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1
HARVARD COLLEGE
LIBRARY
PROM THB FUND OF
CHARLES MINOT
OASS OF 1628
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CONGRÈS
ARCHÉOLOGIQUE
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SÉANCE8 GÉNÉRALES
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A IHIMiJiUQUE,
AU MANS ET A CUCRBOUKO ,
PAR U SOCIÉTft FIIAN<;AJSK D'ArM.,:v..,„^.,p
il a wtkiitH in MBtoKmKiifiuiisT m Itu fi.
PARIS ,
DKBACirB, BUB DU BOCLOr, 7,
CAB», -r.mz A. HABDPx, tMi>njMEUR.i.iimAme.
«m rKOtst, t.
I8SI.
SÉANCES GÉNÉRALES
TENUES
A DUNKERQUE,
AU MANS ET A CHERBOURG,
KM lft«0.
CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
(SESSION DE 1801.)
£e Gonfrèii awa
Uev à RelBM en iSM | tt •'
leMJoUlet.
Indication des villes dans lesquelles se sont tenus les Congrès arehéo»
logiques annuels de la Société française , depuis Vannée 1834.
i834
i855
i856
1857
1858
1839
i84o
i84î
1842
1845
Caen.
Douai.
Blois.
Le Mans.
Tours.
Amiens.
Niort.
Angers.
Bordeaux.
Poitiers.
i844
1845
i846
1847
1849
i8f>o
i85i
i852
i855
1854
Saintes.
Lille.
Metz.
Sens.
Bourges.
Auxerre.
Kevers.
Dijon.
Troycs.
Moulins.
i855 *- Châloa^.
i856 — Nantes.
'^*^? I Valence.
ûicft ( Périgoeaz
'8^« î Garnirai.
1859 — Strasbourg
1860 — Dankerque
Indépendamment de ces Congrès , la Société a tenu des sessions
ou des séances générales , plus ou moins importantes , i Rennes , k
Nantes , à Faunes , à Avranches , k St.-Lo , i CotUances , k
Cherbourg, k Bayeux, k Vire, k Mortain^ k Falaise^ k Alencpn^
k Moriagney k Rouen, k Dieppe , à Pont-Audemer^ k Honfleur^
k Besancon^ k MetZy k Strasbourg^ k Lyon,k Clermont^ k Nîmes^
k Neufchutely k Reims, k Ei^reux, k Paris, k Autun, à Châlon-
sur-Saône^ k Marseilie^k Angoulême, k Limoges ^ k Liliebofine,
k Bernay , au Neubourg, k Beaune , à Arras^ k Toulouse , k
La Rochelle, h Grenoble et au Mans^
CONGRÈS
ARCHÉOLOGIQUE
DE FRANCE.
SÉANCES GÉNÉRALES
TBNUBS
A DUNKERQUE,
AU MANS ET A CHERBOURG ,
EN !»••,
PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARGBÉOLOGIE
»Oim LA COnSIEVATION DK9 MONUXSNTS HISTOAlQUBS.
XXYIP. SESSION
U CMVtMvHi H CMgrès pinlt, ckaqiie uiée, u Mb de lai. U prU
de la MdntKtt des ■eÉknswoKriptcm est de M flr.
PARIS,
DBRACHE, RUE DU BOULOY, 7.
GABN9 — CHEZ A. HÂRDEL, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,
miB PROIDB, 3.
1861.
Arc 97^2 —
Harvard OoUeve bltoary
Apr 3 . 1828
Minot f und
/^A ,•,.'. . / '\k *A . , /
v;.q'( 'Qrv rr\j
AVERTISSEMENT.
La ville de Dankerque a reçu le Congrès archéolo-
gique avec UQ empressement dont il est juste de la re-
mercier, et la Société française d'archéologie conser-
vem un bon souvenir de raccneil qui lui a été fait dans
cette itaportaiite cit*^.
Le joop de l'ouverture du Congrès, le beffroi était
6 ▲\'EIIT16SBIIX9T.
orné de la flamme tricolore hissée les jours de grandes
fêtes au sommet de cette belle tour.
Les établissements publics étaient ouverts aux étran-
gers ; les autorités prenaient toutes les mesures néces-
saires pour rehausser Timportance.de la session.
Mg'. de Ram , recteur de TUniversité de Louvain , a
célébré la messe du Saint-Esprit dans la grande église
de St.-Éloi; les Orphéonistes de Dunkerque ont fait en-
tendre , pendant la cérémonie, des chants religieux re-
marquables par le style et Texécotion. M. le sous-préfet
Gérard ofiQrait , le lendemain , une fôte au Congrès ar-
chéologique.
Les séances du Congrès ont été suivies avec un em-
pressement soutenu , el le compte-rendu qui va suivre
prouve que les n^atiëres variées dont le Congrès s'est
occupé étaient dignes d'exciter , comme elles l'ont fait ,
l'intérêt du public.
LISTE GÉNÉRALE
DES MEMBRES DE LÀ SOCIÉTÉ FRANÇAISE D^ARGHÉOLOGIE,
BCBEAC CENTRAL.
MM. DE CAUMONT, fondateur et directeur de la Société, à Gaen, rue
des Carmes, 23, et à Paris, rue Richelieu, 63.
L^abbé LE PETIT^ chanoine honoraire, doyen de TilIy-sur-SenlIes,
membre de Tlnstitut des provinces, Secréiaire-générai*
L^abbé VARIN, chanoine honoraire, curé de Yaucdles de Caen,
Secrétaire-^djoinU
BOUET, Inspecteur des momtmenti du Calvados,
L. GAU6AIN, Trésorier, rue de la Marine, 3, à Caen.
CON0EU dadhinutbation.
Le Conseil se compose de MM. les Inspecteurs divisioH-»
nairesi des Inspecteurs des départements et de quarante
membres résidant dans les différentes parties de la France ,
' indiqués, dans la Liste générale, par des caractères italiques.
Les Ministres, le Directeur- général des Cultes, Tlnspecteur-
général des monuments historiques , les Cardinaux, Archevê-
ques et ËYÔques de France, font de droit partie du Conseil.
(4) Ceux de MM. les Membres de la Société dont les noms seraient
omis si.r celte liste, et ceux qui auraient à indiquer des recliûcatioDS
pour leurs nom, qualités ou domicile, sont priés d'adresser leurs récla.
mations à M. le Secrétaire-général de la Société, ou à M. Gaugain, Iré-
lorier-archivisle, rue de la Marine, 3 , à Caen.
a
TI USTE DES liEMBBES
LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES.
L*astérisque (*) désigpae les membres de la Société abounés
Ett Bulletin monumental (l).
( Les noms des membres da Conseil sont distingoés par le caraclèie ilaliipe. )
r«. DinSlON^^ NORD, PAS-DE-CALAIS, SOMME ET OISE.
Inspecteur divisionnaire: * M, LE GLAY, arehÎYiste da département,
à Lille.
Nord.
Inspecteur: M.
Alabd, banquier, à Dunkerque. Bbck (Pli.), membre du Conseil
ABMiRD (Alfred), sobslitat , id. municipal et du Conieil d*ar-
AssiLiN (Jules), propriétaire, à rondissement, à Dunkerque.
Cambrai. Bbhiqbil (Louis), membre du
BiCQCABBT, curé-doyen, à Bailleul. Conseil général et ancien dé-
Bacqobt (Louis), libraire, à Duo- puté, à Cassel.
kerque. Bblland , conservateur des hypo-
Babiibbis , procureur impérial , id« thèques, à Cambrai.
Balsor, conseiller de préfecture, Bbbgbbot, maire, h Esquelbecq.
membre de la Commission bis- Bbbmabbt ( Hippolyte ) , membre
torique du département , à titulaire de la Société dunker-
Lille. quoise, à Dunkerque.
Brck (Gabriel), négociant-arma- Bbbtbin (l*abbé), profSesseur, id.
teur, à Dunkerque. Bbbtbbloot , membre du Conseil
Bbck (Frédéric), négociant, id. municipal et n^ociant, id.
(1) Le Bulletin monumental, qui a conquis, depuis 36 ans, un rang
si distingué parmi les publications archéologiques de la France et de
l'étranger, parait de six semaines en six semaines» illustré d*un grand
nombre de figures.
DE LA SOCIÉTÉ PBANÇAISE D'ARGHÊOLOGIE. TII
BBRTHI1.OT-D1BODB, négodaiit, à
Dunkerque.
Bessat, membre da Conaeil ma-
Dicipal et secrétaire de la Société
d'agriculture, id*
BiLLiBT, juge de paix , à Worm«
houdt.
BooAKBT, avocat , à Dunkerque.
BoiTsuLB (Edouard), banquier » à
Cambrai.
BoLLAiRT-GuBifui , négociant, h
Dunkerque.
BoNFiGuo, propriétaire, id.
BOITTABLBT (Ed.) id.j id.
BoifVABLET (H.), id., id.
BORTARLBT, îd., îd.
BoKVARLBT-DuRUT , négociant,
membre titulaire résidant de la
Société dunkerquoise, id.
BoNTOfsiN, inspecteur de Tinstruc-
tion primaire, id.
Boucher, ingénieur civil , id.
BovLY DE Lbsdain, bàtonnicf de
l'ordre des avocats, id.
Bourdon ( C ) , négociant , consul
de Prusse, membre du Conseil
d'arrondissement et du Conseil
municipal, id.
Bourdon (Hercule) , juge au Tri-
bunal ciril et membre corres-
pondant de la Société dunker-
quoise, à Lille.
Boutoxllb, principal du collège et
membre titulaire résidant de la
Société dunkerquoise, à Dun-
kerque.
Bbaemt d*Ogihont, rentier, id.
Brat (Jules)» id.» id.
Briqubler, fabricant d'antimoine
et de linc, à Dunkerque.
Brochon , entrepreneur , id.
BfiUNAULT, receveur des domaines,
id.
BuRT (l'abbé), chanoine, à Cam-
brai.
Cabaret, président de la Société
d'archéologie de Tarrondisse-
menl d'Avesnes, à Avesnes.
Cabaret, receveur des finances, id.
Gabocr (Léon), directeur des
lignes télégraphiques, à Dun-
kerque.
Caillbau (l'abbé), chanoine, à
Cambrai.
Caillib, curé-doyen, à Worm-
houdt.
Cailliez (Juvénal), ancien agent
de change, à Dunkerque.
Campagnib (l'abbé), aumônier de
l'hospice civil, id.
Canoilier ( Henri ) , membre de hi
Société d'agriculture, id.
Cardock-Lbbbcqub, membre de la
Société d'agriculture, proprié-
taire et cultivateur, à Petlte-
Synthe*
Carlier (Amand), président du
Tribunal de commerce, membre
du Conseil général el membre
titulaire résidant de la Société
dunkerquoise , à Dunkerque.
Carlier ( Emile ) , négociant ,
id.
Cartel ( l'abbé ) , membre corres-
pondant de la Société dunker-
quoise I à Lille.
VIII
LISTE DES MEBIBRES
Caroullb , condacteur des poots-
et-chaassées, à Grafelines.
Cabpmtibr-Bigororb, banquier,
membre da Conseil manicipal,
à Dunkerque.
GABPBHTna (Gh.), avoué, id,
GAOLAiifcoDRT (le oomtc Anatole
de), à Lille.
Gaux , secrétaire de la Mairie et
membre de plusieurs Sociétés
«iTantes , à Dunkerque.
Gatkmb (ÉliaciD-Justin) , membre
correspondant de la Société
dunkerquoise, à Afesnes.
Gatbois père, négociant, à Dan-
kerque.
Gatbois fils, id.^ id.
GHABAffEL, vérificateur des douanes,
id.
Ghamonin db Saint-Hilaire, mem-
bre de la Société dunkerquoise,
▼ice-consul d^Espagne et de
Sardaigne, id.
Ghappct-Cobnehont, ancien mé-
decin, id.
Gbahubb, professeur de mathé-
matiques, id.
Ghbvalibb, adjoint au maire, à
GasseL
Ghoqcbbl (P.«A. ), ancien négo-
ciant ^ au château de West-
Gappel , près de Bergues.
Ghoqubt , notaire, à Dunkerque.
Ghoqubt-Thbvbnbt , négociant et
juge au Tribunal de commerce,
id.
Clabts, employé de la marine,
id.
Glaodobbi, cultintear, à Haie-
brouck.
GoFFTN ( Benjamin ) , directeur de
la Banque de France , à Dun-
kerque.
Goffth-Spths , ancien député et
ancien sous-préfet de Dun-
kerque, id.
CoirsBiL, capitaine du port et
membre titulaire résidant de la
Société dunkerquoise , id.
GoQUBLiii, avocat à la Gour impé-
riale de Douai.
GoBBBWTNDBR , aucien professeur
de physique, au Quesnoy, ar-
rondissement de Lille.
GoBND , licencié en Droit , à Dun-
kerque.
GoBTTL , curé et membre du Go-
mité flamand de France , à
Wilder.
* Gousiif, ancien magistrat, avocat
et président de la Société dun-
kerquoise, à Dunkerque.
Gbujbot , négociant , à Dunker-
que.
G URL (Gharles), président de la
Société d'agriculture, membre
du Conseil général et du Conseil
municipal, id.
* CovELiBB (Auguste), à Lille.
Daricab ( Philidor ) , inspecteur
des douanes , à Dunkerque.
David (Césaire), propriétaire, à
Wemaers-Cappel , près de
Cassel.
Db Babckbr ( Louis), ancien ma-
gistrat , correspondant du Mi-
DB LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE.
n
nistère de rinstruction publi-
que , à Noord-Peene, près de
CaHel.
De Babcqui (Pierre), négociant
et Tice-consul de Russie, à
Danlierqae.
Dx Babgqob (Benoit), notaire, id.
Db Babcqdb (Louis), percepteur
des Waêteringues, à Bergues.
Db Batat, percepteur, à Worm-
bondL
Db Bbauval (le baron), au chàleau
de Morl>ecque, près d^flaze-
brouck.
Db BiBTRAifD , propriétaire et
membre titulaire résidant de la
Société dunkerquoise , à Dun-
kerque.
Db Bob, négociant, id.
Db Bebtbb, notaire, à Wormhoudt.
Dbcarpbntbt (Auguste), proprié-
taire, délégué de IMnstruclion
publique , è Dunkerque«
Dbcabpbmtby , juge de paix, à
Bonrbourg.
Db Causans (le comle) , membre
titulaire résidant de la Société
dunkerquoise, à Dunkerque.
Db Gazaroyb, capitaine de gen-
darmerie , id.
Db Clbbsattbl ( Alfred ) , député
au Corps législatif et membre
du Conseil général du Nord, id.
Db Colrbt (Jules) , membre du
Conseil général du Nord , au
chAlean d*Hugemout, près d'A-
▼esnes (Nord )•
Db Gomykck, curé-doyen de St.«
Jean-Bapliste et chanoine-hono-
raire, à Dunkerque.
Db Coossbkakbb (Florimond ),
propriétaire, id.
Db Coussbmakbb ( Henri ), pro-
priétaire, à Baillenl.
Db Cocssbmakbr ( Edmond ) , cor-
respondant de i*Institnt, membre
du Conseil général du Nord et
président du Comité flamand de
France, à Lille.
Db Coussbmakbb (Gustave), af ocat,
à Baiileul.
Detobab, entrepreneur du palais
de justice, membre de la Société
d*archéologie de la Nièvre, à
Dunkerque.
Dehabnb, cultivateur et maire, à
Wormhoudt.
DBHAMDScnoBnBRKBB , notaire et
adjoint au maire, à Cassel.
DBJABflBBEB, greffier au Tribunal
civil, à Dunkerque.
Db Labtbb, curé-doyen de St-
Éloi, id.
Db Labtbb, curé, à Petite-Synthe*
Dblabtbb (Joseph), président de
la Société d*agrlculture et mem-
bre du Conseil municipal , à
Dunkerque.
Db LaGorcb, président du Tri-
bunal civil, id.
Db La Gbangb (Aleiis), au châ-
teau de la Motte-au-Bois , près
^d'Haiebrouck.
Db LABOïkBB, président de Tadmi-
nistration des Moëres et ancien
maire , à Bergues.
LISTE DES MEMBRES
Ds LAnoiERE (le doctear), ancien
membre du Conseil général et
maire, à Hondschoote.
Dblattrb , receveur municipal , à
Cambrai.
Delactbe , archiprètre de l^arron-
dissemcnt et curé-doyen de Bcr-
gues.
Dblbbkb, secrétaire de la Chambre
de Commerce, h Dunkerque.
Dblbus , adjoint an maire et pro-
priétaire, id.
Del VAL, notaire, îd.
Deltb juge au Tribunal civil et
ancien président de la Société
dunkerquoise , id.
Dbman, agent de change, id.
DEHBRasBMAK ( François ) , ancien
vice-président de la Société
d'agriculture de Dunkerque, à
Esquelbecq.
Demeuntnck , président de la So-
ciété d*agricuUure, membre du
Conseil d*arrondissement» mem-
bre correspondant de la Société
dunkerquoise et maire, à Bour-
bourg.
De Monnbcoyb ( Félix ) , sous-
préfet, membre correspondant
de la Société dunkerquoise , à
Hazebrouck.
Db Mortaignac (le comte ) , rece-
veur particulier des finances , à
Dunkerque.
Dbrabs, avocat, id.
Dbqdrkbr, notaire, à Berg;pes.
De Rive ( Benoit-Louii ), à Douai.
De Rocuegavb ( Ménard ) , pro-
priétaire et ancien direeteor des
contributions indirectes, à Ber-
gues.
Dbrodb ( Victor ) , membre da
Conseil municipal, négociant et
aecrétaire-perpétud de la Société
dunkerquoise, à Dunkerque.
Debode ( Victor-Henri ) , négociant
et membre de la Société dun-
kerquoise, id.
Dbbombibs, ancien commandant
de la place de Bergues, id.
Dbshidt ( Alexandre ) , professeur
de peinture et membre titulaire
résidant de la Société danker-
quoise, id.
Dbwulp ( Louis ) , négociant el
consul de Belgique, id.
De SAiRT-GiiiiBODX , professeur
d*hydrographie et de mathéma-
tiques , id.
DescHiLT ( Tabbé ) , curé , délégué
de rinstruction publique, à
Téléghem.
Desjardins ( Abel ) , doyen de la
Faculté des lettres, à Douai.
De Smytterb, médecin en chef de
rAsile, à Lille.
De Shtttebb , maire , à Cassel.
De Shyttbbb , maire, à Wylder.
Dbstickeb, rentier, à Dunkerque.
Db Vargas, ancien directeur de
Tadministration civile, id., à
St«.-Croix-de-Ténériffe(Iles Ca-
naries), id.
Dbswarib, cure-doyen de St.-
Martin , à Dunkerque.
Dbvellb, architecte de la ville et
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D*ABGHÉOLOGIE. XI
membre tilulatre résidant de la
Société dunkerquoise, à Dod-
iLerqne. *
DiTAT, notaire, à Esquelbeck.
DuBvs, percepteur, à Dunkerque.
DucBATKAu, avoué, id.
DovAiL (F.)» inspecteur des
Douanes, id.
DoEANT, lieutenant des pompiers,
id.
DuEANT (l'abbé), direcljBur de
IMnstittttion de Notre-Daîne-des-
Dunes , id.
DuEBAO, secrétaire-général de la
Préfecture , à Lille.
DuBUU (Frédéric), docteur en
médecine, à Dunkerque.
DuaiM ( Henri ) , négociant et
membre du Conseil municipal ,
id.
DvsAvssOY, membre du Conseil
municipal et membre titulaire
résidant de la Société dunker-
quoise, id.
Ddtoit (6.), docteur en médecine,
à Dunkerque.
DoTon (B.) père, naturaliste ,
id.
Etbbbabbt, avocat et membre
titulaire résidant de la Société
dunkerquoise , id.
Favqur, maire et membre de
la Société d*arcb6ologle , à
Avesacs.
FiaoN (Hector), président de la
Cbambre de commerce et né-
gociant, à Dunkerque.
FiBON-MoiiEL, négociant, id.
Flambut, architecte et membre de
la Société dunkerquoise, à Dun-
kerque.
FoBCADB (Edmond de), conser-
vateur du musée, id.
FossBT, professeur au collège, à
Avesnes.
Foulon-Pebtbbs, propriétaire, à
Cambrai.
Fournieb, chef du serrice de la
Marine, à Dunkerque.
FouRNiBR, sous-commissaire de
marine et membre titulaire ré-
sidant de la Société dunker-
quoise, id.
Gaspabd (Auguste), avocat, Id.
Gassmann (Emile), membre titu-
laire résidant de la Société
dunkerquoise et membre corres-
pondant de l'Académie d'ar-
chéologie de Belgique, id.
Gastbai}, avocat, greffier du Tri-
bunal de commerce , id.
Gbntil-Dbscahps, adjoint an
maire i à Lille.
Gilbert , président du Cercle
d'Harmonie, id.
GiLLiifG (John), rentier, id.
Ghtsbl (René), négociant, id.
GonsPROY DB Mbsnilglaisb ( le
marqub de), ancien sous-préfet,
à Lille.
GojARo , membre titulaire résidant
de la Société dunkerquoise et
ingénieur en chef des ponts-et-
chaussées, à Dunkerque.
GossAAT, négociant, à Avesnelles.
GouDABRT , uotahre et membre du
xn
LUTE DES immcs
ftctenr de
Conieii iTuroodi!
Gvnjjanm (J.-!.)»
rAcadésie, à Douai.
GcnxBMDi (EnMft) , aTOcat, 4
ATOoek
GvTHLWf proi c Meor d^aDcBaiid
et Mcrétaire-adjoiiit de la Sd-
eiélé donkerquoûe » à Don-
kerqne.
Hahhotb (Félii), membre de ia
Société arcliéolofiqiie,à ATCHiefc
Habcocet, tréforier de la Société
d^agncttltare, à Dookerqne;
Hicqobt-Vajibapbxbcsch , n^o-
dant-armateor , id.
Hbd, maître de chapelle, îd.
0BiniBBBaT M FoacE? iLLB , oom-
mandant d'artillerie en retraite,
kL
HBuouéBART ( Tabbé ) , Ticaire , à
ATesnes,
HiUT (François), propriétaire, à
Heneele.
HooaiTABaT, médecin, à Esquel-
becq.
HoTBLT ( Aubert), officier des
douanes, àDunkerque.
HofBLT ( Édouanl ) , membre titu-
laire de la Société dunkerquoiae,
notaire et juge-suppléant au
Tribuoal civil, id.
HovBLT (Emile), négociant, id.
HoTBLT (Ernest), licencié en Droit
et avoué , id.
HoTBLT (Léon), percepteur, id.
HuBBBT aîné, propriétaire, à
PeUle-Synthe.
ISBCBT BB La Pbauoqo^ 1
de phHîeuBSodéléiiaTaiilcs,
4 Lille.
JoLLY, aaiii fin— iwiire de ma*
rine , 4 Dnnkenioe.
JcBB, soos-iBspecteor des Dosanes»
KiEx (Benjamin) membre de pKi-
sîean Sociétés snTaotes , id.
KcHLBuuiB ( F. ) • membre corres-
pondant de IlostitQt, profemeor
de chimie et piéaident de la
Chambre de Commerce, à Lille.
Lambebt, Térificateor de Tenre-
ffistrement, à Dunkerqne.
Laioibac fils, hbncukU à Watten.
Lahdbob , cnltiTatenr , à Broii-
kerqoe.
Labmhbbbb , corè-doyen , à Gra-
velines.
Lacwbbs, oonirôlenr des Douanes»
à Dunkerque.
X*BBLBu, agent-TOjer principal,
id.
Leblbu , ancien député ,
mandant du génie et
titulaire résidant de la Société
dunkerquoise, id.
Lbblbu , avoué , id.
Lbddc (Hippdyle), professeur et
compositeur de musique, id«
LsFEBvaB (Alexandre), ingénieur
civil , id.
Lefebvre , avocat et membre du
Conseil municipal, id.
Lefbbtrb, secrétaire- général de
la Société d'émulation de Cam-
brai.
DE IK SOClkrt FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XIII
Lb GLâT (André), directeur des
ArdiiTest oonrespondaDt de l*Iii-
fUtot, président de la Com-
. mtesion historiqae du départe-
ment da Nord , inspecteur divi-
sionnaire de la Société française
d'aiehéologie, à Lille.
La Glay ( J. ), membre correspon*
dant de la Société dnnkerquoise,
id.
LiGEAiin, professeur au collègue, à
Bergues.
LiLEu, capitaine du génie, à
GraTeiines.
LmoiHv, inspecteur des Contri-
butions indirectes , à Dun-
kerque.
Ldiclaet (Loub), propriétaire, à
Lille.
Lbrolbt, chef de bataillon da
génie, en retraite, à Avesnes.
LsPOLAiD, dief dinstitution , à
Dunkerque.
Lbbnovt (E.), docteur en médecine,
à Wormlioudt.
Lebot , pharmacien , à Dunker-
que.
LaaoT, archiviste, à Lille.
Lbueblb, curé et Tice-doyen, à
ZegerscappeL
LiBV ^ avoué, à Dunkerque.
LiBVBH Auguste), propriétaire, id.
LiBVBR (Edouard), avocat, id.
LooToiBTBB (Tabbé), professeur,
id.
Loor (Louis), curé, àlfardyck.
Lucas , juge an Tribunal civil , à
Dunkerque,
Ltsbnsooiib ( A.-T. ) , membre de
la Société d'agriculture^ à Bonr-
bourg.
Mahcbu (Henri), fabricant de
sucre, vice-président de la So-
ciété d'agriculture de Dunkerque,
à Cappelle.
Maillabd (Charles), libraire et
ancien professeur, à Dunker-
que.
Malo (Gaspard), armateur el
ancien député, id.
MiiroTTB (Louis), directeur de
rOrphéOD, id.
If ANOTTB (Théophile), négociant,
id.
M ABTiiiDALB , rentier , à Dun-
kerque.
Matbobbz (A.), membre de la
Société dunkerquoise, id.
Mat AN, receveur principal des
Douanes , id.
Mbniibboo , docteur en médecine,
id.
Mbi'bissb db Saint-Hilaikb (Maxi-
milien), propriétaire, id.
MaoaissB db Saikt-Hilaibb (Adol-
phe) , propriétaire , à Ber-
gues.
Mille, littérateur, à Douai.
MiLLBT, professeur de logique et
membre titulaire résidant de la
Société dunkerquoise, id.
Mxitabt , conseiller à la Cour im-
périale de Douai.
Mollbt, maire et président hono-
raire de la Société dunkerquoise,
& Dunkerque.
XIV
LISTE DES MEMBEBS
Moutbocis I afoué , à Donkcr-
que.
MoKABL, membre du Conseil gé-
néral , docteur en médecine et
membre titulaire non résidant
de la Société danlierquoise , à
Wormboudt.
MoEiL-AaiB, n^[;ociant, à Dun-
kerque*
MoRBL (Benjamin), ancien député^
président de la Commission ad-
minislratife du Musée , id«
MosBL (Alfred), négociant, id.
Mdotz (Jules j, propriétaire, id.
Nys, propriétaire, id.
OoDOT, directeur de Pusine GhoUet,
à Goudekerque-Branche.
OuTTBBs^ architecte, à Bergues.
Pabiblb , curé , à Esquelbecq*
Pbhsobt , associé libre de la So-
ciété Dunkerquoise, à Dun-
kerque.
Pbbbt, chef de gare, id.
Pbtbbybck^ ancien receveur par-
ticulier des finances, id.
Pbtitqoeqx, directeur des bateaui
à vapeur à hélice du Nord , id.
Pbtyt ( Auguste ) , banquier et
président de la Caisse d'épargnes,
id.
Phiuppb (Alphonse) , vice-prési-
dent de la Commission du
Musée ^ id.
pHiLippB-ViLLBTTB , aucieu négo-
ciant et juge au Tribunal de
commerce, id.
PxGALLB, percepteur , id«
PiGAiLT D8 Bbaupbé, Ingénieur
des pontMt-cbaaHéeseti
titulaire résidant de la Société
dunkerquoise , à Dunkerque.
Pt aub A - Dblibb , propriétaire «
au chftteau d*Oxelaere, prèg de
Cassel.
PLAroeAc ( Nama ) , courtier ma-
ritime, à Dunkerque.
Plocq, ingénieur des pont*«t«
chaussées et membre de la So-
ciété dunkerquoise, id.
Pbinglb ( le major) , consul de Sa
Majesté Britannique, id.
QoENEZ, avoué, id.
QuiLLACQ (Louis), membre du
Conseil municipal, id* *
QCILLACQ fils , id.
QuiQUBT (François), officier d* Aca-
démie et membre titulaire ré-
sidant de la Société dunlter-
quoise, id.
Rauch-Libnabt , armateur» id.
* Régnier (Mg'.), archevêque de
Cambrai.
Regodt (Alexandre), propriétaire-
cultivateur et vice-président de
la Société d'agriculture , aux
Moêres.
RicoT (Eugène), trésorier des
Invalides de la Marine, à Dun-
kerque.
RoTH, membre de la Société
d'émulation , au château de
Beau val , près Cambrai.
Salonex ( Daniel ) , membre du
Conseil municipal , à Dun-
kerque.
ScBADBT , avocat , id.
DE LA SOCIÉTÉ PBANÇAISE D^ABCHÉOLOGIE. XV
ScHOVTBBn, membre de la Com-
mission du Musée , à Dun-
ktrque»
SniBTS-GoTA , rentier, id«
Sofoif, Térificateur des Douanes,
id.
Smith (John), directeur de la
filature, à la Brouckstraete ,
près d'Hondschoote*
SoBTMABT, négociant et armateur^
à Dunkerque.
Soudant « agent-voyer principal» à
Haxebrouck.
ScDRB (l*abbé), supérieur du grand-
séminaire, à Cambrai,
Tailuar, conseiller à la Cour
impériale de Douai.
Tbsqcbh, professeur d*hydrogra-
phleet membre titulaire résidant
de la Société dunkerquoise, à
Donkerque.
TBbi.0 (Alexandre), propriétaire,
id.
Thslu père, médecin, archivhte
de la Société duokerquoise, id.
Thérard (Pierre* Joseph), chanoine
honoraire de la métropole, à
Cambrai.
Thurt ( Augusie ) « consul de
Suède et Norwége , h Dun-
kerque.
Thurin, docteur en médecine, id.
TxLLîEB» coramissaire-priseor, id.
Top (Charles-Joseph), curé, cha-
noine honoraire , à Carvio.
TooRifiRR, juge au Tribunal dfil,
à une.
TRTSTRAK,Dégodant, àDankerqae.
Vallj£b (Pabbé), Ticaire-géuéral,
à Cambrai.
Vallon, préfet du Nord, à Lille*
Vah Brabant (E.) , négociant, à
Dunkerque.
Vah Brabant (L.), id., id.
Vancassbl, inspecteur des Douanes,
id.
Vardbrkbrcuotb (Hilaire-Joseph),
propriétaire et maire, à Volke-
rinkhoTe.
Vandbpille, professeur au collège,
à ATesnes.
VAnDKBGOLHE (Alexandre), vice-
président de la Société d'agri-
culture, à Dunkerque.
Vanobbcolme (Emile), agent de
change, id.
Vahdbrbst , homme de lettres et
consul de la République Argen-
tine, id.
Vamobwallb , membre du Conseil
municipal , id.
Vandexandb, associé libre de It
Société dunkei^quoise , id.
Vanbbnob ( Éd. ) , numismate et
maître de pension , à Lille.
* Verdegies (le comte Charles de),
à Cambrai.
Vercoustbb (Frédéric) , secrétaire
de la Société d'agriculture et
conducteur des vaâeringuei, à
Bourbourg.
Ybrharme, négociant et membre da
Conseil municipal, à Dunkerque.
YsBLBYB ( Charles) , maire et vice>
président de la Société d'agricul-
ture de Dunkerque, à Bergues.
XVI
LISTE DES MEMBRES
VEBLiNauB , directeur des Douanes
et des Contributions indirectes ,
à Dunkerque.
VBRtT ( Charles ) , architecte ,
membre de plusieurs Sociétés
savantes , à Lille.
ViBHiMHBif , propriétaire et ancien
membre du Conseil d^arrondis-
sement, à Cassel.
VERSMiB, receveur municipal , à
Dunkerque.
ViLLBTTB, notaire honoraire , à
Wormboudt.
Vincent (Charles), cher de division '
à la préfecture, à Lille.
ViBoox, membre de la Société
d*archéologie , à Avesnes.
ViTSB DB FoNTAMB, propriétaire,
à Boileieele.
Wakebhib (Désiré), conservateur
du Musée , à Cassd.
WBKiBRB, membre de la Société
d'agriculture, à Warhem.
WiLBBRT (Alcibiade), président
de la Société d^émulation, à
Cambrai.
WiLLBMS, avocat et membre du
Conseil municipal , à Dun-
kerque.
WxRDRiv, docteur en médecine, à
Cassel.
WiMTBB, ingénieur dvil, à Dun-
kerque.
WoussBN , négociant , id.
Zandvck ( Henri ) , docteur en
médecine et membre titulaire
résidant de la Société dunker-
quoise , id.
Inspecteur : * M. Dbsciahps db Pas, ingénieur des ponts-et«chattSsées ,
fil St.-Omer.
Adam ( Achille) , banquier et an-
cien président de la Société
d*agriculture, à Boulogne-sur-
Mer.
Blobmb (Adolphe), curé et membre
correspondant de la Société dun-
kerquoise, àRoquetoire.
Cabdbvaqub ( Alphonse de ) , pro-
priétaire, à St.-Omer.
Coubtois, avocat, secrétaire-ar-
. chivistede la Société des Auti-
. quaires de Morinie, id.
Dblkottb , avocat , membre de la
Société des Antiquaires de Mo-
. rinie, Sd.
Db Raust db Bbbckek^ proprié*
taire, à Roquetoire.
Db Rhbihs (Henri}, bibliothécaire,
à Calais.
Dbbhbnghbm (Charles), ingénieur,
à Béthune.
Db Savabt (L.), professeur, à Arras.
* Deschamps db Pas, ingénieur des
ponts-et-chaussées , à St.-Omer«
Dbschakps (Auguste) , correspon-
dant delà Société dunkerquoise,
id.
* DovBRBNB , à Hesdin.
Du SouLiBE (Henri), propriétaire,
à Bonlogne-Bur-Mer.
DE LA SOaÊTÊ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XHI
GiTMCHY (Charles de), à SL-Omer.
GuGiiT (Alexandre de), architecte,
à Arras.
Geos (Charles), médecin en chef
deTbôpital, h Boulogne^ur-Mer,
GmMON, ikrofesseur au collège, à
Ams.
HArFUDm6us(Mg'.), prélat romain,
protonotaiire apostolique et offi-
der de l'instruction publique, à
Bonlogne-snr-Mer.
Raoébui ( Amédée de Beugny d*)»
au chftteau de Soiingheim.
HiLioRBBi, professeur, à Boulogne-
su r-Mer.
• Bérieaurt (le comte d'), à
Arras,
HtaicouBT (d') Ois, à Souchei.
Hbbmand (Octave), à St.^mer«
* La PâTuiRi ( de ), commandant
d*artUlerie, à Calais.
La P1.ARI ( Henri de) , secréUire
de la Société des Antiquaires de
Morinie, ancien député, à SU-
Omer.
LiGOHTB , curé de St.-Nicolas, et
grand-doyen derarrondissemeut
de Boulogne, à Boulogne-sur-
Mer.
Lb Fbbtbb ( Tabbé F. ) , à Halin-
ghem.
LmBYBB (Alphonse), conducteur
des poDts-et-chaossées , à Bou-
logne-sor-Mer.
LioEARD (Albert), président de
la Société des Antiquaires de
Morinie , à SL-Omer.
Lbqobttb ( Fabbé ) , chanoliM ho-
noraire, professeur an grand-
séminaire, à Arras.
Lb Roy (Camille), homme de
lettres, à Boulogne^ur^lfer.
* Linoê ( le cheralier de ) , à
Arras.
Lion ( Jules) , conducteur des
ponts-et*chaussées, à St.-Omer«
LioT DB NoRBBCooBT, reocveuf
des Domaines, id.
If aemin-Pahart , sous-Inspecteur
des postes et administrateur du
Musée, à Boulogne^ur-Mer.
» Parisis (Mg'.), évéque d'Arras.
Pohchaed (Eugène), inspecteur
de la librairie anglaise, homme
de lettres, à Boulogne^ur-Mer*
QoBRSOR, ancien député, président
du Tribunal dnl et membre du
Conseil général , à St<Omer.
RoBRY (Eugène de), membre de
la Sodélé des Antiquaires de
Picardie, au diAteau de LoKn«
brune , près Bon1ogne-snr>Mer«
RwRY (Hector de), ancien pré-
sident de la Société d*agricuL
tare, id«
RosRT (Léon de), propriétaire,
à Wimille.
Scott ( Mg'. Edward ) , curé-
doyen, camérier du pape, à
Aire-sur-la-Lys.
SàDB ( de ), juge au Tribnnal dtil
de Mootreuii.
SouQOBT (G.), Yice-oonsul de
Danemarck, à Éiaples.
Tamboisb, fabricant du sucre, à
RouTroi*
XVIII
U8TE DBS MEMBRES
TXTBtOIflB M GovmiTAT (Cb« ), 80
chAteaa de Clarques,
TinLOvu DB GouEHAY ( Amédée},
id.
TRAiitcoimT ( le marquis de ) , aa
château de Tramecourt , près
Hesdin.
Inspecteur: M*
BoocBia N Paams, président de
la Sociélé d'Émalalion, k Abbe-
fille.
* Ck)RBLBT (Tabbé), à Amiens.
Coscttb-Ëhont y propriétaire, iJ.
DoMAS (Charles), Glateur, à Su-
Acheul-les-Amiens.
* Duval , chanoioe titulaire , id.
Vah Deital (Tabbé), chanoine
honoraire , professeur au grand*
séminaire, à Arras.
Vbelky (Alfred), fabricant de
sucre, à Quiestede*
VtaLBT (Victor), id., id.
Ebmiort (d*), à Péronne.
Fbbocsson-Faurb , négociant, à
Amiens.
MiGORLBiifB , ingénieur en chef en
retraite , id.
Mbnubchbt ( Eugène- Alexandre ) ,
juge au Tribunal dvil d*Abbe-
Tille.
hupeeteur : * M. Pabbé Baebauo , chanoine titulaire ,
de l*Iustitut des provinces , à Beauvais.
'Babeaud, chanoine titulaire, à
BeauYBls.
Ck>LS0R (le docteur), président du
Comité archéologique de Noyou
et correspondant de 1* Académie
de Médecine, à Noyon.
Danjtm, président du Tribunal
dfil de Beauvais.
* Dansb, président honoraire du
Tribunal civil , id.
DBCftovT, anden notaire, à Gom-
piègne.
* HouBiGANT, à Nagent «les -
Vierges.
Lb Fbanc (Tabbé) , profeneur à
rinstitutioD de St-Vincent, à
Senlis.
Matbon, archiviste, à Beauvais.
PoHTHiBiJx ( Nicolas ), fabricant de
carreaux mosaïques, à Auneuil,
près Beauvais.
Salomob , receveur des 0oaaneSf
àDivea.
VoiLLBHBB , docteur-médecin , h
Senlis.
" VuATRiN , avocat, à Beauvais.
Wbil, architecte du Gouverne*
.Id.
DE LA SOaÊTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XIX
r. DIVISION,^ AISNE ET ARDENNES.
. Impuieur dimiionnaire : * M. GOMART, membre ée rinitilut des
pro? inces , à St.-QiientiD.
Aisne*
Intpeeuur : K. Tabbé Poqvbt, ebanotne honoraire, an Berry-an-Bae.
Cbadvinit (de), joge d^inslraction
au Tribanal civil, à St.-QaenUn.
GoniYAi. ( le Ticomte de), au cbà-
teau de Pinon, canton d'Auisy.
Dblbabbb, architecte, à.GhftIeau-
Thierry.
Dbbsu , juge au Tribunal civil de
Laon.
* GoMABT, membre de rinslilut
des provinces , à St.-Quentin.
Bnit propriétaire, à Bruyère.
Lb Clbbc db La Pbaibib ( Jules),
président de la Société archéolo-
gique, à Soissoos»
Lb Roux, docteur-médecin, h Gor-
bény, canton de Graonne.
Mabtin , membre do Gooiell gé-
néral de r Aisne, à Rosoy-sur-
Serre.
PoQCBT ( Pabbé ) , chanoine hono-
raire , au Berry-au-Bac.
Tévenart ( Pabbé), chanoine hono-
raire, archiprêtre de Laon.
ViONOiNB (Tabbé), chanoine hono-
raire , «rchiprêtre de Vervlns.
WiLLiOT, secrétaire de la Société
archéologique de Soissons.
8*. DIVISION. — MARNE ET SEI?fE*-ET-MARNE.
Impecteur diviêUmnairê: * M. le comte DE MBLLET , membre
de rinstitut des provinces.
Ingpecteur: * M. Givblbt, propriétaire, à Reims.
ALLORYaLB (le comte Pierre d*),
au ch&teau de Somsois.
AoBBBT ( rabbé ) , curé-desservant
de Juvigny.
Raba ( Mg'.) , évéque de GhÀlons.
BiGAULT DB Gbanbut, archttecte,
à ChAlons,
Bouquet, instituteur, à Poix.
Ghassagrb , préfet de la Marne.
GosQoi.f, membre du Gonseil gé-
néral.
DuPLBssis, notaire bon., à Remis.
Dcquerellb, membre de TAca-
démie, id.
xxu
LISTE DES MEMBRES
* Formigny tU la Lomde (de)» 4
Caen.
FOUQ9B8 (r«bMI)t çoréf1« Trois-
Monts.
FovMfts ( le mar^uîa ArUiur 4< ]f
à Vaiu-«ur-Seulles.
FQcaniBi^ ( r«bbé )» curé de CliQ-^
* Gaocain , propriélaire, à Caen.
* Gaandva^ ( le marquis de ) ,
membre du Conseil général ,
au cliAie«u de SL^Peois-Maîsoih!
celles.
* Guii^rt (Georges)» membre d^
r Association normande, à Caen..
Gdivlau», Goiisenriileur du Musée
de peinture, id.
* Guy, architecte de la ville , id.
* Bardel, imprinieor de la Société,
id.
* HaïunBEviLLK (d'J, vice-président
de la Société d^émulation de
Lisieui.
Jaboin, membre de TAssociatioii
, normande, k Caen.
* Lafettty (rabbé)^ çbanoiue ti-
tulaire^ k Bajeux.
La Fmsratb (le baron de}, membre
de rinstitut des provinces, k
Falaise.
* La Mawoou (de>, directeur des
domaines , à Caen.
* L««6«rt , conservateur de la Hi^
bUotbèvae, à Bajeux.
|!;*AiioTit t arcbilecie, à Caen,
Lakolou (Tabhè Henri}» directeur
dé ViivaituUon SL^-Marie » id..
* U Bart , inaire de Baron.
* La B^RC, ancien prQfeaseyyr do»
mathématiques, à Caen.
Ly C^ar, avoué , id.
La CoaDua, ingénieur dvîl, rue
des Capucins, 48, id.
La CouaT, avoué, à Pont*rËvé-(
que.
La CowaacB (Tabbé), curéd*Au-
drieu.
* La Petit (rabbé}, curMoyen de
Tilly-sur^Senlles.
LiroT • propriétaire , à Caen.
* La Vabdois fils , id*
* Mallbt , ancien notaire , 4
Bajeux.
MAacusaiT db Rocbbpobt (Léonce
de} , à ViervUle.
Habib (Tabbé), chanoine hoao-
raire, doyen d'Évrecy.
Mohboult , à Lisieux.
Mazcbt, pelnire-verrier , à Caen^
* MfoABo, premier président de la
Cour impériale, id.
MoifTABAR (M"*, la baronne de]»
à Mondeville, près Caen.
* MoBiiaa, professeur & la Faculté
des Sciences de CaeUf
Nicolas ( Alexandre ) , architecte
de la ville de Lisieux.
* Noget'Lacau4re (Tabbé), cha-
noine honoraire, supérieur d^
séminaire de Sommervieu.
*On.LiAiisoH (le marquis d*), au
château de St.-Germain-Langot
* Olivb, maire d'^IJon, rue Ëchoy
à Bayeux.
* OLinaa db Bodot ( le marquis)^
au château d« Bougy«
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XXIU
^OuTuft, iogénkar en chef des
poiiu-et-«iiau80éet, à Caen.
• Parniib, avocat, à Lisieui.
• Paulhirb , ancien député , à
BretlefUte^ur-Laixe.
PiLTâisifs, architecte, à Caen.
Petitilik (de), à Bons-Tàtsilly.
• Prbbbs (le baron de), membre
du GonseU général, à Louvières.
PiQuoT (l'abbé), siipériettr du sé-
minaire de ViHiers-le-Sec.
• PoLioHAc (!!••. le comtesse de),
à Otttre-Laiie, près Falaise.
RtMiaa (rabbé), doyen du canton
deDonilé, curédeDIves.
tilmm/»^ conseiller h la Cour
impériale de Caen.
• Riomv M Nbutiub (le Tloomle
Uaisde),«LiTarat.
^Saibt^Ibaji, ancien netalie, à
Bretteville-le-Raber.
Sttw , ppeprlétaire , « Falaise.
Tabcst (PanI), présidât de la
Société d'agrieulture, « Lisleux.
Tatighy m Loiienii, a?oeat, à
Bayeui.
TiBABD (l*abbé), chanoine hono-
raiie, doyen de Notre-Dame de
Vire. •
ToifNBT, ancien préfet da Calvados.
• ToBSAT ( W. la eomteaw de ),
à Ifooéo.
ToDSTAiH (le vicomte Hemide).
ancien officier de marine, an
chftteaa de Vaux-sur- Aure.
• Travers , ancien professeur d la
Faculté des lettres de PAcadémle
de Caen.
Tbanchart (l'abbé), curé de Jort,
• Vassbdb (Charles), ft Lisleux.
• Vadtibb ( Abel ) , député , à
Caen.
Vadtibb (l'abbé), chanoine ho-
noraire , dojen de Thury-Har-
court.
Vbbobob (Pabbé), cuié de Luc.
• ViLLBBs (de), receveur-général,
àCaen.
• Vithrê (Georges), adjoint au
maire de Bayeux.
VwciHT (l'abbé), doyen de Mor-
teaox-Gottlibœnr.
• roM/'(rabbé), chanoine hono-
raire, supérieur du Bon-San*
venr, à Caen.
YvoBT, sculpteur, à Bayeux.
Ao«n (le comte d^, propriétaire,
à Caen.
hupectewr: • M. le comte db TocQuavitta. au chftieau de Nacqueville.
AfOBBAux (te maniuis Paul d*}, «
nsle-Marie.
* AimoviLLB (Michel d*), maire, à
Auderville,
•Bbaopobt (le vicl*. de), an chat.
de Plaiii-Maraîs, à Pfçauvill%
• fiiGNON , au cîiftteau du Rosel
(canion dos Pieux),
XXIV
LISTE DES MEIIBBES
BoRvouLOift ( le comte de ) , ^près
Mortain.
Castu., agent -voyer chef, à
SL Lo.
* Daniel (Mg'. ) , évoque de Cou-
tances et d'Avranches.
DiscHAMPS, D.-M.-P., à Torigny.
Disponts (Tabbé), chanoine ho-
noraire, curé de SC-Nicolas, à
Goutanoes*
* Do PoauBR M PoaTBAiL» à Valo*
gnes.
GiLBBBT (Tabbé), Ticaire-général,
à Coalances.
* Guiton (le vicomte de), au châ-
teau de Montanel , près Avran*
ches.
* LAiii, Tioe-prêsident de la So-
ciété archéologique, à Avrao-
ches.
Lb CARDomiBL (Tabbé), vicaire
de St«-Jore8, parPrétot, près
Carentan.
Lb Gbbps , propriétaire, à St.*Lo.
Lb Goupiu ( l'abbé ) » curé de
Brix.
Le Président de la Bociélé archéo*
logique, à Avranches.
