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Full text of "Séances générales tenues à ... en ... par la Société française pour la conservation des monuments historiques"

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HARVARD  COLLEGE 
LIBRARY 


FROM  THH  FUHD  OF 

CHARLES  MINOT 

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SÉANCES  GÉNÉRALES 


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DEL.  IMPUm* 


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SEANCES  GÉNÉRALES 

TENDES 

AFONTENAY, 

A  ÉVREUX,  A  FALAISE  ET  A  TROYES, 


CONGRÈS 
ARCHÉOLOGIQUE 

DE  FK-AJSrCE. 

mi'  sissioN. 


SÉANCES  GÉNÉRALES 

TENUES 

A  FONTENAY, 

A.    ÉA^-RKUX,    A    IT-AIjAISE    ET    A    TR0YP:S, 

EN   1864, 

PAR  LA   SOCIÉTÉ   FRANÇAISE  D'ARCHÉOLOf.IE 

|«Orit  LA  DESCRIPTION  ET  LA  COlfSRRTATION  DBS  MONUMENTS, 


PARIS, 

DEPiACHE  ,  RUE  MONTMARTRE  ,  48  ; 
CARN,— CHEZ  P.  LE  BLANCHARDEL,  IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 


RCE  FROIDE,    S. 


LISTE  GÉNÉRALE 

DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'ARCHÉOLOGIE, 


n^Vks 


BLTIEAU  CENTRAL. 

MU.  DE  CAGMONT,  fondaleur  el  direcieur  de  la  Société»  à  Caeu,  rue 
dei  Carmes,  23,  el  à  Paris,  rae  Richelieu,  68. 
L*abbé  LE  PETIT,  chanoioe  honoraire,  doyen  de  Tilly-sur-Seulles, 

membre  de  l'Institut  des  proTinces,  Secrétaire-giniraU 
CH.  VASSECR,  Seeritaire'odjoint, 
BOUET,  inrpeeteur  des  monument  $  du  Caivadot, 
L.  GAUGÂIN,  Tréêorier,  rue  de  la  Marine,  S,  à  Caen. 

CONSEIL  D'ADMINISTRATION. 

Le  Conseil  se  compose  des  membres  du  Bureau  central ,  de 
MM.  les  Inspecteurs  divisionnaires  ,  des  Inspecteurs  des  dé- 
partements el  de  quarante  membres  résidant  dans  les  diffé- 
rentes parties  de  la  France,  indiqués .  dans  la  Liste  générale , 
par  des  caractères  italiques. 

Les  Ministres,  le  Directeur-général  des  Cultes.  l'Inspecteur- 
général  des  monuments  historiques,  les  Cardinaux,  Arche- 
yèques  et  Évoques  de  France  font  de  droit  partie  du  Conseil. 

(1)  Ccui  de  MM.  les  Membres  de  la  Société  dont  les  noms  seraient 
omit  sur  celte  liste,  elceux  qui  auraient  ù  indiquer  des  recUrications 
pour  leurs  nom^  qualités  ou  domicile,  soûl  priés  d'adresser  leurs  ré- 
damatioDS  à  M.  le  Secrétaire-général  de  la  Société ,  ou  à  M.  Gaugain , 
Irtsorier-archivisle,  rue  de  la  Marine,  3,  à  Caen. 

a 


TI  LISTE  DES  MEMBRES 

LISTE  GÉNÉRALE  DE&  NENRRBS. 

L^astérÎBque  (*)  désigne  les  membres  de  la  Société  aboonés 
SiU. BvUetin  monumental  (1). 

(Les  DOiDS  des  membies  du  Conaeil  so&t  désignés  par  le  caractère  itali^) 


r«  D/f75/OIV.— NORD,  PAS-DE-CALAIS t  SOMME  ET  OISE. 

ln»pecteur  divinannairt  t  M.  COUSIN  «  membre  de  rinstUttt  des 
provinces*  à  Dunkerque. 

Nord. 

Int^Bctt^r  :  M.  le  oonte  db  CACLAiMcevai. 

Alaiio,  banquier,  à  Dunkerqoe.  cadémie  d'archéologie  de  Bd- 

Arbas  t  Frédéric-Charles  d') ,  ati-  gi^ye,  curé  de  Vyider. 

cien  notaire,  îd.  «  Cousin,  ancien  magistrat,  avocat 

B01TF.LLB  (Edouard),  banquier,  à  ^^  vice-président  de  la  section 

Cambrai.  d*archéologie  des    Quirites   de. 

BoNYABLBT  (A.)t  81%  ^  Dunkorque,  f^ome,  à  Dunkerque. 

BouBOON   (Conslaul),  consul  de  »  CofKuea  (Auguste),  à  Lille.      . 

Prusse,  id.  Dblabtbb  (I*abbé) ,  coré-doyea  de 

*  Boita  M  Saihtb-Suzamab  (le  SlrÉloi ,.  à  Dunkerque. 
baron  de),  sous-préfel,  à  Cam-  Dvpomt  (A.),  à  Scdliu 

braU  (îodbfbov  dr  Mbsnilclaisb  (le  mar- 

Bcby  (rabbé),  chanoine,  id.  qujs  de),  ancien  sous-préfet,  à 

Gababbt,  receveur  des  finances,  id.  Lille. 

*  Caulaimcocbt  (le  comte  Anatole  LANsaBSBR  .rabbé) ,  cuié-dojen  de 
de),  à  Lille.  Gravelines. 

CoBTTL  (Tabbé},  membre  de  TA-    La  RoTkRB  (de),  notaire  honoraire, 

(4)  Le  Bulletin  monumeHtal,  qui  a  conquis,  depuis  80  ans,  un 
rang  si  distingué  parmi  les  pubircations  archéologiques  de  la  France 
etderétranger,  parattde  six  semaines  en  six  semaines,  illustré  d*uit 
grand  nombre  de  figures. 


DS  LA  SOCIÈrÊ  FHANÇAISE   DABCHÉOLOGIB.  VU 


pféiideDt  de  la  GoromissioD  de» 
moéres  rraoçaÎBes*  à  Bergues.. 

liPUTBB,  secrétaire^énéral  de  la 
Société  d*éaialatioo  de  Cambrai. 

LiBOT,  archkecle,  à  Lille. 

ifiaiaT,  conseiller  à  la  Cour  im- 
périale de  Dooai. 

Nts,  propriélaire,  à  Dunkerque. 

*  Rtgmer  (Mg*)»  arcbe>«qoe  de 
Cambrai. 

RoTH,  membre  de  la  Société  d*ému- 
htion,  au  cbMcao  de  Beautat, 
près  Cambrai. 

■  Sn>aB    (l'abbé),  supérieur  du 


grand -séminaire,  à  Cambrais 
VALLia  (rabbé  ) ,  vicaire-féoéral 
id. 

•  VAN-DBa-CaosaB  aa  WAaias ,  à 
Lille. 

Vbndbgibs  (le  comte  Charles  de} , 

à  Cambrai. 
Vincent  { Charles),  chef  de  di? isioa 

à  la  préfecture,  à  Lille. 
VooBLSAiffi  (Charles),  à  Lille. 

*  WiLBBBT  (Aie),  président  de  la 
Sbciélé  d'éiiAilaHoa  ,  à  Cam- 
brai. 


Pm»   ée  .CaUla. 

hnpéttiur:  *  M.  DkscffAitvs  m  Pas,  ingénieur  des  ponts-ét-Hïbaussées, 
à  St-Omer. 


BiaoDB,  ancien  notaire,  à  Lillers. 

*  B&ulansé ,  ingénieur  eu  chef  des 
ponis-etrchausséea,  à  Arras. 

Cabdbvaqub  (Alphonse  de),  pro- 
priéUire,  à  St-Omer. 

*  Dbscbahm  bb  Pas,  ingénieur  des 
ponts-et-chausséès,  id. 

*  DofBBoim,  à  Hesdin. 

Gif BiicHT  (Charles  de),  à  Sl-Ômer. 
Gbicht  (Alexandre  de),  architecte, 

à  Arras. 
Hacébcb  (Amédee  de  Beugny  d'), 

au  château  de  Sozingheiib. 


*  Uirkourt  (le  comte  d'),  à  Arras. 

HéaicouBT  (d'),  fils,  à  Souches. 

LbFsbvbb  (Pabbé  F..,àHalinghen». 

Lbqobttb  (rabbé),  chanoine  ho- 
noraire, professeur  au  grand- 
séminaire,  à  Arras. 

*  Lmag  (le  chevaKei'  de) ,  id. 

»  Pariiiê  (Mg'),  évéque  d'Arras. 
SouQOET  (Gustave),  vice-consul  de 
Danemark ,  ft  Étaptes. 

*  Yardrival  (Pabbé),  chanoine  ho- 

noraire, professeur  au  grand* 
^  séminaire ,  à  Arras. 


SouBme. 

IwÉpetttut  :  M.  MaitaKCHeT,  juge,  à  Amiens. 


*  BoccBBB  DB  Pbbtbbs,  pn'*sidenl 
de  la  Société  d'émulation,  à 
AbbpvUle. 


*  Cobblbt  (  Tubbé  ),  chanoine  ho- 
noraire, histoiiograpiie  du  dio- 
cf-se,  à  Amiens» 


vin 


LISTE  DES  MEllBRES 


GosBTTB-ÉMORT  ,   propriétaire,  à    FtioussoN  fllt,  à  Amiens. 


Amiens. 
Dumas  (Charles),  filaleur,  à  St- 

AcheaMes-Amiens. 
*  Dupalf  chanoine  titulaire,   à 

Amiens. 
Erhiqrt  (d^,  à  Péroone. 
Fiaavsson-FAiiai,    négociant,    à 

Amiens. 


Math  AH   (le  haron  Edgard  de  ) , 

lleuienant-colonel  en  retraiie, 

id. 
*  Mbhnbcbrt  (  Eugène-Aleiandre), 

juge  au  Tribunal  civil ,  id. 
Vallois  (Geoifes},  loos-préTet,  à 

Péronne. 


Inipeeteur  :  *  M.  Tabbé  Babracd,  chanoine  titulaire,  membre 
de  l'Institut  des  provinces,  &  Beauvais. 

*  Baibaud,  chanoine  titulaire,  à  Matbon,  archiviste,  à  Beauvais. 

Beauvais.  Pobtbibvx  (Nicolas) ,  fabricant  de 

Danjou ,  président  du    Tribunal  carreaux  mosaïques,  à  Auneuil, 

civil  de  Beauvais.  près  Beauvais. 

Lb  Fbanc  (rabbé;,  proresseur  à  Voillbmbb,  docteur-médecin,    à 

rinstitution   de  St-Vincent,    à  Seuils. 

Senlis.  *  Vuatbin,  avocat,  à  Beauvais. 

^'Mabsy  (Arlhur  de),  élève  de  Wbil,  architecte  du  Gouverne- 

rÉcole  des   Chartes,   W  Com-  ment,  id. 

piègne. 

S*  DIVISION.  ^  AISNE  ET  ARDBNNES. 

Inspecteur  dwishnnaire  :  *  M.  (jOMART,  membre  de  rinsUtut  des 
provinces,  à  St-Quentin. 

Inspecteur  :  M.  Tabbé  Poqdbt,  chanoine  honoraire,  à  Berr}--au-Bac. 

CaAuvBKBT  (de) ,  juge  d'instruc-  *  Gomabt  ,  membre  de  Tlnstitut 

tion  an  Tribunal  civil,  à  St-  des  provinces,  à  St-Quentin. 

Quentin.  Le  Ctere  de  La  Prairie  (Jules), 

Dblbabbb,  architecte,  à  Chftteau-  président  de  la  Société  archéo- 
Thierry,  logique,  à  Soissons. 

Dbbsu,  juge  au  Tribunal  civil  de  La  Fèvbb,  officier  do  génie  en  re- 

Laon.  traite,  id. 


DE  LA  SOaftTÊ  FRANÇ/klSB  D'ARCHÊOLOGIC. 


IX 


Le  Rocx,  dodtur^mèdeeiu,  à  Cor-  conlribolioM  directe»»  à  Laon. 

May,  eaoton  de  Craonoe.  Poqukt  (rabbé)^  chanoine  hono- 

MAtfJii,  membre  du  Conseil  gé-  raire,  doyen  de  Berry-ao-Bac 

Déral  de  TAisae,  à  Rosoy-«ur-  Tévenart  (Pabbé),  chanoine  hono- 

Serre.  raire,  archiprètre  de  Laon. 

*P6Goi:L(Aagoste»Louis),  élèrede  Vioroirk  (rabbé),  chanoine  ho- 
YÈeole  dea  Chartes,  membre  de  noraire  ,    archiprètre  de    Ver- 
la  Société  de  PHisloIre  de  France,  vlni.     . 
an  château  de  Villiers.  Wiluot  ,  secrétaire  de  la  Société 

PiBTTB,  contrôleur  principal  des  archéologique  de  Sdssons* 

Ardenneo. 

Inspecteur:  M.  Tabbé  Toubrbuk,  chanoine  honoraire  de  Reims, 
archiprètre  de  Sedan. 

RariBR  (Jules  ) ,  inspectear  des  postes,  à  Méiières. 

3«  DIVISION.  —  MARNB  ET  SEINE-ET-MARNE. 

Inspecteur  divisionnaire  :  *  M.  le  comte  DE  MELLET ,  membre  de 
rinstitut  des  provinces. 


Inspecteur  :  M.  Givelrt  ,  propriétaire,  à  Reims. 


Ali^stillb  (le  comte  Pierre  d*  ) , 

au  château  de  Somsois. 
•Albert  (l'abbé)  ,    curé  de  Ju- 

▼igny. 
Bara  (M g') ,  évèque  de  Châions. 
BifiAVLT  DB  Grakrdt,  architectc,  à 

Chalons. 
BocQUET,  instituteur,  à  Poil. 
Co«QiiR  ,  membre  du  Conseil  gé- 


CocRBATB,  h  Suippes. 

DuFiBSSis,  notaire  honoraire,  à 
Reims* 

DuQCRRRM'Bf  membre  de  T  Aca- 
démie, id. 


FouBRiBR  (Pabbé),  doyen  du  Cha- 
pitre  de  Reims,  arehiprètre  de 
Notre-Dame,  à  Reims. 

Garinbt  (Jules),  conseiller  hono- 
raire de  prérectore,  à  Chèions. 

*  GivcLBT ,  membre  de  P Académie 

impériale  de  Reims. 
Godard  (Isidore),   suppléant  du 
.     juge  de  paix,  ft  Épemay. 

*  Gousset  (Mg'i,  cardinal-archer 
vèque  de  Reims. 

JouRRiAG,  propriétaire»  à  Reims. 

*  Mbllbt  (le  comte  de) ,  membre 
de  Hnstitut  des  provinces,  au 
château  de  Chaltrait, 


X  LISTE  DES  MEMBRES 

MiNV  (Henri) ,  à  Reims.  Regnadlt  ,   notaire  et  maire ,  ^ 
NiroT ,  membre   du  Conseil  gé-        Fismes. 

néral,  à  A  y.  Robbbt,  propriéteire  »  à  Reins. 

*  Pebbier,  docleur  en  médecine,  Sayt,  agent-voyer  clier,  à  OÉà- 
à  Ëpeniajr.  lon!i. 

PoiiBL,  architecte,  à  Cliftions.         Sihoh,  k  Reims. 
QuERST  (rabt)é),  vicaire-général»  à    ToartAT,  arriitteete,  id. 
Reims. 

Selne-et-9larne. 

Inspecteur  :   *  M.  le  vicomte  de  B^kinbuil,  à  Mclun,  et  à  Paris,  rue 
St-Guillaame,  29. 

G\ST,  docteur    en   médecine,   à        civil   fft   de   la  Société  d*agri- 
Crécy-en-Brie.  culture ,  sciences   et    arts  ,    à 

Vieillot  ,  président  du  Tribunal        Meaux. 

h*  DIVISION.  —  flALVADOS,  MANCHE  9  ORKE,  E17RB, 
ET  SEINE-IMFÉRIBURE. 

Impeeteur  divisionnaire:  M.  DE  CAUMONT. 

Calvcdoo. 

Inspecteur  t  M.  Boubt. 

AcBARD  DE  Vagognbs  (Amédée),  à  Batin  (Alphonse),  courtier  de  na- 

Bayeux.  vires,  à  Caen. 

Ansell  ,  propriétaire,  &  Caen.  Beaucocbt   (de) ,  au  chAteau  de 

Jubert,  membre  du  Conseil  de  Morain ville  ,    au    Mesnil*sur- 

1* Association  normande,  rue  des  Blangy. 

Chanoines,  à  Caen.  *  Bbaujoub,  notaire,  à  Caen. 

At  DRIEU  (Alfred) ,  membre  corres-  Bbacval  ,  agent-voyer,  à  Tilly-sur- 

pondant  de  la  Société  dunker-  Seul  les. 

quoise,  id.  *  Bbllefoxds  (M**  la  comtesse  de\ 

AcvRAY,    architecte  de  la  Ville,  à  Caen. 

cher  de  division  à  la  Mairie ,  id.  Bblrosb,  à  Bayeoz. 

AvvRAY  (Tabbé),  curé  de  Moult.  Bertrand  ^  député  au  Corps  légis- 

*  Baroche  ,  receveur-général ,   à  latif ,  maire  de  Caen. 

Caen.  Besnou,  juge  au  Tribunal  civil,  id. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FBANÇAISE   D* ARCHÉOLOGIE.  XI 


B].%iioT  (AogQSte  de],  aa  cb&teaa 

de  Jttvigny. 
BcnnrBCBasE  (dt) ,  à  Monceani. 
BcKCâuf,  graféur,  à  Caeo. 

*  BOVBT  ,  td. 

BooufONT  (le.comté  Charles  de),  id* 

*  BBéansoii  (de) ,  à  Falaise, 

*  Bbicqoevillb  Qe  marquis  de),  à 

GueroD. 

*  BaoGLiB  {le  prince  Auguste  de) , 
à  St  George»-d*Aunay. 

*  CivPAG.ioLLES  (  de  ),  membre  de 
rAbaociatioo  normande,  à  Cam- 
pagnolles,  près  Vire. 

*  Campion,  afocat,  chef  de  bureau 

à  la  Prërecture,  à  Caen. 

*  Cauvont  (de),  id. 
Caumoht  (M**  de) ,  Sd. 
Chatbl  (Victor) ,  à  Valcongraln. 
Chaulibo  (le  baron  de),  ancien 

représentant,  À  Vire. 
CHÈHKDOLLé  (de) ,  k  Vire. 

*  CoMBs  (  de  )  ,  propriétaire ,    à 

Amayé«snr-Oroe. 
CoovABT  (Tabbé),  curé  de  Gui- 

bray ,  à  Falaise. 
CoBNULiBB  (le  marquis  de),  à  Caen. 
GocBTT,  avocat,  id. 

*  CossT  vCh.  de) ,  à  La  Gambe. 

*  CcssY  (le  ficomte  Fk'itz  de),  à 

Voullly. 

*  Dagallibb,  premier  président  de 

la  Cour  impériale,  à  Caen. 

*  Aiii  de  La  Vauterie,  docteur- 
médcGin ,  Id. 

DAirrBBSirB,  à  Lisieoi. 

*  Davcbb  (le  baron  ),  propriétaire, 
au  ciiàteaa  d^Esquaj. 


Dblaunat,  architecte,  àBayeux. 
DncBAMn,  architecte,  à  Caen. 
DssFBiècBBS  (Pabbé),  curé  àVwj. 
Dbsbatbs,  architecte,  à  Caen. 
Oesnotcbs,  avocat,  à  Bayeui. 

*  Dbspobtbs  ,    ancien  notaire ,  à 
Caen. 

*  DiDiOT  (Mg'),  évèque  de  Bayeux 
et  Lisieux. 

Do  J'abbé),  cbapelaiode  la  Visi- 
tation, à  Caen. 

*  Doitbsnbl  (Alexandre),  dépoté,  à 

Bayeux. 
DoBOuao,  juge  au  Tribunal  ciril 

de  Falaise. 
Du  FéBAGB,  propriétaire,  à  Caen. 

*  Du  Manoir  (le  comte),  maire 
de  Juaye. 

*  Du  MoNCBL  (le  comte),  membre 

de  IMoJititut  des  prorinces,  à 

Caen. 
DuPLBSis,   conseiller  à  la  Cour 

impériale,  id. 
Dupont,  sculpteur ,  id. 

*  Dupray^Lamahérie^  substitut  du 

procureur-général ,  id. 

*  FéDÉbiiQDB  (  Charles-Antoine  ) , 
avocat ,  à  Vire. 

*  Floqubt,  correspondant  de  l*lu- 
slitut ,  au  cbftteau  de  Formentin 
(  Calvados  ) ,  et  rue  d'Anjou- 
St-Honoré ,  5S ,  à  Paris. 

*  Fontette  (le  baron  Emmanuel 
de) ,  ancien  député,  à  Monts. 

*  Formignff  de  La  Londe  (de),  à 
Caen. 

Fovotn»  (l*abbé) ,  curé  de  Trois- 
Monts 


XII 


LISTE  DES  MBMBBES 


FovBRfts  (le  marquis  Arthur  de), 
à  Vaux-sur-SeuUes. 

FocnniBa  (Pabbé) ,  curé  de  Clin- 
champs. 

*  Qaugain,  propriétaire,  à  Caen. 
Gomz  (Pabbé),  curé  d*Escures. 

*  GaANDVAi  (  le  marquis  de  )  « 
membre  du  Conseil  général ,  au 
cbftteau  de  Si -Denis «Haison- 
celles. 

*  Guilbert  (Georges) ,  membre  de 
TAssociation  normande,  à  Caen. 

GtiiLLAan,  conservateur  du  Musée 
de  peinture,  id. 

*  Guy  y  ancien  architecte  de  la 
Ville,  td. 

*  Handjéri  Cle  prince] ,  au  cbftteau 
de  Manerbe. 

Hv&RD    (Tabbé;,    curé  de   St- 

Vaast. 
HoBKL,  ft  Condé-sur-Noireau. 
Labbé,  juge,  à  Bayeuz. 

*  Laffetay  (l'abbé} ,  chanoine  titu- 
laire, id. 

*La  Mariocib  de  pRsvABiif  (de), 
directeur  des  Domaines ,  à 
Caen. 

*  Lambert^  conservateur  de  la  Bi- 
bliothèque, ftBayeux. 

Lamottb,  architecte,  à  Caen, 
Langlois  (l'abbé  Henri),  chanoine 
honoraire  de  Bayeux,  direcleur 
de  rinstilution  S*«-Marie,  id. 

*  Le  Bart ,  maire  de  Baron. 

*  Lb  Blamg,  imprimeur-libraire,  à 
Caen. 

Lb  Bbbt  (Pabbé),  curé  de  Holtot« 
en-Ange. 


*  Le  Cbsitb,  propriétaire,  à  Héroa- 
ville. 

Lb  Cordibb,  ingénieur,  à  Gaeiu 
Lb  Coobt,  avoué,  ft  Pont-rÉvéque» 
Lb  Covvrbvr  (Pabbé),  curé  de 
St-Laurent,  ftBayeux. 

*  Lb  Féroh  ob  Lohqcaiip,  docleiir 

en  Droit,  ft  Caen. 
Léonard  db  Rampax  (de) ,  id. 

*  Lb  Petit  (  Tabbé),  curé-doyen 
de  Tilly-sur-Seulles. 

LiTOT,  propriétaire,  ft  Caen. 

*  Le  Vardois  fils,  id. 

*  LiDÉBABD,  propriétaire,  id. 

*  Loir  (l'abbé) ,  pro-curé  de  Ma- 
nerbe. 

Magrom  (Jules),  ft  Caen. 

*  Mallet  ,  ancien  notaire  »  ft 
Bayeux. 

Mabgdbbit  de  Rochbfobt  (Léonce, 

de;,  àVierviUe. 
Marie  (Pabbé),  chanoine  honoraire-. 

d'Angers,  doyen  d'Évrecy. 

*  MoNTOOMMBBT  (le  comtede),  ft 
Fervaques. 

*  MoRiftRE,  professeur  ft  la  Faculté 

des  sciences  de  Caen. 
Nicolas  (Alexandre),   architecte 
de  la  ville  de  Lisieux. 

*  Noget'Laeoudre  (l'abbé),  vi- 
caire-général du  diocèse  de 
Bayeux. 

* OiLLiAHSoif  (le  marquis  d'),  au 
château  êc  St-Germain-Langot. 

OiLLiAiisoN  (le  comte  Gabriel  d'  ) , 
id. 

*  Olivb,  maire  d*EIIon,  rue  Écho , 

ft  Bayeux, 


DE  LA  SOaÉTÊ  FRAKÇilSE  D'ABCHÊOLOGIB.         XIII 


*  OHvkr^  togéniear  en  chef  des 
poots-et-cbaussées ,  à  Gaen. 

*  PijraiSB,  afoeat,  à  Lisieui. 
^âMUtOMt  ancien  député,  à  Bret- 

teville^or-Laiie. 
Pelfr€$ne,  «rebitecte ,  à  Caen. 
'Pinii,  docteur-médecin,  à  8t- 

Pierre-sur-DIfes. 

*  Pubis  (le  baron  de),  membre 
du  Conseil  général,  à  Lou- 
fiéres. 

PiQcoT  (Tabbé),  supérieur  des 
mssîonoaires  de  la  Délifrande» 

QvBumiiM^rabbé),  curé  de  Méry- 
Gorbon. 

Rbcaur  (Pabbé),  doyen  du  canton 
de  Dozulét  curé  de  Di?es. 

*  Rtnauitt  conseiller  à  la  Cour 
impériale  de  Gaen. 

*  RiotfLT  M  Kbutxllb  (Ic  Ticomie 
Louis  de),  à  Li?aroL 

*  Sàixt-jBAii,  membre  du  Conseil 
général,  à  Bretterille-le-Rabet. 

Sbtih,  propriétaire,  à  Falaise. 
Tabgbt  (Paul),   président  de  la 
Sociélé  d'agriculture,  à  Lisieux. 


Tavignt  do  LoRGPiA,  avocat,  à 
Bayeux, 

TflBissiBB,  avocat,  à  Vassy. 

TiBABD  (l*abbé) ,  chanoine  hono- 
raire, doyen  de  Notre-Dame  de 
Vire. 

*  ToBSAT  (M"*  la  comtesse  de  ) ,  à 

Mouen. 

TotisTAiif  (le  vicomte  Henri  de), 
ancien  officier  de  marine,  au 
chftteau  de  Vaux-sur-Aure. 

TRàNCHAiiT(rabbé),  curédc  Jort. 

*  Travers ,  aocien  professeur  à  la 
Faculté  des  lettres,  secrétaire 
perpétuel  de  P  Académie  deCaen. 

•  Vasseur  (Charles),  membre  de 
r Association  normande,  à  Li- 
sieux* 

Vautibr  (  l'abbé  ) ,  chanoine  hono- 
raire, doyen  de  Thury-Harcourt» 
Vbnoboiv  (l'abbé),  curé  de  Luc. 

•  VUler»  (  Georges  de),  adjoint  au 
maire  de  Bayeux, 

ViNCBWT  (Pabbé) ,  doyen  de  Mor- 

teaux-Coulibœuf. 
YTori ,  sculpteur,  à  Bayeux. 


Manehe. 

inspecteur  :  *  ftf.  le  comte  ob  Tocqubtillb  ,  au  ch&teau  de  Nacqueville. 

Akhbaox  (le  marquis  Paul  d')«  à  Bontooloib  (  le  comte  de) ,  près 
risle-Marie.  Mortain. 

•  Abnovilui  (Bficbel  d') ,  maire,  à    *  Bravard  (Mg'),  évéque  de  Cou- 

Auderviile.  tances  et  Avranches. 

•  Bbaufobt  (le  vicomte  de) ,  au  Castbl,  agent-voyer  chef;  àSl-Lo. 
château  de  Plain-Marais,  à  Pi-  Dbligand,  chanoine,  à  Goutances. 
cauvMe.  Discbamps,  D.-M.-P.  ,  à  Torigny. 


XIV 


LISTE   DES  MEMnRBS 


*  Du  POERIKa  DE  PORTBAIL,  h  Va- 

lognes. 
GiLBEBT  (l'abbé),  vîcaire-général, 
à  Goatanoes. 

*  hMJtt,  président  de  la  Société 

archéologique,  à  Avrancbes. 
Le  Cardoitnel  (l*abbé) ,  arcbiviste 

du  diocèse,  h  Coutances. 
Le  Ceefs,   propriétaire,  à    Sl- 

Lo. 
Le  Gocpils    (  l*al)bé  )  ,   curé   de 

Briz. 

*  Le  Loip ,  juge,  à  Govtaneeft. 
NoEL ,  ancien  maire ,  membre  de 


rioMilut  des  provinces,  à  Cher- 
bourg, 

*  PoNTGiBAuD  (le  coffite  César  de\ 
au  château  de  Fonlenaj,  près 
Monlebourg. 

•  QuiivAVLT,  sous-préfet,  h  Cou- 
tances. 

RouGi  (  le  comte  de  ),  «u  chMeaa 

de  St-Symphorien. 
Sbsmaisons  (le  comte  Yres  de),  au 

château  de  Flamanville,  canton 

des  Pieuz. 

TOCQCEMLLE    (IC   OOTOtC    dc)  ,    aU 

château  de  Nacqueville. 


Orne* 

Inspecteur:  *  M.  Léon  de  La  Sicotièbe,  membre  du  Cou^eil  général, 
à  Alençon. 


^  Barbera T  (de),  au  châleuu  de 

Maiignon,  à  Essay. 
Barbier  i>e  La  Serre,  garde-gé- 

néml  des  forêts,  à  Aleuçon. 

*  Blanchetière ,  conducteur  .  des 
ponts-et-chaussées,  à  Domfront. 

*  Caix  (de),  à  sou  château,  près 
d'Êcouché. 

Daigremont  Saint- Marvieu  fils, 
substitut  du  procureur  impérial, 
à  Moptagne. 

*  Falandre  (le  marquis  de),  à 
Mou  lins-Lama  rche. 

*  Fay  (  le  vicomte  du),  au  chftteau 
de  la  Guimandière. 

*  Flki  BT   (  Edouard  ) ,   juge  ,    à 

Alençon. 


*  La  FERRiàRE  (  le  comte  de),  au 
cbfttrau  de  Itoufougeray. 

La  Garenre  (de),  conseiller  de 
préfecture ,  à  Alençon. 

*  La  SicoTifcRB  (Léon  de) ,  avocat, 
id. 

Ladtour-Meeebay  ,  ancien  maire 
d'Argentan,  membre  du  Conseil 
général  derOrne,à  Argentan. 

Le  Coirtre  (Eugène),  à  Alençon. 

Le  Vavassecb  (Gustave),  à  la 
Lande^le-Lougé. 

*  Pasqoier-o'Acdiffret  (te  duc), 
au  château  de  Sacy  ,  près  Ar- 
gentan. 

Patu  de  Sairt-Vincent  ,  au  châ- 
teau du  Pln-la-Garênne. 


DE  LA   SOCIÉTÉ  FRAfiÇAISE  D'ARCHÉOLOGIE.  Vf 


Inêpecieur  : 


M.  nayiiM»4  BoBMAwx , 
à  Évreax. 


docteur  en  Droit, 


BABMT»docteiir-aiédecin,ft  Bemay. 
BiBUT  (le  oKWMe  de) y  maire  de 
Venieiiil. 

*  BuwcTiuB  (le  marqiiia  de), 
députa  au  diAli^ii  d^Aïufrévilki- 
la^mpAgpe. 

*  BoaiNMUz  (Rajmopd),  docteur 
eo  Droit»  memlire  de  Tlostitut 
dei  provinces,  k  Évreux* 

BocaDON  (rabb^),ciirédeDrucourt. 

*  BaoftLiB  (  le  prince  All)ert  de  ) , 
menibre  de  rAcadémie  Tran* 
çaiae,  au  cbàief  u  de  Broglie. 

CiBBSMB  (Pabbé),  curé  de  Si- 
Germain  ,  à  Ponl-Aodemer. 
CaBHHBTiiBB  fils,  à  Louflers. 

*  CvBiiiBB  (  L.  ),  receveur-général, 
à  Ëvreux. 

P^iiGiii  (le  comte),  au  cbAi^u 
de  MeonevaU 

*  DevoueuMjp  (Mg') ,  évéque  d'É- 
vreui, 

*  DiaoH  (Paul),  propriétaire .  à 
Louviers. 

(knuoH  fils,   au  Vaudreuil,  pfàs 

Leuviers. 
GuiLLABB  (Ém|Ie),avoué, à  Lou- 

vîers. 
La»  (Casipsir),  à  St-L^er-de- 

Bosies. 


Laldb,  architecte,  k  fvreux. 

La  Rovcikaa  La  Noiav  (lebamn 
Clément  de) ,  contre-amiral,  au 
château  de  Cracouville. 

IjE  Bmuio,  entrepreneur  de  bâti- 
ments, A  Gisors. 

'  Lb  MéTAYBB-MASsojff ,  Uispec- 
leor  de  T Association  normande, 
à  Bernaj, 

*  La  Rbtfait,  conseiller  général, 
A  Pont-Audemer. 

*  Loisbl,  maître  de  poste,  &  La 
Rivière-ThibouviiUi, 

*  Malbbakgvb,  grefiier  du  Tribunal 

de  commerce ,  A  Bernajr. 

Mabibttb  ,  peUilre  •  verrier  ,  A 
Évrauz. 

MiBT  (Paul),  id. 

MoRTaaD|t( le  baron  de),  aocieii 
député,  au  château  de  Tierce- 
ville  ,  pi^  Gisors. 

P«TiT  (Guillaume},  membre  ^ 
Conseil  général,  A  Louviers. 

Petit  (Savinien),  artiste  peintre, 
au  cfaAteau  de  Proglle. 

*  Pb^tavoinb,  maire  de  Lou- 
viera. 

RcftTOLAR  (de),  A  Évreoi. 
Vioiii  DE  CEBmàRBs  (Ic  baron  de) , 
à  Cernièm* 


XVI 


LISTE  DES  MEMBRES 


Selne«Inférleape« 

InêjHcteur  :  M.  Léonce  db  Glanvillb,  membre  de  l^luslilal 
des  provinces,  à  Rouen. 


Abgentré  (le  ficomle  d'),|à  Rouen, 
Basoche  (Henri),  avocat,  id. 

*  Barthélémy  père,  archilecte,  id. 
BABTHéLEMT,  fils,  architecte,  id. 
Baudicocrt  (Théodule  de),  id. 
Baulb  (  Marcel) ,  négociant ,  id. 
Bbrtbb  (le  docteur) ,  membre  -de 

rAssoclation    normande ,    rue 
Étoupée,  6,  id. 
Bbczbviub,  rédacteur  en  cbef  du 
Journal  de  Rouen,  \d, 

*  Bonet,  sculpteur,  Rampe-Bou- 
vreuil, id. 

BouciiiHiR,  architecte,  id. 

*  Boubl  (lé  Lcomte  de) ,  à  son  châ- 
teau, près  NeufcbU^^pl. 

Bobel  (Tabbé),   vicaire  de^î^ 

Rémi ,  à  Dieppe. 
Cablieb  ,  ingénieur  des  ponts-et- 

chaussées,  à  Fécamp. 
Gaze  (de),  membre  de  P Académie, 

à  Rouen. 
Gbadouz,  entrepreneur,  id. 
GHAVEirrai  (Isidore),  rue  Martain- 

ville,  214,  id. 

*  Chevreaux,  au  château  de  Bosc- 
roesnil,  près  Sl-Saêns. 

Glogbnson,  conseiller  honoraire  à 
la  Gour  impériale,  vice>président 
de  TAcadémie  des  Sciences ,  h 
Rouen. 

*  Cochet  (rabbé),  correspondant 
de  rinslitut ,  h  Dieppe. 


*  GoLAS  r.rabbé) ,  chapelain  de 
la  Maison  des  Sainls-Anges ,  à 
Rouen. 

Gocbtonnb  ,  architecte ,  id, 
GussoN,  secrétaire-général  de  la 

Mairie,  id. 
David  (Emile),  propriétaire,  id. 

*  Dbcoede  (Tabbé),  curé  de  Bures 

(canton  de  Londinières  ). 
Delanarb-Deboottbville,  filateur, 

à  Rouen. 
Delacnay,  professeur  de  peinture, 

id. 
Dergnt,  propriétaire,  àCrancourt. 

*  Des  Bovbs  ,  lieutenant  de  dra- 
gons, id. 

Desnabest  (L.),  architecte  eu  chef 
du  oé^artement ,  id. 

Drsyé  ,  propriétaihr,  .id. 

Dbvillb  (Gh.-S.-C.  ),  membre  de 
TAcadémie  des  Sciences,  conser- 
vateur de  la  section  géologique 
au  Gollége  de  France,  id. 

DiEusY  jeune,  négociant,  id. 

*  DcRAKviLLE  (Léou  dc) ,  proprié- 
taire, id. 

*  Ebnewont  (le  vicomte  d'),  mem- 

bre du  Gonseil  général,  à  Er- 
nemont,  près  Gournay. 
EsTAiNTOT  père  (le  comte  d*),  in- 
pecteur  de  TAssociation  nor- 
mande ,  aux  Autels ,  près  Don- 
devilie. 


DE  LA   SOClÊtÊ   FBANÇAlSE  D^ ARCHÉOLOGIE.         XVll 


*  EsTAMTOT  fils  (le  vicomte  Robert 
d*)*  avocat,  àRoaen. 

FàVQvn  (Octa?e),  filateur,  id. 
FuuBT  (Cbarles) ,  architecte,  Id. 
Gaicrobu  (R.)  ,  directeur  d^aaso- 

ranoes,  id. 
Gallit   (NapoléoD),  apprèteiir, 

préudent  du  Conseil  des  Pra» 

d^lioiDiiies,  id. 
GiLLis  (P.),  manufodorier,  id. 
GuAJiGocBT  (de),    à  Varimpré, 

près  NeofcliftleL 

*  Glauyillb  (de),  iospecleur  de 
la  Société ,  à  Rouen. 

*  Gbardin  (Gustave-Victor),  pré- 
sident de  la  Société  archéolo- 
gique, à  Elbeur. 

Gbimaii,  entrepreneur,  à  Rouen. 

*  GuiaiTBAD  (Tabbé),  auménier 
du  Collège,  à  Dieppe. 

GuBAOcT,  ancien  notaire,. à  Rouen« 
HoMMAis,  avocat,  id. 
La  LORD!  (Arthur  de),  rue  La 
Rochefoucauld ,  id. 

*  La  Lohdb  (de),  ancien  oOicier 
de  cavalerie,  id. 

Larcboh  (l'abbé),  curé  de  St« 

Godard,  id. 
Lb  Bbe  (Arsène),  ancien  notaire,  id* 
Lb  Blarc  ,  greffier  de  la  Maison 

centrale  de  Gaillon. 
Lb  Cohtb  (Pabbé),  vicaire  de  St- 

François ,  au  Havre. 
Lbcocpbvb  ,  docteur-médecin  ,  à 

Rouen. 
LsroaT,  avocat,  id. 
Lbbbrobbi  propriétaire»  id* 
LBMiaa^  avocat,  idi 


*  Lb  Pel-Cointbt,  à  Jnmiéges. 
Lbpbincb,  au  château  de  Lamber- 

ville ,  par  Yvetot. 
Lbpbovost,  agréé,  à  Rouen. 
Lbsbigrbdb,  filateur,  id* 

*  LivT  (Edmond),  architecte,  Id. 
LnoT,  substitut  du  procureur  im- 
périal, id. 

*  Lucas  (Pabbé),  curé  de  Hanouard, 

près  Canf. 

MabibBj  maire  de  NeurcbAtel. 

Mathon,  conservateur  de  la  biblio- 
thèque de  NeurchAtel. 

Maodvit,  avocat,  k  Neufcbfttel. 

MéBAcx  (Amédée),  artiste  compo- 
siteur, à  Rouen. 

MoNVAULT  (  le  comte  de  ) ,  au  chft, 
teau  de  Noiotot,  près  Bolbec. 

MoTTBT,  filateur,  ft  Rouen. 

OsMOiTT,  architecte,  id. 

Palibb,  ancien  manuracturier,  id. 

*  Pbtitevillb  (de) ,  propriétaire , 
id. 

PouTBB-QuaaTiBB,  député,  id. 
Pbovost  (Pabbé) ,    curé  de  Ju- 

mîéges. 
QvBNOciLLE  fils,  à  St-Ssêns. 
QoESREL  (Henri),  propriétaire,  à 

Rouen. 
QuiNBT  (Edouard),  propriétaire, 

id. 
Rbvbl,  avocat,  id. 
RoRDBAox,  ancien  député,  id. 
Rowcliffb-Babkbb  ,  fondeur,  id. 
SAiNT-LAtBBRT  (  Ic  comtc  Ueuri 

de),  id. 
*  SiMOR  ,   archiiecie ,   boulevard 

Beauvoisine,  id« 


xvm 


LISTE   DES  !«Ë3IIIBES 


SiMOA  (Léopold),  propriétaire,  à    ToimouM-DAiioiiT , 
Bures.  à  Roaeo* 


5*  DIVISION, -^^BhîNEf  SBfir^BT-iQSSË,  YONIIK,  ÎA^tUBT  9 
AV1»B  ET  B«BB»ET-LOIB. 

hspeeiiur  ditisioHnaira:  *  M.  le  vioomle  DE  CGS8Y ,  rue  Caii- 
imrUn,  SO,  à  Partaw 

Intpectew:  *  H.  ÛAitcBt,  eôYrespoadéfit  dû  llinlslère  de  l^rn$lraértoii 
putliquè,  roe  de  là  Chaussée^'ÂDtin ,  27  bW,  â  F^àrb. 


AK4II0N  (le  cômle  d'),   rue  éé 

Poilien,  59,  à  Paris. 
AaNACLDST  (Thomas),  emplojré  au 

Cabinet  des  estampe»  de  la  Bl- 

bliotbèque  impériale,  id. 
AnNAutaiT  (Paul-Lonis),  a?ocaf, 

id. 
AaaiBAOLT,  ingénieur  des  ponls* 

et-chaussées,  id. 

*  AaTBCS-BBRTaAND  (M***  veuftf; , 

rueHautefenille,  id. 

*  Avatar  (le  chefalier),  ruts 
d*Anjou-St-Honoré,  9,  id. 

BAaaiaa  ,  employé  an  Miuislère  de 
la  guerre  r  id. 

*  BAaTH^LRMY  (Anatole  de),  an- 
cien sous-préfel ,  id. 

*  Babibéleht  (Edouard  de), 
mallre  des  requêtes  au  Conseil 
d'État,  rue  Casimir-Périer ,  3, 
id. 

*  Bkai  fout  (le  comle  Ch.  de) ,  ru9 
de  la  Ville-rÉvêque,  39,  id. 

^  Bbaulky  (  Camille  de  ) ,  rue 
d'Aguesseau  ,  9 ,  id. 


*  Bblbbif  (le  mar(|uis  de) ,  séAa- 
teur ,  me  de  Lille  «  79 ,  fl 
Paris. 

*  Blacas  (le  cofflle  Slailislas de) , 
rue  de  Varenoesi  52,  id« 

BLAKonti'  ancien  secrélairc-génâral 

du  Ministère  d*Êtal,  Id. 
BoisaiNJc»  (le  oaaMede),  rue  S(-* 

Guillaume ,.  a ,  id. 
"  Bonvoutotfa  (AugàAe  de) y  nié 

de  i^Univei^Ké,  15,  M. 

*  BoTTte  on  ToetiAoir,  rie  M 
Saints-Pères,  7  bisy  \é. 

BoDVBMNa  (Aglan*),  nie  Jacob,  10^ 
id. 

Bav&BB,  curé  de  Si-Martiih,  id. 

BucaiHe  (Gualafe) ,  inspecteur  dé 
r  Associa  lion  normande,  boule- 
vard du  Temple,  51,  Id. 

*  Gapblli,  bontefard  PigaUe,  S8. 
à  Montmartre. 

Cattois  (le  docteur),  rue  Gaisefle, 
20,  id. 

*  CuàLtm  ,•  rue  de  Londres,  52  f 
id. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'ABCHÉOLOGIE.         *XII 


CBàMvrLKnr,  homme  de  lellres, 

à  Paris. 
CiABfBT  (Jules),  antiquaire,  iiU 
CHânAc(LéOD)y  directeur  k  I*Id- 

stitution  professioooelle  d'Ivry. 

*  Chadbby  m  Trorcuorb  (le 
baron  de],  rue  Neu?e-de-l*Uai- 
fersité ,  à  Paris. 

Ciiifloii  (Paul),  bibliothécaire-ad- 
joint à  la  Bibliothèque  impé- 
riale, id. 

Cbmbottk  (Tabbé),  curé  de  St- 
Haodé. 

Clacibl  (le  comte  du) ,  boulevard 
Magenta,  179,  à  Paris. 

CoiMDB  (J.-P.  ),  membre  de  plu- 
sieurs Académies,  id. 

*  CocsTAVEL  (le  marquis  de),  rue 
Sl-Guillaume,  34,  id. 

*  CossT  (le  vicomte  de) ,  rue  Cau- 
martfn,  26,  id. 

Damibhs,  statuaire,  rue  du  Cher- 
che-Midi, 55,  id.' 

*  Dabcbl,  correspondant  du  Mi- 
nistère de  rinstruction  publique, 
rue  de  la  Chaussée-d'Antiu , 
t1  bis,  id. 

0ABOBRNE  Dc  La  Cbargebie  (  Al- 
bert}  ,  chef  du  bureau  de  la 
presse  au  Ministère  de  rintérieur, 
boulevard  de  Strasbourg,  id. 

David,  ancien  ministre  plénipo- 
tentiaire, rue  de  Ponthieu,  20, 
id. 

*  Dt  Bovis, docteur-médecin,  rue  du 

Faubourg-St-Honoré,  168,  id. 
Ôbubobob  (  Henri  ),  conservateur 
do  Musée  des  estampes,  id. 


Deqobvx  db  Saiht-Hilaibb  (  le 
marquis),  rue  Soufllot,  1,  à 
Paris. 

Dbsaivbrs  (Léo) ,  étudiant  en  mé- 
decine, idi 

Des  Cabs  (le  duc),  rue  de  Grenelle- 
St-Germain,  79,  id. 

*  Didran  ,  ancien  secrétaire  du 
Comité  des  arts,  directeur  des 
Annotes  archéologiqu€$ ,  rue  St- 
Dominique,  23,  id. 

*  Dibtbich,  graveur,  id. 

*  Dotii  père,  membre  de  Tlnstitut 
des  provinces,  cité  Doré,  boule- 
tard  de  la  Gare,  108,  id. 

t)0YEM,  sous-dlreclenr  de  fa  Banque 
de  France,  membre  de  Tlnstitot 
des  provinces,  id. 

Dbahabd  (E.),  boulevard  de  Sébas- 
topol,  81,  id. 

*  DcFOUB  (Kabbé  Valentin),  vicaire 
de  St-Paul-Sl-Louis,  id. 

DcBAS,  propriétaire,  rue  d^Aus- 

terlitz,  &,  id.    . 
Di'BEAD  (  A.  ) ,  rue  de  la  Tour- 

d^Auvergne,  20,  id. 

*  Ebcbvillb  (le  comte  Gabriel ), 
rue  de  Grenelle-St-Germatn,  13, 
icf. 

Fabct  (Louis  de),  rue  de  Vaugi- 

rard,  20,  id. 
FosTAiNB  DBRBSBBCQ(le  vicomtc 

Eugène  de),  rue  du  Regard, 

12,  id. 

*  FooCtoBif  DB  Cabeil  (le  comte) , 
boulevard  St-Denîs,  16,  id. 

GeFrnoT  (Auguste),  orfévre-émail- 
leur,  rue  du  Boiiloy,  1 0,  id* 


n 


LtSTfi  DES  MEâifiRto 


GoDiPBOT-MninLOLAiBB  (le  mar- 

qait  de) ,  ancien  loiis-préret , 

rue  de  Greoelle-^-Gerinain,  93, 

à  Paris. 
HcBBKT-IIMiiAaB,  fabilcaDt  d'ome- 

meots  d*égli8e,  rue  de  Vaugl- 

rard,  17,  id. 
Husfloii,  propriétaire,  rue  Heslajr, 

i8,id. 
JoLT  D8  ViLLiBES,  coDti^leur  des 

contributioos ,  rue  Neuve^ea- 

Petits-Champs,  97,  id. 

*  JoL'AXMB,  rue  de  Vaugirard,  20, 
id. 

Kbllbb  (Emile) ,  ancien  député, 
rue  de  Las-Cases,  7,  id. 

Kbbcoblat  (de),  de  I^Institut  des 
proûnces,  rue  de  Lus-Cases,  24, 
id. 

*  Lababtbb  (Jules),  rue  Drouot, 
S,  id. 

Labillb   (Aimable),   architecte, 

boulcTard  Poissonnière,  24,  id. 
'Lallibb  (Justin),   employé  au 

Ministère  des  Finances,  rue  dé 

Vemeuil,  9,  id. 
La  Panodie  (le  comte  de) ,  rue  du 

Faubourg-Sl-Honoré,  29,  id. 
LAUBiàBB  (de),  id. 
Le  Blbu,  docteur  en  médecine,  id. 
Lb  Clbbq  (Jules) ,  rue  du  Regard , 

iO,id. 

*  Le  Danois  (Edmond),  ancien  ré* 
férendaire  au  sceau ,  rue  de 
Rivoli,  3,  id. 

Léoibb    db    Mbstbimb    (Henri), 

avocat  à  la  Cour  impériale,  id. 

^Lr  Harivkl-Dcbochbb,  de  Pln- 


stitut  des   provinces»   rue  au 

Regard,  6,  à  Paris. 
Lbloko  (Eugène),  id. 
Lblobain,  docteur-médecin ,  mt 

Bonaparte,  57«  id. 
Le  Nobmano,  rue  delfadame,  S4, 

id. 
Lbpbltibb,  snbsUtat  du  Procnreur 

impérial ,  id. 

*  Lbbotbm  ,  directeur  de  rfioole 
professionnelle,  membre  de  Ha- 
stilut  des  provinces,  à  Viocennos» 

^  LiBsviLLB  (de) ,  aui  Balignolles , 

à  Paris. 
LioBB,  architecte,  rue  Blanche, 

60,  id. 
LoRooBiL    (  de  ) ,    graveur,    me 

Royale-St-Hoooré,  8,  id. 
'^LussoN,  peint  re-verrier,  id« 

*  Luyne»  (le  duc  de),  rue  SI* 
Dominique,  83,  id. 

*  Marion ,  inspecteur  de  la  Géte*> 
d*Or,  rue  Gaudot-de-M aoroy , 
29^  id. 

Mabtin  (L.),  me  de  Rivoli,  id* 
Maobbbt  ,  sculpteur,  me  du  Pau« 
bourg-Poissonnière,  i85,  id. 

*  Madbbiiq,  rue  de  Tivoly,  9,  id. 
Maybabo  (Gaston  de),  id. 
Mbntbbl,  ingénieur,  rue  Bona- 
parte, 50,  id. 

Mbsnil  du  Buisson  (  le  comte  du  ) , 

rue  de  la  Tourelle,  à  Boulogne, 

près  Paris. 
MioNB  (Pabbé),  au    Petit-Mont- 

Rouge ,    barrière    d*Enrer ,    k 

Paris. 
MiNOBBT  (£.  ),  avocat  à  la  Cour 


DE  LA  SOClÊff.  rAAMÇMSB  l>*ilBCHÈOLOGl£.  1X1 


ivpérialet  JMMikftrd  de  Slr«s^ 
bevrgf  6«  4t  P«ri$€l  à  Caoses 
(Âlpcs-Marilines). 

*  MuwwL  (le  4iie  de),  rue  Su 
DomiolqQe-SirGeniMùo,  102»  id. 

Mou*  aicWteele,  îd. 
IfosiTAiGLOR  (  Anatole  de  ) ,  lecré- 
tam  de  l'Êecde  to  Ghartesi  kK 

*  Monialtmberi  (le  eowte  de) ,  an» 

den  pair  de  France,  menbre 
de  A'AMdteie  firaoçaiae»  rue  do 
Bf»,  AO,id. 
MafiniMB  (  le  manittis  de) .  mem- 
brederiiutUut  des  proTÎaces,  id. 

*  MoiiTLAua  (  le  comte  de  ),  pro- 
priéiaire,  id. 

MoBixeaiE  (de  La),  chef  de  bu- 

reea  à  TBôtel-de-ViMe  de  PaHs. 

MoxTLViSAHT  (de),  capiuine  d'ar- 

-  tilterie,  roe   St-Dominîque*âi« 
Germain,  2,  à  Paris. 

^-MoBSBUfAii,  rue  de  Milan,  45,  id. 
NocBiiT  (le  comte  de),,  nie  du  Re- 
gard, 5,  id. 

*  OiujAusoR  (le  vicomte  d^),  rue 

-  de  la  Vilie-rÉvêque,  29 ,  id. 
Oimaot  M  La  Fatebib,  rue  de 

rOuêst,  56,  id. 
Palustebm  ItoiTirAULT  (Léon), 

me  Bonaparte,  i8,  id. 
Paeis  (Louis),  ancien  bibKotlié- 

caiii!  de  la  ville  de  Reims,  rue 

Raoïlnilean ,  2,  id. 
Pabis  (Paulin),  membre  de  Hnsti- 

tot  de  France,  place  Royale,  id. 
pASQQiaa  (  Lucien),  étudiout ,  id. 
PaaiioT,   peintre,  rue  S^*-Hja- 

cinlbe^t-Honorè,  7,  id. 


*  Petit  (  Victor),  membie  d«  Ti» 
stMul  des  pfovinoes,  rue  de 
Lille,  28,  à  Paris,  et  ft  Cannes 
(Alpes-Maritimes). 

Pdiiiux  (le  cfaewalier  de),  nieCau- 
.  martin,  id. 

*  Pomaau  (le  viooflNe  Armand  de), 

rue  de  Lille,  07^  id. 

*  PONTOIS  DB   PONTCAAB*  (le  Bar- 

quis  de) ,  rue  d'AnjoȉC-Ho- 
noré,  A2 ,  id, 

PoivTON  D^AvBcoiiaT  (le  fkomte 
de),  rued*Bnier,  il3,  id* 

PoPBLiN  (  Clodius },  peinire-émail- 
lenr,  avenue  de  Plaisance,  3,  id. 

PoTiBB  (  Raymond) ,  employé  au 
Ministère  des  Finanoes,  me 
Neuve-des-Martyrs,  9,  id« 

PocssiBLGCB-RusAND  (Placide),  or- 
lëvre,  rue  Cassette,  45,  id. 

Rbubt  (le  «Qmte  de) ,  secrétaire 
d*ambassade,  rue  d'Amsterdam, 
35  bis,  id. 

RaÔRé  (  Arthur  ) ,  rue  des  Pyra- 
mides, 2,  id. 

RiiNCEY  (Henri  de),  direcfpur  de 
V Union,  membre  de  l'Institut 
des  province)!,  id. 

RoBBBT,  de  riostitut,  chef  de  divi- 
sion au  Ministèrede  la  Cuerre,id. 

*  RoTscBiLO  (  le  baron  de  ),  rue 
Laffille,  25 ,  id. 

Rots  (le  vicomte  Ernest  de) ,  audi-' 
teur  au  Conseil  d*Étal,  •,  place 
Vendôme,  id. 

*  RoiLLi  (  le  comte  de  ) ,  me 
d'Anjou^St-Bonoré,  80,  Id.,  et  à 
\9%%y  (Haute ♦Marne). 


XXlt 


MSTB   DES  MEMBRES 


*  Saqot,  niMibre  de  plusieurs  Aca- 

démies, rue  et  hôtel  Laffitte, 
à  Paris. 
Saintb-Hkrvink  (le  marquis  de), 
membre  rfn  Corps  téipslatir,  id. 

*  Saint-Paul  (  P.-L.  de  ),  afocal , 
rue  d'Aguesseau,  4,  Ml. 

Salvandy  (leoomle  Paul  de),  rue 
Cassette,  80,  Id. 

*  Sabtt  (de) ,  ancien  prâfol ,  rue 

Rumfort,  A  à,  id« 

TCRRAT    ftS    MOMT-VlrtDé    (  le   vi- 

comte),   conseiller  à  la   Cour 
impériale,  id. 

*  TirfA£,  memt>re  de  Tlnslitut  des 
provinoes,  rueSt-Lazare,  SA,  id. 

Tfltorj.KT,  passage  S^-Marie,  8,  id. 
Thoriskiy,  rue  de  Bréa,  17,  id. 


TaâvouiLLK  (t«  due  de  La),  à  Paris. 
'^Varin,   ancien  avoué,  nie   de 

Monceaux,  12,  à  Paris. 
Vaubabouho,  arcliitecte,  rueNeuve- 

des-Bons-finfants,  92,  id. 
Vauttbs-Gallr,  sculpteur,  rue  de 

iaCliaise,  40,  id. 

*  VHhfoiné  (Héron  de\  arcbiviste- 
paléo^aphe,  roe  de  Buffon,  95, 
id. 

*  Vn.tjRan.LB  (de  La  ),  secrétaire 
des  Comités  bisitorlques ,  id. 

ViNCBNT,  membre  de  P Académie 
des  inscriptions  et  belles-4ellres, 
id. 

*  VoGLB  (le  comte  Mulchior  de), 
rue  de  Lille,  00,  id. 

"  WiNT  (Paul  de),id. 


Seine-^eii-Oise. 


*DiON  (Henri  de),  ingénieur,  h 
Montfort-rAmauryr 


Dion  (Adolphe  de  ],  à  Montfort- 
i^Amaury. 


Vonne. 


Inspecteur  :  Mg'  Jolly  ,  archevt'que  de  Sens. 


*  CkaUe,  soii»<<lirectcur  de  Vlti» 
slitut  des  provinces,  membre 
du  Conseil  général  de  l'Yonne, 
ù  Auxerre. 

CLBRMONT^TofiiifBRaR  (  ic  marqois 
de),  M  cbOteau  d'Ancy-ie-Franc. 

CoTTEAV,  juge,  à  Auxerre. 

DoRMQi^  (Camille),  économe  de 

.  Pfaoapice,  à  Tonnerre. 

Droit  (Tabbé),  curé  dlsland. 


JoLLT  (Mg'),  ardievéqoe  de  Sens. 

*  Havblt  (le  baron  dii)«  au  clià- 
beao  des  Barres,  à  Sainlpuils, 
par  fintrains-sur-Nobaitt, 

Laitier,  préaident  du  Tribunal 
civil,  membre  du  Conseil  gé- 
nérai, à  Sens. 

*  La  TooH-DD-Piif-GoDVBnNBT  (  le 
marquis  de),  à  Chau mont-su r- 
Yonne^  par  Vilieneove-la-Gnyard, 


I>E   LA  SOCIÉTÉ   FUANÇAISë  D^AHCHÊOLOGIE        XXlll 


Laureit  (Habbé  ,  directeur  du 
séminaire,  à  Aukerre. 

Le  Mabtbk  (le  cher  aller),  membre 
correspoodant  de  la  Société  ar- 
chéologique, à  Tonnerre. 

Quaniin,  archiviste  du  dépurle- 
,  à  Airxerre. 


Rayin,  Dolaire,  à  Villîers-Sl-Ben4)ît. 
RoGuiBR  (Tabbé),    aumônier   de 

TÉcole  normale  d^Auxerre. 
*TuToais,  au  château  de'Chenay, 

par  Tonnerre. 
*  ToRNBLLiBB,  greffier  en  chef  du 

Tribunal  civil,  à  Sens. 


Loiret. 

Impecteur:  M.  Tabbé  DasKOveas,  cbaooioe,  vicaire-général,  mcmbiv 
de  rinstilnt  des  provinces,  h  Orléans, 


ACTBCOCBT  (d*;,  ancien  ofllcier,  à 

Oriéans. 
'Boccaca  m  IIolanoo?(,   è  Or-* 

léans  et  à  Reuilly,  par  Ponl- 

aux-Moines. 
Buzo^tmiBB  (de),  membre  dt  TIb* 

stitot  des  provinces ,  à  Orléans. 

*  Ds  Fatbs  db  Cuaulnbs  (  le  vi- 
comte ),  me  des  Feuchers,  id. 

*Dbsroy£BS  (Tabbé),  chanoine, 
vicaire-générul,  membre  de  Tin- 
stitut  des  provinces,  id. 

*  DuPAJiLoïKP  (Hg*)'  ^v^ue  d'Or- 
léans. 

GuKXEBBBT,  ancIcn  maire,  à  Mon- 
targis. 


GuiLLADMB,  juge,  à  Moutargis.  . 

Jacob  ,  Imprimeur-libraire ,  à  Or- 
léans. 

Lr  Roy,  avoué,  è  Monlargis. 

Mabchard  ,  correspondant  du  Mi- 
nistère de  Plnstroction  publique, 
près  Briare. 

NiTOT,  membre  du  Conseil  géné- 
ral, à  Ay. 

Petit,  membre  dn  Conseil  gétié* 
ml,  à  Triguères» 

PocLàiif ,  oonduoieor  des  poms-et- 
chausséea»  àMofllargis< 

RocmtB  (i*abbé)»  chanoine  hono- 
raire, membre  de  la  Société  ar- 
chéologique, à  OrléeiiSi 


Aulie. 

Iftspetimr  ;  *  M.  Fobbé  Tridon  ,  Chanoine  honoraire,  membn*  de 
rinslitut  des  provinces,  à  Troyes. 


AD.10T,  notaire,  à  Cliappes,  canton 

de  Bar-sor-Seine. 
Babbbai-Réiiond,  propriétaire,  aux 

Riceys. 
Batirr  ,    conducteur  des   ponts 


el-chaussécs,  à  Bar-su r-Selne. 
Bo7«NEMAiit  (Pabbé),  chanoine  lici- 

uoraire»  vicaire  de   S'^-Made* 

leine,  à  Troyes. 
*  Camvsat   de  Vaigoiboob     vice- 


XXIV      •  LISTE  DES  MEMBRES 

président  de  la  Sociêlé  acadér  laSocîélé  académique  de  r Aube, 

inique  de  TAube,  à  Trojes.  à  Troyes. 

*  Coffinet    (  Pabbé  ) ,  chanoine  ,  Mahcillac  (le  comle  de),  à  Bar* 
ancien  vicaire-général  du   dio-  sur-Aube, 

ct-se,  id.  RoizARD  (l'abbé),  chanoine-arclii- 

*  Fléchet-Cobsik  ;  architecle,  îd,        prélre  de  la  cathédrale,  yicaire- 

*  Gayot  (Amédée),  ancien  dépulé,         général,  à  Troyes. 

membre  de  rinslilul  des  pro-  Royer  (J.),  architecle,  aux  Riceys. 

vinces,  îd.  *  Trioow  (l'abbé),  chanoine  hono- 

Ghéau  (Jules),  manufacturier,  id.  raire,  membre  de  l'Institut  des 

Hervey,  docteur-médecin,  îd.  provinces,  à  Troyes. 

HuoT  (  Charles },  mamifaciuricr ,  *  Vbndeuvrb  (le  comte  Gabriel  de), 

id.  ancien  représentant,  à  Vendeu- 

IjK  Hcprotb  (Truchy  de),  proprié-  vre-sur-Barse. 

taire,  id.  Vbrxibt  (Alphonse),  propriétaire, 

*Lapérvuie  ^Gustave),  président  de  à  Troyes. 

Euve— «i— Loir. 

Inspecteur:  *  M.  Charles  d'Alvimare,  à  Dreux. 

*  Alvimarr  (Ch.  d'),  âi  Dreux.  Comice  agricole,  à  Nogent-lc- 

*  Durand  (Paul),  à  Chartres.  Rotrou. 

*  Leffroy,  propriétaire,  à  Dreux.  Prou,  président  du  Tribunal  civil, 

*  aiBai.BT,  aecréUire  de  la  Société  à  Châteaudun. 

archéologique  d'£are-el-Loir.        *  Tbllot  (Henri) ,  propriétaire,  à 
Morissurt   (de),    secrétaire  du.        Dreux. 

a*  D/K/5/0/Y.—  SARTHE,  MAINE-ET-LOIRE  ET  MAYENNE. 

Inspecteur  divhionnaire  :  *M.  le  comte  DB  MAILLY,  ancien  pair 
de  France,  au  chftteau  de  la  Roche-de-Vaux,  près  le  Mans. 

Sarllie. 

Inspecteur  :  *  M.  Hcchbr  ,  de  rinslilut  des  provinces. 

«^Albih  (Pabbé),  chanoine  hono-     Aiijvbaijt.t  ,    bibliolhécaire ,    au 
raire,  au  Man^.  Mans. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE   O'aRCIIÊOLOGIE.         XXV 


*B4Guoif   (de),  au  cliftteau  je 

Boscé. 
BàucHBT  (Paul),  arcbitecle,  au 

Mans. 

*  BuiTJSTTe  (EdnMUMi  de),  au  ehA-» 

leaa  de  Gonpillèret^ 
BtOTTifeaE,  sculpteur,  au  Maiis» 
Bovvrr  (Tabbé),  curé  de  Neuvjr. 
Brihisboltz  (Louis),  id. 
Charles  (Lôopold)«  aoCiquaire,  à 

la  Ferté-Bernard» 

*  GHIVRB4U  (Tabbô) ,  vicaire^gé* 

néral  du  Mans. 

Cl.EBMOXT>GAtLBBANDfe  (le  ViCOmlC 

de  )  I  au  Mans, 

*  CoMo.^T  (le  vicomte  Cbaries  de), 

à  Sillé-Ie-Gutllaume. 
Dklarue,  architecte  du  départe- 

meul,  an  Mans.  * 
Drslais  (Tabbé),  curé  de  la  Cout 

lui*?,  id. 

*  Espaulttrt  (Adolphe  d*),  mem^ 
bre  de  Plitstitul  des  provinces, 
adjoint  au  maire  «  irL 

ÉTOG  UB  Mazy,  médecin  de  TAsile 

des  aliénés,  id. 
FocBKaT,  sculpteur,  à  Sillé-le-Guil- 

laume. 
Gaullibr,  sculpleur-statuaire,  au 

Mans^ 
GoMBERT,  architecte,  id. 
GiÉa.iNGBR   (Doni),   abbé  dç  Si)^ 

lesmes. 

*  Hueher,  membre  de  rin<<titntdcs 
provinces,  au  Mans. 

Jaifart,  peintre-orncraanislc ,  id. 


JoussBT  pBS  Berries,  juge  dUU" 

struction,  au  Mans. 
La  Bblus«Dagoneau,  rue  Garoier, 

id. 
La  Pbllbtibb,  docteur*>médecin  »: 

id. 
VWmmitB,  membre  do  Coueit 

général,  à  St^Cd^ia» 
LivET  .(Tabbé),  cbaooitie  bono- 

raiiv,  euré  du  Pré,  au  Mans. 
LoTTiN  (Pabbé),  chanoine,  membre 

de  riitstilut  des  provinces,  id. 

*  LoYAC  (le  marquis  de) ,  à  Yen- 
denvrf. 

*  Mailly  (te  comte  de),  ancien  pa4r 

de  France,  an  château  de  la 
Rocbe<de-Vaux,  prés  le  Mans 
Ménaro  db  La  GaofB  (M**  Ifip. 
poljrte),  au  Mans. 

*  PAiLLART-DaoLiRé,  mcmbne  du 

Conseil  g^éra),  id. 
Pbrsigar  (Tabbé),  chawiue  Utu- 

laire,  id. 
Rousseau,  prorcssem*  de  dessin,  id; 

*  SAisfT-PATERifB  (le oomte  de),  9 

Si-Paterne. 

*SiNOHER,  directeur  de  In  Compa- 
gnie d^ssurance  mutuelle  mo- 
bilière, au  Mans. 

Vallée  (Gvstave) ,  jug«  suppl^anu 
id. 

Vbbbikr,  proresseur  de  mathéma- 
tiques en  retraite,  membre  de 
rinslitul  (les  provinces,  id. 

Voisin  (Tabbc),  de  rinslitul  dus 
provinces,  id. 


XXVI 


LISTE  DES   MEMBRES 


Malnei-e  l«iI«oi  re. 


Inspecteur  :  *  M.  GodabjhFailtbibr,  à  Angers. 


Bailloo  db  La  Bross»,  proprié- 

laîre,  à  La  Breille. 
Babmkb  m  Monta ult  (l'abM), 

membre  de  riiislltul  des  provln- 

oes,  à  Angers  et  à  Rome. 
Bovfon-LivÉQve»  Maire  des  Poiits- 

de-Cé. 
ÇaiPFAui  (Tabbé),  aneicn  curé,  & 
.  Sauoiur. 

Chedrau,  adjoint  au  maire,  UL 
QHBVAURa  (  r«ibbé  )  »  aornôuier  de 

rbôpilal,  à  Caiidé. 
CoiwTiLLBa ,  conseryateur  du  Mu- 

64e,  à  SauflMir. 
'  Dklavau    (  Henri  ),    membre  du 

Conarii  d'arrondissement ,  id. 
ÉPiRAY   (d')*  jage  au   Tribunal 

dvil,  membre  de  Tlnstitut  des 

provinces,  id. 
Fos  (P.  de),  propriétaire,  id. 

*  Godahd-Faolthibb,  à  Angers. 

*  Joty-le-Terme  ,    architecte  ,    à 

Saumur. 
1^  JouBBBT  (Tubbé),  ehanoine  bo- 

noraire,  à  Angers. 
LAmkBT  aloé,  à  Saumur. 


La  Selle  (  le  comte  de  ) ,  membre 
du  Conseit  général,  an  cbftCeau 
de  La  Trembfayc. 

LesToiLB  (de),  à  la  Lande-Chaste, 
près  Angers. 

LouvBT,  député  au  Coq»  l^s- 
latir,  maire  de  Saumur. 

Mabbst  (de),  maire  de  Bagneux, 
près  Saumur. 

Mayaud  (Albert),  membre  do  Con- 
seil général  des  Deux-Sèvres,  à 
.  St-Htloire-St  Florent. 

Mayaud  (Paul),  pro|)riétatre ,  à 
Saumur. 

O^Nbil,  sous-préfet  de  Saumur. 

Parbot  (A.),  de  Tlnstilut  histo- 
rique, à  Angers. 

*  Prévost  ,  capitaine-commandant 
du  génie ,  à  Saumur. 

PnTTB,  architecte,  id. 

QuATBBDARBKs  (  Ic  oomtc  Théodore 
de),  à  Angers. 

RopFOT,  architecte,  ft  Saumur. 

Tardif  (Tabbé),  chanoine-sccré- 
Uire  de  Tévêché,  à  Angers. 


Mayensie. 

fntjKcteur  :  M.  Le  Fiselibr,  à  Laval. 

*  CuAMPAGNBY  (M""  la  marquise     Couanieh  de  La  un  a  y  (Stéphane  ), 

de\  au  château  de  Craon.  à  Laval. 

CiUEDBAC ,  avoué,  à  Mayenne.  Descars  (  Tabbé  ) ,  chanoine  houo- 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  0* ARCHÉOLOGIE.       XXVil 

raire,  direcleur  de  Tluaikut  «j-  Peddhommb  (Pabbé),  curé  de  Lott- 

ciésiastique  de  Chftleau-OootieK.  verné. 

•DcsTOucHEs,  propriélaire,  àLaval.'  •Sarcci  (le iwroii de),  à  Mayeonc. 

Garxibr,  agenl-voyer,  id.  Sauvagb,  juge  de  paix,  à  Goup- 

La  Çboizb  (de) ,  place  de  Herot,  train« 

/^  Laval.  Sebaox   (PaJïbé),    supérieur    ùa 

*  Le  FisELiBR,  secrétaire  delà  So-  grand-séiDiiHiîr«,.à Latai. 
dété  de  Tlnduslrie ,  id. 

7<  /)/F/670iV.^LOIII-ET-.€|lM,  CHEB,  INDRe-ET-LOIRE, 
l^DRË  CT  NIÈVRB. 

luspccteur  divisionnaire:  M.  DE  LA  SAUSSAYE,  membre  dePlustitul. 

Lolr-^l— Cher. 

Inspecteur  :  *  M.  le  uiarquisDB  Vibbaie,  membre  de  1*1  ustilul  des 
provinces,  à  Cour-Chcverny. 

*  BijDARD  DR  La  JAcopifeBE  (Aiiatoie         Vendôme. 

de),  au  cliàleau  de  St-Ouen*         Martonke    (de),    archiviste    du 

*  Lacroix     de    Rochambeac    (le         départemeut,  ft  Blois. 
coiole),  au  cbàteau  de  Itocbam-     Tracy  (de),  à  Suèvres. 

beau,  près  Vendôme» et  à  Paiis,     *  Vibra ye (le  marcruis  de),  membre 
rue  de  Hanovre,  A.  de  Plnstitul  des   provinces ,  à 

Lai;?(ay  ,  proHesscur  au  collège  de         Cour-Chevemy. 

Cher. 

Inspecteur  :  *  M.  Bourdalour,  membre  de  riiistilul  des  provinces. 
Bi:&UBEPAiRE(de),  subsliluldupro-     Du  Moutet,  membre  de  plusieurs 
cureur-généial,  membre  de  Tlu-         Sociales  arcbéolog. ,  à  Bourges, 
slitut  des  provinces,  à  Bourges.      Le  Note  (Pabbé) ,  curé  de  Charly. 

*  BouRDALOLB,  membre  de  rinsUlut     Marj^gual,  ingénieur  des  ponis-ct- 

des  provinces,  id.  chaussées,  id. 

Indre— ei— Loire. 

Inspecteur  :  »  M.  le  comte  de  Galembert,  propriétaire,  à  Toui-s. 
Bacot  de  Romaks  (Jules),  à  Tours.     *  Bouvassé  (l'abbé),  chanoine  (ilu- 
BoiSLÈVE-DESTioYiiRS,  Hiuire  à  Lun-         laiif,  à  Tours. 

gi  ais.  CuASTKiGNER  ^Âirrcdde),ù  Beaulivu 


XXVIIC  LISIE   DES  MEMBRES 

*  GoDONT  (Gé  de),  au  cbàte&a  de    Rosb-Cartieb,  propr.,  à  Tours. 

la  Grille,  près  Chinon.  * Saint-Gborge  (le  comte  de\  aa 

*  Galbmbbrt  (le  comte  de) ,  pro-       châieaa  de  la  Brèche,  prèsTIIIe- 

|»rlétaire,  à  Tours.  Bouchard. 

*  Guérin  fils,  architecte,  id.  'Saliton  de  Maiso.hbougb  ,  id. 
lACQimiim,  arcbîtecte,  id.  *Sabc<  (de),  au  cbAteau  de  Hod- 

*  Péoabd  ,  conserrateur  du  musée  berd-St-Cbrîstophe. 

archéologique,  id.  *  Souiiat  (de),  è  CravaiiL 

ladre. 

Inspecteur:  *  M.  Maubenq,  rue  de  Tivoli,  9,  à  Paris. 

/Cbaron  (  Tabbé),  curé  de  8t-    *  Voni?i  (l'abbé),  curé  de  Douadic 
Marcel,  canton  d' A rgeutou.  (  canton  du  Blanc }• 

Klèvre. 

Impecteur:  *Mg'  Crosnjrb,  protooolaire  apostolique,  vicaire-général 
de  Nevers,  membre  de  Tlnstitut  des  provinces. 

**  Crosnieb    (Mg')»   protonotuire  Millet  (Tabbé),  chanoine  bon»- 

apostolique,  vicaire-général  de  raire,  doyen  de  St-AmaiMl-en- 

Nevers,  membre  de  riustUut  Puisayc. 

des  provinces.  Violette  (  Tabbé) ,  arehiprétre  de 

FoKCADB  (MgO ,  évéque  de  Nevers.  Cosne. 

8<   I>/K/5/(7iV.  —  PUY-DE-DOME,    HACTE-LOIBK  9   LOIRE 
ET  LOZÈRE. 

Inspecteur  divisionnaire  :  *  M.  J.-B.  BOUJLLËT,  membre  de 
rinstitut  des  provinces,  à  Glermonl-Ferrand, 

Pay-de— D6me. 

inspecteur:  *  M.  Thibault,  peintre-verrier,  à  ClermouU 

*BotiLLBT  (J.-B.),    membre  de        mondFerrand. 

rinstitut  des  provinces,  à  CIcr-  Labgé,  inspecteur  de  T Académie. 

mont-Perrand.  Sartiqe  (le  baron  de),  à  Cler* 
**  Gbaedon  du  Banquet,  id.  monl-Ferrand. 

•  Lafatb  l'Hôpital  (de),  à  CIcr-  •  Thib%ilt,  pcî ntre- verrier ,  id. 


D£  LA  SOCIÉTÉ   FRA^ÇAISE  D^AHCHÉOLOGIE.        XXIX 

Inspecteur  i  M.  Le  Blanc  ,  à  Brioude. 

*  fieBTRAMD  DE  Doue,  ancien  pré-    Cbaivaleiilbs  (le   marquis   de), 
sident  de  ta  Société  académique,        au  cUAtean  de  Chanaleilles. 

•o  Pny*  Chaouib  (Gabriel  de),  avocat,  au 

*  Calevabd  de  La  Fayette,  prési-        Puy. 

dent  de  la  Société  d'agriculture,     Le  Blaec,  consenraietir  de  la  bi- 
sciences,  arts,  industrie  et  com«        bliolhèque  de  Brioude. 
merce  du  Puy. 

Ivoire. 

htpccieur:  *  M.  Go.n.xabu,  employé  5  la  Recolle  générale,  à 
St-JÊUenne. 

Albicny  de   Villenbutb  (d'),  à  *  Gonxabd,  employé  à  la  Recette 

St-Êlienne.  générale,  à  Si-Étienne. 

*  BuBBT  (Eugène),  notaire,  id.  Le  Rom,  ingénieur  civil,  rue  S*'- 
Cbavbbondieb  (Aogasie),  docteur  Catherine,  id. 

en  Droit,  archiviste  du  dépar-  *  Mbaux  (le  vicomte  de),  au  cbft- 
tenent,  id*  teau  d'Écelay. 

*  Gorra  (Alphonse) ,  négociant,  à  *  Noël  as,  docteur- médecin ,  à  St- 
Roanne.  Haon-le-Chfttel. 

Dcbaud  (Vincent),  à  Ailleox,  par  Robichon,  propriétaire,  id. 

Boén.  Vibb  (Louis),  adjoint  au  maire, 

GiBABD,  agent»%'Dyer  en  chef,  à  id. 

Sl-Étienne. 

Losère. 

Intpecleur:  M. 

*  Chapelain  de  Saint' Stiuvem*  [\e    Polgb  (l'abbé),  chanoine,   secr^ 
baron  de),  à  Mende.  laire-géoéinl    de    Vé\/k(Cé     de 

Fbtbesse,  avocat ,  id.  Mende.            y^ 

Fouiquier  (&fg')«  évéquede  Mende.  *  Roussel  ,  pr^fdent  de  la  Société 

Le  Fbarc,  ingénieur  des  ponts-ct-  d'îtJricuKm; ,  à  Monde, 
chaussées,  à  Mende. 


XXX  LISTE   DES  MtMlîRES 

9«  DIVISION,—  ILLE-eT-VILAI\E,  COTKIM-DU-NORD  9 
FINISTÈRE,  MORBIHAK    ET  LOIRE-INFÉRIEURE. 

Inspecteur  divisionnaire  :  *  M.  AUDREN  DE  KERDREL,  ancieo 
député,  membre  de  riiistilul  des  |)ro\ince$,  à  Rennes. 

nie-et-Vllaine. 

Inspecteur  :  M.  LàMCLois,  apcbilecfte,  à  Rennes. 

André,  conseiller  à  la  Cour  impé-        Grand-Fougeray ,  commune  de 
riale,  à  Rennes.  Porl-de-Roche. 

*  AuDBRN  DE  Kerdrel,  aucicn  dé^    *  Genouillac  (  le  vicomte  de) ,  au 

pulé  t  rue  St-Sauveur ,  3 ,  id.  château  de  la  Chapelle-Chaussée, 

Alssant,  docteur-médecin  ,  id.  près  el  par  Bécherel. 

*  BoituERiE  (de  La ) ,  membre  de  *  Langle  (le  vicomte  de) ,  à  Vitré, 
l'instilul  des  provinces,  à  Vitré.  *  Langlois,  architecte,  à  Reunesk 

*  Brbil  de  Lakdal  ^ie  comte  de) ,  Montessdy  (le  comte  dv),  délégué 
au  château  de  Landal.  de    la    Société    artliéologique 

Bruns  (Pabbé),  chanoine,  à  Rennes.  dUlle-et-Vilaine ,  id. 

Danjou  de  La  Garbmnb,  à  Fou-  Niepcb,  procureur  im|>énal,  meiu- 

gères.  brede  Tlnstitut  desproviuoes^  id. 

De  La  Bi61(b-Vili.bnbuvk,  à  Reiutes.  To«uiocche,  membre  de  plusieurs 

Fruglaye  (le  comte  de  La),  au  Académies,  id. 

Côtc9-du-\ord. 

Inspecteur  :  M.  Gbslin  dr  Boorcogrr,  à  St-Brteuc 

Gautieb-du-Mottat  ,    à    Plérin  ,  "Hernot,  sculpteur,  à  Lannion. 

près  St-Brieuc  *  Keranflecb   (le  comte  de),  au 

*  Geslin   de   BoiitGOGNE,    à  St-        châtcBu  de  Quclencc,  par  Mur- 
Brieuc.  de-Bretagne. 

^  rinistère. 

^  Inspecteur  :  *  M.  du  Maruallach,  \ï  Quimper. 

*  Biais  (A.  de),  ancien  député,     *  Du  Chatblubr,  membre  de  l'in- 

membre  de  l'Institut  des  pru-        stilut  des  provinces,  au  château 
vinccs  ,  à  Quimper.  de  Kernuz,  pi-ès  Pont-PAbbé. 


l>£  LA  SOCIÉTÉ   FRAxNÇAlSK  0*ABCHÉOL0<ilE.       X\X\ 

*  UallAcuen,  docleur-médecin,  à    *  Masballacb    (du),   à    Quim- 
ChAleauliu.  per. 


Intpeeteur  :  *  M.  de  KiRiDEc ,  à  UeiluetMiil. 

LiLLB««KD  (Alfred) ,  juge  de  paii,     *  KéaiDBc  (de) ,  à  Heiiucbout. 
à  Vannes. 

Loire^InfSrleure. 

ImspeettMt  :  *  M.  Nav»  Drcbitede,  membre  de  TiuslUttl  des  provinces, 
à  Nanies. 


BiiKCttET,  docteur-médecin,  place 

Rojale,  15,  à  Naoles. 
CiiLLUiD  (  Frédéric  ) ,  membre  de 

rinslilut  des  provinces ,  rue  des 

Arts,  29,  id. 
Cubsxmd,  rue  des  Cadeoiers,  id. 
EuoBL,  id. 

GaoLLEAU  iPros|ier},  ancien  sous- 
préfet,  id. 
GuKXABD  (Florent),  id. 
•  La   Tota-Du-Pix-CuAMBLY    (le 

baron  Gabriel  de } ,  boulevard 

Delorme,  26,  id. 
Leboox  ,  docteur-médecin ,  rue  de 

la  Chalotais,  1,  id. 
Le  Micxoii  rrabbé},  cbanoine,  rue 

Royale,  40,  id» 
Lepeltibs   (  Armand  ) ,    doclcur- 

médecin,  id. 
'Marionneau,  rue  du  Cah  aire,  1, 

id. 
Martel  >  directeur  du  grand-sémi- 

uaire,  à  Nantes. 


*  Nau,  architecte,  membre  de 
rinstilut  des  provinces,  id. 

*  NiroLiiBE  (Siéphan  de  Lu),  id. 
Orirlz,  agent-vojer  d*arrondisse« 

ment,  id. 
Pabe?iteau  (Fortuné),  id. 
Phelippes-Beaulieux  ,  avocat,  rue 

des  Arts,  29,  id.. 
PhblippksBeai'libux  (Emmanuel), 

avocat,  id. 

*  Pbevel  ,  architecte ,  quai  Fles« 
selles,  id. 

*  Raymond  (Charles  de),  id.,  id. 
Ricbard  (Pabbé),  vicaire-général, 

à  révéché,  id. 
TiLLT  (le  marquis  Henri  de),  rue 
Toumefort,  id. 

*  Van-Ueghem  .Henri},  arcbîtecle, 
rue  Félix,  4,  id. 

ViAUD  -Gbakdhabais  ,  professeur- 
suppléant  à  la  Faculté  de  mé- 
decine, id. 


XXXfl 


LfSTE   DES  MEMBRES 


10*  DIVISION,  —  VIENNE  ET  OEUX-«SèvRES. 

Impecle^ir  divisionnaire  :  •  M.  Tabbé  AUBER,  chanoine  titulaire, 
membre  de  l'Institut  des  province»,  à  Poitiers. 


Vlen 

Inspecteur  :  M.  Le 

*  Âi'BRRT  (Pabbé) ,  chanoine  titu* 
laire,  membre  de  l'Institut  des 
provinces,  à  Poitiers. 

Bardy  (Gustave),  conseiller  à  la 

Cour  impériale ,  id. 
•Benye  (le  Père),  id. 
BnouiLLBT,  sculpteur,  id. 

*  Cakdin  ,  ancien  magistrat ,  Id. 
Delavau  (Achille),  propriétaire,  à 

Loudun. 

EspiBRBE  (Gabriel),  fils,  avocat,  à 
Poitiers. 

Garran  de  Balzan,  conseiller  à  la 
Cour  impériale,  id. 

Gbnnbs  (de) ,  id. 

GoGUBT  (Auguste) ,  procureur  im- 
périal, à  Loudun. 

La  Brossc  (le  comte  de),  pro- 
priétaire, à  Poitiers. 


COINTRE-OUPONT. 

Le  Cqjntbe-Dupomt,  proprJfetaire , 
à  Poitiers. 

Loii«iJBiiAii  (de),  président  de  ia 
Société  des  Antiquaires  de 
rOucst ,  id. 

La  Faculté  de  Droit,  id. 

Mkillet,  chimiste,  id. 

Mi^.NARD ,  ancien  proviseur  du 
Lycée,  id. 

Redet,  archiviste  du  département, 
membre  de  Tlnstitut  des  pro- 
vinces, id. 

RoBRRT  (Pabbé),  chanoine,  Id. 

SoLViG.NY  (Charles  de),  proprié- 
taire, id. 

TouRETTE  (Gilles  de  La),  proprié- 
taire, à  Loudun. 

ToiRETTE  (Léon  de  La) ,  docteur- 
médecin,  id. 


DeHX— Sèvres. 


Inspecteur  :  M. 


Arnault  (Charles),  correspondant  Clovzet  (Léon),  libraire-éditeur, 

du  Ministère  d'État ,  à  Niort.      .      à  Niort. 

Barookkrt  (Abet),  Id.  Datid,  député  au  Corps  législatif, 
Barbadd,  juge  suppléant ,  è  Bres-        id. 

suire.  .  Frappibr  (Paul) ,  id. 

Barré  ,     docteur  -  médecin  ,     h  Giraud  (Alfred) ,  procureur  im* 

Thouars.  périal,  à  Partlicnay. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE   D* ARCHÉOLOGIE.        XXXIII 


Goi-Gsr,  archÎTiste  du  déparlement 

des  Deui-Sèvm,  à  Niort. 
Gbkrouillovx  (Edouard),  id. 
Imbebt,  propriéuire,  membre  de 

la  Société  des  Antiquaires  de 

rOuest ,  à  Thouars. 
Lafossi  (Henri),  à  Niort. 
*LeDAiK,  avocat,  de  la  Société  des 

Antiquaires  de  TOuest ,  à  Par* 

tlieiiay. 


MoNNBT  (Alfred),  à  Niort. 

*  Bavan,  trésorier  de  la  Société  de 
slalislique,  id. 

RoNDiBB,  juge  honoraire^  à  Melle. 

*  RouLièBK  (Victorio  de  La),  à 
Niort. 

Rousseau  (Tabbé),  curé  de  Ver- 
ruycs ,  canton  de  Matières. 

Verbibu,  chef  de  bureau  à  la  Pré- 
feclure,  à  Niort. 


ii«  D7F/5/aîV.— Cil ARENTEp-INFÉRI EURE  ET  VENDÉE. 

Inspecteur  éivirionnaire  :  *  M.  I*abbé  LACURIB,  chanoine  honoraire, 
ancien  aumônier  du  collège  de  Saintes. 

Cluireiitei-leférleiire« 

Inspecteur  :  M.  Bbisson,  secrétaire  en  chef  de  la  Mairie 
de  La  Rochelle. 


Avaa  m  La  Verghés  (Ernest), 
avocat,  à  La  Rochelle. 

BrAocBAMP  (Charles  de),  à  Pons. 

BonoEOis  (Justin) ,  à  Saintes. 

Bbisson,  secrétaire  en  clief  de  la 
mairie  de  La  Rochelle. 

Clsbtadx  (Jules  de) ,  à  Saintes. 

DcHOBissoN,  jogede  paix  du  canton 
de  Pons. 

DocBLBT  (Pabbé),  curé  de  Ré- 
taux. 

EscBASSBBiAcx  (le  barou) ,  député 
au  Corps  législatif,  à  Saintes. 

*  Gastinbau  (  l*abbé  ) ,  curé  de  La 

Gord. 

*  Laccbib  (l*abbé),  chanoine  hono* 

raire,  ancien  aumônier  du  collée 
de  Saintes. 


*  Landriot  (Mg»"),  évéque  de  La 

Rochelle. 
LBMABié  (Eugène) ,  imprimeur,  à 

St-Jean-d'Angely. 
Mbnut,  employé  des  Douanes,  à 

La  Rochelle. 
MoNGis  (Pabbé),  id. 
Person    (Tabbé),    aumônier   du 

collège  de  Rochefort. 
*Phelippot,  propriétaire,  au  Bois 

(Ile-de-Ré). 
RocQUBT  (Georges),   à  St-Jean- 

d'Angely. 
RoMiEGX  (Gaston),   secrétaire  de 

r Académie,  à  La  Rochelle. 
Taillasson,  pharmacien,  à  Saintes. 
Ta  «HAT ,    juge    d'instruction ,    k 

Rochefort 


XXXÏV 


MSTE   DES  MEMBRES 


Vendée. 

Inspecteur  :  *M.  L^n  AcDé,  ancien  secréUire-général  de  l«  préfee- 
ture,  àNapoléoD-Veo^e* 


Adwbauid,    receveur  particulier 

des  finances,  à  Fontenajr. 
AiixEBY  (Pabbé),  id. 
Argibadd  (Cliarles),  juge  de  paix , 

id. 
Angibaud,  juge  de  paix,  à  S»Mîer- 

mine. 
Avùi  (Alexandre),  dodenr-méde- 

cin,  à  Fontei^ay. 

*  AuD^  (  Léon  ) ,  ancien  secrétaire- 
général  de  la  préfectnie,  à 
Napoiéon-Vendée. 

A«GEB,  docteur-médecin,  à  Nal- 

liers. 
AuvYifET     (l'abbé),    vicaire    de 

Noire-Dame,  à  Fonlenay. 
Babin,  docteur-médecin,  id. 

*  Batlereau  (Léon),  archilecle,  à 
Luçon. 

Ballt '(Pierre-Henri),  ingénieur 

civil,  à  Faymorean. 
Babon,  ancien  député,  à  Fonlenay, 
Barbion   (Désiré),    médecin,  à 

Mouilleron-en-Pareds. 
BASSETifenE  (Edouard  de  La),  à 

St-Ju  lien-des-  Landes. 

*  Bacdby  (Pabbé  F.),  curé  du 
Bernard. 

Bbaitchbt-Fillbau  (Henri),  à  Chef- 
Boulonne. 

Beal'd  (Jean- Jacques),  directeur 
de  ll^.cole  supérieure,  à  Fon- 
lenay, 


Bbadmont  (Artbar  de) ,  à  La  Gar*> 

cillère. 
Bejabbt  (Amédée  de),  à  Roclie- 

Louherle. 
Bbbnabd  (Ëvarisle),  à  Auxais. 
Biaillr-Lalongbais     (  Auguste  ) , 

doclenr-médecin,  au  Langon. 
Bibuveni;  (Léon),  membre  du  Con- 
seil  général,  à  St-Hilaire-des- 
Loges. 
Birothbau  (Ferdinand),  peintre,  h 

Fonlenay. 
Bittor  (Alexandre),  id. 
Bobiret  de  l'Angle,  id. 
BoDiN,  à  Marigny. 
Boncebxe  (Félix),  juge  à  Fonlenay. 
BoxcENifE  (Ernest),  id. 
Bonnaud,  notaire,  id. 
BoNWACD  (rabbé),curéde  Cbarxaîs, 
Bonnet   (Tabbé),  curé  de  Pou- 

xauges. 
BoBDE  (Camille  de  La),  à  Fon- 
lenay. 
BoucABD  (Emile),  agent  ilechange^ 

id. 
BoccHBB  (Théophile),  à  Challans. 
BouiN  (Jules),  médecin,  au  Mon- 

champ. 
BociN  (père),  id. 
Bol  IN  (Pabbé),  curé  de  Chavagnes- 

en-Paillers. 
BouQLiN  (Henri  1,  orfèvre,  à  Fon- 
lenay. 


DE   LA   SOCIÉTÉ   PlUNÇAlSE   O^AnCHÊOLOT.IE.        XXX Y 


BoiThRON,  propriétaire,  aux  Her- 
biers. 

BocHLOTON  (Louis),  professeur  de 
rhétorique,  à  Foutenay. 

BouTBTiftRB  (  de  La  ) ,  id. 

BoDTET  (Eugène),  à  S»«-Herinine. 

Brécbard  (Eugèuej,  avocat,  à  Fou- 
tenay. 

Brem  (Adolphe  de),  à  Luçon. 

BRiàRB  (dé  La),  receveur-général, 
à  Napoléon. 

Brisson  (Armand),  banquier,  h 
Foutenay. 

Brunstière,  juge  d'Instruction,  id. 

Catalan  (Auguste  de),  sous-in- 
specteur des  Contributions  in- 
directes, id. 

Cacrit  (Pabbé),  curé  de  Béaumur. 

Chabot  de  Pechbbsuk  (pt^re),  à 
Fontenay. 

Chabot  dv  Pbchebbcx  (fils},  id. 

Charpentier  (Tabbé),  curé  de 
Luçon. 

Charrier  (Léopotd),  avoué,  à 
FoDlenay, 

Charron  (Louis),  expert,  à  Pé- 
tosse. 

Chauvbau  (Charles),  docieur-mû- 
decin,  à  Luçon. 

Cbevailbebao  (Gustave),  conseiller 
général,  à  Boissorin. 

Clehbnceau  de  La  Loqcebie,  à 
Fontenay. 

Clôt  (l'abbé),  cnré  de  la  Châlaî- 
gueraie. 

Cotet  (Mg'),  évéque  de  Luçon. 

CoQoaLAiTD  (Émîle),  docteur-mé- 
decin, ù  Fontenay. 


CoL'GNALD  (iVfathias),  à  Fontenay. 

Crosnier  (Antoine),  à  Angles. 

Daudetbau  (Charles),  à  Fontenay. 

Daviau  (Henri),  propriétaire,   à 
Rocheservière. 

David  (Pabbé),  cnré  d'Angles. 

Delavau  (Alphonse),  propriétaire, 
à  Pouzauges. 

Dblidon,  notuire,  à  St-GilIcs-sur- 
Vic. 

DoLiLLABD  (Henri),  propriétaire,  ù 
Montaigu. 

Dlgast-Matifeux    (Charles),    à 
Montaigu. 

Duprb-Carra,  avoué,  à  Fonlenay. 

Du  Temps,  docteur-médecin,  id. 

Du  Temps  ,  aux  Sauzes. 

EspiERRB  (Gabriel) ,  membre  du 
Conseil  général ,  à  Fontenay. 

EspiERRE  (Ernest),  ancien  avoué, 
id. 

Fallb  (Paul),  pasteur,  à  Fon- 
tenay. 

Ferchauo  (Pabbé),  curé  de  Notre- 
Dame,  id. 

Filaudbau,  archiviste  du  déparle- 
ment de  la  Vendée,  à  Napoléon. 

FiLLON  (Benjamin),  à  Fonlenay. 

Flecry  Des  Marais,  propriétaire, 
id. 

Fontaine  (Arthur  de) ,  id. 

Fontaine  (Gabriel  de),  maire,  à 
St-Vincenl-Sterlange. 

FouRNY  jeune,  carrossier,  à  Fon- 
tenay. 

Gaillard  de  La  Dionnrrib,  sub- 
stitut du  procureur  impérial, 
id. 


XXXVl 


LtSTK   DES  MEMBRES 


Gabmrbeal'  (Auguste) ,  architecte 

de  la  ?ille,  à  Fontcnay. 
GéAMT     (l'abbé),    curé   de    Sl- 

Mesmin. 
GiGAT  ,  n^odant ,   aux    Sables- 

d*01onne. 
GiHAD  DE  ViLLBSAisoN ,  préfet  de  la 

Vendée. 
GiaAtD,  docteur-médecin,  à  Fou- 

lenay, 
GizoLHE  (Alfred),  professeur  au 

collège,  id. 
GoDBT  DE  La  Ridoclerib   (Mar- 

cellin  ) ,  id. 
CoDBT  DE  La  Riboulerib  (Louis) , 

à  L'Hernienault. 
GouoBAUD,   notaire  honoraire,  à 

Chavagnes-en-Paillers. 
G  RELIER  DU  FoiXERoox,  aocieD  dé- 
puté, à  la  Chapelle-Thémer. 
Grimouard  de  St-Lacrbnt  (Henri), 

à  St-Laurent-de-la-Salle. 
Guenyvbaii  (de),  à  Nalliers. 
Guj^RiN  (Tabbé),  curé  de  Mouil- 

leron-en-Pareds. 
GuÉRY  (Arthur),  avoué,  à  Foa- 

tenay. 
GcÂRY  (Léandre),  ancien  avoué,  id. 
GuicHARD  (Frédéric),  agent-voyer, 

à  Rezé. 
HiLLERiN  (Auguste  de),  à  Luçon. 
HiLLBRiN  (Roger),  ù  St-Murtiu-de^ 

Fraigneau. 
HoLLLiBR  DE  ViLLBDiEU,  à  La^Bau- 

dière. 
Janfceau,  médecin,  à  Fontenay. 
Jarrassé  (Alfred) ,  procureur  îm- 

]H*rial,  id. 


ioFFRioif  (Martial),  à  Fontenay* 

JoFFRiON  (Auguste),  id. 

JoussEAUMB  (Hanaël) ,  propriétaire» 
id. 

JoussBMBT  (Benjamin),  à  Napoléon. 

Lacovbi,  notaire,  à  Fontenay. 

Lalubib  (Charles),  à  Ouïmes. 

Laurent  (Tabbé),  curé  de  Vou- 
vant. 

Laval  (Adolphe),  percepteur ,  à 
Fontenay. 

Lrsibpveu  (Jules),  docteur-méde- 
cin, à  la  Châteigneraie. 

Le  Pelletier,  conservateur  des 
hypothèques,  à  Fontenay. 

Lépinerays  (de),  à  Fayrooreau. 

Letourneux,  président  du  Tribunal 
civil,  à  Fontenay. 

Lièvre,  pasteur,  à  Couhè. 

LuGCBT  (Henri),  professeur  de  phi- 
losophie, à  Fontenay. 

Malatier  (Jean-Joseph),  à  Yeluîre. 

Mangou,  fils,  à  Fontenay* 

Mancou-Goquillaud,  docleur-mé- 
decin,  id. 

Marchand  (Ernest)* 

Marcbbgay  (Paul),  archiviste-pa- 
léographe, aux  Boches-Bari- 
taud. 

Martin  (Tristan),  à  Montliroard. 

Martineau  (Auguste),  à  NieuL 

MiNAGBB  (Pabbé) ,  chanoine  hono- 
raire, aux  Sables-d^Oloune. 

Mbrcirr  (Marcdlin),  à  Fontenay. 

Mbrlard  de  CoaillA  ,  docteur-mé- 
decin, à  Luçon. 

MsRVEiLLEUx  (  FrançoIs-Henri  ) ,  à 
Fontenay. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D* ARCHÉOLOGIE.       XXXVlI 

lfEBTBU.Bux-DcvrGRAi)x ,    procu-  PftousT  (Henri),   maire,    à  St- 

reor  impérial,  à  Napoléon.  Mesmin. 

MoLLBK  (Bmest) ,  à  Fontenay.  Pdjol  Mo.iSALès,  principal  du  col- 

HoKEAu,  père,  juge  de  paix ,  au  léir«»  à  Fonlenay. 

Wué,  Raballand    (  l'abtté  ) ,    curé    de 

MoMBOT,  économe  de  l*bospice,  à  Nieul. 

Fontenay.  RABXLLAcn  (  l*abbé),  curé  de  Maii- 

MosHAT  (Henri),  id.  I»»». 

NauLUKa,     dodeur-médecin ,     à  H aod  (François],  docleur-médcciny 

Loçott.  à  Luçon. 

Pagkau,  arpenleur,  à  Fontenay.  RavRasBAu  Alfred),  avocat,  à  l'on- 

Paillart  (  Henri  ) ,  sous-préfet,  id.  lenay. 

Palliot  (Hîppolyte),  propriétaire,  Rivasseau  (Victor),  avocat,  ici. 

id.  RoBEBT  DU  BoTNEAc  (Éiienne),  à 

PABEjrrBAu  DB  La  VotTB  (Arlliur),  Marsais-S»'-Radegoode. 

id.  RoBBBT  DU  BoTNBAU  (l*abbé),  vi- 

Pkbbbau  ( Victor) ,  avocat,  id.  cairc  de  Notre-Dame,  à  Fou- 

Prbbeau  (Léon),  propriétaire,  id.  lenay 

PBBvixQuiiRB,  juge  dc  paix,  à  Na-  Rochebrunr  (Octave  de),  id. 

poléoo.  RocssB  (Léon),  id. 

PBRviNQDifeKB   (Henri),    proprié-  Sa bou bauo  .  (Olivier),   maire,   à 

taire,  à  Bazoges-en-Pareds.  Nleul-sur-1'Aulise. 

Petit-Doviorado  (Aicide),  à  Si-  Saboubacd  (Gaston),  à  la  Cbftlai- 

Valérien.  gncraie. 

Pbtiteau  (Marcel),  doctcur-mé-  Salle,    conseiller   général,    aux 

decin,  aux  Sables-d*01onne.  Herbiers. 

PiCBABft  (Frédéric),  propriétaire,  Sbrpr   (Guzraan),  conseiller  gé- 

à  Footenay.  néral,  à  Civray. 

PiCHARD  DU  Page,  propriétaire,  à  Sotbr  (l'abbé),  doyen  du  cbapilre, 

St-Micliel-le-Cloux.  à  Luçon. 

PicHOR  (Kabbé),  curé  de  Sermerîeu.  Staub  (  Tabbé  ) ,  curé  de  St-Mau- 

PiBT  (Jules),  notaire  honoraire,  à  rice-des-Noubes. 

Noirmoutier.  Suyrot  (Pabbé  Paul  de),  curé  des 

PoRTLEVOTB  (Gustavc  de),  ancien  Herbiers. 

magistrat,    à     Sl-Pbilberl-de-  Tinguy  (  Charles  de  )  ,   ft   Fon- 

Pont-Charrault.  teoay. 

Poutlcvoye  (Adhémarde),  à  Ba-  Tressay  (Pubbé  du),  chanoine,  h 

toges-eu-Pareds.  Luçon. 

Ç 


XXXVIII 


LISTE  DES  MEMBRES 


Vacbrror  (Jt'aii-LouKs),  profes- 
seur au  Collège,  à  Fonlenay, 

Vallettb,  maire,  id. 

VanTEuiL  (Henri  de),  propriétaire, 
à  Pissotte. 


Villeneuve  (Hélion  de),  garde  gé- 
néral des  forêts,  à  Fonlenay. 
ViNET  (Léon),  propriétaire,  id, 
ViNET  (Baptiste),  propriétaire,  à 
Angles. 


12*  />/K/5/OiV.^  HAUTE-VIENNE  9  CBEUSB  ET  DOBDOGXIi. 

Intpecteur  divisionnaire  :  M.  JoLts  DE  VERNEILH ,  memiire  de 
riustitut  des  provinces,  à  Nontron. 

Inspecteur  :  *  M.  Pabbé  Asbellot,  chanoine  honoraire,  caré- 
archiprètre,  à  Rochechooart. 

Alluaud,  président  de  la  Société  à  Limoges, 

archéologique    du    Limousin,  Foroebon  (André),  à  Chalus. 

membre  de  Tliistitut  des  pro-  Focgèrb,  docleur-médecio,  à  Li- 

vinces,  à  Limoges.  moges. 

*  Arbellot  p^abbé),  chanoine  ho-  Maublanc  ,de),  à  St-Junien. 
norsire,  curé-archiprèire,  à  Ro-  Tandbao  de  Mabsac  (l'abbé)»  vi- 
(  hechouart  caire  de  St-Pierre,  à  Limoges. 

BcnsoN  DE  Mavbronier,  docteur     Tarneaud  (Frédéric),  aTeoue  du 
en  Droit,  directeur  du  musée,        Champ-de-Jutllet,  n*  AS,  id. 

Cren«e* 

Inspecteur  :  M.  p.  de  Cessac,  membre  de  Tlnstitut  des  pro?iiicek 

*  Cessac  (Pierre  de),  au  chûteau  de    Latourkttb  (de),  député  au  Corps 

Mouchetard.  législatif. 

Chaussât   (le  docteur),  à   Au-  Masbbbnibr,  conducteur  des  ponts- 

busson.  et-chaussées,  à  Guéret. 

*  CoRNODBT  (le  vicomte  de),  mem-  Pbrathon  (Cyprien),  négociant,  à 
bre    du    Conseil    général ,    à  Aubusson. 

Crocq.  Ricbaro  (Alfred),  archiviste  du 

CousTiN  DE  Masnadaud  (le  marquis  département,  à  Guéret. 

Henri  de],  au  château  de  Sa-  Vigibr  (Antoine),  notaire  et  maire, 

«cral.  à  Vallière. 


DE  LA  SOCIÊIÊ  FBANÇAtSR   l>* ARCHÉOLOGIE.      XIXXX 
iMpteuur  :  «.  Icvkoiiite  Aldit  w,QouBaui«,  «ejnbfe  de  riutèHiil 

*BocBMiL].BS  (le.^c^ujjl  #élie        StPrivaL 

Fit»"  Op  mvv9»f^)*  *  F^yp^lP"      p»^  Mu»idaiK 

•Guy,  p.*,»  fritte  Wr  *  ^^'WWW  t  Anrt9»f  <1P  î/  ^  P^ 

GoTHmfccBB  (rabb^J,  ;^,f||^.|f*^i  de        caire^iiéral ,  id. 
Li£aAcis  prépo^qp  f^^fle  POc-        à  Pgjr.ijPieay. 

13*  DIVISION.  -  GIROSPI".,  tirXDESU  j^iyAUfiXTE  «^T  /AV- 
|vT<-GARO.\KR« 

A'Pfç^fW-.^Wf'iaWMiif*  ;  •#,  CaAa|^,pB9  ^PQUMïS^^  WM^^W^r 
de  rjp9lHiU,4)2a  provinces»  à  §or^fux. 

^tron4e« 

Inspecteur:  M.  Léo  DaooYit,  à  Bordeaux, 

*Acue  M  La  MAarmiB  (d*),  qote  Guillaume  de  \  au  dià^eaa 

propriétaire,  à  Pujola.  de  Famet 

•Banrks-Gahdomne  (E.   de),  au  * Chaiteigner  ife com\e Meth ée) , 

château  de  Beauséjour ,  à  Far-  rue  Monbazon,  S 3,  à  Bordeaux* 

BLATAiaou  (Fabbé),  do^en  hono-  d'A(|u)la|ne,  A6,  id. 

raire  de  la  Facullé  de  Ihéologie,  •  Cirôt  de  La  Villb  (Pabbé),  cha- 

à  Bordeaux.  noiue     b«noraire,     proftMnmr 

B«»aBOvsH  DB LAa»oaB,{d#»), «oun  d'ÉarlUir* aaii4» ♦  toraoïtoé de 

d'Aquilain^  u^JJO,  4«ordeaux.  4liéoU»«le,  membre  de  l'IiiHiim 

*  Caêtêlmtm  ^Euinautt  (le  mar-  dea  proHaiseii,  id. 


XL 


tiSTE  DES  MEMBRES 


GoRBiN  (Pabbé),  curé  deRoaillao. 

Dblfobtaib,  juge  de  paix,  à  Mou- 
ségur, 

Dbslb  db  La  Labdb  (Henri),  à 
Pu jf remont,  par  Lnssac,  à  Li- 
bourne, 

*Dbs  Mouurb  (Charles),  sous- 
directeur  de  I^Institut  des  pro- 
vinces, à  Bordeaux. 

Drspax  (t*abbé  P.).  curé  de  Ver- 
teuil. 

*  Dboutn  (Léo),  rue  de  Gasc,  143, 

à  Bordeaux. 

DcBAiiD  (Charles),  architecte,  rue 

Michel,  16,  id. 
'  GiLLAKD  (l'abbé\  curé  de  Queyrac 

Gbbllbt-Baloubbib  ,  juge  d'in- 
struction, à  La  Réole. 

*  Jabocin  ,  sculpteur ,  place  Dau* 
phine ,  à  Bordeaux. 

Kbbcado  (le  comte  de),  membre 

de  plusieurs  Sociétés  savantes, 

rue  Judaïque,  159,  id. 
Ladbt  (  J.-A.  ) ,  conservateur  du 

Musée  d*armes ,  id. 
Lalannb  (  Emile  ),  rue  Doidj,  23, 

id. 

*  Lapooyadb,  président  du  Tri- 
bunal civil,  à  La  Réole. 

*  Le  Rot  (  Octave  ),  juge  au  Tri- 


bunal civil ,  rue Huguerie,  8»  à 
La  Réole. 

*  Mabqubssac  (le  baron  Henri  de\ 

rue  de  Cheverus,  86,  à  Boi^ 

deaux. 
Mbnabd  (J.),  rue  d'Enghien,  1,  icL 
Mknoo  (l'abbé),  r.  des  Ayres,  SO,  id, 
Mbrbdibo  (de),  avoué,  rue  Cas. 

tiilon,  9,  id. 

*  Mbicbbt,  curé  de  Soolac 
MoNTAiONB  (Octave  de   La),    à 

Castelmoron-d*Albret. 

*  PaqubbAb,  membre  de  plusieurs 

Sociétés  savantes,  à  Castlllon- 
sur-Dordogne. 

PicHABD  père  (de),  cours  d*Albrett 
46,  à  Bordeaux. 

Rahbaud  (Pabbé),  curé  de  Lis- 
trac. 

*  Sabatibr  (  Tabbé) ,  chanoine  ho* 

noraire,  doyen  de  la  Faculté  de 

théologie    de    Bordeaux,    rue 

Saubot,  116. 
Tbapaud   db  Colohbb    (G.),    à 

Florac. 
ViLLBBs  (de),  receveur-général,  à 

Bordeaux. 

*  ViLUBT  (  Joseph  ),  peintre,  route 

d*Ëspagne,  61 ,  id. 
ViRAC,  rue  Pellegrio,  81,  id. 


Inspecteur  :  M.  Auguste  nu  Pbyrat  ,  directeur  de  la  Ferme-École  des 
Landes,  à  Beyrle,  près  Mugrqn. 

ËmuT  (Mg'},  évéque  d'Aire.  Parlebosq. 

GoiLLouTHT  (de),  membre  du  Con-  Laurbrcb,  principal  du  Collège,  à 

seil  général  des  Landes,  au  cbft-  Mont-do-Marsan. 

teau  de  la  Case,  commune  de  *  Pbyrat  (Auguste  du) ,  directeur 


DE  LA  SOCIÉTÉ  PBARÇAISE  0*ARGHÉOLOGIE.  XLI 

de  la  Kenne-Éeole  des  Landes,     Toulousbt  (le  baron  de),  à  ». 
à  Beyrie,  près  Mugron.  Sever. 

Charente. 

Inspecteur  :  *  M.  dk  LiunifeaB,  à  Angoulème. 

Cousseau  (  Mg'  ) .  é?eque   d'An-  Vallieb  (Joseph),  chef  d'escadron 

fouréme.  d'artillerie  en  relraite,  à  Pon- 

^LjkOBiàfiE  (de),  à  Angoulème.  touvre. 

•  RocHEBHuiiE  (Alphonse de),  id.  Vallieb    o'Alssac   (Médéric),    à 

•  SiwiAR  ,  substitut  du  procureur  Aussac. 

ijBpérial,  &  Cognac 

liOti  eti  Garonne. 

Inspecteur  ;  M.  A.  Caltet,  substitut,  à  Agen. 

•  BicnADB,  ancien  percepteur,  à    *  Dbodilbbt  de  SBgolas  (le  baron 
St-Barthéleny.  Amédée  ) ,  à  Marmande. 

Bbukbr,  peintre,  à  Agen.  La  Bobib-Saiht-Sclpicb   (de),  à* 

Calvbt    (Arthur),    substitut,    à        Villeneu?e-4or-LoL 
Agen.  Paill  ABD  (Alphonse),  pvëfét,à  Agen. 

iÂ<  D/K/5/0;V.—TARN-ET-G ABONNE 9  TARN,  LOT, 
AYEYROSr  ET  GERS. 

Impecieur  divisionnaire  :  *  M.   le  comte  DE  TOOLQUSE-LAUTREG , 
à  Rabasieus. 

Tarn«et-4irarottne«  * 

Inspecteur  :  M.  l'abbé  Pottibb  ,  à  Montauban. 

Albbbspt  (André) ,    membre  de  *  Bbt-Lbscvbs  (Antonin),  rue  du 

l'Institut  historique  de  France  Mouslier,  à  Montauban. 

et  de  la  Société  de  Castres,  à  Bbon  (Victor),  directeur  du  Mu« 

Montauban.  séum,  id. 

Abrocs    db  Bbassabd  (d'),  à  la  Canbon  (Armand),  peintre  d'his- 

Croie,  près  St-P4»rquier.  toire,  conser valeur  du  Musée, 

Bbgqvet  (Victor),  à  Montauban.  id. 


XI.It 


usTt  i>rs  «KiiniEft 


CAiisl05t  ,IMirt),  à  Mflfesao* 
Faubb  db  La  FRBmiBB  (  Am^dèe  )« 

à  Verfeils. 
FoiBMBNT  (Pabbé  Pierre-Anloine^ 

cttré  de  Sl-Sauveur,  à  Castel- 

Sarrasin. 
riOMBRT  (Tabbé),  vicaire  de  St- 

Antonin. 
JooGLAs,  iiolairo,  à  Bouillac. 
Latbollrs  (le  Ticomie    Edoioiid 

de),  au  diâtéau  de  Cbambord, 

à  Monta uban. 
Lbgain  (  i*abbé),  Ticaire-générat» 

id. 


LiMAlBAc  (Alfred  éih  a«  <i>M«M 

d'Ardus. 
MoxOBGCB  (l*abbé',  curé  de  Bni- 

ni^ilel. 
Olivibb  (Théodore),  ardiilecte, 

d}(»c^iii,  i  Môiiiaùban. 
PActe  (£inile)/netBirei  àSt-Aotonin* 
*  PoTTiEB  (l*abbé\  rue  de  T  Ancien- 

Collège,  7,  à  Montauban. 
Pbadbl  (Éuiile),  à  Sc-Aulonin. 
Sai9it-Paul  dc  CABMf.LAc  (Amédéc 

de } ,  à  MoisMC. 
Tbutat  (Eugène! ,  au  château  de 

CormMMn. 


T<W. 


inupccteur  :  *  M,  fdOS^iniiOL ,  À  rfÀh^à^i»,  prèè  CâllTae. 


AtiaeW,  phamiaëlen«  fi  IhMflie» 
courbe. 

AtfwAi  (lé  marcpils  GUA^lea  d*  )• 
au  cbftieau  de  Salies,  à  Atbi. 

Babbaudb  Mobatbi.  (de  ,  président 
de  la  Socfété  littéraire  de  <!:as- 
tres,  à  Castres. 

Babbaia  (L.\  percepteur,  à  Puj- 
Laureos. 

Bbbmoiit,  maire  d*Albl. 

BoYBB  (fabbé  Ctoimir  ),  titpériear 
du  petit  séminaire  de  Castrer. 

Canet  (Victor) ,  prbfe»«u'r  âù  côr- 
l<>ge  de  Gattrest  secrétaire  de  la* 
Société  selentifique  et  lilléraire, 
nembre  de  Tlnstitul  des  pro- 
vinces, à  Castres. 

*  CvBAVBN  (Alfred),  membre  de 
flurimm  Sodétéi  sivanies ,  à 
Castres. 


Cabsié,  niattre^adjoiTitdepremteref 

cluftcf  à  rÉcolé  nortniAé  d*AHii, 

officier  d'Académie,  à  AlbK 
Cas«an  ,  docteur  en  niédrcine,  k 

Albi. 
Cazals  curé  de  Florentin. 
Combbttbs-dc-Ldg  (Louis  de),  à 

Rabastens. 
Combbttis  La  Bocbelie  (de),  à 

Brens,  par  (laillac. 
D.nrT  (Oésli-),  architecte  diocésain, 

à  Albi. 
Decasbs  (le  baron),  membre  du 

Conseil  général   du  Tarn,  au 

château  de  Sl*Hippoljle,  à  Mo- 

neslier. 
Dbtbbs,   président  do  Tribunal 

ci>il,  à  Albi. 
FALCcikaBS  (  AibSrt  de)«  à  Rabas- 


DE  LA  SOCIÉTÉ  niANÇàlSE  D'aBCHÉOLOGIE.       XLIII 


G019SB  (de)  fils,  à  Albi. 
Gocttbs-Lagrayb  (le  baron  de) , 

M    cbâieaa  de  Lagrave>  près 

Gaillac 
GooTTtS'LAeiATB  (Ludofic  de), 

à  Albi. 
Gtoe  (rabbé),  vicaire  de  St-Salvy, 

id. 
Urroif  (Léon),   pharmacien,   à 

Vabre. 
LâYALuftBE  (Gabriel  de   Cousin, 

vicomte  de),  &    Sl-Sulpioe-Ia- 

Pwnfe. 
HiiBE,  iflgéniear  civil ,  à  Lacan ae. 
M abtbih-Dbocos  (  le  vicomte  de  ) , 

aa  château  de  Bruyères. 
*Mazas  (Etienne),  à  Lavaur. 
MicBEAu  (Pabbé),  curé  de  la  Ma- 
deleine, à  Albi. 
MoktcabbU  (le  vicomte  Gustave 

de),ft  BéalmonL 
Mocus  (  Tabbé } ,  curé  de  Grazac 
0*Btbrb  (Edward),  au  château  de 

St-Gery,  à  Rabasteos. 
O'Btrnb  (Meurï),  id. 
Pradbl  (Charles),  propriétaire,  à 

Puylaareos. 
*  Rivières  (le  baron  Ëdmoud  de) ,  au 

ehAlêau  de  Ririèr  es,  prèsGaillac. 


*  Rossignol  (Étie- Antoine),  à  Mon- 

tons près  Gaiilac. 
Saint-Félix-Cajahs  (le  comte  de), 

au  cbftteau  de  Cajare. 
Sauit-Libvx  (le  marquis  de),  au 

chftteau  de  St-Lieui. 
SairT'Salvy  (Lud.  de),  à  Lavaur. 
Sairt-Sauveub  (Gousiant  de),  à 

Gaillac. 
SoLAGRS  (le  marquis  de),  au  ebft- 

teau  de  la  Verrerie  de  Blaye. 

*  Tonnac-Villbnbuvb  (Henri  de),  h 

Gaillac 

*  Toulouse- L A  DTBRC  (  le  comte 
Raymond  de) ,  à  Rabastens. 

Toc  RANCIR ,  préfet  do  Tarn. 
Vertocillac  (l'abbé  Siméon),  pro-* 

fesseur   au    petit-séminaire   de 

Lavaur. 
Vbyeiac  (Auguste) ,  maire,  à  Car- 

maui. 
Viviis  (Timoléun  de),  au  château 

de  Viviès,  à  Castres. 

*  Voisins  (le  marquis  de) ,  ancien 
officier  de  cavalerie,  au  chftleau 
de  Lestard,  Cordes. 

VoisiRS-LAVinNiàBB  (Joseph  de), 

à  St-Georges,  Lavaur. 
YvBBSBR  (le  baron  Jean  d*),& Gaillac. 


Intpeeteur  :  M. 


BoBGURT  (G.do),  maire  d\ 
Galmkls  (Aleiandre),  avocat,  à 

Cahors. 
Cbivau  (Pabbë) ,  à  Rocamadohr. 
Maurt  (l'abbé  Philippe),  curé- 


arcbtprêtre  de  la  cathédrale,  à 

Cahors. 
Morbl  (Joseph  de),  &  Martel. 
PïALBS  (Tabbé  Philip^),  curé  de 

S^*-Ursine,  h  Cahors. 


XLIV 


LISTE  DES  MEMBBES 


A%'eyron. 

Inspecteur  :  M.  Tiibbé  AxéNAB  ,  prorisseur  d 'archéologie. 


*  Advielle  (Victor),  chef  de  divi- 
sion  à  la  Préfecture,  à  Rodei. 

Alibbrt  (Pabtié),  vicaire  de  la  ca- 
thédrale, id. 

Abmagrac-Castanrt  (le  vicomte 
Bernard  d'  )^  à  St-Côinr. 

*  AiiuAU  (Pabbé),  professeur  d*ar- 

chéoloftie,  à  Rodez. 
Babbbyrac-Saint-Maubicb  (le  ?i- 
comle  Joseph  de),  à  Naot. 

*  Bion-Mablavagnb  (L.}«  proprié- 

taire, à  Milhau. 
*Gbbèj«  (l'abbé),  prèlre,  à  Rodez. 


CoMiCNAïf  (  le  général) ,  comman- 
dant le  dépôt,  à  Rodez. 

*  OBLALLB(Mg'),  éfèqiie  de  Rodez. 

GissAc  (J.  de),  maire,  &  Creissels. 

Pkguribollbs  (le  comte  Ludovic 
de  ),  au  château  de  Lescure, 
près  !a  Cavalerie. 

Sambucy-Lczbnçoh  (le  comte  Félix 
de),  à  5t-Gleorges,  par  Milhau. 

Valadibb,  propriétaire,  à  Rodez. 

ViLLBFORT  (le  comte  Anatole  de), 
au  château  de  Roquebelle,  par 
Milhau. 


Géra* 

Inspecteur:  M.  Noulrns,  directeur  de  la  Revue  (T  Aquitaine. 

Detamarre   (Mg')«    archevêque  (ri4(/ui/atn0,  à  Condom. 

d'Auch.  RivikaE(de),  membre  du  Cooseil 

LusTRAc  (le  baron  Adolphe  de\  au  général,  à  Vîc-Fezeosac. 

château  de  Lyas.  *  Soton ,  juge  au  Tribunal  civil,  à 

Noulrns,  directeur  de  la   Hevue  Auch. 


15*  D/K/5/OiV.— UAVTE-GAROXNB»  HAUTES-PYRÉNiBS  , 

BASSESii-PY RENÉES,    AUDE,   PYRÉNÉES-ORIENTALES 

ET  ARIÈGE. 

Inspecteur  ttivisionnaire  :  M.  le  vicomte  DP.  JUILLAG,  à  Toulouse. 

Haute— Gai^Bine. 

Inspecteur  :  *  M.  de  Saint-Simon,  rue  Tolosane,  à  Toulouse. 


JuiLLAc  (le  vicomte  de),  secrétaire- 
archiviste  de  la  Société  archéo- 


logique du  Midi,  rue  Mage,  à 
Toulouse. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FaANÇAlSE  1>* ARCHÉOLOGIE.  XLY 

*  LocpOT,  archit€ctp,  à  Bagnères-    *  Siadoux  (  l'abbé  Micbet),  à  PÉcole 
de-Lucboii.  Féiielon,  à  Touloase. 

*lfoREL,  avocat,  à  St-Gaudens.        *  Viruiciit  (Gaston),  A,  rue  Four* 
*Saiiit>Pacl  (Ânlbyme) ,  à  Mon-        basUrd,  id. 
titjau* 

Haates— Pyrénées. 

Inspecteur:  *  M.  Loupot,  architecte,  à  Baffiières-de-Luchon 
(  Haate-GaroiiDe  )• 

*  Aco»  (  le  baron  d*  ) ,  à  Tibiran ,     Dbtille  (Louis),  avocat,  à  Turbes. 
cantou  de  Nestier* 

Ba»Bea«Pyréiiée«« 

Inspecteur  :  *M.  H.  Dubahd,  architecte  du  département,  à  Bayonne. 

Aade* 

Inspecteur  :  *  M.  Mahcl,  ancien  préfet  à  Carcassonup,  rue  de  Las-Cases» 
IG,  à  Paris. 

*  TouRKAL,  à  Narbonne.  DtJ88Ai>(Fénx},prop'*,àSt-Floreutin« 

Pyrénées— Orientale»* 

Inspecteur  :  *  M.  de  Bonnepot,  à  Perpignan. 

GiAXiBR  w  Cassagrac  (l'abbé),  di-    *BATHBAu,capilaine-€hef  du  génie, 
recteur  du  Collège,  à  Perpignan.        à  Amélie-les-Biiins. 

Arlège. 

Vidal  (l'abbé),  curé  de  Notre-Daoïe-de-Camou,  à  Camou,  par  Mire|)oix. 

16«  D/F/S/O/V.  — BOCCHES-OU-RHONE,    HÉRAULT,    GARll 
ET    VAUCLUSR. 

Inspecteur  divisionnaire  : 

Bouehea— du— Rhéne. 

Inspecteur  :  *  M.  Talon,  avocal,  à  Aix. 

Behbiat,  sculpteur,  à  Aix.  Delecil,  rue  Si-Michel,  5,  à  Aix. 

Clot-Bby  ,    docteur-médecin,   à    Dol,  avocat,  cours  du  Chapitre, 
Harsetlle.  2>  ^  Marseille, 


StlVl 


LlàTE   r)B5  HLUBRES 


MoÉTStfciL,  jege  de  paik,  ft  Nfar- 
sfille. 

*SAfiATiKA  ,  fomfi^ar,  rife  d\ps  Or- 
fèvres, 8,  à  Aix. 

Second-Cbbsp,  avocat,  bibliolbé- 

Èiëré 

biBpettejtr  :  M.  Ricard,  seerélÉIre  de  ki  Société  ol'cbéologique, 
à  ikfontficiiier. 


CDire  (^  Ite  Société  dcSlalfaik|iie, 

à  Marseille. 
SBYMAno  (A.),  coniiritter  à>la  Cour 

impériale  d*iix. 
^Talor,  avocat,  à  Ati. 

■If* 


Bnlnil  (Henri),  afehiiecle,  me 

Pelit-Sl-Jean,  à  Montpellier. 
Bonnet,  conservateur  du  Musée,  à 

Béliers. 
Goaoi«É(rtfbbé),  earé  de  Sérigiiato. 
FABUEatné  (l'abbé),  à  Poussan. 
Fabri  jeune  (l'abbé),  id. 
Fa  b  iiftGt  (Frédérrt),  élève  de  1* École 

des  Chartes,  à  Montpellier. 
GiROoiPit»  f  l^abbé),  caré-doyen  de 

Montagiiac 
HoT  (Pabbé),  curé  de  Cabian,  par 

Roujan. 
Lagabrigdb  (Ferdinand',  chevalier 

de  Pordre   royal   d*Isabelle-la- 

Calholiqoe,  vicc-présideol  hono- 


raiiY,  délégué  de  riiisiitul  poly* 
technique  miiTersel,  à  Béiien. 

Martbl  (Paulin),  à  Lodève. 

MATHON,conservateurduMusée,  id. 

M*iAif  (rabbé),  curé  de  Uvalelle, 
par  Lodève. 

Pailhbs  (rabbé),  curé  à  Abeilhan« 
par  Béliers. 

Paixinibr  (Tabbé),  curé  de  St- 
Roch  à  Montpellier. 

ReviLLOUT ,  professeur  suppléant 
de  littérature  française  à  la  Fa- 
culté des  lettres,  à  Montpellier. 

•  Fiiiflj  (Pabbé',  membre  de  Pln- 
stitut  des  provinces,  curé  de 
Jonquières. 


Oard. 

/nx^ecteur  ;M.1e  V*  DBMATHABBL,receveur-f  énéral  des  ftnanoes,à  Ntmei. 

▲ukBM  (Léon) ,  bibliothécaire,  à 

Bagnols. 
CbadenIedb  (de  La),  président  du 

Comice  agricole,  à  A  lais. 
*Gabbiso  ( rabbé),  supérieur  du 

Vaaclisse* 

Inspecteur  :  *  M.  VALfesE-MARTiN,  membre  de  Tlnslilut  des  provinces, 
à  Gavailloii. 


grand-séminaire  de  Nîmes. 
*  Matbabbl  (le  vicomte  de),  mse« 
veui^général    des   finances,    à 
Ntmes. 


ANDHéou  ;Em.),  professeur  d'his- 
toire, à  Carpeutras. 


Bot'DiN  (  Augustin ) ,  rue  Boucane, 
20,  à  Avignon. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FBAKÇAtSE  D*AR€HÊOU)r.IE.       ]iLVU 

Csipostm  (Juler),  è«ré  de  81-  fnorf. 

Pierre,  à  Afignon.  Poktbii%pid  (l«  oifiWe#e\  m^ 

CoumAuf,  plnnDDciétt#  à  A|il.  préfet;  à  Apf. 

«  fiuBTtf  (A«|faMio^ir  cotMérwleiir  Pcm^Mef  <f  abM  Jdltèplr)/  ^iie  Cw* 

de  la  bibUolbè^oeet  du  diiMée  derie,  9,  à  A^ifiii^n; 

Gkllet,  ft  Av^fHNi.  SBNiLvétf  («fe)^  meveiit  pàHicnKer 

LiMBBiT,  coiiservatear  de  la  bi-  dés  fihartoe^t  à  Apt« 

Miolbè^Oe  d»  GaTfJMirraSb  *  V«tiM*  MâtTiitf  (Jotèph^BIb) , 

LRCoi<iTOis(l*abbé),e«iréAMfMH-  iiieiébre  de  I*ln8til«e  de»  prd- 

hfé-m^kngnoK  vinces,  à  Cavailloit. 
LT<M?irr  (Mg'>,  arcbcYèqae  d*Avi- 

i7*  DfVlSlOX  —  V4R  ♦    HAtTES-ALPeS^,     BASSES^AI.PKS 
ET    ALPKN-MARITIMKM. 

împeeteur  divisionnaire  .  *  M.  DE  BERLL'C-PÈRUSSIS. 

lHsp€fieur:*M,  RosTAH,  iiiéAi6i^e  de  riiisif lut  des  provinces, 
à  6t  Maxioiin. 

*  AuDirPBBT  fie  comte  d*),  rcce-  *  Mbsubb,    ingénieur  civil,  ft  Bri- 

Teur-général,  à  Tonlon.  guolles. 

CAZ8,docte«r-iiiédectivàGoltgnéè.  Poulu  (flajrmofid),  avoeui,  à  Dra- 

Giravd-Magloibb  (Tabbé)  ,  cha-  guignan. 

ikd?Ae  Mt6m)fé,  cMfiélef  d*Aca-  *  RbSTA^,  ttiellitrè  def lfi!»tîltir  dés 

diédfîH  èiTré  êé  Èi'Cyr.  ptffvïM^,  â  Sl-Hlaxi^in. 

Maobih  (ledocteuif,  et-^m^ui^en  Sigaud-Bmsg  (de),  au  cfiàtëau  de 

de  h  MàrM^,  kiêikcfh  Att  Cbe-  Brësc. 

min  de  fer,  air  tné; 

HaniM-Alpe*. 

htpecteur:  II.  Tabbé  ÉIaubet,  chanoine  honoraire,  curé,  ft  Remollon. 


Inâpecteur  :  M*  Eyssbrie  SAiMr-MiBCBL,  à  Forcalquier. 

ALLtoBv,  îniJjMfcMr  pritiaUt,   ft     Até^i  lt*àt)bé  féfii  ) ,  aurtlônier 
Sisteron.  du  Ctftné^,  &  t>t^nè. 


XLVllI 


LISTE  DES  MEMBBëS 


Bbrluc-Pbbdssis  (  Léon    de  ),    au  Hoooul  [Pabbé;*  curé  du  Revest- 

PlaD-de-Porchères.  des-Brousses. 

Carbomiibl  (l'abbé),  à  Niozelles.  Hlgubs  (Henri),  afocat,  à  Digne. 

Etmbbib  Saint-Marcbl,  juge  d*m-  M  abics-Tbhbassoii  (  Tabbé  ) ,  curé 

struclion,  à  Forcalquier.  de  Força Iqu fer. 

Febauo  (Pabbé),  curé  de  Sieyës,  MoiiJAtARD,    propriétaire,   à  Si- 

membre  correspondant  do  Mi-  miane. 

nistère    de    l'Inslruciton    pu-  Banbaux  (rabbé),à  S(-Malme,  par 

blique  pour  les  travaux  bisto-  Forcalquier. 

riquef.  RicBACD  (Léopold;,  aux  Mées. 

AI|ieo«Maritinieo. 

Inspecteur  :  M.  Félix  Clappieb,  substitut,  à  Toulon. 
TissBBAMD  (l'abbé),  chef  d'institution,  à  Nice. 


i8*  DIVISIOS.^KHOSE  9  ABOèCHE  ,  AIN  i  DROME,  ISÈRE 
£T  SAVOIE. 

Inspecteur  divmonnaire  :  *  M.  YEMENIZ. 


Riiéne. 

Inspecteur  :  *  M.   le  comte  Georges  db  SooLTaAir. 


*  Bbnoist,  architecte,  à  Ljom 
BizoT  (  Ernest  ) ,   architecte,  rue 

Sala,  56,  id. 

*  Bonald  (Mg'  de),  cardinal  ar- 
chevêque de  Lyon. 

Bnxx  (de) ,  conseiller  à  la  Cour 
impériale,  à  Lyon. 

Bbodchocd,  avocat  à  la  Cour  im- 
périale, id. 

*  Cabbaud,  propriétaire,  à  Lyon. 
Dard  (Pabbé),  curé  de  St-Laurent- 

d'Aguy. 

*  Desjareiins,  architecte ,  à  Lyon. 

*  Dupasquier  (Louis],  id.,  id. 


HvHBEBT  fils,  architecte,  à  Lyon. 

*  MARTiM-DABSSiGifY,  cooservatcur 
du  Musée,  id. 

*  Saussayb  (de  La ) ,  recteur  de 
TAcadémie,  id. 

*  Savoyb  (Amédéé),  archilccte^  id. 
Savt  (C.  Vays),  rue  de  Cuire,  19, 

à  la  CroixrRousse. 
Smith  (Valentin) ,   conseiller  à  la 
Cour  impériale,  id. 

*  SoDLTBAiT  (le  comte  Georges  de), 
percepteur  des  financfs,  id. 

Vaganay,  propriétaire,  id. 

*  Ybmknix,  id. 


DE  LA  SOQÊTÊ  FBANÇAISB  D^ARGHÊOLOGIE.  XLII 


Inspecteur:  H.  SusurN,  architecte,  à  Aniionay* 


BE4CX  (Forqr),  à  St-Péray. 

La  TuvaBRTB{le  marquis  de]» 

défiuté»  maire  de  Tournon. 
*  Mantravel  (le  vicomte  Louis  de), 

à  Jojreuse, 
Ratiio»oon,  arcliilecte  du  dépar- 


temenU 
RoucBusa,  clianoiiie  lionoraîre,  au« 

monter  du  Sacré-Cœur ,  à  Au* 

nouay. 
*SsGuiR  (J.)»  architecte,  id. 
TasiLLOT  (rabbé),  à  Sl-Péray. 


Ala. 

Impeeteur  :  *  M.  Dupasqvi»,  architecle,  à  Lyon  (Rhône}. 

*  Badi,  archiviste  du  département,  Jouaoïs  (Kabbé),  .curé  de  Trévoux. 

à  Bourg-en-Bresse.  Mabtxii  (Pabbé),  curé  de  Froiasiat. 

GcicNB,  inspecteur  des  poids  et  *  Vbuillot,  contrôleur  des  Contri- 

s,  à  Trévoux.  butions  directes,  à  Pont-dc-Vaux. 


Inspecteur:  M.  I*abbé  Gustave  Jouvb,   chanoine  titulaire  de  la  cathé- 
drale, membre  de  l'Institut  des  provinces,  à  Valence. 


Abbalbstibr  (  le  baron  d*  ) ,  au 
château  de  la  Gardette,  près 
LorioL 

Chamabas,  curé  de  Léoncel. 

Cbavocton,  membre  du  Conseil 
général,  juge  de  paix,  à  Grignau. 

CocasBOLLBs(de),  sous-préfet,  à  Die. 

*  JooTB  (Pabbé  Gustave),  chanoine 
titulaire  de  la  cathédrale,  à  Va- 
lence. 


Lyon  (Pabbé),  curé  d^Éloile. 

NuGues  (Alphonse),  à  Romans. 

Pbaosibb  (Pabbé  ),  professeur  de 
mathématiques  au  petit-sémi- 
naire, à  Valence. 

PoBTBoux  (du),  à  Romans. 

RoNZiBB  (Yves),  avoué,  à  Valence. 

SibtIs  (le  marquis  de),  id. 

Vallbntin  (Ludovic),  juge  dMn- 
struclion,  à  Monlélimart. 


Isère. 

Inspecteur  :  *  M.  Victor  Tbstb,  architecte,  à  Vienne* 

*  Dabdklbt,    graveur,    à    Gre-  Tribunal  de  commerce  de  Lyon, 

noble.  à  Serméricu. 

DAvm  (Auguste),  docteur  médecin.  Du  Boys  (Albert),  ancien  magis- 

à  Morestel.  trat,  à  Grenoble. 

DcBois-MAMiifts,   ancien  juge  au  Favbb  (Amédée),  id.,  id. 


L  LISTE  IHSS  MEMBRES 

*  GARRiiL  ,   conaervaleur   de   la     Moifplkt,  provlieur  du  Ljo^e,  à 
bibliolbèii^ye  jp^u^liyae  4^  Giy-        Grei|;pblç. 

noble.  PiCHOT  (Kabbé),  curé  de  Serne- 
Jaillbt    (  Tabbé) ,  on^  de  Sa-        rieu  »  canton  de  ftlorestet. 

laiie.  4}ciBAii«AL(M*'«de),  à  Vieiine. 

*  LABi,  juge  de  paix,  à  Valentier,  Qoiiisonas  (le  marquis  Eromaiwl 

par  Heyrieux.  de  ),  au  cbfttcau  de  Mériea. 

La   CooTUBiBB,     architecte,     à  SArnT-AantoL  (de),  propriéuirv. 

Vienne.  à  Mofrans» 

MkoB  (rabbè),  archiprélre  du  capr  *  Trstb  (  Victor) ,   architecte ,  à 

ton  de  TvUins,  Vienne. 

MiLLiOT  (l*abbé),  curé  de  St-Pierre  *  Valueb  (Gustave),  proprlétain», 

de  CLaadieu.  place  St-André,  à  Grenoble.  ' 

Intpecteur  :  M.  Tabbé  Ducis,  à  Annecy. 

BEaBAO,  srcrélairc-géiiéral  de  la  ciété  d^liistoire  el  d*aicliéologie. 

Préfecture,  à  Chambéry.  à  Cbambéry. 

*  Costa  de  Bbaubegabd  (le  mar-  MossliaB  (François),  secrétaire  de 
quis  .^  ) ,  yt.  la  Sffcm  9fi^i9i4^mifi  à^Wn^r^ 

Duw,  nmêi^  4te  Ja  l^ocî^é  {^th        et  d*ar«l|^o|||f ,  ^ 

A#|gk^,  ^  AiMH^.  Paaan  (André),  libraire,  fà, 

F^Vib  (Tlf^o^),  «nçhit/opte ,     Tafo^w»  1^3^).  ^n   «W^mpe 

GoiLLiMlfAy,  RT^smUiept  4e  la  )^        qMiér«i  (|iif<). 

InMpecXeui'  dUiiionnain  :  M.  le  comte  Chables  DE  MONTALEMfiBriT, 
ancien  pair  et  france,  à  Paris. 

inspeeieur  :  *  M.  Mabion  (4ujes),  rue  Godol-de-Mauioy,  39,  à  Paris. 

*  Acbbbtin  (Cbarlrs),  conservateur    •  fitiudot  { Henri') ,  président  de  la 

du  Musée  historique  de  la  ville        Commission  archéologique  de  la 
de  Be.iune,  Côte-dH)r,  h  Dijon. 


DE  LA   SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D* ARCHÉOLOGIE. 


U 


BcRTaocMiBu  (Pabbé  Victor}^  vi- 
caire de  Varennes-sur-Altier. 

Bo<jcAOo(l*abbé),  chanoine  hono- 
raire, secrétaire  parlicalier  de 
Mg'  rÉfê(|fie. 

BuTBitji^c  (fidmoqd  de),  ^  Dyion. 

Bbokov,  fuvprléiJUiirPff  ÂdL 

CBéB6AKiiBB-lfoi9SSiiKJ  ,  négo- 
ciant, è  Beaune, 

Cmnm,  prii^iétfiiie»  à  Dijon. 

*  Cissrff  (le  comte  Lpuis  dp  ) ,  au 
chU^a  4e  CUiey. 

Dbstocbirt,  iicétide^t  du  Coimice 
atgricoie ,  m^wi^te  de  TiUi^tHut 
desffonnces,  ft  Dijon. 

DbAtbl,  notaire,  ^  St-Jei^p-de- 


Dc  Pabg  (le  comte  de],  rue  Van- 
nerie 9^  à  Dijon. 


*  Dupont  ,   à  Mersault ,  prî-s   de 
Beaune. 

Guillemot,  président  du  Tribunal 

civil  de  Beaunc* 
Licrb-Belaib  (le  comte  de),  à 

Pilon* 

*  LoTfeBB  (  le eomie  de  La  )•  «a 
chlitisBQdefièvignj,  prèsBHuine. 

Mrnne  (le  général),  me  Manllgny, 

^  Dijon. 
PBQT47  rBippoljle) , priiliriélaire, 

k  Araicy-ep-Plaîne. 

*  SaiHt'Seine  { le  ma/nul»  de  ) , 

membre  ,4e  rinatitvl  4fla  pro* 
vinces,  à  Dijon. 

à  Dijon. 
VbsÎ'bottb  (Je  epmie  de),  id- 


Satee— eti^L^lpe* 

hspeeiatr  :  *  M.  le  comte  db  Cissby  ,  au  château  de  Cissey 
(C6teHi*0r). 


Batbavlt  (Henri),  secrétaire  de  la 
Société  archéologiq  ue  de  Cbaion- 
sar-S«âne. 

Bcgbiot  (Tiibbé),  «nm4nii;r  de 
rinstitution  ecclésiastique,  à 
ChAlon-sur-Saône. 

*Bcluot,  membre  de  la  Société 
Éduenne,  à  Autun. 

*  Canal  dt  Okity  (Marcel),  psÊBi* 
dent  de  la  Société  archéologique, 
à  Chalon-sur-Saône. 

Carat  de  Chizt  (Paul),  id. 

Chabmasse  (de],  membre  de  la  So- 
ciété Édnenno,  à  Autun. 


Ca^'DiBB  (Jples),  ^  A.ulun. 
EiiTKBMO  (le comte  d*},  au  château 

de  Vésore,  près  Autun. 
FexTBNAT  (de),  élète  de  TÊcoIe 

des  Chartes,  à  Aiitun. 
Lacboi\  père,  pharmacien,  à  Mâcon. 
Mac-Mahon  (le  comte  de),  à  Autun. 
Marguerye    (Mg'   de),    évéque 

d^Aulun. 
NicoT  (Charles),  &  La  Viileneure, 

près  Cuisery. 
OcHiEB  (M"*  vcuve\  à  Cluny. 
♦  pAJtBOut  (le  docteur),  maire  de 

St-Arobreuil. 


LU  4ISTE  DES  UfiMBBËS 

*  Surigny  (de),  à  Mâcon  Varax  (le  comte  André  de),    au 
Thomas  (l'abbé),  vîcaire-général,  à        château  de  Monlcoy. 

Auton« 

AlUer. 

Inspecteur  :  »  xM.  Albert  de  Bures,  à  Moulins- 

Arcy  (lecomied'),  reoe?cur  gé-  Dbsoosibrs  (l'abbé)  ,  au  couTcnt 

néral .  à  Moulins.  des  Marisies,  à  S»«-Foy-le«-Ly ïmi. 

^Bellenates  (le  marquis  de),  à  *  Dreux-Brezé  (Mg'  de),  é^^que 

Bellena?es,  près  ÉbreniL  de  Moulin?. 

Berthoumibo    (  Tabbé  .Victor  )  ,  •  Dopré.  professeur  au  séminaire 

vicaire,  à  Varennes-sur-Allier.  d'Isenre. 

*  Boudant  (Pabbé),  chanoine  ho-  *  Esmon.not,  architecte  du  dé|Kir- 
noraire,  doyen   de  Chantelle,  tement,  à  Moulins. 

membre  de  Plustliut  des  pro-  Estoilb  (  le  comte  de  L') ,  id. 

'"»««•  Martinet  (Pabbé),  cui«  de  Sl- 

•BouBBOif-BossET(lecomte  Charles  Nicolas,  id. 

de),  à  Busset.  Meilbeubat  des  Peurbaux  (Louis)» 

BRUGiàRBs  DE  La  Motte  ,   ancien  id. 

sous-préfet,  à  Montluçon.  »  Uontlaur  (le  marquis  Eugène 

*  Bures  (Albert  de),  à  Moulins.  de),  de  Plnstilut  des  provinces  , 

*  Dadolb  (Emile),   architecte,  id.  id.,  et  à  Paris,  rue  de  Gmielle. 
Dbsrosibrs  (l'abbé),  curé  de  Bour-  Sl-Germaiii,  75. 

bon-rArchambauit. 

Haote— Marne. 

*  Guérin  (Mg'),  évêque  de  Lan-     Pernot,   artiste  peintre,  à  Vassy. 
grès. 

20*  DIVISION. -^DOVBH,  JURA  ET  HACTE-SAONR. 

Inspecteur  divisionnaire:  *  M.  WEISS,  membre  de  Tlnslilul,   conser- 
vateur de  la  Bibliothèque  de  Besançon. 
Doobe. 
Inspecteur  :  •  M.  Victor  Baillb,  architecte,  ft  Besançon. 

Castan  (A.),  conservateur-adjoint  Terrier-Santals  (le  marquis  de), 

de  la  Bibliothèque  publique,  à  à  Besançon. 

Besançon.  •  Vuillbret,  rue  Si-Jean  ,  n«  il, 

De  La  Croix,  archil  de  la  ville,  id.  id. 


DE  lA  SOCkiïk  nUKCAISE  n^AfiCHÊOLOGlE.  Ult 

Jnra» 

ImipecUur:  *  M,  Édoiiard  Clbbc  ,  président  de  la  Cour  imiiériale  de 
Besançon,  membre  de  Tlnstilul  des  provinces 


Impeeteur:  *  M.  Jules  as  Boveb,  à  La  Cliaadcatt* 
SiLLOT,  docleor-médedn,  ft  Vesoul. 

34*  DiVlSlOS.  —  mmSE,  MOSELLE,  HEVRTHE  ,  VOSGES, 
BAS-RHfM  ET  HAVT-EHIJ». 

lnspecl€ur  digisiannairt  :  *  M.  Victob  SIMON ,  conseiller  à  la  Cour 
impériale  de  Meli. 


Im$peeteur  :  *  M.  LiixAta,  secrétaire  de  la  Société  pliilomalique, 
à  Verdun. 

Bi>TiGKip.B  ( Amand) ,  membre  de  Tribunal  de  première  iiislmice, 

riiislilul  des  province5,  à  Ver-  à  Verdun. 

dun.  JcARTiN,  président  du  Tribunal  de 

'(Ubtieb,  ofiicier  supérieur  en  re-  première  instance,  à  Uontmédy. 

iraile,  id.  *  Liéiabd,  secrétaire  de  la  Société 

DecouTiir  (Alphonse),  prèddent  du  phiiora» tique,  à  Verdun. 

Moselle. 

Inspecteur  :  *  M.  Auguste  P&ost,  k  McU. 

IfovTciLLRB  (Emcst  de),   ancien  Maquen,  avocat  à  la  Cour  iinpé- 

ca|Mlaiue  d^artillerie,  membre  de  riale,  à  Metz. 

TAcadémie  impériale,  à  Mcli.  Oluibb,  id. 

Cbabebt,  propriétaire,  id.  *  Pbost  (Auguste),  id. 

DKBOBE,arcbitecte  du  département,  *  Simon    (Victor),  conseiller  à   la 

id.  Coar  impériale,  id. 

DoBAsa  (Louis),  propriétaire,  id.  Van  der  Straieu  (  le  comte  de  ) , 

HiLut-D'ABBOz ,  ancien  conseiller  membre  de  t'Inslitut  des  pro- 

de  préfecture,  id.  vinces  id. 

4 


MV 


LISTE  DES  MEMBaES 


Ueuribi!. 

iHxprctfur  :  *  M.  le  boron  P.-G.  ok  Diuast  ,  membre  de  rinslîlnt 
des  provinces  è  Maucy. 

*  DuMAST  (P.-O.  de\  membre  de     Montcrkii  (lecomlede),  à  Arra* 


riiislItiHdcs  pro^iocet,  è  Naiicy. 
HuMDPJiT,  archilecle,  id. 
MéNARDit^ttB     (  Camille-Arnaud  ) , 

professeur  à  la  Faculté  de  Droit, 

id. 
MoKNiRB  (Auguste^   prMdent  de 

la  Société  d'agriculture,  id. 


couru 
Oppbbman  (A.  ),  dief  d^encadron 

au  7"  régimenl  fie  lanciers,   ù 

Nancy. 
*  SANTsaKs  Ma  BoTBR ,  nffider  au 

5*  dragons,  ik  Pont-à-Mousson. 


VORgr^S. 

Bakdt,  pharmacien,  à  Sl-DIé.  *  Diibamkl,  arcliiv.  du  déparlenu 

Bafl-iRhln. 

Jmpecteur:  *  M.  Tabhé  Strauv,  professeur  au  petit-séminaire 
de  Strasbourjç. 


BBBORr-LFA  BA VLT  ,    imprîmeu r-li- 

braire,  à  Slmabouriç. 
Dacmbox   (l'abbé),  professeur  au 

pclitfiéiittnaife,  id. 
EijSBN,  médecin  cantonal,  Id. 
Favibbs  (le  baron  Mathieu  de),  à 

Kinizheim. 

•  Goldbnbbrg  (Alfred),  à  Saverne. 
Gbbinbb,   pharmacien,   à  Schilli- 

gheim. 

•  Guebbbb  (Tabbé  V.)  ,  curé  de 
Si-Georges,  à  Hagueoau. 

Klotx  ,  architecte   de  TCBuvre- 

Notre-Dame,  à  Strasbourg. 
Lang  (l'abbé  ,  curé  de  Biscliheim. 

•  Lasvtgnks,  ingénieur,  à  Nîeder- 
bronn. 


*  MoRLRT  (de),  colonel  du  génie* 
en  retraite,  à  Sa  renie. 

MtNCH  (fubbé),  curé  de  Sand. 

MuRT  (l'abbé  Panta'éooS  profes- 
seur au  petit-séminaire  de  Slras- 
bounr. 

PETiT-GéRARD  ,  pelutre-verrler  , 
id. 

pRTiri,  arehil€cte,  id. 

Rapp  (l\ibbé),  vicaireisénéral  du 
diocèse,  id* 

Sacm,  sous-chef  de  division  ,  à  la 
Préfecture,  Id. 

*  Scbadenboi  B6  (le  baron  de),  an- 

cien pair  de  France^  M. 
Siffbr  iral)bé),  c»iré  de  Weyei»- 
beim« 


DE  LA  SOCIÉTÉ  PBANÇiilSE  i/aRCIIÈOLOGIB.  IM 

*  Sf»4c«  (Loo»),  acdiWisle  en  cbef  UlrIck  '.Pabbé);  curé  de  Httrdt.  * 
da  défiartemeiil,  à  StrasbMHf.  Woi^  (G«i9ti%c},  avoué,   à  Slras- 

*  Stbaub  (PaMbé),  tirofeaseur  au        bourg, 
petit-semmoire  dé  Strasbourg^  Zimmb»,  notaire,  id. 

Haot-Rliin. 

hupeefemr:  M.  fV»is4T,  architflcte  de  la  fille,  à  Bdlbrt 

Frkt  (Henri),  àGuebwiller*  Rirhl    (Tabbé  Léon),  curé   de 

Fkombht   (l'abbé) ,  aumiWrier  de  Bretleh. 

riiôpilal  militaire,  à  Belfort.  *  Sarrette,  lieulennnt-colonel,  au 

JuSTCB  (Looi»),  id.  86*  régiment  de  lij^nc,  h  Bel  foi  L 

*  PoBAT,  arcliitecte  de  la    vilk*,  Scbeult,  à  MullioiiAe. 

id.  SK.STBB  (Pabbé)»  vicaire,  id. 

23*  DiVlSIOS.^ MMÈmtK, 

Itupecieur  divmoHHaire  :  *M.  BERBRUGGER,  de  rinslltui,  luftpecteur- 
général  des  Musées,  à  Al^er. 

Provlnee  dl*OraiA. 

Uvpeeîewr  :  *  M.  Hooobs  vHenri),  substitut»  à  Ttemcen. 
Proviaee  de  fonotenlloe. 

IfnpêttfUr:  M»  €hbmonnbau,  proCess.Hir  d*ara')e,  à  Constantine. 
*  AoGBR,  eoDiervaleur  du  ]tfuséi%  à  Plôtippcvill  *. 

M£3A£BR:E3S  ÉTKATSraERS. 

â.  M.  LE  ROI  Dé  SAXE,  ft  Hresde. 

&  A.  R.  LE  DUC  ùP.  BRABANr,  ù  Bruxelles. 

M»  Altin  ,  (iirectjettr   de  rjiAr.i(  tio:i 

pul lique,  à  BriiKlIes  . 
Am&woBTu  (le  géuér.  I),  à  Monnet    Ard.iibs  (Pailé  J.-O.) ,  cbamilne, 

(YorksUre).  à  Bruges. 

Alford  (le  Rév.),  doyen  de  fan-     AuRSW0LD,préffideiii  de  li  Régence, 
torbéry  An;5lelerre).  à  Trêves. 


tvi 


LISTE  bËS  MEMUftLS 


*  AvTMMsn  (le  baroD  de)»  direct' 
de  la  Société  do  Musée  germa- 
nique» ft  Nuremberg. 

B. 

Baesr,  oonteiller  aalique,  profes- 
•eur  à  rUnivèraitéde  Heidelberg. 

*  Babofpi  (G.-I.),  professeur  émé- 
rite  à  lOIniversilé  de  Turin. 

Bats»  (de),  oonsorvaleur  du  Musée 
à  Carisrube. 

Batlkt  (W.-H.),  à  Londres. 

Bit  PORT  (Sa  Gràœ  le  Duc  de), 
Brigbion-Square,  id. 

Bell,  docteur  en  pbiloaophîe,  id. 

BifKiBAM  (le  colonel),  membre  de 
la  Société  arcliéologique  du 
comté  de  Ki^nl,  jiqçc  de  paix  de 
ce  comté,  à  Bochestcr  (  Angle- 
terre). 

Bingham  (M"*),  id. 

BoLD  {£d.)i  capitaine  de  la  marine 
royale,  à  Soulbamplon. 

BauKCKBi  (de),  conseiller  d'État, 
à  Brunswick. 

BtowR  (iedocteur  William-Henry), 
à  Londres. 

Buaov,  archilecle,  id. 

BuRKB  (Peter),  membre  de  Tln- 
slitut  des  arcbiteetes,  id. 

BrsscBBR  (Edmond  de),  membre 
de  r Académie  royale  de  Belgi- 
que, à  Gand. 


CLévBXT  (  Geoff e-Edward  }  •  à 
Londres. 

CoxoxvAu  (de)  ff  eowwrfalmr  deai 
Arobives,  à  Zurich. 

CoppiKTTRBS  (le  docteur),  à  Iprcs». 

Gox,  Ttce-présîdeut  de  la  Société 
d^bistoire  naturelle  du  comté 
de  Kent,  à  Fordwich,  pièa  Can- 
torbéry. 

Cox  (M-0,  id. 

*  CiOBBKiaa  (le  bar.  de),  président 
de  la  Commission  impériale 
d'Autriche  pour  la  conservation 
des  monuments,  à  Vienne. 


DacBARMB,  ingénieur  en  chef,  h 
Bologne  (Italie. 

Dbctobpp  (le  comte),  à  Gothiogen. 

Devby  (esq'  ),  architecte,  à  Lon- 
dres. 

DiEGKRicH,  professeur  à  l'Athénée 
d*Auvers  (Belgique). 

*  DOGNÉE  OE  VlLLEBS,  aVOCBt  Ct  Br^ 

cbéologue,  à  Liège. 

*  DoNALSTox ,  seciét.  de  riostiint 

des  architectes,  h  Londres. 
DatBHY  (John  Henry),  membre  de 

la    Société  des  Antiquaires  de 

Londres,  à  Norwrch  ,  comté  de 

Norfolk  (Angleterre). 
Dl-by,  pasteur  protestant,  à  Genève. 
DcMOBTiBB,  roemi»rede  la  Chambre 

des  représentants,  à  Toumay. 


Gapitairb  (Ulysse) ,  secrétaire  de 

linstitut  archéologique liégoois     Fabby-Ros^iis  dortrnr  es  lettres, 
k  Liège  (Beli^iqne.  ù  Liège. 


DE  LA  SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D* ARCHÉOLOGIE.         LVlt 


i^ASY,  oiwcrvtteurdw  Musée  d'an* 

tiquiiés,  ft  Genève. 
FtaHfemea  (J(«il->Matbiett\  boflime 

de  leures»  è  Beriiii. 
FiUMMBccoraT  (de),  membre    de 

ptaitenrs  académies ,  adiniiti»- 

tf«letir  du  musée  d^antiquités 

à  TfOfes. 
KokiiTBa ,    membre  de   plusieurs 

Académies,  ft  Munich. 
FeasTKH,  professeur  d*arcliiteclure 

è  r  Académie  des  Bw>oux-ArLs   & 

tienne. 
Fmv  (Miss  KaUK'rine),Shusliet  iicar 

Strasford  (Aogleti'rre). 
*  FcRSTBUBKne  STA.^Ham  (le  comte 

de)  ,    ebambelian    du  rot  de 

PnK>5e,  à  ApoHiiiarisberg,  près 
Cologne. 


président  de  la  Cour  de  cassa» 
lion,  à  Bruxelles. 
GtiiLuay,  professeur ,  meflriwc  de 
PAcadémie,  id. 


Ha«siar8,  bibliothécaire  de  Tin- 
sUtnt  arché<iloipqne  liégeois,  à 
Liège  (Bdgiqoe). 

HAmuif  (Th.  ),  négociiint  li  Os- 
tende. 

HAaTSHOHa  (Bef.  C  H.),  archéo- 
logue, è  Londres.  ' 

Haullevills  (de; ,  liltérateur,  è 
Bruxelles. 

HuGDBT  (Pabbé),  à  Aih  (Belgique). 

HvLsn,  membre  dn  Gonaeil  stt|)é- 
rievr  des  bâtiments,  à  Carlsrubi*. 

HiMBSBT  fils,  archit.  des  Missions 
araogèrrs,  à  Caotou  (Chine). 


GcLTET  (le  comte  de),  à  ësIou,  prèa 

Maeslrech. 
GrBGUs,  secrétaire  dehi  Société 

archéologique  de  Mayence. 
GiLDEHHuis  ,  négocidiit^  à  RoUer- 

daui. 
GorpiNT-DeLBtr,  avocat,  à  Mons. 

(«0.\»XLA. 

*  GfwsB  fils,  à  Genève  (Suisse). 
Graxdcagnage,  membre  de  Tlnsli* 

tut  archéologique  de  Liège. 

*  Gr.%i«t  (Mg'),  év«que  de  Sout- 
warth,  à  St-Georges,  à  Lon- 
dres. 

*GRioLBTvEniest),  numismatisteii 

Geuève. 
GucBLAcvE  (le  baron  de),  premier 


James  (sir  Waller  ),  baronnet, 
membre  de  lu  Société  archéolo- 

-  gique  du  comté  de  Kent,  k 
Sandwich  (Angleterre). 

JisT  (Théodore),  conservateur  du 
musée  d^antiquités,  membre  de 
TAcadémie  royale  de  Belgique , 
à  Bruxelles. 


Rblleb  (  le  docteur  ),  secrétaire 
de  la  Socfélé  archéologique  de 
Zurich. 

KbRVY?i  DE  LETiEfmovE,  k  Brugcs, 


LViil 


LISTE  DtS  MKMimCS 


KiiSTEUioii,  pro|iriélaii-e,  à  Gaiid* 

Kheuskii  ,  membre  de  plosieim 
Soci^^  saiontes  à  Cologne* 

Kbim  db  HocnsLDBN,  aide-de-camp 
de  &  A.  R.  le  grond-duc  de 
Bade,  à  Baden-mde.   - 

Kdglbb  (  Fraiic  ) ,  professeur  ^ 
rAcadémie  de  Berlin. 

KiLL,  id. 

KuocKRR  (Edouard),  esq.,  ancien 
piairc  de  Douvres ,  membre  de 
la  Sociéié  arcbécflogique  du 
comté  de  iUiil,  à  Ca^lle-Hiil 
(Angleterre). 

L. 

Laticia  di  Bbolo  (Frederico),  se- 
crétaire de  r Académie  des 
sciences,  à  Palerme. 

Larking  ,  secrétaire  de  la  Société 
archéologique  du  comté  de  Kent, 
ft  Ryanih  (Angleterre). 

Lavbent  (Mg*),  évéque  de  Luicm- 
bourg. 

Lb  Ghand  de  Rbilandt,  archéo- 
logue, &  Anvers. 

Lb  Maistrb  dMnstaing  ,  président 
de  la  Commission  archéologiq  ne, 
à  Tourna^  (Belgique). 

*  LF.ifDBBScuMiT ,  conscrvateur  du 
Mii«ée  de  Mayence. 

Lbrhard  (Franz),  sculpteur,  à  Co- 
logne. 

*  La  Roi,  professeur  d^arcbéologie 

k  rUniverailé  de  Liège. 
Leutscn  (Cbarles-Cbrétieu  de),  à 
Wi!l»lar  V  Prusse  ;. 


LuutU  (i*abbé/  ,TWfé  caHialifiue 
de  Cbrbtiania  (Nonviége;. 

'  Lom  (le  copimandmr),  roa- 
servateur  du  Mus^  d'aaiîi|«il4i 
de  Pâme. 


Mabgus  (  Gustave  ) ,  libraire ,  à 
Bonn. 

Matbnfiscb  (le  baron  de  },  diam- 
bdlan  de  S.  M.  le  roi  de  Prusse 
et  de  Sw  A.  le  prince  de  Uobett- 
zollern-Siginaringen ,  à  Sigma* 
ringen  (Prusse). 

M  AVER  (Joseph),  ft  Liverpool. 

Maybr  (F.),  &  Francfort-sur-Meiik 

MiLUGAM  (le  Rév.  H.  Bl.  M.  A.)  • 
membre  de  la  Société  archéolo- 
gique du  comté  de  Kent ,  à 
Sulton,  Valence  (Angleterre). 

MiNBRviKi  (Guiliano)f  conservateur 
du  Musée  de  Naples. 

MoRB,  directeur  des  archives  géné- 
rales du  grand-duché  de  Bade, 
à  Carisrube. 

MoKS  (le  Cercle  archéologique  de 
la  ville  de). 

MoRLOT  (A.),  à  Lausanne  Suisse). 

MosLBR  ^Charles\  professeur,  à 
TAcadémie  royale  de  Dusseldorf. 

*  MtLLER  (  Mg' } ,  évéque  de 
Munster. 

Miller  Qe  docteur  Charles),  à 
Stuttgard. 

N. 

Namcys  (le  comte  de),  membre  de 
plusieurs  Sociétés  savantes,  à 
(Jlrecht  (Pays-Basj. 


DE   LA  SOCIÉTÉ  FUANÇAISK   D* ARCHÉOLOGIE. 


LU 


Nkv«  (  Auguste) ,  pmpriélairp,  è 

Luxeraboorfc* 
ICicfioLs  (Mm-Gotifth),    membre 

de  b  Société  dn  Antiquaires 

de  Londres» 
NiLSON  (  S.  ) ,    ancien  prefinweur 

d'histoiit-,  à  Stockholm  (Suède). 

O. 


Quasi  [\cbBron)^  conservaintr 
général  des  momimenls  bistori* 
ques  de  Prune,  membre  étran- 
ger de  rinsti!ul  dim  provinces  de 
France,  à  Berlin. 


*Oi.rEiis  (d*),   (liiedeur-géiiénil 

de»  Musiles  à  Herlin. 
OciLVY  (G,\  &q,,  Museom-Slreet* 

Al,  à  Londres  (Angleterre). 
*  Otirppb  de  Bo(:veTTR  (d'),  pré- 

fiidenl  de  rinslllul  liégeois,  à 

Liège  (Belgique). 
Old^kd,  négociant,  à  Gènes  (Siir- 

daigue). 


Panizzi  '  Autonio\  Ttin  des  conser- 
▼ateura  de  la  bibliotbfqoe  de 
Londres. 

Pag:<i,  ancien  maire  de  Douvres 
(Angleterre). 

*  Parker ,  membre  de  la  Société 
architecturale  d'Angleterre,  de 
IMnstitutdes  provinces  de  France, 
à  OxfonU 

pEBTERS-WiLBAox,  membre  de  la 
Société  historique  et  littéraire,  à 
Tonmay  (Belgique). 

PsTrr  DE  Rosen,  à  Tongres. 

*  Piperê,  professeur  à  TUniversilé 
et  directeur  du  Musée  d'archéo* 
logie  chrétienne,  à  Berlin. 


Ram  (Mg'.de),  prélat  remain, 
membre  de  l'Académie  royale  de 
Belgique ,  recteur  magnifique 
de  rUnlvemité  catlioUque  de 
Louvaiii. 

Rambod  ,  oounervateur  du  Musée 
de  Cologne. 

*  REicHcNSPBBGEa ,  cottwiller  à  la 

Cour  de  cassation,  à  Brrlin, 
vice-présMent  de  la  Chaiidire 
des  dé|Hités  de  Berlin. 

Rrichbnspbmsbb  ,  conseil 'er  à  la 
Cour  de  cassation,  à  Berlin. 

Rmdbb,  profe^sseurà  T École  poly- 
technique de  Buuiberg. 

Rb^pilevx  (  Tabbé  ) ,  '  chanoine, 
doyen  de  la  cathédrale  de  Tour- 
nay. 

*  ItKisBNs,  docteur  en  théologie, 
bibliothécaire  de  TtJniversilé,  à 
Louvain  (Belgique}. 

RiooBL  (sirW.-B.  ),  baronnet, 
membre  de  la  Société  archéo* 
logiqne  du  comté  de  Kent,  à 
Londres. 

RrooeaBAca,  arehllecte,  à  Bêle. 

Ripalda  (le  comte  de),  «lélégué  de 


LX 


LISTE   DES   MEMBRES 


rAcadémie  eit|Kignolc  d*arcbéo- 
logîp,  à  Madrid,  membre  étranger 
de  rinstitut  des  provinces  de 
Fmnce. 

*  RoACii -Smith  ,  membre  de  la  So- 
ciété des  Antiquaires,  à  Lon- 
dres. 

*  IlOBUKO  (le  comte  Maurice  de), 
séiiuteur,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savaiitei,  rue  Léopold, 
à  Brbxctiis. 

RoBsoN  (Edward),  architecte,  à 
Darbam  (Aiigierre). 

*  HoUin  (  le  baron  Ferdinand  de), 
chevalier  de  Malle,  à  Bruxelles, 

RoNSB  (Edmond),  archiviste,  à 
Fumes  (Belg'que). 

*  Rostn  (  le  cbevalier  de) ,  à  Rome. 
RocLCS,  professeur  à  rUuiversité 

de  Gand,  membre  étranger  de 

rinstitut  des  provinces. 
RussBL  (lord  Ch.),  à  Londres. 
Rl$ï»el  (Hasting),  id. 


Sbgbbstain  ,  cher  de  bataillon  du 
génie,  à  Rome. 

Shahpb  (Edmund) ,  architecte    »ti- 
g'ats,  à  Genève. 

Sbefviblt-Gbacb,  k  Know-House  , 
comté  de  Kent. 

SnoLVBBBN,  membre  de  la  dépcrta- 
lion  permanente  de  la  proviuce 
d'Anvers. 

Stavpe  (de;,  président  du  Tribunal 
de  Munster. 

Sriei.FBiED  (leburon  de),  grand* 
malire  des  cérémonies  du  palais, 
à  Berlin. 

Stirling  (sir  Walter),  baronnet» 
membre  de  la  Société  archéolo- 
gique du  comté  de  Kent,  à  Tua- 
bridge- Wels  (AiigleliTre). 

Stone  (Rev.-Can.),  membre  de  la 
Société  archéologique  du  comté 
de  Kent ,  à  Cantorbéry  (  Angle- 
lerre). 

Stuabt-Mektkath  (Ch.),  à  Eulry- 
Hili-rHousc-Balb   (Angleterre). 

STIiABT-MENTEATR  filS,   id. 


Sal'sail-Sovhaicmb  (le  baron  de),  à 

Francrorl. 
ScuEMAKtprofesteurau  collège  royal 

de  Trêves. 
ScHBNASB  (Charles)  coukeillcr  à  la 

Cour  de  cassation  de  Deriin. 
ScHEiBBBB,  professeur  des  sciaices 

au&illiaires  historiques  à  TUni- 

versité  de  Fribourg. 
ScHOLTB  (Tabbé),  doyen  de  Frec- 

^cudurf,  diocèse  de  Muni»lcr» 


T. 

Tkmpest,  membre  de  la  Société  des 
Autiquaiies  de  Londres. 

*  TiiOMSER ,  directeur-général  des 
Musées,  à  Cot)enhague. 

U. 

Urlichs,  professeur,  directeur  du 
Musée  d'auliquilés,  à  Bonq. 


DE  LA  SCKUÉIÉ   FBANÇAlSE   D'ARCHÉOLOGIE.  LXl 

Snriélét  savantes,  rue  Harciig- 
V.  ftpee.  Si,  à  Gand  (Belgique). 

*  Wallbmstkir  (le  prîttcc  de),  an- 
cien ministre,  à  Munich. 

Waiii^kobuig,  membre  du  rinstiltit 
el  professeur  à  Tubingen,  mem- 
bre étrauger  de  riiisUtui  des 
provinces. 

*WFALE(Jaroeîi),  ù  Bruges  (Bel- 
gique ). 

Wkttku,  membre  de  plusieurs 
Académies. 

Whbwkl,  docteur  en  théologie, 
professeur  à  Cambridge. 

WiesENPBLD,  professeur  d'arohi- 
teciure,  à  Prague  (BoJiônie). 

WiLLB»,  dirci:leur  de  la  Société 
archéologique  de  Sinsheim. 

W11.LIS,  membre  de  plusieurs  Aca- 
démies, professeur  à  Cambridge. 

VViusham-Mabtik  (Cbaries),  an- 
cien membre  du  Parlement , 
vice-président  de  la  Société  ar- 
cliéologiquc  du  comté  de  Kent, 
ttu  château  de  Lceds,  près  de 
^^  Maidsione  (Angleterre). 

WiTMANN,  directeur  de  la  SiKiétè 
WACBTtkH ,   UKMnbre  de  plusieurs         archéologique  de  Majetwe. 


VA?cD.4RaE-BKna(iB«,  trésorier  de  la 
Société  royale  des  Beaux- Arts  el 
conseiller  provincial,  à  Gand. 

V^^iies-BHBaEBOOif ,  membre  de  la 
Chambre  des  représentants  de 
Belgique  el  iMurgmeslre  de  la 
ville  d^Yprcs. 

Vah  DKn  HuGBE,  me  de  Cou  rirai, 
8,  à  Gand  (Belgique). 

Vam  w  Ruttk,  dianohic,,  curé- 
doyen,  à  Poperinghe  (Belgique). 

Vax  Limpobl,  de  Niemunsler, 
oiembre  de  la  Chambre  des  re- 
INrésentants  cl  ancien  sénateur , 
à  Bruxelles. 

Vois»  (Pabbé),  vicaire-géncial,  à 
Tourna}'. 


•  Vatm,  membres  de  plusieurs  So- 
ciétés salantes,  ù  Londres. 


La  Société  française  d\ircbcolagic  renouvelle  h  ses  associés 
la  recommancbUoD ,  qu'elle  leur  a  faile  auléricuroinenl,  de 
faire  tous  leurs  efforts  pour  augmenter  le  nombre  des  mem- 
bres de  la  Compagnie  :  il  n'csl  pas  de  membre  qui  ne 
puisse,  dans  sa  circonscription,  trouver  chaque  année  deux 


LXll  LISTE  DES  MEMBRES. 

OU  troih  iiuiiveaux  associés.  Quand  on  songe  qu*en  Angleterre 
certaines  associations  comptent  dix  mille  membres  et  plus  , 
nous  devons  croire  (pi'avcc  un  peu  de  zèle  nous  poarrioiiS| 
f]uadrupler  le  nombre  des  membres  de  la  Société  française 
d'archéologie. 


COMPTE 


BERDO  PAR  LE  TR£80MER 

DES  RECETTES  ET  DÉPENSES  DE  L'ANNÉE  186A. 

«1^ 

BFXElTJiS. 

Excédant  du  comple  de  1863 2^,636  32 

Colisalions  recouvrées  sur  Panoée  1861 10  » 

Id.                   id.                     1862 50  » 

Id.                   jd.                     1863 3,630  » 

Recetles  de  186/^ 10,706  » 

Oolisations  reçues  par  avance  sur  1865 230  » 

Total.    ...    ;    39,262  32 
DÉPENSKS. 

RBCOUVRBMRNT   DBS   COTISATIONS. 

Frais  de  recouvremenl.    .........         505  20 

Frais  de  retour  de  billets  non  payés 99  45 

CONCIBRGBS. 

Trailenieol  du  concierge  du  Pavillon  el  fournitures.  TU  70 

Id.  îd.        du  musée  plastique  ^Caen.  20    » 

IWPRBSSIONS. 

Iiopressioos  el  gravures. ,      4,081  25 

Vignettes  pour  le  compte-rendu  des  séances.    .    .        125    » 

AFFRAKCHISSIIVBNTS    ET   PORTS    DB   LBriRBS. 

ÂlTrancliIssemçnl  et  expédition  par  la  poste  du 
oouipte-renda  des  séances. 762  03 

Ports  de  lettre^  paquets,  caisses,  affraocliissements 
de  circulaires,  envoi  de  médailles  et  menues  dé- 
penses.             229  80 

À  reporter.    .    .    ,      5,897  43 


LXIV  GOMFrE  tt£NDU   PAU  LE  TRÉSORIER 

Report.     .     .     .       5,897    Û3 

sbancks  urnéualbs. 

Solde  des  frais  relatifs  au  Congrès  de  Rodez. ...  39  ^5 

Id.  id.        au  Congrès  de  Fonlenay  el  aux 

séances  générales  de  Troyes,  Falaise,  Évreux,elc      1,084    • 

MÉDAILLES. 

Achat  el  gravure  de  médailles. 225  /iO 

CON'GRÈS   SCIBNTiFIQUB. 

Trois  délégalions  au  Congrès  scientifique  de  Troyes.  ^    • 

DBSSINS    BT   PLANS. 

Dessins  et  plans  faits  pour  le  compte  de  la  Société.         330    » 

LIVRBS    D*AUCHBOLOGlB. 

Distribution  de  livres  d'archéologie l/i6    » 

ALLOCATIONS, 


Membres  chargés  de  la  sur- 

veillance et  de  la  direction 

des  travaux. 

M.  Coda  rd-Faiîlti«  1ER 

et  Jolt-Le-Terme. 

Fouilles  à  Gennes.    •    .    . 

200 

M.  le  vicomte  de  Moîit 

- 

CARRIER. 

Fouilles  à  Lombers  (yàvri). 

200 

M.   DE   MAiNKOURY- 

d'Ectot. 

Id.    à  Chamboy   (Orne). 

60 

M.  rabbéAzÉMAR. 

Réparations  à  Téglise  d'Au- 

brac  (  Aveyron).    .    .    . 

100 

Id. 

l\épara(ions  à  Téglfse  de  St- 

S«lnrnin-de-Lenne  { ïd.  ). 

100 

Id. 

Réparations  à  Téglise  de  St- 

ricri"e-de-De8suéjoul8(ld.) 

50 

A  reporter. 


8,/ï62  28 


DES  HECEtTES   ET  DÉPENSES  EN  1864.  IIV 

Repari.    .    .    .      8,A62  28 
M.  FéoéniQCE.  *  Souscriplloo  poar  rétablisse- 

ment d*un  rousée  à  Vire.  50    • 

MM,  MAAiORNEio ,       FouillesàGu^randeetà Noir- 
Nau  et  DE  La  Nico-     moutier.(Loire-iQférîeare}«        100    » 
uÈRjs.  Becberches   archéologiques 

danâ  la  Loire-Inférieure.         100    » 
M.  FiLLOK.  Souscription  à  la  statue  de 

Bernard-Palissy  (à  Saintes]        100    » 
M.  UccHER.  Moulages  dans  le  départe- 

ment de  la  Sartbe.    .    .         100    » 
M.  Tabbé  Mezcect.      Déblaiement  de  l'église  de 
No(re-Dame-de-la-fin-des- 
Terres  (Gironde).  ...         100    » 
M.  Tabbé  Baudry.        Fouilles  au  Bernait!  (Vendée)         100    » 
M.\1.  CÉRÈs  et  AzKMAR.  Réparations   à  Téglise   de 

Perse  (Aveyron).    ...         100    » 
Id.  Iléparations   à    Péglise   de 

Lassouts  (Id.)  ....  60    » 

11.  LeCointre-Dcpont.  Déblaiement  de  Téglised*  Al- 

menesches  (Orne).    .    .         100    » 
M.  Desdiguères.         Conservation  d'une  porte  ro- 
mane à  Péglise  de  Beau- 
mais  (près  Falaise).    .    .         100    » 
Souscription  au  Portefeuille 
archéologique  de  la  Cham- 
pagne   25    » 

Souscription  pour  Péglise  de 

Jouval 10    » 

Achat  de  Péglise  de  Gravant 

[Indre-et-Loire).    .    .    .      1,865    » 

Total.    .    .    .    H,372  28 


LXVI  COUt^E  ftENDU  PAn  LE  TnÊSORIEft 


BA^hKC^^ 


necettes.    «...    d9,262  32 
Dépenses.  •    •    •    ^    11,^73  2ft 

Excédant.     .    .    27,890  04 


éLLOCaTIOK$   NO^    Bm*ORK   ACQUIITÉFS. 

Meahres  chargés  de  la  sur- 
f  •illaoee  et  de  la  directiou 
des  iravani. 

M.  Tabbé  L£  Petit.    RéparalionsàréglisedeMoueD        300    • 

M.  ClîADBRY  DK  TkON- 

cënord.  Rétablissement  des  voleta  an 
retable  de  Fromentières 
(Marne) 30    » 

MM.  DE  GaCUORT, 

Gaugain,  (■•  ViLLBKs.  SeU8*sHptk)n  pour  la  consoli- 
dation de  la  tour  centrale 
de  ta  c&thédrale  de  Bayeux.      1,000    » 

M.  DE  VerkëIlë.        Rétablissement  d*une  inscrip- 
tion tumnlafredans  Péglise 
St-Léonard  (rt**-Vienne).   .         fOO    » 
Id.  Plaque   commémorative   du 

combat  de  trois  chevaliers 
français  contre  un  nombre 
égal  de  chevaliers  anglais.     *    50    » 

^1.  DE  Marccerit.     Consolidation  du  cloclier  de 

Viervitle 100    » 

M\f.   BoocT  et  Ch. 
Vasseur.                Réparation    des  statues   de 
Pi^glise  de  St-Cerinain-de- 
Livel 100    » 

A  Vf  porter,    .     .     .      i,570    • 


DES  B£GEÎtBS  ET  OÊPEMSES  EN   1864.  LXVil 

Report.    .    .     •      1,570    » 

.M.     le    C**  DE  CiALEH- 

BKBT.  Moulage  des  staAues  de  Fon- 

tevraolt  (Maine*eULo1re)  .        /lOO    » 
M.  J61.T-LE-T1R11R.     RéparatioQS  à  Tôglise  de  St- 

Martin  de  Sanzay  (id.)«    •         100    » 
MM.  Ricard  el  Tabbé 
Viras.  Achat  et  réparation  ducloclier 

de  .  St-Goîlbem-du-Désert 

(Hérault) 100    » 

M.  R0SSIG11014.  PouilleB  d'un  tumulus  à  St- 

Salvi  .Tarn) 50    » 

Id.  Pour  lever  le  plan  de  la  ville 

de  Gîrousaens  (Id.)  •    •    •         100    » 
M.  DEToDi^psErL^DTitBC*  GoRservatioD  d'une  pierre 
tombale  dans  Téglise  deSt- 
Pierre  de  Rabastens  (Id.).  25    » 

M.  DE  Rivières.         Uéparations.à  l'église  St-Mi- 

chel  de  Leacure  (Id.)  .    .        ioo    » 
Id.  Réparation  du  portail  de  Pan- 

cienneéglisedeCadalen;id.)  50    » 
M.  DE  HOKNEFOY.       Fouillesà Pesilla-dela-Rivière 
el  St-Felice-d'Amour  (  Py- 
rénées-Orientales;. ...  50    » 
MM.  Pabbé  Vinas  et 
Ricard.                  Id.    à  Plessans^St- André  (Hé- 
rault).             50    » 

xM.  UE  Toulouse-Lautrec.  Pour  enchAsser  la  plaque 
du  tabernacle  de  St-Sulpice- 

la-Pointe 50    » 

M.  Pabbé  Pighot.      Ponille  à  Sermerieu.    ...         100    » 
M.  KiLLON  (Vendée).  Moulages  à  Fontenay  ...         200    » 
Réparations  à  Péglise  de  Mail- 

lezas. 200    » 

A  rrporltr.    .     .    •      3,l/i5    » 


LXVIIl  COMME  RENDU  PAB  LE  TUÉSOiliËR. 

neport.    .    .    .      3,lù5     » 
Réparations  à  Téglise  de  Vou- 

venu 30a     » 

M.  BouET.  Réparations  à  Péglise  deSt- 

Julieii-s-GaloDDe  (Calvados).         iOO    » 
M.  FiLLOK.  Fouille  dans  la  Vendée  .    •         100     > 

Id.  Crypte  de  N.-D.  de  Fontenay.         100    » 

M.  Tabbé  LACuniE.     Fouilles  dans  le  cimetière  de 

Neuvy 100     » 

M.  l'abbé  I^tier.      Somme  à  la  disposition  de  M. 
rinspecleurde  Tarn-ei-Ca- 

•  ronne 200     » 

M.  Jules  DE  Veuseilh.  Somme  à  la  disposition  de  M. 
Pinspecteur    divisionnaire 
de  la  Dordogne  ....         200    » 
M.  FiLLON.  Plaque    commémora tive   de 

Jean  Pellerin 60    » 

M.  DE  Smitterre.      Monument  commémointif  de 

la  bataille  de  Cassel.    .  %         100    • 
Total.    .     .    .    .       UAOb    » 

RÉSULTAT   DÉFINITIF. 

Excédant 27,890  fr.  04  c 

Allocations  à  solder.  .    .    .      4,405         i» 

Fonds  libres  ....     23,485  fr.  04  c. 

Caeii,  le  10  iivril  18ti5. 

/.<?  Trésorier, 

L.  CArCAIX. 


CONGRÈS  ARCHEOLOGIQUE 

DE  FRANGE. 


XXXIe  SESSION 

TRNCB 

A  FONTENAY 

LK  19  II  IM  IMl  KT  JOURS  SUlWAiVTS. 


SÉANCE  D'OUVERTURE. 
Présidence  de  M.  le  Préfet  de  la  Vendée. 

Snr  Tinvitation  de  M.  de  Canmont,  M.  le  Préfet  de  la 
Vendée  occope  le  faoteuil  de  la  présidence.  Mg'  TÉvêque  de 
l'UÇQo  y  M,  Paillard,  sous-préfeC  de  Fontenay ,  M.  le  Maire 
(le  Foinenay-Ic-Cointe ,  M.  le  Président  du  Tribunal,  M.  le 
Procoreur  impérial  siègent  à  ses  cùlés. 

MM.  de  Caumont,  directeur  ;  Tabbé  Le  Petit,  secrétaire- 
général  de  la  Société  française  d'archéologie;  Gaugain,  tré- 
sorier; B.  Feï/cm,  secrétaire-général  de  la  session,  et  Ledain^ 
de  Partbenay,  secrétaire-adjoint,  occupent  des  places  réservées 
près  du  Bureau. 

Voici  la  liste  des  membres  du  Congrès.  La  plupart  sont 
présents. 

M,  AniURAULD,  receveur  particulier  des  finances,  à  Fon- 
tenay. 
ÂILLEBT  (Tabbé),  id. 
Angibaud  (Charles) ,  juge  de  paix,  id. 

1 


2        CONGBfeS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  PBANCB. 

MM.  Angibaud,  juge  de  paix,  à  S^'-Hennine. 

Arkauld  (  Charles  )«  secréialre-général  dt  la  Pr^ec- 

turc,  à  Niort 
Abnauldet  (Thomas),  employé  au  Cabinet  des  estampes 

de  la  Bibliothèque  impériale ,  à  Paris. 
ARlNAULDET  (Paul-Louis),  avocat,  id. 
Auber  (rabbé),  cbanoîne,  h  Poitiers. 
Acdê  (Léon),  secrétaire-général  de  la  Préfecture,  à 

Napoléon. 
Aude  (  Alexandre),  docteur-médecin,  à  Fontenay. 
Augeb  ,  docteur-médecin ,  à  Nalliers. 
Auvtnet  (l'abbé)»  vicaire  de  Noire-Dame,  à  Fontenay. 
Babin,  docteur-médecin ,  id. 
Balleread  (Léon),  architecte,  à  Lnçon. 
Bally  (Pierre -Henri ),  îngénieqr  civil,  à  Faymoreaa. 
Bardon^et  (  Abel  ),  à  Niort. 

Bardy  (Gusiave),conseiller  à  la  Cour  impériale,à  Poitiers. 
Baron,  ancien  député,  à  Fontenay. 
Barre,  doctenr^médecin ,  à  Thouars. 
Babbion  (  Désiré  ) ,  médecin ,  à  Montlleron-cn^Pareds. 
Bassetiëre  (Edouard  de  La  ),  à  St-Julien-des-Undes. 
Baddry  ( rabbé) ,  curé  du  Bernard. 
Beadghbt-Filleau  (  Henri  ),  h  Chef-Boutonne. 
Bbaud  (Jean-Jacques),  directeur  de  TÉcole  supérieure, 

à  Fontenay. 
Beaumont  (  Arthur  de),  à  La  Garcilière. 
Bejarry  (Amédéc  de),  à  Roche-I/>uherie. 
Ben  Y  (le  Père),  à  Poitiers. 
Bernard  (  Evariste),  à  Auzais. 
Biaille-Lalongeais  (  Auguste  ) ,  doct^ur-médeciq ,  au 

Langon. 
Bienvenu  (Léon),  membre  du  Conseil  général,  à  St- 

Hilaire-dea-LogeSé 


MM.  BiROTHEA*  (Ç^r*i»ii4)*  m»r^,  k  »oi*îwr 
BiTTON  (Alexandre),  i4« 
Robinet  r»E  |'>>gi^  ,  n|. 
DooiN ,  à  M^rigiiy. 

BONCENNE  (  ?é|iît  )  t  juge  ,  j^  FoW^l^y. 

BoNCENNE  (Eruft^D^id. 

RONNAOD,  nq(^if^,  14. 

!ii>NNAOD  (  raW>é  J?  ÇHr*  4e  (;h?rMî«. 

BqwîjBT  (.r^ibbé  ),  W*  Aï  f OMMMgf». 

Borde  (  Camille  de  I^  ),  ji  Foiitoni^S:. 

BOQ^f  ?Q  (  tmlfi  ],  ^i^JM  ^  change,  îd. 

Boucher  (  Théophile  ),  k  (:halljtq3. 

ttooiri  (Jftiçs),  méderin,  a^  Hoaelmi^p. 

BÔuin  (p^rfil.  id^ 

Boora  (Fa.bW)  curé  df  Chav^ieç-w^PtUJefjL 

BouQUiQf  (Bepri),  qrRvrç,  à  Fontrffijt 

RooBBON,  propriéiaire»  m\  Hisrbici^ 

BOlJf(M)70l9  (tOMiîi),  proXfÇis<?ur  de  rli6larîf)«6 ,  à  Fou- 

tenay. 
BooTETlÈRE  (de  La}|  id. 
Boutât  (Eugèpe),  ^  S«"'Periïiinc, 
BiiÉCHABD  (  Eujjène)^  aïQcai,  à  Foiitcnay. 
BRjp^  (  Adolphe  de  ),  à  Itiçofu 
Brière  (de  La),  rccefcup-géi^éfal,  à  ]!^a|pQl^ 
Bri^n  (Arqi^fivl),  banquier,  ^  Fmiteo^y. 
Brouillet  ,  scalptear ,  à  Poitiers. 
BRUNETitiVEr  ju^e  (J*iii9lr«çtio« ,  à  Foiuciiay. 
C ampagnoli.es  (  dç  ],  i  Vire, 
CARmN.(JqJîçn),  )  Poiiipr?. 
Catalan  (  Aogasie  de),  sous-insp^clcgr  des  CiitQiribu- 

UQj?sjnidfrçclç3^  i  Fontçoay. 
Catois,  4(H:jiÇur-ai)édect|i.  à  paris, 
Cacrit[(  Tabbé  ),  cqré  4^  RéaMUOiir. 


