpettejtr : M. Ricard, seerélÉIre de ki Société ol'cbéologique,
à ikfontficiiier.
CDire (^ Ite Société dcSlalfaik|iie,
à Marseille.
SBYMAno (A.), coniiritter à>la Cour
impériale d*iix.
^Talor, avocat, à Ati.
■If*
Bnlnil (Henri), afehiiecle, me
Pelit-Sl-Jean, à Montpellier.
Bonnet, conservateur du Musée, à
Béliers.
Goaoi«É(rtfbbé), earé de Sérigiiato.
FABUEatné (l'abbé), à Poussan.
Fabri jeune (l'abbé), id.
Fa b iiftGt (Frédérrt), élève de 1* École
des Chartes, à Montpellier.
GiROoiPit» f l^abbé), caré-doyen de
Montagiiac
HoT (Pabbé), curé de Cabian, par
Roujan.
Lagabrigdb (Ferdinand', chevalier
de Pordre royal d*Isabelle-la-
Calholiqoe, vicc-présideol hono-
raiiY, délégué de riiisiitul poly*
technique miiTersel, à Béiien.
Martbl (Paulin), à Lodève.
MATHON,conservateurduMusée, id.
M*iAif (rabbé), curé de Uvalelle,
par Lodève.
Pailhbs (rabbé), curé à Abeilhan«
par Béliers.
Paixinibr (Tabbé), curé de St-
Roch à Montpellier.
ReviLLOUT , professeur suppléant
de littérature française à la Fa-
culté des lettres, à Montpellier.
• Fiiiflj (Pabbé', membre de Pln-
stitut des provinces, curé de
Jonquières.
Oard.
/nx^ecteur ;M.1e V* DBMATHABBL,receveur-f énéral des ftnanoes,à Ntmei.
▲ukBM (Léon) , bibliothécaire, à
Bagnols.
CbadenIedb (de La), président du
Comice agricole, à A lais.
*Gabbiso ( rabbé), supérieur du
Vaaclisse*
Inspecteur : * M. VALfesE-MARTiN, membre de Tlnslilut des provinces,
à Gavailloii.
grand-séminaire de Nîmes.
* Matbabbl (le vicomte de), mse«
veui^général des finances, à
Ntmes.
ANDHéou ;Em.), professeur d'his-
toire, à Carpeutras.
Bot'DiN ( Augustin ) , rue Boucane,
20, à Avignon.
DE LA SOCIÉTÉ FBAKÇAtSE D*AR€HÊOU)r.IE. ]iLVU
Csipostm (Juler), è«ré de 81- fnorf.
Pierre, à Afignon. Poktbii%pid (l« oifiWe#e\ m^
CoumAuf, plnnDDciétt# à A|il. préfet; à Apf.
« fiuBTtf (A«|faMio^ir cotMérwleiir Pcm^Mef <f abM Jdltèplr)/ ^iie Cw*
de la bibUolbè^oeet du diiMée derie, 9, à A^ifiii^n;
Gkllet, ft Av^fHNi. SBNiLvétf («fe)^ meveiit pàHicnKer
LiMBBiT, coiiservatear de la bi- dés fihartoe^t à Apt«
Miolbè^Oe d» GaTfJMirraSb * V«tiM* MâtTiitf (Jotèph^BIb) ,
LRCoi<iTOis(l*abbé),e«iréAMfMH- iiieiébre de I*ln8til«e de» prd-
hfé-m^kngnoK vinces, à Cavailloit.
LT<M?irr (Mg'>, arcbcYèqae d*Avi-
i7* DfVlSlOX — V4R ♦ HAtTES-ALPeS^, BASSES^AI.PKS
ET ALPKN-MARITIMKM.
împeeteur divisionnaire . * M. DE BERLL'C-PÈRUSSIS.
lHsp€fieur:*M, RosTAH, iiiéAi6i^e de riiisif lut des provinces,
à 6t Maxioiin.
* AuDirPBBT fie comte d*), rcce- * Mbsubb, ingénieur civil, ft Bri-
Teur-général, à Tonlon. guolles.
CAZ8,docte«r-iiiédectivàGoltgnéè. Poulu (flajrmofid), avoeui, à Dra-
Giravd-Magloibb (Tabbé) , cha- guignan.
ikd?Ae Mt6m)fé, cMfiélef d*Aca- * RbSTA^, ttiellitrè def lfi!»tîltir dés
diédfîH èiTré êé Èi'Cyr. ptffvïM^, â Sl-Hlaxi^in.
Maobih (ledocteuif, et-^m^ui^en Sigaud-Bmsg (de), au cfiàtëau de
de h MàrM^, kiêikcfh Att Cbe- Brësc.
min de fer, air tné;
HaniM-Alpe*.
htpecteur: II. Tabbé ÉIaubet, chanoine honoraire, curé, ft Remollon.
Inâpecteur : M* Eyssbrie SAiMr-MiBCBL, à Forcalquier.
ALLtoBv, îniJjMfcMr pritiaUt, ft Até^i lt*àt)bé féfii ) , aurtlônier
Sisteron. du Ctftné^, & t>t^nè.
XLVllI
LISTE DES MEMBBëS
Bbrluc-Pbbdssis ( Léon de ), au Hoooul [Pabbé;* curé du Revest-
PlaD-de-Porchères. des-Brousses.
Carbomiibl (l'abbé), à Niozelles. Hlgubs (Henri), afocat, à Digne.
Etmbbib Saint-Marcbl, juge d*m- M abics-Tbhbassoii ( Tabbé ) , curé
struclion, à Forcalquier. de Força Iqu fer.
Febauo (Pabbé), curé de Sieyës, MoiiJAtARD, propriétaire, à Si-
membre correspondant do Mi- miane.
nistère de l'Inslruciton pu- Banbaux (rabbé),à S(-Malme, par
blique pour les travaux bisto- Forcalquier.
riquef. RicBACD (Léopold;, aux Mées.
AI|ieo«Maritinieo.
Inspecteur : M. Félix Clappieb, substitut, à Toulon.
TissBBAMD (l'abbé), chef d'institution, à Nice.
i8* DIVISIOS.^KHOSE 9 ABOèCHE , AIN i DROME, ISÈRE
£T SAVOIE.
Inspecteur divmonnaire : * M. YEMENIZ.
Riiéne.
Inspecteur : * M. le comte Georges db SooLTaAir.
* Bbnoist, architecte, à Ljom
BizoT ( Ernest ) , architecte, rue
Sala, 56, id.
* Bonald (Mg' de), cardinal ar-
chevêque de Lyon.
Bnxx (de) , conseiller à la Cour
impériale, à Lyon.
Bbodchocd, avocat à la Cour im-
périale, id.
* Cabbaud, propriétaire, à Lyon.
Dard (Pabbé), curé de St-Laurent-
d'Aguy.
* Desjareiins, architecte , à Lyon.
* Dupasquier (Louis], id., id.
HvHBEBT fils, architecte, à Lyon.
* MARTiM-DABSSiGifY, cooservatcur
du Musée, id.
* Saussayb (de La ) , recteur de
TAcadémie, id.
* Savoyb (Amédéé), archilccte^ id.
Savt (C. Vays), rue de Cuire, 19,
à la CroixrRousse.
Smith (Valentin) , conseiller à la
Cour impériale, id.
* SoDLTBAiT (le comte Georges de),
percepteur des financfs, id.
Vaganay, propriétaire, id.
* Ybmknix, id.
DE LA SOQÊTÊ FBANÇAISB D^ARGHÊOLOGIE. XLII
Inspecteur: H. SusurN, architecte, à Aniionay*
BE4CX (Forqr), à St-Péray.
La TuvaBRTB{le marquis de]»
défiuté» maire de Tournon.
* Mantravel (le vicomte Louis de),
à Jojreuse,
Ratiio»oon, arcliilecte du dépar-
temenU
RoucBusa, clianoiiie lionoraîre, au«
monter du Sacré-Cœur , à Au*
nouay.
*SsGuiR (J.)» architecte, id.
TasiLLOT (rabbé), à Sl-Péray.
Ala.
Impeeteur : * M. Dupasqvi», architecle, à Lyon (Rhône}.
* Badi, archiviste du département, Jouaoïs (Kabbé), .curé de Trévoux.
à Bourg-en-Bresse. Mabtxii (Pabbé), curé de Froiasiat.
GcicNB, inspecteur des poids et * Vbuillot, contrôleur des Contri-
s, à Trévoux. butions directes, à Pont-dc-Vaux.
Inspecteur: M. I*abbé Gustave Jouvb, chanoine titulaire de la cathé-
drale, membre de l'Institut des provinces, à Valence.
Abbalbstibr ( le baron d* ) , au
château de la Gardette, près
LorioL
Chamabas, curé de Léoncel.
Cbavocton, membre du Conseil
général, juge de paix, à Grignau.
CocasBOLLBs(de), sous-préfet, à Die.
* JooTB (Pabbé Gustave), chanoine
titulaire de la cathédrale, à Va-
lence.
Lyon (Pabbé), curé d^Éloile.
NuGues (Alphonse), à Romans.
Pbaosibb (Pabbé ), professeur de
mathématiques au petit-sémi-
naire, à Valence.
PoBTBoux (du), à Romans.
RoNZiBB (Yves), avoué, à Valence.
SibtIs (le marquis de), id.
Vallbntin (Ludovic), juge dMn-
struclion, à Monlélimart.
Isère.
Inspecteur : * M. Victor Tbstb, architecte, à Vienne*
* Dabdklbt, graveur, à Gre- Tribunal de commerce de Lyon,
noble. à Serméricu.
DAvm (Auguste), docteur médecin. Du Boys (Albert), ancien magis-
à Morestel. trat, à Grenoble.
DcBois-MAMiifts, ancien juge au Favbb (Amédée), id., id.
L LISTE IHSS MEMBRES
* GARRiiL , conaervaleur de la Moifplkt, provlieur du Ljo^e, à
bibliolbèii^ye jp^u^liyae 4^ Giy- Grei|;pblç.
noble. PiCHOT (Kabbé), curé de Serne-
Jaillbt ( Tabbé) , on^ de Sa- rieu » canton de ftlorestet.
laiie. 4}ciBAii«AL(M*'«de), à Vieiine.
* LABi, juge de paix, à Valentier, Qoiiisonas (le marquis Eromaiwl
par Heyrieux. de ), au cbfttcau de Mériea.
La CooTUBiBB, architecte, à SArnT-AantoL (de), propriéuirv.
Vienne. à Mofrans»
MkoB (rabbè), archiprélre du capr * Trstb ( Victor) , architecte , à
ton de TvUins, Vienne.
MiLLiOT (l*abbé), curé de St-Pierre * Valueb (Gustave), proprlétain»,
de CLaadieu. place St-André, à Grenoble. '
Intpecteur : M. Tabbé Ducis, à Annecy.
BEaBAO, srcrélairc-géiiéral de la ciété d^liistoire el d*aicliéologie.
Préfecture, à Chambéry. à Cbambéry.
* Costa de Bbaubegabd (le mar- MossliaB (François), secrétaire de
quis .^ ) , yt. la Sffcm 9fi^i9i4^mifi à^Wn^r^
Duw, nmêi^ 4te Ja l^ocî^é {^th et d*ar«l|^o|||f , ^
A#|gk^, ^ AiMH^. Paaan (André), libraire, fà,
F^Vib (Tlf^o^), «nçhit/opte , Tafo^w» 1^3^). ^n «W^mpe
GoiLLiMlfAy, RT^smUiept 4e la )^ qMiér«i (|iif<).
InMpecXeui' dUiiionnain : M. le comte Chables DE MONTALEMfiBriT,
ancien pair et france, à Paris.
inspeeieur : * M. Mabion (4ujes), rue Godol-de-Mauioy, 39, à Paris.
* Acbbbtin (Cbarlrs), conservateur • fitiudot { Henri') , président de la
du Musée historique de la ville Commission archéologique de la
de Be.iune, Côte-dH)r, h Dijon.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE.
U
BcRTaocMiBu (Pabbé Victor}^ vi-
caire de Varennes-sur-Altier.
Bo<jcAOo(l*abbé), chanoine hono-
raire, secrétaire parlicalier de
Mg' rÉfê(|fie.
BuTBitji^c (fidmoqd de), ^ Dyion.
Bbokov, fuvprléiJUiirPff ÂdL
CBéB6AKiiBB-lfoi9SSiiKJ , négo-
ciant, è Beaune,
Cmnm, prii^iétfiiie» à Dijon.
* Cissrff (le comte Lpuis dp ) , au
chU^a 4e CUiey.
Dbstocbirt, iicétide^t du Coimice
atgricoie , m^wi^te de TiUi^tHut
desffonnces, ft Dijon.
DbAtbl, notaire, ^ St-Jei^p-de-
Dc Pabg (le comte de], rue Van-
nerie 9^ à Dijon.
* Dupont , à Mersault , prî-s de
Beaune.
Guillemot, président du Tribunal
civil de Beaunc*
Licrb-Belaib (le comte de), à
Pilon*
* LoTfeBB ( le eomie de La )• «a
chlitisBQdefièvignj, prèsBHuine.
Mrnne (le général), me Manllgny,
^ Dijon.
PBQT47 rBippoljle) , priiliriélaire,
k Araicy-ep-Plaîne.
* SaiHt'Seine { le ma/nul» de ) ,
membre ,4e rinatitvl 4fla pro*
vinces, à Dijon.
à Dijon.
VbsÎ'bottb (Je epmie de), id-
Satee— eti^L^lpe*
hspeeiatr : * M. le comte db Cissby , au château de Cissey
(C6teHi*0r).
Batbavlt (Henri), secrétaire de la
Société archéologiq ue de Cbaion-
sar-S«âne.
Bcgbiot (Tiibbé), «nm4nii;r de
rinstitution ecclésiastique, à
ChAlon-sur-Saône.
*Bcluot, membre de la Société
Éduenne, à Autun.
* Canal dt Okity (Marcel), psÊBi*
dent de la Société archéologique,
à Chalon-sur-Saône.
Carat de Chizt (Paul), id.
Chabmasse (de], membre de la So-
ciété Édnenno, à Autun.
Ca^'DiBB (Jples), ^ A.ulun.
EiiTKBMO (le comte d*}, au château
de Vésore, près Autun.
FexTBNAT (de), élète de TÊcoIe
des Chartes, à Aiitun.
Lacboi\ père, pharmacien, à Mâcon.
Mac-Mahon (le comte de), à Autun.
Marguerye (Mg' de), évéque
d^Aulun.
NicoT (Charles), & La Viileneure,
près Cuisery.
OcHiEB (M"* vcuve\ à Cluny.
♦ pAJtBOut (le docteur), maire de
St-Arobreuil.
LU 4ISTE DES UfiMBBËS
* Surigny (de), à Mâcon Varax (le comte André de), au
Thomas (l'abbé), vîcaire-général, à château de Monlcoy.
Auton«
AlUer.
Inspecteur : » xM. Albert de Bures, à Moulins-
Arcy (lecomied'), reoe?cur gé- Dbsoosibrs (l'abbé) , au couTcnt
néral . à Moulins. des Marisies, à S»«-Foy-le«-Ly ïmi.
^Bellenates (le marquis de), à * Dreux-Brezé (Mg' de), é^^que
Bellena?es, près ÉbreniL de Moulin?.
Berthoumibo ( Tabbé .Victor ) , • Dopré. professeur au séminaire
vicaire, à Varennes-sur-Allier. d'Isenre.
* Boudant (Pabbé), chanoine ho- * Esmon.not, architecte du dé|Kir-
noraire, doyen de Chantelle, tement, à Moulins.
membre de Plustliut des pro- Estoilb ( le comte de L') , id.
'"»««• Martinet (Pabbé), cui« de Sl-
•BouBBOif-BossET(lecomte Charles Nicolas, id.
de), à Busset. Meilbeubat des Peurbaux (Louis)»
BRUGiàRBs DE La Motte , ancien id.
sous-préfet, à Montluçon. » Uontlaur (le marquis Eugène
* Bures (Albert de), à Moulins. de), de Plnstilut des provinces ,
* Dadolb (Emile), architecte, id. id., et à Paris, rue de Gmielle.
Dbsrosibrs (l'abbé), curé de Bour- Sl-Germaiii, 75.
bon-rArchambauit.
Haote— Marne.
* Guérin (Mg'), évêque de Lan- Pernot, artiste peintre, à Vassy.
grès.
20* DIVISION. -^DOVBH, JURA ET HACTE-SAONR.
Inspecteur divisionnaire: * M. WEISS, membre de Tlnslilul, conser-
vateur de la Bibliothèque de Besançon.
Doobe.
Inspecteur : • M. Victor Baillb, architecte, ft Besançon.
Castan (A.), conservateur-adjoint Terrier-Santals (le marquis de),
de la Bibliothèque publique, à à Besançon.
Besançon. • Vuillbret, rue Si-Jean , n« il,
De La Croix, archil de la ville, id. id.
DE lA SOCkiïk nUKCAISE n^AfiCHÊOLOGlE. Ult
Jnra»
ImipecUur: * M, Édoiiard Clbbc , président de la Cour imiiériale de
Besançon, membre de Tlnstilul des provinces
Impeeteur: * M. Jules as Boveb, à La Cliaadcatt*
SiLLOT, docleor-médedn, ft Vesoul.
34* DiVlSlOS. — mmSE, MOSELLE, HEVRTHE , VOSGES,
BAS-RHfM ET HAVT-EHIJ».
lnspecl€ur digisiannairt : * M. Victob SIMON , conseiller à la Cour
impériale de Meli.
Im$peeteur : * M. LiixAta, secrétaire de la Société pliilomalique,
à Verdun.
Bi>TiGKip.B ( Amand) , membre de Tribunal de première iiislmice,
riiislilul des province5, à Ver- à Verdun.
dun. JcARTiN, président du Tribunal de
'(Ubtieb, ofiicier supérieur en re- première instance, à Uontmédy.
iraile, id. * Liéiabd, secrétaire de la Société
DecouTiir (Alphonse), prèddent du phiiora» tique, à Verdun.
Moselle.
Inspecteur : * M. Auguste P&ost, k McU.
IfovTciLLRB (Emcst de), ancien Maquen, avocat à la Cour iinpé-
ca|Mlaiue d^artillerie, membre de riale, à Metz.
TAcadémie impériale, à Mcli. Oluibb, id.
Cbabebt, propriétaire, id. * Pbost (Auguste), id.
DKBOBE,arcbitecte du département, * Simon (Victor), conseiller à la
id. Coar impériale, id.
DoBAsa (Louis), propriétaire, id. Van der Straieu ( le comte de ) ,
HiLut-D'ABBOz , ancien conseiller membre de t'Inslitut des pro-
de préfecture, id. vinces id.
4
MV
LISTE DES MEMBaES
Ueuribi!.
iHxprctfur : * M. le boron P.-G. ok Diuast , membre de rinslîlnt
des provinces è Maucy.
* DuMAST (P.-O. de\ membre de Montcrkii (lecomlede), à Arra*
riiislItiHdcs pro^iocet, è Naiicy.
HuMDPJiT, archilecle, id.
MéNARDit^ttB ( Camille-Arnaud ) ,
professeur à la Faculté de Droit,
id.
MoKNiRB (Auguste^ prMdent de
la Société d'agriculture, id.
couru
Oppbbman (A. ), dief d^encadron
au 7" régimenl fie lanciers, ù
Nancy.
* SANTsaKs Ma BoTBR , nffider au
5* dragons, ik Pont-à-Mousson.
VORgr^S.
Bakdt, pharmacien, à Sl-DIé. * Diibamkl, arcliiv. du déparlenu
Bafl-iRhln.
Jmpecteur: * M. Tabhé Strauv, professeur au petit-séminaire
de Strasbourjç.
BBBORr-LFA BA VLT , imprîmeu r-li-
braire, à Slmabouriç.
Dacmbox (l'abbé), professeur au
pclitfiéiittnaife, id.
EijSBN, médecin cantonal, Id.
Favibbs (le baron Mathieu de), à
Kinizheim.
• Goldbnbbrg (Alfred), à Saverne.
Gbbinbb, pharmacien, à Schilli-
gheim.
• Guebbbb (Tabbé V.) , curé de
Si-Georges, à Hagueoau.
Klotx , architecte de TCBuvre-
Notre-Dame, à Strasbourg.
Lang (l'abbé , curé de Biscliheim.
• Lasvtgnks, ingénieur, à Nîeder-
bronn.
* MoRLRT (de), colonel du génie*
en retraite, à Sa renie.
MtNCH (fubbé), curé de Sand.
MuRT (l'abbé Panta'éooS profes-
seur au petit-séminaire de Slras-
bounr.
PETiT-GéRARD , pelutre-verrler ,
id.
pRTiri, arehil€cte, id.
Rapp (l\ibbé), vicaireisénéral du
diocèse, id*
Sacm, sous-chef de division , à la
Préfecture, Id.
* Scbadenboi B6 (le baron de), an-
cien pair de France^ M.
Siffbr iral)bé), c»iré de Weyei»-
beim«
DE LA SOCIÉTÉ PBANÇiilSE i/aRCIIÈOLOGIB. IM
* Sf»4c« (Loo»), acdiWisle en cbef UlrIck '.Pabbé); curé de Httrdt. *
da défiartemeiil, à StrasbMHf. Woi^ (G«i9ti%c}, avoué, à Slras-
* Stbaub (PaMbé), tirofeaseur au bourg,
petit-semmoire dé Strasbourg^ Zimmb», notaire, id.
Haot-Rliin.
hupeefemr: M. fV»is4T, architflcte de la fille, à Bdlbrt
Frkt (Henri), àGuebwiller* Rirhl (Tabbé Léon), curé de
Fkombht (l'abbé) , aumiWrier de Bretleh.
riiôpilal militaire, à Belfort. * Sarrette, lieulennnt-colonel, au
JuSTCB (Looi»), id. 86* régiment de lij^nc, h Bel foi L
* PoBAT, arcliitecte de la vilk*, Scbeult, à MullioiiAe.
id. SK.STBB (Pabbé)» vicaire, id.
23* DiVlSIOS.^ MMÈmtK,
Itupecieur divmoHHaire : *M. BERBRUGGER, de rinslltui, luftpecteur-
général des Musées, à Al^er.
Provlnee dl*OraiA.
Uvpeeîewr : * M. Hooobs vHenri), substitut» à Ttemcen.
Proviaee de fonotenlloe.
IfnpêttfUr: M» €hbmonnbau, proCess.Hir d*ara')e, à Constantine.
* AoGBR, eoDiervaleur du ]tfuséi% à Plôtippcvill *.
M£3A£BR:E3S ÉTKATSraERS.
â. M. LE ROI Dé SAXE, ft Hresde.
& A. R. LE DUC ùP. BRABANr, ù Bruxelles.
M» Altin , (iirectjettr de rjiAr.i( tio:i
pul lique, à BriiKlIes .
Am&woBTu (le géuér. I), à Monnet Ard.iibs (Pailé J.-O.) , cbamilne,
(YorksUre). à Bruges.
Alford (le Rév.), doyen de fan- AuRSW0LD,préffideiii de li Régence,
torbéry An;5lelerre). à Trêves.
tvi
LISTE bËS MEMUftLS
* AvTMMsn (le baroD de)» direct'
de la Société do Musée germa-
nique» ft Nuremberg.
B.
Baesr, oonteiller aalique, profes-
•eur à rUnivèraitéde Heidelberg.
* Babofpi (G.-I.), professeur émé-
rite à lOIniversilé de Turin.
Bats» (de), oonsorvaleur du Musée
à Carisrube.
Batlkt (W.-H.), à Londres.
Bit PORT (Sa Gràœ le Duc de),
Brigbion-Square, id.
Bell, docteur en pbiloaophîe, id.
BifKiBAM (le colonel), membre de
la Société arcliéologique du
comté de Ki^nl, jiqçc de paix de
ce comté, à Bochestcr ( Angle-
terre).
Bingham (M"*), id.
BoLD {£d.)i capitaine de la marine
royale, à Soulbamplon.
BauKCKBi (de), conseiller d'État,
à Brunswick.
BtowR (iedocteur William-Henry),
à Londres.
Buaov, archilecle, id.
BuRKB (Peter), membre de Tln-
slitut des arcbiteetes, id.
BrsscBBR (Edmond de), membre
de r Académie royale de Belgi-
que, à Gand.
CLévBXT ( Geoff e-Edward } • à
Londres.
CoxoxvAu (de) ff eowwrfalmr deai
Arobives, à Zurich.
CoppiKTTRBS (le docteur), à Iprcs».
Gox, Ttce-présîdeut de la Société
d^bistoire naturelle du comté
de Kent, à Fordwich, pièa Can-
torbéry.
Cox (M-0, id.
* CiOBBKiaa (le bar. de), président
de la Commission impériale
d'Autriche pour la conservation
des monuments, à Vienne.
DacBARMB, ingénieur en chef, h
Bologne (Italie.
Dbctobpp (le comte), à Gothiogen.
Devby (esq' ), architecte, à Lon-
dres.
DiEGKRicH, professeur à l'Athénée
d*Auvers (Belgique).
* DOGNÉE OE VlLLEBS, aVOCBt Ct Br^
cbéologue, à Liège.
* DoNALSTox , seciét. de riostiint
des architectes, h Londres.
DatBHY (John Henry), membre de
la Société des Antiquaires de
Londres, à Norwrch , comté de
Norfolk (Angleterre).
Dl-by, pasteur protestant, à Genève.
DcMOBTiBB, roemi»rede la Chambre
des représentants, à Toumay.
Gapitairb (Ulysse) , secrétaire de
linstitut archéologique liégoois Fabby-Ros^iis dortrnr es lettres,
k Liège (Beli^iqne. ù Liège.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. LVlt
i^ASY, oiwcrvtteurdw Musée d'an*
tiquiiés, ft Genève.
FtaHfemea (J(«il->Matbiett\ boflime
de leures» è Beriiii.
FiUMMBccoraT (de), membre de
ptaitenrs académies , adiniiti»-
tf«letir du musée d^antiquités
à TfOfes.
KokiiTBa , membre de plusieurs
Académies, ft Munich.
FeasTKH, professeur d*arcliiteclure
è r Académie des Bw>oux-ArLs &
tienne.
Fmv (Miss KaUK'rine),Shusliet iicar
Strasford (Aogleti'rre).
* FcRSTBUBKne STA.^Ham (le comte
de) , ebambelian du rot de
PnK>5e, à ApoHiiiarisberg, près
Cologne.
président de la Cour de cassa»
lion, à Bruxelles.
GtiiLuay, professeur , meflriwc de
PAcadémie, id.
Ha«siar8, bibliothécaire de Tin-
sUtnt arché<iloipqne liégeois, à
Liège (Bdgiqoe).
HAmuif (Th. ), négociiint li Os-
tende.
HAaTSHOHa (Bef. C H.), archéo-
logue, è Londres. '
Haullevills (de; , liltérateur, è
Bruxelles.
HuGDBT (Pabbé), à Aih (Belgique).
HvLsn, membre dn Gonaeil stt|)é-
rievr des bâtiments, à Carlsrubi*.
HiMBSBT fils, archit. des Missions
araogèrrs, à Caotou (Chine).
GcLTET (le comte de), à ësIou, prèa
Maeslrech.
GrBGUs, secrétaire dehi Société
archéologique de Mayence.
GiLDEHHuis , négocidiit^ à RoUer-
daui.
GorpiNT-DeLBtr, avocat, à Mons.
(«0.\»XLA.
* GfwsB fils, à Genève (Suisse).
Graxdcagnage, membre de Tlnsli*
tut archéologique de Liège.
* Gr.%i«t (Mg'), év«que de Sout-
warth, à St-Georges, à Lon-
dres.
*GRioLBTvEniest), numismatisteii
Geuève.
GucBLAcvE (le baron de), premier
James (sir Waller ), baronnet,
membre de lu Société archéolo-
- gique du comté de Kent, k
Sandwich (Angleterre).
JisT (Théodore), conservateur du
musée d^antiquités, membre de
TAcadémie royale de Belgique ,
à Bruxelles.
Rblleb ( le docteur ), secrétaire
de la Socfélé archéologique de
Zurich.
KbRVY?i DE LETiEfmovE, k Brugcs,
LViil
LISTE DtS MKMimCS
KiiSTEUioii, pro|iriélaii-e, à Gaiid*
Kheuskii , membre de plosieim
Soci^^ saiontes à Cologne*
Kbim db HocnsLDBN, aide-de-camp
de & A. R. le grond-duc de
Bade, à Baden-mde. -
Kdglbb ( Fraiic ) , professeur ^
rAcadémie de Berlin.
KiLL, id.
KuocKRR (Edouard), esq., ancien
piairc de Douvres , membre de
la Sociéié arcbécflogique du
comté de iUiil, à Ca^lle-Hiil
(Angleterre).
L.
Laticia di Bbolo (Frederico), se-
crétaire de r Académie des
sciences, à Palerme.
Larking , secrétaire de la Société
archéologique du comté de Kent,
ft Ryanih (Angleterre).
Lavbent (Mg*), évéque de Luicm-
bourg.
Lb Ghand de Rbilandt, archéo-
logue, & Anvers.
Lb Maistrb dMnstaing , président
de la Commission archéologiq ne,
à Tourna^ (Belgique).
* LF.ifDBBScuMiT , conscrvateur du
Mii«ée de Mayence.
Lbrhard (Franz), sculpteur, à Co-
logne.
* La Roi, professeur d^arcbéologie
k rUniverailé de Liège.
Leutscn (Cbarles-Cbrétieu de), à
Wi!l»lar V Prusse ;.
LuutU (i*abbé/ ,TWfé caHialifiue
de Cbrbtiania (Nonviége;.
' Lom (le copimandmr), roa-
servateur du Mus^ d'aaiîi|«il4i
de Pâme.
Mabgus ( Gustave ) , libraire , à
Bonn.
Matbnfiscb (le baron de }, diam-
bdlan de S. M. le roi de Prusse
et de Sw A. le prince de Uobett-
zollern-Siginaringen , à Sigma*
ringen (Prusse).
M AVER (Joseph), ft Liverpool.
Maybr (F.), & Francfort-sur-Meiik
MiLUGAM (le Rév. H. Bl. M. A.) •
membre de la Société archéolo-
gique du comté de Kent , à
Sulton, Valence (Angleterre).
MiNBRviKi (Guiliano)f conservateur
du Musée de Naples.
MoRB, directeur des archives géné-
rales du grand-duché de Bade,
à Carisrube.
MoKS (le Cercle archéologique de
la ville de).
MoRLOT (A.), à Lausanne Suisse).
MosLBR ^Charles\ professeur, à
TAcadémie royale de Dusseldorf.
* MtLLER ( Mg' } , évéque de
Munster.
Miller Qe docteur Charles), à
Stuttgard.
N.
Namcys (le comte de), membre de
plusieurs Sociétés savantes, à
(Jlrecht (Pays-Basj.
DE LA SOCIÉTÉ FUANÇAISK D* ARCHÉOLOGIE.
LU
Nkv« ( Auguste) , pmpriélairp, è
Luxeraboorfc*
ICicfioLs (Mm-Gotifth), membre
de b Société dn Antiquaires
de Londres»
NiLSON ( S. ) , ancien prefinweur
d'histoiit-, à Stockholm (Suède).
O.
Quasi [\cbBron)^ conservaintr
général des momimenls bistori*
ques de Prune, membre étran-
ger de rinsti!ul dim provinces de
France, à Berlin.
*Oi.rEiis (d*), (liiedeur-géiiénil
de» Musiles à Herlin.
OciLVY (G,\ &q,, Museom-Slreet*
Al, à Londres (Angleterre).
* Otirppb de Bo(:veTTR (d'), pré-
fiidenl de rinslllul liégeois, à
Liège (Belgique).
Old^kd, négociant, à Gènes (Siir-
daigue).
Panizzi ' Autonio\ Ttin des conser-
▼ateura de la bibliotbfqoe de
Londres.
Pag:<i, ancien maire de Douvres
(Angleterre).
* Parker , membre de la Société
architecturale d'Angleterre, de
IMnstitutdes provinces de France,
à OxfonU
pEBTERS-WiLBAox, membre de la
Société historique et littéraire, à
Tonmay (Belgique).
PsTrr DE Rosen, à Tongres.
* Piperê, professeur à TUniversilé
et directeur du Musée d'archéo*
logie chrétienne, à Berlin.
Ram (Mg'.de), prélat remain,
membre de l'Académie royale de
Belgique , recteur magnifique
de rUnlvemité catlioUque de
Louvaiii.
Rambod , oounervateur du Musée
de Cologne.
* REicHcNSPBBGEa , cottwiller à la
Cour de cassation, à Brrlin,
vice-présMent de la Chaiidire
des dé|Hités de Berlin.
Rrichbnspbmsbb , conseil 'er à la
Cour de cassation, à Berlin.
Rmdbb, profe^sseurà T École poly-
technique de Buuiberg.
Rb^pilevx ( Tabbé ) , ' chanoine,
doyen de la cathédrale de Tour-
nay.
* ItKisBNs, docteur en théologie,
bibliothécaire de TtJniversilé, à
Louvain (Belgique}.
RiooBL (sirW.-B. ), baronnet,
membre de la Société archéo*
logiqne du comté de Kent, à
Londres.
RrooeaBAca, arehllecte, à Bêle.
Ripalda (le comte de), «lélégué de
LX
LISTE DES MEMBRES
rAcadémie eit|Kignolc d*arcbéo-
logîp, à Madrid, membre étranger
de rinstitut des provinces de
Fmnce.
* RoACii -Smith , membre de la So-
ciété des Antiquaires, à Lon-
dres.
* IlOBUKO (le comte Maurice de),
séiiuteur, membre de plusieurs
Sociétés savaiitei, rue Léopold,
à Brbxctiis.
RoBsoN (Edward), architecte, à
Darbam (Aiigierre).
* HoUin ( le baron Ferdinand de),
chevalier de Malle, à Bruxelles,
RoNSB (Edmond), archiviste, à
Fumes (Belg'que).
* Rostn ( le cbevalier de) , à Rome.
RocLCS, professeur à rUuiversité
de Gand, membre étranger de
rinstitut des provinces.
RussBL (lord Ch.), à Londres.
Rl$ï»el (Hasting), id.
Sbgbbstain , cher de bataillon du
génie, à Rome.
Shahpb (Edmund) , architecte »ti-
g'ats, à Genève.
Sbefviblt-Gbacb, k Know-House ,
comté de Kent.
SnoLVBBBN, membre de la dépcrta-
lion permanente de la proviuce
d'Anvers.
Stavpe (de;, président du Tribunal
de Munster.
Sriei.FBiED (leburon de), grand*
malire des cérémonies du palais,
à Berlin.
Stirling (sir Walter), baronnet»
membre de la Société archéolo-
gique du comté de Kent, à Tua-
bridge- Wels (AiigleliTre).
Stone (Rev.-Can.), membre de la
Société archéologique du comté
de Kent , à Cantorbéry ( Angle-
lerre).
Stuabt-Mektkath (Ch.), à Eulry-
Hili-rHousc-Balb (Angleterre).
STIiABT-MENTEATR filS, id.
Sal'sail-Sovhaicmb (le baron de), à
Francrorl.
ScuEMAKtprofesteurau collège royal
de Trêves.
ScHBNASB (Charles) coukeillcr à la
Cour de cassation de Deriin.
ScHEiBBBB, professeur des sciaices
au&illiaires historiques à TUni-
versité de Fribourg.
ScHOLTB (Tabbé), doyen de Frec-
^cudurf, diocèse de Muni»lcr»
T.
Tkmpest, membre de la Société des
Autiquaiies de Londres.
* TiiOMSER , directeur-général des
Musées, à Cot)enhague.
U.
Urlichs, professeur, directeur du
Musée d'auliquilés, à Bonq.
DE LA SCKUÉIÉ FBANÇAlSE D'ARCHÉOLOGIE. LXl
Snriélét savantes, rue Harciig-
V. ftpee. Si, à Gand (Belgique).
* Wallbmstkir (le prîttcc de), an-
cien ministre, à Munich.
Waiii^kobuig, membre du rinstiltit
el professeur à Tubingen, mem-
bre étrauger de riiisUtui des
provinces.
*WFALE(Jaroeîi), ù Bruges (Bel-
gique ).
Wkttku, membre de plusieurs
Académies.
Whbwkl, docteur en théologie,
professeur à Cambridge.
WiesENPBLD, professeur d'arohi-
teciure, à Prague (BoJiônie).
WiLLB», dirci:leur de la Société
archéologique de Sinsheim.
W11.LIS, membre de plusieurs Aca-
démies, professeur à Cambridge.
VViusham-Mabtik (Cbaries), an-
cien membre du Parlement ,
vice-président de la Société ar-
cliéologiquc du comté de Kent,
ttu château de Lceds, près de
^^ Maidsione (Angleterre).
WiTMANN, directeur de la SiKiétè
WACBTtkH , UKMnbre de plusieurs archéologique de Majetwe.
VA?cD.4RaE-BKna(iB«, trésorier de la
Société royale des Beaux- Arts el
conseiller provincial, à Gand.
V^^iies-BHBaEBOOif , membre de la
Chambre des représentants de
Belgique el iMurgmeslre de la
ville d^Yprcs.
Vah DKn HuGBE, me de Cou rirai,
8, à Gand (Belgique).
Vam w Ruttk, dianohic,, curé-
doyen, à Poperinghe (Belgique).
Vax Limpobl, de Niemunsler,
oiembre de la Chambre des re-
INrésentants cl ancien sénateur ,
à Bruxelles.
Vois» (Pabbé), vicaire-géncial, à
Tourna}'.
• Vatm, membres de plusieurs So-
ciétés salantes, ù Londres.
La Société française d\ircbcolagic renouvelle h ses associés
la recommancbUoD , qu'elle leur a faile auléricuroinenl, de
faire tous leurs efforts pour augmenter le nombre des mem-
bres de la Compagnie : il n'csl pas de membre qui ne
puisse, dans sa circonscription, trouver chaque année deux
LXll LISTE DES MEMBRES.
OU troih iiuiiveaux associés. Quand on songe qu*en Angleterre
certaines associations comptent dix mille membres et plus ,
nous devons croire (pi'avcc un peu de zèle nous poarrioiiS|
f]uadrupler le nombre des membres de la Société française
d'archéologie.
COMPTE
BERDO PAR LE TR£80MER
DES RECETTES ET DÉPENSES DE L'ANNÉE 186A.
«1^
BFXElTJiS.
Excédant du comple de 1863 2^,636 32
Colisalions recouvrées sur Panoée 1861 10 »
Id. id. 1862 50 »
Id. jd. 1863 3,630 »
Recetles de 186/^ 10,706 »
Oolisations reçues par avance sur 1865 230 »
Total. ... ; 39,262 32
DÉPENSKS.
RBCOUVRBMRNT DBS COTISATIONS.
Frais de recouvremenl. ......... 505 20
Frais de retour de billets non payés 99 45
CONCIBRGBS.
Trailenieol du concierge du Pavillon el fournitures. TU 70
Id. îd. du musée plastique ^Caen. 20 »
IWPRBSSIONS.
Iiopressioos el gravures. , 4,081 25
Vignettes pour le compte-rendu des séances. . . 125 »
AFFRAKCHISSIIVBNTS ET PORTS DB LBriRBS.
ÂlTrancliIssemçnl et expédition par la poste du
oouipte-renda des séances. 762 03
Ports de lettre^ paquets, caisses, affraocliissements
de circulaires, envoi de médailles et menues dé-
penses. 229 80
À reporter. . . , 5,897 43
LXIV GOMFrE tt£NDU PAU LE TRÉSORIER
Report. . . . 5,897 Û3
sbancks urnéualbs.
Solde des frais relatifs au Congrès de Rodez. ... 39 ^5
Id. id. au Congrès de Fonlenay el aux
séances générales de Troyes, Falaise, Évreux,elc 1,084 •
MÉDAILLES.
Achat el gravure de médailles. 225 /iO
CON'GRÈS SCIBNTiFIQUB.
Trois délégalions au Congrès scientifique de Troyes. ^ •
DBSSINS BT PLANS.
Dessins et plans faits pour le compte de la Société. 330 »
LIVRBS D*AUCHBOLOGlB.
Distribution de livres d'archéologie l/i6 »
ALLOCATIONS,
Membres chargés de la sur-
veillance et de la direction
des travaux.
M. Coda rd-Faiîlti« 1ER
et Jolt-Le-Terme.
Fouilles à Gennes. • . .
200
M. le vicomte de Moîit
-
CARRIER.
Fouilles à Lombers (yàvri).
200
M. DE MAiNKOURY-
d'Ectot.
Id. à Chamboy (Orne).
60
M. rabbéAzÉMAR.
Réparations à Téglise d'Au-
brac ( Aveyron). . . .
100
Id.
l\épara(ions à Téglfse de St-
S«lnrnin-de-Lenne { ïd. ).
100
Id.
Réparations à Téglise de St-
ricri"e-de-De8suéjoul8(ld.)
50
A reporter.
8,/ï62 28
DES HECEtTES ET DÉPENSES EN 1864. IIV
Repari. . . . 8,A62 28
M. FéoéniQCE. * Souscriplloo poar rétablisse-
ment d*un rousée à Vire. 50 •
MM, MAAiORNEio , FouillesàGu^randeetà Noir-
Nau et DE La Nico- moutier.(Loire-iQférîeare}« 100 »
uÈRjs. Becberches archéologiques
danâ la Loire-Inférieure. 100 »
M. FiLLOK. Souscription à la statue de
Bernard-Palissy (à Saintes] 100 »
M. UccHER. Moulages dans le départe-
ment de la Sartbe. . . 100 »
M. Tabbé Mezcect. Déblaiement de l'église de
No(re-Dame-de-la-fin-des-
Terres (Gironde). ... 100 »
M. Tabbé Baudry. Fouilles au Bernait! (Vendée) 100 »
M.\1. CÉRÈs et AzKMAR. Réparations à Téglise de
Perse (Aveyron). ... 100 »
Id. Iléparations à Péglise de
Lassouts (Id.) .... 60 »
11. LeCointre-Dcpont. Déblaiement de Téglised* Al-
menesches (Orne). . . 100 »
M. Desdiguères. Conservation d'une porte ro-
mane à Péglise de Beau-
mais (près Falaise). . . 100 »
Souscription au Portefeuille
archéologique de la Cham-
pagne 25 »
Souscription pour Péglise de
Jouval 10 »
Achat de Péglise de Gravant
[Indre-et-Loire). . . . 1,865 »
Total. . . . H,372 28
LXVI COUt^E ftENDU PAn LE TnÊSORIEft
BA^hKC^^
necettes. «... d9,262 32
Dépenses. • • • ^ 11,^73 2ft
Excédant. . . 27,890 04
éLLOCaTIOK$ NO^ Bm*ORK ACQUIITÉFS.
Meahres chargés de la sur-
f •illaoee et de la directiou
des iravani.
M. Tabbé L£ Petit. RéparalionsàréglisedeMoueD 300 •
M. ClîADBRY DK TkON-
cënord. Rétablissement des voleta an
retable de Fromentières
(Marne) 30 »
MM. DE GaCUORT,
Gaugain, (■• ViLLBKs. SeU8*sHptk)n pour la consoli-
dation de la tour centrale
de ta c&thédrale de Bayeux. 1,000 »
M. DE VerkëIlë. Rétablissement d*une inscrip-
tion tumnlafredans Péglise
St-Léonard (rt**-Vienne). . fOO »
Id. Plaque commémorative du
combat de trois chevaliers
français contre un nombre
égal de chevaliers anglais. * 50 »
^1. DE Marccerit. Consolidation du cloclier de
Viervitle 100 »
M\f. BoocT et Ch.
Vasseur. Réparation des statues de
Pi^glise de St-Cerinain-de-
Livel 100 »
A Vf porter, . . . i,570 •
DES B£GEÎtBS ET OÊPEMSES EN 1864. LXVil
Report. . . • 1,570 »
.M. le C** DE CiALEH-
BKBT. Moulage des staAues de Fon-
tevraolt (Maine*eULo1re) . /lOO »
M. J61.T-LE-T1R11R. RéparatioQS à Tôglise de St-
Martin de Sanzay (id.)« • 100 »
MM. Ricard el Tabbé
Viras. Achat et réparation ducloclier
de . St-Goîlbem-du-Désert
(Hérault) 100 »
M. R0SSIG11014. PouilleB d'un tumulus à St-
Salvi .Tarn) 50 »
Id. Pour lever le plan de la ville
de Gîrousaens (Id.) • • • 100 »
M. DEToDi^psErL^DTitBC* GoRservatioD d'une pierre
tombale dans Téglise deSt-
Pierre de Rabastens (Id.). 25 »
M. DE Rivières. Uéparations.à l'église St-Mi-
chel de Leacure (Id.) . . ioo »
Id. Réparation du portail de Pan-
cienneéglisedeCadalen;id.) 50 »
M. DE HOKNEFOY. Fouillesà Pesilla-dela-Rivière
el St-Felice-d'Amour ( Py-
rénées-Orientales;. ... 50 »
MM. Pabbé Vinas et
Ricard. Id. à Plessans^St- André (Hé-
rault). 50 »
xM. UE Toulouse-Lautrec. Pour enchAsser la plaque
du tabernacle de St-Sulpice-
la-Pointe 50 »
M. Pabbé Pighot. Ponille à Sermerieu. ... 100 »
M. KiLLON (Vendée). Moulages à Fontenay ... 200 »
Réparations à Péglise de Mail-
lezas. 200 »
A rrporltr. . . • 3,l/i5 »
LXVIIl COMME RENDU PAB LE TUÉSOiliËR.
neport. . . . 3,lù5 »
Réparations à Téglise de Vou-
venu 30a »
M. BouET. Réparations à Péglise deSt-
Julieii-s-GaloDDe (Calvados). iOO »
M. FiLLOK. Fouille dans la Vendée . • 100 >
Id. Crypte de N.-D. de Fontenay. 100 »
M. Tabbé LACuniE. Fouilles dans le cimetière de
Neuvy 100 »
M. l'abbé I^tier. Somme à la disposition de M.
rinspecleurde Tarn-ei-Ca-
• ronne 200 »
M. Jules DE Veuseilh. Somme à la disposition de M.
Pinspecteur divisionnaire
de la Dordogne .... 200 »
M. FiLLON. Plaque commémora tive de
Jean Pellerin 60 »
M. DE Smitterre. Monument commémointif de
la bataille de Cassel. . % 100 •
Total. . . . . UAOb »
RÉSULTAT DÉFINITIF.
Excédant 27,890 fr. 04 c
Allocations à solder. . . . 4,405 i»
Fonds libres .... 23,485 fr. 04 c.
Caeii, le 10 iivril 18ti5.
/.<? Trésorier,
L. CArCAIX.
CONGRÈS ARCHEOLOGIQUE
DE FRANGE.
XXXIe SESSION
TRNCB
A FONTENAY
LK 19 II IM IMl KT JOURS SUlWAiVTS.
SÉANCE D'OUVERTURE.
Présidence de M. le Préfet de la Vendée.
Snr Tinvitation de M. de Canmont, M. le Préfet de la
Vendée occope le faoteuil de la présidence. Mg' TÉvêque de
l'UÇQo y M, Paillard, sous-préfeC de Fontenay , M. le Maire
(le Foinenay-Ic-Cointe , M. le Président du Tribunal, M. le
Procoreur impérial siègent à ses cùlés.
MM. de Caumont, directeur ; Tabbé Le Petit, secrétaire-
général de la Société française d'archéologie; Gaugain, tré-
sorier; B. Feï/cm, secrétaire-général de la session, et Ledain^
de Partbenay, secrétaire-adjoint, occupent des places réservées
près du Bureau.
Voici la liste des membres du Congrès. La plupart sont
présents.
M, AniURAULD, receveur particulier des finances, à Fon-
tenay.
ÂILLEBT (Tabbé), id.
Angibaud (Charles) , juge de paix, id.
1
2 CONGBfeS ARCHÉOLOGIQUE DE PBANCB.
MM. Angibaud, juge de paix, à S^'-Hennine.
Arkauld ( Charles )« secréialre-général dt la Pr^ec-
turc, à Niort
Abnauldet (Thomas), employé au Cabinet des estampes
de la Bibliothèque impériale , à Paris.
ARlNAULDET (Paul-Louis), avocat, id.
Auber (rabbé), cbanoîne, h Poitiers.
Acdê (Léon), secrétaire-général de la Préfecture, à
Napoléon.
Aude ( Alexandre), docteur-médecin, à Fontenay.
Augeb , docteur-médecin , à Nalliers.
Auvtnet (l'abbé)» vicaire de Noire-Dame, à Fontenay.
Babin, docteur-médecin , id.
Balleread (Léon), architecte, à Lnçon.
Bally (Pierre -Henri ), îngénieqr civil, à Faymoreaa.
Bardon^et ( Abel ), à Niort.
Bardy (Gusiave),conseiller à la Cour impériale,à Poitiers.
Baron, ancien député, à Fontenay.
Barre, doctenr^médecin , à Thouars.
Babbion ( Désiré ) , médecin , à Montlleron-cn^Pareds.
Bassetiëre (Edouard de La ), à St-Julien-des-Undes.
Baddry ( rabbé) , curé du Bernard.
Beadghbt-Filleau ( Henri ), h Chef-Boutonne.
Bbaud (Jean-Jacques), directeur de TÉcole supérieure,
à Fontenay.
Beaumont ( Arthur de), à La Garcilière.
Bejarry (Amédéc de), à Roche-I/>uherie.
Ben Y (le Père), à Poitiers.
Bernard ( Evariste), à Auzais.
Biaille-Lalongeais ( Auguste ) , doct^ur-médeciq , au
Langon.
Bienvenu (Léon), membre du Conseil général, à St-
Hilaire-dea-LogeSé
MM. BiROTHEA* (Ç^r*i»ii4)* m»r^, k »oi*îwr
BiTTON (Alexandre), i4«
Robinet r»E |'>>gi^ , n|.
DooiN , à M^rigiiy.
BONCENNE ( ?é|iît ) t juge , j^ FoW^l^y.
BoNCENNE (Eruft^D^id.
RONNAOD, nq(^if^, 14.
!ii>NNAOD ( raW>é J? ÇHr* 4e (;h?rMî«.
BqwîjBT (.r^ibbé ), W* Aï f OMMMgf».
Borde ( Camille de I^ ), ji Foiitoni^S:.
BOQ^f ?Q ( tmlfi ], ^i^JM ^ change, îd.
Boucher ( Théophile ), k (:halljtq3.
ttooiri (Jftiçs), méderin, a^ Hoaelmi^p.
BÔuin (p^rfil. id^
Boora (Fa.bW) curé df Chav^ieç-w^PtUJefjL
BouQUiQf (Bepri), qrRvrç, à Fontrffijt
RooBBON, propriéiaire» m\ Hisrbici^
BOlJf(M)70l9 (tOMiîi), proXfÇis<?ur de rli6larîf)«6 , à Fou-
tenay.
BooTETlÈRE (de La}| id.
Boutât (Eugèpe), ^ S«"'Periïiinc,
BiiÉCHABD ( Eujjène)^ aïQcai, à Foiitcnay.
BRjp^ ( Adolphe de ), à Itiçofu
Brière (de La), rccefcup-géi^éfal, à ]!^a|pQl^
Bri^n (Arqi^fivl), banquier, ^ Fmiteo^y.
Brouillet , scalptear , à Poitiers.
BRUNETitiVEr ju^e (J*iii9lr«çtio« , à Foiuciiay.
C ampagnoli.es ( dç ], i Vire,
CARmN.(JqJîçn), ) Poiiipr?.
Catalan ( Aogasie de), sous-insp^clcgr des CiitQiribu-
UQj?sjnidfrçclç3^ i Fontçoay.
Catois, 4(H:jiÇur-ai)édect|i. à paris,
Cacrit[( Tabbé ), cqré 4^ RéaMUOiir.
& GOKGftkS ABGHÉ0L061QUE DE PBANCB.
MM. CHABOT DB Peghebbun, père, à Fontenay.
Chabot de Pechebbun, fils, id.
Chaupfledby, homme de lettres, à Paris.
Chabpentibb (Tabbé), curé de Luçon.
CHABBiEB ( Léopold ), aTooé , à Fontenay.
CUABBON ( Loaia ), expert , à Petosse.
Chabvet (Jales), antiquaire, à Paris.
Chateigneb ( Alfred de), à Beaulien.
Chauveau ( Charles ), docteur-mèdeciD, à Laçon.
Crênedollé (de), à Vire.
Chêbon (Paul) , bibliothécaire-adjoint à la BibUothèqoe
impériale, à Paris.
Chevallebeac (GustaTe), conseiller général, à B^issorin.
Clemenceau de La Loqubbie, à Fontenay.
CLOT (Tabbé), curé de la Châtaigneraie.
Clouzot (Léon ), libraire-éditeur, à Niort
COLET (Mg'), évêque de Luçon.
CoQUiLLACD (Emile), docteur-médecin, à Fontenay.
Codgnaud ( Mathias ), id.
Cbosnieb (Antoine), à Angles.
Cumont (le vicomte Charles de), à Sillé-le-Guillaume.
Daudeteau (Charles), à Fontenay.
Daviau (Henri), propriétaire, à Aocheservière.
David (Tabbé), curé d* Angles.
Delabobde (Henri), conservateur do Cabinet des
estampes, à Paris.
Delavau (Alphonse), propriétaire, àPouzauges.
Delidon, notaire, à St-Gilles-sur-Vic.
Dbsaivbes ( Léo ), étudiant en médecine, à Paris.
Doré, père, à Paris.
DouiLLABD ( Henri ), propriéuire , à Montaigu.
Dogast-Matipeux (Charles), à Montaigu.
Dî}PRé-Carba, avoué, à Fontenay.
UXl* 9SSSI0M, A iONTEMAY. b
MM. DuiŒAUt à Pari&
Do Temps» docteur-médecio, à Footeoay.
Du Temps, aux Sauzes.
£spiEBR£ (Gabriel), membre da Conseil général, à
FoDtenay.
ESPIEBRE (Ernest), ancien avoué, id.
EsPiEBRE (Gabriel), fils, avocat^ à Poitiers»
EuoEL, à Nantes.
Falle (Paul), pasteur à Fontenay.
Ferchaud (Tabbé), curé de Notre-Dame, k Fontenay.
FiLAUDEAU, archiviste du département de la Vendée , è
Napoléon.
FuxoN (Benjamin), à Fontenay.
Fleury des Marais, propriéuire, id.
Fontaine ( Arthur de ), id«
Fontaine ( Gabriel de), maire, à St-Vincent-Sterlange.
Fourny, jeune, carrossier, ^ Fontenay,
Frappier ( Paul ), à Niort
Gaillard de La Dionnerie, substitut du procureur
impérial , à Fontenay.
Garnereau (Auguste), architecte de la ville « id.
Garran de fiALZAN, ancien conseiller à la Cour impé-
riale » à Poitiers.
GÉANT (l'abbé), curé de St-Mesmiu.
Girard de Villesaison, préfet de la Vendée.
Gennes (de), conseiller à la Cour impériale» à Poi-
tiers.
GiGAT, négociant, aux Sables-d'Olonne,
GiRAUD (Alfred), procureur impérial, à Parthenay.
GiBADD, docteur-médecin, à Fontenay.
GiZOLME (Alfred), professeur au collège, id.
Godet de La Riboulerië (Marcelliu), id.
' Godet de La Riboulerie (Louis), à L'Hermenault
6 CONCltfeé iUCHtoLOOlQUE DE ^tlAMCE.
MM. GoGUET (Auguste), procureur-iifipéHal, à Ldodilti.
GouGET; archiYîsK; dtt dëpaftealcdt d^s £yeûx-^vresi,
à Niort
' Goi)lkRAt)b, uotah-e honoraire, à ChaTdgné^-ett-l^aillers.
Gr£LIër du Folgeroux, ancien député^ S la Chapelle-
Théincr. *
GRENOviLLoiiX (Ëdouard), à Niort.
Grimouardde St-I.aurent (H(;nri) , Si ^t-L^iorent-
de-la-Salle.
âMOLfcT (Ei^êst), uiiinistnâtiftte, à Géitèv^.
tiïiOLl.EAi} (Prosper), ancien sous-pr^et, à Mam<^s.
Guenyveau (de), à Nalliers.
GuÊRiN (l*abbé), curé de Mouilieron-cn^Patleds.
GuÊRY (Arthur), avodé, à Fokitenay.
GuÊRY (Léandre), ancien avoué, id.
GtllcHARd ( Fir^déric ), àgent-Toyer, h Rezé.
GuiGKARD'( ^lofent), à Nantes.
•HiLLERiil (Auguste de), à LbçOn.
HuXEttlN (R<%er), à ât-MaHin-'dt'-Fraigneao.
HouLiER DE VtLLEDiEU, à La Baudiète.
luftERt, propriétaire, k Thouars.
JÀMSfiAtJ, médecin, à Fontenay.
JarraSvSé (Alfred), procureur impérial, id.
JOFFRiON (Martial), id.
JoFPttrOH (AugUiitê)^ id.
Jou^KÀliME (Haiiftel), propriétaire, id.
JOUSSEMET ( Benjamin ), k Napoléon.
Lacomre, notaire, ^ Fontfenfty.
IkttMÊ (l'abfoè), I Saintes.
Lafosse (Hêhrt ), à Niort.
LalurM (Charies), Si Oulmcii.
La TouRÈrrE (CUIert de), pèfe , docteur médetin , à
LodduA.
XXXI* SESSION, A PONTENAY. 7
MM. La TouBETTE (Léon de), (ils, docteur-médecin, ^ •
loudoo.
Laurent ( Fabbé ), curé de Voavaiit.
LAtxifcltB (de), & Paris.
Latal (Adolphe), percepteur, à Fonteiiay.
Ledain (Bélisaîre), à Parthenay.
Le Long (Eugène), è Paris.
Lemabiê (Eugène), iniprinieur, à St-Jeaii-d'Artgely.
Lenepyeu (Jufes), docteur-médecin, à la Châteigneraie.
Le Pelletier , conservateur des hy))othèques , à ^on-
tcoay.
Lepeltier (Armand), docteur-médecin.è Naules.
IÉF1NER.\YS (de), à Faymoreau.
LETounNEUX, président du Tribunal civil, à Fontenay,
Lièvre, pasteur, à Couhé.
LoNGucMAR (de), vice-président de la Société des
antiquaires de l'Ouest, à Poitiers.
Ldguet (Henri) , professeur de philosophie, à Fbntehay.
Malatier ( Jean-Joseph), h Velnire.
Mangou, ûIs, à FontenaV.
Mangou-Coquillaid, docteur-médecin, id.
Marchand (Ernest).
Narchegay (Paul), archiviste paléographe, aux fioebes*
BaHUud.
Marionneau, à Nantes.
Uabtin (Tristan), à Montlîmard.
Martineau ( Auguste), à NieuL
Maynakd (Gaston de ), à Paris.
HAZAà, à Lavaur (Tarn).
Meillet, chimiste, à Poitiers.
MÊNAiSER (rabbé)> chanoine honoraire, aox Sables-
d*Olonoe.
MÉNARD, ancien provlseut* do Lycée, ^ Poitiers.
8 rONGRÈS Al.CHÊOLOGlQUK DE PRAKCB.
MM. Mêmardjère (Camille de La), professear k TÉcole de
Droit, à Poitiers.
Mercier (Marcellin), & Fontenay.
Merland de Graillé, docteur-médecin, à Luçon.
Merveilleux (François-Henri), à Fontenay.
Merteilleux-Dutignaux» procureur-impérial, à Napo-
léon.
MoLLER (Ernest), à Fontenay.
MoKGiS (Tabbé), à La Rochelle.
MOKNET ( Alfred ), à Niort.
Mont AIGLON (Anatole de), secrétaire de l'École des
Chartes, à Paris.
MOREAU, père, juge de paix, au Poiré.
MoRJNERiE (de La), chef de bureau à rHôtel-dc-Ville
de Paris.
MoRizoT, économe de Tbospice, à Fontenay.
MosNAY (Henri), id.
Neullier, docteur-médecin, à Luçon.
Orieox, agent-voyer d'arrondissement, à Nantes.
Pageau, arpenteur, à Fontenay.
Paillart (Henri ), sous-préfet , id.
Palliot (Hippolyle), propriétaire, id.
Parenteau (Fortuné), à Nantes.
Parenteau de La Yodte (Arthur), à Fontenay.
PÊGARD, à Tours.
Perreau (Victor), avocat, à Fontenay.
Perreau (Léon), propriétaire, id.
Pervinquière, juge de paix, à Napoléon.
Pertinquière (Henri), propriétaire, à Bazoges-en-Pareds.
Petit-Duvignaud (Alcide), à St-Valérien.
Petiteau ( Marcel ) , docteur-médecin , aux Sables-
d'Oionne.
PicharD (Frédéric), propriétaire ;à Fontenay.
XXXI* SESSION, ▲ FONXENAY. 9
MM. PicuARD DU Page, propriétaire, à St-Michei-le-Cioox.
Pjchon (l'abbé), curé de Sermerieo.
riET (Jules), notaire honoraire, à Koirmoutier.
PomtlbvoyeK Gustave de), ancien magistrat, à St-
Philberl-de-Ponl-CharrauIt.
PoNTLEVOYE ( Adbémarde ), à Bazoges-en-Paredj».
. Poey-d'Avâmt, ancien receveur d'Enregistrement, à
Maillezais.
Pboost ( Henri ), maire, à St-Mesniin.
PtyoL MojMSALès, principal du collège, à Fontenay.
Raballand (l'abbé), curédeKieul.
Uauo (François), docteur-médecin à Laçon.
Ravin, notaire, à Villiers-St-Benoit (Yonne).
Revebseau (Alfred), avocat, à Fontenay.
Richard (Alfred) , archiviste du département, à Guéret
(Creuse).
RiVASSEAU (Victor), avocat, à Fontenay.
Robert du Botnbau (Éiienne), à AlarsaisS**-Rade-
gpnde.
Robert du Botneau (l'abbé), vicaire de Notre-Dame,
à Fontenay.
RoGHEBRUNE (Octave de ), id.
Rocquet ( Georges) , propriétaire, à St-Jean-d'Angely.
Rousse (Léon), à Fontenay.
Sabodraud (Olivier), maire, à Nieul-sur-FAnlise.
Sabouraud (Gaston), à la Châtaigneraie.
Sainte-Heruine (marquis de), membre du Corps lé-
gislatif, à Taris.
Salle, conseiller général , aux Herbiers.
Segrestain, architecte du département, à Niort
Serph ( Gozman ), conseiller général, à Civray.
Soyer (l'abbé), doyen du chapitre, à Luçon.
Staub (l'abbé) 9 curé de St-Maurice-des-Noubes.
10 CONGRES ÂRCHÊOU)G1QOE DE FRAKCE.
MM. 6CYR0T ( Tabbé Paul de), caré des Herbiers.
TiNGUY (Chartes de), à FontenàV.
Trapaud de Colombe , ï Florac (Gironde).
TreIiouills ( le duc de 1^ ), à Paril
Tressay (l'abbé du), chanoine, à Luçon.
Vacheron (Jean-Louis), professeur au Collège, à
Fontenay.
VALLETrE, maire , îd.
Verteuil (Henri de) propriétaire, lu Pissotte.
Yiaud-Gràmumarais, professeur suppléant à la Faculté
de médecine , à Nantes.
ViLLENEUTE (Hélioude), garde général des foréls, à
Fontenay.
ViNET (Léon), propriétaire, id.
VlNET( Baptiste), propriétaire, à AngKs.
La séance est ouverte par un discours de M. le Préfet, qui
remercie M>J. les membres du Congrès d'avoir choisi la
Vendée et ses monuments pour objet de leurs études. 11 ex-
prime» en quelques mots, tout Fintérét qu'il porte aux études
archéologiques.
M. de Caumont, directeur de la Société française d'ar-
chéologie, remercie M. le Préfet et les habitants de Fon*
tcnay , accourus en si grand nombre , du concours em-
pressé qu'ils viennent donner aux travaux de l'Assemblée et
prononce le discours suivant :
« Messieurs,
« Quand la • Société française d'archéologie convoque
quelque part sort Congrès , c'est pour constater è quel éiat
les études archéologiques sont parvetiues dans le pays, pour
remercier et encourager les hommes qui ont étudié This-
loire locale , décrit les) monumci^ts et veillé à leur conser-
XXXi* SESSION, A FONTENAY. ^^
' tatîota ; c*ê8l pour appliquer ce princîi^e, qu'elle a loujoars
piôélamé : Repartir êgàleiheni le mouvement archéologique
en transportant^ momentanément, sur différents points de la
France ses délibérations et son administration,
« Là Société est assez connue en Poilou pour qu'il suil
inutile d't^d rappeler plus amplement le but el Torigine.
La coDSetvâiîon du temple St-Jeaû de Poitiers el celle
de quelques grands édifices iiieuacés, dans plusieurs dé-
|)arteinenls , déternainèrent la création de la Compagnie ,
il y 1 irfenlè-trois ans ; depuis lors , elle a tenu dans l'Ouest
son Cottgrés annuel, Si Tours en i838, à Niort en 18i0,
^ BOMëàilx en 18^2, à Poitiers en 18/iS, à Saintes en
1844 , à Nantes en 1856 ; deux fois , en \6Ul et en 1862 ,
elle a tenu ses assises dans le département de Maine-et-
Loire. Le département de la Vendée était le seul de cette
régioii dans lequel le Congrès archéologique n'iût point
encore siégé. Nous âTons donc accueilli avec empressement
la demande qui nous fui adressée, il y a deux ans, par M. B.
Filloo, M. 0. dcftodiebrune, M. l'àbbé Auber et M. Pooy-
d'Avant, au nom des antiquaires de l'Ouest, de tenir, en
1864, le Congrès archéologique à Fontenay, et nous remer-
cions t'Administràtion miiUicipalc et l'Administration dépar-
teihentate d'avoir ac<^ueilti eéiie pensée.
0 Nous sommes tirès-flallés de la bonilè hdspitalilé qui nous
- est accorda dans cMté îillè, et nous ne pourrions assez vous en
ténsoigner notre Reconnaissance , Messieurs les habitants de
Funieiuy. ta. te th-é6idedt du TMbunal civil a bieU voulu nous
aUloriser âi siéger d^rts ce prétoire. Mg' l'Évoque de Luçoii nous
iiODore de sH présence, et le premier magistrat de la Vendée,
H. le Préfet, a quitté le chef-liicu pour assister àrinaugui-alion
de cette session el pour en diriger les premiefs travaux.
« Ouverte sous de si heuréut auspices, la session de 186^
ne le cédera en Importance à aucune de celles qui !'t)nt précé-
12 COKGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRAKCE.
dée. Les belles publications de MM. de Rochebrone etFilloo,
les recherches de la Société d'agriculture, scîeace8 et ans de
Napoléon, dont les Annuaires sont remplis de docomcots «Uies,
font connaître sous toutes leurs faces les richesses da dipv*
tement de la Vendée. Nous n*aTons pas la prétentioii d'ajooler
à ce qui est déjà constaté : nous pourrons seulemeol comparer
les monuments de ce pays à ceux des autres contrées de la
France, et peut-^tre en résultera-t-il quelques aperçus utiles.
C*est là le désir qui nous anime,
« Aidés du concours de tous les hommes éclairés qui
viennent prendre part à ces études , nous espérons que nos
discussions communes ne seront pas sans intérêt, et qu'elles
augmenteront encore dans ce pays le goût des recherches
historiques et archéologiques. »
M. de Caumont donne ensuite connaissance d'une lettre de
M. Duruy, ministre de l'inslruciion publique, témoignant de
la haute opinion qu'il a conçue des travaux de la Société
française d'archéologie, et de sa sympathie pour le c^mgrés
qu'elle dirige.
M. de Caumont fait connaître ensuite la publication pro-
chaine du recueil des inscriptions monumentales de la Flandre.
M. Fillon , secrétaire-général du Congrès , présente la
liste suivante des ouvrages offerts à la Société :
Procès-verbaux du Congrès archéologique de France ^
XXX* session tenue à Rodez et à Albi, Iu-8^
Annuaire de l'Institut des provinces, 186/^. In-8*.
Rapport sur les travaux et publications académiques
des provinces , pendant Cannée 1862 ; par M. Chaile. In-8\
Histoire de la ville de Nice; par Armand Parrot. Paris,
Dentu, 1860. In-8°.
Projet d'ornementation du Pont-des-Arches ; fàr ftl. £ug.
Dognée. Liège, Gramont- Dardez, 186&. In-8\
X1X1« SBS^OIV, A rONTENAt. iZ
Ckâiemmeuf^ son origine et ses développements; par
M. PaUéBardio. Chiteaaneof, Parrot-André , i864. Id-8^
PmriUes orekMogi^s du Bernard (cimetière chrétien) ;
ftt m. Pâbbé Baodry. 1862. ID-8^
àntiipiùésceUiqueê du Bernard; fw\^}l^m^ 1861. In-8^
Amiftàii celtiques de la Vendée ^ canton de Tatmond
(2* mémoire) ; par le Même. 1862. In-8^
Mémoire sur les fosses gallo-romaines de Troussepoil
(commune du Bernard); par le Même.' 186). Id-8*.
Histoire de la ville de Parthenay; par Bélisaire Ledain.
Paris, Aog. Dorand. Id-8*.
BuUetin des travaux de la Société historique et scien^
tifique de St-^ean-dP Angely, 1'' année, 1863. In-8*.
Aperçu des monuments de l'arrondissement de Gaillac;
par M. Élie-A. Rossignol. Aibi, 1863.
Ciompte-rendo d*un livre ayant pour titre : Étude du
éevat de service et du cheval de guerre; par A. Richard
(do Cantal). In-8^
Prospectus de l'Histoire de la civilisation celtique; par
M. P. filai.
Notice sur M. Gilbert ^ membre de la Société des Anti-
ifueires de France; par H. de Montaiglon. In-8^
Souvenirs de la Roberdière^ lieu de naissance du général
Bedeau; par Ch. Marionneaa. Nantes, A. Guéraud et C",
1868. Brocb. in-8^
Gustave de La Renaudière; par Antonin de Caropagnolles.
Yire, H. Barbot, 186&.
Notes sur les monuments gothiques de quelques villes
(f/rattV; par Jules RenonTÎer. Caen , Hardel, 18/îl. Tn-8°.
(OSert par M. de Caumont. )
Mémoire sur les voies romaines de la Bretagne; par
BLBizeoL Caen, Hardel, 1848. In-8\ (Offert par M. de
Gaamont.)
Mi' CONGRl^ 4|iri|l40|.OGlQ|}e |>E HI^CE.
Pliilippf (U Gif(irdi par SoiU9»IVI' Ii^»piib Piris,
Rappm sur (^ prqvci^ ^ i'4m offmfii^ (mmhi^^
primaire en Espagne; par le 4ocie«r J, H(;3||^. Pflffpii^.P9riiiv
ffOHCe sur m^ p^tourçll^ 4^ l^is Pq^m r m M. A.
Bai ban. Si-Étîeiinc ^ Théolfer, i856. In^ii\
aoa( 1863. Çaen, Hardçl, Ia-8%
Pi>([/aif fc FeiK^e ; p^ B. FilloiD et Ot <k» ^oçNH^nc
(5* et 6* livraisons). In-i!l^
Exiimfin critiqua des fouilles d'J^Use-S^^'fifiinéf; pw M.
Léon Fallue. P^iis, 1863, lii'8'.
B^lle\i» de Ia Société d^ siaxisiiquf^ ^ sçifW^ <\ 0^(4 du
déparlement des Deux-Sei>res ; V trimestre, iS6/^. Niort,
ClouioU
Re^kerches archéalogigues sur une partie d^ Cqtijçies^
pays des Piétons ;pdir^. Le Touzé de Longueiaar. BordeatuXt
Coderc, 1863. ln-8".
Excursion archéologique dans le Loudunois; par le l^l^tne.
1861. Ia-8«.
Confrontation de deux autels geilo-romaiM \rim^é^ d^sm
les environs de Poitiers; par le M^ine. 1962^ l9-8\
Les souterrainsrrefuges décotœerts dans Ctmcien Poitou;
par le Même, 1855. In-8°.
Étude sur quelques statues équatres qm décof^v^t Içi f jfftt-
pans de quelques églises du Poitou; par le Même* 185/^
Essai historique sur tcglise royale et coUégicde dç A-
Hilaire-le- Grand de Poitiers ; fàv ie Même. Poitiers, fS&l.
Jn 8«.
Feuilles tirées des (ouvres de Pt^Ussy, publiées par Moih-
taiglon.
XXXI* SESSION, A FONTENAY. 15
VAn de terre chez le$ Poitevins; par M. B. PilloD.
I^ G^ite des eoTirotis de Fonleo^y ; par Iq l^|éipç,
Oescriptiou d/Bt mmnaies seigneurial^ frauçaiseï eom-^
posant la collection de M. F. Poèy-d" Avant ; par le Iféa^e,
Foatepay ( Vendée). Rahuchon, 1853, la-^ft" avecpNnçdes.
Statiuùpie mqnun^fiiuol» de l^arroudiAsemen^ de Oqyçwi
par M. de Gaomoiit. Caen, Hardel, 1858. In*8°.
Garti} g^logîqae da département de la I0apche, drfusée
par M. de Caumont.
Gairte g^logique da département du CaWados, drea^e par
M. deCaamont.
L'àai du Poitou sous Louis XIV, par Dugaal-MalifexfX^
Des remtfrcîffients sont adressés aux dopateprs, {«efi qu«-
vrages seront déposés dans la Bibliothièque de Fontenay.
U parole est ensuite donnée à iM. l'abbé AMber, qny
expose, d^ns up mémoire, les transformations diverses par
le!M]aellesont pa«i^ lesi monuments de ia Vendée, et les caiises
de ces transformations, lies remercîmfnu sont adressés à
raole«r«
PlasÂBors membres du Congrès qoi doivent traiter le$ pre-
nièresqBestjpns du programme n'étant pas arrivés, M. Fillon
propose de mettre en di.scussioo ia question irelative k Torigiae
les Martrais ou des Folies. Il donne lecture d'une qoledans
laquelle il signiiie la position particulière et systématLcj^ue des
localités appelées Folies , et les traditions de fées ou esprits
fabuleux qui s'y rattachent.
M. Cardin explique l'étymoiogie du mot mariais. Suivant
lui, elle a oue double origine : romaine et gauloise. Le mot
latin tnariffiactun vent dire lieu où l'on suppliciait les cou*
pabies; d'après les souvei^irs gaulois , les Maires étaient des
déesses qui nç sont 9t|ires que les Éiiméiiides, En. irlan^aif
^ par snite eq. gaulois, ce mot signifie détruire^ tuer; eu
16 CONGRÈS ARCUÈOLOGTQt'B DE l^BAKCE.
latin, mort; puis, il s*y est joint tin soflixc qui Teol dire
meut trières. Les Martres étaient donc des déesses de la mort,
des prétresses qui présidaient aux sacrifices sanglants de Tan-
cienne Gaule.
M. Fillon fait remarquer que roricntation des Martrais est
invariable, et que Ton y trouve des débris de sépultures gau-
loises et romaines.
M. Imbert signale un quartier connu sous le nom de
Martrais, à Loudun.
M. Dttgast-Matifeux signale une rue du même nom, à Nantes.
M. Fillon lit une note sur les Folies. Il fait connaître que II.
Griollet, archéologue genevois, a vu dans le Valois, en Soinse,
un lieu appelé Folie, offrant les mêmes caractères que les
Folies du Bas-Poitou , c'est-à-dire accompagné d*utt dolmeir,
d'une fontaine sacrée, ayant les mêmes traditions. Il y a donc
là un sens caché dont on ne se rend peut-être pas un compte
exact , mais qui a probablement une origine gauloise. Il y a
beaucoup de lieux portant ce nom en Poitou.
M. l'abbé Lacurie constate l'existence de vingt-sept localitét
du même nom dans le département de la Charente-Inférieore.
Au sujet des lieux appelés lues, M. Fillon lit une noie.
M. Imbert signale un lue situé près Thouars, à St-Marlin-
de-Sanzay. Il est aussi accompagné de champ des Gard» ^
de la Folie et de la Tonnelle.
D'après M. Cardin , le mot Inc, qui est bien clairement
latin, veut dire en gaulois lieu consacré.
On passe à la question relative aux rivières qui ont, sur
leur cours ou à leur source, des localités du même nom qu'elles.
M. l'abbé Auber et plusieurs autres membres pensent que
ces lienx ont tout simplement reçu leur dénomination de la
rivière elle-même. On en cite, séance tenante , on grand
nombre d'exemples. M. de Caomont cite, dans le Calvados»
iXXr ^ËSSlOSf, A RONTENAT. 17
Dires, à l'emboudiore die 1» D^e, et Tooqitm, près dé
renbeadNire d^ la Touque.
JU Secrétaire denne leclure de ki qaonkm âtiivaoïe :
Les bana d'huître» de la Dwte , prés St^-Uiehel^'em^
l'Herm^ sçhî^îU anifideU 4m naturels?
51. de Hillerin lit on mémoire de M. de Brem sur CdHe
qiie:»tiou :
MÉMOIRE DE M. DE BIlEM.
Il n*eiîste rien , qoe nous sachions , dans les archives
ptfbfiqoes ou prhées du Poitou , rien môme dslns les tra-
ditions do pays, qui soit relatif à l'existence des bancs d*liuîtres
0» btHte» coquillfères dé St-Michel-en-rHerm ; et , chose
phrs étonnante encore! c*est qu'aucune légende merveilleuse
né :ie rattache à leur origine. Il nous est donc permis de
sapposer que ces masses énormes, qui s'élèvent sofaairement
au-dessus de nos marais Comme des fortifications ou de
gigaBtesqfies ebaussées, n'arraient pas même attiré l'aiientlon
tfeiiMboiiSialèux.
Riais sr h poésie légendaire, qui est. à peu près tôufe la
scimice des peuples primitife, est complètement muette à
ce sqet , la science moderne y cette science st* fîère et si sûre
d'eile^méfné, a^t-^le au moins jeté un grand jour sur celte
^Ufitiott difficile t Nous ne le pensons pas.
Ce n*est qu'en 1710 que, pour la première fois, M.
Mas^, ingénieur do roi, fait ment ion de cet amas d'butlres;
num il K borne h s'en étonner,, comme de t l'une des choses
le9 plnê^ singulières qui soient au monde, » sans se Ifvrtrr à
aucune appréciation scientifique.
Depuis ce temps^Arcère, dans son Bistoire de La Rothetle,
Cavoleau» dans la ^atistique du département delà Vendée^
em dwmé h description de ces bottes ; mais c'est Pfèurtan
2
48 CONGBiSS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
de fiellevae, correspondant de rinstitot* qai le premier
a (jprmalé un système complet sur ce point D'antres sont
venus après lui, qui ont émis chacun une opinion différente, et
nous croyons fermement qn*il en sera ainsi, tant qn*(m cher-
chera àeipliquer ce phénomène au point de vue delà géologie.
Nous en conviendrons vobntiers cependant, la pensée
qui attribue Torigine de ces amas coquilliers h Paciion des
forces naturelles est la première qui se présente k l'esprit,
quand on n'a examiné de près ni leur forme extérieure , ni
leur disposition intérieure, ni surtout leur position si
anormale dans l'ensemble do système géologique de notre
pays; mais, pour ceux qui ont étudié la question avec un
soin particulier et des. connaissances suffisantes, aucune des
opinions géologiques présentées jusqu'à ce jour ne saurait
supporter un examen bien sérieux. Il semble même que pins
nos découvertes en ce genre deviennent positives et con-
cluantes, et plus les solutions données deviennent impro-
bables , pour ne pas dire impossibles.
Ainsi quelques auteurs déjà anciens (car les écrits vieil*
lissent vite dans les sciences d'observation), quelques auteurs
ont prétendu que ces huîtres avaient vécu à la hauteur où elles
se trouvent maintenant, et que la mer les avait laissées à
sec en se retirant Pour qu'une pareille explication puisse
être admise, il faut de toute nécessité admettre en même
temps que le sol sur lequel reposent ces buttes était alors
très-profondément immergé ; ou, en d'autres termes, que le
niveau de la mer se trouvait relativement beaucoup pins
élevé qu'il n'est aujourd'hui, puisque les huîtres en question
sont les mêmes que celles de nos côtes et qu'elles ont très-
certainement vécu dans la même mer.
Or, cette élévation au-dessus de l'Océan ne pouvait pas
être moindre de 20 mètres, et en voici la raison :
Le sol de nos marais est environ à 3 m. 50 au-dessus des
XXXr SESSION, A FONTEiNAY. 49
basses-merB oioyeoDes, le point culminaot des buUessc troote
ft 15 OL auHicssus du sol; ei, comme ks huttres ne vivent
guère en bancs on peu considérables qa'à plusienrs mètres
aoHle86«s des basses-mers^ il s'ensuit que celles qui compo-
sent le haoc qui nous occupe auraient vécu à 20 m. plus
haut que leurs congénères des mers actuelles.
Assurément • cette supposition serait en elle-même fort
admissible ; car rien n'est peut-être mieux prouvé, en géologie,
que ces cbai^ements relatifs dans le niveau des mers. Mais
ici se présente une diflBculté insurmontable : à cette hauteur
au-dessus de l'Océan, la grande plaine calcaire qui borde les
marais eût été presque entièrement submergée , et la mer y
eût laissé quelques traces de son séjour, tandis qu'il est im-
possible d'en rencontrer une seule. Les huîtres que l'on y
trouve sont toutes fossiles et appartiennent aux terrains du
lias de la période jurassique, et les bas-fonds n'offrent pas le
moindre dépôt argileux analogue k ceux qui composent le
sons-sol de nos marais.
C'était là une objection péremploire , et il fallut bien
abandonner cette opinion; mais, dès que la théorie des soulève-
ments, mise en lumière par M. Elle de Beaumont, eut acquis
droit de bourgeoisie dans la science^ on s'en empara bien vite
pour donner de ce problème une solution que l'on croyait
définitive.
Le système qui prévaut en ce moment est donc celui qui
coœnsle à regarder cet amas d'huitres comme un banc na-
turel, qui aurait été soulevé, ainsi qu'il nous apparaît aujour-
d'hui, bien au-dessus des îles calcaires dont était parsemé
Tancien golfe du Poitou , et même au-dessus de la grande
plaine qui formait autrefois ses rivages.
. Examinons rapidement la valeur de celte hypothèse».
Les soulèvements ne peuvent se produire que de deux ma-
nières : ou bien ils arrivent brusquement en brisant ou con-
20 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
tournant les couches terrestres, en relevant les tranches des
terrains de sédiment à des dislances plus ou moins considé-
rdbles; ou bien ils 8*opèrent lentement et d'une façon imper-
ceptible que Ton pourrait comparer an développement des
plantes oo à la marche du soleil , dont on constate le progrès
sans apercevoir leur mouvement.
Si c'était par un brusque soulèvement du sol que nos
hutires fussent arrivées à une pareille hauteur, les lignes de
ces longues jetées seraient fortement ondulées sur plusieurs
points; on remarquera:!, çà et 1^, quelques dislocations dans
le massif; les valves des huîtres seraient brisées à riutérieor
ou séparées Tune de l'autre ; enfin, à moins de supposer oa
soulèvement tout local et circonscrit à la base même des bultes,
les assises calcaires de Tîle de la Dune , qui y est presque
attenante, eussent été soulevées ei bribées en même temps. Eh
bien ! rien de tout cela n'a eu lieu. La ligne des arêtes est nette
et se prolonge sans aucune interruption , les coquilles sont
parfaitement intactes et beaucoup ont conservé leur salves
adhérentes ; les anoinies même, dont le test est si délicat el si
fragile, comme chacun $ait, s'y trouvent en assez grand
nombre, aussi entières, aussi fraîches que si elles sortaient du
sein de l'Océan. Enfin, les couches calcaires de l'Ile de la Dune
ont conservé une horizontalité parfaite, et rien n'indique, dans
toute la contrée, un de ces brusques mouvements du sol de-
venus si rares depuis les temps historiques.
Ce sont là des obscnations que chacun est à même de faire
aussi bien que nous, et tout le monde en tirera les mêmes con-
séquences contre l'hypothèse d'une commotion violente.
Est-il possible au moins de rendre compte de la grande
élévation des buttes, en supposant on soulèvement graduel et
presque insensible, comme il s'en produit encore de nos jours ?
C'est ce qui nous reste à examiner.
Un soulèvement de cette nature, assez bénin pour avoir res-
XXXr SESSlOiN, A rONTEWAY. 21
pecté la régubrité des lignes et la pureté relative de leurs
arêtes sur une longueur de plus de 900 m. , aurait dû re»-
pecier aussi la poMtion normale des huîtres, qui, sur les bancs
naturels, sont constamment couchées à plat, la vaWe creuse
en dessous ; mais , d'après les observations faites tout récem-
ment par M. de Quatrefages, membre de Tf nstitut. observa-
tions dont nous avons pu constater avec Ini la parfaite jus-
tesse, il en est tout autrement.
Malgré une apparence de stratification que Ton aperçoit
à la surface de toutes les pentes gazonnées et un peu raides ,
comme nous avons pu le remarquer nous -même sur les
flancs rajiides des buttes gauloises de notre pays, il est très-
certain que plus on pén^t^e dans Tintérieur des masses qui
nous occupent, plus on y trouve les coquilles dans nn désordre
qui devient bientôt un \éritable pêle-même. Ainsi, on les
voit placées, tantôt verticalement, tantôt sens dessus dessous ;
de sorte que la valve creuse se trouve en dessus ; et les ba-
lanes qui vivent, comme on sait, attachées par la base aux
valves des huîtres comme à tout autre objet, sont souvent
renversées, l'orifice en bass, de mani^re que la coquille placée
en dessous en bouche complètement l'entrée. Il est donc
bien évident que ni les uns ni les autres de ces mollusques
n'ont pu vivre dans la position où ils se trouvent; à moins
d'admettre que les conditions de leur existence aient com-
plètement changé.
Si donc il n'est pas possible d'admettre que ces huîtres
aient vécu à la hauteur où nous les voyons aujourd'hui ; si,
comme tout semble le démontrer , leur élévation au-dessus
du sol n'est pas le produit des farces naturelles agissant
d'après des lois connues, nous sommes bien forcés de les re*
garder comme un ouvrage sorti de la main des hommes. .
Si cette opinion toute nouvelle dans la science a quelque
valeor, bâtons- nous de dire que le mérite ne nous en appar-
22 (X)NGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
tient pas: la première pensée en est due au savant éininent et
consciencieux qui a fait le voyage de Paris, et qui a passé plu-
sieurs jours sur le lieu même , uniquement pour se rendre
compte de cette merveille de la Vendée. Nous Tavons accom-
pagné sur le terrain, avec plusieurs de nos amis; il a bien voulu
nous faire part du résultat de ses investigations , et nous nous
empressons de reconnaître que nous avons largement usé,
pour notre travail, de ses bienveillantes communications.
Au premier abord, l'idée d*une formation artificielle a
quelque chose qui effraie Timagination. L'amoncellement pro-
digieux, le choix des matériaux, tout étonne, tout confond la
pensée de celui qui ne s'est jamais rendu compte de la gran-
deur des travaux exécutés par les peuples primitifs ; mais si
l'on vient à songer aux habitations lacustres reposant sur des
milliers de pilotis, et aux dolmens gigantesques si communs
dans nos contrées, peut-être sera-t-on moins surpris de voir
de pareils ouvrages sortis de la main de peuples appartenant,
probablement, à une époque bien moins reculée que celle de
l'âge de pierre.
Quant au choix des matériaux , il éuit tout indiqué. La
conservation si remarquable des coquilles, l'adhérence des
deux valves chez un grand nombre d'entre elles , prouvent
qu'elles n*ont pas été roulées par les flots ; mais que les
mollusques auxquels elles appartenaient se trouvaient sur le
lieu même ou dans les environs, couronnant la plupart
des rochers et répandus en bancs innombrables sur le flanc
des lies comprises dans le golfe du Poitou.
Cette dernière opinion, du reste, se trouve confirmée
à la fois par l'histoire et par la tradition. Nous pourrions
invoquer ici le témoignage de Pline et du poète Ausonc;
mais nous nous contenterons de citer la Chronique du
Langon , écrite vers le milieu du XVI* siècle, parce qu'elle
est beaucoup plus explicite et qu'on peut la regarder comme
UXl' bESSiON y A FOMTENAY. 2S
DO écho, aussi fidèle que naïf, des traditions du vieux
temps:
• ..... Eo ce fort pays de marécages, dit notre chro-
« niqueur , depuis Luçon suivant les marais s'éiendant vers
• Monireuii-sur-Mcr, étaient eau salée et dmile mer, non
« pas profonde; mais petits bateaux y allaient, car les terres
■ n'étaienl si hautes et y péchait -on force huttres,
• mémement en ce pays du Langon , comme la vérité
« le remarque ; car au port dudit Laogon ne sont que
■ coques d'huîtres dont, d'ancienneté, est appelé le bot
« de la Grousillière ( ou de la Coquiilièrc ; car crmuilU
« signifie coquille en vieux langage), et encore en plusieurs
• endroits de la paroisse , voire aux fondements de l'église,
■ comme j'en ai vu en fousse du reloge ( horloge). •
Nous pourrions signaler, dans le marais ou sur les rives,
beaucoup d'autres gisements qui prouvent la fertilité de ce
golfe abrité auquel ia tranquillité de ses eaux avait fait donner,
au moyen-âge, les noms de Stagnum publicum , à^Esterium
et de Stoarium; mais nous croyons la question suffisamment
approfondie, et nous nous hâtons d'eu tirer la conséquence :
c'est que les attcrrîssemeuts de la Sèvre, du Lay et de la
Vendée, conjointement peut-être avec un soulèvement lent et
sans secousse de tout le golfe, ayant exhaussé le sol, le retrait
de la mer aura mis à sec cette multitude d'huîtres^ au
moins dans l'intervalle des grandes marées; et l'on conçoit
dès lors qu'il était beaucoup plus simple de se servir de
leurs coquilles, qui étaient là toutes prêtes , que d'extraire,
à grandsfrais et avec beaucoup de peine, les pierres calcaires
qui forment le noyau de toutes les lies environnantes.
Quelles que soient les idées préconçues que l'on puisse
apporter dans l'étude de ces masses coquillières ^ on ne peut
se défendre, en les abordant, de songer à une intervention
homaine. En effet, elles offrent tout- à- fait l'aspect d'une
diîgtt^ 01} d*Qn r^uipart , doal le3 a)atéria«x i^odom^és k
leur pente naturelle ont formé un empâtement proportiofiiiei
à le^rhaMteur, comme il ^rriye dans ton» ie9 nemblais. Si
Tupe de9 jetées a son vfrsaat oriental moin» r^mte qu0
r9ptrç en a|>proch9iit de Ja base, ce ii*csit là qu'ici fail
^{Tcidentel qui oe se rcficonlre nulle part dans k-reaie do
parD9iii», et qui ne saurait par conséquent affaiblir en rîeo
.ceUe prismière Mnprcssion. Au resie, quçkfuei pr^coscy
déqoMvertes sopl déjà venues 4i>nner on d|?gré d^ |)rAbabiiité
plus frappant encore à l'opinion d'une formaijpo ^rfîlîcieiie,
jUiie tradition tonte fraîche, puisqu'un des témoins ?il icncitre»
^llirme que l'on a trpuvé* il y a lingt-hqit aiiSr fin creusant
i^m le rocher ( comme on c|it dans le pays), v^pgtf^pK
pièces de monnaie ft l'efifigie de Pépifi-I^-^ref, e/iferméef
d9as une toile grossière presque entièrement pourrie.
JfPMS n'avons rien df^ pltis positif, sur ce sujet, que le nôcit
d'un journalier .employé à cette époque à la fcrnie des ChanSf
))diiesur les huîtres mêmcs^à reitrémitéoccidenulede3)>iiMe^
luais nous avons vu entre les fum^ de AI. de Qoalrefagei
une boqcle d'argent avec son ardillon , trouvée par lui d^$
l'inférieur d'un massif qu'il faisait fouiller aoqs ses yeux. Le
point d'où cet objet a été extrait est à 3 m. au-desaoo^ 49
plateaUf qui est couvert de jgazon et sans la moindriî fissyre.
Il n'est donc pas possible dç supposer que cette boqcle aitéfé
perdqe p^r pq promeneur et soit tombée par quelque Wf
vcrture à cette profondeur ; il est plus rationnel de penser
qu'elle eu vraiment contcmporain,e de nos buttes , et qo'ielie
avait appartenu à (j|uelqu'un des travailleurs employé^ ji ie^
élever.
Uajs par qui, et dans quel but ont été çoo.strqUf3 ces
longuj?^ jetées, si bi^iqrrcs dans leurs forces générale^? |)ot|r
çn les regarder çomnie de siq^ple^ digqes , comme des forti-
fication^ ^e i^li»nt prjipiiive^f^ei^t aqs îles 4^ la pupie et de
XJiU* 5£S$lpOI , à FO!«T£NAT. ^5
S(-5lichcl ^t elles 80di très voisioes, et toai è la fois cooDfne
an p^n de rcfoge contre les ioTsisions des Normands 7 Celte
(feniière asserlioo aurait pour elle une ioterroption qui divise
k massif ea deux parties, laissaot entre elk'S un iotervalle de
55 m. complètement dépourvu dé coquilles d*bu!tres. La
forme ffiéme de celte ouf erture et surtout l*absence bmk cou-
staiée des coquilles » en écartant toute idée d^ébouiement
snr ce point» ne permettraient pas de douter qu*elie n*ait été
bissôe ^ dessein dans une intention qui ne nous est pas
coQoue, mais que l'on pourrait ,saos trop sacrifier à l'imagi-
nati«m , supposer destinée à laisser passer des navires.
On a eslîo^ è 200,000 m. cubes le massif qui se montre
aQ-dcsstts du sol ; mais il est iiupossible d'évaluer, même
aj^iroxiinativement, Timportance de ce qui s'enfonce au-
desaoq^. Il serait vivement à désirer que des sondagP*
fussent exécutés autour des buUes , aGn de savoir quelle est
leur profoodenr et si ellrs reposent, comme tout l'indique
da reste* sur uu fonds solide qui n'est peut-être qu'un pro-
laogement de Pîle de la Dune.
Une ibis l'hypothèse admise , d'une formation artificielle,
on peut bien croire qu'un bancd'hulires existait sorce point,
à une hauteur normale, et qu'il était disposé de manière à
former, avec les !los voisines , un systèa»c complet de défense
00 d'abri ; c'est ce qui aura sans doute donné lidée de ren^
forcer et de surélever ce rempart naturel, et ce qui explique-
rait par/aîlement la forme irri'guliëre de ces étranges con-
structions. En ce cas, on devrait trouver à une certaine pro-
foadeor , c'est-k-dire à peu près à la même hauteur des basses
luers, les huîtres dans la position horizontale où elles se
trpQveni sur leurs rochers: en sorte que nos bottes n'auraient
d'artificiel que la partie qui s'élève au-dessus du niveau des
bîiQcs vivants, ce qui est bien assez pour nous donner une
baiite idfàede la patience des peuples qui les ont élevées.
26 CO^GRÈS ARCHÉOLOGIQtE DE FBAKGE.
Noas pourrioos noos- lancer plus avant dans le champ des
conjectorcs, et chercher à assigner one date à ce meireilleoi
ouvrage ; mais nous savons que la science séricase u*adniet
que des preuves positives, et nous ne sommes pas en mesure
de les fournir aujourd'hui.
Quoiqu'il en soit, nous penchons fortement à croire que
la géologie a dit son dernier mot sur cette question intéres-
sante, et nous n'avons écrit ces lignes que pour cherchera le
démontrer. C'est maintenant à l'archéologie à prendre la
parole, et nous appelons de tous nos vœux ses investigations
sur ce point. Nous avouerons même que nous n'aurions jamais
osé présenter au Congrès archéologique un travail qui n*est, k
vrai dire, qu'une ébauche imparfaite, si nous n'avions espéré,
par ce moyen, ouvrir la voie à des études toutes nouvelles
sur ces buttes mystérieuses , les seules peut-être du même
genre qui existent dans le monde entier.
Telle a été notre seule ambition, et nous noos estimerions
heureux, si noire voix inconnue venait à être écoutée, et si
l'archéologie pouvait nous révéler enfin l'origine de cet étrange
monument qui se dresse là comme une grande énigme et
comme un continuel défi jeté à la science contemporaine.
M. Foêy-d'Avantnie les conclusions de M. de Brem et sou-
tient que ces bancs sont de formation naturelle.
M. le Préfet constate qu'on y a rencontré des côtes de ha-
ieine, et il insiste pour qu'on étudie à fond la question.
M. Fillon, rectifiant une assertion de l'auteur du mémoire,
qui prétend qu'on a trouvé dans les bancs d'huîtres de la
Dune des monnaies de Pépin-le-Bref, fait remarquer que ces
monnaies , selon le rapport de personnes qui les ont vues ,
étaient des blancs de Charles YI , gisant dans les couches su-
périeures seulement. La boucle à ardillon trouvée à côté est
sinon contemporaine , du moins postérieure au XII* siècle.
XXXI' SESSION , A FONTENAT. 27
Pour hii , la superficie da banc d'huîtres a pu seule être re-
maaiée par la niain de rhomme. Il fait remarquer, en outre»
que des baocs d'huîtres analogues comme origine à ceux-ci,
sont placés au-dessous des grands dépôts de cendres de Luçon
et deNalliers, cendres contenant des débris gaulois ; par suite,
il en conclut qu'elles sont bien plus anciennes que cette
époque, déj^ si éloignée, el que l'homme n'a guère pu
les amonceler en quantité si prodigieuse.
M. Dngast-Matifeux engage è consulter un passage de La
Popelinière, où îi est question de ces curiosités naturelles.
M. deCaumontfait observer qu'il est bon, an point de vue
géologique, de bien étudier ces bancs sur toute la côte poi-
tevine Jusqu'à Luçon.
H est donné lecture de la question suivante :
Origine des lieux dits Châteiliers, en Poitou.
M. Gouget, archiviste des Deux-Sèvres, lit un remar-
quable mémoire sur cette question. Énu.nérant les nom-
breux châtelllers disséminés dans la province, l'auteur établit,
parl'étyinologie et d'autres considérations tirées de V Histoire
de la chute de l* Empire romain, que ces fortifications étaient
des postes militaires de barbares auxiliaires. Il croit pouvoir
affirmer» en même temps, que ces espèces de petits blokaus
étaient éloignés les uns des autres d'environ 8 ou 10 kilo-
mètres.
M. Fillon appelle l'attention sur un de ces châtelllers, dit
Ghâtellier-Portant, près Bazoges -en-Pareds, qui est des plus
remarquables par sa hauteur et ses fossés, larges de 8 mètres^
L'entrée est à l'est et il se divise en deux parties en forme
de carré long.
M. Ledain signale une fortification du même genre, appelée
la Moite dans la Chapelle-St-Laurent. C'est une motte très-'
accentuée avec fossé très-profond, accompagnée, au nord et
2r8 CONGHÊS ARCHÉOLOGIQUE DE PaATVCE.
.9U 9nif de deux cbiioips contigas portant les noms : Van éc
Petit-Cbâtclet, l*aotrè de Graod-Ciiâlolct. Il meniionne aussi
un caaip carré à SuMartio-da-Fonilioui, dont il serait
difficile d'asaigoer Torigiae, mai» qui peut appartenir antisi
bien au moyen-dge qu'aux époques antérieures. N. GougeU
prétend que ce camp rentre dans son syslème de postes
^uilitaires.
M. Fillon signale, de son côté, Tenceinte fortifiée du Plessis-
Boudiard, non loin de Mouilleron-en-Pareds : eUc se compose
d'une motte précédée de deux retranchements de granHenr
différente, mais combinés ensemble. Il en fait passer un petit
plan sous Les yeux du Congrès. M. de Cavmont, en Texa-
minant, pense que ce fort ne date que du \* ou du XV siècle.
M. Fillon reconnaît que la féodalité a dû parfois se servir
de retranchements plus anciens pour établir ses cbâteaox.
L*ordre du jour amc^ne la question suivante ;
Dépôts monétaires romains ; moules à monnaies.
M. Poêy^d'^vant lit un mémoire sur les moules des mé«
dailles romaines. Il $*appufe surtout sur les moules trouvés
^u Bernard par U. Tabbé Baudry.
Le Secrétaire ,
B. LEDAtN.
r* SÉANCE DU LUNDI 13 JUIN.
Prétidctioe dv M. db LostcoBiiAft, membre de rinstittil dc8 provinces,
à Poitiers.
Siègent au bureau : MM, de Caumont ^ dir&cieur \ Val-
lette^ maire de Fontenay ; L towneux^ président du tribunal;
de Hochebrune; Segrestainf architecte ; Tabbé Le Petit,
UXl* SCSSION , A FONTiSNAY. 29
secréuire-géfiéral ; l'abbé Auber , chanoine de Poitiers ;
Tabbé Lacurie, de SaiMes; Gaugaitt, trésorier, et Filion,
secrétaire général de la session.
M. Imbert remplit les foociîons de secrétaire.
M. de (^uwont donne comaonicatidii d'un eflvcrî très^
iniéresnanl tait par M. l'abbé BriflaoU, de Sauninr. Cet
envoi se compose de dix photographies et de sii pièces ma-
noscrites» dont voici k délai! :
Pliot<»f(i>apbie0.
1" Statuette d'albâtre^ trouvée à Saimiur ;
2* Église Notrc-Oaine-des-Ardilliers deSaumur;
3* Image de Notre- Dame-dos- A rdillicrs ;
U" La maison du Roi, h Sauinur;
5^ Autel latéral de la chapelle des Ardillicrs;
e*» HôleMe-ville de Saomur ;
7* Trois différents points de vue des cloîtres de Fonle-
vraolt ;
9" U toor d'Évranlt.
i" Notice historique snr lugelger T' , comte d'Anjou ;
2° Notice historique sur l'image de N#re-Uame-des-
Ardillicrs de Saumur ;
S"» Récit d'une double fête, le 20 mai 1621 ; •*- Anne
d'Autriche , marraine à Saumur ;
4** Note sur la maison du Roi , à Saumur ;
5" Deux pièces relatives à l'histoire de Fontenay, con-
cernant Brisson, Tiraqueau , Vieie et Sou Ëm. le cardinal de
Richelieu.
M. de Caumont donne connaissance de diverses lettres
ï lai adressées par des membres de la Société. L'une d'clks
30 GOKGKËS ARGHÊOLOGIQUK DE PBANCE.
est relative à racqowltion de l'église de Grivaot , près Chiaon.
M. Tabbé Bourassé écrit qu*il a Tespoir de mener cette
affaire k bonne fin.
M* Dugast-aiitifeai lit le passage de La Popellnière relatif
aqx bancs d'buitres de b Ohm , dont il a été question pré-
cédemment. Voici l'explication donnée par cet historien sur
cette étrange agglomération de coquilles :
« Je croy que la mer, en se perdant , laissa ceste quan-
ti Uté d'hoistres vives , et jointes les unes aux autres. Puis
« (comme tout poisson meurt s'il est privé de Téiément qui
« luy donne vie), délaissées de la mer, qui pen à peu se
« retira par-delà St-xMichel, moururent entassées comme
« vous les voyez. »
(Extrait de La vraye et entière Histoire des troubles et
choses mémorables avenues tant en France qu^en Flandres ,
depuis l'an 1562. La Rochelle , 1573 , p. 152. )
La première et la deuxième question du programme,
mises à Tordre du jour , sont réservées pour une autre
séance, en raison de l'absence de MM. Meillet et Parenteau,
qui ont des mémoires à présenter sur ces questions.
M. Fillon annonce qu'à Fontenay , dans les Loges « on a
trouvé des pilotis h une profondeur de 6 à 7 mètres.
Un membre indique certains points des marais de la
Sèvre où l'on iftrouve des bois équarris enfouis horizontale-
ment dans la vase , à 2 ou 3 mètres au-dessous du niveau
dn sol. Ces découvertes se font toujours auprès des gués
autrefois établis sur la Sèvre.
M. Flllon, abordant la question relative à l^ge des
grands dépôts de cendres de l'ancien golfe des Pictona, dit
que ces dépôts existent notamment & l'flot les Vases et à
rile-en-Nalliers (Vendée). Ils présentent parfois une largeur
de 150 mètres sur une longueur à peu près semblable , et
ont environ 2 mètres d*épaisseur. Ces cendres sont mêlées
de charbon et de débris d'instruments en terre cuite dont
XXXr SESSION, A FONTEMAY. 31
riiaage n*a pas eawre pu jtre déterminé. Ces débris se
iroaveDisur biût ou dix points différents. Ces dépôts, pro-
bsblemeot antérieurs à l'époque romaine , renferment aussi
des haches ea pierre de la période moyenne dans leurs
couches supérieures. Il est présentement impossible de
dire à <iael âge appartiennent ces amas de cendres; mais ils
reoMMitent très*certainement à une époque excessifement
reculée.
AL de Rocbebrune dit qu'il a adressé à la Société des
Antiquaires de l'Ouest , il y a quelques années » on travail
sur les terres cuites trouvées au milieu des cendres. Il pense
qu'elles servaient à soutenir les poteries dans le four.
M. Riocreux , conservateur du musée céramique de Sèvres »
partage cette opinion
Une discussion s'engage à cet égard. M. le Président pense
qu'il est nécessaire de visiter ces dépôts pour éclaircir la
question. La Commission désignée à cet effet se compose de
UM. de Looguemar , E. Âuger , de Rocbebrune , l'abbé
Aillery et Fillon.
M. fabbé Baudry lit on mémoire sur la question du pro-
gramme ainsi conçue :
Est-il possible de fixer V époque à laquelle les dunes de
saMe de l* Océan , placées au-dessous de la Loire y ont corn-
mencé à se former?
BIÉHOIRE DE M. L'ABBÉ BAUDBT.
Tous les ensablements de notre globe sont produits par
des courants auxquels les vents servent d'auxiliaires : ces
courants ont des directions opposées. Sur la côte est de
Madagascar, par exemple, dans le canal Mozambique, les
32 C0^6ftàS ÀBCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
courants- coastafits ées deut iners rcfoufeut le saMe dans les
rivières et forment des barres qui obstruent leur emboir-
clfora En France, a» eontraire, dans la région de Tooest ,
te coaranc aide tes fleuves il se débarrasser ém gravier qit*ik
charrient dans leur cours. Ce courant « partant éa Fînisièr^
pour alMulir à ^Espagne* refoule vers no0 eôfe», qu'il loAge
d'assez près» le sable qu*il soulève do fond de lo mer et ceint
que fournit principalement la Loire et ses trois aflhients:
r Allier, le Cber et la Vienne. 11 ne le dépose pas snr le
littoral de la Bretagne, inais il Fentralne, chemin faisant,
vers le Midi. L'existence de ce courant est attestée par
nos pécheurs et nos marins. En 8^d, il emporta, dnas
une tempête , la ftotte des Normands , de» baiMeors chi
Croisic aux rivages de la Galice. En 1863, à plus de iBÎIIe ans
de dislance , la chaloupe dn mousse Savariau , abmdomicc ii
sa merci,. Bt en dix-huit jours le irajet de rile->de-Aé à
Soccoa, en Kspagne.
Telle est Torigine des dunes de TOcéan placées ao-deaioos
de la Loire. Ont-elles commencé à Tépoque la plus reculée ?
Il est probable que oui, les mêmes causes produisant les
mêmes effets. Cependant, notre littoral n'a été atilmé sourdes
montagnes de sable que depuis un certain nombre de
siècles : il suiGt de Tétudier , depuis ille de Noirmeutiers
Jus(|u*à la pointe de TAiguilion pour en avoir des preuves
certaines. Dans Tile de Noirmoutiers, la côte » de Bressuire à
la Fosse, dans un espace d'environ trois lieues, était couverte
d'habitations qui sont remplacées aujourd'hui par d'énormes
dunes. Les villages primitifs des Écloux et du Bot ont en-
tièrement disparu. Un seul ouragan engloutit, en 1763, un
grand nombre de maisons de la paroisse dé Barbdtre, et on
moulin à vent dans presque totite sa liaoteor.
Sur le* continent, si nous en croyons lo iraHUtion, noun
trouvons, au Vil* siècle, la population de Notre-Damenlb'-
X»l* SESSION, A. FOKttNAT. S3
^êmtM convertie «o christianisme par safirt Martin de V^rtou ,
et babitani sur mi ptotean peti é\esé au-dcsstis dd niveau
4e la mer. Le Nea où ee Saint prenait son repos, qui porte 1^
■003 de C4oiSaini-^atttn, a été de|nris inondé par dn détùgc
de sable. L'église de Notre-Dame, mentionnée dans une
charte de 11 3è, est ensaMéede pHis dé b inbiteÈ et dominée,
de toBtes parts par <^danc9 d*nne grande élévation.
ta profondeur des dtmé^ à St-Jeatr^de-^ïonts esit, en quel-
ques endroits,' de 5,0fi' mètres. Il existait autrefois des mo-
miinettis droidiqties daihs le terrain qu'elles occupénf.
Un saint, d» eom de Vivence, après avoir travaillé pendant
qnckiue temi» à lar c^versfcMi des infidèfos, dans la coin-
pairie de saint Martre, évéque de Tours, à la fid du IV**
s'ècle , sb retire daa^ nn^ cat ernie, sur le rivage (FOIonne.
Aidé par des vieilhirdls intelligouts de la focalité , j'ai cru , le
7 a\Fitder0ÎBr, avoir retrouvé TendroK où H acheva de se
smctiier et où il moornf, à Tâge de 120 ans. Ce Heu porte
le nom de Conehe-dê-CHermûtige,
Vne aoireeencbe s'appeltela Conche-dt-la-Chapelte ; ces
dena cendies sont pierdaes au miliee d*un océan de sable.
A Hrà et à* St-Vincent-sur-Jard , les dunes ont pour base
le 9ol galie*roRiaîn, et cehii-ci le terrairt foaté par les Celtes,
qui y iMl laissé une partie de feur mobilier et de leurs ns-
tenaiieseo pierre.
Le rvisBeao dn Goulet, qui coufe à Si-Vînccnt-sur-Jard,
avait, il y a deux siècles, son embouchure dans la mer, là
on s'élève aojoifrd'hoi une àfSit)Xi de 7 mètres de hanieur
Svr ]A rive gatithe de ce filet d'eau, un village nommé La
Femère a totalement disparu , du W* au X.VHT siècle.
La commune de Longeville, qui a plus de deux lieues
décote, était une longue suite de villas gallb-romaines : je
Tal eonstaté , du moins, en deux endrofts diffcVeritit, au
pied de dnncs qnl ont de 30 à 50 mèti'es d^élévatind'.
âa CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Si le cominencemeiil des dunes remonte jusqu'aux pre-
miers temps historiques , elles ont cependant , vu la lenteur
primitive de leur formation , une origine relativement ré-
cente, si on les considère dans leur développement sur le
continent
En plusieurs endroits de la côte , elles étalent à peu près
ignorées des Celtes et des Gallo-Romains. Elles devaient être
peu considérables au temps de saint Vivence et de saint
Martin de Vertou. Mais» depuis assez longtemps, leur marche
a été effrayante. A Noirmouliers, elle était, au commence-
ment de ce siècle, de 20 mètres par an, au rapport
de M. Piet, Fauteur des Recherches sur l'île de Noir-
moutiers , et presque partout ailleurs de 2 mètres en-
viron. La grande dune de Pé-du-Guet, dans Bretignoles,
s'est déplacée et s'est avancée dans les terres , en vingt ans ,
de 30 à /iO mètres. Avant que l'Administration les eût
changées, pour la plupart, en des forêts toujours vertes, en
y semant, il y a quelques années, des sapins da Nord, il
arrivait de temps à autre qu'une seule tempête bouleversait
quelques dunes de fond en comble et les jetait sur les
terrains les plus fertiles. Une tourmente, qui dura seize
jours consécutifs, en 1793, fit avancer les dunes de 500
mètres, non loin de la grotte de saint Vivence, et couvrit les
riches marais de la Trésorerie qui appartenaient aux cha-
noines de Luçon. I^ village de la QuenouilUrie eut le
même sort. Là où le système des plantations n'est pas encore
en vigueur, on voit quelquefois une dune coupée en deux
par un tourbillon , et une autre se former , à quelque dis-
tance , sous le coup d'une pluie de sable.
M. Fillon expose que les dunes de sable de l'Océan
existent depuis une époque très-reculée. Elles peuvent être
dues en partie aux sables de la Loire. Le déboisement des
XX XI*" SESSION, A FONTEMAY. 35
régions da centre de la France et de l'Auvergne a exercé
une influence considérable sur leur formation. Quant à
leur déplacement, c*est nn phénomène relativement mo-
derne.
Un membre dit qn*il existe sous la dune une ville portant
le nom d'Ânchoine. La Tremblade a été bâtie, en partie,
avec les débris de cette ville.
U. Tabbé Baodry lit un mémoire sur les monuments de
Tâge de pierre du Bas-Poitou , en réponse à la question
suivante du programme :
Quels monuments de Vâge de pierre rencontre^l-on en
BaS'Poûouf Dresser la lù$e de ces monuments.
MÉMOIR8 DE M. L'ABBÉ BAUDRY.
Tons les monuments de Tâge de pierre que Tarcbéologie
désigne sous les noms de menhirs, de dolmens, de demi -
dolmens, de cromlechs , de pierres branlantes, de pierres
posées, etc. , se rencontrent dans le Bas-Poitou. Tout porie
à croire qu'ils étaient nombreux pendant la période gau-
loise, surtout aux abords de TOcéan et sur le cours de nos
rivières ; car c'est là , principalement , que nous trouvons
encore , après des milliers de siècles , le peu qui a échappé :
d*abord à Taclion du christianisme , qui chercha à les dé-
u-oire , ne voyant en eux que des symboles d*un culte ré-
prouvé ; et, en second lieu , aux édils sévères de nos mo-
narques , dans les VII'' et VIll* siècles ; puis enCn , ce qui
est plus déplorable, depuis que la science les a pris sous sa
protection et couverts de son égide , au marteau infatigable
du vandalis;me, dont s'arment sans cesse les gens ignorants
ou cupides.
36 CONGRÈS ARCHÊOLOGIQOE DE PBAKCE.
Voici l'îDveniaire de ce qui noas reste de ces monmiients
en Vendée , de cens do moins que nous connaissons et dont
le souvenir n*est pas effacé de la mémoire du peuple. Poor
mettre plus de clarté dans la liste que nous voulons en
dresser , nous les classerons en trois séries , correspondant
chacune à Fun de nos trois arrondissements.
Arrondisnemeiit des SaUes— d'Oloaae.
Une faible portion de Tancien golfe des Piclons et une côte
de trente lieues de longueur, avec ses ports et ses établîisements
celiiques, forment rarroudissemeni des Sables-d*01oune, com-
prenant deui iles et neuf cantons sur le continent. Ces îles et
six des cantons, qui confinent à la mer, sont encore riches des
monuments de Tâge de pierre. Avant de pénétrer dans ces
iles, nous allons d'abord suivre le rivage de Tembouchure du
Lay à la baie de Bourgneuf.
Canton des Moutters-leS'Mauxfaùs. — Curzon avait au-
trefois deux dolmens appelés , l'un la Pierre folie , et Faulre
la Pierre plate du Châteigner.
On voit encore à St-Sornin un menhir, dit Pierre de Gar»
gantua ou Pierre de la Chenillée, et un dohnen renversé,
dans le champ de la Grand'Garne.
Au champ St-Père, la Pierre de saint Gré, dite Pien^
du Saint f était un menhir. La Pierre folle , ou Pierre aux
fées du Vigneau ^ est on groupe énorme de quarlzîte, dans le
flanc duquel se trouve une petite caverne désignée sous le
nom de Four des Fadets. La Pierre plate a été détruite ;
elle était à 300 mètres de la Pierre folle.
Le Givre possède deux menhirs renversés : le menhir du
Chainp'du- Rocher et le menhir des Jannières, Son monu-
WXi* SESSION, A rORTENAY. 37
ntent le plus considérable est le dolmen du Terrier-Pépin ,
qui esc malbenrcoscment l Tétai de débris. Aux quatre
points cardinaui et à la distance de hO mètres , on aperçoit
des blocs qui sembleraient indiquer les restes d'un cromlech.
Le Terrier de la Pierre , le Champ de la Pierre et le
Pré de la Pierre indiquent , & la Jonchère, rcxistence d'un
menhir qui a disparu, il y a environ 80 ans.
A St-Beno!t-sur-]^ler , les Cailloux de la Maralta et de
la Bergerie , nommés Cailloux de Gargantua , ont sans
doute la même origine que le Palet de Gargantua, autrefois
Pierre levée , aujourd'hui dit Pierre couchée , parce qu'il a
perdu ses suppoi-is.
Il parah que St-Bènolt avait aussi , à une autre époque ,
sou menhir dans le fief de La Pierre,
Angles n'a conservé qu'un menhir , le menhir de Y Eau.
Total des monuments de Tâgc de pierre* dans le canton des
Moutlers'les-Mauifaits : environ 16.
Canton de Talmont. — Nous plaçons le Bernard en pre-
mière ligne , à cause de la variété « du nombre et de l'im-
portance de ses pierres druidiques. Le dolmen de La Fré-
bouchère est i>put-êire le plus considérable de l'Ouest. Il se
compose de deux monolithes formant vestibule, de neuf
blocs d'un énorme volume , sur lesquels pose horizontale-
ment une table en granit de 9 mètres envii-on de longueur,
sur plus dé 5 mètres de largeur, du poids de près de
100,000 kilog. Un double cercle de menhirs rayonnait Jadis
atfiodr du monument , sur on diamètre de 500 mètres. Il en
reste encore trois dans la première enceinte, et cinq dans la
setonde. Lé dolmen trône au milieu , à 2 mètres au-dessus
du sol; quoique la table ait été brisée en deux parla foudre,
et (|ue le fragment occidentail se sdit-affclissé dans la direction
du nord -est , par suite de la chéte de deux supports , il n'en
38 CONGBËS ARCHÉOLOGIQUE DE FRAKCE.
mérite pas moins l'attention des antiquaires , et il serait h
désirer que le propriétaire permit de le redresser.
On trouve ao Bernard dix autres dolmens : les trois dol-
mens du Terrier de Savotole^ le dolmen du Terrier du
Pé'Roeher , le dolmen de la Court du Breuil , le dolmen
des Pierres folles ou du Terrier de Girondin , les denx
dolmens de Troussepoil dans le champ des Grandes^ Cla^
pières , le dolmen du Grand^Fief ou des Fontenelles , la
Pierre folle ou le dolmen du Plessis. Ils sont tous renversés
ou forment demi-dolmen , à l'exception de celui du Bi^oil ,
qui s'est maintenu sur ses blocs de granit.
Les pierres posées sont au nombre de trois et se rea
contrent à la Frébauchère , au Breuil et au Pé-Rocher.
On comptait autrefois au Bernard dix-neuf menhirs: les
huit menhirs de la Frébauchère , dont six renversés ; le
menhir de VHomtnelet, détruit; les trois menhirs de
Troussepoil, renversés ; les trois menhirs de la Guimardière,
détruits; les quatre menhirs du Plessis, dont on renversé,
un détruit et deux encore debout. Le plus élevé mesure
5 mètres 66 centimètres de hauteur.
Le monument le mieux conservé de Longeville est le
menhir en grès du Russelet, appelé la Pierre qui vire^
parce que , dit-on , elle tourne sur elle-même à minuit. Ce
menhir est entouré d'un demi -cercle de pierres posées. Parmi
les groupes qui ont été renversés , nous citerons ceux des
Garnes et du Champ de la Bataille , et ceux de VAllière ,
nommés les Pierres folles.
Âvrillé est, après le Bernard, la commone qui a gardé le
plus de souvenirs de l'âge de pierre. Les monuments de cette
époque consistent aujourd'hui en la Pierre branlante de la
Cornetière et en dix-sept menhirs :
Les deux menhirs de la Maneelière , qui sont renversés ;
le menhir de la Boilière, de 3 mètres 90. centimètres de
XXXl* SESSION, A FONTEKAY. 39
hauteur ; le menhir da Bourg ou du Camp de César , haut
de 7 mètres 30 centimètres ; les trois groupes du bois de
Ftirgoni le premier, composé de dcuv pierres d'inégale
grandeur: la hauteur de la principale est de 5 mètres 20 cen-
timètrcs; le deuxième groupe, formé par deux menhirs ren-
versés , dont l'un est long de 5 mètres 70 centimètres et
Tautre de k mètres; le troisième groupe , composé d'un bloc
de 3 mètres d*éléTation et d'un autre plus petit ; le menhir
du Champ de la Pierre ^ ou du Moulin de la Guignardièrey
qui, lui aussi, a son acolyte; le menhir de Beaulieu , dans le
champ du Rocher ^ le menhir de la Ganterie ^ qni n'a pas
moins de 5 mètres de haut, avec accompagnement d*un autre
moins colossal ; le menhir du Puy-Durand , dans le champ
du Rocher , où se trouvent aussi trois tables mutilées par le
marteau des tailleurs de pierre ou des entrepreneurs de routes ;
eoGn le menhir de la fontaine Si^Gré^ qui est renversé.
Ajoutons qu*au commencement de ce siècle, il y avait quatre
autres menhirs à Bel-^Air , une magnjûque table en granit
dans le champ du Rocher , qui a donné un bénéGce de
600 fr. à l'entrepreneur qui Ta achetée ; deux dolmens et un
menhir dans les Vieilles-Vignes , trois menhirs dans le camp
ou aux abords du camp de César, et deux autres à Beaulieu.
St'Hilaire -la- Forêt fournit cinq groupes : deux menhirs
de plus de 3 mètres d'élévation » à la Rainiére; deux dol-
mens aux Créchaudes: ils n'ont chacun qu'un appui , dix
antres pierres gisent & leurs pieds ; le dolmen renversé du
Chiron, un dolmen à la Sujette: la table ne pose que sur
deux supports, les cinq autres sont couchés ; le demi*dolmen
de Rassoliette,
Le dolmen de la Ver saine de la Pierre , qui a perdu tous
ses appuis, appartient à la commune de St-Vincent-sur-Jard ,
ainsi que le dolmen du Grand-Bouilluc y ou Palet de Gar*
gantua, qui n'est plus assis que sur trois blocs.
AO co^GHËi> Ancii(:QLO(;iQiE de fbancë.
Total des monuments de Fâge de pierre, pour le canlon de
T^lmoiit : environ 76. Ils sont presque tous en graniu
Canton des Sables-d'Olonne. — Nous connaissous six
monuments de Tâge de pierre dans ce canton : qualre aa
(:hâteau-d*Olonne et deux à Olonne. Ce sont : au Château ,
un dolmen brisé dans la Versaine de ta Grosse-Pierre ^ uu
monolithe près de la Croix de la Rudelière; un dolmen de
U"*, 30 G. de longueur dans la |)âtis des Épinettes^ sur le pla-
teau de Puy ' Roches ; un autre dolmen renversé, dans le
champ du Caillou; à Olonne, le menhir de la Chévrene ,
près le fossé des Sarrazins, et le menhir de Pierre-Levée ,
près du château de ce nom , et un menhir dans les dunes ,
près V Hermitage de Si-Vivence, Le fief des Chirons, qui est
plein de débris romains, devait avoir aussi son monument
celtique.
CiMton de Sh Gilles. — Il ne reste plus que neuf groupes
<le r^e de pierre dans ce canton , savoir : les menhirs de la
Crulïér^ et du Marais^ les dolmens du Quarteron de ta
Pierre et du Terrier de la Grosse-Pierre, en St-MarUn-dc--
Erem; la pierre levée e« pii:rte des Soubises, en Bréti*
guoUes; ce dolmen, qui a trois supports, vire au son de la
elocbe de S(-Nicolas-de-Brem ; la pierre couchée de Lande-
\ieilie, longue de ^"\ 70 c. ; le menhir de k Pelissonuière ,
en Commequiers ; et, enfin, deux dolmens, encore debout,
dans le bois des Pierres- Folles, même comnmne. L'un porte
Tempreinie i*un pied droit, qu'on dit être celui de Satan ; et
l'aiAtre, l'empreinte d'un pied gauche, que l'on affirme être
celui de la Sainte-Vierge. Ils sont, l'un par rapport à l'autre,
dans une direction opposée. Il y avait probablement un troi-
sième dohnen enti-e les deux qui existent, car en v(tti à terre
une grande table et oaze blocs qui pouvaient- lui servir
d'appuis.
XXXI' SESSION, A FONTENAY. ^1
Tons Ifs monuments de ce canton sont en quartzite, roche
de Tépoque crétacée.
Canion de Si-Jean-de-Monts. — La roule n" 16, de Sl-
Gilles 5 la Barre-de-Monls , a détruit la pierre du Diable,
qui était un menhir. Elle était située à 1,500 mètres à Teiit
du bourg de Sl-Jean.
On vient de briser, 5 Soullans, la pierre couchée dite la
Roche-aujC' Chats, Il ne reste plus dans cette commune que
la pierre levée de la Verie, énorme bloc de quartzite, de
3"' 71 c. de haut , sur 3'" 05 c. de large et une épaisseur de
1" 10 c. Ijd diable, dit-on, y a imprimé ses griffes et a percé
h pierre de sa corne. C'est l'unique piene percée que je
connaisse dans le Bas- Poitou.
Canton de Challans, — On a fait table rase de la plupart
des pierres du iîolin, en Sallertaine et en la Garnache^ aux-
quelles se rattachaient des tra<litions druidiques. Sallertaine a
un menhir, appelé aussi h pierre du Diable ou \ù pierre levée.
On nous a assuré que la route n° 7 , de St-Jean-de- Monts
à Roche-SerTière, a détruit un groupe celtique dans les en-
virons de Fruidefond.
Maintenant franchissons le Goa et pénétrons dans Tlle de
Noirtnoutiers.
lU de Noirmauiiers, — Plostenrs savants, entr'autres
Edouard Rieher ei François Pict , soutiennent que cette île
est Tancienne Ile de Satine, s'appuvant sur le texte de Strabon,
qot dît que celte ife était au-dessous de Femboochure de la
l^e. Si leur opinion est ivraie, ce serait là qu*auraient ha-
bile les neuf vierges gauloises auxquelles était soumis lé
CAllége sacré des Druides ; là qu'elles auraieot vendu les
vents aux navigateurs, excité ou calmé les tem|)€tes el rendu
des oracles révérés de tout l'Occident
/|2 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Qaoi qu'il en soit , Tlle était couverte de monuments de
l*âge de pierre. M. Impost pense que la série la plus impor-
tante de ces monuments s'étendait sur deux lignes parallèles ,
de la pointe de THerbaudière au cimetière de Noirmonliers ,
et formait une Toie sacrée de tx kilomètres de longueur.
L'église, dédiée à saint Michel au Vir siècle, aurait été
élevée par le moine saint Philbert, sur l'emplacement du prin-
cipal sanctuaire celtique. La note laissée par ce savant et
citée par M. Jules Piet, mentionne dix dolmens : les dolmens
de ÏHerbaudîère, de la Roche-Croisard^ des Chirons^ Tar-
diveau, Fassot et de la Fée^ du dos Guérm, des Roches à la
Vtaud et au fireton^ et de la Roche- Brûlée^ les roches Pattes-
du Diable et à Paient plus les menhirs de Pinaizeaux,
Nous y ajouterons une pierre fiche ou frottoir y sous laquelle
on a trouvé dernièrement une hache en serpentine. Il ne
reste guère que des débris de toutes ces pierres,
Ile-d'Yeu. — L'Ile-d'Yeu, en latin Oia, en celtique Oga^
qui a le sens déjeune en sanscrit, et peut-être de petite par
déduction, a pu avoir aussi son collège de druides ou de drui-
desses : du moins , les monuments de l'âge de pierre n'y sont
pas rares. Le dolmen du centre, dit pierre levée , dominait
toute l'île avant l'érection du fort (]ui a pris sa place. Le
dolmen du nord repose sur deux pierres et est du nombre de
ceux qu'on appelle lichavens. On trouve aussi deux dolmens
à la pointe Gauthier , un dolmen à la Tranche , un beau
menhir de 5 mètres de haut, près de la chapelle de la Sainte-
Vierge; la pierre tremblante, proche G ilberge, à 100 mètres
de l'Océan ; et la pierre branlante , ou pierre de la Meule ,
non loin du petit |)ort de ce nom.
Tels sont les monuments de l'âge de pierre qui existent on
qui ont existé dans l'arrondissement des Sables-d'Olonne.
Total général, pour cet arrondissement : 136.
XXXr SESSION, A POfdTENAY. ^3
Arrondissement de IVapoléon<-¥endée.
La commune de Rosuay , dans le canton de Mareuil , pos-
sède deox menhirs , appelés pierres de Follet ou de Gar^^
goMtua; ils sont situés sur la rive gauche de Tïon et fout
suite aux pieires druidiques du canton des Moutiers. Nous
irouTons sur la même rivière , au Tahtier , canton de Napo-
léon, trois groupes de pierres folles : les pierres folles
proprement dites, la pierre folle du Haut-Roussiere et la
pierre folle du Bas-Roussière. La pierre Nauline , ou
pierre de Gargantua , est plantée verticalement dans le lit
oiême de TYon. Elle a environ 6 mètres de hauteur.
£n remontant le Lay , dont TYon n'est qu'un affluent , les
pierres celtiques apparaissent de nouveau à St-Philbert-du-
PoDt-Charrault , canton de Cbantonnay. C'est d'abord la
grotte des Farfadets, sanctuaire mystérieux formé par d'im-
menses blocs de granit et perché sur le flanc du coteau de
la Nouette, à 30 mètres au-dessus du niveau de l'eau ; c'est,
en second lieu , la pierre folle de l'Ormeau de la Billette
00 des Sorciers, sur le chemiti de l'antique établissement
de Pareds.
Cbantonnay avait aussi son groupe celtique , dit pierre
brune. Il n'en reste plus que cinq pierres debout, qui
semblent indiquer un dolmen.
Du Lay , il faut nous transporter sur la Sèvre-Nantaise et
dans le canton de Mortagne pour rencontrer la pierre bran-
lente de la Verrie, dont les proportions sont remarquables,
et la pierre plate de Chambretaud^ aujourd'hui détruite,
rendez-vous des Farfadets la nuit du Mardi-Gras.