* NoBL , ancien maire , à Gher-
bourg.
* PoRGiBAUD (le comte Gésar de) «
au château de Fontenay, prés
Montebourg.
PoNTAimoRT (L. de), inspecteur de
la marine impériale, à Gh^
bourg.
* QuÉRAOLT, sons-préfet, à Goa«
tances.
RouG< (le comte de) , an cfaélcaa
de St.-Symphorien.
Sauvagb, avocat , à Mortain.
Sbshaisors ( le comte Yves de), au
cbfttean de Flaman ville, canton
des Pieux.
SoRBL (Armand), entrepreneur,
à Valognes.
* TocQDBviLLB ( le comtc de ) , an
chftteau de Nacqneville.
Orne.
Jmpeetêut: * M. Léon db La SioonàaB, avocat, à Alcnçon.
* Babbbrbt (de), au château de Alençon.
Matignon , à Essey. * La FiRBikaB (le comte de ), an
Bbaurbpaibb ( de ) , ancien élève château de Ronfeugeray.
deTÉcoIedes Chartes, à Alen- La Garbrhb (de), conseiller de
çon. préfecture, â Alençon.
Dagourt , inspecteur des forêts, à *La SicoTrtaR (Léon de), avocat,
Mortagne. id.
*FALBRDRB(le marquIs de), â Laotoor, ancien maire d^Argentan*
Moulins-Lamarche. membre du Gonseil général de
* Flburt (Edouard), juge, à TOme.
DE LA SOCl^JÈ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XXV
Lb VâVAssBcm ( GosUve ) » A la fiecture , h Alençon.
Lande-de-Lougé» * Patu db Saint-Yircbrt • au
IfoussBBOjr , oooseiller de pré- €bAteau du Pin-la-Garenoe.
Eure.
Jntpecieur: * If. Raymond Bobmucx, docleur en Droit, à Évreux.
Amismn du PiBOR, au château de
8t-Aobio-d*Écro8?iNeé
Babbbt ( le comte de) , maire de
VeriieuiU
* Blombvillb (le marquis de), au
cbftlean d^AmCréfille- la •Cam-
pagne
* BoBBBAux (Raymond), docleur
en Droit, à ^Yreui*
BosTBNBBT (de), maire, à La
Saussaye.
BocBT (le comte de), à Amfrérille-
la-Campagne.
Cabishb (Pabbé), curé de Si -
Geraaain, k Pont-Audcmer.
CBBHHBViiBB fils, à LooTler».
* Dwaueoux (Mg'.), évéqne d*Ê-
freu.
* DiBON (Paul ) , propriéUire, à
LouTiers.
Goujon fils, au Vaudreuil, près
Looviers.
Gcillabd ( Emile) , avoué, à Lcu-
Tiers,
* Janvier de La âhue, préfet de
l'Enre , à É?reux.
Lalvb , architecte , id.
La BoBciiBB Lb Novbt (le baron
Clément de), capitaine de Tais-
seau , an cliàteau de Cracouvllle,
près d*âvreox.
La Blond, entrepreneur de bâti-
ments, à Giwrs.
Lbnobmand (François), à la Cha-
pelle-St.-Éloi, Fontaine-la-Sorét.
* Lb Rbtfait , conseiller général ,
à Pont-Audemer.
* LoiSBL, maître de posl^, k La
Ri vière-Tbibou Tillei
Mabcbl (Léopold), adjoint au
maire de Louviers.
Mathabbl ( le Yieomte de ) , com-
mandeur de l'Ordre de St.-Gré-
goire-le<:rand, recefeurgénéral,
à ÉTreux.
MiBT (Paul), àÉvreux.
Mesnil-di--Bui880n ( le comte du) ,
au chftteau de la Garenne , à
Givertille.
* MéTATBB-lf ASSEUN , iospccteur
de TAssodatlon normande, à
Bernay.
MoNTRBuiL ( le baron de ) , an-
cien député, au cbâteau de Tier-
ceville (Gisors).
* Odoabo du Hazé ( le comte) , au
cb&teau de St. - Hilaire , près
Louviers.
Pbtit (Guillaume), membre du
Conseil général , à Louviers.
* Pkiiippe^LemaUre (M**.), à II-
leville, canton de Montfbrt
XXVI
LISTE DES MEMBRES
• PaiTâTOiirB, maire 4e Looviert.
* QuBSMi (Victor), an cbAtean da
Champ-de-Bataille, près le Key-
bouiv*
Rbhavlt, aTOcat, adjoint ao maire
deLoaviené
RosTOLAH (de), à Ëvreax.
TtoAN DB Csainèà» (le baron ^),
à GemièreB»
Seiiic»liifé ri ewrc>
Jmpeeteur t * IL Léonce w Glahtillb, membre de nnatltirt
des provlooeft à Rouen»
AacENTKi (le vicoarte d*) t ^
Rouen.
Baluk, directeur du Mool-de-
Piété, id.
BABOcna ( Henri ) « étudiant en
Droit, Id»
BABTHifiBiiT 61a, à Rouen.
* Barthitemy, arcliilede, id.
BAcmcouBT (Tbéodule de), id.
Baiilb (Marcel), négociant, id*
Bbbthb (le docteur), membre de
l^AsMKlation normande , rue
Étoupée, 6, id.
Bat'iBViLLB, rédacteur en cbefda
Jtmmal d$ Rouen , id.
Boitim-Jbrtt, négociant , id.
* Bonnet, sculpteur, Rampe-Bou-
vreuil , id.
BoKS (Eugène de), membre de TA-
cadémie de» Arcades de Rome, id.
BoccBBà, architecte, id.
* BooBt ( le comte de), & son châ-
teau , près Neufcbèld.
Cablibb, ingénieur des ponis-et-
chaussées, à Fécamp.
Gazb ( de), membre de i' Académie,
à Rouen.
Cniioex, entrepreneur, A Rouen.
CnàVBNTBi (Isidore) , me Martin-
Tille, 7\h, id.
CnéauBL , areintecle de la ville de
Rouen , id.
<* GHBTBBAes, au diAlean de Bdso-
mesoil , près St-Saéns.
CuMBHSoN , eonsctilcr honoraire»
Tice-président de l'Académie des
Sciences* à Rouen.
* Cœkei (Pabbé), ancien aumô-
nier do collège, à Dieppe.
* Colas ( Tabbé ) , chapelain de la
maison des Saints-Anges^ id,
CooBTORNB, architede, id.
CcssoN , secrétaire-général de la
mairie, id.
David ( Emile ) , propriétaire , à
Rouen.
Dbcobdb ( l'abbé) , curé de Buret
(canton de Loodioières ).
Delam AiŒ-DB-BoQTTaviLLB, 6lateor«
à Rouen.
Dblacnat, professeur de peinture,
id.
Dbnis ( E»), courtier maritime , id.
Dbsbou, docteur-médecin, id.
DE LA 50GIÊTÊ FttANÇAISE D*ARCIIÉOLOGIE. ktYII
^t)M BôtBS, liêtiltfiiaiii dé dra-
gons, h ftditfeA.
Dbhabbst (L.), archit^tetv chef
du déperteiAeiit, td.
D»T]É, propriétaire, id;
I>Km.LB(Cli.-S.-(l), mettibfe de
rAcadémie des Sciences, con-
aerraleor dé ta section géoio};lque
au Collège de FratiCé , id.
DiBusT jeune, négocianl, id.
DocASTEL (B.), chimiste, M.
* DcBAMTiLLB (LéOtt dc) , proprié-
taire , id.
* EajinioNT (ri*), membre du Con-
seil géoérai, à Emeroont, près
Gourna^.
Ea.^oof-JoTHBAL , banquier , à
Boucn.
EsTAiRTOT père (le cOtoté d*),
inspecteur de TAissociation nor-
mande , aui Autels , près Dbu-
deville.
* E^tàimtOt Gis (le viconkte nobert
d*), afocat, à RouCii.
Faoqubt (Octa?e) , filatenr, id.
Flbibt (Charles), archilecle, id,
Flbubt (E.), id., id.
Gaicbbci ( R. } , directeur d*assu-
raooes, id.
Gallct ( Napoléon } , appréteur,
président du Conseil des Pru-
d'hommes, id.
* Gbbiiihy (le comte Adrien de) ,
vlîbsv^ir-^MfBi \ ffdk
GiLLBs {P.)i ibanufaeisrler, «
Rouen.
ttiMNcocat (de), à VarinpM,
prts NèiifcilàteL
GLANftLLB (de), inipecleor de la
Société, à Rouen.
GartiAut , entrepreneur, ià*
GaaoN, arcbîl\scte,fdé
*Gdùutb«u (Tabbé), ticatre de
St.-M6clon, id.
GuEBôi'T, ancien tiotaire, Id.
Homi Aïs, avocat, Id.
La Londb (Arthur dé), rue La
Rochefoucauld, id.
* La Lohdb (de), ancien OtBcier de
cavalerie, id.
Lancboh (Tabbé), curé de 8l««
Godard, id.
LAuBiRiftBR , maître de forges «
Id.
Lebbb ( Arsène ) , ancien notaire ,
id.
Lb Blond, architecte, ancien oBt-
cier de éa Valérie, id.
Le Comte (Tabbé), vicaire dé St.*
François , au Havre.
LBCobPEDR , docléur-médebin , 4
Rouen.
Lefebvbr (Jules), arcbîlecle, id.
Lepobt, avocat, id.
Lmektorb, propriétaire, id.
Lemibb, avocat, id.
* Le Pel-Cointet , à Jumiégcs.
Leprevost , agréé , à Rouen.
Le Prince, id.
*Le Roy, instituteur supérieur, h
Cany.
LasBioNkCB, filaléul'; à Roocnà
* L^VT ( Edmond ) , architecte, à
Rouen.
LiaoT fils, subslilttt du procureur
impérial, id.
zxnn
LISTE DES IIEMBKBS
* LocAft (ralifaé),cor6 de Hanoutrd,
près Gany.
Hauu» maire de NeafcbàteL
* Marc ( Gédéon ) , notaire , à
Roaeo*
Mathon, ooDierratcar de U bi-
bUolhèque de NeafichAteL
Mauduit, aTOcat, à NeurcbÀteU
If^cnux (Tabbé), curé-doyen
de Goumay.
MiaADX (Âmédée), artiste oompo-
siteur, à Rouen.
MoTTiT, filaleur « id«
* Mou4fuet, recereur particulier
des finances, à Dieppe.
OsMONT, architecte, à Rouen.
Palibr , ancien manu facturier ,
Id.
Pbtit ( Henri ) , négociant , id.
* PITITBTII.LB (de), propriétaire,
id.
PoTTnm (André), oonsenrateur
du Musée d*AnUqoités et de la
Bibliothèque publique, id.
P^oTnOottTBit dépoté» à Rmnb.
PaifosT (Tabbé), curé de lu-
mléges.
QuBsaiL ( Henri), propriétaire» à
Rouen»
QuiHRT ( Édooard ) « propriétaire »
id.
Rrybl, aTocat, id.
RoNiiBAox, ancien dépnlé, id.
RocsiB, entrepreneur, id.
RowcLim-BAMZB , fondenr, id.
SAiRT-LAcaBRT ( le comte Henri
de),id.
SémcBOit, membre du Conseil
général , à NeufchAtel.
* Simon, architecte, boulerard
BeauYoisine , à Rouen.
SiMOM (Léopold), propriétaire, à
Bures.
Thiburt (Jules), à Ronen.
Thocroudb-Dangut, constructeur»
id.
* ViAu , propriétaire, à Harfleur.
Warriiictor, négociant, à Rouen.
5«. DIVISION. — SBINE, SEINEi»ET-OISE, YONNE, LOIRET,
AUBE ET ECRB-ETi»L01B«
Inspecteur divinonnaire : * M. le vicomte DE COSSY, me Gaomartin,
S6, à Paris.
Inspecteur : * M. Dabcbl , correspondant du Ministère de rinstruction
publique , rue de la Ghaussée-d^Anlin, 37 bis, à Paris.
Abamor (le comte d*), me de AannAiiLT, ingénieur des posit-
Poltiers, 52, à Paris. et-cfaaussécs* à Paris.
DB LA SOCitTÊ FRANÇAISB D* ARCHÉOLOGIE. XXIX
* Aftraof-BBBTRâHp (M"*. feuTe),
me Htutefeuille, à Paris.
* AvBUT ( le cbe? alier } , me
d*Ainsterdain, 39, id.
Baillt m Mbblibdx, agrooonie,
Id.
Bakbiir, emplojé au Ministère de
la guerre, Id.
*BABTHiLBMY (AiMlole d«), aocleii
Bouft-préfet.
* Barthélémy (Edouard de), maître
des Requêtes au Conseil d*ËUt,
rue Gasimir-Périer, 3, id.
BAssoMFiiRRR-SBWRUf, artiste pein-
tre, id.
* Bbaplut ( Camille de ) , rue
d^Aguesseau, 9, id.
Bbadfobt (le comte Ch. de),
rue de la Yille-l'É?«que , 39,
id.
Bigur (de), rue de Rivoli, i bis,
id.
* Bmnwr (le marquis de } , sé-
nateur, rue de Lille, 63, id.
* BiTusT (le marquis de), quai
Malaquais, 17, id.
* Blagas (le comte Stanislas de ) ,
rue de Varennes, 53, Id.
Blahcbb, secrétaire- général du
Ifinisière d'État, Id.
fi<»suRAun (le conte de), me SC*
Guillaume, 8« kl
*BoTTéB M ToouH», nic des
Saints-Pères, 7 bb, id.
Brival (Henri), gratenr, rue du
Dragon, 45, Id.
BRoàRB, curé de SL-Martin, Id.
BueaUlê ( Gustave ) , Inspecteur
de TAssodation normande, bon*
levard du Temple, A3, h Paris.
* Capblu , boulevard Pigalle, 88,
à Montmartre.
Carubr (l.-J.)f ancien agent de
change , rue des Martyrs, àl ,
à Paris.
Carlibr(M-.), Id.
Garlirr flls, id.
* Gbacbit db Troncbiiord (le
baron de )', rue Neuve-de-PUnl-
versilé, Id.
Chossottb (l'abbé), curé de SL*
Mandé.
CoïHDB (J.-P.)f ïoologiste, à
Paris.
* Contencin (le baron de) , direc-
teurgéoéral de PAdministration
des cultes, rue de Las-Cases, 8,
id.
* CoDRTAVBL (le marqub de], rue
St.-Guillaume,3&, id.
* CussT (le vicomte de), rue Cau-
martin, 36, id.
Cdvillor (Philémon de), id.
* Damcsson (Maurice), archiviste
paléographe, quai des Orfévres,
18, id.
DAMXRifs, Statuaire , rue du Cher-
che-Midi, 55, id.
* Dabcbl, correspondant du Mmls-
tère de l'Instruction publique»
rue de la Chaussée^'Antin ,
37 bis, id.
Darct, architecte, rue de BraxelleSi
8, id.
* Dr Bons, docteur-médecin , me
du Faubourg-St.-Honoré, 188, id.
XXX
LISTE DES MEyBRES
DcQirstx M SAiRT-HitAm ( le
marquis )t propriétaire, à Par».
Dn Cais (le duc) , rue de Gre-
oetle-SL-Germain , 79, îd.
* DidroHt ancien setrëtaire du
Comité def arls , ^recteur des
Àmnaies archéologiques , me
St.-Dominique, 23, îd.
DiDBON (Édouarid), rue St.-I)oqii-
oîque*St -Germain , 23 , id«
DiiTaicH , graveur , id.
* Doai père , ancien ronctionnaire
à TËcole polytechnique , cité
Doré, grande rue d'Austcrlitz,
2 , Id.
DoYBif, sous^recteur de la Ban-
que de France. Id.
DurouB (Tabbé Yalentln), vicaire
deSc.-Paul-St.-Louis, îd.
* EacBviLLB (le comte Gabriel d*},
rue de Grenelie-St.-Germain ,
18 , id.
* FoucBBB DB Cabiil ( le comto ) ,
boulevard Sl.-Deni8, 16, id.
GADTkBB, conseiller à la Cour de
cassatibn , id.
' GODaraoT-MiBncLAiSB (le marquis
de), ancien sous-prëret, id.
HtiBEBt-HiNAGB, rabricaiit d*or-
nements d^église , rue de Vau-
girard, 16, id.
' HcssoN, propriétaire, rue Meslay,
IS , id.
loLT DB ViLLiBBS, Èontrôleiîr des
contributions, rue Neuve-dés-
Petils-Cbamps , 97, à Paris.
* looAxliB, rde de Taugirard, 20,
> id.
Kkllfb ( Emile) « dépoté, rue de
Las-Cases, 7, à Paris.
&BB60BLAT (de), de rinstitut des
provinces, rue de Las-Cases,
2Â,ld.
* Lababtb (Jules) , rue Drouot ,
2, id.
Labillb ( Aimable ) , architecte ,
boulevard Poissonnière, 2à, Id.
La Fbbté-Mbdn (le marquis de), id.
Lallibb ( Justin ) , employé au
Ministère des finances, rue de
Vëmeuil , 9, id.
Lamajllb (Ferdinand), rue de la
Ferme-des-M athurins , 16, îd.
La Panodsb ( le comte de) , rue
du faubourg St -Honoré, 29, id.
Le Blbu, docteur en médecine, id.
* Lk Habivbl-Dubochbb , rue du
Cherche-Midi . 37 , id.
Lb Nobmard, rue de Madame,
3&,id.
Lbstibocdois , conseiller d^Êtat et
membre de llnstitut, id.
*LiksviLLB (de), aux Batignolles,
id.
LnsB, architecte, rUe Blanche,
60, id.
Li65B-JDireLBB ( Alexandre de ) ,
auditeur an Conseil d^fitat.
LoftccBiL (de), graveur, rue
Royale-St.<>Honoi«, 8, id.
LusaoB , peinire^verrfer, id.
* Luynei <le doc de), rue SL-
Dvmiiolqtte, M, à Paris.
* Mmrian, inspecteur de la Côte-
dX)!', fue Gaudot de Maaroy,
29, id.
M LA SOCitTt FRANÇAISE D*ABCnÊOLOGIE. XXXI
If ABtftir ( L.) , me 4é RWoH, 7!»,
à Paris.
* teAi&B^o, rue detlToly, 9, ht
KtcM (Tabbé), feu IhelU-HoDt-
Rouge, barrière d^Eofer, kL
litiLuT, iOf peeieur dei Ibrétt , rue
du Luxembourg, 0; Mi
tttkDikT (B.), avocat à h Cour
kapèriale, rwt Faubottrg.-St.-
* llartin, 18, id.
* MiBBPOix (le duc de) , rue St-
Domhiique^-Geriiiaîn , 101,
îd.
* IfoiiTLAPR (le marquis de), «lem-
bré de IMnrtilut des pTontioes,
kL
MoMTLAvii (le eomte de), pitH
priéudre, id«
If ORTLonAivT (de ), capitaine d*ar-
UUerte, rue 8t.-DomiBique»St-
Germaio, 2, idi
IfoLL, arcbitecte, id.
* MifHUdemberf (te eottlle de), an-
cien pair de France, membre
de PAcadémie Trançaise , rue du
Bac, AO,id.
Moqvui-Tardor , conserrateur du
Jardin botanique de l*ÉcoIe de
«édecfoe, id.
* MoaEAu ( Perdfaiénd ) , agent de
cbange, rue de Londres, 29, id.
* MossBLMAN, rue d^Anjou-^-
Honoré, «8, id.
NmAxcooBT tdè)« eolMiel en
retraite, rue de Madame, 87, id.
nvuan (deKnieda R«gflitl,ti,
à Parte.
^OiLLiàMseii (le vioMMe d' % rue
de laVîile-rËféque, 29, h Parn.
OoDiNOT M LA Fatiku , ruc de
l^Ouest, 56, id.
Pktn (Louis), ancien biUlothè-
ealra de ra vtlte dé Reims , rue
RambulAU , 2, id.
^ASQuin (Ludeu), étudiant, id.
PEBN0T,peintre;rueSl*.-H7acintbe>
St-Honoré, 7, id.
* Petit (Victor) , membre de l'In*
sUtut des provinces, rue de
Lille, 28, id.
PiNnux (le chevalier de), rue
Caomartin, id.
* PoHaaEu (le vicomte Armand
de), rue de y Ile, 67, id.
* PoMitMs t>B Pomtcarbé ( le mar*
quis de), rue d*Anjou-SL-iIo»
Boré, ft2, id.
PoNTOii D*A«Bc6oaT (le vicomte
de), me d'Enfei-, 48, Id.
PoussicLcuB-RcsAifD (PlacIdc), or«
févre, rue Cassette, 84, id.
REixst (le comte de), secrétaire
d^ainbassade, rue d*Amslerdam,
85 bis , id.
RiAirefeT ( Henri de ), avocat , i<L
RoBBBT, sous*iiitendant militaire
de la Garde impériale , rue du
Bac, -99, id,
Robin ( M'**. ), propriéUire , rue
Singer, 88, à Passy.
* RoTscHiLD (le baron de), rue
Laftlé, 28, à PMis.
RoussET ( A. ) , correspondant du '
Ministère de TlmlruclioQ pi-
Mique, 22, itie L cmc pc i er ,
Batigmilcsi
XXIII
LISTE DES MBMBBËS
Room (Jules), totts-chef à la
direcUoQ générale des postes» à
Paris.
Rots (le fioomte Ernest de), aa-
diteur au Conseil d*État, 0,
Place Vendôme, id.
* Rdill< (de), rue d*Anjou-St.-
Honoré, 80, id.
* Sagot , meinlNre de plusieurs
Académies, rue et hôtel Laffitte,
id.
SAiNTB-BBUfB, membre de TAca-
démie française, professeur de
poésie au Collège de France, id.
* Sairt-Hilaiu (le marquis de) ,
rue Souflot , n*. i , id.
•Saiwt-Paul (P.-L. de), avocat,
rue d'Agnesseau, i, id.
Saltandy (le comte Paul de) , rue
CasseUe, 80, id.
* Sabtt (de) , ancien préfet, rue
Rumfort, ih, id.
TaaAAY DB MoNT-ViMoi (le ?i-
comte) , conseiller à la Cour
impériale^ id.
l%STi-DoiniT, membre du Comité
des arts et monuments, à Paris.
* Thiac , membre de l'Institut des
provinces, rue St-Laiare, SA,
id.
TflxoLLBT , passage Ste.-Marie ,
n: 8, id.
"Vabim, ancien avoué, rue de Mon*
ceaux, 13, id.
Vbrmbb, arcliitede, rue Cassette,
SO,id.
* VUUfoêu ( Héron de) archiviste-
paléographe, rue de Buffon, S5,
id.
* V1U.B01LI.B (de La], secrétaire du
Comité historique, id.
Vincent, membre de l'Académie
des inscriptions et belles-leltres,
id.
Vooui ( le comte Melchior de ) ,
rue de Lille, 90, id.
Walsb (le vicomte Edouard), rue
de rUniversité, AS, id.
* WuT (Paul de), id.
8eiB<
BosMir, horticulteur, h Hanne- * Dion ( Henri de ), ingénieur , à
court. Montfort*rAmaurj.
Yomme.
bupectemr: * llg'. Jolt , archevêque de Sens.
Bavut (rabbé), aumônier de Ste.- * CkalU, membre de rinstitnt des
Colombe, à Sens, provinces et du Conseil général
Cancbt (de) propriétaire, à Sens. de PYonne, à Auxerre.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. x!XiIir
GunioiiT-ToiiNiuut (le marqnis
de), auchâteand*Aiicj-le-PraiiGi
Douiois (GamlUe), économe de
llMftpice, à Toonerre.
DioiT(rabbé),àGharbay.
JoLT ( M$\ ) » arehetèqoe de Sens.
* BàyvLt (le baron do) , au chàtean
des Barres, àSaintpoits, parEn-
trains-sor-Nohain.
* HaanoiT , ingénieur en chef, à
Aoierrb
LaUier, président du tribunal cifil,
menriins du Conseil général, à
Sens.
*La Tovi-niT-Piif-GouTRRifRt (le
marquis de), ft Ghaumont-sor-
Tonne,parVilleneuTe-la-Gu7ard«
LAumiAO (Pabbé), directeur du sé-
minaire, à Auxerre.
La Mâistbb (le ebevaller), membre
correspondant de la Société ar-
chéologique, à Tonnerre.
Quentin t archifiste dn départe-
ment, à Auxerre.
Ravin, notaire, à Villiers-St*
Benoit.
RoQuna (Tabbé), professeur an
petit séminaire d*Auxerre.
Roaa (Henri), ancien ingénienr en
' cbef des ponts^-chanssées , ft
Sens.
* TaxToan, au château de Chenaj»
par Tonnerre.
*-To!fNiLURR, greffier en chef du
tribunal civil, à Sens.
ToMMBLuvB, président du tribunal
dvil, à J<Ngny.
Ingpecîtur: * 11. l*8bbé DmaoTias, vicaife-général , membre
de l*Institut des pro? inoes , à Orléans.
^Boccna db Molanoor, à Or-
léans, et à Reniily, par Pont-
ani-lfoines.
BBBOinniBB ( de), membre de i*In*
stitot des provinces, à Orléans.
*I>HivoTBBS (Tabbé), vicairei;é-
néral, membre de l'Institut des
provinces , id.
* Dvpfjis, mendire de Plnstitut des
provinces, conseiller à la Cour
impériale , à Orléans.
Jacob, imprimeur libraire, id.
Mabcbabo, correspondant du Mi-
nistère de risntruction publique,
près Briare.
RocBBB (Kabbé), chanoine hono-
raire , membre de la Sodélé ar-
chéologique, à Orléans.
inspecteur: M. rabbéTaiooR, chanoine hononire,
de rinstilut des provinces, à Trojes.
bre
Abbot, notaire, à Chappes, caiilon
de Bar-Mii^iSefaiev
Abson db RosdiBBS, propriétaire, à
Rosières,
XXIIV
USTfi DES UEMBRSS
BAtKAD-RÉMOSD, propri6tairp| toi
Ricejs.
Batiir, condocleiir des poDUH>t-
chauùéet, à Bar-rar-Seiue«
DoNNifeiAiiv (Fabbé ) , cbaDoioe ho-
noraire, ficaire de Sle.-Made*
Idne a à Troyes.
* Camusat db Vadcovbooiiv vice-*
présideot de la Sodélé acadé-
mique de l^Aube, à Trojes.
tofinet {VM»i^] ^ chanoine, an»
' cien vicaire-général du diocèse,
id.
Gacsshh, artiste peintre, auteur du
PortefeatUe archeotogique , id,
* FLÉCHBV-Gousur, architecte, id»
FoRTAïais-Gais , président de la
Chambre de commerce, id.
* Goffof (Amédéè), ancien dé-
puté, membre de Tlnslitut des
provinces, secrétaire de la Société
académique de T Aube, à Troyia^
Ga<Ao ( Iules ) , mairalaçtiirier t
id.
Haav f Y , doctenr • nédecia • à
Troyes,
HvoT ( Charles) , mpniil^ctmkr #
Id.
La HcppoTK (Trnehj de) » pfo*
priétâirt, id,
M AnciuAC ( le comte d« ) » à Bir->
sur-Aube«
MiLLOT , arcfaitectei id,
RoisABD ( Tabbé ), chaBoinc*ajrphi- •
prêtre de la cathédrale» vicaiie-
général.id.
RoTiB (Mes), architecte, aux
RIoejs.
Tuants (Proaper), propriétairt*
id.
TaiooN (Tabbé), cbaQOine4iono-
raire, membre de Tlnstilut det
provinces, ftTrojes,
* VaiiDBiivu (le comte Gabriel de),
ancien représentant , à Ven*
denvveisar-BarMb
Vaiuaia (Alphonae), propriétaire,
ATroyes.
Intpeeteur: * M. Charles d*ALViiiABc, A Dreux.
* AunnAta ( Charles d* ) , à Comice agricole, à Nogenl-le-
Dreux^ Rotrou.
* Bohmand ( Henri de) , à Morain» Paoo, président do Tribunal civil,
ville. à Chftteaodun.
* Durand (Paul), à Chartres. » Tbllot (Henry), propriétaire, à
MoBissuM ( de )', secrétaire do Dreux.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D* ARCHÉOLOGIE. XXXV
6% D/F/5/OiV.— S ARTHE, MAIXE-ET-LOIEB ET MAYRNXE.
Inspecteur divùhmnahrt .* * M. le conte DE If AILLY, aneieft ^ir
de France , an château &e la Rocbe-de-Vaux , près le Afanéb
iMpêctturkoimraVÊ : M, Cb. DROUET.
Inspecteur: * MT. Hochid, de FtnslUttt dei |m>vinee8«
AiiJOBAULT , bibliothécaire , an La Biixa-DAaoHBAu, me Gamier,
Mans. 1
Bauchit ( Paul ) , architecte , id. * La Bailuf ( l'abbé ) , chanoine
BLOTTiàaa , icnipitur « id. honoMire, cwé deatvBeuott, id.
Bouvet ( Tabbé) , curé de Nenvy. La Nobmand de LouanaL, directeur
(hiABLBs ( Léopold ) , antiquaire, à dea eontribntions direetea, id.
la Ferté-Bemard. La PBLLBTiaa, doetem^nédeGhi ,
» Chevreau (l'iibbé), Ticaire-gé- M.
néralduMana. L^HaaiHTB, membre du eomeil
GLBBH0RT<3AU.BaAiiae ( le comte général , à SL-Gabis.
de) , au Mans. Livbt ( Tabbé) , premier aumdnler
* GmoBT (le Ticomte Ghartea de) , - de lliôpitBl , id.
^ (^ri»& * LoTTiif (Pabbé), ehanokie, mem-
David, aiehitaote, au IImw. bre de rimiiiHl des previnoe»/^
Delarue, architecte du départe- au Mans.
"«>* * id. . » LoYAC ( le marquis de), à Yen-
• Eepaulart ( Adolphe d») , pro- deo?re.
priétaire , adjoint au maire, id. * Maillt (le comte de), ancien pair
ÉToc M Mait, médecin de PAsile de France, au cbftteau de l».
des Aliénés, id. RocheHle-Vaux, près le Mans»
Gobbanobb (Dom) » abbé dfi So- M^habd db La Gboy (M-*. Hippo-
lesmes. lyie ) , au Mans«
HamÔb , membre du Conseil gé> * NAifQoaxta (Mgv). évéque du
néral , au Mans» Mans.
• Hueher, membre de Tlnstitut de% • NicolaI (le marquis de)» k MoM^.
provinces ^id> fori.
Jo::mbt inn Bbebies, joge d'In. • Paillart-DpcUb*, membre dar
»*™«l*on » W« Conseil général, au Mans.
xxxn
LISTE DE MEMBRES
Pkbsiaaic (rabbé), ancien car6*
doyen de SU-Pater, au Mans.
PicQiT M Viutoai (le conte de) ,
àVanlogè.
* PaofosT , jnge de poli, à Sillé-
leOuiUaome.
RiobA, jirocurenr impérial, à la
Flèciie»
RooMOAO, profeiaeur de
au Mans.
*SAiifT-PATaxB(leeointede), à
St Pater.
* SiMwia, direelenr de la Cooipa-
gnie d^aanraace oBiUaeUe mobi»
lière, au Mans.
VALLte (GttsL), JQge suppléant, id.
VaaDiin, professeor de mathéina*
tiques, en retraite, id.
Vomu (Pabbé) , de rinsUtot des
prorinoes, id.
Itupeeteur: * M. Gonian-FAOLTana, à Aafan*
Baiuoo do La Bbossb, proprié- * /a/sMe-7*ernie , architecte , à
taire, à Saonsnr. Saumur.
BooTTOR-LivÉQui , maire des *JooBBaT(l*abbé), dianoine bono-
Pontt-de-Cé. rairc, à Angers.
BaiFFAOT ( i*abbé ) , curé , à Lbstoilo ( de ), à Landes^asle,
Saumnr. prés Angers.
CnsfAusa (l*abbé}# vicaire de St- QuATaaaAaam (le comte TbéodoK
. Laud« à Angers. de), à Angers.
* Gonàin^AOLTana» h Angers. RAoumAtf, à 1
Ibyesme*
Irupeeteur : * M. na La BbauluUb, à LavaU
* CnAMMOH BT ( M"*, la marquise
de) , an chftlean de Craon.
DiscABs (rabbé), chanoine hono-
raire, directeur de l*Institnt
ecclésiastique de GbAteau-Gon*
thicr.
* DasTOocaas , propriétaire , à
Laval.
Paobbrt, artiste sculpteur, I
Champgeneteui«
Garribb, agent-voyer, à Laval.
Haaci (le comte Armand de ) , au
chftteau de Monguéré.
* La BeAPLukEB (de), à Laval.
* La FisaLiia^ secrétaire de la So-
ciété de l*industrie, à Laval.
* Sabcds ( le baron de ) , à
Mayenne.
Sbbacx (Tabbé), supérieur dn
Grand-Séminaire, à Laval.
DE LA SOCIÉTÉ rRAMCAISE D^ABCBÉOLOGIE. tXXVIt
7*. D/KT^/OiV.— LOIR-ET-CHER . CHER , INDREET-LOIRB ,
III9RE ET NièVRB.
iMpeeieur dwinommùre : hU DE LA 8AUSSAYE» membre de llnrtitaL
Inêpectewr: M. le marquis de Vibbatb , membre de rinsiilut des
provinces, à Cour-GheYernj, près Blois.
* La Savssatb (de) , membre de * Vibbayb (le marquis de), membre
rinstitut de France. de HnsUtut des provinces , à
Launat , proresseur au collège de Gour-Cheverny, près Blois^
Vendôme.
Cher.
Inspecteur: M. Boubdaloub, membre de TlnsUtat des previnoes.
Bbmt-Pvtv ALLÉE (dc), proprié- des provinces.
taire, à Bourses. Lb Noib (Tabbé) , curé de Charly*
Berry, conseiller à la Cour impé- Maréchal, ingénieur des ponU-
riale. et-chaussécs, à Bourges.
Boubdaloub, aiembre de TlnsUtut
hupeeieur : * M. le comte db Galbmbbrt, propriaaire, à Tours.
ÀUTECOUR (d'), quai St.-S}'mpho- * Lambron de Lignim (le baron] ,
rien, n\ i8, à Tour^. à Tours.
Bacot de RoifAKS (Jules), id. * La Poncb (de) , conservateur du
Boisl^vb-Desnotebs, maire à Lan- musée archéologique, id.
geais. Lobin ( Léopold ) , directeur de la
* Jlaicrass^ (Tabbé), chanoine tî- manufacture de vitraux peints,
tulaire> à Touri. id*
* Galrmbbbt (le comte de] , pro- Rozb-Gabtibb, propriétaire, id.
priétaire, id. * Sarcé (de), au château de Bod"
* Cuirin fils> architecte, id. berd-Sl. -Christophe.
C
XXXVni LWTB DBS MEIIBBES
Inspecteur: M. MiVMiro, fvm iê TIfdy, 9, à Paris.
BLàACMTill» , «Mdaemt éeè * CttàBim (r«MM) , €firt ée 8t«
pont»^-diau90ées, au Blanc Marcel, canlon d^Argentoiu
IVIèirre.
Intpeeteur: * Mg'. Grosnibb, protonotaire apostolique, ▼icalre-f(éDéral
de Ne?erB, membre de rinsUtut des proTÎnoes.
GaoDLOT (le comte de), à SaTigny- provinces.
les-Vauz, près Nevers. Hillbt (l'abbé) , dianoine hono*
GLéMiRT (Tabbé) , doyen de Ghà* raire, doyen de St-Amand-en-
tillon-en-Baiois. Puisaye.
* GiiosRRR (Mg'. ) , protonotaire Violittb (Fabbé) , arehiprétre de
apostolique, vicaire-général de Gosne.
NererB, meubre de l*lBstitat des
8*. D/K/5/0^:-FVTDI£-INIHB, GANTAL, HAUTELOIEB ,
LOIEB Et LOZÈRE.
Inepeeumr éintwmunre : * M. J.-B. BOUILLET, membre de
l*Ifistitut des profiuces, à acrmoal>tanui4
Imêpeeteur: * M. Thibault, peintre-Terrier, Il Clermont.
Bàwtaum Fobt-Rior ( de ) , au * M allât, architecte du départe-
ch&teau de Fort-Rion. ment, à Glermont-Ferrand,
* Bodillbt (J.-B.), membre de Sabtiob (le baron de) , id.
llnstitut des provinces, à Gler- * S^daiombs (le vicomte Jacques-Al-
mont-Ferrand. fred de), au cbàteau de I^Oradoo,
* Ghabdon 00 Rakqubt, id. près Glermont-Feirand.
^DisBOuis, bibliothécaire de la '^TA^venot, ancien chef d*escadron,
ville» id. membre de l*Institut des pro-
LABoé, inspecteur de J* Académie g vinces, à Glermont-Ferrand.
id. * TaiBAOLT, peintre-verrier, id»
DE LA SOGttTt VRAUÇAISE D'ABCHÊOLOGIE. XIXIX
ItttpecUur: U, Albert m Buv», membre da Conseil (général de
TAiriaitooff , m Poj.
* BiBTRAiiD m Doui, ancien pré- au Pny.
sîdent de l« Société aGadtei^we^ Camna» m la Fatitti, présl«
au Puy. dent de ia Société d*agricuUure,
Lb Blanc , cottsenratettr de la bi- seSenees, arts, industrie et oom-
bliothèqne de Brioode. merce du Puy,
Baivbs (Albert de), membre du Cvesul db Chapi^ubs, 9V0çat, au
Conseil général de TAgriculture» Puy»
I.air«.
Inspecteur : " M. Paul »*Albig{it db Villbiibijtb, membre de rio9titu|
des proTÎnces de France, secrétaire-général de la Société impériale
académique de la Loire^ etc., h St-Étiennc^
Albiont db Tillbiibcvb (d*), à *GfeARD, agent-voyer en chef, à
SL-Éttenne. Sl.-Êtîenne.
* BAtBAR (André) , arcUviste du La Roux, ingénieur civil, rue St%-
département, id. Catherine, id.
* BuHBT (Eugène), notaire, id. * PaiLip-THioLLikaB, négociant ,
GHATBaoflaBBi ( Aiigaste ) , dodev vîee-prétident de la Société impé-
eo Droit , rue du Collège , à riale académiqiie de la Loire, id«
Roanne.
* EtDBèno*
hupeeteur: M. db Mor^ propriétaire, à Serverette.
GHA2C4LBILLBS (Ic marquis de), au chaussées, à Monde,
chftteau de Ghanaléfltes. * More (de), propriétaire, à Senre-
* Ckapelain ( Je baron de], à rette.
Monde. Polqb ( l'abbé ) * secpéiaû«e-|;éoéral
Fatbbssb, nyocat, id. de Tévéché de Meade.
/btt/<]niter(Mg'.)é?eqoedeMeQde. * Rocssbl, président de la Société
La Fbamc , iogénkur des ponls^- d*Qgrlcullure> à Mende.
XL
usTc DE vcmns
9*. DIVISION. — lLLB-ET-yiLAI9IB, COTBS^DV-ÏIOftD,
F1HI8TÈBB, «ORBIHAM BT LOIBB-INFÉBIEIJBB.
Impecteur divuiannaire : • U. Il RAIfft, membre de nnftitiit des
profioces, me de La Fayette, S, à Rennek
Itupeetewr: M. Laholou, arcUtectet JLReona.
AaRAOfiDBLAMBSirAaDifcmB, a|^régé
à la Facallë de Droit, à Rennes.
AuDBiR M Kkbdbbl, anden dé-
puté, rue Su-Sauveur, S, id.
* Bbbil db Landal (le comte) , au
ch&teau de LandaL
Danjoc db La Gabbhnb, à Fou-
gères.
DbLa BiGNa-ViLLBNBUVB, à Rennes.
FaooLATB ( le comte de La ) , au
Grand-Fougeray , commune de
Port-de-Roche.
* GemmUhae (le vicomte de) , aa
chftteau delà Chapelle-Chaussée,
près et par BécbereU
• LangU (le vicomte de), à Vilfé.
Larolois, arcfallecie, à Rennes.
Mabias (E.), avocat, id.
MoNTBssoT (le comte de), délégué
de la Société archéologique d'Ule-
et-Vilaine, id.
RamA (A.), membre de TlnsUtut
des provinces, rue de La Fayette,
3, id.
€6tM-da-IVord«
IntpecimÊri M. Gasun db Boobooqnb, à St.-Brieac
FaÉMiNvxLLB (Raoul de), à St.- Brieuc.
Brieuc. Gbslxn db Boubooohb, à St •Brieuc.
GAi)TiBa-Dii-MoTTAT , à PléHn , Kbhahflbch (de), au chftieau de
canton de SU-Mlchel de SL- Quélénec, par Loudéac
Flnteièra.
Jmpeeteur: * M. du Mabballach, à Quimper.
* Blaiê (A. de) , ancien député, château de Kernni, prés Pont-
membre de rinstitut des pro- , TAbbé.
vinres, è Quimper. * HALLéouBa, docieur-médedn , à
* DucBASTRLUER, membre de Chftteaulln.
rinstitut des provinces, au Mabballacb (du) i à Quimper.
DE LA SOGifiTÉ FRANÇAISE D'ABCHÊOLOGIE. XLI
Jnipeetêur : M. m Kéaidic, à Henoebont
LAunuro (Alfred) , juge de paix, * Kéudbc (de), à HennebonU
àVanoek
Iioipe-Inférlewe*
Ingp&am/r : <" If. Nad, archileete, à Nantei.
BiBnuRD-OBun ( le baron ) ,
membre du Conseil général,
boolerard Déforme, à Nantes.
Blanchit, docirar-médecin, place
Royale, 15. id.
Caioub, anmôuier du Lycée ion
pénal, Id.
Gailladd (Frédéric), membre de
rinsUtot des profinoes, me des
Arts, S9, id.
Dbiollbt, architecte de la ville,
id.
GoésACD ( L.-A. ) , imprimeQr-li«
braire, passage Boochaud, id.
* La Toub t^ Pm Chaiiblt ( le
baron Gabriel de), boulevard
Delorme, 36, id,
Liboux , docteurHOiédecm ^ me de
la Ghalotais, i, id.
Lb MAdon (Pabbé), chanoine, me
Royale, iO, id.
* Habiombav, me du Calvaire, 1,
id.
BIabtbl, directeur du grand-sémi-
naire, id.
MéBT atné , conseiller municipal,
à Nantes.
* Nao , architecte , id.
Phelippis-Bbaiilibci , avocat, rue
des Arts, 39, id.
PHBUPPI8-BBAITI.1BIIX (Bmmauuel),
avocat, id., id.
Poulain dis DooiAbis (Robert), au
château de Bois-Thoreau.
* Raymond (Charles de), architecte,
à Nantes.
RiCHABD (Pabbé) , vicaire-général,
à Tévéché, id.
* RoosTBAv (Tabbé), professeur
d'archéologie au pelit-sémlnaire,
id.
TiLLT (1^ marquis Henri de) , me
Toumefort, i, id.
* Van'beghem ( Henri), architecte,
rue Félii, 1, id.
Vbbobb (Constant), membre de la
Société archéologique de la LoirOi
Inférieure, place de la Monnaie»
id.
XLII LI8TB DES MEMBaES
10«. DIVISION. -^YiEKMU ET DBUX-SÈVRBS.
Inspecteur divina^neire : • M. Tabbé AUBER, chanoliie titnlatre*
membre de rinslHat dei provinces* à Poîllen.
VIeBM.
Inepeeteur : M. Li GonriBB-DuPOirr.
^ AoBiB(l*abbé). chanoine titulaire, 8oii»-St.-Cybar, à Poitiers.
membre de llnslitct dat pro* PiLOTtLLk conseiller à la Cour
vinces, à Poitiers. impériale de Poitiers.
* GABmii, ancien magistrat, id. Redet^ archiviste du départapitt
La BaossB (le comte de), proprié- membre de Tlnstitot des pro-
taire« id. Tiuces» à Poitieif»
Li GoiRTBS-DvFoaT, propnétalie^ HoauT (rabb^t chaimine, kl*
id. TouaBTTB (Gilles de La) , prapiié-
IfdMAtaiàaa ( CamiUe-Amaud ) » taire, à Lottdno.
avocat , docteur en Droit « rue
DeisxwSèvBPM*
huMpeeUMT : M» Avait na La VaaGHis, propriétaire, à Niort
▲aHAuiT (Charles) , correspondant * Ravah, trésorier de la Société de
da Ministèie défilât, à Niort aiatistl^ne, à Niort
AvBiL de La VaBOHia, propriétaire, KoNaïaa, juge bonorairSt à Malie*
«d. "RouLiàaa (VioariB dt U), à
BaiouBO, membre de Tlnatitat, Niort
Id. RoDSSRAu (Tabbé)» curé de Ver-
Davu, député au Corps législatif, rayes, canton de Matières.
id. SuRmTAiN, archiiaclt du dépar-
Gabotbao» notaire « à Champde- teasent, à Niort
M LA SOGIÊTt PBAMÇAISE D*ABGHÊOLOGIE. XfJII
iV. D/K/5/OiV: — < HAEENTE-INFÉRIEURB ET VENDÉE.
Intpeetewr diviiionnaire : If. Tabbé LACURIB , dianoine honoraire >
r4«MlUg»il«88mle8.
In^mawr : M, Bmsaoïi, Mcrélaii? eq phef de la mairie de La Rochelle»
Afin. Di La Vbbon<i (ïniest), Saintes.
avocaU à La Rochelle. * Landriot ( Mg*. ), évèque de La
BaïucHAHP (Gharifs de), à Pons. Rochelle.
BovBGBon (JusUn), à Saintes. Mbniit, employé des Douanes, à
BwMOfi, secrétaire es chef de la La Rorhelle.
mairie de La Rochelle. Person (l'abbé) , anméoler dn col-
* CnoLLST (rabbé), earé-doyen lége de Rochefort.
d^Aigrefeuille. * Phblipmt, propriétaire, an Boit
CuatAux (Joies de) , à Saintes. (Ile de Ré).
DoHOBissoif , juge de ptli du canton Rochct (l-abbé), anmdnier de PhO •
de Pons. pital cifîl , à St^ean-d^Angély.
EscHASSBaïAux (le baron), député Romibux (Gaston), seerélaire de
an Corps législatir, à Saintes. PAcadémie, à La Rochelle.
'Gastirkac (Tabbé), curé de La- Taillasson, pharmacien, à Saintes,
gord,id. id.
* LAGuiia (Tabbé), dianoine hono- Taunat, juge , à Joniac.
niie, aumônier du collège de
bupecteur: * Bf. Léon Avni, conseiller de préfecture, à Bourbon-
Vendée.
* Awi (Léon), conseiller de pré- Pobyoavart, receveur de PEnre-
feclure, à Oourbon-Vendée. gistremeot, en retraite, à Mail-
BAvnaT (l*abbé Perd.) , curé du lezais.
Bernard. Rabillaud (Pabbé), curédeMail-
FatoH (Benjamin), à Fontenay* !«>»•
xuv
LISTE DES MEMBIES
iV. DIVISION. — HAVTB-yiEirirE ET CREUSE.
Inêpeeteur ditfiêionnaire : * M. Peux DE VERNEILH, membre de rin-
•Utut des proTinoes» à Payrsieau, près Nootron (Donlogne).
intpecteur :
^ M, Tabbé Abbbllot, cbanoiae honoraire, car6-
arcbiprêtre, à Rocbechoaart
AixuAUD, préûdeot de la Société
. arcfaéologiqae du Limousin ,
membre de l*Institut des pro-
vinoest à Limoges.
* Abbillot (1*abbé), chanoine ho-
noraire, curé-archiprélre, à Ro-
checbouarU
BouDBT (Edouard), à Limoges.
Bebttbs (le comte de), au chftteau
de Thouron.
BaBTTtt (la comtesse de), id.
Boisaoïi, avocat, à Limoges.^
FéaaiBON (André), à Cbaius.
Fouoàai, docteur-médecin, à Li-
Gat ob VaanoN (le baron) , ancien
officier d^éUtnnajor, à St-Léo-
aard.