&  GOKGftkS  ABGHÉ0L061QUE  DE  PBANCB. 

MM.  CHABOT  DB  Peghebbun,  père,  à  Fontenay. 
Chabot  de  Pechebbun,  fils,  id. 
Chaupfledby,  homme  de  lettres,  à  Paris. 
Chabpentibb  (Tabbé),  curé  de  Luçon. 
CHABBiEB  (  Léopold  ),  aTooé ,  à  Fontenay. 
CUABBON  (  Loaia  ),  expert ,  à  Petosse. 
Chabvet  (Jales),  antiquaire,  à  Paris. 
Chateigneb  (  Alfred  de),  à  Beaulien. 
Chauveau  (  Charles  ),  docteur-mèdeciD,  à  Laçon. 
Crênedollé  (de),  à  Vire. 
Chêbon  (Paul) ,  bibliothécaire-adjoint  à  la  BibUothèqoe 

impériale,  à  Paris. 
Chevallebeac  (GustaTe),  conseiller  général,  à  B^issorin. 
Clemenceau  de  La  Loqubbie,  à  Fontenay. 
CLOT  (Tabbé),  curé  de  la  Châtaigneraie. 
Clouzot  (Léon  ),  libraire-éditeur,  à  Niort 
COLET  (Mg'),  évêque  de  Luçon. 
CoQUiLLACD  (Emile),  docteur-médecin,  à  Fontenay. 
Codgnaud  (  Mathias  ),  id. 
Cbosnieb  (Antoine),  à  Angles. 
Cumont  (le  vicomte  Charles  de),   à  Sillé-le-Guillaume. 
Daudeteau  (Charles),  à  Fontenay. 
Daviau  (Henri),  propriétaire,  à  Aocheservière. 
David  (Tabbé),  curé  d* Angles. 
Delabobde    (Henri),  conservateur  do    Cabinet  des 

estampes,  à  Paris. 
Delavau  (Alphonse),  propriétaire,  àPouzauges. 
Delidon,  notaire,  à  St-Gilles-sur-Vic. 
Dbsaivbes  (  Léo  ),  étudiant  en  médecine,  à  Paris. 
Doré,  père,  à  Paris. 

DouiLLABD  (  Henri  ),  propriéuire  ,  à  Montaigu. 
Dogast-Matipeux  (Charles),  à  Montaigu. 
Dî}PRé-Carba,  avoué,  à  Fontenay. 


UXl*  9SSSI0M,  A  iONTEMAY.  b 

MM.  DuiŒAUt  à  Pari& 

Do  Temps»  docteur-médecio,  à  Footeoay. 

Du  Temps,  aux  Sauzes. 

£spiEBR£  (Gabriel),  membre  da  Conseil  général,  à 
FoDtenay. 

ESPIEBRE  (Ernest),  ancien  avoué,  id. 

EsPiEBRE  (Gabriel),  fils,  avocat^  à  Poitiers» 

EuoEL,  à  Nantes. 

Falle  (Paul),  pasteur  à  Fontenay. 

Ferchaud  (Tabbé),  curé  de  Notre-Dame,  k  Fontenay. 

FiLAUDEAU,  archiviste  du  département  de  la  Vendée ,  è 
Napoléon. 

FuxoN  (Benjamin),  à  Fontenay. 

Fleury  des  Marais,  propriéuire,  id. 

Fontaine  (  Arthur  de  ),  id« 

Fontaine  (  Gabriel  de),  maire,  à  St-Vincent-Sterlange. 

Fourny,  jeune,  carrossier,  ^  Fontenay, 

Frappier  (  Paul  ),  à  Niort 

Gaillard  de  La  Dionnerie,  substitut  du  procureur 
impérial ,  à  Fontenay. 

Garnereau  (Auguste),  architecte  de  la  ville  «  id. 

Garran  de  fiALZAN,  ancien  conseiller  à  la  Cour  impé- 
riale »  à  Poitiers. 

GÉANT  (l'abbé),  curé  de  St-Mesmiu. 

Girard  de  Villesaison,  préfet  de  la  Vendée. 

Gennes  (de),  conseiller  à  la  Cour  impériale»  à  Poi- 
tiers. 

GiGAT,  négociant,  aux  Sables-d'Olonne, 

GiRAUD  (Alfred),  procureur  impérial,  à  Parthenay. 

GiBADD,  docteur-médecin,  à  Fontenay. 

GiZOLME  (Alfred),  professeur  au  collège,  id. 

Godet  de  La  Riboulerië  (Marcelliu),  id. 
'    Godet  de  La  Riboulerie  (Louis),  à  L'Hermenault 


6  CONCltfeé  iUCHtoLOOlQUE  DE  ^tlAMCE. 

MM.  GoGUET  (Auguste),  procureur-iifipéHal,  à  Ldodilti. 
GouGET;  archiYîsK;  dtt  dëpaftealcdt  d^s  £yeûx-^vresi, 

à  Niort 
'    Goi)lkRAt)b,  uotah-e  honoraire,  à  ChaTdgné^-ett-l^aillers. 
Gr£LIër  du  Folgeroux,  ancien  député^  S  la  Chapelle- 

Théincr.  * 
GRENOviLLoiiX  (Ëdouard),  à  Niort. 
Grimouardde  St-I.aurent  (H(;nri) ,  Si  ^t-L^iorent- 

de-la-Salle. 
âMOLfcT  (Ei^êst),  uiiinistnâtiftte,  à  Géitèv^. 
tiïiOLl.EAi}  (Prosper),  ancien  sous-pr^et,  à  Mam<^s. 
Guenyveau  (de),  à  Nalliers. 
GuÊRiN  (l*abbé),  curé  de  Mouilieron-cn^Patleds. 
GuÊRY  (Arthur),  avodé,  à  Fokitenay. 
GuÊRY  (Léandre),  ancien  avoué,  id. 
GtllcHARd  (  Fir^déric  ),  àgent-Toyer,  h  Rezé. 
GuiGKARD'( ^lofent),  à  Nantes. 
•HiLLERiil  (Auguste  de),  à  LbçOn. 
HuXEttlN  (R<%er),  à  ât-MaHin-'dt'-Fraigneao. 
HouLiER  DE  VtLLEDiEU,  à  La  Baudiète. 
luftERt,  propriétaire,  k  Thouars. 
JÀMSfiAtJ,  médecin,  à  Fontenay. 
JarraSvSé  (Alfred),  procureur  impérial,  id. 
JOFFRiON  (Martial),  id. 
JoFPttrOH  (AugUiitê)^  id. 
Jou^KÀliME  (Haiiftel),  propriétaire,  id. 
JOUSSEMET  (  Benjamin  ),  k  Napoléon. 
Lacomre,  notaire,  ^  Fontfenfty. 
IkttMÊ  (l'abfoè),  I  Saintes. 
Lafosse  (Hêhrt  ),  à  Niort. 
LalurM  (Charies),  Si  Oulmcii. 
La  TouRÈrrE  (CUIert  de),  pèfe ,  docteur  médetin ,  à 

LodduA. 


XXXI*  SESSION,   A   PONTENAY.  7 

MM. La  TouBETTE  (Léon  de),   (ils,  docteur-médecin,  ^  • 

loudoo. 
Laurent  (  Fabbé  ),  curé  de  Voavaiit. 
LAtxifcltB  (de),  &  Paris. 
Latal  (Adolphe),  percepteur,  à  Fonteiiay. 
Ledain  (Bélisaîre),  à  Parthenay. 
Le  Long  (Eugène),  è  Paris. 
Lemabiê  (Eugène),  iniprinieur,  à St-Jeaii-d'Artgely. 
Lenepyeu  (Jufes),  docteur-médecin,  à  la  Châteigneraie. 
Le  Pelletier  ,  conservateur  des  hy))othèques ,  à  ^on- 

tcoay. 
Lepeltier  (Armand),  docteur-médecin.è  Naules. 
IÉF1NER.\YS  (de),  à  Faymoreau. 
LETounNEUX,  président  du  Tribunal  civil,  à  Fontenay, 
Lièvre,  pasteur,  à  Couhé. 
LoNGucMAR   (de),  vice-président  de  la  Société  des 

antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers. 
Ldguet  (Henri) ,  professeur  de  philosophie,  à  Fbntehay. 
Malatier  ( Jean-Joseph),  h  Velnire. 
Mangou,  ûIs,  à  FontenaV. 
Mangou-Coquillaid,  docteur-médecin,  id. 
Marchand  (Ernest). 
Narchegay  (Paul),  archiviste  paléographe,  aux  fioebes* 

BaHUud. 
Marionneau,  à  Nantes. 
Uabtin  (Tristan),  à  Montlîmard. 
Martineau  (  Auguste),  à  NieuL 
Maynakd  (Gaston  de  ),  à  Paris. 
HAZAà,  à  Lavaur  (Tarn). 
Meillet,  chimiste,  à  Poitiers. 
MÊNAiSER  (rabbé)>  chanoine  honoraire,  aox  Sables- 

d*Olonoe. 
MÉNARD,  ancien  provlseut*  do  Lycée,  ^  Poitiers. 


8  rONGRÈS   Al.CHÊOLOGlQUK  DE   PRAKCB. 

MM.  Mêmardjère  (Camille  de  La),  professear  k  TÉcole  de 
Droit,  à  Poitiers. 

Mercier  (Marcellin),  &  Fontenay. 

Merland  de  Graillé,  docteur-médecin,  à  Luçon. 

Merveilleux  (François-Henri),  à  Fontenay. 

Merteilleux-Dutignaux»  procureur-impérial,  à  Napo- 
léon. 

MoLLER  (Ernest),  à  Fontenay. 

MoKGiS  (Tabbé),  à  La  Rochelle. 

MOKNET  (  Alfred  ),  à  Niort. 

Mont  AIGLON  (Anatole  de),  secrétaire  de  l'École  des 
Chartes,  à  Paris. 

MOREAU,  père,  juge  de  paix,  au  Poiré. 

MoRJNERiE  (de  La),  chef  de  bureau  à  rHôtel-dc-Ville 
de  Paris. 

MoRizoT,  économe  de  Tbospice,  à  Fontenay. 

MosNAY  (Henri),  id. 

Neullier,  docteur-médecin,  à  Luçon. 

Orieox,  agent-voyer  d'arrondissement,  à  Nantes. 

Pageau,  arpenteur,  à  Fontenay. 

Paillart  (Henri  ),  sous-préfet ,  id. 

Palliot  (Hippolyle),  propriétaire,  id. 

Parenteau  (Fortuné),  à  Nantes. 

Parenteau  de  La  Yodte  (Arthur),  à  Fontenay. 

PÊGARD,  à  Tours. 

Perreau  (Victor),  avocat,  à  Fontenay. 

Perreau  (Léon),  propriétaire,  id. 

Pervinquière,  juge  de  paix,  à  Napoléon. 

Pertinquière  (Henri), propriétaire,  à  Bazoges-en-Pareds. 

Petit-Duvignaud  (Alcide),  à  St-Valérien. 

Petiteau   (  Marcel  )  ,  docteur-médecin  ,  aux  Sables- 
d'Oionne. 

PicharD  (Frédéric),  propriétaire  ;à  Fontenay. 


XXXI*  SESSION,   ▲  FONXENAY.  9 

MM.  PicuARD  DU  Page,  propriétaire,  à  St-Michei-le-Cioox. 

Pjchon  (l'abbé),  curé  de  Sermerieo. 

riET  (Jules),  notaire  honoraire,  à  Koirmoutier. 

PomtlbvoyeK Gustave  de),  ancien  magistrat,  à  St- 
Philberl-de-Ponl-CharrauIt. 

PoNTLEVOYE  (  Adbémarde  ),  à  Bazoges-en-Paredj». 
.       Poey-d'Avâmt,  ancien  receveur  d'Enregistrement,  à 
Maillezais. 

Pboost  (  Henri  ),  maire,  à  St-Mesniin. 

PtyoL  MojMSALès,  principal  du  collège,  à  Fontenay. 

Raballand  (l'abbé),  curédeKieul. 

Uauo  (François),  docteur-médecin  à  Laçon. 

Ravin,  notaire,  à  Villiers-St-Benoit  (Yonne). 

Revebseau  (Alfred),  avocat,  à  Fontenay. 

Richard  (Alfred) ,  archiviste  du  département,  à  Guéret 
(Creuse). 

RiVASSEAU  (Victor),  avocat,  à  Fontenay. 

Robert  du  Botnbau  (Éiienne),  à  AlarsaisS**-Rade- 
gpnde. 

Robert  du  Botneau  (l'abbé),  vicaire  de  Notre-Dame, 
à  Fontenay. 

RoGHEBRUNE  (Octave  de  ),  id. 

Rocquet ( Georges) ,  propriétaire,  à  St-Jean-d'Angely. 

Rousse  (Léon),  à  Fontenay. 

Sabodraud  (Olivier),  maire,  à  Nieul-sur-FAnlise. 

Sabouraud  (Gaston),  à  la  Châtaigneraie. 

Sainte-Heruine  (marquis de),  membre  du  Corps  lé- 
gislatif, à  Taris. 

Salle,  conseiller  général ,  aux  Herbiers. 

Segrestain,  architecte  du  département,  à  Niort 

Serph  (  Gozman  ),  conseiller  général,  à  Civray. 

Soyer  (l'abbé),  doyen  du  chapitre,  à  Luçon. 

Staub  (l'abbé) 9  curé  de  St-Maurice-des-Noubes. 


10  CONGRES  ÂRCHÊOU)G1QOE  DE  FRAKCE. 

MM. 6CYR0T  ( Tabbé  Paul  de),  caré  des  Herbiers. 
TiNGUY  (Chartes  de),  à  FontenàV. 
Trapaud  de  Colombe  ,  ï  Florac  (Gironde). 
TreIiouills  (  le  duc  de  1^  ),  à  Paril 
Tressay  (l'abbé  du),  chanoine,  à  Luçon. 
Vacheron   (Jean-Louis),  professeur   au   Collège,    à 

Fontenay. 
VALLETrE,  maire ,  îd. 

Verteuil  (Henri  de)  propriétaire,  lu  Pissotte. 
Yiaud-Gràmumarais,  professeur  suppléant  à  la  Faculté 

de  médecine ,  à  Nantes. 
ViLLENEUTE  (Hélioude),  garde  général  des  foréls,  à 

Fontenay. 
ViNET  (Léon),  propriétaire,  id. 
VlNET( Baptiste),  propriétaire,  à  AngKs. 

La  séance  est  ouverte  par  un  discours  de  M.  le  Préfet,  qui 
remercie  M>J.  les  membres  du  Congrès  d'avoir  choisi  la 
Vendée  et  ses  monuments  pour  objet  de  leurs  études.  11  ex- 
prime» en  quelques  mots,  tout  Fintérét  qu'il  porte  aux  études 
archéologiques. 

M.  de  Caumont,  directeur  de  la  Société  française  d'ar- 
chéologie, remercie  M.  le  Préfet  et  les  habitants  de  Fon* 
tcnay ,  accourus  en  si  grand  nombre ,  du  concours  em- 
pressé qu'ils  viennent  donner  aux  travaux  de  l'Assemblée  et 
prononce  le  discours  suivant  : 

«  Messieurs, 

«  Quand  la  •  Société  française  d'archéologie  convoque 
quelque  part  sort  Congrès ,  c'est  pour  constater  è  quel  éiat 
les  études  archéologiques  sont  parvetiues  dans  le  pays,  pour 
remercier  et  encourager  les  hommes  qui  ont  étudié  This- 
loire  locale ,  décrit  les)  monumci^ts  et  veillé  à  leur  conser- 


XXXi*  SESSION,    A   FONTENAY.  ^^ 

'  tatîota  ;  c*ê8l  pour  appliquer  ce  princîi^e,  qu'elle  a  loujoars 
piôélamé  :  Repartir  êgàleiheni  le  mouvement  archéologique 
en  transportant^  momentanément,  sur  différents  points  de  la 
France  ses  délibérations  et  son  administration, 

«  Là  Société  est  assez  connue  en  Poilou  pour  qu'il  suil 
inutile  d't^d  rappeler  plus  amplement  le  but  el  Torigine. 
La  coDSetvâiîon  du  temple  St-Jeaû  de  Poitiers  el  celle 
de  quelques  grands  édifices  iiieuacés,  dans  plusieurs  dé- 
|)arteinenls ,  déternainèrent  la  création  de  la  Compagnie , 
il  y  1  irfenlè-trois  ans  ;  depuis  lors ,  elle  a  tenu  dans  l'Ouest 
son  Cottgrés  annuel,  Si  Tours  en  i838,  à  Niort  en  18i0, 
^  BOMëàilx  en  18^2,  à  Poitiers  en  18/iS,  à  Saintes  en 
1844 ,  à  Nantes  en  1856  ;  deux  fois ,  en  \6Ul  et  en  1862 , 
elle  a  tenu  ses  assises  dans  le  département  de  Maine-et- 
Loire.  Le  département  de  la  Vendée  était  le  seul  de  cette 
régioii  dans  lequel  le  Congrès  archéologique  n'iût  point 
encore  siégé.  Nous  âTons  donc  accueilli  avec  empressement 
la  demande  qui  nous  fui  adressée,  il  y  a  deux  ans,  par  M.  B. 
Filloo,  M.  0.  dcftodiebrune,  M.  l'àbbé  Auber  et  M.  Pooy- 
d'Avant,  au  nom  des  antiquaires  de  l'Ouest,  de  tenir,  en 
1864,  le  Congrès  archéologique  à  Fontenay,  et  nous  remer- 
cions t'Administràtion  miiUicipalc  et  l'Administration  dépar- 
teihentate  d'avoir  ac<^ueilti  eéiie  pensée. 

0  Nous  sommes  tirès-flallés  de  la  bonilè  hdspitalilé  qui  nous 
-  est  accorda  dans  cMté  îillè,  et  nous  ne  pourrions  assez  vous  en 
ténsoigner  notre  Reconnaissance ,  Messieurs  les  habitants  de 
Funieiuy.  ta.  te  th-é6idedt  du  TMbunal  civil  a  bieU  voulu  nous 
aUloriser  âi  siéger  d^rts  ce  prétoire.  Mg'  l'Évoque  de  Luçoii  nous 
iiODore  de  sH  présence,  et  le  premier  magistrat  de  la  Vendée, 
H.  le  Préfet,  a  quitté  le  chef-liicu  pour  assister  àrinaugui-alion 
de  cette  session  el  pour  en  diriger  les  premiefs  travaux. 

«  Ouverte  sous  de  si  heuréut  auspices,  la  session  de  186^ 
ne  le  cédera  en  Importance  à  aucune  de  celles  qui  !'t)nt  précé- 


12  COKGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRAKCE. 

dée.  Les  belles  publications  de  MM.  de  Rochebrone  etFilloo, 
les  recherches  de  la  Société  d'agriculture,  scîeace8  et  ans  de 
Napoléon,  dont  les  Annuaires  sont  remplis  de  docomcots  «Uies, 
font  connaître  sous  toutes  leurs  faces  les  richesses  da  dipv* 
tement  de  la  Vendée.  Nous  n*aTons  pas  la  prétentioii  d'ajooler 
à  ce  qui  est  déjà  constaté  :  nous  pourrons  seulemeol  comparer 
les  monuments  de  ce  pays  à  ceux  des  autres  contrées  de  la 
France,  et  peut-^tre  en  résultera-t-il  quelques  aperçus  utiles. 
C*est  là  le  désir  qui  nous  anime, 

«  Aidés  du  concours  de  tous  les  hommes  éclairés  qui 
viennent  prendre  part  à  ces  études ,  nous  espérons  que  nos 
discussions  communes  ne  seront  pas  sans  intérêt,  et  qu'elles 
augmenteront  encore  dans  ce  pays  le  goût  des  recherches 
historiques  et  archéologiques.  » 

M.  de  Caumont  donne  ensuite  connaissance  d'une  lettre  de 
M.  Duruy,  ministre  de  l'inslruciion  publique,  témoignant  de 
la  haute  opinion  qu'il  a  conçue  des  travaux  de  la  Société 
française  d'archéologie,  et  de  sa  sympathie  pour  le  c^mgrés 
qu'elle  dirige. 

M.  de  Caumont  fait  connaître  ensuite  la  publication  pro- 
chaine du  recueil  des  inscriptions  monumentales  de  la  Flandre. 

M.  Fillon ,  secrétaire-général  du  Congrès ,  présente  la 
liste  suivante  des  ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Procès-verbaux  du  Congrès  archéologique  de  France  ^ 
XXX*  session  tenue  à  Rodez  et  à  Albi,  Iu-8^ 

Annuaire  de  l'Institut  des  provinces,  186/^.  In-8*. 

Rapport  sur  les  travaux  et  publications  académiques 
des  provinces ,  pendant  Cannée  1862  ;  par  M.  Chaile.  In-8\ 

Histoire  de  la  ville  de  Nice;  par  Armand  Parrot.  Paris, 
Dentu,  1860.  In-8°. 

Projet  d'ornementation  du  Pont-des-Arches  ;  fàr  ftl.  £ug. 
Dognée.  Liège,  Gramont- Dardez,  186&.  In-8\ 


X1X1«  SBS^OIV,  A  rONTENAt.  iZ 

Ckâiemmeuf^  son  origine  et  ses  développements;  par 
M.  PaUéBardio.  Chiteaaneof,  Parrot-André ,  i864.  Id-8^ 

PmriUes  orekMogi^s  du  Bernard  (cimetière  chrétien)  ; 
ftt  m.  Pâbbé  Baodry.  1862.  ID-8^ 

àntiipiùésceUiqueê du  Bernard;  fw\^}l^m^  1861.  In-8^ 

Amiftàii  celtiques  de  la  Vendée  ^  canton  de  Tatmond 
(2*  mémoire)  ;  par  le  Même.  1862.  In-8^ 

Mémoire  sur  les  fosses  gallo-romaines  de  Troussepoil 
(commune  du  Bernard);  par  le  Même.'  186).  Id-8*. 

Histoire  de  la  ville  de  Parthenay;  par  Bélisaire  Ledain. 
Paris,  Aog.  Dorand.  Id-8*. 

BuUetin  des  travaux  de  la  Société  historique  et  scien^ 
tifique  de  St-^ean-dP Angely,  1'' année,  1863.  In-8*. 

Aperçu  des  monuments  de  l'arrondissement  de  Gaillac; 
par  M.  Élie-A.  Rossignol.  Aibi,  1863. 

Ciompte-rendo  d*un  livre  ayant  pour  titre  :  Étude  du 
éevat  de  service  et  du  cheval  de  guerre;  par  A.  Richard 
(do  Cantal).  In-8^ 

Prospectus  de  l'Histoire  de  la  civilisation  celtique;  par 
M.  P.  filai. 

Notice  sur  M.  Gilbert  ^  membre  de  la  Société  des  Anti- 
ifueires  de  France;  par  H.  de  Montaiglon.  In-8^ 

Souvenirs  de  la  Roberdière^  lieu  de  naissance  du  général 
Bedeau;  par  Ch.  Marionneaa.  Nantes,  A.  Guéraud  et  C", 
1868.  Brocb.  in-8^ 

Gustave  de  La  Renaudière;  par  Antonin  de  Caropagnolles. 
Yire,  H.  Barbot,  186&. 

Notes  sur  les  monuments  gothiques  de  quelques  villes 
(f/rattV;  par  Jules  RenonTÎer.  Caen  ,  Hardel,  18/îl.   Tn-8°. 

(OSert  par  M.  de  Caumont.  ) 
Mémoire  sur  les  voies  romaines  de  la  Bretagne;  par 

BLBizeoL  Caen,  Hardel,  1848.  In-8\  (Offert  par  M.  de 

Gaamont.) 


Mi'  CONGRl^  4|iri|l40|.OGlQ|}e  |>E  HI^CE. 

Pliilippf   (U    Gif(irdi   par    SoiU9»IVI' Ii^»piib    Piris, 

Rappm  sur  (^  prqvci^  ^  i'4m  offmfii^  (mmhi^^ 

primaire  en  Espagne;  par  le  4ocie«r  J, H(;3||^.  Pflffpii^.P9riiiv 

ffOHCe  sur  m^  p^tourçll^  4^  l^is  Pq^m  r  m  M.  A. 
Bai  ban.  Si-Étîeiinc  ^  Théolfer,  i856.  In^ii\ 

aoa(  1863.  Çaen,  Hardçl,  Ia-8% 

Pi>([/aif  fc  FeiK^e  ;  p^  B.  FilloiD  et  Ot  <k»  ^oçNH^nc 
(5*  et  6*  livraisons).  In-i!l^ 

Exiimfin  critiqua  des  fouilles  d'J^Use-S^^'fifiinéf;  pw  M. 
Léon  Fallue.  P^iis,  1863,  lii'8'. 

B^lle\i»  de  Ia  Société  d^  siaxisiiquf^  ^  sçifW^  <\  0^(4  du 
déparlement  des  Deux-Sei>res ;  V  trimestre,  iS6/^.  Niort, 
ClouioU 

Re^kerches  archéalogigues  sur  une  partie  d^  Cqtijçies^ 
pays  des  Piétons  ;pdir^.  Le  Touzé  de  Longueiaar.  BordeatuXt 
Coderc,  1863.  ln-8". 

Excursion  archéologique  dans  le  Loudunois;  par  le  l^l^tne. 
1861.  Ia-8«. 

Confrontation  de  deux  autels  geilo-romaiM  \rim^é^  d^sm 
les  environs  de  Poitiers;  par  le  M^ine.  1962^  l9-8\ 

Les  souterrainsrrefuges  décotœerts  dans  Ctmcien  Poitou; 
par  le  Même,  1855.  In-8°. 

Étude  sur  quelques  statues  équatres  qm  décof^v^t  Içi  f jfftt- 
pans  de  quelques  églises  du  Poitou;  par  le  Même*  185/^ 

Essai  historique  sur  tcglise  royale  et  coUégicde  dç  A- 
Hilaire-le- Grand  de  Poitiers  ;  fàv  ie  Même.  Poitiers,  fS&l. 
Jn  8«. 

Feuilles  tirées  des  (ouvres  de  Pt^Ussy,  publiées  par  Moih- 
taiglon. 


XXXI*  SESSION,   A  FONTENAY.  15 

VAn  de  terre  chez  le$  Poitevins;  par  M.  B.  PilloD. 
I^  G^ite  des  eoTirotis  de  Fonleo^y  ;  par  Iq  l^|éipç, 
Oescriptiou  d/Bt  mmnaies  seigneurial^  frauçaiseï  eom-^ 
posant  la  collection  de  M.  F.  Poèy-d" Avant  ;  par  le  Iféa^e, 
Foatepay  (  Vendée).  Rahuchon,  1853,  la-^ft"  avecpNnçdes. 
Statiuùpie  mqnun^fiiuol»  de  l^arroudiAsemen^  de  Oqyçwi 
par  M.  de  Gaomoiit.  Caen,  Hardel,  1858.  In*8°. 

Garti}  g^logîqae  da  département  de  la  I0apche,  drfusée 
par  M.  de  Caumont. 

Gairte  g^logique  da  département  du  CaWados,  drea^e  par 
M.  deCaamont. 

L'àai  du  Poitou  sous  Louis  XIV,  par  Dugaal-MalifexfX^ 
Des  remtfrcîffients  sont  adressés  aux  dopateprs,  {«efi  qu«- 
vrages  seront  déposés  dans  la  Bibliothièque  de  Fontenay. 

U  parole  est  ensuite  donnée  à  iM.  l'abbé  AMber,  qny 
expose,  d^ns  up  mémoire,  les  transformations  diverses  par 
le!M]aellesont  pa«i^  lesi  monuments  de  ia  Vendée,  et  les  caiises 
de  ces  transformations,  lies  remercîmfnu  sont  adressés  à 
raole«r« 

PlasÂBors  membres  du  Congrès  qoi  doivent  traiter  le$  pre- 
nièresqBestjpns  du  programme  n'étant  pas  arrivés,  M.  Fillon 
propose  de  mettre  en  di.scussioo  ia  question  irelative  k  Torigiae 
les  Martrais  ou  des  Folies.  Il  donne  lecture  d'une  qoledans 
laquelle  il  signiiie  la  position  particulière  et  systématLcj^ue  des 
localités  appelées  Folies ,  et  les  traditions  de  fées  ou  esprits 
fabuleux  qui  s'y  rattachent. 

M.  Cardin  explique  l'étymoiogie  du  mot  mariais.  Suivant 
lui,  elle  a  oue  double  origine  :  romaine  et  gauloise.  Le  mot 
latin  tnariffiactun  vent  dire  lieu  où  l'on  suppliciait  les  cou* 
pabies;  d'après  les  souvei^irs  gaulois ,  les  Maires  étaient  des 
déesses  qui  nç  sont  9t|ires  que  les  Éiiméiiides,  En.  irlan^aif 
^  par  snite  eq.  gaulois,  ce  mot  signifie  détruire^  tuer;  eu 


16  CONGRÈS  ARCUÈOLOGTQt'B  DE  l^BAKCE. 

latin,  mort;  puis,  il  s*y  est  joint  tin  soflixc  qui  Teol  dire 
meut  trières.  Les  Martres  étaient  donc  des  déesses  de  la  mort, 
des  prétresses  qui  présidaient  aux  sacrifices  sanglants  de  Tan- 
cienne  Gaule. 

M.  Fillon  fait  remarquer  que  roricntation  des  Martrais  est 
invariable,  et  que  Ton  y  trouve  des  débris  de  sépultures  gau- 
loises et  romaines. 

M.  Imbert  signale  un  quartier  connu  sous  le  nom  de 
Martrais,  à  Loudun. 

M.  Dttgast-Matifeux  signale  une  rue  du  même  nom,  à  Nantes. 

M.  Fillon  lit  une  note  sur  les  Folies.  Il  fait  connaître  que  II. 
Griollet,  archéologue  genevois,  a  vu  dans  le  Valois,  en  Soinse, 
un  lieu  appelé  Folie,  offrant  les  mêmes  caractères  que  les 
Folies  du  Bas-Poitou ,  c'est-à-dire  accompagné  d*utt  dolmeir, 
d'une  fontaine  sacrée,  ayant  les  mêmes  traditions.  Il  y  a  donc 
là  un  sens  caché  dont  on  ne  se  rend  peut-être  pas  un  compte 
exact ,  mais  qui  a  probablement  une  origine  gauloise.  Il  y  a 
beaucoup  de  lieux  portant  ce  nom  en  Poitou. 

M.  l'abbé  Lacurie  constate  l'existence  de  vingt-sept  localitét 
du  même  nom  dans  le  département  de  la  Charente-Inférieore. 

Au  sujet  des  lieux  appelés  lues,  M.  Fillon  lit  une  noie. 

M.  Imbert  signale  un  lue  situé  près  Thouars,  à  St-Marlin- 
de-Sanzay.  Il  est  aussi  accompagné  de  champ  des  Gard»  ^ 
de  la  Folie  et  de  la  Tonnelle. 

D'après  M.  Cardin ,  le  mot  Inc,  qui  est  bien  clairement 
latin,  veut  dire  en  gaulois  lieu  consacré. 

On  passe  à  la  question  relative  aux  rivières  qui  ont,  sur 
leur  cours  ou  à  leur  source,  des  localités  du  même  nom  qu'elles. 
M.  l'abbé  Auber  et  plusieurs  autres  membres  pensent  que 
ces  lienx  ont  tout  simplement  reçu  leur  dénomination  de  la 
rivière  elle-même.  On  en  cite,  séance  tenante ,  on  grand 
nombre  d'exemples.  M.  de  Caomont  cite,  dans  le  Calvados» 


iXXr  ^ËSSlOSf,   A  RONTENAT.  17 

Dires,  à  l'emboudiore  die  1»  D^e,  et  Tooqitm,  près  dé 
renbeadNire  d^  la  Touque. 

JU  Secrétaire  denne  leclure  de  ki  qaonkm  âtiivaoïe  : 
Les  bana  d'huître»  de  la  Dwte ,  prés  St^-Uiehel^'em^ 

l'Herm^  sçhî^îU  anifideU  4m  naturels? 

51.  de  Hillerin  lit  on  mémoire  de  M.  de  Brem  sur  CdHe 

qiie:»tiou  : 

MÉMOIRE  DE  M.  DE  BIlEM. 

Il  n*eiîste  rien ,  qoe  nous  sachions ,  dans  les  archives 
ptfbfiqoes  ou  prhées  du  Poitou ,  rien  môme  dslns  les  tra- 
ditions do  pays,  qui  soit  relatif  à  l'existence  des  bancs  d*liuîtres 
0»  btHte»  coquillfères  dé  St-Michel-en-rHerm  ;  et ,  chose 
phrs  étonnante  encore!  c*est  qu'aucune  légende  merveilleuse 
né  :ie  rattache  à  leur  origine.  Il  nous  est  donc  permis  de 
sapposer  que  ces  masses  énormes,  qui  s'élèvent  sofaairement 
au-dessus  de  nos  marais  Comme  des  fortifications  ou  de 
gigaBtesqfies  ebaussées,  n'arraient  pas  même  attiré  l'aiientlon 
tfeiiMboiiSialèux. 

Riais sr  h  poésie  légendaire,  qui  est.  à  peu  près  tôufe  la 
scimice  des  peuples  primitife,  est  complètement  muette  à 
ce  sqet ,  la  science  moderne  y  cette  science  st*  fîère  et  si  sûre 
d'eile^méfné,  a^t-^le  au  moins  jeté  un  grand  jour  sur  celte 
^Ufitiott  difficile  t  Nous  ne  le  pensons  pas. 

Ce  n*est  qu'en  1710  que,  pour  la  première  fois,  M. 
Mas^,  ingénieur  do  roi,  fait  ment  ion  de  cet  amas  d'butlres; 
num  il  K  borne  h  s'en  étonner,,  comme  de  t  l'une  des  choses 
le9  plnê^  singulières  qui  soient  au  monde,  »  sans  se  Ifvrtrr  à 
aucune  appréciation  scientifique. 

Depuis  ce  temps^Arcère,  dans  son  Bistoire  de  La  Rothetle, 
Cavoleau»  dans  la  ^atistique  du  département  delà  Vendée^ 
em  dwmé  h  description  de  ces  bottes  ;  mais  c'est  Pfèurtan 

2 


48  CONGBiSS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

de  fiellevae,  correspondant  de  rinstitot*  qai  le  premier 
a  (jprmalé  un  système  complet  sur  ce  point  D'antres  sont 
venus  après  lui,  qui  ont  émis  chacun  une  opinion  différente,  et 
nous  croyons  fermement  qn*il  en  sera  ainsi,  tant  qn*(m  cher- 
chera àeipliquer  ce  phénomène  au  point  de  vue  delà  géologie. 
Nous  en  conviendrons  vobntiers  cependant,  la  pensée 
qui  attribue  Torigine  de  ces  amas  coquilliers  h  Paciion  des 
forces  naturelles  est  la  première  qui  se  présente  k  l'esprit, 
quand  on  n'a  examiné  de  près  ni  leur  forme  extérieure ,  ni 
leur  disposition  intérieure,  ni  surtout  leur  position  si 
anormale  dans  l'ensemble  do  système  géologique  de  notre 
pays;  mais,  pour  ceux  qui  ont  étudié  la  question  avec  un 
soin  particulier  et  des. connaissances  suffisantes,  aucune  des 
opinions  géologiques  présentées  jusqu'à  ce  jour  ne  saurait 
supporter  un  examen  bien  sérieux.  Il  semble  même  que  pins 
nos  découvertes  en  ce  genre  deviennent  positives  et  con- 
cluantes, et  plus  les  solutions  données  deviennent  impro- 
bables ,  pour  ne  pas  dire  impossibles. 

Ainsi  quelques  auteurs  déjà  anciens  (car  les  écrits  vieil* 
lissent  vite  dans  les  sciences  d'observation),  quelques  auteurs 
ont  prétendu  que  ces  huîtres  avaient  vécu  à  la  hauteur  où  elles 
se  trouvent  maintenant,  et  que  la  mer  les  avait  laissées  à 
sec  en  se  retirant  Pour  qu'une  pareille  explication  puisse 
être  admise,  il  faut  de  toute  nécessité  admettre  en  même 
temps  que  le  sol  sur  lequel  reposent  ces  buttes  était  alors 
très-profondément  immergé  ;  ou,  en  d'autres  termes,  que  le 
niveau  de  la  mer  se  trouvait  relativement  beaucoup  pins 
élevé  qu'il  n'est  aujourd'hui,  puisque  les  huîtres  en  question 
sont  les  mêmes  que  celles  de  nos  côtes  et  qu'elles  ont  très- 
certainement  vécu  dans  la  même  mer. 

Or,  cette  élévation  au-dessus  de  l'Océan  ne  pouvait  pas 
être  moindre  de  20  mètres,  et  en  voici  la  raison  : 

Le  sol  de  nos  marais  est  environ  à  3  m.  50  au-dessus  des 


XXXr  SESSION,   A  FONTEiNAY.  49 

basses-merB  oioyeoDes,  le  point  culminaot  des  buUessc  troote 
ft  15  OL  auHicssus  du  sol;  ei,  comme  ks  huttres  ne  vivent 
guère  en  bancs  on  peu  considérables  qa'à  plusienrs  mètres 
aoHle86«s  des  basses-mers^  il  s'ensuit  que  celles  qui  compo- 
sent le  haoc  qui  nous  occupe  auraient  vécu  à  20  m.  plus 
haut  que  leurs  congénères  des  mers  actuelles. 

Assurément  •  cette  supposition  serait  en  elle-même  fort 
admissible  ;  car  rien  n'est  peut-être  mieux  prouvé,  en  géologie, 
que  ces  cbai^ements  relatifs  dans  le  niveau  des  mers.  Mais 
ici  se  présente  une  diflBculté  insurmontable  :  à  cette  hauteur 
au-dessus  de  l'Océan,  la  grande  plaine  calcaire  qui  borde  les 
marais  eût  été  presque  entièrement  submergée ,  et  la  mer  y 
eût  laissé  quelques  traces  de  son  séjour,  tandis  qu'il  est  im- 
possible d'en  rencontrer  une  seule.  Les  huîtres  que  l'on  y 
trouve  sont  toutes  fossiles  et  appartiennent  aux  terrains  du 
lias  de  la  période  jurassique,  et  les  bas-fonds  n'offrent  pas  le 
moindre  dépôt  argileux  analogue  k  ceux  qui  composent  le 
sons-sol  de  nos  marais. 

C'était  là  une  objection  péremploire ,  et  il  fallut  bien 
abandonner  cette  opinion;  mais,  dès  que  la  théorie  des  soulève- 
ments, mise  en  lumière  par  M.  Elle  de  Beaumont,  eut  acquis 
droit  de  bourgeoisie  dans  la  science^  on  s'en  empara  bien  vite 
pour  donner  de  ce  problème  une  solution  que  l'on  croyait 
définitive. 

Le  système  qui  prévaut  en  ce  moment  est  donc  celui  qui 
coœnsle  à  regarder  cet  amas  d'huitres  comme  un  banc  na- 
turel, qui  aurait  été  soulevé,  ainsi  qu'il  nous  apparaît  aujour- 
d'hui, bien  au-dessus  des  îles  calcaires  dont  était  parsemé 
Tancien  golfe  du  Poitou ,  et  même  au-dessus  de  la  grande 
plaine  qui  formait  autrefois  ses  rivages. 
.  Examinons  rapidement  la  valeur  de  celte  hypothèse». 
Les  soulèvements  ne  peuvent  se  produire  que  de  deux  ma- 
nières :  ou  bien  ils  arrivent  brusquement  en  brisant  ou  con- 


20       CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

tournant  les  couches  terrestres,  en  relevant  les  tranches  des 
terrains  de  sédiment  à  des  dislances  plus  ou  moins  considé- 
rdbles;  ou  bien  ils  8*opèrent  lentement  et  d'une  façon  imper- 
ceptible que  Ton  pourrait  comparer  an  développement  des 
plantes  oo  à  la  marche  du  soleil ,  dont  on  constate  le  progrès 
sans  apercevoir  leur  mouvement. 

Si  c'était  par  un  brusque  soulèvement  du  sol    que   nos 
hutires  fussent  arrivées  à  une  pareille  hauteur,  les  lignes  de 
ces  longues  jetées  seraient  fortement  ondulées  sur  plusieurs 
points;  on  remarquera:!,  çà  et  1^,  quelques  dislocations  dans 
le  massif;  les  valves  des  huîtres  seraient  brisées  à  riutérieor 
ou  séparées  Tune  de  l'autre  ;  enfin,  à  moins  de  supposer  oa 
soulèvement  tout  local  et  circonscrit  à  la  base  même  des  bultes, 
les  assises  calcaires  de  Tîle  de  la   Dune ,  qui  y  est  presque 
attenante,  eussent  été  soulevées  ei  bribées  en  même  temps.  Eh 
bien  !  rien  de  tout  cela  n'a  eu  lieu.  La  ligne  des  arêtes  est  nette 
et  se  prolonge  sans  aucune  interruption ,  les  coquilles  sont 
parfaitement  intactes  et  beaucoup  ont  conservé  leur  salves 
adhérentes  ;  les  anoinies  même,  dont  le  test  est  si  délicat  el  si 
fragile,  comme  chacun  $ait,  s'y  trouvent  en  assez  grand 
nombre,  aussi  entières,  aussi  fraîches  que  si  elles  sortaient  du 
sein  de  l'Océan.  Enfin,  les  couches  calcaires  de  l'Ile  de  la  Dune 
ont  conservé  une  horizontalité  parfaite,  et  rien  n'indique,  dans 
toute  la  contrée,  un  de  ces  brusques  mouvements  du  sol  de- 
venus si  rares  depuis  les  temps  historiques. 

Ce  sont  là  des  obscnations  que  chacun  est  à  même  de  faire 
aussi  bien  que  nous,  et  tout  le  monde  en  tirera  les  mêmes  con- 
séquences contre  l'hypothèse  d'une  commotion  violente. 

Est-il  possible  au  moins  de  rendre  compte  de  la  grande 
élévation  des  buttes,  en  supposant  on  soulèvement  graduel  et 
presque  insensible,  comme  il  s'en  produit  encore  de  nos  jours  ? 
C'est  ce  qui  nous  reste  à  examiner. 

Un  soulèvement  de  cette  nature,  assez  bénin  pour  avoir  res- 


XXXr  SESSlOiN,    A  rONTEWAY.  21 

pecté  la  régubrité  des  lignes  et  la  pureté  relative  de  leurs 
arêtes  sur  une  longueur  de  plus  de  900  m. ,  aurait  dû  re»- 
pecier  aussi  la  poMtion  normale  des  huîtres,  qui,  sur  les  bancs 
naturels,  sont  constamment  couchées  à  plat,  la  vaWe  creuse 
en  dessous  ;  mais ,  d'après  les  observations  faites  tout  récem- 
ment par  M.  de  Quatrefages,  membre  de  Tf  nstitut.  observa- 
tions dont  nous  avons  pu  constater  avec  Ini  la  parfaite  jus- 
tesse, il  en  est  tout  autrement. 

Malgré  une  apparence  de  stratification  que  Ton  aperçoit 
à  la  surface  de  toutes  les  pentes  gazonnées  et  un  peu  raides , 
comme   nous   avons  pu  le   remarquer  nous -même  sur  les 
flancs  rajiides  des  buttes  gauloises  de  notre  pays,  il  est  très- 
certain  que  plus  on  pén^t^e  dans  Tintérieur  des  masses  qui 
nous  occupent,  plus  on  y  trouve  les  coquilles  dans  nn  désordre 
qui  devient  bientôt  un  \éritable  pêle-même.  Ainsi,  on  les 
voit  placées,  tantôt  verticalement,  tantôt  sens  dessus  dessous  ; 
de  sorte  que  la  valve  creuse  se  trouve  en  dessus  ;  et  les  ba- 
lanes  qui  vivent,  comme  on  sait,  attachées  par  la  base  aux 
valves  des  huîtres  comme  à  tout  autre  objet,  sont  souvent 
renversées,  l'orifice  en  bass,  de  mani^re  que  la  coquille  placée 
en  dessous  en  bouche  complètement  l'entrée.   Il  est  donc 
bien  évident  que  ni  les  uns  ni  les  autres  de  ces  mollusques 
n'ont  pu  vivre  dans  la  position  où  ils  se  trouvent;  à  moins 
d'admettre  que  les  conditions  de  leur  existence  aient  com- 
plètement changé. 

Si  donc  il  n'est  pas  possible  d'admettre  que  ces  huîtres 
aient  vécu  à  la  hauteur  où  nous  les  voyons  aujourd'hui  ;  si, 
comme  tout  semble  le  démontrer ,  leur  élévation  au-dessus 
du  sol  n'est  pas  le  produit  des  farces  naturelles  agissant 
d'après  des  lois  connues,  nous  sommes  bien  forcés  de  les  re* 
garder  comme  un  ouvrage  sorti  de  la  main  des  hommes. . 

Si  cette  opinion  toute  nouvelle  dans  la  science  a  quelque 
valeor,  bâtons- nous  de  dire  que  le  mérite  ne  nous  en  appar- 


22  (X)NGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

tient  pas:  la  première  pensée  en  est  due  au  savant  éininent  et 
consciencieux  qui  a  fait  le  voyage  de  Paris,  et  qui  a  passé  plu- 
sieurs jours  sur  le  lieu  même ,  uniquement  pour  se  rendre 
compte  de  cette  merveille  de  la  Vendée.  Nous  Tavons  accom- 
pagné sur  le  terrain,  avec  plusieurs  de  nos  amis;  il  a  bien  voulu 
nous  faire  part  du  résultat  de  ses  investigations ,  et  nous  nous 
empressons  de  reconnaître  que  nous  avons  largement  usé, 
pour  notre  travail,  de  ses  bienveillantes  communications. 

Au  premier  abord,  l'idée  d*une  formation  artificielle  a 
quelque  chose  qui  effraie  Timagination.  L'amoncellement  pro- 
digieux,  le  choix  des  matériaux,  tout  étonne,  tout  confond  la 
pensée  de  celui  qui  ne  s'est  jamais  rendu  compte  de  la  gran- 
deur des  travaux  exécutés  par  les  peuples  primitifs  ;  mais  si 
l'on  vient  à  songer  aux  habitations  lacustres  reposant  sur  des 
milliers  de  pilotis,  et  aux  dolmens  gigantesques  si  communs 
dans  nos  contrées,  peut-être  sera-t-on  moins  surpris  de  voir 
de  pareils  ouvrages  sortis  de  la  main  de  peuples  appartenant, 
probablement,  à  une  époque  bien  moins  reculée  que  celle  de 
l'âge  de  pierre. 

Quant  au  choix  des  matériaux ,  il  éuit  tout  indiqué.  La 
conservation  si  remarquable  des  coquilles,  l'adhérence  des 
deux  valves  chez  un  grand  nombre  d'entre  elles ,  prouvent 
qu'elles  n*ont  pas  été  roulées  par  les  flots  ;  mais  que  les 
mollusques  auxquels  elles  appartenaient  se  trouvaient  sur  le 
lieu  même  ou  dans  les  environs,  couronnant  la  plupart 
des  rochers  et  répandus  en  bancs  innombrables  sur  le  flanc 
des  lies  comprises  dans  le  golfe  du  Poitou. 

Cette  dernière  opinion,  du  reste,  se  trouve  confirmée 
à  la  fois  par  l'histoire  et  par  la  tradition.  Nous  pourrions 
invoquer  ici  le  témoignage  de  Pline  et  du  poète  Ausonc; 
mais  nous  nous  contenterons  de  citer  la  Chronique  du 
Langon ,  écrite  vers  le  milieu  du  XVI*  siècle,  parce  qu'elle 
est  beaucoup  plus  explicite  et  qu'on  peut  la  regarder  comme 


UXl'  bESSiON  y  A   FOMTENAY.  2S 

DO  écho,  aussi  fidèle  que  naïf,  des  traditions  du  vieux 
temps: 

•  .....  Eo  ce  fort  pays  de  marécages,  dit  notre  chro- 
«  niqueur ,  depuis  Luçon  suivant  les  marais  s'éiendant  vers 

•  Monireuii-sur-Mcr,  étaient  eau  salée  et  dmile  mer,  non 
«  pas  profonde;  mais  petits  bateaux  y  allaient,  car  les  terres 

■  n'étaienl  si  hautes  et  y  péchait -on  force  huttres, 

•  mémement  en  ce  pays  du  Langon ,  comme  la  vérité 
«  le  remarque  ;  car  au  port  dudit  Laogon  ne  sont  que 

■  coques  d'huîtres  dont,  d'ancienneté,  est  appelé  le  bot 
«  de  la  Grousillière  (  ou  de  la  Coquiilièrc  ;  car  crmuilU 
«  signifie  coquille  en  vieux  langage),  et  encore  en  plusieurs 

•  endroits  de  la  paroisse ,  voire  aux  fondements  de  l'église, 

■  comme  j'en  ai  vu  en  fousse  du  reloge  (  horloge).   • 
Nous  pourrions  signaler,  dans  le  marais  ou  sur  les  rives, 

beaucoup  d'autres  gisements  qui  prouvent  la  fertilité  de  ce 
golfe  abrité  auquel  ia  tranquillité  de  ses  eaux  avait  fait  donner, 
au  moyen-âge,  les  noms  de  Stagnum  publicum ,  à^Esterium 
et  de  Stoarium;  mais  nous  croyons  la  question  suffisamment 
approfondie,  et  nous  nous  hâtons  d'eu  tirer  la  conséquence  : 
c'est  que  les  attcrrîssemeuts  de  la  Sèvre,  du  Lay  et  de  la 
Vendée,  conjointement  peut-être  avec  un  soulèvement  lent  et 
sans  secousse  de  tout  le  golfe,  ayant  exhaussé  le  sol,  le  retrait 
de  la  mer  aura  mis  à  sec  cette  multitude  d'huîtres^  au 
moins  dans  l'intervalle  des  grandes  marées;  et  l'on  conçoit 
dès  lors  qu'il  était  beaucoup  plus  simple  de  se  servir  de 
leurs  coquilles,  qui  étaient  là  toutes  prêtes ,  que  d'extraire, 
à  grandsfrais  et  avec  beaucoup  de  peine,  les  pierres  calcaires 
qui  forment  le  noyau  de  toutes  les  lies  environnantes. 

Quelles  que  soient  les  idées  préconçues  que  l'on  puisse 
apporter  dans  l'étude  de  ces  masses  coquillières  ^  on  ne  peut 
se  défendre,  en  les  abordant,  de  songer  à  une  intervention 
homaine.  En  effet,  elles  offrent  tout- à- fait  l'aspect  d'une 


diîgtt^  01}  d*Qn  r^uipart ,  doal  le3  a)atéria«x  i^odom^és  k 
leur  pente  naturelle  ont  formé  un  empâtement  proportiofiiiei 
à  le^rhaMteur,  comme  il  ^rriye  dans  ton»  ie9  nemblais.  Si 
Tupe  de9  jetées  a  son  vfrsaat  oriental  moin»  r^mte  qu0 
r9ptrç  en  a|>proch9iit  de  Ja  base,  ce  ii*csit  là  qu'ici  fail 
^{Tcidentel  qui  oe  se  rcficonlre  nulle  part  dans  k-reaie  do 
parD9iii»,  et  qui  ne  saurait  par  conséquent  affaiblir  en  rîeo 
.ceUe  prismière  Mnprcssion.  Au  resie,  quçkfuei  pr^coscy 
déqoMvertes  sopl  déjà  venues  4i>nner  on  d|?gré  d^  |)rAbabiiité 
plus  frappant  encore  à  l'opinion  d'une  formaijpo  ^rfîlîcieiie, 
jUiie  tradition  tonte  fraîche,  puisqu'un  des  témoins ?il  icncitre» 
^llirme  que  l'on  a  trpuvé*  il  y  a  lingt-hqit  aiiSr  fin  creusant 
i^m  le  rocher  (  comme  on  c|it  dans  le  pays),  v^pgtf^pK 
pièces  de  monnaie  ft  l'efifigie  de  Pépifi-I^-^ref,  e/iferméef 
d9as  une  toile  grossière  presque  entièrement  pourrie. 
JfPMS  n'avons  rien  df^  pltis  positif,  sur  ce  sujet,  que  le  nôcit 
d'un  journalier  .employé  à  cette  époque  à  la  fcrnie  des  ChanSf 
))diiesur  les  huîtres  mêmcs^à  reitrémitéoccidenulede3)>iiMe^ 
luais  nous  avons  vu  entre  les  fum^  de  AI.  de  Qoalrefagei 
une  boqcle  d'argent  avec  son  ardillon ,  trouvée  par  lui  d^$ 
l'inférieur  d'un  massif  qu'il  faisait  fouiller  aoqs  ses  yeux.  Le 
point  d'où  cet  objet  a  été  extrait  est  à  3  m.  au-desaoo^  49 
plateaUf  qui  est  couvert  de  jgazon  et  sans  la  moindriî  fissyre. 
Il  n'est  donc  pas  possible  dç  supposer  que  cette  boqcle  aitéfé 
perdqe  p^r  pq  promeneur  et  soit  tombée  par  quelque  Wf 
vcrture  à  cette  profondeur  ;  il  est  plus  rationnel  de  penser 
qu'elle  eu  vraiment  contcmporain,e  de  nos  buttes ,  et  qo'ielie 
avait  appartenu  à  (j|uelqu'un  des  travailleurs  employé^  ji  ie^ 
élever. 

Uajs  par  qui,  et  dans  quel  but  ont  été  çoo.strqUf3  ces 
longuj?^  jetées,  si  bi^iqrrcs  dans  leurs  forces  générale^?  |)ot|r 
çn  les  regarder  çomnie  de  siq^ple^  digqes ,  comme  des  forti- 
fication^ ^e  i^li»nt  prjipiiive^f^ei^t  aqs  îles  4^  la  pupie  et  de 


XJiU*  5£S$lpOI ,   à  FO!«T£NAT.  ^5 

S(-5lichcl  ^t  elles  80di  très  voisioes,  et  toai  è  la  fois  cooDfne 
an  p^n  de  rcfoge  contre  les  ioTsisions  des  Normands  7  Celte 
(feniière  asserlioo  aurait  pour  elle  une  ioterroption  qui  divise 
k  massif  ea  deux  parties,  laissaot  entre  elk'S  un  iotervalle  de 
55  m.  complètement  dépourvu  dé  coquilles  d*bu!tres.  La 
forme  ffiéme  de  celte  ouf  erture  et  surtout  l*absence  bmk  cou- 
staiée  des  coquilles  »  en  écartant  toute  idée  d^ébouiement 
snr  ce  point»  ne  permettraient  pas  de  douter  qu*elie  n*ait  été 
bissôe  ^  dessein  dans  une  intention  qui  ne  nous  est  pas 
coQoue,  mais  que  l'on  pourrait  ,saos  trop  sacrifier  à  l'imagi- 
nati«m ,  supposer  destinée  à  laisser  passer  des  navires. 

On  a  eslîo^  è  200,000  m.  cubes  le  massif  qui  se  montre 
aQ-dcsstts  du  sol  ;  mais  il  est  iiupossible  d'évaluer,  même 
aj^iroxiinativement,  Timportance  de  ce  qui  s'enfonce  au- 
desaoq^.  Il  serait  vivement  à  désirer  que  des  sondagP* 
fussent  exécutés  autour  des  buUes ,  aGn  de  savoir  quelle  est 
leur profoodenr  et  si  ellrs  reposent,  comme  tout  l'indique 
da  reste*  sur  uu  fonds  solide  qui  n'est  peut-être  qu'un  pro- 
laogement  de  Pîle  de  la  Dune. 

Une  ibis  l'hypothèse  admise ,  d'une  formation  artificielle, 
on  peut  bien  croire  qu'un  bancd'hulires  existait  sorce  point, 
à  une  hauteur  normale,  et  qu'il  était  disposé  de  manière  à 
former,  avec  les  !los  voisines ,  un  systèa»c  complet  de  défense 
00  d'abri  ;  c'est  ce  qui  aura  sans  doute  donné  lidée  de  ren^ 
forcer  et  de  surélever  ce  rempart  naturel,  et  ce  qui  explique- 
rait par/aîlement  la  forme  irri'guliëre  de  ces  étranges  con- 
structions. En  ce  cas,  on  devrait  trouver  à  une  certaine  pro- 
foadeor ,  c'est-k-dire  à  peu  près  à  la  même  hauteur  des  basses 
luers,  les  huîtres  dans  la  position  horizontale  où  elles  se 
trpQveni  sur  leurs  rochers:  en  sorte  que  nos  bottes  n'auraient 
d'artificiel  que  la  partie  qui  s'élève  au-dessus  du  niveau  des 
bîiQcs  vivants,  ce  qui  est  bien  assez  pour  nous  donner  une 
baiite  idfàede  la  patience  des  peuples  qui  les  ont  élevées. 


26  CO^GRÈS  ARCHÉOLOGIQtE  DE  FBAKGE. 

Noas  pourrioos  noos-  lancer  plus  avant  dans  le  champ  des 
conjectorcs,  et  chercher  à  assigner  one  date  à  ce  meireilleoi 
ouvrage  ;  mais  nous  savons  que  la  science  séricase  u*adniet 
que  des  preuves  positives,  et  nous  ne  sommes  pas  en  mesure 
de  les  fournir  aujourd'hui. 

Quoiqu'il  en  soit,  nous  penchons  fortement  à  croire  que 
la  géologie  a  dit  son  dernier  mot  sur  cette  question  intéres- 
sante, et  nous  n'avons  écrit  ces  lignes  que  pour  cherchera  le 
démontrer.  C'est  maintenant  à  l'archéologie  à  prendre  la 
parole,  et  nous  appelons  de  tous  nos  vœux  ses  investigations 
sur  ce  point.  Nous  avouerons  même  que  nous  n'aurions  jamais 
osé  présenter  au  Congrès  archéologique  un  travail  qui  n*est,  k 
vrai  dire,  qu'une  ébauche  imparfaite,  si  nous  n'avions  espéré, 
par  ce  moyen,  ouvrir  la  voie  à  des  études  toutes  nouvelles 
sur  ces  buttes  mystérieuses ,  les  seules  peut-être  du  même 
genre  qui  existent  dans  le  monde  entier. 

Telle  a  été  notre  seule  ambition,  et  nous  noos  estimerions 
heureux,  si  noire  voix  inconnue  venait  à  être  écoutée,  et  si 
l'archéologie  pouvait  nous  révéler  enfin  l'origine  de  cet  étrange 
monument  qui  se  dresse  là  comme  une  grande  énigme  et 
comme  un  continuel  défi  jeté  à  la  science  contemporaine. 

M.  Foêy-d'Avantnie  les  conclusions  de  M.  de  Brem  et  sou- 
tient que  ces  bancs  sont  de  formation  naturelle. 

M.  le  Préfet  constate  qu'on  y  a  rencontré  des  côtes  de  ha- 
ieine,  et  il  insiste  pour  qu'on  étudie  à  fond  la  question. 

M.  Fillon,  rectifiant  une  assertion  de  l'auteur  du  mémoire, 
qui  prétend  qu'on  a  trouvé  dans  les  bancs  d'huîtres  de  la 
Dune  des  monnaies  de  Pépin-le-Bref,  fait  remarquer  que  ces 
monnaies ,  selon  le  rapport  de  personnes  qui  les  ont  vues , 
étaient  des  blancs  de  Charles  YI ,  gisant  dans  les  couches  su- 
périeures seulement.  La  boucle  à  ardillon  trouvée  à  côté  est 
sinon  contemporaine ,  du  moins  postérieure  au  XII*  siècle. 


XXXI'  SESSION  ,    A  FONTENAT.  27 

Pour  hii ,  la  superficie  da  banc  d'huîtres  a  pu  seule  être  re- 
maaiée  par  la  niain  de  rhomme.  Il  fait  remarquer,  en  outre» 
que  des  baocs  d'huîtres  analogues  comme  origine  à  ceux-ci, 
sont  placés  au-dessous  des  grands  dépôts  de  cendres  de  Luçon 
et  deNalliers,  cendres  contenant  des  débris  gaulois  ;  par  suite, 
il  en  conclut  qu'elles  sont  bien  plus  anciennes  que  cette 
époque,  déj^  si  éloignée,  el  que  l'homme  n'a  guère  pu 
les  amonceler  en  quantité  si  prodigieuse. 

M.  Dngast-Matifeux  engage  è  consulter  un  passage  de  La 
Popelinière,  où  îi  est  question  de  ces  curiosités  naturelles. 

M.  deCaumontfait  observer  qu'il  est  bon,  an  point  de  vue 
géologique,  de  bien  étudier  ces  bancs  sur  toute  la  côte  poi- 
tevine Jusqu'à  Luçon. 

H  est  donné  lecture  de  la  question  suivante  : 

Origine  des  lieux  dits  Châteiliers,  en  Poitou. 

M.  Gouget,  archiviste  des  Deux-Sèvres,  lit  un  remar- 
quable mémoire  sur  cette  question.  Énu.nérant  les  nom- 
breux châtelllers  disséminés  dans  la  province,  l'auteur  établit, 
parl'étyinologie  et  d'autres  considérations  tirées  de  V Histoire 
de  la  chute  de  l* Empire  romain,  que  ces  fortifications  étaient 
des  postes  militaires  de  barbares  auxiliaires.  Il  croit  pouvoir 
affirmer»  en  même  temps,  que  ces  espèces  de  petits  blokaus 
étaient  éloignés  les  uns  des  autres  d'environ  8  ou  10  kilo- 
mètres. 

M.  Fillon  appelle  l'attention  sur  un  de  ces  châtelllers,  dit 
Ghâtellier-Portant,  près  Bazoges  -en-Pareds,  qui  est  des  plus 
remarquables  par  sa  hauteur  et  ses  fossés,  larges  de  8  mètres^ 
L'entrée  est  à  l'est  et  il  se  divise  en  deux  parties  en  forme 
de  carré  long. 

M.  Ledain  signale  une  fortification  du  même  genre,  appelée 
la  Moite  dans  la  Chapelle-St-Laurent.  C'est  une  motte  très-' 
accentuée  avec  fossé  très-profond,  accompagnée,  au  nord  et 


2r8  CONGHÊS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  PaATVCE. 

.9U  9nif  de  deux  cbiioips  contigas  portant  les  noms  :  Van  éc 
Petit-Cbâtclet,  l*aotrè  de  Graod-Ciiâlolct.  Il  meniionne  aussi 
un  caaip  carré  à  SuMartio-da-Fonilioui,  dont  il  serait 
difficile  d'asaigoer  Torigiae,  mai»  qui  peut  appartenir  antisi 
bien  au  moyen-dge  qu'aux  époques  antérieures.  N.  GougeU 
prétend  que  ce  camp  rentre  dans  son  syslème  de  postes 
^uilitaires. 

M.  Fillon  signale,  de  son  côté,  Tenceinte  fortifiée  du  Plessis- 
Boudiard,  non  loin  de  Mouilleron-en-Pareds  :  eUc  se  compose 
d'une  motte  précédée  de  deux  retranchements  de  granHenr 
différente,  mais  combinés  ensemble.  Il  en  fait  passer  un  petit 
plan  sous  Les  yeux  du  Congrès.  M.  de  Cavmont,  en  Texa- 
minant,  pense  que  ce  fort  ne  date  que  du  \*  ou  du  XV  siècle. 

M.  Fillon  reconnaît  que  la  féodalité  a  dû  parfois  se  servir 
de  retranchements  plus  anciens  pour  établir  ses  cbâteaox. 

L*ordre  du  jour  amc^ne  la  question  suivante  ; 

Dépôts  monétaires  romains  ;  moules  à  monnaies. 

M.  Poêy^d'^vant  lit  un  mémoire  sur  les  moules  des  mé« 
dailles  romaines.  Il  $*appufe  surtout  sur  les  moules  trouvés 
^u  Bernard  par  U.  Tabbé  Baudry. 

Le  Secrétaire , 

B.    LEDAtN. 


r*  SÉANCE  DU  LUNDI  13  JUIN. 

Prétidctioe  dv  M.  db  LostcoBiiAft,  membre  de  rinstittil  dc8  provinces, 
à  Poitiers. 

Siègent  au  bureau  :  MM,  de  Caumont ^  dir&cieur  \  Val- 
lette^  maire  de  Fontenay  ;  L  towneux^  président  du  tribunal; 
de  Hochebrune;  Segrestainf  architecte  ;  Tabbé  Le  Petit, 


UXl*  SCSSION  ,   A  FONTiSNAY.  29 

secréuire-géfiéral  ;  l'abbé  Auber  ,  chanoine  de  Poitiers  ; 
Tabbé  Lacurie,  de  SaiMes;  Gaugaitt,  trésorier,  et  Filion, 
secrétaire  général  de  la  session. 

M.  Imbert  remplit  les  foociîons  de  secrétaire. 

M.  de  (^uwont  donne  comaonicatidii  d'un  eflvcrî  très^ 
iniéresnanl  tait  par  M.  l'abbé  BriflaoU,  de  Sauninr.  Cet 
envoi  se  compose  de  dix  photographies  et  de  sii  pièces  ma- 
noscrites»  dont  voici  k  délai!  : 

Pliot<»f(i>apbie0. 

1"  Statuette  d'albâtre^  trouvée  à  Saimiur  ; 
2*  Église  Notrc-Oaine-des-Ardilliers  deSaumur; 
3*  Image  de  Notre- Dame-dos- A rdillicrs  ; 
U"  La  maison  du  Roi,  h  Sauinur; 
5^  Autel  latéral  de  la  chapelle  des  Ardillicrs; 
e*»  HôleMe-ville  de  Saomur  ; 

7*  Trois  différents  points  de  vue  des  cloîtres  de  Fonle- 
vraolt  ; 
9"  U  toor  d'Évranlt. 

i"  Notice  historique  snr  lugelger  T' ,  comte  d'Anjou  ; 

2°  Notice  historique  sur  l'image  de  N#re-Uame-des- 
Ardillicrs  de  Saumur  ; 

S"»  Récit  d'une  double  fête,  le  20  mai  1621  ;  •*-  Anne 
d'Autriche ,  marraine  à  Saumur  ; 

4**  Note  sur  la  maison  du  Roi ,  à  Saumur  ; 

5"  Deux  pièces  relatives  à  l'histoire  de  Fontenay,  con- 
cernant Brisson,  Tiraqueau  ,  Vieie  et  Sou  Ëm.  le  cardinal  de 
Richelieu. 

M.  de  Caumont  donne  connaissance  de  diverses  lettres 
ï  lai  adressées  par  des  membres  de  la  Société.  L'une  d'clks 


30       GOKGKËS  ARGHÊOLOGIQUK  DE  PBANCE. 

est  relative  à  racqowltion  de  l'église  de  Grivaot ,  près  Chiaon. 
M.  Tabbé  Bourassé  écrit  qu*il  a  Tespoir  de  mener  cette 
affaire  k  bonne  fin. 

M*  Dugast-aiitifeai  lit  le  passage  de  La  Popellnière  relatif 
aqx  bancs  d'buitres  de  b  Ohm  ,  dont  il  a  été  question  pré- 
cédemment. Voici  l'explication  donnée  par  cet  historien  sur 
cette  étrange  agglomération  de  coquilles  : 

«  Je  croy  que  la  mer,  en  se  perdant ,  laissa  ceste  quan- 
ti Uté  d'hoistres  vives  ,  et  jointes  les  unes  aux  autres.  Puis 
«  (comme  tout  poisson  meurt  s'il  est  privé  de  Téiément  qui 
«  luy  donne  vie),  délaissées  de  la  mer,  qui  pen  à  peu  se 
«  retira  par-delà  St-xMichel,  moururent  entassées  comme 
«  vous  les  voyez.  » 

(Extrait  de  La  vraye  et  entière  Histoire  des  troubles  et 
choses  mémorables  avenues  tant  en  France  qu^en  Flandres , 
depuis  l'an  1562.  La  Rochelle ,  1573  ,  p.  152.  ) 

La  première  et  la  deuxième  question  du  programme, 
mises  à  Tordre  du  jour  ,  sont  réservées  pour  une  autre 
séance,  en  raison  de  l'absence  de  MM.  Meillet  et  Parenteau, 
qui  ont  des  mémoires  à  présenter  sur  ces  questions. 

M.  Fillon  annonce  qu'à  Fontenay ,  dans  les  Loges  «  on  a 
trouvé  des  pilotis  h  une  profondeur  de  6  à  7  mètres. 

Un  membre  indique  certains  points  des  marais  de  la 
Sèvre  où  l'on  iftrouve  des  bois  équarris  enfouis  horizontale- 
ment dans  la  vase ,  à  2  ou  3  mètres  au-dessous  du  niveau 
dn  sol.  Ces  découvertes  se  font  toujours  auprès  des  gués 
autrefois  établis  sur  la  Sèvre. 

M.  Flllon,  abordant  la  question  relative  à  l^ge  des 
grands  dépôts  de  cendres  de  l'ancien  golfe  des  Pictona,  dit 
que  ces  dépôts  existent  notamment  &  l'flot  les  Vases  et  à 
rile-en-Nalliers  (Vendée).  Ils  présentent  parfois  une  largeur 
de  150  mètres  sur  une  longueur  à  peu  près  semblable ,  et 
ont  environ  2  mètres  d*épaisseur.  Ces  cendres  sont  mêlées 
de  charbon  et  de   débris  d'instruments  en  terre  cuite  dont 


XXXr  SESSION,   A  FONTEMAY.  31 

riiaage  n*a  pas  eawre  pu  jtre  déterminé.  Ces  débris  se 
iroaveDisur  biût  ou  dix  points  différents.  Ces  dépôts,  pro- 
bsblemeot  antérieurs  à  l'époque  romaine ,  renferment  aussi 
des  haches  ea  pierre  de  la  période  moyenne  dans  leurs 
couches  supérieures.  Il  est  présentement  impossible  de 
dire  à  <iael  âge  appartiennent  ces  amas  de  cendres;  mais  ils 
reoMMitent  très*certainement  à  une  époque  excessifement 
reculée. 

AL  de  Rocbebrune  dit  qu'il  a  adressé  à  la  Société  des 
Antiquaires  de  l'Ouest ,  il  y  a  quelques  années  »  on  travail 
sur  les  terres  cuites  trouvées  au  milieu  des  cendres.  Il  pense 
qu'elles  servaient  à  soutenir  les  poteries  dans  le  four. 
M.  Riocreux ,  conservateur  du  musée  céramique  de  Sèvres  » 
partage  cette  opinion 

Une  discussion  s'engage  à  cet  égard.  M.  le  Président  pense 
qu'il  est  nécessaire  de  visiter  ces  dépôts  pour  éclaircir  la 
question.  La  Commission  désignée  à  cet  effet  se  compose  de 
UM.  de  Looguemar ,  E.  Âuger  ,  de  Rocbebrune ,  l'abbé 
Aillery  et  Fillon. 

M.  fabbé  Baudry  lit  on  mémoire  sur  la  question  du  pro- 
gramme ainsi  conçue  : 

Est-il  possible  de  fixer  V époque  à  laquelle  les  dunes  de 
saMe  de  l*  Océan ,  placées  au-dessous  de  la  Loire  y  ont  corn- 
mencé  à  se  former? 

BIÉHOIRE  DE  M.  L'ABBÉ  BAUDBT. 

Tous  les  ensablements  de  notre  globe  sont  produits  par 
des  courants  auxquels  les  vents  servent  d'auxiliaires  :  ces 
courants  ont  des  directions  opposées.  Sur  la  côte  est  de 
Madagascar,  par  exemple,  dans  le  canal  Mozambique,  les 


32       C0^6ftàS  ÀBCHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

courants-  coastafits  ées  deut  iners  rcfoufeut  le  saMe  dans  les 
rivières  et  forment  des  barres  qui  obstruent  leur  emboir- 
clfora  En  France,  a»  eontraire,  dans  la  région  de  Tooest , 
te  coaranc  aide  tes  fleuves  il  se  débarrasser  ém  gravier  qit*ik 
charrient  dans  leur  cours.  Ce  courant  «  partant  éa  Fînisièr^ 
pour  alMulir  à  ^Espagne*  refoule  vers  no0  eôfe»,  qu'il  loAge 
d'assez  près»  le  sable  qu*il  soulève  do  fond  de  lo  mer  et  ceint 
que  fournit  principalement  la  Loire  et  ses  trois  aflhients: 
r Allier,  le  Cber  et  la  Vienne.  11  ne  le  dépose  pas  snr  le 
littoral  de  la  Bretagne,  inais  il  Fentralne,  chemin  faisant, 
vers  le  Midi.   L'existence  de  ce  courant  est  attestée  par 
nos  pécheurs  et  nos   marins.  En  8^d,  il  emporta,  dnas 
une  tempête ,  la  ftotte  des  Normands ,  de»  baiMeors  chi 
Croisic  aux  rivages  de  la  Galice.  En  1863,  à  plus  de  iBÎIIe  ans 
de  dislance ,  la  chaloupe  dn  mousse  Savariau ,  abmdomicc  ii 
sa  merci,.  Bt  en  dix-huit  jours  le  irajet  de  rile->de-Aé   à 
Soccoa,  en  Kspagne. 

Telle  est  Torigine  des  dunes  de  TOcéan  placées  ao-deaioos 
de  la  Loire.  Ont-elles  commencé  à  Tépoque  la  plus  reculée  ? 
Il  est  probable  que  oui,  les  mêmes  causes  produisant  les 
mêmes  effets.  Cependant,  notre  littoral  n'a  été  atilmé  sourdes 
montagnes  de  sable  que  depuis  un  certain  nombre  de 
siècles  :  il  suiGt  de  Tétudier ,  depuis  ille  de  Noirmeutiers 
Jus(|u*à  la  pointe  de  TAiguilion  pour  en  avoir  des  preuves 
certaines.  Dans  Tile  de  Noirmoutiers,  la  côte  »  de  Bressuire  à 
la  Fosse,  dans  un  espace  d'environ  trois  lieues,  était  couverte 
d'habitations  qui  sont  remplacées  aujourd'hui  par  d'énormes 
dunes.  Les  villages  primitifs  des  Écloux  et  du  Bot  ont  en- 
tièrement disparu.  Un  seul  ouragan  engloutit,  en  1763,  un 
grand  nombre  de  maisons  de  la  paroisse  dé  Barbdtre,  et  on 
moulin  à  vent  dans  presque  totite  sa  liaoteor. 

Sur  le*  continent,  si  nous  en  croyons  lo  iraHUtion,  noun 
trouvons,  au  Vil*  siècle,  la  population  de  Notre-Damenlb'- 


X»l*  SESSION,   A.  FOKttNAT.  S3 

^êmtM  convertie  «o  christianisme  par  safirt  Martin  de  V^rtou , 
et  babitani  sur  mi  ptotean  peti  é\esé  au-dcsstis  dd  niveau 
4e  la  mer.  Le  Nea  où  ee  Saint  prenait  son  repos,  qui  porte  1^ 
■003  de  C4oiSaini-^atttn,  a  été  de|nris  inondé  par  dn  détùgc 
de  sable.  L'église  de  Notre-Dame,  mentionnée  dans  une 
charte  de  11 3è,  est  ensaMéede  pHis  dé  b  inbiteÈ  et  dominée, 
de  toBtes  parts  par  <^danc9  d*nne  grande  élévation. 

ta  profondeur  des  dtmé^  à  St-Jeatr^de-^ïonts  esit,  en  quel- 
ques endroits,'  de  5,0fi'  mètres.  Il  existait  autrefois  des  mo- 
miinettis  droidiqties  daihs  le  terrain  qu'elles  occupénf. 

Un  saint,  d»  eom  de  Vivence,  après  avoir  travaillé  pendant 
qnckiue  temi»  à  lar  c^versfcMi  des  infidèfos,  dans  la  coin- 
pairie  de  saint  Martre,  évéque  de  Tours,  à  la  fid  du  IV** 
s'ècle  ,  sb  retire  daa^  nn^  cat ernie,  sur  le  rivage  (FOIonne. 
Aidé  par  des  vieilhirdls  intelligouts  de  la  focalité ,  j'ai  cru ,  le 
7  a\Fitder0ÎBr,  avoir  retrouvé  TendroK  où  H  acheva  de  se 
smctiier  et  où  il  moornf,  à  Tâge  de  120  ans.  Ce  Heu  porte 
le  nom  de  Conehe-dê-CHermûtige, 

Vne  aoireeencbe  s'appeltela  Conche-dt-la-Chapelte ;  ces 
dena  cendies  sont  pierdaes  au  miliee  d*un  océan  de  sable. 

A  Hrà  et  à*  St-Vincent-sur-Jard ,  les  dunes  ont  pour  base 
le  9ol  galie*roRiaîn,  et  cehii-ci  le  terrairt  foaté  par  les  Celtes, 
qui  y  iMl  laissé  une  partie  de  feur  mobilier  et  de  leurs  ns- 
tenaiieseo  pierre. 

Le  rvisBeao  dn  Goulet,  qui  coufe  à  Si-Vînccnt-sur-Jard, 
avait,  il  y  a  deux  siècles,  son  embouchure  dans  la  mer,  là 
on  s'élève  aojoifrd'hoi  une  àfSit)Xi  de  7  mètres  de  hanieur 

Svr  ]A  rive  gatithe  de  ce  filet  d'eau,  un  village  nommé  La 
Femère  a  totalement  disparu  ,  du  W*  au  X.VHT  siècle. 

La  commune  de  Longeville,  qui  a  plus  de  deux  lieues 
décote,  était  une  longue  suite  de  villas  gallb-romaines :  je 
Tal  eonstaté ,  du  moins,  en  deux  endrofts  diffcVeritit,  au 
pied  de  dnncs  qnl  ont  de  30  à  50  mèti'es  d^élévatind'. 


âa       CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

Si  le  cominencemeiil  des  dunes  remonte  jusqu'aux  pre- 
miers temps  historiques ,  elles  ont  cependant ,  vu  la  lenteur 
primitive  de  leur  formation ,  une  origine  relativement  ré- 
cente, si  on  les  considère  dans  leur  développement  sur  le 
continent 

En  plusieurs  endroits  de  la  côte ,  elles  étalent  à  peu  près 
ignorées  des  Celtes  et  des  Gallo-Romains.  Elles  devaient  être 
peu  considérables  au  temps  de  saint  Vivence  et  de  saint 
Martin  de  Vertou.  Mais»  depuis  assez  longtemps,  leur  marche 
a  été  effrayante.  A  Noirmouliers,  elle  était,  au  commence- 
ment de  ce   siècle,   de  20  mètres  par   an,  au   rapport 
de  M.    Piet,  Fauteur  des  Recherches  sur  l'île  de  Noir- 
moutiers ,  et  presque  partout    ailleurs  de  2    mètres  en- 
viron. La  grande  dune  de  Pé-du-Guet,  dans  Bretignoles, 
s'est  déplacée  et  s'est  avancée  dans  les  terres ,  en  vingt  ans , 
de  30  à   /iO  mètres.    Avant  que  l'Administration  les  eût 
changées,  pour  la  plupart,  en  des  forêts  toujours  vertes,  en 
y  semant,  il  y  a  quelques  années,  des  sapins  da  Nord,  il 
arrivait  de  temps  à  autre  qu'une  seule  tempête  bouleversait 
quelques  dunes  de  fond   en  comble  et  les  jetait  sur  les 
terrains  les  plus  fertiles.   Une  tourmente,  qui  dura  seize 
jours  consécutifs,  en  1793,  fit  avancer  les  dunes  de  500 
mètres,  non  loin  de  la  grotte  de  saint  Vivence,  et  couvrit  les 
riches  marais  de  la  Trésorerie  qui  appartenaient  aux  cha- 
noines de   Luçon.   I^  village  de  la  QuenouilUrie  eut  le 
même  sort.  Là  où  le  système  des  plantations  n'est  pas  encore 
en  vigueur,  on  voit  quelquefois  une  dune  coupée  en  deux 
par  un  tourbillon ,  et  une  autre  se  former ,  à  quelque  dis- 
tance ,  sous  le  coup  d'une  pluie  de  sable. 

M.  Fillon  expose  que  les  dunes  de  sable  de  l'Océan 
existent  depuis  une  époque  très-reculée.  Elles  peuvent  être 
dues  en  partie  aux  sables  de  la  Loire.  Le  déboisement  des 


XX XI*"  SESSION,   A  FONTEMAY.  35 

régions  da  centre  de  la  France  et  de  l'Auvergne  a  exercé 
une  influence  considérable  sur  leur  formation.  Quant  à 
leur  déplacement,  c*est  nn  phénomène  relativement  mo- 
derne. 

Un  membre  dit  qn*il  existe  sous  la  dune  une  ville  portant 
le  nom  d'Ânchoine.  La  Tremblade  a  été  bâtie,  en  partie, 
avec  les  débris  de  cette  ville. 

U.  Tabbé  Baodry  lit  un  mémoire  sur  les  monuments  de 
Tâge  de  pierre  du  Bas-Poitou  ,  en  réponse  à  la  question 
suivante  du  programme  : 

Quels  monuments  de  Vâge  de  pierre  rencontre^l-on  en 
BaS'Poûouf  Dresser  la  lù$e  de  ces  monuments. 

MÉMOIR8  DE  M.  L'ABBÉ  BAUDRY. 

Tons  les  monuments  de  Tâge  de  pierre  que  Tarcbéologie 
désigne  sous  les  noms  de  menhirs,  de  dolmens,  de  demi - 
dolmens,  de  cromlechs ,  de  pierres  branlantes,  de  pierres 
posées,  etc.  ,  se  rencontrent  dans  le  Bas-Poitou.  Tout  porie 
à  croire  qu'ils  étaient  nombreux  pendant  la  période  gau- 
loise,  surtout  aux  abords  de  TOcéan  et  sur  le  cours  de  nos 
rivières  ;  car  c'est  là ,  principalement ,  que  nous  trouvons 
encore  ,  après  des  milliers  de  siècles ,  le  peu  qui  a  échappé  : 
d*abord  à  Taclion  du  christianisme ,  qui  chercha  à  les  dé- 
u-oire ,  ne  voyant  en  eux  que  des  symboles  d*un  culte  ré- 
prouvé ;  et,  en  second  lieu ,  aux  édils  sévères  de  nos  mo- 
narques ,  dans  les  VII''  et  VIll*  siècles  ;  puis  enCn ,  ce  qui 
est  plus  déplorable,  depuis  que  la  science  les  a  pris  sous  sa 
protection  et  couverts  de  son  égide ,  au  marteau  infatigable 
du  vandalis;me,  dont  s'arment  sans  cesse  les  gens  ignorants 
ou  cupides. 


36  CONGRÈS  ARCHÊOLOGIQOE  DE  PBAKCE. 

Voici  l'îDveniaire  de  ce  qui  noas  reste  de  ces  monmiients 
en  Vendée ,  de  cens  do  moins  que  nous  connaissons  et  dont 
le  souvenir  n*est  pas  effacé  de  la  mémoire  du  peuple.  Poor 
mettre  plus  de  clarté  dans  la  liste  que  nous  voulons  en 
dresser ,  nous  les  classerons  en  trois  séries ,  correspondant 
chacune  à  Fun  de  nos  trois  arrondissements. 

Arrondisnemeiit  des  SaUes— d'Oloaae. 

Une  faible  portion  de  Tancien  golfe  des  Piclons  et  une  côte 
de  trente  lieues  de  longueur,  avec  ses  ports  et  ses  établîisements 
celiiques,  forment  rarroudissemeni  des  Sables-d*01oune,  com- 
prenant deui  iles  et  neuf  cantons  sur  le  continent.  Ces  îles  et 
six  des  cantons,  qui  confinent  à  la  mer,  sont  encore  riches  des 
monuments  de  Tâge  de  pierre.  Avant  de  pénétrer  dans  ces 
iles,  nous  allons  d'abord  suivre  le  rivage  de  Tembouchure  du 
Lay  à  la  baie  de  Bourgneuf. 

Canton  des  Moutters-leS'Mauxfaùs.  —  Curzon  avait  au- 
trefois deux  dolmens  appelés ,  l'un  la  Pierre  folie ,  et  Faulre 
la  Pierre  plate  du  Châteigner. 

On  voit  encore  à  St-Sornin  un  menhir,  dit  Pierre  de  Gar» 
gantua  ou  Pierre  de  la  Chenillée,  et  un  dohnen  renversé, 
dans  le  champ  de  la  Grand'Garne. 

Au  champ  St-Père,  la  Pierre  de  saint  Gré,  dite  Pien^ 
du  Saint  f  était  un  menhir.  La  Pierre  folle ,  ou  Pierre  aux 
fées  du  Vigneau  ^  est  on  groupe  énorme  de  quarlzîte,  dans  le 
flanc  duquel  se  trouve  une  petite  caverne  désignée  sous  le 
nom  de  Four  des  Fadets.  La  Pierre  plate  a  été  détruite  ; 
elle  était  à  300  mètres  de  la  Pierre  folle. 

Le  Givre  possède  deux  menhirs  renversés  :  le  menhir  du 
Chainp'du- Rocher  et  le  menhir  des  Jannières,  Son  monu- 


WXi*  SESSION,    A  rORTENAY.  37 

ntent  le  plus  considérable  est  le  dolmen  du  Terrier-Pépin  , 
qui  esc  malbenrcoscment  l  Tétai  de  débris.  Aux  quatre 
points  cardinaui  et  à  la  distance  de  hO  mètres ,  on  aperçoit 
des  blocs  qui  sembleraient  indiquer  les  restes  d'un  cromlech. 

Le  Terrier  de  la  Pierre ,  le  Champ  de  la  Pierre  et  le 
Pré  de  la  Pierre  indiquent ,  &  la  Jonchère,  rcxistence  d'un 
menhir  qui  a  disparu,  il  y  a  environ  80  ans. 

A  St-Beno!t-sur-]^ler ,  les  Cailloux  de  la  Maralta  et  de 
la  Bergerie ,  nommés  Cailloux  de  Gargantua ,  ont  sans 
doute  la  même  origine  que  le  Palet  de  Gargantua,  autrefois 
Pierre  levée ,  aujourd'hui  dit  Pierre  couchée ,  parce  qu'il  a 
perdu  ses  suppoi-is. 

Il  parah  que  St-Bènolt  avait  aussi ,  à  une  autre  époque , 
sou  menhir  dans    le  fief  de  La  Pierre, 

Angles  n'a  conservé  qu'un  menhir ,  le  menhir  de  Y  Eau. 

Total  des  monuments  de  Tâgc  de  pierre*  dans  le  canton  des 
Moutlers'les-Mauifaits  :  environ  16. 

Canton  de  Talmont.  —  Nous  plaçons  le  Bernard  en  pre- 
mière ligne ,  à  cause  de  la  variété  «  du  nombre  et  de  l'im- 
portance  de  ses  pierres  druidiques.  Le  dolmen  de  La  Fré- 
bouchère  est  i>put-êire  le  plus  considérable  de  l'Ouest.  Il  se 
compose  de  deux  monolithes  formant  vestibule,  de  neuf 
blocs  d'un  énorme  volume ,  sur  lesquels  pose  horizontale- 
ment une  table  en  granit  de  9  mètres  envii-on  de  longueur, 
sur  plus  dé  5  mètres  de  largeur,  du  poids  de  près  de 
100,000  kilog.  Un  double  cercle  de  menhirs  rayonnait  Jadis 
atfiodr  du  monument ,  sur  on  diamètre  de  500  mètres.  Il  en 
reste  encore  trois  dans  la  première  enceinte,  et  cinq  dans  la 
setonde.  Lé  dolmen  trône  au  milieu ,  à  2  mètres  au-dessus 
du  sol;  quoique  la  table  ait  été  brisée  en  deux  parla  foudre, 
et  (|ue  le  fragment  occidentail  se  sdit-affclissé  dans  la  direction 
du  nord -est ,  par  suite  de  la  chéte  de  deux  supports ,  il  n'en 


38  CONGBËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRAKCE. 

mérite  pas  moins  l'attention  des  antiquaires ,  et  il  serait  h 
désirer  que  le  propriétaire  permit  de  le  redresser. 

On  trouve  ao  Bernard  dix  autres  dolmens  :  les  trois  dol- 
mens du  Terrier  de  Savotole^  le  dolmen  du  Terrier  du 
Pé'Roeher ,  le  dolmen  de  la  Court  du  Breuil ,  le  dolmen 
des  Pierres  folles  ou  du  Terrier  de  Girondin ,  les  denx 
dolmens  de  Troussepoil  dans  le  champ  des  Grandes^  Cla^ 
pières ,  le  dolmen  du  Grand^Fief  ou  des  Fontenelles ,  la 
Pierre  folle  ou  le  dolmen  du  Plessis.  Ils  sont  tous  renversés 
ou  forment  demi-dolmen ,  à  l'exception  de  celui  du  Bi^oil , 
qui  s'est  maintenu  sur  ses  blocs  de  granit. 

Les  pierres  posées  sont  au  nombre  de  trois  et  se  rea 
contrent  à  la  Frébauchère ,  au  Breuil  et  au  Pé-Rocher. 

On  comptait  autrefois  au  Bernard  dix-neuf  menhirs:  les 
huit  menhirs  de  la  Frébauchère ,  dont  six  renversés  ;  le 
menhir  de  VHomtnelet,  détruit;  les  trois  menhirs  de 
Troussepoil,  renversés  ;  les  trois  menhirs  de  la  Guimardière, 
détruits;  les  quatre  menhirs  du  Plessis,  dont  on  renversé, 
un  détruit  et  deux  encore  debout.  Le  plus  élevé  mesure 
5  mètres  66  centimètres  de  hauteur. 

Le  monument  le  mieux  conservé  de  Longeville  est  le 
menhir  en  grès  du  Russelet,  appelé  la  Pierre  qui  vire^ 
parce  que ,  dit-on ,  elle  tourne  sur  elle-même  à  minuit.  Ce 
menhir  est  entouré  d'un  demi -cercle  de  pierres  posées.  Parmi 
les  groupes  qui  ont  été  renversés ,  nous  citerons  ceux  des 
Garnes  et  du  Champ  de  la  Bataille ,  et  ceux  de  VAllière , 
nommés  les  Pierres  folles. 

Âvrillé  est,  après  le  Bernard,  la  commone  qui  a  gardé  le 
plus  de  souvenirs  de  l'âge  de  pierre.  Les  monuments  de  cette 
époque  consistent  aujourd'hui  en  la  Pierre  branlante  de  la 
Cornetière  et  en  dix-sept  menhirs  : 

Les  deux  menhirs  de  la  Maneelière ,  qui  sont  renversés  ; 
le  menhir  de  la  Boilière,  de  3  mètres  90.  centimètres  de 


XXXl*  SESSION,   A   FONTEKAY.  39 

hauteur  ;  le  menhir  da  Bourg  ou  du  Camp  de  César ,  haut 
de  7  mètres  30  centimètres  ;  les  trois  groupes  du  bois  de 
Ftirgoni  le  premier,   composé  de  dcuv  pierres  d'inégale 
grandeur:  la  hauteur  de  la  principale  est  de  5  mètres  20  cen- 
timètrcs;  le  deuxième  groupe,  formé  par  deux  menhirs  ren- 
versés ,  dont  l'un  est  long  de  5  mètres  70  centimètres  et 
Tautre  de  k  mètres;  le  troisième  groupe  ,  composé  d'un  bloc 
de  3  mètres  d*éléTation  et  d'un  autre  plus  petit  ;  le  menhir 
du  Champ  de  la  Pierre ^  ou  du  Moulin  de  la  Guignardièrey 
qui,  lui  aussi,  a  son  acolyte;  le  menhir  de  Beaulieu ,  dans  le 
champ  du  Rocher  ^  le  menhir  de  la  Ganterie  ^  qni  n'a  pas 
moins  de  5  mètres  de  haut,  avec  accompagnement  d*un  autre 
moins  colossal  ;  le  menhir  du  Puy-Durand  ,  dans  le  champ 
du  Rocher  ,  où  se  trouvent  aussi  trois  tables  mutilées  par  le 
marteau  des  tailleurs  de  pierre  ou  des  entrepreneurs  de  routes  ; 
eoGn  le  menhir  de  la  fontaine  Si^Gré^  qui  est  renversé. 
Ajoutons  qu*au  commencement  de  ce  siècle,  il  y  avait  quatre 
autres  menhirs  à  Bel-^Air ,  une  magnjûque  table  en  granit 
dans  le  champ  du  Rocher ,  qui   a   donné  un  bénéGce  de 
600  fr.  à  l'entrepreneur  qui  Ta  achetée  ;  deux  dolmens  et  un 
menhir  dans  les  Vieilles-Vignes ,  trois  menhirs  dans  le  camp 
ou  aux  abords  du  camp  de  César,  et  deux  autres  à  Beaulieu. 
St'Hilaire -la- Forêt  fournit  cinq  groupes  :  deux  menhirs 
de  plus  de  3  mètres  d'élévation  »  à  la  Rainiére;  deux  dol- 
mens aux  Créchaudes:  ils  n'ont  chacun  qu'un  appui ,  dix 
antres  pierres  gisent  &  leurs  pieds  ;  le  dolmen  renversé  du 
Chiron,  un  dolmen  à  la  Sujette:  la  table  ne  pose  que  sur 
deux  supports,  les  cinq  autres  sont  couchés  ;  le  demi*dolmen 
de  Rassoliette, 

Le  dolmen  de  la  Ver  saine  de  la  Pierre ,  qui  a  perdu  tous 
ses  appuis,  appartient  à  la  commune  de  St-Vincent-sur-Jard , 
ainsi  que  le  dolmen  du  Grand-Bouilluc  y  ou  Palet  de  Gar* 
gantua,  qui  n'est  plus  assis  que  sur  trois  blocs. 


AO  co^GHËi>  Ancii(:QLO(;iQiE  de  fbancë. 

Total  des  monuments  de  Fâge  de  pierre,  pour  le  canlon  de 
T^lmoiit  :  environ  76.  Ils  sont  presque  tous  en  graniu 

Canton   des  Sables-d'Olonne.  —  Nous    connaissous    six 
monuments  de  Tâge  de  pierre  dans  ce  canton  :  qualre   aa 
(:hâteau-d*Olonne  et  deux  à  Olonne.  Ce  sont  :  au  Château  , 
un  dolmen  brisé  dans  la  Versaine  de  ta  Grosse-Pierre  ^  uu 
monolithe  près  de  la  Croix  de  la  Rudelière;  un  dolmen  de 
U"*,  30  G.  de  longueur  dans  la  |)âtis  des  Épinettes^  sur  le  pla- 
teau de  Puy ' Roches  ;  un  autre  dolmen  renversé,  dans  le 
champ  du  Caillou;  à  Olonne,  le  menhir  de  la  Chévrene , 
près  le  fossé  des  Sarrazins,  et  le  menhir  de  Pierre-Levée  , 
près  du  château  de  ce  nom ,  et  un  menhir  dans  les  dunes  , 
près  V Hermitage  de  Si-Vivence,  Le  fief  des  Chirons,  qui  est 
plein  de  débris  romains,  devait  avoir  aussi  son  monument 
celtique. 

CiMton  de  Sh  Gilles.  —  Il  ne  reste  plus  que  neuf  groupes 
<le  r^e  de  pierre  dans  ce  canton  ,  savoir  :  les  menhirs  de  la 
Crulïér^  et  du  Marais^  les  dolmens  du  Quarteron  de  ta 
Pierre  et  du  Terrier  de  la  Grosse-Pierre,  en  St-MarUn-dc-- 
Erem;  la  pierre  levée  e«  pii:rte  des  Soubises,  en  Bréti* 
guoUes;  ce  dolmen,  qui  a  trois  supports,  vire  au  son  de  la 
elocbe  de  S(-Nicolas-de-Brem  ;  la  pierre  couchée  de  Lande- 
\ieilie,  longue  de  ^"\  70  c.  ;  le  menhir  de  k  Pelissonuière  , 
en  Commequiers  ;  et,  enfin,  deux  dolmens,  encore  debout, 
dans  le  bois  des  Pierres- Folles,  même  comnmne.  L'un  porte 
Tempreinie  i*un  pied  droit,  qu'on  dit  être  celui  de  Satan  ;  et 
l'aiAtre,  l'empreinte  d'un  pied  gauche,  que  l'on  affirme  être 
celui  de  la  Sainte-Vierge.  Ils  sont,  l'un  par  rapport  à  l'autre, 
dans  une  direction  opposée.  Il  y  avait  probablement  un  troi- 
sième dohnen  enti-e  les  deux  qui  existent,  car  en  v(tti  à  terre 
une  grande  table  et  oaze  blocs  qui  pouvaient-  lui  servir 
d'appuis. 


XXXI'  SESSION,    A   FONTENAY.  ^1 

Tons  Ifs  monuments  de  ce  canton  sont  en  quartzite,  roche 
de  Tépoque  crétacée. 

Canion  de  Si-Jean-de-Monts.  —  La  roule  n"  16,  de  Sl- 
Gilles  5  la  Barre-de-Monls ,  a  détruit  la  pierre  du  Diable, 
qui  était  un  menhir.  Elle  était  située  à  1,500  mètres  à  Teiit 
du  bourg  de  Sl-Jean. 

On  vient  de  briser,  5  Soullans,  la  pierre  couchée  dite  la 
Roche-aujC' Chats,  Il  ne  reste  plus  dans  cette  commune  que 
la  pierre  levée  de  la  Verie,  énorme  bloc  de  quartzite,  de 
3"'  71  c.  de  haut ,  sur  3'"  05  c.  de  large  et  une  épaisseur  de 
1"  10  c.  Ijd  diable,  dit-on,  y  a  imprimé  ses  griffes  et  a  percé 
h  pierre  de  sa  corne.  C'est  l'unique  piene  percée  que  je 
connaisse  dans  le  Bas- Poitou. 

Canton  de  Challans,  —  On  a  fait  table  rase  de  la  plupart 
des  pierres  du  iîolin,  en  Sallertaine  et  en  la  Garnache^  aux- 
quelles se  rattachaient  des  tra<litions  druidiques.  Sallertaine  a 
un  menhir,  appelé  aussi  h  pierre  du  Diable  ou  \ù  pierre  levée. 

On  nous  a  assuré  que  la  route  n°  7  ,  de  St-Jean-de- Monts 
à  Roche-SerTière,  a  détruit  un  groupe  celtique  dans  les  en- 
virons de  Fruidefond. 

Maintenant  franchissons  le  Goa  et  pénétrons  dans  Tlle  de 
Noirtnoutiers. 

lU  de  Noirmauiiers,  —  Plostenrs  savants,  entr'autres 
Edouard  Rieher  ei  François  Pict ,  soutiennent  que  cette  île 
est  Tancienne  Ile  de  Satine,  s'appuvant  sur  le  texte  de  Strabon, 
qot  dît  que  celte  ife  était  au-dessous  de  Femboochure  de  la 
l^e.  Si  leur  opinion  est  ivraie,  ce  serait  là  qu*auraient  ha- 
bile  les  neuf  vierges  gauloises  auxquelles  était  soumis  lé 
CAllége  sacré  des  Druides  ;  là  qu'elles  auraieot  vendu  les 
vents  aux  navigateurs,  excité  ou  calmé  les  tem|)€tes  el  rendu 
des  oracles  révérés  de  tout  l'Occident 


/|2  CONGRES  ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 

Qaoi  qu'il  en  soit ,  Tlle  était  couverte  de  monuments  de 
l*âge  de  pierre.  M.  Impost  pense  que  la  série  la  plus  impor- 
tante de  ces  monuments  s'étendait  sur  deux  lignes  parallèles , 
de  la  pointe  de  THerbaudière  au  cimetière  de  Noirmonliers , 
et  formait  une  Toie  sacrée  de  tx  kilomètres  de  longueur. 
L'église,  dédiée  à  saint  Michel  au  Vir  siècle,  aurait  été 
élevée  par  le  moine  saint  Philbert,  sur  l'emplacement  du  prin- 
cipal sanctuaire  celtique.  La  note  laissée  par  ce  savant  et 
citée  par  M.  Jules  Piet,  mentionne  dix  dolmens  :  les  dolmens 
de  ÏHerbaudîère,  de  la  Roche-Croisard^  des  Chirons^  Tar- 
diveau,  Fassot  et  de  la  Fée^  du  dos  Guérm,  des  Roches  à  la 
Vtaud  et  au  fireton^  et  de  la  Roche- Brûlée^  les  roches  Pattes- 
du  Diable  et  à  Paient  plus  les  menhirs  de  Pinaizeaux, 
Nous  y  ajouterons  une  pierre  fiche  ou  frottoir  y  sous  laquelle 
on  a  trouvé  dernièrement  une  hache  en  serpentine.  Il  ne 
reste  guère  que  des  débris  de  toutes  ces  pierres, 

Ile-d'Yeu.  —  L'Ile-d'Yeu,  en  latin  Oia,  en  celtique  Oga^ 
qui  a  le  sens  déjeune  en  sanscrit,  et  peut-être  de  petite  par 
déduction,  a  pu  avoir  aussi  son  collège  de  druides  ou  de  drui- 
desses  :  du  moins ,  les  monuments  de  l'âge  de  pierre  n'y  sont 
pas  rares.  Le  dolmen  du  centre,  dit  pierre  levée ,  dominait 
toute  l'île  avant  l'érection  du  fort  (]ui  a  pris  sa  place.  Le 
dolmen  du  nord  repose  sur  deux  pierres  et  est  du  nombre  de 
ceux  qu'on  appelle  lichavens.  On  trouve  aussi  deux  dolmens 
à  la  pointe  Gauthier ,  un  dolmen  à  la  Tranche ,  un  beau 
menhir  de  5  mètres  de  haut,  près  de  la  chapelle  de  la  Sainte- 
Vierge;  la  pierre  tremblante,  proche  G ilberge,  à  100  mètres 
de  l'Océan  ;  et  la  pierre  branlante ,  ou  pierre  de  la  Meule , 
non  loin  du  petit  |)ort  de  ce  nom. 

Tels  sont  les  monuments  de  l'âge  de  pierre  qui  existent  on 
qui  ont  existé  dans  l'arrondissement  des  Sables-d'Olonne. 

Total  général,  pour  cet  arrondissement  :  136. 


XXXr  SESSION,   A  POfdTENAY.  ^3 

Arrondissement  de  IVapoléon<-¥endée. 

La  commune  de  Rosuay ,  dans  le  canton  de  Mareuil ,  pos- 
sède deox  menhirs ,  appelés  pierres  de  Follet  ou  de  Gar^^ 
goMtua;  ils  sont  situés  sur  la  rive  gauche  de  Tïon  et  fout 
suite  aux  pieires  druidiques  du  canton  des  Moutiers.  Nous 
irouTons  sur  la  même  rivière ,  au  Tahtier ,  canton  de  Napo- 
léon, trois  groupes  de  pierres  folles  :  les  pierres  folles 
proprement  dites,  la  pierre  folle  du  Haut-Roussiere  et  la 
pierre  folle  du  Bas-Roussière.  La  pierre  Nauline ,  ou 
pierre  de  Gargantua ,  est  plantée  verticalement  dans  le  lit 
oiême  de  TYon.  Elle  a  environ  6  mètres  de  hauteur. 

£n  remontant  le  Lay ,  dont  TYon  n'est  qu'un  affluent ,  les 
pierres  celtiques  apparaissent  de  nouveau  à  St-Philbert-du- 
PoDt-Charrault ,  canton  de  Cbantonnay.  C'est  d'abord  la 
grotte  des  Farfadets,  sanctuaire  mystérieux  formé  par  d'im- 
menses blocs  de  granit  et  perché  sur  le  flanc  du  coteau  de 
la  Nouette,  à  30  mètres  au-dessus  du  niveau  de  l'eau  ;  c'est, 
en  second  lieu ,  la  pierre  folle  de  l'Ormeau  de  la  Billette 
00  des  Sorciers,  sur  le  chemiti  de  l'antique  établissement 
de  Pareds. 

Cbantonnay  avait  aussi  son  groupe  celtique ,  dit  pierre 
brune.  Il  n'en  reste  plus  que  cinq  pierres  debout,  qui 
semblent  indiquer  un  dolmen. 

Du  Lay ,  il  faut  nous  transporter  sur  la  Sèvre-Nantaise  et 
dans  le  canton  de  Mortagne  pour  rencontrer  la  pierre  bran- 
lente  de  la  Verrie,  dont  les  proportions  sont  remarquables, 
et  la  pierre  plate  de  Chambretaud^  aujourd'hui  détruite, 
rendez-vous  des  Farfadets  la  nuit  du  Mardi-Gras. 

Les  affluents  de  la  Sevré,  les  deux  Moines,  qui  prennent 
leur  source  au  centre  du  Bocage ,  ainsi  que  la  Boulogne,  qui 
se  jeite  dans  le  lac  de  Grand-Lieu ,  eurent  leurs  oionu- 
mcnts  de  l'âge  de  pierre ,  comme  le  Lay  et  ses  affluents. 


M  CON(.BÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRA^CE. 

Bazoges-en-Paillers,  dans  le  canton  de  Si-Fulgcnl,  a  con- 
servé deux  menhirs  près  de  la  Templerie,  à  peu  de  dis- 
tance de  la  Grande-Maine.  Le  premier  est  debout  et  mesure 
U  mitres;  le  second  est  renversé  ei  a  été  brisé  en  deux.  Le 
groupe  le  plus  intéressant  était  à  mi-côte,  sur  le  penchant 
d'une  falaise  dont  la  base  baigne  dans  la  rivière.  On  y  voyait 
une  lable,  dont  le  diamètre  horizontal  était  de  6  mètres,  au 
milieu  de  laquelle  se  dessinait  une  large  cuvette  de  15  ^ 
20  centimètres  de  profondeur.  L'Administration  a  permis  de 
la  détruire  pour  la  construction  d'un  pont. 

La  Petite-Alaine  a  son  menhir,  à  la  hauteur  de  Chauché  , 
même  canton.  Nous  pouvons  mentionner  aussi  la  pmn-e 
plate  des  Brouzils  et  la  pierre  blanche  de  ta  forêt  de  G  râlas, 
rendez-vous  des  fées  et  des  sorciers. 

Enfin,  aux  abords  de  la  Boulogne,  commune  des  Lues, 
canton  du  Foiré ,  le  champ  de  la  Table  indique  l'existence 
d'un  dolmen  qui  aura  été  renversé  à  une  époque  Inconnue. 

Total  général,  pour  l'arrondissement  de  Napoléon  :  en- 
viron 18. 

Arroodissement  de  Fontenay«*le«»t'omte. 

Dans  cet  arrondissement,  comme  dans  les  deux  autres, 
les  pierres  celtiques  se  trouvent  près  de  l'Océan  ou  sur  le 
bord  des  rivières. 

Sl-Denis-du-Pairé  |)ossédail  jadis  une  pierre  debout,  non 
loin  de  la  mer. 

Il  existait  autrefois  des  monuments  druidicfues  Sur  les 
bords  de  la  Smagne ,  petite  rivière  qui  a  conservé  son  nom 
celtique  et  qui  afflue  dans  le  Lay,  près  Mareuil. 

Il  n'en  reste  plus  que  deux  groupes  à  Thiré ,  canton  de 
S^-Hermine ,  savoir  :  un  monolithe  en  granit  dans  le  bourg, 
et  un  dolmen  com|M)sé  de  cinq  pierres,  dites  les  pierres 
folles^  ï  r|uclques  centaines  de  mètres  à  Test  du  clocher. 


I 


XXXI*  SESSION,   A   PONT£NAY.  b5 

Les  pierres  de  Bazoges-en-Pareds ,  canlou  de  la  Cbk- 
teigneraîe,  qui  correspondent  k  fta  pierre  folie  de  St-Pliilbert, 
mot  posées  sur  le  plateau  des  Laudes ,  qui  diumine  la  \aUée 
arrosée  par  le  Loiog  et  l'Arkansou,  deux  cbariuants  ruisseaux 
gui  mêlent  leurs  eaux  à  Pareds  et  se  perdent  dans  le  Lay,  à 
2  kilomètres  plus  bas.  Elles  consistent  :  l""  en  un  dolmen  en 
granit,  dit  pierre  levée,  dont  les  deux  tables,  longues  de 
7  mètres  90  centimètres ,  ont  conservé  leur  aplomb  sur  les 
neufs  sopports;  on  y  arrivait  par  un  vestibule  et  «ne  allée, 
probaUement  couverte  :  il  en  reste  encore  quelques  ves- 
tiges; 2**  en  un  menhir,  à  300  mètres  sud-est  du  dolmeo. 
Treize  autres  gisent  eu  désordre  dans  les  environs  du 
menbir. 

En  partaiU  des  Landes  et  en  rentoiuant  le  Graad-Lay  vers 
sa  source,  nous  atteignons /  au  bout  de  trois  lieues,  les 
pierres  celtiques  de  Monsireigne,  canton  de  Pouzange.*^ 
Cestd*abord  un  menhir  renversé,  que  nous  appellerons  le 
menbir  de  la  Ckauvinière,  et  qui,  avant  {sa  chute,  dansait , 
dit-on,  en  plein  miauit;  puis  ce  sont  les  pierres  folles ,  non 
loin  du  moulin  de  la  Tireue. 

A  St-MesmÎA,  nous  nous  retrouvons  avec  la  Sèvre-Nantaise, 
qui  coule  de  Test  à  Touest  sur  la  limite  du  déparlement  Les 
entrepreneurs  de  pouls,  de  châteaux  et  d*églises  s*y  sont 
doimé  rendez-vous  pour  briser  les  blocs  de  granit  qui  cou- 
vraient, il  y  a  quelques  années,  une  partie  des  collines  et 
(les  vallées  de  cette  contrée  pittoresque.  Tout  porte  ^  croire 
que  leur  marteau  aura  détruit  quelques  restes  précieux  de 
la  civilisation  gauloise,  ils  out,  jusqu'à  ce  jour,  respecté  le 
groupe  de  la  pierre  folle  et  un  demi-dolmen  situé  à  la  Bau- 
licre ,  de  la  longueur  de  3  mètres  environ.  Un  tailleur  de 
pierre  a  avoué  qu'il  avait  brisé  une  quantité  de  pierres  gra- 
nitiques à  trou  cylindrique  ou  à  cuvette,  il  eu  a  respecté 
une  de  ce  genre  qui  est  placée  sur  un  mamelon  qui  domine 


46  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRANCE. 

St-Mcsmiii,  près  le  village  des  Nantraères,  commune  de 
Montournals.  Si  j'en  crois  le  témoignage  de  Tun  de  mes 
confrères,  Tun  des  rochers  qui  Taroisine  est  tatoué  dans  le 
genre  des  roches  de  Gavrinnis,  près  Garnac. 

En  nous  rabattant  au  sud  de  St-Mesmin  et  de  Mon- 
tournais,  nous  rencontrons  à  Cheffois,  canton  de  la  Cbâ- 
teigneraic,  la  pierre  qui  vire  au  premier  chant  du  coq  : 
c'est  un  dolmen. 

I^  pierre  bise  de  la  Ghâteigneraie ,  ancien  monument 
gaulois,  nous  ramène  à  la  source  du  Loing,  l'un  des  affluents 
du  Lay. 

Avec  le  Breoil-Baret,  même  canton,  nous  sommes  presque 
à  la  source  de  la  Vendée,  autre  rivière  qui ,  après  un 
parcours  de  quelques  lieues,  traverse  Fontenay  et  va  se  jeter, 
près  Marans,  dans  la  Sèvre-Nior taise.  La  pierre  debout,  dite 
Croix'Cocrion ,  sur  le  sommet  de  laquelle  se  trouve  on 
petit  réservoir  alimenté  par  les  eaux  du  ciel,  et  où  les  loups- 
garous  vont  boire  péhdant  la  nuit,  me  fait  l'effet  d'un  menhir. 

En  suivant  le  cours  de  la  Vendée,  nous  entrons  plus  loin 
dans  la  forêt  mystérieuse  de  Mervent,  où  nous  rencontrons , 
avec  la  Nesde-du-Diable  ^  la  pierre  de  la  folie  ou  pierre 
sorcellière^  tout  prés  du  Saint- Luc. 

Enfin ,  les  environs  de  Fontenay  nous  donnent  la  pierre 
blanche,  en  Gbarzais,   dolmen  dont  il   ne  reste  plus  que   . 
quelques  débris;  la  pierre  de  la  folie ,  la  Folie,  les  champs 
fouSf  la  Pierre-Fâche  y  la  lande  aux  Carns  (aux  pierres 
levées) ,  le  chiron  garou  et  le  chiron  follet. 

Total  général  des  monuments  de  l'âge  de  pierre,  dans 
l'arrondissemenl  de  Fonienay-le-Gomte  :  environ  23. 

Total  général,  pour  le  département  delà  Vendée,  au  moins 
i7/i,  dont  134  pour  le  seul  arrondissement  des  Sables- 
d'Olonne. 

Dans  l'arrondissement  des  Sables-d'Olonue  ils  forment , 


XXIV  SESSION,    A  FOMT£NAY.  ^7 

en  soifant  le  rivage,  une  masse  compacte  qui  atteint ,  dans 
Je  Talmondais  surtout,  une  profondeur  de  3  à  /i  lieues. 
Dans  les  deux  autres  arrondissements,  presque  tous  les  filets 
d'eau  ont  vu  s*élever  sur  leurs  bords  des  monuments  de 
l'âge  de  pierre.  Disons,  en  terminant,  que  les  blocs  cel- 
tiques ,  quelque  informes  qu'ils  soient ,  portent  à  peu  près 
toujours  la  trace  du  travail  de  l'homme.  lis  sont,  pour  l'or- 
dinaire, grossièrement  taillés  sur  une  face  et  orientés  le 
plus  souvent  à  l'est. 

M.  Fillon  indique  une  quinzaine  de  monuments  du  même 
genre,  qui  ont  échappé  aux  investigations  de  M.  l'abbé 
fiaudry. 

M.  de  Longuemar  fait  remarquer  que  les  monuments 
dont  il  s'agit  offrent  ^  dans  la  Vendée ,  la  même  particularité 
qu'ils  présentent  dans  la  Vienne  et  partout  ailleurs,  relative- 
ment à  leur  position  sur  le  bord  des  rivières.  Il  ne  partage 
pas  la  manière  de  voir  de  M.  l'abbé  Baudry ,  au  sujet  des 
traces  d'un  travail  humain  que  ce  dernier  croit  remarquer  sur 
l'une  des  faces  de  chacun  de  ces  monuments.  Il  explique  que 
la  différence  de  poli  qui  existe  entre  les  côiés  exposés  soit  à 
Touest ,  soit  à  l'est ,  est  due  uniquement  aux  influences 
atmosphériques. 

AI.  de  Caumont  demande  si  quelques  menhirs  de  la  Vendée 
ont  été  fouillés,  et  quelles  sont  les  découvertes  qu'on  y  a 
dites.  Quant  aux  dolmens  »  l'opinion  est  bien  arrêtée  :  ce 
sont  des  monuments  funéraires. 

MU.  Fillon  et  de  Rochebrune  disent  qu'on  n'a  rien  dé- 
couvert *80us  les  menhirs.  Dix  ou  douze  ont  été  fouillés , 
sans  résultat,  par  un  ingénieur  du  Port-des-Sables. 

M.  Marionneau  parle  du  dolmen  de  l'Herbaudière  et  en 
présente  on  croquis.    Il  dit  qu'incessamment  des  fouilles 
seront  faites  dans  Tile  de  Noirmoutiers. 
Quelques  membres  pensent  que  les  monuments  de  l'âge 


/tS  C0?iGRfe9  ARCHÊOLOGfQOE  DE   PRANCE. 

de  p^rre  sont  faits  avec  des  maiértaux  pris  au  Jotrt. 
M.  de  Longuemar  sontient  que  les  pierres  oirt  fonjoiiTS 
été  prises  sur  le  lieu.  l\  résolte  d'obsertafimis  faites  pw 
Ijî  qne  chaque  contrée  géologique  a  fourni  sa  nature  de 
matérmirx. 

M.  FiHon  indique  les  noms  sotn  lesquels  on  désigne 
ordinairement  les  dofmens  dans  la  Vendée  :  pierre  levée  ^ 
pierre  folle,  pierre  fâche  ou  simplement  fâche,  pierre 
bise  ou  simplement  bise ,  pierre  forte ,  pierre  qui  vire. 

Le  Secrétaire  y 

IMBEKT ,  de  Thouars. 


2*  SÉANCE  DU  LUiNDI  13  JUIN. 
Présidence  de  Mg'  Collbt,  évéqve  de  Loçon. 

La  séance  s'ouvre  à  deux  heures. 

Siègent  au  bui*eaa  :  MM.  de  Cattmom,  directeur;  Vabbé 
LePniÂ,  secrélaire-général' ;  Gaugain  ^  trésoriîer;  VMié 
Lacurie  ,  inspecteur-divisionnaire  de  la  Société  françante 
d'archéologie  ;  de  Longuemar ,  vicc-ppésident  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  l'Ouest;  Baron,  ancien  député;  de 
Chinedollé;  Tabbé  Auber,  inspecteur-divisionnaire  de  la 
Société  française  d'archéologie;  Segrestain,  ex-architecte  dw 
département  des  Denx-Sèvres;  Letowneux  ^  président  du 
Tribunal  civil;  Ferchaud,  cnré  de  Notre-Dame  de  Fonlenay  ; 
Doré ,  membre  de  T Institut  des  provinces;  Fceard,  conserr 
vatttur  do  mw^ée  archéologique  d(e  Tours* 

M.  Alexandre  Binon  ,  de  Foutenay ,  remplit  les  fonctions 
de  secrétaire. 
'  M.    de    C^autnont ,    rendant    compte    de  la    oorrespon- 


XXXr  SESSION,    A  FONTENAY.  U9 

daoce,  doone  ieclore  au  Congrès  d'ane  lettre  de  M.  Vacherie, 
maire  de  la  tille  de  Saiotes.  Cet  honorable  magistrat  a 
rhonnear  d*informer  l'Assemblée  que  cette  ville  est  dans  la 
généreuse  intention  d'élever  un  monument  à  la  mémoire  de 
Bernard  Palissy,  Tillustre  potier  saintongeois ,  et  qu*9i  cet 
e8ét  une  souscription  nationale  a  été  ouverte  dans  toute 
rétendue  de  la  France.  M.  le  Maire  termine  sa  lettre  en 
manifestant  le  désir  de  voir  la  Société  française  d'archéologie 
s'associer  à  ce  témoignage  de  sympathie.  M.  le  Directeur  delà 
Société  donne  ensuite  communication  d'une  note  de  M.  Del- 
fortie,  de  Monsigné,  adressée  à  M.  Charles  Des  Moulins , 
inspecteur-divisionnaire  de  la  Société  française  d'archéologie, 
à  Bordeaux,  relativement  à  la  découverte,  dans  le  cimetière 
mérovingien  de  la  Fougassière>de-Duras  (Lot-et-Garonne), 
d'une  ûbule  mérovingienne,  .d'un  fragment  de  scramasaxe  et 
de  divers  autres  objets. 

M.  l'abbé  Âuber  ayant  désiré  donner  lecture  au  Congrès, 
avant  le  départ  de  Mff  l'Évêque  de  Luçon,  d'un  mémoire  rédigé 
sur  la  48*  question  du  programme,  la  parole  lui  est  donnée. 
Cet  honorable  ecclésiastique  entre  alors  dans  de  nom- 
breuses considérations  sur  la  question  ainsi  conçue  : 

Quel  est  le  meilleur  plan  à  suivre  pour  la  rédaction  des 
chroniques  paroissiales? 
Ce  mémoire  est  entendu  avec  intérêt.) 
ftt.  de  Caumont  fait  remarquer  au  Congrès  que  les 
chroniques  paroissiales  sont  d'une  extrême  utilité,  et  de- 
mande à  Monseigneur  s'il  a  donné  des  instruclions  suffi- 
santes aux  curés  de  son  diocèse  pour  qu'on  y  tienne  un  registre 
relié  où  seraient  consigliés,  année  par  année,  les  événements 
importants  survenus  dans  chacune  des  paroisses. 

Mg'  rÉvêque,  prenant  alors  la  parole,  remercie  d'abord 
H.  l'abbé  Auber  de  la  lecture  qu'il  vient  de  faire  de  son 

4 


50  CONGRES  ABCIIÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

travail  sur  les  cbroniqaes ,  puis  la  Société  française  d'ar- 
chéologie de  l'emp  ressèment  avec  lequel  elle  a  déféré  aux 
\œax  des  saTants  poitevins,  en  venant   tenir  ses    assises 
scientîGqnes  dans  le  chef-lien  da  Bas-Poitoo.   Répondant 
ensuite  à  la  question  posée  par  M.  de  Caumont,  le  véné- 
rable prélat  fait  savoir  que  des  registres  sont  déjè  tenus,  à 
cet  effet,  ^  Notre-Dame  de  Fontenay  ;  que  M.  l'abbé  AiHery, 
auquel  on  doit  on  précieux  recueil  de  notes  sur  l'histoire  ecclé- 
siastique de  cette  ville,  réunies  sous  forme  de  chronique ,  a  été 
chargé  d*y  ajouter,  chaque  année,  les  événements  dignes 
d'intérêt  qnl  pourraient  surgir  dans  cette  localité.  Il  ajoute 
que  déjà  d'autres  paroisses  ont  été  i>ourvues  de  ces  mêmes 
registres  et  fait  espérer ,  en  terminant ,  que  cette  sage   et 
importante  mesure  ne  lardera  pas  à  recevoir  son  exécation 
dans  toute  l'étendue  de  son  diocèse.   M.  de  Caumont  prie , 
Mg'  l'Évêque  de  vouloir  bien  agréer  les  remercîments  du 
Congrès  dont  il  est  l'organe,   pour  avoir  répondu  aux  vœux 
qui  avaient  été  émb  par  cette  assemblée,  et  d'avoir   bien 
voulu  ,  encore  aujourd'hui ,  rehausser  par   sa  présence  la 
-solennité  de  ces  assises  scientifiques,  témoignant  ainsi  de  tout 
l'intérêt  qu'il  veut  bien  attacher  à   ces  sortes  de  réunions. 

M.  Fillon,  secrétaire-général  de  la  session,  prenant  la 
parole ,  fait  remarquer  que  la  6*  question ,  élaborée  à  la 
séance  du  matin,  n'a  pu,  vu  l'heure  avancée,  être  complè- 
tement épuisée  et  dit  que  M.  de  Longuemar  aurait  le  éésw 
de  présenter  quelques   nouvelles  observations. 

M.  de  Longuemar,  auquel  M.  le  Président  donne  alors 
la  parole ,  fait  savoir  à  la  Compagnie  qu'il  a  réuni  sur  diffé- 
rents cartons  de  nombreux  spécimens  de  l'âge  de  pierre, 
recueillis  dans  diverses  contrées  du  département  de  la 
Vienne  exclusivement  Ces  objets  intéressants  ont  été  classés 
eu  différents  groupes,  lis  consistent  généralement  eu  frag- 


»SI*  SESSION,   A  FOMCJMAY.  51 

I  id^.peierm  ^^bh^k^b,  eo  iik«»ri¥imt9  de  Hjiex  tnjjliés , 
ttmnk  An»  den  cw^riM^ ,  oa  ossoui^at»  xle  .certiios  aoi- 
maax  qui  ont  dî^ro  «njourd^bui  4e  nQtr«  fHWlr^^»  /en 
poînies  de  flèches  ou  javelots ,  et  d'aiguilles  ou  de  poinçons 
mnM  iftoa  doute  à  couvre  «len  \)f^u%  ^n  moy^n  de  laqiërcs 
de  coir.  —  M.  de  Longuemar  mpotre  de  pki^  à  J'As- 
sewhlée  divers  .s|)éci(tteo6  de  b^bes  de  \ierre ,  et  fait 
remarquer  que  les  iDatériaAix  gui  ont  servi  à  f^ire  quelques- 
unes  de  ces  bâches  sont  étrai^rs  à  la  contrée  et  qu'ils 
senblent  venir  soit  d*0rieiu,  soit  de  Sibérie.  Il  ajoute 
que  t'ex^nien  de  ces  iaits  porte  à  conclure  qu'il  a  existé 
iiae  couimunicalion  cou.stante  entre  les  peuples  primitifs  de 
la  Gaule  et  les  contrées  qui  leur  avaient  servi  de  bt^rceau. 
M.  de  Longuemar  fait  ensuite  passer  sous  les  yeux  du  Congrès 
les  dîfféreuts  objets  dont  il  vient  de  faire  la  description. 

M.  fienjauiin  Fillon  appelle  l'atleulion  de  la  Coiups\guie 
sur  les  objets  gaulois  des  périodes  de  pierre  et  de  bronxe, 
trouvés  en  JBas- Poitou  et  classés  par  ordre  chronologique , 
réunis  dans  la  vitrine  placée  au-dessous  du  bureau. 

M.  de  CauiDOUt  rappelle  que ,  la  Commission  de  la  Carie 
des  Gaules  ayant  annoncé  qu'il  existé  moins  de  dolmens 
dansTintérieur  de  la  Francequ'à  ses  extrémités  occidentales, 
il  s'agirait  ai^ourd'bui  de  déterminer  avec  précision  la  ligne 
4e  démarcaUeu  qui  doit  exister  entre  les  pays  où  il  existe  des 
deimons  et  les^  comrées  où  il  n'y  en  a  pas.  Il  ajoute  que  les 
documents  «oottveaux  tendent  sans  cesse  à  resserrer  la  zone 
de  ces  dernières  contrées.  Al.  Levain  observe  que  iU.  de 
Beaofert,  dans  un  ouvrage  sur  le  Cher ,  a  constaté  l'exis- 
leace  d'un  grand  nombre  de  ces  monuments ,  et  que  la 
Cemmiasion  de  la  Carte  topographique  gauloise  serait  plus 
eacte ,  si  elle  eût  été  exécutée  avec  moins  de  précipitation 
eta«ec  leixiAcoiiis  des  autiquaires  de  province;  les  com- 
iDissions  officielles  aiment  trop  à  travailler  seules. 


52       CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

M.  Charvet ,  loterrogé  par  M.  FilloD  sar  la  contrée  qoi 
fournit  le  pins  de  haches  de  pierre ,  répond  que  c'est  l'Au- 
vergne qui  en  offre  la  plus  grande  quantité. 

Cette  discussion  close ,  le  Congrès  passe  à  rezamen  de  la 
question  ainsi  conçue  : 

Les  objets  gaulois  en  bronze  trow>és  dans  la  contrée 
affectent' ils  des  formes  particulières? 

M.  Fillou  déclare  qu'il  a  examiné  de  nombreux  objets 
d'origine  gauloise  ,  trouvés  dans  l'espace  compris  entre  la 
Loire  et  la  Garonne ,  et  qu'il  a  constaté  en  eux  des  formes 
analogues  à  celles  qu  on  remarque  dans  les  autres  parties 
de  la  France. 

M.  Charvet  dit  que  la  Bretagne,  contrairement  aux 
autres  régions  de  la  France ,  offre  des  spécimens  ayant  des 
formes  toutes  particulières,  notamment  en  ce  qui  concerne 
les  haches  de  pierre  percées. 

M.  Fillon  objecte  qu'on  en  a  également  découvert  dans  le 
Bas-Poitou ,  présentant  des  trous  dont  le  diamètre ,  au  lien 
d'être  uniforme,  se  trouvait  comme  étranglé  à  sa  partie 
moyenne.  Il  pourra  en  faire  passer  quelques  échantillons  sous 
les  yeux  du  Congrès. 

Quant  aux  objets  de  bronze  trouvés  sur  les  côtes  de  Bre- 
tagne et  de  Poitou,  ajoute  M.  Fillon,  ils  affectent  parfois  une 
forme  particulière.  On  doit,  selon  lui,  en  attribuer  la  cause 
aux  importations  de  ces  armes  par  les  pirates  du  Nord ,  lors 
de  leurs  invasions  sur  les   plages  armoricaines  et  pictones. 

M.  de  Caumont  demande  s'il  est  vrai»  comme  on 
l'a  dit  quelquefois  ,  qu'on  ait  trouvé  des  objets  de 
bronze  dans  les  tumulus.  M.  B.  Fillon  déclare  que,  quant 
à  lui ,  il  n'a  jamais  eu  connaissance  de  découverte  d'objets 
en  bronze  dans  les  tumulus  pictons  et  sous  les  •  dolmens ,  et 
qu'il  peut  affirmer  que  les  antiquaires  de  la  Vendée  sont 


XXXI*  SESSION  ,   A   FONTENAY.  53 

nnanimes  à  déclarer  qu'il  n'y  a  jamais  eu ,  dans  la  contrée , 
d'armes  et  ustensiles  de  bronze  et  de  pierre  trouvés  réunis 
au  même  endroit. 

L^ordre  du  jour  amène  la  discussion  de  la  question 
suivante  : 

Sépultures  gauloises.  Sous  quelles  formes  se  présentent^ 
elles  et  dans  quelles  régions? 

M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  l'abbé  Baudry,  pour 
communiquer  un  mémoire  dont  la  lecture  a  éié  entendue  et 
goûtée  par  l'Assemblée. 

MÉMOIRE  DE  M.  L'ABBÉ  BAUDRY. 

Il  est  généralement  reçu,  aujourd'hui,  que  la  plupart  des 
dolmens  ont  servi  de  tombeaux.  Sur  cinquante-quatre  dol- 
mens existant  dans  la  Vienne  ,  a  écrit  M.  de  Longuemar ,  et 
sur  trente-trois  qui  ont  disparu,  la  présence  d'ossements 
humains  a  été  constatée  dans  dix-sept  environ.  Nous  ne  con- 
naissons que  le  groupe  de  Ghantonnay  qui  ait  donné  lieu  à 
un  pareil  résultat  en  Vendée.  Les  ouvriers  qui  l'ont  fouillé  y 
ont  trouvé  une  grande  quantité  d'ossements;  il  est  vrai  que 
le  monceau  de  petites  pierres  calcaires  dont  étaient  environ- 
nées les  cinq  pierres  debout  qui  le  composaient,  en  faisaient 
comme  une  sorte  de  tumulus. 

Les  tumulus,  voilà  les  vrais  mausolées  de  la  Gaule,  dans 
notre  département,  comme  dans  tous  les  autres.  Ici ,  plus  de 
doute  :  le  tumulus  est  toujours  la  maison  funèbre  d'un  ou  de 
plusieurs  défunts.  Le  seul  embarras  de  l'antiquaire,  quand  le 
tumulus  n'est  pas  un  galgal ,  ou  un  tumulus  en  pierre ,  est 
de  le  distinguer  des  mottes  féodales ,  des  dognons  et  des 
tertres,  dits  cavaliers  ,  qui  avoisinent  les  châteaux. 

Les  tertres  en  terre ,  à  forme  conique ,  élevés  au-dessus 
du  sol  par  la  main  des  hommes,  sont  au  nombre  de  huit  dans 
Tarrondissement  des  Sables.  Nous  trouvons  le  premier  dans 


5^  COiNGRÈS  ARCIIÉOLO(.IQtJË  DE    FBARCE. 

TaiHiqiic  CMStrufk  de  Gurzo»,  dans  le  Tiriniviidâis  ;  déOK  aaipsv 
dam  renceime  des  anciennes  fortificaHonâ  da  cMceav  4e 
Talmond  ;  le  quatrième  est  à  St-Nicolas-de-Brem«  cmmm  de 
Si-Gilles;  le  cinquième  fut  renferma,  dit-on,  dansl'enceinte  da 
château  féodal  de  la  Garache,  canton  de  Cballans;  le  sixième 
est  à  Beauvoir,  le  septième  à  Châteaunëuf ,  et  le  buîtième  2i 
Bois-de-Gené ,  même  canton.  On  trouve  an  pied  de  ce 
dernier  des  débris  gallo-romains.  I.e  plus  intéressant  peut- 
être  de  ces  tumulus  est  celui  de  St-Nicolas-de-Brem  ;  les 
habitants  de  cette  localité  rappellent  te  Château ,  et  pré- 
tendent qu'il  est  sillonné  on  tous  sons  par  des  voûtes  et  des 
salles  souterraines^  Je  Tai  visité  avec  M.  Ballereau ,  le  6  juin 
dernier.  Il  mesure  au  sommet,  de  Test  à  l'ouest,  34  mètres; 
dtt  sud  an  nord ,  48  mètres.  La  baoteDr  de  h  rampe  «st  de 
22  mètres ,  la  circonférenee  moyenne  de  170  mètres. 

Nous  signalerons ,  dans  Tarrondisseinetit  de  Napoléon ,  le» 
deux  tumolus  du  Petit-Luc,  dans  la  commane  des  Loes* 
canton  du  Poiré  ;  les  doux  tumulus  de  Malliévre^  caoUm  de 
Mortagne ,  dont  l'un  a  été  détruit ,  et  les  tnatet  de  Chanêe-- 
lard ,  sor  la  Smagne,  dans  le  canton  de  MareotL  Ges  Iniltes 
artificielles,  situées  non  loin  de  la  vole  romaine  qui  traversait 
le  Lay,  au  pont  Sarrazin,  mériteraient  l'honneur  d'sne 
fouille  sérieuse. 

Le  Cbâtellier ,  dans  le  canton  de  Pouzauges ,  arrondisse* 
meril  de  Fonteuay-le-Gomtc  ,  possède  deux  tumulus  qui  ent 
un  cachet  particulier  d'originalité.  Ils  sont  flanqués ,  conM»e 
deux  tours,  sur  un  mamelon  qui  se  dresse  à  pic,  à  100  mètres 
au-dessus  des  prairies ,  où  serpente  la  Sèvre  nantaise,  en  face 
de  St-Àmand.  Les  tuiles  romaines  abondent  sur  le  vemiK 
du  coteau.  Malheureusement,  la  pioche  de  l'antiquaire  n'a 
pas  encore  sondé  les  profondeurs  de  ces  pyramides  gigan- 
tesques. 

Nons  pensons  que  plusieura  de  nos  chirons  ent  dû  cou- 
vrir o«  couvrent  encore  des  sépultures  gailloîsea  Neils  ponr* 


XXXl"   SESSION  ,    A   FONTENAY.  55 

rioas  citer  le  Chiron-FoUetf  près  Fonlenay  ;  le  chiron  du 
champ  de  la  Fée ,  en  St-Viiicent-sur-Jard  ;  le  chiron  des 
Trtssoisières^  en  St-Hilaire-de-la-Forêl,  ces  deux  derniers 
dans  le  Talmondais. 

Le  Bernard ,  dans  la  noéme  circonscription ,  posi^ède  deux 
taoïoius  ,  du  genre  Galgal ,  qui  sont  évidemment  des  tom- 
beaux. Le  premier  s'élève  sur  un  monticule  appelé  le  Pe- 
lucher y  à  1  kilomètre  au  sud  du  cbef-Iieu.  Il  est  formé  de 
petites  pierres  gréseuses,  prises  en  dehors  du  terrier,  qui 
est  calcaire.  Le  dolmen  qui  couronne  le  galgal  a  perdu  son 
appii  de  Test,  et  est  incliné  vers  le  couchant  depuis  qu'il  ne 
repose  qoe  sur  quatre  supports,  ^ous  aimons  à  penser  que 
la  sépultQre  gauloise  n'a  pas  été  placée  sous  ce  premier  dol- 
men ,  mais  qu'elle  se  trouve  sous  d'autres  pierres  celtiques , 
dîMis  les  entrailles  du  sol. 

A  3  kilomètres  du  Pé-Rocher ,  sur  une  colline  qui  domine 
d'un  côté  la  plaine  et  de  l'autre  le  marais,  on  rencontre  le 
galgal  du  Pé-de-Fontaines  ou  de  VAnçuillè,  C'est  la  tom- 
belie  la  plus  remarquable  de  la  Vendée.  Différente  des  tu- 
mnlus  en  terre  cités  précédemment,  qui  s'élèvent  au-dessus 
du  sol  comme  des  dfines  tronqués,  elle  a  la  forme  d'une 
moitié  d'œuf  coupé  dans  le  sens  de  la  longueur  et  posé  sur  le 
côté  plat  ;  sa  longueur  est  de  30  mètres  ,  sa  largeur  de  15  à 
20  mètres,  son  épaisseur  de  3  mèlres  au  centre.  Elle  ren- 
fermait anciennement  une  allée  couverte  ^  de  1  mètre  de 
large  et  longue  de  20  mètres ,  qui  aboutissait  à  une  petite 
chambre  carrée ,  protégée  par  un  nmr  en  pierres  sèches ,  de 
2  mètres  d'épaisseur.  L'allée  a  été  en  partie  détruite  dans 
une  première  fouille ,  à  une  époque  inconnue ,  mais  posté- 
rieurement à  Charles  Vil ,  parce  qu'on  y  a  trouvé  une  pièce 
d'or  de  ce  prince.  La  seconde  fouille,  dirigée  par  un  devin, 
en  1833,  n'a  laissé  debout  que  quatorze  blocs,  ceux  de 
la  chambre  funéraire    compris.  Cette  chambre  ou   niche 


56  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 

sépalcrale^  m'a  fourni,  lorsque  je  l'ai  vidée  en  1860  ,  des 
fragments  de  polerie  grossière,  un  coulant  en  pierre,  quel- 
ques ossements  d'animaux  et  une  deut  humaine. 

Le  galgai  du  Pé ,  tel  qu'il  est  aujourd'hui ,  a  été  dessiné 
par  notre  honorable  confrère,  M.  I.èon  Ballereau.  Il  conlient 
plus  de  2,000  mètres  cubes  de  petites  pierres,  ramassées  dans 
la  plaine  par  ceux-là  même  qui  assistèrent  à  la  cérémonie  fu- 
nèbre du  chef  enseveli  sous  le  tumulus ,  s'il  faut  en  croire 
les  traditions  antiques.  Chaque  parent,  ami  ou  sujet,  jetait 
sa  pierre  snr  la  dépouille  du  défunt.  Nous  lisons  dans  one 
note  communiquée  à  i\r.  de  Longuemar  par  notre  éminent 
linguiste ,  M.  Cardin  :  «  Les  paysans  d'Écnsse  terminaient 
leurs  suppliques  à  leurs  supérieurs  par  ces  mots:  Et  le  sop* 
pliant,  si  tu  l'exauces,  ajoutera  une  pierre  à  ton  caim  ou  à 
ton  carn;  »  c'est-à-dire  à  ton  tumulus,  à  ton  mausolée,  à 
ton  tombeau. 

On  donne  ensuite  lecture  de  la  9*  question  : 

Formes  et  procédés   de   fabrication    des  poteries  des 
Pictons.  ^ 

La  parole  est  donnée  à  M.  Fillon  pour  faire  la  description 
de  quelques  vases  trouvés  en  Poitou,  tant  sur  les  bords  de  la 
mer  que  dans  des  cavernes.  —  Il  y  a  vingt-cinq  ans  environ, 
un  paysan  des  bords  de  la  Gartempe  lui  apporta  deux  vases 
présentant  la  forme  de  la  partie  inférieure  d'une  citrouille. 
De  la  terre  prise  au  ruisseau  voisin,  pétrie  à  la  main  et 
soumise  à  l'action  d'un  feu  peu  intense,  tel  a  dû  être  le 
procédé  de  fabrication  employé.  La  terre  de  ces  vases  était 
très-friable  et  présentait  une  coloration  noirâtre ,  plus  nette- 
ment accentuée  dans  la  partie  soumise  à  l'action  ignée. 

Les  vases  postérieurs  à  cette  époque,  ajoute  M.  Fillon, 
sont  façonnés  encore  à  la  main  et  affectent  une  forme  sinon 
plus  élégante  j  du  moins  plus  ouvragée.  Oo  y  remarque  un 


XXXI*  SESSION,   A   FONTtNAY.  57 

rodinient  d'anse  non  percée.  Un  échantillon  de  celte  sorte  de 
récipient  a  été  rencontré  auprès  de  Pé-de- Fontaines,  com- 
manedu  Bernard,  ayant  de  chaque  côté  un  appendice  de  1  cen- 
timètre et  demi  environ,  façonné  à  la  main. —  Les  vases  de  la 
troisième  période  présentent ,  au  contraire ,  des  appendices 
un  peu  plus  accentués ,  percés  et  paraissant  façonnés  avec  un 
instrament.  Hais  ces  sortes  de  vases  remontent  encore  à  une 
période  antérieure  au  tour. 

Dans  les  découvertes  d'Availles-en-Chizé,  ou  a  recueilli 
des  vases  ornés  de  dessins  fort  irréguliers  et  dans  lesquels , 
après  un  examen  attentif,  on  a  cru  reconnaître  un  faciès  de 
Sauvage.  £t ,  chose  inouïe ,  si  on  les  compare  à  ceux  des 
bords  de  FOhio  en  Amérique  ,  on  remarque  qn^ils  offrent  et 
les  mêmes  formes  et  dos  dessins  identiques,  (l'est  là  un 
mystère  que  l'état  actuel  de  la  science  ne  saurait  encore 
percer.  Plus  tard ,  des  fragments  d'autres  vases  en  terre  ont 
été  trouvés  à  Belesbat,  près  Si- Vincent-sur- Jard ,  bourgade 
gauloise,  située  sur  les  bords  de  l'Océan  et  recouverte  au- 
jourd'hui par  des  dunes  de  sable. 

Un  grand  nombre  de  spécimens  d'une  bonne  conservation 
ont  été  recueillis  anssi  dans  le  Haut-Poitou  ;  mais  le  Bas- 
Poitou,  moins  favorisé,  n'en  possède  qu'à  l'état  fragmenté. 

SI.  de  Longueniar  demande  ensuite  s'il  n'eiiste  point, 
dans  la  Vendée,  des  poteries  portant  l'empreinte  d'étoffes  plus 
oa  QM)in8  grossières.  M.  Filion  répond  qu'on  en  a  découvert 
ao  Bernard  qui  ont  dû  être  entourées  d'un  morceau  d'écorce 
d'arbre,  et  qu'il  en  possède  même  un  fragment  sur  iectuel  il 
eiiste  une  cavité  qui  semble  produite  par  le  nœud  de 
l'écorce.  M.  l'abbé  Baudry  en  a  également  trouvé  des  frag- 
ments mêlés  à  des  pierres. 

M.  de  Longuemar  dit  avoir  rencontré,  sons  certains 
dolmens  et  adossés  à  leurs  parois  verticales,  des  séries  de 
têtes,  d'os  et  de  vases,  dont  quelques-uns  renfermaient  des 


58  COKGRtS  ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRANCE. 

parcelles  de  terre  et  des  fragments  osseux ,  qui  paraissaient 
a¥Oîr  servi  à  plusieurs  g^oératîoas  successives.  Ce  devait 
êlre»  en  quelque  sorle ,  des  sépultures  de  famille,  puisqa*on 
y  rencontre  plwiieurs  couches  de  cadavres  el  d'iostrumeats  sé- 
parés eotr'enx  par  des  couches  terreuses.  On  trouve  aussi,  dans 
ces  sépultures,  des  bâches  celtiques  et  des  couteaux  en 
silex. 

A].  FilloD  demande  si  Ton  a  découvert  des  va^es  dans  les 
cavernes  à  ossemeots.  M.  de  Longuemar  répond  qu'il  en  a 
rencontré  d'exactement  pareils  à  ceux  dont  il  vient  de  parler 
et  façonnés  à  la  main.  Ji  ajoute  qu'on  vient  de  découvrir 
sur  une  dalle  de  granit  fermant  le  tumulus  de  St-Michel 
(MorfoihA) ,  tracés  à  la  pointe,  des  hiéroglyphes  qui  sem- 
blaient d'abord  complètement  incompréhensibles ,  mais  où  oo 
a  uni  par  découvrir  des  dessins  de  haches.  Un  membre 
fait  observer  que  le  dessin  en  a  été  exposé  à  Paris,  au  Congfès 
central  de  l'Institgt  des  provinces,  rue  Bonaparte^  dk*  Il  ajoute 
que ,  dans  les  tumuli ,  les  squelettes  humains  occupent  di- 
verses positions.  Dans  les  uns,  ils  sont  déposés  accroupis  sur 
eux-mêmes  ;  dans  d'autres ,  au  contraire ,  comme  en  Angle- 
terre ,  ils  sont  étendus.  —  A  Condé-sur-Laizon  (Calvados) , 
on  a  découvert  douze  corps  adossés  au  périmètre  de  la  cavité 
centrale  du  tumulus.  M.  Ledain  fait  remarquer,  à  cette 
occasion,  que  les  2umtc/i  observés  en  Algérie  présentent  une 
analogie  frappante  avec  ceux  d'Europe. 

L'Assemblée  passe  à  l'examen  de  la  question  ainsi  conçue  : 
Est^il  resté  dans  le  patois  bas-poitevin  beaucoup  de  mots 
d'origine  celtiifue?  Dresser  la  liste  des  noms  de  lieu  qui  ont 
la  même  origine  et  déterminer  leur  signification. 

M.  Cardin ,  prenant  la  parole  ,  fait  remarquer  qu'il  existe 
un  grand  nombre  de  mots  celtiques  dans  l'idiome  de  notre 
pays,  «1  qu'il  serait  trop  long  d'en  faire  ici  l'évumëration. 


XXXi*  SbSSIOK,    APONTKNAY.  59 

S  cite  eemitie  exemple  le  ni^t  Ingrtmdef  qui  sigiilfie  point 
extrême  de  frontières,  borne;  d'où  To»  doit  oondore  que 
la  piéBcnce  de  ee  inot  dan»  on  lieu  devait  iDdMjiier  une 
lî»tte  ée  pespMe  gauloise  avaiH  i*arriiée  de  César.  -^ 
Ckiron ,  ajoate-t-il»  est  encore  un  nmt  remarqttaUe  q«i  rei- 
noote  à  viflp^nq  siècles  environ ,  poîsque»  peur  retroiif  er 
son  origine,  il  âiot  remonter  jneqn'au  sanscrit.  Ce  mot  <»* 
gtti&eiaH  •  taa  ée  pierres  accumnlées»  * 

On  passe  à  la  question  soiranle  : 

Il  quêlk  époque  la  cwilùmion  romaine  a-i-eUe  com- 
mend  à  pénétrer  dans  la  parue  occidentale  du  territoire 
des  Piétons?  • 

RépofMbst  k  celle  question ,  M.  Filloo  fait  rtinarqoer  que 
b  nonisnatîque  fostrnit  des  rensingDenieaU  précis  k  ce 
sujet ,  par  la  nature  des  dépôts  monétaires  troorés  dans  la 
contrée. 

H  n*y  a  peut-être  pas  une  seule  coaunnae,  sinon  du 
narats,  dn  moins  de  k  plaine  ou  du  bocage,  qui  n*alt 
ifaelqne  trace  d'habitations  romaines.  On  a  trouvé  en  nne 
foule  d'endroits,  comme  à  Poitiers,  réunies  à  des  monnaies 
d'Âogoste  et  de  libère  k  fleur  de  coin  ,  des  monnaies  gau<- 
lolses  de  la  dernière  période  et  des  monnaies  consulaires. 
D*oà  l'on  peut  conclure  que  Tenfouissement  remonte  au 
liéhit  de  l'Empire  romain ,  c'est-k-dire  à  la  première  moitié 
du  1"  siècle.  Près  du  port  St-Père  (Loire-Inférieure) ,  on 
a  recueilli  un  grand  nombre  de  monnaies  romaines  à  Qeur 
de  coin  (15  k  20,000  environ)  s'arrétaut  encore  k  Tibère. 

M.  Ledain  exprime  le  désir  qu'on  dresse  une  carte  d'en- 
semble du  Poitou,  avec  le  concours  des  Sociétés  savantes  des 
(rois  départements  qui  composent  l'ancien  Poitou. 

M.  l'abbé  Baudry  a  trouvé  au  Bernard  des  pièces  qui 
viennent  confirmer  l'opinion  émise  par  M.  Fillon. 


60  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

Le  Congrès  passe  alors  à  Texainen  de  ]a  question  du 
programme  ainsi  posée  : 

Listes  des  lieux  où  se  trouvent  des  vestiges  de  comstruc^ 
tiens  romano-gaulotses,  —  Leur  nature ,  leur  importance, 
—  Verreries,  —  Poteries. 

M.  Fillon  prend  de  nouveau  la  parole,  pour  faire  connaître 
au  Congrès  qu'il  a  dressé  une  carte  du  Bas-Poitou  réunis- 
sant les  trois  périodes  celtique,  romaine  et  féodale,  dis- 
tinguées enir*elles  par  des  caractères  rouges  ,  bleus  et 
noirs. 

M.  de  Longuemar  fait  observer  qu'une  carte  analogue  a 
déjà  été  dressée  par  M.  Ménard ,  mais  sur  un  plan  beaucoup 
plus  restreint. 

M.  de  Caumont  exprime  alors  le  vœu  qu'on  établisse  une 
carte  de  la  province  poitevine  au  moyen  de  la  gravure ,  soit 
sur  bois,  soit  sur  cuivre.  Il  appelle  toute  l'attention  de  l'As- 
semblée sur  ce  point. 

.M.  Fillon  annonce  qu'il  a  l'Intenlion  de  publier  la  sienne 
dans  l'ouvrage  Poitou  et  Vendée,  en  cours  de  publication. 

M.  Cban'et  informe  le  Congrès  qu'il  possède  un  recueil  de 
dessins  à  l'aquarelle ,  reproduisant,  avec  une  fidélité  scrupu- 
leuse,  tous  les  vases,  au  nombre  de  plus  de  300,  recueillis  en 
France ,  qui  composent  sa  collection.  Chacun  de  ces  dessins 
est  revêtu  d'une  étiquette  indiquant  la  provenance  du  vase 
représenté.  M.  de  Caumont  ayant  exprimé  le  désir  de  voir 
ces  dessins  exposés ,  l'auteur  promet  de  les  exhiber  le  lende- 
main. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

Le  Secrétaire , 
IMBERT  ,   de    Thouars , 

De  ta  Soeiiti  française  d'archéologie. 


XXXr  SESSION,    A   rONTENAY.  61 

i'*  SÉANCE  DU  lu  JUIN. 

Présidence  de  M.  Sbgrbstai?i  ,  arcbitecle,  inspecteur  de  la  Société 
française  d^arcbéoiogie. 

La  séance  est  ouverte  à  hait  heures. 
Siègent  au  bureau  :  MM.  de  Caumont,  directeur;  i*abbé 
Le  Peiû,  secrétaire-général;  Gaugain,  trésorier;  FiUon, 
secrétaire  du  Congrès;  le  docteur  Catiois,  Leroy  de  La 
BrièrCj  receveur-général;  de  Longuemar  yVdkihi  Lacurie  et 
Tabbé  Auber,  inspecteurs-divisionnaires;  Letaumeux,  pré- 
sident du  tribunal;  Vallette,  maire  de  Fontenay;  de  Lan- 
rière^  inspecteur,  de  la  Charente;  Trapaud  de  Colombe p 
de  Bordeaux  ;  Marionneau,  de  Nantes ,  et  Ântonin  de  Cam^ 
'pagnoilesy  de  Yire. 

M.  Imbert  remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 
M.  de  Caumont  communique  une  lettre  de  M.  Fabbé  Brif- 
fant,  de  Saumur,  par  laquelle  ce  savant  demande  si  Barnabe 
Brisson,  le  célèbre  et  savant  magistrat  du  Parlement  de  Paris, 
est  bien  né  à  Fontenay-le-Cointe.  M.  Fiiion  répond  qa*il  est  en 
mesure  de  donner  la  généalogie  complète  de  la  famille  Brisson, 
dont  il  existe  encore  des  membres  à  Fontenay-le-Comte. 

M.  Fiiion  attire  l'attention  du  Congrès  sur  un  vase  en 
verre  apporté  par  M.  Gouraud  et  trouvé  à  Chavagnes.  On 
remarque,  gravés  sur  cet  objet,  des  noms  de  gladiateurs  ro- 
mains rencontrés  également  à  PompeL  Ces  mêmes  inscriptions, 
ces  mêmes  noms  se  lisent  sur  des  verres'semblables,  dont  il 
existe  des  échantillons  en  Angleterre  et  an  musée  de  Vienne. 
Du  reste,  dans  les  fouilles  qui  ont  été  faites  à  St-Médard- 
des-Prés ,  on  a  découvert  plus  de  quatre-vingts  objets  de 
verre.  Dans  la  forêt  de  Mcrvent,  à  côté  de  construc- 
tions du  moyen-âge,  sur  les  défrichements  opérés,  M.  de  Vil-  . 
leneuve,  gardc^général  des  forêts,  a  signalé  Texistence  de 


62  CONGftkS  AftCHÊQLOaiQOB  DE  FRANCE. 

constractions  romaines,  surtout  de  fragmeots  de  godets  pour 
la  fabrication  de  la  verrerie,  eou?erC8  de  aiatière  ▼itreose. 

II.  de  Gaumont  signale  à  ratteotion  des  membres  do 
Congrès  les  beaux  dessin»,  «imposés  autour  du  bureau,  repro- 
duisant les  vases  en  verre  de  la  collection  de  M.  J.  Clianret, 
la  plus  riche  de  France  en  ce  genre  de  monumenis.  L'ob  des 
membres  faît  remarquer  combien  celle  suite  offre  -d'kitérét, 
xbaque  vase  ayant  une  provenance  connue;  ce  qui  fiennet^ 
constater  Tëtat  de  la  fabrication  du  verre  dans  la  ptupait  dm 
provinces  de  la  Gaule. 

II.  de  Longuemar  annonce  que  M.  Bonsergent  a  donné  la  de- 
scription de  nombreux  vases  en  terre  rouge  sigillée  et  lampes 
'gallo-romains.  Sur  Tnn  d'eux  sont  représentés  deux  hoaimas 
portant  une  grappe  de  raisin.  Il  en  est  aussi  où  se  trouvent  gra- 
vées des  inscriptions  grecques  ou  latines.  Les  uns  <mf  des  or- 
nements en  creux  qui  semblent  postérieurs  à  leur  création , 
d'autres  en  relief  qui  sont  évidemment  moulés.  Il  est  important 
de  sigtjaler ,  non  la  perfection  ,  mais  le  réalisme  des  figures. 
M.  de  Loflgoemar  pense  que  ces  vases  viennent  de  5agoote. 

M.  Fillon  croit  que  beaucoup  de  ces  poteries  ont  été  fa- 
'briquées  sur  les  bords  de  l'Allier,  mais  qu'il  en  est  panai 
elles  qui  sont  Teeuvre  d'ouvriers  pictons. 

M.   FMon  a  recueilli  la  liste  des  potiers  du  Poitou.  A 
Poitiers,  seulement,  il  a  pu  réagir  plus  de  180  non».  îjts 
inscriptions  trouvées  sur  ces  poteries  n'tndiqueraient^ttes  pas  ■ 
souvent  le  genre  auquel  eUes  appartiennent  7 

Un  membre  fait  observer  que  les  mêmes  noms  de  polters 
ne  retrouvent  en  dMférents  pays. 

On  rencontre,  dit  M.  FiHon,  dans  les  mursées  anglais,  des 
-vases  portait  les  mêmes  noms  que  ceux  fournis  par  le  -bassin 
t)e  l'AlKer.  La  •conqnôle  exf>lique  suffisamment  oeate  eoidoi- 
Mdence ,  et  i\  est  probable  que  Londres  possède  de  nombreux 
'débris  transportés  iie»€anlcs  pendant  la  dominalion  romaiDe. 


XIXI»  SESSION,   A  rOSTENAY.  63 

Oo  passe  à  la  qoeslkm  soivante  : 

Foies  ratnaines.  A  queUe  époque  ont-eiUt  éié  établieif 
Chu-elUs  suimparfois  les  anciens  tracés  de  ehetninê  gaulois  ? 
Fossés ,  chaussées ,  ponts  des  Sarrazms  et  de  Ckurlemagtie. 

M.  Oagast-Maiife«x  donne  Iccfore  d*fiD  méttiuke  de 
M.  Parenieaa  ,  de  Naotes,  sur  un  fondeur  de  Rezé  (  Loine- 
lofértenre),  du   IV*  siècle. 

Passant  ensuite  à  Télude  des  Toies  romaines ,  M.  Dugast- 
Matilétix  signale  les  erreurs  où  plusieurs  archéutogues  et 
géographes  sont  tombés  en  se  contentant  d*étudier  les  textes, 
an  lieu  d'explorer  les  lieux.  Ainsi,  le  savant  Dufour ,  guidé 
pHucipakinent  par  des  textes ,  et  suivi  en  cela  par  La  Fonte- 
Délie  de  Vaudoré  ,  s'est  trompé  en  amenant  la  voie  de  Poi- 
tiers à  Nantes,  de  Dorin  à  Déas,  aujourd'hui  St-Pb2lbert*de- 
Grand-Lieu.  La  courbe  qu'eût  occasionné  cette  déviation 
est,  en  effet ,  contraire  au  système  général  de  direction  rec- 
tiligne  employé  par  les  Romains.  De  Nantes  »  ou  |)lutôt  de 
Rezé,  cette  voie  arrivait  aux  Sorinières  avec  la  grande  route 
actuelle,  qui  se  confond  avec  elle  depuis  Ragon;et,  partie  des 
Sorinières,  elle  se  détachait  pour  se  porter  plus  à  droite, 
par  le  fiignon  et  la  Chalonnie,  à  la  Guérinière ,  sur  le  ruis- 
seau du  filéson ,  où  le  duc  d'Aquitaine ,  Bégon  ,  gendre  de 
l'empereur  Louis-le-Débonnaire ,  fut  vaincu  et  tué  dans  la 
déroute.  Les  Bretons ,  favorisés  par  les  invasions  des  Nor- 
mands, s'efforçaient  d'envahir  le  Poitou  et  d'enjamber  de 
l'autre  côté  de  la  Loire.  Le  duc,  voulant  les  repousser  et  con- 
naissant peu  le  pays ,  se  laissa  surprendre  et  tailler  en  pièces 
au  f»assage  de  la  Gi!iérinière.  Son  corps  fut  emporté  à  Durin, 
depuis  St-Georges-de-Montaigu  ,  où  il  fut  inhumé.  La  voie 
romaine  se  rendait  ensuite  aux  Uerbiei^s,  par  la  RouiRtc, 
Bazoges-en-Paillers  et  Beaurepaire.  Tous  les  propriétaires 
ou  cultivateurs  des  terrains  sur  lesquels  elle  passe  connaissent 
parfaitement  son  trajet,  qu'on  découvre  souvent  à  l'œil  nu. 


6^  COiNGBbS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FBANCB. 

M.  Dugast  n'a  pas  suivi  plas  loin  ses  traces.  G*esC  anx 
Sociétés  de  statistique  de  Niort  et  des  Antiquaires  de  TOoest 
à  continuer  les  recherches  à  et  pousser  plus  loin  Texploration. 

Une  autre  voie  romaine  se  rendait  de  Durin  probablement 
à  Angers ,  par  la  direction  de  la  Ségourie»  dans  la  commane 
de  St-Saurin  en  Maine-et-Loire.  Il  est  à  remarquer  que  ces 
voies,  partant  de  la  mer,  d'Angers  ,  de  Poitiers,  de  Rezé,  se 
dirigent  toutes  vers  le  clocher  de  St-Georges,  qui  ne  remonte 
qu'au  XVII*  siècle.  Mais  on  trouve,  près  de  cet  édifice,  les 
traces  d'une  chapelle  qui  existait  encore  il  y  a  vingt-cinq 
ans ,  nommée  le  For-St*Gcorges ,  et  qui  devait  être  l'em- 
placement d'un  monument  civil  et  religieux.  Ce  For-St- 
Georges  a  eu ,  du  reste  ,  une  importance  incontestable,  puis* 
qu'au  XVI'  siècle  le  duc  de  Mercœur  fait  spécifier ,  dans 
l'acte  d'abolition  qui  suivit  sa  soumission  au  roi ,  qu'il  ne 
sera  point  inquiété  pour  les  dégradations  qu'il  aurait  pu  faire 
an  For-St-Georges. 

M.  l'abbé  Auber  pense  qu'il  y  eut  là  auti*efois  d'antiques 
fortifications. 

M.  Fillon  répond  que  l'on  doit  seulement  s'occuper  de 
l'orientation.  On  trouve ,  du  reste  ,  en  ce  lieu  un  nombre 
infini  de  débris  romains,  prouvant  suffisamment  que  là 
était  un  point  de  repère.  Il  est  probable  qu'un  monument 
dédié  à  Apollon  a  précédé  celui  vénéré  sous  le  nom  de 
St-Georges. 

M.  Ougast  dit  qu'il  n'a  suivi  l'une  des  voies  romaines  que 
jusqu'aux  Lues.  Elle  traverse  la  Boulogne  au  village  du  Chef- 
do-Pont,  d'où  il  est  probable  qu'elle  va  à  l'Océan.  Des  Lues, 
elle  continuerait  par  Apremont  jusqu'à  St-Gilies. 

L'importance  de  cette  voie  engage  M.  Fillon  à  demander  au 
Congrès  de  nommer  une  Commission  pour  étudier  son  par- 
cours ,  et  notamment  pour  déterminer  le  point  de  la  côte  où 
se  trouvait  le  Portas  Secor  ,  que  beaucoup  de  probabilités 


XXlV  SESSION,    A   FONTENAY.  65 

font  croire  être  vers  St-Gilies.  La  Comiuissioii  se  compose  de 
MM.  Mariooneao,  Filloo,  Dagast,  de  Looguemar,  Fabbé 
Bandry. 

M.  Fiikm  indique  les  différents  points  par  lesqueb  passait 
la  v(He  romaine  de  Poitiers  à  Rezé.  M.  Ledain  ajoute  plusieurs 
noms  à  ceux  déjà  cités  et  donne  lecture  d*un  mémoire  de 
M.  Barbeau ,  juge-suppléant  à  Bressuire ,  sur  les  différents 
points  qui  se  rencontrent  sur  cette  Toie.  Lui-même  ap- 
porte de  nombreux  documents  relatifs  à  cette  question. 
Dq  reste,  il  existe  de  ce  côté  plusieurs  voies  romaines; 
et ,  en  accordant  une  subvention ,  la  Société  encouragera 
des  recherches  qui  ne  manqueront  point  d'être  fruc- 
tueuses. 

H.  Dugast  passe  à  la  construction  des  voies   romaines. 
Celles  qu'il  a  visitées  sont  à  peu  près  identiquement  con- 
struites. On  remarque  à  la  base  de  très-gros  moellons  qui , 
par  couches  y  vont  en  diminuant  jus(fu*au  sommet.  La  lar- 
geur est  de  U  mètres  enxiron.  Les  coupures  qu'il  a  fait  pra- 
tiquer dans  ces  routes  prouvent  qu'elles  ont  été  construites 
avec  du  granit  qui  avait  déjà  été  parfois  employé.  On  trouve 
une  grande  quantité  de  sable ,  non-seulement  au  milieu  de 
ces  pierres,  mais  encore  aux  alentours.  Ce  sable  ,  de  même 
nature  que  la  pierre ,  a-t-il  été  ap|}orlé  de  main  d'homme 
ou  autrement  ?  C'est  ce  qu'il  serait  difficile  de  déterminer. 
Les  bords  sont  parfaitement  alignés,  et   composés  sinon  de 
morceaux  d'échantillon ,  du    moins  de  pierres  choisies.  En 
somme,  cela  ressemble  à  un  macadam  grossier. 

M.  de  Rochcbrnne  fait  observer  qu'en  Italie,  dont  on  a 
cité  les  routes  antiques,  ce  ne  sont  point  des  pierres  taillées 
^l'équerre  qui  servent  à  la  construction  des  voies  romaines, 
mais  bien  des  blocs  naturels ,  hal)ilemcnt  agencés.  La 
voie  Appicnne ,  ajoute-t-il,  possède  des  trottoirs.  En  est-il 
de  m^me  pour  celles  dont  on  s'occupe  ? 

5 


6a      CONGRÈS  àRCBÊOtOGlQUE  OE  FRàXCE. 

M.  Dug^ist  répond  cpCen  effet  on  trouve  «  snr  certaines 
voies»  des  banquettes  larges  d'environ  3  pieds. 

M.  O'Rîeu  pense  qn'il  ne  faudrait  pas  dire  absolument  que 
les  voies  romaines  sont  composées  de  pierres  :  il  en  connaît 
une  f  près  du  kc  de  Grand-Lieu  ,  pavée  avec  des  morceaoi^ 
de  terre  cuite.  Ces  çxteptions  sont  confirmées  par  plusieurs 
membres.  Ainsi»  un  membre  remarque  la  même  particu- 
larité sur  le  bord  de  la  Sèvre-Nantaise. 

M.  Gabriel  de  Fonuine  dit  qu'au  Gué-Beau  »  ^  10  mètres 
d^  la  Sèvre-Nantaise ,  il  a  pu  recueillir  de  nombreux  débris 
de  poteries  rouges  et  grises  *  des  fragments  de  verre,  et  enfin 
deux  médailles ,  Tune  d* Hadrien  et  Taiitre  de  Claude- le- 
Gothique. 

M.  le  président  demande  à  M.  Dogast  s'il  n'a  point  trouvé 
des  bornes  milllaires  dans  ses  recherches.  Le  savant  archéo- 
logue répond  qu'il  ne  s'en  est  pas  rencontré  sur  sa  route,  fl 
en  signale  toutefois  une  à  Nantes  et  une  autre  à  la  station  de 
Rom.  Leurs  inscriptions  indiquaient  qu'elles  remontaient  ï 
Tétricus,   c'est-à-dire  à  la  deuxième  partie  du  Ill«  siècle. 

M.  de  Longoemar  fait  observer  que  ces  bornes  milUaires 
avaient  été  plus  tard  creusées  pour  servir  de  sépulture. 

M.  Fillon,  qui  signale  un  fragment  de  borne  milliaire  en 
calcaire  rouge,  trouvé  à  St-Pierre-du-Chemin  (Y.  la  page 
suivante),  rappelle  qu'au  Port-lVlaillard ,  à  Nantes,  on  a 
trouvé  une  douzaine  de  bornes  milliaires  de  la  même  époque 
avec  inscriptions.  Il  donne  communication  à  l'Assemblée 
d'une  note  à  ce  sujet  Ces  inscriptions  aujourd'hui  indéchif- 
frables 9  ajoute-t-il ,  sont  très-probablement  aussi  du  temps 
de  Tétricus  et  de  Tafite. 

M.  Dugast  pense  que  les  Romains  n'ont  point  tenu  compte 
des  routes  tracées  par  les  Gaulois. 

M.  de  Longuemar  croit  qu'il  y  a  lieu  de  distinguer,  et  que 
cette  affirmation,  vraie  pour  toutes  les  voies  stratégiques. 


XXXr  SESSION,  A   PONTENAY. 


TO  FAVG 


67 


J) 


est  moins  absolue  quand  il  s'agit  delà  communication  d*uQ 
centre  à  un  autre.  N'oublions  pas  que  les  Romains  ont  con* 
serré  les  mêmes  centres  de  population  que  les  Gaulois. 

M.  Tabbé  Baudry  signale  le  chemin  Charlemagne,  à  Chan- 
tonnay  et  à  Bourdin ,  commune  de  Sigournais. 

M.  Fillon  cite  plusieurs  lieux  qui  ont  conservé  le  nom 
de  Sarrazin,  M.  Ledain  indique,  près  de  Bressuire,  un  camp 
portant  le  même  nom.  Les  monuments  romains ,  dit  M.  de 
Caamont,  sont,  par  les  paysans'  de  diiïérentes  contrées, 
cooBus  sous  le  nom  de  Sarrazin.  M.  Leroy  de  La  Brière 
ajuote  même  que  les  ouvriers  désignent  sous  le  nom  de 
pièœs  de  Mahomet  les  pièces  romaines. 

M.  Dngast  termine  ses  intéressantes  communications  en 
signalant  Tanalogie  qui  existe  entre  la  direction  des  voies  ro- 
maines et  celles  suivies  dans  les  routes  stratégiques  dont  ou 
a  sillonné  la  Vendée  en  1832.  C'est  ainsi,  ajoote-t-il,qu'à  un 
endroit  célèbre,  à  la  Penisstère,  les  deux  routes  viennent  se 
renconinr. 


68  CONGBfeS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  VRAISCE. 

On  passe  à  la  question  suivante  : 

Inscriptions,  Monuments  épigraphiques»  Noms  de  potiers 
et  de  verriers. 

M.  Fillou  donne  connaissance  de  deux  inscriptions  votives 
très-importanles  trouvées  aux  environs  de  la   Gaubrelière 

RCVLIAVC 

FPRlSCIt#FVLVnilF 

C IIVN  D 

(Vendée),  au  commencement  de  ce  siècle.  L'une  d*e]les 
oiïre  surtout  de  Tintérêt  au  point  de  vue  géographique. 

Quant  aux  noms  de  potiers  romano-gaulois  recueillis  en 
Poitou,  leur  liste  étant  très-longue,  M.  Filion  renvoie  à  celle 
qu'il  en  a  donnée  dans  son  Art  de  terre  chez  les  Poitevins,' 

M.  de  Longuemar  lit  un  rapport  sur  Tépigraphie  du 
Haut-Poitou. 

RÉSUMÉ  DU  MÉMOIRE  DR  M.  DE  LOXGUEMAR. 


La  Société  des  Antiquaires  de  TOuest,  fidèle  à  ses  habi- 
tudes  de  publier  le  plus  grand  nombre  possible  de  documeuls 
originaux,  ayant  un  rapport  direct  avec  les  annales  et  les 
monuments  de  la  vaste  contrée  placée  dans  le  ressort  de  ses 
investigations  entre  la  Loire  et  la  Garonne ,  a  donné ,   il  y  a 


XXXr  SESSION,   A  FONTENAY.  69 

quelques  années,  place  dans  ses  Mémoires  au  Recueil  épi- 
graphique  du  Limousin,  par  feu  M.  l'abbé  Texier. 

Le  volume  qui  paraîtra  cette  année  en  contiendra  pour 
ainsi  dire  le  complément,  sous  le  titre  d'Épigraphie  du 
Haut-Poitou  ,  recueil  de  plus  de  trois  cents  pièces  en  partie 
inédites,  et  dont  uncertain  nombre  seulement  ont  été  publiées 
à  diverses  époques,  soit  dans  les  Bulletins  et  les  Mémoires 
de  cette  Société,  soit  dans  le  Cot/trs  (tantiquités  monument 
taies  de  M.  de  Caumontet  les  comptes-rendus  de  la  Société 
française  d'archéologie.  Nécessairement  ces  communications, 
isolées  et  mises  en  rapport  seulement  avec  quelques  monogra- 
pljies  des  monuments  ou  des  biographies  particulières ,  n*ont 
aucun  lien  d'ensemble  dans  ces  publications  antérieures,  et  il 
était  intéressant  d'en  composer  un  recueil  complet  que  pré- 
céderait utilement  une  introduction  propre  à  établir  les  liens 
communs  des  diverses  pièces  de  ce  recueil,  accompagnées 
d'annotations ,  de  commentaires  propres  à  en  établir  la  va- 
leur et  à  en  assigner  la  portée  historique.  M.  de  Longuemar, 
vice-président  de  la  Société ,  s'est  chargé  de  cette  laborieuse 
tâche  ^  en  s' efforçant  de  la  remplir  aussi  complètement  et 
aussi  fidèlement  que  possible. 

Il  a  fait  connaître  au  Congrès  de  Fontenay  que  les  trois 
cents  inscriptions  de  ce  nouveau  recueil  se  composeraient 
d'environ  vingt-cinq  pièces  ayant  rapport  à  l'époque 
gallo-romaine  païenne,  comprenant  notamment  beaucoup 
d'inscriptions  de  bornes  milliaires  ;  d'une  vingtaine  apparte- 
nant aux  premiers  siècles  chrétiens ,  depuis  le  IIP  jusqu'au 
X*"  siècle  inclusivement ,  parmi  lesquelles  figurent  beaucoup 
d'épitapbes  provenant  de  St-Hilaire-le-Grand  de  Poitiers  et 
de  l'abbaye  de  S^'-Croix,  fondée  par  sainte  Radégonde; 
d'environ  cinquante  inscriptions,  également  réparties  entre  les 
XI*  et  Xir  siècles;  de  dix  seulement  des  XHI'  et  XIV« 
siècles  ;  mais  remarquables  en  ce  que  Tune  d'elles  est  en 


70  CONGRÈS  ARCIIÊOLOGIOLE  DE   FRANCE. 

imigqe  hébraïque  et  gravée  sur  une  des  fenêtres  da  donjoB 
de  Montreuil-Bonoin ,  pi^s  Puiders,  et  rdate  la  détentioia 
iTiàû  pauvre  Israéiiie  dans  celte  forteresse  au  raUieaduXIli* 
siècle,  el  aussi  parée  que  plusieurs  d'entre  elles  sont  Mj^ 
rédigées  en  vieux  françab  et  gravées  en  caractères  Uen  diflK- 
reots  des  préeédeals;  de  trente  appartenant  au  XV*  siècle  , 
plus  de  Boisante  au  XV1«,  autant  au  XVII*,  et  eofia  <te 
trente  fournies  par  le  XVIII'  siècle. 

Au  point  de  vue  des  idiomes  dans  lesquels  ces  insciip- 
iions  ont  été  rédigées ,  plus  de  la  moitié  appartient  au  lalia 
de  rantiquilé  et  du  moyen-âge  jusqu'à  nos  jours  »  un  sàiiènae 
au  vieux  français,  un  peu  plus  du  sixième  au  fran^is  aeio- 
deme ,  et  le  surplus  à  Thébreu  ,  au  grec ,  au  eelti^ue  (?) 
et  même  à  la  langue  arabe. 

An  point  de  vue  de  la  forme  des  caractères  alphab6tiq«e8, 
les  inscriptions  du  Haut-Poitou  présentent,  pour  les  pramîen 
siècles,  des  capitales  rustiques  et  carrées;  pour  les  siècles  da 
moyen-âge  antérieurs  au  Xlil^ ,  des  capitales  rustiques  et 
ODciales;  pour  les  XIII'  et  XIV^  siècles  >  des  capitales  go- 
thiques rondes;  du  XIIP  siècle  aux  premières  années  du  XVr, 
des  caractères  gothiques  brisés ,  et  pour  les  trois  derniers 
siècles,  des  capitales  rustiques  et  régulières.  Tous  ces  c^rac* 
tères  épigraphiques  ont  été  étudiés  pied  à  pied  dans  cbaqpe 
époque  par  ^^uteu^  de  ce  recueil ,  afin  d'en  tirer,  pour  ir 
Haut^Poiton  du  moins,  des  formules  approximatives  qui 
vinssent  en  aide  à  la  détermination  des  dates  de  ces  inscrîfH 
tions,  dont  qne  partie  ne  porte  aucun  millésime  par  suite  des 
nombreuses  mutilations  de  leur  texte.  Pour  mieux  remplir  ee 
dernier  but,  la  publication  de  M.  de  Longoemar  sera  accotn- 
pagaée  de  six  piancbes  de  fac-similé  exécutées  avec  soin 
el  repredttisani  les  types  principaux  des  insorfptÂons  de  sop 
recueil     * 

Bafin  ces  inacriptionB ,  eqvisagé^s  au  point  de  vue  djea 


XXXI*  SESSION,    A   FONTEKAY.  71 

divers  sajels  qui  en  font  Fobjet,  comprennent  notamlnent 
des  sentences  morales ,  des  invocations  et  prières,  des  dédi- 
caces, des  fondations  d*obits ,  on  très- grand  nombre  d*épi- 
laphes  et  quelques  souvenirs  particuliers. 

Ce  quMI  y  a  de  plus  particulièrement  remarquable  dads 
féiude  de  ces  inscriptions ,  c'est  qu*ou  y  saisit  Fempreinte  y 
la  physionomie  ,  pour  ainsi  dire ,  de  chacun  des  siècles  qui 
nous  les  ont  transmises ,  et  que  certaines  d'entre  elles  vien- 
nent parfois  combler  les  lacones  des  chroniques  locales  et 
permettent  de  ressaisir  l'origine  et  la  liaison  d'événements 
qui,  sans  leur  utile  intervention ,  seraient  demeurées  incon- 
nues ,  au  grand  détriment  de  notre  légitime  curiosité  en  ce 
qui  concerne  le  passé. 

Au  nombre  des  plus  intéressantes  hiscriptions  de  cet  im- 
portant recueil,  M.  de  Longnemar  cite  tout  particulière- 
ment: 

Celles  des  bornes  milliaires  d'Badrren,  de  Commode,  de 
Septime  et  d'Alexandre  Sévère ,  de  Tétricus  (  César  gaulois), 
de  Tacite ,  de  Constance-Clïlore  ;  les  belles  épitaphes  de 
Taugore  Sabmus  et  de  la  fille  du  propréteur  Yarenus,  et  l'in- 
scription da  menhir  du  vieux  Poitiers,  appartenant  aux 
siècles  païens  du  II*  au  IV  siècle  de  notre  ère  ; 

Dans  les  premiers  siècles  chrétiens  y  l'épitapbe  d'i£ter- 
naKs,  accompagnée  du  chrisme  et  de  FA  et  de  l'n  symbo- 
Kqnes  de  l'église  de  Civaux-sur- Vienne ,  qu'on  croirait  ex- 
humée des  catacombes  de  Rome  ; 

Do  YIl*  au  XI"  siècle  exclusivement ,  l'épitaphe  d'Adda  , 
femme  de  Ramuiïe,  comte  de  Poitou  ,  et  celles  de  quelques 
dercs  et  religieux  de  l'abbaye  de  St>Hilaire-le-Grand  de 
Poitiers;  l'inscription  grecque  do  reliquaire  byzantin  de 
l'abbatiale  de  Charroox ,  et  l'épitaphe  de  Salomon ,  sons- 
doyen  de  St^Hilaire ,  déjà  publiée  par  M.  de  Caumont  ; 
Do  XI'  siècle,  les  précieuses  inscriptions  de  Péglise  de 


72  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE- FRANCE. 

S**-Radégonde ,  coostatant  l'invention  du  tombeau  de  sa  pa- 
tronne et  de  l'abbatiale  de  Montierneuf  «  relatant  la  préseoce 
à  Poitiers  du  pape  Urbain  II  ; 

Ou  XII'  siècle ,  la  longue  inscription  tumulaire ,  placée 
à  l'extérieur  de  St-Hilaire,  qui  contient  en  beaux  ?ers 
latins  des  sentences  de  philosophie  chrétienne,  et  doot 
M.  de  Cauroont  a  aussi  donné  un  fac-similé  dans  ses  pu- 
blications ; 

Des  XIIP  et  XIV'  siècles,  la  belle  inscriplion  hébraïque 
indiquée  ci-dessus,  les  inscriptions  en  inagniûques  capitales 
gothiques,  rappelant  la  fondation  de  l'abbaye  de  Charrous 
par  l'empereur  Charlcmagne  et  Roger,  comte  de  Limoges  , 
que  M.  de  Chergé  a  fait  connaître  à  la  Société  des  An- 
tiquaires de  l'Ouest ,  et  '  la  très-singulière  inscription  du 
clocher  de  Persac ,  mi-partie  en  latin  et  en  vieni 
français  ; 

Du  XV*  siècle,  la  magniûque  et  longue  inscription  en 
gothique  brisée  de  l'église  de  St-Pierre ,  cathédrale  de  Poi- 
tiers, consacrée  au  souvenir  du  cardinal-archevêque  Simon 
de  Cramond;  celle  en  caractères  saillants  de  la  chapelle 
St-Gelais,  aujourd'hui  la  Folie,  près  Poitiers  ;  celle  encore 
de  la  chapelle  de  Boisrogue,  près  Louduu,  formée  de  stances 
latines  du  XVr  siècle;  l'inscription  commémorative  de  la 
construction  de  l'église  de  Pouillé,  en  belle  gothique  brisée 
et  en  vieux  français;  celle  de  la  destruction  de  l'église  du 
couvent  des  Carmes  de  Loudun,  en  capitales  rustiques  ,  et 
au  commencement  du  siècle  suivant ,  l'inscription  en  belles 
capitales  carrées  ,  qui  rappelle  sa  réédification  par  L.  de 
Rochechouart,  duc  de  Chandenier. 

£n  résumé  ,  le  Recueil  épigraphique  du  Haut-Poitou 
mettra  tout  à  la  fois  en  lumière  les  édifices  les  plus  remar- 
quables de  cette  historique  contrée ,  et  les  noms  qui  ont 
figuré  avec  le  plus  d'honueur  dans  ses  annales  particulières 


IXXr  SESSION,   A   IX)iMENAY.  73 

et  se  rattachent»  par  tant  de  points,  à  l'bistoire  monarchiqae 
de  ia  France. 

La  coopération  de  M.  de  Longaeniar  à  la  réunion  des 
matériaux  et  k  la  rédaction  du  répertoire  archéologique  de  la 
Vienne,  lui  avait  déjà  valu  le  titre  de  correspondant  du  Mi- 
nistère de  rinstruclion  publique  pour  les  travaux  histo- 
tiques  ;  la  réunion  des  nombreux  éléments  destinés  à  former 
le  recueil  d'épigrapbie  poitevine  lui  a  valu  la  nomination 
d*ofificier  d'Académie,  par  M.  Duruy,  ministre  actuel  de 
rinsu-ociion  publique ,  à  qui  il  avait  adressé  une  série 
considérable  d'estampages  d^  ces  inscriptions,  exécutées  avec 
soio  et  accompagnées  de  lectures  courantes  et  de  commen- 
taires ;  enfin ,  une  médaille  d*argent  lui  a  été  décernée 
par  la  Société  française  d'archéologie ,  pour  sa  dernière 
pablication  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  Anti- 
quaires de  l'Ouest,  ayant  pour  titre:  Recherches  archéoLo' 
qiques  sur  une  pâme  de  l'ancien  pays  des  Piétons  ;  travail 
dont  le  rapport  de  AJ.  Hauréau  à  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres  fait  également  une  mention  flatteuse. 

La  séance  est  levée  à  dix  heures. 

Le  Secrétaire, 

IMBERT ,  de  Thouars, 

De*  ta  Sociiti  françaUt  d^ archéologie. 


2*  SÉANCE  DU  ilx  JUIN. 

PrésideDce  de  M.  Tabbé  Laccrib,  inspecteur-divisionnaire  de  la 
Société  française  d^archéologie. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 
Siègent  au  bureau  :  M.  de  Longuemar  ,M.  le  vicomte  de 
Cumont ,  M.  le  Président  du  Tribunal  de  Fontenay,  M.   Se- 


7^       CONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

fr^tatn,  M.  Tabbé  Le  Petit.  W.  Tabbé  Amber,  M,  VMA 
Baudry,  M,  Gaugain,  M.  Marionneau,  M.  Fillan,  secrétaire- 
géflérai. 

M.  E,  àfazas  remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  le  président  donne  iectarede  la  question  do  programoote 
ainsi  conçue  : 

Cimeiières,  sépultures  ;  vases  funéraires,  armes  et  objets 
divers  qui  ont  été  trouvés  dans  ces  sépultures. 

M.  Fillon  dit  que  les  cimetières  gallo-romains  sont  très- 
nombreux  dans  la  contrée.  Jl  ne  cite  que  les  principaux  :  oeax 
du  Langon.du  Loc-de-Verrines  (Oeux-Sèvres).  St-Georges,  Sl- 
Médard.  Celui  de  Verrines  offre  cetie  particularité  remarquable* 
qu'au  contraire  des  autres  cimetières  gallo-romains^  on  y 
trouve  beaucoup  plus  d'objets  en  verre  qu'en  terre.  Au 
Langon,  M.  Fillon  a  découvert  un  très-grand  nombre  de 
aépohures  par  incinération,  mais  de  la  plupart  il  n'a  reoueiUi 
que  des  débris.  Une  quinzaine  de  vases  en  provenant ,  «- 
trouvés  en  bon  étal,  sont  au  musée  de  Napoléon-Vendée. 
Divers  objets  recueillis  par  M.  Fortuné' Parenteau  ,  dans  on 
cimetière  exploré  par  lui  à  Pouzauges,  sont  déposés  an 
musée  de  Nantes.  La  plupart  de  ces  sépultures  par  inciné- 
ration datent  des  Ii«  et  IIP  siècles. 

M.  l'abbé  Baudry  lit  un  rapport  sur  une  sorte  de  sépultures 
en  forme  de  puits,  où  ont  été  trouvés  de  nombreux  objets  cl 
des  ossements  d'hommes  et  d'animaux.  Ce  rapport  est  entendu 
avec  intérêt.  Il  a  déjà  été  imprimé. 

M.  Ledaio,  de  Partbenay,  mentionne  l'existence  au  musée 
do  Niort  d'une  flôte  en  pierre  tendre  trouvée  à  Gourgé. 

A  Maillezais,  des  puits  de  9  à  10  pieds  de  profondeur 
furent  découverts  par  des  ouvriers  dans  une  carrière  voisine  du 
château.  Un  fragment  de  poterie  attira  l'attention  de  M.  Poëy- 
d' Avant  :  des  recherches  furent  faites  par  ses  soins  ef  ame- 


ZXXl*   SESSION,    A  PONTENAY.  75 

nèrent  la  lUcoonerte,  dans  ces  puUs,  d*obJ«lB  d'une  ferme 
haitare»  m  rapportaat  aux  II"  et  III*  sîèdes ,  et  d*ossefnents 
4'iMMn«es  €1  d*anîaiaux  ;  aa  food  éuit  toujoura  uiie  eooche 
de  cendres. 

M.  de  Gauinoat  foti  observer  qu'an  grand  nombre  de 
psils  ont  été  reconnus  en  Nonaandîe ,  où  on  les  considère 
qoelqoeMi  oomme  des  fosses  où  les  objets  ont  pu  être 
ettCassfe  péie-inêle  et  non  conune  des  sépultures;  mais  dans 
d'aoïres  localités ,  comme  à  Cfaamboy ,  on  a  trouvé  des  trous 
POBds  oreosés  quelquefois  dans  la  pierre  et  qui  renfermaient 
das  OFoes.  A  Ghamboy  »  il  y  a  beaucotip  de  cavités  pareiHes 
dans  le  même  champ.  M.  le  marquis  de  Manaoory  d'Ectot 
tes  a  eiplorées  cette  année  «  et  la  Société  française  d'archéo- 
hgie  a  volé  des  Ibnds  pour  continoer  ces  fouilles. 

M.    FiUoii  répond  qu'à  Tabbaye  de  Maillezais  on  en  re- 

fnarqva  qointe  dans  on  très-petit  espace  erà  quelque  distance 

de  toBie  hahitatloa. 
M.  de  Caumont  signale  un  de  ces  puiu,   de  près  de 

§0    pieds   de  profojadeor.    M.   Le  Métayer-Masselin ,    de 

leraay  »  y  a  trouvé  des  ossements  et  un  grand  nombre 

d'objets  divers. 
U.  Rocquet  signale  aussi  quelques  fooilles, pratiquées  aux 

eaviroQS  de  St«Jean*d'Angdly,  qui  ont  amené  la  découverte 

d'ooMments  et  de  vases  gallo-romains  dont  il  communique 

des  dessins  k  MM.  les  membres  du  Congrès. 
H.  kiibert  a  vu  à  Pas-de-Jeu  une  sépulture  remarquable. 

B  y  a  trouvé  on  cadavre  entouré  de  huit  vases  en  ven*e,  dont 

lis  fofent  cassés.  Auprès  se  trouvaieni  d'autres  sépultures. 

M.  FiHoB  signale  »  entre  autres,  un  dépôt  d'armes  trouvé 
i  lialliers  par  M.  le  docteur  Auger  :  plus  de  vingt  épées  en 
fer,  avao  petits  pommeaux  de  hroose ,  des  médailles ,  grand 
aemhvo  de  moonsies  coDsiilaires  ,  quelques-unes  d'Au*- 
guste  •  et  les  plus  récentes  de  Tibère. 


76  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANGE. 

La  questioD  suivante  est  mise  à  Tordre  da  jour  : 
État  des  arts  dans  la  Gaule  au  II f*  siècle.  Tombeau  de  la 
femme  artiste  de  St-Médard-des-Prés.  Fragments  de  sculp- 
tures et  de  peintures  antiques  recueillis  en  Poitou.   A-l-oi» 
troËtvé  ,  sur  quelques  autres  points  de  la  France ,  des  insiru" 
ments  de  peinture  analogues  à  cetix  sortis  de  St-Médard  f 
M.  Filion  entrelient  MM.  les  membres  du  Congrès  de  la 
découverte  faite  à  St-Médard /il  y  a  quelques  années ,   par 
ses  soins  et  ceux  de  M.  Rilter  ;  découverte  dont  on  a  pu  ▼oir 
chez  lui  l'ensemble.   Il  décrit  ce  tombeau  et  en  comiDU- 
nique  le  plan.    La  position  des  divers  objets  a  été  relevée 
exactement  par  M.  Ritter,  et  les  couleurs  et  vernis  ont  fait  le 
sujet  d'un  rapport  de  M.  Chevreulà  TAcadémie  desscieDces. 
M.   Filion  a  vu  des  peintures  murales  dans  des  restes  de 
villas  du  Bas- Poitou.  Celles  de  St*Médard,  entre  antres,  lui 
paraissent  remarquables   et  pourraient  bien  faire  honte  à 
quelques  peintres  décorateurs  de  nos  jours.  On  y  remarque 
surtout  des  sujets  ayant  trait  aux  divinités  dos  eaux.    Ces 
divers  fragments  dénotent  une  grande  habileté  et  se  rap- 
portent au  IIP  siècle.  Il  appelle ,  à  ce  sujet,  rattentîon  de 
MM.  les  membres  du  Congrès  sur  un  mouvement  consi- 
dérable qui  s'est  produit  dans  Tart  de  la  Gaule  sous  Postnme. 
Des  monnaies  de  cet  empereur  sont  aussi  très-supérieures, 
comme  sentiment  de  l'art,  à  ce  qui  se  faisait  alors  en  Italie. 

M.  Mariunneau  présente  un  rapport  sommaire  sur  la  dé- 
couverte de  bains  romains  faite  à  Noimioutier.  D'après  lui , 
ils  se  rapportent  à  Tépoque  de  ce  grand  mouvement  dont 
parle  M.  Filion.  lien  communique  des  dessins  relevés  par  lui. 