Les affluents de la Sevré, les deux Moines, qui prennent
leur source au centre du Bocage , ainsi que la Boulogne, qui
se jeite dans le lac de Grand-Lieu , eurent leurs oionu-
mcnts de l'âge de pierre , comme le Lay et ses affluents.
M CON(.BÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRA^CE.
Bazoges-en-Paillers, dans le canton de Si-Fulgcnl, a con-
servé deux menhirs près de la Templerie, à peu de dis-
tance de la Grande-Maine. Le premier est debout et mesure
U mitres; le second est renversé ei a été brisé en deux. Le
groupe le plus intéressant était à mi-côte, sur le penchant
d'une falaise dont la base baigne dans la rivière. On y voyait
une lable, dont le diamètre horizontal était de 6 mètres, au
milieu de laquelle se dessinait une large cuvette de 15 ^
20 centimètres de profondeur. L'Administration a permis de
la détruire pour la construction d'un pont.
La Petite-Alaine a son menhir, à la hauteur de Chauché ,
même canton. Nous pouvons mentionner aussi la pmn-e
plate des Brouzils et la pierre blanche de ta forêt de G râlas,
rendez-vous des fées et des sorciers.
Enfin, aux abords de la Boulogne, commune des Lues,
canton du Foiré , le champ de la Table indique l'existence
d'un dolmen qui aura été renversé à une époque Inconnue.
Total général, pour l'arrondissement de Napoléon : en-
viron 18.
Arroodissement de Fontenay«*le«»t'omte.
Dans cet arrondissement, comme dans les deux autres,
les pierres celtiques se trouvent près de l'Océan ou sur le
bord des rivières.
Sl-Denis-du-Pairé |)ossédail jadis une pierre debout, non
loin de la mer.
Il existait autrefois des monuments druidicfues Sur les
bords de la Smagne , petite rivière qui a conservé son nom
celtique et qui afflue dans le Lay, près Mareuil.
Il n'en reste plus que deux groupes à Thiré , canton de
S^-Hermine , savoir : un monolithe en granit dans le bourg,
et un dolmen com|M)sé de cinq pierres, dites les pierres
folles^ ï r|uclques centaines de mètres à Test du clocher.
I
XXXI* SESSION, A PONT£NAY. b5
Les pierres de Bazoges-en-Pareds , canlou de la Cbk-
teigneraîe, qui correspondent k fta pierre folie de St-Pliilbert,
mot posées sur le plateau des Laudes , qui diumine la \aUée
arrosée par le Loiog et l'Arkansou, deux cbariuants ruisseaux
gui mêlent leurs eaux à Pareds et se perdent dans le Lay, à
2 kilomètres plus bas. Elles consistent : l"" en un dolmen en
granit, dit pierre levée, dont les deux tables, longues de
7 mètres 90 centimètres , ont conservé leur aplomb sur les
neufs sopports; on y arrivait par un vestibule et «ne allée,
probaUement couverte : il en reste encore quelques ves-
tiges; 2** en un menhir, à 300 mètres sud-est du dolmeo.
Treize autres gisent eu désordre dans les environs du
menbir.
En partaiU des Landes et en rentoiuant le Graad-Lay vers
sa source, nous atteignons / au bout de trois lieues, les
pierres celtiques de Monsireigne, canton de Pouzange.*^
Cestd*abord un menhir renversé, que nous appellerons le
menbir de la Ckauvinière, et qui, avant {sa chute, dansait ,
dit-on, en plein miauit; puis ce sont les pierres folles , non
loin du moulin de la Tireue.
A St-MesmÎA, nous nous retrouvons avec la Sèvre-Nantaise,
qui coule de Test à Touest sur la limite du déparlement Les
entrepreneurs de pouls, de châteaux et d*églises s*y sont
doimé rendez-vous pour briser les blocs de granit qui cou-
vraient, il y a quelques années, une partie des collines et
(les vallées de cette contrée pittoresque. Tout porte ^ croire
que leur marteau aura détruit quelques restes précieux de
la civilisation gauloise, ils out, jusqu'à ce jour, respecté le
groupe de la pierre folle et un demi-dolmen situé à la Bau-
licre , de la longueur de 3 mètres environ. Un tailleur de
pierre a avoué qu'il avait brisé une quantité de pierres gra-
nitiques à trou cylindrique ou à cuvette, il eu a respecté
une de ce genre qui est placée sur un mamelon qui domine
46 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
St-Mcsmiii, près le village des Nantraères, commune de
Montournals. Si j'en crois le témoignage de Tun de mes
confrères, Tun des rochers qui Taroisine est tatoué dans le
genre des roches de Gavrinnis, près Garnac.
En nous rabattant au sud de St-Mesmin et de Mon-
tournais, nous rencontrons à Cheffois, canton de la Cbâ-
teigneraic, la pierre qui vire au premier chant du coq :
c'est un dolmen.
I^ pierre bise de la Ghâteigneraie , ancien monument
gaulois, nous ramène à la source du Loing, l'un des affluents
du Lay.
Avec le Breoil-Baret, même canton, nous sommes presque
à la source de la Vendée, autre rivière qui , après un
parcours de quelques lieues, traverse Fontenay et va se jeter,
près Marans, dans la Sèvre-Nior taise. La pierre debout, dite
Croix'Cocrion , sur le sommet de laquelle se trouve on
petit réservoir alimenté par les eaux du ciel, et où les loups-
garous vont boire péhdant la nuit, me fait l'effet d'un menhir.
En suivant le cours de la Vendée, nous entrons plus loin
dans la forêt mystérieuse de Mervent, où nous rencontrons ,
avec la Nesde-du-Diable ^ la pierre de la folie ou pierre
sorcellière^ tout prés du Saint- Luc.
Enfin , les environs de Fontenay nous donnent la pierre
blanche, en Gbarzais, dolmen dont il ne reste plus que .
quelques débris; la pierre de la folie , la Folie, les champs
fouSf la Pierre-Fâche y la lande aux Carns (aux pierres
levées) , le chiron garou et le chiron follet.
Total général des monuments de l'âge de pierre, dans
l'arrondissemenl de Fonienay-le-Gomte : environ 23.
Total général, pour le département delà Vendée, au moins
i7/i, dont 134 pour le seul arrondissement des Sables-
d'Olonne.
Dans l'arrondissement des Sables-d'Olonue ils forment ,
XXIV SESSION, A FOMT£NAY. ^7
en soifant le rivage, une masse compacte qui atteint , dans
Je Talmondais surtout, une profondeur de 3 à /i lieues.
Dans les deux autres arrondissements, presque tous les filets
d'eau ont vu s*élever sur leurs bords des monuments de
l'âge de pierre. Disons, en terminant, que les blocs cel-
tiques , quelque informes qu'ils soient , portent à peu près
toujours la trace du travail de l'homme. lis sont, pour l'or-
dinaire, grossièrement taillés sur une face et orientés le
plus souvent à l'est.
M. Fillon indique une quinzaine de monuments du même
genre, qui ont échappé aux investigations de M. l'abbé
fiaudry.
M. de Longuemar fait remarquer que les monuments
dont il s'agit offrent ^ dans la Vendée , la même particularité
qu'ils présentent dans la Vienne et partout ailleurs, relative-
ment à leur position sur le bord des rivières. Il ne partage
pas la manière de voir de M. l'abbé Baudry , au sujet des
traces d'un travail humain que ce dernier croit remarquer sur
l'une des faces de chacun de ces monuments. Il explique que
la différence de poli qui existe entre les côiés exposés soit à
Touest , soit à l'est , est due uniquement aux influences
atmosphériques.
AI. de Caumont demande si quelques menhirs de la Vendée
ont été fouillés, et quelles sont les découvertes qu'on y a
dites. Quant aux dolmens » l'opinion est bien arrêtée : ce
sont des monuments funéraires.
MU. Fillon et de Rochebrune disent qu'on n'a rien dé-
couvert *80us les menhirs. Dix ou douze ont été fouillés ,
sans résultat, par un ingénieur du Port-des-Sables.
M. Marionneau parle du dolmen de l'Herbaudière et en
présente on croquis. Il dit qu'incessamment des fouilles
seront faites dans Tile de Noirmoutiers.
Quelques membres pensent que les monuments de l'âge
/tS C0?iGRfe9 ARCHÊOLOGfQOE DE PRANCE.
de p^rre sont faits avec des maiértaux pris au Jotrt.
M. de Longuemar sontient que les pierres oirt fonjoiiTS
été prises sur le lieu. l\ résolte d'obsertafimis faites pw
Ijî qne chaque contrée géologique a fourni sa nature de
matérmirx.
M. FiHon indique les noms sotn lesquels on désigne
ordinairement les dofmens dans la Vendée : pierre levée ^
pierre folle, pierre fâche ou simplement fâche, pierre
bise ou simplement bise , pierre forte , pierre qui vire.
Le Secrétaire y
IMBEKT , de Thouars.
2* SÉANCE DU LUiNDI 13 JUIN.
Présidence de Mg' Collbt, évéqve de Loçon.
La séance s'ouvre à deux heures.
Siègent au bui*eaa : MM. de Cattmom, directeur; Vabbé
LePniÂ, secrélaire-général' ; Gaugain ^ trésoriîer; VMié
Lacurie , inspecteur-divisionnaire de la Société françante
d'archéologie ; de Longuemar , vicc-ppésident de la Société
des Antiquaires de l'Ouest; Baron, ancien député; de
Chinedollé; Tabbé Auber, inspecteur-divisionnaire de la
Société française d'archéologie; Segrestain, ex-architecte dw
département des Denx-Sèvres; Letowneux ^ président du
Tribunal civil; Ferchaud, cnré de Notre-Dame de Fonlenay ;
Doré , membre de T Institut des provinces; Fceard, conserr
vatttur do mw^ée archéologique d(e Tours*
M. Alexandre Binon , de Foutenay , remplit les fonctions
de secrétaire.
' M. de C^autnont , rendant compte de la oorrespon-
XXXr SESSION, A FONTENAY. U9
daoce, doone ieclore au Congrès d'ane lettre de M. Vacherie,
maire de la tille de Saiotes. Cet honorable magistrat a
rhonnear d*informer l'Assemblée que cette ville est dans la
généreuse intention d'élever un monument à la mémoire de
Bernard Palissy, Tillustre potier saintongeois , et qu*9i cet
e8ét une souscription nationale a été ouverte dans toute
rétendue de la France. M. le Maire termine sa lettre en
manifestant le désir de voir la Société française d'archéologie
s'associer à ce témoignage de sympathie. M. le Directeur delà
Société donne ensuite communication d'une note de M. Del-
fortie, de Monsigné, adressée à M. Charles Des Moulins ,
inspecteur-divisionnaire de la Société française d'archéologie,
à Bordeaux, relativement à la découverte, dans le cimetière
mérovingien de la Fougassière>de-Duras (Lot-et-Garonne),
d'une ûbule mérovingienne, .d'un fragment de scramasaxe et
de divers autres objets.
M. l'abbé Âuber ayant désiré donner lecture au Congrès,
avant le départ de Mff l'Évêque de Luçon, d'un mémoire rédigé
sur la 48* question du programme, la parole lui est donnée.
Cet honorable ecclésiastique entre alors dans de nom-
breuses considérations sur la question ainsi conçue :
Quel est le meilleur plan à suivre pour la rédaction des
chroniques paroissiales?
Ce mémoire est entendu avec intérêt.)
ftt. de Caumont fait remarquer au Congrès que les
chroniques paroissiales sont d'une extrême utilité, et de-
mande à Monseigneur s'il a donné des instruclions suffi-
santes aux curés de son diocèse pour qu'on y tienne un registre
relié où seraient consigliés, année par année, les événements
importants survenus dans chacune des paroisses.
Mg' rÉvêque, prenant alors la parole, remercie d'abord
H. l'abbé Auber de la lecture qu'il vient de faire de son
4
50 CONGRES ABCIIÊOLOGIQUE DE FRANCE.
travail sur les cbroniqaes , puis la Société française d'ar-
chéologie de l'emp ressèment avec lequel elle a déféré aux
\œax des saTants poitevins, en venant tenir ses assises
scientîGqnes dans le chef-lien da Bas-Poitoo. Répondant
ensuite à la question posée par M. de Caumont, le véné-
rable prélat fait savoir que des registres sont déjè tenus, à
cet effet, ^ Notre-Dame de Fontenay ; que M. l'abbé AiHery,
auquel on doit on précieux recueil de notes sur l'histoire ecclé-
siastique de cette ville, réunies sous forme de chronique , a été
chargé d*y ajouter, chaque année, les événements dignes
d'intérêt qnl pourraient surgir dans cette localité. Il ajoute
que déjà d'autres paroisses ont été i>ourvues de ces mêmes
registres et fait espérer , en terminant , que cette sage et
importante mesure ne lardera pas à recevoir son exécation
dans toute l'étendue de son diocèse. M. de Caumont prie ,
Mg' l'Évêque de vouloir bien agréer les remercîments du
Congrès dont il est l'organe, pour avoir répondu aux vœux
qui avaient été émb par cette assemblée, et d'avoir bien
voulu , encore aujourd'hui , rehausser par sa présence la
-solennité de ces assises scientifiques, témoignant ainsi de tout
l'intérêt qu'il veut bien attacher à ces sortes de réunions.
M. Fillon, secrétaire-général de la session, prenant la
parole , fait remarquer que la 6* question , élaborée à la
séance du matin, n'a pu, vu l'heure avancée, être complè-
tement épuisée et dit que M. de Longuemar aurait le éésw
de présenter quelques nouvelles observations.
M. de Longuemar, auquel M. le Président donne alors
la parole , fait savoir à la Compagnie qu'il a réuni sur diffé-
rents cartons de nombreux spécimens de l'âge de pierre,
recueillis dans diverses contrées du département de la
Vienne exclusivement Ces objets intéressants ont été classés
eu différents groupes, lis consistent généralement eu frag-
»SI* SESSION, A FOMCJMAY. 51
I id^.peierm ^^bh^k^b, eo iik«»ri¥imt9 de Hjiex tnjjliés ,
ttmnk An» den cw^riM^ , oa ossoui^at» xle .certiios aoi-
maax qui ont dî^ro «njourd^bui 4e nQtr« fHWlr^^» /en
poînies de flèches ou javelots , et d'aiguilles ou de poinçons
mnM iftoa doute à couvre «len \)f^u% ^n moy^n de laqiërcs
de coir. — M. de Longuemar mpotre de pki^ à J'As-
sewhlée divers .s|)éci(tteo6 de b^bes de \ierre , et fait
remarquer que les iDatériaAix gui ont servi à f^ire quelques-
unes de ces bâches sont étrai^rs à la contrée et qu'ils
senblent venir soit d*0rieiu, soit de Sibérie. Il ajoute
que t'ex^nien de ces iaits porte à conclure qu'il a existé
iiae couimunicalion cou.stante entre les peuples primitifs de
la Gaule et les contrées qui leur avaient servi de bt^rceau.
M. de Longuemar fait ensuite passer sous les yeux du Congrès
les dîfféreuts objets dont il vient de faire la description.
M. fienjauiin Fillon appelle l'atleulion de la Coiups\guie
sur les objets gaulois des périodes de pierre et de bronxe,
trouvés en JBas- Poitou et classés par ordre chronologique ,
réunis dans la vitrine placée au-dessous du bureau.
M. de CauiDOUt rappelle que , la Commission de la Carie
des Gaules ayant annoncé qu'il existé moins de dolmens
dansTintérieur de la Francequ'à ses extrémités occidentales,
il s'agirait ai^ourd'bui de déterminer avec précision la ligne
4e démarcaUeu qui doit exister entre les pays où il existe des
deimons et les^ comrées où il n'y en a pas. Il ajoute que les
documents «oottveaux tendent sans cesse à resserrer la zone
de ces dernières contrées. Al. Levain observe que iU. de
Beaofert, dans un ouvrage sur le Cher , a constaté l'exis-
leace d'un grand nombre de ces monuments , et que la
Cemmiasion de la Carte topographique gauloise serait plus
eacte , si elle eût été exécutée avec moins de précipitation
eta«ec leixiAcoiiis des autiquaires de province; les com-
iDissions officielles aiment trop à travailler seules.
52 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
M. Charvet , loterrogé par M. FilloD sar la contrée qoi
fournit le pins de haches de pierre , répond que c'est l'Au-
vergne qui en offre la plus grande quantité.
Cette discussion close , le Congrès passe à rezamen de la
question ainsi conçue :
Les objets gaulois en bronze trow>és dans la contrée
affectent' ils des formes particulières?
M. Fillou déclare qu'il a examiné de nombreux objets
d'origine gauloise , trouvés dans l'espace compris entre la
Loire et la Garonne , et qu'il a constaté en eux des formes
analogues à celles qu on remarque dans les autres parties
de la France.
M. Charvet dit que la Bretagne, contrairement aux
autres régions de la France , offre des spécimens ayant des
formes toutes particulières, notamment en ce qui concerne
les haches de pierre percées.
M. Fillon objecte qu'on en a également découvert dans le
Bas-Poitou , présentant des trous dont le diamètre , au lien
d'être uniforme, se trouvait comme étranglé à sa partie
moyenne. Il pourra en faire passer quelques échantillons sous
les yeux du Congrès.
Quant aux objets de bronze trouvés sur les côtes de Bre-
tagne et de Poitou, ajoute M. Fillon, ils affectent parfois une
forme particulière. On doit, selon lui, en attribuer la cause
aux importations de ces armes par les pirates du Nord , lors
de leurs invasions sur les plages armoricaines et pictones.
M. de Caumont demande s'il est vrai» comme on
l'a dit quelquefois , qu'on ait trouvé des objets de
bronze dans les tumulus. M. B. Fillon déclare que, quant
à lui , il n'a jamais eu connaissance de découverte d'objets
en bronze dans les tumulus pictons et sous les • dolmens , et
qu'il peut affirmer que les antiquaires de la Vendée sont
XXXI* SESSION , A FONTENAY. 53
nnanimes à déclarer qu'il n'y a jamais eu , dans la contrée ,
d'armes et ustensiles de bronze et de pierre trouvés réunis
au même endroit.
L^ordre du jour amène la discussion de la question
suivante :
Sépultures gauloises. Sous quelles formes se présentent^
elles et dans quelles régions?
M. le Président donne la parole à M. l'abbé Baudry, pour
communiquer un mémoire dont la lecture a éié entendue et
goûtée par l'Assemblée.
MÉMOIRE DE M. L'ABBÉ BAUDRY.
Il est généralement reçu, aujourd'hui, que la plupart des
dolmens ont servi de tombeaux. Sur cinquante-quatre dol-
mens existant dans la Vienne , a écrit M. de Longuemar , et
sur trente-trois qui ont disparu, la présence d'ossements
humains a été constatée dans dix-sept environ. Nous ne con-
naissons que le groupe de Ghantonnay qui ait donné lieu à
un pareil résultat en Vendée. Les ouvriers qui l'ont fouillé y
ont trouvé une grande quantité d'ossements; il est vrai que
le monceau de petites pierres calcaires dont étaient environ-
nées les cinq pierres debout qui le composaient, en faisaient
comme une sorte de tumulus.
Les tumulus, voilà les vrais mausolées de la Gaule, dans
notre département, comme dans tous les autres. Ici , plus de
doute : le tumulus est toujours la maison funèbre d'un ou de
plusieurs défunts. Le seul embarras de l'antiquaire, quand le
tumulus n'est pas un galgal , ou un tumulus en pierre , est
de le distinguer des mottes féodales , des dognons et des
tertres, dits cavaliers , qui avoisinent les châteaux.
Les tertres en terre , à forme conique , élevés au-dessus
du sol par la main des hommes, sont au nombre de huit dans
Tarrondissement des Sables. Nous trouvons le premier dans
5^ COiNGRÈS ARCIIÉOLO(.IQtJË DE FBARCE.
TaiHiqiic CMStrufk de Gurzo», dans le Tiriniviidâis ; déOK aaipsv
dam renceime des anciennes fortificaHonâ da cMceav 4e
Talmond ; le quatrième est à St-Nicolas-de-Brem« cmmm de
Si-Gilles; le cinquième fut renferma, dit-on, dansl'enceinte da
château féodal de la Garache, canton de Cballans; le sixième
est à Beauvoir, le septième à Châteaunëuf , et le buîtième 2i
Bois-de-Gené , même canton. On trouve an pied de ce
dernier des débris gallo-romains. I.e plus intéressant peut-
être de ces tumulus est celui de St-Nicolas-de-Brem ; les
habitants de cette localité rappellent te Château , et pré-
tendent qu'il est sillonné on tous sons par des voûtes et des
salles souterraines^ Je Tai visité avec M. Ballereau , le 6 juin
dernier. Il mesure au sommet, de Test à l'ouest, 34 mètres;
dtt sud an nord , 48 mètres. La baoteDr de h rampe «st de
22 mètres , la circonférenee moyenne de 170 mètres.
Nous signalerons , dans Tarrondisseinetit de Napoléon , le»
deux tumolus du Petit-Luc, dans la commane des Loes*
canton du Poiré ; les doux tumulus de Malliévre^ caoUm de
Mortagne , dont l'un a été détruit , et les tnatet de Chanêe--
lard , sor la Smagne, dans le canton de MareotL Ges Iniltes
artificielles, situées non loin de la vole romaine qui traversait
le Lay, au pont Sarrazin, mériteraient l'honneur d'sne
fouille sérieuse.
Le Cbâtellier , dans le canton de Pouzauges , arrondisse*
meril de Fonteuay-le-Gomtc , possède deux tumulus qui ent
un cachet particulier d'originalité. Ils sont flanqués , conM»e
deux tours, sur un mamelon qui se dresse à pic, à 100 mètres
au-dessus des prairies , où serpente la Sèvre nantaise, en face
de St-Àmand. Les tuiles romaines abondent sur le vemiK
du coteau. Malheureusement, la pioche de l'antiquaire n'a
pas encore sondé les profondeurs de ces pyramides gigan-
tesques.
Nons pensons que plusieura de nos chirons ent dû cou-
vrir o« couvrent encore des sépultures gailloîsea Neils ponr*
XXXl" SESSION , A FONTENAY. 55
rioas citer le Chiron-FoUetf près Fonlenay ; le chiron du
champ de la Fée , en St-Viiicent-sur-Jard ; le chiron des
Trtssoisières^ en St-Hilaire-de-la-Forêl, ces deux derniers
dans le Talmondais.
Le Bernard , dans la noéme circonscription , posi^ède deux
taoïoius , du genre Galgal , qui sont évidemment des tom-
beaux. Le premier s'élève sur un monticule appelé le Pe-
lucher y à 1 kilomètre au sud du cbef-Iieu. Il est formé de
petites pierres gréseuses, prises en dehors du terrier, qui
est calcaire. Le dolmen qui couronne le galgal a perdu son
appii de Test, et est incliné vers le couchant depuis qu'il ne
repose qoe sur quatre supports, ^ous aimons à penser que
la sépultQre gauloise n'a pas été placée sous ce premier dol-
men , mais qu'elle se trouve sous d'autres pierres celtiques ,
dîMis les entrailles du sol.
A 3 kilomètres du Pé-Rocher , sur une colline qui domine
d'un côté la plaine et de l'autre le marais, on rencontre le
galgal du Pé-de-Fontaines ou de VAnçuillè, C'est la tom-
belie la plus remarquable de la Vendée. Différente des tu-
mnlus en terre cités précédemment, qui s'élèvent au-dessus
du sol comme des dfines tronqués, elle a la forme d'une
moitié d'œuf coupé dans le sens de la longueur et posé sur le
côté plat ; sa longueur est de 30 mètres , sa largeur de 15 à
20 mètres, son épaisseur de 3 mèlres au centre. Elle ren-
fermait anciennement une allée couverte ^ de 1 mètre de
large et longue de 20 mètres , qui aboutissait à une petite
chambre carrée , protégée par un nmr en pierres sèches , de
2 mètres d'épaisseur. L'allée a été en partie détruite dans
une première fouille , à une époque inconnue , mais posté-
rieurement à Charles Vil , parce qu'on y a trouvé une pièce
d'or de ce prince. La seconde fouille, dirigée par un devin,
en 1833, n'a laissé debout que quatorze blocs, ceux de
la chambre funéraire compris. Cette chambre ou niche
56 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
sépalcrale^ m'a fourni, lorsque je l'ai vidée en 1860 , des
fragments de polerie grossière, un coulant en pierre, quel-
ques ossements d'animaux et une deut humaine.
Le galgai du Pé , tel qu'il est aujourd'hui , a été dessiné
par notre honorable confrère, M. I.èon Ballereau. Il conlient
plus de 2,000 mètres cubes de petites pierres, ramassées dans
la plaine par ceux-là même qui assistèrent à la cérémonie fu-
nèbre du chef enseveli sous le tumulus , s'il faut en croire
les traditions antiques. Chaque parent, ami ou sujet, jetait
sa pierre snr la dépouille du défunt. Nous lisons dans one
note communiquée à i\r. de Longuemar par notre éminent
linguiste , M. Cardin : « Les paysans d'Écnsse terminaient
leurs suppliques à leurs supérieurs par ces mots: Et le sop*
pliant, si tu l'exauces, ajoutera une pierre à ton caim ou à
ton carn; » c'est-à-dire à ton tumulus, à ton mausolée, à
ton tombeau.
On donne ensuite lecture de la 9* question :
Formes et procédés de fabrication des poteries des
Pictons. ^
La parole est donnée à M. Fillon pour faire la description
de quelques vases trouvés en Poitou, tant sur les bords de la
mer que dans des cavernes. — Il y a vingt-cinq ans environ,
un paysan des bords de la Gartempe lui apporta deux vases
présentant la forme de la partie inférieure d'une citrouille.
De la terre prise au ruisseau voisin, pétrie à la main et
soumise à l'action d'un feu peu intense, tel a dû être le
procédé de fabrication employé. La terre de ces vases était
très-friable et présentait une coloration noirâtre , plus nette-
ment accentuée dans la partie soumise à l'action ignée.
Les vases postérieurs à cette époque, ajoute M. Fillon,
sont façonnés encore à la main et affectent une forme sinon
plus élégante j du moins plus ouvragée. Oo y remarque un
XXXI* SESSION, A FONTtNAY. 57
rodinient d'anse non percée. Un échantillon de celte sorte de
récipient a été rencontré auprès de Pé-de- Fontaines, com-
manedu Bernard, ayant de chaque côté un appendice de 1 cen-
timètre et demi environ, façonné à la main. — Les vases de la
troisième période présentent , au contraire , des appendices
un peu plus accentués , percés et paraissant façonnés avec un
instrament. Hais ces sortes de vases remontent encore à une
période antérieure au tour.
Dans les découvertes d'Availles-en-Chizé, ou a recueilli
des vases ornés de dessins fort irréguliers et dans lesquels ,
après un examen attentif, on a cru reconnaître un faciès de
Sauvage. £t , chose inouïe , si on les compare à ceux des
bords de FOhio en Amérique , on remarque qn^ils offrent et
les mêmes formes et dos dessins identiques, (l'est là un
mystère que l'état actuel de la science ne saurait encore
percer. Plus tard , des fragments d'autres vases en terre ont
été trouvés à Belesbat, près Si- Vincent-sur- Jard , bourgade
gauloise, située sur les bords de l'Océan et recouverte au-
jourd'hui par des dunes de sable.
Un grand nombre de spécimens d'une bonne conservation
ont été recueillis anssi dans le Haut-Poitou ; mais le Bas-
Poitou, moins favorisé, n'en possède qu'à l'état fragmenté.
SI. de Longueniar demande ensuite s'il n'eiiste point,
dans la Vendée, des poteries portant l'empreinte d'étoffes plus
oa QM)in8 grossières. M. Filion répond qu'on en a découvert
ao Bernard qui ont dû être entourées d'un morceau d'écorce
d'arbre, et qu'il en possède même un fragment sur iectuel il
eiiste une cavité qui semble produite par le nœud de
l'écorce. M. l'abbé Baudry en a également trouvé des frag-
ments mêlés à des pierres.
M. de Longuemar dit avoir rencontré, sons certains
dolmens et adossés à leurs parois verticales, des séries de
têtes, d'os et de vases, dont quelques-uns renfermaient des
58 COKGRtS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
parcelles de terre et des fragments osseux , qui paraissaient
a¥Oîr servi à plusieurs g^oératîoas successives. Ce devait
êlre» en quelque sorle , des sépultures de famille, puisqa*on
y rencontre plwiieurs couches de cadavres el d'iostrumeats sé-
parés eotr'enx par des couches terreuses. On trouve aussi, dans
ces sépultures, des bâches celtiques et des couteaux en
silex.
A]. FilloD demande si Ton a découvert des va^es dans les
cavernes à ossemeots. M. de Longuemar répond qu'il en a
rencontré d'exactement pareils à ceux dont il vient de parler
et façonnés à la main. Ji ajoute qu'on vient de découvrir
sur une dalle de granit fermant le tumulus de St-Michel
(MorfoihA) , tracés à la pointe, des hiéroglyphes qui sem-
blaient d'abord complètement incompréhensibles , mais où oo
a uni par découvrir des dessins de haches. Un membre
fait observer que le dessin en a été exposé à Paris, au Congfès
central de l'Institgt des provinces, rue Bonaparte^ dk* Il ajoute
que , dans les tumuli , les squelettes humains occupent di-
verses positions. Dans les uns, ils sont déposés accroupis sur
eux-mêmes ; dans d'autres , au contraire , comme en Angle-
terre , ils sont étendus. — A Condé-sur-Laizon (Calvados) ,
on a découvert douze corps adossés au périmètre de la cavité
centrale du tumulus. M. Ledain fait remarquer, à cette
occasion, que les 2umtc/i observés en Algérie présentent une
analogie frappante avec ceux d'Europe.
L'Assemblée passe à l'examen de la question ainsi conçue :
Est^il resté dans le patois bas-poitevin beaucoup de mots
d'origine celtiifue? Dresser la liste des noms de lieu qui ont
la même origine et déterminer leur signification.
M. Cardin , prenant la parole , fait remarquer qu'il existe
un grand nombre de mots celtiques dans l'idiome de notre
pays, «1 qu'il serait trop long d'en faire ici l'évumëration.
XXXi* SbSSIOK, APONTKNAY. 59
S cite eemitie exemple le ni^t Ingrtmdef qui sigiilfie point
extrême de frontières, borne; d'où To» doit oondore que
la piéBcnce de ee inot dan» on lieu devait iDdMjiier une
lî»tte ée pespMe gauloise avaiH i*arriiée de César. -^
Ckiron , ajoate-t-il» est encore un nmt remarqttaUe q«i rei-
noote à viflp^nq siècles environ , poîsque» peur retroiif er
son origine, il âiot remonter jneqn'au sanscrit. Ce mot <»*
gtti&eiaH • taa ée pierres accumnlées» *
On passe à la question soiranle :
Il quêlk époque la cwilùmion romaine a-i-eUe com-
mend à pénétrer dans la parue occidentale du territoire
des Piétons? •
RépofMbst k celle question , M. Filloo fait rtinarqoer que
b nonisnatîque fostrnit des rensingDenieaU précis k ce
sujet , par la nature des dépôts monétaires troorés dans la
contrée.
H n*y a peut-être pas une seule coaunnae, sinon du
narats, dn moins de k plaine ou du bocage, qui n*alt
ifaelqne trace d'habitations romaines. On a trouvé en nne
foule d'endroits, comme à Poitiers, réunies à des monnaies
d'Âogoste et de libère k fleur de coin , des monnaies gau<-
lolses de la dernière période et des monnaies consulaires.
D*oà l'on peut conclure que Tenfouissement remonte au
liéhit de l'Empire romain , c'est-k-dire à la première moitié
du 1" siècle. Près du port St-Père (Loire-Inférieure) , on
a recueilli un grand nombre de monnaies romaines à Qeur
de coin (15 k 20,000 environ) s'arrétaut encore k Tibère.
M. Ledain exprime le désir qu'on dresse une carte d'en-
semble du Poitou, avec le concours des Sociétés savantes des
(rois départements qui composent l'ancien Poitou.
M. l'abbé Baudry a trouvé au Bernard des pièces qui
viennent confirmer l'opinion émise par M. Fillon.
60 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Le Congrès passe alors à Texainen de ]a question du
programme ainsi posée :
Listes des lieux où se trouvent des vestiges de comstruc^
tiens romano-gaulotses, — Leur nature , leur importance,
— Verreries, — Poteries.
M. Fillon prend de nouveau la parole, pour faire connaître
au Congrès qu'il a dressé une carte du Bas-Poitou réunis-
sant les trois périodes celtique, romaine et féodale, dis-
tinguées enir*elles par des caractères rouges , bleus et
noirs.
M. de Longuemar fait observer qu'une carte analogue a
déjà été dressée par M. Ménard , mais sur un plan beaucoup
plus restreint.
M. de Caumont exprime alors le vœu qu'on établisse une
carte de la province poitevine au moyen de la gravure , soit
sur bois, soit sur cuivre. Il appelle toute l'attention de l'As-
semblée sur ce point.
.M. Fillon annonce qu'il a l'Intenlion de publier la sienne
dans l'ouvrage Poitou et Vendée, en cours de publication.
M. Cban'et informe le Congrès qu'il possède un recueil de
dessins à l'aquarelle , reproduisant, avec une fidélité scrupu-
leuse, tous les vases, au nombre de plus de 300, recueillis en
France , qui composent sa collection. Chacun de ces dessins
est revêtu d'une étiquette indiquant la provenance du vase
représenté. M. de Caumont ayant exprimé le désir de voir
ces dessins exposés , l'auteur promet de les exhiber le lende-
main.
La séance est levée à quatre heures.
Le Secrétaire ,
IMBERT , de Thouars ,
De ta Soeiiti française d'archéologie.
XXXr SESSION, A rONTENAY. 61
i'* SÉANCE DU lu JUIN.
Présidence de M. Sbgrbstai?i , arcbitecle, inspecteur de la Société
française d^arcbéoiogie.
La séance est ouverte à hait heures.
Siègent au bureau : MM. de Caumont, directeur; i*abbé
Le Peiû, secrétaire-général; Gaugain, trésorier; FiUon,
secrétaire du Congrès; le docteur Catiois, Leroy de La
BrièrCj receveur-général; de Longuemar yVdkihi Lacurie et
Tabbé Auber, inspecteurs-divisionnaires; Letaumeux, pré-
sident du tribunal; Vallette, maire de Fontenay; de Lan-
rière^ inspecteur, de la Charente; Trapaud de Colombe p
de Bordeaux ; Marionneau, de Nantes , et Ântonin de Cam^
'pagnoilesy de Yire.
M. Imbert remplit les fonctions de secrétaire.
M. de Caumont communique une lettre de M. Fabbé Brif-
fant, de Saumur, par laquelle ce savant demande si Barnabe
Brisson, le célèbre et savant magistrat du Parlement de Paris,
est bien né à Fontenay-le-Cointe. M. Fiiion répond qa*il est en
mesure de donner la généalogie complète de la famille Brisson,
dont il existe encore des membres à Fontenay-le-Comte.
M. Fiiion attire l'attention du Congrès sur un vase en
verre apporté par M. Gouraud et trouvé à Chavagnes. On
remarque, gravés sur cet objet, des noms de gladiateurs ro-
mains rencontrés également à PompeL Ces mêmes inscriptions,
ces mêmes noms se lisent sur des verres'semblables, dont il
existe des échantillons en Angleterre et an musée de Vienne.
Du reste, dans les fouilles qui ont été faites à St-Médard-
des-Prés , on a découvert plus de quatre-vingts objets de
verre. Dans la forêt de Mcrvent, à côté de construc-
tions du moyen-âge, sur les défrichements opérés, M. de Vil- .
leneuve, gardc^général des forêts, a signalé Texistence de
62 CONGftkS AftCHÊQLOaiQOB DE FRANCE.
constractions romaines, surtout de fragmeots de godets pour
la fabrication de la verrerie, eou?erC8 de aiatière ▼itreose.
II. de Gaumont signale à ratteotion des membres do
Congrès les beaux dessin», «imposés autour du bureau, repro-
duisant les vases en verre de la collection de M. J. Clianret,
la plus riche de France en ce genre de monumenis. L'ob des
membres faît remarquer combien celle suite offre -d'kitérét,
xbaque vase ayant une provenance connue; ce qui fiennet^
constater Tëtat de la fabrication du verre dans la ptupait dm
provinces de la Gaule.
II. de Longuemar annonce que M. Bonsergent a donné la de-
scription de nombreux vases en terre rouge sigillée et lampes
'gallo-romains. Sur Tnn d'eux sont représentés deux hoaimas
portant une grappe de raisin. Il en est aussi où se trouvent gra-
vées des inscriptions grecques ou latines. Les uns <mf des or-
nements en creux qui semblent postérieurs à leur création ,
d'autres en relief qui sont évidemment moulés. Il est important
de sigtjaler , non la perfection , mais le réalisme des figures.
M. de Loflgoemar pense que ces vases viennent de 5agoote.
M. Fillon croit que beaucoup de ces poteries ont été fa-
'briquées sur les bords de l'Allier, mais qu'il en est panai
elles qui sont Teeuvre d'ouvriers pictons.
M. FMon a recueilli la liste des potiers du Poitou. A
Poitiers, seulement, il a pu réagir plus de 180 non». îjts
inscriptions trouvées sur ces poteries n'tndiqueraient^ttes pas ■
souvent le genre auquel eUes appartiennent 7
Un membre fait observer que les mêmes noms de polters
ne retrouvent en dMférents pays.
On rencontre, dit M. FiHon, dans les mursées anglais, des
-vases portait les mêmes noms que ceux fournis par le -bassin
t)e l'AlKer. La •conqnôle exf>lique suffisamment oeate eoidoi-
Mdence , et i\ est probable que Londres possède de nombreux
'débris transportés iie»€anlcs pendant la dominalion romaiDe.
XIXI» SESSION, A rOSTENAY. 63
Oo passe à la qoeslkm soivante :
Foies ratnaines. A queUe époque ont-eiUt éié établieif
Chu-elUs suimparfois les anciens tracés de ehetninê gaulois ?
Fossés , chaussées , ponts des Sarrazms et de Ckurlemagtie.
M. Oagast-Maiife«x donne Iccfore d*fiD méttiuke de
M. Parenieaa , de Naotes, sur un fondeur de Rezé ( Loine-
lofértenre), du IV* siècle.
Passant ensuite à Télude des Toies romaines , M. Dugast-
Matilétix signale les erreurs où plusieurs archéutogues et
géographes sont tombés en se contentant d*étudier les textes,
an lieu d'explorer les lieux. Ainsi, le savant Dufour , guidé
pHucipakinent par des textes , et suivi en cela par La Fonte-
Délie de Vaudoré , s'est trompé en amenant la voie de Poi-
tiers à Nantes, de Dorin à Déas, aujourd'hui St-Pb2lbert*de-
Grand-Lieu. La courbe qu'eût occasionné cette déviation
est, en effet , contraire au système général de direction rec-
tiligne employé par les Romains. De Nantes » ou |)lutôt de
Rezé, cette voie arrivait aux Sorinières avec la grande route
actuelle, qui se confond avec elle depuis Ragon;et, partie des
Sorinières, elle se détachait pour se porter plus à droite,
par le fiignon et la Chalonnie, à la Guérinière , sur le ruis-
seau du filéson , où le duc d'Aquitaine , Bégon , gendre de
l'empereur Louis-le-Débonnaire , fut vaincu et tué dans la
déroute. Les Bretons , favorisés par les invasions des Nor-
mands, s'efforçaient d'envahir le Poitou et d'enjamber de
l'autre côté de la Loire. Le duc, voulant les repousser et con-
naissant peu le pays , se laissa surprendre et tailler en pièces
au f»assage de la Gi!iérinière. Son corps fut emporté à Durin,
depuis St-Georges-de-Montaigu , où il fut inhumé. La voie
romaine se rendait ensuite aux Uerbiei^s, par la RouiRtc,
Bazoges-en-Paillers et Beaurepaire. Tous les propriétaires
ou cultivateurs des terrains sur lesquels elle passe connaissent
parfaitement son trajet, qu'on découvre souvent à l'œil nu.
6^ COiNGBbS ARCHÉOLOGIQUE DE FBANCB.
M. Dugast n'a pas suivi plas loin ses traces. G*esC anx
Sociétés de statistique de Niort et des Antiquaires de TOoest
à continuer les recherches à et pousser plus loin Texploration.
Une autre voie romaine se rendait de Durin probablement
à Angers , par la direction de la Ségourie» dans la commane
de St-Saurin en Maine-et-Loire. Il est à remarquer que ces
voies, partant de la mer, d'Angers , de Poitiers, de Rezé, se
dirigent toutes vers le clocher de St-Georges, qui ne remonte
qu'au XVII* siècle. Mais on trouve, près de cet édifice, les
traces d'une chapelle qui existait encore il y a vingt-cinq
ans , nommée le For-St*Gcorges , et qui devait être l'em-
placement d'un monument civil et religieux. Ce For-St-
Georges a eu , du reste , une importance incontestable, puis*
qu'au XVI' siècle le duc de Mercœur fait spécifier , dans
l'acte d'abolition qui suivit sa soumission au roi , qu'il ne
sera point inquiété pour les dégradations qu'il aurait pu faire
an For-St-Georges.
M. l'abbé Auber pense qu'il y eut là auti*efois d'antiques
fortifications.
M. Fillon répond que l'on doit seulement s'occuper de
l'orientation. On trouve , du reste , en ce lieu un nombre
infini de débris romains, prouvant suffisamment que là
était un point de repère. Il est probable qu'un monument
dédié à Apollon a précédé celui vénéré sous le nom de
St-Georges.
M. Ougast dit qu'il n'a suivi l'une des voies romaines que
jusqu'aux Lues. Elle traverse la Boulogne au village du Chef-
do-Pont, d'où il est probable qu'elle va à l'Océan. Des Lues,
elle continuerait par Apremont jusqu'à St-Gilies.
L'importance de cette voie engage M. Fillon à demander au
Congrès de nommer une Commission pour étudier son par-
cours , et notamment pour déterminer le point de la côte où
se trouvait le Portas Secor , que beaucoup de probabilités
XXlV SESSION, A FONTENAY. 65
font croire être vers St-Gilies. La Comiuissioii se compose de
MM. Mariooneao, Filloo, Dagast, de Looguemar, Fabbé
Bandry.
M. Fiikm indique les différents points par lesqueb passait
la v(He romaine de Poitiers à Rezé. M. Ledain ajoute plusieurs
noms à ceux déjà cités et donne lecture d*un mémoire de
M. Barbeau , juge-suppléant à Bressuire , sur les différents
points qui se rencontrent sur cette Toie. Lui-même ap-
porte de nombreux documents relatifs à cette question.
Dq reste, il existe de ce côté plusieurs voies romaines;
et , en accordant une subvention , la Société encouragera
des recherches qui ne manqueront point d'être fruc-
tueuses.
H. Dugast passe à la construction des voies romaines.
Celles qu'il a visitées sont à peu près identiquement con-
struites. On remarque à la base de très-gros moellons qui ,
par couches y vont en diminuant jus(fu*au sommet. La lar-
geur est de U mètres enxiron. Les coupures qu'il a fait pra-
tiquer dans ces routes prouvent qu'elles ont été construites
avec du granit qui avait déjà été parfois employé. On trouve
une grande quantité de sable , non-seulement au milieu de
ces pierres, mais encore aux alentours. Ce sable , de même
nature que la pierre , a-t-il été ap|}orlé de main d'homme
ou autrement ? C'est ce qu'il serait difficile de déterminer.
Les bords sont parfaitement alignés, et composés sinon de
morceaux d'échantillon , du moins de pierres choisies. En
somme, cela ressemble à un macadam grossier.
M. de Rochcbrnne fait observer qu'en Italie, dont on a
cité les routes antiques, ce ne sont point des pierres taillées
^l'équerre qui servent à la construction des voies romaines,
mais bien des blocs naturels , hal)ilemcnt agencés. La
voie Appicnne , ajoute-t-il, possède des trottoirs. En est-il
de m^me pour celles dont on s'occupe ?
5
6a CONGRÈS àRCBÊOtOGlQUE OE FRàXCE.
M. Dug^ist répond cpCen effet on trouve « snr certaines
voies» des banquettes larges d'environ 3 pieds.
M. O'Rîeu pense qn'il ne faudrait pas dire absolument que
les voies romaines sont composées de pierres : il en connaît
une f près du kc de Grand-Lieu , pavée avec des morceaoi^
de terre cuite. Ces çxteptions sont confirmées par plusieurs
membres. Ainsi» un membre remarque la même particu-
larité sur le bord de la Sèvre-Nantaise.
M. Gabriel de Fonuine dit qu'au Gué-Beau » ^ 10 mètres
d^ la Sèvre-Nantaise , il a pu recueillir de nombreux débris
de poteries rouges et grises * des fragments de verre, et enfin
deux médailles , Tune d* Hadrien et Taiitre de Claude- le-
Gothique.
M. le président demande à M. Dogast s'il n'a point trouvé
des bornes milllaires dans ses recherches. Le savant archéo-
logue répond qu'il ne s'en est pas rencontré sur sa route, fl
en signale toutefois une à Nantes et une autre à la station de
Rom. Leurs inscriptions indiquaient qu'elles remontaient ï
Tétricus, c'est-à-dire à la deuxième partie du Ill« siècle.
M. de Longoemar fait observer que ces bornes milUaires
avaient été plus tard creusées pour servir de sépulture.
M. Fillon, qui signale un fragment de borne milliaire en
calcaire rouge, trouvé à St-Pierre-du-Chemin (Y. la page
suivante), rappelle qu'au Port-lVlaillard , à Nantes, on a
trouvé une douzaine de bornes milliaires de la même époque
avec inscriptions. Il donne communication à l'Assemblée
d'une note à ce sujet Ces inscriptions aujourd'hui indéchif-
frables 9 ajoute-t-il , sont très-probablement aussi du temps
de Tétricus et de Tafite.
M. Dugast pense que les Romains n'ont point tenu compte
des routes tracées par les Gaulois.
M. de Longuemar croit qu'il y a lieu de distinguer, et que
cette affirmation, vraie pour toutes les voies stratégiques.
XXXr SESSION, A PONTENAY.
TO FAVG
67
J)
est moins absolue quand il s'agit delà communication d*uQ
centre à un autre. N'oublions pas que les Romains ont con*
serré les mêmes centres de population que les Gaulois.
M. Tabbé Baudry signale le chemin Charlemagne, à Chan-
tonnay et à Bourdin , commune de Sigournais.
M. Fillon cite plusieurs lieux qui ont conservé le nom
de Sarrazin, M. Ledain indique, près de Bressuire, un camp
portant le même nom. Les monuments romains , dit M. de
Caamont, sont, par les paysans' de diiïérentes contrées,
cooBus sous le nom de Sarrazin. M. Leroy de La Brière
ajuote même que les ouvriers désignent sous le nom de
pièœs de Mahomet les pièces romaines.
M. Dngast termine ses intéressantes communications en
signalant Tanalogie qui existe entre la direction des voies ro-
maines et celles suivies dans les routes stratégiques dont ou
a sillonné la Vendée en 1832. C'est ainsi, ajoote-t-il,qu'à un
endroit célèbre, à la Penisstère, les deux routes viennent se
renconinr.
68 CONGBfeS ARCHÉOLOGIQUE DE VRAISCE.
On passe à la question suivante :
Inscriptions, Monuments épigraphiques» Noms de potiers
et de verriers.
M. Fillou donne connaissance de deux inscriptions votives
très-importanles trouvées aux environs de la Gaubrelière
RCVLIAVC
FPRlSCIt#FVLVnilF
C IIVN D
(Vendée), au commencement de ce siècle. L'une d*e]les
oiïre surtout de Tintérêt au point de vue géographique.
Quant aux noms de potiers romano-gaulois recueillis en
Poitou, leur liste étant très-longue, M. Filion renvoie à celle
qu'il en a donnée dans son Art de terre chez les Poitevins,'
M. de Longuemar lit un rapport sur Tépigraphie du
Haut-Poitou.
RÉSUMÉ DU MÉMOIRE DR M. DE LOXGUEMAR.
La Société des Antiquaires de TOuest, fidèle à ses habi-
tudes de publier le plus grand nombre possible de documeuls
originaux, ayant un rapport direct avec les annales et les
monuments de la vaste contrée placée dans le ressort de ses
investigations entre la Loire et la Garonne , a donné , il y a
XXXr SESSION, A FONTENAY. 69
quelques années, place dans ses Mémoires au Recueil épi-
graphique du Limousin, par feu M. l'abbé Texier.
Le volume qui paraîtra cette année en contiendra pour
ainsi dire le complément, sous le titre d'Épigraphie du
Haut-Poitou , recueil de plus de trois cents pièces en partie
inédites, et dont uncertain nombre seulement ont été publiées
à diverses époques, soit dans les Bulletins et les Mémoires
de cette Société, soit dans le Cot/trs (tantiquités monument
taies de M. de Caumontet les comptes-rendus de la Société
française d'archéologie. Nécessairement ces communications,
isolées et mises en rapport seulement avec quelques monogra-
pljies des monuments ou des biographies particulières , n*ont
aucun lien d'ensemble dans ces publications antérieures, et il
était intéressant d'en composer un recueil complet que pré-
céderait utilement une introduction propre à établir les liens
communs des diverses pièces de ce recueil, accompagnées
d'annotations , de commentaires propres à en établir la va-
leur et à en assigner la portée historique. M. de Longuemar,
vice-président de la Société , s'est chargé de cette laborieuse
tâche ^ en s' efforçant de la remplir aussi complètement et
aussi fidèlement que possible.
Il a fait connaître au Congrès de Fontenay que les trois
cents inscriptions de ce nouveau recueil se composeraient
d'environ vingt-cinq pièces ayant rapport à l'époque
gallo-romaine païenne, comprenant notamment beaucoup
d'inscriptions de bornes milliaires ; d'une vingtaine apparte-
nant aux premiers siècles chrétiens , depuis le IIP jusqu'au
X*" siècle inclusivement , parmi lesquelles figurent beaucoup
d'épitapbes provenant de St-Hilaire-le-Grand de Poitiers et
de l'abbaye de S^'-Croix, fondée par sainte Radégonde;
d'environ cinquante inscriptions, également réparties entre les
XI* et Xir siècles; de dix seulement des XHI' et XIV«
siècles ; mais remarquables en ce que Tune d'elles est en
70 CONGRÈS ARCIIÊOLOGIOLE DE FRANCE.
imigqe hébraïque et gravée sur une des fenêtres da donjoB
de Montreuil-Bonoin , pi^s Puiders, et rdate la détentioia
iTiàû pauvre Israéiiie dans celte forteresse au raUieaduXIli*
siècle, el aussi parée que plusieurs d'entre elles sont Mj^
rédigées en vieux françab et gravées en caractères Uen diflK-
reots des préeédeals; de trente appartenant au XV* siècle ,
plus de Boisante au XV1«, autant au XVII*, et eofia <te
trente fournies par le XVIII' siècle.
Au point de vue des idiomes dans lesquels ces insciip-
iions ont été rédigées , plus de la moitié appartient au lalia
de rantiquilé et du moyen-âge jusqu'à nos jours » un sàiiènae
au vieux français, un peu plus du sixième au fran^is aeio-
deme , et le surplus à Thébreu , au grec , au eelti^ue (?)
et même à la langue arabe.
An point de vue de la forme des caractères alphab6tiq«e8,
les inscriptions du Haut-Poitou présentent, pour les pramîen
siècles, des capitales rustiques et carrées; pour les siècles da
moyen-âge antérieurs au Xlil^ , des capitales rustiques et
ODciales; pour les XIII' et XIV^ siècles > des capitales go-
thiques rondes; du XIIP siècle aux premières années du XVr,
des caractères gothiques brisés , et pour les trois derniers
siècles, des capitales rustiques et régulières. Tous ces c^rac*
tères épigraphiques ont été étudiés pied à pied dans cbaqpe
époque par ^^uteu^ de ce recueil , afin d'en tirer, pour ir
Haut^Poiton du moins, des formules approximatives qui
vinssent en aide à la détermination des dates de ces inscrîfH
tions, dont qne partie ne porte aucun millésime par suite des
nombreuses mutilations de leur texte. Pour mieux remplir ee
dernier but, la publication de M. de Longoemar sera accotn-
pagaée de six piancbes de fac-similé exécutées avec soin
el repredttisani les types principaux des insorfptÂons de sop
recueil *
Bafin ces inacriptionB , eqvisagé^s au point de vue djea
XXXI* SESSION, A FONTEKAY. 71
divers sajels qui en font Fobjet, comprennent notamlnent
des sentences morales , des invocations et prières, des dédi-
caces, des fondations d*obits , on très- grand nombre d*épi-
laphes et quelques souvenirs particuliers.
Ce quMI y a de plus particulièrement remarquable dads
féiude de ces inscriptions , c'est qu*ou y saisit Fempreinte y
la physionomie , pour ainsi dire , de chacun des siècles qui
nous les ont transmises , et que certaines d'entre elles vien-
nent parfois combler les lacones des chroniques locales et
permettent de ressaisir l'origine et la liaison d'événements
qui, sans leur utile intervention , seraient demeurées incon-
nues , au grand détriment de notre légitime curiosité en ce
qui concerne le passé.
Au nombre des plus intéressantes hiscriptions de cet im-
portant recueil, M. de Longnemar cite tout particulière-
ment:
Celles des bornes milliaires d'Badrren, de Commode, de
Septime et d'Alexandre Sévère , de Tétricus ( César gaulois),
de Tacite , de Constance-Clïlore ; les belles épitaphes de
Taugore Sabmus et de la fille du propréteur Yarenus, et l'in-
scription da menhir du vieux Poitiers, appartenant aux
siècles païens du II* au IV siècle de notre ère ;
Dans les premiers siècles chrétiens y l'épitapbe d'i£ter-
naKs, accompagnée du chrisme et de FA et de l'n symbo-
Kqnes de l'église de Civaux-sur- Vienne , qu'on croirait ex-
humée des catacombes de Rome ;
Do YIl* au XI" siècle exclusivement , l'épitaphe d'Adda ,
femme de Ramuiïe, comte de Poitou , et celles de quelques
dercs et religieux de l'abbaye de St>Hilaire-le-Grand de
Poitiers; l'inscription grecque do reliquaire byzantin de
l'abbatiale de Charroox , et l'épitaphe de Salomon , sons-
doyen de St^Hilaire , déjà publiée par M. de Caumont ;
Do XI' siècle, les précieuses inscriptions de Péglise de
72 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE- FRANCE.
S**-Radégonde , coostatant l'invention du tombeau de sa pa-
tronne et de l'abbatiale de Montierneuf « relatant la préseoce
à Poitiers du pape Urbain II ;
Ou XII' siècle , la longue inscription tumulaire , placée
à l'extérieur de St-Hilaire, qui contient en beaux ?ers
latins des sentences de philosophie chrétienne, et doot
M. de Cauroont a aussi donné un fac-similé dans ses pu-
blications ;
Des XIIP et XIV' siècles, la belle inscriplion hébraïque
indiquée ci-dessus, les inscriptions en inagniûques capitales
gothiques, rappelant la fondation de l'abbaye de Charrous
par l'empereur Charlcmagne et Roger, comte de Limoges ,
que M. de Chergé a fait connaître à la Société des An-
tiquaires de l'Ouest , et ' la très-singulière inscription du
clocher de Persac , mi-partie en latin et en vieni
français ;
Du XV* siècle, la magniûque et longue inscription en
gothique brisée de l'église de St-Pierre , cathédrale de Poi-
tiers, consacrée au souvenir du cardinal-archevêque Simon
de Cramond; celle en caractères saillants de la chapelle
St-Gelais, aujourd'hui la Folie, près Poitiers ; celle encore
de la chapelle de Boisrogue, près Louduu, formée de stances
latines du XVr siècle; l'inscription commémorative de la
construction de l'église de Pouillé, en belle gothique brisée
et en vieux français; celle de la destruction de l'église du
couvent des Carmes de Loudun, en capitales rustiques , et
au commencement du siècle suivant , l'inscription en belles
capitales carrées , qui rappelle sa réédification par L. de
Rochechouart, duc de Chandenier.
£n résumé , le Recueil épigraphique du Haut-Poitou
mettra tout à la fois en lumière les édifices les plus remar-
quables de cette historique contrée , et les noms qui ont
figuré avec le plus d'honueur dans ses annales particulières
IXXr SESSION, A IX)iMENAY. 73
et se rattachent» par tant de points, à l'bistoire monarchiqae
de ia France.
La coopération de M. de Longaeniar à la réunion des
matériaux et k la rédaction du répertoire archéologique de la
Vienne, lui avait déjà valu le titre de correspondant du Mi-
nistère de rinstruclion publique pour les travaux histo-
tiques ; la réunion des nombreux éléments destinés à former
le recueil d'épigrapbie poitevine lui a valu la nomination
d*ofificier d'Académie, par M. Duruy, ministre actuel de
rinsu-ociion publique , à qui il avait adressé une série
considérable d'estampages d^ ces inscriptions, exécutées avec
soio et accompagnées de lectures courantes et de commen-
taires ; enfin , une médaille d*argent lui a été décernée
par la Société française d'archéologie , pour sa dernière
pablication dans les Mémoires de la Société des Anti-
quaires de l'Ouest, ayant pour titre: Recherches archéoLo'
qiques sur une pâme de l'ancien pays des Piétons ; travail
dont le rapport de AJ. Hauréau à l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres fait également une mention flatteuse.
La séance est levée à dix heures.
Le Secrétaire,
IMBERT , de Thouars,
De* ta Sociiti françaUt d^ archéologie.
2* SÉANCE DU ilx JUIN.
PrésideDce de M. Tabbé Laccrib, inspecteur-divisionnaire de la
Société française d^archéologie.
La séance est ouverte à deux heures.
Siègent au bureau : M. de Longuemar ,M. le vicomte de
Cumont , M. le Président du Tribunal de Fontenay, M. Se-
7^ CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
fr^tatn, M. Tabbé Le Petit. W. Tabbé Amber, M, VMA
Baudry, M, Gaugain, M. Marionneau, M. Fillan, secrétaire-
géflérai.
M. E, àfazas remplit les fonctions de secrétaire.
M. le président donne iectarede la question do programoote
ainsi conçue :
Cimeiières, sépultures ; vases funéraires, armes et objets
divers qui ont été trouvés dans ces sépultures.
M. Fillon dit que les cimetières gallo-romains sont très-
nombreux dans la contrée. Jl ne cite que les principaux : oeax
du Langon.du Loc-de-Verrines (Oeux-Sèvres). St-Georges, Sl-
Médard. Celui de Verrines offre cetie particularité remarquable*
qu'au contraire des autres cimetières gallo-romains^ on y
trouve beaucoup plus d'objets en verre qu'en terre. Au
Langon, M. Fillon a découvert un très-grand nombre de
aépohures par incinération, mais de la plupart il n'a reoueiUi
que des débris. Une quinzaine de vases en provenant , «-
trouvés en bon étal, sont au musée de Napoléon-Vendée.
Divers objets recueillis par M. Fortuné' Parenteau , dans on
cimetière exploré par lui à Pouzauges, sont déposés an
musée de Nantes. La plupart de ces sépultures par inciné-
ration datent des Ii« et IIP siècles.
M. l'abbé Baudry lit un rapport sur une sorte de sépultures
en forme de puits, où ont été trouvés de nombreux objets cl
des ossements d'hommes et d'animaux. Ce rapport est entendu
avec intérêt. Il a déjà été imprimé.
M. Ledaio, de Partbenay, mentionne l'existence au musée
do Niort d'une flôte en pierre tendre trouvée à Gourgé.
A Maillezais, des puits de 9 à 10 pieds de profondeur
furent découverts par des ouvriers dans une carrière voisine du
château. Un fragment de poterie attira l'attention de M. Poëy-
d' Avant : des recherches furent faites par ses soins ef ame-
ZXXl* SESSION, A PONTENAY. 75
nèrent la lUcoonerte, dans ces puUs, d*obJ«lB d'une ferme
haitare» m rapportaat aux II" et III* sîèdes , et d*ossefnents
4'iMMn«es €1 d*anîaiaux ; aa food éuit toujoura uiie eooche
de cendres.
M. de Gauinoat foti observer qu'an grand nombre de
psils ont été reconnus en Nonaandîe , où on les considère
qoelqoeMi oomme des fosses où les objets ont pu être
ettCassfe péie-inêle et non conune des sépultures; mais dans
d'aoïres localités , comme à Cfaamboy , on a trouvé des trous
POBds oreosés quelquefois dans la pierre et qui renfermaient
das OFoes. A Ghamboy » il y a beaucotip de cavités pareiHes
dans le même champ. M. le marquis de Manaoory d'Ectot
tes a eiplorées cette année « et la Société française d'archéo-
hgie a volé des Ibnds pour continoer ces fouilles.
M. FiUoii répond qu'à Tabbaye de Maillezais on en re-
fnarqva qointe dans on très-petit espace erà quelque distance
de toBie hahitatloa.
M. de Caumont signale un de ces puiu, de près de
§0 pieds de profojadeor. M. Le Métayer-Masselin , de
leraay » y a trouvé des ossements et un grand nombre
d'objets divers.
U. Rocquet signale aussi quelques fooilles, pratiquées aux
eaviroQS de St«Jean*d'Angdly, qui ont amené la découverte
d'ooMments et de vases gallo-romains dont il communique
des dessins k MM. les membres du Congrès.
H. kiibert a vu à Pas-de-Jeu une sépulture remarquable.
B y a trouvé on cadavre entouré de huit vases en ven*e, dont
lis fofent cassés. Auprès se trouvaieni d'autres sépultures.
M. FiHoB signale » entre autres, un dépôt d'armes trouvé
i lialliers par M. le docteur Auger : plus de vingt épées en
fer, avao petits pommeaux de hroose , des médailles , grand
aemhvo de moonsies coDsiilaires , quelques-unes d'Au*-
guste • et les plus récentes de Tibère.
76 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
La questioD suivante est mise à Tordre da jour :
État des arts dans la Gaule au II f* siècle. Tombeau de la
femme artiste de St-Médard-des-Prés. Fragments de sculp-
tures et de peintures antiques recueillis en Poitou. A-l-oi»
troËtvé , sur quelques autres points de la France , des insiru"
ments de peinture analogues à cetix sortis de St-Médard f
M. Filion entrelient MM. les membres du Congrès de la
découverte faite à St-Médard /il y a quelques années , par
ses soins et ceux de M. Rilter ; découverte dont on a pu ▼oir
chez lui l'ensemble. Il décrit ce tombeau et en comiDU-
nique le plan. La position des divers objets a été relevée
exactement par M. Ritter, et les couleurs et vernis ont fait le
sujet d'un rapport de M. Chevreulà TAcadémie desscieDces.
M. Filion a vu des peintures murales dans des restes de
villas du Bas- Poitou. Celles de St*Médard, entre antres, lui
paraissent remarquables et pourraient bien faire honte à
quelques peintres décorateurs de nos jours. On y remarque
surtout des sujets ayant trait aux divinités dos eaux. Ces
divers fragments dénotent une grande habileté et se rap-
portent au IIP siècle. Il appelle , à ce sujet, rattentîon de
MM. les membres du Congrès sur un mouvement consi-
dérable qui s'est produit dans Tart de la Gaule sous Postnme.
Des monnaies de cet empereur sont aussi très-supérieures,
comme sentiment de l'art, à ce qui se faisait alors en Italie.
M. Mariunneau présente un rapport sommaire sur la dé-
couverte de bains romains faite à Noimioutier. D'après lui ,
ils se rapportent à Tépoque de ce grand mouvement dont
parle M. Filion. lien communique des dessins relevés par lui.
M. de Longuemar communique aussi des dessins de cu-
rieux fragments de fresques romaines découverts à Nizy-le-
ComtCy dans TAisne, Une de ces fresques représente une
chasse à la panthère. Il fait observer que la couleur est re-
levée par des hachures, et M. Filion a fait la même remarque
dans les peintures de |St-Médard.
XXX r SESSION , A FONTENAY. 77
M. Filloa fait passer soas les yeux de MM. les membres
du Coogrès uoe aose romaine de brooze formée par deux
dauphins ; c'est uq curieux spécimen de i'art au IV' siècle.
M. le président donne lecture de la question du programme
ainsi conçue :
QtieUe est la composition des dépôts monétaires romains
exhumés entre la Loire et la Charente 7 Quelles notions
historiques peut-on tirer de ces dépôts? Moules de faux-
monnayeurs,
M. Fillon fait remarquer que presque tous les dépôts mo-
nétaires s'arrêtent au troisième consulat de Postume. On
pourrait aussi , ajoule-i-il , circonscrire ces dépôts entre la
mer et une ligne qui, passant par Reims , Paris , Orléans ,
Poitiers , Bordeaux , s'arrêterait à la Gironde. Il signale plus
de quarante de ces dépôts, dont pas on en dehors de cette
ligne. Il explique ce fait par une invasion par mer et par
lerre de barbares, qui aurait eu lieu tandis que Postume
était occupé à repousser les tentatives de Gallien contre
la Gaule. M. Poëy-d'Avant a déjà lu au Congrès un rapport
sur des moules de faux-monnayeurs. Une grave maladie le
relient chez lui et prive MM. les membres du Congrès des
iniéressantes communications de ce savant distingué.
L'ordre du jour amène la discussion de la question sui-
Tanie :
Quelle est l'origine des lieux appelés Tiffauges, LAssurie^
Aiffre, La Romagne, Mortagne, Marmande, Épagne , etc. f
Quelle est l'origine de la fable de la Mélusine ?
Les ingénieuses et savantes observations présentées à ce
sujet par M. Cardin captivent Tattention. D'après lui, ce-
pendant, quelques-unes de ces origines sont difficik^s à dé-
lenuiner.
78 CONGBÊS ABCHioLOGIQUB DE FRANCE.
ftL FilloB croît raconiudti» àam. cw nmx» h ivMei d^B-
cieanes colonie» éiraB|$àres, impoiftées ohei nom h partir éà
lafiadull^aiècle.
M. Charron , étant obligé par ses occupations personnelles
de quitter le Congre»» demande è lire un liap^ort- swie
sooterrain-refage de Pétosse.
RAPPORT JRE Bl. CHARROX.
Bien qo*oa ne sache pas Tépoque où ce refuge fat creosé,
les habitants de la commune connaissaient son eiisteace , et,
avant la Bévolnlion de 1789» ils le visitaient ONnaie une
pièce extrêmement curieuse. Plusieurs noms et dates ont été
gravés sur les piliers ronds par des visiteurs ; la plus an-
cienne de ces iuscriplions paraît être de 1728»
Selon nous, rien ne prouve que ce souterrain ail été habité
depuis deux cents ans comme asile et lieu de défense»
Cependant nous croyons que quelques meubks y forent
déposés pendant la guerre civile de 1793. Il se ferma
peu à peu, environ deux ans plus tard ; il resta dans ce
dernier état jusqu*en 1849, époque où la curiosité des
habitants les porta à rouvrir un lieu dont leurs pères
les avaient si souvent entretenus. Après . que ces habi-
tants Teurent tous visité, ils laissèrent encore boucher
l'entrée, et elle n'a été rouverte qu'en 1864^ pour lever le
plan de ce souterrain , lequel est taillé dans un calcaire mé-
diocrement dur.
DESCRIPTION.
Le plan par terre ayant été régulièrement levé , nous oe
signalerons que la hauteur de chaque appartement Pour
ne pas faire de redites , nous observons que la voûte est
généralement plate el coupée iros-uniformémcnl. A quelques
\X%V SESSION, A FONTENAY. ?9
eicefHiom près, les côtés sont taillés aussi régnlièretnent
q««. l'ttt on mar , et le pMli-pied est uni comme celui d'une
chambre habitée.
L'entrée, figurée par la lettre A , est à i inèlre 86^«entr'
nètie» Mi-dessous du oiveau dn sol ; sa largeur esl de 1
BOèlre; elle est couverte par une pierre de 35 centimètres dé
bi^or et 18 centimètres d'épaisseur. Cette pierre est pro«i
légée par un cintre qui soutient le mur septentrional de
Féglise , sous lequel l'entrée est creusée ; la hauteur actueffis
4e rentrée est de i mètre ; l'obstruction empêche de con-
naître sa hauteur primitive.
Le corridor, marqué par la lettre B, descend par une
pente très-rapide ; sa hanteur actuelle est de 1 mètre ; il est
probable qu'avant l'obstruction elle était plus considérable.
La porte qui donne entrée dans la pièce suivante n'a pas de
fenilhire.
Nous n'avons cru mieux faire que d'appeler vestibule h
pièce Indiquée par la lettre C , parce qu'elle donne accès à
plusieurs autres pièces. L'obstruction- empêche de connaître
sa véritable hauteur et môme sa longueur, puisque la partie
âi droite de la porte du corridor est pleine de décombres.
Nous avons appelé salle basse la pièce portée sous la lettre
Dt parce qu'elle esl creusée plus profondément que les
autres; sa liauteur est de 2 mètres 30 centimètres. On ;
entrait par trois portes sans feuillures , ayant' chacune
1 mètre 20 centimètres de hauteur sur 70 centimètres de
largeur; l'une d'elles communique avec une longue pièce
ci-après ; celle du milieu entrait dans le passage suivant, et la
dernière accède dans le vestibule ; celle du nord est seule
praticable; celle du milieu est à demi bouchée, ot celle du
midi complètement obstruée.
La lettre £ marque un passage qui n'a que 90 centimètres
de largeur sur une longueur de 2 mètres 80 centimètres. Sa
80 CONGnÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
haatcur actuelle est de 90 centimètres, sans savoir ce
qu'elle était avant l'obstruction. La porte du midi, qui eatre
dans la pièce qui suit, a une feuillure bien prononcée , osais
celle qui communique avec le vestibule n'en a pas.
I>a galerie indiquée par la lettre F est mal unie sur les
côtés; son plain-pied est irrégulier; la partie touchant le
passage sus-indiqué est garnie de décombres qui réduisent
la hauteur à 1 mètre, tandis qu'elle est de 1 mètre 50 cen-
timètres dans le reste de la galerie.
Le chiiïre 1 indique une porte maçonnée , sans feuillure ,
ayant 1 mètre 20 centimètres d'épaisseur et 1 mètre 60 cen-
timètres de hauteur. Cette porte fut probablement construite
tant pour rétrécir le passage qui sépare la galerie du couloir»
que pour soutenir d'énormes pierres disposées en forme de
voûte. Il est à supposer que cette voûte fut faite pour boo-
cher le trou par lequel on avait sorti les pierres extraites
dans cette partie du souterrain.
Le couloir marqué par la lettre G, reliant la galerie avec
la pièce ci-après, a 1 mètre 70 centimètres de hauteur.
Le passage indiqué par le chiffre 2 est carré , ayant 50
centimètres de hauteur , 63 de largeur et 65 d'épaisseur ; il
est taillé dans le rocher, à 60 centimètres au-dessus du sol ;
il va en biais et on ne peut le franchir qu'en rampant sur le
ventre. L'imprudent qui aurait voulu poursuivre son ennemi
aurait eu la tête coupée avant d'avoir traversé ce passage
périlleux : il fallait donc s'arrêter là sous peine de mort.
^ous avons appelé lieu de retraite la pièce désignée par
la lettre H , parce qu'elle est la dernière dans cette partie du
souterrain et que les deux branches de la croix étaient
propres à mettre à l'abri du tir de l'ennemi, lequel était
forcé de s'arrêter devant le trou dont nous avons parlé. Pour
ne pas rester bloqué » nous supposons qu'on s'était ménagé
une sortie indiquée par le chiffre 3. C'est un passage carré,
XXXr SESSION, A rOMTENAY. 81
taillé io miliea de la croix, par lequel on aurait pu aiaémeol
sortir par le haut , à Paide d*ane échelle, puisqull a 00 cen-
timècres de largeur sur tontes les faces. La hauteur générale
de la |Mèce de retraite est de 1 mètre 65 centimètres.
Cetle dernière pièce n*ayant pas de sortie de plain-pied ,
il est tout naturel que, pour visiter le reste do souterrain,
il faille retourner sur ses pas jusqu'à l'entrée de la galerie ;
ensuite on traverse les pièces I et J pour arriver à K , que
Doas supposons avoir été l'issue du reruge. Ce qui corrobore
cetle dernière supposition , c'est que cette pièce va
loDJonrs en se rétrécissant et que sa pente est très-rapide en
montant vers l'extrêraiié du sol. Le nombre il marque un
soupirail de 20 centimètres de diamètre , incliné vers le lien
supposé de la sortie. Les nombres 12 et 13 indiquent deux
autres soupiraux, de 10 centimètres de diamètre, perforés
perpendiculairement de bas en haut. Il y a une trace de
(euillore du côté gauche de la porte qui donne entrée
dans la pièce L , et l'on voit un trou de chaque cOté de cette
porte pour établir une barricade.
Le nombre 1/i indique un puits de 2 mètres de profon-
deur, d'une forme ronde; son diamètre est aussi large que
la porte de l'issue, et l'est un peu moins que la porte de la
pièce J. On ne pouvait donc pas sortir de l'issue sans tomber
daos ce puits, et on ne pouvait pénétrer dans les pièces J et L
qu'en le gravissant
Nous avons donné le nom de grande habitation à la pièce
marquée par la lettre L , parce qu'elle est la plus vaste et la
plus aérée de toutes. Comme elle paraissait être à l'abri d'un
coop de main , tant du côté du puits que des deux autres
pièces, dont nous entretiendrons MM. les membres du Congrès
plus tard, nous supposons qu'elle aurait dû être la pièce la plus
fréquentée par ceux qui auraient cherché un refuge dans le
sooteiTain. Ce qui vient fortifier cette supposition , c'est que
6
82 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
sa hauteor inférîeare est de 1 mètre 75 eestînèlres cl
qu'elle est de plus de 2 mètres entre le pvits et la figue
marquée par le nombre 16; cetie ligne, qui est coorbe,
est un perron taillé dans le calcaire pour asseoir les gens.
Le point rond marqué par le nombre 17 est un pilier de
3 mètres de circonférence ; il est construit aa mitieo de la
croix et entouré de six soupiraux , chacun de 20 oenliiiiètres
de diamètre, taillés perpendiculairement de bas en haut;
leur élévation est de 7 mètres au-dessus du plain«-pied du
souterrain.
0*après les fortifications des deux «pièces dont nous aVoos
parler , nous ne comprenons pas bien la nécessité d'avoir
fait des trous pour établir ti-ois barricades dans chacune des
branches de la croix et une dans la lôte , comme il en existe
aux marques indiquées par les nombres 18, 19, 20, 21, 22,
23 et 2A. — Cependant on pourrait supposer que ces barri-
cades auraient été pratiquées pour le cas d*une surprise. ISn
effet, si les assaillants , après avoir franchi le puits , avaient
trouvé les habitants du souterrain dans la salie d'habitation,
ils les auraient empêchés d'entrer dans le vrai refuge et les
auraient poussés aux extrémités de cette salle, oà ils se se-
raient retranchés derrière leurs barricades pour se dé-
fendre. On pourrait supposer aussi que ce dernier moyen
aurait été pratiqué pour mettre les vivres à l'abri d'un ooap
de main.
Le point indiqué par le nombre 15 est une fenêtre taillée
dans le roc, au tournant de la grande salie, pour y placer une
lumière, afin d'éclairer celle salle, la porte de Tissoe et la
pièce dont nous allons parler.
Nous avons cru devoir nommer corps-dc-garde la pièce iaéî*
quée parla lettre J, parce que, en casd'attaqne, la sentinelle et
la garde de sûreté auraient dû nécessairement être placées U
pour surveiller l'issue , repousser l'ennemi dans le puits et
XXXI* SFSSION, A rOMENAY, 8S
Mfendnft ài pMe de cqtte pièce i » eii attendatil qne loul If
«MMide «eâi été renlPé dans la change- forte. U p«int
imqaé far le ohiAre 7 est une menrlrière ronde, dis 12
eenliwleret de dîiiDètre, far faqinette oo aurait po tirer aur
eeoE qui 16 aeraieat ietrodoits dans llvoe, on du vmns pour
les sarreitter. Le cbîflre 8 annooce uo trou eu baut et uu
IMNI en iMspour tnetlre le bourdonneau (4) d*une porte. Le
cbilre 9 indique le seuil de cette porte, qui existe encore et
qui paraîtrait avoir été fait à deux fins : pour défendre le bas
de la porte pendant la guerre et pour asseoir les geiis eu
temps de paix. Le nombre 1 0 indique aussi «n perron pour
ce dernier usage; il est taillé dans le calcaire et il a 35 cen-
liuiètres de largeur. La hauteur de cette pièce et celle de
la suivante est de 1 mètre 65 centimètres.
EnGn , nous nommons la pièce J cbambre-Torte , parce
qu^elle est inexpugnable: placée au milieu du labyrinthe,
c*e8t one citadelle souterraine dans laquelle deux hommes
pourraient se défendre d*une armée entière et soutenir un
siège qai ne pourrait finir que par la famine oo la démo^
Jition des fortifications. Voici comment : on ne peut entrer
dans cette pièce que par les passages i!i et 6 , qui sont deux
trous ronds , chacun de 35 centimètres de diamètre , taillis
dans nne pierre de 90 centimètres d'épaisseur ; ils sont
éleiés de &0 centimètres au-dessus du plain-pied. Ces
troQs sont si étroits qu*un gros homme ne peut y passer :
les antres sont forcés d'étendre leurs mains au-deiant de
leor tête , ramper sur le ventre et descendre dans la chambre
sur les deux mains. Personne ne pourrait donc passer par
ces trous sans avcmr les mains et la tête coupées, si un
ennemi l'attendait.
Ce qui rend encore cette pièce plus foric, c'est. que les
(l)'Sans être français , le mot bourdonneau est usUé en Vendée*
iU CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
trous sont taillés en biais ei que le pilier rond indiqué par
le chiffre 5 se trouve placé entre ces deux passages» de
manière que les hommes da dehors ne pourraient voir celai
qui défendrait le trou opposé. En outre, les deux brancbes
de la croix pourraient cacher un grand nombre de personnes
sans qu^elles fussent exposées aux coups de Fennemi.
Pour donner de Tair à ce vrai refuge, les fondateurs
avaient établi quatre tubes autour du pilier, chacun de 10
centimètres de diamètre et montant perpendiculairemcRt.
Pour rendre cette pièce moins incommode , ils avaient établi
un embasement rond pour s*asseoir autour du pilier , lequel
a 2 mètres 50 centimètres de circonférence , et le perron ,
formant siège, a 35 centimètres de largeur. Environ dix
personnes pourraient aisément s*y asseoir.
Ce souterrain-refuge s*étend sur une superficie de 260
mètres carrés. Toutes les pièces du nord et du levant ,
jusqu'à la chambre-forte exclusivement, sont très-sèches,
comme étant sous Téglise de St-Julien de Petosse. Mais les
autres pièces, qui sont sous le vieux cimetière et sous Taire
de Tancicnne métairie de la cure, sont très-humides et même
inondées d'eau pendant les temps pluvieux.
II nous reste à apprécier l'époque à laquelle peut remonter
la création de cet intéressant refuge, et l'usage qu'on prétendit
en faire. Nous supposons tout d'abord qu'il fut creusé dans
un temps malheureux où le Bas-Poitou était ravagé, et la vie
des habitants de Petosse mise en danger par une gnerre
d'extermination.
Quatre grandes périodes se présentent à notre mémoire :
la chute de l'Empire romain, au IV siècle; l'invasion des
Normands, au X«; la domination anglaise, au XI V«, et les
guerres de religion , au XVI*.
Selon nous, la configuration du souterrain exclut toute
pensée de faire remonter sa création jusqu'à la chute de
XXXI* SESSION , «A FOMTENAY. 85
TEmpire romaio : les trois croix , qai sont les principales
pièces de défense , attestent qa*il a été creusé depuis Tin-
trodoctioQ da christianisme dans notre pays. D'une autre
part, le SLVI' siècle est trop rapproché de nous pour que
BOUS poissions supposer que les habitants de Petosse aient
creusé cet asile pour se cacher et se défendre^ pendant la
gperre entre les catholiques et les protestants.
Nos suppositions se trouvent donc réduites aux périodes
de l'invasion des Normands ou de celle de la domination an-
glaise. Et encore, nous nous empressons de dire que les
deux considérations suivantes semblent exclure cette der-
nière : l"" le cintre construit pour protéger la pierre qui
œuvre l'entrée est si rapproché de cette pierre , que nous
croyons être certain que la construction de Téglise est pos-
térieure à la confection du souterrain ; 2"" nous pensons que
l'église fut édifiée sqr la fin du XIP siècle ou au commencement
du XIIR S'il en était ainsi , ce refuge aurait donc été fait
avant la guerre anglo-française.
La pièce suivante vient corroborer la pensée que cet asile
aorait été construit pendant l'invasion des Normands ou peu
de temps après :
« Le peuple des bourgs de Petosse, pouillé Longesve,
« Charzay , S^ ^artin de Fraigneau , jusqu'à Ouïmes et
• Benêt et antres iceluy plat pays fut, en l'anne 1033 et
• aones suivantes, battu de maux qui ne se sauraict nom-
• brer , par guerre émue entre les seigneurs propres et par-
<i ticuliers et ceux de Colonge et de la Motte-d'Ârdin. Les
« maisons et champs forent brûlez, les bardes, coffres et
tt bétes volez et habitants massacrez et mutilez , ce qui en
' restait forcé de fuir en foretz et abandonner leurs lieux
• qui de longtemps ne furent ensemencez. «
(Manuscrit de J, Besly dam ceux de Duchesne^
conservés à la Bibliothèque nationale. )
86 CONOBfeS ABCBÉOLOGIQUE DE PBANCE.
Ce pojttege a été reproduit ilans f article ooimcré k Pte-
trnay-fe-Comie , dans Poitou et Vendée, par tM. B. Mai
et O. de Rochebrunc.
En tirant les conséquences do cm>tena de eefte pîèœ.
on est amené \ sappoaer que si le souierraîA-r^foge de
PetoaM ne fut pas creusé pendant Tinvasion dea Iformands,
il dut Tétre daus le XI* siècle , avant , pendant oo aprée kl
désastres signalés par J. Besly. Nous supposons donc que
Texislence de cet asile date du X* siècle ou du cmbomboo*
ment du siècle suivant.
Mais» pour appuyer cette opinion , qu*il nons aoit pemis
de remonter \ Thistoire de ce temps*ti , de rapporter la Ira*
dition populaire du pays et de tracer la poMlîon Mfn*
graphique de Petosse.
L*hîstoire nons dit que, dans Tannée 1003 , Petenae dé-
pendait de l'abbaye de Mailiezarâ, et on aaît que ia maaiOtt
seigneuriale de ce petit bourg se nommait la Court II eH
donc hors de doute que Petosse n*a pas en de sej^gaears
hfrjues , puisque les savants nous apprennent qne le mol de
court indique que la création de cet important domaine re-
monte au moins à l'époque mérovingienne.
Si la supposition d*un château-fort se trouve écartée par
l'histoire, nous devons dire que la tradition popotoire in-
dique que la Court a été une maison habitée par des
moines; de cette maison dépendait la belle propriété de
Poiville, située à une extrémité de la commune de Petoase,
où Ton voit encore les restes bien conservés d'une ancienne
chapelle.
Que cette version soit vraie ou fausse , toujours est-H qne
l'ancienne enclôture de la Court contenait pins de 2 hec^
tares, et, si l'on en croit le dicton populaire, les mnrs
qui entouraient le clos de celle ancienne maison étaient très-
hauts ; on y entrait par un portail qui séparait le boui% de
XXXr SESSION, A PONTENAY. 87
ce (H-^lendu coavent , qt on $orUit de celai-ci par un autre
portail qai entrait dans la plaine. La Court était donc com-
plètement séparée du reste du bourg.
An mîiieu de cette enceinte se trouve le meilleur puits de
la GoiiiniaDe : creusé à 40 mètres de profondeur , il ne tarit
jamais. L'ancienne grange du Terrage existe encore ; c*e$t la
plus vaste que nous connaissions: elle a 20 mètres de largeur
^ur 67 de longueur. Quand cette propriété fut vendue
naiionalement , il y avait encore une chambre, appelée la
Calinerie , dans laquelle le fermier du lieu était tenu de loger
les voyageurs indigents.
Ce qoi prouverait encore que la Court a été habitée par
des moiocs , c'est que la ierre de Pclosse est très-fertile ;
que cette maison avait le droit de terrage sur environ 1,200
bectarc» et qu'elle possédait, en propre, 170 hectares de
terres labourables » y compris Foi ville. En outre, nous avons
assisté à des fouilles faites dans l'enceinte du clos précité, où
l'un a découvert plusieurs chambres carrelées en terre cuite»
avec mortier de chaux et sable.
Eo examinant la position top(^raphique de la Court , on
ne peut s'empêcher de supposer que l'emplacement où est
bâtie l'église et celui où on fit édifier l'ancienne métairie de
la cure , faisaient partie du vaste enclos de la Court , ain^i
que le cimetière qui entoure l'église. Ce qui le prouve d'une
manière évidente, c'est que le tout est contigu et que le
lerraiu est beaucoup plus élevé que les fonds voisins. On
prétend même que le portail d'entrée était proche de l'an-
cienne métairie de la cure.
Ce qui vient encore à l'appui de celle supposition, c'est
qu'il exislaitdeux cimetières : l'un, placé au nord du bourg ,
était probablement celui des habitants , et l'autre , entourant
l'église, devait être celui des moines , s'il en existait. Il y a
environ deux siècles que celui du nord fut abandonné , pour
88 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
faire toutes les inhumations dans celui qu'oo prétend i
appartenu aux anciens moines.
En admettant cette supposition comme (rfaosible, bob
trouvons la raison d'être du souterrain-refuge , puisqull étail
placé dans le dos de la maison seigneuriale. En outre, aoos
croyons qu'il était naturel que les moines fissent une cita-
delle souterraine pour s*y retrancher avec une partie de leurs
voisins. San8cetteprécaution,comment auraient-ils pu échapper
à la poursuite des seigneurs ennemis, au milieu d'une pbiae
où ils ne troufaient ni forêts, ni rivières, ni accidents de
terrain pour se cacher? Sans cet asile, il aurait donc feUo,
comme le dit J. Besly, que les habitants de Petosse se fussent
sauvés dans les forêts en abandonnant leurs chaumières et
leurs champs.
Il est probable aussi que ce refuge aurait pu servir au
moines et aux habitants de Petosse pendant le XIll* siècle,
lors des dévastations que Geoffroy de Lusignan, dit la Graod'-
Dcnt f Gt subir aux possessions de Maillezais.
Ce qui le prouverait, c'est que Petosse est mentioDoé
dans la bulle du pape Grégoire IX , en date de 1232, re-
lative à la transaction intervenue entre Geoffroy et les moines
de Maillezais.
Nous nous résumons en redisant que nous croyons que ce
refuge fut créé pendant l'invasion des Normands, on pendant
la guerre que les seigneurs de Goulonges et de la Motte-
d'Ardin Grent aux habitants de Petosse et aux autres boorgis
désignés par l'historien Besly. Noos pensons qu'il fut fait
pour y cacher tous les invalides, tels que vieillards, femmes,
enfants, et les objets les plus précieux. Il est probable que cet
asile devait être conGé à la garde de quelques braves, pen*
dant que les autres auraient guerroyé. En effet , il n'est pas
supposable que ces habitants eussent été assez imprudents
pour se réfugier tous dans ce lieu, où ils auraient pu être
XXXI* SESSION, A FONTENAT. 89
asphyxiés oo pris par h famine. Dans le premier cas, ils au-
raient eu la chance de sauver ce qu'ils avaient de plus cher,
en faisant lever le blocus par des traits de bravoure ou
en se faisant aider par leurs voisins ; tandis que, dans le
second cas, ils auraient été tous exposés à périr sans res*
source.
Telles sont les suppositions que nous avons faites, sans
avoir étudié l'archéologie. Nous désirons que des savants
viennent visiter ce souterrain, pour rectifier les erreurs que
nous pourrions avoir commises et pour ajouter ce que nous
pourrions avoir omis.
Après avoir donné la description d'une pièce souterraine
qui prouve que, dans un siècle reculé, les habitants de
Petosse avaient une certaine dose d'intelligence pour pour-
voir à leur sûreté , nous croyons devoir citer un dicton
populaire qui fait souvent parier de celte localité. Si, en
Vendée et dans les départements limitrophes, on entend gé-
néralement dire qu'à Petosse ou ferre les chats , chacun
demande ce que signifie ce singulier proverbe et sa
raison d'être; mais personne ne peut en donner la solution.
Comme ce plaisant dicton excite la raillerie de nos voisins,
et qu'il n'est pas propre à inspirer une grande confiance dans
les lumières de nos habitants, nous croyons devoir établir
les faits, tels qu'ils sont venus à notre connaissance,
pour que tout le monde sache que des maréchaux , d'un
ordre supérieur, se trouvèrent si habiles qu'ils ne furent pas
obligés d'avoir recours à la science de leurs frères , les dis-
ciples de saint Éloi, pour inventer une ferrure qui devait
donner un si grand renom à la petite commune qui les avait
vus natire.
Sur la fin du XYI* siècle , nous a-t~on dit , des amis de
Bacchus , après plusieurs libations qui les avait rendus
90 CO^GI.ÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
pillards, firent uoe action qa'nne loi de la deniième
HipuUiqMe française aurait flétrie ponr avoir maltcailé w
aoinui. Pendant un hiver rigoureux , où la terre était cott-
plèteaient couverte de verglas, ils mirent les punies d*on
pauvre ch«it en quatre grandes coques de noix pieioes de
goudron fondu , et ils le lancèrent sur le verglas. La HiaU
heureuse bête patina jusqu'à la mort, sans qu'il y eât quel-
qu'un assez charitable pour la délivrer.
Ce récit, que npps ont légué nos aïeux, est-il vérUaMe!
Nous TignoroBS. Il pourrait bien être l'un de ces dictons
par lesquels on signale , avec dérision , les populations
peu éclairées. Qui nous dit qu'il n'en est pas de la ferrure
du chat comme de celle de l'oie, qu'on jette au nez
des habitants des bourgades qui passent pour avoir peu
d'esprit 7
Que ce singulier dicton vienne d'où il pourra , il n'bonore
pas nos ancêtres et attire beaucoup de railleries à leurs des*
cendants. Mais nous sommes heureux d'avoir pu faire pré-
céder cette dernière notice par la description d'une pièce qui
prouve la sagacité et rintelligcoce des aïeux de ceux qui se
déshonorèrent par l'ivrognerie.
Une des questions du programme est ainsi conçue :
Qtêcls sont les plus anciens monuments chrétiens du
Poitou ? A quelle époque le paganisme a-t-il cessé tVêtre la
religion dominante dans La contrée? Monuments de Rezé et
de St'Georges de Moniaigu.
M. de Longueinar signale quelques inscriptions et en
communique des dessins ; il cite , entre autres , deux tom-
beaux qui sont au musée de Poitiers : l'un est appelé la
Pierre qui pue ; sur l'autre sont représentées, d'un côté, une
chasse au lion et, de l'autre, la Fuite en Egypte; singulier
rap)>rocbement. Ces tombeaux , dont M, de Longuemar corn-
XXXI* SESSION , A FONTENAY. 91
œaniqiie des dessins, se rapportent au IV* on au V* siècle;
îb oot été eiaminés et décrits quand le Congrès ar-
ciiéologique s'est tenu à Poitiers , en 1863. M. de Ganmont
fait remarquer que des tombeaux analogues sont regardés
comme moins anciens dans le Midi et comme pouvant être
ë« ?• et YP sièch».
M. Fillon en cite deux, un au Langon, qu'il décrit avec
soin et dans lequel il a trouvé un fragment de tibia : une
MilkMi populffre veol qoe ce soit h sépulture d'uaiaii^^ du
fMtf% Âf pite se trouve usa footaine sacrée. Ce tosibeau est
DU dc0 pins «icirn^ dq Poitou. Le ^copd « 4éccH|vert ^
¥mmm, pris de Fontenay, pcat être auribué 9u V* siècle ;
il pcNTte uae int^ripiios ronvirquable et, an-de^soMS, h
ebrinne entre deux ootoaibeai (39 autre tombeau est signalé
•t décrit par M. de La Tourelle.
M. Ravin, de TYcADe, lit une «ote sur les puits gallo-^
Noiains é^M H a été précédemment question.
N. Filton, secrétaire^-géttérai 9 aMonce qtie le leademaia
oneeiairBioji aura Ken à Maitleiais, et transmet à MM. les
meobrcs 4«i Congrès l'învitaiioo, de M. Foëy-d'Avant , de
dîqep cbfi loi dans Tabbaye de MaiUraa^. On partira de lu
phie d'arvies ï six heures précises.
la lésMe flsi levée.
Le Secrétaire ^
£. Mazas,
T*V
92 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
EXCURSION A NIEUL-SUR-L'AUTISE, A St-PIERRE-LE-VIEUX
ET A MAILLEZAIS , LE 15 JUIN 186A.
Présidence de M. db Gauhoiit , directeur de la Société
d*archéologie.
Le 15 juin 186i!i, MM. les membres do Congrès, ao
nombre d'environ quatre* vingt-dix, sont partis de FoDteDiy
dans une vingtaine de voitures, à six heures do roario,
pour se rendre à Nieul-sur-l'Aulise , dans le bot de visicer
l'église de celte paroisse. Une heure après , la Sociélé
se trouvait réunie sur la place qui s*étend au-devant de cet
édifice , dont Texamen a été commencé par sa façade , qui se
rapporte à deux époques différentes. La partie 8*éle¥ant
jusqu*à la hauteur des voûtes est du XII* siècle et se divise
en trois travées, par dfi» contreforts composés de colonnes
engagées correspondant aux nefs intérieures. CJn portail
roman avec quatre archivoltes, sans tympan sculpté, occupe
le milieu de la partie inférieure et est accompagné » à
droite et à gauche, d'une arcature aveugle de même forme
et à deux archivoltes , disposition ordinaire en Poitou et en
Sainlonge.
Au-dessus, dans toute la largeur de cette façade, règne
une frise qui a excité Tattcntion des archéologues, par
rélégance et la vigueur de son ornementation , composée
d'entrelacs et couronnée d'un cordon de palmettes (Voir la
figure suivante ).
La partie centrale est munie de trois arcatures, analogues à
celles de la partie inférieure et séparées de la frise précé-
demment indiquée par des surfaces d'appui, dont l'omemen-
taiion consiste, dans les deux travées latérales» en un appareil
XXXr SESSION, A FONTENAY.
régulier octogone, entremêlé d*un autre appareil plus petit, de
forme carrée, et dans la travée centrale d*un autre appareil
FRAGIIBNT DB LA FitlSB DB L^éOLISB DB NIBIJL.
triangulaire , mais dont les côtés sont en lignes courbes et à
angles très*aigu8. Nous signalons ce genre d*ornemcnlalion,
9k CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
4Mi petÙXHi IVffet HPùiK wrUi ùt ^mffqtie « jftM 6^^
pretnt^'tooe réinifvi^(9ffH)e'roiifnri«i<p.
AP^AMTLS iTORliIClilKT DANS 1.A PAÇAf>B «B L'éCLltfe 1
€eUe 'façade eHC ierml«ée fiarmn frmifmi ifiiaeAiie plus
récente, poorant se rapporter au Xl^* sièele, ûi 4Dnt le
sommet «e confond avec un eOié tfe hi4ûur de 4n(0nie époqne
servant de -doaher. Aux deu& baâ«s de ce fronton ^slélèvent
deux touteUes ociegon^s, surmontées de clocteldus très-
aigus efà surfactt imbriquées.
Le mur du «nôlé du nord, ainsi i)<f^ Jtiix -Hes -^sides ,
dont la solitUié était entth^mieiit CMHfromise '4»r ttut ^é-
tusié,^ieilta{!mJtt'(!tre comptètement lénML par Tbonorable
M. Segrestain , aux soins intelligents duquel la restauration
de cet édifioe a la bonne fortune d*4tre confiée. On retrouve
dans la nouvelle coustruction la copie fidèle de l'ancienne,
avec la répétition symétrique des fenêtres de chaque tracée
qui s(mt indiquées par le mur du midi.
. XXXP SESSION , A PORTERAY. ^^5
L'iotériear de Téglise présente une nef centrale et deux
bas-côtés séparés par des piliers formés de colonnes engagées
(Voir la Qgore page 96). Ces trois nefs se terminent chacune
par one abside et sont coupées par un transept très-légère-
ment accQsé : de sorte que le plan général rappelle celui des
basiliques.
 l'iniersection des transepts s*élève une coupole octo-
gone, portée sur trompes, et sur laquelle a été édiûée autre-
fois one tour centrale que Ton désirerait voir rétablir.
Les Toutes de la nef et des bas-côtés sont en berceau ,
avec arcs-doubleauz plats et présentant aussi remploi de
l'ogive.
Plusieurs chapiteaux des colonnes nous ont paru remar-
qoables par l'archaïsme symbolique de leurs sujets , repré-
si'Dtaot des oiseaux , des animaux chimériques , des palmes
i crochets ; il s'en trouve aussi , dans la petite nef du
nord, qui semblent avoir été ajoutés à l'époque de la Re-
naissance.
Dans l'état actuel des choses, les piliers de la nef, du
côté nord 9 ont perdu leur aplomb d'une manière très-
sensible. Malgré la déviation apparente de ces supports,
nous félicitons IVL Segrestain , au nom de la Société française
d'archéol(^ie, de s'être attaché à leur conservation, devenue
pleinement rassurante par la solidité du mur parallèle qu'il a
rdevé.
Noos avons terminé la visite de cet édifice par celle du
cloiire de l'ancienne abbaye (V. la page suivante), situé
aQ midi de l'église et faisant aujourd'hui partie de la pro-
priété de M. Martineau , qui a bien voulu nous faire les
honneurs de ce curieux monument avec la grâce la plus
parfaite.
L'ensemble du cloître est dans on bon étal de conser-
vation. Sa construction esi à peu près du même temps que
96
COKGRËS ABCUÊOLOGIQUE: de FnANCE.
XXXI* SESSION, A FONTEN'AV. 97
Téglise ; ses voûtes soûl k arôtes sans nervures , ses ar-
cades ogivales et portées par d%!S piliers composés d'un
assemblage de colonnes à chapiteaux ornés de crochets,
et grossiers feuillages; le tout d*un aspect un peu lourd,
(V. ia figure page précédente).
Dans le mur du nord se trouvent des arcatures ou niches
ogivales assez profondes , dans lesquelles on aperçoit encore
quelques débris des statuettes qui ornaient ces tombeaux
arqués.
L'ancienne salle capitulaire s'ouvre sur le côté Est du
cloître |}ar trois baies , dont une , la porte centrale , et les
deux autres, fenêtres ou arcades ogivales^ ne portent aucune
trace de fermeture. La voûte de cette salie e^t en berceau
comme celle du cloître.
Pour continuer le cours de ses explorations archéolo-
giques, commencées à Nicul par des monuments qui font,
ajuste titre, la gloire et Thonneur de cette contrée, le
Congrès a pris le chemin de Maillezais.
St-Pierre-le- Vieux. — Il a fait une halte an bourg de
Sl-Pierre-le-Vieux. Là , il a trouvé une église entièrement
neuve, à trois nefs, qui en remplace une du X* ou XI' siècle,
dont il restait on ba^côté en bon état , que l'on aurait pu
conserver en renouvelant le reste.
En présence de cette récente construction , les membres
du Congrès ont éprouvé le regret de ne rencontrer d'autres
vestiges, échappés à cette déplorable démolition, que deux
tombes, recueillies à l'intérieur de l'église, avec deux pierres
sculptées d'entrelacs et empreintes du caractère de l'époque
carlovioglenne.
M. Bouet a dessiné une des pierres tombales conservées, qui
représente un valet nommé Lebegues, mort au XIV* siècle.
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98
CO:<r.RËS ARCHÊOLOGIQDE DE FRANCE.
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PIERRE TOMBALE DR L'iCLISR SUifT-PIERRE-LR-VlECX.
Maillezais. — h, Maillezais, le Congrès a trouvé on
monument do plus haut intérêt pour Tétode de Tarcbi-
tecture romane. C'est Tancienoe église paroissiale de cette
ville.
Le caractère du XIP siècle est répandu sur toute la façade de
l'édifice, dont le reste (nef et chœar) est peut-être un peu plus
ancien. La partie inférieure de cette façade offre la même
disposition d'ouvertures ei d'arcatures que l'église de Nieul;
au milieu, un portail à plein-cintre, avec archivoltes garnies
de sculptures symboliques et accompagne, des deux côtés,
XXXI* SESSION, K FO.NTENAY. 99
d'arcatorcs aveugles ogivales. Un élégant cordoo « scalplé
d*eiiiacements d'oiseaux et de tètes humaines , relie les cha-
piteaui des colonnes qui supportent les archivoltes du portail
et des arcatures. Dans le fond de celle de droite» on re-
marque la présence du petit appareil réticulé, qui se
trouve également à la fuçade de Nieul , et atteste Tusage pro-
loQgé qui a été fait , dans celte partie de la France , de
certains éléments de construction et d'ornementation ro-
maine. La partie supérieure de la façade se termine par un
frooton triangulaire, dont le bas est décoré de trois arca-
tures aveugles romanes et de deux petits ocolns.
Du côté du nord , le mur apparent a été refait dans sa
première partie et présente , vers le chœur , un massif de
colonnes d'un setil jet, d'une très-grande élévation, pleines
de hardiesse , qui enveloppent d'énormes contreforts tout en
dissimulant leur lourdeur. Ces colonnes ont frappé l'attention
d'un grand nombre de membres du Congrès, par Teflet
qu'elles produisent. L'extérieur de l'abside est 8urU)ut
remarquable par l'élégance qui règne dans la dis|)o$i(ion de
5es côtés, de ses ouvertures, de ses contreforts en colonnes
et de sa corniche Mais on n'a pu s'empêcher de se
récrier contre une construction moderne, servant de sa-
cristie, adossée à cette magnifique abside dont elle cache la
partie inférieure.
L'intérieur de l'église ne se compose que d'une seule nef,
qoi devait être accompagnée de doux bas-cÔtés , avec chœur
surmonté d'une coupole octogone reposant sur trompes et
terminée par une abside circulaire.
La date de 11^0 nous a été donnée pour celle de la con-
struction de cette dernière partie de l'édifice. — Nous retrouvons
également ici, comme à l'église de Nieul, l'emploi de la voûte
eo berceau, divisée par des arcs en ogive. Du reste» la voûte
n*c\i.sie qu'au chœur et à la travée qui le précède. Le reste
iOO COKCRkS ARCHÊOLOGIQtJE DE FRAKCB.
a éié détruit à une époque que nous ignorons el remplacé
par une voûte en planches.
Le XIV* siècle a laissé des traces dans le mur du côté do
sud de Tabside , en y construisant une élégante piscine d'un
siyle Irès-pur, et le XV« siècle a orne le mur, du côté nord
du chœur , d'un encadrement triangulaire garni de fleuroos,
sculptés au-dessus d'une niche qui pourrdit avoir été une
armoire pour les vases sacrés.
Abbaye, ^^ous nous sommes ensuite dirigés vers les belles
ruines de Tabbayc. Le Congrès s'est longuement occupé
de les examiner et d'écouter les explications données par
MM. Fillon, de Rochebrune, Segrestaiu et plusieurs autres
de nos confrères. Il nous a été impossible de tenir note de
toutes les observations qui ont été faites; d'ailleurs, il existe
des monographies de ces ruines et des restes de l'abbaye.
Bornons-nous 5 mettre sous vos yeux le charmant dessin ,
fait par M. Rouet, des grandes constructions qui sont encore
habitées par les fermiers de M. Poey-d'Avant ( ¥• la page
suivante). Rappelons les sentiments qui s'élevaient hier dans
tous les cœurs des membres du Congrès pendant l'accueil si
bienveillant , si gracieux et si splendidement hospitalier qui
leur a été fait par l'honorable M. F. Poëy-d' Avant , que la
Société est heureuse de compter parmi ses membres les plus
savants. Nous ne sommes ici que l'écho bien faible des expres-
sions de remercîmcnt et de reconnaissance que tous les
ntembres du Congrès adressaient, du fond du cœur, au
maître , dont la Société française d'archéologie était l'hôte et
dont la présence seule manquait à cette fôte.
Prions également notre habile organisateur, M. FilluD.donl
la science variée jette tant d'intérêt sur nos séances , de
se tendre encore une fois l'interprète du Congrès auprès
de M. Poëy-d' Avant , puisque nous sommes privés de sa
présence, et demandons-lui de vouloir prendre, lui aussi, sa
XXXI* SESSION , A FONTENAY,
101
102 co^^.Bks archéologique de francs.
bonne part de notre gratitude, à laquelle il a droit à tant
d*^ardR.
BAN4JUET DAHS L'ANCIEN DORTOit DE MAILLEZAIS.
Le Congrès fut introrloit dans une ? asie saHe qui était ,
dit-on , l'ancien dortoir des moines , et où six grandes tables
abondamment servies reçurent les nombreui conTWe&
M. Po€y-d*A?ant » qni avait généreusement offert ce ban-
quet à ses collègoes , venait d*êire atteint à Fontenay , oà if
avait assisté ï l'ouverture de la session , d'une maladie dou-
loureuse dont il ne devait pas guérir ; mais le Congrès était
loin de prévoir cette fatale issue , et espérait revoir M. Poêy-
d'Avant ft aes dernières séances.
Au dessert, M. de Caumont porta, au nom du Congrès, un
toast au savant généreux qui faisait à ses confrères une si
gracieuse réception. Il exprima, en termes bien sentis, les
regrets causés par ral)sencc du maître et le vœu do Con-
grès pour son prompt rétablissement.
Plusieurs autres toasts furent ensuite portés. Voici le toast
de M. l'abbé Bandry :
ff Avant de faire nos adieux à l'abbaye de 3lail]czais, dont
nous visitions tout à Theure avec un si vif intérêt les ruines
imposantes , et de nous arracher à i'hospitaliié si gracieuse
que nous offre M. Poêy-d'Avant, notre vénéré collègue, me
sera-t-il permis de jeter un coup-d'œii sur le passé , et de
dire un mot i l'adresse de ceux dont nous foulons les cen-
dres sous nos pieds 7
« Aux saints personnages, aux grands hommes ei aux ou-
Triers infatigables qui remplirent cette solitude de l'éclat de
leurs vertus, de leur érudition profonde et de leurs gigan-
tesques travaux.
XX xr SESSION, A rONTENAY* 103
• Les Normands, fendant p rt-s d'un siècle, aTaienl fait
de rik on de lenrs principaux repaires.
« Anx abhés, qui, aux actes de brigandage et de piralerie
saunage des hommes du Nord , firent succéder une ère de
prospérité et de bonheur, dejîuis Tan 987 jusqu'à Tan 4317.
« A Gombert et à Théodelin, qui, grâce à la munificence
de Guillaume IV , duc d'Aquitaine , et d*Emma son épouse,
éierèrent leur monastère d*abord à Si- Pierrc-le- Vieux , et
peu après à Maillezais.
« A Goderan, illustre par son savoir et sa sainteté, tour à
toor chapelain de St- Hugues de Cluny, âbbé de Maillezais,
et évéque de Saintes. Un jour , renonçant aux grandeurs de
l'épiscopat et abandonnant son siège , il reprit le chemin de
sa chère abbaye, arec sa crosse de bois, n'ayant pour orne-
ment qu'on cercle d'argent ; elle l'accompagna dans sa der-
nière demeure, en i073, et fut trouvée dans la grande nef
de l'église abbatiale, lors des fouilles de 1835, arec l'anneau
pastoral en or, précieuse relique qui fait aujourd'hui
partie de )a collection de M. Poëy-d'Avant, notre aimable
amphitryon.
Ci A l'abbé Pierre, ami des lettres et de la littérature an-
cienne, grand admirateur de Cicéron. Il fonda à Maillezais
une bibliothèque choisie. Il composa les chroniques de son
monastère, et suivit à la croisade Guillaume IX , duc
d'Aquitaine , troubadour aussi gai qu'il était guerrier re-
doo table.
« Aux abbés Gaudin, Guillaume et Renaud , qui , se con-
slitoantles défenseurs des faibles contre la tyrannie des forts,
résistèrent successivement aux prétentions iniques des sires
de Vouvant, Sebrand Chabot et Geoiïroi dit la Grand'Dent ,
et opposèrent victorieusement à la brutalité des faits, la
JQStice impérissable du droit.
I A cet abbé^ homme de progrès , qui , daps le premier
\0k CONGRÈS ARCIIÊOLOGJQLE DE FRANCE.
quart du XIIP siècle, fit creuser par ses moines et ies pao-
Yresqu*il nourrissait le canal dit des Cinq-Abbés, parce que
les abbés de St-Michel-en rHcrm, de TAbsie, de St-Maizent
et de Nieul y coopérèrent avec lui. Il changea d'immenses
nappes d'eau en des prairies venloyautes et en des fergcrs
d'une richesse inouïe.
« A ces moines si décriés quelquefois , qui , dans les
temps d'ignorance et de barbarie, aidèrent à sauver la litté-
rature et les arts d'un naufrage certain.
«Aux évêques de Maillezais (|ui occupèrent ce siège depuis
1317, époque de son érection par Jean XXIi, jusqu'à sa
translation à La Rochelle, en 1666.
« Quatre furent les conseillers de nos rois. Trois furent
revêtus de la pourpre romaine , et se trouvèrent mêlés à
toutes tes alTaires importantes de notre époque.
<( Au cardinal Pierre de Thury , en particulier, il con-
tribua beaucoup, à son éternelle gloire, à TextinctioD du
grand schisme d'Occident.
« A Geoffroi d'Esiissac, nommé évèque par François V\
Il se plaisait à cultiver les lettres, les jardins et les fleurs.
Il fut l'ami de Rabelais , l'un des trente-trois moines qui
composaient alors le personnel de l'abbaye. Ce moine libre-
penseur versé dans toutes les sciences , mais aux allures in-
constantes et frivoles , n'avait pas , en ce moment , terni
l'éclat de son talent par le cynisme de ses écrits. Ennemi
d'un ordre de choses qu'il devait respecter, malgré les alnis
qui s'y ^talent glissés, il n'avait pas encore tenté d« l'écraser
sous une montagne de fange et d'ordures ramassée à grands
frais par un génie dévoyé.
a Aux moines fidèles à leurs vœux ({ui, jusqu'à la fulmi-
nation des bulles qui sécularisèrent le monastère épiscopal f
le seul de l'ordre de St-Benoît que le malheur des temps
avait épargné, s'attachèrent aux ruines de leur abbaye et de
XXXV SESSION, A rONTENAY. 105
leor église, dévastée par les Huguenots pendant les guerres
de religion. Grâce à eux , la Réforme, patronnée par d*Âu-
bîgoé, le gou?emeorde iMaîllezais, ne put prendre racine
parmi le peuple. Ils lui distribuèrent, jusqu'à la dernière
heure, le double pain qui nourrit Tâme et le corps.
« Au inuine Michel Bauldry (ou Baudry), le plus renommé
de tons. Grand-prieur, d*al)ord de Lagny , ensuite de Mail-
leiais , il s*acquit une juste réputation tant en France qu'à
Tétranger par son Manuel des Cérémonies sacrées qui ,
de 1646 à 178^ , a eu douze éditions dans la seule ville de
Venise. Il rédigea aussi le Cérémonial de la Congrégation de
St-3Jaur, à la prière des supérieurs de ce corps savant.
« A Tabbé Lacurie qui^ dans son Histoire de Maillezais^
a jugé ses moines et ses évéques avec une judicieuse im-
partialité.
tt A notre collègue M. Poëy-d*Avaot, dont Tabsence est
si vivement sentie , qui a acheté de ses deniers les ruines
que nous voyons pour les conserver à la science.
« A M. Benjamin Fillon, notre secrétaire- général, et in-
telligent organisateur de cette fête ! »
MM. Champfleury et Fiilon se sont alors levés et ont porté
uo dernier toast à la mémoire de Rabelais, le plus grand
écrivain du XVI* siècle, dont le souvenir est encore vivant à
Mailiezais.
Pendant que les membres du Congrès allaient faire visite
\ M"» Poêy-d*Avant , qui éuit venue de Fontenay passer
qoelques heures k Mailiezais, un bureau était préparé pour
loaverture d*une séance dans laquelle devaient être traitées
plusieurs questions du programme.
Le Secrétaire ,
De Laurière,
De la Charente^
106 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
SÉANCE DU 15 JUIN,
TeM«« dan» l'ancieii 4or4oir de l^abbaye de llallleBmis*
Présidence de M. l'abbé Lb Petit, secrélaire^énéral de la Société
françaUe d*arcbéolosie.
La séance est ouverte à deux heures.
Siègent au bureau: MM. de Cauniont, Filian, Segres-
tain^ Sabouraud, uiaire de Nieul-sur-l'Autise; Tabbc La-
curie ^ l'abbé Auber , Gaugain, l'abbé Rabitlaud^ curé de
Maillezais ; l'abbé Cloi, curé de la Chîteigneraie.
M. Marionneau remplit les fonctions de secrétaire.
M. de Caumont fdit part à l'Assemblée du contenu de la
correspondance, et cite tout particulièrement la lettre de
M. Du Chatellier , de Kernuz ( Finistère ) , qui vient de dé-
couvrir, non loin d'un tnmulus, une pierre paKaitenaent
arrondie sur une de fes faces et présentant, sur celte face,
quatre trous ou excavations placées symétriquement.
M. le Président annonce à l'Assemblée la continuation des
questions du programme , et lit la formule d'une de -ces
questions :
Signaler les débris des monuments mérovingiens qui se
trouvent entre la Loire et la Sevré- Niortaise,
M. Fillon communique à l'Assemblée un dessin représen-
tant les deux colombes eucharistiques, sculptées sur le
tailloir d'un chapiteau provenant de St-Cyr en Talmondais.
M. l'abbé Auber pense que ce dessin reproduit un chapi-
teau d'une église mérovingienne, mais M. Segrestain ne voit
dans cette image que la reproduction d'un simple tailloir ,
de l'époque indiquée par les deux préopinants.
XXXr SESS.ON, A rONTENAY. 107
Sur rinterrogalion de M. le Président : Des débris de
même style ont-Us été trouvés dans la circonscription?
M. Marionneao commantque aax membres du Congrès des
dessins de M. du Brossay, dessins représentant un chapiteau de
}a primiiÎTe crypte de Noirmoutier , bStie Ters la Gn du YII*
flède pour y déposer le corps de saint Phîlbert, mort le 30
août 686. — A cette époque doivent se rapporter encore,
selon M. Fillon , les briques historiées provenant de Rezé
( Loire-Inférieure ). Ces curieuses briques , déposées au
musée de Nantes et dans la collection de M. Fillon, sont
ornées des images en relief des colombes symboliques et des
figures d'Adam et d*Ëve.
M. Tabbé Auber doute que ces objets soient mérovin-
giens ; mais M. Fillon maintient son opinion, et rappelle que
dos briques semblables ont été trouvées dans les débris de la
porte nord de la cathédrale de Luçon ; il pense, en outre, que
ces briqnes historiées servaient à la décoration de frises,
M. de Caumont cite l'abbaye méroviogicnne de St-
Samson-sur-Rille ( Eure ) comme ayant présenté aussi des
briques de même espèce.
M. de lia Tourette père dit qu'il possède un fragment de
terre cuite portant des traces d'ornementation, et croit pou-
voir ranger cet objet dans la catég<»rie de ceux qui viennent
d'être dtés. Mais , sur les détails que fournit M. de La
Tourette, plusieurs membres pensent que cette brique a
servi de carrelage et non de décoration Si la façade d'un
édifice carlovingien.
Le Secrétaire donne lecture de la question suivante :
Quels sont les monastères bas-poitevins d^origine méro-
vingienne ? ExistP'Uil des pièces susceptibles d^éclaircir les
origittes des abbayes de St-Michel-en-l' flerm et de Luçon ?
M. Fillon lit un mémoire établissant les prcuvesde l'ancien-
108 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
neté de rabbayedeSt-Michel-en-rHerm. D'après ce mémoire*
le monastère de St-Michel , que la tradition dit être issu de
Noirmoutier, fut fondé, au commencement du YIII* siècle, sur
un Ilot qui aurait été habité aux époques celtique et romaine.
Bien que les documents fassent défaut pour Tbistoire anté-
rieure à la réédification de Tabbaye par Ebles If, dnc
d'Aquitaine , dans la seconde moitié du X* siècle, ^1. Fillon
supplée à ces documents par des arguments tirés de la situation
géographique de Tiiot deSt-Michel-en-rHerm, et de ceîledes
nombreuses fondations faites sur le littoral du golfe poitevin
par les moines de cette abbaye.
On passe à la question ainsi conçue:
Sépultures ; vases funéraires, armes, bijoux ^ ustensiles,
objets divers de cette période recueillis en Poitou.
M. de Caumont demande aux membres do Congrès de si-
gnaler les objets en bronze se rapportant aux périodes indi-
quées par le programme.
An nom de M. Parenteau , conservateur du musée archéo-
logique de Nantes , M. Fillon présente une fort belle def vn
bronze ( Voir la page suivante ). Cette clef provient du mo-
nastère de Déas, à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église
de St-Philbert-dc-Grand-Lieu.
M. Fillon signale, comme appartenant à l'époque mérovin-
gienne, deux objets faisant partie du trésor de S^-Croix de
Poitiers, notamment un scabellum, — Au sujet de cet objet
fort curieux , une vive discussion s'engage entre MM. l'abbé
Auber^ Fillon et de Longuemar. — M. Fillon , d'après l'in-
clinaison de ce petit meuble et sa ressemblance avec des
escabeaux figurés dans les manuscrits ou sur des bas-reliefs ,
conclut que ledit objet est un scabellum. — MM. de Lon-
guemar et Auber ne partagent pas cette opinion, et consi-
dèrent ce petit meuble comme un pupitre. — Les sujets
XÏXl* SESSION, A IfONtENAlr. lOÔ
sur cet objet étant la représentation d'images vé-
nérées, il n*est pas admissible que ce meuble ait été destiné
iiO CONGHte ARCHÉOLOGIQUE De PB^NCE.
ft être foolé aux ineds : les conîenances liturgiques s'y op-
posaient.
M. de Longaemar ajoute: En outre des petites dimensicms
de ce meuble (26 à lu centimètres) et son îocilnaisoD . il
faut remarquer que la saillie des bas-reitefs devait roatnteoir
le livre sur ce pupitre.
M. FiUon fait observer qu'il n*exisle pas de traces
d*usure. On ne croirait jamais qu'il a dix siècles. «- A
vrai dire, suivant l'observation de M. Cattois, il était pro-
bablement recouvert d'un tapis, quand il était mb en
usage.
M. Fillon Iburnit aussi d'intéressants détails sur les bijoux
anciens et sur quelques petits ustensiles d'une valeur in-
trinsèque et historique , notamment un couteau dans son
étui en or , et autres objets de même métal ; des Gbules
en argent et des objets en verre trouvés à Grues (Vendée) ,
dans une sépulture de femme de la fin du VI< siècle, mais
qui malheureusement sont devenus la propriété d'un bro-
canteur étranger.
Au sujet des sépultures et des vases funéraires appartenant
à la période mérovingienne , M. l'abbé Baudry , curé du
Bernard ( Vendée ) » lit une noie et ajoute de vive voix les
remarques suivantes: « Le Congrès a pu constater qu'il
existait autrefois un cimetière mérovingien & St-Pierre-le-
Vieux. Deux tombes , composées d'une pierre calcaire
et d'un couvercle à toit incliné, se %oieut encore dans la cour
du presbytère. «
M. Fillon présente au Congrès des dessins de cercueils,
de diverses formes, trouvés dans le tènement du .Martray,
commune de Fontenay-le-Comie.
Le Congres passe à l'examen de la question suivante :
Pourquoi existe-i-îl une notable différence de style entre
XXXr SESSION, A FONTEXAÏ. IH
les bijoux mérovingiens en or et ceux en argeta fabriqués
pendant tes Yt et Vil* siècles ?
M. FilloD Hl une note sur cette question, d'où il ré-
sokerait deux origines bien distinctes : les bijoux d'or ont
été fabriqués par des artisans romano- gaulois; ceux d'argent
par des ouvriers germains établis sur le sol de la Gaule.
A la suite de cette lecture, M. Tabbé Auber prend la
parole pour présenter quelques observations tendant k prouver
que le système de iVl. Filion est trop exclusif et ne parait pas
trop bien fondé.
M. Filion répond à M. Auber et apporte à l'appui de son
système des preuves tirées dos objets eux-mêmes.
On procède à la discussion de cette autre question :
CetiaÎJis types de bijoux ne se sont-ils pas perpétués
depuis les temps mérovingiens jusqu'à nos jours?
M. le Secrétaire-général du Congrès regrette Tabsence de
M. Parenteau, conservateur du musée archéologique de
Nantes. Ce savant antiquaire» qui a fait une étude sérieuse
des divers types de bijoux des temps mérovingiens jusqu'à
nos jours, aurait exposé au Congrès le résultat de ses obser-
vations. — M. Parenteau possède une collection très-curieuse
de bijoux anciens , et dans celte collection se trouvent des
types conservés encore par les paysans vendéens.
M. Filion présente au Congrès la bague en or, dite de
sainte Radégonde , trouvée sur le champ de balaille de
llonconiour. La forme du monogramme est semblable à
celle des monogrammes royaux ; on lit sur le chaton :
RADEGODIS.
M. l'abbé Auber croit l'origine de cet anneau certaine, et
s'appuie sur la tradition qui tient à l'histoire et doit être res-
pectée.
M. Filion cite Tessai de cette bague par un grand nombre
112 CONGRks ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
de femmes, et il n'en est pas une seule, uo peu âgée» à la-
quelle cet aaneau D*allât très-bieo à Tindex de la main droite,
doigt auquel il se portait. Puis, revenant sur le monogramme
de cette bague , M. Fillon maintient qu'il est impossible de
retrouver antre chose que Radegodis; mais il reste dans la
réserve la plus absolue au sujet de l'attribution à sainte
Radégonde. M. Cardin , le savant philologue, a confirmé
cette lecture.
Il est donné lecture de la question suivante :
Signaler les restes des monuments carlovimgiens fart
existent dans le Poitou,
Quelques membres du Congrès signalent des monuments
déjà connus, notamipent l'une des iravées, récemment dé-
truites, de l'église de St-Pierre-ie-Vieux et le portail de
l'église de Sl-Nicolas-de-Brem.
M. de Longuemar, après avoir cité quelques parties de
monuments du haut et du bas Poitou , qui , suivant loi , ap-
partiennent à la période carlovingienne , fait une revue ré*
trospective des plus anciens monuments religieux de la cir-
conscription , et cite tout particulièrement le baptistère on
temple de St-Jean à Poitiers ; édifice qui reproduit tous
les caractères propres aux monuments païens de la Déca-
dence , et par suite aux premiers temples chrétiens élevés
more romano,
M. de Longuemar établit la similitude qui existe entre les
chapiteaux en marbre blanc du baptistère et ceux de la
crypte de La Fcrlé-sous-Jouarre , figurés pour la première
fois par M. de Caumont. Le môme membre donne également
quelques deuils sur les caractères de Tornementation do
tombeau de sainte Abre dans l'église de St-Hilaire-le-Grand,
et sur une mosaïque découverte dans la même église. Des
communications de M. de Longuemar , il résulte que les luo-
XXXI* SESSION, A I'ONTElNAY. 413
nutnents qui vieoneal d*élre cités doivent être considérés
coinaie les types des plus anciens édifices chrétiens dti Haut-
PoitOD ; ce qui a été déjà proclamé par la Société française
d*archèol<^ie siégeant en Congrès à Poitiers en ISdS , et ce
que personne n*a contesté.
Le Secrétaire donne lecture de la question suivante :
Séptdiures de lapériode caHovingienne. — Sépultures des
pirates normands,
M. Fillon cite des sépultures de Tépoque carlovingiennc
trooTées près le bourg de Monzeuil. Dans une de ces sépultures,
en fornie de petits puits sépulcraux, ont été retrouvés des débris
de vases funéraires, dont Tun portait le nom à'Ocay nom qui
paraît être celui d'un homme du Nord. A vrai dire, Torateur
ne considère cette question que comme une question d'en-
quête. Les invasions normandes, qui désolèrent nos côtes aux
V1II« et IX* siècles, ont nécessairement dû laisser des traces
de la vive résistance (|ue les villes et bourgades frauques op-
posèrent à ces terribles envahisseurs, i^lais, jusqu'à ce jour,
nous n'avons que des renseignements bien incomplets sur la
civilisation normande à l'époque cariovingienne. Que de pa-
tients et intelligents chercheurs se mettent donc à l'œuvre
Cl, sans nul doute, la lumière se fera dans celte question main-
tenant si ténébreuse. IM. de Caumoiit s'étonne du silence que
Tou garde sur des tombeaux qu'il a signalés il y a longtemps
dans on de ses rapports et figurés dans le BuUeiin tnoim"
mental (année 1856). Ce sont deux grandes pierres, qui
portent l'une et l'autre le j)om de la personne qu'elle recou-
vraient et qui sont déposées au musée de Niort. M. l'abbé
Rainguet a trouvé une grande quantité de tombes à peu près
du même temps dans la Charente ^Inférieure.
La 36' question , qui se relie IntiinemeiU à la précédente ,
li& CONGRÈS ARCnÊOLOCfQCB DE FRANCE.
donne à M. Fillon TocGasion d^exposer les renuiitfoes qu'il
a failes sur la conformité des ornements qui décoraient des
objets mobiliers provenant, saivantliii, des hordes Dormandes»
et les ornements qui se retrouvent sur les débris de rares
édiGces carlovingiens. Ces observations ne sont présentt^es au
Congrès qu*avec bc'aucoup de réserve; car, il faut bien
Favouer, dit M. Fillon , nous ne possédons que des données
incertaines, les documents authentiques manquent jusqa*ici
complètement.
. M. l0 Président donne lecture de la question suivante :
Monnaies poitevines inédites des périodes mérovingienne
et carLovingienne,
M. Fillon lit un mémoire sur cette importante question.
L'auteur accompagne sa lecture de réflexions du plus haut
intérêt pour Thistoire du Bas-Poitou , et c'est avec une hau-
teur de vues et une science profonde, comme on devait Fat-
ti*ndrc d'un numismate aussi distingué, que s'achève la lecture
de ce mémoire.
La séance est levée à 3 heures et demie.
I^ Secrétaire^
Ch. Marionneau,
Membt*e du Conseil de la Société française d^archéologif*
V* SÉANCE DO 16 JUIN.
Présidence de lif. Pablié Alber.
Siègent au bureau: MM. de Caumont, directeur de la
Société; l'abbé Le Petit , secrétaire; Gaugain , trésorier;
le docteur La Tourette , Tabbé Lacurie , Bouet, du Fou-
geroux , ancit^n représentant ; Fillon , secrétaire-général.
XJLtr sE$sioai, a roSITEMAY. 415
M. A. ùmreau r^plîi les fiMidions die teofénive.
l^dUR eat donaée d'iioe lettre de M. 4e QMUcfagai ,
■Mmkre de Flwliiet , au aujei de la qneelioo été Immks
driwkm de St-Micbel-en-rBeri» , discutée à Tane des
4crQîèr«esiaiiaf& M. de QHatreCiges umnienl eoft opiaieii,
4|iie b fiiroietion en est doe à rindn^trie bameioe. La boucle
4|u*iia trewrée b ceimiie ea on fllmide anneea amc mp
ardiUoo; le méul est an alliage de cuiire ci d'étaîn , elnmi
en argent, comme îl a éié imprimé par errear daiii aon me-
0)o:re. U signale le lac de Diane, eu ûuve , oi il ewle nu
ainas dMiattres, également de fonnallon artîBciclle.
M. Fillon lit une lettre de M. de Montaiglon, qui regrette
dv ne pouvoir a6>siHtcff- au Congrès. Dans ua passage de cette
Icitre, Tauteur donne son opinion sur les statues éqaealres
d'S églises romanes, qu'il considère oqmine le symbole du
Christ triomphant.
M. Tabbé Auber n'est pas de cet avis. Jl lU un mémoire
intitulé : Des statues équestres de quelques élises rainâmes
et de leur si^nifUation dans Veuliàùfue chrétienne* Les
coiuiusious de Tauteur som les suivantes ;
Le cavalier a'esi point Jésus*Clirist , dout il »*a aacua des
auribots essentiels. Il faut voir dans celle repréaeAiatioa uo
signe de sa puissance morale sur le monde* le Iriomplie <Iq
rÉglise chrétienne, un pur symbole. Si Toa coosidère lea
écrits des Pères de TÉglise , les monnmenis divers d'arcbn
lecture, de sculpture» la numismaiique, eta, en aepeut
admettre que celte statpe équestre soit le Christ ; TcMeaibla
est un pur symbole. U importe de constater que le niaibe
cracifère matique à toutes ces statues.
M. de Longuemar rappelle le travail commnalqaé par lui,
en aoai 1954 • ^ '^ Société des Aqiiqqaires de roaest
Ado|)UiU ropiqioB de M. Lecojnire-Dopout , il pense que
ces statues représentent Constantin ou Charlemagne, noa
116 CONGRÈS ABCIlÊOLOGtQUE DE FRANCE.
comme fondateurs de telle ou telle église , maïs comme
champions tout-puissants qui contribuèrent le plus à réta-
blissement inébranlable de la religion catholique en Orient
et en Occident. M. de I^nguemar adopta avec empresse-
ment celte modification dans l'expression de sa pensée : elle
lui donnait une forme plus en harmonie avec les tendances
populaires à résumer les grands événements de Tbistoire
sons de grands noms.
M. Fillou , résumant la lettre de M. de Montaiglon , dit
que la première représentation du cavalier triomphant est
venue d'Orient en Occident.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question sui-
vante :
Existe-t'iL en Bas-Poitou des églises bâties au X* et bu
XI* siècle ? Caractères de ces églises,
M. de Rochebruue donne lecture de la note suivante:
Nous ne connaissons point d'églises entières bâties à cette
époque. N'ayant pas vu celle de Si- Pierre-ie- Vieux avant sa
démolition, il nous est impossible d'en faire une description
écrite. Cependant , d'après les divers renseignements que
M. B. Fillon a pu nous donner, eu nous affirmant que des
piles carrées soutenaient les voûtes eu berceau, tandis que
des demi-piles correspondantes engagées dans les mors rece-
vaient la retombée des berceaux latéraux, nous n'hésitons
pas k croire qu'elle pouvait remonter à cette époque. — Noos
classerions à la môme date la nef et 1^ bas-côtés de Voovant,
le porche et la façade de St-Nicolas-de-Brem et quelques
travées de l'église, sans y comprendre les voûtes.