GâAma (Tabbè), ticaire de St-
PleiTeb à Limoges.
La Bobdbrib docteur en médecine^
à Limoges.
La Bordrbib (M"«.), id.
Le Cleec ( l*abbé ) , professeur an
collège de Sl -Martial, à Limoges.
La GuiaoïfiiiiBB ( le comte de)« an
château de Thouron.
La GuiaoNNiàai (la comtesse de) «
id.
Maublarc (de), à SL-Junien.
NnBT-FoKTACBBBT, ruo Manigoe, à
Limoges.
Pabant (Arthur), id.
Rbgnault (Alexandre), architecte,
id.
* Rot-Pibbbbrttb (Pabbé), id.
RiBBH. bibUothécalre de la Tille, id«
Tahdbau de m absac ( Talkbé ) , tI-
caire de St-Pierre , id.
Tabbadd (F.), banquier, id.
h^mcimÊT
* GoMtMT (le Tîoomte de) , i
du CoomU géoéreU à Crocq-
Coi-STUi M Masbabac» (le marquis
Bawi deK avchêleau de Saaeral.
* If. BLABCHBniBB. oonducteur des poots-et-chausaées, an
Btonc (Indi«).
LtoBo:i-PATBACx (Pabbé), prolb-
seur au collège de Felletin.
Latocbbttb (de), d^lé au Corps
législatiC
DE Là SOGIfiTt FRANÇAISE D'ABGHÉOLOGIE. XLT
IfAstumn, eofldueCenr desponts-
ef-ehaastées, à Gnéret
PfaAraoN (Cypriai), oégodaDt,
à AubuMon.
ViGiKB fAntoine), notaire et maires
à ValHëre.
ift\D/F/5/Oi^.~6IEONDE, LANDES. D0RD06NE, GHÂEBNTB
KT LOT-ET-GARONNE.
hupectenr divisionnaire : • M. Charles DES MOULINS, sous-directeur
de rinstitot des provinces, à Bordeaux.
Gironde.
biêpeeteur: • M. Léo Oiodth, A Bordeaux.
Alaux (Gustave), arcliUecte, me
de la Taupe, à Bordeaux.
* AezAc DB La Mabtinib (d*), pro-
priéiatre, à Gastillon-sur^Dor-
dogne.
Anmi (le docteur), A SU-Pliilippe-
d' Aiguille, par Castillon-sur-
Dordognew
Blataibou (l*abbé), professeur de
Théologie à la Faculté de Bor*
deauz , à Bordeaux.
* Caatetnau dtEuenault (le baron
Guillaume de), id.
* ChoMieigner (le comte Alexis de),
me des Remparts, 78, id,
CiBOT DB La Villb (Tabbé s cha-
noine iMmoraire , professeur
d*£criture sainte A la Faculté de
- Théologie» membre de TlnsUtut
des provinces id-
DiaiB DB La Landb (Henri), A
Pujmermond , par Lossac de
LilMMime*
*]>BS aiouuNS (Charles)t sous-di-
recteur de rinslitut des pr».
vinces, à Cordeaux.
*Dboutn (Léo), i(L
Duughor-Dbsobakges, id.
DuBAHD (Charles), architecte, me
Michel, 16, id.
* Jabouib , sculpteur, id.
Kbbgado (le comte de), membru
de plusieurs Sociétés savantes»
place Dauphine, 30, id.
* Lapoutade, président du tribunal
dvil de La Réole.
*Lb Roy (Octave), juge au tri-
bunal civil, id.
Mathan ( le baron Edgard de ) ,
lieutenant-colonel au 8% régi-
ment de hossaids ,A Liboume.
Moutaiobb (Octave de La), A
Lugon, canton de Frousac
* MoDLS (l'abbé), cui^ d'Aica*
chou.
* PaqvbbiIb, membre de plosieuri
Sociétés savantes, A Gastillop*
8ttr-]>ordogne.
ILTI
•PAUuo(rabbé J.-B),
vicaire de NotTR-Dane, rue h4.
Si, à BordeaiiK.
USTE DIS HBMlBlft
TaAPAo»*M-GQMint jp«}tà fflont»
* ViLLitT (Joaeph)* peintre « mule
d'Bi|Niiiey 6U
inspecteur : Bl. ADgmie du PereAT, direetenr de la Ferme-École des
Laodes, à Beyrie, près Mugroiu
GuiLLOuTBT (de), menluredw Cou-
leil générai des Landes, au chA-
teau de la Case» oommnne de
ParieiKMq.
LADBAaci , prtpdpal dn eolMfeb à
M<Nit«de^lllanaii.
* Pbtrat (Aaguste da), dîreetear
de la Fenne-École des Landes, à
Beyrie, près Mogron.
XDn.ov8iT (lebercNK.#),*SL-SeTer.
iHMpeeteur : M. le irioomte Aleiis db Gouroobs, membre de Hnitlbit
des profinces, à Lanquaîs.
* Abiac db Ladovib (le comte
Ulrich d*), A Périgneaz.
AoniBBini (rafabé), id«
BaccKBB. peintre, id«
CauvBiLHBB, architecte, id.
Fatollb (le marquis de), à Fayolle.
FateONT (de), receveur partieu-
lier, à Rihérac
GoraouBs (le vicomte Aleiis de), à
Lanqnato.
LAcaAun, préposé en chef 4e IX)c-
tni, ft Périgueni.
Lapa va db SAiHT-PnvAt {ée),h
MAsseuBBB \DUffcne}f rconcievr
deVÉchoiU Vé$one,\ô.
HiafrT focyf receveur des I
a Heotroné
RocncnovAET (le eomte de), h
Jumilhac
* RoDHBjoiix (Anatole ééf, à Péri-
gueux.
Saobttb (rabbé), pro fca s eo r de
rhétorique, an petit-séminaire
de Bergerac
SAiiiT-ExcpiBT (rabbé de), vi-
caire^général, à Périgneui.
Tailleibb (le marqû Wigrain de),
id.
VamiHOi., sculpteor, id*
* VRmiBtLa (Félix de) , «Mmbve de
llnstUttt dCB provinces, à Piny«
raieau.
VBBifBiMi (Iules de), propriétaire,
id.
Vidal, pasteur, à Beigerac.
DE LA SOGIÉTt fRANÇAISB l>*AtCHÊOLOGIE. ILTit
Impeeteur: Bf. m Chahcbi., préndent de la Société archéologique»
ai
(Ibahcbl (de) 1 président de la So- * Covsuau (tfg'* } , éfèqne d*An-
ciété archéologique» à Angoa- gouléme.
LACRiiai (de) , à Aogoaléme.
bupeeiewr: M. Paillabd, préfet du Lot-et-Garonne, à Agen.
* BAcBAOB, ancien peroepiear, à Villenenfe^ir-LoL
St. -Barthélémy. Paillabd (Alphonse), préfet dn
La BoRU SAmT-Sin.Pi€B (de), à Lot-et-Garonne, à Agen«
i&«. D/F/50iV.— TARN-ET-GAEONHB, TARN, LOT,
AVETRON BT «BRS.
hupectMr divisionnaire: * M. le baron DE CRAZANNES, menbre de
Hustitut, à Castd-Sarrasin (Tam-el-^aronne).
Ymjtn.
Inspecteur : * M. Rossionol, à Montans, près Gaillae.
BauiT (Manrice), sabstilut du au château de Rifières, près
pi o c ur eu r Impérial, à Gaillae Gaillae.
BaLFoaTiii (Eugène de), au ohéteau * Rossignol (Élie- Antoine), à Mon-
de Lasiours. tans, près Gaillae
* CouaBTTBS La Bocbeub (de), à Saint-Saovbub (Constant de), à
Breuil, par Gaillae. GaiUnc.
* Du Mout-Bacor , secrétaire gé- * Tonmac-Villcrbutb (Henri de) ,
néral de la préfecture, à Alby. id.
llMua (rabhéK ové de Graïao» * 1\oinLoesB-LAvvaao ( le oooUe
RiTiàaBS (le baron Edouard de) , Raymond de}» à Rabasleai,
XtTUI LISTE DES MBMBSBS
BimoDBt (G. da), maire d^AUeouiu.
Impmieur: M»
* BuoH-MABLAVAGifB (L. ), archivbte du dëpartaneiit
* DelamarrÉ ( M%\ ), archevêque d^Audi.
i5«. D/F/5/OiV.^HAVTE-G ABONNE, HAUT ES PYRÉNÉES,
BASSES-PYRÉNÉES, AUDE, PYRÉNÉES-ORIENTALES ET
ARRIÉGE.
Inspecteur divUionnaire : M. le vicomte DE JUILLAC , à Toulouiet
Hante-GarMuie.
hupecteur: * M, di Saoit-Siiioii, me Tolosane, à Toulouse.
BooMi AOBL (le marquis de), à Tou* RouinooiaB » secrétaire de la So-
louse. ciété archéologique du Midi de
* MoEBL , avocat, à SaiDt-Gau« la France, à Toulouse.
dens. Saimt-Paul (Anthyme), à Cassa*
* LoupoT, architecte^ à Bagnëres- gnes par Salies^ sar-SalaU
de-Luchon.
Impeeteur : * M. Lovpot, architecte, à Luchon (Haute-GaroDoe).
* Agos (le baron d*), à Tibeiran, La Peltibe, substitut du procQ-
canton de Nestier. reur impérial, à Lourdes.
BsuBflCfl^PjrréBée**
Intpeeteur: * M. H. Dubano, architecte du département, à Bayoone.
GnfBSTBT DB CHAïaAc, bibliothè- Vigah (de), inspecteur des biêlSi
caire, à Bayonne. à Pau.
I» Là SOCIÉTÉ PRANÇAISE D^ARCHÉOLOGIB. ILÛi
Aude.
tmtpeeteur: II. IIahul, ancien préfet à CarctSBOiine» me de Lat-Cliieg»
16» à Paris.
hupecteur: * M. db BomiiroT , à Perpignan.
GaAttHiia DB GA^SAttHAG (l*al)bé), directeur da CoUéget à Perpignan.
te*. l^/KI5/0AL— BOUCHBS-iDV-IlHOirE, VAB, ALPBS-
«ARITIMKS, HBBAULT, GARD KT VAUGUJ8B*
In9pecteur dùriêiomuUre: * M. ROUX (P.-tf.)« >ou»-direetenr deHnitUnt
des profinces, à Maneiile.
* Inspecteur: M. Taloh, avocat, à Aix.
Baltbaiai, à Arlei. ^ Roux(P.-M.), sons-directeur de
* BêHMC'PéruuU (Léon de), à Aii. l*ln»tltut des pro?., à Marseille.
DoL« a?ocat« cours du Chapitre» S». * Sabbatikb, fondeur, rue des Or»
à Marseille» iévres, 8, à Aix.
Lb Pbltibb, substitut du pro- Sboond-Gbbps, avocat « bibliotliè-
cnreuMmpérial, id. caire de la Société de Statistique,
Massb (Étienne-Micliel), à la id.
Ciotat ^ Talon, avocat, id.
MoBTBBun., juge de paix, à Mar- Tasst (Gaspard) , conseiller muni*
seille. dpal, id.
ITass
hupeeteur : * M. Rostah, membre de i^Imtltnt des provineea|
à St'Maximin.
Guacd-Maoloibb (Pabbé) , chanoine honoraire, curé de St.«C/r,
usTB Des wunu
. Inspecteur : * Bf. Ricaio, lecréuîre de la Société jvc|iéolq|;îaae, .
à Blootpelli^.
Bisn* (Henri), archilecte, nie tution aa coofcnt de Notre-
Petit-St-Jean, à MaiApelUer. DaM, à Gignac
BoRiiaT, oonsenralear du Musée, Hot (l*abbé), curé de Cabian, par
à Béden. Roajao.
Gabon , président de la Société ar- BIafpeb db Footjoib, avocat, à
cbéolofpqoe, id. Béziers.
Ghaulam (l*al)bé), aumônier des MATaoïf.conjienrateurdaMusée^
priieni, id. Pailhis (Pabbé), curé à AlMUhMi ,
GoBONB {f*tklbé) , curé de Sérigan. par Bétieia.
DoBAHD (l*ablié), arcbiprétre de Paulimibb (i*abbé), curé deSte.*
Bt4foBire,àBéMen. UjwIc, à PéaéMH.
Fabbb aîné (l*abbé ) , idief d*insU- * Finm (l'abbé), cuié à Jooquières.
Inwpecteur: * M. Auguste Pblbt, à Ntgiei.
Yanelnae.
fmpaef Mr .* * M. Talère Maetiii, membre de naaiitiit des prefvfnoa«
à GavaiUon.
Àwaéau (Bn.)» profcsBenr d'bis- Calfet, à Avignon*
toire* k Carpentras. Lambkbt , oonservateur de U bi-
Athbiiost (Isidore), docteun^aé- bliotbèfue de Carpentras.
dedo, rue Guiande, 30, à Avi- Mabtin (Pabbé), vicaire^éoéral,
gnon. prolonotaine apostolique; à Avî-
BoroiN (Anguslin), rue Beucane, gnon.
20, id. * MABTiif (Valère), membre de l'In-
Gabbormbl (Jules), curé de St.- stilut des provinces, à Ga«
Pierre, id. vaillon.
Dbbilat (Mg'.)* arcbevéqoe 4'Avî- * Petisob, subslkut, à Garpenlras.
gnon. Poaffief (l*abbé Josepb) , rue Gor*
Dblotr (Augustin), conservateur derio, 6, id.
de J» bibllotbèfM et du musée
D£ LA SOCIÉTÉ PRAMÇAISB D*AICH£0I0G1E. LI
17*. D/FZS/ai^-mHONB, ASKittlB. AIK, DEOMB, ISÈBB,
BASSB8-ALPBS BT SAVOIE.
htpeetmr : * M. te eomte Georges ds Sovltiiit.
A» (Alaw-GhledoMÎr)* su!»- Cœor^ à Lyon.
. stilMt, à Tmvaooo. * Saiwatb (4e La ) ,
* BiRODT, architecte, à Ljroo» rAeB<léflDie, id.
* Bomaid (Mf. 4e)« cardinal , a^- * SàfOTa ( Amèdée) « ardûlccle, à
cberèque de Lyon. Lyon.
* Camai», fropriéurini» à Lyon. Sm» ( ValeniM)» eaweiller à la
* Dujardùu^ arcbilefiic^ à Lyeo. Cour impériale, id.
.* Dwpêê^mw (Louis) , Id., id, * Sogltbait (le coateGamtMde),
LiaoniWi propriétaire « à Lyonb îd.
*Moai]c-PoNs (Henri), iMiMiiiier, Voinarcu (l*ablȎ), daeleiir et
id. professeur à la Faculté de Ihéo-
Rkmm on Namt, dodeur nédft- lofie, kL
dn» id. "* YaMiHii, id.
Roux (l*attd), «ttiiâniar du Saci^
hupeeteur: * II. RiTuonDoif, architecte du département, à Privas.
BaAqx (Fttrcy), à St-Péray. Roocbibb, chanoine honoraire, au-
* Motktrtxvd Ce vicomte Louis de), minier du Sacré-Cœur, à An-
il loyeose. nonay.
* RATMoaDON, architecte du dépar- Séacm (J.), id.
TuoLLOT <l*ablM5), à 6t.4^éray.
huptetsturs * M. OoPASQaiia, architecte , à Lyon (Rhône).
Baux, archiviste du déparlement, * Blaxrs (des), à Aiid>roBay.
à Bourg-tn-Breiae.
LU
LISTE THÉS UEllBBBS
Impeeteur: * II. Pabbé Gastave Joute, chanoine titulaire de la cathé-
drale, meaibrederinstitut des provinces, à Valence,
AiLLiOD m Biisis, membre du
Conseil général, à Njrons.
AuTON, aumônier du Collège, à
Porcalquler.
'^AasAi.iSTra (le baron d*), au châ-
teau de la Gardette, près Loriol.
AcMFPBBT (le comte d'), receveur-
général, à Valence.
Bbissit, ancien maire à Pierre-
latte.
Cbahabas, curé de Léoncel.
CBâPooTON, membre du Conseil
général , juge de paix , à Grl-
gnan.
CouRSBLLES (de), sous-préfel, à Die.
JoovB (Tabbé Gustave) , chanoine
titulaire de la cathédrale, à Va-
lence.
Lyon (Pabbé), eni^ d'Étoile.
Ltonrit (Mg'.), évèque de Va-
lence.
MoffTBoro (de) , ancien capitaine
d*artillerie , an château de Re-
coobeau.
NuGOBs (AJphonse) , à Romans.
PsaosiBi (Tabbé), proiîesseor de
matliématiqnes au petit-sémi-
naire, à Valence.
PiSTii ( Tabbé ) , chanoine hono-
raire , curé de St-Pierre-do-
Bourg-lès-Landes.
PoRTROux (du), à Romans.
RoNziER (Yves), avoué, à Valence.
Vallentir (Ludovic), juge d'in-
struction, à Hontélimart
Isère.
tnipecteur: * Victor Tssti, architecte, à Vienne.
* Advielle (Victor) , secrétaire en
chef de la Sous-Préfecture, à St-
Marcellin.
* Dabdblbt, graveur, à Grenoble*
David (Auguste), docteur-médecin,
à Morestel.
^ Du Boy$ (Albert), ancien magis-
trat, à Grenoble.
*Ga]iiil, conservnteur de la bi-
bliothèque publique , à Greno*
ble.
GniDT ( Pabbé ) , chanoine, .cuié
de Veieronces, canton de Mo-
restel.
Jaillbt (Pabbé), curé de Salaiie.
* LabbéL, juge de paix, à Heyrieux.
MftcB (Pabbé), archiprélre du
canton de Tullins.
Moiipn.Bt, provisenr du Lycée, à
Grenoble.
PicHOT (Pabbé), curé de Scrme*
rieui canton de Morestel.
DE LA SOCIÉTÉ PIIAMÇAISE D*ABCHÊOLOGIE, Ull
* SAnra-AiméOL (de), propriélaire. Vienne.
à Moiraos. Tiépibe (Pabbé), an dittean de
* Tbubbassb (le marquis de), an Franquières, près GrenoUtw
Péage de Koussillon. Vallim (GusiaTe), banquier, place
* Tbstb (VIclor), arcbilecte, à St.-André, à Grenoble.
BanBn n »Alp€n .
inspecteur: * M. de BuLuc-Piaosas, à Ait (Bouches-dn-Rhtee). .
AiiaaaT (Pabbé Félix), aumônier Hoauis (Henri), avocat, à Digne.
du collège, à Digue. MABiu»-TBRRâs80N (Fabbé) , curé
ALLiGRB, inspecteur primaire, h de Forcalquier.
Sisleron. Picon (Tabbé), curé de Mont-
Carbonnu (Pabbé), à Niozelles. Laux.
Fbeaod (rabbé),curë de Sieyès, Rambauo (l*abbé), à SC.-Maime, par
membre correspondant du Mi- Forcalquier.
nisière de Tlnstruction publique Ricnaco (Léopold), aux Mées.
pnnr les travaux historiques.
llavtefl->Alpen.
Inspecteur: * M, Abbaco (Paul), au chfttcau de Roussct.
Sttvoln»
* M. le marquis Costa de Bbai'ebgaed, à Chambéry.
• 18*. />fF/5/OiV.— COTE^D*OE. SAONfi-BT-LOimC.
ALLIER KT HAUTE-MARNB.
hspecteuréhnêionnaire.-^^. le comte CnARLBsDEMONTALEaiBERT,
ancien pair de France, à Paris.
C6le-d*Or.
Inspecteur: * M* Mahion (Jules), rue Godol-de-Unuroy, S9,
ù Paris.
*AuaEBTiif (Charles), conservateur Commission archéologique delà
du Musée historique de la ville Côte-d'Or, à Dijon,
de Bcanne. * Bodgaub (Pabbé)» aumônier de fii
* Baui/oi (Henri), préji<l«nt de lu Visitation, id.
d
1.1V LISTE DES MBMBRKS
BRBTiNftBi (Edmond de)« à Ilij«o. Lmm*Aii.u9 (le AwM9 4fl)t ^
Bmim, K^prîéUiiA M. Dijon.
Chivmiv, ié., îd. Mbniib (le ién4r«l)» ru« MoBligiir,
CoLLST (r«bbè), TÎaMr«-g«»^U îd.
à Dijoo. »f»oTAT (Qwolll^» propiî^ve,
Dbstourbbt, président du Comice à Braiey-eo-Plaine.
agricole, id. Rochkpond (de), rue Turgot, à
Oniitt, noiaim. h S(u-;^n-der Buon,
Losne. * Saint-Seine ( le marquis de ) ,
De PiBC (le comte), rue Vannerie, membre de TlnsUtut des pro-
35, à Dijon. vinces, Id.
* Dupont, à Menanlt, près de * SécuiN (Marc), kL
Beaune. Soissb, architecte du département,
Gdillbmot, président du tribunal id.
ci?il de Beaane. Vbsvbottb (le comie de), M.
Iniftecteur: *M. le comte db Cissrt, an château de Cissey (Gdle-d*Or).
Bathault CHenri), secréuire dt la Vmim (M"«.), rue de la Barre, 9,
SociéléfutJiéolûgi^vicdeÇhftlo»- ^ M^n.
sur-Saône. Lacbo», pharmacien, id.
* Bblliot, membre de la Société MacMaboh (leoomtede),à Antun.
Éduenne, à A^tuiv Marguerye {M^\ de), évoque
• Canat de Chizjf (Marcel), présl- d'Autun.
dent delà Société mbéoiogiqufw Nw» (ClifrW, à la Villeiicq?e,
à Chàlon^urSaône. pi^ CM««ry.
Cakat de Chut (Paul), id. Oehier(M'-\ ?eu?e), à Cluny.
GnBVBiBB (Jules), id. PaocBROT (rabh6),ciwèdeCoucbe^
• Citsey (le comte Louis de), •• Bby (Viotof). maire d'Autun.
château de Cissey. * Surigny (de), à Mftoon.
EsTBaxo(lecomted*),auciiftteau Thomas (l'abbé), missionnaire, à
de Vésore, pvès AiiUin. Autun.
AlUer.
In$p€cieur : * M. Albert db Bcebs, à Moulins.
À BOT (le eomie d') rccermr-icé- * Bellenaves (le m^rquî* d«t *
néral, à Moulins. Bellenaves, par Ébreuil.
DE LA S0C1^:TÉ FttAKÇAISE U^AECHÉOLOGIE. ff.V
* BouDAVT (rabbé). chanoine ho- Giraed, notaire, à Ifoalins.
noraire, doyen de Ghantelle, GaAKopué (Guillaume), ancien pré-
membre de l*Imtîlut des pro- sident du tribunal de comm., id.
▼»n«s- * Ltesa^TAiLHAftMT, airhiiecle, à
* B0CBBON-B08SBT (lecomte Charles Montiuçon.
^, à Bmct. MABTtm (1*abb<); cur« de Sf.-m-
BavGiiBRS DB La Mottb, ancien colas, à Moulins,
sous-préfti, 2 Afontfbçon. Wbilbbdbat des Pburbacx (Louis),
* Bobks (Albert de), à Moulins. id.
*Dadolb (Emile}, architecte, id. * MonUaur (le mamuis Eugène
Disbosibrs (Pabbé), curé de Bout- de), de Tlnstitut des provinces,
bofli4*Archambault. id , et à Paris rue de Grenelle-
*D8SB0siBBS (Pabbé}, proresseur w $t-Germain, 75.
grand séminaire, à Moulins. Papon db La MBiGNât, juge d*in-
» Dfmap-mnêzé f Mg». de), évêque strucHon, id.
de Moulins. ^ahit-Géband (de), à St-Gérand-
* DuPH^ professeur au séminaire de-Vaux.
d^fxeure. Seullbt, ancien notaire, à Mounns.
* EsMONNOT, architecte du dépar» * Tcpot (Edmond), professeur de
tement, à Moulins. peinture, id.
EsTOiLLB (le comte de L'), id. Vander (Pabbé), curé dHuriel,
Haute^Mame.
* Cuirin (Mg^), évéque de Laugres.
é9: DIVISION. ^ DOCBS» JURA ET HAUTE-SAOXE.
InÊj)iBci^r divisionnaire: * M. WEISS, membre de Plnstitut , con^ei^
valeur de la bibliothèque de Besançon.
bÊâpeetgur: * M. Victor E^ill^i arçhilecle, à Besançon*
'NaaiBA^iivâiis (leaurquis^ de), * Vuillbbbt, Grande rue , f (H. , à
à Besançon* Besançon.
Jara.
bispeeteur : M. Edouard Clbrc, président à la Cour impériale de
Besancon , membre de PliiMitul des provinces.
^n LISTE DBS IMEUBRES
Imâpeeteur: ^ M. Jslei m Bdtbi, à La Ghaudeaa.
* LOHCHAHP, avocal, k VesouL Sillot, cioc(ear-iiiéd«iB»àVeiooL
20*. DiyiSlON.—MEVSE, MOSELLE, HEURTHE, VOSGES,
EAS-RHIN ET HAUT-RHIN.
Impecteur divitionnaire : * M. Victor SIMON, conseillera la Cour
Impériale de Meti*
Inspecteur : * M. Liéraid , secrélaire de la Soctélé Phitoaaliqiie,
à Verdun.
BuviGNiER ( Âmand ) , membre de Jbantih , prèsidenl du Tribunal
rinslilul des provinces,à Verdun. civil , à Monlmédy.
Dbgoutin (Alphonse), président du * Liénard, secrétaire de la Société
Tribunal de première instance , Philomalique, à Verdun,
id.
HOMlle.
Intpefteur: M. Auguste Prost, à Meti.
* Boulangé, Ingénieur des ponts- à Metx.
et-cbaussées, rue Ollivier, 27, Durand (Louis), propriétaire,
à Paris. id.
* BovTHLLBR (Emest de), ancien * Maguir, avocat à la Cour im-
capitaine d*artillorie, membre pénale, id.
de r Académie impériale « à Prost (Auguste), id.
Meu. » Simon (Victor), oottteiller à la
Charbrt, propriétaire, id. Cour impériale, id»
Dbrorb, architecte du départe- * Van der Sirateu (le comte de),
ment, à Meli. membre de Plnstitnt des pro-
DorRBSNB, conseiller de préfecture, vinces, id.
DE LA SOCIÉTÉ FBANÇAISB D* ARCHÉOLOGIE. LVl'
inspecteur: * M. letaron P.-G. diDumast, meaibre derioslitat
des |ifoviBC68 , à Ifaiu^*
Amcbuhi (le docteur) , à Dienie;
Bastbh (l*abb^, cliaiioine hono-
raire , curé de St«-Martin , à
Pom-à-llottison*
Châtelain, archilecle» à Nancy.
DuMAST (P.-G. de), membre de
rinsUttttdes provinces, id.
HuMauA, archilecte, à Vie.
Le Mornibb, membre do Conseil
gëoérol d'agricallure, à Naney.
IfoMTUREux (le oomte de), à Anu»
couru
NicKLès, profesaear à la PacttHé
de Nancy.
Oppervan (A.), cbof d'eeeadronau
7«. régiment de ianciefv, à Nancy.
Btta-RhiD.
Inspecteur : * M. I*abbé Straub, professeur au pelil séminaire
de. Strasbourg.
Abth, propriétaire, à Saverne.
Bebcbb-Letrault, imprimeur-li-
braire, à Strasbourg.
BcBBSCH (Charles), conseiller gé-
néral, id.
Bbaunwald, pasteur, président du
Consistoire de St.-Thomas, Id.
BcssiàBB Oe baron Renonard de),
député du Bas-Rhin, id.
CosTB (A.), juge au tribunal civil
de Scfaelestadt
Dachbux (l*abbé), professeur au
petit séminaire, îd.
DoBLAïf (Antoine), avocat, à Sche-
lestadt.
DvBBiBu, receveur -général des
ânances, à Strasbourg.
EcK (rabbé) , chanoine honoraire,
curé de Barr.
EissBN, médecin cantonal, à
Strasbourg.
Paviebs (le baron Mathieu de), à
Kintihcini.
Fbey (Henri), à Guebwiller.
Fbitsch (l*al)bé), curé de St.-
Georges, à Sclielestadt.
* Golobnbbrg (Alfred), & Savernc.
Gbeinbb, pharmacien, à Schilti-
gbcim,
' Guebbbb (Pabbé V.), curé de St.-
Georges, à Haguenau.
Gu^Biif, à Benfeid.
Gtss (rabbé) , aumônier du collège
d^Obemai.
Hritz, imprimeur-libraire, à Stras-
bourg.
Herbgott, professeur à la Faculté
de Médecine, id.
HiBEBT (l'abbé), professeur au
petit séminaire, Id.
LVUI
LISTE DES MCMimiS
* JuRc, professeur aa séminaire
protestant, bibliothécaire de fa
vtlle,àSira8boufS.
KiBPPEa (l*abbé), vicaire, à 9a-
veme.
Kl«sol*os6« BBlaire, à Bà*
Ku»n« arehitoolt de rOEifi*»
Notre-Dame , à Strasbourg*
Ub» ( David ),îd.
Ledbsliii , professeur agrégé à la
Facdllé de Droit, id.
* LASVMiias, wgéoicttr, à Nieder-
brono.
Martin (1*»bi>^)t curé de !Vor«
thausen.
* MokLST (de), colonel du Génie,
en n*traile, à Saverne.
MuHB (Paul), à Strasbourg.
MuLLVRHEiH (de), sous-préfcl , à
Schelesladt.
MuncH (l'abbé), curé de Sand.
MuBT (l*aUbé Paolaléon), prof',
au petit séminaire de Strasbourg.
McRT (Pabbé) Joseph), id., id.
Nesskl, à H:iguenau.
NxcKLàs (Napoléon), à Benfeid.
Orthliee (Pabbé), curé de Ste,-
Foi, à Scbelestadu
Pbtit-GAiari>, peintre sur verre, à
Strasbourg.
Petiti, architecte, id.
Rapp (l'abbé), vicaire-général du
diocèse, id.
Rbich (l'abbé) , chanoine hono-
raire, supérieur du petit sémi-
naire, id.
Bbirach (le baron de), à Niedemay.
Rbncub, notaire honoraire, à
SiradMvrf.
Bwwn.» ^steur, à Diemeringen.
Saum, aotts-chef de division à la
Préfeetiiae, à SIUMboorg*
ScBAtiniaoïrRe (le baron de), aoeSM
pair de France, id.
ScMâUBNBCRQ (Alcila ës), jnge, à
Wisaembaurg.
ScBnftU (l'abbé), curé d'f llkirch.
ScHipniBsmii, * Noamenheim.
ScHiR (l^bbé), vicaire-général do
diocèse, à Strasbourg.
ScnovLLBR, propriétaire, à Géi»-
selbronn,
SiEFERT, à Ehly.
StFPKR (Pabbé) , curé de Weyers-
heim.
SiMOR, imprimeur-lithographe, à
StrastK>urg.
SoBG, artiste peintre, id^
Spach (Louis), archiviste eu chef
du départemcuL
Stcbber, professeur à la Faculté
de Médecine, id.
* STBAtB (l'abbé), professeur au
petit séminaire de Strasbourg.
Urrin (l'abbé), directeur de réta-
blissement de St.-Arbogast, à
Strasbourg.
Wbttkhwald ( l'abbé ), à Geuder-
theim.
Wbter, architecte, k Strasbourg.
WoLF (Gustave), avoué, id.
ZnfMBB, notaire, id*
DE LA SOCIÉTÉ PKAKÇAISE l)*AllCHÉOLOGie. U\
Hiltti-Rkiii.
ImptcHmrt Hi EV»i9At, arehilectede la vUJc, à Belforl.
Fbombkt (rabbé), éunfdiiier 4é Bibhl (rabbéLéon), cur^deMoiil-
l*Mpi(al miKiilh*, à MfmU boiiloiu
GivrwHM (l*aM)é Afoife), firoAsKur Buhlmaxn, principal du collège, 4
rie phiN»9D|Aie, à DaHkeitiHek Tbann.
HnrasTittt (l*aMé>, profipsseur, ScHLinBKRr.BR (Eagène)» à Mu«
à Golmar. Ibouse.
JiSTRR (Louis), à BeKorl. Schlihbbrgbr-Dolfls , à Gueb-
Kestivbr (Henri), ft Mtillionse. willcr.
Lbssur (Ad.), à Ste.-Marie-auz- Srhbult, à Mulhouse.
Biines. Scstcr (Pabbé), ficaire, id.
Mbter (Tabbé ), cbauotne bono- Simonis (l'abbé], professeur au co(-
raire, curé de Colmar. lége libre de Colmar.
PoiSAT, arciiitccte de la ville, à Stceber (Augusle), régenl au col-
Bel forl. l^e de Mulhouse.
Aeinbabd (Tabbé), TÎcaire , à Ulrich (1*abté), vicaire, à CoU
Golmar. niar.
RiBBER (rabbé), supérieur du petit Vkttbr (rabbé), économe du col-
séminairè de la ChapelIe*sou5- lége libre de Colmar.
RougemonU
NEtIBKËS ÉTItA!\GËRS.
& M< LE MM DE 8AXB, à DrcBde.
S. A. R. LE DUC DE BRABANT, à Bruielles.
^' AnDRiEs (l'abbé J.-0..\ cbanoèiie,
AiNSWORTM (le général), & Monnet à Bruges.
(Yorbshire)* A vssnoLD, préûdeii t de la régeoce,
AiiToaD (le Rév.}, doyen de Gm- à Trèvesi
torbéry (Angleterre). Aotesesus (le baron de), directeur
Alvim, diivcteur de rinstrucUoii de la Société du DMisée germa-
piiblk|ae> à Broiefles. ni(|tte^ à Nuremberg.
IX
LISTE DES MEMBRES
Babhb, couseillerauliqne, prore»'.
à rUDWenité de Heidelberg.
Barofpi (G. I.)> professeur de
philosophie et de physique, à
!*Uuivei'silé de Turin.
Baybr (de), conservateur du
musée, à Carisruhe.
Bayley (W.-H.), à Londres.
Bbdfoet (Sa Grâce le duc de),
Brîghlon-Square, à Londres.
BcLL, docteur en philosophie, à
Londres.
BiNGHAM ^le colonel), membre de
la Société archéologique du comté
de Kent, juge de paix de ce
comté, à Rochester (Angleterre).
BlKOHAM (M—.), id.
BooL (Ed.), capitaine de la marine
royale, à Soutbampton.
Brinckbu (de), conseiller d'Etat),
à Brunswick.
BcsscHBi (Edmond de}, membre
de TAcadémic royale de Bel-
gique, à Gand.
C
Gapitaimb (Ulysse), secrétaire de
IMnstitut archéologique Liégeois
à Liège (Belgique).
Carton (Pabbé), président de la
Société d*Emulation, membre de
TAcadémie royale de Belgique ,
directeur de IMnstitut des sourds
et muets , ft Bruges (Belgique).
CoKONCâu (de), consenrateur des
archives, à Zurich.
CoppiBTTBBs (le docteur), à Ipres.
Gox, vice-président de la Socîélé
d'histoire naturelle du comté de
Kent, à Fordwich, près Gantor-
béry.
Cox (M—.), id.
CzoBBiniia (le baron de), prési-
dent de la GomfliisiioD impé*
riale d'Autriche pour la conser-
vation des monuments, à Vienne.
D.
Décharné, ingénieur en chef , à
Bologne (Italie).
Dectorff (le comte), à Golhingen.
Dbvev (esq'O, architecte, à Lon-
dres.
DiBCEiicH , professeur à TAthénée
d'Anvers (Belgique).
DoHALSTON, secrétaire de Plnstitut
des architectes, & I^ndres.
Dhubby (John Henry), membre de
la Société des Antiquaires de
Londres,, à Norwich, comté de
Norfolk (Angleterre).
Duby, pasteur protestant, à Genève.
DuMORTiBB, membre de la Chambre
des représentants, à Toumay.
F.
Fabiy-Rossius, dodear ès-lettres,
k Liège.
FxRMENicH (Jean-Mathieu), homme
de lettres, à Berlin.
Florbncoubt ( de) , membre de
plusieurs Académies , adminis-
trateur du Musée d*anriqaités,
à Trêves.
FoBSTRB, membre de phttiefirs
Académies, h Munich.
DE LA SOCIÉTÉ PBAMÇUSË D* ARCHÉOLOGIE. LXI
FoBBTBB^ professeur ci*architecture«
à rAeadémie des Bcaax-ArtSi à
Vienne.
* FussTsiiBBBfi-STAiiHini (le comte
de), chambeliaD du roi de
Prusse, à ApolUuerisberg) pr^
Cologne.
e.
Gbissbl (Mg'.), cardinal, arche-
vêque de Cologne.
Gblvct (le comte de), ù Eslon,
près Bf aestrech.
Gbigbrs, secrétaire de la Société
archéologique de Mayence.
GiLDENHcis, négociant, à Roiter-
GovriN-DELBUK, avocat, à Mons,
GONBLLA.
* GossB fils, à Genève (Suisse).
GaANDGAOHâGB, membre de l'In-
stitut archéologique de Liège.
• GaâKT (Mg'.), évéque de Soul-
warlh, à St.-George, à Londres.
GuKALAcn (le baron ôe\ premier
président de la Cour de cassa-
tion, à Bruxelles.
GuiLLBAT, professeur, membre de
FAcadémie, id.
H.
Haomass» bîMothécaire de Tln-
stitut archéologique Liégeois, à
Liège (Be^ique).
Hammah (Th.), nèg*., à Ostende.
HABTawMii (Rev. C H.), archéo-
logue, à Londres.
Haullstiua (de), Httérateur, à
Bruxelles.
HueuBT (Pabbé), à Alh (Bdgique).
HuLSCH, membre du Conseil supé-
rieur des bâtiments, à Garlsnihe.
James (sir Walter), baronnet,
membre de la Société arehéolo-
gique du comté de Kent, à
Sandwich (Angleterre).
Juste (Théodore), conservateur du
musée d*antiquilés , membre de
TAcadémie royale de Belgique,
à Bruxelles.
Kellbr (le docteur) , secrétaire
de la Société archéologique de
Zuricii.
Kertyn de Lbttenbove, à Bruges.
Kestrlood, propriétaire, à Gand.
Kheoseb, membre de plusieurs
Sociétés savantes, à Cologne.
KjueodbHocfelobr, aide-de-camp
de S. A. R. le grand-duc de
Bade, à Baden-Bade.
KcGLBR (Franc) , professeur à TA-
cadémie de Berlin.
Kdll , professeur à TAcadémie de
Berlin.
KuocKER (Edouard), esq., ancien
maire de Douvres, membre de
la Société archéologique du
comté de Kent, à Castle-Hill
(Angleterre).
U
Labis (Mg^), évèquedeToumay.
Lacmbiit (Ifg'.}, évéque de Luxem-
bourg.
LMI
LISTE DES MEIIBBëS
Lakkiho, 8eerMair« de la Sodéfé
arcbéologiqae du comté de Kent,
à Ryarsh (Anglelerre).
Lb Grand de Rcolandt, archéo-
logae, à Anvers.
Le Maistrb, d'Anslaing, président
delà Commission arcbéologiqtie,
à Tournay (Belgique).
* Le Roi, professeur d*arcbéotogte
à rOniversité de Liège.
* Leroerschiiit, conservateur de
Musée de Majence.
Lehbaro (Franz), sculpteur, à Co-
logne.
Leotsch (Charles-Chrétien de), à
Wclziar (Prusse).
LicHTLé (Pabbé), curé catholique
de Christiania (Norwége).
* LoPBZ (le commandeur), conser-
vateur du musée d'antiquités dé
Parme.
Marges (Gustave), libraire, à
Bonn.
Maybnpisch (le baron de), cham-
bellan de S. M. le roi de Prusse
et de S. A. le prince de Hohen-
mllern-Sigroariiigen , à Sigma-
ringen (Prusse).
Mayer (Joseph), à Llverpool.
Mrybr (F.), à Francfort-sur-Meîn.
MiLLiGAM (le Rev. H. M. M. A.),
membre de la Société archéolo-
gique du comté de Kent, à
SuUon, Valence (Angleterre).
MiRBMViat (Giuliaiio), conserva-
teur du musée de Naples.
Moue, directeur des arebiv«9 ^é-
némlea du grand-iliMllé de finde,
à Carsiruhe.
Monta (Gliarin), pr oftw e ai à
r Académie royale ée Dnssddorf.
* Mdllbr (lig'«) , évé^ne de
Munster.
MuLLBR (le doetmir Charles), à
Stutlgard.
N.
Neybr (Augnatc), proprléUire« à
Luxembourg.
NicHOLs(ioha Gmigh), meaibre de
la Société des aniiqnaifva de
Londres.
NiLsoN (S. ) , ancien professeur
d'histoire, à Stockholm (Suède).
NoBL (de), propriétaire, à Ge«
logne.
O.
* Olfibs (d*), directeor-général
des muséeSf à Berlin.
* Otrbppii db Rouvbttb (d*), pré-
sident de rinstluit Ltégeéfo, à
Liège (Belgique).
OuDARD, négocient, à Gèoea (Sir-
dnigne).
P.
Pamizi (Antonio), Tun des con-
servaleun de le MUiolMf vede
Londres.
* Parker, membre de la Seeiété
architeelorale d'Angleterre, dl
riuaiiiutdes provinees deWance,
à Oxford.
Pagh, ancien maire de DourreB
(Angleterre).
DE LA SOCIÉTÉ FIUNÇAISE D'ARCHÉOLOGIE. LKIII
pBma»*Wi»Aci, «winbM et la
âmOéié liiriloiHiM el ikléraire,
à TolinMy (Bdgiqat).
éurà rUaSfenité,
et directeur du a«éc d^ardiéa-
togiechtélieBDe, à Berlta.
0.
* Qua$t, (le baron de) , conserva-
teur général des monuments
historiques de Prusse, membre
étranger de Hnstitut des pro-
vinces de Fnmce.
B.
Ram (Mg'. de), prélat romain,
membre de TAcadémie royale de
Belgique, recteur magnifique
de rUniverstté catholique de
LovralD*
Ramboo , oomerraleur du musée
de Cologne.
* RticiBHSfaiou, coiiseMer à la
Goor d*appcl, à Cologne, vice,
président ée la Chambre des dé-
pméa de Berlin.
RBicnNBPaiwn , ooMeiller à la
Cour de cassation, à Berlin*
Rniu, professeur à l*Ec0le poly.
techniqa«ile Blimbcrg»
BMVttttB (l'ahbé)» chaooiMe,
dojea éê ïê onihédrale de Tour-
My.
RiDMx iëi W.*B.), baconiiet,
BNffibrede lu SodéCé archéolo-
. fi^iM du MBfè éé Keot, à
LMdi«St
RiMunitBi arcMleBle^ à Bftln
RMLOA(ieo«Ble d^, délégué de
TAoKléNiie cspagaeit d^arahéo-
lQgie,è Madrid,mettère étranger
de rinstîlut des prvfiMfl» de
France,
Roacb-Smitb, membre de ta 60-
ciélé des antiqnakea, à Lon-
dres.
* RoBiANO ( le comt« Maurice
de l memkre de pinsieurs So-
ciétés savantes, rue LéopoM, à
BruseUes.
AoKSB (Edmond), arahiviale, à
F ornes (Belgique).
* BoitiH ( le havon Ferdinand de ),
chevalier de Malte, à BruseUes.
Rosi (le dievaJiei ), à Rome.
Roules, profieaaeor de rUntversifé
de Gond, membre éiningerde
ilMslituI des prOTinoes.
ReaseL (lord Ch.), àLondies.
Hastiro Rvssbl, id.
S.
San Qlirtino (le comte de),
membre de plusieurs Sociétés
savantes, à Turin.
Saisail-Socbaicnb (le baron de),
à Francfort.
ScHEMAN, professeur au eoll^e
royal de Trêves.
ScHBRAsc (Cbarlea), conseiller à la
Cour de cassolion de Berlin.
ScHBiEBEB, professeur des sciences
auxiliaires historiques à TUni-
versité de Fribourg.
ScBVLTB (Pabbé), doyen de Free-
kendorf, diocèie de MMistcr.
LXIV
LISTE DES MEIIBBES
* Smr A K Falco (le d«e de), prtace
de San Pieiro, meoibre étranger
de rinstiittt des pronneet, à
SiurnBLT-GBACB, à Know-Hoase,
comté de Kent.
Smolvbrbn, inembre de la dépuU-
lion permanente de la province
d*Anver8*
Stahpb (de), président du tribu-
nal de Munster.
Stiblfubd (le baron de), grand-
maltre des cérémonies du Palais,
à Berlin.
Stiburo (sir Waller), baronnet,
membre de la Société archéolo-
gique du comlë de Kent, à Tun-
brigde-Wels (Angleterre).
SroHB (Rev.-Gan.), membre de la
Société archéologique du comté
deKent,àCantorbéry(Angleterre).
Stuabt-Mkrtbath (Charles), à
ËDtry-Hill-Uouse-Bath ( Angle-
terre).
Stqabt-Mbiitbath fils, id.
T.
Tempbst» membre de la Société des
Antiquaires de Londres.
* TiBBNBY (le chanoine), ft Arundel
enSussex.
TuoMSBif, directeur-général des
musées, ft Copenhague.
U.
Ublichs, professeur, directeur du
mu8ée d'antiquités, à Bonu.
V.
VAHDAMin-BBBKiBB, trésofier de la
Sodélé rojale des bea«i-nrtt et
oomeaier provincial, à Gaiid.
VAin>BR-BBBBrBOOM, DMmbre de la
Chambre des représeolanls de
Belgique et boaifmetire de la
ville d'YpKi.
Van db Ruttb, chanoine, curé-
doyen, à Poperinghe (Belgique).
Van Lbhpobl de Niemunster, mem-
bre de chambre de représentants
et ancien sénateur, à Bruxellea.
Voisin (l'abbé), vie gén. , à Toumay.
Y.
*Yatb8, membre de plusieurs So-
ciétés savantes, à Londres.
YoBio (Pabbéde), chanoine, Tun des
conservateurs du musée de Naples.
W.
*Wallbbstbin (le prince de), an-
cien ministre, à Munich.
Wardbl (William), architecte,
membre de Tlnstitut royal desar-
chitectesd*Angleterre,à Londres.
Wabokobnig. membre de l'Institut
et professeur à Tubingen, mem*
bre étranger de Tlnstitut des
provinces.
Wbtteb, membre de pkuieniv
académies, à Mayenne.
Whbwbi., docteur en théologie,
professeur à Cambridge.
WiBSBNPELD, professeur d'arebilec^
lure, à Prague (Bohème).
* WiGAND (Paul de), chevalier de
rAlgle-Rooge,à Wetilar (Prusse).
Willem, directeur de la Sodélé ar-
chéologique de SInsbeim.
DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D*ARCI1È0L0GJ£. LXV
WiLUS, membre de plusieurs aca- du comté de Kent, au château
demies, proreaaenr à Cambridge. de Leeds, pr«s de Maidstone
WikbhaihMabtih (Charles), ancien (Angleterre).
membre du Parlement, Tice-pré- Witmann, directeur de la Société
sideut de la Société archéologique archéologique de Mayence.
ADDITIONS.
M. Elolis, banquier, ù Caen.
La Société Trançaise d'archéologie renouvelle k ses associés
la recommandation , qu'elle leur a faite antérieurement, de
faire tous leurs efforts pour augmenter le nombre des mem-
bres de la Compagnie; il n'est pas de membre qui ne puisse,
dans sa circonscription, trouver chaque année deux ou trois
nouveaux associés. Quand on songe qu'en Angleterre, cer-
taines associations comptent 10,000 membres et plus, nous
devons croire qu'avec un peu de zèle, nous pourrions qua-
drupler le nombre des membres de la Société française d'ar^
chéologie.
Pour être admis, il suffit d'adresser une demande à M. de
Gaumont, directeur ; b M. Tabbé Le Petit, secréuire-gé-
Déral, ou à M. Gaugain, trésorier de la Société, rue de la
Marine^ n^ 3, à Caen.