M.  de  Longuemar  communique  aussi  des  dessins  de  cu- 
rieux fragments  de  fresques  romaines  découverts  à  Nizy-le- 
ComtCy  dans  TAisne,  Une  de  ces  fresques  représente  une 
chasse  à  la  panthère.  Il  fait  observer  que  la  couleur  est  re- 
levée par  des  hachures,  et  M.  Filion  a  fait  la  même  remarque 
dans  les  peintures  de  |St-Médard. 


XXX r  SESSION  ,    A   FONTENAY.  77 

M.  Filloa  fait  passer  soas  les  yeux  de  MM.  les  membres 
du  Coogrès  uoe  aose  romaine  de  brooze  formée  par  deux 
dauphins  ;  c'est  uq  curieux  spécimen  de  i'art  au  IV'  siècle. 

M.  le  président  donne  lecture  de  la  question  du  programme 
ainsi  conçue  : 

QtieUe  est  la  composition  des  dépôts  monétaires  romains 
exhumés  entre  la  Loire  et  la  Charente  7  Quelles  notions 
historiques  peut-on  tirer  de  ces  dépôts?  Moules  de  faux- 
monnayeurs, 

M.  Fillon  fait  remarquer  que  presque  tous  les  dépôts  mo- 
nétaires s'arrêtent  au  troisième  consulat  de  Postume.  On 
pourrait  aussi ,  ajoule-i-il ,  circonscrire  ces  dépôts  entre  la 
mer  et  une  ligne  qui,  passant  par  Reims ,  Paris ,  Orléans  , 
Poitiers ,  Bordeaux ,  s'arrêterait  à  la  Gironde.  Il  signale  plus 
de  quarante  de  ces  dépôts,  dont  pas  on  en  dehors  de  cette 
ligne.  Il  explique  ce  fait  par  une  invasion  par  mer  et  par 
lerre  de  barbares,  qui  aurait  eu  lieu  tandis  que  Postume 
était  occupé  à  repousser  les  tentatives  de  Gallien  contre 
la  Gaule.  M.  Poëy-d'Avant  a  déjà  lu  au  Congrès  un  rapport 
sur  des  moules  de  faux-monnayeurs.  Une  grave  maladie  le 
relient  chez  lui  et  prive  MM.  les  membres  du  Congrès  des 
iniéressantes  communications  de  ce  savant  distingué. 

L'ordre  du  jour  amène  la  discussion  de  la  question  sui- 
Tanie  : 

Quelle  est  l'origine  des  lieux  appelés  Tiffauges,  LAssurie^ 
Aiffre,  La  Romagne,  Mortagne,  Marmande,  Épagne ,  etc.  f 
Quelle  est  l'origine  de  la  fable  de  la  Mélusine  ? 

Les  ingénieuses  et  savantes  observations  présentées  à  ce 
sujet  par  M.  Cardin  captivent  Tattention.  D'après  lui,  ce- 
pendant, quelques-unes  de  ces  origines  sont  difficik^s  à  dé- 
lenuiner. 


78  CONGBÊS   ABCHioLOGIQUB  DE  FRANCE. 

ftL  FilloB  croît  raconiudti»  àam.  cw  nmx»  h  ivMei  d^B- 
cieanes  colonie»  éiraB|$àres,  impoiftées  ohei  nom  h  partir  éà 
lafiadull^aiècle. 

M.  Charron ,  étant  obligé  par  ses  occupations  personnelles 
de  quitter  le  Congre»»  demande  è  lire  un  liap^ort-  swie 
sooterrain-refage  de  Pétosse. 

RAPPORT  JRE  Bl.  CHARROX. 

Bien  qo*oa  ne  sache  pas  Tépoque  où  ce  refuge  fat  creosé, 
les  habitants  de  la  commune  connaissaient  son  eiisteace ,  et, 
avant  la  Bévolnlion  de  1789»  ils  le  visitaient  ONnaie  une 
pièce  extrêmement  curieuse.  Plusieurs  noms  et  dates  ont  été 
gravés  sur  les  piliers  ronds  par  des  visiteurs  ;  la  plus  an- 
cienne de  ces  iuscriplions  paraît  être  de  1728» 

Selon  nous,  rien  ne  prouve  que  ce  souterrain  ail  été  habité 
depuis  deux  cents  ans  comme  asile  et  lieu  de  défense» 
Cependant  nous  croyons  que  quelques  meubks  y  forent 
déposés  pendant  la  guerre  civile  de  1793.  Il  se  ferma 
peu  à  peu,  environ  deux  ans  plus  tard  ;  il  resta  dans  ce 
dernier  état  jusqu*en  1849,  époque  où  la  curiosité  des 
habitants  les  porta  à  rouvrir  un  lieu  dont  leurs  pères 
les  avaient  si  souvent  entretenus.  Après .  que  ces  habi- 
tants Teurent  tous  visité,  ils  laissèrent  encore  boucher 
l'entrée,  et  elle  n'a  été  rouverte  qu'en  1864^  pour  lever  le 
plan  de  ce  souterrain ,  lequel  est  taillé  dans  un  calcaire  mé- 
diocrement dur. 

DESCRIPTION. 

Le  plan  par  terre  ayant  été  régulièrement  levé ,  nous  oe 
signalerons  que  la  hauteur  de  chaque  appartement  Pour 
ne  pas  faire  de  redites ,  nous  observons  que  la  voûte  est 

généralement  plate  el  coupée  iros-uniformémcnl.  A  quelques 


\X%V  SESSION,   A   FONTENAY.  ?9 

eicefHiom  près,  les  côtés  sont  taillés  aussi  régnlièretnent 
q««.  l'ttt  on  mar ,  et  le  pMli-pied  est  uni  comme  celui  d'une 
chambre  habitée. 

L'entrée,  figurée  par  la  lettre  A ,  est  à  i  inèlre  86^«entr' 
nètie»  Mi-dessous  du  oiveau  dn  sol  ;  sa  largeur  esl  de  1 
BOèlre;  elle  est  couverte  par  une  pierre  de  35  centimètres  dé 
bi^or  et  18  centimètres  d'épaisseur.  Cette  pierre  est  pro«i 
légée  par  un  cintre  qui  soutient  le  mur  septentrional  de 
Féglise ,  sous  lequel  l'entrée  est  creusée  ;  la  hauteur  actueffis 
4e  rentrée  est  de  i  mètre  ;  l'obstruction  empêche  de  con- 
naître sa  hauteur  primitive. 

Le  corridor,  marqué  par  la  lettre  B,  descend  par  une 
pente  très-rapide  ;  sa  hanteur  actuelle  est  de  1  mètre  ;  il  est 
probable  qu'avant  l'obstruction  elle  était  plus  considérable. 
La  porte  qui  donne  entrée  dans  la  pièce  suivante  n'a  pas  de 
fenilhire. 

Nous  n'avons  cru  mieux  faire  que  d'appeler  vestibule  h 
pièce  Indiquée  par  la  lettre  C ,  parce  qu'elle  donne  accès  à 
plusieurs  autres  pièces.  L'obstruction-  empêche  de  connaître 
sa  véritable  hauteur  et  môme  sa  longueur,  puisque  la  partie 
âi  droite  de  la  porte  du  corridor  est  pleine  de  décombres. 

Nous  avons  appelé  salle  basse  la  pièce  portée  sous  la  lettre 
Dt  parce  qu'elle  esl  creusée  plus  profondément  que  les 
autres;  sa  liauteur  est  de  2  mètres  30  centimètres.  On  ; 
entrait  par  trois  portes  sans  feuillures  ,  ayant'  chacune 
1  mètre  20  centimètres  de  hauteur  sur  70  centimètres  de 
largeur;  l'une  d'elles  communique  avec  une  longue  pièce 
ci-après  ;  celle  du  milieu  entrait  dans  le  passage  suivant,  et  la 
dernière  accède  dans  le  vestibule  ;  celle  du  nord  est  seule 
praticable;  celle  du  milieu  est  à  demi  bouchée,  ot  celle  du 
midi  complètement  obstruée. 

La  lettre  £  marque  un  passage  qui  n'a  que  90  centimètres 
de  largeur  sur  une  longueur  de  2  mètres  80  centimètres.  Sa 


80  CONGnÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

haatcur  actuelle  est  de  90  centimètres,  sans  savoir  ce 
qu'elle  était  avant  l'obstruction.  La  porte  du  midi,  qui  eatre 
dans  la  pièce  qui  suit,  a  une  feuillure  bien  prononcée ,  osais 
celle  qui  communique  avec  le  vestibule  n'en  a  pas. 

I>a  galerie  indiquée  par  la  lettre  F  est  mal  unie  sur  les 
côtés;  son  plain-pied  est  irrégulier;  la  partie  touchant  le 
passage  sus-indiqué  est  garnie  de  décombres  qui  réduisent 
la  hauteur  à  1  mètre,  tandis  qu'elle  est  de  1  mètre  50  cen- 
timètres dans  le  reste  de  la  galerie. 

Le  chiiïre  1  indique  une  porte  maçonnée ,  sans  feuillure , 
ayant  1  mètre  20  centimètres  d'épaisseur  et  1  mètre  60  cen- 
timètres de  hauteur.  Cette  porte  fut  probablement  construite 
tant  pour  rétrécir  le  passage  qui  sépare  la  galerie  du  couloir» 
que  pour  soutenir  d'énormes  pierres  disposées  en  forme  de 
voûte.  Il  est  à  supposer  que  cette  voûte  fut  faite  pour  boo- 
cher  le  trou  par  lequel  on  avait  sorti  les  pierres  extraites 
dans  cette  partie  du  souterrain. 

Le  couloir  marqué  par  la  lettre  G,  reliant  la  galerie  avec 
la  pièce  ci-après,  a  1  mètre  70  centimètres  de  hauteur. 

Le  passage  indiqué  par  le  chiffre  2  est  carré ,  ayant  50 
centimètres  de  hauteur ,  63  de  largeur  et  65  d'épaisseur  ;  il 
est  taillé  dans  le  rocher,  à  60  centimètres  au-dessus  du  sol  ; 
il  va  en  biais  et  on  ne  peut  le  franchir  qu'en  rampant  sur  le 
ventre.  L'imprudent  qui  aurait  voulu  poursuivre  son  ennemi 
aurait  eu  la  tête  coupée  avant  d'avoir  traversé  ce  passage 
périlleux  :  il  fallait  donc  s'arrêter  là  sous  peine  de  mort. 

^ous  avons  appelé  lieu  de  retraite  la  pièce  désignée  par 
la  lettre  H ,  parce  qu'elle  est  la  dernière  dans  cette  partie  du 
souterrain  et  que  les  deux  branches  de  la  croix  étaient 
propres  à  mettre  à  l'abri  du  tir  de  l'ennemi,  lequel  était 
forcé  de  s'arrêter  devant  le  trou  dont  nous  avons  parlé.  Pour 
ne  pas  rester  bloqué  »  nous  supposons  qu'on  s'était  ménagé 
une  sortie  indiquée  par  le  chiffre  3.  C'est  un  passage  carré, 


XXXr  SESSION,   A  rOMTENAY.  81 

taillé  io  miliea  de  la  croix,  par  lequel  on  aurait  pu  aiaémeol 
sortir  par  le  haut ,  à  Paide  d*ane  échelle,  puisqull  a  00  cen- 
timècres  de  largeur  sur  tontes  les  faces.  La  hauteur  générale 
de  la  |Mèce  de  retraite  est  de  1  mètre  65  centimètres. 

Cetle  dernière  pièce  n*ayant  pas  de  sortie  de  plain-pied , 

il  est  tout  naturel  que,  pour  visiter  le  reste  do  souterrain, 

il  faille  retourner  sur  ses  pas  jusqu'à  l'entrée  de  la  galerie  ; 

ensuite  on  traverse  les  pièces  I  et  J  pour  arriver  à  K  ,  que 

Doas  supposons  avoir  été  l'issue  du  reruge.  Ce  qui  corrobore 

cetle   dernière    supposition  ,    c'est    que    cette   pièce   va 

loDJonrs  en  se  rétrécissant  et  que  sa  pente  est  très-rapide  en 

montant  vers  l'extrêraiié  du  sol.  Le  nombre  il  marque  un 

soupirail  de  20  centimètres  de  diamètre ,  incliné  vers  le  lien 

supposé  de  la  sortie.  Les  nombres  12  et  13  indiquent  deux 

autres  soupiraux,  de  10  centimètres  de  diamètre,  perforés 

perpendiculairement  de  bas  en  haut.  Il  y  a  une  trace  de 

(euillore  du  côté  gauche  de  la  porte  qui  donne  entrée 

dans  la  pièce  L ,  et  l'on  voit  un  trou  de  chaque  cOté  de  cette 

porte  pour  établir  une  barricade. 

Le  nombre  1/i  indique  un  puits  de  2  mètres  de  profon- 
deur,  d'une  forme  ronde;  son  diamètre  est  aussi  large  que 
la  porte  de  l'issue,  et  l'est  un  peu  moins  que  la  porte  de  la 
pièce  J.  On  ne  pouvait  donc  pas  sortir  de  l'issue  sans  tomber 
daos  ce  puits,  et  on  ne  pouvait  pénétrer  dans  les  pièces  J  et  L 
qu'en  le  gravissant 

Nous  avons  donné  le  nom  de  grande  habitation  à  la  pièce 
marquée  par  la  lettre  L ,  parce  qu'elle  est  la  plus  vaste  et  la 
plus  aérée  de  toutes.  Comme  elle  paraissait  être  à  l'abri  d'un 
coop  de  main ,  tant  du  côté  du  puits  que  des  deux  autres 
pièces,  dont  nous  entretiendrons  MM.  les  membres  du  Congrès 
plus  tard,  nous  supposons  qu'elle  aurait  dû  être  la  pièce  la  plus 
fréquentée  par  ceux  qui  auraient  cherché  un  refuge  dans  le 
sooteiTain.  Ce  qui  vient  fortifier  cette  supposition  ,  c'est  que 

6 


82  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

sa  hauteor  inférîeare  est  de  1  mètre  75  eestînèlres  cl 
qu'elle  est  de  plus  de  2  mètres  entre  le  pvits  et  la  figue 
marquée  par  le  nombre  16;  cetie  ligne,  qui  est  coorbe, 
est  un  perron  taillé  dans  le  calcaire  pour  asseoir  les  gens. 

Le  point  rond  marqué  par  le  nombre  17  est  un  pilier  de 
3  mètres  de  circonférence  ;  il  est  construit  aa  mitieo  de  la 
croix  et  entouré  de  six  soupiraux ,  chacun  de  20  oenliiiiètres 
de  diamètre,  taillés  perpendiculairement  de  bas  en  haut; 
leur  élévation  est  de  7  mètres  au-dessus  du  plain«-pied  du 
souterrain. 

0*après  les  fortifications  des  deux  «pièces  dont  nous  aVoos 
parler ,  nous  ne  comprenons  pas  bien  la  nécessité  d'avoir 
fait  des  trous  pour  établir  ti-ois  barricades  dans  chacune  des 
branches  de  la  croix  et  une  dans  la  lôte  ,  comme  il  en  existe 
aux  marques  indiquées  par  les  nombres  18,  19,  20,  21,  22, 
23  et  2A.  —  Cependant  on  pourrait  supposer  que  ces  barri- 
cades auraient  été  pratiquées  pour  le  cas  d*une  surprise.  ISn 
effet,  si  les  assaillants ,  après  avoir  franchi  le  puits ,  avaient 
trouvé  les  habitants  du  souterrain  dans  la  salie  d'habitation, 
ils  les  auraient  empêchés  d'entrer  dans  le  vrai  refuge  et  les 
auraient  poussés  aux  extrémités  de  cette  salle,  oà  ils  se  se- 
raient retranchés  derrière  leurs  barricades  pour  se  dé- 
fendre. On  pourrait  supposer  aussi  que  ce  dernier  moyen 
aurait  été  pratiqué  pour  mettre  les  vivres  à  l'abri  d'un  ooap 
de  main. 

Le  point  indiqué  par  le  nombre  15  est  une  fenêtre  taillée 
dans  le  roc,  au  tournant  de  la  grande  salie,  pour  y  placer  une 
lumière,  afin  d'éclairer  celle  salle,  la  porte  de  Tissoe  et  la 
pièce  dont  nous  allons  parler. 

Nous  avons  cru  devoir  nommer  corps-dc-garde  la  pièce  iaéî* 
quée  parla  lettre  J,  parce  que,  en  casd'attaqne,  la  sentinelle  et 
la  garde  de  sûreté  auraient  dû  nécessairement  être  placées  U 
pour  surveiller  l'issue ,  repousser  l'ennemi  dans  le  puits  et 


XXXI*   SFSSION,    A   rOMENAY,  8S 

Mfendnft  ài  pMe  de  cqtte  pièce  i  »  eii  attendatil  qne  loul  If 
«MMide  «eâi  été  renlPé  dans  la  change- forte.  U  p«int 
imqaé  far  le  ohiAre  7  est  une  menrlrière  ronde,  dis  12 
eenliwleret  de  dîiiDètre,  far  faqinette  oo  aurait  po  tirer  aur 
eeoE  qui  16  aeraieat  ietrodoits  dans  llvoe,  on  du  vmns  pour 
les  sarreitter.  Le  cbîflre  8  annooce  uo  trou  eu  baut  et  uu 
IMNI  en  iMspour  tnetlre  le  bourdonneau  (4)  d*une  porte.  Le 
cbilre  9  indique  le  seuil  de  cette  porte,  qui  existe  encore  et 
qui  paraîtrait  avoir  été  fait  à  deux  fins  :  pour  défendre  le  bas 
de  la  porte  pendant  la  guerre  et  pour  asseoir  les  geiis  eu 
temps  de  paix.  Le  nombre  1 0  indique  aussi  «n  perron  pour 
ce  dernier  usage;  il  est  taillé  dans  le  calcaire  et  il  a  35  cen- 
liuiètres  de  largeur.  La  hauteur  de  cette  pièce  et  celle  de 
la  suivante  est  de  1  mètre  65  centimètres. 

EnGn ,  nous  nommons  la  pièce  J  cbambre-Torte  ,  parce 
qu^elle  est  inexpugnable:  placée  au  milieu  du  labyrinthe, 
c*e8t  one  citadelle  souterraine  dans  laquelle  deux  hommes 
pourraient  se  défendre  d*une  armée  entière  et  soutenir  un 
siège  qai  ne  pourrait  finir  que  par  la  famine  oo  la  démo^ 
Jition  des  fortifications.  Voici  comment  :  on  ne  peut  entrer 
dans  cette  pièce  que  par  les  passages  i!i  et  6 ,  qui  sont  deux 
trous  ronds ,  chacun  de  35  centimètres  de  diamètre ,  taillis 
dans  nne  pierre  de  90  centimètres  d'épaisseur  ;  ils  sont 
éleiés  de  &0  centimètres  au-dessus  du  plain-pied.  Ces 
troQs  sont  si  étroits  qu*un  gros  homme  ne  peut  y  passer  : 
les  antres  sont  forcés  d'étendre  leurs  mains  au-deiant  de 
leor  tête ,  ramper  sur  le  ventre  et  descendre  dans  la  chambre 
sur  les  deux  mains.  Personne  ne  pourrait  donc  passer  par 
ces  trous  sans  avcmr  les  mains  et  la  tête  coupées,  si  un 
ennemi  l'attendait. 

Ce  qui  rend  encore  cette  pièce  plus  foric,  c'est. que  les 

(l)'Sans  être  français ,  le  mot  bourdonneau  est  usUé  en  Vendée* 


iU  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

trous  sont  taillés  en  biais  ei  que  le  pilier  rond  indiqué  par 
le  chiffre  5  se  trouve  placé  entre  ces  deux  passages»  de 
manière  que  les  hommes  da  dehors  ne  pourraient  voir  celai 
qui  défendrait  le  trou  opposé.  En  outre,  les  deux  brancbes 
de  la  croix  pourraient  cacher  un  grand  nombre  de  personnes 
sans  qu^elles  fussent  exposées  aux  coups  de  Fennemi. 

Pour  donner  de  Tair  à  ce  vrai  refuge,  les  fondateurs 
avaient  établi  quatre  tubes  autour  du  pilier,  chacun  de  10 
centimètres  de  diamètre  et  montant  perpendiculairemcRt. 
Pour  rendre  cette  pièce  moins  incommode ,  ils  avaient  établi 
un  embasement  rond  pour  s*asseoir  autour  du  pilier ,  lequel 
a  2  mètres  50  centimètres  de  circonférence ,  et  le  perron , 
formant  siège,  a  35  centimètres  de  largeur.  Environ  dix 
personnes  pourraient  aisément  s*y  asseoir. 

Ce  souterrain-refuge  s*étend  sur  une  superficie  de  260 
mètres  carrés.  Toutes  les  pièces  du  nord  et  du  levant , 
jusqu'à  la  chambre-forte  exclusivement,  sont  très-sèches, 
comme  étant  sous  Téglise  de  St-Julien  de  Petosse.  Mais  les 
autres  pièces,  qui  sont  sous  le  vieux  cimetière  et  sous  Taire 
de  Tancicnne  métairie  de  la  cure,  sont  très-humides  et  même 
inondées  d'eau  pendant  les  temps  pluvieux. 

II  nous  reste  à  apprécier  l'époque  à  laquelle  peut  remonter 
la  création  de  cet  intéressant  refuge,  et  l'usage  qu'on  prétendit 
en  faire.  Nous  supposons  tout  d'abord  qu'il  fut  creusé  dans 
un  temps  malheureux  où  le  Bas-Poitou  était  ravagé,  et  la  vie 
des  habitants  de  Petosse  mise  en  danger  par  une  gnerre 
d'extermination. 

Quatre  grandes  périodes  se  présentent  à  notre  mémoire  : 
la  chute  de  l'Empire  romain,  au  IV  siècle;  l'invasion  des 
Normands,  au  X«;  la  domination  anglaise,  au  XI V«,  et  les 
guerres  de  religion ,  au  XVI*. 

Selon  nous,  la  configuration  du  souterrain  exclut  toute 
pensée  de  faire  remonter  sa  création  jusqu'à  la  chute  de 


XXXI*  SESSION  ,  «A   FOMTENAY.  85 

TEmpire  romaio  :  les  trois  croix ,  qai  sont  les  principales 
pièces  de  défense ,  attestent  qa*il  a  été  creusé  depuis  Tin- 
trodoctioQ  da  christianisme  dans  notre  pays.  D'une  autre 
part,  le  SLVI'  siècle  est  trop  rapproché  de  nous  pour  que 
BOUS  poissions  supposer  que  les  habitants  de  Petosse  aient 
creusé  cet  asile  pour  se  cacher  et  se  défendre^  pendant  la 
gperre  entre  les  catholiques  et  les  protestants. 

Nos  suppositions  se  trouvent  donc  réduites  aux  périodes 
de  l'invasion  des  Normands  ou  de  celle  de  la  domination  an- 
glaise. Et  encore,  nous  nous  empressons  de  dire  que  les 
deux  considérations  suivantes  semblent  exclure  cette  der- 
nière :  l""  le  cintre  construit  pour  protéger  la  pierre  qui 
œuvre  l'entrée  est  si  rapproché  de  cette  pierre ,  que  nous 
croyons  être  certain  que  la  construction  de  Téglise  est  pos- 
térieure à  la  confection  du  souterrain  ;  2""  nous  pensons  que 
l'église  fut  édifiée  sqr  la  fin  du  XIP  siècle  ou  au  commencement 
du  XIIR  S'il  en  était  ainsi ,  ce  refuge  aurait  donc  été  fait 
avant  la  guerre  anglo-française. 

La  pièce  suivante  vient  corroborer  la  pensée  que  cet  asile 
aorait  été  construit  pendant  l'invasion  des  Normands  ou  peu 
de  temps  après  : 

«  Le  peuple  des  bourgs  de  Petosse,  pouillé  Longesve, 
«  Charzay ,   S^   ^artin  de  Fraigneau ,  jusqu'à  Ouïmes  et 

•  Benêt  et  antres  iceluy  plat  pays  fut,  en  l'anne  1033  et 

•  aones  suivantes,  battu  de  maux  qui  ne  se  sauraict  nom- 

•  brer ,  par  guerre  émue  entre  les  seigneurs  propres  et  par- 
<i  ticuliers  et  ceux  de  Colonge  et  de  la  Motte-d'Ârdin.  Les 
«  maisons  et  champs  forent  brûlez,  les  bardes,  coffres  et 
tt  bétes  volez  et  habitants  massacrez  et  mutilez ,  ce  qui  en 
'  restait  forcé  de  fuir  en  foretz  et  abandonner  leurs  lieux 

•  qui  de  longtemps  ne  furent  ensemencez.  « 

(Manuscrit  de  J,  Besly  dam  ceux  de  Duchesne^ 
conservés  à  la  Bibliothèque  nationale.  ) 


86  CONOBfeS  ABCBÉOLOGIQUE  DE  PBANCE. 

Ce  pojttege  a  été  reproduit  ilans  f  article  ooimcré  k  Pte- 
trnay-fe-Comie ,  dans  Poitou  et  Vendée,  par  tM.  B.  Mai 
et  O.  de  Rochebrunc. 

En  tirant  les  conséquences  do  cm>tena  de  eefte  pîèœ. 
on  est  amené  \  sappoaer  que  si  le  souierraîA-r^foge  de 
PetoaM  ne  fut  pas  creusé  pendant  Tinvasion  dea  Iformands, 
il  dut  Tétre  daus  le  XI*  siècle ,  avant ,  pendant  oo  aprée  kl 
désastres  signalés  par  J.  Besly.  Nous  supposons  donc  que 
Texislence  de  cet  asile  date  du  X*  siècle  ou  du  cmbomboo* 
ment  du  siècle  suivant. 

Mais»  pour  appuyer  cette  opinion ,  qu*il  nons  aoit  pemis 
de  remonter  \  Thistoire  de  ce  temps*ti ,  de  rapporter  la  Ira* 
dition  populaire  du  pays  et  de  tracer  la  poMlîon  Mfn* 
graphique  de  Petosse. 

L*hîstoire  nons  dit  que,  dans  Tannée  1003 ,  Petenae  dé- 
pendait de  l'abbaye  de  Mailiezarâ,  et  on  aaît  que  ia  maaiOtt 
seigneuriale  de  ce  petit  bourg  se  nommait  la  Court  II  eH 
donc  hors  de  doute  que  Petosse  n*a  pas  en  de  sej^gaears 
hfrjues ,  puisque  les  savants  nous  apprennent  qne  le  mol  de 
court  indique  que  la  création  de  cet  important  domaine  re- 
monte au  moins  à  l'époque  mérovingienne. 

Si  la  supposition  d*un  château-fort  se  trouve  écartée  par 
l'histoire,  nous  devons  dire  que  la  tradition  popotoire  in- 
dique que  la  Court  a  été  une  maison  habitée  par  des 
moines;  de  cette  maison  dépendait  la  belle  propriété  de 
Poiville,  située  à  une  extrémité  de  la  commune  de  Petoase, 
où  Ton  voit  encore  les  restes  bien  conservés  d'une  ancienne 
chapelle. 

Que  cette  version  soit  vraie  ou  fausse ,  toujours  est-H  qne 
l'ancienne  enclôture  de  la  Court  contenait  pins  de  2  hec^ 
tares,  et,  si  l'on  en  croit  le  dicton  populaire,  les  mnrs 
qui  entouraient  le  clos  de  celle  ancienne  maison  étaient  très- 
hauts  ;  on  y  entrait  par  un  portail  qui  séparait  le  boui%  de 


XXXr  SESSION,    A   PONTENAY.  87 

ce  (H-^lendu  coavent ,  qt  on  $orUit  de  celai-ci  par  un  autre 
portail  qai  entrait  dans  la  plaine.  La  Court  était  donc  com- 
plètement séparée  du  reste  du  bourg. 

An  mîiieu  de  cette  enceinte  se  trouve  le  meilleur  puits  de 
la  GoiiiniaDe  :  creusé  à  40  mètres  de  profondeur ,  il  ne  tarit 
jamais.  L'ancienne  grange  du  Terrage  existe  encore  ;  c*e$t  la 
plus  vaste  que  nous  connaissions:  elle  a  20  mètres  de  largeur 
^ur  67  de  longueur.  Quand  cette  propriété  fut  vendue 
naiionalement ,  il  y  avait  encore  une  chambre,  appelée  la 
Calinerie ,  dans  laquelle  le  fermier  du  lieu  était  tenu  de  loger 
les  voyageurs  indigents. 

Ce  qoi  prouverait  encore  que  la  Court  a  été  habitée  par 
des  moiocs ,  c'est  que  la  ierre  de  Pclosse  est  très-fertile  ; 
que  cette  maison  avait  le  droit  de  terrage  sur  environ  1,200 
bectarc»  et  qu'elle  possédait,  en  propre,  170  hectares  de 
terres  labourables  »  y  compris  Foi  ville.  En  outre,  nous  avons 
assisté  à  des  fouilles  faites  dans  l'enceinte  du  clos  précité,  où 
l'un  a  découvert  plusieurs  chambres  carrelées  en  terre  cuite» 
avec  mortier  de  chaux  et  sable. 

Eo  examinant  la  position  top(^raphique  de  la  Court ,  on 
ne  peut  s'empêcher  de  supposer  que  l'emplacement  où  est 
bâtie  l'église  et  celui  où  on  fit  édifier  l'ancienne  métairie  de 
la  cure ,  faisaient  partie  du  vaste  enclos  de  la  Court ,  ain^i 
que  le  cimetière  qui  entoure  l'église.  Ce  qui  le  prouve  d'une 
manière  évidente,  c'est  que  le  tout  est  contigu  et  que  le 
lerraiu  est  beaucoup  plus  élevé  que  les  fonds  voisins.  On 
prétend  même  que  le  portail  d'entrée  était  proche  de  l'an- 
cienne métairie  de  la  cure. 

Ce  qui  vient  encore  à  l'appui  de  celle  supposition,  c'est 
qu'il  exislaitdeux  cimetières  :  l'un,  placé  au  nord  du  bourg , 
était  probablement  celui  des  habitants ,  et  l'autre ,  entourant 
l'église,  devait  être  celui  des  moines ,  s'il  en  existait.  Il  y  a 
environ  deux  siècles  que  celui  du  nord  fut  abandonné ,  pour 


88  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

faire  toutes  les  inhumations  dans  celui  qu'oo  prétend  i 
appartenu  aux  anciens  moines. 

En  admettant  cette  supposition  comme  (rfaosible,  bob 
trouvons  la  raison  d'être  du  souterrain-refuge ,  puisqull  étail 
placé  dans  le  dos  de  la  maison  seigneuriale.  En  outre,  aoos 
croyons  qu'il  était  naturel  que  les  moines  fissent  une  cita- 
delle souterraine  pour  s*y  retrancher  avec  une  partie  de  leurs 
voisins.  San8cetteprécaution,comment  auraient-ils  pu  échapper 
à  la  poursuite  des  seigneurs  ennemis,  au  milieu  d'une  pbiae 
où  ils  ne  troufaient  ni  forêts,  ni  rivières,  ni  accidents  de 
terrain  pour  se  cacher?  Sans  cet  asile,  il  aurait  donc  feUo, 
comme  le  dit  J.  Besly,  que  les  habitants  de  Petosse  se  fussent 
sauvés  dans  les  forêts  en  abandonnant  leurs  chaumières  et 
leurs  champs. 

Il  est  probable  aussi  que  ce  refuge  aurait  pu  servir  au 
moines  et  aux  habitants  de  Petosse  pendant  le  XIll*  siècle, 
lors  des  dévastations  que  Geoffroy  de  Lusignan,  dit  la  Graod'- 
Dcnt  f  Gt  subir  aux  possessions  de  Maillezais. 

Ce  qui  le  prouverait,  c'est  que  Petosse  est  mentioDoé 
dans  la  bulle  du  pape  Grégoire  IX ,  en  date  de  1232,  re- 
lative à  la  transaction  intervenue  entre  Geoffroy  et  les  moines 
de  Maillezais. 

Nous  nous  résumons  en  redisant  que  nous  croyons  que  ce 
refuge  fut  créé  pendant  l'invasion  des  Normands,  on  pendant 
la  guerre  que  les  seigneurs  de  Goulonges  et  de  la  Motte- 
d'Ardin  Grent  aux  habitants  de  Petosse  et  aux  autres  boorgis 
désignés  par  l'historien  Besly.  Noos  pensons  qu'il  fut  fait 
pour  y  cacher  tous  les  invalides,  tels  que  vieillards,  femmes, 
enfants,  et  les  objets  les  plus  précieux.  Il  est  probable  que  cet 
asile  devait  être  conGé  à  la  garde  de  quelques  braves,  pen* 
dant  que  les  autres  auraient  guerroyé.  En  effet ,  il  n'est  pas 
supposable  que  ces  habitants  eussent  été  assez  imprudents 
pour  se  réfugier  tous  dans  ce  lieu,  où  ils  auraient  pu  être 


XXXI*  SESSION,   A  FONTENAT.  89 

asphyxiés  oo  pris  par  h  famine.  Dans  le  premier  cas,  ils  au- 
raient eu  la  chance  de  sauver  ce  qu'ils  avaient  de  plus  cher, 
en  faisant  lever  le  blocus  par  des  traits  de  bravoure  ou 
en  se  faisant  aider  par  leurs  voisins  ;  tandis  que,  dans  le 
second  cas,  ils  auraient  été  tous  exposés  à  périr  sans  res* 
source. 

Telles  sont  les  suppositions  que  nous  avons  faites,  sans 
avoir  étudié  l'archéologie.  Nous  désirons  que  des  savants 
viennent  visiter  ce  souterrain,  pour  rectifier  les  erreurs  que 
nous  pourrions  avoir  commises  et  pour  ajouter  ce  que  nous 
pourrions  avoir  omis. 

Après  avoir  donné  la  description  d'une  pièce  souterraine 
qui  prouve  que,  dans  un  siècle  reculé,  les  habitants  de 
Petosse  avaient  une  certaine  dose  d'intelligence  pour  pour- 
voir à  leur  sûreté ,  nous  croyons  devoir  citer  un  dicton 
populaire  qui  fait  souvent  parier  de  celte  localité.  Si,  en 
Vendée  et  dans  les  départements  limitrophes,  on  entend  gé- 
néralement dire  qu'à  Petosse  ou  ferre  les  chats ,  chacun 
demande  ce  que  signifie  ce  singulier  proverbe  et  sa 
raison  d'être;  mais  personne  ne  peut  en  donner  la  solution. 

Comme  ce  plaisant  dicton  excite  la  raillerie  de  nos  voisins, 
et  qu'il  n'est  pas  propre  à  inspirer  une  grande  confiance  dans 
les  lumières  de  nos  habitants,  nous  croyons  devoir  établir 
les  faits,  tels  qu'ils  sont  venus  à  notre  connaissance, 
pour  que  tout  le  monde  sache  que  des  maréchaux ,  d'un 
ordre  supérieur,  se  trouvèrent  si  habiles  qu'ils  ne  furent  pas 
obligés  d'avoir  recours  à  la  science  de  leurs  frères ,  les  dis- 
ciples de  saint  Éloi,  pour  inventer  une  ferrure  qui  devait 
donner  un  si  grand  renom  à  la  petite  commune  qui  les  avait 
vus  natire. 

Sur  la  fin  du  XYI*  siècle ,  nous  a-t~on  dit ,  des  amis  de 
Bacchus  ,   après   plusieurs  libations  qui   les  avait  rendus 


90  CO^GI.ÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

pillards,  firent  uoe  action  qa'nne  loi  de  la  deniième 
HipuUiqMe  française  aurait  flétrie  ponr  avoir  maltcailé  w 
aoinui.  Pendant  un  hiver  rigoureux ,  où  la  terre  était  cott- 
plèteaient  couverte  de  verglas,  ils  mirent  les  punies  d*on 
pauvre  ch«it  en  quatre  grandes  coques  de  noix  pieioes  de 
goudron  fondu ,  et  ils  le  lancèrent  sur  le  verglas.  La  HiaU 
heureuse  bête  patina  jusqu'à  la  mort,  sans  qu'il  y  eât  quel- 
qu'un assez  charitable  pour  la  délivrer. 

Ce  récit,  que  npps  ont  légué  nos  aïeux,  est-il  vérUaMe! 
Nous  TignoroBS.  Il  pourrait  bien  être  l'un  de  ces  dictons 
par  lesquels  on  signale ,  avec  dérision ,  les  populations 
peu  éclairées.  Qui  nous  dit  qu'il  n'en  est  pas  de  la  ferrure 
du  chat  comme  de  celle  de  l'oie,  qu'on  jette  au  nez 
des  habitants  des  bourgades  qui  passent  pour  avoir  peu 
d'esprit  7 

Que  ce  singulier  dicton  vienne  d'où  il  pourra ,  il  n'bonore 
pas  nos  ancêtres  et  attire  beaucoup  de  railleries  à  leurs  des* 
cendants.  Mais  nous  sommes  heureux  d'avoir  pu  faire  pré- 
céder cette  dernière  notice  par  la  description  d'une  pièce  qui 
prouve  la  sagacité  et  rintelligcoce  des  aïeux  de  ceux  qui  se 
déshonorèrent  par  l'ivrognerie. 

Une  des  questions  du  programme  est  ainsi  conçue  : 
Qtêcls  sont  les  plus   anciens  monuments  chrétiens  du 
Poitou  ?  A  quelle  époque  le  paganisme  a-t-il  cessé  tVêtre  la 
religion  dominante  dans  La  contrée?  Monuments  de  Rezé  et 
de  St'Georges  de  Moniaigu. 

M.  de  Longueinar  signale  quelques  inscriptions  et  en 
communique  des  dessins  ;  il  cite ,  entre  autres ,  deux  tom- 
beaux qui  sont  au  musée  de  Poitiers  :  l'un  est  appelé  la 
Pierre  qui  pue  ;  sur  l'autre  sont  représentées,  d'un  côté,  une 
chasse  au  lion  et,  de  l'autre,  la  Fuite  en  Egypte;  singulier 
rap)>rocbement.  Ces  tombeaux ,  dont  M,  de  Longuemar  corn- 


XXXI*  SESSION  ,    A   FONTENAY.  91 

œaniqiie  des  dessins,  se  rapportent  au  IV*  on  au  V*  siècle; 
îb  oot  été  eiaminés  et  décrits  quand  le  Congrès  ar- 
ciiéologique  s'est  tenu  à  Poitiers ,  en  1863.  M.  de  Ganmont 
fait  remarquer  que  des  tombeaux  analogues  sont  regardés 
comme  moins  anciens  dans  le  Midi  et  comme  pouvant  être 
ë«  ?•  et  YP  sièch». 

M.  Fillon  en  cite  deux,  un  au  Langon,  qu'il  décrit  avec 
soin  et  dans  lequel  il  a  trouvé  un  fragment  de  tibia  :  une 
MilkMi  populffre  veol  qoe  ce  soit  h  sépulture  d'uaiaii^^  du 
fMtf%  Âf pite  se  trouve  usa  footaine  sacrée.  Ce  tosibeau  est 
DU  dc0  pins  «icirn^  dq  Poitou.  Le  ^copd  «  4éccH|vert  ^ 
¥mmm,  pris  de  Fontenay,  pcat  être  auribué  9u  V*  siècle  ; 
il  pcNTte  uae  int^ripiios  ronvirquable  et,  an-de^soMS,  h 
ebrinne  entre  deux  ootoaibeai  (39  autre  tombeau  est  signalé 
•t  décrit  par  M.  de  La  Tourelle. 

M.  Ravin,  de  TYcADe,  lit  une  «ote  sur  les  puits  gallo-^ 
Noiains  é^M  H  a  été  précédemment  question. 

N.  Filton,  secrétaire^-géttérai  9  aMonce  qtie  le  leademaia 
oneeiairBioji  aura  Ken  à  Maitleiais,  et  transmet  à  MM.  les 
meobrcs  4«i  Congrès  l'învitaiioo,  de  M.  Foëy-d'Avant ,  de 
dîqep  cbfi  loi  dans  Tabbaye  de  MaiUraa^.  On  partira  de  lu 
phie  d'arvies  ï  six  heures  précises. 

la  lésMe  flsi  levée. 

Le  Secrétaire  ^ 
£.  Mazas, 


T*V 


92  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 


EXCURSION  A  NIEUL-SUR-L'AUTISE,  A  St-PIERRE-LE-VIEUX 
ET  A  MAILLEZAIS ,  LE  15  JUIN  186A. 


Présidence  de   M.    db  Gauhoiit  ,    directeur  de  la  Société 
d*archéologie. 


Le  15  juin  186i!i,  MM.  les  membres  do  Congrès,   ao 
nombre  d'environ  quatre* vingt-dix,  sont  partis  de  FoDteDiy 
dans  une  vingtaine  de  voitures,  à  six  heures  do  roario, 
pour  se  rendre  à  Nieul-sur-l'Aulise ,  dans  le  bot  de  visicer 
l'église  de  celte  paroisse.    Une  heure  après  ,   la    Sociélé 
se  trouvait  réunie  sur  la  place  qui  s*étend  au-devant  de  cet 
édifice ,  dont  Texamen  a  été  commencé  par  sa  façade ,  qui  se 
rapporte   à  deux  époques  différentes.    La  partie  8*éle¥ant 
jusqu*à  la  hauteur  des  voûtes  est  du  XII*  siècle  et  se  divise 
en  trois  travées,  par  dfi»  contreforts  composés  de  colonnes 
engagées  correspondant  aux  nefs   intérieures.    CJn  portail 
roman  avec  quatre  archivoltes,  sans  tympan  sculpté,  occupe 
le  milieu  de   la  partie  inférieure   et  est   accompagné  »  à 
droite  et  à  gauche,  d'une  arcature  aveugle  de  même  forme 
et  à  deux  archivoltes ,  disposition  ordinaire  en  Poitou  et  en 
Sainlonge. 

Au-dessus,  dans  toute  la  largeur  de  cette  façade,  règne 
une  frise  qui  a  excité  Tattcntion  des  archéologues,  par 
rélégance  et  la  vigueur  de  son  ornementation  ,  composée 
d'entrelacs  et  couronnée  d'un  cordon  de  palmettes  (Voir  la 
figure  suivante  ). 

La  partie  centrale  est  munie  de  trois  arcatures,  analogues  à 
celles  de  la  partie  inférieure  et  séparées  de  la  frise  précé- 
demment indiquée  par  des  surfaces  d'appui,  dont  l'omemen- 
taiion  consiste,  dans  les  deux  travées  latérales»  en  un  appareil 


XXXr  SESSION,    A   FONTENAY. 

régulier  octogone,  entremêlé  d*un  autre  appareil  plus  petit,  de 
forme  carrée,  et  dans  la  travée  centrale  d*un  autre  appareil 


FRAGIIBNT   DB   LA   FitlSB  DB   L^éOLISB   DB  NIBIJL. 


triangulaire ,  mais  dont  les  côtés  sont  en  lignes  courbes  et  à 
angles  très*aigu8.  Nous  signalons  ce  genre  d*ornemcnlalion, 


9k  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

4Mi  petÙXHi  IVffet  HPùiK  wrUi  ùt  ^mffqtie  «  jftM  6^^ 
pretnt^'tooe  réinifvi^(9ffH)e'roiifnri«i<p. 


AP^AMTLS  iTORliIClilKT  DANS  1.A   PAÇAf>B  «B  L'éCLltfe  1 


€eUe  'façade  eHC  ierml«ée  fiarmn  frmifmi  ifiiaeAiie  plus 
récente,  poorant  se  rapporter  au  Xl^*  sièele,  ûi  4Dnt  le 
sommet  «e  confond  avec  un  eOié  tfe  hi4ûur  de  4n(0nie  époqne 
servant  de  -doaher.  Aux  deu&  baâ«s  de  ce  fronton  ^slélèvent 
deux  touteUes  ociegon^s,  surmontées  de  clocteldus  très- 
aigus  efà  surfactt  imbriquées. 

Le  mur  du  «nôlé  du  nord,  ainsi  i)<f^  Jtiix -Hes -^sides , 
dont  la  solitUié  était  entth^mieiit  CMHfromise '4»r  ttut  ^é- 
tusié,^ieilta{!mJtt'(!tre  comptètement  lénML  par  Tbonorable 
M.  Segrestain ,  aux  soins  intelligents  duquel  la  restauration 
de  cet  édifioe  a  la  bonne  fortune  d*4tre  confiée.  On  retrouve 
dans  la  nouvelle  coustruction  la  copie  fidèle  de  l'ancienne, 
avec  la  répétition  symétrique  des  fenêtres  de  chaque  tracée 
qui  s(mt  indiquées  par  le  mur  du  midi. 


.  XXXP  SESSION  ,   A  PORTERAY.  ^^5 

L'iotériear  de  Téglise  présente  une  nef  centrale  et  deux 
bas-côtés  séparés  par  des  piliers  formés  de  colonnes  engagées 
(Voir  la  Qgore  page  96).  Ces  trois  nefs  se  terminent  chacune 
par  one  abside  et  sont  coupées  par  un  transept  très-légère- 
ment accQsé  :  de  sorte  que  le  plan  général  rappelle  celui  des 
basiliques. 

  l'iniersection  des  transepts  s*élève  une  coupole  octo- 
gone, portée  sur  trompes,  et  sur  laquelle  a  été  édiûée  autre- 
fois one  tour  centrale  que  Ton  désirerait  voir  rétablir. 

Les  Toutes  de  la  nef  et  des  bas-côtés  sont  en  berceau , 
avec  arcs-doubleauz  plats  et  présentant  aussi  remploi  de 
l'ogive. 

Plusieurs  chapiteaux  des  colonnes  nous  ont  paru  remar- 
qoables  par  l'archaïsme  symbolique  de  leurs  sujets ,  repré- 
si'Dtaot  des  oiseaux ,  des  animaux  chimériques ,  des  palmes 
i  crochets  ;  il  s'en  trouve  aussi ,  dans  la  petite  nef  du 
nord,  qui  semblent  avoir  été  ajoutés  à  l'époque  de  la  Re- 
naissance. 

Dans  l'état  actuel  des  choses,  les  piliers  de  la  nef,  du 
côté  nord  9  ont  perdu  leur  aplomb  d'une  manière  très- 
sensible.  Malgré  la  déviation  apparente  de  ces  supports, 
nous  félicitons  IVL  Segrestain ,  au  nom  de  la  Société  française 
d'archéol(^ie,  de  s'être  attaché  à  leur  conservation,  devenue 
pleinement  rassurante  par  la  solidité  du  mur  parallèle  qu'il  a 
rdevé. 

Noos  avons  terminé  la  visite  de  cet  édifice  par  celle  du 
cloiire  de  l'ancienne  abbaye  (V.  la  page  suivante),  situé 
aQ  midi  de  l'église  et  faisant  aujourd'hui  partie  de  la  pro- 
priété de  M.  Martineau ,  qui  a  bien  voulu  nous  faire  les 
honneurs  de  ce  curieux  monument  avec  la  grâce  la  plus 
parfaite. 

L'ensemble  du  cloître  est  dans  on  bon  étal  de  conser- 
vation. Sa  construction  esi  à  peu  près  du  même  temps  que 


96 


COKGRËS  ABCUÊOLOGIQUE:  de  FnANCE. 


XXXI*  SESSION,   A  FONTEN'AV.  97 

Téglise  ;  ses  voûtes  soûl  k  arôtes  sans  nervures ,  ses  ar- 
cades ogivales  et  portées  par  d%!S  piliers  composés  d'un 
assemblage  de  colonnes  à  chapiteaux  ornés  de  crochets, 
et  grossiers  feuillages;  le  tout  d*un  aspect  un  peu  lourd, 
(V.  ia  figure  page  précédente). 

Dans  le  mur  du  nord  se  trouvent  des  arcatures  ou  niches 
ogivales  assez  profondes ,  dans  lesquelles  on  aperçoit  encore 
quelques  débris  des  statuettes  qui  ornaient  ces  tombeaux 
arqués. 

L'ancienne  salle  capitulaire  s'ouvre  sur  le  côté  Est  du 
cloître  |}ar  trois  baies ,  dont  une ,  la  porte  centrale ,  et  les 
deux  autres,  fenêtres  ou  arcades  ogivales^  ne  portent  aucune 
trace  de  fermeture.  La  voûte  de  cette  salie  e^t  en  berceau 
comme  celle  du  cloître. 

Pour  continuer  le  cours  de  ses  explorations  archéolo- 
giques, commencées  à  Nicul  par  des  monuments  qui  font, 
ajuste  titre,  la  gloire  et  Thonneur  de  cette  contrée,  le 
Congrès  a  pris  le  chemin  de  Maillezais. 

St-Pierre-le- Vieux.  —  Il  a  fait  une  halte  an  bourg  de 
Sl-Pierre-le-Vieux.  Là  ,  il  a  trouvé  une  église  entièrement 
neuve,  à  trois  nefs,  qui  en  remplace  une  du  X*  ou  XI'  siècle, 
dont  il  restait  on  ba^côté  en  bon  état ,  que  l'on  aurait  pu 
conserver  en  renouvelant  le  reste. 

En  présence  de  cette  récente  construction  ,  les  membres 
du  Congrès  ont  éprouvé  le  regret  de  ne  rencontrer  d'autres 
vestiges,  échappés  à  cette  déplorable  démolition,  que  deux 
tombes,  recueillies  à  l'intérieur  de  l'église,  avec  deux  pierres 
sculptées  d'entrelacs  et  empreintes  du  caractère  de  l'époque 
carlovioglenne. 

M.  Bouet  a  dessiné  une  des  pierres  tombales  conservées,  qui 
représente  un  valet  nommé  Lebegues,  mort  au  XIV*  siècle. 

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98 


CO:<r.RËS  ARCHÊOLOGIQDE  DE   FRANCE. 


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PIERRE  TOMBALE   DR   L'iCLISR  SUifT-PIERRE-LR-VlECX. 

Maillezais.  —  h,  Maillezais,  le  Congrès  a  trouvé  on 
monument  do  plus  haut  intérêt  pour  Tétode  de  Tarcbi- 
tecture  romane.  C'est  Tancienoe  église  paroissiale  de  cette 
ville. 

Le  caractère  du  XIP  siècle  est  répandu  sur  toute  la  façade  de 
l'édifice,  dont  le  reste  (nef  et  chœar)  est  peut-être  un  peu  plus 
ancien.  La  partie  inférieure  de  cette  façade  offre  la  même 
disposition  d'ouvertures  ei  d'arcatures  que  l'église  de  Nieul; 
au  milieu,  un  portail  à  plein-cintre,  avec  archivoltes  garnies 
de  sculptures  symboliques  et  accompagne,  des  deux  côtés, 


XXXI*  SESSION,   K  FO.NTENAY.  99 

d'arcatorcs  aveugles  ogivales.  Un  élégant  cordoo  «  scalplé 
d*eiiiacements  d'oiseaux  et  de  tètes  humaines ,  relie  les  cha- 
piteaui  des  colonnes  qui  supportent  les  archivoltes  du  portail 
et  des  arcatures.  Dans  le  fond  de  celle  de  droite»  on  re- 
marque la  présence  du  petit  appareil  réticulé,  qui  se 
trouve  également  à  la  fuçade  de  Nieul ,  et  atteste  Tusage  pro- 
loQgé  qui  a  été  fait ,  dans  celte  partie  de  la  France ,  de 
certains  éléments  de  construction  et  d'ornementation  ro- 
maine. La  partie  supérieure  de  la  façade  se  termine  par  un 
frooton  triangulaire,  dont  le  bas  est  décoré  de  trois  arca- 
tures aveugles  romanes  et  de  deux  petits  ocolns. 

Du  côté  du  nord ,  le  mur  apparent  a  été  refait  dans  sa 
première  partie  et  présente ,  vers  le  chœur ,  un  massif  de 
colonnes  d'un  setil  jet,  d'une  très-grande  élévation,  pleines 
de  hardiesse ,  qui  enveloppent  d'énormes  contreforts  tout  en 
dissimulant  leur  lourdeur.  Ces  colonnes  ont  frappé  l'attention 
d'un  grand  nombre  de  membres  du  Congrès,  par  Teflet 
qu'elles  produisent.  L'extérieur  de  l'abside  est  8urU)ut 
remarquable  par  l'élégance  qui  règne  dans  la  dis|)o$i(ion  de 
5es  côtés,  de  ses  ouvertures,  de  ses  contreforts  en  colonnes 
et  de  sa  corniche  Mais  on  n'a  pu  s'empêcher  de  se 
récrier  contre  une  construction  moderne,  servant  de  sa- 
cristie, adossée  à  cette  magnifique  abside  dont  elle  cache  la 
partie  inférieure. 

L'intérieur  de  l'église  ne  se  compose  que  d'une  seule  nef, 
qoi  devait  être  accompagnée  de  doux  bas-cÔtés ,  avec  chœur 
surmonté  d'une  coupole  octogone  reposant  sur  trompes  et 
terminée  par  une  abside  circulaire. 

La  date  de  11^0  nous  a  été  donnée  pour  celle  de  la  con- 
struction de  cette  dernière  partie  de  l'édifice. — Nous  retrouvons 
également  ici,  comme  à  l'église  de  Nieul,  l'emploi  de  la  voûte 
eo  berceau,  divisée  par  des  arcs  en  ogive.  Du  reste»  la  voûte 
n*c\i.sie  qu'au  chœur  et  à  la  travée  qui  le  précède.  Le  reste 


iOO  COKCRkS  ARCHÊOLOGIQtJE   DE  FRAKCB. 

a  éié  détruit  à  une  époque  que  nous  ignorons  el  remplacé 
par  une  voûte  en  planches. 

Le  XIV*  siècle  a  laissé  des  traces  dans  le  mur  du  côté  do 
sud  de  Tabside ,  en  y  construisant  une  élégante  piscine  d'un 
siyle  Irès-pur,  et  le  XV«  siècle  a  orne  le  mur,  du  côté  nord 
du  chœur  ,  d'un  encadrement  triangulaire  garni  de  fleuroos, 
sculptés  au-dessus  d'une  niche  qui  pourrdit  avoir  été  une 
armoire  pour  les  vases  sacrés. 

Abbaye,  ^^ous  nous  sommes  ensuite  dirigés  vers  les  belles 
ruines  de   Tabbayc.    Le  Congrès  s'est  longuement   occupé 
de  les  examiner  et  d'écouter  les  explications  données   par 
MM.  Fillon,  de  Rochebrune,  Segrestaiu  et  plusieurs  autres 
de  nos  confrères.  Il  nous  a  été  impossible  de  tenir  note  de 
toutes  les  observations  qui  ont  été  faites;  d'ailleurs,  il  existe 
des  monographies  de  ces  ruines  et  des  restes  de  l'abbaye. 
Bornons-nous  5  mettre  sous  vos  yeux  le  charmant  dessin , 
fait  par  M.  Rouet,  des  grandes  constructions  qui  sont  encore 
habitées  par  les  fermiers  de  M.  Poey-d'Avant  (  ¥•  la  page 
suivante).  Rappelons  les  sentiments  qui  s'élevaient  hier  dans 
tous  les  cœurs  des  membres  du  Congrès  pendant  l'accueil  si 
bienveillant ,  si  gracieux  et  si  splendidement  hospitalier  qui 
leur  a  été  fait  par  l'honorable  M.  F.   Poëy-d' Avant ,  que  la 
Société  est  heureuse  de  compter  parmi  ses  membres  les  plus 
savants.  Nous  ne  sommes  ici  que  l'écho  bien  faible  des  expres- 
sions de  remercîmcnt  et   de   reconnaissance  que  tous  les 
ntembres  du   Congrès  adressaient,   du  fond  du  cœur,  au 
maître ,  dont  la  Société  française  d'archéologie  était  l'hôte  et 
dont  la  présence  seule  manquait  à  cette  fôte. 

Prions  également  notre  habile  organisateur,  M.  FilluD.donl 
la  science  variée  jette  tant  d'intérêt  sur  nos  séances ,  de 
se  tendre  encore  une  fois  l'interprète  du  Congrès  auprès 
de  M.  Poëy-d' Avant  ,  puisque  nous  sommes  privés  de  sa 
présence,  et  demandons-lui  de  vouloir  prendre,  lui  aussi,  sa 


XXXI*  SESSION  ,    A    FONTENAY, 


101 


102  co^^.Bks  archéologique  de  francs. 

bonne  part  de  notre  gratitude,  à  laquelle  il  a  droit  à  tant 
d*^ardR. 

BAN4JUET  DAHS  L'ANCIEN   DORTOit   DE  MAILLEZAIS. 

Le  Congrès  fut  introrloit  dans  une  ? asie  saHe  qui  était , 
dit-on  ,  l'ancien  dortoir  des  moines  ,  et  où  six  grandes  tables 
abondamment  servies  reçurent  les  nombreui  conTWe& 
M.  Po€y-d*A?ant  »  qni  avait  généreusement  offert  ce  ban- 
quet à  ses  collègoes ,  venait  d*êire  atteint  à  Fontenay  ,  oà  if 
avait  assisté  ï  l'ouverture  de  la  session ,  d'une  maladie  dou- 
loureuse dont  il  ne  devait  pas  guérir  ;  mais  le  Congrès  était 
loin  de  prévoir  cette  fatale  issue  ,  et  espérait  revoir  M.  Poêy- 
d'Avant  ft  aes  dernières  séances. 

Au  dessert,  M.  de  Caumont  porta,  au  nom  du  Congrès,  un 
toast  au  savant  généreux  qui  faisait  à  ses  confrères  une  si 
gracieuse  réception.  Il  exprima,  en  termes  bien  sentis,  les 
regrets  causés  par  ral)sencc  du  maître  et  le  vœu  do  Con- 
grès pour  son  prompt  rétablissement. 

Plusieurs  autres  toasts  furent  ensuite  portés.  Voici  le  toast 
de  M.  l'abbé  Bandry  : 

ff  Avant  de  faire  nos  adieux  à  l'abbaye  de  3lail]czais,  dont 
nous  visitions  tout  à  Theure  avec  un  si  vif  intérêt  les  ruines 
imposantes ,  et  de  nous  arracher  à  i'hospitaliié  si  gracieuse 
que  nous  offre  M.  Poêy-d'Avant,  notre  vénéré  collègue,  me 
sera-t-il  permis  de  jeter  un  coup-d'œii  sur  le  passé  ,  et  de 
dire  un  mot  i  l'adresse  de  ceux  dont  nous  foulons  les  cen- 
dres sous  nos  pieds  7 

«  Aux  saints  personnages,  aux  grands  hommes  ei  aux  ou- 
Triers  infatigables  qui  remplirent  cette  solitude  de  l'éclat  de 
leurs  vertus,  de  leur  érudition  profonde  et  de  leurs  gigan- 
tesques travaux. 


XX xr  SESSION,   A   rONTENAY*  103 

•  Les  Normands,  fendant  p rt-s  d'un  siècle,  aTaienl  fait 
de  rik  on  de  lenrs  principaux  repaires. 

«  Anx  abhés,  qui,  aux  actes  de  brigandage  et  de  piralerie 
saunage  des  hommes  du  Nord  ,  firent  succéder  une  ère  de 
prospérité  et  de  bonheur,  dejîuis  Tan   987  jusqu'à  Tan  4317. 

«  A  Gombert  et  à  Théodelin,  qui,  grâce  à  la  munificence 
de  Guillaume  IV ,  duc  d'Aquitaine ,  et  d*Emma  son  épouse, 
éierèrent  leur  monastère  d*abord  à  Si- Pierrc-le- Vieux  ,  et 
peu  après  à  Maillezais. 

«  A  Goderan,  illustre  par  son  savoir  et  sa  sainteté,  tour  à 
toor  chapelain  de  St- Hugues  de  Cluny,  âbbé  de  Maillezais, 
et  évéque  de  Saintes.  Un  jour ,  renonçant  aux  grandeurs  de 
l'épiscopat  et  abandonnant  son  siège ,  il  reprit  le  chemin  de 
sa  chère  abbaye,  arec  sa  crosse  de  bois,  n'ayant  pour  orne- 
ment qu'on  cercle  d'argent  ;  elle  l'accompagna  dans  sa  der- 
nière demeure,  en  i073,  et  fut  trouvée  dans  la  grande  nef 
de  l'église  abbatiale,  lors  des  fouilles  de  1835,  arec  l'anneau 
pastoral  en  or,  précieuse  relique  qui  fait  aujourd'hui 
partie  de  )a  collection  de  M.  Poëy-d'Avant,  notre  aimable 
amphitryon. 

Ci  A  l'abbé  Pierre,  ami  des  lettres  et  de  la  littérature  an- 
cienne, grand  admirateur  de  Cicéron.  Il  fonda  à  Maillezais 
une  bibliothèque  choisie.  Il  composa  les  chroniques  de  son 
monastère,  et  suivit  à  la  croisade  Guillaume  IX  ,  duc 
d'Aquitaine ,  troubadour  aussi  gai  qu'il  était  guerrier  re- 
doo  table. 

«  Aux  abbés  Gaudin,  Guillaume  et  Renaud ,  qui ,  se  con- 
slitoantles  défenseurs  des  faibles  contre  la  tyrannie  des  forts, 
résistèrent  successivement  aux  prétentions  iniques  des  sires 
de  Vouvant,  Sebrand  Chabot  et  Geoiïroi  dit  la  Grand'Dent , 
et  opposèrent  victorieusement  à  la  brutalité  des  faits,  la 
JQStice  impérissable  du  droit. 

I  A  cet  abbé^  homme  de  progrès ,   qui ,  daps  le  premier 


\0k  CONGRÈS   ARCIIÊOLOGJQLE   DE  FRANCE. 

quart  du  XIIP  siècle,  fit  creuser  par  ses  moines  et  ies  pao- 
Yresqu*il  nourrissait  le  canal  dit  des  Cinq-Abbés,  parce  que 
les  abbés  de  St-Michel-en  rHcrm,  de  TAbsie,  de  St-Maizent 
et  de  Nieul  y  coopérèrent  avec  lui.  Il  changea  d'immenses 
nappes  d'eau  en  des  prairies  venloyautes  et  en  des  fergcrs 
d'une  richesse  inouïe. 

«  A  ces  moines  si  décriés  quelquefois ,  qui ,  dans  les 
temps  d'ignorance  et  de  barbarie,  aidèrent  à  sauver  la  litté- 
rature et  les  arts  d'un  naufrage  certain. 

«Aux  évêques  de  Maillezais  (|ui  occupèrent  ce  siège  depuis 
1317,  époque  de  son  érection  par  Jean  XXIi,  jusqu'à  sa 
translation  à  La  Rochelle,  en  1666. 

«  Quatre  furent  les  conseillers  de  nos  rois.  Trois  furent 
revêtus  de  la  pourpre  romaine  ,  et  se  trouvèrent  mêlés  à 
toutes  tes  alTaires  importantes  de  notre  époque. 

<(  Au  cardinal  Pierre  de  Thury ,  en  particulier,  il  con- 
tribua beaucoup,  à  son  éternelle  gloire,  à  TextinctioD  du 
grand  schisme  d'Occident. 

«  A  Geoffroi  d'Esiissac,  nommé  évèque  par  François  V\ 
Il  se  plaisait  à  cultiver  les  lettres,  les  jardins  et  les  fleurs. 
Il  fut  l'ami  de  Rabelais ,  l'un  des  trente-trois  moines  qui 
composaient  alors  le  personnel  de  l'abbaye.  Ce  moine  libre- 
penseur  versé  dans  toutes  les  sciences  ,  mais  aux  allures  in- 
constantes et  frivoles ,  n'avait  pas ,  en  ce  moment ,  terni 
l'éclat  de  son  talent  par  le  cynisme  de  ses  écrits.  Ennemi 
d'un  ordre  de  choses  qu'il  devait  respecter,  malgré  les  alnis 
qui  s'y  ^talent  glissés,  il  n'avait  pas  encore  tenté  d«  l'écraser 
sous  une  montagne  de  fange  et  d'ordures  ramassée  à  grands 
frais  par  un  génie  dévoyé. 

a  Aux  moines  fidèles  à  leurs  vœux  ({ui,  jusqu'à  la  fulmi- 
nation  des  bulles  qui  sécularisèrent  le  monastère  épiscopal  f 
le  seul  de  l'ordre  de  St-Benoît  que  le  malheur  des  temps 
avait  épargné,  s'attachèrent  aux  ruines  de  leur  abbaye  et  de 


XXXV  SESSION,    A   rONTENAY.  105 

leor  église,  dévastée  par  les  Huguenots  pendant  les  guerres 
de  religion.  Grâce  à  eux ,  la  Réforme,  patronnée  par  d*Âu- 
bîgoé,  le  gou?emeorde  iMaîllezais,  ne  put  prendre  racine 
parmi  le  peuple.  Ils  lui  distribuèrent,  jusqu'à  la  dernière 
heure,  le  double  pain  qui  nourrit  Tâme  et  le  corps. 

«  Au  inuine  Michel  Bauldry  (ou  Baudry),  le  plus  renommé 
de  tons.  Grand-prieur,  d*al)ord  de  Lagny ,  ensuite  de  Mail- 
leiais ,  il  s*acquit  une  juste  réputation  tant  en  France  qu'à 
Tétranger  par  son  Manuel  des  Cérémonies  sacrées  qui , 
de  1646  à  178^  ,  a  eu  douze  éditions  dans  la  seule  ville  de 
Venise.  Il  rédigea  aussi  le  Cérémonial  de  la  Congrégation  de 
St-3Jaur,  à  la  prière  des  supérieurs  de  ce  corps  savant. 

«  A  Tabbé  Lacurie  qui^  dans  son  Histoire  de  Maillezais^ 
a  jugé  ses  moines  et  ses  évéques  avec  une  judicieuse  im- 
partialité. 

tt  A  notre  collègue  M.  Poëy-d*Avaot,  dont  Tabsence  est 
si  vivement  sentie ,  qui  a  acheté  de  ses  deniers  les  ruines 
que  nous  voyons  pour  les  conserver  à  la  science. 

«  A  M.  Benjamin  Fillon,  notre  secrétaire- général,  et  in- 
telligent organisateur  de  cette  fête  !  » 

MM.  Champfleury  et  Fiilon  se  sont  alors  levés  et  ont  porté 
uo  dernier  toast  à  la  mémoire  de  Rabelais,  le  plus  grand 
écrivain  du  XVI*  siècle,  dont  le  souvenir  est  encore  vivant  à 
Mailiezais. 

Pendant  que  les  membres  du  Congrès  allaient  faire  visite 
\  M"»  Poêy-d*Avant ,  qui  éuit  venue  de  Fontenay  passer 
qoelques  heures  k  Mailiezais,  un  bureau  était  préparé  pour 
loaverture  d*une  séance  dans  laquelle  devaient  être  traitées 
plusieurs  questions  du  programme. 

Le  Secrétaire , 
De  Laurière, 

De  la  Charente^ 


106  CONGRES  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANGE. 

SÉANCE  DU  15  JUIN, 
TeM««  dan»  l'ancieii  4or4oir  de  l^abbaye  de llallleBmis* 

Présidence  de  M.  l'abbé  Lb  Petit,  secrélaire^énéral  de  la  Société 
françaUe  d*arcbéolosie. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Siègent  au  bureau:  MM.  de  Cauniont,  Filian,  Segres- 
tain^  Sabouraud,  uiaire  de  Nieul-sur-l'Autise;  Tabbc  La- 
curie  ^  l'abbé  Auber ,  Gaugain,  l'abbé  Rabitlaud^  curé  de 
Maillezais  ;  l'abbé  Cloi,  curé  de  la  Chîteigneraie. 

M.  Marionneau  remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  de  Caumont  fdit  part  à  l'Assemblée  du  contenu  de  la 
correspondance,  et  cite  tout  particulièrement  la  lettre  de 
M.  Du  Chatellier ,  de  Kernuz  (  Finistère  ) ,  qui  vient  de  dé- 
couvrir, non  loin  d'un  tnmulus,  une  pierre  paKaitenaent 
arrondie  sur  une  de  fes  faces  et  présentant,  sur  celte  face, 
quatre  trous  ou  excavations  placées  symétriquement. 

M.  le  Président  annonce  à  l'Assemblée  la  continuation  des 
questions  du  programme ,  et  lit  la  formule  d'une  de  -ces 
questions  : 

Signaler  les  débris  des  monuments  mérovingiens  qui  se 
trouvent  entre  la  Loire  et  la  Sevré- Niortaise, 

M.  Fillon  communique  à  l'Assemblée  un  dessin  représen- 
tant les  deux  colombes  eucharistiques,  sculptées  sur  le 
tailloir  d'un  chapiteau  provenant  de  St-Cyr  en  Talmondais. 

M.  l'abbé  Auber  pense  que  ce  dessin  reproduit  un  chapi- 
teau d'une  église  mérovingienne,  mais  M.  Segrestain  ne  voit 
dans  cette  image  que  la  reproduction  d'un  simple  tailloir , 
de  l'époque  indiquée  par  les  deux  préopinants. 


XXXr  SESS.ON,    A   rONTENAY.  107 

Sur  rinterrogalion  de  M.  le  Président  :  Des  débris  de 
même  style  ont-Us  été  trouvés  dans  la  circonscription? 
M.  Marionneao  commantque  aax  membres  du  Congrès  des 
dessins  de  M.  du  Brossay,  dessins  représentant  un  chapiteau  de 
}a  primiiÎTe  crypte  de  Noirmoutier ,  bStie  Ters  la  Gn  du  YII* 
flède  pour  y  déposer  le  corps  de  saint  Phîlbert,  mort  le  30 
août  686.  —  A  cette  époque  doivent  se  rapporter  encore, 
selon  M.  Fillon ,  les  briques  historiées  provenant  de  Rezé 
(  Loire-Inférieure  ).  Ces  curieuses  briques ,  déposées  au 
musée  de  Nantes  et  dans  la  collection  de  M.  Fillon,  sont 
ornées  des  images  en  relief  des  colombes  symboliques  et  des 
figures  d'Adam  et  d*Ëve. 

M.  Tabbé  Auber  doute  que  ces  objets  soient  mérovin- 
giens ;  mais  M.  Fillon  maintient  son  opinion,  et  rappelle  que 
dos  briques  semblables  ont  été  trouvées  dans  les  débris  de  la 
porte  nord  de  la  cathédrale  de  Luçon  ;  il  pense,  en  outre,  que 
ces  briqnes  historiées  servaient  à  la  décoration  de  frises, 

M.  de  Caumont  cite  l'abbaye  méroviogicnne  de  St- 
Samson-sur-Rille  (  Eure  )  comme  ayant  présenté  aussi  des 
briques  de  même  espèce. 

M.  de  lia  Tourette  père  dit  qu'il  possède  un  fragment  de 
terre  cuite  portant  des  traces  d'ornementation,  et  croit  pou- 
voir ranger  cet  objet  dans  la  catég<»rie  de  ceux  qui  viennent 
d'être  dtés.  Mais ,  sur  les  détails  que  fournit  M.  de  La 
Tourette,  plusieurs  membres  pensent  que  cette  brique  a 
servi  de  carrelage  et  non  de  décoration  Si  la  façade  d'un 
édifice  carlovingien. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  question  suivante  : 
Quels  sont  les  monastères  bas-poitevins  d^origine  méro- 
vingienne ?  ExistP'Uil  des  pièces  susceptibles  d^éclaircir  les 
origittes  des  abbayes  de  St-Michel-en-l'  flerm  et  de  Luçon  ? 
M.  Fillon  lit  un  mémoire  établissant  les  prcuvesde  l'ancien- 


108  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRANCE. 

neté  de  rabbayedeSt-Michel-en-rHerm.  D'après  ce  mémoire* 
le  monastère  de  St-Michel ,  que  la  tradition  dit  être  issu  de 
Noirmoutier,  fut  fondé,  au  commencement  du  YIII*  siècle,  sur 
un  Ilot  qui  aurait  été  habité  aux  époques  celtique  et  romaine. 
Bien  que  les  documents  fassent  défaut  pour  Tbistoire  anté- 
rieure à  la  réédification  de  Tabbaye  par  Ebles  If,  dnc 
d'Aquitaine ,  dans  la  seconde  moitié  du  X*  siècle,  ^1.  Fillon 
supplée  à  ces  documents  par  des  arguments  tirés  de  la  situation 
géographique  de  Tiiot  deSt-Michel-en-rHerm,  et  de  ceîledes 
nombreuses  fondations  faites  sur  le  littoral  du  golfe  poitevin 
par  les  moines  de  cette  abbaye. 

On  passe  à  la  question  ainsi  conçue: 

Sépultures  ;  vases  funéraires,  armes,  bijoux ^  ustensiles, 
objets  divers  de  cette  période  recueillis  en  Poitou. 

M.  de  Caumont  demande  aux  membres  do  Congrès  de  si- 
gnaler les  objets  en  bronze  se  rapportant  aux  périodes  indi- 
quées par  le  programme. 

An  nom  de  M.  Parenteau ,  conservateur  du  musée  archéo- 
logique de  Nantes ,  M.  Fillon  présente  une  fort  belle  def  vn 
bronze  (  Voir  la  page  suivante  ).  Cette  clef  provient  du  mo- 
nastère de  Déas,  à  l'endroit  où  se  trouve  aujourd'hui  l'église 
de  St-Philbert-dc-Grand-Lieu. 

M.  Fillon  signale,  comme  appartenant  à  l'époque  mérovin- 
gienne, deux  objets  faisant  partie  du  trésor  de  S^-Croix  de 
Poitiers,  notamment  un  scabellum,  —  Au  sujet  de  cet  objet 
fort  curieux ,  une  vive  discussion  s'engage  entre  MM.  l'abbé 
Auber^  Fillon  et  de  Longuemar.  —  M.  Fillon ,  d'après  l'in- 
clinaison de  ce  petit  meuble  et  sa  ressemblance  avec  des 
escabeaux  figurés  dans  les  manuscrits  ou  sur  des  bas-reliefs , 
conclut  que  ledit  objet  est  un  scabellum.  —  MM.  de  Lon- 
guemar et  Auber  ne  partagent  pas  cette  opinion,  et  consi- 
dèrent ce  petit  meuble  comme  un  pupitre.  —  Les  sujets 


XÏXl*  SESSION,    A  IfONtENAlr.  lOÔ 

sur  cet  objet  étant  la  représentation  d'images  vé- 


nérées, il  n*est  pas  admissible  que  ce  meuble  ait  été  destiné 


iiO  CONGHte  ARCHÉOLOGIQUE  De  PB^NCE. 

ft  être  foolé  aux  ineds  :  les  conîenances  liturgiques  s'y  op- 
posaient. 

M.  de  Longaemar  ajoute:  En  outre  des  petites  dimensicms 
de  ce  meuble  (26  à  lu  centimètres)  et  son  îocilnaisoD .  il 
faut  remarquer  que  la  saillie  des  bas-reitefs  devait  roatnteoir 
le  livre  sur  ce  pupitre. 

M.  FiUon  fait  observer  qu'il  n*exisle  pas  de  traces 
d*usure.  On  ne  croirait  jamais  qu'il  a  dix  siècles.  «-  A 
vrai  dire,  suivant  l'observation  de  M.  Cattois,  il  était  pro- 
bablement recouvert  d'un  tapis,  quand  il  était  mb  en 
usage. 

M.  Fillon  Iburnit  aussi  d'intéressants  détails  sur  les  bijoux 
anciens  et  sur  quelques  petits  ustensiles  d'une  valeur  in- 
trinsèque et  historique ,  notamment  un  couteau  dans  son 
étui  en  or  ,  et  autres  objets  de  même  métal  ;  des  Gbules 
en  argent  et  des  objets  en  verre  trouvés  à  Grues  (Vendée) , 
dans  une  sépulture  de  femme  de  la  fin  du  VI<  siècle,  mais 
qui  malheureusement  sont  devenus  la  propriété  d'un  bro- 
canteur étranger. 

Au  sujet  des  sépultures  et  des  vases  funéraires  appartenant 
à  la  période  mérovingienne ,  M.  l'abbé  Baudry ,  curé  du 
Bernard  (  Vendée  )  »  lit  une  noie  et  ajoute  de  vive  voix  les 
remarques  suivantes:  «  Le  Congrès  a  pu  constater  qu'il 
existait  autrefois  un  cimetière  mérovingien  &  St-Pierre-le- 
Vieux.  Deux  tombes  ,  composées  d'une  pierre  calcaire 
et  d'un  couvercle  à  toit  incliné,  se  %oieut  encore  dans  la  cour 
du  presbytère.   « 

M.  Fillon  présente  au  Congrès  des  dessins  de  cercueils, 
de  diverses  formes,  trouvés  dans  le  tènement  du  .Martray, 
commune  de  Fontenay-le-Comie. 

Le  Congres  passe  à  l'examen  de  la  question  suivante  : 
Pourquoi  existe-i-îl  une  notable  différence  de  style  entre 


XXXr  SESSION,    A   FONTEXAÏ.  IH 

les  bijoux  mérovingiens  en  or  et  ceux  en  argeta  fabriqués 
pendant  tes  Yt  et  Vil*  siècles  ? 

M.  FilloD  Hl  une  note  sur  cette  question,  d'où  il  ré- 
sokerait  deux  origines  bien  distinctes  :  les  bijoux  d'or  ont 
été  fabriqués  par  des  artisans  romano- gaulois;  ceux  d'argent 
par  des  ouvriers  germains  établis  sur  le  sol  de  la  Gaule. 

A  la  suite  de  cette  lecture,  M.  Tabbé  Auber  prend  la 
parole  pour  présenter  quelques  observations  tendant  k  prouver 
que  le  système  de  iVl.  Filion  est  trop  exclusif  et  ne  parait  pas 
trop  bien  fondé. 

M.  Filion  répond  à  M.  Auber  et  apporte  à  l'appui  de  son 
système  des  preuves  tirées  dos  objets  eux-mêmes. 

On  procède  à  la  discussion  de  cette  autre  question  : 

CetiaÎJis  types  de  bijoux  ne  se  sont-ils  pas  perpétués 
depuis  les  temps  mérovingiens  jusqu'à  nos  jours? 

M.  le  Secrétaire-général  du  Congrès  regrette  Tabsence  de 
M.  Parenteau,  conservateur  du  musée  archéologique  de 
Nantes.  Ce  savant  antiquaire»  qui  a  fait  une  étude  sérieuse 
des  divers  types  de  bijoux  des  temps  mérovingiens  jusqu'à 
nos  jours,  aurait  exposé  au  Congrès  le  résultat  de  ses  obser- 
vations. —  M.  Parenteau  possède  une  collection  très-curieuse 
de  bijoux  anciens ,  et  dans  celte  collection  se  trouvent  des 
types  conservés  encore  par  les  paysans  vendéens. 

M.  Filion  présente  au  Congrès  la  bague  en  or,  dite  de 
sainte  Radégonde ,  trouvée  sur  le  champ  de  balaille  de 
llonconiour.  La  forme  du  monogramme  est  semblable  à 
celle  des  monogrammes   royaux  ;   on    lit   sur  le   chaton  : 

RADEGODIS. 

M.  l'abbé  Auber  croit  l'origine  de  cet  anneau  certaine,  et 
s'appuie  sur  la  tradition  qui  tient  à  l'histoire  et  doit  être  res- 
pectée. 

M.  Filion  cite  Tessai  de  cette  bague  par  un  grand  nombre 


112      CONGRks  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

de  femmes,  et  il  n'en  est  pas  une  seule,  uo  peu  âgée»  à  la- 
quelle cet  aaneau  D*allât  très-bieo  à  Tindex  de  la  main  droite, 
doigt  auquel  il  se  portait.  Puis,  revenant  sur  le  monogramme 
de  cette  bague ,  M.  Fillon  maintient  qu'il  est  impossible  de 
retrouver  antre  chose  que  Radegodis;  mais  il  reste  dans  la 
réserve  la  plus  absolue  au  sujet  de  l'attribution  à  sainte 
Radégonde.  M.  Cardin ,  le  savant  philologue,  a  confirmé 
cette  lecture. 

Il  est  donné  lecture  de  la  question  suivante  : 

Signaler  les  restes  des  monuments  carlovimgiens  fart 
existent  dans  le  Poitou, 

Quelques  membres  du  Congrès  signalent  des  monuments 
déjà  connus,  notamipent  l'une  des  iravées,  récemment  dé- 
truites, de  l'église  de  St-Pierre-ie-Vieux  et  le  portail  de 
l'église  de  Sl-Nicolas-de-Brem. 

M.  de  Longuemar,  après  avoir  cité  quelques  parties  de 
monuments  du  haut  et  du  bas  Poitou ,  qui ,  suivant  loi ,  ap- 
partiennent à  la  période  carlovingienne ,  fait  une  revue  ré* 
trospective  des  plus  anciens  monuments  religieux  de  la  cir- 
conscription ,  et  cite  tout  particulièrement  le  baptistère  on 
temple  de  St-Jean  à  Poitiers  ;  édifice  qui  reproduit  tous 
les  caractères  propres  aux  monuments  païens  de  la  Déca- 
dence ,  et  par  suite  aux  premiers  temples  chrétiens  élevés 
more  romano, 

M.  de  Longuemar  établit  la  similitude  qui  existe  entre  les 
chapiteaux  en  marbre  blanc  du  baptistère  et  ceux  de  la 
crypte  de  La  Fcrlé-sous-Jouarre ,  figurés  pour  la  première 
fois  par  M.  de  Caumont.  Le  môme  membre  donne  également 
quelques  deuils  sur  les  caractères  de  Tornementation  do 
tombeau  de  sainte  Abre  dans  l'église  de  St-Hilaire-le-Grand, 
et  sur  une  mosaïque  découverte  dans  la  même  église.  Des 
communications  de  M.  de  Longuemar ,  il  résulte  que  les  luo- 


XXXI*  SESSION,   A  I'ONTElNAY.  413 

nutnents  qui  vieoneal  d*élre  cités  doivent  être  considérés 
coinaie  les  types  des  plus  anciens  édifices  chrétiens  dti  Haut- 
PoitOD  ;  ce  qui  a  été  déjà  proclamé  par  la  Société  française 
d*archèol<^ie  siégeant  en  Congrès  à  Poitiers  en  ISdS  ,  et  ce 
que  personne  n*a  contesté. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  question  suivante  : 
Séptdiures  de  lapériode  caHovingienne.  — Sépultures  des 
pirates  normands, 

M.  Fillon  cite  des  sépultures  de  Tépoque  carlovingiennc 
trooTées  près  le  bourg  de  Monzeuil.  Dans  une  de  ces  sépultures, 
en  fornie  de  petits  puits  sépulcraux,  ont  été  retrouvés  des  débris 
de  vases  funéraires,  dont  Tun  portait  le  nom  à'Ocay  nom  qui 
paraît  être  celui  d'un  homme  du  Nord.  A  vrai  dire,  Torateur 
ne  considère  cette  question  que  comme  une  question  d'en- 
quête. Les  invasions  normandes,  qui  désolèrent  nos  côtes  aux 
V1II«  et  IX*  siècles,  ont  nécessairement  dû  laisser  des  traces 
de  la  vive  résistance  (|ue  les  villes  et  bourgades  frauques  op- 
posèrent à  ces  terribles  envahisseurs,  i^lais,  jusqu'à  ce  jour, 
nous  n'avons  que  des  renseignements  bien  incomplets  sur  la 
civilisation  normande  à  l'époque  cariovingienne.  Que  de  pa- 
tients et  intelligents  chercheurs  se  mettent  donc  à  l'œuvre 
Cl,  sans  nul  doute,  la  lumière  se  fera  dans  celte  question  main- 
tenant si  ténébreuse.  IM.  de  Caumoiit  s'étonne  du  silence  que 
Tou  garde  sur  des  tombeaux  qu'il  a  signalés  il  y  a  longtemps 
dans  on  de  ses  rapports  et  figurés  dans  le  BuUeiin  tnoim" 
mental  (année  1856).  Ce  sont  deux  grandes  pierres,  qui 
portent  l'une  et  l'autre  le  j)om  de  la  personne  qu'elle  recou- 
vraient et  qui  sont  déposées  au  musée  de  Niort.  M.  l'abbé 
Rainguet  a  trouvé  une  grande  quantité  de  tombes  à  peu  près 
du  même  temps  dans  la  Charente  ^Inférieure. 

La  36'  question ,  qui  se  relie  IntiinemeiU  à  la  précédente , 


li&     CONGRÈS  ARCnÊOLOCfQCB  DE  FRANCE. 

donne  à  M.  Fillon  TocGasion  d^exposer  les  renuiitfoes  qu'il 
a  failes  sur  la  conformité  des  ornements  qui  décoraient  des 
objets  mobiliers  provenant,  saivantliii,  des  hordes  Dormandes» 
et  les  ornements  qui  se  retrouvent  sur  les  débris  de  rares 
édiGces  carlovingiens.  Ces  observations  ne  sont  présentt^es  au 
Congrès  qu*avec  bc'aucoup  de  réserve;  car,  il  faut  bien 
Favouer,  dit  M.  Fillon ,  nous  ne  possédons  que  des  données 
incertaines,  les  documents  authentiques  manquent  jusqa*ici 
complètement. 

.  M.  l0  Président  donne  lecture  de  la  question  suivante  : 

Monnaies  poitevines  inédites  des  périodes  mérovingienne 
et  carLovingienne, 

M.  Fillon  lit  un  mémoire  sur  cette  importante  question. 
L'auteur  accompagne  sa  lecture  de  réflexions  du  plus  haut 
intérêt  pour  Thistoire  du  Bas-Poitou ,  et  c'est  avec  une  hau- 
teur de  vues  et  une  science  profonde,  comme  on  devait  Fat- 
ti*ndrc  d'un  numismate  aussi  distingué,  que  s'achève  la  lecture 
de  ce  mémoire. 

La  séance  est  levée  à  3  heures  et  demie. 

I^  Secrétaire^ 

Ch.  Marionneau, 

Membt*e  du  Conseil  de  la  Société  française  d^archéologif* 


V*  SÉANCE  DO  16  JUIN. 
Présidence  de  lif.  Pablié  Alber. 


Siègent  au  bureau:  MM.  de  Caumont,  directeur  de  la 
Société;  l'abbé  Le  Petit ,  secrétaire;  Gaugain  ,  trésorier; 
le  docteur  La  Tourette ,  Tabbé  Lacurie ,  Bouet,  du  Fou- 
geroux ,  ancit^n  représentant  ;  Fillon ,  secrétaire-général. 


XJLtr  sE$sioai,  a  roSITEMAY.  415 

M.  A.  ùmreau  r^plîi  les  fiMidions  die  teofénive. 

l^dUR  eat  donaée  d'iioe  lettre  de  M.  4e  QMUcfagai , 
■Mmkre  de  Flwliiet ,  au  aujei  de  la  qneelioo  été  Immks 
driwkm  de  St-Micbel-en-rBeri» ,  discutée  à  Tane  des 
4crQîèr«esiaiiaf&  M.  de  QHatreCiges  umnienl  eoft  opiaieii, 
4|iie  b  fiiroietion  en  est  doe  à  rindn^trie  bameioe.  La  boucle 
4|u*iia  trewrée  b  ceimiie  ea  on  fllmide  anneea  amc  mp 
ardiUoo;  le  méul  est  an  alliage  de  cuiire  ci  d'étaîn ,  elnmi 
en  argent,  comme  îl  a  éié  imprimé  par  errear  daiii  aon  me- 
0)o:re.  U  signale  le  lac  de  Diane,  eu  ûuve ,  oi  il  ewle  nu 
ainas  dMiattres,  également  de  fonnallon  artîBciclle. 

M.  Fillon  lit  une  lettre  de  M.  de  Montaiglon,  qui  regrette 
dv  ne  pouvoir  a6>siHtcff-  au  Congrès.  Dans  ua  passage  de  cette 
Icitre,  Tauteur  donne  son  opinion  sur  les  statues  éqaealres 
d'S  églises  romanes,  qu'il  considère  oqmine  le  symbole  du 
Christ  triomphant. 

M.  Tabbé  Auber  n'est  pas  de  cet  avis.  Jl  lU  un  mémoire 
intitulé  :  Des  statues  équestres  de  quelques  élises  rainâmes 
et  de  leur  si^nifUation  dans  Veuliàùfue  chrétienne*  Les 
coiuiusious  de  Tauteur  som  les  suivantes  ; 

Le  cavalier  a'esi  point  Jésus*Clirist ,  dout  il  »*a  aacua  des 
auribots  essentiels.  Il  faut  voir  dans  celle  repréaeAiatioa  uo 
signe  de  sa  puissance  morale  sur  le  monde*  le  Iriomplie  <Iq 
rÉglise  chrétienne,  un  pur  symbole.  Si  Toa  coosidère  lea 
écrits  des  Pères  de  TÉglise ,  les  monnmenis  divers  d'arcbn 
lecture,  de  sculpture»  la  numismaiique,  eta,  en  aepeut 
admettre  que  celte  statpe  équestre  soit  le  Christ  ;  TcMeaibla 
est  un  pur  symbole.  U  importe  de  constater  que  le  niaibe 
cracifère  matique  à  toutes  ces  statues. 

M.  de  Longuemar  rappelle  le  travail  commnalqaé  par  lui, 
en  aoai  1954  •  ^  '^  Société  des  Aqiiqqaires  de  roaest 
Ado|)UiU  ropiqioB  de  M.  Lecojnire-Dopout ,  il  pense  que 
ces  statues  représentent  Constantin  ou  Charlemagne,  noa 


116  CONGRÈS  ABCIlÊOLOGtQUE  DE  FRANCE. 

comme  fondateurs  de  telle  ou  telle  église ,  maïs  comme 
champions  tout-puissants  qui  contribuèrent  le  plus  à  réta- 
blissement inébranlable  de  la  religion  catholique  en  Orient 
et  en  Occident.  M.  de  I^nguemar  adopta  avec  empresse- 
ment celte  modification  dans  l'expression  de  sa  pensée  :  elle 
lui  donnait  une  forme  plus  en  harmonie  avec  les  tendances 
populaires  à  résumer  les  grands  événements  de  Tbistoire 
sons  de  grands  noms. 

M.  Fillou ,  résumant  la  lettre  de  M.  de  Montaiglon ,  dit 
que  la  première  représentation  du  cavalier  triomphant  est 
venue  d'Orient  en  Occident. 

L'ordre  du  jour  appelle  la  discussion  de  la  question  sui- 
vante : 

Existe-t'iL  en  Bas-Poitou  des  églises  bâties  au  X*  et  bu 
XI*  siècle  ?  Caractères  de  ces  églises, 

M.  de  Rochebruue  donne  lecture  de  la  note  suivante: 

Nous  ne  connaissons  point  d'églises  entières  bâties  à  cette 
époque.  N'ayant  pas  vu  celle  de  Si- Pierre-ie- Vieux  avant  sa 
démolition,  il  nous  est  impossible  d'en  faire  une  description 
écrite.  Cependant ,  d'après  les  divers  renseignements  que 
M.  B.  Fillon  a  pu  nous  donner,  eu  nous  affirmant  que  des 
piles  carrées  soutenaient  les  voûtes  eu  berceau,  tandis  que 
des  demi-piles  correspondantes  engagées  dans  les  mors  rece- 
vaient la  retombée  des  berceaux  latéraux,  nous  n'hésitons 
pas  k  croire  qu'elle  pouvait  remonter  à  cette  époque.  — Noos 
classerions  à  la  môme  date  la  nef  et  1^  bas-côtés  de  Voovant, 
le  porche  et  la  façade  de  St-Nicolas-de-Brem  et  quelques 
travées  de  l'église,  sans  y  comprendre  les  voûtes. 

J'appelle  l'attention  sur  les  voûtes  des  cryptes  et  des 
cloîtres ,  qui  sont  toujours  voûtes  d'arôte ,  tandis  que  celles 
des  églises  sont  en  berceau.  Le  motif  est  que  la  surface 
supérieure  était   une  terrasse  ou  promenoir  plan  ,  et  qu*il 


XXXI*  SESSION,    A  rONTENAY.  117 

£iJbit  par  conséquent  des  voâtes  à  niéme  nmau  ;  oa  encore 
que ,  les  Toutes  d*arê(e  chargeant  beaucoup  plus  et  les  piles 
n*ayaot  plus  la  résistance  des  piles  romaines  qui  à  elles  seules 
scratenaieot  la  butée  des  voûtes ,  il  a  fallu  trouver  une  con- 
struction plus  légère.  (Vest  déjà  nu  grand  pas  et  une  anié- 
lioration  précieuse  que  celte  diminution  des  piles,  qui  offre 
dans  un  espace  donné  une  bien  ftlus  grande  surface  libre. 
M.  de  Rocbebrune  traite  ensuite  diverses  questions  sur  l'état 
de  Tart  au  XI"  siècle  et  au  XIV ,  et  lit  le  mémoire  suivant  : 

MÉMOIRE  OB  H.  DE  ROCHEBRlI.Xr. 

A  quelle  époque  l'arc  brisé  a-t-il  commencé  à  être  em- 
ployé eu  Poitou? 

Il  a  été  employé  aux  XI**  et  XIP  siècles.  Dans  tous  les 
monuments  religieux  qui  subsistent  encore  dans  le  départe- 
ment .  et  si  l'on  en  excepte  la  plupart  des  cryptes  ,  où  son 
absence  était  motivée  par  la  crainte  de  surhausser  les  voûtes, 
nous  le  trouvons  appliqué  partout ,  soit  dans  les  voûtes ,  soit 
dans  les  façades ,  et  souvent  l'arc  brisé  occupe  le  rez-de- 
chaussée  de  ces  façades ,  taudis  que  le  premier  et  le  second 
étage  sont  en  plein-cintre.  Les  portails  de  Nieul  et  de  Benct 
sont  peut-être  les  seuls  où  Tare  brisé  fasse  défaut  ;  mais  on 
le  retrouve  immédiatement  dans  les  voûtes ,  où  sa  forme  , 
devant  moins  pousser  les  murailles,  était  de  préférence 
adoptée  par  les  architectes  ;  car  il  ne  faut  pas  supposer  qu'ils 
laissaient  au  caprice  l'emploi  de  telle  ou  telle  forme  architec- 
tonique.  Non  ;  ce  serait  une  grave  erreur.  Tout  était  déjà 
raisonné  dans  leurs  combinaisons  tle  lignes  et  de  tracé  ;  et 
s'ib  employaient  parfois  l'arc  ogival  dans  les  bases  des  façades 
(et  c'est  surtout  dans  les  façades  où  sa  présence  était  moins 
.nécessaire  qu'on  le  voit  le  plus  rarement  apparaître),  c'est  parce 
que,  se  trouvant  très-chargé  par  les  étages  supérieurs  et  les 


ilB      CONGBËS  ARCBÊOLOeiQÛE  DE  FBANCË. 

pignons  MgiM ,  il  ôffi'alt  «ne  bien  plus  grande  garantie  de  ré- 
sistance.  Noos  pouvons  donc  poser  comme  règle  générale 
que  l'arc  brisé  a  été  rarement  employé  dans  les  cryptes, 
afin  de  ne  pas  en  surhausser  les  vodtes ,  et  qu'en  outre  elles 
n'i^raieni  rîen  à  porter,  puisque  leura  butées  étaient  parfai- 
tement itoaintenues  par  les  terres  environnantes  ;  tr^-peo 
dans  les  façades,  où  sa  présence  devenait  inutile  ;  presque 
toujouris  dans  les  voûtes,  oA  il  offrait  moins  de  poussée 
latéi^ale  que  l'arc  plein-eintre  (1). 

Cryptes  à  pUin-cinire. — Notre-Dame  de  Fonlonay,  Curzon 
sur  le  même  plan;  Vonvant,  Noirmoutier,  probablement  la 
plus  ancienne  de  toutes  ;  Angles. 

Cryptes  à  ogive.  —  Chapelle  de  TilTanges  et  Les  Essarts. 

Églises  à  façades  plein  cintre  (2).  Poussais ,  Fontaine 
(son  analogue),  Nieiil,  Benêt  (les  deux  plus  beaux  types 
comme  travail);  l(*s Moutiers-les-Maufaits,  Vouvant,  Narenll, 
La  Grainetière  ;  transqn  nord  de  Luçon,Sl-Ntcolas-(fc-Breni. 

Façades  mêlées.  — Slaillezais,  La  Chaise-Giraud. 

Voàtes. —  Je  ne  connais  pas  de  vtrûii'S  plein-cintre  :  arnsi. 
Benêt,  Maillezais,  Vonvant,  Nieul,  Poussais,  Fontaine,  les 
51ontierSy  IMareoit,  etc.,  ont  toutes  les  voâ tes  ï  arc  brisé, 
ainsi  que  la  superbe  abbaye  de  La  Grainetière  et  de  La 
Chafse-Gîraud.  A  Ttle  Chauvet ,  le  même  princi(^  existe. 

Ces  observations  peuvent  s'appKquer  aux  cloîtres  qoi  sub- 
sistent encore  «  tels  que  ceux  de  Nieul  et  de  La  Grainetière. 

(!)  Cette  opinion  devient  évident^*,  si  l'un  observe  que  tous  les  arcs 
Ibrmerets  qui  n'avaient  point  de  déformation  ft  redouier  sont  en  plHtt- 
ohitre,  tandis  que,  dans  le  même  édifice,  les  arcs-doubleaox  smit  lova- 
nabtenient  en  ogive  :  La  Grainetière,  Nieul,  etc.,  en  août  des  eiemplf» 
frappants. 

(2)  Eraudus  Aadebertus  a  construit  égaleaienl  Péglise  d'Esnandes,  dont 
la  façade  offre  la  même  disposition  comme  plan.  (  Communication  du 
teerélaire  de  CivUhé  de  ta  Rochelle ,  M,  F  abbé  ChoteU  ) 


Xlki*  SESSION,   A   FONTEMAT.  119 

Ce  dernier ,  qui  nous  semblé  le  plus  ancien ,  oiirait  une 
particularité  :  ses  arcatures,  à  coloiines  géminées,  soeliennenl 
on  plancher  à  pontrelies  porté  par  une  solive  reposant  sur 
des  corbelets  le  long  des  murs.  Cet  étage  ast  surmonté  d^iîne 
galerie  on  promenoir  également  en  charpente ,  avec  toit  en 
appenlls.  C'est  (e  seul  exemple  connu  dans  la  cuittrée.  Il  ne 
reste  plus  trace  des  cloliri^s  de  Malllezais ,  de  Jart ,  de  me 
ChaoTet  et  de  ftlareuil. 

AU  cbâtean  de  Talmont ,  dans  on  débris  (|ui  à  pu  être 
on  clecher ,  nous  voyons  des  archivoltes  pleiii-cintre  ,  sop^ 
portées  par  des  pieds-droits.  II  n*y  a  là  f|ue  k  plein-ctotre , 
mais  il  est  dans  one  façade ,  et  rien  ne  pi (»uve  que  Tare 
brisé  n'a  pas  trouvé  sa  place  dans  le  reste  de  la  cunsAruction. 
Ce  débris  peoi  appartenir  au  XI*  siècle ,  mais  encollé  rien  ne 
vient  infirmer  ici  ce  que  nous  posons  comme  règle  générale* 

Églises  des  XI*  et  XII*  siècles;  Leur  importance  am 
double  point  de  vtte  de  l'architecture  et  de  la  sculpture. 

Sî'NtcolaS'de-Brem.  —  Porche  construit  au  XI'  siècle, 
avec  des  débris  peut-être  caiiovingiens  ;  façade  du  XP  avec 
piles  méplates  la  renforçant,  le  pignon  plus  moderne  ;  partie 
de  Tintérieur  également  du  XI*  siècle;  abside  et  absidioles 
plos  modernes  (  XIP  siècle). 

Crypte  de  Noirmouder.  —  Cf)lonneK  trapnes  de  1  Éiètre 
de  hanieor,  chapiteau  compris;  voûtes  plein  cintre  ;  tombeau 
du  X*  ou  XI*  siècle,  parfaitement  conservé  et  placé  entre 
les  quatre  premières  colonnes  de  la  nef  ;  on  autel  s'élevait 
sans  doute  en  face ,  dans  l'abside  de  cette  crypte. 

Cryptes  de  Noire-Dame  de  Fontenay  et  de  Curzon.  — 
Même  plan  par  terre,  même  exécution  ;  cependant  celle  de 
FonleAay  doit  être  antérieure.  Quatre  colonnes  isolées  an 
Centre  ;  banc  an  pourtour,  pris  dans  les  premières  assises  de 
h  construction  ;  voûte  d'arête  plein^cintre. 


120      CONGRES  AUCHÈOLOGtQUE  DE  PRAKGE. 

Crypte  de  Tiffanges ,  au  château.  —  Colonnes  panissmt 
remonter  à  une  haute  antiquité;  chapiteaux  très-sailUna • 
avec  feuilles  et  entrelacs  ;  six  colonnes  isolées  ;  voâtes  d'ar€te 
«Rivales. 

Crypte  des  Essarts.  —  Trois  nefs ,  dii  colonnes  isolées , 
voûtes  d*arêtc  ogivales  (fin  du  XIP  siècle);  débris  de  tombeas 
très-ancien. 

Les  églises  du  XII*  siècle  sont  fort  nombreuses  en  Vendée, 
surtout  dans  les  environs  de  Fonienay.  Il  n'est  guère  de 
communes  et  de  bourgs  qui  n'en  possèdent  quelques  restes 
plus  ou  moins  conservés.  La  pinpartde  ces  monuments,  bâtis 
avec  rapidité ,  en  usant  de  matériaux  médiocres  noyés  dans 
un  mortier  de  terre,  avec  des  \oûte8  lourdes,  sans  butées 
assez  puissantes  pour  résister  à  des  poussées  excessives ,  ne 
tardèrent  pas  à  voir  leurs  murs  latéraux  s*écarter,  leurs 
façades  subir  des  tassements  irrégoliers  qui  nienaçaient  l'édi* 
fice  d'une  ruine  prochaine.  Ceci  explique  le  petit  nombre 
de  ces  constructions  parvenues  complètes  jusqu'à  nous ,  et 
les  nombreuses  restaurations  faites  au  XI V*"  et  surtout  au 
XV*  siècle  ;  restaurations  qui ,  portant  à  Tintérienr  et  à  Tex- 
térienr  des  édifices ,  eu  ont  par  conséquent  fait  disparaître 
tout  TefTet  d'ensemble. 

Nous  allons  passer  rapidement  en  revue  les  constrnctiofls 
les  plus  importantes  de  la  |)ériode  du  XU*  siècle,  en  signa- 
lant leur  type  architectural  et  leurs  sculptures  principales. 

NIEtlL. 

L'église  abbatiale  de  Nieul  fut  fondée,  en  1068,  par 
A  y  raud  Gasse-de-Mer,  seigneur  de  Vouvant.  C'est  un  des 
monuments  les  plus  complets  et  des  mieux  dessinés  qui  sub- 
sistent dans  la  Vendée.  La  façade,  divisée  en  trois  étages, 
flanquée  de  clochetons  et  à  son  sommet  d'un  lourd  clocher 


XXXr  SESSION,    A   FONTENAY.  121 

ajouté  aa  XIV  siècle  ,  offre  un  ensemble  harmonieux  et  so- 
lide, où  la  sobriété  de  ia  décoration  s'harmonise  parfaitement 
avec  les  lignes  architecturales.  Noos  recommandons  surtout  > 
aux  amateurs  de  la  sculpture  du  XIP  siècle ,  les  chapiteaux 
des  grosses  colonnes  et  la  curieuse  frise  qui  les  relie  (1). 
Celte  façade  est  à  peu  près  complète  et  telle  qu'elle  est  sortie 
du  cer?eau  de  l'artiste  roman. 

L'intérieur  u'a  également  subi  que  peu  de  transformations, 
car  les  Toâtes,  grâce  aux  épais  contreforts  ajoutés  après  coup 
et  anx  butées  naturelles  fournies  par  le  cloître  assis  à  leur 
flanc  roéridional ,  ont  pu  résister ,  tout  en  se  déformant 
néanmoins  beaucoup  (2);  elles  sont  tracées  en  arc  brisé, 
tandis  que  dans  la  façade  nous  ne  rencontrons  que  le  plein- 
ciotrc  ;  le  plan  des  piles  est  un  carré  autour  duquel  s'appli- 
quent des  colonnes  soutenant  les  arcs-doubleaux  et  formerets. 
Le  plan  général  de  rintérleur  est  formé  d'une  grande  nef , 
de  deax  bas-côtés  et  de  deux  transepts  ;  l'abside  a  été  dé- 
truite et,  depuis  quelques  années ,  on  s'occupe  de  la  recon- 
struire. 

Cloître,  —  Le  cloître  est  complètement  conservé ,  ainsi 
que  la  salle  capitulaire  dont  la  voûte  a  été  refaite,  en  16^6  , 
par  Pierre  Brisson.  Ici  nous  trouvons  encore  le  mélange  des 
arcs  brisés  et  des  plein-cintre  reposant  sur  des  bases  romanes 
remontant  certainement  à  la  première  date  de  la  construc- 

(i)  Nous  renvoyons  aux  divpnes  notices  publiées  sur  Nieul  par 
MM.  Pabbé  Lactirie.— 0.  de  Hochebnine ,  vol.  i856  ,  de  la  Société  des 
Antiquaires  de  TOaest  :  Poitou  et  Vendée, 

(2)  Ces  voûtes  sont  en  berceau,  renrorcé  à  Ta  plomb  des  colonnes 
par  an  bandeau  rectangulaire  à  voussoirs  cunéiformes  ^ux  ;  les  co- 
loDDettes  qui  supportent  ces  l)andeuux ,  dans  la  nef,  se  contournent 
en  Taoe  du  chapiteau  soutenant  Tare  Tormeret.  LMnnovalion  est  peut- 
to  unique;  en  tout  cas,  elle  est  d*un  effet  détestable  et  du  plus 
nMUTiis  goûi. 


122  CONÇUES   ARCHÉOLOGIQUE   DE   FBANCE. 

lion.  Les  chapiteaux  sont  ton t-à-fait  rudîmentaires;  les  co- 
lonnes courtes,  trapues,  avec  des  bises  iururmes  rappelant 
un  peu  les  tores  déformés  des  colonnes  de  Vairium  romain 
de  St-Médard  (1).  Nous  croirions  volontiers  le  ckiître  anté- 
rieur à  l'abbaye,  ceci  n'aurait  rien  de  surprenant:  le  monas- 
tère dut  être  établi  avant  l'église  ;  on  se  sera  coDtent<6,  dans 
le  principe,  d'une  modeste  chapelle  dont  la  trace  a  po  dis|>a- 
raître.  Le  cloître  de  Nieul  est  le  monument  de  ce  genre  le 
plus  intéressant  de  la  Vendée ,  car  il  est  le  plus  complet  et  le 
mieux  conservé. 

\OUVANT. 

L'égHse  de  Vouvant  a  pu  être  construite  environ  dans  le 
même  tem])s  que  celle  de  Nieul  ;  il  est  même  probable  que 
l'abbaye  de  Nieul  devait ,  dans  son  abside  ,  développer  une 
série  d'absides  et  d'absidioles  aussi  pittoresques  d'effet  et 
d'exécution. 

L'intérieur  de  l'église  de  Vouvant  est  en  partie  détruit  ; 
lés  voûtes  massives  qui  surchargeaient  les  murs  et  les  piles 
ont  dû  menacer  ruine  promptemeut  :  il  a  fallu  les  remplacer 
par  le  déplorable  plafond  en  bois  qui  subsiste  aujourd'hui 
Néanmoins  le  peu  qui  en  reste  nous  permet  de  lui  at- 
tribuer une  haute  antiquité.  Les  piliers  de  la  nef,  avec  leur 
simple  chanfrein  comme  chapiteau  ,  les  pieds-droits  engagés 
dans  les  murs  offrent  tous  les  caractères  de  l'architecture 

(i)  Ce  n'est  pas  le  srui  emprunt  fait  à  la  donnée  arcbiteclurate 
antique  par  les  arcliitecles  des  XI*  et  XII*  siècles.  Les  appareils  losanges 
ou  à  dessins  variés  que  nous  signalons  dans  celte  façade  ont  dû, 
|)our  ta  plupart,  être  inspirés  des  constructions  romaines  que  ces  ar- 
chitectes devaient  avoir  encore  en  grand  nombre  sous  les  yeux.  Le 
tombeau  du  Langon,  découvert  par  M.  Fillon,  a  dû  motiver  qnetques- 
unea  de  ces  répétitions  d'appareil. 


XXXr  SESSION,    A   FOiNTENAY.  123 

massive  et  rudinientaîre  du  XP  siècle,  peut-être  même  du 
X*  ;  je  nWrais  néanmoins  raffirmer. 

Le  portail  nord  est  extrêmement  curieux  par  ses  archivoltes 
garnies  de  motifs  symboliques  ou    de  pure   fantaisie.    Le 
traTait  en  est  lourd  ,  mais  varié  et  d'un  effet  assez  barmo- 
nieax  ;  le  plan  original  et  d'un  goût  sévère;  la  grande  archi- 
volte ogivale  inscrivant  les  deux  baies  géminées  avec  leots 
faisceaox  de  colonnes  torses  et  à  fût  uni  alternés  ,  est  du 
meillcar  effet  et  d'un  grand  caractère  comme  architecture. 
On  y  voit  une  suite  de  personnages  les  jambes  et  les  bras 
repliés  en  arrière,   sortes  de  caryatides  informes  soutenant 
Tarcbivolte  supérieure.  Les  archivoltes  des  portes  cintrées 
sont  décorées  avec  goût  de  feuilles  lancéolées,  de  réseaux,  de 
fleurons  inscrits  dans  un  rond  ,  de  palmettes  :  souvenir  évi- 
dent de  sculptures  analogues  subsistant  peut-être  encore  dans 
quelques  débris  romains  placés  sous   les  yeux  de  l'artiste 
roman  qui  a  bâti  et  taillé  cette  façade.  Dans  le  tympan  res- 
tant entre  le  grand  arc  et  les  deux  arcs  géminés  des  portes , 
s'élè\e  un  socle  qui  ne  supporte  plus  les  figures  en  ronde- 
bosse  qui  devaient  s'y  trouver.  A  droite  et  à  gauche,  on  y 
voit  encore,,  en  grand  relief ,  un  Samson  tuant  le  lion  ,  et 
Dalila  conpant  fes  cheveux   9i  ce  même  Samson  (1).   Une 
laq;e  tablette  è  modiltons  recouvre  le  grand  arc  ;  les  angles 
sont  ffanqoé^  par  un  faisceau  de  quatre  grosses  colonnes 
entre  lesquelles  k  déroulent  deux  vastes  compositions  en 
grand  relief ,  dont  la  plus  basse  représente  la  Cène  ,  la  plus 
étevée  l'Ascension.  Ces  scolptores  ont  été  ajoutées  an  XV" 
siècle,  ainsi  que  le  pignon  aigu  qui  les  surmonte.' 

Absides,— Les  trois  absides  de  Vouvant  sont  remarquables 
par  leur  plan  et  leur  belle  conservation  ;  elles  sont  toutes 
trois  circulaires  et  divisées  en  sections  égales  par  des  fais-^ 

(1)  Voir  la  gravure  publiée  cfans  Poitou  et  Vendée^ 


12^  CONGBÈS   ARCnÊOLOGlQUE  DE  FRANCE. 

ceaux  de  colonnes  accouplées  trois  par  trois.  Des  baies  à 
archivoltes  cintrées,  soutenues  par  des  colonnettos  iiîolées, 
éclairent  l'intérieur  de  ces  absides.  Vue  isolément ,  chacune 
d'elles  rappelle,  comme  type  rodimentaire,  le  temple  de  Vesla. 
Nous  aurons  plus  d'une  fois  à  faire  remarquer  les  empraots 
faits  par  les  architectes  de  la  période  romane  aux  monuments 
antiques  dont  la  tradition  avait  pu  parvenir  jusqu'à  eux , 
soit  par  des  analogues  existant  sous  leurs  yeux  ,  soil  par  des 
croquis  imparfaits  tombés  entre  leurs  mains. 
A  l'intérieur  on  lit  cette  inscription  : 

QUONDAM  PRJEGLARUS, 
SED  NUNC  CIKIS  ET   FAVILLA. 

Crypte.  —  La  crypte  de  Vouvant  a  ses  voûtes  d'arête 
effondrées  ;  on  y  voit  encore,  dans  les  arrachements,  des  restes 
de  peinture  murale. 

Comme  elle  est  entièrement  obstruée  par  des  matériaux , 
peut-être,  en  la  dégageant,  serait-il  possible  d*y  faire  quelque 
découverte  intéressante  au  point  de  vue  archéologique. 

FOUSSAiS. 

Le  portail  seul  est  conservé,  le  rez-de-chaussée  bien  en- 
tendu ,  car  le  pignon  est  du  XV*  siècle.  Une  grande  arclii- 
volte  plein-cintre ,  à  sujets  symboliques  ,  flanquée  de  deux 
arcades  aveugles  dans  lesquelles  deux  grands  bas-relleb 
encastrés  après  coup. 

Sur  l'un  d'eux  (  la  Descente  de  Croix  )  on  voit  cette  curieuse 
inscription  r 

ERAVDVS  AVDEBERTVS  DE  SANCfO , 
lOANNE  ANGERIAGO  ME  FEGIT. 

L'autre  bas-relief  représente  le  souper  chez  Simon  et  le 
Noli  me  langere.  Ce  dernier  bas-relief  est  entouré  d'une 


XXXV  SESSION,    A  PONTENAY.  125 

décoration  végêlale  fort  intéressante  ;  les  fûts  des  colonnes, 
s*iaspjrant  de  la  scène  d*en  haut  où  se  trouve  un  palmier  , 
représentent  des  troncs  avec  feuilles  à  crochets  imbriqués  ; 
c*cst  nn  des  types  primitifs  de  la  feuille  à  crochets  gothique. 
Allleors,  des  bandes  plissées,  souvenir  dégénéré  de  la  grecque 
antique.  Nous  trouvons  à  Fontaines  cette  tradition  encore 
plus  complète.  La  façade  de  Fontaines  a ,  du  reste ,  une 
grande  analogie  avec  celle  de  Foussais:  nous  l'appliquerions 
volontiers  au  même  architecte.  Audebertus  a  également  bâti 
Féglise  d'Esnandes ,  dont  la  façade  oiïre  les  mêmes  lignes  ar- 
chitecturales. 

MAILLÉ   ET  FONTAINES. 

Maillé  et  Fontaines  sont  très-altérées  dans  leurs  façades, 
Gei)endant  celle  de  Maillé  offre  un  curieux  exemple  :  toutes 
les  sculptures  ciselées  sur  les  archivoltes  portent  des  traces 
de  peintures ,  ce  qui  tendrait  à  faire  croire  que  non-seule- 
nient  Fintérieur  mais  encore  l'extérieur  de  ces  monuments 
étaicDl  peints. 

Llutérieur  de  Fontaines  offrait  sur  ses  voûtes  une  suite 
de  très- curieuses  peiutures  à  fresque,  qui  ont  malheureuse- 
ment été  détruites  il  y  a  quelques  années  ;  nous  avons  pu  les 
relever.  Sl-Pompain  portait  aussi  des  traces  de  peintures 
eiiérieares;  on  en  a  trouvé  à  St-MicheMe-Clouq.  Le  bleu  , 
le  rooge,  le  jaune ,  le  vert  dominent,  eu  général ,  dans  ces 
peintures  presque  toujours  très-médiocres ,  et  où  un  certain 
semiment  religieux  peut  seul  faire  pardonner  rinsuflTisance 
do  dessin  et  la  faiblesse  de  la  composition. 

MAILLEZAIS. 
Abbaye  et  église.'^  A  Tabbayc,  r.arihex  du  XI'  siècle  bien 


426  CONGRÈS  AtlCUÊOLOCIQUE  DE  FRAKCE. 

conservé ,  avec  des  traces  de  peiciurt  ;  cdoaocs 
dans  la  nef. 

V église  paroissiale  tH  tout  eQlière   du  XIP  «ièGt% 
clocher ,  avec  tes  faisceaux  de  coioiuies  bw9^  ^flSo»  4^ 
treforts,  el  VAMia  sont  iDiércssamsà  étudier.  Ce9  parlîg>JMfcî 
de  la  Ou  du  XIl' siècle.  ^ 

La  façade  se  compose  »  au  rezHle*c|iaiiv<Bée«  delçQÎs  aW0C*  \ 
tores  ogivales,  dont  deux  aveugles,  dans  le  tympaip  desqp^Pes^^ 
une  statue  mutilée  ;  appareil  losange  ;  au-dessous , 
séparant  ces  arcatores;  pieds-droits  aux  angles, 
de    contreforts.    La    sculpture,   purement  déconuîi^,    det 
chapiteaux    et    archivoltes    est   excellente;    c*est  la     plaff 
fine  de   toutes   nos    églises  romanes.    Cordon  séparant   le 
rez-de-chaussée  du  premier  étage.    Dans  cet  étage  ,* ouver- 
tures plein -cintre  et  œils-de-bœuf  à  droite  et  à  gaocbe  de 
la  dernière  ;  quelques  chapiteaux  sculptés  à  cet  étage.    Ait 
triomplial  plus  élevé  que  la  nef. 

BENET. 

Grande  façade ,  renforcée ,  au  XV'  siècle  •  par  des  cootiv-^ 
forts  éuormes  qui  la  défigurent.  Âu  rez-de-chaussée  iroîf, 
arcades,  deux  aveugles  ;  à  celle  du  centre ,  dans  Tarcbivolte, 
les  vierges  folles  et  sages.  Dans  les  arcades  aveugles  de  droite 
et  de  gauche ,  un  cavalier  et  un  sujet  symbolique,  peut-être 
le  chrétien  appuyé  sur  la  vigne  et  foulant  aqx  pieds  le 
dragon.  Au  premier  étage,  trois  ouvertures  plein-CMitre 
éclairent  les  neL;  sujets  symboliques  dans  les  archivoltes  ; 
grandes  statues  dans  les  niches,  et  sur  les  glacis  des  colonnes 
d*angle. 

L'intérieur  refait  au  XIV**  siècle. 

Il  existe  également  un    cavalier  à  la   façade  de  Téglise 
d*Ardens;  il  est  très-mutilé. 


•4 


S 

s 

i: 


EXPLICATION  0B  Vk  PLARCSB. 


Les  dUKrentes  figures  placées  sur  la  plauclie  préoédcnte  soot  tiré» 
des  archivoltes  des  rentres  de  la  façade  et  des  chapiteaux  de  Téflise 
de  Benêt  (Veudée). 

En  haut,  à  gauche  de  la  planche,  se  trouve  la  Nativité  :  saint  Joseph 
est  assis  dans  un  Aiutenil;  ce  meuble  est  intéressant,  en  œ  sens  qne 
les  balustres  qui  le  forment  rappellent  ceux  du  pupitre  de  sahile  Ra* 
degonde ,  à  Poitiers  ;  le  lit  où  est  couchée  la  Vierge  ressemble  avi 
berceaux  où  Ton  couche  encore  les  enfluits  dans  les  campagnes  du 
pays. 

Au  dessous,  se  trouve  Tétoile  miraculeuse  et  Tange  annonçant  à  deux 
bergers  qu*un  Dieu  est  né  à  Bethléem  :  il  tient  Tun  par  le  bras;  Taotre, 
agenouillé,  souffle  dans  une  sorte  de  flftte  de  Pan  pendant  que  les 
moutons  paissent  à  côté. 

Au  milieu  de  la  planche,  on  voit  le  Sacrifice  d'Abraham  :  un  ange 
apporte  un  bélier  ;  plus  bas,  Adam  et  Eve. 

Et  au-dessous,  on  distingue  Hérodiade  portant  la  tête  de  saint  Jean* 
Baptiste  qu'un  bourreau  entièrement  nu  vient  de  couper. 

En  haut  de  la  planche,  à  droite,  est  peut-être  la  Fuite  en  Egypte  : 
saint  Joseph  semble  charger  un  Ane.  Cependant  cette  sculpture  reste 
encore  indéterminée. 

Plus  bas,  on  voit  la  Présentation  au  temple  :  deux  colombes  sont 
portées  dans  un  plat  par  un  personnage. 

Au-dessous,  est  une  fiise  prise  dans  un  tailloir,  puis  un  chapiteau  et 
un  modillon  formé  d'une  tête  rappelant  le  type  romain. 


X^xr  SESSION,   A   FONTENAY.  127 

LA   CHA.JSE-GIRAUD. 

nez-de-chaosaée  divisé  en  trois  secUons  perpendiculaires 
par  des  piles  cantonnées  de  colonnes  en  granit.  Trois  arcades 
ogivales,  deux  aveogies  ,  avec  bas-reliefs  fort  curieax  (  TÂn* 
nonciation  et  l'Adoration  des  Mages),  d*un  bon  travail  bien 
SQpériear  à  celui  de  Poussais.  T.Qijt  cela  peut  être  rapporté 
an  XIII'  siècle. 

LES  MOUTIERS.  —  MAREtrL.   ^  LA   GRAINETIÈRE. 
•    •  • 

Ces  trois  églises  sont  surtout  remarquables  par  leurs  nefs 
intérieures,  celle  des  Mouticrs  principalement,  dont  les  trois 
nefs  sont  parfaitement  conservées  et  sans  déformation  •  tout 
en  granit,  donne  le  type  le  plus  parfait  des  églises  romanes  de 
là  fin  du  Xli''  siècle. 

Alarcuil  offre  de  belles  arcatures  dans  les  murs  eitérieurs 
de  SCS  nefs  et  de  l'abside,  d'une  bonne  exécution ,  avec  de 
beaux  proGIs,  mais  inférieurs  néanmoins  au  tracé  des  absides 
de  Yoovant  comme  effet  décoratif. 

Mentionnons  encore  le  transept  de  Luçon  ,  qui  offre  de 
belles  arcatures  du  Xir  siècle. 

La  Grainetière  n'a  pins  que  quelques  parties  de  son  abside 
qui  font  juger  de  la  beauté  de  son  anciennne  architecture. 
Tonte  la  construction  est  en  granit,  parfaitement  appareillée 
et  irèa^bien  conçue  comme  plan.  Malheureusement  ce  superbe 
débris  n*est  même  pas  respecté  par  le  propriétaire  actuel  , 
qui  démolit  les  parements  des  murs  afin  de  réparer  les 
malsons  de  ses  fermiers. 

SAtNT-POMPAlN. 

La  curieuse  façade  de  la  fin  du  XIP  siècle  a  été  presque 
entièrement  détruite ,  sous  prétexte  de  restauration^  il  y  a 


12H     CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

quelques  années.  Les  pierres  sculptées  de  la  grande  archi- 
volte de  la  porte  d*enlrée  ont  été  déposées  par  terre  dim 
le  jardin  de  la  cure ,  et  les  bossages  qui  les  remplacent  ne 
seront  jamais  sculptés ,  en  admettant  toutefois  qu'on  paisse 
reproduire  avec  exactitude  les  sculptures  de  cette  période. 
L'intrados  de  l'archivolte  porte  cette  inscription  : 

GIGLtLIinS  ME  FtClT. 

Type»  généraux. 

Les  églises  romanes  de  notre  contrée  sont  presque  tontes 
construites  d'après  un  style  analogue.  L'intérieur  a  trois 
nefs;  la  nef  centrale,  mal  éclairée,  reçoit  seulement  le  jour 
des  murs  latéraux,  percés  d'ouvertures  à  plein-cintre  pea 
larges  et  pou  élevées.  Ces  voûtes  sont  en  berceau,  tontes 
renforcées  d*arcs-doubleaux  et  butées  par  les  voûtes  latérales» 
également  en  berceau  ;  on  y  voit  des  transepts  et  des  absides 
circulaires  avec  absidioles,  suivant  rim[M)rtance  du  monument. 
A  la  croisée  du  transept,  très-souvent  une  coupole  à  trompe 
et  octogonale  ;  une  autre  parfois  à  la  première  travée  de  l'en- 
trée, comme  à  Nieul  ;  le  seul  exemple  de  narthex  que  nous 
ayons  se  trouve  à  Tabbaye  de  Maillezais,  entre  les  deux  clo* 
chers.  Les  arcs  formerets  et  doubleaux  sont  soutenus  par  de 
simples  piles  carrées,  avec  des  demi-piles  correspondantes 
engagées  dans  les  murs;  mais  ces  exemples  sont  rares  (la  nef 
de  Vouvant  et  quelques  resles,  à  Sl-Nicolas-dc-Brem ,  puis  à 
Si -Pierre-le- Vieux).  On  peut,  dans  ce  cas,  attribuer  ces 
bases  de  constructions  à  la  fin  du  X*  siècle.  Presque  toujours 
la  pile  carrée  qui  sert  de  noyau  est  cantonnée  de  colonnes 
cylindriques  d'un  diamètre  plus  ou  moins  fort,  suivant  qu'elles 
soutiennent  des  arcs-doubleaux  ou  des  formerets  (t). 

0)  A  Nieul,  les  colonnes  soutenant  les  arcs-doubleaax  de  la  nef  sont 
d'un  diamHre  plus  faible,  mais  alors  elles  sont  accouplées. 


XXII*  SESSION,  A  PONTËNAY.  129 

Si  B008  examinons  maintenant  rextérienr  des  édifices, 
nom  y  tronvons  une  disposition  motivée  par  la  forme  de  l'in* 
tériear  Inî-même.  Les  divisions  perpendiculaires  de  la  façade 
s'iiammaîsent  avec  les  sections  produites  par  les  trois  nefo; 
ceci  est  logique ,  car  il  devient  de  toute  utilité  de  buter  les 
arcs  formereis  de  la  nef  principale  et  des  murs  goutiereaux 
qui  Tieonent  tomber  à  angle  droit  sur  cette  façade.  L*arclii- 
fecle  roman  s*est ,  en  général ,  contenté  d'un  simple  pied- 
droit  avec  colonnes  sur  sa  face  ou  le  cantonnant  à  droite  et 
à  gauche;  ce  pied-droit  monte  souvent  jusqu'à  l'entablement 
dnnmrsgouttereanx  ;  ailleurs,  le  pied-droit  est  remplacé  par 
des  faisceaux  de  colonnes  cylindriques ,  avec  chapiteaux  re- 
coeverts  par  un  glacis  se  perdant  dans  le  nu  du  mur.  Ce 
faire,  peu  architectonique,  tout  en  offrant  une  but^  plus 
puissante,  est  d*un  effet  mâle  et  original  qui  prend  une 
grande  tournure  au  portail  et  aux  absides  de  Vouvant  et  au 
docher  de  Maillezais.  Les  colonnes  et  les  pieds-droits  angu- 
laires sont  toujours  plus  renforcés  que  ceux  qui  se  trouvent 
placés  en  regard  des  arcs  formerets  de  la  nef  et  cantonnent 
la  partie  médiane  ;  souvent  on  s'est  contenté ,  pour  ceux-ci, 
d'une  simple  colonne  à  fort  diamètre  dont  le  chapiteau  règne 
avec  ceux  qui  soutiennent  l'archivolte  de  la  porte  ;  une  autre 
cotonne ,  plus  faible  de  diamètre ,  la  surmonte  et  va  soutenir 
le  premier  cordon  qui  délimite  le  rez-de-chaussée  des  façades. 
La  plupart  de  ces  façades  n'ont  que  deux  zones  horizontales  : 
le  rez-de-chaussée  et  le  pignon,  ^ans  lequel  sont  inscrites  les 
oovertares  éclairant  les  nefs.  D'autres  (et  ce  sont  les  plus 
importantes  )  ont  jusqu'à  trois  zones  ;  la  dernière  donne  jour 
dans  les  combles  (Nieul,  Benêt). 

Si  nous  examinons  le  rez-de-chaussée,  nous  trouvons  la 
porte  centrale  à  plein-cintre  ou  ogivale ,  avec  plusieurs  rangs 
d'archivoltes  (1) ,  plus  étroites  à  mesure  qu'elles  se  rappro- 

(i)  Quatre,  en  général.  V 


1(30  CON6R4&  AftCHÊOrXXÎIQUE  DB  FBANCE. 

cheiir.dtt»tyiQpaiii;  ceftiarcbiFoites  80DI  coofcrtes  de  cisfilop^, 
parduiJesqueUeinwyfljgnaleron» surtout  les  feuilletenufailôes. 
nipfiçlpQt  I«(  feuille  d*olivîer  aolique,  le&  pointes  de  dianaot,, 
I?8,l£te8r|)iate9,  les  feuilles  lancéolées  ou  recourbées  en  vo- 
lute «  le«  disqueSi  et  surtout  lea  sujctR  en  ronde-bosse  sym- 
boUqueSi  ou  de  pure  fantaisie  décorative.  Cette  peite  est; 
toujoursi  plo».  large  que  les  arcades  latéralesi,  puisqu'elle  »t. 
inscrite  entre,  les  deux  oolonneft  ou  piedsrdroitsiqm.  butent 
les  arcs  de  la. nef ,  qui  est  eUe-fnôme  bien  plu»  laiige  que  les 
ba»-€ôtés.  L'exirados  de  sa  dernière  archivolte  touche  pmqpe 
m  cordon  qui  termine  le  res-de-chaussée  (li).  Chaque 
archivolte  de  la  porte  repose  sur  un  pied-droit,  cantonné 
d*one  colonne  cylindrique  avec  chapiteau  et  tailloir  décoré 
de  figurines  ou  de  moulures.  Les  deux  arcades  de  gauche  et 
de  droite  sont  toijjours  aveugles ,  avec  un  o«.  deux  rangs 
d'archivoltes  à  voussoirs  cunéiformes  décorés  ;  elle»  sont  quel* 
qu^feis.  plus  basses  que  celle  de  la  porte  principale;  mais 
souvent,  elles  atteignent  la  même  hauteur,  de  façon  à  offrir 
une  ligne  continue  (2)  au  rez-de-chaussée.  Les  tailloirs  des 
chapiteaux  qui  les.  supportent  se  profileot,de  droke  à  souche, 
de  façon  à  faire  du  tympan  de  Tare  (^ive  ou  pleîn-ciotre 
une  sorte  de  tabirau  où  l'on. encastrait  après  coup,  coiiune 
à  Poussais,  à. Benêt,  à  la  Chaise-Giraod  et  à  Ardines,  le& 
grands  sujets  symboliques  qui  devaient  frai^per  le  plus  vive- 
ment les.  yeuX'des  fidèles.  Ce  n'était  parfois  que  de  simples 
statue» ,  comme  à  Maillczais.  ^  A  Meul,  les  tympans  sont 
vides  9  soittque  lea  sculptures  aient  été  brisées  ,  soit  qu'elles 
n'aient  janiais  été  oiisesi  car  elles  étaient  toujours  appliquées 

(1)  Il  est  .à  remarquer  que  les  archifoites  de  la  Chaise-Giraud  sont 
pluii  larges  au  sommet  qu^à  la  base. 

(2)  Afin  d^arriver  à  ce  résultat ,  Parcbltecte  a  dû'  leur  donner  un 
surhaofisement  proportionnel  au  plus  ou  moins  de  largeur  de  la  trarée 
qui  les  inscril. 


XXXr  SESSittxV;   Â  PONTÊNàY.  431 

^^én^Mmoi^éâlts  âe  FoùsiÈlr,  dorit  il  â  Mh]  côttper 
d^  (M^tM^  (kmf  iear^  élicdsftrel'  dàos'  le^f  cddt*é  de  ^pibi<rë. 

SfA^drVéta^',  poiir  lé  délinfiit^f ,  sTélevait  iHvârHi(blé>inc«nf 
dnë'belte'cîMlfefarCI  à  arcatiirei^  où  à  inùdilfôiis^gtllriâ^ts, 
émétr  àe  fôtfîKes  ou'  d'ahiroauxs  ei'sm-niotitàfrf  piarfois*  une' 
friâJif'riclië^  entrelacs',  cômnie  à  Pficttli  Le  second  étïgë, 
é^fknMt*  diVUé  en'  thris'  bandes  pèrpf'ndicdiaifcs  par  la' 
éamïïïûttlkfà  des  cto^itrcfarts  ou  âe^  crtMiinés  du'  rcfz-dl'- 
cbaasséè','  étt  peh:é  d*ulief  bafc'  â*  l'aplcftob  du*  ûiHiéa  de' 
dia^iie  ittzâe  înfféHenn^.  Ces'  b&îes'sont  chargées  d*éc1alrcr 
la  g^ndè' nef  et  les' bàs-côés;  la  baie  centrale  est  ton-' 
jodrâf  plus  latge  et  ptos  élevée  rjiie  les  ouvertures  de  drohc 
et  de  gauche.  Dés'  atxhivohes  ornées  et'  contennc^'par'  de* 
cdldoties'  cylindriques  el  parfors  uionotitlies  Icsdécorcnt.  Un 
seul  exemple  contraire  et  malbcureut,  puîsqd^îl  n^e^C  pars' 
mètÎTé' ,  s'ofll'e  à  MaiNeraî»  Les  deux'  ouvertures  latérales 
cbètatrcheAtsur  le^  pie^é-drbf Ls  ;  et,  n^ayant  pa^  cdnséqûent' 
rien  à^  éclairer,  elles  sont  avcugtes.  (In  simple  oeutus  donne 
uti'fâiblèf  jôtir  dams  les  bas-côeé&  Construction  vicietisel  et 
nttifêtocnt  à  imiter.  Mais;  ici  encore^  la  baie  centrale  est 
beaucoup  pfusf'  élevée  :  ce  qui  prouve  qd*en  artfiîtectdre 
tout' ce  qui  est' loj^que  contente  à  la  fois'  et  Toril  et  la 
péfÂéë.'  En  taisant  ainsi  monter  et  descendre  \ei  sonfirAets  dêf 
leursr  archivoltes ,  suivant  la  hfauteur  des  Toutes  intérieures , 
la' di^[Ms?(inik  eitérteur-e  siiariuonise  parfaitement  avec  \ë 
pi^on,  dont  ces'  ou verfures  suivent  alnsrl'angle  aigu.' 

Lm^^]tf  troisième  étage  exUte',  il  ne  porté  en  géki'éi^àl 
qû^inc' ouverture  chargée d^éclàirer  leis  combles;  le  pignon 
se  termine,  au-dessus,  parla  rencontre  des  deux  rampants!  SI 
ce  pignon  ré^k)^  comme  à  Bicnet  et' à  la  Chafse-Girand  sur 
lé  dernier  cbtdoti' à' mcMIlton^',  Tesprit  rêsfe  frappé  de  son 
ahaioglé^*  afèc  le'ftofoh  grec  ou  romah^.  A  Poussais  et  à 
S^-S'Niëolaè-dë-Bfem',  il  y  a  de  vraies  méiofpcs  entre  les  mo- 
dillons. 


132      COMGRfeS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

Après  avoir  étudié  avec  soin  les  façades  où  nos  artistes 
poitevins  ont  développé  lears  combinaisons  architectoniques, 
presque  toujours  simples  et  puissantes  de  forme  »  prenons  les 
mors  latéraux  qui  rappelleraient  encore  les  divisions  inté- 
rieures, soit  par  des  piles^  soit  par  des  faisceaux  de  colonnes  ; 
butées  insuffisantes  qui  ont  presque  toutes  cédé,  en  amenant 
les  désordres  les  plus  graves  daus  les  voûtes.  Pour  la  plupart 
du  temps  9  elles  se  sont  déformées  en  prenant  ces  courbes 
irrégulières  qui  ne  rappellent  en  rien  le  tracé  primitif. 

Quelquefois  un  arc  tracé  extérieurement,  d'une  pile  à 
l'autre,  reproduisait  ainsi  la  décoration  iniérieure;  dans 
d^autrescaSy  c'est  une  arcature  géminée;  souvent  le  mnrest 
lisse  et  surmonté  d*un  entablement  à  modillons,  où  le  caprice 
des  artistes  s'est  donné  libre  carrière  ;  une  baie  à  archivoltes 
et  à  colonnettes  s'ouvre  dans  chaque  travée. 

Les  absides,  ainsi  que  les  façades,  sont  les  parties  de 
l'édifice  où  l'architecte  s'est  complu  à  employer  les  plus 
heureuses  combinaisons  de  son  imagination.  Jl  n'y  a  parfois 
qu'une  abside  circulaire;  mais  elles  sont ,  en  général ,  com- 
posées d'une  abside  centrale  et  de  deux  absidioles  renforcées, 
à  l'aplomb  des  colonnes  intérieures,  par  des  piles  ou  des 
faisceaux  de  colonnes  (Voir  Vouvant  et  Maillezais  ).  Dans  ce 
dernier  cas ,  ces  absides  offrent  les  plus  heureux  effets  arcbi- 
tectoniques.  Comme  jeu  d'ombre  et  de  lumière,  des  baies 
cintrées,  à  archivoltes  ornées,  s'ouvrent  dans  chacune  des 
divisions;  une  belle  corniche  moulurée,  à  modillons,  re- 
couvre les  nmrs.  Nous  l'avons  déjà  observé ,  ces  absides , 
lorsqu'elles  sont  renforcées,  comme  k  Vouvant ,  de  faisceaux 
de  colonnes ,  présentent  un  souvenir  lointain  du  temple  de 
Vesta  et  de  Tivoli ,  ou  du  monument  athénien  de  Lysicraie. 
Les  clochers ,  assez  peu  conservés  dans  notre  pays  ,  se  com- 
posaient de  séries  de  baies  accouplées  avec  piles  méplates 
OU  faisceaux  de  colonnes  appliqués  aux    angles  et  faisant 


XXXr  SESSION,   A  FONTBNAY.  133 

office  de  contreforts.  Plosiears  étages  ainsi  formés  pouvaient 
se  superposer  et  donner  naissance  à  un  toit  en  pierre  on  en 
ardoise.  Gelai  de  St-Bilaire  est  un  des  plus  remarquables 
que  nous  connaissions  ;rarchitccture  entière  de  Téglise  y  est 
cTon  beau  style. 

BÊSIMÊ. 

Si  nous  voulons  résumer  Tensenible  de  cfs  types  d'archi- 
tecture ,  nous  trouvons  Part  romain  compl^teme^t  défiguré , 
autant  par  impuissance  que  parce  qu'une  sève  nouvelle 
échauffait  l'imagination  des  artistes.  La  structure  entière  de 
Tédifice  rappelle  encore  le  temple  antique  et  la  basilique  ; 
mais,  dans  l'arrangement  des  façades  et  des  piles ,  il  y  a  déjà 
une  notable  différence ,  une  sorte  de  barbarie  puissante,  des 
innovations  sensées  ou  malhabiles,  de  ces  fautes  heureuses 
qui  ouvrent  déjà  la  porte  au  grand  art  du  XIII'  siècle.  Les 
piles  carrées ,  parfois  employées  seules  comme  soutènement 
des  voûtes  cintrées  et  ogivales  en  berceau  du  X*  siècle,  sont 
promptement  cantonnées  de  colonnes  sur  chacune  de  leurs 
faces,  colonnes  nécessitées  par  la  retombée  du  bandeau 
saillant  qui  renforce  ces  voûtes ,  et  qui  forme  déjà  les  arcs- 
doubleaux  et  formerets  de  la  période  ogivale.  Cette  donnée 
n'est  pas  complètement  une  innovation  :  bon  nombre  d'am- 
phithéâtres romains  devaient,  comme  le  Colysée  ,  porter  sur 
la  face  de  leurs  piles  une  haute  colonne  extérieure  soutenant 
l'architrave  qui  règne  sur  les  arcades  du  rez-de-chaussée, 
tandis  qu'un  pilastre,  ou  une  colonne  correspondante  à  l'in- 
térieur, supportait  les  voûtes  d'arête  ou  en  berceau.  La  colonne 
cesse  alors  d'être  amincie  au  sommet  et  renflée  à  son  tiers. 
Est-ce  une  innovation  romane  ou  une  copie  du  bas-art 
romain  de  cette  époque?  Nous  ne  saurions  l'aflBrmer  :  les 
colonnes  tronquées  de  Vafrium  de  St-Médard  ne  portent 


}3{l  CONGiyÈS  AJlCltfiOLOGIQUE  I^E  /A^NCE. 

^jicupe  apjvirençe  de  fusel|ement  ]^8  ^f^^qjf^  b^uocuiip 
sur  ce  point ,  qàr  c*est  encore  une  ^c  cc^  jf^t^rk^  ,qui 
alh^t  profluire  tes  plus  h^eiureux  résultais,  ep  a'o^^fijt 
plus  à  é^blir  la  loog^^ur  de  la  c9lo|me,d*apri;s  ^n  p^d^le. 
Une  autre  innovation  non  moins  heureuse ,  qvp^o'ei^QÇMie 
plus  barbare ,  c*est  la  réunion  des  colonnes  en  faisceaox 
faisant  office  de  contrefort.  Le  bi^t  était  absurde  :  une  oolonne 
doit  porter  et  non  s'opposer  à  une  poussée  quelconque  de 
voûte.  Aussi  ce  systènif  architectural  fut  prompteinent  ahao- 
donné,  mais  l'art  gothique  conserva  le  faisceau  pour  le 
j^rooi)cr  et  l'utiliser  avec  un  art  infini  dans  si*s  intérieurs. 
Quoi  qu'il  en  soit ,  la  butée  était  déj^à  trouvée  sous  une  forpie 
impuissante»  il  est  vrai,  mais  c'était  on  acheminement  :  il 
ne  s'agissait  plus  que  d'^iugmenter  sa  force  de  réi^staoce. 
Nos  architectes  poitevjus  avaient  donc  donné  à  notre  archi- 
tecture religieuse,  dè^  le  XI'  siècle,  une  assez  grande 
harmonie  d'ensenible  et  une  originalité  propre,  qui  peut  faire 
de  ces  édifices  une  création  tout-à-fait  prsonuell.e.  Ils  sçiii 
toujours  sages  dans  leurs  proportions  et  d^ns  leurs  combi- 
naison^ de  ligpes ,  ne  cherchant  gu(Te  les  jgrands  effets  de 
lun^ière  par  de  fortes  s,aillies  ,  réservant  jiour  les  rez-de- 
chausséç  leur  richesse  de  profils  ,  de  moulures  et  d'accou- 
plements de  colonnes.  La  aculpiure  suivit  cetl^loi;  m^js.  à 
l'opposé  <)e  toute  bonne  architecture ,  les  édifices  s'appau- 
vrissent en  n^ontant,  Ip  pignons  ne  sonf  qu'une  surface  jiss^. 
tandis  que  les  étages  inférieurs  sont  surchargés  d'ornement^ 
de  toute  sorte.  En  étudiant  la  scptpture ,  nous  comprendrons 
les  motifs  ^e  ce  parti  pris. 

SCULPrCRE. 

La  scijlpture  dans  nos  églises  rpmanes  s'applique  d'abord 
aux  archiyol|es  ^cs  p<)rtes,  des  fenêtres,  suftout  des  façades 


XX'Xr  SESSION,   A   FONtEWAY.  135 

aw'ebpîieain,  «av  fh'ses,  atvx  taràufa^,  aOK  medMMS';  pif- 
Ms,  de  <|ra«ds  bas-reKefe  ement  le»  tympitis  des  mts,  hts 
sojeto  vfiiibolk|«es  s'étalent  amssi  dans  les  arobfvolles  ^i  éaiis 
les  diapiieftox ,  mais  souvent  ce  sont  de  simples  types  déco- 
ralîfii,  iMs  places  sortoai  favonfeles  à  ces  #eiAp(ures  sont  tes 
tf  aqHois  des  arcades  aveugles -de  droite  et  4e  gaodvequi,  par 
ieare  dinenrîofis  <pliis  grandes ,  permettaiem  l'encadreffient 
de  scènes  împortaBtes  qaî  afiiraieot  'ie«t  particulièrement 
l*aiiefttion  des  âdèles.  La  sculpture  sorckarge  tes  étages  în- 
fiêrfeors  de  Tédifice  et  s*y  concentre  presque  anlquement. 
DeiMLiDOtîfis,  selon  nous,  en  sont  la  canne  :  1"  tout  ceqoi 
était  symbolique  devafit  foroéme^it  te  rai>procher  le  pins 
possible  de  la  vue  des  populations^  afin  de  les  frapper  davan- 
tage. Ces  sujets,  perdus  à  de  grandes  bauteurs,  ne  rempHs- 
aaieiit  plos  le  but  et  devenaient  illisibles.  2**  La  foi*me  dont 
ces  acolptures  sont  composées  et  exécutées  n'en  permettafit 
pasfékMgnenient.  Leur  peu  de  relief,  s'il  s'agit  des  feuil- 
lagw  9  au  leurs  farmes  mutles  et  sans  accent ,  s'il  s'agit  de 
figorkies,  leur  faisaient  peréne  à  de  grandes  hauteurs  tout 
leur  effet  décoratif  ;  ce  n'vst  plus  alors  qu'un  foitRis  indé- 
clrifinble  I  l'œil.  Ku  résmné ,  œ  parti  pis  de  «lécoration 
est  d'tiii  assez  mauvais  gaèt  et  senties  bîasses  épnques  de 
Fart;  attirant  Tonl  partout  et  ne  le  concentrant  nulle  part, 
il  gHe  les  lignes  par  fabus  d'une  ornëineiitation  qui  se  naarie 
malaiFcc  les  saillies  des  moulures  qui  se  vmeùi  dans  ces  détails. 

EXÊGOTION  DE  CES  SGULPTUBBS. 

Si  nous  examinons  avec  attention  le  parti  pris  qui  a  présidé 
à  Tomementation  de  ces  diverses  sculptures,  nous  trouverons 
que  les  artistes  romans  n'ont  pas  été  beaucoup  plus  heureux 
dans  leur  faire  que  dans  leur  distribution.  Patients,  minu- 
tieux, réguliers ,  froids  dans  Texécution  de  ces  ciselures,  on 
De  leur  trouve  aucune  liberté  dans  la  main  et  peu  de  mouve- 


136  CONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DB  FRANCE. 

ment  dans  les  lignes;  ceci  a  dû  être  inoti?é  par  h  nécessité 
de  faire  leur  travail  complet  avant  la  pose  sur  des  pierres  ré- 
gulières et  de  petite  diruen^on.  Ils  aimaient  la  ronde-bosse  in- 
décise dans  les  figures,  et  les  découpures  plates  dans  les  frises 
et  les  archivoltes.  Enfants  du  sol,  sans  aucun  doute  «  leur 
imagination  calme  et  froide  s'est  encore  perpétuée  jusqu'à 
nous.  Étudions  maintenant  avec  attention  la  foçon  dont  dos 
artistes  se  servirent  du  ciseau  à  cette  époque.  L'art  romaa, 
étant  presque  immobilisé ,  faisait  déjà  pressentir  par  son  in- 
puissance  à  mieux  faire  une  révolution  radicale  dans  l'art 
architectural.  L'artiste  roman ,  loin  de  chercher  à  suppléer  I 
ce  qui  manque  de  relief  dans  ces  diverses  sculptures  par  des 
coupes  maigres ,  c'est-à-dire  refouillées  en  retraite  des  coa- 
tours  de  la  sculpture  et  semblant  l'isoler  du  moins,  ainsi  que 
cela  a  été  si  habilement  compris  et  exécuté  pendant  les  XIII* 
et  XIV*  siècles ,  jusqu'aux  tours  de  force  du  XV*,  a  fait  au 
contraire  tous  ses  contours  arrivant  obliquement  sur  les 
fonds  :  de  sorte  que  lorsque  deux  de  ces  coupes  viennent  à 
se  rencontrer,  elles  produisent  un  petit  canal  triangulaire 
affectant  la  forme  d'un  V  ou  celle  d'un  trait  de  burin.  En 
constatant  ce  mode  de  travail  adopté  pour  la  plus  grande 
partie  de  nos  églises ,  surtout  en  ce  qui  touche  l'omemen- 
tation ,  il  devient  évident  qu'il  y  a  là  une  donnée  artistique 
dans  les  écoles.  Dans  les  figures  et  les  reliefs  symboliques , 
nous  trouvons  encore  un  faire  à  peu  près  identique.  Ce 
parti  pris  a  dû  être  nécessairement  adopté  par  l'impuis- 
sance où  étaient  les  artistes  de  cette  époque  de  comprendre 
et  de  copier  la  nature ,  ainsi  que  les  types  plus  parfaits  de 
Part  antique  qu'ils  avaient  sous  les  yeux ,  mais  qui  avait  la 
propriété  de  mettre  cet  art  facile  à  la  porié^d'un  plus  grand 
nombre  d'ouvriers.  Les  motifs  que  nous  venons  d'indiquer 
ont ,  nous  en  sommes  convaincu ,  guidé  et  maintenu  les 
artistes  dans  cet  emploi  singulièrement  excentrique  du  ciseau. 


XXJiV  SESSION,   A  FONTENAY.  137 

Ces  considérations  paraissent  très-jostes,  et  M.  de  Rocbe- 
brane  reçoit  les  félicitations  do  Congrès.  Une  discussion 
s'eBg9ge  ensnitc  sor  la  question  de  savoir  si  les  églises  romanes 
de  Poitoo  sont  dues  à  des  architectes  laïques  ou  à  des  moines. 
IL  Fabbé  Auber  les  rapporte  toutes  à  des  architectes  sortis 
des  doitresb 

N.  Ledain  rappelle  que  M.  Viollet-le-Duc ,  dans  un  mé- 
moire sur  VÂlbum  de  Villars  de  Honnecoort ,  constate  Tin- 
trcxlaction  de  l'élément  laïque  dès  le  Xïll*  siècle. 

M.  de  Rochebrune  cite  entre  antres  la  Saiute-Cbapelle  de 
Paris ,  due  à  Pierre  de  Montercau. 

Plusieurs  membres  du  Congrès  signalent  des  églises  anté- 
rieures au  XIIl'  siècle,  où  des  noms  de  constructeurs 
désignent  des  laïques. 

11.  Auber  fait  remarquer  que  ce  n*est  généralement  qu'à 
partir  du  \1V*  siècle  que  Ton  possède  des  noms  d'architectes 
laïques  pour  les  édifices  religieux. 

II.  Fillon  cite  quelques  noms  qui ,  n'étant  pas  suivis  de 
qualification  indiquant  une  position  religieuse,  font  natu- 
rellement admettre  l'état  laïque.  Il  pense,  avec  d'autres 
oiembres,  que  les  religieux  ajoutaient  toujours  leurs  qualités. 

11  émet ,  à  l'appui  de  son  opinion  »  que  saint  Louis  avait 
pour  architectes  deux  laïques. 

U.  le  docteur  Cattois  fait  remarquer  qu'on  ne  connaît  pas , 
de  Cologne  à  Paris,  de  basilique  du  XIIP  siècle  construite  par 
00  prêtre. 

Il  rappelle  qu'en  Italie,  dès  le  \*ou  XI*  siècle,  les  archi- 
tectes italiens  connus  comme  constructeurs  des  églises  sont 
toos  laïques. 

H.  Auber  ne  se  déclare  point  convaincu,  et  engage  vivement 
les  membres  de  la  Société  à  étudier  cette  importante  question. 

La  séance  est  levée  à  dix  heures  un  quart. 

Le  Secrétaire , 

A.    DUREAU. 


U8  CONGRÈS  AhCBÈOWGiqVE  DE  FftAKGE. 


VISITE  AUX  A^CreNJIES  MAISONS  DE  L\  VIILB  DE  FflîlTEIttY  .   A 
LStfPLAGSUSlfT m  CHATEAU  ET  à  LÉGUSE • 

LB    16  JUIN    A    11    HBUHBS. 


Ail  heures  do  matin,  les  membres  du  Congrès  se  sont 
réunis  au  château  de  Fontenay,  sur'rioviialion  de  M.  Baron, 
ancien  député,  propriétaire  de  la  plus  grande  partie  des 
ruines  de  la  place.  On  monte  par  une  pente  assez  rapide  à  la 
belle  habitation  moderne  établie  dans  Tenceinte,  sur  un  point 
qui  domine  la  ville  de  Fontenay ,  et  d'où  la  vue  s'étend  an 
loin  sur  le  pays. 

Après  s'être  reposé  dans  le  salon  de  M.  Baron,  le  Congrès 
a  visité  avec  lui  l'enceinte  et  les  murailles  qui  existent  en- 
core ;  il  a  reconnu,  au  milieu  des  jardins  et  des  bosquets  qui 
occupent  les  cours,  l'ancienne  disposition  des  entrées  et  la 
position  du  donjon. 

En  descendant  du  château,  qui  domine  toute  une  partie 
de  la  ville ,  la  plupart  des  membres  ont  visité  des  maisons 
assez  curieuses  qu'ils  avaient  aperçues  des  promenades  de 
M.  Baron ,  notamment  la  maison  dite  du  Gouverneur ,  que 
M.  Bouet  a  dessinée. 

Après  être  passé  par  le  marché  aux  Porches  et  avoir  visite 
les  maisons  qui  le  bordent ,  le  Congrès  est  descendu  sur  les 
bords  de  la  Vendée  ;  il  a  trouvé  lâ  des  maisons  dont  les  étages 
en  surplomb  sont  supportés  par  des  poteaux  obliques.  Denx 
dessins,  de  M.  Bouet ,  en  rendront  très-exactement  la  dispo- 
sition (Y.  les  pages  140  et  161  ). 

Autrefois,  le  long  des  rivières  et  quelquefois  sur  des  rues  , 
on  gagnait  ainsi  de  l'espace  pour  les  étages  élevés.  On  toyait 
encore,  dans  les  anciennes  villes,  des  maisons  en  surplomb  sur 
le  bord  de  presque  tous  les  cours  d'eau  ;  aujourd'hui  elles 
deviennent  très-rares ,  et  les  types  qu'on  voit  à  Fontenay 


T 


139 


il><i  CONGRES   AKCIIÉOLOGIQOE   DE  FRANCE, 


MAISOK    SITUER   SUR    LA    HIVlÈRB. 


XXXV   SESSION  I    A  FONTENAY. 


MAISOSS   l-lTthES   StR    L\    RITli^Re, 


iki  GONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DÉ   FBAfICB. 

devaient,  à  ce  tUre,  élre  remanliiés  par  le  Congrès  archéo- 
logique. 

L*église  Notr«^(kime  de  Fontenaïf  a  ensuite  été  Tisitée. 
Nous  renvoyons  aux  docoinènts  hiitoriques  donnés  snr  cet 
édifice  par  M^l.  dé  Rochelirune  et  Pillon.  Dans  son  eut 
actuel,  l*ensemblè  dé  cette  église  est  dd'XV«  siècle.  La  tour, 
assez  élevée,  est  une  des  plus  betles'dë  h  contrée;  elle 
conserve  le  galbe  des  tours 'du  XIV*  ^èef^. 


VISITE  A  LA  œLLECTION  Dr  M.  EiBNJÂMIN  FILLON, 

LB    l6   JUIN  ,    4    MIDI    1/2. 

I^  Congrès  s*est  rendu,  à  midi,  chez  M.  B.  Filloir,  poor 
visiter  sa  remarquable  collection. 

Cette  cotleclion,  uniquement  formée  au  point  de  voe 
historique  et  artistique ,  ne  renferme  que  des  spécimens  ca- 
ractéristiques propres  à  Taider  dans  ses  études.  Ce  n*est 
donc  point  une  collection  proprement  dite ,  mais=  un  instra- 
ment  de  travail.  Chaque  fûèce  a  sa  valeur  propre,  son 
importance  déterminée.  Vivant  loin  des  grands  centres, 
M.  B.  FiUon  a  dû  s*entourer  ainsi  des  docmnenis  qoî  Ini 
tiennent  lieu,  en  petft,  de  ce  que  renferment  les  dépte 
publics  de  Paris  et  des  prlncîpak*s  villes.  —  Les  coHectian- 
neurs  attacheraient  assez  peu  d'importance  à  cet  aoAs  de 
notes  ;  mais  un  travailleur  y  trouvera*  bien  des  cMSbes 
précieuses. 

owe«"d'abt. 

ScitipiarwiÉ? 

1°  Médaillon  dé  Ixmîs  XI  jeune,  sculpté  sur  pierre  de 
touche  par  Laurana.  Original  du  médaillon  de  bro&ïe  dû 


SX3LI*  SESSION,   A  POKT£NAY.  i%3 

latee  aftftite,  qoi  est  de  phs' petite'  diiAMifllos  et  d'un* 
tra? ail  moins  soigné. 

^  Boslede  Sdpibil,  reprâu^ntê  sodsp  les  traits' d*ùn  per- 
mmse  italien*  de*  làf  fin  du  XY^  sMcle.  Bas-rdierde  |{^aa- 
de» r  oatïireHe  en  maître  blimc  Cent' peut-être ,  ao  poidt  de 
vue  deTart,  le  morceao  le  plusr  précieot  de  Itf  cbllectk>0. 

3^  PhIv  buste ,  en-  marbre  biMic ,  d'une  jeune  princesisG 
julienne  y  par  Rousseau,  sculpteur  bas-poiterin  do  com- 
mencement du  XVIII*  siècle,  qui  a  résidé  longtemps  à  la 
cour  de  Madrid. 

k"  Bttsie  plus  grand  que  nature,  en  terre  coite,  de  Til- 
lustre  mathématicien  François  Viète,  par  M.  Maiodron,  qui* 
a  fait  également  pour  M.  B«  Fillon  les  médaillons  de  plosirurs 
des  membres  de  sa  famille.  Plusieurs  de  ces  médaiUons,  d'un 
beau  caractère ,  sont  de  grande  dimension. 

Jeune  Italienne  ouvrant  un  vaso  d*or.  École  milanaise. 

ApoUonet  Dapkné,  par  Loir,  imitateur  du  Poussin. 

Tête  de  Dominicain  d'un  grand 'caraotère.  Éooto  espagMie: 

Chtnnant  petit  tXMrirait  de  femme  sur  argent,. par  Wiérix. 

Grandes  miniatures  in-folio  provenant  d^un  livre  d'Heures* 
etécnté  par  Claude  GoufBer ,  dont  l'une  a  mis  Mi  B.  Fillon 
sur  la.  traee  de  la.  provenance  des.  faïences  fines  impropre* 
ment  dites  de  Henri  IL 

Portrait  sur  bois  du  Fontenaisien  Iticolas  Rapin,  l'undes 
auteurs  de  la  Satyre  Menippée,  Peinture  attribuée  à.  Caron« 

Curieux  portrait  de  Brantôme,  longten^)»  conservé  dan»  la* 
famiife  de  Cbasletgper,  à  laquelle  le  célèbre  écrivain  était 
allié  par  sa  mère. 

Petit  tahkan  sur  bois,  représentant  rfinfant-i-JéstMi  ei^le 
petit  saint  Jean  jnnant  avec  on  mouton ,  peint  p^r  Tévôqne 


itlU  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

artiste  Pierre  de  Nivelle,  qai  occupa  le  siège  épifloopalde 
Laçon  de  1635  à  1660. 

Mioiatare  de  F.  Breotel  :  Fuite  en  Egypte,  commandée 
par  Viocent-de-Paul  pour  son  prolecteur ,  M.  de  Cooinei^ 
avocat  à  Daz.  Lettre  d'envoi  autographe.  Dans  k  indaie 
album  se  trouve  la  lettre  autographe ,  très-longue  et  très- 
déuillée ,  où  Vincent-dc-Paul  raconte  sa  captivité  de  Tunis  à 
son  protecteur. 

École  Italienne,  —Quelques  dessins  de  maîtres,  des  XIV* 
et  XV*  siècles. 

Études  de  Michel-Ange  et  du  Primalice. 

Profll  de  Vierge  à  la  pierre  noire  rehaussé  de  blanc ,  par 
Fra  Bariholomco. 

Sainte  Thérèse  tenant  TEufant-Jésus  dans  ses  bras,  en 
présence  de  la  Vierge  et  de  plusieurs  anges.  Dessin  à  la 
plume,  lavé  de  bistre ,  par  Le  Guerchin. 

École  française.  ^  Série  de  cartons  pour  des  émaiik'urs 
de  Limoges,  du  milieu  du  XVI*  siècle. 

Plusieurs  portraits  aux  trois  crayons,  du  XVI*  siècle  et  de 
la  première  moitié  du  XVIi*. 

Dessin  capital  du  Poussin  pour  son  Tesiantent  d'Endos 
midas^  plume  et  bistre.  —  Notables  différences  avec  le 
ubleau  du  maître ,  gravé  par  Pcsne. 

La  Mort  de  Sénèque ,  Tun  des  plus  beaux  dessins  connus 
de  Le  Sueur»  ayant  appartenu  à  Jean*Jacques  Rousseau, 
qui  l'avait  reçu  du  prince  de  Gonti. 

Études  de  tètes  de  religieuses,  par  Philippe  de  Champagne. 

Études  de  Watteau. 

Le  Retour  et  Le  Départ ,  par  Greuze.  —  Compositions  de 
plusieurs  figures  à  la  plume  et  k  la  pierre  noire  lavées  d*encre 


XXIV  SESSrON.   A   FONTENAT.  145 

de  Chine,  et  conçues  dans  ce  sentiment  fausseoient  drama- 
tiqoe  qoi  caractérise  les  œuvres  de  ce  peintre. 

La  Mort  d'Hector,  par  Louis  David,  pierre  noire  çt  encre 
de  Cliine.  —Superbe  portrait  de  Dubois-CraïKé  à  l'encre  de 
Chine,  par  le  même. 
Étodes  de  lêies  de  chevaux ,  par  Carie  Vernet 
Dessin  à  la  mine  de  plomb,  par  David  d'Angers.  —  Celte 
composition  ,  de  dix-sept  fignres,  a  été  faite  pour  servir  de 
frontispice  an  livre  sur  les  guerres  de  la  Vendée,  qne  pré- 
parent MM  Fillon  et  Dugasi-Matifeux.  Elle  représente  THis- 
loire  éclairée  par  la  Justice,  ayant  à  sa  droite  les  généraux 
républicains ,  à  sa  gauche  les  chefs  vendéens ,  et  à  ses  pieds 
une  mère  vendéenne ,  tranquillement  assise ,  entourée  de  ses 
quatre  enfants.  Ce  dernier  emblème  de  concorde  et  de  paix 
caraMériiie  la  noble  pensée  de  Tartiste. 

GrawnrM. 

Quelques  é|>reuves  de  choix  <{es  gravures  les  plus  iiitéres- 
lanles  d'André  Wantcgna,  do  Marc-Antoine,  d'AUxirl  Durer, 
Jean  Duvet,  Marc  Duval,  Claude  Lorrain,  Jegher,  Hem- 
brandt,  Paul  Potter,  Van  Dyck,  Nejvinx,  Callot,  Fran- 
cisque MHet,  Pesne,  Audran,  Watteau,  Copia,  Roger, 
Prndhon ,  etc. 

Choix  de  portraits  d'hommes  célèbres ,  \\anm  Icsiiuels  il 
en  est  de  beaux  et  de  rares. 

ANTIQUITÉS  ET  CURIOSITÉS. 

Découverte  de  St-Médwd,  près  Fontenay-le-Comte.  — 
Mobilier  du  tombeau  d'une  femme  artiste  du  lll*'  siècle, 
contemporaine  de  Postume  :  boite  à  couleurs ,  argent  et 
bronze,  palette  de  porphyre,  godet  de  bronze,  mortier  et 
son  broyon  de  marbre  blanc,  nsieusiles  divers  de  bronze, 

10 


1&6  GONGEfeS  ABCHÊOLOGIQUE    DE  PBANCE. 

cristal  de  roche  et  bois ,  nombreux  vases  de  verre  et  cristal 
artificiel,  vases  de  terre,  etc.  Qaelques-uns  de  ces  vises 
coniieonent  encore  les  couleurs,  les  cires,  les  vernis,  les 
résines  qu'employait  Tartiste  romano-gauloise. 

Fragments  de  revêtements  de  murs ,  découverts  dans  la 
villa  située  près  du  tombeau,  et  couverts  de  peintures  repré- 
sentant des  personnages,  animaux,  plantes  et  ornements 
divers. 

Cette  collection  est  unique. 

Statuette  de  Mars,  en  bronze  ,  trouvée  au  iMazeau-de-St- 
Sigismond  (Vendée). 

Plusieurs  vases  romano-gaulois  en  terre  ronge  avec  reliefs. 

Bague  d'or ,  de  la  seconde  moitié  du  VI'  siècle ,  portant 
en  monogramme  le  nom  de  RADËGODIS,  qu'on  a  attribué 
à  sainte  Radégonde.  —  Quelques  autres  bijoux  mérovingiens 
en  or. 

Grand  collier  de  mariage  en  or ,  VIII*  siècle ,  contposé  de 
médaillons  représentant  alternativement  Bacchus  et  Cybèle; 
et,  sur  le  médaillon  principal,  le  CbrLst  unissant  les  deux 
époux,  dont  les  noms  sont  inscrits  en  légende. 

Vierge  d'ivoire ,  assise ,  du  premier  tiers  du  XIII*  siède. 
—  Provient  de  l'abbaye  d'Ourscamp ,  près  de  Noyon.  — 
Hauteur  :  O'^SS^  —  Monument  curieux  comme  spécimen  de 
l'art  de  ce  temps. 

Sceaux  des  XIII*,  XIV*  et  XVI*  siècles. 

Épées  provenant  du  lit  de  la  Vendée,  dont  deux,  d'une 
conservation  parfaite,  sont  des  spécimens  fort  rares  des 
X*  et  XIII*  siècles. 

Écbantillons  de  poteries  poitevines  avec  marques. 

Verres  peints  et  agaiisés,  de  fabrication  poitevine,  des 
XVI*  et  XVII*  siècles. 

Spécimens  de  vases  chinois  et  japonais  avec  inscriptions 
chronologiques,  des  XV*  et  XVI*  siècles,  apportés  en  Bas* 


XXXI*  SESSION,   A   PONTENAY.  iUl 

Poitou  par  le  commerce  de  Nantes,  des  Sables-d'Olonne  et 
de  La  Rochelle. 

Quelques  bons  émaux  de  Limoges,  des  XII',  XIII*,  XVI* 
et  XYII*  siècles. 

MooBaiM  9t  utédmlUem. 

Seulement  quelques  spécimens,  parmi  lesquels  on  remarque 
DO  exemplaire  du  stalère  portant  le  nom  de  Vercingélorix  ; 
quelques  triens  mérovingiens  du  Poitou ,  cntr*autres  ceux  de 
Ligugé,  d'Ardin  et  de  Tliiversay  (Theodebertiacum),  ancienne 
localité  mérovingienne ,  comprise  maintenant  dans  l'enceinie 
de  Fontenay-le-Comle  ;  le  grand  m^^daillon  d'or  frappé  sous 
Charles  VII,  en  commémoration  de  Texpulslon  des  Anglais  ; 
quelques  médaillons  italiens  de  Pisauello ,  de  Laurana  et  de 
Boldn;  celui  de  François  P',  par  Gellini;  celui  d'André 
Tiraqueau,  modelé  à  Rome,  en  1552,  par  un  Italien  In- 
connu; quelques  médailles  de  G.  Dupré  ,  et  enfin  des  pièces 
d'essai  de  la  Révolution. 

Une  collection  à  peu  pfès  complète  des  assignats  et  bons 
de  confiance  émis  par  les  armées  catholiques  de  la  Vendée. 

Déplus,  environ  20,000  documents  manuscrits  et  im- 
primés, recueillis  çn  commun  avec  M.  Dugast-Matifcux , 
tous  relatifs  à  l'histoire  des  provinces  de  l'Ouest.  Ce  recueil 
très- important  renferme  de  nombreuses  chartes,  dont  la 
plus  ancienne  remonte  au  commencement  du  X*  siècle.  — 
On  y  trouve  beaucoup  de  pièces  munies  de  sceaux.  D'autres 
ont ,  indépendamment  de  leur  valeur  historique ,  un  inié)*êt 
considérable  comme  autographes.  —  Environ  10,000  de  ces 
docomenls  ont  trait  aux  guerres  civiles  de  la  Vendée.— Série 
de  documents  originaux  relatifs  aux  seigneurs  féodaux  de 
Fontenay-le-Gomte. 


1&8  C0N6«È$  AfiCHÊOLOGIQUe  DE   FRANCE. 

AUTOGRAPHES  PRINCIPAUX. 

.lean  Ghaiidos,  Thomas,  Percy,  Bertrand  Da  Guesdin,  h^n 
de  Berry,  Charles  d'Orléans,  Jeao-Sans-Peor ,  duc  de  Boar- 
giigoe;  Bernard  d*Armagnac ,  Arthur  de  Richemond,  Jean 
Rabateao,  l'hôte  de  Jeanne-d*Arc;  Gilles  de  Hais,  Louis  XI, 
Richard  III.  roi  d'Angleterre;  Philippe  de  Commines,  Fer- 
dinaud-M^alboliqae,  Isabelle  de  Castille,  Aoue  de  Bretagne, 
Sadolet,  Artus  Gouffier ,  sire  de  Boisy  ;  Phihbert  de  Lonne , 
Jean  Juste  ,  François  Viète  ,  Bernard  Palissy  ,  Barnabe 
Brisson ,  Nicolas  Rapio ,  Catherine  de  Parthenay ,  Agrippa 
d*Aubigné,  Henri  de  Rohan ,  Benjamin  de  Rohan  ,  sieur  de 
Soubize;  Vincent-de-Paul;  la.  plupart  des  hommes  qui  ont 
joué  un  rôle  important  dans  la  Révolution;  la  série  complète 
des  chefs  de  la  Vendée  militaire  et  de  la  chouannerie:  Caihe- 
lineau ,  StoIDel ,  Lescure ,  Bonchamp  ,  Piroii ,  Henri  de  La 
Rocliejacqnelein,  Forest,  Joiy,  Laugrenière,  d'Elbée,  l'abbé 
Bernicr,  d'Autichamp,  Jean  Chouan  ,  La  Cathelinière,  Cba- 
reite,  Bernard  de  Marigny ,  les  Sapinaud ,  Royrand ,  etc. 


2«  »£aKCE  du  16  JUIN. 

Présidence  de  M.  Seceestain  ,  inspecteur  de  la  Société  française  d'ai^ 
chéologie  pour  les  Deux-Sèvres. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 

Siègent  au  bureau  :  MM.  de  Longuemar  ^  Letouraeux^ 
Bauei,  Gaugain,  les  abbés  Loiwie^  Pichon^  et  le  curé  de 
St-Pierre. 

M.  Hoiptei  remplit  les  fonctioiis  de  secrétaire. 

M.  de  Caumont  dépose  sur  le  bureau  plusieurs  photo- 
graphies envoyées  au  Congres  par  M.  Crouzat,  sculpteur. 


IXKl'  SLS8ION5   A  FONTENAY.  !&9 

M.  fecuré  d'Angles  lit  un  mémoire  très-détaillésttrr^gtîse 
dMngles ,  qu'il  croit  devoir  dasser  au  rang  des  monomenis 
de  la  fin  dn  XII*  siècle ,  liien  que  la  nef,  composa  de  deux 
travées,  lui  semble  appartenir  au  commencement  du  Xlir. 

M.  Marchegay  demande  qu'on  insiste  snr  la  question  des 
pooillés.  II  croît  que  l'indication,  par  le  poulHé  de  M.  l'abbé 
illlery,  des  abbayes- mères ,  des  prieorés  situés  en  fias- 
Poitoa,  doit  serrîr  de  guide  pour  rechercher  les  thres  de  ces 
prieurés.  11  suffira  de  recourir  aux  cartulaires  et  aui  char- 
triers  de  ces  abbayes,  conservés  dans  les  archives  et  les 
bibliothèques  publiques;  et  ainsi,  pour  un  certain  nombre  de 
localités  importantes ,  sièges  de  ces  prieurés ,  on  pcMMrra  re« 
irooTer  la  date  de  fondation  ainsi  que  les  cireonstatioes  prin- 
cipales de  leur  histoire.  I^s  archives  du  département  de 
Mahie-et-f.oire  offrent,  à  la  connaissance  de  M.  Marchegay , 
beaucoup  de  documents  curieux  de  ce  genre. 

M.  l'abbé  Aillery  dit  que  révêché  de  Loçon  est  privé 
d'archives ,  par  suite  des  guerres  de  religion  et  de  celles  de 
la  Vendée.  Les  titres  et  les  objets  les  plus  précieux  de  Luçon, 
transportés  à  St-MicheUen-1'Herm,  ont  été  détruits,  le  S]an- 
vier  1563,  par  le  protestant  Champagne.  Cependant,  l'abbaye 
de  St-Michei  possédait  encore  en  1792  une  histoire  com- 
plète, une  bibliothèque  de  S, 506  vol.  malheureusement  fort 
mal  tenue  ;  une  copie  du  tableau  de  la  Transâguration  de 
Raphaël,  placée  actuellement  dans  l'église  de  Notre-Dame  de 
Fonienay.  Bn  16*22,  Soubise ,  après  la  prise  de  Luçon,  pilla 
l'église  et  brûla  en  partie  ce  qui  avait  survécu  des  archives  de 
l'évéché.  La  bibliothèque  du  Chapitre  avait  été  détruite  en 
partie  dans  les  guerres  du  XVh  siècle.  L'évéque  Golbert 
s'appropria  ce  qui  restait  de  curieux.  Quelques  manuscrits 
sont  ainsi  entrés  dans  la  bibliothèque  du  Bot. 

il  serait  néanmoins  possible  de  reconstituer  les  archives  de 
Té^êché  de   Luçon  en  prenant   des  extraits  des  chartes 


150      CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRàNCB. 

contenaes  dans  les  dépôts  publics ,  en  achetant  les  ooTrages 
qui  se  trouvent  encore  dans  le  commerce,  aux  frais  do  diocèse, 
ou ,  au  moyen  d'une  subvention  annuelle  peu  considérable , 
en  faisant  faire  des  copies*  des  manuscrits  les  plus  prédeox , 
soit  par  des  gens  salariés,  soit  par  des  séminaristes  qui  occu- 
peraient ainsi  les  loisirs  de  leurs  vacances.  La  source  la  pins 
abondante  de  ces  documents  est  sans  contredit  les  archives  de 
Poitiers ,  et  déjà  Mg'  Soyer  avait  obtenu  qu'on  offrît  Tbospi- 
taiité  du  séminaire  de  cette  ville  à  quelques  jeunes  ecdésîas- 
tiqucs  qui  seraient  allés ,  chaque  année,  prendre  sur  place 
copie  des  chartes  et  des  manuscrits  de  D.  Fontenean.  M.  Ail- 
lery  joint  à  son  rapport  un  catalogue  des  ouvrages  qui  se- 
raient consultés  avec  avantage  par  ceux  qui  voudraient  s'oc*- 
cuper  de  l'histoire  ecclésiastique  do  Bas-Poitou. 

1^1.  Gouraod  présente  le  catalogue  des  livres  de  la  biblio- 
thèque du  sieur  Moreau  de  La  Jaunière ,  trouvé  à  la  fia 
d'un  livre  de  comptes. 

Reliquaires  et  anciens  objets  d'art.  —  M.  l'abbé  Baudry 
présente  un  mémoire  sur  une  croix  reliquaire  en  bronze 
do  XI* siècle,  pattée, style  roman,  trouvée  à  Lavert,  dans 
la  rivière  le  Lay.  Le  Christ ,  couvert  du  tablier  qui  remplace 
la  robe  des  époques  antérieures  et  précède  la  pièce  d*étoflfe 
des  temps  postérieurs ,  a  les  bras  étendus  horizontalemeot 
et  les  pieds  fixés  par  deux  clous.  La  croix,  comme  le  prouve 
Tannean  de  suspension  fixé  au  sommet  et  la  douille  de 
l'extrémité  inférieure,  pouvait  indifféremment  être  portée 
suspendue  ou  servir  de  croix  processionnelle.  M.  l'abbé Baudry 
mentionne,  en  outre 5  une  petite  croix  en  argent,  pattée, 
ornée  de  cristal  de  roche,  qu'il  attribue  au  XII*  siècle, 
ainsi  que  quatre  sceaux  provenant  de  différents  abbés. 
M.  Fillon  signale  la  crosse  de  bois  avec  douille  en  argent, 
décorée  d'une  inscription,  ainsi  que  Tanncao  d'or,  avec 


XXXr  SESSION,   A  FONTENAT.  151 

saphir ,  recueillis  à  Maîllezais  dans  ie  tombeaa  de  Tévèque 
de  Saintes ,  Goderan.  I^  douille  est  an  musée  de  Niort  ; 
ranocao  appartient  à  M.  Poey-d' Avant.  Il  mentionne  aussi 
onc  crosse  abbatiale  du  XIY*  siècle,  trouvée  dans  le  cloître 


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de  la  cathédrale  de  Luçon  ;  elle  est  en  cuivre  doré  et  émaillé, 
et  est  déposée  aujourd'hui  au  musée  de  Cluny. 

Il  présente  ,  en  outre ,  une  inscription  sur  plomb  trouvée 
dans  le  tombeau  de  ce  même  Goderan,  et  sur  laquelle  sont 
constatés  ses  titres  et  Tépoque  de  sa  mort  ;  un  sceau  de  bois 
d*ébène  du  XI*  siècle ,  trouvé  à  Rezé ,  avec  la  légende 
SIG.  EMEBici  DEGANi.  M.  Fiilon  montre  un  collier  de  ma- 
riage byzantin  (bien  que  de  provenance  étrangère),  repré- 
sentant le  Christ  en  même  temps  que  Cybèle  et  Bacchns  , 
et  probablement  du  VIII*  siècle.  Il  soumet  enfin  le  sceau 
de  Tabbaye  de  La  Grainetière,  et  ajoute  qu'il  en  existe 
plusieurs  autres  entre  les  mains  de  diverses  personnes. 
M.  Poëy-d' Avant  possède  celui  de  Geoffroy  Pouvreau ,  der- 


152  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRA^CE. 

nier  abbé  de  Maillczais  »  et  celai  du  monaKlère  de  fCieul-sor* 
TAulLse. 

M.  Filloti  présente  ensuite  au  Congrès  une  ¥ierge  en  irolre 
du  XIII*  siècle,  provenant  d*Ourscamp,  près  Nnyon.  0*iprès 
un  moine  de  ce  lieu  ,  elle  était  portée  aux  procesûoos  el  ha- 
biluellenieut  placée  dans  une  niche. 

M.  de  Rochebrune  fait  ob8or\cr  le  rap()or(  qui  existe 
entre  cette  Vierge  et  celte  de  la  Chaisc-Giraud.  —  M.  Filioo 
indique,  en  la  possession  de  la  famille  Brécbard«d«  FcHitcaaiy, 
un  dyptique  en  ivoire  du  XIV*  siècle;  il  dit  qu*il  eiisiail  Ik 
Atzenay  une  colombe  eu  vermeil ,  échangée  par  te  caré  el  la 
fabiique  contre  un  calice  moderne. 

Al.  Segrestain  demande  s*il  existe  des  ornementa  sacerdo- 
taux. M.  Fiiion  répond  que ,  d*après  un  bruit  accrédité,  on 
e:i  aurait  trouvé  dans  la  tombe  d*un  abbé  ou  étéqoe  à 
Luçon,  du  coumiencetnent  du  XIV'  siècle.  Dans  celle  deGo- 
deran,  on  n'a  trouvé,  avec  ses  vêtements  très-simples  «  que 
quelques  fragments  de  ûls  d^argent  et  d*or.  51.  Fillon  roeo- 
tionne  encore  un  reliquaire  de  la  fin  du  XIIl"  siècle.  M.  de 
Rochebrune  cite  les  vases  sacrés  de  Coex  et  les  croix  proces- 
sionnelles de  St-l'hilbert  de  Bouène  et  de  Sl-Étie 


Peintnres  murales  — M,  Tabbé  David  présente  au  Congrès 
la  copie  d'une  peinture  du  X III'  siècle  :  quatre  couleurs  scukh 
ment  y  ont  été  employées  :  vert ,  noir,  jaune  et  rouge.  M.  de 
Rochebrune  fait  remarquer  que  les  statues  de  celle  époque, 
surtout  celle  de  la  Chaise-Giraud»  présenieni  un  faire  attezbon 
et  une  certaine  allure  artistique.  Les  peintures  morales  sont 
médiocres  ;  les  plus  belles  étaient  celles  de  Fontaines,  dont  il 
a  fait  des  croquis.-*  Il  pense  qu'elles  existaient  sur  tovtes  les 
façades  des  égli^seset  qu'elles  continuaient  la  tradition  des mu*- 
saîques  anciennes.  HI.  Baudry  en  mentionne  une  du  XI"  siècle. 

&I.  le  président  prie  M.  de  l^nguemar  de  doniMr  au 


I1>I'  SESSIOM,   A  FONTEKAY.  159 

Congrès  qoelqucft  indications  aa  sujet  âes  peintures  nwrales. 
Sonvent,  dit  M.  de  Longoemar ,  des  peintores  ornent  le 
deiiors  des  églises.  Les  églises  romanes,  offrant  de  plus  larges 
surfjcen  qoe  celles  de  Vère  ogivale .  sont  |)lus  favorables  à  la 
peinture  murale,  qui ,  contrairement  è  Tusage  adopté  dans 
roriem,  offre  sonveni  le  mélange  des  sujets  de  TAncien 
et  du  Nouveau-Testament.  M.  de  Longnemar  présente  quel- 
ques fac-simile  provenant  : 

!•  Do  temple  StOean.à  Poitiers  (X!«  et  Xîl«  siècles) . 
pesnttire  rappelant  celles  trouvées  h  P(»mpeî; 

t*  Deh  grande  abbatiales  de  St-Saun  (XI*  et  XfPstècles), 
dont  les  trois  divisions  présentent  tn»îs  sujets  distincts  lires 
de  rApocaly|)se,  du  Nouveau  et  de  rAncien-Testament.  L'ab- 
side ne  contient  que  les  principaux  saints  honorés  ï  StSavln. 
DAM  la  crvpie  est  peint  le  martyre  de  saint  Savin  et  demain! 
Savinien.  D'ailleurs  ,  observe  M.  de  Longnemar ,  on  peut 
alaérneift  s'apercevoir  que  toutes  ces  peintures  ne  sont  ni  de 
la  niéme  é|HK{ue ,  ni  du  même  style  ; 

V  M  Notre-Dame  de  Poitiers  :  le  Christ  et  les  quatre 
Évaiig^list^ ,  la  Vierge  et  rBnfani- Jésus,  les  saintes  Femmes 
et  les  douze  Apôtres  (XIII*  siècle)  ; 

6*  De  Notre-Dame-de^Lignières  :  Résurrection  de  Lazare. 

Le  corps  est  enveloppé  de  bandelettes  analogues  à  celles  des 

oiomien  égyptieimes ,   et  l'artiste  lui  a  donné  cette  couleur 

verte  indiquée  par  les  textes  et  qui  annonce  la  décomposition 

des  organes  après  la  mort.  Dans  un  panneau  i  cAté,  Lazare 

eut  représenté  moorant;   l'âme,  sous   la  forme    humaine, 

s'échappe  de  sa  bouche  ;  le  dénioii  cherche  i  s'en  emparer , 

mais  on  ange-gardien  loi  tient  la  main  et  lut  aide  à  s'échapper  ; 

5"  De  la  coupole  de  S^-Catherine^cfe-Montmorillon  :  sainte 

Catherine  présentée  à  la  Vierge  ; 

i*  De  la  crypte  détruite  de  Si-Martial  d'Angouléme  ; 

7*  Une  fresque  de  Notre-Dame  de  Chauvigny:  la  croix 


i&U  CONGBËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  :FRAI9CE. 

porlée  par  le  Christ,  aidé  de  papes,  (révdqoes,  de  laïques  H 
eiifio  d*uD  enfant  qui,  trop  petit  pour  y  atteindre,  tond  les 
bras  pour  arriver  jusqu'à  elle  ; 

8<*  Fresque  de  l'Abeie ,  d'une  facture  bien  diSâreiite  :  la 
consécration  de  Grégoire-le*Grand  ; 

9*  Une  scène  des  danses  macabres ,  provenant  d'une  dm* 
pelle  près  MonCmoriUon  ; 

lO"  Une  autre  scène  des  danses  macabres:  la  scène  des 
Morts  et  des  Vib,  avec  la  l^ende  à  ce  propos.  M.  de  Lon- 
goemar  fait  observer  la  naïveté  des  peintures  et  de  leurs  lé- 
gendes ;  naïveté  que  fait  aisément  pardonner  l'idée  religieuse 
qui  leur  donne  naissance. 

Archùecture  tnilùaire  du  moyen-âqe.  —  On  passe  aaz 
questions  du  programme  relatives  \  l'architecture  militaire 
du  moyen-âge,  en  Vendée  et  dans  le  Poitou. 

M.  de  Caumont  observe  qu'il  croit  bon  de  s'appesaatîr 
sur  l'origine  des  mottes  féodales  qu'on  prétend  postérieures 
au  X*  siècle ,  et  demande  qu'on  dirige  l'enquête  de  manière 
à  savoir  s'il  existe  des  constructions  dans  rintérieur  des 
mottes  ou  sur  leur  surface. 

M.  Fillon  a  remarqué  à  la  motte  du  Bois-de-Cené ,  élevée 
sur  un  terrain  sablonneux,  des  vestiges  romains;  mais  il  croit 
la  motte  élevée  après  la  destruction  de  constructions  ro- 
maines du  voisinage.  Sur  une  vingtaine  de  mottes  qu'il  a 
examinées,  aucune  n'a  présenté  de  restes  romains.  Il  est  arrivé 
quelquefois,  ajoute  M.  Fillon,  que  des  tumuli  gaulois,  tels  que 
celui  de  St-Nicolas-de-  Brem,  ont  été  érigés  en  mottes  féodales 
et  même  accrus  de  la  terre  extraite  des  fossés.  Ou  voit  sur 
cette  motte  des  traces  dtî  constructions  du  moyen-âge. 

M.  Monnet  lit  un  compte-rendu  des  fouilles  faites  à  la 
motte  féodale  appelée  la  Grande-Touche ,  non  loin  de  Niort, 
qui  ont  révélé  l'existence  de  constructions  dans  l'intérieur  de 


JXIV  SBftSIOR,  A  POMTEHAY.  155 

h  molle,  maisqoi,  n'ayant  pas  été  terminées,  n*ont  pu  donner 
aocaa  renseigneroent  positif  mr  h  question.  M.  Googet  a  dé- 
posé sur  le  bnreaa  une  notice  sur  diverses  mottes  féodalea 

Pour  os  qui  est  des  villes  murées  »  Vonvent  est  la  neule 
qu'indique  M.  Fillon.  Pressé  par  l'heure,  M.  Fillon demande 
l'autorisation,  qui  lui  est  accordée ,  de  présenter  au  Congrès 
on  manascrit  contenant  la  liste  et  les  armes  des  seigneurs  de 
Fomenay-le-Corote ,  parmi  lesquels  figurent ,  pour  la  plu- 
part, les  plus  grands  noms  de  la  noblesse  française  du  moyen- 
ige  et  des  temps  modernes. 

Revenant  à  l'ordre  des  questions  do  programme  interverti 
par  la  lecture  de  M.  Fillon ,  M.  Ledain  lit  une  notice  sur  le 
château  de  Bressuire ,  dont  la  fondation  remonterait ,  selon 
lai ,  à  la  fin  du  XI*  siècle.  Cette  notice  et  les  documents 
historiques  qu'elle  contient  feront  l'objet  d'une  publication 
spéciale  que  prépare  M.  Ledain. 

La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 

Le  Secrétaire  ^ 

G.   ROQUCT. 


EXCURSION  A  VOUVENT ,  MERVENT  ET  POUSSAIS. 

Présidence  de  M.  db  Cacmomt. 

Le  1 7  juin  186(i,  à  six  heures  du  matin,  le  Congrès  est 
pauli  de  Fontenay  pour  faire  sa  seconde  excursion.  Le  temps 
D'effraie  pas  les  membres  de  la  Société  française  d'archéo- 
Icgje,  qui  tiennent  à  visiter  tous  les  monuments  des  environs 
delà  viUe  où  ils  reçoivent,  depuis  huit  jours,  la  plus  gra- 
cieuse hospiulité.  Les  voitures  s'arrêtent  d'abord  à  Vouvent« 
M.  le  curé ,  qui  attendait  le  Congrès ,  lui  adresse  quelques 
paroles  pleines  d'i-propos  et  l'invite  i   visiter  son  église. 


156  CONGRÈS   ARCIiÊOLOGlQUE   DB  FRANGB, 

Le  magiiiCque  portail  laléral  de  Péglise  de  cette  locâlHé  attire 
d*abord  les  regards  de  M.  de  Caiimont  et  de  cent  qui 
i*accoinp£^neiit.  Les  détails  des  sculptures  font  I*objet  d*niae 
savante  description  de  M.  de  Rocliebrnne.  Il  fait  remarquer 
surtout  le  sujet  du  tympan ,  les  colonnes  torses  et  Tome* 
mentation,  assez  rare  dans  la  contrée,  qui  eiiste  eiKreles 
colonnes  sur  les  arêtes  de  la  maçonnerie.  Une  sacristie,  de 
construction  très-récente,  vient  malheureusement  détruire 
reflet  harmonieux  de  ce  portail.  Le  <:ongrès  fart  des  vœux 
pour  que  cet  édifice  disgracieux  disparaisse  promptemeot. 
Dans  Tintérienr  de  l'église ,  une  inscription  ttunniaire  du 
XIII* siècle,  empreinte  d*un  profond  sentiment  d'humilité 
chrétienne,  est  kre  par  les  visiteurs.   Elle  est  conçue  ainsi  : 

QTONDAM  PRJECLARVS, 
SED  NVNC  CINtS   ATQVE  FAVILLA. 

Le  caractère  barbare  de  la  construction  de  la  nef  témoigne  de 
son  antiquité.  Elle  remonte  au  X"  siècle  ou  peut-être  au  com- 
mencement du  X I*.  Dix  gros  piliers  carrés  séparent  cette  partie 
de  l'édifice  de  deux  bas-côtés  surmontés  de  voûtes  d'arête  en 
plein -cintre,  comme  la  nef  elle-même  (V,  la  figure  p.  t57).  Un 
seul  arc  brisé  se  fait  remarquer  auprès  de  la  voûte  do  clocher. 
Une  tour  informe,  placée  dans  un  des  bas-côlés  de  manière  ï 
l'obstruer,  renferme  l'escalier  qui  conduit  au  sommet  de  l'édi- 
fice. L'abside,  dont  la  voûte  présenie  partout  des  arcs  brisés,  est 
plus  récente  que  la  nef.  Une  inspection  minutieuse  faite  eité- 
rieurement  démontre  qu'elle  doit  être  du  XII*  siècle.  M.  de 
Rocbebrune  signale,  sur  la  corniche  de  cette  abside ,  une  in- 
scrtptioii  qui  n'a  pas  encore  été  lue.  Quelques  men^bres  du 
Congrès  essaient,  h  l'aide  d'une  échelle ,  de  déchiffrer  cette 
inscription ,  et  |)euvent  constater  qu'elle  se  compose  de  dix 
lettres  et  qu'elle  commence  par  le  mot  suô.   Une  autre. 