J'appelle l'attention sur les voûtes des cryptes et des
cloîtres , qui sont toujours voûtes d'arôte , tandis que celles
des églises sont en berceau. Le motif est que la surface
supérieure était une terrasse ou promenoir plan , et qu*il
XXXI* SESSION, A rONTENAY. 117
£iJbit par conséquent des voâtes à niéme nmau ; oa encore
que , les Toutes d*arê(e chargeant beaucoup plus et les piles
n*ayaot plus la résistance des piles romaines qui à elles seules
scratenaieot la butée des voûtes , il a fallu trouver une con-
struction plus légère. (Vest déjà nu grand pas et une anié-
lioration précieuse que celte diminution des piles, qui offre
dans un espace donné une bien ftlus grande surface libre.
M. de Rocbebrune traite ensuite diverses questions sur l'état
de Tart au XI" siècle et au XIV , et lit le mémoire suivant :
MÉMOIRE OB H. DE ROCHEBRlI.Xr.
A quelle époque l'arc brisé a-t-il commencé à être em-
ployé eu Poitou?
Il a été employé aux XI** et XIP siècles. Dans tous les
monuments religieux qui subsistent encore dans le départe-
ment . et si l'on en excepte la plupart des cryptes , où son
absence était motivée par la crainte de surhausser les voûtes,
nous le trouvons appliqué partout , soit dans les voûtes , soit
dans les façades , et souvent l'arc brisé occupe le rez-de-
chaussée de ces façades , taudis que le premier et le second
étage sont en plein-cintre. Les portails de Nieul et de Benct
sont peut-être les seuls où Tare brisé fasse défaut ; mais on
le retrouve immédiatement dans les voûtes , où sa forme ,
devant moins pousser les murailles, était de préférence
adoptée par les architectes ; car il ne faut pas supposer qu'ils
laissaient au caprice l'emploi de telle ou telle forme architec-
tonique. Non ; ce serait une grave erreur. Tout était déjà
raisonné dans leurs combinaisons tle lignes et de tracé ; et
s'ib employaient parfois l'arc ogival dans les bases des façades
(et c'est surtout dans les façades où sa présence était moins
.nécessaire qu'on le voit le plus rarement apparaître), c'est parce
que, se trouvant très-chargé par les étages supérieurs et les
ilB CONGBËS ARCBÊOLOeiQÛE DE FBANCË.
pignons MgiM , il ôffi'alt «ne bien plus grande garantie de ré-
sistance. Noos pouvons donc poser comme règle générale
que l'arc brisé a été rarement employé dans les cryptes,
afin de ne pas en surhausser les vodtes , et qu'en outre elles
n'i^raieni rîen à porter, puisque leura butées étaient parfai-
tement itoaintenues par les terres environnantes ; tr^-peo
dans les façades, où sa présence devenait inutile ; presque
toujouris dans les voûtes, oA il offrait moins de poussée
latéi^ale que l'arc plein-eintre (1).
Cryptes à pUin-cinire. — Notre-Dame de Fonlonay, Curzon
sur le même plan; Vonvant, Noirmoutier, probablement la
plus ancienne de toutes ; Angles.
Cryptes à ogive. — Chapelle de TilTanges et Les Essarts.
Églises à façades plein cintre (2). Poussais , Fontaine
(son analogue), Nieiil, Benêt (les deux plus beaux types
comme travail); l(*s Moutiers-les-Maufaits, Vouvant, Narenll,
La Grainetière ; transqn nord de Luçon,Sl-Ntcolas-(fc-Breni.
Façades mêlées. — Slaillezais, La Chaise-Giraud.
Voàtes. — Je ne connais pas de vtrûii'S plein-cintre : arnsi.
Benêt, Maillezais, Vonvant, Nieul, Poussais, Fontaine, les
51ontierSy IMareoit, etc., ont toutes les voâ tes ï arc brisé,
ainsi que la superbe abbaye de La Grainetière et de La
Chafse-Gîraud. A Ttle Chauvet , le même princi(^ existe.
Ces observations peuvent s'appKquer aux cloîtres qoi sub-
sistent encore « tels que ceux de Nieul et de La Grainetière.
(!) Cette opinion devient évident^*, si l'un observe que tous les arcs
Ibrmerets qui n'avaient point de déformation ft redouier sont en plHtt-
ohitre, tandis que, dans le même édifice, les arcs-doubleaox smit lova-
nabtenient en ogive : La Grainetière, Nieul, etc., en août des eiemplf»
frappants.
(2) Eraudus Aadebertus a construit égaleaienl Péglise d'Esnandes, dont
la façade offre la même disposition comme plan. ( Communication du
teerélaire de CivUhé de ta Rochelle , M, F abbé ChoteU )
Xlki* SESSION, A FONTEMAT. 119
Ce dernier , qui nous semblé le plus ancien , oiirait une
particularité : ses arcatures, à coloiines géminées, soeliennenl
on plancher à pontrelies porté par une solive reposant sur
des corbelets le long des murs. Cet étage ast surmonté d^iîne
galerie on promenoir également en charpente , avec toit en
appenlls. C'est (e seul exemple connu dans la cuittrée. Il ne
reste plus trace des cloliri^s de Malllezais , de Jart , de me
ChaoTet et de ftlareuil.
AU cbâtean de Talmont , dans on débris (|ui à pu être
on clecher , nous voyons des archivoltes pleiii-cintre , sop^
portées par des pieds-droits. II n*y a là f|ue k plein-ctotre ,
mais il est dans one façade , et rien ne pi (»uve que Tare
brisé n'a pas trouvé sa place dans le reste de la cunsAruction.
Ce débris peoi appartenir au XI* siècle , mais encollé rien ne
vient infirmer ici ce que nous posons comme règle générale*
Églises des XI* et XII* siècles; Leur importance am
double point de vtte de l'architecture et de la sculpture.
Sî'NtcolaS'de-Brem. — Porche construit au XI' siècle,
avec des débris peut-être caiiovingiens ; façade du XP avec
piles méplates la renforçant, le pignon plus moderne ; partie
de Tintérieur également du XI* siècle; abside et absidioles
plos modernes ( XIP siècle).
Crypte de Noirmouder. — Cf)lonneK trapnes de 1 Éiètre
de hanieor, chapiteau compris; voûtes plein cintre ; tombeau
du X* ou XI* siècle, parfaitement conservé et placé entre
les quatre premières colonnes de la nef ; on autel s'élevait
sans doute en face , dans l'abside de cette crypte.
Cryptes de Noire-Dame de Fontenay et de Curzon. —
Même plan par terre, même exécution ; cependant celle de
FonleAay doit être antérieure. Quatre colonnes isolées an
Centre ; banc an pourtour, pris dans les premières assises de
h construction ; voûte d'arête plein^cintre.
120 CONGRES AUCHÈOLOGtQUE DE PRAKGE.
Crypte de Tiffanges , au château. — Colonnes panissmt
remonter à une haute antiquité; chapiteaux très-sailUna •
avec feuilles et entrelacs ; six colonnes isolées ; voâtes d'ar€te
«Rivales.
Crypte des Essarts. — Trois nefs , dii colonnes isolées ,
voûtes d*arêtc ogivales (fin du XIP siècle); débris de tombeas
très-ancien.
Les églises du XII* siècle sont fort nombreuses en Vendée,
surtout dans les environs de Fonienay. Il n'est guère de
communes et de bourgs qui n'en possèdent quelques restes
plus ou moins conservés. La pinpartde ces monuments, bâtis
avec rapidité , en usant de matériaux médiocres noyés dans
un mortier de terre, avec des \oûte8 lourdes, sans butées
assez puissantes pour résister à des poussées excessives , ne
tardèrent pas à voir leurs murs latéraux s*écarter, leurs
façades subir des tassements irrégoliers qui nienaçaient l'édi*
fice d'une ruine prochaine. Ceci explique le petit nombre
de ces constructions parvenues complètes jusqu'à nous , et
les nombreuses restaurations faites au XI V*" et surtout au
XV* siècle ; restaurations qui , portant à Tintérienr et à Tex-
térienr des édifices , eu ont par conséquent fait disparaître
tout TefTet d'ensemble.
Nous allons passer rapidement en revue les constrnctiofls
les plus importantes de la |)ériode du XU* siècle, en signa-
lant leur type architectural et leurs sculptures principales.
NIEtlL.
L'église abbatiale de Nieul fut fondée, en 1068, par
A y raud Gasse-de-Mer, seigneur de Vouvant. C'est un des
monuments les plus complets et des mieux dessinés qui sub-
sistent dans la Vendée. La façade, divisée en trois étages,
flanquée de clochetons et à son sommet d'un lourd clocher
XXXr SESSION, A FONTENAY. 121
ajouté aa XIV siècle , offre un ensemble harmonieux et so-
lide, où la sobriété de ia décoration s'harmonise parfaitement
avec les lignes architecturales. Noos recommandons surtout >
aux amateurs de la sculpture du XIP siècle , les chapiteaux
des grosses colonnes et la curieuse frise qui les relie (1).
Celte façade est à peu près complète et telle qu'elle est sortie
du cer?eau de l'artiste roman.
L'intérieur u'a également subi que peu de transformations,
car les Toâtes, grâce aux épais contreforts ajoutés après coup
et anx butées naturelles fournies par le cloître assis à leur
flanc roéridional , ont pu résister , tout en se déformant
néanmoins beaucoup (2); elles sont tracées en arc brisé,
tandis que dans la façade nous ne rencontrons que le plein-
ciotrc ; le plan des piles est un carré autour duquel s'appli-
quent des colonnes soutenant les arcs-doubleaux et formerets.
Le plan général de rintérleur est formé d'une grande nef ,
de deax bas-côtés et de deux transepts ; l'abside a été dé-
truite et, depuis quelques années , on s'occupe de la recon-
struire.
Cloître, — Le cloître est complètement conservé , ainsi
que la salle capitulaire dont la voûte a été refaite, en 16^6 ,
par Pierre Brisson. Ici nous trouvons encore le mélange des
arcs brisés et des plein-cintre reposant sur des bases romanes
remontant certainement à la première date de la construc-
(i) Nous renvoyons aux divpnes notices publiées sur Nieul par
MM. Pabbé Lactirie.— 0. de Hochebnine , vol. i856 , de la Société des
Antiquaires de TOaest : Poitou et Vendée,
(2) Ces voûtes sont en berceau, renrorcé à Ta plomb des colonnes
par an bandeau rectangulaire à voussoirs cunéiformes ^ux ; les co-
loDDettes qui supportent ces l)andeuux , dans la nef, se contournent
en Taoe du chapiteau soutenant Tare Tormeret. LMnnovalion est peut-
to unique; en tout cas, elle est d*un effet détestable et du plus
nMUTiis goûi.
122 CONÇUES ARCHÉOLOGIQUE DE FBANCE.
lion. Les chapiteaux sont ton t-à-fait rudîmentaires; les co-
lonnes courtes, trapues, avec des bises iururmes rappelant
un peu les tores déformés des colonnes de Vairium romain
de St-Médard (1). Nous croirions volontiers le ckiître anté-
rieur à l'abbaye, ceci n'aurait rien de surprenant: le monas-
tère dut être établi avant l'église ; on se sera coDtent<6, dans
le principe, d'une modeste chapelle dont la trace a po dis|>a-
raître. Le cloître de Nieul est le monument de ce genre le
plus intéressant de la Vendée , car il est le plus complet et le
mieux conservé.
\OUVANT.
L'égHse de Vouvant a pu être construite environ dans le
même tem])s que celle de Nieul ; il est même probable que
l'abbaye de Nieul devait , dans son abside , développer une
série d'absides et d'absidioles aussi pittoresques d'effet et
d'exécution.
L'intérieur de l'église de Vouvant est en partie détruit ;
lés voûtes massives qui surchargeaient les murs et les piles
ont dû menacer ruine promptemeut : il a fallu les remplacer
par le déplorable plafond en bois qui subsiste aujourd'hui
Néanmoins le peu qui en reste nous permet de lui at-
tribuer une haute antiquité. Les piliers de la nef, avec leur
simple chanfrein comme chapiteau , les pieds-droits engagés
dans les murs offrent tous les caractères de l'architecture
(i) Ce n'est pas le srui emprunt fait à la donnée arcbiteclurate
antique par les arcliitecles des XI* et XII* siècles. Les appareils losanges
ou à dessins variés que nous signalons dans celte façade ont dû,
|)our ta plupart, être inspirés des constructions romaines que ces ar-
chitectes devaient avoir encore en grand nombre sous les yeux. Le
tombeau du Langon, découvert par M. Fillon, a dû motiver qnetques-
unea de ces répétitions d'appareil.
XXXr SESSION, A FOiNTENAY. 123
massive et rudinientaîre du XP siècle, peut-être même du
X* ; je nWrais néanmoins raffirmer.
Le portail nord est extrêmement curieux par ses archivoltes
garnies de motifs symboliques ou de pure fantaisie. Le
traTait en est lourd , mais varié et d'un effet assez barmo-
nieax ; le plan original et d'un goût sévère; la grande archi-
volte ogivale inscrivant les deux baies géminées avec leots
faisceaox de colonnes torses et à fût uni alternés , est du
meillcar effet et d'un grand caractère comme architecture.
On y voit une suite de personnages les jambes et les bras
repliés en arrière, sortes de caryatides informes soutenant
Tarcbivolte supérieure. Les archivoltes des portes cintrées
sont décorées avec goût de feuilles lancéolées, de réseaux, de
fleurons inscrits dans un rond , de palmettes : souvenir évi-
dent de sculptures analogues subsistant peut-être encore dans
quelques débris romains placés sous les yeux de l'artiste
roman qui a bâti et taillé cette façade. Dans le tympan res-
tant entre le grand arc et les deux arcs géminés des portes ,
s'élè\e un socle qui ne supporte plus les figures en ronde-
bosse qui devaient s'y trouver. A droite et à gauche, on y
voit encore,, en grand relief , un Samson tuant le lion , et
Dalila conpant fes cheveux 9i ce même Samson (1). Une
laq;e tablette è modiltons recouvre le grand arc ; les angles
sont ffanqoé^ par un faisceau de quatre grosses colonnes
entre lesquelles k déroulent deux vastes compositions en
grand relief , dont la plus basse représente la Cène , la plus
étevée l'Ascension. Ces scolptores ont été ajoutées an XV"
siècle, ainsi que le pignon aigu qui les surmonte.'
Absides,— Les trois absides de Vouvant sont remarquables
par leur plan et leur belle conservation ; elles sont toutes
trois circulaires et divisées en sections égales par des fais-^
(1) Voir la gravure publiée cfans Poitou et Vendée^
12^ CONGBÈS ARCnÊOLOGlQUE DE FRANCE.
ceaux de colonnes accouplées trois par trois. Des baies à
archivoltes cintrées, soutenues par des colonnettos iiîolées,
éclairent l'intérieur de ces absides. Vue isolément , chacune
d'elles rappelle, comme type rodimentaire, le temple de Vesla.
Nous aurons plus d'une fois à faire remarquer les empraots
faits par les architectes de la période romane aux monuments
antiques dont la tradition avait pu parvenir jusqu'à eux ,
soit par des analogues existant sous leurs yeux , soil par des
croquis imparfaits tombés entre leurs mains.
A l'intérieur on lit cette inscription :
QUONDAM PRJEGLARUS,
SED NUNC CIKIS ET FAVILLA.
Crypte. — La crypte de Vouvant a ses voûtes d'arête
effondrées ; on y voit encore, dans les arrachements, des restes
de peinture murale.
Comme elle est entièrement obstruée par des matériaux ,
peut-être, en la dégageant, serait-il possible d*y faire quelque
découverte intéressante au point de vue archéologique.
FOUSSAiS.
Le portail seul est conservé, le rez-de-chaussée bien en-
tendu , car le pignon est du XV* siècle. Une grande arclii-
volte plein-cintre , à sujets symboliques , flanquée de deux
arcades aveugles dans lesquelles deux grands bas-relleb
encastrés après coup.
Sur l'un d'eux ( la Descente de Croix ) on voit cette curieuse
inscription r
ERAVDVS AVDEBERTVS DE SANCfO ,
lOANNE ANGERIAGO ME FEGIT.
L'autre bas-relief représente le souper chez Simon et le
Noli me langere. Ce dernier bas-relief est entouré d'une
XXXV SESSION, A PONTENAY. 125
décoration végêlale fort intéressante ; les fûts des colonnes,
s*iaspjrant de la scène d*en haut où se trouve un palmier ,
représentent des troncs avec feuilles à crochets imbriqués ;
c*cst nn des types primitifs de la feuille à crochets gothique.
Allleors, des bandes plissées, souvenir dégénéré de la grecque
antique. Nous trouvons à Fontaines cette tradition encore
plus complète. La façade de Fontaines a , du reste , une
grande analogie avec celle de Foussais: nous l'appliquerions
volontiers au même architecte. Audebertus a également bâti
Féglise d'Esnandes , dont la façade oiïre les mêmes lignes ar-
chitecturales.
MAILLÉ ET FONTAINES.
Maillé et Fontaines sont très-altérées dans leurs façades,
Gei)endant celle de Maillé offre un curieux exemple : toutes
les sculptures ciselées sur les archivoltes portent des traces
de peintures , ce qui tendrait à faire croire que non-seule-
nient Fintérieur mais encore l'extérieur de ces monuments
étaicDl peints.
Llutérieur de Fontaines offrait sur ses voûtes une suite
de très- curieuses peiutures à fresque, qui ont malheureuse-
ment été détruites il y a quelques années ; nous avons pu les
relever. Sl-Pompain portait aussi des traces de peintures
eiiérieares; on en a trouvé à St-MicheMe-Clouq. Le bleu ,
le rooge, le jaune , le vert dominent, eu général , dans ces
peintures presque toujours très-médiocres , et où un certain
semiment religieux peut seul faire pardonner rinsuflTisance
do dessin et la faiblesse de la composition.
MAILLEZAIS.
Abbaye et église.'^ A Tabbayc, r.arihex du XI' siècle bien
426 CONGRÈS AtlCUÊOLOCIQUE DE FRAKCE.
conservé , avec des traces de peiciurt ; cdoaocs
dans la nef.
V église paroissiale tH tout eQlière du XIP «ièGt%
clocher , avec tes faisceaux de coioiuies bw9^ ^flSo» 4^
treforts, el VAMia sont iDiércssamsà étudier. Ce9 parlîg>JMfcî
de la Ou du XIl' siècle. ^
La façade se compose » au rezHle*c|iaiiv<Bée« delçQÎs aW0C* \
tores ogivales, dont deux aveugles, dans le tympaip desqp^Pes^^
une statue mutilée ; appareil losange ; au-dessous ,
séparant ces arcatores; pieds-droits aux angles,
de contreforts. La sculpture, purement déconuîi^, det
chapiteaux et archivoltes est excellente; c*est la plaff
fine de toutes nos églises romanes. Cordon séparant le
rez-de-chaussée du premier étage. Dans cet étage ,* ouver-
tures plein -cintre et œils-de-bœuf à droite et à gaocbe de
la dernière ; quelques chapiteaux sculptés à cet étage. Ait
triomplial plus élevé que la nef.
BENET.
Grande façade , renforcée , au XV' siècle • par des cootiv-^
forts éuormes qui la défigurent. Âu rez-de-chaussée iroîf,
arcades, deux aveugles ; à celle du centre , dans Tarcbivolte,
les vierges folles et sages. Dans les arcades aveugles de droite
et de gauche , un cavalier et un sujet symbolique, peut-être
le chrétien appuyé sur la vigne et foulant aqx pieds le
dragon. Au premier étage, trois ouvertures plein-CMitre
éclairent les neL; sujets symboliques dans les archivoltes ;
grandes statues dans les niches, et sur les glacis des colonnes
d*angle.
L'intérieur refait au XIV** siècle.
Il existe également un cavalier à la façade de Téglise
d*Ardens; il est très-mutilé.
•4
S
s
i:
EXPLICATION 0B Vk PLARCSB.
Les dUKrentes figures placées sur la plauclie préoédcnte soot tiré»
des archivoltes des rentres de la façade et des chapiteaux de Téflise
de Benêt (Veudée).
En haut, à gauche de la planche, se trouve la Nativité : saint Joseph
est assis dans un Aiutenil; ce meuble est intéressant, en œ sens qne
les balustres qui le forment rappellent ceux du pupitre de sahile Ra*
degonde , à Poitiers ; le lit où est couchée la Vierge ressemble avi
berceaux où Ton couche encore les enfluits dans les campagnes du
pays.
Au dessous, se trouve Tétoile miraculeuse et Tange annonçant à deux
bergers qu*un Dieu est né à Bethléem : il tient Tun par le bras; Taotre,
agenouillé, souffle dans une sorte de flftte de Pan pendant que les
moutons paissent à côté.
Au milieu de la planche, on voit le Sacrifice d'Abraham : un ange
apporte un bélier ; plus bas, Adam et Eve.
Et au-dessous, on distingue Hérodiade portant la tête de saint Jean*
Baptiste qu'un bourreau entièrement nu vient de couper.
En haut de la planche, à droite, est peut-être la Fuite en Egypte :
saint Joseph semble charger un Ane. Cependant cette sculpture reste
encore indéterminée.
Plus bas, on voit la Présentation au temple : deux colombes sont
portées dans un plat par un personnage.
Au-dessous, est une fiise prise dans un tailloir, puis un chapiteau et
un modillon formé d'une tête rappelant le type romain.
X^xr SESSION, A FONTENAY. 127
LA CHA.JSE-GIRAUD.
nez-de-chaosaée divisé en trois secUons perpendiculaires
par des piles cantonnées de colonnes en granit. Trois arcades
ogivales, deux aveogies , avec bas-reliefs fort curieax ( TÂn*
nonciation et l'Adoration des Mages), d*un bon travail bien
SQpériear à celui de Poussais. T.Qijt cela peut être rapporté
an XIII' siècle.
LES MOUTIERS. — MAREtrL. ^ LA GRAINETIÈRE.
• • •
Ces trois églises sont surtout remarquables par leurs nefs
intérieures, celle des Mouticrs principalement, dont les trois
nefs sont parfaitement conservées et sans déformation • tout
en granit, donne le type le plus parfait des églises romanes de
là fin du Xli'' siècle.
Alarcuil offre de belles arcatures dans les murs eitérieurs
de SCS nefs et de l'abside, d'une bonne exécution , avec de
beaux proGIs, mais inférieurs néanmoins au tracé des absides
de Yoovant comme effet décoratif.
Mentionnons encore le transept de Luçon , qui offre de
belles arcatures du Xir siècle.
La Grainetière n'a pins que quelques parties de son abside
qui font juger de la beauté de son anciennne architecture.
Tonte la construction est en granit, parfaitement appareillée
et irèa^bien conçue comme plan. Malheureusement ce superbe
débris n*est même pas respecté par le propriétaire actuel ,
qui démolit les parements des murs afin de réparer les
malsons de ses fermiers.
SAtNT-POMPAlN.
La curieuse façade de la fin du XIP siècle a été presque
entièrement détruite , sous prétexte de restauration^ il y a
12H CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
quelques années. Les pierres sculptées de la grande archi-
volte de la porte d*enlrée ont été déposées par terre dim
le jardin de la cure , et les bossages qui les remplacent ne
seront jamais sculptés , en admettant toutefois qu'on paisse
reproduire avec exactitude les sculptures de cette période.
L'intrados de l'archivolte porte cette inscription :
GIGLtLIinS ME FtClT.
Type» généraux.
Les églises romanes de notre contrée sont presque tontes
construites d'après un style analogue. L'intérieur a trois
nefs; la nef centrale, mal éclairée, reçoit seulement le jour
des murs latéraux, percés d'ouvertures à plein-cintre pea
larges et pou élevées. Ces voûtes sont en berceau, tontes
renforcées d*arcs-doubleaux et butées par les voûtes latérales»
également en berceau ; on y voit des transepts et des absides
circulaires avec absidioles, suivant rim[M)rtance du monument.
A la croisée du transept, très-souvent une coupole à trompe
et octogonale ; une autre parfois à la première travée de l'en-
trée, comme à Nieul ; le seul exemple de narthex que nous
ayons se trouve à Tabbaye de Maillezais, entre les deux clo*
chers. Les arcs formerets et doubleaux sont soutenus par de
simples piles carrées, avec des demi-piles correspondantes
engagées dans les murs; mais ces exemples sont rares (la nef
de Vouvant et quelques resles, à Sl-Nicolas-dc-Brem , puis à
Si -Pierre-le- Vieux). On peut, dans ce cas, attribuer ces
bases de constructions à la fin du X* siècle. Presque toujours
la pile carrée qui sert de noyau est cantonnée de colonnes
cylindriques d'un diamètre plus ou moins fort, suivant qu'elles
soutiennent des arcs-doubleaux ou des formerets (t).
0) A Nieul, les colonnes soutenant les arcs-doubleaax de la nef sont
d'un diamHre plus faible, mais alors elles sont accouplées.
XXII* SESSION, A PONTËNAY. 129
Si B008 examinons maintenant rextérienr des édifices,
nom y tronvons une disposition motivée par la forme de l'in*
tériear Inî-même. Les divisions perpendiculaires de la façade
s'iiammaîsent avec les sections produites par les trois nefo;
ceci est logique , car il devient de toute utilité de buter les
arcs formereis de la nef principale et des murs goutiereaux
qui Tieonent tomber à angle droit sur cette façade. L*arclii-
fecle roman s*est , en général , contenté d'un simple pied-
droit avec colonnes sur sa face ou le cantonnant à droite et
à gauche; ce pied-droit monte souvent jusqu'à l'entablement
dnnmrsgouttereanx ; ailleurs, le pied-droit est remplacé par
des faisceaux de colonnes cylindriques , avec chapiteaux re-
coeverts par un glacis se perdant dans le nu du mur. Ce
faire, peu architectonique, tout en offrant une but^ plus
puissante, est d*un effet mâle et original qui prend une
grande tournure au portail et aux absides de Vouvant et au
docher de Maillezais. Les colonnes et les pieds-droits angu-
laires sont toujours plus renforcés que ceux qui se trouvent
placés en regard des arcs formerets de la nef et cantonnent
la partie médiane ; souvent on s'est contenté , pour ceux-ci,
d'une simple colonne à fort diamètre dont le chapiteau règne
avec ceux qui soutiennent l'archivolte de la porte ; une autre
cotonne , plus faible de diamètre , la surmonte et va soutenir
le premier cordon qui délimite le rez-de-chaussée des façades.
La plupart de ces façades n'ont que deux zones horizontales :
le rez-de-chaussée et le pignon, ^ans lequel sont inscrites les
oovertares éclairant les nefs. D'autres (et ce sont les plus
importantes ) ont jusqu'à trois zones ; la dernière donne jour
dans les combles (Nieul, Benêt).
Si nous examinons le rez-de-chaussée, nous trouvons la
porte centrale à plein-cintre ou ogivale , avec plusieurs rangs
d'archivoltes (1) , plus étroites à mesure qu'elles se rappro-
(i) Quatre, en général. V
1(30 CON6R4& AftCHÊOrXXÎIQUE DB FBANCE.
cheiir.dtt»tyiQpaiii; ceftiarcbiFoites 80DI coofcrtes de cisfilop^,
parduiJesqueUeinwyfljgnaleron» surtout les feuilletenufailôes.
nipfiçlpQt I«( feuille d*olivîer aolique, le& pointes de dianaot,,
I?8,l£te8r|)iate9, les feuilles lancéolées ou recourbées en vo-
lute « le« disqueSi et surtout lea sujctR en ronde-bosse sym-
boUqueSi ou de pure fantaisie décorative. Cette peite est;
toujoursi plo». large que les arcades latéralesi, puisqu'elle »t.
inscrite entre, les deux oolonneft ou piedsrdroitsiqm. butent
les arcs de la. nef , qui est eUe-fnôme bien plu» laiige que les
ba»-€ôtés. L'exirados de sa dernière archivolte touche pmqpe
m cordon qui termine le res-de-chaussée (li). Chaque
archivolte de la porte repose sur un pied-droit, cantonné
d*one colonne cylindrique avec chapiteau et tailloir décoré
de figurines ou de moulures. Les deux arcades de gauche et
de droite sont toijjours aveugles , avec un o«. deux rangs
d'archivoltes à voussoirs cunéiformes décorés ; elle» sont quel*
qu^feis. plus basses que celle de la porte principale; mais
souvent, elles atteignent la même hauteur, de façon à offrir
une ligne continue (2) au rez-de-chaussée. Les tailloirs des
chapiteaux qui les. supportent se profileot,de droke à souche,
de façon à faire du tympan de Tare (^ive ou pleîn-ciotre
une sorte de tabirau où l'on. encastrait après coup, coiiune
à Poussais, à. Benêt, à la Chaise-Giraod et à Ardines, le&
grands sujets symboliques qui devaient frai^per le plus vive-
ment les. yeuX'des fidèles. Ce n'était parfois que de simples
statue» , comme à Maillczais. ^ A Meul, les tympans sont
vides 9 soittque lea sculptures aient été brisées , soit qu'elles
n'aient janiais été oiisesi car elles étaient toujours appliquées
(1) Il est .à remarquer que les archifoites de la Chaise-Giraud sont
pluii larges au sommet qu^à la base.
(2) Afin d^arriver à ce résultat , Parcbltecte a dû' leur donner un
surhaofisement proportionnel au plus ou moins de largeur de la trarée
qui les inscril.
XXXr SESSittxV; Â PONTÊNàY. 431
^^én^Mmoi^éâlts âe FoùsiÈlr, dorit il â Mh] côttper
d^ (M^tM^ (kmf iear^ élicdsftrel' dàos' le^f cddt*é de ^pibi<rë.
SfA^drVéta^', poiir lé délinfiit^f , sTélevait iHvârHi(blé>inc«nf
dnë'belte'cîMlfefarCI à arcatiirei^ où à inùdilfôiis^gtllriâ^ts,
émétr àe fôtfîKes ou' d'ahiroauxs ei'sm-niotitàfrf piarfois* une'
friâJif'riclië^ entrelacs', cômnie à Pficttli Le second étïgë,
é^fknMt* diVUé en' thris' bandes pèrpf'ndicdiaifcs par la'
éamïïïûttlkfà des cto^itrcfarts ou âe^ crtMiinés du' rcfz-dl'-
cbaasséè',' étt peh:é d*ulief bafc' â* l'aplcftob du* ûiHiéa de'
dia^iie ittzâe înfféHenn^. Ces' b&îes'sont chargées d*éc1alrcr
la g^ndè' nef et les' bàs-côés; la baie centrale est ton-'
jodrâf plus latge et ptos élevée rjiie les ouvertures de drohc
et de gauche. Dés' atxhivohes ornées et' contennc^'par' de*
cdldoties' cylindriques el parfors uionotitlies Icsdécorcnt. Un
seul exemple contraire et malbcureut, puîsqd^îl n^e^C pars'
mètÎTé' , s'ofll'e à MaiNeraî» Les deux' ouvertures latérales
cbètatrcheAtsur le^ pie^é-drbf Ls ; et, n^ayant pa^ cdnséqûent'
rien à^ éclairer, elles sont avcugtes. (In simple oeutus donne
uti'fâiblèf jôtir dams les bas-côeé& Construction vicietisel et
nttifêtocnt à imiter. Mais; ici encore^ la baie centrale est
beaucoup pfusf' élevée : ce qui prouve qd*en artfiîtectdre
tout' ce qui est' loj^que contente à la fois' et Toril et la
péfÂéë.' En taisant ainsi monter et descendre \ei sonfirAets dêf
leursr archivoltes , suivant la hfauteur des Toutes intérieures ,
la' di^[Ms?(inik eitérteur-e siiariuonise parfaitement avec \ë
pi^on, dont ces' ou verfures suivent alnsrl'angle aigu.'
Lm^^]tf troisième étage exUte', il ne porté en géki'éi^àl
qû^inc' ouverture chargée d^éclàirer leis combles; le pignon
se termine, au-dessus, parla rencontre des deux rampants! SI
ce pignon ré^k)^ comme à Bicnet et' à la Chafse-Girand sur
lé dernier cbtdoti' à' mcMIlton^', Tesprit rêsfe frappé de son
ahaioglé^* afèc le'ftofoh grec ou romah^. A Poussais et à
S^-S'Niëolaè-dë-Bfem', il y a de vraies méiofpcs entre les mo-
dillons.
132 COMGRfeS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Après avoir étudié avec soin les façades où nos artistes
poitevins ont développé lears combinaisons architectoniques,
presque toujours simples et puissantes de forme » prenons les
mors latéraux qui rappelleraient encore les divisions inté-
rieures, soit par des piles^ soit par des faisceaux de colonnes ;
butées insuffisantes qui ont presque toutes cédé, en amenant
les désordres les plus graves daus les voûtes. Pour la plupart
du temps 9 elles se sont déformées en prenant ces courbes
irrégulières qui ne rappellent en rien le tracé primitif.
Quelquefois un arc tracé extérieurement, d'une pile à
l'autre, reproduisait ainsi la décoration iniérieure; dans
d^autrescaSy c'est une arcature géminée; souvent le mnrest
lisse et surmonté d*un entablement à modillons, où le caprice
des artistes s'est donné libre carrière ; une baie à archivoltes
et à colonnettes s'ouvre dans chaque travée.
Les absides, ainsi que les façades, sont les parties de
l'édifice où l'architecte s'est complu à employer les plus
heureuses combinaisons de son imagination. Jl n'y a parfois
qu'une abside circulaire; mais elles sont , en général , com-
posées d'une abside centrale et de deux absidioles renforcées,
à l'aplomb des colonnes intérieures, par des piles ou des
faisceaux de colonnes (Voir Vouvant et Maillezais ). Dans ce
dernier cas , ces absides offrent les plus heureux effets arcbi-
tectoniques. Comme jeu d'ombre et de lumière, des baies
cintrées, à archivoltes ornées, s'ouvrent dans chacune des
divisions; une belle corniche moulurée, à modillons, re-
couvre les nmrs. Nous l'avons déjà observé , ces absides ,
lorsqu'elles sont renforcées, comme k Vouvant , de faisceaux
de colonnes , présentent un souvenir lointain du temple de
Vesta et de Tivoli , ou du monument athénien de Lysicraie.
Les clochers , assez peu conservés dans notre pays , se com-
posaient de séries de baies accouplées avec piles méplates
OU faisceaux de colonnes appliqués aux angles et faisant
XXXr SESSION, A FONTBNAY. 133
office de contreforts. Plosiears étages ainsi formés pouvaient
se superposer et donner naissance à un toit en pierre on en
ardoise. Gelai de St-Bilaire est un des plus remarquables
que nous connaissions ;rarchitccture entière de Téglise y est
cTon beau style.
BÊSIMÊ.
Si nous voulons résumer Tensenible de cfs types d'archi-
tecture , nous trouvons Part romain compl^teme^t défiguré ,
autant par impuissance que parce qu'une sève nouvelle
échauffait l'imagination des artistes. La structure entière de
Tédifice rappelle encore le temple antique et la basilique ;
mais, dans l'arrangement des façades et des piles , il y a déjà
une notable différence , une sorte de barbarie puissante, des
innovations sensées ou malhabiles, de ces fautes heureuses
qui ouvrent déjà la porte au grand art du XIII' siècle. Les
piles carrées , parfois employées seules comme soutènement
des voûtes cintrées et ogivales en berceau du X* siècle, sont
promptement cantonnées de colonnes sur chacune de leurs
faces, colonnes nécessitées par la retombée du bandeau
saillant qui renforce ces voûtes , et qui forme déjà les arcs-
doubleaux et formerets de la période ogivale. Cette donnée
n'est pas complètement une innovation : bon nombre d'am-
phithéâtres romains devaient, comme le Colysée , porter sur
la face de leurs piles une haute colonne extérieure soutenant
l'architrave qui règne sur les arcades du rez-de-chaussée,
tandis qu'un pilastre, ou une colonne correspondante à l'in-
térieur, supportait les voûtes d'arête ou en berceau. La colonne
cesse alors d'être amincie au sommet et renflée à son tiers.
Est-ce une innovation romane ou une copie du bas-art
romain de cette époque? Nous ne saurions l'aflBrmer : les
colonnes tronquées de Vafrium de St-Médard ne portent
}3{l CONGiyÈS AJlCltfiOLOGIQUE I^E /A^NCE.
^jicupe apjvirençe de fusel|ement ]^8 ^f^^qjf^ b^uocuiip
sur ce point , qàr c*est encore une ^c cc^ jf^t^rk^ ,qui
alh^t profluire tes plus h^eiureux résultais, ep a'o^^fijt
plus à é^blir la loog^^ur de la c9lo|me,d*apri;s ^n p^d^le.
Une autre innovation non moins heureuse , qvp^o'ei^QÇMie
plus barbare , c*est la réunion des colonnes en faisceaox
faisant office de contrefort. Le bi^t était absurde : une oolonne
doit porter et non s'opposer à une poussée quelconque de
voûte. Aussi ce systènif architectural fut prompteinent ahao-
donné, mais l'art gothique conserva le faisceau pour le
j^rooi)cr et l'utiliser avec un art infini dans si*s intérieurs.
Quoi qu'il en soit , la butée était déj^à trouvée sous une forpie
impuissante» il est vrai, mais c'était on acheminement : il
ne s'agissait plus que d'^iugmenter sa force de réi^staoce.
Nos architectes poitevjus avaient donc donné à notre archi-
tecture religieuse, dè^ le XI' siècle, une assez grande
harmonie d'ensenible et une originalité propre, qui peut faire
de ces édifices une création tout-à-fait prsonuell.e. Ils sçiii
toujours sages dans leurs proportions et d^ns leurs combi-
naison^ de ligpes , ne cherchant gu(Te les jgrands effets de
lun^ière par de fortes s,aillies , réservant jiour les rez-de-
chausséç leur richesse de profils , de moulures et d'accou-
plements de colonnes. La aculpiure suivit cetl^loi; m^js. à
l'opposé <)e toute bonne architecture , les édifices s'appau-
vrissent en n^ontant, Ip pignons ne sonf qu'une surface jiss^.
tandis que les étages inférieurs sont surchargés d'ornement^
de toute sorte. En étudiant la scptpture , nous comprendrons
les motifs ^e ce parti pris.
SCULPrCRE.
La scijlpture dans nos églises rpmanes s'applique d'abord
aux archiyol|es ^cs p<)rtes, des fenêtres, suftout des façades
XX'Xr SESSION, A FONtEWAY. 135
aw'ebpîieain, «av fh'ses, atvx taràufa^, aOK medMMS'; pif-
Ms, de <|ra«ds bas-reKefe ement le» tympitis des mts, hts
sojeto vfiiibolk|«es s'étalent amssi dans les arobfvolles ^i éaiis
les diapiieftox , mais souvent ce sont de simples types déco-
ralîfii, iMs places sortoai favonfeles à ces #eiAp(ures sont tes
tf aqHois des arcades aveugles -de droite et 4e gaodvequi, par
ieare dinenrîofis <pliis grandes , permettaiem l'encadreffient
de scènes împortaBtes qaî afiiraieot 'ie«t particulièrement
l*aiiefttion des âdèles. La sculpture sorckarge tes étages în-
fiêrfeors de Tédifice et s*y concentre presque anlquement.
DeiMLiDOtîfis, selon nous, en sont la canne : 1" tout ceqoi
était symbolique devafit foroéme^it te rai>procher le pins
possible de la vue des populations^ afin de les frapper davan-
tage. Ces sujets, perdus à de grandes bauteurs, ne rempHs-
aaieiit plos le but et devenaient illisibles. 2** La foi*me dont
ces acolptures sont composées et exécutées n'en permettafit
pasfékMgnenient. Leur peu de relief, s'il s'agit des feuil-
lagw 9 au leurs farmes mutles et sans accent , s'il s'agit de
figorkies, leur faisaient peréne à de grandes hauteurs tout
leur effet décoratif ; ce n'vst plus alors qu'un foitRis indé-
clrifinble I l'œil. Ku résmné , œ parti pis de «lécoration
est d'tiii assez mauvais gaèt et senties bîasses épnques de
Fart; attirant Tonl partout et ne le concentrant nulle part,
il gHe les lignes par fabus d'une ornëineiitation qui se naarie
malaiFcc les saillies des moulures qui se vmeùi dans ces détails.
EXÊGOTION DE CES SGULPTUBBS.
Si nous examinons avec attention le parti pris qui a présidé
à Tomementation de ces diverses sculptures, nous trouverons
que les artistes romans n'ont pas été beaucoup plus heureux
dans leur faire que dans leur distribution. Patients, minu-
tieux, réguliers , froids dans Texécution de ces ciselures, on
De leur trouve aucune liberté dans la main et peu de mouve-
136 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DB FRANCE.
ment dans les lignes; ceci a dû être inoti?é par h nécessité
de faire leur travail complet avant la pose sur des pierres ré-
gulières et de petite diruen^on. Ils aimaient la ronde-bosse in-
décise dans les figures, et les découpures plates dans les frises
et les archivoltes. Enfants du sol, sans aucun doute « leur
imagination calme et froide s'est encore perpétuée jusqu'à
nous. Étudions maintenant avec attention la foçon dont dos
artistes se servirent du ciseau à cette époque. L'art romaa,
étant presque immobilisé , faisait déjà pressentir par son in-
puissance à mieux faire une révolution radicale dans l'art
architectural. L'artiste roman , loin de chercher à suppléer I
ce qui manque de relief dans ces diverses sculptures par des
coupes maigres , c'est-à-dire refouillées en retraite des coa-
tours de la sculpture et semblant l'isoler du moins, ainsi que
cela a été si habilement compris et exécuté pendant les XIII*
et XIV* siècles , jusqu'aux tours de force du XV*, a fait au
contraire tous ses contours arrivant obliquement sur les
fonds : de sorte que lorsque deux de ces coupes viennent à
se rencontrer, elles produisent un petit canal triangulaire
affectant la forme d'un V ou celle d'un trait de burin. En
constatant ce mode de travail adopté pour la plus grande
partie de nos églises , surtout en ce qui touche l'omemen-
tation , il devient évident qu'il y a là une donnée artistique
dans les écoles. Dans les figures et les reliefs symboliques ,
nous trouvons encore un faire à peu près identique. Ce
parti pris a dû être nécessairement adopté par l'impuis-
sance où étaient les artistes de cette époque de comprendre
et de copier la nature , ainsi que les types plus parfaits de
Part antique qu'ils avaient sous les yeux , mais qui avait la
propriété de mettre cet art facile à la porié^d'un plus grand
nombre d'ouvriers. Les motifs que nous venons d'indiquer
ont , nous en sommes convaincu , guidé et maintenu les
artistes dans cet emploi singulièrement excentrique du ciseau.
XXJiV SESSION, A FONTENAY. 137
Ces considérations paraissent très-jostes, et M. de Rocbe-
brane reçoit les félicitations do Congrès. Une discussion
s'eBg9ge ensnitc sor la question de savoir si les églises romanes
de Poitoo sont dues à des architectes laïques ou à des moines.
IL Fabbé Auber les rapporte toutes à des architectes sortis
des doitresb
N. Ledain rappelle que M. Viollet-le-Duc , dans un mé-
moire sur VÂlbum de Villars de Honnecoort , constate Tin-
trcxlaction de l'élément laïque dès le Xïll* siècle.
M. de Rochebrune cite entre antres la Saiute-Cbapelle de
Paris , due à Pierre de Montercau.
Plusieurs membres du Congrès signalent des églises anté-
rieures au XIIl' siècle, où des noms de constructeurs
désignent des laïques.
11. Auber fait remarquer que ce n*est généralement qu'à
partir du \1V* siècle que Ton possède des noms d'architectes
laïques pour les édifices religieux.
II. Fillon cite quelques noms qui , n'étant pas suivis de
qualification indiquant une position religieuse, font natu-
rellement admettre l'état laïque. Il pense, avec d'autres
oiembres, que les religieux ajoutaient toujours leurs qualités.
11 émet , à l'appui de son opinion » que saint Louis avait
pour architectes deux laïques.
U. le docteur Cattois fait remarquer qu'on ne connaît pas ,
de Cologne à Paris, de basilique du XIIP siècle construite par
00 prêtre.
Il rappelle qu'en Italie, dès le \*ou XI* siècle, les archi-
tectes italiens connus comme constructeurs des églises sont
toos laïques.
H. Auber ne se déclare point convaincu, et engage vivement
les membres de la Société à étudier cette importante question.
La séance est levée à dix heures un quart.
Le Secrétaire ,
A. DUREAU.
U8 CONGRÈS AhCBÈOWGiqVE DE FftAKGE.
VISITE AUX A^CreNJIES MAISONS DE L\ VIILB DE FflîlTEIttY . A
LStfPLAGSUSlfT m CHATEAU ET à LÉGUSE •
LB 16 JUIN A 11 HBUHBS.
Ail heures do matin, les membres du Congrès se sont
réunis au château de Fontenay, sur'rioviialion de M. Baron,
ancien député, propriétaire de la plus grande partie des
ruines de la place. On monte par une pente assez rapide à la
belle habitation moderne établie dans Tenceinte, sur un point
qui domine la ville de Fontenay , et d'où la vue s'étend an
loin sur le pays.
Après s'être reposé dans le salon de M. Baron, le Congrès
a visité avec lui l'enceinte et les murailles qui existent en-
core ; il a reconnu, au milieu des jardins et des bosquets qui
occupent les cours, l'ancienne disposition des entrées et la
position du donjon.
En descendant du château, qui domine toute une partie
de la ville , la plupart des membres ont visité des maisons
assez curieuses qu'ils avaient aperçues des promenades de
M. Baron , notamment la maison dite du Gouverneur , que
M. Bouet a dessinée.
Après être passé par le marché aux Porches et avoir visite
les maisons qui le bordent , le Congrès est descendu sur les
bords de la Vendée ; il a trouvé lâ des maisons dont les étages
en surplomb sont supportés par des poteaux obliques. Denx
dessins, de M. Bouet , en rendront très-exactement la dispo-
sition (Y. les pages 140 et 161 ).
Autrefois, le long des rivières et quelquefois sur des rues ,
on gagnait ainsi de l'espace pour les étages élevés. On toyait
encore, dans les anciennes villes, des maisons en surplomb sur
le bord de presque tous les cours d'eau ; aujourd'hui elles
deviennent très-rares , et les types qu'on voit à Fontenay
T
139
il><i CONGRES AKCIIÉOLOGIQOE DE FRANCE,
MAISOK SITUER SUR LA HIVlÈRB.
XXXV SESSION I A FONTENAY.
MAISOSS l-lTthES StR L\ RITli^Re,
iki GONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DÉ FBAfICB.
devaient, à ce tUre, élre remanliiés par le Congrès archéo-
logique.
L*église Notr«^(kime de Fontenaïf a ensuite été Tisitée.
Nous renvoyons aux docoinènts hiitoriques donnés snr cet
édifice par M^l. dé Rochelirune et Pillon. Dans son eut
actuel, l*ensemblè dé cette église est dd'XV« siècle. La tour,
assez élevée, est une des plus betles'dë h contrée; elle
conserve le galbe des tours 'du XIV* ^èef^.
VISITE A LA œLLECTION Dr M. EiBNJÂMIN FILLON,
LB l6 JUIN , 4 MIDI 1/2.
I^ Congrès s*est rendu, à midi, chez M. B. Filloir, poor
visiter sa remarquable collection.
Cette cotleclion, uniquement formée au point de voe
historique et artistique , ne renferme que des spécimens ca-
ractéristiques propres à Taider dans ses études. Ce n*est
donc point une collection proprement dite , mais= un instra-
ment de travail. Chaque fûèce a sa valeur propre, son
importance déterminée. Vivant loin des grands centres,
M. B. FiUon a dû s*entourer ainsi des docmnenis qoî Ini
tiennent lieu, en petft, de ce que renferment les dépte
publics de Paris et des prlncîpak*s villes. — Les coHectian-
neurs attacheraient assez peu d'importance à cet aoAs de
notes ; mais un travailleur y trouvera* bien des cMSbes
précieuses.
owe«"d'abt.
ScitipiarwiÉ?
1° Médaillon dé Ixmîs XI jeune, sculpté sur pierre de
touche par Laurana. Original du médaillon de bro&ïe dû
SX3LI* SESSION, A POKT£NAY. i%3
latee aftftite, qoi est de phs' petite' diiAMifllos et d'un*
tra? ail moins soigné.
^ Boslede Sdpibil, reprâu^ntê sodsp les traits' d*ùn per-
mmse italien* de* làf fin du XY^ sMcle. Bas-rdierde |{^aa-
de» r oatïireHe en maître blimc Cent' peut-être , ao poidt de
vue deTart, le morceao le plusr précieot de Itf cbllectk>0.
3^ PhIv buste , en- marbre biMic , d'une jeune princesisG
julienne y par Rousseau, sculpteur bas-poiterin do com-
mencement du XVIII* siècle, qui a résidé longtemps à la
cour de Madrid.
k" Bttsie plus grand que nature, en terre coite, de Til-
lustre mathématicien François Viète, par M. Maiodron, qui*
a fait également pour M. B« Fillon les médaillons de plosirurs
des membres de sa famille. Plusieurs de ces médaiUons, d'un
beau caractère , sont de grande dimension.
Jeune Italienne ouvrant un vaso d*or. École milanaise.
ApoUonet Dapkné, par Loir, imitateur du Poussin.
Tête de Dominicain d'un grand 'caraotère. Éooto espagMie:
Chtnnant petit tXMrirait de femme sur argent,. par Wiérix.
Grandes miniatures in-folio provenant d^un livre d'Heures*
etécnté par Claude GoufBer , dont l'une a mis Mi B. Fillon
sur la. traee de la. provenance des. faïences fines impropre*
ment dites de Henri IL
Portrait sur bois du Fontenaisien Iticolas Rapin, l'undes
auteurs de la Satyre Menippée, Peinture attribuée à. Caron«
Curieux portrait de Brantôme, longten^)» conservé dan» la*
famiife de Cbasletgper, à laquelle le célèbre écrivain était
allié par sa mère.
Petit tahkan sur bois, représentant rfinfant-i-JéstMi ei^le
petit saint Jean jnnant avec on mouton , peint p^r Tévôqne
itlU CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
artiste Pierre de Nivelle, qai occupa le siège épifloopalde
Laçon de 1635 à 1660.
Mioiatare de F. Breotel : Fuite en Egypte, commandée
par Viocent-de-Paul pour son prolecteur , M. de Cooinei^
avocat à Daz. Lettre d'envoi autographe. Dans k indaie
album se trouve la lettre autographe , très-longue et très-
déuillée , où Vincent-dc-Paul raconte sa captivité de Tunis à
son protecteur.
École Italienne, —Quelques dessins de maîtres, des XIV*
et XV* siècles.
Études de Michel-Ange et du Primalice.
Profll de Vierge à la pierre noire rehaussé de blanc , par
Fra Bariholomco.
Sainte Thérèse tenant TEufant-Jésus dans ses bras, en
présence de la Vierge et de plusieurs anges. Dessin à la
plume, lavé de bistre , par Le Guerchin.
École française. ^ Série de cartons pour des émaiik'urs
de Limoges, du milieu du XVI* siècle.
Plusieurs portraits aux trois crayons, du XVI* siècle et de
la première moitié du XVIi*.
Dessin capital du Poussin pour son Tesiantent d'Endos
midas^ plume et bistre. — Notables différences avec le
ubleau du maître , gravé par Pcsne.
La Mort de Sénèque , Tun des plus beaux dessins connus
de Le Sueur» ayant appartenu à Jean*Jacques Rousseau,
qui l'avait reçu du prince de Gonti.
Études de tètes de religieuses, par Philippe de Champagne.
Études de Watteau.
Le Retour et Le Départ , par Greuze. — Compositions de
plusieurs figures à la plume et k la pierre noire lavées d*encre
XXIV SESSrON. A FONTENAT. 145
de Chine, et conçues dans ce sentiment fausseoient drama-
tiqoe qoi caractérise les œuvres de ce peintre.
La Mort d'Hector, par Louis David, pierre noire çt encre
de Cliine. —Superbe portrait de Dubois-CraïKé à l'encre de
Chine, par le même.
Étodes de lêies de chevaux , par Carie Vernet
Dessin à la mine de plomb, par David d'Angers. — Celte
composition , de dix-sept fignres, a été faite pour servir de
frontispice an livre sur les guerres de la Vendée, qne pré-
parent MM Fillon et Dugasi-Matifeux. Elle représente THis-
loire éclairée par la Justice, ayant à sa droite les généraux
républicains , à sa gauche les chefs vendéens , et à ses pieds
une mère vendéenne , tranquillement assise , entourée de ses
quatre enfants. Ce dernier emblème de concorde et de paix
caraMériiie la noble pensée de Tartiste.
GrawnrM.
Quelques é|>reuves de choix <{es gravures les plus iiitéres-
lanles d'André Wantcgna, do Marc-Antoine, d'AUxirl Durer,
Jean Duvet, Marc Duval, Claude Lorrain, Jegher, Hem-
brandt, Paul Potter, Van Dyck, Nejvinx, Callot, Fran-
cisque MHet, Pesne, Audran, Watteau, Copia, Roger,
Prndhon , etc.
Choix de portraits d'hommes célèbres , \\anm Icsiiuels il
en est de beaux et de rares.
ANTIQUITÉS ET CURIOSITÉS.
Découverte de St-Médwd, près Fontenay-le-Comte. —
Mobilier du tombeau d'une femme artiste du lll*' siècle,
contemporaine de Postume : boite à couleurs , argent et
bronze, palette de porphyre, godet de bronze, mortier et
son broyon de marbre blanc, nsieusiles divers de bronze,
10
1&6 GONGEfeS ABCHÊOLOGIQUE DE PBANCE.
cristal de roche et bois , nombreux vases de verre et cristal
artificiel, vases de terre, etc. Qaelques-uns de ces vises
coniieonent encore les couleurs, les cires, les vernis, les
résines qu'employait Tartiste romano-gauloise.
Fragments de revêtements de murs , découverts dans la
villa située près du tombeau, et couverts de peintures repré-
sentant des personnages, animaux, plantes et ornements
divers.
Cette collection est unique.
Statuette de Mars, en bronze , trouvée au iMazeau-de-St-
Sigismond (Vendée).
Plusieurs vases romano-gaulois en terre ronge avec reliefs.
Bague d'or , de la seconde moitié du VI' siècle , portant
en monogramme le nom de RADËGODIS, qu'on a attribué
à sainte Radégonde. — Quelques autres bijoux mérovingiens
en or.
Grand collier de mariage en or , VIII* siècle , contposé de
médaillons représentant alternativement Bacchus et Cybèle;
et, sur le médaillon principal, le CbrLst unissant les deux
époux, dont les noms sont inscrits en légende.
Vierge d'ivoire , assise , du premier tiers du XIII* siède.
— Provient de l'abbaye d'Ourscamp , près de Noyon. —
Hauteur : O'^SS^ — Monument curieux comme spécimen de
l'art de ce temps.
Sceaux des XIII*, XIV* et XVI* siècles.
Épées provenant du lit de la Vendée, dont deux, d'une
conservation parfaite, sont des spécimens fort rares des
X* et XIII* siècles.
Écbantillons de poteries poitevines avec marques.
Verres peints et agaiisés, de fabrication poitevine, des
XVI* et XVII* siècles.
Spécimens de vases chinois et japonais avec inscriptions
chronologiques, des XV* et XVI* siècles, apportés en Bas*
XXXI* SESSION, A PONTENAY. iUl
Poitou par le commerce de Nantes, des Sables-d'Olonne et
de La Rochelle.
Quelques bons émaux de Limoges, des XII', XIII*, XVI*
et XYII* siècles.
MooBaiM 9t utédmlUem.
Seulement quelques spécimens, parmi lesquels on remarque
DO exemplaire du stalère portant le nom de Vercingélorix ;
quelques triens mérovingiens du Poitou , cntr*autres ceux de
Ligugé, d'Ardin et de Tliiversay (Theodebertiacum), ancienne
localité mérovingienne , comprise maintenant dans l'enceinie
de Fontenay-le-Comle ; le grand m^^daillon d'or frappé sous
Charles VII, en commémoration de Texpulslon des Anglais ;
quelques médaillons italiens de Pisauello , de Laurana et de
Boldn; celui de François P', par Gellini; celui d'André
Tiraqueau, modelé à Rome, en 1552, par un Italien In-
connu; quelques médailles de G. Dupré , et enfin des pièces
d'essai de la Révolution.
Une collection à peu pfès complète des assignats et bons
de confiance émis par les armées catholiques de la Vendée.
Déplus, environ 20,000 documents manuscrits et im-
primés, recueillis çn commun avec M. Dugast-Matifcux ,
tous relatifs à l'histoire des provinces de l'Ouest. Ce recueil
très- important renferme de nombreuses chartes, dont la
plus ancienne remonte au commencement du X* siècle. —
On y trouve beaucoup de pièces munies de sceaux. D'autres
ont , indépendamment de leur valeur historique , un inié)*êt
considérable comme autographes. — Environ 10,000 de ces
docomenls ont trait aux guerres civiles de la Vendée.— Série
de documents originaux relatifs aux seigneurs féodaux de
Fontenay-le-Gomte.
1&8 C0N6«È$ AfiCHÊOLOGIQUe DE FRANCE.
AUTOGRAPHES PRINCIPAUX.
.lean Ghaiidos, Thomas, Percy, Bertrand Da Guesdin, h^n
de Berry, Charles d'Orléans, Jeao-Sans-Peor , duc de Boar-
giigoe; Bernard d*Armagnac , Arthur de Richemond, Jean
Rabateao, l'hôte de Jeanne-d*Arc; Gilles de Hais, Louis XI,
Richard III. roi d'Angleterre; Philippe de Commines, Fer-
dinaud-M^alboliqae, Isabelle de Castille, Aoue de Bretagne,
Sadolet, Artus Gouffier , sire de Boisy ; Phihbert de Lonne ,
Jean Juste , François Viète , Bernard Palissy , Barnabe
Brisson , Nicolas Rapio , Catherine de Parthenay , Agrippa
d*Aubigné, Henri de Rohan , Benjamin de Rohan , sieur de
Soubize; Vincent-de-Paul; la. plupart des hommes qui ont
joué un rôle important dans la Révolution; la série complète
des chefs de la Vendée militaire et de la chouannerie: Caihe-
lineau , StoIDel , Lescure , Bonchamp , Piroii , Henri de La
Rocliejacqnelein, Forest, Joiy, Laugrenière, d'Elbée, l'abbé
Bernicr, d'Autichamp, Jean Chouan , La Cathelinière, Cba-
reite, Bernard de Marigny , les Sapinaud , Royrand , etc.
2« »£aKCE du 16 JUIN.
Présidence de M. Seceestain , inspecteur de la Société française d'ai^
chéologie pour les Deux-Sèvres.
La séance est ouverte à deux heures.
Siègent au bureau : MM. de Longuemar ^ Letouraeux^
Bauei, Gaugain, les abbés Loiwie^ Pichon^ et le curé de
St-Pierre.
M. Hoiptei remplit les fonctioiis de secrétaire.
M. de Caumont dépose sur le bureau plusieurs photo-
graphies envoyées au Congres par M. Crouzat, sculpteur.
IXKl' SLS8ION5 A FONTENAY. !&9
M. fecuré d'Angles lit un mémoire très-détaillésttrr^gtîse
dMngles , qu'il croit devoir dasser au rang des monomenis
de la fin dn XII* siècle , liien que la nef, composa de deux
travées, lui semble appartenir au commencement du Xlir.
M. Marchegay demande qu'on insiste snr la question des
pooillés. II croît que l'indication, par le poulHé de M. l'abbé
illlery, des abbayes- mères , des prieorés situés en fias-
Poitoa, doit serrîr de guide pour rechercher les thres de ces
prieurés. 11 suffira de recourir aux cartulaires et aui char-
triers de ces abbayes, conservés dans les archives et les
bibliothèques publiques; et ainsi, pour un certain nombre de
localités importantes , sièges de ces prieurés , on pcMMrra re«
irooTer la date de fondation ainsi que les cireonstatioes prin-
cipales de leur histoire. I^s archives du département de
Mahie-et-f.oire offrent, à la connaissance de M. Marchegay ,
beaucoup de documents curieux de ce genre.
M. l'abbé Aillery dit que révêché de Loçon est privé
d'archives , par suite des guerres de religion et de celles de
la Vendée. Les titres et les objets les plus précieux de Luçon,
transportés à St-MicheUen-1'Herm, ont été détruits, le S]an-
vier 1563, par le protestant Champagne. Cependant, l'abbaye
de St-Michei possédait encore en 1792 une histoire com-
plète, une bibliothèque de S, 506 vol. malheureusement fort
mal tenue ; une copie du tableau de la Transâguration de
Raphaël, placée actuellement dans l'église de Notre-Dame de
Fonienay. Bn 16*22, Soubise , après la prise de Luçon, pilla
l'église et brûla en partie ce qui avait survécu des archives de
l'évéché. La bibliothèque du Chapitre avait été détruite en
partie dans les guerres du XVh siècle. L'évéque Golbert
s'appropria ce qui restait de curieux. Quelques manuscrits
sont ainsi entrés dans la bibliothèque du Bot.
il serait néanmoins possible de reconstituer les archives de
Té^êché de Luçon en prenant des extraits des chartes
150 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRàNCB.
contenaes dans les dépôts publics , en achetant les ooTrages
qui se trouvent encore dans le commerce, aux frais do diocèse,
ou , au moyen d'une subvention annuelle peu considérable ,
en faisant faire des copies* des manuscrits les plus prédeox ,
soit par des gens salariés, soit par des séminaristes qui occu-
peraient ainsi les loisirs de leurs vacances. La source la pins
abondante de ces documents est sans contredit les archives de
Poitiers , et déjà Mg' Soyer avait obtenu qu'on offrît Tbospi-
taiité du séminaire de cette ville à quelques jeunes ecdésîas-
tiqucs qui seraient allés , chaque année, prendre sur place
copie des chartes et des manuscrits de D. Fontenean. M. Ail-
lery joint à son rapport un catalogue des ouvrages qui se-
raient consultés avec avantage par ceux qui voudraient s'oc*-
cuper de l'histoire ecclésiastique do Bas-Poitou.
1^1. Gouraod présente le catalogue des livres de la biblio-
thèque du sieur Moreau de La Jaunière , trouvé à la fia
d'un livre de comptes.
Reliquaires et anciens objets d'art. — M. l'abbé Baudry
présente un mémoire sur une croix reliquaire en bronze
do XI* siècle, pattée, style roman, trouvée à Lavert, dans
la rivière le Lay. Le Christ , couvert du tablier qui remplace
la robe des époques antérieures et précède la pièce d*étoflfe
des temps postérieurs , a les bras étendus horizontalemeot
et les pieds fixés par deux clous. La croix, comme le prouve
Tannean de suspension fixé au sommet et la douille de
l'extrémité inférieure, pouvait indifféremment être portée
suspendue ou servir de croix processionnelle. M. l'abbé Baudry
mentionne, en outre 5 une petite croix en argent, pattée,
ornée de cristal de roche, qu'il attribue au XII* siècle,
ainsi que quatre sceaux provenant de différents abbés.
M. Fillon signale la crosse de bois avec douille en argent,
décorée d'une inscription, ainsi que Tanncao d'or, avec
XXXr SESSION, A FONTENAT. 151
saphir , recueillis à Maîllezais dans ie tombeaa de Tévèque
de Saintes , Goderan. I^ douille est an musée de Niort ;
ranocao appartient à M. Poey-d' Avant. Il mentionne aussi
onc crosse abbatiale du XIY* siècle, trouvée dans le cloître
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de la cathédrale de Luçon ; elle est en cuivre doré et émaillé,
et est déposée aujourd'hui au musée de Cluny.
Il présente , en outre , une inscription sur plomb trouvée
dans le tombeau de ce même Goderan, et sur laquelle sont
constatés ses titres et Tépoque de sa mort ; un sceau de bois
d*ébène du XI* siècle , trouvé à Rezé , avec la légende
SIG. EMEBici DEGANi. M. Fiilon montre un collier de ma-
riage byzantin (bien que de provenance étrangère), repré-
sentant le Christ en même temps que Cybèle et Bacchns ,
et probablement du VIII* siècle. Il soumet enfin le sceau
de Tabbaye de La Grainetière, et ajoute qu'il en existe
plusieurs autres entre les mains de diverses personnes.
M. Poëy-d' Avant possède celui de Geoffroy Pouvreau , der-
152 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRA^CE.
nier abbé de Maillczais » et celai du monaKlère de fCieul-sor*
TAulLse.
M. Filloti présente ensuite au Congrès une ¥ierge en irolre
du XIII* siècle, provenant d*Ourscamp, près Nnyon. 0*iprès
un moine de ce lieu , elle était portée aux procesûoos el ha-
biluellenieut placée dans une niche.
M. de Rochebrune fait ob8or\cr le rap()or( qui existe
entre cette Vierge et celte de la Chaisc-Giraud. — M. Filioo
indique, en la possession de la famille Brécbard«d« FcHitcaaiy,
un dyptique en ivoire du XIV* siècle; il dit qu*il eiisiail Ik
Atzenay une colombe eu vermeil , échangée par te caré el la
fabiique contre un calice moderne.
Al. Segrestain demande s*il existe des ornementa sacerdo-
taux. M. Fiiion répond que , d*après un bruit accrédité, on
e:i aurait trouvé dans la tombe d*un abbé ou étéqoe à
Luçon, du coumiencetnent du XIV' siècle. Dans celle deGo-
deran, on n'a trouvé, avec ses vêtements très-simples « que
quelques fragments de ûls d^argent et d*or. 51. Fillon roeo-
tionne encore un reliquaire de la fin du XIIl" siècle. M. de
Rochebrune cite les vases sacrés de Coex et les croix proces-
sionnelles de St-l'hilbert de Bouène et de Sl-Étie
Peintnres murales — M, Tabbé David présente au Congrès
la copie d'une peinture du X III' siècle : quatre couleurs scukh
ment y ont été employées : vert , noir, jaune et rouge. M. de
Rochebrune fait remarquer que les statues de celle époque,
surtout celle de la Chaise-Giraud» présenieni un faire attezbon
et une certaine allure artistique. Les peintures morales sont
médiocres ; les plus belles étaient celles de Fontaines, dont il
a fait des croquis.-* Il pense qu'elles existaient sur tovtes les
façades des égli^seset qu'elles continuaient la tradition des mu*-
saîques anciennes. HI. Baudry en mentionne une du XI" siècle.
&I. le président prie M. de l^nguemar de doniMr au
I1>I' SESSIOM, A FONTEKAY. 159
Congrès qoelqucft indications aa sujet âes peintures nwrales.
Sonvent, dit M. de Longoemar , des peintores ornent le
deiiors des églises. Les églises romanes, offrant de plus larges
surfjcen qoe celles de Vère ogivale . sont |)lus favorables à la
peinture murale, qui , contrairement è Tusage adopté dans
roriem, offre sonveni le mélange des sujets de TAncien
et du Nouveau-Testament. M. de Longnemar présente quel-
ques fac-simile provenant :
!• Do temple StOean.à Poitiers (X!« et Xîl« siècles) .
pesnttire rappelant celles trouvées h P(»mpeî;
t* Deh grande abbatiales de St-Saun (XI* et XfPstècles),
dont les trois divisions présentent tn»îs sujets distincts lires
de rApocaly|)se, du Nouveau et de rAncien-Testament. L'ab-
side ne contient que les principaux saints honorés ï StSavln.
DAM la crvpie est peint le martyre de saint Savin et demain!
Savinien. D'ailleurs , observe M. de Longnemar , on peut
alaérneift s'apercevoir que toutes ces peintures ne sont ni de
la niéme é|HK{ue , ni du même style ;
V M Notre-Dame de Poitiers : le Christ et les quatre
Évaiig^list^ , la Vierge et rBnfani- Jésus, les saintes Femmes
et les douze Apôtres (XIII* siècle) ;
6* De Notre-Dame-de^Lignières : Résurrection de Lazare.
Le corps est enveloppé de bandelettes analogues à celles des
oiomien égyptieimes , et l'artiste lui a donné cette couleur
verte indiquée par les textes et qui annonce la décomposition
des organes après la mort. Dans un panneau i cAté, Lazare
eut représenté moorant; l'âme, sous la forme humaine,
s'échappe de sa bouche ; le dénioii cherche i s'en emparer ,
mais on ange-gardien loi tient la main et lut aide à s'échapper ;
5" De la coupole de S^-Catherine^cfe-Montmorillon : sainte
Catherine présentée à la Vierge ;
i* De la crypte détruite de Si-Martial d'Angouléme ;
7* Une fresque de Notre-Dame de Chauvigny: la croix
i&U CONGBËS ARCHÉOLOGIQUE DE :FRAI9CE.
porlée par le Christ, aidé de papes, (révdqoes, de laïques H
eiifio d*uD enfant qui, trop petit pour y atteindre, tond les
bras pour arriver jusqu'à elle ;
8<* Fresque de l'Abeie , d'une facture bien diSâreiite : la
consécration de Grégoire-le*Grand ;
9* Une scène des danses macabres , provenant d'une dm*
pelle près MonCmoriUon ;
lO" Une autre scène des danses macabres: la scène des
Morts et des Vib, avec la l^ende à ce propos. M. de Lon-
goemar fait observer la naïveté des peintures et de leurs lé-
gendes ; naïveté que fait aisément pardonner l'idée religieuse
qui leur donne naissance.
Archùecture tnilùaire du moyen-âqe. — On passe aaz
questions du programme relatives \ l'architecture militaire
du moyen-âge, en Vendée et dans le Poitou.
M. de Caumont observe qu'il croit bon de s'appesaatîr
sur l'origine des mottes féodales qu'on prétend postérieures
au X* siècle , et demande qu'on dirige l'enquête de manière
à savoir s'il existe des constructions dans rintérieur des
mottes ou sur leur surface.
M. Fillon a remarqué à la motte du Bois-de-Cené , élevée
sur un terrain sablonneux, des vestiges romains; mais il croit
la motte élevée après la destruction de constructions ro-
maines du voisinage. Sur une vingtaine de mottes qu'il a
examinées, aucune n'a présenté de restes romains. Il est arrivé
quelquefois, ajoute M. Fillon, que des tumuli gaulois, tels que
celui de St-Nicolas-de- Brem, ont été érigés en mottes féodales
et même accrus de la terre extraite des fossés. Ou voit sur
cette motte des traces dtî constructions du moyen-âge.
M. Monnet lit un compte-rendu des fouilles faites à la
motte féodale appelée la Grande-Touche , non loin de Niort,
qui ont révélé l'existence de constructions dans l'intérieur de
JXIV SBftSIOR, A POMTEHAY. 155
h molle, maisqoi, n'ayant pas été terminées, n*ont pu donner
aocaa renseigneroent positif mr h question. M. Googet a dé-
posé sur le bnreaa une notice sur diverses mottes féodalea
Pour os qui est des villes murées » Vonvent est la neule
qu'indique M. Fillon. Pressé par l'heure, M. Fillon demande
l'autorisation, qui lui est accordée , de présenter au Congrès
on manascrit contenant la liste et les armes des seigneurs de
Fomenay-le-Corote , parmi lesquels figurent , pour la plu-
part, les plus grands noms de la noblesse française du moyen-
ige et des temps modernes.
Revenant à l'ordre des questions do programme interverti
par la lecture de M. Fillon , M. Ledain lit une notice sur le
château de Bressuire , dont la fondation remonterait , selon
lai , à la fin du XI* siècle. Cette notice et les documents
historiques qu'elle contient feront l'objet d'une publication
spéciale que prépare M. Ledain.
La séance est levée à cinq heures.
Le Secrétaire ^
G. ROQUCT.
EXCURSION A VOUVENT , MERVENT ET POUSSAIS.
Présidence de M. db Cacmomt.
Le 1 7 juin 186(i, à six heures du matin, le Congrès est
pauli de Fontenay pour faire sa seconde excursion. Le temps
D'effraie pas les membres de la Société française d'archéo-
Icgje, qui tiennent à visiter tous les monuments des environs
delà viUe où ils reçoivent, depuis huit jours, la plus gra-
cieuse hospiulité. Les voitures s'arrêtent d'abord à Vouvent«
M. le curé , qui attendait le Congrès , lui adresse quelques
paroles pleines d'i-propos et l'invite i visiter son église.
156 CONGRÈS ARCIiÊOLOGlQUE DB FRANGB,
Le magiiiCque portail laléral de Péglise de cette locâlHé attire
d*abord les regards de M. de Caiimont et de cent qui
i*accoinp£^neiit. Les détails des sculptures font I*objet d*niae
savante description de M. de Rocliebrnne. Il fait remarquer
surtout le sujet du tympan , les colonnes torses et Tome*
mentation, assez rare dans la contrée, qui eiiste eiKreles
colonnes sur les arêtes de la maçonnerie. Une sacristie, de
construction très-récente, vient malheureusement détruire
reflet harmonieux de ce portail. Le <:ongrès fart des vœux
pour que cet édifice disgracieux disparaisse promptemeot.
Dans Tintérienr de l'église , une inscription ttunniaire du
XIII* siècle, empreinte d*un profond sentiment d'humilité
chrétienne, est kre par les visiteurs. Elle est conçue ainsi :
QTONDAM PRJECLARVS,
SED NVNC CINtS ATQVE FAVILLA.
Le caractère barbare de la construction de la nef témoigne de
son antiquité. Elle remonte au X" siècle ou peut-être au com-
mencement du X I*. Dix gros piliers carrés séparent cette partie
de l'édifice de deux bas-côtés surmontés de voûtes d'arête en
plein -cintre, comme la nef elle-même (V, la figure p. t57). Un
seul arc brisé se fait remarquer auprès de la voûte do clocher.
Une tour informe, placée dans un des bas-côlés de manière ï
l'obstruer, renferme l'escalier qui conduit au sommet de l'édi-
fice. L'abside, dont la voûte présenie partout des arcs brisés, est
plus récente que la nef. Une inspection minutieuse faite eité-
rieurement démontre qu'elle doit être du XII* siècle. M. de
Rocbebrune signale, sur la corniche de cette abside , une in-
scrtptioii qui n'a pas encore été lue. Quelques men^bres du
Congrès essaient, h l'aide d'une échelle , de déchiffrer cette
inscription , et |)euvent constater qu'elle se compose de dix
lettres et qu'elle commence par le mot suô. Une autre.
ZXXl* SESSION, A PONTENAY. 457
inscription est décoii?erte da côté opposé : pJ^ôe, comiom ia
précédente» à la partie la plus élevée de TédifiGe, elle ne
j CH.DÉÊTmcH.
PAirn DB i*iiiTéitBi:B m la NEr m l^golisr ne voivrnt.
peut malheureusemeut être lue. M. Segreslain |fait remar-
quer les proportions heureuses et la construction soignée de
Tabside qu'on pourrait, dit-il, prendre pour modèle. En
somme , Téglise de Vouvent est excessivement remarquable
ati point de vue de Part. Sa nef est certainement la plus an-
cienne de la contrée ; c'est un spécimen qu'il faut conserver
avec soin , malgré sa laideur. Cet édifice était peu important
dans le principe. Le beau portail du XII* siècle, dont il a été
iS8 CX>E9GBÈ8 ABCUÉOLOGIQUE DE ^BANCE.
question plus haut, t êTtbnrà été ajouté au momeot oà Too a
songé à fùre de l'église un monnme»t plus grandiose. L'ab-
side est ? enne ensuite. Il est présomabie que la nef eût été
aussi reconstruite , si l'argent n'eût pas manqué à ceux qui
avaient entrepris la restauration. Ce qui le démontre « du
reste, c'est qu'elle n'a plus sa longueur primitive. One
portion du bas a dû disparaître au mument peut-être de la
construction de l'abside. On ne retrouve pas' de Testées du
portail principal, qui devait exister i l'extrémité de cette oeL
Une cr}'pte fort ancienne eiiste sous le cbœur. M. de
Rochebrune raconte qu'il a pu s'y introduire en rampant.
Elle est encombrée entièrement par des pierres et de la terre.
M. le Curé de Vouvent remercie M. de Caumoot et le
Congrès d'avoir bien voulu visiter son église* et profite de
cette circonstance pour demander quelques fonds afin de h
restaurer. M. de Caumont promet de ne pas oublier cette
requête.
Château, —En sorunt de l'église , les membres du Congrès
se rendent au château. Une tour très-élevée est ce qui reste
de plus important de l'édifice. Elle est méplate dans certaines
parties et arrondie auxlingles. Un petit réduit» à voûte cyUn-
driqoe ogivale, existe dans le bas de cette tour. Il renferme
un vieux canon trouvé dans un puits des environs. Un escalier
en très-mauvais état conduit au sommet de, cet édifice , qui
date peut-être du XIIP siècle. Le château était défendu par
deux enceintes dont les traces sont encore visibles. La se-
conde renfermait une motte assez élevée . qui a été fouillée
sans résultat il y a quelques années. La tradition populaire ,
toujours empreinte du merveilleux , attribue à Mélusine la
construction de ce château. On remarque â quelque distance,
de l'autre côté de la rivière, les ruines peu importantes d'un
manoir connu sous le nom de Petit-Château.
XXXI* SESSION, A PONTEMAY.
vos DU CBATBAU KT DD OONJOlf Dl VOCVEKT,
BICTK.aH.t*
POTEBRE BU CHITUO Dl TOOTIHTi
i«0 CONGBk]l ASCBÉOLOGIOre DE POANGE.
Au moment de quitter Vouvent , M. lyonnet achète
le musée de Niort cinquante médailles trouvées dans ks mh
virons. M. Charvet, de Paris, numismate dont le moi ait
bien connu dans le monde savant , constate de suite rimpar-
lance de ce petit trésor qui présente selle variétés ie piton
dont voici le détail : six Philippe V on VI, deniers et oboks,
deux Charles de La Marche, un denier de Champagne, m
sterling de Lorraine , un sterling du château Porden, «a
Jean de Bretagne, on Philippe de France, comte de Poitiers t
un denier du Mans, un denier de Louis VII ou VIII (rappé
à Bourges, un denier de Guingan (Etienne de PentUèvre).
Mehyknt. — De Vouvent, le Congrès se rend aoxOuHères,oà
les voitures s'arrêtent pour laisser parcourir à pied aits voya-
geurs la distance qui les ^éjjare de Mervent. Le pelK châteaa
de la Citardière, construction du XV 11'' siècle présentant peu
d'intérêt, est xisité sur b route par les membres du Congrès,
qui suivent ensuite un petit sentier plein d'ombrage et de
fleurs tracé dans la foiêi de Mervent. Ils traversent la petite
rivière de Mer sur un pont ancien , dont les arches sont en
ogive, et arrivent enfin, par un chemin escarpé, au bourg
de Mervent où le déjeûner les attendait. A la fin d*un repas
pris avec plaisir par les voyag^'urs, M. de Rechebrooe
porte un toast à M. de Caumont ; ce dernier répond par des
remerclments à MM. de Rochebrune et Fillon, qui ont
réussi à réunir à Fonteiay un des Congrès les plus nombreux
XXXI* SESSION, k FONTENAY. loi
éè toui ceux qoi ont ea liea jusqu'à ce jour. M. 6. de Fon-
tame fiorte os toast à la mémoire de HL ÉmilieD de MontbaiK
r«ote«r des Croquis sor la Vendée.
Aprèft ce repas « les membres do Congrès sont montés an
cUteitt de Mertent, véritable nid d*aigle construit an sommet
d'«i rocher escarpé qne la rivière de Mer entoure de ses
méandres. Un spectacle grandiose se déroule au-dessous des
speaatenrs. Une gorge profonde , entourée de coteaux élevés
couverts d'arbres , rappelle les paysages de la Suisse et de
FADvergne.
Le donjon , qui est la partie la plus importante de la
mine» présente, à rinlérieur, un octogone à côtés inégaux
surmonté d'une coupole avec une ouverture circulaire an
milieu, (ne fenêtre très-étroite placée à une certaine élé-
vation, terminée par un plein-cinire qni dépasse les pieds-
droits, est, avec la porte, le seul endroit permettant au jour
de pénétrer dans ce donjon. Il reste encore quelques traces
de l'escalier conduisant au sommet de la tour. Il est bean-
coop plus grand que ceux qu'on trouve ordinairement dans
les forteresses. On remarque dans l'intérieur de la maçonnerie
un conduit carré , de 20 centimètres de diamètre ; dont la
destination ne peut être déterminée d'une manière précise.
Quelques autres pans de muraille sont encore debout ; mais
ils ne sont pas assez complets pour offrir un grand intérêt.
Ce cbâtean-fort, qui date du \I1* siècle, a été assiégé par
Jean-Sans-Terre et par saint Louis. Un ancien boulet en
pierre^ de 42 centimètres de diamètre, placé auprès du
donjon » étonne les membres du Congrès par ses dimen-
sions. M. Bouet fait remarquer l'analogie qu'il présente avec
les boulets anglais du Mont-St-Michel.
Après avoir visité l'église , dont le portail est surmonté de
qoatre écussons , parmi lesquels on rcconnatt celui des
Parthenay-Larcbevêque, le Congrès a tenu^ dans la salle de
la Mairie, une séance intéressante. 11
162 CONGRÈS AnCHÊOLOGIQOB DE FRANCE.
En relouriiani à Foaleiiay , les membres du Congrès
8*ari*ôleat à Poussais pour visiter le bea« portail de \IV
siècle qui orne Téglise. Les deux sujets sculptés k droite et è
gauche du portail sont très-remarques. L*utt d'eux repré-
scate les disciples d*£muiaûfl , et Tantre le Christ en eroii.
Au-dessous de ce dernier, une ioscriplion très-curieuse attire
surtout Tatteution. Elle est conçue eu ces termes :
EiUVDVS AVDEBBRTVS DE SANCTO
JOHANNE ANGËRIACO ME FECIT.
L*inlérieur de Féglîse est lK?aucoiip plus moderne.
elle n'a pas été achevée , elle présente une particolarité ^
curieuse : un rang de cinq piliers la divise par le miUeu en
deux nefs.
Une maison plxée auprès de Téglise attire les regards des
membres du Congrèn. La porte de celte maison est sur*
montée de L*iriScriptîon suivante :
CE LOGIS APAIiTlENT A FRANÇOIS LAVRENT,
. MARCHANT, DEMOVRANT A FOVSSAYS ,
A ÊTÊ COMMENCÉ LE Vllt*^*"'* DE MARS 1552.
Do l'autre côié de celle façade, sur la cour, on voit une
petite loge composée de trois arciides cintrées et d'une porte,
(îe genre de construction est unique en Vendée. Le logis de
Laurent est encore habité par un marchand.
A sept heures du soir, les membres du Congrès rentraient
à Fûntenay.
Le Secrétaire ,
IMBERT, de rhouars.
SftAlUS TEMÙE A MEnVENT, lË 17 JUIN 1864.
Présidence de M. Charles Ariuolt.
Là ^o€è est oeverte ii deux heore«.
Siègent tn bareao : MM. de Caumont , Segrestain »
^//((M , Gaugain et Pabbé £e PeitV.
m. Imbert remplit les fonctions de secrétaire.
M. de Caùinont ouvre la séance en appelant ratlenlion de
MM. Mllon et de Rorhebrune sur les châteaux A^. Vouvent,
Menrent et Fontenay, ponr lesquels il demande des plans
déiaîHéi^ L'architecture militaire, dit-il, est bi(*n moins connue
que l'architecture religieuse. Depuis quelques années, on a
détruit beaucoup de châteaux. Il faut donc se hâter d'étudier
ceux qui restent, afin d'établir une bonne classification. Les
donjons carrés sont les plus anciens ; les tours cylin-
driques paraissent au XII* siècle. Il faut explorer les tours à
pans: eHes n'ont pas encore fait l'objet d*études spéciales. Il
signale la tour de Châtitlon-sur-Loing (Loiret), comme étant
iiD spécimen des pins curieui donjons à pans du XII* siècle.
Al. Filion signale les châteaux de Pouzauges, Tiffauges,
Mortagne, Montaigu, La Gamache et Talmont, les plus an-
cii'iis do pays.
M. de Rochebrune cite le colombier de l'ancien prieuré
de Ciie?rette. Il faK remarquer cependant que cette con-
struction, qui remonte au moins au XIV* siècle, était peut-
être une chapelle dans le principe. M. Pilton n'est pas de
cet avis.
M. de Foatahie décrit les souterrains-refuges de Réaumur,
dont il n*avail po parler à la dernière séance. Il n'a été fait
aucune découveMe pouvant préciser la date de ces soûler*
rains très-remar«|naMes.
l
16& œNGBËS AftCRÊOLOGIQUE DE PRAMCB.
On passe aax questions du programme relatives aax sceaux»
monnaies , sépultures et aux anciennes industries du pays.
M. Fillon parle du trésor, du XIII* siède, découvert il y
a quelques années à Poitiers, dans la rue du GhaudroQ-d'Or.
C*est la plus riche découverte de bijoux qui ait été faite en
France. Il parle aussi d*une découverte fort curieuse d'us-
tensiles du XII* ou XIII* siècle , faite aux environs de h-
Proutière. Passant à la question des sceaux, M. Fillon dit
que la sigillographie du moyen-âge , pour le Poitoa » est
excessivement riche. 11 serait facile de réunir un millier
d'empreintes de sceaux. Il signi^e, comme un des sceaux
les plus curieux, celui d*AlboJn, évêque de Poitiers» qui
vivait au X* siècle^ trouvé à St-Hilaire-de-Lonlay.
Sépultures.-- M. Fillon signale , parmi les plus anciennes
sépultures du pays, celles du Champ-des-Tombeaux. Bl. de
Rochebrune cite les toiubos de la chapelle Thémer, un
tombeau du XIV* siècle à la Vau-Dieu , une pierre tombale
du XII* siècle à Benêt , et d'autres tombeaux à Mervent , au
cloître de Luçon et à Mouchamp. iVI. de Fontaine parle d*uo
tombeau découvert à St-Cyr.
M. Fillon dit que la forme des vases funéraires a beaucoup
varié. Leur mode de fabrication est la principale indication qui
puisse guider l'archéologue. Il pense que les vases non vernis
sont les plus anciens. Les carrelages émaillés sont très-
nombreux dans la Vendée. Il y en avait une fabrique à la
Téblerie de Mailiezais.
Draperie. — M. Ledain dit que la plus ancienne mention
de l'industrie drapière de Parihenay qu'il ait trouvée remonte
à Tannée 1076. Il en est encore question dans deux chartes,
en 1177 et i29/i. Au XVI* siècle ^ les marchands de Lyon
venaient acheter les draps de Parthenay. Cette industrie est
XXXI' SESSION , A FONTENAY. 165
tombée au XYII* siècle. Cependant, on fabrique encore des
draps grossiers dans cette ville.
M. Ch. ÀrnaDJt regrette vi?ement que M. Baugîer n'ait
po, avant de mourir, achever son travail sur rorîgtne de la
commune de Niort et sur les iodustrtes| qui y ont prospéré.
Verrerie. ^M, Fillon croit qu*il existait anciennement beau-
coup de verreries en Poitou. Il a pu recueillir déjà des docu*
ments sur une vingtaine de ces établissements, dont quelqnes-
nns remontent à Tépoque romaine et quelques autres au XJU*
siècle. Dans la forêt de Nervent , on a découvert le lieu où
existait une verrerie dans les temps antiques et au moyen-
âge. On y a trouvé des bouteilles , presque entières , sem-
blables à celles du tombeau de St-Médard, des briques,
des débris d'amphores et de creusets. L'analyse du verre ,
faite avec le plus grand soin à Paris, a donné les mêmes
résultats pour iMervent et St-iMédard.
Les vases de couleur , ajoute M. Fillon , sont en assez
grand nombre. Au XVI" siècle^ on a fait en France des
verres émaillés. Des ouvriers italiens sont venus de Murano
en Poitou.
M. Fillon dit qu'il a trouvé quelques documents nouveaux
relatifs aux compagnons d'armes de Jeanne-d'Arc Elle était
descendue à Poitiers, chez Rabatcau, qui avait été d'abord
prévôt de Fontenay , sa ville natale , et devint plus tard
membre du Conseil de Charles VIL 11 n'existait plus au
moment du procès de réhabilitation de la Pucclle d'Orléans ;
mais Jeanne Pidalet , femme de ce même Rabateau , qui
avait, avec son mari, suivi partout l'héroïne, donna à cette
occasion les plus grands détails.
La séance est levée à quatre heures.
iéC Secrétaire ,
IMBSRT.
166 CONr.BËS ARrtIÊOL0(;iQUE DE FRANCE.
SÉANCE DV SAMEDI MAHN 18 JUIN.
Présidence de M. pb Focbebui'iii.
Siégtfol au bureau: MM. l'ahbé hê Petit, Goufoni» de
Longuemar , Pabbé Lacurie^ de Cawnont et Lelang.
M. Ledain remplit les fonctions de secrétaire.
M. de LoDgaemar, qui est allé visiter les dépôts de cendres
et les coltines de la côte du Bas-Poltuu dont il a été question
dans une séance précédente, rend compte de son eiploratkML
■ APPOKT DE M. DE I.OX<iVEI|AB.
Trois questions portées au programme du Congrès archéo-
logique de Fontenay avaient particulièrement fixé notre at-
tention : celle qui provoquait Tétude des traces d'habitations
antérieures aux temps historiques; celle des dépôts de cen-
dres signalés sur quelques points de la circonférence de Tan-
cicn golfe drs Pictons , et enfin celle relative à la formation ,
naturelle ou artificielle , des dunes coqulllières qui s'élèvent
sur le marais , dans le voisinage de St-MicheUen-rHerm.
Un mémoire de M. de Brem et une note de M. Tabbé
Aillery^sur ces divers sujets, avaient été communiqués an
Congrès dès le premier jour de sa réunion ; mais ces ques-
tions parurent assez intéressantes pour être examinées de
nouveau, et une Commission formée de M. Tabbé Aillery«
de M. le docteur Auge , qui Tun et Tautre habitent sur les
bords du marais vendéen , de M. Reverseau , et de quelques
autres membres auxquels je fus adjoint , prit ses dispos^itions
pour accomplir cette longue excursion dans la môme journée.
Avant de traiter les questions qui étaient le but de notre
exploration, il est indispensable que nous jetions un coup-d'ceil
sur la carte de la Vendée, afin d'établir nettement, au point
de vue géologique , ce qu'on entend par le marais vendéen.
Tous les observateurs qui ont voyagé du nord-est an sud*
XXXi* SESSION , A FONTENAY. 167
autsi dans le département de k Vendée , de la Châtaigne-
raie, par exemple, à Luçon et à l'Aiguillon , ont été frappés
des ditergences physiques du sol qu'ils ont traversé. En effet,
on rencontre, presque sans transition , les terrains schisteux
granitiques et accidentés du bocage , les terrains calcaires de
la plaine encore légèrement ondulée, puis enfin les nai)pe8
à peu près horizontales et profondément argileuses du marais.
Envisagés dans 4eur ensemble , les terrains primitifs dii
hôcage vendéen se développent de Toiiest & l'est , à pariir des
bords de l'Océan à la hauteur de Talmont , pour courir vers
S***llermîne et St-Hilaire-sur-Autise , en laissant Fontenay-
le-Gomte un peu en dehors et au sud.
Le loog de cet ancien rivage , les puissantes assises des
calcaires jurassiques , qui débatent à la base par lus calcaires
et les marnes du lias, sont venues former une large zone dont
la rarfaee, légèrement ondulée et recouverte d'un sol roogeâire
qui semble 'propre à ces dépôts, conslîtae ce qu'on nomme
la plaine, par opposition avec l'aspect accidenté du bocage.
Sor cette zone, les céréales et les prairies artificielles
régnent en sôuveraiiies absolues; aucun arbre ne vient les
onabrager , et tes seuls points de repère qui s'offrent à l'œil
900t les flèches élevées des clochers de Fontenay et de Luçon.
Tout à coup la zone calcaire de la plaine semble se
coarber brusriuement pour rejoindre les bords de la mer, ui)
pea au-dessus de La Rochelle , laissant à l'ouest, entre ses
nappes calcaires et l'Océan , une vaste échancrure occu))ée
par an dépôt argileux profond , dont la surface , à peu près
nivelée et à peine élevée de quelques mètres au-dessus des
marées , constitue le sol du marais vendéen. Ce sol , aujour-
d'hui cultivé en prairies, en céréales et en plantes textiles,
a vo la richesse et la salubrité succéder, dans cette contrée, à
la niiaère profonde et à l'action pernicieuse des fièvres palur
déenues qui jadis y exerçaient leurs ravages, grâce aux in-
168 GONGBÈS AR01IÉOLOGiQU£ DE FRARCE.
lelligents trataux d'assainissement doni rexécotion a été
poursuivie |)eiidaot une longue série d'années.
Quelles causes ont amené la succession si brusque de ce
sol profondément et exclusivement argileux au soi calcairo»
qui semble l'embrasser de toute part? Nous les ii
rons en quelques mots.
. Nous avons dit, pour mieux rendre l'impressioo qv'on
éprouve en rencontrant le sol argileux du marais au ceotre
d'un croissant formé autour de lui par la plaine calcaire qui
l'enveloppe , que cette plaine se recourbait brusqucmenl m-
tour de cette vaste lagune. Mais, en réalité, la large aooe
jurassique qui s'appuie vers le nord sur les dernières peoles
du sol primitif du bocage vendéen, se relie aux nappes cal-
caires du déparlement de la Vienne et se prolonge vera fe
sud en tapissant de nouveau le massif granitique du Limons»,
et forme une nappe continue le long de la côte de FOcéui,
depuis Talmont jusqu'au-delà de La Rochelle ; elle passe par
conséquent au-dessous de ce puissant dépôt argileux , ooBm
dans le pays sous le nom de Bry, et qui constitue le sol du marais.
Ce bry s'est donc déposé dans une vaste échancrore pnh
duite par l'érosion ancienne d'une partie des assises calcaires
de la zone jurassique ; et comme , d'une part , nous avons
trouvé s^r le pourtour du marais^ dans les affleurements
calcaires qui le bordent , des fossiles qui appartiennent à
l'étage oxfordien inférieur (callovien de d'Orbigny ) (1) ; et
(1) Les fosnles que nous avons recaeiliis dans celle oourse rapide
lont, en effet, les suivants : Âmm, arbuztigeru» et Moorei^ de la grande
Dolilhe placée sous les assises ; Amm* ùaccheriœ , macvocepkaius et
anceptt Terebratuta bicanaliculata et Belemnites hastatus, qui appar-
tiennent au callovien ; puis V Ammonites biplex et la Ter, bissuffarei-
nata , dans les couches entamées, et qui seraient ainsi Toxford^aj
supérieur ( les premiers à Luçon , les seconds à Naillers, Bel-Air, Str
Ilichel-eD-rHeriii et le Hocber de la Dive )«
XIX l« SESSION , A FONTENAY. 169
que» d*aulre part, noas avons constaté aussi dans une récente
exploration la présence de l'étage corallien an nord de La Ro -
chefle» sur le bord de la mer, il en résulte que le bry d» marais
a prb« eii*grande partie, la place des couches oxfordiennes
inférieares et supérieures sur ce point du ri?age vendéen.
Ce fait ne saurai! être douteux pour ceux qui ont parcouru
le marais (si, d'ailleurs , des sondages puissants n'avaient
retronTé le calcaire au-dessous du bry) , en remarquant les
Uots de calcaire jurassique qui surgissent çà et là sur la
surbce do marais et qui forment , depuis le gué de Velluire
jusqu'à l'Aiguillon» une chaîne interrompue s'étendant de
l'est à l'ouest et dont Jes anneaux se montrent aux Sablons,
à Chaiilé, à S'^-Radégonde , à Puyraveau, à Champagne, à
Triaize, à St*Michel-en-rilerni et à la pointe de rÂigoilIon.
Quelle est la cause qui a produit ce vaste dépôt d'argile
qui atteint t sur certains points, au-delà de 15 mètres de
puissance dans un golfe embrassant plus de 250,000 mètr^
de circuit , comme Ta fait observer M. l'abbé Lacurie (1)?
Cette cause a été indiquée depuis longtemps (2).
En effet y l'écbancrure calcaire que le sol du marais est
venu combler reçoit sur son pourtour une multitude de
cours d'eau et, notamment, le']Lay et la Vendée, qui, par
leurs ramifications supérieures, s'enfoncent profondément
dans le massif primitif du bocage et cbarroient avec eux ,
.dans les grandes crues, les limons argileux qu'ils étaient
forcés d'abandonner dans cette vaste lagune au contact des
eaux de la mer, progressivement repoussées à mesure que le
dépôt vaseux augmentait d'épaisseur, pour être définitive-
(1) Citation de M. Ménard dans le premier Bulletin de 1858.
(Publications de la Société des Antiquaires de POuest. ;
' (S) Voir les Stmvenin iPun naiuraliêU, par M. de QuQtrefases, au
litre : t DescriplîoQ des eôlei de la Sniulonge. «
170 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
ment remplacées par les eaux douces ou samnâtres de Ymt^
cieo lacus duarum carvorum, ProbablemenI aosKÎ quciqae
cooraot marin a-t-îl contribué à augmenter la puissMice de
ce dépôt argileux , en charroyant dans ce médie golie kft .
■lames argileuses du lias mises à nu, en amont dans le lit de
la mer , par la catastrophe qui a déterminé la fomie actuelle
de la côte de TOcéan.
Dire par quels prodigieux développements de travaux po8r«^
suivis depuis plus de deux siècles, notamment ë partir écs
concessions accordées par Henri IV, ces sob, jadis voués à
la stérilité , couverts de marécages et habités seukroeut ptr
cette population désignée sous le vieux nom de CoHiberts^ à
demi amphibie, vivant autant et plus sur des bateaux que
sur les îles de ce marais, et dont on ne retrouve plus guère le
souvenir que dans l'existence bien améliorée des ButtierSy
sont aujourd'hui devenus productifs; décrire les luttes achar-
nées que livrèrent le génie et la patience humaine pour con-
quérir pied à pied ce ridie terrain qui fournit, sans s'épuisa:
jamais, de fécondes récoltes et qui est chaque jour délivré
de ses eaux nuisibles par une multitude de canaux aboo*
tissant aux artères principales qui vont déboucher dans h
mer, excéderait de beaucoup les limites de ce compte- rendu.
11 suflSra , pour donner une idée de la valeur de celte con-
quête, de dire que le cultivateur se contente d'enfoncer plus
profondément sa charrue dans le sol pour en entretenir 4a
fécondité « quand la couche arable superficielle semble se
fatiguer , et que le fumier recueilli dans les pâturages en-
tourés de fossés profonds où les bestiaux sont abanduttoés
à eux-mêmes, mêlé à la paille et séché au soleil, ne sert que
de combustible dont les cendres, exportées au-delà de la
zone calcaire , vont fertiliser les sols froids du bocag^e» -r«
C*est surtout au principe fécond et bien dirigé de VmBXh
ciatiou que la Vendée doit les résultats obtenus dans son
XXXI* SESSION, A FONTENAV. 171
Il eût été, en effet, huposîdble d*ealacer cette vaste
étearfoedc sols marécageux dans un réseau de canaux et*de
digues qui floot , pour ainsi dire , tous solidaires les uns des
autres et qui se seraient trouvés paralysés par rcncombre-
nient d*on seul d'entre eux , si l'on n'avait placé ces terrains
bas et inondés sous le contrôle de syndics, veillant avec
SDHîciiDde sur les intérêts de la multitude des propriéuires ,
dont les parcelles réunies forment une sorte de communauté
régie par des règles particulières au profit de tous.
C'est grâce à cette sage et intelligente organisation que ce
pays offre aujourd'hui quelque chose d'équivalent aux con-
quêtes que les Hollandais ont faites sur les rivages de la mer
do Nord (1).
Revenons actuellement au but prmcipal de notre eicur-
âoD. Nous venons de voir que le sol profondément argileux
(1) MM, Laval et Bréchard, syiiclicsdu marais vendéeo, oot bien
vonht nous donner mille inléressants détails que nous regrettons de ne
poifoir GOBsigner dans cette courte notice. VHhtcnre de C abbaye de
UâMItuàu, par M. Cli. Amault, nous apprend que les travaux de
tetcheroent des narals vendéens remontent jvsqu'au XII* siècle psr
ItidliiiBseaMnt do canai de Luçon^ qui se rend direetement dans la
baie d'Aiguillon : eo 1217, on y ajouta le canal dit des Ciinf'Abbéê
ailast do Langon à la Sèvre , et plos tard , mais dans le même siècle,
alni de Marans.
Eo iASO» les eaox de la mer se mêlaient encore aui eaux douces du
■irais, lorsque tout à coop elles se retirèrent dans la noit qui précéda
h Toossaint de cette année. Quelques travaux , A'éqaemmeot inter^
naipos par les goerres anglaises et les goerres de religion , dans les
XV* et XVI* siècles, avaient encore été tentés sans beaocoop de sueoè»
kmqtte BenrilV fit venir, en 1599, ringénieor hollandais Humfroj
Brsdiey, qui réunit par te canal dit des Hollandais le canal de Lmçou
ieetuides Cinq- Abbés, Enfin, ce fut en ISAI et IfiAS que lesdessé-
ctaaents des marais vendéens ftirent continués avec persévérance par
In associatioos des propriétaires.
172 œNGHËS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
du marais, le bry^ selon le terme consacré dans le pays»
siiGcédaii brusqucmenl au sol calcaire , dans celle partie de
la Vendée, non-seulement sur le vasie pourtour de ce q«i
fut l'ancien golfe des Pictons , mais aussi sur les poinls cal-
caires formant des ilôts au sein même du marais.
C'est au conlact même du sol calcaire et du sol argileux
que sont placés les dépôts de cendres signalés par M. Tabbè
Aillery, nolamment à Naillcrs, sur un développement de
300 mètres de long sur 50 de large et une profondeur
moyenne de 2 mètres à rilol-des-Vases , à Chevrette , k la
Terpe, au Jart, aux Linaux, au Poiré-de-Champagné , & b
Bosse-aux -Morts, h Puyravaut, k S**-Radégonde^ etc. Grâce
aux tranchées profondes que M. le docteur Âuger avait fait
faire à l'avance, dans le soi, jusqu'au contact du bry, doos
avons pu recueillir et étudier les diverses parties du dépôt
évidemment artiûciel qui, à l'Ile de Naillers, recouvrait le
point de contact de l'argile du marais avec le calcaire de la
plaine. Ce gisement curieux nous a paru être, non un
dépôt de cendres dans Tacccpiion rigoureuse de ce mot,
mais le résidu qui serait résulté de la destruction d'habi-
tations en pisé , peut-êlie suspendues autrefois sur les eaox
du marais, toojoors reconstruites sur le même emplacement
par les générations qui se succédaient sur le sol , en em-
piétant progressivement sur les eaux. La présence, dans
l'épaisseur de ce sol artiûciel , d'une quantité innombrable
de fragments de terre grossièrement cuite et toute pareille ï
celle que nous avons nous-même recueillie sur la sole
d'anciens fours gaulois et qui , dans le cas présent , nous
semblent avoir appartenu aux foyers de ces habitations rus-
tiques ; enfin , certains débris de bois presque passés à l'eut
de lignite, par un long séjour dans ce sol humide et qai
peuvent avoir appartenu à leur charpente, appuient sin-
gulièrement cette présomption dans notre esprit. Il resterait
ÏXXl* SESSION, A FOWTENAY. \1Z
^ dftermioer l'usage anqnel pooTaient atoir serf i ces pièces
en (erre si mal cuites qu'elles s'écrasent facilement sons la
pression de la main , et qui ont la forme d'une espèce de
cfaandelîer à trois pieds, et certaines autres que leur forme
rapproche des manchons d'argile dont les potiers se servent
fioar séparer entr'elles les poteries entassées dans leurs
Iban
Rien ne s'oppose, au surplus, à ce que des fours ne
fussent établis sur le ritage calcaire, à proiimité du sol
argileux du marais si propre à la fabrication des vases usuels
des aociennes populations, et que Icufs issues n'aient été
projetées sur le bord du marais où elles se seront mêlées
arec les démolitions successives des huttes de pisé ,* dont le
peu de solidité et de durée nécessitait le renouvellement
fréquent. On va voir, par le détail des objets que nous
avons noos-même extraits des fosses pratiquées à notre inten-
tion dans ces dépôts, que c'est en effet là l'opinion la plus
probable sur leur origine , en même temps qu'ils nous ser-
viront à établir quelle est l'époque approximative à laquelle
on peut la faire remonter.
Nous avons dit, déjà, que ces gisements atteignaient une
épaisseur moyenne de 2 mètres.
Leur masse terreuse contient, outre quelques galets cal-
caires et de quartz plus ou moins bien arrondis , un tiers
environ de débris , gros ou menus, de cette argile mal cuite
qne nous attribuons à la dislocation des aires des foyers do-
mestiques des cabanes.
Des galets quartzeux et calcaires équivalents ont été trouvés
par nous dans le sol même du marais et aux bords des îles
calcaires répandues à sa surface. C'est pour nous une preuve
que le sol même du marais fournissait les matériaux des ha-
bitations en pisé , des aires des foyers et des poteries fabri-
quées par les anciennes populations. Vers la base du dépôt,
{% CONQUE» AUCRtotOGIQOB M ftUMOL
naotafoM tortoul renmqfié b fréMQoe d*ini eetuii i
lie fragmeots de poterie iioirdtre« àptte^growière, et qui
BOtts ont rappelé celles que, M. Brooiliet et mai, noua iiri^f
recoeilliei aoaa les dolmens de Ghàteao-Larcbar eade VyiM0re ,
dans la Vienne, et dans le aol su|)erficid des cams» des
bords de la Baote^-Charente* de la Boasîère, de Lusac, «Ce,
avec les silex taillés, les os et les ossemenls dlioinnes et
d*aniiD«ox de la période appelée âge de pierre.
Cet iadice non équifoque permet donc de bire i
déjà ces dépôts aux temps anté-bistorîqoes conti
sépnltures et des babitatioas des popalations troglodytiqees de
la Gaule. Hais si ces dépôts ont uue origine aussi reculée, ils
n*oul pas été brusquement interrompus , car leurs condies
moyennes et supérieures nous ont offert des débris d'one
poterie moins grossière , accompagnés d'instruments en far
(laac(*s ou tridento) à Tusage des pêcheurs, puis enfin des
poteries rouges et noires , à pâU3 fine et même sigillée , dont
le» formes et les ornements ne sauraient être rapportés q«'à
répoque gallo-romaine. Ces derniers débris de la coucbe su-
périeure des dépôts sont identiquement les mômes que ceux
qui puUttlent dans le sol rouge recouvrant le sous-sol calcaire
du rivage du marais, et dans lequel, grâce à M. Auger, nous
avoua recueilli des débris de chaînes de fer à petits anneaux
(anciinnes amarres des bateaux), des poteries rougea, grises
ei noires en forme d'amphores , de coupes, de patèrea^ etc. ;
un de ces oa percés de plusieurs trous employés par tes tis-
serands , des andouillcrs de cerf polis et aiguisés , des bra-
celets • des défenses de porc mâle ( si fréquentes sona les
dolmens et dans les cavernes) , un vase en verre aux cAies
saillantes, une hache en pierre polie (sorte dcchlorile),
une pierre à aiguiser en schiste crisullin verdàtre , et une
meule à bras, en grès, déterrée sous nos yeux.
Tel est le résultat de nos investigations rapides sur ces
kur SESSION » A rCMItBMAY. I)S
iMMimleU apbtis qui marqueal b transilHNi do rivage eal^
cajre as bry do marai& Mais noos oe les atooa appliquées
^MM nr ou seul poiot , et il est Si déôrer que des Abserva-
lânoa aoieol fiiiies avec soio partiMU oA Ton a sigoalé Teiia-
'teooe d'aotrea dépôts équivaleols, en constaunt la mc^
rmmn des débris reocootréa dans ieor sein. Peut-être
renoaotrera-4-on sor qoelquea poials des traces d'andens
jiiiotia, et alora on aora acquis la certitude qoe lea bords
éa oiarais vendéen présentant qoelque chose d'aoaloi^ aoi
imcea des aocienoea habitations lacoatres de la Soiaae.
Les faits qui précèdent une fois consutés » noos reprîmes
notre coorae le long du marais jusqb*ji Luçon» et ft , chan^
gpont brusquement de direction , nous noos eofooçftroeadans
le vaste désert du luarais vendéen.
Sa large surface , coopée dans tous les sens par one mut*
litude de levées et de fossés, se trouve ainsi partagée en
une foule d'endos, isolés les uns des autres, dans lesquels on
abandonne à eux-mêmes des troupeaux entiers de bêtes à
cornes et de fécondes poulinières. Si n'était l'absence des
arbres, si regrettée du voyageur, on se croirait volontiers
au sein des riches pâturages de la Flandre et de la Hollande
connus de tout le monde , au muins par les célèbres tableaux
des maîtres flamands et hollandais. Le cerc4e aplani de ce
large horizon est jalonné çà et là de très-légères ondolationsr
qui ont à peine à Fceil la valeur de taupinières surgissant
à la surface d'une prairie; et, sans les clochers oo les
groupes de maisons qui les dominent, elles se confondraient
avec le marais. Ces légères saillies sont les Ilots calcaires
sor lesquels nous avons donné quelques explications plus
haut , et c'est entre deux apparitions de rochers formant les
petites collines de Bel-Âlr et de St-Michel-en-l'Henn que
Gont situées deux autres collines conlignês de la première ,
ibnnées exclusivement d'un amas considérable de coquilles.
176 CONGRÈS ARCaÈOLOOlQOE t>E r RANGE.
il'hultres accompagnées des mollusques et des parasites qui
vÎTent dans les mêmes stations marines.
M. de Brem a fourni au Congrès un mémoire snr ee
curieux gisement , et il relate notamment les anciennes tra-
ditions de la contrée à ce sujet. Au nombre de ses ciiatioq».
nous remarquons particulièrement un passage des Chro-
niques de l'Angonmois, du XYI* siècle, qui constata
l'existence de bancs d'huîtres jusque sur le sol aujourd'hui
émergé du Langon, localité placée sur le bord du marais,
au contact du calcaire, mais qui, à cette époque pen
éloignée de nous , était encore placée « sous eau salée et
droite tner peu profonde ou petits bateaux allaient,,» et f
pickaù-on force huîtres, •
Si des bancs d'bultres existaient au Langon, qui est ^toé
à 2 myriamètres de la rade d'Aiguillon , il est assex
raisonnable de croire que leur niveau était , à pen de chose
près , égal à celui des bancs d'huîtres voisins de la dune de
Bel -Air. On a attribué à ces dunes coquitlières une élévation
de 15 mètres qui nous paraît exagérée ; et bien que, dans
notre double excursion (1) sur ce point du marais vendéen,
nous n'ayons pas eu à notre disposition d'instruments de
précision pour faire un nivellement exact , il nous a paru
que les chiffres donnés par M. de Quatrefages , c'est-à-dire
8 à 13 mètres , et surtout le premier des deux, étaient les
plus près de la vérité. Or , si on compare cette minime
altitude aux 20,000 mètres qui séparent le Langon des
buttes de St-Michel , on verra que ce n'est guère attribuer
au sol qu'une pente tout>à-fait insignifiante d'un demi-mil-
littiètre par mètre , et c'est à peine si elle serait suflkante
pour l'écoulement des eaux vers la mer. 0'oi\ celte première
- (i) Nous sommes effecli^emenl retourné sar les lieux, dans le cou-
rant de septembre, pour «iludier de nouveau ce curieui gisement
XXll* SESSION, A FONtENAr. 177
didoctioa t que ri les hatires ont féca autour du Langon, ce
fait seul suflSt déjà pour expliquer la hauteur des duoes co*
qoiliières de Sl-HicheL Mais nous Terrons, dans la suite de
cet exposé, que cette élé?atioD trouve encore d'autres expli-
calMtts tout aussi plausibles. Bien qu'il soit prouTé par la
multitude des gisements d'builres placées dans leur station
normale qu'on a rencontrés partout dans le marais,' que ces
mollnsques pouvaient TÎvre et se reproduire sur les fonds va-
seux (1) , ces dépôts étant généralement peu étendus et peu
élevés , il est permis de conjecturer que le noyau principal
des bancs de Bel-Air repose sur quelque affleurement du
Tocber calcaire au sein du bry. Le voisinage de la butte de
Bel-Air donne à cette hypothèse , déjà produite il y a trois
cents ans par La Popelinière , comme nous le verrons, un
degré de probabilité qu'une expérience directe faite sur le
gisement transformerait, nous le croyons du moins, en cer-
titude.
Nous appelons donc de tous nos vœux des explorations
jusqu'au centre et jusqu'à la base de ces amas coqoilliers ,
sur plusieurs points de leur développement , dans la con-
viction qu'elles ne sauraient manquer d'apporter de nou-
velles luaaiéres pour la solution de cet intéressant problème.
En attendant , nous allons exposer, avec le plus d'exac-
titude et de clarté qu'il nous sera possible , les données que
nous avons recueillies et en déduire provisoirement les con-
clurions auxquelles nous avons été amené.
(I) Noos avons olMervé des faits entièrement analogues pour tes
Inltres fossiles, notamment dans les falaises de la Pointe-de-Cbé, près
La Rochelle. Elles y sont éparses dans la vase calcaire qui forme positi-
vement une des assises du coral-rag , comme ou les voit également
dans la vase crayeuse et sablonneuse des assises cénomaniennes à Bon-
neail-Matourt, à Vouneaîl et aui en? irons d^Arçay, dans le départe-
ment de la Vienne,
i2
176 coNiîate aiu!H£ouk;jqL'£ de faance.
U» àm% 4uae3 cofuilliôre)» île St-MîcM^eo^l'nemi
8*éièv^jU ï pueu de liistaiice d^ ia roule d? Lvçdq à ce 4enii0r
bourg , 5iir le j>QJRt où celle route rase ie pied de h boite
calcaire 4e Bel^AIr.
Elle» sont sépariées de jceue derni(ire bulle « siioteàleiH-
nord^ioqesi, par uq iaiervalle de 250 è 300 moires aeirie-
lueoU tandis que la butte plus considérable qui porte lekwHg
de St-Mîohel est située à \3 ou l»500 mbim plps au sud.
Les trois petites dunes, 'Fuiie calcaire, dite de Bel-Air, et
les d(u>x autres ei^clusivemeot formées de coquilbges, se
font suite l'unç à Tautre dans la direction générale du uord*
ouest au sud- est, ii peu pr^s parallèlement à la o&te de
rOcéao. |.es deux duuescoquilliôres, qui nous iuftéNsoenl
plus pariicvli^r^çuieot, sont s^^par^ées eutr'e lies par un espace
naturel d'environ 50 oicti-eti.
Celle qui est ia plus rapprodaéc de ia butte calcaire de
Bel-Air a la forme d'une masse d*arnies à la tête tréflée »
dont le manche aurait été séparé du fer par une coupure ,
qui n'est ici qu'un fossé récenuiont pratiqué pour Técoule-
ment des eaux du marais sîlué au nord. L'autre, qui fuit on
peu arrière de la première, a .la forme d'un ¥ renversé,
dont l'un des côiés est disposé perpendiculairement à Taxe
louigitudinal de sa voisine ^l).
Ces buttes coguilliôrcs, de forme irrégulièrement allongée,
à flancs étroit^ limités par des penies raides. ae lerauneot à
leurs extrémités par des renflements arrondis, leur aspect
général oiïre la plus singulière analogie avec les formes tour-
mentées et arrondies de la plunpart des falaises et des ma-
melons, qei detwnl évidemment leurs contours actuels k
Téroebm des anciens courants marins è l'époque où IX^oéan
battait leurs flancs.
(i) Voir le croquis aocom|>agnaiil ce coroptc-rendo*
Utr S£SSIOÎI, A POftT£MAY. 179
Quand on tes examine 4a fmàs* rien oe ivieBt combalire
jcttte première îo^vesMon. En effet, la surface de ces fauttea
m GQBipose d*uB sol miuce qae recooTre une maigre végé*
tatioo, et ce 8ol résuite àe la trituration des coquilles
affleorant, parmi lesquelles on re&contre des galeUi 4:al*
cainBs, joh de gneiss, ou de sclûsle ardoisier , imparfaiteraent
.«rnindis et rqog^ fiar les vagues.
L# ^aoupe en traTers de J*nne de ces dunes , qae nous
avons aonexée k iH>tre croquis d^ensemble, met en outre en
relief un iatt bon à signaler : c*cst que les coucbes 4e
coquilles paraissent, sur certains points, alterner avec des
dépôts de vase blancbe également mêlée de coquilles brisées
.et de galets, d*où résulte cette disposition des flancs de la
seconde dune noununent , en gradins irréguliers produits,
sans aucun doute, par Faction des ji^uences alaiosphériques
et du piétine^ient des troupeaux sur un sol coniposé d'assÂf^es
alternativement résistantes ou friables.
De ces premières observations , nous sommes donc déjà
conduit à inférer que la masse primitive des buttes ooquil-
lières de St-Micbel a dû ôtre modifiée, dans ses formes eaié*
rieures à la fois, par l'action puissante des vagues qui les
battaient autrefois, et par Tact ion postérieure de Palmos-
phère^t du piétinement des troupeaux
Arrivons au cœur du dépôt lui-même , du rocker , selon
Texpresaion consacrée, en proûiant de la coupure et des
brèches plus Oiu moins profondes pratiquées sur ses Ikmcs à
diverses époques.
Au premier aspect , il faut l'avouer , il semble qu'un im-
mense désordre règne dans cet énorme amas de coquiHes ;
mais, avec un peu d'attention , on ne tarde pas à revenir sur
cette impression. L'exploration de la brèche la plus consi-
dérable ouverte à l'extrémité sud-est de la seconde dune, et
ceUede la coupure et des entailles faites dans la première,
180 COMGEËS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE;
nous ont permis de constater que la grande majorité des
huîtres (80 au moins sur 100) présentait les deui yahea
réunies, la valve plate en-dessus, c'est-à-dire dans la statioD
normale de ces mollusques. Un petit nombre , à la vérité ,
étaient placées dans une position oblique et parfois ren-
versée; mais ces faits trouvent, à notre avis, une explication
toute naturelle dans ces deux considérations : que le banc
d'huîtres en voie de formation a dû être fréquemment
balayé par les vagues qui ont pu retourner quelques indi-
vidus, et que la station normale (la valve plate en-dessos)
n'est pas absolument indispensable à ces mollusques, puisque,
dans les groupes de coquilles soudées les unes aux autres
dans tous les sens^ il y en a nécessairement quelques-uoes
qui vivent et se développent à l'opposite de la majorité.
Mais ce ne sont pas là les seuls arguments en faveur de
l'opinion qui voit dans cet amas d'huiti^ un banc naturel ,
dont les individus ont vécu sur la place même qu'ils oc-
cupent. Les interstices de ces huîtres sont remplis par les
coquilles des moules qui ont vécu au milieu d'elles et pour
ainsi dire sous la protection de leurs épaisses coquilles, à
l'abri desquelles elles ont conservé leurs valves inuctes et
jusqu'à la couleur violette et l'aspect qui les rendent sem-
blables à celles que l'on pêche encore sur les côtes. Des
peignes aux côtes délicates, des anomies aux valves nacrées
et fragiles , des balanes groupées sur les huîtres sont là aussi
fraîches, aussi intactes qu'au moment où elles ont vécu.
Toutes ces observations déjà faites par un savant naturaliste,
M. de Qnatrefages , membre de l'Institut , l'avait amené, en
\S5kt à cette conclusion: « Tout dans ces buttes annonce
« que ces coquillages , analogues à ceux qui vivent encore
« sur nos rivages, ont vécu et sont morts là où on les trouve
« aujourd'hui , et pourtant leurs couches supérieures sont
tt à 8 et 13 mètres an-dessus du niveau des plus fortes ma-
XXXi* SESSION, A FONTENAT. 181
« rées. Pour expliquer leur existence, il faut bien admettre
a des soulèvements locaux circonscrits (i). »
Ces soulèvements partiels sont des faits si nombreux ,
obserYés par une foule de géologues , qu*il est inutile
d^JDsister sur la possibilité de Thypothèse invoquée par le
savant naturaliste pour expliquer la présence , en apparence
anormale» des bancs d'huîtres de St-Micliel au-dessus du
marais environnant. Ces fluctuations ont même pu avoir lieu
à plusieurs époques , et le souvenir de la dernière a même
été conservé dans les Chroniques saintongeoises , citées par
M. Cb. Àrnault dans son Histoire de Maiilezais , où il est
dit que, « pendant Tépiscopat de Louis de Rouault, les eaux
« de la mer se retirèrent tout à coup du marais vendéen
t pendant la nuit de la veille de la Toussaint (1660). »
Les détails dans lesquels nous sommes entré au sujet de
la forme générale des dunes coquillières de St-Michel , dont
les mollusques ont vécu sur place, accusant un remaniement
par les vagues, et Tindication des gisements fort nombreux
de couches d*huUres répandues çà et là dans le bry supérieur
de tout le marais vendéen , nous amèneni, en second lieu , à
penser que le dépôt primitif sur l'emplacement de nos dunes
éuit beaucoup plus considérable dans Torigine et s'étendait
aux alentours. Ce fait peut ^tre, au surplus, vérifié par
l'examen des talus des fossés de la route qui court à quelque
distance de ces monticules et qui présentent des entasse-
ments d'buitres tontes pareilles.
Nos dunes seraient donc les noyaux résistants d'un plus
grand amas que la puissante action des vagues , pendant les
grandes marées , aurait façonnés de la même manière que les
collines et les mamelons de calcaires marneux de la côte l'ont
(i) Souvenir» d'un naturaliste: Description des côtes de la SaiD*
longe, p. 319 à 322. 185^.
182 CO^GRÈS ABCIlÉOLUGIQte DE FRANCE.
été, ffiafe à une époque évidemment postérieure à Téoban-
cmre du grand marais vendéen.
Eu poursuivant l'ordre d'klées dans l<^uel neo» soimiies
entré « il nous reste à examiner une intéressanie qneitliNi ;
celle de Tépoque approximative à laquelle le dépôt a éé se
former.
Deux faits d'observation nous senihlenl de nature ft poser
d'importants jalons pour la solution de celte partie in pro^
blôme.
M. le docteur Auger, pendant notre excursion dans te
marais vendéen, nous a signalé un gisement régviier , nais
peu étendu, d*huitres superposées par couches dans leur
station normale dans le voisinage de Naillers, etqueaoas
avions été tenté , au premier abord , de r^ardcr comme un
para Mais la fréquence de ces dépôts signalés presque par-
tout dans le marais nous a porté, en y réfléchissant mîeox ,
à n'y voir qu'un gisement naturel comme les autres. Mous
avons relevé avec soin la coupe de ce dépôt, traversé par an
large et profond fossé datant de quelques années seuienwiM,
et nous avons constaté les superpositions suivantes : an-des*
sous d'une couche de terre remplie de débris gallo-romains
et épaisse d'environ 50 à 60 centimètres , règne une eoeche
d'huîtres de 20 centimètres dont les bords se relèvent en
forme de bateau , parce que les mollusques s'étaient amon-
celés dans une dépression du sol aiïecfant cette forme. Au-
dessous vient une couche de 0"* 80, d'un s il analogue i
celui de dessus , mais dont les débris de l'industrie humaine
deviennent de plus en plus gn)ssiers (i) ; là, tout repose sur
sur le bry qui, lui-même, s'appuie sur le fond calcaire de ca
rivage du marais.
(i) Ces dt^bris, que noiis possédons , soiit des fragments de tuiles et
d^amphores romaines, de meules à bras, de vases en terre, d*iiiatra*
ments en fer et même de hacbes en pierre.
TLXXi* SESSK)^^ A FONTENAY. f83
YoM donc m dépôt dliuHrM c|u*bii peut, naa» hésiiBiionv
rapporter aoi pmniers siècles gallo-roniaitui , c'esl-'k^îre «o
OMiiiienoeiiieDt de l'ère cbréiienue.
Le second fait vient d*étre signalé tout réammeot pae
Mb Ck deSourdevaly et s*appnfe snr Mie fiaiîMe réceoMiiMil
praiiqnée an village du Port, commune de Beaiivais«Mif-*
Mer, localité <|ui, pareille à taiH d'autres acculées k la ménift
épilhéfe , as trouve bel et bien anjourd'IuM e» lerve fenoe^
Ao-desBous de 30 centimètres de tefrr^ la bèchtf a mis ^
no an véritable banc d'buttres tontes pareilles à celles dont
nous venons de parler ^ et reposant InmiédiaK^utent sur une
csiaeaâe en pilotis de cbéiie profondément e»ftiitcé9 dans la
vase , et qui , sohant ropinion du savant rapp^irteor » pa»
rairaeni avoir appartenu k un ouvrage de port ou de ^ai »
conslroit en oiadricm assemblés sans tietu ni bonianu Cette
opinion do voisinage d'on ancrage et navires clans cctin
bcallléest, an surplus, corroborée par l'existence d'aoMscon*'
ndérables fisrasés de délestages de bâtiinentsw
\jd fait d» dé|)dt , de l'accuinnlatioii de ces buhres au'^
dessus d'un ouvrage de main d'homme que font |Nine b faire
remonter aut anciens Venètes , attiettterail dune qu'un peu
après cette époqoe reculée le nivcaa de l'Océan anrail dé«
passé celui de ces antiques travaux , et noosr anriORS ainsi
une preuve de plus de la fluctuation do rivage k plnsieura
sièctes de distance, en nous reprirtant k ce que nous awoos
dit plus haut — Or, ponr résondre la qoestiorf qui nous oc*
cape pkis particnlièrement en ce moment, nous avons à%mo
kl certitnde que des dépôts d'hoîtres se sont fonnés au««
dessns du bry du mai*ais vendéen pendant tout l'intervalle
qui sépare les tem|is gaulois propremenf dits du moment oà
la mer cessa définitivement de se môler aux eaux du marais;
c'est-k-dire, comme nous l'avonsénoAicé, en 1460. Lenom AHle
donné k la plupart des monticules calcaires qui surgissent an
184 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
sein du bry et qaî furent habités dès les temps les pli
calés, comme l'attestent les dépôts dits de cendres qw
avons rappelés plus haut, le nom de St-fienolt-soj
porté par une localité du pourtour du marais vei
éloignée aujourd'hui de i myriamètre et demi de la
beaucoup d'autres analogues , confirmeraient en oui
déductions 9 si d'ailleurs les chroniques locales n'i
textuellement rapporté ce passage que nous avons di
plus haut : « En ce fort pays de marécages depais
• suivant le marais s'étendant vers Monireuil-sur-llf et
a eau salée et droite mer peu profonde ; petits bat(
t allaient , car les terres n'étaient si hautes , et y
« force huîtres mémeroent en ce pays de Langon
Quelque fait est-il venu , dans les explorations sa(
des buttes coquillières de St-Michel, infirmer les condl
auxquelles l'auteur nons semble avoir été amené après d'î
par tout ce qui précède : c'est-à-dire qu'elles étai<
banc naturel d'huîtres, modifié postérieurement on pei
même pendant son accroissement par le va-et-vî<
grandes marées?
Nous avons retenu deux faits consignés ilans le rap|
M* de Brem: le premier, c'est qu'il y a vingt-hoil ans on i
dans le rocher que l'on fouillait un sac renfermant des
de monnaies à l'efiSgie de Pépin-le-Bref; et, en second
M. de Quatrefages , de son côté , vit retirer sons ses y<
3 mètres au-dessous du sommet de la dune , une bouci
core pourvue de son ardillon , qui appartenait peut-él
moyen-âge. La conclusion tirée de ces deux faits , en a(
tant le premier comme bien authentique , bien qu'<
puisse citer exactement l'auteur de la découverte , ne
(i) Citation de3[M. de Brem, dans son mémoire au Congrès de 1
tenay.
I
i
(le Mànis)
J- ->f . . / iû J 731
XXXI* SESSION, A FONTENAY. 185
lit être • selon noas , d*aoe manière absolue , celle qu'on
déduite dans le mémoire précité, c'est-à-dire que ces di-
objeu étaient contemporains des ouvriers qui érigèrent
dunes coqniUières. Ils peuvent , en effet , tout aussi bien
IproTenirde Técbouagede quelque barque danoise sur Técueil,
sur le bas-fond de ce rocher d'huttres en formation au-
dessous des grandes marées.
Quant à reconnaître les formes rationnelles d'une digue,
d'un barrage avec passage réservé pour offrir une sorte de
port de refuge aux navires , au milieu d'une plage couverte
de tonte part d'eaux marines , le dessin que nous avons fait
de ces dunes coquillières mettra chacun à même de juger
jusqu'à quel point une pareille supposition approche de la
probabilité.
Noos nous sommes demandé ensuite , en entrant dans la
pensée qu'elles étaient dues à un entassement de main
d'homme, si leur amoncellement, opéré sans doute par dé-
chargemenl de bateaux au sein de la mer , aurait pu pro-
dolre ime disposition semblable dans les stations observées
des coquille ; si les talus de la niasse n'en auraient pas été
plus adoucis , et enfin si les coquilles parasites qui les accom-
pagnent n'auraient pas été brisées dans les frottements inévi-
tables de ces milliers de coquilles âpres et dures les unes
contre les autres (1)? EnAn, pour corroborer tous nos doutes
sur ce mode de formation , nous terminerons ce trop long
exposé par deux passages de l'un des anciens propriétaires
de ces dunes, l'historien La Popelinière, qui trouvait leur
(i) On ne saurait non plus comparer les dunes de St-Michel à ces
UDas ooqailliers du rifage danois formés de valves séparées, en dé-
sordre et mêlées à des débris nombreux de Tindustrie humaine , qui
ne s'élèvent jamais à plus de 2 à 3 mètres au-dessus de la mer, et qui
SMt la preuve du séjour de tribus adonnées à la pécbe sur les bords
de la mer du Nord«
1S6 CONGRÈS AkOHÈOLOtilQUe l>E FRATICE.
sd)oùr plaismt et le» atratt éiodfées tout à 9Dn iIr «
r» si bien foH remarquer f^l. Difgast-lllalifen , eo
toot au long ecrte page dans le^ joa#naoi ie Footeim :
« Je crois , dit-il , que la Mer, en se perdant , taissa cr«ie
« quantité d*huttres fides et jointes tes miet aui aotrea
« Puis, comme toat poisson menrl s*fl est pri?é de rétcolefu
« qui lai donne vie, délaissées de la mer qui , peu àpev,
« se relira par-delà Sl-iMichd, moiinsnefit eniissées tamue
« vous les voyez..... Il est probable q«e le dessoas de ee
« côqaiHage soit rùd , aiaquel peu à pea ks huitirs se » iM
« jointes de tous côtés. »
Et plus loin :
« Tant y a que deux raisons me font dire que ce ne sovt
ft point huîtres écallées , ains (mais] entières : La {^tcn^èn^
« qu'elles y sont entièrement closes, si bien que fous bs
« jogerfe2 encore tives, ce qni ne pourroK être si eMM
c avoient été fortuitement jetées li. Secoudemenr, que vt-
c nant à fouir et creuser ces mtmceaut pour y décoorrir les
« huîtres , en sort ûu odeur puant et infect en quv^Vo-
« droit que vous touchiez, etc. »
Votlè ce que disait de ces amas , H y a trois cents ans , La
Fopeliniére, et il concluait comme M. deQuâirefagesTa fait il
y a dix ans dans ses Souvenirs (Vnn naturaliste, — On a vu
c|tje nous n'avions trouvé aucun nnitif de ne pas partager
leur avi5 , *et jusqu'à preuve bien convaincante en faveur de
l'opinion contraire , nous nous en tiendrons à ceUe-lk
Des remercînienis sont votés à M. de i/>nguemar.