Le SinLLKTIN MOMVIlBIiTAL, pablié par la 9oelé<é ém
mijL gf a a inc» en six eemalnes » est iHfdJepenMiMe à eemjc
i|vl vemlent se tenir «v eourant des profprèa de ki seienee
«rekéoloflqve.
lie prix de l'nlionnenaent eat de iS fr« par année.
COMPTE
«BHDO PAft LE
DGS RECETTESET DES DÉPENSESDE L'ANNÉE 186».
RECETTEa
Excédant du compte de 1859 27,322 05
Cotisations recouvrées sur Tannée t8ô7 70 »
Id. id. 1858 150 »
Id. id. 1859 3,350 »
Recette de 1860 ' ' 9,810 »
Cotisations payées par avance sur 1861 110 »
I >ij
Total. , . • « 4û,812 Oâ
DÉPENSES.
aBCOUVRBUBMT DB8 COrtSATIONS.
Frais de recouvrement tx7i 13
Frais de retour de billets non payés. 180 65
CONCUtRGBS*
Traitoment du concierge du Pavillon et Iburnitorasi 7« d6
Id. id. du Musée ^* »
IMPRESSIONS.
kapressioM. 8,7T7 »
Vigoetles pour le Compte-rendu des séances. . . 14M »
PORTS DB LBTTRBS ET AFFRANCHISSBMBi(i9.
Affranchissement du Compte-rendu des séances. . 890 53
Ports de lettres, paquets, caisses, affranchissement
de circuiaireset menues dépenses. 229 72
A reporter. .... 5,7/i/i 38
Ueiptart. .... ô,7M 38
8B4NCBS GBNBRALBS.
Frais relatifs 9u% séances i^énérales de Paris, Dun-
kerque el Gberbiwi^ /i35 60
Solde des fraiç dq Gpngrès de Straateai^. ... 38 »
MBDAILLBS BT LITRES D'ARCHéOLOGIB.
▲chil et gravure de médiiilles. 565 9ft
DîstribuUoD gratuite de livres d'archéologie. . . lifte *
ÇONGRks SCIBNTIFIQURS.
GoUsatiODS aui Goagrès de Cherbourg et de Bordeaux. 60 »
DBSSINS, PLANS ET DEPENSES DIVERSES.
Pians et dessine fournis aux fabriques des églises. . 50 »
Gratification h deux ouvriera sculpteurs de Dun-
Icerque. 25 »
Solde des dépenses relatives au concours pour le
couronnement de la tour centrale de la cathé-
drale de Bayeux 57 65
ALLOCATIONS SOLDKBS.
Membres de U Société cli«r-
gé^ db la surreilUnce et de
la direction destravaui.
M. Paul DuRABD. Moulages à Cbarlres et port. ilQ »
B). le comte d'Héri-
COURT. Réparations à Téglise d'Ablain-
Saiol-Naz^ire. .... 200 »
M. Goosiif. Réparations à l'église de Saint-
Éloi de Dunkerque. ... 500 •
Id. Fouilles à Gassel 338 25
M. Leharivel-Dcro-
CB£iu * Solde des pfioulages de Jouarre. 56 ko
A repoiter. ... 8,411 23
Livm COMPTE RENDU PAR LE TRÉSORIER.
Report. 8,/ill 23
M. Tabbé Marie. Réparations à réglised'Évrecy. iOO »
Mg'. rËvèqueduPoy. Souscription pour Pérection de
la statue de Notre-Dame de
France, auPuy 300 »
M . DE G UERPEL Réparations à Téglise de Ste.-
Marie-Laumoot 200 »
M. Tabbé Le Petit. RéparationsàrégliiedeNorrey 200 •
M.rabbéLsGoDVREUR. Id id. d'Audrieu. 100 »
MM. ViLLERS et Lau-
BERT. Souscription pourTacbat de
la clocbe de FontenaiHes. 200 •
MM. Geslinde Bour-
gogne et A. DE Bar-
THÉLEMT. Fouilles dans le département
des Côtes-du -Nord, ... iOO »
M. le comte Georges
DE SouLTRAiT. RéparatloDS à Téglised^zeure. 100 »
M. le baron d'Agos. Restauration des bâtiments de
l'évèché de St.-Bertrand de
Comminges 125 »
M. Tabbé ViKCENT. Restauration de la porte prin-
cipale de Téglise de Mor-
teaux 100 »
M.HucHERetM.Tabbé
LiVET. Réparations à Péglise du Pré,
au Mans 300 »
M. Cousin. Restauration de Tancien bO-
tel-de-ville de Cassel. . . 300 »
Id. Fouilles à Wissant. ... 200 »
M. Le Métayer-Masselin. Fouilles dans le départe-
ment de TEure 150 »
M. Masbrenier. Réparations à Téglise du mou-
tierd'Abun 100 »
A reporter 10,986 23
COMPTE BENDU PAR LE TBÊSORIER. LXU
Repart 10,986 23
Bl, Petit«Géraro. Restauration des vitraux de
Téglise de Rosenwilter. . 100 •
M. Pabbé Straub. Réparation du clocher de ré-
alise de Kûttolsheim. • . 100 •
BIM. DE MorLet, Gol-
DEMBBR6 et Tabbé
Straob. Fouilles dans un castrum ro-
main des environs de Sa-
verne 200 »
M. Tabbé Straub. A valoir sur la réparation de
Téglise d'ObersteJgen. . . 1/iO 50
MM. BiLLOlf, Pannier
et Vassbde. Fouilles à Lisienx et achat
d^objets antiques. ... 100 »
M. Des Moulins. Réparation de la façade de
' ' Téglise de Ste.^Groix à
Bordeaux. ..... 200 »
Souscription pour le denier de
Saint-Pierre 200 »
Total 12,026 73
balancb.
Recettes. .... A03i2 05
Dépenses. . . • . 12,026 73
Excédant . . 28,785 32
AUdOCATIOITS NON BNCOEB ACQUITTiBS.
HMibm chaigéi de la wr*
vaiUaiice et de la direction
deetcavau.
Bl, Boiu>BAUx. Souscription au monument de
Gocherel 50 •
A reporter. ... ^ 50 »
e
rxx COMPTE RENDU PAR LE TRÉSORIER.
Reparu ... 50 »
M. l'abbé Le Petit. Réparations à Téglise .de
Mouen. , 200 »
M. Chaurry de Tron-
CERORD. RétablisseiTtent des voleta du
rétable de Fromentières. . 20 »
Id, Rétablissement d'une proix
commémoralive du sire de
Joinville 50 •
MM. DE GAUMONT ,
Gadoain, g. Villers. Souscription pour )a consoli-
dation de la tour centrale
de la cathédrale de Bayeux. 1 ,000 n
MM. DE Bbrlug-Pé-
RUSSIS et BONIER-
RALÉ. Fouilles à Dauphin (Basses-
Alpes) 100 »
M. Paqushée. Réparations à l'église de Ville-
màrtin. ioo •
Id. Fouilles dans le déiMirte-
ment de la Gironde. • • 100 »
M. DE Verreilii. Sommes à la disposition de
rinspecteur de la lK>r-
dogrie 200 »
M. deGuadlieo. Souscription pour Pachijtd'Qpe
tour du moyen-âge« à Vire. 200 »
M . Tabbé Str a ue . Réparations à régli§9 4'Ober?-
teigen (solde) 159 50
Id. Réparations au cloître de
Wissembourg. .... 200 >
M. RiRGEissEif. Déblai et consolidation du
château de St.-Ulrich.' . ' . iOO >
MM. Fabbé Arrellot
et DE Verreilh. Fouilles à Chassenon. . . 178 »
/ '*" ■
A reporter 2,657 50
Report 2,657 50
M. Tabbé Arbellot. RéparatiODS à Téglise dea
Salle8-de-la-VaugQyon« • 200 •
MM. DB y^Rif^iLH et
OB Vbrroii. Réparation d'une inscription
tumalaire dans Péglise St.-
Léonard 100 »
Id. Plaque comménioi^itive Am
combat de trois chevaliers
Ir^nçais contre un nombre
égal de chevaliers anglais. 50 »
M. DE Marguerit. consolidation du clocher de
Vierville 100 »
UM. R. Bordeaux et
Vassbur. Restauration de deux verrières
de réglise de SL-Victor de
Ghrélienviile 200 »
M. le comte d'Héri-
couRT. Réparations à Téglise d'Ablain-
St.-Nazaire 100 »
M. Tabbé Le Petjt. Réparations à Téglise d'Essay. 100 »
Id. Fouilles dans le canton d*Or-
bec 200 »
Id. Moulages à Hottot-en-Auge. 100 »
M. GivELET. Pour déblayer et transporter
une mosaïque à Reims. . 300 »
M. DE GflASTEiGiiER. Réparations à Péglise de
Preuilly 100 »
M. Tabbé Gilbert. Recherches pour découvrir le
tombeau de saint Floxel. 100 »
M. Des Moolirs. Souscription pour Férection
d'un tombeau monumental
à Mg'. Georges, évèque de
Périgueùx 100 »
Total. . . . 4,407 50
LXIII COMPTE RERDU PAR LB TRÉftOBIBB.
RfeUIiTAT DiriNITIF.
Excédant 28,785 33
Allocations à solder. àM7 60
Fonds libres. .... 24,377 82
Caen, leHjuiBldSI.
Lé Trétorier^
L. GAUGAIN.
CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE
DE frange;
XXVIIS SESSION
TEHUB
A DUNKERQUE,
Séance d'eaTertnre.
Présidence de M. Mollbt, maire de Dnakerqnck
La séance s'oDvre à trois beore&
Le bureau se compose de MM. Gérard, soos-préfet de
rarrondissement de Dunkerque ; Delelù ^ adjoint au maire
de ia ville; de Caumoni « correspondant de.i*lnstituty direc-
teur de la Société française d'archéologie; l'abbé Le Petit,
secréuire-général de la Société française d'archéologie ;
Gaugain , trésorier de la Société ; l'abbé Cartan , de l'Aca-
démie royale de Belgique; Baruffi, professeur à l'Université
royale de Turin; le comte d*Hérie<mrt, secrétaire-général
de l'Académie d'Arras; le comte de jRtjpa/da ^ délégué de
l'Académie royale d'archéologie dci Madrid; J,^. Cartier,
de Paris; de Coussemaker, correspondant de (*Iasti|{it et
président du Comité flanaand de rnuK^^Tatï/ttir^ conseiller
1
2 GONGBÈS ABGIIÊOLOGIQUE DE FRàNGE.
à k Cour de Douai; ChmLU, d'Auzerre, soas-directenr de
rinstioit des iproirioces; Cousin et* Victor Derode, secré-
taires-généraaz ; Ètntle Gassmann , secrétaH-e-adjoiot
Une nombreiue et brillante aasemblée remplit h salle
Ste. -Cécile.
On y remarque une foule de notabOités Teaues de diffé-
rentes omtrées pour prendre part aux séances de la session.
Voici les noms des membres do Congrès :
MM. ADAM ( Achille ) , banquier et ancien président de la
Société d'agriculture, à Boulogne-sur-Mer.
Alard (Philibert) , banquier, trésorier de la Société
dunkerquoise, membre de la Société française d'ar-
chéologie et consul des Pays-Bas, à Dunkerque.
ALFOBD(leRéT.)» doyen de Gantorbéry (An^elerre],
vice-président de la Société archéologique du comté
de Kent , à Caniorbéry.
Arbellot ( Tabbé ) , curé-archiprétre et inspecteur de
la Société française d'archéologie, à Rochechouart
(Haute-Vienne).
Armand (Alfred), substitut, à Dunkerque.
Abnaud de La Mênardièbe, agrégé à la Faculté de
Droit, à Rennes (Ille-et- Vilaine).
AUDBIEU ( Alfred ), membre correspondant de la Société
dunkerquoise, du Conseil administratif de l'Association
normande , à Caen.
Bagquaebt , curé-doyen , à BailleuL
Bagquet (Louis) , librabe , à Dunkerque.
Bagneris , procureur impérial , id.
Bailly de Merlieux, agronome, à Paris.
Balson , conseiller de préfecture , membre de la Corn*
mission historique du département, à Lille.
BARtJFFi (G. L ) , professeur de philosophie et de phy -
sique à l'Université de Turin.
XXm\ aBSâlON , a DraKEEQOE. 3
MBL Bassompibbre SewbiN^ artiste peintre, l Paris.
Begk (Gabriel ) , négodant-armàtèor , à Donkerque.
Begk ( FrMénc ) ; DégOGiaat , icL
Bbgil (Ph. ), membre da Gonseil municipal et da
Ckmseil d'arrondissemeat , id.
BBflAGVBL ( Louis ) , membre du Conseil général et
ancien dépnté, à Gassel.
Bebgebot (Alphonse) , membre dn Conseil d'arrondis-
sement, maire et membre Utalaire non résidant de la
Société donkerqooise , à Esquelbecq.
Bebuaebt (Hippeiyte) , membre titulaire de la Société
dunkerqnoise , à Dunkerque.
Bbbteui (l'abbé) , professeur, id.
Berthbloot t membre dn Conseil municipal et négo-
ciant , id.
Bebthblot-Debodb , négociant , id.
Bessat, membre du Conseil municipal ec secrétaire de
la Société d'agriculture , id.
Biluet, juge de paix » à Wormhoudt
BiMGHAM ( le colonel ), membre de la Société archéolo-
gique dn comté de Kent , juge de paix de ce «alnté ,
à Rochester (Angleterre).
BINGHAM (M"'. ), id.
BLATAiBoti (l'abbé) , professeur de 4héplagie à la Fa-
culté de Bordeaux» membse de l'Institat des provinces,
à Qordeaux.
Blobmb (Adolphe) , curé et membre 4»rreSpondant de
la Société dunkerquoise» à Roquetoire (Pas^e-Calais).
BOGAEBT , BYOcat , à Dunkerque,
BOLLABBT-GCBNiif , négociant, id.
BONflGUO , propriétaire , id. '
BONVABLBT (Ed. ), id., id.
[_ BonYABLBT (H. ), id., id.
U CONGRÈS AIICBÉOI.OGIQDE DE fEAJfCB.
MM. Bo.mrAiLET-DoBIir, 94B0ci^Dt, tQeiQhre titulaire réftc|aDt
de k Société dunkerquaise et de la Sedétéfrançaise
d*archéologie « à Ounkerqoe.
BONYOISIN, inq[)ectear de Tiostractioii primaire, id
BouGHEa DE Pebthbs , président de la Société d*Émo-
btioD « ineaibra de rinstitat des proviiioet. à Abbe-
ville (Somme).
BOUCHEE , ingéfiiear citil, à Ounkerque.
BouiLLET , i>anquier et inspecteur divisioQDaire de la
Société française d'archéologie, à Clermont-Ferrand.
BOUCT DE Lesdain • bltoDuier de Tordre des a? ocats ,
à Donkerqae.
Bourdon (C), négociant, consul de Prusse, membre da
Conseil d'arrondissement et du Conseil municipal, id.
Bourdon ( Hercule), juge au Tribunal civil el membre
correspondant de la Société dankerquotse, à Lille.
BoUToau • principal du collège et membre titulaire
résidant de la Société duokerqnoise, à Dunkerqne.
Braemt d*Ogimont , rentier , id.
Beat (Juks), id, id^
Briqublbr , fabricant d'antimoine et de ziact id
Brochon, entrepreneur, id.
Brunault , receveur des Domaines , id
Cabaret, président de la Société d'arcbéokgie de Tar-
rondissement d'AvesMS, k Avesnes»
Cabour ( Léon ) , directeur des lignes télégraphiques, à
Dunkerqoe.
Cahxbau ( l'abbé ) , chanoine , à Cambrai
Caillie, curé-doyen, à "Wormhoudt
Cailliez (Juvénal),aiieieD agent de change, à Dunkerque.
Campagnie (l'abbé), aumOnier de l'hospice civil, id
Cakdilier (Henri), membre de la Société d'agricul-
ture , id
aonfir. session ^ a BiiRKiniQiTc. 5
MM. € Allât DB Gbjst • nembre de riosUtat ites {mvinees ,
à Chaioa-tiir-Saôsè.
Cabdock-Lebègque , membre de k Sociélé d'agricul-
tare^ propriétaire et ealtiTateor, à Petite^yathe.
iLiRUBft ( Aihaod ) , président da Tribuaal de com-
merce, membre' du Cooial général. et membre tlto-
lanrerésjdsBtdelaSoeiétédiiQkerqttoiseyà Dfmll:erque.
Gabueb ( J.-J. ), anden j^nt de change et membre
correspondant de la Société donkerquolse, Si Paris.
Cakuer (Mr\ ), id..
Cabuer fils, id.
Cablieb ( Emile ) « négociant , à Donkerqae.
Garlier , iàgéoieur des ponts^et-chaqssées , à'Pécamp.
Gabmel ( Tabbé). membre correspondant de la Société
donkerqooise , à Lille.
Cabouixe , condocleur des ponts-ret^^chanssées , è Gra-
vélines. . .
GABPEifTiEBi^fiiGOBGNE , baaqoler, membre dn Conseil
manictpal , à DonkerqQc.
Gabpemtibr ( Gh. ), avoné , id.
Gabton (Tabbé } , président de la Société libre d'Ému-
lation ,' membre de l'Académie royale de Belgique ,
directeur de l'Institut des sourds-moets, à Bruges.
Gadx , secrétaire de la Mairie , et membre de plusieurs
Sociétés sayantes , à Dunkerque.
Catebne ( Eliictn*Justin ) , membre correspondant de
la Société dunkerqnoise, à Avesnes.
Caybois père , négociant, à Ounkerqua
CAVBOisfils, id.,id
IChabanel , rérificateor des Douanes , id.
Ghalle , membre du Gonseil général et sons-directeur
de rina^titut des provinces, présidefit de la Société des
sçieDcesbistoriqiieflet oatareMesdè T Yonne, à Auxerre.
6 GOmRfcS ARCRtotMIQCB DB FBANCB.
.MIL CBAmna de Saint-Hilaibe, membro de la Sodété
donkerqnoise» Yice-consol d'Espagne et de Sardaigne,
» à Oonkerqae.
CHAPPUT-(]ORNBiiOKT, andett médecin, id.
Gharuer, professeur de mathéoM^qnes, Il Dunkerqae.
Ghetauer, adjoint an maire, à Casael.
GBOQUBBL (P. -A. }, ancien négociant, an châtean de
West-Cappely près de Bergues.
Choquet , notaire, à Dankerqne.
Choquet-Thevbnet , négociant et juge au Tribunal de
commerce . id.
Glabys, employé de la marine , id,
Gladdorez , cottiTatenr, à Hazebrondc
GOFFYN (Benjamin ) , directeur de la Banque de France ,
à Dunkerque.
Cofftn-Spyns , ancien député et ancien sons-préfet de
Onnkerqne , id.
GoiNDB (I. -P.), zoologiste, à Paris.
GOLSON ( le docteur ) , président du Comité archéolo-
gique de Noyon et membre correspondant de l'Aca-
démie de médecine , à Noyon.
GONSEIL, capitaine du port et membre titulaire résidant
de la Société dnnkerquoise, à Dunkerque.
GopPiETTfiRS ( Henri ) , docteur en médecine, à Tpres
(Belgique).
GOQUELIN , atocat à la Gour impériale de DouaL
GORENWYNDER, ancien professeur de physique, au Ques-
noy , arrondissement de Lille.
GORNU , licencié en Droit , à Dunkerque.
GoRTYL , curé et membre du Comité flamand de
France , à Wilder.
Courtois, avocat^ secrétaire-archiviste de la Société
des Antiquaires de la Morinie, à St -Orner.
XXnV. 8ES8I(m , A HClOtEBQtfB» 7
■iH;GûtJaiR, anden magistrat, «foeat et président de ià
Société doBkerqooise^ à Dunkerque.
. CùXf Tice-préaidait de la Société d'histoire naturelle du
comté de Kent, à Fordwich, près de Cahtorbéry.
GOX ( M*^. ) , ïà.
GDEt ( GiNurles), président de la Société d*agrienltore ,
membre do Conseil général et dn Conseil municîpal ,
à Dunkerque»
Cbujeot, n^ciant Jd.
Danican (Pbilidor) , inspecteur des douanes, id.
David (Césaire ), propriétaire, à ^emaers-Cappel, près
de Cassel.
De Baecker (Louis), ancien magistrat, correspondant du
Ministère de rinstrnctionpobUque, à Noord-Peene^ id*
De Babgque (Pierre), négociant et vice-consul de Russie,
à Dunkerque.
De Baecque (Benoît), notaire, id.
De Baecque ( Louis), percepteur des Wateringoes, à
Bergnes.
De Bavât, percepteur, à Wormhoudt
DeBeauval (le baron), au château de Morbecque,
près d'Hazebrouck ).
De Bertrand, propriétaire et membre titulaire résidant
de h Société dnnkerquoise , à Dunkerque.
De Boe , négociant^ à Dunkerque.
De Bbettbs (le comte), au château de Thouron.
De Brettes (la comtesse), id.
De Bretne , notaire , â Wormhoudt.
DEGARPEirrRT ( Auguste ) , propriétaire ,* délégué de
rinstruction publique, à Dunkerque.
Degarpsntrt , juge de paix, à Bourbourg.
De Caumont, directeur de Tlnstituf des provinces et de
la Société française d'archéologie, â Caen.
8 COWtftfl AifaCOMGIQim l» tlUKS.
M&l. DBCàii6Aiis(leooBite), membre lUiilaire rUtet de
la Société donkerquote , à Oonlieiiqiie.
Db Bos5CB£B (Edmeiid)» membre de FAcedémie royale
de BelghpM , à Gand.
De Bdzonnièbe (L)^ président de la Sodété d*arcbéo-
hgie et membre de rinaiitat des provîiceB, à Orléans.
De GASANOVBt capitaine de gendarmerie, kDoakerqae.
Deghabmb, ingénieur en chef, meoibre bonoraire de
la Société dnnkerqaoise, à Bologne ( Italie )•
De Chastbigneb (le comte Meiis) , membre de Fin-
stitDt des proTinces , è Bordeanx.
De Clebsattel (Alfred) , dépoté ao Corps législatif et
membre dn Conseil général du Nord , à Donkerqne.
De Colnet ( Jnles) , membre do Conseil général do
Nord, au château d'Bugemonti présd'ATesaes (Nord).
De Conyngk, curé-doyen de St -Jean-Baptiste et cha-
noine honoraire, h Donkerqoe.
De CoiiSSEifAKBB (FtoHmond), propriétaire, id.
De Coussbmakeb ( Henri ) , propriétaire, à Baillenl.
De Coussemableb (Edmond), correspondant de l'In-
stitut , membre do Conseil général du Nord et prési-
dent do Comité flamand de France, à Lille.
De CoussEif akeb ( Gustave ), avocat, à BaiUeal.
De Cdvillon (Philémon), membre correspondant de
la Société donkerqooise, h PariSi
Defobge, entrepreneur du palais de justice, membre de
la Société d*archéologie de la Nièvre , à Dnnkerqoe.
De Godefeoy-Mêrilgi:.aise (le marquis) , ancien sous-
préfet , membre de l'Institut des provinces , à Paris.
De G£NOUI(xag (le vicomte Paul), ancien président
de la Société d'agricollore de Rennes , au château de
la Chapelle-Chaussée (Ille-et-Vilaine).
Dehaene, cultivateur et maire, à Wormboodt.
MM. Dbhandsghoewebk^i, notaire et m<MBt m aNirê , 3i
De Haclleyillb » Btiérateor, à Bnixcifeii
DejAEGHERB , greflSer au TribuMl 4MI, à DtoBkerqoe.
De Laetbr , oorè^yen de St.-Éloi, id«
De Laeter , earé • k Petite^Synthe.
DEIiAETEE (Joseph ) , préàdent honoraire de la Société
il*agiicqkur« et membre du Conseil oroDleipal, ï
Dufdceiqoe,
De La Febtë-Meon ( le marquis ) , à Paris.
De LaGobgb, président do Tribunal civil, ^ Dunkerque.
DeLa Graugb (Alexis), au cbflleau de la Motteau-Bois,
près d'Hasebrouck.
De La Gceronnièbe (le comte), au château de Thouron.
De La GUEROHiNifeRE (la comtesse) , id.
De Lapatbière , commandant d'artillerie, à Calais.
De La Plane (Henri), secrétaire-général de la Sociétédes
Antiquaires de la Morinie, ancien député, à St.*Omer.
De Laroiëbe , président de l'administratton des Moëres
et ancien maire , à Borgnes.
De Laeoière (le doetenr), ancien membre du Conseil
^énér^l et maire, 2^ Hondschooie.
De Lacrièib , membre de plusieurs Académies , à An-
gonUrne (Charente).
Delautri , archiprétre de rarrondissement et curé-
doyen de Bergueik •
Delbeke f secréuire de la Chambre de commerce , à
Dunkerque
DEixtis, adjoint au maire et propriétaire , id.
De Ligne- Jonglez ( Alexandre ) , auditeur au Conseil
d*ÉUt, ï Paris.
Delmottb, atocat , membre de b Société de» Anti-
quaires de la Morinie , à St. -Orner.
10 GOMBÈS AftCBâOLOG»}!» DE AAirCE.
MAL DliTAii» DOUim , à Donkerque.
Deltb , jage ao Tribunal civil et aacieii présideDt de
la Sociétf donkerqnoise» id
Demau , agenfe de change « id.
Demersseiian (François) « ancien vice-préddeAt de la
Société d'agiiciritore de Donkerqoe, à Esqoelbecq.
DElCEUNTMGKt président de la Société d'agricnltnre *
membre do Conseil d'arrondissement , membre cor-
respondant de la Société dnnkerqnoise et maire , à
Bonrboargi
De Monnegove (Félix ) , sons-préfet, membre corres-
pondant de la Société donkerquoise, à Hazebroock.
De Montaignag (le comte) « receveur particulier des
finances , k Dunkerqoe.
De Montiaur ( le comte), propriétaire, à Paris.
De Montlaur (le marquis £. ), membre de Tlnstitnt
des provinces, à Paris.
De Nootessut (le comte), délégué de la Société ar-
chéologique d'Ille-et-Yilaine , à Rennes.
Denaes , avocat , l Dnnkerque.
DEQtJEKBB, notaire , à Beiges.
Dequeux de Saint-Hilaibe (le marquis), propriétaire,
à Paris.
De Ràu (Mg'. ), prélat romain, membre de l'Aca-
démie royale de Belgique, recteur magnifique de
l'Université catholique, à Louvain.
De Ranst de Bercbxm, propriétaire , à Roquetoire.
De Rheims (Henri), bibliothécaire, membre corres-
pondant de la Société donkerquoise, à Calais.
De Rite (Benott-Louis), à Douai.
Dermenghen (Caries), ingén'. ,à Béthune (Pas-de-Calais).
De RogheCate (Ménard), propriétaire et ancien di-
recteur des contributions indirectes , à Bergues.
xxnr. SESSION» a durreeque. 11
UM. Derodb (Victor) , membre da Conseil monicipal i né-
gociant et secréUIre-perpétnéT de ia Société don-
kerqnoise, à Donkerqae.
Derode ( Vlctor-Henri ), négociant et membre delà So-
délé dankerqaoise , id.
De RoisiN ( le baron Ferdinand ) , chevalier de Mahe »
à Braxelle&
I^ROiiBiES» ancien commandant de la place deBei^eSt
à Dunkerque.
Desmidt (Alexandre), professeur de peinture et membre
titulaire résidant de la Société dunkerquoise, id.
De Rosny ( Eugène ) , membre de la Société des Anti-
quaires de Picardie , au château de Lozenbrune, près
de Boologne-sur-Mer.
De Rosny (Hector), ancien président de la Société
d'agriculture, à Bouk)gne-sur-Mer.
De Rosny (Léon), propriétaire, à Wimille.
De Saint-Gënéroux , professeur d*hydrographie et de
mathématiques, à Dunkerque.
De Sayaey (L), professeur, à Arras.
Desghaiips ob Pas, ingénieur des ponts-et-chanssées
et inspecteur de la Société française d'archéologie,
membre honoraire de la Société dnnkerquoise, à St.-
Omer.
Deschamps (Aogcfste), membre correspondant de la
Société dnnkerquoise, id.
Desjardins ( Abel), doyen de la Faculté des lettres, à
Douai.
Deschilt (Tabbé), curé, délégué de rinstruction
publique , à Téteghem.
Des MonuNS (Charles) , président de la Sodété Lin-
néenne et inspecteur diirisionnaire de la Société
française d'archéotogie , à Bordeaux.
12 CONGfilES^ ARCHÉOLOGIQUE M FRAKCE.
HM. De Smyttsr^ , m^Mlecin en cbef de l'Asile, k liiie;
Dr Siiyttrre , niaire, à Gtsifi.
Db Smyttere , maire ,.à WyUen
De8T1CI(PI( , reqtier, à Dunkerqae,
De Vargas, ancien dircçteqr de radmioiUMtiQn dfile,
i Si*. -Croti^-de-TéttériffQ ( lies Canaries }. ;
Deswarte, curé-doyen de Su-Martip, à Dunkerqne.
De Traubcoukt (le marquis), propriétaire, an châ-
teau de Tramecourt, prèsd'Hesdin (Pas-de-Calais).
Develle , architecte de la ville et membre titulaire ré-
sidant de la Société dunkerquoise , i Dunkerqne.
De Verneilh (Félix), inspecteur de la Société fran-
çaise d*archéologie, à Nontron ( Haute* Vienne ).
De Verneilh (Jules) , membre de la Société française
d*arcbéologie^ id.
Devey, esq'. , architecte , à Londres.
Deyëy , notaire , à Esqoelbeck.
DsTiLLE (Gh.-S.-C. ), membre de FAcadémie des
sciences, conservateur de la section géologique au
collège de France . à Paris.
De Villbbs (Georges)^ adjoint au maire deBayeuz,
à Bayenx.
Dewulp ( Louis ) , négociant et conaol de Belgique ,
à Dunkerque.
D'HÊBicoURT ( le comte ) , membre de Flnstitot des
provinces, secréuire-général deTAcad^mied'Arras,
à Soucbez ( Pas-de-Calais).
D*HÉRiGOURT (fils), à Souchez.
D*Otreppe de Bouyette (Albert), président de Tln-
stitut archéologique Liégeois, membre de l'Institut
des provinces^ à Liège.
OiEGERiCK , vice-président de rAcadémie d'archéologie,
à Anvers.
XXTU*. 8ESSIOH9 A DQIIU1IQ9B. 13
MM* 0IIBU3 • percepteor » H i>«Bkerqiie«
OCCHATISAUt iBiiFooé* id.
DOMAIL (P. ) t hispecteor des Douanes, id.
DoBAfiT » lîemenaiii des pompiers , id«
Durant ( Tabbé) , directeur de l'inaiiiation de Notre-
DameHles-DoAes » id
DCREAU ».8ecrétiire-géiiéral de la PréCectore, à lille.
DURIAU (Frédéric)» doclear en médecine, à Donkfllqoe.
DURIN ( Henri) , négociant et membre dn Conaeil mu«
nicipal , id. .
DcsAOssot • membre du Conseil mankipal et membre
titulaire résidant de la. Société dunkerquoise ^ id.
Du Soulier (Henri), propriétaire, à BouIogne-sor-Mer.
DUTOIT (B. ), docteur en médecine, à Donkerqne*
DuTOiT (B.) père, naturaliste, id.
Eyerhaert , avocat et membre titulaire résidant de la
Société donkerqnoise , id.
Fauqubt, maire et membre dé U Sbciété d'archèatogie,
à Âvesnes.
Ferguson fils, membre de ploaienrs Sociétés samtes,
à Amienu
FÊROiv ( Hector ) , président de la Chambre de com-
merce et négociant , à Duokerque.
FÊRON-MOREL , négociant , id. .
FiRMENiGH (Jean-Mathieu),; homme de lettres, à Berlin.
FtAUENT, architecte et membre de la Société duoker-
quoise , à Dunkerqoe.
FORGADB (Edmond de),.coB8ervateprda mosée» îd.
FOSSET , professeur au collège , à Âvesnes.
FounrviER , chef du service de la Marine, à Duokerque.
F0URNIER9 sous-commissaire de marine et membre titu-
laire résidant de la Société dunkerquoiae , id.
Gaspard (" Auguste) , avocat, à Duukerque.
Gassmann (Emile), membre titulaire résidant delà Sô-*
ik GONOfeS AECHtoEX)GIQDB IMS FEAITGE.
MH. dété donkerqiraise et OMÉibreoorrespoiidaiit de F Aca-
démie d'archéologie de Belgique , à Dttnkerqae.
GATEAU, avoeat» greffier du Triboual de coiniiierce, id.
Gaugain ( L. ) , trésorier de la Société française d'ar-
cbéologie^ii Caen.
Gat de Vernon ( le baron ) , anden officier d'État-
major» ï St «Léonard ( Ëadie-Vienne ).
^BNTUrDESGAMPS , adjoint au maire, à Lille.
Gérard» sons-préfet et membre honoraire de la So-
ciété dnnkerqnoise^ à Dunkerqne.
Gilbert » président do Cercle d'harmonie, id.
GiLUNG (John), rentier^ id.
Ghysel (René ), négodant , id.
GoFnN-DELRUE, avocst, à Mons.
GOJARD, membre titulaire résidant de la Société donker-
quoise et ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, ï
Donkerque.
GMART, membre de Tlnstitnt des provinces, à St-
Quentin.
OosRART , n^ociant , à Avesnelles.
GouDABRT, notaire et membre du Conseil d'arrondis
sèment f h Hondschoote.
Gros ( Charles ), médecin en chef de l'hôpital , à Bon-
logne-sur-Mer.
Gdesnor • profes^r au collège , à Ârras.
OuiLLEum ( J.-J. ), recteur de l'Académie, à Douai.
GuiLLEUiM (Ernest), avocat, à Avesnes.
GuTHun (l'abbé Aloise), professeur de philosophie , à
Golmar.
GÎfrHLiN , professeur d'allemand et secrétaire-adjoint
de la Sodété dunkerqooise^ à Dunkerque.
HAPPRBIN6UE ( Mff. ) , prélat romain , protonotatre
apostolique et officierde Tinstruction publique, ï Bon-
logne-sur-Mer.
XXm". SESSION, A DVNKERQUB. Î5
BIM.HAI6NEBÊ (Tabbé Daniel), directeur des archiTes
maBîdpales, secrétaire honoraire de P Académie des
Quintes de Rome, à Boulogne-sor-Men
H AMMAN ( Th. )i négociant , à (étende.
A ANNOTE (Félix ), membre de la Société archéoiogiqoet
ï ÂTesnes.
Habgoubt , trésorier de la Société d'agricaltare , k
Dnnkerque.
Hebenstreit (l'abbé) , professeur, ^ Colmar.
Hbcqubt-Vanbapenbusgh, négociant-armateur, à Dnn-
kerque
Heid , maître de chapelle, id.
Hennebebt de FoBCEyiLLE, commandant d'artillerieen
retraite, id.
Heuguêbabt ( l'abbé )> vicaire, à Avesnes.
HiLST ( François ) , propriétaire , à Herzeele.
HooBNAEBT, médecin, à Esquelbecq.
HoYELT ( Anbert), officier des douanes , à Dunkerqne.
HoTELT (Edouard), membre titulaire résidant de la
Société donkerquoise, notaire et juge suppléant an
Tribunal dvil , id.
HoTELT (Emile), négociant, id.
HovELT (Ernest)» licencié en droit et avoué, id.
BOYELT ( Léon ) , percepteur , id.
RUBBBT aine , propriétaire , à Petite-Synthe.
HuGDET (l'abbé), à Ath (Belgique).
IMBEBT DE LA Phalecque, membre de plusieurs So-
ciétés savantes, à Lille.
James (Sir Walter), baronnet, membre de la Société
archéokgique du comté de Kent, à Sandwich,
comté de Kent (Angleterre).
JOLLY, sous-commissaire de marine, à Dnnkerque.
JimB, sons-inspecteur des Douanes, id/
16 GON«RËS ARGHiOLOGIQUE DE FRANCE.
MM. Juste (Théodore )« conservateur in Rfasée d^antiqQités,
miembre de l'Académie royale de Belgique» à Bmiellea.
Kebytn DE tETTBNHOYE (le baroo)» membre de l'Aca-
démie royale die Belgique^ à St^Mtohel-les^Bragea.
KiEN (Beojaraio), membre de plosiean Sociélés sa-
vantes , ï Dankerqoe.
Kmockbr (Edward)» esq., ancien maire de Dontres,
membre de la Société archéologique do comté de
Kent, ^ Gastle-HlU , près de Douvres (Angleterre).
KUHUfANN (F.)* membre correspondant deTInstilnt,
professeur de chimie et président de la Chambre de
commerce , à Lille.
Laborderie, docteur en médeeiBe« k Limogea»
Laborderib (M"^.)-, id.
Lahocssb 9 propriétaire* à Lyon.
Labibert, vérificateur de f enregistremeai^ k Duakorque.
Lande AU fils, fabricant, à Watten.
Landbon , cultivateur , à Brouckerqne.
Landsheebb , curé-doyen , à Graveli0e&
Labking, secrétaire de la Société archéologique du
comté de Kent, à Ryarsh (Angleterre).
Lauwers, contrôleur des Douanes r à Dnnkerquei.
Lebleu , agent-voyer principal , id.
Lebleu, ancien .député, commandant du génie et
membre titul résidant delà Société donkerquoiset id.
Lebleu , docteur en médedoe, à Paris,
Lebleu » avoué , à Dunkerque.
Leclebg (Tabbé) , professeur au collège St -Martial^
à Limoges.
Legoutb, curé de St. -Nicolas et grand-doyen de l'ar-
rondissement de Boubgne, à fioulogne^ur-Mer.
Le Comte ( Tabbé ), vicaire de St. -François, au Havre.
LEDur4 ( Hippolyte), professeur et compositeur de mu-
sique , à Dunkerque.
XXm\ SESSION 9 A DDNKEBQOE. 17
MM* Lefesybs ( Alphonse) » condactear des ponts-et-
chaasséesyà Boobgne-^sur-Men
Lefebybb ( Alexandre ), ingénieur cWil , ^ Dunkerque.
Lefebviœ , avocat et membre du Conseil municipal, id.
Le Glat ( André ), directeur des Archives , correspon-
dant de l'Institut , président de la Commission histo-
rique du département du Nord, inspecteur division-
naire de la Société française d'archéologie , à LiUe.
Le Glat ( J. } > membre correspondant de la Société
dunkerquoise, id.
Legband ( Albert) , président de la Société des Anti-
quaires de la Morinie , à St. -Orner.
Legband , professeur au Collège , à Bergues.
Le Gband de Reulandt , archéologue , à Anvers.
Lehot dd Ferbage , propriétaire , à Caen.
Leleu , capitaine du génie , à Gravelines.
Le Haistbe-d'Anstaing ^ président de la Commission
archéologique , à Tournay ( Belgique ).
Lemoine , inspecteur des Contributions indirectes , à
Dunkerque.
Lenglet , chef de bataillon du génie , en retraite , à
Avesnes.
LÉO Dbouyn , inspecteur de la Société française d'ar-
chéologie ^ membre de l'Institut des provinces, à
Bordeaux.
Le Petit, curé-doyen , secrétaire-général de la Société
française d'archéologie, à Tilly-sur-Seulle.
Lepolabd , chef d'institution , âi Dunkerque.
Lebnout ( E.) , docteur en médecine, à Wormhondt«
LeBOT , pharmacien , à Dunkerque.
Lebot (Alphonse), professeur d*archéologie à PUni-
versité , à Liège.
Lebot (Camille) , homme de lettres, à Bonlogne-sur-Mer*
2
18 CONGRÈS AHGHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
UM. Lbstiboudois, conseiller d'État et membre de rinslitot,
à Paris.
Leurele , caré et vice-doyeo , à Zegerscappd.
LiEM» avoué , à Dunkerqae.
Lieyen (Âoguste ) » propriétaire , id.
LiEVEN ( Edouard ) t avocat , id.
Lion (Jules], conducteur desponts-et-chaussées, à
Su Orner.
LiOT DE NORBEGOURT , membre de la Société des
Antiquaires de la Morinie et receveur des Domaines, id.
LOOTGIETER. (l'abbé) , professeur, à Dunkerque.
LoUF ( Louis) , curé, à Mardyck.
Lucas, juge au Tribunal civil, à Dunkerque.
LYSENSOONE (A.-T. ), membre de la Société d'agri-
culture , à Bourbourg.
Mahias ( E. ), avocat , à Rennes.
Mabieu (Henri), fabricant de sucre, vice-président
de la Société d'agriculture de Dunkerque^ à Cappelle.
Maillard ( Charles ) , libraire et ancien professeur ,
à Dunkerque.
Mallet^ ancien notaire , à Baveux (Calvados).
Malo (Gaspard), armateur et ancien député, à Dun-
kerque.
Manotte ( Louis ) , directeur de l'Orphéon , id.
Manotte (Théophile) , négociant, id.
Maresgaille de Courcelles, inspecteur de la Société
française d'archéologie , à Lille.
Marmin-Pamart , sous-inspecteur des Postes et ad-
ministrateur du Musée, à Boulogne-sur-Mer.
Martindale , rentier , à Dunkerque.
Mathorez(A.)> membre de la Société dunkerquoise,id.
Matan, receveur principal des Douanes, id.
MSNNEBOO , docteur en médecine, id.
XXm\ 8B8SION , A OCNKERQDK» 19
BIM. Mbueisse m Saint-Hilaire (MaiiaiHeo), proprié-
Udre, à Dankerqoe.
Meurissb de Saiikt-Hilairb (Adolphe) , propriéuire ,
à Berguea.
MliXE , littérateur , à Dooai.
Mulet » profeaseor de logiqae et membre titulaire ré-
aidaiit de la Société dunkerquoise, id.
MiLUGAM (le RéT. H. M. U. A. )• membre de la Société
archéologique du comté de Kent, à Suttoa- Valence
(Angleterre).
Mollet » maire et président honoraire de la Société
dunkerquoiae , à Dnnkerqne.
MONTEUOIS, avoué, id.
MORAEL, membre du Conseil général, docteur en médecine
et membre titulaire non résidant de la Société dun*
kerqnoise, à Wormboudt.
MOREL-ÂGIE, négociant , à Dunkerque.
MOREL ( Benjamin ) , ancien député , président de la
Commission administrative du Musée, id.
MOREL( Alfred) , négociant, id.
MuoTZ ( Jules ) , propriétaire , id.
NiLSON (S. ), ancien professeur d'histoire t à Stockholm
(Suède).
Nys , proprJéuire , membre de la Société française
d'archéologie , à Dunkerque.
OODOT, directeur de l'usine ChoM, à Coudekerque-
Branche.
Cutters, architecte, à Bergues.
Paillard (Alphonse), préfet de Lot-et-Garonne, à Agen.
Pasquier ( Lucien), étudiant, à Paris.
Paeiele , curé , à Esquelbecq.
Pardiag (l'abbé J.-B. ), membre de la Société fran-
çaise d'archéologie, à Bordeaux*
20 GONGBfiS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
MAL PATN, ancien maire de Doavres (Anglelerre).
Pensuet, associé libre de la Société donkerqaoise » à
Donkerque.
Feret* chef de gare, id.
Peter YNGK, ancien receveur particulier des finances, id.
Pbtitqobux , directeur des bateaux à yapeur à hélice
du Nord, id.
Petyt ( Auguste ) , banquier et président de la Caisse
d'épargne, id. ^
Philippe ( Alphonse ) , vice-président de la Commission
du Musée, id.
Philippe- ViLLETTE, ancien n^octant et juge au Tri-
bunal de commerce , id.
PiGALLE, percepteur, id.
PiGAULT DE Beaupré, ingénieur des ponts-et-chaussées
et membre titulaire résidant de la Société dunker-
quoise, id.
Plaideau-Oblieb, propriétaire, au château d'Ozdaere,
près de CasseL
Plaideaxj (Numa), courtier maritime, à Dnnkerque.
Plogq , ingénieur des ponts-et-chàussées et membre de
la Société dunkerquoise, id.
Ponghard (Eugène), inspecteur de la librairie anglaise,
homme de lettres^ à Boulogne -sur-Mer.
PoNTHiEUX (Nicolas), fabricant de carreaux mosaïques,
à Auneuil, près de Beauvais.
Prikgle (le major) , consul de Sa Majesté Britanniquei
à Dunkerque.
QUENEZ , avoué, id.
Quenson, ancien député» président du Tribunal civil
et membre du Conseil général^ à St.-Omer*
Quillagq (L*. ) , membre du Conseil mun. , à Dunkerque.
Quillagq filsi id.
xxnr. SESSION ^ a dunkerqob. 21
MII.QiilQurT < François }«oflkier d'ÂcacHmie et membre
titulaire résidant de la Société dunkerqurnse, ï Dun-
kerqoe.
Raugb-Lirnabt, armateur, id.
Rbgnieb (Mg^ ), archeréque de Cambrai, membre de
la Société française d'archéologie, à Cambrai
Regodt (Aleiandre), propriétaire-cultivateur et vice-
présideot de la Société d'agriculture, aux Moëres.
Reighensperger (Auguste), conseillera la Cour d'appel
et député, à Cologne (Prusse).
Reighensperger , conseiller à la Cour de cassation , à
Berlin (Prusse).
RiGOT ( Eugène), trésorier des Invalides de la Marine ,
à Dunkerque.
RiDDBt (sir W.-B.). baronnet , membre de la Société
archéologique du comté de Kent, à Londres.
RlPALDi (le comte de) , délégué de l'Académie espa-
gnole d'archéologie, à Madrid.
Roy-Pierrefitte (l'abbé), membre de la Société fran-
çaise d'archéologie, à Limoges.
RONSE (Edmond), archiviste, à Furnes( Belgique).
Salohez (Daniel), membre du Conseil municipal, à
Dunkerque.
Salomon, receveur des Douanes, à Dives.
Sainte-Beuve , membre de l'Académie française , pro-
fesseur de poésie au Collège de France, à Paris.
SÉGUIN (Jules), archiviste, à Annonay ( Ardôche).
Sghadbt , avocat , à Dunkerque.
Sghoutheer , membre de la Commission du Musée, id.
Sgott ( Mg'. Edvirard), curé*doyen , camérier du pape ,
à Aire-sur-la-Lys.
Serlets-Cova , rentier, à Dunkerque.
Simon, vériGcateur des Douanes, id.
22 CONGRfeS ARCHtOLOGIQUE DE FRANCE,
MM. Smith ( Joho ) , direotmir de la fihuife , k laBroockt-
traeCe « près d'Hombchoote.
SOBTENAKT, négociant et armateor, à Dookerqoe.
Soudant , agent-voyer principal » à Hazebroock.
SOUQUET (G.) 9 Tlce-consnl de Danemarck et membre
correspondant de la Société denkerqaoiae , à EUples
(PasHle-Calais).
Stuabt-Mbnteath ( Charles), à Entry-Hill-Hoase-Baih
(Angleterre).
Stoabt-Mentbath fils , id.
Stirlirg (sir Walter), baronnet, membre de la Société
archéologique da comté de Kent » à Tonbridge- Wdis
( Angleterre).
Stone (ReT. Gan.), membre de la Société archéologique
da comté de Kent, à Gantorbéry (Angleterre).
Tailliar , conseiller à la Cour impériale , membre de
rinstitut des proYinces , à Douai.
Tamboise, fabricant de sucre, à Rouvrd (Pas-de-Calais).
Terquem , professeur d'hydrographie et membre Uln-
bire résidant de la Société dunkerquoise, à Dunkerque.
Thelu (Alexandre), propriétaire, id.
Thelu père, médecin , archiviste de la Société dun-
kerquoise^ id.
Thêmaro (Pierre-Joseph), chanoine honoraire delà
métropole, membre de la Société française d'ar-
chéologie, âi Cambrai
THiERT(Aug.), consul de Suède et Norw^e,à Dnnkerqoe.
Trystram , négociant, à Dunkerque.
Thubin , docteur en médecine, id.
TiLLiEB, commissaire-priseur, id.