ZXXl*  SESSION,    A  PONTENAY.  457 

inscription  est  décoii?erte  da  côté  opposé  :  pJ^ôe,  comiom  ia 
précédente»  à  la  partie  la  plus  élevée  de  TédifiGe,  elle  ne 


j  CH.DÉÊTmcH. 


PAirn  DB  i*iiiTéitBi:B  m  la  NEr  m  l^golisr  ne  voivrnt. 

peut  malheureusemeut  être  lue.  M.  Segreslain  |fait  remar- 
quer les  proportions  heureuses  et  la  construction  soignée  de 
Tabside  qu'on  pourrait,  dit-il,  prendre  pour  modèle.  En 
somme ,  Téglise  de  Vouvent  est  excessivement  remarquable 
ati  point  de  vue  de  Part.  Sa  nef  est  certainement  la  plus  an- 
cienne de  la  contrée  ;  c'est  un  spécimen  qu'il  faut  conserver 
avec  soin ,  malgré  sa  laideur.  Cet  édifice  était  peu  important 
dans  le  principe.  Le  beau  portail  du  XII*  siècle,  dont  il  a  été 


iS8  CX>E9GBÈ8  ABCUÉOLOGIQUE  DE  ^BANCE. 

question  plus  haut,  t  êTtbnrà  été  ajouté  au  momeot  oà  Too  a 
songé  à  fùre  de  l'église  un  monnme»t  plus  grandiose.  L'ab- 
side est  ? enne  ensuite.  Il  est  présomabie  que  la  nef  eût  été 
aussi  reconstruite ,  si  l'argent  n'eût  pas  manqué  à  ceux  qui 
avaient  entrepris  la  restauration.  Ce  qui  le  démontre  «  du 
reste,  c'est  qu'elle  n'a  plus  sa  longueur  primitive.  One 
portion  du  bas  a  dû  disparaître  au  mument  peut-être  de  la 
construction  de  l'abside.  On  ne  retrouve  pas'  de  Testées  du 
portail  principal,  qui  devait  exister  i  l'extrémité  de  cette  oeL 

Une  cr}'pte  fort  ancienne  eiiste  sous  le  cbœur.  M.  de 
Rochebrune  raconte  qu'il  a  pu  s'y  introduire  en  rampant. 
Elle  est  encombrée  entièrement  par  des  pierres  et  de  la  terre. 

M.  le  Curé  de  Vouvent  remercie  M.  de  Caumoot  et  le 
Congrès  d'avoir  bien  voulu  visiter  son  église*  et  profite  de 
cette  circonstance  pour  demander  quelques  fonds  afin  de  h 
restaurer.  M.  de  Caumont  promet  de  ne  pas  oublier  cette 
requête. 

Château,  —En  sorunt  de  l'église ,  les  membres  du  Congrès 
se  rendent  au  château.  Une  tour  très-élevée  est  ce  qui  reste 
de  plus  important  de  l'édifice.  Elle  est  méplate  dans  certaines 
parties  et  arrondie  auxlingles.  Un  petit  réduit»  à  voûte  cyUn- 
driqoe  ogivale,  existe  dans  le  bas  de  cette  tour.  Il  renferme 
un  vieux  canon  trouvé  dans  un  puits  des  environs.  Un  escalier 
en  très-mauvais  état  conduit  au  sommet  de,  cet  édifice ,  qui 
date  peut-être  du  XIIP  siècle.  Le  château  était  défendu  par 
deux  enceintes  dont  les  traces  sont  encore  visibles.  La  se- 
conde renfermait  une  motte  assez  élevée .  qui  a  été  fouillée 
sans  résultat  il  y  a  quelques  années.  La  tradition  populaire , 
toujours  empreinte  du  merveilleux ,  attribue  à  Mélusine  la 
construction  de  ce  château.  On  remarque  â  quelque  distance, 
de  l'autre  côté  de  la  rivière,  les  ruines  peu  importantes  d'un 
manoir  connu  sous  le  nom  de  Petit-Château. 


XXXI*  SESSION,   A  PONTEMAY. 


vos   DU   CBATBAU   KT   DD    OONJOlf   Dl  VOCVEKT, 


BICTK.aH.t* 


POTEBRE  BU  CHITUO  Dl  TOOTIHTi 


i«0  CONGBk]l  ASCBÉOLOGIOre  DE  POANGE. 

Au  moment  de  quitter  Vouvent ,  M.  lyonnet  achète 
le  musée  de  Niort  cinquante  médailles  trouvées  dans  ks  mh 
virons.  M.  Charvet,  de  Paris,  numismate  dont  le  moi  ait 
bien  connu  dans  le  monde  savant ,  constate  de  suite  rimpar- 
lance  de  ce  petit  trésor  qui  présente  selle  variétés  ie  piton 
dont  voici  le  détail  :  six  Philippe  V  on  VI,  deniers  et  oboks, 
deux  Charles  de  La  Marche,  un  denier  de  Champagne,  m 
sterling  de  Lorraine ,  un  sterling  du  château  Porden,  «a 
Jean  de  Bretagne,  on  Philippe  de  France,  comte  de  Poitiers  t 
un  denier  du  Mans,  un  denier  de  Louis  VII  ou  VIII  (rappé 
à  Bourges,  un  denier  de  Guingan  (Etienne  de  PentUèvre). 

Mehyknt. — De  Vouvent,  le  Congrès  se  rend  aoxOuHères,oà 
les  voitures  s'arrêtent  pour  laisser  parcourir  à  pied  aits  voya- 
geurs la  distance  qui  les  ^éjjare  de  Mervent.  Le  pelK  châteaa 
de  la  Citardière,  construction  du  XV 11'' siècle  présentant  peu 
d'intérêt,  est  xisité  sur  b  route  par  les  membres  du  Congrès, 
qui  suivent  ensuite  un  petit  sentier  plein  d'ombrage  et  de 
fleurs  tracé  dans  la  foiêi  de  Mervent.  Ils  traversent  la  petite 
rivière  de  Mer  sur  un  pont  ancien ,  dont  les  arches  sont  en 
ogive,  et  arrivent  enfin,  par  un  chemin  escarpé,  au  bourg 


de  Mervent  où  le  déjeûner  les  attendait.  A  la  fin  d*un  repas 
pris  avec  plaisir  par  les  voyag^'urs,  M.  de  Rechebrooe 
porte  un  toast  à  M.  de  Caumont  ;  ce  dernier  répond  par  des 
remerclments  à  MM.  de  Rochebrune  et  Fillon,  qui  ont 
réussi  à  réunir  à  Fonteiay  un  des  Congrès  les  plus  nombreux 


XXXI*  SESSION,   k  FONTENAY.  loi 

éè  toui  ceux  qoi  ont  ea  liea  jusqu'à  ce  jour.  M.  6.  de  Fon- 
tame  fiorte  os  toast  à  la  mémoire  de  HL  ÉmilieD  de  MontbaiK 
r«ote«r  des  Croquis  sor  la  Vendée. 

Aprèft  ce  repas  «  les  membres  do  Congrès  sont  montés  an 
cUteitt  de  Mertent,  véritable  nid  d*aigle  construit  an  sommet 
d'«i  rocher  escarpé  qne  la  rivière  de  Mer  entoure  de  ses 
méandres.  Un  spectacle  grandiose  se  déroule  au-dessous  des 
speaatenrs.  Une  gorge  profonde ,  entourée  de  coteaux  élevés 
couverts  d'arbres ,  rappelle  les  paysages  de  la  Suisse  et  de 
FADvergne. 

Le  donjon  ,  qui  est  la  partie  la  plus  importante  de  la 
mine»  présente,  à  rinlérieur,  un  octogone  à  côtés  inégaux 
surmonté  d'une  coupole  avec  une  ouverture  circulaire  an 
milieu,  (ne  fenêtre  très-étroite  placée  à  une  certaine  élé- 
vation, terminée  par  un  plein-cinire  qni  dépasse  les  pieds- 
droits,  est,  avec  la  porte,  le  seul  endroit  permettant  au  jour 
de  pénétrer  dans  ce  donjon.  Il  reste  encore  quelques  traces 
de  l'escalier  conduisant  au  sommet  de  la  tour.  Il  est  bean- 
coop  plus  grand  que  ceux  qu'on  trouve  ordinairement  dans 
les  forteresses.  On  remarque  dans  l'intérieur  de  la  maçonnerie 
un  conduit  carré ,  de  20  centimètres  de  diamètre  ;  dont  la 
destination  ne  peut  être  déterminée  d'une  manière  précise. 
Quelques  autres  pans  de  muraille  sont  encore  debout  ;  mais 
ils  ne  sont  pas  assez  complets  pour  offrir  un  grand  intérêt. 
Ce  cbâtean-fort,  qui  date  du  \I1*  siècle,  a  été  assiégé  par 
Jean-Sans-Terre  et  par  saint  Louis.  Un  ancien  boulet  en 
pierre^  de  42  centimètres  de  diamètre,  placé  auprès  du 
donjon  »  étonne  les  membres  du  Congrès  par  ses  dimen- 
sions.  M.  Bouet  fait  remarquer  l'analogie  qu'il  présente  avec 
les  boulets  anglais  du  Mont-St-Michel. 

Après  avoir  visité  l'église ,  dont  le  portail  est  surmonté  de 
qoatre  écussons  ,  parmi  lesquels  on  rcconnatt  celui  des 
Parthenay-Larcbevêque,  le  Congrès  a  tenu^  dans  la  salle  de 
la  Mairie,  une  séance  intéressante.  11 


162  CONGRÈS  AnCHÊOLOGIQOB  DE  FRANCE. 

En  relouriiani  à  Foaleiiay ,  les  membres  du  Congrès 
8*ari*ôleat  à  Poussais  pour  visiter  le  bea«  portail  de  \IV 
siècle  qui  orne  Téglise.  Les  deux  sujets  sculptés  k  droite  et  è 
gauche  du  portail  sont  très-remarques.  L*utt  d'eux  repré- 
scate  les  disciples  d*£muiaûfl  ,  et  Tantre  le  Christ  en  eroii. 
Au-dessous  de  ce  dernier,  une  ioscriplion  très-curieuse  attire 
surtout  Tatteution.  Elle  est  conçue  eu  ces  termes  : 

EiUVDVS  AVDEBBRTVS  DE  SANCTO 
JOHANNE  ANGËRIACO   ME   FECIT. 

L*inlérieur  de  Féglîse  est  lK?aucoiip  plus  moderne. 
elle  n'a  pas  été  achevée ,  elle  présente  une  particolarité  ^ 
curieuse  :  un  rang  de  cinq  piliers  la  divise  par  le  miUeu  en 
deux  nefs. 

Une  maison  plxée  auprès  de  Téglise  attire  les  regards  des 
membres  du  Congrèn.  La  porte  de  celte  maison  est  sur* 
montée  de  L*iriScriptîon  suivante  : 

CE  LOGIS  APAIiTlENT   A   FRANÇOIS  LAVRENT, 

.   MARCHANT,   DEMOVRANT  A   FOVSSAYS , 
A  ÊTÊ  COMMENCÉ   LE  Vllt*^*"'*   DE  MARS   1552. 

Do  l'autre  côié  de  celle  façade,  sur  la  cour,  on  voit  une 
petite  loge  composée  de  trois  arciides  cintrées  et  d'une  porte, 
(îe  genre  de  construction  est  unique  en  Vendée.  Le  logis  de 
Laurent  est  encore  habité  par  un  marchand. 

A  sept  heures  du  soir,  les  membres  du  Congrès  rentraient 
à  Fûntenay. 

Le  Secrétaire , 

IMBERT,  de  rhouars. 


SftAlUS  TEMÙE  A  MEnVENT,  lË  17  JUIN  1864. 
Présidence  de  M.  Charles  Ariuolt. 

Là  ^o€è  est  oeverte  ii  deux  heore«. 

Siègent  tn  bareao  :   MM.   de  Caumont ,   Segrestain  » 
^//((M ,  Gaugain  et  Pabbé  £e  PeitV. 

m.  Imbert  remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  de  Caùinont  ouvre  la  séance  en  appelant  ratlenlion  de 
MM.  Mllon  et  de  Rorhebrune  sur  les  châteaux  A^.  Vouvent, 
Menrent  et  Fontenay,  ponr  lesquels  il  demande  des  plans 
déiaîHéi^  L'architecture  militaire,  dit-il,  est  bi(*n  moins  connue 
que  l'architecture  religieuse.  Depuis  quelques  années,  on  a 
détruit  beaucoup  de  châteaux.  Il  faut  donc  se  hâter  d'étudier 
ceux  qui  restent,  afin  d'établir  une  bonne  classification.  Les 
donjons  carrés  sont  les   plus  anciens  ;    les   tours   cylin- 
driques paraissent  au  XII*  siècle.  Il  faut  explorer  les  tours  à 
pans:  eHes  n'ont  pas  encore  fait  l'objet  d*études  spéciales.  Il 
signale  la  tour  de  Châtitlon-sur-Loing  (Loiret),  comme  étant 
iiD  spécimen  des  pins  curieui  donjons  à  pans  du  XII*  siècle. 
Al.  Filion  signale  les  châteaux  de  Pouzauges,  Tiffauges, 
Mortagne,  Montaigu,  La  Gamache  et  Talmont,  les  plus  an- 
cii'iis  do  pays. 

M.  de  Rochebrune  cite  le  colombier  de  l'ancien  prieuré 
de  Ciie?rette.  Il  faK  remarquer  cependant  que  cette  con- 
struction, qui  remonte  au  moins  au  XIV*  siècle,  était  peut- 
être  une  chapelle  dans  le  principe.  M.  Pilton  n'est  pas  de 
cet  avis. 

M.  de  Foatahie  décrit  les  souterrains-refuges  de  Réaumur, 
dont  il  n*avail  po  parler  à  la  dernière  séance.  Il  n'a  été  fait 
aucune  découveMe  pouvant  préciser  la  date  de  ces  soûler* 
rains  très-remar«|naMes. 


l 


16&  œNGBËS  AftCRÊOLOGIQUE  DE  PRAMCB. 

On  passe  aax  questions  du  programme  relatives  aax  sceaux» 
monnaies ,  sépultures  et  aux  anciennes  industries  du  pays. 

M.  Fillon  parle  du  trésor,  du  XIII*  siède,  découvert  il  y 
a  quelques  années  à  Poitiers,  dans  la  rue  du  GhaudroQ-d'Or. 
C*est  la  plus  riche  découverte  de  bijoux  qui  ait  été  faite  en 
France.  Il  parle  aussi  d*une  découverte  fort  curieuse  d'us- 
tensiles du  XII*  ou  XIII*  siècle ,  faite  aux  environs  de  h- 
Proutière.  Passant  à  la  question  des  sceaux,  M.  Fillon  dit 
que  la  sigillographie  du  moyen-âge ,  pour  le  Poitoa  »  est 
excessivement  riche.  11  serait  facile  de  réunir  un  millier 
d'empreintes  de  sceaux.  Il  signi^e,  comme  un  des  sceaux 
les  plus  curieux,  celui  d*AlboJn,  évêque  de  Poitiers»  qui 
vivait  au  X*  siècle^  trouvé  à  St-Hilaire-de-Lonlay. 

Sépultures.--  M.  Fillon  signale ,  parmi  les  plus  anciennes 
sépultures  du  pays,  celles  du  Champ-des-Tombeaux.  Bl.  de 
Rochebrune  cite  les  toiubos  de  la  chapelle  Thémer,  un 
tombeau  du  XIV*  siècle  à  la  Vau-Dieu ,  une  pierre  tombale 
du  XII*  siècle  à  Benêt ,  et  d'autres  tombeaux  à  Mervent ,  au 
cloître  de  Luçon  et  à  Mouchamp.  iVI.  de  Fontaine  parle  d*uo 
tombeau  découvert  à  St-Cyr. 

M.  Fillon  dit  que  la  forme  des  vases  funéraires  a  beaucoup 
varié.  Leur  mode  de  fabrication  est  la  principale  indication  qui 
puisse  guider  l'archéologue.  Il  pense  que  les  vases  non  vernis 
sont  les  plus  anciens.  Les  carrelages  émaillés  sont  très- 
nombreux  dans  la  Vendée.  Il  y  en  avait  une  fabrique  à  la 
Téblerie  de  Mailiezais. 

Draperie.  —  M.  Ledain  dit  que  la  plus  ancienne  mention 
de  l'industrie  drapière  de  Parihenay  qu'il  ait  trouvée  remonte 
à  Tannée  1076.  Il  en  est  encore  question  dans  deux  chartes, 
en  1177  et  i29/i.  Au  XVI*  siècle  ^  les  marchands  de  Lyon 
venaient  acheter  les  draps  de  Parthenay.  Cette  industrie  est 


XXXI'  SESSION  ,   A  FONTENAY.  165 

tombée  au  XYII*  siècle.  Cependant,  on  fabrique  encore  des 
draps  grossiers  dans  cette  ville. 

M.  Ch.  ÀrnaDJt  regrette  vi?ement  que  M.  Baugîer  n'ait 
po,  avant  de  mourir,  achever  son  travail  sur  rorîgtne  de  la 
commune  de  Niort  et  sur  les  iodustrtes|  qui  y  ont  prospéré. 

Verrerie.  ^M,  Fillon  croit  qu*il  existait  anciennement  beau- 
coup de  verreries  en  Poitou.  Il  a  pu  recueillir  déjà  des  docu* 
ments  sur  une  vingtaine  de  ces  établissements,  dont  quelqnes- 
nns  remontent  à  Tépoque  romaine  et  quelques  autres  au  XJU* 
siècle.  Dans  la  forêt  de  Nervent ,  on  a  découvert  le  lieu  où 
existait  une  verrerie  dans  les  temps  antiques  et  au  moyen- 
âge.  On  y  a  trouvé  des  bouteilles ,  presque  entières ,  sem- 
blables à  celles  du  tombeau  de  St-Médard,  des  briques, 
des  débris  d'amphores  et  de  creusets.  L'analyse  du  verre , 
faite  avec  le  plus  grand  soin  à  Paris,  a  donné  les  mêmes 
résultats  pour  iMervent  et  St-iMédard. 

Les  vases  de  couleur ,  ajoute  M.  Fillon  ,  sont  en  assez 
grand  nombre.  Au  XVI"  siècle^  on  a  fait  en  France  des 
verres  émaillés.  Des  ouvriers  italiens  sont  venus  de  Murano 
en  Poitou. 

M.  Fillon  dit  qu'il  a  trouvé  quelques  documents  nouveaux 
relatifs  aux  compagnons  d'armes  de  Jeanne-d'Arc  Elle  était 
descendue  à  Poitiers,  chez  Rabatcau,  qui  avait  été  d'abord 
prévôt  de  Fontenay ,  sa  ville  natale  ,  et  devint  plus  tard 
membre  du  Conseil  de  Charles  VIL  11  n'existait  plus  au 
moment  du  procès  de  réhabilitation  de  la  Pucclle  d'Orléans  ; 
mais  Jeanne  Pidalet ,  femme  de  ce  même  Rabateau ,  qui 
avait,  avec  son  mari,  suivi  partout  l'héroïne,  donna  à  cette 
occasion  les  plus  grands  détails. 

La  séance  est  levée  à  quatre  heures. 

iéC  Secrétaire , 
IMBSRT. 


166  CONr.BËS   ARrtIÊOL0(;iQUE  DE  FRANCE. 

SÉANCE  DV  SAMEDI  MAHN  18  JUIN. 

Présidence  de  M.  pb  Focbebui'iii. 

Siégtfol  au  bureau:  MM.  l'ahbé  hê  Petit,  Goufoni»  de 
Longuemar ,  Pabbé  Lacurie^  de  Cawnont  et  Lelang. 

M.  Ledain  remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  de  LoDgaemar,  qui  est  allé  visiter  les  dépôts  de  cendres 
et  les  coltines  de  la  côte  du  Bas-Poltuu  dont  il  a  été  question 
dans  une  séance  précédente,  rend  compte  de  son  eiploratkML 

■  APPOKT  DE  M.  DE  I.OX<iVEI|AB. 

Trois  questions  portées  au  programme  du  Congrès  archéo- 
logique de  Fontenay  avaient  particulièrement  fixé  notre  at- 
tention :  celle  qui  provoquait  Tétude  des  traces  d'habitations 
antérieures  aux  temps  historiques;  celle  des  dépôts  de  cen- 
dres signalés  sur  quelques  points  de  la  circonférence  de  Tan- 
cicn  golfe  drs  Pictons ,  et  enfin  celle  relative  à  la  formation , 
naturelle  ou  artificielle ,  des  dunes  coqulllières  qui  s'élèvent 
sur  le  marais ,  dans  le  voisinage  de  St-MicheUen-rHerm. 

Un  mémoire  de  M.  de  Brem  et  une  note  de  M.  Tabbé 
Aillery^sur  ces  divers  sujets,  avaient  été  communiqués  an 
Congrès  dès  le  premier  jour  de  sa  réunion  ;  mais  ces  ques- 
tions parurent  assez  intéressantes  pour  être  examinées  de 
nouveau,  et  une  Commission  formée  de  M.  Tabbé  Aillery« 
de  M.  le  docteur  Auge ,  qui  Tun  et  Tautre  habitent  sur  les 
bords  du  marais  vendéen  ,  de  M.  Reverseau ,  et  de  quelques 
autres  membres  auxquels  je  fus  adjoint ,  prit  ses  dispos^itions 
pour  accomplir  cette  longue  excursion  dans  la  môme  journée. 

Avant  de  traiter  les  questions  qui  étaient  le  but  de  notre 
exploration,  il  est  indispensable  que  nous  jetions  un  coup-d'ceil 
sur  la  carte  de  la  Vendée,  afin  d'établir  nettement,  au  point 
de  vue  géologique ,  ce  qu'on  entend  par  le  marais  vendéen. 

Tous  les  observateurs  qui  ont  voyagé  du  nord-est  an  sud* 


XXXi*  SESSION  ,    A   FONTENAY.  167 

autsi  dans  le  département  de  k  Vendée ,  de  la  Châtaigne- 
raie, par  exemple,  à  Luçon  et  à  l'Aiguillon  ,  ont  été  frappés 
des  ditergences  physiques  du  sol  qu'ils  ont  traversé.  En  effet, 
on  rencontre,  presque  sans  transition  ,  les  terrains  schisteux 
granitiques  et  accidentés  du  bocage ,  les  terrains  calcaires  de 
la  plaine  encore  légèrement  ondulée,  puis  enfin  les  nai)pe8 
à  peu  près  horizontales  et  profondément  argileuses  du  marais. 
Envisagés  dans  4eur  ensemble ,  les  terrains  primitifs  dii 
hôcage  vendéen  se  développent  de  Toiiest  &  l'est ,  à  pariir  des 
bords  de  l'Océan  à  la  hauteur  de  Talmont ,  pour  courir  vers 
S***llermîne  et  St-Hilaire-sur-Autise ,  en  laissant  Fontenay- 
le-Gomte  un  peu  en  dehors  et  au  sud. 

Le  loog  de  cet  ancien   rivage ,  les  puissantes  assises  des 
calcaires  jurassiques ,  qui  débatent  à  la  base  par  lus  calcaires 
et  les  marnes  du  lias,  sont  venues  former  une  large  zone  dont 
la  rarfaee,  légèrement  ondulée  et  recouverte  d'un  sol  roogeâire 
qui  semble 'propre  à  ces  dépôts,  conslîtae  ce  qu'on  nomme 
la  plaine,  par  opposition  avec  l'aspect  accidenté  du  bocage. 
Sor  cette  zone,  les  céréales  et  les  prairies  artificielles 
régnent  en  sôuveraiiies  absolues;  aucun  arbre  ne  vient  les 
onabrager ,  et  tes  seuls  points  de  repère  qui  s'offrent  à  l'œil 
900t  les  flèches  élevées  des  clochers  de  Fontenay  et  de  Luçon. 
Tout  à  coup  la  zone  calcaire  de  la   plaine   semble  se 
coarber  brusriuement  pour  rejoindre  les  bords  de  la  mer,  ui) 
pea  au-dessus  de  La  Rochelle ,  laissant  à  l'ouest,  entre  ses 
nappes  calcaires  et  l'Océan ,  une  vaste  échancrure  occu))ée 
par  an  dépôt  argileux  profond ,  dont  la  surface ,  à  peu  près 
nivelée  et  à  peine  élevée  de  quelques  mètres  au-dessus  des 
marées ,  constitue  le  sol  du  marais  vendéen.  Ce  sol ,  aujour- 
d'hui cultivé  en  prairies,  en  céréales  et  en  plantes  textiles, 
a  vo  la  richesse  et  la  salubrité  succéder,  dans  cette  contrée,  à 
la  niiaère  profonde  et  à  l'action  pernicieuse  des  fièvres  palur 
déenues  qui  jadis  y  exerçaient  leurs  ravages,  grâce  aux  in- 


168  GONGBÈS  AR01IÉOLOGiQU£  DE  FRARCE. 

lelligents  trataux  d'assainissement  doni  rexécotion  a  été 
poursuivie  |)eiidaot  une  longue  série  d'années. 

Quelles  causes  ont  amené  la  succession  si  brusque  de  ce 
sol  profondément  et  exclusivement  argileux  au  soi  calcairo» 
qui  semble  l'embrasser  de  toute  part?  Nous  les  ii 
rons  en  quelques  mots. 
.  Nous  avons  dit,  pour  mieux  rendre  l'impressioo  qv'on 
éprouve  en  rencontrant  le  sol  argileux  du  marais  au  ceotre 
d'un  croissant  formé  autour  de  lui  par  la  plaine  calcaire  qui 
l'enveloppe ,  que  cette  plaine  se  recourbait  brusqucmenl  m- 
tour  de  cette  vaste  lagune.  Mais,  en  réalité,  la  large aooe 
jurassique  qui  s'appuie  vers  le  nord  sur  les  dernières  peoles 
du  sol  primitif  du  bocage  vendéen,  se  relie  aux  nappes  cal- 
caires du  déparlement  de  la  Vienne  et  se  prolonge  vera  fe 
sud  en  tapissant  de  nouveau  le  massif  granitique  du  Limons», 
et  forme  une  nappe  continue  le  long  de  la  côte  de  FOcéui, 
depuis  Talmont  jusqu'au-delà  de  La  Rochelle  ;  elle  passe  par 
conséquent  au-dessous  de  ce  puissant  dépôt  argileux ,  ooBm 
dans  le  pays  sous  le  nom  de  Bry,  et  qui  constitue  le  sol  du  marais. 
Ce  bry  s'est  donc  déposé  dans  une  vaste  échancrore  pnh 
duite  par  l'érosion  ancienne  d'une  partie  des  assises  calcaires 
de  la  zone  jurassique  ;  et  comme ,  d'une  part ,  nous  avons 
trouvé  s^r  le  pourtour  du  marais^  dans  les   affleurements 
calcaires  qui  le  bordent ,  des  fossiles  qui  appartiennent  à 
l'étage  oxfordien  inférieur  (callovien  de  d'Orbigny  )  (1)  ;  et 

(1)  Les  fosnles  que  nous  avons  recaeiliis  dans  celle  oourse  rapide 
lont,  en  effet,  les  suivants  :  Âmm,  arbuztigeru»  et  Moorei^  de  la  grande 
Dolilhe  placée  sous  les  assises  ;  Amm*  ùaccheriœ ,  macvocepkaius  et 
anceptt  Terebratuta  bicanaliculata  et  Belemnites  hastatus,  qui  appar- 
tiennent au  callovien  ;  puis  V Ammonites  biplex  et  la  Ter,  bissuffarei- 
nata ,  dans  les  couches  entamées,  et  qui  seraient  ainsi  Toxford^aj 
supérieur  (  les  premiers  à  Luçon ,  les  seconds  à  Naillers,  Bel-Air,  Str 
Ilichel-eD-rHeriii  et  le  Hocber  de  la  Dive  )« 


XIX  l«  SESSION  ,    A   FONTENAY.  169 

que»  d*aulre  part,  noas  avons  constaté  aussi  dans  une  récente 
exploration  la  présence  de  l'étage  corallien  an  nord  de  La  Ro  - 
chefle»  sur  le  bord  de  la  mer,  il  en  résulte  que  le  bry  d»  marais 
a  prb«  eii*grande  partie,  la  place  des  couches  oxfordiennes 
inférieares  et  supérieures  sur  ce  point  du  ri?age  vendéen. 

Ce  fait  ne  saurai!  être  douteux  pour  ceux  qui  ont  parcouru 
le  marais  (si,  d'ailleurs ,  des  sondages  puissants  n'avaient 
retronTé  le  calcaire  au-dessous  du  bry) ,  en  remarquant  les 
Uots  de  calcaire  jurassique  qui  surgissent  çà  et  là  sur  la 
surbce  do  marais  et  qui  forment ,  depuis  le  gué  de  Velluire 
jusqu'à  l'Aiguillon»  une  chaîne  interrompue  s'étendant  de 
l'est  à  l'ouest  et  dont  Jes  anneaux  se  montrent  aux  Sablons, 
à  Chaiilé,  à  S'^-Radégonde ,  à  Puyraveau,  à  Champagne,  à 
Triaize,  à  St*Michel-en-rilerni  et  à  la  pointe  de  rÂigoilIon. 

Quelle  est  la  cause  qui  a  produit  ce  vaste  dépôt  d'argile 
qui  atteint t  sur  certains  points,  au-delà  de  15  mètres  de 
puissance  dans  un  golfe  embrassant  plus  de  250,000  mètr^ 
de  circuit ,  comme  Ta  fait  observer  M.  l'abbé  Lacurie  (1)? 
Cette  cause  a  été  indiquée  depuis  longtemps  (2). 

En  effet  y  l'écbancrure  calcaire  que  le  sol  du  marais  est 
venu  combler  reçoit  sur  son  pourtour  une  multitude  de 
cours  d'eau  et,  notamment,  le']Lay  et  la  Vendée,  qui,  par 
leurs  ramifications  supérieures,  s'enfoncent  profondément 
dans  le  massif  primitif  du  bocage  et  cbarroient  avec  eux , 
.dans  les  grandes  crues,  les  limons  argileux  qu'ils  étaient 
forcés  d'abandonner  dans  cette  vaste  lagune  au  contact  des 
eaux  de  la  mer,  progressivement  repoussées  à  mesure  que  le 
dépôt  vaseux  augmentait  d'épaisseur,  pour  être  définitive- 


(1)  Citation  de  M.  Ménard  dans  le  premier   Bulletin  de  1858. 
(Publications  de  la  Société  des  Antiquaires  de  POuest.  ; 
'    (S)  Voir  les  Stmvenin  iPun  naiuraliêU,  par  M.  de  QuQtrefases,  au 
litre  :  t  DescriplîoQ  des  eôlei  de  la  Sniulonge.  « 


170      CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

ment  remplacées  par  les  eaux  douces  ou  samnâtres  de  Ymt^ 
cieo  lacus  duarum  carvorum,  ProbablemenI  aosKÎ  quciqae 
cooraot  marin  a-t-îl  contribué  à  augmenter  la  puissMice  de 
ce  dépôt  argileux ,  en  charroyant  dans  ce  médie  golie  kft  . 
■lames  argileuses  du  lias  mises  à  nu,  en  amont  dans  le  lit  de 
la  mer ,  par  la  catastrophe  qui  a  déterminé  la  fomie  actuelle 
de  la  côte  de  TOcéan. 

Dire  par  quels  prodigieux  développements  de  travaux  po8r«^ 
suivis  depuis  plus  de  deux  siècles,  notamment  ë  partir  écs 
concessions  accordées  par  Henri  IV,  ces  sob,  jadis  voués  à 
la  stérilité ,  couverts  de  marécages  et  habités  seukroeut  ptr 
cette  population  désignée  sous  le  vieux  nom  de  CoHiberts^  à 
demi  amphibie,  vivant  autant  et  plus  sur  des  bateaux  que 
sur  les  îles  de  ce  marais,  et  dont  on  ne  retrouve  plus  guère  le 
souvenir  que  dans  l'existence  bien  améliorée  des  ButtierSy 
sont  aujourd'hui  devenus  productifs;  décrire  les  luttes  achar- 
nées que  livrèrent  le  génie  et  la  patience  humaine  pour  con- 
quérir pied  à  pied  ce  ridie  terrain  qui  fournit,  sans  s'épuisa: 
jamais,  de  fécondes  récoltes  et  qui  est  chaque  jour  délivré 
de  ses  eaux  nuisibles  par  une  multitude  de  canaux  aboo* 
tissant  aux  artères  principales  qui  vont  déboucher  dans  h 
mer,  excéderait  de  beaucoup  les  limites  de  ce  compte- rendu. 
11  suflSra ,  pour  donner  une  idée  de  la  valeur  de  celte  con- 
quête, de  dire  que  le  cultivateur  se  contente  d'enfoncer  plus 
profondément  sa  charrue  dans  le  sol  pour  en  entretenir  4a 
fécondité  «  quand  la  couche  arable  superficielle  semble  se 
fatiguer ,  et  que  le  fumier  recueilli  dans  les  pâturages  en- 
tourés de  fossés  profonds  où  les  bestiaux  sont  abanduttoés 
à  eux-mêmes,  mêlé  à  la  paille  et  séché  au  soleil,  ne  sert  que 
de  combustible  dont  les  cendres,  exportées  au-delà  de  la 
zone  calcaire ,  vont  fertiliser  les  sols  froids  du  bocag^e»  -r« 
C*est  surtout  au  principe  fécond  et  bien  dirigé  de  VmBXh 
ciatiou  que  la  Vendée  doit  les  résultats  obtenus  dans  son 


XXXI*  SESSION,   A  FONTENAV.  171 

Il  eût  été,  en  effet,  huposîdble  d*ealacer  cette  vaste 
étearfoedc  sols  marécageux  dans  un  réseau  de  canaux  et*de 
digues  qui  floot ,  pour  ainsi  dire ,  tous  solidaires  les  uns  des 
autres  et  qui  se  seraient  trouvés  paralysés  par  rcncombre- 
nient  d*on  seul  d'entre  eux ,  si  l'on  n'avait  placé  ces  terrains 
bas  et  inondés  sous  le  contrôle  de  syndics,  veillant  avec 
SDHîciiDde  sur  les  intérêts  de  la  multitude  des  propriéuires , 
dont  les  parcelles  réunies  forment  une  sorte  de  communauté 
régie  par  des  règles  particulières  au  profit  de  tous. 

C'est  grâce  à  cette  sage  et  intelligente  organisation  que  ce 
pays  offre  aujourd'hui  quelque  chose  d'équivalent  aux  con- 
quêtes que  les  Hollandais  ont  faites  sur  les  rivages  de  la  mer 
do  Nord  (1). 

Revenons  actuellement  au  but  prmcipal  de  notre  eicur- 
âoD.  Nous  venons  de  voir  que  le  sol  profondément  argileux 


(1)  MM,  Laval  et  Bréchard,  syiiclicsdu  marais  vendéeo,  oot  bien 
vonht  nous  donner  mille  inléressants  détails  que  nous  regrettons  de  ne 
poifoir  GOBsigner  dans  cette  courte  notice.  VHhtcnre  de  C abbaye  de 
UâMItuàu,  par  M.  Cli.  Amault,  nous  apprend  que  les  travaux  de 
tetcheroent  des  narals  vendéens  remontent  jvsqu'au  XII*  siècle  psr 
ItidliiiBseaMnt  do  canai  de  Luçon^  qui  se  rend  direetement  dans  la 
baie  d'Aiguillon  :  eo  1217,  on  y  ajouta  le  canal  dit  des  Ciinf'Abbéê 
ailast  do  Langon  à  la  Sèvre ,  et  plos  tard ,  mais  dans  le  même  siècle, 
alni  de  Marans. 

Eo  iASO»  les  eaox  de  la  mer  se  mêlaient  encore  aui  eaux  douces  du 
■irais,  lorsque  tout  à  coop  elles  se  retirèrent  dans  la  noit  qui  précéda 
h  Toossaint  de  cette  année.  Quelques  travaux ,  A'éqaemmeot  inter^ 
naipos  par  les  goerres  anglaises  et  les  goerres  de  religion ,  dans  les 
XV* et  XVI*  siècles,  avaient  encore  été  tentés  sans  beaocoop  de  sueoè» 
kmqtte  BenrilV  fit  venir,  en  1599,  ringénieor  hollandais  Humfroj 
Brsdiey,  qui  réunit  par  te  canal  dit  des  Hollandais  le  canal  de  Lmçou 
ieetuides  Cinq- Abbés,  Enfin,  ce  fut  en  ISAI  et  IfiAS  que  lesdessé- 
ctaaents  des  marais  vendéens  ftirent  continués  avec  persévérance  par 
In  associatioos  des  propriétaires. 


172  œNGHËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

du  marais,  le  bry^  selon  le  terme  consacré  dans  le  pays» 
siiGcédaii  brusqucmenl  au  sol  calcaire ,  dans  celle  partie  de 
la  Vendée,  non-seulement  sur  le  vasie  pourtour  de  ce  q«i 
fut  l'ancien  golfe  des  Pictons ,  mais  aussi  sur  les  poinls  cal- 
caires formant  des  ilôts  au  sein  même  du  marais. 

C'est  au  conlact  même  du  sol  calcaire  et  du  sol  argileux 
que  sont  placés  les  dépôts  de  cendres  signalés  par  M.  Tabbè 
Aillery,  nolamment  à  Naillcrs,  sur  un  développement  de 
300  mètres  de  long  sur  50  de  large  et  une  profondeur 
moyenne  de  2  mètres  à  rilol-des-Vases ,  à  Chevrette ,  k  la 
Terpe,  au  Jart,  aux  Linaux,  au  Poiré-de-Champagné ,  &  b 
Bosse-aux -Morts,  h  Puyravaut,  k  S**-Radégonde^  etc.  Grâce 
aux  tranchées  profondes  que  M.  le  docteur  Âuger  avait  fait 
faire  à  l'avance,  dans  le  soi,  jusqu'au  contact  du  bry,  doos 
avons  pu  recueillir  et  étudier  les  diverses  parties  du  dépôt 
évidemment  artiûciel  qui,  à  l'Ile  de  Naillers,  recouvrait  le 
point  de  contact  de  l'argile  du  marais  avec  le  calcaire  de  la 
plaine.  Ce  gisement  curieux  nous  a  paru  être,  non  un 
dépôt  de  cendres  dans  Tacccpiion  rigoureuse  de  ce  mot, 
mais  le  résidu  qui  serait  résulté  de  la  destruction  d'habi- 
tations en  pisé ,  peut-êlie  suspendues  autrefois  sur  les  eaox 
du  marais,  toojoors  reconstruites  sur  le  même  emplacement 
par  les  générations  qui  se  succédaient  sur  le  sol ,  en  em- 
piétant progressivement  sur  les  eaux.  La  présence,  dans 
l'épaisseur  de  ce  sol  artiûciel ,  d'une  quantité  innombrable 
de  fragments  de  terre  grossièrement  cuite  et  toute  pareille  ï 
celle  que  nous  avons  nous-même  recueillie  sur  la  sole 
d'anciens  fours  gaulois  et  qui ,  dans  le  cas  présent ,  nous 
semblent  avoir  appartenu  aux  foyers  de  ces  habitations  rus- 
tiques ;  enfin ,  certains  débris  de  bois  presque  passés  à  l'eut 
de  lignite,  par  un  long  séjour  dans  ce  sol  humide  et  qai 
peuvent  avoir  appartenu  à  leur  charpente,  appuient  sin- 
gulièrement cette  présomption  dans  notre  esprit.  Il  resterait 


ÏXXl*  SESSION,   A  FOWTENAY.  \1Z 

^  dftermioer  l'usage  anqnel  pooTaient  atoir  serf  i  ces  pièces 
en  (erre  si  mal  cuites  qu'elles  s'écrasent  facilement  sons  la 
pression  de  la  main ,  et  qui  ont  la  forme  d'une  espèce  de 
cfaandelîer  à  trois  pieds,  et  certaines  autres  que  leur  forme 
rapproche  des  manchons  d'argile  dont  les  potiers  se  servent 
fioar  séparer  entr'elles  les  poteries  entassées  dans  leurs 
Iban 

Rien  ne  s'oppose,  au  surplus,  à  ce  que  des  fours  ne 
fussent  établis  sur  le  ritage  calcaire,  à  proiimité  du  sol 
argileux  du  marais  si  propre  à  la  fabrication  des  vases  usuels 
des  aociennes  populations,  et  que  Icufs  issues  n'aient  été 
projetées  sur  le  bord  du  marais  où  elles  se  seront  mêlées 
arec  les  démolitions  successives  des  huttes  de  pisé  ,*  dont  le 
peu  de  solidité  et  de  durée  nécessitait  le  renouvellement 
fréquent.  On  va  voir,  par  le  détail  des  objets  que  nous 
avons  noos-même  extraits  des  fosses  pratiquées  à  notre  inten- 
tion dans  ces  dépôts,  que  c'est  en  effet  là  l'opinion  la  plus 
probable  sur  leur  origine ,  en  même  temps  qu'ils  nous  ser- 
viront à  établir  quelle  est  l'époque  approximative  à  laquelle 
on  peut  la  faire  remonter. 

Nous  avons  dit,  déjà,  que  ces  gisements  atteignaient  une 
épaisseur  moyenne  de  2  mètres. 

Leur  masse  terreuse  contient,  outre  quelques  galets  cal- 
caires et  de  quartz  plus  ou  moins  bien  arrondis ,  un  tiers 
environ  de  débris ,  gros  ou  menus,  de  cette  argile  mal  cuite 
qne  nous  attribuons  à  la  dislocation  des  aires  des  foyers  do- 
mestiques des  cabanes. 

Des  galets  quartzeux  et  calcaires  équivalents  ont  été  trouvés 
par  nous  dans  le  sol  même  du  marais  et  aux  bords  des  îles 
calcaires  répandues  à  sa  surface.  C'est  pour  nous  une  preuve 
que  le  sol  même  du  marais  fournissait  les  matériaux  des  ha- 
bitations en  pisé ,  des  aires  des  foyers  et  des  poteries  fabri- 
quées par  les  anciennes  populations.  Vers  la  base  du  dépôt, 


{%  CONQUE»  AUCRtotOGIQOB  M  ftUMOL 

naotafoM  tortoul  renmqfié  b  fréMQoe  d*ini  eetuii  i 
lie  fragmeots  de  poterie  iioirdtre«  àptte^growière,  et  qui 
BOtts  ont  rappelé  celles  que,  M.  Brooiliet  et  mai,  noua  iiri^f 
recoeilliei  aoaa  les  dolmens  de  Ghàteao-Larcbar  eade  VyiM0re , 
dans  la  Vienne,  et  dans  le  aol  su|)erficid  des  cams»  des 
bords  de  la  Baote^-Charente*  de  la  Boasîère,  de  Lusac,  «Ce, 
avec  les  silex  taillés,  les  os  et  les  ossemenls  dlioinnes  et 
d*aniiD«ox  de  la  période  appelée  âge  de  pierre. 

Cet  iadice  non  équifoque  permet  donc  de  bire  i 
déjà  ces  dépôts  aux  temps  anté-bistorîqoes  conti 
sépnltures  et  des  babitatioas  des  popalations  troglodytiqees  de 
la  Gaule.  Hais  si  ces  dépôts  ont  uue  origine  aussi  reculée,  ils 
n*oul  pas  été  brusquement  interrompus ,  car  leurs  condies 
moyennes  et  supérieures  nous  ont  offert  des  débris  d'one 
poterie  moins  grossière ,  accompagnés  d'instruments  en  far 
(laac(*s  ou  tridento)  à  Tusage  des  pêcheurs,  puis  enfin  des 
poteries  rouges  et  noires ,  à  pâU3  fine  et  même  sigillée ,  dont 
le»  formes  et  les  ornements  ne  sauraient  être  rapportés  q«'à 
répoque  gallo-romaine.  Ces  derniers  débris  de  la  coucbe  su- 
périeure des  dépôts  sont  identiquement  les  mômes  que  ceux 
qui  puUttlent  dans  le  sol  rouge  recouvrant  le  sous-sol  calcaire 
du  rivage  du  marais,  et  dans  lequel,  grâce  à  M.  Auger,  nous 
avoua  recueilli  des  débris  de  chaînes  de  fer  à  petits  anneaux 
(anciinnes  amarres  des  bateaux),  des  poteries  rougea,  grises 
ei  noires  en  forme  d'amphores ,  de  coupes,  de  patèrea^  etc.  ; 
un  de  ces  oa  percés  de  plusieurs  trous  employés  par  tes  tis- 
serands ,  des  andouillcrs  de  cerf  polis  et  aiguisés ,  des  bra- 
celets •  des  défenses  de  porc  mâle  (  si  fréquentes  sona  les 
dolmens  et  dans  les  cavernes) ,  un  vase  en  verre  aux  cAies 
saillantes,  une  hache  en  pierre  polie  (sorte  dcchlorile), 
une  pierre  à  aiguiser  en  schiste  crisullin  verdàtre ,  et  une 
meule  à  bras,  en  grès,  déterrée  sous  nos  yeux. 

Tel  est  le  résultat  de  nos  investigations  rapides  sur  ces 


kur  SESSION  »  A  rCMItBMAY.  I)S 

iMMimleU  apbtis  qui  marqueal  b  transilHNi  do  rivage  eal^ 
cajre  as  bry  do  marai&  Mais  noos  oe  les  atooa  appliquées 
^MM  nr  ou  seul  poiot ,  et  il  est  Si  déôrer  que  des  Abserva- 
lânoa  aoieol  fiiiies  avec  soio  partiMU  oA  Ton  a  sigoalé  Teiia- 
'teooe  d'aotrea  dépôts  équivaleols,  en  constaunt  la  mc^ 
rmmn  des  débris  reocootréa  dans  ieor  sein.  Peut-être 
renoaotrera-4-on  sor  qoelquea  poials  des  traces  d'andens 
jiiiotia,  et  alora  on  aora  acquis  la  certitude  qoe  lea  bords 
éa  oiarais  vendéen  présentant  qoelque  chose  d'aoaloi^  aoi 
imcea  des  aocienoea  habitations  lacoatres  de  la  Soiaae. 

Les  faits  qui  précèdent  une  fois  consutés  »  noos  reprîmes 
notre  coorae  le  long  du  marais  jusqb*ji  Luçon»  et  ft ,  chan^ 
gpont  brusquement  de  direction  ,  nous  noos  eofooçftroeadans 
le  vaste  désert  du  luarais  vendéen. 

Sa  large  surface ,  coopée  dans  tous  les  sens  par  one  mut* 
litude  de  levées  et  de  fossés,  se  trouve  ainsi  partagée  en 
une  foule  d'endos,  isolés  les  uns  des  autres,  dans  lesquels  on 
abandonne  à  eux-mêmes  des  troupeaux  entiers  de  bêtes  à 
cornes  et  de  fécondes  poulinières.  Si  n'était  l'absence  des 
arbres,  si  regrettée  du  voyageur,  on  se  croirait  volontiers 
au  sein  des  riches  pâturages  de  la  Flandre  et  de  la  Hollande 
connus  de  tout  le  monde ,  au  muins  par  les  célèbres  tableaux 
des  maîtres  flamands  et  hollandais.  Le  cerc4e  aplani  de  ce 
large  horizon  est  jalonné  çà  et  là  de  très-légères  ondolationsr 
qui  ont  à  peine  à  Fceil  la  valeur  de  taupinières  surgissant 
à  la  surface  d'une  prairie;  et,  sans  les  clochers  oo  les 
groupes  de  maisons  qui  les  dominent,  elles  se  confondraient 
avec  le  marais.  Ces  légères  saillies  sont  les  Ilots  calcaires 
sor  lesquels  nous  avons  donné  quelques  explications  plus 
haut ,  et  c'est  entre  deux  apparitions  de  rochers  formant  les 
petites  collines  de  Bel-Âlr  et  de  St-Michel-en-l'Henn  que 
Gont  situées  deux  autres  collines  conlignês  de  la  première , 
ibnnées  exclusivement  d'un  amas  considérable  de  coquilles. 


176  CONGRÈS  ARCaÈOLOOlQOE  t>E  r RANGE. 

il'hultres  accompagnées  des  mollusques  et  des  parasites  qui 
vÎTent  dans  les  mêmes  stations  marines. 

M.  de  Brem  a  fourni  au  Congrès  un  mémoire  snr  ee 
curieux  gisement ,  et  il  relate  notamment  les  anciennes  tra- 
ditions de  la  contrée  à  ce  sujet.  Au  nombre  de  ses  ciiatioq». 
nous  remarquons  particulièrement  un  passage  des  Chro- 
niques de  l'Angonmois,  du  XYI*  siècle,  qui  constata 
l'existence  de  bancs  d'huîtres  jusque  sur  le  sol  aujourd'hui 
émergé  du  Langon,  localité  placée  sur  le  bord  du  marais, 
au  contact  du  calcaire,  mais  qui,  à  cette  époque  pen 
éloignée  de  nous  ,  était  encore  placée  «  sous  eau  salée  et 
droite  tner  peu  profonde  ou  petits  bateaux  allaient,,»  et  f 
pickaù-on  force  huîtres,  • 

Si  des  bancs  d'bultres  existaient  au  Langon,  qui  est  ^toé 
à  2  myriamètres  de  la  rade  d'Aiguillon ,  il  est  assex 
raisonnable  de  croire  que  leur  niveau  était ,  à  pen  de  chose 
près ,  égal  à  celui  des  bancs  d'huîtres  voisins  de  la  dune  de 
Bel -Air.  On  a  attribué  à  ces  dunes  coquitlières  une  élévation 
de  15  mètres  qui  nous  paraît  exagérée  ;  et  bien  que,  dans 
notre  double  excursion  (1)  sur  ce  point  du  marais  vendéen, 
nous  n'ayons  pas  eu  à  notre  disposition  d'instruments  de 
précision  pour  faire  un  nivellement  exact ,  il  nous  a  paru 
que  les  chiffres  donnés  par  M.  de  Quatrefages ,  c'est-à-dire 
8  à  13  mètres ,  et  surtout  le  premier  des  deux,  étaient  les 
plus  près  de  la  vérité.  Or ,  si  on  compare  cette  minime 
altitude  aux  20,000  mètres  qui  séparent  le  Langon  des 
buttes  de  St-Michel ,  on  verra  que  ce  n'est  guère  attribuer 
au  sol  qu'une  pente  tout>à-fait  insignifiante  d'un  demi-mil- 
littiètre  par  mètre ,  et  c'est  à  peine  si  elle  serait  suflkante 
pour  l'écoulement  des  eaux  vers  la  mer.  0'oi\  celte  première 

-  (i)  Nous  sommes  effecli^emenl  retourné  sar  les  lieux,  dans  le  cou- 
rant de  septembre,  pour  «iludier  de  nouveau  ce  curieui  gisement 


XXll*  SESSION,  A  FONtENAr.  177 

didoctioa  t  que  ri  les  hatires  ont  féca  autour  du  Langon,  ce 
fait  seul  suflSt  déjà  pour  expliquer  la  hauteur  des  duoes  co* 
qoiliières  de  Sl-HicheL  Mais  nous  Terrons,  dans  la  suite  de 
cet  exposé,  que  cette  élé?atioD  trouve  encore  d'autres  expli- 
calMtts  tout  aussi  plausibles.  Bien  qu'il  soit  prouTé  par  la 
multitude  des  gisements  d'builres  placées  dans  leur  station 
normale  qu'on  a  rencontrés  partout  dans  le  marais,'  que  ces 
mollnsques  pouvaient  TÎvre  et  se  reproduire  sur  les  fonds  va- 
seux (1) ,  ces  dépôts  étant  généralement  peu  étendus  et  peu 
élevés ,  il  est  permis  de  conjecturer  que  le  noyau  principal 
des  bancs  de  Bel-Air  repose  sur  quelque  affleurement  du 
Tocber  calcaire  au  sein  du  bry.  Le  voisinage  de  la  butte  de 
Bel-Air  donne  à  cette  hypothèse ,  déjà  produite  il  y  a  trois 
cents  ans  par  La  Popelinière ,  comme  nous  le  verrons,  un 
degré  de  probabilité  qu'une  expérience  directe  faite  sur  le 
gisement  transformerait,  nous  le  croyons  du  moins,  en  cer- 
titude. 

Nous  appelons  donc  de  tous  nos  vœux  des  explorations 
jusqu'au  centre  et  jusqu'à  la  base  de  ces  amas  coqoilliers , 
sur  plusieurs  points  de  leur  développement ,  dans  la  con- 
viction qu'elles  ne  sauraient  manquer  d'apporter  de  nou- 
velles luaaiéres  pour  la  solution  de  cet  intéressant  problème. 

En  attendant ,  nous  allons  exposer,  avec  le  plus  d'exac- 
titude et  de  clarté  qu'il  nous  sera  possible ,  les  données  que 
nous  avons  recueillies  et  en  déduire  provisoirement  les  con- 
clurions auxquelles  nous  avons  été  amené. 

(I)  Noos  avons  olMervé  des  faits  entièrement  analogues  pour  tes 
Inltres  fossiles,  notamment  dans  les  falaises  de  la  Pointe-de-Cbé,  près 
La  Rochelle.  Elles  y  sont  éparses  dans  la  vase  calcaire  qui  forme  positi- 
vement  une  des  assises  du  coral-rag ,  comme  ou  les  voit  également 
dans  la  vase  crayeuse  et  sablonneuse  des  assises  cénomaniennes  à  Bon- 
neail-Matourt,  à  Vouneaîl  et  aui  en? irons  d^Arçay,  dans  le  départe- 
ment de  la  Vienne, 

i2 


176         coNiîate  aiu!H£ouk;jqL'£  de  faance. 

U»  àm%  4uae3  cofuilliôre)»  île  St-MîcM^eo^l'nemi 
8*éièv^jU  ï  pueu  de  liistaiice  d^  ia  roule  d?  Lvçdq  à  ce  4enii0r 
bourg ,  5iir  le  j>QJRt  où  celle  route  rase  ie  pied  de  h  boite 
calcaire  4e  Bel^AIr. 

Elle»  sont  sépariées  de  jceue  derni(ire  bulle  «  siioteàleiH- 
nord^ioqesi,  par  uq  iaiervalle  de  250  è  300  moires  aeirie- 
lueoU  tandis  que  la  butte  plus  considérable  qui  porte  lekwHg 
de  St-Mîohel  est  située  à  \3  ou  l»500  mbim  plps  au  sud. 

Les  trois  petites  dunes,  'Fuiie  calcaire,  dite  de  Bel-Air,  et 
les  d(u>x  autres  ei^clusivemeot  formées  de  coquilbges,  se 
font  suite  l'unç  à  Tautre  dans  la  direction  générale  du  uord* 
ouest  au  sud- est,  ii  peu  pr^s  parallèlement  à  la  o&te  de 
rOcéao.  |.es  deux  duuescoquilliôres,  qui  nous  iuftéNsoenl 
plus  pariicvli^r^çuieot,  sont  s^^par^ées  eutr'e lies  par  un  espace 
naturel  d'environ  50  oicti-eti. 

Celle  qui  est  ia  plus  rapprodaéc  de  ia  butte  calcaire  de 
Bel-Air  a  la  forme  d'une  masse  d*arnies  à  la  tête  tréflée  » 
dont  le  manche  aurait  été  séparé  du  fer  par  une  coupure , 
qui  n'est  ici  qu'un  fossé  récenuiont  pratiqué  pour  Técoule- 
ment  des  eaux  du  marais  sîlué  au  nord.  L'autre,  qui  fuit  on 
peu  arrière  de  la  première,  a  .la  forme  d'un  ¥  renversé, 
dont  l'un  des  côiés  est  disposé  perpendiculairement  à  Taxe 
louigitudinal  de  sa  voisine  ^l). 

Ces  buttes  coguilliôrcs,  de  forme  irrégulièrement  allongée, 
à  flancs  étroit^  limités  par  des  penies  raides.  ae  lerauneot  à 
leurs  extrémités  par  des  renflements  arrondis,  leur  aspect 
général  oiïre  la  plus  singulière  analogie  avec  les  formes  tour- 
mentées et  arrondies  de  la  plunpart  des  falaises  et  des  ma- 
melons, qei  detwnl  évidemment  leurs  contours  actuels  k 
Téroebm  des  anciens  courants  marins  è  l'époque  où  IX^oéan 
battait  leurs  flancs. 

(i)  Voir  le  croquis  aocom|>agnaiil  ce  coroptc-rendo* 


Utr  S£SSIOÎI,   A  POftT£MAY.  179 

Quand  on  tes  examine  4a  fmàs*  rien  oe  ivieBt  combalire 
jcttte  première  îo^vesMon.  En  effet,  la  surface  de  ces  fauttea 
m  GQBipose  d*uB  sol  miuce  qae  recooTre  une  maigre  végé* 
tatioo,  et  ce  8ol  résuite  àe  la  trituration  des  coquilles 
affleorant,  parmi  lesquelles  on  re&contre  des  galeUi  4:al* 
cainBs,  joh  de  gneiss,  ou  de  sclûsle  ardoisier ,  imparfaiteraent 
.«rnindis  et  rqog^  fiar  les  vagues. 

L#  ^aoupe  en  traTers  de  J*nne  de  ces  dunes ,  qae  nous 
avons  aonexée  k  iH>tre  croquis  d^ensemble,  met  en  outre  en 
relief  un  iatt  bon  à  signaler  :  c*cst  que  les  coucbes  4e 
coquilles  paraissent,  sur  certains  points,  alterner  avec  des 
dépôts  de  vase  blancbe  également  mêlée  de  coquilles  brisées 
.et  de  galets,  d*où  résulte  cette  disposition  des  flancs  de  la 
seconde  dune  noununent ,  en  gradins  irréguliers  produits, 
sans  aucun  doute,  par  Faction  des  ji^uences  alaiosphériques 
et  du  piétine^ient  des  troupeaux  sur  un  sol  coniposé  d'assÂf^es 
alternativement  résistantes  ou  friables. 

De  ces  premières  observations ,  nous  sommes  donc  déjà 
conduit  à  inférer  que  la  masse  primitive  des  buttes  ooquil- 
lières  de  St-Micbel  a  dû  ôtre  modifiée,  dans  ses  formes  eaié* 
rieures  à  la  fois,  par  l'action  puissante  des  vagues  qui  les 
battaient  autrefois,  et  par  Tact  ion  postérieure  de  Palmos- 
phère^t  du  piétinement  des  troupeaux 

Arrivons  au  cœur  du  dépôt  lui-même ,  du  rocker ,  selon 
Texpresaion  consacrée,  en  proûiant  de  la  coupure  et  des 
brèches  plus  Oiu  moins  profondes  pratiquées  sur  ses  Ikmcs  à 
diverses  époques. 

Au  premier  aspect ,  il  faut  l'avouer ,  il  semble  qu'un  im- 
mense désordre  règne  dans  cet  énorme  amas  de  coquiHes  ; 
mais,  avec  un  peu  d'attention ,  on  ne  tarde  pas  à  revenir  sur 
cette  impression.  L'exploration  de  la  brèche  la  plus  consi- 
dérable ouverte  à  l'extrémité  sud-est  de  la  seconde  dune,  et 
ceUede  la  coupure  et  des  entailles  faites  dans  la  première, 


180      COMGEËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANGE; 

nous  ont  permis  de  constater  que  la  grande  majorité  des 
huîtres  (80  au  moins  sur  100)  présentait  les  deui  yahea 
réunies,  la  valve  plate  en-dessus,  c'est-à-dire  dans  la  statioD 
normale  de  ces  mollusques.  Un  petit  nombre ,  à  la  vérité , 
étaient  placées  dans  une  position  oblique  et  parfois  ren- 
versée; mais  ces  faits  trouvent,  à  notre  avis,  une  explication 
toute  naturelle  dans  ces  deux  considérations  :  que  le  banc 
d'huîtres  en  voie  de  formation  a  dû  être  fréquemment 
balayé  par  les  vagues  qui  ont  pu  retourner  quelques  indi- 
vidus, et  que  la  station  normale  (la  valve  plate  en-dessos) 
n'est  pas  absolument  indispensable  à  ces  mollusques,  puisque, 
dans  les  groupes  de  coquilles  soudées  les  unes  aux  autres 
dans  tous  les  sens^  il  y  en  a  nécessairement  quelques-uoes 
qui  vivent  et  se  développent  à  l'opposite  de  la  majorité. 
Mais  ce  ne  sont  pas  là  les  seuls  arguments  en  faveur  de 
l'opinion  qui  voit  dans  cet  amas  d'huiti^  un  banc  naturel , 
dont  les  individus  ont  vécu  sur  la  place  même  qu'ils  oc- 
cupent. Les  interstices  de  ces  huîtres  sont  remplis  par  les 
coquilles  des  moules  qui  ont  vécu  au  milieu  d'elles  et  pour 
ainsi  dire  sous  la  protection  de  leurs  épaisses  coquilles,  à 
l'abri  desquelles  elles  ont  conservé  leurs  valves  inuctes  et 
jusqu'à  la  couleur  violette  et  l'aspect  qui  les  rendent  sem- 
blables à  celles  que  l'on  pêche  encore  sur  les  côtes.  Des 
peignes  aux  côtes  délicates,  des  anomies  aux  valves  nacrées 
et  fragiles ,  des  balanes  groupées  sur  les  huîtres  sont  là  aussi 
fraîches,  aussi  intactes  qu'au  moment  où  elles  ont  vécu. 
Toutes  ces  observations  déjà  faites  par  un  savant  naturaliste, 
M.  de  Qnatrefages ,  membre  de  l'Institut ,  l'avait  amené,  en 
\S5kt  à  cette  conclusion:  «  Tout  dans  ces  buttes  annonce 
«  que  ces  coquillages ,  analogues  à  ceux  qui  vivent  encore 
«  sur  nos  rivages,  ont  vécu  et  sont  morts  là  où  on  les  trouve 
«  aujourd'hui ,  et  pourtant  leurs  couches  supérieures  sont 
tt  à  8  et  13  mètres  an-dessus  du  niveau  des  plus  fortes  ma- 


XXXi*  SESSION,   A   FONTENAT.  181 

«  rées.  Pour  expliquer  leur  existence,  il  faut  bien  admettre 
a  des  soulèvements  locaux  circonscrits  (i).  » 

Ces  soulèvements  partiels  sont  des  faits  si  nombreux , 
obserYés  par  une  foule  de  géologues ,  qu*il  est  inutile 
d^JDsister  sur  la  possibilité  de  Thypothèse  invoquée  par  le 
savant  naturaliste  pour  expliquer  la  présence ,  en  apparence 
anormale»  des  bancs  d'huîtres  de  St-Micliel  au-dessus  du 
marais  environnant.  Ces  fluctuations  ont  même  pu  avoir  lieu 
à  plusieurs  époques ,  et  le  souvenir  de  la  dernière  a  même 
été  conservé  dans  les  Chroniques  saintongeoises ,  citées  par 
M.  Cb.  Àrnault  dans  son  Histoire  de  Maiilezais ,  où  il  est 
dit  que,  «  pendant  Tépiscopat  de  Louis  de  Rouault,  les  eaux 
«  de  la  mer  se  retirèrent  tout  à  coup  du  marais  vendéen 
t  pendant  la  nuit  de  la  veille  de  la  Toussaint  (1660).  » 

Les  détails  dans  lesquels  nous  sommes  entré  au  sujet  de 
la  forme  générale  des  dunes  coquillières  de  St-Michel ,  dont 
les  mollusques  ont  vécu  sur  place,  accusant  un  remaniement 
par  les  vagues,  et  Tindication  des  gisements  fort  nombreux 
de  couches  d*huUres  répandues  çà  et  là  dans  le  bry  supérieur 
de  tout  le  marais  vendéen ,  nous  amèneni,  en  second  lieu ,  à 
penser  que  le  dépôt  primitif  sur  l'emplacement  de  nos  dunes 
éuit  beaucoup  plus  considérable  dans  Torigine  et  s'étendait 
aux  alentours.  Ce  fait  peut  ^tre,  au  surplus,  vérifié  par 
l'examen  des  talus  des  fossés  de  la  route  qui  court  à  quelque 
distance  de  ces  monticules  et  qui  présentent  des  entasse- 
ments d'buitres  tontes  pareilles. 

Nos  dunes  seraient  donc  les  noyaux  résistants  d'un  plus 
grand  amas  que  la  puissante  action  des  vagues ,  pendant  les 
grandes  marées ,  aurait  façonnés  de  la  même  manière  que  les 
collines  et  les  mamelons  de  calcaires  marneux  de  la  côte  l'ont 

(i)  Souvenir»  d'un  naturaliste:  Description  des  côtes  de  la  SaiD* 
longe,  p.  319  à  322.  185^. 


182  CO^GRÈS  ABCIlÉOLUGIQte  DE  FRANCE. 

été,  ffiafe  à  une  époque  évidemment  postérieure  à  Téoban- 
cmre  du  grand  marais  vendéen. 

Eu  poursuivant  l'ordre  d'klées  dans  l<^uel  neo»  soimiies 
entré  «  il  nous  reste  à  examiner  une  intéressanie  qneitliNi  ; 
celle  de  Tépoque  approximative  à  laquelle  le  dépôt  a  éé  se 
former. 

Deux  faits  d'observation  nous  senihlenl  de  nature  ft  poser 
d'importants  jalons  pour  la  solution  de  celte  partie  in  pro^ 
blôme. 

M.  le  docteur  Auger,  pendant  notre  excursion  dans  te 
marais  vendéen,  nous  a  signalé  un  gisement  régviier ,  nais 
peu  étendu,  d*huitres  superposées  par  couches  dans  leur 
station  normale  dans  le  voisinage  de  Naillers,  etqueaoas 
avions  été  tenté ,  au  premier  abord ,  de  r^ardcr  comme  un 
para  Mais  la  fréquence  de  ces  dépôts  signalés  presque  par- 
tout dans  le  marais  nous  a  porté,  en  y  réfléchissant  mîeox , 
à  n'y  voir  qu'un  gisement  naturel  comme  les  autres.  Mous 
avons  relevé  avec  soin  la  coupe  de  ce  dépôt,  traversé  par  an 
large  et  profond  fossé  datant  de  quelques  années  seuienwiM, 
et  nous  avons  constaté  les  superpositions  suivantes  :  an-des* 
sous  d'une  couche  de  terre  remplie  de  débris  gallo-romains 
et  épaisse  d'environ  50  à  60  centimètres ,  règne  une  eoeche 
d'huîtres  de  20  centimètres  dont  les  bords  se  relèvent  en 
forme  de  bateau  ,  parce  que  les  mollusques  s'étaient  amon- 
celés dans  une  dépression  du  sol  aiïecfant  cette  forme.  Au- 
dessous  vient  une  couche  de  0"*  80,  d'un  s  il  analogue  i 
celui  de  dessus ,  mais  dont  les  débris  de  l'industrie  humaine 
deviennent  de  plus  en  plus  gn)ssiers  (i)  ;  là,  tout  repose  sur 
sur  le  bry  qui,  lui-même,  s'appuie  sur  le  fond  calcaire  de  ca 
rivage  du  marais. 

(i)  Ces  dt^bris,  que  noiis  possédons ,  soiit  des  fragments  de  tuiles  et 
d^amphores  romaines,  de  meules  à  bras,  de  vases  en  terre,  d*iiiatra* 
ments  en  fer  et  même  de  hacbes  en  pierre. 


TLXXi*  SESSK)^^   A   FONTENAY.  f83 

YoM  donc  m  dépôt  dliuHrM  c|u*bii  peut,  naa»  hésiiBiionv 
rapporter  aoi  pmniers  siècles  gallo-roniaitui ,  c'esl-'k^îre  «o 
OMiiiienoeiiieDt  de  l'ère  cbréiienue. 

Le  second  fait  vient  d*étre  signalé  tout  réammeot  pae 
Mb  Ck  deSourdevaly  et  s*appnfe  snr  Mie  fiaiîMe  réceoMiiMil 
praiiqnée  an  village  du  Port,  commune  de  Beaiivais«Mif-* 
Mer,  localité  <|ui,  pareille  à  taiH  d'autres  acculées  k  la  ménift 
épilhéfe ,  as  trouve  bel  et  bien  anjourd'IuM  e»  lerve  fenoe^ 

Ao-desBous  de  30  centimètres  de  tefrr^  la  bèchtf  a  mis  ^ 
no  an  véritable  banc  d'buttres  tontes  pareilles  à  celles  dont 
nous  venons  de  parler  ^  et  reposant  InmiédiaK^utent  sur  une 
csiaeaâe  en  pilotis  de  cbéiie  profondément  e»ftiitcé9  dans  la 
vase ,  et  qui ,  sohant  ropinion  du  savant  rapp^irteor  »  pa» 
rairaeni  avoir  appartenu  k  un  ouvrage  de  port  ou  de  ^ai  » 
conslroit  en  oiadricm  assemblés  sans  tietu  ni  bonianu  Cette 
opinion  do  voisinage  d'on  ancrage  et  navires  clans  cctin 
bcallléest,  an  surplus,  corroborée  par  l'existence d'aoMscon*' 
ndérables  fisrasés  de  délestages  de  bâtiinentsw 

\jd  fait  d»  dé|)dt ,  de  l'accuinnlatioii  de  ces  buhres  au'^ 
dessus  d'un  ouvrage  de  main  d'homme  que  font  |Nine  b  faire 
remonter  aut  anciens  Venètes ,  attiettterail  dune  qu'un  peu 
après  cette  époqoe  reculée  le  nivcaa  de  l'Océan  anrail  dé« 
passé  celui  de  ces  antiques  travaux  ,  et  noosr  anriORS  ainsi 
une  preuve  de  plus  de  la  fluctuation  do  rivage  k  plnsieura 
sièctes  de  distance,  en  nous  reprirtant  k  ce  que  nous  awoos 
dit  plus  haut  —  Or,  ponr  résondre  la  qoestiorf  qui  nous  oc* 
cape  pkis  particnlièrement  en  ce  moment,  nous  avons  à%mo 
kl  certitnde  que  des  dépôts  d'hoîtres  se  sont  fonnés  au«« 
dessns  du  bry  du  mai*ais  vendéen  pendant  tout  l'intervalle 
qui  sépare  les  tem|is  gaulois  propremenf  dits  du  moment  oà 
la  mer  cessa  définitivement  de  se  môler  aux  eaux  du  marais; 
c'est-k-dire,  comme  nous  l'avonsénoAicé,  en  1460.  Lenom  AHle 
donné  k  la  plupart  des  monticules  calcaires  qui  surgissent  an 


184      CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

sein  du  bry  et  qaî  furent  habités  dès  les  temps  les  pli 
calés,  comme  l'attestent  les  dépôts  dits  de  cendres  qw 
avons  rappelés  plus  haut,   le  nom  de  St-fienolt-soj 
porté  par  une  localité  du  pourtour  du   marais  vei 
éloignée  aujourd'hui  de  i  myriamètre  et  demi  de  la 
beaucoup  d'autres  analogues ,  confirmeraient  en  oui 
déductions  9   si  d'ailleurs  les  chroniques  locales   n'i 
textuellement  rapporté  ce  passage  que  nous  avons  di 
plus  haut  :  «  En  ce  fort  pays  de  marécages  depais 
•  suivant  le  marais  s'étendant  vers  Monireuil-sur-llf et 
a  eau  salée  et  droite  mer  peu  profonde  ;  petits  bat( 
t  allaient ,  car  les  terres  n'étaient  si  hautes ,  et  y 
«  force  huîtres  mémeroent  en  ce  pays  de  Langon 

Quelque  fait  est-il  venu  ,  dans  les  explorations  sa( 
des  buttes  coquillières  de  St-Michel,  infirmer  les  condl 
auxquelles  l'auteur  nons  semble  avoir  été  amené  après  d'î 
par  tout  ce  qui  précède  :  c'est-à-dire  qu'elles  étai< 
banc  naturel  d'huîtres,  modifié  postérieurement  on  pei 
même  pendant  son  accroissement   par  le  va-et-vî< 
grandes  marées? 

Nous  avons  retenu  deux  faits  consignés  ilans  le  rap| 
M*  de  Brem:  le  premier,  c'est  qu'il  y  a  vingt-hoil  ans  on  i 
dans  le  rocher  que  l'on  fouillait  un  sac  renfermant  des 
de  monnaies  à  l'efiSgie  de  Pépin-le-Bref;  et,  en  second 
M.  de  Quatrefages ,  de  son  côté ,  vit  retirer  sons  ses  y< 
3  mètres  au-dessous  du  sommet  de  la  dune ,  une  bouci 
core  pourvue  de  son  ardillon ,  qui  appartenait  peut-él 
moyen-âge.  La  conclusion  tirée  de  ces  deux  faits ,  en  a( 
tant  le  premier  comme  bien  authentique ,  bien  qu'< 
puisse  citer  exactement  l'auteur  de  la  découverte ,  ne 


(i)  Citation  de3[M.  de  Brem,  dans  son  mémoire  au  Congrès  de  1 
tenay. 


I 


i 

(le  Mànis) 


J-    ->f .    .  /  iû       J       731 


XXXI*  SESSION,   A  FONTENAY.  185 

lit  être  •   selon  noas ,  d*aoe  manière  absolue ,  celle  qu'on 

déduite  dans  le  mémoire  précité,  c'est-à-dire  que  ces  di- 
objeu  étaient  contemporains  des  ouvriers  qui  érigèrent 
dunes  coqniUières.  Ils  peuvent ,  en  effet ,  tout  aussi  bien 
IproTenirde  Técbouagede  quelque  barque  danoise  sur  Técueil, 
sur  le  bas-fond  de  ce  rocher  d'huttres  en  formation  au- 
dessous  des  grandes  marées. 

Quant  à  reconnaître  les  formes  rationnelles  d'une  digue, 
d'un  barrage  avec  passage  réservé  pour  offrir  une  sorte  de 
port  de  refuge  aux  navires ,  au  milieu  d'une  plage  couverte 
de  tonte  part  d'eaux  marines ,  le  dessin  que  nous  avons  fait 
de  ces  dunes  coquillières  mettra  chacun  à  même  de  juger 
jusqu'à  quel  point  une  pareille  supposition  approche  de  la 
probabilité. 

Noos  nous  sommes  demandé  ensuite ,  en  entrant  dans  la 
pensée  qu'elles  étaient  dues  à  un  entassement  de  main 
d'homme,  si  leur  amoncellement,  opéré  sans  doute  par  dé- 
chargemenl  de  bateaux  au  sein  de  la  mer ,  aurait  pu  pro- 
dolre  ime  disposition  semblable  dans  les  stations  observées 
des  coquille  ;  si  les  talus  de  la  niasse  n'en  auraient  pas  été 
plus  adoucis ,  et  enfin  si  les  coquilles  parasites  qui  les  accom- 
pagnent n'auraient  pas  été  brisées  dans  les  frottements  inévi- 
tables de  ces  milliers  de  coquilles  âpres  et  dures  les  unes 
contre  les  autres  (1)?  EnAn,  pour  corroborer  tous  nos  doutes 
sur  ce  mode  de  formation ,  nous  terminerons  ce  trop  long 
exposé  par  deux  passages  de  l'un  des  anciens  propriétaires 
de  ces  dunes,  l'historien  La  Popelinière,  qui  trouvait  leur 

(i)  On  ne  saurait  non  plus  comparer  les  dunes  de  St-Michel  à  ces 
UDas  ooqailliers  du  rifage  danois  formés  de  valves  séparées,  en  dé- 
sordre et  mêlées  à  des  débris  nombreux  de  Tindustrie  humaine ,  qui 
ne  s'élèvent  jamais  à  plus  de  2  à  3  mètres  au-dessus  de  la  mer,  et  qui 
SMt  la  preuve  du  séjour  de  tribus  adonnées  à  la  pécbe  sur  les  bords 
de  la  mer  du  Nord« 


1S6  CONGRÈS  AkOHÈOLOtilQUe   l>E   FRATICE. 

sd)oùr  plaismt  et  le»  atratt  éiodfées  tout  à  9Dn  iIr  « 
r»  si  bien  foH  remarquer  f^l.  Difgast-lllalifen ,  eo 
toot  au  long  ecrte  page  dans  le^  joa#naoi  ie  Footeim  : 

«  Je  crois ,  dit-il ,  que  la  Mer,  en  se  perdant ,  taissa  cr«ie 
«  quantité  d*huttres  fides  et  jointes  tes  miet  aui  aotrea 
«  Puis,  comme  toat  poisson  menrl  s*fl  est  pri?é  de  rétcolefu 
«  qui  lai  donne  vie,  délaissées  de  la  mer  qui ,  peu  àpev, 
«  se  relira  par-delà  Sl-iMichd,  moiinsnefit  eniissées  tamue 
«  vous  les  voyez.....  Il  est  probable  q«e  le  dessoas  de  ee 
«  côqaiHage  soit  rùd ,  aiaquel  peu  à  pea  ks  huitirs  se  »  iM 
«  jointes  de  tous  côtés.   » 

Et  plus  loin  : 

«  Tant  y  a  que  deux  raisons  me  font  dire  que  ce  ne  sovt 
ft  point  huîtres  écallées  ,  ains  (mais]  entières  :  La  {^tcn^èn^ 
«  qu'elles  y  sont  entièrement  closes,  si  bien  que  fous  bs 
«  jogerfe2  encore  tives,  ce  qni  ne  pourroK  être  si  eMM 
c  avoient  été  fortuitement  jetées  li.  Secoudemenr,  que  vt- 
c  nant  à  fouir  et  creuser  ces  mtmceaut  pour  y  décoorrir  les 
«  huîtres ,  en  sort  ûu  odeur  puant  et  infect  en  quv^Vo- 
«  droit  que  vous  touchiez,  etc.  » 

Votlè  ce  que  disait  de  ces  amas ,  H  y  a  trois  cents  ans ,  La 
Fopeliniére,  et  il  concluait  comme  M.  deQuâirefagesTa  fait  il 
y  a  dix  ans  dans  ses  Souvenirs  (Vnn  naturaliste,  —  On  a  vu 
c|tje  nous  n'avions  trouvé  aucun  nnitif  de  ne  pas  partager 
leur  avi5 ,  *et  jusqu'à  preuve  bien  convaincante  en  faveur  de 
l'opinion  contraire ,  nous  nous  en  tiendrons  à  ceUe-lk 

Des  remercînienis  sont  votés  à  M.  de  i/>nguemar. 

On  passe  à  la  question  relative  aux  armes  anciennes. 

M.  Fillon  montre  plusieurs  armes  trouvées  en  grand  nombre 
dans  le  lit  de  la  Vendée:  uneépée  très-ancienne  et  très-rare, 
du  X*  siècle ,  dont  la  poîoie  est  arrondie  et  coupante  i  la 
manière  des  épées  romaines  ;  deux  autres  un  pett  moins  an- 


XXir  SESSION,    A   FO.NTtNAY.  i«7 

i,  dMf  l'onv  trouvée  dam  h  Sèvre  (mmée  de  Mot!)  ; 
une  épée  du  XIV*  siècle ,  marquée  d'un  scorpion  ;  «Ée  aotro 
au  mèm%  temps,  marquée  de  Técotton  de  Tod  des  Voivîre  ; 
une  9utretoDte  semblable  kl'épée  figurée  sur  le  tombeaft  d'un 
BeHeville,  daiant  de  1258  ;  une  autre  grosse  épée  dn  XIV* 
siècle  ;  one  antre  d'une  époque  postérieure ,  atec  Unsèptp^ 
tioo  jptea  judicii;  uû  poignard  de  varlet  du  temps  de 
Fbilijppe  de  Valois  ;  une  arme  en  forme  de  lance  «  mnnie 
d*on  crochet,  datant  du  règne  de  Charles  V;  enfin,  nnc 
bacbe  trouvée  dans  hi  Vendée ,  à  Fonteiiay ,  que  M.  FiUon 
pense  remonter  au  XIV*  siècle. 

Il  est  donné  lecture  de  la  qoeslion  suivante  : 
Oripne  de  la  Renaissance  artistique  en  Poitou» 
M.  de  RochebruBe ,  analysant  on  mémoire  sur  cette  ques^ 
tîon ,  expose  comment  la  noblesse ,  au  retour  des  guerres 
d'Italie  de  Charles  VIII  et  de  Louis  XII ,  reconstmisit  ou 
aménagea  suivant  un  goât  nouveau  ses  vieux  châleaux.  On 
peut  citer  le  château  de  Puy-Greflfier  (  Louis  XII  ),  dont  les 
fenêtres  sont  ornées  de  torsades  comme  à  Blois  ;  le  clotlre  de 
Luçon,  la  maison  de  M.  Brissôn,  à  Fontenay  s  Goulaioe,  etc. 
Ce  ne  sont  pas  des  Italiens  qui  ont  importé  ce  style. 
On  avait  des  modèles ,  des  dessins  au  moyen  desquels  les 
architectes  français  ont  remanié  le  style  gothique  sans  le 
faire  di<tparaitre.  Ce  mouvement,  sans  être  très-sérieux, 
fot  cependant  assez  considérable.  M.  Fillon  cite  à  l'appui 
l'uuvrage  d'architecture  du  poitevin  Julien  Mauclerc ,  mais 
surtout  le  livre  de  Jean  Pèlerin ,  dit  Viator ,  publié 
en  i505  par  son  auteur,  qui  était  né  à  Coron,  sur  k^  fron- 
tières du  Poitou.  L'on  y  voit  la  transition  du  gothique  k  la 
Renaissance. 


Ou  passe  à  la  question  ainsi  conçue  : 


188  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

Monuments  de  la  transition  du  gothique  au  style  Renais^ 
sance  ;  leurs  caractères. 

M.  de  Rochebrune  établît  que,  sous  François  I*',  les  artistes 
ou  architectes  italiens  ont  eu  bien  moins  d'influence  qu*on 
ne  le  croit  généralement.  Les  lignes  perpendiculaires,  qui  sont 
dans  la  donnée  gothique,  dominent  seules  dans  les  monuments 
de  celle  époque ,  comme  à  Josselin.  Les  clochetons  sont  de- 
venus des  pilastres  sans  perdre  leur  caractère  primitif.  La 
lucarne  même  a  une  tradition  gothique.  Les  façades,  comme 
à  Apremonty  ont  des  médaillons  ronds,  importation  ita- 
lienne. Les  bustes  d'empereurs  romains ,  appliqués  après 
coup  dans  les  médaillons,  paraissent  avoir  été  faits  dans  des 
fabriques  et  non  sur  place.  Le  fiH)nton  triangulaire  grec  n'est 
presque  jamais  employé;  c'est  le  type  gothique  qui  rst 
conservé.  La  loge  italienne,  employée  dans  la  maison  de 
Foossais  et  à  la  ferme  de  la  Voûte,  sur  la  Sèvre,  est 
promptement  abandonnée  à  cause  dé  l'humidité  du  climat 
S<ins  François  1",  les  chapiteaux  sont  presque  tous  ioniques. 
Des  arabesques  sont  semées  sur  le  plat  des  pilastres.  Cette 
importation  italienne^  qui  provient  de  l'arc  de  Titus,  fut 
abandonnée  après  François  I''.  Parmi  les  monuments  de 
cette  période,  il  faut  citer  Apremont,  les  Granges-Cathus 
(1522),  le  cloitre  de  Luçon,  le  prieuré  de  Mouzenil 
(  152/i},  la  sacrislie  de  Notre-Dame  de  Fontenay,  le  pavillon 
méridional  de  Coulouges,  aniérieur  à  la  construction  de 
15/iO.  Le  mouvement  architectural  de  cette  période  fut 
surtout  imprimé  par  les  d'Ëstissac,  qui  occupaient  le  siège  de 
Maillezais  et  possédaient  Coulonges. 

M.  Fillon  fait  remarquer,  à  son  tour,. qu'on  accorde  trop 
d'im(X)rtance  à  l'influence  italienne  dans  le  renouvellement 
de  l'architecture.  Le  mouvement  qui  modiGa  et  fit  dispa- 
raître le  style  gothique  était  commencé  dès  1480,  avant  les 
guerres  d'Italie.  Le  tombeau  de  Nantes  (1508)  est  tout  entier 


XXXI*  SESSION  ,   A  PONtËNAY.  189 

de  la  Renaissance  ;  il  en  esi  de  inéme  de  celai  des  enfants 
de  Charles  VIfl,  à  Tonrs.  Ainsi  la  vue  de  ritalie  n*a  fait 
que  développer  un  germe  français. 

M.  de  CampagDoiles  demande  qu'on  recueille,  pour  éclairer 
la  question  ,  les  noms  des  architectes  italiens  ou  français  de 
cette  époque  ;  car  on  a  cru  longtemps  que  l'influence  italienne 
avait  été  prédominante. 

M.  Fiilon  cite  de  nouveau  Jean  Pèlerin  et  Pierre  Lanooo  des 
Herbiers ,  auteur  du  manuscrit  La  Cité  de  Dieu,  conservé  à 
la  Bibliothèque  de  Nantes  (l/i90),  de  style  purement  Renais- 
sance.  Les  rois  de  France,  ajoute -t-ii,  ont  assurément  amené 
dans  noire  pays  des  artistes  italiens  ,  ainsi  que  le  prouve  une 
pièce  qu'il  cite ,  datée  de  Naples  et  émanée  de  Charles  VIII  ; 
mais  l'art  français  était  déjà  éclos. 

M.  de  Rochebrune  fait  remarquer  qu'il  y  eut  antagonisme 
entre  les  architectes  français  et  italiens ,  mais  que  les  con* 
structious  si  remarquables  du  W  siècle ,  œuvres  des  pre* 
miers,  sont  bien  supérieures  et  bien  plus  difficiles  d'exécution 
que  les  constructions  élevées  par  les  seconds. 

M.  de  Rochebrune  donne  lecture  du  mémoire  suivant  ; 

MÉMOIRE  DE  M.  DE  ROCHEBRUNE. 

Malgré  toutes  nos  recherches,  il  nous  a  été  impossible 
de  rencontrer  dans  le  Bas-Poitou  plusieurs  construclions 
complètes  appartenant  au  règne  de  Louis  XII.  Â  celte 
époque  intéressante  où  uu  art  nouveau  ,  prêt  à  éclore , 
mêle  sur  le  nu  des  murs  ses  colonnes  et  ses  chapiteaux 
corinthiens  aux  clochetons  prismatiques ,  ses  oves ,  ses  ara- 
besques inspirées  des  pilastres  antiques  aux  gargouilles, 
aux   rinceaux,   aux  choux  frisés  du   XV*  siècle   (i)  ,    il 

(1)  Le  Puy-GreflBer  avec  partie  du  clottre  de  Luçon ,  et  la  Tenfitre 
de  la  maison  Brisson  ,  à  Fonienay* 


11^0  CON<?aàS  âJUC^ÉDLOGiQUË  t)E  fftA^SCÊ. 

Miît  l'avèoeioeot  au   irôoe  do  jfeune  monarque  qoî  « 
donné  son  nom  à  ceue  merTaltense  pérkH|^  artistiqve.   Il 
fallait  que,  sous  Tinflaence  de   cette  nature  distinguée  » 
ainanie  passionnée  des  aru  et  de  la  liiiénMve  antique, 
la  noblesse  qui   l'entourait  «  entraînée  par  son  exemple  « 
cherchât    à   transformer  en    nombreuses  villas  iniiennes 
les  sombres  demeures  féodales  où    die  avail  jusqu'aki» 
irécu.   fondant  que  le  ^orieux    François  l*',  ainsi   que 
l'appellent  ses  contemporains  (!),  élevait  Cliembord,  l'in* 
comparable  créaiion  de  Pierre   Neveu  ,    le   grand  artiste 
IMsois,  Tamiral  de  (JiaboC,  Tâme  émue  par  cette  pi^l* 
gieuae  construction ,  plantait  sur  les  rochers  d'Apremont  les 
deux  toura  qui  nous  restent  encore  et  où  Ton  retrouve 
on  souvenir  très-amoindii  de  collfrs  du  donjon  de  Cbam- 
bord.    La  grande  et   beUe  façade  qui  les  reliait  n'existe 
ptos,   elle  a  été  détruite  en  1793;  mais  Jeban-Bapttsie 
fiiorctttio  ,   dans  un    curieux  dessin    ï    la    plume ,   nous 
en  a    conservé   les  principales   lignes  a^^chitecturales.   €e 
croquis  donne  une  haute  idée  des  artibles  et  architectes  em- 
ployés à  oette  construction.  —  ^klus  classerons  encore  dans 
cette  période  le  château  des  Granges-Cathus,  élevé  en  1522  » 
sur  une  construction  plus  ancienne,  dont  on  voit  encore  les 
baies  conservées  dans  presque  tout  le  rez-de-chaussée  de 
TédiGce.  Si  la  sculpture  décorative  des  Granges-CIathus  se 
recommande  par  l'élégance  du  dessin,  la  variété  et  l'origi' 
nalité  des  types,  son  exécution  laisse  beaucoup  à  désirer.  La 
partie  architecturale  est  encore  plus  défectueuse  :  l'homme 
de  génie  a  manqué  autant  que  les  ressources  pécuniaires  ont 
fait  défaut .  Il  suflin^  pour  s'en  convaincre,  de  jeter  les  yeux 
sur  les  murs  de  l'escalier  et  la  façon  tuut-à-fail  malhabile 
dont  rémarchement  est  installé  dans  la  cage  polygonale  qui 

(!)  V^ir  le  Roland  furieux  et  les  Uèmoirtê  4^  Beavenulo. 


le  reiifiM^me.  Nous  Irauvoos  eoi^oyé  on  Xîrft^ges^aiJuis, 
aNBinis  j^HQ'ap  décor«iUr,  ine  sysiëiuç  iie  mciLiillou^  rc^ré- 
waUoi  de$  auarqiics  <lc  i*;MAUquité  p«auuuc  4uiu  bon  4i(MMUi'a 
d*MUreB  CQQSlirucliuji^,  telles  que  Oirom,  Beau  vais  ^  (iuMU)i2- 
ceaui,  uae  ouittOQ  de  fijois.  nous  ev  oGTreiK  Ji*s  au^li^ucs 
saîi  ej»  marbre,  s«it  eo  ten:e  cnîte. 

Nous  bi8wii3  à  J*hcjureuae  et  ^vaute  habilfté  de  uvlre 
ami,  M.  B.  FilluQ,  leKuûj  de  rechercher  les  at^iiu*»  oA  le 
confectiouiiaieiU  ces  ipédaiJIou»  •  pour  la  plupart  ^riis  des 
mômes  mains. 

Une  4)orlii)U  du  cloître  de  Luçoo  a  pu  éire  cituistrulle  dans 
ceiie  uiêjuie  période,  de  1510  à  1530  ;  les  voûtes  ogivales  qui 
recouvrent  ses  trois  galeries  ne  peuvent  lui  assigner  une  date 
plus  ancienne,  car,  bien  longtemps  après  le  milieu  du  XVI* 
siè.  le,  nous  voyons  encore  Ja  forme  ogivale  subsister  dans  les 
voûtes  des  chapelles  ou  églises.  Il  en  existe  dans  notre  contrée 
plus  d'un  exemple,  mdme  au  XVII*  siècle  (la  chapelle 
d*Ârdens,  les  voûtes  de  Notre-Dame  de  Fojitenay  ).  Quant  à 
Taile  méridionale  du  cloître  de  Luçon ,  sa  date  est  forcément 
inscrite  dans  les  baies  à  pilastres  niellés  d*arabesques,  avec 
pièces  d*appui  et  architraves,  offrant  tous  les  profils  et  dé- 
tails de  Tart  déjà  avancé  de  la  première  période  de  la  Re- 
naissance. 

Au  prieuré  de  MouzeuU,  nous  trouvons  encore  quelques 
restes  de  cette  même  époque  de  la  Renaissance.  Les  sculp- 
tures d*UQe  belle  exécution  qui  se  voient  encore  sur  les  che- 
minées, dont  l'une  a  été  transportée  au  château  de  la  Peiis- 
sonnière,  par  les  soins  de  iM.  de  Ilaqueau  ,  ont  été  exécutées 
sous  l'inspiration  d'un  d'Estissac,  dont  nous  aimerons  à  con- 
stater la  haute  influence  artistique  dans  notre  pt*ovince  lorsque 
nous  parleroQs  de  Coulonges,  construit  en  .entier  par  l'un 
des  membres  de  cetie  famille. 

Signalons  encore  quelques  débris  mutilés,  provenant  du 


n 


i92     CONGRES  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

chœur  de  Tabbaye  de  Maillezais  et  conservés  aa  mosèe  de 
Niort  ;  néaDmoins ,  noos  ne  classerons  pas  ces  restes  de 
sculptures  à  la  même  date  que  Moozeoil  :  ils  ont  dû  précéder 
de  quelques  années  la  construction  de  Coulonges  ;  mais 
ils  sortent  évidemment  des  mêmes  mains  qui  ont  bftti  ce 
château  considérable.  Si  l'on  parvient  à  trouver  on  joor 
le  nom  de  Tartiste  qui'  a  fait  les  sculptures  du  choeur  de 
Maillezais,  on  pourra  sans  crainte  lui  attribuer  la  plus  grande 
partie  de  celles  qui  ornent  les  voûtes,  les  plafonds  et  les  cha- 
piteaux du  château  de  Coulonges. 

La  sacristie  de  Féglise  Notre-Dame  de  Fontenay  et  quel- 
ques chapiteaux  de  Téglise  de  St-Jean  apartiennent  aussi  i 
cette  époque. 

COULONGES. 

Ce  n*est  qu*en  dépassant  Tannée  15&0  que  noos  voyons 
s'élever  en  Bas-Poiton  deux  grandes  constructions,  qui  par 
leurs  belles  proportions  architecturales  ou  leur  richesse  dé- 
corative ,  devaient  laisser  bien  loin  derrière  elles ,  si  Ton  en 
excepte  toutefois  Apremont,  tout  ce  qui  avait  été  bâti  dans 
les  époques  précédentes. 

Nous  classerons  encore  dans  cette  époque  la  fontaine  de 
Fontenay ,  la  chapelle  Brisson ,  à  Notre-Dame  de  Fontenay  : 
la  première  de  15^2  ,  la  seconde  de  1554. 

La  fontaine  de  la  Fosse ,  transportée  aujourd'hui  à  Chas- 
senon  par  les  soins  de  M.  Mallet ,  mérite  une  mention  tonte 
particulière  eu  égard  à  la  Gnesse  de  ses  sculptures  et  à 
Télégance  tout  originale  de  sa  structure  ;  elle  porte  la  date 
de  1557. 

Le  château  de  Coulonges-les-Royaux ,  élevé  par  Louis 
d*Estissac,  de  iSUZ  à  1550,  était  une  de  ces  constructions 
complètes  comme  la  France  en  a  malheureusement  si  peu 


[ 


XXXI*  SEBSTONj   A  POfiTEXAY.  193 

tmmité  de  D09  jooni.  Qo'on  se  figure  «ne  oonr  earrëe  de 
Hwtt  «I  quelques  mètres  sur  ebeqoe  foce  »  ceue  cour  en-» 
towte  de  beaux  bâtkneats  de  tous  côtés,  et  Ton  aura  une 
idée  éê  grand  développeaient  de  toutes  ces  constructkms. 
Maia»  Mcies  à  ooe  époque  où  Tart,  ayant  perdu  la  sèf  e  origi^ 
■aie  et  fiaittaiite  qui  avait  sigoalé  ses  premiers  jours ,  aHait 
selmdfiedan»  la  tradition  purement  romaine ,  les  façades  de 
Cnutengea  avaient  quelque  chose  de  maigre  et  de  lourd  tout 
àiaMa,  qui  plail  médiocreinent  au  premier  eoup-d'ceil.  Il 
bliail  pénétrer  dans  rintérieur ,  rester  étourdi  de  la  richesse 
et  de  h  ? ariété  des  plafonds ,  de  la  perfection  apportée  dans 
h  taille  des  nervures  et  dans  Tappareil  des  routes  ^e  la  lan- 
terne de  Tescalier  et  des  cuisines ,  de  la  pureté  exquise  des 
bases  et  des  chapiteaux  et  de  tous  les  membres  d'architec- 
ture employés ,  pour  être  immédiatement  convaincu  que  la 
main  d'un  maître  avait  passé  par  là. 

L'escalier ,  à  double  volée ,  était  la  pièce  capitale  du  châ- 
teau par  sa  simplicité,  sa  belle  ordonnance  et  la  perfection 
ioiMîtable  de  la  voOte  qui  le  surmontait.  Un  autre  escalier  en 
colimaçon  et  une  porte  d'entrée  appelée  le  Donjon  (1),  ainsi 
que  la  grande  galerie  ouvrant  dans  la  chapeHe,  étalent,  sMI 
faut  en  croîpe  les  personnes  qui  les  ont  vus  avant  leur  de- 
struction ,  des  œuvres  parfaites  de  structure  et  de  bon  goét 
décoratîL 

LB  P13Y-DU-W)C. 

Bien  pos^éiieur  comme  date  (1578) ,  k  Puy*du-Fou  offre 

(1)  Ce  donjon  devait,  diaprés  les  renseignements  que  j*ai  recueillis, 
ressembler  beaucoup  à  la  porte  d*entrée  du  château  d*Outrelaizp, 
dont  notre  sarant  directeur  donne  une  si  intéressante  description  dans 
sa  SiaiiêHque  monumentate  du  Calvadot. 

13 


19/^  CONGBfeS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FBANCE. 

encore  des  lignes  magistrales  et  puissantes  qui  ont  oonaerré 
à  "t  qui  nous  reste  de  cette  construction  un  caractère  rëelle- 
UMUi  monumental.  Le  grand  porche,  avec  ses  belles  coIodims 
is  lées,  les  rampes  de  Tescalier  à  double  volée,  recouvertes 
de  foûtes  plein-cintre  à  rainures  moulurées,  sont  dTon 
grand  caractère  et  dénotent  un  architecte  sûr  de  son  goût 
et  sachant  tirer  on  grand  parti  des  matériaux  gnnîtîqoes 
qu'il  avait  sous  la  main.  Au  Puy-du-Fou  comme  à  Coa- 
longes,  la  cour  entière  devait  être  entourée  de  constroc* 
tions  ;  deux  côtés  seulement  subsistent  encore  ;  la  brique  a 
été  très-employée  dans  cette  construction ,  mais  avec  asses 
de  discernement  pour  ne  pan  nuire  à  la  tranquillité  générale 
de  TédiGce.  Il  y  a  loin  de  là  à  Tabus  qui  en  fut  fait  aeva 
Louis  XIU. 

Nous  trouvon.<)  encore,  comme  appartenant  aux  mêMfi 
périodes,  les  constructions  secondaires  de  Bessay  avec  il 
belle  tour  (1577);  la  Coutardière,  avec  sa  belle  chemioéeé» 
granit  (1578);  plusieurs  maisons  de  Fontenay,  entr*aotm 
celle  du  gouverneur  du  château  (V.  la  page  suivante), 
avec  sa  superbe  cheminée;  celle  de  la  Grande-Rue,  qui  en 
possède  également  une  fort  remarquable  ;  la  curieuse  maison 
de  Poussais ,  avec  sa  loggia ,  ses  rampes  extérieures  et  sa 
curieuse  inscription,  que  nous  visitions  hier,  etc. 

N'oublions  pas  le  château  du  Poiré ,  construit  en  1593 ,  et 
sa  haute  cheminée  dont  M.  R.  Fillon  a  conservé  le  seul 
débris  qui  ait  survécu  à  sa  destruction. 

CARACTÈRES  GÉNÉRAUX  DE  CES  CONSTRUCTIONS. 

Si  nous  voulons  étudier  les  caractères  généraux  de  ces 
diverses  constructions ,  nous  les  trouverons  identiques  à  ceux 
du  centre  de  la  France  où  furent  élevés,  pendant  la  pre* 


XXXI*  SESSION ,   A  PONTENAY. 


19a 


TUE    EXTftaiEURB  DE  LA  MAISON   DU  GOCTBBKBCR  ,    A  FORTBNAT. 

mière  période,  les  plus  magnifiques  constructions  du  inonde, 
comme  bâtiments  cîtîIs. 

Aussi,  dans  toutes  ces  bâtisses  de  1520  à  15^0,  voyons- 
nous  dominer  Télément  gothique  comme  structure.  Les 
(ignés  perpendiculaires  remportent  de  beaucoup  sur  les 
lignes  horizontales ,  par  ces  suites  de  pilastres  étages  con- 
tournant les  fenêtres  à  droite  et  à  gauche ,  et  se  terminant, 
au  sommet  des  lucarnes  qui  découpent  les  combles,  par  une 
série  de  vases  superposés,  généralement  lourds  etquisonl 


106  CONGiliiS  ARCIiÊOLOGIQCE  DE  FRANCE. 

loin  d'avoir  la  pureté  et  Télégance  de  la  flèche  goihiqu€ 
qu'ils  remplacent  La  croix  de  pierre,  à  double  ou  à  simple 
meneau ,  persiste  invariablement  dans  tous  les  étages  des 
baies;  Tanse  de  panier  est  longtemps  maintenue  dans  ces  ou- 
vertures; le  clioo  gothique  persiste  même  sonvest  à  dé- 
corer les  rampants  des  pignons  et  les  frontons  des  locames. 
C'est 9  en  résumé,  la  combîmiMii  trciiit«cUHiiqii«  do  XV* 
siècle  entièrement  conservée;  la  décoradon  seule,  envahie 
par  les  données  nouvelles ,  a  franchement  adopté  toutes  les 
monhires  et  les  arabesques  de  Taft  itaiieii  des  XIV*  et 
XV*  siècles.  Nous  sommes  Mn  d'ea  faire  un  crjme  à  nos 
architectes  poitevins  :  en  agissant  de  la  sorte ,  ils  ont  eu  le 
rare  bonheur,  tout  en  copiant  une  architecture  qui  leur 
arrivait  toute  faite  d'Italie,  de  se  l'approprier,  quant  aux  types 
généraux  de  décoration  ;  mais  en  en  faisant  néanmoins  une 
création  complètement  nouvelle,  qui  n'a  d'analogue  nulle 
part  et  qui  constitue  à  la  France  architecturale  de  ces 
périodes  une  prépondérance  marquée  sur  les  monuments 
italiens  dos  mêmes  épocfues.  Grâces  en  soient  rendues  à  ces 
incomparables  créations  du  XIII*  siècle  qui,  bien  qu'arrivées 
à  leur  appauvrissement,  à  leur  décrépitude,  en  passant  par  les 
mains  des  artiftes  du  XV*  siècle,  conservaient  encore  assez  de 
sève  ou  d'originalité  pour  faire  de  la  Renaissance  française  la 
première  architecture  civile  du  monde.  Les  monarques,  les 
seigneurs,  les  architectes  de  cette  période  avaient  si  bien 
compris  que  cette  forme  était  la  seule  applicable  aux  besoins, 
aux  usages  journaliers  de  la  vie,  qu'on  les  vit,  animés  d'un 
zèle  parfois  peu  réfléchi ,  renverser  leurs  vieilles  et  solides 
demeures  féodales  pour  construire  ces  gracieuses  et  gaies 
bâtisses  de  la  Renaissance  où  l'on  respirait  avec  bonheur  le 
grand  air  sur  dus  terrasses,  dans  les  galeries,  au  sommet  des 
escaliers ,  aux  lanternes  des  tours  et  des  balustrades  qui  con- 
tournaient leurs  puissantes  spirales.  Les  grandes  baies  à  croix 


Xixr  SESSION,   A  PUNTëNAT.  197 

de  Ixcrre  édaîrateot  lal^meat  tes  nHes  plafemiées  de  cm- 
sons  ùu  de  pootreflesrapprodiéés;oa  se  chauffait  bien  et  fort 
daas  ks  grands  afiparteaients  nnéiix  elos,  où  lei  rkiMS  che- 
niioées  égayàkiH  le  regard  pendant  qme  h  clioleur  de  la  flamme 
toit  ren?oyée  par  les  haotcs  plaqum  de  fente.  Aussi,  le  moU" 
Teâient  religieux  qve  le  inoine  Glaber  avak  pn  compter 
lorsque  la  France  revêtait  la  Iriaiicke  parure  de  ses  églises 
ant  Xt"  siècle,  existait  avec  autant  d'entraî»  an  XVI'  siècle; 
«euleiaeat  le  mobile  était  moins  élevé  !  la  ft>i  disparue  était 
remplacée  par  le  sentiment  personnel  du  bien*  être.  C'était  la 
robe  blanche  des  cblteaux  qui  venait  égayer  te  paysage  et 
constater  une  tendance  nonvelte  (et  maHieureosement  paHbis 
Crep  païenne)  dans  la  marche  morale  de  rbumamié. 

Le  Bas-Poitoo,  comme  000$  venons  de  le  démontrer,  ne 
resta  point  étranger  h  ce  mouvemeni.  Les  constrdciions  qai 
nous  restent  n'ol&^ent ,  ainsi  qjêt  je  l'ai  déjà  dit  y  aucan  type 
particidier  :  mêmes  lignes  arcUtecloniques ,  mêmes  frises , 
mêmes  arabesques,  mêmes  terminaisons  de  lucameai  Le 
monvemenl  prodigieux  qoi  se  produisait  dans  te  cerveaiâ  de 
kNiie  h  masse  animée  de  CeUe  période  existait,  si  j»  puis  te 
dire  y  aussi  liien  dans  la  main  qtle  dans  tes  jambes^  tes 
sculpteurs,  les  peintres,  les  graveurs,  les  ardiitoctns,  les 
maltres-d'œuvre ,  tout  cela  lailiait>  peignait,  dessinait,  gra^ 
▼ait  9  voyageait  à  Tenvi  ;  d'innombrables  modèkS  couraient 
les  ateliers,  et  les  architectes,  et  tes  graveurs,  et  lot  taiUcnrs 
de  pterre  couraient  comme  eux  ,  portant  sous  lenr  bras  le 
recneii  qui  les  contenait. 

Les  produits  de  chaque  artiste  n'étaient  phis  parqués  dans 
cbaqoe  province  :  il  y  avait  des  offices  de  produits  pour  les 
besoins  de  l'époque.  La  mode  fut  pendant  un  temps  de 
coUer ,  avce  plus  on  moins  de  raison  et  de  bon  goôt ,  snr  les 
façades  tes  médatllons  des  empereurs  romains  m  des  per- 
sonnes yhistres  de  l'aAiiqnîté  païenne.  H  s'établit,  à  cette 


198  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRAKGE. 

iotentioD^  une  véritable  manafacture  de  médaillons  de  marbre, 
de  terre  cuite ,  de  pierre ,  dont  les  produits  furent  étalés  nr 
les  façades  d'Oiron,  de  Cbenonceaux,  dans  une  maisoada 
Biois,  etc.,  etc.  Nous  laissons  aux  bons  soins  de  laon 
ami  B.  FiUon  de  découvrir  prochainement,  ainsi  qn'U  vient 
de  le  foire  si  beureusement  pour  les  faïences  d'Oiron,  le  lien 
où  cette  fabrique  était  installée. 

Avait-on  besoin  d'un  rétable  d'autel  ou  d'un  tabernacle?  te 
savait  qui  fabriquait  et  répétait  avec  tant  de  similitude»  qn'oB 
les  croirait  sortis  d'un  même  moule»  la  scène  de  la  Nativité 
ou  tout  autre  motif  pris  dans  les  Livres  saints. 

Les  seigneurs  capables  de  construire  allaient  fréquemment 
de  leurs  terres  à  Paris,  où  les  appelaient  les  soins  de  leurs 
charges  ou  leurs  fonctions  près  du  monarque  ;  ils  en  rap- 
portaient l'air  artistique  de  la  cour.  Tout  ceci ,  je  le  répète, 
explique  surabondamment  Tuniformité  architecturale  et  d^ 
corative  qui  se  trouve  dans  presque  toutes  nos  constmo 
tions  de  la  Renaissance. 

A  partir  de  15/iO ,  une  modification  importante  se  con- 
state dans  Tarchitecture  du  Bas -Poitou:  l'élément  gotUque 
tend  de  plus  en  plus  à  s'effacer,  lesJignes  peu  ï  peu  s'amoin- 
drissent également,  les  corniches  horizontales  prennent,  au 
contraire,  une  proportion  considérable;  l'anse  de  panier 
disparaît  dans  les  baies,  qui  deviennent  purement  plein-cintre 
ou  se  terminent  par  le  patatrage  horizontal  ;  le  fronton ,  bas 
et  triangulaire,  couronne  les  Incarnes  que  le  bon  goût  des 
architectes  persiste  à  conserver  afin  de  rompre  la  monotonie 
des  grands  toits  en  ardoise ,  et  la  rigidité  des  entablements 
qui  ailourdissent  si  fort  les  constructions  italiennes.  Si  l'ar- 
chitecture de  cette  seconde  période  satisfait  davantage  Tceil 
par  la  tranquillité  des  lignes ,  elle  subit  un  appauvrissement 
général  comme  conception  ;  elle  se  noie  complètement  dans 
la  froideur  classique  de  l'élément  antique;  et  n'ayant  ni  les 


XXXI''  SESSION,   A   FONTENAY.  199 

perfectioiis  infinies  de  ]*art  grec,  nî  les  dimensioDs  colossales 
de  Fart  romain ,  elle  n'est  plus  qu'un  pastiche  étiolé ,  sans 
iaspiration  nouvelle  ;  elle  n'a  plus  qu'à  traverser,  en  s'amoin- 
drissant  toujours ,  les  temps  de  Louis  XIII  et  de  Louis  XIY, 
poor  tomber  complètement  en  1793. 

Dans  les  intérieurs,  néanmoins,  les  artistes,  même  les  ar- 
chitectes ,  avaient  conservé  leur  vive  originalité  ;  les  plafonds 
seolptés  et  les  cheminées  de  cette  époque  nous  présentent 
des  types  merveilleux  de  variété  et  de  richesse  décorative, 
sonveot  en  désaccord  complet  avec  la  nudité  des  murs  envi- 
ronnants. Coolonges  nous  en  offre  un  remarquable  spécimen, 
dans  les  marches  de  son  bel  escalier  et  dans  les  plafonds  plats 
de  son  vestibule  et  de  la  salle  du  Trésor. 

n  est  évident  que  certaines  constructions  secondaires, 
bâties  à  moins  grands  frais,  ont  dû  être  faites  par  dos  ouvriers 
du  pays,  s'inspirant  des  œuvres  des  maîtres  et  des  modèles 
qu'ils  avaient  pu  se  procurer.  L'exécution  faible  d'après  de 
très-bons  modèles  des  sculptures  des  Granges,  place  pour  nous 
cette  construction  dans  ce  cas.  Pour  Âpremont,  Coulonges, 
Pot^n-Foo ,  nous  n'hésitons  pas  à  dire  qu'un  maître  de 
l'œuvre  connu  a  fourni  et  dirigé  les  plans,  tout  en  em- 
ployant nn  certain  nombre  d'ouvriers  habiles  de  la  localité 
qu'on  sous-chef  conduisait ,  sous  l'inspiration  de  l'architecte 
qui  pouvait  de  temps  à  autre  visiter  les  travaux.  Cette  preuve 
m'est  acquise  par  les  subtilités  inouïes  de  tracés  que  j'ai  con- 
statées à  chaque  pas  dans  Coulonges  ;  par  ces  recherches  sub- 
tiles, qui  ont  fait  modifier  les  moulures  suivant  les  places 
qu'elles  occupent  ;  détails  infinis  qui  n'ont  pu  être  appliqués 
que  par  un  maître  rompu  à  toutes  les  finesses  du  métier  et 
qui  ne  voulait  rien  négliger ,  imbu  qu'il  était  de  cette  pensée 
do  grand  Michel-Ange  :  que  c'est  la  recherche  apportée  dans 
les  plus  minimes  détails  qui  produit  la  véritable  perfection. 
\a  question  financière  était ,  en  outre ,  i9h  véritable  cause  du 


2(H)  CO^GAfeS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  PRAKCE. 

plus  on  IDOÎB8  de  éom  apfMiié  dans  la  bâlisBé.  Tel  qurtviNl 
éea  milUotto  k  dépeaser  faisait  ini«ox  <iiie  cekii  qat  de  |kNi«- 
vaît  atteindre  la  moitié  de  cette  somme.  An  premier ,  ttia*- 
qileàu,  Philibert  Delorme  foliratssaient  dès  plaiift;l<5«eeos4 
devait  se  contenter  de  l'architecte  du  canton. 

H  y  a  «s  fait  assez  curieux  à  constater,  c'est  qoe,  la  ptl|)art 
du  teihpe,  dans  les  constructions  élevées  par  les  partidriien, 
Qfn  tronve  plus  d'originalité ,  de  bizarreries  décorative  q[W 
dans  les  bâtiments  royaux  ;  c'étaient  pour  ainsi  dire  des  er^ 
qois,  des  coups  d'essai,  que  les  grandil  architectes  de  œtie 
époque,  lorsqu'ils  étaient  appelés  à  donner  on  plan ,  jetiietit, 
pour  essayer  si  telle  forme  archi  tectonique ,  si  teHe  nmilQre» 
telle  ornementation  potirtmit  saf  tsfaire  le  goAt  tout  en  con- 
tentant les  yeux. 

En  me  résumant ,  je  dirai  donc  :  le  Puy-Grefikr  »  les 
Granges,  le  cloître  de  Lo^on,  la  Popelinière,  Moflzeoils,  etc., 
ont  été  bâtis  par  des  architectes  de  la  localité ,  ainsi  ((lie  la 
Cantaudiére,  la  Goignardièfe ,  BesSay ,  etc. ,  tandis  qoc!  pour 
Apremont,  Goulooges  et  le  Puy-dn-FoU ,  lés  plans  ont  dâ 
être  fournis  par  des  architectes  connus,  mais  évMeinnent 
français. 

SCULPTURES  DE  GOULONGES. 

Les  sculptures  des  plafonds  de  l'escalier  sont  là  pour  donner 
la  preuve  de  ce  que  j'ai  avancé.  En  examinant  arvec  soin  les 
divers  fleurons  qui  les  décorent  et  forment  la  partie  principiie 
de  leur  ornementation,  on  reste  Surpris  du  parti  pris  adopté 
par  l'artisie:  ces  fleurons  sont  presque  tous  variés  et  pris  dws 
les  feuillages  vulgaires  qu'il  avait  journellement  sous  les  ytn%: 
ici  des  feulUes  de  trèfle,  là  des  feuilles  d'eau  adx  larges  pétales 
ou  h  vulgaire  carotte ^  mais  si  artîstement  rendue»  que  l'cnl 
s'y  auacbe  avec  plus  d'amour  peut-ôtre  que  sur  l'éternelle 


X1XI«  session,   A  fOATEI^AY.  20t 

ftilHle  i'âimAt  éi  la  non  dMlm  éiërU dte  feutlki  d*b)Mi«r  (t>. 
Ce  n*a  pas  été  dM  4es  Éioiiii  beareunes  ImMfatkms  éè  là 
Renaissance  que  de  nous  sortir  de  ces  fastidieux  chapiteaux  co* 
riothien  ^  doriqae  et  iooiqtte  aux  feuillages  comptés ,  dont  la 
végétation  doit  invariablement  accuser  les  mêmes  courbes  en 
y  oreannt  ks  mém^  noihs.  GdnAieii  il  a  été  mieu<  inspiré, 
cefaû  qal  a  tailé  daas  la  pitttn  dort  éê  GooiiMgeB  e«s  sitf^ 
perbes  fleurons  au  g^lbe  si  ferme ,  si  fin  k  la  f^s ,  q«é  a^ 
leiiiilM  légères  qui  les  composent  semblent  jà#llr  dâ  I»  pierre 
et  s'agiter  mollenient  au  souffle  de  la  brÎM*.  Tout  en  parcourSttC 
ritalie  «  il  y  a  qvetques  années,  nous  dierchioos  «f  ec  soin  des 
M^alegMS  k  ces  Intéressants  caissons  ;  il  nous  a  été  impossible 
<I*CD  rencontrer:  parfont  des  féoillcs  imbriqvées  lourdement, 
■iiacbées  au  fond  et  sans  aucun  moufement  artistiq[iie.  Ce 
n*«st  qne  toot  dernièrement ,  en  dessinant  à  BMs  le  beau 
fUitittM  qui  contient  refecaiier  de  Louis  Xtl«  que  no«s  avons 
p«  reconnaître  dans  des  métopes  de  la  corniche  des  foniles 
mlBreilns  f^lbées  dans  le  même  seniiment.  Os  sciilptores, 
inspirées  des  scniptores  gothiques  du  W*  siècle,  sent  doM 
éiaineromenl  françaises ,  ce  qui  a  prodigieusement  conlrlbifé 
4  les  sortir  de  la  routine  romaine  où  nos  architectes  du 
XlX'  siècle  cherchent  par  trop  à  exercer  notre  école.  Les 
cartouches  do  restibnle,  quoiqne  d'un  travail  superbe  et 
d'une  étonnante  variété,  sont,  à  mon  avis,  moins  estimables, 
en  ce  qu'ils  rentrent  davantage  dans  la  donnée  vulgaire. 
Ouvrez  rœnvre  d*Étienne  r>elaulne  et  de  Docerceau  »  vous  y 
verrez  de  nombreux  analogues.  Nous  recommandons,  néan^- 
ces  superbes  scniptdres  à  Fatteotion  des  fins  connais- 


(1)  Je  ferai  remarqaer  que,  dans  roroementation  des  palatrages  en 
pierre,  de^  voussures  el  de  Tintrados  des  arcs-doubleaux  et  forroerets 
des  voûtes,  on  a  perpélaellement  employé  tes  grecques  aiec  une  variété 
trè»-granide;  il  y  sursit  I  reclierchiT  quel  peut  être  Tarclnteete  qui  en 
a  ainsi  fiiit  abus. 


202  CONGRÈS  ABCBÉOLOGlQUfi  DE  FBANCE. 

seura  :  ils  y  retroof  eroot  le  ciseaa  des  habiles  du  temps  ei  la 
main  d'Do  maître,  comme  dessio  et  compositioii. 

CBEMIMÊES. 

Les  chemioées,  pendant  tont  le  XYI*  siècle,  pramem 
dans  les  édifices  une  importance  qu'il  est  mile  de  signaler. 
Il  n'est  pas  une  construction  de  quelque  intérêt  qui  n'ait 
une  ou  plusieurs  de  ces  cheminées  ;  et  il  est  un  fait  irè*- 
caraciérisé  par  les  exemples  nombreux  qui  nous  restent  :  c'est 
que  les  plus  riches  monuments  de  ce  genre  qui  subsistenl 
encore  dans  la  contrée  se  trouvent  dans  les  bâtiments  les 
plus  simples,  comme  apparence  extérieure;  il  semblerait  cpie 
le  propriétaire  de  chacune  de  ces  gentilhommières»  ne  pcm- 
vant  atteindre  le  niveau  architectural  des  grands  châteaox 
dont  les  débris  subsistent  encore,  ait  foulu  se  rattrapper  es 
ayant  constamment  sons  les  yeux  un  résumé  de  la  richesse 
sculpturale,  que  ses  moyens  pécuniaires  ne  lui  perroettaienl 
pas  de  développer  dans  les  plafonds  ou  les  façades  de  sa  mo*» 
deste  demeure. 

Parmi  les  types  les  plus  anciens,  nous  citerons  :  les  deoK 
jolies  cheminées  du  prieuré  de  Mouxeuils,  avec  leurs  frises 
délicates  et  leurs  cadres  formés  de  pilastres ,  et  sans  aucun 
doute  destinés  à  recevoir  des  peintures  ; 

2?  Celle  située  à  St-Hilaire-sur-l'Autise ,  et  dont  le  man- 
teau est  orné  de  médaillons  en  grand-relief,  entourés  d'une 
couronne  de  fruits  et  de  fleurs  ; 

S""  Les  jolies  cheminées  des  Granges-Cathus ,  avec  leurs 
médaillons  de  Pyrame  et  Thisbé,  ou  leurs  frises  élégamment 
ornées  de  griffons,  de  rinceaux  malheureusement  trop  perdus 
dans  les  parties  nues  du  manteau  ; 

k?  La  cheminée  de  La  Popeliuière  de  Saint-Gemme  »  avec 
ses  écussons  de  France  et  de  Voisin  ; 


JXU*  SESSION ,   A  FONTENAY.  20S 

5""  Celle  de  GoDkmges,  anjosrd'hoi  démolie  et  gbant  k 
Fétat  de  malériaox  dans  one  servitude.  Elle  eat ,  autant  que 
j*en  ai  pu  juger  dans  une  rapide  inspection  «  d'un  travail 
Miperbe  et  de  la  main  de  ceux  qui  ont  taillé  les  plafonds  du 
château; 

^  A«  cbâteaa  lui-même  il  existe  une  cheminée  bien  plus 
simple  que  la  précédente,  mais  d'un  bon  style,  et  dont  les 
mottlnres  se  recommandent  par  leur  6nesse  et  leur  exécution 
ezqaise; 

T*  Là  belle  cheminée  en  granit  de  la  Cantaudière ,  avec 
ses  niches,  ses  colonnes  cannelées  et  ses  belles  moulures 
taillées,  avec  beaucoup  de  soin,  dans  cette  matière  si  prodi- 
giemement  résistante  ; 

8*  Il  existait  autrefois,  au  château  du  Givre,  une  fort  belle 
cheminée  avec  grandes  caryatides  en  granit  ;  elle  a  été  dé- 
tmite  il  y  a  quelques  années  ; 

9°  La  haute  cheminée  de  la  maison  du  gouverneur  du 
château  de  Footenay ,  si  chargée  de  sculptures  de  toute  sorte, 
permettra  de  s'en  faire  une  idée  exacte.  Un  des  caissons  est 
copié  sur  un  motif  d'Etienne  Delaulne; 

j&O*  Celle,  encore  fort  intéressante,  existant  dans  la  maison 
de  la  grandVne  de  la  même. ville,  occupée  par  M.  Cheval- 
lera«; 

11°  La  cheminée  de  la  tour  de  Bessay  a  dû  être  sculptée 
par  les  mêmes  qui  ont  fait  celles  qui  nous  ratent  à  Fontenay. 
12*  J'en  dirai  autant  de  celle  qui  existait  encore ,  il  y  a 
quelques  années,  au  Châtellier-Barlot ,  et  dont  mon  ami 
B.  Fillon  a  conservé  la  pierre  unique  qui  décorait  le  manteau. 
IS""  Une  très-belle  cheminée  du  temps  de  Louis  XIII 
existe  encore  à  TAlière,  dans  le  canton  des  Sables. 

iti?  Nous  citerons  aussi  ,  du  milieu  du  XVII*  siècle, 
celle  qui  a  été  transportée  par  les  soins  de  M.  B.  Fillon 
dans  la  maison  de  M"**  Fillon ,  sa  mèi%,  et  sur  le  manteau 


Î04  COMGBÈS  ARCBÉOLOGIQUE  DE  PRAKGC 

de  bMpiella  en  vdil  um  copié  asses  ciâcle  de  la  Ecmimtie 
4^ amour  de  R^bens  ; 

iS"*  GeHlB  de  M.  G.  de  Fooiaii». 

D*aprè^  celte  ëDunération  rapide,  on  foit  ^e  ni  les 
Granges,  oi  Apremont,  ni  le  Puy-do-Foo,  Coulongea  et  b 
PuyH6r«ffiêr  se  ikwsèdeoc  de  deaiinées  elovpllMncllès. 

Cmsaruaiàfu  posiériemm  à  1  hh^  ;  tmt  type  panieulier^ 
M.  Fillon  établit  que  la  transformation  qui  eut  tiea  HaM 
l'art  fraaçais^  ao  XVP  siède,  date  de  15{|6.  Buiviei  hii, 
le  Songe  de  Polfphiie,  tradeit  par  Jean  Martho,  pubHé 
oétte  attnée  même ,  eut  lia  ptaa  grande  infloence  sur  Virt 
français  en  général.  A  partir  de  ce  teints,  la  forme  kithia 
predd  définitivemeùt  le  dessus  a? ec  PUftikerl  Ddorme,  qui , 
il  ne  faet  pus  Toiibik^r  *  était  beau-^frère  de  Jean  Martin. 

M.  de  Rochebrune  ex(K)se»  de  ma  oM ,  qu'an  miiea  de 
XV1«  aiècterinfluénce  italienne  if  empare  du  domaine  de  Tar- 
ciiiiectiire  d'une  manière  Complète.  liCs  ptiastri'S  *'aiR  pin 
de  saittie;  ils  s'élargisneni,  eu  contraîr&  Les  froijtona  tHanga- 
laires  des  lucarnes  prennèetla  forme  do  boÊkom  ^jrtc  Lecba* 
pitéau  iehiqiiè  dispafaK  pour  faii^  plaee  au  chapiicau  dorique 
et  quciqtfefoîs  au  chapiteau  eerînlhien.  Les  piiaâtrest  au  lien 
créire  ornés  d'arabesques  comme  autrefois ,  deviennent  nos 
eu  sont  «inipleiiieiH  cannelés.  Des  porches  s'établissent  de- 
vant les  diàieanx ,  comme  a«  Ptty*>diH-Foa.  Les  looarfKf 
s'abaissent  et  finissent  bientôt  par  disparaître.  ILn  un  mot, 
ia  tradition  gothique  disparak  KHit  entière ,  et  les  lignes  heri* 
jMHitaies  s'eahparetit  àes  façades  ao  détrimeiit  des  lignes 
perpendiculaires.  Ainsi,  les  entablements  se  développent  éaor- 
mément.  L'atiae  de  panier  ^  tradition  du  XV*  siècle,  est 
supprimée  «  et  on  ne  l'emploie  que  lorsqu'elle  est  indis- 
fMansable,  oaimne  au  porche  de  Geulon^es.  Il  faut  signaler 
aussi  l'inttoductiou  des  pbfondil  I  caissoni  sculptés,  comsie 


XXXi*  SESSION  ,   A  fOrtTEIf  AY.  Î05 

cem  iu  fhiy-éo-Foo  et  de  €oirioiiges.  On  ^dh  encore  dans 
eederakr  cMlean  des  toutes  ogifales,  qui  ainsi  se  conservent 
maà  tard  qn^eHes  étaieiH  nées  de  bonne  heure.  Outre  ces  châ- 
toaoî,  on  peut  «noore  cker  en  Bas-Pohon ,  parmi  les  monu- 
laeoli  de  celte  période,  la  four  de  Bessay,  la  Golgnardièpe,  la 
feotaine  de  la  Fosse  et  celle  de  Fontenay-le-Comte,  la  chapelle 
des  BrissoD,  à  Notre-Dame.  Âty  X¥f*  sfède ,  ce  sont  suiloot 
des  oenstrnclions  ciipHes  qui  s'élèvent  :  Tindl? idoalisme  tend 
I  dominer. 

M.  Fillon  présente  on  mémoire  de  M.  Alfred  Giraud  sur 
le  mottfement  scientifiqne  et  littéraire  à  Fontcnay ,  an 
XVÏ«  siècle. 

MÉMOlliE  DK  M.  ALFRED  «IRAUD. 

Arrivés  an  teime  de  cetie  réunion,  où  tant  de  graves 
questions  ont  été  solidement  et  brillamment  discutées,  il 
B*esl  peut-être  pas  sans  intérêt  de  jeter  un  coup-d*œil  sur 
le  passé  de  la  petite  vilte  qui  a  Thonneur  4e  fOUS  rece\'oir 
ai^ud'huL  FQOlenay-4e-€omte,  vous  le  savez  défà,  a  eu, 
comme  tant  d'autres  villes,  ses  jours  de  gloire  et  de  déca- 
dence, et  réclai  inacceuiuuié  que  vons  avez  jeté  dans  ses 
murs  a  pour  résultat  naturel  de  lui  rappeler  son  ancienne 
graodeiir.  Ce  n*est  pas,  croyex-le  bien,  sans  nne  douleur 
pit>fond«  cpi'elle  a  entendu  répéter  souvent  que  sa  célèbre 
fontaine,  MU*efois  source  des  beaui -esprits,  était  irrévoca- 
Usmeiit  tarie.  Elle  a  toujours  protesté  contre  ce  qui  lut  pa- 
rabsail  une  senleiice  injvste,  et  elle  vous  remercie  de  Favoir, 
pour  ainsi  dire,  rébabililée  vis-à--\is  d'elle-même,  en  la 
dioisissaiit  pour  le  siège  de  vos  savantes  délibérations. 

C'est  qu'en  effet ,  Messieurs  ,  si  vous  êtes  venus  vous  éta- 


206  GOKGBËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  rBAMCE. 

blir  à  FoDtenayv  ce  n'est  pas,  pennettez-iDOî  de  Toosle  £ie, 
par  on  par  effet  du  hasard  oa  de  fotre  capriœ  ;  graves  et 
iDéditant  toutes  choses  ,  vous  y  avez  été  délenninés  per  de 
sérieux  motifs.  Pontenay  D*est  pas  une  de  ces  grandes  dlés  qû 
s'imposent  oaturellement  et  par  feur  importance,  el  park 
chiffre  élevé  de  leurs  habitants.  C'est  une  toute  petite  Tille»  ne 
renfermant  dans  son  sein  ni  académies,  ni  facultés»  ni  eociélés 
savantes;  destituée  de  son  ancien  titre  de  chef4ieiide  dépar- 
tement •  n*ayant  ni  n'espérant  un  chemin  de  fer.  Poarfuoî 
donc  l'avez-vous  choisie ,  et  pourquoi  en  avex-vous  laïc  le 
centre  de  vos  excursions  et  de  vos  travaux  ?  C'est  qee  Fon- 
tenay  à  un  passé  ,  c'est  que  l'ancienne  capîule  du  Bas-Poiloa 
a  marqué  autrefois  non-seulement  dans  l'histoire  militaire, 
mais ,  ce  qui  vaut  beaucoup  mieux ,  dans  l'histoire  intellec- 
tuelle de  notre  pays;  c'est  que  non-seulemenl  elle  a  vu  passer 
dans  ses  murs  Jean  Chandos,  du  GuescUn,  Arthur  de  Riche- 
roond  et  Henri  IV  ;  mais  encore  elle  se  gloriCe  d'avoir 
compté  parmi  ses  hôtes  l'auteur  de  Pentagruel  et  d'avoir  va 
naître  le  savant  jurisconsulte  André  Tiraqucau ,  le  grand 
magistrat  Barnabe  Brisson,  le  so1dat*poèie  Nicolas  Rapin,  et 
au-dessus  d'elle,  François  Yiète,  l'inventeur  de  l'applicatîoii 
de  l'algèbre  à  la  géométrie.  Je  crois  donc  répondre  an  sen- 
timent qui  vous  a  guidés  en  venant  ici ,  en  vous  demandait 
la  permission  d'esquisser  à  grands  traits  l'histoire  littéraire 
de  Fontenay  au  XV^  siècle. 

Évidemment,  l'initiateur  du  mouvement  inteUectnel  qoi 
s*est  produit  à  cette  époque  est  ce  religieux,  un  peu  aarpris 
peut-être  de  se  voir  vêtu  du  froc,  le  Gis  ducabarelîerde 
Chinon,  l'auteur  des  épopées,  à  la  fois  sérieuses  et  bouffiHineSy 
de  Gargantua  et  PantagrueL  Ou  fond  de  Sa  cellule  de  oor- 
delier,  où  il  se  vouait,  bien  jeune  encore,  à  l'étude  des 
langues  et  des  littératures  anciennes  ,  il  correspondait  avec 
des  amis  du  dehors,  tels  qu'Erasme  et  Bude,  qui  subissaient 


XXXI*  SESSION,  A  PONTENAT.  207 

d^«  nos  s'en  douter  peut-être ,  rinflueuce  de  son  pnissaot 
génie.  Il  avait  des  rebtioos  habituelles  et  familières  avec 
André  Tiraqaeau,  lienteuant-géoéral  au  bailliage  de  Ponlenay, 
hbmjU  docte,  le  sage,  le  tant  humain,  tant  débonnaire 
etiquiiabU  Tiragueau,  comme  il  l'appelle  dans  le  prologue 
do  IV*  livre  de  Pantagruel  ;  et  nul  ne  peut  douter  que  la 
ftéquentation  de  Rabelais  n'ait  poussé  Tiraqueau  à  sortir  de 
la  voie  éax>ite  et  aride  où  s'étaient ,  avant  lui ,  renfermés  les 
Ghmteurs.  Éclairant  le  Droit  par  la  littérature  et  l'histoire , 
Tkaqueau  est ,  avec  Cujas ,  un  des  fondateurs  de  l'École 
française.  Sans  doute  «  on  peut  lui  reprocher  de  manquer 
parfois  de  sobriété»  et  ses  traités  de  jurisprudence  sont  trop 
remplis  de  citations  littéraires;  mais  il  est  impossible  de 
méconnaître  sa  vaste  intelligence  et  sa  profonde  érudition. 
Tiraqueau  a  longtemps  partagé ,  avec  Cujas ,  l'insigne  bon- 
neur  de  ne  jamais  voir  son  nom  prononcé  dans  les  écoles  , 
sans  qoe  le  professeur  ne  se  découvrit  et  n'employât  la  for- 
mole  sacramentelle:  Tiraquellus  noster.  C'est  là,  Messieurs, 
le  plus  bel  éloge  qu'on  puisse  faire  d'un  jurisconsulte ,  et 
les  travaui  de  notre  illustre  compatriote  ne  pouvaient  trouver 
une  récompense  plus  glorieuse. 

Tiraqaeau  avait  à  peine  disparu  de  la  scène  du  monde 
qu'un  jeune  légiste,  Fontenaisien  comme  lui,  et  qui  devait 
être  mêlé  à  tous  les  orages  de  la  vie  politique,  débutait 
comme  avocat  au  Parlement  de  Paris.  Les  succès  qu'obtint 
Barnabe  Brisson  furent  prompts  et  éclatants.  Doué  d'une 
éhunoition  brillante  et  d'un  savoir  éminent ,  il  s'éleva  bientôt 
au  premier  rang  des  orateurs  et  des  jurisconsultes.  Puis,  il 
passa  des  rangs  du  barreau  dans  ceui  de  la  magistrature, 
devint  conseiller  d'État  et  ambassadeur  en  Angleterre.  Chargé 
de  négocier  le  mariage  du  dernier  fils  de  Catherine  de  Médicis 
avec  la  reine  Elisabeth ,  il  ne  réussit  pas  dans  cette  tâche 
difficile;  mais  le  mandat  dont  il  fut  investi  dans  cette  cir-- 


MB  GONGBte  A»CntOiOGIQ0E  W  PHAIICE. 

9m^m^  proave  ^m^  l'imp^nwta  qu'îiATaHaeqniie  Htm 
rjËut  et  U  cooG^ace  i|o*«q  «viH  en  JiiL  A  mo  relpiiir  m 
France»  qne  auirç  mmon  l'aiteodiaU»  tnission  own»  4çU* 
ianie«  mais  qui  ne  devait  m  n^ojn^  Ini  faim  le  plU9  gond 
honneur.  Déjk»  en  (Nrov^qnant  te  réd^ciioa  4^  CouMwes^ . 
le  ConMil  de  Cbarlea  VU  avait  bxi  tw^  w  pas  immense  à 
l'œuvre  de  J*uQité  et  die  la  ceotnaUsation  }i»dk;iaire«i  He^ri  l|I 
eut  la  pensée  de  réunir  les  Ordonnances  en  un  seni  |çorp^ 
d'ouvraget  destiné  à  être  suivi  dans  (ont  le  royaume.  Brisao», 
chargé  de  celte  tâche,  publia  ,  sons  le  titre  de  JBmiliques  on 
de  Code  Henri  Ul^  le  fruit  de  ses  longues  et  patientes  re- 
cherches. La  Révolution  française  n'était  pas  encore  venue  , 
et  Tesprit  féodal  et  germanique  luttait  tou|ours  contre 
l'esprit  romain.  Quoi  qu'il  en  soit ,  cette  tentative  honore  le 
roi  et  le  jurisconsulte  qui  surent  s'élever  ainsi  au-dessus 
des  préjugés  de  leur  époque.  On  trouve ,  dans  ia  préface  de 
cette  compilation,  des  idées  que  la  plupart  des  hommes  du 
XII*  siècle  devaient  nécesbaircment  se  refuser  à  comprendre, 
f  La  justice,  disait,  par  exemple ,  Brisson ,  la  justice  h  la- 
€  quelle  toutes  constitutions  et  bonnes  coutumes  doivent  se 
«  référer,  a  deux  principales  parties  ou  offices,  ainsi  que 
«  uraite  iadaoce  (  Lib.  V.  DejuMùia)^  à  savoir  la  piét^  et 
«  la  rfAijp^  envers  Dieu,  et  l'équité  qu'il  interprète  ^Iit6 
Il  cotre  les  hommes.  » 

Dans  le  temps  où  l'aristocratie  féodale  essayait  de  renouer 
ses  tronçons  dispersés  par  la  main  de  Louis  XI  «  proclamer 
le  principe  de  l'égalité  humaine  et  citer  Lactance,  dont  les 
idées  pourraient ,  même  aujourd'hui ,  passer  pour  libérales, 
ce  n'était  pas  seulement  de  h  part  de  Brisson  one  vaine  et 
sonore  déclamation,  c'était  le  cri  de  guerre  et  d'espoir  de 
la  royauté  et  des  légistes  qui  poursuivaient  avec  ardeur  leur 
œuvre  commune.  Malhenreoseroeot ,  l'ambition  de  |a  m^son 
de  Ixtrraiiie  et  les  passions  démagogiques,  qui  fermentaient 


XXÏl*  SESSION  ,    A   FONTENAY.  209 

au  sein  «les  tuasses ,  empêchèrent  la  réalisation  de  |ou8  ces 
grand»  prqjets.  Nous  n*en  devons  pas  uioins  louer  rhomine 
éiiiinep(  qpî,  deux  siècles  avant  1789 ,  sut  rendre  bonuii^ge 
aux  jM-ipcipes  immortels  sur  lesquek  toute  boi^ne  législation 
doit  être  assise. 

Sans  doute  «  si  nous  voulons  y  regarder  de  près ,  il  y  eut 
dans  la  vie  de  Barnabe  Brisson  quelques  défaillances.  L'am- 
bition répara  et  il  eut  le  tort  d'accepter  les  fondions  de 
premier  présidem  au  Parleniciit  de  Paris  »  à  la  place 
d*AchiUe  de  Harlay,  son  protecteur  et  son  ami.  Mais  sa  mort 
tragique  n'a-t-elle  pas  racheté  les  faiblesses  de  sa  vie  ?  Il  a 
su,  en  effet,  dans  un  des  plus  sombres  jours  de  nos  dis- 
C4>rdcs  civiles ,  rappeler  le  justum  ac  tmacem  dont  parle 
Horacfe ,  et  U  est  mort  pour  avoir  refusé  de  prendre  et  de 
éépoAer  le  glaive  xle  la  justice,  au  gréd'une  populace  aveugle 
en  ses  fureurs.  Grande  et  belle  mort ,  Messieurs,  et  qui  est 
bien  faite  pour  émouvoir  le  poète  et  pour  désarmer  riiistorlen 
quand,  prêt  à  relever  les  fautes  de  notre  célèbre  compatriote, 
il  n'éprouve  plus,  en  face  d'une  glorieuse  infortune,  qu'une 
pitié  mêlée  d'admiration  et  de  respect  ! 

Mais,  au  XYi*  siècle,  Fontepay  n'a  pas  seulement  produit 
des  légistes ,  des  orateurs  :  notre  ville  a  encore  pi*oduit  des 
poètes.  Malgré  les  vers  de  Boileau  : 

£nftn  Malhert)e  vint  et,  le  premier  en  France, 
Fit  «enitr  dans  les  vers  nue  juste  ciideiice... 

nous  pouvons  dire,  avec  assurance,  qu'avant  Malherbe  la 
poésie  avait  eu  en  France  de  dignes  représentants.  Parmi 
les  poètes  du  XVP  siècle,  Nicolas  Rapin  n'est  peut-être  pas 
un  des  plus  célèbres,  mais  il  est  certainement  un  des  plus 
distingués.  Contemporain  et  ami  de  Barnabe  Brisson,  il  joua, 
lui  aussi,  un  rôle  important  dans  l'État  et  devint  grand-prévôt 
de  la  connétablie  de  France.  Adversaire  infatigable  de  la 


210  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

Ligne  »  il  gagna  ses  titres  de  noblesse  sur  le  champ  de  ba- 
taille d*Ivry  et  collabora  à  la  Satire  Ménippée.  Mais  son  plus 
grand  titre  de  gloire  est  dû  à  son  génie  poétique.  Sans 
craindre  d'être  taié  d'exagération ,  nous  pouvons  admirer 
le  poète  qui  disait  à  Achille  de  Harlay  : 

Détourne  tes  peasées  des  faveurs  de  la  Cour, 
Maintiens  ton  gra?e  front,  quoique  le  temps  qui  court 
Désirerait  des  mœurs  qui  fussent  moins  austères  ; 
Aux  grands  maux ,  comme  sont  les  nôtres  d*a-préflenl. 
Le  médecin  perd  tout  qui  se  rend  complaisant  : 
Les  l>reuvages  amers  sont  les  plus  salutaires. 

Qu'il  nous  soit  encore  permis  d'exprimer  chaleureusement 
nos  sympathies  pour  le  poète  qui ,  au  milieu  de  la  guerre 
civile  entretenue  par  les  étrangers ,  faisait  entendre  ces  vers 
où  respire  un  ardent  patriotisme  : 

Espagnols,  apprenez  que  jamais  Tétranger 
N'attaqua  le  Français  qu^avec  perte  ou  danger. 
Le  Français  ne  se  ?ainc  que  par  le  Français  même  I 

En  lisant  ces  vers,  on  se  demande  si  le  poète,  par  uoe 
mystérieuse  intuition  de  l'avenir,  avait  entrevu  ces  luttes 
tristes  et  terribles  où  nos  pères ,  combattant  avec  un  égal 
héroïsme  dans  deux  camps  opposés,  ont  arrosé  de  leur  saog 
le  sein  de  la  commune  patrie.  Quoi  qu'il  en  soit,  félicitons-le, 
dans  un  temps  où  les  partis  méconnaissaient  trop  souvent  la 
voix  de  la  raison  et  du  devoir ,  d'avoir  glorifié  le  courage 
des  enfants  de  la  France. 

Une  des  plus  belles  compositions  poétiques  de  Nicolas 
Rapin  est  certainement  celle  qui  a  pour  titre  :  Les  Plaisirs 
du  gentilhomme  champêtre;  cette  pi&e  de  vers  est  une 


lUV  SESSION,   A   FONTENAY.  211 

délicieuse  paraphrase  de  l'ode  d*Uorace,  qui  comuience 


Beatus  ille  qoi  proeul  negotiis  , 
Ul  prisca  gens  Ifanaliam  » 
Patenia  nira  volens  ezercet  suis 

Solutb  omni  fœnore. 


Nicolas  Rapia  décril  les  distractions  du  propriétaire  cam- 
pagnard qui  fil  sur  ses  terres,  libre  de  tous  les  soucis  qu'en- 
fante Tanibition  : 


Maintenant,  tout  seul  il  visite 
Les  champs  de  semence  couverts 
Qui  ont  dessus  le  dos  écrite 
One  espérance  non  petite, 
Par^Ue  aux  fruits  des  arbres  verts. 

Maintenant^  il  se  vient  estendre 
Sous  un  vieux  ckesne,  daos  les  boys , 
Couché  dessus  Terbelte  tendre, 
En  un  lieu  d'où  il  puisse  entendre 
Des  oiseaux  la  plaintive  voix. 

Tantôt,  sur  la  belle  verdure. 
Les  fleurs  du  clos  il  va  foulant 
Auprès  d^une  fontaine  pure. 
Pour  sVndormir  au  doux  murmure 
D*un  ruisseau  lentement  coulant. 

Puis,  aussitôt  que  les  fleurettes 
Tombent  à  la  chaleur  du  cid , 
11  met  dans  des  cruches  bien  nettes 
Le  doux  ouvrage  des  avettes, 
Séparant  la  cire  du  miel. 

Et  quand  Taulomne  vient  espenUre 
Mille  fruits  de  son  large  sein, 


2l2  CONGRÈS  AkcnèOLOGlQUE  DE   FRANCE. 

Ob  !  quel  pliiisir  il  a  de  prendre 
La  pomme  rouge  que  vient  rendre 
Une  ente  Taile  de  sa  main. 


Oh  1  que  les  «oÉOcanx  il  .arrange 
Et  M  futaille  et  bon  cœur» 
Pour  y  recevoir  la  eeodange 
Et  voir  le  gracie»  échange 
Du  fruit  noir  en  rouge  liqueur. 

Ob  I  quel  plaiair  quand  il  entonne 
Ce  breuvage  desjà  fumeux 
Et  qu^en  un  muyd  il  emprisonne 
Ce  dieu  furieux  qui  bouillonne 
D'un  flot  et  reflet  écumeuxl 

Ces  citalions  suSisent ,  Messieurs ,  pour  démontrer  qoe 
Nicolas  Rapin  n'a  besoin,  pour  jouir  en  France  d*une gloire 
incontestée,  que  d*jBlre  plus  connu.  Si  un  Dieu  bienfaisant 
nous  eût  fait  ce  loisir,  nous  avions  fortué  le. projet  de  faire 
réimprimer  ses  œuvres  complètes;  mais,  entraîné  dans  nne 
carrière  active ,  nous  en  avons  été  détourné  jusqu*à  ce  jour 
par  des  préoccupations  et  des  travaux  d'un  genre  plus  sé- 
vère. Nous  faisons  des  vœux  pour  qu'un  éditeur  plus  autorisé 
que  nous ,  et  plus  libre  de  son  temps ,  entreprenne  celle 
œuvre  à  la  fois  Iiliéraii*e  et  nationale ,  et  nous  sommes 
convaincu  que  le  succès  répondra  à  ses  efforts. 

A  côté  de  Tiraquejiu ,  de  Barnabe  firisson  et  de  Nicolas 
Rapin  ,  et  peut-être  au-dessus  d'eux ,  il  faut  placer  François 
Viète.  François  Viète  peut,  -en  effet,  être  classé  au  rang  de 
ces  hommes  doués  du  génie  de  l'invention,  et  qui,  par  de 
grandes  découvertes ,  ont  contribué  au  progrès  des  sciences 
et  au  développement  de  l'esprit  humain.  Il  n'a  manqué 
peut-être  à  Viète ,  pour  être  rangé  à  côté  de  Descartes ,  qoe 
d'avoir  écrit  dans  sa  Jangue  materneUe.  S'il  eût  été  un 
écrivain  français,  et  si  notre  prose  eût  r«çu  rempriinle  de 


XXXr  SESSION,    A   FONTENAY.  '        ÎIS 

son  vigoureux  génie ,  son  nom  ,  au  lieu  d'être  ignoré  de  la 
foule ,  se  serait  vu  entouré  d'une  légilime  et  immense  popu- 
larité. Mais  il  a  écrit  sur  les  mathématiques  et  dans  la  langue 
des  érudits ,  et  il  est  resté  dans  des  régions  inaccessibles 
au  vulgaire.  En  eiïet ,  si  quelques  mathématiciens  d'élite , 
élevant  leurs  regards  au-dessus  des  conséquences  immédiates 
de  la  géométrie ,  savent  gré  à  François  Vièle  d'avoir  inventé 
les  signes  algébriques,  combien  d'hommes  ignorent  qu'il  a 
eu  cet  honneur,  ou  bien  considèrent  râp))licaiion  des  lettres 
à  la  science  des  nombres  comme  une  chose  indiiïé'rente  !  Et 
cependant  pour  ceux  qui  ne  considèrent  les  mathématiques 
que  comme  un  instrument,  et  dont  l'esprit  s'est  agrandi  dans 
les  études  philosophiques ,  quelle  admirable  et  quelle  pré- 
cieuse découverte!  Au  moyen  de  la  simplification  des  signes, 
les  calculs  les  plus  compliqués  s'effectuent,  les  problèmes 
les  plus  ardus  se  résolvent  ;  l'induction  qui  semblait  rivée  au 
champ  de  la  métaphysique  passe  dans  celui  des  mathéma- 
tiques ,  et  l'homme  peut  connaître  les  lois  qui  régissent  les 
éléments ,  utiliser  les  forces  de  sa  nature ,  expbrer  la  vaste 
étendue  des  mers  et  lire  jusque  dans  le  livre  mystérieux  da 
Ormameni,  où  le  Créateur  a  écrit  en  lettres  d'or  le  poème 
éclatant  de  sa  gloire  et  de  sa  toute-puissance.  Viéte  a  donc , 
sans  le  savoir ,  mais  non  peut-être  sans  le  prévoir ,  donné  à 
l'humanité  le  moyen  de  faciliter  les  inventions  futures ,  et  il 
a  contribué  par  là  même  à  ce  merveilleux  développement  de 
l'industrie  dont  notre  XIX'  siècle  est  si  fier.  Le  grand  poète 
de  Roiiie  pourrait,  en  effet,  s'écrier  aujourd'hui  avec  plus  de 
vérité  qu'il  y  .a  deux  mille  ans:  «  Audacieuse  à  tout  enti^e- 
prendre ,  la  race  de  Japhet  s'élance  dans  dos  régions  jus- 
qu'alors inaccessibles  ;  elle  a  ravi  le  feu  du  ciel  et  a  franchi 
les  airs  avec  ces  ailes  que  la  nature  a\ait  refusées  à  l'homme. 
Rien  n*est  impossible  aux  mortels ,  et  dans  notre  folie  nous 
voulons  monter  jusqu'au  ciel  même!  » 


21  &  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

Ah  I  Messieurs,  cette  folie  dont  parie  Horace ,  laiasez^notis 
la  qualifier  de  folie  sublime.  Si^  comme  l'a  dit  un  poète 
contemporain , 

L'homme  est  un  roi  tombé  qui  se  souvient  des  cieui , 

quoi  de  plus  naturel  qu'il  se  sente  attiré  vers  la  divine  patrie! 
S'il  est  trop  souvent  tenté  de  s'aventurer  sur  les  mers  od  de 
s'élever  dans  les  airs  avec  des  ailes  créées  par  son  téméraire 
génie,  c'est  que,  plein  d'espérances  et  d'illusions,  il  se  trouve 
à  l'étroit  dans  sa  terrestre  demeure ,  et  que,  toutes  les  im- 
mensités qui  l'entourent  sont  pour  lui  l'image  de  l'infini  vers 
lequel  il  aspire  et  dont  il  aime  à  se  rapprocher. 

Vous  comprenez  donc,  Messieurs,  que  notre  ville  soit  fière 
d'avoir  donné  le  jour  à  François  Viète,  et  que,  sans  pouvoir 
étudier  ses  puissantes  conceptions ,  nous  saisissions  avec  en* 
pressement  l'occasion  de  rendre  hommage  à  sa  mémoire. 

Aussi  pour  nous.  Messieurs,  André  Tiraqueau,  Barnabe 
Brisson ,  Nicolas  Rapin,  François  Viète  sont  les  illustres  re- 
présentants du  mouvement  littéraire  qui  se  produisit  à  Fon- 
tenay  au  XYP  siècle.  Au-dessus  d'eux  a  plané  l'illnstre 
Rabelais;  au-dessous  ont  gravité  les  Rivaudeau,  lesBesly, 
lesColardean,  les  Dupin*Pager  et  d'autres  hommes  distin- 
gués qui  n'ont  guère  obtenu  qu'une  célébrité  purement  lo- 
cale. Tons  ces  personnages,  mais  surtout  les  quatre  dont 
nous  vous  avons  plus  longuement  entretenus,  ont  jeté  de 
l'éclat  sur  notre  ville ,  et  c'est  à  l'antique  réputation  dont  ih 
l'ont  dotée  que  nous  devons  l'honneur  de  vous  voir  ici  ras- 
semblés. 

Gomme  nous  le  disions  en  commençant ,  il  en  est,  Mes* 
sieurs,  des  villes  comme  des  individus  :  elles  ont  leurs  mo- 
ments de  grandeur  et  «de  décadence.  Pendant  longtemps  le 
génie  de  Fontenay  a  sommeillé,  et  on  a  pu  dire  que  sa  source 
si  vantée  n'avait  rien  de  commun  avec  l'Hyppocrène.  Quel- 


XXXr  SESSION,   A  FONTENAY.  215 

que»  voix  isolées  ont  bien  protesté  contre  l'apathie  et  Ten* 
goordissement  oniversels ,  mais  elles  sont  restées  sans  eucoa- 
ragcments  et  sans  écho.  Aujourd'hui  de  nouvelles  tentatives 
se  manifestent. 

Nos  églises  romanes  et  gothiques  ,  nos  gracieux  paysages , 
nos  Tîeux  châteaux  démantelés  s'étonnent  de  se  voir  si  fidè- 
iement  reproduits  par  le  burin  du  graveur,  avec  des  tons  lu- 
mineux qu'envierait  la  peinture.  Un  savant  dont  les  labo- 
rieuses investigations  vous  sont  connues ,  et  dans  l'esprit 
âoqoel  l'érudition  n'a  pas  étouffé  l'étincelle  sacrée ,  observe 
dans  notre  pays  la  succession  des  générations  humaines ,  y 
reconstitue  l'histoire  avec  un  morceau  de  terre  cuite  ou  une 
monnaie  de  cuivre,  et  étudie  avec  soin,  dans  notre  fias- 
Poitoa ,  la  superposition  des  moeurs  ,  des  religions  et  des 
monaioents.  C'est  déjà  là ,  Messieurs ,  une  grande  œuvre 
commencée.  Espérons  que,  grâce  à  l'élan  que  vous  leur  aurez 
imprimé,  les  efforts  de  ces  nobles  esprits  ne  demeureront 
pas  stériles ,  que  le  mouvement  intellectuel  dont  ils  sont  les 
initiateurs  ne  s'arrêtera  pas  en  chemin ,  et  qu'ils  seront , 
dans  notre  temps  et  dans  notre  petit  coin  de  terre,  les  pre- 
miers anneaux  d'une  chaîne  qui  désormais  ne  se  brisera  plus. 

De  nombreuses  marques  de  sympathie  accueillent  cette 
très-intéressanle  communication. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  question  concernant  la 
musique  en  Poitou. 

M.  Fillon  expose  en  quelques  mots  les  progrès  de  la  mu- 
sique en  Poitou ,  depuis  le  traité  du  moine  de  Charroux , 
an  XP  siècle  jusqu'au  XVIf'.  —  M.  Monnet  observe  que 
M.  Bojaud  a  fait  une  bonne  notice  sur  les  chants  de  la 
Vendée.  —  M.  Marionneau  fait  remarquer  qu'on  devrait 
recueillir  les  dessins  des  instruments  de  musique  sculptés 
sur  les  églises.  —  M.  Fillon  ajoute  qu'au  XVP  siècle ,  un 


216  CONGKËS   AI.CHÉOLOGrQLli   DE   FBANCE. 

étudiant  de  Fontctijly  a  recueilli  cent  airs  poitcrîns.  —  M.  de 
Campagnolles  signale  l'ouvrage  sur  la  musique  du  P.  Un^ 
billoie,  où  il  est  question  du  Poi- 
tou. —  L'abbé  Baudry  montre  un 
petit  musicien  eu  ivoire ,  du  \[V* 
siècle,  jouant  de  rinstrunicnt  connu 
sous  le  nom  vulgaire  de  Biniou, 

Au  sujet  des  familles  protectrices 
des  arts ,  M,  Fillon  cite,  avant 
toutes  les  autres,  les  Gouffier,  no- 
tamment Anus  Gouffier ,  gouver- 
neur de  François  I*'.  Ils  avaient , 
à  Oiron  et  à  l'hôtel  de  Boisy  à 
Paris ,  une  Immense  collection  de 
meubles  et  d'objets  de  toute  sorte , 
qui  fut  vendue  à  Paris,  à  la  mort 
de  Claude  Gouffier.  Après  eux,  il 
faut  nommer  les  d'Estissac ,  les  ïa 
Trémouille  ;  le  vidame  de  Chartres, 
à  TifTauges  ;  les  Chabot ,  construc- 
teurs d'Apremont  ;  André  Tira* 
queau  et  Barnabe  Brisson ,  à  Fon- 
"  tenay ,  qui  ont  beaucoup  collec- 
tionné. 

M.  Ledain,  traitant  des  anciens  inventaires  ,  présente  celui 
du  château  d'Argenton,qui  date  de  1763,  où  il  est  fait  men- 
tion notamment  de  grandes  tapisseries ,  de  faïences  et  de 
porcelaines. 

La  séance  est  levée  à  10  heures. 


Le  Secrétaire  ^ 
B.  Ledâin. 


XXXI*  SESSION,    A   roNtENAY.  217 

VISITE  DES  COLLECTIONS  DE  M.   DE  ROCHE&RUNE. 

Le  Congrès  g'est  (ninsporté  chez  M.  de  Rocliebrone ,  dont 
rhôtel  est  an  des  pfus  beaux  de  FoDleiiay. 

Ce  domaine  porte  le  nom  de  Terre-Neuve.  L'habitation 
fat  construite  en  1595,  par  Nicolas  Rapin,  grand-prév6tdê  la 
conoétablie  de  Ffance ,  auteur  de  poésies  françaises  et  latines 
publiées  à  Paris,  en  1610,  par  Olivier  de  Varennes,  en  un 
Tolume  în-8''  devenu  fort  rare  xle  nos  jours.  Cette  construc- 
tion» placée  sur  on  coteau  qui  domine  toute  la  ville  de 
Footenay  et  les  immenses  prairies  qui  bordent  le  cours  de  la 
Vendée,  a  été  restaurée  en  18A8,  18&9  et  1850,  en  suKant 
le  type  de  Pancienne  bfllisse  ifistallée  sur  un  plan  en  retour 
d'équefre ,  avec  tours  à  cul-dc-Iampe  aux  angles  et  lucarnes 
sculptées,  découpant  li'S  entablements. 

Sor  la  porte  d'entrée  principale,  on  lit  celte  inscription 
que  M.  Rapin  y  fit  placer  : 

VENTZ  SOVFLEZ  EN   TOVTE   SAISON 

VN  BON   AYR   EN   CETTE  HAYSON 

QUE  JAMAIS  NI   FIÈVRE  NI   PESTE 

Kl  LES  MAVLX  Q(JI  VIENNENT  D'EXCEZ 

ENVIE  QUERELLES  OU  PROCEZ 

CEVLX  QUI   SY  TIENDRONT  NE  MOLESTE 

nopp<i}    (fcOÇ    Tf    X6CI    XCj&RUVOU 

Un  porche  élégant,  pris  au  château  de  Coulonges,  re- 
couvre cette  porte  de  ses  caissons  moulurés  et  de  ses  arca-^ 
turcs  géminées ,  à  archivoltes  ornées  de  clefs  è  consoles  et  de 
grecques  et  caniMlures  d*un  travail  très-pur. 


218 


CONGKÈS  ARCBÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 


Trois  pièces ,  dans  le  style  Renaissance ,  ont  été  installées 
dans  l'aile  orientale  de  la  construction. 

Le  vestibule  est  plafonné  de  caissons  pris  au  château  de 
Coulonges,  portant  les  initiales  de  Louis  d*Estissac  et  d*Anne 
de  Beraudure,  sa  première  femme.  Ce  fut  Louis  d'Eslissac  qui 
bâtit  en  entier  le  château  de  Goulonges,  en  15A5  (Voir  la 
note  consacrée  à  cette  construction  dans  le  compte-rendu  des 
séances). 

Dans  le  premier  salon,  également  plafonné  de  caissons 
pris  h  Coulonges^  d'un  travail  varié  et  formé  de  chiffres,  de 
fleurons  d'un  faire  remarquable,  on  voit  au  fond  la  statue  de 
Suzanne  Gpbin ,  femme  de  Michel  Tiraqueau.  Cette  statue , 
de  grandeur  naturelle,  est  agenouillée  devant  un  prie-dieu 
de  marbre  blanc  ;  la  statue  est  également  en  marbre  d'un 
beau  travail.  Une  longue  et  curieuse  inscription  lui  sert  de 
socle. 

On  y  voit  aussi  plusieurs  meubles  sculptés  intéressants  ; 
quelques  gravures  à  l'eau-forte,  de  maîtres  du  XVIP  siècle; 
un  panneau  en  poirier,  du  XYIII*  siècle,  d'un  merveilleux 
travail,  sculpté  par  Hermann. 

Une  curieuse  suite  d'armes  proviennent  de  découvertes 
faites  au  gué  de  Yeluire  et  à  Tlle  d'elle,  Une  douzaine  de 


XXXr  SESSION  ,  A   FOiNTEKAY.  219 

ces  armes,  d'une  beUe  conaenration,  «ppartienneiu  aux  Xn% 
Xlir,  XIV  ei  XV  siècles. 

Plos  de  quarante  pièces  se  classent  dans  la  période  qui 
5*étend  du  XVI*  siècle  jusqu'à  nos  jours.  Parmi  ces  dernières* 
on  remarque  de  fort  belles  épées  comme  conservation  et 
trafail,  entr'autres  celle  qui  a  appartenu  à  Claveau ,  seigneur 
de  PnyviauU,  dont  l'écusson  est  gravé  à  l'endroit  où  les  deux 
qoillons  se  rencontrent  ;  la  lame  porte  cette  légende  :  La  loi 
demande  ruM^re!  Plusieurs  de  ces  armes  ont  été  fabriquées  à 
Valence,  Vienne,  Tortose  et  Tolède;  elles  portent  la  marque 
et  le  nom  des  armuriers  les  plus  célèbres. 

On  voit  »  en  outre,  plus  de  deux  cents  pièces  variées: 
poignards,  étriers,  mors,  lances,  dagues,  couteaux ,  cuil- 
lères,  vases  d*étain,  etc. ,  etc. 

La  porte  d'entrée  qui  communique  à  l'atelier  est  ornée 
d'une  serrure ,  en  bronze  doré ,  portant  en  grand-relief  des 
Ggttrines  du  XVI*  siècle  d'un  beau  caractère. 

Sur  cette  même  porte,  de  beaux  panneaux  en  chêne  sculpté 
avec  la  lettre  F  surmontée  de  la  couronne  royale  et  la  sala* 
mandre  de  François  T',  attirent  l'attention. 

Cette  trobième  pièce  est  ornée,  dans  le  fond,  d'une  énorme 
et  cnrieuse  cheminée  du  XVI^  siècle  (Henri  III),  qui  provient 
de  la  maison  du  gouverneur  de  Fontenay.  Le  manteau  et  la 
frise,  surchargés  de  caryatides,  décaissons,  de  moulures 
variées,  ainsi  qtie  les  corniches,  sont  supportés  par  deux 
énormes  griffons  à  dents  acérées ,  assis  sur  un  socle  dé- 
coré de  petits  chiens,  qui  semblent  se  chauffer  an  feu  in- 
tense que  ses  colossales  dimensions  peuvent  permettre  d'y 
faire.  Dans  le  foyer  sont  des  landiers  curieux ,  sous  forme 
de  Sauvages  velus,  portant  massue  et  l'écusson  des  Sur- 
gères. Hauteur,  1  mètre  2  centimètres.  Au  fond  est  une 
plaque  en  fonte,  ornée  de  chiffres  et  de  cartouches,  qui  pro- 
vient de  Tabbaye  de  Maillezais. 


220  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRANCE. 

Le  (Plafond  de  ce  grand  apparteiuent  provient  en  entier  de 
Coulonges;  il  est  composé  de  cent  dix  caissons  variés,  d*un 
travail  remarquable.  On  y  voit  des  têtes  grimaçantes  s'cnla- 
çant  dans  des  cuirs  coupés  avec  une  grande  Gnesse  de  ciseau. 

En  face  de  la  cheminée  existe  un  entourage  de  porte  avec 
colonnes  doriques  isolées  ;  architrave  décorée  de  bucrânes  ou 
têtes  sèches  d'un  beau  travail  ;  au  sommet,  un  édicule  cou- 
ronné d'un  fronton  portant  les  armoiries  de Xouis  d*Estissac 

L'archivolte  de  la  porte  est  décorée  de  grecques  et  de  can- 
nelures finement  découpées  :  l'intrados  orné  décaissons  variés, 
délicieux  spécimen  de  Tart  dn  XVP  siècle.  Le  plafond  et  la 
porte  oOrent  sur  des  cartouches  les  dates  de  1550  et  1551. 
A  droîte  de  cette  porte  est  une  grande  armoire  Louis  Xfll , 
ornée  des  têtes  de  Jésus-Christ ,  de  la  Vierge  et  des  Apôlres  ; 
puis  des  rinceaux  d'un  bon  travail,  et  une  étagère  emplie  de 
faïences ,  porcelaines,  émaux,  cuivres ,  etc.  ,  etc.  ;  enfin  des 
tables ,  meirbles  du  XVP  siècle ,  etc.  y  etc. 

La  biblioth6((ue  renferme  quel(|ues  bons  livres  du  XVI* 
siècle  :  Ducerceau;  Les  plus  excellents  bâtiments  de  France; 
le  Songe  de  Polyphile ;  Mauclerc  ;  Scriio,  Vitruve,  avec 
les  dessins  de  Jean  Goujon  ;  Philibert  Delorme ,  Francine  , 
Albert! ,  etc. 

Le  Congrès  a  félicité  M.  de  Rochebrune. 


2-  SÉANCE  DU  18  JUIN. 
Présidence  de  M.  Valette,  maire  de  Fonlenay. 

La  séance  est  ouverte  à  nne  heure  et  demie. 
Siègent  au  bureau:  MM.  de  Coumont ,  l'abbé  Le  Petite 
secrétaire-général   de  la   Société  française    d'aréhéologie  ; 


XXXÎ*  SESSION,   A  ^ONTENAY.  224 

FiUon,  secrétaire-général  du  Congrès;  Gaugain^  (réson^ 
du  Congrès;  l'abbé  Lacurie^  le  maire  de  Nieul-sur  l'Âulise  , 
de  Longuemar,  Segreuain ,  Martineau,  flauet  ^  de  Ao- 
chebrune,  de  Fontaine, 

M.  Tabbé  Mongis  remplit  les  foactiens  de  seci^étwe. 
Beaucoup  de  dames  de  la  \illie  de  FoQtenay-lu-CoiBte  ho- 
norent le  Congrès  de  leur  présence. 

Après  lecture  et  approbation  jde  deux  procès-verbaux  et 
sur  rinvitation  de  M.  de  Caumoni ,  M.  le  $ecréuine^générj|l 
de  la  Société  française  d'archéologie  (  M.  Tabbé  lie  Petit  ) 
proclame  spleunellcment  les  noms  des  anteui*s  dont  la  Société 
française  a  récompensé  les  travaux. 
\oici  les  noms  des  lauréats  : 

M.  Clialle,  d'Auxerre,  une  médaille  de  vermeil  pour  son 
Histoire  des  guerres  de  religion  dans  C /litzerrois  ^  1  vol. 
in- 8°. 

M.  Cherest,  avocat,  membre  de  l'Institut  des  provinces 
àAuxerre,  une  médaille  de  vermeil  pour  son  volume  inti- 
tulé: Vézelay,  élude  historique ,  publié  à  Auxcrre  en  1863. 
M.  de  Longuemar,  de  Poitiers  ,  une  médiiiile  d'argept  de 
i^  classé  pour  son  ouvrage  intitulé:  Recherches  arché^ 
logiques  sur  une  partie  de  l'ancien  pays  des  Piaatu^  publié 
à  Poitiers  en  1863. 

M.  l'abbé  Auguste  AiHery ,  une  médaille  de  l*^*"  classe 
(argent)  pour  son  Pouillé  du  diocèse  de  Luçon. 

M.  Poey-d'Avanl ,  une  médaille  de  1^*  classe  pour  son 
grand  ouvrage  sur  la  Numismatique  féodale. 

M.  Rossignol,  de  Gaillac,  une  médaille  pour  le  I*'  vol. 
de  son  ouvrage  sur  la  statistique  monumentale  du  départe- 
ment du  Tarn. 

MM.  Fillon  et  de  Rochebrune ,  à  chacun  une  médaille  de 

1'*  classe  poiir  leurs  travaux  sur  les  monuments  de  la  Vendée. 

M.  Doré,    médaille  de  i'*  classe  pour  son  volume  sur 


222  CONGRÈS  ikRCHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

rnatolre  de  France ,  da  Y*  aa  IX*  siècle,  publié  à  Paris  à  h 
fin  de  1862. 

M.  l'abbé  Arbellot ,  curé-archidiacre  de  Rochechoaart , 
membre  de  Tlnstitut  des  proYiocea,  une  médaille  de  i'".  claaae 
pour  9on  Histoire  de  saint  Léonard^  publiée  en  i863. 

M.  l'abbé  Lacurie ,  de  Saintes ,  une  médaille  de  l**  dasse 
pour  services  rendus  à  l'archéologie. 

H.  Segrestain ,  de  Niort,  une  médaille  de  f*  classe  ponr 
ses  restaurations  des  monuments  du  Poitou. 

M.  l'abbé  Baudry ,  curé  du  Bernard ,  une  médaille  de 
bronze  pour  ses  recherches  archéologiques  et  historiques. 

M.  Piet ,  de  Noirmoutier ,  une  médaille  de  bronze  pour 
ses  recherches  sur  l'histoire  de  Noirmoutier. 

M.  Robuchon  ,  photographe,  une  médaille  de  bronze  poor 
la  bonne  exécution  de  ses  photographies  des  monuments 
historiques  du  pays. 

ALLOCATIONS  VOTÉES  A  FONTENAY. 

Moulages  pour  le  musée  de  Vire. 50 

Fouilles  à  Noirmoutier  et  Gucraude 100 

Fouilles  à  Sermerieu 100 

Moulages  à  Fontenay 200 

Réparations  à  l'église  de  Maillezais. .200 

Id.             id.    de  Vouvent 300 

Id.             id.    de  St-Julien-sur-Galonne.     .    .  100 

Fouilles  d'un  chîron 100 

Réparations  à  la  crypte  de  Fontenay 100 

Fouilles  dans  le  cimetière  de  Neuvy 100 

Somme  à  la  disposition  de  M.  l'abbé  Pottier^  de  Mon- 

tauban 200 

Id.               id.             M.  de  VernciJh.     ...  200 

Plaque  commémoraiive  de  Jean  Pellerin 60 


XXXl*  SESSION  ,    A  FONTENAT.  22S 

Somme  à  la  dispoûtioo  de  M.  FilloD 200 

Id.  id.        de  MAL  Naa  et  de  La  Nicolière, 

de   Nantes. 100 

Souscription  pour  l'érection  d'une  statue  à  Bernard 

PaBssy 100 

Monument  commémoratif  de  la  bataille  de  CasseL    .  100 

M.  de  Gaumont  attire  l'attention  des  membres  du  Congrès 
sur  le  crucifix  de  la  catliédrale  de  Perpignan,  dont  un  savant 
archéologue  de  celte  ville,  M.  de  Bonnefoy,  inspecteur  de  la 
Société  française  d'archéologie  »  envoie  la  description  et  la 
photographie.  Des  reniercfments  sont  votés  à  M.  de  Bonnefoy, 
pour  cette  communication  et  pour  les  services  nombreux 
qu'il  rend  chaque  jour  à  l'archéologie. 

M.  de  Gaumont  proclame  ensuite  de  nouveaux  membres 
de  la  Société  française  d'archéologie,  puis  on  reprend  la 
série  des  questions  du  programme. 

Il  est  donné  lecture  de  la  question  suivante  : 

Indiquer  Us  meubles,  objets  d'art ^  tableaux^  statues ^ 
éniaux  de  la  Renaissance  conservés  dans  ta  contrée. 

H.  l'abbé  David,  curé  d'Angles,  dit  qu'il  a  trouvé  dans 
l'église  de  Mouzenil  un  tableau  qui  lui  parait  appartenir  à 
l'École  de  Lebrun  :  c'est  une  Descente  de  Croix  signée  d'un 
peintre  inconnu ,  sur  lequel  on  n'a  pu  se  procurer  encore 
aucan  document.  Consulté  sur  la  valeur  artistique  de  cette 
œuvre ,  M.  le  curé  d'Angles  décline  toute  compétence. 

M.  Fillon  rappelle  à  ce  propos  qu'un  tableau  ,  qu'on 
peut  considérer  comme  une  répétition,  se  trouve  aujourd'hui 
encore  à  la  chapelle  de  l'évêcbé  de  Luçon.  Ce  tableau  , 
qui  fut  autrefois  en  la  possession  de  Pierre  de  Nivelle, 
évêque  de  Luçon  et  artiste  lui-même ,  fut  estimé  alors 
3,000  livres,  somme  exorbitante  pour  cette  é})oque.  Pierre 


ëe  Nivelie  peignit  dç  sai  pro|ire  main,  entre  antfês  9i40ls. 
deux  petio  enfants  d*UD  nalnral  ^xqois;  probablement  Nocre- 
Selgneur  et  saiul  Jean. 

Une  statue  bien  conservée  e^  celle  en  marbra  l^aoc  da 
Snafonne  Gobin,  une  de?  riçhe$ses  archéologique  du  diAtaatt 
dç  Terre-Neuve.  Il  en  a  été  fait  me»Uop  page  216. 

Toujours  pour  répondre  à  la  même  question ,  IL  FiUoo 
monjU^  au  Congrès  un  verre  excessivemej^t  cifrÂeox  »  a^Mr- 
tenant  k  M.  G.  de  Foutaîne  ;  au  bas  d'orneun^niis  éoiaittéfi 
dans  le  genre  de  ceux  des  vieux  nunc^M^rits  françtt$, 
on  lit  c^tte  inscription  :  Eh  la  sueur  de  um  nsage  tu 
mangeras  le  pain.  Ce  travail  très^remarquabie  est  de 
provenance  française  et  de  la  contrée  ouest  de  la  France, 
d'après  l'avis  de  M.  Fillon  ;  seulement  il  n'ose  se  décider 
pour  le  Limousin  ou  pour  le  Poitou.  M.  Piot ,  dit  encore 
M.  Fillon*  a  signalé  dans  sa  Revue  un  autre  verre  qiie 
l'on  doit  faire  remonter  à  la  6n  du  XVP  siècle  ou  ^u 
commencement  du  XViP  :  il  a  beaucoup  de  similitude  avec 
le  vase  apporté  par  M.  Fillon.  C'est  une  qnesliou  d'industrie 
nationale  sur  laquelle  il  est  bon  de  s'appesaiiiiir. 

M.  de  Campagoolles  depiaod^  la  parole  et  établit  que^dani 
la  céramique  aussi  bieA  que  dans  l'arcbiteclmie  et  k  scolptiire 
Recette  époque,  bien  que  l'influence  du  génie  italien  o'aît 
pu  s'imposer  au  gépie  français,  il  y  a  dû  avoir  mélange  à 
peu  près  égal  de  ces  depx  génies  différefits ,  et  qu'il  n'y  a 
pas  de  poteries  entièrement  italiennes  ni  entièrement  fran- 
çaises. 

M.  Fillon  répond  en  citant  et  décrivant  plusieurs  verres  de 
l'époque  entièrement  dans  le  génie  français,  et  l'un  d'eux 
avec  cette  devise  :  A  bon  pin  ne  fouit  point  enseigne. 

M.  de  Rochebrune  fait  remarquer  que  i^  verre  appar- 
tenant à  iU.  de  Fontaine  n'offre  précisémient  aucune  trace 
du  génie  italien. 


XXXV  SESSION,   A   rONTEîfAY.  225 

L'ordi^  do  jour  amèoe  celte  question  du  programme  : 

Céramique.  Faïences  tCOiron,  improprement  dites  de 
Henri  IL  Des  imitateurs  et  continuateurs  de  Palissy.  Si^ 
gnater  les  poteries  de  ce  genre  qui  existent  encore  dans  le 
pays,  Possède-t'On ,  dans  les  autres  départements,  des  mo^ 
numents  analogues  à  la  fontaine  et  à  la  grotte  rustique  du 
YeiUonr 

M.  Filloo  demande  de  nouveau  la  parole  pour  répondre  à 
cette  question.  Il  raconte  que  »  dans  un  de  ses  voyages  à  Paris, 
il  eut  l'occasion  d'examiner  deux  miniatures  tirées  d'un 
manuscrit  de  la  Renaissance.  C'était  une  femme ,  tenant  un 
Ycrre  à  la  main  et  emp^hant  un  homme  placé  devant  elle 
de  vider  une  bouteille.  Les  vases  représentés  dans  cette  mi- 
niature sont  en  tous  points  semblables  aux  faïences  d'Oiron. 
M.  Fiilon  était  sur  une  voie  de  précieuses  découvertes.  Ces 
poteries  à  provenance  inconnue  et  que  plusieurs  croyaient 
d'origine  italienne ,  ce  mystère  de  céramique  dont  le  monde 
savant  avait  fait  le  sphinx  de  la  curiosité  «  allait  trouver  son 
explication.  M.  Fiilon  compare  des  fragments  de  carreaux 
venus  de  la  chapelle  d'Oiron  et  retrouvés  à  Poitiers ,  et  en 
même  temps  trois  salières  qu'il  avait  rencontrées  chez 
M.  de  Tasseau. 

Cette  étude  comparative,  faite  à  Oironmême,  amène  ce  ré- 
sultat précieux  pour  la  céramique ,  savoir  :  qu'il  y  avait  entre 
les  divers  objets  de  faïence  parfaite  identité.  Une  analyse 
laite  par  HL  Salvetat  vint  ajouter  une  conGrmation  à  cette 
première  découverte  :  les  carreaux  et  les  poteries  de  faïence 
étaient  de  même  composition ,  sans  différence  aucune.  Ces 
poteries ,  très-improprement  dites  de  Henri  II ,  prove- 
naient d'une  ofiBcine  seigneuriale  établie,  sous  le  règne  de  ce 
prince ,  à  Oiron ,  par  Hélène  de  Hangest. 

On  a  imité  ou  cherché  à  imiter  en  Saintonge  et  en  Poitou 
les  faïences  de  Paltssy  ;  mais  ,  chaque  région  conservant 

15 


226  CONGRÈS  ARCBÊOLOGIQUB  DE   PRitKICE. 

son  t)pe  à  part,  It  disiinclioD  ne  présente  aocuae  difikiiliê. 
Quant  à  la  fonuioe  au  Yeiiloo ,  c*est  ce  qu'on  appdait  au- 
tcefoia  un  ouvrage  rustique.  U  y  a  aussi  une  gcotle  emce  de 
coquilles  naturelles  et  de  figures  eu  relief.  Cette  fontaine  do 
YeiUonne  devait  pas  être  la  seule  du  même  geiu*e,  car  il  reste 
des  dessins  du  temps  faits  évidemment  pour  ces  fontaines 
rustiques. 

On  passe  à  cette  autre  question  du  programme  : 

A  quelle  époque  a-t-on  commencé,  en  Poitou,  à  faire  usage 
du  kaolin  dans  la  fabrication  des  poteries? 

M,  Fillon  répond  que  le  kaolin  a  été  employé  à  Oiron  ao 
XVI*  siècle ,  mais  mélangé  avec  d'autres  terres.  Quant  à  la 
porcelaine  véritable ,  on  n*ea  a  fait  en  Poitou  qu*au  XVIIP 
siècle. 

Mais,  demande  M.  de  Caumont ,  trouve-t-on  beaucoup  de 
gisements  de  kaolin  dans  le  pays ,  et  ces  gisements  sont-ils 
bien  connus?  C'est  là  une  question  capitale  pour  l'histoire  de 
la  céramique. 

M.  Fillon  répond  :  On  en  connaît  beaucoup.  Un  membre 
de  la  famille  Colberl  tenta  quelques  essais ,  qui  ne  furent  pas 
infructueux.  La  famille  de  Sarrode  créa  une  fabrique  à  Veo- 
drenne.  £t,  pour  répondre  catégoriquement  à  rinterrogatioo 
de  M.  de  Caumont ,  on  rencontre  au  Fenouiller  des  gise- 
ments qui  sont  superbes. 

Il  est  donné  lecture  de  la  question  suivante  : 
Artistes  ambulants  qui  ont  séjourne  en  Poitou  pendant 
Us  XV t  et  XV W  siècles. 

ix  Quant  aux  sculpteurs,  dit  M.  Fillon,  je  n'en  ai  encore 
trouvé  aucun ,  mais  un  certain  Foulon ,  qui  était  peinu%  i 
Oiron  en  1530 ,  avait  un  talent  réel;  et  Le  Blond  ,  de  Blois, 
qui  s'intitulait  peintre  de  la  Reine ,  alors  la  reine  Éléonore , 


XXXI*  SESSION  ,   A  P0NT6NAT.  227 

fit  QO  taUeaa  pour  ie  maUre-amd  de  Noire-DMie  de  Fod- 
miay,  qu'il  fit  payer  fort  cher.  J*aî  trosvé  h  quHcaoce  de 
celle  tranttclioB  coDimerciale.  Des  peintres  rtnus  des  boitb 
du  Rhin  s'établirent  chez  nons  et  y  demevrèvent  longtemps. 
L'on  d'eux  y  fit  des  élèves  qui,  selon  l'usage  do  pays, 
balayaient  l'atelier  ,  iaisaîent  la  ehaoïbre  du  maître,  le 
servaient  ï  table  ;  si  bien  que  le  père  d'nn  jeone  Maraiehin 
crol  devoir  stipnler  qoe  son  fils  ne  laverait  pas  la  vaisselle.  » 

Cette  question  épuisée,  on  arrive  à  la  suivante  : 
Signaler  les  documents  relatifs  aux  arts  et  aux  artistes 
qui  peuvent  exister  dans  la  province, 

N  Les  documents  que  j'ai  trouvés ,  répond  M.  Fillon , 
sont  étrangers ,  il  est  vrai ,  au  pays ,  mais  d'une  portée 
sérieuse.  Le  premier  est  l'histoire  complète  du  tombeau  de 
François  de  Hretagne ,  décrit  sous  toutes  ses  faces  dans  une 
lettre  de  douze  pages  écrite  par  Jean  Pcrreal,  peintre  des 
rois  Louis  XI,  Charles  VHI  et  Louis  XIL  Le  second  est 
uu  devis  de  la  chapelle  et  de  la  tombe  de  Diane  de  Poitiers , 
travail  qui  devait  être  fait  par  Jean  Goujon  ;  mais  il  mourut 
avant  d'avoir  mis  la  main  à  l'œuvro.  Le  troisième  et  dernier 
document  que  je  puis  signaler  à  MM.  les  membres  du 
Congrès,  est  le  testament  de  Philibert  de  Lorme ,  rempli  de 
détails  intéressants,  a 

On  passe  à  cette  autre  question  : 

Signaler  les  documents  inédits  concernant  le  grand  ma^ 
tkématicien  François  Viète  et  sa  famille^ 

M.  Fillon  apprend  au  Congrès  que  des  lettres-patentes  du 
roi  Henri  IV  permirent  de  faire  one  édition  française  des 
œovres  de  Viète.  Il  ajoute  que  la  femme  de  ce  savant  était 
fille  d'un  conseiller,  au  Parlement  de  Paris  et  se  nommait 
Suzanne  Leclerc  et  non  Dubois ,  comme  on  l'a  prétendu  k 
tort  Elle  était,  du  reste ,  complètement  étrangère  au  Poitou, 


228  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRAKCE. 

Le  Secrétaire  doonc  lecture  de  la  question  aîosi  conçue: 

Agrippa  d'Aubigni  at-U  réellement  eu  une  imprimerie 
au  Donian ,  comme  Duplessis-Mornay  en  a  possédé  une  à 
la  Forêl-sur-Sèvre  f 

L'opinion  de  M.  Robuchon ,  qui  demande  la  parole,  est 
négative;  car,  dit-il ,  les  œuvres  de  d'Aubigni  ont  été  impri- 
mées avec  les  caractères  d'un  Jean  Moussa ,  si  Ton  en  croit 
au  moins  les  apparences  lithc^raphiques ,  et  nul  doute  que 
d'Aubigni  n*eût  pas  eu  recours  à  un  imprimeur  étranger  s'il 
eût  eu  son  imprimerie  au  Donion.  Â  ce  sujet  et  sur  les 
emblèmes  d'imprimeur  et  d'auteur  ,  une  discussion  s'engage 
à  laquelle  prennent  part  MM.  Fillon,  de  Campagnolies, 
Kobucbon  et  un  autre  membre  du  Congrès. 

II  ressort  toujours,  de  cette  discussion,  que  l'imprimerie  à 
la  Forêt-sur-Sèvre  a  bien  et  réellement  existé. 

La  première  imprimerie  du  Poitou,  dit  M.  Fillon,  est  celle 
de  .lemanceau ,  établie  à  Moutiers  en  1512.  La  famille  d'Ào- 
gicourt  essaya  d'en  établir  une  autre  vers  cette  même  époque 
et  aiïerma  une  maison  pour  ce  faire,  comme  en  font  foi 
les  titres  de  l'époque;  mais  les  guerres  de  religion  arrivèrent 
et  mirent  obstacle  à  ce  dessein.  Un  petit-Gls  de  d'Âugicourt 
réussit  toutefois,  en  1596  ,  à  en  établir  une  à  Fontenay,  et, 
depuis  ce  temps ,  la  ville  n'en  a  jamais  manqué. 

On  passe  à  la  question  suivante  : 

Dans  quel  château  du  Poitou  Nicolas  Poussin  a-t-il  sé- 
journé quelque  temps,  au  commencement  du  règne  de  Louis 

xiin 

c'est  encore  M.  Fillon  qui  va  ré|)ondre.  Il  est  difficile 
de  savoir  quel  est  le  château  poitevin  où  Poussin  fut  traité 
en  domestique ,  et  d'où  il  se  sauva  pour  retourner  à  Paris  ^ 
gagnant  sa  vie  en  faisant  des  tableaux.  Dans  une  toile  de 
Poussin ,  quelques-uns  ont  cru  trouver  le  site  du  château 


XXXI*  SESSION,   Â   FONTENAY.  229 

de  Glisson.  Mais  qu'ils  ne  s'y  trompent  pas  :  le  Clisson  d'au- 
jonrd'hui  n'est  pas  le  moins  du  monde  semblable  au  Clisson 
d'autrefois ,  et  l'identité  ,  si  m^^me  elle  existe ,  disparaît  à 
cause  de  la  différence  de  temps.  Eft  fouillant  les  états  de  la 
maison  du  roi ,  on  n'a  pu  trouver  aucun  nom  de  famille 
poitevine  concordant  avec  l'histoire  de  Poussin.  Ce  point-là 
reste  donc  encore  entouré  de  mystère. 

Nantes  seulement ,  prétend  M.  Fillon ,  a  eu  des  relations 
bien  directes  avec  l'Orient.  La  Rochelle  pouvait,  grâce  à 
SCS  navires,  s'enrichir  des  trésors  de  tous  les  pays  ;  mais  ses 
navires  venaient  d'Espagne  et  non  directement  de  l'Asie.  A 
ce  sujet,  dans  les  fouilles  du  pays  nantais,  on  trouve  des 
porcelaines  chinoises  ou  japonaises  de  l'an  1398.  La  famille 
Bouyer  et  la  famille  de  La  Trémouille  avaient  des  pièces  du 
même  genre  extrêmement  curieuses. 

En  réponse  à  la  question  concernant  les  inventaires  , 
M.  Imbert,  de  Thouars ,  donne  la  date  de  ceux  qu'il  apporte 
au  Congrès  :  celui  de  M"**  de  Montespan  ^  en  1707  ,  et  celui 
du  château  de  Thouars,  en  1790. 

M.  le  Président  énonce  la  question  suivante  : 

Par  quels  moyens  pourrait-on  arriver  à  développer  le 

goût  artistique  en   Vendée  ,  et  porter  tes  architectes  vers 

l'étude  des  bons  modèles  ? 

M.  de  Saint-Laurent  lit,  à  ce  sujet,  le  mémoire  suivant  : 

mémoire  de  m.  de  saint-laurent. 

Messieubs  , 

En  lisant  tant  de  savantes  questions  posées  dans  votre  pro- 
gramme, sur  toutes  les  parties  de  notre  histoire  locale,  je 
m'étais  réjoui  à  la  pensée  que  les  hommes  éminents  qui 


SSê  CONGRÈS  ABCRÊOLOGIQUE  DE  FBÂfICE. 

noos  boaorent  de  lear  visite  trouveraient ,  dans  notre  pays , 
le  terrain  si  habilement  préparé  qu'il  ne  leur  serait  pis  dtf^ 
fictle ,  sinon  de  toutes  les  résoudre ,  du  moins  de  les  éclairer 
pour  la  plupart  d'un  jour  salistaisant. 

Pour  moi,  <|uc  ce  genre  d'études  intéresse,  disposé aB- 
tant  que  personne  à  recueillir  les  fruits  de  vos  laborieuses 
investigations,  je  sentais  trop  que  sur  tous  les  sujets  que 
vous  vous  proposez  de  traiter  j'avais  tout  à  apprendre  et  noUe 
lumière  à  vous  apporter.  Cependant ,  m'étant  mêlé  d'écrire 
quelques  articles  de  Revue,  sur  des  matières  d'art  et  d'ar- 
chéologie ,  il  me  semblait  que  je  n'aurais  pas  fait  suffisamment 
preuve  de  sympathie  et  de  bonne  volonté  à  l'égard  du  Gon* 
grès  de  Fontenay  si ,  après  en  avoir  reçu  l'inviutioo ,  je 
n'avais  pas  essayé  de  lui  offrir  un  modeste  tribut 

Gomme  dans  ces  dispositions  je  relisais  votre  programise, 
je  me  suis  dit ,  en  arrivant  au  dernier  article ,  qu'il  ne  me 
serait  peut-être  pas  impossible  ,  sur  le  sujet  un  peu  élastique 
qui  en  fait  l'objet^  non  pas  de  rien  vous  apprendre,  mais^ 
d'exprimer  quelques  pensées  »  pensées  que  je  croirai  d'au* 
tant  meilleures  que  vous  les  reconnaîtrez  davantage  comme 
ayant  été  d'avance  les  vôtres. 

Vous  demandez  par  quels  moyens  on  pourrait  arriver  à 
développer  le  goût  artistique  dans  la  Vendée  et  porter  les 
architectes  vers  l'étude  des  bons  modèles. 