On passe à la question relative aux armes anciennes.
M. Fillon montre plusieurs armes trouvées en grand nombre
dans le lit de la Vendée: uneépée très-ancienne et très-rare,
du X* siècle , dont la poîoie est arrondie et coupante i la
manière des épées romaines ; deux autres un pett moins an-
XXir SESSION, A FO.NTtNAY. i«7
i, dMf l'onv trouvée dam h Sèvre (mmée de Mot!) ;
une épée du XIV* siècle , marquée d'un scorpion ; «Ée aotro
au mèm% temps, marquée de Técotton de Tod des Voivîre ;
une 9utretoDte semblable kl'épée figurée sur le tombeaft d'un
BeHeville, daiant de 1258 ; une autre grosse épée dn XIV*
siècle ; one antre d'une époque postérieure , atec Unsèptp^
tioo jptea judicii; uû poignard de varlet du temps de
Fbilijppe de Valois ; une arme en forme de lance « mnnie
d*on crochet, datant du règne de Charles V; enfin, nnc
bacbe trouvée dans hi Vendée , à Fonteiiay , que M. FiUon
pense remonter au XIV* siècle.
Il est donné lecture de la qoeslion suivante :
Oripne de la Renaissance artistique en Poitou»
M. de RochebruBe , analysant on mémoire sur cette ques^
tîon , expose comment la noblesse , au retour des guerres
d'Italie de Charles VIII et de Louis XII , reconstmisit ou
aménagea suivant un goât nouveau ses vieux châleaux. On
peut citer le château de Puy-Greflfier ( Louis XII ), dont les
fenêtres sont ornées de torsades comme à Blois ; le clotlre de
Luçon, la maison de M. Brissôn, à Fontenay s Goulaioe, etc.
Ce ne sont pas des Italiens qui ont importé ce style.
On avait des modèles , des dessins au moyen desquels les
architectes français ont remanié le style gothique sans le
faire di<tparaitre. Ce mouvement, sans être très-sérieux,
fot cependant assez considérable. M. Fillon cite à l'appui
l'uuvrage d'architecture du poitevin Julien Mauclerc , mais
surtout le livre de Jean Pèlerin , dit Viator , publié
en i505 par son auteur, qui était né à Coron, sur k^ fron-
tières du Poitou. L'on y voit la transition du gothique k la
Renaissance.
Ou passe à la question ainsi conçue :
188 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Monuments de la transition du gothique au style Renais^
sance ; leurs caractères.
M. de Rochebrune établît que, sous François I*', les artistes
ou architectes italiens ont eu bien moins d'influence qu*on
ne le croit généralement. Les lignes perpendiculaires, qui sont
dans la donnée gothique, dominent seules dans les monuments
de celle époque , comme à Josselin. Les clochetons sont de-
venus des pilastres sans perdre leur caractère primitif. La
lucarne même a une tradition gothique. Les façades, comme
à Apremonty ont des médaillons ronds, importation ita-
lienne. Les bustes d'empereurs romains , appliqués après
coup dans les médaillons, paraissent avoir été faits dans des
fabriques et non sur place. Le fiH)nton triangulaire grec n'est
presque jamais employé; c'est le type gothique qui rst
conservé. La loge italienne, employée dans la maison de
Foossais et à la ferme de la Voûte, sur la Sèvre, est
promptement abandonnée à cause dé l'humidité du climat
S<ins François 1", les chapiteaux sont presque tous ioniques.
Des arabesques sont semées sur le plat des pilastres. Cette
importation italienne^ qui provient de l'arc de Titus, fut
abandonnée après François I''. Parmi les monuments de
cette période, il faut citer Apremont, les Granges-Cathus
(1522), le cloitre de Luçon, le prieuré de Mouzenil
( 152/i}, la sacrislie de Notre-Dame de Fontenay, le pavillon
méridional de Coulouges, aniérieur à la construction de
15/iO. Le mouvement architectural de cette période fut
surtout imprimé par les d'Ëstissac, qui occupaient le siège de
Maillezais et possédaient Coulonges.
M. Fillon fait remarquer, à son tour,. qu'on accorde trop
d'im(X)rtance à l'influence italienne dans le renouvellement
de l'architecture. Le mouvement qui modiGa et fit dispa-
raître le style gothique était commencé dès 1480, avant les
guerres d'Italie. Le tombeau de Nantes (1508) est tout entier
XXXI* SESSION , A PONtËNAY. 189
de la Renaissance ; il en esi de inéme de celai des enfants
de Charles VIfl, à Tonrs. Ainsi la vue de ritalie n*a fait
que développer un germe français.
M. de CampagDoiles demande qu'on recueille, pour éclairer
la question , les noms des architectes italiens ou français de
cette époque ; car on a cru longtemps que l'influence italienne
avait été prédominante.
M. Fiilon cite de nouveau Jean Pèlerin et Pierre Lanooo des
Herbiers , auteur du manuscrit La Cité de Dieu, conservé à
la Bibliothèque de Nantes (l/i90), de style purement Renais-
sance. Les rois de France, ajoute -t-ii, ont assurément amené
dans noire pays des artistes italiens , ainsi que le prouve une
pièce qu'il cite , datée de Naples et émanée de Charles VIII ;
mais l'art français était déjà éclos.
M. de Rochebrune fait remarquer qu'il y eut antagonisme
entre les architectes français et italiens , mais que les con*
structious si remarquables du W siècle , œuvres des pre*
miers, sont bien supérieures et bien plus difficiles d'exécution
que les constructions élevées par les seconds.
M. de Rochebrune donne lecture du mémoire suivant ;
MÉMOIRE DE M. DE ROCHEBRUNE.
Malgré toutes nos recherches, il nous a été impossible
de rencontrer dans le Bas-Poitou plusieurs construclions
complètes appartenant au règne de Louis XII. Â celte
époque intéressante où uu art nouveau , prêt à éclore ,
mêle sur le nu des murs ses colonnes et ses chapiteaux
corinthiens aux clochetons prismatiques , ses oves , ses ara-
besques inspirées des pilastres antiques aux gargouilles,
aux rinceaux, aux choux frisés du XV* siècle (i) , il
(1) Le Puy-GreflBer avec partie du clottre de Luçon , et la Tenfitre
de la maison Brisson , à Fonienay*
11^0 CON<?aàS âJUC^ÉDLOGiQUË t)E fftA^SCÊ.
Miît l'avèoeioeot au irôoe do jfeune monarque qoî «
donné son nom à ceue merTaltense pérkH|^ artistiqve. Il
fallait que, sous Tinflaence de cette nature distinguée »
ainanie passionnée des aru et de la liiiénMve antique,
la noblesse qui l'entourait « entraînée par son exemple «
cherchât à transformer en nombreuses villas iniiennes
les sombres demeures féodales où die avail jusqu'aki»
irécu. fondant que le ^orieux François l*', ainsi que
l'appellent ses contemporains (!), élevait Cliembord, l'in*
comparable créaiion de Pierre Neveu , le grand artiste
IMsois, Tamiral de (JiaboC, Tâme émue par cette pi^l*
gieuae construction , plantait sur les rochers d'Apremont les
deux toura qui nous restent encore et où Ton retrouve
on souvenir très-amoindii de collfrs du donjon de Cbam-
bord. La grande et beUe façade qui les reliait n'existe
ptos, elle a été détruite en 1793; mais Jeban-Bapttsie
fiiorctttio , dans un curieux dessin ï la plume , nous
en a conservé les principales lignes a^^chitecturales. €e
croquis donne une haute idée des artibles et architectes em-
ployés à oette construction. — ^klus classerons encore dans
cette période le château des Granges-Cathus, élevé en 1522 »
sur une construction plus ancienne, dont on voit encore les
baies conservées dans presque tout le rez-de-chaussée de
TédiGce. Si la sculpture décorative des Granges-CIathus se
recommande par l'élégance du dessin, la variété et l'origi'
nalité des types, son exécution laisse beaucoup à désirer. La
partie architecturale est encore plus défectueuse : l'homme
de génie a manqué autant que les ressources pécuniaires ont
fait défaut . Il suflin^ pour s'en convaincre, de jeter les yeux
sur les murs de l'escalier et la façon tuut-à-fail malhabile
dont rémarchement est installé dans la cage polygonale qui
(!) V^ir le Roland furieux et les Uèmoirtê 4^ Beavenulo.
le reiifiM^me. Nous Irauvoos eoi^oyé on Xîrft^ges^aiJuis,
aNBinis j^HQ'ap décor«iUr, ine sysiëiuç iie mciLiillou^ rc^ré-
waUoi de$ auarqiics <lc i*;MAUquité p«auuuc 4uiu bon 4i(MMUi'a
d*MUreB CQQSlirucliuji^, telles que Oirom, Beau vais ^ (iuMU)i2-
ceaui, uae ouittOQ de fijois. nous ev oGTreiK Ji*s au^li^ucs
saîi ej» marbre, s«it eo ten:e cnîte.
Nous bi8wii3 à J*hcjureuae et ^vaute habilfté de uvlre
ami, M. B. FilluQ, leKuûj de rechercher les at^iiu*» oA le
confectiouiiaieiU ces ipédaiJIou» • pour la plupart ^riis des
mômes mains.
Une 4)orlii)U du cloître de Luçoo a pu éire cituistrulle dans
ceiie uiêjuie période, de 1510 à 1530 ; les voûtes ogivales qui
recouvrent ses trois galeries ne peuvent lui assigner une date
plus ancienne, car, bien longtemps après le milieu du XVI*
siè. le, nous voyons encore Ja forme ogivale subsister dans les
voûtes des chapelles ou églises. Il en existe dans notre contrée
plus d'un exemple, mdme au XVII* siècle (la chapelle
d*Ârdens, les voûtes de Notre-Dame de Fojitenay ). Quant à
Taile méridionale du cloître de Luçon , sa date est forcément
inscrite dans les baies à pilastres niellés d*arabesques, avec
pièces d*appui et architraves, offrant tous les profils et dé-
tails de Tart déjà avancé de la première période de la Re-
naissance.
Au prieuré de MouzeuU, nous trouvons encore quelques
restes de cette même époque de la Renaissance. Les sculp-
tures d*UQe belle exécution qui se voient encore sur les che-
minées, dont l'une a été transportée au château de la Peiis-
sonnière, par les soins de iM. de Ilaqueau , ont été exécutées
sous l'inspiration d'un d'Estissac, dont nous aimerons à con-
stater la haute influence artistique dans notre pt*ovince lorsque
nous parleroQs de Coulonges, construit en .entier par l'un
des membres de cetie famille.
Signalons encore quelques débris mutilés, provenant du
n
i92 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
chœur de Tabbaye de Maillezais et conservés aa mosèe de
Niort ; néaDmoins , noos ne classerons pas ces restes de
sculptures à la même date que Moozeoil : ils ont dû précéder
de quelques années la construction de Coulonges ; mais
ils sortent évidemment des mêmes mains qui ont bftti ce
château considérable. Si l'on parvient à trouver on joor
le nom de Tartiste qui' a fait les sculptures du choeur de
Maillezais, on pourra sans crainte lui attribuer la plus grande
partie de celles qui ornent les voûtes, les plafonds et les cha-
piteaux du château de Coulonges.
La sacristie de Féglise Notre-Dame de Fontenay et quel-
ques chapiteaux de Téglise de St-Jean apartiennent aussi i
cette époque.
COULONGES.
Ce n*est qu*en dépassant Tannée 15&0 que noos voyons
s'élever en Bas-Poiton deux grandes constructions, qui par
leurs belles proportions architecturales ou leur richesse dé-
corative , devaient laisser bien loin derrière elles , si Ton en
excepte toutefois Apremont, tout ce qui avait été bâti dans
les époques précédentes.
Nous classerons encore dans cette époque la fontaine de
Fontenay , la chapelle Brisson , à Notre-Dame de Fontenay :
la première de 15^2 , la seconde de 1554.
La fontaine de la Fosse , transportée aujourd'hui à Chas-
senon par les soins de M. Mallet , mérite une mention tonte
particulière eu égard à la Gnesse de ses sculptures et à
Télégance tout originale de sa structure ; elle porte la date
de 1557.
Le château de Coulonges-les-Royaux , élevé par Louis
d*Estissac, de iSUZ à 1550, était une de ces constructions
complètes comme la France en a malheureusement si peu
[
XXXI* SEBSTONj A POfiTEXAY. 193
tmmité de D09 jooni. Qo'on se figure «ne oonr earrëe de
Hwtt «I quelques mètres sur ebeqoe foce » ceue cour en-»
towte de beaux bâtkneats de tous côtés, et Ton aura une
idée éê grand développeaient de toutes ces constructkms.
Maia» Mcies à ooe époque où Tart, ayant perdu la sèf e origi^
■aie et fiaittaiite qui avait sigoalé ses premiers jours , aHait
selmdfiedan» la tradition purement romaine , les façades de
Cnutengea avaient quelque chose de maigre et de lourd tout
àiaMa, qui plail médiocreinent au premier eoup-d'ceil. Il
bliail pénétrer dans rintérieur , rester étourdi de la richesse
et de h ? ariété des plafonds , de la perfection apportée dans
h taille des nervures et dans Tappareil des routes ^e la lan-
terne de Tescalier et des cuisines , de la pureté exquise des
bases et des chapiteaux et de tous les membres d'architec-
ture employés , pour être immédiatement convaincu que la
main d'un maître avait passé par là.
L'escalier , à double volée , était la pièce capitale du châ-
teau par sa simplicité, sa belle ordonnance et la perfection
ioiMîtable de la voOte qui le surmontait. Un autre escalier en
colimaçon et une porte d'entrée appelée le Donjon (1), ainsi
que la grande galerie ouvrant dans la chapeHe, étalent, sMI
faut en croîpe les personnes qui les ont vus avant leur de-
struction , des œuvres parfaites de structure et de bon goét
décoratîL
LB P13Y-DU-W)C.
Bien pos^éiieur comme date (1578) , k Puy*du-Fou offre
(1) Ce donjon devait, diaprés les renseignements que j*ai recueillis,
ressembler beaucoup à la porte d*entrée du château d*Outrelaizp,
dont notre sarant directeur donne une si intéressante description dans
sa SiaiiêHque monumentate du Calvadot.
13
19/^ CONGBfeS ARCHÉOLOGIQUE DE FBANCE.
encore des lignes magistrales et puissantes qui ont oonaerré
à "t qui nous reste de cette construction un caractère rëelle-
UMUi monumental. Le grand porche, avec ses belles coIodims
is lées, les rampes de Tescalier à double volée, recouvertes
de foûtes plein-cintre à rainures moulurées, sont dTon
grand caractère et dénotent un architecte sûr de son goût
et sachant tirer on grand parti des matériaux gnnîtîqoes
qu'il avait sous la main. Au Puy-du-Fou comme à Coa-
longes, la cour entière devait être entourée de constroc*
tions ; deux côtés seulement subsistent encore ; la brique a
été très-employée dans cette construction , mais avec asses
de discernement pour ne pan nuire à la tranquillité générale
de TédiGce. Il y a loin de là à Tabus qui en fut fait aeva
Louis XIU.
Nous trouvon.<) encore, comme appartenant aux mêMfi
périodes, les constructions secondaires de Bessay avec il
belle tour (1577); la Coutardière, avec sa belle chemioéeé»
granit (1578); plusieurs maisons de Fontenay, entr*aotm
celle du gouverneur du château (V. la page suivante),
avec sa superbe cheminée; celle de la Grande-Rue, qui en
possède également une fort remarquable ; la curieuse maison
de Poussais , avec sa loggia , ses rampes extérieures et sa
curieuse inscription, que nous visitions hier, etc.
N'oublions pas le château du Poiré , construit en 1593 , et
sa haute cheminée dont M. R. Fillon a conservé le seul
débris qui ait survécu à sa destruction.
CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE CES CONSTRUCTIONS.
Si nous voulons étudier les caractères généraux de ces
diverses constructions , nous les trouverons identiques à ceux
du centre de la France où furent élevés, pendant la pre*
XXXI* SESSION , A PONTENAY.
19a
TUE EXTftaiEURB DE LA MAISON DU GOCTBBKBCR , A FORTBNAT.
mière période, les plus magnifiques constructions du inonde,
comme bâtiments cîtîIs.
Aussi, dans toutes ces bâtisses de 1520 à 15^0, voyons-
nous dominer Télément gothique comme structure. Les
(ignés perpendiculaires remportent de beaucoup sur les
lignes horizontales , par ces suites de pilastres étages con-
tournant les fenêtres à droite et à gauche , et se terminant,
au sommet des lucarnes qui découpent les combles, par une
série de vases superposés, généralement lourds etquisonl
106 CONGiliiS ARCIiÊOLOGIQCE DE FRANCE.
loin d'avoir la pureté et Télégance de la flèche goihiqu€
qu'ils remplacent La croix de pierre, à double ou à simple
meneau , persiste invariablement dans tous les étages des
baies; Tanse de panier est longtemps maintenue dans ces ou-
vertures; le clioo gothique persiste même sonvest à dé-
corer les rampants des pignons et les frontons des locames.
C'est 9 en résumé, la combîmiMii trciiit«cUHiiqii« do XV*
siècle entièrement conservée; la décoradon seule, envahie
par les données nouvelles , a franchement adopté toutes les
monhires et les arabesques de Taft itaiieii des XIV* et
XV* siècles. Nous sommes Mn d'ea faire un crjme à nos
architectes poitevins : en agissant de la sorte , ils ont eu le
rare bonheur, tout en copiant une architecture qui leur
arrivait toute faite d'Italie, de se l'approprier, quant aux types
généraux de décoration ; mais en en faisant néanmoins une
création complètement nouvelle, qui n'a d'analogue nulle
part et qui constitue à la France architecturale de ces
périodes une prépondérance marquée sur les monuments
italiens dos mêmes épocfues. Grâces en soient rendues à ces
incomparables créations du XIII* siècle qui, bien qu'arrivées
à leur appauvrissement, à leur décrépitude, en passant par les
mains des artiftes du XV* siècle, conservaient encore assez de
sève ou d'originalité pour faire de la Renaissance française la
première architecture civile du monde. Les monarques, les
seigneurs, les architectes de cette période avaient si bien
compris que cette forme était la seule applicable aux besoins,
aux usages journaliers de la vie, qu'on les vit, animés d'un
zèle parfois peu réfléchi , renverser leurs vieilles et solides
demeures féodales pour construire ces gracieuses et gaies
bâtisses de la Renaissance où l'on respirait avec bonheur le
grand air sur dus terrasses, dans les galeries, au sommet des
escaliers , aux lanternes des tours et des balustrades qui con-
tournaient leurs puissantes spirales. Les grandes baies à croix
Xixr SESSION, A PUNTëNAT. 197
de Ixcrre édaîrateot lal^meat tes nHes plafemiées de cm-
sons ùu de pootreflesrapprodiéés;oa se chauffait bien et fort
daas ks grands afiparteaients nnéiix elos, où lei rkiMS che-
niioées égayàkiH le regard pendant qme h clioleur de la flamme
toit ren?oyée par les haotcs plaqum de fente. Aussi, le moU"
Teâient religieux qve le inoine Glaber avak pn compter
lorsque la France revêtait la Iriaiicke parure de ses églises
ant Xt" siècle, existait avec autant d'entraî» an XVI' siècle;
«euleiaeat le mobile était moins élevé ! la ft>i disparue était
remplacée par le sentiment personnel du bien* être. C'était la
robe blanche des cblteaux qui venait égayer te paysage et
constater une tendance nonvelte (et maHieureosement paHbis
Crep païenne) dans la marche morale de rbumamié.
Le Bas-Poitoo, comme 000$ venons de le démontrer, ne
resta point étranger h ce mouvemeni. Les constrdciions qai
nous restent n'ol&^ent , ainsi qjêt je l'ai déjà dit y aucan type
particidier : mêmes lignes arcUtecloniques , mêmes frises ,
mêmes arabesques, mêmes terminaisons de lucameai Le
monvemenl prodigieux qoi se produisait dans te cerveaiâ de
kNiie h masse animée de CeUe période existait, si j» puis te
dire y aussi liien dans la main qtle dans tes jambes^ tes
sculpteurs, les peintres, les graveurs, les ardiitoctns, les
maltres-d'œuvre , tout cela lailiait> peignait, dessinait, gra^
▼ait 9 voyageait à Tenvi ; d'innombrables modèkS couraient
les ateliers, et les architectes, et tes graveurs, et lot taiUcnrs
de pterre couraient comme eux , portant sous lenr bras le
recneii qui les contenait.
Les produits de chaque artiste n'étaient phis parqués dans
cbaqoe province : il y avait des offices de produits pour les
besoins de l'époque. La mode fut pendant un temps de
coUer , avce plus on moins de raison et de bon goôt , snr les
façades tes médatllons des empereurs romains m des per-
sonnes yhistres de l'aAiiqnîté païenne. H s'établit, à cette
198 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRAKGE.
iotentioD^ une véritable manafacture de médaillons de marbre,
de terre cuite , de pierre , dont les produits furent étalés nr
les façades d'Oiron, de Cbenonceaux, dans une maisoada
Biois, etc., etc. Nous laissons aux bons soins de laon
ami B. FiUon de découvrir prochainement, ainsi qn'U vient
de le foire si beureusement pour les faïences d'Oiron, le lien
où cette fabrique était installée.
Avait-on besoin d'un rétable d'autel ou d'un tabernacle? te
savait qui fabriquait et répétait avec tant de similitude» qn'oB
les croirait sortis d'un même moule» la scène de la Nativité
ou tout autre motif pris dans les Livres saints.
Les seigneurs capables de construire allaient fréquemment
de leurs terres à Paris, où les appelaient les soins de leurs
charges ou leurs fonctions près du monarque ; ils en rap-
portaient l'air artistique de la cour. Tout ceci , je le répète,
explique surabondamment Tuniformité architecturale et d^
corative qui se trouve dans presque toutes nos constmo
tions de la Renaissance.
A partir de 15/iO , une modification importante se con-
state dans Tarchitecture du Bas -Poitou: l'élément gotUque
tend de plus en plus à s'effacer, lesJignes peu ï peu s'amoin-
drissent également, les corniches horizontales prennent, au
contraire, une proportion considérable; l'anse de panier
disparaît dans les baies, qui deviennent purement plein-cintre
ou se terminent par le patatrage horizontal ; le fronton , bas
et triangulaire, couronne les Incarnes que le bon goût des
architectes persiste à conserver afin de rompre la monotonie
des grands toits en ardoise , et la rigidité des entablements
qui ailourdissent si fort les constructions italiennes. Si l'ar-
chitecture de cette seconde période satisfait davantage Tceil
par la tranquillité des lignes , elle subit un appauvrissement
général comme conception ; elle se noie complètement dans
la froideur classique de l'élément antique; et n'ayant ni les
XXXI'' SESSION, A FONTENAY. 199
perfectioiis infinies de ]*art grec, nî les dimensioDs colossales
de Fart romain , elle n'est plus qu'un pastiche étiolé , sans
iaspiration nouvelle ; elle n'a plus qu'à traverser, en s'amoin-
drissant toujours , les temps de Louis XIII et de Louis XIY,
poor tomber complètement en 1793.
Dans les intérieurs, néanmoins, les artistes, même les ar-
chitectes , avaient conservé leur vive originalité ; les plafonds
seolptés et les cheminées de cette époque nous présentent
des types merveilleux de variété et de richesse décorative,
sonveot en désaccord complet avec la nudité des murs envi-
ronnants. Coolonges nous en offre un remarquable spécimen,
dans les marches de son bel escalier et dans les plafonds plats
de son vestibule et de la salle du Trésor.
n est évident que certaines constructions secondaires,
bâties à moins grands frais, ont dû être faites par dos ouvriers
du pays, s'inspirant des œuvres des maîtres et des modèles
qu'ils avaient pu se procurer. L'exécution faible d'après de
très-bons modèles des sculptures des Granges, place pour nous
cette construction dans ce cas. Pour Âpremont, Coulonges,
Pot^n-Foo , nous n'hésitons pas à dire qu'un maître de
l'œuvre connu a fourni et dirigé les plans, tout en em-
ployant nn certain nombre d'ouvriers habiles de la localité
qu'on sous-chef conduisait , sous l'inspiration de l'architecte
qui pouvait de temps à autre visiter les travaux. Cette preuve
m'est acquise par les subtilités inouïes de tracés que j'ai con-
statées à chaque pas dans Coulonges ; par ces recherches sub-
tiles, qui ont fait modifier les moulures suivant les places
qu'elles occupent ; détails infinis qui n'ont pu être appliqués
que par un maître rompu à toutes les finesses du métier et
qui ne voulait rien négliger , imbu qu'il était de cette pensée
do grand Michel-Ange : que c'est la recherche apportée dans
les plus minimes détails qui produit la véritable perfection.
\a question financière était , en outre , i9h véritable cause du
2(H) CO^GAfeS ABCHÊOLOGIQUE DE PRAKCE.
plus on IDOÎB8 de éom apfMiié dans la bâlisBé. Tel qurtviNl
éea milUotto k dépeaser faisait ini«ox <iiie cekii qat de |kNi«-
vaît atteindre la moitié de cette somme. An premier , ttia*-
qileàu, Philibert Delorme foliratssaient dès plaiift;l<5«eeos4
devait se contenter de l'architecte du canton.
H y a «s fait assez curieux à constater, c'est qoe, la ptl|)art
du teihpe, dans les constructions élevées par les partidriien,
Qfn tronve plus d'originalité , de bizarreries décorative q[W
dans les bâtiments royaux ; c'étaient pour ainsi dire des er^
qois, des coups d'essai, que les grandil architectes de œtie
époque, lorsqu'ils étaient appelés à donner on plan , jetiietit,
pour essayer si telle forme archi tectonique , si teHe nmilQre»
telle ornementation potirtmit saf tsfaire le goAt tout en con-
tentant les yeux.
En me résumant , je dirai donc : le Puy-Grefikr » les
Granges, le cloître de Lo^on, la Popelinière, Moflzeoils, etc.,
ont été bâtis par des architectes de la localité , ainsi ((lie la
Cantaudiére, la Goignardièfe , BesSay , etc. , tandis qoc! pour
Apremont, Goulooges et le Puy-dn-FoU , lés plans ont dâ
être fournis par des architectes connus, mais évMeinnent
français.
SCULPTURES DE GOULONGES.
Les sculptures des plafonds de l'escalier sont là pour donner
la preuve de ce que j'ai avancé. En examinant arvec soin les
divers fleurons qui les décorent et forment la partie principiie
de leur ornementation, on reste Surpris du parti pris adopté
par l'artisie: ces fleurons sont presque tous variés et pris dws
les feuillages vulgaires qu'il avait journellement sous les ytn%:
ici des feulUes de trèfle, là des feuilles d'eau adx larges pétales
ou h vulgaire carotte ^ mais si artîstement rendue» que l'cnl
s'y auacbe avec plus d'amour peut-ôtre que sur l'éternelle
X1XI« session, A fOATEI^AY. 20t
ftilHle i'âimAt éi la non dMlm éiërU dte feutlki d*b)Mi«r (t>.
Ce n*a pas été dM 4es Éioiiii beareunes ImMfatkms éè là
Renaissance que de nous sortir de ces fastidieux chapiteaux co*
riothien ^ doriqae et iooiqtte aux feuillages comptés , dont la
végétation doit invariablement accuser les mêmes courbes en
y oreannt ks mém^ noihs. GdnAieii il a été mieu< inspiré,
cefaû qal a tailé daas la pitttn dort éê GooiiMgeB e«s sitf^
perbes fleurons au g^lbe si ferme , si fin k la f^s , q«é a^
leiiiilM légères qui les composent semblent jà#llr dâ I» pierre
et s'agiter mollenient au souffle de la brÎM*. Tout en parcourSttC
ritalie « il y a qvetques années, nous dierchioos «f ec soin des
M^alegMS k ces Intéressants caissons ; il nous a été impossible
<I*CD rencontrer: parfont des féoillcs imbriqvées lourdement,
■iiacbées au fond et sans aucun moufement artistiq[iie. Ce
n*«st qne toot dernièrement , en dessinant à BMs le beau
fUitittM qui contient refecaiier de Louis Xtl« que no«s avons
p« reconnaître dans des métopes de la corniche des foniles
mlBreilns f^lbées dans le même seniiment. Os sciilptores,
inspirées des scniptores gothiques du W* siècle, sent doM
éiaineromenl françaises , ce qui a prodigieusement conlrlbifé
4 les sortir de la routine romaine où nos architectes du
XlX' siècle cherchent par trop à exercer notre école. Les
cartouches do restibnle, quoiqne d'un travail superbe et
d'une étonnante variété, sont, à mon avis, moins estimables,
en ce qu'ils rentrent davantage dans la donnée vulgaire.
Ouvrez rœnvre d*Étienne r>elaulne et de Docerceau » vous y
verrez de nombreux analogues. Nous recommandons, néan^-
ces superbes scniptdres à Fatteotion des fins connais-
(1) Je ferai remarqaer que, dans roroementation des palatrages en
pierre, de^ voussures el de Tintrados des arcs-doubleaux et forroerets
des voûtes, on a perpélaellement employé tes grecques aiec une variété
trè»-granide; il y sursit I reclierchiT quel peut être Tarclnteete qui en
a ainsi fiiit abus.
202 CONGRÈS ABCBÉOLOGlQUfi DE FBANCE.
seura : ils y retroof eroot le ciseaa des habiles du temps ei la
main d'Do maître, comme dessio et compositioii.
CBEMIMÊES.
Les chemioées, pendant tont le XYI* siècle, pramem
dans les édifices une importance qu'il est mile de signaler.
Il n'est pas une construction de quelque intérêt qui n'ait
une ou plusieurs de ces cheminées ; et il est un fait irè*-
caraciérisé par les exemples nombreux qui nous restent : c'est
que les plus riches monuments de ce genre qui subsistenl
encore dans la contrée se trouvent dans les bâtiments les
plus simples, comme apparence extérieure; il semblerait cpie
le propriétaire de chacune de ces gentilhommières» ne pcm-
vant atteindre le niveau architectural des grands châteaox
dont les débris subsistent encore, ait foulu se rattrapper es
ayant constamment sons les yeux un résumé de la richesse
sculpturale, que ses moyens pécuniaires ne lui perroettaienl
pas de développer dans les plafonds ou les façades de sa mo*»
deste demeure.
Parmi les types les plus anciens, nous citerons : les deoK
jolies cheminées du prieuré de Mouxeuils, avec leurs frises
délicates et leurs cadres formés de pilastres , et sans aucun
doute destinés à recevoir des peintures ;
2? Celle située à St-Hilaire-sur-l'Autise , et dont le man-
teau est orné de médaillons en grand-relief, entourés d'une
couronne de fruits et de fleurs ;
S"" Les jolies cheminées des Granges-Cathus , avec leurs
médaillons de Pyrame et Thisbé, ou leurs frises élégamment
ornées de griffons, de rinceaux malheureusement trop perdus
dans les parties nues du manteau ;
k? La cheminée de La Popeliuière de Saint-Gemme » avec
ses écussons de France et de Voisin ;
JXU* SESSION , A FONTENAY. 20S
5"" Celle de GoDkmges, anjosrd'hoi démolie et gbant k
Fétat de malériaox dans one servitude. Elle eat , autant que
j*en ai pu juger dans une rapide inspection « d'un travail
Miperbe et de la main de ceux qui ont taillé les plafonds du
château;
^ A« cbâteaa lui-même il existe une cheminée bien plus
simple que la précédente, mais d'un bon style, et dont les
mottlnres se recommandent par leur 6nesse et leur exécution
ezqaise;
T* Là belle cheminée en granit de la Cantaudière , avec
ses niches, ses colonnes cannelées et ses belles moulures
taillées, avec beaucoup de soin, dans cette matière si prodi-
giemement résistante ;
8* Il existait autrefois, au château du Givre, une fort belle
cheminée avec grandes caryatides en granit ; elle a été dé-
tmite il y a quelques années ;
9° La haute cheminée de la maison du gouverneur du
château de Footenay , si chargée de sculptures de toute sorte,
permettra de s'en faire une idée exacte. Un des caissons est
copié sur un motif d'Etienne Delaulne;
j&O* Celle, encore fort intéressante, existant dans la maison
de la grandVne de la même. ville, occupée par M. Cheval-
lera«;
11° La cheminée de la tour de Bessay a dû être sculptée
par les mêmes qui ont fait celles qui nous ratent à Fontenay.
12* J'en dirai autant de celle qui existait encore , il y a
quelques années, au Châtellier-Barlot , et dont mon ami
B. Fillon a conservé la pierre unique qui décorait le manteau.
IS"" Une très-belle cheminée du temps de Louis XIII
existe encore à TAlière, dans le canton des Sables.
iti? Nous citerons aussi , du milieu du XVII* siècle,
celle qui a été transportée par les soins de M. B. Fillon
dans la maison de M"** Fillon , sa mèi%, et sur le manteau
Î04 COMGBÈS ARCBÉOLOGIQUE DE PRAKGC
de bMpiella en vdil um copié asses ciâcle de la Ecmimtie
4^ amour de R^bens ;
iS"* GeHlB de M. G. de Fooiaii».
D*aprè^ celte ëDunération rapide, on foit ^e ni les
Granges, oi Apremont, ni le Puy-do-Foo, Coulongea et b
PuyH6r«ffiêr se ikwsèdeoc de deaiinées elovpllMncllès.
Cmsaruaiàfu posiériemm à 1 hh^ ; tmt type panieulier^
M. Fillon établit que la transformation qui eut tiea HaM
l'art fraaçais^ ao XVP siède, date de 15{|6. Buiviei hii,
le Songe de Polfphiie, tradeit par Jean Martho, pubHé
oétte attnée même , eut lia ptaa grande infloence sur Virt
français en général. A partir de ce teints, la forme kithia
predd définitivemeùt le dessus a? ec PUftikerl Ddorme, qui ,
il ne faet pus Toiibik^r * était beau-^frère de Jean Martin.
M. de Rochebrune ex(K)se» de ma oM , qu'an miiea de
XV1« aiècterinfluénce italienne if empare du domaine de Tar-
ciiiiectiire d'une manière Complète. liCs ptiastri'S *'aiR pin
de saittie; ils s'élargisneni, eu contraîr& Les froijtona tHanga-
laires des lucarnes prennèetla forme do boÊkom ^jrtc Lecba*
pitéau iehiqiiè dispafaK pour faii^ plaee au chapiicau dorique
et quciqtfefoîs au chapiteau eerînlhien. Les piiaâtrest au lien
créire ornés d'arabesques comme autrefois , deviennent nos
eu sont «inipleiiieiH cannelés. Des porches s'établissent de-
vant les diàieanx , comme a« Ptty*>diH-Foa. Les looarfKf
s'abaissent et finissent bientôt par disparaître. ILn un mot,
ia tradition gothique disparak KHit entière , et les lignes heri*
jMHitaies s'eahparetit àes façades ao détrimeiit des lignes
perpendiculaires. Ainsi, les entablements se développent éaor-
mément. L'atiae de panier ^ tradition du XV* siècle, est
supprimée « et on ne l'emploie que lorsqu'elle est indis-
fMansable, oaimne au porche de Geulon^es. Il faut signaler
aussi l'inttoductiou des pbfondil I caissoni sculptés, comsie
XXXi* SESSION , A fOrtTEIf AY. Î05
cem iu fhiy-éo-Foo et de €oirioiiges. On ^dh encore dans
eederakr cMlean des toutes ogifales, qui ainsi se conservent
maà tard qn^eHes étaieiH nées de bonne heure. Outre ces châ-
toaoî, on peut «noore cker en Bas-Pohon , parmi les monu-
laeoli de celte période, la four de Bessay, la Golgnardièpe, la
feotaine de la Fosse et celle de Fontenay-le-Comte, la chapelle
des BrissoD, à Notre-Dame. Âty X¥f* sfède , ce sont suiloot
des oenstrnclions ciipHes qui s'élèvent : Tindl? idoalisme tend
I dominer.
M. Fillon présente on mémoire de M. Alfred Giraud sur
le mottfement scientifiqne et littéraire à Fontcnay , an
XVÏ« siècle.
MÉMOlliE DK M. ALFRED «IRAUD.
Arrivés an teime de cetie réunion, où tant de graves
questions ont été solidement et brillamment discutées, il
B*esl peut-être pas sans intérêt de jeter un coup-d*œil sur
le passé de la petite vilte qui a Thonneur 4e fOUS rece\'oir
ai^ud'huL FQOlenay-4e-€omte, vous le savez défà, a eu,
comme tant d'autres villes, ses jours de gloire et de déca-
dence, et réclai inacceuiuuié que vons avez jeté dans ses
murs a pour résultat naturel de lui rappeler son ancienne
graodeiir. Ce n*est pas, croyex-le bien, sans nne douleur
pit>fond« cpi'elle a entendu répéter souvent que sa célèbre
fontaine, MU*efois source des beaui -esprits, était irrévoca-
Usmeiit tarie. Elle a toujours protesté contre ce qui lut pa-
rabsail une senleiice injvste, et elle vous remercie de Favoir,
pour ainsi dire, rébabililée vis-à--\is d'elle-même, en la
dioisissaiit pour le siège de vos savantes délibérations.
C'est qu'en effet , Messieurs , si vous êtes venus vous éta-
206 GOKGBËS ARCHÉOLOGIQUE DE rBAMCE.
blir à FoDtenayv ce n'est pas, pennettez-iDOî de Toosle £ie,
par on par effet du hasard oa de fotre capriœ ; graves et
iDéditant toutes choses , vous y avez été délenninés per de
sérieux motifs. Pontenay D*est pas une de ces grandes dlés qû
s'imposent oaturellement et par feur importance, el park
chiffre élevé de leurs habitants. C'est une toute petite Tille» ne
renfermant dans son sein ni académies, ni facultés» ni eociélés
savantes; destituée de son ancien titre de chef4ieiide dépar-
tement • n*ayant ni n'espérant un chemin de fer. Poarfuoî
donc l'avez-vous choisie , et pourquoi en avex-vous laïc le
centre de vos excursions et de vos travaux ? C'est qee Fon-
tenay à un passé , c'est que l'ancienne capîule du Bas-Poiloa
a marqué autrefois non-seulement dans l'histoire militaire,
mais , ce qui vaut beaucoup mieux , dans l'histoire intellec-
tuelle de notre pays; c'est que non-seulemenl elle a vu passer
dans ses murs Jean Chandos, du GuescUn, Arthur de Riche-
roond et Henri IV ; mais encore elle se gloriCe d'avoir
compté parmi ses hôtes l'auteur de Pentagruel et d'avoir va
naître le savant jurisconsulte André Tiraqucau , le grand
magistrat Barnabe Brisson, le so1dat*poèie Nicolas Rapin, et
au-dessus d'elle, François Yiète, l'inventeur de l'applicatîoii
de l'algèbre à la géométrie. Je crois donc répondre an sen-
timent qui vous a guidés en venant ici , en vous demandait
la permission d'esquisser à grands traits l'histoire littéraire
de Fontenay au XV^ siècle.
Évidemment, l'initiateur du mouvement inteUectnel qoi
s*est produit à cette époque est ce religieux, un peu aarpris
peut-être de se voir vêtu du froc, le Gis ducabarelîerde
Chinon, l'auteur des épopées, à la fois sérieuses et bouffiHineSy
de Gargantua et PantagrueL Ou fond de Sa cellule de oor-
delier, où il se vouait, bien jeune encore, à l'étude des
langues et des littératures anciennes , il correspondait avec
des amis du dehors, tels qu'Erasme et Bude, qui subissaient
XXXI* SESSION, A PONTENAT. 207
d^« nos s'en douter peut-être , rinflueuce de son pnissaot
génie. Il avait des rebtioos habituelles et familières avec
André Tiraqaeau, lienteuant-géoéral au bailliage de Ponlenay,
hbmjU docte, le sage, le tant humain, tant débonnaire
etiquiiabU Tiragueau, comme il l'appelle dans le prologue
do IV* livre de Pantagruel ; et nul ne peut douter que la
ftéquentation de Rabelais n'ait poussé Tiraqueau à sortir de
la voie éax>ite et aride où s'étaient , avant lui , renfermés les
Ghmteurs. Éclairant le Droit par la littérature et l'histoire ,
Tkaqueau est , avec Cujas , un des fondateurs de l'École
française. Sans doute « on peut lui reprocher de manquer
parfois de sobriété» et ses traités de jurisprudence sont trop
remplis de citations littéraires; mais il est impossible de
méconnaître sa vaste intelligence et sa profonde érudition.
Tiraqueau a longtemps partagé , avec Cujas , l'insigne bon-
neur de ne jamais voir son nom prononcé dans les écoles ,
sans qoe le professeur ne se découvrit et n'employât la for-
mole sacramentelle: Tiraquellus noster. C'est là, Messieurs,
le plus bel éloge qu'on puisse faire d'un jurisconsulte , et
les travaui de notre illustre compatriote ne pouvaient trouver
une récompense plus glorieuse.
Tiraqaeau avait à peine disparu de la scène du monde
qu'un jeune légiste, Fontenaisien comme lui, et qui devait
être mêlé à tous les orages de la vie politique, débutait
comme avocat au Parlement de Paris. Les succès qu'obtint
Barnabe Brisson furent prompts et éclatants. Doué d'une
éhunoition brillante et d'un savoir éminent , il s'éleva bientôt
au premier rang des orateurs et des jurisconsultes. Puis, il
passa des rangs du barreau dans ceui de la magistrature,
devint conseiller d'État et ambassadeur en Angleterre. Chargé
de négocier le mariage du dernier fils de Catherine de Médicis
avec la reine Elisabeth , il ne réussit pas dans cette tâche
difficile; mais le mandat dont il fut investi dans cette cir--
MB GONGBte A»CntOiOGIQ0E W PHAIICE.
9m^m^ proave ^m^ l'imp^nwta qu'îiATaHaeqniie Htm
rjËut et U cooG^ace i|o*«q «viH en JiiL A mo relpiiir m
France» qne auirç mmon l'aiteodiaU» tnission own» 4çU*
ianie« mais qui ne devait m n^ojn^ Ini faim le plU9 gond
honneur. Déjk» en (Nrov^qnant te réd^ciioa 4^ CouMwes^ .
le ConMil de Cbarlea VU avait bxi tw^ w pas immense à
l'œuvre de J*uQité et die la ceotnaUsation }i»dk;iaire«i He^ri l|I
eut la pensée de réunir les Ordonnances en un seni |çorp^
d'ouvraget destiné à être suivi dans (ont le royaume. Brisao»,
chargé de celte tâche, publia , sons le titre de JBmiliques on
de Code Henri Ul^ le fruit de ses longues et patientes re-
cherches. La Révolution française n'était pas encore venue ,
et Tesprit féodal et germanique luttait tou|ours contre
l'esprit romain. Quoi qu'il en soit , cette tentative honore le
roi et le jurisconsulte qui surent s'élever ainsi au-dessus
des préjugés de leur époque. On trouve , dans ia préface de
cette compilation, des idées que la plupart des hommes du
XII* siècle devaient nécesbaircment se refuser à comprendre,
f La justice, disait, par exemple , Brisson , la justice h la-
€ quelle toutes constitutions et bonnes coutumes doivent se
« référer, a deux principales parties ou offices, ainsi que
« uraite iadaoce ( Lib. V. DejuMùia)^ à savoir la piét^ et
« la rfAijp^ envers Dieu, et l'équité qu'il interprète ^Iit6
Il cotre les hommes. »
Dans le temps où l'aristocratie féodale essayait de renouer
ses tronçons dispersés par la main de Louis XI « proclamer
le principe de l'égalité humaine et citer Lactance, dont les
idées pourraient , même aujourd'hui , passer pour libérales,
ce n'était pas seulement de h part de Brisson one vaine et
sonore déclamation, c'était le cri de guerre et d'espoir de
la royauté et des légistes qui poursuivaient avec ardeur leur
œuvre commune. Malhenreoseroeot , l'ambition de |a m^son
de Ixtrraiiie et les passions démagogiques, qui fermentaient
XXÏl* SESSION , A FONTENAY. 209
au sein «les tuasses , empêchèrent la réalisation de |ou8 ces
grand» prqjets. Nous n*en devons pas uioins louer rhomine
éiiiinep( qpî, deux siècles avant 1789 , sut rendre bonuii^ge
aux jM-ipcipes immortels sur lesquek toute boi^ne législation
doit être assise.
Sans doute « si nous voulons y regarder de près , il y eut
dans la vie de Barnabe Brisson quelques défaillances. L'am-
bition répara et il eut le tort d'accepter les fondions de
premier présidem au Parleniciit de Paris » à la place
d*AchiUe de Harlay, son protecteur et son ami. Mais sa mort
tragique n'a-t-elle pas racheté les faiblesses de sa vie ? Il a
su, en effet, dans un des plus sombres jours de nos dis-
C4>rdcs civiles , rappeler le justum ac tmacem dont parle
Horacfe , et U est mort pour avoir refusé de prendre et de
éépoAer le glaive xle la justice, au gréd'une populace aveugle
en ses fureurs. Grande et belle mort , Messieurs, et qui est
bien faite pour émouvoir le poète et pour désarmer riiistorlen
quand, prêt à relever les fautes de notre célèbre compatriote,
il n'éprouve plus, en face d'une glorieuse infortune, qu'une
pitié mêlée d'admiration et de respect !
Mais, au XYi* siècle, Fontepay n'a pas seulement produit
des légistes , des orateurs : notre ville a encore pi*oduit des
poètes. Malgré les vers de Boileau :
£nftn Malhert)e vint et, le premier en France,
Fit «enitr dans les vers nue juste ciideiice...
nous pouvons dire, avec assurance, qu'avant Malherbe la
poésie avait eu en France de dignes représentants. Parmi
les poètes du XVP siècle, Nicolas Rapin n'est peut-être pas
un des plus célèbres, mais il est certainement un des plus
distingués. Contemporain et ami de Barnabe Brisson, il joua,
lui aussi, un rôle important dans l'État et devint grand-prévôt
de la connétablie de France. Adversaire infatigable de la
210 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Ligne » il gagna ses titres de noblesse sur le champ de ba-
taille d*Ivry et collabora à la Satire Ménippée. Mais son plus
grand titre de gloire est dû à son génie poétique. Sans
craindre d'être taié d'exagération , nous pouvons admirer
le poète qui disait à Achille de Harlay :
Détourne tes peasées des faveurs de la Cour,
Maintiens ton gra?e front, quoique le temps qui court
Désirerait des mœurs qui fussent moins austères ;
Aux grands maux , comme sont les nôtres d*a-préflenl.
Le médecin perd tout qui se rend complaisant :
Les l>reuvages amers sont les plus salutaires.
Qu'il nous soit encore permis d'exprimer chaleureusement
nos sympathies pour le poète qui , au milieu de la guerre
civile entretenue par les étrangers , faisait entendre ces vers
où respire un ardent patriotisme :
Espagnols, apprenez que jamais Tétranger
N'attaqua le Français qu^avec perte ou danger.
Le Français ne se ?ainc que par le Français même I
En lisant ces vers, on se demande si le poète, par uoe
mystérieuse intuition de l'avenir, avait entrevu ces luttes
tristes et terribles où nos pères , combattant avec un égal
héroïsme dans deux camps opposés, ont arrosé de leur saog
le sein de la commune patrie. Quoi qu'il en soit, félicitons-le,
dans un temps où les partis méconnaissaient trop souvent la
voix de la raison et du devoir , d'avoir glorifié le courage
des enfants de la France.
Une des plus belles compositions poétiques de Nicolas
Rapin est certainement celle qui a pour titre : Les Plaisirs
du gentilhomme champêtre; cette pi&e de vers est une
lUV SESSION, A FONTENAY. 211
délicieuse paraphrase de l'ode d*Uorace, qui comuience
Beatus ille qoi proeul negotiis ,
Ul prisca gens Ifanaliam »
Patenia nira volens ezercet suis
Solutb omni fœnore.
Nicolas Rapia décril les distractions du propriétaire cam-
pagnard qui fil sur ses terres, libre de tous les soucis qu'en-
fante Tanibition :
Maintenant, tout seul il visite
Les champs de semence couverts
Qui ont dessus le dos écrite
One espérance non petite,
Par^Ue aux fruits des arbres verts.
Maintenant^ il se vient estendre
Sous un vieux ckesne, daos les boys ,
Couché dessus Terbelte tendre,
En un lieu d'où il puisse entendre
Des oiseaux la plaintive voix.
Tantôt, sur la belle verdure.
Les fleurs du clos il va foulant
Auprès d^une fontaine pure.
Pour sVndormir au doux murmure
D*un ruisseau lentement coulant.
Puis, aussitôt que les fleurettes
Tombent à la chaleur du cid ,
11 met dans des cruches bien nettes
Le doux ouvrage des avettes,
Séparant la cire du miel.
Et quand Taulomne vient espenUre
Mille fruits de son large sein,
2l2 CONGRÈS AkcnèOLOGlQUE DE FRANCE.
Ob ! quel pliiisir il a de prendre
La pomme rouge que vient rendre
Une ente Taile de sa main.
Oh 1 que les «oÉOcanx il .arrange
Et M futaille et bon cœur»
Pour y recevoir la eeodange
Et voir le gracie» échange
Du fruit noir en rouge liqueur.
Ob I quel plaiair quand il entonne
Ce breuvage desjà fumeux
Et qu^en un muyd il emprisonne
Ce dieu furieux qui bouillonne
D'un flot et reflet écumeuxl
Ces citalions suSisent , Messieurs , pour démontrer qoe
Nicolas Rapin n'a besoin, pour jouir en France d*une gloire
incontestée, que d*jBlre plus connu. Si un Dieu bienfaisant
nous eût fait ce loisir, nous avions fortué le. projet de faire
réimprimer ses œuvres complètes; mais, entraîné dans nne
carrière active , nous en avons été détourné jusqu*à ce jour
par des préoccupations et des travaux d'un genre plus sé-
vère. Nous faisons des vœux pour qu'un éditeur plus autorisé
que nous , et plus libre de son temps , entreprenne celle
œuvre à la fois Iiliéraii*e et nationale , et nous sommes
convaincu que le succès répondra à ses efforts.
A côté de Tiraquejiu , de Barnabe firisson et de Nicolas
Rapin , et peut-être au-dessus d'eux , il faut placer François
Viète. François Viète peut, -en effet, être classé au rang de
ces hommes doués du génie de l'invention, et qui, par de
grandes découvertes , ont contribué au progrès des sciences
et au développement de l'esprit humain. Il n'a manqué
peut-être à Viète , pour être rangé à côté de Descartes , qoe
d'avoir écrit dans sa Jangue materneUe. S'il eût été un
écrivain français, et si notre prose eût r«çu rempriinle de
XXXr SESSION, A FONTENAY. ' ÎIS
son vigoureux génie , son nom , au lieu d'être ignoré de la
foule , se serait vu entouré d'une légilime et immense popu-
larité. Mais il a écrit sur les mathématiques et dans la langue
des érudits , et il est resté dans des régions inaccessibles
au vulgaire. En eiïet , si quelques mathématiciens d'élite ,
élevant leurs regards au-dessus des conséquences immédiates
de la géométrie , savent gré à François Vièle d'avoir inventé
les signes algébriques, combien d'hommes ignorent qu'il a
eu cet honneur, ou bien considèrent râp))licaiion des lettres
à la science des nombres comme une chose indiiïé'rente ! Et
cependant pour ceux qui ne considèrent les mathématiques
que comme un instrument, et dont l'esprit s'est agrandi dans
les études philosophiques , quelle admirable et quelle pré-
cieuse découverte! Au moyen de la simplification des signes,
les calculs les plus compliqués s'effectuent, les problèmes
les plus ardus se résolvent ; l'induction qui semblait rivée au
champ de la métaphysique passe dans celui des mathéma-
tiques , et l'homme peut connaître les lois qui régissent les
éléments , utiliser les forces de sa nature , expbrer la vaste
étendue des mers et lire jusque dans le livre mystérieux da
Ormameni, où le Créateur a écrit en lettres d'or le poème
éclatant de sa gloire et de sa toute-puissance. Viéte a donc ,
sans le savoir , mais non peut-être sans le prévoir , donné à
l'humanité le moyen de faciliter les inventions futures , et il
a contribué par là même à ce merveilleux développement de
l'industrie dont notre XIX' siècle est si fier. Le grand poète
de Roiiie pourrait, en effet, s'écrier aujourd'hui avec plus de
vérité qu'il y .a deux mille ans: « Audacieuse à tout enti^e-
prendre , la race de Japhet s'élance dans dos régions jus-
qu'alors inaccessibles ; elle a ravi le feu du ciel et a franchi
les airs avec ces ailes que la nature a\ait refusées à l'homme.
Rien n*est impossible aux mortels , et dans notre folie nous
voulons monter jusqu'au ciel même! »
21 & CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Ah I Messieurs, cette folie dont parie Horace , laiasez^notis
la qualifier de folie sublime. Si^ comme l'a dit un poète
contemporain ,
L'homme est un roi tombé qui se souvient des cieui ,
quoi de plus naturel qu'il se sente attiré vers la divine patrie!
S'il est trop souvent tenté de s'aventurer sur les mers od de
s'élever dans les airs avec des ailes créées par son téméraire
génie, c'est que, plein d'espérances et d'illusions, il se trouve
à l'étroit dans sa terrestre demeure , et que, toutes les im-
mensités qui l'entourent sont pour lui l'image de l'infini vers
lequel il aspire et dont il aime à se rapprocher.
Vous comprenez donc, Messieurs, que notre ville soit fière
d'avoir donné le jour à François Viète, et que, sans pouvoir
étudier ses puissantes conceptions , nous saisissions avec en*
pressement l'occasion de rendre hommage à sa mémoire.
Aussi pour nous. Messieurs, André Tiraqueau, Barnabe
Brisson , Nicolas Rapin, François Viète sont les illustres re-
présentants du mouvement littéraire qui se produisit à Fon-
tenay au XYP siècle. Au-dessus d'eux a plané l'illnstre
Rabelais; au-dessous ont gravité les Rivaudeau, lesBesly,
lesColardean, les Dupin*Pager et d'autres hommes distin-
gués qui n'ont guère obtenu qu'une célébrité purement lo-
cale. Tons ces personnages, mais surtout les quatre dont
nous vous avons plus longuement entretenus, ont jeté de
l'éclat sur notre ville , et c'est à l'antique réputation dont ih
l'ont dotée que nous devons l'honneur de vous voir ici ras-
semblés.
Gomme nous le disions en commençant , il en est, Mes*
sieurs, des villes comme des individus : elles ont leurs mo-
ments de grandeur et «de décadence. Pendant longtemps le
génie de Fontenay a sommeillé, et on a pu dire que sa source
si vantée n'avait rien de commun avec l'Hyppocrène. Quel-
XXXr SESSION, A FONTENAY. 215
que» voix isolées ont bien protesté contre l'apathie et Ten*
goordissement oniversels , mais elles sont restées sans eucoa-
ragcments et sans écho. Aujourd'hui de nouvelles tentatives
se manifestent.
Nos églises romanes et gothiques , nos gracieux paysages ,
nos Tîeux châteaux démantelés s'étonnent de se voir si fidè-
iement reproduits par le burin du graveur, avec des tons lu-
mineux qu'envierait la peinture. Un savant dont les labo-
rieuses investigations vous sont connues , et dans l'esprit
âoqoel l'érudition n'a pas étouffé l'étincelle sacrée , observe
dans notre pays la succession des générations humaines , y
reconstitue l'histoire avec un morceau de terre cuite ou une
monnaie de cuivre, et étudie avec soin, dans notre fias-
Poitoa , la superposition des moeurs , des religions et des
monaioents. C'est déjà là , Messieurs , une grande œuvre
commencée. Espérons que, grâce à l'élan que vous leur aurez
imprimé, les efforts de ces nobles esprits ne demeureront
pas stériles , que le mouvement intellectuel dont ils sont les
initiateurs ne s'arrêtera pas en chemin , et qu'ils seront ,
dans notre temps et dans notre petit coin de terre, les pre-
miers anneaux d'une chaîne qui désormais ne se brisera plus.
De nombreuses marques de sympathie accueillent cette
très-intéressanle communication.
Le Secrétaire donne lecture de la question concernant la
musique en Poitou.
M. Fillon expose en quelques mots les progrès de la mu-
sique en Poitou , depuis le traité du moine de Charroux ,
an XP siècle jusqu'au XVIf'. — M. Monnet observe que
M. Bojaud a fait une bonne notice sur les chants de la
Vendée. — M. Marionneau fait remarquer qu'on devrait
recueillir les dessins des instruments de musique sculptés
sur les églises. — M. Fillon ajoute qu'au XVP siècle , un
216 CONGKËS AI.CHÉOLOGrQLli DE FBANCE.
étudiant de Fontctijly a recueilli cent airs poitcrîns. — M. de
Campagnolles signale l'ouvrage sur la musique du P. Un^
billoie, où il est question du Poi-
tou. — L'abbé Baudry montre un
petit musicien eu ivoire , du \[V*
siècle, jouant de rinstrunicnt connu
sous le nom vulgaire de Biniou,
Au sujet des familles protectrices
des arts , M, Fillon cite, avant
toutes les autres, les Gouffier, no-
tamment Anus Gouffier , gouver-
neur de François I*'. Ils avaient ,
à Oiron et à l'hôtel de Boisy à
Paris , une Immense collection de
meubles et d'objets de toute sorte ,
qui fut vendue à Paris, à la mort
de Claude Gouffier. Après eux, il
faut nommer les d'Estissac , les ïa
Trémouille ; le vidame de Chartres,
à TifTauges ; les Chabot , construc-
teurs d'Apremont ; André Tira*
queau et Barnabe Brisson , à Fon-
" tenay , qui ont beaucoup collec-
tionné.
M. Ledain, traitant des anciens inventaires , présente celui
du château d'Argenton,qui date de 1763, où il est fait men-
tion notamment de grandes tapisseries , de faïences et de
porcelaines.
La séance est levée à 10 heures.
Le Secrétaire ^
B. Ledâin.
XXXI* SESSION, A roNtENAY. 217
VISITE DES COLLECTIONS DE M. DE ROCHE&RUNE.
Le Congrès g'est (ninsporté chez M. de Rocliebrone , dont
rhôtel est an des pfus beaux de FoDleiiay.
Ce domaine porte le nom de Terre-Neuve. L'habitation
fat construite en 1595, par Nicolas Rapin, grand-prév6tdê la
conoétablie de Ffance , auteur de poésies françaises et latines
publiées à Paris, en 1610, par Olivier de Varennes, en un
Tolume în-8'' devenu fort rare xle nos jours. Cette construc-
tion» placée sur on coteau qui domine toute la ville de
Footenay et les immenses prairies qui bordent le cours de la
Vendée, a été restaurée en 18A8, 18&9 et 1850, en suKant
le type de Pancienne bfllisse ifistallée sur un plan en retour
d'équefre , avec tours à cul-dc-Iampe aux angles et lucarnes
sculptées, découpant li'S entablements.
Sor la porte d'entrée principale, on lit celte inscription
que M. Rapin y fit placer :
VENTZ SOVFLEZ EN TOVTE SAISON
VN BON AYR EN CETTE HAYSON
QUE JAMAIS NI FIÈVRE NI PESTE
Kl LES MAVLX Q(JI VIENNENT D'EXCEZ
ENVIE QUERELLES OU PROCEZ
CEVLX QUI SY TIENDRONT NE MOLESTE
nopp<i} (fcOÇ Tf X6CI XCj&RUVOU
Un porche élégant, pris au château de Coulonges, re-
couvre cette porte de ses caissons moulurés et de ses arca-^
turcs géminées , à archivoltes ornées de clefs è consoles et de
grecques et caniMlures d*un travail très-pur.
218
CONGKÈS ARCBÊOLOGIQUE DE FRANCE.
Trois pièces , dans le style Renaissance , ont été installées
dans l'aile orientale de la construction.
Le vestibule est plafonné de caissons pris au château de
Coulonges, portant les initiales de Louis d*Estissac et d*Anne
de Beraudure, sa première femme. Ce fut Louis d'Eslissac qui
bâtit en entier le château de Goulonges, en 15A5 (Voir la
note consacrée à cette construction dans le compte-rendu des
séances).
Dans le premier salon, également plafonné de caissons
pris h Coulonges^ d'un travail varié et formé de chiffres, de
fleurons d'un faire remarquable, on voit au fond la statue de
Suzanne Gpbin , femme de Michel Tiraqueau. Cette statue ,
de grandeur naturelle, est agenouillée devant un prie-dieu
de marbre blanc ; la statue est également en marbre d'un
beau travail. Une longue et curieuse inscription lui sert de
socle.
On y voit aussi plusieurs meubles sculptés intéressants ;
quelques gravures à l'eau-forte, de maîtres du XVIP siècle;
un panneau en poirier, du XYIII* siècle, d'un merveilleux
travail, sculpté par Hermann.
Une curieuse suite d'armes proviennent de découvertes
faites au gué de Yeluire et à Tlle d'elle, Une douzaine de
XXXr SESSION , A FOiNTEKAY. 219
ces armes, d'une beUe conaenration, «ppartienneiu aux Xn%
Xlir, XIV ei XV siècles.
Plos de quarante pièces se classent dans la période qui
5*étend du XVI* siècle jusqu'à nos jours. Parmi ces dernières*
on remarque de fort belles épées comme conservation et
trafail, entr'autres celle qui a appartenu à Claveau , seigneur
de PnyviauU, dont l'écusson est gravé à l'endroit où les deux
qoillons se rencontrent ; la lame porte cette légende : La loi
demande ruM^re! Plusieurs de ces armes ont été fabriquées à
Valence, Vienne, Tortose et Tolède; elles portent la marque
et le nom des armuriers les plus célèbres.
On voit » en outre, plus de deux cents pièces variées:
poignards, étriers, mors, lances, dagues, couteaux , cuil-
lères, vases d*étain, etc. , etc.
La porte d'entrée qui communique à l'atelier est ornée
d'une serrure , en bronze doré , portant en grand-relief des
Ggttrines du XVI* siècle d'un beau caractère.
Sur cette même porte, de beaux panneaux en chêne sculpté
avec la lettre F surmontée de la couronne royale et la sala*
mandre de François T', attirent l'attention.
Cette trobième pièce est ornée, dans le fond, d'une énorme
et cnrieuse cheminée du XVI^ siècle (Henri III), qui provient
de la maison du gouverneur de Fontenay. Le manteau et la
frise, surchargés de caryatides, décaissons, de moulures
variées, ainsi qtie les corniches, sont supportés par deux
énormes griffons à dents acérées , assis sur un socle dé-
coré de petits chiens, qui semblent se chauffer an feu in-
tense que ses colossales dimensions peuvent permettre d'y
faire. Dans le foyer sont des landiers curieux , sous forme
de Sauvages velus, portant massue et l'écusson des Sur-
gères. Hauteur, 1 mètre 2 centimètres. Au fond est une
plaque en fonte, ornée de chiffres et de cartouches, qui pro-
vient de Tabbaye de Maillezais.
220 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Le (Plafond de ce grand apparteiuent provient en entier de
Coulonges; il est composé de cent dix caissons variés, d*un
travail remarquable. On y voit des têtes grimaçantes s'cnla-
çant dans des cuirs coupés avec une grande Gnesse de ciseau.
En face de la cheminée existe un entourage de porte avec
colonnes doriques isolées ; architrave décorée de bucrânes ou
têtes sèches d'un beau travail ; au sommet, un édicule cou-
ronné d'un fronton portant les armoiries de Xouis d*Estissac
L'archivolte de la porte est décorée de grecques et de can-
nelures finement découpées : l'intrados orné décaissons variés,
délicieux spécimen de Tart dn XVP siècle. Le plafond et la
porte oOrent sur des cartouches les dates de 1550 et 1551.
A droîte de cette porte est une grande armoire Louis Xfll ,
ornée des têtes de Jésus-Christ , de la Vierge et des Apôlres ;
puis des rinceaux d'un bon travail, et une étagère emplie de
faïences , porcelaines, émaux, cuivres , etc. , etc. ; enfin des
tables , meirbles du XVP siècle , etc. y etc.
La biblioth6((ue renferme quel(|ues bons livres du XVI*
siècle : Ducerceau; Les plus excellents bâtiments de France;
le Songe de Polyphile ; Mauclerc ; Scriio, Vitruve, avec
les dessins de Jean Goujon ; Philibert Delorme , Francine ,
Albert! , etc.
Le Congrès a félicité M. de Rochebrune.
2- SÉANCE DU 18 JUIN.
Présidence de M. Valette, maire de Fonlenay.
La séance est ouverte à nne heure et demie.
Siègent au bureau: MM. de Coumont , l'abbé Le Petite
secrétaire-général de la Société française d'aréhéologie ;
XXXÎ* SESSION, A ^ONTENAY. 224
FiUon, secrétaire-général du Congrès; Gaugain^ (réson^
du Congrès; l'abbé Lacurie^ le maire de Nieul-sur l'Âulise ,
de Longuemar, Segreuain , Martineau, flauet ^ de Ao-
chebrune, de Fontaine,
M. Tabbé Mongis remplit les foactiens de seci^étwe.
Beaucoup de dames de la \illie de FoQtenay-lu-CoiBte ho-
norent le Congrès de leur présence.
Après lecture et approbation jde deux procès-verbaux et
sur rinvitation de M. de Caumoni , M. le $ecréuine^générj|l
de la Société française d'archéologie ( M. Tabbé lie Petit )
proclame spleunellcment les noms des anteui*s dont la Société
française a récompensé les travaux.
\oici les noms des lauréats :
M. Clialle, d'Auxerre, une médaille de vermeil pour son
Histoire des guerres de religion dans C /litzerrois ^ 1 vol.
in- 8°.
M. Cherest, avocat, membre de l'Institut des provinces
àAuxerre, une médaille de vermeil pour son volume inti-
tulé: Vézelay, élude historique , publié à Auxcrre en 1863.
M. de Longuemar, de Poitiers , une médiiiile d'argept de
i^ classé pour son ouvrage intitulé: Recherches arché^
logiques sur une partie de l'ancien pays des Piaatu^ publié
à Poitiers en 1863.
M. l'abbé Auguste AiHery , une médaille de l*^*" classe
(argent) pour son Pouillé du diocèse de Luçon.
M. Poey-d'Avanl , une médaille de 1^* classe pour son
grand ouvrage sur la Numismatique féodale.
M. Rossignol, de Gaillac, une médaille pour le I*' vol.
de son ouvrage sur la statistique monumentale du départe-
ment du Tarn.
MM. Fillon et de Rochebrune , à chacun une médaille de
1'* classe poiir leurs travaux sur les monuments de la Vendée.
M. Doré, médaille de i'* classe pour son volume sur
222 CONGRÈS ikRCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
rnatolre de France , da Y* aa IX* siècle, publié à Paris à h
fin de 1862.
M. l'abbé Arbellot , curé-archidiacre de Rochechoaart ,
membre de Tlnstitut des proYiocea, une médaille de i'". claaae
pour 9on Histoire de saint Léonard^ publiée en i863.
M. l'abbé Lacurie , de Saintes , une médaille de l** dasse
pour services rendus à l'archéologie.
H. Segrestain , de Niort, une médaille de f* classe ponr
ses restaurations des monuments du Poitou.
M. l'abbé Baudry , curé du Bernard , une médaille de
bronze pour ses recherches archéologiques et historiques.
M. Piet , de Noirmoutier , une médaille de bronze pour
ses recherches sur l'histoire de Noirmoutier.
M. Robuchon , photographe, une médaille de bronze poor
la bonne exécution de ses photographies des monuments
historiques du pays.
ALLOCATIONS VOTÉES A FONTENAY.
Moulages pour le musée de Vire. 50
Fouilles à Noirmoutier et Gucraude 100
Fouilles à Sermerieu 100
Moulages à Fontenay 200
Réparations à l'église de Maillezais. .200
Id. id. de Vouvent 300
Id. id. de St-Julien-sur-Galonne. . . 100
Fouilles d'un chîron 100
Réparations à la crypte de Fontenay 100
Fouilles dans le cimetière de Neuvy 100
Somme à la disposition de M. l'abbé Pottier^ de Mon-
tauban 200
Id. id. M. de VernciJh. ... 200
Plaque commémoraiive de Jean Pellerin 60
XXXl* SESSION , A FONTENAT. 22S
Somme à la dispoûtioo de M. FilloD 200
Id. id. de MAL Naa et de La Nicolière,
de Nantes. 100
Souscription pour l'érection d'une statue à Bernard
PaBssy 100
Monument commémoratif de la bataille de CasseL . 100
M. de Gaumont attire l'attention des membres du Congrès
sur le crucifix de la catliédrale de Perpignan, dont un savant
archéologue de celte ville, M. de Bonnefoy, inspecteur de la
Société française d'archéologie » envoie la description et la
photographie. Des reniercfments sont votés à M. de Bonnefoy,
pour cette communication et pour les services nombreux
qu'il rend chaque jour à l'archéologie.
M. de Gaumont proclame ensuite de nouveaux membres
de la Société française d'archéologie, puis on reprend la
série des questions du programme.
Il est donné lecture de la question suivante :
Indiquer Us meubles, objets d'art ^ tableaux^ statues ^
éniaux de la Renaissance conservés dans ta contrée.
H. l'abbé David, curé d'Angles, dit qu'il a trouvé dans
l'église de Mouzenil un tableau qui lui parait appartenir à
l'École de Lebrun : c'est une Descente de Croix signée d'un
peintre inconnu , sur lequel on n'a pu se procurer encore
aucan document. Consulté sur la valeur artistique de cette
œuvre , M. le curé d'Angles décline toute compétence.
M. Fillon rappelle à ce propos qu'un tableau , qu'on
peut considérer comme une répétition, se trouve aujourd'hui
encore à la chapelle de l'évêcbé de Luçon. Ce tableau ,
qui fut autrefois en la possession de Pierre de Nivelle,
évêque de Luçon et artiste lui-même , fut estimé alors
3,000 livres, somme exorbitante pour cette é})oque. Pierre
ëe Nivelie peignit dç sai pro|ire main, entre antfês 9i40ls.
deux petio enfants d*UD nalnral ^xqois; probablement Nocre-
Selgneur et saiul Jean.
Une statue bien conservée e^ celle en marbra l^aoc da
Snafonne Gobin, une de? riçhe$ses archéologique du diAtaatt
dç Terre-Neuve. Il en a été fait me»Uop page 216.
Toujours pour répondre à la même question , IL FiUoo
monjU^ au Congrès un verre excessivemej^t cifrÂeox » a^Mr-
tenant k M. G. de Foutaîne ; au bas d'orneun^niis éoiaittéfi
dans le genre de ceux des vieux nunc^M^rits françtt$,
on lit c^tte inscription : Eh la sueur de um nsage tu
mangeras le pain. Ce travail très^remarquabie est de
provenance française et de la contrée ouest de la France,
d'après l'avis de M. Fillon ; seulement il n'ose se décider
pour le Limousin ou pour le Poitou. M. Piot , dit encore
M. Fillon* a signalé dans sa Revue un autre verre qiie
l'on doit faire remonter à la 6n du XVP siècle ou ^u
commencement du XViP : il a beaucoup de similitude avec
le vase apporté par M. Fillon. C'est une qnesliou d'industrie
nationale sur laquelle il est bon de s'appesaiiiiir.
M. de Campagoolles depiaod^ la parole et établit que^dani
la céramique aussi bieA que dans l'arcbiteclmie et k scolptiire
Recette époque, bien que l'influence du génie italien o'aît
pu s'imposer au gépie français, il y a dû avoir mélange à
peu près égal de ces depx génies différefits , et qu'il n'y a
pas de poteries entièrement italiennes ni entièrement fran-
çaises.
M. Fillon répond en citant et décrivant plusieurs verres de
l'époque entièrement dans le génie français, et l'un d'eux
avec cette devise : A bon pin ne fouit point enseigne.
M. de Rochebrune fait remarquer que i^ verre appar-
tenant à iU. de Fontaine n'offre précisémient aucune trace
du génie italien.
XXXV SESSION, A rONTEîfAY. 225
L'ordi^ do jour amèoe celte question du programme :
Céramique. Faïences tCOiron, improprement dites de
Henri IL Des imitateurs et continuateurs de Palissy. Si^
gnater les poteries de ce genre qui existent encore dans le
pays, Possède-t'On , dans les autres départements, des mo^
numents analogues à la fontaine et à la grotte rustique du
YeiUonr
M. Filloo demande de nouveau la parole pour répondre à
cette question. Il raconte que » dans un de ses voyages à Paris,
il eut l'occasion d'examiner deux miniatures tirées d'un
manuscrit de la Renaissance. C'était une femme , tenant un
Ycrre à la main et emp^hant un homme placé devant elle
de vider une bouteille. Les vases représentés dans cette mi-
niature sont en tous points semblables aux faïences d'Oiron.
M. Fiilon était sur une voie de précieuses découvertes. Ces
poteries à provenance inconnue et que plusieurs croyaient
d'origine italienne , ce mystère de céramique dont le monde
savant avait fait le sphinx de la curiosité « allait trouver son
explication. M. Fiilon compare des fragments de carreaux
venus de la chapelle d'Oiron et retrouvés à Poitiers , et en
même temps trois salières qu'il avait rencontrées chez
M. de Tasseau.
Cette étude comparative, faite à Oironmême, amène ce ré-
sultat précieux pour la céramique , savoir : qu'il y avait entre
les divers objets de faïence parfaite identité. Une analyse
laite par HL Salvetat vint ajouter une conGrmation à cette
première découverte : les carreaux et les poteries de faïence
étaient de même composition , sans différence aucune. Ces
poteries , très-improprement dites de Henri II , prove-
naient d'une ofiBcine seigneuriale établie, sous le règne de ce
prince , à Oiron , par Hélène de Hangest.
On a imité ou cherché à imiter en Saintonge et en Poitou
les faïences de Paltssy ; mais , chaque région conservant
15
226 CONGRÈS ARCBÊOLOGIQUB DE PRitKICE.
son t)pe à part, It disiinclioD ne présente aocuae difikiiliê.
Quant à la fonuioe au Yeiiloo , c*est ce qu'on appdait au-
tcefoia un ouvrage rustique. U y a aussi une gcotle emce de
coquilles naturelles et de figures eu relief. Cette fontaine do
YeiUonne devait pas être la seule du même geiu*e, car il reste
des dessins du temps faits évidemment pour ces fontaines
rustiques.
On passe à cette autre question du programme :
A quelle époque a-t-on commencé, en Poitou, à faire usage
du kaolin dans la fabrication des poteries?
M, Fillon répond que le kaolin a été employé à Oiron ao
XVI* siècle , mais mélangé avec d'autres terres. Quant à la
porcelaine véritable , on n*ea a fait en Poitou qu*au XVIIP
siècle.
Mais, demande M. de Caumont , trouve-t-on beaucoup de
gisements de kaolin dans le pays , et ces gisements sont-ils
bien connus? C'est là une question capitale pour l'histoire de
la céramique.
M. Fillon répond : On en connaît beaucoup. Un membre
de la famille Colberl tenta quelques essais , qui ne furent pas
infructueux. La famille de Sarrode créa une fabrique à Veo-
drenne. £t, pour répondre catégoriquement à rinterrogatioo
de M. de Caumont , on rencontre au Fenouiller des gise-
ments qui sont superbes.
Il est donné lecture de la question suivante :
Artistes ambulants qui ont séjourne en Poitou pendant
Us XV t et XV W siècles.
ix Quant aux sculpteurs, dit M. Fillon, je n'en ai encore
trouvé aucun , mais un certain Foulon , qui était peinu% i
Oiron en 1530 , avait un talent réel; et Le Blond , de Blois,
qui s'intitulait peintre de la Reine , alors la reine Éléonore ,
XXXI* SESSION , A P0NT6NAT. 227
fit QO taUeaa pour ie maUre-amd de Noire-DMie de Fod-
miay, qu'il fit payer fort cher. J*aî trosvé h quHcaoce de
celle tranttclioB coDimerciale. Des peintres rtnus des boitb
du Rhin s'établirent chez nons et y demevrèvent longtemps.
L'on d'eux y fit des élèves qui, selon l'usage do pays,
balayaient l'atelier , iaisaîent la ehaoïbre du maître, le
servaient ï table ; si bien que le père d'nn jeone Maraiehin
crol devoir stipnler qoe son fils ne laverait pas la vaisselle. »
Cette question épuisée, on arrive à la suivante :
Signaler les documents relatifs aux arts et aux artistes
qui peuvent exister dans la province,
N Les documents que j'ai trouvés , répond M. Fillon ,
sont étrangers , il est vrai , au pays , mais d'une portée
sérieuse. Le premier est l'histoire complète du tombeau de
François de Hretagne , décrit sous toutes ses faces dans une
lettre de douze pages écrite par Jean Pcrreal, peintre des
rois Louis XI, Charles VHI et Louis XIL Le second est
uu devis de la chapelle et de la tombe de Diane de Poitiers ,
travail qui devait être fait par Jean Goujon ; mais il mourut
avant d'avoir mis la main à l'œuvro. Le troisième et dernier
document que je puis signaler à MM. les membres du
Congrès, est le testament de Philibert de Lorme , rempli de
détails intéressants, a
On passe à cette autre question :
Signaler les documents inédits concernant le grand ma^
tkématicien François Viète et sa famille^
M. Fillon apprend au Congrès que des lettres-patentes du
roi Henri IV permirent de faire one édition française des
œovres de Viète. Il ajoute que la femme de ce savant était
fille d'un conseiller, au Parlement de Paris et se nommait
Suzanne Leclerc et non Dubois , comme on l'a prétendu k
tort Elle était, du reste , complètement étrangère au Poitou,
228 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRAKCE.
Le Secrétaire doonc lecture de la question aîosi conçue:
Agrippa d'Aubigni at-U réellement eu une imprimerie
au Donian , comme Duplessis-Mornay en a possédé une à
la Forêl-sur-Sèvre f
L'opinion de M. Robuchon , qui demande la parole, est
négative; car, dit-il , les œuvres de d'Aubigni ont été impri-
mées avec les caractères d'un Jean Moussa , si Ton en croit
au moins les apparences lithc^raphiques , et nul doute que
d'Aubigni n*eût pas eu recours à un imprimeur étranger s'il
eût eu son imprimerie au Donion. Â ce sujet et sur les
emblèmes d'imprimeur et d'auteur , une discussion s'engage
à laquelle prennent part MM. Fillon, de Campagnolies,
Kobucbon et un autre membre du Congrès.
II ressort toujours, de cette discussion, que l'imprimerie à
la Forêt-sur-Sèvre a bien et réellement existé.
La première imprimerie du Poitou, dit M. Fillon, est celle
de .lemanceau , établie à Moutiers en 1512. La famille d'Ào-
gicourt essaya d'en établir une autre vers cette même époque
et aiïerma une maison pour ce faire, comme en font foi
les titres de l'époque; mais les guerres de religion arrivèrent
et mirent obstacle à ce dessein. Un petit-Gls de d'Âugicourt
réussit toutefois, en 1596 , à en établir une à Fontenay, et,
depuis ce temps , la ville n'en a jamais manqué.
On passe à la question suivante :
Dans quel château du Poitou Nicolas Poussin a-t-il sé-
journé quelque temps, au commencement du règne de Louis
xiin
c'est encore M. Fillon qui va ré|)ondre. Il est difficile
de savoir quel est le château poitevin où Poussin fut traité
en domestique , et d'où il se sauva pour retourner à Paris ^
gagnant sa vie en faisant des tableaux. Dans une toile de
Poussin , quelques-uns ont cru trouver le site du château
XXXI* SESSION, Â FONTENAY. 229
de Glisson. Mais qu'ils ne s'y trompent pas : le Clisson d'au-
jonrd'hui n'est pas le moins du monde semblable au Clisson
d'autrefois , et l'identité , si m^^me elle existe , disparaît à
cause de la différence de temps. Eft fouillant les états de la
maison du roi , on n'a pu trouver aucun nom de famille
poitevine concordant avec l'histoire de Poussin. Ce point-là
reste donc encore entouré de mystère.
Nantes seulement , prétend M. Fillon , a eu des relations
bien directes avec l'Orient. La Rochelle pouvait, grâce à
SCS navires, s'enrichir des trésors de tous les pays ; mais ses
navires venaient d'Espagne et non directement de l'Asie. A
ce sujet, dans les fouilles du pays nantais, on trouve des
porcelaines chinoises ou japonaises de l'an 1398. La famille
Bouyer et la famille de La Trémouille avaient des pièces du
même genre extrêmement curieuses.
En réponse à la question concernant les inventaires ,
M. Imbert, de Thouars , donne la date de ceux qu'il apporte
au Congrès : celui de M"** de Montespan ^ en 1707 , et celui
du château de Thouars, en 1790.
M. le Président énonce la question suivante :
Par quels moyens pourrait-on arriver à développer le
goût artistique en Vendée , et porter tes architectes vers
l'étude des bons modèles ?
M. de Saint-Laurent lit, à ce sujet, le mémoire suivant :
mémoire de m. de saint-laurent.
Messieubs ,
En lisant tant de savantes questions posées dans votre pro-
gramme, sur toutes les parties de notre histoire locale, je
m'étais réjoui à la pensée que les hommes éminents qui
SSê CONGRÈS ABCRÊOLOGIQUE DE FBÂfICE.
noos boaorent de lear visite trouveraient , dans notre pays ,
le terrain si habilement préparé qu'il ne leur serait pis dtf^
fictle , sinon de toutes les résoudre , du moins de les éclairer
pour la plupart d'un jour salistaisant.
Pour moi, <|uc ce genre d'études intéresse, disposé aB-
tant que personne à recueillir les fruits de vos laborieuses
investigations, je sentais trop que sur tous les sujets que
vous vous proposez de traiter j'avais tout à apprendre et noUe
lumière à vous apporter. Cependant , m'étant mêlé d'écrire
quelques articles de Revue, sur des matières d'art et d'ar-
chéologie , il me semblait que je n'aurais pas fait suffisamment
preuve de sympathie et de bonne volonté à l'égard du Gon*
grès de Fontenay si , après en avoir reçu l'inviutioo , je
n'avais pas essayé de lui offrir un modeste tribut
Gomme dans ces dispositions je relisais votre programise,
je me suis dit , en arrivant au dernier article , qu'il ne me
serait peut-être pas impossible , sur le sujet un peu élastique
qui en fait l'objet^ non pas de rien vous apprendre, mais^
d'exprimer quelques pensées » pensées que je croirai d'au*
tant meilleures que vous les reconnaîtrez davantage comme
ayant été d'avance les vôtres.
Vous demandez par quels moyens on pourrait arriver à
développer le goût artistique dans la Vendée et porter les
architectes vers l'étude des bons modèles.
Je répondrai d'abord , Messieurs , par les moyens mêaies
que vous prenez : c'est par l'observation des monuments
que se développe le désir de les imiter , c'est par leur étude
comparative que se dégage le sentiment du beau. C'est en
apprenant à connaître les vigoureux élans donnés par nos
pères à toutes les branches de l'activité humaine , qu'afin de
ne pas rester au-dessous d'eux on s'élance résolument sur
leurs traces, et qu'on les dépasse si Ton peut Vous portez
dans chaque province quelques étincelles du feu sacré : en
XXXr SfSStON , A PORTENàT. ' 231
tenr apprenant â chacune tout ce qoî Thonore, toat ce qui
la faK participer à la grandeur commone de la France , tous
y développez le sentiment paiiotîque , vous y exdCez one
salotaire émulation, et chacun s'attache d'autant plus à
donner du relief à la terre qui Ta vu naître qu'il sait mieux
le rôle que ses pères y ont joué. Dans les luttes , les efforts
de ces temps qui fuient si vite derrière nous, le seul but légi-
time et hautement avoué était toujours la bonne admi-
nistration de la cité et la consiruction de ces nobles monu-
ments que notre postérité admirera encore longtemps ^rès
nous. Or , nous voyons que les enfants de ceux qui alors
surent le mîeut s*entr*aider ou rivaliser heureusement ^ sont
encore aujourd'hui des voisins et des amis ; et Ton s'en-
courage réciproquement à celte action commune en dehors
de laquelle l'homme isolé est toujours impuissant.
Je viens de parler de ces rapprochements séculaires dont
l'histoire de nos cités, de nos provinces, nous donne de
consolants exemples. Hélas I trop souvent aussi c'est un
spectacle de division et de mutuels déchirements que dé-
couvre en se levant le voile du passé. Mais de quelle douce
galté ne s'anime pas notre joie s'il se trouve que les fils de
ces ennemis d'un jour , lors de ces orages depuis longtemps
apaisés, sont ceux-là même qui pour l'heure se serrent le
plus cordialement la main ? N'en ai -je pas vu qui , depuis
plusieurs générations, se comptaient déjh comme des amis de
famille?
Ne croyez pas , Messieurs, que je m'éloigne de mon sujet :
la joie et la concorde sont elles-mêmes les» amies et les soutiens
des arts et de tous les genres de culture intellectuelle ; je dois
en parler comme de l'un des plus puissants moyens d'at-
teindre le but proposé : il faut que tous ceux qui , dans cet
ordre d'idées et d'impressions, sont sincèrement animés par
l'amour du vrai et du beau puissent journellement se ren-
232 CONGRÈS ÂKCUÊOLOOJQUE DE FRÀKGE.
contrer , se concerter et s'entendre sur un terrain à Tenlrée
duqael ils laisseront, d'ailleurs, tout ce qui pourrait être
entre eux un motif de division.
Il est bien loin de ma pensée, cependant, d'exiger de
pei*8onne qu'il fasse par des considérations de cette nature
le sacrifice d'aucune de ces grandes choses dont dépendent, à
ses yeux, le présent et l'avenir de l'homme et de la sociélé ,
et pendant et après cette vie. La facilité des transactions snr
les principes doit toujours être en raison inverse de leur im-
portance , et autant on doit désirer alors un accord qui réu-
nisse tous les esprits et tous les cœurs par l'amour du bien
et Féclaircissemcnt du vrai et du juste, autant il faut craindre
cet effacement de doctrines, cet affaissement des consciences»
cet amoindrissement des âmes, qui n'amènent de rapproche-
ments entre les hommes qu'à la condition d'une commune
indifférence sur tout ce qui doit leur tenir le plus fortement
au cœur.
La culture des arts elle-même ne maintient et n'élève son
niveau que là où elle vit, en compagnie des mâles vertus da
grand citoyen et des aspirations élevées de l'homme reUgieox.
Les arts , je le sais , ont des charmes et des douceurs qui
leur sont propres : si vous ne leur demandez qu'une harmonie
vague et indéfinie , ils pourront encore vous satisfaire et vous
endormir au son de leurs moelleux accords ; ils pourraient
également vous donner la mesquine satisfaction que réclame
votre vanité, et revêtir d'une certaine élégance les com-
modités vulgaires de votre demeure ; mais, en servant à vous
énerver, on les verrait bientôt , à votre exemple, perdre
tout nerf et toute vigueur.
A l'art il faut un but digne, noble, déterminé surtout:
vous le réduisez à n'être qu'une futile parade si l'idée pour
laquelle vous lui commandez des habits de reine n'est qu'une
figurante de théâtre. Vous vous trompez» au contraire, sur
XXXI* SESSION, A FONTENAT. 2S3
la solution des problèmes qu*il importe le plus à rhumanité
de résoudre selou la vérité et la justice : je le déplore ; mais
vos aspirations sont Yraiment hautes. Dans la direction à
donner au mouvement social , vous vous proposez le bien de
tons, et votre Dieu est -au moins un reflet du vrai Dieu!
Enfin , en quelque manière vous avez foi ! £h bien ! entre
vos mains ^ du moins, Tart pourra ne pas tomber, vous lui
donnez du souffle ; et quand il plaira à Dieu de nous éclairer
tous, il sera utile peut-être de redresser quelques-uns des
écarts de Tart tel que nous Taurons conçu ; mais , sans
changer de région, il pourra hardiment reprendre sa course.
ll*est donc un antre grand moyen ; et pourquoi ne le dirais-
je pas? le plus grand des moyens^ sinon de développer im-
médiatement le goût artistique , au moins de le mettre en
voie de se maintenir et de se développer , que de l'appeler en
haut. Demandez à l'architecture des églises et des sanctuaires
où s'imprègne le sentiment de la majesté de Dieu, où se déploie
la pompe des cérémonies, où Fâine trouve une invitation à la
prière ; que ces vestibules du ciel soient aussi l'honneur des
cités de la terre , et que sans étroite partialité on puisse tenir
à son clocher comme étant un vrai litre de gloire et comme
nn lien qui , par un coin de terre, vous rattache à votre pays
et à l'humanité entière.
Avez-vous à construire de^ hôtels-de-ville , ou seulement
de modestes maisons communes , des écoles , des hôpitaux
ou d'autres genres de monuments publics 7 faites en sorte
qu'ils soient mis en rapport de convenance avec leur des-
tination ; mais apportez-y également un certain respect pour
ce qu'ils signifient , et que ce respect se traduise par la di-
gnité des formes , par le choix des proportions , alors même
que vous êtes obligés à plus de simplicité.
Il n'est certes pas indifférent au développement du goût
artistique que, d^ins tontes les branches de l'art , je ne dirai
23& CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRâNCE.
pas seufemeat Tidée, mais une idée morale^ une idée sociale
aient toujours la préemlDence par quelque o5té. Et qoaDt à
Tessorqae Tari parait vouloir prendre dans nosoootréei,
félicitons-nous qu'un talent en voie de tenir le presier nag
dans Tordre qui loi appantest, »'; étant produit avec une
rare spontanéité, ce talent se soit tout d*abord exercé ée
manière à faire aimer les sites, à faire apprécier les monu-
menis, à illustrer FJiistoire d'une terre dont les luttes gigM-
tesques ont cessé , en s*éloignant, d'être une des douleurs de
la France pour en demeurer toujours l'une des gloires les
mieux reconnues
Quand l'art a reçu ces ailes que les sentiments patriotiques
sont seuls capables de lui donner , alors il peut descendre et
80 prêter aux besoins et aux goûts des existences privées,
sans avoir à craindre de s'y laisser retenir ou abaisser. Alors
seulement, il résistera aux capricieux entraînements de la
mode qui ne le favoriserait un jour que pour l'étonfer
bientôt dans l'abus des fioritures et le clinquant des imitations
ambitieuses.
La mode est un levier qui , par aventure , soulève qtiel-
quefois heureusement : il faut savoir en profiter , mais bien
se garder de lui livrer la direction du vol : il serait rapide,
mais prompte aussi serait la chute. Si vous avez bien compris
qu'il n'appartient qu'au beau solide de prendre racine et
par conséquent de pousser et de produire avec oonsUnce,
et que le beau ne doit être qu'un revêtement du bien, on
s'en apercevra à tous les objets réunis en vos demeures avec
l'intention de plaire; et de cette manière vous contriboerex ,
autant qu'il sera en votre pouvoir , à former le bon goût et à
l'entretenir et par conséquent à développer l'amour de
l'art.
Voulcx-vons que vos constructions privées prennent ua
caractère sérieusement artistique ? faites qu'elles soient do-
titr SESSION, A FO»tEKAT. .Î55
minées elles-mêmes, dans la conception de toutes leurs parties,
par une idée qui en deviendra TSme ; que l'idée de la famille,
le coke des bons souvenirs , les traditions hospitalières , Fin-
fiaence prolectrice de la grande propriété , l'assiette soutenue
d'une médiocrité bonoraUe, les conditions fermes et fécondes
d'one vie de labeur viennent en déterminer l'importance et
es régler les proportions.
Mais, Messieurs, en admettant qne j'aie été assez heureux
pour vous fah*e goûter quelques-unes de mes réflexions et
nieox encore , comme je le disais en commençant , pour ex-*
primer vos propres pensées, aurais-je fait quelque chose pouf
le bot proposé? Aies paroles ne vont-elles pas d'autant
moios laisser de traces qu'elles ne sont point sorties des
généralités fondamentales , si je ne leur donne on peu dé
corps en concluant à des résolutions pratiques? Je me
rassurerais en pensant que c'est la parole qui gouverne lé
inonde, en me disant que ces seuls mots appliqués au flam-
beau des arts : poser haut afin de porter large, écoutés
et compris dans un auditoire d'élite , peuvent pénétrer
dans les esprits bien au-delà de l'étendue naturelle de ma
voix. Pois , surtout , est»ce qu'entre nous les tâches ne sont
pas divisées, et n'ai-Je pas rempli la mienne en discourant
sur le oAté de la question auquel seulement j'étais un |)eu
préparé ? Je n'ai fait qu'apporter ma pierre et je sais qu'elle
demeurerait inutile si , pour la mettre en œuvre , j'étais le
seul ouvrier.
(M, il est entendu qu'ici nous comptons les uns sur les
autres; nous comptons sur cette force d'association qui a été
assez puissante , maniée par un seul homme , pour faire de
notre archéologie nationale ce que nous la voyons aujour*
d'hui , lorsqu'elle commençait tout au pins à se laisser
pressentir , après avoir été à longtemps ignorée et mé-
connue.
236. CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Eh bien ! voulons-nous que l'éclat jeté par elle dans notre
Vendée produise tous ses fruits; voulons-nous, en particulier,
que rioapulsion inévitablement donnée par le Congrès an
développement du goût artistique réponde dans la suite à
nos désirs : continuons de nous voir et de nous concerter,
autant qu*il nous sera possible.
Je ne puis le dire sans jeter un œil de regret sur les
différents essais qui, dans un but analogue, ont été faits
chez nous. Ils Tétaient dans des conditions qui pouvaient
parfaitement leur permettre de marcher de front, la Société
d*archéologie religieuse étant par sa spécialité même des-
tinée à moins d'extension ; la Société d'Émulation devant
s'ouvrir à tous les hommes disposés à s'encourager, à
s'éclairer , à s'entr'aider dans tons les genres d'études. Or ,
si la première n'a vécu que trop peu de jours, la seconde ne
serait-elle pas bientôt réduite à une existence éphémère s'il
est vrai qu'elle doive voir cesser le cours de ses publications?
Car, comment concevoir autrement que ses membres dispersés
puissent suffisamment communiquer ensemble?
Si ces craintes ne sont pas fondées, je regarderais comme
un précieux avantage de pouvoir nous appuyer sur cette
société, dans l'intérêt du développement artistique que nous
nous proposons. Pourquoi, même alors, ne formerait-on
pas dans son sein un^section ou une sous- section spéciale
pour les arts ? Je ne souhaite point de voir se constituer une
sorte de tribunal , destiné à distribuer quasi-officiellement
quelque chose de plus que l'éloge et le blâme: non ; tout en
appelant de mes vœux une institution où les arts puissent
trouver un stimulant et un guide, je redouterai toujours
pour eux ce qui pourrait devenir une entrave. Les arts ont
besoin de spontanéité : il faut donc, dans une large mesure ,
leur laisser la franche liberté de leurs allures. Le goût n'en
doit être que plus sévère pour réprimer leurs écarts; mais je
XXXI* SESSION, L FONTENAY. 237
ne demande, en faveur du bon goût et pour l'exécution de
ses arrêts^ que Tappui qu'il lui appartient à lui-même de con^
quérir dans l'opinion : s'il n'y réussit pas, tous les autres
efforts seraient superflus.
D'ailleurs, il s'agit encore principalement de la première
partie de la question de votre programme , c'est-à-dire de
l'impulsion à donner au goût artistique. Dans un instant,
vous me permettrez d'ajouter quelques mots plus particu-
lièrement sur la seconde , c'est-à-dire sur la direction qu'il
importe à ce goût de prendre. Je dois cependant faire ob-
server, dès à présent, que l'esprit d'association doit servir
également à l'un et à l'autre ; mais il ne faut pas qu'abusaut
de sa force IL exerce jamais un empire tyrannique, qui
pourrait tourner au profit d'aucune école trop élroitemeut
exclusive.
Ce qu'il nous importerait surtout d'obtenir par des réu-
nions qui seraient comme le prolongement de ce congrès,
c'est une galerie d'hommes éclairés, attentifs, bienveillants,
en présence desquels on ne fasse rien en fait d'art qui ne soit
assuré d'être bientôt connu, apprécié , applaudi comme il le
mérite ; c'est une tribune où l'on puisse dire sa pensée et où
l'on sache la dire a\ec les égards qu'on se doit entre hommes
bien élevés, avec les ménagements que réclament toutes
choses qui , à certains titres, ont droit d'être respectées ; où ,
tout en exprimant hautement son approbation pour les
œuvres vraiment dignes d'être proposées pour modèle , on
sache désigner plus doucement celles qui ne doivent pas être
imitées , et cela sans décourager les efforts et les généreux
sacrifices qu'elles ont coûtés ; où l'on sache non-seulement
faire comprendre la signification du silence, mais encore
adoucir au besoin ce que le silence peut avoir de trop sé-
vère; c'est un bureau dlnformation au moyen duquel, au
moius une fois chaque année » tous ceux qui commencent i|
238 CONGRÈS ABCHÊOLOGIQLE DE FRANCE.
prendre de rintérêt ^ux ceuvres d'art » voieot accroître cet
intérêt , en apprenant quelle a été autour d'eux , soos ce
rapport, la fécondité du sol.
£n vous parlant, Messieurs, des moyens de développer
chez nous le goût artistique , j'ai exprimé des pensées égale-
ment applicables , pour la plupart , à la direction que dûos
devons nous efforcer de lui donner ; j'ajouterai , cependant,
quelques mots en réponse plus spécialement à la seconde
partie de la question de votre programme. Vous restreignez
celte partie de la question à l'architecture et aux moyens de
porter les architectes à l'étude des bons modèles; mais vous
avez bien compris que les moyens proposés , ou des moyens
analogues, pourraient aussi plus ou moins profiter aux autres
arts, dont l'architecture est comme la base et la mère.
Quel que soit celui d'entre ces arts auquel on se consacre,
on peut lui appliquer jusqu'à un certain point, relativement au
choix des bons modèles , ce que l'on dit des devoirs dans les
temps de trouble : ceux-ci sont alors plus difficiles encore à
connaître qu'ils ne le sont à remplir ; de même , quant aux
bons modèles dans les arts, le plus difficile et le plus délicat
est quelquefois d'en déterminer le choix : cela a lieu tout
particulièrement pour l'architecture , dans un temps comme
le nôtre, où il ne faut pas seulement choisir entre les nK)nu-
ments qui remplissent le mieux les conditions d'un genre
universellement adopté, mais où il faut d'abord décider
quelle sera , de plusieurs écoles en concurrence , celle dont
on suivra les prescriptions.
Quant aux monuments religieux , je crois cependant ,
Messieurs , que s'il est autre part des divisions , il n'y en
aurait désormais, au moins, entre aucun de ceux que réunit
ici l'amour de l'archéologie nationale. Nous nous accorde-
rions tous pour donner la préférence à l'architecture qui ,
formée sur notre sol même, la mieux appropriée à nos ma-
XaV SESSION , A FONTENAt. 239
térianx et à notre climat, demeore toojoars merveiltouse-
meni eo rapport avec les impérissables graudears de la
pensée chrétienue , comiBe avec le déploiement des céré*
oaooies cattioliqae& Mais qu'il s'agisse, an contraire, des
constructions civiles , il sera permis d'hésiter davantage, car
DOS mœurs, nos hahîtodes, nos besoins ont bien changé.
Évidemment on ne pourrait, sans bizarrerie , song«r à bâtir
aujoord'huî une ville ou nn château , absolument comme on
l'eât fait au XIII* siècle; on le ferait encore monis en
prenant entièremeoi pour type une cité de l'antiquité grecque
on romaine. Je suis convaincu que, graduellement modifiés,
tons les systèmes de construction en usage chez nous an-
térieurement aux engouements trop exclusifs de la Renais-
sance, se seraient parfaitement adaptés à toutes les conditions
de la civilisation moderne : nous aurions pu , sans daîre
autant d'emprunts à d'autres passés que le nôtre , donner
satisCaciioa à toutes les exigences de la commodité et du bon
goût ; mais aujourd'hui il faut tenir compte de ce pèle-méie
de tous les styles et de toutes les écoles qui , successivement,
s'imposent aux architectes , suivant les intentions des con-
structeurs. On sent que cet état est anormal : une grande
nation, une grande époque doivent avoir dans leurs mo-
numents une physionomie plus individuelle. Alors , il en est
qoi prétendent l'inventer en voulant faire du nouveau ; ils
prennent de tous les moyens le plus sûr pour augmenter
la confusion et créer un chef-d'œuvre de mauvais goût. Ce
n'est pas de cette manière que le génie lui-même s'y prend
pour inventer et se rendre original : il observe, il saisît
l'importance de certaines combinaisons déjà mises à l'épreuve ;
il les perfectionne , les grandit en les épurant , et les fait
siennes par le cachet de supériorité d'harmonie, d'à-propos
qu'elles prennent tout à coup anx yeux les moins clair-
voyante
2^0 CONGttkS' ARCHÉOLOGIQUE DE FBÀNGE.
Si nous ne poQYons nous accorder sar la formation et la
fiiation d*aa genre d'arcbitectare qai doive génêralemeal
prévaloir , accordons- noas da moins pour déterminer è qn^
signes on reconnaîtra les bons modèles dans les différents
genres^ en commençant par exclure da conconrs tous ks
genres bâtards. La bonne arcbitectare , envisagée comme
question de goût, doit, dans tontes ses parties , être motivée
sur les lois d'une sage construction , qui vise à étendre son
but et à durer longtemps par les voies les plus simples et les
plus économiques. Elle ne comporte aucun membre inutile
ajouté dans un but exclusif de décoration; mais, tous ses
membres cadrant ensemble dans une mesure et un ordre
rationnels, étant légers où la force serait désavantageuse ou
inutile, forts où la résistance est nécessaire, ils deviendront
Tornement essentiel de TédiGce qu'ils sont destinés à sou-
tenir; et, si on les orne encore, ce sera de manière à faire
mieux ressortir la physionomie qui résulte déjà , pour chacun
d'eux , de leur disposition générale. Alors , toutes les lignes
étant pures, suivies, soutenues, leur ensemble flattera sur-
tout par son harmonie ; la majesté des masses solides , suffi-
samment en rapport avec l'édifice qu'elles doivent supporter,
pourra s'aHier à la hardiesse des grands effets comparés à la
sobriété des moyens , avec le cachet d'élégance que donnent
les allures à la fois nobles et dégagées.
Dans le système ogival , fondé sur le besoin de reporter au
dehors les principaux supports de l'édifice, pour ménager à
l'intérieur une vaste enceinte sous l'abri de hautes et larges
voûtes, ces règles sont applicables tout autant, an moins,
que dans le système classique des ordres grecs , dont le
point de départ est toujours la colonne et l'architrave, admises
comme les uniques soutiens sur lesquels tout doit reposer.
Dans l'un et l'autre système, tout s'enchatne et se tient , et
il devrait en être ainsi dans tous les genres de construction ,
XXll*[|]SESSION , A FOMTENAY. 241
queJJe que soit leur importance. Ce rapport de conveoance
qu'elles doivent avoir dans toutes leurs parties avec elles-
mêmes, il faut qu'elles l'aient aussi avec leur destination :
j'en ai déjà parlé dans le sens de l'élévation à donner à la
pensée de l'artiste, j'y reviens comme devant la régler. On
devra toujours compter comme de très-mauvais modèles,
quelque talent qu'ils supposi'ut d'ailleurs dans l'architecte ,
des monuments qui affecteraient des formes coquettes et
sautillantes , quand ils doivent servir è l'accomplissement de
devoirs graves et sérieux ; qui prendraient des formes solen-
nelles, quand il ne s'agit que d'une simple école ou d'une
salle d'asile.
£n toutes choses , ni trop ni trop peu : c'est une des pre-
mières conditions du goût; c'est aussi, de la part d'un artiste,
la preuve d'une vraie puissance : alors seulement il se montre-
assez fort pour créer avec vigueur et pour se contenir , se
r/^gler et émouder ses produits ; sans cette double condition ,
jamais on ne lui devra de bons modèles , et s'il la remplit
à un drgré suffisant, il ne saura même pas les choisir.
Si nous avons réussi nous-mêmes , Messieurs, à déter-
miner ensemble les bases d'un bon choix , nous aurons fait
quelque chose pour le faire adopter. Si, par l'échange de
DOS observations, nous sommes devenus plus fermes et plus
chauds relativement aux lois du bon goût, nous influerons de
proche en proche sur le goût public ; et c'est généralement
le goût public, quand il est bon, qui fait les bons architectes.
C'est aux administrateurs qui commandent les monuments
(le l'État ou de la commune, aux administrés qui les jugent,
aux simples particuliers qui les construisent, à ne se tenir
jamais satisfaits si on ne leur offre des plans et des œuvres
conformes à ce sentiment de l'harmonie, à ce désir du con-
venable en toutes choses : discernement du beau et du bien,
qui se répandent si généralement aux bonnes é|MK|ue8. Ces
16
242 CONÇUES AHCtiÈOLOGtQCE t>£ FllAKCÈ.
impressions demeureraient dans un état ?ague et impérial-
lement défini, de la part de ceux qui n*oni pas fait d'études
spéciales, et qui ne se sont pas assujettis à la pratique de
Tart ; mais l*artlste les précise et les perfectionne en les satis-
faisant; {I Èe défendra, par Tétude des bons modèle^:, des fantai-
sies de la nouveauté et desécueilsderinexpérience;et,quaDd
il en viendra lui-même à Texécution , il se préservera aussi
du danger de ne faire que des pasticlies, s*il sait se pénétrer
de la valeur des circonstances particulières où il se trouve ,
de la modification des usages , et en appliquant avec une
agréable variété des principes invariables , il imitera la nature
qui à tant de corps formés des mêmes membres sait donner,
en observant les mômes proportions fondamentales, nne si
grande multitude d'aspects différents , susceptibles , cbacun ,
d'apparaître dans un caractère propre , avec une beauté de
premier ordre, s'il a le bonheur un jour d'être glorifié.
Au résumé , je dirai non-seulement aux architeciesy mais
à tous ceux qui veulent cultiver avec honneur un art quel-
conque : Étudiez les bons modèles, et si vous les compronei,
ils vous inspireront, et l'on verra que vous les avez compris
et qu'ils vous ont inspiré, si ayant pris à tâche de les imiter
de près, vos œuvres leur ressemblent sans se confondre avec
eu)[, comme un fils qui, même en devenant plus grand que
sou père, s*honore toujours de lui ressembler.
La session va se terminer. M. de Caumont se lève; il re-
mercie M. le Maire et les habitants de Fontenay de leur
courtoise hospitalité, et en particulier lUM. Fillon et de Aocbe-
brune, secrétaires-généraux du» Congrès. La fin de son allo-
cution se perd dans les applaudissements.
Mais si douces que soient ces émotions, ou plutôt d*ao-
tant mieux qu'elles sont douces , les regrets de la sépa-
ration seront plus amers. M. le maire de Fontenay Ta
XXXI* SESSION 4 A POMTENAY. t63
compris. C'esl ce que nous prouvent ces délicats et touchants
adieux qu'il adresse en ces termes h l'Assemblée.
discocrs de m. le maire oe fontenay.
Messieurs ,
Vous allez clore la KXXP session du Congrès arcbé^rfo*
glqoe de France , qui n'aura été ni la moitts utile , ni la
moins féconde en résultats ; les adieux snivronl la bienr
venue, nais ce ne sera pas sans regrets que la ville 4e
FOntenay-le-€onite, reconnaissante de l'hospildUié qu'elle
a pu vous offrir, et des bons souvenirs que vous lui laîfser^ap,
verra consommer la séparation qui va s'accoii^pttr. Heureuse
et fière d'avoir été , cette année, le siège de vos réunions sa-
vantes , elle donnera place à cet événement inespéré 4aq^
ws modestes annales, et die recommande d'uniB çiaffijère
pariicolière cette page d'histoire contemporaine au secré-
taire-général de la session, dont nous sav4>ns tous apprécier
rérudition et les connaissances. Il peut dire, en effet , avec
plus d'autorité que personne, Uii, narrateur de notre passé qui
a eu ses jours d'éclat, que Fonlenay sait goûter le commerce
des savants et les accueillir avec gratitude et sympathie.
Missionnaires dévoués de l'archéologie , vous avez ren-
contré dans ce pays de zélés prosélytes , qni , Gdèles à
ses principes et à ses règles , en comprennent le but et
Tulilité pour l'histoire , et qui ont été heureux de saluer
ici de leurs acclamations le savant vulgarisateur de Ija
science. Inilié&à ces études, qui exigent tant de patience
et de sagacité , ils suivent avec succès les exemples offetia
depuis longtemps par vous qui , continuant l'impulsiop
donnée depuis le siècle dernier, avez puissamment contribi^
à répandre le goàt de l'antiquité , à mettre en relief les
2/»4 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
débris cachés soas la poussière des siècles, les' traces retroa-
vées des civilisations éteintes, et è populariser ainsi la con-
naissance des monuments que nous a transrois le passé.
Riche et curieux répertoire de documents et de découvertes
en tous genres, vos écrits et vos mémoires en conserveront
le fidèle et durable souvenir à un point de vue général ; ib
nous enseignent que, simples et grossiers dans l'enfance des
civilisations , les monuments anciens varient - dans leurs
données et dans leurs formes, et se modiQent d'époque en
époque et de peuple à peuple, sous des influences diverses ;
et pour l'observateur attentif ils sont une mine abondante de
notions instructives , sur les institutions politiques et reli-
gieuses des nations aux différents âges de rbumanilé.
Ces monuments ont en effet, selon les lieux et les époques,
un caractère spécial et particulier ^ qui n'a point échappé à
la sagacité des savants, et leurs patients efforts sont par-
venus à arracher au passé des secrets aussi précieux qu'utiles
pour l'intelligence de l'histoire. Devenues de plus en plus
actives et fécondes , parce qu'elles trouvent partout aide et
concours, les recherches archéologiques ont progressivement
agrandi leur domaine, et elles embrassent aujourd'hui tout ce
qui a rapport aux mœurs, aux usages, aux arts et aux sciences
dans le passé. Les tnonuments écrits et les monuments
figurés par des procédés divers, les monnaies , les médailles,
les pierres gravées, les armes , les meubles, les ustensiles de
ménage, tout est soigneusement exploré, étudié, pour en
faire des applications à la chronologie , è la géographie , à
l'histoire. Introduisant partout l'éruditiou et la critique,
rapprochant et comparant les textes et les débris du passé ,
ses découvertes, plus sûres parce qu'elles sont devenues plus
rationnelles, retrouvent les anneaux de la chaîne brisée des
temps , expliquent la marche et les progrès de l'esprit et
du travail humain, et contribuent à leur développement,
XXXi* SESSION , A rONTENAY. 2Ù5
en ieor ouvrant des perspectives noatelles. Aussi' nul ne
saurait dire combien de trésors et de révélations imprévues
80Dt dues à ces investigations, ni tenter d'en dresser l'inven-
taire complet. Le Poitou, on Ta ici très-bien démontré, vous
a fourni un riche et curieux contingrnt ; mais ce n'était pas
assez pour résoudre toutes les questions qui sont posées
dans l'histoire, et vous êtes venus lui demander des rensei-
gocments nouveaux, plus précis et plus compteu. Il appartenait
en conséqueuce à l'écrivain et à l'artiste, qui élèvent à ce
pays un monument capital , de vous signaler, 2é Fontenay et
aux environs, les plus curieux de nos anciens édifices
restés debout et les débris échappés aux outrages des temps
et des hommes. Habitués à vivre et à converser avec l'anti-
quité , vous les avez visités et interrogés en interprètes
défiants et difficiles, et vos explications savantes , vos con-
jectures ingénieuses , votre habileté à reprendre au passé les
secrets qu'il peut garder enfouis , sont venues ensuite inté-
resser vivement un auditoire complètement sympathique;
c'est donc à bon droit que notre petite ville sera fière de
rhonneur que vous lui avez fait en venant tenir ici vos
grandes assises archéologiques , ouvertes en présence de
M. le Préfet et de Monseigneur l'Évêque. Si le Bas-Poitou
a perdu de son ancien éclat, on y compte encore avec bon-
heur quelques amis des lettres, des sciences et des arts,
dont les noms sont dans toutes les bouches, et qui laisseront à
la génération qui les suit, des modèles à imiter cl des
exemples à suivre. Conviés par un programme ha ilement
conçu , plu>ieurs sont venus vous apporter de curieuses
études sur des questions (|ui ne paraissent pas encore réso-
lues. Leurs enseignements et les vôtres , Messieurs du Con-
grès, ne seront pas perdus: un sentiment de confiance
sérieux et convaincu me le dit , et nul ici ne pourra oublier
vos lectures et vos communications pleiues d'aperçus nou-
266 COKGBÈS ÂBCHÊOLOGI^UE DB FBANGE.
feain et de sarprises hardies sur nos origines locales, ni
les développements qui nous ont été donnés, avec on talent
remarquable, sur le mouvement intellectuel et artbtiqoe dans
la Vendée.
Vous allez. Messieurs, en nous quittant , continuer , isolés
ou réunis, cette \iv de labeur et de savoir qui a ses joies
infinies, faciles à comprendre : à cette lieui-e trop tôt venue,
qui va vous dérober à notre attention toujours éveillée , nous
aimons à vous dire que , partout où vous porterez vos pas,
nos vœux s'associeront à vos recherches et à vos travaux, et
vos succès deviendront ainsi les nôtres. Au moment de nous
séparer, permeitez-mui donc de vous adresser de sincères
adieux, au nom de FAdministration municipale, au nom de
mes concitoyens , vos assidus et rcsf)ectueux auditeurs. Re-
cevez aussi nos remercîments affectueux , pour ces conié-
reuces intéressantes , d*où nous sortions chaque jour plus
instruits et meilleurs ; et croyez bien que la ville de Fon-
tenay-le-Comte, qui a eu la bonne fortune de vous offrir
une cordiale hospitalité de quelques jours , gardera, de cette
cour plénière de la science, tenue au milieu de nous avec un
brillant éclat, des souvenirs reconnaissants et mérités pour
vous, glorieux et honorables pour elle. ( Âpplaudissementt
prolongés, )
La session est déclarée close. Une députation du Congrès
reconduit M. le ftlaire h son hôtel et lui réitère les remer-
cîments de TAsseniblée.
Le Secrétaire^
Théophile MoNGis.
••••«
VISITE
AU
MUSÉE DE NIORT.
Après la clôlure du Congrès, un certain nombre de
menobres de la Société française d*archéologie sont revenus
par Niort et Poitiers. Le Bureau de la .Société était attendu ,
le dimanche 19 juin, au musée de Niort par M. David,
député au Corps législatif; par M. Charles ArnauJt, conseiller
de préfecture; par iM. Segrestain, inspecteur des monuments
des Deux-Sèvres , et par quelques membres de la Société de
statistique qui faisaient partie du <:ongrès Brchéol()gique.
MM. de Caumont , Tabbé Le Petit , Gajigain , Rouet , de
Lorière visitèrent avec soin toutes les parties du musée, ac-
compagnés de ces 3^lessieurs.
La salle consacrée au musée lapidaire , au rez-deohansséo,
renferme des tombeaux très-curieux , des colonnes millialies
et des sculptures qui ont été depuis longtemps signalées ^
la Société française d*archcoIogie. Les deux tombeaux méro-
vingiens , figurés il y a quelques années dans le Bulletin
monumenial 9 ont d*abord attiré l'attention des visiteurs;
pois ils ont soigneusement examiné les tombeaux remar-
quables du XII* siècle qui , malheureusement , sont comme
tout le reste entassés dans la salle et beaucoup trop à l'étroit.
Un des tombeaux les plus curieux a été figuré et décrit par
M. de Caunnont dans son Abécédaire iV archéologie, p. 267-
68-69 ^e la h* édition : c'est une tombe prismatique dont
2^8 CONGRÈS AHCHÊOLOGIQUK DE FRANGE.
les deux côtés du toit sont complètement sculptés. ■ Co
c sculptures, dit-il, représentent une chasse. Ainsi, d*Dn
(( côté , un homme à cheval , le faucon sur le poing et pré-
c cédé d*un quadrupède , entre dans une forêt Ggorée par
« des feuillages et des enlacements perlés , ao milieu des-
(( quels un chasseur, à pied, tient son arc bandé poor
(( percer un animal ; de Tautre côté , un chien soivi
« d'un personnage à cheval, qui panait être une femme,
« poursuit des quadrupèdes et des oiseaux qui se dirigent
(( vers un engin carré surveillé par un homme placé en
« arrière et prêt à saisir le gibier à mesure qu'il tombera
« dans le piège. Ce tombeau très-curieux vient du châteao
(' de Javarzay , mais il avait dû , dans Forigine , être placé
<( dans une église ou une chapelle. »
Un autre tombeau de même forme a é(é déposé au musée
depuis deux ou trois ans, et M. Bouet 8*est empressé d'en
prendre une esquisse (V. la page suivante). Des entrelacs, des
têtes ornent cette tombe prismatique , forme consacrée en
Poitou [et en Sainlonge , comme Ta fait remarquer il y a
longtemps M. de Caumonl, en parlant des tombes similaires
d*AirvauIt , de Nouaillé et d'autres localités, notamment de
celles qui existent à La Rochelle au musée.
Les membres de la Commission du Congrès ont vo avec
plaisir les moulages en plâtre exécutés, en grande partie, au
moyen d'une allocation que la Société française d'archéologie
avait faite pour cet objet en 18^1 , loi^que le Congrès ar-
chéologique de France siégea à Niort.
Le Congrès a émis le vœu quun local plus vaste soit con-
sacré le plus tôt possible au mxtsée lapidaire de Niort , q«i
par son importance mérite toute la sollicitude de l'adminis-
tration , et qui pourrait s'accroître s'il était plus au large ,
tandis qu'à présent il est difficile d*y placer de nouveaux
objets. Les membres de la Commission du Congrès sont
I
nSIIE AI) MLSÉE OË MOBT.
2îl9
crisuJLù muiités aux éiages supérieurs pour visiter les objets
d'art d'un oioitidre volume ( urnes cinéraires , {Kiieries, mé-
dailles, olijels divers, eic., elc, ); ils ont été classés avec
beaucoup de soin , et les commissaires de la Soct(>lc de
statistique des Dcux-Sévres, qui sont chargés de ce travail,
mcrilent )es sinciTCS fL^lJcitalinns de la Société française
d archéologie.
Celle riche coHeciion ne pouvait être vue que Irès-rapl-
dement. La série des vases funéraires a parti culièreitient été
examinée, et quelques-uns d'entre eux ont pu être dessinés
(Voir la page siuivajïie).
Puis les meuUiresdu Congrès sont entrés dans le musée
de peinture^ qui renferme un certain nombre de tableaux
précieui , et ont rapidement passé en revue la collection
250 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
«
QUEtQTFS VASKS DU MUSI^K DE MORT.
VISITE AL MUSÉE DE NIORT. 251
d*hîsloire nalureile. La série des roches du pays , classées
par M, Baogîer* okêrite toute l'attention des géologues et ren-
ferme de très-beaux échantillons.
M. Segrestaifi a bien voulu , en sortant du musée ,
montl-er i« Congrès la grande église qu*il vient de con-
struire: €*è2ft ttn momnaent considérable qui, plus tard, sera
décrit dtns te Btdleîin manumental.
Les meifl/bres da Bureau de la Société française d*ardi«o-
k^ie oot pm congé de leur confrère pour gagner le chemin
de fer , non sans s'arrêter un instant près du diâteau de
Niort^ dont M. Bouet avait fait un croquis , et qui date du
XTil' Mècle. M. Bouet faisait remarquer , dans l'ensemble de
cette imposante construction militaire, des dispositions rap-
pelant le palais archiépiscopal d'Albi et le palais des papes
\ Avignon.
POltftRS. —Les membres de la Société , après avoir passé
la nnhè Poitiers, purent de bonne heure, le lendemain, visiter
napîdement \vs monuments de cette ville , avant de se sé-
parer, H« msfPôor remontet vers le nord , les nulres pour
ikse^Mte^ ^-ets lé midi.
Le Secrétaire-général ,
L'abbé Le Petit.
252 CONGr.ÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
mMoires présentés au congrès
NOTICE
SDR
m ATELIER DE FONDEUR fiALLO-ROMAlN
DO !•' SIECLE. DECOUVERT A RK8,
PAR M. PARENXEilLtJ.
Au mois de juillet 1863, les ouvriers carriers employés
à l'extraction des pierres nécessaires à la reconsiruclion de
l'église de Rezé, en déblayant le sol , mirent à nu des con-
structions gallo-romaines, tout un vaste ensemble, qui
trouvera sa description plus tard. Je me contenterai de
signaler le laraire qui gisait enfoui soigneusemeru dans
un trou creusé à 2 mètres de profondeur, dans le sol
antique , et destiné à le recevoir ; une terre légère et non de
la cendre avait été placée , comme un emballage pour main-
teutr, sous Tarcature de la chapelle, les petites statuettes en
place debout et les préserver de la casse. Le laraire est formé
de petites banques à crochet réunies par du ciment ; le tout
est couvert à l'intérieur d*un beau stuc rouge , très-poli ; les
ouvriers le prirent pour du marbre altéré sous Tinfluence de
la pluie ; malheureusement, ils ne virent pas Tarcature, tout
d'abord , et Tattaquèrent, à coups de pic, par le baul. La
base ou piédestal était debout et en place à 5 mètres du
lieu où le laraire avait été enfoui ; elle était formée de
briques ordinaires, pouvait avoir 2 mètres de hauteur,
60 centimètres de largeur en carré et adhérait, par un
231 CûdGRiS âRCfliQLOGtQHE M rSAHO.
côié , à an mar construit solidement en petit appareil irré-
gulier , avec trois rangs de briqaes ; disporitîon qu*on m-
• contre partout à Ratiate. Le braii» était cependant de
construction postérieure au mur qui le soutenait; car 1»
fondations du mur s*appuyaieut sur le roc , et celles de li
base du laraire sur un mauvais blocage sans ciment; pour
tout ce qui n*étaic pas briques, en résumé, je crois <|Qe le
laraire était adossé à une construction particulière , à Taogle
d'un carrefour, et que, placé sur la base, il devait beaucoup
ressembler aui AJLadones italiennes» et plus encore (à Tari
près ) au groupe qui de nos jours représente la Vierge de la
Salette, Maximin, son chien et sa compagne.
M. Marionneau, en soumettant au Congrès les plans et
dessins faits par lui avec tant d'habileté, fera comprendre
et loucher du doigt, en décrivant Thypocauste , la nature des
constructions et Tart des architectes gaulois dans nos cootréei
Je n'ai pas dès lora à m'en occuper : j'arrive k l'atelier qoi
fait l'objet de cette notice.
A 5 mètres dn laraire et à 5 mètres de Thypocauste
à peu près, en retour d'équerre du carrefour ou placis doRt
j'ai parlé , existait une petke chambre , large de 3 mètres et
kwgne de d ; les murs étaient construits en petit appareil ,
wcc lignes de briques et enduit rouge soigneusement poli
k l'inlérieur; le pavé était formé d'un blocage de 211 ces-
timètres en pierres, posé sans ciment ni aucun lien , d'one
couche de béton en chaux , sable et briques cassées , de 7Q
oeniimètres; enfin, reposant sur le tout , d'un pavé en car-
reaux de pierres de Tonnerre ayant 20 centimètres de
côté et 15 millimètres d'épaisseur ; sous l'un de ces car-
reaux encore en place , je recueillis , enfoncé dans le bélon
frais et placé là avec intention, un moyen-bronze de Tibère
au revd's de Gérés , assise , et la vir. puissance iribunitienne
(TtyouN. POTKST, VII, ). Autour de la chambrc , un petit
ÂTÈLlER i)E rONbEt'K, A RLZÈ. ^55
siège maçonné, de 0 m. UO c. de hautenr sur 0 m. 35 c. de
laideur , poovaot servir d'étagère , el les débris d'un petit
fourneau en briques, avec un conduit pour laisser passer la
fumée , et peut-être une hotte pour recouvrir le foyer? Les
Diors avaient encore de 1 mètre 50 à 2 mètres de hauteur.
Dans les terres amoncelées sur le sol et les débris informes
des murs éboulés, on a ramassé :
1*" Les débris d'une douzaine de creusets, d'une petite
dioieDsion , dont l'un renfermart encore des scories de
bronze et plusieurs culots , aussi en bronze ;
2* Un moyen-bronze d'Auguste au revers de l'autel de
Lyon ; une théière de bronze, pièce uniface portant la contre-
marque de Tibère ( TiB. C); Tiberius cœsar, et le chiffre I ;
Z"" £nGn, la moitié d'un moule en maiière schisteuse très-
rorupacle. Ce moule servait à couler les rouelles cruciformes
connues de tous les antiquaires, en général , et des numis-
mates, en particulier. Il y a\ait place pour cinq rouelles.
Longtemps on a cru que ces rouelles, à l'instar des
monnaies percées de la Chine, avaient dû servir de numé-
raire primitif aux peuples de la Gaule. M. Hucher de son
côté, et moi du mien . à peu près à la même époque , et ^atls
entente préalable , nous sommes arrivés à affirmer, preuves
en mahi, que les rouelles de bronze , que l'on avait aussi
regardées comme des monnaies primitives , n'étaient que des
pesons de fuseaux. Aujourd'hui je dois dire ce que je pense
des rouelles de bronze , et de leur usage à l'époque gauloise
et gallo-romaine.
Dans le VIII' volume de ta Revue archéologique, année
1853, p. id3 et suivantes, M. Michel Bréal a publié un
excellent article sur le mythe d'CËdipe , dans lequel, passant
en revue les traditions primitives , il pose les conclusions
suivantes , qui sont aussi celles de M. Max Mulkr :
256 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
<( Plus on pénétrera dans la nature intime des mythes pri-
« miti&, plus on se convaincra qu'ils se rapportent pour la plus
(f grande partie au soleil. » — Plus loin , il s'exprime ainsi :
« On connaît l'histoire d'Ixion : admis à la table des Dieux ,
«r il osa former le projet de séduire Héra. Jupiter, pour se
« convaincre de son audace sacrilège , Ct d'un nuage une
« Ggure semblable à Héra , ou , selon d'autres , créa une
« nymphe Néphélé » avec laquelle Ixion engendra les Cen-
« taures. £n punition de ce crime , Ixion fut attaché sur
(( une roue enflammée qui tourne éternellement dans l'es-
(( pace ( Pylh. , II , 30 ). Qu'est-ce donc que cet impie et
« sacrilège Ixion , tant de fois cité par les poètes? Le trait
« caractéristique de son histoire est le supplice auquel il fut
(( condamné ( Ixion tourne et tournera sans un dans le ciel
« sur une roue enflammée ) ; c'est le point de départ du
« mythe. Si nous examinons le nom de notre héros , nous
« verrons qu'il y est fait mentiou de cette roue. Ixioo
(( correspondrait en sanscrit à un mol Akshtvan, qui voudrait
« dire celui qui a une roue ou qui tourne sur une roue.
« M. Âdalbert Kuhn, dans un de ses plus ingénieux travaux»
« a montré l'identité des Centaures et des Gandharvas,
« ces êtres fantastiques qui jouent dans la mythologie ia-
8 dienne le même rôle que les Centaures chez les Grecs ;
« ils portent le même nom : c'est ce que prouve l'analyse
a grammaticale des deux mots. Comme les Centaures » les
« Gaudharvas ne forment qu'une seule famille : ils sont le
(( droit de l'union du Gandharva avec Us Nuées , en exa-
« minant les passages védiques où il est question de ces
« divinités. M. Kuhn a démontré que Gandharva est le nom
« du Soleil , considéré au moment où il repose parmi les
« Nuées et semble célébrer son union avec elles , et que les
« Gandharvas sont les nuages qui paraissent chevaucher
« dans le ciel. Ixion, chez l(»s Grecs, est le Centaure par
ATELII2R DE FONDEUB , AUEZÉ. 257
« excellence, puisqu'il est le père de cette famille de
c monstres; il correspond au Gandharva védique !! etc., etc. »
Je demande pardon de cette longue citation, que j'ai dû
abréger en quelques parties ; mais ce passage est pour nous
de la plus hante importance.
Le mythe gaulois, reproduit à satiété sur les statères armo-
ricains, est plus rapproché du Gandharva que ne Test
rixion des Grecs. Bélenus est aussi Thomme à la roue , et les
coursiers à tête humaine ne sont autres que les Gandharvas
de la légende védique. Comme eux , ils chevauchent dans
la nue, tandis que les Centaures des Grecs se traînent à terre
et donnent des consultations médicales, dans la personne de
Chiron. Sur quelques statères armoricains, ils sont coiiïés de
la tiare ; sur d'autres , pourvus d^ailes. Ce sont les prêtres ,
les IjIs et les compagnons célestes de Nélen. Les Gaulois,
DOS ancêtres, étaient plus près du type primitif que les
Grecs; et si l'androcéphale a si fort embarrassé les numis-
mates , c'est qu'ils avaient été demandé à la Grèce ce que
l'Inde seule pouvait leur donner. Après la lecture de l'ar-
ticle de M. Michel Bréal , cela ne fait pas Tumbre d'un doute
pour nous.