TiTELOUZE DE GouBNAT(Ch.) , au châteaudo Uarques
(Pas-de-Calais).
TiTELOOZE DE GOUBNAT (Amédée), id.
XXTH*. SESSION, A DDHKERQUIL 23
flILTop .( Cb.nJo6eph ) , caré» cbanoine^onoraire , k
Garvîn (Nord).
TOURNIER , juge aa Tribunal civil» à Lille.
TuooT, GOttserrateor du Musée et professeur an Lycée ,
membre de la Société française d'arcbéologie^ à
Moulins (ÂlBer).
Vallée» ficaire-général et membre de la Société fran-
çaise d'arcbéologie» à Cambrai.
Vallon, préfet do Nord, à Lille.
Van Brabamt (£. ), négociant, âi Dunkerque.
Van Brabant ( L. ). négociant , id.
Vancassel, inspecteur des Douanes, id
Vandamue-Bernier, trésorier de la Société royale des
Beaux-Arts et conseiller provincial, à Gand.
Vanden Kerckboye ( Hilaire-Josepb } , propriétaire et
maire, à Volkerinkhove.
Vanoen Peereboou, membre de la Chambre des repré-
sentants de Belgique et bourgmestre de la ville
d'Ypres , à Ypres.
Vandepillb, professeur au collège, k Avesnes ( Nord ).
Van de Potte , chanoine , curé-<loyen, à Poperinghe
( Belgique ).
Vandergolme ( Alexandre ), vice-président de la Société
d'agriculture, è Dunkerque.
Vandergolme ( Emile ) , agent de change, id.
Vanderest , homme de lettres et consul de la Repu-
Mique Argentine, id
Van dew ALLE , membre du Conseil municipal, id.
Vandezande, associé libre de la Société dunkerquoise, id.
Vandriyal (Tabbé), chanoine-honoraire et directeur
au Grand-Séminaire, à Arras.
Vanhende (Éd ), numismate et maître de pension, à
Lille.
2& CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
MUf. Van LEifPaEi< de Nieuwvonster , membre de b
Chambre des représentants et ancien sénateur» à
Bruxelles.
Yeagodstee (Frédéric), secrétaire de ia Société d'agri-
culture et conducteur des waêteriogues» à Bonrbourg.
Verharnb, négociant et membre du Conseil municipal»
à Dunkerque.
* Yeelbye (Charles) « maire et vice-président de la So-
ciété d'agriculture de Dunkerque , à Bergues.
Verlet (Alfred), fabricant de sucre , à Quiestede ( Pas-
de-Calais ).
Verlet (Victor)» id.» id.
Verlingue , directeur des Douanes et des Contributions
indirectes » à Dunkerque.
Verlï (Chartes), architecte» membre de plusieurs So-
ciétés savantes , à Lille.
Vernimmem , propriétaire et ancien membre du Conseil
d'arrondissement , ï Cassel.
VfiRSMÊE, receveur municipal, à Dunkerque.
Villettb, notaire honoraire , à Wormboudt.
Vincent , membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, à Paris.
Vjroux, membre de la Société d'archéologie, à Avesnes.
ViTSE DE Fontaine, propriétaire, à BoUezeele.
Voisin , vicaire-général , à Toumay.
Wakernie (Désiré), conservateur du Musée, à Cassel.
Weuaere • membre de la Société d'agriculture » à
Warhem.
WiLLEMS, avocat et membre du Conseil municipal» à
Dunkerque.
WiNDRiF, docteur eu médecine, à CasseL
lYiNTEB , ingénieur civil , à Dunkerque.
^Voussen » négociant , id.
XXm*. SESSION 5 A DrNKBRQinCi 25
MM. Wykeham-Martin (Ghairles), anden membre da Par-
lement, Yice-préûdent delà Société archéologique da
comté de Kent , an châtean de Leeds, près de Maid-
stone (Angleterre).
Zandtgk (Henri), docteur en médecine et membre
titulaire résidant de la Société dunkerqnoise, à Dun-
kerque.
M. le Maire se lève et ^ au milieu d'un profond silence,
s'exprime en ces termes :
« Messieurs,
La ville de Dunkerque , dont j*ai l'honneur d'être l'in-
terprète naturel dans cette enceinte, vient vous présenter ses
remercîments et vous exprimer sa reconnaissance pour la
fayenr éclatante que vous lui accordez en l'illustrant de Totre
présence, en lui apportant le concours de vos lumières et de
▼08 talents.
• L'ancienne capitale de la Flandre maritime, justement
fière de posséder dans ses murs tant d'hommes d'élite en
tous genres, présidés par M. de Caumont, dont le nom doit à
d'importants travaux une juste et immense célébrité; Dun-
kerque, qui, dans son collège communal de plein exercice ,
dans sa Société d'encouragemlBut à qui elle est redevable, je
me plais à le reconnaître , de la tenue de la présente session
du Congrès de la Société française d'archéologie et de l'In-
stitut des provinces; dans le Comité flamand de France, dans
h Société d'agriculture, dans sa Bibliothèque et son Musée,
possède des éléments variés de progrès pour les sciences ,
l'industrie, les lettres et les arts; Dunkerque, dis-je, recevra
de vous. Messieurs, celte forte et salutaire impulsion que
vous imprimez partout aux études et à la civilisation, et gar-
26 CORGRtS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
dera avee une profonde gratilade daiia set annales la mémoire
de vos sotennelles assises.
« Mais je ne Tenx pas retarder plas long-temps TooTer-
tnre de Yotre intéressante séance; je n'ai pris la parole,
Mesaievrs , que ponr tous dire avec Teffasion du cœur, an
nom de la ville que j'administre : Soyez tous les bienvenus ,
et puisse l'accueil affectueux qui vous est offert obtenir une
place dans vos bons souvenirs! »
De nombreux et sympathiques applaudissements couron-
nent cette simple et touchante allocution, comme pour rendre
plus sensible au Congrès la reconnaissance que lui porte la
ville entière.
M. Derode^ l'un des secrétaires-généraux , obtient ensuite
la parole et s'exprime ainsi :
c II y a trois ans ï peine , et la première fois qu'elle nous
apparut, la pensée de réunir à Dunkerque une session du
Congrès archéologique nous semblait une témérité.
c Ceux de nos amis à qui elle fut d'abord communiquée ,
en jugèrent de même. La réalisation d'un tel projet leur
semblait si peu probable !. .. quelques-uns même la qualifiaient
de chimère.
« Pourtant, à mesure qu'on l'examinait de plus près, on
y entrevoyait une nouvelle condition de réussite , et lors-
qu'enfin on se décida à la faire paraître au grand jour, on la
vit accueillie avec une bienveillance unanime.
c Et aujourd'hui , voilà que la prétendue chimère devient
nue réalité ! Le résultat final dépasse, de beaucoup, toutes les
hardiesses de la théorie I tant il est vrai que ce qui est bon a
en soi une puissance en laquelle les gens de bien n'ont pas
toujours assez de foi I
c Et voilà que k à 500 signatures nous ont assuré l'adhésion
des hommes dont nous avions ambitionné le suffrage I Banis
XmW SESSION 5 A DVlCKEllQtlB. 27
dignitaires» sommités de la science et de la littératore, écrivains
illustres, modestes travailleurs, amis de l'étude sérieuse et de
la recherche persévérante..,, tous, vous avez favorablement
répondu à notre appel ; tous, vous nous avez tendu une main
amie et donné d'encourageantes paroles !
c( Votre présence en ce lien nous donne enfin Tassurance
que notre espoir était bien fondé. Grâces vous en soient
rendues, Messieurs ; recevez les remerctments de la contrée
tout entière.
« Car cette session qui, pour vous^ peut-être, n'est qu'un
simple Congrès , c'est-à-dire une de ces œuvres formant la
série d'une existence vouée à l'apostolat de l'étude; cette
session a, pour nous, un bien autre caractère. C'est, pour
tout le pays, une époque mémorable; c'est le moment de la
réhabilitation d'une contrée intéressante laissée trop long-
temps dans un injuste oubli. Cette inauguration est en
quelque sorte , pour la Flandre maritime ^ ce qu'est pour
l'adulte le jour où il atteint enfin le seuil de sa majorité.
En présence de ses parents, de ses mattres, de ses amis; en
présence du Conseil de famille , Dunkerque prend possession
d'un droit précieux qui loi sera désormais assuré « celui de
tenir sa place parmi les cités intelligentes et d'y faire enfin
valoir son individualité méconnue !
c A qui s'en prendre du déni de justice qui va enfin être
réparé !... A tout le monde I... à personne , par conséquent:
un enchaînement de circonstances fatales explique^ — sans le
justifier,— l'interdit où semblait tombée la Flandre maritime.
c Oubliée dans ses lagunes et ses marais , depuis l'époque
où César en fit la conquête , la Morinie n'avait guère figuré
dans l'histoire. Dunkerque n'y apparaît elle-même que d'une
manière indécise , et relativement, assez récente. A une époque
encore inconnue , vers le VU*, siècle peut-être, sur la grève
de la mer du Nord, deux hameaux s'étaient plantés au sommet
28 CONGEÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
de deax dunes Toisines. L'un prit pour patron saint Éloi,
Tapôtre de la contrée ; Tautre , saint Gilles. Une troisième
boorgadë se constitua plus à Test et , il y a deux ou trois
cents ans , changea son nom primitif de Pierkepaps en celui
qu'elle porte aujourd'hui, nom brillant et sonore le Roo^
sendaH (le val aux roses),
< Entouré de murs au IX*. siècle (ou au X*. ), St -Gilles
perdit son nom et devint Dunkerque. St. -Éloi, devenu fau-
bourg de la nouvelle ville , en resta séparé jusqu'au XYII*.
siècle, jusqu'au moment où Louis XIV l'incorpora à la ville ,
il y a deux cents ans à peine.
c Par sa situation , par suite des travaux de dessèchement
exécutés dans la contrée , par les formidables remparts dont
elle fut entourée, par le courage et l'industrie de ses habitants,
Dunkerque avait acquis une certaine réputation et prenait
graduellement une importance qui ne fit que s'accroître sous
le règne du grand-roi. Convoitée par l'Espagne, la HpHande
et l'Angleterre qui la disputaient à la France, elle fut l'enjeu
de bien des batailles, la condition de bien des traités. Offerte
en holocauste pour le salut commun et sacrifiée au commen-
cement du XYIII*. siècle, elle fut laissée expirante au milieu
des débris de ses remparts et des ruines de son port. Hélas !
on l'oublia bien vite, et avec elle tout le territoire y attenant.
Au vaillant soldat mort en combattant , on crut ne pas devoir
de funérailles ! on ne songea même pas à lui donner la sépoU
ture ! Le temps s'en chargea, et l'on sait comment il travaille.
c A cette circonstance décisive s'en joignirent d'autres
dont on n'a pas généralement apprécié l'importance : séparée
du groupe auquel la rattachaient les mœurs, les traditions et
surtout la langue , la Flandre maritime n'appartint d'abord
à la France que nominalement ou administrativement. L'idiome
flamand était une barrière sous laquelle aimaient à se retran-
cher les anciennes affections ; cette barrière était certainement
XXTU*. SESSION j ▲ DUNURQUE. 29
à daire-Toie» cependant elle a suffi pendant long-temps pour
isoler le pays et en écarter l'action directe de la propagande
française. Àojonrd'hui même éHe n*a pas disparu entièrement;
certaines publications, que leur bon marché tait parvenir par-
tout, ne sauraient s*insinuer dans nos campagnes où la langue
teutonique domine encore. Nous ne craignons pas de le prédire :
dans plus d*un Tillage de notre arrondissement, on célébrera
en flamand le troisième séculaire de l'ordonnance royale qoi
proscrit la langue flamande et donne à la langue française la
supériorité officielle.
• Maintenue ainsi séparée de ce qui aurait pu la faire
TÎTre, notre contrée demeura quelque temps dans une sorte de
stupeur et de léthargie où elle s'oublia elle-même; où, par
conséquent, les autres l'oublièrent
€ Aujourd'hui, Messieurs, les circonstances ont changé.
Une nouvelle ère commence , le Congrès l'inaugure. Le pays
renaît à la vie intellectuelle ; il sort de l'état de syncope où il
était resté assez long-temps pour laisser croire que la vie
l'avait abandonné.
c A l'occasion de ces assises, chacun a fait son devoir: la
population a fourni 250 adhérents au Congrès ; le Conseil
municipal a été unanime à voter un subside; la Société
d'agriculture ; la Commission du musée, le Comité flamand ,
la Société dunkerquoise se sont misa votre disposition et vous
apportent unconcoursdévoué, une sympathie franche et entière.
• A vous , Messieurs , d'utiliser toutes ces bonnes vo-
lontés, d'améliorer ce vieux sol flamand, d'y répandre la
lumière , la chaleur, h fécondité. »
M. de Caumont se lève alors et , en quelques paroles dites
avec cette éloquence du cœur qoi caractérise si puissamment
l'illustre directeur de la Société française d'archéologie , il
remercie M. le Maire , et en sa personne tonte la ville, de
30 CONGRÈS ARGBÊOLOGIQUE DE FRANGE.
rempressemeDt et de la boDoe et intelligente volonté dont
chacoQ a fait preaTe en cette occasion. Il augure d'beoreax
résultats d*un concours si nombreux et si sympatbique,
auquel s'associent tant d'bommes distingués,
M. de Caumont s*étant ainsi exprimé , M. Gâtblin , secré-
taire-adjoint de la Société dunkerqnoise et professeur d'alle-
mand au collège de la ville, donne lecture d'une pièce devers
dont il est l'auteur.
Nous craindrions d'ôter tout son charme à cette poésie en
l'analysant , et nous ne pouvons mieux faire que de céder ta
parole an poète lui-même.
il|ommage f oHtqvc on CoKgrb arcl|é0lo)tqitt ht Bnnktnptf.
Gomment la Poésie , indocile éoolière,
Vient-elle se mêler au congrès des savants :
Bile qui fit toujours l'école buissonnière,
Livrant sa chevelure et sa pensée aux vents?
N*a-t-elle donc plus peur des noms scientifiques ,
Ni du sévère aspect des prêtres du savoir ?
Ott vient-elle agiter ses grelots satiriques
Et dénigrer ce qu'elle a peine à concevoir?
Non , non : la Poésie assiste à votre fête
Dans Tunique désir de vous j rendre honneur»
Et de vous démontrer que la mauvaise tète
Est, chei elle du moins, compagne d*un bon cœur.
D'ailleurs, la Poésie honore la science,
Elle en admire aussi les glorieux progrès.
Et projette, avec elle, une utile alliance
Pour servir en commun tous les grands intérêts.
Mais r Archéologie, amante des vieux ftges.
Et gardienne de tant de trésors curieux,
A surtout captivé ses chaleureux hommages,
Et lui parait avoir des attraits merveilleux.
Car le vieux temps est plein de jeune poésie :
XXTU*. SESSION, A DraKERQOB. Si
A force d*èlre aodeoi tout y «anblt! ikritmni}
La Térité s'y joue avec la fantaisie
Et présente au poète un magique tablean.
C'est un efaamie pour lui d^égarer sa pensée
Au milieu des tomiieaux des sièdes accomplis ,
Et , dans l'éclat mourant d*uDe splendeur passée t
De bfttir un beau rére arec de beani débris*
Quel charme il trouve encore au monastère antiqnet
Où TAme se recueille et se remplit d*émol,
Lorsque la brise vient réveiller un cantique
Sous des arceaux bâtis par des siècles de foil
Ailleurs, un doux roman jaillit d'une devise;
Un sombre drame hurle au fond d'un soupirail t
Un poème est sculpté sur les flancs d'une église.
Tracé dans un vieux livre ou peint sur un vitrail.
Partout qudqne légende, embellissant l'histoire,
Sur le tombeau des temps, sourit comme une fleur i
Et c'est pourquoi la Muse, enfant de la Mémoire,
Dans l'Archéologie a reconnu sa sœur*
Mais cette sœur aimable est aussi bienfaisante,
Et mérite surtout un honneur spécial
Pour son pieux travail qui, le mieux', représente,
A l'égard des aïeux, le respect filiaL
Oui, dans nos joun troublés, rongés d'impatience,
Et dont l'ardeur flévrense envahit l'avenir ,
Il est beau de servir la paisible science
Qui garde avec amour son culte au souvenir.
Car enfin, l'avenir, cet aiglon dans son aire,
An jour marqué par Dieu, prenant son libre essor,
Peut, aussi bien que nous, explorer notre terre
Et visiter au ciel les mêmes astres d'or.
Les fleuves descendront encore des montagnes t
Le lion régnera toujours dans les déserts ;
Les fleurs, tous les printemps, vêtiront les campagnes.
Et long-temps, à la sonde, il restera des asers.
Et l'homme et les désirs du roi de la nature
Non plus ne changeront : toujours l'esprit pensant ,
32 GONGRfeS A11GHÉ0i:.0GIQUE DE FRANCE.
En regfardant de près Humanité falore,
La trouTera semblable à eelie d*à présent.
Mais le passé s*en Ta , mais le passé s*ablme«
Arec tous ses secrets, dans la nuit de l^oubli ;
Et quand un siècle est mort , plus rien ne le ranime
Et sous un antre siècle il reste enseveli.
Gomme un fatsseau lancé sur l*océan des éges,
Chaqiieère rogne un jour et bientôt disparait
Dans un gouffre où, sans cesse, abondent les naufrages
Dont chacun , à son tour, submerge un grand secret
Sans doute, une heure encore, on voit flotter sur l*onde
Des débris dispersés , entraînés au hasard;
Mais bientôt vient la nuit de plus en plus profonde.
Et dans un noir chaos plonge en vain le regard.
Alors, nobles savants, vons seuls êtes les braves
Qui , malgré la nuit sombre et les flots menaçants ,
Des siècles engloutis recueilles les épaves
Dont les jours héritiers vous sont reconnaissants.
Vous allumes, au sein des épaisses ténèbres.
Un lumineux fiinal dont les puissants rayons
Vous aident à sauver les souvenirs célèbres
Des siècles naufragés avec leurs nations.
Et voici qu*aujourd*hui vous venei sur nos rives «
Où des ftges nombreux sont venus chavirer,
Où bien de grands débris, bien de nobles archives ,
Des gouffres de l*oubli restent à retirer.
Hommage donc à vousl La Flandre maritime ,
A votre seule approche, éprouve des transports :
Vous venez de paraître, et déjà , de l'abime ,
Le temps passé remonte et flotte vers les bords.
Partout le monde ancien se ranime et .palpite ;
Près de leurs petits-flls reviennent les aïeux ;
La Flandre ensevelie aujourd'hui ressuscite
Et révèle au présent son passé glorieux.
Sous la dune frémit le glaive des batailles ,
Et sous le vieux limon , la barque des Normands |
L*égli8e et le manoir relèvent leurs murailles
On montrent , sous le sol , leurs fermes fondements»
xxyn% SESSION y a dcnkerqve. 33
Un sonflle a seeooé les annales poudreuses*
Et tiré da sommeil tonreUes et beffrois ;
Et même des tombeaux les voix mystérieuses
RéTèlent le secret des races d^autrefoia.
J'entends las cbants du barde et le lointain murmure
Des ouragans du nord , dans les sombres forêts
Où rincttlte M orin disputait sa pâture
Aux fouves animaux , et son gîte aux marais.
Je vois Gésar qui passe, et le premier apdtre
Venant dresser la croix sur Tautel des faux dieux;
Pais riionme , d'une part , et l*OcéaQ , de Taulre ,
S*arrachant tour à tour Tem^nre de ces lieux,
Tentendsle < Dieu le veuti* des croisades anciennes,
Roulant du sud au nord , en tonnerre effrayant ,
Pousser, comme aqJourd*b«i, les nations chrétiennes
A voler au secours des martyrs d'Orient
rentends le bruit des camps et la rumeur des villes ,
Le métier du travail, le luth du ménesirel ;
Puis, guerres de doctrine et discordes civiles
Ravageant la dté , la hutte et le caste!.
Et ce vaste concert des voix de chaque époque
Retentit comme un chant de révélations ,
Qrade du passé que votre appel évoque
DansTintérêt futur des générations.
Aussi , salut à vous, au nom des vieux trouvères
Dont vous alla sauver les refrains égarés ;
Salut à vous, au nom des œuvres de nos pères.
Au nom des anciens jours que vous régénères I
Vous êtes tous venus pour une noble cause ,
Apportant et vos noms et vos brillants talents »
Afin qu'à tout jamais votre assemblée appose
Son immortel cachet aux ghrtres des Flamands.
Illustres fimdateurs, protecteurs magnanimes
Et promoteurs sélés de ee oouvfiau Congrès t
Dignes représentants de principes sublimes.
De peuples glorieux , d'immenses intérêts :
Prêtres ou magistrats , penseurs, hommes d'étude ,
Artistes, écrivains I grands esprits , nobles cœurs,
3
ZU CONCatS ARGHfiOLOGIQDE DE FRAHCS.
Duokierqne vomexpriaf à toas m graUtade,
Et le pays de Flandre est fier de f os OtTom,
Vous êtes les unis de nos gloires locale»;
La Flandre aura, pour tous» delagloiie en retour;
Elle ii|8crira ros noms dans p» riches annalei
Et les y relire toujours aTec amour.
Et ce Congrès brillaot, qui, dans i^ombffe des Ages,
Va porter ses rajons pour guider les esprits*
Ainsi qu*att firmament , les astres sur ces plages
Se lèrenl* pour guider la nef au sein des nuits;
Ce Congrès de savants de France et d^AUemagne»
D*érudils de Belgique et d^astres d^AlbUm ,
De flambeaux dUlaiîe et d'étoiles d*Espagnc,
Rayonnera toujours en constellation*
Le passé rend hommage à TArchéologie
Et le présent bénit le savant InstituU
Au nom de TaTenir enfin , la Poésie
' De Padmiration tous offre le tribut
L^humanité toujours bénira l'entreprise
De ceux qui du progrès arborant le drapeau ,
Et tracent dans ses plis la suprême devise :
Gloire à DieUt source et fin du Vrai , du Bien , du Beau,
Cet essai poétique, fréquemment interrompu dsns sa
lecture par les applaudissemente de rassemblée, est suivi
d'une notice nécrologique sur M. Petit-Genet, proiesseur
de mathématiques à Duokerque, mort en cette ville en
1842.
M. Carlier retrace la vie de M. Petit-Genet , né à Comi-
mont, en Lorraine, le 29 mai 1756, d'une famille de
paysans de la montagne, qu'il quitta dès Tâge de 18 ans, dans
le légitime espoir de se faire une position qui le mit à même
d'améliorer le sort de ses parents. Arrivé à Paris, il trouva à
se placer comme maître de quartier au collège Loois^e-
Grand, où bientôt il fut admis au rang des professeurs de
celte illustre maison. C'est là que le savant Laplace sut
XZTO*. mamojn, a, dohrei&qob. 35
deviser en lai ooe rare «ptiuide pour les naibématiqoes.
U fit eavoyer le jeiioe Peti£-Geoet saccesBiTemeot aox écoles
de Metz et de CbâkHU pour les y enseigner. Parti de cette
dernière ville , en 1793, levé par la preiaâère réquisition,
H. Petit-Geoel arriva à Méuères, iscorporé dans ime
compagnie d*artillerie. Il se fit ommaitre ti estimer des
hahitanis de cette ville frontière , an point qu'ils le nom-
mèrent nn des administratears dn district, et qu'il fut même
envoyé en mission pour aller réclamer, sur quelques points
d'intérêt pour la ville, à la Convention nationale. Ses amis le
firent alors rappeler à Paris pour y présider les conférences à
l'École normale qui venait de s'ouvrir. Mais les cours de cette
école ayant été presque immédiatement suspendus, Monge,
qui en avait été l'un des professeurs, engagea M. Petit^Genet
à se présenter au Concours institué pour recruter des maîtres
i renseignement tbéorique des études maritimes^ U sortit
victorieux de son examen public, passé le 22 mai 1795, et
fut nommé professeur de navigation à Dunkerque , où il ré-
sida sans interruption pendant cinquante ans , toujours assl-
dômenl livré aux devoirs de son professorat
H. Cartier rappelle tons les épisodes intéressants de la
loBC^ carrière de M. Petit-Genet, son excellent caractère,
qui le faisait généraleuMut aimer et accueillir, sa bienfaisance
qui attirait hvar lui le respect et les bénédictiooa 11 cite,
parmi les diverses générations d'élèves formés à l'école du
professeur et qui restèrent toujours ses amis, ceux qui furent
depuis le général d'artillerie Tiriet, le général du génie DauUe,
le général Evaiu, devenu plus tard ministre de la guerre en
Belgique, le capitaine de vaisseau de Bougainville, Tamlral
Massieude Clerval, l'amiral Roossin , le général Aupick, ces
deux derniers s'étant encore inscrits, en iStil , comme sou-
scripteursau monument qui fut élevé à leur vieux niattre dans
le cimetière de Donkerque.
36 gougrès archéologique db frange.
« Noas Toyageur égaré km du sol natal , dit eo terminant
fil. Carljer, revenu accidentellement aujourd'hui à Donkerqne
pour prendre part à la solennité qui honore notre ville , ^ la-
quelle nous portons toujours un souvenir filial, pour prendre
notre part de la réception qu'elle fait aux hommes d'âite qui
ont bien voulu venir nous seconder dans cette œuvre de la-
beurs scientifiques et de civilisation; nous sommes allé, ce
malin même , visiter les tombes de tant d'amis que nous
avions laissés ici et qui nous sont toujours chers. Dans cette
religieuse excursion, c'est avec une touchante émotion. Mes-
sieurs, que nous avons lu , sur la pierre de M. Petit-Genet,
ces mots simples comme l'était celui qui les a inspirés, ces
mots que bien des tombeaux fastueux envieraient, et que ra-
rement les grandes gloires de la terre obtiennent :
AU SAVAirr MODESTE I AU MEILLEUR DBS HOMMES I
SES ÉLÈVES ET SES AMIS.
« Messieurs , ce monument est fort honorable sans con-
tredit , mais il n'arrive peut-être pas à toute l'utinté qu'on
doit désirer de pareils hommages. Je proposerais, ce serait
fort peu coûteux et je m'y associerais de tout mon cœur ,
qu'une simple tablette de marbre, portant une inscription où
seraient rappelés en peu de mots les services de M. Petit-
Genet, fût encastrée dans le mur intérieur de l'École d'hy-
drographie de Dunkerqne.
c Cette tablette commémorativo serait un constant rappel
aux élèves de l'école, do respect qu'ils doivent aux maîtres
qui se dévouent à leur Instruction.
« Elle serait, en même temps, un encourageant espoir pour
les professeurs qui ont succédé à M. Petit-Genet, avec non
moins de zèle que lui, sans doute, et avec toute la science
que leur fonction comporte , mais auxqoeb l'âge et le temps
XXVir. SRSSfOHj A DUNKBBQUB. 37
font MQb défaut encore pour obtenir de pareils témoignages
de l'estime qnMls Inspirent »
La notice de M. Garlier s'adressait trop anx sympathies de
l'assemblée pour que des marques éclatantes de satisiacHon
loi fissent défant A Donukerque, il n'est personne qui n'ait
Gonsenré un souvenir de M. Petit-Genet , de cet excellent
Tieillard à qui la population maritime tout entière est sirede*
vable.
IL de Gaumont, président de la Société française d'ar-
chéologie, sous les auspices de laquelle le Congrès est réuni,
se lève et annonce que la Société se charge de l'acconiplis-
sement du vœu de l'auteur.
Les applaudissements de l'assemblée répondent à cette
généreuse initiative; l'inscription de la tablette projetée sera
conçue en ces termes :
A JEAN-JOSEPH PETIT-GENET,
NÉ A CORNIMONT ( VOSGES), LE 29 MAI 1756,
MORT A DUNKERQUE, LE 1". JANVIER 1847,
OFnCIER DE LA LÉGION -O'HONNEUR,
PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES, A DUNKERQUE,
DEPUIS LE 7 JANVIER 1796
jusqu'en 1842,
SES ANQENS ÉLÈVES RECONNAISSANTS.
1860.
M. Cousin , secrétaire-général , lit ensuite la liste des ou-
vrages offerts au Congrès , liste qui sera imprimée ultérieu-
rement» après quoi il fait le dépouillement de la corres-
pondance et mentionne :
Une lettre de M. le commandeur don Castcllanos, et de
M. le duc de Montemar , annonçant que l'Académie d'ar-
M COmftÈS ARGRtOLOGIQOE DE PIAHCB.
chédogie de Madrid a délégué an Gongrèa de Dmikan|M
S. £. don Joachim Âgollo, comte de Ripalda, amwiller royal,
eommittaire royal d'^ricukvre» préadett de rAcadémie de
Valence , etc. etc. ;
Une letire de M. MaBoel de Vargas , andes directeur des
aSaires civiles des îles Canaries, demeurant ^ St\-GrQti de
Ténérifie;
De M. Reicbenspei^r , conseiller à la Cour d*appel de
Cologne et naenibre de la Chambre des députés, en Prusse,
annonçant son arrivée au Congrès de Dunkerqne ;
De M. de Goler , général-major, i Carlsruhe;
De M. Wikebam-Martîn , vice-président de la Société ar-
chéologique du comté de Kent , qui fait part de sa prochaine
arrivée ;
De M. Roulez, recteur de l'Université de Gand, exprimant
ses regrets de ne pouvoir venir au Congrès ;
De M. le- baron de Roisin, de Tlnstitot des provinces
de France , eiprimaot les mêmes regrets ;
De M. Quételct, secrétaire perpétuel de TÂcadémie royale
de Belgique , et directeur de TObservatoire de Bruielles
(Mêmes regrets);
De M. le baron Kervyn de Lcttenhove, de l'Académie
royale de Belgique ( Mêmes regrets ) ;
De Mg'. Régnier, archevêque de Cambrai ( Mêmes
regrets ) ;
De M. Sainte-Beuve , de l'Académie française ( Mêmes
regrets);
De M. Guillemin, recteur de l'Académie de Douai (Mêmes
regrets);
De M. Abel Desjardins , doyen de la Faculté des lettres
de Douai ( Mêmes regrets ) ;
De M. KHblmann, correspondant de l'Institut, à Lille, qui
annonce sa prochaine arrivée ;
• XXVn*. SE9Sf01!f , A DtINKERQUB. 39
De Mg^ œ Ram , rectear de rCaîverâité de Loavaîn
(Héme^âvis);
De Bl. de Laplane , seerélaire^énéral de la Société des
ÂBlîquaîres de la Merinie , à St. -Orner ( Même avis) ;
De M. QaeDSOO , président de la Société d'Agricaitare de
Sl -Orner ( Méiue avis) ;
De M. E. de Goussemaker, président du Comité flamand
de France , exprimant tontes ses sympathies et celles de ses
collègaes pour le Congrès aaqoel il ne manquera pas d'as-
sister ;
De M. Cabaret, président de la Société archéologique
d'Avesnes ;
De M. le chevalier de Berlue de Pérnssis ;
De M. le comte de La Guéroonière, au château de
Tbouron ( Haute-Vienne ) ;
De M. le baron Gay de Vernon , de St. -Léonard (Haute-
Vienne ) ; s
De M. Mahias , avocat , à Rennes ;
De M. Alphonse Lefebvre , de Boulogne ;
De M°^. Dcnoix des Vergues, de Bcauvais.
Puis , M. le Maire annonce l'heure des réunions du lende-
main et déclare la séance levée.
MESSE EN MUSIQUE.
A 8 heures du matin, Mg'. De Ram, prélat romain, membre
de l'Académie royale de Belgique et recteur magnifique de
rUniversité de Louvain, célèbre, dans l'église St.-Élol, la
messe du Saint-Esprit , à laquelle assistent les membre» du
Congrès pour lesquels des places avaient été réservées dans la
40 CONGRÈS AEGHÊ0L06IQDB |» IBAHCB.
grande nef» près du chœur. Après ceU6 messe, pendant laquelle
plusieurs chants mélodieux avaient été exécutés avec on talent
remarquable par les Orphéonistes dunkerquois , M. de Gan*
mont remercie M. Manotte^ leur directeur, en lui exprimant
toute sa satisfaction.
i'^ Séance da 19 Bmùt.
Présidence de M. le oonte D'HiucoutT.
A 9 heures 1/2, la section d'histoire entre en séance, sous la
présidence de M. le comte d'Héricourt, membre de Tlnstitat
des provinces , secrétaire perpétuel de l'Académie d'Arras.
M. Emile Gassmann, membre de la Société dunkerquoise ,
remplit les fonctions de secrétaire.
Sont au bureau : Mg'. De Ram, de Louvain ; MM. de Cou--
manî, directeur de la Société française d'archéologie; Le
Petit, secrétaire-général de cette Société; le comte de
Ripalda^ délégué de ^Académie d'archéologie de Madrid;
Wykeham -Martin, vice-président de la Société archéolo-
gique du comté de Kent (Angleterre] ; le baronnet 5ir Walter
James y membre de cette Compagnie savante; Gamart,
de St. -Quentin , inspecteur divisionnaire de la Société fran-
çaise d'archéologie; Cousin et Derode, secrétaires-géné-
raux.
Le sujet d'étude dont suit la formule est mis en discussion
par M. le Président :
La ijueuion de savoir oà Jules César s* est embarqué pour
ses expéditions en Angleterre^ et oà il a débarque, est-eUe
définitivement résolue? Si Pon est d'avis de la négative^ tu-
IXVn*. 8E88IOIV I A odukeeque. hi
difmr les paru où l'embarquement et le débarquement au^
raient eu lieu, et faire cannaitre les motifs de préférence
pour ces parts.
H. Carlier» obtenant la parole, cite pins de cinquante anleara,
historiens, géographes, militaires, qui ont placé lePartus
Iiius à Diq>pe , à Étaples, à Ambleteuse, à Boulogne , à St.-
Orner , à Sangatte , à Escalle , à Wissanl , à Calais , à Grave-
lines, à Mardyck. Wissantet Calais seuls lui semblent mériter
de oonsenrer la prétention d'être lePartus hius. Il analyse de
nombreux extraits des iivres lY et Y des Cammentaires ; il
insiste surtout sur ce point que César choisit , pour son em-
barquement, le port le plus voisin des côtes de 4a Grande-
Bretagne, et qui avait, en outre , l'avantage d'être le |dus
commode pour rembarquement de sa cavalerie. Toutes ces
raisons le conduisent à penser^ avec le savant docteur Un-
gard, que Calais fut le point de départ de Jules César.
Quant au point de débarquement de César en Bretagne ,
la question lui semble plus facile à résoudre César, voulant
éviter les traits que lui lançaient les Bretons des hauteurs où
sont situés aujourd'hui Douvres et le Shakespear's-Clif , s'en
fut prendre terre plus loin , sur une plage ouverte et unie ,
plana ac aperio. C'est évidemment pour M. Carlier la plage
de DeaL Sur ce point encore , l'orateur se range de l'avis de
M. le docteur Lingard.
Tel est le résumé du mémoire de M. Carlier.
M. Cousin demande la parole. U dit qu'il a une autre
opinion sur la question; mais, considérant que plusieurs
personnes se sont fait inscrire pour parler sur le même
sujet et qu'elles ne sont pas encore arrivées; que, d'ailleurs,
M. le général-major de Golcr , de Carlsruhe, vient d'envoyer
un travail en allemand, intituléles Campagnes de César, travail
qu'on n'a pas encore en le temps d'examiner, car il n'a été
reçu que le matin même ; il demande s'il n'y aurait pas lieu
i2 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DR FRANGB.
de renvoyer à on aatre joarla disensnon de cette importante
question.
M. le Président répond qae ce serait on grand inconvé-
nient, pobr le parfait éelaircissement d'one question, d'en
remettre la dîscusmn à un autre jour. M. de Caumont esl
complètement de Tavis de M. d'Hériooarl ; la qoestion esl
renvoyée à la- séance, générale du soir.
On passe à la question suivante :
Que faut-il penser desLêtes et du Pagus Letieusjplacipar
les uns sur les bords de ia Lys, par d* autres en Artois, vers
LenSf et que d'asttres enfin prétendent n'avoip existé mtUe
part?
M. Garlier lit sur cette question un travail plein de recher-
ches intéressantes oà il explique , d'après les maîtres de la
science historique, les Guizot, les Pardessus, les Guérard, ce
qu'étaient les Lêies. Il cite , d'après eux, Euniène , la Notice
de l* Empire^ Zozime, Âmmien-Marcellin, les Capitulaires de
Gharleroagne, la lot salique« Il résulte de cet ensemble d'au*
torités que, sous la domination romaine, les Lêtes tenaient le
milieu entre les hommes libres et les serfs. Ils éuient attachés
à la culture des terres en labour, non |X)int en esclaves : ils
étaient gratifiés de bénéfices militaires pour lesquels ils de*
vaient le service militaire. Ils furent disséminés sur le terri-
toire des Gaules en colonies létiques, et Ton de ces corps de
troupes létiqoes était concentré à Arras.
Sur le paragraphe relatif au Pagus Leticus, M. Carlier
dte encore Guérard, Adrien de Valois et M. Jules Desnoyers,
auteurs de la Topographie ecdésiastigue de la France ^ pu-
bliée par la Société de l'Histoire de France. Ce paqus et les
pagi minores Caribansensis^ Moneiacensis et Ostrebantensist
faisaient partie de la civitas Âtrebatensis. Le Pagus Leticus
s'étendait principalement sur les anciens doyennés de Hou-
xtm\ smov , a dohkbrqqk AS
dahi et de Bétfaime, le long de h Lys, d*Aire \ Armenlières.
Le nnmoni du Pagus Leiicus ne panitt ntlfeaieot à M. Car-
tier imr d'âne eotoaie létiqoe ; car ces colonies n'ont laissé
miMe part de traces de leor nom mêlé aux dénomînatkms to^
pograpfaiqoes , tandis qne tons les pagt minores de nos pays
ont été surnommés par des raisons de topographie locale.
Z^totf Tiendrait, selon M. Garlier, de la leiia^ nom latin
de la rivière de la Lys. Avec tous les hommes de satoir et
cTérodition, ftl. Carlier dit qn'il faut rendre grâces à l'admi-
nistration de l'Église romaine qni nous a conservé , dans les
cartes ecclésiastiqnes et les poniUés , les éléments de la re-
construction scientifique de l'andenne topographie des Gaules.
M. d'Héricourt partage l'opinion de M. Carlier sur les
Lêtes, peoplades transportées par les Romains vainqucors et
venues de diverses régions germaniques ou septentrionales.
Mais ces peuplades s'adonnèrent surtout à la culture : on les
Toct défricher un sol ingrat , lutter contre des dunes stériles.
Un travail récemment publié dans le Messager des sciences
historiques de Belgique ^ par RI. J*. Duyttens, sur les moeurs
des Ménapîens, divise la population en trois classes z i: les
hommes des forêts» sobres, laborieux, ennemis de toute do-
mination; 2^ les habitants des plaines, qui renonceraient dtf«
ficilement à l'indépendance , mais qui sont sincèrement atta-
chés à la culture du sol ; 3*. ceux qui, dans les polders, luttent
contre la fièvre et les eaux qui chaque jour rongent leurs
champs. lis sont épuisés par. cette fatigue et se montrent
sooples et dociles. Les Lêtes appartiennent à la seconde caté*
gorie, le cultivateur des plaines.
Four fixer les limites du Pngus Leticus ou Letigus, il faut
donc chercher un pays de cuKure avancée où la richesse do sol
montre des efforts persévérants. Lcns ne peut être indiquée.
Txîns n'a été qu'une châtellcnic féodale , jamais un pagus.
Naguère encore la stérilité de sa plaine, célèbre par des vie-
&& C096RÈ8 AKGBÉ0L06IQUE DE HUIIGE.
toir€8, était proverbiale. Il n'a faUa rien moins que l'inteBi-
gence d'an coltîvatenr émérite et des capitavz abondants
poor modifier cet état de choses. Si » an contraire, on place
le Pagus Leticus dans ie bassin dont la Lys formé le centre,
on trouve une population robuste , honnête , ayant conservé
dans tonte sa régularité la foi et la religion de ses pèresL Td
est ce vaste pays, situé entre Béthune , Garvin , etc. » et qui,
pendant si long-temps, a mené une vie à part, avait une ad-
ministration propre, et que les historiens du moyen-ige dési*
gnent sous le nom de pays de Valleu ou de franchise. M. Car-
lier lui-même a cité des chartes anciennes qui y sont relatives.
M* d'Héricourt se résume, en déclarant : 1^ que le Pagus
Leticus a existé; 2^ que sa position ne peut être déterminée
par la ville de Lens qui appartenait à un autre pagus minor^
Gohetia^ la Gohelle , pays couvert de bois; 3^ tout en pre-
nant la Lys pour centre , les limites du Pagus Leticus répon*
dent à peu près à celles du doyenné de Laventie ( Pasnle-
Galais).
M. Tailliar a la parole après M. d'Héricourt :
Les Lêtes, dit-il, et le Pagus Leticus n'ont rien de commoq.
Les Lêtes sont des populations d'Outre-Rhin , transférées
dans l'intérieur de l'Empire et admises dans les armées ro-
maines.
Ainsi, Auguste avait fait amener en-deçà du Rhin des Suèves
et des Sicambres.
En 277 , Probos écrivait aux sénateurs pour se féliciter
avec eux de ce que le barbare captif labourait les champs
romains.
Par les ordres de Maximien-Hercole , des Lêtes et des
Francs devaient défricher les terres incultes des Nerviens et
des Trévires.
Le césar Constance-Chlore fit également transporter dans
les Gaules des Chamaves, des Frisons et des Celtes saisis an-
lXm\ SESSION^ A DVNKERQUE. US
delà du Rbio. II leur assigna des champs stériles sur les ter*
ritoires d'Amiens, de Trayes, de Beauyais et de Langres.
Plus tard 5 des corps armés tout entiers se composent de
ces Lètes que commandent des préfets miliuiires. 11 en existe
dans les provinces de Sens, de la seconde et de la troisième
Lyonnaise , dans la première et la seconde Belgique et dans la
seconde Germanie.
Le Pagus Leticus est on pagus miner, démembré du Pagut
Mempitcus de l'autre côté de la Lys, et du Pagu$ Sylvinus
en-deçà de la Lys.
L'edsience de et Pagus Leticus est incontestable.
Dans un acte, daté de la 38*. année de son règne (877 ) ,
Gharles-le-Chauve, parmi les domaines dont il assure la pos-
session à PabbayedeMarchiennes, signale leTilli^e de Haines,
situé dans le pays de la Lys {In Page leticot villamHainas).
Au sujet de cet acte, Boselin, dans sa GaUo-Flandria ^
p. 3M, fait la remarque suivante :
« Quem (Garolus) Calvus modo pagum Laeticum , modo
■ comitatum Lœticum nominat ab aliis in diplomatibus, pro
« Martianensibus scriplis Laeticum quandoque appellari video.
■ Fuit vero is olim tractus ille qui cis ultraque fluvium Lae-
« tiam irel Lisam salis late protendeba(ur, et postea in com-
■ munem Flandriœ appellalionem transiit* t
En 1103, Lambert, évêque d'Arras, conBrme aux religieux
de Harchiennes les hôtels qu'ils ont tenus jusque-là... incomi-
uau FUmdrensi^ inpago Leligo Largias , alias Masengarba,
EameoM.
46 CONGRÈS ARGBÊOLOGIQUE DE PBAKX.
m: (MattM da 17 mmM.
Présidence de II. Ghaub, toufl^reetenr de riMUtat dn poriMct.
La séance s'oovre è 11 beores 1/2.
Siègent au bureau : Mg'. De Ram; MM. Juste, membre
de l'Académie royale de Belgique; de Coamioitt»^ l'abbé Le
Petit ;Ch, Gomart; l'abbé Bloeme, curé de Roquetoîre »
près d'Aire«8ur-la-Lys ; Goffin'Delrue , ancien bâtonnier de
l'ordre des avocats, à Mens (Belgique) ; Cousin et Derode.
M. BonvarUt fils, membre de la Société dankerqnoise «
remplit les fonctions de sea*étaire
M. le docteur Goppicllers, d'Ypres, dépose sur le buret«
l'empreinte d'une des inscriptions que l'on voit dans la cathé-
drale d'Ypres. 11 y joint un mémoire où , à l'aide d'explica*
tions puisées dans les livres saints, il essaie d'interpréter le
sens assez obscur de cette inscription.
M. de Baecker présente une explication de l'un des
termes de la légende.
M. le Président appelle ensuite la discussion de h question
ainsi conçue :
Y Qrt'U , dans la Flandre maritime au dans le Boulon-
nais, des tumulus ùuéressanis à signaler t Quelques-^ms
ont-ils été fouiUésf
Peut-on mettre au nombre des tumulus les tertres située
à Sangatte, près de Calais, et qu'on nomme les Noires^
Mottes?
M. l'abbé Haigneré dit que le Boulonnais oflre un grand
nombre de mottes artificielles. Sont-ce des tumulus, ou des
mottes seigneuriales? Des fouilles seules pourraient en déter-
miner la valeur archéologique.
ZXTiT. SESSION 5 A DUAKRllQrE. 47
Le mont de la Violette , auprès de Neuchâlel-en-Boolon:-
naisi, a été Tobjet d'une tentative de fouilles dont M. l'abbé
Haigneré ne connaît pas le résultat
La motte de Bellebrune éuit encore, au XYII*. siècle, le
si^e d'un fief considérable. Une autre motte existe non loin
de là ; elle est livrée à la culture et ou a découvert, dans les
environs , des monnaies d'or qui ont été aliénées avant que
l'on ait pu en faire connaître le type.
Une troisième motte se trouve près de l'église de Bruncn-
bert (canion de Desvres). Les cultivateurs y ont rencontré
des braises, des cendres et un reste de chaussée.
M. Bonvarlet parle de deux tertres qui se trouvent auprès
de Gravelines, et d'une motte qui se trouve à Ochtesceele,
près GasseL Ce sont peut-être des ossuaires : les premiers ,
élevés à la suite de la bataille de Gravelines ; l'autre , après
celle de Gassel, en 1677.
M. Cousin dit ensuite :
Je ne connais aucun tumulus dans la Flandre maritime, et
on peut comprendre qu'il n'y en ait pas : en effet, à l'époque
gauloise, une grande partie de cette contrée était sous l'ean
qai en a été retirée successivement, grâce à des travaux d'art
D'ailleurs, Vagriculture y est florissante, et, pour étendre
la culture, on aura aplani autant que possible toutes les
terres; mais il n'en est pas de même dans le Boulonnais,
pays de montagnes, de grandes forêts, et dont les terres sont
beaucoup moins fertiles : on y trouve de véritables tumulus.
Je vais en signaler quelques-uns, en commençant par dire
an mot des Noires-Mottes qu'on trouve à Sangatte , entre
Calais et Wissant, dans le voisinage do cap Blanc- Nez.
Peut-on les mettre au nombre des tumulus?
Ponr l'affirmative on invoque la tradition du pays,
d*aprè8 laquelle ces molles seraient trois tombes; et les
souvenirs druidiques qui s*y rattacheraient ; on ajoute que le
68 GONGEfeS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Toisiaage da cap Blanc-Nez fournit encore an motif pour y
Toir des tumulus , d'aoUnt plus qu'on y trouve une fontaine
en renom dans le pays ; malheureusement tout cela s'éva-
nouit devant le fait que les Noires-Mottes ont été formées
naturellement : ce fait , qui m'a été certifié par une lettre
de M. le Maire de Sangatte, à la date du 26 juillet, suflSt
pour établir qu'elles ne sont pas des lumulus.
Du reste , les renseignements suivants sur leur hauteur et
leur circonférence sont de nature à corroborer cette preuve
matérielle :
Ititeir. CtrcnORKi.
1^ La plus grande a environ .... 50*". 600
2°. Une autre 60 350
3^ La plus petite. 35 130
A Hervelinghen (canton de Marquise )y on a trouvé trois
mottes, dont deux en cailloux et une en terre.