Je  répondrai  d'abord ,  Messieurs ,  par  les  moyens  mêaies 
que  vous  prenez  :  c'est  par  l'observation  des  monuments 
que  se  développe  le  désir  de  les  imiter ,  c'est  par  leur  étude 
comparative  que  se  dégage  le  sentiment  du  beau.  C'est  en 
apprenant  à  connaître  les  vigoureux  élans  donnés  par  nos 
pères  à  toutes  les  branches  de  l'activité  humaine ,  qu'afin  de 
ne  pas  rester  au-dessous  d'eux  on  s'élance  résolument  sur 
leurs  traces,  et  qu'on  les  dépasse  si  Ton  peut  Vous  portez 
dans  chaque  province  quelques  étincelles  du  feu  sacré  :  en 


XXXr  SfSStON  ,   A  PORTENàT.  '  231 

tenr  apprenant  â  chacune  tout  ce  qoî  Thonore,  toat  ce  qui 
la  faK  participer  à  la  grandeur  commone  de  la  France ,  tous 
y  développez  le  sentiment  paiiotîque ,  vous  y  exdCez  one 
salotaire  émulation,  et  chacun  s'attache  d'autant  plus  à 
donner  du  relief  à  la  terre  qui  Ta  vu  naître  qu'il  sait  mieux 
le  rôle  que  ses  pères  y  ont  joué.  Dans  les  luttes ,  les  efforts 
de  ces  temps  qui  fuient  si  vite  derrière  nous,  le  seul  but  légi- 
time et  hautement  avoué  était  toujours  la  bonne  admi- 
nistration de  la  cité  et  la  consiruction  de  ces  nobles  monu- 
ments que  notre  postérité  admirera  encore  longtemps  ^rès 
nous.  Or ,  nous  voyons  que  les  enfants  de  ceux  qui  alors 
surent  le  mîeut  s*entr*aider  ou  rivaliser  heureusement  ^  sont 
encore  aujourd'hui  des  voisins  et  des  amis  ;  et  Ton  s'en- 
courage réciproquement  à  celte  action  commune  en  dehors 
de  laquelle  l'homme  isolé  est  toujours  impuissant. 

Je  viens  de  parler  de  ces  rapprochements  séculaires  dont 
l'histoire  de  nos  cités,  de  nos  provinces,  nous  donne  de 
consolants  exemples.  Hélas  I  trop  souvent  aussi  c'est  un 
spectacle  de  division  et  de  mutuels  déchirements  que  dé- 
couvre en  se  levant  le  voile  du  passé.  Mais  de  quelle  douce 
galté  ne  s'anime  pas  notre  joie  s'il  se  trouve  que  les  fils  de 
ces  ennemis  d'un  jour  ,  lors  de  ces  orages  depuis  longtemps 
apaisés,  sont  ceux-là  même  qui  pour  l'heure  se  serrent  le 
plus  cordialement  la  main  ?  N'en  ai -je  pas  vu  qui ,  depuis 
plusieurs  générations,  se  comptaient  déjh  comme  des  amis  de 
famille? 

Ne  croyez  pas ,  Messieurs,  que  je  m'éloigne  de  mon  sujet  : 
la  joie  et  la  concorde  sont  elles-mêmes  les»  amies  et  les  soutiens 
des  arts  et  de  tous  les  genres  de  culture  intellectuelle  ;  je  dois 
en  parler  comme  de  l'un  des  plus  puissants  moyens  d'at- 
teindre le  but  proposé  :  il  faut  que  tous  ceux  qui ,  dans  cet 
ordre  d'idées  et  d'impressions,  sont  sincèrement  animés  par 
l'amour  du  vrai  et  du  beau  puissent  journellement  se  ren- 


232  CONGRÈS   ÂKCUÊOLOOJQUE  DE  FRÀKGE. 

contrer ,  se  concerter  et  s'entendre  sur  un  terrain  à  Tenlrée 
duqael  ils  laisseront,  d'ailleurs,  tout  ce  qui  pourrait  être 
entre  eux  un  motif  de  division. 

Il  est  bien  loin  de  ma  pensée,  cependant,  d'exiger  de 
pei*8onne  qu'il  fasse  par  des  considérations  de  cette  nature 
le  sacrifice  d'aucune  de  ces  grandes  choses  dont  dépendent,  à 
ses  yeux,  le  présent  et  l'avenir  de  l'homme  et  de  la  sociélé , 
et  pendant  et  après  cette  vie.  La  facilité  des  transactions  snr 
les  principes  doit  toujours  être  en  raison  inverse  de  leur  im- 
portance ,  et  autant  on  doit  désirer  alors  un  accord  qui  réu- 
nisse tous  les  esprits  et  tous  les  cœurs  par  l'amour  du  bien 
et  Féclaircissemcnt  du  vrai  et  du  juste,  autant  il  faut  craindre 
cet  effacement  de  doctrines,  cet  affaissement  des  consciences» 
cet  amoindrissement  des  âmes,  qui  n'amènent  de  rapproche- 
ments entre  les  hommes  qu'à  la  condition  d'une  commune 
indifférence  sur  tout  ce  qui  doit  leur  tenir  le  plus  fortement 
au  cœur. 

La  culture  des  arts  elle-même  ne  maintient  et  n'élève  son 
niveau  que  là  où  elle  vit,  en  compagnie  des  mâles  vertus  da 
grand  citoyen  et  des  aspirations  élevées  de  l'homme  reUgieox. 
Les  arts ,  je  le  sais ,  ont  des  charmes  et  des  douceurs  qui 
leur  sont  propres  :  si  vous  ne  leur  demandez  qu'une  harmonie 
vague  et  indéfinie ,  ils  pourront  encore  vous  satisfaire  et  vous 
endormir  au  son  de  leurs  moelleux  accords  ;  ils  pourraient 
également  vous  donner  la  mesquine  satisfaction  que  réclame 
votre  vanité,  et  revêtir  d'une  certaine  élégance  les  com- 
modités vulgaires  de  votre  demeure  ;  mais,  en  servant  à  vous 
énerver,  on  les  verrait  bientôt ,  à  votre  exemple,  perdre 
tout  nerf  et  toute  vigueur. 

A  l'art  il  faut  un  but  digne,  noble,  déterminé  surtout: 
vous  le  réduisez  à  n'être  qu'une  futile  parade  si  l'idée  pour 
laquelle  vous  lui  commandez  des  habits  de  reine  n'est  qu'une 
figurante  de  théâtre.  Vous  vous  trompez»  au  contraire,  sur 


XXXI*  SESSION,   A   FONTENAT.  2S3 

la  solution  des  problèmes  qu*il  importe  le  plus  à  rhumanité 
de  résoudre  selou  la  vérité  et  la  justice  :  je  le  déplore  ;  mais 
vos  aspirations  sont  Yraiment  hautes.  Dans  la  direction  à 
donner  au  mouvement  social ,  vous  vous  proposez  le  bien  de 
tons,  et  votre  Dieu  est -au  moins  un  reflet  du  vrai  Dieu! 
Enfin  ,  en  quelque  manière  vous  avez  foi  !  £h  bien  !  entre 
vos  mains ^  du  moins,  Tart  pourra  ne  pas  tomber,  vous  lui 
donnez  du  souffle  ;  et  quand  il  plaira  à  Dieu  de  nous  éclairer 
tous,  il  sera  utile  peut-être  de  redresser  quelques-uns  des 
écarts  de  Tart  tel  que  nous  Taurons  conçu  ;  mais ,  sans 
changer  de  région,  il  pourra  hardiment  reprendre  sa  course. 

ll*est  donc  un  antre  grand  moyen  ;  et  pourquoi  ne  le  dirais- 
je  pas?  le  plus  grand  des  moyens^  sinon  de  développer  im- 
médiatement le  goût  artistique ,  au  moins  de  le  mettre  en 
voie  de  se  maintenir  et  de  se  développer ,  que  de  l'appeler  en 
haut.  Demandez  à  l'architecture  des  églises  et  des  sanctuaires 
où  s'imprègne  le  sentiment  de  la  majesté  de  Dieu,  où  se  déploie 
la  pompe  des  cérémonies,  où  Fâine  trouve  une  invitation  à  la 
prière  ;  que  ces  vestibules  du  ciel  soient  aussi  l'honneur  des 
cités  de  la  terre ,  et  que  sans  étroite  partialité  on  puisse  tenir 
à  son  clocher  comme  étant  un  vrai  litre  de  gloire  et  comme 
nn  lien  qui ,  par  un  coin  de  terre,  vous  rattache  à  votre  pays 
et  à  l'humanité  entière. 

Avez-vous  à  construire  de^  hôtels-de-ville ,  ou  seulement 
de  modestes  maisons  communes ,  des  écoles ,  des  hôpitaux 
ou  d'autres  genres  de  monuments  publics  7  faites  en  sorte 
qu'ils  soient  mis  en  rapport  de  convenance  avec  leur  des- 
tination ;  mais  apportez-y  également  un  certain  respect  pour 
ce  qu'ils  signifient ,  et  que  ce  respect  se  traduise  par  la  di- 
gnité des  formes ,  par  le  choix  des  proportions ,  alors  même 
que  vous  êtes  obligés  à  plus  de  simplicité. 

Il  n'est  certes  pas  indifférent  au  développement  du  goût 
artistique  que,  d^ins  tontes  les  branches  de  l'art ,  je  ne  dirai 


23&     CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRâNCE. 

pas  seufemeat  Tidée,  mais  une  idée  morale^  une  idée  sociale 
aient  toujours  la  préemlDence  par  quelque  o5té.  Et  qoaDt  à 
Tessorqae  Tari  parait  vouloir  prendre  dans  nosoootréei, 
félicitons-nous  qu'un  talent  en  voie  de  tenir  le  presier  nag 
dans  Tordre  qui  loi  appantest,  »';  étant  produit  avec  une 
rare  spontanéité,  ce  talent  se  soit  tout  d*abord  exercé  ée 
manière  à  faire  aimer  les  sites,  à  faire  apprécier  les  monu- 
menis,  à  illustrer  FJiistoire  d'une  terre  dont  les  luttes  gigM- 
tesques  ont  cessé ,  en  s*éloignant,  d'être  une  des  douleurs  de 
la  France  pour  en  demeurer  toujours  l'une  des  gloires  les 
mieux  reconnues 

Quand  l'art  a  reçu  ces  ailes  que  les  sentiments  patriotiques 
sont  seuls  capables  de  lui  donner ,  alors  il  peut  descendre  et 
80  prêter  aux  besoins  et  aux  goûts  des  existences  privées, 
sans  avoir  à  craindre  de  s'y  laisser  retenir  ou  abaisser.  Alors 
seulement,  il  résistera  aux  capricieux  entraînements  de  la 
mode  qui  ne  le  favoriserait  un  jour  que  pour  l'étonfer 
bientôt  dans  l'abus  des  fioritures  et  le  clinquant  des  imitations 
ambitieuses. 

La  mode  est  un  levier  qui ,  par  aventure ,  soulève  qtiel- 
quefois  heureusement  :  il  faut  savoir  en  profiter ,  mais  bien 
se  garder  de  lui  livrer  la  direction  du  vol  :  il  serait  rapide, 
mais  prompte  aussi  serait  la  chute.  Si  vous  avez  bien  compris 
qu'il  n'appartient  qu'au  beau  solide  de  prendre  racine  et 
par  conséquent  de  pousser  et  de  produire  avec  oonsUnce, 
et  que  le  beau  ne  doit  être  qu'un  revêtement  du  bien,  on 
s'en  apercevra  à  tous  les  objets  réunis  en  vos  demeures  avec 
l'intention  de  plaire;  et  de  cette  manière  vous  contriboerex , 
autant  qu'il  sera  en  votre  pouvoir ,  à  former  le  bon  goût  et  à 
l'entretenir  et  par  conséquent  à  développer  l'amour  de 
l'art. 

Voulcx-vons  que  vos  constructions  privées  prennent  ua 
caractère  sérieusement  artistique  ?  faites  qu'elles  soient  do- 


titr  SESSION,   A  FO»tEKAT.  .Î55 

minées  elles-mêmes,  dans  la  conception  de  toutes  leurs  parties, 
par  une  idée  qui  en  deviendra  TSme  ;  que  l'idée  de  la  famille, 
le  coke  des  bons  souvenirs ,  les  traditions  hospitalières ,  Fin- 
fiaence  prolectrice  de  la  grande  propriété ,  l'assiette  soutenue 
d'une  médiocrité  bonoraUe,  les  conditions  fermes  et  fécondes 
d'one  vie  de  labeur  viennent  en  déterminer  l'importance  et 
es  régler  les  proportions. 

Mais,  Messieurs,  en  admettant  qne  j'aie  été  assez  heureux 
pour  vous  fah*e  goûter  quelques-unes  de  mes  réflexions  et 
nieox  encore ,  comme  je  le  disais  en  commençant ,  pour  ex-* 
primer  vos  propres  pensées,  aurais-je  fait  quelque  chose  pouf 
le  bot  proposé?  Aies  paroles  ne  vont-elles  pas  d'autant 
moios  laisser  de  traces  qu'elles  ne  sont  point  sorties  des 
généralités  fondamentales ,  si  je  ne  leur  donne  on  peu  dé 
corps  en  concluant  à  des  résolutions  pratiques?  Je  me 
rassurerais  en  pensant  que  c'est  la  parole  qui  gouverne  lé 
inonde,  en  me  disant  que  ces  seuls  mots  appliqués  au  flam- 
beau des  arts  :  poser  haut  afin  de  porter  large,  écoutés 
et  compris  dans  un  auditoire  d'élite  ,  peuvent  pénétrer 
dans  les  esprits  bien  au-delà  de  l'étendue  naturelle  de  ma 
voix.  Pois ,  surtout ,  est»ce  qu'entre  nous  les  tâches  ne  sont 
pas  divisées,  et  n'ai-Je  pas  rempli  la  mienne  en  discourant 
sur  le  oAté  de  la  question  auquel  seulement  j'étais  un  |)eu 
préparé  ?  Je  n'ai  fait  qu'apporter  ma  pierre  et  je  sais  qu'elle 
demeurerait  inutile  si ,  pour  la  mettre  en  œuvre ,  j'étais  le 
seul  ouvrier. 

(M,  il  est  entendu  qu'ici  nous  comptons  les  uns  sur  les 
autres;  nous  comptons  sur  cette  force  d'association  qui  a  été 
assez  puissante  ,  maniée  par  un  seul  homme ,  pour  faire  de 
notre  archéologie  nationale  ce  que  nous  la  voyons  aujour* 
d'hui ,  lorsqu'elle  commençait  tout  au  pins  à  se  laisser 
pressentir ,  après  avoir  été  à  longtemps  ignorée  et  mé- 
connue. 


236.  CONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

Eh  bien  !  voulons-nous  que  l'éclat  jeté  par  elle  dans  notre 
Vendée  produise  tous  ses  fruits;  voulons-nous,  en  particulier, 
que  rioapulsion  inévitablement  donnée  par  le  Congrès  an 
développement  du  goût  artistique  réponde  dans  la  suite  à 
nos  désirs  :  continuons  de  nous  voir  et  de  nous  concerter, 
autant  qu*il  nous  sera  possible. 

Je  ne  puis  le  dire  sans  jeter  un  œil  de  regret  sur  les 
différents  essais  qui,  dans  un  but  analogue,  ont  été  faits 
chez  nous.  Ils  Tétaient  dans  des  conditions  qui  pouvaient 
parfaitement  leur  permettre  de  marcher  de  front,  la  Société 
d*archéologie  religieuse  étant  par  sa  spécialité  même  des- 
tinée à  moins  d'extension  ;  la  Société  d'Émulation  devant 
s'ouvrir  à  tous  les  hommes  disposés  à  s'encourager,  à 
s'éclairer ,  à  s'entr'aider  dans  tons  les  genres  d'études.  Or , 
si  la  première  n'a  vécu  que  trop  peu  de  jours,  la  seconde  ne 
serait-elle  pas  bientôt  réduite  à  une  existence  éphémère  s'il 
est  vrai  qu'elle  doive  voir  cesser  le  cours  de  ses  publications? 
Car,  comment  concevoir  autrement  que  ses  membres  dispersés 
puissent  suffisamment  communiquer  ensemble? 

Si  ces  craintes  ne  sont  pas  fondées,  je  regarderais  comme 
un  précieux  avantage  de  pouvoir  nous  appuyer  sur  cette 
société,  dans  l'intérêt  du  développement  artistique  que  nous 
nous  proposons.  Pourquoi,  même  alors,  ne  formerait-on 
pas  dans  son  sein  un^section  ou  une  sous- section  spéciale 
pour  les  arts  ?  Je  ne  souhaite  point  de  voir  se  constituer  une 
sorte  de  tribunal ,  destiné  à  distribuer  quasi-officiellement 
quelque  chose  de  plus  que  l'éloge  et  le  blâme:  non  ;  tout  en 
appelant  de  mes  vœux  une  institution  où  les  arts  puissent 
trouver  un  stimulant  et  un  guide,  je  redouterai  toujours 
pour  eux  ce  qui  pourrait  devenir  une  entrave.  Les  arts  ont 
besoin  de  spontanéité  :  il  faut  donc,  dans  une  large  mesure , 
leur  laisser  la  franche  liberté  de  leurs  allures.  Le  goût  n'en 
doit  être  que  plus  sévère  pour  réprimer  leurs  écarts;  mais  je 


XXXI*  SESSION,   L  FONTENAY.  237 

ne  demande,  en  faveur  du  bon  goût  et  pour  l'exécution  de 
ses  arrêts^  que  Tappui  qu'il  lui  appartient  à  lui-même  de  con^ 
quérir  dans  l'opinion  :  s'il  n'y  réussit  pas,  tous  les  autres 
efforts  seraient  superflus. 

D'ailleurs,  il  s'agit  encore  principalement  de  la  première 
partie  de  la  question  de  votre  programme ,  c'est-à-dire  de 
l'impulsion  à  donner  au  goût  artistique.  Dans  un  instant, 
vous  me  permettrez  d'ajouter  quelques  mots  plus  particu- 
lièrement sur  la  seconde ,  c'est-à-dire  sur  la  direction  qu'il 
importe  à  ce  goût  de  prendre.  Je  dois  cependant  faire  ob- 
server, dès  à  présent,  que  l'esprit  d'association  doit  servir 
également  à  l'un  et  à  l'autre  ;  mais  il  ne  faut  pas  qu'abusaut 
de  sa  force  IL  exerce  jamais  un  empire  tyrannique,  qui 
pourrait  tourner  au  profit  d'aucune  école  trop  élroitemeut 
exclusive. 

Ce  qu'il  nous  importerait  surtout  d'obtenir  par  des  réu- 
nions qui  seraient  comme  le  prolongement  de  ce  congrès, 
c'est  une  galerie  d'hommes  éclairés,  attentifs,  bienveillants, 
en  présence  desquels  on  ne  fasse  rien  en  fait  d'art  qui  ne  soit 
assuré  d'être  bientôt  connu,  apprécié ,  applaudi  comme  il  le 
mérite  ;  c'est  une  tribune  où  l'on  puisse  dire  sa  pensée  et  où 
l'on  sache  la  dire  a\ec  les  égards  qu'on  se  doit  entre  hommes 
bien  élevés,  avec  les  ménagements  que  réclament  toutes 
choses  qui ,  à  certains  titres,  ont  droit  d'être  respectées  ;  où  , 
tout  en  exprimant  hautement  son  approbation  pour  les 
œuvres  vraiment  dignes  d'être  proposées  pour  modèle ,  on 
sache  désigner  plus  doucement  celles  qui  ne  doivent  pas  être 
imitées ,  et  cela  sans  décourager  les  efforts  et  les  généreux 
sacrifices  qu'elles  ont  coûtés  ;  où  l'on  sache  non-seulement 
faire  comprendre  la  signification  du  silence,  mais  encore 
adoucir  au  besoin  ce  que  le  silence  peut  avoir  de  trop  sé- 
vère; c'est  un  bureau  dlnformation  au  moyen  duquel,  au 
moius  une  fois  chaque  année  »  tous  ceux  qui  commencent  i| 


238  CONGRÈS   ABCHÊOLOGIQLE  DE   FRANCE. 

prendre  de  rintérêt  ^ux  ceuvres  d'art  »  voieot  accroître  cet 
intérêt ,  en  apprenant  quelle  a  été  autour  d'eux ,  soos  ce 
rapport,  la  fécondité  du  sol. 

£n  vous  parlant,  Messieurs,  des  moyens  de  développer 
chez  nous  le  goût  artistique ,  j'ai  exprimé  des  pensées  égale- 
ment applicables ,  pour  la  plupart ,  à  la  direction  que  dûos 
devons  nous  efforcer  de  lui  donner  ;  j'ajouterai ,  cependant, 
quelques  mots  en  réponse  plus  spécialement  à  la  seconde 
partie  de  la  question  de  votre  programme.  Vous  restreignez 
celte  partie  de  la  question  à  l'architecture  et  aux  moyens  de 
porter  les  architectes  à  l'étude  des  bons  modèles;  mais  vous 
avez  bien  compris  que  les  moyens  proposés ,  ou  des  moyens 
analogues,  pourraient  aussi  plus  ou  moins  profiter  aux  autres 
arts,  dont  l'architecture  est  comme  la  base  et  la  mère. 

Quel  que  soit  celui  d'entre  ces  arts  auquel  on  se  consacre, 
on  peut  lui  appliquer  jusqu'à  un  certain  point,  relativement  au 
choix  des  bons  modèles ,  ce  que  l'on  dit  des  devoirs  dans  les 
temps  de  trouble  :  ceux-ci  sont  alors  plus  difficiles  encore  à 
connaître  qu'ils  ne  le  sont  à  remplir  ;  de  même ,  quant  aux 
bons  modèles  dans  les  arts,  le  plus  difficile  et  le  plus  délicat 
est  quelquefois  d'en  déterminer  le  choix  :  cela  a  lieu  tout 
particulièrement  pour  l'architecture ,  dans  un  temps  comme 
le  nôtre,  où  il  ne  faut  pas  seulement  choisir  entre  les  nK)nu- 
ments  qui  remplissent  le  mieux  les  conditions  d'un  genre 
universellement  adopté,  mais  où  il  faut  d'abord  décider 
quelle  sera ,  de  plusieurs  écoles  en  concurrence ,  celle  dont 
on  suivra  les  prescriptions. 

Quant  aux  monuments  religieux ,  je  crois  cependant , 
Messieurs ,  que  s'il  est  autre  part  des  divisions ,  il  n'y  en 
aurait  désormais,  au  moins,  entre  aucun  de  ceux  que  réunit 
ici  l'amour  de  l'archéologie  nationale.  Nous  nous  accorde- 
rions tous  pour  donner  la  préférence  à  l'architecture  qui , 
formée  sur  notre  sol  même,  la  mieux  appropriée  à  nos  ma- 


XaV  SESSION  ,   A  FONTENAt.  239 

térianx  et  à  notre  climat,  demeore  toojoars  merveiltouse- 
meni  eo   rapport  avec  les  impérissables  graudears  de  la 
pensée  chrétienue ,  comiBe  avec  le  déploiement  des  céré* 
oaooies  cattioliqae&   Mais  qu'il  s'agisse,  an  contraire,  des 
constructions  civiles ,  il  sera  permis  d'hésiter  davantage,  car 
DOS  mœurs,  nos  hahîtodes,  nos  besoins  ont  bien  changé. 
Évidemment  on  ne  pourrait,  sans  bizarrerie ,  song«r  à  bâtir 
aujoord'huî  une  ville  ou  nn  château ,  absolument  comme  on 
l'eât  fait  au  XIII*  siècle;  on  le  ferait  encore  monis  en 
prenant  entièremeoi  pour  type  une  cité  de  l'antiquité  grecque 
on  romaine.  Je  suis  convaincu  que,  graduellement  modifiés, 
tons  les  systèmes  de  construction  en  usage  chez  nous  an- 
térieurement aux  engouements  trop  exclusifs  de  la  Renais- 
sance, se  seraient  parfaitement  adaptés  à  toutes  les  conditions 
de  la  civilisation  moderne  :  nous  aurions  pu ,  sans  daîre 
autant  d'emprunts  à  d'autres  passés  que  le  nôtre ,  donner 
satisCaciioa  à  toutes  les  exigences  de  la  commodité  et  du  bon 
goût  ;  mais  aujourd'hui  il  faut  tenir  compte  de  ce  pèle-méie 
de  tous  les  styles  et  de  toutes  les  écoles  qui ,  successivement, 
s'imposent  aux  architectes ,  suivant  les  intentions  des  con- 
structeurs. On  sent  que  cet  état  est  anormal  :  une  grande 
nation,  une  grande  époque  doivent  avoir  dans  leurs  mo- 
numents une  physionomie  plus  individuelle.  Alors ,  il  en  est 
qoi  prétendent  l'inventer  en  voulant  faire  du  nouveau  ;  ils 
prennent  de  tous  les  moyens  le  plus  sûr  pour  augmenter 
la  confusion  et  créer  un  chef-d'œuvre  de  mauvais  goût.  Ce 
n'est  pas  de  cette  manière  que  le  génie  lui-même  s'y  prend 
pour  inventer  et  se  rendre  original  :  il  observe,  il  saisît 
l'importance  de  certaines  combinaisons  déjà  mises  à  l'épreuve  ; 
il  les  perfectionne ,  les  grandit  en  les  épurant ,  et  les  fait 
siennes  par  le  cachet  de  supériorité  d'harmonie,  d'à-propos 
qu'elles  prennent  tout  à  coup  anx  yeux  les  moins  clair- 
voyante 


2^0  CONGttkS' ARCHÉOLOGIQUE  DE  FBÀNGE. 

Si  nous  ne  poQYons  nous  accorder  sar  la  formation  et  la 
fiiation  d*aa  genre  d'arcbitectare  qai  doive  génêralemeal 
prévaloir ,  accordons- noas  da  moins  pour  déterminer  è  qn^ 
signes  on  reconnaîtra  les  bons  modèles  dans  les  différents 
genres^  en  commençant  par  exclure  da  conconrs  tous  ks 
genres  bâtards.  La  bonne  arcbitectare ,  envisagée  comme 
question  de  goût,  doit,  dans  tontes  ses  parties ,  être  motivée 
sur  les  lois  d'une  sage  construction ,  qui  vise  à  étendre  son 
but  et  à  durer  longtemps  par  les  voies  les  plus  simples  et  les 
plus  économiques.  Elle  ne  comporte  aucun  membre  inutile 
ajouté  dans  un  but  exclusif  de  décoration;  mais,  tous  ses 
membres  cadrant  ensemble  dans  une  mesure  et  un  ordre 
rationnels,  étant  légers  où  la  force  serait  désavantageuse  ou 
inutile,  forts  où  la  résistance  est  nécessaire,  ils  deviendront 
Tornement  essentiel  de  TédiGce  qu'ils  sont  destinés  à  sou- 
tenir; et,  si  on  les  orne  encore,  ce  sera  de  manière  à  faire 
mieux  ressortir  la  physionomie  qui  résulte  déjà ,  pour  chacun 
d'eux ,  de  leur  disposition  générale.  Alors ,  toutes  les  lignes 
étant  pures,  suivies,  soutenues,  leur  ensemble  flattera  sur- 
tout par  son  harmonie  ;  la  majesté  des  masses  solides ,  suffi- 
samment en  rapport  avec  l'édifice  qu'elles  doivent  supporter, 
pourra  s'aHier  à  la  hardiesse  des  grands  effets  comparés  à  la 
sobriété  des  moyens ,  avec  le  cachet  d'élégance  que  donnent 
les  allures  à  la  fois  nobles  et  dégagées. 

Dans  le  système  ogival ,  fondé  sur  le  besoin  de  reporter  au 
dehors  les  principaux  supports  de  l'édifice,  pour  ménager  à 
l'intérieur  une  vaste  enceinte  sous  l'abri  de  hautes  et  larges 
voûtes,  ces  règles  sont  applicables  tout  autant,  an  moins, 
que  dans  le  système  classique  des  ordres  grecs ,  dont  le 
point  de  départ  est  toujours  la  colonne  et  l'architrave,  admises 
comme  les  uniques  soutiens  sur  lesquels  tout  doit  reposer. 
Dans  l'un  et  l'autre  système,  tout  s'enchatne  et  se  tient ,  et 
il  devrait  en  être  ainsi  dans  tous  les  genres  de  construction , 


XXll*[|]SESSION  ,   A  FOMTENAY.  241 

queJJe  que  soit  leur  importance.  Ce  rapport  de  conveoance 
qu'elles  doivent  avoir  dans  toutes  leurs  parties  avec  elles- 
mêmes,  il  faut  qu'elles  l'aient  aussi  avec  leur  destination  : 
j'en  ai  déjà  parlé  dans  le  sens  de  l'élévation  à  donner  à  la 
pensée  de  l'artiste,  j'y  reviens  comme  devant  la  régler.  On 
devra  toujours  compter  comme  de  très-mauvais  modèles, 
quelque  talent  qu'ils  supposi'ut  d'ailleurs  dans  l'architecte , 
des  monuments  qui  affecteraient  des  formes  coquettes  et 
sautillantes ,  quand  ils  doivent  servir  è  l'accomplissement  de 
devoirs  graves  et  sérieux  ;  qui  prendraient  des  formes  solen- 
nelles, quand  il  ne  s'agit  que  d'une  simple  école  ou  d'une 
salle  d'asile. 

£n  toutes  choses ,  ni  trop  ni  trop  peu  :  c'est  une  des  pre- 
mières conditions  du  goût;  c'est  aussi,  de  la  part  d'un  artiste, 
la  preuve  d'une  vraie  puissance  :  alors  seulement  il  se  montre- 
assez  fort  pour  créer  avec  vigueur  et  pour  se  contenir ,  se 
r/^gler  et  émouder  ses  produits  ;  sans  cette  double  condition , 
jamais  on  ne  lui  devra  de  bons  modèles ,  et  s'il  la  remplit 
à  un  drgré  suffisant,  il  ne  saura  même  pas  les  choisir. 

Si  nous  avons  réussi  nous-mêmes ,  Messieurs,  à  déter- 
miner ensemble  les  bases  d'un  bon  choix ,  nous  aurons  fait 
quelque  chose  pour  le  faire  adopter.  Si,  par  l'échange  de 
DOS  observations,  nous  sommes  devenus  plus  fermes  et  plus 
chauds  relativement  aux  lois  du  bon  goût,  nous  influerons  de 
proche  en  proche  sur  le  goût  public  ;  et  c'est  généralement 
le  goût  public,  quand  il  est  bon,  qui  fait  les  bons  architectes. 
C'est  aux  administrateurs  qui  commandent  les  monuments 
(le  l'État  ou  de  la  commune,  aux  administrés  qui  les  jugent, 
aux  simples  particuliers  qui  les  construisent,  à  ne  se  tenir 
jamais  satisfaits  si  on  ne  leur  offre  des  plans  et  des  œuvres 
conformes  à  ce  sentiment  de  l'harmonie,  à  ce  désir  du  con- 
venable en  toutes  choses  :  discernement  du  beau  et  du  bien, 
qui  se  répandent  si  généralement  aux   bonnes  é|MK|ue8.  Ces 

16 


242  CONÇUES  AHCtiÈOLOGtQCE   t>£  FllAKCÈ. 

impressions  demeureraient  dans  un  état  ?ague  et  impérial- 
lement  défini,  de  la  part  de  ceux  qui  n*oni  pas  fait  d'études 
spéciales,  et  qui  ne  se  sont  pas  assujettis  à  la  pratique  de 
Tart  ;  mais  l*artlste  les  précise  et  les  perfectionne  en  les  satis- 
faisant; {I  Èe  défendra,  par  Tétude  des  bons  modèle^:,  des  fantai- 
sies de  la  nouveauté  et  desécueilsderinexpérience;et,quaDd 
il  en  viendra  lui-même  à  Texécution  ,  il  se  préservera  aussi 
du  danger  de  ne  faire  que  des  pasticlies,  s*il  sait  se  pénétrer 
de  la  valeur  des  circonstances  particulières  où  il  se  trouve , 
de  la  modification  des  usages ,  et  en  appliquant  avec  une 
agréable  variété  des  principes  invariables ,  il  imitera  la  nature 
qui  à  tant  de  corps  formés  des  mêmes  membres  sait  donner, 
en  observant  les  mômes  proportions  fondamentales,  nne  si 
grande  multitude  d'aspects  différents ,  susceptibles ,  cbacun , 
d'apparaître  dans  un  caractère  propre  ,  avec  une  beauté  de 
premier  ordre,  s'il  a  le  bonheur  un  jour  d'être  glorifié. 

Au  résumé ,  je  dirai  non-seulement  aux  architeciesy  mais 
à  tous  ceux  qui  veulent  cultiver  avec  honneur  un  art  quel- 
conque :  Étudiez  les  bons  modèles,  et  si  vous  les  compronei, 
ils  vous  inspireront,  et  l'on  verra  que  vous  les  avez  compris 
et  qu'ils  vous  ont  inspiré,  si  ayant  pris  à  tâche  de  les  imiter 
de  près,  vos  œuvres  leur  ressemblent  sans  se  confondre  avec 
eu)[,  comme  un  fils  qui,  même  en  devenant  plus  grand  que 
sou  père,  s*honore  toujours  de  lui  ressembler. 

La  session  va  se  terminer.  M.  de  Caumont  se  lève;  il  re- 
mercie M.  le  Maire  et  les  habitants  de  Fontenay  de  leur 
courtoise  hospitalité,  et  en  particulier  lUM.  Fillon  et  de  Aocbe- 
brune,  secrétaires-généraux  du»  Congrès.  La  fin  de  son  allo- 
cution se  perd  dans  les  applaudissements. 

Mais  si  douces  que  soient  ces  émotions,  ou  plutôt d*ao- 
tant  mieux  qu'elles  sont  douces ,  les  regrets  de  la  sépa- 
ration seront    plus  amers.    M.    le  maire  de    Fontenay  Ta 


XXXI*  SESSION  4    A  POMTENAY.  t63 

compris.  C'esl  ce  que  nous  prouvent  ces  délicats  et  touchants 
adieux  qu'il  adresse  en  ces  termes  h  l'Assemblée. 


discocrs  de  m.  le  maire  oe  fontenay. 

Messieurs  , 

Vous  allez  clore  la  KXXP  session  du  Congrès  arcbé^rfo* 
glqoe  de  France  ,  qui  n'aura  été  ni  la  moitts  utile ,  ni  la 
moins  féconde  en  résultats  ;  les  adieux  snivronl  la  bienr 
venue,  nais  ce  ne  sera  pas  sans  regrets  que  la  ville  4e 
FOntenay-le-€onite,  reconnaissante  de  l'hospildUié  qu'elle 
a  pu  vous  offrir,  et  des  bons  souvenirs  que  vous  lui  laîfser^ap, 
verra  consommer  la  séparation  qui  va  s'accoii^pttr.  Heureuse 
et  fière  d'avoir  été ,  cette  année,  le  siège  de  vos  réunions  sa- 
vantes ,  elle  donnera  place  à  cet  événement  inespéré  4aq^ 
ws  modestes  annales,  et  die  recommande  d'uniB  çiaffijère 
pariicolière  cette  page  d'histoire  contemporaine  au  secré- 
taire-général de  la  session,  dont  nous  sav4>ns  tous  apprécier 
rérudition  et  les  connaissances.  Il  peut  dire,  en  effet ,  avec 
plus  d'autorité  que  personne,  Uii,  narrateur  de  notre  passé  qui 
a  eu  ses  jours  d'éclat,  que  Fonlenay  sait  goûter  le  commerce 
des  savants  et  les  accueillir  avec  gratitude  et  sympathie. 

Missionnaires  dévoués  de  l'archéologie  ,  vous  avez  ren- 
contré dans  ce  pays  de  zélés  prosélytes  ,  qni  ,  Gdèles  à 
ses  principes  et  à  ses  règles ,  en  comprennent  le  but  et 
Tulilité  pour  l'histoire  ,  et  qui  ont  été  heureux  de  saluer 
ici  de  leurs  acclamations  le  savant  vulgarisateur  de  Ija 
science.  Inilié&à  ces  études,  qui  exigent  tant  de  patience 
et  de  sagacité ,  ils  suivent  avec  succès  les  exemples  offetia 
depuis  longtemps  par  vous  qui ,  continuant  l'impulsiop 
donnée  depuis  le  siècle  dernier,  avez  puissamment  contribi^ 
à  répandre  le  goàt   de  l'antiquité ,   à  mettre  en  relief    les 


2/»4  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

débris  cachés  soas  la  poussière  des  siècles,  les'  traces  retroa- 
vées  des  civilisations  éteintes,  et  è  populariser  ainsi  la  con- 
naissance des  monuments  que  nous  a  transrois  le  passé. 
Riche  et  curieux  répertoire  de  documents  et  de  découvertes 
en  tous  genres,  vos  écrits  et  vos  mémoires  en  conserveront 
le  fidèle  et  durable  souvenir  à  un  point  de  vue  général  ;  ib 
nous  enseignent  que,  simples  et  grossiers  dans  l'enfance  des 
civilisations  ,  les  monuments  anciens  varient  -  dans  leurs 
données  et  dans  leurs  formes,  et  se  modiQent  d'époque  en 
époque  et  de  peuple  à  peuple,  sous  des  influences  diverses  ; 
et  pour  l'observateur  attentif  ils  sont  une  mine  abondante  de 
notions  instructives ,  sur  les  institutions  politiques  et  reli- 
gieuses des  nations  aux  différents  âges  de  rbumanilé. 

Ces  monuments  ont  en  effet,  selon  les  lieux  et  les  époques, 
un  caractère  spécial  et  particulier  ^  qui  n'a  point  échappé  à 
la  sagacité  des  savants,  et  leurs  patients  efforts  sont  par- 
venus à  arracher  au  passé  des  secrets  aussi  précieux  qu'utiles 
pour  l'intelligence  de  l'histoire.  Devenues  de  plus  en  plus 
actives  et  fécondes ,  parce  qu'elles  trouvent  partout  aide  et 
concours,  les  recherches  archéologiques  ont  progressivement 
agrandi  leur  domaine,  et  elles  embrassent  aujourd'hui  tout  ce 
qui  a  rapport  aux  mœurs,  aux  usages,  aux  arts  et  aux  sciences 
dans  le  passé.  Les  tnonuments  écrits  et  les  monuments 
figurés  par  des  procédés  divers,  les  monnaies  ,  les  médailles, 
les  pierres  gravées,  les  armes  ,  les  meubles,  les  ustensiles  de 
ménage,  tout  est  soigneusement  exploré,  étudié,  pour  en 
faire  des  applications  à  la  chronologie  ,  è  la  géographie ,  à 
l'histoire.  Introduisant  partout  l'éruditiou  et  la  critique, 
rapprochant  et  comparant  les  textes  et  les  débris  du  passé , 
ses  découvertes,  plus  sûres  parce  qu'elles  sont  devenues  plus 
rationnelles,  retrouvent  les  anneaux  de  la  chaîne  brisée  des 
temps ,  expliquent  la  marche  et  les  progrès  de  l'esprit  et 
du  travail  humain,  et  contribuent  à  leur  développement, 


XXXi*  SESSION  ,    A  rONTENAY.  2Ù5 

en  ieor  ouvrant  des  perspectives  noatelles.  Aussi'  nul  ne 
saurait  dire  combien  de  trésors  et  de  révélations  imprévues 
80Dt  dues  à  ces  investigations,  ni  tenter  d'en  dresser  l'inven- 
taire complet.  Le  Poitou,  on  Ta  ici  très-bien  démontré,  vous 
a  fourni  un  riche  et  curieux  contingrnt  ;  mais  ce  n'était  pas 
assez  pour  résoudre  toutes  les  questions  qui  sont  posées 
dans  l'histoire,  et  vous  êtes  venus  lui  demander  des  rensei- 
gocments  nouveaux,  plus  précis  et  plus  compteu.  Il  appartenait 
en  conséqueuce  à  l'écrivain  et  à  l'artiste,  qui  élèvent  à  ce 
pays  un  monument  capital ,  de  vous  signaler,  2é  Fontenay  et 
aux  environs,  les  plus  curieux  de  nos  anciens  édifices 
restés  debout  et  les  débris  échappés  aux  outrages  des  temps 
et  des  hommes.  Habitués  à  vivre  et  à  converser  avec  l'anti- 
quité ,  vous  les  avez  visités  et  interrogés  en  interprètes 
défiants  et  difficiles,  et  vos  explications  savantes ,  vos  con- 
jectures ingénieuses ,  votre  habileté  à  reprendre  au  passé  les 
secrets  qu'il  peut  garder  enfouis  ,  sont  venues  ensuite  inté- 
resser vivement  un  auditoire  complètement  sympathique; 
c'est  donc  à  bon  droit  que  notre  petite  ville  sera  fière  de 
rhonneur  que  vous  lui  avez  fait  en  venant  tenir  ici  vos 
grandes  assises  archéologiques  ,  ouvertes  en  présence  de 
M.  le  Préfet  et  de  Monseigneur  l'Évêque.  Si  le  Bas-Poitou 
a  perdu  de  son  ancien  éclat,  on  y  compte  encore  avec  bon- 
heur quelques  amis  des  lettres,  des  sciences  et  des  arts, 
dont  les  noms  sont  dans  toutes  les  bouches,  et  qui  laisseront  à 
la  génération  qui  les  suit,  des  modèles  à  imiter  cl  des 
exemples  à  suivre.  Conviés  par  un  programme  ha  ilement 
conçu  ,  plu>ieurs  sont  venus  vous  apporter  de  curieuses 
études  sur  des  questions  (|ui  ne  paraissent  pas  encore  réso- 
lues. Leurs  enseignements  et  les  vôtres ,  Messieurs  du  Con- 
grès, ne  seront  pas  perdus:  un  sentiment  de  confiance 
sérieux  et  convaincu  me  le  dit ,  et  nul  ici  ne  pourra  oublier 
vos  lectures  et  vos  communications  pleiues  d'aperçus  nou- 


266  COKGBÈS  ÂBCHÊOLOGI^UE   DB   FBANGE. 

feain  et  de  sarprises  hardies  sur  nos  origines  locales,  ni 
les  développements  qui  nous  ont  été  donnés,  avec  on  talent 
remarquable,  sur  le  mouvement  intellectuel  et  artbtiqoe  dans 
la  Vendée. 

Vous  allez.  Messieurs,  en  nous  quittant ,  continuer ,  isolés 
ou  réunis,  cette  \iv  de  labeur  et  de  savoir  qui  a  ses  joies 
infinies,  faciles  à  comprendre  :  à  cette  lieui-e  trop  tôt  venue, 
qui  va  vous  dérober  à  notre  attention  toujours  éveillée ,  nous 
aimons  à  vous  dire  que ,  partout  où  vous  porterez  vos  pas, 
nos  vœux  s'associeront  à  vos  recherches  et  à  vos  travaux,  et 
vos  succès  deviendront  ainsi  les  nôtres.  Au  moment  de  nous 
séparer,  permeitez-mui  donc  de  vous  adresser  de  sincères 
adieux,  au  nom  de  FAdministration  municipale,  au  nom  de 
mes  concitoyens ,  vos  assidus  et  rcsf)ectueux  auditeurs.  Re- 
cevez aussi  nos  remercîments  affectueux ,  pour  ces  conié- 
reuces  intéressantes  ,  d*où  nous  sortions  chaque  jour  plus 
instruits  et  meilleurs  ;  et  croyez  bien  que  la  ville  de  Fon- 
tenay-le-Comte,  qui  a  eu  la  bonne  fortune  de  vous  offrir 
une  cordiale  hospitalité  de  quelques  jours ,  gardera,  de  cette 
cour  plénière  de  la  science,  tenue  au  milieu  de  nous  avec  un 
brillant  éclat,  des  souvenirs  reconnaissants  et  mérités  pour 
vous,  glorieux  et  honorables  pour  elle.  (  Âpplaudissementt 
prolongés,  ) 

La  session  est  déclarée  close.  Une  députation  du  Congrès 
reconduit  M.  le  ftlaire  h  son  hôtel  et  lui  réitère  les  remer- 
cîments de  TAsseniblée. 

Le  Secrétaire^ 

Théophile  MoNGis. 


••••« 


VISITE 


AU 


MUSÉE  DE  NIORT. 


Après  la  clôlure  du  Congrès,  un  certain  nombre  de 
menobres  de  la  Société  française  d*archéologie  sont  revenus 
par  Niort  et  Poitiers.  Le  Bureau  de  la  .Société  était  attendu  , 
le  dimanche  19  juin,  au  musée  de  Niort  par  M.  David, 
député  au  Corps  législatif;  par  M.  Charles  ArnauJt,  conseiller 
de  préfecture;  par  iM.  Segrestain,  inspecteur  des  monuments 
des  Deux-Sèvres ,  et  par  quelques  membres  de  la  Société  de 
statistique  qui  faisaient  partie  du  <:ongrès  Brchéol()gique. 
MM.  de  Caumont ,  Tabbé  Le  Petit ,  Gajigain  ,  Rouet ,  de 
Lorière  visitèrent  avec  soin  toutes  les  parties  du  musée,  ac- 
compagnés de  ces  3^lessieurs. 

La  salle  consacrée  au  musée  lapidaire ,  au  rez-deohansséo, 
renferme  des  tombeaux  très-curieux ,  des  colonnes  millialies 
et  des  sculptures  qui  ont  été  depuis  longtemps  signalées  ^ 
la  Société  française  d*archcoIogie.  Les  deux  tombeaux  méro- 
vingiens ,  figurés  il  y  a  quelques  années  dans  le  Bulletin 
monumenial  9  ont  d*abord  attiré  l'attention  des  visiteurs; 
pois  ils  ont  soigneusement  examiné  les  tombeaux  remar- 
quables du  XII*  siècle  qui ,  malheureusement ,  sont  comme 
tout  le  reste  entassés  dans  la  salle  et  beaucoup  trop  à  l'étroit. 
Un  des  tombeaux  les  plus  curieux  a  été  figuré  et  décrit  par 
M.  de  Caunnont  dans  son  Abécédaire  iV archéologie,  p.  267- 
68-69  ^e  la  h*  édition  :  c'est  une  tombe  prismatique  dont 


2^8      CONGRÈS  AHCHÊOLOGIQUK  DE  FRANGE. 

les  deux  côtés  du  toit  sont  complètement  sculptés.  ■  Co 
c  sculptures,  dit-il,  représentent  une  chasse.  Ainsi,  d*Dn 
((  côté ,  un  homme  à  cheval ,  le  faucon  sur  le  poing  et  pré- 
c  cédé  d*un  quadrupède ,  entre  dans  une  forêt  Ggorée  par 
«  des  feuillages  et  des  enlacements  perlés ,  ao  milieu  des- 
((  quels  un  chasseur,  à  pied,  tient  son  arc  bandé  poor 
((  percer  un  animal  ;  de  Tautre  côté  ,  un  chien  soivi 
«  d'un  personnage  à  cheval,  qui  panait  être  une  femme, 
«  poursuit  des  quadrupèdes  et  des  oiseaux  qui  se  dirigent 
((  vers  un  engin  carré  surveillé  par  un  homme  placé  en 
«  arrière  et  prêt  à  saisir  le  gibier  à  mesure  qu'il  tombera 
«  dans  le  piège.  Ce  tombeau  très-curieux  vient  du  châteao 
('  de  Javarzay ,  mais  il  avait  dû  ,  dans  Forigine  ,  être  placé 
<(  dans  une  église  ou  une  chapelle.  » 

Un  autre  tombeau  de  même  forme  a  é(é  déposé  au  musée 
depuis  deux  ou  trois  ans,  et  M.  Bouet  8*est  empressé  d'en 
prendre  une  esquisse  (V.  la  page  suivante).  Des  entrelacs,  des 
têtes  ornent  cette  tombe  prismatique ,  forme  consacrée  en 
Poitou  [et  en  Sainlonge ,  comme  Ta  fait  remarquer  il  y  a 
longtemps  M.  de  Caumonl,  en  parlant  des  tombes  similaires 
d*AirvauIt ,  de  Nouaillé  et  d'autres  localités,  notamment  de 
celles  qui  existent  à  La  Rochelle  au  musée. 

Les  membres  de  la  Commission  du  Congrès  ont  vo  avec 
plaisir  les  moulages  en  plâtre  exécutés,  en  grande  partie,  au 
moyen  d'une  allocation  que  la  Société  française  d'archéologie 
avait  faite  pour  cet  objet  en  18^1  ,  loi^que  le  Congrès  ar- 
chéologique de  France  siégea  à  Niort. 

Le  Congrès  a  émis  le  vœu  quun  local  plus  vaste  soit  con- 
sacré le  plus  tôt  possible  au  mxtsée  lapidaire  de  Niort ,  q«i 
par  son  importance  mérite  toute  la  sollicitude  de  l'adminis- 
tration ,  et  qui  pourrait  s'accroître  s'il  était  plus  au  large , 
tandis  qu'à  présent  il  est  difficile  d*y  placer  de  nouveaux 
objets.    Les  membres  de  la  Commission  du  Congrès  sont 


I 


nSIIE  AI)   MLSÉE  OË   MOBT. 


2îl9 


crisuJLù  muiités  aux  éiages  supérieurs  pour  visiter  les  objets 
d'art  d'un  oioitidre  volume  (  urnes  cinéraires ,  {Kiieries,  mé- 
dailles, olijels  divers,  eic.,  elc,  );  ils  ont  été  classés  avec 
beaucoup  de  soin  ,  et  les  commissaires  de  la  Soct(>lc  de 
statistique  des  Dcux-Sévres,  qui  sont  chargés  de  ce  travail, 
mcrilent  )es  sinciTCS  fL^lJcitalinns  de  la  Société  française 
d  archéologie. 

Celle  riche  coHeciion  ne  pouvait  être  vue  que  Irès-rapl- 
dement.  La  série  des  vases  funéraires  a  parti culièreitient  été 
examinée,  et  quelques-uns  d'entre  eux  ont  pu  être  dessinés 
(Voir  la  page  siuivajïie). 

Puis  les  meuUiresdu  Congrès  sont  entrés  dans  le  musée 
de  peinture^  qui  renferme  un  certain  nombre  de  tableaux 
précieui ,  et  ont  rapidement  passé  en  revue  la  collection 


250  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE    FRANCE. 


« 


QUEtQTFS   VASKS    DU   MUSI^K   DE    MORT. 


VISITE  AL   MUSÉE   DE   NIORT.  251 

d*hîsloire  nalureile.  La  série  des  roches  du  pays ,  classées 
par  M,  Baogîer*  okêrite  toute  l'attention  des  géologues  et  ren- 
ferme de  très-beaux  échantillons. 

M.  Segrestaifi  a  bien  voulu ,  en  sortant  du  musée , 
montl-er  i«  Congrès  la  grande  église  qu*il  vient  de  con- 
struire: €*è2ft  ttn  momnaent  considérable  qui,  plus  tard, sera 
décrit  dtns  te  Btdleîin  manumental. 

Les  meifl/bres  da  Bureau  de  la  Société  française  d*ardi«o- 
k^ie  oot  pm  congé  de  leur  confrère  pour  gagner  le  chemin 
de  fer ,  non  sans  s'arrêter  un  instant  près  du  diâteau  de 
Niort^  dont  M.  Bouet  avait  fait  un  croquis ,  et  qui  date  du 
XTil'  Mècle.  M.  Bouet  faisait  remarquer ,  dans  l'ensemble  de 
cette  imposante  construction  militaire,  des  dispositions  rap- 
pelant le  palais  archiépiscopal  d'Albi  et  le  palais  des  papes 
\  Avignon. 

POltftRS.  —Les  membres  de  la  Société ,  après  avoir  passé 
la  nnhè  Poitiers,  purent  de  bonne  heure,  le  lendemain,  visiter 
napîdement  \vs  monuments  de  cette  ville ,  avant  de  se  sé- 
parer, H«  msfPôor  remontet  vers  le  nord ,  les  nulres  pour 
ikse^Mte^  ^-ets  lé  midi. 

Le  Secrétaire-général  , 
L'abbé  Le  Petit. 


252  CONGr.ÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 


mMoires  présentés  au  congrès 

NOTICE 

SDR 

m  ATELIER  DE  FONDEUR  fiALLO-ROMAlN 

DO  !•' SIECLE.  DECOUVERT  A  RK8, 

PAR      M.      PARENXEilLtJ. 


Au  mois  de  juillet  1863,  les  ouvriers  carriers  employés 
à  l'extraction  des  pierres  nécessaires  à  la  reconsiruclion  de 
l'église  de  Rezé,  en  déblayant  le  sol ,  mirent  à  nu  des  con- 
structions gallo-romaines,  tout  un  vaste  ensemble,  qui 
trouvera  sa  description  plus  tard.  Je  me  contenterai  de 
signaler  le  laraire  qui  gisait  enfoui  soigneusemeru  dans 
un  trou  creusé  à  2  mètres  de  profondeur,  dans  le  sol 
antique ,  et  destiné  à  le  recevoir  ;  une  terre  légère  et  non  de 
la  cendre  avait  été  placée ,  comme  un  emballage  pour  main- 
teutr,  sous  Tarcature  de  la  chapelle,  les  petites  statuettes  en 
place  debout  et  les  préserver  de  la  casse.  Le  laraire  est  formé 
de  petites  banques  à  crochet  réunies  par  du  ciment  ;  le  tout 
est  couvert  à  l'intérieur  d*un  beau  stuc  rouge ,  très-poli  ;  les 
ouvriers  le  prirent  pour  du  marbre  altéré  sous  Tinfluence  de 
la  pluie  ;  malheureusement,  ils  ne  virent  pas  Tarcature,  tout 
d'abord ,  et  Tattaquèrent,  à  coups  de  pic,  par  le  baul.  La 
base  ou  piédestal  était  debout  et  en  place  à  5  mètres  du 
lieu  où  le  laraire  avait  été  enfoui  ;  elle  était  formée  de 
briques  ordinaires,  pouvait  avoir  2  mètres  de  hauteur, 
60  centimètres  de   largeur  en   carré  et  adhérait,  par   un 


231  CûdGRiS  âRCfliQLOGtQHE   M  rSAHO. 

côié ,  à  an  mar  construit  solidement  en  petit  appareil  irré- 
gulier ,  avec  trois  rangs  de  briqaes  ;  disporitîon  qu*on  m- 
•  contre  partout  à  Ratiate.  Le  braii»  était  cependant  de 
construction  postérieure  au  mur  qui  le  soutenait;  car  1» 
fondations  du  mur  s*appuyaieut  sur  le  roc ,  et  celles  de  li 
base  du  laraire  sur  un  mauvais  blocage  sans  ciment;  pour 
tout  ce  qui  n*étaic  pas  briques,  en  résumé,  je  crois  <|Qe  le 
laraire  était  adossé  à  une  construction  particulière ,  à  Taogle 
d'un  carrefour,  et  que,  placé  sur  la  base,  il  devait  beaucoup 
ressembler  aui  AJLadones  italiennes»  et  plus  encore  (à  Tari 
près  )  au  groupe  qui  de  nos  jours  représente  la  Vierge  de  la 
Salette,  Maximin,  son  chien  et  sa  compagne. 

M.  Marionneau,  en  soumettant  au  Congrès  les  plans  et 
dessins  faits  par  lui  avec  tant  d'habileté,  fera  comprendre 
et  loucher  du  doigt,  en  décrivant  Thypocauste ,  la  nature  des 
constructions  et  Tart  des  architectes  gaulois  dans  nos  cootréei 
Je  n'ai  pas  dès  lora  à  m'en  occuper  :  j'arrive  k  l'atelier  qoi 
fait  l'objet  de  cette  notice. 

A  5  mètres  dn  laraire  et  à  5  mètres  de  Thypocauste 
à  peu  près,  en  retour  d'équerre  du  carrefour  ou  placis  doRt 
j'ai  parlé ,  existait  une  petke  chambre ,  large  de  3  mètres  et 
kwgne  de  d  ;  les  murs  étaient  construits  en  petit  appareil , 
wcc  lignes  de  briques  et  enduit  rouge  soigneusement  poli 
k  l'inlérieur;  le  pavé  était  formé  d'un  blocage  de  211  ces- 
timètres  en  pierres,  posé  sans  ciment  ni  aucun  lien ,  d'one 
couche  de  béton  en  chaux ,  sable  et  briques  cassées ,  de  7Q 
oeniimètres;  enfin,  reposant  sur  le  tout ,  d'un  pavé  en  car- 
reaux de  pierres  de  Tonnerre  ayant  20  centimètres  de 
côté  et  15  millimètres  d'épaisseur  ;  sous  l'un  de  ces  car- 
reaux encore  en  place ,  je  recueillis ,  enfoncé  dans  le  bélon 
frais  et  placé  là  avec  intention,  un  moyen-bronze  de  Tibère 
au  revd's  de  Gérés  ,  assise ,  et  la  vir. puissance  iribunitienne 
(TtyouN.    POTKST,    VII,  ).  Autour  de  la  chambrc ,  un  petit 


ÂTÈLlER  i)E  rONbEt'K,   A  RLZÈ.  ^55 

siège  maçonné,  de  0  m.  UO  c.  de  hautenr  sur  0  m.  35  c.  de 
laideur  ,  poovaot  servir  d'étagère ,  el  les  débris  d'un  petit 
fourneau  en  briques,  avec  un  conduit  pour  laisser  passer  la 
fumée  ,  et  peut-être  une  hotte  pour  recouvrir  le  foyer?  Les 
Diors  avaient  encore  de  1  mètre  50  à  2  mètres  de  hauteur. 
Dans  les  terres  amoncelées  sur  le  sol  et  les  débris  informes 
des  murs  éboulés,  on  a  ramassé  : 

1*"  Les  débris  d'une  douzaine  de  creusets,  d'une  petite 
dioieDsion ,  dont  l'un  renfermart  encore  des  scories  de 
bronze  et  plusieurs  culots ,  aussi  en  bronze  ; 

2*  Un  moyen-bronze  d'Auguste  au  revers  de  l'autel  de 
Lyon  ;  une  théière  de  bronze,  pièce  uniface  portant  la  contre- 
marque de  Tibère  (  TiB.  C);  Tiberius  cœsar,  et  le  chiffre  I  ; 

Z""  £nGn,  la  moitié  d'un  moule  en  maiière  schisteuse  très- 
rorupacle.  Ce  moule  servait  à  couler  les  rouelles  cruciformes 
connues  de  tous  les  antiquaires,  en  général ,  et  des  numis- 
mates, en  particulier.  Il  y  a\ait  place  pour  cinq  rouelles. 

Longtemps  on  a  cru  que  ces  rouelles,  à  l'instar  des 
monnaies  percées  de  la  Chine,  avaient  dû  servir  de  numé- 
raire primitif  aux  peuples  de  la  Gaule.  M.  Hucher  de  son 
côté,  et  moi  du  mien .  à  peu  près  à  la  même  époque ,  et  ^atls 
entente  préalable ,  nous  sommes  arrivés  à  affirmer,  preuves 
en  mahi,  que  les  rouelles  de  bronze  ,  que  l'on  avait  aussi 
regardées  comme  des  monnaies  primitives ,  n'étaient  que  des 
pesons  de  fuseaux.  Aujourd'hui  je  dois  dire  ce  que  je  pense 
des  rouelles  de  bronze ,  et  de  leur  usage  à  l'époque  gauloise 
et  gallo-romaine. 

Dans  le  VIII' volume  de  ta  Revue  archéologique,  année 
1853,  p.  id3  et  suivantes,  M.  Michel  Bréal  a  publié  un 
excellent  article  sur  le  mythe  d'CËdipe ,  dans  lequel,  passant 
en  revue  les  traditions  primitives ,  il  pose  les  conclusions 
suivantes  ,  qui  sont  aussi  celles  de  M.    Max  Mulkr  : 


256     CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

<(  Plus  on  pénétrera  dans  la  nature  intime  des  mythes  pri- 
«  miti&,  plus  on  se  convaincra  qu'ils  se  rapportent  pour  la  plus 
(f  grande  partie  au  soleil.  »  —  Plus  loin ,  il  s'exprime  ainsi  : 
«  On  connaît  l'histoire  d'Ixion  :  admis  à  la  table  des  Dieux , 
«r  il  osa  former  le  projet  de  séduire  Héra.  Jupiter,  pour  se 
«  convaincre  de  son  audace  sacrilège ,  Ct  d'un  nuage  une 
«  Ggure  semblable  à  Héra ,  ou ,  selon  d'autres ,  créa  une 
«  nymphe  Néphélé  »  avec  laquelle  Ixion  engendra  les  Cen- 
«  taures.  £n  punition  de  ce  crime ,  Ixion  fut  attaché  sur 
((  une  roue  enflammée  qui  tourne  éternellement  dans  l'es- 
((  pace  (  Pylh. ,  II ,  30  ).  Qu'est-ce  donc  que  cet  impie  et 
«  sacrilège  Ixion  ,  tant  de  fois  cité  par  les  poètes?  Le  trait 
«  caractéristique  de  son  histoire  est  le  supplice  auquel  il  fut 
((  condamné  (  Ixion  tourne  et  tournera  sans  un  dans  le  ciel 
«  sur  une  roue  enflammée  )  ;  c'est  le  point  de  départ  du 
«  mythe.  Si  nous  examinons  le  nom  de  notre  héros ,  nous 
«  verrons  qu'il  y  est  fait  mentiou  de  cette  roue.  Ixioo 
((  correspondrait  en  sanscrit  à  un  mol  Akshtvan,  qui  voudrait 

«  dire  celui  qui  a  une  roue  ou  qui  tourne  sur  une  roue. 

«  M.  Âdalbert  Kuhn,  dans  un  de  ses  plus  ingénieux  travaux» 
«  a  montré  l'identité  des  Centaures  et  des  Gandharvas, 
«  ces  êtres  fantastiques  qui  jouent  dans  la  mythologie  ia- 
8  dienne  le  même  rôle  que  les  Centaures  chez  les  Grecs  ; 
«  ils  portent  le  même  nom  :  c'est  ce  que  prouve  l'analyse 
a  grammaticale  des  deux  mots.  Comme  les  Centaures  »  les 
«  Gaudharvas  ne  forment  qu'une  seule  famille  :  ils  sont  le 
((  droit  de  l'union  du  Gandharva  avec  Us  Nuées ,  en  exa- 
«  minant  les  passages  védiques  où  il  est  question  de  ces 
«  divinités.  M.  Kuhn  a  démontré  que  Gandharva  est  le  nom 
«  du  Soleil ,  considéré  au  moment  où  il  repose  parmi  les 
«  Nuées  et  semble  célébrer  son  union  avec  elles ,  et  que  les 
«  Gandharvas  sont  les  nuages  qui  paraissent  chevaucher 
«  dans  le  ciel.    Ixion,  chez  l(»s  Grecs,  est  le  Centaure  par 


ATELII2R   DE    FONDEUB  ,   AUEZÉ.  257 

«  excellence,  puisqu'il  est  le  père  de  cette  famille  de 
c  monstres;  il  correspond  au  Gandharva  védique  !! etc.,  etc.  » 

Je  demande  pardon  de  cette  longue  citation,  que  j'ai  dû 
abréger  en  quelques  parties  ;  mais  ce  passage  est  pour  nous 
de  la  plus  hante  importance. 

Le  mythe  gaulois,  reproduit  à  satiété  sur  les  statères  armo- 
ricains, est  plus  rapproché  du  Gandharva  que  ne  Test 
rixion  des  Grecs.  Bélenus  est  aussi  Thomme  à  la  roue ,  et  les 
coursiers  à  tête  humaine  ne  sont  autres  que  les  Gandharvas 
de  la  légende  védique.  Comme  eux  ,  ils  chevauchent  dans 
la  nue,  tandis  que  les  Centaures  des  Grecs  se  traînent  à  terre 
et  donnent  des  consultations  médicales,  dans  la  personne  de 
Chiron.  Sur  quelques  statères  armoricains,  ils  sont  coiiïés  de 
la  tiare  ;  sur  d'autres ,  pourvus  d^ailes.  Ce  sont  les  prêtres , 
les  IjIs  et  les  compagnons  célestes  de  Nélen.  Les  Gaulois, 
DOS  ancêtres,  étaient  plus  près  du  type  primitif  que  les 
Grecs;  et  si  l'androcéphale  a  si  fort  embarrassé  les  numis- 
mates ,  c'est  qu'ils  avaient  été  demandé  à  la  Grèce  ce  que 
l'Inde  seule  pouvait  leur  donner.  Après  la  lecture  de  l'ar- 
ticle de  M.  Michel  Bréal ,  cela  ne  fait  pas  Tumbre  d'un  doute 
pour  nous. 

Là  roue  est  pour  nous  l'emblème  du  Gandharva,  d'fxion, 
d'Apollon ,  et ,  dans  nos  contrées ,  de  Bélenus ,  tous  envi- 
sagés an  point  de  vue  solaire  ;  ces  repi*ésentations  abondent 
sur  les  monnaies  gauloises ,  celles  de  TArmorique  en  parti- 
culier; les  oboles  massaliotes  au  type  d*Apollon  la  portent 
aussi  au  revers.  La  patère  de  Notre-Dame  d'Alençon ,  au- 
jourd'hui au  musée  du  Louvre  et  que  j'ai  fait  graver ,  place 
la  roue  aux  pieds  d'Apollon  :  on  la  trouve  dans  l'Inde ,  en 
Irlande,  en  Gaule,  à  Rezé,  un  peu  partout;  les  rayons 
varient  en  nombre,  comme  pour  les  roues  des  chars  antiques. 
J'ai  pu  m'en  convaincre  en  étudiant  au  musve  du  Louvre , 
lors  de  mon  dernier  voyage  à  Paris,  le  admirables  frises 
du  musée  Garopana.  17 


258  COKGBÈS  AKCHÉOLOGlQtE  D£  FÉA^CË. 

Les  (km  rouelles  d*or  ornées  de  bélîères,  que  je  soumets 
k  Tappréciation  du  Congrès ,  sont  de  charmants  petits  bijou 
destinés  à  être  portés  en  breloques ,  suspendues  à  on  coHier 
ou  à  un  bracelet  :  la  plus  grande  vient  de  la  Bretagne  ;  c&e 
a  été  trouvée  sur  l'emplacement  de  la  cité  d'Oasimor  «  Parc 
ilîs  ar  paganet  »,  dans  le  champ  de  FégKse  des  païens.  U 
seconde  vient  du  nord  de  la  France  :  ce  sont  de  petits  bijoK 
k  destination  religieuse ,  médaille  de  dévotion  an  calte  de 
Bélenos.  Les  rouelles  de  bronze  rentraient  dans  la  méoie 
catégorie  et  doivent  avoir  la  même  attribotion. 


isroTE 


srR 


Lfô  MOULES  M  MÉDAILLES  ROMAINES, 


PAR  M.  POEY-D'AVANT. 


Les  aioules  en  terre  cuite  portant  rempreinte  de  médailles 
romaines  ont,  depuis  longteoips,  attiré  l'attention  des  anti-< 
qoaires.  Lepois»  dans  son  «  Discours  sur  les  médalles  et  gra- 
veures  antiques,  »  imprimé  en  1579  ,  et  Baronius,  dans  ses 
Annales  ecclésiastiques ,  mentionnent  une  découverte  faite  à 
Lyon  ,  sans  chercher  à  tirer  les  conséquences  qui  pouvaient 
on  découler.  Postérieurement  à  ces  deux  écrivains ,  le  sujet 
de  ces  moules  a  été  abordé  et  traité  successivement  par 
Savot ,  le  Père  Ménestrier ,  Mahudel ,  le  comte  de  Caylus , 
Dom  i\Iangeart ,  Grivaud  de  la  Vinctflie ,  Jacob  Kolb ,  Hen- 
nin et  Cbampollion-Figeac.  Enfin,  dans  le  deuxième  volume 
de  h  Revue  numismatique  (  1837} ,  j*ai  inséré  un  mémoire 
oâ  la  question  qui  m'occupe  est  traitée  plus  à  fond  que  je  ne 
veax  le  faire  aujourd'hui.  Mon  travail  est  suivi  d'un  autre 
pfus  important  encore ,  dû  à  M.  Hiver,  alors  procureur  du 
roi  à  Orléans,  qui,  s'aidant  d'une  découverte  dont  je  n'avais 
pas  eu  connaissance,  complète  les  renseignements  que  j'avais 
alors  donnés. 

La  trouvaille  d'un  assez  grand  nombre  de  ces  moules, 
faite  au  Bernard  par  M.  l'abbé  fiaudry ,  qui  en  a  parlé  dans 
s^ Mémoires  sur  des  fouilles  archéologiques,  jette  un  nouveau 
jour  sur   ce  sujet  ;  el ,    sans  changer  les   conclusions  que 


60  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 

j'avais  d*abord  posées  ,  rne  semble  trancher  la  question  d'ane 
manière  définitive.  C'est  ce  qui  m'a  décidé  à  donner  celle 
note  au  Congrès. 

Je  n'entrerai  point  dans  les  détails  des  procédés  de  fabri- 
cation :  il  me  suffira  d'indiquer  que  les  anciens  paraissent  en 
avoir  eu  deux.  Le  premier ,  beaucoup  plus  élémentaire  qoe 
l'autre,  consistait,  à  prendre  sur  des  ublettes  ou  dis- 
ques en  terre  molle  Tempreinie  de  la  monnaie  que  Tod 
voulait  reproduire ,  à  faire  cuire  ces  tablettes ,  à  les  cou- 
cher horizontalement  de  manière  que  les  entailles  faites  à 
chacune  d'elles  formassent  une  espèce  de  rigole  par  où  le 
métal  en  fusion  devait  circuler.  Ce  rouleau  de  tablettes 
était  fixé  dans  un  trou  pratiqué  au  milieu  d'une  pierre  plate. 
Un  de  ces  moules  ainsi  disposé  se  voit  au  Cabinet  des  mé- 
dailles de  la  fiibliolhèriue  impériale,  à  Paris.  Il  a  été  décrit 
par  Mahudel  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des  inscrip- 
tions. L'autre  procédé  était  plus  ingénieux  et  permettait  de 
fabriquer  un  plus  grand  nombre  de  médailles  à  la  fois.  Il 
nous  a  été  révélé  par  la  découverte  d'un  atelier  monétaire 
faite  à  Damery  (Marne)  pendant  l'hiver  de  1829  à  1810. 
M.  Hiver,  dans  le  mémoire  que  j'ai  cité,  nous  le  fait  con- 
naître et  donne  le  dessiu  des  pièces  principales.  Voici  ce  qui 
en  résulte  :  les  tablettes,  au  nombre  de  treize,  étaient  em- 
pilées les  unes  sur  les  autres.  Trois  de  ces  piles  étaient  rap- 
prochées et  luiées  ensemble  ,  de  manière  que  les  entailles 
formant  le  centre  laissassent  un  conduit  suffisant  pour  le 
coulage  du  métal.  On  obtenait  par  ce  moyen  trente-six 
pièces  à  la  fois ,  parce  que  la  tablette  placée  à  l'extrémité  de 
chaque  rouleau  ne  porte  qu'une  seule  empreinte  et  est  lisse 
de  l'autre  côté.  M.  Hiver  a  eu  la  chance  de  découvrir  un 
lingot  formé  de  l'excédant  du  métal  quand  le  moule  a  été 
ouvert  pour  en  retirer  les  pièces.  Il  en  donne  le  dessin  qni 
présente,  dans  sa  partie  supérieure,  un  godet  ou  un  enton- 


SUR   LES  HOULES  DE   MÉDAILLES  ROMAINES.         261 

uoîr.  Il  ne  dit  pas  en  quelle  matière  était  cet  objet.   II  est 
probable  qu*on  !e  formait  en  terre  cuite. 

Ce  que  je  viens  de  dire  n*est  peut-être  pas,  faute  de 
détails  suffisants  et  d'une  représentation  graphique ,  parfaite- 
meut  clair  pour  ceux  qui  n*ont  jamais  vu  de  ces  moules. 
Je  crains  de  n*êlre  compris  que  par  ceux  qiii  ont  été  à  même 
de  les  étudier.  II  eût  fallu  donner  à  ma  note  les  proportions 
d*un  mémoire  ;  telle  n*était  pas  mon  intention. 

La  question  la  plus  importante ,  et  aussi  la  plus  contro- 
versée, est  de  savoir  par  qui  ces  moules  étaient  employés. 
Les   devons-nous  k  des  faussaires  ou  à  dos  monétaires  fonc- 
tionnant pour  les  empereurs?  De  ce  que  tous  ceux  des  moules 
trouvés  jusqu^à  présent  appartenaient  au  règne  de  Caracalla 
et  de  ses  successeurs^  époque  où  les  monnaies  avaient  perdu 
de  leur  aloi  et  de  leur  bonne  fabrication ,  on  avait  inféré 
que  les  princes  régnants  avaient  pu  mouler  ainsi  leur  numé- 
raire.  Telle  n*a  jamais  été  mon  opinion.  Le  moiif  le  plus 
sérieux  sur  lequel  je  m'appuyais  pour  soutenir  que  ces  moules 
furent  l'œuvre  de  faussaires ,  c'est  qu'il  parait  certain  que  les 
coins  qni  servaient  h  fabriquer  les  monnaies  étaient  brisés 
aussitôt  que  Ton  cessait  d'en  faire  usage.   Celte  assertion  a 
quelque  poids  en  raison  du  petit  nombre  de  ces  coins  venus 
jusqu'à  nous ,  tandis  que  le  nombre  devait  en  être  fort  con- 
sidérable, en  égard  à  l'immense  variété  de  médailles  que 
nous  connaissons.   Comment  se  fait-il,  dira-t-on,  que  les 
coins  en  métal  dur  nous  soient  presque  inconnus,  tandis  que 
les  moules  en    matière    friable  se   retrouvent   en    grande 
quantité? 

La  découverte  du  Bernard  est  venue  enlever  à  ceux  |qui 
opinaient  pour  les  monétaires  impériaux,  leur  principal  ar- 
gument On  y  a  trouvé  des  moules  portant  les  effigies  de 
Trajan,  Badrien,  Antonin-le-Pieux  et  Marc-Aurèle.  Or,  à 
l'époque  011  régnaient  ces  empereurs,  la  monnaie  d'argent  (j'ai 


262  COKGRÈS  ÀRCQÊOLOGIQCE  OE   PRAKCE. 

oublié  de  dire  que  les  moules  oe  servaient  que  pour  les  pièces 
de  ce  mêlai  ),  la  monnaie  d'argent  était  en  mêlai  fin  «i  d'ooe 
fabrication  soignée.  Bien  plus,  toutes  les  espèces  éiai^nt 
frappées  au  marteau.  J*ajouterai  un  autre  allument,  tiré  an 
métal  utilisé  pour  les  moules.  Pourquoi  n'a-t-on  pas«mployé 
le  cuivre  ?  C'est  que,  probablement,  les  béoêfices  n'eussent  pas 
été  assez  grands  pour  tenter  la  cupidité  des  faussaires.  Je 
crois  donc  pouvoir  établir  d'une  niauière  certaine ,  en  pré- 
sence de  la  découverte  faite  dans  notre  pays,  dont  l'impor- 
tance dans  la  question  qui  nous  occupe  ne  peut  pas  être 
douteuse  ,  que  c'est  aux  faussaires  seuls  qu'il  faut  attribuer 
la  fabrication  de  ces  moules.  Je  reviendrai  même  sur  la  con- 
cession que  j'avais  faite  précédemment ,  à  savoir  que  ces 
fabrications  clandestines  avaient  pu  être  secrètement  autori- 
sées par  les  empereurs,  qui  étaient  fort  peu  scrupuleux  sur 
les  moyens  de  remplir  les  caisses  de  l'État.  Si  Ton  persbtait 
dans  cette  dernière  opinion ,  ce  serait  tout  au  plus  les  em- 
pereui-s  du  III*  siècle  qu'il  faudrait  accuser  d*avoir  employé 
ces  moyens  frauduleux. 


INTOTE 


80R   ONE 


TMKif  AME  »ElimES  AMÉftAtUESSOIAHe 

PAR  M.  L'ABBÉ  BAUDRY. 


MOULES  DE  FAraHMe!«NAYEURS. 

J*aî  découvert,  à  TrontisepoH,  oonmime  du  Bernard  (Ven- 
dée), \e   il  janvier  1859,   un  vase  haut  de    0  m.  28, 
plein  de  moules,  en  terre  cuite,  de  monnaies  du  II*  siècle. 
Il  était  placé  à   9  mètres  de  profondeur  dans  la  fosse  que 
j'ai  décrite  à  Tarlicle  Sépultures  de  la  période  romaine. 
On  croyait  généralement,  il  y  a  quelques  années,  que  l'usage 
de  ces  moules  appariennii    au  Bas -Empire;  il  est  prouvé 
maintenant  qu'on  en  fit  usage ,  dans  certaines  provinces , 
souâ  le  règne  des  Anlonin's,   époque   la    plus  brillante  de 
l'art  monétaire.   On  coula  l'argent,  pendant  celte  période, 
dans  les  alvéoles  de' ces  moules  où,  après  y  avoir  pris  l'em- 
preinte de  la  figure  des  Césars ,  le  métal  converti  eu  pièces 
lot  frauduleusement  introduit  dans  le  commerce  comme  les 
ttoonaîes  frappées  au  mj»rieaii.  Chaque  moule  avait  »  sur  le 
bord  de  son  disque,  une  écbanorure  pour  faciliter  le  passage 
du  liquide  ;  mais  il  fallait  pour  cela  qu'un  certain  nombre 
de  mooks  fussent  accolés  et  liés  ensemble.  Les  deniers  sortis 
de  ces  moules  avaient  un  diamètre  d'un  peu  plus  de  1  cen- 
timètre. Ils  représentaient  les  effigies  des  emperenrs  Trajan, 
Hadrien ,  Marc-Âurèle ,  Caracalla ,  etc. ,  jusqu'à  Manunea, 
mère  d'Alexandre-Sévère ,  dont  un  moule  contenait  encore 
un  denier.  Ainsi,  an  II*  et  an  III*  siècle,  il  y  eut  au  Ber- 
nard falsification  des  pièces  légales. 


îsTOTE 

SDR    DES 

LOCALITÉS  DANS  LiSOUELLES  ON  TflOOVE  DES  MES  mm. 

EN  VENDÉE, 
Par  M.  rabbé  BlUDRY. 


Liste  des  lieux  où  se  trouvent  des  vestiges  de  constructions 
roiiiano-gBu1oises;leur  nature  et  leur  importance. — ^Véneries 
et  poteries. 

Les  tuiles  romaines  foisonnent  en  Vendée  ;  maïs  les  con- 
strnclions  romano-gauloises ,  que  je  ne  distinguerai  pas  des 
constructions  gallo-romaines,  ont  presque  toutes  disparu  «  ou 
n'ont  pas  encore  trouvé  d'antiquaire  pour  meure  ao  jour 
leurs  débris  enfouis  sous  le  sol.  Voici  la  liste  de  quelques- 
unes  d'entre  elles  dans  le  département 

ArroiidlBsement  de»  8able»-d*01oiine« 

Je  ne  parlerai  point  des  constructions  romano-gaoloises  de 
NoirmoDtier,  qui  doivent  faire  l'objet  d'une  communicalîoa 
spéciale  :  je  me  bornerai  à  dire  un  mot  de  celles  dn  Tal- 
mondais  qui  se  trouvent  à  St-Hilaire-de-Talmont,  à  Jard  et 
à  St-Vincent-sur-Jard  ,  à  Longéville  ,  à  St-Semin  et  au 
Bernard. 

La  portion  de  St-Hilaire-de-Talmond  qui  longe  la  côte 
est  couverte  de  pans  de  mors  romains ,  surtout  aux  abords 
de  la  mine  de  plomb  sulfuré  argentifère  de  l'Essart  On  les 
rencontre   particulièrement  an  village   dés  Hautes- Mers  et 


TUILES  ET   POTERIES  BOMAINES  DANS  LA  VENDÉE.     265 

au  VeilloD.  J*ai  remué  le  champ  de  h  Poîzerie ,  sitoé  entre 
Quéroy-Pigeon  et  le  Veillon ,  où  le  hasard  fit  découvrir  »  en 
1856,  un  trésor  composé  de  bijoux  en  or  et  en  argent  et 
de  25  à  30,000  monnaies  d'argent  ou  de  billon,  sur  lequel 
M.  Filton  a  fait  un  article  dans  son  ouvrage  Pràou  et  Vendée. 
3* Y  ai  constaté  Texistence  du  couloir  d*une  villa,  de  38 
mètres  57  centimètres  sur  3  mètres  60.  Il  aboutissait ,  d*un 
côté ,  i  un  mur  de  9  mètres  et,  de  l'autre,  à  un  mur  de  plus 
de  70  mètres  de  longueur.  Une  autre  muraille ,  qui  avait  des 
mors  de  refend  9i  droite  et  à  gauche ,  s'appuyait  au  nord 
sur  le  couloir.  €e  couloir  conduisait  à  une  salie  de  bains,  de 
2  mètres  90  sur  2  mètres  12,  en  contre-bas  des  autres 
salles,  d'environ  1  mètre.  Une  couche  de  ciment  d'une  grande 
épaisseur  en   recouvre  Jes  parois  et  l'aire ,  au  milieu  de  la- 
quelle est  creusée ,  dans  le  béton ,  une  cuve  de  0  mètre 
80  de  diamètre.  Une  pierre  taillée  en  rond  était  posée  au 
centre  pour  servir  de  siège.  La  salle  du  Trésor ,  attenant  à 
celle-ci ,  devait  être  elle-même  une  salle  de  bains. 

Grégoire  de  Tours  raconte,  dans  son  livre  De  gloria  mar^ 
tyrum  (  lib.  I ,  cap.  xc)^  la  guérison  miraculeuse  de  trois 
énergumènes  et  de  deux  paralytiques  opérée  par  saint  Vincent 
le  jour  de  sa  fête,  par  la  vertu  de  ses  reliques,  dans  un 
bourg  du  pays  d'Herbauges  et  aux  confins  du  territoire  poi- 
tevin qu'il  appelle  Becciacum,  fiessay.  Je  crois  que  ce 
Becciacum,  dont  le  suffixe  acum  indique  la  période  gallo- 
romaine,  était  Jard  et  St-?incent-sur-Jard,  qu'on  suppose 
avoir  été  primitivement  une  cité  gauloise ,  connue ,  à  une 
certaine  époque ,  sous  le  nom  de  Belcsbat.  Ce  qui  est  cer- 
tain, c'est  qu'au-dessus  de  la  couche  celtique,  reconnais- 
sable  par  ses  flèches  et  ses  couteaux  on  silex ,  on  aperçoit 
encore  des  murailles  roniano-gauloises ,  cachées  malheureu- 
sèment  en  grande  partie  par  les  dunes. 

liCs  dunes  ont  englouti  aussi  la  plupart  des  villas  de  Lon- 


266  (lONGRfeS  ARGHÉOLOGfQl'Ë  DE   FRANCE. 

gévfllè.  1>e8  iragmênts  de  oelomte  et  d*amrp8  débris  gallo- 
romains,  trouvés  à  la  Tefodie ,  fNnoovem  tpk'nn  iSlabli^mefli 
de  cetfe  pérMe  etistah  autrefois  sor  fenif^taveniefit  die  ce 
tameaa. 

Le  iBommieiu  le  plus  Intéreissaiit  de  St-^mfh  t^  m 
graad  carré,  ir-açonné  atec  sote  et  revota  de  dfkiciit  De  pe- 
tites otrvettfires  carrées,  feitefe  sans  doute  potir  laisser  entrer 
reao  des  lerres,  sont  creusées  à  detni-hautcur  dans  ses 
parois;  c'était,  probablement,  iiU  bassin  destinée  recetbiret 
è  retenir  l'ean.  les  muraftles  de  h  vffle  de  St-Scmifl  sont 
«ORBtrnrtes  en  pierres  fiées  entre  elles  avec  du  ciment. 

Les  substmclions  do  Bernard  sont  les  plus  considérablei. 
Je  les  ai  remxmtrées  an  dief-lieo  et  !tur  les  hauteurs  de 
Tronssepoil.  An  cheMleu ,  c'est  une  tilla  dont  les  fondatimis 
'conver(>enft  autour  du  docher  et  un  établissement  de  bata^ 
Cet  établissement  mesut*e  22  mètres,  du  fourneau  à  raqoedoc 
qnl  Ini  esc  opposé.  Sa  longueur  totale ,  y  compris  les  salles 
dont  il  est  entouré  ei  dont  une  n*a  pas  moins  de  1S  lUètres, 
est  d^environ  50  mètres.  Sa  largcnr  est ,  à  quelque  chose 
pt^,  la  même.  L'étabtisseraem  est  double  et  forme  deux 
comparltments  Complets  :  l'un  pour  les  hommes  et  faotre 
pour  les  femmes.  H  est  exactement  constriift  d'après  lés 
règles  données  par  l'architecte  Vitruve^  qui  flurissait  soûs 
Jules  Césat*  et  sous  Auguste.  Ainsi,  H  renferme  unedooMe 
éture  pour  suer,  un  double  tépidaire  et  nu  double  frigidaire  ; 
le  même  aquedtic  ,  large  de  0  6).  2»Zi  c  ,  conduit  l'eau  daas 
les  bassins  d'eau  froide  par  une  pente  de  0  m.  66  pat  5  m^ 
très.  L'eau  y  coule  sur  uAe  couche  de  ciment.  Je  l'ai  soîTi 
sur  tm  parcours  de  60  mètres.  Des  pierres  d'nn  calcaire 
grisâtre ,  poncées  et  unies  conmie  la^  glace  ,  forment  les 
parois  et  le  dallage  des  bassins  d'ean  froide.  Les  mors  sant 
un  composé  de  briques  et  de  moetlonB  a\'ec  ciment  H  triple 
placage,  reliés  de  temps  à  autre  par  de»  tiges  en  fer  cotomc 


1 


TUILES  ET  POTERIES  HOlfAlNES  J)ANS  L^  T^NDÉE.    267 

le  .voulail  Vitruve.  Avant  dlarrivcr  à  chaqtie  bassio  d*eau 
froide,  l'aqoednc xontoqrne  une  petite  aalle  carrée  qai  lui 
est  contignë,  dont  le  dallage,  haut  de  0"  90.,  ne  forpie  qu'an 
seul  bloc  que  la  pioche  ne  peut  entamer.  Cette  petitç  salle 
se  rencontre  dans  les  mêmes  proportions  et  avec  les  mêmes 
éléments  dans  les  bains  d*eiui  froide ,  avec  cette  différence 
qu'elle  est  entourée  des  quatre  côtés  par  les  bassins  destinés 
aux  baigneurs,  et  aHmentée  à  l'un  des  angles  par  un  deuxième 
aqueduc,  composé  seulement  de  tuiles  à  rebords  jointes  les 
unes  aux  antres.  Des  tuiles  à  rebords  ainsi  disposées  sur  un 
petit  mur  permettent  à  Teau ,  un  peu  plus  loin  ,  de  circuler 
autour  d*une  partie  de  rétablissement ,  aux  abords  des  four- 
neaux et  des  vases  oà  Teau  passait  à  Tétat  de  vapeur.  Les 
bains  d'eau  tiède  et  les  étuves  pour  suer  étaient  desservis 
par  les  mêmes  fourneaux.  On  voit  encore  les  voQtcs  sous 
lesquelles  passait  la  vapeur.  Les  aires  des  étuves ,  faites  avec 
du  ciment  reposant  sur   qn  blocage,  ont  0*"  80  d'épaisseur. 

Tels  sont  les  bains  du  Bernard.  Ils  m'ont  fourni,  entr'autres 
choses^  une  amulette,  ou  un  pendant  d'oreille,  en  verre 
irisé,  un  fer  de  lance  et  deux  beaux  canaux  en  pierre  cal- 
caire chargés  de  sculptures  en  relief ,  représentant ,  l'un  un 
losange  avec  une  rosace  au  milieu;  l'autre  une  roue  ou  un 
cercle,  partagé  en  huit  par  autant  de  lignes  au  centre  qui  se 
réouissent  à  un  cercle  plus  petit. 

Je  passe  wvk  é^bKsfteroents  ée  Treossepoil.  J'y  ai  fouillé 
quatre  corps  de  bâtiments,  dont  un  de  22  mètres  de  long  sur 
19  de  large.  Le  plus  considérable  couvre  20  ar^  de  terrain 
et  est  divisé  en  quarante  compartiments  environ.  J'y  ai 
trouvé  une  salle  de  i^ains ,  comme  au  Teillon ,  en  conire-bas 
des  autres  salles,  de  O'^SO.  La  construction  f^llo-rowaiBe  qui 
renfermait  les  objets  les  plus  curieux  est  celle  oà  j'ai  ren- 
contré i'ocre  rouge ,  le  Rubrica  des  aucleas ,  à  trois  état^ 
différents  :  à  l'état  brut ,  à  Tétat  de  peinture  dans  de  larges 


268  CONGRÈS   ARCHÉOLOGIQUE   DE  FRANCE. 

terrines ,  et  à  l'état  de  petit  pain  coalé ,  portant  Tea- 
preinte  du  sceau  et  destiné,  après  Toffrande  qui  enétiil 
faite  à  la  divinité ,  à  servir  de  spécifique  contre  la  maladie 
Pline  parle  de  ces  pains ,  à  forme  conique  ,  dans  son  Bm- 
toirc  naturelle  et  nous  en  fait  connaître  Fusage  (  Pline , 
Hùt.  itar.,lib.  XXXIII,  cap.  36).  Cet  établissement  se  trouve 
au  milieu  du  cimetière  gallo-romain  que  j*ai  décooven  ï 
Troussepoil.  I«c  mur,  au  nord,  avait  15  mètres  de  km- 
gueur  et  une  épaisseur  de  0°'  90  ;  il  était  flanqué  de  doq 
contreforts;  les  assises  en  étaient  régulières.  Il  cooteiiaît 
plusieurs  centaines  de  tuiles  à  rebords.  Les  pierres  carrées  se 
rencontrent  fréquemment  dans  les  murailles  de  Troussepoil 
Quelques  belles  pierres  ,  dites  de  Charente,  représentaicot 
en  creux  des  lignes  rbomboldales  ,  ou  formaient  le  losange 
sur  leur  surface. 

Je  ne  ferai  que  glisser  sur  les  constructions  roniaao- 
gauloises  des  deux  arrondissements  de  Napoléon  et  de  Foû- 
tenay.  M.  Mourain,  de  Sourdeval,  a  lu  à  la  Sorbonne,  dans 
les  séances  extraordinaires  du  Comité  impérial  des  travatii 
historiques,  un  mémoire  surlessubstructions  romaines  de  Si- 
Gervais.  Le  monument  le  plus  curieux  qu'il  signale  est  nitc 
tour  en  petit  appareil  renfermée  dans  une  enceinte  octogojie. 

ArrondlAsement  de  IVapoléon-Vendée. 

Javarzay ,  commune  de  St-Philbert-du-Pont-Charrault , 
appelé  Gavarciacum  sous  les  Carlovingicns ,  était  une  villù 
gallo-romaine.  Le  village  qui  touche  à  l'ancien  prieuré  porte 
encore  le  nom  de  ville  pour  villa,.  J'y  ai  vu  des  substrocijorts 
assez  considérables,  avec  briques  et  tuiles  à  crochet  le^ 
constructions  antiques  ont  fait  place  à  un  établisseni^tit 
nouveau,  dit  Maison-Neure  {villa  nova). 


TUILES  ET  POTERIES  ROMAINES   DANS  LA  YEMDÊE.    269 

Il  existe  an  mar  de  Tépoque  romaine  9i  la  porte  de  l'église 
de  Ghantonnay,  à  6  kilomètres  de  Javarzay. 

On  toyait  dans  le  même  canton  ,  il  y  a  quelques  années , 
on  reste  de  viaduc.  Il  était  situé  sur  la  voie  romaine  à 
Boardin ,  commune  de  Sigournay ,  au  confluent  du  ruisseau 
de  la  Bruyère  dans  le  grand  Lay. 

Le  sol  de  Tantique  Durin  (Durivum) ,  aujourd'hui  St- 
Georges-de-Montaigu ,  renferme  un  grand  nombro  de  sub- 
struclions  romano-gauloises.  Il  serait  à  désirer  qu'un  ar- 
chéologue eût  la  facilité  ou  la  patience  d*y  dresser  sa  tente, 
pendaut  quelques  jours»  pour  les  mettre  en  lumière. 

ArrondlAiienieiit  de  Pontenay-le-Gomte* 

Là ,  comme  ailleurs,  les  villas  ont  disparu.  On  n'en  trouve 
plus  que  quelques  débris  aux  environs  de  Fontenay  :  à 
Gaillardon,  au  Martrais-de-Pahu ,  au  Vieil-Auzay,  à  Àuza;  , 
à  St-Médard-des-  Prés. 

Les  substrnctions  si  nombreuses  du  Lanyon  s'effacent  tous 
les  jours  sous  le  soc  de  la  charrue,  et  celles  de  Grues  sont 
eu  partie  cachées  sous  les  ruines  de  l'ancienne  chapelle  de 
St-Hilaire. 

Verreries.  —  Je  ne  parlerai  que  de  celles  que  j'ai  re- 
cueillies dans  le  Talmondais ,  et  encore  n'en  dirai-je  qu'un 
mot.  J'ai  trouvé  dans  tes  bains  des  fragments  de  verre  irisé. 
Les  établissements  de  Troussepoil  et  ses  fosses  sépulcrales 
m*ont  fourni  une  vingtaine  de  vases  en  verre  qui ,  pour  la 
plupart,  sont  des  fioles  toutes  petites  :  Tune  d'elles  n'avait  pas 
plus  de  0°*y03  de  hauteur.  Le  verre  était  quelquefois  épais , 
mais  le  plus  ordinairement  il  était  mince  et  fragile.  Quand 
il  n'était  pas  irisé ,  sa  couleur  était  ou  bleue ,  ou  blanche , 


2?0  CUNGÏ(ÈS  A&CUàoLOGlQLË   DE   faiNcL 

oa  (f  un  blanc-Verdâtre ,  oa  d'aa  i^crt-jaune  ,  ou  d*on  vert 
foncé.  La  panse  de  quelques  verres  blancs  était  sinonnée  d'une 
double  ou  d^une  triple  ligne  concentrique  tracée  en  creux. 
One  série  cfe  raies  blanches  ornait  aussi  lé  bord  évasé  de  quel- 
ques coupes  d*un  vert  foncéi;  J*ai  tu,  sous  la  base  de  Fun  de 
ces  vases,  une  ligue  blanche  décrivant  un  serpent  se  mordant 
la  queue.  Les  deux  [pièces  les  plus  remarquables  sont  ooe 
espèce  de  boule  à  console  qui  fait  l'eïïet  d*un  pondant  d'oreille, 
enfoui  dans  les  bains  romains ,  et  une  petite  bouteille  ou 
fiole  cannelée ,  bouchée  hermétiquement ,  contenant  encore 
le  liquide  qu'on  y  a  déposé.  Elle  a  été  ramassée  à  Cunon, 
au  milieu  d'ossements  et  de  tuiles  à  rebords. 

Poteries.  —  Les  villas  et  les  cimetières  gallo-romains  du 
Bernard  m'ont  fourni  plus  de  300  vases,  la  plupart  à  l'eut 
de  fragments.  Ils  offrent  la  plus  grande  variété  pour  la  ma- 
tière, la  couleur  et  le  vernis,  la  capacité  et  la  forme.  La 
pâte  du  dolium ,  de  Voila ,  du  trépied  et  du  plat  destiné  ï 
voir  le  feu  ,  est  ordinairement  dure  et  siliceuse  ,  remplie  de 
grains  de  sable  et  de  gravier  ;  il  en  est  de  même  pour  cer- 
taines urnes  évasées  et  sans  anses.  La  pâte  est  noirâtre  et 
revêtue  aussi  d'un  vernis  noir.  Les  cruches  et  les  pots  en 
grès  sont  assez  fréquents  au  Bernard.  Cependant  les  am- 
phores, les  jattes ,  les  terrines ,  les  cruches  même  sont  com- 
posées le  pins  souvent  d'une  pâte  plus  déKée  et  purement 
argileuse ,  qui  est  blanche  ou  ceddrée,  ou  grisâtre  ou  rouge, 
ou  simplement  rosée.  Quand  elle  a  un  vernis,  ce  vernis  est 
à  peu  près  de  la  même  couleur.  Toutefois,  le  vernis  est  d'uo 
jaune  orange  se  mariant  avec  le  ronge,  quand  ces  vases  sont 
ornementés  et  portent  sur  leur  ventre  des- bandes  de  deo- 
télurcs.  Après  tes  poteries  grossières  et  les^  poteries  com- 
munes viennent  tes  poteries  dé  lotc.  C'est  la  céramique 
dans  sa  perft'ction.  Ici  la  pâte  est  rouge,  excessivement  fine 


tUtLÈS  ET  tH>T£RIES  ROÏlAiNES  DANS  U  tBNDÈf.    Ili 

et  comj^tfi  ;  OD  Tapi^lle  Minientié ,  de  l'île  de  âarae»  qtà 
en  fournit  en  abondance.  Ik^tec  cUe  on  façonnait  des  paiera; , 
des  assiettes  y  des  ImiIs»  des  soucoupes,  des  ptateaux  et  detf 
urnes.  Le  verms  qu'on  leur  appliquait  était  d'unrrougé  vif  el 
trè»-brilbnt  (i).  Quant  à  la  capacité  de  tons  ces  vases,  eRe^ 
éuit  établie  sur  une  grande  échelle.  De  la  petite  ampmil» 
ou  de  la  soucoupe  samienne  de  0*"^06  de  diamètre  à  l'am- 
phore de  1  mètre  de  hauteur,  la  distance  est  considérable, 
la  forme  n'est  pas  moins  digne  de  fixer  notre  attention. 
La  terrine  a  un  large  déversoir  à  rebord  pour  faciliter 
l'écoulement  du  liquide.  Ses  bords  sont  évasés  et  forment 
un  boudin  de  0*^,03  d'épaisseur.  L'urne  est  sans  anses  et  est 
munie  d'une  goqp  oà  prend  naissance  son  col  évasé.  Le 
pot  ou  la  cruche  oofia  base  étroite,  la  panse  frès-développée 
et  le  coi  étranglé.  Quand  le  goulot  estcircufaiife,  il  se  retrouve 
sur  le  col  ;  quand  il  est  tréflé ,  il  ne  reste  qo'aft  passage 
très-étroit  pour  le  Nquide.  Les  an^es  sont  bien  travaillées  ; 
quelquefois  le  tour  les  a  creusées  en  torsade.  Les  amphores 
sont  plus  élancées  et  plus  élégantes  encore  que  les  cruches 
et  les  pots.  Le  talent  du  potier  brille  surtout  dans  la  fabri- 
cation des  vases  samiens:  il  ne  néglige  rien  pour  en  faire 
des  œuvres  d'art.  Les  patères  sont  dentelées  à  la  pointe ,  et 
les  dentelles  sont  séparées  par  de  jolies  moulures.  Les  sou- 
coupes ont  sur  leurs  rebords  des  consoles  à  jour ,  en  forme 
d'oreilles.  Sur  le  rebord  de  quelques  vases  serpentent  des 
feuilles  en  relief,  avec  les  branches  qui  les  soutiennent.  Le 
col  et  la  panse  de  quelques  autres  sont  ornés  de  galeries^  de 
frises,  de  médaillons  en  relief.   On   y   voit  Hercule,  des 

(1)  V.  pour  la  nature  des  literies  gallo-romaiues,  en  général,  le 
Cours  Wantiquité»  de  M.  de  Caumonl,  t.  II,  et  V Abécédaire  a'archéo* 
lugie  (  ère  grallo-romaine,  arlicie  Poterie  ). 


272  CONGRÈS  ARCIIÉOLOGIQCE   DE   FRANCE. 

amours  5  des  têtes  de  dames  romaines  en  cheveux ,  des 
Qîseaox ,  des  arbrisseaux  et  des  fleurs.  Aussi  tes  potiers  out- 
ils gravé  leur  nom  sur  un  certain  nombre  de  ces  vases. 
J'y  ai  lu  ceux  dlVINVS .  de  RVFVS.  de  CRESIMVS  .  de 
CARYSSà,  de  MIMVS,  et  les  initiales  D.  T.  A.  d'un 
potier  inconnu. 


PREUVES 

DE 

L'ANCIENNETÉ  DE  L'ORIGINE 

DE  LlBBiTE DE  S^'-HIGHELEH-LIERH . 

Par  m.  FILLON. 


Le  monastère  de  St-Michel,  que  la  tradilioo  dit  être  issu  de 
celui  de  Noirmoutier,  fut  fondé,  ^ersla  fin  du  VII*  siècle,  sur 
un  îlot  situé  à  Textrémîté  du  golfe  des  Poitevins,  îlot  qui  avait 
èié  habité  aux  époques  celtique  et  romaine,  puisqu'on  y 
trouve  des  vestiges  datant  de  ces  périodes.  Son  nom  d*Herm 
{BeremuSf  terre  non  cultivée)  ne  paraît  lui  avoir  été  donné 
que  depuis  la  réédification  du  monastère  par  Ebles  II ,  duc 
d'Aquitaine,  dans  la  seconde  moitié  du  X*  siècle,  à  la 
suite  des  invasions  des  Normands,  qui  avaient  détruit  les 
bâtiments  de  la  iiremière  abbaye  en  877 ,  et  avaient  fait 
un  désert  de  Tile. 

Les  documents  écrits,  relatifs  aux.temps  antérieurs  à  cette 
seconde  réédification ,  font  absolument  défaut.  Rien  n*a  sur- 
vécu à  l'incendie  du  chartrier  par  les  calvinistes,  à  Tépoque 
des  guerres  de  religion,  sauf  peut-être  un  exemplaire  des 
Capiiulaires ,  transcrit  au  IX*  siècle ,  qui  était  passé  dans 
la  bibliothèque  de  Tévêque  Colbert.  Mais  il  me  semble  pos- 
sible de  suppléer  à  Tabscnce  de  ces  documents,  pour  démon- 
trer que  le  monastère  de  St-Michel-en-rHerm  eut,  dès 
les  temps  mérovingiens  et  carlovingiens  ^  une  importance 
assez  grande. 

18 


ilk  CONGRÈS  AttCaÊOLOGiQOi  DB  I^BANdE. 

Les  conditions  d'existence  imposées  à  ses  reUgieux,  pv  b 
situation  géographictoe  de  leur  demeure ,  les  obligea  de  vKie 
à  la  façon  des  mariniers»  comme  le  faisaient  ceux  de  Noir- 
moutien  Ne  pbtivaiit  t'oftiiÉf^Éiqner  hVee  la  rerrè  ferme  que 
par  bateau,  il  en  résulta  que  la  plupart  des  établisseneols 
qu'ils  fondèrent  furent  situés  de  préftrtnce  sur  le  mip 
de  la  mer  et  sur  le  cours  de  e^tahles  rivière» ,  où  ils  Midm 
accès  direct  par  eau.  Le  Poilou ,  le  pourtour  de  la  portion 
du  golfe  des  Poitevins  où  ks  flots  pénéthiient  encore  soit  di- 
rectement ,  soit  au  moyen  de  canaux  ;  l'Aunis  et  la  Saintooge, 
les  fies  des  bords  de  l'Océan  reçurent  ainsi  plusieurs  co- 
lonies. 

Je  citerai  ;  par  exemple ,  la  Dive,  Ilot  voisin,  dent  le  nom 
rappelle  un  souvenir  du  paganisme ,  superposé  sans  doute  à 
une  tradition  celtique  ;  l'île  de  Ré ,  Chatelailbn ,  S^'-Rade- 
gonde-dcs-Noyers,  dans  nie  de  Champagne;  le  Langon,  St- 
Benott-sur-Mer,  St-Gilles-slir-Vie ,  St*Hilaire-de-Rié,  ett 

Mais  ce  fut  surtout  verft  le  Lay,  rivière  dont  l'emlMuditire 
était  alors  située  tout  près  de  leur  tlot ,  que  les  moines  de 
St-Micbel  diiigèrent  de  préférence  leurs  barques.  Toot  le 
long  de  son  cours  et  de  celui  de  plusieurs  de  ses  petits 
affluents,  ils  fondèrent  une  multitude  de  prieurés  onde 
chapelles.  Il  suffit  de  comparer  la  liste  suivante  arec  hi  carte 
pour  s'en  convaincre  : 


St-Denis-du-Piiré. 

Grues. 

Curzon. 

L'Âîroux. 

La  Ckic. 

Le  Cbam{)-$t-Père ,    sur  le 

Graon. 
St-Andrcsur-.>iarc  uil. 


Mareuil. 

Dissais-sur-la  •  Smagne. 
L'Aiigle-du-f^y. 
Chantonnay ,  à  petite  disunce 

de  l'une  des  brandira  de 

cette  rivière. 
St-Vincent-Ster)ange. 
S»*-Cccile. 


A^CtEN^fiTÈ  DE  L^ADBAtE  DE  S^*MlCllEL-C.N-L'B£nM.    275 

Sur  l'attire  bnncbe  du  Lay  :       CbamalL 
Javarsay.  Sl-Mars-des  Prés. 

Smi  -  FUbert  --de  -  Pont-    Moasireigne. 

O»  a^e8l  pus  tout  :  plufâettiv  de  a»  étaUbsements  aecoh* 
éànê  rievînrMt  à  leur  tour  de  petits  ceatres»  d'où  partirent 
fPtotms  coiooieB  qui  alièreul  se  fixer  sur  divers  pohM», 
placés  presque  toujours  sur  d'anciens  chemins  ou  sur  dc*s 
miés  romaîaea.  C'est  ainsi  que  de  CbaMonnay  ils  gagnèrent 
ce  résena  de  voies  qui  oonpait  le  Haut-Bocage  dans  tous  les 
sens,  et  qui  les  conduisit ,  de  proche  en  proche ,  jusque  sur 
les  bords  de  la  Sèvre  nantaise ,  d'où  ils  se  répandirent  dans 
le  pays  situé  au-delà  de  cette  rivière.  Mous  les  trouvons ,  en 
efiéu  aux  Redoux,  à  Cbeffuis  •  à  Si-Germalu-rAiguiller,  à 
Ardelay,  aux  Herbiers  ,  à  St-Mars-dc-la^Réortbe ,  à  la  Gau- 
Inretière ,  à  la  Verrerie ,  à  Mortagoe  »  à  Évrunes,  à  Chollet, 
à  Sl-Micbel-du-M&y  »  etc. 

Sc-^ilies,  phcé  à  i'emboudiure  du  Jaunay  et  de  la  rivière 
de  Viie ,  fut  aussi  l'on  des  centres  de  leurs  iucurbions.  Ils 
remontèrent  ces  deux  petits  fleuves  et  fondèrent  des  maisons 
à  Givrand ,  la  Cliaise-Gîraud  el  Landevieiile,  sur  le  premier , 
et  sur  le  second  :  à  St-Ambroisc-dc-Rié ,  St-Hilaire-dc-Rié  ; 
puis ,  prenant  la  voie  qui  se  dirigeait  vers  Durivuai  (  St- 
Georgcs-de-iMoniaigu) ,  ils  se  posèrent  à  la  Cliapellc-Palluau 
et  à  St-Pierre-de- la-Lande. 

Si  nous  nous  mettons  maintenant  en  quête  de  l'époque  à 
laquelle  les  religieux  de  St-Michel  ont  pu  remonter  ainsi  les 
rivières  sans  obstacle  et  suivre  lo  réseau  encore  praticable 
des  voies  romaines ,  le  simple  bon  sens  veut  que  ce  soit  an- 
térieurement à  rétablissement  du  régime  féodal ,  qui  laissa 
se  perdre  ou  détruisit  systématiquement  tous  les  chemins  de 
grande  communication  ,  et'  antérieurement  aussi  à  la  con- 
struction de  cette  foule  de  chaussées,  de  moulins  à  l'eau  qui 


276  CONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   PBANCE. 

coupèrent  tous  les  cours  d*eau,  à  partir  de  la  seconde  moitié 
du  X*  siècle. 

Donc,  il  résulte  bien  de  celte  quantité  de  fondations,  qui 
remontent  dès  lors  pour  la  plupart  à  une  date  antérieure  à 
877,  époque  de  la  destruction  de  St-Michel-en-rHerm  par  les 
Normands^  que  cette  abbaye  eut,  sous  les  derniers  Mérovin- 
giens et  les  premiers  CarloYÎngiens,  une  assez  grande  impor- 
tance (1). 

Le  mode  de  donation  des  églises  aux  abbayes  que  pratiqua 
le  régime  féodal,  mode  de  donation  où  présidaient  seul  le  hasard 
et  le  caprice  des  seigneurs ,  n'eût  pu  grouper  avec  autant 
d'ensemble  et  de  régularité  cette  série  des  domaines  et  des 
dé|)cudance8  d'une  même  maison  religieuse. 

Ces  divers  renseignements  ont  quelcjue  valeur  au  point  de 
vue  historique  ;  mais  ils  sont  surtout  d'une  utilité  extrême 
pour  la  géographie  ancienne.  Peut-être  essaierai-je  un  joor, 
il  l'aide  des  pouiliés  et  des  visites  épiscopales  du  moyen-âge,  y 
compris  celle  de  Bertrand  de  Got ,  de  dresser  une  sorte  de 
statistique.  11  n'est  pas  jusqu'à  l'ordre  dans  lequel  sont 
inscrits  les  noms  de  lieux  sur  certains  pouiliés ,  jusqu'au 
vocab!e  dos  églises,  dont  il  ne  faille  tenir  compte. 

(1)  M.  Tabbj  Ailleiy  s'est  servi,  dans  rintroduciion  de  son  Pouîllè 
rfu  (twcèite  de  Lufon,  d'une  première  note,  où  j'avais  esquissé  optte 
question  sans  la  Tormuler  d'une  manière  complète. 


MEMOIRE 

SUR  CfiTTI  QmSTiOll  : 

A>   m^ruUMi  pn»  powihte  de  ••eeoM«tfl<«cet*  te»  aa*eftlre0 
eeeiéêii$9tiq9tem  An  dioeé9e  «le  I.«cfOM  f 

Par  m,  l'abbé  àlLLERY. 


L'archéologie  ecclésiastique  peut  se  diviser  en  deux  parties 
bien  disiincles  :  l'étude  des  monuments  anciens  et  celle  des 
chartes  et  des  titres  qui  concernent  l'histoire  des  faits  reli- 
gieux. Celle-ci  peut  s'appeler  plus  particulièrement,  pour 
nous,  Y  archéologie  historique. 

Les  statuts  du  diocèse  de  Faucon  (art.  &,  n""  15,  p.  5)  et 
tons  les  prédicateurs  de  retraites  ecclésiastiques,  dans  les  plans 
d'études  qu'ils  donnent  aux  jeunes  prêtres ,  recommandent 
très-expressément,  après  l'étude  de  l'Écriture  sainte  et  de 
la  théobgie  ,  celle  de  l'archéologie  ancienne. 

Ces  recommandations  n'ont  pas  été  faites  sans  succès. 
Depuis  quelques  année^s  surtout,  les  nouvelles  constructions 
religieuses  exécutées  en  nos  contrées,  les  réparations  entre- 
prises pour  restaurer  et  embellir  nos  églises,  témoignent  d'un 
progrès  réel  et  d'une  étude  intelligente  des  monuments  anciens 

A  côté  de  cela,  la  science  de  l'archéologie  historique,  celle 
des  faits  religieux  qui  se  sont  passés  dans  notre  diocèse,  fait 
encore  défaut.  £t  comment  en  serait-il  autrement?  uotis 
sommes  sans  archives  ! 

Les  guerres  civiles  et  de  religion  ont  passé  sur  notre  pays. 


L 


278  CONGRÈS  ARCRÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

et,  dans  leur  fureur ,  les  ennemis  du  clergé  ont  iuceudié  ow 
églises  9  nos  abbayes  et  détruit  leurs  chartiers. 

Voici ,  à  l'appui  de  cette  assertion ,  ce  qne  dit  N.  de 
La  Fontenelle  dans  son  Histoire  des  étéques  et  du  moMMcre 
"de  Luçon  .* 

c  Le  3  janvier  t569,  te  seigneur  de  Champagne,  du  parti 
ff  protestant,  s*empara  de  Tabbaye  de  St-Micliel-en*rRerm. 
«  Les  chanoines  de  Luçon  y  avaient  envoyé  une  partk  des 
«  titres  de  TÉvOché ,  pour  en  assurer  la  conservatioii;  la 
((  noblesse  du  pays  et  les  principaui  habitants  y  avaient  porté 
«  leurs  meilleurs  effets  :  tout  fut  détruit... 

«  Dans  cette  destruction ,  on  doit  vivement  regretter  la 
«  perle  des  titres  de  la  plupart  des  paroisses  du  diocèsp«.« 
tt  Ils  furent  brûlés  avec  plusieurs  chartes  et  manuscrits  pré- 
«  cienx  (i)  !  » 

Malgré  ces  malheurs ,  l'abbaye  de  St-Michel  possédait  en- 
core en  i792,  comme  9e  constate  un  étal  dressé  alers  et 
conservé  aux  archives  de  la  Vendée ,  une  bibliothèque  eo»- 
posée  de  3,506  volumes  et  plusieurs  objets  d'art ,  parmi 
lesquels  une  copie  excellente  de  la  Trtmsfiguratùm ,  de 
RaphaëL  Ce  tableau  est  placé  maintenant  dans  Péglise  de 
Notre-Dame  de  Fontenay, 

Poursuivons  : 

«  Soubise,  le  4«'  mars  166^,  s'empara  de  la  \ilie  de 
t  Luçon ,  dit  le  même  auteur,  pilla  l'église,  la  viHe,  mit  le 
«^  fen  aux  archives  de  FÉvèché  et  causa  de  grands  dom- 
«  mages...  » 

Le  chapitre  possédait  aussi  une  très-belle  bibliothèque, 

(1)  Une  note,  qui  se  trouTe  dans  Plnrenlaire  des  titres  déposés 
aux  arehnres  de  la  Vendée,  fett  connaStre  qa*it  existait  dans  eeltes 
de  St-Micbel  une  Histoire  de  cette  abba.ye,  depois  m  feadilioi 
jusqtrà  Tépoque  oi  le  cardinal  Matanin  en  devint  oîIiIn^ 


^ 


LES  ARCHIVES  DO  DIOCfeSE  DE  LUÇON.  279 

brûlée  en  partie  dans  les  guerres  du  XVP  siècle.  Mg' Nicolas 
Colbert ,  dit  M.  de  Beauregard  ,  plus  tard  évêqno  d'Orléans, 
finît  d'appauvrir  cette  coHection  en  dépouillant  rÉvêché  des 
derniers  manuscrits  qu'il  possédait.  Ils  passèrent  aTec  lui  à 
Anxerre ,  lors  de  sa  translation  à  ce  siège.  Ces  manuscrits 
ftirent  déposés  plus  tard  à  la  bibliothèque  impériale. 

Malgré  tant  de  pertes ,  il  serait  néanmoins  possible  de  re- 
constituer les  archives  de  TÉvêché  ,  sinon  en  totalité,  du 
moins  en  grande  partie.  De  nombreux  ouvrages  imprimés, 
dt«  manuscrits  variés  existent  dans  les  biblioihèqnes  pu- 
bliques et  chez  des  particuliers:  il  ne  s*agit  que  d'étendre 
la  main.  D.  Fonteneau,  dans  un  voyage  quil  fit  à  Luçon, 
transcrivît,  à  lui  seul,  plus  de  deox  cents  chartes  (1).  Ainsi, 
toQt  en  déplorant  la  perte  des  titres  originaux,  des  copies, 
d'une  incontestable  authenticité,  subsistent  dans  les  dépôts 
publics,  où  on  peut  les  tronver.  On  obtiendrait  facilement 
communication  des  uns  et  des  autres.  I^  ouvrages  qui  se 
trouvent  encore  dans  le  commerce  pourraient,  en  outre, 
être  achetés  successivement  aux  frais  du  diocèse.  Une  pe- 
tite somme,  allouée  annueHement,  mettrait  à  même  de  former 
cette  collection ,  sans  que  la  chaire  devint  trop  onéreuse. 
—  Des  passages  plus  ou  moins  complets  des  ouvrages  rares 
ou  trop  dispendieux  pourraient  être  extraits  par  des  sémi- 
naristes, qui  trouveraient  le  moyen  de  se  rendre  ainsi  utiles 


(1)  D.  Léonard  Fonteneauu  nè  ù  Juiiljr,  diocèse  de  Bourges,  $e  fit  reli- 
gîeui  bénèdiclin  à  Page  de  21  an».  Il  entreprit,  en  17&i  ,  Tlûstoire  da 
Poitoa  et  celle  de  toute  rAquitaiiie.  Il  passa  sa  vie  entière  à  la  recherd^e 
4çs  diplÔDpiesi  chartes,  eiç.....  Cçs  qMtériaiii ,  réunis  pendant  TÛigt- 
ispt  an?,  forment  une  cpllection  de  quatre- vingt- «euf  volumçs  ifi-rol. 

La  table  des  vingt-nenf  premiers  a  été  dressée  par  M.  Redft,  arçhi.- 
visle.  Les  Bénédictins  de  Ligugé  s'occqpf«l  |>r^i}Lteaiei]|t  ^ç  rédiger 
\f$  talilci  des  vomîmes  qnj  fest^t* 


280  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

aa  diocèse,  en  employant  leurs  loisirs  des  Tacances  (1). 

La  source  la  plus  abondante  est ,  sans  contredit ,  aux  ar- 
chives delà  Vienne.  Déjà,  sous  Mg'  Soyer,  par  suite  d'ooc 
demande  faite  à  Tautorité  ecclésiastique,  le  vénérable  évéqoe 
de  Poitiers  avait  offert  Thospitaiité  de  son  séminaire  ï  quel- 
ques jeunes  ecclésiastiques,  qui  seraient  venus,  chaque  année, 
prendre  sur  place  copie  des  chartes  et  des  manuscrits  de 
D.  Fonteneau. 

Pour  faciliter  l'exécution  de  ce  projet,  nous  avons  rénnidans 
un  mCme  tableau  Tindication  des  ouvrages  et  documents  qui, 
à  notre  connaissance,  pourraient  être  consultés  avec  avantage. 
Si  la  position  actuelle  de  la  caisse  diocésaine  oblige  de 
l'ajourner,  espérons  que  ce  ne  sera  pas  indéfiniment,  et  que, 
dans  un  avenir  peu  éloigné,  le  travail  suivant  sera  de  qnelqoe 
utilité  pour  arriver  au  but  que  nous  indiquons. 

HISTOIRE  GÉNiRALE. 

Recherches  sur  les  peuples  qui  habitaient  le  nord  de  Tan- 
cien  Poitou,  par  La  Fontenelle. 

Histoire  des  rois  et  ducs  d'Aquitaine ,  par  Dufour  et  La 
Fontenelle. 

Les  Annales  d'Aquitaine,  par  Jean  Bouchet,  édit  de  Foi- 
tiers,  16/i4. 

Évêques  de  Poitiers,  de  Besly  (2). 

(î)  Ces  copies  seraient  faites  avec  soin,  sur  des  feuilles  de  papier  de 
première  qualité  (  papier  à  bras  ) ,  de  même  dimension ,  poor  élre 
ensuite  réunies  et  reliées  en  volumes,  snîTanl  une  classification  bien  en- 
tendue. Chaque  volume  aurait  sa  table  particulière,  et  toute  la  collection 
une  table  générale. 

(2)  Henri  Gbasteigncr  de  La  Bocheposay,  évoque  de  Poitiers  affirmet 
dans  une  IcUre  écrite  au  savant  Dupuy ,  après  la  mort  de  Jean  Besly, 
que  cet  historien  possédait  : 

1*  Un  Cartulaire  de  Mailleiais; 

$•  Un  grand  nombre   d'autres*  titres  origlnaui,  relatifs  à  Thls- 


LES  ARCHIVES  DU   DIOCÈSE  DE  LUÇON.  281 

ddUa  chrisUana  (  Province  ecclésiastique  de  Bordeaux  ). 

Histoire  des  comtes  de  Poitou,  |)ar  Besly. 

Histoire  du  Poitou,  de  Tbibeandeau. 

Recueil  des  historiens  de  France ,.  de  D..  Bouquet  et  ses 
coiiiiuuatcurs. 

Antiquités  bénédictines,  de  D.  Estionnot»  è  la  Bibliothèque 
impériale. 

Ampltssima  CoUectio,  de  D.  Martène. 

Actes  de  Tordre  de  St-Benolt,  par  D.  Mabillon. 

Spiciiegium  de  d'Achéry. 

Manuscrits  de  D.  Fontcneao,  89  voL  in-folio  (Bibliothèque 
de  Poitiers). 

Pierre  de  fllaillezais ,  dans  la  bibliothèque  du  P.  Labbe. 

Papiers  de  Jean  Besly ,  dans  les  mss.  de  Dupuy  et  d* André 
Duchesne,  section  des  mss.  de  la  Bibliothèque  impériale. 
Voir  le  P.  Le  Long,  t.  Ilf ,  p.  426  et  puiv. ,  y  compris  les 
mss.  de  Besly.  — *  V.  le  même  ouvrage,  partie  ecclésiastique. 

Histoire  de  Saintonge^  Poitou  et  Angoumois,  par  Maichin, 
in-folio. 

Histoire  de  La  Rochelle,  par  Arcère. 

Histoire  de  la  Saintonge  et  de  TAunis,  par  Massiou. 

Cartniaire  des  sires  de  Rais,  par  M.  P.  Marchegay.  (  Ana- 
lyse imprimée  dans  la  Revue  des  provinces  de  VOuest.  —  Le 
mss.  original  dans  les  archives  de  là  famille  de  La  Trémouille, 
chez  M.  le  duc  de  La  Trémouille.  ) 

Archives  du  duché  de  Thouars,  chez  M.  de  La  Trémouille 
et  au  château  de  Séran  (Maine-et-Loire). 

Histoire  de  la  Maison  de  Cbasteigner^  par  A.  Du  Ghesne. 

toire  du  Poitoa,  parmilesqnels  plusieurs  concernant  le  diocèse  deLuçon. 
Il  ajoute  que  Besljr  a  laissé  en  mss.  une  Histoire  des  évêques  de  Loçon 
et  une  autre  des  évêques  de  Maillczais,  •  biatoires  analogues  ft  celle  des 
èvéqnes  de  Poitiers.  Que  sont  derenus  ces  divers  documents,  d^un  si  grand 
intérfti  ?  Ils  ne  sont  pas  parmi  les  mss*^  d»  là  Bibliothèque  impériale. 


2^2  CONGRÈS  ABCHftOLOCIQUE  DE  rRANGE. 

Généaiogte  de  h  mâimn  de  Snrgères,  per  Vblird ,  pritur 
de  Montournais  (Se  défier  de  TaulhenCidlè des  pièees). 

D.  Morice ,  Preuves  de  THistoire  de  Bretagoe. 

Archives  de  France ,  par  Bordier.  —  Voir  ce  ^m  cmnerve 
Kévêché  de  Loçon. 

Correspondance  do  cardinal  de  Riebelieu,  MifOë  de 
Luçon. — Dans  la  collection  des  Documents  inédits  sur  l'Ili»- 
toire  de  France. 

Lettres  »  instroctions  ei  docomenls  de  CoNiert,  publiés  par 
Clément ,  de  Tlnstitut. 

Corres|)ondaiiee  adminisiralive  sons  L4Mits  XIV ,  recaciUie 
et  publiée  par  Dcpping.  —  Dans  la  collection  des  DocomenlB 
inédits  sur  THisloire  de  France* 

État  do  foitoa  sous  Louis  XIV,  par  Dugasl-Xaiifeiix. 
.    Recneil  factke  composé  de  mémoires ,  imptimés  divers, 
factoms  et  autre»  documents  rebtifs  au  clergé  da  diocèse  de 
L«coB  (XVIF  Biède),  chei  M.   Aimé  6a«4y,  à  Manfray, 
OMBnMtne.df  h  RéQrtba. 

Affiches  du  Poitou ,  par  Jouyneau  des  Loges ,  de  i1T3  à 
1785. 

Biblioihèque  de  rjÉoofe  des  chartes. 

Noie»  manosorites  de  Ik  de  La  Fovtenefe ,  h  la  hihiio- 
ihèque  de  Niort 

.    Mémoires  et  BoUelsiMiL  de  la  Soeiélédee  Aniifiiaires  de 
rouest. 

Recherches  historiées  et  archéokgiqiMs  sur  Fonleflay, 
par  B.  Fillon. 

Nombrccues  copies  de  chartes  oiicc  SI  Paul  Marcbcff « 
aux  Roches- Baritaod. 

Annuaire  de  la  Société  d'Émulation  de  la  Vendée,  oR 
volume  par  année  (jlepuis  1853. 

Uiie  pj^  par  caaiAB  «  psMr  P.  Ujirçbegf^y  (Aaqs  VAnnwr^ 
deUS«eléléd*ÉiiiiilBlioft). 


LE8  ASCHIVËS  VU  DIOCÈSE  DE  LCÇON.  2S3 

Étaides  liteni|«e&  et  ac|iiiîoMlf»ti*t8  mt  h  Vendée ,  par 
Léon  Aude  (inéme  reoveîl). 

ReTse  des  pçovinoeB  de  rOuest ,  où  on  troof €  plusieurs 
docoiscDCs  ecdésiastictoes. 

Hbtoire  des  monastères  et  ordres  religieux  do  Poitou ,  par 
deClieP0é. 

Nuîe9  et  croquis  sur  la  Vendée ,  par  S»,  de  MuotbaiL 

La  Vendée,  par  de  ^ismes. 

Poitou  et  Vendée ,  par  B.  Fillon  et  Oct.  de  Rochebrone. 

Fxcnrsinn  archéoh)gique  de  Saintes  à  Luçon ,  par  J.-L 
Lacurie,  1851. 

Statistique  de  CaYoieao  et  de  La  Fontenellc. 

Nuêls  poiteTins  de  labbé  Gusteau ,  curé  de  Doix. 

B1ST01BE   PARTICULlàRE   DO   MONASTÈRB  BT  DB  L^fcVÊGHi 
DB  UfÇOH. 

Bouniu ,  Antiquités  de  Luçon ,  aux  Bibliothèques  de  Niort  et 
de  Poitiers  (  Anii{ptùate,s  urbîs  et  Eccle^i^s  Lvcianensù  opéra 
et  studio  M.  Joann.  Bounin,  etc.  Fonieniaci^Comùùf 
Goiien  Petit- Jan  ,  tn-V;  1661  ). 

Histoire  des  évéques  de  Luçon ,  par  Brumauid  de  Beau- 
regard.  Manuscrit  à  Tévêché  de  Luçon  ;  manque  le  k^  cahier, 
dont  on  a  la  copie  aux  archives  B.  Fillon. 

Manuscrit  et  Notet  de  Bnioiaiild  de  Beauregard ,  chez 
M.  lUerland,  médecin  à  Luçon. 

Histoire  du  monastère  et  des  évéques  de  Luçon ,  par  La 
Fontenelle. 

Papiers  de  Févéché  de  Lufon  ;  arçbif es  de  b  Vendée. 

Mandements ,  Lettres  éptscopides ,  Synodus,  Catéchismes , 
etc.  9  etc.  ;  à  TéTêché  de  Luçon. 

Conférences  ecclésias^iqiifs  d^  dîMaëse  de  Luçon  ;  Paris  « 
1680. 

Cat$Ghi«i9i)  di»  (roia  ReorL 


28'4  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANGE. 

Petit  CérémoDial  paroissial,  par  A.  Bourbon,  chanoine 
honoraire.   Bidaud  ,  Luçon  ,  186t  ;  \nS\ 

Manascrits  de  D.  Footencau:  Lnçon  ^calbédralede>  , 
36  pièces;  Luçon  (évêché  de),  122  pièces  (arcbiTes  de 
Poitiers). 

Nolre-Dame-de-France.  — Histoire  du  culte  de  la  Sainte- 
Vierge  dans  le  diocèse  de  Luçon,  par  Tabbé  Âillery,  1859. 
—  Mémoire  approuvé  par  Mg*"  l'évéqué  de  Luçon. 

HISTOIRE  PARTICULIÈRE  DD  MONASTÈRE  ET  DE  L'évÊCUE 
DE  MAILLEZAIS. 

Histoire  de  Maillezais ,  par  Charles  Arnauld. 

Histoire  de  Maillezais ,  par  i*abbé  Lacurie. 

Bulle  de  translation  de  Tévéché  de  Maillezais  i  Foatenay. 
Original  (  Archives  B.  Fillon  ). 

Bulle  de  translation  de  Tévôchéde  Maillezais  à  La  Rochelle. 
Imprimé  in-/i\ 

Papiers  de  Tévêché  de  La  Rochelle.  —  Au  secrétariat  de 
Tévéché  de  La  Rochelle. 

D.  Fonteneau  :  38  pièces  .de  993  à  1317  ,  pour  Tabbaye 
de  Maillezais  ;  [\S  pièces ,  de  1317  à  1596,  pour  Tévêché  de 
Maillezais. 

ÉTABLISSEMENTS  RELIGIEUX. 
Abbayes. 

Histoire  manuscrite  de  Noirmoutier,  par  Conrard  de 
Pnylorson,  chanoine  deGuérande.  Â  la  Bibliothèque  de  Nanre& 

Histoire  de  l'abbaye  de  Tonrnus,  par  Pierre  de  Saint-JolioDi 
par  Chifflet ,  par  le  chanoine  Joenin. 

Histoire  de  Noirmoutier,  par  Piet  ;  deux  édit. 

Papiers  de  l'abbaye  de  St-Michel-en-l'Herm.  Aux  archives  de 
la  Vendée,  à  la  préfecture  de  Versailles.  Papiers  La  Fontenelle. 


LES  ARCHIVES  DU  DlOCteE  DE  LUÇON.  285 

Archives  du  collège  Mazario  et  de  la  maisoD  de  SuCyr. 
D.  Fouteneau,  Monastère  de  St-Michel-eQ-rHerm;  ISpièces. 
Cartalairede  S^'-*Croix-de-Talmood  ;  arch.  de  la  Vendée. 
O.  FoDteneau,  abbaye  de  Talmond;  il  pièces. 
Cartulaire  d'Orbcstiers  ;  arcbi? es  de  la  Vendée. 
Gartalaire  de  St-Cyprién  de  Poitiers.  Manuscrits  de  la 
Bibliothèque  impériale. 

Chartes  de  la  Grainetière  dans  D.  Fonteneau;  103  pièces, 
de  1106  à  1625. 

Chartes  de  St-Hilaire  de  Poitiers,  publiées  dans  les 
Mémoires  des  Antiquaires  de  TOuest.  —  Les  originaux 
aux  archives  de  la  Vienna  Dans  D.  Fonteneau.  k^\  pièces. 

Papiers  de  S^-Radegonde  de  Poitiers.  —  Archives  de  la 
Vienne.  —  D.  Fonteneau.  65  pièces. 

Recueil  de  documents  sur  les  sires  de  Mauléon  et  sur 
Tabbaye  de  la  Trinité  de  cette  ville,  réunis  parMg'  Coussean, 
évêque  d'Angoulême.  Notes  manuscrites.— D.  Fonteneau.  5^ 
pièces. 

Histoire  manuscrite  de  l'abbaye  de  Mauléon  «  \  la  Biblio- 
thèque S**-Geneviève. 

Copies  de  chartes  relatives  à  Tabbaye  de  St-Jonin-de- 
Mame.  Collection  Gaignières,  publiée  par  M.  Grandmaison 
dans  le  dernier  volume  de  la  collection  de  Statistique  des 
Deux 'Sèvres. 

D.  Fonteneau  ,  abbaye  de  St-Jouin-de-Marne  ;  23  pièces. 
Histoire  de  l'abbaye  de  Nieul-sur-PAulise,  par  Charles 
Arnauld. 

Papiers  de  l'abbaye  d'Angles ,  à  l'évéché  d'Orléans  et  dans 
les  papiers  La  Foulenelle. 

Chartes  de  l'abbaye  de  TAbsie ,  aux  archives  des  Deux- 
Sèvres.  —  Chez  B.  Fillon.  —  Copie  d'une  grande  partie  des 
chartes ,  de  la  main  de  J.  Besly ,  dans  les  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  impériale. 


tH  GONGftb  AftG8èOL6Gl<^£  îk  nàSKOL 

QBttiàâélVMifè  de  TIbay,  4Àià  O.  PottteâéM.  h- 
ptorsla  fomeiienei 

NtflloeMr  t'aèlmjfe  Ad  ttt  Chamrël»  par  Anène  GoAnb, 
prieur  du  raWastèil^i  Knitéa,  CiléraliMl,  tB56. 

Canuhire  dé  Bois^GnoHalid  (  ftrèbites  de  ia  pÉtfedrirede 
li  Véndie),  puUiéfttar  H;  PtfuI  Mardi^ghy.  D.  FùtteatêÊ. 
60  pièces. 

Gbârtes  de  fonditii»!  de  l'aMnfjre  de  Jtrd.  Ârdiives  fikm. 

Histoire  latine  de  TablMye  de  La  Blanciie»  par  Hadaud 
(Joseph)  •  inoioe  de  l'abl>aye,  de\eiia  curé  deTefjac,  ptèi 
Nootroi}^  ûMtat  de  linegès.  «^  Hanoscrit^  ao  séaUuaire  de 
Linoges  ou  ii  h  BiMieibè^ae  iiii)iéFiaK 

Gliarte  de  fondatidtt  de  Patiltoye  de  La  Blahche,  et  aoircs 
chartes.  —  Archives  Filloa.  ^  D.  fonteiieaii.  17  pièces 

Carmlaire  des  FonteneHes  (  Ettrait  oianosei'it  chez  M.  Do- 
gast-MalifeUx}.  DattsD.  Fonteoeao»  6  pièces. 

Cartulaire  de  Poutemuit  (ardrive^  de  IklaiiM^t-Lnre). 
Dans  D.  FoDleneau,  9  pièces. 

Clffeus  FomebraUlensis ,  par  Alainferme* 

Pw4ewupéM  et  Chapelles. 

diartes  origiMiks  des  prieurés  du  Bas-Poitoa«  publiées  pir 
H.  r.  Marchegay.  —  Les  doubles  de  ces  chartes  sont  aos 
archives  delà  Vendée.  V.  aussi  aux  archives  de  Teurf^. 

Prieuré  de  la  Chaise-ie-Vicorole  (  Charles  publiées  par 
M.  P.  Uarchegay  ). 

Prieurés  d*Aizenay,  de  Bram,  de  Fontaines,  de  1* Ile  d'Ycv, 
du  FuybeUiard ,  de  Commequiers ,  de  la  Rodie-sur-Yoïi,  de 
Salartaine  ,  de  Sigouruay ,  de  Treize*Vents. 

Dossier  sur  les  prieurés  dépendant  de  St-Cypricn  «-  Ar- 
chives de  la  Vienne. 

Charte  imprimée  des  Brourils.  —  Archives  FiUnn. 

Archives  des  prieurés  dépendant  de  Tordre  de  Fontevrauk  ; 


Les  AtCËlVES  M  DIOCÈSE  l>£  LtfiOtl.  38) 

iMbM»  et  Iiiiiie-et4^i%;-^0ii  y  irsure  ceoi  de  Mooitigii) 
des  Cerisiers ,  Bois-Goyer. 

Cartalake  de  la  chapcile  de  h  Joda&ierie  de  llareuil 
(Arch.  FilloD). 

Charte  de  Toodalioode  laCorrectorie  de  Grammool,  Si  Ro- 
chescrrière  (Archifes  Dugast-llf atifeux  )• 

Notice  sur  St-Cyr-en-Talmondaia.  —  B.  Filloo.  —  Deux 
édkioiis,  iO'-S'',  ia-&^ 

Cartulaîre  de  Notre-Dame  de  Fonïcoay,  i  la  ilïaîrie  de 
Footchay. 

Chronique  paroissiale  de  Notre-Dame  de  Fontenay,  par 
Tabbé  Aillery.  Manuscrit. 

Recherches  archéologiqito  sur  Notre-Dame  de  Fontenay 
(Vendée) ,  par  F.  Boncenne  ;  185 A ,  in-8^ 

Lettre  de  HI.  Oct.  de  Rocbebrune,  sur  divers  documents 
artistiques  relatifs  à  Téglise  Notre-Dame  de  Fontenay,  |>ar 
B.  Fillott. 

Documents  relatifs  aux  fabriques  de  diverses  églises  du  dio- 
cèse de  Luçoo.  —  Archives  de  la  Vendée. 


Papiers  du  Grand-Prieuré  d'Aquitaine  ^  relatib  aux  béné^ 
fices  de  Bas-Poitoo  (  Archives  de  hi  Vknne }. 

Papiers  de  h  commanderie  des  Fossés-Châloos»  chez  M.  Ar- 
mand Grossetière»  i  Luçon. 

Féodaltté* 

Registre  des  aveux  rendus  i  Jean  de  Bcrry  par  les  posses- 
seurs de  fiefs  du  Poitou  (  Archives  de  la  Vienne). 

Mémoires  sur  les  justices  royales,  ecclésiastiques  et  sei- 
gneuriales du  Poitou ,  par  Bcauchet-Fiilcau.  —  Poitiers , 
1845  ;  br.  m-8^ 

Dictionnaire  des  familles  de  l'ancien  Poitou ,  par  Beauchet* 


288  COriGftËS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE* 

Filleau.  —  Livre  qui  doit  être  consulté  avec  une  certaine 
déGaoce. 

Histoire  ecclésiastique  de  Théodore  de  Bèze. 

Histoire  des  Protestants  du  Poitou  ,  par  A.  Lièvre;  3  vol. 
in -8». 

Chronique  du  Langon. 

Les  Églogues  et  autres  œuvres  poétiques  de  Jacques  Be- 
reau,  Poiclevin.  — Poitiers,  B.  Noscereau ,  1565,  in-û". 

Détails  sur  les  guerres  civiles  de  1562.  Ex.  à  la  Biblio- 
thèque de  TArsenaL  Paris. 

Histoire  des  troubles  en  Poitou,  par  Pierre  Brisson. 

Histoire  de  France ,  par  Lancelot  Voysio  de  La  Popeli- 
niôre.  Édition  en  3  vol.  in-K  La  Rochelle. 

Journal  manuscrit  de  Généroux^  notaire  à  Partlicnay, 
publié  par  B.  Ledain. 

Journal  de  Le  Riche ,  de  St-Maixcnt. 

Histoire  de  d*Aubigné. 

Procès-verbaux  des  destructions  d*églises  par  les  Protes- 
tants, au  XYP  siècle^  et  plaintes  portées  à  ce  sujet  (BibL 
de  Poitiers).  —  Id. ,  manuscrit  de  D.  Fontenean. 

La  France  protestante,  de  MM.  Haag. 

Bulletin  du  Protestantisme  français,  publié  |)ar  M.  Rcad. 

Arrêts  de  Jean  Filleau. 

Mémoires  de  Foucaud.  —  Renseignements  sur  la  révo- 
cation de  rÉdit  de  Nantes  en  Poitou  (Collection  des  docu- 
tnents  inédits  sur  l'Histoire  de  France), 

Rôle  des  nouveaux  convertis  de  Poitou  à  la  foi  catholique. 
Paris,  1862,  in-/i'  (BibL  de  iNapolcon- Vendée}. 

RÉVOLUTION* 

Documents  divers  sur  le  clergé  des  diocèses  de  Luçon  et 
de  La  Rochelle,  1789  1796  (Archives  du  Corps  législatif). 


LES  AnCHlVES   DU  DIOCÈSE   DE   LUÇON.  289 

Docaments  relatifs  au  serment  du  clergé  (  Archives  de  la 
Vendée;  archives  de  B.  Fillon). 

Comptes-rendus  du  Conseil  général  de  la  Vendée,  1791- 
1792. 

Documents  sur  Téglise  constitutionnelle  (Ârchifesdu  Corps 
législatif.  —  Archives  B.  Fillon  et  Dugast-)Jatiicux.  —  Notes 
manuscrites  de  M.  J.  Bretbé,  à  la  Tonnette ,  près  Monlaigu  ). 

Archives  Dugast  et  Fillon.  —  Papiers  sur  la  Révolution  de 
1792.  —  Vente  des  biens  ecclésiastiques. 

Documents  relatifs  à  la  vente  des  biens  eccléiiiastiques 
pendant  la  Révolution  (Préfecture  de  la  Vendée  et  archives 
de  B.  Fillon). 

Mémoire  de  Brumault  de  Beauregard  sur  le  clergé  de 
Luçon,  1792  (Archives  B.  Fillon,  manuscrit  original). 

Documents  relatifs  à  la  déportation  des  prêtres  non  asser- 
mentés (  Archives  de  la  Vendée). 

Documents  sur  les  ecclésiastiques  de  Luçon  et  de  La 
Rochelle  réfugiés  en  Angleterre  (  au  British-Museum  , 
Londres  ). 

Guerres  des  Vendéens  et  des  Chouans  contre  la  Répu- 
blique française ,  par  Savary. 

Documents  divers  sur  les  ecclésiastiques  qui  ont  suivi 
Tarmée  vendéenne  (Archives  Fillon). 

Comité  ecclésiastique  de  Tarmée  vendéenne,  179S.  — 
Pièces  manuscrites  et  imprimées  (Archives  Fillon). 

Papiers  Goupilleau  (  Archives  B.  Fillon  ). 
Ahnanach  du  clergé  vendéen,  1789-1792-1801,  ou  avatu, 
pendant  et  après  la  Révolution.  -^  Ouvrage  manuscrit  de 
Tabbé  Aiilcry. 

SCHISMES. 

Petite-Église,  nombreuses  brochures  (Archives  Fillon  et 
Dugast). 

19 


MO  C02fGIIÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE   niAlICB. 

Brochures  di?erses  sur  relise  françaiiie  de  Fooitté  et  de 
Péiosse ,  par  Charon  et  autres. 

STATISTIQCE   ECCLÉSIASTIQUR. 

Pomllé  d«  France ,  par  Baitnier. 

Clergé  de  France ,  de  Pabbé  Dutempff. 

Fouillé  de  la  province  ecclésiasiique  de  Bordeaux» 

1^  Grand-Gaulbter  (  BiMiothèqne  de  ia  ville  de  Poilieis). 

Fouillés  dîvenv  —  Pour  Loçon  :  Visife  nus**  du  dw- 
cèse,  en  4536;  à  la  mairie  de  Luçon;  ^  ponillé  d'Ailiot, 
1668;  —  collations  de  Mg'  de  Colbert,  1665-166S;  — 
Livre  rouge,  XVFIl*  siècle;  — pouillé  de  D.  FoMeneaii, 
XVIII  siècle;  —  visite  de  Mg'  de  Mercv,  1778-1779. 

Pour  Maillezais:  pouillé  d'Ailiot,  1625;  -~  id.  ,  1663;  - 
viHite  de  A.  Outin,  1655;  —  pouillé  du  XYlPsiède;- 
viyile  de  Mff  de  Menon ,  1738-1760. 

Fouillés  des  diocèses  réunis  de  Luçon  et  de  Maillezaîf ,  par 
Tabbé  Aillory,  in-6''. 

Insinuations  ecclésiastiques  (évêclié  de  Luçon  ). 

Staiifttiquo  ecclésiastique  des  paroisses  de  révêoké  aclod 
de  Luçon  (1860),  manuscrit  de  Tabbé  AiHcry. 

Visiies  du  diocèse  de  Maillezais  pour  les  années  1601  et 
1617  (aux  Archives  de  la  Vendée). 

HAOlOCnAPaiE  ET  BIOOnAPHIES. 

Histoire  des  Saints  du  Poitou  ,  par  Tabbé  Aubor,  cha- 
noine de  Poitiers. 

Id. ,  par  M.  de  Chcrgé. 

Liiani<t  pictonica ^  par  IL-L  Chasleigner  de  La  Rochc- 
posay,  é\éque  de  Poitiers.  —  Poitiers,  veuve  Meinicr, 
1626,  in-K 

Litanies  de  sainte  Radegondc,  dans  les  Annales  d* Aqui- 
taine., édition  de  16^6. 


LES  AUCIIIVES   DU   DIOCÈSE   DE   LIÇON.  291 

Légende  de  saint  iMartîn  de  Verlou,  tirée  d*an  Lcctioonaire 
de  St-Aubin  d'Angers,  dans  les  conciles  de  la  métropole  de 
Tours,   manuscrits  de  Tabbé  Travers  (Bihl.  de  Nantes). 

Vie  de  saint  Martin  de  Vcrtou,  par  Albert  Le  Grand  et  par 
D.  I.obmcai]. 

Histoire  dé  saint  PbHbert ,  par  Tabbé  Michaud. 

Tie  de  René  Moreau  ,  curé  du  N.-D.  de  Fonlenay,  par  un 
anonyme. 

Vie  du  même  personnage ,  par  R.  Fillon. 

Documents  originaux  sur  René  i\]oreau  (  Arch.  B.  Fillon). 

Oraison  funèbre  et  vie  de  Mg""  de  Barillon ,  par  Dupuy. 

Vie  de  Mg'  de  Lcscure ,  par  l'abbé  Durand. 

Vie  dn  P.  Montfort ,  par  Tabbé  Dalin. 

Oraison  funèbre  de  iMg'  Laurent  Paillon  ,  é^Oquc  de 
Lnçon  (  ArchKes  de  La  Rochelle). 

Oraison  funèbre  de  Mff  François  Soyer,  évèquede  Luçon, 
pr  Tabbé  Monnet. 

Vie  do  P.  Baudouin ,  par  Tabbé  Beihuys. 

Vie  do  P.  Monnereau ,  par  le  même. 

Vie  dn  P.  Baizé  •  par  le  même. 

ICONOGRAPHIE. 

M.  Th.  Arnaodet ,  attaché  au  Cabinet  des  estampes  de  la 
BibHntlièqne  impériale  ,  prépare  un  travail  très-complet  sur 
riconngraphte  dn  Poitou ,  dans  loquel  on  trouvera  tous  les 
renseignements  désirables  sur  les  cartes,  plans,  portraits, 
gravures  »  dessins  ^  vues  de  monuments,  etc.,  ayant  trait  à 
rhistoire  ecclésia^ttiquedu  diocèse. 

Il  serait  |)ossible,  nous  n'en  douions  pas,  d'élendi*e  cette 
nomenclature;  telle  qu'elle  est,  elle  peut  suffire.  Nous  ter- 
minons en  disant  que  la  plupart  des  ouvrages  imprimés,  men- 
tionnés plus  haut ,  se  trouvent  dans  toutes  les  bibliothèques 
publiques. 


MEMOIRE 

SDRCITTIQCmiOII: 


^^1  Ml  l«  iNelll««if  pimm  é  «itivre  yttr  la  i»érf»e€lii 


Par    m.    l*abbê   AILLERT. 


AVANT-PItOPOft. 

Les  chroniques  paroissiales  sont  des  registres  lenos  par 
les  ecclésiastiques  attachés  au  service  des  paroisses  et  sur 
lesquels  sont  mentionnés ,  jour  par  jour ,  pour  ainsi  dire , 
les  faits  religieux  et  historiques  passés  dans  les  limites  de 
leur  territoire. 

Nul  ne  peut  mieux  qu'eux  entreprendre  ce  travail  et  lai 
donner  ce  cachet  d'authenticité  si  nécessaire  aux  ouvrages 
hbtoriques.  Il  est  digne  d'occuper  leurs  loisirs ,  et  chacun 
peut  y  trouver  une  matière  abondante ,  facile  à  étendre  oo 
restreindre  suivant  son  aptitude  ou  ses  goûts.  Les  sciences 
naturelles  «  la  géologie,  la  botanique ^  la  zoologie  de  la  pa- 
roisse, l'industrie,  le  langage,  les  moeurs,  la  religion  du 
peuple ,  les  recherches  historiques  surtout ,  y  trouvent  na- 
turellement une  place  :  il  n'a  que  l'embarras  du  choix.  Si 
chaque  localité ,  ainsi  étudiée ,  })eut  fournir  le  contingent 
d'un  travail  intéressant ,  consciencieux ,  de  quelle  utilité  ne 
serait  pas  un  pareil  ouvrage  pour  Thistoire  particulière  de 
notre  pmvince ,  pour  l'histoire  générale  ?  Mais  avant  de 
commcucer  ce  livre  journal  de  la  paroisse  ,  il  est  nécessaire 


BÉDACTION   DES  CHRONIQUES   PABOISSIALES.         293 

de  jeter  ao  r^ard  en  arrière ,  et  de  retracer  dans  un  même 
tableau  Thisloire  de  son  passé. 

Nous  proposons  un  plan  facile ,  qui  puisse  convenir  aux 
plus  grandes  comme  aux  plus  petites  paroisses  de  ce  diocèse. 
La  première  condition  est  de  suivre ,  avant  tout  »  Tordre 
des  temps,  comme  l'indique  le  tableau  analytique  qui  suit  ^ 
que  nous  avons  pris  dans  le  pr<^ramme  même  du  Congres, 
agréé  par  M.  de  Caumont  : 

PLAN   D*UN£  CHROlMQUË  PAROISSIALE. 

1°  Tem\ys  primitifis  et  période  celtique. 
2*  Période  romano-gauloisp. 
y  Époque  chrétienne. 
U**  Statistique  actuelle. 

Reprenons  : 

1®  Temps  primitifs  et  période  celtiq.ue  (I). 

De  répoque  celtique  sont  les  monuments  druidiques 
nommés  menhirs ,  peulvans ,  etc. ,  —  haches  en  pierre ,  — 
sépultures,  —  poteries ,  —  objets  en  bronze ,  —  lieux  dits 
Folie  et  Marlrais  ,  légendes  des  fées ,  des  dames  blanches  , 
des  fontaines ,  etc. 

0®  iPériode  ronxano-grauloise. 

Il  £iut  ranger  dans  cette  catégorie  les  débris  et  vestiges 
d'habitations,— villas,  ^  armes,  —  poteries,— monnaies,— ^ 

(i)  L^bistoire  des  temps  antérieure  à  la  donnée  liulorique  est 
encore  trè»-incerlaine  :  la  science  u*a  point  dît  son  dernier  mot  sur 
cette  époqae ,  qui  se  compose  plus  partlcuUi^remeot  de  ce  qu'on 
appelle  Vâgede  pierre^ 


29/i      CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  D£  FRANCE. 

ustensiles,  —  sépultures^  ^—  toiles  à  rebords,  —  brrques  ro- 
maines, vases  funéraires,  —  voies  romaines ,  —  cliâielicrs ,— 
cliâlelars ,  —  Château-Gaillard  ,  —  camps  romains  ,  etc. 

3°  Xpoque  clirétienne. 

1*"  H'stoire  religieuse. — Commencement  du  cbrist'anûsme 
dans  la  contrée.— Premier  établissement  religieux,  —  abbaye, 

—  prieuré, — son  patronage  ;  —  église  paroissiale,  —  .sa  de- 
scription arcbéologique  ;  —  objets  d*art  religieux,—  cimetière 
ancien,  —  tombeaux,  —  chartes  et  vieux  documents,  —  liste 
des  curés  et  vicaires,  —  visites  épiscopales,  —  confréries,  — 
inscriptions,  —  sceaux  ecclésiastiques. 

2"  Périodes  mérovingienne  et  carlovingienne»  —  Sépul- 
tures, —  vases  funéraires, —  armes, —  bijoux^ — ustensiles,— 
monnaies  de  ces  deux  périodes. 

3*  Féodalité.  —  Mottes  féodales, — châteaux,  — genlilhom- 
mières ,  —  noms  et  liste  des  seigneurs  du  lieu,  —  armoiries , 

—  sépultures,  —  pierres  tombales,  —  droit  de  litre,  —  sou- 
terrains,—  fuies,—  sceaux,  —  armes,  —  objets  diversw 

ii"  Ère  moderne ,  qui  commence  avec  le  XVl*  siècle.  — 
Guerres  de  religion  des  XVP  et  XVIP  siècles.— Révolution, 
— constitution  du  clergé,  —  guerre  de  la  Vendée,  —  Coa-  • 
cordât. 

4"  Statistique  actuelle. 

Division  du  territoire, —  population  ,  —  revenu  de  la  com^ 
mune, — de  relise, —  impôts ,— écoles,—  admiuisi rations,— 
assemblées,  —  cadastres ,  etc. 

£t  pour  joindre  le  précepte  à  Texempte  et  donner  on 
spécimen  de  ce  que  nous  entendons  par  chronique  parois- 
siale, nous  avons  fait  le  choix  d'une  paroisse  dénuée,  à  pre- 
mière vue ,  de  tout  monument  historique.  On  n'y  trouve  ui 


RÉDACTION   DES  CHRONIQUES  PAROiSSlAUS.  295 

ces  vieux  castcls  fortiGés  de  tours  el  envirounés  de  douves , 
ni  ces  abbayes  importantes ,  où  de  laborieux  cénobites  con- 
servaient dans  le  charnier  du  monastère  l'histoire  de  la 
contrée.  Nous  n*avons  point  pris  une  localité  située  dans  un 
pays  riant  et  accidenté,  qui  pût  nous  permettre  de  joindre  au 
style  les  charmes  des  descriptions  poétiques.  EnGn  ,  ce  u*est 
pas  non  pins  une  ville  importante  par  ses  archives ,  ses  admi- 
nistrations. Nous  avons  préféré  le  centre  d*une  population 
toute  champêtre,  placée  sur  les  limites  de  la  plaine  et  du 
marais.  Nous  avons  voulu  donner  une  preuve  que  le  lieu  le 
plus  retiré  pouvait  fournir  matière  à  des  études  intéressantes» 

NALLIËRS. 

TEMPS  PRIMITIPS  ET  FBRIODE  CCLTIQCJR. 

Si  de  Fontenay  vous  vous  rendez  à  Luçon ,  vous  aper- 
cevez sur  la  gauche ,  à  quelque  distance  de  la  route ,  une 
ligne  verte  qui  tranche  avec  Taspect  uniforme  de  la  plaine  : 
c*est  le  Marais.  —Cette  ligne,  sur  la  carte,  est  facile  à 
suivre.  D'Arsay,  dans  les  Deux-Sèvres  ,  elle  longe  les -terri- 
toires de  S^'^-Christine  ,  Ghalais,  Fonuine,  Montreuii,  Vcl- 
luire,  le  Poiré,  le  Laugon,  Chanais,  St- Denis,  St-fieno!t, 
Aogles ,  Longeviile ,  Talmond  (1).  —  La  mer  a  dû ,  à  une 
époque  reculée,  couvrir  ces  terres,  et  la  seule  inspection  des 
lieux  et  des  indices  nombreux  témoignent  de  Taiitique 
séjour  de  l'Océan. 

Quelques  lies  surgissaient  au  milieu  de  ces  eaux ,  que  les 
écrivains  anciens  et  modernes  ont ,  plus  tard  ,  désignées  sous 
le  nom  de  golfe  des  Poitevins. 

S*îl  était  possible  de  révoquer  en  doute  le  séjour  de 

(1)  L*abbè  Lacune ,  Cavoleau  ,  La  Footenelle. 


296  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

la  mer  sur  ces  marais ,  il  suffirait  de  les  parcourir  pour 
acquérir  la  preuve  de  ce  fait  incontestilble. 
•      Des  coquillages,  en  effet,  semblables  à  ceux  de  la  côie 
'  voisine,  sont  disséminés  sur  la  surface  ou  ensevelis  à  quel- 
ques mètres  de  profondeur. 

A  quelle  éi)Oque  historique  les  rives  de  ce  golfe  ontH^Ucs 
été  habitées?  Quelles  traces  ont  laissé  ces  populations  de 
leur  passage?  Voilà  ce  que  nous  nous  sommes  proposé 
d*étudier  dans  la  commune  de  Nalliers. 

Ou  conçoit  que  les  populations  venant  de  Pintérieur  ont 
dû  clioisir  de  préférence  des  rives  poissonneuses,  qui  leur 
promenaient  une  nourriture  abondante ,  tandis  qu'une  côte 
basse,  des  îles  nombreuses  offraient  aux  étrangers,  du  côté 
de  la  mer ,  un  accès  facile  et  les  mêmes  ressources. 

Ces  rivages  ont  dû  nécessairement  être  un  point  choisi  et 
habité  par  les  anciennes  peuplades  de  la  contrée.  —  Parmi 
les  traces  de  leur  séjour ,  il  est  une  classe  de  monuments 
antérieurs  à  la  donnée  historique,  à  laquelle  on  ne  peut  en- 
core attribuer  de  dates  certaines.  Nous  croyons  donc  utile 
d*en  parler  avec  une  extrême  réserve ,  et  de  nous  cooteuter 
d'en  constater  l'existence  et  de  les  décrire.  Le  sol  de  Nalliers 
nous  eu  a  fourni  de  trois  sortes  : 

l"*  Objets  en  silex,  grossièrement  taillés; 

2°  Dépôts  considérables  de  cendres,  qui  sont  un  problème 
pour  la  science  ; 

3""  Instruments  de  terre  cuite  qu'on  rencontre  mêlés  à  ces 
cendres. 

D'autres  lieux  fournissent  divers  monuments,  tels  que 
vestiges  d'habitations  lacustres  on  construites  en  terre 
ferme,  sépultures,  fragments  de  poteries,  etc.,  etc. 

Nous  trouvons,  en  premier  lieu*  des  haches  en  pierre, 
dont  l'une  est  percée  pour  recevoir  une  lanière  servant  à  la 
suspendre. 


BÊDACTICN  DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES.  297 

Des  dépôts  de  cendres  existent  : 

1"*  à  Nalliers,  à  Tlsleau-Ies-Yases ,  et  couvrent  16  jour- 
naux d'étendue  ;  l'épaisseur  varie  de  &  à  6  pieds.  Ces 
amas  de  cendres  remontent ,  sans  nul  doute,  à  la  plus 
haute  antiquité  ;  on  y  trouve  m^iés  dés  fragments  de 
terre  cuite.  On  y  a  découvert  des  armes ,  des  poteries  ro- 
maines,  des  amphores,  des  sépoltares,  des  fours,  des 
moules,  des  substrnclions  considérables;  mais,  ces  objets 
n'étant  jamais  qu'à  la  superficie  des  couches  et  mêlés  à  la 
terre  végétale,  on  doit  nécessairement  en  conclure  que  ces 
dépôts  de  cendres  sont  antérieurs  à  la  domination  romaine. 

Sur  plusieurs  points  existent  des  cendres  semblables  à 
celles  de  l'isleau-les- Vases.  On  en  reconnaît  : 

2*^  Au  port  de  Nalliers,  avec  vestiges  de  terres  cuites  et 
toujours  sur  le  bry, 

3**  A  l'Ile ,  où  au  milieu  du  dépôt  fut  trouvé  un  cadavre 
humain.  La  tête,  étudiée  par  M.  Etienne  Auger,  docteur  en 
médecine  à  Nalliers ,  présentait  tous  les  caractères  de  celle 
d'un  Nègre  :  dépression  excessive  du  cerveau,  pommettes 
saillantes,  fortes  mâchoires,  développement  du  cervelet;  ce 
squelette  était  celui  d'un  homme  d'une  trentaine  d'années. 
Celte  conformation  est  semblable  à  celle  des  crânes  trouvés 
dans  le  tumulus  de  Bougon  (Deux-Sèvres)  et  déposés  au 
musée  de  Niort  (1). 

U"*  A  Chevrette,  près  du  Pont-Silly. 

5"  Au  Bot-de-l' Homme ,  au  lieu  nommé  la  Terpe-à- 
bâiir  (2),  tènement  des  Terpeaux,  en  Sl-Martin-sur- 
Mouzeuil. 

6^  Au  Jart'St'Âubin  (3). 

(i)  ComiDanication  de  M.  B.  Fil  Ion. 

(2)  Terpe ,  nom  donné,  aux  environs  de  Nalliers ,  à  tout  lieu  élevé 
dans  le  marais;  c'est  un  root  d'origine  gauloise  :  eu  irlandais,  torpan, 
élévation;  torgot,  monticule  (breton).  ^  Comm.  de  M.  Cardin. 

(3)  Jart ,  lieu  OÙ  Ton  renferma  les  l)€sliaux  près  des  maisons, 


208  GO.NGRÈS  ARCllÉOLOGiQUE  DE  FBANÇE. 

T"  On  en  trouve  également,  suivant  M.  Àuger,  sur  la 
commune  de  Luçon,  sur  celle  du  Laogon,  au  lieu  dit  les 
Lioeaux. 

tes  mômes  remarques  oui  été  faites  et  les  mêmes  dépôts 
ont  été  observés  par  le  frère  de  ce  dernier ,  M.  Auger,  pro- 
priétaire à  Champagne,  qui  a  trouvé  des  cendres  au  Poiré, 
à  la  Bosse-aux^Mons,  en  Puyravault ,  sur  le  chemin  de  Vis 
à  Moricq  et  sur  celui  de  Champagne,  Puyravault,  S^*- 
Radegoude. 

Ces  cendres  sont  en  grande  partie  le  résidu  de  terre 
brûlée,  cuite:  et  pour  en  bien  juger ,  il  faudrait  les  analyser 
sur  plusieurs  points. 

Mais,  circonstance  pleine  d'intérêt  et  digne  de  remarque, 
c'est  que  M.  Auger  a  trouvé,  dans  la  propriété  de  M.  An- 
gibaulty  un  grand  nombre  d'builres  intactes,  avec  leurs 
charnières,  et  placées  au  milieu  môme  du  dépôt  de  cendres 
où  elles  avaient  vécu. 

Au  nombre  des  fragments  en  terre  cuite  trouvés  au  milieu 
des  couches  de  cendres ,  on  remarque  de  nombreux  exem- 
plaires de  deux  objets  d'un  tiavail  grossier  »  dont  il  a  été, 
jusqu'à  ce  jour,  impossible  de  déterminer  la  destination.  L'un 
est  une  espèce  de  rouleau  fait  à  la  main;  la  partie  inférieure 
se  termine  par  trois  pieds,  à  l'aide  desciuels  cet  in^^tru- 
ment  peut  se  tenir  debout  (1).  Les  uns  ont  voulu  y 
voir  une  lampe  grossière,  d'autres  les  débris  d'une  balus- 
trade on  de  supports  pour  un  plancher.  Ënfm ,  les  deriûers 
ont  cru  que  ces  objets  servaient  à  séparicr ,  par  couches  suc- 
cessives, les  vases  et  autres  poteries  disposés  pour  la  cuissoa 
dans  un  four  antique. 

Disons  que  ce  qui  est  plus  certain ,  c'est  l'indécision  qui 
règne  sur  l'usage  de  ces  ustensiles  et  qu'on  ne  trouve  jamais 
entiers ,  mais  toujours  brisés. 

(1)  M.  Auger  en  possède  un  qui  u*a  que  deui  pieds. 


BÊDACriON   DES  CRttOMQULS   PAROISSIALES.  299 

Nous  entrons  dans  la  période  celtique ,  plus  connue , 
mieux  caractérisée.  Nous  trouvons  à  Nalliers,  pour  cette 
é|KN|ue,  des  armes,  des  monnaies,  des  poteries,  des  sépul- 
tures... 

Armes.  —  Une  hache  de  bronze  à  rebords  retournés. 
Trois  ou  quatre  instruments  en  corne  de  cerf  ou  d'élan , 
trouvés  dans  les  cendres  de  l'île. 

Mounaivs.  — -  Los  moimaies  gauloises  sont  : 

1"  Statére  iCdcctrum  ^  à  bas  litre,  type  poitevin  à  la 
main. 

2*'  Potin ,  tête  infortuc  ,  au  revers  du  Taureau  comupète. 

3"  Pelit-hronje  du  chef  COX  rOY TOS. 

&*"  Petit-bronze  du  chef  ÀTECTORr. 

5"  Petit- bronze  anonyme. 

La  plus  ancienne  de  ces  monnaies  remonte  à  la  fin  du 
!!•  siècle,  avant  l'ère  chrétienne.  La  plus  récente  est  contem- 
poraine de  Tibère. 

Poteries,  —  On  trouve  des  fragments  de  poteries  celtiques, 
soit  au-dessus  des  cendres ,  sojt  surtout  dans  la  plaine ,  à 
quelque  distance  de  risleau-les-Vasen.  €c  sont ,  eu  général  » 
des  restes  d'écuelles  et  de  vases  à  boire. 

Sépultures.  —  A  Tlsleau-les- Vases,  plusieurs  sépultures 
romano-gauloises  par  incinération  renfermaient  des  am- 
phores ayant  l'orifice  et  le  col  brisés  :  circonstance  remar- 
quée en  plusieurs  endroits  de  la  Gaule  et  de  la  Grande- 
BreUgne  (1). 

Si  maintenant  nous  consuhons  la  matrice  cadastrale  pour 
y  chercher  les  vieux  noms  rappelant  l'époque  qui  nous 

(1)  Coinmuiilcalioa  de  M.  B.  Filloii, 


300      COKGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

occupe,  nous  trouvous  la  dénomination  de  Folie  ap|iU- 
quée  à  un  coteau  aride  et  pierreux,  situé  commune  de 
Fouillé  9  presque  sur  la  limite  de  Natlicrs,  dont  elle  est 
séparée  par  le  Chemin^Vert  (1) ,  se  dirigeant  sur  MareniL— 
Sur  un  point  culminant  où  les  communes  de  Nalliers, 
Mouzeuil,  Pouiilé  et  S:-Étieune-de-Brillouet  se  réunissent  et 
où  plusieurs  chemins  forment  une  espèce  de  carrefour ,  on 
voit  une  vallée  qui  porte  encore  le  nom  de  Poyzac.  Près  de 
là,  dans  la  commune  de  Nalliers,  on  trouve  sur  la  hauteur  des 
tombeaux  en  pierre ,  c'est  le  tènemeut  des  Justices. 

Nous  devons  h  M.  B.  Fîllon  la  communication  des  objets 
indiqués  ci-dessus  et  trouvés  par  M.  le  docteur  Anger.  qui 
les  a  étudiés  avec  soin.  Ces  Messieurs  ont  bien  voulu  nous 
faire  part  de  leurs  observations,  dont  nous  avons  fait  notre 
profit. 

PÉRIODE  ROMANO-GAULOISE. 

Après  plusieurs  années  de  succès  et  de  revers ,  Rome 
venait  de  soumettre  la  Gaule  entière  à  ses  lois.  Ses  habitants, 
obligés  de  subir  le  joug  des  vainqueurs,  en  subissaient  un 
autre ,  au  milieu  de  la  paix ,  d*une  nature  plus  pacifique  et  i 
leur  insu.  Avec  l'influence  romaine  s'introduisaient,  dans  nos 
contrées ,  la  civilisation  ,  les  arts ,  l'industrie  des  vainqueurs, 
et  nous  trouvons  sur  le  territoire  de  Nalliers  de  nombreuses 
preuves  de  cette  assertion. 

£n  plusieurs  endroits  apparaissent  des  débris  de  poterie 
commune.  Sur  quelques  fragments  d'une  terre  rouge ,  on 
distingue  les  noms  des  potiers  romano-gaulois  qui  les  ont 
fabriqués,  ce  sont  : 

(1)  Dit,  plus  tard,  chemin  des  Souncrcit  ou  des  Saulniers;—  delà 
fiifêeapte ,  chemin  d^  S<nnts^ 


BÉDACTION  DES  OHRONIQtJeS  PAltOISSlALES.  301 

S.    CBTS.  )    ,,     .  .  ,  . 

>  d  origine  gauloise 

COCVB.    ) 
LVPOS. 
RVPI.    M. 
P.   VLP. 

A  ces  poteries ,  il  faut  joindre  on  certain  nombre  de  frag- 
ments de  verre  »  dont  quelques-uns  de  couleurs  Tariées  (Don 
de  M.  Auger). 

Dans  les  sépultures  et  isolément ,  on  trouve  des  flûtes  en 
o&  Un  de  ces  instruments  est  d'une  forme  on  peu  différente, 
eo  ce  que  Tembouchure ,  au  lieu  d'être  ronde ,  a  la  forme 
d'un  parallélogramme.  Elle  est  ornée  de  dix  figures  circulaires, 
composées  chacune  de  six  cercles  ronds  concentriques. 

Amies  et  ustensiles.  —  Gomme  appartenant  à  cette  même 
époque ,  citons  deux  bracelets  de  femme ,  en  bronze ,  très- 
bon  travail  du  V  siècle ,  trouvés  Tun  et  l'autre  au  bras  qui 
les  portait  réunis  ensemble  ; 

Un  fragment  de  cuirasse  de  bronze ,  peut-être  gauloise , 
grand  nombre  d*6pées  de  fer  avec  le  pommeau  de  bronze  en 
forme  de  fleuron  :  ces  pommeaux  sont  très-petits  ;  une  foule 
d'instruments  et  d'ustensiles  de  fer ,  tels  que  compas ,  mar- 
teaux ,  chaînons ,  faucilles ,  couteaux ,  haches ,  etc.  ;  meules 
à  moudre  le  grain ,  miroir  de  métal ,  fragment  de  chandelier 
de  bronze  ,  épingles ,  agrafes ,  etc. 

Les  monnaies  romaines  sont  nombreuses  :  les  plus  an- 
ciennes sont  des  deniers  d'argent  consulaires ,  qui  ont ,  en 
général,  beaucoup  circulé  et  sont  très-frustes.  Viennent, 
après,  des  monnaies  d'Auguste.  La  plupart  des  empereurs 
sont  représentés  par  quelques  pièces  communes  jusqu'à 
G  ration  ,  qui  termine  la  liste. 

A  St-i\iartin-sous-Mouzeuil ,  outre  des  tuiles  à  rebords^  un 


30^  CDXCRtS   ARCIIÊOtOr.TQUE   DE   FRAXCF. 

dépôt  de  monoaics  romaines  a  été  mis  à  dûcouTerL  Blés 
appartienoent  aux  deat  premier»  tiers  du  III'  sîède.  Ce  sont 
des  monnaies  de  Gallien  ,  Poslume  ,  Tetrîcas ,  Victorin.  U 
dépôt  t)araU  avoir  été  confié  à- la  terre  soos  Tetrictis. 

Enfin,  nons  meniionncroos  deux  ampiiores  ,  Tone  HrovTée 
près  la  ceinture  des  Hollandais^  dans  la  marais,  i  2  kilo- 
mètres environ  des  terres  hautes.  EUc  élail  h  dcconven  et  a 
3  centimètres  d*épaisscnr.  L'antre  fui  recueillie  dans  les 
champs. 

Non  loin  de  Chevrette ,  sur  les  limites  de  la  pbîoeei  do 
marais ,  est  on  ancien  ihit  qmr  s'élevait  jadis  au-dessus  des 
terrains  mouillés.  Cet  endi^it  porte  le  ncm  caractértstiqoe 
de  Châtelier ,  indice  d'un  ancien  lieu  de  refuge.  Ces  peints, 
nalurellemew  fortifiés ,  ont  servi  aux  populations  celtiques , 
puis  aux  Uomano-Gaolois  dès  les  IV'  et  V*  siècles,  et  enfin 
aux  habitants  du  pays  fnyant  les  invasions  noi  mandes  dos 
1\*  cl  X"  siî'cles. 

Ètjftnologie  de  NalUers.  —  Vei^  cette  même  époque  a  du 
apparaître  le  nom  mCme  de  la  localité ,  ohjet  de  nos  étode& 
Diaprés  M.  Cardin  ,  dont  l'autorité  en  celte  matière  est  bien 
connue ,  Nalliers  serait  un  nom  romano-gaulois,  venant  pro- 
bablement de  celui  d' mi  individu  nommé  Nalhalis  (Nathû" 
larùt).  Couf.  Natlialiacum  (Naillac).  Si  c'était  Aa/WariVp , 
ce  nom  serait  du  lîï'  ou  IV*  siècle. 

^.POQUë    niRÉTIKXNE 

L'É\angilc,  piéclic  des  les  premiers  siècles  dans  la  Ganle, 
se  répandit  promptemcnt  dans  les  contrées  d'un  accès  facile: 
les*  rivages  de  la  mer ,  les  lieux  importants ,  etc.  ,  furent  les 
premiers  à  recevoir  la  bonne  nouvelle.  Si  nous  ne  trouTons 
pas  de  traces  directes  pour  la  localité  qui  nous  occn|)o ,  on 


bêdâction  des  chboxiqucs  paroissiales.      303 

p^ot  croire  cependabt  qo^elle  fut  convertie  de  bonne  heure 
an  christianisme.  Le  voisinage  du  Langon ,  où  a  été  trouvée, 
il  y  a  qnelcpics  années ,  t*inscn|)tion  d*nn  tomhean  chrétien 
de  la  fin  du  II  r  siècle  on  dti  commencement  do  rV*,  consmte 
que  h  religion  de  Jésns- Christ  avait  d^ji  dans  la  contrée  ses 
martyrs.  La  palmette,  gravée  an  commencement  d^  Tin- 
scripiloo  ainsi  conçne  : 

ROXVLVS  VERPANTI.    F. 

doiix  petits  poissons  en  verre ,  recneillis  sur  les  mêmes  lieux, 
indiquent  que  Nalliers ,  situé  sur  les  bords  de  Tancien  golfe 
des  Poitevins ,  ne  pouvait  être  étranger  an  mouvement  qui 
se  manifestait  alors  dans  les  ]K>putations ,  à  une  ticoc  de  ses 
limites. 

Le  premier  établissement  religieux  de  Nalliers  fut ,  comme 
presque  partout  ailleurs,  un  prieuré ,  monasieriolum.  Mon- 
treuil  (i) ,  dont  la  maison  existe  encore  dans  le  voisinage  de 
l'église ,  montre  assez  que  TédiGce ,  primitivement  chapelle 
du  monastère ,  mérita  plus  tard ,  h  cause  de  Timportancc  du 
Ken  ,  d'être  élevé  an  litre  d'égKse  paroissiale.  I^  dépendance 
immédiate  de  cette  chapelle  prieuralc  de  Tévéque  de  Poitiers^ 

de  dono  episccpi^  indique  que  saint  Hilaire»  Tillustre  évêqne 
du  lY*  siècle ,  nommé  à  Juste  titre  Tapôire  des  Gaules ,  ne 

fut  pas,  sans  motif,  cheisi  de  préférence  pour  patron  d'une 

paroisse  qui  lui  a  toujours  été  consacrée. 
Ce  qui  prouve  d'une  manière  plus  positive  la  préexistence 

de  Montrcuil  à  Nalliers  ,  c'est  que  la  plus  ancienne  et  la  plus 

importante  seigneurie  connue  du  lieu  ,  Chieau  les- Vases ^  et 

(i)  La  traduction  de  ce  nom  ne  laisse  aucune  incertilude  :  il  suffit 
d^oinrir  un  diclîonnaire  géograpliiqiie  pour  s'assurer  que  Ions  les  ho- 
monymes de  Montreuil  ont  pour  origine  un  petit  i^tablissemenl  ecclé- 
siastique, moiKurmo/Nm, 


iùk  CONGBkS  ARCRÊOLOGIQOE  DE  FRAMCB. 

quelques  autres  geotilhommîères,  lui  payaient  une  re- 
devauce. 

L*église  de  St-Hilaire  est  de  la  fin  du  XIP  siècle  ou 
du  commencement  du  XIIP  ;  mais  il  ne  reste  qo*uiie 
partie  du  chœur  qui  puisse  être  attribuée  à  la  première  con- 
struction. Le  support  de  deux  voûtes  est  remarquable:  c*est 
le  Christ  triomphant ,  assis  dans  un  fauteuil ,  sujet  assez 
rarement  exécuté.  Le  reste  de  l'édlGce  a  été  refait  à  diverses 
époques.  On  conçoit ,  en  eiïet ,  que  ce  monument ,  placé  au 
milieu  du  théâtre  des  guerres  du  XYl*  siècle  et  sur  la  roule 
de  Luçon  à  Fooienay ,  fut  plusieurs  fois  pris  et  repris  par  les 
protestants.  La  Chronique  du  f^ngon  mentionne ,  en  par- 
ticulier ,  la  dévastation  qui  eut  lieu  le  30  avril  1562. 

Les  inscriptions  qui  témoignent  de  reconstructions  en  sont 
une  preuve  irréfragable.  Au-dessus  d*une  arcade  des  voûtes 
on  lit ,  dans  Tintéricur  : 

EX  IMPENSIS  ECCLESIiE 
HOC  CONSTRVCrVM   FVIT.   1667. 

Sur  la  porte  principale  d^entrée,  et  au-dessous  d'une 
statue  de  saint  Hilaire  : 

EX  iMPENSIS^ECCLESIiB  ,   HOC  REFECTVM   rVlT 

N.    COLBERP.    EPO.    ï.    GOVPILLEAV.    C.    P.    POIVRE.. 

ANNO.    DONI.    1663. 

Visitons  Téglisc  plus  en  particulier.  Le  monument  n*a 
qu'un  seul  bas-côté ,  jiu  fond  duquel  est  placé  Tautel  de  la 
Sainte-Viergc  ,  rétabli  à  neuf  en  1819.  Le  maître-autel  Je 
tabernacle  et  son  exposition ,  d'un  assez  pauvre  style ,  dit 
M.  Lacnrie,  sont  en  beau  marbre  blanc  et  de  diverses 
couleurs. 

Au  bas  du  tableau  du  grand-autel ,  et  qui  représente  une 
Ascension  pointe  par  M.  Sotia  ,  on  lit  cette  inscription  : 


RÉDACTION  DES  CHROKIQUES  PAROISSIAtES.  305 
Ces  tableaux  ont  été  faits  et  l'autel  repeint  en  1810 ,  par 
Us  soins  de  MM.  Adrien-Henri  Pilot ,  desservant  de  cette 
paraisse;  Jean  Baptiste  Charrier,  maire;  Jean- Baptiste 
Charrier  jeune ,  Français  NauUeau,  Jérôme  Chemerot , 
marguMiers. 

La  clef  de  la  voûte  da  sanctuaire  représente  la  main 
nimbée  et  bénissant  du  Sauveur. 

Au-dessous  du  chœur  existe  une  crypte  sans  aucun  ca- 
ractère d'architecture.  Ce  lieu  servait  de  sépulture  aux 
seigneurs  de  Tlslean -les- Vases.  En  1828 ,  les  employés  du 
cadastre  enlevèrent  deux  cercueils  en  plomb ,  dont  Tun  ren- 
fermait les  ossements  d'un  seigneur  de  Nalliers. 

Le  clocher,  lourde  masse  carrée,  s'élève  à  l'entrée  du 
choeur.  On  y  suit  facilement  de  l'œil  les  traces  de  plusieurs 
restaurations.  A  l'extérieur,  sur  les  murs  de  la  tour,  on  lit 
ces  mots  gravés  dans  la  pierre  ; 

Côtés  ouest  et  sud  : 

M""  GIRARD,  CVRÉ. 
CHAVVEAV.  SÉNÉCHAL.  1710. 

Plus  bas  : 

S'^  HïtARI ,  ORA   PRO  NOBfS.   OMNES 
SANCTI  ET  SANCTjE  DEÏ  ,  INTERCEDITE   PRO  NOBIS. 

Côté  nord  (  lettres  à  rebours)  : 

CHAVVEAV,   SENAL,   FAn. 

De  trois  cloches  qui  composaient  la  sonnerie ,  deux  furent 
enlevées  en  1792  avec  celle  du  prieuré  de  Chevrette,  pour 
être  transportées  d'abord  à  Fontenay,  puis  à  La  Rochelle. 

Le  pooillé  du  diocèse  de  Luçon  mentionne  denx  petits 

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306  CONGRkS  ARCBÊOrXXSIQGfi  DE  PRANCE. 

autels  qui«  aj^onrd'bai  *  n'oxbient  plu»  dans  l'églifle  :  Taiilel 
du  Si-Roaaire  et  celui  de  St^Blaise,  adossés  3»  un  pilier.  Le 
reveqa  de  la  fabrique  •  y  compris  les  oblations  et  les<  banos , 
s'élevait  à  800*^  ;  le  tout  eu  terres ,  renies  en  argent  et  en 
blé ,  dont  le  détail  est  indiqué  au  long  dans  la.  Visite  épis-  ' 
copale  de  Mg'de  Mercy,  visite  faite  le  2k  mars  1778.  Le 
nombre  des  Odèlesen  âge  de  communier  était  alors  de  2^000» 
y  compris  le  village  de  St-Martîn. 

Les  registres  déposés  à  la  mairie  parlent  de  plusieurs  con- 
fréries qui  avaient  leur  administration  et  leurs  revenus 
particuliers. 

1^  paroisse  de  Nalllers  était  sur  la  limite  de  Tancicn  diocèse 
de  Luçon.  Le  cours  sinueux  du  petit  ruisseau  de  la  Corde 
le  séparait  du  diocèse  de  Maillezais  ,  et  plus  tard  de  celui  de 
La  Rochelle. 

Il  existait ,  sur  son  territoire ,  plusieurs  prieurés  et  cha- 
pelles particulières  que  nous  allons  mentionner. 

HôtcL  des  Calourets.  —  Près  du  pont  placé  sur  la  Corde  « 
h  gauche  en  se  rendant  de  Nalliers  à  Mouzeuil ,  on  trouvait , 
avant  la  Révolution ,  une  aumônerie ,  Eleemosy.-iana ,  éta- 
blissement de  charité  remontante  une  date  très-ancienne  ; 
son  nom  seul  en  est  une  preuve  :  la  Maison  des  Calourets  (1). 
M.  Fillon ,  dans  uoe  Étude  sur  los  populations  nomades  du 
moyen-âge,  fait  de  ce  lieu,  uqe/ citation  où  les  individus 
isolés,  appartenant  à  ces  tribus,  étaient  reçus  et  hébergés 
gratuitement  I^  charité  chrétienne  se  substitua  d'elle-même 
à  cette  institution  moitié  païenne ,  et  une  chapelle  dont  les 
pierres  ont  servi  à  construire  les  maisons  voisines ,  s'éleva 
près  le  refuge  des  Calourets.  Cette  aumônerie ,  mentionnée 
dès  le  Xlir  siècle ,  était  dédiée  à  saint  Biaise  et  dépendait, 

(f  )  Ce  non» ,  iImis  le  langage  populaire  ,  signifie  ragabonds ,  nk*o< 
diants-,  bohémiens,  etc. 


RÉDACTION  DES  GâRONIQlTES  PAROISStAtES.        3U7 

6ii^defiiier  lien',  de  TOraioire  de  La  Rochëllîe.  Un  petit  re- 
feiio  de  300*  (1)  servait  encore,  en  1792,  à  secourir  cl 
Mberger  les  voyageurs.  Les  derniers  vestiges  de  cet  éta- 
blissement ont  disparu  en  1803. 

Prieuré  de  Si»M>arun.  -*  Le  prlenré"^  de  St-^MtiriÎD , 
annexé,  maintenant  pour  le  spirituel  à  MbUBenil ,  existe  à 
rélat  de  ruine  ;  un  petit  cimetière  est  à  côté;  Ce  lien  n*étalt 
encore ,  en  176.3 ,  qu*un  pauvre  villagev  lorsqv'nne  ordon* 
nance  royale  en  fit  une  commune.  La  chapeHe  dépendait  du. 
doyenné  de  Luçon,  et  le  titulaire  était  chargé  de  dcui  messes' 
par  semaine:  une  à  Téglise  de  Nalliers,  et  Tantre  à  Tautel 
du  prieuré.  Son  revenu  était  de  1,600'*^,  sur  lesquelles  le 
titulaire  i^ayait  72*  au  vicaire  de  Nfilliers  pour  le  service  des 
itiessea  Mg'  de  Mercy ,  qui  visita  ce  prieuré  en  1778 ,  le* 
trouva*  dans-  un  état  dépbrable  :  la  porte  était  en  ruine  et 
régiffiedceosverte.  11  donna  Tordre  d*y  construire  un  autel. 

Prieuré  de  Chevrette.  —  Le  prieuré  de  Chevrette ,  dédié' 
à  saint  Denis,  d*un  revenu  de  2,000*,  appartenait  à  la  chan- 
nsrie  dé  réglise  cathédrale  de  Luçon.  Le  vicaire  de  Nalliers 
y  disait  deux  messes  par  semaine  ,  pour  lesiiueJles  il  recevait 
du  titulaire  72*. 

En  1789,  le  chaf>hi-e  de  Luçon  fil  faire  la  visite  du 
prieuré  par  Tabbé  de  Beam-egard ,  noiliuié  plus  tard  à' 
Tévèché d*Orléans.  Ce  bénéfice  fdi  vendu,  d*après  le  décret 
dr  TAssembk'e  nationale  snr  les  biens  ecclésiastiques.  Le 
prix  d'estimation  fut  de  /^2,532*.  Son  revenu  provenait* 
d*nn  logis  coui^istaat  en  cbambi'e  bMse,  hante,  coisiiie, 
cellier,  grangtrs,  écurie,  cours ,  jardin  et  qnaireu»;  la  dixth 
pelle  proche  la  maison,  un  four  banal  et  une  fuie  (2). 

(1)  Pouilli  de  Luçon  ,  p.  58. 

(2)  Celle  fuie  mérite  d*èlre  remarquée  el  est  de  lBfh^dtt  XII lf  sièele. 


SOS      CONGBfeS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

De  plus ,  une  métairie  sise  à  Chevrette ,  contenant  200 
hoisselées,  12  journaux  de  prés,  des  cens,  des  rentes  en 
argent  et  en  blé  ;  enfin  la  quatrième  partie  des  dîmes  de  la 
paroisse  de  Nalliers. 

Les  habitants  de  Chevrette ,  d'après  une  autorisation  da 
Conseil  général  (session  de  1830),  ont  obtenu  une  section 
particulière  pour  les  élections  municipales  seulement  A  cette 
époque,  sur  seize  membres  qui  composaient  le  Conseil  ros- 
nicipal,  quatorze  étaient  de  Nalliers,  deux  seulement  de 
Chevrette  9  ce  qui  n'était  pas  une  juste  proportion  basée 
sur  la  quotité  des  deux  populations. 

Chapelle  de  St-Françoù.  —  La  chapelle  de  Si-François, 
à  la  nomination  de  Tévêqoe ,  était  chargée  de  deux  messes 
par  semaine.  Cette  chapelle^  située  dans  le  cimetière,  avait 
son  emplacement  indiqué  par  une  croix  élevée  à  i*extrémiié 
de  la  chapelle.  Fondée,  le  17  octobre  1659,  par  François 
Dieu,  son  revenu  avait  été  usurpé  dès  1778  ;  elle  était  entiè- 
rement détruite  en  1803. 

Chapelle  de  la  Rivière.  —  La  chapelle  de  la  Rivière , 
dans  Tancien  château  de  ce  nom ,  était  bien  enti-etenue  par 
les  seigneurs  du  lieu. 

Chapelle  de  l^hleaU'les-Tours.'^Lsi  chapelle  de  l'Isleau- 
les-Tours  était,  comme  la  dernière  ,  la  propriété  dn 
seigneur  de  Tlsleau ,  qui  se  qualifiait  plus  particulièrement 
de  seigneur  châtelain  de  Nalliers ,  TIsleau-Ies-Toors  et  autres 
lieux. 

Cammanderie  de  Féolette.  —  Nous  ne  pouvons  oublier 
de  mentionner  ici  la  jolie  chapelle  de  la  commanderic  de 
Féolette,  située  dans  la  paroisse  de  St-Élicnne-de-Brillouet, 
mais  sur  la  limite  de  celle  de  Nalliers  (1  ). 

(i)  Grand-Gauthier, 


BÊDACTION  DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES.        S09 

Cette  coromanderie ,  domus  Bospitalium  ^  primitivement 
de  l'ordre  du  Temple ,  fut ,  à  la  destruction  des  Templiers , 
^  attribuée,  comme  presque  tous  leurs  biens,  à  Tordre  de  St- Jean 
de  Jérusalem  :  elle  était  d*un  revenu  de  2,/iOO'^  et  exempte  de 
tom  droits  dus  à  l'évoque.  La  chapelle  mérite  d'être  visitée  : 
la  porte  d'entrée  est  du  Xir  siècle.  Plusieurs  parties  du  mo- 
nument ont  été  relaites  aux  XI11%  XIV*  et  XV«  siècles.  On 
aperçoit  encore  quelques  restes  de  peintures  murales.  Deux 
arcades  du  XV«  siècle ,  aujourd'hui  fermées ,  donnent  accès 
dans  une  chapelle  bâtie  par  le  commandeur  Jean  Prévost.  A 
la  réunion  des  arcades,  on  lit  cette  inscription  placée  à 
rexléricury  côté  nord  : 

F.    JEAN   PREVOST 
COMMANDEVR  DE  FÉOLETTE 

(une  ligne  effacée). 

Au-dessus  de  Tune  d'elles  sont  les  armoiries  mutilées  du 
même  commandeur.  {D*argenî  à  trois  hures  de  sable.) 

L'autel  de  la  chapelle  était  orné  d'un  bas-relief  en  pierre , 
représentant  saint  Jean-Baptiste,  patron  de  l'ordre,  bap* 
tisant  Notre -Seigneur.  Ce  travail  est  du  commencement  du 
XVIP  siècle.  Sur  le  côté ,  à  droite,  on  lit  : 

FRÈRE 
FRANÇOIS 
DU   BÉLINO 
A/.    GOMM 
ANDEVR 
DE  FEOLE 
TTE,   LA 

N.   «705. 

On  remarque  une  curieuse  pierre  tombale,  du  commence- 
ment du  XIV*  siècle,  dans  la  chapelle. 


310      GOKGIIÈS  ARCHÊOLCGIQCE  DE  FBAKC£. 

Sar  la  .maison  de  la  ComBiainlerie,  on  voit  dm>z  écusaons  : 
1°  Sur  ooe  cheminée,  celui  des  Froitîer,  a^-ec  chef  de 

Ualle; 
2?  Sar  ane  pierre  encastrée  aa-ilefisus  de  la  façade  des 

granges  un  biasQn  informe. 

LISTE  BBS  GUftëS  ET  VICAIRES  DE  NALLIBRS. 

159^.  Messire  Jean  Blanchard,  curé  de  Nalliers.  — Sou 
nom  parait  dans  un  acte  du  6  nov-embre  1594  ,  où  Louis  de 
Montausier ,  écuyer ,  seigneur  du  Vei^ier ,  etc. ,  et  de  la 
Court  de  St-Gilles,  seigneur  d'EscouIaodre ,  rend  aveu  i  la 
baronnie  de  Youvent  et  Mervent ,  pour  la  moitié  de  la  dîme 
qu*il  partage  avec  messire  Jean  Blanchard,  curé  de  Nalliers. 