Là roue est pour nous l'emblème du Gandharva, d'fxion,
d'Apollon , et , dans nos contrées , de Bélenus , tous envi-
sagés an point de vue solaire ; ces repi*ésentations abondent
sur les monnaies gauloises , celles de TArmorique en parti-
culier; les oboles massaliotes au type d*Apollon la portent
aussi au revers. La patère de Notre-Dame d'Alençon , au-
jourd'hui au musée du Louvre et que j'ai fait graver , place
la roue aux pieds d'Apollon : on la trouve dans l'Inde , en
Irlande, en Gaule, à Rezé, un peu partout; les rayons
varient en nombre, comme pour les roues des chars antiques.
J'ai pu m'en convaincre en étudiant au musve du Louvre ,
lors de mon dernier voyage à Paris, le admirables frises
du musée Garopana. 17
258 COKGBÈS AKCHÉOLOGlQtE D£ FÉA^CË.
Les (km rouelles d*or ornées de bélîères, que je soumets
k Tappréciation du Congrès , sont de charmants petits bijou
destinés à être portés en breloques , suspendues à on coHier
ou à un bracelet : la plus grande vient de la Bretagne ; c&e
a été trouvée sur l'emplacement de la cité d'Oasimor « Parc
ilîs ar paganet », dans le champ de FégKse des païens. U
seconde vient du nord de la France : ce sont de petits bijoK
k destination religieuse , médaille de dévotion an calte de
Bélenos. Les rouelles de bronze rentraient dans la méoie
catégorie et doivent avoir la même attribotion.
isroTE
srR
Lfô MOULES M MÉDAILLES ROMAINES,
PAR M. POEY-D'AVANT.
Les aioules en terre cuite portant rempreinte de médailles
romaines ont, depuis longteoips, attiré l'attention des anti-<
qoaires. Lepois» dans son « Discours sur les médalles et gra-
veures antiques, » imprimé en 1579 , et Baronius, dans ses
Annales ecclésiastiques , mentionnent une découverte faite à
Lyon , sans chercher à tirer les conséquences qui pouvaient
on découler. Postérieurement à ces deux écrivains , le sujet
de ces moules a été abordé et traité successivement par
Savot , le Père Ménestrier , Mahudel , le comte de Caylus ,
Dom i\Iangeart , Grivaud de la Vinctflie , Jacob Kolb , Hen-
nin et Cbampollion-Figeac. Enfin, dans le deuxième volume
de h Revue numismatique ( 1837} , j*ai inséré un mémoire
oâ la question qui m'occupe est traitée plus à fond que je ne
veax le faire aujourd'hui. Mon travail est suivi d'un autre
pfus important encore , dû à M. Hiver, alors procureur du
roi à Orléans, qui, s'aidant d'une découverte dont je n'avais
pas eu connaissance, complète les renseignements que j'avais
alors donnés.
La trouvaille d'un assez grand nombre de ces moules,
faite au Bernard par M. l'abbé fiaudry , qui en a parlé dans
s^ Mémoires sur des fouilles archéologiques, jette un nouveau
jour sur ce sujet ; el , sans changer les conclusions que
60 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
j'avais d*abord posées , rne semble trancher la question d'ane
manière définitive. C'est ce qui m'a décidé à donner celle
note au Congrès.
Je n'entrerai point dans les détails des procédés de fabri-
cation : il me suffira d'indiquer que les anciens paraissent en
avoir eu deux. Le premier , beaucoup plus élémentaire qoe
l'autre, consistait, à prendre sur des ublettes ou dis-
ques en terre molle Tempreinie de la monnaie que Tod
voulait reproduire , à faire cuire ces tablettes , à les cou-
cher horizontalement de manière que les entailles faites à
chacune d'elles formassent une espèce de rigole par où le
métal en fusion devait circuler. Ce rouleau de tablettes
était fixé dans un trou pratiqué au milieu d'une pierre plate.
Un de ces moules ainsi disposé se voit au Cabinet des mé-
dailles de la fiibliolhèriue impériale, à Paris. Il a été décrit
par Mahudel dans les Mémoires de l'Académie des inscrip-
tions. L'autre procédé était plus ingénieux et permettait de
fabriquer un plus grand nombre de médailles à la fois. Il
nous a été révélé par la découverte d'un atelier monétaire
faite à Damery (Marne) pendant l'hiver de 1829 à 1810.
M. Hiver, dans le mémoire que j'ai cité, nous le fait con-
naître et donne le dessiu des pièces principales. Voici ce qui
en résulte : les tablettes, au nombre de treize, étaient em-
pilées les unes sur les autres. Trois de ces piles étaient rap-
prochées et luiées ensemble , de manière que les entailles
formant le centre laissassent un conduit suffisant pour le
coulage du métal. On obtenait par ce moyen trente-six
pièces à la fois , parce que la tablette placée à l'extrémité de
chaque rouleau ne porte qu'une seule empreinte et est lisse
de l'autre côté. M. Hiver a eu la chance de découvrir un
lingot formé de l'excédant du métal quand le moule a été
ouvert pour en retirer les pièces. Il en donne le dessin qni
présente, dans sa partie supérieure, un godet ou un enton-
SUR LES HOULES DE MÉDAILLES ROMAINES. 261
uoîr. Il ne dit pas en quelle matière était cet objet. II est
probable qu*on !e formait en terre cuite.
Ce que je viens de dire n*est peut-être pas, faute de
détails suffisants et d'une représentation graphique , parfaite-
meut clair pour ceux qui n*ont jamais vu de ces moules.
Je crains de n*êlre compris que par ceux qiii ont été à même
de les étudier. II eût fallu donner à ma note les proportions
d*un mémoire ; telle n*était pas mon intention.
La question la plus importante , et aussi la plus contro-
versée, est de savoir par qui ces moules étaient employés.
Les devons-nous k des faussaires ou à dos monétaires fonc-
tionnant pour les empereurs? De ce que tous ceux des moules
trouvés jusqu^à présent appartenaient au règne de Caracalla
et de ses successeurs^ époque où les monnaies avaient perdu
de leur aloi et de leur bonne fabrication , on avait inféré
que les princes régnants avaient pu mouler ainsi leur numé-
raire. Telle n*a jamais été mon opinion. Le moiif le plus
sérieux sur lequel je m'appuyais pour soutenir que ces moules
furent l'œuvre de faussaires , c'est qu'il parait certain que les
coins qni servaient h fabriquer les monnaies étaient brisés
aussitôt que Ton cessait d'en faire usage. Celte assertion a
quelque poids en raison du petit nombre de ces coins venus
jusqu'à nous , tandis que le nombre devait en être fort con-
sidérable, en égard à l'immense variété de médailles que
nous connaissons. Comment se fait-il, dira-t-on, que les
coins en métal dur nous soient presque inconnus, tandis que
les moules en matière friable se retrouvent en grande
quantité?
La découverte du Bernard est venue enlever à ceux |qui
opinaient pour les monétaires impériaux, leur principal ar-
gument On y a trouvé des moules portant les effigies de
Trajan, Badrien, Antonin-le-Pieux et Marc-Aurèle. Or, à
l'époque 011 régnaient ces empereurs, la monnaie d'argent (j'ai
262 COKGRÈS ÀRCQÊOLOGIQCE OE PRAKCE.
oublié de dire que les moules oe servaient que pour les pièces
de ce mêlai ), la monnaie d'argent était en mêlai fin «i d'ooe
fabrication soignée. Bien plus, toutes les espèces éiai^nt
frappées au marteau. J*ajouterai un autre allument, tiré an
métal utilisé pour les moules. Pourquoi n'a-t-on pas«mployé
le cuivre ? C'est que, probablement, les béoêfices n'eussent pas
été assez grands pour tenter la cupidité des faussaires. Je
crois donc pouvoir établir d'une niauière certaine , en pré-
sence de la découverte faite dans notre pays, dont l'impor-
tance dans la question qui nous occupe ne peut pas être
douteuse , que c'est aux faussaires seuls qu'il faut attribuer
la fabrication de ces moules. Je reviendrai même sur la con-
cession que j'avais faite précédemment , à savoir que ces
fabrications clandestines avaient pu être secrètement autori-
sées par les empereurs, qui étaient fort peu scrupuleux sur
les moyens de remplir les caisses de l'État. Si Ton persbtait
dans cette dernière opinion , ce serait tout au plus les em-
pereui-s du III* siècle qu'il faudrait accuser d*avoir employé
ces moyens frauduleux.
INTOTE
80R ONE
TMKif AME »ElimES AMÉftAtUESSOIAHe
PAR M. L'ABBÉ BAUDRY.
MOULES DE FAraHMe!«NAYEURS.
J*aî découvert, à TrontisepoH, oonmime du Bernard (Ven-
dée), \e il janvier 1859, un vase haut de 0 m. 28,
plein de moules, en terre cuite, de monnaies du II* siècle.
Il était placé à 9 mètres de profondeur dans la fosse que
j'ai décrite à Tarlicle Sépultures de la période romaine.
On croyait généralement, il y a quelques années, que l'usage
de ces moules appariennii au Bas -Empire; il est prouvé
maintenant qu'on en fit usage , dans certaines provinces ,
souâ le règne des Anlonin's, époque la plus brillante de
l'art monétaire. On coula l'argent, pendant celte période,
dans les alvéoles de' ces moules où, après y avoir pris l'em-
preinte de la figure des Césars , le métal converti eu pièces
lot frauduleusement introduit dans le commerce comme les
ttoonaîes frappées au mj»rieaii. Chaque moule avait » sur le
bord de son disque, une écbanorure pour faciliter le passage
du liquide ; mais il fallait pour cela qu'un certain nombre
de mooks fussent accolés et liés ensemble. Les deniers sortis
de ces moules avaient un diamètre d'un peu plus de 1 cen-
timètre. Ils représentaient les effigies des emperenrs Trajan,
Hadrien , Marc-Âurèle , Caracalla , etc. , jusqu'à Manunea,
mère d'Alexandre-Sévère , dont un moule contenait encore
un denier. Ainsi, an II* et an III* siècle, il y eut au Ber-
nard falsification des pièces légales.
îsTOTE
SDR DES
LOCALITÉS DANS LiSOUELLES ON TflOOVE DES MES mm.
EN VENDÉE,
Par M. rabbé BlUDRY.
Liste des lieux où se trouvent des vestiges de constructions
roiiiano-gBu1oises;leur nature et leur importance. — ^Véneries
et poteries.
Les tuiles romaines foisonnent en Vendée ; maïs les con-
strnclions romano-gauloises , que je ne distinguerai pas des
constructions gallo-romaines, ont presque toutes disparu « ou
n'ont pas encore trouvé d'antiquaire pour meure ao jour
leurs débris enfouis sous le sol. Voici la liste de quelques-
unes d'entre elles dans le département
ArroiidlBsement de» 8able»-d*01oiine«
Je ne parlerai point des constructions romano-gaoloises de
NoirmoDtier, qui doivent faire l'objet d'une communicalîoa
spéciale : je me bornerai à dire un mot de celles dn Tal-
mondais qui se trouvent à St-Hilaire-de-Talmont, à Jard et
à St-Vincent-sur-Jard , à Longéville , à St-Semin et au
Bernard.
La portion de St-Hilaire-de-Talmond qui longe la côte
est couverte de pans de mors romains , surtout aux abords
de la mine de plomb sulfuré argentifère de l'Essart On les
rencontre particulièrement an village dés Hautes- Mers et
TUILES ET POTERIES BOMAINES DANS LA VENDÉE. 265
au VeilloD. J*ai remué le champ de h Poîzerie , sitoé entre
Quéroy-Pigeon et le Veillon , où le hasard fit découvrir » en
1856, un trésor composé de bijoux en or et en argent et
de 25 à 30,000 monnaies d'argent ou de billon, sur lequel
M. Filton a fait un article dans son ouvrage Pràou et Vendée.
3* Y ai constaté Texistence du couloir d*une villa, de 38
mètres 57 centimètres sur 3 mètres 60. Il aboutissait , d*un
côté , i un mur de 9 mètres et, de l'autre, à un mur de plus
de 70 mètres de longueur. Une autre muraille , qui avait des
mors de refend 9i droite et à gauche , s'appuyait au nord
sur le couloir. €e couloir conduisait à une salie de bains, de
2 mètres 90 sur 2 mètres 12, en contre-bas des autres
salles, d'environ 1 mètre. Une couche de ciment d'une grande
épaisseur en recouvre Jes parois et l'aire , au milieu de la-
quelle est creusée , dans le béton , une cuve de 0 mètre
80 de diamètre. Une pierre taillée en rond était posée au
centre pour servir de siège. La salle du Trésor , attenant à
celle-ci , devait être elle-même une salle de bains.
Grégoire de Tours raconte, dans son livre De gloria mar^
tyrum ( lib. I , cap. xc)^ la guérison miraculeuse de trois
énergumènes et de deux paralytiques opérée par saint Vincent
le jour de sa fête, par la vertu de ses reliques, dans un
bourg du pays d'Herbauges et aux confins du territoire poi-
tevin qu'il appelle Becciacum, fiessay. Je crois que ce
Becciacum, dont le suffixe acum indique la période gallo-
romaine, était Jard et St-?incent-sur-Jard, qu'on suppose
avoir été primitivement une cité gauloise , connue , à une
certaine époque , sous le nom de Belcsbat. Ce qui est cer-
tain, c'est qu'au-dessus de la couche celtique, reconnais-
sable par ses flèches et ses couteaux on silex , on aperçoit
encore des murailles roniano-gauloises , cachées malheureu-
sèment en grande partie par les dunes.
liCs dunes ont englouti aussi la plupart des villas de Lon-
266 (lONGRfeS ARGHÉOLOGfQl'Ë DE FRANCE.
gévfllè. 1>e8 iragmênts de oelomte et d*amrp8 débris gallo-
romains, trouvés à la Tefodie , fNnoovem tpk'nn iSlabli^mefli
de cetfe pérMe etistah autrefois sor fenif^taveniefit die ce
tameaa.
Le iBommieiu le plus Intéreissaiit de St-^mfh t^ m
graad carré, ir-açonné atec sote et revota de dfkiciit De pe-
tites otrvettfires carrées, feitefe sans doute potir laisser entrer
reao des lerres, sont creusées à detni-hautcur dans ses
parois; c'était, probablement, iiU bassin destinée recetbiret
è retenir l'ean. les muraftles de h vffle de St-Scmifl sont
«ORBtrnrtes en pierres fiées entre elles avec du ciment.
Les substmclions do Bernard sont les plus considérablei.
Je les ai remxmtrées an dief-lieo et !tur les hauteurs de
Tronssepoil. An cheMleu , c'est une tilla dont les fondatimis
'conver(>enft autour du docher et un établissement de bata^
Cet établissement mesut*e 22 mètres, du fourneau à raqoedoc
qnl Ini esc opposé. Sa longueur totale , y compris les salles
dont il est entouré ei dont une n*a pas moins de 1S lUètres,
est d^environ 50 mètres. Sa largcnr est , à quelque chose
pt^, la même. L'étabtisseraem est double et forme deux
comparltments Complets : l'un pour les hommes et faotre
pour les femmes. H est exactement constriift d'après lés
règles données par l'architecte Vitruve^ qui flurissait soûs
Jules Césat* et sous Auguste. Ainsi, H renferme unedooMe
éture pour suer, un double tépidaire et nu double frigidaire ;
le même aquedtic , large de 0 6). 2»Zi c , conduit l'eau daas
les bassins d'eau froide par une pente de 0 m. 66 pat 5 m^
très. L'eau y coule sur uAe couche de ciment. Je l'ai soîTi
sur tm parcours de 60 mètres. Des pierres d'nn calcaire
grisâtre , poncées et unies conmie la^ glace , forment les
parois et le dallage des bassins d'ean froide. Les mors sant
un composé de briques et de moetlonB a\'ec ciment H triple
placage, reliés de temps à autre par de» tiges en fer cotomc
1
TUILES ET POTERIES HOlfAlNES J)ANS L^ T^NDÉE. 267
le .voulail Vitruve. Avant dlarrivcr à chaqtie bassio d*eau
froide, l'aqoednc xontoqrne une petite aalle carrée qai lui
est contignë, dont le dallage, haut de 0" 90., ne forpie qu'an
seul bloc que la pioche ne peut entamer. Cette petitç salle
se rencontre dans les mêmes proportions et avec les mêmes
éléments dans les bains d*eiui froide , avec cette différence
qu'elle est entourée des quatre côtés par les bassins destinés
aux baigneurs, et aHmentée à l'un des angles par un deuxième
aqueduc, composé seulement de tuiles à rebords jointes les
unes aux antres. Des tuiles à rebords ainsi disposées sur un
petit mur permettent à Teau , un peu plus loin , de circuler
autour d*une partie de rétablissement , aux abords des four-
neaux et des vases oà Teau passait à Tétat de vapeur. Les
bains d'eau tiède et les étuves pour suer étaient desservis
par les mêmes fourneaux. On voit encore les voQtcs sous
lesquelles passait la vapeur. Les aires des étuves , faites avec
du ciment reposant sur qn blocage, ont 0*" 80 d'épaisseur.
Tels sont les bains du Bernard. Ils m'ont fourni, entr'autres
choses^ une amulette, ou un pendant d'oreille, en verre
irisé, un fer de lance et deux beaux canaux en pierre cal-
caire chargés de sculptures en relief , représentant , l'un un
losange avec une rosace au milieu; l'autre une roue ou un
cercle, partagé en huit par autant de lignes au centre qui se
réouissent à un cercle plus petit.
Je passe wvk é^bKsfteroents ée Treossepoil. J'y ai fouillé
quatre corps de bâtiments, dont un de 22 mètres de long sur
19 de large. Le plus considérable couvre 20 ar^ de terrain
et est divisé en quarante compartiments environ. J'y ai
trouvé une salle de i^ains , comme au Teillon , en conire-bas
des autres salles, de O'^SO. La construction f^llo-rowaiBe qui
renfermait les objets les plus curieux est celle oà j'ai ren-
contré i'ocre rouge , le Rubrica des aucleas , à trois état^
différents : à l'état brut , à Tétat de peinture dans de larges
268 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
terrines , et à l'état de petit pain coalé , portant Tea-
preinte du sceau et destiné, après Toffrande qui enétiil
faite à la divinité , à servir de spécifique contre la maladie
Pline parle de ces pains , à forme conique , dans son Bm-
toirc naturelle et nous en fait connaître Fusage ( Pline ,
Hùt. itar.,lib. XXXIII, cap. 36). Cet établissement se trouve
au milieu du cimetière gallo-romain que j*ai décooven ï
Troussepoil. I«c mur, au nord, avait 15 mètres de km-
gueur et une épaisseur de 0°' 90 ; il était flanqué de doq
contreforts; les assises en étaient régulières. Il cooteiiaît
plusieurs centaines de tuiles à rebords. Les pierres carrées se
rencontrent fréquemment dans les murailles de Troussepoil
Quelques belles pierres , dites de Charente, représentaicot
en creux des lignes rbomboldales , ou formaient le losange
sur leur surface.
Je ne ferai que glisser sur les constructions roniaao-
gauloises des deux arrondissements de Napoléon et de Foû-
tenay. M. Mourain, de Sourdeval, a lu à la Sorbonne, dans
les séances extraordinaires du Comité impérial des travatii
historiques, un mémoire surlessubstructions romaines de Si-
Gervais. Le monument le plus curieux qu'il signale est nitc
tour en petit appareil renfermée dans une enceinte octogojie.
ArrondlAsement de IVapoléon-Vendée.
Javarzay , commune de St-Philbert-du-Pont-Charrault ,
appelé Gavarciacum sous les Carlovingicns , était une villù
gallo-romaine. Le village qui touche à l'ancien prieuré porte
encore le nom de ville pour villa,. J'y ai vu des substrocijorts
assez considérables, avec briques et tuiles à crochet le^
constructions antiques ont fait place à un établisseni^tit
nouveau, dit Maison-Neure {villa nova).
TUILES ET POTERIES ROMAINES DANS LA YEMDÊE. 269
Il existe an mar de Tépoque romaine 9i la porte de l'église
de Ghantonnay, à 6 kilomètres de Javarzay.
On toyait dans le même canton , il y a quelques années ,
on reste de viaduc. Il était situé sur la voie romaine à
Boardin , commune de Sigournay , au confluent du ruisseau
de la Bruyère dans le grand Lay.
Le sol de Tantique Durin (Durivum) , aujourd'hui St-
Georges-de-Montaigu , renferme un grand nombro de sub-
struclions romano-gauloises. Il serait à désirer qu'un ar-
chéologue eût la facilité ou la patience d*y dresser sa tente,
pendaut quelques jours» pour les mettre en lumière.
ArrondlAiienieiit de Pontenay-le-Gomte*
Là , comme ailleurs, les villas ont disparu. On n'en trouve
plus que quelques débris aux environs de Fontenay : à
Gaillardon, au Martrais-de-Pahu , au Vieil-Auzay, à Àuza; ,
à St-Médard-des- Prés.
Les substrnctions si nombreuses du Lanyon s'effacent tous
les jours sous le soc de la charrue, et celles de Grues sont
eu partie cachées sous les ruines de l'ancienne chapelle de
St-Hilaire.
Verreries. — Je ne parlerai que de celles que j'ai re-
cueillies dans le Talmondais , et encore n'en dirai-je qu'un
mot. J'ai trouvé dans tes bains des fragments de verre irisé.
Les établissements de Troussepoil et ses fosses sépulcrales
m*ont fourni une vingtaine de vases en verre qui , pour la
plupart, sont des fioles toutes petites : Tune d'elles n'avait pas
plus de 0°*y03 de hauteur. Le verre était quelquefois épais ,
mais le plus ordinairement il était mince et fragile. Quand
il n'était pas irisé , sa couleur était ou bleue , ou blanche ,
2?0 CUNGÏ(ÈS A&CUàoLOGlQLË DE faiNcL
oa (f un blanc-Verdâtre , oa d'aa i^crt-jaune , ou d*on vert
foncé. La panse de quelques verres blancs était sinonnée d'une
double ou d^une triple ligne concentrique tracée en creux.
One série cfe raies blanches ornait aussi lé bord évasé de quel-
ques coupes d*un vert foncéi; J*ai tu, sous la base de Fun de
ces vases, une ligue blanche décrivant un serpent se mordant
la queue. Les deux [pièces les plus remarquables sont ooe
espèce de boule à console qui fait l'eïïet d*un pondant d'oreille,
enfoui dans les bains romains , et une petite bouteille ou
fiole cannelée , bouchée hermétiquement , contenant encore
le liquide qu'on y a déposé. Elle a été ramassée à Cunon,
au milieu d'ossements et de tuiles à rebords.
Poteries. — Les villas et les cimetières gallo-romains du
Bernard m'ont fourni plus de 300 vases, la plupart à l'eut
de fragments. Ils offrent la plus grande variété pour la ma-
tière, la couleur et le vernis, la capacité et la forme. La
pâte du dolium , de Voila , du trépied et du plat destiné ï
voir le feu , est ordinairement dure et siliceuse , remplie de
grains de sable et de gravier ; il en est de même pour cer-
taines urnes évasées et sans anses. La pâte est noirâtre et
revêtue aussi d'un vernis noir. Les cruches et les pots en
grès sont assez fréquents au Bernard. Cependant les am-
phores, les jattes , les terrines , les cruches même sont com-
posées le pins souvent d'une pâte plus déKée et purement
argileuse , qui est blanche ou ceddrée, ou grisâtre ou rouge,
ou simplement rosée. Quand elle a un vernis, ce vernis est
à peu près de la même couleur. Toutefois, le vernis est d'uo
jaune orange se mariant avec le ronge, quand ces vases sont
ornementés et portent sur leur ventre des- bandes de deo-
télurcs. Après tes poteries grossières et les^ poteries com-
munes viennent tes poteries dé lotc. C'est la céramique
dans sa perft'ction. Ici la pâte est rouge, excessivement fine
tUtLÈS ET tH>T£RIES ROÏlAiNES DANS U tBNDÈf. Ili
et comj^tfi ; OD Tapi^lle Minientié , de l'île de âarae» qtà
en fournit en abondance. Ik^tec cUe on façonnait des paiera; ,
des assiettes y des ImiIs» des soucoupes, des ptateaux et detf
urnes. Le verms qu'on leur appliquait était d'unrrougé vif el
trè»-brilbnt (i). Quant à la capacité de tons ces vases, eRe^
éuit établie sur une grande échelle. De la petite ampmil»
ou de la soucoupe samienne de 0*"^06 de diamètre à l'am-
phore de 1 mètre de hauteur, la distance est considérable,
la forme n'est pas moins digne de fixer notre attention.
La terrine a un large déversoir à rebord pour faciliter
l'écoulement du liquide. Ses bords sont évasés et forment
un boudin de 0*^,03 d'épaisseur. L'urne est sans anses et est
munie d'une goqp oà prend naissance son col évasé. Le
pot ou la cruche oofia base étroite, la panse frès-développée
et le coi étranglé. Quand le goulot estcircufaiife, il se retrouve
sur le col ; quand il est tréflé , il ne reste qo'aft passage
très-étroit pour le Nquide. Les an^es sont bien travaillées ;
quelquefois le tour les a creusées en torsade. Les amphores
sont plus élancées et plus élégantes encore que les cruches
et les pots. Le talent du potier brille surtout dans la fabri-
cation des vases samiens: il ne néglige rien pour en faire
des œuvres d'art. Les patères sont dentelées à la pointe , et
les dentelles sont séparées par de jolies moulures. Les sou-
coupes ont sur leurs rebords des consoles à jour , en forme
d'oreilles. Sur le rebord de quelques vases serpentent des
feuilles en relief, avec les branches qui les soutiennent. Le
col et la panse de quelques autres sont ornés de galeries^ de
frises, de médaillons en relief. On y voit Hercule, des
(1) V. pour la nature des literies gallo-romaiues, en général, le
Cours Wantiquité» de M. de Caumonl, t. II, et V Abécédaire a'archéo*
lugie ( ère grallo-romaine, arlicie Poterie ).
272 CONGRÈS ARCIIÉOLOGIQCE DE FRANCE.
amours 5 des têtes de dames romaines en cheveux , des
Qîseaox , des arbrisseaux et des fleurs. Aussi tes potiers out-
ils gravé leur nom sur un certain nombre de ces vases.
J'y ai lu ceux dlVINVS . de RVFVS. de CRESIMVS . de
CARYSSà, de MIMVS, et les initiales D. T. A. d'un
potier inconnu.
PREUVES
DE
L'ANCIENNETÉ DE L'ORIGINE
DE LlBBiTE DE S^'-HIGHELEH-LIERH .
Par m. FILLON.
Le monastère de St-Michel, que la tradilioo dit être issu de
celui de Noirmoutier, fut fondé, ^ersla fin du VII* siècle, sur
un îlot situé à Textrémîté du golfe des Poitevins, îlot qui avait
èié habité aux époques celtique et romaine, puisqu'on y
trouve des vestiges datant de ces périodes. Son nom d*Herm
{BeremuSf terre non cultivée) ne paraît lui avoir été donné
que depuis la réédification du monastère par Ebles II , duc
d'Aquitaine, dans la seconde moitié du X* siècle, à la
suite des invasions des Normands, qui avaient détruit les
bâtiments de la iiremière abbaye en 877 , et avaient fait
un désert de Tile.
Les documents écrits, relatifs aux.temps antérieurs à cette
seconde réédification , font absolument défaut. Rien n*a sur-
vécu à l'incendie du chartrier par les calvinistes, à Tépoque
des guerres de religion, sauf peut-être un exemplaire des
Capiiulaires , transcrit au IX* siècle , qui était passé dans
la bibliothèque de Tévêque Colbert. Mais il me semble pos-
sible de suppléer à Tabscnce de ces documents, pour démon-
trer que le monastère de St-Michel-en-rHerm eut, dès
les temps mérovingiens et carlovingiens ^ une importance
assez grande.
18
ilk CONGRÈS AttCaÊOLOGiQOi DB I^BANdE.
Les conditions d'existence imposées à ses reUgieux, pv b
situation géographictoe de leur demeure , les obligea de vKie
à la façon des mariniers» comme le faisaient ceux de Noir-
moutien Ne pbtivaiit t'oftiiÉf^Éiqner hVee la rerrè ferme que
par bateau, il en résulta que la plupart des établisseneols
qu'ils fondèrent furent situés de préftrtnce sur le mip
de la mer et sur le cours de e^tahles rivière» , où ils Midm
accès direct par eau. Le Poilou , le pourtour de la portion
du golfe des Poitevins où ks flots pénéthiient encore soit di-
rectement , soit au moyen de canaux ; l'Aunis et la Saintooge,
les fies des bords de l'Océan reçurent ainsi plusieurs co-
lonies.
Je citerai ; par exemple , la Dive, Ilot voisin, dent le nom
rappelle un souvenir du paganisme , superposé sans doute à
une tradition celtique ; l'île de Ré , Chatelailbn , S^'-Rade-
gonde-dcs-Noyers, dans nie de Champagne; le Langon, St-
Benott-sur-Mer, St-Gilles-slir-Vie , St*Hilaire-de-Rié, ett
Mais ce fut surtout verft le Lay, rivière dont l'emlMuditire
était alors située tout près de leur tlot , que les moines de
St-Micbel diiigèrent de préférence leurs barques. Toot le
long de son cours et de celui de plusieurs de ses petits
affluents, ils fondèrent une multitude de prieurés onde
chapelles. Il suffit de comparer la liste suivante arec hi carte
pour s'en convaincre :
St-Denis-du-Piiré.
Grues.
Curzon.
L'Âîroux.
La Ckic.
Le Cbam{)-$t-Père , sur le
Graon.
St-Andrcsur-.>iarc uil.
Mareuil.
Dissais-sur-la • Smagne.
L'Aiigle-du-f^y.
Chantonnay , à petite disunce
de l'une des brandira de
cette rivière.
St-Vincent-Ster)ange.
S»*-Cccile.
A^CtEN^fiTÈ DE L^ADBAtE DE S^*MlCllEL-C.N-L'B£nM. 275
Sur l'attire bnncbe du Lay : CbamalL
Javarsay. Sl-Mars-des Prés.
Smi - FUbert --de - Pont- Moasireigne.
O» a^e8l pus tout : plufâettiv de a» étaUbsements aecoh*
éànê rievînrMt à leur tour de petits ceatres» d'où partirent
fPtotms coiooieB qui alièreul se fixer sur divers pohM»,
placés presque toujours sur d'anciens chemins ou sur dc*s
miés romaîaea. C'est ainsi que de CbaMonnay ils gagnèrent
ce résena de voies qui oonpait le Haut-Bocage dans tous les
sens, et qui les conduisit , de proche en proche , jusque sur
les bords de la Sèvre nantaise , d'où ils se répandirent dans
le pays situé au-delà de cette rivière. Mous les trouvons , en
efiéu aux Redoux, à Cbeffuis • à Si-Germalu-rAiguiller, à
Ardelay, aux Herbiers , à St-Mars-dc-la^Réortbe , à la Gau-
Inretière , à la Verrerie , à Mortagoe » à Évrunes, à Chollet,
à Sl-Micbel-du-M&y » etc.
Sc-^ilies, phcé à i'emboudiure du Jaunay et de la rivière
de Viie , fut aussi l'on des centres de leurs iucurbions. Ils
remontèrent ces deux petits fleuves et fondèrent des maisons
à Givrand , la Cliaise-Gîraud el Landevieiile, sur le premier ,
et sur le second : à St-Ambroisc-dc-Rié , St-Hilaire-dc-Rié ;
puis , prenant la voie qui se dirigeait vers Durivuai ( St-
Georgcs-de-iMoniaigu) , ils se posèrent à la Cliapellc-Palluau
et à St-Pierre-de- la-Lande.
Si nous nous mettons maintenant en quête de l'époque à
laquelle les religieux de St-Michel ont pu remonter ainsi les
rivières sans obstacle et suivre lo réseau encore praticable
des voies romaines , le simple bon sens veut que ce soit an-
térieurement à rétablissement du régime féodal , qui laissa
se perdre ou détruisit systématiquement tous les chemins de
grande communication , et' antérieurement aussi à la con-
struction de cette foule de chaussées, de moulins à l'eau qui
276 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE PBANCE.
coupèrent tous les cours d*eau, à partir de la seconde moitié
du X* siècle.
Donc, il résulte bien de celte quantité de fondations, qui
remontent dès lors pour la plupart à une date antérieure à
877, époque de la destruction de St-Michel-en-rHerm par les
Normands^ que cette abbaye eut, sous les derniers Mérovin-
giens et les premiers CarloYÎngiens, une assez grande impor-
tance (1).
Le mode de donation des églises aux abbayes que pratiqua
le régime féodal, mode de donation où présidaient seul le hasard
et le caprice des seigneurs , n'eût pu grouper avec autant
d'ensemble et de régularité cette série des domaines et des
dé|)cudance8 d'une même maison religieuse.
Ces divers renseignements ont quelcjue valeur au point de
vue historique ; mais ils sont surtout d'une utilité extrême
pour la géographie ancienne. Peut-être essaierai-je un joor,
il l'aide des pouiliés et des visites épiscopales du moyen-âge, y
compris celle de Bertrand de Got , de dresser une sorte de
statistique. 11 n'est pas jusqu'à l'ordre dans lequel sont
inscrits les noms de lieux sur certains pouiliés , jusqu'au
vocab!e dos églises, dont il ne faille tenir compte.
(1) M. Tabbj Ailleiy s'est servi, dans rintroduciion de son Pouîllè
rfu (twcèite de Lufon, d'une première note, où j'avais esquissé optte
question sans la Tormuler d'une manière complète.
MEMOIRE
SUR CfiTTI QmSTiOll :
A> m^ruUMi pn» powihte de ••eeoM«tfl<«cet* te» aa*eftlre0
eeeiéêii$9tiq9tem An dioeé9e «le I.«cfOM f
Par m, l'abbé àlLLERY.
L'archéologie ecclésiastique peut se diviser en deux parties
bien disiincles : l'étude des monuments anciens et celle des
chartes et des titres qui concernent l'histoire des faits reli-
gieux. Celle-ci peut s'appeler plus particulièrement, pour
nous, Y archéologie historique.
Les statuts du diocèse de Faucon (art. &, n"" 15, p. 5) et
tons les prédicateurs de retraites ecclésiastiques, dans les plans
d'études qu'ils donnent aux jeunes prêtres , recommandent
très-expressément, après l'étude de l'Écriture sainte et de
la théobgie , celle de l'archéologie ancienne.
Ces recommandations n'ont pas été faites sans succès.
Depuis quelques année^s surtout, les nouvelles constructions
religieuses exécutées en nos contrées, les réparations entre-
prises pour restaurer et embellir nos églises, témoignent d'un
progrès réel et d'une étude intelligente des monuments anciens
A côté de cela, la science de l'archéologie historique, celle
des faits religieux qui se sont passés dans notre diocèse, fait
encore défaut. £t comment en serait-il autrement? uotis
sommes sans archives !
Les guerres civiles et de religion ont passé sur notre pays.
L
278 CONGRÈS ARCRÉOLOGIQUE DE FRANCE.
et, dans leur fureur , les ennemis du clergé ont iuceudié ow
églises 9 nos abbayes et détruit leurs chartiers.
Voici , à l'appui de cette assertion , ce qne dit N. de
La Fontenelle dans son Histoire des étéques et du moMMcre
"de Luçon .*
c Le 3 janvier t569, te seigneur de Champagne, du parti
ff protestant, s*empara de Tabbaye de St-Micliel-en*rRerm.
« Les chanoines de Luçon y avaient envoyé une partk des
« titres de TÉvOché , pour en assurer la conservatioii; la
(( noblesse du pays et les principaui habitants y avaient porté
« leurs meilleurs effets : tout fut détruit...
« Dans cette destruction , on doit vivement regretter la
« perle des titres de la plupart des paroisses du diocèsp«.«
tt Ils furent brûlés avec plusieurs chartes et manuscrits pré-
« cienx (i) ! »
Malgré ces malheurs , l'abbaye de St-Michel possédait en-
core en i792, comme 9e constate un étal dressé alers et
conservé aux archives de la Vendée , une bibliothèque eo»-
posée de 3,506 volumes et plusieurs objets d'art , parmi
lesquels une copie excellente de la Trtmsfiguratùm , de
RaphaëL Ce tableau est placé maintenant dans Péglise de
Notre-Dame de Fontenay,
Poursuivons :
« Soubise, le 4«' mars 166^, s'empara de la \ilie de
t Luçon , dit le même auteur, pilla l'église, la viHe, mit le
«^ fen aux archives de FÉvèché et causa de grands dom-
« mages... »
Le chapitre possédait aussi une très-belle bibliothèque,
(1) Une note, qui se trouTe dans Plnrenlaire des titres déposés
aux arehnres de la Vendée, fett connaStre qa*it existait dans eeltes
de St-Micbel une Histoire de cette abba.ye, depois m feadilioi
jusqtrà Tépoque oi le cardinal Matanin en devint oîIiIn^
^
LES ARCHIVES DO DIOCfeSE DE LUÇON. 279
brûlée en partie dans les guerres du XVP siècle. Mg' Nicolas
Colbert , dit M. de Beauregard , plus tard évêqno d'Orléans,
finît d'appauvrir cette coHection en dépouillant rÉvêché des
derniers manuscrits qu'il possédait. Ils passèrent aTec lui à
Anxerre , lors de sa translation à ce siège. Ces manuscrits
ftirent déposés plus tard à la bibliothèque impériale.
Malgré tant de pertes , il serait néanmoins possible de re-
constituer les archives de TÉvêché , sinon en totalité, du
moins en grande partie. De nombreux ouvrages imprimés,
dt« manuscrits variés existent dans les biblioihèqnes pu-
bliques et chez des particuliers: il ne s*agit que d'étendre
la main. D. Fonteneau, dans un voyage quil fit à Luçon,
transcrivît, à lui seul, plus de deox cents chartes (1). Ainsi,
toQt en déplorant la perte des titres originaux, des copies,
d'une incontestable authenticité, subsistent dans les dépôts
publics, où on peut les tronver. On obtiendrait facilement
communication des uns et des autres. I^ ouvrages qui se
trouvent encore dans le commerce pourraient, en outre,
être achetés successivement aux frais du diocèse. Une pe-
tite somme, allouée annueHement, mettrait à même de former
cette collection , sans que la chaire devint trop onéreuse.
— Des passages plus ou moins complets des ouvrages rares
ou trop dispendieux pourraient être extraits par des sémi-
naristes, qui trouveraient le moyen de se rendre ainsi utiles
(1) D. Léonard Fonteneauu nè ù Juiiljr, diocèse de Bourges, $e fit reli-
gîeui bénèdiclin à Page de 21 an». Il entreprit, en 17&i , Tlûstoire da
Poitoa et celle de toute rAquitaiiie. Il passa sa vie entière à la recherd^e
4çs diplÔDpiesi chartes, eiç..... Cçs qMtériaiii , réunis pendant TÛigt-
ispt an?, forment une cpllection de quatre- vingt- «euf volumçs ifi-rol.
La table des vingt-nenf premiers a été dressée par M. Redft, arçhi.-
visle. Les Bénédictins de Ligugé s'occqpf«l |>r^i}Lteaiei]|t ^ç rédiger
\f$ talilci des vomîmes qnj fest^t*
280 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
aa diocèse, en employant leurs loisirs des Tacances (1).
La source la plus abondante est , sans contredit , aux ar-
chives delà Vienne. Déjà, sous Mg' Soyer, par suite d'ooc
demande faite à Tautorité ecclésiastique, le vénérable évéqoe
de Poitiers avait offert Thospitaiité de son séminaire ï quel-
ques jeunes ecclésiastiques, qui seraient venus, chaque année,
prendre sur place copie des chartes et des manuscrits de
D. Fonteneau.
Pour faciliter l'exécution de ce projet, nous avons rénnidans
un mCme tableau Tindication des ouvrages et documents qui,
à notre connaissance, pourraient être consultés avec avantage.
Si la position actuelle de la caisse diocésaine oblige de
l'ajourner, espérons que ce ne sera pas indéfiniment, et que,
dans un avenir peu éloigné, le travail suivant sera de qnelqoe
utilité pour arriver au but que nous indiquons.
HISTOIRE GÉNiRALE.
Recherches sur les peuples qui habitaient le nord de Tan-
cien Poitou, par La Fontenelle.
Histoire des rois et ducs d'Aquitaine , par Dufour et La
Fontenelle.
Les Annales d'Aquitaine, par Jean Bouchet, édit de Foi-
tiers, 16/i4.
Évêques de Poitiers, de Besly (2).
(î) Ces copies seraient faites avec soin, sur des feuilles de papier de
première qualité ( papier à bras ) , de même dimension , poor élre
ensuite réunies et reliées en volumes, snîTanl une classification bien en-
tendue. Chaque volume aurait sa table particulière, et toute la collection
une table générale.
(2) Henri Gbasteigncr de La Bocheposay, évoque de Poitiers affirmet
dans une IcUre écrite au savant Dupuy , après la mort de Jean Besly,
que cet historien possédait :
1* Un Cartulaire de Mailleiais;
$• Un grand nombre d'autres* titres origlnaui, relatifs à Thls-
LES ARCHIVES DU DIOCÈSE DE LUÇON. 281
ddUa chrisUana ( Province ecclésiastique de Bordeaux ).
Histoire des comtes de Poitou, |)ar Besly.
Histoire du Poitou, de Tbibeandeau.
Recueil des historiens de France ,. de D.. Bouquet et ses
coiiiiuuatcurs.
Antiquités bénédictines, de D. Estionnot» è la Bibliothèque
impériale.
Ampltssima CoUectio, de D. Martène.
Actes de Tordre de St-Benolt, par D. Mabillon.
Spiciiegium de d'Achéry.
Manuscrits de D. Fontcneao, 89 voL in-folio (Bibliothèque
de Poitiers).
Pierre de fllaillezais , dans la bibliothèque du P. Labbe.
Papiers de Jean Besly , dans les mss. de Dupuy et d* André
Duchesne, section des mss. de la Bibliothèque impériale.
Voir le P. Le Long, t. Ilf , p. 426 et puiv. , y compris les
mss. de Besly. — * V. le même ouvrage, partie ecclésiastique.
Histoire de Saintonge^ Poitou et Angoumois, par Maichin,
in-folio.
Histoire de La Rochelle, par Arcère.
Histoire de la Saintonge et de TAunis, par Massiou.
Cartniaire des sires de Rais, par M. P. Marchegay. ( Ana-
lyse imprimée dans la Revue des provinces de VOuest. — Le
mss. original dans les archives de là famille de La Trémouille,
chez M. le duc de La Trémouille. )
Archives du duché de Thouars, chez M. de La Trémouille
et au château de Séran (Maine-et-Loire).
Histoire de la Maison de Cbasteigner^ par A. Du Ghesne.
toire du Poitoa, parmilesqnels plusieurs concernant le diocèse deLuçon.
Il ajoute que Besljr a laissé en mss. une Histoire des évêques de Loçon
et une autre des évêques de Maillczais, • biatoires analogues ft celle des
èvéqnes de Poitiers. Que sont derenus ces divers documents, d^un si grand
intérfti ? Ils ne sont pas parmi les mss*^ d» là Bibliothèque impériale.
2^2 CONGRÈS ABCHftOLOCIQUE DE rRANGE.
Généaiogte de h mâimn de Snrgères, per Vblird , pritur
de Montournais (Se défier de TaulhenCidlè des pièees).
D. Morice , Preuves de THistoire de Bretagoe.
Archives de France , par Bordier. — Voir ce ^m cmnerve
Kévêché de Loçon.
Correspondance do cardinal de Riebelieu, MifOë de
Luçon. — Dans la collection des Documents inédits sur l'Ili»-
toire de France.
Lettres » instroctions ei docomenls de CoNiert, publiés par
Clément , de Tlnstitut.
Corres|)ondaiiee adminisiralive sons L4Mits XIV , recaciUie
et publiée par Dcpping. — Dans la collection des DocomenlB
inédits sur THisloire de France*
État do foitoa sous Louis XIV, par Dugasl-Xaiifeiix.
. Recneil factke composé de mémoires , imptimés divers,
factoms et autre» documents rebtifs au clergé da diocèse de
L«coB (XVIF Biède), chei M. Aimé 6a«4y, à Manfray,
OMBnMtne.df h RéQrtba.
Affiches du Poitou , par Jouyneau des Loges , de i1T3 à
1785.
Biblioihèque de rjÉoofe des chartes.
Noie» manosorites de Ik de La Fovtenefe , h la hihiio-
ihèque de Niort
. Mémoires et BoUelsiMiL de la Soeiélédee Aniifiiaires de
rouest.
Recherches historiées et archéokgiqiMs sur Fonleflay,
par B. Fillon.
Nombrccues copies de chartes oiicc SI Paul Marcbcff «
aux Roches- Baritaod.
Annuaire de la Société d'Émulation de la Vendée, oR
volume par année (jlepuis 1853.
Uiie pj^ par caaiAB « psMr P. Ujirçbegf^y (Aaqs VAnnwr^
deUS«eléléd*ÉiiiiilBlioft).
LE8 ASCHIVËS VU DIOCÈSE DE LCÇON. 2S3
Étaides liteni|«e& et ac|iiiîoMlf»ti*t8 mt h Vendée , par
Léon Aude (inéme reoveîl).
ReTse des pçovinoeB de rOuest , où on troof € plusieurs
docoiscDCs ecdésiastictoes.
Hbtoire des monastères et ordres religieux do Poitou , par
deClieP0é.
Nuîe9 et croquis sur la Vendée , par S», de MuotbaiL
La Vendée, par de ^ismes.
Poitou et Vendée , par B. Fillon et Oct. de Rochebrone.
Fxcnrsinn archéoh)gique de Saintes à Luçon , par J.-L
Lacurie, 1851.
Statistique de CaYoieao et de La Fontenellc.
Nuêls poiteTins de labbé Gusteau , curé de Doix.
B1ST01BE PARTICULlàRE DO MONASTÈRB BT DB L^fcVÊGHi
DB UfÇOH.
Bouniu , Antiquités de Luçon , aux Bibliothèques de Niort et
de Poitiers ( Anii{ptùate,s urbîs et Eccle^i^s Lvcianensù opéra
et studio M. Joann. Bounin, etc. Fonieniaci^Comùùf
Goiien Petit- Jan , tn-V; 1661 ).
Histoire des évéques de Luçon , par Brumauid de Beau-
regard. Manuscrit à Tévêché de Luçon ; manque le k^ cahier,
dont on a la copie aux archives B. Fillon.
Manuscrit et Notet de Bnioiaiild de Beauregard , chez
M. lUerland, médecin à Luçon.
Histoire du monastère et des évéques de Luçon , par La
Fontenelle.
Papiers de Févéché de Lufon ; arçbif es de b Vendée.
Mandements , Lettres éptscopides , Synodus, Catéchismes ,
etc. 9 etc. ; à TéTêché de Luçon.
Conférences ecclésias^iqiifs d^ dîMaëse de Luçon ; Paris «
1680.
Cat$Ghi«i9i) di» (roia ReorL
28'4 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Petit CérémoDial paroissial, par A. Bourbon, chanoine
honoraire. Bidaud , Luçon , 186t ; \nS\
Manascrits de D. Footencau: Lnçon ^calbédralede> ,
36 pièces; Luçon (évêché de), 122 pièces (arcbiTes de
Poitiers).
Nolre-Dame-de-France. — Histoire du culte de la Sainte-
Vierge dans le diocèse de Luçon, par Tabbé Âillery, 1859.
— Mémoire approuvé par Mg*" l'évéqué de Luçon.
HISTOIRE PARTICULIÈRE DD MONASTÈRE ET DE L'évÊCUE
DE MAILLEZAIS.
Histoire de Maillezais , par Charles Arnauld.
Histoire de Maillezais , par i*abbé Lacurie.
Bulle de translation de Tévéché de Maillezais i Foatenay.
Original ( Archives B. Fillon ).
Bulle de translation de Tévôchéde Maillezais à La Rochelle.
Imprimé in-/i\
Papiers de Tévêché de La Rochelle. — Au secrétariat de
Tévéché de La Rochelle.
D. Fonteneau : 38 pièces .de 993 à 1317 , pour Tabbaye
de Maillezais ; [\S pièces , de 1317 à 1596, pour Tévêché de
Maillezais.
ÉTABLISSEMENTS RELIGIEUX.
Abbayes.
Histoire manuscrite de Noirmoutier, par Conrard de
Pnylorson, chanoine deGuérande. Â la Bibliothèque de Nanre&
Histoire de l'abbaye de Tonrnus, par Pierre de Saint-JolioDi
par Chifflet , par le chanoine Joenin.
Histoire de Noirmoutier, par Piet ; deux édit.
Papiers de l'abbaye de St-Michel-en-l'Herm. Aux archives de
la Vendée, à la préfecture de Versailles. Papiers La Fontenelle.
LES ARCHIVES DU DlOCteE DE LUÇON. 285
Archives du collège Mazario et de la maisoD de SuCyr.
D. Fouteneau, Monastère de St-Michel-eQ-rHerm; ISpièces.
Cartalairede S^'-*Croix-de-Talmood ; arch. de la Vendée.
O. FoDteneau, abbaye de Talmond; il pièces.
Cartulaire d'Orbcstiers ; arcbi? es de la Vendée.
Gartalaire de St-Cyprién de Poitiers. Manuscrits de la
Bibliothèque impériale.
Chartes de la Grainetière dans D. Fonteneau; 103 pièces,
de 1106 à 1625.
Chartes de St-Hilaire de Poitiers, publiées dans les
Mémoires des Antiquaires de TOuest. — Les originaux
aux archives de la Vienna Dans D. Fonteneau. k^\ pièces.
Papiers de S^-Radegonde de Poitiers. — Archives de la
Vienne. — D. Fonteneau. 65 pièces.
Recueil de documents sur les sires de Mauléon et sur
Tabbaye de la Trinité de cette ville, réunis parMg' Coussean,
évêque d'Angoulême. Notes manuscrites.— D. Fonteneau. 5^
pièces.
Histoire manuscrite de l'abbaye de Mauléon « \ la Biblio-
thèque S**-Geneviève.
Copies de chartes relatives à Tabbaye de St-Jonin-de-
Mame. Collection Gaignières, publiée par M. Grandmaison
dans le dernier volume de la collection de Statistique des
Deux 'Sèvres.
D. Fonteneau , abbaye de St-Jouin-de-Marne ; 23 pièces.
Histoire de l'abbaye de Nieul-sur-PAulise, par Charles
Arnauld.
Papiers de l'abbaye d'Angles , à l'évéché d'Orléans et dans
les papiers La Foulenelle.
Chartes de l'abbaye de TAbsie , aux archives des Deux-
Sèvres. — Chez B. Fillon. — Copie d'une grande partie des
chartes , de la main de J. Besly , dans les manuscrits de la
Bibliothèque impériale.
tH GONGftb AftG8èOL6Gl<^£ îk nàSKOL
QBttiàâélVMifè de TIbay, 4Àià O. PottteâéM. h-
ptorsla fomeiienei
NtflloeMr t'aèlmjfe Ad ttt Chamrël» par Anène GoAnb,
prieur du raWastèil^i Knitéa, CiléraliMl, tB56.
Canuhire dé Bois^GnoHalid ( ftrèbites de ia pÉtfedrirede
li Véndie), puUiéfttar H; PtfuI Mardi^ghy. D. FùtteatêÊ.
60 pièces.
Gbârtes de fonditii»! de l'aMnfjre de Jtrd. Ârdiives fikm.
Histoire latine de TablMye de La Blanciie» par Hadaud
(Joseph) • inoioe de l'abl>aye, de\eiia curé deTefjac, ptèi
Nootroi}^ ûMtat de linegès. «^ Hanoscrit^ ao séaUuaire de
Linoges ou ii h BiMieibè^ae iiii)iéFiaK
Gliarte de fondatidtt de Patiltoye de La Blahche, et aoircs
chartes. — Archives Filloa. ^ D. fonteiieaii. 17 pièces
Carmlaire des FonteneHes ( Ettrait oianosei'it chez M. Do-
gast-MalifeUx}. DattsD. Fonteoeao» 6 pièces.
Cartulaire de Poutemuit (ardrive^ de IklaiiM^t-Lnre).
Dans D. FoDleneau, 9 pièces.
Clffeus FomebraUlensis , par Alainferme*
Pw4ewupéM et Chapelles.
diartes origiMiks des prieurés du Bas-Poitoa« publiées pir
H. r. Marchegay. — Les doubles de ces chartes sont aos
archives delà Vendée. V. aussi aux archives de Teurf^.
Prieuré de la Chaise-ie-Vicorole ( Charles publiées par
M. P. Uarchegay ).
Prieurés d*Aizenay, de Bram, de Fontaines, de 1* Ile d'Ycv,
du FuybeUiard , de Commequiers , de la Rodie-sur-Yoïi, de
Salartaine , de Sigouruay , de Treize*Vents.
Dossier sur les prieurés dépendant de St-Cypricn «- Ar-
chives de la Vienne.
Charte imprimée des Brourils. — Archives FiUnn.
Archives des prieurés dépendant de Tordre de Fontevrauk ;
Les AtCËlVES M DIOCÈSE l>£ LtfiOtl. 38)
iMbM» et Iiiiiie-et4^i%;-^0ii y irsure ceoi de Mooitigii)
des Cerisiers , Bois-Goyer.
Cartalake de la chapcile de h Joda&ierie de llareuil
(Arch. FilloD).
Charte de Toodalioode laCorrectorie de Grammool, Si Ro-
chescrrière (Archifes Dugast-llf atifeux )•
Notice sur St-Cyr-en-Talmondaia. — B. Filloo. — Deux
édkioiis, iO'-S'', ia-&^
Cartulaîre de Notre-Dame de Fonïcoay, i la ilïaîrie de
Footchay.
Chronique paroissiale de Notre-Dame de Fontenay, par
Tabbé Aillery. Manuscrit.
Recherches archéologiqito sur Notre-Dame de Fontenay
(Vendée) , par F. Boncenne ; 185 A , in-8^
Lettre de HI. Oct. de Rocbebrune, sur divers documents
artistiques relatifs à Téglise Notre-Dame de Fontenay, |>ar
B. Fillott.
Documents relatifs aux fabriques de diverses églises du dio-
cèse de Luçoo. — Archives de la Vendée.
Papiers du Grand-Prieuré d'Aquitaine ^ relatib aux béné^
fices de Bas-Poitoo ( Archives de hi Vknne }.
Papiers de h commanderie des Fossés-Châloos» chez M. Ar-
mand Grossetière» i Luçon.
Féodaltté*
Registre des aveux rendus i Jean de Bcrry par les posses-
seurs de fiefs du Poitou ( Archives de la Vienne).
Mémoires sur les justices royales, ecclésiastiques et sei-
gneuriales du Poitou , par Bcauchet-Fiilcau. — Poitiers ,
1845 ; br. m-8^
Dictionnaire des familles de l'ancien Poitou , par Beauchet*
288 COriGftËS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE*
Filleau. — Livre qui doit être consulté avec une certaine
déGaoce.
Histoire ecclésiastique de Théodore de Bèze.
Histoire des Protestants du Poitou , par A. Lièvre; 3 vol.
in -8».
Chronique du Langon.
Les Églogues et autres œuvres poétiques de Jacques Be-
reau, Poiclevin. — Poitiers, B. Noscereau , 1565, in-û".
Détails sur les guerres civiles de 1562. Ex. à la Biblio-
thèque de TArsenaL Paris.
Histoire des troubles en Poitou, par Pierre Brisson.
Histoire de France , par Lancelot Voysio de La Popeli-
niôre. Édition en 3 vol. in-K La Rochelle.
Journal manuscrit de Généroux^ notaire à Partlicnay,
publié par B. Ledain.
Journal de Le Riche , de St-Maixcnt.
Histoire de d*Aubigné.
Procès-verbaux des destructions d*églises par les Protes-
tants, au XYP siècle^ et plaintes portées à ce sujet (BibL
de Poitiers). — Id. , manuscrit de D. Fontenean.
La France protestante, de MM. Haag.
Bulletin du Protestantisme français, publié |)ar M. Rcad.
Arrêts de Jean Filleau.
Mémoires de Foucaud. — Renseignements sur la révo-
cation de rÉdit de Nantes en Poitou (Collection des docu-
tnents inédits sur l'Histoire de France),
Rôle des nouveaux convertis de Poitou à la foi catholique.
Paris, 1862, in-/i' (BibL de iNapolcon- Vendée}.
RÉVOLUTION*
Documents divers sur le clergé des diocèses de Luçon et
de La Rochelle, 1789 1796 (Archives du Corps législatif).
LES AnCHlVES DU DIOCÈSE DE LUÇON. 289
Docaments relatifs au serment du clergé ( Archives de la
Vendée; archives de B. Fillon).
Comptes-rendus du Conseil général de la Vendée, 1791-
1792.
Documents sur Téglise constitutionnelle (Ârchifesdu Corps
législatif. — Archives B. Fillon et Dugast-)Jatiicux. — Notes
manuscrites de M. J. Bretbé, à la Tonnette , près Monlaigu ).
Archives Dugast et Fillon. — Papiers sur la Révolution de
1792. — Vente des biens ecclésiastiques.
Documents relatifs à la vente des biens eccléiiiastiques
pendant la Révolution (Préfecture de la Vendée et archives
de B. Fillon).
Mémoire de Brumault de Beauregard sur le clergé de
Luçon, 1792 (Archives B. Fillon, manuscrit original).
Documents relatifs à la déportation des prêtres non asser-
mentés ( Archives de la Vendée).
Documents sur les ecclésiastiques de Luçon et de La
Rochelle réfugiés en Angleterre ( au British-Museum ,
Londres ).
Guerres des Vendéens et des Chouans contre la Répu-
blique française , par Savary.
Documents divers sur les ecclésiastiques qui ont suivi
Tarmée vendéenne (Archives Fillon).
Comité ecclésiastique de Tarmée vendéenne, 179S. —
Pièces manuscrites et imprimées (Archives Fillon).
Papiers Goupilleau ( Archives B. Fillon ).
Ahnanach du clergé vendéen, 1789-1792-1801, ou avatu,
pendant et après la Révolution. -^ Ouvrage manuscrit de
Tabbé Aiilcry.
SCHISMES.
Petite-Église, nombreuses brochures (Archives Fillon et
Dugast).
19
MO C02fGIIÈS ARCHÉOLOGIQUE DE niAlICB.
Brochures di?erses sur relise françaiiie de Fooitté et de
Péiosse , par Charon et autres.
STATISTIQCE ECCLÉSIASTIQUR.
Pomllé d« France , par Baitnier.
Clergé de France , de Pabbé Dutempff.
Fouillé de la province ecclésiasiique de Bordeaux»
1^ Grand-Gaulbter ( BiMiothèqne de ia ville de Poilieis).
Fouillés dîvenv — Pour Loçon : Visife nus** du dw-
cèse, en 4536; à la mairie de Luçon; ^ ponillé d'Ailiot,
1668; — collations de Mg' de Colbert, 1665-166S; —
Livre rouge, XVFIl* siècle; — pouillé de D. FoMeneaii,
XVIII siècle; — visite de Mg' de Mercv, 1778-1779.
Pour Maillezais: pouillé d'Ailiot, 1625; -~ id. , 1663; -
viHite de A. Outin, 1655; — pouillé du XYlPsiède;-
viyile de Mff de Menon , 1738-1760.
Fouillés des diocèses réunis de Luçon et de Maillezaîf , par
Tabbé Aillory, in-6''.
Insinuations ecclésiastiques (évêclié de Luçon ).
Staiifttiquo ecclésiastique des paroisses de révêoké aclod
de Luçon (1860), manuscrit de Tabbé AiHcry.
Visiies du diocèse de Maillezais pour les années 1601 et
1617 (aux Archives de la Vendée).
HAOlOCnAPaiE ET BIOOnAPHIES.
Histoire des Saints du Poitou , par Tabbé Aubor, cha-
noine de Poitiers.
Id. , par M. de Chcrgé.
Liiani<t pictonica ^ par IL-L Chasleigner de La Rochc-
posay, é\éque de Poitiers. — Poitiers, veuve Meinicr,
1626, in-K
Litanies de sainte Radegondc, dans les Annales d* Aqui-
taine., édition de 16^6.
LES AUCIIIVES DU DIOCÈSE DE LIÇON. 291
Légende de saint iMartîn de Verlou, tirée d*an Lcctioonaire
de St-Aubin d'Angers, dans les conciles de la métropole de
Tours, manuscrits de Tabbé Travers (Bihl. de Nantes).
Vie de saint Martin de Vcrtou, par Albert Le Grand et par
D. I.obmcai].
Histoire dé saint PbHbert , par Tabbé Michaud.
Tie de René Moreau , curé du N.-D. de Fonlenay, par un
anonyme.
Vie du même personnage , par R. Fillon.
Documents originaux sur René i\]oreau ( Arch. B. Fillon).
Oraison funèbre et vie de Mg"" de Barillon , par Dupuy.
Vie de Mg' de Lcscure , par l'abbé Durand.
Vie dn P. Montfort , par Tabbé Dalin.
Oraison funèbre de iMg' Laurent Paillon , é^Oquc de
Lnçon ( ArchKes de La Rochelle).
Oraison funèbre de Mff François Soyer, évèquede Luçon,
pr Tabbé Monnet.
Vie do P. Baudouin , par Tabbé Beihuys.
Vie do P. Monnereau , par le même.
Vie dn P. Baizé • par le même.
ICONOGRAPHIE.
M. Th. Arnaodet , attaché au Cabinet des estampes de la
BibHntlièqne impériale , prépare un travail très-complet sur
riconngraphte dn Poitou , dans loquel on trouvera tous les
renseignements désirables sur les cartes, plans, portraits,
gravures » dessins ^ vues de monuments, etc., ayant trait à
rhistoire ecclésia^ttiquedu diocèse.
Il serait |)ossible, nous n'en douions pas, d'élendi*e cette
nomenclature; telle qu'elle est, elle peut suffire. Nous ter-
minons en disant que la plupart des ouvrages imprimés, men-
tionnés plus haut , se trouvent dans toutes les bibliothèques
publiques.
MEMOIRE
SDRCITTIQCmiOII:
^^1 Ml l« iNelll««if pimm é «itivre yttr la i»érf»e€lii
Par m. l*abbê AILLERT.
AVANT-PItOPOft.
Les chroniques paroissiales sont des registres lenos par
les ecclésiastiques attachés au service des paroisses et sur
lesquels sont mentionnés , jour par jour , pour ainsi dire ,
les faits religieux et historiques passés dans les limites de
leur territoire.
Nul ne peut mieux qu'eux entreprendre ce travail et lai
donner ce cachet d'authenticité si nécessaire aux ouvrages
hbtoriques. Il est digne d'occuper leurs loisirs , et chacun
peut y trouver une matière abondante , facile à étendre oo
restreindre suivant son aptitude ou ses goûts. Les sciences
naturelles « la géologie, la botanique ^ la zoologie de la pa-
roisse, l'industrie, le langage, les moeurs, la religion du
peuple , les recherches historiques surtout , y trouvent na-
turellement une place : il n'a que l'embarras du choix. Si
chaque localité , ainsi étudiée , })eut fournir le contingent
d'un travail intéressant , consciencieux , de quelle utilité ne
serait pas un pareil ouvrage pour Thistoire particulière de
notre pmvince , pour l'histoire générale ? Mais avant de
commcucer ce livre journal de la paroisse , il est nécessaire
BÉDACTION DES CHRONIQUES PABOISSIALES. 293
de jeter ao r^ard en arrière , et de retracer dans un même
tableau Thisloire de son passé.
Nous proposons un plan facile , qui puisse convenir aux
plus grandes comme aux plus petites paroisses de ce diocèse.
La première condition est de suivre , avant tout » Tordre
des temps, comme l'indique le tableau analytique qui suit ^
que nous avons pris dans le pr<^ramme même du Congres,
agréé par M. de Caumont :
PLAN D*UN£ CHROlMQUË PAROISSIALE.
1° Tem\ys primitifis et période celtique.
2* Période romano-gauloisp.
y Époque chrétienne.
U** Statistique actuelle.
Reprenons :
1® Temps primitifs et période celtiq.ue (I).
De répoque celtique sont les monuments druidiques
nommés menhirs , peulvans , etc. , — haches en pierre , —
sépultures, — poteries , — objets en bronze , — lieux dits
Folie et Marlrais , légendes des fées , des dames blanches ,
des fontaines , etc.
0® iPériode ronxano-grauloise.
Il £iut ranger dans cette catégorie les débris et vestiges
d'habitations,— villas, ^ armes, — poteries,— monnaies,— ^
(i) L^bistoire des temps antérieure à la donnée liulorique est
encore trè»-incerlaine : la science u*a point dît son dernier mot sur
cette époqae , qui se compose plus partlcuUi^remeot de ce qu'on
appelle Vâgede pierre^
29/i CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE D£ FRANCE.
ustensiles, — sépultures^ ^— toiles à rebords, — brrques ro-
maines, vases funéraires, — voies romaines , — cliâielicrs ,—
cliâlelars , — Château-Gaillard , — camps romains , etc.
3° Xpoque clirétienne.
1*" H'stoire religieuse. — Commencement du cbrist'anûsme
dans la contrée.— Premier établissement religieux, — abbaye,
— prieuré, — son patronage ; — église paroissiale, — .sa de-
scription arcbéologique ; — objets d*art religieux,— cimetière
ancien, — tombeaux, — chartes et vieux documents, — liste
des curés et vicaires, — visites épiscopales, — confréries, —
inscriptions, — sceaux ecclésiastiques.
2" Périodes mérovingienne et carlovingienne» — Sépul-
tures, — vases funéraires, — armes, — bijoux^ — ustensiles,—
monnaies de ces deux périodes.
3* Féodalité. — Mottes féodales, — châteaux, — genlilhom-
mières , — noms et liste des seigneurs du lieu, — armoiries ,
— sépultures, — pierres tombales, — droit de litre, — sou-
terrains,— fuies,— sceaux, — armes, — objets diversw
ii" Ère moderne , qui commence avec le XVl* siècle. —
Guerres de religion des XVP et XVIP siècles.— Révolution,
— constitution du clergé, — guerre de la Vendée, — Coa- •
cordât.
4" Statistique actuelle.
Division du territoire, — population , — revenu de la com^
mune, — de relise, — impôts ,— écoles,— admiuisi rations,—
assemblées, — cadastres , etc.
£t pour joindre le précepte à Texempte et donner on
spécimen de ce que nous entendons par chronique parois-
siale, nous avons fait le choix d'une paroisse dénuée, à pre-
mière vue , de tout monument historique. On n'y trouve ui
RÉDACTION DES CHRONIQUES PAROiSSlAUS. 295
ces vieux castcls fortiGés de tours el envirounés de douves ,
ni ces abbayes importantes , où de laborieux cénobites con-
servaient dans le charnier du monastère l'histoire de la
contrée. Nous n*avons point pris une localité située dans un
pays riant et accidenté, qui pût nous permettre de joindre au
style les charmes des descriptions poétiques. EnGn , ce u*est
pas non pins une ville importante par ses archives , ses admi-
nistrations. Nous avons préféré le centre d*une population
toute champêtre, placée sur les limites de la plaine et du
marais. Nous avons voulu donner une preuve que le lieu le
plus retiré pouvait fournir matière à des études intéressantes»
NALLIËRS.
TEMPS PRIMITIPS ET FBRIODE CCLTIQCJR.
Si de Fontenay vous vous rendez à Luçon , vous aper-
cevez sur la gauche , à quelque distance de la route , une
ligne verte qui tranche avec Taspect uniforme de la plaine :
c*est le Marais. —Cette ligne, sur la carte, est facile à
suivre. D'Arsay, dans les Deux-Sèvres , elle longe les -terri-
toires de S^'^-Christine , Ghalais, Fonuine, Montreuii, Vcl-
luire, le Poiré, le Laugon, Chanais, St- Denis, St-fieno!t,
Aogles , Longeviile , Talmond (1). — La mer a dû , à une
époque reculée, couvrir ces terres, et la seule inspection des
lieux et des indices nombreux témoignent de Taiitique
séjour de l'Océan.
Quelques lies surgissaient au milieu de ces eaux , que les
écrivains anciens et modernes ont , plus tard , désignées sous
le nom de golfe des Poitevins.
S*îl était possible de révoquer en doute le séjour de
(1) L*abbè Lacune , Cavoleau , La Footenelle.
296 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
la mer sur ces marais , il suffirait de les parcourir pour
acquérir la preuve de ce fait incontestilble.
• Des coquillages, en effet, semblables à ceux de la côie
' voisine, sont disséminés sur la surface ou ensevelis à quel-
ques mètres de profondeur.
A quelle éi)Oque historique les rives de ce golfe ontH^Ucs
été habitées? Quelles traces ont laissé ces populations de
leur passage? Voilà ce que nous nous sommes proposé
d*étudier dans la commune de Nalliers.
Ou conçoit que les populations venant de Pintérieur ont
dû clioisir de préférence des rives poissonneuses, qui leur
promenaient une nourriture abondante , tandis qu'une côte
basse, des îles nombreuses offraient aux étrangers, du côté
de la mer , un accès facile et les mêmes ressources.
Ces rivages ont dû nécessairement être un point choisi et
habité par les anciennes peuplades de la contrée. — Parmi
les traces de leur séjour , il est une classe de monuments
antérieurs à la donnée historique, à laquelle on ne peut en-
core attribuer de dates certaines. Nous croyons donc utile
d*en parler avec une extrême réserve , et de nous cooteuter
d'en constater l'existence et de les décrire. Le sol de Nalliers
nous eu a fourni de trois sortes :
l"* Objets en silex, grossièrement taillés;
2° Dépôts considérables de cendres, qui sont un problème
pour la science ;
3"" Instruments de terre cuite qu'on rencontre mêlés à ces
cendres.
D'autres lieux fournissent divers monuments, tels que
vestiges d'habitations lacustres on construites en terre
ferme, sépultures, fragments de poteries, etc., etc.
Nous trouvons, en premier lieu* des haches en pierre,
dont l'une est percée pour recevoir une lanière servant à la
suspendre.
BÊDACTICN DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 297
Des dépôts de cendres existent :
1"* à Nalliers, à Tlsleau-Ies-Yases , et couvrent 16 jour-
naux d'étendue ; l'épaisseur varie de & à 6 pieds. Ces
amas de cendres remontent , sans nul doute, à la plus
haute antiquité ; on y trouve m^iés dés fragments de
terre cuite. On y a découvert des armes , des poteries ro-
maines, des amphores, des sépoltares, des fours, des
moules, des substrnclions considérables; mais, ces objets
n'étant jamais qu'à la superficie des couches et mêlés à la
terre végétale, on doit nécessairement en conclure que ces
dépôts de cendres sont antérieurs à la domination romaine.
Sur plusieurs points existent des cendres semblables à
celles de l'isleau-les- Vases. On en reconnaît :
2*^ Au port de Nalliers, avec vestiges de terres cuites et
toujours sur le bry,
3** A l'Ile , où au milieu du dépôt fut trouvé un cadavre
humain. La tête, étudiée par M. Etienne Auger, docteur en
médecine à Nalliers , présentait tous les caractères de celle
d'un Nègre : dépression excessive du cerveau, pommettes
saillantes, fortes mâchoires, développement du cervelet; ce
squelette était celui d'un homme d'une trentaine d'années.
Celte conformation est semblable à celle des crânes trouvés
dans le tumulus de Bougon (Deux-Sèvres) et déposés au
musée de Niort (1).
U"* A Chevrette, près du Pont-Silly.
5" Au Bot-de-l' Homme , au lieu nommé la Terpe-à-
bâiir (2), tènement des Terpeaux, en Sl-Martin-sur-
Mouzeuil.
6^ Au Jart'St'Âubin (3).
(i) ComiDanication de M. B. Fil Ion.
(2) Terpe , nom donné, aux environs de Nalliers , à tout lieu élevé
dans le marais; c'est un root d'origine gauloise : eu irlandais, torpan,
élévation; torgot, monticule (breton). ^ Comm. de M. Cardin.
(3) Jart , lieu OÙ Ton renferma les l)€sliaux près des maisons,
208 GO.NGRÈS ARCllÉOLOGiQUE DE FBANÇE.
T" On en trouve également, suivant M. Àuger, sur la
commune de Luçon, sur celle du Laogon, au lieu dit les
Lioeaux.
tes mômes remarques oui été faites et les mêmes dépôts
ont été observés par le frère de ce dernier , M. Auger, pro-
priétaire à Champagne, qui a trouvé des cendres au Poiré,
à la Bosse-aux^Mons, en Puyravault , sur le chemin de Vis
à Moricq et sur celui de Champagne, Puyravault, S^*-
Radegoude.
Ces cendres sont en grande partie le résidu de terre
brûlée, cuite: et pour en bien juger , il faudrait les analyser
sur plusieurs points.
Mais, circonstance pleine d'intérêt et digne de remarque,
c'est que M. Auger a trouvé, dans la propriété de M. An-
gibaulty un grand nombre d'builres intactes, avec leurs
charnières, et placées au milieu môme du dépôt de cendres
où elles avaient vécu.
Au nombre des fragments en terre cuite trouvés au milieu
des couches de cendres , on remarque de nombreux exem-
plaires de deux objets d'un tiavail grossier » dont il a été,
jusqu'à ce jour, impossible de déterminer la destination. L'un
est une espèce de rouleau fait à la main; la partie inférieure
se termine par trois pieds, à l'aide desciuels cet in^^tru-
ment peut se tenir debout (1). Les uns ont voulu y
voir une lampe grossière, d'autres les débris d'une balus-
trade on de supports pour un plancher. Ënfm , les deriûers
ont cru que ces objets servaient à séparicr , par couches suc-
cessives, les vases et autres poteries disposés pour la cuissoa
dans un four antique.
Disons que ce qui est plus certain , c'est l'indécision qui
règne sur l'usage de ces ustensiles et qu'on ne trouve jamais
entiers , mais toujours brisés.
(1) M. Auger en possède un qui u*a que deui pieds.
BÊDACriON DES CRttOMQULS PAROISSIALES. 299
Nous entrons dans la période celtique , plus connue ,
mieux caractérisée. Nous trouvons à Nalliers, pour cette
é|KN|ue, des armes, des monnaies, des poteries, des sépul-
tures...
Armes. — Une hache de bronze à rebords retournés.
Trois ou quatre instruments en corne de cerf ou d'élan ,
trouvés dans les cendres de l'île.
Mounaivs. — - Los moimaies gauloises sont :
1" Statére iCdcctrum ^ à bas litre, type poitevin à la
main.
2*' Potin , tête infortuc , au revers du Taureau comupète.
3" Pelit-hronje du chef COX rOY TOS.
&*" Petit-bronze du chef ÀTECTORr.
5" Petit- bronze anonyme.
La plus ancienne de ces monnaies remonte à la fin du
!!• siècle, avant l'ère chrétienne. La plus récente est contem-
poraine de Tibère.
Poteries, — On trouve des fragments de poteries celtiques,
soit au-dessus des cendres , sojt surtout dans la plaine , à
quelque distance de risleau-les-Vasen. €c sont , eu général »
des restes d'écuelles et de vases à boire.
Sépultures. — A Tlsleau-les- Vases, plusieurs sépultures
romano-gauloises par incinération renfermaient des am-
phores ayant l'orifice et le col brisés : circonstance remar-
quée en plusieurs endroits de la Gaule et de la Grande-
BreUgne (1).
Si maintenant nous consuhons la matrice cadastrale pour
y chercher les vieux noms rappelant l'époque qui nous
(1) Coinmuiilcalioa de M. B. Filloii,
300 COKGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
occupe, nous trouvous la dénomination de Folie ap|iU-
quée à un coteau aride et pierreux, situé commune de
Fouillé 9 presque sur la limite de Natlicrs, dont elle est
séparée par le Chemin^Vert (1) , se dirigeant sur MareniL—
Sur un point culminant où les communes de Nalliers,
Mouzeuil, Pouiilé et S:-Étieune-de-Brillouet se réunissent et
où plusieurs chemins forment une espèce de carrefour , on
voit une vallée qui porte encore le nom de Poyzac. Près de
là, dans la commune de Nalliers, on trouve sur la hauteur des
tombeaux en pierre , c'est le tènemeut des Justices.
Nous devons h M. B. Fîllon la communication des objets
indiqués ci-dessus et trouvés par M. le docteur Anger. qui
les a étudiés avec soin. Ces Messieurs ont bien voulu nous
faire part de leurs observations, dont nous avons fait notre
profit.
PÉRIODE ROMANO-GAULOISE.
Après plusieurs années de succès et de revers , Rome
venait de soumettre la Gaule entière à ses lois. Ses habitants,
obligés de subir le joug des vainqueurs, en subissaient un
autre , au milieu de la paix , d*une nature plus pacifique et i
leur insu. Avec l'influence romaine s'introduisaient, dans nos
contrées , la civilisation , les arts , l'industrie des vainqueurs,
et nous trouvons sur le territoire de Nalliers de nombreuses
preuves de cette assertion.
£n plusieurs endroits apparaissent des débris de poterie
commune. Sur quelques fragments d'une terre rouge , on
distingue les noms des potiers romano-gaulois qui les ont
fabriqués, ce sont :
(1) Dit, plus tard, chemin des Souncrcit ou des Saulniers;— delà
fiifêeapte , chemin d^ S<nnts^
BÉDACTION DES OHRONIQtJeS PAltOISSlALES. 301
S. CBTS. ) ,, . . , .
> d origine gauloise
COCVB. )
LVPOS.
RVPI. M.
P. VLP.
A ces poteries , il faut joindre on certain nombre de frag-
ments de verre » dont quelques-uns de couleurs Tariées (Don
de M. Auger).
Dans les sépultures et isolément , on trouve des flûtes en
o& Un de ces instruments est d'une forme on peu différente,
eo ce que Tembouchure , au lieu d'être ronde , a la forme
d'un parallélogramme. Elle est ornée de dix figures circulaires,
composées chacune de six cercles ronds concentriques.
Amies et ustensiles. — Gomme appartenant à cette même
époque , citons deux bracelets de femme , en bronze , très-
bon travail du V siècle , trouvés Tun et l'autre au bras qui
les portait réunis ensemble ;
Un fragment de cuirasse de bronze , peut-être gauloise ,
grand nombre d*6pées de fer avec le pommeau de bronze en
forme de fleuron : ces pommeaux sont très-petits ; une foule
d'instruments et d'ustensiles de fer , tels que compas , mar-
teaux , chaînons , faucilles , couteaux , haches , etc. ; meules
à moudre le grain , miroir de métal , fragment de chandelier
de bronze , épingles , agrafes , etc.
Les monnaies romaines sont nombreuses : les plus an-
ciennes sont des deniers d'argent consulaires , qui ont , en
général, beaucoup circulé et sont très-frustes. Viennent,
après, des monnaies d'Auguste. La plupart des empereurs
sont représentés par quelques pièces communes jusqu'à
G ration , qui termine la liste.
A St-i\iartin-sous-Mouzeuil , outre des tuiles à rebords^ un
30^ CDXCRtS ARCIIÊOtOr.TQUE DE FRAXCF.
dépôt de monoaics romaines a été mis à dûcouTerL Blés
appartienoent aux deat premier» tiers du III' sîède. Ce sont
des monnaies de Gallien , Poslume , Tetrîcas , Victorin. U
dépôt t)araU avoir été confié à- la terre soos Tetrictis.
Enfin, nons meniionncroos deux ampiiores , Tone HrovTée
près la ceinture des Hollandais^ dans la marais, i 2 kilo-
mètres environ des terres hautes. EUc élail h dcconven et a
3 centimètres d*épaisscnr. L'antre fui recueillie dans les
champs.
Non loin de Chevrette , sur les limites de la pbîoeei do
marais , est on ancien ihit qmr s'élevait jadis au-dessus des
terrains mouillés. Cet endi^it porte le ncm caractértstiqoe
de Châtelier , indice d'un ancien lieu de refuge. Ces peints,
nalurellemew fortifiés , ont servi aux populations celtiques ,
puis aux Uomano-Gaolois dès les IV' et V* siècles, et enfin
aux habitants du pays fnyant les invasions noi mandes dos
1\* cl X" siî'cles.
Ètjftnologie de NalUers. — Vei^ cette même époque a du
apparaître le nom mCme de la localité , ohjet de nos étode&
Diaprés M. Cardin , dont l'autorité en celte matière est bien
connue , Nalliers serait un nom romano-gaulois, venant pro-
bablement de celui d' mi individu nommé Nalhalis (Nathû"
larùt). Couf. Natlialiacum (Naillac). Si c'était Aa/WariVp ,
ce nom serait du lîï' ou IV* siècle.
^.POQUë niRÉTIKXNE
L'É\angilc, piéclic des les premiers siècles dans la Ganle,
se répandit promptemcnt dans les contrées d'un accès facile:
les* rivages de la mer , les lieux importants , etc. , furent les
premiers à recevoir la bonne nouvelle. Si nous ne trouTons
pas de traces directes pour la localité qui nous occn|)o , on
bêdâction des chboxiqucs paroissiales. 303
p^ot croire cependabt qo^elle fut convertie de bonne heure
an christianisme. Le voisinage du Langon , où a été trouvée,
il y a qnelcpics années , t*inscn|)tion d*nn tomhean chrétien
de la fin du II r siècle on dti commencement do rV*, consmte
que h religion de Jésns- Christ avait d^ji dans la contrée ses
martyrs. La palmette, gravée an commencement d^ Tin-
scripiloo ainsi conçne :
ROXVLVS VERPANTI. F.
doiix petits poissons en verre , recneillis sur les mêmes lieux,
indiquent que Nalliers , situé sur les bords de Tancien golfe
des Poitevins , ne pouvait être étranger an mouvement qui
se manifestait alors dans les ]K>putations , à une ticoc de ses
limites.
Le premier établissement religieux de Nalliers fut , comme
presque partout ailleurs, un prieuré , monasieriolum. Mon-
treuil (i) , dont la maison existe encore dans le voisinage de
l'église , montre assez que TédiGce , primitivement chapelle
du monastère , mérita plus tard , h cause de Timportancc du
Ken , d'être élevé an litre d'égKse paroissiale. I^ dépendance
immédiate de cette chapelle prieuralc de Tévéque de Poitiers^
de dono episccpi^ indique que saint Hilaire» Tillustre évêqne
du lY* siècle , nommé à Juste titre Tapôire des Gaules , ne
fut pas, sans motif, cheisi de préférence pour patron d'une
paroisse qui lui a toujours été consacrée.
Ce qui prouve d'une manière plus positive la préexistence
de Montrcuil à Nalliers , c'est que la plus ancienne et la plus
importante seigneurie connue du lieu , Chieau les- Vases ^ et
(i) La traduction de ce nom ne laisse aucune incertilude : il suffit
d^oinrir un diclîonnaire géograpliiqiie pour s'assurer que Ions les ho-
monymes de Montreuil ont pour origine un petit i^tablissemenl ecclé-
siastique, moiKurmo/Nm,
iùk CONGBkS ARCRÊOLOGIQOE DE FRAMCB.
quelques autres geotilhommîères, lui payaient une re-
devauce.
L*église de St-Hilaire est de la fin du XIP siècle ou
du commencement du XIIP ; mais il ne reste qo*uiie
partie du chœur qui puisse être attribuée à la première con-
struction. Le support de deux voûtes est remarquable: c*est
le Christ triomphant , assis dans un fauteuil , sujet assez
rarement exécuté. Le reste de l'édlGce a été refait à diverses
époques. On conçoit , en eiïet , que ce monument , placé au
milieu du théâtre des guerres du XYl* siècle et sur la roule
de Luçon à Fooienay , fut plusieurs fois pris et repris par les
protestants. La Chronique du f^ngon mentionne , en par-
ticulier , la dévastation qui eut lieu le 30 avril 1562.
Les inscriptions qui témoignent de reconstructions en sont
une preuve irréfragable. Au-dessus d*une arcade des voûtes
on lit , dans Tintéricur :
EX IMPENSIS ECCLESIiE
HOC CONSTRVCrVM FVIT. 1667.
Sur la porte principale d^entrée, et au-dessous d'une
statue de saint Hilaire :
EX iMPENSIS^ECCLESIiB , HOC REFECTVM rVlT
N. COLBERP. EPO. ï. GOVPILLEAV. C. P. POIVRE..
ANNO. DONI. 1663.
Visitons Téglisc plus en particulier. Le monument n*a
qu'un seul bas-côté , jiu fond duquel est placé Tautel de la
Sainte-Viergc , rétabli à neuf en 1819. Le maître-autel Je
tabernacle et son exposition , d'un assez pauvre style , dit
M. Lacnrie, sont en beau marbre blanc et de diverses
couleurs.
Au bas du tableau du grand-autel , et qui représente une
Ascension pointe par M. Sotia , on lit cette inscription :
RÉDACTION DES CHROKIQUES PAROISSIAtES. 305
Ces tableaux ont été faits et l'autel repeint en 1810 , par
Us soins de MM. Adrien-Henri Pilot , desservant de cette
paraisse; Jean Baptiste Charrier, maire; Jean- Baptiste
Charrier jeune , Français NauUeau, Jérôme Chemerot ,
marguMiers.
La clef de la voûte da sanctuaire représente la main
nimbée et bénissant du Sauveur.
Au-dessous du chœur existe une crypte sans aucun ca-
ractère d'architecture. Ce lieu servait de sépulture aux
seigneurs de Tlslean -les- Vases. En 1828 , les employés du
cadastre enlevèrent deux cercueils en plomb , dont Tun ren-
fermait les ossements d'un seigneur de Nalliers.
Le clocher, lourde masse carrée, s'élève à l'entrée du
choeur. On y suit facilement de l'œil les traces de plusieurs
restaurations. A l'extérieur, sur les murs de la tour, on lit
ces mots gravés dans la pierre ;
Côtés ouest et sud :
M"" GIRARD, CVRÉ.
CHAVVEAV. SÉNÉCHAL. 1710.
Plus bas :
S'^ HïtARI , ORA PRO NOBfS. OMNES
SANCTI ET SANCTjE DEÏ , INTERCEDITE PRO NOBIS.
Côté nord ( lettres à rebours) :
CHAVVEAV, SENAL, FAn.
De trois cloches qui composaient la sonnerie , deux furent
enlevées en 1792 avec celle du prieuré de Chevrette, pour
être transportées d'abord à Fontenay, puis à La Rochelle.
Le pooillé du diocèse de Luçon mentionne denx petits
20
306 CONGRkS ARCBÊOrXXSIQGfi DE PRANCE.
autels qui« aj^onrd'bai * n'oxbient plu» dans l'églifle : Taiilel
du Si-Roaaire et celui de St^Blaise, adossés 3» un pilier. Le
reveqa de la fabrique • y compris les oblations et les< banos ,
s'élevait à 800*^ ; le tout eu terres , renies en argent et en
blé , dont le détail est indiqué au long dans la. Visite épis- '
copale de Mg'de Mercy, visite faite le 2k mars 1778. Le
nombre des Odèlesen âge de communier était alors de 2^000»
y compris le village de St-Martîn.
Les registres déposés à la mairie parlent de plusieurs con-
fréries qui avaient leur administration et leurs revenus
particuliers.
1^ paroisse de Nalllers était sur la limite de Tancicn diocèse
de Luçon. Le cours sinueux du petit ruisseau de la Corde
le séparait du diocèse de Maillezais , et plus tard de celui de
La Rochelle.
Il existait , sur son territoire , plusieurs prieurés et cha-
pelles particulières que nous allons mentionner.
HôtcL des Calourets. — Près du pont placé sur la Corde «
h gauche en se rendant de Nalliers à Mouzeuil , on trouvait ,
avant la Révolution , une aumônerie , Eleemosy.-iana , éta-
blissement de charité remontante une date très-ancienne ;
son nom seul en est une preuve : la Maison des Calourets (1).
M. Fillon , dans uoe Étude sur los populations nomades du
moyen-âge, fait de ce lieu, uqe/ citation où les individus
isolés, appartenant à ces tribus, étaient reçus et hébergés
gratuitement I^ charité chrétienne se substitua d'elle-même
à cette institution moitié païenne , et une chapelle dont les
pierres ont servi à construire les maisons voisines , s'éleva
près le refuge des Calourets. Cette aumônerie , mentionnée
dès le Xlir siècle , était dédiée à saint Biaise et dépendait,
(f ) Ce non» , iImis le langage populaire , signifie ragabonds , nk*o<
diants-, bohémiens, etc.
RÉDACTION DES GâRONIQlTES PAROISStAtES. 3U7
6ii^defiiier lien', de TOraioire de La Rochëllîe. Un petit re-
feiio de 300* (1) servait encore, en 1792, à secourir cl
Mberger les voyageurs. Les derniers vestiges de cet éta-
blissement ont disparu en 1803.
Prieuré de Si»M>arun. -* Le prlenré"^ de St-^MtiriÎD ,
annexé, maintenant pour le spirituel à MbUBenil , existe à
rélat de ruine ; un petit cimetière est à côté; Ce lien n*étalt
encore , en 176.3 , qu*un pauvre villagev lorsqv'nne ordon*
nance royale en fit une commune. La chapeHe dépendait du.
doyenné de Luçon, et le titulaire était chargé de dcui messes'
par semaine: une à Téglise de Nalliers, et Tantre à Tautel
du prieuré. Son revenu était de 1,600'*^, sur lesquelles le
titulaire i^ayait 72* au vicaire de Nfilliers pour le service des
itiessea Mg' de Mercy , qui visita ce prieuré en 1778 , le*
trouva* dans- un état dépbrable : la porte était en ruine et
régiffiedceosverte. 11 donna Tordre d*y construire un autel.
Prieuré de Chevrette. — Le prieuré de Chevrette , dédié'
à saint Denis, d*un revenu de 2,000*, appartenait à la chan-
nsrie dé réglise cathédrale de Luçon. Le vicaire de Nalliers
y disait deux messes par semaine , pour lesiiueJles il recevait
du titulaire 72*.
En 1789, le chaf>hi-e de Luçon fil faire la visite du
prieuré par Tabbé de Beam-egard , noiliuié plus tard à'
Tévèché d*Orléans. Ce bénéfice fdi vendu, d*après le décret
dr TAssembk'e nationale snr les biens ecclésiastiques. Le
prix d'estimation fut de /^2,532*. Son revenu provenait*
d*nn logis coui^istaat en cbambi'e bMse, hante, coisiiie,
cellier, grangtrs, écurie, cours , jardin et qnaireu»; la dixth
pelle proche la maison, un four banal et une fuie (2).
(1) Pouilli de Luçon , p. 58.
(2) Celle fuie mérite d*èlre remarquée el est de lBfh^dtt XII lf sièele.
SOS CONGBfeS ABCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
De plus , une métairie sise à Chevrette , contenant 200
hoisselées, 12 journaux de prés, des cens, des rentes en
argent et en blé ; enfin la quatrième partie des dîmes de la
paroisse de Nalliers.
Les habitants de Chevrette , d'après une autorisation da
Conseil général (session de 1830), ont obtenu une section
particulière pour les élections municipales seulement A cette
époque, sur seize membres qui composaient le Conseil ros-
nicipal, quatorze étaient de Nalliers, deux seulement de
Chevrette 9 ce qui n'était pas une juste proportion basée
sur la quotité des deux populations.
Chapelle de St-Françoù. — La chapelle de Si-François,
à la nomination de Tévêqoe , était chargée de deux messes
par semaine. Cette chapelle^ située dans le cimetière, avait
son emplacement indiqué par une croix élevée à i*extrémiié
de la chapelle. Fondée, le 17 octobre 1659, par François
Dieu, son revenu avait été usurpé dès 1778 ; elle était entiè-
rement détruite en 1803.
Chapelle de la Rivière. — La chapelle de la Rivière ,
dans Tancien château de ce nom , était bien enti-etenue par
les seigneurs du lieu.
Chapelle de l^hleaU'les-Tours.'^Lsi chapelle de l'Isleau-
les-Tours était, comme la dernière , la propriété dn
seigneur de Tlsleau , qui se qualifiait plus particulièrement
de seigneur châtelain de Nalliers , TIsleau-Ies-Toors et autres
lieux.
Cammanderie de Féolette. — Nous ne pouvons oublier
de mentionner ici la jolie chapelle de la commanderic de
Féolette, située dans la paroisse de St-Élicnne-de-Brillouet,
mais sur la limite de celle de Nalliers (1 ).
(i) Grand-Gauthier,
BÊDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. S09
Cette coromanderie , domus Bospitalium ^ primitivement
de l'ordre du Temple , fut , à la destruction des Templiers ,
^ attribuée, comme presque tous leurs biens, à Tordre de St- Jean
de Jérusalem : elle était d*un revenu de 2,/iOO'^ et exempte de
tom droits dus à l'évoque. La chapelle mérite d'être visitée :
la porte d'entrée est du Xir siècle. Plusieurs parties du mo-
nument ont été relaites aux XI11% XIV* et XV« siècles. On
aperçoit encore quelques restes de peintures murales. Deux
arcades du XV« siècle , aujourd'hui fermées , donnent accès
dans une chapelle bâtie par le commandeur Jean Prévost. A
la réunion des arcades, on lit cette inscription placée à
rexléricury côté nord :
F. JEAN PREVOST
COMMANDEVR DE FÉOLETTE
(une ligne effacée).
Au-dessus de Tune d'elles sont les armoiries mutilées du
même commandeur. {D*argenî à trois hures de sable.)
L'autel de la chapelle était orné d'un bas-relief en pierre ,
représentant saint Jean-Baptiste, patron de l'ordre, bap*
tisant Notre -Seigneur. Ce travail est du commencement du
XVIP siècle. Sur le côté , à droite, on lit :
FRÈRE
FRANÇOIS
DU BÉLINO
A/. GOMM
ANDEVR
DE FEOLE
TTE, LA
N. «705.
On remarque une curieuse pierre tombale, du commence-
ment du XIV* siècle, dans la chapelle.
310 GOKGIIÈS ARCHÊOLCGIQCE DE FBAKC£.
Sar la .maison de la ComBiainlerie, on voit dm>z écusaons :
1° Sur ooe cheminée, celui des Froitîer, a^-ec chef de
Ualle;
2? Sar ane pierre encastrée aa-ilefisus de la façade des
granges un biasQn informe.
LISTE BBS GUftëS ET VICAIRES DE NALLIBRS.
159^. Messire Jean Blanchard, curé de Nalliers. — Sou
nom parait dans un acte du 6 nov-embre 1594 , où Louis de
Montausier , écuyer , seigneur du Vei^ier , etc. , et de la
Court de St-Gilles, seigneur d'EscouIaodre , rend aveu i la
baronnie de Youvent et Mervent , pour la moitié de la dîme
qu*il partage avec messire Jean Blanchard, curé de Nalliers.
1620. René ou Jean Migmot, qui devint curé de Notre-
Dame de Fontenay.
1627. CHBYALiBa , vicaire,
16/^. Jacques Oinipilleac est cité 'dans une inscripltott
placée sur la porte d'entrée de l'église. Près du grand
autel , h 4roite , est son épitapfae , œnçoe en œs -termes :
hic jacet m. j. oovmlleav
fbtfu bector bvjvs pabbo-
chiae, qvi t3na1i missam
singvlis hebdoxadis alter-
am qve pro depvkctis
singvii) akms dic uabtis
Q\0 OBir INDIKIT CBLEBRANDAS ,
AN OMI 1676, 22 APBILIS.
BEQTIESCAT m PAGE. AMEN.
En 1676, 15 avrils acte où Alexandre Gojon, seigneur
d'Escoulandre , rend aveu pour la dlme citée plus baui.
RÉDACTION DES CHBOMQUCS PAROISSIALES. 311
i|ii*îl partage avec Jacques Ooiipîtteira , curé de Nalliers, au
terroir du Grand-Crochet , tant en la grande qo*en Ta petite
enclave.
]669« GoDBT, vicaire.
1692-1699. ViOARD, curé.— Visite de Henri de BariUon,
évéque de Luçon , le 27 avril 1692.
1692. Bardoul, vicaire*
1709. Girard, curé.
1735. Saboorin, vicaire.
1728. BUTIER, curé.— Visite de Michel-Celse de Rabulin
de Bussy, 1728.
1728. Barré, curé.
1729. DuBosc, vicaire.
1740. Tranchbt» vicaire.
1740. MicHBKOT, vicaire.
17/iO. Jean-Rose Fortin , curé. — Sépuliure de messîre
Eusiaclie Butier, ancien curé de Nalliers, âgé de 78 ans.
1741. Patron, vicaire.
Le Carême est prêché par /rère Ange, de St-Brietrc, ca-
pucin. — Vitiite de Samuel*'Gtti4iaume de Verlhamon , évoque
de Luçon , le 2 septembre 1741.
1741. De juillet en septembre, il régna à Nalliers une
épidémie qui fil mourir un grand nombre d'habitants. £n
général, cette maladie, sans être mortelle, n'était qu'une
espèce de fièvre de marais.
1742-1749. Brunet , vicaire.
1751. MouR.iN, vicaire.
1753-1756. FouASSOir, vicaire.
1756. Marian, vicaire,
1767. Flbury, vicaire.
Cloche fondue par Aubry, fondeur aux Aubiers.
1758. O'SuLLivAN, vicaire.
1759. Vbrgss, Ticaire.
1762. GoDBT, vicaire.
312 CONGRÈS ARCHÊOLOGJQLE DE FRANCE.
M. Foi liu , curé de ^'alli«rs , se retire et signe oomaie
prieur nommé de La Grèye.
1762. BouQOiÊ, curé.
1764. FoMOLBAU , yicaire.
1765. Caillé, vicaire.
1766. Barbttbau, vicaire.
.... GoupiLLBAU, vicaire.
1767. Laisnb, vicaire.
Visite de Mff de Mercy, 2^ mars 1768.
1781-178?. Allain, vicaire.
1784-1786. RiDiBR, vicaire.
1788-1791. Lb Toczr, vicaire.
1791. Dernière signature de M. Bouquié, curé, 1 5 juin 91.
1791. O' Kelly, curé constltotionoel.
1792. BONNACD, ex-curé intrus du Langon. — En 1801 ,
il fit sa soumission et devint curé de la Réorthe.
1801. Goujon, nommé après le Concordat.
1803-1807. Sagot, curé.
1807. Alexis-Marie G E AT , né le 23 septembre 176^, i
Fontenay, fut ordonné à La Rochelle et nommé vicaire de
rile-de-Ré sous M. Doussin. En 1791, il refusa le sermeot
et vint se fixer à La Rochelle. Exil^ en Espagne , Férôqae
d*Osma fut son protecteur. De retour en France, il exerça
son ministère d'abord à Vix, dont il rouvrit Téglise, et à St-
Christophe, près La Rochelle; puis il devint curé de Nalliers
et ensuite de la paroisse de L'Hermenault, où il moorat en
1838, âgé de 7^ ans.
1807. Adrien-Henri Pi LOT, curé. —Il avait été vicaire de
Niort; il était né le 26 janvier 1765. Il avait été déporté à
Cayenne avant d*être nommé curé de Nalliers, où il inoorot
en 1817, 21 août.
1817. JOUSSEAUME, curé. — Il sortait du vicariat de
St-Jean-d*Angely. De Nalliers, il passa à la cure des Mooiiers-
RÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 313
i€S-Maobil8, pais à celle de Péault Retiré à St-Dilaii-e-le-
Voohîs, il y moarat en 1862.
1818. Pineau, caré, passe à Évrones en 1822. — - Cet
ecclésiastiqae ût placer une croix sur les ruines d*une plus
ancienne, qae la tradition veut avoir été bénite par le
P. Montfért Elle fut solennellement relevée en 1818 par
Mg' Couperie, natif de Péault, alors missionnaire de St-
Laurent, et depuis évêque de Babylone avec le titre de
consul de Bagdad et de Bassora où il mourut. Ce dernier
calvaire fut encore remplacé, en 1863 , par le P. Brouard,
à la suite d'une mission donnée à Nalliers
1822. PoiRON , curé , natif des Herbiers , passe II la cure
de St-Urbain en 182/^. — Il vivait encore eu 186à, comme
prêtre habitué.
1826. Begaud, curé, nommé ensuite à Cbâteau-Guibert.
1829. René Gauthier, curé, ancien vicaire de Bois-de-
Cené, exerçant encore en 1864.
PÉRIODE MÉROVINGIENNE ET CARLOVINGIENKE.
Les témoignages de cette période sont peu nombreux : c'est
une framée ; c*est un denier d'argent de la seconde moitié
du VIP siècle, frappé à Poitiers ; un autre denier de Louis-
le-Débonnaire, christiana religio , et quelques pièces au
type Mellois de Cbarles-le-Chauve.
Féodalité.
Montreuil, — La plus ancienne seigneurie de Nalliers
nous parait être celle de Montreuil. Son origine ecclé-
siastique, sa position près du port, qui n'est que le
prolongement du canal de la Douve allaut à celui des
316 CONGRÈS ABOIIÊOfcOGIQt'Ë DE FR.^NCK.
Hollanda», les tombeaot en pierre cfu*4>n y truffe « k^
redevances dues par le seigneur de Vlfdeau-lesrVaJé» «
l*église (laroissiale, témoignent de sa priorité, de son amlquiié»
La seigneurie de Moiitfteiiil relevait de réAÔfôe de Fui-
tîers et ensuite de la barounie de Luçon. Elle eut pour pru-
priéuires les Yallier, les Gbasteigtier, Ses lousseaume , etc.
Elle appartenait, dans la 2" moitié duXVr siècle, à Garrid
Caiibaud, d*une famille calviniste, écuyer, gentilhomme
de la chambre du roi Henri IV. Il avait une sœur, ndnmée
Catherine , qui épousa, au mois d*août 1571, Charles
Bonnevin, écuyer, seigneur de La Restelière, et une se-
conde, du nom de Renée, religieuse au Val-de-Morière ;
plus un frère, appelé Chartes , écuyer , seigneur de La Che-
vrotière, décédé en 1581.
Gabriel Cailhaud eut pour épouse Barbe de Culant En 162^,
on voit un aveu de Salomon Cailhaud , pour la seigneurie de
Montreuil ; il était probablement fils du précédent et aussi
calviniste. Il avait épousé Louise de Bessay , et est indiqué
comme trente-sixième actionnaire des dessèchements de ma-
rais opérés sous la direction du hollandais Bradiey.
Alexandre Cailhaud, écuyer, seigneur de Nalliers en 1651,
époux de Françoise Bemardeao (V. lés de Loynes), mourut
en 1674 , et sa fcfmme en 1694 , ne laissant qu'une fille, du
nom de Françoise, morte célibauire à Luçon, le 16 juin
1710.
L*écusson placé sur la porte d'enlrée de fa maison de
Montreuil, avec la date de 1593 , est celui des Cailhaud qui
porUient : d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules.
Ces armoiries y sont accompagnées de celles de plusieurs
familles alliées à la leur.
Le château de Montreuil était flanqué de deux tourelles ,
démolies en 1803. 11 ne reste plus rien de l'ancienne de-
meure , une maison bourgeoise en occupe remplacement.
RÊDACIION D£S CBROMQiJËS PAUOlSSUiES. 315
Dans la cour de llanlretiîi, on a tfOUfé'pknitfDrscerckwils
en pierre, dool l*«io offrait une dooUe croix tor le oou?ol*de.
Dans rifttérieiir, des fines funéraires en terre Mancbe nott
-vernissée Indiqaaietit des inhumations antéiiennss 'an XI*
siècle (1).
UhUau4es' Vases. — « L'Isleau est une chastellenie te-
« uant de Luçon... Nalllers est une grosse paroisse, dont
« risleau souloit estre la forteresse , sise en marais, hors le
(c bourg, en une petite isie , d'où le nom. i Ainsi s'exprime
Duchesne, dans s>on Bisiaire de la maison de Chasteigner.
La famille de Chasteigner possédait^ en effet, la seigneurie
de Nalliers dès le XIII* siècle. Elle lui venait , par alliance ,
d'une famille portant le nom de Valliers.
1302. Guy CHASTEiGNEB^ seigneur de La Cliasteigncraye
et de risleau , fit quelques échanges , en la même année ,
avec Domician , abbé de Moréilles , et Trère Lucas Dufour ,
procureur de celte abbaye. Dans cette charte, Guy se qualifie
de seigneur de risleau , a qui est un hostel noble assis à
t Nalliers , sur le marais , avec un beau fief en chastellenie ,
I mouvant de la baronnie de Luçon. Id. »
1323. Guy Chasteignèr, deuxième du nom, ci-dessus
indiqué, eut pour fils Thibaut Chasteigneb, seigneur de La
Cbasteigneraye , de risleau et du Patis-de-lPuutenay. H avait
épousé Jeanne de La Gnierche. De ce mariage :
1351. Marie CHASTEIGNER , la jeune, dame de Fouillé
et de ristean , mariée Si Savary de Vivonne , auquel elle
apporta les seigneuries de l'Isleau , Fouillé , etc. Ces terres
passèrent ainsi à la maison de Vivonne.
Ysabeau de Vivonne , sœur de Savary , hérha de son frère
et devînt dame de foùîllé , Nalliers , etc.
1/^35. En cette année, ces terres vinrent eu héritage 2k
(i) Couinuiiicadon de M. B. Fiilon.
316 CONGIIÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Andrée de Varèse , 611e de Jean de Yarèse , ei ï Genuaioe
de ViTonne. Ces biens comprenaient, en outre , en 15ù?, iei
seigneuries des Moulières , en la paroisse de l/HermenauU ,
de St-Laurent*la-Saile et celle de TIsleau-de-Nalliers avec
ses di^pendances.
1^63. Dans un acte de 1^63, ou voit que les habiunts
de Nalliers e( de risieau avaient , par coutume ancienne , le
droit de mener pacager leurs bestiaux sur le marais de
Nalliers et sur celui que Tabbaye de Moreilles avait à Cbavigny.
L'un des descendants de Savary de Yivonnc , André de
Vivonne , seigneur de La Chasteigneraye , eut pour OJJe
Anne, femme de François de Bourdeilles , père de l'illustre
Brantôme, qui fut momentauéraent lui-même seigneur de
Vallier, en 1565.
1558-1566. Jean de Bourdeilles se qualifiait seigneur
châtelain d'Ardelay , Nalliers , etc.
André de Bourdeilles Tendit , en 1 566 , Tlsleau à Pierre
Escot. A celui-ci succéda son gendre, Pierre Rat, coa-
seiller au présidial de Poitiers , qui rendit aveu à Luçon en
158^. En i^dkt on trouve un deuxième aveu rendu à la
même baronnic par Jean Rat, pour les seigneuries de Nalliers
et de risleau. C'était le petit-fils du précédent
1659. Le 22 août, la seigneurie de l'Isleau fut achetée
par Jean-Baptiste de Loynes, seigneur de La Pontcrie^ con-
seiller au parlement de Metz. Il avait épousé Gabrielle-
Elisabeth Ménardeau , veuve de Denis de Sallo , seigneur de
La Coudraye de Luçon , conseiller au parlement de Paris,
qui fonda le Journal des Savants. Il devint ainsi possesseur
de la bibliothèque de ce dernier et la fit transporter à l'Isleau.
Les armes des Loynes se trouvent à la cure de Nalliers, sur
une plaque de cheminée.
1667. La vente de l'Isleau avait eu lieu en vertu d'oo
décret du parlement de Paris. Jcan-Baptiste de Loynes fit
RÉDACTION DES CHBONIQUES PAROISSIALES. 31?
racquisîtioD deCotine» le i" septembre 1667, etoblinr,
après une enquête, l'autorisation de Mff de Barillon, évoque
et baron de Luçon , d'y construire un château et d'y trans-
porter le chef-lieu de sa seigneurie. C'est ainsi que fut laite
l'union de la maison noble de Gotine aux terres et chastellenie
de Nalliers et de l'Isleao, sous l'hommage d'un seul et même
aveu.
L'ancienne et petite seigneurie de Cotine était une habi-
tation de pauvre apparence, se composant d'une petite
chambre basse, une haute, une boulangerie, un cellier, un
grenier au-dessus , une grange et deux petites tourelles à
trois étages , placées de chaque côté de l'entrée d'une cour
fermée de murailles L'une de ces tourelles était couverte en
ardoises h tiers-points avec un dôme ; l'autre servait de
fuie et était couverte en tuiles plates.
Le château nouveau bâti par la famille de Loynes offrait
à la vue un grand corps-de-logis , couvert en ardoises, de
\^k pieds de long , 22 de large et 28 de haut , avec un pa-
villon. An nord étaient de grands fossés de 22 pieds de large,
profonds de 1/i pieds , servitudes et jardins.
Ce château prit le nom de l'Isleau-les-Tours , en souvenir
de la translation de la seigneurie et des deux tours qui for-
maient l'ancienne demeure de Cotine.
La famille de Loynes n'habita que peu de temps ( 35 ans)
le château qu'elle avait pris la peine de construire.
1701. Le 12 novembre 1707 , Jean-Baptiste de Loynes,
chevalier, seig'de Ja Coudraye de Luçon etdel'Isleau, vendit
la terre de Nalliers et l'Isleau à dame Angélique d'Arcemale,
veuve de Jean-Gabriel de Rorlhais, seigneur de St-Kévé-
rend, demeurant à Si-Gilles-sur-Vie. La vente eut lieu
moyennant (i6,000'^.
1712. Cette dame ne posséda ces terres qu'une dixaine
d'années. Le 5 février 1712, elle céda l'Isleau les-Tours â
31» CONGirfeS ARCDÈOtOGÎQUE DE FRAKCB.
GbarlM^Pàut Déelîet, écuyer, seigneur de Biai^ear (!),
demeoraat à Eaçon , par acte passé à Fontenay, par Ballani,
ifioyemiam 1,800'^ de rente; plusieurs antres reoies, ceUe
de 80^ en particuticr, donnée à Téglise de Nalliers par le
seigneur de Loynes (2). — Charles-Paul Becbei moorat le
» juin 1737.
Jean-François- Alexandre Bêchet de Bîarges prenait
le nom de seigneur châtelain de Nalliers , risleau>les-Toun,
BeHe-de-€reux , pardsse de Sl^-Étiennenie-Brillonet; il était
époux de Marguerite Talmant 1! mourut en 1785^ laissant
sa* femme tutrice de ses enfants, Maric-Charles^ Béchct et
Françoise Bêchet; Il avait un frère , nommé Charles-Paol ,
qui* était chanoine de Luçon , vicaire-général et archidiacre
de Pareds.
Ce même seigneur acheta, en 1753, au prix de 6,500«,
1» Berderie , dite le Marais-de-Brou. Il se qualifiait dé
seigneur châtelain de Nalliers, Flsleau-les-Tonrs , Mootrcuîi,
Ir Grenouillère. Il demeui*ait en son château de risieao-
lc»-Toars, et devait aveu à Tabbé de MoretUcs pour la mé-
tairie de Brou.
La propriété de l-Isleau-les^Tuur» a plus récemment ap-
parteno à la- famille de L*Anspitaolt, dont* le dernier, Jacqoes-
Gharles-Gabriel de L'Auspitault , bien connu pour ses
eicenlrlcités» est mort le 9 mars 1856 , âgé de 68 ans.
MaittlenaiK cette moison est devenue une usine agricole
(distillerie).
(1) Terre noble située eu Salnlonge. Les Bécliel de Bîaqces étaient
d^iiie famille .«oiiie de« finances de ce paysi.
(2) La famille de Loynes avuit di-oit de litre dans Téglise de Nalliers.
En faisant quelques réparations au cliœur en I86A, on a rctroiné la
bam de litre, et en deux endroiis Técusson simple et sans ^liance
des Lcynet.
RÊOACTIOir DES CHROMQtES PAROISSIALES. 319
Qmnl à riskao-lrs-Yases et la Grenouillère» ces terres
appartenaient, en 1828, ï M. Trul)ert, de Nantes, par suite
d*ttQ mariage d'une demoiselle de Biarges avec M. Trubert.
Elles passèrent à son fils et à sa fille , mariée à M. de Lionr
court. L'Isleau-les-Yases a été vendu en détail par cette
famille.
Aotrca •eiyBenrlca d« IVallIcra»
La GrenouilLère. — La terre de la grenouillère en
Nalliers fui anciennement possédée par la famille des Bar-
rabiii.
Françoise Bârrabin , dame de la Grenouillère , fut mariée
^ Jean Cbenin. Les Barrabîn éuient alliés au& Cbasteigner
par Jeanne Bârrabin, femme de Gilbert Chasteigner, deuxième
du nom (1318). Les armoiries de Barrabîn D*étaient pas
connues de Tbistoricn Duchesne. Celte seigneurie passa ensuite
aux Clermont d*Âmboise.
La terre de la Grenouillère 'appartient , en 1865,. à Mà> de*
Lioncourt, inspecteur des douanes, à qui elle est venue par
héritage de la famille de Biarges.
Nermou. — Petite gentilhommière où habita le sieur
Courtin.
Parmi les auditeurs du cours de géologie que fit en 1595,
à Paris, Bernard Palissy, figure Denis Courtin, seigneur de
Nermou , docteur en médecine. Il était calviniste et vint
s'établir, en 1578, à Fontenay , où il fut nommé ancien de
rÉglise réformée de celte ville. En 1 58^ , il se retira à La
Rochelle où il ai ait sa famille ; sa femme se nommait AJarlhe
Quinefault et était originaire de Koussay. -> Bernard Palissy.
mentionne Denis Courtin dans ses ouvrages.
In Pinauiière, — C'est dans les cavos (carrières) de
320 CONGRÈS ABCHÊOLOGIQUE DE FRANGE.
cette maison que fareui brûlés, en 92, les papiers de TégUse
La Gogueterie, du nom de Tun de ses propriétaires, maison
anoblie par les seigneurs de Nalliers et de Tlsleau , occupée
maintenant par M. Charrier.
Le Porteau appartenant, en 1753, à la famille Portail, sei-
gneur de La Boulaye. Cette propriété était primitivement une
dépendance de la commanderie de Féolette, et la tradition veut
qa*il eiistâl au Porteau un établissement de charité semblable
à celui mentionné près le petit ruisseau de la Corde. 11 n*y
aurait là rien que de très-probable , car on sait que les reli-
gieux de Féolette étaient désignés sous le nom de religieux
hospitaliers, et leurs maisons sous celui de domtis Hospi-
talium.
Pour mémoire, nous mentionnerons aussi to Grenelerie
(damus Granoiariay versus Lucionum), indiquée dans une
charte de Tabbaye de Boisgrollaud du XIIP siècle , et la
Gerberie , ancien petit-ûef , dont la terre a été vendue en
détail , il y a quelques années. Elle avait appartenu à This-
torien Jean Besly , qui en ût sa maison des champs, et qui
se disait dans les actes seigneur de la Gerberie.
STATISTIQUE ACTUELLE.
Située dans le canton de L'Hermenault , la paroisse de
Nalliers touche, d'un côté, au marais; de Tautre, à la
plaine.
I^ marai5.— Les premiers dessèchements, dont l'influence
se fit ressentir sur les terrains mouillés de Nalliers, furent le
résultat du creusement du canal des Cinq-Abbés.
La première charte par laquelle Pierre de Voluire donna
BÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 32 1
aux abbayes de St-Michel, de TAbsie, de St-Maîxent« de
Maillezaîs et de Nieal , les marais à travers lesquels celles-ci
creusèrent plus tard ce canal, est datée de Lnçon, 15 joillet
1200 (1). Elle porte cette danse :
« Ego Petrus de Voluirio, dominus de Chaillec, dedi et
« coDcessI... quamdain partem roaresinm qnod est inter
a Gballec et Nàetles (Nalliers) , nsque ad terram firmam,
<( ex utraque parte.... nichil mihi vel heredibus mets in
« eo retlnens, praeter censnin quadraginta solidornni an-
« degafenslum et defensom leporuni et faisannorum , ablato
« defenso cnniculoruui et omnium animalium. »
Cette charte mentionne comme témoin Jean de Naler^
aumônier de Tabbaye de Luçon. —Ce passage prouve, en
outre^ que les faisans existaient alors dans la contrée , à
Tétat sauvage.
Constatons aussi que ce premier essai de dessèchement fut
dû aux moines bénédictins qui , après les heures destinées
au service de Dieu et le temps consacré aux études, de-
venaient de véritables travailleurs.
Le canal des Hollandais vint , après le canal le Roi (2) ,
devenu insoOisant, améliorer et compléter ces dessèche-
ments. A peine commencés, ces travaux furent interrompus'
par la mort de Tingéuieur en chef, le hollandais Bradley.
Louis \IIT lui substitua, le U mai 16/i5, Pierre Sietle ,
ingénieur du roi à La Rochelle , et Ociavio Strada , seigneur
de Sailîôvrcs en Auvergne. Soixante-deux actionnaires , au
nombre desquels ou voit les noms de plusieurs familles du
pays, s'intéressèrent à ces dessèchements et les travaux
s'exécutèrent (3).-
(1) LVigînal dans les archives de B. Filloti.
(S) Creusé sous Phîiippe-le-nd.
(S) Voir, à ce sujet, un imprimé sur parclirmiii de i*a('lc de pailagc?
des marais desséchés, en vcrlu de la dôctaraiiun du rui du h mai 16/il,
21
M3 COKtiRÊS ARcntoU^tQUE OE FRANCS.
La seule fHière qoî <Mie à NàMiare ^ it OOM. BHe
conduit do port à h œitilbpe des HoUamM», et sert SetiMal
pdtor tirlnsporter iès UéB qa*ota exporte po«r Hirnt «t
LUÇOD«
La plaine. — Le terroir ^ue compread la plaine ofire ï
rœil nne terre rougeâtre. Ao-desioos se trouve b pierre
calcaire. Celte terre, d'une natorc compacte et ai^ense,
force le coltivateur à saisir le moment favorable pour la
cultiver, la pluie et la sécheresse rendant égileaient
les labours pénibles.
Les hommes qui habitent cette partie du sol sont laborieoi
et moins sujets à être atteints des maladies que la sugnatîoo et
la mauvaise qualité des eaux causent aux habitants du marais.
Ces derniers, enclins à Toisiveté, ne vivent en général qaedo
produit de leur pêche et de leur chasse. Leurs (oasès,
presque toujours pleins d*eau , et les nombreux oiseaux qae
rhiver y attire, leur fournissent des ressources assurées
cônlre la misère.
Ces observations se rapportent plus particulièrement i la
' classe pauvre , qui trouve , en outre , dans la ressource
qu'offre le communal , dans Tusage permis de ramasser le
lônig dés fossés et dans les bois une herbe fraîche , la facilité
d'avoir tine ou piusiciirs vaches qui entretiennent toujours
une sorte d'^aWndance dans la famille.
Quant à la classe plus aisée, elle tend de plus en plus li
augmenter le nombre des gros propriétaires. On trouve daos
leurs cabanes , dénomination désormais surannée , tout le
luxe et le confort des habitations du riche. Avec la ci-
sis en Bas-Poitou. Ledii acte passé à Fontenaj, par devant Pierre
Bonnet et Eslienne Rul)er(, le 19 octobre 1656. — Y. ausU Deuéckt-
ment de Sieîte et de Strttda, petit iti-rolto parchemin, xlii fcuîNes.
Biblmth. de Niort, n» 1887.
]IÊJ)A(n'lON DES CHRONIQUES P\R0ISS1ALES. 32â
vîlîsatioD et rinstrucUon moderne, la science la plus lucrative
en ce monde, la culture des terres et ramélioraiîon des
r^e^ ithe¥êU#é et Ix^ine, ont aoiené sur ces ferinnés col^
tÎTatears la richesse des grandes villes.
Population, 2,107 habitants; -— communiants, 600 ; —
rerenns de la fabriqi9e(l!);— r^ye9iis,de la commune, 45,000
francs; — impôts, 16,577 francs; — superficie, 3,261
hectares 1€ aresi33xeoliares ;^-^prairie8,natoreU)es : 1,050
hectares; — terres labourables : 1,675 hectares ; — vignes :
61 hectares;— longueur, 5,850 mètres; — largeur, 6,625
mètres; — décès, terme moyen, 51;— naissances, US;
— écoles de |;arçons et de filles , terme moyen , 67 ; —
U religieuses de l'Union chrétienne de Fontenay.
i -notahre; — chef-lteu de perceptîoU'; — 2 sagesrfemmes ;
— 12 assemblées-gageries / les dimanches avant Ja St-Jcuin et
*la'St-Mîchel ; ^- marché le jeudi*; — ^slributien de lettiH>s;
— '2 voitures de Luçon à Fontenay et retour.
DE 1L.A
Pab m. l*abbê A(3BEB,
Membre de la Sorlélé rrançalw d*arcliéoloKie.
Voici, Messieurs , une queslion toale pratique et ^ sons
ce rapport, la plus intéressante peut-être de notre pro-
gramme. L*liistoire est le vaste cliamp où Tiennent se réouir
toutes les plantes vivaces que nous cultivons sous le nom
général d'archéologie, et cette science si attachante, ce
faisceau d'études si variées ne serait qu'un vain amas de
curiosités inutiles et une spécieuse perte de temps , si no«s
ne devions les rattacher à la connaissance de l'homme et des
faits multiples qui signalent son passage sur ce globe , dont
Dicif l'a fait le maître à tant d'égards. La vie humaine dans
ses rapports avec la marche des siècles, avec les déTelop-
pcments de la pensée , avec la religion qui civilise et la poli-
tique dont l'action n'est sûre qu'en s'appuyant, en faveur des
peuples, sur la noble alliance du devoir et de la liberté; en
un mot , celte existence fugitive des générations qui se suc-
cèdent et s'accumulent de plus en plus, on la retrouve tonte
avec ses détails inGnis dans les débris de tous les âges, et
ce sont là sans contredit les premiers matériaux de l'histoire,
d'autant plus significatifs, de si loin qu'ils nous parvieunenl,
quand ils s'entourent de traditions locales , et toujours
BÉDACriON DES CHBONIQUES PABOISSULES. 325
précieux qoand ils se corroborent de pièces écrites, dont ils
se foot comme aotaiit d'assertions séculaires et irrécusables.
C'est pourquoi Tantiquaire ne peut séparer l'histoire de
l'archéologie , pas plus que celle-ci ne peut se passer du
flambeau historique : ce flambeau la seconde dans sa marche
à travers les obscurités des époques primordiales, débrouille
leurs perspectives nuageuses et , de découvertes en dé-
couvertes, finit toujours par amener la certitude et la lu*
mière où n'avaient été si longtemps que le vague, les con*
jectures et la confusion du chaos.
Ainsi , Messieurs , que de révélations se sont faites depuis
trente ans à l'aide de ces patientes études dont nous de-
vînmes dès lors les hardis champions , en dépit trop souvent
des obstacles créés par les hommes et les choses ! Que de
questions de premier ordre élucidées , soit lentement par
des veilles opiniâtres , soit subitement par des urouvailles
inattendues ! Qui voudrait , par exemple , traiter comme de
1830 à i8&0 certains points alors si mal compris ou corn-
plètenient ignorés de l'esthétique chrétienne 7 £t l'histoire
dle-méme, dénaturée par tant de fait*», par des esprits fotr-*
voyés ou des plumes infidèles , n'est-elle pas revenue , ne
revient-elle point chaque jour sur ses pas pour examiner
de nouveau, au grand soleil de la diplomatique et d'une
érudition plus équitable , une foule de décisions antérieures
contre lesquelles enfin la vérité devait avoir sa Cour de
cassation ?
C'est donc avec beaucoup de sagacité , Messieurs, et
comme un fruit mûr de votre expérience acquise, que vous
appelez dans votre programme de ce Congrès l'attention
publique sur l'importance des chroniques paroissiales. Cette
idée, si nouvelle qu'elle paraisse à quelques-uns, s'est
montrée déjà féconde en résultats historiques ; et avant les
événements regrettables qui, à la fin du siècle passé, ruinèrent
326 CONGBlSS AUGHÊOLOGIQUE Di: FRA^CE.
etf Frabce tôvtfts iesarchWes partieulière» et eoh dispersèrent
les restes mélbeoreat dans les dépôts publics ,. où leap cbs-
selneiit est Aissi labdrieox que les recherches y sont iHlt^
cfffes, beaucoup de regjislres particoUers se leBaîeDt dan»
les paroisses, tant par qudques hommes stodieai qu'inspirais
le goût dès trtffaui historiques, que' par les ecdésiastiqqes^
dit Heu qui avaient à cœur de retenir , en de soccmcte»
andal^s, tout ce qu'ils jugeaient digne d'intérêt dans le
cercle de leur jurMietion. Grâce à enx, riea ne se perdait
des moindres fragments de la- vie sociale ou religieuse des
pôptiiaiions rurales , qoi sans eux auraient toiijoors manqoé
d'historiensi Un éf énement de famille i un* monamcnt con-
struit ou réparé, le passage d'un personnage important,
très-scmvèttt aussi fhistotre anecdolique dtr cb&teau Tobin,
se trouvaient consignés en des feuilles qni se multipliaient ao
gré des faits et gestes des seigneurs ou des Tillageois , ou
ibénlév ttna phis de façon ^ dans les registres de Tétat civil,
00 Its de?ttettt compléter plus tard , à Tégard d*une rép»-
tatioù Utnfe , les exactes notions de la naissance , do
mariage ou de h mort. Pour nous limiter dans ce Poitoi
qui nous occupe , je puis attester icr avec une reconnais-
sance dont j'ai plaisir k parler, tout ce que j'ai dâ, pour
cellcid de mes éludes déjà publiées, à de simples notes
éparsés, d'où la vie a jailli sur des faits qu'elles seules avaient
conservée , et qui sans elles se fussent oubliés pour ura-
jours. Ainsi , Robinet, curé de Buxerolles , pré» Poitiers ,
ivail occupé les loisirs de sa vie paisible à se faire on
journal de ce qui arrivait à Poitiers et dans sa petite pa-
roiise. 11 bonsignait ces détails quotidiens à la suite d'une
copie qu'il avait patiemment écrite des Annales d'Aquitaine
de Jean Bouchet , et ainsi se suivait dans son travail , de
1S55 i où Bouchet s'arrêta, jusqu'en 1730 , où le continua-
teor s'arrêta lui-même , tout ce qui rentrait dans l'existence
BÉOACnON DES CUflONlQUIiS PAR01SSUL£& 527
de son maisage. Aiost encora h» curés de la pelitt pa-*,
coMe 4q Sl^Ptew»-dtt-Égii8M , pr軀liattyjgiiy-sor^Vîciiii<%
mcMicMiiiaietti seba leurs dat€s Ips es» dtviTs dignes de
4iMli|ueaijie»tioa dan» ks registres de kur église. Avec ces
^^Oèma^ yù p^. tirer des léttèbnes de. l'ouUî cerUÂes Mis de
dMuMiegieoD dfbîstfNre* qui se trouteut skrités coeue eoe
perte easaiée^dansdes puUkalionsxieecliaciia peplmeiiiteiiaot
«hoedei^ — Jeu]uieqo 4es Luges <étaift denaé ce même soîo
dans ses 4ffUhes du Pmum : « RépcRieira cooiplec» s dîH un
de vQ^ (MiHipetriûtes, de t^ei os (yy* ceaceme eoire pn>-
viAce ^1) \ et doiii, enefet, le ç^dce étaii aéceasatreraeiil
plus lar^e qee celui âoal .il s*agil ki » uiaie qui » dans aoii.
étendue proponkonelk , peut ser^k ck guide ï quifon<|ue
s'avauoeraii dans une carrière pkie iwstrejQte. C'es^t seiw
ceue forme , Uessieuxa, qu'eu se bosuant ^m détaik pnre-:
lueia kpcaui, chaque cucé, pap sen zik )i enregùHrer ce qui
se peaie Joucaelkoieni aana aes yeux » apporterait «a pierre
aa gfsiud édifice de l^ûsiuke g^uérak i^. pays : et çakuks
^ quel degré de ceitil^de en auièueraH l'aieuir , si ou pou*
^il lui UR|usoiettre ^ telles données écrite» par d^ Wk-
tempora^tts témoîiia ocukkes, lent iuibus, par ce zèk tM^nie»
(l'uu paM*ioiîqne désir d*élie utiks • écrivant spns U diçl^
jeunieliére des événeeienls , et donA k pgsjtion ék^éf
gsvantirait à la fois. l'iukUisiruee , l'exactitude «| k Y^^-
cké.
Qnaui au pkn ï se faire popr une telle «uvre • mn nç
oie paraît pks f^cik, lept est grand» sa sio^plicité. U s^MQt (k
Tuttl^r eemui^ncer, et d^k l'encadirem^ni mt kU, k
chrouokgk se trace tente seule • il n'y a pins qiut'li écrire «
qu'k ékheier k pensée dent lea m^tjérknx vkAAf o; d'e^x-
«élues f peur aÂf si dire , vous obeifdMtf* ; e( ce UfaumM ug
Ci) U. ée Larlio Sakt*Gal, C^Himntitwn 4^ fJtrtM-Pm'^^rj p. 6^,
328 CONGBÈS ARGHÉOU)GIQU£ DE rRANGE.
peut être qu*uD délaaMDient » coonoie doivent ikner âi s*cb
faire des bomme» à qui le sérteai de leurs oocopaAiM».
de leor» babilodes ne peut laisser aimer qœ d*hoMfa*
Mes loisirs. Tons les jours» d'ailleurs, n'apportent pas un fait
^ ce répertoire essentiellement subordonné au plos ou msMs
d'activité qui anime çà et là le mouvement de la vie eîvik
ou religieuse ; le soin dont il s'agit n'est donc pas de ceu&
qui préoccupent beaucoup^ et âi la plupart de ces ntiks
chroniqueurs que je voudrais stimuler vers ce but, on jonr
par semaine suffirait amplement pour réunir ces épis glanés
dans leur solitude en une gerbe importante , dont Thisloirs
se ferait tôt ou tard une bonne et fractueuse moisso%
En plusieurs diocèses, et dans celui de Poitiers entre
antres » le programme des conférences ecclésiastiques indi*
quaitpour iSd?, à titre de travail bistorique, les événe-
ments accomplis dans chaque paroisse , de 1790 à ii^02 :
c'était tout l'interrègne de l'Église en France ! et là » qoe de
faits curieux se sont groupés, dont le temps était grande-
ment venu de recueillir la mémoire presque effacée ! Les
vieillards pouvaient être encore interrogés ; les registres des
communes conservaient de mémorables délibérations ; le sol
gardait les derniers vestiges des confesseurs de la foi , exilés,
emprisonnés, mis à mort pendant la persécution révolvtion-
naire, ou bien demeurés en secret au milieu de leur iroo-*
peau , ému de la générosité de leur courage et de la piété
de leur dévouement. Plus loin , et heureusement très-rares,
c'était quelques aposusies qu'on signalait, faiblesse qui
porte toujours avec elle une leçon éloquente , faute déplo-
rable dont on pouvait encore suivre les fâcheuses conséquenoes
ou la cousohinte réparation. On savait à jour fixe la restauraiioa
du culte public , les noms vénérés de telles personnes dont le
zèle y avait travaillé ; personnes encore là après un demi-siècle,
ou représentées dans leurs héritiers, restés toujours dignes de
RÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES* 329
celte gloire sereine aotant qne pure. Beaocoop de faits
forent ainsi retirés de Tonbli qui les immergeait : ils sont
^emw» grossir les archives de TÉvèché et constitueront, en an
temps donné, des matières nombreuses et variées autant que
sàres, pour la composition de nos annales diocésaines k cette
époque de violences et de convulsions. Mais, ce travail accom-
pli, il était bon de n'en pas rester là , et en 1851, quand je
fus chargé par Mg' Pie de rédiger une suite dlnstrueiions ,
adressées à MM. les curés, sur la construction, la restaura--
tûntf l*eniretien et la décoration des églises au point de
vue de la Commission archéologique diocésaine y je n*eus
garde d^omettre cet imposant article des notes à recueillir
pour l'histoire de chaque paroisse ^ et Ton dut y reprendre
alors la période écoulée de 1802 à 1851 , pour continuer
ensuite jour par jour , conformément à la question qui nous
occupe (1). Je ne dis pas que partout le même vonkir ait
répondu à cet appel de Tautoriié supérieure en proportion
de la facilité de cette tâche. Ne sera-ce pas toujours un
malheur inévitable, que certains esprits déclinent leur com-*
pétence en des matières où nul n'en aurait plus qu'eui ! Mais
beaucoup se sont mis à Tcenvre ; j'ai pu voir des cahiers
déjà riches de notes : les unes se réduisant à de simples
mentions qui, en tout cas, snffiix)nt à l'historien futur ; d'autres
plus étendues, au milieu desquelles la main sacerdotale a jeté
parfois des traits spirituels et piquants , ou des réflexions
solides, ou une douce philosophie ; quelquefois elle y constate^
avec une certaine amertume trop motivée, des griefs que, nous
autres archéologues, avons maintes fois rencontrés ailleurs.