Dans l'une des mottes en cailloux, on a découvert, en
1820, quatre squelettes avec des bouts de lance en cuivre oo
brcmze : il n'y avait ni vases, ni monnaies, d'après ce qui
m'a été dit Dans les deux autres, rien n'était à noter; mais
peut-être avaient-elles été fouillées anciennement!
Dans une notice sur le tombeau de la première reine chré»
tienne du Danemarck (1) , M. Louis De Baecker a &it re-
marquer qu'on distinguait, dans ce pays, les anciens tumulns
ainsi qu'il suit :
Ceux de l'âge de pierre;
Ceux de l'âge de l^ronze ;
Et ceux de l'âge de fen
Il ajoute que les tnmulus de l'âge de bronze consistent
principalement en tas de petites pierres recouvertes de terre.
Or, les deux mottes en cailloux d'Hervelingben semblent des
(i) Biws archéologique, iS59.
Xrai*. 8E88I01l^ A ÛimUBQDB. &9
Inmidiis du mdme genre; et s'ib rernooteot à Tépoque
ganloîset on poarrait en conclure que l'ancien chemin de ce
village» près dnqoel sont ces tnmolns, existait à la même
époque.
A ÂttdeHbertt on m'a signalé deux mottes sur la pente du
mont de Couple : l'une d'elles a été fouillée il y a eoYiron
cent ans. On y a découfert un squelette af ec une tieille
armure » une hache en forme de pique et quelques antres
objets en fer.
Il est également possible que ces deux tomuios soient de
Fépoqne gauloise , mais je m'abstiens de toute aflBrmalion
à leur sujet et je ferai de même pour la motte Carlin» qui se
trouve sur le territoire de Wissant Cette motte a été fouillée
en 1815 , par les ordres d'un colonel anglais; on n'y a rien
trouYév mais elle a été incontesubiement formée par la main
des hommes et il est probable que cette fouille n'est pas la
première qu'on y ait Me. On avait déjà exploré celles
d'Audenbert et on a pu en faire autant à la motte Carlin.
Quoi qu'il en soit, je borne mes observations à ces villages
qui sont voisins l'un de l'autre.
Je sais qu'il y a dans le Boulonnais d'autres tumolus ,
mais je laisse à mon savant collègue, M. l'abbé Baigneré, que
nous avons entendu, il y a quelques instants avec intérêt,
le soin de compléter les renseignements qu'il vous a donnés
à ce sujet
H. d'Béricourt dit qu'il loi semble que Henri a parlé de
tumulus, dan» son travail sur le Boulonnais. On a trouvé à*
Yimy, dans la Gohelle , une motte où l'on a rencontré des
milliers de cadavres rangés en cercle. Le plan en a été levé ,
par les soins de la Commission des antiquités départemen-
tales du Pas-de-Calais. II ajoute que ce ne sont pas seulement
les tumulus que l'on doit fouiller, mais qu'il faut encore in-
&
50 GONGBtS AECHfiOIOGIQrB DE f&ARGS.
terroger les terres qni bordent les cfaaassées romaiaes « et
qg'aocQii indice n'est à négliger sur cette grave et pendante
qpestioft.
AL de Canmont croit qu'il est bon de distlogner les mottes
seignenriaies des tnmoltis.
M. Ghaile , président , résome la question avec la plus
grande lucidité et fait remarquer de quel intérfit est pour
l'archéologie cette savante discussion sur im des points les
plus importants de la science.
M. le Président donne ensuite lecture de la question ainsi
conçue :
Quelle était, au temps de Jules César , la ^configuradan
du rwage: i\ du cap Blanc-Nez à la frontière belge ac^
tuelle, etc. f
Il est sursis à la discussion de cette question jusqu'à la
séance générale du soir.
On passe à la question suivante :
Faut-il admettre Inexistence d^un golfe Itius ou Sinus
Itios qui, à la même époque, aurait existé de Su-Omer aux
bouches de l*Aa f
M. Cousin donne lecture d'une lettre relative à cette
question et qu'il a reçue de M. Lion, conducteur des ponts-
et-chaussées^ à St. -Orner; elle est ainsi conçue :
« Quand M. deSaulcy, président delà commission instituée
an ministère de Tlnstruction publique, pour la rédaction de
la carte topograpbique de la Gaule, accepta , pour la confec-
tion du travail qui lui était confié , le concours des conducteurs
des poots-et-chaubsées , je publiai un mémoire sur le Sinus
hius, le même qui fut admis, l'an dernier, au concours ouvert
en 1860 pour les antiquités nationales de la France»
« De Bombraix nivelkmeiits, rétode da terrain compris
entre Sangattet Gravelioes, Watten et SL-Omer^ m'ayaient
mis à même de vérifier ks dires da P. Malbrancq et de coi^
BUter qoe le Sims Ititu, le geUe des Merins , alkit de Calais
à St -Orner et non de Grafeliiies à Sithia , comme qoeiqnes
auteurs l'oDt pensé.
i La lecture do mémoire ci-joiot, pour lequel je ré-
clame» Messieurst tonte votre indulgence» tous fera con-
nature les données qni m'ont servi à dresser la carte du
Simu Itiu9»
• Quand on fouille les archives et qu'on voit tous les moyens
infructueux misen œuvre dans le Galaisis, aux siècles derniers^
pour combattre l'inondation» on se demande de suite s'il est
rationnel de penser que les fiforins, que les Romains, au len-
demain de la conquête de la Morinie, aient pu» d'un seul coup,
reprendre sur la mer la riche plaine qui nous occupe. ^ On
conçoit bien , comme le fait remarquer très-judideusement
M. l'ingénieur PIgault de Beaupré, dans sa Reeonnaisianee
desvoies locales (1), en parlant de la plainede Dunkerque, qu'à
raide de digues de 1 mètre 50 centimètres à 2 mètres
de hauteur, on ait cherché à préserver des eaux le delta
oompris entre la mer» le Sinus Itha, et la rivière d'Aa;
mais l'emplacement du Simm Iiisu , cette partie qui se trouve
encore aujourd'hui à un niveau plus bas que le reste des ter-
rains , ne put être gagné de suite. — Peut-être même fut-il
regardé long- temps comme nécessaire au dessèchement de la
partie conquise sur la mer.
« C'est la mer» elle-même» par ses apports » qui peu ^ peu
se barra le passage , puis les hommes firent le reste.
i A quelle époque?
(1) BunrnmiflniiniT to voies locales existantes au V*. sitcle (Mémairu
de (a Société dwkêrqwut, L VI» p. 75 à 9S)«
52 ^ GONGRlES ABGflfiOLOGIQUE DB FRANCE.
t Après la conquête de b Morioie par Jales Cter» selcm
moi ; car, en supposant le contraire , on pourrait considérer
comme fort simple un travail qu'on trouvait encore telle*-
ment extraordinaire an XIT*. siècle, <iue les Anglais, sor
lenr carte du Galaisis, ont jeté ce défi à la mer en inscrivant
ces mots , au droit de la d^^ue de Sangatte :
BBRE END TBT SKU N AG«
c Si Ton admet comme facile aux Morins la confection de
dignes^ pourquoi cette construction qu'on voit encore aujour-
d'hui au pœnt le [dus i*esserré du golfe Morin , je veux parler
du passage à gué de Watten, passage qni s'étendait sur toute
la largeur du Sinus Itius (i), et que M. l'ingénieur Pigault de
Beaupré suppose être une portion de la voie romaine de Bou-
logne à Gassel par Watten 7
c Ce passage à gué, dont le dessus était placé à 1 mètre 80 en
moyenne en contre-bas du niveau actuel des terrains rive-
rains, vient prouver, s'étendant ainsi sur toute la largeur de h
vallée, que, lors de la construction de la voie, la rivière d'Aa
n'était pas encore endiguée en ce point ; en d'autres termes ,
que les eaux de cette rivière avaient encore ^ à cette époque^
un libre cours sur tonte cette partie du Sinm Itius.
f £ttouslesterrainsformantla7\ section des waêteringnes
(1) Tai constaté Texistenoe de ce passade Ion des sondages gue j*ai
ftit ftire, sur plusieurs Toies romaines, pour la Société des Antiquaires
de la Morinie. — L*exéeation de ces sondages in*a mis à mèDie de re-
cueillir une tradition sur la Leulenne. Les rirerains de cette ?oie tous
disent, id : La Leulenne était connue sur mer comme sur terre; là,
notre rtfute est tracée dans la mer comme sur la terre. — - Ces paroles ne
voudraient-elles pas dire que la Leulenne était le chemin direct de Thé-
rouanne en Angleterre ? Les mêmes rîrerains jont, au rester unanimes à
constater que la Leulenne allait de Théroaanne vers Sangatte,
Srar. SEMOlf » A DOIIKERQOB. 53
da Pas-de-Calais, terraii» s'étendant jusqu'à Arqnes* étaient-
ib endigads? — Probablemeot qoe non » ils ne le sont môme
pas tons aiijoord*hui«
€ Je pense qu'on ne peut frire remonter rend^ement de
l'Aa aa-deUi de l'an 1115» époque à laquelle cette rivitee fut
rendue navigable. •
On donne lecture de la&\ question» ainsi conçue:
Y a^uil des restes de cansmteiùms galUhramames au
étasares objets de la mime époque , à Cassel ( Gastellum),
Eetaùres ( Minariacum ) , MerviUe (Broylus), Wemick
(YiroTiacum)» Watten (yatanum)^ et autres toealùés de la
Flandre inaritme? -^ En ifuai consistent-Us f
M. Cousin dit que Casse! est incontestablement le Cas^
tellstm de l'Itinéraire d'Antonln » car les distances indiquées
dans cet Itinéraire conduisent toutes k cette ville qui ^re
sur la Table Théododenne avec deux tours, signes ordinaires
d'une capitale ; sept voies rouiaines y aboutissaient , et , de la
terrasse de son château^ on les apergoit traversant les vastes
plaines de la Flandre maritime.
L'enceinte actuelle de ce château est-elle celle qui existait
à l'époque rcmiaine ? Pour le vérifier, on vient de mettre à
découvert les fondations de ses vieux murs sur un point : ce
travail, fait avec les fonds que la Société française d'archéo-
logie a généreusement mis à notre disposition pour cet objet,
permettra aux membres du Congrès de vérifier si les murs
remontent à l'époque romaine.
En retirant les terres , on a trouvé , à 1 mètre de profon-
deur, des monnaies espagnoles et, de 1 à 7 mètres, des
médailles ou monnaies romaines. On les a remises au Uosée
de la ville de Cassel ; beaucoup d'antres avaient été décou-
vertes auparavant sur l'emplacement du même chAteau ; une
partie se trouve également au Musée ; une autre est conservée
5& CONGRÈS ABGHÉ0L06IQDE DB FRANGE.
avec 8oiD par plosieara habitants de Gassel, et un très-grand
nombre ont été vendues.
Cassel est favorisé sous le rapport de ses eaoi qui sont
très-bonnes et ne tarissent jamais ; elles sont conduites aux
diverses fontaines publiques par un ancien aqueduc : on le
dit remarquable , de même que le grand égout qui débouche
sur la pente de la montagne; et peut-être trouverez-vons
bon de vérifier à quelle époque cet aqueduc et cet égout re-
montent , et si leur construction est du temps des Romains
ou seulement du moyen-Sge. Quoi qu'il en soit » il y a peu
de villes en France qui puissent offrir plus d'intérêt pour une
excursion, d'autant plus que, du chftteau de Cassel, on a une
vue admirable qui permet d'apercevoir, lorsque le temps est
iisivo^ble, plus de trente villes et des centaines de bourgs et
de villages : aussi vous proposons*nons d'y aller mardi pro-
chain et , en revenant» de vous arrêter à Esquelbecq afin de
visiter le beau et vaste château de ce village , ancienne de-
meure féodale des puissants barons d'Esqoelbecq.
L'emplacement de l'ancienne station romaine (Minaria*
cum) est à l'endroit nommé le Pont-d'Estaires, pont jeté sur
la Lys. On y trouve des monnaies romaines et des restes de
poterie de U même époque.
M. Amould betouroay, membre correspondant de la
Société dunkerquoise , a formé une intéressante collection
d'objets découverts sur ce point et dans le voisinage : il a
recueilli chez lui un fragment de pierre avec une partie
d'iûscripiion romaine, pierre qu'il considère comme le reste
d'une borne milliairc, et, en outre, des chapiteaux plus ou
moins curieux qu'on a découverts en démolissant un des
murs de l'ancienne église d'Esiaires , il y a trois ou quatre
ans : s'il s'agit effectivement d'une borne milliaire , il est
probable qu'elle était placée sur la voie romaine de Cassel
^ Bavay, et il est bien à regretter qu'elle ne soit plusjcom-
iam\ SSMIOR, A DtnlKSÉQUB. 55
]dèle ; on nous a assuré qu'elle Pelait encore au moment de
la démolitioD. Quoi qoMl en soit , une borne milliaîre a é(é
IrooTée tout entière ^ Quartes, près de Bavay , sur la voie
romaine de cette Tîlle à Reims ; et on sait que sur la même
mie on en a découvert une autre qui est consenrée avec
soin par M. de Briment dans le parc de son château. Âinsf ,
trois bornes milliaires auraient été [trouvées entre Cassel et
ReimR.
La petite ville de Watten , située à 3& kilomètres de Dun*
kerqoe et ii 10 de St -Orner, n'est citée dans aucun auteur
eoateniporain de l'époque romaine ; mais on y a trouvé bien
souvent des objets de cette époque qui ont enrichi , 'soit le
musée de Str*Omer, soit des cabinets particuliers.
La montagne de Watten est fort élevée et peut-être , si on
y faisait des fouilles, y trouverait-on des fondations remontant
à l'ère gallo-romaine.
M. Tabbé Haigneré ajoute» en réponse à la même question»
en ce qui concerne Boulogne et le Boulonnais , les paroles
suivantes :
Nulle k)calité du Nord, dit-il» ne peut fournir autant
d'objets romains que Boulogne , l'ancien Getsoriacum. On
ne peut, dans la haute ville , faire la moindre excavation
sans rencontrer monnaies , tessons , poteries , etc. M. Hai-
gneré, dans les fouilles entreprises pour établir les nouvelles
cryptes de la cathédrale, a découvert un temple romain.
Il a décrit ce monument , dans sa Notice sur la crypte de
Notre-Dame de Boulogne. Il signale encore on curieux
chapiteau gallo-romain du III*. siècle , une colonne et
d'autres débris trouvés au même endroit Des cimetières
romains très^considérables ont été signalés sur la route de
Boulogne à Amiens. Lors de la construction de l'abattoir de
la ville, on a trouvé également des objeu romains. En un
56 GONGBtS ARGBfiOtOGIQDE DB FRANGE.
mot, la quantité de débris mis an jour dans ce ptfsnumtre
combien la domination romaine a laissé de traces dans le
nord, et combien» particulièrement « elle s'est appesantie sur
Boulogne.
M. le Président annonce qne le Congrès a reçu, en dons
et hommages, V Histoire de Lille, Z voL in-8*. , par M. Y,
Derode, et huit médailles romaines en argent» de don
Manuel*-Rafacl de Yargas, ancien directeur des affaires civiles
à Ste.-Croix-de-Ténériffe (îles Canaries, Espagne).
Des remerciments sont votés aux donateurs.
L'ordre du jour étant épuisé , AL le Président déclare la
séance levée.
Avant que l'Assemblée se sépare, M. L. De Baecker
demande la permission de faire ressortir, à propos de la
&*. question, la différence qu'il y a entre Estaires, ville du
moyen-âge, et Minarideum, la station romaine. Minariacum
était au midi de la Lys ; Estaires, au contraire, était placé au
nord de cette rivière.
M. d'Héricourt dit que l'observation de M. De Baecker
peut être généralisée et que les nouveaux centres de popula-
tion ne se sont jamais greffés sur les anciens , auxquels ils se
sont toujours adossés.
S*. Séance da 19 aoAt.
Présidence de Mg'. Db Rah.
La séance s'ouvre à 7 heures 1/2 du soir.
Siègent au bureau : MM. Lestiboudois ^ conseiller d'État;
de Caum&ntt directeur de la Société française d'archéologie;
de Coussemaker^ membre correspondant de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, président du Comité flamand
XXyW» SESSION , A DDUKKBQDB. 57
de Ftance; Baruffi, professear de physique ^ Wwitmité
ro]file de Turin; Wfkekam-'Manin , vice-présideDt de la
SadM archédogjqae du comte de Kent ; Courin et Derode,
seciétaires-généfaox du Congrès.
M. Gûtsnumn remplit les fonctions de secrétaire»
M. k Président déclare la discussion ouverte sur la
question relative à l'emplacement du Partus Itius.
M. Garlier prend la parole et donne lecture du travail dont
le résumé se trouve dans le procès-verbal de la séance tenue
le matin, travail d'après lequel le Portus Itius serait à Calais,
et le point de débarquement en Angleterre , à DeaL
M. Wykebam-Martin demande et obtient la parole. Il offre
en hommage au Congrès un ouvrage de M. Lewyn sur cette
question , si controversée^ du lieu d'embarquement de César,
et expose les raisons qui ont conduit cet auteur, dont il par-
tage d'ailleurs complètement l'avis, à attribuer à Boulogne
Phonneur d'avoir vu s'embarquer le conquérant La distance
qui, selon les Commentaires, sépare le port d'embarquement
de César du lieu de débarquement, est de 30 milles romains ;
c'est bien la distance qui existe entre Boulogne et l'Angle-
terre. César ajoute que deux de ses navires, ayant été poussés
au-delà du port d'embarquement par des vents contraires, ils
s'engagèrent, à leur retour, dans des marais desséchés, où ils
forent attaqués par les Morins : il y a , en effet, des marais
entre Boulogne et Étaples. M. Wykeham appuie beaucoup
SOT ce fait que M. Lewyn décrit dans son livre avec la plus
grande précision les marais du Pas-de-Calais, et que l'ami-
rauté anglaise en fait une très-minutieuse mention dans ses
publications pour la direction de ses vaisseaux. M. Wykeham-
Martin expose, en outre , qu'il y a près de Boulogne un lieu
nommé Isques : si l'on latinise ce mot , on trouvera , avec
quelque bonne volonté, le mot Iccius ou Icius. Quant à la
58 GONGBte ARGBÊ0L06IQCB DB FRANGE.
qnesdMi da lies de débarquement, il dit qae, dans les Corn-
metuaires, il y a des passages qui semblent indiquer que c'est
Lymne qui fut choisi pour la descente d«is le pays ennemL
César envoya dans le pays ennemi la septième légion pour y
fourrager. Les Bretons s'embusquèrent derrière une colline
située sur le rivage pour empêcher le retour des maraudeurs.
Eh bien! il y a une colline à Lymne, et derrière s'étendent
50 arpents qui ont sans doute servi à l'embuscade des Bre-
tons. L'orateur ajoute encore quelques autres particularités
qui» toutes, concourent k faire de Lymne le mot heurenk
et si long-temps attendu de cette énigme.
M. l'abbé Haigneré prend ensuite la parole en ces termes :
Messieurs ,
Je n'avais point l'intention de vous parler du Porcui
Itius M et de venir ajouter mes pages aux volumes qui depuis
près de trois cents ans ont été publiés sur la question. Mais,
en entendant ce matin l'honorable M* Garlier réveiller une
question que je croyais morte et enterrée à tout jamais ,
ne fût-ce que par la géologie, je veux dire l'incroyable prér
tention de Calais ; en entendant dire que le seul lieu qui -
après Calais pût avoir des titres à être le port Itius, c'est
Wissant ; en voyant écarter d'un, trait de plume les droits
et les réclamations de Boulogne , je n'ai pu m'empêcher de
demander la parole et d'écrire quelques mots que je vous
demande la permission de vous lire. N'ayant eu à ma dispo*
sition, à cause de l'impromptu , qu'un petit nombre de notes,
sans les livres même les plus élémentaires , je serai bref;
et s'il m'échappe quelque inexactitude, quelque terme un
peu vif que je n'aie pas eu le temps d'adoucir, je réclame le
bénéfice de votre bienveillante indulgence.
Que l'on place le port htm à Wissant , je le conçois : il
y a ft déi camps qo'on appelle campe de GéBar ; campe en
niiuttiire , propres l recevoir quelques mairipides » dix fois
iasoflbaiito pour ooe légioD ; mais enfin , loit I ««-On y a
même Ironvé mie fois une pièce romaine* de Posinaiie « qui
est en ma posseoion ; on y a trouvé aussi trois vaies gallo-
romains qui sont au musée de Boiriogne. Wissint, on plulftt
Sombres qui en est maintenant un hameau, était une pannsM
du diocèse ide Térouanne , dans le doyenné de MardL M ah
Calais I mais Calai^ n'existait pas : il était sous l'eau. St-
Fierre-Ièft-GalaiSy connu sous le nom de Pétresse« était le
chef-lien paroiasial du IX.^ au XII*. siècle : ks archives de
SL-Bertin sont là pour l'attester. Or, Messieurs, ce point est
important La géographie ecclésiastique* comme on l'a si bien
dit ce matin * était greffée sur la géographie romaine. C'est
à Philippe Hurepel , oncle de saint Louis , qu'on doit la
création de la ville de Calais, vers 1210. Avant cela, à peine
en est-il parié dans l'histoire , et les rares mentions qu'on
en tftmve ne sont pas antérieures à l'an 1000. L'honorable
préopinant a cité SuUa et ScaUs comme des variantes du
nom de Calais ; ces noms sont dans Lambert d'Ardres et
dans la Chronique (CArdres au XIII*. siècle ; mais ils con-
cernent JSscalies, village voisin de Calais.
Poor savoir où était le port /(tus, le lieu d'embarquement
du grand caj^taine qui , après avoir soumis les ^Saulois à la
domination de Rome , a voulu , suivant l'expression de Vir-
gile , aller , au-delà du monde, attaquer les Bretons : penittu
wto divisos orbe Britannos; pour savoir , dis-je , où est ce
port, je ne veux interroger ni les vents , ni les courants, ni
les marées, ni la configuration des côtes, ni les bassins plus
ou moins naturels que la mer ou les eaux fluviales se sont
creusés dans notre pays aux époques inconnues de l'histoire ;
encore moins veox-je pressurer le texte de César , chercher
le sens granmiatieal de tel ou tel mot S'il s'agissait d'un
60 GORGEES ARCHÊOLOGIQbl DE FRINGE.
pays nooveDeilient décoovert sor nu point du {^obe inex-
ploré , si poolr ce pays il n'y avait qu*un texte d'nn seol
antenr » texte vague comme Celui dont il est question , alors
Je dirais : Conjecturez , Messieurs , conjecturez » tous arri-
verez à une solution probable. Mais, quoi I id « il y a toute
la géographie romaine» toute l'histoire romaine, en latin et
en grec, du I**. au IY^ siècle , et vous ne parlez que 4e
Gésart
Messieurs , je veux essayer de vous faire vohr les choses
d'une manière plus large ; je veux vous exposer mon opinion,
et je la formule en un mot : Le port de Boulogne est le port
de Jules César , parce qu'il a été exclusivement celui des
Césars de Rome depuis le milieu du P^ jusqu'à la fin da
Y*, siècle; c'est-à-<lire pendant toute la domination ro-
maine. Le nom diffère, voilà tout
Et d'abord, Messieurs, je vous prie de remarquer que le
mot de port Itius ne se trouve que dans César et dans
Strabon d'après César. Tous les autres écrivains , romains oo
grecs , qui ont parlé du port des Morins pour la Grande-
Bretagne, n'ont jamais prononcé le mot d'/aW; chez tous
on trouve , suivant les époques , Gessoriaeum ou Banania.
Pomponius Mêla, Pline, Florus, Suétone, Plolémée, Ammien-
Maroellin, Eutrope, Olympiodore, Zozime,Sozomène, Eu-
menius, l'Itinéraire d'Antonio, la Carte de Peutioger, les
Notices des Gaules , sont unanimes sur ce point : tous dési-
gnent Boulogne comme le port d'où l'on s'embarquait pour
la Grande-Bretagne , et où l'on abordait pour entrer dans la
Gaule en venant de cette ile. Or, il y a là un fait immense,
qui n'a jamais, que je sache, été mis dans tout son jour< Per-
mettez-moi de développer cette pensée : je le ferai le plus
succinctement qu'il me sera possible.
César s'est embarqué, il le dit lui-même, à un port, dans
le pays des Morins , qu'il appelle Itius : « Omnes ad porlum
« idmn convenire jabet , qyo ex porto commodurimiim ia
« Britanniam traosjectaai ease cc^overat^ circîler milliiim
« passaDin XXX a continenti. j^ ( Les meflleora OMDaMrits
de César, c'est h remarque de Dom Benqnet» mettent XL
mlUe pas , ce qui fait Yoir , je Tenx bien le dire en peasant,
que 86 fonder sur des chiffres de ce genre pour établir des
argaments, c'est énormément se risquer. ) A quelques milles
près , le trajet est toujours le plus court Strabon , an IK
aècie y loi , dit qu'il y a quatre points d'où l'on s'embarquait
pour la Grande-Bretagne : les embouchures du Rhin, de la
Seine , de la Loire et de la Garonne. Il ajoate : « Ceux qui
partent du premier de ces endroits s'embarquent , non pas
précisément aux embouchures du Rhin , mais dans le pays
des Morins, qui confinent aux Ménapiens , chez lesquels on
troure le port Itùts où le divin César rassembla sa flotte pour
passer dans l'Uc de Bretagne: ro ircov^ tx^ffoero vmarccOfif
tMvap 6 Otoc. Puis il donne quelques détails sur cette ex*
pédition. Or, voilà, Messieurs, toute la trace que le nom
i*Ititts a laissée dans l'histoire : vous avouerez que si le port
bius n'a pas changé de nom, il a été bien délaissé par les
successeurs de César.
Yoyons maintenant l'histoire du port de Boulogne, qu'on
affecte presque de ne pas nommer dans la discussion. Pline-
le-Natnraliste, mort, avant la fin du I". siècle, dans la catasr
trophe qui a englouti Herculanum et Pompél sous un torrent
deftu^ Pline, homme d'une immense lecture et d'un jner«
veillenx savoir, signale le rivage maritime de la (hlorinie, non
MM» la dénomination d'Itius , mais sous celle de Gésoriac :
Gessoriaco Morinorum.gemù liitcre (1. lY, 30); il y
nomme un paries, qui Gessoriacus vocatur ( lY, 17 ) ; sur ce
rivage il y a un port, le port britannique des Morins, où l'on
va par Lyon : per Lugdunum ad portum britatmieum Mari'*
norwn (lY). Pline nomme ailleurs Gessariaomnf mm la
B3 GOKBte ARCBtOLOGI^UB DB FBAXGK.
vtpidité de mea inipnyfiMikhm écrite ne in*a pie pcnnii ie
letrovrer ce teite» qui importe peo.
Un antre géographe est pies eipKcite : poor loi , Itioe •
s*fl est dillérent de Boulogne, n*a anonne célébrité : c'est
Boulogne qni est tout Écontes Pomponios Mêla : c ' àb IHis
« (Oaianiis) adaeptentrioneafrons littomm respldt, perti->
< « netqne ad nltimoe gallicamm gientinm Mérinos; nec porto
4 qnem Gessoriacom vocant qnidqoam babet notins »
<iibi III, 2). Sor tonte la oôle, depnis Brest jnsqne ches les
Morins, il n*y a rien de pins connu que Gesuniacum. Bt
liiust donc , Itius^ où s'est embarqué le dirin César, lMi9$ip
6 Ofocy n'est pas plus connn , n'est pas aussi connu qoe Ges^
4(niaeumf Les Romains sonl^ils donc à ce point oublieux
des traditions? Cette glorieuse expédition britannique dont
on fut si fier, qui parut à la puissance impériale une des plus
"belles preufes de l'inrincibilité romaine , est-elle donc
oubliée? Non, Messieurs, elle ne l'était pas. Aussi est-ce à
Boulogne que l'extraTagante vanité de Calus vient parader
sur le rivage, y recueillir les coquilles que le flux apportait
sur la.grève , afin d'aller porter au Capitole les dépouilles de
l'Océan, l'an AO de l'ère chrétienne ; il y en a une preuve
irrécusable, cette haute tour d'oà, comme de celle de Pharos,
DU allumait des feux pour diriger la course des vaisseaux
pendant h nuit, tour qui n'était ni à Qdais, ni à Wissant,
mab à Boulogne, où, minée par sa base, elle croula en 16&&.
Ifon, Messieurs, les traditions romaines de l'embarquement
de César n'éuient pas oubliées; car c'est à Boulogne que
Claude vient à pied de Marseille, pour aller continuer en Bre-
tagne Pœnvre de la conquête , à l'imitation du chef de sa
race: « à Massilia Gessoriacum usque pedestri itinere oon-
« fecto. > (Suétone.)
Yous citerai-je Floms indiquant Gessortocmit comme le
point extrême de l'Empire? Si c'était Mus, quelques lieues
xxyn*. fiESsioN > a dumurocl .6S
^ loîo, ppnrqwH ne l'aiirait-i) pis dit de prfiéreBoeT
GbmmeDt expliquer cet oubli uoaniaieî
Et Ploléiiiéei q|ie dirai-je de ftoiéwéel Je i^A tout à
l'heure sur les lèvres de oies saviuts cdl^œs me «bjectfou.
Eh bien I Ptoléinée , unit oooiine Mnâ; c'est à desÉeia que je
n'en ai point parlé ; mais il. en bit , non un port , mais un
promontoire, un promontoire qu'il place sur la cftte ^ sod
de Boulogne « remarquez^le bien. Voici le texte; je cite le
latin de Dom Bouquet : Posi SequOna flmii astia^ Pkrudiê
fflmvii ouia. Qu'est-ce que le Phrudisî ce n'est pas mon aAire»
mais c'est à 21 degrés de latitude. Et puis : lîium pranum*
tarium, ixiov 0CK^y, 22 degrés, un cbiflre en blanc, puis SS»
SO ; et après 7 Après, Gessorioam^ k port naval des Morins^
noop/Mcxov éfrivKov Mo/xvûv» Gesorioewn nmHÊlm Morinorum^
22 degrés A5 minutes 53 , 30. Laissons les chiffres qui , de
l'aven de Dom Bouquet, sont si peu certains qu'on n'en
peut rien tirer de concluant : Tarn parum certi suiu Pîole^
mai numeri » tu inde nil elici poste nideatur; laissons les
chiffres. Nais la suite des phrases est là : il y a au sud-ouest
de Boulogne on [Mromontoire du nom d'/tiiii , cela me suffit
Les Morins, au rapport de Dion Gassias, n'avaient pa^ de
villesL César, ne pouvant appeler le port du nom de la cité»
l'a appelé du nom du promontoire le plus voisin, et imdié*
diatement après lui ,' dans l'enceinte^méme de son camp ,
on a bâti une ville nommée par les Gaoloia GeiMoriaaim^
\fiammiam quan^ GaUi prius Gessoriaeutn voeabatti, -ex
Frag. auct. incert apud Bouquet, I, p. 563), laquelle s'es|
appdée au lY*. siède Bononia, Boulogna Ge n'est pas la
seule fois que Ptolémée parle de Gesariac :. il prend la peine
de relever la disUnce où elle est d-Alexandrie, la dorée
maximum de ses jours d'été. Mais je passe sur ces détails.
L'ordre chronologique m'amène à parler d'Ammien-filar*
cellin. Et ici, Messieurs, je réclame la contiouatioa de l'at^
6& GORGRlES ABGHÉ0L06IQUB DB FBARGE.
lendOQ litaiTeillante dont tous m'avei honoré jnsqu'k ce
moment.
En 360^ nn sonlèvement des Pietés et des Scots appela
rattentioo d« césar Julien qui envoya dans la Grande*
Breu^ne k maître de la milice des Gaules, Lnpicinus. Celui*
ci, ayant rassemblé une armée composée de différents corps,
vint à. Boulogne atec ses légions et , après y avoir réuni des
vaisseaux en nombre suflBsant, y fit embarquer ses troupes:
< Motoergo velitari anxilio, Aruiis scilicet et Bauvis, nume*
c risque Meesiacorum duobus, adulta hieme, duz antedictus
« {Ltipieinus) Bononiam venit; quaesitisque navîgiis, et
« omni imposito milite, ad Rutupias defertur, petitque Lun-
« dinium » ( Lib. XX| cap. ii )•
G'étidl bien le cas de se souvenir d7iàtt^ de son vaste port,
de Texpédition de César; mais rien de tout cela n*a lieu,
/(ttfi est Boulogne. Il y a (dus : quelques mois plus tard, une
révolution militaire éclate dans les Gaules, et les soldats con-
fèrent à Julien le titre d'Auguste. Alors, ce prince, craignant
que Lupicinus n*apprlt cette nouvelle et ne se montrât point
favorable à sa cause, «nvoya on de ses agents à Boulogne,
pour empêcher que personne ne pût traverser la mer. Par
ce moyen, il intercepta toute communication entre la Gaule
et la Grande-Bretagne ; de sorte que Lupicinus ignora jus-
qu'à son retour les événements qui avaient eu lieu pendant
son absence : « Notarius Bononiam mittitur, observaturus
t sollicite ne quisquam fretum Oceani transire permitteretur >
(Ibid., cap. IX).
Vous connaissez , Messieurs , la révolte de Carausius, la
manière dont il prit la pourpre, et les efforts que fit Constance-
Chlore pour le réduire. Mais ce qui n*a pas été remarqué
assez, c'est que c'est à Boulogne que ce hardi pirate avait
reçu des Césars le commandement de la flotte pour pacifier
la mer. Eutrope le dit: c Quum apud Bononiam, per tractum
zxyn*. SB88101I, a vmoLWÊiQUE. 65
• Bdghe et Ârmorice pacàiidirai mue ÉcseptaRl « ; t'est
que, pdorsoivi par ks tmies impériales « c'est k Boidogae
qu'il se retranche avec sa Hotte ; et le p an^ ri ste Eimèile
eâèiire en termes magnifiques les exploits de Gonatanee qti
a , dit-il , écrasé dans les nrars de Géaoriac cette obstiode
faction de pirates : « Cepit oppressam Gesoriaceiisibns maris
€ pertioacem manom piraticse faaionis. » Par une estacade
formée de poutres et de pierres* le port avait été fermé» de
sorte qu'ils n'en pooTsienl plus sortir: • Omnem sinun illom
« portus » (ne vous figurez pas» Messieurs» le port aciuel
de Boulogne » mais toute la baie » jusqu'au pied des collines
sur lesquelles est assise la ville haute : avant rensablement
qui a rétréci successivement l'espace qu'envahissait l'Océan à
chaque marée » le port de Boulogne» entoutant la ville haute
dont il faisait une presqolle , on pouvait dire « omnem si-
c num illom portus » ) ; donc» « omnem sinum iUum portus
■ quem statis vicibus aestos alternat, defixis in aditu trabibus»
« ingestis saxis , invinm navibus reddidisti « ( Bouquet » 1 1 »
pu 713 )•
Un siècle après» que bit Yalentinien 7 Les Francs et les
Saxons » par terre et par mer » inféstaient.les côtes de l'Em-
jÂre : Yalentinien^ voulant y apporter remède» se rend à Bou-
logne» t cum veniaset ad Bononiae iittus » » et passe en An-
gleterre (Am, Marc.» lib. XXYII» cap. 8).
Au commencement du Y*, siècle » quand le tyran Goo*
stantin veut usurper le sceptre d'Honorius , il vient à Bou-
]ogne« dit Sozomène : « Gonstantious cum ex Britannia
• irajecjsset Bononiam » ( en grec Bou€»vcdev , qui est pour
Bwltwiw )» • quse est urbs Galli» ad mare sita. » Olympiodore^
sur le même fait» est plus explicite : « Bononiam maritimam
« urbem, sic diclam» primam in Gallise fiuibtts posilMP; a
Zosime dit une chose à peu près semblable i • Ea prima
■ mari adjacet » inférions GermaniaB civita& »
5
66 COHCnte AKGHÉOLOGIQUB DB FRANGE.
Voyei-toiis cet accord unanime : de Fan &0 à Tan &07 »
Boulogne y toujours Boulogne, et j*ai cité tons les textes de
ridstoire; il n'y en a point d'autres , et si j'en ai par inadYer-
tance onUié quelqu'un, je déclare avec certitude qu'<m n*y
trouvera rien de contraire ^ ma thèse.
Que devient Itios T
Je n'ai point parlé des Itinéraires^ de la Carte de Peulinger,
des Notices des Gaules: ils concordent avec ce qui précède :
les routes principales, majeures, les routes nommées, enfin
celles de l'histoire, aboutissent à Boulogne et partent de
Boulogne. Voyez : « de Milan à Vienne, de Vienne à Reims, de
ReimsàGessoriacum, de Gessoriaciim à Bavay (Bagacnm); »
et pour que l'on ne doute point que Gessoriacum soit Bou-
logne, lisez sur la Carte de Peutinger : Gesagiagc quodnunc
Bononia.
' Avouez que Boulogne a bien quelque droit à passer sérieu-
sement pour être le port Itius. Je ne prétends pas conclure
d'une manière absolue: la question est, à mon avis, de celles
que l'bbtoire ne résoudra jamais d'une manière définitive.
La balance, incessamment chargée et déchargée, penchera ton-
jours d'un côté ou de l'autre , alternativement , suivant que
les préoccupations personnelles de chacun loi feront voir les
fcits d'une manière différente. Dans le dernier volume des
Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie, on parle
d'un travail dont la conclusion est de placer le port Itios à
l'embouchure de la Somme I Mais je ne puis négliger de dire
que les laborieuses, intelligentes el consciencieuses études de
nos voisins d'Outre-Manche se sont aussi portées sur la
question du port hius » et que tout dernièrement , comme
vous venez de l'entendre , M. Lewin a publié , sur ce sujet ,
un remarquable mémoire en faveur de Boulogne , aux argu-
ments duquel je voudrais qu'on accordât l'attention qu'il
mérite ; et l'honorable vice-préudent de la Société archéo*-
XXni\ SESSION , A D01IKSRQIJ& 67
logique do comté de Kent, que noos avons rbomiear de
INMéder dans cette enceinte, et qoi Tiem de parier si docte-
ment , a en la modestie de ne pas dire qa*il Tient de publier,
de son côté, un très-remarquable travail sur la ville romaine
de Lymne et les nomiH*eoses antiquités qui y restent encore.
C'est là qu'il place Lemannis , et avec M. Levrin , le lieu de
débarquement de César.
Je n'ajoute qu'un mot: c'est que Gharlemagne et Napoléon,
marchant sur les traces du conquérant de la Bretagne, n'ont
pas trouvé, sur h côte de la Morinie, d'autre port plus favo-
rable à leurs projets que celui de Boulogne. Quant à celui de
Wissant, célèbre au moyen-âge, mais dont l'abandon» à
l'époque romaine, ne s'explique point, j'ai cru pour un
temps avec un historien de Boulogne , Henry , que c'était le
port /m» ; mais aujourd'hui , après étude plus sérieuse du
sujet, je me suis convaincu que c'est Boulogne ; je déduis
devant vous les raisons qui ont amené cette conviction
dans DM» esprit, heureux si je puis vous incliner à la
partager I
IL Taiiliar succède à M. l'abbé Haigneré. Il commence par
rendre un éclatant hommage aux vastes connaissances qu'ont
montrées les honorables préopinants, dont la profonde érudition
ne peut mériter que des éloges ; mais il ne saurait partager
leur opinion. Malgré tout le prestige d'aperçus ingénieux et
d'une habile argumentation, il reste convaincu avec Ducange,
d'AnviUe et Henry, que le Ponus Itius est "Wissant. Il est
loin certainementde méconnaître rimportancedeGei^ortanim;
c'est là que se préparaient, c'est aussi de là que partaient.les
grands armements dirigés sur la BreUgne ; c'est là que l'em-
pereur Claude appareilla sa flotte et mit à la voile. Mais c'est
piéciaément cette célébrité de Gesioriacum qui ne permet pas
de le confondre avec le PortuiJtiui dont l'existence ne pent
68 CONGRÈS AKGHfÊOLOGIQUE DB FRANGE.
être contestée , quoique ses destinées aient été moins bril-
lantes. Gessariacuin et le Portus Itiut sont deux lieox dis-
tincts. On ne peut les confondre. C'est à Portus Irius , an-
]ôurd*bui Wissant, que César disposa son expédition contre les
Bretons; c'est II qu'il réunit environ 80 navires; c'est le port
od il établit un corps de troupes, sous le commandement de
Sulpicius Rufus, pour le protéger contre les attaques des
Morins et des ftlénapiens. (]es forces furent, non pas concen-
trées dans un camp, mais distribuées dans plusieurs retranche-
ments', parmi lesquels se trouvait la Motte- Julienne « dont le
nom, perpétué à travers les siècles, rappelait la gloire de
Jules César. Ces travaux défensifs, qui ont long-temps sub-
sisté aux alentours du port de Wissant, sont un des témoi-
gnages les plus probants de son identité avec le Portus Itius.
Tant que dura l'Empire romain, le commandant des flottes et
les généraux, quand la saison et les vents leur étaient pro-
pices , continuèrent de fréquenter le Portus Itius, Sa rade
n'était pas moins utile aux habitants du pays dans leurs rela-
tions avec les Cello-Belges du Cantium , issus de la même
race. Après la conquête des Gaules par les Francs, le port de
Wissant resta jusqu'au XIV*. siècle un lieu d'embarquement
Mais peu à peu le port s'obstrua , et ce fut en ISA?
qu'Edouard III le démantela.
M. Tailliar finit en disant qu'en 1831 une Commission de
la Société d'Agriculture de Boulogne s'est prononcée dans le
sens qui vient d'être indiqué. Les nouvelles objections élevées
contre le Portus Itius ne lui paraissent pas assez graves pour
le faire changer d'opinion , et il s'en tient à l'avis qu'il a ex-
primé dans son Histoire du régime municipal et communal
du nord de la France.
M. ffaigneré présente, en réponse à M. TailTiar, quelques
observations. Il dit qu'il est loin d'avoir méconnu Wissant:
il a voulu dire seulement qu'il n'est fait mention de Wissant
MCQfi des OQTnges publiée josqu'au V«. tiède. 11 a
Toulo démontrer qae. ai Bonlogoe a été k Beul port qati cite
rhifltoire depois le 1^. JBsqn'aa Y*, aiècle » il s'ensuit q^'il
a été le port d*embarqvciiient de César.
M. Tailiiar reprend ia parole pour établir qu'il ne fMit pas
Dure de confusion entre Itius et Geuariacum : Gestariacum,
c'est Booiogne ; Itius, c'est Wissant. C'est biea là qoe » sous
la domination romaine» on a continué de s'embarqoer. César
s'est embarqué dans une baie spacieuse et sûres c'est donc
à Partuâ Itius: la Motte- Julienne le proute saraboodam-
ment D'ailleors, ajoute l'honorable orateur » on ne peut ad-
mettre qu'il n'y ait eu qu'un seul port : il y avait le p^rtm
ukeriar, le portus citerior et bien d'autrea
M. Cousin obtient ensuite la parole et s'eiprime ainsi ;
Messieurs,
Nous connaissons tous le remarquable talent et la pro-
fonde érudition de l'honorable magistrat qui vient de présoiter
plusieurs considérations tendantes à placer k Wissant le
Portus Itius, Aussi ai-je aujourd'hui un vif regret, celui de
ne pouvoir me ranger sur ce point à son avis.
Je commence par dire que le petit fort situé à Wissant
ne porte pas le nom de Moite-Julienne, comme il le croit.
A cet égards j'ai pris des renseignements sur les lieux où je
vais presque tous les ans depuis bien long-temps ; j!dî inter-
rogé les documents administratib comme ceux de l'histoire,
et voici ce qui en résulte :
Le nom de la Motte-Julienne est complètement inconnu à
Wissant , et le cadastre n'en fait aucune mention. Ce n'est
qu'au XYIII'. siècle qu'un auteur plus ou moins instruit a
parlé pour la première fois de ce nom qu'il a, selon toute ap-
parence» inventé pour donner plus de poids à son opinion
en faveur de Wissant. Après lui, d'autres écri?ains ont ré-
70 GONGRtS ARCaiÉOLOGIQOT DE ntANCE.
pété le même nom ei matiDienant les hommes leiph»lo|tiit
font comme eux avec k plas entière bonne foi ; mais lenr
erreur devient évidente devant le fait qne le fort dont il s'agît
n'a pas. soit au cadastre, soit dans les plus vieux actes,
d*autre nom que celui de Camp de César. YoiUi la vérité.
Peut-on conclure de là que ce fort ait été construit du
temps de Jules César T Non assurément; car, à cette époque
comme plus tard , les camps romains étaient carrés et ce-
lui-ci ne l'est pas: il est ovoïde. D'ailleurs, sa contenance
n'est que de 50 ares 30 centiares (1)^ ce qui ne comporte
pas une garnison 4e 500 hommes. Or » l'armée de César, à
la première expédition en Angleterre, se composait d'au moins
dix à douze mille hommes , et comment croire que, contrai-
rement à leur usage de loger autant que possible toutes les
troupes dans un seul camp , l'un des plus grands capitaines
qu'on ait jamais connus en aurait fait faire un, à cette occa-
sion , dans des proportions aussi exiguésT
On dit que, de tous temps, le port de Vissant a été très-
fréquenté.
Cela est vrai pour trois ou quatre cents ans, mais pas
plus. En effet, il a cessé de l'être à partir de la prise de
Calais, en 13A 7, par les Anglais qui y ont transporté la ligne
de passage du détroit, leur intérêt étant de l'enlever à Wis*
saut resté en la possession de la France.
Pour les neuf ou dix premiers siècles de l'ère chrétienne ,
je ne connais aucune charte, aucun titre, aucun auteur
contemporain qui fasse mention de Wissant ; et tant qu'on
ne pourra pas m'en citer, je dirai qu'il y a absence com-
plète de preuves en ce qui concerne l'allégation que Vissant
(i) Voici rentrait du cadastre :
âection B, art. là. Le Camp de César. 50 ares 30 cent.
— art 75. Fossés. 60 20
XXnV. BJSSHiM, A AiniK£RQCE. 71
éUit, atant le X% riècle, le port le plos fréqneslë pevr le
passage du détroit T
On a fail remarquer qu'ea 1833 la Société d^Agricohure
de Boologoe reconnaîflsait, eile*mêoie, que Wiasant était le
Portos Itins.
A cet égard , je réponds que j'ai fait partie de <sette So-
ciété, qoe j'en ai connu tout le personnel et qn*en déda*
rant qu'il était, eu 1833 et atant comme depuis, fort hono-
rable, il ne m'est pas possible de lui accorder, à cette époque,
la moindre autorité en matière historiqae.
Laissons donc de côté le témoignage de la Société d'Agri-
culture de Boulogne, pour résumer quelques considérations
qui militent avec force contre Wissant :
1^ Les distances indiquées dans les Commentaires, soit
du Portos Itius au port supérieur où la caTaierie s'est em-
barquée , soit entre le Portos Itius et la Grande-Bretagne.
On ne trouve à huit milles dévissant aucun port; et, de tous
ceux de la Morinîe où César a pu s'embarquer, Wissant
est celui qui s'éloigne le plus des 3(1 milles qui séparaient le
Portus Itius de l'Angleterre ;
2*. La vue et l'état matériel des chemins de Wissant comme
des rideaux de terre qui les avoisinent ;
3^ La circonstance qu'on n'a jamais pu citer une seule
monnaie romaine, trouvée ^ Wissant, qui remonte seit an
I*'. siècle, soit aux temps antérieurs ;
k\ Le fait que la grande voie romaine de Lyon à l'Océan,
construite par Agrippa, gendre de l'empereur Auguste,
quelques années après la mort de Jules César, n'aboutissait
pas k Wissant,
D'autres considérations viennent se joindre à celles-ci ; je
n'ai pas aujourd'hui le temps de vous en entretenir, mais je
compte publier] tôt on tard un lùémoire sur ce sujet et les
y présenter toutes avec les développements qu'elles com-
73 COlVGftte ARG&fiOLOGfQnB DE FRANCE.
portait J'espère y démontrer qu'elles sont déciiireseootre
If iflBaot f et que I'od doit placer le Portos Itios à Boulogne
dont le port , sons h période romaine , sous Gbarlemagne •
sous Philippe- Auguste, comme sous Napoléon I"., a réubi des
flottes considérables et obtenu des plus grands capitaines
la préférence^ lorsqu'il s'est agi d'eipédiiioos en Angleterre»
H. lé comte d'Hériooort to lève ensuite pour émettre l'avis
qu'aucune lumière nouvelle n'a été apportée .dans son esprit
par toute cette discussion, et que le Congrès ne peut prétendre
à donner une solution définitive ^ cette difficile question.