1620.  René  ou  Jean  Migmot,  qui  devint  curé  de  Notre- 
Dame  de  Fontenay. 

1627.  CHBYALiBa ,  vicaire, 

16/^.  Jacques  Oinipilleac  est  cité  'dans  une  inscripltott 
placée  sur  la  porte  d'entrée  de  l'église.  Près  du  grand 
autel ,  h  4roite ,  est  son  épitapfae ,  œnçoe  en  œs  -termes  : 

hic  jacet  m.  j.  oovmlleav 
fbtfu  bector  bvjvs  pabbo- 

chiae,  qvi  t3na1i  missam 
singvlis  hebdoxadis  alter- 

am  qve  pro  depvkctis 
singvii)  akms  dic  uabtis 

Q\0  OBir   INDIKIT  CBLEBRANDAS , 
AN   OMI   1676,   22   APBILIS. 
BEQTIESCAT  m  PAGE.    AMEN. 

En  1676,  15  avrils  acte  où  Alexandre  Gojon,  seigneur 
d'Escoulandre ,  rend  aveu   pour  la  dlme  citée  plus  baui. 


RÉDACTION  DES  CHBOMQUCS  PAROISSIALES.        311 

i|ii*îl  partage  avec  Jacques  Ooiipîtteira ,  curé  de  Nalliers,  au 
terroir  du  Grand-Crochet ,  tant  en  la  grande  qo*en  Ta  petite 
enclave. 

]669«  GoDBT,  vicaire. 
1692-1699.  ViOARD,  curé.— Visite  de  Henri  de  BariUon, 
évéque  de  Luçon ,  le  27  avril  1692. 
1692.  Bardoul,  vicaire* 
1709.  Girard,  curé. 

1735.  Saboorin,  vicaire. 
1728.  BUTIER,  curé.— Visite  de  Michel-Celse  de  Rabulin 
de  Bussy,  1728. 
1728.  Barré,  curé. 

1729.  DuBosc,  vicaire. 
1740.  Tranchbt»  vicaire. 

1740.  MicHBKOT,  vicaire. 

17/iO.  Jean-Rose  Fortin  ,  curé.  —  Sépuliure  de  messîre 
Eusiaclie  Butier,  ancien  curé  de  Nalliers,  âgé  de  78  ans. 

1741.  Patron,  vicaire. 

Le  Carême  est  prêché  par  /rère  Ange,  de  St-Brietrc,  ca- 
pucin. —  Vitiite  de  Samuel*'Gtti4iaume  de  Verlhamon ,  évoque 
de  Luçon ,  le  2  septembre  1741. 

1741.  De  juillet  en  septembre,  il  régna  à  Nalliers  une 
épidémie  qui  fil  mourir  un  grand  nombre  d'habitants.  £n 
général,  cette  maladie,  sans  être  mortelle,  n'était  qu'une 
espèce  de  fièvre  de  marais. 

1742-1749.  Brunet  ,  vicaire. 
1751.  MouR.iN,  vicaire. 
1753-1756.  FouASSOir,  vicaire. 
1756.  Marian,  vicaire, 
1767.  Flbury,  vicaire. 
Cloche  fondue  par  Aubry,  fondeur  aux  Aubiers. 

1758.  O'SuLLivAN,  vicaire. 

1759.  Vbrgss,  Ticaire. 
1762.  GoDBT,  vicaire. 


312  CONGRÈS  ARCHÊOLOGJQLE  DE   FRANCE. 

M.  Foi  liu ,  curé  de  ^'alli«rs ,   se  retire  et  signe  oomaie 
prieur  nommé  de  La  Grèye. 
1762.  BouQOiÊ,  curé. 

1764.  FoMOLBAU ,  yicaire. 

1765.  Caillé,  vicaire. 

1766.  Barbttbau,  vicaire. 
....  GoupiLLBAU,  vicaire. 

1767.  Laisnb,  vicaire. 

Visite  de  Mff  de  Mercy,  2^  mars  1768. 

1781-178?.  Allain,  vicaire. 

1784-1786.  RiDiBR,  vicaire. 

1788-1791.  Lb  Toczr,  vicaire. 
1791.  Dernière  signature  de  M.  Bouquié,  curé,  1 5  juin  91. 

1791.  O' Kelly,  curé  constltotionoel. 

1792.  BONNACD,  ex-curé  intrus  du  Langon.  — En  1801 , 
il  fit  sa  soumission  et  devint  curé  de  la  Réorthe. 

1801.  Goujon,  nommé  après  le  Concordat. 

1803-1807.  Sagot,  curé. 

1807.  Alexis-Marie  G E AT ,  né  le  23  septembre  176^,  i 
Fontenay,  fut  ordonné  à  La  Rochelle  et  nommé  vicaire  de 
rile-de-Ré  sous  M.  Doussin.  En  1791,  il  refusa  le  sermeot 
et  vint  se  fixer  à  La  Rochelle.  Exil^  en  Espagne ,  Férôqae 
d*Osma  fut  son  protecteur.  De  retour  en  France,  il  exerça 
son  ministère  d'abord  à  Vix,  dont  il  rouvrit  Téglise,  et  à  St- 
Christophe,  près  La  Rochelle;  puis  il  devint  curé  de  Nalliers 
et  ensuite  de  la  paroisse  de  L'Hermenault,  où  il  moorat  en 
1838,  âgé  de  7^  ans. 

1807.  Adrien-Henri  Pi  LOT,  curé. —Il  avait  été  vicaire  de 
Niort;  il  était  né  le  26  janvier  1765.  Il  avait  été  déporté  à 
Cayenne  avant  d*être  nommé  curé  de  Nalliers,  où  il  inoorot 
en  1817,  21  août. 

1817.  JOUSSEAUME,  curé.  —  Il  sortait  du  vicariat  de 
St-Jean-d*Angely.  De  Nalliers,  il  passa  à  la  cure  des  Mooiiers- 


RÉDACTION   DES  CHRONIQUES   PAROISSIALES.         313 

i€S-Maobil8,  pais  à  celle  de  Péault  Retiré  à  St-Dilaii-e-le- 
Voohîs,  il  y  moarat  en  1862. 

1818.  Pineau,  caré,  passe  à  Évrones  en  1822.  — -  Cet 
ecclésiastiqae  ût  placer  une  croix  sur  les  ruines  d*une  plus 
ancienne,  qae  la  tradition  veut  avoir  été  bénite  par  le 
P.  Montfért  Elle  fut  solennellement  relevée  en  1818  par 
Mg'  Couperie,  natif  de  Péault,  alors  missionnaire  de  St- 
Laurent,  et  depuis  évêque  de  Babylone  avec  le  titre  de 
consul  de  Bagdad  et  de  Bassora  où  il  mourut.  Ce  dernier 
calvaire  fut  encore  remplacé,  en  1863 ,  par  le  P.  Brouard, 
à  la  suite  d'une  mission  donnée  à  Nalliers 

1822.  PoiRON ,  curé ,  natif  des  Herbiers ,  passe  II  la  cure 
de  St-Urbain  en  182/^.  —  Il  vivait  encore  eu  186à,  comme 
prêtre  habitué. 

1826.  Begaud,  curé,  nommé  ensuite  à  Cbâteau-Guibert. 

1829.  René  Gauthier,  curé,  ancien  vicaire  de  Bois-de- 
Cené,  exerçant  encore  en  1864. 

PÉRIODE  MÉROVINGIENNE  ET  CARLOVINGIENKE. 

Les  témoignages  de  cette  période  sont  peu  nombreux  :  c'est 
une  framée  ;  c*est  un  denier  d'argent  de  la  seconde  moitié 
du  VIP  siècle,  frappé  à  Poitiers  ;  un  autre  denier  de  Louis- 
le-Débonnaire,  christiana  religio  ,  et  quelques  pièces  au 
type  Mellois  de  Cbarles-le-Chauve. 

Féodalité. 

Montreuil,  —  La  plus  ancienne  seigneurie  de  Nalliers 
nous  parait  être  celle  de  Montreuil.  Son  origine  ecclé- 
siastique, sa  position  près  du  port,  qui  n'est  que  le 
prolongement  du   canal  de    la    Douve    allaut  à  celui  des 


316  CONGRÈS  ABOIIÊOfcOGIQt'Ë   DE  FR.^NCK. 

Hollanda»,  les  tombeaot  en  pierre  cfu*4>n  y  truffe  «  k^ 
redevances  dues  par  le  seigneur  de  Vlfdeau-lesrVaJé»  « 
l*église  (laroissiale,  témoignent  de  sa  priorité,  de  son  amlquiié» 

La  seigneurie  de  Moiitfteiiil  relevait  de  réAÔfôe  de  Fui- 
tîers  et  ensuite  de  la  barounie  de  Luçon.  Elle  eut  pour  pru- 
priéuires  les  Yallier,  les  Gbasteigtier,  Ses  lousseaume ,  etc. 
Elle  appartenait,  dans  la  2"  moitié  duXVr  siècle,  à  Garrid 
Caiibaud,  d*une  famille  calviniste,  écuyer,  gentilhomme 
de  la  chambre  du  roi  Henri  IV.  Il  avait  une  sœur,  ndnmée 
Catherine ,  qui  épousa,  au  mois  d*août  1571,  Charles 
Bonnevin,  écuyer,  seigneur  de  La  Restelière,  et  une  se- 
conde, du  nom  de  Renée,  religieuse  au  Val-de-Morière ; 
plus  un  frère,  appelé  Chartes  ,  écuyer ,  seigneur  de  La  Che- 
vrotière,  décédé  en  1581. 

Gabriel  Cailhaud  eut  pour  épouse  Barbe  de  Culant  En  162^, 
on  voit  un  aveu  de  Salomon  Cailhaud ,  pour  la  seigneurie  de 
Montreuil  ;  il  était  probablement  fils  du  précédent  et  aussi 
calviniste.  Il  avait  épousé  Louise  de  Bessay ,  et  est  indiqué 
comme  trente-sixième  actionnaire  des  dessèchements  de  ma- 
rais opérés  sous  la  direction  du  hollandais  Bradiey. 

Alexandre  Cailhaud,  écuyer,  seigneur  de  Nalliers  en  1651, 
époux  de  Françoise  Bemardeao  (V.  lés  de  Loynes),  mourut 
en  1674  ,  et  sa  fcfmme  en  1694  ,  ne  laissant  qu'une  fille,  du 
nom  de  Françoise,  morte  célibauire  à  Luçon,  le  16  juin 
1710. 

L*écusson  placé  sur  la  porte  d'enlrée  de  fa  maison  de 
Montreuil,  avec  la  date  de  1593  ,  est  celui  des  Cailhaud  qui 
porUient  :  d'or  au  lion  de  sable,  armé  et  lampassé  de  gueules. 

Ces  armoiries  y  sont  accompagnées  de  celles  de  plusieurs 
familles  alliées  à  la  leur. 

Le  château  de  Montreuil  était  flanqué  de  deux  tourelles , 
démolies  en  1803.  11  ne  reste  plus  rien  de  l'ancienne  de- 
meure ,  une  maison  bourgeoise  en  occupe  remplacement. 


RÊDACIION  D£S  CBROMQiJËS  PAUOlSSUiES.        315 

Dans  la  cour  de  llanlretiîi,  on  a  tfOUfé'pknitfDrscerckwils 
en  pierre,  dool  l*«io  offrait  une  dooUe  croix  tor  le  oou?ol*de. 
Dans  rifttérieiir,  des  fines  funéraires  en  terre  Mancbe  nott 
-vernissée  Indiqaaietit  des  inhumations  antéiiennss  'an  XI* 
siècle  (1). 

UhUau4es'  Vases.  —  «  L'Isleau  est  une  chastellenie  te- 
«  uant  de  Luçon...  Nalllers  est  une  grosse  paroisse,  dont 
«  risleau  souloit  estre  la  forteresse ,  sise  en  marais,  hors  le 
(c  bourg,  en  une  petite  isie  ,  d'où  le  nom.  i  Ainsi  s'exprime 
Duchesne,  dans  s>on  Bisiaire  de  la  maison  de  Chasteigner. 

La  famille  de  Chasteigner  possédait^  en  effet,  la  seigneurie 
de  Nalliers  dès  le  XIII*  siècle.  Elle  lui  venait ,  par  alliance , 
d'une  famille  portant  le  nom  de  Valliers. 

1302.  Guy  CHASTEiGNEB^  seigneur  de  La  Cliasteigncraye 
et  de  risleau  ,  fit  quelques  échanges ,  en  la  même  année , 
avec  Domician ,  abbé  de  Moréilles ,  et  Trère  Lucas  Dufour , 
procureur  de  celte  abbaye.  Dans  cette  charte,  Guy  se  qualifie 
de  seigneur  de  risleau ,  a  qui  est  un  hostel  noble  assis  à 
t  Nalliers ,  sur  le  marais ,  avec  un  beau  fief  en  chastellenie  , 
I  mouvant  de  la  baronnie  de  Luçon.  Id.  » 

1323.  Guy  Chasteignèr,  deuxième  du  nom,  ci-dessus 
indiqué,  eut  pour  fils  Thibaut  Chasteigneb,  seigneur  de  La 
Cbasteigneraye ,  de  risleau  et  du  Patis-de-lPuutenay.  H  avait 
épousé  Jeanne  de  La  Gnierche.  De  ce  mariage  : 

1351.  Marie  CHASTEIGNER ,  la  jeune,  dame  de  Fouillé 
et  de  ristean  ,  mariée  Si  Savary  de  Vivonne ,  auquel  elle 
apporta  les  seigneuries  de  l'Isleau ,  Fouillé ,  etc.  Ces  terres 
passèrent  ainsi  à  la  maison  de  Vivonne. 

Ysabeau  de  Vivonne ,  sœur  de  Savary ,  hérha  de  son  frère 
et  devînt  dame  de  foùîllé ,  Nalliers ,  etc. 

1/^35.  En  cette  année,  ces  terres  vinrent  eu  héritage  2k 

(i)  Couinuiiicadon  de  M.  B.  Fiilon. 


316  CONGIIÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 

Andrée  de  Varèse ,  611e  de  Jean  de  Yarèse ,  ei  ï  Genuaioe 
de  ViTonne.  Ces  biens  comprenaient,  en  outre ,  en  15ù?,  iei 
seigneuries  des  Moulières ,  en  la  paroisse  de  l/HermenauU , 
de  St-Laurent*la-Saile  et  celle  de  TIsleau-de-Nalliers  avec 
ses  di^pendances. 

1^63.  Dans  un  acte  de  1^63,  ou  voit  que  les  habiunts 
de  Nalliers  e(  de  risieau  avaient ,  par  coutume  ancienne ,  le 
droit  de  mener  pacager  leurs  bestiaux  sur  le  marais  de 
Nalliers  et  sur  celui  que  Tabbaye  de  Moreilles  avait  à  Cbavigny. 

L'un  des  descendants  de  Savary  de  Yivonnc  ,  André  de 
Vivonne ,  seigneur  de  La  Chasteigneraye ,  eut  pour  OJJe 
Anne,  femme  de  François  de  Bourdeilles ,  père  de  l'illustre 
Brantôme,  qui  fut  momentauéraent  lui-même  seigneur  de 
Vallier,  en  1565. 

1558-1566.  Jean  de  Bourdeilles  se  qualifiait  seigneur 
châtelain  d'Ardelay  ,  Nalliers ,  etc. 

André  de  Bourdeilles  Tendit ,  en  1 566 ,  Tlsleau  à  Pierre 
Escot.  A  celui-ci  succéda  son  gendre,  Pierre  Rat,  coa- 
seiller  au  présidial  de  Poitiers ,  qui  rendit  aveu  à  Luçon  en 
158^.  En  i^dkt  on  trouve  un  deuxième  aveu  rendu  à  la 
même  baronnic  par  Jean  Rat,  pour  les  seigneuries  de  Nalliers 
et  de  risleau.  C'était  le  petit-fils  du  précédent 

1659.  Le  22  août,  la  seigneurie  de  l'Isleau  fut  achetée 
par  Jean-Baptiste  de  Loynes,  seigneur  de  La  Pontcrie^  con- 
seiller au  parlement  de  Metz.  Il  avait  épousé  Gabrielle- 
Elisabeth  Ménardeau ,  veuve  de  Denis  de  Sallo ,  seigneur  de 
La  Coudraye  de  Luçon ,  conseiller  au  parlement  de  Paris, 
qui  fonda  le  Journal  des  Savants.  Il  devint  ainsi  possesseur 
de  la  bibliothèque  de  ce  dernier  et  la  fit  transporter  à  l'Isleau. 
Les  armes  des  Loynes  se  trouvent  à  la  cure  de  Nalliers,  sur 
une  plaque  de  cheminée. 

1667.  La  vente  de  l'Isleau  avait  eu  lieu  en  vertu  d'oo 
décret  du  parlement  de  Paris.  Jcan-Baptiste  de  Loynes  fit 


RÉDACTION   DES  CHBONIQUES  PAROISSIALES.        31? 

racquisîtioD  deCotine»  le  i"  septembre  1667,  etoblinr, 
après  une  enquête,  l'autorisation  de  Mff  de  Barillon,  évoque 
et  baron  de  Luçon ,  d'y  construire  un  château  et  d'y  trans- 
porter le  chef-lieu  de  sa  seigneurie.  C'est  ainsi  que  fut  laite 
l'union  de  la  maison  noble  de  Gotine  aux  terres  et  chastellenie 
de  Nalliers  et  de  l'Isleao,  sous  l'hommage  d'un  seul  et  même 
aveu. 

L'ancienne  et  petite  seigneurie  de  Cotine  était  une  habi- 
tation de  pauvre  apparence,  se  composant  d'une  petite 
chambre  basse,  une  haute,  une  boulangerie,  un  cellier,  un 
grenier  au-dessus ,  une  grange  et  deux  petites  tourelles  à 
trois  étages ,  placées  de  chaque  côté  de  l'entrée  d'une  cour 
fermée  de  murailles  L'une  de  ces  tourelles  était  couverte  en 
ardoises  h  tiers-points  avec  un  dôme  ;  l'autre  servait  de 
fuie  et  était  couverte  en  tuiles  plates. 

Le  château  nouveau  bâti  par  la  famille  de  Loynes  offrait 
à  la  vue  un  grand  corps-de-logis ,  couvert  en  ardoises,  de 
\^k  pieds  de  long ,  22  de  large  et  28  de  haut ,  avec  un  pa- 
villon. An  nord  étaient  de  grands  fossés  de  22  pieds  de  large, 
profonds  de  1/i  pieds ,  servitudes  et  jardins. 

Ce  château  prit  le  nom  de  l'Isleau-les-Tours ,  en  souvenir 
de  la  translation  de  la  seigneurie  et  des  deux  tours  qui  for- 
maient l'ancienne  demeure  de  Cotine. 

La  famille  de  Loynes  n'habita  que  peu  de  temps  (  35  ans) 
le  château  qu'elle  avait  pris  la  peine  de  construire. 

1701.  Le  12  novembre  1707  ,  Jean-Baptiste  de  Loynes, 
chevalier,  seig'de  Ja  Coudraye  de  Luçon  etdel'Isleau,  vendit 
la  terre  de  Nalliers  et  l'Isleau  à  dame  Angélique  d'Arcemale, 
veuve  de  Jean-Gabriel  de  Rorlhais,  seigneur  de  St-Kévé- 
rend,  demeurant  à  Si-Gilles-sur-Vie.  La  vente  eut  lieu 
moyennant  (i6,000'^. 

1712.  Cette  dame  ne  posséda  ces  terres  qu'une  dixaine 
d'années.  Le  5  février  1712,  elle  céda  l'Isleau  les-Tours  â 


31»  CONGirfeS  ARCDÈOtOGÎQUE  DE  FRAKCB. 

GbarlM^Pàut  Déelîet,  écuyer,  seigneur  de  Biai^ear  (!), 
demeoraat  à  Eaçon ,  par  acte  passé  à  Fontenay,  par  Ballani, 
ifioyemiam  1,800'^  de  rente;  plusieurs  antres  reoies,  ceUe 
de  80^  en  particuticr,  donnée  à  Téglise  de  Nalliers  par  le 
seigneur  de  Loynes  (2).  —  Charles-Paul  Becbei  moorat  le 
»  juin  1737. 

Jean-François- Alexandre  Bêchet  de  Bîarges  prenait 
le  nom  de  seigneur  châtelain  de  Nalliers ,  risleau>les-Toun, 
BeHe-de-€reux ,  pardsse  de  Sl^-Étiennenie-Brillonet;  il  était 
époux  de  Marguerite  Talmant  1!  mourut  en  1785^  laissant 
sa*  femme  tutrice  de  ses  enfants,  Maric-Charles^  Béchct  et 
Françoise  Bêchet;  Il  avait  un  frère ,  nommé  Charles-Paol , 
qui*  était  chanoine  de  Luçon  ,  vicaire-général  et  archidiacre 
de  Pareds. 

Ce  même  seigneur  acheta,  en  1753,  au  prix  de  6,500«, 
1»  Berderie  ,  dite  le  Marais-de-Brou.  Il  se  qualifiait  dé 
seigneur  châtelain  de  Nalliers,  Flsleau-les-Tonrs ,  Mootrcuîi, 
Ir  Grenouillère.  Il  demeui*ait  en  son  château  de  risieao- 
lc»-Toars,  et  devait  aveu  à  Tabbé  de  MoretUcs  pour  la  mé- 
tairie de  Brou. 

La  propriété  de  l-Isleau-les^Tuur»  a  plus  récemment  ap- 
parteno  à  la-  famille  de  L*Anspitaolt,  dont*  le  dernier,  Jacqoes- 
Gharles-Gabriel  de  L'Auspitault  ,  bien  connu  pour  ses 
eicenlrlcités»  est  mort  le  9  mars  1856  ,  âgé  de  68  ans. 

MaittlenaiK  cette  moison  est  devenue  une  usine  agricole 
(distillerie). 


(1)  Terre  noble  située  eu  Salnlonge.  Les  Bécliel  de  Bîaqces  étaient 
d^iiie  famille  .«oiiie  de«  finances  de  ce  paysi. 

(2)  La  famille  de  Loynes  avuit  di-oit  de  litre  dans  Téglise  de  Nalliers. 
En  faisant  quelques  réparations  au  cliœur  en  I86A,  on  a  rctroiné  la 
bam  de  litre,  et  en  deux  endroiis  Técusson  simple  et  sans  ^liance 
des  Lcynet. 


RÊOACTIOir  DES  CHROMQtES  PAROISSIALES.        319 

Qmnl  à  riskao-lrs-Yases  et  la  Grenouillère»  ces  terres 
appartenaient,  en  1828,  ï  M.  Trul)ert,  de  Nantes,  par  suite 
d*ttQ  mariage  d'une  demoiselle  de  Biarges  avec  M.  Trubert. 
Elles  passèrent  à  son  fils  et  à  sa  fille ,  mariée  à  M.  de  Lionr 
court.  L'Isleau-les-Yases  a  été  vendu  en  détail  par  cette 
famille. 

Aotrca  •eiyBenrlca  d«  IVallIcra» 

La  GrenouilLère.  —  La  terre  de  la  grenouillère  en 
Nalliers  fui  anciennement  possédée  par  la  famille  des  Bar- 
rabiii. 

Françoise  Bârrabin ,  dame  de  la  Grenouillère ,  fut  mariée 
^  Jean  Cbenin.  Les  Barrabîn  éuient  alliés  au&  Cbasteigner 
par  Jeanne  Bârrabin,  femme  de  Gilbert  Chasteigner,  deuxième 
du  nom  (1318).  Les  armoiries  de  Barrabîn  D*étaient  pas 
connues  de  Tbistoricn  Duchesne.  Celte  seigneurie  passa  ensuite 
aux  Clermont  d*Âmboise. 

La  terre  de  la  Grenouillère 'appartient ,  en  1865,.  à  Mà>  de* 
Lioncourt,  inspecteur  des  douanes,  à  qui  elle  est  venue  par 
héritage  de  la  famille  de  Biarges. 

Nermou.  —  Petite  gentilhommière  où  habita  le  sieur 
Courtin. 

Parmi  les  auditeurs  du  cours  de  géologie  que  fit  en  1595, 
à  Paris,  Bernard  Palissy,  figure  Denis  Courtin,  seigneur  de 
Nermou ,  docteur  en  médecine.  Il  était  calviniste  et  vint 
s'établir,  en  1578,  à  Fontenay ,  où  il  fut  nommé  ancien  de 
rÉglise  réformée  de  celte  ville.  En  1 58^  ,  il  se  retira  à  La 
Rochelle  où  il  ai  ait  sa  famille  ;  sa  femme  se  nommait  AJarlhe 
Quinefault  et  était  originaire  de  Koussay.  ->  Bernard  Palissy. 
mentionne  Denis  Courtin  dans  ses  ouvrages. 

In  Pinauiière,  —  C'est  dans   les  cavos  (carrières)   de 


320      CONGRÈS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

cette  maison  que  fareui  brûlés,  en  92,  les  papiers  de  TégUse 


La  Gogueterie,  du  nom  de  Tun  de  ses  propriétaires,  maison 
anoblie  par  les  seigneurs  de  Nalliers  et  de  Tlsleau  ,  occupée 
maintenant  par  M.  Charrier. 

Le  Porteau  appartenant,  en  1753,  à  la  famille  Portail,  sei- 
gneur de  La  Boulaye.  Cette  propriété  était  primitivement  une 
dépendance  de  la  commanderie  de  Féolette,  et  la  tradition  veut 
qa*il  eiistâl  au  Porteau  un  établissement  de  charité  semblable 
à  celui  mentionné  près  le  petit  ruisseau  de  la  Corde.  11  n*y 
aurait  là  rien  que  de  très-probable ,  car  on  sait  que  les  reli- 
gieux de  Féolette  étaient  désignés  sous  le  nom  de  religieux 
hospitaliers,  et  leurs  maisons  sous  celui  de  domtis  Hospi- 
talium. 

Pour  mémoire,  nous  mentionnerons  aussi  to  Grenelerie 
(damus  Granoiariay  versus  Lucionum),  indiquée  dans  une 
charte  de  Tabbaye  de  Boisgrollaud  du  XIIP  siècle ,  et  la 
Gerberie ,  ancien  petit-ûef ,  dont  la  terre  a  été  vendue  en 
détail ,  il  y  a  quelques  années.  Elle  avait  appartenu  à  This- 
torien  Jean  Besly ,  qui  en  ût  sa  maison  des  champs,  et  qui 
se  disait  dans  les  actes  seigneur  de  la  Gerberie. 


STATISTIQUE  ACTUELLE. 

Située  dans  le  canton  de  L'Hermenault ,  la  paroisse  de 
Nalliers  touche,  d'un  côté,  au  marais;  de  Tautre,  à  la 
plaine. 

I^  marai5.— Les  premiers  dessèchements,  dont  l'influence 
se  fit  ressentir  sur  les  terrains  mouillés  de  Nalliers,  furent  le 
résultat  du  creusement  du  canal  des  Cinq-Abbés. 

La  première  charte  par  laquelle  Pierre  de  Voluire  donna 


BÉDACTION   DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES.         32 1 

aux  abbayes  de  St-Michel,  de  TAbsie,  de  St-Maîxent«  de 
Maillezaîs  et  de  Nieal ,  les  marais  à  travers  lesquels  celles-ci 
creusèrent  plus  tard  ce  canal,  est  datée  de  Lnçon,  15  joillet 
1200  (1).  Elle  porte  cette  danse  : 

«  Ego  Petrus  de  Voluirio,  dominus  de  Chaillec,  dedi  et 
«  coDcessI...  quamdain  partem  roaresinm  qnod  est  inter 
a  Gballec  et  Nàetles  (Nalliers) ,  nsque  ad  terram  firmam, 
<(  ex  utraque  parte....  nichil  mihi  vel  heredibus  mets  in 
«  eo  retlnens,  praeter  censnin  quadraginta  solidornni  an- 
«  degafenslum  et  defensom  leporuni  et  faisannorum ,  ablato 
«  defenso  cnniculoruui  et  omnium  animalium.  » 

Cette  charte  mentionne  comme  témoin  Jean  de  Naler^ 
aumônier  de  Tabbaye  de  Luçon.  —Ce  passage  prouve,  en 
outre^  que  les  faisans  existaient  alors  dans  la  contrée ,  à 
Tétat  sauvage. 

Constatons  aussi  que  ce  premier  essai  de  dessèchement  fut 
dû  aux  moines  bénédictins  qui ,  après  les  heures  destinées 
au  service  de  Dieu  et  le  temps  consacré  aux  études,  de- 
venaient de  véritables  travailleurs. 

Le  canal  des  Hollandais  vint ,  après  le  canal  le  Roi  (2)  , 
devenu  insoOisant,  améliorer  et  compléter  ces  dessèche- 
ments. A  peine  commencés,  ces  travaux  furent  interrompus' 
par  la  mort  de  Tingéuieur  en  chef,  le  hollandais  Bradley. 
Louis  \IIT  lui  substitua,  le  U  mai  16/i5,  Pierre  Sietle , 
ingénieur  du  roi  à  La  Rochelle ,  et  Ociavio  Strada ,  seigneur 
de  Sailîôvrcs  en  Auvergne.  Soixante-deux  actionnaires ,  au 
nombre  desquels  ou  voit  les  noms  de  plusieurs  familles  du 
pays,  s'intéressèrent  à  ces  dessèchements  et  les  travaux 
s'exécutèrent  (3).- 

(1)  LVigînal  dans  les  archives  de  B.  Filloti. 
(S)  Creusé  sous  Phîiippe-le-nd. 

(S)   Voir,  à  ce  sujet,  un  imprimé  sur  parclirmiii  de  i*a('lc  de  pailagc? 
des  marais  desséchés,  en  vcrlu  de  la  dôctaraiiun  du  rui  du  h  mai  16/il, 

21 


M3  COKtiRÊS  ARcntoU^tQUE  OE  FRANCS. 

La  seule  fHière  qoî  <Mie  à  NàMiare  ^  it  OOM.  BHe 
conduit  do  port  à  h  œitilbpe  des  HoUamM»,  et  sert  SetiMal 
pdtor  tirlnsporter  iès  UéB  qa*ota  exporte  po«r  Hirnt  «t 

LUÇOD« 

La  plaine.  —  Le  terroir  ^ue  compread  la  plaine  ofire  ï 
rœil  nne  terre  rougeâtre.  Ao-desioos  se  trouve  b  pierre 
calcaire.  Celte  terre,  d'une  natorc  compacte  et  ai^ense, 
force  le  coltivateur  à  saisir  le  moment  favorable  pour  la 
cultiver,  la  pluie  et  la  sécheresse  rendant  égileaient 
les  labours  pénibles. 

Les  hommes  qui  habitent  cette  partie  du  sol  sont  laborieoi 
et  moins  sujets  à  être  atteints  des  maladies  que  la  sugnatîoo  et 
la  mauvaise  qualité  des  eaux  causent  aux  habitants  du  marais. 
Ces  derniers,  enclins  à  Toisiveté,  ne  vivent  en  général  qaedo 
produit  de  leur  pêche  et  de  leur  chasse.  Leurs  (oasès, 
presque  toujours  pleins  d*eau ,  et  les  nombreux  oiseaux  qae 
rhiver  y  attire,  leur  fournissent  des  ressources  assurées 
cônlre  la  misère. 

Ces  observations  se  rapportent  plus  particulièrement  i  la 
'  classe  pauvre ,  qui  trouve ,  en  outre ,  dans  la  ressource 
qu'offre  le  communal ,  dans  Tusage  permis  de  ramasser  le 
lônig  dés  fossés  et  dans  les  bois  une  herbe  fraîche ,  la  facilité 
d'avoir  tine  ou  piusiciirs  vaches  qui  entretiennent  toujours 
une  sorte  d'^aWndance  dans  la  famille. 

Quant  à  la  classe  plus  aisée,  elle  tend  de  plus  en  plus  li 
augmenter  le  nombre  des  gros  propriétaires.  On  trouve  daos 
leurs  cabanes  ,  dénomination  désormais  surannée ,  tout  le 
luxe  et  le  confort  des  habitations  du  riche.  Avec  la  ci- 
sis  en  Bas-Poitou.  Ledii  acte  passé  à  Fontenaj,  par  devant  Pierre 
Bonnet  et  Eslienne  Rul)er(,  le  19  octobre  1656.  —  Y.  ausU  Deuéckt- 
ment  de  Sieîte  et  de  Strttda,  petit  iti-rolto  parchemin,  xlii  fcuîNes. 
Biblmth.  de  Niort,  n»  1887. 


]IÊJ)A(n'lON   DES  CHRONIQUES  P\R0ISS1ALES.         32â 

vîlîsatioD  et  rinstrucUon  moderne,  la  science  la  plus  lucrative 
en  ce  monde,  la  culture  des  terres  et  ramélioraiîon  des 
r^e^  ithe¥êU#é  et  Ix^ine,  ont  aoiené  sur  ces  ferinnés  col^ 
tÎTatears  la  richesse  des  grandes  villes. 

Population,  2,107  habitants;  -—  communiants,  600  ;  — 
rerenns  de  la  fabriqi9e(l!);— r^ye9iis,de  la  commune,  45,000 
francs; —  impôts,  16,577  francs;  —  superficie,  3,261 
hectares  1€  aresi33xeoliares  ;^-^prairie8,natoreU)es  :  1,050 
hectares; —  terres  labourables  :  1,675  hectares  ;  —  vignes  : 
61  hectares;—  longueur,  5,850  mètres;  —  largeur,  6,625 
mètres; — décès,  terme  moyen,  51;—  naissances,  US; 
—  écoles  de  |;arçons  et  de  filles ,  terme  moyen ,  67  ;  — 
U  religieuses  de  l'Union  chrétienne  de  Fontenay. 

i  -notahre;  —  chef-lteu  de  perceptîoU';  —  2  sagesrfemmes  ; 
— 12  assemblées-gageries  /  les  dimanches  avant  Ja  St-Jcuin  et 
*la'St-Mîchel  ;  ^-  marché  le  jeudi*;  — ^slributien  de  lettiH>s; 
— '2  voitures  de  Luçon  à  Fontenay  et  retour. 


DE    1L.A 


Pab  m.  l*abbê  A(3BEB, 
Membre  de  la  Sorlélé  rrançalw  d*arcliéoloKie. 


Voici,  Messieurs  ,  une  queslion  toale  pratique  et ^ sons 
ce  rapport,  la  plus  intéressante  peut-être  de  notre  pro- 
gramme. L*liistoire  est  le  vaste  cliamp  où  Tiennent  se  réouir 
toutes  les  plantes  vivaces  que  nous  cultivons  sous  le  nom 
général  d'archéologie,  et  cette  science  si  attachante,  ce 
faisceau  d'études  si  variées  ne  serait  qu'un  vain  amas  de 
curiosités  inutiles  et  une  spécieuse  perte  de  temps ,  si  no«s 
ne  devions  les  rattacher  à  la  connaissance  de  l'homme  et  des 
faits  multiples  qui  signalent  son  passage  sur  ce  globe ,  dont 
Dicif  l'a  fait  le  maître  à  tant  d'égards.  La  vie  humaine  dans 
ses  rapports  avec  la  marche  des  siècles,  avec  les  déTelop- 
pcments  de  la  pensée ,  avec  la  religion  qui  civilise  et  la  poli- 
tique  dont  l'action  n'est  sûre  qu'en  s'appuyant,  en  faveur  des 
peuples,  sur  la  noble  alliance  du  devoir  et  de  la  liberté;  en 
un  mot ,  celte  existence  fugitive  des  générations  qui  se  suc- 
cèdent et  s'accumulent  de  plus  en  plus,  on  la  retrouve  tonte 
avec  ses  détails  inGnis  dans  les  débris  de  tous  les  âges,  et 
ce  sont  là  sans  contredit  les  premiers  matériaux  de  l'histoire, 
d'autant  plus  significatifs,  de  si  loin  qu'ils  nous  parvieunenl, 
quand  ils  s'entourent  de    traditions   locales  ,  et   toujours 


BÉDACriON  DES  CHBONIQUES  PABOISSULES.        325 

précieux  qoand  ils  se  corroborent  de  pièces  écrites,  dont  ils 
se  foot  comme  aotaiit  d'assertions  séculaires  et  irrécusables. 
C'est  pourquoi  Tantiquaire  ne  peut  séparer  l'histoire  de 
l'archéologie ,  pas  plus  que  celle-ci  ne  peut  se  passer  du 
flambeau  historique  :  ce  flambeau  la  seconde  dans  sa  marche 
à  travers  les  obscurités  des  époques  primordiales,  débrouille 
leurs  perspectives  nuageuses  et ,  de  découvertes  en  dé- 
couvertes, finit  toujours  par  amener  la  certitude  et  la  lu* 
mière  où  n'avaient  été  si  longtemps  que  le  vague,  les  con* 
jectures  et  la  confusion  du  chaos. 

Ainsi ,  Messieurs ,  que  de  révélations  se  sont  faites  depuis 
trente  ans  à  l'aide  de  ces  patientes  études  dont  nous  de- 
vînmes dès  lors  les  hardis  champions ,  en  dépit  trop  souvent 
des  obstacles  créés  par  les  hommes  et  les  choses  !  Que  de 
questions  de  premier  ordre  élucidées ,  soit  lentement  par 
des  veilles  opiniâtres ,  soit  subitement  par  des  urouvailles 
inattendues  !  Qui  voudrait ,  par  exemple ,  traiter  comme  de 
1830  à  i8&0  certains  points  alors  si  mal  compris  ou  corn- 
plètenient  ignorés  de  l'esthétique  chrétienne  7  £t  l'histoire 
dle-méme,  dénaturée  par  tant  de  fait*»,  par  des  esprits  fotr-* 
voyés  ou  des  plumes  infidèles ,  n'est-elle  pas  revenue ,  ne 
revient-elle  point  chaque  jour  sur  ses  pas  pour  examiner 
de  nouveau,  au  grand  soleil  de  la  diplomatique  et  d'une 
érudition  plus  équitable ,  une  foule  de  décisions  antérieures 
contre  lesquelles  enfin  la  vérité  devait  avoir  sa  Cour  de 
cassation  ? 

C'est  donc  avec  beaucoup  de  sagacité  ,  Messieurs,  et 
comme  un  fruit  mûr  de  votre  expérience  acquise,  que  vous 
appelez  dans  votre  programme  de  ce  Congrès  l'attention 
publique  sur  l'importance  des  chroniques  paroissiales.  Cette 
idée,  si  nouvelle  qu'elle  paraisse  à  quelques-uns,  s'est 
montrée  déjà  féconde  en  résultats  historiques  ;  et  avant  les 
événements  regrettables  qui,  à  la  fin  du  siècle  passé,  ruinèrent 


326  CONGBlSS   AUGHÊOLOGIQUE   Di:   FRA^CE. 

etf  Frabce  tôvtfts  iesarchWes  partieulière»  et  eoh dispersèrent 
les  restes  mélbeoreat  dans  les  dépôts  publics ,.  où  leap  cbs- 
selneiit  est  Aissi  labdrieox  que  les  recherches  y  sont  iHlt^ 
cfffes,  beaucoup  de  regjislres  particoUers  se  leBaîeDt  dan» 
les  paroisses,  tant  par  qudques  hommes  stodieai  qu'inspirais 
le  goût  dès  trtffaui  historiques,  que'  par  les  ecdésiastiqqes^ 
dit  Heu  qui  avaient  à  cœur  de  retenir ,  en   de  soccmcte» 
andal^s,  tout  ce  qu'ils  jugeaient  digne  d'intérêt  dans  le 
cercle  de  leur  jurMietion.  Grâce  à  enx,  riea  ne  se  perdait 
des  moindres  fragments  de  la-  vie  sociale  ou  religieuse  des 
pôptiiaiions  rurales ,  qoi  sans  eux  auraient  toiijoors  manqoé 
d'historiensi  Un  éf  énement  de  famille  i  un*  monamcnt  con- 
struit ou  réparé,  le  passage  d'un  personnage  important, 
très-scmvèttt  aussi  fhistotre  anecdolique  dtr  cb&teau  Tobin, 
se  trouvaient  consignés  en  des  feuilles  qni  se  multipliaient  ao 
gré  des  faits  et  gestes  des  seigneurs  ou  des  Tillageois ,  ou 
ibénlév  ttna  phis  de  façon  ^  dans  les  registres  de  Tétat  civil, 
00  Its  de?ttettt  compléter  plus  tard ,  à  Tégard  d*une  rép»- 
tatioù  Utnfe  ,  les  exactes  notions  de   la   naissance ,  do 
mariage  ou  de  h  mort.  Pour  nous  limiter  dans  ce  Poitoi 
qui  nous  occupe ,  je  puis  attester  icr  avec  une  reconnais- 
sance dont  j'ai  plaisir  k  parler,  tout  ce  que  j'ai  dâ,  pour 
cellcid  de  mes  éludes  déjà   publiées,  à  de  simples  notes 
éparsés,  d'où  la  vie  a  jailli  sur  des  faits  qu'elles  seules  avaient 
conservée ,  et  qui  sans  elles  se  fussent  oubliés  pour  ura- 
jours.  Ainsi ,  Robinet,  curé  de  Buxerolles  ,  pré»  Poitiers , 
ivail  occupé  les  loisirs  de  sa  vie  paisible    à  se  faire  on 
journal  de  ce  qui  arrivait  à  Poitiers  et  dans  sa  petite  pa- 
roiise.  11  bonsignait  ces  détails  quotidiens  à  la  suite  d'une 
copie  qu'il  avait  patiemment  écrite  des  Annales  d'Aquitaine 
de  Jean  Bouchet ,  et  ainsi  se  suivait  dans  son  travail ,  de 
1S55  i  où  Bouchet  s'arrêta,  jusqu'en  1730  ,  où  le  continua- 
teor  s'arrêta  lui-même ,  tout  ce  qui  rentrait  dans  l'existence 


BÉOACnON  DES  CUflONlQUIiS  PAR01SSUL£&  527 

de  son  maisage.  Aiost  encora  h»  curés  de  la  pelitt  pa-*, 
coMe  4q  Sl^Ptew»-dtt-Égii8M ,  pr軀liattyjgiiy-sor^Vîciiii<% 
mcMicMiiiaietti  seba  leurs  dat€s  Ips  es»  dtviTs  dignes  de 
4iMli|ueaijie»tioa  dan»  ks  registres  de  kur  église.  Avec  ces 
^^Oèma^  yù  p^.  tirer  des  léttèbnes  de.  l'ouUî  cerUÂes  Mis  de 
dMuMiegieoD  dfbîstfNre*  qui  se  trouteut  skrités  coeue  eoe 
perte  easaiée^dansdes  puUkalionsxieecliaciia  peplmeiiiteiiaot 
«hoedei^  —  Jeu]uieqo  4es  Luges  <étaift  denaé  ce  même  soîo 
dans  ses  4ffUhes  du  Pmum  :  «  RépcRieira  cooiplec»  s  dîH  un 
de  vQ^  (MiHipetriûtes,  de  t^ei  os  (yy*  ceaceme  eoire  pn>- 
viAce  ^1)  \  et doiii,  enefet,  le  ç^dce  étaii  aéceasatreraeiil 
plus  lar^e  qee  celui  âoal  .il  s*agil  ki  »  uiaie  qui  »  dans  aoii. 
étendue  proponkonelk ,  peut  ser^k  ck  guide  ï  quifon<|ue 
s'avauoeraii  dans  une  carrière  pkie  iwstrejQte.  C'es^t  seiw 
ceue  forme ,  Uessieuxa,  qu'eu  se  bosuant  ^m  détaik  pnre-: 
lueia  kpcaui,  chaque  cucé,  pap  sen  zik  )i  enregùHrer  ce  qui 
se  peaie  Joucaelkoieni  aana  aes  yeux  »  apporterait  «a  pierre 
aa  gfsiud  édifice  de  l^ûsiuke  g^uérak  i^.  pays  :  et  çakuks 
^  quel  degré  de  ceitil^de  en  auièueraH  l'aieuir  ,  si  ou  pou* 
^il  lui  UR|usoiettre  ^  telles  données  écrite»  par  d^  Wk- 
tempora^tts  témoîiia  ocukkes,  lent  iuibus,  par  ce  zèk  tM^nie» 
(l'uu  paM*ioiîqne  désir  d*élie  utiks  •  écrivant  spns  U  diçl^ 
jeunieliére  des  événeeienls ,  et  donA  k  pgsjtion  ék^éf 
gsvantirait  à  la  fois.  l'iukUisiruee ,  l'exactitude  «|  k  Y^^- 
cké. 

Qnaui  au  pkn  ï  se  faire  popr  une  telle  «uvre  •  mn  nç 
oie  paraît  pks  f^cik,  lept  est  grand»  sa  sio^plicité.  U  s^MQt  (k 
Tuttl^r  eemui^ncer,  et  d^k  l'encadirem^ni  mt  kU,  k 
chrouokgk  se  trace  tente  seule  •  il  n'y  a  pins  qiut'li  écrire  « 
qu'k  ékheier  k  pensée  dent  lea  m^tjérknx  vkAAf  o;  d'e^x- 
«élues  f  peur  aÂf  si  dire ,  vous  obeifdMtf*  ;  e(  ce  UfaumM  ug 

Ci)  U.  ée  Larlio  Sakt*Gal,  C^Himntitwn  4^  fJtrtM-Pm'^^rj  p.  6^, 


328  CONGBÈS  ARGHÉOU)GIQU£  DE  rRANGE. 

peut  être  qu*uD  délaaMDient  »  coonoie  doivent  ikner  âi  s*cb 
faire  des  bomme»  à  qui  le  sérteai  de  leurs  oocopaAiM». 
de  leor»  babilodes  ne  peut  laisser  aimer  qœ  d*hoMfa* 
Mes  loisirs.  Tons  les  jours»  d'ailleurs,  n'apportent  pas  un  fait 
^  ce  répertoire  essentiellement  subordonné  au  plos  ou  msMs 
d'activité  qui  anime  çà  et  là  le  mouvement  de  la  vie  eîvik 
ou  religieuse  ;  le  soin  dont  il  s'agit  n'est  donc  pas  de  ceu& 
qui  préoccupent  beaucoup^  et  âi  la  plupart  de  ces  ntiks 
chroniqueurs  que  je  voudrais  stimuler  vers  ce  but,  on  jonr 
par  semaine  suffirait  amplement  pour  réunir  ces  épis  glanés 
dans  leur  solitude  en  une  gerbe  importante ,  dont  Thisloirs 
se  ferait  tôt  ou  tard  une  bonne  et  fractueuse  moisso% 

En  plusieurs  diocèses,  et  dans  celui  de  Poitiers  entre 
antres  »  le  programme  des  conférences  ecclésiastiques  indi* 
quaitpour  iSd?,  à  titre  de  travail  bistorique,  les  événe- 
ments accomplis  dans  chaque  paroisse  ,  de  1790  à  ii^02  : 
c'était  tout  l'interrègne  de  l'Église  en  France  !  et  là  »  qoe  de 
faits  curieux  se  sont  groupés,  dont  le  temps  était  grande- 
ment venu  de  recueillir  la  mémoire  presque  effacée  !  Les 
vieillards  pouvaient  être  encore  interrogés  ;  les  registres  des 
communes  conservaient  de  mémorables  délibérations  ;  le  sol 
gardait  les  derniers  vestiges  des  confesseurs  de  la  foi ,  exilés, 
emprisonnés,  mis  à  mort  pendant  la  persécution  révolvtion- 
naire,  ou  bien  demeurés  en  secret  au  milieu  de  leur  iroo-* 
peau ,  ému  de  la  générosité  de  leur  courage  et  de  la  piété 
de  leur  dévouement.  Plus  loin ,  et  heureusement  très-rares, 
c'était  quelques  aposusies  qu'on  signalait,  faiblesse  qui 
porte  toujours  avec  elle  une  leçon  éloquente ,  faute  déplo- 
rable dont  on  pouvait  encore  suivre  les  fâcheuses  conséquenoes 
ou  la  cousohinte  réparation.  On  savait  à  jour  fixe  la  restauraiioa 
du  culte  public ,  les  noms  vénérés  de  telles  personnes  dont  le 
zèle  y  avait  travaillé  ;  personnes  encore  là  après  un  demi-siècle, 
ou  représentées  dans  leurs  héritiers,  restés  toujours  dignes  de 


RÉDACTION  DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES*         329 

celte  gloire  sereine  aotant  qne  pure.  Beaocoop  de  faits 
forent  ainsi  retirés  de  Tonbli  qui  les  immergeait  :  ils  sont 
^emw»  grossir  les  archives  de  TÉvèché  et  constitueront,  en  an 
temps  donné,  des  matières  nombreuses  et  variées  autant  que 
sàres,  pour  la  composition  de  nos  annales  diocésaines  k  cette 
époque  de  violences  et  de  convulsions.  Mais,  ce  travail  accom- 
pli, il  était  bon  de  n'en  pas  rester  là ,  et  en  1851,  quand  je 
fus  chargé  par  Mg'  Pie  de  rédiger  une  suite  dlnstrueiions , 
adressées  à  MM.  les  curés,  sur  la  construction,  la  restaura-- 
tûntf  l*eniretien  et  la  décoration  des  églises  au  point  de 
vue  de  la  Commission  archéologique  diocésaine  y  je  n*eus 
garde  d^omettre  cet  imposant  article  des  notes  à  recueillir 
pour  l'histoire  de  chaque  paroisse  ^  et  Ton  dut  y  reprendre 
alors  la  période  écoulée  de  1802  à  1851 ,  pour  continuer 
ensuite  jour  par  jour ,  conformément  à  la  question  qui  nous 
occupe  (1).  Je  ne  dis  pas  que  partout  le  même  vonkir  ait 
répondu  à  cet  appel  de  Tautoriié  supérieure  en  proportion 
de  la  facilité  de  cette  tâche.  Ne  sera-ce  pas  toujours  un 
malheur  inévitable,  que  certains  esprits  déclinent  leur  com-* 
pétence  en  des  matières  où  nul  n'en  aurait  plus  qu'eui  !  Mais 
beaucoup  se  sont  mis  à  Tcenvre  ;  j'ai  pu  voir  des  cahiers 
déjà  riches  de  notes  :  les  unes  se  réduisant  à  de  simples 
mentions  qui,  en  tout  cas,  snffiix)nt  à  l'historien  futur  ;  d'autres 
plus  étendues,  au  milieu  desquelles  la  main  sacerdotale  a  jeté 
parfois  des  traits  spirituels  et  piquants ,  ou  des  réflexions 
solides,  ou  une  douce  philosophie  ;  quelquefois  elle  y  constate^ 
avec  une  certaine  amertume  trop  motivée,  des  griefs  que,  nous 
autres  archéologues,  avons  maintes  fois  rencontrés  ailleurs. 
Qu'on  me  permette  de  courtes  citations  à  l'appui  de  ce  que 
j'avance.  C'est  sous  la  forme  de  journal  que  M.  le  curé 
de  M..«  s'exprime  ainsi  : 

(I)  Voir  ces  Instructions,  Poitiers,  in-8*,  p.  i29  et  suivaMtcs. 


330         .     CQN(i»t;»  Alii:UÊOI.OGIQL£   DE  PBANCE. 

«  36  jiiH^  h^  fêl9*  |Mi)rooale  a  fa^më.  été  céMnèe  id, 
M^nk  an  (kbooii  4U*ib  r^giite.  des  ?ieilhrds  u'mU  dit 
qpiV^  b-  i^MMle  Ifaholuiîoa,  oa  s.*y  pnenaît  coomm  aiifQtr- 
d'tuiî»  ibi  U  ^i^f  ae  réjounsaot  à  fiN*ce  coypade  k», 
qui  muMiAKtiMKMIt  UHUi  k  OMNicht  é«éillé  joaqae  bira  «rant 
djHl»,  b,  «vit  i'vtt  chi:«cham  l^'opigine.  Es.  attandil,  i 
^t  Qiiz«  bjMirc^  etr  dimHf  al  j«  «e  dora  pas  encore.  Jtoîa 
aa  bn^t  dçs  Aysils  el  dev:  pîMokla.  Oa  dirait  que.  saiat 
rien-o  a,  i«Teii^4 1^  poiidiv.  » 

Utt  aiMra  raf^te  les  U3^^  qw  se  ratlflicheiii  aos  fcnsde 
U  ^-Jeaa,  daQ3kpamsae<ies  E... 

«  GbaqjMQ  wllaaa  »  cbaqn^  liMDeau  a  son  fc«  qu'allume ,  la 
veiUo  de  la  féM" .  k  plus  ^  de  la  p^ële  popolalioii ,  le  curé 
ttc  pouvait  prftiider  qu'^  la  céréwQnîe  qui  a«oiiiiiie  TégHs^. 
Ici  y'fotopiiQ  rbynm^,  du  Préciurseur  ,  que  cbacuu  poun^oii 
avec  tqus  leséclal^  posçiMpa  de  sa  \w  la  plu^  fort^  Ailkiirs» 
h»  dwlr^s  manquent  :  oo  ^a  fomente  4?  pnier  ageuoeiHè 
auitouK  du  C^y W  quî  s'est  fuiiiié  de  J9¥elie9  ou  fa^Dis  raïuassis 
dans  les  iiiéia^ries,  et  quelquefois  de  simjfii»  hrouiiaiMct 
reober^es  pac  les  plu»  pau^vres.,  et  doot  b  Aamne  ae  leuv 
donne  pas  imuns  de  joîe.  Pendant  toute  U  durfe  4»  pianx 
incendie,  on  leU  les  uns  se  ehaulfer  les  reins  poui  se 
pr^rieir  de#  mjiladie^  p^ndani  b  meîsaoa;  les  anim 
fuire  giriller  dea  noîx  fraiclies,  encfm  aitachAes  à  Icnc^ 
brencbe«,  et  y  mordre  imife^  cAa«Mfe<  (au;),  peur  ébùgner 
(es  mau«  de  dents,  EnGn,  quand  les  flaoniies  s'aSaisseni* 
ni^  dosi  i^us  foris  de  fa^sistaoce  roule  au  milieu  du  Cmi  la 
plus  grosse  pierre  que  possible.  Je  n'ai  jamais  compris  quelb 
^mlogie  pondait  aivoir  cette  opéraiimi  a\ec  b  grosseur  das 
citimoilies,  qu'on  ^ipèfe  par  là  obtenir  plus  beUea  Mais  je 
crois  bien  deviner  juste  en  attribuant  b  soin  que  diacnn  le 
donne  d'entourer,  en  finissant,  l'amas  de  cendres tièdes d'une 
corde  4^  petites  pierres ,  dont  chacun  apporte  b  tài^M,- 


nlDACTION  WSS  CaROMIQCrSS  9ABOI3Si&I.ES.  ZZÏ 

celu  me:  lirait  i|D  rttled'iiiag4»a»iirieiir»  a»eiBfîiiliaaiaaie, 
ei  acttl  H»  i^ii  le  eoiie  de  Meccora.  Ce  qoi  eal  sàtt 
c*«ei  qoeine»  boappsysatts  n'y-  eotendeon  pas  malice  „  e| 
qpe  s'il  etst  mpotaible  de  \em  intendire  cm  imlîqpea.  eUee 
lie  leinr  son*  pas  nnkiblea  du  tout:  toiu  en  priant  afec  omr 
fiance  saéni  Jean  de  purifier  Taie  et  de  veiller  sur  leurs 
récolte!^ ,  ib  avouent  qu'ils  foni  le  reste  pane  que  dtu  U 
camiume.  Je  ne  les  touriaenlerai  pae  beaucoup  pour  cela.  >i 
Vuioi  <|ui  esl  plus-  curieui.  Le  curé  d'une  petite  ville 
possède  l'une  des  plus  magoîfiques  basiliques  du  diocèse  :  un 
jour,  c'est  le  1 Z  juillet  iSA5  ,  il  écrit  ceci  : 

«  Sur  ma  parole,  c'est  trop  fort  !  Ces  nialheureus  ouvriers 
me  feront  movrii'  de  chagrin.  Jeudi  dernier»  ib  ont  fermé 
l'église  au  vicaire ,  qui  a  été  obligé  de  reculer  son  caté« 
cUsme  de  deus  heures.  €e  natJu,  )*avais  fini  de  confesser 
et  je  revenais  à  la  cure.  Leur  tapago ,  leurs  pourparlers 
m'avaient  beaucoup  géiié ,  et  non  moinft  que  vm  les  per-« 
soiuies  qui  r  confossaknt  Tout  en  mauvais  humeur  à^ 
ce  désordre  qui  dure  depuis  quatre  eu  einq  ans.,  je  sot^tais 
dune  heureux  d'en  éire  qukte  encore  eue  fois ,  quand  »  à 
la  porte  de  régHse,  je  rencontre  la  pauvre  vieille  Jeannette  D. 
qoi  venait  pour  se  confesser  :  elle  insiste  pour  qtie  je  l'en- 
lende.  Je  cède  pour  l'obliger  »  et  Je  m'achemine  vers  mon 
confessionnal  où  elle  me  suk  ^  pas  lents,  liais  je  compisis 
sans  mon  hOte...  :  le  confessionnal  était  délogé  et  roulé  déjl 
à  vingt  pas  de  sa  place  ordinaire  »  derrière  un  pilier ,  et 
avec  un  aplomb  qui  en  foisait  quelque  chose  d'impraticable  ! 
C'est  la  centième  fois  que  cette  engeance  déréglée  me  vie* 
time  ainsi ,  dit  ma  servante.  £t  quand  j'ai  voulu  exiger  que 
dès  le  soir  on  remit  le  meuble  où  je  le  voulais,  l'ouvrier  qui 
s'excusait  sur  ce  qu'il  avait  besoin  de  récrépir  le  mur,  me 
dit  froidement  :  «  Monsieur  le  curé,  voyez- vous^  pour  ce  soir, 
pas  possible ,  mais  dcmaiu ,  sans  faute. ^Comment  demain , 


332    •  GONGUfeS  AhCHÉOLOGIQLE  DE  FRANŒ. 

et  pourquoi  pas  ce  soir,  quand  j*en  ai  besoin? — Ah!  ce  soir., 
nous  ne  (ravainons  plus  d'aujourd'hui ,  Monsieur  le  curé  ; 
c'est  que  c'est  demain  la  prise  de  la  Bastille.  »  Les  bras 
me  sont  tombés  devant  cette  raison ,  la  voix  m'a  manqué... 
Après  midi,  je  suis  revenu  ;  pas  un  ouvrier  dans  l'église:' 
ils  festoyaient  dans  un  café  voisin  ranniversairedc  la  Bastille... 
J'en  ai  été  quitte  pour  faire  remettre  Uz  mienne  à  sa  place 
par  le  sacristain  et  un  homme  de  bonne  volonté.  — Et  vive 
le  classement  des  églises  !  j'engage  beaucoup  mes  confrères  ï 
s'en  pourvoir.  » 

Maintenant ,  voici  qui  est  plus  touchant.  Je  le  tire  do  dio- 
cèse de  Nevers.  Le  choléra  y  sévissait  en  1869  : 

«  Mon  Dieu!  que  de  victimes...  Aujourd'hui,  avec  sept 
autres  de  mes  paroissiens^  j'ai  perdu  le  pauvre  M.  de  U., 
le  plus  intelligent ,  le  plus  dévoué  de  tous.  Exténué  de  fa- 
tigue au  service  de  tous  les  malades ,  il  me  secondait ,  me 
suppléait  en  beauconp  de  choses.  Et  il  est  mort  sans  moi , 
tout  à  coup ,  pendant  qu'à  une  lieue  d'ici  je  recevais  le 
dernier  soupir  d'une  mère  de  trois  enfants  et  d'un  de  ses 
domestiques.  Trois  heures  ont  suffi  pour  enlever  mon  pauvre 
ami  !  Un  bonheur  inattendu  a  fait  trouver  près  de  lui  le  bon 
curé  de  S^*Colombe  qui  l'a  consolé...  Mais  moi,  qui  me 
consolera  ?  Quelle  calamité  !  Je  n'y  suffis  plus ,  je  n'y  résis- 
terai pas...  Oh!  Seigneur,  prenez-moi  et  sauvez  ces  pauvres 
âmes  !  )) 

Finissons  par  un  archéologue  :  c'est  le  curé  de  S.  : 

((  Jeudi,  nous  avons  eu  une  assemblée  de  fabrique:  Il 
s'agissait  des  restaurations  votées  pour  l'église,  dont  l'abside 
s'écroule  peu  à  peu.  Ce  brave  M.  D. ,  le  plus  fort  des  mar- 
guilliers  que  je  connaisse ,  sans  faire  tort  aux  autres ,  me 
suppliait  de  faire  descendre  toutes  ces  petùes  vilaines  figures 
qui  soutiennent  la  corniche  et  dont  les  grimaces  font  peur  ï 
sa  femme.  H  ne  savait  pas  pourquoi  «  on  avait  mis  de  pa- 


RÉDACTION  DBS  CHRONIQUES  PAROISSIALES.         S3 

reilles  oHNiuieries  derrière  le  boa  Diea  ;  il  y  avait  même  des 
diables  qui  tirent  la  langue»  et  des  chiens  qui  ont  fair  de 
n'avoir  que  la  f^<e /...—- Il  fallait  mettre  à  la  place  de  tout 
cela  de  belles  pierres  polies. ••  »  —Et  miUe  autres  gentillesses 
de  ce  genre.  J*ai  eu  toute  la  peine  do  monde  à  lui  persuader 
que  tout  cela  n*était  pas  si  absurde  qu'il  le  croyait  :  que 
lOQies  ces  laideurs  étaient   celles  des  divers  péchés  dont 
r  Église  veut  nous  inspirer  l'horreur  »  etc. ,  eto.  —  La  géné« 
raillé  de  mon  auditoire  m'a   mieux  compris,  et  l'on  est 
convenu  que  puisque  nos  pères,  qui  n'étaient  guère  plus  sots 
que  nous ,  avaient  fait  et  souffert  ces  Images,  nous  pouvions 
bien ,  sans  nous  compromettre ,  les  laisser  où  elles  sont 
Toujours  est-il  que  le  bonhomme  D.  ne  m'a  pas  semblé  par- 
faitement converti.    Après  l'assembliSb,    M.   G.   m'a  dit: 
«  Monsieur  le  curé,  prenez  garde  à  l>.  :  il  est  capable,  si  vous 
n'y  veillez ,  de  faire  opérer  la  descente  de  ses  ennemis  en 
graissant  un  petit  peu  la  patte  au  maçon.  »  —  Nous  nous 
sommes  promis  d'y  veiller  l'un  et  l'autre,  aGn  que  nos 
grimaciers,  comme  il  dit ,  ne  rejoignent  pas  l'inscription  du 
XllI''  siècle,  qui  attestait  une  fondation  dans  l'église,  et 
qu'il  a  fait  briser  pour  entrer  dans  le  mur  de  son  jardin.   » 
Vous  le  voyez.  Messieurs,  outre  ce  qu'il  y  a  d'historique 
dans  tous  ces  détails  de  genres  si  différents ,  on  y  aperçoit 
encore ,  non  sans  profit  pour  lui ,  le  caractère  de  l'écrivain 
qui  ^'y  épanclie,  comme  les  copistes  du  moyen-âge,  sans 
aocone  espérance  d'en  tirer  quoi  que  ce  soit  à  l'avantage 
d'une  réputation  peu  ambitionnée.  Il  y  a  du  cœur,  il  y  a 
de  l'esprit ,  de  la  science ,  de  l'énergie.  Il  y  a  là ,  en  on 
mot ,  le  germe  d'un  grand  ensemble  auquel  chacun  apporte, 
dans  une  consunte  bonne  volonté ,  des  éléments  pleins  d'in- 
térêt et  de  vie. 

Il  est  vrai  que  tout  ne  ressemble  pas  à  cela,  et  que  d'ail* 
leurs  de  telles  formes  ne  Ront  pas  esscmiolles  à  nos  chro* 


53&  C0K6IÉS  ABCRtot&OGlOOE  ^  fHA^S^B. 

iiîqiM.  NotM'«oidrioi»^que'IIM.4e6Mi«Hfo««] 
^MeB<q«e'«»'osC)iMiii8dePbMaoii«  i|tiS«n  voHdmii-d^en^^ 
des^iMes'IililoriqMS^  écsimMeigoemeoèsvlNeAfihw  qaei«i 

nMc :de8}dale»p^édi»8>xet»  aqtattt^ftte  poBdUe  »*NHlMaUn 

UnelCà»4e>ffan  fldopiéid^a»  s» «mpiickétiMtire  •  une  Mb 

-bien  irrélée  Ja  irésolaïkm  cte^vie  picp  pi^Bgtr'dw^aHtcBb- 

iriiés'dlgiios  dVitt^oiàou,  «ofez  ebmoiedeilwitts  |iavi8  Mifi» 

.foat*aQto«r  ilecfMB  'Ie8.«ij6tsid*0bii0ri«(j«ii'«t*^  tCMW» 

'd'eBlaner -de  s^èrtuUeB  ridMMM  soitoitiqvML  Ilfl^ett  fB 

de  faroitfe  .doDl  <^  Icrritoire  :tt*Ml'  vu  ^iit#  •a<«iie  aU»f« 

-ou  un  prmfé»  dont  .elle  ae  .ptuède  cncone  'dfls^rttles.piis 

:ou  mônis  xom^ta ,  J<Mi  <  des  i  itiines  / hélas  I  d'où  me  reBal- 

:tn»nt  jaonîs  les  tnlmesispleiidesi».   PQox<^Pe  ly  avta-vott 

'iJUi*4Ni  ipltaieurs  amioirty  à  FtMiigQe' eikteocc  desqueb  «e 

raMGheiit4les<sottveaîrsiqu'oii.îgnore  fkai'looi;ailieats,  et  qui 

lè'se  Ikeat  «LséKCfti  isur  des  mmrs  déopaBleiés  on  da«sd« 

arobkres  Inexplorées  Bfieneillaz  Jes.îuscriplîaniSy  iéécrîMi, 

desskiez  vêoie  les  délaiis  de.0culpuipe«  d'archslaeiure  avec 

lesfiaas  prîrailifa ,  lesi  reaiaaratîoM  dast  îles  ^aee»  mMttfH 

destsiôcles  divers;  n'oablîex> pas  .les  épkapiM»  qoî  oouvreat 

les. lombes. du 4:iitteUère «^Ics daHes de  V4gUse,'iHiC<rileades 

chapelles,  des xryptes ,  jdes  donjoBS.  (lansigoex  ceb^n 

précieiix  daD»Bnii^ciiitltQiu  sera  Toivecaïaiiiam,  aansMWil 

souci  de  ia  forme,  si  ceue  fewae.Tous  eudMWPaaae ,  pile- 

mâie  méote,  si  ^ous  êles  {tressé  ;  car  une  beoM  ufale^des 

inalières  yf  mettra  tôt  ou  lard  Tondre  idésiraUe  pear  veoseï 

.pour  ceux  ]qui  :vous  Jiront. •  Quelles  «niéressaiiies  asiles  de 

choses  hîtilorj<|iie8  u*aurez**voos/paa;aiBsî  celiées,  et  defqiRl 

secours  ne  seraient  pas  à  un  historien  (qui  n*€«tpeafr^mpis 

'Oé  eiMore }  ces.  pages  anibeiiliqoes,  «appelant Ja  [conslnic- 

lion,   les  reslaoratkms  sucoeesîvea,  les  einbefiîssemvBts  de 


!RÊDACTfO!l  DES  CBttONlQOt-S  I^ABOfSStAlPS,         S33 

M^irn  ^  ksB  *âoti»riiMif(  ikmt  «Ile  ftit  «lrMlte>  4éft  'roiidâtîoiis 

picotes  qui  8^<flMit ,  Itt  ^ittbit»  de  la  "vic  WHageoisie .  les 

per8»Ao«B  ^  s>  iKêtofi«M  à  t}|f%  d'ïetéars^ni  de  ItAbins  ! 

UtMi^'bUHMé  a^ssi  tôOtHBfe  qui  mH  -iispôrté  à  U  fMtt>toe: 

l'mtociiioAt  et  Ibs  «ittiatiofis  des  âijfe^mifs  McIfbfliiAfi^  im- 

blics'«t«»>féfes,  >les  cîfeeocitatieite  iKuréafiN^/tâvataniMs, 

rér»Mifli$èilieDt  d«s 'Mtés  ira<MeitaM<èB,  téHKStiofii  des  iHo^- 

fiaoiettl8,-M  modestes  M  sflmptiiétfz  «qn^Hs  fosâMH,  defMfè 

llNMDble  et  pfaHse  oniix  do  camfibiir  jusqu'à  h  «m^mh 

fi^éotle^  «  la  inalrie,  an  jpifesbytère.  Usaeiâs  de  Uévooe^ 

4iieat  ii*y«ermii  p«x>mis,  «on  plasqiie  les  dMfnctkan  bo* 

imrablès  qu'ils abraieut  mothées.  tofin'  de  Faitoée  arrivant , 

irDos>joigacz  iHilêtii«it  ^  cela  des  noèes  fMrisesoiiaqoetieaNiiiie 

«iir-récât  le  fflas  habituel  de  Fattivasphère  pendant  iMie  sa 

dorée,  sur  les  ittrâtions^ observées  daiis4a  samépubliqoe, 

-eifr  les  anféii^raUons  kitrocUiîtes  dan9ie»9péraiiOD»ii^grfc«les, 

et  jusqu'aux  iMOfeos  employés  avec  «ico^  coufre  lesépddé- 

mies  eu  les  «fibctions  extpaonttnatres. 

Je  ine.garderai  bien ,  en  faveur  <do  plan  q«e- j'esquisse-, 
»d'«ttfalier  on  moyen iiNiliîple  peut-être,  «n  appareose,  mais 
dmit  TuniCé  se  constituera  de  la  •  variété  ffidaiie  de  «es  dé- 
taîisL  lAprès'la  destruction  des  établissements  religie«x  pttr  la 
tempête  de  1790,  letnrs  ^cMves,  d'abord  maltfailées  et 
abaiidounées  ^  une  sorte  de  pîttage^  rÉrentenGn  transpor- 
tées dans  chaque  chef-lieu  de  département  où  «grâce  à  Tas- 
sidnité  savante  des  archivistes  tbnt  l'École  des  chartes 
s'enm^ueiUit  à  si  juste  raison  ,  elles  commencent  à  se  dè- 
brooîliec  depuis  quelqnes  années ,  et  fournissent  aux  Mmo 
riens  de  nos  provinces  d'inappréciablesdocoments.  Mais  tout 
n'est  pas  dans  ces  précieuses  lavettes,  et  beaucoup  de  pièces 
sont  demeurées,  non  loin  de  lear  dépôt  primitif ,  dans  teHe 
maison  voisine  do  château  ou  de  l'abbaye ,  peut-être  même 
dans  quelque  ferme  isolée ,  où  l'orage  los  a  poussées ,  ou 


336  GOiNGftfeS  AftCllÊOLOGlQUE  DE  FRANCE* 

riodifféreoce  les  a  gardées  sans  les  connaître,  où  Ofiille  et  onde 
ces  hasards,  que  les  livres  n'oot  pas  oioinsqoe  les  booimes  (1), 
les  a  protégées  enGB  contre  âne  destruction  immineute.  J*aî  po 
retrouver  des  parchemins ,  des  feuilles  éparses  des  plus  inté* 
ressautes  pour  Thistoire  d'une  petite  ville  du  Poilou,  entre  les 
inains  du  vénérable  abbé  Taury  »  qui  y  avait  été  curé  avant 
moi»  et  les  avait  obtenues  d*utt  simple  ouvrier  de  sa  paroisse  : 
celui-ci  les  avait  eues  de  son  père,  qui  ne  se  rappelait  pluscom- 
ment  elles  lui  étaient  arrivées  après  la  dispersion  des  chanoi- 
nes de  la  collégiale.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  savant  ecclésiastique 
les  avait  lues.  Ce  n'était  rien  moins  que  des  conventions 
entre  le  Chapitre  et  l'un  des  seigneurs  châtelains,  d'oà  résul- 
taient des  certitudes  historiques,  se  liant  aux  origines  encore 
obscures  des  suzerainetés  de  Fendroir.  Une  antre  fois  je  dé- 
couvris moi-même ,  perdus  dans  la  poussière  d'un  grenier, 
beaucoup  de  dossiers  de  procédure  (  qu'il  ne  faut  pas  «m- 
jours  dédaigner ,  car  on  y  rencontre  des  noms  et  des  faits 
qui  intéressent  une  contrée),  et,  ce  qui  me  causa  une  grande 
joie  d'antiquaire ,  j'y  lus  un  contrat  de  vente ,  daté  de 
1573  ,  qui  me  prouva  l'existence,  ^  cette  époque  si  peo 
reculée,  du  château  seigneurial  et  du  vidage  de  Montaubin, 
dont  j'avais  écrit  l'histoire  sans  pouvoir  dire  quand  il  avait 
6nl ,  ses  ruines  même  n'existant  plus.  Ainsi ,  de  pareilles 
découvertes  peuvent  dévoiler  une  vérité  inconnue  qui  se 
devait  plus  se  trouver  ailleurs. 

Donc,  les  pièces  écrites  sur  parchemin,  dont  l'écriture  pré- 
sente quelques  difficultés  à  déchiffrer  ;  celles  sur  papier  déjà 
jauni  par  li*  temps,  dont  la  date  se  lit  parfois  plus  facilement,  mais 
dont  le  caractère  plus  tourmenté,  quoique  net  et  plus  mince , 
rend  le  texte  illisible  à  des  yeux  non  exercés,  doivent  particuliè- 
rement exciter  l'intérôt  ;  et,  au  lieu  de  les  abandonncraux  périls 

(1)  |].il)ciit  sua  fati»  libcllû 


RÉDACTION  DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES.         337 

do  fen  on  de  répiccrie ,  il  serait  bien  dé  les  commaniquer  à 
quelque  expert  da  Toisioage:  de  nos  jours,  l'amour 
éclairé  de  la  science  a  posé  partout  de  ces  vedettes  atten- 
tives qui  ne  demandent  pas  mieux  que  de  telles  rencontres. 
Et  que  dis-je?  I«e  curé  lui-même  d'une  de  ces  paroisses 
rurales,  où  de  précieux  loisirs  permettent  de  se  délasser  avec 
des  livres  des  travaux  parfois  si  fatigants  et  toujours  impé- 
rieux du  saint  ministère ,  aura-t-il  besoin  d'un  œil  étranger 
pour  suivre  et  comprendre  la  paléographie  de  nos  vietuc 
manuscrit^,  dont  il  aura  senti  Timportance  ?  C'est  une  étude 
qui  ne  demande  qu'un  peu  d'assiduité  ;  eHe  est  pleine  de 
charme  autant  que  d'actualité ,  dans  ce  temps  où  les  élèves 
même  des  écoles  primaires  s'exercent  à  y  devenir  habiles  ; 
et  je  ne  crois  pas  que  nous  voyions  de  sitôt  revenir  ces  jours,  * 
encore  peu  éloignés  de  nous ,  où  on  enfant  m'apportait, 
comme  récompense  reçue  au  catéchisme ,  une  magnifique 
feuille  de  parchemin  couverte  d'une  charmante  écriture  du 
XIII*  siècle,  et  ornée  d'une  délicieuse  vignette  de  saint 
Nicolas,  bénissant  les  trois  mariniers  que  vous  savez.  Celte 
feuille,  hélas!  n'était  que  la  deux-centième  partie,  me  dit-on, 
d'an  bréviaire  in-^'' ,  déchiré  semaine  par  semaine  depuis 
on  an^en  lambeaux  semblables,  par  les  mains  d'un  jeune 
vicaire  d'une  paroisse  de  Poitiers  !  Je  m'empresse  de  le 
redire  :  il  y  a  vingt  ans  de  cela...  aujourd'hui,  personne  ne 
le  ferait  ;  pas  on  prêtre  ne  se  trouverait  qui  pût  concevoir 
la  possibilité  de  ce  crime  de  lèse-science.  Mais  nous  n'en 
avons  pas  moins  une  expiation  à  nous  prescrire,  dans 
ces  mauvais  cas,  pour  mille  autres  dont  nous  paraissons  tous 
solidaires  ;  et  comme  je  voulus ,  par  une  réparation  immé- 
diate, placer  sous  verre,  où  je  le  garde  encore,  ce  déplorable 
débris  de  la  plus  belle  époque  du  moyen-âge ,  tous  mes 
confrères  dans  le  sacerdoce  qui  sont  ici ,  tous  ceux  qui  sau- 
ront par  l'écho  de  notre  chère  Vendée  ce  qui  se  passe  dans 

22 


358         com;dès  AficiiÈoi.oeigii&  db  france. 

celle  enceinte  «  proteateront  à  Tavenir ,  par  nae  aUentioo 
djgpedeleur  intelligence  éle\;ée»  contre  ces  repcocbesda 
pa$K&  N?  laisaoïiis  jamais  se  sonstraire  à  nos  investigatioDs 
aucun  de  ces  manuscrits,  relié  ou  non,  ayant  bnne  de 
livre  QU  de  aiinple  fcuilie  »  et  dont  le  mauvai»  état  eiléneor 
pourrait ,  aq  premier  aspect ,  foire  douter  de  leur  im|or- 
tance  possible*  On  ne  les  laissera  pas  au  hasard:  on  en 
demandera  communication ,  on  en  signalera  rciislence ,  U 
\\eu  de  dépôt  ;  s*ils  se  trouvent  appartenir  à  Téglise ,  on  les 
renfermera  avec  les  registres  de  la  fabrique  ;  on  y  joindra 
les  vieux  livres  de  chant,  des  anciens  €iai$  civils,  qni, 
outre  rimportance  qu'ils  mérileiU  dans  Tintér^t  des  famitte», 
ont  encore  comme  document»,  une  valeur  historiq^ne;  car 
.  on  y  découvre  sooveni  les  indications  perdues  d  evéoemcau 
déjà  anciens ,  d*aUiance&  oubliées ,  des  dates  certaines,  des 
preuves  qui  ne  sont  plus  que  là.  Cest  dans  un  booquia 
sale  et  huileux ,  qui  se  roulait  sur  la  table  d'un  sacristain  de 
village,  et  dont  la  préface  manquait  de  15  pages,  que  k 
16' m'a  appris  que  l'usage,  devenu  général,  de  réciter  les 
matines  dès  la  veille  des  fêtes,  avait  pris  naissance  k  Poi* 
tiers  en  1336  ,  et  de  là  s'était  répandu  dans  tout  le  monde 
catholique  (1). — Une  autre  fois,  pendant  ma  visite  chez 
une  famille  pauvre,  un  garçon  de  huit  ans  apporte  quelques 
pincées  de  poivre  dans  une  petite  feuille  de  papier  qu'oo 
dépose  sur  la  cbeminée.  Fidèle  à  mou  habitude,  je  regarde 
ce  papier  :  c'était  une  page  des  Eglogues  Poitevines ,  de 
maître  Jean  Babu ,  curé  de  Soudans.  —  Renseigné  sur  le 
marchand  de  poivre,  je  me  fais  donner  cette  feuille 
isolée,  je  prends  congé  ,  et  une  demi-heure  après ,  je  possé- 
dais un  exemplaire  de  l'édition  originale,  devenue  très-rare, 
de  cet  ingénieux  spécimen  de  notre  patois  provincial. 

(1;  V.  notre  Uist,  de  la  cathédrale  dt  Poitiers ,  I.  Il,  p.  95. 


RÉDACTION  DES  CHRONIQUES  PAROISSIALES.         339 

Mais  en  faii  de  spécialité  dans  l'espèce ,  il  en  est  une  que 
je  recommande   kistamment  :    n'oubliez  pas  les    étagères 
poudreuses  oà  dorment  depuis   plusiears  siècles  les  minutes 
de  Toire  notaire.   Le  notaire,  c'est  un  homme  de  bon  aloi, 
cte  franches  allures,  qui  tous  laissera  volontiers  pénétrer  dans 
let  secrets  de  ses  clients  du  moyen-âge  ou  de  la  Renaissance  : 
j*e«i  sai»  de  fort  aimables  qui  m*ont  permis  de   ces  inno- 
ceBtes  itidiscrétions  dont  j*ai  bonne  mémoire  comme  d*enx- 
méme»,  avec  des  notes  fort  curieuses...  Ensuite,  si  tous 
apercevez   parfois  en   un  coin  de    quelque    maison,    ou 
clouée  à  un  mur  comme  une  image,  ou  même  remplaçant 
la  vitre  absente  d*une  étroite  fenêtre,  quelque  vieille  carte 
géographique,  un  ancien  plan  dn  château  peut-être  recon- 
strort  à  la  moderne,  que  cette  bonne  fortune  augmente  votre 
trésor  et  vienne  vous  parler  de  certains  lieux ,  aujourd'hui 
inconnus  ,  dont  '  l'heureuse  apparition   éclairera   un  point 
d'bisloîre,  objet  des  controverses  du  pays.  Ne  dédaignez 
p;is  enfin  le  débitant  de  tabac,  le  petit  marchand  de  comes- 
tibles ,  le  grainetier ,  le  relieur  aussi  qui  achète  les  vieux 
papiers ,  les  parchemins  dits  de  rebut  et  les  livres  mutilés 
qn*il  destine  à  en  faire  de  neufs.  Souvent,  sous  la  couverture 
de  ces  vieux  livres ,  une  garde  méprisée  a  fait  briller  un 
éclair  inattendu  ,   dont  le  reflet  nous  a   rendu  une  vérité 
oubliée.  Pjus  d'une  fois  ^  dans  le  panier  aux  rognures,  gisait 
une  page  immortelle  ,  texte  original  d'un  traité  célèbre  ,   on 
on  testament  qui  déconcerta  les  droits  équivoques  d'héritiers 
douteux,  en  ramenant  la  justice  sur  son  véritable  terrain. 
N'ai-Je  pas  vu  une  honorable  famille  rentrer  de  la  sorte  en 
des  droits  contestés ,   dont  la  preuve  introuvable  pendant 
vingt  anS;   s'était  égarée  chez    un   fripier?  Un    tailleur 
d'habits  n'avait^il  pas  acheté,  pour  en  couper  ses  mesures  ^ 
un  vieux  titre  qui  nous  rendit  le  champ  depuis  longtemps  • 
ignoré  de  la  bataille  de   Maupertuis?  —  N'est-ce  pas  au 


3^0      CONGRÈS  ABCHÉOLOGIQUE  DE  PRANGB. 

milieu  des  parchemins  destinées  aux  œuvres  d'un  carton- 
nier ,  qu*ua  magistrat  de  Poitiers  trouva  il  y  a  treote  ans 
ce  Grand-Gauthier ,  le  plus  ancien  pouillé  du  diocèse  , 
aussi  précieui  à  la  Vendée  qu'aux  Deux-Sèvres  et  à  la 
Vienne,  puisqu'il  nous  donne  la  nomenclature  autlientiqoe 
de  tous  les  bénéfices  du  Poitou ,  avec  la  série  de  ses  évêques 
jusqu'à  la  fin  du  XUP  siècle?  Mettre  la  main  sur  de  pa- 
reilles choses,  ne  fût-ce  que  pour  les  signaler  aux  éradits 
ou  reprendre  des  notes,  à  défaut  d'une  acquisition  qoi 
n'est  pas  toujours  possible  ,  n'est-ce  pas  s'honorer  par  ooe 
conquête  dont  l'avenir  ne  pourra  être  que  fort  reconnais- 
sant ?  Fallût-il  même  les  payer ,  se  donner  la  peine  d'un 
voyage ,  employer  jusqu'aux  négociations  d'une  diplomatie 
patiente  et  subtile  :  tout  homme  sérieux ,  ami  de  la  science 
et  de  son  pays ,  se  reprocherait  de  rester  indifférent  devant 
elle. 

Messieurs ,  vous  trouvez  sans  doute  que  je  me  suis  lon- 
guement étendu  sur  celte  question  des  chroniques  parois- 
siales, et  je  paraîtrais  m'en  être  écarté  un  peu  par  les  dé- 
tails dont  je  les  ai  entourées.  C'est  qu'elle  ne  pouvait  être 
résolue,  à  mon  avis ,  sans  un  accompagnement  indispensable 
d'observations  pratiques ,  sans  énoncer  les  conditions  nom- 
breuses du  succès  que  nous  avons  à  cœur.  Le  plan  à  suivre 
pour  la  confection  des  chroniques  paroissiales  est  très-simple 
par  lui-même 9  nous  l'avons  vu  :  il  peut  rester  dans  les  con- 
ditions faciles  d*une  exécution  réduite  aux  termes  les  plus 
étroits,  puisqu'il  ne  s'agit  pas  de  la  manière  d'écrire  Vhis^ 
toire^  mais  de  lui  fournir  des  éléments,  fussent-ils  difformes, 
non  encore  dégrossis  et  jetés  au  hasard  sur  le  terrain  des 
choses  futures ,  comme  les  moellons  d'un  édifice  en  projet. 
Tout  est  là,  quant  à  cette  noble  autant  que  modeste  indus- 
.trie  à  laquelle  nous  invitons  le  clergé  de  France,  non  moins 
distingué  ici  qu'ailleurs  par  les  tendances  de  son  esprit  et 


BÉDACTION   DES  CHRONIQUES   PAROISSIALES.  341 

les  habitudes  de  sa  vie  grave  et  laborieuse.  Semblables  à  ces 
héroïques   travailleurs  des   âges  chréliens ,  dont   les  uns 
crayonnaient  dans  la  réflexion  et  le  silence  les  plans  de  nos 
admirables  basiliques,  pendant  que  d'autres»  vrais  Logeurs 
du  bon  Dieu,  cimentaient  l'appareil ,  sculptaient  les  chapi- 
teaux  et  les  façades  sans  inscrire  aocun  nom  sur  l'œuvre 
commune  de  leurs  mains  désintéressées ,  et  s'honoraient  de 
traîner  jusqu'aux  fondements  de  l'édifice  les  pierres  que  la 
bénédiction    du    pontife    devait    bientôt    consacrer:   tous 
onifisons ,   Messieurs ,    nos  efforts  pour  un  autre  faisceau 
d'utiles  labeurs.   C'est   un  .rude   et   difficile  exercice  que 
d'écrire  l'histoire ,   auquel  manquent  trop  souvent  les  élé- 
ments nécessaires  ;  c'est  un  cirque  où  la  course ,  soumise  à 
des  conditions   ardues  ,   ne  conduit  pas  toujours  jusqu'au 
but ,  et  s'arrête  maintes  fois  en  laissant  sur  l'arène  des  con- 
currents  impuissants   ou  déconcertés.    Plus  aisée    et  plus 
douce  est  la  carrière  de  ce  travailleur  inaperçu    qui ,  sans 
aucun  maître  que  sa  pensée,  part  et  s'arrête  à  son  propre 
signal,   ne  peut  faire   un  seul  pas  sans  toucher  an  prix; 
contemple  ,  aux  divers  repos  qu'il  se  ménage ,   le  chemin 
qu'il  a   fait  et  les  odorantes  fleurs  qu'il  y  peut  cueillir. 
Cette  tâjche  a  sa  gloire  cachée,  que  la  conscience  approuve, 
et  que   Dieu  récompensera  comme  toute  autre,  selon  l'in- 
tention droite  et  pure  qui  fait  agir.  N'est-ce  pas  ce  Dieu  qui 
disait  un  jour  queV  homme  ne  vit  pas  seulement  de  pain , 
mais  de  la  parole  d'en  haut,  de  la  science,  dont  les  lèvres 
sacerdotales  doivent  être  les  principales  dépositaires?  N'est- 
ce  pas  à  nous  qu'il  semble  répéter  encore ,  dans  un  sens 
très-véritable  lorsqu'il  s'agit  de  la  nourriture  intellectuelle  : 
Colligite  fragmenta  ne  pereant  ?  Ainsi ,  Messieurs ,  s'épure 
et  s'élève  la  vie  d'ici-bas  :  ainsi  l'avons-nous  rendue  utile 
en  étendant  la  sphère  morale  de  notre  action  sur  le  monde  ; 
et  pour  moi  qui  vous  en  ai  parlé  au  nom  de  la  Société 


3^2  CONGRES  ABCIIÊOLOGIQUE   DE    FRANCE. 

française  d'archéoiogîe ,  par  cela  mêque  je  oe  serai  point 
resté  étranger  à  cette  gloire  modeste.  11  me  semble  qii*ao- 
jourd*faui  j'en  ai  pris  ma  part  qaand  j'ai  osé  y  convier 
surtout  le  jeune  et  exemplaire  clergé  de  la  Vendée,  moins 
croyez-le  bien  ,  par  le  privilège  de  mes  soixante  printemps, 
que  par  les  inspirations  toutes  cordiales  qui  me  sont  venues 
des  bontés  déjà  anciennes  de  ses  vénérables  évéques,  et  de 
Tamicale  confraternité  de  leurs  dignes  coopérateors. 


DES 


STATUES   ÉQUESTRES 


SCULPTlBS  AUX  TYMPANS  DE  QUELQ'JKS  É3LI3S3  ROMA!ffiS 


LEUR  SIGNIFICATION  DANS  L*€STHÉTIQUE  CHRÉTIENNE,  • 

Par  m.  l'abbé  AUBER  , 

Inspecteur  de  la  Sodélé  française  d*arcliéoloeie* 


Voici»  Messidors,  nne  question  qui  s*est  représentée  vingt 
fois  an  moins ,  depuis  vingt  ans  et  plus ,  dans  les  divers 
programmes  de  la  Société  française  d'archéologie.  Elle  porte 
avec  elle  un  caractère  d'originalité  mystérieuse  qui  la  fait 
adopter,  comme  sujet  d'étude,  par  on  assez  grand  nombre  d'ar- 
chéologoes.  Les  uns  ont  écrit,  les  antres  disserté  de  vive  voix 
dans  les  recueils  littéraires  ou  dans  les  rénnîons  académi- 
ques ,  et  en  dépit  du  talent  incontestable  de  tant  d'écrivains 
ou  de  savants ,  la  solution  n'a  pas  été  encore  formulée  en 
termes  définitifis  :  de  sorte  que  la  question  a  pu  se  reproduire 
parmi  celles  qui  s'offrent  aujourd'hui  aux  discussions  de  la 
Société  française.  Pour  moi,  qui  ne  me  suis  jamais  (rfaoésur 
les  rangs  de  ces  doctes  discoureurs ,  elle  n'avait  cependant 
pas  échappé  à  mes  réflexions  :  je  l'avais  retrouvée  mille 
fois  dans  mes  observations  presque  incessantes  surVIconogra' 
phie  chrétienne^  et  là  encore ,  j'avais  pu  m'étomier  qu'on 
eût  voulu  ne  cbcrcber  que  dans  l'histoire    ce  qu'on  ne 


3Û/i  COiNGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRA^NCE; 

poaTait  expliquer  que  par  ane  idée  symbolique.  CeAi 
peine  si  cette  dernière  donnée  s*e8t  fait  joor  à  traverB  but 
de  dissertations  qui ,  pour  n*êlre  point  parties  du  poîotde 
vue  le  mieux  éclairé,  n*ont  fait  qu'épaissir  les  obscurités  et 
retarder  la  solution. 

Il  sera  un  peu  long,  mais  non  inutile  d*inal?ser  pour  tos 
souvenirs  les  travaux,  distingués  à  beaucoup  d'égards,  mais 
très-peu  concluants  en  très-grand  nombre,  qui  se  sut 
succédé  sur  l'objet  en  litige.  Le  Bulletin  monumemal ,  b 
Revue  de  l'art  chrétien,  les  Annales  archéologiques ^  a 
plusieurs  autres  Revues  placées  honorablement  dans  l'estine 
du  monde  scientiGque ,  contiennent  toute  l'histoire  de  la 
question.  Vous  l'y  avez  lue  :  elle  vous  a  plus  ou  moins  frappés 
selon  que  vos  convictions  se  croyaient  faites  ou  que  voos 
attachiez  moins  d'intérêt  à  vous  en  faire.  Cette  étude  a 
cependant  son  importance,  qui  a  motivé  son  retour  parmi 
nous.  Il  s*agit  d'arriver  à  un  temps  où  Ton  ne  se  dise  plos 
en  contemplant  la  façade  de  nos  belles  églises  de  Helle,  de 
Givrai,  de  Parlhenay-le- Vieux ,  d'Âunay,  de  Poussais  et 
de  telles  autres  (1)  :  ce  cavalier  reste  un  mystère  indé- 
chiffrable, un  livre  fermé  que  personne,  ne  peut  ouvrir. 

£n  apportant  ce  tribut  à  la  masse  commune  de  nos 
travaux,  je  pense  qu'il  faut  élaguer  d'abord^  tout  en  motivaDt 
cette  mesure  préventive ,  les  opinions  trop  peu  sérieuses, 
les  conjectures  hasardées,  et  les  allégations  sans  preuves 
qui  n*ont  pas  manqué  dans  les  discussions  antérieurei— 
Simultanément,  nous  devrons  séparer  de  la  question,  les 
faux  principes ,  les  erreurs  de  doctrine  qui  s'y  sont 
glissées.  —  EnGu ,  nous  conclurons  ce  qui  est  de  ce  qui 


(i)  Mauzé,  AirraoU,  Bcnet ,  Notre-Dame  de  Poitiers,  St-Gtienne-le- 
Vieux  de  Caeo ,  Sargères  en  Saiotonge ,  Notre-Dame  de  la  Coadit  à 
Parlbeoay. 


STATCfeS  ÉQUESTRES  DES  ÉGLISES.  Ztl5 

D*a  pa  être,  et  j'espère,  Rlessiears,  qae  toat  le  monde 
conclura  a?ec  noas. 


I. 


£o  fait  de  thèses  à  refater ,  on  me  permettra  de  croire 
qu'il  n'est  pas  toujours  indispensable  d'échelonner ,  en  une 
jfNTte  d'appel  général ,  les  doctes  noms  qui  s'y  sont  mêlés. 
11  s'agit ,  entre  nous ,  beaucoup  plus  des  choses  que  des  per- 
sonnes. Ici,  d'ailleurs,  chacun  garde  toute  la  mémoire 
possible  des  discussions  antérieures  :  il  suffira  donc  de  les 
résomer,  sauf  à  discuter  de  nouveau  mes  propres  idées,  si 
quelqu'un  de  nos  savants  collègues  devait  y  apporter  ses 
objections. 

Hais  d'abord  posons-nous  en  observateur  devant  Tune  de 
ces  statues  équestres ,  qui  nous  donnent  tant  de  tortures. 
Elles  se  ressemblent  toutes  si  parfaitement  que,  sauf  leurs 
mutilations  malheureuses,  on  les  regarde  nécessairement 
comme  un  spécimen  commun,  exprimant  une  pensée  partout 
identique  :  si  bien  qu'en  dépit  de  leurs  brisures ,  qui  les  ont 
presque  toutes  réduites  à  rien  ,  il  est  encore  possible  de  les 
déterminer  nettement.  En  général ,  le  travail  en  est  assez 
grossier,  autant  qu'on  en  peut  juger  par  ces  restes  difformes. 
On  s'accorde  à  l'attribuer  à  la  fin  du  XP  ou  au  commence- 
ment du  XII*  siècle;  les  mieux  exécutées  s'avancent  un  peu 
plus  vers  le  milieu  de  ce  dernier ,  et  à  en  juger  par  les  dates 
connues  des  monuments  qu'elles  ont  décorés ,  ceux  dont  on 
ne  sait  pas  aussi  précisément  l'origine  pourraient  nous  la 
donner ,  k  cela  près  de  quelques  années ,  par  la  seule  exhi- 
bition de  celte  statuaire  parlante.  De  ce  qui  reste  aux  uns,  on 
conclut  évidemment  ce  qu'avaient  les  autres  :  un  cavalier  ri- 
chement vêtu ,  coiffé  de  la  couronne  seigneuriale ,  la  robe , 
longue  et  largement  drapée,  recouvrant  une  cotte  de  mailles  ; 


5f|6  CONGRES  ARCHÉOLOGIQUE   DE   FRANCE. 

'4l6S  éi^rans  qui  M  sont  pas  moins  uq  coiiipléiiieiil  des  atin- 
buls  chevaleresques  ;  une  pose  calme  et  digne  «  répondant 
parfaitement  d'ailleurs  à  Tallore  da  fort  cheval,  taillé  en 
dimensions  larges  et  éuergiqaes.  La  noble  béte ,  en  effet , 
que  pare  un  collier  à  pendeloques  entourant  le  cou  et  le 
poitrail ,  ebt  an  repos  :  le  monvement  général  de  ses  jambes 
le  dénote  parfailemetit  ;  seole ,  la  droite  du  train  antériciir 
est  levée  et  repose  sans  effort  sur  la  têle  d*un  petit  per- 
^nnage  accroupi  devant  ce  groupe ,  dont  la  hauteur  dépasse 
de  trois  ou  quatre  fois  la  sienne.  Ce  petit  homme  varie  on 
peu  dans  sa  pose,  selon  que  le  statuaire,  sans  manq«er  ati 
fond  de  la  pensée ,  a  cru  pouvoir  en  modifier  rexpresnon 
par  quelques  détails ,  usant  sobrement  de  ce  que  le  poète 
appelait  quidlibet  audendi  aqua  faatUas ,  sans  jamais  dlércr 
la  portée  esthétique  de  son  sujet.  Ainsi,  notre  iiaiii  est  qael- 
qnefois  tout-à-fait  renversé  devant  la  monture ,  dont  te  pied, 
toujours  suspendu,  semble  conserver  le  mouvement  q«i 
vient  de  frapper  ;  la  victime  se  débat  dans  une  sorte  de  cen- 
vulsioti,  les  pieds  en  Pair,  la  têle  en  bas  et  les  cheveux  épars, 
les  bi*as  serrant  la  poitrine  d'une  rude  étreinte  :  tel  on  le 
l'Oyait  &  St-Étienne-le-Vienxde  Ceen  (i).  Ailleurs,  et  presque 
généralement ,  vous  ne  verrez  qu*un  pauvre  avorton  pHé 
hund>iement devant  la  Gère  monture,  dans  une  entière  nudité, 
avec  le  geste  de  la  soumission  et  de  la  dépendance,  ni;^tn«§ 
enfin  jusqu'à  une  sorte  de  condescendance  sous  le  pied  qui 
le  domine  ;  ainsi  on  le  voit  encore  sur  un  chapiteau,  h  l'ia- 
térieur  de  la  cathédrale  d'Autun  (2).  Quelles  que  soient  ces 
variantes ,  n'ouMions  pas  cependant  qu'il  est  partoot ,  en 
dépit  d'elles ,  une  ressemblance  fort  signiffcative  :  c'est 
i'exiguité  relative  de  ce  petit  être ,  dont  les  proportions  font 

(t)  Voir  Bulletin  ptonumental ,  t.  XT,  p.  509. 
{i)  Id.,  p.  474- 


STÂTLES   ÉQI.ESTRES  DES  ÊGU8£S.  367 

une  espèce  de  pygmée  en  présence  de  ses  deui  auis^onîstes. 
Non»  aurons  à  reTenîr  sur  tooles  ces  porticulariiéSt  qui 
reuirent  esseutiellemeut  dans  rkiterprétation  de  notre  pro* 
bièiue. 

Maiol^naot  donc ,  et  sans  irop  nous  attarder  dans  les 
phrases,  examinons  les  prétentions  de  l'histoire.  Ce  fameux 
cavalier  qui  chemine  gravement  aux  façades  de  quelques 
^lises  romanes ,  en  Anjou ,  en  Poitou  et  même,  quoique 
pluj»  rare,  en  Normandie,  ne  serait-il  point  Charlemagne  ou 
Constantin  ?  Kon  ;  Cbarleœagne ,  Constantin  n'avaient  que 
faire  ià  au  XIP  siècle ,  car  ils  n'ont  jamais  eu ,  que  je 
sache,  aucun  rapport,  ni  de  fondation  ni  de  protectorat  à 
r^ard  des  édiûces  qu'on  leur  prèle  sans  aucune  raison 
historique.  Je  comprends  Charlemagne  à  la  porte  de  Tabba* 
tiale  de  Charroiix ,  qui  lui  doit  tout,  ainsi  qu'à  son  con- 
temporain le  comte  Roger  de  Limoges  :  en  les  y  voyant,  le 
doute  est  d'autant  moins  possible  sur  leur  personnalité, 
qu'une  belle  inscription  du  Xlli*  siècle  avoisine  chacune 
de  ces  nobles  images  et  atteste  dignement  la  gratitude  que  le 
monastère  a  voulu  monomenter  encore  quatre  siècles  après 
leor  moru  Mais  le  vainqueur  de  Maxence ,  ou  le  fondateur 
de  notre  seconde  dynastie ,  à  quel  titre  se  seraient-ils 
hissés  dans  les  tympans  de  ces  autres  monuments ,  aussi 
étrangers  à  leur  souvenir  qu'à  leurs  bienfaits  (1)  7 

Est-ce  donc  saint  Martin  ?  Notre  personnage  ne  lui  res* 

(1)  M.  de  Cheiisé  {BulUtin  monumental,  L  XI,  p.  Â70  )  :  c  On  a 
donné  pour  raison ,  contre  Tadmission  de  Cbariemagne  par  Ifs  moînes 
à  une  place  si  honorable,  qu*on  se  serait  bien  gardé  d^èlabinr  un  tel 
contraste  avec  certaines  taches  de  sa  vie  :  comme  si  le  christianisme 
n'oubliait  pas  les  fautes  dont  le  repentir  a  été  prouvé  par  une  vie  sans 
reproche  ;  comme  si  Gharieroagne  n^était  pas  honoré  du  culte  de  bien- 
heureux dans  l'église  d'Aix-la-ChapcfHe.  »  Voir,  au  reste,  D.  Goérangcr, 
Année  liturgique ,  temps  de  Noël,  I.  II,  p.  5(^5, 


ZdS  COKGRfcS   ARCnÉOLOfilQDE  DE   FKANCE. 

semble  guère.  Il  y  a  poar  chaque  saiul,  il  ne  faut  pas 
Fonblier,  un  lype  consacré ,  dont  Ticonographic  hiératique 
ne  s'éloigne  jamais,  et  qui  tend  à  éviter  toute  confusion 
entre  lui  et  tout  autre.  Ainsi,  où  a-t-on  tu  saint  Martin,  isolé 
de  toute  la  suite  des  faits  de  sa  légende ,  représenté  à  cheval, 
autrement  que  sous  les  traits  d*un  chef  militaire  coupant 
son  manteau  en  faveur  d'un  pauvre  en  haillons  qui  attend 
anxieusement  devant  lui  ?  On  conclurait  mal ,  pour  celte 
opinion,  des  conjectures  que  laissent  possibles  les  mutilations 
trop  considérables  qu'ont  souffertes  le  plus  grand  nombre  de 
nos  cavaliers  de  pierre.  On  sait  bien  que  tons  ont  ressemblé 
parfaitement  à  celui  d'Aiitun  ,  à  qui  rien  ne  manque  :  et  là , 
on  n'a  jamais  vu  ni  guerrier  se  dépouillant  de  sa  casaque ,  ni 
le  pauvre  estropié ,  ardent  à  en  accepter  sa  part  (i).  Mais  si 
j*admire  un  tour  de  force  pour  la  défense  de  saint  Martin  , 
c'est  celui  d'une  de  nos  sommités  archéologiques ,  dont  le 
jugement  a  cependant  une  réputation  méritée ,  et  le  mal 
qu'il  s'est  donné ,  lui  toujours  si  sagace ,  à  développer  en 
faveur  de  cette  thèse  des  conjectures  toutes  gratuites ,  rem- 
plaçant par  des  suppositions  ingénieuses  lés  preuves  positives 
qu'il  ne  peut  trouver  (2).  Au  reste ,  saint  Martin  n'a  pu 
tenir  sur  ce  cheval ,  et   tout  le  monde  l'abandonne  au- 
jourd'hui. 

Ce  n'est  pas  plus  saint  Georges  qui,  certes,  n'a  pas  ordi- 
nairement  cette  placidité  reconnue  de  tous.  Le  patron  de 
l'Angleterre  catholique  est  armé  d'une  lance ,  dont  il  frappe 
l'horrible  gueule  béante  d'un  dragon  formidable ,  sur  teqncl 
le  cheval  a  été  lancé  au  galop.  Ici  rien  de  cela  ,  outre  qu'on 
ne  verrait  pas  clairement  pourquoi  les  Anglais  auraient  ainsi 

(1)  Voir  une  gravure  du  BuUeiin  monumental ,  r.  XVI  ,  p.  367. 
(3)  M.  Didron,  Bulletin  monumental ^  t.  XI,  p.  506  et  suit.  ;  — 
Annales  archéologîquei ,  t.  XV,  p.  2^2,  et  t.  XVllI,  p.  331. 


STATUES  ÉQUESTRES  DES  ÉGLISES.  3^9 

personoifié  leur  pays  sur  des  monàments  tous  bâtis  avant 
qu'ils  s'imaginaasenc  d'asservir  le  nôtre  (1). 

Alais  voici  oue^grande^dée.  Il  faut  saluer,  peut-être,  dans  ces 
glorieux  chevaliers  les  fondateurs  de  nos  églises.  N'étalent- 
ils  pas,  de  leur  nature,  personnages  fort  exigeants  et  capables 
de  vouloir  se  prélasser  à  côté  de  Jêsus-Ghrist  lul-méme  ou 
du  PATRON  Gguré  dans  cette  même  façade  7  Ce  n*est  pas  sans 
élonuemcnt  qu'on  se  voit  obligé  de  l'avouer.  En  1840 ,  au 
Congrès  archéologique  de  Niort ,  on  établissait ,  sur  quelques 
ODî-dire  élevés  au  rang  fort  équivoque  de  tradition  ,  que  le 
cavalier  d'AirvauIt  était  sérieusement  Aldêarde,  vicomtesse 
de  Thouars,  fondatrice  de  l'abbaye,  en  971;  ou  bien  le 
vicomte  Aymeri,son  rc formateur ,  en   1095.   C'était  déjà 
malheureux  que  cette  hésitation  entre  un  cavalier  et  une 
cavalière  ;  mais  ce  qui  l'était  bien  plus,  c'était  rintervention 
d'un  prétendu  droit  féodal  qui  n'exista  jamais  et  qu'on  sup- 
posait là  pour  orner  le  plaidoyer  d'une  raison  apparente  (2). 
Le  premier  besoin  d'une  telle  cause,  n'est-ce  pas  d'y  apporter 
des  témoignages  sérieux ,  et  ne  faudrait-il  pas  en  éloigner 
toutes  les  assertions  purement  gratuites  ?  Or ,  qu'on  nous  cite 
une  seule  loi ,  une  seule  coutume  locale  qoi ,  au  moyen-âge , 
autorisât  un  pareil  usage ,  et  la  question  sera  vidée.  An  con- 
traire, nous  .savons  par  maintes  données  historiques,  dont 
les  sources  ne  sont  ignoi  ées  de  personne ,  que  les  fondateurs 
I         canonisés  étaient   seuls  représentés  avec  d'autres  saints  à 
l'extérieur  des  églises ,  et  qu'on  leur  reconnaissait  ce  titre 
par  une  petite  église  placée  dans  une  de  leurs  mains.  Quel- 
quefois ,  dans  les  vitraux ,  ils  figurent  à  genoux  ,  les  mains 

(«)  C'est  encore  M.  Didion  qui  tenait  pour  saint  Georges,  BuUetin 
monumental  et  Aunales  archéologiques ,  loc.  cîl. 

(2)  MM.  de  La  Fonienclle,  de  Chergéct  Fillon,  HuHetin  monumentnf, 
t.  VI,  p.  335  ;  —  Arnaud,  Monuments  des  Deux- Sèvres ,  p.  445, 


350  CO^GBLS   ARCHÊOLOGlOrE  l>E  FRANCE. 

jointes  ;  ib  OBt  le  droit  de  litre  à  riartérîear  et  à  Teitérieiir, 
puis  celoi  de  sépoltore  (I) ,  et  e'est  toat.  QosDt  à  parahre 
dans  le  magoifiqoe  attinti  qu'on  Tondrait  leur  prêter ,  c*est 
one  pare  îmagîBarîos.  Llntertention  d*bn  seignear  dios  h 
fondation  d*on  église ,.  d*ini  inooasiére ,  consistait  oniqtie- 
ment  à  donner  le  fonds ,  à  faire  les  frais  de  construction , 
mais  jamais  i  se  créer,  à  titre  de  compensation  par  trop 
orgueiilease  »  aucune  prérogative  qu*on  n*eût  pas  accordée. 
Une  telle  concession  n'a  pas  d'eiemple  :  on  ne  tronvera  pas 
niie  charte  qui  en  fosse  mention ,  car  an  XIP  siècle ,  quand 
les  règles  du  sf  mbolîsme  étaient  si  absokios  qoe  partout  I« 
mêmes  dogmes ,  les  mêmes  enseignements  se  reproduisaient 
par  des  images  convenues,  et  dont  le  plus  grand  nombre 
remontaient  an  berceau  de  la  religion,  on  n*eût  pas  tout  à  coup, 
et  dans  ime  on  deux  provinces  seulement ,  abandonné  cette 
forme  sacrée  pour  favoriser  le  caprice  de  quelques  seigneurs 
malavisés.  Cette  remai^qoe  met  encore  à  néant  la  fausse 
légende  accréditée  à  ce  noûne  Congrès  de  Niort ,  et  trois  ans 
après  dans  celoi  de  Poitiers ,  par  feu  M.  de  La  Fontcnelle , 
qui  regardait  la  présence  do  cavalier  à  Parthenay-le-Tieux 
comme  one  expiation  do  meurtre  involontaire  d'un  enfant  (2). 
Ne  regardez-voos  pas  ^  si  le  (ait  est  vrai ,  qu'il  y  aon  eo 
autant  d*enfants  victimes  de  ce  même  malbeor,  et  auunt 
d'expiations  seigneuriales  qu'on  cite  de  ces  sculptures  dLv 
pcrsées  en  une  douzaine  d'endroits  7  Je  soupçonne  que  les 
pauvres  petits  ne  sont  pas  encore  aussi  malheureux  que  l'in- 
venteur de  cette  étrange  anealote,  et  je  ne  sais  si  je  ne  kii 
préférerais  pas,  en  tant  que  légende,  la  grande  fée  Mélosise 


(1)  V.  M.  de  Girardot,  Droit  de  lUre  et  de  sépuUure^  dans  les 
Annales  archéologiques,   U   III;  —   Bulletin  monumental ,  t.  XIII, 

p.  M  et  SUIT. 

(2)  Butlttin  monumental,  I.  M,  p.  330;  I.  IX ,  p.  &77. 


STATUES  ÉQUeSTBES  DES  ÊGLISBS.  3jt 

batisftaoi  m  trois  ouîls  l'abUtiale  d*AirviuIt ,  stir  bqntKe 
ette  aurait  imprimé  aa  portraiture  cile?alcnssqiM» 

Est-il  moios  surprenant  qn*Qn  ah  songé  à  établir,  à 
Feairée  d'une  église,  «n  monument  «  de  la  position  précaire 
da  paovre  vassal  (1),  m  monument  bien  plus  propre  à  exciter 
des  rérohes  qu*à  inspirer  la  soumission,  et  que  F  Église 
a'aorait  pas  plus  patronné  que  la  traite  des  Noirs?  Nous» 
Itf  esëieors ,  qui  étudions  le  uioyen-dge  k  un  point  de  iiuc  qui 
n^est  pas  eehn  du  dénigrement  ;  nous  qui ,  à  c6té  de  ces 
pierres  vénérées,  regardons  toujours  Fesprildoses  insiiiu- 
tious ,  et  qui  ne  pouvons  assez  déplorer  ce  parti  pris  d'un 
certain  charlatanisme  iiiléraire,  dont  les  efforts  tendent  con^ 
tinucilement  à  effacer  lies  titres  des  générations  passées  à 
notre  refq[)e€t  et  à  notre  amour...  nous  savons  aussi  qu^ 
croire  de  cette  déification  par  F  Église  de  la  force  brutale», 
écrasant  le  pauvre  et  le  petit  ;  et  nous  croyons  que  ceux  de 
nos  amis  qui  hasardaient  celte  explication,  il  y  a  quelque 
vingt-cinq  ans.  Font  rejetée  depuis  comme  on  argument 
malavisé ,  autant  qu*uo  dangereux  auxiliaire  à  des  doctrines 
erronées. 

Passons  à  Héliodore.  De  savants  ecclésiastiques  ont  voulu 
reconnaître,  dans  la  scène  qui  nous  occupe ,  le  trait  le  plus 
célèbre  de  l'histoire  de  ce  fameux  spoliateur.  Ib  se  sont 
donné,  avec  la  meilleore  ibi  du  monde,  la  peine  de  citer  le 
long  et  attachant  récit  du  II*  livre  des  Machabèes,  d*où 
résulte  irès-claîreinent ,  contre  Fopinion  qu'ils  défendent, 
l'impossibilité  de  trouver  l'Ange  vengeur  du  lieu  saint  dans 
notre  gentilhomme  à  cheval,  non  plus  que  le  ministre 
de  Séleucus  dans  le  pitoyable  avorton  qu^)u  lui  opposev 
Le  texte  sacré  est  en  formelle  contradiction  dans,  toutes 
les  cbconstanccs  principales,   avec   ce  qu'on   voudrait    en 

(1)  M.  de  Chergé,  DuUetin  monumental,  t.  Xf ,  p.  499 


352  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

tirer.  Où  sont  ici ,  par  exemple ,  la  pose  terrible ,  Pair 
courroucé ,  l'action  quasi-divine  de  cet  envoyé  céleste  dont 
la  pose  mouvementée  devrait  exprimer  la  redoutable  mission  ? 
Où  sont  ces  deux  pieds  de  devant  lancés  avec  une  impétuosité 
vengeresse  par  le  coursier  intelligent  sur  le  coupable  ?  Où  est 
cette  armure  ttor  indiquée  dans  tous  ses  détails  de  Tépoque. 
épée,  bouclier,  cuirasse,  casque,  par  ces  mots  de  l'auteur 
saoré  :  et  qui  sedebat  videbatur  arma  habere  aurba  (1)  ?  Et 
qu'on  ne  nous  dise  pas  que  ce  sont  là  des  traits  secondaires 
auxquels  le  sculpteur  ne  s'est  pas  cru  obligé  :  on  sait  bien 
que  si  les  artistes  ont  souvent  abrégé  l'expression  d'un  fait , 
en  négligeant  quelques-unes  de  ses  circonstances,  ils  se  sont 
bien  gardés  au  moins  d'en  retrancher  l'essentiel  jusqu'à  le 
rendre  méconnaissable  ;  et  ici ,  très-certainement ,  il  faudrait 
avoir  pins  de  bonne  volonté  que  le  cas  n'en  comporte  pour 
reconnaître  un  récit  biblique,  auquel  a  seul  pu  faire  songer 
cette  vague  réminiscence  d'un  cheval  (2). 

Quant  à  I'Ange  de  l'Apocalypse,  que  nous  pourrions 
prendre  si  nous  refusons  Héliodore ,  il  prouve  une  fois  de 
plus  que  nos  interprètes  sont  riches  en  ressources  (3) ,  mais 

(1)  •  Apparuit  illis  quidam  eqaus,  terrilniem  habem  seuorem , 
oplimb  operîmenlis  adornatus ,  isque  cum  impetu  Heliodoro  priorts 
calce»  etisit.  Qui  aulem  qî  scdebal  videbatur  arma  habere  aurea  •  (II, 
Maehab,t  m,  25). 

(2)  Lire  le  mémoire  de  MM.  Jourdain  et  Duval ,  où  ils  soolieonent 
celte  opinion  {Bulletin  monumental ,  t  X,  p.  515). 

Voir  aussi  toutes  les  gravures  ajoutées  au  texte  de  l*hîstoire  des  Ma- 
chabèes,  particulièrement  dans  la  Bible  ae  Royaumont;  in-&*,  1835, 
p.dÂ3.  • 

La  pose  seule  d'Héliodore,  prosterné  là  sous  le  cheval  qui  le  Totile 
de  set  deux  pieds ,  a  pu  faire  penser  à  quelque  ressemblance  ;  mais  on 
voit  bien  que  celle  posture  est  commandée  également  par  Taclion  de 
deux  anges  l>atlant  de  verges  le  coupable  presque  mort  de  frayeur. 

(3)  Encore  MM.  Duval  et  Jourdain  (Bulletin  monum.,  I.  X,  p.  332}« 


STAtCES  ÉQUESTRES  DES  ÉGLISES.  $5) 

il  o'est  pas  d'une  plas  heureuse  invention.  Au  reste ,  rien 
n'autorise  ni  dans  ie  texte,  ni  dans  les  Interprètes,  à  regarder 
comme  un  ange  le  personnage  qu'on  appelle  ainsi  dans  le 
mémoire  que  je  réfute.  Quoi  qu'il  en  soit ,  c'est  encore  un 
de  ces  rapprochements  faits  en  désespoir  de  cause,  et  auquel 
ne  se  prête  en  rien  le  prophète  sacré.  On  sait  par  les  Pères  , 
qu'a  suivis  Bossuet ,  que  l'Apocalypse  est  une  révélation  faite 
à  saint  Jean  des  combats  et  des  victoires  de  l'Église ,  et  que 
chacun  des  traits  qui  en  constituent  le  sublime  poème  se 
rapporte  à  quelque  fait  accompli  dans  le  cours  des  trois  pre-* 
miers  siècles  chrétiens.  C'est  un  long  et  inépuisable  sym- 
bolisme ,  où  chaque  image  a  sa  signification  arrêtée  et  pro- 
phétise un  fait  à  venir.  Au  début  du  chapitre  vr,  «  un 
cavalier  se  présente ,  monté  sur  un  cheval  blanc  » ,  comme 
les  triomphateurs  de  ces  temps-là  au  jour  de  leur  entrée 
solennelle.  Ce  cavalier  n'est  autre  que  Jésus-Christ.  Il  est 
armé  d'un  are ,  arme  puissante  comme  la  parole  de  Dieu , 
pour  atteindre ,  même  de  loin,  ses  ennemis  (i).  Ce  qui  le 
distingue  des  trois  autres  qui  apparaissent  successivement , 
c'est  qu'il  monte  un  cheval  blanc,  symbole  de  Notre  Seigneur 
lui-même,  par  des  raiijpns  qu'on  trouve  résumées  dans 
Origène ,  dans  'saint  Jérôme  et  dans  Estius  (2).  Il  porte 
d'ailleurs  une  couronne  et  il  part  en  vainqueur  pour  con- 
tinuer  ses  victoires.  Ceci ,  on  le  voit ,  convient  parfaitement 
à  ce  Chef  divin  de  l'Église ,  dont  la  marche  dans  le  monde , 
pendant  la  période  qui  s'écoula  d'Auguste  à  Constantin  ,  fut 
une  suite  de  triomphes  sur  le  paganisme  enfin  abattu  sans 
retour.  £t  cependant  cet  ange ,  qui  n'en  est  pas  un ,  mais 


(1)  <  Ecce  equos  albus ,  et  qui  sedebat  haMat  arcum,  et  data  est 
ei  Gorona,  et  exivit  vincens  ut  viooeret.  »  {ApocaL^  vi,  îé) 

(S)  Origeo.,  IN  Cant.,  Hb.  H;  —  S.  Hieron.,  in  Habac^  e,ni\^ 
Estius,  in  Apocat.^  c.  ti,  v.  2* 

33 


}5&  CONGBÈS  ABCIIÊOLOGIQUE  DE  FHAMCE. 

110  personnage  quelconque ,  symbole  du  Fils  de  Dieu ,  n*€St 
que  le  prototype  envisagé  par  notre  sculpteur.  On  n'a  dans 
Tœovre  lapidaire  aucun  des  attributs  déûuitifs  qui  tous,  rrii- 
fermant  un  sens  mystérieux ,  eussent  paru  ^  fariiste  iwé- 
parablesde  l'idée  qui  l'inspirait  Et  en  effet,  s'il  s'agissMt 
ici  do  Christ  triomphateur .  je  lui  voudrais  absûloment  cet 
arc,  d'autaot  plus  nécessaire  que  ses  flèches  prophétisées 
par  le  Psalmiste  doivent  percer  les  nations  et  les  assojettir  à 
rÉvangile  (i).  Ce  n'est  point  non  plus  dans  l'attitude  douce- 
ment imposante  du  cheval  sculpté  que  ce  vainqueur  se  pré- 
cipiie  ai  ses  dernières  victoires.  Toute  l'iconographie  de  ce 
beau  livre  biblique  représentée  soit  à  Angers,  sur  une  belle 
tapisserie  de  la  cathédrale  datant  des  XIV*  et  XV*  siècles  (2), 
soit  sur  une  autre  de  la  même  époque  et  conservée  aa  Va- 
tican (3).  nous  autorise  à  réclamer,  pour  cette  image 
triomphale ,  les  caractères  hiératiques  donnés  par  la  divine 
révélation,  et  que  le  moyen-âge  aurait  sans  aucun  doute 
imposés  au  cavalier  des  tympans ,  s'il  avait  eu  l'intentioD  d'y 
traduire  l'Apocalypse.  Mais  comment  ceux  qui  ont  patronné 
cette  conception ,  avec  tant  de  chaleur ,  ne  se  sont*  ils  pas 
étonnés  de  l'absence  du  nimbe  crucifère  autour  de  la  tète 
divine  qu'ils  supposaient  ?  On  a  vainement  essayé  d'expliqner 
cette  absence  par  un  oubli  de  la  règle  habituelle,  ou  en 
avançant  comme  un  fait,  qu'au  Xir  siècle,  cette  r^le 
n'était  pas  généralement  suivie.  Or ,  rien  ne  serait  plos  faux 
que  ce  fait  Le  contraire  date  des  Catacombes ,  où  l'on  peut 
voir,  parles  belles  gravures  d'Arînghi  (6),  par  les  magnifiques 
reproductions  plus  récentes  de  M.    Perret,  que  plusieurs 

(i)  <  Sagillff  polmilû  acula:  ;  populi  sub  (e  cadeul.»  (Pa,  xuv,  7.) 
(3;  V.  Les  Tapiêatrks  du  sacre  d'Angers  ,  par  M.  Tabbé  Barbier  de 
MonUult;  in-lS,  iSdS,  p.  19. 
(S)  Àmmales  arûhéologiéptes ,  I.  XV,  p,  3^9. 
[h)  V.  Ramt  subterranen  ,  t.  I,  p.  329,  S79  et  385. 


STATUES  ÉQUESTRES  DES  ÊGUSES»  355 

lôtcs  du  Christ  portent  le  nimbe  croisé,  et  que  le  nimbe 
rimple  entoure  celle  de  plusieurs  saints»  celle  de  saint 
Pierre  »  entr*autres ,  dont  la  sépulture  fut  retrouvée  par  le 
pjpe  saint  Sylvestre  au  commencement  du  lY*  sièctet  Qu*im* 
porte ,  après  tout ,  qu'il  y  ait  de  nombreuses  excoptions  dans 
ces  premiers  temps  et  dans  les  Catacombes  même«  puisqu'on 
ne  peut  nier  qu'au  XII*  siècle»  dont  il  s'agit  ici  exclusive- 
ment» ou  distingue  toujours  les  saints  du  Christ»  en  réservant 
à  celui-ci  un  symbole  qu'il  ne  partage  qu'avec  les  deux 
autres  personnes  divines?  On  doit  donc  regarder  à  cette 
époque»  comme  n'étant  pas  une  figure  matérielle  du  Sauveur, 
toute  image  »  peinte  ou  sculptée ,  que  n'environne  pas  le 
joyau  divin  ;  et  comme  on  n'en  a  jamais  remarqué  un  seul 
spécimen ,  parallèlement  à  la  télé  de  notre  cavalier  »  sur  le 
mur  d'où  saillissait  la  ronde-bosse;  comme  on  n'en  voit 
même  pas  le  plus  léger  indice  au  fond  des  tympans  dégarnis 
de  leur  statue ,  il  est  clair  que  l'intention  du  statuaire  n'a 
jamais  été  de  nous  donner  là  l'image  do  Sauveur. 

Ajoutons  qu'on  a  ipis  trop  d'importance,  par  suite  de 
celte  même  préoccupation  »  à  ces  petites  figures  qui  gar- 
nissent assez  souvent  l'archivolte  do  pleiu-cintre  où  pose  le 
sujet  équestre.;  figures  que  ceux-ci  prennent  pour  des  anges  » 
suspendus  au  milieu  de  nuages;  ceux-là  pour  des  âmes 
flottant  sur  de  petites  barques  dans  les  limbes,  où  elles 
attendent  la  venue  du  Dieu  libérateur  (t).  «Les  unes  et  les 
autres  prouveraient-elles  en  faveur  de  la  personne  divine  ? 
Oui ,  mais  seulement  comme  se  rapportant  à  a*lle  qui  siège 
'  pour  le  Jugement  dernier  au  tympan  central  ;  et  à  défaut 
même  de  celte  action  judiciaire,  les  anges  s'expliqueraient  là 
de  mille  autres  manières  fort  plausibles.  Je  me  rendrai  moins 

(i)  M\f«  Duval  et  Jourdain,  Bulletin  monumental,  U  XI,  p.  &9S  ; 
et  de  Longuemar,  U  XX,  p.  400. 


S56  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  ÙE  FRANCE. 

volontiers  à  Fidée  des  limbes ,  que  la  statuaire  cbrétienne  da 
moyen-âge  nous  montrerait  ici  pour  la  première  fols,  surtout 
dans  des  barques.  J'aimerais  autant  les  femmes  dans  de  pe^ 
tues  baignoires ,  qu*an  antiquaire  a  cru  rencontrer  sur  ta 
façade  de  Parthenay-le-Tieux  (1);  mais  je  ne  saurais  que 
faire  des  unes  non  plus  que  des  autres  ,  et  je  ne  reconnais  h 
aucune  des  notions  sérieuses  de  l'esthétique  et  de  la  théologie 
|)atristique  de  saint  Bernard  et  du  Maître  des  sentences. 


n. 


En  voilà  bien  long  pour  établir  ce  que  n'est  pas  le  fameux 
cavalier  de  nos  rêves  archéologiques.  Pour  prouver  ce  qu'il 
est,  je  serai  plus  court  :  non  que  la  matière  me  manque, 
mais  parce  que  je  puis  choisir  dans  le  vaste  arsenal  qu'elle 
ouvre  à  mes  besoins. 

Rien  ne  sert,  Messieurs,  en  fait  d'observations  scien- 
tifiques, comme  de  pi*océder  par  des  textes  précis  on  par 
d*incontestables  analogies.  Si  donc  il  est  possible  d'obtenir 
des  uns  et  des  autres  qu'ils  établissent  d'évidentes  corré- 
lations entre  l'objet  qui  nous  occupe  et  d'autres  objets  dont 
les  écrivains  ou  les  artistes  se  soient  emparés  partout  et  tou- 
jours pour  symboliser  une  idée  générale,  nous  aurons  trouvé 
la  solution  du  problème ,  en  reconnaissant  dans  l'objet  de 
cette  discussion  un  pur  symbole ,  une  personnification  allé- 
gorique d'une  Idée  abstraite ,  un  moyen  plastique ,  en  un 
mot ,  d'exprimer  par  une  image  visible  un  principe  ou  un 
fait  qui ,  |)ar  lui-même ,  ne  tombe  pa?  sous  les  sens. 

Éunt  prouvé  que  le  cavalier  n'est  point  Jésus-Christ,  dont 
il  n'a  aucun  des  allributs  essentiels ,  nous  arrivons  à  y  voir 
un  signe  de  sa  puissance  morale  sur  le  monde ,  et  par  con- 

(4}  M.  Aniauld,  MonumcHtê  des  Deux'Sévres;  in-il*,  p.  416« 


STATUES  ÉQUESTBES  DES  ÉGLISES.  357 

séqocnt  s*il  Q*est  pas  là  par  uo  symbole  personnel,  îi  y  est 
très-certainement  par  une  idée  correspondante ,  exprimant 
une  supériorité  relalî?e  par  ces  deui  personnages,  dont  Tun, 
puissant  et  Inébranlable  dans  son  acte  de  souYeralneté  calme 
et  assurée,  renverse  Taulrc  ,  pauvre  nain  abject,  réduit  par 
sa  forme ,  sa  pose  et  ses  proportions  inGmes ,  à  la  plus  com- 
plète expression  de  rimpnissauce  et  l'avilissement. 

C*est  le  christianisme  victorieux ,  triomphant  des  oppo- 
sitions vaincues  du  paganisme ,  de  l'hérésie ,  des  schismes , 
de  lous  ennemis,  en  un  mot,  que  lui  suscitent  les  passions  du 
cœur  humain ,  et  de  ce  que  sou  divin  Fondateur  a  appelé  le 
monde.  Voyez  comme  cette  interprétation  se  déduit ,  simple 
et  naturelle  ,  de  Thistoire  même  de  la  religion.  Le  Sauveur , 
en  formant  riulelligence  et  le  cœur  de  ses  disciples  à  la 
mission  qu'il  va  bientôt  leur  confier ,  les  rassure  contre  les 
difficultés  qui  les  étonnent ,  et  les  obstacles  même  dont  ils 
ne  peuvent  encore  calculer  la  portée  :  «  Dans  le  monde  vous 
serez  pressurés,  mais  ayez  confiance.  J*ai  déjà  vaincu  le 
monde  (t).  Déjà  le  voilà  condamné,  et  Satan,  qui  le  gou- 
verne en  prince ,  va  en  être  chassé  (2).  Allez-donc  par  toute 
la  terre,  prêchez  TÉvangile  à  toute  créature  :  celui  qui  ne 
croira  pas  sera  condamné  (3).  »  Avec  quelle  rapidité  s'ac- 
complissent ces  miraculeuses  observations  !  Vingt-cinq  ans 
après,  saint  Paul  écrivant  de  Gorlolbe  aux  Romains  convertis, 
se  réjouit  avec  eux  de  ce  qu'on  parle  de  tous  côtés  de  leur  foi 
et  de  ses  glorieux  résultats  (4).  C'est  aux  Corinthiens  qn*il 

(1)  «In  mundo  prcssaram  habebilis;  aed  eonfidite.  Ego  vici  muu* 
dum.  •  (  Joan.,  zvi,  33.  ) 

(S)  <  Nunc  jodicium  est  mundi;  nuoc  prînceps  bujas  mundi  ejiclelur 
foras*  »  (Joan.,  m.  Si.) 

(3)  «  Euotes  in  mundum  universuin,  praedicale  Evangelium  onni 
crealune...  qnt  non  crediderit,  oondemnabiiur.  •  (Marc,  xr,  15») 

ii)  •  Primom  quidem  gratias  ago  Deo  par  Jesam  Christom ,  quîa 
ftdes  vcstra  annonUaUir  ttnWerio  mundo*  »  (Rom.,  i.  S.) 


S58  C0K«SÈ5  ARCirÊOLOGlQUfi  DE  FRANGC 

résame  aosti  les  caractères  de  h  doctrine  éTapgéllqtie  co  ces 
éloquentes  paroles  :  ci  Ce  n*est  point  d'armes  cbaraeBes 
que  nous  nous  servons  dans  nos  combats  contre  la  cliair. 
Elles  ont  la  poissance  dWine  pour  renverser  les  reopaiis 
qu'on  leui^  oppose ,  poor  détruire  les  raisonnements  bamains 
et  toQt  ce  q«  s'élève  avec  le  plus  de  haotcor  contre  h  «dence 
de  Oieo.  C'est  par  elles  qoe  nous  rédnisons  en  servitude  tons 
les  esprits,  pour  les  soumettre  I  l'obéissance  de  Jésos- 
Christ  (1).  »  Le  paciGque  triomphateur  de  nos  églises 
romanes  n'est-il  pas  tout  dans  celte  victoire  promise ,  et  ne 
voit-on  pas  comment  le  siècle  qui  commenta  le  plus  tes 
saintes  Écritures ,  où  les  écoles  de  théologie  flenrireiit  de 
leur  plus  bel  épanouissement  dans  les  célèbres  monastères  de 
Paris  et  du  Bec ,  de  Cantorbéry  et  de  Reims ,  de  Deotz  et 
de  St-Denis ,  a  dâ  s'inspirer  de  ce  sujet  pour  consacrer,  aux 
yeux  des  fidèles,  la  vanité  de  la  phHosopbie  mondaine  et  le 
triomphe  du  juste  sur  les  persécutions  des  méchants?  L'Écri- 
ture est  un  champ  vaste  et  inépuisable ,  où  de  tous  temps 
les  sages  du  christianisme  ont  trouvé  à  moissonner  pour 
nourrir  les  flmes  d'enseignements  forts  et  élevés.  Pas  une 
chose,  pas  un  nom  d'homme,  pas  une  plante,  pas  un  animal 
qui  n'y  prenne  dans  l'estime  des  Pères  sa  signification  sym- 
bolique, et  souvent  même  plusieurs  k  la  fois,  et  quelques-unes 
toutes  contradictoires ,  selon  les  défauts  ou  les  qualités  qtà 
se  remarquent  dans  l'objet  proposé.  Saint  HéKton ,  qui  goa- 
vemait  l'église  de  Sardes  à  la  tin  du  IV  siècle ,  a  ouvert ,  par 
sa  Clef  des  Écritures ,  cette  vaste  lice  aux  commentateurs 
qui ,  à  sa  suite,  sont  devenus  innombrables  (2).  D'après  loi, 

(4)  c  Arma  miliU»  nostn»  non  camalia  sunt,  sed  potentla  Deo  td 
destrucUonem  munilionum,  consilia  deslnientes,  ei  oniDeni  altlludiMm 
dtéUenteoi  le  advenas  sdentiam  Dei,  et  in  captîvitatem  redigenfa 
omnem  intèllectnm  in  olMe<|uium  Christi.  •  (II ,  Cor.,Xt  5. } 

(2)  V.  Saocti  McUtonis  e|>iM.  Sardensis  Oati$  ScHpiuranm,  paMié 
par  le  cardinal  Pitra,  éêm  lei  II*  et  III*  ?ol.  du  Spieileffhm  Sottmiue^ 


STATDES  ÉQOëSTR£S  DES  ÉGLISES.  359 

le  cheval ,  si  soarent  loué  par  les  anciens  depuis  la  magni'- 
fi«|u«  deacripttoQ  faiie  par  Job,  signifie  Tobéissance  à  la 
dificipllae ,  la  simplicité  soumise  «  la  vie  régulière  et  hbo- 
rieuse.  Il  le  regarde  même  comme  le  corps  du  Sauveur ,  en 
se  rappelant  comment  le  bon  Samaritain  chargea  sur  son 
cheval  le  pauvre  blessé  de  Jéricho  pour  le  sauver  aprôs  sa 
cbttte  (1).  Ailleurs,  le  cheval  devient  le  symbole  des  apôtres 
et  des  prédicateurs,  portant  Dieu  de  parce  monde,  dit  un 
auteur  du  Xll*  siècle;  ou  bien,  selon  saint  Enche^  de  Lyon, 
c'est  rîmagc  de  la  sainteté  agissant ,  par  cela  même  qu'il 
obéit  et  qu*il  travaille  (2).   Maintenant,  et  cette  première 
lueur  obtenue ,  on  comprend  que  puisque  la  noble  monture 
joue  un  rôle  si  important ,  on  ne  lui  donne  qu'un  cavalier 
de   haute  lignée,  de  condition  excellente  qui,  sans  être 
Jésus-€hrist  loi-même,  revêt  dans  leur  plus  haute  expression 
les  attributs  de  sa  puissance  :  un  vêtement  riche ,  une  cou- 
ronne royale ,  toutes  choses  qui ,  n'étant  pas  ici  au  Sauveur  » 
ne  peuvent  appartenir  qu'à  son  action  morale  sur  le  monde 
qa'il  est  venu  renverser  :  Ego  viei  munâum.  Voilà  dotic 
cette  personiiiflcation  du  pouvoir  spirituel  abattant  devant 
lui ,  sans  violence ,  sans  haine  comme  sans  colère,  mais  avec 
le  noble  et  grave  maintien  d'une  majesté  ferme  et  résolue, 
toute  opposition  à  ses  desseins,  toute  créature  «  s'élevant 
contre  la  science  de  Dieu.  »  Ce  n'est  pas  tout ,  car  le  petit 
être  prosterné  sous  le  pied  du  cheval  est  le  complément  de 
l'idée  principale.  Cette  posture  affaissée  est  le  symbole  de 
l'anéantissement  et  de  la  mort.  I^  christianisme  a  donc 


(1)  «  Jumenlum,  positus  siib  disciplina;  stgnum  simplîdlatîs  sub- 
jectionis,  subTentionis,  corpus  SalTstoris ,  Ju\ta  illnd  :  «  Et  imposuU 
îllud  în  jemeotum  sauni.  «  (  V.  Sfricifeg,  Soktm, ,  III ,  S,  5.  ) 

(51)  DiitinctioHum  moHattkarum  Hb.  1! ,  De  Etfuo,  ^  Aptid  SpiriL 
Siflesm,,  loc  cit.,  p.  S. 


360  CONGRÈS  ABCIIÉOLOGIQUE  DE  FAANGE. 

aoéauU ,  lue  toute  philosophie  ea  opposition  avec  lui.  Jeeert^ 
dit  saiat  Méliton  avec  sa  concisioa  habitueUe,  etx  jucomiforey 
et  il  s*appuie  des  termes  qu'emploie  TÉvangile  pour  indiqaer 
la  mort  véritable  de  Lazare:  Jesu$  invenù  eum  jacaacm{\)\ 
et  comme  ce  Lazare  est  le  symbole  de  la  mort  spirituette  par 
le  péché  t  Rabau  Maur  et  TÂnonyme  de  Clairvaox ,  qui  éeri- 
vaienl ,  Tun  sous  Charlemagne ,  Tautre  soos  Louis  ¥11 , 
déclarent  nettement  que  cette  prostration  d*uo  persomuig^ 
employé  comme  signe  symbolique  équivaut  à  Tidée  d*UQ 
homme  accablé,  tombé  sous  le  poids  de  ses  vices  et  de  ses 
infirmités  morales  :  vUiis  succumbere  (2).  Nais  pourquoi 
cette  petitesse  démesurée  comparativement  à  cette  grandeor 
qui  l'accable  7  C'est  que  l'Église ,  en  faisant  pénétrer  dans  ks 
cœurs  la  foi  et  la  morale  cbrétiennes ,  en  remplaçant  parla 
douceur  charitable  de  ses  mazimea  simples  et  abordables  à 
tous  la  fausse  et  orgueilleuse  philosophie  d'Alexandrie  et 
d'Athènes ,  devait  réduire  à  rien  ses  ennemis ,  selon  la  parole 
prophétique  :  Ad  nihilum  redegi't  inimieos  nastras  (3).  Cette 
môme  pensée  s'applique  ft  ces  savants  orgueilleux  qu'aiail 
iormés  l'école  de  Platon ,  k  ces  s^es  pleins  d'eux-méoMS 
qui ,  dans  l'Aréopage ,  se  refusaient  à  la  doctrine  de  b  Ré- 
surrection :  c'est  à  eux  que  s'adresse  le  reproche  formulé 
par  le  Sauveur  contre  l'évêque  iniidèle  de  Laodicée  :  «  Vous 
dites  que  vous  êtes  riche  et  ne  manquez  de  rien  •  et  vous  ne 
savez  pas  que  vous  n'êtes  qu'un  pauvre ,  victime  d'un  com- 
plet aveuglement  et  d'une  affreuse  nudité  (4).  »  Et  ici  •  en 
effet ,  le  malheureux  est  dans  un  dépouillement  absolu  :  il  ne 

(4)  ioan.,  XI,  17. 

(5)  SpieUeg.t  abi  sopra,  II,  S61. 

(8)  Judith,  xin ,  2i ,  et  Socy,  m  hune  loc. 

(6)  <  Dids  quod  difes  sum ,  et  locuplei  totus  ;  et  nullios  egeo;  et 
Mtcis  quÎÉ  tu  M  miser,  et  miserabilis  et'paoper,  et  obcqs  et  nadm.  > 
(ApotaL^  m,  17.  ) 


5TATLES  ÉQUESTRES  DES  ÉGLISES.  S61 

reste  plus  rleo  à  prendre  sur  cet  esclave,  dont  la  pautrelé 
corporelle  est  remblème  frappant  de  Tinanité  de  son  âme. 
Celte  oudilé,  prise  ici  à  h  lettre  comme  devenant  plus 
significative ,  est  souvent  employée  par  les  prophètes  de  Tan- 
eieiMie  lot  dans  le  sens  que  lui  donne  ici  l'Apocalypse  ;  elle 
exprime  aassî  la  privation  de  toute  dignité  apparente.  Nahnni 
(ui ,  5)  dit  à  Minive,  de  la  part  du  Seigneur  :  Ostendam  in 
gemibus  nuditatem  tuam.  Ézéchiel  reproche  ft  Jérusalem 
iufidèle  son  ingratitude  envers  Dieu  qui ,  Fayant  trouvée 
dépourvue  de  tout,  Tavalt  tii*ée  de  son  ignominie:  Eras 
nmda  et  confusione  plena  (  XYi ,  7  ).  Et  que  dire  de  ce  pif d 
tout- puissant  qui  imprime  sur  cette  tête  humiliée  le  cachet 
ineffaçable  de  la  défaite?  Écoutons  le  cardinal  Pierre  de 
Capooe ,  autre  symboliste  de  ce  grand  siècle  :  Les  pieds  du 
Christ ,  dit-il  (  et  par  le  même  motif  ceux  de  quiconque  le 
représente ,  sont  le  signe  de  la  toute-puissance.  G*est  par  les 
pieds  que  nous  louions  un  ennemi ,  et  les  ennemis  du  Christ 
ont  succombé  ainsi  pap  sa  puissance  propre.  N'est-ce  pas  de 
lui  que  la  Sagesse  inspirée  a  dit ,  dans  un  de  ses  livres  : 
m  C'est  son  pouvoir  divin  qui  a  mortifié  la  tète  des  orgueilleux 
et  des  superbes  (i)  7  » 

Un  de  nos  doctes  collègues  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  rOuest  s'est  beaucoup  rapproché  de  notre  ilièse ,  dans  un 
article  spécial  inséré  parmi  les  mémoires  de  la  Société  fran- 
çaise an  Bulletin  monumental  de  1854.  Lui  aussi  refusa 
d'accepter  tous  les  rois  de  la  terre  et  tous  les  personnages 
historiques,  dont  on  doit  faire,  en  effet,  bonne  justice.  Mais 
il  adopU  dans  le  cavalier  le  type  du  Sauveur,  et  n'en  vint 


(1)  •  Pedes  eliam  Christi  polestas  illius.  Pedibus  enim  concalcamus 
hortes  :  et  ipse  Cbrii^Cas  poteslate  Rua  onoes  hostes  conculcaviL  Ideo 
et  dicit  Sepientia  (  £ce/e«.,  »iv,  il  )  :  Superbontm  et  mblimium  colla 
propria  vtrtote conculcavit  •  {Spicileg.f  ul  sop.,  Il,  16i*  ) 


362  GONGAfeS  ARCBÊOLOGIQUE  DE  FRAKCE. 

tout  au  moûii  ï  y  reconnattre  on  p«r  emblème  de  sob 
triomphe  sur  le  monde  et  le  démoo ,  qo*a6o  de  consoler  par 
une  concession  ceax  pour  qui  le  Saaveur  ne  serait  pas  assn 
reconnaissable  (1).  Quant  an  parallélisme  établi  à  Partheaa}- 
le- Vieux  et  à  Nolrc-Dame-de-La-Condre,  Tidée  en  est  fort 
juste  et  se  retrouve  bien  ailleurs  et  sous  des  formes  singulière- 
ment  variées^.  Nais  Samson  déchirant  la  gueule  du  lion  (lequel 
Samson  pourrait  bien  aussi  s'appeler  Datid  (3))  n'est  pas 
ici  le  symbole  de  Notre  Seigneur  tiré  de  l'Ancicn^Tesumeat  : 
il  est  celui  de  la  force  chrétienne  triomphant  par  hi  grke  des 
tentations  de  tout  genre,  et  il  représente  cette  âme  baptisée 
qoi  croit ,  qui  travaille  en  croyant  «  et  qui  se  sauve  en  tra- 
vaillant, mise  en  parallèle  sur  ces  façades  éloquentes,  c€ 
comme  un  glorieux  résultat  de  l'action  divine ,  avec  celle 
acifon  même  représentée  par  la  statue  équestre.  C'est  donc 
d'un  côté ,  et  précisément  du  côté  de  l'Évangile ,  la  pré- 
dication évangéliqoe  et  la  victoire  de  l'Égltse  sur  ses  advcr* 
saires  ;  de  l'autre  côté,  qoi  est  celui  d*''  la  Loi  ancienne,  est  la 
coopération  de  l'humanité  k  celte  grande  œuvre  du  saint  de 
tous  et  de  chacun. 

Ainsi,  Messieurs,  le  cavalier  n'est  pas  Jésus-Chrisit  puis- 
qu'il manque  des  indices  spéciaux  exigés  par  toutes  les  tra- 
ditions symbt^istiques;  mais  e*eit  un  symbole  desapmssanee, 
dont  tons  les  détails  s'autorisent  de  la  science  scripturiire 
et  de  celle  des  docteurs  les  plus  renommés  dans  ce  genre 
d'interprétation  :  symbole  tellement  explicite  «  que  pas  on  ée 
ses  traits  ne  lui  est  donné  qui  ne  s'appuie  d'un  principe 
adopté  généralement.  Ici  donc  j'ai  posé  autre  chone  que  des 


(4)  nudeiin  monvmental,  !.  XX,  p.  &60. 

(5)  Le  même  Ait  se  Irouve  parmi  l«  exploits  de  David  qoi ,  jeune 
berger ,  étooffaH  les  ours  et  les  lions  ^u«  aUaqualent  son  troopcsu 
(  V.  I ,  Reçé^  xvn ,  3â  ). 


STATUES  êques;bes  des  églises.  363 

conjectures.  Et  aa  bas  de  ces  textes  si  clairs,  si  évidents^  j*ai 
à  TOQs  donner  encore  des  monaments  du  synobolisme  an- 
tique et  des  B|)éciinens  empruntés  au  moyen-âge,  dont  Tana- 
logie  n*est  pas  moins  concluante  en  faveur  de  mon  opinion. 


m. 


C'est  d*abord  la  numismatique  et  ses  curieuses  images 
que  j*intoque. 

Je  n'apprendrai  à  personne  ici,  Messieurs,  combien  Tor- 
goeil  ou  le  patriotisme  des  Romains  fut  ingénieux  à  se  créer 
des  moonmenis  de  ses  victoires,  et  quel  rôle» étendu  gardent 
encore,  sur  les  arcs-de-triomphe  et  sur  les  monnaies,  ces 
grandes  fêtes  si  souvent  réitérées  par  la  flatterie  et  Tambition 
dans  les  derniers  temps  de  la  Ré|)ublique  impériale.  Ce  qui 
nous  a  été  conservé  dans  le  midi  de  la  Gaule,  où  ces  fastueux 
souvenirs  s'élèvent  plus  fréquemment,  suffirait  pour  constater 
nne  parfaite  identité  de  pensée  entre  les  artistes  des  maîtres 
do  monde  et  ceux  qui ,  au  moyen-âge ,  s'occupèrent  de  dé- 
corer nos  tympans.  Slais  aucune  sorte  de  ces  témoignages 
de  pierre  ne  peut  atteindre  le  nombre  infmi  des  médailles 
dont  nos  cabinets  s'enrichissent ,  et  sur  lesquelles  ce  même 
type  se  répète  à  Tenvl  sous  des  traits  presque  toujours  les 
mêmes.  Pour  ne  parler  que  de  celles  de  mon  cabinet ,  j'en 
citerai  particulièrement  une  que  j'ai  acquise  II  y  a  deux  ans, 
et  qol  me  parut  une  preuve  irrécusable  dans  l'examen  du 
sujet  que  je  traite.  C'est  un  grand*bronze  grec  parfaitement 
conservé  et  âi  fleur  de  coin  »  oè  figurent  à  Tobters  Septime- 
Sévère  et  so&  fils  Géta,  associé  à  l'Empire  en  209  et  mort  en 
212  :  ce  qui  nous  donne,  à  deux  années  près»  la  date  certaine 
de  cette  pièce  intéressante.  Au  revers»  un  cavalier,  vêtu  d'une 
chlamyde  et  d'un  manteau  flottant,  élève  le  bras  droit  par  un 
geste  d'autorité  vers  tin  trophée  d'armes,  syipbolisant  ses 


364      CONGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  TRANXe. 

victoires  sur  les  Parthes  et  les  Bretons  ;  car  G*est  sûreiMSt  le 
plas  figé  des  deux  princes  représentés;  d*autre  part, 
cheval  est  magnifique  et  de  cette  belle  race  modèle  que  i 
admirons  dans  les  bas-reliefs  antiques.  Non  moins  fierqi 
son  maître,  il  semble  obéir  à  la  main  qui  le  guide  et  le 
tient,  en  posant  un  de  ses  pieds  sur  la  tête  d'un  homme  i 
par  terre  et  les  mains  attachées  derrière  le  dos  au  pied  d*oii 
arbre  qui  sert  de  support  au  trophée.  Cet  homme ,  qui  re- 
présente là  tous  les  vaincus  terrassés  par  le  prince ,  semble 
dans  une  nudité  complète  et,  à  titre  d'esclave  sans  doute ,  fi 
porte  déjà  le  bonnet  phrygien  consacré  à  l'espèce.  Vous  ne 
penserez  pas  plus  que  moi ,  Messieurs ,  qu'on  puisse  trouver 
un  type  se  rapprochant  plus  que  celui-là  de  nos  statues 
équestres,  dont  il  passerait  pour  une  des  imitations  les  plus 
heureuses,  s'il  n'en  était  pas  évidemment  l'in^ntion  primi- 
tive. 

La  même  idée  se  retrouve  sur  un  grand-bronze  de  Néron 
Claude  Drusus  Germaoicus,  mort  neuf  ans  avant  l'ère  chré- 
tienne, et  repréjsenté  lançant  au  galop,  entre  deux  trophées, 
un  cheval  surmontant  un  arc-de -triomphe.  Sur  mon  exem- 
plaire, on  ne  voit  plus  qu'à  peine  le  petit  homme  vaincu, 
sur  lequel  le  vainqueur  semble  lancer  son  javelot 

Au  revers  d'un  petit-bronze  de  Probus  (276  à  282) ,  un 
guerrier  renverse,  au  plus  impétueux  galop  de  son  cheval  « 
un  homme  effaré ,  dont  la  défaite  éternise  celle  des  barbares 
du  Nord  et  de  la  Gaule,  et  se  traduit  par  la  légende  vibtos 

PROBI  AUG. 

De  361  à  363 ,  Julicn-l'Apostat,  en  mémoire  de  ses  avan- 
tages sur  les  Perses ,  se  fait  représenter  sur  de  {f^tits-bronzes 
dont  j'ai  un  exemplaire.  Il  est  debout,  et  celte  fois  c'est  un 
cavalier  qui  succombe  sous  les  coups  de  la  haste,  qu'il  cherche 
à  éviter  en  se  penchant  sur  son  cheval  qui  s'abaL  Ce  mêiue 
piotif  était  reproduit  presque  à  l'infini  sur  des  pièces  de 


STaTOBS  ÉQUESTBfiS  DES  ÉGLISES.  S65 

CoiistaDlio  II  (S37  à  SaO) ,  de  modules  très-Tariés»  depuis  le 
plus  pelîl-broDze  jusqu'au  moyen.  Cette  varianie  de  Tidée 
d'où  noas  sommes  parti  n'ôte  rico  au  but  évident  que  s'est 
proposé  le  monétaire,  comme  Tindiquent  les  exergues  BEPâ- 
BA.TIO  REiPUBLULE  OU  jovi  GONSEBYATOBi  quî  entourent  ces 
ÎBU^es  de  tant  de  victoires.  Et  il  n'est  pas  hors  de  propos  de 
rappeler  ici  que  le  moyen-âge  avait  adopté  ce  même  type 
pour  rendre  la  défection  et  la  défaite  de  la  Synagogue  à  Tap^ 
parilîon  de  la  loi  chrétienne.  Dans  les  belles  verrières  des  XII* 
et  XIII*  siècles  qui  parent  encore  les  fenêtres  de  la  cathédrale 
de  Bourges,  dans  le  beau  manuscrit  à  miniatures  de  l'abbesse 
Herrade.  conservé  à  Strasbourg  (i)  et  qui  date  à  peu  près  du 
Blême  temps,  on  voit  l'anUque  maîtresse  du  peuple  hébreu  dé- 
chue de  sa  royauté  et  se  tenant  à  peine  sur  une  monture  amai- 
grie qui  chemine  la  tête- entre  les  jambes  et  va  bientôt  s'abattre 
avec  son  fardeau  déshonoré.  EnOn  une  multitude  d'autres 
monnaies  prouvent  qu'à  toutes  les  époques  de  l'Empire  ro* 
main,  la  gloire  des  triomphateurs  s'exprime  soit  par  un 
homme  ou  une  femme  isolés,  assis  dans  Tattitode  d'un  repos 
forcé,  et  toujours  les  mains  liées  par  derrière;  soit  par  une 
Victoire  ailée  élevant  un  trophée,  pendant  qu'à  ses  pieds  gé- 
missent des  captifs  immobiles.  Ou  bien  c'est  un  guerrier 
armé  de  toutes  pièces,  debout  et  posant  la  main  sur  la  tête 
d*un  vaincu  ,  en  signe  de  domination  acquise  (2),  ou  encore 

(0  Borîuê  dtliciarum^  le  plus  complet  peul-éire  et  le  plus  curieux, 
au  point  de  fne  symbolique,  des  manuscrits  à  miniatures  que  nous 
ait  transmis  la  plus  belle  période  du  moyen-Age.  (  V.  le  Père  Cubier, 
Monographie  de  la  eatkidraUdt  Bourges^  et  mon  Ui$U  du  symbolume, 
L  II,  cb.  X.) 

(3)  Toul  cela  a  ses  motifs  dans  des  précédents  coimus  de  ranllquilé: 
m9Nies,  jfotestoê,  dit  saint  Méliton,  d*après  les  anciens,  et  il  cite  en 
preuve  ce  passage  du  Psalmisie  :  /n  manu  Dci  iunt  omna  fine»  terrœ^ 
ps.  9i,  k  ; — et  saint  Grégoire  :  Graves  matme  tex  kaimit^  quia  prr* 
raHieâ  ncu  misericorditer  ptrtulit ,  ted  satva  diBtricîione  percuêsitt 
[Spieileg.  Solesm,,  II,  290  et  suif.) 


366      CONGBÊS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FBANCE. 

une  eiuieigne  d'armée  s'élerant  eolre  deox  des  Taiocos  doot 
elle  a  signalé  la  déroute,  et  pour  exergue  :  yibtos  EXERCiîoSt 
ou  autre  semblable,  qui  ne  laisse  aucun  doute  sur  rioteoiioii 
du  prince  et  du  fabricaoi  (i)« 

L'art  monumental  n'avait  pas  négligé  non  plus  ce  moyen 
de  perpétuer  la  mémoire  des  bits  guerriers.  A  vaut  la  ruine 
complète  de  l'arc-de-triomphe  élevé  à  Carpentras  par  les 
vainqueurs  de  ta  Gaule ,  on  y  voyait ,  entre  deux  coloooes  » 
une  panoplie  dressée  au  milieu  de  deux  captifs  restés  de- 
bout :  il  était  facile  de  les  reconnaître ,  à  leur  simple  smfin^ 
pour  des  esclaves  acquis  par  la  guerre,  et  ornant  d'autant 
mieux  le  faisceau  d'armes  qui ,  peut-être ,  se  composait  de 
celles  qu'ils  avaient  perdues. 


IV. 


L'esprit  chrétien  ,  qui  n'avait  jamais  reculé  devant  les 
occasions  de  s'approprier  légitimement  des  dcmnées  antiques 
sanctifiées  par  des  modifications  ingénieuses;  lui,  qui  avait 
changé  les  processions  fuites  en  l'honneur  de  Gérés  en  des 
pratiques  honorables  à  nos  martyrs ,  et  placé  l'eau  lustrale 
elle-même  au  panis  de  ses  basiliques  purifiées,  pouvait  bien 
aussi  dégager  de  la  statuaire  grecque  ou  romaine  un  symbole 
qui  rentrât  dans  ses  propres  idées ,  et  qui ,  après  avoir  em- 
biématisé  les  victoires  de  l'homme  sur  Tboinme ,  vînt ,  eo 
des  jours  moillours ,  parler  k  ces  âmes  de  celles  du  Christ 
sur  l'enfer  ,  et  du  chrétien  lui-même  sur  ses  penchants  na- 
turels. Constantin*lc*Grand ,  qui  avait  eu  aussi  à  célébrer 
par  des  médailles  ses  propres  triomphes  ,  si  glorieux  k  la  re- 

(i)  Je  possède  plus  de  Ireiile  spécimens  de  ces  divers  types.  Oo  peut 
fn  voir  eocorede  fort  remaniuabiefi  daiis  Monlfaucou,  Aniiquité  déwtiUe^ 
U  IV,  pi.  XCVIII,  CVI,  CVlll  et  CXi. 


STATUES  ÊQUËSTaES  l>fcS  ÉGLISES.  S67 

ligion  Qooveiie,  avait  donaé  le  premier  exeiupie  dé  cette 
application  des  aocicBiics  allégories  aux  besoins  et  ao  service 
de  la  foL  Easèbe  rapporte  que  ce  prince  «  après  la  victoire 
définitive  qui  le  plaça  sans  rivaux  sur  le  trône  de  l'onivers , 
vodiai  faire  voir  dans  la  croix  U  cause  principale  dn  ren- 
versement de  ridolâtrie.  il  se  fit  peindre  sur  une  toile  des» 
tinée  à  une  exposition  permanente,  au  frontispice  de  son 
palais.  Au-dessus  de  sa  tête  brillait  le  signe  sacré ,  et  sans 
ses  pieds  le  dragon  ennemi  do  genre  humain ,  si  longtemps 
acharné  contre  TJ^Iise  et  vaincu  par  Elle ,  était  transpercé 
d'one  lance  et  tombait  au  fond  de  la  mer,  selon  l'image 
qu'en  avait  décrite  le  dernier  des  prophètes  évangéliqoes  (!}• 
Cet  usage  du  pied  posé  sur  Ç ennemi^  en  signe  de  sa  dé- 
faite, était  déjà  fort  ancien  quand  les  Romains  en  imprégnaient 
leur  numismatique ,   et  ils  n'avaient  pas  eu  le  mérite  de 
riuveiitioai.  K'est-ce  pas  dans  la  Genèse ,  le  plus  ancien  livre 
connu ,  qu'est  annoncée  au  serpent  la  femme  dont  ie  talon 
lui  brisera  la  tête  (2)?  Il  y  a^ait  longtemps  que  la  position 
d'un  homme  debout  était  le  signe  de  .la  puissance  et  de  la 
furce ,  comme  nous  l'avons  vu  dans  les  médailles  de  Gons* 
tantîfl  II  et  de  tant  d'antres  :  un  bénédictin  du  XII*  siècle 
en  fait  lé  symbole  de  la  stabilité ,  dans  un  commentaire  sur 
le  psaume  131  (3);  ce  qui  n'empêchait  pas  qu'are  assis 
indiquait  la  suprême  majesté,  soit  pour  Dieu  ,  soit  pour  les 
princes  qui  eu  doivent  êire  l'image  vivante  sur  la  terre  (6). 

(1)  Euâèbe,    De   vita    Cousiant»  —  Et    mon    Uistvire  du    jym* 
MUnu  relig,^  t.  II  »  p.  àkO, 
i,2,  •  Ipsa  conleret  capul  liiuni,  »  {Gènes,,  m,  1&) 

(3)  «  Supra  pedes,  iiainque  siabUes  staoïus ,  et  iptrfï  Dens  super 
stabilUatom  aclerniUlis  stabilis  maiiens  dut  cuncla  movcri.  »l  Pierre  de 
Capoue.  ) 

(4)  «  Oeus  qui  sedes  super  Clierubim  »  (  Ps.  79,  S  .  —  •  Deus  sedet 
(régnai)  super  sedem  sanclam  suaui  •  (Ms.  66,  9  .  —  Une  foute  de 
textes  confirmera ieul  ceu\-ci. 


S6S  CONGRfeS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   PflAKCE. 

Un  seol  exemple ,  mm  des  p!us  beaux ,  suffirait  à  illustrer 
ce  principe ,  et  nous  le  trouvons  dans  un  ivoire  antérieur  ao 
XI*  siècle,  l'une  des  plus  curieuses  publications  de  la  Sociélé 
d'ArondeL  Tout  le  monde  connaît  »  et  les  clirétiens  répètent 
souvent,  dans  un  des  plus  beaux  chants  de  l'église,  ces 
paroles  enthousiastes  du  prophète-roi  annonçant  le  r^^ 
futur  de  Jésu»-Christ  et  son  empire  sur  tontes  les  nations  : 
«  ^ssefftZ'VOui  à  ma  droite ,  jusqu'à  ce  que  je  fasse  de  tos 
ennentis  le  marchepied  de  votre  trône  (i).  »  Cette  pensée 
est  sculptée»  sur  l'ivoire  dont  je  parle,  dans  toute  la  majesté 
symbolique  de  l'ornementation  byzantine.  Pour  en  restreindre 
la  description  à  ce  qui  nous  touche  ici ,  considérons  le  Christ 
largement  vêtu  de  la  robe  et  dn  manteau  aux  riches  bro- 
deries ,  le  visage  resplendissant  d'une  dignité  sévère  «  la  tête 
entourée  du  nimbe  croisé.  Ses  deux  pieds,  nus  selon  la  rè|^, 
pour  montrer  leur  beauté  évangélique,  et  parce  qu'ils  sont 
ceux  d'une  personne  surnaturelle  (2) ,  reposent  sur  une  base 

(1)  f  Sede  a  deitris  meis ,  donec  pooam  inimicos  taos  scabeHuiii 
pedam  inorum  »  (  Ps.  i09 , 1  ). 

(S)  •  Quam  pulchri  pedea  aiMODtiantis  pacem ,  evangt'IiianUuai 
bona  I  «  (Isiale,  ui,  7).  —  Nahum,  x,  15«— CeUe  beaalé,  d*aprè$  les 
interprèles ,  vient  surtout  des  faligues  et  des  labeurs  que  la  prédication 
universelle  a  imposés  au  Sauveur  et  à  ses  apôtres  qui ,  dans  Vieono- 
graphie  catholique ,  partagent  avec  lui  le  privilège  des  pieds  nus.  Ce 
privilège  est  donné  aussi  aux  anges,  dont  le  nom  signifie  enwyée^  parce 
quMIs  ont  pour  le  service  de  Dieu  une  mission,  un  apostolat  dans  toutes 
les  grandes  circonstances  où  ils  apparaissent  au  monde.  Les  prophètes, 
au  contraire,  gardent  leurs  pieds  chaussés,  parce  que  leur  mission  n*a 
pas  été  universelle,  mais  bornée,  à  très-peu  dViceptions,  an  pays 
qtt*ils  habitaient.  ,Isa!e ,  seul  des  prophètes,  conserve  la  nudité  des 
piedsi  parce  que  celte  circonstance  devient  un  moyen  de  le  reconnaître 
diaprés  ce  qu*il  dit  de  lui-même  :  Vadam  nudus  (en  habit  simple  et  de 
^ïience)  et  diseaiceaiUB  (Isafe,  xx.  S).  Tous  ces  principes  ne  (bnl 
aucun  doute  dans  les  autturs  do  moyen-ftge. 


STATUES  ÊQCESTRBS  DBS  Ê^LTSfô.  ^69 

composée  de  quatre  degrés  pleins,  an-dessus  desquels  nh 
cinquième  degré  aux  dimensions  moindres  de  moitié  sup- 
porte, comme  dans  un  espace  proportionné  I  lenr  petitesse 
qoien  ressort  mieux,  deux  personnages  renversés  dans  une 
position  accroupie  et  gênante,  nus,  contournés  et  rendant 
tnie^bien,  par  les  grimaces  de  leur  physionomie  agitée,  les 
graves  tnconvénients  de  cette  contenance  incommode  (1). 
Voil^  donc  ^  cette  toute*  ptiissance  invincible,  victorieuse  de 
tout ,  s'attestant  elle-même  et  son  éternelle  victoire  par  Pacte 
le  plus  formel  et  le  plus  cx>nnu  qui  ait  jamais  caractérisé  une 
autorité  souveraine ,  par  le  mépris  suprême  qu'elle  fait  de 
ses  adversaires  terrassés.  Qui  ne  songe ,  devant  celte  image 
solennelle,  à  la  promesse  divine  faite  au  juste  dans  la  per- 
sonne même  du  Sauveur  :  CancuUabis  leanem  et  dra-- 
canem  (2)  ?  Le  lion  qui  n'écoute  que  sa  colère ,  le  dragon 
qui  remplace  la  force  par  la  ruse ,  ne  personnalisent-ils  pas 
ici  complètement  l'astuce  et  la  violence ,  qui  inspirent  tou- 
jours le  mensonge  contre  la  vérité  ? 

Ge  privilège  de  tout  fouler  aux  pieds  de  son  pouvoir  ab- 
solu a  passé  du  Maître  aux  disciples ,  et  le  moyen^êge ,  qui 
exaltait  ainsi  le  vainqueur  de  la  mort  et  de  l'enfer ,  a  trans- 
porté ce  glorieux  symbole  du  Sauveur  aux  apôtres.  Au 
portail  de  Notre-Dame-de-La-Couture  du  Mans,  le  XIII* 
et  le  XIV*  siècle  ont  distribué  tous  les  membres  du  collège 
apostolique ,  tenant  sous  leurs  pieds  les  persécuteurs  qui  les 
avaient  mis  à  mort  ou  s'étaient  opposés  à  la  dispersion  de 

(î)  V.  Annales  arckéotogi(fue$ ,  t.  XX ,  p.  288  et  sniv. 

(1)  Draoo:  Diabolus^  malitia^  disent  saint  Méllton,  De  BeitHs^ 
n*  7A,  et  saint  Euclier,  Formulœ  mtnorei^  n*  99.  —  Léo  :  Antichrisiu» 
tnali  tyranni  (Saint  Méllton ,  /fri'd.,  n"  38). —  «  Piiiiceps  linjos  mandl 
dfcitur  Léo,  quando...  aperte  sévit...  in  perseciitione  tnartyrum.  Pierre 
Le  Chantre,  Pierre  de  Capotie  et  les  antres  interprètes  (  Spieilegium 
Soietm,,  III,  54,  54,  90,  /109). 

2^ 


370  C0NGB£S  ADCHtoLOGlQUE  Ùt  PEAhCL 

la  doctrine.  Tel  saiiit  Pierre  foulant  la  têie  de  Sîum4t^ 
Magicien,  et  ainsi  des  autres  (I).  Tel  encore  à  fieiievîtte 
(  Veodée),dont  l'ancienne  baronnie  relefaità  hommage  dp  siège 
épiscopal  de  Poitiers  (2),  on  voit  dans  nn  des  angksfcniKS 
a  la  naissance  de  la  voûte  détruite  par  le  leo  de  1793, 
un  évoque  assis ,  revêtu  de  tous  les  ornements  de  sa  dignité 
sacerdotale,  et  les  pieds  posés  sur  les  mains,  élevées è cet 
eflet  y  d*un  personnage  dont  la  tête  ekprime  fort  hîc^  les 
angoisses  de  cotte  situation  forcée,  dont  le  sculpteur  do  Xli* 
«iècle  a  voulu,  à  n'en  pas  douter,  faire  on  supplice  (3). 
£iifiu  d'autres  saints  ont  retenu ,  josque  dans  i'îconegraphie 
moderne ,  cette  ingénieuse  fiction  qui  rappelle  leur  coofiance 
dans  les  tourments  du  martyre,  et  leur  chute  gloriewe qoi 
n'ensanglanta  l'arène  que  pour  la  hcnle  de  leurs  bourreau. 
Les  Augustios ,  qui  avaient  clioisi  pour  patronne  sainte 
Catherine,  par  allusion  à  leurs  écoles  de  philosophie,  Tavaioit 
gravée  sur  leur  cachet ,  tenant  d'une  main  b  roue  de  son 
supplice  qui  avait  éclaié  au  moaieni  où  l'on  voulut  l'f 
attacher  ;  de  l'autre ,  die  appuyait  sur  son  coBor  le  livre  de 
la  doctrine  qui  avait  confondu  les  philosophes  de  If  Cour 
impériales  et  sous  ses  pieds  gisait  étendu  le  tyran  conrauaé 
dont  les  Cjruautés  u*avaieui  pu  la  vaincre  (4).  Ce  sceau  fut 
reproduit ,  en  1601 ,  pour  te  couvent  de  Poitiers,  et  perpétua 

(«)  V.  cette  description  par  M.  rabl>é  Voi»io  [Bnlhiim  wurnumoUat, 
U  XYIII,  p.  S63). 

(2)  V.  noire  Hiëtoire  de  la  caihédrate  ée  Poitier» ,  I.  I ,  p.  70. 

(8)  Celle  statue,  mutilée  de  sa  tête  comme  pre^iue  toutes  ceilei  qui 
renvironneul  en  motifs  semblables,  a  été  eiitièreineiil  neUojée  de  plus 
de  dii  cooclies  d«  badigeon  qui  la  rcudaienl  mécouuaiasatile.  Que  île 
richessei  on  irotiveraii  ainsi  en  débadigeonnanl  les  autres,  li  et 
auteurs  1 

(A)  Voir  Molanus,  Oi$t,  lançtarum  Imaginum,  p.  382;  ia-4*, 
177.. 


StAtUES  ÊQUeStKEâ  l>ËS  ÊGLlSbS.  S?l 

ainsi ,  jusqu'à  cette  époque  y  le  symbole  dont  je  viens  en 
quelque  sorte  de  tracer  riiistotre. 

L'ensemble  de  ces  obsenations ,  Messieurs  »  vous  aurt  dé- 
montré ,  je  l'espère ,  Fintention  véritable  qui  fit  naître  ces 
statues  équestres  dont  le   caractère  solennel  et  grandiose 
coAtriboa  si  longtemps ,  avant  leur  destruction  n  regrettable, 
à  l'ornementation  extérieure  de  nos  plus  belles  églises.  En 
procédant  par  élimination ,  en  repoussant  tout  ce  qui  porta 
toujours  à  mes  yeux  le  caractère  de  véritables  erreurs  dans 
un  si  grand  nombre  d'explications,, je  crois  être  arrivé  à  la 
seule  possible,  sauf  à  un  plus  habile  d'en  rencontrer  une 
plus  satisfaisante;  mais  j'avoue,  sans  aucune  prétention  à 
un  triomple  dont  les  honneurs  seraient  acquis  trop  facilement 
aujourd'hui,  que,  tout  en  me  trouvant  heureux  d'avance 
qu'on  apportât  quelque  jour  une  solution  meilleure ,  c'est-L- 
dire  éclairée,  s'il   se  peut,  d'une  lumière  plus  vive,  je 
croirai  avoir  saisi  la  difficulté  et  résolu  le  problème ,  jusqu'à 
ce  qu'on  nous  prouve  que  le  sens  de  nos  cavaliers  doit  être 
cherché  ailleurs  que  dans  une  de  ces  allégories  dont  le  sym- 
bolisme chrétien  est  si  prodigue.  Or,  je  m'attends  peu  à 
cette  découverte  :  ce  symbolisme  a  dominé  si  énei^iquemont 
tout  le  travail  monumental,  surtout  du  XI'  an  XIV*  siècle  , 
qu'il  était  certainement  le  seul  interprète  à  interroger ,  et 
que  si  les  études  qui  s'y  rapportent  avaient  été  aussi  du- 
vebppées  quand  la  question  s'énonça  pour  la  première  fois 
il  y  vingt-cinq  ans ,  personne  n'eût  hésité  à  y  voir  les  élé- 
ments solides  d'une  réponse  ferme  et  résolue,  illais  n'est-ce 
pas  ici ,  Messieurs  ,  votre  propre  succès  que  je  proclame  ? 
Le  symbolisme  lui-môme ,   attaqué  d'abord   a\ec  une  si 
juvénile  ferveur  par  ceux  qui  ne  soupçonnaient  ni  ses  prin- 
cipes ni  sa  vie,  et  que  je  me  gloriûe  d'avoir  toujours  défendu 
comme  la  source  même  du  spiritualisme  architectural,  ce 
symbolisme  n'a-til  pas  fait  d'immenses  progrès  parmi  vous, 


372      CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

et  voire  volumineuse  suite  d'intéressants  Mémoires  ne  coo- 
state-t-etle  pas  avec  quelle  ardeur  éclairée  on  saisit  maintenant 
toutes  les  nuances  de  son  coloris  artistique  ?  Croyons-le , 
c'est  à  lui  encore  que  nos  chères  études  devront  le  jour  qai 
se  fera  sur  beaucoup  de  matières  contestées  ;  c*est  donc  à  lui 
qu'il  faudra  recourir  quand  on  ne  pourra  faire  parler  ni 
l'histoire»  ni  les  traditions  locales;  et,  son  flambeau  à  la 
main ,  on  pénétrera  sans  obstacle  dans  ces  arcanes  de  la 
science  archéologique,  où  semblent  obstinément  se  blottir 
des  germes  qui  ne  peuvent  manquer  d'éclore. 


NOTE 


SUR  0£S 


OBJETS  D^ART  AYANT  SERVI  AU  CULTE; 

PAR  M.  L'ABBÉ  B  AU  DRY. 


Au  muis  de  juia  1863  «  le  domestique  du  l<^is  de  Lavert , 
coDimune  de  Mareuil ,  étant  à  la  pêche  du  saumon,  accrocha 
dans  son  Blet  une  croix  en  cuivre ,  que  M.  l'abbé  Crochet , 
curé  de  cette  paroisse,  a  bien  voulu  me  confier.  Elle  était, 
depuis  longtemps  sans  doute ,  au  fond  de  la  rivière  du  Lay , 
et  il  a  fallu  un  hasard  providentiel  pour  l'en  retirer.  C'est 
une  croix  du  XI*  siècle ,  croix  pattée,  dont  le  style  est  aussi 
roman  que  possible.  Au  droit,  un  Christ  qui  a  les  bras 
étendus  presque  horizontalement  et  les  pieds  percés  par  deux 
clous ,  comme  les  crucifix  de  celte  époque.  Il  est  vêtu  du 
simple  tablier  qui  remplaça  la  robe  des  premiers  siècles  et 
précéda  la  bande  d'étoffe  des  siècles  suivants.  Lé  Christ  est 
d'un  travail  grossier  et  indique  un  ouvrier  peu  habile.  Au 
revers 9  on  reliquaire  avec  cinq  trous  pratiqués  pour  y  main- 
tenir les  rgliques.  Un  crucifix-reliquaire  ne  pouvait  contenir , 
je  m'imagine ,  qu'une  parcelle  de  la  vraie  croix.  Quelle  était 
sa  destination?  L'anneau  de  suspension  qu'il  a  à  son  sommet 
semble  prouver  que  son  usage  était  d'être  porté  au  cou,  par 
une  de  ces  personnes  qui  étaient  vouées  à  l'état  religieux. 
Cependant  je  dois  dire  que  la  douille  dont  la  croix  est 
munie  par  le  bas  pouvait  permettre  de  la  ficher  dans  une 
hampe,  ou  de  l'exposer  sur  un  autel  à  la  vénération  des 
fidèles. 


ytU         roNcnts  archéologique  de  frange. 

J'ai  en  ma  possession  une  aulre  petite  croix  en  argent,  de 
3  centimètres  de  hauteur  et  du  poids  de  5  grammes,  de  la 
fin  du  XII' siècle,  trouvée  dans  un  tombeau  au  Bernard. 
Les  croisiUons-se  terminent  par  une  boule  et  sont  égaux . 
sauf  la  branche  supérieure, 
qui  a  en  plus  Tanneau  de 
suspension.  Au  droit ,  nn 
crisul  de  roche  qui  a  la 
forme  d'un  0;  au  revers, 
un  A  barré. 

Parmi  les  objets  d'art  ayant 
servi  au  culte  dans  le  cours 
de  la  période  féodale,  le  plus 
intéressant  pour  le  diocèse  de 
Luçon  est,  sans  contredit,  la 
crosse  sortie  du  tombeau  d'un 
abbé ,  proche  les  cloîtres  de 
la  cathédrale,  sous  Tépiscopat 
de  Mg'  Daillès.  L'architecte 
diocésain,  M.  Boeswilwald , 
aujourd'hui  inspecteur  de  la 
Sainte-Cbapelle,  emporta  cette 
crosse  à  Paris;  elle  fait  prést^n- 
tement  partie  de  la  collection 
du  musée  de  Cluny,  sous  le  n" 
2023.  De  l'extrémité  de  la 
douille  au  sommet  de  la  volute, 
elle  a  33  cent,  d'élévation. 
Son  style  est  byzantin:  elle 
fut  fabriquée  à  Limoges  an 
XII'  siècle.  Elle  est,  comme 
les  crosses  de  cette  époque ,  en  cuivre  doré  et  incn].sté 
d'émaux.  La  douille  est  couverte  d'animaux  fantastiques  qu 


OBJETS  D*ART  AYAiNT  SWIVI  Atl  CULTE.  375 

se  précipitent  en  bas.  l/anneaii  qui  surmonte  la  douille  est 
composé  d'animaux  de  la  même  catégorie  enlevés  à  jour. 
La  volute  Ggure  dans  son  enroulement  Lucifer,  sous  la 
forme  d*un  dragon,  que  saint  Michel  perce  de  sa  lance; 
Tarchange  e^t  arlne  aud»i  d*un  boutlléré  M.  Ite  Dk-ectenr  du 
musée  de  Cluny  s'est  empressé,  sur  ma  demande,  de  per- 
mettre à  un  peintre  vendéen,  M.  Qelumeaù,  de  Moutiers- 
Ics-Mauxfaiis ,  d'en  prendre  le  dessin  ;  je  le  joins  à  ma 
notice. 


RAPPORT 


SUR 

IDES    FOUILLiBS 

PAITES  EN  SEPTEMBRE  186S, 

A  WNBERT  ET  A  HERVELMIN  (PAS^DEmUIS), 

Par  m.  L.  COUSIN , 

Membre  de  la  Société  française  d*archéologie  el  de  riiislilut 
des  provincefl. 

Messieurs, 

Dans  mon  Rapport  (1)  sur  mes  fouilles  archéologiques 
de  1862,  j*ai  parlé  de  plusieurs  mottes  de  terre  situées 
à  Audenbert  et  à  HerYeliogheu  ,  villages  do  canton  de 
Marquise  (arrondissement  de  Boulogne-su r-Mer),  qui  sont 
limitrophes  de  Wissant ,  et  j'ai  alors  exprimé  le  regret  de 
n'avoir  pu  vérifier  si  elles  n'étaient  pas  des  tumulus  de 
répoque  gauloise  ;  grâce  à  une  nouvelle  allocation  de  la  So- 
ciété française  d*archéologie,  j'ai  fait,  au  mois  de  septembre 
dernier,  après  la  récolte ,  cette  vérification  qui  était  sî  dési- 
rable, et  je  viens  aujourd'hui  vous  en  dire  quelques  mots, 
dans  l'espoir  qu'ils  ne  seront  pas  sans  intérêt  pour  vons: 
tout  ce  qui  se  rattache  à  l'époque  la  plus  ancienne  de  notre 
pays  étant  encore  trop  obscur  pour  ne  pas  avoir  besoin  d'être 

(1)  V.  ce  Rapport,  U  XXVI  de  la  Société  française  d'arcbédosie , 
p.  3i8-Sâ9* 


FOUILLES  A  AUDEKBBRT  ET  A  HERVELINGHEN.        377 

éclairci,  etatiiraùt  d'ailleurs,  maioienaût  plaa  que  jamais, 
l'atleoiion  du  mtDle  savant. 

SI. 
Mottes  d'Audembert. 

J*ai  commencé  mes  recherches  sur  le  mont  de  Coupe, 
commune  d'Audenbert ,  mont  qui  est  Tun  des  plus  hauts  du 
département  du  Pas-de-Calais.  Son  altitude  est  de  163  mètres 
(près  de  500  pieds).  Six  mottes  plus  ou  moins  élevées  s'y 
trouvent.  L'une  d'elles,  qui  est  labourée  (i)  et  qu'on  voit  sur 
la  gauche  du  chemin  de  Wissant  à  Landretun,  n'a  pas  été 
comprise  dans  les  fouilles,  ayant  été  faîte,  il  y  a  environ 
quarante  ans ,  avec  des  terres  extraites  d'un  trou  à  marne. 
Les  détails  qui  me  furent  donnés  à  son  sujet  étaient  si  précis, 
ils  venaient  d'une  si  bonne  source,  que  je  n'en  aurais  même 
pas  parlé  si  elle  n'avait  pas  été  indiquée  sur  la  carte  jointe  à 
mon  Rapport  de  l'année  dernière  (2).  Je  passe  donc  aux  autres, 
que  je  numéroterai  successivement  pour  plus  de  clarté.  Je 
constaterai  d'abord  les  faits  et  j'en  tirerai  ensuite  les  consé- 
quences qui  me  paraîtront  en  résulter. 

Motte  n*  1. 

Sa  circonférence  est  de  1^  mètres ,  sa  hauteur  approxi- 
mative de  1  mèlre  50  centimètres. 

J'avais  recommandé  de  creuser  au  centre  ,  l'exploration 
d'un  tumulus  devant  toujours  commencer  par  là.  A  environ 
1  mètre  de  profondeur ,  on  aperçut  des  ossements.  Prévenu 

(1)  Elle  est  sur  ane  pièce*  de  terre  ft*lat)oiir  occapée  par  le  sieur 
Sarre-Bodart,  et  qui  appartient  à  M.  Ferarous,  de  Fitonçs. 
(3)  Voir  le  n*  30  de  cette  carte, 


378  COKt.UfeS  AftCHÊOLOr.ttlieE  DE  rRA9ir.& 

immédiaieiticiit  de  la  trttQtiNle .  je  fis  retirer  h  terre  dans 
leur  direction ,  de  manière  à  \eÉ  mettre  Men  ï  décdavert  : 
on  pot  ainsi  reconnaître  bientôt  le  squelette  d*an  homme  qui 
n'était  plus  entier  :  environ  le  tiers  manquait.  Ce  squelette , 
dont  la  téle  était  an  centre  de  la  motte,  s'étendait  du  côté  de 
Test,  auquel  il  faisait  face.  Sa  longueur  était  de  !  mètre 
70  centimètres;  à  ses  pieds,  se  trouvait  un  silex,  dont 
Tuiie  des  extrémités  présentait  oit  tratichant  bien  affHé, 
et  Paotre  un  gros  bout.  Sa  couleur  grise  était  devenue  jau- 
nâtre en  partie.  C'était  évidemment  une  hache  :  elle  était  i 
plat,  et  son  tranchant  était  du  côté  des  pieds.  Encouragé  par 
cette  découverte,  j'ai  fait  enlever  avec  soin  jusqu'au  sol  na- 
turel toutes  les  terres ,  tant  au  milieu  qu'à  Test  et  ati  nord 
de  la  motte,  et  on  en  retira  deux  objets  en  os,  arrondis  et  se 
terminant  en  pointe,  qui  étaient  à  quelque  dislance  l'on  dé 
l'autre  et  du  squelette;  eu*  outre,  quelques  petits  ossements 
agglomérés,  plus  rapprochés  du  mort. 

Les  trouvâmes  dans  celte  motte  se  bornèrent  là.  On  n'y 
vit  ni  poterie,  ni  monnaie,  ni  armure,  rieu  en  bronze, 
cuivre  on  fer. 

lioUe  n'*  t. 

Sa  circonférence  est  de  14  mèttX'S,  sa  hauteur  de  2  mètres 
&0  centimètres. 

C'était  là  que  j'avais  vn  la  baraque  où  des  officiers  anglais 
faisaient  des  observations  relatives  h  la  triangulation  du  dé- 
troit du  Pas-de-Calais,  pendant  que  les  Français  se  livraient 
en  Angleterre  aux  mêmes  opérations,  dans  le  voisinage  du 
littoral,  .le  savais  qu'en  creusant  pour  les  fondations  de  cette 
baraque,  on  avait  trouvé  quelques  pièces  de  monnaie  (1), 
dont  deux  étaient  de  l'empereur  Néron  ;  on  avait  donc  ici 

(i)  Voir  p.  577  du  U  XXVI. 


FOUILLES  A  AUDENBERT  ET  A  BEIïVELINOflEN.         379 

des  cbaoees  de  succès;  Ltf  baraqae  avait  été  enfevée  ^oélqiics 
mob  auparavant»  ce  ^oi  demUail  devoir  faciliter  mes  re- 
cherches: Biais  je  reoonntts  bieotôl  qu'elles  y  seraient  plus 
difficiles  qno  partout  ailleurs,  à  cause  d*une  circonstance  bien 
inattendue  ;  elle  venait  d'une  grande  borne  (t)  fiiée  dans 
une  maçonnerie  en  pierres  de  Stinckai ,  dont  la  hrgeor  était 
de  i  nièlfe  50  oenlimètres  et  l'épaisseur  de  &0  centimètres. 
Cette  maçonnerie  étant  précisément  an  centre  de  la  motte, 
en  dessus  du  point  où  l'on  devait  priocipalemeot  porter  les 
fouilles  9  il  fallut  prendre  des  précautions  tontes  particulières, 
soit  afin  que  les  travailleurs  ne  fussent  exposés  k  aucun  dan- 
ger, soit  pour  ne  pas  nuire  à  la  solidité  de  la  borne  en  des- 
cendant sous  elle.  Heureusement  le  chefcfe  mes  ouvriers  était 
M.  Seiigeant,  cantonnier  fort  intelligent,  demeurant  à  Auden- 
bert  et  qui  avait  de  l'expérience  en  pareille  matière.  Il  parvint 
à  surmonter  la  difficulté  sans  aucun  accident,  et  trouva 
d*abord  quelques  monnaies  romaines,  puis,  en  se  rapprochant 
du  milieu  de  la  motte ,  le  squelette  d'un  homme  couché  sur 
le  dos»  mais  dont  les  jambes  étaient  repliées  à  la  hauteur  des 
genoux  ;  en  dessous  de  la  tête  »  il  y  avait  un  objet  qui  nous 
parut  en  fer  tourné  comme  en  spirale  ;  afin  de  bien  exa- 
miner cet  objet,  je  l'emportai  avec  on  autre  ayant  la  forme 
d'une  petite  boule,  qui  se  trouvait  auprès»  pensant  que  celui-ci 
pourrait  servir  de  comparaison  avec  le  premier. 

Le  squelette  était  à  2  mètres  20  centimètres  de  profondeur 
et  à  20  centimètres  ao-dcssos  du  terrain  naturel.  Sa  taille 
était  de  1  mètre  75  centimètres  :  il  avait  été  également 
inhumé  avec  la  figure  vis-à-vis  de  Test.  La  mâchoire  avait 
encore  toutes  ses  dents  :  d'où  Ton  pouvait  induire  que  le 
défunt  était  plutôt  jeune  que  vieux  lors  de  sa  mort 


(i)  On  in*a  appri»,  depuis  peu,  qu*ene  avak  été  placée  en  1S33  ou 
I8SA, 


380     GONGEÈS  AEGHÈOLOGIQUE  Dfi  PBAMCB. 

Il  est  à  remarquer ,  en  oatre ,  qa'on  a  rencontré  çà  et  là , 
autour  du  squelette ,  des  restes  de  charbon  de  bois  brâië , 
qu'en  ce  qui  concerne  les  monnaies,  la  plus  rappitN:hée  du 
noort  était  à  environ  1  mètre  20  centimètres,  eC  que  la 
plupart  ont  été  trouvées  plus  près  des  bords  que  do  centre 
de  la  motte  :  toutes  sont  en  bronse ,  quatre  entières  et  en 
assez  bon  état  :  j*en  parlerai  bientôt  plus  en  détail.  Qoant 
aux  cinq  autres,  elles  sont  trop  frustes  pour  que  Tattribotion 
en  soit  possible.  Voilà. tout  ce  qui  a  été  tu  dans  cette  naolte, 
où  il  n'y  avait  ni  hache ,  ni  flèche ,  ni  armure ,  ni  ? ase  ^  ni 
poterie ,  ni  d'antres  ossements  que  ceux  du  squelette. 

UoitM  !■<>'  S,  4  et  S. 

D'autres  mottes  du  mont  de  Coupe  ont  été  également 
fouillées  jusqu'au  terrain  naturel  (la  marne):  l'une  est  au 
nord  de  la  motte  n*"  1  ;  une  autre  au  sud  de  celle  n*  2  ;  la 
dernière ,  beaucoup  plus  loin  et  du  même  côté.  Il  a  été  re- 
connu qu'elles  avaient  été  formées  toutes  trois  avec  des 
terres  rapportées,  mais  qu'elles  n'offraient  rien  d'intéressant 
Je  passe  donc  à  celles  qui  sont  sur  le  territoire  du  village 
d'Herveliiigben. 

MOTTES  D'HERVELINGHBN. 
Motte  n"»  6. 

Sa  circonférence  est  d'environ  21  mètres ,  sa  hauteur  de 
1  mètre  70  centimètres. 

Cette  motte  se  trouve  à  gauche  du  chemin  qui  conduit  do 
haut  du  mont  de  Coupe,  dont  elle  est  voisine,  à  la  place 
d'Hervelinghen  et  sur  une  pièce  de  terre  occupée  par 
MM.  Lelièvre,  charrons,  qui  en  sont  propriétaires;  elle 
était  autrefois  plus  élevée  :  livrée  à  la  culture,  elle  a  été  de 
plus  en  plus  abaissée ,  afin  de  faciliter  le  labour.  On  y  a  fait 


FOUILLES  A  AUDENBERT  ET  A  HERVELINCBEN     38t 

deox  remarques  :  f '^  à  environ  i  mètre  U5  centimètres  de 
profondeur,  on  a  rencontré  un  filon  de  sable  avec  des  cendres 
et  des  restes  de  charbon  de  bols  ou  braise,  filon  dont  Tépai»- 
seor  était  de  5  centimètres  ;  une  pareille  découverte  en  avait 
fait  espérer  une  autre  plus  intéressante;  maison  est  descendu 
à  plus  de  1  mètre  en-dessous  sans  rencontrer  le  moindre 
objet  qui  méritât  Tatlention  ;  2^*  on  a  vu ,  dans  cette  motte , 
d'anciennes  coupures  et  un  mélangé  de  sables  de  diverses 
couleurs ,  qui  ont  donné  la  preuve  matérielle  d*une  fouille 
précédente,  laquelle  pourrait  expliquer  comment  on  n*y  a 
fait  que  la  trouvaille  du  filon  sus-mentionné. 

liotte  B^"  9. 