Qu'on me permette de courtes citations à l'appui de ce que
j'avance. C'est sous la forme de journal que M. le curé
de M..« s'exprime ainsi :
(I) Voir ces Instructions, Poitiers, in-8*, p. i29 et suivaMtcs.
330 . CQN(i»t;» Alii:UÊOI.OGIQL£ DE PBANCE.
« 36 jiiH^ h^ fêl9* |Mi)rooale a fa^më. été céMnèe id,
M^nk an (kbooii 4U*ib r^giite. des ?ieilhrds u'mU dit
qpiV^ b- i^MMle Ifaholuiîoa, oa s.*y pnenaît coomm aiifQtr-
d'tuiî» ibi U ^i^f ae réjounsaot à fiN*ce coypade k»,
qui muMiAKtiMKMIt UHUi k OMNicht é«éillé joaqae bira «rant
djHl», b, «vit i'vtt chi:«cham l^'opigine. Es. attandil, i
^t Qiiz« bjMirc^ etr dimHf al j« «e dora pas encore. Jtoîa
aa bn^t dçs Aysils el dev: pîMokla. Oa dirait que. saiat
rien-o a, i«Teii^4 1^ poiidiv. »
Utt aiMra raf^te les U3^^ qw se ratlflicheiii aos fcnsde
U ^-Jeaa, daQ3kpamsae<ies E...
« GbaqjMQ wllaaa » cbaqn^ liMDeau a son fc« qu'allume , la
veiUo de la féM" . k plus ^ de la p^ële popolalioii , le curé
ttc pouvait prftiider qu'^ la céréwQnîe qui a«oiiiiiie TégHs^.
Ici y'fotopiiQ rbynm^, du Préciurseur , que cbacuu poun^oii
avec tqus leséclal^ posçiMpa de sa \w la plu^ fort^ Ailkiirs»
h» dwlr^s manquent : oo ^a fomente 4? pnier ageuoeiHè
auitouK du C^y W quî s'est fuiiiié de J9¥elie9 ou fa^Dis raïuassis
dans les iiiéia^ries, et quelquefois de simjfii» hrouiiaiMct
reober^es pac les plu» pau^vres., et doot b Aamne ae leuv
donne pas imuns de joîe. Pendant toute U durfe 4» pianx
incendie, on leU les uns se ehaulfer les reins poui se
pr^rieir de# mjiladie^ p^ndani b meîsaoa; les anim
fuire giriller dea noîx fraiclies, encfm aitachAes à Icnc^
brencbe«, et y mordre imife^ cAa«Mfe< (au;), peur ébùgner
(es mau« de dents, EnGn, quand les flaoniies s'aSaisseni*
ni^ dosi i^us foris de fa^sistaoce roule au milieu du Cmi la
plus grosse pierre que possible. Je n'ai jamais compris quelb
^mlogie pondait aivoir cette opéraiimi a\ec b grosseur das
citimoilies, qu'on ^ipèfe par là obtenir plus beUea Mais je
crois bien deviner juste en attribuant b soin que diacnn le
donne d'entourer, en finissant, l'amas de cendres tièdes d'une
corde 4^ petites pierres , dont chacun apporte b tài^M,-
nlDACTION WSS CaROMIQCrSS 9ABOI3Si&I.ES. ZZÏ
celu me: lirait i|D rttled'iiiag4»a»iirieiir» a»eiBfîiiliaaiaaie,
ei acttl H» i^ii le eoiie de Meccora. Ce qoi eal sàtt
c*«ei qoeine» boappsysatts n'y- eotendeon pas malice „ e|
qpe s'il etst mpotaible de \em intendire cm imlîqpea. eUee
lie leinr son* pas nnkiblea du tout: toiu en priant afec omr
fiance saéni Jean de purifier Taie et de veiller sur leurs
récolte!^ , ib avouent qu'ils foni le reste pane que dtu U
camiume. Je ne les touriaenlerai pae beaucoup pour cela. >i
Vuioi <|ui esl plus- curieui. Le curé d'une petite ville
possède l'une des plus magoîfiques basiliques du diocèse : un
jour, c'est le 1 Z juillet iSA5 , il écrit ceci :
« Sur ma parole, c'est trop fort ! Ces nialheureus ouvriers
me feront movrii' de chagrin. Jeudi dernier» ib ont fermé
l'église au vicaire , qui a été obligé de reculer son caté«
cUsme de deus heures. €e natJu, )*avais fini de confesser
et je revenais à la cure. Leur tapago , leurs pourparlers
m'avaient beaucoup géiié , et non moinft que vm les per-«
soiuies qui r confossaknt Tout en mauvais humeur à^
ce désordre qui dure depuis quatre eu einq ans., je sot^tais
dune heureux d'en éire qukte encore eue fois , quand » à
la porte de régHse, je rencontre la pauvre vieille Jeannette D.
qoi venait pour se confesser : elle insiste pour qtie je l'en-
lende. Je cède pour l'obliger » et Je m'achemine vers mon
confessionnal où elle me suk ^ pas lents, liais je compisis
sans mon hOte... : le confessionnal était délogé et roulé déjl
à vingt pas de sa place ordinaire » derrière un pilier , et
avec un aplomb qui en foisait quelque chose d'impraticable !
C'est la centième fois que cette engeance déréglée me vie*
time ainsi , dit ma servante. £t quand j'ai voulu exiger que
dès le soir on remit le meuble où je le voulais, l'ouvrier qui
s'excusait sur ce qu'il avait besoin de récrépir le mur, me
dit froidement : « Monsieur le curé, voyez- vous^ pour ce soir,
pas possible , mais dcmaiu , sans faute. ^Comment demain ,
332 • GONGUfeS AhCHÉOLOGIQLE DE FRANŒ.
et pourquoi pas ce soir, quand j*en ai besoin? — Ah! ce soir.,
nous ne (ravainons plus d'aujourd'hui , Monsieur le curé ;
c'est que c'est demain la prise de la Bastille. » Les bras
me sont tombés devant cette raison , la voix m'a manqué...
Après midi, je suis revenu ; pas un ouvrier dans l'église:'
ils festoyaient dans un café voisin ranniversairedc la Bastille...
J'en ai été quitte pour faire remettre Uz mienne à sa place
par le sacristain et un homme de bonne volonté. — Et vive
le classement des églises ! j'engage beaucoup mes confrères ï
s'en pourvoir. »
Maintenant , voici qui est plus touchant. Je le tire do dio-
cèse de Nevers. Le choléra y sévissait en 1869 :
« Mon Dieu! que de victimes... Aujourd'hui, avec sept
autres de mes paroissiens^ j'ai perdu le pauvre M. de U.,
le plus intelligent , le plus dévoué de tous. Exténué de fa-
tigue au service de tous les malades , il me secondait , me
suppléait en beauconp de choses. Et il est mort sans moi ,
tout à coup , pendant qu'à une lieue d'ici je recevais le
dernier soupir d'une mère de trois enfants et d'un de ses
domestiques. Trois heures ont suffi pour enlever mon pauvre
ami ! Un bonheur inattendu a fait trouver près de lui le bon
curé de S^*Colombe qui l'a consolé... Mais moi, qui me
consolera ? Quelle calamité ! Je n'y suffis plus , je n'y résis-
terai pas... Oh! Seigneur, prenez-moi et sauvez ces pauvres
âmes ! ))
Finissons par un archéologue : c'est le curé de S. :
(( Jeudi, nous avons eu une assemblée de fabrique: Il
s'agissait des restaurations votées pour l'église, dont l'abside
s'écroule peu à peu. Ce brave M. D. , le plus fort des mar-
guilliers que je connaisse , sans faire tort aux autres , me
suppliait de faire descendre toutes ces petùes vilaines figures
qui soutiennent la corniche et dont les grimaces font peur ï
sa femme. H ne savait pas pourquoi « on avait mis de pa-
RÉDACTION DBS CHRONIQUES PAROISSIALES. S3
reilles oHNiuieries derrière le boa Diea ; il y avait même des
diables qui tirent la langue» et des chiens qui ont fair de
n'avoir que la f^<e /...—- Il fallait mettre à la place de tout
cela de belles pierres polies. •• » —Et miUe autres gentillesses
de ce genre. J*ai eu toute la peine do monde à lui persuader
que tout cela n*était pas si absurde qu'il le croyait : que
lOQies ces laideurs étaient celles des divers péchés dont
r Église veut nous inspirer l'horreur » etc. , eto. — La géné«
raillé de mon auditoire m'a mieux compris, et l'on est
convenu que puisque nos pères, qui n'étaient guère plus sots
que nous , avaient fait et souffert ces Images, nous pouvions
bien , sans nous compromettre , les laisser où elles sont
Toujours est-il que le bonhomme D. ne m'a pas semblé par-
faitement converti. Après l'assembliSb, M. G. m'a dit:
« Monsieur le curé, prenez garde à l>. : il est capable, si vous
n'y veillez , de faire opérer la descente de ses ennemis en
graissant un petit peu la patte au maçon. » — Nous nous
sommes promis d'y veiller l'un et l'autre, aGn que nos
grimaciers, comme il dit , ne rejoignent pas l'inscription du
XllI'' siècle, qui attestait une fondation dans l'église, et
qu'il a fait briser pour entrer dans le mur de son jardin. »
Vous le voyez. Messieurs, outre ce qu'il y a d'historique
dans tous ces détails de genres si différents , on y aperçoit
encore , non sans profit pour lui , le caractère de l'écrivain
qui ^'y épanclie, comme les copistes du moyen-âge, sans
aocone espérance d'en tirer quoi que ce soit à l'avantage
d'une réputation peu ambitionnée. Il y a du cœur, il y a
de l'esprit , de la science , de l'énergie. Il y a là , en on
mot , le germe d'un grand ensemble auquel chacun apporte,
dans une consunte bonne volonté , des éléments pleins d'in-
térêt et de vie.
Il est vrai que tout ne ressemble pas à cela, et que d'ail*
leurs de telles formes ne Ront pas esscmiolles à nos chro*
53& C0K6IÉS ABCRtot&OGlOOE ^ fHA^S^B.
iiîqiM. NotM'«oidrioi»^que'IIM.4e6Mi«Hfo««]
^MeB<q«e'«»'osC)iMiii8dePbMaoii« i|tiS«n voHdmii-d^en^^
des^iMes'IililoriqMS^ écsimMeigoemeoèsvlNeAfihw qaei«i
nMc :de8}dale»p^édi»8>xet» aqtattt^ftte poBdUe »*NHlMaUn
UnelCà»4e>ffan fldopiéid^a» s» «mpiickétiMtire • une Mb
-bien irrélée Ja irésolaïkm cte^vie picp pi^Bgtr'dw^aHtcBb-
iriiés'dlgiios dVitt^oiàou, «ofez ebmoiedeilwitts |iavi8 Mifi»
.foat*aQto«r ilecfMB 'Ie8.«ij6tsid*0bii0ri«(j«ii'«t*^ tCMW»
'd'eBlaner -de s^èrtuUeB ridMMM soitoitiqvML Ilfl^ett fB
de faroitfe .doDl <^ Icrritoire :tt*Ml' vu ^iit# •a<«iie aU»f«
-ou un prmfé» dont .elle ae .ptuède cncone 'dfls^rttles.piis
:ou mônis xom^ta , J<Mi < des i itiines / hélas I d'où me reBal-
:tn»nt jaonîs les tnlmesispleiidesi». PQox<^Pe ly avta-vott
'iJUi*4Ni ipltaieurs amioirty à FtMiigQe' eikteocc desqueb «e
raMGheiit4les<sottveaîrsiqu'oii.îgnore fkai'looi;ailieats, et qui
lè'se Ikeat «LséKCfti isur des mmrs déopaBleiés on da«sd«
arobkres Inexplorées Bfieneillaz Jes.îuscriplîaniSy iéécrîMi,
desskiez vêoie les délaiis de.0culpuipe« d'archslaeiure avec
lesfiaas prîrailifa , lesi reaiaaratîoM dast îles ^aee» mMttfH
destsiôcles divers; n'oablîex> pas .les épkapiM» qoî oouvreat
les. lombes. du 4:iitteUère «^Ics daHes de V4gUse,'iHiC<rileades
chapelles, des xryptes , jdes donjoBS. (lansigoex ceb^n
précieiix daD»Bnii^ciiitltQiu sera Toivecaïaiiiam, aansMWil
souci de ia forme, si ceue fewae.Tous eudMWPaaae , pile-
mâie méote, si ^ous êles {tressé ; car une beoM ufale^des
inalières yf mettra tôt ou lard Tondre idésiraUe pear veoseï
.pour ceux ]qui :vous Jiront. • Quelles «niéressaiiies asiles de
choses hîtilorj<|iie8 u*aurez**voos/paa;aiBsî celiées, et defqiRl
secours ne seraient pas à un historien (qui n*€«tpeafr^mpis
'Oé eiMore } ces. pages anibeiiliqoes, «appelant Ja [conslnic-
lion, les reslaoratkms sucoeesîvea, les einbefiîssemvBts de
!RÊDACTfO!l DES CBttONlQOt-S I^ABOfSStAlPS, S33
M^irn ^ ksB *âoti»riiMif( ikmt «Ile ftit «lrMlte> 4éft 'roiidâtîoiis
picotes qui 8^<flMit , Itt ^ittbit» de la "vic WHageoisie . les
per8»Ao«B ^ s> iKêtofi«M à t}|f% d'ïetéars^ni de ItAbins !
UtMi^'bUHMé a^ssi tôOtHBfe qui mH -iispôrté à U fMtt>toe:
l'mtociiioAt et Ibs «ittiatiofis des âijfe^mifs McIfbfliiAfi^ im-
blics'«t«»>féfes, >les cîfeeocitatieite iKuréafiN^/tâvataniMs,
rér»Mifli$èilieDt d«s 'Mtés ira<MeitaM<èB, téHKStiofii des iHo^-
fiaoiettl8,-M modestes M sflmptiiétfz «qn^Hs fosâMH, defMfè
llNMDble et pfaHse oniix do camfibiir jusqu'à h «m^mh
fi^éotle^ « la inalrie, an jpifesbytère. Usaeiâs de Uévooe^
4iieat ii*y«ermii p«x>mis, «on plasqiie les dMfnctkan bo*
imrablès qu'ils abraieut mothées. tofin' de Faitoée arrivant ,
irDos>joigacz iHilêtii«it ^ cela des noèes fMrisesoiiaqoetieaNiiiie
«iir-récât le fflas habituel de Fattivasphère pendant iMie sa
dorée, sur les ittrâtions^ observées daiis4a samépubliqoe,
-eifr les anféii^raUons kitrocUiîtes dan9ie»9péraiiOD»ii^grfc«les,
et jusqu'aux iMOfeos employés avec «ico^ coufre lesépddé-
mies eu les «fibctions extpaonttnatres.
Je ine.garderai bien , en faveur <do plan q«e- j'esquisse-,
»d'«ttfalier on moyen iiNiliîple peut-être, «n appareose, mais
dmit TuniCé se constituera de la • variété ffidaiie de «es dé-
taîisL lAprès'la destruction des établissements religie«x pttr la
tempête de 1790, letnrs ^cMves, d'abord maltfailées et
abaiidounées ^ une sorte de pîttage^ rÉrentenGn transpor-
tées dans chaque chef-lieu de département où «grâce à Tas-
sidnité savante des archivistes tbnt l'École des chartes
s'enm^ueiUit à si juste raison , elles commencent à se dè-
brooîliec depuis quelqnes années , et fournissent aux Mmo
riens de nos provinces d'inappréciablesdocoments. Mais tout
n'est pas dans ces précieuses lavettes, et beaucoup de pièces
sont demeurées, non loin de lear dépôt primitif , dans teHe
maison voisine do château ou de l'abbaye , peut-être même
dans quelque ferme isolée , où l'orage los a poussées , ou
336 GOiNGftfeS AftCllÊOLOGlQUE DE FRANCE*
riodifféreoce les a gardées sans les connaître, où Ofiille et onde
ces hasards, que les livres n'oot pas oioinsqoe les booimes (1),
les a protégées enGB contre âne destruction immineute. J*aî po
retrouver des parchemins , des feuilles éparses des plus inté*
ressautes pour Thistoire d'une petite ville du Poilou, entre les
inains du vénérable abbé Taury » qui y avait été curé avant
moi» et les avait obtenues d*utt simple ouvrier de sa paroisse :
celui-ci les avait eues de son père, qui ne se rappelait pluscom-
ment elles lui étaient arrivées après la dispersion des chanoi-
nes de la collégiale. Quoi qu'il en soit, le savant ecclésiastique
les avait lues. Ce n'était rien moins que des conventions
entre le Chapitre et l'un des seigneurs châtelains, d'oà résul-
taient des certitudes historiques, se liant aux origines encore
obscures des suzerainetés de Fendroir. Une antre fois je dé-
couvris moi-même , perdus dans la poussière d'un grenier,
beaucoup de dossiers de procédure ( qu'il ne faut pas «m-
jours dédaigner , car on y rencontre des noms et des faits
qui intéressent une contrée), et, ce qui me causa une grande
joie d'antiquaire , j'y lus un contrat de vente , daté de
1573 , qui me prouva l'existence, ^ cette époque si peo
reculée, du château seigneurial et du vidage de Montaubin,
dont j'avais écrit l'histoire sans pouvoir dire quand il avait
6nl , ses ruines même n'existant plus. Ainsi , de pareilles
découvertes peuvent dévoiler une vérité inconnue qui se
devait plus se trouver ailleurs.
Donc, les pièces écrites sur parchemin, dont l'écriture pré-
sente quelques difficultés à déchiffrer ; celles sur papier déjà
jauni par li* temps, dont la date se lit parfois plus facilement, mais
dont le caractère plus tourmenté, quoique net et plus mince ,
rend le texte illisible à des yeux non exercés, doivent particuliè-
rement exciter l'intérôt ; et, au lieu de les abandonncraux périls
(1) |].il)ciit sua fati» libcllû
RÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 337
do fen on de répiccrie , il serait bien dé les commaniquer à
quelque expert da Toisioage: de nos jours, l'amour
éclairé de la science a posé partout de ces vedettes atten-
tives qui ne demandent pas mieux que de telles rencontres.
Et que dis-je? I«e curé lui-même d'une de ces paroisses
rurales, où de précieux loisirs permettent de se délasser avec
des livres des travaux parfois si fatigants et toujours impé-
rieux du saint ministère , aura-t-il besoin d'un œil étranger
pour suivre et comprendre la paléographie de nos vietuc
manuscrit^, dont il aura senti Timportance ? C'est une étude
qui ne demande qu'un peu d'assiduité ; eHe est pleine de
charme autant que d'actualité , dans ce temps où les élèves
même des écoles primaires s'exercent à y devenir habiles ;
et je ne crois pas que nous voyions de sitôt revenir ces jours, *
encore peu éloignés de nous , où on enfant m'apportait,
comme récompense reçue au catéchisme , une magnifique
feuille de parchemin couverte d'une charmante écriture du
XIII* siècle, et ornée d'une délicieuse vignette de saint
Nicolas, bénissant les trois mariniers que vous savez. Celte
feuille, hélas! n'était que la deux-centième partie, me dit-on,
d'an bréviaire in-^'' , déchiré semaine par semaine depuis
on an^en lambeaux semblables, par les mains d'un jeune
vicaire d'une paroisse de Poitiers ! Je m'empresse de le
redire : il y a vingt ans de cela... aujourd'hui, personne ne
le ferait ; pas on prêtre ne se trouverait qui pût concevoir
la possibilité de ce crime de lèse-science. Mais nous n'en
avons pas moins une expiation à nous prescrire, dans
ces mauvais cas, pour mille autres dont nous paraissons tous
solidaires ; et comme je voulus , par une réparation immé-
diate, placer sous verre, où je le garde encore, ce déplorable
débris de la plus belle époque du moyen-âge , tous mes
confrères dans le sacerdoce qui sont ici , tous ceux qui sau-
ront par l'écho de notre chère Vendée ce qui se passe dans
22
358 com;dès AficiiÈoi.oeigii& db france.
celle enceinte « proteateront à Tavenir , par nae aUentioo
djgpedeleur intelligence éle\;ée» contre ces repcocbesda
pa$K& N? laisaoïiis jamais se sonstraire à nos investigatioDs
aucun de ces manuscrits, relié ou non, ayant bnne de
livre QU de aiinple fcuilie » et dont le mauvai» état eiléneor
pourrait , aq premier aspect , foire douter de leur im|or-
tance possible* On ne les laissera pas au hasard: on en
demandera communication , on en signalera rciislence , U
\\eu de dépôt ; s*ils se trouvent appartenir à Téglise , on les
renfermera avec les registres de la fabrique ; on y joindra
les vieux livres de chant, des anciens €iai$ civils, qni,
outre rimportance qu'ils mérileiU dans Tintér^t des famitte»,
ont encore comme document», une valeur historiq^ne; car
. on y découvre sooveni les indications perdues d evéoemcau
déjà anciens , d*aUiance& oubliées , des dates certaines, des
preuves qui ne sont plus que là. Cest dans un booquia
sale et huileux , qui se roulait sur la table d'un sacristain de
village, et dont la préface manquait de 15 pages, que k
16' m'a appris que l'usage, devenu général, de réciter les
matines dès la veille des fêtes, avait pris naissance k Poi*
tiers en 1336 , et de là s'était répandu dans tout le monde
catholique (1). — Une autre fois, pendant ma visite chez
une famille pauvre, un garçon de huit ans apporte quelques
pincées de poivre dans une petite feuille de papier qu'oo
dépose sur la cbeminée. Fidèle à mou habitude, je regarde
ce papier : c'était une page des Eglogues Poitevines , de
maître Jean Babu , curé de Soudans. — Renseigné sur le
marchand de poivre, je me fais donner cette feuille
isolée, je prends congé , et une demi-heure après , je possé-
dais un exemplaire de l'édition originale, devenue très-rare,
de cet ingénieux spécimen de notre patois provincial.
(1; V. notre Uist, de la cathédrale dt Poitiers , I. Il, p. 95.
RÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 339
Mais en faii de spécialité dans l'espèce , il en est une que
je recommande kistamment : n'oubliez pas les étagères
poudreuses oà dorment depuis plusiears siècles les minutes
de Toire notaire. Le notaire, c'est un homme de bon aloi,
cte franches allures, qui tous laissera volontiers pénétrer dans
let secrets de ses clients du moyen-âge ou de la Renaissance :
j*e«i sai» de fort aimables qui m*ont permis de ces inno-
ceBtes itidiscrétions dont j*ai bonne mémoire comme d*enx-
méme», avec des notes fort curieuses... Ensuite, si tous
apercevez parfois en un coin de quelque maison, ou
clouée à un mur comme une image, ou même remplaçant
la vitre absente d*une étroite fenêtre, quelque vieille carte
géographique, un ancien plan dn château peut-être recon-
strort à la moderne, que cette bonne fortune augmente votre
trésor et vienne vous parler de certains lieux , aujourd'hui
inconnus , dont ' l'heureuse apparition éclairera un point
d'bisloîre, objet des controverses du pays. Ne dédaignez
p;is enfin le débitant de tabac, le petit marchand de comes-
tibles , le grainetier , le relieur aussi qui achète les vieux
papiers , les parchemins dits de rebut et les livres mutilés
qn*il destine à en faire de neufs. Souvent, sous la couverture
de ces vieux livres , une garde méprisée a fait briller un
éclair inattendu , dont le reflet nous a rendu une vérité
oubliée. Pjus d'une fois ^ dans le panier aux rognures, gisait
une page immortelle , texte original d'un traité célèbre , on
on testament qui déconcerta les droits équivoques d'héritiers
douteux, en ramenant la justice sur son véritable terrain.
N'ai-Je pas vu une honorable famille rentrer de la sorte en
des droits contestés , dont la preuve introuvable pendant
vingt anS; s'était égarée chez un fripier? Un tailleur
d'habits n'avait^il pas acheté, pour en couper ses mesures ^
un vieux titre qui nous rendit le champ depuis longtemps •
ignoré de la bataille de Maupertuis? — N'est-ce pas au
3^0 CONGRÈS ABCHÉOLOGIQUE DE PRANGB.
milieu des parchemins destinées aux œuvres d'un carton-
nier , qu*ua magistrat de Poitiers trouva il y a treote ans
ce Grand-Gauthier , le plus ancien pouillé du diocèse ,
aussi précieui à la Vendée qu'aux Deux-Sèvres et à la
Vienne, puisqu'il nous donne la nomenclature autlientiqoe
de tous les bénéfices du Poitou , avec la série de ses évêques
jusqu'à la fin du XUP siècle? Mettre la main sur de pa-
reilles choses, ne fût-ce que pour les signaler aux éradits
ou reprendre des notes, à défaut d'une acquisition qoi
n'est pas toujours possible , n'est-ce pas s'honorer par ooe
conquête dont l'avenir ne pourra être que fort reconnais-
sant ? Fallût-il même les payer , se donner la peine d'un
voyage , employer jusqu'aux négociations d'une diplomatie
patiente et subtile : tout homme sérieux , ami de la science
et de son pays , se reprocherait de rester indifférent devant
elle.
Messieurs , vous trouvez sans doute que je me suis lon-
guement étendu sur celte question des chroniques parois-
siales, et je paraîtrais m'en être écarté un peu par les dé-
tails dont je les ai entourées. C'est qu'elle ne pouvait être
résolue, à mon avis , sans un accompagnement indispensable
d'observations pratiques , sans énoncer les conditions nom-
breuses du succès que nous avons à cœur. Le plan à suivre
pour la confection des chroniques paroissiales est très-simple
par lui-même 9 nous l'avons vu : il peut rester dans les con-
ditions faciles d*une exécution réduite aux termes les plus
étroits, puisqu'il ne s'agit pas de la manière d'écrire Vhis^
toire^ mais de lui fournir des éléments, fussent-ils difformes,
non encore dégrossis et jetés au hasard sur le terrain des
choses futures , comme les moellons d'un édifice en projet.
Tout est là, quant à cette noble autant que modeste indus-
.trie à laquelle nous invitons le clergé de France, non moins
distingué ici qu'ailleurs par les tendances de son esprit et
BÉDACTION DES CHRONIQUES PAROISSIALES. 341
les habitudes de sa vie grave et laborieuse. Semblables à ces
héroïques travailleurs des âges chréliens , dont les uns
crayonnaient dans la réflexion et le silence les plans de nos
admirables basiliques, pendant que d'autres» vrais Logeurs
du bon Dieu, cimentaient l'appareil , sculptaient les chapi-
teaux et les façades sans inscrire aocun nom sur l'œuvre
commune de leurs mains désintéressées , et s'honoraient de
traîner jusqu'aux fondements de l'édifice les pierres que la
bénédiction du pontife devait bientôt consacrer: tous
onifisons , Messieurs , nos efforts pour un autre faisceau
d'utiles labeurs. C'est un .rude et difficile exercice que
d'écrire l'histoire , auquel manquent trop souvent les élé-
ments nécessaires ; c'est un cirque où la course , soumise à
des conditions ardues , ne conduit pas toujours jusqu'au
but , et s'arrête maintes fois en laissant sur l'arène des con-
currents impuissants ou déconcertés. Plus aisée et plus
douce est la carrière de ce travailleur inaperçu qui , sans
aucun maître que sa pensée, part et s'arrête à son propre
signal, ne peut faire un seul pas sans toucher an prix;
contemple , aux divers repos qu'il se ménage , le chemin
qu'il a fait et les odorantes fleurs qu'il y peut cueillir.
Cette tâjche a sa gloire cachée, que la conscience approuve,
et que Dieu récompensera comme toute autre, selon l'in-
tention droite et pure qui fait agir. N'est-ce pas ce Dieu qui
disait un jour queV homme ne vit pas seulement de pain ,
mais de la parole d'en haut, de la science, dont les lèvres
sacerdotales doivent être les principales dépositaires? N'est-
ce pas à nous qu'il semble répéter encore , dans un sens
très-véritable lorsqu'il s'agit de la nourriture intellectuelle :
Colligite fragmenta ne pereant ? Ainsi , Messieurs , s'épure
et s'élève la vie d'ici-bas : ainsi l'avons-nous rendue utile
en étendant la sphère morale de notre action sur le monde ;
et pour moi qui vous en ai parlé au nom de la Société
3^2 CONGRES ABCIIÊOLOGIQUE DE FRANCE.
française d'archéoiogîe , par cela mêque je oe serai point
resté étranger à cette gloire modeste. 11 me semble qii*ao-
jourd*faui j'en ai pris ma part qaand j'ai osé y convier
surtout le jeune et exemplaire clergé de la Vendée, moins
croyez-le bien , par le privilège de mes soixante printemps,
que par les inspirations toutes cordiales qui me sont venues
des bontés déjà anciennes de ses vénérables évéques, et de
Tamicale confraternité de leurs dignes coopérateors.
DES
STATUES ÉQUESTRES
SCULPTlBS AUX TYMPANS DE QUELQ'JKS É3LI3S3 ROMA!ffiS
LEUR SIGNIFICATION DANS L*€STHÉTIQUE CHRÉTIENNE, •
Par m. l'abbé AUBER ,
Inspecteur de la Sodélé française d*arcliéoloeie*
Voici» Messidors, nne question qui s*est représentée vingt
fois an moins , depuis vingt ans et plus , dans les divers
programmes de la Société française d'archéologie. Elle porte
avec elle un caractère d'originalité mystérieuse qui la fait
adopter, comme sujet d'étude, par on assez grand nombre d'ar-
chéologoes. Les uns ont écrit, les antres disserté de vive voix
dans les recueils littéraires ou dans les rénnîons académi-
ques , et en dépit du talent incontestable de tant d'écrivains
ou de savants , la solution n'a pas été encore formulée en
termes définitifis : de sorte que la question a pu se reproduire
parmi celles qui s'offrent aujourd'hui aux discussions de la
Société française. Pour moi, qui ne me suis jamais (rfaoésur
les rangs de ces doctes discoureurs , elle n'avait cependant
pas échappé à mes réflexions : je l'avais retrouvée mille
fois dans mes observations presque incessantes surVIconogra'
phie chrétienne^ et là encore , j'avais pu m'étomier qu'on
eût voulu ne cbcrcber que dans l'histoire ce qu'on ne
3Û/i COiNGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRA^NCE;
poaTait expliquer que par ane idée symbolique. CeAi
peine si cette dernière donnée s*e8t fait joor à traverB but
de dissertations qui , pour n*êlre point parties du poîotde
vue le mieux éclairé, n*ont fait qu'épaissir les obscurités et
retarder la solution.
Il sera un peu long, mais non inutile d*inal?ser pour tos
souvenirs les travaux, distingués à beaucoup d'égards, mais
très-peu concluants en très-grand nombre, qui se sut
succédé sur l'objet en litige. Le Bulletin monumemal , b
Revue de l'art chrétien, les Annales archéologiques ^ a
plusieurs autres Revues placées honorablement dans l'estine
du monde scientiGque , contiennent toute l'histoire de la
question. Vous l'y avez lue : elle vous a plus ou moins frappés
selon que vos convictions se croyaient faites ou que voos
attachiez moins d'intérêt à vous en faire. Cette étude a
cependant son importance, qui a motivé son retour parmi
nous. Il s*agit d'arriver à un temps où Ton ne se dise plos
en contemplant la façade de nos belles églises de Helle, de
Givrai, de Parlhenay-le- Vieux , d'Âunay, de Poussais et
de telles autres (1) : ce cavalier reste un mystère indé-
chiffrable, un livre fermé que personne, ne peut ouvrir.
£n apportant ce tribut à la masse commune de nos
travaux, je pense qu'il faut élaguer d'abord^ tout en motivaDt
cette mesure préventive , les opinions trop peu sérieuses,
les conjectures hasardées, et les allégations sans preuves
qui n*ont pas manqué dans les discussions antérieurei—
Simultanément, nous devrons séparer de la question, les
faux principes , les erreurs de doctrine qui s'y sont
glissées. — EnGu , nous conclurons ce qui est de ce qui
(i) Mauzé, AirraoU, Bcnet , Notre-Dame de Poitiers, St-Gtienne-le-
Vieux de Caeo , Sargères en Saiotonge , Notre-Dame de la Coadit à
Parlbeoay.
STATCfeS ÉQUESTRES DES ÉGLISES. Ztl5
D*a pa être, et j'espère, Rlessiears, qae toat le monde
conclura a?ec noas.
I.
£o fait de thèses à refater , on me permettra de croire
qu'il n'est pas toujours indispensable d'échelonner , en une
jfNTte d'appel général , les doctes noms qui s'y sont mêlés.
11 s'agit , entre nous , beaucoup plus des choses que des per-
sonnes. Ici, d'ailleurs, chacun garde toute la mémoire
possible des discussions antérieures : il suffira donc de les
résomer, sauf à discuter de nouveau mes propres idées, si
quelqu'un de nos savants collègues devait y apporter ses
objections.
Hais d'abord posons-nous en observateur devant Tune de
ces statues équestres , qui nous donnent tant de tortures.
Elles se ressemblent toutes si parfaitement que, sauf leurs
mutilations malheureuses, on les regarde nécessairement
comme un spécimen commun, exprimant une pensée partout
identique : si bien qu'en dépit de leurs brisures , qui les ont
presque toutes réduites à rien , il est encore possible de les
déterminer nettement. En général , le travail en est assez
grossier, autant qu'on en peut juger par ces restes difformes.
On s'accorde à l'attribuer à la fin du XP ou au commence-
ment du XII* siècle; les mieux exécutées s'avancent un peu
plus vers le milieu de ce dernier , et à en juger par les dates
connues des monuments qu'elles ont décorés , ceux dont on
ne sait pas aussi précisément l'origine pourraient nous la
donner , k cela près de quelques années , par la seule exhi-
bition de celte statuaire parlante. De ce qui reste aux uns, on
conclut évidemment ce qu'avaient les autres : un cavalier ri-
chement vêtu , coiffé de la couronne seigneuriale , la robe ,
longue et largement drapée, recouvrant une cotte de mailles ;
5f|6 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
'4l6S éi^rans qui M sont pas moins uq coiiipléiiieiil des atin-
buls chevaleresques ; une pose calme et digne « répondant
parfaitement d'ailleurs à Tallore da fort cheval, taillé en
dimensions larges et éuergiqaes. La noble béte , en effet ,
que pare un collier à pendeloques entourant le cou et le
poitrail , ebt an repos : le monvement général de ses jambes
le dénote parfailemetit ; seole , la droite du train antériciir
est levée et repose sans effort sur la têle d*un petit per-
^nnage accroupi devant ce groupe , dont la hauteur dépasse
de trois ou quatre fois la sienne. Ce petit homme varie on
peu dans sa pose, selon que le statuaire, sans manq«er ati
fond de la pensée , a cru pouvoir en modifier rexpresnon
par quelques détails , usant sobrement de ce que le poète
appelait quidlibet audendi aqua faatUas , sans jamais dlércr
la portée esthétique de son sujet. Ainsi, notre iiaiii est qael-
qnefois tout-à-fait renversé devant la monture , dont te pied,
toujours suspendu, semble conserver le mouvement q«i
vient de frapper ; la victime se débat dans une sorte de cen-
vulsioti, les pieds en Pair, la têle en bas et les cheveux épars,
les bi*as serrant la poitrine d'une rude étreinte : tel on le
l'Oyait & St-Étienne-le-Vienxde Ceen (i). Ailleurs, et presque
généralement , vous ne verrez qu*un pauvre avorton pHé
hund>iement devant la Gère monture, dans une entière nudité,
avec le geste de la soumission et de la dépendance, ni;^tn«§
enfin jusqu'à une sorte de condescendance sous le pied qui
le domine ; ainsi on le voit encore sur un chapiteau, h l'ia-
térieur de la cathédrale d'Autun (2). Quelles que soient ces
variantes , n'ouMions pas cependant qu'il est partoot , en
dépit d'elles , une ressemblance fort signiffcative : c'est
i'exiguité relative de ce petit être , dont les proportions font
(t) Voir Bulletin ptonumental , t. XT, p. 509.
{i) Id., p. 474-
STÂTLES ÉQI.ESTRES DES ÊGU8£S. 367
une espèce de pygmée en présence de ses deui auis^onîstes.
Non» aurons à reTenîr sur tooles ces porticulariiéSt qui
reuirent esseutiellemeut dans rkiterprétation de notre pro*
bièiue.
Maiol^naot donc , et sans irop nous attarder dans les
phrases, examinons les prétentions de l'histoire. Ce fameux
cavalier qui chemine gravement aux façades de quelques
^lises romanes , en Anjou , en Poitou et même, quoique
pluj» rare, en Normandie, ne serait-il point Charlemagne ou
Constantin ? Kon ; Cbarleœagne , Constantin n'avaient que
faire ià au XIP siècle , car ils n'ont jamais eu , que je
sache, aucun rapport, ni de fondation ni de protectorat à
r^ard des édiûces qu'on leur prèle sans aucune raison
historique. Je comprends Charlemagne à la porte de Tabba*
tiale de Charroiix , qui lui doit tout, ainsi qu'à son con-
temporain le comte Roger de Limoges : en les y voyant, le
doute est d'autant moins possible sur leur personnalité,
qu'une belle inscription du Xlli* siècle avoisine chacune
de ces nobles images et atteste dignement la gratitude que le
monastère a voulu monomenter encore quatre siècles après
leor moru Mais le vainqueur de Maxence , ou le fondateur
de notre seconde dynastie , à quel titre se seraient-ils
hissés dans les tympans de ces autres monuments , aussi
étrangers à leur souvenir qu'à leurs bienfaits (1) 7
Est-ce donc saint Martin ? Notre personnage ne lui res*
(1) M. de Cheiisé {BulUtin monumental, L XI, p. Â70 ) : c On a
donné pour raison , contre Tadmission de Cbariemagne par Ifs moînes
à une place si honorable, qu*on se serait bien gardé d^èlabinr un tel
contraste avec certaines taches de sa vie : comme si le christianisme
n'oubliait pas les fautes dont le repentir a été prouvé par une vie sans
reproche ; comme si Gharieroagne n^était pas honoré du culte de bien-
heureux dans l'église d'Aix-la-ChapcfHe. » Voir, au reste, D. Goérangcr,
Année liturgique , temps de Noël, I. II, p. 5(^5,
ZdS COKGRfcS ARCnÉOLOfilQDE DE FKANCE.
semble guère. Il y a poar chaque saiul, il ne faut pas
Fonblier, un lype consacré , dont Ticonographic hiératique
ne s'éloigne jamais, et qui tend à éviter toute confusion
entre lui et tout autre. Ainsi, où a-t-on tu saint Martin, isolé
de toute la suite des faits de sa légende , représenté à cheval,
autrement que sous les traits d*un chef militaire coupant
son manteau en faveur d'un pauvre en haillons qui attend
anxieusement devant lui ? On conclurait mal , pour celte
opinion, des conjectures que laissent possibles les mutilations
trop considérables qu'ont souffertes le plus grand nombre de
nos cavaliers de pierre. On sait bien que tons ont ressemblé
parfaitement à celui d'Aiitun , à qui rien ne manque : et là ,
on n'a jamais vu ni guerrier se dépouillant de sa casaque , ni
le pauvre estropié , ardent à en accepter sa part (i). Mais si
j*admire un tour de force pour la défense de saint Martin ,
c'est celui d'une de nos sommités archéologiques , dont le
jugement a cependant une réputation méritée , et le mal
qu'il s'est donné , lui toujours si sagace , à développer en
faveur de cette thèse des conjectures toutes gratuites , rem-
plaçant par des suppositions ingénieuses lés preuves positives
qu'il ne peut trouver (2). Au reste , saint Martin n'a pu
tenir sur ce cheval , et tout le monde l'abandonne au-
jourd'hui.
Ce n'est pas plus saint Georges qui, certes, n'a pas ordi-
nairement cette placidité reconnue de tous. Le patron de
l'Angleterre catholique est armé d'une lance , dont il frappe
l'horrible gueule béante d'un dragon formidable , sur teqncl
le cheval a été lancé au galop. Ici rien de cela , outre qu'on
ne verrait pas clairement pourquoi les Anglais auraient ainsi
(1) Voir une gravure du BuUeiin monumental , r. XVI , p. 367.
(3) M. Didron, Bulletin monumental ^ t. XI, p. 506 et suit. ; —
Annales archéologîquei , t. XV, p. 2^2, et t. XVllI, p. 331.
STATUES ÉQUESTRES DES ÉGLISES. 3^9
personoifié leur pays sur des monàments tous bâtis avant
qu'ils s'imaginaasenc d'asservir le nôtre (1).
Alais voici oue^grande^dée. Il faut saluer, peut-être, dans ces
glorieux chevaliers les fondateurs de nos églises. N'étalent-
ils pas, de leur nature, personnages fort exigeants et capables
de vouloir se prélasser à côté de Jêsus-Ghrist lul-méme ou
du PATRON Gguré dans cette même façade 7 Ce n*est pas sans
élonuemcnt qu'on se voit obligé de l'avouer. En 1840 , au
Congrès archéologique de Niort , on établissait , sur quelques
ODî-dire élevés au rang fort équivoque de tradition , que le
cavalier d'AirvauIt était sérieusement Aldêarde, vicomtesse
de Thouars, fondatrice de l'abbaye, en 971; ou bien le
vicomte Aymeri,son rc formateur , en 1095. C'était déjà
malheureux que cette hésitation entre un cavalier et une
cavalière ; mais ce qui l'était bien plus, c'était rintervention
d'un prétendu droit féodal qui n'exista jamais et qu'on sup-
posait là pour orner le plaidoyer d'une raison apparente (2).
Le premier besoin d'une telle cause, n'est-ce pas d'y apporter
des témoignages sérieux , et ne faudrait-il pas en éloigner
toutes les assertions purement gratuites ? Or , qu'on nous cite
une seule loi , une seule coutume locale qoi , au moyen-âge ,
autorisât un pareil usage , et la question sera vidée. An con-
traire, nous .savons par maintes données historiques, dont
les sources ne sont ignoi ées de personne , que les fondateurs
I canonisés étaient seuls représentés avec d'autres saints à
l'extérieur des églises , et qu'on leur reconnaissait ce titre
par une petite église placée dans une de leurs mains. Quel-
quefois , dans les vitraux , ils figurent à genoux , les mains
(«) C'est encore M. Didion qui tenait pour saint Georges, BuUetin
monumental et Aunales archéologiques , loc. cîl.
(2) MM. de La Fonienclle, de Chergéct Fillon, HuHetin monumentnf,
t. VI, p. 335 ; — Arnaud, Monuments des Deux- Sèvres , p. 445,
350 CO^GBLS ARCHÊOLOGlOrE l>E FRANCE.
jointes ; ib OBt le droit de litre à riartérîear et à Teitérieiir,
puis celoi de sépoltore (I) , et e'est toat. QosDt à parahre
dans le magoifiqoe attinti qu'on Tondrait leur prêter , c*est
one pare îmagîBarîos. Llntertention d*bn seignear dios h
fondation d*on église ,. d*ini inooasiére , consistait oniqtie-
ment à donner le fonds , à faire les frais de construction ,
mais jamais i se créer, à titre de compensation par trop
orgueiilease » aucune prérogative qu*on n*eût pas accordée.
Une telle concession n'a pas d'eiemple : on ne tronvera pas
niie charte qui en fosse mention , car an XIP siècle , quand
les règles du sf mbolîsme étaient si absokios qoe partout I«
mêmes dogmes , les mêmes enseignements se reproduisaient
par des images convenues, et dont le plus grand nombre
remontaient an berceau de la religion, on n*eût pas tout à coup,
et dans ime on deux provinces seulement , abandonné cette
forme sacrée pour favoriser le caprice de quelques seigneurs
malavisés. Cette remai^qoe met encore à néant la fausse
légende accréditée à ce noûne Congrès de Niort , et trois ans
après dans celoi de Poitiers , par feu M. de La Fontcnelle ,
qui regardait la présence do cavalier à Parthenay-le-Tieux
comme one expiation do meurtre involontaire d'un enfant (2).
Ne regardez-voos pas ^ si le (ait est vrai , qu'il y aon eo
autant d*enfants victimes de ce même malbeor, et auunt
d'expiations seigneuriales qu'on cite de ces sculptures dLv
pcrsées en une douzaine d'endroits 7 Je soupçonne que les
pauvres petits ne sont pas encore aussi malheureux que l'in-
venteur de cette étrange anealote, et je ne sais si je ne kii
préférerais pas, en tant que légende, la grande fée Mélosise
(1) V. M. de Girardot, Droit de lUre et de sépuUure^ dans les
Annales archéologiques, U III; — Bulletin monumental , t. XIII,
p. M et SUIT.
(2) Butlttin monumental, I. M, p. 330; I. IX , p. &77.
STATUES ÉQUeSTBES DES ÊGLISBS. 3jt
batisftaoi m trois ouîls l'abUtiale d*AirviuIt , stir bqntKe
ette aurait imprimé aa portraiture cile?alcnssqiM»
Est-il moios surprenant qn*Qn ah songé à établir, à
Feairée d'une église, «n monument « de la position précaire
da paovre vassal (1), m monument bien plus propre à exciter
des rérohes qu*à inspirer la soumission, et que F Église
a'aorait pas plus patronné que la traite des Noirs? Nous»
Itf esëieors , qui étudions le uioyen-dge k un point de iiuc qui
n^est pas eehn du dénigrement ; nous qui , à c6té de ces
pierres vénérées, regardons toujours Fesprildoses insiiiu-
tious , et qui ne pouvons assez déplorer ce parti pris d'un
certain charlatanisme iiiléraire, dont les efforts tendent con^
tinucilement à effacer lies titres des générations passées à
notre refq[)e€t et à notre amour... nous savons aussi qu^
croire de cette déification par F Église de la force brutale»,
écrasant le pauvre et le petit ; et nous croyons que ceux de
nos amis qui hasardaient celte explication, il y a quelque
vingt-cinq ans. Font rejetée depuis comme on argument
malavisé , autant qu*uo dangereux auxiliaire à des doctrines
erronées.
Passons à Héliodore. De savants ecclésiastiques ont voulu
reconnaître, dans la scène qui nous occupe , le trait le plus
célèbre de l'histoire de ce fameux spoliateur. Ib se sont
donné, avec la meilleore ibi du monde, la peine de citer le
long et attachant récit du II* livre des Machabèes, d*où
résulte irès-claîreinent , contre Fopinion qu'ils défendent,
l'impossibilité de trouver l'Ange vengeur du lieu saint dans
notre gentilhomme à cheval, non plus que le ministre
de Séleucus dans le pitoyable avorton qu^)u lui opposev
Le texte sacré est en formelle contradiction dans, toutes
les cbconstanccs principales, avec ce qu'on voudrait en
(1) M. de Chergé, DuUetin monumental, t. Xf , p. 499
352 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
tirer. Où sont ici , par exemple , la pose terrible , Pair
courroucé , l'action quasi-divine de cet envoyé céleste dont
la pose mouvementée devrait exprimer la redoutable mission ?
Où sont ces deux pieds de devant lancés avec une impétuosité
vengeresse par le coursier intelligent sur le coupable ? Où est
cette armure ttor indiquée dans tous ses détails de Tépoque.
épée, bouclier, cuirasse, casque, par ces mots de l'auteur
saoré : et qui sedebat videbatur arma habere aurba (1) ? Et
qu'on ne nous dise pas que ce sont là des traits secondaires
auxquels le sculpteur ne s'est pas cru obligé : on sait bien
que si les artistes ont souvent abrégé l'expression d'un fait ,
en négligeant quelques-unes de ses circonstances, ils se sont
bien gardés au moins d'en retrancher l'essentiel jusqu'à le
rendre méconnaissable ; et ici , très-certainement , il faudrait
avoir pins de bonne volonté que le cas n'en comporte pour
reconnaître un récit biblique, auquel a seul pu faire songer
cette vague réminiscence d'un cheval (2).
Quant à I'Ange de l'Apocalypse, que nous pourrions
prendre si nous refusons Héliodore , il prouve une fois de
plus que nos interprètes sont riches en ressources (3) , mais
(1) • Apparuit illis quidam eqaus, terrilniem habem seuorem ,
oplimb operîmenlis adornatus , isque cum impetu Heliodoro priorts
calce» etisit. Qui aulem qî scdebal videbatur arma habere aurea • (II,
Maehab,t m, 25).
(2) Lire le mémoire de MM. Jourdain et Duval , où ils soolieonent
celte opinion {Bulletin monumental , t X, p. 515).
Voir aussi toutes les gravures ajoutées au texte de l*hîstoire des Ma-
chabèes, particulièrement dans la Bible ae Royaumont; in-&*, 1835,
p.dÂ3. •
La pose seule d'Héliodore, prosterné là sous le cheval qui le Totile
de set deux pieds , a pu faire penser à quelque ressemblance ; mais on
voit bien que celle posture est commandée également par Taclion de
deux anges l>atlant de verges le coupable presque mort de frayeur.
(3) Encore MM. Duval et Jourdain (Bulletin monum., I. X, p. 332}«
STAtCES ÉQUESTRES DES ÉGLISES. $5)
il o'est pas d'une plas heureuse invention. Au reste , rien
n'autorise ni dans ie texte, ni dans les Interprètes, à regarder
comme un ange le personnage qu'on appelle ainsi dans le
mémoire que je réfute. Quoi qu'il en soit , c'est encore un
de ces rapprochements faits en désespoir de cause, et auquel
ne se prête en rien le prophète sacré. On sait par les Pères ,
qu'a suivis Bossuet , que l'Apocalypse est une révélation faite
à saint Jean des combats et des victoires de l'Église , et que
chacun des traits qui en constituent le sublime poème se
rapporte à quelque fait accompli dans le cours des trois pre-*
miers siècles chrétiens. C'est un long et inépuisable sym-
bolisme , où chaque image a sa signification arrêtée et pro-
phétise un fait à venir. Au début du chapitre vr, « un
cavalier se présente , monté sur un cheval blanc » , comme
les triomphateurs de ces temps-là au jour de leur entrée
solennelle. Ce cavalier n'est autre que Jésus-Christ. Il est
armé d'un are , arme puissante comme la parole de Dieu ,
pour atteindre , même de loin, ses ennemis (i). Ce qui le
distingue des trois autres qui apparaissent successivement ,
c'est qu'il monte un cheval blanc, symbole de Notre Seigneur
lui-même, par des raiijpns qu'on trouve résumées dans
Origène , dans 'saint Jérôme et dans Estius (2). Il porte
d'ailleurs une couronne et il part en vainqueur pour con-
tinuer ses victoires. Ceci , on le voit , convient parfaitement
à ce Chef divin de l'Église , dont la marche dans le monde ,
pendant la période qui s'écoula d'Auguste à Constantin , fut
une suite de triomphes sur le paganisme enfin abattu sans
retour. £t cependant cet ange , qui n'en est pas un , mais
(1) < Ecce equos albus , et qui sedebat haMat arcum, et data est
ei Gorona, et exivit vincens ut viooeret. » {ApocaL^ vi, îé)
(S) Origeo., IN Cant., Hb. H; — S. Hieron., in Habac^ e,ni\^
Estius, in Apocat.^ c. ti, v. 2*
33
}5& CONGBÈS ABCIIÊOLOGIQUE DE FHAMCE.
110 personnage quelconque , symbole du Fils de Dieu , n*€St
que le prototype envisagé par notre sculpteur. On n'a dans
Tœovre lapidaire aucun des attributs déûuitifs qui tous, rrii-
fermant un sens mystérieux , eussent paru ^ fariiste iwé-
parablesde l'idée qui l'inspirait Et en effet, s'il s'agissMt
ici do Christ triomphateur . je lui voudrais absûloment cet
arc, d'autaot plus nécessaire que ses flèches prophétisées
par le Psalmiste doivent percer les nations et les assojettir à
rÉvangile (i). Ce n'est point non plus dans l'attitude douce-
ment imposante du cheval sculpté que ce vainqueur se pré-
cipiie ai ses dernières victoires. Toute l'iconographie de ce
beau livre biblique représentée soit à Angers, sur une belle
tapisserie de la cathédrale datant des XIV* et XV* siècles (2),
soit sur une autre de la même époque et conservée aa Va-
tican (3). nous autorise à réclamer, pour cette image
triomphale , les caractères hiératiques donnés par la divine
révélation, et que le moyen-âge aurait sans aucun doute
imposés au cavalier des tympans , s'il avait eu l'intentioD d'y
traduire l'Apocalypse. Mais comment ceux qui ont patronné
cette conception , avec tant de chaleur , ne se sont* ils pas
étonnés de l'absence du nimbe crucifère autour de la tète
divine qu'ils supposaient ? On a vainement essayé d'expliqner
cette absence par un oubli de la règle habituelle, ou en
avançant comme un fait, qu'au Xir siècle, cette r^le
n'était pas généralement suivie. Or , rien ne serait plos faux
que ce fait Le contraire date des Catacombes , où l'on peut
voir, parles belles gravures d'Arînghi (6), par les magnifiques
reproductions plus récentes de M. Perret, que plusieurs
(i) < Sagillff polmilû acula: ; populi sub (e cadeul.» (Pa, xuv, 7.)
(3; V. Les Tapiêatrks du sacre d'Angers , par M. Tabbé Barbier de
MonUult; in-lS, iSdS, p. 19.
(S) Àmmales arûhéologiéptes , I. XV, p, 3^9.
[h) V. Ramt subterranen , t. I, p. 329, S79 et 385.
STATUES ÉQUESTRES DES ÊGUSES» 355
lôtcs du Christ portent le nimbe croisé, et que le nimbe
rimple entoure celle de plusieurs saints» celle de saint
Pierre » entr*autres , dont la sépulture fut retrouvée par le
pjpe saint Sylvestre au commencement du lY* sièctet Qu*im*
porte , après tout , qu'il y ait de nombreuses excoptions dans
ces premiers temps et dans les Catacombes même« puisqu'on
ne peut nier qu'au XII* siècle» dont il s'agit ici exclusive-
ment» ou distingue toujours les saints du Christ» en réservant
à celui-ci un symbole qu'il ne partage qu'avec les deux
autres personnes divines? On doit donc regarder à cette
époque» comme n'étant pas une figure matérielle du Sauveur,
toute image » peinte ou sculptée , que n'environne pas le
joyau divin ; et comme on n'en a jamais remarqué un seul
spécimen , parallèlement à la télé de notre cavalier » sur le
mur d'où saillissait la ronde-bosse; comme on n'en voit
même pas le plus léger indice au fond des tympans dégarnis
de leur statue , il est clair que l'intention du statuaire n'a
jamais été de nous donner là l'image do Sauveur.
Ajoutons qu'on a ipis trop d'importance, par suite de
celte même préoccupation » à ces petites figures qui gar-
nissent assez souvent l'archivolte do pleiu-cintre où pose le
sujet équestre.; figures que ceux-ci prennent pour des anges »
suspendus au milieu de nuages; ceux-là pour des âmes
flottant sur de petites barques dans les limbes, où elles
attendent la venue du Dieu libérateur (t). «Les unes et les
autres prouveraient-elles en faveur de la personne divine ?
Oui , mais seulement comme se rapportant à a*lle qui siège
' pour le Jugement dernier au tympan central ; et à défaut
même de celte action judiciaire, les anges s'expliqueraient là
de mille autres manières fort plausibles. Je me rendrai moins
(i) M\f« Duval et Jourdain, Bulletin monumental, U XI, p. &9S ;
et de Longuemar, U XX, p. 400.
S56 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE ÙE FRANCE.
volontiers à Fidée des limbes , que la statuaire cbrétienne da
moyen-âge nous montrerait ici pour la première fols, surtout
dans des barques. J'aimerais autant les femmes dans de pe^
tues baignoires , qu*an antiquaire a cru rencontrer sur ta
façade de Parthenay-le-Tieux (1); mais je ne saurais que
faire des unes non plus que des autres , et je ne reconnais h
aucune des notions sérieuses de l'esthétique et de la théologie
|)atristique de saint Bernard et du Maître des sentences.
n.
En voilà bien long pour établir ce que n'est pas le fameux
cavalier de nos rêves archéologiques. Pour prouver ce qu'il
est, je serai plus court : non que la matière me manque,
mais parce que je puis choisir dans le vaste arsenal qu'elle
ouvre à mes besoins.
Rien ne sert, Messieurs, en fait d'observations scien-
tifiques, comme de pi*océder par des textes précis on par
d*incontestables analogies. Si donc il est possible d'obtenir
des uns et des autres qu'ils établissent d'évidentes corré-
lations entre l'objet qui nous occupe et d'autres objets dont
les écrivains ou les artistes se soient emparés partout et tou-
jours pour symboliser une idée générale, nous aurons trouvé
la solution du problème , en reconnaissant dans l'objet de
cette discussion un pur symbole , une personnification allé-
gorique d'une Idée abstraite , un moyen plastique , en un
mot , d'exprimer par une image visible un principe ou un
fait qui , |)ar lui-même , ne tombe pa? sous les sens.
Éunt prouvé que le cavalier n'est point Jésus-Christ, dont
il n'a aucun des allributs essentiels , nous arrivons à y voir
un signe de sa puissance morale sur le monde , et par con-
(4} M. Aniauld, MonumcHtê des Deux'Sévres; in-il*, p. 416«
STATUES ÉQUESTBES DES ÉGLISES. 357
séqocnt s*il Q*est pas là par uo symbole personnel, îi y est
très-certainement par une idée correspondante , exprimant
une supériorité relalî?e par ces deui personnages, dont Tun,
puissant et Inébranlable dans son acte de souYeralneté calme
et assurée, renverse Taulrc , pauvre nain abject, réduit par
sa forme , sa pose et ses proportions inGmes , à la plus com-
plète expression de rimpnissauce et l'avilissement.
C*est le christianisme victorieux , triomphant des oppo-
sitions vaincues du paganisme , de l'hérésie , des schismes ,
de lous ennemis, en un mot, que lui suscitent les passions du
cœur humain , et de ce que sou divin Fondateur a appelé le
monde. Voyez comme cette interprétation se déduit , simple
et naturelle , de Thistoire même de la religion. Le Sauveur ,
en formant riulelligence et le cœur de ses disciples à la
mission qu'il va bientôt leur confier , les rassure contre les
difficultés qui les étonnent , et les obstacles même dont ils
ne peuvent encore calculer la portée : « Dans le monde vous
serez pressurés, mais ayez confiance. J*ai déjà vaincu le
monde (t). Déjà le voilà condamné, et Satan, qui le gou-
verne en prince , va en être chassé (2). Allez-donc par toute
la terre, prêchez TÉvangile à toute créature : celui qui ne
croira pas sera condamné (3). » Avec quelle rapidité s'ac-
complissent ces miraculeuses observations ! Vingt-cinq ans
après, saint Paul écrivant de Gorlolbe aux Romains convertis,
se réjouit avec eux de ce qu'on parle de tous côtés de leur foi
et de ses glorieux résultats (4). C'est aux Corinthiens qn*il
(1) «In mundo prcssaram habebilis; aed eonfidite. Ego vici muu*
dum. • ( Joan., zvi, 33. )
(S) < Nunc jodicium est mundi; nuoc prînceps bujas mundi ejiclelur
foras* » (Joan., m. Si.)
(3) « Euotes in mundum universuin, praedicale Evangelium onni
crealune... qnt non crediderit, oondemnabiiur. • (Marc, xr, 15»)
ii) • Primom quidem gratias ago Deo par Jesam Christom , quîa
ftdes vcstra annonUaUir ttnWerio mundo* » (Rom., i. S.)
S58 C0K«SÈ5 ARCirÊOLOGlQUfi DE FRANGC
résame aosti les caractères de h doctrine éTapgéllqtie co ces
éloquentes paroles : ci Ce n*est point d'armes cbaraeBes
que nous nous servons dans nos combats contre la cliair.
Elles ont la poissance dWine pour renverser les reopaiis
qu'on leui^ oppose , poor détruire les raisonnements bamains
et toQt ce q« s'élève avec le plus de haotcor contre h «dence
de Oieo. C'est par elles qoe nous rédnisons en servitude tons
les esprits, pour les soumettre I l'obéissance de Jésos-
Christ (1). » Le paciGque triomphateur de nos églises
romanes n'est-il pas tout dans celte victoire promise , et ne
voit-on pas comment le siècle qui commenta le plus tes
saintes Écritures , où les écoles de théologie flenrireiit de
leur plus bel épanouissement dans les célèbres monastères de
Paris et du Bec , de Cantorbéry et de Reims , de Deotz et
de St-Denis , a dâ s'inspirer de ce sujet pour consacrer, aux
yeux des fidèles, la vanité de la phHosopbie mondaine et le
triomphe du juste sur les persécutions des méchants? L'Écri-
ture est un champ vaste et inépuisable , où de tous temps
les sages du christianisme ont trouvé à moissonner pour
nourrir les flmes d'enseignements forts et élevés. Pas une
chose, pas un nom d'homme, pas une plante, pas un animal
qui n'y prenne dans l'estime des Pères sa signification sym-
bolique, et souvent même plusieurs k la fois, et quelques-unes
toutes contradictoires , selon les défauts ou les qualités qtà
se remarquent dans l'objet proposé. Saint HéKton , qui goa-
vemait l'église de Sardes à la tin du IV siècle , a ouvert , par
sa Clef des Écritures , cette vaste lice aux commentateurs
qui , à sa suite, sont devenus innombrables (2). D'après loi,
(4) c Arma miliU» nostn» non camalia sunt, sed potentla Deo td
destrucUonem munilionum, consilia deslnientes, ei oniDeni altlludiMm
dtéUenteoi le advenas sdentiam Dei, et in captîvitatem redigenfa
omnem intèllectnm in olMe<|uium Christi. • (II , Cor.,Xt 5. }
(2) V. Saocti McUtonis e|>iM. Sardensis Oati$ ScHpiuranm, paMié
par le cardinal Pitra, éêm lei II* et III* ?ol. du Spieileffhm Sottmiue^
STATDES ÉQOëSTR£S DES ÉGLISES. 359
le cheval , si soarent loué par les anciens depuis la magni'-
fi«|u« deacripttoQ faiie par Job, signifie Tobéissance à la
dificipllae , la simplicité soumise « la vie régulière et hbo-
rieuse. Il le regarde même comme le corps du Sauveur , en
se rappelant comment le bon Samaritain chargea sur son
cheval le pauvre blessé de Jéricho pour le sauver aprôs sa
cbttte (1). Ailleurs, le cheval devient le symbole des apôtres
et des prédicateurs, portant Dieu de parce monde, dit un
auteur du Xll* siècle; ou bien, selon saint Enche^ de Lyon,
c'est rîmagc de la sainteté agissant , par cela même qu'il
obéit et qu*il travaille (2). Maintenant, et cette première
lueur obtenue , on comprend que puisque la noble monture
joue un rôle si important , on ne lui donne qu'un cavalier
de haute lignée, de condition excellente qui, sans être
Jésus-€hrist loi-même, revêt dans leur plus haute expression
les attributs de sa puissance : un vêtement riche , une cou-
ronne royale , toutes choses qui , n'étant pas ici au Sauveur »
ne peuvent appartenir qu'à son action morale sur le monde
qa'il est venu renverser : Ego viei munâum. Voilà dotic
cette personiiiflcation du pouvoir spirituel abattant devant
lui , sans violence , sans haine comme sans colère, mais avec
le noble et grave maintien d'une majesté ferme et résolue,
toute opposition à ses desseins, toute créature « s'élevant
contre la science de Dieu. » Ce n'est pas tout , car le petit
être prosterné sous le pied du cheval est le complément de
l'idée principale. Cette posture affaissée est le symbole de
l'anéantissement et de la mort. I^ christianisme a donc
(1) « Jumenlum, positus siib disciplina; stgnum simplîdlatîs sub-
jectionis, subTentionis, corpus SalTstoris , Ju\ta illnd : « Et imposuU
îllud în jemeotum sauni. « ( V. Sfricifeg, Soktm, , III , S, 5. )
(51) DiitinctioHum moHattkarum Hb. 1! , De Etfuo, ^ Aptid SpiriL
Siflesm,, loc cit., p. S.
360 CONGRÈS ABCIIÉOLOGIQUE DE FAANGE.
aoéauU , lue toute philosophie ea opposition avec lui. Jeeert^
dit saiat Méliton avec sa concisioa habitueUe, etx jucomiforey
et il s*appuie des termes qu'emploie TÉvangile pour indiqaer
la mort véritable de Lazare: Jesu$ invenù eum jacaacm{\)\
et comme ce Lazare est le symbole de la mort spirituette par
le péché t Rabau Maur et TÂnonyme de Clairvaox , qui éeri-
vaienl , Tun sous Charlemagne , Tautre soos Louis ¥11 ,
déclarent nettement que cette prostration d*uo persomuig^
employé comme signe symbolique équivaut à Tidée d*UQ
homme accablé, tombé sous le poids de ses vices et de ses
infirmités morales : vUiis succumbere (2). Nais pourquoi
cette petitesse démesurée comparativement à cette grandeor
qui l'accable 7 C'est que l'Église , en faisant pénétrer dans ks
cœurs la foi et la morale cbrétiennes , en remplaçant parla
douceur charitable de ses mazimea simples et abordables à
tous la fausse et orgueilleuse philosophie d'Alexandrie et
d'Athènes , devait réduire à rien ses ennemis , selon la parole
prophétique : Ad nihilum redegi't inimieos nastras (3). Cette
môme pensée s'applique ft ces savants orgueilleux qu'aiail
iormés l'école de Platon , k ces s^es pleins d'eux-méoMS
qui , dans l'Aréopage , se refusaient à la doctrine de b Ré-
surrection : c'est à eux que s'adresse le reproche formulé
par le Sauveur contre l'évêque iniidèle de Laodicée : « Vous
dites que vous êtes riche et ne manquez de rien • et vous ne
savez pas que vous n'êtes qu'un pauvre , victime d'un com-
plet aveuglement et d'une affreuse nudité (4). » Et ici • en
effet , le malheureux est dans un dépouillement absolu : il ne
(4) ioan., XI, 17.
(5) SpieUeg.t abi sopra, II, S61.
(8) Judith, xin , 2i , et Socy, m hune loc.
(6) < Dids quod difes sum , et locuplei totus ; et nullios egeo; et
Mtcis quÎÉ tu M miser, et miserabilis et'paoper, et obcqs et nadm. >
(ApotaL^ m, 17. )
5TATLES ÉQUESTRES DES ÉGLISES. S61
reste plus rleo à prendre sur cet esclave, dont la pautrelé
corporelle est remblème frappant de Tinanité de son âme.
Celte oudilé, prise ici à h lettre comme devenant plus
significative , est souvent employée par les prophètes de Tan-
eieiMie lot dans le sens que lui donne ici l'Apocalypse ; elle
exprime aassî la privation de toute dignité apparente. Nahnni
(ui , 5) dit à Minive, de la part du Seigneur : Ostendam in
gemibus nuditatem tuam. Ézéchiel reproche ft Jérusalem
iufidèle son ingratitude envers Dieu qui , Fayant trouvée
dépourvue de tout, Tavalt tii*ée de son ignominie: Eras
nmda et confusione plena ( XYi , 7 ). Et que dire de ce pif d
tout- puissant qui imprime sur cette tête humiliée le cachet
ineffaçable de la défaite? Écoutons le cardinal Pierre de
Capooe , autre symboliste de ce grand siècle : Les pieds du
Christ , dit-il ( et par le même motif ceux de quiconque le
représente , sont le signe de la toute-puissance. G*est par les
pieds que nous louions un ennemi , et les ennemis du Christ
ont succombé ainsi pap sa puissance propre. N'est-ce pas de
lui que la Sagesse inspirée a dit , dans un de ses livres :
m C'est son pouvoir divin qui a mortifié la tète des orgueilleux
et des superbes (i) 7 »
Un de nos doctes collègues de la Société des Antiquaires
de rOuest s'est beaucoup rapproché de notre ilièse , dans un
article spécial inséré parmi les mémoires de la Société fran-
çaise an Bulletin monumental de 1854. Lui aussi refusa
d'accepter tous les rois de la terre et tous les personnages
historiques, dont on doit faire, en effet, bonne justice. Mais
il adopU dans le cavalier le type du Sauveur, et n'en vint
(1) • Pedes eliam Christi polestas illius. Pedibus enim concalcamus
hortes : et ipse Cbrii^Cas poteslate Rua onoes hostes conculcaviL Ideo
et dicit Sepientia ( £ce/e«., »iv, il ) : Superbontm et mblimium colla
propria vtrtote conculcavit • {Spicileg.f ul sop., Il, 16i* )
362 GONGAfeS ARCBÊOLOGIQUE DE FRAKCE.
tout au moûii ï y reconnattre on p«r emblème de sob
triomphe sur le monde et le démoo , qo*a6o de consoler par
une concession ceax pour qui le Saaveur ne serait pas assn
reconnaissable (1). Quant an parallélisme établi à Partheaa}-
le- Vieux et à Nolrc-Dame-de-La-Condre, Tidée en est fort
juste et se retrouve bien ailleurs et sous des formes singulière-
ment variées^. Nais Samson déchirant la gueule du lion (lequel
Samson pourrait bien aussi s'appeler Datid (3)) n'est pas
ici le symbole de Notre Seigneur tiré de l'Ancicn^Tesumeat :
il est celui de la force chrétienne triomphant par hi grke des
tentations de tout genre, et il représente cette âme baptisée
qoi croit , qui travaille en croyant « et qui se sauve en tra-
vaillant, mise en parallèle sur ces façades éloquentes, c€
comme un glorieux résultat de l'action divine , avec celle
acifon même représentée par la statue équestre. C'est donc
d'un côté , et précisément du côté de l'Évangile , la pré-
dication évangéliqoe et la victoire de l'Égltse sur ses advcr*
saires ; de l'autre côté, qoi est celui d*'' la Loi ancienne, est la
coopération de l'humanité k celte grande œuvre du saint de
tous et de chacun.
Ainsi, Messieurs, le cavalier n'est pas Jésus-Chrisit puis-
qu'il manque des indices spéciaux exigés par toutes les tra-
ditions symbt^istiques; mais e*eit un symbole desapmssanee,
dont tons les détails s'autorisent de la science scripturiire
et de celle des docteurs les plus renommés dans ce genre
d'interprétation : symbole tellement explicite « que pas on ée
ses traits ne lui est donné qui ne s'appuie d'un principe
adopté généralement. Ici donc j'ai posé autre chone que des
(4) nudeiin monvmental, !. XX, p. &60.
(5) Le même Ait se Irouve parmi l« exploits de David qoi , jeune
berger , étooffaH les ours et les lions ^u« aUaqualent son troopcsu
( V. I , Reçé^ xvn , 3â ).
STATUES êques;bes des églises. 363
conjectures. Et aa bas de ces textes si clairs, si évidents^ j*ai
à TOQs donner encore des monaments du synobolisme an-
tique et des B|)éciinens empruntés au moyen-âge, dont Tana-
logie n*est pas moins concluante en faveur de mon opinion.
m.
C'est d*abord la numismatique et ses curieuses images
que j*intoque.
Je n'apprendrai à personne ici, Messieurs, combien Tor-
goeil ou le patriotisme des Romains fut ingénieux à se créer
des moonmenis de ses victoires, et quel rôle» étendu gardent
encore, sur les arcs-de-triomphe et sur les monnaies, ces
grandes fêtes si souvent réitérées par la flatterie et Tambition
dans les derniers temps de la Ré|)ublique impériale. Ce qui
nous a été conservé dans le midi de la Gaule, où ces fastueux
souvenirs s'élèvent plus fréquemment, suffirait pour constater
nne parfaite identité de pensée entre les artistes des maîtres
do monde et ceux qui , au moyen-âge , s'occupèrent de dé-
corer nos tympans. Slais aucune sorte de ces témoignages
de pierre ne peut atteindre le nombre infmi des médailles
dont nos cabinets s'enrichissent , et sur lesquelles ce même
type se répète à Tenvl sous des traits presque toujours les
mêmes. Pour ne parler que de celles de mon cabinet , j'en
citerai particulièrement une que j'ai acquise II y a deux ans,
et qol me parut une preuve irrécusable dans l'examen du
sujet que je traite. C'est un grand*bronze grec parfaitement
conservé et âi fleur de coin » oè figurent à Tobters Septime-
Sévère et so& fils Géta, associé à l'Empire en 209 et mort en
212 : ce qui nous donne, à deux années près» la date certaine
de cette pièce intéressante. Au revers» un cavalier, vêtu d'une
chlamyde et d'un manteau flottant, élève le bras droit par un
geste d'autorité vers tin trophée d'armes, syipbolisant ses
364 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE TRANXe.
victoires sur les Parthes et les Bretons ; car G*est sûreiMSt le
plas figé des deux princes représentés; d*autre part,
cheval est magnifique et de cette belle race modèle que i
admirons dans les bas-reliefs antiques. Non moins fierqi
son maître, il semble obéir à la main qui le guide et le
tient, en posant un de ses pieds sur la tête d'un homme i
par terre et les mains attachées derrière le dos au pied d*oii
arbre qui sert de support au trophée. Cet homme , qui re-
présente là tous les vaincus terrassés par le prince , semble
dans une nudité complète et, à titre d'esclave sans doute , fi
porte déjà le bonnet phrygien consacré à l'espèce. Vous ne
penserez pas plus que moi , Messieurs , qu'on puisse trouver
un type se rapprochant plus que celui-là de nos statues
équestres, dont il passerait pour une des imitations les plus
heureuses, s'il n'en était pas évidemment l'in^ntion primi-
tive.
La même idée se retrouve sur un grand-bronze de Néron
Claude Drusus Germaoicus, mort neuf ans avant l'ère chré-
tienne, et repréjsenté lançant au galop, entre deux trophées,
un cheval surmontant un arc-de -triomphe. Sur mon exem-
plaire, on ne voit plus qu'à peine le petit homme vaincu,
sur lequel le vainqueur semble lancer son javelot
Au revers d'un petit-bronze de Probus (276 à 282) , un
guerrier renverse, au plus impétueux galop de son cheval «
un homme effaré , dont la défaite éternise celle des barbares
du Nord et de la Gaule, et se traduit par la légende vibtos
PROBI AUG.
De 361 à 363 , Julicn-l'Apostat, en mémoire de ses avan-
tages sur les Perses , se fait représenter sur de {f^tits-bronzes
dont j'ai un exemplaire. Il est debout, et celte fois c'est un
cavalier qui succombe sous les coups de la haste, qu'il cherche
à éviter en se penchant sur son cheval qui s'abaL Ce mêiue
piotif était reproduit presque à l'infini sur des pièces de
STaTOBS ÉQUESTBfiS DES ÉGLISES. S65
CoiistaDlio II (S37 à SaO) , de modules très-Tariés» depuis le
plus pelîl-broDze jusqu'au moyen. Cette varianie de Tidée
d'où noas sommes parti n'ôte rico au but évident que s'est
proposé le monétaire, comme Tindiquent les exergues BEPâ-
BA.TIO REiPUBLULE OU jovi GONSEBYATOBi quî entourent ces
ÎBU^es de tant de victoires. Et il n'est pas hors de propos de
rappeler ici que le moyen-âge avait adopté ce même type
pour rendre la défection et la défaite de la Synagogue à Tap^
parilîon de la loi chrétienne. Dans les belles verrières des XII*
et XIII* siècles qui parent encore les fenêtres de la cathédrale
de Bourges, dans le beau manuscrit à miniatures de l'abbesse
Herrade. conservé à Strasbourg (i) et qui date à peu près du
Blême temps, on voit l'anUque maîtresse du peuple hébreu dé-
chue de sa royauté et se tenant à peine sur une monture amai-
grie qui chemine la tête- entre les jambes et va bientôt s'abattre
avec son fardeau déshonoré. EnOn une multitude d'autres
monnaies prouvent qu'à toutes les époques de l'Empire ro*
main, la gloire des triomphateurs s'exprime soit par un
homme ou une femme isolés, assis dans Tattitode d'un repos
forcé, et toujours les mains liées par derrière; soit par une
Victoire ailée élevant un trophée, pendant qu'à ses pieds gé-
missent des captifs immobiles. Ou bien c'est un guerrier
armé de toutes pièces, debout et posant la main sur la tête
d*un vaincu , en signe de domination acquise (2), ou encore
(0 Borîuê dtliciarum^ le plus complet peul-éire et le plus curieux,
au point de fne symbolique, des manuscrits à miniatures que nous
ait transmis la plus belle période du moyen-Age. ( V. le Père Cubier,
Monographie de la eatkidraUdt Bourges^ et mon Ui$U du symbolume,
L II, cb. X.)
(3) Toul cela a ses motifs dans des précédents coimus de ranllquilé:
m9Nies, jfotestoê, dit saint Méliton, d*après les anciens, et il cite en
preuve ce passage du Psalmisie : /n manu Dci iunt omna fine» terrœ^
ps. 9i, k ; — et saint Grégoire : Graves matme tex kaimit^ quia prr*
raHieâ ncu misericorditer ptrtulit , ted satva diBtricîione percuêsitt
[Spieileg. Solesm,, II, 290 et suif.)
366 CONGBÊS ARCHÉOLOGIQUE DE FBANCE.
une eiuieigne d'armée s'élerant eolre deox des Taiocos doot
elle a signalé la déroute, et pour exergue : yibtos EXERCiîoSt
ou autre semblable, qui ne laisse aucun doute sur rioteoiioii
du prince et du fabricaoi (i)«
L'art monumental n'avait pas négligé non plus ce moyen
de perpétuer la mémoire des bits guerriers. A vaut la ruine
complète de l'arc-de-triomphe élevé à Carpentras par les
vainqueurs de ta Gaule , on y voyait , entre deux coloooes »
une panoplie dressée au milieu de deux captifs restés de-
bout : il était facile de les reconnaître , à leur simple smfin^
pour des esclaves acquis par la guerre, et ornant d'autant
mieux le faisceau d'armes qui , peut-être , se composait de
celles qu'ils avaient perdues.
IV.
L'esprit chrétien , qui n'avait jamais reculé devant les
occasions de s'approprier légitimement des dcmnées antiques
sanctifiées par des modifications ingénieuses; lui, qui avait
changé les processions fuites en l'honneur de Gérés en des
pratiques honorables à nos martyrs , et placé l'eau lustrale
elle-même au panis de ses basiliques purifiées, pouvait bien
aussi dégager de la statuaire grecque ou romaine un symbole
qui rentrât dans ses propres idées , et qui , après avoir em-
biématisé les victoires de l'homme sur Tboinme , vînt , eo
des jours moillours , parler k ces âmes de celles du Christ
sur l'enfer , et du chrétien lui-même sur ses penchants na-
turels. Constantin*lc*Grand , qui avait eu aussi à célébrer
par des médailles ses propres triomphes , si glorieux k la re-
(i) Je possède plus de Ireiile spécimens de ces divers types. Oo peut
fn voir eocorede fort remaniuabiefi daiis Monlfaucou, Aniiquité déwtiUe^
U IV, pi. XCVIII, CVI, CVlll et CXi.
STATUES ÊQUËSTaES l>fcS ÉGLISES. S67
ligion Qooveiie, avait donaé le premier exeiupie dé cette
application des aocicBiics allégories aux besoins et ao service
de la foL Easèbe rapporte que ce prince « après la victoire
définitive qui le plaça sans rivaux sur le trône de l'onivers ,
vodiai faire voir dans la croix U cause principale dn ren-
versement de ridolâtrie. il se fit peindre sur une toile des»
tinée à une exposition permanente, au frontispice de son
palais. Au-dessus de sa tête brillait le signe sacré , et sans
ses pieds le dragon ennemi do genre humain , si longtemps
acharné contre TJ^Iise et vaincu par Elle , était transpercé
d'one lance et tombait au fond de la mer, selon l'image
qu'en avait décrite le dernier des prophètes évangéliqoes (!}•
Cet usage du pied posé sur Ç ennemi^ en signe de sa dé-
faite, était déjà fort ancien quand les Romains en imprégnaient
leur numismatique , et ils n'avaient pas eu le mérite de
riuveiitioai. K'est-ce pas dans la Genèse , le plus ancien livre
connu , qu'est annoncée au serpent la femme dont ie talon
lui brisera la tête (2)? Il y a^ait longtemps que la position
d'un homme debout était le signe de .la puissance et de la
furce , comme nous l'avons vu dans les médailles de Gons*
tantîfl II et de tant d'antres : un bénédictin du XII* siècle
en fait lé symbole de la stabilité , dans un commentaire sur
le psaume 131 (3); ce qui n'empêchait pas qu'are assis
indiquait la suprême majesté, soit pour Dieu , soit pour les
princes qui eu doivent êire l'image vivante sur la terre (6).
(1) Euâèbe, De vita Cousiant» — Et mon Uistvire du jym*
MUnu relig,^ t. II » p. àkO,
i,2, • Ipsa conleret capul liiuni, » {Gènes,, m, 1&)
(3) « Supra pedes, iiainque siabUes staoïus , et iptrfï Dens super
stabilUatom aclerniUlis stabilis maiiens dut cuncla movcri. »l Pierre de
Capoue. )
(4) « Oeus qui sedes super Clierubim » ( Ps. 79, S . — • Deus sedet
(régnai) super sedem sanclam suaui • (Ms. 66, 9 . — Une foute de
textes confirmera ieul ceu\-ci.
S6S CONGRfeS ARCHÉOLOGIQUE DE PflAKCE.
Un seol exemple , mm des p!us beaux , suffirait à illustrer
ce principe , et nous le trouvons dans un ivoire antérieur ao
XI* siècle, l'une des plus curieuses publications de la Sociélé
d'ArondeL Tout le monde connaît » et les clirétiens répètent
souvent, dans un des plus beaux chants de l'église, ces
paroles enthousiastes du prophète-roi annonçant le r^^
futur de Jésu»-Christ et son empire sur tontes les nations :
« ^ssefftZ'VOui à ma droite , jusqu'à ce que je fasse de tos
ennentis le marchepied de votre trône (i). » Cette pensée
est sculptée» sur l'ivoire dont je parle, dans toute la majesté
symbolique de l'ornementation byzantine. Pour en restreindre
la description à ce qui nous touche ici , considérons le Christ
largement vêtu de la robe et dn manteau aux riches bro-
deries , le visage resplendissant d'une dignité sévère « la tête
entourée du nimbe croisé. Ses deux pieds, nus selon la rè|^,
pour montrer leur beauté évangélique, et parce qu'ils sont
ceux d'une personne surnaturelle (2) , reposent sur une base
(1) f Sede a deitris meis , donec pooam inimicos taos scabeHuiii
pedam inorum » ( Ps. i09 , 1 ).
(S) • Quam pulchri pedea aiMODtiantis pacem , evangt'IiianUuai
bona I « (Isiale, ui, 7). — Nahum, x, 15«— CeUe beaalé, d*aprè$ les
interprèles , vient surtout des faligues et des labeurs que la prédication
universelle a imposés au Sauveur et à ses apôtres qui , dans Vieono-
graphie catholique , partagent avec lui le privilège des pieds nus. Ce
privilège est donné aussi aux anges, dont le nom signifie enwyée^ parce
quMIs ont pour le service de Dieu une mission, un apostolat dans toutes
les grandes circonstances où ils apparaissent au monde. Les prophètes,
au contraire, gardent leurs pieds chaussés, parce que leur mission n*a
pas été universelle, mais bornée, à très-peu dViceptions, an pays
qtt*ils habitaient. ,Isa!e , seul des prophètes, conserve la nudité des
piedsi parce que celte circonstance devient un moyen de le reconnaître
diaprés ce qu*il dit de lui-même : Vadam nudus (en habit simple et de
^ïience) et diseaiceaiUB (Isafe, xx. S). Tous ces principes ne (bnl
aucun doute dans les autturs do moyen-ftge.
STATUES ÊQCESTRBS DBS Ê^LTSfô. ^69
composée de quatre degrés pleins, an-dessus desquels nh
cinquième degré aux dimensions moindres de moitié sup-
porte, comme dans un espace proportionné I lenr petitesse
qoien ressort mieux, deux personnages renversés dans une
position accroupie et gênante, nus, contournés et rendant
tnie^bien, par les grimaces de leur physionomie agitée, les
graves tnconvénients de cette contenance incommode (1).
Voil^ donc ^ cette toute* ptiissance invincible, victorieuse de
tout , s'attestant elle-même et son éternelle victoire par Pacte
le plus formel et le plus cx>nnu qui ait jamais caractérisé une
autorité souveraine , par le mépris suprême qu'elle fait de
ses adversaires terrassés. Qui ne songe , devant celte image
solennelle, à la promesse divine faite au juste dans la per-
sonne même du Sauveur : CancuUabis leanem et dra--
canem (2) ? Le lion qui n'écoute que sa colère , le dragon
qui remplace la force par la ruse , ne personnalisent-ils pas
ici complètement l'astuce et la violence , qui inspirent tou-
jours le mensonge contre la vérité ?
Ge privilège de tout fouler aux pieds de son pouvoir ab-
solu a passé du Maître aux disciples , et le moyen^êge , qui
exaltait ainsi le vainqueur de la mort et de l'enfer , a trans-
porté ce glorieux symbole du Sauveur aux apôtres. Au
portail de Notre-Dame-de-La-Couture du Mans, le XIII*
et le XIV* siècle ont distribué tous les membres du collège
apostolique , tenant sous leurs pieds les persécuteurs qui les
avaient mis à mort ou s'étaient opposés à la dispersion de
(î) V. Annales arckéotogi(fue$ , t. XX , p. 288 et sniv.
(1) Draoo: Diabolus^ malitia^ disent saint Méllton, De BeitHs^
n* 7A, et saint Euclier, Formulœ mtnorei^ n* 99. — Léo : Antichrisiu»
tnali tyranni (Saint Méllton , /fri'd., n" 38). — « Piiiiceps linjos mandl
dfcitur Léo, quando... aperte sévit... in perseciitione tnartyrum. Pierre
Le Chantre, Pierre de Capotie et les antres interprètes ( Spieilegium
Soietm,, III, 54, 54, 90, /109).
2^
370 C0NGB£S ADCHtoLOGlQUE Ùt PEAhCL
la doctrine. Tel saiiit Pierre foulant la têie de Sîum4t^
Magicien, et ainsi des autres (I). Tel encore à fieiievîtte
( Veodée),dont l'ancienne baronnie relefaità hommage dp siège
épiscopal de Poitiers (2), on voit dans nn des angksfcniKS
a la naissance de la voûte détruite par le leo de 1793,
un évoque assis , revêtu de tous les ornements de sa dignité
sacerdotale, et les pieds posés sur les mains, élevées è cet
eflet y d*un personnage dont la tête ekprime fort hîc^ les
angoisses de cotte situation forcée, dont le sculpteur do Xli*
«iècle a voulu, à n'en pas douter, faire on supplice (3).
£iifiu d'autres saints ont retenu , josque dans i'îconegraphie
moderne , cette ingénieuse fiction qui rappelle leur coofiance
dans les tourments du martyre, et leur chute gloriewe qoi
n'ensanglanta l'arène que pour la hcnle de leurs bourreau.
Les Augustios , qui avaient clioisi pour patronne sainte
Catherine, par allusion à leurs écoles de philosophie, Tavaioit
gravée sur leur cachet , tenant d'une main b roue de son
supplice qui avait éclaié au moaieni où l'on voulut l'f
attacher ; de l'autre , die appuyait sur son coBor le livre de
la doctrine qui avait confondu les philosophes de If Cour
impériales et sous ses pieds gisait étendu le tyran conrauaé
dont les Cjruautés u*avaieui pu la vaincre (4). Ce sceau fut
reproduit , en 1601 , pour te couvent de Poitiers, et perpétua
(«) V. cette description par M. rabl>é Voi»io [Bnlhiim wurnumoUat,
U XYIII, p. S63).
(2) V. noire Hiëtoire de la caihédrate ée Poitier» , I. I , p. 70.
(8) Celle statue, mutilée de sa tête comme pre^iue toutes ceilei qui
renvironneul en motifs semblables, a été eiitièreineiil neUojée de plus
de dii cooclies d« badigeon qui la rcudaienl mécouuaiasatile. Que île
richessei on irotiveraii ainsi en débadigeonnanl les autres, li et
auteurs 1
(A) Voir Molanus, Oi$t, lançtarum Imaginum, p. 382; ia-4*,
177..
StAtUES ÊQUeStKEâ l>ËS ÊGLlSbS. S?l
ainsi , jusqu'à cette époque y le symbole dont je viens en
quelque sorte de tracer riiistotre.
L'ensemble de ces obsenations , Messieurs » vous aurt dé-
montré , je l'espère , Fintention véritable qui fit naître ces
statues équestres dont le caractère solennel et grandiose
coAtriboa si longtemps , avant leur destruction n regrettable,
à l'ornementation extérieure de nos plus belles églises. En
procédant par élimination , en repoussant tout ce qui porta
toujours à mes yeux le caractère de véritables erreurs dans
un si grand nombre d'explications,, je crois être arrivé à la
seule possible, sauf à un plus habile d'en rencontrer une
plus satisfaisante; mais j'avoue, sans aucune prétention à
un triomple dont les honneurs seraient acquis trop facilement
aujourd'hui, que, tout en me trouvant heureux d'avance
qu'on apportât quelque jour une solution meilleure , c'est-L-
dire éclairée, s'il se peut, d'une lumière plus vive, je
croirai avoir saisi la difficulté et résolu le problème , jusqu'à
ce qu'on nous prouve que le sens de nos cavaliers doit être
cherché ailleurs que dans une de ces allégories dont le sym-
bolisme chrétien est si prodigue. Or, je m'attends peu à
cette découverte : ce symbolisme a dominé si énei^iquemont
tout le travail monumental, surtout du XI' an XIV* siècle ,
qu'il était certainement le seul interprète à interroger , et
que si les études qui s'y rapportent avaient été aussi du-
vebppées quand la question s'énonça pour la première fois
il y vingt-cinq ans , personne n'eût hésité à y voir les élé-
ments solides d'une réponse ferme et résolue, illais n'est-ce
pas ici , Messieurs , votre propre succès que je proclame ?
Le symbolisme lui-môme , attaqué d'abord a\ec une si
juvénile ferveur par ceux qui ne soupçonnaient ni ses prin-
cipes ni sa vie, et que je me gloriûe d'avoir toujours défendu
comme la source même du spiritualisme architectural, ce
symbolisme n'a-til pas fait d'immenses progrès parmi vous,
372 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
et voire volumineuse suite d'intéressants Mémoires ne coo-
state-t-etle pas avec quelle ardeur éclairée on saisit maintenant
toutes les nuances de son coloris artistique ? Croyons-le ,
c'est à lui encore que nos chères études devront le jour qai
se fera sur beaucoup de matières contestées ; c*est donc à lui
qu'il faudra recourir quand on ne pourra faire parler ni
l'histoire» ni les traditions locales; et, son flambeau à la
main , on pénétrera sans obstacle dans ces arcanes de la
science archéologique, où semblent obstinément se blottir
des germes qui ne peuvent manquer d'éclore.
NOTE
SUR 0£S
OBJETS D^ART AYANT SERVI AU CULTE;
PAR M. L'ABBÉ B AU DRY.
Au muis de juia 1863 « le domestique du l<^is de Lavert ,
coDimune de Mareuil , étant à la pêche du saumon, accrocha
dans son Blet une croix en cuivre , que M. l'abbé Crochet ,
curé de cette paroisse, a bien voulu me confier. Elle était,
depuis longtemps sans doute , au fond de la rivière du Lay ,
et il a fallu un hasard providentiel pour l'en retirer. C'est
une croix du XI* siècle , croix pattée, dont le style est aussi
roman que possible. Au droit, un Christ qui a les bras
étendus presque horizontalement et les pieds percés par deux
clous , comme les crucifix de celte époque. Il est vêtu du
simple tablier qui remplaça la robe des premiers siècles et
précéda la bande d'étoffe des siècles suivants. Lé Christ est
d'un travail grossier et indique un ouvrier peu habile. Au
revers 9 on reliquaire avec cinq trous pratiqués pour y main-
tenir les rgliques. Un crucifix-reliquaire ne pouvait contenir ,
je m'imagine , qu'une parcelle de la vraie croix. Quelle était
sa destination? L'anneau de suspension qu'il a à son sommet
semble prouver que son usage était d'être porté au cou, par
une de ces personnes qui étaient vouées à l'état religieux.
Cependant je dois dire que la douille dont la croix est
munie par le bas pouvait permettre de la ficher dans une
hampe, ou de l'exposer sur un autel à la vénération des
fidèles.
ytU roNcnts archéologique de frange.
J'ai en ma possession une aulre petite croix en argent, de
3 centimètres de hauteur et du poids de 5 grammes, de la
fin du XII' siècle, trouvée dans un tombeau au Bernard.
Les croisiUons-se terminent par une boule et sont égaux .
sauf la branche supérieure,
qui a en plus Tanneau de
suspension. Au droit , nn
crisul de roche qui a la
forme d'un 0; au revers,
un A barré.
Parmi les objets d'art ayant
servi au culte dans le cours
de la période féodale, le plus
intéressant pour le diocèse de
Luçon est, sans contredit, la
crosse sortie du tombeau d'un
abbé , proche les cloîtres de
la cathédrale, sous Tépiscopat
de Mg' Daillès. L'architecte
diocésain, M. Boeswilwald ,
aujourd'hui inspecteur de la
Sainte-Cbapelle, emporta cette
crosse à Paris; elle fait prést^n-
tement partie de la collection
du musée de Cluny, sous le n"
2023. De l'extrémité de la
douille au sommet de la volute,
elle a 33 cent, d'élévation.
Son style est byzantin: elle
fut fabriquée à Limoges an
XII' siècle. Elle est, comme
les crosses de cette époque , en cuivre doré et incn].sté
d'émaux. La douille est couverte d'animaux fantastiques qu
OBJETS D*ART AYAiNT SWIVI Atl CULTE. 375
se précipitent en bas. l/anneaii qui surmonte la douille est
composé d'animaux de la même catégorie enlevés à jour.
La volute Ggure dans son enroulement Lucifer, sous la
forme d*un dragon, que saint Michel perce de sa lance;
Tarchange e^t arlne aud»i d*un boutlléré M. Ite Dk-ectenr du
musée de Cluny s'est empressé, sur ma demande, de per-
mettre à un peintre vendéen, M. Qelumeaù, de Moutiers-
Ics-Mauxfaiis , d'en prendre le dessin ; je le joins à ma
notice.
RAPPORT
SUR
IDES FOUILLiBS
PAITES EN SEPTEMBRE 186S,
A WNBERT ET A HERVELMIN (PAS^DEmUIS),
Par m. L. COUSIN ,
Membre de la Société française d*archéologie el de riiislilut
des provincefl.
Messieurs,
Dans mon Rapport (1) sur mes fouilles archéologiques
de 1862, j*ai parlé de plusieurs mottes de terre situées
à Audenbert et à HerYeliogheu , villages do canton de
Marquise (arrondissement de Boulogne-su r-Mer), qui sont
limitrophes de Wissant , et j'ai alors exprimé le regret de
n'avoir pu vérifier si elles n'étaient pas des tumulus de
répoque gauloise ; grâce à une nouvelle allocation de la So-
ciété française d*archéologie, j'ai fait, au mois de septembre
dernier, après la récolte , cette vérification qui était sî dési-
rable, et je viens aujourd'hui vous en dire quelques mots,
dans l'espoir qu'ils ne seront pas sans intérêt pour vons:
tout ce qui se rattache à l'époque la plus ancienne de notre
pays étant encore trop obscur pour ne pas avoir besoin d'être
(1) V. ce Rapport, U XXVI de la Société française d'arcbédosie ,
p. 3i8-Sâ9*
FOUILLES A AUDEKBBRT ET A HERVELINGHEN. 377
éclairci, etatiiraùt d'ailleurs, maioienaût plaa que jamais,
l'atleoiion du mtDle savant.
SI.
Mottes d'Audembert.
J*ai commencé mes recherches sur le mont de Coupe,
commune d'Audenbert , mont qui est Tun des plus hauts du
département du Pas-de-Calais. Son altitude est de 163 mètres
(près de 500 pieds). Six mottes plus ou moins élevées s'y
trouvent. L'une d'elles, qui est labourée (i) et qu'on voit sur
la gauche du chemin de Wissant à Landretun, n'a pas été
comprise dans les fouilles, ayant été faîte, il y a environ
quarante ans , avec des terres extraites d'un trou à marne.
Les détails qui me furent donnés à son sujet étaient si précis,
ils venaient d'une si bonne source, que je n'en aurais même
pas parlé si elle n'avait pas été indiquée sur la carte jointe à
mon Rapport de l'année dernière (2). Je passe donc aux autres,
que je numéroterai successivement pour plus de clarté. Je
constaterai d'abord les faits et j'en tirerai ensuite les consé-
quences qui me paraîtront en résulter.
Motte n* 1.
Sa circonférence est de 1^ mètres , sa hauteur approxi-
mative de 1 mèlre 50 centimètres.
J'avais recommandé de creuser au centre , l'exploration
d'un tumulus devant toujours commencer par là. A environ
1 mètre de profondeur , on aperçut des ossements. Prévenu
(1) Elle est sur ane pièce* de terre ft*lat)oiir occapée par le sieur
Sarre-Bodart, et qui appartient à M. Ferarous, de Fitonçs.
(3) Voir le n* 30 de cette carte,
378 COKt.UfeS AftCHÊOLOr.ttlieE DE rRA9ir.&
immédiaieiticiit de la trttQtiNle . je fis retirer h terre dans
leur direction , de manière à \eÉ mettre Men ï décdavert :
on pot ainsi reconnaître bientôt le squelette d*an homme qui
n'était plus entier : environ le tiers manquait. Ce squelette ,
dont la téle était an centre de la motte, s'étendait du côté de
Test, auquel il faisait face. Sa longueur était de ! mètre
70 centimètres; à ses pieds, se trouvait un silex, dont
Tuiie des extrémités présentait oit tratichant bien affHé,
et Paotre un gros bout. Sa couleur grise était devenue jau-
nâtre en partie. C'était évidemment une hache : elle était i
plat, et son tranchant était du côté des pieds. Encouragé par
cette découverte, j'ai fait enlever avec soin jusqu'au sol na-
turel toutes les terres , tant au milieu qu'à Test et ati nord
de la motte, et on en retira deux objets en os, arrondis et se
terminant en pointe, qui étaient à quelque dislance l'on dé
l'autre et du squelette; eu* outre, quelques petits ossements
agglomérés, plus rapprochés du mort.
Les trouvâmes dans celte motte se bornèrent là. On n'y
vit ni poterie, ni monnaie, ni armure, rieu en bronze,
cuivre on fer.
lioUe n'* t.
Sa circonférence est de 14 mèttX'S, sa hauteur de 2 mètres
&0 centimètres.
C'était là que j'avais vn la baraque où des officiers anglais
faisaient des observations relatives h la triangulation du dé-
troit du Pas-de-Calais, pendant que les Français se livraient
en Angleterre aux mêmes opérations, dans le voisinage du
littoral, .le savais qu'en creusant pour les fondations de cette
baraque, on avait trouvé quelques pièces de monnaie (1),
dont deux étaient de l'empereur Néron ; on avait donc ici
(i) Voir p. 577 du U XXVI.
FOUILLES A AUDENBERT ET A BEIïVELINOflEN. 379
des cbaoees de succès; Ltf baraqae avait été enfevée ^oélqiics
mob auparavant» ce ^oi demUail devoir faciliter mes re-
cherches: Biais je reoonntts bieotôl qu'elles y seraient plus
difficiles qno partout ailleurs, à cause d*une circonstance bien
inattendue ; elle venait d'une grande borne (t) fiiée dans
une maçonnerie en pierres de Stinckai , dont la hrgeor était
de i nièlfe 50 oenlimètres et l'épaisseur de &0 centimètres.
Cette maçonnerie étant précisément an centre de la motte,
en dessus du point où l'on devait priocipalemeot porter les
fouilles 9 il fallut prendre des précautions tontes particulières,
soit afin que les travailleurs ne fussent exposés k aucun dan-
ger, soit pour ne pas nuire à la solidité de la borne en des-
cendant sous elle. Heureusement le chefcfe mes ouvriers était
M. Seiigeant, cantonnier fort intelligent, demeurant à Auden-
bert et qui avait de l'expérience en pareille matière. Il parvint
à surmonter la difficulté sans aucun accident, et trouva
d*abord quelques monnaies romaines, puis, en se rapprochant
du milieu de la motte , le squelette d'un homme couché sur
le dos» mais dont les jambes étaient repliées à la hauteur des
genoux ; en dessous de la tête » il y avait un objet qui nous
parut en fer tourné comme en spirale ; afin de bien exa-
miner cet objet, je l'emportai avec on autre ayant la forme
d'une petite boule, qui se trouvait auprès» pensant que celui-ci
pourrait servir de comparaison avec le premier.
Le squelette était à 2 mètres 20 centimètres de profondeur
et à 20 centimètres ao-dcssos du terrain naturel. Sa taille
était de 1 mètre 75 centimètres : il avait été également
inhumé avec la figure vis-à-vis de Test. La mâchoire avait
encore toutes ses dents : d'où Ton pouvait induire que le
défunt était plutôt jeune que vieux lors de sa mort
(i) On in*a appri», depuis peu, qu*ene avak été placée en 1S33 ou
I8SA,
380 GONGEÈS AEGHÈOLOGIQUE Dfi PBAMCB.
Il est à remarquer , en oatre , qa'on a rencontré çà et là ,
autour du squelette , des restes de charbon de bois brâië ,
qu'en ce qui concerne les monnaies, la plus rappitN:hée du
noort était à environ 1 mètre 20 centimètres, eC que la
plupart ont été trouvées plus près des bords que do centre
de la motte : toutes sont en bronse , quatre entières et en
assez bon état : j*en parlerai bientôt plus en détail. Qoant
aux cinq autres, elles sont trop frustes pour que Tattribotion
en soit possible. Voilà. tout ce qui a été tu dans cette naolte,
où il n'y avait ni hache , ni flèche , ni armure , ni ? ase ^ ni
poterie , ni d'antres ossements que ceux du squelette.
UoitM !■<>' S, 4 et S.
D'autres mottes du mont de Coupe ont été également
fouillées jusqu'au terrain naturel (la marne): l'une est au
nord de la motte n*" 1 ; une autre au sud de celle n* 2 ; la
dernière , beaucoup plus loin et du même côté. Il a été re-
connu qu'elles avaient été formées toutes trois avec des
terres rapportées, mais qu'elles n'offraient rien d'intéressant
Je passe donc à celles qui sont sur le territoire du village
d'Herveliiigben.
MOTTES D'HERVELINGHBN.
Motte n"» 6.
Sa circonférence est d'environ 21 mètres , sa hauteur de
1 mètre 70 centimètres.
Cette motte se trouve à gauche du chemin qui conduit do
haut du mont de Coupe, dont elle est voisine, à la place
d'Hervelinghen et sur une pièce de terre occupée par
MM. Lelièvre, charrons, qui en sont propriétaires; elle
était autrefois plus élevée : livrée à la culture, elle a été de
plus en plus abaissée , afin de faciliter le labour. On y a fait
FOUILLES A AUDENBERT ET A HERVELINCBEN 38t
deox remarques : f '^ à environ i mètre U5 centimètres de
profondeur, on a rencontré un filon de sable avec des cendres
et des restes de charbon de bols ou braise, filon dont Tépai»-
seor était de 5 centimètres ; une pareille découverte en avait
fait espérer une autre plus intéressante; maison est descendu
à plus de 1 mètre en-dessous sans rencontrer le moindre
objet qui méritât Tatlention ; 2^* on a vu , dans cette motte ,
d'anciennes coupures et un mélangé de sables de diverses
couleurs , qui ont donné la preuve matérielle d*une fouille
précédente, laquelle pourrait expliquer comment on n*y a
fait que la trouvaille du filon sus-mentionné.
liotte B^" 9.
Sa circonférence est d*environ Mi mètres, sa hauteur de
^0 centimètres.
Cette motte , qui est sur une pièce de terre dépendante de
la ferme de M. Martinet, occupée par M. Laonoy, est placée
à droite du même chemin , à peu de distance de la sixième ;
les remarques faites au sujet de celle-ci sont toutes appli-
cables à la septième Ainsi , elle a été abaissée également
dans rintérêt de la culture ; et en creusant au milieu , o» y
a vu le même filon de cendres et des traces d'une fouille an-
térieure ; mais l'ouvrier ayant ensuite , conformément à ma
recommandation , continué ses tranchées sur d'autres points,
trouva à l'ouest, à la profondeur d'environ 20 centimètres ,
des ossements fort petits , sous une pierre plate , dont le
diamètre était d'environ 33 centimètres ; taillée et unie^ elle
avait été évidemment mise là pour les protéger.
liotfie* n«' 8 , 9 et lO.
Le résultat des fouilles a été le même à ces mottes qui ,
toutes trois , sont labourées ; la marne y a été rencontrée à
la profondeur de 15 à 30 centimètres, sans qu'on y ait vu
582 COXGAÈS ABCIliOLOOIQUC t>E rftAKCiû
la nioiiMii^ cho» digue de meDdoo; d'od Ven a ioffêfé
qn'eites avaient été fonuèes ttatareUeuient : Je m
dooc à indiquer leur einpiac««irQi.
La builièMie eut aor la pièce de terre uooiiiiée la Moate-
leiie, reprise au pUa cadastral, section B, a» 200 ; la acnviènie,
sur une autre qui y ligure » luèoM section , n* 235. Ces devt
parcelles dépendent de ma terme. occu|)ée par M. Prad'bonuiie
Bâclez ; c'est pourquoi j*ai pu les désigner avec le cadastre.
dont j*ai un extrait pour ce qui me concerne. Quaat à la
dixième motte , elle fie trouve sur une pièce de terre appar-
tenant à M. Verne, pièce située au lieu dit les Communes^
à proximité et sur la gauche du chemin de grande commu-
nication de Wissant ï Goines, dans la partie comprise entre
Her?elinghen et St-Inglevert.
Moue B* II.
Sa circonférence est d'environ 30 mèti-es ^ sa hauteur de
1 mètre.
Cette motte est égaleiuent labourée ; elle est tout près de
la dixième et sur la même pièce de terre : on n'a dooc pas
besoin d'en dire davantage sur son emplacement. Je savais
qu'elle avait été fouillée tn i820 par le propriétaire, sur une
étendue de i mètre 65 centimètres ; après avoir traversé une
masse de cailloux , il avait trouvé quatre squelettes huoiaiiis,
et à côté un poignard en bronze ; il n'y avait vu rien autre
chose , ni poterie , ni monnaie , ni verroterie. Ces renseigne-
ments, qu'il m'avait donnés lui-même, il y a quelques
années, étaient précis, et j'avais d'ailleurs, ï Dunkerqoe,
dans mon cabinet , le poignard dont il m'avait fait cadeau.
Mais desais-je pour cela m'abatenir de toutes fouilles dans la
onzième moite? L'affirmative ne me parut pas admissible:
j'ignorais si on ciaitdchcoudu jusqu'au torraiu nai un 1 ; d'ail-
rotiUKS A AtJl>fcNtoftt £t A ÛEal'EitKGnEN. 883
leyra, b faaîlle M'avait pis «u lieu duos un bat arebfohigiqiie,
i'teQvo^fat dooc l'un de mes ouvrier; , eu lui reconiuiaadant
d'y Mre avec soin des soudages , el de les couuneocer par le
wiliea ; il lie coulbrroa ^ mes iusiruciious» et quand je me
midis i»ur les lifHix , je vérifiai qu'il a'avait irou\é que des
œnewients , sans auire chose digue de la moindre atuution.
Motte n"" iS*
Sa circonférence est de 10 mitres 50 centimètres, sa hau-
teur de A mètres 50 à 60 centimètres.
Cette motie est sur la montagne de Eamsaut » doul l'al-
titude est de '153 mètres, et qui est au nord-est du village
d'Hervelinghen , tandis que le mont de Coupe se trouve au
sud -ouest. Placée sur une pièce de terre occupée par M. Ad-
mont , et qui appartient à M"'* veuve Bourgeois , de Sl-
luglevert , elle avait appelé tout particulièrement mou
attention lorsque j'avais visité les restes de retranchements
ou redoutes dont j'ai parlé (1) dans mon précédent Rapport
£n efiet, je l'avajs trouvée pi|i$ l^nte que les autres du
voisinage et j'y avais vu de plus, au centre, un trou qui
m'avait paru ressembler à celui de la motte Carlin, commune
de \lf issant , dont ce Rapport fait également mention : mal-
heureusement le temps me manqua pour faire exécuter le
travail en ma présence et , forcé de partir , je pris des me-
sures pour qu'il fût commencé deux jours après mon départ.
Le sieur Flahaut , l'un de mes meilleurs ouvriers , en fut
chargé ; il suivit les instructions que j'avais laides, et voici
ce qui m'a été écrit ensuite à ce sujet : « Le Urou du milieu
(( de la motte a une profondeur de 1 mètre 40 centimètres ,
Cl et jusqu'à celle de 75 centimètres , sa largeur est de 50
(t) V. p. Z%h , et la carte, n** !}3 à 45.
3B/i COMRfeS ARCfltoUK.IQUE DE FIIANCE.
« oenlimèlres. Â 1 mètre 30 ceolimètres en-dessoas de ce
« troa , le siear Flahaat a remarqué one couche de cendres
« mélangées de terre , de 10 centimètres d'épaisseur, et il a
« dû descendre encore 3i 1 mètre 70 centimètres de pro-
« fondeur pour atteindre le terrain nature! ; il a vu dans
(( cette motte des traces matérielles d'une fouille antérieure,
« mais toutes ses remarques se bornent là , n'ayant ren-
« contré ni ossements, ni monnaies, ni poteries, ni armorps.»
S H.
Diaprés les faits qui viennent d'être exposés, sur les dooie
mottes objet des fouilles , trois ( les 8^ , 9* et 10* ) sont na-
turelles, et il devient en conséquence inutile de s'arrêter
davantage ï celles-là r il ne nous reste à parler que des neuf
autres. Formées par la main des hommes , elles donnent lieu
à une pemière question.
!"• QueBtioxL.
Que peut-on dire des mottes n"* 1,2, 3, &, 5,6,7,
11 et 12?
Avant de répondre à cette question , je vais reproduire
tout d'abord quelques lignes du Diaiannaire hùtoriifue des
insîimwns, mcmrs et coutwnes (1) de la France :
« On rattache encore aux monuments gaulois les tombelles
« ou tumulus ; ce sont des monticules ou collines factices
« qui indiquent la sépulture de quelques personnes iilastres.
« liOrsque ce sont des ossuaires ou sépullures communes, la
(( forme est allongée à la base ; quand le tumuins n'est des-
« tiné qu'à un seul guerrier , la base est arrondie : le sque-
« lette est placé sur le sol, une grosse pierre couvre la partie
(i) Par M, Cheruel, 4ocieur es- 1( lires, inspecteur de r^cidémie.
ment i
nieollon
posées CB CCfOP,
que les
• Ob momâi ok^ « i^i ée a knV ^n Le ée
• cendres piWEBHt àm bâcher ^ anal seni à br&jcr h
a Tklioip, et «a àipÊBStk sm et 'Ji It cêkj» i« «ec»!. f«
tt ayaol soii 4e iifçmKr mm aas pC«s ^^^lè de ch&rtKw;
• soos b tcfe, es f;mx de ckn«. A^c.*» avoir |ibKê «ae
« épée près des k^oas os ■■ fixseM ^rèi des lemoMS, oft
• appmait les pieds d« oisTre ssr le vase de terre doM je
fi TOUS ai prié KM à rbeare et quû s'il s'agissait d*Hi s«rr-
(c lier, coolCBait les dcbrîi calcîaé da cheval de baiaiUe ssr
« lequel iegocrricr avait coalnita, oa ém chiea q«î TaccoaH
• pagnaii i la chasse na qui gardait la maîsoa. «
Ces détaik solEspat pnor la solatioa de la qoestioa e« ce
qui concerne les nmtics a* t, 2, 6. 7, il et H ; car, d*uiie
part, elles oet été faites oo avec des terres rapportées, on
l'une d'elles (la oezièfiie) avec des cailloux qui abotuloiit
dans le pars ; et d'autre part, lootes soot en forme de cercle
el révèlent d'anciennes sépultures; poor trois d*eulr'elle$, on
a one certîtade pour ainsi dire matérielle, puisqu*oa a trouvé
dans chacune des deux premières nn scpieieite hunMin , et
qu'il y en avait quatre dans la onzième ; ou doit donc y voir
des tumolos (tombeaux). 1^ même certitude existe pour la
septième motte, où l'on a rencontré unei pierre plate avec des
(i) Voir le joarnal La Patrie, n" du k mai tS63.
2S
38& CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
ossements; et si pour les mottes n** 6 et 12 la preOTen*est
l>as aussi péremptoîre, elle ne résulte pas moins de II dtoe-
verte d'une couche de cendres au milieu de ces mottes, ainsi
que des traces manifestes d'une fouille antérieure, lort de la-
quelle on aura enleté les objets que cette coodie annouçaît.
11 y a , du reste , tout lieu de penser que c'est à la inMte
n" 6 qui est labourée et au-dessus d'Audenbert, qu'on a fait,
il y a plus de cent ans , les trouvailles mentionnées dans le
munuscrii de Lutto, l'un des meilleurs chroniqueurs do Bou-
lonnais; trouvailles que j'ai rappelées également l'année der-
nière (i) , et qui consistaient en on squelette à càtéduquei
était une sorte de sabre » une vieiiie armure , une hache en
façon de pique et quelques autres pièces.
Quant aux autres mottes, n*"* 3, 6 et 5^ quoiqu'elles soient
dues'également à la main de Thomine , on ne saurait y re-
connaître des tumulus ( tombeaux ) , rien chez elles n'annon-
çant une ancienne sépulture. On conjecture que les terres
avec Icsqrietlcs elles ont été formées provenaient des travaux
défensifs exécutés depuis la prise de Calais, en 131^7 , par les
Anglais, sur le mont de Coupe qui , à partir de li ei pendant
plus de deux siècles, a servi de frontière : ces travaux dé-
fensifs y sont encore aujourd'hui visibles en partie; car on
rencontre, sur divers points , des restes d'anciens retranche-
ments plus ou moins profonds, et dès lors il est probable que
les trois mottes dont il s'agit en ce moment, ont été établies
à l'époque où les Anglais occupaient le Calaisis et le comté
de Guines.
S" Question.
Après avoir ainsi résolu la première question, je passe à
une autre, dont la solution est beaucoup plus difficile, celle
{i) Voir p. 376 CI 377 du XXVf \olume.
^ohmàm k à(ii>ENft$aT et a iîiUiVELiNaHitN. 9Sl
dk lavpir ik qndle ^|KiqQ« reisenUQt les sis tomolos don(
f'csiiiefic» neat d*êcr9 si bien oonslaiée. Popr loieuxéclaircir
c«ue49eMî«o« il d^fieiil q^esyaû-e de rapp(*ler les objets
Qui iOiH 4té diicQuv^rts el 4« les eianiiMer eo détail , afiii dp
gjgnjiter f Qgtttle les cotisâiitMîAjces qui ei) résuitem; je u)*oc-
cupe d*abord des tamolus d'Audeubert
LES D£QX TCIIDLDS n*AUDBNlElir.
|Ue 1" < m^iUi ii« 1 ), le »• (i9«»lte n'' f )
Go a trouvé , cooime ou l'a vu, daos le premier uu sque-
limite d'honme, quelques petits osseinenLf avec une dent,
de«i ^objets en os, arrondis et finissant en pointe, et une barbe
en sileiL.
1*" Le squelette.
Il était étendu sur le dos, et il suffi^il de le voir pour
être convaincu que le mort avait été inbomé. D'après
Il noesure qui en a été prise ^ sa taille était de 1 mètre 70
ceniiiuètres ; mais 11 n'était pas entier : ce qui en restait a
été. évalué aux deux tiers environ et annonçait une grande
vétusté. CoQuuent expliquer que l'autre tiers était disparu ?
Serait-iCe par suitis d'une fouille précédente? îlais on n'en a
a|)erçu auc^ine trace , et d'ailleurs, si elle avait eu lieu , il est
i présumer qu'on aurait enlevé avec le crâne toute la mâ-
choire : or, le crâne manquait et cette mâchoire était re.stée !
£ii examinant les dents, on pouvait en induire que le mort
était j>lntôt âgé que jeune lorscfu'il &\ait été enterré.
Faut-il, au contraire, admettre que, par l'eiïf't du temps,
pendant une longue suite de siècles , une partie d'un sque-
lette placé sous une motte de terre s'anéantisse au point de
ne laisser aucun vestige , tandis que la plus grande partie est
conservée ? Je laiiise aux savants compétents sur la matière
38fr COlSGRfeS ÀRCHÉOLOGîQUB#^ à,
ossenienls ; et si pour tes moites^/ ianl , je dirai
|)as aussi péremptoîre, elle ne f / ./ jce de se rendre,
verte d'une couche decemf// / examiner les di-
que des traces manifester *// , «il il m'a écrit qu'il
quelle on aura enlevé '//'/ ux du squelette dont
H y a, du reste, . ^^
n** 6 qut est laboo' - os d'une dent,
il y a plus de r ^re de la mâchoire supérieure d'un
manuscrit de * ^ est d'une blancheur remarquable , oo
lonnais; trr • était jeune lors de sa mort ; sa présence
nière (i) «^"^e enterré dans le tumulus se comprend oo
était V iDÎeox, par l'usage rappelé par l'un des auteurs cités
façr jssas^ et qu'avaient les plus anciens habitants delà Gaule,
^/noler aux mânes du défunt , soit son cheval de bataille,
ji /e chien qui l'accompagnait à la chasse ou qui gardait sa
Ellison ; ils plaçaient au fond de la tombe les cendres do
j[)dciier qui avait servi à brûler la victime et y déposaient en-
suite le corps du défunt Tout cela explique non-seulemeot
Ja couche de cendre qui élail au centre du tumulus, vers le
niveau du sol voisin, mais encore le fait que les ossements da
chien étaient agglomérés , tandis que son maître était étendu
de manière à faire penser qu'il avait été inhumé.
Z*" Les deux objets en os , arrondis et finissant en pointe.
On avait cru , d'abord , que ces objets avaient pu lier le
linceul ou le vêtement avec lequel le mort aurait été ea-
seveli ; mais on fait remarquer que leur grosseur n'était pas
uniforme : elle diminue effectivement jusqu'à la pointe , ce
qui ne s'allie guère avec l'idée du service d'épingles , et l'on
a renoncé à cette idée , d'autant plus que les objets avaient
(I) M. le docteur Roble, médecin àSangalte, cloul j'ai |mi apprécier
loute rinslruclion et qui m'avait montré beaucoup d'obligeance lora
de mes Touilles de 1862*
"^ ^JDE^BtRT ET A HERVELINGHEN. 389
'^v. 'nce l'un de l'autre , ainsi que du
^^ \^ ^é des deux était au moins à
^ ^^ 'alement empêché d'y voir ,
^>^ ^ ' écrire. Une autre opinion
^ -^ , dont la pointe était fine ,
& .iiis de lance dont le bois ou le
par l'action destructive du temps. On
.e d'autres tumulus de la Gaule des objets
a ceux- ci ; l'un de mes plus honorables et savants
oues , M. Boucher de Pcrthes , en a figuré et décrit
plusieurs. Il dit (1) que les instruments en os, simplement
ébauchés , ne sont pas rares dans les gisements celtiques ,
mais qu'il n'en est pas de même de ceux qui ont été |)olis et
&ms , qu'on en trouve peu ; il ajoute ensuite: « Si ces in-
a struments, d'une pointe solide, n'étaient pas utiles comme
> poinçons, ils devaient être placés an bout d'un roseau
« pour servir de flèche. • Cette observation rend plus plau-
sible la dernière conjecture, avec laquelle on comprend que
les deux objets en os aient été trouves à quelque distance du
mort et à moins de profondeur.
4" La hache en silex.
Cette hache a été emmanchée : l'on ne saurait en douter
après l'avoir examinée ; mais, à la différence des haches en
fer qui sont traversées par le manche, celle-ci devait y
entrer pour y être fixée ; elle pouvait servir soit à la guerre ,
soit dans les sacrifices druidiques , soit pour les usages
domestiques ; mais elle est en si bon état et son tran-
chaut si bien affilé qu'on doit penser qu'il n'en a pas été fait
emploi.
Ces diverses découvertes dans un tumulus , où il n'y avait
rien en métal , me paraissent autoriser deux conclusions :
(1) Antiquités celtiques et antédiluviennes , (. I, p. 316.
390 CONGHËS ARCtIÊOLOGIQUI: DE FINANCE.
la première €tu*il remonte à une très-haute antiquité, ï la
plus ancienne des époques , qu'bu iSkZ un érudit de la
Suède , M. Thomsen ^ a divisée en trois périodes i Page de
pierre , Tâgë de bronze et Tàge de fer.
D'après un autre Suédois , Kl. ll^orsiè , les régions &ep-
tenirionales de TEurope ont été prlmilÎTement occupées
par des hommes qui ne connaissaient pas t*usagèdes mélaax,
qui vivaient du produit de leur chasse , qui enterraient leors
morts <lans des cercueils de pierre el qui habitaient pria-
cipaleiiient les bohis dé la mer ou les rivages des grands lacs
et des rivières. Vnc autre race , qui conbaîssaîl l'usage des
armes eh bronze, remplaça la première; elle était agricole
et brûlait ses morts. A celte deuxième race succéda Tâgc de
fer : c'est celui que nous connaissonà le tnieux , celui dont
rhistoire nous a conservé plus ou motbs vagùeinent le M-
veniK
En comparant avec les détails dans l<?sqnels je viefts
d'entrer ces donhécs historiques, que j'emprunte au ButUtk
monumental {{) , oh est conduit S penser que le premier
tumulus du mont de Coupe a été fait k Tâgë de itSerre, doottes
limites ne sont pas encore bien connue^ : tout Ce <ta*On a dit à
leur sujet ne repose que sur des hy|>othèlieâ plus ou moins
ingénieuses ; mais alors même qu*dn parviendrait à les reiidre
des vérités pour qaelcfues régions^ ce ne serait pas an motif
suffisant pour les appliquer partout ailleurs ; car il est o6tn-
tant que le silex était encore employé chek certains peuples,
()uand te bronze Tétait déjà chez d'autres. Ob en a A de
noutcati la preuve depiiis moiiis de cent ans, lorsqu'on a dé-
couvert des îles ou l'usage des métaux était complètenéat
ihcbnnu. Il ftut donc, éii pbréilki ibatière, s*MlMlier iVaot
tout i ce qui concerne le (>ays; or , le Village d*AtideiH)eht
(1) Année 181^3, p. 5Ô0 et 501.
P0D1IX£S A AlUENBEriT LT A HKnVELINGflEN. 39t
bîsail autrefois partie de la Morluie , que pendant longtemps
on a placée ï l'extrémité du monde (1) et où d'ailleurs la
civilisation a été plus tardive que dans le midi de la Gaule ,
plos rapprochée du peuple-roi. D'après cela , l'âge de pierre
a dâ s'y prolonger plus longtemps; mais on n'ignore pas
moins à quelle date il y a cessé « et dans cette incertitude ,
je me borne à ajouter qu'en réunissant seulement aux années
de l'ère chrétienne les six siècles de Tépoque historique qui
Ta précédée , on arriverait à un total de 2,^63 ans ; mais
que si l'on tient compte, ne fût-ce que pour quelques siècles,
des temps antérieurs à cette époque , et qui ont suivi l'âge
de pierre, on devrait reporter â plus de trois mille ans
l'origine du même tumulos , l'enterrement du mort et le
dépôt des divers objets qu'on y a trouvés.
La seconde conclusion est qne ce mort était un guerrier
d'un rang éminenl : cela semble ressortir, non-seulement de
la découverte des plus anciennes armes de guerre qu'où
connaisse, une hache en silex et des pointes de flèches ,
comme des restes d'un chien de chasse , mais encore de la
largeur du tumulus et du fait qu'il n'a pas servi à d'autre
inhumation , peut-être aussi de sa position à proximité de la
mer, sur Tune des montagnes les plus élevées du Bou-
lonnais.
Quant au second tumulus d'Audenbert, les trouvailles
consistent eu un squelette ( celui d'un homme ) , une masse
ox)dée |)résuméeen fer, et neuf pièces de monnaies romaines
entières ou par fragments.
1" Le squelette.
Yoki ce qui m'a été écrit, à son occasion par le même,
(1) c ExtretDîque hominiim Morini > (V. Virgile, Enéide, liv. VIII,
vers 727). — « Chimique bomiiium exislimati Morlui » (Pline-l*An-
ciei), lib. XIX, cap. i). — • In leirra Morinûrum situ orbfs cxirema »
( Lettre de Miot PiraRn , né en 355 ).
396 COMUIlte AHCHfiOLOGIQUK DE FRAKCE.
total det motiiifties noâiiiiies q«i eo profîékitieiit« Il esi à
ikMer qu*il y a quelques années, en a miré anm l'on !■•
rnnlns de la Aretagiie un petil-bron^e de Cooslaotm: et qoc
et inmiilus reofenuait des briques et des paieries rouainei
mêlées évidemment ï des poteries gantoises <1) et à ni sîles
de flèche , tandis qoe dans celui dont 11 s'agit ici , lonl s*aA
borné aux objets dont on Tîeiit de parler sncoessîTeinmtt et
dont la déconveiie donne lieu à deni opinions qoe je dos
maintenant exposer. La première se base sur les loonnaiesio-
maiues et notamment sur celles de l'empereur Coostantiti: d'oé
Ton infère que le second tbmulus d'Audenben date font sa
plus du IV" siècle; mais les partisans de la seconde opinioo
répondent que si les pièces de nHmnaîe avaient été mises
dans ce tumulus lu jour où le mort y a été déposé, elles se-
raient été retrouvées sur lui ou à côté ; or , il n'en a pas été
ainsi , puisque la plus rapprochée en était i pins de 1
mètre de distance. On sait que , dans les faoîlles dn cb&teau
de Cassel , où l'on est descendu jusqu'à 7 mètres de pro-
fondeur, ou a irou\é des moimaies eufonies plus eu rneins
profondément (2), et que celles aperçues les preàiières
étaient dn temps de la domination des Espagnols , les se-
condes do XI* siècle et les dernières de ré|ioque fonlaiiie;
on a fait la même remarque (3) dans l'enceinte du cbiteaa
d'Éiaples.
En présence de œs souvenirs et en considérant que les
monnaies n'ont pas été trouvées k côté du mort , qn'dlcs
étaient à moins de profondeur (la pins rapprochée à pins 4e 1
mètre de distance) » qu'elles sont de dilMrenu r^nes et que
la plupart ont été rencontrées plus près des bords du tumulos
(i) BuHetin monumental, année 186S, p. 5&.'
(2) Vixit t. XXIV de la Sodélé française d*avcaéoldgle , |». 53.
(S) Voir Hiëtoire du château uTÉi aptes, par M, Souquet, p» 3» &
FUUILLCS A AuDÈMSËnT ET A ilËUVfiLlNGHEN. 395
«lue du nlitretf , OU est OM^l I pensée qu'elles y Ohi été
piaeMft longtemps âpm qu'il a? ait 4É(é fitit.
Cela DM il'atftaiit pitts probable qu« le pelit-broiizfe dé
Constantili ressemble à eelui dd tumnltM précité qui, comme
on Ta ?u , contenait divers objets plus ou moins intéressants,
taut de i'éptk|ue gailloise que dé là période rotnaine. Ou
sail que d'autres tomolus de la Bretagne ont donné lieu à
d'autres trouvailles analogues à celles-là. Un savant éibinent,
qui est Tun des plus honorables habitants de ce pays(1)»
y a vu une wtwre ceiti^Éie qu8 la eonquéie avait visitée ,
viais non créée j les principaux motifs qu'il a donnés à
Tappai de son opinion sont applicables au deuxième ttiuiulus
d'Audenbert, d'oà l'on a retiré des pièces romaines ; et, dès
lors, l'argument tiré de ces noonnaies étant ainsi écarté , il ne
reste plus que le squelette avec son attitude qui semblait celle
de la prière, et deux moixeaoxde minerai dont Vun était sous
la tôle et l'autre à côtéi Cela étant, on peut croire que le second
tumulus d'Audenbert remonte également à une époque où
l'on ne faisait pas encore usage du ftr. A en juger par l'élé*-
vation do tertre» le mort qui y a été enterré âait un person-
nage plus important encore que celui du premier tumulus, don t
la hauteur est moindre de presque la moitié. Or , ce mort
n'était pas un guerrier , puisqu'on n'a vu rien qui l'indique :
ni hache, ni flèche , ni chien de chasse , ni armure. D'après
cela^ que pourrait-on en faire, si ce n*est l'un des principaux
ministres de la religion des plus anciens habitants de la Gaule»
ministre dont ta mémoire serait restée en grande vénération
dans le pays : ce qui expliquerait des offrandes de pièces de
monnaies ûdpoêées successivement dans son tumulus, sous la
domination romaine et jusque sous Coaslanlin.