C'est dans le silence du cabinet^ dit l'orateur, que doivent
être pesés et définitivement jugés les assertions et les faits
produits par les honorables préopinants.
M. Carlier dit que si soiiante érudits ont traité cette ques-
tion , il n'est, en effet , pas probable que le Congrès pourra
la résoudre; mais il tient à répondre V M. Haîgneré que
l'opinion en faveur de Calais n'est pas tellement morte et
enterrée qu'elle n'ait été adoptée^ il y a vingt ans à peine,
par le célèbre Lingard ; il ajoute qu'il vient de trouver dans
l'ouvrage relatif è ce sujet, envoyé au Congrès par son au-
teur, M. le général-major de Goler, de Carisruhe, l'opinion
qu'il' a soutenue, à savoir que Calais fut le point d'embarque-
ment de César, et Deal le lieu où il débarqua.
Sir Walter James se lève pour exprimer le regret que le
Congrès ne se prononce pas définitivement sur cette ques-
tion, li demande avec instance une solution.
Mg'. De Ram répond qu'il n'est pas au pouvoir du Congrès
de formuler cette solution. 11 dit que des lumières nouvelles
peuvent chaque jour être apportées è cette question par l'a-
vancement de la science ; et ce n'est pas seulement, ajoute-t-il,
une question historique , mais c'est aussi une question stra-
tégique, géologique. Il serait^ d'ailleurs, contraire aux prin-
XXTII*. SEifilOff , A mmKBBQOB. 73
dpet êê h IH>re disciiarfoii qoe l'on pût venir impoier une
opîoioD qoe des fints irréconbles ne viendraient |NIb défini U-
vement fixer. Il denuinde que ses paroles soient insérées au
proeès-TerlML M. Clialle exprime également le désir de voir
insérie an procès-verbal l'expression de la reconnaissance que
ini ont inspirée, et que ddvent aussi inspirer au Congrès» ces
solides et éloquenu délNits. Cette motion est adoptée, et la
séance est levée.
1~. Séance dn 19 aoàt.
Préridcnee de M. Tailuab» membre de rioatilot des proviaoe»»
coDtdller à la Cour de Douai.
Siègent an bureau : Mg'. De Ram, recteur de TUniversité
de Louvain ; MH. de Caumant ; Juste (Théodore), membre
de l*Âcadémie royale de Belgique ; de Cousseniaker , corres-
pondant de TÂcadémie des ioscrlpilons et belles-lettres;
Tabbé Le Petit , secrétaire-général de la Société française
d'archéologie; Wykeham-Martin ; l'abbé Van Drivai, pro-
fesseur d'archéologie au grand-séminaire d'Ârras ; Cousin et
Derode.
M. le marquis Dequeux de Saint-Bilaire remplit les
fonctions de secrétaire.
M. le Président déclare la séance ouverte , et lit la 6*.
question du programme , mise à Tordre du jour :
Que sait-on de certain sur Us premiers apôtres et les
premiers évéques de la Morinie et des contrées voisines ?
RI. le comte d'Héricourt prend la parole , et cherche à
prouver que la prédication a eu lieu dans la province d'Artois
avant Clovia. Il cite un passage de saint Jérôme, qui dit qu'il
y eut une grande disette dans le nord de la Gaule ; qu'en cette
7& CONGRÈS AR€B£0L0GIQDE DE FRANCE.
occasioD » Dieu fil tomber la maDoe , eoouDe jotrefoi dans
le désert pour saufer le peuple joif , et que l'on coosene
encore dans l'Artois i'Ardie sainte où fut recueillie cette
manne. Passant à on autre ordre de prepTes , rbonorable
orateur démontre que l'Angleterre a reçu de très-bonne heure
la foi chrétienne ; elle a reçu celle foi par les missionnaires
partis de la Gauk. Comment donc croire que le nord de la
France n'aurait pas participé à ces prédications; comment
surtout s'imaginer que les missionnaires soient allés prêcher
et couYortir une nation étrangère et éloignée , ayant d'avoir
soumis tout le pays gaulois, à la foi chrétienne T II conclut
donc que la religion chrétienne a été prêchée de très-bonne
heure dans la proTince de Flandre»
M. l'abbé Haigneré prend ensuite la parole.
Son attention ne se |X)rte pas sur l'Artois : il veut seulement
dire quelques mots sur le Boulonnais. Il a publié, en 1856 »
un opuscule sur l'existence d'un siège épiscopal à Boulogne
a?ant le ¥1% siècle , brochure dont il fait hommage au Con-
grès , en la déposant sur le bureau.
On trouTO , dit-il , des preuves que Boulogne reçut la foi
dès les premiers siècles » parce qu'elle était une des grandes
villes de passage pour l'Angleterre. Saint Orner , à qui re-
monte incontestablement la suite des évêques de Tbérouanne,
portait le titre d'évéque de Thérouanne et de Boulogne. Son
intention n'est pas de donner une analyse verbale des grands
ouvrages qui ont traité de cette importante question : seule-
ment , sur les origines du christianisme , il y a deux ordres
de preuves : d'abord « les présomptions établies ; en second
lieu , le témoignage historique des textes positifs.
D'après les présomptions, il est très-probable que Boulogne
a reçu la foi dès le I*'. siècle de l'ère chrétienne ; on sait
quelle était l'imporunce de celte ville à l'époque romaine.
XXrn*. SBSfifOH, a WllKnQBE. 75
it aorait-eUe pu 'Toir passer sans cesie les apftires
allaoi prêcher la fol en Angleterre , sans se laisses ttmcber
par k grâce 7
En Âi^terre, continae k savant oratenr ,.on pense gé-
nérakment que k fn y a été portée dès k T'. siècle , et on
ne regarde pins comme une l^^de iœposritde k tradition
qm kit aller Joseph d'Ârimathie lal-méme 4aas ce pays. La
Beigiqae et l'onest de la Germanie , Trêves en particulier »
ont des titres très-lmportanls qoi prouvent qu'ik ont reçu
égakment de fort bonne heure k foi chrétienne ; on signale
même de nombreux sarcophages chrétiens trouvés dans ces
parages, et qui remontent au V. siècle. Si la Soi avait pé-
nétré si avant, comment s'imaginer que Boologoe soit resté
dans les ténèbres du paganismel
Après ces conjectures, l'orateur passe aux preuves histo-
riques tirées des textes.
Les premiers apôtres dont les textes fassent mention sont
les saints Fusden et Yictoric, qui ont évangélisé Tbérouanne et
Boulogne , vers 270 ou 280 ; de nombreux manuscrits font
foi de cette assertion. Postérieurement, k mission d'un antre
apôtre , saint Yictrice , se rapporte à Tan 385. On en trouve
k rédt dans une lettre de saint Paulin de Noie, qui dit que
k foi chrétienne avait été prêchée antérieurement jusqu'aux
confins de la Gaule : fides veritatis af/Uwerat. Malheureuse-
ment on n'a pas de documents sur ce qu'est devenue cette
église jusqu'à saint Orner , dont l'épiscopat a commencé vers
636; cependant tout porte à croire que le christianisme est
resté vivant dans k province , puisque ks textes prouvent
qu'un monastère y existait en l'an 519. Le lieu où ce mo-
nastère était situé n'est pas encore fixé, mais c'est k une
question secondaire. Depuk l'épiscopat de saint Omer , k
suite des évoques de Tbérouanne est complète ; si on n'a pas
k suite des évoques qui ont précédé , on possède quelques
noms. Les autres ayant été exposés aux hasards de k conser-
76 GOMGRftS ABCBtOLOGIQCE DE FRANGE.
vatioD des maniMcrits , Il n'€9t pas éioniuBt qii% se sesent
perdus; ear od sait combien , avant le VI*. siècle, le Bou-
lonnais étail; infesté par les Francs ei les Saxons.
M. Cariier dit qoe, dans certains ouvrages et en particoBer
dans le Gailia chrùtiana, se trouvent les noms de plusieurs
évêques de la Morinie, entr'aotres saint Anthimood.
M. l'abbé Halgneré répond que ces noms ne se trouvent
que dans des chroniques composées depuis le XYI*. siède.
M. le président TailUar ne fait remonter Tintrodoction de b
fol chrétienne dans la Morinie que vers le IIP. siècle» âi partir
de la grande mission de saint Saturnin» et ne croit pas qu'où
puisse prouver qu'elle remonte au I". ni même au IP. siècle.
A partir du IIP. siècle, une élude fort intéressante serait
celle de l'époque de saint Firmiu , sur laquelle il croit devoir
appeler l'attention de MM. les membres de la section.
M. l'abbé Haigneré dit quelques mou de saint Firmin, et,
è défaut de textes perdus, croit qu'il y a des conjectures assez
fortes pour établir que la prédication de la foi chrétienne
dans nos contrées , par saint Firmin , remonte jusqu'au IP.-
slècie de notre ère , sinon jusqu'au 1*^.
M. de Gaumont dit à ce sujet qu'il a fait des recherches
sur les bords du Rhin , où il existe , à Trêves surtout, bon
nombre d'inscriptions chrétiennes , mais qu'aucune des in-
scriptions qu'il a vues n'était antérieure au III*. siède. Il dé-
sirerait connaître celles que M. Halgneré signale à Trêves
comme datant du P'. siècle; il craint qu'il n'y ait erreur
dans cette assertion.
Mg'. De Ram^ recteur de l'Université de Louvain, prend la
parole et demande si l'on ne devrait pas plutôt placer les ori-
gines do christianisme sur le Rhin , dans les grands centres
de population^ vers Tongres et Trêves ; il croit que la marche
du christianisme est venue du Rhin se répandre alors vers la
Belgique : il cite des inscriptions et des constructions romaines
sur les bords du Rhin et en Belgique.
XXm\ 8BSfilO!f| A DCNKEUQUB. 77
M.r«bbé Van Drivalf reprenant rargameotationide IL l'abbé
Ha%iieré, reconnaît oDnme Ini deox aortee de preuves: celiea
des textes et ceUeades traditions ; il incline à admettre comme
pins valables les preuves des teites, cependant ces preuvesdes
traditions ne sont pas à mépriser » et il croit devoir attirer
Tattention de Taiiditoire sor deux textes qoi n*ont pas été
cités : l'on de ces textes est celui de saint IrénéOt qni parle
d'une manière positive d^ églises établies dans l'Empire
romain» et qoi, au nombre de ces églises, mentionne celles
qui étaient établies en Gaule.
Le second texte est encore plus fort : il se trouve dans l'ou-
vrée de saint Clément , intitulé Recognùiones , récemment
réédité. Dans cet ouvrage , il est question d'une hiérarchie
établie d'une manière régulière dans les Gaules , comme ^
Rome et dans la Grèce ; il parle desévêques installés dans les
eiviiates , où auparavant se trouvaient les Flamine$; il y
avait donc des églises constituées en Gaule et non pas seule-
ment des assemblées de Gdèles.
 la vérité , il n'est pas certain que les Recognùiones de
saint Clément soient antérieures au IV*. siècle» mais toujours
est-il que, d'après cet ouvrage, on croyait alors qu'au I*'. on
an IP. siècle, il y avait des églises dans les Gaules.
M. l'abbé Haigneré croit que l'élude des anciens bré-
viaires peut apporter 4e grandes Inmières pour l'examen de
cette question ; il dit que , dans les anciens bréviaires de la
Morinie , on trouve beaucoup de saints qui appartenaient
4 la Germanie : cela semble corroborer Topiaion émise par
Mg'. 0e Ram.
La discussion étant close sur ce point, M. le Président
passe à la 15*. question :
Qml est définitivement le lieu de naissance de Godefroy
de Bottillon f
78 GOHGEfeS ARCHÊOLOGn^CS DE FRAltCaS.
M. Cousin , secrétaire-géBéral , annonce qu'il a reçu un
travail sur cette question, travail qui est de M» Vaawor,
instituteur communal à Selles (Pa»-de-Calais).
La discussion de cetle question est remise à li séance gé«
nérale du soir.
Sur la 8*. question : *
Quelles étaient les limites du royaume de Chararic, ehef^
des Francs de Tkérouamie f
M. Carlier lit un travail dont voici l'analyse ;
Cette question 9 dit-il ^ rentre dans le cadre du grand
travail demandé par le Ministre de l'instruction publique, aux
Sociétés savantes , sur la topographie des Gaules au lY*.
siècle. M. Carlier désire y apporter le tribut de ses études.
Il rappelle ce qu'était le chef de tribu franque , nommé
Chararic , qui résidait à Thérouanne ; et , d'après Grégoire
de Tours , il raconte comment Clovis le fit prisonnier avec
son fils et leur fit couper les cheveux pour les enfermer dans
un clottre : t Console-toi, mon père, avait dit le fib du Franc :
« ces feuillages ont été coupés sur un arbre, ils repous-
c seront bientôt. • Ces paroles ayant été rapportées à Clovis,
il fit décapiter le père et le fils pour ne plus avoir à redouter
leur chevelure ni leur puissance.
Nous voyons ainsi que le chef des Francs en Morinie était
déjâi chrétien ; c'éuit, en effet, le temps où l'évéchéde Thé*
rouanne venait d'être érigé par le pape Gélase en jhveur de
saint Antimundus.
D'après l'opinion générale, qui prévaut aujourd'hui parmi
les savants , que la topographie des Gaules se retrouve dans
la topographie ecclésiastique, M. Carlier pense que le ter-
ritoire occupé par le chef franc Chararic était celui de
repêché de la Morim'e, qui fut partagé , en 1553, entre les
évéchés de Boulogne , de St. -Orner et d'Ypres. Ce territoire
xxm\ swmm, a ooaKBtQUB. 79
défait s'Aleiidre , de MoDtvenil, sur toute la cAte maritiiiie
jnsqs'à NieDpon, et des aonrces de tai Gaoche^ près de
HcsdlA , à celles de la Lys, puis le long de la L]9 juvi'à
Armeotières , Waraelon, Ypres » etc.
M. l'abbé Hiifj^eré Aitobserrer qa'anciutaaleor»<aTaiit
MaUbraiicq, D*a dit que Gbararie fût roi de TbéroaanMk GrA-
gnire de Tours n'indique point où régnait Gbararia
M. le conseiller Tailiiar s'exprime ainsi :
Lorsque les Francs s'établissaient dans un pays» les guer-
riers s'installaient autour de leur chef à des distances plus ou
moins éloignées , sans que la circonscription fût bien déter-
minée.
Quant II la domination de GbarariCt on peut croire qu'elle
s'étendait plus particulièrement dans les cantons actuels de
Fmges, d'HucquelierSy de Oesvres» de Marquise* deGûines»
de Licqnes , d'Ardres et d'Audruick * jusqu'à l'Aa.
On troufe dans ce rayon un assez grand nombre de loca-
lUés, dont le nom terminé en Aem, indique une origine gallo-
franque.
Tels sont les villages de Matringbem « Radinghem ( canton
de Fruges) ; — Wicquinghem, fiezinghem ( canton de Huc-
qaeliers) ; — Lottinghem^ Nabringhem (canton de Desvres);
— Maninghem, Leulînghem, Audiogbem, Tardingbem (canton
de Marquise); — Hardlnghem, Hermeiingbem, Herbinghem,
Sangbem,prèsde Ucques;-— Balingheffl^ingbem,Toumehem
( canton d'Ardres ) ; — Ruminghem ( canton d'Audruick }•
On passe à la question suivante :
QmU sont les premiers odes eu doatmem» historiques ,
chartes , poèmes ^ chants^ etc. , relatifs à la Flandre ma*
riiime et rédigés soit en français , soit en flamand, soit en
wallon T
80 C0MIIÈ8 AEGHÉOLOGlQini DB FRâVGE.
M. de GeuHeniaker dit qu'à u coonftiisaDCe û Blette,
sur la Flandre inarillaie« aucun document ierit en langue fla*
mande qui ami antérieur au XIII*. aiècte , et que ooux de
cette dernière époque sont fort rares.
Il cite ulie ancienne Contume de Gassel , rédigée , partie en
ilaroind, partie en langue romane, remontante 127&^ .Ce docu-
ment lui panftt aussi intéressant au point de tw de la langne
qu*à celui du droit coutumier. Comme renseignement sur le
caractère de la langue usitée dans les châtelleniesde Bergnes,
Boorbourg, Furnes, M. de Coossemaker signale une ancienne
Keure de 42^1, comme la seule qui renferme un aussi grand
nombre de mots en langue germanique. Il tait remarquer
que la plupart de ces mots, dont la terminaison est en a, in-
diquent une origine anglo-saxone très-prononcée ; ce qoi dé-
montre, suivant lui, que les populations du littoral; plus
fréquonment en communication avec les Anglo-Saxons de Ja
Grande-Breugne, ont conservé pendant plus ]ong*temp6 que
les autres populations flamandes Ja langue primitive, et ce qui
explique aussi peurqum, dans cette même partie de la Flandre
maritime , k Flamand a retenu des expressions et une pro-
nonciation qui a le même caractère.
La séance est levée à 5 heures et demie*
tr. mémmem d« nm mmét,
Pi^dence de M. db Coussbmakbi , de riosUtut de France, membre
du Cootcil général du Nord.
ta séance s'ouvre à il heures du matin*
Sont présents au bureau : Mg'. De Ram, recteur de l'Uni-
versité de Louvain; MM. de Caumantf Tailliar; le comte
(CHéricourt ; le docteur De Smjlîtere , médedn en chef 'de
XXm\ SESSION^ A DUNKERQUE. St
l'Asile de Lille; le comte deRipalda; Car lier; Van Drivai;
Cousin et Derode.
M. BMtrafto^ secrétaire-adjoint, lit le procès-verbal de
la dernière séance qui est adopté.
Mp. De Ram donne des détails pleins d'intérêt sur iâ
continuation de la grande collection des Âcta Sanctorum, et
sur le rétablissement de l'ancienne association des Bollan-
distes au collée des Jésuites, à Bruxelles. Il regrette que
l'allocation n'ait pas été continuée par la Chambre belge.
M. de Gaumont demande si la discussion qui a eu lieu au
Parlement belge , relativement à la proposition de supprimer
le subside accordé par le gouvernement, n'a pas eu pour but
de stimuler le travail des continuateurs des Acta Sanctorvm
qui paraissait être un peu lenL
Mg'. De Ram entre dans de nouveaux détails qui font res-
sortir la consciencieuse activité avec laquelle les nouveaux
Bollandistes continuent la tâche de leurs devanciers ; il exprime
l'espoir que le Congrès donnera une marque de sa sympa*
tbie à l'égard de cette entreprise littéraire , qui intéresse les
savants de tous les pays.
M. le comte d'Héricourt se lève et paie un juste tribut
de reconnaissance et d'admiration à l'oeuvre des Bollandistes.
Il s'associe de toutes les forces de son âme au vœu que vient
d'exprimer le recteur magnifique de l'Université de Lou-
vain, et déclare ne pas douter un seul instant de l'unanime
et solennelle adhésion du Congrès à cette noble requête.
MM. Tailliar et Baruffi appuient chaleureusement ces pa-
roles.
Mg^ De Ram expose que la motion portée à la Chambre
des représentants n'a pas été fondée sur le démérite des
nouveaux volumes publiés, mais sur l'esprit de parti. Que
l'on établisse, dit-il, une consciencieuse comparaison entre
les nouveaux et les anciens volumes, et l'on sera convaincu
6
82 CONGRÈS ARGHlSOLOGIQUE DE FRANGE.
que la suite est digne des autres parties de cette grande
œuvre. L'orateur ajoute qu'il a constaté , dans, les trois nou-
veaux volumes , d'heureux et notables changemenu à l'an-
cienne méthode; ainsi, il n'y a pas seulement trouvé Y Index
moralis^ mais encore V Index realis ; il y a de plus rencontré
un répertoire d'archéologie ! C'est donc avec une évidente
mauvaise foi que des ignorants sont venus dire que, s'il existait
encore des BoUandtstes , l'esprit de BoUandos n'existait plus :
il est , au contraire , cet esprit , dans son plus grand éclat à
l'heure présente, et le savant prélat en trouve une preuve
sans réplique dans la Vie de Jean-le-Bon , contenue en cette
nouvelle œuvre.
M. Rcichensperger demande la parole. Il dit qu'en effet
il reconnaît dans ces injustes attaques l'esprit de parti, et que
toute l'Allemagne savante^ il en a la conviction, pense comme
lui à ce sujet Protestants et catholiques, ajoute l'illustre sa-
vant, doivent une égale reconnaissance aux admirables auteurs
de la Monographie de sainte Ursule , que le P. Victor de
Buck a publiée dans le dernier volume d'octobre.
Mg'. De Ram reprend la parole et cite une lettre de M.
Penz , l'auteur des Monumema Germania, où l'œuvre des
Bollandistes est appelée le Monumentum de la vie chrétienne
des peuples. Il ajoute que les directeurs du British Muséum,
se fondant sur ce que cette œuvre était la seule vraie lumière
du moyen-âge , avaient , dans une déclaration publique du
23 avril 1860 , exprimé toute la sympathie qu'ils portaient
aux travaux des nouveaux Bollandistes.
M. le comte Maurice de Robiano, membre du sénat de
Belgique , cite le témoignage d'un des plus illustres profes-
. seurs de l'Allemagne , M. Schabert, et vient joindre son
triLut \ l'unanime admiration du Congrès.
M. le Président, eu présence de cette manifestation du
Congrès, émet le vœu suivant :
XX^n\ 8E68MHI » A DUNUKQUB. 83
• Le Coogrès archéologiqpe de Fraoçe»
« GoDsdéraDt que la coDiinuatioii de b coUectioii cp^nne
« 8008 le nom de Bollandistes est une œuvre capUale popr
« les études historiques;
€ Considérant qu*il y a un intérêt immense, pour TEorope
c entière, à ce que cette œuvre soit continuée sans interrup-
• tîon sur le plan suivi jusqu'à ce jour;
« Que les historiens, les archéologues et les érudils d* Al-
« lemagne, d'Angleterre^ de France» d'fispagoe et d'Italie
t sont intéressés à une publication qui touche à ce que tous
« les pays peuvent avoir de pluscl^er, l'histoire de la grande
« famille chrétienne;
c Émet le vœu que le gouvernement belge contribue, par
« un subside efficace, à l'exécution de Tœqvre des BoUan-
• distes. ■
Volé à l'unanimité.
Cette délibération prise, M. le comte d'Héricourt se lève
pour demander que M. Tailltar, devant partir le soir même ,
soit autorisé à donner lecture de l'important travail dont cet
honorable conseiller est Tauteur : Recherches sur latopogra'
phie du nord de la Gaule.
M. le Président s'empresse de donner cette autorisation.
M. Tailllar prend la parde et s*eiprime ainsi :
VOIES ROMAINES DANS LE NORD DE LA GAULE.
I. Les Romains , qui se croyaient appelés par le destin à
gouverner Tunivers, déployaient dans ce but une merveil-
leuse habileté. Rendant la conquête bienfaisante , ils se con-
ciliaient les peuples en même temps qu'ils les tenaient sous le
joug. Dans leur système politique» la civilisation marchait de
pair avec l'assujettissement
8& CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Les immenses travaux â*art accomplis par eux frappaienl
les vaincus d'élonnement et, en excitant leur surprise , ache-
vaient de les soumettre à un peuple qui opérait de pareils
prodiges.
Parmi ces travaux, les voies publiques n'étaient pas les
moins remarquables. Survivant à la domination romaine, elles
ont, par leur magnificence et leur solidité, fait l'admiration
non pas seulement de l'ancien monde , mais même des nou-
velles sociétés qui se sont établies sur les débris de l'Empire
d'Occident.
Auguste, qui, après avoir trouvé Rome bStie en briques,
se félicite de la laisser de marbre, ne se contente pas d'ériger
de superbes monuments : il applique toute sa sollicitude à la
confection et à l'entretien des routes.
II. Par les ordres de ce prince , les chaussées de l'Italie ,
combinées dans leur ensemble, forment un système complet
de viabilité. Les grandes voies aboutissent à Rome comme à
un centre commun. Pour les relier toutes , on dresse au bout
du Forum une colonne milliaire dorée , à laquelle correspon-
dent les grands chemins militaires de l'Italie (1).
m. Progressivement les grandes voies s'étendent dans les
provinces. Elles concourent à y asseoir et à consolider la do-
mination romaine au triple point de vue de la stratégie, de
l'administration et du progrès social. Par leur moyen , les
mouvements des troupes devieimeut plus faciles ; les gouver-
neurs déploient leur autorité sans obstacle; le génie, les
mœurs, les habitudes de l'Italie se propagent plus rapidement.
De même que les autres parties de l'Empire , les Gaules,
(i) Dion Cassius, liv. LIV, p. 535, Pline, liv. III, chap. v, Tadie,
Histoire, liv. I, cb. lixiii, rappellent ou signalent ce ntilliarium doré,
placé au bout de Tancien Forum, et sur lequel la mesure des dislances
éUiit inscrite. Plularque, dans la Vie de Galba^ mentionne également ce
niilUairc auquH^ dit-^U, aboutiiêeni iouê U$ grandi cheminé de CItatie.
XXm*. CESSION, A DUHKKKQOE* 85
dmit k gooYeruemcnt avait 6(6 GeBfi6 par Âiigosle à son
gendre Agrippa , sont sillonnées par de grandes Yoles militaires.
Afin de pouvoir « ao besdn , porter aisément ses légions sur
tons les points de cette immense contrée, Agrippa y fait
construire qnatre principales chaussées, dont la première se
dirige sur l'Aquitaine et la Saintonge,la seconde vers le Rhin»
la troisième du côté de Boulogne et de FOcéan par Reims,
BeauYais et Amiens; la quatrième se prolonge dans la Gaule
Narbonnaise et arrive jusqu'à Marsalle.
De ces quatre grandes voies , la trobième traverse le nord
de la Gaaie et s'étend jusqu'au littoral. Parvenue dans la
seconde Belgique, elle va de Reims à Soissons, de Soissons à
Senlis, de Senlis à Beauvais , de Beauvais à Amiens, et d'A-
miens à Boulogne.
IV. Après Auguste, plus d'un siècle s'écoule sans qu'aucun
changement notable soit apporté à cet état de choses. Mais
Trajan et Marc-Aurèle font construire en Belgique de nou-
velles routes. Après eux, l'empereur Septime-Sevèrc, qui
règne de 193 à 211 , porte son attention spéciale sur les voief
de communication. Il les multiplie et les complète dans les
Ganles. La grande Yoie d'Agrippa qui , bin de suivre une
ligne droite, n'arrivait à Boulogne qu'après plusieurs détours,
est raccourcie et abrégée. Une route plus directe* facilite le
trajet dans la Grande-Bretagne (1).
Grâce aux soins de rAdminîstration, des bornes miliiaircs
sont placées par intervalles sur les routes , et signalent les
distances à parcourir.
(1) Cette cliaussée per Compendium , ainsi nommée parce qu'elle
abrège Pespace, se divise en deux branches : Tune se rend à Ponloisc,
Pons Uarœ , et de là à Radium , Roieglise ; Tautre passe à Noyon ,
NoviomaguSf et aboutit à Rodium, Réunies à Rodiutn, ces deux voies
n'en forment plus qu*unc : celle-ci , Tranchissant la ri?iëre d'Avre à
Rodrina ( Roye), arrive à Setuci ( St.-Mard ), puis à Amiens.
86 CONGRÈS ABCHÉOtOGIQUB DE FRANGE.
Ces bornes portent le nom de milliaires, parce qo*elkd indi-
quent les milles romains ; toutefois, dans le nord de le Gaule t
les distances sont plus généralement calculées par lieues (1 ).
Il arrive fréquemment que ces cotonnes forment de petits
monuments dédiés, soit à l'Empereur , soit à quelque haut
personnage.
Les trayaux prescrits par Septime-Sétère, pour la confec-
tion de plusieurs routes dans la Grande-Bretagne, donnent
une idée de ce qui dut être fait dans nos contrées. Ce prince,
au dire du Dion Cassius , fit tailler dans les forêts , couper
dans les hauts lieux , élever des digues sur les marais et con*-
struire des ponts sur les rivières ( Y. liv. LXXYI, p. 877 )•
V. Les travaux dont les routes sont l'objet sont poursuivis
et complétés par Caracalla et ses successeurs. C'est à peu près
do même temps que date l'Itinéraire d'Antonin , sorte d'in-
dicateur topographique, de guide officiel, qu'on a mal à
propos attribué à Antonin-le-Pieux et qui parait, avec plus
de vraisemblance, avoir été rédigé pour Antonio Caracalla (2).
. Détesté à Rome, Antonin Caracalla, en effet, soit du vi-
vant de son père, soit après sa mort , passe presque toute sa
vie è parcourir les provinces (3). C'est pour son usage qu'est
(I) L« BBot lieue, leuca , vient da celtique lech^ qui signifie pierre,
parce que c^étaient des pierres qui indiquaient tes espaces.
(S) On sait que Septime-Sévère et ses enfants se raUachaient à la
famille d* Antonin, dont ils avaient adopté le nom el dans le tombeau
duquel ils prenaient p!ace. Le surnom de Caracalla, tiré d'un vêtement
gaulois que portait le fils aîné de Septime-Sévère, a été surtout employé
dans les temps modernes. Son véritable nom est celui d'Antonin, par
lequel il est désigné, soit sur les médailles, soit dans les histoires, soit
dans les monuments de législation ( V. les Recueils de Numismatique ,
les Écrivains de r Histoire auguste {Historiœ augustœ scriptores), et la
loi 17 , au Digeste , De statu hominum , lib. I , th. v ).
(3) HiiiODiBif, Hist, rom,t liv. lll;^ Historiœ augustœ scriptores ;
— Tillemont, Hist. des Empereurs.
XXYII*. SESSION , k DCNREBQUE. 87
tracé ritinéraire qui porte son nom, et sur lequel sont mcu-
lionnées toutes les distances qui séparent les dites et les lieux
de station (1).
VI. Dans nos contrées, comme dans les antres parties de
l'Empire , on dislingue trois espèces de chaussées et de voies
publiques. Les premières sont les grands chemins qui partent
de Rome» traversent rjtalie, et se déroulent dans les pro-
vinces. Suivant les temps et les lieux , on donne à ces artères
principales le nom de chemins consulaires ou prétoriens , ou
encore celui de voies césariennes ou solennelles. On a vu plus
haut ( n^ III ) quelle est, dans la Gaule-Belgique, la direction
de la grande voie impériale construite par Agrippa et abrégée
ensuite per Compendium, sous Septime-Sévcre.
La seconde classe des grandes chaussées comprend les routes
qui sont surtout destinées à relier entre elles les provinces et
les cités. Par une disposition stratégique qui semble avoir été
particulière à notre Ganle-Belgique , de distance en distance ,
aux points qui leur paraissent les plus convenables, les gou-
verneurs romains établissent un centre de viabilité où viennent
aboutir plusieurs voies. Ces roules composent une espèce
d'étoile qni comprend sept rayons divergents. Elles formen
ce qu'on appelle un septemvium (2).
(!) Cet Itinéraire est un document fort curieux, parce qu*indépen-
damment des grandes villes on y renseigne des municipes et des localités
qui, sans ces indications, seraient peut-être entièrement inconnus. Od
peut aussi y suivre en quelque sorte de rœil la direction des routes qui
sillonnaient la surruce de TEmpire romain. Les désignations qu^il
fournît sont complétées par la Table Tbèodosienne , dite de Peutinger^
autre espèce d^itinéraire composé du temps de Théodose.— Walckenaer,
dans sa Géographie ancienne des Gaules, a reproduit, en les combinant,
les indications que présentent l'Itinéraire d'Anloniu et la Table Tbèodo-
sienne ( Voir , pour nos régions du nord , t. III, p. àS et 62 )•
(2) Le mot septemvium. ne se rencontre pas dans les dictionnaires
laliDs;mais on y trouve ^a</riviiim , carrefour ; trivium , tien où abou
90 C0NGKÈ8 ABCHÉ0L06IQCE DE FRANCE.
viaires vieorient aboutir à une cité* Cependant i( en est d*aa«
très d'on rang secondaire dont le centre est placé non plus
dans une ville, mais soit au pied ou au milieu d'une forte*
resse t soit sur le littoral, soit sur un autre point.
Ainsi, la forteresse de Gassel, Castellum Menapiorum^ est
le siège d'un septemvwm ou étoile itinéraire dont les rayons
se dirigent par autant de points divergents.
Sur le territoire de la cité de Thérooenne apparaît un autre
septemmum , dont le centre est placé sur uu point isolé du
Kttoral. On lui donne le nom de septetuvium altarium (sep*
temviaire des auteus ) , à cause des autels ou des temples qui
probablement étaient, en cet endroit, érigés aux divinités
païennes (i).
Dans le canton du Gambraisis, entre les communes de
Marcoing et de Fleqoières , il semble « avoir existé aussi un
septemvium dont les traces étaient encore visibles au XVIII*.
siècle (2).
Ces divers embranchements, dont l'ensemble formait un
septemvium , offrent tons les caractères de ces grandes chaus-
sées, ou voies militaires , dont parle le jurisconsulte Ulpien ,
dans la loi 3, au Digeste, De locis et itineribus publicis ( iib.
XFJII, Ut, Yii ); elles aboutissent à la mer ^ ou à une cité, ou
à un fleuve , ou à une voie militaire (3).
X. Quant à la plupart des sepiemviaires ou chemins à
(i) Défigaré aa moyen-âge, ce nom des auteus est aujourd'hui celui
de la commune de Zolcuz, arrondissement de Uonlreuil-sur^Mer,
canton de Fruges (Pas-de-Culais).
(3) Elles sont indiquées sur la Carte de Gassini. Il est à remarquer
que, vers cet endroit, ont été construites des clia pelles consacrées à
TAnge-Gardien , à TEnfant Jésus, à saint Liévin , à Notre-Daroe-dc-
Bon-Secours et, à quelque distance de là, à Notre-Dame-de-ConsoIalion.
Ces chapelles ont peut-être remplacé d'anciens monuments païens.
(S) c Via mililares eiitum ad mare, aut in urbes, aut ad flumina
publica, aut ad aliam viam militarem habent.!
XXTir. SESSION 5 ▲ DCKKERQCE. 01
sept braficheâ dont il tient d*être parlé , on retronve encore,
en ce qoi les concerne :
Soit des indications dans les anciennes chartes on dans les
docnments bisloriqnes ;
Soit des traces snr le sol même on sur les vieilles cartes
géographiques.
Toutefois, pour reconstituer chaque septemvtum gallo-
romain et en rétablir eiactement les sept rayons, il faut:
1". Rechercher les voies primitives construites par les Ro-
mains, et ne pas les confondre avec celles qui existaient aupa-
ravant, on qui ont été pratiquées ultérieurement pour abréger
les routes premières per Ccmpendium , ou pour aboutir à
d'autres localités ;
2*. S'attacher aux voies principales et les distinguer des
chemins secondaires, créés après coup pour des besoins
nouveaux (1).
XI. Outre le septemvîum proprement dit, il est d'autres
centres de viabilité moins complets , qui n'ont pour embran-
chements que des routes en plus petit nombre.
Tel est le quinquevium, qui ne compte que cinq branches.
Tel est le quadrivium, carrefour, où viennent se joindre
quatre chemins. Plus d'un bourg, ou viens , est simplement
le siège d'un quadrivium.
Tel est encore le tnvium , auquel n^abouiissent que trois
chemins. Du trwium est dérivé un surnom de Diane qu'on
appelle Diana trivia , parce qu'elle préside à ces sortes de
points de jonction (2).
(i) Ainsi, par eiempte, le êeptemHum dont Amiens était le centre a
été modifié : per la oooslruction d*ane route directe sur Rouen , par
Poli ; » par rétablitseraent de deux routes se dirigeant , Pune sur
Senlia, SUvaneetts^ Tautre sur Compiègne, OmptMtàumi—^f la créa-
tion d*ooe route directe snr Tbérouenne, tandis que la première route
bifurquait avant d^arrhrer au sepfefnWitiii de Zoteux.
(2) De là encore le root trivialiê^ qui signifie populaire et triTial.
92 CONGRÈS AnCHÉOLOGIQUR DE FRANCE.
£q dernier ordre Tient la simple bifurcation , biviwn.
XII. On sait que le territoire de chaque cité gallo-romaine
comprend plusieurs cantons ou po^t, ordinairement au nombre
de quatre. — Pour les communications des chefs-lieux de
cantons, soit entre eux, soit a?ec la cité principale, des
routes sont indispensables.
Outre ces voies cantonales , il y a des chemins vicinaux
( via vicinales ) qui traversent les champs , se dirigent vers
les boui^s et villages ( vici et vHIcb) , et souvent relient une
voie à une autre, c 11 existe, dit Siculus Flaccus, des routes
vicinales qui, des voies publiques, se détournentdansles champs
et vont atteindre d'autres voies publiques (1).
Dans notre Gaule-Belgique , ces sortes de chemins de tra-
verse sont fort nombreux sous les Romains, et de nos joura
encore, dit de Bast, on en voit des traces remarquables dans
plusieurs endi-oits (2).
XIII. A dater du règne de Valeniinien I"'. (367-375),
par suite des irruptions continuelles des barbares et de leurs
^ attaques toujours menaçantes , les frontières du nord de la
Gaule se garnissent de forteresses et de lieux de défense.
Pour y avoir accès , il faut nécessairement de nouvelles routes.
Les Romains appliquent également leurs soins à la confection
de ces chaussées. Ainsi, dans la direction de Cambrai à Tour-
nai , trois châteaux-forts avaient été érigés : c'étaient Exclusa
rÉcluse; Duacum^ Douai; Urticiacum, Orchies. Afin d'y
(1) SuDt et vicinales vis qnac de publicis dÎTertunl in agros et saepè
ad altéras publicas perveniunt ( De conditiône agrorum ). Ces routes
accessoires sont aussi mentionnées dans la législation romaine. Le juris-
consulte Uipicn les indique en termes e&près : « Vis vicinales quae in
vicissunt et qu» in vicos ducunt,... vel qus ad agros dncunt per quas
omnibus perroeare licet( V. Digeste, liv« XLIII, tit. 8, loi 2, g 38
el$23).
(2) V. 2«. Supplément au Recueil tCantiquiié» romaines.
XXTn*. SESSION 9 ▲ DUNKEBQOB. 93
arrÎTer en tout temps sans obstacle , nne route nooTelie
est construite. Elle part de Cambrai , traverse le marais de
rÉcluse , passe par Estrées , dont le nom indique la présence
d'ane chaussée; de là, elle se rend à Douai, puis à Orchies
par Faumont» Fagimons, et enfin à Tournai (1).
XIV. La construction et la réparation des chemins appel-
lent, à toutes les époques, l'attention de Tautorité romaine.
Dans tontes les villes où il n'existe pas de magistrats spé-
ciaux, ce soin appartient aux officiers municipaux. Mais, dans
les grandes cités, on y attache assez d'importance pour que
des fouctiounaires particuliers soient investis du service de
cette branche de l'administration. Tantôt ceux à qui elle est
confiée portent le nom de curateurs des routes ( cwatores
viarum ) ; tantôt c'est aux édiles que cette fonction est déférée.
Ainsi on voit, d'après la législation romaine, que ces officiers
avaient tout à la fois pour devoir de veiller à l'entretien des
routes, et d'en assurer la libre circulation (V. Digeste,
liv. XLllI, lit 10). Des sommes plus ou moins considérables
sont affectées à cette partie des travaux publics. Sauf les voies
solennelles ou impériales qui sont à la charge de l'État, les
autres routes qui vont d'une cité à l'autre sont entretenues
aux frais des habitants. Tous les propriétaires sont tenus de
concourir à cette dépense. Quoique dans ce siècle vénal les
immunités soient nombreuses, il est formellement déclaré que
personne ne peut être exempt de la cotisation pour les routes.
Des lois spéciales sont même portées à ce sujet (V. Code Théo-
dos., liv. XV, tit 8, Z>e itinere muniendo ),
(4) Soit par l*effet d'un débordement naturel» soit par la rupture
des écluses , celte roule a été inondée. On Taperçoit encore à travers
IVau limpide du marais de PÉclusc ( V. duns les Mémoires de CAcad^
des inêcrip* et Mles-tettres , t. XXVII , Hîst., p. 156, une disserta-
lion du comte de Caylus^ fvr vn chemin des Romaine avec une carte ).
94 GOIfGRto AKGHÉOLOGIQUE DE PEAKCE.
RÉSUMÉ.
Centres de viabilité romaine dans le nord de lv Gaule.
Section I. — Centres de viabilité complets ^ — chemins à sept
branches au septemviaires qui ont pour sièges des cités.
§ I. Premier centre de viabilité, Reims métropole.
Chemins qui parlent de Reims et qui vont à :
1, Trêves; — 2, Verdun et Metz; — 3, Ghâlons-sur-
Marne ; — k, Beauvais ; — 5, Soissons et Amiens ; — 6, St.-
Quentin; — 7, Bavai.
V. Bergier« Hi9îoir$éei grands chemins de C Empire romain, 1 1«
p. 535; — Marlot, Hitt, de Reims, t I, p. 143.
§11. Deuxième centre de viabilité, cité du Yermandois
{Augusta Veromanduorum ou St. -Quentin).
Chemins qui vont de St -Quentin à :
i, Soissons; — 2, Reims; — 3, Beauvais par Setuei ( St.-
Mard); — 4, Amiens ; — 5, Arras; — 6, Cambrai; —
7, Bavai
y. Dom Grenier, Introduction à C Histoire générale de Picardie ^
p. A22 et suiv.
§ III. Troisième centre de viabilité, Amiens.
Chemins qui vont d'Amiens à:
1, Reims, par Soissons; — 2, Beauvais; — 3, Leuconaûs
( St. -Valéry ) et Auk ; -* A, Boulogne ; -- 5 , Théronenne; -—
6, Arras; — 7, Bavai,
V. D. Grenier, /Md., pb 4M ; — Mém, de la Soeléié des Antiquaires
de Picardie^ t I, p, 47 et 257} t II, p. 07; U III, p. 65.
S IV. Quatrième centre de viabilité, Arras.
Chemins qui , d'Arras , se rendent à :
XXVH*. SESSION , ▲ DUNKEBQUI. 96
1 , St -Qaenlin ; -^ 2 , Amiens ; -- 3 , Septemvimn da lit-
toral, OQ de Zotcox; &, Thérouenne; — 5« Casfel, par
JSsiaires; — 6, Tournai; — 7, Ba?ai, par Cambrai.
V. Malbrancq, De Morimù, L I, p. AS et 580; — M. HarbatHIe,
Mémunial kUt inique du département du Pas-de^Calaie ^ t II, p. ià6t
^ M. Huignerë, Mémoire sur Ut voieê ramainee du dép^, du Paê-dt»
Calais f dans (es Mémoires de la Société ftArras, Tolame publié en
1851 , p. 157 ; — Statiêtique monumentale du département du Pae^ô'
Calais.
S V. Cinquième centre de viabilité , Théroaenne,
Chemins qui, de Thérouenne, se rendent à :
1 , Arras; — 2, Château-de-Ternois (St. -Pol); ^ 3, Amiens ;
— 4 , Septetnvium de Zotenx ; — 5 , Boulogne ; — 6 , Portui
ulierior ( Sangatte } ; — 7 , Cassel.
V. Malbrancq, De Morinis, U I , p. àl et 589.
§ VI. Sixièmecentre de viabilité , BavaL
Chemins qui , de Bavai , se dirigent sur :
1 , Reims ; — 2, St. -Quentin ; — 3 , Arras; — ù, Tournai ;
— 5, La Batavie ; — 6 , Cologne ; — 7, Trêves*
V* Chronieon Balduim Àvennenêis, Anvers, 4696, in-folio. Une
carte placée en télé de cette chronique indique les sept foies qui par^-
taient de Bavai. — Lambiei, Dissert, sur les eoloniee romaines de$
Pajf9-Bas , p. 15 ; — Auberl Le Mire, Chronie, beigicum , ad annum ,
643 ; -.Vincbant, Annales du Hainaut, I. I, p. A8à;— Hejlen, De
antiquis Romanor. monumentis , dans les anciens Mémoires de CÂcad»
de Bruxelles f t. IV;— De Hast ^ 2*. Supplément au Recueil d'antiquités^
p. 99.
Section II. — Centres de viabilité secondaires.
§ VIL Sepiemoium du littoral, ou de Zoteux.
Chemins ((ui , de Zotenx, vont à:
1, Thérouenne; — 2, Arras, par le Château-dc-Tcrnois (St.-
Fol ) ; — 3, Amiens ; — 4, Ad LuUia et la mer ;-- 5, la voie de
96 GON«RËS AftCHÉOLOGIQDE DE FRANCE.
Thérooenne à Boalogne ; — 6 , la voie de Théroiienne aa
Portus Mlteriar ( Sangatte ) ; — 7 , Golfe de SUbla.
Iflalbrancq, Ibid, 1. 1, p. AS et 589; — Henry, E$$ûi kiitorique iur
Carrondiêêement de Boulogne, p. 83 et 86;— M. Haigneré, Mém. pré-
cité $ur le» voie» romaine» du Pae-do-CalaU ; --^ Staiietiquemotatmen'
taie déjà citée.
S VIII. Septemvium de GasseL
Chemins qui , de Cassel, se dirigent sur:
1 , Tournai, par Wervick ; — 2 , Mxnariacum ( Estaires ) ;
— 3, Amiens; — Ix, Thérouenne; — 5, Portus uUerior
( Sangatte ) ; — 6 , Mardick j — 7 , la mer.
V. Mém. de la Soc. Dunkcrquoise , t. VI, 1858-1850, p. 75et90«
avec la carte de M. Pigault de Baupré ; Gramaye, Andq. Flandriœ^
p. 162 ; M. de Bertrand, Histoire de Mardick, p. 15 et àOU
A ce travail est jointe une carte explicative que M. Tallliar
dépose sur le bureau. M. Louis de Baecker fait quelques
observations sur cette carte : il dit que Cassel se trouve à tort
inscrit en dehors du Pagus Mempiscus. Plusieurs chartes du
IX*. siècle donnent, comme étant in PagoMempùco, Vf orm^
houdt, Lederzeele et quelques localités environnantes; il
conviendrait donc de reculer la ligne tracée à l'est de Cassel
jusqu'à l'ouest, à rendrait où coule l'Aa.
M. Tailliar réplique à cela que les Ménapiens, ayant envahi
le nord de la Gaule, empiétèrent sur Vherettcus Pagus, l'un
des quatre cantons du diocèse de Thérooenne ; pour les con-
tenir^ les Romains avaient créé le Menapiarum CasieUum,
centre militaire, d'une part, et de l'autre, une tour à Tournai,
sur l'Escaut. Le Mempiscus Pagus du moyen-âge n'est donc
pas le vrai pays des Ménapiens.
M. CarUer dit quMl y avait, en effet, un Pagus Mempiscus
dans le diocèse de Thérouenne.
Le système du septemvium , ajoute*t*il , si savamment
XXVn*. SBSSIOH^ A DDHUBQDE. 97
décrit par M. TailUar, n'était sans doute pas exclusif» pniatiae
à Cassel, le CasteUum des Romains, on Croate plos de sept
▼oies empierrées» paraisumt de eonstruetian ramame ,
qoi sont encore appelées steennBtraeten ( via exereiumm ).
Cependant il se pourrait que quelques-unes d'enu^ elles
eussent été faites à l'instar des chaussées de la reine ITrti-
nehaut au YIIV siècle.