Sa  circonférence  est  d*environ  Mi  mètres,  sa  hauteur  de 
^0  centimètres. 

Cette  motte ,  qui  est  sur  une  pièce  de  terre  dépendante  de 
la  ferme  de  M.  Martinet,  occupée  par  M.  Laonoy,  est  placée 
à  droite  du  même  chemin ,  à  peu  de  distance  de  la  sixième  ; 
les  remarques  faites  au  sujet  de  celle-ci  sont  toutes  appli- 
cables à  la  septième  Ainsi ,  elle  a  été  abaissée  également 
dans  rintérêt  de  la  culture  ;  et  en  creusant  au  milieu  ,  o»  y 
a  vu  le  même  filon  de  cendres  et  des  traces  d'une  fouille  an- 
térieure ;  mais  l'ouvrier  ayant  ensuite  ,  conformément  à  ma 
recommandation ,  continué  ses  tranchées  sur  d'autres  points, 
trouva  à  l'ouest,  à  la  profondeur  d'environ  20  centimètres , 
des  ossements  fort  petits ,  sous  une  pierre  plate ,  dont  le 
diamètre  était  d'environ  33  centimètres  ;  taillée  et  unie^  elle 
avait  été  évidemment  mise  là  pour  les  protéger. 

liotfie*  n«'  8 ,  9  et  lO. 

Le  résultat  des  fouilles  a  été  le  même  à  ces  mottes  qui , 
toutes  trois ,  sont  labourées  ;  la  marne  y  a  été  rencontrée  à 
la  profondeur  de  15  à  30  centimètres,  sans  qu'on  y  ait  vu 


582  COXGAÈS  ABCIliOLOOIQUC  t>E  rftAKCiû 

la  nioiiMii^  cho»  digue  de  meDdoo;  d'od  Ven  a  ioffêfé 
qn'eites  avaient  été  fonuèes  ttatareUeuient  :  Je  m 
dooc  à  indiquer  leur  einpiac««irQi. 

La  builièMie  eut  aor  la  pièce  de  terre  uooiiiiée  la  Moate- 
leiie,  reprise  au  pUa  cadastral,  section  B,  a»  200  ;  la  acnviènie, 
sur  une  autre  qui  y  ligure  »  luèoM  section ,  n*  235.  Ces  devt 
parcelles  dépendent  de  ma  terme.  occu|)ée  par  M.  Prad'bonuiie 
Bâclez  ;  c'est  pourquoi  j*ai  pu  les  désigner  avec  le  cadastre. 
dont  j*ai  un  extrait  pour  ce  qui  me  concerne.  Quaat  à  la 
dixième  motte ,  elle  fie  trouve  sur  une  pièce  de  terre  appar- 
tenant à  M.  Verne,  pièce  située  au  lieu  dit  les  Communes^ 
à  proximité  et  sur  la  gauche  du  chemin  de  grande  commu- 
nication de  Wissant  ï  Goines,  dans  la  partie  comprise  entre 
Her?elinghen  et  St-Inglevert. 

Moue  B*  II. 

Sa  circonférence  est  d'environ  30  mèti-es  ^  sa  hauteur  de 
1  mètre. 

Cette  motte  est  égaleiuent  labourée  ;  elle  est  tout  près  de 
la  dixième  et  sur  la  même  pièce  de  terre  :  on  n'a  dooc  pas 
besoin  d'en  dire  davantage  sur  son  emplacement.  Je  savais 
qu'elle  avait  été  fouillée  tn  i820  par  le  propriétaire,  sur  une 
étendue  de  i  mètre  65  centimètres  ;  après  avoir  traversé  une 
masse  de  cailloux  ,  il  avait  trouvé  quatre  squelettes  huoiaiiis, 
et  à  côté  un  poignard  en  bronze  ;  il  n'y  avait  vu  rien  autre 
chose ,  ni  poterie ,  ni  monnaie ,  ni  verroterie.  Ces  renseigne- 
ments, qu'il  m'avait  donnés  lui-même,  il  y  a  quelques 
années,  étaient  précis,  et  j'avais  d'ailleurs,  ï  Dunkerqoe, 
dans  mon  cabinet ,  le  poignard  dont  il  m'avait  fait  cadeau. 
Mais  desais-je  pour  cela  m'abatenir  de  toutes  fouilles  dans  la 
onzième  moite?  L'affirmative  ne  me  parut  pas  admissible: 
j'ignorais  si  on  ciaitdchcoudu  jusqu'au  torraiu  nai un  1  ;  d'ail- 


rotiUKS  A  AtJl>fcNtoftt  £t  A  ÛEal'EitKGnEN.      883 

leyra,  b  faaîlle  M'avait  pis  «u  lieu  duos  un  bat  arebfohigiqiie, 
i'teQvo^fat  dooc  l'un  de  mes  ouvrier; ,  eu  lui  reconiuiaadant 
d'y  Mre  avec  soin  des  soudages ,  el  de  les  couuneocer  par  le 
wiliea  ;  il  lie  coulbrroa  ^  mes  iusiruciious»  et  quand  je  me 
midis  i»ur  les  lifHix ,  je  vérifiai  qu'il  a'avait  irou\é  que  des 
œnewients ,  sans  auire  chose  digue  de  la  moindre  atuution. 

Motte  n""  iS* 

Sa  circonférence  est  de  10  mitres  50  centimètres,  sa  hau- 
teur de  A  mètres  50  à  60  centimètres. 

Cette  motie  est  sur  la  montagne  de  Eamsaut  »  doul  l'al- 
titude est  de  '153  mètres,  et  qui  est  au  nord-est  du  village 
d'Hervelinghen ,  tandis  que  le  mont  de  Coupe  se  trouve  au 
sud -ouest.  Placée  sur  une  pièce  de  terre  occupée  par  M.  Ad- 
mont ,  et  qui  appartient  à  M"'*  veuve  Bourgeois ,  de  Sl- 
luglevert ,  elle  avait  appelé  tout  particulièrement  mou 
attention  lorsque  j'avais  visité  les  restes  de  retranchements 
ou  redoutes  dont  j'ai  parlé  (1)  dans  mon  précédent  Rapport 
£n  efiet,  je  l'avajs  trouvée  pi|i$  l^nte  que  les  autres  du 
voisinage  et  j'y  avais  vu  de  plus,  au  centre,  un  trou  qui 
m'avait  paru  ressembler  à  celui  de  la  motte  Carlin,  commune 
de  \lf  issant ,  dont  ce  Rapport  fait  également  mention  :  mal- 
heureusement le  temps  me  manqua  pour  faire  exécuter  le 
travail  en  ma  présence  et ,  forcé  de  partir ,  je  pris  des  me- 
sures pour  qu'il  fût  commencé  deux  jours  après  mon  départ. 
Le  sieur  Flahaut ,  l'un  de  mes  meilleurs  ouvriers ,  en  fut 
chargé  ;  il  suivit  les  instructions  que  j'avais  laides,  et  voici 
ce  qui  m'a  été  écrit  ensuite  à  ce  sujet  :  «  Le  Urou  du  milieu 
((  de  la  motte  a  une  profondeur  de  1  mètre  40  centimètres , 

Cl  et  jusqu'à  celle  de  75  centimètres  ,  sa  largeur  est  de  50 

(t)  V.  p.  Z%h ,  et  la  carte,  n**  !}3  à  45. 


3B/i  COMRfeS  ARCfltoUK.IQUE  DE  FIIANCE. 

«  oenlimèlres.  Â  1  mètre  30  ceolimètres  en-dessoas  de  ce 
«  troa ,  le  siear  Flahaat  a  remarqué  one  couche  de  cendres 
«  mélangées  de  terre ,  de  10  centimètres  d'épaisseur,  et  il  a 
«  dû  descendre  encore  3i  1  mètre  70  centimètres  de  pro- 
«  fondeur  pour  atteindre  le  terrain  nature!  ;  il  a  vu  dans 
((  cette  motte  des  traces  matérielles  d'une  fouille  antérieure, 
«  mais  toutes  ses  remarques  se  bornent  là ,  n'ayant  ren- 
«  contré  ni  ossements,  ni  monnaies,  ni  poteries,  ni  armorps.» 

S  H. 

Diaprés  les  faits  qui  viennent  d'être  exposés,  sur  les  dooie 
mottes  objet  des  fouilles ,  trois  (  les  8^ ,  9*  et  10*  )  sont  na- 
turelles, et  il  devient  en  conséquence  inutile  de  s'arrêter 
davantage  ï  celles-là  r  il  ne  nous  reste  à  parler  que  des  neuf 
autres.  Formées  par  la  main  des  hommes ,  elles  donnent  lieu 
à  une  pemière  question. 

!"•  QueBtioxL. 

Que  peut-on  dire  des  mottes  n"*  1,2,  3,  &,  5,6,7, 
11  et  12? 

Avant  de  répondre  à  cette  question ,  je  vais  reproduire 
tout  d'abord  quelques  lignes  du  Diaiannaire  hùtoriifue  des 
insîimwns,  mcmrs  et  coutwnes  (1)  de  la  France  : 

«  On  rattache  encore  aux  monuments  gaulois  les  tombelles 
«  ou  tumulus  ;  ce  sont  des  monticules  ou  collines  factices 
«  qui  indiquent  la  sépulture  de  quelques  personnes  iilastres. 
«  liOrsque  ce  sont  des  ossuaires  ou  sépullures  communes,  la 
((  forme  est  allongée  à  la  base  ;  quand  le  tumuins  n'est  des- 
«  tiné  qu'à  un  seul  guerrier ,  la  base  est  arrondie  :  le  sque- 
«  lette  est  placé  sur  le  sol,  une  grosse  pierre  couvre  la  partie 

(i)  Par  M,  Cheruel,  4ocieur  es- 1(  lires,  inspecteur  de  r^cidémie. 


ment  i 
nieollon 

posées  CB  CCfOP, 

que  les 

•  Ob  momâi  ok^  «  i^i  ée  a  knV  ^n  Le  ée 

•  cendres  piWEBHt  àm  bâcher  ^  anal  seni  à  br&jcr  h 
a  Tklioip,  et  «a  àipÊBStk  sm  et 'Ji  It  cêkj»  i«  «ec»!.  f« 
tt  ayaol  soii  4e  iifçmKr  mm  aas  pC«s  ^^^lè  de  ch&rtKw; 

•  soos  b  tcfe,  es  f;mx  de  ckn«.  A^c.*»  avoir  |ibKê  «ae 
«  épée  près  des  k^oas  os  ■■  fixseM  ^rèi  des  lemoMS,  oft 

•  appmait  les  pieds  d«  oisTre  ssr  le  vase  de  terre  doM  je 
fi  TOUS  ai  prié  KM  à  rbeare  et  quû  s'il  s'agissait  d*Hi  s«rr- 
(c  lier,  coolCBait  les  dcbrîi  calcîaé  da  cheval  de  baiaiUe  ssr 
«  lequel  iegocrricr  avait  coalnita,  oa  ém  chiea  q«î  TaccoaH 

•  pagnaii  i  la  chasse  na  qui  gardait  la  maîsoa.  « 

Ces  détaik  solEspat  pnor  la  solatioa  de  la  qoestioa  e«  ce 
qui  concerne  les  nmtics  a*  t,  2,  6.  7,  il  et  H  ;  car,  d*uiie 
part,  elles  oet  été  faites  oo  avec  des  terres  rapportées,  on 
l'une  d'elles  (la  oezièfiie)  avec  des  cailloux  qui  abotuloiit 
dans  le  pars  ;  et  d'autre  part,  lootes  soot  en  forme  de  cercle 
el  révèlent  d'anciennes  sépultures;  poor  trois  d*eulr'elle$,  on 
a  one  certîtade  pour  ainsi  dire  matérielle,  puisqu*oa  a  trouvé 
dans  chacune  des  deux  premières  nn  scpieieite  hunMin ,  et 
qu'il  y  en  avait  quatre  dans  la  onzième  ;  ou  doit  donc  y  voir 
des  tumolos  (tombeaux).  1^  même  certitude  existe  pour  la 
septième  motte,  où  l'on  a  rencontré  unei  pierre  plate  avec  des 

(i)  Voir  le  joarnal  La  Patrie,  n"  du  k  mai  tS63. 

2S 


38&     CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

ossements;  et  si  pour  les  mottes  n**  6  et  12  la  preOTen*est 
l>as  aussi  péremptoîre,  elle  ne  résulte  pas  moins  de  II  dtoe- 
verte  d'une  couche  de  cendres  au  milieu  de  ces  mottes,  ainsi 
que  des  traces  manifestes  d'une  fouille  antérieure,  lort  de  la- 
quelle on  aura  enleté  les  objets  que  cette  coodie  annouçaît. 

11  y  a ,  du  reste ,  tout  lieu  de  penser  que  c'est  à  la  inMte 
n"  6  qui  est  labourée  et  au-dessus  d'Audenbert,  qu'on  a  fait, 
il  y  a  plus  de  cent  ans ,  les  trouvailles  mentionnées  dans  le 
munuscrii  de  Lutto,  l'un  des  meilleurs  chroniqueurs  do  Bou- 
lonnais; trouvailles  que  j'ai  rappelées  également  l'année  der- 
nière (i) ,  et  qui  consistaient  en  on  squelette  à  càtéduquei 
était  une  sorte  de  sabre  »  une  vieiiie  armure ,  une  hache  en 
façon  de  pique  et  quelques  autres  pièces. 

Quant  aux  autres  mottes,  n*"*  3,  6  et  5^  quoiqu'elles  soient 
dues'également  à  la  main  de  Thomine ,  on  ne  saurait  y  re- 
connaître des  tumulus  (  tombeaux  ) ,  rien  chez  elles  n'annon- 
çant une  ancienne  sépulture.  On  conjecture  que  les  terres 
avec  Icsqrietlcs  elles  ont  été  formées  provenaient  des  travaux 
défensifs  exécutés  depuis  la  prise  de  Calais,  en  131^7 ,  par  les 
Anglais,  sur  le  mont  de  Coupe  qui ,  à  partir  de  li  ei  pendant 
plus  de  deux  siècles,  a  servi  de  frontière  :  ces  travaux  dé- 
fensifs y  sont  encore  aujourd'hui  visibles  en  partie;  car  on 
rencontre,  sur  divers  points ,  des  restes  d'anciens  retranche- 
ments plus  ou  moins  profonds,  et  dès  lors  il  est  probable  que 
les  trois  mottes  dont  il  s'agit  en  ce  moment,  ont  été  établies 
à  l'époque  où  les  Anglais  occupaient  le  Calaisis  et  le  comté 
de  Guines. 

S"  Question. 

Après  avoir  ainsi  résolu  la  première  question,  je  passe  à 
une  autre,  dont  la  solution  est  beaucoup  plus  difficile,  celle 

{i)  Voir  p.  376  CI  377  du  XXVf  \olume. 


^ohmàm  k  à(ii>ENft$aT  et  a  iîiUiVELiNaHitN.      9Sl 

dk  lavpir  ik  qndle  ^|KiqQ«  reisenUQt  les  sis  tomolos  don( 
f'csiiiefic»  neat  d*êcr9  si  bien  oonslaiée.  Popr  loieuxéclaircir 
c«ue49eMî«o«  il  d^fieiil  q^esyaû-e  de  rapp(*ler  les  objets 
Qui  iOiH  4té  diicQuv^rts  el  4«  les  eianiiMer  eo  détail ,  afiii  dp 
gjgnjiter  f Qgtttle  les  cotisâiitMîAjces  qui  ei)  résuitem;  je  u)*oc- 
cupe  d*abord  des  tamolus  d'Audeubert 

LES  D£QX   TCIIDLDS  n*AUDBNlElir. 
|Ue  1"  <  m^iUi  ii«  1  ),  le  »•  (i9«»lte  n''  f  ) 

Go  a  trouvé ,  cooime  ou  l'a  vu,  daos  le  premier  uu  sque- 
limite  d'honme,  quelques  petits  osseinenLf  avec  une  dent, 
de«i  ^objets  en  os,  arrondis  et  finissant  en  pointe,  et  une  barbe 
en  sileiL. 

1*"  Le  squelette. 

Il  était  étendu  sur  le  dos,  et  il  suffi^il  de  le  voir  pour 
être  convaincu  que  le  mort  avait  été  inbomé.  D'après 
Il  noesure  qui  en  a  été  prise  ^  sa  taille  était  de  1  mètre  70 
ceniiiuètres  ;  mais  11  n'était  pas  entier  :  ce  qui  en  restait  a 
été.  évalué  aux  deux  tiers  environ  et  annonçait  une  grande 
vétusté.  CoQuuent  expliquer  que  l'autre  tiers  était  disparu  ? 
Serait-iCe  par  suitis  d'une  fouille  précédente?  îlais  on  n'en  a 
a|)erçu  auc^ine  trace ,  et  d'ailleurs,  si  elle  avait  eu  lieu  ,  il  est 
i  présumer  qu'on  aurait  enlevé  avec  le  crâne  toute  la  mâ- 
choire :  or,  le  crâne  manquait  et  cette  mâchoire  était  re.stée  ! 
£ii  examinant  les  dents,  on  pouvait  en  induire  que  le  mort 
était  j>lntôt  âgé  que  jeune  lorscfu'il  &\ait  été  enterré. 

Faut-il,  au  contraire,  admettre  que,  par  l'eiïf't  du  temps, 
pendant  une  longue  suite  de  siècles ,  une  partie  d'un  sque- 
lette placé  sous  une  motte  de  terre  s'anéantisse  au  point  de 
ne  laisser  aucun  vestige ,  tandis  que  la  plus  grande  partie  est 
conservée  ?  Je  laiiise  aux  savants  compétents  sur  la  matière 


38fr  COlSGRfeS   ÀRCHÉOLOGîQUB#^  à, 

ossenienls  ;  et  si  pour  tes  moites^/  ianl ,  je  dirai 

|)as  aussi  péremptoîre,  elle  ne  f  / ./  jce  de  se  rendre, 

verte  d'une  couche  decemf//  /  examiner  les  di- 

que  des  traces  manifester  *//  ,  «il  il  m'a  écrit  qu'il 

quelle  on  aura  enlevé  '//'/  ux  du  squelette  dont 

H  y  a,  du  reste,     .  ^^ 

n**  6  qut  est  laboo'   -  os  d'une  dent, 

il  y  a  plus  de  r  ^re  de  la  mâchoire  supérieure  d'un 

manuscrit  de  *  ^  est  d'une  blancheur  remarquable ,  oo 

lonnais;  trr  •  était  jeune  lors  de  sa  mort  ;  sa  présence 
nière  (i)  «^"^e  enterré  dans  le  tumulus  se  comprend  oo 
était  V  iDÎeox,  par  l'usage  rappelé  par  l'un  des  auteurs  cités 
façr  jssas^  et  qu'avaient  les  plus  anciens  habitants  delà  Gaule, 
^/noler  aux  mânes  du  défunt ,  soit  son  cheval  de  bataille, 

ji  /e  chien  qui  l'accompagnait  à  la  chasse  ou  qui  gardait  sa 
Ellison  ;  ils  plaçaient  au  fond  de  la  tombe  les  cendres  do 
j[)dciier  qui  avait  servi  à  brûler  la  victime  et  y  déposaient  en- 
suite le  corps  du  défunt  Tout  cela  explique  non-seulemeot 
Ja  couche  de  cendre  qui  élail  au  centre  du  tumulus,  vers  le 
niveau  du  sol  voisin,  mais  encore  le  fait  que  les  ossements  da 
chien  étaient  agglomérés ,  tandis  que  son  maître  était  étendu 
de  manière  à  faire  penser  qu'il  avait  été  inhumé. 

Z*"  Les  deux  objets  en  os ,  arrondis  et  finissant  en  pointe. 

On  avait  cru ,  d'abord ,  que  ces  objets  avaient  pu  lier  le 
linceul  ou  le  vêtement  avec  lequel  le  mort  aurait  été  ea- 
seveli  ;  mais  on  fait  remarquer  que  leur  grosseur  n'était  pas 
uniforme  :  elle  diminue  effectivement  jusqu'à  la  pointe ,  ce 
qui  ne  s'allie  guère  avec  l'idée  du  service  d'épingles ,  et  l'on 
a  renoncé  à  cette  idée  ,  d'autant  plus  que  les  objets  avaient 


(I)  M.  le  docteur  Roble,  médecin  àSangalte,  cloul  j'ai  |mi  apprécier 
loute  rinslruclion  et  qui  m'avait  montré  beaucoup  d'obligeance  lora 
de  mes  Touilles  de  1862* 


"^  ^JDE^BtRT  ET  A  HERVELINGHEN.      389 

'^v.  'nce  l'un  de  l'autre ,  ainsi  que  du 

^^      \^  ^é  des  deux  était  au  moins  à 

^  ^^  'alement  empêché  d'y  voir , 

^>^     ^        '  écrire.  Une  autre  opinion 

^       -^  ,  dont  la  pointe  était  fine , 

&  .iiis  de  lance  dont  le  bois  ou  le 

par  l'action  destructive  du  temps.  On 
.e  d'autres  tumulus  de  la  Gaule  des  objets 
a  ceux-  ci  ;  l'un  de  mes  plus  honorables  et  savants 
oues ,  M.  Boucher  de  Pcrthes ,  en  a  figuré  et  décrit 
plusieurs.  Il  dit  (1)  que  les  instruments  en  os,  simplement 
ébauchés ,  ne  sont  pas  rares  dans  les  gisements  celtiques , 
mais  qu'il  n'en  est  pas  de  même  de  ceux  qui  ont  été  |)olis  et 
&ms ,   qu'on  en  trouve  peu  ;  il  ajoute  ensuite:  «  Si  ces  in- 
a  struments,  d'une  pointe  solide,  n'étaient  pas  utiles  comme 
>  poinçons,  ils  devaient  être  placés  an  bout  d'un  roseau 
«  pour  servir  de  flèche.  •  Cette  observation  rend  plus  plau- 
sible la  dernière  conjecture,  avec  laquelle  on  comprend  que 
les  deux  objets  en  os  aient  été  trouves  à  quelque  distance  du 
mort  et  à  moins  de  profondeur. 
4"  La  hache  en  silex. 

Cette  hache  a  été  emmanchée  :  l'on  ne  saurait  en  douter 
après  l'avoir  examinée  ;  mais,  à  la  différence  des  haches  en 
fer  qui  sont  traversées  par  le  manche,  celle-ci  devait  y 
entrer  pour  y  être  fixée  ;  elle  pouvait  servir  soit  à  la  guerre , 
soit  dans  les  sacrifices  druidiques  ,  soit  pour  les  usages 
domestiques  ;  mais  elle  est  en  si  bon  état  et  son  tran- 
chaut  si  bien  affilé  qu'on  doit  penser  qu'il  n'en  a  pas  été  fait 
emploi. 

Ces  diverses  découvertes  dans  un  tumulus ,  où  il  n'y  avait 
rien  en  métal ,  me  paraissent  autoriser  deux  conclusions  : 

(1)  Antiquités  celtiques  et  antédiluviennes ,  (.  I,  p.  316. 


390  CONGHËS  ARCtIÊOLOGIQUI:  DE   FINANCE. 

la  première  €tu*il  remonte  à  une  très-haute  antiquité,  ï  la 
plus  ancienne  des  époques ,  qu'bu  iSkZ  un  érudit  de  la 
Suède  ,  M.  Thomsen  ^  a  divisée  en  trois  périodes  i  Page  de 
pierre  ,  Tâgë  de  bronze  et  Tàge  de  fer. 

D'après  un  autre  Suédois  ,  Kl.  ll^orsiè  ,  les  régions  &ep- 
tenirionales  de  TEurope  ont  été  prlmilÎTement  occupées 
par  des  hommes  qui  ne  connaissaient  pas  t*usagèdes  mélaax, 
qui  vivaient  du  produit  de  leur  chasse ,  qui  enterraient  leors 
morts  <lans  des  cercueils  de  pierre  el  qui  habitaient  pria- 
cipaleiiient  les  bohis  dé  la  mer  ou  les  rivages  des  grands  lacs 
et  des  rivières.  Vnc  autre  race  ,  qui  conbaîssaîl  l'usage  des 
armes  eh  bronze,  remplaça  la  première;  elle  était  agricole 
et  brûlait  ses  morts.  A  celte  deuxième  race  succéda  Tâgc  de 
fer  :  c'est  celui  que  nous  connaissonà  le  tnieux ,  celui  dont 
rhistoire  nous  a  conservé  plus  ou  motbs  vagùeinent  le  M- 
veniK 

En  comparant  avec  les  détails  dans  l<?sqnels  je  viefts 
d'entrer  ces  donhécs  historiques,  que  j'emprunte  au  ButUtk 
monumental  {{) ,  oh  est  conduit  S  penser  que  le  premier 
tumulus  du  mont  de  Coupe  a  été  fait  k  Tâgë  de  itSerre,  doottes 
limites  ne  sont  pas  encore  bien  connue^  :  tout  Ce  <ta*On  a  dit  à 
leur  sujet  ne  repose  que  sur  des  hy|>othèlieâ  plus  ou  moins 
ingénieuses  ;  mais  alors  même  qu*dn  parviendrait  à  les  reiidre 
des  vérités  pour  qaelcfues  régions^  ce  ne  serait  pas  an  motif 
suffisant  pour  les  appliquer  partout  ailleurs  ;  car  il  est  o6tn- 
tant  que  le  silex  était  encore  employé  chek  certains  peuples, 
()uand  te  bronze  Tétait  déjà  chez  d'autres.  Ob  en  a  A  de 
noutcati  la  preuve  depiiis  moiiis  de  cent  ans,  lorsqu'on  a  dé- 
couvert des  îles  ou  l'usage  des  métaux  était  complètenéat 
ihcbnnu.  Il  ftut  donc,  éii  pbréilki  ibatière,  s*MlMlier  iVaot 
tout  i  ce  qui  concerne  le  (>ays;  or  ,    le  Village  d*AtideiH)eht 

(1)  Année  181^3,  p.  5Ô0  et  501. 


P0D1IX£S  A  AlUENBEriT  LT  A  HKnVELINGflEN.      39t 

bîsail  autrefois  partie  de  la  Morluie ,  que  pendant  longtemps 
on  a  placée  ï  l'extrémité  du  monde  (1)  et  où  d'ailleurs  la 
civilisation  a  été  plus  tardive  que  dans  le  midi  de  la  Gaule , 
plos  rapprochée  du  peuple-roi.  D'après  cela ,  l'âge  de  pierre 
a  dâ  s'y  prolonger  plus  longtemps;  mais  on  n'ignore  pas 
moins  à  quelle  date  il  y  a  cessé  «  et  dans  cette  incertitude , 
je  me  borne  à  ajouter  qu'en  réunissant  seulement  aux  années 
de  l'ère  chrétienne  les  six  siècles  de  Tépoque  historique  qui 
Ta  précédée ,  on  arriverait  à  un  total  de  2,^63  ans  ;  mais 
que  si  l'on  tient  compte,  ne  fût-ce  que  pour  quelques  siècles, 
des  temps  antérieurs  à  cette  époque ,  et  qui  ont  suivi  l'âge 
de  pierre,  on  devrait  reporter  â  plus  de  trois  mille  ans 
l'origine  du  même  tumulos ,  l'enterrement  du  mort  et  le 
dépôt  des  divers  objets  qu'on  y  a  trouvés. 

La  seconde  conclusion  est  qne  ce  mort  était  un  guerrier 
d'un  rang  éminenl  :  cela  semble  ressortir,  non-seulement  de 
la  découverte  des  plus  anciennes  armes  de  guerre  qu'où 
connaisse,  une  hache  en  silex  et  des  pointes  de  flèches , 
comme  des  restes  d'un  chien  de  chasse ,  mais  encore  de  la 
largeur  du  tumulus  et  du  fait  qu'il  n'a  pas  servi  à  d'autre 
inhumation ,  peut-être  aussi  de  sa  position  à  proximité  de  la 
mer,  sur  Tune  des  montagnes  les  plus  élevées  du  Bou- 
lonnais. 

Quant  au  second  tumulus  d'Audenbert,  les  trouvailles 
consistent  eu  un  squelette  (  celui  d'un  homme  ) ,  une  masse 
ox)dée  |)résuméeen  fer,  et  neuf  pièces  de  monnaies  romaines 
entières  ou  par  fragments. 

1"  Le  squelette. 

Yoki  ce  qui  m'a  été  écrit,  à  son  occasion  par  le  même, 

(1)  c  ExtretDîque  hominiim  Morini  >  (V.  Virgile,  Enéide,  liv.  VIII, 
vers  727). —  «  Chimique  bomiiium  exislimati  Morlui  »  (Pline-l*An- 
ciei),  lib.  XIX,  cap.  i).  —  •  In  leirra  Morinûrum  situ  orbfs  cxirema  » 
(  Lettre  de  Miot  PiraRn ,  né  en  355  ). 


396  COMUIlte  AHCHfiOLOGIQUK  DE  FRAKCE. 

total  det  motiiifties  noâiiiiies  q«i  eo  profîékitieiit«  Il  esi  à 
ikMer  qu*il  y  a  quelques  années,  en  a  miré  anm  l'on  !■• 
rnnlns  de  la  Aretagiie  un  petil-bron^e  de  Cooslaotm:  et  qoc 
et  inmiilus  reofenuait  des  briques  et  des  paieries  rouainei 
mêlées  évidemment  ï  des  poteries  gantoises  <1)  et  à  ni  sîles 
de  flèche ,  tandis  qoe  dans  celui  dont  11  s'agit  ici ,  lonl  s*aA 
borné  aux  objets  dont  on  Tîeiit  de  parler  sncoessîTeinmtt  et 
dont  la  déconveiie  donne  lieu  à  deni  opinions  qoe  je  dos 
maintenant  exposer.  La  première  se  base  sur  les  loonnaiesio- 
maiues  et  notamment  sur  celles  de  l'empereur  Coostantiti:  d'oé 
Ton  infère  que  le  second  tbmulus  d'Audenben  date  font  sa 
plus  du  IV"  siècle;  mais  les  partisans  de  la  seconde  opinioo 
répondent  que  si  les  pièces  de  nHmnaîe  avaient  été  mises 
dans  ce  tumulus  lu  jour  où  le  mort  y  a  été  déposé,  elles  se- 
raient été  retrouvées  sur  lui  ou  à  côté  ;  or ,  il  n'en  a  pas  été 
ainsi ,  puisque  la  plus  rapprochée  en  était  i  pins  de  1 
mètre  de  distance.  On  sait  que ,  dans  les  faoîlles  dn  cb&teau 
de  Cassel ,  où  l'on  est  descendu  jusqu'à  7  mètres  de  pro- 
fondeur, ou  a  irou\é  des  moimaies  eufonies  plus  eu  rneins 
profondément  (2),  et  que  celles  aperçues  les  preàiières 
étaient  dn  temps  de  la  domination  des  Espagnols ,  les  se- 
condes do  XI*  siècle  et  les  dernières  de  ré|ioque  fonlaiiie; 
on  a  fait  la  même  remarque  (3)  dans  l'enceinte  du  cbiteaa 
d'Éiaples. 

En  présence  de  œs  souvenirs  et  en  considérant  que  les 
monnaies  n'ont  pas  été  trouvées  k  côté  du  mort ,  qn'dlcs 
étaient  à  moins  de  profondeur  (la  pins  rapprochée  à  pins  4e  1 
mètre  de  distance)  »  qu'elles  sont  de  dilMrenu  r^nes  et  que 
la  plupart  ont  été  rencontrées  plus  près  des  bords  du  tumulos 

(i)  BuHetin  monumental,  année  186S,  p.  5&.' 

(2)  Vixit  t.  XXIV  de  la  Sodélé  française  d*avcaéoldgle ,  |».  53. 

(S)  Voir  Hiëtoire  du  château  uTÉi aptes,  par  M,  Souquet,  p»  3»  & 


FUUILLCS  A  AuDÈMSËnT  ET  A  ilËUVfiLlNGHEN.      395 

«lue  du  nlitretf ,  OU  est  OM^l  I  pensée  qu'elles  y  Ohi  été 
piaeMft  longtemps  âpm  qu'il  a? ait  4É(é  fitit. 

Cela  DM  il'atftaiit  pitts  probable  qu«  le  pelit-broiizfe  dé 
Constantili  ressemble  à  eelui  dd  tumnltM  précité  qui,  comme 
on  Ta  ?u ,  contenait  divers  objets  plus  ou  moins  intéressants, 
taut  de  i'éptk|ue  gailloise  que  dé  là   période  rotnaine.  Ou 
sail  que  d'autres  tomolus  de  la  Bretagne  ont  donné  lieu  à 
d'autres  trouvailles  analogues  à  celles-là.  Un  savant  éibinent, 
qui  est  Tun  des  plus  honorables  habitants  de  ce  pays(1)» 
y  a  vu  une  wtwre  ceiti^Éie  qu8  la  eonquéie  avait  visitée , 
viais  non  créée  j  les  principaux  motifs  qu'il  a  donnés  à 
Tappai  de  son  opinion  sont  applicables  au  deuxième  ttiuiulus 
d'Audenbert,  d'oà  l'on  a  retiré  des  pièces  romaines  ;  et,  dès 
lors,  l'argument  tiré  de  ces  noonnaies  étant  ainsi  écarté ,  il  ne 
reste  plus  que  le  squelette  avec  son  attitude  qui  semblait  celle 
de  la  prière,  et  deux  moixeaoxde  minerai  dont  Vun  était  sous 
la  tôle  et  l'autre  à  côtéi  Cela  étant,  on  peut  croire  que  le  second 
tumulus  d'Audenbert  remonte  également  à  une  époque  où 
l'on  ne  faisait  pas  encore  usage  du  ftr.  A  en  juger  par  l'élé*- 
vation  do  tertre»  le  mort  qui  y  a  été  enterré  âait  un  person- 
nage plus  important  encore  que  celui  du  premier  tumulus,  don  t 
la  hauteur  est  moindre  de  presque  la  moitié.  Or ,  ce  mort 
n'était  pas  un  guerrier ,  puisqu'on  n'a  vu  rien  qui  l'indique  : 
ni  hache,  ni  flèche ,  ni  chien  de  chasse ,  ni  armure.  D'après 
cela^  que  pourrait-on  en  faire,  si  ce  n*est  l'un  des  principaux 
ministres  de  la  religion  des  plus  anciens  habitants  de  la  Gaule» 
ministre  dont  ta  mémoire  serait  restée  en  grande  vénération 
dans  le  pays  :  ce  qui  expliquerait  des  offrandes  de  pièces  de 
monnaies  ûdpoêées  successivement  dans  son  tumulus,  sous  la 
domination  romaine  et  jusque  sous  Coaslanlin. 

(I)  Sf.   Da  Cliatellicr,  correspoodaDt  de  I*lii8ljlttl  de  France  (V. 
page  Z9i  An  t.  XXVI  de  ta  Société  fVaiiçaise  d'^rcliéotocte). 


396      COKGBÈS  ARCHÊOLOGIQOE  DE  FRANCE. 

Celle  dernière  ioterprétalion  parait  doue  préférable  ^ 
première  ;  mais  je  n'enteods  pas  pour  cela    me  pronom 
pour  aucuue  d'elles  et  je  résene  mon  opinion  personnelle,  i 
attendant  Tavis  des  savants  compétents  sur  la  matière. 

\ 

LES  QUATRE  TUMULUS  D*HEEVELINGHEN. 


\ 


Le  S*  (motte  u^  G),  le  4*  (motte  n*  7),  le  S*  (^notte  ■*"  11 
le  6«  (  motte  n*  tt  ). 

Ce  qui  y  a  été  découvert  se  réduit  à  bien  peu  de  chose  : 
une  couche  de  cendres  dans  chacun  ;  des  ossements  sous  une 
pierre  plate  au  quatrième  ;  des  squelettes  d'hommes  avec  un 
poignard  en  bronze  dans  le  cinquième,  et  si  l'on  tient  compte 
des  trouvailles  mentionnées  par  Lutto,  on  ajouterait  au  troi- 
sième tumulus  un  squelette  avec  quelques  armures  en  fer, 
malheureusement  disparues  depuis  plus  de  cent  ans  sans  avoir 
été  décrites.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  cendres  proviennent»  selon 
toute  apparence,  des  feux  allumés  pour  purifier  les  fosses  où 
les  morts  ont  été  enterrés,  et  on  ne  peut  guère  en  tirer 
d'autre  conclusion  que  celle  déji  énoncée  ci-dessus:  que 
les  mottes  où  on  les  découvre  sont  de  véritables  tumulus. 

Les  squelettes  d'hommes  accompagnés  d'armes  annoncent 
des  sépultures  de  mîliuires.  Le  poignard  mérite  surtout  Tat- 
tention  :  long  de  16  centimètres  et  demi ,  il  montre  huit  rai* 
nures  longitudinales;  sa  plus  grande  largeur  est  de  5  cent, 
elle  diminue  depuis  la  soie  jusqu'à  la  pointe  :  celte  soie  devait 
être  fixée  dans  le  bois  de  l'arme  avec  des  clous  passés  à  tra- 
vers quatre  petits  trous,  dont  deux  sont  encore  entiers  et  les 
autres  à  moitié:  cela  pouvait  porter  à  y  voir  le  couteau  de 
combat  des  Francs  (le  scramasaxe);  mais  ce  couteau  n'avait 
qu'un  tranchant  (1),  tandis  que  l'arme  retirée  du  cinquième 

(1)  Voir  p.  91Â  des   Sépultures  gaulai  tes,  romaines  et  franqties^ 


fOCILLES  A  AUDENBERT  ET  A  HEBVELINGHEN.      S97 

tomulQS  en  a  deux ,  ce  qui  indique  un  poignard  ;  il  res- 
semble à  cenx  décrits  par  Antony  Rich  (1) ,  comme  étant  de 
l'époque  romaine  ;  mais,  en  pareille  circonstance,  les  cendres 
et  les  armes  en  fer  dont  on  n'a  pas  la  description ,  ne  suflB- 
sent  pas  pour  faire  reconnaître  le  siècle  pendant  lequel  les 
tamulus  d'Hervelingben  ont  été  élevés  :  il  faut  donc ,  à  leur 
égard,  entrer  encore  dans  le  champ  des  conjectures. 

La  première  s'appuie  sur  ce  qu'on  n'y  a  vu  ni  objets  en 
silex ,  ni  monnaies ,  ni  poterie ,  et  sur  le  fait  qu'on  aurait 
trouvé  dans  deux  d'entre  eux  (  le  troisième  et  le  cinquième  ) 
des  armes  en  bronze  ou  en  fer ,  et  dans  le  quatrième ,  une 
pierre  au-dessus  d'ossements  qu^elle  protégeait;  d'où  l'on 
infère  que  tous  quatre  ont  été  formés  pendant  Tâge  de  fer  ; 
mats  en  voyant  le  poignard,  dont  le  travail  annonce  plus 
d'art  que  n'en  comporte  une  époque  aussi  ancienne,  on 
doit  penser  que  cette  conjecture  n'est  pas  fondée.  On  est 
donc  tenté  d'en  chercher  une  autre  :  en  voici  une  qui  semble 
assez  plausible  pour  que  j'en  donne  connaissance  avant  de 
terminer  mon  travail  : 

Au  commencement  du  V*  siècle ,  des  colonies  de  Saxons 
étaient  établies  dans  la  Morinie,  et  son  littoral  en  avait  même 
pris  le  nom  ;  en  effet ,  on  lit  :  Marcis  in  lùtore  Saxonico  (2), 

par  le  savant  abbé  Cochet,  inspecteur  des  moDomcnts  hisloriques  de  la 
Seine-Inféneore,  et  p.  30  ùvk' Catalogue  du  Mutée  de  Boulogne  (col- 
teclion  d'antiquités  mérovingiennes  ). 

(i)  Anlony  Rich,  Dictionnaire  de»  antiquités  romaines ^  aux  mots 
Clvkacdloii  et  Pucio. 

(2)  Marcis  éiail  certainemenl  sur  la  côlc  de  la  Morinîe  ;  8*il  y  a 
controverse  sur  son  emplacement,  elle  ne  porte  que  sur  trois  points  , 
qui  tous  en  (^isaieut  partie  :  i<>  Mardyck  ,  prés  de  Gra vélines  ; 
2«  Marck ,  à  proximité  de  Calais  ;  9^  Marquise ,  entre  Calais  et 
Boulogne.  Ce  dernier  point  est  celui  qui  rallie  le  plus  de  suffrages, 
depuis  les  importantes  découvertes  fbiies  sur  son  territoire  et  dafis  le 
voisinage. 


i38  CONGHËS  ARCHtoLOGlQUE  DE  tHàhCL 

dans  b  Notice  des  dignités  de  V Empire  (  aotice  rMigée 
le  règne  d'Honorius,  qoî  commeoça  «a  SUS  et  Ibiit  ?d  431 
Leur  élablissemcut  éUti,  selon  loute  apiiannce»  améneor 
au  V*  siècle  ;  car  on  auteur  du  IV%  Bun^ène»  a  ferîl  %  loyr 
siyet  un  |>98sage  dont  voici  (1)  {^  traduction  :  «  On  ks  vait 
c  fré<)ueuter  uoa  oiarchéf  •  y  mettre  en  \&M  teura  bea* 
•  tiaux  y  s*accoutQiner  aux  faiigaea  du  labourage  et  iitaa 
«  plier  leurs  épaules  au  joug  de  la  discif^line  militaire.  » 

Faut-il  voir ,  dans  les  l^abilants  d*HarveUii|g|ien ,  leç  jid- 
cendants  de  œs  anciens  Saxons  7  On  Tignore  ;  mais  H  paraît 
maintcnaut  bien  certain  que  Le  village  d'Hemetiogben ,  tra- 
versé par  la  route  de  Guines  au  port  de  Viasaot ,  dwit  il  est 
voisin ,  et  placé  entre  deux  hautes  montiigiies  qui  offraient 
des  moyens  naturels  de  défense,  a  été  babité  par  des  Francs 
mérovingiens  ;  car  un  retrouve  de  teiaps  en  temps  »  dans  son 
cimetière,  des  tombes  présentant  les  caractènes  assignés  \ 
leurs  sépultures  (2)  ;  mais,  pour  elles ,  on  n'élevait  pas  de 
lumulus  :  aussi  est-il  vraisemblable  que  les  Francs  niéro- 
vingiens  ont  été  précédés,  à  Hervelingheo  (dont  |e  UM'etl* 
d'ailleurs,  d'origine  germaniii»e),  par  uue  peuplade imnonoe 
qui  avait  l'usage  de  ces  monuments  funèbres  :  ainsi  s'ex* 
pliquerait  l'établissement  des  quatre  tumuhis,  qui  ne  senueot 
dès  lors  que  du  III*  siècle,  sinon  du  IV'. 

P.  S»  "  Cinq  autres  tumulus ,  dont  un  situé  à  Escales  et 
quatre  à  Sangatte ,  villages  voisins  d'IJervelingben ,  ont  été 
fouillés  depuis  peu  :  Ton  a  trouvé  dans  tous  un  squelelte  : 
Fatlitude  de  deux  était  repliée  :  Tun  d'epx  avait  prito  de  la 
tète  un  vase.  Du  reste ,  mon  Rapport  sur  ces  dernières  (boilies 
et  quelques  autres  sera  remis ,  le  mois  prochain ,  à  la  Sociélé 
française  d'archéologie. 

(I)  Voir  Ëmmenius  Pacatun,  ap.  Dom  Bouqiiet,  t  |,  et  pour  la  Ui* 
duction  ci-dessus ,  un  intéressant  Essai  sur  les  iovasions  des  Inrbarcs 
en  fioulonnais,  par  M.  Erncsl  Hamy  ,  de  Boulogne. 

(3;  Voir  p.  &3i  et  hZ2  des  Séfmttures  gautoUeê ,  etc. 


NOTICE 

BISTORIQOE  ET  ABCBBOIiOOIQO^ 

SUR 

L'ANCIENNE  ÉGLISE  CATHÉDRALE 

AUJOLRDHUI  PAROISSIALE 

DE  SAm-PAUL-TROIS-CHiTma  (DKOK); 

PAft   M.    L'AIBÊ  JOUVE  , 

Cbaooiue  du  diocèse  de  Valence,  membre  de  l'Institut  des  provinces 
lD5pecteur  des  inonumenis  pour  la  Société  Trançaise  d*arcbéologle. 


I^a  ville  de  St-Paoi-Troiâ-Cbâteaui  ,  appelée  aa(refob 
Civil  as  Triioatinotum  ou  Avgusta  Tricastinorum  (Pliae» 
)iv.  Ili,  chap.  iv),  i  cause  de  trois  châteaux- forts  que  \e» 
Romaliis  y  avaient  élevés  dans  le  principe ,  devînt,  sous  leur 
doroisatioB,  la  capital^  de  la  peuplade  gauloise  des  Tricaftttas. 
C'est  d'eux  que  Silins  lialicus  a  voulu  parler  dans  ces  deux 
vers  de  son  poème  (liv.  111  ),  relatifs  au  passage  d'Annibal  : 

Jitmque  Tricastinos  incedit  finibus  agmen  , 
Jam  faciles  campos ,  jam  rura   Vocontia  carpit. 

D'où  Ton  doit  inférer  que  celte  peuplade  était  dès  lors  li- 
mitrophe de  celle  des  Vocoaces,  qui  reconnaissaient  Vaison 
pour  leur  capitale. 

L'importance  et  l'antiquité  de  ta  cité  lYkastine ,  quand 
même  elle  n'aurait  pas  pour  elle  les  témoignages  formels  des 
poètes  et  des  historiens,  seraient  siifiTisaniraent  établies  par 
les  restes  imposants  de  son  amphithéâtre,  de  boo  cirque,  de 


400  CONGHfeS  ARCHÈOLOGtQlB  0£  FRANCE. 

son  forum ,  de  son  aqaeduc  «  ainsi  que  par  les  statues ,  les 
urnes  et  autres  débris  qu'on  y  a  successivement  découverts. 
Il  n*y  a  pas  longtemps  encore ,  deux  de  ses  portes  étaient 
appelées,  Tune,  Fanjoux  {Fanum  Jovis) ,  à  cause  du  temple 
de  Jupiter  qui  se  trouvait  dans  cette  partie  de  la  ville;  et 
l'autre ,  Puy-Jou,  de  Podium  Jovis  (1).  Cette  ville,  conme 
la  plupart  des  autres  cités  gallo-romaines,  eut  beancoap  ï 
souffrir ,  d'aboi*d  de  Tinvasion  des  barbares,  ensuite  de  celle 
des  Sarrasins,  des  Albigeois  et  des  guerres  des  protestants. 
Elle  reconnaît  pour  son  premier  apôtre  Célidoine  ou 
Sidoine  ,  Taveugle-né ,  qui ,  après  avoir  été  guéri  par  Jésos 
(  Joan. ,  IX  ) ,  se  Gt  son  disciple  et  porta  le  nom  de  Resiimt, 
du  mot  restitutus  est  ei  visus ,  la  vue  lui  fut  c  restituée», 
en  souvenir  de  celte  guérison  miraculeuse.  D'après  une  tt*a- 
dition  immémoriale,  confirmée  par  un  très-ancien  bréviaire 
de  St-Paul  (2)  et  tous  les  autres  livres  liturgiques  de  cette 
église  jusqu'à  nous,  ce  saint  personnage  était  de  ceux  qui, 
fuyant  la  persécution  des  Juifs,  abordèrent  en  Provence  avec 
Lazare,  l'ami  privilégié  du  Sauveur.  Après  avoir  séjourné 
quelque  temps  à  Aix  ,  il  s'établit  dan^  la  cité  des  Tricastim 
dont  il  devint  le  premier  évêque.  Pour  les  antres  détails  de 
sa  vie,  et  surtout  pour  ce  qui  concerne  le  remarquable 
tombeau  qui  lui  fut  érigé  en  12&2  par  l'évéque  Laurent , 
après  qu'il  eut  découvert  ses  ossements  avec  des  pièces  de 

(1)  Gallia  chrUtiana  (Province  d* Arles),  t.  I,  p.  lOà  et  suit. 

(S)  C'est  à  quoi  n'ont  pas  pris  garde  les  savants  auienrs  de  la 
Galtia  Christian  a  ,  lorsqu'ils  ont  dit,  d'après  le  P.  Boyer,  historien  de 
Péglise  de  Sl-Paul-Trois-Châileaux,  que  Tévèque  Etienne  Générés  étsit 
le  premier  qui ,  eo  4&65  ,  eOt  affirmé  que  saint  Restitut  était  le  mèoie 
que  i'aveugle-né  de  TÉvangile  ;  car  déjà,  depuis  des  siècles,  ce  bit 
était  atteslé  par  tous  les  livres  liturgiques  et  les  monuments.  En  ontre, 
il  a  été  maintenu  dans  le  nouveau  Propre  du  Bréviaire  romain  do 
diocèse  de  Valence,  approuvé  par  le  Saint-Siège  en  i853. 


J 


L^ÊGLISE  DE  SAlMT-t»AUL-TtolS-CËATEAUX.         &01 

son  Uton  pastoral ,  nous  reiiToyons  le  lecieor  à  la  Diaser- 
tatkm  qoe  oous  lui  avons  consacrée  en  1856  «  ainsi  qu'à  la 
jolie  église  romane  où  eut  lieu  la  précieuse  découverte  dont 
il  s'agit  (1). 

D'après  l'ancien  catalogue  des  évéques  de  St-Paol,   le 
deaxième  fut  saint  Sulpice,  qui  eut  lui-même  pour  succes- 
seur saint  Eusèbe,  célèbre  par  sa  charité.  Nousvoyons  figurer, 
k  la  suite  de  ces  trois  saints  pontifes ,  saint  Torquat,  mort  en 
571»  et  dont  les  restes,  conservés  dans  le  monastère  de  Gruas 
ea  Yivarais,  furent  brûlés  par  les  protestants.  Son  successeur 
immédiat  fut  saint  Paul ,  qui  donna  son  nom  à  la  cité  Tri- 
castine.  Chassé  de  Reims,  sa  pairie,  par  l'invasion  des  bar- 
bares ,  Paul  s'était  réfugié  en  un  lieu  nommé  Macérius , 
en  Provence ,  près  de  la  petite  ville  qui  depuis  fut  nommée 
St-Rémi ,  sans  doute  en  souvenir  de  celle  où  il  avait  reçu 
le  jour.  Là  il  se  livrait  aux  travaux  des  champs,  ibique 
campes  exercebai ,  est-il  dit  dans  sa  légende  du  Propre 
Valeminois,  Ce  fut  au  milieu  de  ces  occupations;  que  le 
découvrirent  les  messagers  envoyés  par  le  clergé  et  le  peuple 
de  Trois-Châteaux  pour  loi  annoncer  sa  nomination  au  siège 
que  Torqoat  venait  de  laisser  vacant ,  par  sa  mort.  Paul , 
croyant  à  une  méprise  de  leur  part ,  prit  le  bâton  dont  il 
se  servait  pour  conduire  ses  bœufs  et  l'enfonça  dans  la  terre, 
eu  disant  :  «  Quand  celte  verge  produira  des  feuilles  et  des 
((  fleurs ,  j'accepterai  votre  proposition.  »  Mais  ,  ô  prodige  ! 
tout  à  coup  le  bâton  desséché  se  couvre  de  verdure  et  de 
fleurs,  et  Paul,  interdit,  adore  la  volonté  de  Dion  et  ac- 
cepte la  dignité  qu'il  avait  refusée  (2).  C'est  en  souvenir  de 


(I)  Cette  Dbserlatioii  a  éié  publiée  dans  le  t.  XXII  du  BuUetiH 
monumental, 

(3)  Cette  gracieuse  légende,  tirée  des  anciens  livres  liturgiques  de 
l'église  de  Sl-PauUTrols-Cliâtcanx,  a  été  maintenue  dons  le  nouveau 

2« 


402  €X>KQRte  AlOltoLOGIQOE  M  FBAMCC. 

ce  foit  miraculeux  que,  chaque  année,  le  1''  février,  féie  de 
notre  Saint,  on  porte  solennelleuienlà  la  procession  une  verfo 
entourée  de  rubans ,  de  verdure  et  de  fleurs  d'arbres  divers 

Paul,  après  avoir  occupé  le  siège  de  Trois*Cbâteaox 
durant  plus  de  quarante  ans ,  mourut  au  coomieAceiBCfii 
du  X**  siècle.  Ses  reliques,  déposées  dans  une  châsse  en  arg^eiM 
enrichie  de  pierres  précieuses ,  étaient  exposées  à  la  véné- 
ration des  fidèles  aux  principales  fêtes  de  Tannée.  Elles  fareiU 
brûlées  par  les  huguenots  le  2U  décembre.  1561. 

C'est  à  celle  époque  de  l'épiscopat  de  saint  Paul  que  caw- 
meucent  à  sortir  un  peu  de  leur  obscurité  les  annales  de  la 
ville ,  qui  portera  désormais  son  nom.  Toutefois ,  en  ce  qui 
concerne  l'histoire  de  sa  cathédrale ,  qui  va  désormais  fixer 
notre  attention ,  il  faut  redescendre  plus  de  deux  siècles 
pour  saisir  quelques  notions  plus  ou  moins  incertaines  sur 
ses  origines.  Ce  n'est  que  vers  l'an  792  que  la  tradition 
nous  fournit  quelques  renseignements  sur  cet  édifice ,  en 
nous  apprenant  qu'il  fut  bftii ,  comme  tant  d'autres  élises , 
par  Charlemagne  en  Tbooneur  de  la  Sainte- Vierge  et  de  saint 
Paul ,  sous  le  pontificat  d'Aldebran  ,  vingt-hoilième  évéqoe 
de  cette  cité  (1).  Peut-être  existe- t-il  encore  aujourd'hot 
un  indice  de  cet  événement  dans  le  bas-relief  qu'on  remarque 
à  gauche  en  entrant  dans  l'église ,  et  qui  représente  on  em- 
pereur prosterné  devant  un  évéque  qui  lui  doime  la  béné- 

Propre  du  diocèse  de  Valence,  dont  celle  aotique  égKse  fait  partie  defmit 
le  Concordat  de  1801.  On  la  lira  avec' plus  de  détaiU  dans  lePère  Bojcr 
de  Sainte-Marlhe ,  relîgîeui  dominicain,  aux  pages  12  et  saivaiUesde 
son  Histoire  de  l* église  de  ShPaul^  qui  a  paru  en  170à  :  et  dans 
rintéressanl  article  que  mon  bonorable  collègue,  M.  Tabbé  Nadal.  a 
consacré  au  saint  évéque,  dans  son  Histoire  hagiologique  du  diocèse 
de  Valence  t  p.  74.  Voir  aussi  Tillcmont,  t.  VIII. 

(1)  Dom  Boyer  de  Saiiite-Marihe,  Histoire  de  Véglise  deSt'PMl» 
Trtjiê-OHtteuux  t  p.  29. 


L^ÊGLISB  DE  SAIiST-|PAI]L-T10l»-CHATEAtnr.  &Û3 

diction ,  la  croix  ï  la  main ,  et  derrière  loi  des  gens  armés. 
Mais  nons  troufoos  un  indice  moins  incertain  de  celte  haaie 
aoUquiiê'dans  la  nef  latérale  à  droite ,  dont  la  voûle ,  en 
qoart  de  cercle ,  offre  un  des  caractères  saillants  de  Tar* 
chtlecuire  carlovingienne ,  telle  qu'elle  se  révèle  dans  le  petit 
nombre  des  monuments  qui  noos  en  sont  restés.  Ce  serait-lè, 
d'attleors»  le  seul  vestige  de  ce  style  que  nous  présenterait  la 
catMdrale  de  St-Paul  dans  l'état  oà  elle  se  trouve  aujour- 
d'hui ;  car  ses  autres  parties  remontent  évidemment  i  une 
époqne  beaucoup  raoîna  reculée ,  quoiqu*ancienne  relative- 
ment »  comme  nous  le  constaterons  bientôt 

Le  pieux  monarque  enrichit  la  basilique  d'ornements  très- 
précieux  ,  tels  que  croix,  calices,  encensoirs.  H  y  fonda  un 
chapitre  de  trente-huit  chanoines ,  qu'il  dota  libéralement  » 
et  auquel  il  conféra  de  beaux  privilèges  (t). 

En  852 ,  Pons,  élu  trente-unième  évêque  par  le  peuple  et 
le  clergé,  obtint  de  Lothaire  une  buUe  par  laquelle  ce 
prince  approuvait  et  confirmait  le  don  que  Charles  et 
Louis,  ses  aieui,  avaient  fait  à  cette  église  de  la  seignenrie  de 
k  ville  avec  tous  ses  revenus ,  depuis  le  Rhône  jusqu'à  la  ri- 
vière d'Âygues. 

Ce  fut  i  peu  près  à  la  même  époque,  c'est-à^ire  vers  827, 
que  l'église  d'Orange ,  qui  avait  alurs  Bonifoce  pour  évoque , 
fut  réunie  li  ceUe  de  St-Paul ,  et  cette  première  union  dura 
presque  cent  ans.  Il  y  en  a  eu  ensuite  d'autres  plus  ou  moins 
longues,  en  divers  temps,  comme  il  résulte  d'une  bulle 
d'Urbain  II  (i095),  et  de  deux  autres  bulles:  l'une 
d'Alexandre  II,  Giraud  étant  évêque  de  St-Paol  et  d'Orange, 
et  l'autre  de  Pascal  II  (2). 

(1)  Dans  son  Histoire  de  Céglise  de  Saint- Paul-Trois-Châteaux  ^ 
page  39,  Dom  Boyer  donne  la  teneur  de  cette  bulle,  dont  roriginal 
était  déposé,  de  son  temps,  aux  archives  de  TÉvéché. 

(2)  Ces  trois  bulles  ont  été  reproduites  in  extenso  dans  le  Recueil  de$ 
hiitoriene' français,  par  Dom  Bouquet,  loeo  citatOt 


kùk  œNORÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

En  1179  »  Tévéqae  de  St-Paal  obtint  de  Frédéric  II  «  em- 
perear  d'Allemagne ,  avec  le  titre  de  comte ,  la  souTeraineté 
de  la  ville  (1).  Tout  porte  à  croire  que  cette  époqoe  d'ac- 
croissement de  richesse  et  de  puissance  pour  ses  évéqoes  fat 
aussi  celle  de  l'édification  de  la  cathédrale ,  telle  que  nous  la 
voyons  aujourd'hui ,  au  moins  dans  son  ensemble  général 
Tout ,  d'ailleurs ,  dans  cet  ensemble ,  ainsi  que  dans  les  dé- 
tails, accuse  cette  grande  période  de  l'architecture  romane, 
telle  qu'elle  nous  apparaît  dans  d'autres  cathédrales  voisines 
qui  ont  la  même  date.  Le  lecteur  pourra  en  juger  par  la  de- 
scription exacte  que  nous  en  donnerons  tout  à  l'heure.  Mais, 
auparavant,  il  importe  de  mener  jusqu'au  bout  la  rapide 
esquisse  historique  que  nous  en  avons  commencée. 

En  1561,  dit  D.  Boyer,  sous  le  pontificat  de  Jean  deJoly, 
les  hérétiques,  enhardis  par  des  tentatives  ultérieures,  se 
réunirent  la  veille  de  Noël  aux  portes  de  la  cathédrale, 
où  ils  abattirent  et  brisèrent  un  tableau  de  marbre  en 
demi-relief  où  était  représenté  le  mystère  de  l'Adoration  des 
Rots,  placé  au  frontispice  de  la  porte  du  midi ,  dans  le  vesti- 
bule s  ils  enfoncèrent  la  porte,  et  entrant  dans  l'église  en 
prononçant  mille  imprécations  et  mille  blasphèmes,  ib  abat- 
tirent les  images  de  J.-C,  de  la  Très-Sain  te- Vierge,  sa  digne 
mère,  des  autres  saints  qui  étaient  en  grande  vénération;  ib 
allument  un  grand  feu ,  brûlent  le  rétable  avec  le  Saint-Sa- 
crement, les  reliques  de  plusieurs  saints ,  les  chasubles ,  les 
aubes  et  tous  les  meubles  de  la  sacristie  ;  ils  renversent  les 
fonts  baptismaux ,  ils  brisent  les  chaires  des  chanoines ,  ils 
déchirent  les  livres  de  chœur;  ils  abattent  les  bénitiers,  les 
autels,  les  chapelles  et  tombeaux ,  et  tout  ce  que  l'antiquité 

(i)  Mais,  en  1407,  Théodtt  de  L*Étang  se  partagea  oeUe  sooverai- 
netéavee  le  dauphin  Charles  fils  de  Charles  V.  {GaUiachrittiaM,^' 
rlrce  d'Arles.  ) 


L'ÊGLfSE  DE  SAINT-PAUL*TROIS«CHATEACX.         UOS 

avait  de  pins  vénérable,  et  confertlssent  ainsi  une  maison  de 
sacrifice  et  de  prière  en  une  affreuse  caverne  de  larrons  ;  ils 
n'épargnèrenl4)as  même  les  archives  du  Chapitre,  dont  ils  pil- 
lèrent tous  les  anciens  titres;  et  ces  illustres  monuments  qui 
aaraient  pu  donner  un  grand  relief  à  cette  histoire ,  ils  en 
déchirèrent  une  partie  ;  Fauire  fut  jetée  au  feu,  d'où  certains 
catholiques  en  retirèrent  quelques  pièces.  Après  des  actions 
si  violentes  et  si  infâmes,  ils  chantèrent  les  psaumes  de  David 
dans  l'église  cathédrale ,  en  action  de  grâces  de  la  victoire 
qu'ils  venaient  de  gagner  et  firent  prêcher  leur  ministre,  f^ 
sennon  achevé ,  ils  se  répandirent  dedans  et  dehors  la  ville  : 
Ils  abattent  toutes  les  croix  et  commettent  mille  autres  im- 
piétés ;  et  comme  si  leur  rage  n'eût  pas  été  assouvie,  ils  par- 
coururent plusieurs  villes  et  villages  de  ce  diocèse,  entr'autres 
Chamarety    Monségur,  Picrrelatte,   St-Restitut,    Clansayes 
et  Montélimart  où  ils  commirent  les  mêmes  désordres  (1). 
En  1567,  Jean  de  Joly,  évéque  de  St-Paul ,  quitta  sa  ville 
épiscopale,  au  grand  regret  du  peu  de  catholiques  qui  y  res- 
taient  Les  chanoines  et  autrei  ecclésiastiques  en  furent  af- 
fligés, mais  point  abattus;  ils  tinrent  bon  contre  les  hérétiques 
jus(iu'à  1571,  qne,  privés  de  leur  église,  de  leurs  revenus  et 
de  leur  chère  liberté ,  ils  quittèrent  St-Paul  et  se  retirèrent 
en  diverses  villes  et  bourgs  environnants.  Les  calvinistes 
furent  maîtres  de  la  ville  jusqu'en  Tan  1573,  qu'elle  fut  ré- 
duite sous  l'obéissance  du  roi ,  par  les  soins  du  gouverneur 
de  la  province,  du  baron   de  La  Garde  et  du  comte  de 
Suze  (2). 

Antoine  do  Gros,  de  la  maison  de  Grignan  ,  ayant  été 
nommé  83'  évêqoe  de  St-Paul ,  alors  que  les  ravages  de 
l'hérésie  avaient  pu  être  un  peu  réparés,  fit,  en  1600,  sa 

(i)  Histoire  de  Péglisede  St-Paul-Trois-Châteaux ,  p.  225  e  suif, 
(2)  Ibid.,  p.  261  et  SUiv, 


606      GOMeilËS  ARCniOLOGIQUË  DE  FRANCE. 

première  visite  dans  sa  cathédrale ,  qu'il  trouva  borribkiiieDt 
entr'ouverte  en  plosiears  endroits.  Le  service  ne  s'y  faisait 
ploB  depuis  quarante  ans,  les  chanoines  en  ayant  été  honieo* 
sèment  chassés,  lears  revenus  ensevelis  et  leurs  papiers 
brûlés.  Malgré  tons  ces  niatfaenrs ,  il  obligea  tes  prêtres  ab- 
eents  ï  rentrer  dans  leurs  bénéâces;  il  répara  les  brèches  de 
«on  église  et  donna  les  oroemenis  nécessaires  pour  le  cnlte  et 
l'office  divin  (i). 

En  1630,  François  Adhémar  de  IVlonteil  de  Grignan,  abbé 
commendataire  de  Notre-Dame  d'Aiguebelle ,  de  Tordre  de 
Cîteaux ,  fut  nommé  évéqoe  de  St-PanI ,  en  remplaoeaieot 
d'Antoine  du  Gros.  Peo  d'années  après ,  il  s'entendît  avec 
son  Chapitre  pour  la  réparation  du  dôme  de  ta  cathédrale. 
Ou  en  donna  le  prix  fait  à  un  architecte  qui  mourut  après 
avoir  éle\'é  la  construction  jusqu'aux  fenêtres.  Enfin ,  Olivier 
Piédone,  d'Avignon,  l'acheva  tel  qu'on  le  voit  aujourdliui, 
dit  l'historien  D.  Boyer,  qui  écrivait  ceci  en  1704  ;  mais  nous 
devons  sgoucer,  hélas!  tel  qu'en  le  voyait  encore,  il  y  a  quel- 
ques années,  avant  sa  regrettable  démolition.  Cet  ouvrage 
coûta  à  l'évoque  2,000  livres,  et  au  Chapitre  800. 

Enfin,  en  1683,  Louis,- Albe  de  Roqoemartine,  88*  évéque, 
qui  venaK  d'être  transféré  de  Tévêché  de  Grasse  è  celui  de 
St-Paul ,  voulant  restaurer  complètement  sa  cathédrale ,  fit 
faire  è  Toccident  un  beau  perron ,  deux  portes  avec  deux 
grandes  chapelles.  Il  enrichit  le  sanctuaire  de  riches  pein- 
tures ,  le  fit  boiser  et  dorer ,  et  lui  donna  un  riche  uber- 
nacle.  Il  renouvela  le  pavé  du  sanctuaire  en  pierre  de  jaspe 
et  celui  du  choeur  en  marbre  blanc  et  noir;  il  remplaça  les 
anciens  sièges  des  chanoines  par  d'autres  dont  le  dossier  était 
doré ,  et  il  fit  construire  l'orgue  dans  te  chœur,  à  l'endrok 
où  on  le  voit  encore  aujourd'hui  (2). 

(4)  Histoire  de  r église  de  St-Faul-Trois-Chàteau»,  p.  396  et  Mi?. 
(î)  /6W. 


L*ÉGLISE  DE  SALNT'PAUL-TROlS-^^HATEAtJX.  Û07 

Telles  furent  les  vicisskiiiles  au  monomettt  jusqu'à  la  ces* 
sattoti  c<)mplèle  des  guerres  de  religion.  A  celte  époque  il 
n'avait  point ,  sauf  l'édification  de  son  dôme  à  la  Louis  Xill , 
éprouvé  d'altération  notable  dans  son  ordonnance  générale , 
et  H  était  5  peu  près  tel  que  nous  le  voyons  aciutileaient 
Le  chapitre  se  composait  de  douze  chanoines,  dont  quatre 
dignitaires  :  le  préofit^  Varehidiaere,  [esacrùtain  et  lepréeeu-' 
leur,  n  y  avait  de  plus  trois  hebdomadaires ,  chargés  à  tour 
de  rèle  du  service  paroissial.  L'évéché  éuit  »  comme  il  l'a 
été  jusqu'à  sa  suppression  en  1801  »  k  deuxième  suflragant 
de  la  métropole  d'Arles  qui  en  comptait  trois  autres  :  Mar- 
seille ,  Orange  et  Toulon. 

Si  nous  consultons  le  Pauillé  des  évêchés  et  abbayes  de 
France,  de  Dom  Baunier  (édition  de  1726)  ,  nous  voyons 
qu*à  cette  date  le  personnel  du  chapitre  n'avait  subi  que  de 
légers  changements. 

Le  diocèse ,  t{ni  n'avait  que  cinq  lieues  de  longueur  et 
quatre  de  largeur ,  comprenait  trente-cinq  paroisses  dissé- 
minées en  quelque  sorte  dans  le  Danphiné ,  dans  la  Provence 
.  et  le  Comtat-Venaissin  (1). 

L'antique  cathédrale  de  Sl-PauUTrois-Châteanx  ,  quoique 
déshéritée  depuis  1801  de  son  titre  épiscopal ,  n'en  a  pas 
moins  été ,  dans  ces  derniers  temps,  l'objet  de  la  généreuse 
sollicitude  du  Gouvernement.  A  plusieui*s  reprises,  des 
sommes  assez  considérables  ont  été  employées  à  des  restau- 
rations qui ,  il  faut  bien  le  dire ,  n'ont  pas  toujours  été  heu- 
reuses ,  sans  avoir  même  reçu  lenr  complément  indispen- 
sable. A  l'heure  où  nous  écrivons  ces  lignes ,  rien  ne  porte 
à  espérer  qu'elles  le  soient  de  sitôt  :  en  sorte  qu'en  présence 
de  ces  ébauches  (  opéra  intertupta),  on  se  dit  qu'il  vaudrait 
mieux  pour  le  monument  qu'on  n'y  eût  pas  remué  une 

(1)  C<Alia  chriêtiana  (Province  d'Arles). 


A08  CONGRÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

pierre  «  qne  de  le  voir  dans  le  trisie  état  où  il  se  trooTe , 
FurloDl  depais  la  démolition  de  son  dôme,  dont  nous  parle- 
rons pins  bas. 

Cette  église,  bâtie  en  belle  pierre  de  taille  da  pays? 
extraite  de  la  carrière  voisine  dite  de  Sainte-Joste ,  esl  par- 
faitement orientée.  Elle  accuse  nettement,  dans  son  ensemUe, 
les  lignes  et  la  physionomie  du  style  roman  secondaire,  propre 
aux  anciennes  cathédrales  do  Comiat-Venaissin  et  du  Coaitat 
d* Avignon  ,  ses  voisines.  Nous  allons  la  décrire  à  reRlérieor 
et  à  rintérieur ,  en  commençant  par  le  portail  occidcoul. 

Grand  portail. 

L*aspect  général  en  est  hiératique,  sévère  et  d'uo  bel 
effet ,  bien  que  les  trois  quarts  de  sa  hauteur  ,  presque  en- 
tièrement lisses^  se  détachent  un  peu  brusquement  de  » 
partie  inférieure,  ornée  de  riches  moulures  d*un  travail  ex- 
quis. Commençons  notre  description  par  celle-ci,  en  nous 
élevant  ensuite  jusqu*au  faîte,  haut  de  plus  de  70  pieds  au- 
dessus  du  niveau  de  Téglise. 

Sur  deux  pilastres  assez  simples  repose  une  belle  arcatnre 
romane  ainsi  établie:  première  archivolte  (en  montant)  di- 
visée en  trois  cordons  :  le  premier  de  feuillages,  le  deuxième 
d*oves,  le  troisième  de  fleurs  du  pays.  Deuxième  archivolte, 
en  relief  à  boudin,  ornée  de  feuilles  de  vigne  ;  en  dessous  du 
boudin,  un  cordon  d*oveset  un  autre  de  fleuilles  de  chêne. 
Troisième  archivolte  en  creux  ^  ornée  de  jolies  têtes  d*anges 
et  de  saints ,  dont  chacune  alterne  avec  une  feuille  de  chêne  « 
excepté  deux,  placées  à  la  gauche  du  spectateur ,  qui  repré- 
sentent probablement  le  Père  et  le  Fils.  Quatrième  archi- 
volte, divisée  en  deux  cordons:  Tun  offre,  dans  sa  première 
moitié ,  à  gauche ,  une  série  de  feuilles  végétales ,  et  dans 
H  seconde^  des  fleurs  aussi,  et  divers  ornements  en  spirale  ; 


L'ÉGLISE  DE  SA  1NT-P A CL-TBOIS -CHATEAUX.         609 

le  second  cordon ,  qui  termine  celte  riche  décoration  ,  re« 
présente  de  grandes  et  Mks  feuilles  de  vigne. 

Au-dessus  de  chacun  des  denx  chapiteanx  des  piliers  qui 
sapportent  Tarcature  que  nous  venons  de  décrire ,  on  re- 
marque deux  oiseaux  symboliques,  aigles  ou  griffons,  au- 
jourd'hui tronqués.  Aux  deux  côtés  de  ces  deux  piliers  et  de 
Tarcature  qu'ils  sopporient ,  on  voit  un  pilastre  cannelé  et 
une  colonne  également  cannelée  sans  chapiteaux ,  réminis- 
cence frappante,  parmi  tant  d'autres  que  présente  le  mo- 
nument ,  de  Tarchitecture  romaine ,  qui  avait  laissé  de  si 
nombreux  vestiges  dans  cette  contrée. 

Maintenant,  si  nos  regards  se  portent  au-dessus  de  la  porte 
principale,  ils  verront  h  une  assez  grande  hauteur  une  belle  ro- 
sace ,  de  celles  qu'on  appelait  dans  le  principe  oculi,  ornée 
de  deux  cordons  concentriques  d*on  travail  exquis  :  Fun  en 
oves  et  l'autre,  beaucoup  plus  grand,  en  palmetles.  Au- 
dessous  de  cette  rosace ,  et  conformément  à  ce  qui  se  prati- 
quait généralement  dans  la  construction  des  basiliques  pri- 
mitives,  on  voit  deux  fenêtres  jumelles,  surmontées  d'une 
archivolte  rampante  très-délicate,  dont  les  moulures  affectent 
la  forme  d'onglées  décroissantes.  On  peut  en  dire  antant  de 
la  petite  rosace  correspondante  à  la  nef  latérale  de  droite , 
qbi ,  en  outre ,  est  rehaussée  ,  dans  toute  sa  circonférence , 
d'une  grecque  en  labyrinthe,  tandis  que  l'autre  rosace  du 
bas-côté  gauche  est  sans  moulure  aucune. 

Quant  au  frouton  triangulaire  en  saillie ,  supporté  par  des 
consoles  ou  modilions,  qui  domine  toute  cette  façade  occi- 
dentale', il  a  été  réparé  à  neuf  en  18^1.  L'architecte  chargé 
de  cette  restauration  a  eu  le  bon  esprit  de  lui  conserver  son 
ancienne  et  délicate  grecque ,  qui  le  complète  si  heureuse- 
ment, comme  elle  complète  aussi  presque  toute  la  partie 
haute  de  l'édiGce ,  en  la  contournant  k  droite  et  à  gauche 
jusqu'aux  absides  et  au   clocher.   Quittons  roaii)tenaot  le 


h\0  CONGRES  ARCHÉOLOGIQUE  DE   PRAKCE. 

grand  portail  et  dirigeons-nous  i  droite,  pour  faire  le  tour  et 
la  basilique  et  en  continuer  la  description. 

Porche  méridional* 

Nous  distinguons  d'abord  ,  au-dessous  de  la  toiture  et  sur 
la  ligne  de  l'ouest  à  l'est  jusqu'au  doclier,  de  riches  frag- 
ments d'une  grosse  frise ,  que  continue  autour  du  clocher 
une  autre  frise  plus  petite ,  non  moins  élégante  et  mieux 
conservée.  Ensuite  nous  remarquons ,  toujours  sur  le  mor 
extérieur ,  un  beau  cintre  de  fenêtre  actuellement  bouchée , 
avec  une  riche  archivolte  flanquée ,  à'  peu  de  distance ,  de 
deux  pilastres  cannelés  et  reposant  directement  snr  une 
frise  actuellement  usée.  Mais  ce  qui  doit  particulièrement 
fixer  notre  attention^  c'est  le  porche  irès-sailiant,  en  fronton 
triangulaire ,  avec  une  fenêtre  romane  au  miliru. 

On  y  entre,  en  descendant  quelques  marches,  par  une 
arcade  plein-cintre  divisée  par  deux  arcs  concentriques  re- 
posant sur  des  piliers  droits  avec  chapiteaux  à  palmettcs. 
Aux  trois  côtés  de  l'intérieur  du  pordie,  c'est-à-dire  ï 
droite ,  à  gauche  et  devant  sol,  existent  trois  grandes  arcades 
(les  deux  latérales  sont  simulées)  avec  chapiteaux  à  palmettes 
ou  en  onglées  ;  elles  sont  plus  basses  que  celle  par  où  l'cin 
entre  dans  le  porche,  de  toute  la  hauteur  des  escaliers. 
Celle  du  fond,  senant  d'entrée  directe  dans  l'égKse,  a  été 
défigurée  par  une  porte  moderne  en  maçonnerie.  On  uc 
distingue  plus ,  de  l'arcade ,  que  l'archivolte  ornée  de  pal- 
mettes et  autres  moulures  conformes  au  genre  décoratif  da 
monument ,  dont  les  motifs  principaux  sont  reproduits  daos 
l'ensemble  de  ce  porche  remarquable.  Son  intérieur ,  mal- 
heureusement endommagé  ,  se  distingue  encore  par  <|iiatre 
colonnes  aux  riches  chapiteaux  ,  aux  fdts  cannelés,  zigzagues 
ou  rompus ,  établies  aux  quatre  angles  du  porclie.  Celle  de 


L'ÉtiLISE  DE   SAINT  PAC L-TBOIS  CHATEAUX.  ûU 

éroke ,  en  entnml ,  a  éié  sapprimée  on  ne  sait  pourquoi. 

Au-dessoRs  des  deux  grandes  fenêtres  méridionales  du  , 
clocher ,  l'extérieur  de  la  branche  de  la  croix  latine  corres- 
pondante à  cette  partie  de  TédiGce  s'offre  aux  regards ,  sous 
la  forme  d'un  fronton  triangulaire ,  au  milieu  duquel  est  in- 
scrite une  fenêtre  supérieure  à  YÎde  correspondant  au  transept. 
A  5  mètres  environ  plus  bas,  on  remarque  un  autre  fronton 
de  même  forme,  simulé  et  tronqué  du  côté  gauche,  au  centre 
duquel  se  trouve  également  une  fenêtre  romane  évidée. 

Abside. 

L'ab2»ide  principale ,  avec  ses  deux  absidioles  formées  des 
extrémités  des  deux  nefs  latérales,  se  détache  sur  un  grand 
4nur  droit  et  lisse  presque  entièremi  nt  restauré  depuis  peu  (1  )• 
Ce  mur  représente  toute  la  hauteur  et  la  largeur  de  l'édifice. 
La  partie  au-dessus  de  celle  nord  du  clocher ,  qui  n'a  pas 
été  refaite ,  offre  une  bi*Ue  corniche  assez  bien  conservée , 
faisant  suite  (quoique  plus  grande  et  d'un  dessin  différent) 
ë  celle  de  la  partie  méridionale  du  clocher,  déjli  citée. 

L'extérieur  de  ces  trots  absides ,  d'une  simplicité  rustique, 
est  bien  moins  soigné  que  les  autres  parties  du  monument. 
Ses  fenêtres  seules ,  principalement  celle  du  milieu ,  offrent 
de  petites  moulures  presque  entièrement  usées  de  vétusté.  Ce 
système  absidal  ressemble  beaucoup,  du  reste,  à  celui  de 

(I)  C'est  derrière  cette  abside,  el  à  quelques  pas  seulemeol  de  dis- 
tance, qu'on  a  découvert  réoemment,  à  8  ou  A  pieds  de  pro- 
fondeur dans  le  sol,  une  pierre  carrée  ponant,  en  beaux  caractères 
romains,  ces  deux  initiales  C.  M.,  qui  sont  évidemment  celles  du  nom 
de  Charles  Magne,  fondateur  du  monument.  Ne  pourrait-on  pas  con- 
jecturer que  c*est  là  la  première  pierre  de  fondation ,  qui  aurait  été 
posé«  dans  celte  partie  de  Tédifice,  qui  est  ccTlalnemeot  la  plus  an- 
cienne ? 


/|12  CONGRÈS  ÂRCHÉOLOGIQCE  DE   FRAKCE. 

raiicienne  calhédrale  de  Yaisoo,  avec  laquelle  celle  de 
St-Paul  a  beaucoup  de  rapports.  Sur  la  partie  du  mur  droit 
qui  existe  au-dessus  de  la  troisième  absidiole ,  on  voit  trois 
rangs  d*arcades  jumelles  simulées,  séparées  par  un  cul-de- 
lampe,  comme  on  en  remarque  aussi  à  Mayence,  Spire, 
Worms  et  autres  villes  des  bords  du  Rhin.  Ils  sont  suivis  de 
sept  autres  rangs  d*arcades  semblables ,  à  la  parlie  extérieure 
du  croisillon  septentrional ,  dont  le  fronton  triangulaire  a  été 
refait  avec  des  consoles  unies  et  sans  moulures  à  la  frise.  Cet 
extérieur  du  croisillon  septentrional ,  de  même  que  le  reste 
de  la  surface  nord  de  Tédifice ,  est  également  privé  de  mou- 
lures et  oiïrc ,  par  conséquent ,  un  aspect  monotone  et 
sévère. 

Il  faut  excepter  néanmoins ,  en  ce  qoi  concerne  la  nef 
principale ,  sensiblement  plus  haute  que  ses  deux  bas-c(Viés , 
la  petite  frise  en  labyrinthe  dont  nous  avons  déjà  parlé ,  de 
même  que  la  série  de  modillons  refaits  à  neuf  qoi  supportent 
la  corniche  établie  immédiatement  au-dessus  de  la  toiture 
de  la  nef  latérale  du  midi.  Cette  partie  septentrionale  de 
Tédifice  présente  quatre  légers  contreforts,  dont  un  est  adossé 
à  la  partie  occidentale  dudit  croisillon,  et  les  trois  autres  sont 
également  espacés  le  long  de  la  paroi  de  la  grande  nef» 

Cloeher  roman* 

De  forme  carrée ,  il  a  deux  fenêtres  romanes  aux  archi- 
voltes rampantes  à  chacune  de  ses  faces  méridionale ,  occi- 
dentale,  et  trois  à  la  façade  orientale  ;  le  côté  septentrional 
en  est  privé.  Il  est  surmonté  d*une  flèche  trapue ,  en  forme 
d'étpîgnoir ,  d'un  efl'et  très-disgracieux. 

A  côte  du  clocher  ,  au  point  dlntersection  des  quatre 
croisillons,  s*élevait  naguère  ,  k  une  hauteur  de  80  pieds,  le 
dôme  en  style  JLoois  XIII  construit  en  1634  par  Olivier 


l'église  de  SAlNT-PALL-TROIS-CtlATEAUX.        413 

Piédooe,  d'AvignoD.  Son  architectore  Jourde  et  disgracieuse, 
contrastait  sans  doute  avec  le  style  roman  de  Tédîfice  ;  ma» 
son  intérieur  hardi ,  malgré  certaines  moulures  de  mauvais 
goôt ,  n'était  pas  à  dédaigner.  Il  a  été  malheureusement  dé- 
moli ,  sous  rinspiratiou  fâcheuse  de  cet  archaïsme  eiagéré 
qui  «  sur  Unt  de  points  de  la  France ,  a  fait  disparaître  des 
objets  d'art  d'une  véritable   valeur  qu'on    ne  remplacera 
jamais.  Que,  dans  la  construction  ou  la  réédificatîon  d'un 
monument ,  on  s'applique  à  observer  la  grande  loi  de  l'unité 
de  style  quant  à  l'ensemble  et  aux  détails ,  rien  de  plus  rai- 
sonnable ;  mais  que ,  sous  le  préiexte  des  exigences  de  cette 
unité ,  on  anéantisse ,  dans  des  édifices  déjà  existants ,  des 
œuvres  d'une   valeur  intrinsèque  dont  il  aura  été  enrichi 
dans  le  cours  des  âges ,  c'est  ce  qu'on  ne  saurait  nullement 
approuver  ou  justifier.  Vu  à  distance ,  ce  dôme  que  nous 
regrettons  formait ,  avec  le  clocher  qui  lui  était  juxtà-posé , 
un  groupe  harmonieux.  Il  rehaussait  la  basilique ,  déjà  sen- 
siblement élevée  au-dessus  de  la  petite  cité  qu'elle  domine 
encore ,  et  dont  elle  seule  rappelle  aujourd'hui  la  première 
splendeur. 

Intérieur  de  la  ttasillque. 

GRANDE  NEF. 

Elle  est  divisée  •  de  chaque  côté ,  en  trois  rangs  d'arcades 
cintrées  dont  l'une'en  retrait;  elle  se  termine  par  une  abside 
en  forme  de  coquille  ornée.  Celte  abside  reçoit  le  jour  par 
cinq  grandes  fenêtres  cintrées,  supportées  chacune  par  deux 
belles  colonnes  composites,  naguère  peintes,  ainsi  que  tout 
le  fond  du  cul-de-four. 

La  maltresae-voûle ,  également  cintrée ,  en  pierre  de  taille 
de  moyen  appareil ,  se  termine  à  l'arc  triomphal  sensible- 
ment plus  bas,  qui  offre  ainsi   une  vaste  surface  plane 


41/r  GOMf.BfeSi  AnCttfcOLQGIQUB  DE  ^RANCIC 

j'asqu*^  la  vràte.  Celle-ci  ettt  partage,  daas  n  longneor, 
en  trois  compartimenta  égam  qae  déterminent  trois  arcs^ 
doobleaax,  correspondant  eux-mêmes  à  trois  piliers  sor 
lesquels  nous  reviendrons  plus  tard. 

La  muraille  principale  »  oà  est  pratiquée  la  grande  pone , 
e»l  percée  de  la  rosace  et  des  fenêtres  jumelles  dont  noue 
avons  déjà  parlé  en  décrivant  Textérieur  do  mooomeni; 
mais  les  verres  blancs  dont  elles  sont  garnies  ne  donnent 
qu'un  jour  Insuffisant  à  cet  intérieur  «  généralement  trop 
obscur.  €*est  de  là  que  part,  )  droite  et  à  gaucbe,  cette 
corniche  qui  court  sur  les  deux  parois  de  la  nef  jttsqo*à  la 
naissance  du  dôme ,  ramené  aujourd'hui  à  sa  forme  primitive 
et  à  ses  anciennes  proportions.  Aonlessous  des  deux  fenêtres 
jumelles  existe  une  arcade  à  deux  arcs  concentriques  et  dé- 
croissants ,  dont  Tun  est  supporté  par  deux  piliers  carrés  qui 
partent  du  sol ,  et  l'autre  par  deux  piliers  partant  également 
du  sol ,  mais  entrecoupés  de  deux  longues  et  belles  colonnes 
corinthiennes  «  k  riches  chapiteaux  en  saillie ,  sans  base  et 
semblables  à  celles  du  palais  de  Oioclélien  k  Spalatra 

En  avançant  de  la  grande  porte  dans  la  nef ,  on  remarque 
d'abord  à  droite  et  à  gauche  une  belle  travée  en  arcade  k 
deux  arcs  décroissants  «  dent  Tinférieur  repose  sur  un  pilier 
carré  partant  du  sol.  Une  deuxième  travée,  séparée  de  la 
première  au  moyen  d'un  pilier  carré  offrant  peu  de  saillie , 
reçoit  la  retombée  du  premier  arc-doobleao.  Sur  la  surface 
de  ce  pilier  en  règne  nn  second ,  moins  laiige  et  moins  sail- 
lant encore  ;  il  est  coupé  verticalement  par  une  kmgtte  et 
mince  colonne  dont  le  chapiteau  arrive  i  h  retombée  de 
rafc*doubleau ,  tandis  qu'elle  repose  sur  une  courte  base 
carrée  et  cannelée.  La  troisième  travée,  qui  s'arrête  au  dôme, 
est  daàs  les  mêmes  conditions  que  les  deux  précédenins,  sauf 
les  difBrfnees  que  nous  relèverons  pins  bas. 

Au-dessus  de  ces  trois  travées,  et  en  ligne  parallèle^  régnent 


L*ÊGLISfi    De  SAlMT-PAUL-TftOlS'CBATEAUXà  ^15. 

semblablemeot ,  jusqu*au  dôme ,  deux  coroiches  non  ia* 
terrompocs,  i  une  dixaine  de  pieds  d*inlervalle  l*uDe  de 
l*autre ,  et  séparées  honzoataiement ,  au  ttilieo  de  chaque 
travée  9  par  un  pilastre  plaqué  sur  le  mur.  11  eu  résulte 
aulaot  de  cadres»  doot  chacun  est  percé  (mais  seulement 
sur  le  Gôlé  droit)  d^une  fenêtre  romane  k  jour  sans  moulures. 
On  remarque  çà  et  14,  ^  peu  de  liauteur  au-dessus  du  sol,  des 
fragments  de  peinture  murale  dont  Fun ,  4  gauche  en  en- 
trant ,  offrant  une  Vierge  assise  sur  son  trône ,  semble  appar- 
tenir à  une  très-bonne  école  de  peinture  mystique  do  XIV* 
ou  do  XV**  siècle. 

A  mesure  qu'on  s*approcbe  du  sanctuaire,  rorneuienlation 
devient  plus  riche  :  ainsi ,  de  chaque  côté ,  la  colonne  mince 
ei  élancée  qui  sépare  la  deuxième  travée  de  la  troisième 
est  en  spirale  et  en  torsade  perlée ,  tandis  que  la  deuxième 
est  simplement  cannelée  et  que  la  première  ne  Test  pas  du 
tout.  Ainsi ,  pareillement ,  on  voit  régner  au-dessous  de  la 
corniche  inférieure  de  la  deuxième  travée,  un  bas-relief  d*étoffe 
plissée  qui  n*exisie  pas  non  plus  dans  la  première,  tandis  que 
la  troisième  offre,  non-seulement  la  continuation  de  ce  dessin 
d'étoffe  dans  son  encadrement,  mais  encore  une  série  de  trois 
belles  arcades  romanes  évidées  en  forme  de  niche,  et,  de  plus, 
on  cordon  d'oves  et  on  autre  de  palmettes  en  creux  dans  la  cor- 
niche inférieure.  Au  contraire  ,  dans  les  trois  compartiments 
qui  précèdent  celui-ci ,  on  ne  toit  que  de  simples  lignes  en- 
tièrement dépourvues  d'ornements  sculptés.  Il  est  4  remar- 
quer qu'aux  deux  points  de  séparation  des  deux  bas-reKefe 
déjà  mentionnés,  deux  anges  ou  autres  personnages  semblent 
soutenir  de  leurs  mains  les  deux  extrémités  de  la  bordure 
d'étoffe ,  plissée  comme  celle  de  la  partie  inférieure  du  ma- 
gnifique portail  de  la  métropole  de  Reims. 

Après  les  trois  travées,  doot  la  dernière  fut  et  reste  encore 
indignement  conpée  par  la  tribune  de  l'orgue,  établi  en  1683 


Ui6  COKGBfeS  AR(.llÈOLOGlQtJ£  DE   rBAKCfi. 

par  i^évéque  lx>uui-AUie  de  Roquemartioe,  se  préeenUîl  l'in^ 
térieor  du  dôme ,  élevé,  comme  nous  l'avomi  déj^  rapfidé, 
vers  1630,  sur  l'emplacement  de  l'ancien  qui  était  roman,  aiaâ 
que  l'église.  Ce  dAme  octogone  ou  à  huit  pans ,  avec  peu* 
dentifs,  reposait  sur  quatre  arcades ,  savoir:  celle  de  Tare 
triomphal ,  les  deui  du  transept  et  celle  de  l'abside.  Il  était 
orné  de  huit  niches,  séparées  par  des  caryatides,  dont  quatre 
surmontées  d'un  écusson  aoi  armoiries  de  l'évêque  Fraoçois- 
Adhémar  de  Monteil ,  qui  en  avait  ordonné  la  conslractioii. 
Ces  diverses  moulures  étaient  en  plâtre  et  d'une  mauvaise 
eiécution.  Tout  cet  intérieur  du  dôme,  qui  produisait  de 
reflet  ^  cause  de  son  élévation,  avait  été  horriblement  badi- 
geonné du  blanc  le  plus  éclatant ,  qui  contrastait  désagréa- 
blement avec  la  teinte  sévère  du  reste  de  l'édiûce. 

Les  deui  branches  de  la  croix  latine ,  faiblement  accusée 
d'ailleurs,  offrent,  par  leur  nudité,  comparée  à  la  structure 
ornée  du  monument,  un  désaccord  qui  ferait  supposer 
qu'elles  ont  subi  de  notables  altérations. 

L'espace  compris  sous  le  dôme  entre  les  deux  dernières 
travées  forme  le  chœur.  Le  sanctuaire,  qui  occupe  le  petit 
espace  formé  par  le  cul-de-four',  est  irès-élevé  au-dessus  du 
niveau  général  du  pavé.  On  y  accède  par  quatre  marches  ea 
marbre  gris  veiné,  dont  les  trois  premières  se  terminent  en 
encoignure. 

Quant  aux  deux  petites  nefs,  elles  sont  étroites,  obscures 
et  beaucoup  moins  hautes  que  la  grande  nef  ;  elles  ont  des 
voûtes  en  quart  de  cercle,  afin  d'opposer  plus  de  réûstance 
à  la  poussée  de  la  maltresse^voûte  qui  s'appuie  sur  elles  et, 
par  elles,  sur  les  murs  latéraux  qui  leur  servent  de  contreforts. 
Ces  voûtes,  en  moyen  appareil ,  sont  divisées  chacune  par 
trois  arcs-doubleaux  comme  celle  de  la  grande  nef.  I..es  deux 
murs  laléraux,  sur  lesquels  elles  reposent ,  sont  divisés  à  leur 
tour  par  trois  arcs  simulés  qui  correspondent  de  même  k 


l^ÊGLISE  DE  aAINT-t^AUL-TBOtS-GHÀTEAUX.      [&17 

ceoi  ft  joar  de  la  nef  prtacipaie,  aa-dessos  desquels  règne  sur 
une  ligne  continue  une  simple  corniche. 

Ces  deux  ne6  latérales  se  terminent  chacune  par  une  ab* 
sidiole  qni  dévie  sensiblement  de  Taxe  longitudinal  du  mo- 
nument, ce  qui  porterait  à  croire  que  le  transept  a  été 
remanié,  sinon  entièrement  ajouté,  après  coup. 

C'est  une  chose  surprenante  d'ailleurs  que^  malgré  tant  de 
retouches  dont  il  a  été  Tobjet ,  et  malgré  tous  les  ravages  du 
temps  et  des  révolutions  dont  il  a  souffert ,  l'édiGce  ait  con- 
serré,  dans  son  ensemble,  cette  unité  de  lignes  et  depro- 
portions  que  nous  y  admirons  encore  aujourd'hui.  Ceci  nous 
amène  h  une  brève  récapitulation  des  diverses  phases  archi- 
tecturales qu'il  a^siif)ies  depuis  son  origine  jusqu'à  nos  jours. 

La  date  historique  de  sa  fondation  ,  en  792 ,  sous  l'évêqne 
Aldebrand  H ,  est  nettement  accusée  par  le  bas-relief  de  l'un 
des  piliers  que  nous  avons  décrits  plus  haut ,  par  les  voûtes 
en  quart  de  cercle  de  ses  étroits  bas-côtés,  par  l'épaisseur  des 
murs  qui  lui  impriment  un  caractère  de  force  et  de  solidité 
qui  est  propre  au  style  carlovingien.  On  peut  aussi  rapporter 
à  ce  style  la  partie  inférieure  de  la  façade  occidentale  jusqu'au 
riche  tympan  demi-circulaire  qui  porte,  ainsi  que  le  porche 
méridional  et  la  maîtresse-voûte,  le  cachet  de  la  fin  du  XII* 
siècle.  Après  les  guerres  de  religion ,  les  voûtes  do  transept 
ont  été  refaites  en  entier,  mais  celle  de  la  grande  nef  n'a 
exigé  que  de  légères  reprises.  C'est  là  ,  aussi ,  l'opinion  qui 
a  été  émise  par  M.  Rénaux  ,  architecte  du  département  de 
Yaoclose ,  dans  sa  description  manuscrite  du  monument , 
rédigée  en  l'année  1835. 

Voici  les  dimensions  principales  de  l'édifice ,  d'après  l'his- 
torien Boyer  de  Saiuie-Marthe  (p.  12^ ),  qui  les  avait  vues  et 
tracées  contre  la  muraille  de  la  sacristie,  autrefois  la  chapelle 
de  Notre-Dame-l'Épiscopale  : 

Hauteur  de  la  voûte,  Ik  pieds. 

27 


kiS  COKGRÈS  AACHÉOLOaiQCE  DE  KRANCC. 

Longueur*  dans  œuvre^  132  pieds. 

Largeur  des  trois  nefs,  52  pieds. 

Qoanl  à  la  largeur  du  transept,  elle  est«  d'après  M.  £e- 
naux,  de  24  mètres  65  €eatiuiètres«  c'est-à^ire  de  pris  de 
7A  pieds. 

Située  Don  loin  de  la  ri^e  gaacbe  du  Rliâne,  i  l'ettcéintté 
méridionale  du  déparlemeot  de  la  OnVoie  et  sur  les . 
de  l'ancien  Gomiat-Venaissin,  la  cathédrale  de5t-4Paii|»; 
nous  d^à  dit,  a  un  air  de  famille  avec  les  églises  romanes  an 
voisines,  telles  que  celles  du  Thor«  de  Vaison  et  d*AvigniiB. 
Elle  paraît  même  avoir  servi  de  modèle  )  celle  du  Bouis-St- 
Andéol  (Ardèche)  et  k  celle.de  la  Garde-Adhémar  (Orftne), 
i  laquelle  j'ai  consacré  ailleurs  une  notice,  fille  réswDe*  en 
effet,  les  principaux  motifs  propres  au  6tyle  roman  do  Comut 
et  de  la  Provence,  qui  diffère  sensiblement  de  celui  do  Huà 
et  du  type  auvergnat,  tout-à-fait  à  part.  Conçue  et  bfttiegéfiérale» 
ment  sous  l'inspiration  de  ce  dernier,  la  cathédrale ât-ipd- 
linaire  de  Valence,  qui  se  trouve  presque  à  la  pointe  sqiiea- 
trionaledu  même  département,  offre,  par  conséquent» de 
nombreuses  et  importantes  différences  avec  sa  sceur  mén- 
diouale  de  St-Paul-Trois-Cbâieaux ,  en  sorte  que  chacune 
de  ces  deux  basiliques  peut  être  considérée  cemme  l'ej^i^es- 
sion  plus  ou  moins  exacte  du  type  réactif  auquel  elle  i|p- 
partient. 

Ces  différences  si  curieuses  à  observer^  j'ai  essayé  de  les 
faire  ressortir,  en  1857 ,  au  Congrès  archéologique  de  ?a* 
lence ,  par  l'examen  comparé  des  deux  monuments. 

On  me  permettra  de  les  reproduire  ici  : 

«  Le  cintre  parfait ,  ou  en  fer-à-cheval ,  règne  partout  à 
Valence  ;  l'arc  aigu  se  montre  déjà  à  St-Paul  ;  les  ne&  la- 
térales, à  Valence,  sont  plus  larges  et  plus  élevées  qu'à 
St-Paul;  un  vaste  déambulatoire  r^e  autour  du  chœur; 
à  St-Paul,  rien  de  pareil;  l'ensemble  de  St-Apollinaire est 


beaucoup  dégagé.  Â  St-Paul ,  et  dans  d'autres  églises  qui 
présentent  le  même  style  «  Ja  popstrnction  est  plus  massive 
et  offre  nu  caractère  hiératique  plus  prononcé.  A  Valence, 
bxathiftjicale;  au  11^  4*Hre  ^aîi^,  cflinmae  i  ^rfanl» 
par  d'étroites  et  courtes  fenêtres  établies  (  seulement  k  un 
côté  )  dau^  la  nef  priocip^le,  reçoit  le  jour,  au  copiraire,  de 
grandes  biaies  pratiquées  aux  deux  bas-c6tés;  elle  le  reçoit 
encore  des  deux  rangs  de  croisées  superposées  qui  régnent 
dans  Tabside  et  dans  le  transept.  »  H  importe  néanmoins 
d'ajouter  qpe  Ifi  malM-fisse-voftle  de  $t-,Paul  e#  ^p^M«luent 
plus  haute  que  iCelle  de  V^leuce ,  /qui  &it  refaijte  après  coup 
sous  le  r^ne  de  Louis  XIV  (i). 

Rien  de  plus  utile  et  de  pljis  ûUérassant  i  la  fois  que  ces 
études  comparées  d'édifices  similaires  et  non  absolument 
semblables,  bien  qu'ils  se  rattachent  i  uu  type  commun. 
Elles  seules,  en  effet,  nous  expliquent  comment  ces  sortes 
^'édifices ,  tout  en  restant  soumis  à  la  grande  loi  de  l'unité 
<|m  les  reliait  ealre  eux,  ont  pu,  néaumoius,  grâce  aux 
«qSueuces  locales.de  climat ,  d'école,  de  msBurs  et  de  tra^ 
4itiow,  offrir,  dès  leur  origine ,  les  moUb  ies  plus  divers 
d'une  «M^poisable  variété. 

(i)  Voir  le  Compte-rendu  du  CongKt  archéologique  tenu  ù  Valence 
eol«68  (pages  064  «t  S62). 


CAftACTtlES  K  L  AlOttTGCTOU 

MONUMENTS  DE  LA  VENDÉE, 

miMItl  LU  AO  CONltS  AtClÉliOCItOE  TEID  A  imUAT 

Par  m.  l'abbê  AUBER^ 

CbanoiM  de  Téglise  de  Poitiers,  historiographe  du  diocHe, 
Inspcelettr  de  la  Société  française  d*archéologie« 


Messieurs, 

Dès  le  commencement  de  nos  travaux ,  et  avant  de  noos 
lancer  dans  ces  courses  scientifiques  pour  lesquelles  tou 
choisissez  aujourd'hui  ce  beau  pays  de  plaines  et  de  bocages 
qui  nous  entoure ,  vous  accueillerez  sans  doute  avec  iotérét 
quelques  idées  préliminaires  sur  les  monuments  qui  vont 
s'offrir  i  votre  examen,  et  devenir  de  votre  part  l*objet 
d'études  sérieuses  dont  personne  ne  conteste  plus  l'utilité.  In- 
specteur des  monuments  historiques  des  trois  départements 
qui  forment  l'ancienne  province  du  Poitou,  les  ayant  maintes 
fois  revus  et  médités  au  point  de  vue  de  notre  histoire  locale, 
il  m'a  semblé  que  je  gagnerais  à  vous  dire  mes  pensées  en 
vous  priant  de  les  rectifier ,  s'il  y  a  lieu  ,  et  que  de  votre 
côté  vous  aimeriez  peut-être^  en  abordant  une  de  ces  vieilles 
églises,  une  de  ces  imposantes  ruines  qui  surgissent  ici 
à  chaque  pas,  à  y  reconnaître  la  physionomie  que  j'en 
aurais  esquissée  d'avance  i  l'élite  de  cette  Société  conser- 
vatrice que  vous  représentez  parmi  nous.  En  abordant  cette 


ÂBCHJTEGTUIUS  DES  MONDIfSMTS  DE  Lk  VBNDftB.       A21 

iniéressante  partie  de  nos  trairaux  commans ,  j*ai  d*ailleare 
h  me  réjooir  d'autant  pins ,  quand  nous  tous  voyons  en  si 
grand  nombre  tous  empresser  i  ces  nouveaux  comices  de 
Farciiéologie,  d'avoir  songé  le  premier  à  ilioscrer  de  votre 
présence ,  à  éclairer  de  vos  investigations  cette  plage  océa- 
nique si  merveilleusement  riche  d'antiques  souvenirs,  et 
dont  la   gloire  s'augmente  encore  de   la  noblesse  de  ses 
malheurs.   Après  avoir  considéré  ces  villes  florissantes  et 
industrieuses,  ces  solitudes  devenues  historiques;  ces  moin- 
dres  hameaui  où   surgit  si  fréquemment  le   majestueux 
prestige  des  grands  noms,  — où  s'immortalisent,  dans  chaque 
pierre  délaissée  ,  dans  chaque  temple  ou  château  vivant 
encore,  toutes  les  chroniques  d'un  vaste  pays  »  n'avais-je  pas 
sujet  de  m'étonner  que  la  Société  française  n'y  fût  pas  venue 
cueillir  encore  ces  fleurs  de  la  science  dont  elle  se  couronne 
partout,  et  frayer  quelques  jours  avec  ces  savants  modestes 
autant  que  sûrs  qui ,  soit  par  la  culture  des  lettres  et  des 
arts ,  soit  par  d'habiles  et  fructueuses  recherches  ,  agran- 
dissent tous  les  jours  le  domaine  de  l'intelligence  publique» 
consacrent  à  de  précieuses  études  les  honorables  loisirs  d'une 
vie  occupée  ,  et  inscrivent  en  beaux  caractères  dans  les 
fastes  de  cette  riante  et  tranquille  province  des  noms  que 
sa  patriotique  reconnaissance  n'oubliera   pas?  Aussi,  grâce 
à  ce  savant  aimable  qui  nous  dirige  depuis  trente  ans ,  avec 
un  zèle  aussi  heureux  qu'infatigable,  l'appel  a  été  proclamé. 
Vous  l'avez  entendu,  vous  accourez  de  toutes  parts  :  pour- 
rais-je  n'être  pas  quelque  peu  fier  d'avoir  suscité  cette  idée 
féconde,  et  si  Fontenay  ne  me  doit  pas  consciencieusement 
pour  cela  une  place  dans  ses  dyptiqnes,  n's(i-je  pas  quelque 
droit  à  me  compter  du  moins  an  nombre  de  ses  amis? 

Mais  j'aborde  bien  vite  l'objet  que  je  me  propose  et  sur 
lequel  j'ai  cru  devoir  appeler  ,  Messieurs ,  votre  judicieuse 
attention. 


lé  râraéféJhe  te  f^M  fraippHK  oÊm  tént  d'xtoté   i^  Vm^ 
thM&gtÈ^  qoi  tMi<r  l«S  ilMiimDMfli  dé  II  YdÉdée  «  c'et^  k 
]MPelN(ii«  iliiiterMilké  do  si;  1er  pfndoiiiiqiie  son  f  îotétMD 
diiquel  il  setnbté,  ait  prc'ifiîar  eovfHd'inU  que  iMrtéM 
ccmMrtti.  par  ira  densôn  antté^  et  d*aprè»  ëoè  sorte  de 
|DlaD  d'ensemble  préeiédité  |kir  léi  arciriteetes  d*«ie 
époqile.   C'est  qo^en  effet    née  rénotaiiao  dot  s'y 
▼en»  la  Sn  de  la  période  eglvale ,  et  le  ?eyagear«  WÊKmtàm^ 
fiatire  la  tie  blsiorique  de  ce  beao  pays  »  e»  deviaerah  M 
phases  à  ee  type  général  :  it  serait  Mernèt  condnit,  ai  inorHi 
de  certeina  détails ,  i  remonter  Jnsqa'aox   temps  priniiîCi 
où    le   christianisme   s'eiApara   de  la  contrée.  Qei  peet 
ignorer  anjéord'hui  que  la  présence  dei  églises  remanss  « 
teHes  que  lé  XI"  siècle  les  a  presque  toetcs  referéasi  té- 
moigne de  la  foi  chréiiemie ,  pendant  le  cours  des  siècles  an- 
lérietirs^  et  que  la  Ganle ,  quoiqu'elle  yR  encore  des  restes 
mtanbreux ,  Inai^  épars  du  paganisme  jusqu'à  la  An  de  la 
dynastie  mérovhigienne,  lut  Idule  conquise  h  iésua-Ghrist 
dès  le  lil*  siècle,  eO  dépit  méirie  des  perséeotioM  qna  la 
foi  y  dut  Subir  jusqu'il  l'époque  de  Constantin  7  De  iè«  peur 
robsenratcur«  une  complète  certitude  de  l'architecture  catbe- 
lique^  avec  ses  lois  déjà  faiies  de  l'erienutîon»  de§  nomkra 
mystiqoias  «  de  l'iconographie  tradittoifnelle.  De  ce  point  de 
départ»  qui  constitue  partout  la  période  romaine*  modifiée 
peu  I  peu  dans  le  mode  de  construction  et  dans  l'emeDienta- 
tiott  scidptée ,  on  arrite  au  roman  proprement  dil^  transitiM 
rationnelle  entre  l'art  primitif  encore  trop  imbu»  au  juge- 
tneat  d'une  société  qui  se  perfectionne  «  des  tendaocfi 
fnrides  et  par  trop  raides  de  la  civilisation  antique.  C'est  im 
triomphe  sur  les  vieilles   idées;   c'est  un  développement 
donné  è  l'art  chrétien  au  profit  du  spiritualisme  ^  et  cet 
élan i  une  fois  pris,  ne  s'arrêtera  plus:  il  ira  de  progrès ea 
pmgrès ,  à  travers  les  richesses  de  ces  compositions  arlis- 


ABCHlTECTimE  DES  MONVMBVITS  0£  LA  TBADÊE.      623 

tkftie»  dont  ^ViMMfgueiWsseBt  avec  rtifloa  k»  règiMt  de 
Rognes  Capet,  de  Philippe-Auguste  ei  de  saint  Louîa.  Hms 
WiiiiSi  après ,  Pastre  décline  et  s'éloigne  stnsibleinenl  de 
9an  ap0gée  :  le  inaméré  arrive ,  le  symbolisme  s'afMbKt , 
et  Kattbîteciure  ,  hélas  !  retombe  sous  Téquerre  et  le 
Wiaptt  de  ces  Grecs  et  de  ces  Romains  dont  on  rarait  si 
giorieiisemem  délivrée.  Toutes  ces  révetntions,  Messieiirs  , 
»*înBeri?ent  ici  plus  que  nulle  part  sur  les  nMirs  des  roonu- 
iBcitts  rtUgieux  :  de  ssint  Vif  ence  ,  retiré  vers  S60  dans  la 
soHtoëe  d'Oionne  ;  de  saint  PhîKhert,  fondant  le  monastère  de 
Noîrmoutier,  vers  675;  de  samt  Pient  qui,  cent  ans  aupa- 
rivaiity  éuil  veno  aborder  dans  un  naufrage  à  l'Ile  de  Mail- 
lenris,  Insqo'âi  ce  vénérable  Grignon  do  Montfort,  dont  les 
restes  attendent  nne  glorification  prochaine  dans  une  cha- 
pelle obsoure  de  St-Laurent-sur-Sèvre  ;  tout  est  marqué 
sut  coins  multiples  de  toutes  les  variations  de  l'ait.  El  si 
nom  ajootoos  à  ce  passé  ce  que  le  présent  nous  apporte 
choque  jour,  depuis  que  la  sdence  archéologique  renouvelle 
dans  rSurope  entière  tant  d'édifices  du  vrai  Dieu,  nous 
trouverons  eu  Vendée*  non  moins  qu'ailleurs ,  des  églises 
modernes  construites  en  entier ,  des  restaurations  bien  plus 
nenibreuses  de  vieilles  égKses  qui  s'écroulaient  Peut-être 
les  unes  et  les  autres  n'offrent  pas  toujours  •  en  bit  de 
travail*  des  spécimens  irréprochables  :  des  tâtonnements 
mslhenreiii  y  peuvent  accuser  maintes  fois  des  mains  encore, 
tr#p  peu  exercées,  ou  ce  parti  pris,  plus  malheureux  encore 
de  se  jeter  hors  des  voies  normales  et  dMnnover  en  une 
chose  dont  les  règles  doivent  rester  sacrées  et  inviolables. 
il  dut  reconnaître  cependant,  è  la  juste  louange  de  nos 
plus  récents  architectes,  que  leurs  œuvres  sont  les  meilleures 
parce  qu'une  plus  grande  expénence  est  née  pour  eux  des 
fanlfs  de  lenra  prédécesseurs  *  et  que  de  censeiencieuses 
étodcsn^ont  cessé  de  soniBer  ii  leur  inteliigeBce,   avec  le. 


&2&      CONGBlSS  AECHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

sentiment  de  Tart,  le  principe  religieaz  qui  seul  lu)  dooiie 
^'animation  et  la  vie. 

La  cause  de  ces  transformations  successives  est  ici,  comme 
partout  ailleurs»  dans  les  grands  éfénements  historiques 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s'il  a  vu  ses  églises  et 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  des 
hordes  normandes  qui ,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur  ses   rivages  ;   si   Toccupation  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,   les  ruines  que    les  guerres  religieuses   du 
XVr  siècle  continuèrent  et  qu'achevèrent  celles  de  la  Ré- 
volution ,  il  faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n'opéra 
une  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-Manche ,  i  qui  l'Océan  ne  fut  pas 
moins  serviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX*   et  X' 
siècles.  C'est  tout-à-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bientôt,  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  fait 
ce  mal  auquel,  disait-on,  ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
soi  qu'ils  possédaient.  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste ,  que  Bressuire ,  Fontenay ,  Luçon ,  La 
Garnacbe  et  bien  d'autres  lieux  .  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous   voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  définitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif à  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  côté  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  Timi- 
tation  à  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plos 
celles  du  moyen-âge.  Enfin,  ne  reconnah-on  pas  des  retou- 
ches fort  instructives  dans  le  voisinage  fréquent  de  ees 


ABOnTECTtmE  DES  MORtmBNTS  DE  LA  TtXBÈC       i|f)5 

beUeset  élégantes  fenêtres,  allongées  et  étroites,  d*DDe 
coope  si  parfaite ,  d*une  ébrasore  si  profonde,  et  de  oes 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  à  festons  flamboyants,  qai 
jeiieot  è  l'intérieur,  a?ec  une  profusion  mal  caknlée ,  un 
jour  qui  n*y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieuse  psrd- 
mooie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la^  cathédrale  de  Luçon.  il 
seiDble  qu'en  elle,  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan ,  et  si  malheureuse  des  mutations  qui  la  dénaturent , 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions ,  aussi  nom» 
breases  sans  doute ,  mais  moins  sensibles,  en  une  foule 
d'aatres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
forent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  Il  en  était  ainsi  à 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière,  non  loin  des  Herbiers ,  la» 
quelle  n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
toute  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement ,  du  XII*  au  XVII*  siècle.  —  Ainsi , 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers ,  reconstruite  au  XY* 
siècle,  garde  sa  tour  romane  au  milieu  de  quelques  reton- 
ches  que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI*,  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d'Aspremont, 
détruite  et  refaite  vers  1450  (7),  a  conservé  sa  placée  côté  do 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au- 
dessus  de  la  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle  ;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  ^  cette  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  militaire  »  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  TiOauges, 
par  exemple,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure  ;  et  Mareuil,  unissant  ep  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loin ,  vers  Luçon  et  Napoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  à  ceux  de  la  religion 
qui  y  vit  toujouns. 


Uiê  MSèlttS  ABCHtotOGIOCE  DE  ntÂXCE. 

H  Attenant  revéttoÉsi  fin«  qaestion  qnî  Mrgil  d'dle* 
même  eu  bce  ée  ces  époqoet  m  dîtreraeft,  mais  pami  ica- 
qneliea  on  tmt  le  genre  prÎKinaUqite  poser  en  triomphêtrar 
9éê  aaaisea  àt  grandes  pierres ,  fes  ares-donMeanf  1  pvatk 
WQnttemés  de  ses  voûtes  aplaties ,  et  ses  piliers  VAevant 
vers  elle  cornue  des  palmiers ,  aox  branches  svelm  et 
touffoes.  Est<e  ft  des  mains  anglaises  qu'il  faut  attribuer, 
mmme  on  le  redit  sodrent,  cette  régénératioo  de  l'arcbiiecliire 
locale  ?  Nos  amis  ont-ils  laissé,  dans  ces  œuvres  qui  coomat 
toole  une  contrée,  le  caractère  de  lear  pensée  personnelle 
et  de  leur  travail  propre  ?  Noos  sommes  loin  de  le  croire  ; 
et  déjà  convaineo,  par  ce  qui  précède ,  qœ  leur  domination 
dhei  nous  y  cimenu  des  ruines  avec  do  sang,  nous  devons 
reconnaître*  en  revanche,  qn'ik  s'empressèrent  moins  de  les 
réparer  que  d*en  bire  toujours  de  nootello&  Compares  les 
monuments  de  ce  pays  avec  ceoi  qui  remplacent,  allleors,  les 
ratages  qu'y  firent  leurs  querelles  et  les  nôtres  :  on  ne  voit 
rien  qui  ne  se  ressemble  parfartement,  et  toute  cHte  archi- 
tecture est  purement  française.  Donc,  en  Vendée  aussi,  ce 
sont  des  mains  nationales ,  des  travailleurs  locaux  dont  les 
sueurs  ont  reconstitué  nos  saints  édifices.  Pour  s*en  coo« 
vaincre ,  il  ne  faut  que  motiver  par  une  foule  d'exemples 
Targoment  de  comparaison  que  nous  invoquons  ici.  foyei 
tonte  la  Guyenne,  dont  nous  formons  une  portion  si  impo- 
sante, et  difes^nous  quelles  traces  étendues  on  y  rencontre  de 
Tart  étranger.  C*est  du  souffle  local  que  se  sont  uniquement 
inspirées  les  restaurations  des  XIV*  et  XV«  siècles.  Quelques 
chapiteaux  â  tailloirs  arrondis ,  avec  leurs  socles  de  même 
forme  (i),  un  petit   nombre  de  chevets   plats,  quelques 


(1}  M.  de  CaumoiU  lUribue  ce  esnctère,  fort  eamuinii  an  Bre- 
tagne* à  la  natore  dm  malériaiii  (0v/(.  moHum.,i,  XVI,  p.  aS&).rMai»m 
volt,  yar  oatte  tdentilé  et  i|<itlqun  fovn««  fnslthres ,  que  ce  |wiir  éir« 


ABCHITBGTVtE  K9  MOmUCim  W  IM  TIRBÉE.       M7 

fruêirM  iTBHNiira  à  angle  droit,  que  j«  ne  saéhe  p:iB  mém*' 

aimr  fcwafqaées  m  Memie  ég^ae,  non  flm  cpi'avaon  ipéct^ 

nen  hk»  iétidé  du  8l|le  perpendicttlaire;  e5ifai  «  qaek)ae» 

mrs  figures  gèomécriquea  se  gliaaani  dan»  romènmUaiiaé 

tsoolpite  Aëê  lympins  o»  dea  cornichea  à  modilkma;   I0nt 

€éla  M  anfil  paaà  inscrire  sur  ka  pierres  d*on  nMiomenI 

Fiflllii^nee  i|9*on  petit  nombre  d'obserratrura  aéraient  periCa 

è  y  déconvHri  La  Bretagne  aosai»  pour  qvi  lea  mémaa  canaea 

•nt  ànfené  lea  «dntea  maiiieura  «  laiase  remarquer  dana  aea 

égliaea  felaîtea  k  la  même  époque  de  telles  analogies  avec  les 

ntMSf  q«*on  voit  bien,  en  remontant  à  l'bistoire  de  ce  vaste 

Kuoral ,  qne  ai  le  mélange  des  deux  peuples  a  pn  établir 

cerlafoa  rapporta  entre  leors  modes  de  construction ,  ces 

rapports  ne  reposaient  que  sur  de  simples  réminiscences  «  et 

n'ont  pas  empêché  Tart  français,  toujours  si  différent  de 

celui  de  nna  voisins,  de  garder  ses  allures  constantes  et  sa 

franche  et  absolue  personnalité  (1).  On  serait  frappé  des 

mimes  oonstatations  archéologiques,  en  parcourant  b  Cham* 

àntm  IM  Amii  eoMtéH  on  ihèiliè  MUTéAir  d*otfvr1ers  ^t ,  nin  te 
flbraer  a  la  mailière  softaise,  avaient  pi»  en  pmidra  foalqec* 
imprMiieos  Irréflteliiei»  comiue  il  se  lait  toujoort  sut  époques  de 
Iraasitioiu 

(I)  M.  Darcel  a  peut-être,  setoo  noqs ,  donné  trop  d^importaoee  A 
quelques  ré98èi&btan6is  Ob^rtées  par  lai  ai  Bretagne  et  ei1  Âdg^le- 
lerre  daiis  la  confection  de  quelques  lyoïpaas  et  dti  féMStt  M 
fenêtres  (  Y.  iaajfoa  MrûhéolaffiqUeê,  U  XIX«  p.  aas  )•  Nous  crojren* 
avoir  ftmar^  t  en  Bretagne ,  que  ees  esemples  ne  sent  pea  asseï 
|ioinl>reni  pour  se  prêter  &  une  induction  aussi  générale.  Il  y  a  d'ail- 
leurs, dans  cette  province  plus  que  clies  nous«  un  trait  qui  caractérise 
spécialement  la  plupart  des  églises  dues  i  fa  période  de  Cliarles  V  à 
Cliarles  IX,  Ce  qui  eouipi^ild  une  tulle  de  pfts  de  dent  oettls  années 
{ t  aB4-156e).  Le  pitts  (trMid  notobie  des  toOISb  f  AirettI  étaMias  M  «Si» 
fattea  en  hoh  et  omemenlées  de  sculptures  et  de  peintures  :  je  ne  sais  sî, 
en  Vendée^  on  peut  en  «Mmlrér  un  seul  exemplaire  qui  s'en  rapfHreçjie^ 


CAlACTtlES  K  L'AldlTECmE 

DARS  LS8 

MONUMENTS  DE  LA  VENDÉE, 

MliOItl  m  AD  CONUS  AICltoLOfiinB  TEHD  A  niTUAT 

Pab  m.  L'ABBfi  AUBER, 

Chanoliie  de  l-église  de  Poitiers ,  liistoriograplie  du  diocèie, 
IiMpceleur  de  la  Sociéié  françaîw  d'archéolof  ie. 


Messieurs, 

Dès  te  commeDcement  de  nos  iravaux ,  et  avaDt  de  nous 
lancer  dans  ces  courses  scientifiques  ponr  lesquelles  yous 
choisissez  aujourd'hui  ce  beau  pays  de  plaines  et  de  bocages 
qui  nous  entoure  «  vous  accueillerez  sans  doute  avec  intérêt 
quelques  idées  préliminaires  sur  les  monuments  qui  voot 
s'offrir  à  votre  examen,  et  devenir  de  votre  part  Tobjet 
d*études  sérieuses  dont  personne  ne  conteste  plus  rutitité.  In- 
specteur des  monuments  historiques  des  trois  départements 
qui  forment  ranclenne  province  du  Poitou,  tes  ayant  maintes 
fois  revus  et  médités  au  point  de  vue  de  notre  histoire  locale, 
il  m*a  semblé  que  je  gagnerais  à  vous  dire  mes  pensées  en 
TOUS  priant  de  les  rectifier ,  s'il  y  a  lieu  ,  et  que  de  voire 
côté  vous  aimeriez  peut-être,  en  abordant  une  de  ces  vieilles 
églises,  une  de  ces  imposantes  ruines  qui  surgissent  ici 
il  chaque  pas,  à  y  reconnaître  ta  physionomie  que  j'en 
aurais  esquissée  d'avance  à  l'élite  de  cette  Société  conser- 
vatrice que  vous  représentez  parmi  nous.  En  abordant  cette 


ARCHXTEGTimE  DES  MONUMBKTS  DE  Lk  VBKI^tB.       421 

inléressaDte  partie  de  nos  travaax  Gommaos ,  j*ai  d'ailleore 
à  me  réjoQÎr  d'autant  plos  »  quand  noos  voos  voyons  en  ù 
grand  nombre  vous  empresser  à  ces  nouveaux  comices  de 
rarcbéologie,  d'avoir  songé  le  premier  à  Ulnstrer  de  votre 
présence ,  à  éclairer  de  vos  investigations  cette  plage  océa- 
nique si  merveilleusement  riche  d'antiques  souvenirs,  et 
dont  la   gloire  s'augmente  encore  de   la  noblesse  de  ses 
malheurs.   Après  avoir  considéré  ces  villes  florissantes  et 
industrieuses,  ces  solitudes  devenues  historiques,  ces  moin* 
dres   hameaux  où   surgit  si  fréquemment  le   majestueux 
prestige  des  grands  lioms,  —où  s'immortalisent,  dans  chaque 
pierre  délaissée  ,  dans  chaque  temple  ou  château  vivant 
encore,  toutes  les  chroniques  d'un  vaste  pays ,  n'avais-je  pas 
sujet  de  m'étonner  que  la  Société  française  n'y  fût  pas  venue 
cueillir  encore  ces  fleurs  de  la  science  dont  elle  se  couronne 
partout,  et  frayer  quelques  jours  avec  ces  savants  modestes 
autant  que  sûrs  qui ,  soit  par  la  culture  des  lettres  et  des 
arts ,  soit  par  d'habiles  et  fructueuses  recherches ,  agran* 
dissent  tons  les  jours  le  domaine  de  rintelligencë  publique, 
consacrent  à  de  précieuses  études  les  honorables  loisirs  d'une 
vie  occupée  ,  et  inscrivent  en  beaux  caractères  dans  les 
fastes   de  cette  riante  et  tranquille  province  des  noms  que 
sa  patriotique  reconnaissance  n'oubliera   pas?  Aussi,  grâce 
à  ce  savant  aimable  qui  nous  dirige  depuis  trente  ans,  avec 
un  zèle  aussi  heureux  qu'infatigable,  l'appel  a  été  proclamé. 
Vous  l'avez  entendu,  vous  accourez  de  toutes  parts  :  pour- 
rais-je  n'être  pas  quelque  peu  fier  d'avoir  suscité  cette  idée 
féconde,  et  si  Fontenay  ne  me  doit  pas  consciencieusement 
pour  cela  une  place  dans  ses  dyptiques,  n'ai-je  pas  quelque 
droit  à  me  compter  du  moins  au  nombre  de  ses  amis? 

Mais  j'aborde  bien  vite  l'objet  que  je  me  propose  et  sur 
lequel  j'ai  cru  devoir  appeler  ,  Messieurs ,  votre  judicieuse 
attention. 


Lé  timèlite  lé  f/^  fraipfiiHiC  oftn  tèvt  d'ibaM  IrlTir*' 
diéok>gd«  qui  tM\€  kfi  ilioiNND«fttt  ié  h  Véidée  ,  «'«>  k 
prcwfité  iftoifftrMrfUé  do  style  prtooiaHqiie  s/am  fkÊàmm 
dik|iiel  11  seinMe,  aii  premier  t(WfMr«ril«  qoe  MMiM 
eonslrtii.  par  oo  densmi  arrêté^  et  d'jprè»  Iiiié  mte  de 
plao  d*einefflble  présiédité  par  lA  archtteeies  d'me  «iaii 
épbqile.  C'est  qo*ed  effet  one  rénoTStm  Ait  8*7  Mrt 
vers  la  flii  de  la  période  egivalé ,  et  le  ^oyagevr,  WÊmtibÊ- 
natirtf  la  tie  hisiorîqac  de  ce  beau  pays  «  en  deviserait  ks 
phases  à  ee  type  général  :  It  serait  Mentit  eondmt,  ai  tuofftê 
de  certeins  détails  t  k  remonter  jusqu'aux  temps  prioMi 
où  le  christianisme  s'enUpara  de  la  conurée.  Qvi  peat 
Ignorer  aojôord'hui  que  la  présence  deé  églises  rooMNs , 
teMes  qoe  lé  XI*  siècle  les  a  presque  toutes  reierées^  té- 
moigne de  la  foi  chréiie nne  »  pendant  le  cours  des  sîècks  au- 
lérieurs^  et  que  la  €aule ,  quoiqu'elle  fît  eneori  des  rênes 
rràinbreux ,  Inaitf  épars  du  paganisme  jiisqu*i  la  An  de  la 
dynastie  mérovhigfemie,  lut  toute  conquise  è  Jéatis-€lirist 
dès  le  lil*  siècle ,  eA  dépit  mèirie  des  persécutions  que  ta 
foi  y  dut  Mbir  jusqu'à  l'époque  de  Gonstentin  7  De  ft,  paer 
robservatcur,  une  complète  certitude  de  l'architecture  caiiis- 
lique^  avec  m»  lois  déjà  hites  de  l'erientalioni  des  nombres 
mystiqiiies  «  de  riconographle  traditionnelle.  De  ce  point  de 
départ»  qui  constitue  partoiut  la  période  romaine  «  inodifife 
peu  I  peu  dans  le  mode  de  construction  et  dans  l'omenwntt- 
tiott  sculptée ,  ou  arrive  su  roman  proprement  dit,  transîtiou 
ritionneHe  entre  l'art  primitif  encore  trop  imbu«  au  juge- 
ment d*one  société  qui  se  perfectionne ,  des  tendao€fi 
froides  et  par  trop  raides  de  la  civilisation  antique.  C'est  on 
triomphe  sur  les  vieilles  idées;  c'est  un  développenieot 
donné  è  l'art  chrétien  au  profit  du  spiritualisme  »  et  cet 
étas'i  one  ibis  pris,  ne  s'arrêtera  plus:  il  ira  de  progrès  es 
pro(p-ès ,  è  travers  les  richesses  de  ces  compositions  artkk 


ARCHlTBCnmE  DES  MONtlMeNTS  K  LA  TBADÊE.      623 

tit|Ue»  dont  »>imrgiicliniseiit  avec  niioa   tes   rdgMs  de 
Rognes  Capet,  de  Phiiippe-Âuguste  et  de  Mène  Loaiii  Mti» 
taÉiiiifti  aprèa ,  Pastre  décime  et  8*éloigiie  stnnUeiiieot  de 
«Ma  apifée:  le   maniéré  arrive,  le  aymboUanie  a'affoîblit, 
6t   FaMvbkeeture  ,  hélas  I   retombe  soas    Téqnerre  et   le 
^nmjpêB  de  ces  Grecs  et  de  ces  Ronalns  dont  on  ravait  si 
glorieiweinem  délivrée.  Toutes  ces  révélations.  Messieurs , 
ar'IoBidfivnt  id  plos  que  nulle  part  sur  Ips  murs  des  HMimi- 
naeMs  reUgteux  :  de  saint  Vif  ence ,  retiré  vers  S60  dans  la 
BoKiode  d'Oionne  ;  de  saint  Philibert,  feodant  le  monastère  de 
^^foiriBOutier,  vers  675;  de  samt  Pient  qui,  cent  ans  aupa- 
ravant, était  verni  aborder  dans  un  naufrage  à  Vile  de  Mail- 
lésais,  îasqn*à  ce  vénérable  Grignon  do  Monlfort,  dont  ks 
vastes  attendent  ane  gioriicaiîon  prochaine  dans  une  cha- 
pelle obsoinrt  de   St-LanreBt-sur«*Sèvre  ;  tout  est  marqué 
Max  cwns  araltiplcs  de  toutes  les   variations  de  Tart.  Et  si 
iKMis  ajoataos   è  ce  passé  ce  que  le  présent  nous  apporte 
clasqae  joor,  depuis  que  la  science  archéologique  renouvelle 
daas  rfiurope  entière  tant  d'édifices  du  vrai  Dieu,   nous 
trouverons  eu  Vendée»  non  moins  qu'ailleurs ,  des  églises 
naodernes  canttrnites  en  entier ,  des  restaurations  bien  |4ua 
iMMsbreuses  de  vieiUes  égKses  qui  s'écroelaienL  Peut-être 
les  unes  et  les  antres  n'offrent   pas  toujours  »  en  bit  de 
travail,  des  spécimens  irréprochables  :  des  tâtonnements 
tBalbenreas  y  peuvent  accuser  maintes  fois  des  mains  encore, 
trap  peu  exercées,  ou  ce  parti  pris,  plus  malheureux  encore 
de  se  jeter  hors  des  voies  normales  et  d*inaQver  en  une 
obose  dont  les  règles  doivent  rester  sacrées  et  iaviotables. 
Il  faut  reconnaître  cependant,  è  la  juste  louange  de  nos 
plus  récents  architectes»  que  leara  œuvres  sont  les  meilleures 
parce  qu'aae  piu^  grande  expérience  est  née  pour  eux  des 
fautes  de  tsars  prédéceseeurs ,  et  que   de  censeiencieuses 
étodasn'eat  cessé  de  souffler  à  leur  inftelNgençe,  avec  le. 


iî3&  CONGB&S  ABCHÊOLÛGIQCE  DE  FRANCE. 

sentiment  de  Tart,  le  principe  religieax  qui  seal  lai  donne 
^'animation  et  la  vie. 

La  caose  de  ces  transformations  successives  est  ici,  comme 
partoat  ailleurs,  dans  les  grands  événements  historiques 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s'il  a  vu  ses  ^lises  et 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  des 
hordes  normandes  qui,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur  ses   rivages;   si   Toccupation  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,   les  ruines  que    les  guerres  religieuses   du 
XVP  siècle  continuèrent  et  qu'achevèrent  celles  de  la  Ré- 
volution ,  il   faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n'opéra 
une  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-Manche ,  à  qui  l'Océan  ne  fut  pas 
moins  scrviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX*   et  X* 
siècles.  C'est  toui-à-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bientôt,  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  fait 
ce  mal  auquel,  disait-on,   ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
sol  qu'ils  possédaient.  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste ,  que  Bressutre ,  Pontenay ,  Luçon ,  i.a 
Garnache  et  bien  d'autres  lieux  •  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous   voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  définitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif à  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  côté  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  l'imi- 
tation à  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plot 
celles  du  moyen-âge.  Enfin,  ne  reconnali-on  pas  des  retou* 
ches  fort  instructives  dans  le  voisinage  fréquent  de  ces 


ABOnTECTtriE  DES  MORUWKTS  DE  Là  TIKDÉE.      J|f)5 

belles  et  élégantes  fenêtres  •  alkmgées  et  étroites  »  d*one 
coupe  si  parfaite ,  d'une  ébrasore  si  profonde,  et  de  ecs 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  à  festons  flamboyants,  qni 
jettent  à  l'intérieur,  avec  one  profusion  mal  cakolée ,  un 
jour  qui  n'y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieuse  parci- 
oionie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la,  cathédrale  de  Luçon.  U 
seoibie  qu'en  elle,  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan ,  et  si  malheureuse  des  mutations  qui  la  dénaturent  » 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions,  aussi  nom- 
breuses sans  doute ,  mais  moins  sensibles,  en  une  ioale 
d'autres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
furent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  Il  en  était  ainsi  à 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière ,  non  loin  des  Herbiers ,  la* 
quelle  n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
toute  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement,  du  XII*  au  XYII*  siècle.  —  Ainsi, 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers,  reconstruite  an  XV* 
siècle,  garde  sa  tour  romane  au  milieu  de  quelques  retou- 
ches que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI%  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d'Aspremont, 
détruite  et  refaite  vers  1450  (?),a  conservé  sa  place  à  côté  do 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au* 
dessus  de  la  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle  ;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  à  cette  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  militaire ,  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  Tiflauges, 
par  exemple,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure;  et  iVIareuil,  unissant  en  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loiu ,  vers  Luçon  et  Napoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  à  ceux  de  la  religion 
qui  y  vit  toujours. 


ta»  eOyiàBÈS  ABCBtotOGIQCE  DE  FRANCE. 

■Aiteitanf  refértoasi  om  qoMron  qui  Mrgit  d'dfe* 
nOÊM  eu  fiitce  et  ces  époques  »  diiremei,  mais  psroii  ks^ 
quellss  00  toit  le  genre  prisimatîqae  poser  en  tiioaiphsteor 
sss  assises  de  grandes  pierres ,  les  arcs-dooMeanx  i  pratts 
toormeiHés de  ses  Toutes  aplaties,  et  ses  piliers  Yékvaat 
vers  elle  comme  des  palmiers  ,  aox  branches  svelies  et 
touffoes.  £st<e  h  des  mains  anglaises  qu'il  faut  attribuer, 
rrnnme  on  le  redit  soorent.  cette  régénération  de  l'arcfaiiectnre 
locale  ?  Nos  amis  ont-ib  laissé,  d^ns  ces  oBOvres  qol  cooTrent 
tonte  une  contrée,  le  caractère  de  leur  pensée  personnelle 
et  de  leor  traTail  propre?  Noos  sommes  loin  de  le  croire; 
et  défi  convaioctt,  par  ce  qui  précède,  que  leor  domination 
<Aes  nous  y  cimenu  des  mines  avec  do  sang,  nons  devons 
reeonnattre,  en  revanche,  qu'ik  s'empressèrent  moins  de  ks 
réparer  qoe  d*en  faire  toujours  de  nouvelles.  Compares  les 
monuments  de  ce  pays  avec  ceux  qui  remplacent,  ailleurs,  les 
ravages  qu*y  firent  lenrs  querdies  et  les  nôtres  :  on  ne  voit 
rien  qui  ne  se  ressemble  parfaitement,  et  tonte  ceUe  archi- 
tecture est  purement  française.  Donc,  en  Vendée  aussi,  ce 
sont  des  mains  nationales ,  des  travailleurs  locaux  dont  les 
sueurs  ont  reconstitué  nos  saints  édifices.  Pour  s'en  coo* 
vaincre ,  il  ne  faut  que  motiver  par  une  foule  d*exempies 
Targuraent  de  comparaison  que  nous  invoquons  ici.  Toyet 
toute  la  Guyenne,  dont  nous  formons  une  portion  si  Impo- 
sante, et  dtteS'OOQs  quelles  traces  étendues  on  y  rencontre  de 
Tart  étranger.  C'est  do  souffle  local  que  se  sont  uniquemeot 
inspirées  les  restaurations  des  XIV  et  XT*  siècles.  Quelques 
chapiteaux  à  tailloirs  arrondis,  avec  leurs  socles  de  même 
forme  (1),  un  petit   nombre  de  chevets   plats,  quelques 

(1}  If.  lie  Gaumoat  attribue  ce  canctère«  fort  «MBOMin  an  Bft- 
ttgiie,  à  la  Datare  des  mtAérian\(BulL  ihonvm.,  t  XVI,  p.  aa&V  Mai>m 
Toit,  fÊT  eette  <4enHlé  et  ^elquet  forum  ToflUves ,  que  ce  pcvf  Mre 


ARCHITBCTVIE  K9  MORUMCim  M  IM  TUIBÊE.       427 

kmèktf  ÊmortwB  à  angle  droit,  i|iie  j«  ne  taehe  pjfs  mém*' 

a^eir  fcw^fffées  m  Memie  ég^ae,  non  pin»  cpi*M€00  ipéct* 

ne»  bit»  décidé  dn  8l|le  perpendicolaîre;  enfin  «  qnek)ae» 

mn^s  figures  géométrique»  se  glissant  dan»  rornènenlaiioll 

scttlptée  àë$  tympans  o»  de»  eornichea  à  modillMMi   lont 

eëla  ne  »nd  paaà  inscrire  »or  k»  lûerres  d'on  oiMiomenl 

l'itiflo^ncè  i|9*un  petit  nombre  d'obserralenr»  aéraient  periéa 

k  y  déconvrift  La  Bretaf^e  aosai,  pour  qui  le»  mima»  caosea 

ont  ânfené  le»  méntea  maHieors  «  laisse  remarquer  dan»  se» 

églH«a  febite»  li  la  même  époque  de  telles  analogies  avec  le» 

n^o^,  qn*oo  vmt  bien,  en  remontant  à  Tbistoire  de  ce  vaste 

Klloral ,  qne  si  le  méfamge  des  deux  peuple»  a  pn  établir 

certains  rapports  entre  leors  mode»  de  construction ,  ces 

rapports  ne  reposaient  que  sur  de  simples  réminiscences  «  ei 

n'ont  pas  empêché  Tart  français,  toujours  si  différent  de 

celui  de  nn»  voisins ,  de  garder  ses  allures  constante»  et  sa 

franche  et  absolue  personnalité  (1).  On  aérait  frappé  des 

mêmes  constatations  archéologiques,  en  parcourant  b  Cham* 

êiiiiB  IM  deiii  eoMréet  oh  ihèttiè  toufsnir  d^onvriers  ^t ,  nn»  te 
fcfsr  a  la  msilière  anflabe,  avaient  po  en  pfebdre  fotlqect 
inprflKwos  Irréfléchie»»  comne  il  se  lait  toujoar»  aui  époquet  de 
U-SDsttioa. 

(1}  M.  Darcel  a  peul-étre,  selon  nous ,  donné  trop  d*importaoce  A 
quelques  réisènibtan6is  Ofoertées  par  lui  eu  Bréta^e  et  eil  Âdg^e- 
lerre  daiis  la  confection  de  quelques  lyoïpaas  et  dd  résesa  êH 
ten^lfH  (Y.  iaajfof  MrûMoloffiqueê,  U  XIX«  p.  aSS  )•  Nous  crojrenl 
avoir  ftmnr^ ,  en  Bretagne ,  que  ces  eiemples  ne  sent  pas  asses 
nooibreui  pour  se  prêter  à  une  induction  aos^i  générale.  Il  y  a  d'ail- 
leurs, dans  cette  province  plus  que  ches  nous«  on  trait  qui  caractérise 
spécialement  la  plupart  des  églises  dues  i  fa  période  de  Charles  V  à 
Charles  IX,  Ce  qui  eoinpi^fld  une  suite  de  pKs  de  dent  oettls  années 
{ iaBM5e9}.  Le  plus  ((rMid  nolnhie  d<s  TeOMs  f  Alrenl  étsMias  ee  sei» 
faites  en  bois  et  omemenlées  de  sculptures  et  de  peintures  :  je  ne  sais  sî, 
en  Vendée»  on  peut  en  Montrer  na  stnl  exemplaire  qui  sVn  rappree|ie^ 


U2S  COKGBÈS  ARCHÉOLOGIQUE  DE   FRANCE. 

pagne»  rArtôis  et  ta  Picardie,  où  l'occopatioii  anglaise  s*est 
manifestée  pins  qu'ailleurs,  par  des  conséqaences  identiqaes, 
et  dont  les  reconstrnctions  ne  passent  pas  pour  une  répara- 
lion  consciencieuse  des  vainqueurs  (1). 

Au  reste,  il  ne  faut  pas  oublier  que  si  les  Anglais,  catho- 
liques alors  autant  que  nous  ,  furent  les  possesseurs  légi- 
times du  Poitou,  dès  la  fin  du  XII*  siècle  ,  en  dépit  des 
sympathies  qu'ils  n*y  trouvèrent  jamais  fort  complètes,  celte 
possession  même  exclut  toute  accusation  de  vandalisme 
contre  nos  monuments  ;  et,  dans  cette  première  phase  de 
leur  séjour  sur  notre  territoire,  ils  étaient  tout  aussi  inté- 
ressés que  nous-mêmes  à  ne  pas  le  dépouiller  de  ses 
richesses  artistiques.  Alors  les  seigneurs  féodaux  rendaient 
hommage  au  roi  d'Angleterre,  nos  principales  abbayes 
l'avaient  pour  Avoué  :  il  était  le  suzerain  de  tous  ,  presque 
toujours  paisible  et  respecté  ,  comme  le  maître  absolu  et 
l'arbitre  de  toutes  choses  ;  ce  n'est  qu'après  la  mort  cruelle 
d'Arthur  de  Bretagne  et  la  confiscation  judiciaire ,  en  i200 , 
de  la  province  par  Philippe-Auguste,  que  les  hosliliios 
prennent  un  cai*actère  de  haine  nationale ,  que  les  sièges  et 
les  assauts  deviennent  journaliers,  et  que  les  villes  voient 
tomber ,  à  différentes  reprises ,  leurs  forteresses  et  leurs 
églises ,  transformées  souvent  elles-mêmes  en  lieux  de  résis- 
tance. Encore  tant  de  ravages  ue  sont-ils  rien  en  comparai- 
son de  ce  qui  se  passe  en  suite  du  traité  de  Brétigoy  , 
lorsque  l'esprit  national ,  éveillé  par  la  grande  catastroplie 
de  Maupertuis ,  s'indigna  enfin  contre  ce  joug  que  rien  ne 
pouvait  lui  faire  accepter.  De  longues  chevauchées,  des  com- 
bats réitérés  dévastent  les  campagnes  et  les  villes ,  sous 
la  fortune  diverse  des  partis ,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  après  les 
rivages  de  Derby  et  de  Ghandos,  la  brave  épèe  de  Dugues- 

(i)  ^iL  monum,,  i.  XII.  p.  4»3  Clsuiv.  ;  t.  XIX.  p.  145. 


ABGUITECTURfi  DBS  lîONUM&lItS  DK  Ik  TBNO&£.       42d 

clto,  pob  celle  de  Jeanne  d*Ârc  trempée  rar  i'antel  de 
S**-Catherine  de  Fîerbois ,  refoulent ,  de  h  Vendée  et  de  h 
France,  les  hautains  conquérants  qu'elles  détestaient  Ce  fut 
alors  qn*on  dut  songer  à  réédifier,  de  toutes  parts,  les  monas- 
tères et  les  églises.'  De  là  cette  nouvelle  efilorescence  que  ks 
torches  du  calvinisme  devaient  flétrir,  cent  ans  après.  Cette 
dernière  révolte  causa  des  pertes  d'autant  plus  irréparables 
que  ce  qui  n'était  de  fai  part  d'un  étranger  qu'une  suite  indis- 
pensable des  nécessités  de  la  guerre  ,  devint  pour  tant  de 
Français  égarés  on  système  implacable  de  destruction  hai« 
nense,  sans,  autre  but  que  celui  de  la  vengeance  et  du  maL 
Aussi  nous  avons  sous  les  yeui ,  en  parcourant  le  tableau 
archéologique  de  la  Vendée  ,  une  histoire  très-lisible  des 
XIV*  et  XV*  siècles  par  les  monuments; —-Hais  cette  histoire 
est  comme  une  gaze  précieuse  où  l'aiguille  avait  prodigué 
les  charmants  caprices  d'ingénieux  dessins,  à  travers  lesquels 
un    œil  attentif  apercevrait  encore  d'antres  beautés  non 
moins  attrayantes.  Le  toad  de  ce  tableau  si  diversement 
nuancé,  c'est  toujours  notre  beau  XII*  siècle,  tout  radieus 
des  vives  couleurs  de  son  esthétique  imagée ,  de  ses  ensei- 
gnements théologiqaes  et  de  ces  magnifiques  formes  de  plan 
général  qui  s'éterniseront,  soyeas-en  sârs,  avec  leur  symbo- 
lisme profond  jusqu'à  la  consommation  des  choses  humaines. 
Aussi,  Messieurs,  en  parcourant  cette  terre  qui  vous  pro- 
mettait des  charmes  inconnus  ;  en  admirant  ces  contrastes 
si  attachants  qu'aiment  les  esprits  élevés  ,  entre  une  si 
riante  nature  et  des  monuments  dont  les  souvenirs  s'impr^ 
gnent  en  même  temps  de  tristesse  et  de  gloire,  vous  recon- 
naîtrez .sans  peine  que  si  un  jour  ces  édifices  sacrés ,  semés 
sur  votre  itinéraire  savant  dans  ces  fécondes  campagnes , 
devaient  se  relever  à  nouveau  ou  s'entourer  de  succursales 
nouvelles,  ce   n'est. point  le  style  insuflisant  et  f roidf  de 
Cbades  VII,  de  Louis  \II  et  de  François  V%  qu*il  faudrait 


tftt         toM^  àKBÈotùù^vt  et  têétfûL 

Lé  râraécéfe  lé  f/im  fraipfiiHit  olért  téoi  d^riiatë  hïm** 
diéok>gttê  ffi\  tM\€  kfi  ilMwmi^fttt  ié  h  VdÉdée  ,  «'«>  Il 
|N^d6  iftoifentlUé  do  style  prismaHqiie  s/am  VkÊàmm 
diiqiiel  il  MlnMé,  an  premier  dovfHd'aU,  que  toëtiélé 
côfiatrtti.  par  uû  ûetusêVÊ  an^té,  ei  d'aprè»  Iiiié  mte  de 
(vlaD  cl*€iii9eiiibte  présiédilé  par  l«  arckiieetes  d'me  miaie 
épbqile.  C'est  qu'en  effet  ime  rénoTaiioD  del  l'y  Wrè 
vers  la  flii  de  la  période  egifalé ,  et  le  foyagevr  «  mméItH 
natire  la  %ie  historiqae  de  ce  beau  pays ,  en  de?iieraît  ks 
phases  à  ce  type  général  :  it  serait  biratAt  eondait,  ai  tuitffà 
de  certains  détails ,  ï  remonter  jusqu'aux  temps  prîiMtifa 
où  le  christianisme  s'eaUpara  de  la  contrée.  Qui  peut 
ignorer  aujourd'hui  que  la  présence  deé  églises  romauss  « 
teMes  que  le  XP  siècle  les  a  prraqne  toute»  rderées^  té- 
moigne de  la  foi  chtélienne  «  pendant  le  cours  des  siècks  an- 
lérieurs>  et  que  la  Gaule ,  qttoii]u'elta  fit  encore  des  restes 
n^nbreux ,  Inaitf  épars  du  paganisme  jusqu'à  U  ftn  de  la 
dynascie  mérovhigienne,  fut  tdute  conquise  è  Jésos*Chriil 
dès  te  lil*  siècle,  eO  dépK  meule  des  persécutious  que  la 
foi  y  dut  Sul>ir  jusqu'à  l'époque  de  Gonsteniin  7  De  ft  «  peer 
l'obsenFateur,  une  complète  certitude  de  Tarchitecture  caibs- 
Uque^  avec  ses  lois  déjà  faites  de  rerienuiion»  de»  nonikes 
mystiqoies  «  de  l'iconographie  traditionnelle.  De  ce  poloi  dt 
départ»  qui  constitue  partout  la  période  romaine  «  modifiée 
peu  à  peu  dans  le  mode  de  construction  et  dans  romeoientt* 
tiott  sculptée ,  ou  arrif  e  au  roman  propremeni  dit»  transilisa 
ritionneHe  entre  l'art  primitif  encore  trop  imbu,  au  juge- 
ment d'une  société  qui  se  perfectionne ,  des  tendancfs 
froMes  et  par  trop  raides  de  la  civilisation  antique.  C'est  oa 
triomphe  sur  les  vieilles  idées;  c'est  un  développemeAt 
donné  à  l'art  chrétien  »u  profit  du  spiritualisme  »  et  cet 
élatfi  une  fois  pris,  ne  s'arrêtera  plus  :  il  ira  de  progrès» 
progrès ,  è  travers  les  richesses  de  ces  compositions  aniek 


ABCHlTECmE  DES  MONUMENTS  K  LA  VENDÉE.      ft23 

tkfiie»  dhmt  EVimrgacliniseiit  avec  r^ifloa  tes  rdgMs  de 
Rognes  Capet ,  de  Philippe-Auguste  ei  de  »aènC  Loaiii  Mai» 
bàmi^  après ,  Pastra  décime  et  s*éloigiie  stnnUeiiieiit  de 
«m  apogée  :  le  maniéré  arrive ,  to  ayrabolîM&e  s'affoibKt , 
ot  Parcbhecture  ,  hélas  !  retombe  sous  requerra  et  le 
ernnpaa  de  ces  Grecs  et  de  ces  Romains  dont  on  ravait  si 
giorieUBemem  délit rée.  Toutes  ces  révetations.  Messieurs  , 
ft'msermnt  ici  plus  que  nulle  part  sur  ks  murs  des  monu- 
meiits  religieux  :  de  saint  Vifence ,  retiré  vers  560  dans  la 
BoKtude  d'Oionne  ;  de  saint  PbtMbert»  feodant  le  monastère  de 
Noinnootier,  vers  675;  de  samt  Pient  qui,  cent  ans  aupa-- 
rêvant,  éuit  verni  aborder  dans  un  naufrage  ii  Ftle  de  Mail- 
lems,  însqu*à  ce  vénérable  Grignon  do  Montfort*  dont  ks 
restes  attendent  «ne  gioriffcalion  prochaine  dans  ane  cha- 
pelle obscure  de  St-Laurent-^ur-^Sèvre  ;  tout  est  marqué 
aux  ceins  araltiplcs  de  tontes  les  variations  de  Tatt.  Et  si 
nous  ajontaos  h  ce  passé  ce  que  le  présent  nous  apporte 
choque  joor,  depuis  que  la  sdence  arcbéolegiqne  renouvelle 
dasB  rSuropo  entière  tant  d'édifices  do  vrai  Dieu,  nous 
tmuverons  en  Vendée»  non  moins  qu'ailleurs  «  des  églises 
modernes  conatrnites  en  entier ,  des  restaurations  bien  jpiufk 
nooahrenses  de  vieilles  églises  qui  s'écroulaienL  Peut*ôlre 
les  unes  et  les  antres  tt*offreiH  pas  toujours  »  en  bit  de 
travail  «  des  spécimens  irréprochables  :  des  tâtonnements 
maillenreitx  y  peuvent  accuser  maintes  fois  des  mains  encore, 
trop  peu  exercées,  ou  ce  parti  pris,  plus  malheureux  encore 
de  se  jeter  hors  des  voies  normales  et  dMnnover  en  une 
chose  dont  les  régies  doivent  rester  sacrées  et  inviolebles. 
Il  but  reconnaître  cependant,  ï  la  juste  louange  de  nos 
plue  récents  architectes,  que  leurs  œuvres  sont  les  meilleures 
parce  qu'une  plu^  grande  expérience  eat  née  pour  eux  des 
fanlos  de  lenm  prédécesseurs ,  et  que  de  conseienctjeMses 
études  n*o«t  cessé  de  souffler  à  leur  intelligence,   avec  le. 


bih  CONGBlSS  ABCHÊOLÛGIQUE  DE  rRANCE. 

sentiment  de  Tart,  le  principe  religieax  qui  seul  M  doaiie 
^'animation  et  la  vie. 

La  cause  de  ces  transformations  successives  est  ici,  comme 
partout  ailleurs,  dans  les  grands  événements  hisioriqoes 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s'il  a  vu  ses  églises  el 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  des 
hordes  normandes  qui,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur  ses   rivages  ;   si   Toccupation  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,  les  ruines  que    les  guerres  religieuses   du 
XVP  siècle  continuèrent  et  qu'achevèrent  celles  de  la  Ré- 
volution ,  il  faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n*opéra 
due  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-Manche ,  à  qui  l*Océan  ne  fut  pas 
moins  scrviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX*   et  X* 
siècles.  C'est  tout-à-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bientôt,  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  fait 
ce  mal  auquel,  disait-on,   ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
sol  qu'ils  possédaient.  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste,  que  Bressuire,  Pontenay,  Luçon,  1^ 
Garnache  et  bien  d'autres  lieux  >  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous  voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  définitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif à  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  côté  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  Pimi- 
tation  à  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plus 
celles  du  moyen-âge.  Enfin,  ne  reconnaît-on  pas  des  retoo* 
ches  fort  instructives  dans  le  voisinage  fréqqent  de  ces 


ABCHlTECTtTBE  DES  MORUMEMTS  DE  LA  TIKDÉE.      Ifyi 

beUes  et  élégantes  fenêtres  »  ailongé<es  et  étroites  »  d*one 
coope  si  parfaite ,  d*une  ébrasore  si  profonde,  et  de  ecs 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  à  lestons  flamboyants  *  qni 
jettent  à  l'intérieur,  a?ec  nne  profusion  mal  calculée  •  un 
jour  qui  n'y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieuse  parcî- 
mooie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la,  cathédrale  de  Luçon.  U 
semble  qu'en  elle,  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan ,  et  si  malheureuse  des  mutations  qui  la  dénaturent  » 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions,  aussi  nom- 
breuses sans  doute ,  mais  moins  sensibles,  en  une  foule 
d'antres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
fnrent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  II  en  était  ainsi  il 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière,  non  loin  des  Herbiers,  la- 
quelle n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
tonte  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement,  du  XII*  au  XYir  siècle.  —  Ainsi, 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers,  reconstruite  au  XV* 
siècle,  garde  sa  tour  romane  au  milieu  de  quelques  retou- 
ches que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI*,  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d*Aspremont, 
détruite  et  refaite  vers  U50  (?),  a  conservé  sa  place  à  côté  do 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au- 
dessus  de  h  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle  ;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  à  celte  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  militaire ,  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  Tiflauges, 
par  exemple,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure;  et  Mareuil,  unissant  en  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loin ,  vers  Luçon  et  Napoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  à  ceux  de  la  religiou 
qui  y  vit  toujours. 


nrinteintif  r^éàoAs  i  nnê  qumlm  qui  «rgh  d'eRe* 
même  ed^  fiice  de  ces  époqnos  m  diveniet,  mais  parmi  le»- 
quellM  Où  foit  le  genre  priMiiiatiqiie  poser  en  trionqiiiiteiir 
9èê  assises  de  grandes  pierres  »  fcs  arcs-dooMeai»  à  prafils 
tonnikemés de  ses  ?oûies  aplaties,  et  ses  piliers  YéteiaBC 
vers  elle  coinme  des  palmiers ,  aox  branches  svelies  et 
touffoes.  Est^e  k  des  mahis  anglaises  qu'il  faut  aitriboer* 
romme  on  le  redit  sotfrent,  cette  régénération  de  rarcUteciure 
locale  ?  Nos  amis  ont-îb  laissé,  dans  ces  œuvres  qui  convr^t 
tome  une  contrée,  le  caractère  de  leur  pensée  personndle 
et  de  leor  trafail  propre?  Noos  sotnme^  Mn  de  le  croire; 
d  déjà  cootalnco,  par  ce  qui  précède ,  que  leor  dominatioa 
(Aez  nous  y  cimenu  des  ruines  avec  do  sang,   nous  devons 
reconnaître,  en  revanche,  qo*lte  s'empressèrent  moins  do  ks 
réparer  que  d'en  faire  toujours  de  nouvelles.  Coftiparet  les 
monuments  de  ce  pays  avec  ceux  qui  retnplacent,  ailleurs,  les 
ravages  qu'y  Fn^ent  leurs  qnerdles  et  les  nôtres  :  on  ne  voit 
rien  qui  ne  se  ressemble  parfartement,  et  toute  cette  archi- 
tecture est  purement  française.  Donc,  en  Vendée  aussi,  ce 
sont  des  mains  nationales ,  des  travaiHeors  locaux  dont  les 
sueurs  ont  reconstitué  nos  saints  édifices.  Pour  s'en  con- 
vaincre ,  il  ne  faut  que  motiver  par  une  foule  d*exemples 
Targument  de  comparaison  que  nous  invoquons  ici.  Toyez 
toute  la  Guyenne,  dont  nous  formons  une  portion  si  impo- 
satlte,  et  dites-nous  quelles  traces  étendues  on  y  rencontre  de 
Tart  étranger.  Cest  du  souffle  local  que  se  sont  uniqoemeiu 
inspirées  les  restaurations  des  XIV*  et  XV*  siècles.  Quelques 
chapiteaux  ï  tailloirs  arrondis ,  avec  leurs  socles  de  mène 
forme  (1),  un  petit   nombre  de  chevets   plats,  quelques 

(1}  lf«  4«  CtumoQt  aUribue  ce  caractère,  fort  comiDiin  en  Bic- 
tsgiie,  àla  Diituredes  malériaiii (/lif/(.  iiioNiiiN.,t.  XVI, p.  Aa&VMaifM 
foit,  fw  cette  ideotilé  4e  ^Kiclquet  fermes  fîifithres ,  que  ce  ipenrMre 


ABCfllTBGTVBE  KS  WÙfWUmtn  H  IM  TIIIME,       U7 

kmèkrtê  inartifs  à  aiifie  droit,  que  j«  ife  taebe  pâto  même 

avMT  »MMi|tt6e»  »  Meiiiie  égKte,  non  plus  qn*MieiiD  Ipéci* 

mm  liîfft  Meidé  du  style  perpendicolaîre;  enlm ,  qve^ae» 

rares  Egares  géométrfqaes  se  glîssanl  dan»  romeneoialMl 

sealplèe  âA  tympans  a»  des  cornichea  ^  modilleos  i  tiNit 

aéla  ne  ssSi  paa  à  iascrire  sur  les  pierres  d'on  Bbenoweiil 

VinfliiiHiieto  4«*on  petit  oombre  d'obserfateurs  seraient  portée 

à  y  dèconvriTi  La  Bretagne  aussi,  pour  qvi  les  mêodet  causes 

ool  âflffeiié  les  «lênies  malhenrs  »  Isisse  remarqoer  dans  ses 

églises  ff Mtee  h  la  même  époque  de  teUes  analogies  avee  les 

nMres,  q«*oo  voit  bien,  en  remontant  ï  Tbisloire  de  ee  vaste 

Klloral ,  qne  si  le  mélange  des  deux  peuples  a  pu  établir 

certains  rapporta  entre  leors  modes  de  construction ,  ces 

rappihia  ne  reposaient  que  sor  de  simples  réminiscences ,  et 

n*ont  pas  empêché  Part  français,  toujours  si  diférent  de 

celoi  de  nos  voisins,  de  garder  ses  allures  constantes  et  sa 

franche  et  absolue  personnalité  (i).  On  serait  frappé  des 

mioHC  ooostatations  archéologiques,  en  parcourant  la  Cbam* 

ênm  tot  deitt  esttt^ées  ait  ûitmé  «M?eiiir  d^oevrlers  ^1 ,  sins  •( 
Smner  à  la  meilière  aoflaiae,  airafiam  pu  an  prtiidra  ^nalqaes 
iatpraaneni  irréfléchies»  coouae  it  le  bit  toujoara  aui  époquaa  de 
traosittoo. 

(1}  M.  Dareel  a  peut-être,  mIod  nous  ,  donné  trop  d^ioiportaoce  * 
quelques  resaèAbtah6!S  ebMnrées  par  lui  en  Bretagne  et  en  Angle- 
terre datis  la  coiifeclioQ  de  quelque!  tyakpans  et  de  téMéu  âH 
fenêtres  (  V.  iAa<irM  itrekéohifiqueê,  t*  XlX«  p.  aSS  )•  Noos  croyons 
avoir  lenMf^né  «  en  Bretagne ,  que  cm  eiemplet  ne  sont  pas  asseï 
fiomlireux  pour  se  prêter  à  une  indnclion  aussi  générale.  Il  y  a  d'ail- 
leurs, dans  cette  province  plos  que  ch€>s  nous,  un  trait  qui  caractérise 
spécialement  la  plupart  des  églises  dues  à  la  période  de  Cbarles  V  à 
Charles  IX,  ce  qui  com^i^fld  une  suite  de  pKs  de  Aéiit  cetils  années 
(  t86é-l&ee).  Le  pllls  itrand  notnhte  des  vsOiis  f  lêrtÊÊ  étsMiss ee  «ei> 
faites  en  bois  et  ornemenlèes  de  scolptorea  et  de  peintures  :  je  ne  ssis  si, 
en  Vendée,  on  peol  en  montrer  on  ttol  exemplaire  qui  s*en  rapfMroçlifi, 


us  COKGBÈS  ABGHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

pagnet  TArtois  et  la  Picardie,  où  Toccupalioa  anglaise  s'est 
manifestée  plus  qa'ailleurs,  par  des  conséquences  identiques, 
et  dont  les  reconsiractions  ne  passent  pas  pour  une  répara- 
tion consciencieuse  des  vainqueurs  (i). 

Au  reste,  il  ne  faut  pas  oublier  que  si  les  Anglais,  catho- 
liques alors  autant  que  nous  ,  furent  les  possesseurs  légi- 
times du  Poitou,  dés  la  fin  du  XII*  siècle  ,  en  dépit  des 
sympathies  qu'ils  n'y  trouvèrent  jamais  fort  complètes,  celte 
possession  même  exclut  toute  accusation  de  vandalisme 
contre  nos  monuments  ;  et ,  dans  cette  première  phase  de 
leur  séjour  sur  notre  territoire,  ils  étaient  tout  aussi  inté- 
ressés que  nous-mêmes  à  ne  pas  le  dépouiller  de  ses 
richesses  artistiques.  Alors  les  seigneurs  féodaux  rendaient 
hommage  au  roi  d'Angleterre,  nos  principales  abbayes 
l'avaient  pour  Avoué  :  il  était  le  suzerain  de  tous  ,  presque 
toujours  paisible  et  respecté  ,  comme  le  maître  absolu  et 
l'arbitre  de  toutes  choses  ;  ce  n'est  qu'après  la  mort  cruelle 
d'Arthur  de  Bretagne  et  la  confiscation  judiciaire ,  en  1200 , 
de  la  province  par  Philippe- A uguste ,  que  les  hostilités 
prennent  un  caractère  de  haine  nationale ,  que  les  sièges  et 
les  assauts  deviennent  journaliers,  et  que  les  villes  voient 
tomber,  à  différentes  reprises,  leurs  forteresses  et  leurs 
églises ,  transformées  souvent  elles-mêmes  en  lieux  de  résis- 
tance. Encore  tant  de  ravages  ne  sont-ils  rien  en  comparai- 
son de  ce  qui  se  passe  en  suite  du  traité  de  Brétigoy  , 
lorsque  l'esprit  national ,  éveillé  par  la  grande  catastrophe 
de  Maupertuis ,  s'indigna  enfin  contre  ce  joug  que  rien  ne 
pouvait  lui  faire  accepter.  De  longues  chevauchées,  des  com- 
bats réitérés  dévastent  les  campagnes  et  les  villes ,  sous 
la  fortune  diverse  des  partis ,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  après  les 
ravages  de  Derby  et  de  Chandos,  la  brave  épëc  de  Dugues- 

(i)  ^U.  numnm,,  t  XH,  p.  433  etsuiv.  ;  I.  XIX,  p.  145, 


ABCUlTECTVftfi  DBS  lïONDIltllTS  0i  LA  TBM0Éfi.       42ft 

çKb,  pois  celle  de  Jeanoe  d'Arc  traDpée  sar  VmÊUi  de 
S^-Catberioe  de  Fierbois ,  relboleot ,  de  h  Veadée  et  de  b 
Fraoce,  les  haauins  cooqaéraots  qu'elles  déIcsiaieBt  Ce  fol 
alors  qn'oD  dul  songer  ^  réédifier»  de  UNites  prts,  lesmoMS- 
tères  et  les  églises.  Ue  là  cette  ooof  die  eflloresceace  qne  les 
torches  da  calvinisme  devaient  flétrir  «  cent  ans  après.  Cette 
dernière  révolte  caosa  des  perles  d'aount  plus  irréparables 
que  ce  qui  o'éuit  de  la  partd'on  étranger  qn'one  suite  iodis- 
pensable  des  nécessités  de  la  guerre  •  devint  poor  tant  de 
Français  égarés  on  système  implacable  de  destruction  bai* 
neose»  sans,  antre  bot  que  celni  de  h  vengeance  et  da  maL 

ÀQssi  nous  avons  sous  les  yeox ,  eo  parcourant  le  ubbaa 
arehéologiqae  de  la  Vendée  »  une  histoire  très-lisible  des 
XIY*  et  X?*  siècles  par  les  monomenu— -Hais  cette  histoire 
est  comme  ooe  gaze  précieuse  où  Taigoille  avait  prodigué 
les  charmants  caprices  d*ingénieox  dessins,  à  travers  lesquels 
un  œil  attentif  apercevrait  encore  d*aotres  beautés  non 
moins  attrayantes.  Le  fond  de  ce  tableau  si  diversement 
nuancé,  c'est  toujours  notre  beau  XII*  siècle,  tout  radieui 
des  vives  couleurs  de  son  esthétique  imagée ,  de  ses  ensei- 
gnements théologiques  et  de  ces  magnifiques  formes  de  pian 
général  qui  s'éterniseront,  soyez-en  sârs,  avec  leur  symbo- 
lisme profond  jusqu'à  la  consommation  des  choses  humaines. 
Aussi,  Messieurs,  en  parcourant  cette  terre  qui  vous  pro- 
mettait des  charmes  inconnus  ;  en  admirant  ces  conorasies 
si  attachants  qu'aiment  les  esprits  élevés  »  entre  une  si 
riante  nature  et  des  monuments  dont  les  souvenirs  s'imprè- 
gnent en  même  temps  de  tristesse  et  de  gloire  >  vous  recon- 
naîtrez .sans  peine  que  si  un  jour  ces  édifices  sacrés ,  semés 
sur  votre  itinéraire  savant  dans  ces  fécondes  campagnes , 
devaient  se  relever  à  nouveau  ou  s'entourer  de  succursales 
nouvelles,  ce  n'est. point  le  style  insuffisant  et  froidf  da 
Charles  VII,  de  Louis  \II  et  de  François  I'%  qu'il  faudrait 


43i  tOfiàtl&  àKBÈOLùèniDt  éÈ  fUsCL 

Là  mzèfUte  le  ^  IraipiNiiit  oHm  tèui  é-Ai$êé  bïm* 
ehéblogoe  ffù\  tM\€  k«  mommieiiii  dé  k  YéMée  ,  «'ci»  k 
fmftfàe  ifiiifdfiiillté  do  8i}l0  prisoiiikfiMi  sam  Vwêênm 
itiiq^el  il  setiiHiÉ,  aii  ptetnler  àimp^mï,  que  MrtéM 
cxMMiriii.  par  va  dei«sni  arrêté,  et  d*aprè»  ém  «Mte  tk 
(vlao  dVflsembte  prémédité  par  le»  architeetas  d*«i«  bMi 
épDqde.   C*e8t  qo*eii  effet    une  rénoraiioD  dut  a*;  Wra 
vera  la  lia  de  la  périod«  «gif aie ,  et  le  fvyagear ,  aamcèa*» 
iiaiire  la  tie  historique  de  ce  beau  pays  «  en  demerait  kt 
phaaea  à  ee  type  général  :  il  serait  Mimtèt  condoit,  ai  taoftà 
de  eertaina  détails ,  ï  renionter  Jmqa'aux   tetnpi  prioMs 
où    le  ohristlaniame   s*etfipara    de  la  contrée*  Qvl  peei 
ignorer  aojôord'bui  que  la  présence  de*  églises  romaM»  « 
teHes  qoe  lé  XI*  siècle  les  a  preaqne  tomes  referéssi  té- 
moigne de  la  foi  chrétienne  »  pendam  le  coors  des  siècks  an* 
térienrsi  et  qne  la  Ganle  y  qnoiqn'elle  fit  eneort  des  restes 
mtanbreax ,  knais  épars  du  paganisme  jiisqn'*  la  An  de  la 
dynastie  méroTingienne,  fat  Idute  eonqwsé  à  Jésds*<3iriM 
dès  le  III*  siècle ,  eh  dépit  mèirte  des  perséeiitioH  qns  la 
foi  y  dttt  Mbir  jusqa*è  Tépoqoe  de  Gonstenlin  ?  De  Bi«  pane 
l'observateur,  utie  complète  certitude  de  rarehitectnre  catlia- 
liqne^  avec  sttt  lois  déjà  faîtes  de  rerientation*  des  nombres 
mystiqoias  «  de  Ticonographié  traditionnelle.  De  ce  point  éa 
départ»  qni  constitue  partout  la  période  romaine  «  inodifiéa 
peu  I  peu  dans  le  mode  do  construction  et  dans  romeneota* 
tiott  sculptée ,  on  arrite  an  roman  proprement  dit»  transition 
r«tionneHe  entre  l'art  primitif  encore  trop  imba«  an  juge- 
ment d'une  société  qui  se  perfectionne  «  de»  tendaacff 
froides  et  par  trop  raides  de  la  ci? iiisation  antique.  C'ert  na 
triomphe  sur   les  vieilles   idées;  c'est  un  déveioppeownt 
donné  à  l'art  chrétien  au  profit  do  spiritualiame  »  et  cet 
élatfi  une  fois  pris  t  ne  s'arrêtera  plus:  il  ira  de  progrès  es 
progrès ,  è  travers  les  richesses  de  ces  compositions  artis^ 


ABCHlTBCnmE  DES  UOKVMBMTS  K  LA  TMDÉE.      623 

tlcfâ»  itmi  sViMHfgocllHiêeiit  a?ee  rainoa  k»  rdgntt  de 
Hugues  Capet,  de  Philippe-Âogoste  et  de  MinC  Look  Mm» 
WiiiKl  après  »  Kastre  décline  et  s'éloigne  senaîbleinent  de 
«Ml  apegée  :  le  niMiéré  arrive ,  le  symbolisme  s'aEbibKt , 
0i  Farcbkectore  ,  hélas  !  retombe  soiis  Téqnerre  et  le 
cntipn  de  ces  Grecs  et  de  ces  Romains  dont  on  Tivait  si 
glorieiisemefll  délit rée.  Toutes  ces  révetvtioDS,  Messieurs  , 
VîOBerivent  ici  plus  qœ  nulle  part  sur  les  murs  des  momi- 
mtmu  religieux  :  de  ssint  Vivence ,  retiré  irers  S60  dans  la 
aulitade  d'Oionne  ;  de  saint  PhîHhert,  fondant  le  monastère  de 
Noiruoutier,  vers  679  ;  de  sami  Fient  qui ,  cent  ans  aupa- 
ravant, éuit  fcmi  aborder  dans  on  nanfirage  à  VUe  de  Mail* 
lesns,  }n8qo*è  ce  vénérable  Grignon  do  Momfort»  dont  les 
restes  attendent  nos  glorilcatkm  prochaine  dans  une  cha- 
pelle obsctire  de  St-Lanrent-sur-«Sèvre  ;  tout  est  marqué 
aux  cmns  moltiplcs  de  toutes  les  variations  de  l'ait.  Et  si 
mw  ajoutons  è  ce  passé  ce  que  le  présent  nous  apporte 
cbnqne  jour,  depuis  que  la  science  arcbéologiqne  renouvelle 
daaa  l'Europe  entière  tant  d'édifices  du  vrai  Dieu,  nous 
tfvniverons  eu  Vendée»  non  moins  qu'ailleurs  •  des  églises 
modernes  construites  en  entier ,  des  restaurations  bien  plus 
mwbi l'Uses  de  vieilles  églises  qui  s'écroulaient.  Peut*étre 
les  unes  et  les  autres  n'offrent  pas  toujours  •  en  fait  de 
travail,  des  spécimens  irréprochables  :  des  tâtonnements 
malbenrens  y  peuvent  accuser  mainles  fois  des  maius  encore, 
trop  peu  esercées,  ou  ce  parti  pris,  plus  malheureux  encoi*e 
de  se  jeter  hors  des  voies  nortsales  et  d'innover  en  une 
chose  dont  les  règles  doivent  rester  sacrées  et  inviolables. 
Il  faut  reconnaître  cependant,  ï  la  juste  louange  de  nos 
pit»  réœnu  architectes,  que  leurs  œuvres  sont  les  meilleures 
parce  qn'one  plus  grande  expérience  est  née  pour  eux  des 
fanlts  de  hnra  prédécesseurs  »  et  que  de  conseiencîenses 
étades  n'ont  cessé  de  soufBer  k  leur  intelligence,  atec  le. 


/|3&  COMGRlSS  AftCBÊOLOGIQCB  DE  FRANGE. 

seDiimentde  Tart,  le  principe  religieox  qui  seul  loi  donne 
^'animation  et  la  vie. 

La  caose  de  ces  transformations  snccessîves  est  ici,  comme 
partout  ailtears,  dans  les  grands  éfénements  historiques 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s*il  a  vu  ses  églises  et 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  d6S 
hordes  normandes  qui,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur   ses   rivages;   si   Toccupation  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,   les  ruines  que    les  guerres  religieuses    du 
XVP  siècle  conlinoèrent  et  qu'achevèrent  celles  de  la  Ré- 
volution ,  il  faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n'opéra 
une  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-IManche ,  à  qui  l'Océan  ne  fut  pas 
moins  serviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX*   et  X* 
siècles.  C'est  tout-à-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bientôt»  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  fait 
ce  mal  auquel,  disait-on,   ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
sol  qu'ils  possédaient  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste,  que  Bressuire,  Pontenay,  Loçon,  U 
Garnache  et  bien  d'autres  lieux  •  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous   voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  dé6nitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif à  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  côté  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  rimi- 
tation  ï  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plus 
celles  du  moyen-Sge.  Enfin,  ne  recounati-on  pas  des  retou- 
ches fort  instructives  dans  le  voisinage  fréquent  de  ces 


ARCHlTECnTBE  DES  MORUMENTS  DE  LA  TfXDÉE.      4^)5 

belles  et  élégantes  fenêtres ,  allongées  et  étroites  »  d*one 
coope  si  parfaite ,  d'une  ébrasore  si  profonde,  et  de  ces 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  alésions  flamboyants,  qui 
jettent  à  l'intérieur,  avec  une  profusion  mal  calculée,  un 
jour  qui  n'y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieuse  parci- 
mooie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la,  cathédrale  de  Luçon.  11 
semble  qu'en  elle,  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan  9  et  si  malheureuse  des  muutions  qui  h  dénaturent  » 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions ,  aussi  nom- 
breuses sans  doute ,  mais  moins  sensibles,  en  une  foule 
d'autres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
furent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  Il  en  était  ainsi  k 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière,  non  loin  des  Herbiers,  la* 
quelle  n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
toute  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement,  du  XII*  au  XVII*  siècle.  —  Ainsi, 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers ,  reconstruite  au  XV* 
siècle^  garde  sa  tour  romane  an  milieu  de  quelques  retou- 
ches que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI*,  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d*Aspremout, 
détruite  et  refaite  vers  IftSO  (7),  a  conservé  sa  placée  côté  du 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au- 
dessus  de  la  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle  ;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  à  cette  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  militaire ,  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  Tiffauges, 
par  exemple,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure  ;  et  Mareuil,  unissant  en  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loin ,  vers  Luçon  et  Napoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  h  ceux  de  la  religion 
qui  y  vit  toujours. 


4àO      SÉANCE  (Sfo^RALE  TENCB  A  FALAISE, 

c(  accorda  paa,  lomea  fo^  iljut  par  le  doc  taat  imporiaiié  de 
ff  prières,  que  voyaiii  la  grade  affecUo  et  amitié  i|n*il  porloît 
«  à  ta  fil)ç,  il  a*aççordat  çq  cas  que  sa  dicte  Qlle  le  ?Qiisîst 
tt  accorder.  La  quelle  respondit  à  son  père  :  le  ms  vo^re 
«  eubut  e|  geuiture  ordonez  de  inoy  ce  qu'il  vous  ptaist»  le 
4  suis  preste  i  vous  obéir.  De  ceste  responce  fut  le  duc  naoult 
«  joyeus«  » 

Ariette  fuit  cpoduiie  par  la  graude  porte  du  cbdteao  dans 
Tcnceinte  du  donjon  e(  reçue  dans  une  chambre  qui»  d'a|)rès 
les  chanls  d*un  vieux  barde  »  était  voûtée  et  où  mainte  inia^ 
était  représentée  en  or  vermeil  et  couleurs.  On  ne  toit  plus 
dans  cette  chambre  ni  l'or  vermeil,  ni  les  couieurs,  nais 
elle  est  encore  voûtée  et  laisse  voir  une  étroite  alcôve  qui 
semble  creusée  dans  le  mur.  Ce  p?iit  appartement  n'était  pas 
mil  choisi  pour  Fentrevue  qui  devait  avoir  lieu  entre  Ariette 
et  Robert  ;  ui  un  jour  trop  vif,  ni  le  bruii  du  dehors  ne  pou- 
vaient troubler  le  doux  mystère  des  amours  qui  devaient  se 
cermiiier  par  la  naissance  de  Guillaume. 

Mais  Guillaume  e^l-il  né  dans  1^  châte<(p  ou  hors  do 
cliâteaude  Falaise? 

L'auteitr  d'une  Étifd^  récêmpient  publiée  et  intitulée  :  La 
iMissance  dt  Gmllaume-U^CotuiuéraHi  à  Falaùe  ;  éclair^ 
eissemem  hm&rique^  prétend  que  Guillaume  est  né  non 
dam  le  château  •  mais  dans  une  maison  que  ses  parents  ma- 
ternels possédaient  sur  la  l^çe  du  Marché  de  celte  ville. 

Le  feit  historique,  tel  que  le  présent  l'auteur  de  l'Étude, 
est  combattu  par  l'opinion  généralement  admise  par  la  tra- 
dition et  tes  hislciriens,  qui  fuut  naiire  GuillauMie  dans  le 
château. 

11  n'est  pas  un  Falaiaien  qui ,  Interrogé  par  un  étranger 
pour  savoir  où  est  né  Guil|fi|ime,  ne  lui  réponde  aussitôt  : 
au  ckéieau  y  dam  la  chambre  d* Ariette. 

(;eitc  tradition  populaire ,  qui  s'est  perpétuée  de  siècle  en 


LE  16  JOILLIT  i86A.  &51 

fùèclf  •  t  con^trf é  à  U  viuttB  fortereBsa  blauieiiAe  la  gioîro 
d'af oir  ?o  naître  le  Yainqtiear  de  TÂngleferre,  Ta  crilkine 
imA^n^  n'a  ^  le  droil  de  la  nsjeler ,  quand  eUa  s^en  cou- 
tinaée  depols  1$  X.r  sitile  j«Mqii*k  ikm  joiin ,  c'est^ànlire 
prnâ^M  9Q0  ann,  i^  ^lors  quelle  n'en  aura  paa  HmùaAté  la 
fnwiQl^,  ^  qoe  «Q  OiU  éiMemmeait  |»aa  i'aoïeaa  de  i- Élude, 
OU  a^l^nr  <PYQ4«e  le»  Ob^mrmions  de  M»  OeilHe,  membre 
«le  rimM.t^t  f  ^sr  l'fpoqn^  4^  («  n»is9mc9  de  OuiUaume^U* 
C^ipê^rqfÊt,  aloi^  î|  4  dâ  y  lice  :  «  Personne  n'ignore  qne 
«  GnlHaiinii  fm  le  Irnit  des  aj^iioofs  du  duc  Robert  arec  l« 
«  IMIpd>9  bomrg^i^  de  Fulliaie,  el  qu'il  naqmt  éam  ie 
#  elf4ffa¥  ie  cette  tiltf.  f  El  |>lu9  loin  .  ajoule  |f.  Deville, 
«  iHHis  ¥py(W  ÇuiliauQ^  n^re  dans  le  châieau  df  Falaise. 

M  e|i  \ff2i.  ^n^  le  m^  4»  jMilM.  * 

Notre  savant  directeur ,  M,  de  Caoroont ,  d  accord  aussi 
9fcc  1^  Ir^ditiei^ ,  et  p^rtagp^Pt  ropinion  de  M.  Oei iMc , 
#'f  xpriine  aips^  dans  son  Itinérqire  de  Çaeu  à  Falaise  :  «  En 
f  sqiT^ni  i^  riiière  d'Âote,  en  afitpvQchant  de  la  f  IMe  ,  sous 
tt  trpnT#roi|s  oqe  clialne  de  roches  abruptes,  que  celte 
u  p^tii^  rnîère  (raverse,  et  ^u  fond  de  cette  gorge,  nous 
<(  ^pp^radlt  Ip  dppJoA  ,  d^os  les  mors  daquel  est  né  Gntl* 
a  biJ^pKÇTle-ÇonqMérant  » 

1)1.  I^iiprfc^-Ruliert,  célèbre  arcltiiecle  du  €o»veniement, 
djiQ3  q^  rappi^rt  sur  le  cb|teau  de  Falaise ,  adressé  à  M.  le 
liuirte|ial  VaiH^iil ,  n)ini.stre  ie  la  m.aisou  de  TEmpercnr  et 
4e8  l^a^x-^jirls,  dit  qiji.f  le  chdieau  au  est  né  GtÊUlamfie-U' 
Cwquiram,  eu  1027,  existait  df^jll  vers  ranuée  4020;  il 
^ï^^\i  pM  a]oi9t.e|r ,  si  Toii  on  croit  la  .Chronique  de  Nor- 
mandie, qu^  Falaise  ét^U  flcfrissanl  ^s  le  X*  siècle  ,  et 
occupait  un  rang  ciisiiugué  parmi  «  ado^k  d*9Ulres  bonnes 
«  villes,  et  cha^te^ux  de  ISonQandjije.  t 

Les  apteurs  de   1^  Normandie  iUmrie^  en  décrî^ant 
te  château  de  Falaise ,  disent  de  la   chambre  d'Ârleue  ; 


kj2  SÊANCB  GÉNÉRALE  TEMUË   A  fALXlSE  , 

«  D'après  la  tradition ,  U  dut  naître  Guillaumc-le-Conqué- 
«  rant.   * 

Ainsi,  rhistoire  et  la  tradition  sont  d*accord  pour  faire 
naître  Goillaume  dans  le  château  de  Falaise. 

Mais  objecte  Tauteur  de  TÉtude,  il  n'est  pas  vraisemblable 
que  Goillaume  soit  né  dans  le  château,  parce  que,  Richard 
étant  venu  y  assiéger  le  duc  Robert,  le  château  et  le  donjon, 
loin  d'offrir  un  lieu  de  refuge  et  de  sécurité  ,  auraient  été 
pour  Ariette  pleins  de  dangers  et  de  périls.  Ne  sait-on  pas 
que  quand  une  ville  est  assiégée  ou  menacée  par  Fennemi, 
on  transporte  dans  la  forteresse  ce  qu'on  a  de  plus  précieux  ; 
et  Robert  pouvait-il  avoir  quelque  chose  de  plus  cher  et 
de  plus  précieux  que  celle  qui  bientôt  devait  le  rendre 
père  7  Mais  ,  d'ailleurs ,  Guillaume  n'est  pas  né  pendant  le 
siège  do  château. 

Le  duc  Richard  II  mourut  le  23  août  1026;  Robert,  son 
fils,  le  père  du  Conquérant  ,  n'avait  alors  que  le  titre  de 
comte  d'Exmes  :  se  trouvant  à  l'étroit  dans  ses  domaines ,  U 
voulut  les  étendre ,  il  refusa  de  reconnaître  l'autorité  de 
•  son  frère,  Richard  III,  que  sa  naissance  appelait  au  trùne 
ducal,  et  s'empara  du  château  de  Falaise.  Richard  vint 
aussitôt  l'y  assiéger  ;  mais  bientôt  les  deux  frères  se  récon* 
dlièrent,  et  Richai*d  partit  pour  Rouen  ,  où  il  mourut  le 
6  août  1027,  un  ou  deux  mots  environ  après  la  naissance  de 
son  neveu  qui  eut  lieu,  comme  l'a  démontré  M.  Deville, 
dans  le  mois  de  juin  ou  de  juillet  de  la  même  année  ,  1027. 
Alors ,  le  siège  avait  pris  fin  depuis  longtemps  ;  la  paix  était 
rétablie,  et  Ariette,  en  restant  dans  la  forteresse,  n'y  cou- 
rait aucun  danger,  et  elle  put ,  en  toute  sécurité  ,  y  donner 
le  jour  au  futur  maître  de  l'Angleterre. 

Mais,  dit  encore  l'auteur  de  l'Étude,  n'y  avait-il  pas  néces- 
sité pour  Ariette,  dans  l'éiat  de  grossesse  où  elle  éuit,  de  se 
retirer  dans  la  maison  de  sa  famille  pour  y  recevoir  les  soins 


LE  16  JUILLET  iiB64.  Ù53 

materuels  lors  de  sa  délivrance?  Pourquoi  donc  Ariette  n'au- 
rait-elle  pas  reçu  les  soins  maternels  dans  le  château?  Sa 
mère  n*habitait-elle  pas  la  ville ,  et  d'ailleurs  ne  voit-on  pas 
tous  les  jours  des  mères  de  famille  se  rendre  au  loin ,  près 
d'une  fille  chérie ,  sur  le  point  de  les  élever  à  la  dignité  de 
gi*and*uière?  Les  soins,  du  reste,  ne  lui  manquèrent  pas;  car, 
dit  la  Chronique:  «  quad  vint  le  temps  que  nature  requiert, 
e  Âriète  enfanta  vn  fils  nomé  Guillaume ,  leql  si  tost  que  la 
«  sage-femme  Teust  reçeu,  fut  mis  sur  vn  peu  de  paille 
a  blache ,  sans  linge.  Alors  comença  l'enfant  à  pestiller ,  et 
«  tirer  à  luy  la  paille  de  ses  mains ,  tant  quil  en  eusl  plein 
«  ses  poings  et  ses  bras.  Par  ma  foy,  dit  la  sage-femme ,  cest 
((  enfant  comece  bien  ieune  à  acquérir  et  amasser.  » 

L'auteur  d/e  l'Étude  sur  la  naissance  de  Guillaume  invoque 
l'opinion  de  l'abbé  Langevin  dans  ses  Recherches  historiques 
sur  Falaise^  et  celle  de  M.  Galeron,  dans  sa  Statistique,  pour 
établir  que  Guillaume  est  né  dans  une  maison  ou  manoir  qui 
appartenait  à  ses  parents  maternels. 

Ces  écrivains  n'indiquent  pas  le  fait  comme  certain.  La 
maison  dont  parle  l'auteur  de  l'Étude  dépendait  du  manoir 
ducal^  nommé  plus  tard  le  manoir  du  duc  Guillaume ,  et  il 
appartenait,  d'après  M.  Langevin,  non  aux  parents  maternels 
de  Guillaume,  mais  à  Robert-le-Libéral ,  qui  y  avait  établi 
ses  ménagers, 

Guillaume,  dit  l'auteur  des  Recherches  hisioriqties  sur 
Falaise,  naquit  dans  la  ville  de  Falaise,  fut  baptisé  dans 
l'église  de  la  Trinité,  et  le  château  fut  sa  demeure  habituelle 
dès  son  enfance.  Ces  faits  Ji'exclucnt  pas  celui  de  la  naissance 
du  fils  d'Ariette  dans  le  château.  —  L'histoire ,  en  eiïct ,  ne 
nous  apprend-elle  pas  que  Philippe-le-Bel  naquit  à  (Fontai- 
nebleau, Louis  XII  à  Blois  et  Henri  IV  à  Pau;  et  qui  ne  sait 
que  cela  signifie  qu'ils  sont  nés  :  l'un  dans  le  château  de  Fon- 
tainebleau, l'autre  dans  celui  de  Blois,  et  Henri  IV  dans  le 
château  de  Pau  ? 