(I) Sf. Da Cliatellicr, correspoodaDt de I*lii8ljlttl de France (V.
page Z9i An t. XXVI de ta Société fVaiiçaise d'^rcliéotocte).
396 COKGBÈS ARCHÊOLOGIQOE DE FRANCE.
Celle dernière ioterprétalion parait doue préférable ^
première ; mais je n'enteods pas pour cela me pronom
pour aucuue d'elles et je résene mon opinion personnelle, i
attendant Tavis des savants compétents sur la matière.
\
LES QUATRE TUMULUS D*HEEVELINGHEN.
\
Le S* (motte u^ G), le 4* (motte n* 7), le S* (^notte ■*" 11
le 6« ( motte n* tt ).
Ce qui y a été découvert se réduit à bien peu de chose :
une couche de cendres dans chacun ; des ossements sous une
pierre plate au quatrième ; des squelettes d'hommes avec un
poignard en bronze dans le cinquième, et si l'on tient compte
des trouvailles mentionnées par Lutto, on ajouterait au troi-
sième tumulus un squelette avec quelques armures en fer,
malheureusement disparues depuis plus de cent ans sans avoir
été décrites. Quoi qu'il en soit, les cendres proviennent» selon
toute apparence, des feux allumés pour purifier les fosses où
les morts ont été enterrés, et on ne peut guère en tirer
d'autre conclusion que celle déji énoncée ci-dessus: que
les mottes où on les découvre sont de véritables tumulus.
Les squelettes d'hommes accompagnés d'armes annoncent
des sépultures de mîliuires. Le poignard mérite surtout Tat-
tention : long de 16 centimètres et demi , il montre huit rai*
nures longitudinales; sa plus grande largeur est de 5 cent,
elle diminue depuis la soie jusqu'à la pointe : celte soie devait
être fixée dans le bois de l'arme avec des clous passés à tra-
vers quatre petits trous, dont deux sont encore entiers et les
autres à moitié: cela pouvait porter à y voir le couteau de
combat des Francs (le scramasaxe); mais ce couteau n'avait
qu'un tranchant (1), tandis que l'arme retirée du cinquième
(1) Voir p. 91Â des Sépultures gaulai tes, romaines et franqties^
fOCILLES A AUDENBERT ET A HEBVELINGHEN. S97
tomulQS en a deux , ce qui indique un poignard ; il res-
semble à cenx décrits par Antony Rich (1) , comme étant de
l'époque romaine ; mais, en pareille circonstance, les cendres
et les armes en fer dont on n'a pas la description , ne suflB-
sent pas pour faire reconnaître le siècle pendant lequel les
tamulus d'Hervelingben ont été élevés : il faut donc , à leur
égard, entrer encore dans le champ des conjectures.
La première s'appuie sur ce qu'on n'y a vu ni objets en
silex , ni monnaies , ni poterie , et sur le fait qu'on aurait
trouvé dans deux d'entre eux ( le troisième et le cinquième )
des armes en bronze ou en fer , et dans le quatrième , une
pierre au-dessus d'ossements qu^elle protégeait; d'où l'on
infère que tous quatre ont été formés pendant Tâge de fer ;
mats en voyant le poignard, dont le travail annonce plus
d'art que n'en comporte une époque aussi ancienne, on
doit penser que cette conjecture n'est pas fondée. On est
donc tenté d'en chercher une autre : en voici une qui semble
assez plausible pour que j'en donne connaissance avant de
terminer mon travail :
Au commencement du V* siècle , des colonies de Saxons
étaient établies dans la Morinie, et son littoral en avait même
pris le nom ; en effet , on lit : Marcis in lùtore Saxonico (2),
par le savant abbé Cochet, inspecteur des moDomcnts hisloriques de la
Seine-Inféneore, et p. 30 ùvk' Catalogue du Mutée de Boulogne (col-
teclion d'antiquités mérovingiennes ).
(i) Anlony Rich, Dictionnaire de» antiquités romaines ^ aux mots
Clvkacdloii et Pucio.
(2) Marcis éiail certainemenl sur la côlc de la Morinîe ; 8*il y a
controverse sur son emplacement, elle ne porte que sur trois points ,
qui tous en (^isaieut partie : i<> Mardyck , prés de Gra vélines ;
2« Marck , à proximité de Calais ; 9^ Marquise , entre Calais et
Boulogne. Ce dernier point est celui qui rallie le plus de suffrages,
depuis les importantes découvertes fbiies sur son territoire et dafis le
voisinage.
i38 CONGHËS ARCHtoLOGlQUE DE tHàhCL
dans b Notice des dignités de V Empire ( aotice rMigée
le règne d'Honorius, qoî commeoça «a SUS et Ibiit ?d 431
Leur élablissemcut éUti, selon loute apiiannce» améneor
au V* siècle ; car on auteur du IV% Bun^ène» a ferîl % loyr
siyet un |>98sage dont voici (1) {^ traduction : « On ks vait
c fré<)ueuter uoa oiarchéf • y mettre en \&M teura bea*
• tiaux y s*accoutQiner aux faiigaea du labourage et iitaa
« plier leurs épaules au joug de la discif^line militaire. »
Faut-il voir , dans les l^abilants d*HarveUii|g|ien , leç jid-
cendants de œs anciens Saxons 7 On Tignore ; mais H paraît
maintcnaut bien certain que Le village d'Hemetiogben , tra-
versé par la route de Guines au port de Viasaot , dwit il est
voisin , et placé entre deux hautes montiigiies qui offraient
des moyens naturels de défense, a été babité par des Francs
mérovingiens ; car un retrouve de teiaps en temps » dans son
cimetière, des tombes présentant les caractènes assignés \
leurs sépultures (2) ; mais, pour elles , on n'élevait pas de
lumulus : aussi est-il vraisemblable que les Francs niéro-
vingiens ont été précédés, à Hervelingheo (dont |e UM'etl*
d'ailleurs, d'origine germaniii»e), par uue peuplade imnonoe
qui avait l'usage de ces monuments funèbres : ainsi s'ex*
pliquerait l'établissement des quatre tumuhis, qui ne senueot
dès lors que du III* siècle, sinon du IV'.
P. S» " Cinq autres tumulus , dont un situé à Escales et
quatre à Sangatte , villages voisins d'IJervelingben , ont été
fouillés depuis peu : Ton a trouvé dans tous un squelelte :
Fatlitude de deux était repliée : Tun d'epx avait prito de la
tète un vase. Du reste , mon Rapport sur ces dernières (boilies
et quelques autres sera remis , le mois prochain , à la Sociélé
française d'archéologie.
(I) Voir Ëmmenius Pacatun, ap. Dom Bouqiiet, t |, et pour la Ui*
duction ci-dessus , un intéressant Essai sur les iovasions des Inrbarcs
en fioulonnais, par M. Erncsl Hamy , de Boulogne.
(3; Voir p. &3i et hZ2 des Séfmttures gautoUeê , etc.
NOTICE
BISTORIQOE ET ABCBBOIiOOIQO^
SUR
L'ANCIENNE ÉGLISE CATHÉDRALE
AUJOLRDHUI PAROISSIALE
DE SAm-PAUL-TROIS-CHiTma (DKOK);
PAft M. L'AIBÊ JOUVE ,
Cbaooiue du diocèse de Valence, membre de l'Institut des provinces
lD5pecteur des inonumenis pour la Société Trançaise d*arcbéologle.
I^a ville de St-Paoi-Troiâ-Cbâteaui , appelée aa(refob
Civil as Triioatinotum ou Avgusta Tricastinorum (Pliae»
)iv. Ili, chap. iv), i cause de trois châteaux- forts que \e»
Romaliis y avaient élevés dans le principe , devînt, sous leur
doroisatioB, la capital^ de la peuplade gauloise des Tricaftttas.
C'est d'eux que Silins lialicus a voulu parler dans ces deux
vers de son poème (liv. 111 ), relatifs au passage d'Annibal :
Jitmque Tricastinos incedit finibus agmen ,
Jam faciles campos , jam rura Vocontia carpit.
D'où Ton doit inférer que celte peuplade était dès lors li-
mitrophe de celle des Vocoaces, qui reconnaissaient Vaison
pour leur capitale.
L'importance et l'antiquité de ta cité lYkastine , quand
même elle n'aurait pas pour elle les témoignages formels des
poètes et des historiens, seraient siifiTisaniraent établies par
les restes imposants de son amphithéâtre, de boo cirque, de
400 CONGHfeS ARCHÈOLOGtQlB 0£ FRANCE.
son forum , de son aqaeduc « ainsi que par les statues , les
urnes et autres débris qu'on y a successivement découverts.
Il n*y a pas longtemps encore , deux de ses portes étaient
appelées, Tune, Fanjoux {Fanum Jovis) , à cause du temple
de Jupiter qui se trouvait dans cette partie de la ville; et
l'autre , Puy-Jou, de Podium Jovis (1). Cette ville, conme
la plupart des autres cités gallo-romaines, eut beancoap ï
souffrir , d'aboi*d de Tinvasion des barbares, ensuite de celle
des Sarrasins, des Albigeois et des guerres des protestants.
Elle reconnaît pour son premier apôtre Célidoine ou
Sidoine , Taveugle-né , qui , après avoir été guéri par Jésos
( Joan. , IX ) , se Gt son disciple et porta le nom de Resiimt,
du mot restitutus est ei visus , la vue lui fut c restituée»,
en souvenir de celte guérison miraculeuse. D'après une tt*a-
dition immémoriale, confirmée par un très-ancien bréviaire
de St-Paul (2) et tous les autres livres liturgiques de cette
église jusqu'à nous, ce saint personnage était de ceux qui,
fuyant la persécution des Juifs, abordèrent en Provence avec
Lazare, l'ami privilégié du Sauveur. Après avoir séjourné
quelque temps à Aix , il s'établit dan^ la cité des Tricastim
dont il devint le premier évêque. Pour les antres détails de
sa vie, et surtout pour ce qui concerne le remarquable
tombeau qui lui fut érigé en 12&2 par l'évéque Laurent ,
après qu'il eut découvert ses ossements avec des pièces de
(1) Gallia chrUtiana (Province d* Arles), t. I, p. lOà et suit.
(S) C'est à quoi n'ont pas pris garde les savants auienrs de la
Galtia Christian a , lorsqu'ils ont dit, d'après le P. Boyer, historien de
Péglise de Sl-Paul-Trois-Châileaux, que Tévèque Etienne Générés étsit
le premier qui , eo 4&65 , eOt affirmé que saint Restitut était le mèoie
que i'aveugle-né de TÉvangile ; car déjà, depuis des siècles, ce bit
était atteslé par tous les livres liturgiques et les monuments. En ontre,
il a été maintenu dans le nouveau Propre du Bréviaire romain do
diocèse de Valence, approuvé par le Saint-Siège en i853.
J
L^ÊGLISE DE SAlMT-t»AUL-TtolS-CËATEAUX. &01
son Uton pastoral , nous reiiToyons le lecieor à la Diaser-
tatkm qoe oous lui avons consacrée en 1856 « ainsi qu'à la
jolie église romane où eut lieu la précieuse découverte dont
il s'agit (1).
D'après l'ancien catalogue des évéques de St-Paol, le
deaxième fut saint Sulpice, qui eut lui-même pour succes-
seur saint Eusèbe, célèbre par sa charité. Nousvoyons figurer,
k la suite de ces trois saints pontifes , saint Torquat, mort en
571» et dont les restes, conservés dans le monastère de Gruas
ea Yivarais, furent brûlés par les protestants. Son successeur
immédiat fut saint Paul , qui donna son nom à la cité Tri-
castine. Chassé de Reims, sa pairie, par l'invasion des bar-
bares , Paul s'était réfugié en un lieu nommé Macérius ,
en Provence , près de la petite ville qui depuis fut nommée
St-Rémi , sans doute en souvenir de celle où il avait reçu
le jour. Là il se livrait aux travaux des champs, ibique
campes exercebai , est-il dit dans sa légende du Propre
Valeminois, Ce fut au milieu de ces occupations; que le
découvrirent les messagers envoyés par le clergé et le peuple
de Trois-Châteaux pour loi annoncer sa nomination au siège
que Torqoat venait de laisser vacant , par sa mort. Paul ,
croyant à une méprise de leur part , prit le bâton dont il
se servait pour conduire ses bœufs et l'enfonça dans la terre,
eu disant : « Quand celte verge produira des feuilles et des
(( fleurs , j'accepterai votre proposition. » Mais , ô prodige !
tout à coup le bâton desséché se couvre de verdure et de
fleurs, et Paul, interdit, adore la volonté de Dion et ac-
cepte la dignité qu'il avait refusée (2). C'est en souvenir de
(I) Cette Dbserlatioii a éié publiée dans le t. XXII du BuUetiH
monumental,
(3) Cette gracieuse légende, tirée des anciens livres liturgiques de
l'église de Sl-PauUTrols-Cliâtcanx, a été maintenue dons le nouveau
2«
402 €X>KQRte AlOltoLOGIQOE M FBAMCC.
ce foit miraculeux que, chaque année, le 1'' février, féie de
notre Saint, on porte solennelleuienlà la procession une verfo
entourée de rubans , de verdure et de fleurs d'arbres divers
Paul, après avoir occupé le siège de Trois*Cbâteaox
durant plus de quarante ans , mourut au coomieAceiBCfii
du X** siècle. Ses reliques, déposées dans une châsse en arg^eiM
enrichie de pierres précieuses , étaient exposées à la véné-
ration des fidèles aux principales fêtes de Tannée. Elles fareiU
brûlées par les huguenots le 2U décembre. 1561.
C'est à celle époque de l'épiscopat de saint Paul que caw-
meucent à sortir un peu de leur obscurité les annales de la
ville , qui portera désormais son nom. Toutefois , en ce qui
concerne l'histoire de sa cathédrale , qui va désormais fixer
notre attention , il faut redescendre plus de deux siècles
pour saisir quelques notions plus ou moins incertaines sur
ses origines. Ce n'est que vers l'an 792 que la tradition
nous fournit quelques renseignements sur cet édifice , en
nous apprenant qu'il fut bftii , comme tant d'autres élises ,
par Charlemagne en Tbooneur de la Sainte- Vierge et de saint
Paul , sous le pontificat d'Aldebran , vingt-hoilième évéqoe
de cette cité (1). Peut-être existe- t-il encore aujourd'hot
un indice de cet événement dans le bas-relief qu'on remarque
à gauche en entrant dans l'église , et qui représente on em-
pereur prosterné devant un évéque qui lui doime la béné-
Propre du diocèse de Valence, dont celle aotique égKse fait partie defmit
le Concordat de 1801. On la lira avec' plus de détaiU dans lePère Bojcr
de Sainte-Marlhe , relîgîeui dominicain, aux pages 12 et saivaiUesde
son Histoire de l* église de ShPaul^ qui a paru en 170à : et dans
rintéressanl article que mon bonorable collègue, M. Tabbé Nadal. a
consacré au saint évéque, dans son Histoire hagiologique du diocèse
de Valence t p. 74. Voir aussi Tillcmont, t. VIII.
(1) Dom Boyer de Saiiite-Marihe, Histoire de Véglise deSt'PMl»
Trtjiê-OHtteuux t p. 29.
L^ÊGLISB DE SAIiST-|PAI]L-T10l»-CHATEAtnr. &Û3
diction , la croix ï la main , et derrière loi des gens armés.
Mais nons troufoos un indice moins incertain de celte haaie
aoUquiiê'dans la nef latérale à droite , dont la voûle , en
qoart de cercle , offre un des caractères saillants de Tar*
chtlecuire carlovingienne , telle qu'elle se révèle dans le petit
nombre des monuments qui noos en sont restés. Ce serait-lè,
d'attleors» le seul vestige de ce style que nous présenterait la
catMdrale de St-Paul dans l'état oà elle se trouve aujour-
d'hui ; car ses autres parties remontent évidemment i une
époqne beaucoup raoîna reculée , quoiqu*ancienne relative-
ment » comme nous le constaterons bientôt
Le pieux monarque enrichit la basilique d'ornements très-
précieux , tels que croix, calices, encensoirs. H y fonda un
chapitre de trente-huit chanoines , qu'il dota libéralement »
et auquel il conféra de beaux privilèges (t).
En 852 , Pons, élu trente-unième évêque par le peuple et
le clergé, obtint de Lothaire une buUe par laquelle ce
prince approuvait et confirmait le don que Charles et
Louis, ses aieui, avaient fait à cette église de la seignenrie de
k ville avec tous ses revenus , depuis le Rhône jusqu'à la ri-
vière d'Âygues.
Ce fut i peu près à la même époque, c'est-à^ire vers 827,
que l'église d'Orange , qui avait alurs Bonifoce pour évoque ,
fut réunie li ceUe de St-Paul , et cette première union dura
presque cent ans. Il y en a eu ensuite d'autres plus ou moins
longues, en divers temps, comme il résulte d'une bulle
d'Urbain II (i095), et de deux autres bulles: l'une
d'Alexandre II, Giraud étant évêque de St-Paol et d'Orange,
et l'autre de Pascal II (2).
(1) Dans son Histoire de Céglise de Saint- Paul-Trois-Châteaux ^
page 39, Dom Boyer donne la teneur de cette bulle, dont roriginal
était déposé, de son temps, aux archives de TÉvéché.
(2) Ces trois bulles ont été reproduites in extenso dans le Recueil de$
hiitoriene' français, par Dom Bouquet, loeo citatOt
kùk œNORÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
En 1179 » Tévéqae de St-Paal obtint de Frédéric II « em-
perear d'Allemagne , avec le titre de comte , la souTeraineté
de la ville (1). Tout porte à croire que cette époqoe d'ac-
croissement de richesse et de puissance pour ses évéqoes fat
aussi celle de l'édification de la cathédrale , telle que nous la
voyons aujourd'hui , au moins dans son ensemble général
Tout , d'ailleurs , dans cet ensemble , ainsi que dans les dé-
tails, accuse cette grande période de l'architecture romane,
telle qu'elle nous apparaît dans d'autres cathédrales voisines
qui ont la même date. Le lecteur pourra en juger par la de-
scription exacte que nous en donnerons tout à l'heure. Mais,
auparavant, il importe de mener jusqu'au bout la rapide
esquisse historique que nous en avons commencée.
En 1561, dit D. Boyer, sous le pontificat de Jean deJoly,
les hérétiques, enhardis par des tentatives ultérieures, se
réunirent la veille de Noël aux portes de la cathédrale,
où ils abattirent et brisèrent un tableau de marbre en
demi-relief où était représenté le mystère de l'Adoration des
Rots, placé au frontispice de la porte du midi , dans le vesti-
bule s ils enfoncèrent la porte, et entrant dans l'église en
prononçant mille imprécations et mille blasphèmes, ib abat-
tirent les images de J.-C, de la Très-Sain te- Vierge, sa digne
mère, des autres saints qui étaient en grande vénération; ib
allument un grand feu , brûlent le rétable avec le Saint-Sa-
crement, les reliques de plusieurs saints , les chasubles , les
aubes et tous les meubles de la sacristie ; ils renversent les
fonts baptismaux , ils brisent les chaires des chanoines , ils
déchirent les livres de chœur; ils abattent les bénitiers, les
autels, les chapelles et tombeaux , et tout ce que l'antiquité
(i) Mais, en 1407, Théodtt de L*Étang se partagea oeUe sooverai-
netéavee le dauphin Charles fils de Charles V. {GaUiachrittiaM,^'
rlrce d'Arles. )
L'ÊGLfSE DE SAINT-PAUL*TROIS«CHATEACX. UOS
avait de pins vénérable, et confertlssent ainsi une maison de
sacrifice et de prière en une affreuse caverne de larrons ; ils
n'épargnèrenl4)as même les archives du Chapitre, dont ils pil-
lèrent tous les anciens titres; et ces illustres monuments qui
aaraient pu donner un grand relief à cette histoire , ils en
déchirèrent une partie ; Fauire fut jetée au feu, d'où certains
catholiques en retirèrent quelques pièces. Après des actions
si violentes et si infâmes, ils chantèrent les psaumes de David
dans l'église cathédrale , en action de grâces de la victoire
qu'ils venaient de gagner et firent prêcher leur ministre, f^
sennon achevé , ils se répandirent dedans et dehors la ville :
Ils abattent toutes les croix et commettent mille autres im-
piétés ; et comme si leur rage n'eût pas été assouvie, ils par-
coururent plusieurs villes et villages de ce diocèse, entr'autres
Chamarety Monségur, Picrrelatte, St-Restitut, Clansayes
et Montélimart où ils commirent les mêmes désordres (1).
En 1567, Jean de Joly, évéque de St-Paul , quitta sa ville
épiscopale, au grand regret du peu de catholiques qui y res-
taient Les chanoines et autrei ecclésiastiques en furent af-
fligés, mais point abattus; ils tinrent bon contre les hérétiques
jus(iu'à 1571, qne, privés de leur église, de leurs revenus et
de leur chère liberté , ils quittèrent St-Paul et se retirèrent
en diverses villes et bourgs environnants. Les calvinistes
furent maîtres de la ville jusqu'en Tan 1573, qu'elle fut ré-
duite sous l'obéissance du roi , par les soins du gouverneur
de la province, du baron de La Garde et du comte de
Suze (2).
Antoine do Gros, de la maison de Grignan , ayant été
nommé 83' évêqoe de St-Paul , alors que les ravages de
l'hérésie avaient pu être un peu réparés, fit, en 1600, sa
(i) Histoire de Péglisede St-Paul-Trois-Châteaux , p. 225 e suif,
(2) Ibid., p. 261 et SUiv,
606 GOMeilËS ARCniOLOGIQUË DE FRANCE.
première visite dans sa cathédrale , qu'il trouva borribkiiieDt
entr'ouverte en plosiears endroits. Le service ne s'y faisait
ploB depuis quarante ans, les chanoines en ayant été honieo*
sèment chassés, lears revenus ensevelis et leurs papiers
brûlés. Malgré tons ces niatfaenrs , il obligea tes prêtres ab-
eents ï rentrer dans leurs bénéâces; il répara les brèches de
«on église et donna les oroemenis nécessaires pour le cnlte et
l'office divin (i).
En 1630, François Adhémar de IVlonteil de Grignan, abbé
commendataire de Notre-Dame d'Aiguebelle , de Tordre de
Cîteaux , fut nommé évéqoe de St-PanI , en remplaoeaieot
d'Antoine du Gros. Peo d'années après , il s'entendît avec
son Chapitre pour la réparation du dôme de ta cathédrale.
Ou en donna le prix fait à un architecte qui mourut après
avoir éle\'é la construction jusqu'aux fenêtres. Enfin , Olivier
Piédone, d'Avignon, l'acheva tel qu'on le voit aujourdliui,
dit l'historien D. Boyer, qui écrivait ceci en 1704 ; mais nous
devons sgoucer, hélas! tel qu'en le voyait encore, il y a quel-
ques années, avant sa regrettable démolition. Cet ouvrage
coûta à l'évoque 2,000 livres, et au Chapitre 800.
Enfin, en 1683, Louis,- Albe de Roqoemartine, 88* évéque,
qui venaK d'être transféré de Tévêché de Grasse è celui de
St-Paul , voulant restaurer complètement sa cathédrale , fit
faire è Toccident un beau perron , deux portes avec deux
grandes chapelles. Il enrichit le sanctuaire de riches pein-
tures , le fit boiser et dorer , et lui donna un riche uber-
nacle. Il renouvela le pavé du sanctuaire en pierre de jaspe
et celui du choeur en marbre blanc et noir; il remplaça les
anciens sièges des chanoines par d'autres dont le dossier était
doré , et il fit construire l'orgue dans te chœur, à l'endrok
où on le voit encore aujourd'hui (2).
(4) Histoire de r église de St-Faul-Trois-Chàteau», p. 396 et Mi?.
(î) /6W.
L*ÉGLISE DE SALNT'PAUL-TROlS-^^HATEAtJX. Û07
Telles furent les vicisskiiiles au monomettt jusqu'à la ces*
sattoti c<)mplèle des guerres de religion. A celte époque il
n'avait point , sauf l'édification de son dôme à la Louis Xill ,
éprouvé d'altération notable dans son ordonnance générale ,
et H était 5 peu près tel que nous le voyons aciutileaient
Le chapitre se composait de douze chanoines, dont quatre
dignitaires : le préofit^ Varehidiaere, [esacrùtain et lepréeeu-'
leur, n y avait de plus trois hebdomadaires , chargés à tour
de rèle du service paroissial. L'évéché éuit » comme il l'a
été jusqu'à sa suppression en 1801 » k deuxième suflragant
de la métropole d'Arles qui en comptait trois autres : Mar-
seille , Orange et Toulon.
Si nous consultons le Pauillé des évêchés et abbayes de
France, de Dom Baunier (édition de 1726) , nous voyons
qu*à cette date le personnel du chapitre n'avait subi que de
légers changements.
Le diocèse , t{ni n'avait que cinq lieues de longueur et
quatre de largeur , comprenait trente-cinq paroisses dissé-
minées en quelque sorte dans le Danphiné , dans la Provence
. et le Comtat-Venaissin (1).
L'antique cathédrale de Sl-PauUTrois-Châteanx , quoique
déshéritée depuis 1801 de son titre épiscopal , n'en a pas
moins été , dans ces derniers temps, l'objet de la généreuse
sollicitude du Gouvernement. A plusieui*s reprises, des
sommes assez considérables ont été employées à des restau-
rations qui , il faut bien le dire , n'ont pas toujours été heu-
reuses , sans avoir même reçu lenr complément indispen-
sable. A l'heure où nous écrivons ces lignes , rien ne porte
à espérer qu'elles le soient de sitôt : en sorte qu'en présence
de ces ébauches ( opéra intertupta), on se dit qu'il vaudrait
mieux pour le monument qu'on n'y eût pas remué une
(1) C<Alia chriêtiana (Province d'Arles).
A08 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
pierre « qne de le voir dans le trisie état où il se trooTe ,
FurloDl depais la démolition de son dôme, dont nous parle-
rons pins bas.
Cette église, bâtie en belle pierre de taille da pays?
extraite de la carrière voisine dite de Sainte-Joste , esl par-
faitement orientée. Elle accuse nettement, dans son ensemUe,
les lignes et la physionomie du style roman secondaire, propre
aux anciennes cathédrales do Comiat-Venaissin et du Coaitat
d* Avignon , ses voisines. Nous allons la décrire à reRlérieor
et à rintérieur , en commençant par le portail occidcoul.
Grand portail.
L*aspect général en est hiératique, sévère et d'uo bel
effet , bien que les trois quarts de sa hauteur , presque en-
tièrement lisses^ se détachent un peu brusquement de »
partie inférieure, ornée de riches moulures d*un travail ex-
quis. Commençons notre description par celle-ci, en nous
élevant ensuite jusqu*au faîte, haut de plus de 70 pieds au-
dessus du niveau de Téglise.
Sur deux pilastres assez simples repose une belle arcatnre
romane ainsi établie: première archivolte (en montant) di-
visée en trois cordons : le premier de feuillages, le deuxième
d*oves, le troisième de fleurs du pays. Deuxième archivolte,
en relief à boudin, ornée de feuilles de vigne ; en dessous du
boudin, un cordon d*oveset un autre de fleuilles de chêne.
Troisième archivolte en creux ^ ornée de jolies têtes d*anges
et de saints , dont chacune alterne avec une feuille de chêne «
excepté deux, placées à la gauche du spectateur , qui repré-
sentent probablement le Père et le Fils. Quatrième archi-
volte, divisée en deux cordons: Tun offre, dans sa première
moitié , à gauche , une série de feuilles végétales , et dans
H seconde^ des fleurs aussi, et divers ornements en spirale ;
L'ÉGLISE DE SA 1NT-P A CL-TBOIS -CHATEAUX. 609
le second cordon , qui termine celte riche décoration , re«
présente de grandes et Mks feuilles de vigne.
Au-dessus de chacun des denx chapiteanx des piliers qui
sapportent Tarcature que nous venons de décrire , on re-
marque deux oiseaux symboliques, aigles ou griffons, au-
jourd'hui tronqués. Aux deux côtés de ces deux piliers et de
Tarcature qu'ils sopporient , on voit un pilastre cannelé et
une colonne également cannelée sans chapiteaux , réminis-
cence frappante, parmi tant d'autres que présente le mo-
nument , de Tarchitecture romaine , qui avait laissé de si
nombreux vestiges dans cette contrée.
Maintenant, si nos regards se portent au-dessus de la porte
principale, ils verront h une assez grande hauteur une belle ro-
sace , de celles qu'on appelait dans le principe oculi, ornée
de deux cordons concentriques d*on travail exquis : Fun en
oves et l'autre, beaucoup plus grand, en palmetles. Au-
dessous de cette rosace , et conformément à ce qui se prati-
quait généralement dans la construction des basiliques pri-
mitives, on voit deux fenêtres jumelles, surmontées d'une
archivolte rampante très-délicate, dont les moulures affectent
la forme d'onglées décroissantes. On peut en dire antant de
la petite rosace correspondante à la nef latérale de droite ,
qbi , en outre , est rehaussée , dans toute sa circonférence ,
d'une grecque en labyrinthe, tandis que l'autre rosace du
bas-côté gauche est sans moulure aucune.
Quant au frouton triangulaire en saillie , supporté par des
consoles ou modilions, qui domine toute cette façade occi-
dentale', il a été réparé à neuf en 18^1. L'architecte chargé
de cette restauration a eu le bon esprit de lui conserver son
ancienne et délicate grecque , qui le complète si heureuse-
ment, comme elle complète aussi presque toute la partie
haute de l'édiGce , en la contournant k droite et à gauche
jusqu'aux absides et au clocher. Quittons roaii)tenaot le
h\0 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE PRAKCE.
grand portail et dirigeons-nous i droite, pour faire le tour et
la basilique et en continuer la description.
Porche méridional*
Nous distinguons d'abord , au-dessous de la toiture et sur
la ligne de l'ouest à l'est jusqu'au doclier, de riches frag-
ments d'une grosse frise , que continue autour du clocher
une autre frise plus petite , non moins élégante et mieux
conservée. Ensuite nous remarquons , toujours sur le mor
extérieur , un beau cintre de fenêtre actuellement bouchée ,
avec une riche archivolte flanquée , à' peu de distance , de
deux pilastres cannelés et reposant directement snr une
frise actuellement usée. Mais ce qui doit particulièrement
fixer notre attention^ c'est le porche irès-sailiant, en fronton
triangulaire , avec une fenêtre romane au miliru.
On y entre, en descendant quelques marches, par une
arcade plein-cintre divisée par deux arcs concentriques re-
posant sur des piliers droits avec chapiteaux à palmettcs.
Aux trois côtés de l'intérieur du pordie, c'est-à-dire ï
droite , à gauche et devant sol, existent trois grandes arcades
(les deux latérales sont simulées) avec chapiteaux à palmettes
ou en onglées ; elles sont plus basses que celle par où l'cin
entre dans le porche, de toute la hauteur des escaliers.
Celle du fond, senant d'entrée directe dans l'égKse, a été
défigurée par une porte moderne en maçonnerie. On uc
distingue plus , de l'arcade , que l'archivolte ornée de pal-
mettes et autres moulures conformes au genre décoratif da
monument , dont les motifs principaux sont reproduits daos
l'ensemble de ce porche remarquable. Son intérieur , mal-
heureusement endommagé , se distingue encore par <|iiatre
colonnes aux riches chapiteaux , aux fdts cannelés, zigzagues
ou rompus , établies aux quatre angles du porclie. Celle de
L'ÉtiLISE DE SAINT PAC L-TBOIS CHATEAUX. ûU
éroke , en entnml , a éié sapprimée on ne sait pourquoi.
Au-dessoRs des deux grandes fenêtres méridionales du ,
clocher , l'extérieur de la branche de la croix latine corres-
pondante à cette partie de TédiGce s'offre aux regards , sous
la forme d'un fronton triangulaire , au milieu duquel est in-
scrite une fenêtre supérieure à YÎde correspondant au transept.
A 5 mètres environ plus bas, on remarque un autre fronton
de même forme, simulé et tronqué du côté gauche, au centre
duquel se trouve également une fenêtre romane évidée.
Abside.
L'ab2»ide principale , avec ses deux absidioles formées des
extrémités des deux nefs latérales, se détache sur un grand
4nur droit et lisse presque entièremi nt restauré depuis peu (1 )•
Ce mur représente toute la hauteur et la largeur de l'édifice.
La partie au-dessus de celle nord du clocher , qui n'a pas
été refaite , offre une bi*Ue corniche assez bien conservée ,
faisant suite (quoique plus grande et d'un dessin différent)
ë celle de la partie méridionale du clocher, déjli citée.
L'extérieur de ces trots absides , d'une simplicité rustique,
est bien moins soigné que les autres parties du monument.
Ses fenêtres seules , principalement celle du milieu , offrent
de petites moulures presque entièrement usées de vétusté. Ce
système absidal ressemble beaucoup, du reste, à celui de
(I) C'est derrière cette abside, el à quelques pas seulemeol de dis-
tance, qu'on a découvert réoemment, à 8 ou A pieds de pro-
fondeur dans le sol, une pierre carrée ponant, en beaux caractères
romains, ces deux initiales C. M., qui sont évidemment celles du nom
de Charles Magne, fondateur du monument. Ne pourrait-on pas con-
jecturer que c*est là la première pierre de fondation , qui aurait été
posé« dans celte partie de Tédifice, qui est ccTlalnemeot la plus an-
cienne ?
/|12 CONGRÈS ÂRCHÉOLOGIQCE DE FRAKCE.
raiicienne calhédrale de Yaisoo, avec laquelle celle de
St-Paul a beaucoup de rapports. Sur la partie du mur droit
qui existe au-dessus de la troisième absidiole , on voit trois
rangs d*arcades jumelles simulées, séparées par un cul-de-
lampe, comme on en remarque aussi à Mayence, Spire,
Worms et autres villes des bords du Rhin. Ils sont suivis de
sept autres rangs d*arcades semblables , à la parlie extérieure
du croisillon septentrional , dont le fronton triangulaire a été
refait avec des consoles unies et sans moulures à la frise. Cet
extérieur du croisillon septentrional , de même que le reste
de la surface nord de Tédifice , est également privé de mou-
lures et oiïrc , par conséquent , un aspect monotone et
sévère.
Il faut excepter néanmoins , en ce qoi concerne la nef
principale , sensiblement plus haute que ses deux bas-c(Viés ,
la petite frise en labyrinthe dont nous avons déjà parlé , de
même que la série de modillons refaits à neuf qoi supportent
la corniche établie immédiatement au-dessus de la toiture
de la nef latérale du midi. Cette partie septentrionale de
Tédifice présente quatre légers contreforts, dont un est adossé
à la partie occidentale dudit croisillon, et les trois autres sont
également espacés le long de la paroi de la grande nef»
Cloeher roman*
De forme carrée , il a deux fenêtres romanes aux archi-
voltes rampantes à chacune de ses faces méridionale , occi-
dentale, et trois à la façade orientale ; le côté septentrional
en est privé. Il est surmonté d*une flèche trapue , en forme
d'étpîgnoir , d'un efl'et très-disgracieux.
A côte du clocher , au point dlntersection des quatre
croisillons, s*élevait naguère , k une hauteur de 80 pieds, le
dôme en style JLoois XIII construit en 1634 par Olivier
l'église de SAlNT-PALL-TROIS-CtlATEAUX. 413
Piédooe, d'AvignoD. Son architectore Jourde et disgracieuse,
contrastait sans doute avec le style roman de Tédîfice ; ma»
son intérieur hardi , malgré certaines moulures de mauvais
goôt , n'était pas à dédaigner. Il a été malheureusement dé-
moli , sous rinspiratiou fâcheuse de cet archaïsme eiagéré
qui « sur Unt de points de la France , a fait disparaître des
objets d'art d'une véritable valeur qu'on ne remplacera
jamais. Que, dans la construction ou la réédificatîon d'un
monument , on s'applique à observer la grande loi de l'unité
de style quant à l'ensemble et aux détails , rien de plus rai-
sonnable ; mais que , sous le préiexte des exigences de cette
unité , on anéantisse , dans des édifices déjà existants , des
œuvres d'une valeur intrinsèque dont il aura été enrichi
dans le cours des âges , c'est ce qu'on ne saurait nullement
approuver ou justifier. Vu à distance , ce dôme que nous
regrettons formait , avec le clocher qui lui était juxtà-posé ,
un groupe harmonieux. Il rehaussait la basilique , déjà sen-
siblement élevée au-dessus de la petite cité qu'elle domine
encore , et dont elle seule rappelle aujourd'hui la première
splendeur.
Intérieur de la ttasillque.
GRANDE NEF.
Elle est divisée • de chaque côté , en trois rangs d'arcades
cintrées dont l'une'en retrait; elle se termine par une abside
en forme de coquille ornée. Celte abside reçoit le jour par
cinq grandes fenêtres cintrées, supportées chacune par deux
belles colonnes composites, naguère peintes, ainsi que tout
le fond du cul-de-four.
La maltresae-voûle , également cintrée , en pierre de taille
de moyen appareil , se termine à l'arc triomphal sensible-
ment plus bas, qui offre ainsi une vaste surface plane
41/r GOMf.BfeSi AnCttfcOLQGIQUB DE ^RANCIC
j'asqu*^ la vràte. Celle-ci ettt partage, daas n longneor,
en trois compartimenta égam qae déterminent trois arcs^
doobleaax, correspondant eux-mêmes à trois piliers sor
lesquels nous reviendrons plus tard.
La muraille principale » oà est pratiquée la grande pone ,
e»l percée de la rosace et des fenêtres jumelles dont noue
avons déjà parlé en décrivant Textérieur do mooomeni;
mais les verres blancs dont elles sont garnies ne donnent
qu'un jour Insuffisant à cet intérieur « généralement trop
obscur. €*est de là que part, ) droite et à gaucbe, cette
corniche qui court sur les deux parois de la nef jttsqo*à la
naissance du dôme , ramené aujourd'hui à sa forme primitive
et à ses anciennes proportions. Aonlessous des deux fenêtres
jumelles existe une arcade à deux arcs concentriques et dé-
croissants , dont Tun est supporté par deux piliers carrés qui
partent du sol , et l'autre par deux piliers partant également
du sol , mais entrecoupés de deux longues et belles colonnes
corinthiennes « k riches chapiteaux en saillie , sans base et
semblables à celles du palais de Oioclélien k Spalatra
En avançant de la grande porte dans la nef , on remarque
d'abord à droite et à gauche une belle travée en arcade k
deux arcs décroissants « dent Tinférieur repose sur un pilier
carré partant du sol. Une deuxième travée, séparée de la
première au moyen d'un pilier carré offrant peu de saillie ,
reçoit la retombée du premier arc-doobleao. Sur la surface
de ce pilier en règne nn second , moins laiige et moins sail-
lant encore ; il est coupé verticalement par une kmgtte et
mince colonne dont le chapiteau arrive i h retombée de
rafc*doubleau , tandis qu'elle repose sur une courte base
carrée et cannelée. La troisième travée, qui s'arrête au dôme,
est daàs les mêmes conditions que les deux précédenins, sauf
les difBrfnees que nous relèverons pins bas.
Au-dessus de ces trois travées, et en ligne parallèle^ régnent
L*ÊGLISfi De SAlMT-PAUL-TftOlS'CBATEAUXà ^15.
semblablemeot , jusqu*au dôme , deux coroiches non ia*
terrompocs, i une dixaine de pieds d*inlervalle l*uDe de
l*autre , et séparées honzoataiement , au ttilieo de chaque
travée 9 par un pilastre plaqué sur le mur. 11 eu résulte
aulaot de cadres» doot chacun est percé (mais seulement
sur le Gôlé droit) d^une fenêtre romane k jour sans moulures.
On remarque çà et 14, ^ peu de liauteur au-dessus du sol, des
fragments de peinture murale dont Fun , 4 gauche en en-
trant , offrant une Vierge assise sur son trône , semble appar-
tenir à une très-bonne école de peinture mystique do XIV*
ou do XV** siècle.
A mesure qu'on s*approcbe du sanctuaire, rorneuienlation
devient plus riche : ainsi , de chaque côté , la colonne mince
ei élancée qui sépare la deuxième travée de la troisième
est en spirale et en torsade perlée , tandis que la deuxième
est simplement cannelée et que la première ne Test pas du
tout. Ainsi , pareillement , on voit régner au-dessous de la
corniche inférieure de la deuxième travée, un bas-relief d*étoffe
plissée qui n*exisie pas non plus dans la première, tandis que
la troisième offre, non-seulement la continuation de ce dessin
d'étoffe dans son encadrement, mais encore une série de trois
belles arcades romanes évidées en forme de niche, et, de plus,
on cordon d'oves et on autre de palmettes en creux dans la cor-
niche inférieure. Au contraire , dans les trois compartiments
qui précèdent celui-ci , on ne toit que de simples lignes en-
tièrement dépourvues d'ornements sculptés. Il est 4 remar-
quer qu'aux deux points de séparation des deux bas-reKefe
déjà mentionnés, deux anges ou autres personnages semblent
soutenir de leurs mains les deux extrémités de la bordure
d'étoffe , plissée comme celle de la partie inférieure du ma-
gnifique portail de la métropole de Reims.
Après les trois travées, doot la dernière fut et reste encore
indignement conpée par la tribune de l'orgue, établi en 1683
Ui6 COKGBfeS AR(.llÈOLOGlQtJ£ DE rBAKCfi.
par i^évéque lx>uui-AUie de Roquemartioe, se préeenUîl l'in^
térieor du dôme , élevé, comme nous l'avomi déj^ rapfidé,
vers 1630, sur l'emplacement de l'ancien qui était roman, aiaâ
que l'église. Ce dAme octogone ou à huit pans , avec peu*
dentifs, reposait sur quatre arcades , savoir: celle de Tare
triomphal , les deui du transept et celle de l'abside. Il était
orné de huit niches, séparées par des caryatides, dont quatre
surmontées d'un écusson aoi armoiries de l'évêque Fraoçois-
Adhémar de Monteil , qui en avait ordonné la conslractioii.
Ces diverses moulures étaient en plâtre et d'une mauvaise
eiécution. Tout cet intérieur du dôme, qui produisait de
reflet ^ cause de son élévation, avait été horriblement badi-
geonné du blanc le plus éclatant , qui contrastait désagréa-
blement avec la teinte sévère du reste de l'édiûce.
Les deui branches de la croix latine , faiblement accusée
d'ailleurs, offrent, par leur nudité, comparée à la structure
ornée du monument, un désaccord qui ferait supposer
qu'elles ont subi de notables altérations.
L'espace compris sous le dôme entre les deux dernières
travées forme le chœur. Le sanctuaire, qui occupe le petit
espace formé par le cul-de-four', est irès-élevé au-dessus du
niveau général du pavé. On y accède par quatre marches ea
marbre gris veiné, dont les trois premières se terminent en
encoignure.
Quant aux deux petites nefs, elles sont étroites, obscures
et beaucoup moins hautes que la grande nef ; elles ont des
voûtes en quart de cercle, afin d'opposer plus de réûstance
à la poussée de la maltresse^voûte qui s'appuie sur elles et,
par elles, sur les murs latéraux qui leur servent de contreforts.
Ces voûtes, en moyen appareil , sont divisées chacune par
trois arcs-doubleaux comme celle de la grande nef. I..es deux
murs laléraux, sur lesquels elles reposent , sont divisés à leur
tour par trois arcs simulés qui correspondent de même k
l^ÊGLISE DE aAINT-t^AUL-TBOtS-GHÀTEAUX. [&17
ceoi ft joar de la nef prtacipaie, aa-dessos desquels règne sur
une ligne continue une simple corniche.
Ces deux ne6 latérales se terminent chacune par une ab*
sidiole qni dévie sensiblement de Taxe longitudinal du mo-
nument, ce qui porterait à croire que le transept a été
remanié, sinon entièrement ajouté, après coup.
C'est une chose surprenante d'ailleurs que^ malgré tant de
retouches dont il a été Tobjet , et malgré tous les ravages du
temps et des révolutions dont il a souffert , l'édiGce ait con-
serré, dans son ensemble, cette unité de lignes et depro-
portions que nous y admirons encore aujourd'hui. Ceci nous
amène h une brève récapitulation des diverses phases archi-
tecturales qu'il a^siif)ies depuis son origine jusqu'à nos jours.
La date historique de sa fondation , en 792 , sous l'évêqne
Aldebrand H , est nettement accusée par le bas-relief de l'un
des piliers que nous avons décrits plus haut , par les voûtes
en quart de cercle de ses étroits bas-côtés, par l'épaisseur des
murs qui lui impriment un caractère de force et de solidité
qui est propre au style carlovingien. On peut aussi rapporter
à ce style la partie inférieure de la façade occidentale jusqu'au
riche tympan demi-circulaire qui porte, ainsi que le porche
méridional et la maîtresse-voûte, le cachet de la fin du XII*
siècle. Après les guerres de religion , les voûtes do transept
ont été refaites en entier, mais celle de la grande nef n'a
exigé que de légères reprises. C'est là , aussi , l'opinion qui
a été émise par M. Rénaux , architecte du département de
Yaoclose , dans sa description manuscrite du monument ,
rédigée en l'année 1835.
Voici les dimensions principales de l'édifice , d'après l'his-
torien Boyer de Saiuie-Marthe (p. 12^ ), qui les avait vues et
tracées contre la muraille de la sacristie, autrefois la chapelle
de Notre-Dame-l'Épiscopale :
Hauteur de la voûte, Ik pieds.
27
kiS COKGRÈS AACHÉOLOaiQCE DE KRANCC.
Longueur* dans œuvre^ 132 pieds.
Largeur des trois nefs, 52 pieds.
Qoanl à la largeur du transept, elle est« d'après M. £e-
naux, de 24 mètres 65 €eatiuiètres« c'est-à^ire de pris de
7A pieds.
Située Don loin de la ri^e gaacbe du Rliâne, i l'ettcéintté
méridionale du déparlemeot de la OnVoie et sur les .
de l'ancien Gomiat-Venaissin, la cathédrale de5t-4Paii|»;
nous d^à dit, a un air de famille avec les églises romanes an
voisines, telles que celles du Thor« de Vaison et d*AvigniiB.
Elle paraît même avoir servi de modèle ) celle du Bouis-St-
Andéol (Ardèche) et k celle.de la Garde-Adhémar (Orftne),
i laquelle j'ai consacré ailleurs une notice, fille réswDe* en
effet, les principaux motifs propres au 6tyle roman do Comut
et de la Provence, qui diffère sensiblement de celui do Huà
et du type auvergnat, tout-à-fait à part. Conçue et bfttiegéfiérale»
ment sous l'inspiration de ce dernier, la cathédrale ât-ipd-
linaire de Valence, qui se trouve presque à la pointe sqiiea-
trionaledu même département, offre, par conséquent» de
nombreuses et importantes différences avec sa sceur mén-
diouale de St-Paul-Trois-Cbâieaux , en sorte que chacune
de ces deux basiliques peut être considérée cemme l'ej^i^es-
sion plus ou moins exacte du type réactif auquel elle i|p-
partient.
Ces différences si curieuses à observer^ j'ai essayé de les
faire ressortir, en 1857 , au Congrès archéologique de ?a*
lence , par l'examen comparé des deux monuments.
On me permettra de les reproduire ici :
« Le cintre parfait , ou en fer-à-cheval , règne partout à
Valence ; l'arc aigu se montre déjà à St-Paul ; les ne& la-
térales, à Valence, sont plus larges et plus élevées qu'à
St-Paul; un vaste déambulatoire r^e autour du chœur;
à St-Paul, rien de pareil; l'ensemble de St-Apollinaire est
beaucoup dégagé. Â St-Paul , et dans d'autres églises qui
présentent le même style « Ja popstrnction est plus massive
et offre nu caractère hiératique plus prononcé. A Valence,
bxathiftjicale; au 11^ 4*Hre ^aîi^, cflinmae i ^rfanl»
par d'étroites et courtes fenêtres établies ( seulement k un
côté ) dau^ la nef priocip^le, reçoit le jour, au copiraire, de
grandes biaies pratiquées aux deux bas-c6tés; elle le reçoit
encore des deux rangs de croisées superposées qui régnent
dans Tabside et dans le transept. » H importe néanmoins
d'ajouter qpe Ifi malM-fisse-voftle de $t-,Paul e# ^p^M«luent
plus haute que iCelle de V^leuce , /qui &it refaijte après coup
sous le r^ne de Louis XIV (i).
Rien de plus utile et de pljis ûUérassant i la fois que ces
études comparées d'édifices similaires et non absolument
semblables, bien qu'ils se rattachent i uu type commun.
Elles seules, en effet, nous expliquent comment ces sortes
^'édifices , tout en restant soumis à la grande loi de l'unité
<|m les reliait ealre eux, ont pu, néaumoius, grâce aux
«qSueuces locales.de climat , d'école, de msBurs et de tra^
4itiow, offrir, dès leur origine , les moUb ies plus divers
d'une «M^poisable variété.
(i) Voir le Compte-rendu du CongKt archéologique tenu ù Valence
eol«68 (pages 064 «t S62).
CAftACTtlES K L AlOttTGCTOU
MONUMENTS DE LA VENDÉE,
miMItl LU AO CONltS AtClÉliOCItOE TEID A imUAT
Par m. l'abbê AUBER^
CbanoiM de Téglise de Poitiers, historiographe du diocHe,
Inspcelettr de la Société française d*archéologie«
Messieurs,
Dès le commencement de nos travaux , et avant de noos
lancer dans ces courses scientifiques pour lesquelles tou
choisissez aujourd'hui ce beau pays de plaines et de bocages
qui nous entoure , vous accueillerez sans doute avec iotérét
quelques idées préliminaires sur les monuments qui vont
s'offrir i votre examen, et devenir de votre part l*objet
d'études sérieuses dont personne ne conteste plus l'utilité. In-
specteur des monuments historiques des trois départements
qui forment l'ancienne province du Poitou, les ayant maintes
fois revus et médités au point de vue de notre histoire locale,
il m'a semblé que je gagnerais à vous dire mes pensées en
vous priant de les rectifier , s'il y a lieu , et que de votre
côté vous aimeriez peut-être^ en abordant une de ces vieilles
églises, une de ces imposantes ruines qui surgissent ici
à chaque pas, à y reconnaître la physionomie que j'en
aurais esquissée d'avance i l'élite de cette Société conser-
vatrice que vous représentez parmi nous. En abordant cette
ÂBCHJTEGTUIUS DES MONDIfSMTS DE Lk VBNDftB. A21
iniéressante partie de nos trairaux commans , j*ai d*ailleare
h me réjooir d'autant pins , quand nous tous voyons en si
grand nombre tous empresser i ces nouveaux comices de
Farciiéologie, d'avoir songé le premier à ilioscrer de votre
présence , à éclairer de vos investigations cette plage océa-
nique si merveilleusement riche d'antiques souvenirs, et
dont la gloire s'augmente encore de la noblesse de ses
malheurs. Après avoir considéré ces villes florissantes et
industrieuses, ces solitudes devenues historiques; ces moin-
dres hameaui où surgit si fréquemment le majestueux
prestige des grands noms, — où s'immortalisent, dans chaque
pierre délaissée , dans chaque temple ou château vivant
encore, toutes les chroniques d'un vaste pays » n'avais-je pas
sujet de m'étonner que la Société française n'y fût pas venue
cueillir encore ces fleurs de la science dont elle se couronne
partout, et frayer quelques jours avec ces savants modestes
autant que sûrs qui , soit par la culture des lettres et des
arts , soit par d'habiles et fructueuses recherches , agran-
dissent tous les jours le domaine de l'intelligence publique»
consacrent à de précieuses études les honorables loisirs d'une
vie occupée , et inscrivent en beaux caractères dans les
fastes de cette riante et tranquille province des noms que
sa patriotique reconnaissance n'oubliera pas? Aussi, grâce
à ce savant aimable qui nous dirige depuis trente ans , avec
un zèle aussi heureux qu'infatigable, l'appel a été proclamé.
Vous l'avez entendu, vous accourez de toutes parts : pour-
rais-je n'être pas quelque peu fier d'avoir suscité cette idée
féconde, et si Fontenay ne me doit pas consciencieusement
pour cela une place dans ses dyptiqnes, n's(i-je pas quelque
droit à me compter du moins an nombre de ses amis?
Mais j'aborde bien vite l'objet que je me propose et sur
lequel j'ai cru devoir appeler , Messieurs , votre judicieuse
attention.
lé râraéféJhe te f^M fraippHK oÊm tént d'xtoté i^ Vm^
thM>È^ qoi tMi<r l«S ilMiimDMfli dé II YdÉdée « c'et^ k
]MPelN(ii« iliiiterMilké do si; 1er pfndoiiiiqiie son f îotétMD
diiquel il setnbté, ait prc'ifiîar eovfHd'inU que iMrtéM
ccmMrtti. par ira densôn antté^ et d*aprè» ëoè sorte de
|DlaD d'ensemble préeiédité |kir léi arciriteetes d*«ie
époqile. C'est qo^en effet née rénotaiiao dot s'y
▼en» la Sn de la période eglvale , et le ?eyagear« WÊKmtàm^
fiatire la tie blsiorique de ce beao pays » e» deviaerah M
phases à ee type général : it serait Mernèt condnit, ai inorHi
de certeina détails , i remonter Jnsqa'aox temps priniiîCi
où le christianisme s'eiApara de la contrée. Qei peet
ignorer anjéord'hui que la présence dei églises remanss «
teHes que lé XI" siècle les a presque toetcs referéasi té-
moigne de la foi chréiiemie , pendant le cours des siècles an-
lérietirs^ et que la Ganle , quoiqu'elle yR encore des restes
mtanbreux , Inai^ épars du paganisme jusqu'à la An de la
dynastie mérovhigienne, lut Idule conquise h iésua-Ghrist
dès le lil* siècle, eO dépit méirie des perséeotioM qna la
foi y dut Subir jusqu'il l'époque de Constantin 7 De iè« peur
robsenratcur« une complète certitude de l'architecture catbe-
lique^ avec ses lois déjà faiies de l'erienutîon» de§ nomkra
mystiqoias « de l'iconographie tradittoifnelle. De ce point de
départ» qui constitue partout la période romaine* modifiée
peu I peu dans le mode de construction et dans l'emeDienta-
tiott scidptée , on arrite au roman proprement dil^ transitiM
rationnelle entre l'art primitif encore trop imbu» au juge-
tneat d'une société qui se perfectionne « des tendaocfi
fnrides et par trop raides de la civilisation antique. C'est im
triomphe sur les vieilles idées; c'est un développement
donné è l'art chrétien au profit du spiritualisme ^ et cet
élan i une fois pris, ne s'arrêtera plus: il ira de progrès ea
pmgrès , à travers les richesses de ces compositions arlis-
ABCHlTECTimE DES MONVMBVITS 0£ LA TBADÊE. 623
tkftie» dont ^ViMMfgueiWsseBt avec rtifloa k» règiMt de
Rognes Capet, de Philippe-Auguste ei de saint Louîa. Hms
WiiiiSi après , Pastre décline et s'éloigne stnsibleinenl de
9an ap0gée : le inaméré arrive , le symbolisme s'afMbKt ,
et Kattbîteciure , hélas ! retombe sous Téquerre et le
Wiaptt de ces Grecs et de ces Romains dont on rarait si
giorieiisemem délivrée. Toutes ces révetntions, Messieiirs ,
»*înBeri?ent ici plus que nulle part sur les nMirs des roonu-
iBcitts rtUgieux : de ssint Vif ence , retiré vers S60 dans la
soHtoëe d'Oionne ; de saint PhîKhert, fondant le monastère de
Noîrmoutier, vers 675; de samt Pient qui, cent ans aupa-
rivaiity éuil veno aborder dans un naufrage à l'Ile de Mail-
lenris, Insqo'âi ce vénérable Grignon do Montfort, dont les
restes attendent nne glorification prochaine dans une cha-
pelle obsoure de St-Laurent-sur-Sèvre ; tout est marqué
sut coins multiples de toutes les variations de l'ait. El si
nom ajootoos à ce passé ce que le présent nous apporte
choque jour, depuis que la sdence archéologique renouvelle
dans rSurope entière tant d'édifices du vrai Dieu, nous
trouverons eu Vendée* non moins qu'ailleurs , des églises
modernes construites en entier , des restaurations bien plus
nenibreuses de vieilles égKses qui s'écroulaient Peut-être
les unes et les autres n'offrent pas toujours • en bit de
travail* des spécimens irréprochables : des tâtonnements
mslhenreiii y peuvent accuser maintes fois des mains encore,
tr#p peu exercées, ou ce parti pris, plus malheureux encore
de se jeter hors des voies normales et dMnnover en une
chose dont les règles doivent rester sacrées et inviolables.
il dut reconnaître cependant, è la juste louange de nos
plus récents architectes, que leurs œuvres sont les meilleures
parce qu'une plus grande expénence est née pour eux des
fanlfs de lenra prédécesseurs * et que de censeiencieuses
étodcsn^ont cessé de soniBer ii leur inteliigeBce, avec le.
&2& CONGBlSS AECHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
sentiment de Tart, le principe religieaz qui seul lu) dooiie
^'animation et la vie.
La cause de ces transformations successives est ici, comme
partout ailleurs» dans les grands éfénements historiques
dont le territoire fut troublé. Mais s'il a vu ses églises et
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu des
hordes normandes qui , des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages ; si Toccupation anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les ruines que les guerres religieuses du
XVr siècle continuèrent et qu'achevèrent celles de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n'opéra
une destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-Manche , i qui l'Océan ne fut pas
moins serviable qu'à leurs prédécesseurs des IX* et X'
siècles. C'est tout-à-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bientôt, qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir fait
ce mal auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
soi qu'ils possédaient. On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste , que Bressuire , Fontenay , Luçon , La
Garnacbe et bien d'autres lieux . pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur définitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif à des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à côté des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler Timi-
tation à peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plos
celles du moyen-âge. Enfin, ne reconnah-on pas des retou-
ches fort instructives dans le voisinage fréquent de ees
ABOnTECTtmE DES MORtmBNTS DE LA TtXBÈC i|f)5
beUeset élégantes fenêtres, allongées et étroites, d*DDe
coope si parfaite , d*une ébrasore si profonde, et de oes
rosaces à meneaux innombrables, à festons flamboyants, qai
jeiieot è l'intérieur, a?ec une profusion mal caknlée , un
jour qui n*y devait entrer qu'avec une mystérieuse psrd-
mooie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la^ cathédrale de Luçon. il
seiDble qu'en elle, si belle des conceptions de son premier
plan , et si malheureuse des mutations qui la dénaturent ,
se sont résumées toutes ces contradictions , aussi nom»
breases sans doute , mais moins sensibles, en une foule
d'aatres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
forent jamais aussi riches de détails. — Il en était ainsi à
la triste abbaye de la Grenetière, non loin des Herbiers , la»
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
toute son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement , du XII* au XVII* siècle. — Ainsi ,
encore cette belle église des Herbiers , reconstruite au XY*
siècle, garde sa tour romane au milieu de quelques reton-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI*, les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d'Aspremont,
détruite et refaite vers 1450 (7), a conservé sa placée côté do
château relevé par des architectes de la Renaissance , au-
dessus de la charmante vallée qu'il domine avec elle ; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, ^ cette occasion,
sur l'architecture civile ou militaire » nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de TiOauges,
par exemple, l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure ; et Mareuil, unissant ep apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loin , vers Luçon et Napoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis à ceux de la religion
qui y vit toujouns.
Uiê MSèlttS ABCHtotOGIOCE DE ntÂXCE.
H Attenant revéttoÉsi fin« qaestion qnî Mrgil d'dle*
même eu bce ée ces époqoet m dîtreraeft, mais pami ica-
qneliea on tmt le genre prÎKinaUqite poser en triomphêtrar
9éê aaaisea àt grandes pierres , fes ares-donMeanf 1 pvatk
WQnttemés de ses voûtes aplaties , et ses piliers VAevant
vers elle cornue des palmiers , aox branches svelm et
touffoes. Est<e ft des mains anglaises qu'il faut attribuer,
mmme on le redit sodrent, cette régénératioo de l'arcbiiecliire
locale ? Nos amis ont-ils laissé, dans ces œuvres qui coomat
toole une contrée, le caractère de lear pensée personnelle
et de leur travail propre ? Noos sommes loin de le croire ;
et déjà convaineo, par ce qui précède , qœ leur domination
dhei nous y cimenu des ruines avec do sang, nous devons
reconnaître* en revanche, qn'ik s'empressèrent moins de les
réparer que d*en bire toujours de nootello& Compares les
monuments de ce pays avec ceoi qui remplacent, allleors, les
ratages qu'y firent leurs querelles et les nôtres : on ne voit
rien qui ne se ressemble parfartement, et toute cHte archi-
tecture est purement française. Donc, en Vendée aussi, ce
sont des mains nationales , des travailleurs locaux dont les
sueurs ont reconstitué nos saints édifices. Pour s*en coo«
vaincre , il ne faut que motiver par une foule d'exemples
Targoment de comparaison que nous invoquons ici. foyei
tonte la Guyenne, dont nous formons une portion si impo-
sante, et difes^nous quelles traces étendues on y rencontre de
Tart étranger. C*est du souffle local que se sont uniquement
inspirées les restaurations des XIV* et XV« siècles. Quelques
chapiteaux â tailloirs arrondis , avec leurs socles de même
forme (i), un petit nombre de chevets plats, quelques
(1} M. de CaumoiU lUribue ce esnctère, fort eamuinii an Bre-
tagne* à la natore dm malériaiii (0v/(. moHum.,i, XVI, p. aS&).rMai»m
volt, yar oatte tdentilé et i|<itlqun fovn«« fnslthres , que ce |wiir éir«
ABCHITBGTVtE K9 MOmUCim W IM TIRBÉE. M7
fruêirM iTBHNiira à angle droit, que j« ne saéhe p:iB mém*'
aimr fcwafqaées m Memie ég^ae, non flm cpi'avaon ipéct^
nen hk» iétidé du 8l|le perpendicttlaire; e5ifai « qaek)ae»
mrs figures gèomécriquea se gliaaani dan» romènmUaiiaé
tsoolpite Aëê lympins o» dea cornichea à modilkma; I0nt
€éla M anfil paaà inscrire sur ka pierres d*on nMiomenI
Fiflllii^nee i|9*on petit nombre d'obserratrura aéraient periCa
è y déconvHri La Bretagne aosai» pour qvi lea mémaa canaea
•nt ànfené lea «dntea maiiieura « laiase remarquer dana aea
égliaea felaîtea k la même époque de telles analogies avec les
ntMSf q«*on voit bien, en remontant à l'bistoire de ce vaste
Kuoral , qne ai le mélange des deux peuples a pn établir
cerlafoa rapporta entre leors modes de construction , ces
rapports ne reposaient que sur de simples réminiscences « et
n'ont pas empêché Tart français, toujours si différent de
celui de nna voisins, de garder ses allures constantes et sa
franche et absolue personnalité (1). On serait frappé des
mimes oonstatations archéologiques, en parcourant b Cham*
àntm IM Amii eoMtéH on ihèiliè MUTéAir d*otfvr1ers ^t , nin te
flbraer a la mailière softaise, avaient pi» en pmidra foalqec*
imprMiieos Irréflteliiei» comiue il se lait toujoort sut époques de
Iraasitioiu
(I) M. Darcel a peut-être, setoo noqs , donné trop d^importaoee A
quelques ré98èi&btan6is Ob^rtées par lai ai Bretagne et ei1 Âdg^le-
lerre daiis la confection de quelques lyoïpaas et dti féMStt M
fenêtres ( Y. iaajfoa MrûhéolaffiqUeê, U XIX« p. aas )• Nous crojren*
avoir ftmar^ t en Bretagne , que ees esemples ne sent pea asseï
|ioinl>reni pour se prêter & une induction aussi générale. Il y a d'ail-
leurs, dans cette province plus que clies nous« un trait qui caractérise
spécialement la plupart des églises dues i fa période de Cliarles V à
Cliarles IX, Ce qui eouipi^ild une tulle de pfts de dent oettls années
{ t aB4-156e). Le pitts (trMid notobie des toOISb f AirettI étaMias M «Si»
fattea en hoh et omemenlées de sculptures et de peintures : je ne sais sî,
en Vendée^ on peut en «Mmlrér un seul exemplaire qui s'en rapfHreçjie^
CAlACTtlES K L'AldlTECmE
DARS LS8
MONUMENTS DE LA VENDÉE,
MliOItl m AD CONUS AICltoLOfiinB TEHD A niTUAT
Pab m. L'ABBfi AUBER,
Chanoliie de l-église de Poitiers , liistoriograplie du diocèie,
IiMpceleur de la Sociéié françaîw d'archéolof ie.
Messieurs,
Dès te commeDcement de nos iravaux , et avaDt de nous
lancer dans ces courses scientifiques ponr lesquelles yous
choisissez aujourd'hui ce beau pays de plaines et de bocages
qui nous entoure « vous accueillerez sans doute avec intérêt
quelques idées préliminaires sur les monuments qui voot
s'offrir à votre examen, et devenir de votre part Tobjet
d*études sérieuses dont personne ne conteste plus rutitité. In-
specteur des monuments historiques des trois départements
qui forment ranclenne province du Poitou, tes ayant maintes
fois revus et médités au point de vue de notre histoire locale,
il m*a semblé que je gagnerais à vous dire mes pensées en
TOUS priant de les rectifier , s'il y a lieu , et que de voire
côté vous aimeriez peut-être, en abordant une de ces vieilles
églises, une de ces imposantes ruines qui surgissent ici
il chaque pas, à y reconnaître ta physionomie que j'en
aurais esquissée d'avance à l'élite de cette Société conser-
vatrice que vous représentez parmi nous. En abordant cette
ARCHXTEGTimE DES MONUMBKTS DE Lk VBKI^tB. 421
inléressaDte partie de nos travaax Gommaos , j*ai d'ailleore
à me réjoQÎr d'autant plos » quand noos voos voyons en ù
grand nombre vous empresser à ces nouveaux comices de
rarcbéologie, d'avoir songé le premier à Ulnstrer de votre
présence , à éclairer de vos investigations cette plage océa-
nique si merveilleusement riche d'antiques souvenirs, et
dont la gloire s'augmente encore de la noblesse de ses
malheurs. Après avoir considéré ces villes florissantes et
industrieuses, ces solitudes devenues historiques, ces moin*
dres hameaux où surgit si fréquemment le majestueux
prestige des grands lioms, —où s'immortalisent, dans chaque
pierre délaissée , dans chaque temple ou château vivant
encore, toutes les chroniques d'un vaste pays , n'avais-je pas
sujet de m'étonner que la Société française n'y fût pas venue
cueillir encore ces fleurs de la science dont elle se couronne
partout, et frayer quelques jours avec ces savants modestes
autant que sûrs qui , soit par la culture des lettres et des
arts , soit par d'habiles et fructueuses recherches , agran*
dissent tons les jours le domaine de rintelligencë publique,
consacrent à de précieuses études les honorables loisirs d'une
vie occupée , et inscrivent en beaux caractères dans les
fastes de cette riante et tranquille province des noms que
sa patriotique reconnaissance n'oubliera pas? Aussi, grâce
à ce savant aimable qui nous dirige depuis trente ans, avec
un zèle aussi heureux qu'infatigable, l'appel a été proclamé.
Vous l'avez entendu, vous accourez de toutes parts : pour-
rais-je n'être pas quelque peu fier d'avoir suscité cette idée
féconde, et si Fontenay ne me doit pas consciencieusement
pour cela une place dans ses dyptiques, n'ai-je pas quelque
droit à me compter du moins au nombre de ses amis?
Mais j'aborde bien vite l'objet que je me propose et sur
lequel j'ai cru devoir appeler , Messieurs , votre judicieuse
attention.
Lé timèlite lé f/^ fraipfiiHiC oftn tèvt d'ibaM IrlTir*'
diéok>gd« qui tM\€ kfi ilioiNND«fttt ié h Véidée , «'«> k
prcwfité iftoifftrMrfUé do style prtooiaHqiie s/am fkÊàmm
dik|iiel 11 seinMe, aii premier t(WfMr«ril« qoe MMiM
eonslrtii. par oo densmi arrêté^ et d'jprè» Iiiié mte de
plao d*einefflble présiédité par lA archtteeies d'me «iaii
épbqile. C'est qo*ed effet one rénoTStm Ait 8*7 Mrt
vers la flii de la période egivalé , et le ^oyagevr, WÊmtibÊ-
natirtf la tie hisiorîqac de ce beau pays « en deviserait ks
phases à ee type général : It serait Mentit eondmt, ai tuofftê
de certeins détails t k remonter jusqu'aux temps prioMi
où le christianisme s'enUpara de la conurée. Qvi peat
Ignorer aojôord'hui que la présence deé églises rooMNs ,
teMes qoe lé XI* siècle les a presque toutes reierées^ té-
moigne de la foi chréiie nne » pendant le cours des sîècks au-
lérieurs^ et que la €aule , quoiqu'elle fît eneori des rênes
rràinbreux , Inaitf épars du paganisme jiisqu*i la An de la
dynastie mérovhigfemie, lut toute conquise è Jéatis-€lirist
dès le lil* siècle , eA dépit mèirie des persécutions que ta
foi y dut Mbir jusqu'à l'époque de Gonstentin 7 De ft, paer
robservatcur, une complète certitude de l'architecture caiiis-
lique^ avec m» lois déjà hites de l'erientalioni des nombres
mystiqiiies « de riconographle traditionnelle. De ce point de
départ» qui constitue partoiut la période romaine « inodifife
peu I peu dans le mode de construction et dans l'omenwntt-
tiott sculptée , ou arrive su roman proprement dit, transîtiou
ritionneHe entre l'art primitif encore trop imbu« au juge-
ment d*one société qui se perfectionne , des tendao€fi
froides et par trop raides de la civilisation antique. C'est on
triomphe sur les vieilles idées; c'est un développenieot
donné è l'art chrétien au profit du spiritualisme » et cet
étas'i one ibis pris, ne s'arrêtera plus: il ira de progrès es
pro(p-ès , è travers les richesses de ces compositions artkk
ARCHlTBCnmE DES MONtlMeNTS K LA TBADÊE. 623
tit|Ue» dont »>imrgiicliniseiit avec niioa tes rdgMs de
Rognes Capet, de Phiiippe-Âuguste et de Mène Loaiii Mti»
taÉiiiifti aprèa , Pastre décime et 8*éloigiie stnnUeiiieot de
«Ma apifée: le maniéré arrive, le aymboUanie a'affoîblit,
6t FaMvbkeeture , hélas I retombe soas Téqnerre et le
^nmjpêB de ces Grecs et de ces Ronalns dont on ravait si
glorieiweinem délivrée. Toutes ces révélations. Messieurs ,
ar'IoBidfivnt id plos que nulle part sur Ips murs des HMimi-
naeMs reUgteux : de saint Vif ence , retiré vers S60 dans la
BoKiode d'Oionne ; de saint Philibert, feodant le monastère de
^^foiriBOutier, vers 675; de samt Pient qui, cent ans aupa-
ravant, était verni aborder dans un naufrage à Vile de Mail-
lésais, îasqn*à ce vénérable Grignon do Monlfort, dont ks
vastes attendent ane gioriicaiîon prochaine dans une cha-
pelle obsoinrt de St-LanreBt-sur«*Sèvre ; tout est marqué
Max cwns araltiplcs de toutes les variations de Tart. Et si
iKMis ajoataos è ce passé ce que le présent nous apporte
clasqae joor, depuis que la science archéologique renouvelle
daas rfiurope entière tant d'édifices du vrai Dieu, nous
trouverons eu Vendée» non moins qu'ailleurs , des églises
naodernes canttrnites en entier , des restaurations bien |4ua
iMMsbreuses de vieiUes égKses qui s'écroelaienL Peut-être
les unes et les antres n'offrent pas toujours » en bit de
travail, des spécimens irréprochables : des tâtonnements
tBalbenreas y peuvent accuser maintes fois des mains encore,
trap peu exercées, ou ce parti pris, plus malheureux encore
de se jeter hors des voies normales et d*inaQver en une
obose dont les règles doivent rester sacrées et iaviotables.
Il faut reconnaître cependant, è la juste louange de nos
plus récents architectes» que leara œuvres sont les meilleures
parce qu'aae piu^ grande expérience est née pour eux des
fautes de tsars prédéceseeurs , et que de censeiencieuses
étodasn'eat cessé de souffler à leur inftelNgençe, avec le.
iî3& CONGB&S ABCHÊOLÛGIQCE DE FRANCE.
sentiment de Tart, le principe religieax qui seal lai donne
^'animation et la vie.
La caose de ces transformations successives est ici, comme
partoat ailleurs, dans les grands événements historiques
dont le territoire fut troublé. Mais s'il a vu ses ^lises et
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu des
hordes normandes qui, des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages; si Toccupation anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les ruines que les guerres religieuses du
XVP siècle continuèrent et qu'achevèrent celles de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n'opéra
une destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-Manche , à qui l'Océan ne fut pas
moins scrviable qu'à leurs prédécesseurs des IX* et X*
siècles. C'est toui-à-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bientôt, qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir fait
ce mal auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
sol qu'ils possédaient. On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste , que Bressutre , Pontenay , Luçon , i.a
Garnache et bien d'autres lieux • pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur définitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif à des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à côté des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler l'imi-
tation à peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plot
celles du moyen-âge. Enfin, ne reconnali-on pas des retou*
ches fort instructives dans le voisinage fréquent de ces
ABOnTECTtriE DES MORUWKTS DE Là TIKDÉE. J|f)5
belles et élégantes fenêtres • alkmgées et étroites » d*one
coupe si parfaite , d'une ébrasore si profonde, et de ecs
rosaces à meneaux innombrables, à festons flamboyants, qni
jettent à l'intérieur, avec one profusion mal cakolée , un
jour qui n'y devait entrer qu'avec une mystérieuse parci-
oionie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la, cathédrale de Luçon. U
seoibie qu'en elle, si belle des conceptions de son premier
plan , et si malheureuse des mutations qui la dénaturent »
se sont résumées toutes ces contradictions, aussi nom-
breuses sans doute , mais moins sensibles, en une ioale
d'autres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
furent jamais aussi riches de détails. — Il en était ainsi à
la triste abbaye de la Grenetière , non loin des Herbiers , la*
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
toute son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement, du XII* au XYII* siècle. — Ainsi,
encore cette belle église des Herbiers, reconstruite an XV*
siècle, garde sa tour romane au milieu de quelques retou-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI% les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d'Aspremont,
détruite et refaite vers 1450 (?),a conservé sa place à côté do
château relevé par des architectes de la Renaissance , au*
dessus de la charmante vallée qu'il domine avec elle ; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, à cette occasion,
sur l'architecture civile ou militaire , nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de Tiflauges,
par exemple, l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure; et iVIareuil, unissant en apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loiu , vers Luçon et Napoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis à ceux de la religion
qui y vit toujours.
ta» eOyiàBÈS ABCBtotOGIQCE DE FRANCE.
■Aiteitanf refértoasi om qoMron qui Mrgit d'dfe*
nOÊM eu fiitce et ces époques » diiremei, mais psroii ks^
quellss 00 toit le genre prisimatîqae poser en tiioaiphsteor
sss assises de grandes pierres , les arcs-dooMeanx i pratts
toormeiHés de ses Toutes aplaties, et ses piliers Yékvaat
vers elle comme des palmiers , aox branches svelies et
touffoes. £st<e h des mains anglaises qu'il faut attribuer,
rrnnme on le redit soorent. cette régénération de l'arcfaiiectnre
locale ? Nos amis ont-ib laissé, d^ns ces oBOvres qol cooTrent
tonte une contrée, le caractère de leur pensée personnelle
et de leor traTail propre? Noos sommes loin de le croire;
et défi convaioctt, par ce qui précède, que leor domination
<Aes nous y cimenu des mines avec do sang, nons devons
reeonnattre, en revanche, qu'ik s'empressèrent moins de ks
réparer qoe d*en faire toujours de nouvelles. Compares les
monuments de ce pays avec ceux qui remplacent, ailleurs, les
ravages qu*y firent lenrs querdies et les nôtres : on ne voit
rien qui ne se ressemble parfaitement, et tonte ceUe archi-
tecture est purement française. Donc, en Vendée aussi, ce
sont des mains nationales , des travailleurs locaux dont les
sueurs ont reconstitué nos saints édifices. Pour s'en coo*
vaincre , il ne faut que motiver par une foule d*exempies
Targuraent de comparaison que nous invoquons ici. Toyet
toute la Guyenne, dont nous formons une portion si Impo-
sante, et dtteS'OOQs quelles traces étendues on y rencontre de
Tart étranger. C'est do souffle local que se sont uniquemeot
inspirées les restaurations des XIV et XT* siècles. Quelques
chapiteaux à tailloirs arrondis, avec leurs socles de même
forme (1), un petit nombre de chevets plats, quelques
(1} If. lie Gaumoat attribue ce canctère« fort «MBOMin an Bft-
ttgiie, à la Datare des mtAérian\(BulL ihonvm., t XVI, p. aa&V Mai>m
Toit, fÊT eette <4enHlé et ^elquet forum ToflUves , que ce pcvf Mre
ARCHITBCTVIE K9 MORUMCim M IM TUIBÊE. 427
kmèktf ÊmortwB à angle droit, i|iie j« ne taehe pjfs mém*'
a^eir fcw^fffées m Memie ég^ae, non pin» cpi*M€00 ipéct*
ne» bit» décidé dn 8l|le perpendicolaîre; enfin « qnek)ae»
mn^s figures géométrique» se glissant dan» rornènenlaiioll
scttlptée àë$ tympans o» de» eornichea à modillMMi lont
eëla ne »nd paaà inscrire »or k» lûerres d'on oiMiomenl
l'itiflo^ncè i|9*un petit nombre d'obserralenr» aéraient periéa
k y déconvrift La Bretaf^e aosai, pour qui le» mima» caosea
ont ânfené le» méntea maHieors « laisse remarquer dan» se»
églH«a febite» li la même époque de telles analogies avec le»
n^o^, qn*oo vmt bien, en remontant à Tbistoire de ce vaste
Klloral , qne si le méfamge des deux peuple» a pn établir
certains rapports entre leors mode» de construction , ces
rapports ne reposaient que sur de simples réminiscences « ei
n'ont pas empêché Tart français, toujours si différent de
celui de nn» voisins , de garder ses allures constante» et sa
franche et absolue personnalité (1). On aérait frappé des
mêmes constatations archéologiques, en parcourant b Cham*
êiiiiB IM deiii eoMréet oh ihèttiè toufsnir d^onvriers ^t , nn» te
fcfsr a la msilière anflabe, avaient po en pfebdre fotlqect
inprflKwos Irréfléchie»» comne il se lait toujoar» aui époquet de
U-SDsttioa.
(1} M. Darcel a peul-étre, selon nous , donné trop d*importaoce A
quelques réisènibtan6is Ofoertées par lui eu Bréta^e et eil Âdg^e-
lerre daiis la confection de quelques lyoïpaas et dd résesa êH
ten^lfH (Y. iaajfof MrûMoloffiqueê, U XIX« p. aSS )• Nous crojrenl
avoir ftmnr^ , en Bretagne , que ces eiemples ne sent pas asses
nooibreui pour se prêter à une induction aos^i générale. Il y a d'ail-
leurs, dans cette province plus que ches nous« on trait qui caractérise
spécialement la plupart des églises dues i fa période de Charles V à
Charles IX, Ce qui eoinpi^fld une suite de pKs de dent oettls années
{ iaBM5e9}. Le plus ((rMid nolnhie d<s TeOMs f Alrenl étsMias ee sei»
faites en bois et omemenlées de sculptures et de peintures : je ne sais sî,
en Vendée» on peut en Montrer na stnl exemplaire qui sVn rappree|ie^
U2S COKGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
pagne» rArtôis et ta Picardie, où l'occopatioii anglaise s*est
manifestée pins qu'ailleurs, par des conséqaences identiqaes,
et dont les reconstrnctions ne passent pas pour une répara-
lion consciencieuse des vainqueurs (1).
Au reste, il ne faut pas oublier que si les Anglais, catho-
liques alors autant que nous , furent les possesseurs légi-
times du Poitou, dès la fin du XII* siècle , en dépit des
sympathies qu'ils n*y trouvèrent jamais fort complètes, celte
possession même exclut toute accusation de vandalisme
contre nos monuments ; et, dans cette première phase de
leur séjour sur notre territoire, ils étaient tout aussi inté-
ressés que nous-mêmes à ne pas le dépouiller de ses
richesses artistiques. Alors les seigneurs féodaux rendaient
hommage au roi d'Angleterre, nos principales abbayes
l'avaient pour Avoué : il était le suzerain de tous , presque
toujours paisible et respecté , comme le maître absolu et
l'arbitre de toutes choses ; ce n'est qu'après la mort cruelle
d'Arthur de Bretagne et la confiscation judiciaire , en i200 ,
de la province par Philippe-Auguste, que les hosliliios
prennent un cai*actère de haine nationale , que les sièges et
les assauts deviennent journaliers, et que les villes voient
tomber , à différentes reprises , leurs forteresses et leurs
églises , transformées souvent elles-mêmes en lieux de résis-
tance. Encore tant de ravages ue sont-ils rien en comparai-
son de ce qui se passe en suite du traité de Brétigoy ,
lorsque l'esprit national , éveillé par la grande catastroplie
de Maupertuis , s'indigna enfin contre ce joug que rien ne
pouvait lui faire accepter. De longues chevauchées, des com-
bats réitérés dévastent les campagnes et les villes , sous
la fortune diverse des partis , jusqu'à ce qu'enfin, après les
rivages de Derby et de Ghandos, la brave épèe de Dugues-
(i) ^iL monum,, i. XII. p. 4»3 Clsuiv. ; t. XIX. p. 145.
ABGUITECTURfi DBS lîONUM&lItS DK Ik TBNO&£. 42d
clto, pob celle de Jeanne d*Ârc trempée rar i'antel de
S**-Catherine de Fîerbois , refoulent , de h Vendée et de h
France, les hautains conquérants qu'elles détestaient Ce fut
alors qn*on dut songer à réédifier, de toutes parts, les monas-
tères et les églises.' De là cette nouvelle efilorescence que ks
torches du calvinisme devaient flétrir, cent ans après. Cette
dernière révolte causa des pertes d'autant plus irréparables
que ce qui n'était de fai part d'un étranger qu'une suite indis-
pensable des nécessités de la guerre , devint pour tant de
Français égarés on système implacable de destruction hai«
nense, sans, autre but que celui de la vengeance et du maL
Aussi nous avons sous les yeui , en parcourant le tableau
archéologique de la Vendée , une histoire très-lisible des
XIV* et XV* siècles par les monuments; —-Hais cette histoire
est comme une gaze précieuse où l'aiguille avait prodigué
les charmants caprices d'ingénieux dessins, à travers lesquels
un œil attentif apercevrait encore d'antres beautés non
moins attrayantes. Le toad de ce tableau si diversement
nuancé, c'est toujours notre beau XII* siècle, tout radieus
des vives couleurs de son esthétique imagée , de ses ensei-
gnements théologiqaes et de ces magnifiques formes de plan
général qui s'éterniseront, soyeas-en sârs, avec leur symbo-
lisme profond jusqu'à la consommation des choses humaines.
Aussi, Messieurs, en parcourant cette terre qui vous pro-
mettait des charmes inconnus ; en admirant ces contrastes
si attachants qu'aiment les esprits élevés , entre une si
riante nature et des monuments dont les souvenirs s'impr^
gnent en même temps de tristesse et de gloire, vous recon-
naîtrez .sans peine que si un jour ces édifices sacrés , semés
sur votre itinéraire savant dans ces fécondes campagnes ,
devaient se relever à nouveau ou s'entourer de succursales
nouvelles, ce n'est. point le style insuflisant et f roidf de
Cbades VII, de Louis \II et de François V% qu*il faudrait
tftt toM^ àKBÈotùù^vt et têétfûL
Lé râraécéfe lé f/im fraipfiiHit olért téoi d^riiatë hïm**
diéok>gttê ffi\ tM\€ kfi ilMwmi^fttt ié h VdÉdée , «'«> Il
|N^d6 iftoifentlUé do style prismaHqiie s/am VkÊàmm
diiqiiel il MlnMé, an premier dovfHd'aU, que toëtiélé
côfiatrtti. par uû ûetusêVÊ an^té, ei d'aprè» Iiiié mte de
(vlaD cl*€iii9eiiibte présiédilé par l« arckiieetes d'me miaie
épbqile. C'est qu'en effet ime rénoTaiioD del l'y Wrè
vers la flii de la période egifalé , et le foyagevr « mméItH
natire la %ie historiqae de ce beau pays , en de?iieraît ks
phases à ce type général : it serait biratAt eondait, ai tuitffà
de certains détails , ï remonter jusqu'aux temps prîiMtifa
où le christianisme s'eaUpara de la contrée. Qui peut
ignorer aujourd'hui que la présence deé églises romauss «
teMes que le XP siècle les a prraqne toute» rderées^ té-
moigne de la foi chtélienne « pendant le cours des siècks an-
lérieurs> et que la Gaule , qttoii]u'elta fit encore des restes
n^nbreux , Inaitf épars du paganisme jusqu'à U ftn de la
dynascie mérovhigienne, fut tdute conquise è Jésos*Chriil
dès te lil* siècle, eO dépK meule des persécutious que la
foi y dut Sul>ir jusqu'à l'époque de Gonsteniin 7 De ft « peer
l'obsenFateur, une complète certitude de Tarchitecture caibs-
Uque^ avec ses lois déjà faites de rerienuiion» de» nonikes
mystiqoies « de l'iconographie traditionnelle. De ce poloi dt
départ» qui constitue partout la période romaine « modifiée
peu à peu dans le mode de construction et dans romeoientt*
tiott sculptée , ou arrif e au roman propremeni dit» transilisa
ritionneHe entre l'art primitif encore trop imbu, au juge-
ment d'une société qui se perfectionne , des tendancfs
froMes et par trop raides de la civilisation antique. C'est oa
triomphe sur les vieilles idées; c'est un développemeAt
donné à l'art chrétien »u profit du spiritualisme » et cet
élatfi une fois pris, ne s'arrêtera plus : il ira de progrès»
progrès , è travers les richesses de ces compositions aniek
ABCHlTECmE DES MONUMENTS K LA VENDÉE. ft23
tkfiie» dhmt EVimrgacliniseiit avec r^ifloa tes rdgMs de
Rognes Capet , de Philippe-Auguste ei de »aènC Loaiii Mai»
bàmi^ après , Pastra décime et s*éloigiie stnnUeiiieiit de
«m apogée : le maniéré arrive , to ayrabolîM&e s'affoibKt ,
ot Parcbhecture , hélas ! retombe sous requerra et le
ernnpaa de ces Grecs et de ces Romains dont on ravait si
giorieUBemem délit rée. Toutes ces révetations. Messieurs ,
ft'msermnt ici plus que nulle part sur ks murs des monu-
meiits religieux : de saint Vifence , retiré vers 560 dans la
BoKtude d'Oionne ; de saint PbtMbert» feodant le monastère de
Noinnootier, vers 675; de samt Pient qui, cent ans aupa--
rêvant, éuit verni aborder dans un naufrage ii Ftle de Mail-
lems, însqu*à ce vénérable Grignon do Montfort* dont ks
restes attendent «ne gioriffcalion prochaine dans ane cha-
pelle obscure de St-Laurent-^ur-^Sèvre ; tout est marqué
aux ceins araltiplcs de tontes les variations de Tatt. Et si
nous ajontaos h ce passé ce que le présent nous apporte
choque joor, depuis que la sdence arcbéolegiqne renouvelle
dasB rSuropo entière tant d'édifices do vrai Dieu, nous
tmuverons en Vendée» non moins qu'ailleurs « des églises
modernes conatrnites en entier , des restaurations bien jpiufk
nooahrenses de vieilles églises qui s'écroulaienL Peut*ôlre
les unes et les antres tt*offreiH pas toujours » en bit de
travail « des spécimens irréprochables : des tâtonnements
maillenreitx y peuvent accuser maintes fois des mains encore,
trop peu exercées, ou ce parti pris, plus malheureux encore
de se jeter hors des voies normales et dMnnover en une
chose dont les régies doivent rester sacrées et inviolebles.
Il but reconnaître cependant, ï la juste louange de nos
plue récents architectes, que leurs œuvres sont les meilleures
parce qu'une plu^ grande expérience eat née pour eux des
fanlos de lenm prédécesseurs , et que de conseienctjeMses
études n*o«t cessé de souffler à leur intelligence, avec le.
bih CONGBlSS ABCHÊOLÛGIQUE DE rRANCE.
sentiment de Tart, le principe religieax qui seul M doaiie
^'animation et la vie.
La cause de ces transformations successives est ici, comme
partout ailleurs, dans les grands événements hisioriqoes
dont le territoire fut troublé. Mais s'il a vu ses églises el
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu des
hordes normandes qui, des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages ; si Toccupation anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les ruines que les guerres religieuses du
XVP siècle continuèrent et qu'achevèrent celles de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n*opéra
due destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-Manche , à qui l*Océan ne fut pas
moins scrviable qu'à leurs prédécesseurs des IX* et X*
siècles. C'est tout-à-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bientôt, qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir fait
ce mal auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
sol qu'ils possédaient. On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste, que Bressuire, Pontenay, Luçon, 1^
Garnache et bien d'autres lieux > pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur définitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif à des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à côté des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler Pimi-
tation à peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plus
celles du moyen-âge. Enfin, ne reconnaît-on pas des retoo*
ches fort instructives dans le voisinage fréqqent de ces
ABCHlTECTtTBE DES MORUMEMTS DE LA TIKDÉE. Ifyi
beUes et élégantes fenêtres » ailongé<es et étroites » d*one
coope si parfaite , d*une ébrasore si profonde, et de ecs
rosaces à meneaux innombrables, à lestons flamboyants * qni
jettent à l'intérieur, a?ec nne profusion mal calculée • un
jour qui n'y devait entrer qu'avec une mystérieuse parcî-
mooie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la, cathédrale de Luçon. U
semble qu'en elle, si belle des conceptions de son premier
plan , et si malheureuse des mutations qui la dénaturent »
se sont résumées toutes ces contradictions, aussi nom-
breuses sans doute , mais moins sensibles, en une foule
d'antres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
fnrent jamais aussi riches de détails. — II en était ainsi il
la triste abbaye de la Grenetière, non loin des Herbiers, la-
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
tonte son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement, du XII* au XYir siècle. — Ainsi,
encore cette belle église des Herbiers, reconstruite au XV*
siècle, garde sa tour romane au milieu de quelques retou-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI*, les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d*Aspremont,
détruite et refaite vers U50 (?), a conservé sa place à côté do
château relevé par des architectes de la Renaissance , au-
dessus de h charmante vallée qu'il domine avec elle ; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, à celte occasion,
sur l'architecture civile ou militaire , nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de Tiflauges,
par exemple, l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure; et Mareuil, unissant en apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loin , vers Luçon et Napoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis à ceux de la religiou
qui y vit toujours.
nrinteintif r^éàoAs i nnê qumlm qui «rgh d'eRe*
même ed^ fiice de ces époqnos m diveniet, mais parmi le»-
quellM Où foit le genre priMiiiatiqiie poser en trionqiiiiteiir
9èê assises de grandes pierres » fcs arcs-dooMeai» à prafils
tonnikemés de ses ?oûies aplaties, et ses piliers YéteiaBC
vers elle coinme des palmiers , aox branches svelies et
touffoes. Est^e k des mahis anglaises qu'il faut aitriboer*
romme on le redit sotfrent, cette régénération de rarcUteciure
locale ? Nos amis ont-îb laissé, dans ces œuvres qui convr^t
tome une contrée, le caractère de leur pensée personndle
et de leor trafail propre? Noos sotnme^ Mn de le croire;
d déjà cootalnco, par ce qui précède , que leor dominatioa
(Aez nous y cimenu des ruines avec do sang, nous devons
reconnaître, en revanche, qo*lte s'empressèrent moins do ks
réparer que d'en faire toujours de nouvelles. Coftiparet les
monuments de ce pays avec ceux qui retnplacent, ailleurs, les
ravages qu'y Fn^ent leurs qnerdles et les nôtres : on ne voit
rien qui ne se ressemble parfartement, et toute cette archi-
tecture est purement française. Donc, en Vendée aussi, ce
sont des mains nationales , des travaiHeors locaux dont les
sueurs ont reconstitué nos saints édifices. Pour s'en con-
vaincre , il ne faut que motiver par une foule d*exemples
Targument de comparaison que nous invoquons ici. Toyez
toute la Guyenne, dont nous formons une portion si impo-
satlte, et dites-nous quelles traces étendues on y rencontre de
Tart étranger. Cest du souffle local que se sont uniqoemeiu
inspirées les restaurations des XIV* et XV* siècles. Quelques
chapiteaux ï tailloirs arrondis , avec leurs socles de mène
forme (1), un petit nombre de chevets plats, quelques
(1} lf« 4« CtumoQt aUribue ce caractère, fort comiDiin en Bic-
tsgiie, àla Diituredes malériaiii (/lif/(. iiioNiiiN.,t. XVI, p. Aa&VMaifM
foit, fw cette ideotilé 4e ^Kiclquet fermes fîifithres , que ce ipenrMre
ABCfllTBGTVBE KS WÙfWUmtn H IM TIIIME, U7
kmèkrtê inartifs à aiifie droit, que j« ife taebe pâto même
avMT »MMi|tt6e» » Meiiiie égKte, non plus qn*MieiiD Ipéci*
mm liîfft Meidé du style perpendicolaîre; enlm , qve^ae»
rares Egares géométrfqaes se glîssanl dan» romeneoialMl
sealplèe âA tympans a» des cornichea ^ modilleos i tiNit
aéla ne ssSi paa à iascrire sur les pierres d'on Bbenoweiil
VinfliiiHiieto 4«*on petit oombre d'obserfateurs seraient portée
à y dèconvriTi La Bretagne aussi, pour qvi les mêodet causes
ool âflffeiié les «lênies malhenrs » Isisse remarqoer dans ses
églises ff Mtee h la même époque de teUes analogies avee les
nMres, q«*oo voit bien, en remontant ï Tbisloire de ee vaste
Klloral , qne si le mélange des deux peuples a pu établir
certains rapporta entre leors modes de construction , ces
rappihia ne reposaient que sor de simples réminiscences , et
n*ont pas empêché Part français, toujours si diférent de
celoi de nos voisins, de garder ses allures constantes et sa
franche et absolue personnalité (i). On serait frappé des
mioHC ooostatations archéologiques, en parcourant la Cbam*
ênm tot deitt esttt^ées ait ûitmé «M?eiiir d^oevrlers ^1 , sins •(
Smner à la meilière aoflaiae, airafiam pu an prtiidra ^nalqaes
iatpraaneni irréfléchies» coouae it le bit toujoara aui époquaa de
traosittoo.
(1} M. Dareel a peut-être, mIod nous , donné trop d^ioiportaoce *
quelques resaèAbtah6!S ebMnrées par lui en Bretagne et en Angle-
terre datis la coiifeclioQ de quelque! tyakpans et de téMéu âH
fenêtres ( V. iAa<irM itrekéohifiqueê, t* XlX« p. aSS )• Noos croyons
avoir lenMf^né « en Bretagne , que cm eiemplet ne sont pas asseï
fiomlireux pour se prêter à une indnclion aussi générale. Il y a d'ail-
leurs, dans cette province plos que ch€>s nous, un trait qui caractérise
spécialement la plupart des églises dues à la période de Cbarles V à
Charles IX, ce qui com^i^fld une suite de pKs de Aéiit cetils années
( t86é-l&ee). Le pllls itrand notnhte des vsOiis f lêrtÊÊ étsMiss ee «ei>
faites en bois et ornemenlèes de scolptorea et de peintures : je ne ssis si,
en Vendée, on peol en montrer on ttol exemplaire qui s*en rapfMroçlifi,
us COKGBÈS ABGHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
pagnet TArtois et la Picardie, où Toccupalioa anglaise s'est
manifestée plus qa'ailleurs, par des conséquences identiques,
et dont les reconsiractions ne passent pas pour une répara-
tion consciencieuse des vainqueurs (i).
Au reste, il ne faut pas oublier que si les Anglais, catho-
liques alors autant que nous , furent les possesseurs légi-
times du Poitou, dés la fin du XII* siècle , en dépit des
sympathies qu'ils n'y trouvèrent jamais fort complètes, celte
possession même exclut toute accusation de vandalisme
contre nos monuments ; et , dans cette première phase de
leur séjour sur notre territoire, ils étaient tout aussi inté-
ressés que nous-mêmes à ne pas le dépouiller de ses
richesses artistiques. Alors les seigneurs féodaux rendaient
hommage au roi d'Angleterre, nos principales abbayes
l'avaient pour Avoué : il était le suzerain de tous , presque
toujours paisible et respecté , comme le maître absolu et
l'arbitre de toutes choses ; ce n'est qu'après la mort cruelle
d'Arthur de Bretagne et la confiscation judiciaire , en 1200 ,
de la province par Philippe- A uguste , que les hostilités
prennent un caractère de haine nationale , que les sièges et
les assauts deviennent journaliers, et que les villes voient
tomber, à différentes reprises, leurs forteresses et leurs
églises , transformées souvent elles-mêmes en lieux de résis-
tance. Encore tant de ravages ne sont-ils rien en comparai-
son de ce qui se passe en suite du traité de Brétigoy ,
lorsque l'esprit national , éveillé par la grande catastrophe
de Maupertuis , s'indigna enfin contre ce joug que rien ne
pouvait lui faire accepter. De longues chevauchées, des com-
bats réitérés dévastent les campagnes et les villes , sous
la fortune diverse des partis , jusqu'à ce qu'enfin, après les
ravages de Derby et de Chandos, la brave épëc de Dugues-
(i) ^U. numnm,, t XH, p. 433 etsuiv. ; I. XIX, p. 145,
ABCUlTECTVftfi DBS lïONDIltllTS 0i LA TBM0Éfi. 42ft
çKb, pois celle de Jeanoe d'Arc traDpée sar VmÊUi de
S^-Catberioe de Fierbois , relboleot , de h Veadée et de b
Fraoce, les haauins cooqaéraots qu'elles déIcsiaieBt Ce fol
alors qn'oD dul songer ^ réédifier» de UNites prts, lesmoMS-
tères et les églises. Ue là cette ooof die eflloresceace qne les
torches da calvinisme devaient flétrir « cent ans après. Cette
dernière révolte caosa des perles d'aount plus irréparables
que ce qui o'éuit de la partd'on étranger qn'one suite iodis-
pensable des nécessités de la guerre • devint poor tant de
Français égarés on système implacable de destruction bai*
neose» sans, antre bot que celni de h vengeance et da maL
ÀQssi nous avons sous les yeox , eo parcourant le ubbaa
arehéologiqae de la Vendée » une histoire très-lisible des
XIY* et X?* siècles par les monomenu— -Hais cette histoire
est comme ooe gaze précieuse où Taigoille avait prodigué
les charmants caprices d*ingénieox dessins, à travers lesquels
un œil attentif apercevrait encore d*aotres beautés non
moins attrayantes. Le fond de ce tableau si diversement
nuancé, c'est toujours notre beau XII* siècle, tout radieui
des vives couleurs de son esthétique imagée , de ses ensei-
gnements théologiques et de ces magnifiques formes de pian
général qui s'éterniseront, soyez-en sârs, avec leur symbo-
lisme profond jusqu'à la consommation des choses humaines.
Aussi, Messieurs, en parcourant cette terre qui vous pro-
mettait des charmes inconnus ; en admirant ces conorasies
si attachants qu'aiment les esprits élevés » entre une si
riante nature et des monuments dont les souvenirs s'imprè-
gnent en même temps de tristesse et de gloire > vous recon-
naîtrez .sans peine que si un jour ces édifices sacrés , semés
sur votre itinéraire savant dans ces fécondes campagnes ,
devaient se relever à nouveau ou s'entourer de succursales
nouvelles, ce n'est. point le style insuffisant et froidf da
Charles VII, de Louis \II et de François I'% qu'il faudrait
43i tOfiàtl& àKBÈOLùèniDt éÈ fUsCL
Là mzèfUte le ^ IraipiNiiit oHm tèui é-Ai$êé bïm*
ehéblogoe ffù\ tM\€ k« mommieiiii dé k YéMée , «'ci» k
fmftfàe ifiiifdfiiillté do 8i}l0 prisoiiikfiMi sam Vwêênm
itiiq^el il setiiHiÉ, aii ptetnler àimp^mï, que MrtéM
cxMMiriii. par va dei«sni arrêté, et d*aprè» ém «Mte tk
(vlao dVflsembte prémédité par le» architeetas d*«i« bMi
épDqde. C*e8t qo*eii effet une rénoraiioD dut a*; Wra
vera la lia de la périod« «gif aie , et le fvyagear , aamcèa*»
iiaiire la tie historique de ce beau pays « en demerait kt
phaaea à ee type général : il serait Mimtèt condoit, ai taoftà
de eertaina détails , ï renionter Jmqa'aux tetnpi prioMs
où le ohristlaniame s*etfipara de la contrée* Qvl peei
ignorer aojôord'bui que la présence de* églises romaM» «
teHes qoe lé XI* siècle les a preaqne tomes referéssi té-
moigne de la foi chrétienne » pendam le coors des siècks an*
térienrsi et qne la Ganle y qnoiqn'elle fit eneort des restes
mtanbreax , knais épars du paganisme jiisqn'* la An de la
dynastie méroTingienne, fat Idute eonqwsé à Jésds*<3iriM
dès le III* siècle , eh dépit mèirte des perséeiitioH qns la
foi y dttt Mbir jusqa*è Tépoqoe de Gonstenlin ? De Bi« pane
l'observateur, utie complète certitude de rarehitectnre catlia-
liqne^ avec sttt lois déjà faîtes de rerientation* des nombres
mystiqoias « de Ticonographié traditionnelle. De ce point éa
départ» qni constitue partout la période romaine « inodifiéa
peu I peu dans le mode do construction et dans romeneota*
tiott sculptée , on arrite an roman proprement dit» transition
r«tionneHe entre l'art primitif encore trop imba« an juge-
ment d'une société qui se perfectionne « de» tendaacff
froides et par trop raides de la ci? iiisation antique. C'ert na
triomphe sur les vieilles idées; c'est un déveioppeownt
donné à l'art chrétien au profit do spiritualiame » et cet
élatfi une fois pris t ne s'arrêtera plus: il ira de progrès es
progrès , è travers les richesses de ces compositions artis^
ABCHlTBCnmE DES UOKVMBMTS K LA TMDÉE. 623
tlcfâ» itmi sViMHfgocllHiêeiit a?ee rainoa k» rdgntt de
Hugues Capet, de Philippe-Âogoste et de MinC Look Mm»
WiiiKl après » Kastre décline et s'éloigne senaîbleinent de
«Ml apegée : le niMiéré arrive , le symbolisme s'aEbibKt ,
0i Farcbkectore , hélas ! retombe soiis Téqnerre et le
cntipn de ces Grecs et de ces Romains dont on Tivait si
glorieiisemefll délit rée. Toutes ces révetvtioDS, Messieurs ,
VîOBerivent ici plus qœ nulle part sur les murs des momi-
mtmu religieux : de ssint Vivence , retiré irers S60 dans la
aulitade d'Oionne ; de saint PhîHhert, fondant le monastère de
Noiruoutier, vers 679 ; de sami Fient qui , cent ans aupa-
ravant, éuit fcmi aborder dans on nanfirage à VUe de Mail*
lesns, }n8qo*è ce vénérable Grignon do Momfort» dont les
restes attendent nos glorilcatkm prochaine dans une cha-
pelle obsctire de St-Lanrent-sur-«Sèvre ; tout est marqué
aux cmns moltiplcs de toutes les variations de l'ait. Et si
mw ajoutons è ce passé ce que le présent nous apporte
cbnqne jour, depuis que la science arcbéologiqne renouvelle
daaa l'Europe entière tant d'édifices du vrai Dieu, nous
tfvniverons eu Vendée» non moins qu'ailleurs • des églises
modernes construites en entier , des restaurations bien plus
mwbi l'Uses de vieilles églises qui s'écroulaient. Peut*étre
les unes et les autres n'offrent pas toujours • en fait de
travail, des spécimens irréprochables : des tâtonnements
malbenrens y peuvent accuser mainles fois des maius encore,
trop peu esercées, ou ce parti pris, plus malheureux encoi*e
de se jeter hors des voies nortsales et d'innover en une
chose dont les règles doivent rester sacrées et inviolables.
Il faut reconnaître cependant, ï la juste louange de nos
pit» réœnu architectes, que leurs œuvres sont les meilleures
parce qn'one plus grande expérience est née pour eux des
fanlts de hnra prédécesseurs » et que de conseiencîenses
étades n'ont cessé de soufBer k leur intelligence, atec le.
/|3& COMGRlSS AftCBÊOLOGIQCB DE FRANGE.
seDiimentde Tart, le principe religieox qui seul loi donne
^'animation et la vie.
La caose de ces transformations snccessîves est ici, comme
partout ailtears, dans les grands éfénements historiques
dont le territoire fut troublé. Mais s*il a vu ses églises et
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu d6S
hordes normandes qui, des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages; si Toccupation anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les ruines que les guerres religieuses du
XVP siècle conlinoèrent et qu'achevèrent celles de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n'opéra
une destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-IManche , à qui l'Océan ne fut pas
moins serviable qu'à leurs prédécesseurs des IX* et X*
siècles. C'est tout-à-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bientôt» qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir fait
ce mal auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
sol qu'ils possédaient On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste, que Bressuire, Pontenay, Loçon, U
Garnache et bien d'autres lieux • pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur dé6nitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif à des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à côté des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler rimi-
tation ï peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plus
celles du moyen-Sge. Enfin, ne recounati-on pas des retou-
ches fort instructives dans le voisinage fréquent de ces
ARCHlTECnTBE DES MORUMENTS DE LA TfXDÉE. 4^)5
belles et élégantes fenêtres , allongées et étroites » d*one
coope si parfaite , d'une ébrasore si profonde, et de ces
rosaces à meneaux innombrables, alésions flamboyants, qui
jettent à l'intérieur, avec une profusion mal calculée, un
jour qui n'y devait entrer qu'avec une mystérieuse parci-
mooie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la, cathédrale de Luçon. 11
semble qu'en elle, si belle des conceptions de son premier
plan 9 et si malheureuse des muutions qui h dénaturent »
se sont résumées toutes ces contradictions , aussi nom-
breuses sans doute , mais moins sensibles, en une foule
d'autres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
furent jamais aussi riches de détails. — Il en était ainsi k
la triste abbaye de la Grenetière, non loin des Herbiers, la*
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
toute son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement, du XII* au XVII* siècle. — Ainsi,
encore cette belle église des Herbiers , reconstruite au XV*
siècle^ garde sa tour romane an milieu de quelques retou-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI*, les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d*Aspremout,
détruite et refaite vers IftSO (7), a conservé sa placée côté du
château relevé par des architectes de la Renaissance , au-
dessus de la charmante vallée qu'il domine avec elle ; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, à cette occasion,
sur l'architecture civile ou militaire , nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de Tiffauges,
par exemple, l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure ; et Mareuil, unissant en apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loin , vers Luçon et Napoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis h ceux de la religion
qui y vit toujours.
4àO SÉANCE (Sfo^RALE TENCB A FALAISE,
c( accorda paa, lomea fo^ iljut par le doc taat imporiaiié de
ff prières, que voyaiii la grade affecUo et amitié i|n*il porloît
« à ta fil)ç, il a*aççordat çq cas que sa dicte Qlle le ?Qiisîst
tt accorder. La quelle respondit à son père : le ms vo^re
« eubut e| geuiture ordonez de inoy ce qu'il vous ptaist» le
4 suis preste i vous obéir. De ceste responce fut le duc naoult
« joyeus« »
Ariette fuit cpoduiie par la graude porte du cbdteao dans
Tcnceinte du donjon e( reçue dans une chambre qui» d'a|)rès
les chanls d*un vieux barde » était voûtée et où mainte inia^
était représentée en or vermeil et couleurs. On ne toit plus
dans cette chambre ni l'or vermeil, ni les couieurs, nais
elle est encore voûtée et laisse voir une étroite alcôve qui
semble creusée dans le mur. Ce p?iit appartement n'était pas
mil choisi pour Fentrevue qui devait avoir lieu entre Ariette
et Robert ; ui un jour trop vif, ni le bruii du dehors ne pou-
vaient troubler le doux mystère des amours qui devaient se
cermiiier par la naissance de Guillaume.
Mais Guillaume e^l-il né dans 1^ châte<(p ou hors do
cliâteaude Falaise?
L'auteitr d'une Étifd^ récêmpient publiée et intitulée : La
iMissance dt Gmllaume-U^CotuiuéraHi à Falaùe ; éclair^
eissemem hm&rique^ prétend que Guillaume est né non
dam le château • mais dans une maison que ses parents ma-
ternels possédaient sur la l^çe du Marché de celte ville.
Le feit historique, tel que le présent l'auteur de l'Étude,
est combattu par l'opinion généralement admise par la tra-
dition et tes hislciriens, qui fuut naiire GuillauMie dans le
château.
11 n'est pas un Falaiaien qui , Interrogé par un étranger
pour savoir où est né Guil|fi|ime, ne lui réponde aussitôt :
au ckéieau y dam la chambre d* Ariette.
(;eitc tradition populaire , qui s'est perpétuée de siècle en
LE 16 JOILLIT i86A. &51
fùèclf • t con^trf é à U viuttB fortereBsa blauieiiAe la gioîro
d'af oir ?o naître le Yainqtiear de TÂngleferre, Ta crilkine
imA^n^ n'a ^ le droil de la nsjeler , quand eUa s^en cou-
tinaée depols 1$ X.r sitile j«Mqii*k ikm joiin , c'est^ànlire
prnâ^M 9Q0 ann, i^ ^lors quelle n'en aura paa HmùaAté la
fnwiQl^, ^ qoe «Q OiU éiMemmeait |»aa i'aoïeaa de i- Élude,
OU a^l^nr <PYQ4«e le» Ob^mrmions de M» OeilHe, membre
«le rimM.t^t f ^sr l'fpoqn^ 4^ (« n»is9mc9 de OuiUaume^U*
C^ipê^rqfÊt, aloi^ î| 4 dâ y lice : « Personne n'ignore qne
« GnlHaiinii fm le Irnit des aj^iioofs du duc Robert arec l«
« IMIpd>9 bomrg^i^ de Fulliaie, el qu'il naqmt éam ie
# elf4ffa¥ ie cette tiltf. f El |>lu9 loin . ajoule |f. Deville,
« iHHis ¥py(W ÇuiliauQ^ n^re dans le châieau df Falaise.
M e|i \ff2i. ^n^ le m^ 4» jMilM. *
Notre savant directeur , M, de Caoroont , d accord aussi
9fcc 1^ Ir^ditiei^ , et p^rtagp^Pt ropinion de M. Oei iMc ,
#'f xpriine aips^ dans son Itinérqire de Çaeu à Falaise : « En
f sqiT^ni i^ riiière d'Âote, en afitpvQchant de la f IMe , sous
tt trpnT#roi|s oqe clialne de roches abruptes, que celte
u p^tii^ rnîère (raverse, et ^u fond de cette gorge, nous
<( ^pp^radlt Ip dppJoA , d^os les mors daquel est né Gntl*
a biJ^pKÇTle-ÇonqMérant »
1)1. I^iiprfc^-Ruliert, célèbre arcltiiecle du €o»veniement,
djiQ3 q^ rappi^rt sur le cb|teau de Falaise , adressé à M. le
liuirte|ial VaiH^iil , n)ini.stre ie la m.aisou de TEmpercnr et
4e8 l^a^x-^jirls, dit qiji.f le chdieau au est né GtÊUlamfie-U'
Cwquiram, eu 1027, existait df^jll vers ranuée 4020; il
^ï^^\i pM a]oi9t.e|r , si Toii on croit la .Chronique de Nor-
mandie, qu^ Falaise ét^U flcfrissanl ^s le X* siècle , et
occupait un rang ciisiiugué parmi « ado^k d*9Ulres bonnes
« villes, et cha^te^ux de ISonQandjije. t
Les apteurs de 1^ Normandie iUmrie^ en décrî^ant
te château de Falaise , disent de la chambre d'Ârleue ;
kj2 SÊANCB GÉNÉRALE TEMUË A fALXlSE ,
« D'après la tradition , U dut naître Guillaumc-le-Conqué-
« rant. *
Ainsi, rhistoire et la tradition sont d*accord pour faire
naître Goillaume dans le château de Falaise.
Mais objecte Tauteur de TÉtude, il n'est pas vraisemblable
que Goillaume soit né dans le château, parce que, Richard
étant venu y assiéger le duc Robert, le château et le donjon,
loin d'offrir un lieu de refuge et de sécurité , auraient été
pour Ariette pleins de dangers et de périls. Ne sait-on pas
que quand une ville est assiégée ou menacée par Fennemi,
on transporte dans la forteresse ce qu'on a de plus précieux ;
et Robert pouvait-il avoir quelque chose de plus cher et
de plus précieux que celle qui bientôt devait le rendre
père 7 Mais , d'ailleurs , Guillaume n'est pas né pendant le
siège do château.
Le duc Richard II mourut le 23 août 1026; Robert, son
fils, le père du Conquérant , n'avait alors que le titre de
comte d'Exmes : se trouvant à l'étroit dans ses domaines , U
voulut les étendre , il refusa de reconnaître l'autorité de
• son frère, Richard III, que sa naissance appelait au trùne
ducal, et s'empara du château de Falaise. Richard vint
aussitôt l'y assiéger ; mais bientôt les deux frères se récon*
dlièrent, et Richai*d partit pour Rouen , où il mourut le
6 août 1027, un ou deux mots environ après la naissance de
son neveu qui eut lieu, comme l'a démontré M. Deville,
dans le mois de juin ou de juillet de la même année , 1027.
Alors , le siège avait pris fin depuis longtemps ; la paix était
rétablie, et Ariette, en restant dans la forteresse, n'y cou-
rait aucun danger, et elle put , en toute sécurité , y donner
le jour au futur maître de l'Angleterre.
Mais, dit encore l'auteur de l'Étude, n'y avait-il pas néces-
sité pour Ariette, dans l'éiat de grossesse où elle éuit, de se
retirer dans la maison de sa famille pour y recevoir les soins
LE 16 JUILLET iiB64. Ù53
materuels lors de sa délivrance? Pourquoi donc Ariette n'au-
rait-elle pas reçu les soins maternels dans le château? Sa
mère n*habitait-elle pas la ville , et d'ailleurs ne voit-on pas
tous les jours des mères de famille se rendre au loin , près
d'une fille chérie , sur le point de les élever à la dignité de
gi*and*uière? Les soins, du reste, ne lui manquèrent pas; car,
dit la Chronique: « quad vint le temps que nature requiert,
e Âriète enfanta vn fils nomé Guillaume , leql si tost que la
« sage-femme Teust reçeu, fut mis sur vn peu de paille
a blache , sans linge. Alors comença l'enfant à pestiller , et
« tirer à luy la paille de ses mains , tant quil en eusl plein
« ses poings et ses bras. Par ma foy, dit la sage-femme , cest
(( enfant comece bien ieune à acquérir et amasser. »
L'auteur d/e l'Étude sur la naissance de Guillaume invoque
l'opinion de l'abbé Langevin dans ses Recherches historiques
sur Falaise^ et celle de M. Galeron, dans sa Statistique, pour
établir que Guillaume est né dans une maison ou manoir qui
appartenait à ses parents maternels.
Ces écrivains n'indiquent pas le fait comme certain. La
maison dont parle l'auteur de l'Étude dépendait du manoir
ducal^ nommé plus tard le manoir du duc Guillaume , et il
appartenait, d'après M. Langevin, non aux parents maternels
de Guillaume, mais à Robert-le-Libéral , qui y avait établi
ses ménagers,
Guillaume, dit l'auteur des Recherches hisioriqties sur
Falaise, naquit dans la ville de Falaise, fut baptisé dans
l'église de la Trinité, et le château fut sa demeure habituelle
dès son enfance. Ces faits Ji'exclucnt pas celui de la naissance
du fils d'Ariette dans le château. — L'histoire , en eiïct , ne
nous apprend-elle pas que Philippe-le-Bel naquit à (Fontai-
nebleau, Louis XII à Blois et Henri IV à Pau; et qui ne sait
que cela signifie qu'ils sont nés : l'un dans le château de Fon-
tainebleau, l'autre dans celui de Blois, et Henri IV dans le
château de Pau ?
CAlACrtftES MS L'AMirrGcniu
DiRS LIS
MONUMENTS DE LA VENDÉE,
MlMIII m AB CONlIS AIClÉiMKatlE TEIU A niTIIAr
Pab M« l'abbê àUBER,
Chanoine de résiite de Poitiert, historiographe dudioeàBe.
Impecteur de la Société française d'archéologie.
Mbssibcrs,
Dès le commencement de nos travaux , et avant de nous
lancer dans ces courses scientifiques pour lesquelles vous
choisissez aujourd'hui ce beau pays de plaines et de bocages
qui nous entoure , vous accueillerez sans doute avec iotéfét
quelques idées préliminaires sur les monuments qui vont
s'offrir à votre examen » et devenir de voire part Tobjet
d'études sérieuses dont personne ne conteste plus Futilité. In-
specteur des monuments historiques des trois départements
qui forment Tancienne province du Poitou, les ayant maintes
fois revus et médités au point de vue de notre histoire locale,
il m*a semblé que je gagnerais à vous dire mes pensées en
vous priant de les rectifier , s'il y a lieu , et que de votre
côté vous aimeriez peut-être, en abordant une de ces vieilles
églises, une de ces imposantes ruines qui surgissent ici
à chaque pas, à y reconnaître la physionomie que j'en
aurais esquissée d'avance à l'élite de cette Société conser-
vatrice que vous représentez parmi nous. En abordant cette
J
ABCHJTECTUaE DES MOMUMeMTS DE Lk VBMefiB. &21
îniéressaDte partie de nos travaax commaos , j*ai d'aiileore
à me réjooir d'aatant plas « qami nous vous voyons en si
grand nombre tous empresser à ces nouveaux comices de
Tarcbéologie, d'avoir songé le premier à illustrer de voire
présence , à éclairer de vos investigations cette plage océa-
nique si roerveiileosemeot riche d'antiques souvenirs, et
dont la gloire s'augmente encore de la noblesse de ses
malheurs. Après avoir considéré ces villes florissantes et
industrieuses, ces solitudes devenues historiques, ces moin-
dres hameaux où surgit si fréquemment le majestueux
prestige des grands noms, — où s'immortalisent, dans chaque
pierre délaissée , dans chaque temple ou château vivant
encore, toutes les chroniques d'un vaste pays , n'avais-je pas
sujet de m'étonner que la Société française n'y fût pas venue
cueillir encore ces fleurs de la science dont elle se couronne
partout, et frayer quelques jours avec ces savants modestes
autant que sûrs qui , soit par la culture des lettres et des
arts , soit par d'habiles et fructueuses recherches , agran-
dissent tons les jours le domaine de rintelligencè publique,
consacrent à de précieuses études les honorables loisirs d'une
vie occupée , et inscrivent en beaux caractères dans les
fastes de cette riante et tranquille province des noms que
sa patriotique reconnaissance n'oubliera pas? Aussi, grâce
à ce savant aimable qui nous dirige depuis trente ans, avec
un zèle aussi heureux qu'infatigable, l'appel a été proclamé.
Vous l'avez entendu, vous accourez de toutes parts : pour-
rais-je n'être pas quelque peu fier d'avoir suscité cette idée
féconde, et si Pontenay ne me doit pas consciencieusement
pour cela une place dans ses dyptiques, n's^i-je pas quelque
droit à me compter du moins au nombre de ses amis 7
Mais j'aborde bien vite l'objet que je me propose et sur
lequel j'ai cru devoir appeler , Messieurs , votre judicieuse
attention.
ait CORÔlttslS âBCHfiOLOélQVe éË tfUML
Lé raraéféf^ le |itw IrappMiC oHert tèut d'xbaM k fir^
ehéblogm qlii tiMittf k« mmMRittiftt ié h YdÉdée , o*ci» h
pt^ée ifiiif«fiiillté do style prismiHqae sam l'rattfCB
dii^tfel il fletnbié, an prc^mier dovfnd'ttîi, que toMâélS
côfisirni. paf va deitsdif arrêté, et d'après ëoe aorte de
f^ao d'eflsembte prémédité par !<« arcUttetes d*«ia nrfoia
époqde. C'est qti*eii effet ime rénoraiioD dot s*y fnrs
vers la lia de la période egÎTaid , et le fvyagear » aans^Sèn^
fiatire la tie hfsioriqae de ce bcao pays « en deviserait ks
phases à ee type général : il serait Mnitèt eondmt, a« InoyHl
de certains détails « ï remonter Joaqa'aux temps prinMis
où le ehristianisme s'empara de la contrée. Qvi pael
ignorer aajéord'lim que ta présence éek églises rooMMi «
teHes qoe lé XV siècle les a prcaque tovies releréssi té-
moigne de la foi chréflenne , pendant le cours des siècles an*
tériedrsy et que la Gaule , quoiqu'elle vit eacorè des restes
iHtaobrenx , knais éfiars du paganisme jiisqu** la An de la
dynastie méroTingiemie, Art tdute conquise à iésds-GhriM
dès le III* siècle • eO dépit mènfe des pei*séetttions qus la
foi y dut Mbir jusqu'à Tépoqoe de GonstMlin 7 De Bi, psar
robser^atcur, une complète certitude de rarchitecture caths-
lique^ avec ses Mb déjà (sites de rerisntation* des nombns
mystiques « de Ticonographie traditionnelle. De ce point 4t
départ» qui constitue partout la période romaine « inodifiéa
peu I peu dans le mode de construction et dans rornemeott-
tiott sculptée , on arrite au roman proprement dit» bramitisB
rationnelle entre l'art primitif encore trop imbu« au juge-
ment d'une société qui se perfecUoone « des tendaacci
froides et par trop raides de la civilisation antique* C'est sa
triomphe sur les vieilles idées; c'est un dévetoppemest
donné è l'art chrétien au profit du spiritualisme ^ et cet
élatfi une fois pris, ne s'arrêtera plus: il ira de progritra
prfi^ès , à travers les richesses de ces compositions artitk
ARCHlTECnriE DES liONliMBNTS K LA ?SADÊE. &23
tiitiie» èmi sVnergucittiiseBt avee niioa les râgnts de
Rognes Capet , de Philippe- Auguste ei de saént Looml Hti^
après , fastrs décime et s'éloigne sensUiletneDt de
apsgée: le maniéré arrive, to syraboUsme s'afIbibKt»
et ParebMedure , hélas f retombe sous l'éqoerrt et le
ariAipnn de ces Grecs et de ces Romains dont on l'avait si
glorieOKniem déllfrée. Toutes ces révetntiotts, Messieurs ,
ft'msement ici plus que nulle part sor les murs des monu-
nMMs religieux : de saint Vivence , retiré vers tM dans la
Bolittide d'Oionne ; de saint PhiKhert, fondant le monastère de
NoiruBontier, vers 675; de saint Pient qui, cent ans aupa-
rofvaat, était venu aborder dans nn naufrage à Vile de Mall-
leORs, jnsqa'à ce vénérable Grignon do Monlfort, dont les
restes attendent nue gioriicatîon prochaine dans une cha-
pelle obsoiire de St-Lanrent-sur-Sèvre ; tout est marqué
MU coins multiples de tontes les variations de l'ait. Et si
nous aJQQtons k ce passé ce qoe le présent nous apporte
dMiqne jour, depuis qoe la sdence arcbéologîqns renouvelle
daas PEurope entière tant d'édifices du vrai Dieu, nous
trouverons eu Vendée, non moins qu'ailleurs , des églises
modernes cnnstruites en entier, des restaurations bien plus
nonabrenses de vieities églises qui s'écroulaient Peutrêtre
les unes et les autres n'offrent pas toujours , en fait de
travail, des ipécimens irréprochables : des tfttonnemenrs
insthenrenx y peuvent accuser maînies fois des mains encore,
tmp peu exercées, eu ce parti pris, plus malheureux encore
de se jeter hors des voies normales et d'innover en nue
obose dont les règles doivent rester sacrées et inviolables.
il faut reconnaître cependant, ï la juste louange de nos
plus récents architectes» que leurs ceuvres sont les meilleures
psrco qu'une plu^ grande expérience est née pour eux des
fsttiss de knrs prédécesseurs > et que de eonseienctenses
études n'ont cessé de sonflkr li leur intelNgence, avec le.
&3& CONGBËS ABCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
wDtiment de Tart, le principe rcligieax qui seol lai dooae
^'animation et la vie.
La caase de ces transformations saccessives est ici, oomme
partoot ailleors, dans les grands événements historiques
dont le territoire fut troublé. Mais s'il a va ses églises et
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu des
hordes normandes qui, des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages; si Toccupaiion anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les mines que les guerres religieuses du
XVl* siècle continuèrent et qu'achevèrent celtes de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n'opéra
due destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-Manche, à qui l'Océan ne fut pas
moins scrviable qu'à leurs prédécesseurs des IX* et X«
siècles. C'est tout-è-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bieni6t| qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir bit
ce mai auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
sol qu'ils possédaient On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste, que Bressuire, Fontenay, Luçon, 1^
Garnache et bien d'autres lieux • pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur définitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif à des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à c6té des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler l'imi-
tation à peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plus
celles du moyen-Age. Enfin, ne reconnaît-on pas des retou-
ches fort instructives dans le voisinage fréqqent de ces
Atcmrtctvtt DES iiORtJiifii4TS M LA rsxBÉc lAi
beDes et élûmes fenêtres » alkuigées et étroites » d*iiiie
coupe si parfaire , d*une ébrasore si profonde, et de ces
rosaces à meneaux innombrables, à festons flamboyants» qni
jettent à l'intérieur, avec une profusion mal cakolée • un
joar qui n'y devait entrer qu'avec une mystérieose parci-
monie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la, cathédrale de Luçon. Il
semble qu'en elle» si belle des conceptions de son premier
plan , et si malheureuse des mutations qui la dénaturent »
se sont résumées toutes ces contradictions , aussi nom-
breuses sans doute » mais moins sensibles» en une foule
d'autres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
furent jamais aussi riches de détails. — Il en était ainsi à
la triste abbaye de la Grenetière , non loin des Herbiers • la*
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
toute son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement , du XII* au XVII* siècle. — Ainsi ,
encore cette belle église des Herbiers, reconstruite au XV*
siècle, garde sa tour romane au milieu de quelques retou-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI% les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d*Aspremout,
détruite et refaite vers 1450 (?), a conservé sa placée côté du
château relevé par des architectes de la Renaissance , au-
dessus de la charmante vallée qu'il domine avec elle; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, à celte occasion,
sur l'architecture civile ou miliuire , nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de Tifiauges,
par exemple , l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure ; et IVIareuil, unissant en apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loin , vers Luçon et Napoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis à ceux de la religion
qui y vit toujoum.
&3Ô MSCèlfeS ABGBÉCytOCIQCE DE FKAnCE.