CAlACrtftES  MS  L'AMirrGcniu 

DiRS  LIS 

MONUMENTS  DE  LA  VENDÉE, 

MlMIII  m  AB  CONlIS  AIClÉiMKatlE  TEIU  A  niTIIAr 

Pab  M«  l'abbê  àUBER, 

Chanoine  de  résiite  de  Poitiert,  historiographe  dudioeàBe. 
Impecteur  de  la  Société  française  d'archéologie. 


Mbssibcrs, 

Dès  le  commencement  de  nos  travaux ,  et  avant  de  nous 
lancer  dans  ces  courses  scientifiques  pour  lesquelles  vous 
choisissez  aujourd'hui  ce  beau  pays  de  plaines  et  de  bocages 
qui  nous  entoure ,  vous  accueillerez  sans  doute  avec  iotéfét 
quelques  idées  préliminaires  sur  les  monuments  qui  vont 
s'offrir  à  votre  examen  »  et  devenir  de  voire  part  Tobjet 
d'études  sérieuses  dont  personne  ne  conteste  plus  Futilité.  In- 
specteur des  monuments  historiques  des  trois  départements 
qui  forment  Tancienne  province  du  Poitou,  les  ayant  maintes 
fois  revus  et  médités  au  point  de  vue  de  notre  histoire  locale, 
il  m*a  semblé  que  je  gagnerais  à  vous  dire  mes  pensées  en 
vous  priant  de  les  rectifier ,  s'il  y  a  lieu  ,  et  que  de  votre 
côté  vous  aimeriez  peut-être,  en  abordant  une  de  ces  vieilles 
églises,  une  de  ces  imposantes  ruines  qui  surgissent  ici 
à  chaque  pas,  à  y  reconnaître  la  physionomie  que  j'en 
aurais  esquissée  d'avance  à  l'élite  de  cette  Société  conser- 
vatrice que  vous  représentez  parmi  nous.  En  abordant  cette 


J 


ABCHJTECTUaE  DES  MOMUMeMTS  DE  Lk  VBMefiB.       &21 

îniéressaDte  partie  de  nos  travaax  commaos ,  j*ai  d'aiileore 
à  me  réjooir  d'aatant  plas  «  qami  nous  vous  voyons  en  si 
grand  nombre  tous  empresser  à  ces  nouveaux  comices  de 
Tarcbéologie,  d'avoir  songé  le  premier  à  illustrer  de  voire 
présence ,  à  éclairer  de  vos  investigations  cette  plage  océa- 
nique si  roerveiileosemeot  riche   d'antiques  souvenirs,  et 
dont  la   gloire  s'augmente  encore  de   la  noblesse  de  ses 
malheurs.  Après  avoir  considéré  ces  villes  florissantes  et 
industrieuses,  ces  solitudes  devenues  historiques,  ces  moin- 
dres   hameaux  où   surgit  si  fréquemment  le   majestueux 
prestige  des  grands  noms,  — où  s'immortalisent,  dans  chaque 
pierre  délaissée  ,  dans  chaque  temple  ou  château  vivant 
encore,  toutes  les  chroniques  d'un  vaste  pays ,  n'avais-je  pas 
sujet  de  m'étonner  que  la  Société  française  n'y  fût  pas  venue 
cueillir  encore  ces  fleurs  de  la  science  dont  elle  se  couronne 
partout,  et  frayer  quelques  jours  avec  ces  savants  modestes 
autant  que  sûrs  qui ,  soit  par  la  culture  des  lettres  et  des 
arts ,  soit  par  d'habiles  et  fructueuses  recherches  ,  agran- 
dissent tons  les  jours  le  domaine  de  rintelligencè  publique, 
consacrent  à  de  précieuses  études  les  honorables  loisirs  d'une 
vie  occupée  ,  et  inscrivent  en  beaux   caractères   dans  les 
fastes  de  cette  riante  et  tranquille  province  des  noms  que 
sa  patriotique  reconnaissance  n'oubliera  pas?  Aussi,   grâce 
à  ce  savant  aimable  qui  nous  dirige  depuis  trente  ans,  avec 
un  zèle  aussi  heureux  qu'infatigable,  l'appel  a  été  proclamé. 
Vous  l'avez  entendu,  vous  accourez  de  toutes  parts  :  pour- 
rais-je  n'être  pas  quelque  peu  fier  d'avoir  suscité  cette  idée 
féconde,  et  si  Pontenay  ne  me  doit  pas  consciencieusement 
pour  cela  une  place  dans  ses  dyptiques,  n's^i-je  pas  quelque 
droit  à  me  compter  du  moins  au  nombre  de  ses  amis  7 

Mais  j'aborde  bien  vite  l'objet  que  je  me  propose  et  sur 
lequel  j'ai  cru  devoir  appeler  ,  Messieurs ,  votre  judicieuse 
attention. 


ait  CORÔlttslS   âBCHfiOLOélQVe  éË  tfUML 

Lé  raraéféf^  le  |itw  IrappMiC  oHert  tèut  d'xbaM  k  fir^ 
ehéblogm  qlii  tiMittf  k«  mmMRittiftt  ié  h  YdÉdée  ,  o*ci»  h 
pt^ée  ifiiif«fiiillté  do  style  prismiHqae  sam  l'rattfCB 
dii^tfel  il  fletnbié,  an  prc^mier  dovfnd'ttîi,  que  toMâélS 
côfisirni.  paf  va  deitsdif  arrêté,  et  d'après  ëoe  aorte  de 
f^ao  d'eflsembte  prémédité  par  !<«  arcUttetes  d*«ia  nrfoia 
époqde.  C'est  qti*eii  effet  ime  rénoraiioD  dot  s*y  fnrs 
vers  la  lia  de  la  période  egÎTaid ,  et  le  fvyagear  »  aans^Sèn^ 
fiatire  la  tie  hfsioriqae  de  ce  bcao  pays  «  en  deviserait  ks 
phases  à  ee  type  général  :  il  serait  Mnitèt  eondmt,  a«  InoyHl 
de  certains  détails  «  ï  remonter  Joaqa'aux  temps  prinMis 
où  le  ehristianisme  s'empara  de  la  contrée.  Qvi  pael 
ignorer  aajéord'lim  que  ta  présence  éek  églises  rooMMi  « 
teHes  qoe  lé  XV  siècle  les  a  prcaque  tovies  releréssi  té- 
moigne de  la  foi  chréflenne ,  pendant  le  cours  des  siècles  an* 
tériedrsy  et  que  la  Gaule ,  quoiqu'elle  vit  eacorè  des  restes 
iHtaobrenx ,  knais  éfiars  du  paganisme  jiisqu**  la  An  de  la 
dynastie  méroTingiemie,  Art  tdute  conquise  à  iésds-GhriM 
dès  le  III*  siècle  •  eO  dépit  mènfe  des  pei*séetttions  qus  la 
foi  y  dut  Mbir  jusqu'à  Tépoqoe  de  GonstMlin  7  De  Bi,  psar 
robser^atcur,  une  complète  certitude  de  rarchitecture  caths- 
lique^  avec  ses  Mb  déjà  (sites  de  rerisntation*  des  nombns 
mystiques  «  de  Ticonographie  traditionnelle.  De  ce  point  4t 
départ»  qui  constitue  partout  la  période  romaine  «  inodifiéa 
peu  I  peu  dans  le  mode  de  construction  et  dans  rornemeott- 
tiott  sculptée ,  on  arrite  au  roman  proprement  dit»  bramitisB 
rationnelle  entre  l'art  primitif  encore  trop  imbu«  au  juge- 
ment  d'une  société  qui  se  perfecUoone  «  des  tendaacci 
froides  et  par  trop  raides  de  la  civilisation  antique*  C'est  sa 
triomphe  sur  les  vieilles  idées;  c'est  un  dévetoppemest 
donné  è  l'art  chrétien  au  profit  du  spiritualisme  ^  et  cet 
élatfi  une  fois  pris,  ne  s'arrêtera  plus:  il  ira  de  progritra 
prfi^ès ,  à  travers  les  richesses  de  ces  compositions  artitk 


ARCHlTECnriE  DES  liONliMBNTS  K  LA  ?SADÊE.      &23 

tiitiie»  èmi  sVnergucittiiseBt  avee  niioa    les   râgnts  de 
Rognes  Capet ,  de  Philippe- Auguste  ei  de  saént  Looml  Hti^ 
après ,  fastrs  décime  et  s'éloigne  sensUiletneDt  de 
apsgée:  le   maniéré  arrive,  to  syraboUsme  s'afIbibKt» 
et    ParebMedure  ,  hélas  f   retombe  sous    l'éqoerrt  et    le 
ariAipnn  de  ces  Grecs  et  de  ces  Romains  dont  on  l'avait  si 
glorieOKniem  déllfrée.  Toutes  ces  révetntiotts,  Messieurs  , 
ft'msement  ici  plus  que  nulle  part  sor  les  murs  des  monu- 
nMMs  religieux  :  de  saint  Vivence  ,  retiré  vers  tM  dans  la 
Bolittide  d'Oionne  ;  de  saint  PhiKhert,  fondant  le  monastère  de 
NoiruBontier,  vers  675;  de  saint  Pient  qui,  cent  ans  aupa- 
rofvaat,  était  venu  aborder  dans  nn  naufrage  à  Vile  de  Mall- 
leORs,  jnsqa'à  ce  vénérable  Grignon  do  Monlfort,  dont  les 
restes  attendent  nue  gioriicatîon  prochaine  dans  une  cha- 
pelle obsoiire  de  St-Lanrent-sur-Sèvre  ;  tout  est  marqué 
MU  coins  multiples  de  tontes  les   variations  de  l'ait.  Et  si 
nous  aJQQtons   k  ce  passé  ce  qoe  le  présent  nous  apporte 
dMiqne  jour,  depuis  qoe  la  sdence  arcbéologîqns  renouvelle 
daas  PEurope  entière  tant  d'édifices  du  vrai  Dieu,   nous 
trouverons  eu  Vendée,  non  moins  qu'ailleurs ,  des  églises 
modernes  cnnstruites  en  entier,  des  restaurations  bien  plus 
nonabrenses  de  vieities  églises  qui  s'écroulaient  Peutrêtre 
les  unes  et  les  autres  n'offrent   pas  toujours ,  en  fait  de 
travail,  des  ipécimens  irréprochables  :  des  tfttonnemenrs 
insthenrenx  y  peuvent  accuser  maînies  fois  des  mains  encore, 
tmp  peu  exercées,  eu  ce  parti  pris,  plus  malheureux  encore 
de  se  jeter  hors  des  voies  normales  et  d'innover  en  nue 
obose  dont  les  règles  doivent  rester  sacrées  et  inviolables. 
il  faut  reconnaître  cependant,  ï  la  juste  louange  de  nos 
plus  récents  architectes»  que  leurs  ceuvres  sont  les  meilleures 
psrco  qu'une  plu^  grande  expérience  est  née  pour  eux  des 
fsttiss  de  knrs  prédécesseurs  >  et  que   de  eonseienctenses 
études  n'ont  cessé  de  sonflkr  li  leur  intelNgence,   avec  le. 


&3&  CONGBËS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

wDtiment  de  Tart,  le  principe  rcligieax  qui  seol  lai  dooae 
^'animation  et  la  vie. 

La  caase  de  ces  transformations  saccessives  est  ici,  oomme 
partoot  ailleors,  dans  les  grands  événements  historiques 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s'il  a  va  ses  églises  et 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  des 
hordes  normandes  qui,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur   ses   rivages;   si   Toccupaiion  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,  les  mines  que   les  guerres  religieuses    du 
XVl*  siècle  continuèrent  et  qu'achevèrent  celtes  de  la  Ré- 
volution ,  il  faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n'opéra 
due  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-Manche,  à  qui  l'Océan  ne  fut  pas 
moins  scrviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX*   et  X« 
siècles.  C'est  tout-è-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bieni6t|  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  bit 
ce  mai  auquel,  disait-on,  ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
sol  qu'ils  possédaient  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste,  que  Bressuire,  Fontenay,  Luçon,  1^ 
Garnache  et  bien  d'autres  lieux  •  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous   voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  définitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif à  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  c6té  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  l'imi- 
tation à  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plus 
celles  du  moyen-Age.  Enfin,  ne  reconnaît-on  pas  des  retou- 
ches fort  instructives  dans  le  voisinage  fréqqent  de  ces 


Atcmrtctvtt  DES  iiORtJiifii4TS  M  LA  rsxBÉc     lAi 

beDes  et  élûmes  fenêtres  »  alkuigées  et  étroites  »  d*iiiie 
coupe  si  parfaire ,  d*une  ébrasore  si  profonde,  et  de  ces 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  à  festons  flamboyants»  qni 
jettent  à  l'intérieur,  avec  une  profusion  mal  cakolée  •  un 
joar  qui  n'y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieose  parci- 
monie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la,  cathédrale  de  Luçon.  Il 
semble  qu'en  elle»  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan ,  et  si  malheureuse  des  mutations  qui  la  dénaturent  » 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions ,  aussi  nom- 
breuses sans  doute  »  mais  moins  sensibles»  en  une  foule 
d'autres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
furent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  Il  en  était  ainsi  à 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière ,  non  loin  des  Herbiers  •  la* 
quelle  n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
toute  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement ,  du  XII*  au  XVII*  siècle.  —  Ainsi , 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers,  reconstruite  au  XV* 
siècle,  garde  sa  tour  romane  au  milieu  de  quelques  retou- 
ches que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI%  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d*Aspremout, 
détruite  et  refaite  vers  1450  (?),  a  conservé  sa  placée  côté  du 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au- 
dessus  de  la  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  à  celte  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  miliuire ,  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  Tifiauges, 
par  exemple ,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure  ;  et  IVIareuil,  unissant  en  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loin ,  vers  Luçon  et  Napoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  à  ceux  de  la  religion 
qui  y  vit  toujoum. 


&3Ô  MSCèlfeS  ABGBÉCytOCIQCE  DE  FKAnCE. 

HAiteiiant  reréttoâsl  fin«  qoMtion  qui  Mrgb  4^e« 
mêtntf  en  fke  de  ces  époques  û  diireraes,  mais  paraii  ki- 
qoelles  on  foit  le  genre  prismatique  poser  eu  triomphateur 
ses  asiisef  de  graiides  pierres ,  les  arcs^ooMeaiix  ^  pndUs 
todrmeitfés  de  ses  ?oûtes  aplaties ,  et  ses  piliers  YMevint 
vers  elle  comme  des  palmiers ,  aox  brandies  sf  eliw  et 
touffues.  Est-ee  à  des  mains  anglaises  qu'il  fattt  attribuer, 
fomme  on  le  redit  smivent,  cette  régénération  de  TareUiectinre 
loi^le  ?  Nos  amis  ont-ils  laissé,  dans  ces  œuvres  qoi  couvrent 
toute  une  contrée,  le  caractère  de  leur  pensée  personnelle 
et  de  leur  travail  propre  ?  Nous  sommes  loin  de  le  croire  ; 
d  défit  convaincu,  par  ce  qui  précède,  que  leur  domination 
dhet  nom  y  cimenta  des  ruines  avec  do  sang,  nous  devons 
reconnaître,  en  revanche,  qu'ife  s'empressèrent  moins  de  les 
réparer  que  d'en  faire  toujours  de  nouvellra.  Comparet  les 
monuments  de  ce  pays  avec  ceux  qui  retnpiacent,  ailleurs,  les 
ravages  qu'y  Srent  leors  querelles  et  les  nOtres  :  on  ne  volt 
rien  qui  ne  se  ressemble  parfahement,  et  toute  cMe  arcki- 
tecture  est  purement  française.  Donc,  en  Vendée  aussi,  ce 
sont  des  mains  nationales ,  des  travailleurs  locaux  dont  les 
sueurs  ont  reconstitué  nos  saints  édifices.  Pour  s'en  ton* 
vaincre ,  il  ne  faut  que  motiver  par  une  fouie  d'exemples 
Targument  de  comparaison  que  nous  invoquons  ici.  Toyei 
toute  la  Guyenne,  dont  nous  formons  une  portion  si  impo- 
sante, et  dffes-nons  quelles  traces  étendues  on  y  rencontre  de 
Part  étranger.  C'est  du  souffle  local  que  se  sont  uniquement 
inspirées  les  restaurations  des  XIV*  et  XV*  siècles.  Quelques 
chapiteaux  à  tailloirs  arrondis ,  avec  leurs  socles  de  même 
forme  (1) ,  un  petit   nombre  de  chevets   plats ,  quelques 


(1}  If.  de  Caomoiit  attribue  ce  eamctèce,  fort  cobomiii  en  Bre- 
tagne, à  la  nature  det  malénaiii (i8v/(.  iiioHi(iii.,t  XVI, p.  Ali^lfaifM 
?eit,  1^  cette  Identité  de  quelques  foroBvs  fofithes ,  que  ce  praf  «iif 


ABCHlTBCmE  M3  HOKUliam  M  tM  TIR»ÊL       Vît 

fmêirct  toenin  h  msle  droit,  que  J«  lie  tadie  p*  wéinr 

rMM#f|«ées  m  ftoetiiie  é|^,  non  ph»  qo'Monn  ipéci* 

^  fciitft  Meidé  d«  stylo  perpendicdatres  enlhi  «  qnek|ooo 

r»fTs  figures  géoméliicpies  9«  glissant  dan»  rornènoolalioé 

setilpiée  dA  tympins  o»  des  eomiclie»  ^  modilknis;  loat 

cëh  ne  snSt  pa»  à  inscrire  sor  les  pierres  d'on  mononenl 

l'HiOo^nète  <|«*un  petit  nombre  d'obserTamirs  seraient  perlés 

h  7  décovvrir^  La  Bretagne  aossi,  pour  qni  lea  mêaM  caoses 

•nt  amené  lee  mênies  maliiears  ,  laisse  remarquer  dans  stt 

églises  relaites  k  la  même  époque  de  telles  analogies  aveo  les 

nôtres,  qn'oo  ?oit  bien,  en  reroonunt  à  rUstoire  de  œ  vaste 

Kuoral ,  qne  si  le  mélange  des  deux  peuples  a  pn  établir 

certains  rapporte  entre  leors  mode»  de  eonstrnction  «  ces 

rapports  ne  re|)osaient  que  sor  de  simples  réminisGenccs ,  et 

n'ont  pas  empêché  Tart  français,  toujours  si  diflérent  de 

celui  de  nne  voisins,  de  garder  ses  allures  constantes  et  sa 

Irancbe  el  absolue  personnalité  (i).  On  serait  frappé  des 

mÉmes  coosutations  archéologiques,  en  parcourant  la  Cham* 

ènm  Hm  ileiii  eoutrécs  un  iMuiê  lou? snir  d'duvriers  ^t ,  nm  h 
imtÊtr  à  là  niMlière  aiiflaise,  avaient  po  en  pfcndra  ^oelqacfe 
împTMiieDS  Irrélèchieiy  cooune  il  te  bit  toujoart  aui  époques  de 
tnositioB» 

(1}  M.  Darcel  a  peut-être ,  leloii  nous  ,  donné  trop  d^iaiportance  à 
quelques  réstëmblanées  obMrvées  per  lai  en  Bretagne  et  en  Adg^te- 
lerre  daii»  la  eonfeclkni  de  quelques  tympens  et  de  féMse  des 
fenêirei  (  V.  Atèàate$  mr^iM^^qiuê,  U  XIX«  pw  OSS  )•  Nous  croyonè 
■voir  t«rasv«|né  t  en  Bretagne ,  que  om  esemplei  ne  lent  pas  asseï 
nonlirettx  pour  te  prftter  à  une  induction  aosil  fénéralc.  Il  y  s  d*ait- 
Icurf ,  dans  cette  province  plus  que  dm  nou8«  on  trait  qui  caractérise 
spécialeoMut  la  plupart  des  églises  dues  ft  la  période  de  Cliarles  V  à 
Charles  IX,  ce  qui  eompi^tid  une  suite  de  pHs  de  dé«t  oeiits  stinéei 
(  t  SttA-lMV}.  Le  plus  tf^M  noinafe  des  voOies  f  nirenf  ètsMisa  en  le^ 
faites  en  bois  et  omemenlées  de  sculptures  et  de  peintures  :  Je  ne  sais  sî, 
en  Vendée^  on  peut  en  monlrér  un  seol  exeioplatre  qui  s*eii  FSpfNrse|Wv 


&3S  COKGBÈS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  FBANGE. 

pagne,  TArtois  et  ta  Picardie,  où  l'occopaiioo  anglaise  s*e9t 
manifestée  plus  qu'ailleurs,  par  des  conséquences  îdeDtîqaes, 
et  dont  les  reconstructions  ne  passent  pas  pour  une  répara- 
tk>D  consciencieuse  des  vainqueurs  (i). 

Au  reste,  il  ne  faut  pas  oublier  que  si  les  Anglais,  catho- 
liques alors  autant  que  nous  ,  furent  les  possesseurs  légi- 
times du  Poitou,  dés  la  fin  du  XII*  siècle  ,  en  dépit  des 
sympathies  qu'ils  n'y  trouvèrent  jamais  fort  complètes,  cette 
possession  même  exclut  toute  accusation  de  yandalisme 
contre  nos  monuments  ;  et ,  dans  cette  première  phase  de 
leur  séjour  sur  notre  territoire,  ils  étaient  tout  aussi  inté- 
ressés que  nous-mêmes  à  ne  pas  le  dépouiller  de  ses 
richesses  artistiqnes.  Alors  les  seigneurs  féodaux  rendaient 
hommage  au  roi  d'Angleterre,  nos  principales  abbayes 
l'avaient  pour  Avoué  :  il  était  le  suzerain  de  tous  ,  presque 
toujours  paisible  et  respecté  ,  comme  le  maître  absolu  et 
l'arbitre  de  toutes  choses  ;  ce  n'est  qu'après  la  mort  cruelle 
d'Arthur  de  Bretagne  et  la  confiscation  judiciaire ,  en  1200  , 
de  ia  province  par  Philippe- A uguste ,  que  les  hostilités 
prennent  un  cai*actère  de  haine  nationale ,  que  les  sièges  et 
les  assauts  deviennent  journaliers,  et  que  les  villes  voient 
tomber,  à  différentes  reprises,  leurs  forteresses  et  leurs 
églises ,  transformées  souvent  elles-mêmes  en  lieux  de  résis- 
tance. Encore  tant  de  ravages  ne  sont-ils  rien  en  comparai- 
son de  ce  qui  se  passe  en  suite  du  traité  de  Bréiigny  , 
lorsque  l'efprit  national ,  éveillé  par  la  grande  catastroplie 
de  Maupertuis ,  s'indigna  enfin  contre  ce  joug  que  rien  ne 
pouvait  lui  faire  accepter.  De  longues  chevauchées,  des  com- 
bats réitérés  dévastent  les  campagnes  et  les  villes ,  soas 
la  fortune  diverse  des  partis ,  jusqu'à  ce  qu'enfin ,  après  les 
ravages  de  Derby  et  de  Chandos,  la  brave  épée  de  Dugues- 

(i)  fiulL  monnm,,  t  XII,  p.  4^3  et  suit.  ;  t.  XIX,  p.  145. 


ABCUITfiCTUlfi  DBS  HOMUMSlITft  Dg  Lk  TBMDÉ£.      42ft 

cKa,  pois  celle  de  Jeanne  d*Arc  trempée  sor  l*asfel  de 
S^-Gatherioe  de  Fierbois  »  refoulent ,  de  la  Vendée  el  de  b 
France^  les  hautains  conquérants  qu'elles  détestaient  Ce  fnt 
alors  qn*on  dut  songer  à  réédifier,  de  toutes  parts»  les  monas- 
tères et  les  ^ises.  De  là  celte  nouvelle  eflOorescence  que  les 
torches  du  calvinisme  devaient  flétrir»  cent  ans  après.  Cette 
dernière  révolte  causa  des  pertes  d'autant  plus  irréparables 
que  ce  qui  n'était  de  la  part  d'un  étranger  qu'une  suite  indis- 
pensable des  nécessités  de  la  guerre  ,  devint  pour  tant  de 
Français  égarés  un  système  implacable  de  destruction  bai* 
neuse»  sans,  autre  but  que  celui  de  la  vengeance  et  du  mal 

Aussi  nous  avons  sous  les  yeux ,  en  parcourant  le  tableau 
arcbéologîque  de  la  Vendée  »  ime  histoire  très-lisible  des 
XI  V«  et  XV*  siècles  par  les  monuments. — Mais  cette  histoire 
est  comme  une  gaze  précieuse  où  Taiguille  avait  prodigué 
les  charmants  caprices  d'ingénieux  dessins,  à  travers  lesquels 
un  œil  attentif  apercevrait  encore  d'autres  beautés  non 
moins  attrayantes.  Le  fond  de  ce  tableau  si  diversement 
nuancé,  c'est  toujours  notre  beau  XII*  siècle,  tout  radieux 
des  vives  couleurs  de  sou  esthétique  imagée  «  de  ses  ensei* 
gnements  théologiques  et  de  ces  magnifiques  formes  de  plan 
général  qui  s'éterniseront,  soyez-en  sârs,  avec  leur  symbo- 
lisme profond  jusqu'à  la  consommation  des  choses  humaines. 
Aussi,  Messieurs,  en  parcourant  cette  terre  qui  vous  pro- 
mettait des  charmes  inconnus  ;  en  admirant  ces  contrastes 
si  attachanis  qu'aiment  les  esprits  élevés  «  entre  une  si 
riante  nature  et  des  monuments  dont  les  souvenirs  s'imprè- 
gnent en  même  temps  de  tristesse  et  de  gloire,  vous  recon- 
naîtrez .sans  peiue  que  si  un  jour  ces  édifices  sacrés ,  semés 
sur  votre  itinéraire  savant  dans  ces  fécondes  campagnes , 
devaient  se  relever  à  nouveau  ou  s'entourer  de  succursaleu 
nouvelles,  ce  n'est. point  le  style  insuffisant  et  froid  de 
Charles  VII,  de  Louis  \II  et  de  François  1*',  qu'il  faudrait 


DAR8  LB8 

MONUMENTS  DE  LA  VENDÉE, 

MliOttl  LU  AD  COKlIS  AICHI0LMIQVB  TEXU  A  imiUT 

Pab  m.  L'aBBÈ  AUBER^ 

CbanolM  de  règliae  de  Poilien,  historiographe  du  dioeèse. 
iMpeeteur  de  la  Société  firançaise  d*archéoI<^. 


Messieurs, 

Dès  le  commencement  de  nos  travaux ,  et  ayant  de  nous 
lancer  dans  ces  courses  scientifiques  pour  lesquelles  ?oas 
choisissez  aujourd'hui  ce  beau  pays  de  plaines  et  de  bocages 
qui  nous  entoure ,  tous  accueillerez  sans  doute  avec  intérêt 
quelques  idées  préliminaires  sur  les  monuments  qui  vont 
s'offrir  à  votre  examen ,  et  devenir  de  votre  part  l'objet 
d'études  sérieuses  dont  personne  ne  conteste  plus  l'utilité.  In- 
specteur des  monuments  historiques  des  trois  départements 
qui  forment  l'ancienne  province  du  Poitou,  les  ayant  maintes 
fois  revus  et  médités  au  point  de  vue  de  notre  histoire  loale, 
îl  m'a  semblé  que  je  gagnerais  à  vous  dire  mes  pensées  en 
vous  priant  de  les  rectifier ,  s'il  y  a  lieu  ,  et  que  de  voire 
côté  vous  aimeriez  peut-être,  en  abordant  une  de  ces  vieilles 
églises  t  une  de  ces  imposantes  ruines  qui  surgissent  ici 
h  chaque  pas,  à  y  reconnaître  la  physionomie  que  j'en 
aurais  esquissée  d'avance  à  l'élite  de  cette  Société  conser- 
vatrice que  vous  représentez  parmi  nous.  En  abordant  cette 


ARGHJTECnmS  DES  MONUMEMIS  DE  Là  YSNDtB.       421 

intéressante  partie  de  nos  trayanx  communs ,  j'ai  d^ailleors 
à  me  réjoQÎr  d'autant  pins ,  qnand  nous  tous  voyons  en  si 
grand  nombre  vous  empresser  à  ces  nouveaux  comices  de 
Tarcbéologie,  d'avoir  songé  le  premier  à  îllostrer  de  votre 
présence ,  è  éclairer  de  vos  investigations  cette  plage  océa- 
nique si  merveilleusement  riche   d'antiques  souvenirs,  et 
dont  la   gloire  s'augmente  encore  de   la  noblesse  de  ses 
malheurs.   Après  avoir  considéré  ces  villes  florissantes  et 
industrieuses,  ces  solitudes  devenues  historiques;  ces  moin- 
dres  hameaux  où   surgit  si  fréquemment  le   majestueux 
prestige  des  grands  noms,  — où  s'immortalisent,  dans  chaque 
pierre  délaissée  ,  dans  chaque  temple  ou  château  vivant 
encore,  toutes  les  chroniques  d'un  vaste  pays ,  n'avais-je  pas 
sujet  de  m'étonner  que  la  Société  française  n'y  fût  pas  venue 
cueillir  encore  ces  fleurs  de  la  science  dont  elle  se  couronne 
partout,  et  frayer  quelques  jours  avec  ces  savants  modestes 
autant  que  sûrs  qui ,  soit  par  la  culture  des  lettres  et  des 
arts ,  soit  par  d'habiles  et  fructueuses  recherches  ,  agran- 
dissent tons  les  Jours  le  domaine  de  l'intelligence  publique, 
consacrent  à  de  précieuses  études  les  honorables  loisirs  d'une 
vie  occupée  ,  et  inscrivent  en  beaux  caractères  dans  les 
fastes  de  cette  riante  et  tranquille  province  des  noms  que 
sa  patriotique  reconnaissance  n'oubliera  pas?  Aussi,  grâce 
à  ce  savant  aimable  qui  nous  dirige  depuis  trente  ans,  avec 
un  zèle  aussi  heureux  qu'infatigable,  l'appel  a  été  proclamé. 
Vous  l'avez  entendu,  vous  accourez  de  toutes  parts  :  pour- 
rais-je  n'être  pas  quelque  peu  fier  d'avoir  suscité  cette  idée 
féconde 9  et  si  Fontenay  ne  me  doit  pas  consciencieusement 
pour  cela  une  place  dans  ses  dyptiques,  n'i^i-je  pas  quelque 
droit  à  me  compter  du  moins  au  nombre  de  ses  amis  ? 

Mais  j'aborde  bien  vite  l'objet  que  je  me  propose  et  sur 
lequel  j'ai  cru  devoir  appeler  ,  Messieurs ,  votre  judicieuse 
attention. 


Lé  tméiite  te  ptos  frappotiif  oÊm  léai  d'd>oM  ^  Far^' 
diétilogue  <itiî  tMié  k«  mofffAietm  dé  k  VëÉ<iée  .  o*ci»  U 
j^efsqde  tfiiivcf^M  dii  siyie  prbmttfqiMi  son  fioMcMe 
dii^nel  il  setnWé,  au  prcrmier  dovfHd'int,  que  tsMééiê 
cônMrtti.  par  ira  destsehi  arrêté  ,r  et  d*aprè»  ém  «irte  de 
|i4aii  d*ei»eiiibhe  prémédité  par  léi  «^cMteetes  d'an*  ■rfoit 
épDqde.  C'est  qu'en  effet  une  rénorwàm  dot  s*y  fnrè 
terd  la  fin  de  la  période  egifale ,  et  le  ?ciyageiir ,  wtmékà^ 
natire  la  tie  bisioriqae  de  ce  beau  pays ,  en  de?îaerait  M 
phases  à  ee  type  général  :  it  serait  hieniét  condaît,  a«  Inoiffè 
de  certanns  détails ,  à  reDionler  Jusqu'aux  temps  priniiîfi 
où  le  ohristianisme  s'eApara  de  la  contrée.  Qui  peut 
ignorer  aujourd'hui  que  la  présence  éeà  églises  romaues  « 
telles  que  lé  XP  siècle  les  a  presque  toutes  releréss^  lé- 
moigne  de  la  foi  chrétienne ,  pendant  le  cours  des  siècles  an- 
tériebrs^  et  que  la  Gaule ,  quoiqu'elle  ?it  eueort  des  restes 
nckintM-eux ,  knaié  épars  du  paganisme  jiisqu*!  la  &a  de  la 
dynastie  i»érovingienne,  fut  toute  conquise  à  Jésus»€hriii 
dès  le  lil*  siècle ,  en  dépit  mêote  des  perséditîoiis  qus  la 
foi  y  dut  subir  jusqu'à  l'époque  de  Gonstanlin  ?  De  Bi«  peer 
l'obsenraicur,  une  complète  certitude  de  rarchitecture  catha- 
lique^  avec  ses  lois  déjà  laites  de  rerienution^  des  nombni 
mystiques  «  de  l'iconographie  traditionnelle.  De  ce  point  è% 
départ»  qui  constitue  partout  la  période  rôn»iae«  modifiée 
peu  è  peu  dans  le  mode  de  construction  et  dans  l'orneneoti- 
tion  sculptée ,  ou  arrite  au  roman  propreUMni  dit»  transitioa 
rationnelle  entre  l'art  primitif  encore  trop  imbu*  au  Juge- 
ment d'une  société  qtû  se  perfectionne  «  des  tendaDcn 
froMes  et  par  trop  raides  de  la  civilisation  antique.  C'est  sa 
triomphe  sur  les  vieilles  idées;  c'est  un  développement 
donné  è  l'arl  chrétien  au  profit  do  spiritualisme  »  tt  cet 
élan'i  une  fois  pris,  ne  s'arrêtera  plus:  il  n^  de  progrès  es 
projoçrès ,  à  travers  les  richesses  de  ces  conipOsitiont  afti(k 


ARCHlTECnmE  BES  liONUMBNTS  K  LA  VBUDÊE.      &23 

tii|ti«»  èmi  sViiMfgiieittiiseBt  avee  niMa    les   râgnts  de 
Rognes  Capet ,  de  Philippe- Auguste  ei  de  saint  Looia,  Mikr 
Imiiiiôi  après ,  Kastre  décline  et  s*ék>igBe  stnaîUeiiient  de 
Mn  apsgée:  le   maniéré  arrive,  to  aymboUsme  s'afftwbKt» 
0t    FarebHecHire  ,  hélas  !    retombe  sous    Téqnerre  et    le 
rde  ces  Grecs  et  de  ces  Romaina  dont  on  Tafaitsi 
lit  déUvrôe.  Toulea  ces  révetntions,  Mesaieiirs , 
»*mBeri?ent  îd  plus  que  nulle  part  sur  Ips  murs  des  moBa* 
oaeiiu  reKgieox  :  de  saint  Vif ence  ,  retiré  vers  560  dans  la 
soKtade  d'Otonne  ;  de  saint  PhiKhert,  fondant  le  monastère  de 
NoifiMotier,  vers  675;  de  saittt  Pient  qui,  cent  ans  aupa- 
rwmty  était  fCDo  aborder  dans  un  naufrage  à  Vile  de  Mail- 
laoÊÔBy  j«squ*k  ee  vénérable  Grignon  do  Uonlfort,  dont  les 
vcaies  attendent  nne  glori6catnn  prochaine  dans  une  cha- 
pelle obscure  de  St-Laurait-sar«<Sè?re  ;  tout  est  marqué 
MU  ceîns  moltiples  de  tontes  les   variations  de  Tait.  Et  si 
nous  ajontoQs   k  ce  passé  ce  que  le  présent  nous  apporte 
dMqne  jour,  depuis  que  la  science  arcbéologiqoe  renouvelle 
daas  rSurope  entière  tant  d'édifices  du  vrai  Dieu,   nous 
traiverons  en  Vendée»  non  moins  qu'ailleurs ,  des  églises 
modernes  construites  en  entier,  des  restaurations  bien  plua 
nonabrenses  de  vieilles  églises  qui  s'écroulaient  Peut-être 
les  unes  et  les  autres  n'offrent   pas  toujours,  en  fait  de 
travail  «  des  ipécimens  irréprochables  :  des  tàtoiMiemenrs 
iBaihenrenx  y  peuvent  accuser  maintes  fois  des  mains  encore, 
trop  peu  exercées,  en  ce  psrti  pris,  plus  malheureux  encore 
de  se  jeter  hors  des  voies  normales  et  d'innover  en  une 
chose  dont  ks  règles  doivent  rester  sacrées  et  inviotoblesw 
il  faut  reconnaître  cependant,  à  la  juste  louange  de  nos 
plua  récents  architectes»  que  leurs  œuvres  sont  les  meilleures 
parce  qu'une  plu^  grande  expérience  eat  née  pour  eux  des 
fautes  do  lenrs  prédéceBsenrs  »  et  que   de  consciencieuses 
étnten'ont  cessé  de  sonflkr  li  leur  intelligence,   avec  le» 


&3&  CONGBËS  ABCHÊOLOGIQUE  DE  FRANCE. 

wbtimentde  Tart,  le  principe  religîeax  qui  seal  lai  donne 
^*auimsition  et  la  vie. 

La  cause  de  ces  transformations  successives  est  ici,  oomoie 
partout  ailleurs,  dans  les  grands  événements  historiques 
dont  le  territoire  fut  troublé.  Mais  s*il  a  vu  ses  églises  et 
ses  monastères  rasés  trop  souvent  par  le  fer  et  le  feu  des 
hordes  normandes  qui,  des  îles  voisines,  débarquaient  trop 
aisément  sur  ses   rivages;   si   Toccupation  anglaise  y  ra- 
mena, avec   de  longues  et  fatales    rivalités  si  tristement 
commencées,   les  mines  que    les  guerres  religieuses   du 
XVl*  siècle  continuèrent  et  qu'achevèrent  celles  de  la  Ré- 
volution ,  il  faut  reconnaître  que  nulle  intervention  n*opéra 
due  destruction  plus  radicale  et  plus  complète  que  celle 
de  nos  amis  d'Outre-Manche ,  à  qui  TOcéan  ne  fut  pas 
moins  scrviable  qu'à  leurs  prédécesseurs  des  IX'    et  X« 
siècles.  C'est  toul-è-fait  sans  réflexion,  comme  nous  l'établi- 
rons bieni6t|  qu'on  a  voulu  disculper  les  Anglais  d'avoir  fait 
ce  mai  auquel,  disait-on,  ils  n'avaient  pas  d'intérêt  sur  un 
sol  qu'ils  possédaient.  On  sait  bien  qu'ils  ne  le  possédèrent 
pas  sans  conteste,  que  Bressuire,  Fontenay,  Luçon,  I^ 
Garnache  et  bien  d'autres  lieux  ,  pris  et  repris  à  la  suite  de 
sièges  sanglants ,  durent  se  rebâtir  des  débris  qu'eux-mêmes 
y  avaient  accumulés:    c'est  pourquoi    nous   voyons  tant 
d'églises  reconstruites  soit  pendant  leur  domination  longtemps 
victorieuse,  soit  après  leur  définitive  expulsion ,  mêler  dans 
leur  enceinte  murale  les  traces  violentées  du  roman  pri- 
mitif è  des  reprises  d'un  autre  temps  ;  abriter  des  piliers 
cylindriques  et  des  chapiteaux  historiés  sous  des  voûtes  de 
la  Renaissance;  à  c6té  des  élégants  entrelacs,  des  monstres 
hybrides,  des  combats  de  l'homme  avec  Satan,  étaler  Timi- 
tation  à  peine  significative  des  chardons,  des  feuilles  de 
choux  et  de  ces  grappes  de  raisin  étudiées  qui  ne  sont  plos 
celles  du  moyen-Age.  Enfin,  ne  reconnaît-on  pas  des  reloo* 
ches  fort  instructives  dans  le  voisinage  fréquent  de  ces 


Atcamcivtt  DES  uoruiusmts  dc  la  rSXBÉE.     k^i 

belles  et  élûmes  fenêtres ,  allongées  et  étroites  «  d'ooe 
coope  si  parfaire ,  d*ane  ébrasore  si  profonde,  et  de  ces 
rosaces  à  meneaux  innombrables,  à  festons  flamboyants»  qui 
jettent  à  rintérieur,  avec  une  profusion  malcaknléet  un 
jour  qui  n'y  devait  entrer  qu'avec  une  mystérieuise  parci- 
mooie,  avec  une  religieuse  timidité?  Toutes  ces  anomalies 
se  rencontrent  aujourd'hui  dans  la,  cathédrale  de  Luçon.  Il 
seoibie  qu*en  elle,  si  belle  des  conceptions  de  son  premier 
plan  »  et  si  malheureuse  des  mutations  qui  la  dénaturent  » 
se  sont  résumées  toutes  ces  contradictions ,  aussi  nom- 
breuses sans  doute,  mais  moins  sensibles,  en  une  foule 
d'autres  édifices  qui  ne  sont  pas  aussi  vastes  et  qui  ne 
furent  jamais  aussi  riches  de  détails.  —  Il  en  était  ainsi  à 
la  triste  abbaye  de  la  Grenetière ,  non  loin  des  Herbiers ,  la- 
quelle n'a  plus  que  ses  débris,  mais  qui  attestait  encore  dans 
toute  son  intégrité,  avant  1789,  tous  les  styles  qui  la  sépa- 
rèrent successivement,  du  XII*  au  XVII' siècle.  —  Ainsi, 
encore  cette  belle  église  des  Herbiers,  reconstruite  au  XV* 
siècle,  garde  sa  tour  romane  au  milieu  de  quelques  reloo- 
ches  que  nécessitèrent,  vers  la  fin  du  XVI«,  les  aménités 
habituelles  des  Huguenots. —  La  petite  église  d*Aspremoot, 
détruite  et  refaite  vers  1450  (?),a  conservé  sa  place  à  côté  du 
château  relevé  par  des  architectes  de  la  Renaissance ,  au- 
dessus  de  la  charmante  vallée  qu'il  domine  avec  elle;  et 
pour  peu  que  nous  arrêtions  nos  regards,  à  cette  occasion, 
sur  l'architecture  civile  ou  militaire ,  nous  verrons  sous  les 
tours  romanes  et  aux  trois  quarts  démantelées  de  Tifiauges, 
par  exemple,  l'ogive  se  dessinant  aux  arcades  d'une  chapelle 
postérieure  ;  et  Mareuil,  unissant  en  apparence  dans  un  même 
style  son  donjon  féodal  et  son  église  des  XI*  et  XII*  siècles, 
jeter  au  loin ,  vers  Luçon  et  Mapoléon- Vendée,  les  souvenirs 
de  ses  vieilles  fortifications  perdues,  unis  à  ceux  de  la  religion 
qui  y  vit  toujoum. 


&36         MXèifes  ABCBioiociQtE  DE  reA:icE. 

HAiteilitit  reréttotts  k  oné  qoMion  qn?  Mrgb  dVUe* 
mêtntf  en  fke  de  ce$  époques  si  divemeê,  nub  paraii  k»- 
qoêllM  on  foit  l6  genre  pHidnatiqne  poser  en  triomphatMr 
9éê  aeriset  de  grandes  pierres ,  fes  arcs^ooMeaux  ^  prultts 
toftmaeitfés  de  ses  coûtes  aplaties ,  et  ses  piliers  YéleTiK 
vers  elle  comme  des  palmiers ,  aoi  brandies  sf elfes  et 
touffues.  Est-ee  fe  des  mains  anglaises  qu'il  faut  altriboer, 
romme  on  le  redit  smnrenl,  cette  régénération  de  TarcUiectare 
locale  ?  Nos  amis  ont-ib  laissé,  dans  ces  oeuvres  qui  couvrent 
toute  une  contrée,  le  caractère  de  leur  pensée  perseonelle 
et  de  leur  travail  propre?  Nous  sommes  loin  de  le  croire; 
et  défk  convaincu,  par  ce  qui  précède,  que  leur  dominaliott 
dies  nous  y  cimenta  des  ruines  avec  do  sang,  nous  devons 
reconnaître,  en  revanche,  qu*ife  s'empressèrent  moins  de  ks 
réparer  que  d'en  faire  toujours  de  nouvelk».  Comparet  les 
roonnments  de  ce  pays  avec  ceux  qui  retnpiaoent,  ailleurs,  les 
ravages  qu*y  firent  lenrs  querelles  et  les  n(kres  :  on  ne  voit 
rien  qui  ne  se  ressemble  parfaitement,  et  toute  cMe  arcki- 
tecturéest  purement  iVançaise.  Donc,  en  Vendée  aussi,  ce 
sont  des  mains  nationales ,  des  travailleurs  locaux  dont  les 
sueurs  ont  reconstitué  nos  saints  édifices.  Pour  s'en  con* 
vaincre ,  il  ne  faut  que  motiver  par  une  foule  d'exemples 
Targumentde  comparaison  que  nous  invoquons  ici.  Toyei 
toute  la  Guyenne ,  dont  nous  formons  une  portion  si  impo- 
sante, et  difes-nons  quelles  traces  étendues  on  y  rencontre  de 
Part  étranger.  C'est  du  souffle  local  que  se  sont  uniquement 
inspirées  les  restaurations  des  XIV*  et  XV*  siècles.  Quelques 
chapiteaux  H  tailloirs  arrondis,  avec  leurs  socles  de  même 
forme  (1),  un  petit   nombre  de  chevets   plats,  quelques 


(1}  lf«  4e  GsamoQt  attribue  ce  caractère,  U^  cobomiii  eu  Bit- 
tapie,  à  la  nature  det  iDalériaiii(i8ic^(.  moNiMi^t.  XVI,  p.  a9i)rMai>an 
?oit,  1^  celte  Idenlilé  ée  ^elque»  fevaif»  fiisitWei ,  ^e  ce  |»evr  êlrf 


ABCHlTBCmE  M3  WMVUmm  M  tM  TI1I»ÉL       Vît 

fmêfrct  toenin  h  msle  droit,  que  J«  lie  tadie  pft  wéiw 

avmr  rMM#f|«ées  m  ftocmie  é^se,  non  ph»  i}n*M€iin  ipéci^ 

Bien  lim  Meidé  d«  style  perpendicnlaire}  enlin  «  qnek^oon 

rares  figures  géoméliicpies  se  glissant  dan»  Tornesieoiaiîoé 

soolplée  dilk  tympens  e»  des  eornidie»  à  aiodilloM;  font 

eëla  ties«Sl|Meà  inserire  sur  les  pierres  d'un  oiènimienl 

l'HHIiien^^  <l«*an  petit  nombre  d'obserratevra  siéraient  perlés 

à  7  décovf rki  La  Bretagne  aossi»  pour  qvi  lea  mêiiM  caosee 

iNrt  àMeMè  le»  mêmes  maliiears  «  laisse  remarqoer  dans  stt 

^ises  refaites  k  la  même  époqne  de  telles  analogies  aveo  les 

nMres*  qo*oo  iroit  bien,  en  remontant  à  Tbistoire  de  œ  ?asie 

IHioral ,  qne  si  le  mélange  des  deux  peuples  a  pn  éi^ir 

certains  rapporta  entre  leors  mode»  de  constroction ,  ces 

rapports  ne  reposaient  que  sur  de  simples  réminiscences,  et 

ii*oiit  pas  empêché  Tart  français,  toujours  si  diflérent  de 

celui  de  nna  voisins,  de  garder  ses  allures  constantes  et  sa 

francbe  el  absolue  personnalité  (i).  On  serait  frappé  des 

roêmes  ooostalatioBs  archéelogiqoes,  en  parcourant  la  VbiHih 

ënm  les  deiii  ooMtrécs  un  iMuiê  lou? snir  é'cnnien  ^t ,  nm  it 
fmmtr  a  là  mmiière  siiflaife,  avaîast  po  en  pfctodra  ^otlqacfe 
iapTMiiooft  trrMteliîett  comine  il  te  fait  toujoart  aui  époquit  de 


(1)  M.  Darcel  a  peut-être,  mIod  nous  ,  donné  urop  d^importance  à 
quelques  résaëmbran6ss  o&Mrvées  psr  loi  en  Bretagne  et  en  Adg^te- 
lerre  daii»  la  eonfecthin  de  quelques  iyai|itns  et  dd  féMse  M 
tenêcrefc  (  V.  iMit/M  nrMoloffiqiUê,  t.  XIX«  pw  081  )^  Nous  crofoni 
avoir  t«mon|aé  i  en  Bretagne ,  que  on  eiemplei  ne  leot  pas  asset 
nombreux  pour  te  prêter  4  une  induction  aos^i  fénéralc.  Il  y  a  d'ail- 
leurs, dans  celle  province  plus  que  chn  nous^  un  trall  qui  caractérise 
spécialeoMut  la  plupart  des  églises  dues  ft  la  période  de  Charles  V  à 
tharles  IX,  ce  qui  compi^fid  une  suite  de  pfCs  dé  dé«t  oeiMs  aimées 
(  tSllSi-1560}.  Le  plus  itraed  noinafe  d«s  ▼eOlsa  f  fUrsuf  ètaMisa  en  le^ 
faites  en  bois  et  omemenlées  de  sculplorfs  et  de  peintures  :  je  ne  sais  si, 
en  Vendée,  on  peut  en  monfrer  un  sent  exemplatre  qui  s*efi  FSppv«ç|Mi^, 


&2S      COKGBÈS  ABCRÊOLOGIQUE  DE  FRANGE. 

pagne*  rArtois  et  ta  Picardie,  où  ToccopalioD  anglaise  s*est 
manifestée  plus  qa'ailleurs,  par  des  conséquences  identiques, 
et  dont  les  reconstructions  ne  passent  pas  pour  une  répara- 
tion consciencieuse  des  vainqueurs  (i). 

Au  reste»  il  ne  faut  pas  oublier  que  si  les  Anglais,  catho- 
liques alors  autant  que  nous  ,  furent  les  possesseurs  légi- 
times du  Poitou,  dés  la  fin  du  \II«  siècle  ,  en  dépit  des 
sympathies  qu'ils  n'y  trouvèrent  jamais  fort  complètes,  celte 
possession  même  exclut  toute  accusation  de  vandalisme 
contre  nos  monumeuts  ;  et ,  dans  cotte  première  phase  de 
leur  séjour  sur  notre  territoire,  ils  étaient  tout  aussi  inté- 
ressés que  nous-mêmes  à  ne  pas  le  dépouiller  de  ses 
richesses  artistiques.  Alors  les  seigneurs  féodaux  rendaient 
hommage  au  roi  d'Angleterre,  nos  principales  abbayes 
l'avaient  pour  Avoué  :  il  était  le  suzerain  de  tous  ,  presque 
toujours  paisible  et  respecté  ,  comme  le  maître  absolu  et 
l'arbitre  de  toutes  choses  ;  ce  n'est  qu'après  la  mort  cruelle 
d'Arthur  de  Bretagne  et  la  confiscation  judiciaire ,  en  1200 , 
de  la  province  par  Philippe-Auguste ,  que  les  hostilités 
prennent  un  caractère  de  haine  nationale ,  que  les  sièges  et 
les  assauts  deviennent  journaliers,  et  que  les  villes  voient 
tomber,  à  différentes  reprises,  leurs  forteresses  et  lours 
églises,  transformées  souvent  elles-mêmes  en  lieux  de  résis- 
tance. Encore  tant  de  ravages  ue  sont-ils  rien  en  comparai- 
son de  ce  qui  se  passe  en  suite  du  traité  de  Brétigoy  . 
lorsque  l'esprit  national ,  éveillé  par  la  grande  catastroplie 
de  Maupertuis ,  s'iudigna  enfin  contre  ce  joug  que  rien  ne 
pouvait  lui  faire  accepter.  De  longues  chevauchées,  des  com- 
bats réitérés  dévastent  les  campagnes  et  les  villes ,  sons 
la  fortune  diverse  des  partis ,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  après  les 
ravages  de  Derby  et  de  Chandos,  la  brave  épée  de  Dugues- 

(I)  fiuti.  mmnm,,  t  XII,  p.  4Sd  eisuiv.  ;  t.  XIX,  p.  145. 


ABCUlTECTUBfi  DES  liOMUMBHtS  0|i  LA  TBNO£C       42ft 

clin,  pois  celle  de  Jeanne  d*Arc  trempée  sur  Taotet  de 
S^-Galherine  de  Fierbois  »  refoulent ,  de  la  Vendée  et  de  la 
France,  les  hautains  conquérants  qu'elles  détestaient  Ce  fut 
alors  qn'on  dut  songer  à  réédifier,  de  toutes  parts,  les  monas- 
tères et  les  églises.'  De  là  cette  nouvelle  efflorescoice  que  ks 
torches  du  caWinisme  devaient  flétrir,  cent  ans  après.  Cette 
dernière  révolte  causa  des  pertes  d'autant  plus  irréparables 
que  ce  qui  n'était  de  la  part  d'un  étranger  qu'une  suite  indis- 
pensable des  nécessités  de  la  guerre  ,  devint  pour  tant  de 
Français  égarés  un  système  implacable  de  destruction  bai* 
nense,  sans,  autre  but  que  celui  de  la  vengeance  et  du  mal 

Aussi  nous  avons  sous  les  yeux ,  en  parcourant  le  tableau 
archéologique  de  la  Vendée  ,  une  histoire  très-lisible  des 
XIV*  et  XV*  siècles  par  les  monuments— -Mais  cette  histoire 
est  comme  une  gaze  précieuse  où  l'aiguille  avait  prodigué 
les  charmants  caprices  d'ingénieux  dessins,  à  travers  lesquels 
un  œil  attentif  apercevrait  encore  d'autres  beautés  non 
moins  attrayantes.  Le  fond  de  ce  tableau  si  diversement 
nuancé,  c'est  toujours  notre  beau  XII*  siècle,  tout  radieux 
des  vives  couleurs  de  son  esthétique  imagée ,  de  ses  ensei* 
gnements  théologiques  et  de  ces  magnifiques  formes  de  ptan 
général  qui  s'éterniseront,  soyez-en  sârs,  avec  leur  symbo- 
lisme profond  jusqu'à  la  consommation  des  choses  humaines. 
Aussi,  Messieurs,  en  parcourant  cette  terre  qui  vous  pro- 
mettait des  charmes  inconnus  ;  en  admirant  ces  contrastes 
si  attachants  qu'aiment  les  esprits  élevés ,  entre  une  si 
riante  nature  et  des  monuments  dont  les  souvenirs  s'imprè- 
gnent en  même  temps  de  tristesse  et  de  gloire»  vous  recon- 
naîtrez .sans  peine  que  si  un  jour  ces  édifices  sacrés ,  semés 
sur  votre  itinéraire  savant  dans  ces  fécondes  campagnes , 
devaient  se  relever  à  nouveau  ou  s'entourer  de  succursales 
nouvelles,  ce  n'est. point  le  style  insufiisant  et  froid' de 
Charles  VII,  de  Louis  XII  et  de  François  1*%  qu'il  faudrait 


4»0  ÛCMKàifeS  êAQiMOMSAQIi  M  fUiiÇM, 

i|iréfiMr|Miir:C«Bffl<séaéffirteu  «fschilattmsrfi  :  MU  r^fto 

IpraBièmi  «naèn,  ^n^ii  j  tmidnk  iwfcmrMii<MWi«iir«i« 
wajimimmifn^  «nîMont  .etraciéristiqiifft  «  faf  f  tiiwmt 
«ranc  lei  àèmMMiê4m  ni$  4l*A«glclent  filibi  i<ilii  4e 
'Cândi.  tti  dibqoida.bMi  Ki«b  lOgîaaliB  JUIF  iM^  i|ti 
fftuMiiHii  mobis  bkm  im»  we  fipmH»  lonitiqiwu  9*  JU 
MripwnB'esiffaildittcîle.  «iJmi  Ici  plaw  «mi  Mûwwi 
.4*0110  eaènfimi  (tins  <»ftitpc^  il  ji«m  amblt  4W  Ji|ié- 
itett  roôiaiieuBsi  la  tmM  t^HKiU»  de  laiWaifle  j^  li  kmm 
MligMoxiei  Je  MutjeMitt  de  mjèngm»  rmnifMnm.  hmr^ 
:4eMedètes  ceeoni  r«iié^«Mr  ipie  i«  ercUieeMîeJ^Ui- 
.fOQis,  cooiflie  mHêHk  awona  îdu  .■<eiiiieat  40*1  M|wr«i 
•Iftfmdttke:  double  Ideoliioi  oWstfiMeieeeanprteîédllls 
«MI  ^t  mettenl  Jear  tiiitaUe  nkwe  k  ji*eo  h^  fibeecker 
4f«|ilee.  Cette  foéthede  widca  toiqonn  m^o»  40e  r«»- 
JMoo  «rop  éeoatée  peotf^étre ,  ici conme  ailfeoiv,  de  Mue 
do  «oilMque  aUtaidi  fNr  de  CfOHen  (entes,  m  iMcpr 
id'élefer  «deB.vofttee  ïcagilei  enr  dei  «stre  d*eae  Apaieioor 
4<|oieoqoe,  et  d'merJe  efiotptoret  eeos  mériie,  qoeiqoe 
den  AèecB,  desfoitee  «t  des  fdtAhs  dent  ii  JtetMixe  er 
i»ot  pes  oiieoK  qoe  lee  deen. 

Aiflti.  Btenieun,  les  nilnei  oe  ôkjfUBfkm^c^  ^V^  «IMMor 
4ê\w  idaceeNiK  prinîlifcs  heatit^  jpi  iparient  te  jdoe  eo 
cttorde  rhemoie;  le  ohrietiafiieaie  minait  ^deos  eea  mmur 
4Denu,  eaot  aecso  mélenge  d'ioi  Age  4e  déudeiice  ol  de 
•flMiwaia  goit,  et  en  pieux  asiles céaeri^  ao  fiaoriioeell 
-k  peièpe  domîoeraieiit  eneore  •  de  toute  ,leor  efllMté  woole* 
las  esmpioeostti  balAatîons^  ee  gaideot  UHÛcJim  pfdcîflii- 
I,  notfS'le  eaaons»  la  g^icose  méotoice  4e  4^01  entf* 


RAPPORfF 
ViïMm  0E  U  COLLECTION  WIEUIES  ANTIOIIES 

DE    M.   JULES    CHARVflrr, 
PAR    M.  BKM-JAMIXr    X'ZrjI^Oïa'. 


Parmi  les  sojets  les  ptut  digoes  de  TatteatioD  des  arcMo- 
lognes,  il  faut  ranger  tout  ce  qui  est  de  nature  k  porter  la  io* 
imère  sur  les  diverses  brandies  de  rindustriechez  les  anciens. 
La  Société  française  d'archéologie  pour  la  conaert atloo  des  mo- 
numents historiques  a  déjà  engagé  maintes  fois  «es  membres  à 
diriger  lenrs  recherches  de  ce  côté  ;  mais  les  résultats  qu'ils 
ont  obtenus  sont  restés  la  plupart  du  temps  bien  iocompleu» 
chacun  d'entr'enx  ayant  presque  toiijours  restreint  le  cercle 
de  ses  investigations  à  la  contrée  qu'il  habite.  Telle  n'a  pu 
été  la  bçon  de  procéder  de  M.  Jules  Charvet,  en  s'attachant 
à  l'étude  de  la  fabrication  du  verre  dans  la  Gaule:  aussi 
vient-il  mettre  sous  les  yeux  du  Congrès  une  collection  de 
produits  dont  h  valeur  scientifique  est  tout-à-fait  exception'* 
nelle.  «  Patiemment  composée  des  plus  beaux  et  des  plus 
rares  spécimens  découverts  depuis  le  commencement  4s  ce 
siècle  et  réunis  un  à  un,  cette  collection  renferme»  à  llienre 
qu'il  est ,  plus  de  trois  cents  vases  de  toutes  formas  et  de 
toutes  nuances.  Presque  toutes  les  provinces  sont  représen* 
tées  dans  cette  beUe  suite»  sauf  peut-être  la  Bretagne  et  notre 
Poitou  «qui  ne  se  sont  pas.  Jusqu'ici,  dépouillés  de  leurs 
trésors  en  sa  foteor.  Le  contângent  d*Arles  seul  atteint  le 
chiffre  de  plus  de  cent  pièces  d*un  intérêt  considérable.  Ceux 


Eut  det  am  te»  1b  Oaqle  au  IH*"  sièc^.  —  Tombeau  4f 
la  fenvne.  artiste  df  ^-MMard^de^-Préa»  — -  FAfiMiito 
de  sdplptiire»  et  de  peiAtmcs  aBliqiiei  resiiviVb  ea 
Poil^.  -^  A-t-on  trouvé»  inir  que^uça  autm  faînta  de 
la  frapoe^  dfs  ipstnimesta  de  peintwe  analofuea  è  tan 

tiortJadeSt-MédBid? •       76 

Quelle  ^.la  Goinpgàtîoa.des»  ^p^ts.  mpn^taifes  moms 
e^faïuné»  eotre  la  Laira  et  la  Ghareute  9  QueNea  noUans 
iiistoriques  peut-on.  tîrar  de  oea  di^iûlfi  9  Mauiea  de  feu*- 

moftnajeupb   .    •    .    .    , 77 

QueUe  est  l'erigine  dea  lieux  app^  Tifiauiea,  L^Aasorie, 
AiQre«  Lfi  Romaoïe,^  Ifprtagne,  Marmande»  Epaguei 

elc.  ?  Quelle  en  rorigine  de  la  Méluâir  ? M. 

Rapport  de  M.  Charron  st|r  le  aonterraw-reAise  de  WAùsae  : 
Obiervatkwa  g^néralea.  —  DwcriptieB.  —  Êpa^ie  pié- 
sumée  de  la  création  de  œ  refiige.  ^  liages  auxqiiela  il 
au^it  pu  sçrvîr.  -7-  Explication  d'un  dicton  pq^ulaire.  78 
Quels  sont  les  plus  anciens  monunienla  chrëUena  du  Poitou? 
A  quelle  époqiie  le  paganisme  a-t-il  cessé  d'être  la  re- 
ligion,domii^ante  49ns  la  contrée?  Monuoients  de  Reafc 

et  de  St-Georges-de-Montaigu 90 

Excursion  à   Ifieui^sur-l'Autise ,    à    St-Pierre-le^Viewx  et   à 
MaUhtak,  te  15  Juim  480â.  Présidence  de  M.  de  Gau- 

mont. 92 

N'ieul-suf'-rAutîae{  Église,  ^Cloilre /</. 

St-Piene-le-Vieux  :  Église,  pierre  tombale  .....        97 
M aiHeiais  :  ÉgHse  du  XII*  siède.  ~  Abbaye.  —  Bamiuet 
offert  par  M.  Poêy-d*A?ant  dana  Vanden  dortonr  de 
cette  abbaye  ;  toast  de  M.  Tabbé  Baudry 98 

Séance  du  15  juin  tenue  dans  l'ancien  dortoir  de  tabbojfe  de 

il/ai/ftf2itû.  Prtâdence  de  M.  Tabbé  Le  PeUt    ...      106 
Quels  sont  les  débris  dea  monuments  méroTfaigieDS  qui  se 

trouvent  entre  la  Loire  et  la  Sèvre-Niortaise.    ....       U. 
Quels  sont  les  monastères  bas^poitevins  d*origine  qnécovin- 
gienne?  Exisle-t-il  des  pièces  susceptibles  d'éclairctr  les 
originrs  des  abbayes  de  Sl-Michel-en-rHcrm  et  de  Luçon?      t07 


TABtE  DES  MAtlteSS,  &77 

Sépulttties»  vases  funérains,. armes  bijoux,  ustensiles,  objet» 

djwM  4e  cette  période  iwQéittis  èB  Poitoii.  •  .  •  .  i08 
nmniuoieusCe>>t-il  une  notable  diffiërenee  de  style  entre  ks 

bijoux  BéBovingieDs.  en  or.  et.  ceux  .en. argent  fiibriqués 

pendant  les  Vl«  et  VII*  .sîè6le&? HO 

-  Gertains  types  de  bijoux  se  sonUils.petpétuéa  depuis  les  'teaspa 

mérovingiens .jusqu!à  nos  jours?    •. i^i 

Restes  des  .monuments,  earioviagienii  qui  existent  dans  le 

Pdlpu 11^ 

Si^itures  de   la  période  carloviugienne.  ~~  Sépultures  des 

pirates  normands. ii3 

Monnaies  poitevines  inédites  des  pértodte  iteéroringienne  et 

caiHotîngiednei.    • HA 

l**  Sétthce'dui^j^n.'  Prtsidente  de  H.  rabbé  Auber  ...      iik 
Opinion  de  M.  de  Quatreliq^  sur  Torigine  des  bancs  d^hultres 

de  St-Micbel-en-rHerm 445 

Mémoiie  de  M.  Fabbé  Anber  sur  les  statues  équestres  de 
quelipies  églises  romanes  et  leur  signification  4ans  Tes- 

ttiétiqi^e  çbr^tiepne /</• 

Opinion  de  M.  de  Longuemar  sur  le  même  snjeL    •    •    .       M 
Mémoire  de  M.  de  Roehebrune  sur  les  églises  béties  au    X^ 

sièqte  en  Bas-Pqitou  ?  r-  Cai^ictères  de  oes  églises.    .    •      116 

État  départ  ap  ?^*, et  au  ^I,«  siècle. 417 

A  quelle  époque  Tare  brisé  a-t-il  commencé  à  être  employé 

.en  .Po^toq  ? .. /</• 

Cryptes  6  plein  «dnlre.  —  Cryptes  à  ogive.  —  Églises  ft 

(àçi^de.à  |»lein-cintre.  —  Façades  mêlées /«/. 

Les  églises  des  XI*  et  XII*  siècles  ;  leur  importance  au  double 
point  de  vue  de  rarchitecture  et  de  la  sculpture. 
St-Nicoias4e-B'rem.  —  Crypte  de'  Nbirmodtier.  —  Crypte 
de  'NoCre-Dame  de'Fdntehay  et  de  Curzon.  —  Crypte 
de  Tiffauges,  au  château. —Crypte des 'Essarts.   .    .      419 
Nieul    .    .    .    ..;...'.*..•..     .    .    .      420 

VôuYênt  .....' *    4ÎÎ 

Poussais. « «    .      iH 

Maili^  et  Fontaines.  —  Maillezais. 425 


4j8  tablc  bËS  MATikacs. 

BeneL ».  .At6 

U  Chalse-Ginud.  —  Les  MovUen»— IfaremL^U  Gnû- 

nelerie.  —  St-Pompais    •••••••••»  iî7 

Types  génémax  • •    •    .    •  US 

Résumé f» 

Sculpture r ia« 

Exécution  de  œs  lottiptures td5 

ObsenrutioiM  pur  divers  menilNPes  sur  le  mène  sujet    ,    .    •  i87 

Fifito  aiijc  aiicîeiin«s  maisons  dt  la  vUle  de  Fontena^  à  Vem- 

placement  du  château  et  d  Véglise  Notre-Dame.    •     •    •       138 

Visite  à  la  coUeetwm  de  iL  Be^jimin  FUlùti,  —  Objets  d*ait  : 
sculptures,  peintures,  dessins,  pnvures.  -«- Antiquités  et 
curio^tés.  —  Monnaies  et  médailles.  -^  Autographes 
principaux ••••«••    ••      iht- 

S*  Séance  du  16  Juin.  Présidence  de  M.  Segrestain  .    •    •    .      448 
Observations  de  MM.  Marehegay  et  VMté  Aillery  sur  rutUité 
des  pouillés  et  sur  les  soins  que  Ton  doit  prendre  k  re- 
constituer les  archives  d*un  diocèse  quand  les  anciennes 

ont  été  détraites. 449 

Communication  de  M.  Tabbé  Baudry  au  sujet  d*une  croix- 
reliquaire  en  bronae  du  XI*  siècle  et  de  plusieurs  autres 
objets  de  la  même  époque  ••••••••••      150 

Autres  communications *••••••    ••      451 

Détails  donnés  par  MM.  Pabbé  David  et  de  Longuemar  sur 

ks  peintures  morales •    •    •    •    •      452 

Examen  des  questions  relatives  à  l*architeclore  du  moyen-Age 

en  Vendée  et  dans  le  Poitou.    •    • 454 

Excursion  à  Vouvent,  Mentent  et  Foussais.  Présidence  de  M.  de 

Caumont. 455 

Vouvent:  Église.— Cliâteau Id» 

Mervent  :   Pont  de  la  rivière  de  Mer.  —  Giiàteau.   — 

Église 460 

Foussais  :  Église. — Vieille  maison  .    .••••••  46S 

Séance  unue  à  Mervent,  le  47  Jain.  Présidence  de  M.  Charles 

AmaulL     ••••••.*•«.%••«-     465 


TAhLE  DES  MAUkRES.  ^7^ 

OtMenratioui  de  M.  de  CaomoDt  sur  Tintérêt  qu'oHh»  Télude 

de  rarcfaltectnre  militaire *      ^^^ 

Autret  commonîcatioiM  sur  le  même  sujet J^* 

Bétail»  donnés  par  If.  Fillon  sur  ud  trésor  du  XIII*  siècle 

découvert  à  Poitiers 4«4 

Examen  des  question  relatives  aux  anciennes  séimlturea  du 
inya,  à  Tindustrie  drapière  de  Parthenay,  auxverretiet 
qui  ont  pu  exister  dans  le  Poitou ,  par  MM.  FUIon  et  de 
RodMbrune. ^^^ 

!••  Séance  du  18  juin.  Présidence  de  M.  de  Rodiebrune.    .     .      466 
Rapport  de  M.  de  Longuemar  à  son  retour  d'une  excursion  a 
St-Michel-en-rHerm   sur  des  traces  d'habitations  anté- 
rieures aux  temps  historiques. 
Coup<l*œil  sur  la  carte  géologique  de  la  Vendée.  —  Ce 
qu'on  entend  par  le  marais  vendéen.  —  Dépôt  argileux 
connu  sous  le  nom  de  bry ,  formant  le  sol  du  marais 
et  reposant  sur  le  calcaire  jurassique.  —  Cause  qui  a 
produit  ce  vaste  dépôt  d'aigile.  —  Prodigieux  travaux 
exécutés,  depuis  deux  siècles,  pour  donner  à  ce  sol 
radmirable  lècondilé  qu'il  a  aigourd'bui.    ....      467 
Dépôts  de  cendres  signalés  au  contact  même  du  sol  cal- 
caire et  du  sol  argileux.  —  Nature  de  ces  d^ts.  — 
Présence  d'une  quantité  considérable  de  fragments  de 
terre  gros^remcnt  cuite  attestant  l'existence  de  fours 
sur  le  rivage  calcaire.  —  Indices  permettant '^  feire 
remonter  ces  dépôts  aux  temps  anté-historiques,  con- 
temporains des  sépultures  et  des  habitations  des  popu- 
lations troglodjtiques  de  la  Gaule.    ..,..•      47î 
Aspect  du  vaste  désert   du  marais  vendéen.  —  Curieux 
gisement  d'huîtres  accompagnées  des  mollusques  et  des 
parasites  qui  vivent  dans  les  mêmes  stations  marines, 
formant  les  petHes  colUnes  de  Bel-Air  et  de  St-Michel- 
en-1'Herm.  —  Traditions  anciennes  de  la  contrée  à  ce 
sujet  —  Données  recueillies  sur  ces  dunes  et  consé- 
quences qui  peuvent  en  être  provisoirement  tirées.— 
Époque  approximative  à  laquelle  le  dépôt  a  dû  se 

,  —  Conclusion*    ..•...••••      *75 


/|36  SÉANCE  GÉNÊBALÈ  TENOE  A  ÊVREtJX, 

de  Constanlin-le -Grand,  ont  été  extraites  de  ces  débris,  qoi 
appartiennent  vraisemblablenient  à  une  villa. 

M.  Bordeaux  demande  qo*un  plan  soit  dressé  de  ces 
vestiges. 

M.  Bordeaux  donne  communication  d*un  mémoire  de 
M.  Dramard  sur  la  Gommanderie  d'Étanipes  et  Ghalo-la- 
Reine.  Gette  intéressante  notice,  accompagnée  de  dessins, 
sera  publiée  dans  le  Bulletin  manwnentaL 

M.  rinspecteur  de  l'£ure  est  aussi  chargé  de  faire  con- 
naître à  l'assemblée  deux  notes  remises  par  MM.  Laomooier, 
sculpteurs  à  Gonches,  qui  n'ont  pu  se  rendre  à  ÉYreox 
comme  ils  le  souhaitaient  La  première  concerne  un  tombeao 
dont  les  fragments  ont  été  découverts  par  ces  zélés  archéo- 
logues dans  Téglise  de  Beaubray. 

En  1862 ,  la  Fabrique  de  cetre  paroisse  conçut  Tidéede 
repaver  Téglisc ,  et  pour  le  faire  avec  plus  de  luxe,  il  fut  ré- 
solu de  partager  les  carreaux  de  terre  cuite  qui  formaient 
Taire  par  des  bandes  de  pierre.  On  prit,  à  cet  effet,  des 
pierres  sculptées,  employées  déjà  à  cet  usage  dans  l'église; 
les  sculptures,  bien  entendu ,  avaient  éié  retournées  du  côté 
du  sol.  On  aurait  dû  accorder  quelque  attenlion  à  ces  frag- 
ments lorsqu'on  les  découvrit;  mais  les  maçons  n'eu  enreot 
aucun  souci ,  et  ils  se  mirent  à  les  refendre  conscienciease- 
roent  pour  les  utiliser  dans  leur  nouveau  travail  MM.  Lau- 
monier  eurent  connaissance  de  ce  fait ,  et  se  rendant  aassiiôt 
à  Beaubray,  ils  purent  acquérir  ce  qui  restait  et  parvinreot 
à  reconstituer  le  tombeau  dont  ils  présentent  un  dessin  par- 
faitement exécuté,  coté  à  10  ccniimètres  pour  mètre. 

Ge  mausolée  avait  été  érigé  pour  recouvrir  les  restes  d'os 
membre  de  la  famille  de  Postel  des  Minières.  Il  en  est  ques- 
tion dans  V Histoire  de  la  ville  de  Rouen  par  Farin.  Voici 
son  texte  : 

4  ^lise  paroissiale  de  Baubray  ,  auprès  de  Condies.  Sur 


LE  27  MAI  1866.  bZl 

«  six  colonnes  de  pierre  dS  U  pieds  de  hauteur  ^  est  une 
«  grande  table  de  marbre  où  sont  écrites  ces  lignes  : 

«  Ci  gist  feu  illustre ,  noble  et  vertueux  seigneur  mon* 
«  seigneur  Thomas,  seigneur  et  patron  des  Minières  Postel, 
«  tlu  Cormier f  Baubrey ,  Coulombiez,  S^'^3farthe,  Saint" 
«  Mesnil  (Sces  Mesnil  f) ,  conseiller  du  Roy ,  consolateur 
«   des  pauvres,  de  grande  charité  et  dévotion,  lequel  après 

•  avoir  prévu  son  décèz  sans  regret  des  honneurs  et  biens 

•  tle  cette  pérégrination ,  a  rendu  son  âme  à  Nosire-  Sei^ 
t  gneur  /e  19  octobre  l'an  de  grâce  1519.  Priez  Dieu  pour 

•  lui.  Amen!  » 

c(  Ces  six  colonnes  SDpportaient ,  au  commencement,  une 
table  de  marbre  sur  laquelle  ledit  Thontas  Postel  était  repré- 
senté priant;  mais  les  hérétiques  Tout  détruite  en  1562.  Cette 
sépulture  a  été  construite  aux  dépens  ô' Antoine  Postel,  son 
fils.  » 

Mais  le  caveau  recouvert  par  le  monument  renfermait  les 
restes  de  plusieurs  autres  membres  de  la  même  famille. 
MM.  Laumonier  ont  relevé,  dans  la  chapelle  du  château  de 
Baubray,  Tinscription  suivante  : 

Cy  gist  Jean- Baptiste  Postel,  chevalier,  seigneur  des  Mi- 
nier  es  et  des  Nouiles^  qui  a  désiré  que  son  corps  fût  inhumé 
en  cette  chapelle  où  il  a  fondé  une  messe  chaque  semaine,  et 
son  ctxur  est  sous  le  tombeau  qui  est  en  l'église  de  Baubrcy, 
Il  décéda  le  27  septembre  1680,  âgé  de  78  ans. 

François  Postel,  mort  en  1695  exprime  le  même  vœu  , 
d'après  une  longue  inscription  qui  se  voit  aussi  dans  celle 
même  chapelle. 

Le  dessin  de   MM.  Laumonier  passe  sous  les  yeux  des 

membres  de  la  Société  ;  on  y  voit  en  effet  ,  six  colonnes  en 

forme  de  balustres ,  fcuillagées  à  leur  renflement ,  qui  sap<" 

portent  une  corniche  sculptée  de  beaux  rinceaux.  Les  cinq 


&38  SÉANCE  GÊMÉBALE  TtWJï.  A  ÊVRELX, 

Gompiitioieiiis  d«  rentrMrioaoHnent  aont  rcmph  fwr  dn 
niches  cintréeli  abrittiH  des  stilDCItes  des  Verlm.  A  leurs 
auribiHs«  oo  reoomistt:  la  Jmtice,  la  Force,  la  Vérilè,  la 
Religion,  la  Charité.  C'esl  ane  admirable  cooipeii«ioa  de 
la  Rcnaissaoee,  de«t  on  doit  vivemeiii  regretter  la  desirac- 
tioo. 

MM.  Laitmonier  présentent  aussi  k  la  Société  «ne  série 
de  qnarante'deox  dessins  coloriés  des  fNifages  en  lorre 
cuite  émaiilée  qui  ornaient  l'église  do  Tabbaye  de  Coeches. 
Il  leur  a  ftliu  employer  une  grande  patience  et  toutes  leurs 
connaissances  archéologiques  pour  reconstruire  avec  certi- 
tude ecs  carreaux  ,  dont  on  retrouvait  seulement  de 
minimes  fragments.  Il  parait  que  les  iconoclastes  lie  1793 
s'étaient  évertués  à  les  briser  à  coups  de  masse  «  sans  dente 
parce  que  beaucoup  offraient,  comme  décoration,  des  fleurs 
de  lis  ou  d'autres  emblèmes  héraldiques.  Plusieurs  portent 
aussi  des  inscriptions  ^  ce  qui  fait  présumer  qu'ils  appar- 
tiennent à  des  tombeaux.  MM.  Laumonîer  ont  été  bien 
Inspirés ,  dit  M.  Raymond  Bordeaux,  car  ce  qui  reste  de 
l'antique  abbaye  est  condanmé  è  disparaître ,  par  mesure 
administrative.  On  peut  encore  voir  de  curieux  caveaux, 
une  partie  du  cloître  et  les  soubassements  du  mur  sep- 
tentrional de  l'église  9  avec  deux  beHes  arcades  romanes. 
MM.  Laumonier  ont  remis,  à  l'appni  de  leurs  dessins ,  une 
notice  sur  l'abbaye  ,  dont  voici  quelques  extraits  : 

■  A  l'heure  où  vont  disparaître  pour  toujours  les  der- 
niers débris  de  l'abbaye  de  St-Pierre-ct-St-Paul  de  Cas- 
tiHon-Iôs-Conches ,  nous  éprouvons  le  besoin  d'auirer  l'at* 
tention  des  archéologues  sur  ce  vieil  asile  de  la  science. 
Depuis  plusieurs  années,  nous  demandons  à  l'adminiitratien 
de  reowilllr  ces  prédenses  reliques  pour  les  grouper  dans  le 
jardin  public,  en  regard  du  vieux  donjon.  Saure-t-elle 
comprendre  le  sou?enir  qni  s'attache  h  ces  pierres  nntiiéesr 


LE  27  MAI  186/i.  à39 

<  Bâtie  par  les  Toeny ,  dans  le  XI*  siècle ,  Tégliie  se 
comiwsaîl  priinHiveinent  d'une  nef,  avec  sous  -  ailes,  qni  ne 
ëépassaient  pas  les  transepts ,  et  d'un  sanctuaire  étroit  de 
Corme  recuognlaire. 

«  Celle  disposition  simple  et  sévère ,  ne  nianqaaii  pas 
d'effet,  grâce  à  une  beUe  ornementation  dont  on  peut  encore 
juger  par  le  portique  du  nord,  assez  bien  conservé,  el  par 
qtfefques  chapiteaux  et  corbeaux  provenant  de  la  nef  et 
recoeillls  par  nous. 

■  Vers»  1300  ,  Amicie  de  Conilenay ,  dame  de  Concbes, 
et  son  fils,  Philippe  d'Artois,  firent  bâtir  sur  l'intertransept 
un  magnifique  clocher.  Le  mur  latéral  do  sod  de  l'égHse  fut 
alors  reconstruit  entièrement,  comme  l'attestaient  les  bases 
des  piliers  qui  y  éi  aient  engagés  et  les  chapiteaux  trouvés 
dans  les  décombres,  dont  le  style  avait  tous  les  caractères 
de  cette  épo(]ue. 

c(  Une  ancienne  chronique  nous  apprend  qu'en  13i!i3  , 
Robert  d'Artois,'  devenu  félon ,  vint  de  nuit ,  accompagné 
d'un  parti  anglais^  bouter  le  feu  au  manoir  abbatial  L'In-» 
cendie  gagna  la  charpente  de  l'église  et  le  clocher,  puis  en« 
vahit  la  plupart  des  bâtiments  claustraux  qui  furent  détruits. 
Les  religieux  se  vireot  contraints  de  se  réfugier  dans  une 
maison  de  la  viUe ,  nommée  depuis  la  Petite- Abbaye.  On 
voyait  encore ,  à  la  fin  du  dernier  siècle ,  une  croix  en  fer 
sur  sa  toiture. 

«  Pour  aider  à  réparer  ce  désastre  ,  le  bon  roi  Charles  V, 
avant  de  mourir ,  légua  aux  moines  de  Gonches  des  fonds 
à  prendre  sur  son  duché  de  Normandie. 

1  Avec  cet  argent  et  les  secours  que  lui  fournirent 
quelques  bonnes  âmes,  entr'autres,  le  sire  de  Fourneaux  , 
écoyer  de  Du  Gnesclin,  que  les  chroniques  du  connétable 
nomment  INerre  Fournet ,  l'abbé  Richard  Hidulpbe  entre- 
prit sur-le-champ,  la  réédification  de  l'église. 


ft&O      SÉANCE  GÉNÉRALE  TENUE  A  ÊVREOX , 

«  (Joe  grande  partie  de  Tédifice  avait  résisté  aa  désastre. 
La  nef«  ses  sous-ailes  et  quelques  parties  du  cbœor  furent 
conservées  ;  et  autour  du  sanctuaire ,  l'abbé  HIdolpbe  fit 
Jeter  les  fondements  de  sept  chapelles,  celle  du  centre  cou* 
sacrée  à  la  Mère  de  Dieu.  Il  y  prodigua  une  décoration 
d'une  grande  magnificence;  c'est  là  que  nous  avons  re- 
cueilli  les  fragments  de  pavés  émaillés  dont  nous  avons 
fait  la  restitution  ,  plusieurs  chapiteaux  d'un  dessin  très- 
élégant,  rehaussés  de  dorures  et  de  vives  peintures,  des 
fûts  de  colonnettes  et  des  embases  d'un  profil  très-pur. 

«  L'abbé  avait  l'intention  de  couronner  son  œuvre  par 
un  roaguifique  clocher  ,  mab  les  ressources  lui  manquèrent. 

•  Bernard  Cariti^  évêqne  d'Évreux,  vint,  en  1383,  faire 
la  consécration  de  la  nouvelle  église.  Le  seigneur  de 
MeniUes ,  du  nom  de  Brucourt ,  était  alors  capitaine  de  h 
ville  et  du  château  de  Conches. 

«  Comme  ou  peut  en  juger  par  les  restes  encore  nota- 
bles qui  vont  prochainement  disparaître ,  le  cloître  de 
l'abbaye  a  dû  être  construit  au  commencement  du  XV* 
siècle.  Nous  ignorons  à  qui  on  en  est  redevable. 

a  Dans  les  derniers  siècles ,  le  sanctuaire  fut  décoré 
dans  le  goût  régnant.  Le  Brasseur,  l'historien  du  comié 
d'Évreux,  se  plaint,  sans  doute  avec  raison,  de  sa  disposi* 
tion  trop  théâtrale.  Une  Résurrection  en  terre  cuite ,  d'un 
assez  bon  dessin  ,  surmontait  l'autel.  On  en  voit  encore 
des  débris  chez  on  habitant  de  Couches. 

«  Le  15  mai  1791 ,  les  habitants  réunis  des  paroisses  de 
S^-Foy  et  St-Éiienne  de  Conches,  de  Notre-Dame-du- 
Val  et  du  Yieux-Conches ,  avaient  à  délibérer  sur  le  choix  ï 
faire,  pour  la  célébration  du  culte,  entre  l'église  abbatiale  et 
régliw  paroissiale  de  S^*-Foy.  Après  de  longs  débats  et  une 
énergique  protestation  des  habitants  du  Val ,  l'église  S^-Foy 
fut  choisie ,  et  Tantique  basilique  des  Toêny  et  de  Tabbé 


LE  27  MAI  186A.  &&1 

Btdttlpbc  devint  la  proie  des  démolisseurs.  La  destruction  ne 
fut  complétée  qu'en  1822:  Tadministration  avait  trouvé  ce 
moyen  ingénieux  d'occuper  les  ouvriers  pendant  l'hiver.  Les 
pierres  sculptées  furent  arrachées  pour  faire  de  la  chaux ,  et 
Ton  prétend  que  celte  chaux  était  de  beaucoup  la  meilleure.  » 

Des  remerclmenu  sont  adressés  à  MM.  Lauroonier  pour 
leurs  intéressantes  communications,  et  M.  de  Gaumont  espère 
qu'ils  voudront  bien  exposer  k  Paris ,  lors  du  Congrès  des 
délégués  des  Sociétés  savantes ,  leurs  remarquables  deasius. 
M>  Bordeaux  en  prend  pour  eux  l'engagement. 

M.  de  Caumont  rappelle  que,  lors  dos  séances  tenues  en 
1857  pendant  le  premier  Concours  régional,  on  avait  constaté 
le  fâcheux  état  d'abandon  où  gisaient  les  précieux  morceaux 
d'architecture  provenant  du  Vieil>Kvreux,  de  St-^mson-sur- 
Risle  et  autres  lieux.  M.  le  Préfet  lui  avait  promis  de  leur 
donner  asile  au  rez-de-chaussée  du  bâtiment  des  Archives  qui 
était  en  construction.  Ce  projet  n'a  pas  été  réalisé.  Il  en  ré- 
sulte que  le  Musée  ne  peut  s'augmenter ,  car  la  seule  utilité 
d'un  musée,  c'est  de  donner  abri  à  une  foule  de  fragments  qui 
se  trouveraient  perdus. 

Ces  questions  donnent  lieu  à  une  vive  discussion,  à  laquelle 
prennent  |)art  MM.  Izarn  et  Lebeurier»  d'un  côté;  de 
Caumont,  Raymond  Bordeaux  et  Gadebled,  de  l'autre.  Il 
en  résulte  que  la  question  du  musée  est  restée  au  même 
point  qu'il  y  a  sept  ans.  Il  y  aurait  bien  eu  des  salles  voûtées, 
fort  coo^nabies  sous  les  Archives;  mais  elles  ont  reçu  une 
autre  destination ,  et  les  morceaux  du  musée  gisent ,  suivant 
leurs  dimensions,  dans  un  coin  du  Jardin  public,  où  l'hu- 
midité les  ronge,  sous  un  hangar,  avec  les  brouettes  et  les 
ustensiles  de  jardinage,  et  enfin,  dans  une  arrière -salle  de 
l'amphithéâtre ,  où  les  petits  objets  se  détériorent ,  n'étant 
jamais  aérés.  On  ne  peut  prévoir  quand  cet  état  de  choses 


f\k2  SÉANCE  GÊNÊHALIl  TëKUL   k  ÊVREUX, 

p«irra  eemet.  M.  le  oomte  de  Retset  avaH  pnmiqaé  un 
YOle  da  Conseil  gteéral  qsi  permeiUk  d'eipérer  une  «rfotioD  ; 
mais  les  objpu  recaelUis  apiurtiemieiH  I  (nûa  propriétaires 
différents  :  la  ViHe ,  le  Oépcirtemc^u  et  fa  Société  d'agricol- 
tnre  de  l'Eure  :  on  n'a  pa  s'entendre ,  él  les  fonds  votés  ont 
été  employés  à  faire  des  photographies  des  monuments  les 
pins  remarquables  du  département.  Lorsqu'il  est  fait  une 
découverte ,  on  n'a^^porte  pins  rien  I  ee  dép6t ,  qoMl  est  in- 
possible  de  faire  voir  aoi  étrangers  ou  aux  habitants, et  font 
est  perdu,  sauf  ce  que  quelques  collectionneurs  peuvent  ra- 
masser. [1  n'a  même  pas  été  dressé  decatiitogue  (il  en  eftt ,  do 
reste,  ainsi  pour  beaucoup  d'autres  collections  de  province]; 
car  on  ne  peut  reganler  comme  y  sufypléant  l'ouvrage  de 
M.  Bonnin.  Il  se  compose  uniquement  de  planches  et  n'in- 
dique aucune  provenance.  Les  objets  da  moyen-lge,  les  épî- 
taphes ,  les  monnaies  ne  |)cuvent  y  figurer ,  car  il  traite  des 
antiquités  du  Vieil-  Évreux.  Il  parait  que  l'agrandissement 
du  lycée  va  nécessiter  on  déniénagemeni  ;  peut-être  amènera- 
t-il  de  l'amélioration. 

Mais,  sans  eiiger  du  département  une  construction  coû- 
teuse qu'il  faudrait  certainement  attendre  longtemps,  ne 
serait-il  point  mieux  de  ne  compter  que  sur  les  efforts  indi- 
viduels des  membres  de  la  Société  de  TBure  î  Un  simple 
loyer,  peu  considérable,  serait  provisoirement  suffisant.  Alotrs 
on  pourrait  classer,  cataloguer,  éttidier,  et  la  collection  de- 
venue publique  s'attirerait,  comme  partout,  les  sympathies 
populaires.  Le  musée  s'accroîtrait. 

M.  le  comte  Danger  regrette  que  la  négociatioti  entamée 
pour  l'achat  du  donjon  de  Brionue  n'ait  pas  réussi. 

M.  de  Gaomont  rappelle  le  zèle  déployé  par  M.  Loisel,  dans 
octte  circonstance. 

M.  Brunet  ,  ancien    pharmacien    à  Évreux  ,   dit   qu'il 


LE  27  MAI  1864.  âftS 

nWsl  1^  knpossible  d'aworer  h  CdiMert attoa  de  ce  moiiv* 
ment  historique.  Le  propriétaire  qui  s'en  est  nmim  adjodf*' 
cataire  n'a  piB  riiiteniîon  de  le  détruire  :  il  n'eu  retfreriit , 
da  reste ,  aucun  profit  ;  il  paraît  inêine  disposé  à  ie  céder  à 
k  ville.  Alors,  le  but  serait  atteiat. 

ftK  Loî^  croit  aussi  qu'il  «erait  pombie  de  réaliser  oe 
pntleu 

8J.  de  CawQoal  s'étaune  que,  dans  la  réparlMon  des 
foad»  si  ceusidérahles  eeaseorés  ions  les  ans  aui  moira- 
meots  historiques,  ou  a'ate  pas  réservé  quelques  initie 
francs  pour  sauver  les  vieux  donjons  de  la  Fraace.  Tous 
diaparaii^sent  »  sans  qu'eu  fasse  le  aieiudre  sacrifice  pour 
Iv»  arracher  à  la  destruction,  et  l'on  dépense  des  soinmes 
fabuleuses  pour  refaire  ï  neuf  d(*s  égUsos  (iiiî  devraieat  être 
seulement  conaolidées  !!! 

AL  Raymond  Bordeaux  signale  k  décovverle  d'un  enfouis- 
seineot  numismatique^  trouvé  lundi  dernier,  23  mai  1864, 
dans  les  fondatioas  d'une .  maison  du  XV*  sîède  ,  place 
royale  i  Évtvux.  Ce  trésor,  contenu  dans  un  pot  de  terre 
grise  iirisé  en  meirceaux  lors  de  la  découverte ,  consiste  en 
un  lot  d'euviran  mille  à  dfiuae  cents  pièces  d'ai^ut  et  de 
bilion,  du  XV*  siècle.  Beaacaup  sont  d'flcnri  V,  roi 
d'ingleten*e.  t'eafouissement  est  évidemment  contempo- 
rain de  Texpolâion  des  Anglais.  M.  Bordeaux ,  qni  doit  la 
connaissance  de  ce  fait  à  l'obligeance  de  M.  Prieur  ,  avoué  , 
propriétaire  de  la  maison  ea  reeonstnictiMi ,  examinera  les 
types  de  ces  pièces  lorsqu'elles  auront  été  lavées. 

ttf.  BoitkauK  vient  également  d'avoir  cmmnunication,  par 
M.  Piiiat,  ingénieur  civil,  d'une  pièce  d'or  anglaise  du 
moyen-âge,  trouvée  il  y  a  quelques  jours^,  eu  démolissant 
une  pile  du  vieiix  pont  de  Gai*ennes ,  que  Tua  rebâtit.  La 
Caee  représente  un  roi  à  cheval ,  véta  d'nne  cette  fleurde- 
lisée ,  avec  les  mots  arglorvm  bex  ;  le  revers  porte  une 


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the  làbrary  on  or  belbre  th©  iasl  date 
sjtamped  bôlow. 

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Me  de  F^gp^^^^ 


2^     (30)     1863 


SÉANCE  GÉNÉRALE 

DE  LÀ 

SOCIÉTÉ  FRANÇAISE  D'ARCHÉOLOGIE 

A  FALAISE, 

r^K  16  .Tuxx^r.srr   is6<4:. 


Pi^idence  de  M.  ok  Glamvillb,  inspecicur  de  1«  Sociélé 
pour  la  Seine-Inférieure. 

La  séance  est  ouverte  à  midi»  dans  la  salle  d*aiidicDce  da 
Tribunal. 

Sont  appelés  au  bureau  :  MM.  le  curé  de  h  Trinité  de 
Falaise;  Renault,  conseiller  à  la  Gourde  Caen;  de  Lies- 
ville;  Georges  Bouet ^  inspecteur  du  Calvados,  de  Campa- 
gnolles,  de  Vire,  Ch.  Vasseur^  secrétaire.  Les  dames  occupent 
la  première  rangée  de  sièges. 

M.  de  Mannoury-d*Ectot  rend  compte  d'une  explorailoii 
de  sépultures  gallo-romaines,  faite  par  lui  à  Moîssy,  terri- 
toire de  Chainboy.  Le  champ  où  gisent  ces  sépultures  est 
sur  le  bord  d*nne  vieille  voie ,  indiquée  dans  Cassini ,  et 
tendant  d* Argentan  à  Yimontiers,  par  Coudehart  et  Cham- 
boy  :  elle  8*embranche  sur  le  chemin  d'Ëxmes  ,  un  peo 
avant  la  première  de  ces  localités.  Le  sol  est  légèrement 
incliné  vers  le  levant ,  orientation  recherchée  des  Romains. 
Aussi  les  sépultures  dont  11  s'agit  ont-elles  été  trouvées 
dans  des  substructions  ,  sans  doute ,  d'une  villa  qu'un 
violent  incendie  avait  détruite. 


SÊAKCE  lENUfi  A   FALAlftË  ,    LE  i6  JUlikET   I86/1.     kkl 

Ce  (ait  n*a  rien  qiM  doive  surprendre  :  es  le  oonstote 
fréqneraroeat  ;  niais  les  sépullûres  aiosî  dmfmén  ut 
peuvent  dater  que  des  derniers  teoi|M  de  h  dominatioq 
romaine  dans  les  Gaules^  alors  que  tes  barbares  y  afaie»! 
déjà  promené  la  dévastation. 

Les  fosses  explorées  par  V.  dé  Uannoorf-d'Ectot  dépas- 
seul  cinquante.  Elles  appartiennent  toutes  au  sysième  de 
rincinératioo.  Pressés  par  une  coacbe  de  terre  et  de  dé-« 
triios,  n'ayant  pas  moins  de  8  pieds  d'épaisMur  dani 
certains  endroits ,  aucun  des  objets  qu'elles  contenaient  n'a 
pu  rester  intact  II  a  été  possible ,  cependant ,  de  recon- 
struire une  belle  terrine  en  terre  samienne^  de  7  pouces 
3  lignes  de  diamètre  sur  U  pouces  de  profondeur  ,  offrant 
à  l'extérieur  une  série  de  sujets  modelés  en  relief  dans  des 
ihédaillons  alternativement  carrés  et  circulaires.  Ce  sont 
des  animaux  :  un  cerf,  un  renard  »  un  oiseau  ,  poursuivis 
par  un  chasseur  armé  d*nn  javelot.  Aux  pieds  d«  chasseur 
on  voit  les  cinq  lettres  suivantes  : 

IViNAB 

qu'on  peut  lire  Junas  ou  Banvi^  suivant  qu'où  procède  de 
gauche  ^  droite  ou  de  droite  à  gauche.  C'est,  sans  doute,  le 
nom  du  potier.  Ce  vase  est  exposé  à  l'Hôtel-de- Ville,  dans  le 
musée  d'emprunt,  oà  tous  les  membres  ont  pu  le  voir* 
Des  ossements  de  quadrupèdes  et  d'oiseaux,  des  défenses  d« 
sanglier,  des  coquillages,  des  briques  et  tulles  romaines, 
des  fragments  de  poterie  naire  très-mince ,  de  la  forme  de» 
urnes  cinéraires  ordinaires ,  des  clous ,  une  petite  clef  ont 
été  aussi  rectieillis. 

Par  une  singularité  digne  d'être  mentionnée ,  on  a  trouvé 
dans  Tune  des  fosses  une  petite  pièce  de  monnaie  normande 
de  Richard  III,  selon  iM.  de  Longpérier;  en  même  temps  que, 


kM  SÉANCE  GÊNÊBALE  TENDE  A  PALAISË, 

dans  un  autre  endroit ,  on  ramassait  an  morceaa  de  haehe 
celtique  et  un  autre  petit  fragment  de  schiste  vert ,  renflé  et 
percé  d'un  trou  h  l*ane  de  ses  extrémités.  M.  de  Mannonry 
fait  circuler  ces  deux  intéressants  fragments  dans  rAssemMée. 

L'établissement  romain  et  le  cimetière  de  Moissy  ne  sont 
point  isolés.  St-Lambert,  sur  l'autre  bord  de  la  Dive,  passe 
pour  être  le  lieu  d'une  ville  antique,  détruite  par  la  peste, 
(les  sortes  de  traditions  ont  toujours  quelque  fondement  Ici, 
pour  l'appuyer,  quand  on  creuse  le  sol,  on  trouve  des  sépul- 
tures romaines  et  de  nombreux  débris. 

Du  reste,  ajoute  M.  de  Mannoury,  toute  cette  région,  dont 
Exmes  était  le  chef-lieu ,  se  trouve  remplie  d'élablissemenis 
romains ,  reliés  par  des  voies  antiques  dont  nos  vieux  che- 
mins normands  ont  conservé  la  direction  ,  et  défendues  par 
un  système  de  châtelliers  et  de  vigies  qu'il  serait  facile  de 
reconstituer.  La  plupart  ont  eu  pour  successeurs  les  vieux 
donjons  de  bois  des  premiers  Normands ,  devenus  chefs- 
lieux  de  [seigneuries  importantes  :  Cbamboy  ,  Bonmesnrl , 
A  venelles  9  Moncel-Bailleui,  Boisso,  Néauphe,  le  camp  de 
Bierre,  Tournay ,  Villedieu ,  Aubry  et  tant  d'autres,  dont  les 
noms  seuls  sont  des  indications  pour  les  érudits  dans  les 
langues  et  l'histoire  de  ces  temps. 

Ce  pays  de  rExmois ,  peu  connu ,  pourrait  aussi  fournir 
d'autres  sujets  d'étude.  A  la  source  pour  ainsi  dire  de  la  Vie, 
delà  Dive,  de  la  Touque,  de  l'Eure,  de  l'Orne,  sillonnées  par 
une  foule  de  vallons  boisés,  on  rencontre  de  nombreuses 
grottes,  dont  plusieurs  paraissent  avoir  été  des  habiiaiions 
troglodytiques ,  car  on  y  trouve  des  silex  taillés.  On  en  con- 
naissait en  Allemagne ,  en  Irlande ,  en  Gornouaille ,  dans  le 
pays  de  Galles,  en  Espagne,  dans  le  midi  de  la  France  ;  il  est 
bon  d'avertir  les  savants  que  leurs  recherches  ne  seraient 
peut-être  pas  vaines  en  Normandie. 

M*  le  Prosidcnt  exprime  à  M.  de  Mannoury-d'Ectot  tout 


Le  16  JUILLET  I86/1.  kii^ 

rialérât  trouvé  par  la  Société  dans  ses  connnunicatioafl.  Il 
lait  remarquer  rimportance  qoi  s'attache  à  la  découverte  de 
ces  vases  en  terre  de  Samos  dans  les  sépaltorcs,  où  on  ne  les 
rencontre  pas  ordinairement. 

M.  le  comte  de  Cossy  s'étonne  anssî  de  cette  circonstance. 

M.  de  Gaumont  répond  que  M.  de  La  Saussaye ,  dans  les 
fouilles  par  lui  pratiquées  en  Sologne ,  les  a  trouvés  h  peu 
près  constamment  h  côté  des  urnes  cinéraires.  Ils  devaient 
renfermer  les  prorisions  destinées  aux  mânes. 

I4i  parole  est  donnée  à  M.  Renault  pour  lire  le  mémoire 
suivant  sur  le  lieu  où  naquit  Guillaume-le-ConquéranL 


MÉMOIRB  DE  M.  RRNACf/r.  ^ 

Messieurs  , 

Lorsque  l'État  fait  exécuter  d'Importants  travaux  pour  la 
conservation  du  donjon  de  Falaise ,  que  la  Société  française 
d'archéologie  siège  à  peu  de  distance  de  la  statue  que  le  pa- 
triotisme falaisien  a  élevée  à  la  mémoire  du  Conquérant  de 
l'Angleterre,  me  permettrez-vous  de  vous  entretenir  quel- 
ques instants  du  point  de  savoir  si  Guillaume  naquit  dans 
l'enceinte  du  donjon  ou  dans  une  maison  de  la  ville  et  en 
dehors  du  château-fort  7  C'est  un  fait  qui  a  son  intérêt  histo>- 
riqae  au  point  de  vue  des  souvenirs  qui  se  rattachent  aux 
ruines  encore  si  imposantes  de  la  vieille  forteresse  falalsienne. 

La  chronique  nous  dit  qu'un  jour  le  duc  Robert  vit,  près 
d'une  fraîche  fontaine,  au  pied  des  rochers,  a  vne  fort  belle 
«  et  gracieuse  pucelle  nomée  Ârlette,  fille  d'vn  bourgeois  de 
«  la  ville  :  laquelle  fut  si  bien  à  sa  grâce  qu'il  la  voulut  auoir 
c(  pour  son  amoureuse.  Et  par  ce  il  la  requist  aiïectueuscmet 

(c  à  son  père: Le  père,  de  prime  face  ne  hiy 

29 


4^0  SÉANCE  GÉNÉRALE  T^NUB   A  FALAISE, 

((  accorda  pas,  lomes  fojs  iljut  pr  le  doc  tant  importuiié  de 
«  prieras,  qua  voyant  la  grade  affectio  et  amitié.  i|n*il  portok 
«  à  sa  filte,  il  a*accorda,  ^n  cas  que  sa  dicte  fille  le  ^qnanl 
ft  accorder.  La  quelle  respondlt  à  son  père  :  le  sois  ?0Qtre 
«  eoCant  e\  geniture  ordonei  de  moy  ce  qa*il  voos  plaisL  ie 
^  suis  preste  i  vous  obéir.  De  ceste  responce  fut  le  dnc  nMNilt 
•  joyeas.  » 

Ariette  fut  conduite  par  la  grande  porte  du  cUu^u  dans 
Tenceinte  du  donjon  et  reçue  dans  une  chambre  qui»  d'après 
les  chants  d'un  vieux  barde,  était  voûtée  et  où  mainte  image 
était  représentée  en  or  vermeil  et  couleurs.  On  ne  voit  plus 
dans  cette  chambre  ni  Tor  vermeil  *  ni  les  couknn,  mais 
elle  est  encore  voûtée  et  laisse  voir  une  étroite  alcôve  qui 
semble  creusée  dans  le  mur.  Ce  p?tit  appartement  n*était  pas 
mfl  choisi  pour  Tentrevoe  qui  devait  avoir  lieu  entre  Ariette 
et  Robert  ;  ni  uu  jour  trop  vif,  ni  le  bruit  du  dehors  ne  pou- 
vaient troubler  le  doux  mystère  des  amours  qui  devaient  se 
terminer  par  la  naissance  de  Guillaume. 

AJais  Guillaume  est*il  né  dans  le  châteafi  ou  hors  du 
château  de  Falaise? 

L'auteqr  d'une  Éii|de  récêmnient  publiée  et  intitulée  :  La 
naissance  4^  GuMmnu-Le'-Conquérani  à  Falaise  ;  éclair^ 
cissement  hissarique^  prétend  que  Guillaume  est  né  non 
dans  le  château  •  mais  dans  une  maison  que  ses  parents  ma- 
ternels possédaient  sur  la  phce  du  Marché  de  celte  viite. 

Le  fait  historique,  tel  que  le  présente  l'auteur  de  l'Étude, 
est  combattu  par  l'opinion  généralement  admise  par  la  tra- 
dition et  les  historiens,  qui  fout  naître  Guillaufiie dans  le 
château. 

Il  n'est  pas  un  Falaisien  qui ,  înterrogé  par  un  étranger 
pour  savoir  où  est  né  Gnil|^Mme,  ne  lui  réponde  aussitôt: 
au  ekétêou ,  dans  la  chambre  4* Ariette. 

Cette  tradition  populaire ,  qui  s'est  perpétuée  de  siècle  en 


U  16  iOILUT   Iftfit*  &5I 

siècle»  t  con^Hinfé  I  h  fidBfi  forterfloflys  blairitaoe  b  gloire 
d*aYoir  td  naître  le  yainqiiear  de  l'Angleterre.  la  crlli«|iie 
nmiéfrm  n'a  ^  le  dwA  de  la  rie|eler ,  qnaiid  eUa  s'en  cou- 
ttooée  depois  If  XV  sièmla  j«iqii*li  noa  joon,  c'ert^liHlira 
BfadMI  900  a«j|f  et  ^Kvs  qs^^He  Q'en  aiura  paa  d^noolré  la 
lHif«ie|#,  ^  4«e  10  OiH  tfMeminaBtt  ftè  faoïeM  da  TÉuide, 
Qai  m^^^T  iPYOqve  le»  Ok^nm^'om  de  M^  OaiîHe,  inemiiro 
lie  Ylfè^itat ,  jiir  l'fpoqm^  4$  h  MÛamier  ife  IMUaaMie'»itf« 
Cmvtéïï^tf  aloi^  il  ^  dA  y  liie  :  «  Penonna  n'ignore  qno 

•  GvîOavnie  Au  It  friiit  des  aqfioofs  d«  duc  Rohen  ayec  l« 
«  fii|pd>9  bomf;^!^  de  Vfikm,  al  qu'il  rni^và  dmu  le 
f  e^eoy  f^tf  ettfte  vHlf.  »  El  plua  loin  •  ajoute  |l.  Dawlle, 
«  qpfis  vpfQiv  Çoîliauaiç  ii^re  dqns  h  château  df  Falaise^ 

•  e^  \(fii.  d?i^  le  mm  4?  jiftet.  • 

Notre  savant  directear ,  M.  de  Caonioni  «  d*accord  ausai 
9ICC  Ifi  tr^di^o^  t  e<  P^r^^gp^Ot  ropinîou  de  M.  Oet  îNc , 
i|*f  xpripie  aiiiaf  dans  sop  binérqir^  (I0  Çae»  à  Falaisf  :  «  En 
f  sol^fini  U  mièra  d*Anlp«  fo  approchant  de  la  viNe  ,  notia 
tt  trQUT/?roi|s  Q^e  clialpe  de  roches  abruptes,  que  cette 
Q  petite  rÎTf^e  (ravarae,  et  «u  fond  de  cette  gorge,  noua 
*<  ^ÏW^  \p  dppJQA  t  d^ns  lp$  murs  daquel  est  né  Guil* 
«  |^pi(^7le-Çpnqvé>^ot  » 

1(1,  ^iiprfc^-Ruberf ,  célèbre  ardtiiecte  du  Gomeroement, 
4fia3  IIP  r^ipp^rt  sur  le  cb^teau  de  Falaise ,  adressé  k  M.  le 
l)Miréç|ial  VaiH^nt ,  n^inîstre  do  la  niaison  de  rEmpercnr  oc 
4ea  l^aux-f^rls,  dit  qi^^  le  château  au  est  né  GyMaunte-U^ 
Cw^qu/lrau^^  en  1027,  eiistait  déj4  vers  Tanoéa  1020;  il 
^jur^it  pM  ajou^eir ,  si  l'oii  en  croit  la  (ihrouique  de  !!iior- 
Diandte,  que  Falaise  iKwf,  florissant  d^  le  X^  aièota  ,  eft 
occupait  on  rang  disjiiugMé  paripi  «  oio^k  d'9n|res  bounas 

«  villes  et  cha^te<|ox  de  t'^ormandÂe.  «^ 
Les  auteurs  de   /41  Normandie  iUusfré^t  ^s  décriant 

te  château  de  Falaise ,  disent  de  la   cbarobre  d'Arloite  ; 


452  SÉANCE  CÊXfeBAl.E  TENUE   A  FALAISE  , 

«  D*après  U  tradition ,  Ik  dut  naître  GuiUaamc-le-Cooqué- 
«  rant.   » 

Ainsi,  l'histoire  et  la  tradition  sont  d'accord  pour  fâre- 
naître  Guillaume  dans  le  château  de  Falaise. 

Mais  objecte  Fauteur  de  l'Élude,  il  n'est  pas  vraiseroblaMe 
que  Guillaume  soit  né  dans  le  château,  parce  que,  Richard 
étant  venu  y  assiéger  le  duc  Robert,  le  château  et  le  donjon, 
loin  d'offrir  un  lieu  de  refuge  et  de  sécurité  ,  auraient  élé 
pour  Ariette  pleins  de  dangers  et  de  périls.  Ne  sait-on  pas 
que  quand  une  ville  est  assiégée  ou  menacée  par  Vennemi. 
on  transporte  dans  la  forteresse  ce  qu'on  a  de  plus  précieox  : 
et  Robert  pouvait-il  avoir  quelque  chose  de  plus  cher  ec 
de  plus  précieux  que  celle  qui  bientôt  devait  le  rendre 
père  î  Mais  ,  d'ailleurs ,  Guillaume  n'est  pas  né  pendant  le 
siège  du  château. 

Le  duc  Richard  II  mourut  le  23  août  1026;  Robert,  sm 
fils,  le  père  du  Conquérant  ,  n'avait  alors  que  le  titre  de 
comte  d'Exmes  :  se  trouvant  à  l'étroit  dans  ses  domaines ,  U 
voulut  les  étendre  ,  il  refusa  de  reconnaître  l'autorité  de 
-  son  frère ,  Richard  III ,  que  sa  naissance  appelait  au  trôoe 
ducal,  et  s'empara  du  château  de  Falaise.  Richard  vint 
aussitôt  l'y  assiéger  ;  mais  bieiilôt  les  deux  frères  se  récon- 
cilièrent, et  Richard  partit  pour  Rouen  ,  où  il  mourat  le 
6  août  1027,  un  ou  deux  mois  environ  après  la  naissance  de 
son  neveu  qui  eut  lieu,  comme  l'a  démontré  M.  Dcville, 
dans  le  mois  de  juin  ou  de  juillet  de  la  même  année  ,  1027. 
Alors,  le  siège  avait  pris  un  depuis  longtemps  ;  la  paix  était 
rétablie,  et  Ariette,  en  restant  dans  la  forteresse ,  n'y  cou- 
rait aucun  danger,  et  elle  put ,  en  toute  sécurité ,  y  donner 
le  jour  au  futur  maître  de  l'Angleterre. 

Mais,  dit  encore  l'auteur  de  l'Étude,  n'y  avait-il  pas  néces- 
sité pour  Ariette,  dans  l'état  de  grossesse  où  elle  était,  de  se 
retirer  dans  la  maison  de  sa  famille  pour  y  recevoir  les  soins 


LE   16  JUITXET  186&.  b5S 

materuels  Ion  de  sa  délivrance?  Pourquoi  donc  Ariette  n'au- 
raîl-elle  pas  reçu  les  soins  maternels  dans  le  château?  Sa 
niëre  n*habitait-elle  pas  la  ville ,  et  d'ailleurs  ne  voit-on  pas 
tous  les  jours  des  mères  de  famille  se  rendre  au  loin ,  près 
d'une  Gllc  chérie ,  sur  le  point  de  les  ^'lever  5  la  dignilé  de 
grand'uière?  Les  soins,  du  reste,  ne  lui  manquèrent  pas;  car, 
dit  la  Chronique:  «  quad  vint  le  temps  que  nature  requiert, 
e  Arlèle  enfanta  vn  fils  nomé  Guillaume ,  leql  si  tost  que  la 
«  sage-femme  l'eust  reçeu,  fut  mis  sur  vn  peu  de  paille 
a  blache,  sans  linge.  Alors  comença  l'enfant  à  pestiller,  et 
«  tirer  à  luy  la  paille  de  ses  mains ,  tant  quil  en  eust  plein 
«  ses  poings  et  ses  bras.  Par  ma  foy,  dit  la  sage-femme ,  cest 
(c  enfant  comece  bien  ieune  à  acquérir  et  amasser.  » 

L'auteur  de  l'Étude  sur  la  naissance  de  Guillaume  invoque 
Topinion  de  l'abbé  Langevio  dans  ses  Recherches  historiques 
sur  Falaise^  et  celle  de  M.  Gaieron,  dans  sa  Statistique,  pour 
établir  que  Guillaume  est  né  dans  une  maison  ou  manoir  qui 
appartenait  à  ses  parents  maternels. 

Ces  écrivains  n'indi(|uent  pas  le  fait  comme  certain.  La 
maison  dont  parle  l'auteur  de  l'Étude  dépendait  du  manoir 
ducal,  nommé  plus  tard  le  manoir  du  duc  Guillaume ,  ei  il 
appartenait,  d'après  M.  Langevio,  non  aux  parents  maternels 
de  Guillaume,  mais  à  Ilobert-le-Libéral ,  qui  y  avait  éubli 
ses  ménagers, 

Guillaume,  dit  l'auteur  des  Recherches  historiques  sur 
Falaise  y  naquit  dans  la  ville  de  Falaise,  fut  baptisé  dans 
l'église  de  la  Trinité ,  et  le  château  fut  sa  demeure  habituelle 
dès  son  enfance.  Ces  faits  n'excluent  pas  celui  de  la  naissance 
du  fils  d'Ariette  dans  le  château.  —  L'histoire ,  en  effet ,  ne 
nous  apprend-elle  pas  que  Philippe-le-Bel  naquit  à  filontai- 
nebleau,  Louis  XII  à  Blois  et  Henri  IV  à  Pau  ;  et  qui  ne  sait 
que  cela  signifie  qu'ils  sont  nés  :  l'un  dans  le  château  de  Fon- 
tainebleau, l'autre  dans  celui  de  Blois,  et  Henri  IV  dans  le 
château  de  Pau  ? 


hjll  ^ÊA^CE  GÉNÉRALE  TEKUfi   A  FALAISE, 

Si  Goillaame  fut  bafMîsé  dUns  régKsè  de  !•  Tràiilé*  e*M 
qu'il  éuit  né  daos  h  cbâteiu  qiû  lonoiiàit  piwpie  ft  ecM» 
églisf.  Aotremeal  il  «At  été  baptisé  dans  Ui  rkapcOedecsIr, 
voÎMite  du  manoir  do  duc  Robert  et  que  plus  tard  GuitfëoMie 
remplaça  par  Téglise  St-Gervaifl. 

Que  lit-on  dans  une  «mple  note  de  la  Stûiùti^  svr  te 
ffuifioir  du  duc  iiuMmtme  ?  4  OU  y  lit  qu'il  le  tenait  du  chef 
(I  de  8a  mère  et  de  son  aïeul  Vcrtprey,  et  qoelqHea-ëtia 
a  môme  ont  soutenu  que  c'était  là  qu*il  avak  vu  le  joir.  » 

Au  surplus,  le  bon  abbé  t^ngevin  ne  paraissait  pas  ajnncer 
foi  à  la  version  qui  faisait  natlre  Guiliaurtie  ailicm?  qtie  dans 
le  château  ,  car  on  lit  dans  sa  Falaisienni  : 

De  Robert  naquit  un  fils 
Le  &meux  Guillaume , 
Qui  comprima  les  partis 
Daitt  tout  son  royaume, 
De  Falaise  le  château 
Fut  llionorable  berceau 
De  ce  Taillant  homme. 

M.  GaVon  n*a-l-ilpas  ëcl^itdausla  chambre  d*Arlctte: 

VOYAGEUR , 

CELII  QUI   FUT  ENGENDRÉ  ET  QUI   NAQUIT 

DANS  CETTE  ENCEINTE 

SE  RENDIT  CÉLËBRE  ENTRE  TOUS  LES  PRINCES  DE  SON  TCIlK 

INCLINONS-NOUS  RESPECTUEUSEMENT  DEVANT  LE  BfiRCEAQ 

DE  CELUI   QUI  SUT  ÊTRE  A   LA   FOIS 

LE  COMQUiRANT  ET  LE  LÉfilSLATElIR  DB  LA  VIEILLE  ANOL^TCtRC 

Le  château  de  Falaise  a  donc  pour  lui ,  comme  lieu  de 
naissance  de  Guillaume  »  Thistoire  et  la  traditioiK  N*cât-ii 
que  la  Iradiliun ,  qu*on  devrait  la  respecter  ;  car  si  les  tra- 


LE  16  JDILLBT  186A.  655 

ditluns  populaires  ne  loot  pis  àbealonieat  auioriié ,  b!!e8  oot 
cependant  ane  certaine  vaieur  qv'il  Aa  faat  pas  négliger  : 
eltos  HttObelit  seules  pour  perpétuer  le  soéfenir  d*aA  grtid 
fiil.  Les  gms  les  moins  insirolts  *  grâce  ï  la  tradition ,  les 
ctMinaissent  toot  aossi  bien  q«e  les  personnes  leiyrées  ;  ellcs 
ne  arraieiit  pas  arritées  jusqo^à  nons,  si  les  génératinns 
sMCcessiîes  «pii  nous  les  ont  transmises  sfatent  répugné  à  les 
admeitra.  Pourquoi  ne  pourrait-on  pas  dire ,  qn'en  bit  de 
tradition  la  pOKei^on  vant  titre  7 

M.  de  Caumont  vent  dire  quelques  mots  sur  la  manièi'e  dont 
on  répare  les  monuments  dans  le  CaWados  et  dans  d*autres  dé- 
partements. Il  prendra  pour  exemple  Téglise  de  fieaumais. 
C'est  une  des  plus  remarquables  de  l'arrondissement  de  Falaise. 
Le  chœur  est  roman  »  d'une  grande  i Ichcsse,  et  doit  être  re- 
commandé aux  archéologues  comme  pouvant  fournir  d'inté- 
ressants sujets  d'étude.  Les  murs  latéraux  de  la  nef  sont,  en 
grande  partie,  construits  en  arête  de  poisson.  Dans  celui  du  sud 
existe  une  magnifique  porte  romane.  La  façade  occidentale  est 
moins  ancienne,  mais  on  y  voit  un  portail  fort  élégant  de  la  fin 
du  XV*siécle.  Malheureusement  le  mur  du  nord  de  la  nef  a  pris 
du  surplomb.  On  a  appelé  un  architecte.  Il  n'y  avait  qu'un 
parti  à  prendre  :  refaire  la  partie  détériorée ,  en  conservant 
soigneusement  la  façade  du  XV®  siècle  et  la  curieuse  porte 
romane.  Mais  toutes  les  fuis  qu'il  s'agit  d'une  réparation,  les 
fabriques  en  prennent  prétexte  pour  tout  bouleverser ,  tout 
anéantir.  Ce  n'est  pas  par  ignorance.  L'ignorance  qui  régnait 
il  y  a  cent  ans  était  moins  destructive  ;  nous  sommes  en 
pleine  démoralisation  artistique,  et  ce  mot  d'un  auteur  latin  ' 
n'est  pas  moins  applicable  aux  gens  d'aujourd'hui  qu'à  ceux 
de  son  temps  : 

......  VMes  melîora ,  prelMH|ae , 

Détériora  ^uor. 


&56  SÉANCE  GÉNÉRALE  TENUE  A   FALAISE, 

On  a  donc  fait  flaire  un  projet  tendant  à  la  sappreasion  ei  ^ 
la  reconstruction  totale  de  la  nef.  M.  le  Sons-Préfet  de 
Falaise  lai  a  donné  son  approbation  !  !  On  a  choisi  le  style  do 
XIIl**  siècle,  ce  XIII*  siècle  moderne,  bien  peu  semblable  ao 
vrai  XI  II*  siècle;  mais  qu'importe  !  Beaumais  est  une  localité 
ou  Ton  veut  une  église  voûtée.  Ces  charpentes  apparentes  bi 
belles ,  que  Ton  refait  à  grands  frais  ào  sein  des  grandes 
villes  d'Angleterre ,  et  partout  où  règne  le  bon  goût ,  cho- 
quent ,  paraît-il ,  les  paysans  normands.  Le  plâtre  est  bien 
pins  beau  à  leurs  yeux  ;  quand  il  s'agit  de  voûte ,  c'est  tou- 
jours d'un  laid  enduit  de  plâtre  qu'il  est  question.  Or, 
l'église  actuelle  de  Beaumais  est,  dit-on,  trop  large  pour  snbir 
cette  transformation ,  et  le  pmjct  propa<^  est  an  expédient 
pour  rétrécir  la  nef.  Pour  un  motif  aussi  futile ,  on  sacrifie 
un  monument  l^ué  par  nos  |)ères,  et  dont  nous  devons 
compte  à  la  postérité  !... 

Dans  toute  la  France  on  détruit  pour  d'aussi  graves  raisons. 
Souvent  c'est  une  paroisse  ayant  un  revenu  considérable  qnî 
veut  raser  tous  ses  édlGces  communaux ,  afin  de  faire  comme 
on  fait  à  Paris.  Ailleurs,  on  veut  bâtir  par  esprit  de  concor- 
rence»  pour  humilier  une  localité  voisine  :  maire,  curé,  admi- 
nistration ,  tout  le  monde  est  d*accord  pour  occuper  l'esprit 
public  de  ces  niaiseries  locales  :  on  appelle  cela  donneu  satis- 
faction AUX  YCEUX  des  POPULATIONS!!!!!!  Mais  c'est  bien 
plutôt  donner  satisfaction  aux  vœux  des  entrepreneurs,  des 
gâcheurs  de  plâtre  et  des  maçons  qui,  connaissant  les  localités 
ayant  quelques  fonds  en  caisse ,  surexcitent  l'amour-propre 
des  curés  et  des  fabriques  et  ruinent  souveitf  les  communes. 

A  Beaumais,  au  moins,  le  projet  dont  II  a  été  question  a 
été  combattu  par  M.  le  curé  et  par  M.  Desdiguères,  membre 
de  la  Société  ,  et  s'ils  ne  l'ont  pas  emporté,  ils  ne  méritent 
que  mieux  des  remerciments  des  hommes  de  bon  goût 

Voilà  donc   la    voie  où    nous   marchons  dans  le  Cal- 


LE  16  JDILLEX  1864. 


457 


Vktori'elïl  dcl.  iS^S 


CHEVET   DE   L*RGLISB  DE   BBAUMAI». 


à:S  SÉANCE  GÉNÉRALE  lEHtE   A   FArATSE, 

vadfw:  U  en  est  de  même  dans  l'Eure ,  il  en  et»!  de 
en  Vendée ,  il  en  est  de  même  dans  toote  la  France.  Hea* 
rcox  les  cantons  i^:anéfk.  mis  par  la  difficulté  de8  0«nnMH 
nications  ï  l'abri  de  ce  vertige  ! 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Sodélé  formule 
un  blâme  énergique  contre  les  procédés  suivis  généraicoent 
en  matière  de  réparations  des  édifices  ii«  moyen*ige,  et  désire 
qn^  le  plan  adopté  pour  l'église  de  Beaumais  aoît  modirié  (4). 

Mais,  ajoute  M.  de  Glanville.  en  exprimant  des  regrets, 
nous  devons  signaler  les  com|iensatious  que  nous  procu- 
rent certains  hommes  de  goût  M.  le  curé  de  Guibray  est 
un  de  ces  liommes  de  goût  ,  de  sdrnce  ,  de  raisonnemeoL 
L'église  qui  lui  est  confiée  remonte,  dans  son  ensemble,  à 
l'époque  romane.  On  voit  encore,  i  rexlérieur»  loote  h 
décoration  primitive  de  ses  trois  absides  ;  mais,  au  siècle 
dernier,  la  mode  avait  cruellement  transfiguré  l'intérieur. 
La  belle  arcature  posée  sur  le  plein  des  murs  ,  afin  d'en 
nmpre  la  plate  monotonie  ,  avait  été  masquée  par  un 
assemblage  de  moellons  et  de  mortier,  et  pour  le  rendre 
plus  adhérent  ,  les  colonneltes ,  les  chapiteaux  i  eii4relai:s 
avaient  été  bâchés.  Les  colonnes  cantonnées  des  piles  de  la 
grande  nef  avaient  été  cliangées  en  pilastres  i  la  mode  de 
Yigiiole»et  les  arcades,  heureusement  plein-cintre,  avaient  été 
couvertes  de  plâtre  où  l'on  avait  profilé  les  moulures  re- 
quises. I.es  fenêtres  du  chœur^  étroites  baies  cintrées,  furent 
kiuchées  et  Ten  eiïondrà  les  mars  su|)érieurs  pour  mieux 
éclairer,  au  moyen  d'un  fini  Jour,  un  groupe,  du  reate  re^ 
maniuaMe,  qui  sert  de  retable  au  mattre-aolel. 

Avec  ses  propres  rewources  et  le  secours  de  ara  amis, 
M.  b  curé  de  Gtitbray  est  parvenu  à  faire  disparaître  en 

(i)  La  Société  apprend  avec  joie  que,  dp|»uit  celle discussioo,  le  projet 
relatif  &  réglise  (le  Beaumais  a  été  modifié. 


LE   16  JlILLET    IWu  659 

griifd<*  paMi«  cet  Hat  de  ehoÉM.  L*«rtaittre  •  été  démaêqtiéè; 
k»  ehaliilMii  i-erafti  d*a])rè2(  les  vestige^  rMH)Uté«  M  (>lM)é  ; 
km  ptlÉMUM  cl  le  piftre  en  gros  piliers  ont  diniNnH  polir  rc« 
mettre  èrt  lumière  là  décoration  priliiitite  :  éeè  atHéls  te  at)lé 
otot«té  placèa.  Bi  tomeela,  M.  le  curé  de  Giribriy  l'a  fait 
exécfMer  aina  lé  aeoéora  d*«m  aredileeie  ;  lui  seul  a  donné 
les  plans.  Indiqué  ce  qu*îl  y  et  ait  &  faire,  et  lont  n'en  est  que 
inieov,  PeM^étHB  le  plltre  et  le  dotent  romain  jottent-IlH  tin 
rôle  trop  important  ;  mais  la  cause  en  eat  k;  manque  dé  res^ 
sëoraea  MAfisUntes,  et  on  a  oti  soin  de  ne  pai  radmetire 
dnna  OM  aealede»  partiea  e^eniKItes.  Qnand  rargent  le  per-» 
mettra»  il  sera  teile  de  substitoef  k  ce  provisoire  des  pierres 
Men  appÉreiHée& 

M.  de  Glanrllle  demande  k  la  Société  de  vouloir  bien  ré- 
c^mpeoaer  le  zMe  et  les  cmmaljisances  archéokigiques  de 
M.  le  tore  deGuibray,  par  un  vme  de  remerclments. 

U  Société  décide  qu'une  médaille  «le  bronze  sera  dé- 
cernée k  M.  le  eoré  de  Gttibray ,  dans  la  séance  solennetle 
de  l'Association  normande ,  demain  1 7. 

En  visitant  le  matin  l'église  de  Guibi^y ,  avee  pbisieora 
membres  de  la  Société ,  M.  Le  Harif  eUDurodter  a  étndié  h 
groupe  de  i'AssomiHk^n  phcé  au  fond  de  l'abskle  majtore , 
derrière  te  mattre-anteK  il  est  trés^igne  d'être  consenré^  Il 
lui  a  pamreeuvre  d'un  seni  artiste,  contrairement  à  l'opinion 
géaéftleinent  r^ridue.  Il  lui  senri^  offrir  certains  ra|>ports 
dans  les  procédés  aiec  les  «eovres  d'un  sculpteur  de  falaise , 
qoi  a  tra«àilié  m  dentier  siéeki  I  fabbayo  d'Almenécbes. 
M.  Le  Harivel  Se  propose  de  fliire  des  rapprochements  eatre 
ces  dirers  traf  ani.  Il  s*éconne  qu'on  n'ait  pas  oonservé  te 
nom  de  cet  srtiste ,  qui  fait  honneur  à  le  tille  de  Fafaiise. 

M.  Bonet  cite  •  dans  une  des  chapeltes  de  l'église  St- 
G^rvais^  mie  pieite  tmniMre  portant  le  nom  de  GhanHel  (te 
UintrfNt,  scwlpintr  tk  TitcwfriNte  rt?y«fe,  bourgeois  ds 


/|60  SÉANCE  GÊNÊBALE  TENUE  A  FALAISE, 

FdUiae  »  mort  en  1736.  Toal  le  inonde  paraît  ignorer  Fciis- 
tence  de  cette  pierre  et  celle  du  personnage  dont  elle  porte 
le  nom.  Aacon  des  écrivains  qui  ont  décrit  les  monaments 
de  Falaise  n'en  a  bit  mention.  Elle  est  pourtant  bien  visible. 
L'époque  de  l'existence  de  cet  artiste  coïncide  k  peu  près 
avec  celle  où  fut  exécuté  le  groupe  de  Guibray.  Quant  au 
signe  constaté  au  bas  du  groupe ,  et  que  Ton  présuniaîl  être 
une  signature ,  un  examen  attentif  convaincra  .que  ce  n'en 
est  point  une. 

M.  le  çnré  de  l'église  de  la  Trinité  demande  à  la  Société 
de  vouloir  bien  donner  des  encouragements  aux  artistes  qui 
ont  exécuté  des  verrières,  tout  récemment  posées  dans  son 
église.  Une  Commission  composée  de  MM.  de  La  Sicotière,  Le 
Harivel-Dorocher,  sculpteur  à  Paris  ;  Georges  Bouet,  peintre, 
et  Ch.   Vasseur  est  nommée  pour  examiner  ces  verrières. 

M.  de  Gampagnolles  rappelle  que,  lors  du  Congrès  de 
l'Association  normande  à  Vire ,  en  1859 ,  on  avait  vivement 
réclamé  la  création  d'un  musée  local.  Grâce  à  l'activité  in- 
fatigable de  M.  Fédérique ,  le  zélé  bibliothécaire  de  la  ville  , 
ce  fait  est  accompli  ;  et  le  musée  naissant  présente  déjà  un 
ensemble  assez  imposant  :  3,(i00  articles  sont  inscrits  au 
Catalogue  général.  M.  de  Gampagnolles  sollicite  des  membres 
préseuts  des  doubles  de  leurs  collections  particulières ,  ou 
des  objets  provenant  de  fouilles  ou  de  trouvailles  acciden- 
telles. Les  hommes  de  science  qui  habitent  Vire  seraieat 
pleins  de  reconnaissance.  M.  Duponl-Gotelle ,  qui  vient  de 
mourir  ,  a  destiné  au  musée  de  Vire  une  belle  statue 
en  marbre  du  maréchal  de  Matignon.  Bientôt,  grâce  à  de 
semblables  générosités ,  le  musée  de  Vire  sera  un  des  musées 
remarquables  de  province. 

M.  de  Caumont  croit  qu'au  point  où  est  arrivé  le  musée  de 
Vire,  il  serait  bon  d'en  publier  le  catalogue.  C'est  ce  qu'il  de- 
mande partout  où  il  se  tix>uve  des  musées,  c'est  ce  qu'on  ne  fait 


LE  16  JUILLET  i86/|.  A61 

iitille  part.  Ainsi ,  la  ville  de  Falaise  aurait  pu  profiter  de 
l'occasioii  pour  détailler,  à  la  aoite  do  Catalogue  deFeiposifion 
artistique  qu'elle  a  eu  Thenreuse  idée  d'organiser ,  les  cu- 
rieuses et  rares  antiquités  réunies  daus  la  bibliothèque.  Due 
partie  profient  de  trouvailles  faites  aux  Monts-d'Éraines. 

Ces  fouilles ,  tout  accidentelles  ,  avaient  produit  des  ré- 
sultats importants  :  il  en  a  parié  dans  sa  Siatistique  monir- 
mentale,  et  il  regarde  comme  du  III'  siècle  les  monuments 
dont  on  a  trouvé  les  débris.  Nais  l'exploration  n'a  pas  été 
complète.  La  Société  avait  voté  des  fonds  pour  continuer  tes 
recherches.  Il  existe  notamment  «  sur  la  pente  du  coteau , 
une  rampe  bien  caractérisée ,  semblant  indiquer  un  mur  qui 
longeait  l'escarpement  :  il  serait  intéressant  de  Térifier  le 
fait.  Jusqu'à  présent ,  la  Commission  chargée  de  ces  fouilles 
n'a  pas  agi. 

iM.  Renault ,  l'un  des  membres  de  la  Commission ,  se  dé- 
clare tout  prêt  11  s'entendra  avec  M.  de  Brébisson  pour 
procéder  aux  fouilles,  pendant  les  Tacances. 

Les  Monts-d'Éraines ,  ajoute  M.  de  Glanville ,  sont  •  une 
mine  précieuse  à  exploiter.  Les  antiquités  y  abondent ,  non- 
seulement  sur  le  territoire  de  Damblainville ,  où  se  trouvent 
les  ruines  dont  on  vient  de  parler  ;  loin  de  là ,  à  S^'-Anne- 
d'Entremont  •  il  y  a  une  trentaine  d'années ,  on  a  recueilli 
plusieurs  casques  en  bronze  presque  à  fleur  de  terre.  Ils 
étaient  engagés  l'un  dans  l'autre  et  rien  n'accompagnait  ce 
dépôt  singulier.  On  regarde  ces  casques  comme  gaulois  »  et 
l'un  d'eux ,  qui  figurait  à  l'exposition  d'emprunt  organisée 
à  Évreux  au  mois  de  mai  dernier ,  a  attiré  l'attention  de 
Napoléon  III ,  le  futur  historien  de  César. 

On  n*a  encore  que  des  données  bien  vagues  sur  l'époque 
de  Toccupaiion  romaine,  et  les  mœurs  des  premiers  ha- 
bitants des  Gaules  sont  dans  la  nuit  la  plus  profonde.  C'est 
en  explorant  avec  soin  le  sol,  en  coordonnant  toutes  les 


W?  SÉANCE  G(KÊftAM^  TÇlJiCf  ^  HlklSW. 

#m)m  eoihrpiiilté  de  ihw  jinm  iw  oeriiiiis  UiicnMi .  4|>>i 

M.  d^  (;Mu^wt  délire  c|tt*pn  wport»  lu  pl<>i  Htn^e  aiMr. 
lion  aux  p^jui  ^icMs  :  ik  pr^mUeul  lie^woMii  d«  d«- 

I9A  4<^  ces  puit^,  1^  PMu«c|m|,  09  #  if^opvi  d^  caamiileii 
roin^ine^  A  SpîgiioH^ ,  fin  «igpale  |iu$t  09  dit  piiM  »  im 
rexpk^ajt^n  doaq^t  l^ii  prpM^^f  à  d^  dic»pi?fr|e9 
iiMt^res^apte^ 

U.  de  Bâaqn<Hiry^'|%ctol  €i|  ç||^  Dfi  qi|"||  ;|  efo  icainmfiirr 
non  Jpîp  dps  9ép^Ui|r^  dont  il  a  parlé  av  çùif^^t^^mv^  ^ 
la  9Mçe.  H  rèjfnp.  ^^q^  ^^t,  ope  tnidiljm  4§  iDfaof  ^^itfsfci 
Il  w  pit^pps^de  k:  fot|il|er  el  en  (m  son  faHNMrt  ji  la  Sfciété. 

Sont  proclamés  membres  dç  la  Société  : 

MM.  De  LÉONARD  DE  RAMPAN,SiÉqraqime^îlle((:alvadi«). 

i\lAN(ioN  CIs,  de  Fonteni^y. 

Verrier,  Heci-çtaîre-géiiéral  de  la  préfecture,  à  NjorL 

HUREL,  Si  Condé-sur-Noîreap. 
La  séance  est  levée  à  1  bcure^ 

Le  Seeràa're , 


■i»J»  ' 


SÉANCE  GÉNÉRALE 

TBHOfi 

A  TROYES, 
PAJl  LA  S0CI|;TÉ  française  D'ARCHÉOLOGIE 

Le  4:  Août  1834, 
PENDANT  LA  SESSION  DU  CONGRÈS  SCIENTIFIQUE  DE  FRANCE- 


Pré»denee  de  M.  TabliéTBiMii,  dianoine  honoraire,  inspecteur 
dépariemeulal. 

La  Société  a  tenu  une  séance  générale  dans  la  grande 
salle  de  rhôiel-de-ville  de  Troyes,  le  U  août  186A,  apas  la 
présidence  de  M.  l'abbé  Tridon.  Siégeaient  au  bureau  : 
MM.  de  Caumontf  Gayot^  le  docteur  /Soiijd,  le  docteur 
Catois,  Fabbé  Le  Petit,  Tabbé  Decordes,  LapérauMe,  FLéchey^ 
Peinot  et  Demarsy  remplissant  les  fonctions  de  secrétaire. 

M.  le  Président  rappelle,  en  ouvrant  la  séance»  que  c*est  Si 
M.  de  Cauuiont  qu'il  doit  son  goût  |)our  les  éludes  ajxbéo- 
logiques,  que  c'est  lu)  et  N.  de  Montalenibert  qui  Toot 
guidé  dans  cette  voie  depuis  vingi>quatre  ans;  il  est  heureux 
de  pouvoir  aujourd'hui  se  dire  leur  élève  et  leur  rendre  ce 
témoignage  public 

M.  de  Caumout  remercie  M.  le  Président,  auquel,  dit-il, 
Troyes  doit  beaucoup,  puisque  c'est  lui  qui,  depuis  de 
longues  années,  a  exploré  avec  tant  de  (ruit  ce  département. 
Il  aime  à  se  rappeler  que  c'est  M.  Tridon  qui  a  dirigé  avec 
iM.  Gayot  le  Congrès  archéologique  tenu  en  1853  à  TroyeSiÇt 
sa  trop  grande  modestie  l'oblige  à  rétablir  ces  faits^  M.  de 


ItH  SÉANCE  GÉNÉRALE  TENUE  A  TROYES, 

(^aumonl  déclare  ensuite  que  ia  Société  française  vient  aujour- 
d'hai  resserrer  les  liens  qui  Tunissent  II  la  Société  académlqQe 
de  TAube,  et  prie  M.  Tridon  d'ouvrir  une  enquête  archéolo- 
gique, en  demandant  aux  membres  de  la  Société  académique 
et  aux  habitants  de  la  région,  présents  à  la  séance,  quelles  oot 
été  les  découvertes  effectuées  depuis  onze  ans,  quels  soat  les 
vœux  et  les  propositions  qui  pourraient  être  |formulés? 

II.  de  Caumont  demande  aussi  si  l'on  s*est  occupé  dé  la 
ville  romaine  deChâteaubleau,  près  de  Provins  7  II  rappelle  ce 
qu'il  a  dit  II  cette  occasion  dans  le  Bulletin  monumental^  où 
il  a  donné  la  description  du  théâtre  (1).  Quelqu'un  a-t-il 
cherché  quel  pouvait  être  ce  lieuT  Serait-ce  I^iobt^ 
station  située  entre  Sens  et  Fixtuinum,  de  la  table  Théo- 
doslenne  ? 

M.  Gréau  ré|K>nd  que  M.  Corrard  de  Breban-,  qu'une 
indisposition  a  empêché  de  venir  à  la  séance,  s'est  occupé  de 
Riobe,  et  qu'il  a  placé  cette  station  à  Jaulnes,  près  Braj« 
sur-Seine,  où  on  a  fait  des  découvertes  archéologique^  très* 
importantes. 

Â-t-on  mis  au  jour  d'autres  constructions  romaines  que 
celles  qui  avaient  été  décrites  en  1853  ? 

M.  Cousin-Fléchey,  architecte,  expose  le  résultat  des  fouilles 
qui  ont  été  faites  dans  le  chœur  de  la  cathédrale  de  Troyps 
pour  la  construction  du  caveau  des  Évêques.  On  a  découvert 
des  mosaïques  et  des  substructions  sur  une  longueur  de 
8*"  50.  Il  a  cru  y  reconnaître  un  établissement  de  bains  ;  on 
y  a  trouvé  des  tronçons  de  colonnes  qui  semblent  bien 
appartenir  à  l'époque  romaine.  À  300  mètres  de  la  cathé- 
drale, à  l'abattoir,  on  a  rencontré  aussi  une  mosaïque, 
déposée  aujourd'hui  au  musée  ^  et  M.  Fléchey  pense  qu'il 
existait  une  certaine  corrélation  entre  ces  deux  points  peu 
éloignés. 

(1)  Voir  le  t.  XXVI  da  BuUetin  monumental ,  ^,  358  et  suivantes. 


LE  k  AOUT  1864.  '  M9 

En  fouillaot  entre  kn  deux  bras  de  rhière«  au  quartier  de 
CJiailloaet,  oo  a  trouvé  des  vases  gallo-roniaîns  remarqMbles 
par  leur  type^  teur  cooserratiou,  -et  on  piMMirafTt  pra(M)Uer|i 
cet  endroit  4as  Iboilks  amportantes.  t 

A  I^^Ombn»  dont  la  Soci'i^é  fpaafaiir  Mniatt  de||iiu8 
Iwigt^ni»  tes  belln  «osaî^ues  (V.  la  ^e  8iûïant|»%1a 
Omii^gnie  ««ail  aHoué  des  fonds  four  faire  eiéciiter  des 
soad^es.  Cesiteivaux  ont  donné  des  points  vde  direciiau , 
et  oa  a  wm  ma  {oar  des  peiiunres  nuiinles  «I  des  mo- 
sâic|uet  'aonidteUaB.  -Ges  mosaïques  aam  au  o^usite  ;  dial- 
licjiièuiewaiit,«  n'esl  que  qainze  jours  a|a% 'leur dé- 
couverte qu*on  Pa  appris  à  Trofos,  et  Je  «norceait^c  piM 
iiQponaat^  qui  iènnail  le  ceMre  «t  re|ir6nauit  nft  cbdr 
entouré  de  fersaoïiageB ,  avait  disparu.  II.  Fléchey  tetre 
dans  4e  fnaris  vléiails  «ur  les  fTOeédés  qa*!!  a  ^taploy^  pour 
fdeevrte  wnaaiqMfi  €$i  les  ^transporter  l  l^royes.  Afec  ces 
aoaai|aafl,  ^  étaient  eo»eHtps  de  aendres  et  a^urie^t  subi 
les  raHgss  4-ua  incendie,  on  a  retrouvé  niie  aoiplio^elNîiiét 
et  qMelqofls  naédaiHes. 

M.  Lapérause  annonce  la  découverte  4*ttne  toinbe  ii  ^0l'- 
?ileHÉ]r-Seine,^û4W a â(§k  exhumé laiielie  piaaiae <piiei»vatt 
Éiasée^que  Ja  Société  française  ^'^rchéolngia  ^ j)ubTîg»  il 
;  a  onze  ans»  Il  y  avait  Ri  uu  puits  jahrculaire/ereusé  daqs 
h  rocbe  vive  et  reinpili  de  fieieries  ^lo-romaines  A^Tas* 
semeats.  Des  explorations  se  coatinuent  dans  cc^tte^mmuna. 
1^1.  de  Catmiam  dit  que  les  puits  sont  noaubreitt  dans  les 
iDcalités  habitées  sous  la  doiDîuatîoa  romaine^  quïls  reitfer- 
aient  souvent  des  osseaieats  et  des  ustensiles  de  tout  gearf». 
du  a  cru  y  jusqu*à  ce  joar ,  que  tous  ces  ptilis  avaient  été 
areusés  potn*  avoir  de  Tean  ;  mais  on  en  a  rêniarqué  dans  la 
craie  h  plus  sôdhe.  Leur  destination  aérait  nu  curieux  sujet 
d'études. 

Al.  de  Smytterre  appelle  Tattention  delà  Société  sur  la 

30 


htfù  SÉANCE  GÉNÉRALE  TEMlE   A   TROYKS , 


U  &  AOUT   1S6&.  467 

bauôUe  de  Ossel,  remportée  eo  1677  par  le  duc  d'Orléans 
8or  le  prioee  d'Oraoge  ;  c^est  cette  victoire  qoi  amena  le 
traité  de  Nimègnc  et  la  réonion  d'une  partie  de  la  Flandre* 
On  va  élever  im  monomeot  commémoratif  dans  la  plaine  de 
Gaasel,^  îl|Mie  la  Société  de  contribuer  aux  fraia  d'érec- 
tion. -Sur  la  prepoiâtioo  de  M.  de  Ganmont,  une  somme  de 
f  00  francs  eat  votée  dans  ce  but ,  li  ronanimité. 

M.  Tailliar  hil  une  propoeitioo  analogue  pour  la  bataille 
de  Mon^-ei^-PueUe,  dont  de  nouvelles  recherches  viennent 
de  déMWMier  le  lies  précis.  M.  de  Caomont  criijecte  que« 
comme  H  n'y  .a  encore  aucun  projet  d'érection  arrêté  »  la 
Société  peut  ajourner  sa  décision  sur  ce  point. 

M.  Lapéfouse  sollicite  une  allocatio»  pour  des  fouilles  à 
faire  dans  plusieurs  cimetières  gallo-romains  et  mérovin- 
glensi  et  dans  des  dolmens  et  des  tumuli  encore  inexplorés. 
Utt  d'entre  eox  notamment»  situé  à  Montémini,  près  de 
Sl^rltamin»  attire  Tattentioa  des  archéologues  depuis  le 
XVIII*  siècle,  où  il  fut  signalé  par  Groslej,  correspondant  de 
l'académie  des  inscriptions,  et  par  Tabbé  Trasse»  de  Montmu- 
sard.  M.  de  Canmont  pense  que  la  Société  académique  peut 
coounencer  des  explorations,  et  que  plus  tard,  suivant  l'im- 
portance des  découvertes,  la  Soclélé  française  pourra  contri- 
buer à  ces  recherches  ;  comme  ce  ne  sont  actuellement  que 
des  projets,  il  prie  M.  Lapéroose  de  les  formuler  avec  plus 
de  détails  au  prochain  congrès  archéologique. 

M.  le  docteur  Catois  eiprime  le  regret  qu'il  a  éprouvé,  en 
visitant  l'église  St«Remi ,  de  voir  le  Christ  de  Ghardon  fixé 
au-dessus  du  tabernacle  sur  le  maltre-auiel.  Cela  est  corn* 
plètement  contraire  anx  règles  liturgiques  et,  de  pins,  fort 
peu  convenable.  LHmage  se  traute  en  présence  et  surtout 
au-dessus  de  la  réalité.  Jadis,  ce  (Christ  se  U^ovait  placé  I 
l'entrée  du  chœur,  ce  qui  était  sa  véritable  position.  Partant 
c  4  là,  M.  Catois  Insiste  sur  l'utilité  qu'il  y  a  d'observer  les 


hW  SÉANCE  GÊKÈBAtE   TENUE   A  TBOYES, 

règles  biéraflqttes^  si  ^«Yeut  mécomie»  nojoiird^lnii  ;  dks 
sont ,  dil'il ,  si  împdrUDtes  que  h  où  elles  ont  éufm^  Tait  • 
religieux  a  dégénéré  et  ne  s'est  pas  relevé.  Oepois  treati 
ans,  on  Q*a  rien  fait  ^  Troyes  pour  rétafair  les  magos  can»- 
crés  antérienrs  à  ce  siècle.  Une  seule  eicepiien  «  eu.  lies,/ 
c^est  réreciion  d*on  eib&rwm  daas  révise  de.  St-U«fcam  ;< 
ridée  est  bonne,  mais  ce  cibcrium  n*est  pas  bien  placé  ec 
caobe  aiie  partie  des  beaax  tlcraox  du  fond*  La  reaiitoasoe 
de  Tan  chrétien  est  loin  d'être  acoompUe  :  elle  ae  frirait 
tout  an  plus  qoepotodre,  «t  voilk  plus  de  qn«MMft  4b», 
eepeikhint,  qn*0D  y  trà^ailte  m  France.  C'est  èa  noiiH  de 
temps  que  la  renaiqsaoce  païenne  est  arrirée  i  saa  apogée*. 
Noos  n'avons  encore  fait  qne  pea  de  cboae  et  trop  anaveal 
nous  avons  mal  lait  le  peu  qae  aoas  avoas  entrepris»  {lar 
suite  de  notre  îgaoraoce  des  règles  de  l'estbétMioe  cbrê* 
tienne.  Nous  atons  retrouvé  le  moyen  de  ùire  des  voûtes 
d'ogive,  des  fenêtres  en  tierfr-point  ;  mais  nous  Ji'avoas  pas 
l'art  d'agencer,  de  constroire  les  édifices  reUgîetML  £t  ces 
règles  liturgiques^  qui  nous  en  donneraient  la  clef,  personne 
ne  les  cbercbe  :  les  ecdéslastîqnes^  par  sotte  de  leor  {Mil 
nombi^e  et  du  peu  de  temps  que  leor  laissent  les  soias  da 
ministère;  ks  arcbéologôes,  par  ignorance»  et  les  aftisics, 
par  mauvaise  volonté,  indiRéreace  on  disiractiôa. . 

Hevenons  à  Paris  :  rien ,  comme  architeclare  gotlaqat 
religieuse,  ne  s'y  est  fait  réëUement  bien  deimis  quarante  ans  \ 
rien,  non  plus,  et  spédaleAient  comme  arcbitectore  civile. 
L'arcbfteetare  miliiaire ,  qui  n'a  .  plus  d'otililé  pruique^ 
devrait  être  abandonnée  à  ce  qu'elle  est;  tx^  cependant,  4e 
Gouvernement  emploie ,  \  réparer  des  fortificatîotts  aMv 
oi]jel,  l'argent  qui  empêcherait  nos  plus  vieilK  et  précieos 
édifices  de  tomber  en  ruines. 

M.  de  Caomottt  ne  partage  pas  cette  dernière  niaaière  de 
-voir  de  M.  Galois  ;  il  rédame  en  (avenr  de  notre  architec- 


LB  &  AOCT  18W.  W9 

tore  militaire,  qoi  mirite  d^attirer  raHeotion,  el  il  se  UPMve 
beor«n  de  foir  ré^rer  I»  tours  de  Pierrefends»  les  mu* 
laHles  d'Aix  ei  de  Garcassonae. 

H.  CaUm  déclare  que  ce  qu'il  r^reite  surtout,  c*est  de 
voir«  sous  prétexte  de  réparer,  substituer  nue  nouvelle  archi* 
lecture  à  celle  du  moyen -âg». 

M.  Raymond  Bordeaux  appuie  Topinion  de  M.  Catojs  ;  il 
vtÂt  afec  peine  qu*ua  architecte,  en  grande  faveur,  trans^ 
ferme  les  monuments  qu'il  restaure,  en  leur  imposant  le 
cachet  de  sa  personnalité  et  en  les  arrangeant  à  sa  guise.  Il 
déplore  Pargent  dépensé  pour  dénaturer  des  monuments,  en 
JeoF  disant  des  réparations  parasites  que  la  génération  pro^ 
chaîne  Tiendra  détruhre,  comme  on  détruit  maintenant  les 
arrangements  que  Soufflot  imagina  au  siècle  dernier. 

M.  Lapérouse  regrette  qqe  M.  Catois  n'ait  pu  vù^iter  assex 
les  travaux  exécutés  aux  environs  de  Troyes  depuis  quelques 
années,  et  H  cite  l*égibe  St- Julien  comme  une  heureuse 
tentative  de  rénovation  de  l'art  (1). 

M.  Tridon,  en  remerciant  M,  Catois  de  ses  excellents 
conseils,  ne  peut  s'empêcher  de  lui  reprocher  un  peu  sa  trop 
grande  sévérité  :  le  clergé  du  diocèse  est  plein  de  bonne 
volonté;  c'est  un  des  premiers  qui  ait  adopté  la  liturgie 
romaine.  Il  espère  enfin  qu'à  une  prochaine  visite  .\l.  Catois 
trouvera  moins  à  redire. 

81.  de  Caumont  remet  deux  notes  de  M.  Peslre,  architecte 
à  Vttry.  Dans  la  première»  l'auteur  décrit  des  tuiles  courbes, 
romaines  et  mérovingpennes,  qoi  se  trouvent  en  grand  nom- 
hn  à  Reitz-le- Butler  et  à  Giffaumoot,  et  sigoale  la  dé- 
couverte d'une    tombe  ,    faite  près  de   Vitry ,    où  on  a 

(1)  Les  mtaiiftlioM  de  Sl-loKen  tévoignM  de  keMCoup  dt  Imnim 
foimité  et  de  soât;  mah,  si  Ton  evtraft  d^w  an  tvvnn  diitffllé,  M  y 
aurait  de  férîeaaes  critiques  à  faire. 


470  SÉANCE  GÉMÊBALfi  TENUE    A  TEOYES, 

traîné  ane  pierre  gravée  représenum  do  diassear  et  son 
chien.  Dans  la  seconde^  il  explique  la  qualification  de 
Chain|)agne-Pouilleu8e  ,  qui  viendrait  de  ptaux  oa  terrains 
incultes,  analogues  à  cenx  désignés  dans  d'atures  pays  sous 
les  noms  de  landes  on  savardes.  1^  thym  qui  y  croit  est 
encore  nommé  pUmx  ou  pauiUeu. 

M.  Gayot  signale  la  destruction  des  deux  ponts  anciens 
situés,  Tua  en  amont  de  la  ville,  à  la  tête  du  canal  de  la 
Planche-Clément,  et  l'autre  au  quartier  de  Ghaillouet,  dit  le 
Pont-des-Deux-Grillesy  et  celle  de  la  porle  romane  do  Châ- 
teau des  Comtes.  On  aurait  pu  facilement  conserver  ce 
curieux  fragment  et  l'enclaver  dans  le  square  qu*a  fait  faire 
la  ville.  C'est  en  vain  que  la  Société  française  d'archéologie 
et  la  Société  académique  ont  tenté  de  la  protéger.  Oq  doit» 
toutefois  9  remercier  M.  Gréao,  dit  l'honorable  membre, 
d'avoir  fait  dessiner  cette  porte  et  tous  les  vieux  monuments 
de  la  ville  qui  ont  été  détruits  depuis  quelques  années, 
ou  sont  menacés  par  le  marteau  des  démolisseurs.  La 
porte  des  Comtes,  dessinée  en  1853  par  H.  Thiollet ,  quand 
le  Congrès  archéologique  a  siégé  k  Troyes,  a  été  publiée  d^ 
dans  le  Bulletin  monumental  de  M.  de  Caumont  (V.  la  pa^e 
suivante). 

M.  Raymond  Bordeaux,  en  apprenant  le  soin  que  l'on  pread  : 
de  faire  dessiner  les  monuments^  émet  un  voeu  :  c'est  de  Tofar  re<!  - 
produire  tous  ces  dessins,  qui  ne  doivent  pas  rester  uniquement 
dans  des  collections  particulières,  où  tant  de  causes  peuvent 
les  détruire  ou  les  disperser.  Il  cite  l'exemple  de  la  eoileo- 
tion  de  Gaignières,  dont  une  partie  est  maintenant  Si  Oxford; 
il  voudrait  voir  multiplier  ces  dessins,  et  cela  nous  est  facile 
aujourd'hui  que  la  science  et  rinJustrie  nous  offrent  tant  de 
moyens  nouveaux  de  propagation.  C'est,  du  reste,  le  seul 
moyeu  de  voir,  plus  tard,  si  on  a  ev  tort  d'abattre  des  monn- 
ments  que  l'on  aurait  pu  conserver  ;  c'est  aussi  tout  ce  que 


U  A   AOl'T  186^, 


m 


PORTE  DU   PALAIS  DBS  COMTKS 

(  Détruite,  k  Trores,  par  ic  Conseil  nmnicipul). 


672  SÊARCE  GÊIftBAtB  TEmJE  il-  TBOVCS. 

les  arcbéologiies  doÎTent  faire  quand  ib  ne  peo?eol  plus 
s'oppoeipr  aox  déoiolltioiis,  coosenani  aa  moins  la  reprodoc- 
tioa  fidèle  d'im  passé  qui  n'esl  pins. 

M.  le  chanoine  Coffinet  cite  pinsieurs  coHectkms  de  deains 
qni  se  troaTenI  Si  Trtiyes,  et  notamment  les  pértefeoîllcs  de 
M.  Fortin,  récemment  acquis  par  la  fille. 
'  M.  Lapéronse  signale  le  soin  pris  par  b  Société  académique 
de  foire  graver  an  grand  nombre  des  objets  d*art  que  possèds 
la  fiHe,  et  il  prie  b  Société  française  d'archéolegie  de  Mrs 
onosîgner  ao  procès-Terbal  Feipression  du  blâme  que  roérîie 
b  fille  de  Trvyes,  pour  la  deslmction  de  b  porte  rooiint  d« 
cMiean  des  (.omtes.  Cette  proposition  est  accueillie  à 
rnnanimîté. 

Lj  séance  est  levée  à  neuf  heures  du  aoir. 

Le  Seerétmire, 

ABTWn  OEMARSY. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


L'stê  sénérele  d«s  Membres ▼ 

Compte  de  M.  le  Trésorier.  .    .    .     .  -  .    . Lxm 

COlienks  ABCHtOLOOIQirE  0S  niAKCEt 

XXXI*  sessio?!, 
à    FON*TBNAT  ,    18C54. 

Séance  iVoyvertnrt.  Présidence  de  M.  le  Prcfit  de  la  Vendée.  i 

CcMnposition  du  Bureau M 

Liste  générale  des  membres  qni  ont  pris  part  au  Congrès  .     .       M, 
Discours  de  M.  de  Caumont,  è  ToaTerture  de  la  séance,  en 

r^nse  à  rallocution  de  M.  le  Préfet. 40 

Liste  des  ouvrages  offerts  au  Congrès 12 

Examen  de  la  question  relative  à  Torigine  des  Martrais  on 

des  Folies 15 

R^[N>n8e  à  la  question  relative  aux  rivières  qui  ont,  sur  leur 
cours' ou  à  leur  source,  des  localités  du  même  nom 

qu*elle& 16 

Mémoire  de  M.  de  Brem  sur  la  question  suivante  : 
Les  b.ncs  d*kttttres  de  la  Dune,  près  St-*Mickel-en>l*Hemi , 
sont-ils  aitifidels  ou  naturels?  Sur  ce  point,  silence 
absolu  de  la  poésie  légendaire  et  des  ardiives  publiques 
ou  privées  du  Pmtou.  —  Opinion  (fui  attribue  ces  amas 
coquiHiePB  à  Taction  de  forces  natnrdies.  — Objeetion 
tirée  de  Kabsence  complète  de  trace»  du  séjour  de  li  mer 
dans  la  grande  plaine  calcaire.  —  Tliéorie  des  80ulèvc^- 
mcntfl.  —  Opinion  qui  rpgarde  ces  amas  comme  un  ou- 
vrage sovti  de  la  main  des  hommes.  —  But   de  ces 

constructions.  -^  Conclusion 17 

Obsorvations  auxquelles  donne  lieu  la  lecture  de  ee  mémoire.        26 


674  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Examen  de  la  question  suivante  : 

Quelle  est  Torigine  des  lieux  dits  Chàtefiers,  ea  Poitiw,  par 

MIL  Gouget,  FiHan  et  Ledaîn. 27 

l**  Séance  du  lundi  iS  Juin,  Présfiéenoe  de  M.  de  Longoemar.       7% 
Communication  de  M.  de  Caumont  sur  un  enyiA  de  jibolo* 
graphies  et  de  manuscrits  fait  par  M.  Tabbé  BrilBiult,  de 

Saumur. • 79 

Acquisition  de  Téglise  de  Gravant 90 

Passage   de   lliistorien  La   PopelioièK  relatif  aux  bancs 

d^buitres  de  la  Dune. s    .    •    .      id. 

Observations  de  M.  Fillon  sur  la  découverte  de  pilotis  dans 
les  Loges  et  sur  Tâge  des  grands  dépôts  de  cendres  de 

Tancien  golfe  des  Pictons Id, 

Quelques   mots  de  M.  de  Bochebrune  sur  les  terres  cuites 

trouvées  au  milieu  des  cendres. 31 

Mémoire  de  M.  Tabbé  Baudry  sur  la  question  ainsi  conçue  : 
Est-il  possible  de  fixer  Tépoque  à  laquelle  les  dunes  de  sable 
de  rOcéan,  placées  au-dessous  de  la  Loire,  ont  com- 
mencé à  se  former  ?.•... U» 

Observations  de  M.  Fillon  sur  le  même  sujet  ••••..       Si 
Mémoire  de   M.  Tabbé  Baudry  en  réponse  à  cette  autre 

question  : 
Quels  monuments  de  Tâge  de  pierre  rencontre-t-on  en  Bas- 
Poitou  ?  Dresser  la  liste  de  ces  monuments. 
Considérations   générales.  —   Arrondissement    des  Sables- 
d*0]onne  :  cantons  des  Moutiers-les-Mauxfaits,  de  Tal- 
mont,  des   Sables-d'Olonne ,  de  St-Gilles,  de  St-Jean- 
des-Monts,  de  Challans ,  de  Noinnoutier  et  d*Isle-Dleu. 
—  Arrondissement  de  Napoléon- Vendée.  —  Arrondisse- 
ment de  Fontenay-le-Comte.  —  Résumé«    •    .    •    •    .       35 
Discussion  de  la  même  question. &7 

S*  Séance  du  lundi  48  Juitu  Présidence  de  Mg'  CoUet,  évéque 

de  Lnçon   :.•••««, A8 

Dépouillement  de  la  correspondance    •••*•«••       &9 
.    Observations  de  M,  de   Caumont   et  de  Mg'  TÊvéque  sur  '  ' 


TABLE  DES  MATIÈRES.  475 

Us  meilletir  plan  à  suivre  pour  la  rédactioD  d»  cbitH 
ntqaes  paroissiales.  .    •    .    •    • &9 

Nouvelle  eommiinicatioii  de  M.  de  Longuemar  sur  la  ques- 
tioii  relative  aux  monuments  de  Tâge  de  pierre  et 
traitée  dans  la  séance  précédente 50 

Antres  observations  présentées  par  BfM»  FHIon,    Ledain  et 

de  Camnont    •    .    • •        Si 

Les  objets  gaulois  en  bronie  trouvés  dans  la   conirfe  af- 

frctent-ib  des  formes  particulières? 52 

Mémoire  de  M.  Tabbé  Baudry  sur  les  sépultures  gauloises.        5d 

Description  feite  par  M.  Fillon  de  quelques  vases  trouvés  eu 

Poitou. 54f 

Communications  de  M.  de  Longuemar  sur  le  même  sujet  •        58 

Réponse  aux  deux  questions  suivantes  : 

A  quelle  époque  la  civilisation  romaine  a-t-elle  commencé  à 
pénétrer  dans  la  partie  occidentale  du  territoire  des 
PictottS?     • 59 

Quels  sont  les  lieux  où  se  trouvent  des  vestiges  de  construc- 
tions romanogauloises.  -^  Leur  nature,  leur  impor- 
tance.—  Verreries.  —  Poteries. 60 


1'^  Séance  du  ikjuiH,  Présidence  de  M.  Segrestain. — Communi- 
cation de  M.  Fillon  au  sujet  d'un  vase  trouvé  à  Chavagnes.        61 

Autres  observations  du  même  genre 62 

Voies  romaines.  —  A  quelle  époque  ont-elles  été  établies  ? 
Ont-elles  suivi  parfois  les  anciens  tracés  de  chemins 
gaulois?  FosséSt  chaussées,  ponts  des  Sarrarins  et  de 
Chariemagne.  MM.  Dugast-Matifeux,  Fillon,  Auber,  de 
Rochebrune  prennent  part  à  celle  discussion 65 

Inscriptions  signalées  par  M.  Fillon.  —  Noms  de  potiers  et 

de  verriers • 68 

Résumé  d'uu  mémoire  de  M.  de  Longuemar.  .    .     .    •    •       /</• 

2*  Séance  du  i  h  Juin,  Présidence  de  M.  Tabbé  Lacurie   ...        78 
Cimetières  ,  sépultures  ,   vases  funéraires,  armes  et  objets 

divers  qui  ont  été  trouvés  dans  ces  sépultures  •    •    •     #        74 


£ut  à»  am  Mm  ^  Oai«le  a«  IH'  ûkde-  —  ToMtese  ^ 
la  fenvne.arlbtç  df  ^t-Médfini-de^-Pff^  —  FArwcotft 
de  Mvipivica  Cl  de  feîniuies  aatiquei  MWHfâMîs  ea 
Poitev.  —  A-t-OB  trouvé,  wr  «fiMifuça  autm  yelnte  de 
la  F rapce^  d^  ipstniiDeaU  de  fémVue  aaalofuei  i  ce«x 

goiUadeStM<d>Bd? ^^ 

Quelle  ^ .la  coQipontioii . d^  dépOU .m^m^ifea  Maam» 
e»hiiméa  entre  la  Leîra  et  la  Gbarcnle  ?  QaeHes  netians 
jiiatoiiqaes  iieat-on.  tiier  de  œ»  dép6la?  Ilmdea  de  un»- 

moADayeunu 77 

Que^  es!  l'erigiiie  des  lieux  appelés  Tilbuiea,  L'Asavie, 
Aiffre^  Lp  flomaigie,,  Mprtagne,  Mannande,  Epagne, 

elc  ?  Quelle  efl  rafrigiiie  de  la  Mélosiive? Id. 

Rapport  de  M.  Charron  sur  le  soaienraia-ieliige  de  Pelasse  : 
OlMervatîon»  fénérales.  —  DetoHUian.  —  fipaqpie  pié* 
snmée  de  la  création  de  ce  reluge.  —  Usagjas  auiqneb  U 
aurait  pu  sçrvir.  —  Explication  d>n  dicton  popolaira.  78 
Quels  sont  les  plus  anciens  moaunientB  chritiena  du  Poitou? 
A  quelle  épocpie  le  paganisme  a-t-il  ceHé  d'Mre  U  re- 
ligion domii^an^e  4*ns  1>  contrée?  Monomenta  dç  Reié 

et  de  St-Georgc»-de-Montaigu 90 

Exeurtion  à   Nieul-êur-rAutise ,    à    St-Pient-te' Vieux  et  à 
MailUzak,  te  15  Juin  1864.  Présidence  de  M.  de  Gau- 

monl.    ••• 92 

Nieol-sur-rAutise  <  Église.  —  Qoitre /</. 

St-Pierre-le-Vieux  :  Église,  pierre  tombale 97 

MaîNeiais  :  Église  du  XII*  siècle.  ^  hVb»y^  —  Banquet 
olfert  par  M.  Poêy-d*Avant  dans  fandeD  dortoir  de 
cette  abbaye  ;  toast  de  M.  Tabbé  Baudry 98 

Séance  du  15  juin  tenue  dans  l'ancien  dortoir  de  tabbojfe  de 

MaiHezaiM.  Pvbàdeoce  de  M.  Tabbé  Le  PetîL    .    .    .      IM 
Quels  sont  les  débris  des  monuments  méroringiens  qui  se 

trouvent  entre  la  Loire  et  la  Sèvre-Niortaise.    ....       U. 
Quels  sont  les  monastères  bas^poîtevios  d*origine  9ié|ovin- 
gienne?  Existe-t-il  des  pièces  susceptibles  d'édairdr  les 
originrs  des  abbayes  de  St-Michel-en-rHerm  et  de  Luçon  ?      107 


TA1IE.E  DES  «AtlÈSlS.  &7? 

Sépulttties,  tasss  funéreiKs,. armes,  hijuiiit  iistanUes,  objeti 

dlicMë«eettep6fMewnKUIbèB  Poiteo.  ....  i08 
nranittoieuBtertHl  urne  ooUbte  diOévàiçe  de  ityle  cotre  ks 

bijoia  némvioKkDft.  ea  or.  et.  ccuk  .en-aigeal  lAiiquéi 

pendant  les  VI*  el  VII*  4iède«J   ..«......••      liO 

Gertaîns  types  de  bijoux  le  aonUUs  .pei^éCnéa  depuis  les  leMps 

mérovingiens .jusqnlà  noa  jonrsP    • tti 

llesles  des  ^nonùmenls,  oarlovingiens  qui  tiWent  dans  le 

Poitpu  .    ...•..•. H!( 

Sépultures  de  la  période  carloviogienne.  —  Sépultures  des 

pira'tes  nonnands. iiS 

Monnaies  poHèviàes  inédites  des  péHodes  ibérofingienne  et 

cailiD<vinBlalDei. iU 

V  Sitthee'du'Î^Jititu^  Présidente  de  H.  fabbé  Aub^r  ...      ilÀ 
Opinion  de  M.  de  Quatre&ges  «ur  Torigine  des  bancs  d*bultres 

de  St-Michel^-rHenn 415 

Mémoire  de  M.  Fabbé  Anber  sur  les  statues  équcstros  de 
quelques  églises  romanes  et  leur  signification  dans  Tes- 

tbétiqve  çbr^lienne ^^f* 

Opinion  de  M.  de  Looguemar  sur  le  même  siqeii    •    •    •       /^« 
Mémoire  de  M.  de  Roebebnme  sur  les  églises  béties  au   X^ 

sièQle  en  Bas-PQilott  ?  r- Camctftres  de  oes  églisea.    •    •      116 

État  derart  au  ^VetauMir  8îèc|^. il7 

A  quelle  époque  l*arc  brisé  a4-il  commencé  à  être  employé 

.enPo|toq?.. Id. 

Cryptes  4  plein -dnlre.  —  Cryptes  A  ogive.  —  Églises  à 

liaç^e. à  ^lein-dntre.  — Façades  mêlées id. 

Les  églises  des  XI*  et  XII*  siècles  ;  leur  importance  au  double 
point  de  vue  de  farchitecture  et  de  la  sculpture. 
St-Nfcolas-de-B'rem.  —  Crypte*  de'  Nôirmoùtier.  —  Crypte 
de  ^ofre-Dame  de'Fontenay  et  de  Curzon.  -^'Crypte 
de  Tiflfaoges,  au  cbâteau.  —  Crypte  des'Essarts.   .    .419 

Nieul .     .....     .    .    .      «0 

Vôovënt iU 

Poussais. iH 

M^ll^  et  Fontaine».— Maîl9ezais.. ,      125 


k'jf^  TABtE  DES  ItATlkftES. 

Benêt. •    •  ii6 

U  Chaiae-Canud.  ^  Les  MoQtien. -- afanniL -^  U  Gi«ft- 

nelerie. -- Sl-PompaiB    .    •    .    • ftî? 

Typa  léBCni»  ••••• •  iM 

Résumé ilS 

Scolptnic «  i<4 

Exécotkm  de  ces  acsipinrefl    •    •    •    « •  i^ 

ObseiratHMis  par  4iven  nenihict  sar  le  mène  sujel.    •    .    •  tS7 

Ftfiltf  avjr  anciemneê  maû<m$  et  la  vUte  de  Pantenaff  à  rem- 
placement du  château  et  a  Véglùe  Notre-Dame»    •    •    •       IM 

Visite  à  la  coUeetitm  de  EL  Bei^amm  FiOau.  —  Objets  d*irt  : 
seaJptures,  peintures,  dessins,  gramres.  —  Anthialtés  et 
curiosités.  —  Monnaies  et  médailles.  -^  Autographes 
principaux.     •••• «••••      i4t- 

2*  Séance  du  i«  juin.  Présidenoe  de  M.  Sepestain  .    •    •    •      448 
Observations  de  MM.  Marafafgay  et  l'abbé  Ailleiy  sur  TutlUté 
des  pouillés  et  sur  les  soins  que  ]*on  doit  prendre  à  re- 
constituer les  archives  d*un  diocèse  quand  les  anciennes 

ont  été  détruites.      .    •    • ik9 

Communication  de  M.  Tabbé  Baudry  au  sujet  d*une  croix- 
reliquaire  en  beome  du  XI*  siècle  et  de  plusicors  autres 

objets  de  la  même  époque •    •    •    .    •      154 

Autres  communications.  •••.*• 151 

Détails  donnés  par  MM.  Tabbé  David  et  de  Longnemar  sur 

les  peintures  morales •      152 

Examen  des  questions  relatives  4  l*arriiiteclure  du  moyen-âge 

en  Vendée  et  dans  le  Poitou. €54 

Excursion  à  Vouvent,  Mervent  et  Faussais,  Présrdence  de  M.  de 

Caumont.  ..••... .    «  i55 

Vouvent:  Église.— Château Id, 

Mervent  :   Pont  de  la  rivière  de  Mer,  —  Château.   — 

Église 160 

Poussais  :  Église.  —  Vieille  maison  •    •••••••  162 

Séance  Unue  à  Mertfeni,  le  il  juin,  Présidenoe  de  M.  Châties 

AmaulL     •    , I6S 


TAULE  DES  MATIÈRES.  /|79 

-OlMenratiouftde  M.  de  Gaamoiit  mit  V'mérèL  qu'oAv  Télude 

de  l'ftKliltecliire  militaire    .    .    •   .• «      169 

Autres  commiiiiiGStioBs  sur  le  mtee  sujet Jd, 

Détails  doonés  par  If.  Fiilon  sur  un  trésor  du  XUl*  siècle 

déooufert  à  Poitiers 164 

Rxamen  des  questions  relatives  aux  anciennes  sépultures  du 
pays,  à  rindustrie  drapière  de  Partlienay ,  aux  verreries 
qui  ont  pu  exister  dans  le  Poitou ,  par  MM.  PUIonetde 
Rochebnine. M 

!*•  Séance  du  18  Jtdn,  Présidence  de  M.  de  Rodiebrane.    .    •      i«6 
Rapport  de  M.  de  Longuemar  à  son  retour  d^une  excursion  a 
St-Mkliel-en^'Herin   sur  des  traces  d^habitations  anté- 
rieures aux  temps  historiques. 
Goup4*œil  sur  la  carte  géologique  de  la  Vendée.  —  Ce 
qu'on  entend  par  le  marais  vendéen.  —  Dépôt  aiglleux 
connu  sous  le  nom  de  bry ,  fermant  le  sol  du  marais 
et  reposant  sur  le  calcaire  jurassique.  — Cause  qui  a 
produit  ce  vaste  dépôt  d*argile.  —  Prodi|peux  travaux 
exécutés,  depuis  deux  siècles,  povr  donner  à  ce  sol 

Tadmirable  fécondité  qu*il  a  aigourd*fani 167 

Dépôts  de  cendres  signalés  au  contact  même  du  sol  cal- 
caire et  du  sol  argileux.  —  Nature  de  ces  d^pôtSi  ^ 
Présence  d'une  quantité  considérable  de  fragoMnts  de 
terre  grossièrement  cuite  attestant  Texistenoe  de  fours 
sur  le  rivage  calcaire.  —  Indices  permettant  Jde  Mre 
remonter  ces  dépôts  aux  temps  anté-historiques,  ooo» 
temporains  des  sépultures  et  des  habitations  des  popn* 

lations  troglodytiques  de  la  Gaule. 172 

Aspect  du  vaste  désert  du  marais  vendéen.  —  Curieux 
gisement  d'huîtres  accompagnées  des  mollusques  et  des 
parasites  qui  vivent  dans  les  mêmes  stations  marines, 
formant  les  petites  collines  de  Bel-Air  et  de  St-Mlchel* 
en-PHerm.  —  Traditions  anciennes  de  la  contrée  à  ce 
sujet.  —  Données  recueillies  sur  ces  dunes  et  consé- 
quences qui  peuvent  en  être  provisoirement  tirées.— 
Époque  approximative  ft  laquelle  le  dépôt  a  dû  se 
former.  —  Conclusion.    .•......•.      175 


&B0  TAhLl-  1>ES  llATlfeilC& 

Observation  de  M.  Fifton  fetetiTC  anx  armes  ancieiHies  .    .       tSt 

Analyse  d^un  mémotre  de  M.  -de-Rochebrane  ea  rëpooM  A 
la  question  ayant  trait  à  ta  renahaanee  atUttiqne  ca 
Pofloa. 

Obsertaiions  de  MM, -de-  Rochebinne  et  Rllon  snr  les  «lenH 
ments  de  la  transition  du  gotliique  «n  style  RenaissaDte 
et  snr  leurs  caractères ^    •    .    «    •       IM 

Mémoire  de  M.  de  Rochebrane.  -^  ConsidémliaBS  fénè- 
rales.  -^  Coulonges.  —  Le  Puy-dn-Fou.  —  Garadèics 
f^éoèraux  de  ces  constructions.  •—  Sculptures  de  Cou- 
longes.  —  Cheminées.    •    .    • •      ^^^ 

ConsiJéiaiions  piésentées  par  MM.  de  Rochebrune  et  Fllion 
sur  les  constructions  postérieures  à  iSA6  et  sur  leur  type 
particulier.    %    .    .    .    , >0& 

Mémoire  46  M,  Alfied  Giraud  sur  le  mouvement  scientifique 
et  littéraire  de  Fontenay  :  Rabelais.  —  Tiraqueau.  — 
Barnabe  Brisson.— Nicolas  Rapin.  —  Françob  Viète,  etc.      205 

Réponse  à  la  question  concernant  la  musique  en  Poitou» 

par  M.  raion  « SIA 

Viiite  des  toltècthni  de  V.  de  Hochebrune >i7 

r  Séamce.du  18  Juin.  Rcésidenoe  de  M.  ValeUe,  maire  de 

Fontenay. Ht 

Prodamaiioa  solennelle  des  noms  des  auteurs  dont  la  Société 

IVaiiçaise  a  récompemé  les  travaux 2ît 

Ailooalions  Totées  à  Fontenay 22S 

Note4le  M^FiUonsurlesmeubles,  objeud'art,  tableaux,  statues, 

émoux  de  la  Renaissance  conservés  dans  la  contrée.  •  228 
-  Réponse  4  cette  autre  question  par  M.  Fillon  :  Céramique. 
Faïences  d'Oiron,  toipropremenl  dites  de  Henri  II.  Des  imi- 
tateurs et  continuateurs  de  Palissy.  Signaler  les  poteries 
de  ce  genre  qui  existent  encore  dans  le  pays.  Possèdent- 
«n  •  dans  les  autres  départements ,  des  monuments 
4inalogues  à  la  fontaine  et  à  la  grotte  rustique  du 
VeUlon  ? 225 

Époque  à  laquelle  on  a  oonunenoé,  en  Poitou  «  à  faire  usage 

du  kaolin  dans  la  fabrication  des  poteries.    ....      226 


TABLE  DES  MATIËRES.  481 

Artistes  ambulants  qui  ont  séjourné  en  Poitou  pendant  les 

XVI»  et  XVII»  sîicles. S26 

Doaimenls  rdalift   aux    arts  et    aux  artistes   qui  peuvent 

exister  dans  la  province. .     .    .    •      ÎS7 

Documents  inédits  concernant  le  grand  matliématicien  Fran- 
çois Viète  et  sa  Tamilte /r/« 

Agrippa  d*Aubigny,  Duplessis-Momay /</• 

Indication  du  cliftteau  où  Nicolas  Poussin  a  séjourné  en  Poitou 

au  commencement  du  rigne  de  Louis  XIII.     •    •    •       /<£. 

Réponse  de  M.   de  Saint-Laurent  à  la  question  suivante  : 

Par  quels  moyens  pourrait-on  arriver  à  développer  le  goût 
artistique  en  Vendée,  et  porter  les  architectes  vers  Fétude 
des  bons  modules? Î39 

Remerdments  adressés  par  M.  de  Gauraont  à  rAdminlstration 
municipale,  aux  habitants  de  Fontenay  et  aux  secrétalres- 
•  généraux  du  Congrès     ••...•...••      SâS 

Diaèours  de  M.  le  Maire  de  Fontenay.-- Clôture  du  CongrÈs    .      2A5 

Vûiie  au  musée  de  NiotH»    ••• •••      S47 

MËMOIRES. 

Notice  sur  un  atelier  de  fondeur  g.illo-romain  du  I*^  siècle, 

découverte  Reié,  par  M.  Parenteau.     •••,*•      159 

Note  sur  les  moules  de  médailles  romaines,  par  M.  Poêy-d* Avant.      25$^ 

Note  sur  une  trouvaille  de  moules  à  médailles  romaines,  par 

M.  l'abbé  Bjudry 263 

■  Note  sur  des  localités  dans  lesquelles  ou  trouve  des  tuiles  ro- 
maines, en  Vendée,  par  M.  Tabbé  Baudiy  i  Liste  des 
lieux  où  se  trouvent  des  vestiges  de  constructions 
romano-gauloises  ;  leur  nature  et  leur  importance.  *- 
Verreries  et  poteries.  —  Arrondissement  des  Safile»- 
d^Olonne.  —  Arrondissement  de  Napoléon-Vendée.  —  Ar- 
rondissement de  Fontenay-le-Comte  ••,•«••      26A 

Preuves  de  Tanciennelé  de  Forigine  de  Tabbaye  de  StpMichel- 

en-merm,  par  M.  Fillon  .    « 21d 

Mémoire  de  M.  Fabbé  Aillery  sur  ï:»  moyens  de  reconstituer  les 

airhives  ecclésiastiques  du  diocèse  de  Luçon  •    •    •    •      277 

31 


/iH2  TAfiU  DES  MATtÈftIvS. 

Du  meilleur  plan  à  stsivre  pour  la  rédaclSon  des  chimiques 

paro'flsialea,  parM.  rabbé  Aillery 793 

De  la  rédaction  des  chroniques  paroissiales,  par  M.  l'abbé  Auber  : 
coup-d*Œil  général.  —  Man  à  suivre.  —  Éléments  qui 
doivent  les  coostHoer. — Genre  de  rédaction. — GonclusioB.      92à 
D  s  statues  égoestres  sculptées  au  tympan  de  quelques  ^t^ma 
romanes  et  de  leur  signification  dans  Testliéliqoe  «hié- 
^  tienne ,  par  AL  Tabbé  Auber. 
X)bservations  générales  :  L  Aspect  que  présoilenl  ces  statues 
équestres  a  réAe»ons  qui  naissent  de  celle  observation. 
—  Examen  des  prétentions  de  rblstoire  :  ce  cavalier 
»*est  ni  GharlemagMi,  ni  Constantin,  ni  aainl  Martin, 
ni  «int  Geoiges,  ni    les  fondateurs   des  égUscs,   ni 
Héliodore»  ni  PAnge  de  TApoealypse*  fii  rimage  du 
Sauveur.  -«  II.  En  quoi  consiste  ne  ftmenx  cavalier  : 
teites  précis  tirés  de  rÉcrituieSainte  «t  analogies  éta- 
blissant qu*il  est  le  symbole  de  la  puissance  de  Jésus- 
Christ.  —  III.  Preuves  tirées  de  la  numismatique  et  de 

ses  curieuses  images.  — IV.  Conclusions. 3S^ 

Note  sur  des  objets  d*art  ayant  servi  au  culte,  par  TaUié 

Daudry 373 

Rapport  sur  des  fouilles  faites,  en  septembre  1863,  à  Au- 
denbeit  et  à  HerveHnghen  C Pas-de-Calais) ,  par  M.  L. 
Cousin  :  $  l•^  Mottes  d*Andenberl  ;  Mottea  d*Hervelm- 
ghen.  »  S  IL  Ce  qn*on  peut  dire  des  mottes  formées  par 
la  main  des  hommes  ;  à  tjuelle  époque  remontent  les 
deux  tumulus  d^Audenbert  et  les  quatre  tumnius  d*Eletw 
velinghen  dont  Texistence  est  bien  constatée.  ....  876 
Notice  historique  et  archéologique  sur  fandenne  église  cathé- 
drale, anjounThui  paroissiale,  de  St-Paul-Trois-Châteaux 
(Drtoie)  ;  mémoire  présenté  au  Congrès  archéolagique  par 
M.  rabbé  Jouve ,  membre  de  rinstltut  des  provinces.  .  399 
Caractères  de  Parchltecture  dans  lies  monuments  de  la  Vendée, 
mémohne  lu  au  Congrès  archéologique  de  Foiftenay ,  par 

M.  rabbé  Anber âSO 

Rapport  sur  Talbum  de  la  coMection  de  verres   antiques  de 

M.  Iules  Gharvet,  par  M.  FiHon &30 


TABLE  DKS   MATlÈltES.  ÙîiS 

SÉARCB  GÉNÉRALE  TEXVB  A  ÉVREUX, 

U  27  Mal  m. 
Présidence  de  M.  Dob^,  de  Paris,  membre  de  l'Institut  des  provinces. 

Quelifue»  mois  île  U,  de  La  Veironnerîe  sur  une  découverte  de 

mbstnietions  romaittes  à  Cintray  (Eure) &35 

Communication  d*un  mémoire  de  M.  Dramard  sur  la  comman- 

dcrle  d*Étampes  •    .  • &d6 

Communication,  par  M.  R.  Bordeaux,  inspecteur  de  TËure,  de 
deux  notes  remises  par  MM.  Launionier,  sculpteurs  à 
Conciles,  sur  les  froments  d'un  tombeau  découvert  dans 
Téglise  de  Beaubray  et  sur  Tabbaye  de  Couches.      .     .      Jd, 

Discnsatou  relative  à  Tétat  du  musée  archéoiâ|^que  d'Ëvrcux.    •      hhi 

Quelques  mots  sur  le  donjon  de  Brionne hàt 

Commnniration  par  M.  Bordeaux  sur  la  découverte  d^un  en- 
fouissement  numismatique  trouvé  dans  les  fondations 
d^une  maison  do  XV*  siècle,  place  Royale,  à  Êvreux,  et 
d'une  pièce  d^or  anghiise  du  moyen-âge  trouvée  en  démo- 
lissant une  pile  du  vieux  pont  de  Garennes.    •    •    *    •      âà3 

Trouvaille  de  monnaies  anciennes ,  par  M.  BruneU.    .     •    •    •      àhU 


SÉAKCB  GÉNÉRALE  TENUE  A  FALAISE, 

U  M  JlHtCt  INL 
Présidence  de  M.  imb  Glanvillb,  membre  de  Tlnslitut  des  provinces. 

Comple-rendu  d'une  exploration  de  sépultures  gallo-romaines  « 
faite  à  MoisRy,  territoire  de  Chamboy  (Orne),  par  M.  le 
marquis  de  lif  annoury  d*Ectot &à6 

Mémoire  de  M.  Benault  sur  le  lieu  où  naquit  Guillanme-le- Con- 
quérant  •     M9 

Observations  présentées  par  M.  de  Caumont  sur  la  manière  dont 

on  répare  les  monuments  dans  tous  les  départements    •      A59 

Quelques  mots  de  M.  de  Glanville  sur  la  restauration  de  Téglise 

de  Guibray •    •• •      A58 

Observations  de  M.  Le  Harivel-Duro.her  sur  le  groupe  de  l'As- 


hSU  TABLE   DES   MATIÈRES. 

sompliou  placé  au  fond  de  Tatiside  de  l^église  de  Guibray  ;' 
pierre  tumuiaire  de  réglise  Sl-Gervais  signalée  par  M.  Boucl 
comme  pouvant  se  rapporter  à  Tautcur  du  groupe  de 
Guibray. •••••..       &59 

Communication  de  M.  de  Campagnolles  au  sujet  du   musée 

archéologique  de  Vire • A60 

Utilité  de  pratiquer  des  fouilles  aux  Mont-d*£raine$  et  d'y  em- 
ployer les  fonds  votés  par  la  Société A61 

Attention  que  Ton  doit  apporter  à  l'exploration  des  puits  bouchée      Mt 


SÉANCE  GÉNÉRALE  TENUE  A  TBOTES, 

Le  k  AOt  196i 

Présidence  de  M.  Tçbbé  Taiooir,  chanoine  honoraire,  inspedeor 
départemental. 

Quelques  mots  sur  la  TÎIle  romaine  de  Chàteaubleau  •  près  de 
Provins,  et  sur  les  autres  constructions  romaines  que 
Pon  a  pu  découvrir  dans  le  pays •    •    •      A6i 

Observations  de  M.  de  Smytterre  sur  la  bataille  de  Cassd    •    •      &<r? 

Opinion  de  M.  de  La  Peyroiise  sur  rutilité  d'une  allocation 
pour  continuer  les  fouilles  dans  les  cimetières  gaIkH 
romains  et  mérovingiens ,  les  dolmens  et  les  tvmuli  non 
explorés  du  département  de  TAube.  •••••••       /«f. 

Observations  de  M.  le  docteur  Gatois  sur  la  place  assignée  an  Christ 
de  Girardon»  à  Troyes,  où  on  le  voit  au-dessus  du  taber- 
nacle sur  le  maltre-autel,  et  sur  Tutililé  qu'il  y  a  d'observer 
les  r^les  liiératiques.  Opinion  conforme  émise  par  M.  EL 
Bordeaux  .     •    '. A69 

Résumé  de  deux  notes  de  M.  Pet-tre,  architecte  à  Vltry,  sur 
des  tuiles  courbes,  romaines  et  mérovingiennes,  et  sur  la 
qualification  de  Champagne-Pouilleuse A6t> 

Quelques  mots  de  M.  Gayot  sur  la  destruction  de  deux  poots 
anciens  et  de  la  porte  romane  du  château  des  Comtes,  à 
Troyes A70 

Vœu  émis  par  M.  R.  Bordeaux  au  siget  de  la  reproduction  des 

monuments.     •    •    •    • M* 

Gaeti ,  typ.  F.  Le  Bl«Bc4lud«l. 


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