HAiteiiant reréttoâsl fin« qoMtion qui Mrgb 4^e«
mêtntf en fke de ces époques û diireraes, mais paraii ki-
qoelles on foit le genre prismatique poser eu triomphateur
ses asiisef de graiides pierres , les arcs^ooMeaiix ^ pndUs
todrmeitfés de ses ?oûtes aplaties , et ses piliers YMevint
vers elle comme des palmiers , aox brandies sf eliw et
touffues. Est-ee à des mains anglaises qu'il fattt attribuer,
fomme on le redit smivent, cette régénération de TareUiectinre
loi^le ? Nos amis ont-ils laissé, dans ces œuvres qoi couvrent
toute une contrée, le caractère de leur pensée personnelle
et de leur travail propre ? Nous sommes loin de le croire ;
d défit convaincu, par ce qui précède, que leur domination
dhet nom y cimenta des ruines avec do sang, nous devons
reconnaître, en revanche, qu'ife s'empressèrent moins de les
réparer que d'en faire toujours de nouvellra. Comparet les
monuments de ce pays avec ceux qui retnpiacent, ailleurs, les
ravages qu'y Srent leors querelles et les nOtres : on ne volt
rien qui ne se ressemble parfahement, et toute cMe arcki-
tecture est purement française. Donc, en Vendée aussi, ce
sont des mains nationales , des travailleurs locaux dont les
sueurs ont reconstitué nos saints édifices. Pour s'en ton*
vaincre , il ne faut que motiver par une fouie d'exemples
Targument de comparaison que nous invoquons ici. Toyei
toute la Guyenne, dont nous formons une portion si impo-
sante, et dffes-nons quelles traces étendues on y rencontre de
Part étranger. C'est du souffle local que se sont uniquement
inspirées les restaurations des XIV* et XV* siècles. Quelques
chapiteaux à tailloirs arrondis , avec leurs socles de même
forme (1) , un petit nombre de chevets plats , quelques
(1} If. de Caomoiit attribue ce eamctèce, fort cobomiii en Bre-
tagne, à la nature det malénaiii (i8v/(. iiioHi(iii.,t XVI, p. Ali^lfaifM
?eit, 1^ cette Identité de quelques foroBvs fofithes , que ce praf «iif
ABCHlTBCmE M3 HOKUliam M tM TIR»ÊL Vît
fmêirct toenin h msle droit, que J« lie tadie p* wéinr
rMM#f|«ées m ftoetiiie é|^, non ph» qo'Monn ipéci*
^ fciitft Meidé d« stylo perpendicdatres enlhi « qnek|ooo
r»fTs figures géoméliicpies 9« glissant dan» rornènoolalioé
setilpiée dA tympins o» des eomiclie» ^ modilknis; loat
cëh ne snSt pa» à inscrire sor les pierres d'on mononenl
l'HiOo^nète <|«*un petit nombre d'obserTamirs seraient perlés
h 7 décovvrir^ La Bretagne aossi, pour qni lea mêaM caoses
•nt amené lee mênies maliiears , laisse remarquer dans stt
églises relaites k la même époque de telles analogies aveo les
nôtres, qn'oo ?oit bien, en reroonunt à rUstoire de œ vaste
Kuoral , qne si le mélange des deux peuples a pn établir
certains rapporte entre leors mode» de eonstrnction « ces
rapports ne re|)osaient que sor de simples réminisGenccs , et
n'ont pas empêché Tart français, toujours si diflérent de
celui de nne voisins, de garder ses allures constantes et sa
Irancbe el absolue personnalité (i). On serait frappé des
mÉmes coosutations archéologiques, en parcourant la Cham*
ènm Hm ileiii eoutrécs un iMuiê lou? snir d'duvriers ^t , nm h
imtÊtr à là niMlière aiiflaise, avaient po en pfcndra ^oelqacfe
împTMiieDS Irrélèchieiy cooune il te bit toujoart aui époques de
tnositioB»
(1} M. Darcel a peut-être , leloii nous , donné trop d^iaiportance à
quelques réstëmblanées obMrvées per lai en Bretagne et en Adg^te-
lerre daii» la eonfeclkni de quelques tympens et de féMse des
fenêirei ( V. Atèàate$ mr^iM^^qiuê, U XIX« pw OSS )• Nous croyonè
■voir t«rasv«|né t en Bretagne , que om esemplei ne lent pas asseï
nonlirettx pour te prftter à une induction aosil fénéralc. Il y s d*ait-
Icurf , dans cette province plus que dm nou8« on trait qui caractérise
spécialeoMut la plupart des églises dues ft la période de Cliarles V à
Charles IX, ce qui eompi^tid une suite de pHs de dé«t oeiits stinéei
( t SttA-lMV}. Le plus tf^M noinafe des voOies f nirenf ètsMisa en le^
faites en bois et omemenlées de sculptures et de peintures : Je ne sais sî,
en Vendée^ on peut en monlrér un seol exeioplatre qui s*eii FSpfNrse|Wv
&3S COKGBÈS ABCHÊOLOGIQUE DE FBANGE.
pagne, TArtois et ta Picardie, où l'occopaiioo anglaise s*e9t
manifestée plus qu'ailleurs, par des conséquences îdeDtîqaes,
et dont les reconstructions ne passent pas pour une répara-
tk>D consciencieuse des vainqueurs (i).
Au reste, il ne faut pas oublier que si les Anglais, catho-
liques alors autant que nous , furent les possesseurs légi-
times du Poitou, dés la fin du XII* siècle , en dépit des
sympathies qu'ils n'y trouvèrent jamais fort complètes, cette
possession même exclut toute accusation de yandalisme
contre nos monuments ; et , dans cette première phase de
leur séjour sur notre territoire, ils étaient tout aussi inté-
ressés que nous-mêmes à ne pas le dépouiller de ses
richesses artistiqnes. Alors les seigneurs féodaux rendaient
hommage au roi d'Angleterre, nos principales abbayes
l'avaient pour Avoué : il était le suzerain de tous , presque
toujours paisible et respecté , comme le maître absolu et
l'arbitre de toutes choses ; ce n'est qu'après la mort cruelle
d'Arthur de Bretagne et la confiscation judiciaire , en 1200 ,
de ia province par Philippe- A uguste , que les hostilités
prennent un cai*actère de haine nationale , que les sièges et
les assauts deviennent journaliers, et que les villes voient
tomber, à différentes reprises, leurs forteresses et leurs
églises , transformées souvent elles-mêmes en lieux de résis-
tance. Encore tant de ravages ne sont-ils rien en comparai-
son de ce qui se passe en suite du traité de Bréiigny ,
lorsque l'efprit national , éveillé par la grande catastroplie
de Maupertuis , s'indigna enfin contre ce joug que rien ne
pouvait lui faire accepter. De longues chevauchées, des com-
bats réitérés dévastent les campagnes et les villes , soas
la fortune diverse des partis , jusqu'à ce qu'enfin , après les
ravages de Derby et de Chandos, la brave épée de Dugues-
(i) fiulL monnm,, t XII, p. 4^3 et suit. ; t. XIX, p. 145.
ABCUITfiCTUlfi DBS HOMUMSlITft Dg Lk TBMDÉ£. 42ft
cKa, pois celle de Jeanne d*Arc trempée sor l*asfel de
S^-Gatherioe de Fierbois » refoulent , de la Vendée el de b
France^ les hautains conquérants qu'elles détestaient Ce fnt
alors qn*on dut songer à réédifier, de toutes parts» les monas-
tères et les ^ises. De là celte nouvelle eflOorescence que les
torches du calvinisme devaient flétrir» cent ans après. Cette
dernière révolte causa des pertes d'autant plus irréparables
que ce qui n'était de la part d'un étranger qu'une suite indis-
pensable des nécessités de la guerre , devint pour tant de
Français égarés un système implacable de destruction bai*
neuse» sans, autre but que celui de la vengeance et du mal
Aussi nous avons sous les yeux , en parcourant le tableau
arcbéologîque de la Vendée » ime histoire très-lisible des
XI V« et XV* siècles par les monuments. — Mais cette histoire
est comme une gaze précieuse où Taiguille avait prodigué
les charmants caprices d'ingénieux dessins, à travers lesquels
un œil attentif apercevrait encore d'autres beautés non
moins attrayantes. Le fond de ce tableau si diversement
nuancé, c'est toujours notre beau XII* siècle, tout radieux
des vives couleurs de sou esthétique imagée « de ses ensei*
gnements théologiques et de ces magnifiques formes de plan
général qui s'éterniseront, soyez-en sârs, avec leur symbo-
lisme profond jusqu'à la consommation des choses humaines.
Aussi, Messieurs, en parcourant cette terre qui vous pro-
mettait des charmes inconnus ; en admirant ces contrastes
si attachanis qu'aiment les esprits élevés « entre une si
riante nature et des monuments dont les souvenirs s'imprè-
gnent en même temps de tristesse et de gloire, vous recon-
naîtrez .sans peiue que si un jour ces édifices sacrés , semés
sur votre itinéraire savant dans ces fécondes campagnes ,
devaient se relever à nouveau ou s'entourer de succursaleu
nouvelles, ce n'est. point le style insuffisant et froid de
Charles VII, de Louis \II et de François 1*', qu'il faudrait
DAR8 LB8
MONUMENTS DE LA VENDÉE,
MliOttl LU AD COKlIS AICHI0LMIQVB TEXU A imiUT
Pab m. L'aBBÈ AUBER^
CbanolM de règliae de Poilien, historiographe du dioeèse.
iMpeeteur de la Société firançaise d*archéoI<^.
Messieurs,
Dès le commencement de nos travaux , et ayant de nous
lancer dans ces courses scientifiques pour lesquelles ?oas
choisissez aujourd'hui ce beau pays de plaines et de bocages
qui nous entoure , tous accueillerez sans doute avec intérêt
quelques idées préliminaires sur les monuments qui vont
s'offrir à votre examen , et devenir de votre part l'objet
d'études sérieuses dont personne ne conteste plus l'utilité. In-
specteur des monuments historiques des trois départements
qui forment l'ancienne province du Poitou, les ayant maintes
fois revus et médités au point de vue de notre histoire loale,
îl m'a semblé que je gagnerais à vous dire mes pensées en
vous priant de les rectifier , s'il y a lieu , et que de voire
côté vous aimeriez peut-être, en abordant une de ces vieilles
églises t une de ces imposantes ruines qui surgissent ici
h chaque pas, à y reconnaître la physionomie que j'en
aurais esquissée d'avance à l'élite de cette Société conser-
vatrice que vous représentez parmi nous. En abordant cette
ARGHJTECnmS DES MONUMEMIS DE Là YSNDtB. 421
intéressante partie de nos trayanx communs , j'ai d^ailleors
à me réjoQÎr d'autant pins , qnand nous tous voyons en si
grand nombre vous empresser à ces nouveaux comices de
Tarcbéologie, d'avoir songé le premier à îllostrer de votre
présence , è éclairer de vos investigations cette plage océa-
nique si merveilleusement riche d'antiques souvenirs, et
dont la gloire s'augmente encore de la noblesse de ses
malheurs. Après avoir considéré ces villes florissantes et
industrieuses, ces solitudes devenues historiques; ces moin-
dres hameaux où surgit si fréquemment le majestueux
prestige des grands noms, — où s'immortalisent, dans chaque
pierre délaissée , dans chaque temple ou château vivant
encore, toutes les chroniques d'un vaste pays , n'avais-je pas
sujet de m'étonner que la Société française n'y fût pas venue
cueillir encore ces fleurs de la science dont elle se couronne
partout, et frayer quelques jours avec ces savants modestes
autant que sûrs qui , soit par la culture des lettres et des
arts , soit par d'habiles et fructueuses recherches , agran-
dissent tons les Jours le domaine de l'intelligence publique,
consacrent à de précieuses études les honorables loisirs d'une
vie occupée , et inscrivent en beaux caractères dans les
fastes de cette riante et tranquille province des noms que
sa patriotique reconnaissance n'oubliera pas? Aussi, grâce
à ce savant aimable qui nous dirige depuis trente ans, avec
un zèle aussi heureux qu'infatigable, l'appel a été proclamé.
Vous l'avez entendu, vous accourez de toutes parts : pour-
rais-je n'être pas quelque peu fier d'avoir suscité cette idée
féconde 9 et si Fontenay ne me doit pas consciencieusement
pour cela une place dans ses dyptiques, n'i^i-je pas quelque
droit à me compter du moins au nombre de ses amis ?
Mais j'aborde bien vite l'objet que je me propose et sur
lequel j'ai cru devoir appeler , Messieurs , votre judicieuse
attention.
Lé tméiite te ptos frappotiif oÊm léai d'd>oM ^ Far^'
diétilogue <itiî tMié k« mofffAietm dé k VëÉ<iée . o*ci» U
j^efsqde tfiiivcf^M dii siyie prbmttfqiMi son fioMcMe
dii^nel il setnWé, au prcrmier dovfHd'int, que tsMééiê
cônMrtti. par ira destsehi arrêté ,r et d*aprè» ém «irte de
|i4aii d*ei»eiiibhe prémédité par léi «^cMteetes d'an* ■rfoit
épDqde. C'est qu'en effet une rénorwàm dot s*y fnrè
terd la fin de la période egifale , et le ?ciyageiir , wtmékà^
natire la tie bisioriqae de ce beau pays , en de?îaerait M
phases à ee type général : it serait hieniét condaît, a« Inoiffè
de certanns détails , à reDionler Jusqu'aux temps priniiîfi
où le ohristianisme s'eApara de la contrée. Qui peut
ignorer aujourd'hui que la présence éeà églises romaues «
telles que lé XP siècle les a presque toutes releréss^ lé-
moigne de la foi chrétienne , pendant le cours des siècles an-
tériebrs^ et que la Gaule , quoiqu'elle ?it eueort des restes
nckintM-eux , knaié épars du paganisme jiisqu*! la &a de la
dynastie i»érovingienne, fut toute conquise à Jésus»€hriii
dès le lil* siècle , en dépit mêote des perséditîoiis qus la
foi y dut subir jusqu'à l'époque de Gonstanlin ? De Bi« peer
l'obsenraicur, une complète certitude de rarchitecture catha-
lique^ avec ses lois déjà laites de rerienution^ des nombni
mystiques « de l'iconographie traditionnelle. De ce point è%
départ» qui constitue partout la période rôn»iae« modifiée
peu è peu dans le mode de construction et dans l'orneneoti-
tion sculptée , ou arrite au roman propreUMni dit» transitioa
rationnelle entre l'art primitif encore trop imbu* au Juge-
ment d'une société qtû se perfectionne « des tendaDcn
froMes et par trop raides de la civilisation antique. C'est sa
triomphe sur les vieilles idées; c'est un développement
donné è l'arl chrétien au profit do spiritualisme » tt cet
élan'i une fois pris, ne s'arrêtera plus: il n^ de progrès es
projoçrès , à travers les richesses de ces conipOsitiont afti(k
ARCHlTECnmE BES liONUMBNTS K LA VBUDÊE. &23
tii|ti«» èmi sViiMfgiieittiiseBt avee niMa les râgnts de
Rognes Capet , de Philippe- Auguste ei de saint Looia, Mikr
Imiiiiôi après , Kastre décline et s*ék>igBe stnaîUeiiient de
Mn apsgée: le maniéré arrive, to aymboUsme s'afftwbKt»
0t FarebHecHire , hélas ! retombe sous Téqnerre et le
rde ces Grecs et de ces Romaina dont on Tafaitsi
lit déUvrôe. Toulea ces révetntions, Mesaieiirs ,
»*mBeri?ent îd plus que nulle part sur Ips murs des moBa*
oaeiiu reKgieox : de saint Vif ence , retiré vers 560 dans la
soKtade d'Otonne ; de saint PhiKhert, fondant le monastère de
NoifiMotier, vers 675; de saittt Pient qui, cent ans aupa-
rwmty était fCDo aborder dans un naufrage à Vile de Mail-
laoÊÔBy j«squ*k ee vénérable Grignon do Uonlfort, dont les
vcaies attendent nne glori6catnn prochaine dans une cha-
pelle obscure de St-Laurait-sar«<Sè?re ; tout est marqué
MU ceîns moltiples de tontes les variations de Tait. Et si
nous ajontoQs k ce passé ce que le présent nous apporte
dMqne jour, depuis que la science arcbéologiqoe renouvelle
daas rSurope entière tant d'édifices du vrai Dieu, nous
traiverons en Vendée» non moins qu'ailleurs , des églises
modernes construites en entier, des restaurations bien plua
nonabrenses de vieilles églises qui s'écroulaient Peut-être
les unes et les autres n'offrent pas toujours, en fait de
travail « des ipécimens irréprochables : des tàtoiMiemenrs
iBaihenrenx y peuvent accuser maintes fois des mains encore,
trop peu exercées, en ce psrti pris, plus malheureux encore
de se jeter hors des voies normales et d'innover en une
chose dont ks règles doivent rester sacrées et inviotoblesw
il faut reconnaître cependant, à la juste louange de nos
plua récents architectes» que leurs œuvres sont les meilleures
parce qu'une plu^ grande expérience eat née pour eux des
fautes do lenrs prédéceBsenrs » et que de consciencieuses
étnten'ont cessé de sonflkr li leur intelligence, avec le»
&3& CONGBËS ABCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
wbtimentde Tart, le principe religîeax qui seal lai donne
^*auimsition et la vie.
La cause de ces transformations successives est ici, oomoie
partout ailleurs, dans les grands événements historiques
dont le territoire fut troublé. Mais s*il a vu ses églises et
ses monastères rasés trop souvent par le fer et le feu des
hordes normandes qui, des îles voisines, débarquaient trop
aisément sur ses rivages; si Toccupation anglaise y ra-
mena, avec de longues et fatales rivalités si tristement
commencées, les mines que les guerres religieuses du
XVl* siècle continuèrent et qu'achevèrent celles de la Ré-
volution , il faut reconnaître que nulle intervention n*opéra
due destruction plus radicale et plus complète que celle
de nos amis d'Outre-Manche , à qui TOcéan ne fut pas
moins scrviable qu'à leurs prédécesseurs des IX' et X«
siècles. C'est toul-è-fait sans réflexion, comme nous l'établi-
rons bieni6t| qu'on a voulu disculper les Anglais d'avoir fait
ce mai auquel, disait-on, ils n'avaient pas d'intérêt sur un
sol qu'ils possédaient. On sait bien qu'ils ne le possédèrent
pas sans conteste, que Bressuire, Fontenay, Luçon, I^
Garnache et bien d'autres lieux , pris et repris à la suite de
sièges sanglants , durent se rebâtir des débris qu'eux-mêmes
y avaient accumulés: c'est pourquoi nous voyons tant
d'églises reconstruites soit pendant leur domination longtemps
victorieuse, soit après leur définitive expulsion , mêler dans
leur enceinte murale les traces violentées du roman pri-
mitif è des reprises d'un autre temps ; abriter des piliers
cylindriques et des chapiteaux historiés sous des voûtes de
la Renaissance; à c6té des élégants entrelacs, des monstres
hybrides, des combats de l'homme avec Satan, étaler Timi-
tation à peine significative des chardons, des feuilles de
choux et de ces grappes de raisin étudiées qui ne sont plos
celles du moyen-Age. Enfin, ne reconnaît-on pas des reloo*
ches fort instructives dans le voisinage fréquent de ces
Atcamcivtt DES uoruiusmts dc la rSXBÉE. k^i
belles et élûmes fenêtres , allongées et étroites « d'ooe
coope si parfaire , d*ane ébrasore si profonde, et de ces
rosaces à meneaux innombrables, à festons flamboyants» qui
jettent à rintérieur, avec une profusion malcaknléet un
jour qui n'y devait entrer qu'avec une mystérieuise parci-
mooie, avec une religieuse timidité? Toutes ces anomalies
se rencontrent aujourd'hui dans la, cathédrale de Luçon. Il
seoibie qu*en elle, si belle des conceptions de son premier
plan » et si malheureuse des mutations qui la dénaturent »
se sont résumées toutes ces contradictions , aussi nom-
breuses sans doute, mais moins sensibles, en une foule
d'autres édifices qui ne sont pas aussi vastes et qui ne
furent jamais aussi riches de détails. — Il en était ainsi à
la triste abbaye de la Grenetière , non loin des Herbiers , la-
quelle n'a plus que ses débris, mais qui attestait encore dans
toute son intégrité, avant 1789, tous les styles qui la sépa-
rèrent successivement, du XII* au XVII' siècle. — Ainsi,
encore cette belle église des Herbiers, reconstruite au XV*
siècle, garde sa tour romane au milieu de quelques reloo-
ches que nécessitèrent, vers la fin du XVI«, les aménités
habituelles des Huguenots. — La petite église d*Aspremoot,
détruite et refaite vers 1450 (?),a conservé sa place à côté du
château relevé par des architectes de la Renaissance , au-
dessus de la charmante vallée qu'il domine avec elle; et
pour peu que nous arrêtions nos regards, à cette occasion,
sur l'architecture civile ou militaire , nous verrons sous les
tours romanes et aux trois quarts démantelées de Tifiauges,
par exemple, l'ogive se dessinant aux arcades d'une chapelle
postérieure ; et Mareuil, unissant en apparence dans un même
style son donjon féodal et son église des XI* et XII* siècles,
jeter au loin , vers Luçon et Mapoléon- Vendée, les souvenirs
de ses vieilles fortifications perdues, unis à ceux de la religion
qui y vit toujoum.
&36 MXèifes ABCBioiociQtE DE reA:icE.
HAiteilitit reréttotts k oné qoMion qn? Mrgb dVUe*
mêtntf en fke de ce$ époques si divemeê, nub paraii k»-
qoêllM on foit l6 genre pHidnatiqne poser en triomphatMr
9éê aeriset de grandes pierres , fes arcs^ooMeaux ^ prultts
toftmaeitfés de ses coûtes aplaties , et ses piliers YéleTiK
vers elle comme des palmiers , aoi brandies sf elfes et
touffues. Est-ee fe des mains anglaises qu'il faut altriboer,
romme on le redit smnrenl, cette régénération de TarcUiectare
locale ? Nos amis ont-ib laissé, dans ces oeuvres qui couvrent
toute une contrée, le caractère de leur pensée perseonelle
et de leur travail propre? Nous sommes loin de le croire;
et défk convaincu, par ce qui précède, que leur dominaliott
dies nous y cimenta des ruines avec do sang, nous devons
reconnaître, en revanche, qu*ife s'empressèrent moins de ks
réparer que d'en faire toujours de nouvelk». Comparet les
roonnments de ce pays avec ceux qui retnpiaoent, ailleurs, les
ravages qu*y firent lenrs querelles et les n(kres : on ne voit
rien qui ne se ressemble parfaitement, et toute cMe arcki-
tecturéest purement iVançaise. Donc, en Vendée aussi, ce
sont des mains nationales , des travailleurs locaux dont les
sueurs ont reconstitué nos saints édifices. Pour s'en con*
vaincre , il ne faut que motiver par une foule d'exemples
Targumentde comparaison que nous invoquons ici. Toyei
toute la Guyenne , dont nous formons une portion si impo-
sante, et difes-nons quelles traces étendues on y rencontre de
Part étranger. C'est du souffle local que se sont uniquement
inspirées les restaurations des XIV* et XV* siècles. Quelques
chapiteaux H tailloirs arrondis, avec leurs socles de même
forme (1), un petit nombre de chevets plats, quelques
(1} lf« 4e GsamoQt attribue ce caractère, U^ cobomiii eu Bit-
tapie, à la nature det iDalériaiii(i8ic^(. moNiMi^t. XVI, p. a9i)rMai>an
?oit, 1^ celte Idenlilé ée ^elque» fevaif» fiisitWei , ^e ce |»evr êlrf
ABCHlTBCmE M3 WMVUmm M tM TI1I»ÉL Vît
fmêfrct toenin h msle droit, que J« lie tadie pft wéiw
avmr rMM#f|«ées m ftocmie é^se, non ph» i}n*M€iin ipéci^
Bien lim Meidé d« style perpendicnlaire} enlin « qnek^oon
rares figures géoméliicpies se glissant dan» Tornesieoiaiîoé
soolplée dilk tympens e» des eornidie» à aiodilloM; font
eëla ties«Sl|Meà inserire sur les pierres d'un oiènimienl
l'HHIiien^^ <l«*an petit nombre d'obserratevra siéraient perlés
à 7 décovf rki La Bretagne aossi» pour qvi lea mêiiM caosee
iNrt àMeMè le» mêmes maliiears « laisse remarqoer dans stt
^ises refaites k la même époqne de telles analogies aveo les
nMres* qo*oo iroit bien, en remontant à Tbistoire de œ ?asie
IHioral , qne si le mélange des deux peuples a pn éi^ir
certains rapporta entre leors mode» de constroction , ces
rapports ne reposaient que sur de simples réminiscences, et
ii*oiit pas empêché Tart français, toujours si diflérent de
celui de nna voisins, de garder ses allures constantes et sa
francbe el absolue personnalité (i). On serait frappé des
roêmes ooostalatioBs archéelogiqoes, en parcourant la VbiHih
ënm les deiii ooMtrécs un iMuiê lou? snir é'cnnien ^t , nm it
fmmtr a là mmiière siiflaife, avaîast po en pfctodra ^otlqacfe
iapTMiiooft trrMteliîett comine il te fait toujoart aui époquit de
(1) M. Darcel a peut-être, mIod nous , donné urop d^importance à
quelques résaëmbran6ss o&Mrvées psr loi en Bretagne et en Adg^te-
lerre daii» la eonfecthin de quelques iyai|itns et dd féMse M
tenêcrefc ( V. iMit/M nrMoloffiqiUê, t. XIX« pw 081 )^ Nous crofoni
avoir t«mon|aé i en Bretagne , que on eiemplei ne leot pas asset
nombreux pour te prêter 4 une induction aos^i fénéralc. Il y a d'ail-
leurs, dans celle province plus que chn nous^ un trall qui caractérise
spécialeoMut la plupart des églises dues ft la période de Charles V à
tharles IX, ce qui compi^fid une suite de pfCs dé dé«t oeiMs aimées
( tSllSi-1560}. Le plus itraed noinafe d«s ▼eOlsa f fUrsuf ètaMisa en le^
faites en bois et omemenlées de sculplorfs et de peintures : je ne sais si,
en Vendée, on peut en monfrer un sent exemplatre qui s*efi FSppv«ç|Mi^,
&2S COKGBÈS ABCRÊOLOGIQUE DE FRANGE.
pagne* rArtois et ta Picardie, où ToccopalioD anglaise s*est
manifestée plus qa'ailleurs, par des conséquences identiques,
et dont les reconstructions ne passent pas pour une répara-
tion consciencieuse des vainqueurs (i).
Au reste» il ne faut pas oublier que si les Anglais, catho-
liques alors autant que nous , furent les possesseurs légi-
times du Poitou, dés la fin du \II« siècle , en dépit des
sympathies qu'ils n'y trouvèrent jamais fort complètes, celte
possession même exclut toute accusation de vandalisme
contre nos monumeuts ; et , dans cotte première phase de
leur séjour sur notre territoire, ils étaient tout aussi inté-
ressés que nous-mêmes à ne pas le dépouiller de ses
richesses artistiques. Alors les seigneurs féodaux rendaient
hommage au roi d'Angleterre, nos principales abbayes
l'avaient pour Avoué : il était le suzerain de tous , presque
toujours paisible et respecté , comme le maître absolu et
l'arbitre de toutes choses ; ce n'est qu'après la mort cruelle
d'Arthur de Bretagne et la confiscation judiciaire , en 1200 ,
de la province par Philippe-Auguste , que les hostilités
prennent un caractère de haine nationale , que les sièges et
les assauts deviennent journaliers, et que les villes voient
tomber, à différentes reprises, leurs forteresses et lours
églises, transformées souvent elles-mêmes en lieux de résis-
tance. Encore tant de ravages ue sont-ils rien en comparai-
son de ce qui se passe en suite du traité de Brétigoy .
lorsque l'esprit national , éveillé par la grande catastroplie
de Maupertuis , s'iudigna enfin contre ce joug que rien ne
pouvait lui faire accepter. De longues chevauchées, des com-
bats réitérés dévastent les campagnes et les villes , sons
la fortune diverse des partis , jusqu'à ce qu'enfin, après les
ravages de Derby et de Chandos, la brave épée de Dugues-
(I) fiuti. mmnm,, t XII, p. 4Sd eisuiv. ; t. XIX, p. 145.
ABCUlTECTUBfi DES liOMUMBHtS 0|i LA TBNO£C 42ft
clin, pois celle de Jeanne d*Arc trempée sur Taotet de
S^-Galherine de Fierbois » refoulent , de la Vendée et de la
France, les hautains conquérants qu'elles détestaient Ce fut
alors qn'on dut songer à réédifier, de toutes parts, les monas-
tères et les églises.' De là cette nouvelle efflorescoice que ks
torches du caWinisme devaient flétrir, cent ans après. Cette
dernière révolte causa des pertes d'autant plus irréparables
que ce qui n'était de la part d'un étranger qu'une suite indis-
pensable des nécessités de la guerre , devint pour tant de
Français égarés un système implacable de destruction bai*
nense, sans, autre but que celui de la vengeance et du mal
Aussi nous avons sous les yeux , en parcourant le tableau
archéologique de la Vendée , une histoire très-lisible des
XIV* et XV* siècles par les monuments— -Mais cette histoire
est comme une gaze précieuse où l'aiguille avait prodigué
les charmants caprices d'ingénieux dessins, à travers lesquels
un œil attentif apercevrait encore d'autres beautés non
moins attrayantes. Le fond de ce tableau si diversement
nuancé, c'est toujours notre beau XII* siècle, tout radieux
des vives couleurs de son esthétique imagée , de ses ensei*
gnements théologiques et de ces magnifiques formes de ptan
général qui s'éterniseront, soyez-en sârs, avec leur symbo-
lisme profond jusqu'à la consommation des choses humaines.
Aussi, Messieurs, en parcourant cette terre qui vous pro-
mettait des charmes inconnus ; en admirant ces contrastes
si attachants qu'aiment les esprits élevés , entre une si
riante nature et des monuments dont les souvenirs s'imprè-
gnent en même temps de tristesse et de gloire» vous recon-
naîtrez .sans peine que si un jour ces édifices sacrés , semés
sur votre itinéraire savant dans ces fécondes campagnes ,
devaient se relever à nouveau ou s'entourer de succursales
nouvelles, ce n'est. point le style insufiisant et froid' de
Charles VII, de Louis XII et de François 1*% qu'il faudrait
4»0 ÛCMKàifeS êAQiMOMSAQIi M fUiiÇM,
i|iréfiMr|Miir:C«Bffl<séaéffirteu «fschilattmsrfi : MU r^fto
IpraBièmi «naèn, ^n^ii j tmidnk iwfcmrMii<MWi«iir«i«
wajimimmifn^ «nîMont .etraciéristiqiifft « faf f tiiwmt
«ranc lei àèmMMiê4m ni$ 4l*A«glclent filibi i<ilii 4e
'Cândi. tti dibqoida.bMi Ki«b lOgîaaliB JUIF iM^ i|ti
fftuMiiHii mobis bkm im» we fipmH» lonitiqiwu 9* JU
MripwnB'esiffaildittcîle. «iJmi Ici plaw «mi Mûwwi
.4*0110 eaènfimi (tins <»ftitpc^ il ji«m amblt 4W Ji|ié-
itett roôiaiieuBsi la tmM t^HKiU» de laiWaifle j^ li kmm
MligMoxiei Je MutjeMitt de mjèngm» rmnifMnm. hmr^
:4eMedètes ceeoni r«iié^«Mr ipie i« ercUieeMîeJ^Ui-
.fOQis, cooiflie mHêHk awona îdu .■<eiiiieat 40*1 M|wr«i
•Iftfmdttke: double Ideoliioi oWstfiMeieeeanprteîédllls
«MI ^t mettenl Jear tiiitaUe nkwe k ji*eo h^ fibeecker
4f«|ilee. Cette foéthede widca toiqonn m^o» 40e r«»-
JMoo «rop éeoatée peotf^étre , ici conme ailfeoiv, de Mue
do «oilMque aUtaidi fNr de CfOHen (entes, m iMcpr
id'élefer «deB.vofttee ïcagilei enr dei «stre d*eae Apaieioor
4<|oieoqoe, et d'merJe efiotptoret eeos mériie, qoeiqoe
den AèecB, desfoitee «t des fdtAhs dent ii JtetMixe er
i»ot pes oiieoK qoe lee deen.
Aiflti. Btenieun, les nilnei oe ôkjfUBfkm^c^ ^V^ «IMMor
4ê\w idaceeNiK prinîlifcs heatit^ jpi iparient te jdoe eo
cttorde rhemoie; le ohrietiafiieaie minait ^deos eea mmur
4Denu, eaot aecso mélenge d'ioi Age 4e déudeiice ol de
•flMiwaia goit, et en pieux asiles céaeri^ ao fiaoriioeell
-k peièpe domîoeraieiit eneore • de toute ,leor efllMté woole*
las esmpioeostti balAatîons^ ee gaideot UHÛcJim pfdcîflii-
I, notfS'le eaaons» la g^icose méotoice 4e 4^01 entf*
RAPPORfF
ViïMm 0E U COLLECTION WIEUIES ANTIOIIES
DE M. JULES CHARVflrr,
PAR M. BKM-JAMIXr X'ZrjI^Oïa'.
Parmi les sojets les ptut digoes de TatteatioD des arcMo-
lognes, il faut ranger tout ce qui est de nature k porter la io*
imère sur les diverses brandies de rindustriechez les anciens.
La Société française d'archéologie pour la conaert atloo des mo-
numents historiques a déjà engagé maintes fois «es membres à
diriger lenrs recherches de ce côté ; mais les résultats qu'ils
ont obtenus sont restés la plupart du temps bien iocompleu»
chacun d'entr'enx ayant presque toiijours restreint le cercle
de ses investigations à la contrée qu'il habite. Telle n'a pu
été la bçon de procéder de M. Jules Charvet, en s'attachant
à l'étude de la fabrication du verre dans la Gaule: aussi
vient-il mettre sous les yeux du Congrès une collection de
produits dont h valeur scientifique est tout-à-fait exception'*
nelle. « Patiemment composée des plus beaux et des plus
rares spécimens découverts depuis le commencement 4s ce
siècle et réunis un à un, cette collection renferme» à llienre
qu'il est , plus de trois cents vases de toutes formas et de
toutes nuances. Presque toutes les provinces sont représen*
tées dans cette beUe suite» sauf peut-être la Bretagne et notre
Poitou «qui ne se sont pas. Jusqu'ici, dépouillés de leurs
trésors en sa foteor. Le contângent d*Arles seul atteint le
chiffre de plus de cent pièces d*un intérêt considérable. Ceux
Eut det am te» 1b Oaqle au IH*" sièc^. — Tombeau 4f
la fenvne. artiste df ^-MMard^de^-Préa» — - FAfiMiito
de sdplptiire» et de peiAtmcs aBliqiiei resiiviVb ea
Poil^. -^ A-t-on trouvé» inir que^uça autm faînta de
la frapoe^ dfs ipstnimesta de peintwe analofuea è tan
tiortJadeSt-MédBid? • 76
Quelle ^.la Goinpgàtîoa.des» ^p^ts. mpn^taifes moms
e^faïuné» eotre la Laira et la Ghareute 9 QueNea noUans
iiistoriques peut-on. tîrar de oea di^iûlfi 9 Mauiea de feu*-
moftnajeupb . • . . , 77
QueUe est l'erigine dea lieux app^ Tifiauiea, L^Aasorie,
AiQre« Lfi Romaoïe,^ Ifprtagne, Marmande» Epaguei
elc. ? Quelle en rorigine de la Méluâir ? M.
Rapport de M. Charron st|r le aonterraw-reAise de WAùsae :
Obiervatkwa g^néralea. — DwcriptieB. — Êpa^ie pié-
sumée de la création de œ refiige. ^ liages auxqiiela il
au^it pu sçrvîr. -7- Explication d'un dicton pq^ulaire. 78
Quels sont les plus anciens monunienla chrëUena du Poitou?
A quelle époqiie le paganisme a-t-il cessé d'être la re-
ligion,domii^ante 49ns la contrée? Monuoients de Reafc
et de St-Georges-de-Montaigu 90
Excursion à Ifieui^sur-l'Autise , à St-Pierre-le^Viewx et à
MaUhtak, te 15 Juim 480â. Présidence de M. de Gau-
mont. 92
N'ieul-suf'-rAutîae{ Église, ^Cloilre /</.
St-Piene-le-Vieux : Église, pierre tombale ..... 97
M aiHeiais : ÉgHse du XII* siède. ~ Abbaye. — Bamiuet
offert par M. Poêy-d*A?ant dana Vanden dortonr de
cette abbaye ; toast de M. Tabbé Baudry 98
Séance du 15 juin tenue dans l'ancien dortoir de tabbojfe de
il/ai/ftf2itû. Prtâdence de M. Tabbé Le PeUt ... 106
Quels sont les débris dea monuments méroTfaigieDS qui se
trouvent entre la Loire et la Sèvre-Niortaise. .... U.
Quels sont les monastères bas^poitevins d*origine qnécovin-
gienne? Exisle-t-il des pièces susceptibles d'éclairctr les
originrs des abbayes de Sl-Michel-en-rHcrm et de Luçon? t07
TABtE DES MAtlteSS, &77
Sépulttties» vases funérains,. armes bijoux, ustensiles, objet»
djwM 4e cette période iwQéittis èB Poitoii. • . • . i08
nmniuoieusCe>>t-il une notable diffiërenee de style entre ks
bijoux BéBovingieDs. en or. et. ceux .en. argent fiibriqués
pendant les Vl« et VII* .sîè6le&? HO
- Gertains types de bijoux se sonUils.petpétuéa depuis les 'teaspa
mérovingiens .jusqu!à nos jours? •. i^i
Restes des .monuments, earioviagienii qui existent dans le
Pdlpu 11^
Si^itures de la période carloviugienne. ~~ Sépultures des
pirates normands. ii3
Monnaies poitevines inédites des pértodte iteéroringienne et
caiHotîngiednei. • HA
l** Sétthce'dui^j^n.' Prtsidente de H. rabbé Auber ... iik
Opinion de M. de Quatreliq^ sur Torigine des bancs d^hultres
de St-Micbel-en-rHerm 445
Mémoiie de M. Fabbé Anber sur les statues équestres de
quelipies églises romanes et leur signification 4ans Tes-
ttiétiqi^e çbr^tiepne /</•
Opinion de M. de Longuemar sur le même snjeL • • . M
Mémoire de M. de Roehebrune sur les églises béties au X^
sièqte en Bas-Pqitou ? r- Cai^ictères de oes églises. . • 116
État départ ap ?^*, et au ^I,« siècle. 417
A quelle époque Tare brisé a-t-il commencé à être employé
.en .Po^toq ? .. /</•
Cryptes 6 plein «dnlre. — Cryptes à ogive. — Églises ft
(àçi^de.à |»lein-cintre. — Façades mêlées /«/.
Les églises des XI* et XII* siècles ; leur importance au double
point de vue de rarchitecture et de la sculpture.
St-Nicoias4e-B'rem. — Crypte de' Nbirmodtier. — Crypte
de 'NoCre-Dame de'Fdntehay et de Curzon. — Crypte
de Tiffauges, au château. —Crypte des 'Essarts. . . 419
Nieul . . . ..;...'.*..•.. . . . 420
VôuYênt .....' * 4ÎÎ
Poussais. « « . iH
Maili^ et Fontaines. — Maillezais. 425
4j8 tablc bËS MATikacs.
BeneL ». .At6
U Chalse-Ginud. — Les MovUen»— IfaremL^U Gnû-
nelerie. — St-Pompais •••••••••» iî7
Types génémax • • • . • US
Résumé f»
Sculpture r ia«
Exécution de œs lottiptures td5
ObsenrutioiM pur divers menilNPes sur le mène sujet , . • i87
Fifito aiijc aiicîeiin«s maisons dt la vUle de Fontena^ à Vem-
placement du château et d Véglise Notre-Dame. • • • 138
Visite à la coUeetwm de iL Be^jimin FUlùti, — Objets d*ait :
sculptures, peintures, dessins, pnvures. -«- Antiquités et
curio^tés. — Monnaies et médailles. -^ Autographes
principaux ••••«•• •• iht-
S* Séance du 16 Juin. Présidence de M. Segrestain . • • . 448
Observations de MM. Marehegay et VMté Aillery sur rutUité
des pouillés et sur les soins que Ton doit prendre k re-
constituer les archives d*un diocèse quand les anciennes
ont été détraites. 449
Communication de M. Tabbé Baudry au sujet d*une croix-
reliquaire en bronae du XI* siècle et de plusieurs autres
objets de la même époque •••••••••• 150
Autres communications *•••••• •• 451
Détails donnés par MM. Pabbé David et de Longuemar sur
ks peintures morales • • • • • 452
Examen des questions relatives à l*architeclore du moyen-Age
en Vendée et dans le Poitou. • • 454
Excursion à Vouvent, Mentent et Foussais. Présidence de M. de
Caumont. 455
Vouvent: Église.— Cliâteau Id»
Mervent : Pont de la rivière de Mer. — Giiàteau. —
Église 460
Foussais : Église. — Vieille maison . .•••••• 46S
Séance unue à Mervent, le 47 Jain. Présidence de M. Charles
AmaulL ••••••.*•«.%••«- 465
TAhLE DES MAUkRES. ^7^
OtMenratioui de M. de CaomoDt sur Tintérêt qu'oHh» Télude
de rarcfaltectnre militaire * ^^^
Autret commonîcatioiM sur le même sujet J^*
Bétail» donnés par If. Fillon sur ud trésor du XIII* siècle
découvert à Poitiers 4«4
Examen des question relatives aux anciennes séimlturea du
inya, à Tindustrie drapière de Parthenay, auxverretiet
qui ont pu exister dans le Poitou , par MM. FUIon et de
RodMbrune. ^^^
!•• Séance du 18 juin. Présidence de M. de Rodiebrune. . . 466
Rapport de M. de Longuemar à son retour d'une excursion a
St-Michel-en-rHerm sur des traces d'habitations anté-
rieures aux temps historiques.
Coup<l*œil sur la carte géologique de la Vendée. — Ce
qu'on entend par le marais vendéen. — Dépôt argileux
connu sous le nom de bry , formant le sol du marais
et reposant sur le calcaire jurassique. — Cause qui a
produit ce vaste dépôt d'aigile. — Prodigieux travaux
exécutés, depuis deux siècles, pour donner à ce sol
radmirable lècondilé qu'il a aigourd'bui. .... 467
Dépôts de cendres signalés au contact même du sol cal-
caire et du sol argileux. — Nature de ces d^ts. —
Présence d'une quantité considérable de fragments de
terre gros^remcnt cuite attestant l'existence de fours
sur le rivage calcaire. — Indices permettant '^ feire
remonter ces dépôts aux temps anté-historiques, con-
temporains des sépultures et des habitations des popu-
lations troglodjtiques de la Gaule. ..,..• 47î
Aspect du vaste désert du marais vendéen. — Curieux
gisement d'huîtres accompagnées des mollusques et des
parasites qui vivent dans les mêmes stations marines,
formant les petHes colUnes de Bel-Air et de St-Michel-
en-1'Herm. — Traditions anciennes de la contrée à ce
sujet — Données recueillies sur ces dunes et consé-
quences qui peuvent en être provisoirement tirées.—
Époque approximative à laquelle le dépôt a dû se
, — Conclusion* ..•...•••• *75
/|36 SÉANCE GÉNÊBALÈ TENOE A ÊVREtJX,
de Constanlin-le -Grand, ont été extraites de ces débris, qoi
appartiennent vraisemblablenient à une villa.
M. Bordeaux demande qo*un plan soit dressé de ces
vestiges.
M. Bordeaux donne communication d*un mémoire de
M. Dramard sur la Gommanderie d'Étanipes et Ghalo-la-
Reine. Gette intéressante notice, accompagnée de dessins,
sera publiée dans le Bulletin manwnentaL
M. rinspecteur de l'£ure est aussi chargé de faire con-
naître à l'assemblée deux notes remises par MM. Laomooier,
sculpteurs à Gonches, qui n'ont pu se rendre à ÉYreox
comme ils le souhaitaient La première concerne un tombeao
dont les fragments ont été découverts par ces zélés archéo-
logues dans Téglise de Beaubray.
En 1862 , la Fabrique de cetre paroisse conçut Tidéede
repaver Téglisc , et pour le faire avec plus de luxe, il fut ré-
solu de partager les carreaux de terre cuite qui formaient
Taire par des bandes de pierre. On prit, à cet effet, des
pierres sculptées, employées déjà à cet usage dans l'église;
les sculptures, bien entendu , avaient éié retournées du côté
du sol. On aurait dû accorder quelque attenlion à ces frag-
ments lorsqu'on les découvrit; mais les maçons n'eu enreot
aucun souci , et ils se mirent à les refendre conscienciease-
roent pour les utiliser dans leur nouveau travail MM. Lau-
monier eurent connaissance de ce fait , et se rendant aassiiôt
à Beaubray, ils purent acquérir ce qui restait et parvinreot
à reconstituer le tombeau dont ils présentent un dessin par-
faitement exécuté, coté à 10 ccniimètres pour mètre.
Ge mausolée avait été érigé pour recouvrir les restes d'os
membre de la famille de Postel des Minières. Il en est ques-
tion dans V Histoire de la ville de Rouen par Farin. Voici
son texte :
4 ^lise paroissiale de Baubray , auprès de Condies. Sur
LE 27 MAI 1866. bZl
« six colonnes de pierre dS U pieds de hauteur ^ est une
« grande table de marbre où sont écrites ces lignes :
« Ci gist feu illustre , noble et vertueux seigneur mon*
« seigneur Thomas, seigneur et patron des Minières Postel,
« tlu Cormier f Baubrey , Coulombiez, S^'^3farthe, Saint"
« Mesnil (Sces Mesnil f) , conseiller du Roy , consolateur
« des pauvres, de grande charité et dévotion, lequel après
• avoir prévu son décèz sans regret des honneurs et biens
• tle cette pérégrination , a rendu son âme à Nosire- Sei^
t gneur /e 19 octobre l'an de grâce 1519. Priez Dieu pour
• lui. Amen! »
c( Ces six colonnes SDpportaient , au commencement, une
table de marbre sur laquelle ledit Thontas Postel était repré-
senté priant; mais les hérétiques Tout détruite en 1562. Cette
sépulture a été construite aux dépens ô' Antoine Postel, son
fils. »
Mais le caveau recouvert par le monument renfermait les
restes de plusieurs autres membres de la même famille.
MM. Laumonier ont relevé, dans la chapelle du château de
Baubray, Tinscription suivante :
Cy gist Jean- Baptiste Postel, chevalier, seigneur des Mi-
nier es et des Nouiles^ qui a désiré que son corps fût inhumé
en cette chapelle où il a fondé une messe chaque semaine, et
son ctxur est sous le tombeau qui est en l'église de Baubrcy,
Il décéda le 27 septembre 1680, âgé de 78 ans.
François Postel, mort en 1695 exprime le même vœu ,
d'après une longue inscription qui se voit aussi dans celle
même chapelle.
Le dessin de MM. Laumonier passe sous les yeux des
membres de la Société ; on y voit en effet , six colonnes en
forme de balustres , fcuillagées à leur renflement , qui sap<"
portent une corniche sculptée de beaux rinceaux. Les cinq
&38 SÉANCE GÊMÉBALE TtWJï. A ÊVRELX,
Gompiitioieiiis d« rentrMrioaoHnent aont rcmph fwr dn
niches cintréeli abrittiH des stilDCItes des Verlm. A leurs
auribiHs« oo reoomistt: la Jmtice, la Force, la Vérilè, la
Religion, la Charité. C'esl ane admirable cooipeii«ioa de
la Rcnaissaoee, de«t on doit vivemeiii regretter la desirac-
tioo.
MM. Laitmonier présentent aussi k la Société «ne série
de qnarante'deox dessins coloriés des fNifages en lorre
cuite émaiilée qui ornaient l'église do Tabbaye de Coeches.
Il leur a ftliu employer une grande patience et toutes leurs
connaissances archéologiques pour reconstruire avec certi-
tude ecs carreaux , dont on retrouvait seulement de
minimes fragments. Il parait que les iconoclastes lie 1793
s'étaient évertués à les briser à coups de masse « sans dente
parce que beaucoup offraient, comme décoration, des fleurs
de lis ou d'autres emblèmes héraldiques. Plusieurs portent
aussi des inscriptions ^ ce qui fait présumer qu'ils appar-
tiennent à des tombeaux. MM. Laumonîer ont été bien
Inspirés , dit M. Raymond Bordeaux, car ce qui reste de
l'antique abbaye est condanmé è disparaître , par mesure
administrative. On peut encore voir de curieux caveaux,
une partie du cloître et les soubassements du mur sep-
tentrional de l'église 9 avec deux beHes arcades romanes.
MM. Laumonier ont remis, à l'appni de leurs dessins , une
notice sur l'abbaye , dont voici quelques extraits :
■ A l'heure où vont disparaître pour toujours les der-
niers débris de l'abbaye de St-Pierre-ct-St-Paul de Cas-
tiHon-Iôs-Conches , nous éprouvons le besoin d'auirer l'at*
tention des archéologues sur ce vieil asile de la science.
Depuis plusieurs années, nous demandons à l'adminiitratien
de reowilllr ces prédenses reliques pour les grouper dans le
jardin public, en regard du vieux donjon. Saure-t-elle
comprendre le sou?enir qni s'attache h ces pierres nntiiéesr
LE 27 MAI 186/i. à39
< Bâtie par les Toeny , dans le XI* siècle , Tégliie se
comiwsaîl priinHiveinent d'une nef, avec sous - ailes, qni ne
ëépassaient pas les transepts , et d'un sanctuaire étroit de
Corme recuognlaire.
« Celle disposition simple et sévère , ne nianqaaii pas
d'effet, grâce à une beUe ornementation dont on peut encore
juger par le portique du nord, assez bien conservé, el par
qtfefques chapiteaux et corbeaux provenant de la nef et
recoeillls par nous.
■ Vers» 1300 , Amicie de Conilenay , dame de Concbes,
et son fils, Philippe d'Artois, firent bâtir sur l'intertransept
un magnifique clocher. Le mur latéral do sod de l'égHse fut
alors reconstruit entièrement, comme l'attestaient les bases
des piliers qui y éi aient engagés et les chapiteaux trouvés
dans les décombres, dont le style avait tous les caractères
de cette épo(]ue.
c( Une ancienne chronique nous apprend qu'en 13i!i3 ,
Robert d'Artois,' devenu félon , vint de nuit , accompagné
d'un parti anglais^ bouter le feu au manoir abbatial L'In-»
cendie gagna la charpente de l'église et le clocher, puis en«
vahit la plupart des bâtiments claustraux qui furent détruits.
Les religieux se vireot contraints de se réfugier dans une
maison de la viUe , nommée depuis la Petite- Abbaye. On
voyait encore , à la fin du dernier siècle , une croix en fer
sur sa toiture.
« Pour aider à réparer ce désastre , le bon roi Charles V,
avant de mourir , légua aux moines de Gonches des fonds
à prendre sur son duché de Normandie.
1 Avec cet argent et les secours que lui fournirent
quelques bonnes âmes, entr'autres, le sire de Fourneaux ,
écoyer de Du Gnesclin, que les chroniques du connétable
nomment INerre Fournet , l'abbé Richard Hidulpbe entre-
prit sur-le-champ, la réédification de l'église.
ft&O SÉANCE GÉNÉRALE TENUE A ÊVREOX ,
« (Joe grande partie de Tédifice avait résisté aa désastre.
La nef« ses sous-ailes et quelques parties du cbœor furent
conservées ; et autour du sanctuaire , l'abbé HIdolpbe fit
Jeter les fondements de sept chapelles, celle du centre cou*
sacrée à la Mère de Dieu. Il y prodigua une décoration
d'une grande magnificence; c'est là que nous avons re-
cueilli les fragments de pavés émaillés dont nous avons
fait la restitution , plusieurs chapiteaux d'un dessin très-
élégant, rehaussés de dorures et de vives peintures, des
fûts de colonnettes et des embases d'un profil très-pur.
« L'abbé avait l'intention de couronner son œuvre par
un roaguifique clocher , mab les ressources lui manquèrent.
• Bernard Cariti^ évêqne d'Évreux, vint, en 1383, faire
la consécration de la nouvelle église. Le seigneur de
MeniUes , du nom de Brucourt , était alors capitaine de h
ville et du château de Conches.
« Comme ou peut en juger par les restes encore nota-
bles qui vont prochainement disparaître , le cloître de
l'abbaye a dû être construit au commencement du XV*
siècle. Nous ignorons à qui on en est redevable.
a Dans les derniers siècles , le sanctuaire fut décoré
dans le goût régnant. Le Brasseur, l'historien du comié
d'Évreux, se plaint, sans doute avec raison, de sa disposi*
tion trop théâtrale. Une Résurrection en terre cuite , d'un
assez bon dessin , surmontait l'autel. On en voit encore
des débris chez on habitant de Couches.
« Le 15 mai 1791 , les habitants réunis des paroisses de
S^-Foy et St-Éiienne de Conches, de Notre-Dame-du-
Val et du Yieux-Conches , avaient à délibérer sur le choix ï
faire, pour la célébration du culte, entre l'église abbatiale et
régliw paroissiale de S^*-Foy. Après de longs débats et une
énergique protestation des habitants du Val , l'église S^-Foy
fut choisie , et Tantique basilique des Toêny et de Tabbé
LE 27 MAI 186A. &&1
Btdttlpbc devint la proie des démolisseurs. La destruction ne
fut complétée qu'en 1822: Tadministration avait trouvé ce
moyen ingénieux d'occuper les ouvriers pendant l'hiver. Les
pierres sculptées furent arrachées pour faire de la chaux , et
Ton prétend que celte chaux était de beaucoup la meilleure. »
Des remerclmenu sont adressés à MM. Lauroonier pour
leurs intéressantes communications, et M. de Gaumont espère
qu'ils voudront bien exposer k Paris , lors du Congrès des
délégués des Sociétés savantes , leurs remarquables deasius.
M> Bordeaux en prend pour eux l'engagement.
M. de Caumont rappelle que, lors dos séances tenues en
1857 pendant le premier Concours régional, on avait constaté
le fâcheux état d'abandon où gisaient les précieux morceaux
d'architecture provenant du Vieil>Kvreux, de St-^mson-sur-
Risle et autres lieux. M. le Préfet lui avait promis de leur
donner asile au rez-de-chaussée du bâtiment des Archives qui
était en construction. Ce projet n'a pas été réalisé. Il en ré-
sulte que le Musée ne peut s'augmenter , car la seule utilité
d'un musée, c'est de donner abri à une foule de fragments qui
se trouveraient perdus.
Ces questions donnent lieu à une vive discussion, à laquelle
prennent |)art MM. Izarn et Lebeurier» d'un côté; de
Caumont, Raymond Bordeaux et Gadebled, de l'autre. Il
en résulte que la question du musée est restée au même
point qu'il y a sept ans. Il y aurait bien eu des salles voûtées,
fort coo^nabies sous les Archives; mais elles ont reçu une
autre destination , et les morceaux du musée gisent , suivant
leurs dimensions, dans un coin du Jardin public, où l'hu-
midité les ronge, sous un hangar, avec les brouettes et les
ustensiles de jardinage, et enfin, dans une arrière -salle de
l'amphithéâtre , où les petits objets se détériorent , n'étant
jamais aérés. On ne peut prévoir quand cet état de choses
f\k2 SÉANCE GÊNÊHALIl TëKUL k ÊVREUX,
p«irra eemet. M. le oomte de Retset avaH pnmiqaé un
YOle da Conseil gteéral qsi permeiUk d'eipérer une «rfotioD ;
mais les objpu recaelUis apiurtiemieiH I (nûa propriétaires
différents : la ViHe , le Oépcirtemc^u et fa Société d'agricol-
tnre de l'Eure : on n'a pa s'entendre , él les fonds votés ont
été employés à faire des photographies des monuments les
pins remarquables du département. Lorsqu'il est fait une
découverte , on n'a^^porte pins rien I ee dép6t , qoMl est in-
possible de faire voir aoi étrangers ou aux habitants, et font
est perdu, sauf ce que quelques collectionneurs peuvent ra-
masser. [1 n'a même pas été dressé decatiitogue (il en eftt , do
reste, ainsi pour beaucoup d'autres collections de province];
car on ne peut reganler comme y sufypléant l'ouvrage de
M. Bonnin. Il se compose uniquement de planches et n'in-
dique aucune provenance. Les objets da moyen-lge, les épî-
taphes , les monnaies ne |)cuvent y figurer , car il traite des
antiquités du Vieil- Évreux. Il parait que l'agrandissement
du lycée va nécessiter on déniénagemeni ; peut-être amènera-
t-il de l'amélioration.
Mais, sans eiiger du département une construction coû-
teuse qu'il faudrait certainement attendre longtemps, ne
serait-il point mieux de ne compter que sur les efforts indi-
viduels des membres de la Société de TBure î Un simple
loyer, peu considérable, serait provisoirement suffisant. Alotrs
on pourrait classer, cataloguer, éttidier, et la collection de-
venue publique s'attirerait, comme partout, les sympathies
populaires. Le musée s'accroîtrait.
M. le comte Danger regrette que la négociatioti entamée
pour l'achat du donjon de Brionue n'ait pas réussi.
M. de Gaomont rappelle le zèle déployé par M. Loisel, dans
octte circonstance.
M. Brunet , ancien pharmacien à Évreux , dit qu'il
LE 27 MAI 1864. âftS
nWsl 1^ knpossible d'aworer h CdiMert attoa de ce moiiv*
ment historique. Le propriétaire qui s'en est nmim adjodf*'
cataire n'a piB riiiteniîon de le détruire : il n'eu retfreriit ,
da reste , aucun profit ; il paraît inêine disposé à ie céder à
k ville. Alors, le but serait atteiat.
ftK Loî^ croit aussi qu'il «erait pombie de réaliser oe
pntleu
8J. de CawQoal s'étaune que, dans la réparlMon des
foad» si ceusidérahles eeaseorés ions les ans aui moira-
meots historiques, ou a'ate pas réservé quelques initie
francs pour sauver les vieux donjons de la Fraace. Tous
diaparaii^sent » sans qu'eu fasse le aieiudre sacrifice pour
Iv» arracher à la destruction, et l'on dépense des soinmes
fabuleuses pour refaire ï neuf d(*s égUsos (iiiî devraieat être
seulement conaolidées !!!
AL Raymond Bordeaux signale k décovverle d'un enfouis-
seineot numismatique^ trouvé lundi dernier, 23 mai 1864,
dans les fondatioas d'une . maison du XV* sîède , place
royale i Évtvux. Ce trésor, contenu dans un pot de terre
grise iirisé en meirceaux lors de la découverte , consiste en
un lot d'euviran mille à dfiuae cents pièces d'ai^ut et de
bilion, du XV* siècle. Beaacaup sont d'flcnri V, roi
d'ingleten*e. t'eafouissement est évidemment contempo-
rain de Texpolâion des Anglais. M. Bordeaux , qni doit la
connaissance de ce fait à l'obligeance de M. Prieur , avoué ,
propriétaire de la maison ea reeonstnictiMi , examinera les
types de ces pièces lorsqu'elles auront été lavées.
ttf. BoitkauK vient également d'avoir cmmnunication, par
M. Piiiat, ingénieur civil, d'une pièce d'or anglaise du
moyen-âge, trouvée il y a quelques jours^, eu démolissant
une pile du vieiix pont de Gai*ennes , que Tua rebâtit. La
Caee représente un roi à cheval , véta d'nne cette fleurde-
lisée , avec les mots arglorvm bex ; le revers porte une
T
k
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2^ (30) 1863
SÉANCE GÉNÉRALE
DE LÀ
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARCHÉOLOGIE
A FALAISE,
r^K 16 .Tuxx^r.srr is6<4:.
Pi^idence de M. ok Glamvillb, inspecicur de 1« Sociélé
pour la Seine-Inférieure.
La séance est ouverte à midi» dans la salle d*aiidicDce da
Tribunal.
Sont appelés au bureau : MM. le curé de h Trinité de
Falaise; Renault, conseiller à la Gourde Caen; de Lies-
ville; Georges Bouet ^ inspecteur du Calvados, de Campa-
gnolles, de Vire, Ch. Vasseur^ secrétaire. Les dames occupent
la première rangée de sièges.
M. de Mannoury-d*Ectot rend compte d'une explorailoii
de sépultures gallo-romaines, faite par lui à Moîssy, terri-
toire de Chainboy. Le champ où gisent ces sépultures est
sur le bord d*nne vieille voie , indiquée dans Cassini , et
tendant d* Argentan à Yimontiers, par Coudehart et Cham-
boy : elle 8*embranche sur le chemin d'Ëxmes , un peo
avant la première de ces localités. Le sol est légèrement
incliné vers le levant , orientation recherchée des Romains.
Aussi les sépultures dont 11 s'agit ont-elles été trouvées
dans des substructions , sans doute , d'une villa qu'un
violent incendie avait détruite.
SÊAKCE lENUfi A FALAlftË , LE i6 JUlikET I86/1. kkl
Ce (ait n*a rien qiM doive surprendre : es le oonstote
fréqneraroeat ; niais les sépullûres aiosî dmfmén ut
peuvent dater que des derniers teoi|M de h dominatioq
romaine dans les Gaules^ alors que tes barbares y afaie»!
déjà promené la dévastation.
Les fosses explorées par V. dé Uannoorf-d'Ectot dépas-
seul cinquante. Elles appartiennent toutes au sysième de
rincinératioo. Pressés par une coacbe de terre et de dé-«
triios, n'ayant pas moins de 8 pieds d'épaisMur dani
certains endroits , aucun des objets qu'elles contenaient n'a
pu rester intact II a été possible , cependant , de recon-
struire une belle terrine en terre samienne^ de 7 pouces
3 lignes de diamètre sur U pouces de profondeur , offrant
à l'extérieur une série de sujets modelés en relief dans des
ihédaillons alternativement carrés et circulaires. Ce sont
des animaux : un cerf, un renard » un oiseau , poursuivis
par un chasseur armé d*nn javelot. Aux pieds d« chasseur
on voit les cinq lettres suivantes :
IViNAB
qu'on peut lire Junas ou Banvi^ suivant qu'où procède de
gauche ^ droite ou de droite à gauche. C'est, sans doute, le
nom du potier. Ce vase est exposé à l'Hôtel-de- Ville, dans le
musée d'emprunt, oà tous les membres ont pu le voir*
Des ossements de quadrupèdes et d'oiseaux, des défenses d«
sanglier, des coquillages, des briques et tulles romaines,
des fragments de poterie naire très-mince , de la forme de»
urnes cinéraires ordinaires , des clous , une petite clef ont
été aussi rectieillis.
Par une singularité digne d'être mentionnée , on a trouvé
dans Tune des fosses une petite pièce de monnaie normande
de Richard III, selon iM. de Longpérier; en même temps que,
kM SÉANCE GÊNÊBALE TENDE A PALAISË,
dans un autre endroit , on ramassait an morceaa de haehe
celtique et un autre petit fragment de schiste vert , renflé et
percé d'un trou h l*ane de ses extrémités. M. de Mannonry
fait circuler ces deux intéressants fragments dans rAssemMée.
L'établissement romain et le cimetière de Moissy ne sont
point isolés. St-Lambert, sur l'autre bord de la Dive, passe
pour être le lieu d'une ville antique, détruite par la peste,
(les sortes de traditions ont toujours quelque fondement Ici,
pour l'appuyer, quand on creuse le sol, on trouve des sépul-
tures romaines et de nombreux débris.
Du reste, ajoute M. de Mannoury, toute cette région, dont
Exmes était le chef-lieu , se trouve remplie d'élablissemenis
romains , reliés par des voies antiques dont nos vieux che-
mins normands ont conservé la direction , et défendues par
un système de châtelliers et de vigies qu'il serait facile de
reconstituer. La plupart ont eu pour successeurs les vieux
donjons de bois des premiers Normands , devenus chefs-
lieux de [seigneuries importantes : Cbamboy , Bonmesnrl ,
A venelles 9 Moncel-Bailleui, Boisso, Néauphe, le camp de
Bierre, Tournay , Villedieu , Aubry et tant d'autres, dont les
noms seuls sont des indications pour les érudits dans les
langues et l'histoire de ces temps.
Ce pays de rExmois , peu connu , pourrait aussi fournir
d'autres sujets d'étude. A la source pour ainsi dire de la Vie,
delà Dive, de la Touque, de l'Eure, de l'Orne, sillonnées par
une foule de vallons boisés, on rencontre de nombreuses
grottes, dont plusieurs paraissent avoir été des habiiaiions
troglodytiques , car on y trouve des silex taillés. On en con-
naissait en Allemagne , en Irlande , en Gornouaille , dans le
pays de Galles, en Espagne, dans le midi de la France ; il est
bon d'avertir les savants que leurs recherches ne seraient
peut-être pas vaines en Normandie.
M* le Prosidcnt exprime à M. de Mannoury-d'Ectot tout
Le 16 JUILLET I86/1. kii^
rialérât trouvé par la Société dans ses connnunicatioafl. Il
lait remarquer rimportance qoi s'attache à la découverte de
ces vases en terre de Samos dans les sépaltorcs, où on ne les
rencontre pas ordinairement.
M. le comte de Cossy s'étonne anssî de cette circonstance.
M. de Gaumont répond que M. de La Saussaye , dans les
fouilles par lui pratiquées en Sologne , les a trouvés h peu
près constamment h côté des urnes cinéraires. Ils devaient
renfermer les prorisions destinées aux mânes.
I4i parole est donnée à M. Renault pour lire le mémoire
suivant sur le lieu où naquit Guillaume-le-ConquéranL
MÉMOIRB DE M. RRNACf/r. ^
Messieurs ,
Lorsque l'État fait exécuter d'Importants travaux pour la
conservation du donjon de Falaise , que la Société française
d'archéologie siège à peu de distance de la statue que le pa-
triotisme falaisien a élevée à la mémoire du Conquérant de
l'Angleterre, me permettrez-vous de vous entretenir quel-
ques instants du point de savoir si Guillaume naquit dans
l'enceinte du donjon ou dans une maison de la ville et en
dehors du château-fort 7 C'est un fait qui a son intérêt histo>-
riqae au point de vue des souvenirs qui se rattachent aux
ruines encore si imposantes de la vieille forteresse falalsienne.
La chronique nous dit qu'un jour le duc Robert vit, près
d'une fraîche fontaine, au pied des rochers, a vne fort belle
« et gracieuse pucelle nomée Ârlette, fille d'vn bourgeois de
« la ville : laquelle fut si bien à sa grâce qu'il la voulut auoir
c( pour son amoureuse. Et par ce il la requist aiïectueuscmet
(c à son père: Le père, de prime face ne hiy
29
4^0 SÉANCE GÉNÉRALE T^NUB A FALAISE,
(( accorda pas, lomes fojs iljut pr le doc tant importuiié de
« prieras, qua voyant la grade affectio et amitié. i|n*il portok
« à sa filte, il a*accorda, ^n cas que sa dicte fille le ^qnanl
ft accorder. La quelle respondlt à son père : le sois ?0Qtre
« eoCant e\ geniture ordonei de moy ce qa*il voos plaisL ie
^ suis preste i vous obéir. De ceste responce fut le dnc nMNilt
• joyeas. »
Ariette fut conduite par la grande porte du cUu^u dans
Tenceinte du donjon et reçue dans une chambre qui» d'après
les chants d'un vieux barde, était voûtée et où mainte image
était représentée en or vermeil et couleurs. On ne voit plus
dans cette chambre ni Tor vermeil * ni les couknn, mais
elle est encore voûtée et laisse voir une étroite alcôve qui
semble creusée dans le mur. Ce p?tit appartement n*était pas
mfl choisi pour Tentrevoe qui devait avoir lieu entre Ariette
et Robert ; ni uu jour trop vif, ni le bruit du dehors ne pou-
vaient troubler le doux mystère des amours qui devaient se
terminer par la naissance de Guillaume.
AJais Guillaume est*il né dans le châteafi ou hors du
château de Falaise?
L'auteqr d'une Éii|de récêmnient publiée et intitulée : La
naissance 4^ GuMmnu-Le'-Conquérani à Falaise ; éclair^
cissement hissarique^ prétend que Guillaume est né non
dans le château • mais dans une maison que ses parents ma-
ternels possédaient sur la phce du Marché de celte viite.
Le fait historique, tel que le présente l'auteur de l'Étude,
est combattu par l'opinion généralement admise par la tra-
dition et les historiens, qui fout naître Guillaufiie dans le
château.
Il n'est pas un Falaisien qui , înterrogé par un étranger
pour savoir où est né Gnil|^Mme, ne lui réponde aussitôt:
au ekétêou , dans la chambre 4* Ariette.
Cette tradition populaire , qui s'est perpétuée de siècle en
U 16 iOILUT Iftfit* &5I
siècle» t con^Hinfé I h fidBfi forterfloflys blairitaoe b gloire
d*aYoir td naître le yainqiiear de l'Angleterre. la crlli«|iie
nmiéfrm n'a ^ le dwA de la rie|eler , qnaiid eUa s'en cou-
ttooée depois If XV sièmla j«iqii*li noa joon, c'ert^liHlira
BfadMI 900 a«j|f et ^Kvs qs^^He Q'en aiura paa d^noolré la
lHif«ie|#, ^ 4«e 10 OiH tfMeminaBtt ftè faoïeM da TÉuide,
Qai m^^^T iPYOqve le» Ok^nm^'om de M^ OaiîHe, inemiiro
lie Ylfè^itat , jiir l'fpoqm^ 4$ h MÛamier ife IMUaaMie'»itf«
Cmvtéïï^tf aloi^ il ^ dA y liie : « Penonna n'ignore qno
• GvîOavnie Au It friiit des aqfioofs d« duc Rohen ayec l«
« fii|pd>9 bomf;^!^ de Vfikm, al qu'il rni^và dmu le
f e^eoy f^tf ettfte vHlf. » El plua loin • ajoute |l. Dawlle,
« qpfis vpfQiv Çoîliauaiç ii^re dqns h château df Falaise^
• e^ \(fii. d?i^ le mm 4? jiftet. •
Notre savant directear , M. de Caonioni « d*accord ausai
9ICC Ifi tr^di^o^ t e< P^r^^gp^Ot ropinîou de M. Oet îNc ,
i|*f xpripie aiiiaf dans sop binérqir^ (I0 Çae» à Falaisf : « En
f sol^fini U mièra d*Anlp« fo approchant de la viNe , notia
tt trQUT/?roi|s Q^e clialpe de roches abruptes, que cette
Q petite rÎTf^e (ravarae, et «u fond de cette gorge, noua
*< ^ÏW^ \p dppJQA t d^ns lp$ murs daquel est né Guil*
« |^pi(^7le-Çpnqvé>^ot »
1(1, ^iiprfc^-Ruberf , célèbre ardtiiecte du Gomeroement,
4fia3 IIP r^ipp^rt sur le cb^teau de Falaise , adressé k M. le
l)Miréç|ial VaiH^nt , n^inîstre do la niaison de rEmpercnr oc
4ea l^aux-f^rls, dit qi^^ le château au est né GyMaunte-U^
Cw^qu/lrau^^ en 1027, eiistait déj4 vers Tanoéa 1020; il
^jur^it pM ajou^eir , si l'oii en croit la (ihrouique de !!iior-
Diandte, que Falaise iKwf, florissant d^ le X^ aièota , eft
occupait on rang disjiiugMé paripi « oio^k d'9n|res bounas
« villes et cha^te<|ox de t'^ormandÂe. «^
Les auteurs de /41 Normandie iUusfré^t ^s décriant
te château de Falaise , disent de la cbarobre d'Arloite ;
452 SÉANCE CÊXfeBAl.E TENUE A FALAISE ,
« D*après U tradition , Ik dut naître GuiUaamc-le-Cooqué-
« rant. »
Ainsi, l'histoire et la tradition sont d'accord pour fâre-
naître Guillaume dans le château de Falaise.
Mais objecte Fauteur de l'Élude, il n'est pas vraiseroblaMe
que Guillaume soit né dans le château, parce que, Richard
étant venu y assiéger le duc Robert, le château et le donjon,
loin d'offrir un lieu de refuge et de sécurité , auraient élé
pour Ariette pleins de dangers et de périls. Ne sait-on pas
que quand une ville est assiégée ou menacée par Vennemi.
on transporte dans la forteresse ce qu'on a de plus précieox :
et Robert pouvait-il avoir quelque chose de plus cher ec
de plus précieux que celle qui bientôt devait le rendre
père î Mais , d'ailleurs , Guillaume n'est pas né pendant le
siège du château.
Le duc Richard II mourut le 23 août 1026; Robert, sm
fils, le père du Conquérant , n'avait alors que le titre de
comte d'Exmes : se trouvant à l'étroit dans ses domaines , U
voulut les étendre , il refusa de reconnaître l'autorité de
- son frère , Richard III , que sa naissance appelait au trôoe
ducal, et s'empara du château de Falaise. Richard vint
aussitôt l'y assiéger ; mais bieiilôt les deux frères se récon-
cilièrent, et Richard partit pour Rouen , où il mourat le
6 août 1027, un ou deux mois environ après la naissance de
son neveu qui eut lieu, comme l'a démontré M. Dcville,
dans le mois de juin ou de juillet de la même année , 1027.
Alors, le siège avait pris un depuis longtemps ; la paix était
rétablie, et Ariette, en restant dans la forteresse , n'y cou-
rait aucun danger, et elle put , en toute sécurité , y donner
le jour au futur maître de l'Angleterre.
Mais, dit encore l'auteur de l'Étude, n'y avait-il pas néces-
sité pour Ariette, dans l'état de grossesse où elle était, de se
retirer dans la maison de sa famille pour y recevoir les soins
LE 16 JUITXET 186&. b5S
materuels Ion de sa délivrance? Pourquoi donc Ariette n'au-
raîl-elle pas reçu les soins maternels dans le château? Sa
niëre n*habitait-elle pas la ville , et d'ailleurs ne voit-on pas
tous les jours des mères de famille se rendre au loin , près
d'une Gllc chérie , sur le point de les ^'lever 5 la dignilé de
grand'uière? Les soins, du reste, ne lui manquèrent pas; car,
dit la Chronique: « quad vint le temps que nature requiert,
e Arlèle enfanta vn fils nomé Guillaume , leql si tost que la
« sage-femme l'eust reçeu, fut mis sur vn peu de paille
a blache, sans linge. Alors comença l'enfant à pestiller, et
« tirer à luy la paille de ses mains , tant quil en eust plein
« ses poings et ses bras. Par ma foy, dit la sage-femme , cest
(c enfant comece bien ieune à acquérir et amasser. »
L'auteur de l'Étude sur la naissance de Guillaume invoque
Topinion de l'abbé Langevio dans ses Recherches historiques
sur Falaise^ et celle de M. Gaieron, dans sa Statistique, pour
établir que Guillaume est né dans une maison ou manoir qui
appartenait à ses parents maternels.
Ces écrivains n'indi(|uent pas le fait comme certain. La
maison dont parle l'auteur de l'Étude dépendait du manoir
ducal, nommé plus tard le manoir du duc Guillaume , ei il
appartenait, d'après M. Langevio, non aux parents maternels
de Guillaume, mais à Ilobert-le-Libéral , qui y avait éubli
ses ménagers,
Guillaume, dit l'auteur des Recherches historiques sur
Falaise y naquit dans la ville de Falaise, fut baptisé dans
l'église de la Trinité , et le château fut sa demeure habituelle
dès son enfance. Ces faits n'excluent pas celui de la naissance
du fils d'Ariette dans le château. — L'histoire , en effet , ne
nous apprend-elle pas que Philippe-le-Bel naquit à filontai-
nebleau, Louis XII à Blois et Henri IV à Pau ; et qui ne sait
que cela signifie qu'ils sont nés : l'un dans le château de Fon-
tainebleau, l'autre dans celui de Blois, et Henri IV dans le
château de Pau ?
hjll ^ÊA^CE GÉNÉRALE TEKUfi A FALAISE,
Si Goillaame fut bafMîsé dUns régKsè de !• Tràiilé* e*M
qu'il éuit né daos h cbâteiu qiû lonoiiàit piwpie ft ecM»
églisf. Aotremeal il «At été baptisé dans Ui rkapcOedecsIr,
voÎMite du manoir do duc Robert et que plus tard GuitfëoMie
remplaça par Téglise St-Gervaifl.
Que lit-on dans une «mple note de la Stûiùti^ svr te
ffuifioir du duc iiuMmtme ? 4 OU y lit qu'il le tenait du chef
(I de 8a mère et de son aïeul Vcrtprey, et qoelqHea-ëtia
a môme ont soutenu que c'était là qu*il avak vu le joir. »
Au surplus, le bon abbé t^ngevin ne paraissait pas ajnncer
foi à la version qui faisait natlre Guiliaurtie ailicm? qtie dans
le château , car on lit dans sa Falaisienni :
De Robert naquit un fils
Le &meux Guillaume ,
Qui comprima les partis
Daitt tout son royaume,
De Falaise le château
Fut llionorable berceau
De ce Taillant homme.
M. GaVon n*a-l-ilpas ëcl^itdausla chambre d*Arlctte:
VOYAGEUR ,
CELII QUI FUT ENGENDRÉ ET QUI NAQUIT
DANS CETTE ENCEINTE
SE RENDIT CÉLËBRE ENTRE TOUS LES PRINCES DE SON TCIlK
INCLINONS-NOUS RESPECTUEUSEMENT DEVANT LE BfiRCEAQ
DE CELUI QUI SUT ÊTRE A LA FOIS
LE COMQUiRANT ET LE LÉfilSLATElIR DB LA VIEILLE ANOL^TCtRC
Le château de Falaise a donc pour lui , comme lieu de
naissance de Guillaume » Thistoire et la traditioiK N*cât-ii
que la Iradiliun , qu*on devrait la respecter ; car si les tra-
LE 16 JDILLBT 186A. 655
ditluns populaires ne loot pis àbealonieat auioriié , b!!e8 oot
cependant ane certaine vaieur qv'il Aa faat pas négliger :
eltos HttObelit seules pour perpétuer le soéfenir d*aA grtid
fiil. Les gms les moins insirolts * grâce ï la tradition , les
ctMinaissent toot aossi bien q«e les personnes leiyrées ; ellcs
ne arraieiit pas arritées jusqo^à nons, si les génératinns
sMCcessiîes «pii nous les ont transmises sfatent répugné à les
admeitra. Pourquoi ne pourrait-on pas dire , qn'en bit de
tradition la pOKei^on vant titre 7
M. de Caumont vent dire quelques mots sur la manièi'e dont
on répare les monuments dans le CaWados et dans d*autres dé-
partements. Il prendra pour exemple Téglise de fieaumais.
C'est une des plus remarquables de l'arrondissement de Falaise.
Le chœur est roman » d'une grande i Ichcsse, et doit être re-
commandé aux archéologues comme pouvant fournir d'inté-
ressants sujets d'étude. Les murs latéraux de la nef sont, en
grande partie, construits en arête de poisson. Dans celui du sud
existe une magnifique porte romane. La façade occidentale est
moins ancienne, mais on y voit un portail fort élégant de la fin
du XV*siécle. Malheureusement le mur du nord de la nef a pris
du surplomb. On a appelé un architecte. Il n'y avait qu'un
parti à prendre : refaire la partie détériorée , en conservant
soigneusement la façade du XV® siècle et la curieuse porte
romane. Mais toutes les fuis qu'il s'agit d'une réparation, les
fabriques en prennent prétexte pour tout bouleverser , tout
anéantir. Ce n'est pas par ignorance. L'ignorance qui régnait
il y a cent ans était moins destructive ; nous sommes en
pleine démoralisation artistique, et ce mot d'un auteur latin '
n'est pas moins applicable aux gens d'aujourd'hui qu'à ceux
de son temps :
...... VMes melîora , prelMH|ae ,
Détériora ^uor.
&56 SÉANCE GÉNÉRALE TENUE A FALAISE,
On a donc fait flaire un projet tendant à la sappreasion ei ^
la reconstruction totale de la nef. M. le Sons-Préfet de
Falaise lai a donné son approbation ! ! On a choisi le style do
XIIl** siècle, ce XIII* siècle moderne, bien peu semblable ao
vrai XI II* siècle; mais qu'importe ! Beaumais est une localité
ou Ton veut une église voûtée. Ces charpentes apparentes bi
belles , que Ton refait à grands frais ào sein des grandes
villes d'Angleterre , et partout où règne le bon goût , cho-
quent , paraît-il , les paysans normands. Le plâtre est bien
pins beau à leurs yeux ; quand il s'agit de voûte , c'est tou-
jours d'un laid enduit de plâtre qu'il est question. Or,
l'église actuelle de Beaumais est, dit-on, trop large pour snbir
cette transformation , et le pmjct propa<^ est an expédient
pour rétrécir la nef. Pour un motif aussi futile , on sacrifie
un monument l^ué par nos |)ères, et dont nous devons
compte à la postérité !...
Dans toute la France on détruit pour d'aussi graves raisons.
Souvent c'est une paroisse ayant un revenu considérable qnî
veut raser tous ses édlGces communaux , afin de faire comme
on fait à Paris. Ailleurs, on veut bâtir par esprit de concor-
rence» pour humilier une localité voisine : maire, curé, admi-
nistration , tout le monde est d*accord pour occuper l'esprit
public de ces niaiseries locales : on appelle cela donneu satis-
faction AUX YCEUX des POPULATIONS!!!!!! Mais c'est bien
plutôt donner satisfaction aux vœux des entrepreneurs, des
gâcheurs de plâtre et des maçons qui, connaissant les localités
ayant quelques fonds en caisse , surexcitent l'amour-propre
des curés et des fabriques et ruinent souveitf les communes.
A Beaumais, au moins, le projet dont II a été question a
été combattu par M. le curé et par M. Desdiguères, membre
de la Société , et s'ils ne l'ont pas emporté, ils ne méritent
que mieux des remerciments des hommes de bon goût
Voilà donc la voie où nous marchons dans le Cal-
LE 16 JDILLEX 1864.
457
Vktori'elïl dcl. iS^S
CHEVET DE L*RGLISB DE BBAUMAI».
à:S SÉANCE GÉNÉRALE lEHtE A FArATSE,
vadfw: U en est de même dans l'Eure , il en et»! de
en Vendée , il en est de même dans toote la France. Hea*
rcox les cantons i^:anéfk. mis par la difficulté de8 0«nnMH
nications ï l'abri de ce vertige !
Sur la proposition de M. le Président, la Sodélé formule
un blâme énergique contre les procédés suivis généraicoent
en matière de réparations des édifices ii« moyen*ige, et désire
qn^ le plan adopté pour l'église de Beaumais aoît modirié (4).
Mais, ajoute M. de Glanville. en exprimant des regrets,
nous devons signaler les com|iensatious que nous procu-
rent certains hommes de goût M. le curé de Guibray est
un de ces liommes de goût , de sdrnce , de raisonnemeoL
L'église qui lui est confiée remonte, dans son ensemble, à
l'époque romane. On voit encore, i rexlérieur» loote h
décoration primitive de ses trois absides ; mais, au siècle
dernier, la mode avait cruellement transfiguré l'intérieur.
La belle arcature posée sur le plein des murs , afin d'en
nmpre la plate monotonie , avait été masquée par un
assemblage de moellons et de mortier, et pour le rendre
plus adhérent , les colonneltes , les chapiteaux i eii4relai:s
avaient été bâchés. Les colonnes cantonnées des piles de la
grande nef avaient été cliangées en pilastres i la mode de
Yigiiole»et les arcades, heureusement plein-cintre, avaient été
couvertes de plâtre où l'on avait profilé les moulures re-
quises. I.es fenêtres du chœur^ étroites baies cintrées, furent
kiuchées et Ten eiïondrà les mars su|)érieurs pour mieux
éclairer, au moyen d'un fini Jour, un groupe, du reate re^
maniuaMe, qui sert de retable au mattre-aolel.
Avec ses propres rewources et le secours de ara amis,
M. b curé de Gtitbray est parvenu à faire disparaître en
(i) La Société apprend avec joie que, dp|»uit celle discussioo, le projet
relatif & réglise (le Beaumais a été modifié.
LE 16 JlILLET IWu 659
griifd<* paMi« cet Hat de ehoÉM. L*«rtaittre • été démaêqtiéè;
k» ehaliilMii i-erafti d*a])rè2( les vestige^ rMH)Uté« M (>lM)é ;
km ptlÉMUM cl le piftre en gros piliers ont diniNnH polir rc«
mettre èrt lumière là décoration priliiitite : éeè atHéls te at)lé
otot«té placèa. Bi tomeela, M. le curé de Giribriy l'a fait
exécfMer aina lé aeoéora d*«m aredileeie ; lui seul a donné
les plans. Indiqué ce qu*îl y et ait & faire, et lont n'en est que
inieov, PeM^étHB le plltre et le dotent romain jottent-IlH tin
rôle trop important ; mais la cause en eat k; manque dé res^
sëoraea MAfisUntes, et on a oti soin de ne pai radmetire
dnna OM aealede» partiea e^eniKItes. Qnand rargent le per-»
mettra» il sera teile de substitoef k ce provisoire des pierres
Men appÉreiHée&
M. de Glanrllle demande k la Société de vouloir bien ré-
c^mpeoaer le zMe et les cmmaljisances archéokigiques de
M. le tore deGuibray, par un vme de remerclments.
U Société décide qu'une médaille «le bronze sera dé-
cernée k M. le eoré de Gttibray , dans la séance solennetle
de l'Association normande , demain 1 7.
En visitant le matin l'église de Guibi^y , avee pbisieora
membres de la Société , M. Le Harif eUDurodter a étndié h
groupe de i'AssomiHk^n phcé au fond de l'abskle majtore ,
derrière te mattre-anteK il est trés^igne d'être consenré^ Il
lui a pamreeuvre d'un seni artiste, contrairement à l'opinion
géaéftleinent r^ridue. Il lui senri^ offrir certains ra|>ports
dans les procédés aiec les «eovres d'un sculpteur de falaise ,
qoi a tra«àilié m dentier siéeki I fabbayo d'Almenécbes.
M. Le Harivel Se propose de fliire des rapprochements eatre
ces dirers traf ani. Il s*éconne qu'on n'ait pas oonservé te
nom de cet srtiste , qui fait honneur à le tille de Fafaiise.
M. Bonet cite • dans une des chapeltes de l'église St-
G^rvais^ mie pieite tmniMre portant le nom de GhanHel (te
UintrfNt, scwlpintr tk TitcwfriNte rt?y«fe, bourgeois ds
/|60 SÉANCE GÊNÊBALE TENUE A FALAISE,
FdUiae » mort en 1736. Toal le inonde paraît ignorer Fciis-
tence de cette pierre et celle du personnage dont elle porte
le nom. Aacon des écrivains qui ont décrit les monaments
de Falaise n'en a bit mention. Elle est pourtant bien visible.
L'époque de l'existence de cet artiste coïncide k peu près
avec celle où fut exécuté le groupe de Guibray. Quant au
signe constaté au bas du groupe , et que Ton présuniaîl être
une signature , un examen attentif convaincra .que ce n'en
est point une.
M. le çnré de l'église de la Trinité demande à la Société
de vouloir bien donner des encouragements aux artistes qui
ont exécuté des verrières, tout récemment posées dans son
église. Une Commission composée de MM. de La Sicotière, Le
Harivel-Dorocher, sculpteur à Paris ; Georges Bouet, peintre,
et Ch. Vasseur est nommée pour examiner ces verrières.
M. de Gampagnolles rappelle que, lors du Congrès de
l'Association normande à Vire , en 1859 , on avait vivement
réclamé la création d'un musée local. Grâce à l'activité in-
fatigable de M. Fédérique , le zélé bibliothécaire de la ville ,
ce fait est accompli ; et le musée naissant présente déjà un
ensemble assez imposant : 3,(i00 articles sont inscrits au
Catalogue général. M. de Gampagnolles sollicite des membres
préseuts des doubles de leurs collections particulières , ou
des objets provenant de fouilles ou de trouvailles acciden-
telles. Les hommes de science qui habitent Vire seraieat
pleins de reconnaissance. M. Duponl-Gotelle , qui vient de
mourir , a destiné au musée de Vire une belle statue
en marbre du maréchal de Matignon. Bientôt, grâce à de
semblables générosités , le musée de Vire sera un des musées
remarquables de province.
M. de Caumont croit qu'au point où est arrivé le musée de
Vire, il serait bon d'en publier le catalogue. C'est ce qu'il de-
mande partout où il se tix>uve des musées, c'est ce qu'on ne fait
LE 16 JUILLET i86/|. A61
iitille part. Ainsi , la ville de Falaise aurait pu profiter de
l'occasioii pour détailler, à la aoite do Catalogue deFeiposifion
artistique qu'elle a eu Thenreuse idée d'organiser , les cu-
rieuses et rares antiquités réunies daus la bibliothèque. Due
partie profient de trouvailles faites aux Monts-d'Éraines.
Ces fouilles , tout accidentelles , avaient produit des ré-
sultats importants : il en a parié dans sa Siatistique monir-
mentale, et il regarde comme du III' siècle les monuments
dont on a trouvé les débris. Nais l'exploration n'a pas été
complète. La Société avait voté des fonds pour continuer tes
recherches. Il existe notamment « sur la pente du coteau ,
une rampe bien caractérisée , semblant indiquer un mur qui
longeait l'escarpement : il serait intéressant de Térifier le
fait. Jusqu'à présent , la Commission chargée de ces fouilles
n'a pas agi.
iM. Renault , l'un des membres de la Commission , se dé-
clare tout prêt 11 s'entendra avec M. de Brébisson pour
procéder aux fouilles, pendant les Tacances.
Les Monts-d'Éraines , ajoute M. de Glanville , sont • une
mine précieuse à exploiter. Les antiquités y abondent , non-
seulement sur le territoire de Damblainville , où se trouvent
les ruines dont on vient de parler ; loin de là , à S^'-Anne-
d'Entremont • il y a une trentaine d'années , on a recueilli
plusieurs casques en bronze presque à fleur de terre. Ils
étaient engagés l'un dans l'autre et rien n'accompagnait ce
dépôt singulier. On regarde ces casques comme gaulois » et
l'un d'eux , qui figurait à l'exposition d'emprunt organisée
à Évreux au mois de mai dernier , a attiré l'attention de
Napoléon III , le futur historien de César.
On n*a encore que des données bien vagues sur l'époque
de Toccupaiion romaine, et les mœurs des premiers ha-
bitants des Gaules sont dans la nuit la plus profonde. C'est
en explorant avec soin le sol, en coordonnant toutes les
W? SÉANCE G(KÊftAM^ TÇlJiCf ^ HlklSW.
#m)m eoihrpiiilté de ihw jinm iw oeriiiiis UiicnMi . 4|>>i
M. d^ (;Mu^wt délire c|tt*pn wport» lu pl<>i Htn^e aiMr.
lion aux p^jui ^icMs : ik pr^mUeul lie^woMii d« d«-
I9A 4<^ ces puit^, 1^ PMu«c|m|, 09 # if^opvi d^ caamiileii
roin^ine^ A SpîgiioH^ , fin «igpale |iu$t 09 dit piiM » im
rexpk^ajt^n doaq^t l^ii prpM^^f à d^ dic»pi?fr|e9
iiMt^res^apte^
U. de Bâaqn<Hiry^'|%ctol €i| ç||^ Dfi qi|"|| ;| efo icainmfiirr
non Jpîp dps 9ép^Ui|r^ dont il a parlé av çùif^^t^^mv^ ^
la 9Mçe. H rèjfnp. ^^q^ ^^t, ope tnidiljm 4§ iDfaof ^^itfsfci
Il w pit^pps^de k: fot|il|er el en (m son faHNMrt ji la Sfciété.
Sont proclamés membres dç la Société :
MM. De LÉONARD DE RAMPAN,SiÉqraqime^îlle((:alvadi«).
i\lAN(ioN CIs, de Fonteni^y.
Verrier, Heci-çtaîre-géiiéral de la préfecture, à NjorL
HUREL, Si Condé-sur-Noîreap.
La séance est levée à 1 bcure^
Le Seeràa're ,
■i»J» '
SÉANCE GÉNÉRALE
TBHOfi
A TROYES,
PAJl LA S0CI|;TÉ française D'ARCHÉOLOGIE
Le 4: Août 1834,
PENDANT LA SESSION DU CONGRÈS SCIENTIFIQUE DE FRANCE-
Pré»denee de M. TabliéTBiMii, dianoine honoraire, inspecteur
dépariemeulal.
La Société a tenu une séance générale dans la grande
salle de rhôiel-de-ville de Troyes, le U août 186A, apas la
présidence de M. l'abbé Tridon. Siégeaient au bureau :
MM. de Caumontf Gayot^ le docteur /Soiijd, le docteur
Catois, Fabbé Le Petit, Tabbé Decordes, LapérauMe, FLéchey^
Peinot et Demarsy remplissant les fonctions de secrétaire.
M. le Président rappelle, en ouvrant la séance» que c*est Si
M. de Cauuiont qu'il doit son goût |)our les éludes ajxbéo-
logiques, que c'est lu) et N. de Montalenibert qui Toot
guidé dans cette voie depuis vingi>quatre ans; il est heureux
de pouvoir aujourd'hui se dire leur élève et leur rendre ce
témoignage public
M. de Caumout remercie M. le Président, auquel, dit-il,
Troyes doit beaucoup, puisque c'est lui qui, depuis de
longues années, a exploré avec tant de (ruit ce département.
Il aime à se rappeler que c'est M. Tridon qui a dirigé avec
iM. Gayot le Congrès archéologique tenu en 1853 à TroyeSiÇt
sa trop grande modestie l'oblige à rétablir ces faits^ M. de
ItH SÉANCE GÉNÉRALE TENUE A TROYES,
(^aumonl déclare ensuite que ia Société française vient aujour-
d'hai resserrer les liens qui Tunissent II la Société académlqQe
de TAube, et prie M. Tridon d'ouvrir une enquête archéolo-
gique, en demandant aux membres de la Société académique
et aux habitants de la région, présents à la séance, quelles oot
été les découvertes effectuées depuis onze ans, quels soat les
vœux et les propositions qui pourraient être |formulés?
II. de Caumont demande aussi si l'on s*est occupé dé la
ville romaine deChâteaubleau, près de Provins 7 II rappelle ce
qu'il a dit II cette occasion dans le Bulletin monumental^ où
il a donné la description du théâtre (1). Quelqu'un a-t-il
cherché quel pouvait être ce lieuT Serait-ce I^iobt^
station située entre Sens et Fixtuinum, de la table Théo-
doslenne ?
M. Gréau ré|K>nd que M. Corrard de Breban-, qu'une
indisposition a empêché de venir à la séance, s'est occupé de
Riobe, et qu'il a placé cette station à Jaulnes, près Braj«
sur-Seine, où on a fait des découvertes archéologique^ très*
importantes.
Â-t-on mis au jour d'autres constructions romaines que
celles qui avaient été décrites en 1853 ?
M. Cousin-Fléchey, architecte, expose le résultat des fouilles
qui ont été faites dans le chœur de la cathédrale de Troyps
pour la construction du caveau des Évêques. On a découvert
des mosaïques et des substructions sur une longueur de
8*" 50. Il a cru y reconnaître un établissement de bains ; on
y a trouvé des tronçons de colonnes qui semblent bien
appartenir à l'époque romaine. À 300 mètres de la cathé-
drale, à l'abattoir, on a rencontré aussi une mosaïque,
déposée aujourd'hui au musée ^ et M. Fléchey pense qu'il
existait une certaine corrélation entre ces deux points peu
éloignés.
(1) Voir le t. XXVI da BuUetin monumental , ^, 358 et suivantes.
LE k AOUT 1864. ' M9
En fouillaot entre kn deux bras de rhière« au quartier de
CJiailloaet, oo a trouvé des vases gallo-roniaîns remarqMbles
par leur type^ teur cooserratiou, -et on piMMirafTt pra(M)Uer|i
cet endroit 4as Iboilks amportantes. t
A I^^Ombn» dont la Soci'i^é fpaafaiir Mniatt de||iiu8
Iwigt^ni» tes belln «osaî^ues (V. la ^e 8iûïant|»%1a
Omii^gnie ««ail aHoué des fonds four faire eiéciiter des
soad^es. Cesiteivaux ont donné des points vde direciiau ,
et oa a wm ma {oar des peiiunres nuiinles «I des mo-
sâic|uet 'aonidteUaB. -Ges mosaïques aam au o^usite ; dial-
licjiièuiewaiit,« n'esl que qainze jours a|a% 'leur dé-
couverte qu*on Pa appris à Trofos, et Je «norceait^c piM
iiQponaat^ qui iènnail le ceMre «t re|ir6nauit nft cbdr
entouré de fersaoïiageB , avait disparu. II. Fléchey tetre
dans 4e fnaris vléiails «ur les fTOeédés qa*!! a ^taploy^ pour
fdeevrte wnaaiqMfi €$i les ^transporter l l^royes. Afec ces
aoaai|aafl, ^ étaient eo»eHtps de aendres et a^urie^t subi
les raHgss 4-ua incendie, on a retrouvé niie aoiplio^elNîiiét
et qMelqofls naédaiHes.
M. Lapérause annonce la découverte 4*ttne toinbe ii ^0l'-
?ileHÉ]r-Seine,^û4W a â(§k exhumé laiielie piaaiae <piiei»vatt
Éiasée^que Ja Société française ^'^rchéolngia ^ j)ubTîg» il
; a onze ans» Il y avait Ri uu puits jahrculaire/ereusé daqs
h rocbe vive et reinpili de fieieries ^lo-romaines A^Tas*
semeats. Des explorations se coatinuent dans cc^tte^mmuna.
1^1. de Catmiam dit que les puits sont noaubreitt dans les
iDcalités habitées sous la doiDîuatîoa romaine^ quïls reitfer-
aient souvent des osseaieats et des ustensiles de tout gearf».
du a cru y jusqu*à ce joar , que tous ces ptilis avaient été
areusés potn* avoir de Tean ; mais on en a rêniarqué dans la
craie h plus sôdhe. Leur destination aérait nu curieux sujet
d'études.
Al. de Smytterre appelle Tattention delà Société sur la
30
htfù SÉANCE GÉNÉRALE TEMlE A TROYKS ,
U & AOUT 1S6&. 467
bauôUe de Ossel, remportée eo 1677 par le duc d'Orléans
8or le prioee d'Oraoge ; c^est cette victoire qoi amena le
traité de Nimègnc et la réonion d'une partie de la Flandre*
On va élever im monomeot commémoratif dans la plaine de
Gaasel,^ îl|Mie la Société de contribuer aux fraia d'érec-
tion. -Sur la prepoiâtioo de M. de Ganmont, une somme de
f 00 francs eat votée dans ce but , li ronanimité.
M. Tailliar hil une propoeitioo analogue pour la bataille
de Mon^-ei^-PueUe, dont de nouvelles recherches viennent
de déMWMier le lies précis. M. de Caomont criijecte que«
comme H n'y .a encore aucun projet d'érection arrêté » la
Société peut ajourner sa décision sur ce point.
M. Lapéfouse sollicite une allocatio» pour des fouilles à
faire dans plusieurs cimetières gallo-romains et mérovin-
glensi et dans des dolmens et des tumuli encore inexplorés.
Utt d'entre eox notamment» situé à Montémini, près de
Sl^rltamin» attire Tattentioa des archéologues depuis le
XVIII* siècle, où il fut signalé par Groslej, correspondant de
l'académie des inscriptions, et par Tabbé Trasse» de Montmu-
sard. M. de Canmont pense que la Société académique peut
coounencer des explorations, et que plus tard, suivant l'im-
portance des découvertes, la Soclélé française pourra contri-
buer à ces recherches ; comme ce ne sont actuellement que
des projets, il prie M. Lapéroose de les formuler avec plus
de détails au prochain congrès archéologique.
M. le docteur Catois eiprime le regret qu'il a éprouvé, en
visitant l'église St«Remi , de voir le Christ de Ghardon fixé
au-dessus du tabernacle sur le maltre-auiel. Cela est corn*
plètement contraire anx règles liturgiques et, de pins, fort
peu convenable. LHmage se traute en présence et surtout
au-dessus de la réalité. Jadis, ce (Christ se U^ovait placé I
l'entrée du chœur, ce qui était sa véritable position. Partant
c 4 là, M. Catois Insiste sur l'utilité qu'il y a d'observer les
hW SÉANCE GÊKÈBAtE TENUE A TBOYES,
règles biéraflqttes^ si ^«Yeut mécomie» nojoiird^lnii ; dks
sont , dil'il , si împdrUDtes que h où elles ont éufm^ Tait •
religieux a dégénéré et ne s'est pas relevé. Oepois treati
ans, on Q*a rien fait ^ Troyes pour rétafair les magos can»-
crés antérienrs à ce siècle. Une seule eicepiien « eu. lies,/
c^est réreciion d*on eib&rwm daas révise de. St-U«fcam ;<
ridée est bonne, mais ce cibcrium n*est pas bien placé ec
caobe aiie partie des beaax tlcraox du fond* La reaiitoasoe
de Tan chrétien est loin d'être acoompUe : elle ae frirait
tout an plus qoepotodre, «t voilk plus de qn«MMft 4b»,
eepeikhint, qn*0D y trà^ailte m France. C'est èa noiiH de
temps que la renaiqsaoce païenne est arrirée i saa apogée*.
Noos n'avons encore fait qne pea de cboae et trop anaveal
nous avons mal lait le peu qae aoas avoas entrepris» {lar
suite de notre îgaoraoce des règles de l'estbétMioe cbrê*
tienne. Nous atons retrouvé le moyen de ùire des voûtes
d'ogive, des fenêtres en tierfr-point ; mais nous Ji'avoas pas
l'art d'agencer, de constroire les édifices reUgîetML £t ces
règles liturgiques^ qui nous en donneraient la clef, personne
ne les cbercbe : les ecdéslastîqnes^ par sotte de leor {Mil
nombi^e et du peu de temps que leor laissent les soias da
ministère; ks arcbéologôes, par ignorance» et les aftisics,
par mauvaise volonté, indiRéreace on disiractiôa. .
Hevenons à Paris : rien , comme architeclare gotlaqat
religieuse, ne s'y est fait réëUement bien deimis quarante ans \
rien, non plus, et spédaleAient comme arcbitectore civile.
L'arcbfteetare miliiaire , qui n'a . plus d'otililé pruique^
devrait être abandonnée à ce qu'elle est; tx^ cependant, 4e
Gouvernement emploie , \ réparer des fortificatîotts aMv
oi]jel, l'argent qui empêcherait nos plus vieilK et précieos
édifices de tomber en ruines.
M. de Caomottt ne partage pas cette dernière niaaière de
-voir de M. Galois ; il rédame en (avenr de notre architec-
LB & AOCT 18W. W9
tore militaire, qoi mirite d^attirer raHeotion, el il se UPMve
beor«n de foir ré^rer I» tours de Pierrefends» les mu*
laHles d'Aix ei de Garcassonae.
H. CaUm déclare que ce qu'il r^reite surtout, c*est de
voir« sous prétexte de réparer, substituer nue nouvelle archi*
lecture à celle du moyen -âg».
M. Raymond Bordeaux appuie Topinion de M. Catojs ; il
vtÂt afec peine qu*ua architecte, en grande faveur, trans^
ferme les monuments qu'il restaure, en leur imposant le
cachet de sa personnalité et en les arrangeant à sa guise. Il
déplore Pargent dépensé pour dénaturer des monuments, en
JeoF disant des réparations parasites que la génération pro^
chaîne Tiendra détruhre, comme on détruit maintenant les
arrangements que Soufflot imagina au siècle dernier.
M. Lapérouse regrette qqe M. Catois n'ait pu vù^iter assex
les travaux exécutés aux environs de Troyes depuis quelques
années, et H cite l*égibe St- Julien comme une heureuse
tentative de rénovation de l'art (1).
M. Tridon, en remerciant M, Catois de ses excellents
conseils, ne peut s'empêcher de lui reprocher un peu sa trop
grande sévérité : le clergé du diocèse est plein de bonne
volonté; c'est un des premiers qui ait adopté la liturgie
romaine. Il espère enfin qu'à une prochaine visite .\l. Catois
trouvera moins à redire.
81. de Caumont remet deux notes de M. Peslre, architecte
à Vttry. Dans la première» l'auteur décrit des tuiles courbes,
romaines et mérovingpennes, qoi se trouvent en grand nom-
hn à Reitz-le- Butler et à Giffaumoot, et sigoale la dé-
couverte d'une tombe , faite près de Vitry , où on a
(1) Les mtaiiftlioM de Sl-loKen tévoignM de keMCoup dt Imnim
foimité et de soât; mah, si Ton evtraft d^w an tvvnn diitffllé, M y
aurait de férîeaaes critiques à faire.
470 SÉANCE GÉMÊBALfi TENUE A TEOYES,
traîné ane pierre gravée représenum do diassear et son
chien. Dans la seconde^ il explique la qualification de
Chain|)agne-Pouilleu8e , qui viendrait de ptaux oa terrains
incultes, analogues à cenx désignés dans d'atures pays sous
les noms de landes on savardes. 1^ thym qui y croit est
encore nommé pUmx ou pauiUeu.
M. Gayot signale la destruction des deux ponts anciens
situés, Tua en amont de la ville, à la tête du canal de la
Planche-Clément, et l'autre au quartier de Ghaillouet, dit le
Pont-des-Deux-Grillesy et celle de la porle romane do Châ-
teau des Comtes. On aurait pu facilement conserver ce
curieux fragment et l'enclaver dans le square qu*a fait faire
la ville. C'est en vain que la Société française d'archéologie
et la Société académique ont tenté de la protéger. Oq doit»
toutefois 9 remercier M. Gréao, dit l'honorable membre,
d'avoir fait dessiner cette porte et tous les vieux monuments
de la ville qui ont été détruits depuis quelques années,
ou sont menacés par le marteau des démolisseurs. La
porte des Comtes, dessinée en 1853 par H. Thiollet , quand
le Congrès archéologique a siégé k Troyes, a été publiée d^
dans le Bulletin monumental de M. de Caumont (V. la pa^e
suivante).
M. Raymond Bordeaux, en apprenant le soin que l'on pread :
de faire dessiner les monuments^ émet un voeu : c'est de Tofar re<! -
produire tous ces dessins, qui ne doivent pas rester uniquement
dans des collections particulières, où tant de causes peuvent
les détruire ou les disperser. Il cite l'exemple de la eoileo-
tion de Gaignières, dont une partie est maintenant Si Oxford;
il voudrait voir multiplier ces dessins, et cela nous est facile
aujourd'hui que la science et rinJustrie nous offrent tant de
moyens nouveaux de propagation. C'est, du reste, le seul
moyeu de voir, plus tard, si on a ev tort d'abattre des monn-
ments que l'on aurait pu conserver ; c'est aussi tout ce que
U A AOl'T 186^,
m
PORTE DU PALAIS DBS COMTKS
( Détruite, k Trores, par ic Conseil nmnicipul).
672 SÊARCE GÊIftBAtB TEmJE il- TBOVCS.
les arcbéologiies doÎTent faire quand ib ne peo?eol plus
s'oppoeipr aox déoiolltioiis, coosenani aa moins la reprodoc-
tioa fidèle d'im passé qui n'esl pins.
M. le chanoine Coffinet cite pinsieurs coHectkms de deains
qni se troaTenI Si Trtiyes, et notamment les pértefeoîllcs de
M. Fortin, récemment acquis par la fille.
' M. Lapéronse signale le soin pris par b Société académique
de foire graver an grand nombre des objets d*art que possèds
la fiHe, et il prie b Société française d'archéolegie de Mrs
onosîgner ao procès-Terbal Feipression du blâme que roérîie
b fille de Trvyes, pour la deslmction de b porte rooiint d«
cMiean des (.omtes. Cette proposition est accueillie à
rnnanimîté.
Lj séance est levée à neuf heures du aoir.
Le Seerétmire,
ABTWn OEMARSY.
TABLE DES MATIÈRES.
L'stê sénérele d«s Membres ▼
Compte de M. le Trésorier. . . . . - . . Lxm
COlienks ABCHtOLOOIQirE 0S niAKCEt
XXXI* sessio?!,
à FON*TBNAT , 18C54.
Séance iVoyvertnrt. Présidence de M. le Prcfit de la Vendée. i
CcMnposition du Bureau M
Liste générale des membres qni ont pris part au Congrès . . M,
Discours de M. de Caumont, è ToaTerture de la séance, en
r^nse à rallocution de M. le Préfet. 40
Liste des ouvrages offerts au Congrès 12
Examen de la question relative à Torigine des Martrais on
des Folies 15
R^[N>n8e à la question relative aux rivières qui ont, sur leur
cours' ou à leur source, des localités du même nom
qu*elle& 16
Mémoire de M. de Brem sur la question suivante :
Les b.ncs d*kttttres de la Dune, près St-*Mickel-en>l*Hemi ,
sont-ils aitifidels ou naturels? Sur ce point, silence
absolu de la poésie légendaire et des ardiives publiques
ou privées du Pmtou. — Opinion (fui attribue ces amas
coquiHiePB à Taction de forces natnrdies. — Objeetion
tirée de Kabsence complète de trace» du séjour de li mer
dans la grande plaine calcaire. — Tliéorie des 80ulèvc^-
mcntfl. — Opinion qui rpgarde ces amas comme un ou-
vrage sovti de la main des hommes. — But de ces
constructions. -^ Conclusion 17
Obsorvations auxquelles donne lieu la lecture de ee mémoire. 26
674 TABLE DES MATIÈRES.
Examen de la question suivante :
Quelle est Torigine des lieux dits Chàtefiers, ea Poitiw, par
MIL Gouget, FiHan et Ledaîn. 27
l** Séance du lundi iS Juin, Présfiéenoe de M. de Longoemar. 7%
Communication de M. de Caumont sur un enyiA de jibolo*
graphies et de manuscrits fait par M. Tabbé BrilBiult, de
Saumur. • 79
Acquisition de Téglise de Gravant 90
Passage de lliistorien La PopelioièK relatif aux bancs
d^buitres de la Dune. s . • . id.
Observations de M. Fillon sur la découverte de pilotis dans
les Loges et sur Tâge des grands dépôts de cendres de
Tancien golfe des Pictons Id,
Quelques mots de M. de Bochebrune sur les terres cuites
trouvées au milieu des cendres. 31
Mémoire de M. Tabbé Baudry sur la question ainsi conçue :
Est-il possible de fixer Tépoque à laquelle les dunes de sable
de rOcéan, placées au-dessous de la Loire, ont com-
mencé à se former ?.•... U»
Observations de M. Fillon sur le même sujet ••••.. Si
Mémoire de M. Tabbé Baudry en réponse à cette autre
question :
Quels monuments de Tâge de pierre rencontre-t-on en Bas-
Poitou ? Dresser la liste de ces monuments.
Considérations générales. — Arrondissement des Sables-
d*0]onne : cantons des Moutiers-les-Mauxfaits, de Tal-
mont, des Sables-d'Olonne , de St-Gilles, de St-Jean-
des-Monts, de Challans , de Noinnoutier et d*Isle-Dleu.
— Arrondissement de Napoléon- Vendée. — Arrondisse-
ment de Fontenay-le-Comte. — Résumé« • . • • . 35
Discussion de la même question. &7
S* Séance du lundi 48 Juitu Présidence de Mg' CoUet, évéque
de Lnçon :.•••««, A8
Dépouillement de la correspondance •••*•«•• &9
. Observations de M, de Caumont et de Mg' TÊvéque sur ' '
TABLE DES MATIÈRES. 475
Us meilletir plan à suivre pour la rédactioD d» cbitH
ntqaes paroissiales. . • . • • &9
Nouvelle eommiinicatioii de M. de Longuemar sur la ques-
tioii relative aux monuments de Tâge de pierre et
traitée dans la séance précédente 50
Antres observations présentées par BfM» FHIon, Ledain et
de Camnont • . • • Si
Les objets gaulois en bronie trouvés dans la conirfe af-
frctent-ib des formes particulières? 52
Mémoire de M. Tabbé Baudry sur les sépultures gauloises. 5d
Description feite par M. Fillon de quelques vases trouvés eu
Poitou. 54f
Communications de M. de Longuemar sur le même sujet • 58
Réponse aux deux questions suivantes :
A quelle époque la civilisation romaine a-t-elle commencé à
pénétrer dans la partie occidentale du territoire des
PictottS? • 59
Quels sont les lieux où se trouvent des vestiges de construc-
tions romanogauloises. -^ Leur nature, leur impor-
tance.— Verreries. — Poteries. 60
1'^ Séance du ikjuiH, Présidence de M. Segrestain. — Communi-
cation de M. Fillon au sujet d'un vase trouvé à Chavagnes. 61
Autres observations du même genre 62
Voies romaines. — A quelle époque ont-elles été établies ?
Ont-elles suivi parfois les anciens tracés de chemins
gaulois? FosséSt chaussées, ponts des Sarrarins et de
Chariemagne. MM. Dugast-Matifeux, Fillon, Auber, de
Rochebrune prennent part à celle discussion 65
Inscriptions signalées par M. Fillon. — Noms de potiers et
de verriers • 68
Résumé d'uu mémoire de M. de Longuemar. . . . • • /</•
2* Séance du i h Juin, Présidence de M. Tabbé Lacurie ... 78
Cimetières , sépultures , vases funéraires, armes et objets
divers qui ont été trouvés dans ces sépultures • • • # 74
£ut à» am Mm ^ Oai«le a« IH' ûkde- — ToMtese ^
la fenvne.arlbtç df ^t-Médfini-de^-Pff^ — FArwcotft
de Mvipivica Cl de feîniuies aatiquei MWHfâMîs ea
Poitev. — A-t-OB trouvé, wr «fiMifuça autm yelnte de
la F rapce^ d^ ipstniiDeaU de fémVue aaalofuei i ce«x
goiUadeStM<d>Bd? ^^
Quelle ^ .la coQipontioii . d^ dépOU .m^m^ifea Maam»
e»hiiméa entre la Leîra et la Gbarcnle ? QaeHes netians
jiiatoiiqaes iieat-on. tiier de œ» dép6la? Ilmdea de un»-
moADayeunu 77
Que^ es! l'erigiiie des lieux appelés Tilbuiea, L'Asavie,
Aiffre^ Lp flomaigie,, Mprtagne, Mannande, Epagne,
elc ? Quelle efl rafrigiiie de la Mélosiive? Id.
Rapport de M. Charron sur le soaienraia-ieliige de Pelasse :
OlMervatîon» fénérales. — DetoHUian. — fipaqpie pié*
snmée de la création de ce reluge. — Usagjas auiqneb U
aurait pu sçrvir. — Explication d>n dicton popolaira. 78
Quels sont les plus anciens moaunientB chritiena du Poitou?
A quelle épocpie le paganisme a-t-il ceHé d'Mre U re-
ligion domii^an^e 4*ns 1> contrée? Monomenta dç Reié
et de St-Georgc»-de-Montaigu 90
Exeurtion à Nieul-êur-rAutise , à St-Pient-te' Vieux et à
MailUzak, te 15 Juin 1864. Présidence de M. de Gau-
monl. ••• 92
Nieol-sur-rAutise < Église. — Qoitre /</.
St-Pierre-le-Vieux : Église, pierre tombale 97
MaîNeiais : Église du XII* siècle. ^ hVb»y^ — Banquet
olfert par M. Poêy-d*Avant dans fandeD dortoir de
cette abbaye ; toast de M. Tabbé Baudry 98
Séance du 15 juin tenue dans l'ancien dortoir de tabbojfe de
MaiHezaiM. Pvbàdeoce de M. Tabbé Le PetîL . . . IM
Quels sont les débris des monuments méroringiens qui se
trouvent entre la Loire et la Sèvre-Niortaise. .... U.
Quels sont les monastères bas^poîtevios d*origine 9ié|ovin-
gienne? Existe-t-il des pièces susceptibles d'édairdr les
originrs des abbayes de St-Michel-en-rHerm et de Luçon ? 107
TA1IE.E DES «AtlÈSlS. &7?
Sépulttties, tasss funéreiKs,. armes, hijuiiit iistanUes, objeti
dlicMë«eettep6fMewnKUIbèB Poiteo. .... i08
nranittoieuBtertHl urne ooUbte diOévàiçe de ityle cotre ks
bijoia némvioKkDft. ea or. et. ccuk .en-aigeal lAiiquéi
pendant les VI* el VII* 4iède«J ..«......•• liO
Gertaîns types de bijoux le aonUUs .pei^éCnéa depuis les leMps
mérovingiens .jusqnlà noa jonrsP • tti
llesles des ^nonùmenls, oarlovingiens qui tiWent dans le
Poitpu . ...•..•. H!(
Sépultures de la période carloviogienne. — Sépultures des
pira'tes nonnands. iiS
Monnaies poHèviàes inédites des péHodes ibérofingienne et
cailiD<vinBlalDei. iU
V Sitthee'du'Î^Jititu^ Présidente de H. fabbé Aub^r ... ilÀ
Opinion de M. de Quatre&ges «ur Torigine des bancs d*bultres
de St-Michel^-rHenn 415
Mémoire de M. Fabbé Anber sur les statues équcstros de
quelques églises romanes et leur signification dans Tes-
tbétiqve çbr^lienne ^^f*
Opinion de M. de Looguemar sur le même siqeii • • • /^«
Mémoire de M. de Roebebnme sur les églises béties au X^
sièQle en Bas-PQilott ? r- Camctftres de oes églisea. • • 116
État derart au ^VetauMir 8îèc|^. il7
A quelle époque l*arc brisé a4-il commencé à être employé
.enPo|toq?.. Id.
Cryptes 4 plein -dnlre. — Cryptes A ogive. — Églises à
liaç^e. à ^lein-dntre. — Façades mêlées id.
Les églises des XI* et XII* siècles ; leur importance au double
point de vue de farchitecture et de la sculpture.
St-Nfcolas-de-B'rem. — Crypte* de' Nôirmoùtier. — Crypte
de ^ofre-Dame de'Fontenay et de Curzon. -^'Crypte
de Tiflfaoges, au cbâteau. — Crypte des'Essarts. . .419
Nieul . ..... . . . «0
Vôovënt iU
Poussais. iH
M^ll^ et Fontaine».— Maîl9ezais.. , 125
k'jf^ TABtE DES ItATlkftES.
Benêt. • • ii6
U Chaiae-Canud. ^ Les MoQtien. -- afanniL -^ U Gi«ft-
nelerie. -- Sl-PompaiB . • . • ftî?
Typa léBCni» ••••• • iM
Résumé ilS
Scolptnic « i<4
Exécotkm de ces acsipinrefl • • • « • i^
ObseiratHMis par 4iven nenihict sar le mène sujel. • . • tS7
Ftfiltf avjr anciemneê maû<m$ et la vUte de Pantenaff à rem-
placement du château et a Véglùe Notre-Dame» • • • IM
Visite à la coUeetitm de EL Bei^amm FiOau. — Objets d*irt :
seaJptures, peintures, dessins, gramres. — Anthialtés et
curiosités. — Monnaies et médailles. -^ Autographes
principaux. •••• «•••• i4t-
2* Séance du i« juin. Présidenoe de M. Sepestain . • • • 448
Observations de MM. Marafafgay et l'abbé Ailleiy sur TutlUté
des pouillés et sur les soins que ]*on doit prendre à re-
constituer les archives d*un diocèse quand les anciennes
ont été détruites. . • • ik9
Communication de M. Tabbé Baudry au sujet d*une croix-
reliquaire en beome du XI* siècle et de plusicors autres
objets de la même époque • • • . • 154
Autres communications. •••.*• 151
Détails donnés par MM. Tabbé David et de Longnemar sur
les peintures morales • 152
Examen des questions relatives 4 l*arriiiteclure du moyen-âge
en Vendée et dans le Poitou. €54
Excursion à Vouvent, Mervent et Faussais, Présrdence de M. de
Caumont. ..••... . « i55
Vouvent: Église.— Château Id,
Mervent : Pont de la rivière de Mer, — Château. —
Église 160
Poussais : Église. — Vieille maison • ••••••• 162
Séance Unue à Mertfeni, le il juin, Présidenoe de M. Châties
AmaulL • , I6S
TAULE DES MATIÈRES. /|79
-OlMenratiouftde M. de Gaamoiit mit V'mérèL qu'oAv Télude
de l'ftKliltecliire militaire . . • .• « 169
Autres commiiiiiGStioBs sur le mtee sujet Jd,
Détails doonés par If. Fiilon sur un trésor du XUl* siècle
déooufert à Poitiers 164
Rxamen des questions relatives aux anciennes sépultures du
pays, à rindustrie drapière de Partlienay , aux verreries
qui ont pu exister dans le Poitou , par MM. PUIonetde
Rochebnine. M
!*• Séance du 18 Jtdn, Présidence de M. de Rodiebrane. . • i«6
Rapport de M. de Longuemar à son retour d^une excursion a
St-Mkliel-en^'Herin sur des traces d^habitations anté-
rieures aux temps historiques.
Goup4*œil sur la carte géologique de la Vendée. — Ce
qu'on entend par le marais vendéen. — Dépôt aiglleux
connu sous le nom de bry , fermant le sol du marais
et reposant sur le calcaire jurassique. — Cause qui a
produit ce vaste dépôt d*argile. — Prodi|peux travaux
exécutés, depuis deux siècles, povr donner à ce sol
Tadmirable fécondité qu*il a aigourd*fani 167
Dépôts de cendres signalés au contact même du sol cal-
caire et du sol argileux. — Nature de ces d^pôtSi ^
Présence d'une quantité considérable de fragoMnts de
terre grossièrement cuite attestant Texistenoe de fours
sur le rivage calcaire. — Indices permettant Jde Mre
remonter ces dépôts aux temps anté-historiques, ooo»
temporains des sépultures et des habitations des popn*
lations troglodytiques de la Gaule. 172
Aspect du vaste désert du marais vendéen. — Curieux
gisement d'huîtres accompagnées des mollusques et des
parasites qui vivent dans les mêmes stations marines,
formant les petites collines de Bel-Air et de St-Mlchel*
en-PHerm. — Traditions anciennes de la contrée à ce
sujet. — Données recueillies sur ces dunes et consé-
quences qui peuvent en être provisoirement tirées.—
Époque approximative ft laquelle le dépôt a dû se
former. — Conclusion. .•......•. 175
&B0 TAhLl- 1>ES llATlfeilC&
Observation de M. Fifton fetetiTC anx armes ancieiHies . . tSt
Analyse d^un mémotre de M. -de-Rochebrane ea rëpooM A
la question ayant trait à ta renahaanee atUttiqne ca
Pofloa.
Obsertaiions de MM, -de- Rochebinne et Rllon snr les «lenH
ments de la transition du gotliique «n style RenaissaDte
et snr leurs caractères ^ • . « • IM
Mémoire de M. de Rochebrane. -^ ConsidémliaBS fénè-
rales. -^ Coulonges. — Le Puy-dn-Fou. — Garadèics
f^éoèraux de ces constructions. •— Sculptures de Cou-
longes. — Cheminées. • . • • ^^^
ConsiJéiaiions piésentées par MM. de Rochebrune et Fllion
sur les constructions postérieures à iSA6 et sur leur type
particulier. % . . . , >0&
Mémoire 46 M, Alfied Giraud sur le mouvement scientifique
et littéraire de Fontenay : Rabelais. — Tiraqueau. —
Barnabe Brisson.— Nicolas Rapin. — Françob Viète, etc. 205
Réponse à la question concernant la musique en Poitou»
par M. raion « SIA
Viiite des toltècthni de V. de Hochebrune >i7
r Séamce.du 18 Juin. Rcésidenoe de M. ValeUe, maire de
Fontenay. Ht
Prodamaiioa solennelle des noms des auteurs dont la Société
IVaiiçaise a récompemé les travaux 2ît
Ailooalions Totées à Fontenay 22S
Note4le M^FiUonsurlesmeubles, objeud'art, tableaux, statues,
émoux de la Renaissance conservés dans la contrée. • 228
- Réponse 4 cette autre question par M. Fillon : Céramique.
Faïences d'Oiron, toipropremenl dites de Henri II. Des imi-
tateurs et continuateurs de Palissy. Signaler les poteries
de ce genre qui existent encore dans le pays. Possèdent-
«n • dans les autres départements , des monuments
4inalogues à la fontaine et à la grotte rustique du
VeUlon ? 225
Époque à laquelle on a oonunenoé, en Poitou « à faire usage
du kaolin dans la fabrication des poteries. .... 226
TABLE DES MATIËRES. 481
Artistes ambulants qui ont séjourné en Poitou pendant les
XVI» et XVII» sîicles. S26
Doaimenls rdalift aux arts et aux artistes qui peuvent
exister dans la province. . . . • ÎS7
Documents inédits concernant le grand matliématicien Fran-
çois Viète et sa Tamilte /r/«
Agrippa d*Aubigny, Duplessis-Momay /</•
Indication du cliftteau où Nicolas Poussin a séjourné en Poitou
au commencement du rigne de Louis XIII. • • • /<£.
Réponse de M. de Saint-Laurent à la question suivante :
Par quels moyens pourrait-on arriver à développer le goût
artistique en Vendée, et porter les architectes vers Fétude
des bons modules? Î39
Remerdments adressés par M. de Gauraont à rAdminlstration
municipale, aux habitants de Fontenay et aux secrétalres-
• généraux du Congrès ••...•...•• SâS
Diaèours de M. le Maire de Fontenay.-- Clôture du CongrÈs . 2A5
Vûiie au musée de NiotH» ••• ••• S47
MËMOIRES.
Notice sur un atelier de fondeur g.illo-romain du I*^ siècle,
découverte Reié, par M. Parenteau. •••,*• 159
Note sur les moules de médailles romaines, par M. Poêy-d* Avant. 25$^
Note sur une trouvaille de moules à médailles romaines, par
M. l'abbé Bjudry 263
■ Note sur des localités dans lesquelles ou trouve des tuiles ro-
maines, en Vendée, par M. Tabbé Baudiy i Liste des
lieux où se trouvent des vestiges de constructions
romano-gauloises ; leur nature et leur importance. *-
Verreries et poteries. — Arrondissement des Safile»-
d^Olonne. — Arrondissement de Napoléon-Vendée. — Ar-
rondissement de Fontenay-le-Comte ••,•«•• 26A
Preuves de Tanciennelé de Forigine de Tabbaye de StpMichel-
en-merm, par M. Fillon . « 21d
Mémoire de M. Fabbé Aillery sur ï:» moyens de reconstituer les
airhives ecclésiastiques du diocèse de Luçon • • • • 277
31
/iH2 TAfiU DES MATtÈftIvS.
Du meilleur plan à stsivre pour la rédaclSon des chimiques
paro'flsialea, parM. rabbé Aillery 793
De la rédaction des chroniques paroissiales, par M. l'abbé Auber :
coup-d*Œil général. — Man à suivre. — Éléments qui
doivent les coostHoer. — Genre de rédaction. — GonclusioB. 92à
D s statues égoestres sculptées au tympan de quelques ^t^ma
romanes et de leur signification dans Testliéliqoe «hié-
^ tienne , par AL Tabbé Auber.
X)bservations générales : L Aspect que présoilenl ces statues
équestres a réAe»ons qui naissent de celle observation.
— Examen des prétentions de rblstoire : ce cavalier
»*est ni GharlemagMi, ni Constantin, ni aainl Martin,
ni «int Geoiges, ni les fondateurs des égUscs, ni
Héliodore» ni PAnge de TApoealypse* fii rimage du
Sauveur. -« II. En quoi consiste ne ftmenx cavalier :
teites précis tirés de rÉcrituieSainte «t analogies éta-
blissant qu*il est le symbole de la puissance de Jésus-
Christ. — III. Preuves tirées de la numismatique et de
ses curieuses images. — IV. Conclusions. 3S^
Note sur des objets d*art ayant servi au culte, par TaUié
Daudry 373
Rapport sur des fouilles faites, en septembre 1863, à Au-
denbeit et à HerveHnghen C Pas-de-Calais) , par M. L.
Cousin : $ l•^ Mottes d*Andenberl ; Mottea d*Hervelm-
ghen. » S IL Ce qn*on peut dire des mottes formées par
la main des hommes ; à tjuelle époque remontent les
deux tumulus d^Audenbert et les quatre tumnius d*Eletw
velinghen dont Texistence est bien constatée. .... 876
Notice historique et archéologique sur fandenne église cathé-
drale, anjounThui paroissiale, de St-Paul-Trois-Châteaux
(Drtoie) ; mémoire présenté au Congrès archéolagique par
M. rabbé Jouve , membre de rinstltut des provinces. . 399
Caractères de Parchltecture dans lies monuments de la Vendée,
mémohne lu au Congrès archéologique de Foiftenay , par
M. rabbé Anber âSO
Rapport sur Talbum de la coMection de verres antiques de
M. Iules Gharvet, par M. FiHon &30
TABLE DKS MATlÈltES. ÙîiS
SÉARCB GÉNÉRALE TEXVB A ÉVREUX,
U 27 Mal m.
Présidence de M. Dob^, de Paris, membre de l'Institut des provinces.
Quelifue» mois île U, de La Veironnerîe sur une découverte de
mbstnietions romaittes à Cintray (Eure) &35
Communication d*un mémoire de M. Dramard sur la comman-
dcrle d*Étampes • . • &d6
Communication, par M. R. Bordeaux, inspecteur de TËure, de
deux notes remises par MM. Launionier, sculpteurs à
Conciles, sur les froments d'un tombeau découvert dans
Téglise de Beaubray et sur Tabbaye de Couches. . . Jd,
Discnsatou relative à Tétat du musée archéoiâ|^que d'Ëvrcux. • hhi
Quelques mots sur le donjon de Brionne hàt
Commnniration par M. Bordeaux sur la découverte d^un en-
fouissement numismatique trouvé dans les fondations
d^une maison do XV* siècle, place Royale, à Êvreux, et
d'une pièce d^or anghiise du moyen-âge trouvée en démo-
lissant une pile du vieux pont de Garennes. • • * • âà3
Trouvaille de monnaies anciennes , par M. BruneU. . • • • àhU
SÉAKCB GÉNÉRALE TENUE A FALAISE,
U M JlHtCt INL
Présidence de M. imb Glanvillb, membre de Tlnslitut des provinces.
Comple-rendu d'une exploration de sépultures gallo-romaines «
faite à MoisRy, territoire de Chamboy (Orne), par M. le
marquis de lif annoury d*Ectot &à6
Mémoire de M. Benault sur le lieu où naquit Guillanme-le- Con-
quérant • M9
Observations présentées par M. de Caumont sur la manière dont
on répare les monuments dans tous les départements • A59
Quelques mots de M. de Glanville sur la restauration de Téglise
de Guibray • •• • A58
Observations de M. Le Harivel-Duro.her sur le groupe de l'As-
hSU TABLE DES MATIÈRES.
sompliou placé au fond de Tatiside de l^église de Guibray ;'
pierre tumuiaire de réglise Sl-Gervais signalée par M. Boucl
comme pouvant se rapporter à Tautcur du groupe de
Guibray. •••••.. &59
Communication de M. de Campagnolles au sujet du musée
archéologique de Vire • A60
Utilité de pratiquer des fouilles aux Mont-d*£raine$ et d'y em-
ployer les fonds votés par la Société A61
Attention que Ton doit apporter à l'exploration des puits bouchée Mt
SÉANCE GÉNÉRALE TENUE A TBOTES,
Le k AOt 196i
Présidence de M. Tçbbé Taiooir, chanoine honoraire, inspedeor
départemental.
Quelques mots sur la TÎIle romaine de Chàteaubleau • près de
Provins, et sur les autres constructions romaines que
Pon a pu découvrir dans le pays • • • A6i
Observations de M. de Smytterre sur la bataille de Cassd • • &<r?
Opinion de M. de La Peyroiise sur rutilité d'une allocation
pour continuer les fouilles dans les cimetières gaIkH
romains et mérovingiens , les dolmens et les tvmuli non
explorés du département de TAube. ••••••• /«f.
Observations de M. le docteur Gatois sur la place assignée an Christ
de Girardon» à Troyes, où on le voit au-dessus du taber-
nacle sur le maltre-autel, et sur Tutililé qu'il y a d'observer
les r^les liiératiques. Opinion conforme émise par M. EL
Bordeaux . • '. A69
Résumé de deux notes de M. Pet-tre, architecte à Vltry, sur
des tuiles courbes, romaines et mérovingiennes, et sur la
qualification de Champagne-Pouilleuse A6t>
Quelques mots de M. Gayot sur la destruction de deux poots
anciens et de la porte romane du château des Comtes, à
Troyes A70
Vœu émis par M. R. Bordeaux au siget de la reproduction des
monuments. • • • • M*
Gaeti , typ. F. Le Bl«Bc4lud«l.
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