Quant au Castellum Menapiarum, il peat y avoir des
doutes pour celte dénomination à une certaine époque; car
beaucoup d'auteurs se sont appuyés, depuis quelque temps,
sur une autorité qoi paratt dauuuse. La carte dite Théodth
sienne ou de Peuiinger, publiée en 182/i, è Leîpsick, a servi
de base à leurs allégations: et cependant cette carte, ou uble,
n'est qu'une copie de l'original perdu ; et ce qui pourrait
faire croire que le mot Meaapiûrum a été ajouté à celui de
easteUwn postérieurement au temps où celle table fut dressée,
(commencement du III\ siècle, selon Wannert), c'est que, à
la place qui désigne le Gessoriaaan, il a été ajouté nunc
Banonia; or, on sait que Bonania et le Bonaniensis Pagns ne
sont mentionnés qu'à la fin du IIP. siècle.
Noos pouvons donc supposer que Gassel, d'abord Castel*
/tim, puis Castellum Morinorum^ n'a pu être désigné sous
le nom de Meoapiorum que plus tard ( au IV*. siècle); et cette
circonstance ne peut pas faire nier que celte place forte ait
été primitivement aux Morios.
H. l'abbé Haîgner^ réplique que Boulc^ne a été appelé
Banonia dès le III*. siècle. On voit ce nom de Banonia
dans Ammien et dans Enlrope. Dom Bouquet rapporte aussi un
fragment (du IV*. siècle] où l'on voit que Goostantin-le-Grand
est venu trouver son père à Boulogne , amè Gessoriacum.
M. Taiiliar se félicite de ce que son travail esi complè-
tement d'accord avec les vues de la Société Donkerquoise
pour reocouragement des sciences, des lettres et des arts,
7
98 CONGRfeS AMHÊOLOGIQDE DE FRANGE.
qai a pqblié sur cette (fvestioa un remarquable travail de
M. Pigaolt de Beaupré : on Yoit, eu effet, sept voies romaines
sur b carte annexée à cette étude. D'aillears^ ajoute Phono-
rable conseiller, les textes sont formels, il ne peut être per-
mis de les changer. Les Ménapîens ont empiété, dans leurs
incnnûons, sur le territoire de Cassel; pour les contenir, on
éleva un fort qui est le pendant de Tarnacum. Quant aux
sepunwia , pour peu, dit M. Tailliar, que Ton veuille se re-
porter aux usages militaires de cette époque» assez semblables,
dju reste , à ceux de ce temps^cl , on en comprendra facile-
ment les raisons d'éublissement Elles partaient de Gassel,
rejoignaient EsUires, "Wervyck , etc. Depuis, sans doute,
4es routes secondaires ont été créées : cela est tout simple et
il n*y a plus de doute possible sur ceue question.
Le Préaident dit que la question est résolue et la séaace
e^ levée.
s*. Séasace du 1 9 août.
PrésûlcBoe de At Lestiboudois, conseiller U'ÉUl, membre de PliislUat,
président du Conseil général d* Alger.
Le Bureau est composé comme à la séance précédente.
La séance s'ouvre à 7 heures 1/2 du soir.
M. le Président donne connaissance des livres et brochures
offerts en homnage au Congrès^ Des remerctments sont votés
aux donateurs.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question sui-
vante :
Qîtel est définitivement le lieu de naissance de Godefroy
de Bouillon f
M. le comte d'Héricourl obtient la parole sur ce sujet :
11 eonmeoce par reodre no protmd H siocère homoMige
d'estime à h Belgiqoe : twit «a elle, sa Soi Tire» ses sages
libertés, ses înstitBtioos, le remplit d*adflilratioo« Nul plus
que lui aussi D'à de sympathie poor les savants dont ce pays
s'hoBore , et parmi eux il compte ao premier rang Mg*. De
Ram, rectear de rUnivendté de Lonvain. Si donc il vient
discater l'une des dernières brocbarcs que ce prélat a pobliées,
c'est qu'il sait que Mg'. De Ram est aussi l'an des défenseurs
les plus coostauls de la vérité : Amieus Plato^ 9ed magù
arnica véritas.
Après cette introduction, AL le comte d'Héricourt continue
c Nous chercherons donc le lieu de naissance de Godefiroy
de Bouillon I le héros chrétien* Nous croyons inutile, dans
une réunion d'hommes aussi érudits, de rappeler que le. père
de Godefroy appartenait à la race carlovingienne, et qu'il s'allia
avec la princesse Ide^ dont il eut trois fils : Euatache, Gode*
iroy et Baudouin, son successeur sur le trône de JérusaieBL
« Pendant long-^temps on pensa que ces iUnsliw guerriers
avaient pris naissance li Boulogne ; cette opinion avait prévalu,
et voici maiateuantqoe la Belgique réclame l'honneur d'avoir
donné le. jour au premier roi de Jérusalem. U est vrai qu'en
même temps eHe conteste à Amiens la naissance de Pierre
l'Ermite ; elle instituait naguère des prix poor prosver que
Charlemague avait reçu le jour sur les rives de la Meuse* Ici
s'élève une question de race , et nous en comprenons toute
l'importance. Mais, quant à Godefroy de Bouillon , l'intérêt
n'est plus le même. Demandez- le en effel sur les deux rives
de l'Escaut, et l'on vous répoudra qu'il était français le héros
chrétien nui planta l'étendard de la croix sur les murs de
Jérusalem, comme il est sorti de la France le premier çri
qoi^ Tautre jour, appela les nations civilisées an accours de nos
frères d'Orient, vîciimes du fanatisme. Et, en effet, les rois
100 CONGRÈS ARGBÉOLOGIQtJE DE FRANCE.
de France étendaieni tien kor ponvoir féedai jasqa'aax rives
du Rhin ; îb avaient pour Joyaux de lear couronne les fiefe
. do Brabant, de la Lorraîne, do Bodonnaîs, et surtout de ce
riohe et puissant <x>mté de Flandre , qui leur prêle si souteot
on appui généreux, qui répondit à la voix de Pierre-l'Eraiite
comme à cdie de Guillaume-le-Gonquérant , et dont le sang
se mêla pendant tout le moyen-âge à celui des chevaliers
français, partout oà il y avait une noble cause à défendre,
en An^eterre, à Éuples, en Orient et même à la désastreuse
et sanglante journée de Nicopolis. Fils d'un seigneur français
es d'une pieuse comtesse qui avait la même origine, Godefroy
de Bouilbn éuit français. Il reste à discuter s'il était Bra-
bançon ou Boulonnais.
« Rappelons les diverses publications faites récemment, et
qui donnent lieu à la discussion que vous allez entendre. Un
sentiment patriotique portait les Boulonnais à élever une
statue k Godefroy de Bouillon, lorsqu'un veto, venu de la rive
droite de l'Escaut , leur apprit que la gloire dont ils se
croyaient en possession leur était discutée. Un savant pro-
fesseur atuché ti une maison d'éducation qui compte parmi
vous plusieurs élève», qui a fourni des magistrats éclairés, de
grands industriels et de vaillants miliuires, et surtout, et dans
toutes les carrières, des hommes de bien , M. l'abbé Barbe ,
de l'institution de MgMlaffreingue, fit une brochure dans la-
quelle il s*attache à dénronlrer que la naissance de Godefroy
en Brabant ne reposait sur aucun fondement sérieux , sur
aucun témoignage contemporaiii
« M. Courtois, delà Société des Antiquaires-de la Horinie,
loi écrivait: « La ville de Boulogne est dans la position d*nn
paisible propriétaire qui a toujours joui de son héritage sans
trop s'occuper de ses titres , et qui , se trouvant en butte à
une revendication faussement fondée , se voit dans la néces-
sité de chercher, de recueillir les siens et de les faire valoir.
nvir. 8E88I<HI, A DDHKBM^DE. 101
pour justifier son droit à la propriété et sa longue pQsseasioD. »
« Mg'. 0e Ram , dont boqs avons loué sans^. réserve le
talent, répondit ayec une sévérité, pour ne rien dire .de plus,
qni n'est pas dans son caractère habituel Dans k.métne
temps , la Société des Antiquaires de Picardie , li la voix de
M. d'Herbingbem , se prononçait en faveur de Boulogne , et
M. de Maslatrie , savant professeur de TÉcole des chartes ,
pour qui la discussion entre le Brabant et le Boplonnais n'avait
que l'intérêt d'une joâte littéraire, se prononçait en ces
termes : t Le passage, fondement principal des prétentions
belges, semble détaché de l'une de ces généalogies dç com-
plaisance comme il y en avait beaucoup au XIIP. siècle. •
Et en effet, M. l'abbé Barbe l'a démontré, cette généalogie
est faite pour défendre les prétendus droits de la race caro-
liD^enne. *
M. le comte d'Héricourt donne alors lecture du texte, tel
que l'a imprimé M. Barbe dans ses Nouveau» éclaircisse-
ments sur la question du lieu de naissance de Godefroy de
Bouillon^ et il appuie principalement sur cette phrase ; Genuù
exea très filios: Eustaehium, Godefridum, qui mine estduas
Lotharùigia, et Balduinum.
Gomme on le voit, le lieu de naissance du héros de la pre-
mière croisade n'est pas indiqué. Le Brabant ne peut citer
aucune autorité pendant tout le XIP^ siècle ; le premier do*
cornent qu'il invoque est une généalogie qui paraît être de
1270 ; elle a été récemment découverte à la bibliothèque de
l'Université de Uége, et Mg'. De Ram en a fait usage dans
l'intérêt delà cause qu'il défend. La généalogie offre beaucoup
de ressemblance avec celle du XI*, siècle; seulement, en
parlant des fils de la comtesse Ide, l'auteur ajoute :« Qui, licet
nominati sint de Boilon, naii tamen et nutriti sunt in Bra-
bantia, sciiicet apud Baisin, juxta Genapiam^ castrmm
iucis Brabantia.
103 GONCBlS AftCBÉOLOGIQUB DE rRAKCE.
Tel est le texte le plus ancien en faveur du Brabant, 3 est
reproduit daoa d'autres généalogies ; on sait qa*ll était d'u-
sage d*en agir ainsi pendant le moyen*âge.
Quant aui historiens et aut chroniqueurs les plus anciens,
ils gardent un silence prodent ; et tes plus fayoraUes au
Brabant, ceux dont on a invoqué le témoignage, se bornent
à dire que Godefroy fut élevé en Brabant, qu'il y Gt un sé-
jour prolongé. Les Bôllandistes , hommes d'étude, dont
Mg'. De Ram s'est fait l'éloquent dtfenseur, sont trop pru-
dents pour se prononcer. Sans doute, ils parlent de Baisy et
de la naissance de Godefroy de Bouillon, mais ils déclarent
que c'est une tradition, un bruit populaire. Mofanus, le cé-
lèbre hagiographe , qui a beaucoup écrit sur Thistoire reli-
gieuse de nos contrées, déclare que Pierre TErmite et
Godefroy 9oni tous deux français , mais belges d'habitation r
t Uterque origine francus , sed habitatione belga. » Enfin ,
les rédacteurs de V Histoire littéraire de la France déclarent
que Godefroy naquit à Boulogne ou plutôt à Baisy ; ce n'est
pas le seul passage où les Bénédictins font preuve d'une
regrettable légèreté.
Assez confiant dans notre cause, dit ensuite M. d'Héri-
court, {M>ur ne cacher aucun texte, nous mentionnerons Gil-
lemans, historien du XV*. siècle. Il parle des fonts baptis-
maux de Godefroy que l'on montre à Baisy. Voici un fait
important; cependant M. le baron de Hady, belge de nation,
porté, comme on le verra, à soutenir la cause du Brabant,
entreprend ce pèlerinage. Il est obligé de déclarer que les
fonts baptismaux n'existent pas; mais il trouve une fontaine,
un petit ruisseau et il en conclut que cette eau a certaioe*-
ment servi au baptême du roi de Jérusalem. De pareilles
opinions ne se discutent pas.
Voyons, au contraire, continue M. d'Héricourt, sur quelles
autorités repose Topinion qui fait nattre Godefroy de Bouillon
à Boulogne.
H die atm les textes de GaiUaame de Tyr, la Vie d'Ide.
par le moioe do Wast , le cartulaire de Su-Bertio , etc. Il
déclare que ces dtatioDS jNHirraîeDt être beaocoop plus nom-
breuses, mais M. l'abbé Barbe a ivcueilU tous les textes et
les a cités avec beaocoop d'exactitude ; toutefois, il fait re-
marquer que le religieux du prieuré du Wast se trouvait
dans des conditions ^ counattre les moindres particularités de
la naissance, de reofance et de la jeunesse de Godefroy. Ce
prieuré venait d'être fondé par la comtesse Ide : elle s'y
rendait souvent et nul doute que, maintes fois, elle n'ait parlé
de ce fils qui Illustrait son nom en Orient, mais qui, par les
dangers qu'il courait, attristait son cœur de mère.
M. d'Iléricourt ayant ainsi exposé les différents titres
d'après lesquels Boulogne revendique l'honneur d'avoir vu
naltse Godefroy de Bouillon,' M. le Président donne la pa-
role à M. l'abbé Haigneré , qui s'était fait inscrire sur la
question. M. Haigneré dit qu'il a en effet demandé la parole,
mais dans le dessein seulement de répliquer aux objeciiotts
qui pourraient être élevées contre le savant exposé de &I. le
comte d'Héricourt. Complètement d'accord sur ce sujet avec
son collègue de l'Académie d'Arras, il demande aux tenants
de l'opinion belge s'ils ont quelque modf de repousser les
conclusions de M. d'Héricourt et se déclare prêt au débat.
lMg^ Do Ram dit que son intention n'était point de traiter
la question devant le Congrès: il n*a rien préparé, il n'a pas
même apporté à Donkerque la notice publiée par lui ï
Bruxelles en 1857 ; mais il sera heureux d'entendre les te-
nants de l'opinion boulonnaise.
M. d'Héricourt prend la parole pour faire observer que,
dans les discussions de ce genre, comme dans celles qui ont
lieu dans les assemblées parlementaires, il est de haute con-
venance et de toute nécessité que Ton entende aUernaiivc-
ment les représentants de l'une et l'autre opinion.
iOft GONmÈS AIlGHfiO];.Q6IQ1»S DB FEARCB.
BigT. De Ram déclare alors qa'il ne pent se ranger k ropi-
nion soatenne par AL d*Hériconrt, parce qoe la tradition
bonlonnaise ne loi parait pas avoir le caractère de perpétoité
qoi distingue la tradition brabançonne. La tradition qui fait
naître Godefroy de Bouillon à Baisy est constante, dit-il ; elle
s'appuie sur un grand nombre de textes depuis 1265 jusqu'à
la fin do XVIIl*. siècle. Il ajoute que la tradition boulon-*
naise ne lui paraît pas être fort ancienne , et il demande que
M. l'abbé Haigneré veuille bien esposer à son tour quelle
légitimité peut avoir cette tradition.
M. l'abbé Baigneré prend la parole et dit que, s'il a cni
devqir entretenir la veille le Congrès de la question du Par»
tu» Itius pour essayer de montrer que Boulogne a des titres
sérieux à iaire valoir en faveur de sa revendication, il doit
aussi à la ville dont il garde les archives, à l'église de Bou-
logne qui a conservé jusqu'en 1790 , dans son trésor , la cou-
ronne que Godefroy de Bouillon reçut en Terre-Sainte, il
doit 11 l'Institution célèbre à laquelle il a l'honneur d'appar*
tenir et à son savant ami , M. l'abbé Barbe , de ne point
laisser sans réplique les observations qoe Mff. le Recteur
magnifique de rUbiversité de Louvain vient de présenter.
Il dit que si l'éclat du talent , le prestige de la parole, h
haute dignité romaine dont son honorable adversaire est re-
vêtu, tout enfin lui commande le respect et arrête l'objection
naissante sur ses lèvres, la vérité cependant le tyrannise et
l'histoire le contraint à parler. M. l'abbé expose alors qu'en
cette question, pas plus qu'en celle do Portus Itius, il ne
peut tenir compte des opinions que professent les auteurs
modernes, et que c'est en vain qu'on invoquerait Michaud,
par exemple, Henri Martin ou tout autre : les auteurs des
histoires générales , dit-il , n'apportent point aux menus dé-
tails une scrupuleuse attention et s'occupent peu des exi-
gences et des revendications, locales. Il n'ajoute pas plus de
zxnr. msssion » a Dunsnora. 105
a an éorivaiiis des époques poelérieares enx érCDemeiili
en litige : îb sent des juges, noD des témoins* Ce sont des
lémoios qai déposent, des témoins qui affirment tpie le sa-
Tsnt abbé Tondrait entendre; c'est une instruction judiciaire
qu'il foudrdit faire, persuadé qu'ainsi seulement se découYre
la Térilé. Quel est donc l'écrivain, le premier en dâte^ qui
ait mis en circulation l'idée belge ? C'est , suiYant la notice
qoe Mg*. De Ram a publiée il y a trois ans, sur ce sujet, c'est
l'anonyme et complaisant auteur d'une généalogie des comtes
de Louraio, dont on a retrouvé une copie datée, paratt-il,
de 1269 à 1271 sur deux feuillets de garde d'un ms. de l'Uni-
Tersité de li^. Voilà le premier texte qui puisse être sé-
rieusement apporté dans la discussion. Il y est dit, des tnns
fils du comte de Boulogne : « Qui, licet nominati sint de Boi-
c km, nati tamen et nolriti sunt in Brabantia, sdlicet apud
Baisin, juxta Genapiam... ; » c'est-à-dire: bien que sur*
nommés de Boilon, à savoir de Bouillon, tous les trois (Grande
erreur!)....
Mg'. De Ram demande lapermission d'interrompre BL l'abbé
Baigneré , pour lui faire remarquer qoe le texte porte non
BaiUm, mais BaiUm, ce qui, suivant lui, est une forme du
nom de Boulogne. En conséquence, l'erreur que signale
M. l'abbé Haigneré n'existe pas.
H. Haigneré répond qu'il s'attendait à l'objection, qu'elle
a déjà été réfutée par M. Barbe, et il demande la permission
de lire le passage des Nouveaux éclaircissements sur le point
en litige. Mg'. De Ram veut écarter le témoignage de
M. Barbe, mais M. Haigneré déclare qu'ayant été sur ce point
le collaborateur de M. Barbe et que^ d'ailleurs, l'amitié lui
faisant un devoir de s'identifier avec son associé de travail,
h cause de M. Barbe devient la sienne. Il donne alors lec-
ture des pages 79-81 du livre de M. Barbe. Ce livre
s'eiprime ainsi : « Selon M. De Ram, Godefridus de BaiUm
406 CONGItÈS ABCHËOLOGIQUE DE FRANCE.
iigBtfle Godefroy de Boulogne et par conséquent cette pbrase
de la généalogie 9 a Qui licet nominal! sint de BoiloQ, nati
« tamen apad Baisin, » devrait se traduire ainsi : quoiqu*îb
aient été nommés de Bool(^ne, cependant ils naquirent à Baisy.
« Si cette opinion était exacte, notre cause n'aurait rien
à y perdre assurément ; mais on ne voit pas non plusce qa*elle
pourrait y gagner à «me distance déjà si grande des faits; car
enfin, un peu plus tôt ou un peu plus tard, il faut bien
qu*on trouve à Godefroy dans Tiiistoire ce surnom dcBonillon
qoll porte encore aujourd'hui.
« Le fait est qu*il fut d'ahord appelé Godefroy de Bou-
logne, et que cette dénomination peut toujours lui être ap-
pliquée à juste titre en vertu de sa naissance; mais il est sûr
aussi que-ce surnom de Bouillon, qu'il tire de ses possessions,
a prévalu depuis très-long-temps.
« Surtout lorsqu'on sait, par plusieurs écrivains do
Xil*. siècle, qu'avant la fin de ce siècle le surnom de
Bouillon était déjà en usage, il est difficile de ne pas recon-
naître dans le terme Botlan une des formes variées du mot
qui, dans la suite, est devenu définitivement Bouillon, Quoi-
qu'il y ait quelque ressemblance entre les noms de Boulogne
et Bouillon, U existe généralement entre leurs formes res-
pectives une différence caractéristique qui ne permet guère
de les confondre. Les formes françaises dérivées du latin Bo-
ionia affectent constamment une désinence féminine : Bo-
loigne , Boulongne , Bologne , Boloingne , etc. ; tandis que
Buillon, Boillon^Boilon, BuUion, Boulion, etc. répondent à la
forme neutre ou Indiffércotc de Builonium, Btdlio^ Bulonium.
• Je ne comprends pas, dit en finissant M. Barbe, que
M. De Ram ait pu écrire que , dans cette généalogie , l'au-
teur désigne ordinairement Boulogne par le mot Boilon, sur
cefondcment qu'il y est dit quelque part comiiis Boiloniensis^
en parlant d^un comte de Boulogne. Si le mot Boiloniensis
XXVir SESSION , A DrKKEttQDE. 107
écrit eà cet endroit ii't;st pas ane hioorrectkm on tme négli-
gience de copiste , il est au moios certain qu'il ne représente
|Ni8 l'orthographe ordinaire du nom de Boulogne dans les
pa8sag45s cités, puisque le rédacteur avait déjli écrit correcte*
ment dans un autre endroit : Machtilden Botoniensis amtam
Godefridi de Bailon , et un peu après : sanciam Ydam Bo^
Mcniensem eomùùsam, matrem Godefi idi de BoUon et
JBuMacii, <(nnitù Bonontensis; c*cst-ii-dire trois fois Bolo^
miensù ou Bononiènâisy contre une fois BoiUmiensù, 5)ai8,
d'ailleurs, en admettant Torthographe Boiloniensù, ce serait
Godefridus de Boilonia qu'on eût écrit pour signifier Go-
defroy de Boulogne, et nullement Godefridus de Boilon, «
Mg'. De Ram n'ayant pas présenté de nouvelle observation,
M. J'abbé Haigneré reprend la discussion au point où il l'avait
laissée , demandant maintenant quel est le |)remier écrivain
qui ait affirmé la naissance de Godefroy de Bouillon à Bou-
logne. Il trouve le nom de Guillaume de Tyr. Guillaume de
Tyr, dont M. Haigneré regrette que Mg'. De Ram ait été jus-
qu'ici le premier à récuser l'autorité, s'exprime ainsi dans
son livre qu'il termina en 1186, c'est-à-dire près de cent ans
avant l'apparition de la généalogie précédente : Orîundus fuit
de regno Francorwn, de Remensi provincia , civitate Bota-
niensi: Godefroy est natif du royaume des Francs, de la pro-
vince de Reims, de la cité de Boulogne.
Je sais, ajoute M. l'abbé Haigneré, que -Monseigneur a
contesté la valeur de ce texte ^ et qu'il a dit dans sa notice
qn'oriundus n'est point latin dans le sens de natifs de né à,
mais qu'il faut le traduire par originaire , ce qui est très-
vague et peut ne désigner que la résidence habituelle des pa-
rents. Mais, sur ce point, M. Barbe a répondu, dans son livre
déjà cité , ce que voici (page 31) :
tf M. De Ram essaie d'abord d'atténuer la portée du
texte de Guillaume de Tyr, en faisant observer, d'après un
108 CONGftftS AftCHÊOLOGIQUE DE FKAIIGE.
lexicographe esttmé « Facciohti , qa'H y a quelque diSéreooe
de signification entre le mot crmndut et les mots artus oa
iialiff. Noos ne l'Ignorons pas; mais, pourquoi M. De Ram
n*a-t>il pas la jusqu'au bout l'article de Facciolati? Il j aurait
TU que souvent le mot oriundm s'emploie indifféremment
pour artus ou naius » et l'auteur en cite plusieurs exemples,
dont un de Cicéron : M. De Ram n'est donc pas exact lors-
qu'il dit que si Guillaume de Tyr eût connu d'une manière
certaine le lieu de naissance de Godefray, il n'aurait pas em-
ployé le mot ariundus^ mais bien certainement le mot artus,
paidqn^oriundm se prend fréquemment dans le sens d*ortus. i
Il y a« dit encore M. l'abbé Haignerè, beaucoup d'exem-
ples de ce genre dans les auteurs du moyen-âge/ et il cite la
note suivante de M. l'abbé Barbe (page ^2) :
t Je trouve dans la Chronique de Lambert d'Ardres, écri-
vain dn même siècle , que Guillaume de Tyr , au sujet de
Herred, la première souche des sires d'Ardres: Berredum
de Fumiê oriundum... pro certo asserimus.
« L'épltaphe d'Iperius (Jean d'Ypres), ainsi nommé de
son pays nalal, est conçue en ces termes : Hicjaeet pia me-
mariœ Johannes ariundus de Ypra^ quandam abbas -hujus
monasterii.
« Les éditeurs du Cauiumier de Picardie en 1726, à ,
propos d'un manuscrit du P. Le Quien , dominicain , conte-
nant un abrégé de ¥Hi$toire de Boulogne^sur^Mer qu'on
voulait joindre à la Coutume du Boulonnais , font la réflexion
suivante: c On ne pouvait pas trouver un meilleur auteur que
lui pour cette histoire, parce qu'il est originaire de la ville de
Boulogne « et parfaitement bien instruit des antiquités de cette
province. Le P. Le Quien était né à Boulogne en 1661. »
Il y a , continue Ai. l'abbé Haigneré , on autre texte de
Guillaume de Tyr, qui n'est pas moins favorable à la cause
boulonnaise ; c'est celui qui concerne Baudouin , au livre X ,
XXtIi*. SESSION , A DOUKERQUI. 100
ainsi codço : De sementîva inaem ejus secundmn eamem
origine y et de progenitorum excellentia vel nativitatis toeOg
non nrnUum neeessarium est repetùos edere traetoius; nom
dum superius domini ducis gesta conseriberenim, $ttffieie$uer
de nia guœ communis estambobus, edisseruimus ingenuitau;
ce que M. l'abbé Barbe traduit de la manière soivante : « Il
serait inutile de répéter, sur Porigine terrestre de Bandonin',
sur l'illustration de ses excellents parents et 4e lieu de sa
naissance* ce que nous avons déjà dit avec une étendue suflB-
santé , à l'occasion de son frère Godefroy , sur ce point qui
leur est commun à tous les deux. »Ici encore, ajoute M. Hai-
gneré, Mg'. De Ram a eu une objection \ faire : • Si Guillaume
de Tyr emploie l'expression nativitatis loco , ce n*est qu'en
rapport avec l'extraction et la haute naissance de Baudouin ,
fils du comte de Boulogne, comme Godefroy. Le natitùaiis
loco se réière à la progenitorum excellentia, à Tillustration ,
au rang et à l'origine des parents, sans qu'on ait eu l'intention
de déterminer le lien de naissance de leurs enfants. Peu im-
porte, réplique M. Barbe, que Guillaume de Tyr ait eu prin-
cipalement en vue de faire ressortir la noblesse d'extraction
de Godefroy et de son frère Baudouin : je vous l'accorde sans
diflBculté; mais à cette occasion il a écrit nativitatis loco: or,
nativitatis loco ne signifie pas autre chose que le lieu de la
naissance , et il est de fait qu'il l'endroit auquel il renvoie le
lecteur , il n'a pas nommé d'antre lieu que Boulogne-sur-
Mer. Ce n'est pas sérieusement qu'on peut soutenir qu'il ne
s'agit en cet endroit que du lieu de naissance des parents.
Qu'importerait , en effet, le lieu natal du père s'il n'était pas
celui des fils? C'est uniquement par considération pour les
deux rois de Jérusalem qu'il est fait mention de leur père et
de leur mère. Qui croira que Tbislorien ait voulu faire con-
naître le lieu de naissance du père sans faire connaître celui
des deux princes ses fiIsT li suflBt, d'ailleurs, d'interpréter
110 CONGaÈS AEGHÉOLOGiQDE DE UAUCE.
grammaticaleaieiii la phrase pour eu saisir ioimédialemeat le
sens. En voici la construction :
« De iememiva auiem ejus secundum eamem origine» et
de progenùarum (ejus) excellentia, vel(ejus) natioùatiê
loco^ etc. »
M. Haigncré demande ensuite i Mg'. De Ram à quel des-
sein il a refait sur ce point la traduclion de M. l'abbé Barbe,
pour substituer aux mots sa naissance ceux de leur naissance,
tandis que AL Guizot a traduit, comme M. Barbe , sa nais-
sance? A cette question, RIg'. De Bam répond que dans sa
citation le mot leur est en italique, ce qui indique une cor-
rection faite par lui dans le texte de ^L Guixot. M. Haigneré
se déclare satisfait de celte explication.
Cet incident vidé, M. Tabbé Haigneré reprend le fil de la
discussion. Il prie rassemblée de comparer ces deux auto*
rites si différentes de valeur: d*un côté, une généalogie inter-
polée ; car, dit-il, elle existait sous une forme moins étendue
du temps de Godefroy , sans qu'on y lût la phrase relative à
Baisy; de l'autre, le prince des historiens des croisades,
comme l'appelle M. Guizot, Guillaume de Tyr, un homme
qui avait pu connaître le frère de Godefipy, et qui fut presque
son contemporain I
Mg^ De Ram soulève plusieurs objections à cet endroit
de la dissertation de M. Haigneré. Il dit qu'il est impossible
de prouver que la généalogie soit interpolée. M. Haigneré
répond que la généalogie du manuscrit de Liège n'est , an
fond, qu'une reproduction de la généalogie Caroline, dont
M. Pertz a publié le texte dans ses Monumenta Gernumica
historica, t. IX , p. 299; que celte première généalogie
très-courte , où l'on ne parle point du lieu de naissance de
Godefroy , date de 1 095 , et qu'il en a été fait des éditions
considérablement revues et augmentées, jusqu'à 1270, où»
pour la première fois, on y Ut : Natiet nutriti swu apud
UVfl*. flESftIOlf , A DDIlKBU^Iie. lit
BaUiiu Hg'. De Bam récase ce fait Afc»rs, M. Bngneré le
prie d*en prendre la preave, 3*. partie, ch. l, des Nwmecoim
édaircùsemenu de ftl. l'abbé Barbe» où , dit*U, Uooseiglieur
ferra qae, dans onde ses Qa?rageS| il a loî-méine signalé dans
ce. document beaucoop d'erreurs. Mg'. l>e Ram expoie
alors qu'il ne s'est pas occupé , depuis trois ans , de la ques-
tion du lieu, de naissance de Godefroy , qu'il ne peut se rap*
peler s'il a signalé^ dans ses Recherches sur les comtes 4e
Lommn^ des erreurs qui se rencontreraient dans la génua**
logie en question. M. l'abbé Haigneré réplique que le fait est
cousine dans les Nouveaux éclaircissemems de M. Barbe ,
dont il a un exemplaire sous les yeux.
M. le comte d'iJéricourt demande à cet insunt la parole ;
il prie M. le Président de ne point permettre qne la discus^
sion soit ainsi bâchée par une série d'interruptions et de
répliques, et insiste pour qu'il soit loisible à M, l'abbé Hài*
gneré d'établir, sans encombre et jusqu'au bout, la thèse dont
il s'est constitué l'avocat,
M. le Président dit que ftl. l'abbé Baigneré , voulant bien
accepter la discussion dans cette forme, il n'y a pas lieu d'in-
tervenir. La parole reste à M. l'abbé Haigneré. D'un cûié
donc , dit-il , c'est une généalogie de 1270 , œuvre obscure ,
sans publicité ; de l'autre , Guillaume de Tyr , historien dont
nul ne contestera l'autorité.
Mg'. De Ram conteste l'autorité de Guillaume de Tyr ,
dans lequel, dit-il,, on a signalé beaucoup d'erreurs. 11 cite,
enlr'autres, l'erreur commise, suivant lui, par cet historien, au
sujet d'un quatrième fils du comte Eusiache de.Boulogne , et
demande que M. l'abbé Haigneré expose sa pensée sur ce point.
M. l'abbé Haigperé répond par la cilation suivante de
M. l'abbé Barbe :
€ On a néanmoins impulé quelques inexaclitudes à Guii*
lanme de Tyr: par exemple, d'avoir donné à Godefroy, un
troisième frère, du nom de Guillaume, qui serait resté à la
112 GOHGftÈS AftCHfiOLOGIQDS M fURCE. -
maiflOD peidlaiit la croisade, tertio dami rémanente, mais dont
il n'est fait mention dans ancan autre écrit de ce temps-UL
Qod qu'il en soit Gi-dessus , l'archeTéqae de Tyr n'est pas le
seul aoleor du siède auqael on ait cni pouToir reprocher nne
erreur de cette nature. Un contemporain , qui écrirait dans
un pays peu éloigné de Boulogne, Orderic Vital {Hietoire de
Normandie, IV), donne à Godefroy de Bouillon une sœur,
qn'on trouve nommée, dans des écrivains postérieurs, Praxède
ou Adélaïde, mais dont les autres contemporains ne parlent
pas. Je sais que des auteurs graves ont cru que Guillaume de
Tyr avait pu se tromper sur le point en question ; j'admets
une erreur possible, mais non pas évidente, car l'assertion de
l'archevêque de Tyr a été reproduite par diverses autorités^
dont plusieurs sont lom d*étre à dédaigner. » M* Barbe dte
en outre divers auteurs qui ont parié de ce Guiilaume , et
entr'autres une généalogie du XIII*. siècle qui est dans le
SpieîUge{n, &93 ).
Cet incident terminé , M. l'abbé Haigneré reprend h suite
de son exposé général des preuves boulonnaises :
« le Suis , dit-il , dans une position qui ne laisse pas que
d'avoir de grandes diflBcultés. Au point où en est arrivée la
controverse, il faut que je reprenne maintenant par le détail
l'histoire du comte Eostache et de la comtesse Ide, qui ont
donné le jour h Godefroy et à ses frères.
ce Je réclame l'indulgence de l'Assemblée.
« Le comte Eustache de Boulogne, après son retour de
Rome , où il était allé reconduire le pape Victor II, ^ l'issue
du concile de Cologne, revint par Bouillon où il demanda et
obtint en mariage la fille do duc dé Lorraine, 6odefroy-le«-
Barbu. L'histoire ne dit point quelle route suivit Eustache en
revenant de Bouillon à Boulogne ; mais ce qui est certain ,
c'est que l'ooion des deux époux ne se fit point à Cambrai ,
comme l'a cru le Père Malbrancq, mais à Boulogne. •
Mg\ De Ram demande quel est l'auteur qui place le ma-
ria(p à Bonlopici. M. Haigneri répond qoa c!^j|e moine
dn Wast , auteur de la Fie ^e. sainte Jde , qui raconta lea
solemiités du maris^e fait à Boulogne : la ville entière s*é)ant
rendue aurdefant du comit ^Qur le recevoir a^honneur* etç»
Mg'. DeRamréToqffe.en doute Taptorité du ^noine du lij^st»
dont le u^avail n'est qo*une légende po^qofe .faite foor être
une lecture de piété; d'ailleurs, il n'est pas conteoiporain.
M. l'abbé Haigneré répond que cette Vie de joitu^ Ide a
été r^ardée cooune authentique par JBenschenina.
Mg'. De Ram refuse d'adtnettre cette assertiop. dans la-
quelle persiste M. l'abbé Haigneré^ confiant, dit-il, ea sa
mémoire sur ce point. D'aillei^v , ajoute M. Qaignecé , les
Bénédictins, auteurs de V Histoire liuéraire de France^ et 0.
Brialy au tome \IV du Reoml des hiMoriens des Goules^
sont aussi d'arâ que l'œuvre do moine du Wast a été q^-
posée vers 1430; ib disent que c'est un document .aut|ien-
tique, auquel ils attachent une valeur incontestable. On ne
saurait s'inscrire ea taux contre le jugement des hommes
dont le nom fait loi en histoire. C'est une oeuvre dp piété,
continue 1(1. l'abbé Haigneré , est-ce une raisoj^ pour q^e ce
soit une oeuvre d'imagination! Monseigneur lie ci:oit-il pas
à la valeur historique des légende^ que chaque jour il lit
dans son bréviaire? N'est-ce pas, au contraire , la substance
la plus pore des plus vrais récits historiques? Mais, sur tous
ces points» M. Barbe a déjà répondu depuis deux ans à
Mg'. De Ram, dans ses Nouveaux écUnrcissemenu ^ publiés k
Boulogne en 1858. Pourquoi reproduire ici ces, arguments
qui ont été l'objet d'une sérieuse discussion, consijgqée tout
entière daiis une brochure de 136 pages !
Mg'. De Ram regrette de n'avoir pas lu l'ouvrage de
BL Barbe. M^ Haigneré s'empresse, au nom de ce dernier,
de loi en ollrir op exemplaire, et continue ainsi :
« Dans ce travail de M. Barbe, vous trouverez, Moosei-
8
Ht GOmtkS ABGRÊOLMIQUB DB PBAnCE.
gnear , de aonTeaox arguments qai font crouler par la base
les préteotioDs de la Belgique. Yons verrez qee la vie entière
da comte de Boulogne se passe dans son eooMé ; que tous les
docoaieots historiques où il est parlé de lui, toutes les chartes
oà son nom se trouve consigné, démontrent sa présence
continuelle dans le Boulonnais , à Pexclusion de tout autre
pays , notamment de Baisy. Vous y verrez qu'il en est de
même de la comtesse Ide, sa femme , dont aucun document
ne signale h présence en Belgique, si ce n'est une fois, après
la mort de son mari , pour y vendre les biens patrimoniaux
qu'elle y possédait C'est ï Boulogne qu'elle reçoit , ^ dîffé-
rent9 intervalles, plusieurs lettres de saint Anselme, son di-
recteur ; c'est dans le Boulonnais qu'elle fonde le monastère
de La Capelle, au terroir de Marck, en Calaisis, et le prieuré
du Wast; qu'elle reconstruit, en 1106, Téglise-cathédrale ;
qu'elle répand ses bienfaits sur l'abbaye de St-Berttn ; c'est
dans l'abbaye de La Capelle qu'elle termine ses jours; c'est
au Wast qu'elle veut être inhumée , et où ses reliques, qui
sont aujourd'hui ^ Bayeux, reposèrent jusqu'en 1668.
« En Belgique, quand ses Bis Godefroy et Baudouin,
partant pour la croisade , vendent leurs biens au pro6t de
diverses fondations religieuses, ils sont obligés de la faire
venir de Boulogne , pour ratifier leurs actes , comme on le
voit dans la Chronique d'Afflighem.
« Tout cela peut-il concorder avec les traditions beiges ?
Comment le comte de Boulogne , qui tenait une cour magni*
fique dont on voit la description dans la Vie de sainte Gode-
lièvep en aurait-il laissé enfouir à Baisy le plus bel ornement 7
Et si, par un caprice particulier , la comtesse Ide avait aimé
ce village, situé si loin des domaines de son époux , au point
d'y vouloir passer les premières années de son mariage,
comment, libre d'elle-même, après que le comte Eustache Ilf,
son fils , fut revenu de hi croisade , en 1400 , n'esl^elle pas
Xlfir. USgUMf, A DUHUSQUE. iiS
ailée Ibitr 160 jom dans ce Bais; si cher , oft die Mrilt n^
tnNiYé les mmrenirs k» plue doux à le femme » cem de U
mieniilé , cewt des prenièret aaiiées de sa fdcDiide mioa 7
« Mais il y a iiiie antre raisoo , llessieiirs , peur prcNiTcr
qa'eBe ir*a jamais pu résider I Baisf à l'épeque de h nais-
aace de ses Us: €*est qoe son père, dépouillé de duché
de Lorraine, en 1048 , par Henri III, n'avait plus ancnoe
antorité dans le pays ; c'est qa'il n'y résidait même jpH ,
étant allé en Italie, dés 1053, où il éponsa Béatrii, Tenve do
marqnîs de Toscane, mère de la célèbre Mathilde. »
Hg^ De Ram aTOoe ces faits , mais il parle de fondations
faites par la comtesse Ide en Bèlgiqoe , de la venie qne 6o*
defiroy a laite de ses Mens de Stenay, de Verdm, pow aller
à la croisade, etc.
H. Haignesé ne nie point ces donations^ mais 3 fait re«
marquer qn^elles sont tontes postèrionres à la mort dn comte
Snstache II , c'est-à-dire à Fan 1093 , et antériemw à Pan
liOO, et il ne ?oît pas ce qa'on en pourrait tirer pour prouver
la présence de sanile Ide en Belgique l l'époque de la nais*
sance de ses fils. Fnb il demande la permission de conclurez
• Messieurs, dit-il, je crains de toos avoir ftligués en pro^
longeant avec si peu de mesure la thèse qne je me snb ef-
forcé de KNitenir. Ne vous en étonnes pas cependant La
question est henlonnaise, sans donte , mate plos que ceh ,
elle esl française, et à ce titre elle intéresse ions les dioyens
de notre grand empire. Les crobades aussi , ces magnifiques
expéditions aoxqueles totit le monde aujonrdlMil rend justice*
et qui ont sauvé l'Burope de la barbarie musnhiiane ; les
croisades sont françaisesL Ser»-t-il dit qoe leur premier chef,
ecM ca qui, pour ainsi dira, elles se penoonifient, perdra
sa qualité de françate? Je su» henrauz de dire avec M. le
comte d'Rérioourt qoe , même né à Baisy , Godefroy serait
encore français, puisqu'il appartiendrait à un pays od se
116 C01IO«^& âUCatOiOOiQQB DE. MâHCE.
p«rl6 nMr^ tongue , ^l dont led^afririlioiis ^ le» «ympitliies ,
je te m» 8^^ ^^^9 françaises; mift ii»rBqu'id jeudis :
peidNrWii sa qualité 4% fitaQfais, j'epttoda irançais dma le
aew géoc^l^M^»^ &9a-t«:ii jamais prooT4 goe le comte
de Bo0lo0ie> Eusuche U, ce prince si aotif a à entropreuaat,
qoi guerroya a?ec4!ujUaiiai»-le-€QDqDéraiH contre BireU, et
qoie&SQittf^ se prenant de qoerelie aveGGinUauine Ininnêrae,
osa brader sa poisaance et mesurer ses armes mt ec celles du
vainqnenr ^t » paiee. qoe sa f^mme avait ane terre à Bsisy ,
laissé, pendant tonte la jeunesse de ses fils, l'ndinmstratioB
de son comté , pour aller résider « à la manière d'on roi fai-
néante dann un village Braban^n 7 5era-t-ii jamais admis
qu'il ak exjmé ainsi a px mains de ses pins mortels ennemis
les fruits de son mariage, l'espoir de sa race et celle de sa
dynastie! Sera-t-il jamais croyaUeque I» comtesœ Ide ait
affectitwié Baîsy asu point d'y Toiilor à tonte force jrénder
pendani.son mariage > et qu'aossitAt après la mort de sqb
époux , elle se suit empressée de vendre cet alleu si cher, et
n'aili vfèm^ point désiré, sentiment pourtant bien natnrel, que
fa mortelle dépouille y seposM?. Non, Messienrs» Mnloeb
n'e8t<pa9 possible; toutceh ne s'explique poiot.
«. GocUfroy de Bouillon est français par sa oaissanoey et
c*est deks que la France a si bien appris le chemin*de «lé*
rusaient c'efiit. encore à.aa suite ^.pour une cause semblable
que nos eQldat& cheminent aujourd'hui sur cea routes de
l'Oriant qu'il a si heureusement 4Nivei'tes; mais s'il est fran-
çais par.aa.naissance» il e$t belge par sa vie , il est oioyen
de l!£urope entière par.aes exploits euXerre-^^Sainte; c'est un
héros qoi^parlicM à tsdus. Aucun peuple ne doit ebercber
à se l'approprier tout entier , il est asses grand .posr trire
Tôrgneil de plusieurs. »
Mgr» De Bam . prend la parole pour revendiquer en finrenr
de k Belgique une grande part dans Fhistoire de lacroisade.
GTestvmBdgiqM, di^,.qiir€odefnif de Boollon a >i^ni
les deme.prelnien crokés «Lo'est tncare c& pays qoi^^ fornii
à Isi pBemièBftiCD^iaade ^ ati^. miYantes nngcaiid riombre de
chefs et de soldats. La France est assez riche d'Ilhlsfraiie^y
contiDiie-tfîl; '4ii'«i nous laisse aqbi honaiescélèhiest Ghir-
femagne , Godefroy dd BooUiaii et antres» La tcaditiQaMge est
perpânelle spr letiea de ttaîsiaooe de.Godeftay dèfiâaiUon,
c'est Da aiigomeot dont 00 ne peut détroirtf la vaieai:..
IL Haîgaeré réplique qae la tradiUûn lirançaifle oo boa-
lonnaise A'est pas looiits perpétuelle. Teo» les historiens ôb
Boulogne depuis le XYI?. siècle jusqu'il nos jours, ont té-
moigné de la conviction où l'on a toujours été dans cette
Tille que Godefroy de Bouillon y était né. Si le Boulonnais,
rayagé par les guerres, n'a plus de chroniques anciennes, il
en a. certainement eu comme les autres contrées et on ne
peut tiret d'^argameot -de. ee quexes* chcQOiqiieS'n'jeiistent
plnsw Mais il y a un document dont on ne pourra jamais dé?
troire la valeur historique, c'est la traduction française de
Guillaume de Tyr, faite au XIII*. siècle, et dont les copies
mnltipHées sans nombre au nnye&'4ge étaieiit loesi avec
avidité dans les veillées <leg ehâieaux, dans Jes monas^
tèrea, par4Diitela France et la Belgicpie^Oa y lil» avec toutes
les variantes d^rthograqphe que comportent les mouvements
delà laagae: o U fii nez el règne de France* à BouloQgne sur
€ la mer» qui fu jadis citez, or est chasUaux eid l'eveschié de
c Téroanne. » £h bienl ce texte sonne comme «nae doche
la tradition boulonnaise dans tout le pays, et vient suppléer ï
h- perte de documents locauz. Il est boa de Gemarqtier, en
outre, combien le traducteur est aa courant de* l'histoire de
Boulogne, puisque V commentant le texte de GuiUaume.de
Tyr où on kt dvùate Boloaiensi, il se rappelle que Bou-
logne n'est pins cité, mai» est. maintenant «Mceou, castrum,
sans évèché, dans le diocèse de Tbérouanna
118 COXGIlfeS AlCHlOLMlQUI DB niAlIGB.
Donc, à Vdièt éà ce docoment» oo peut eooéhm ï la
perpélulé de la tnditkni de Boolegiie depoie IIM» oonnae
Ug". De Ram GODclm à h perpètnlié de h tradhie» beige
depëb 1370.
Les denr tnuUtioas sont en ooncarrence ; il finie les peser
et les juger ^ l*aide des textes antérieurs.
VL l'abbé Baigneré, ayant ainsi terminé reipœé de ses
Gon? ictions, hL le Président demande si personne ne désire
pins prendre la parole snr ce sujet. Nul dans l'assemblée
ne se lennt, M. le Président déclare la séance levée.
Le Secrétaire ,
U\ De Qcbihl db Saint-Hilaibe.
TISITB A L*teLI8B 8AIKT«^LOI DB DirHKBBWE.
iPrésidenoe de M. m Cacmont, direeteur de la Soeiélé française
d*arehéologie.
A ttne hfore, les membres do Congrès, ayant à leur têle
M. de Canttiont , sont entrés dans l'église de St-Ébi où ils
ont été reçus par M. le Curé et par une députatioo des membres
de la Fabrique. AL l'abbé Van Drivai , professeur d*archéo-
logie an séminaire d'Arras, a été chargé de résumer les
observations dites pendant cette visite ; il a présenté le
rapport!
Ce n'est pas ma faute si ce qui ne devait être qu'un simple
rapport va prendre la forme et les dimensions d'une disser-
tation sur l'art chrétien; la bute en est» si faute il y a, atix
honorables et très-savants archéologues étrangers et français
qui se trouvaient dans la réunion dont je suis chargé de vous
rendre compte. Nous sommes allés hier à l'église de St-
XXTir. SESSIOS, A DCnKERQOB. 119
ÉW pour Tiiker ce momuDeotet apprécier les rauurilîow
doDt U est eo ce momem l'olyet ; el ? oitt qa'ea lies d'une
ample visite » nous assistons ^ nne téritable séance où les
questions les pins baotessonl abordées et safammeni traitées.
Assnrément je me repcocberais de ne point consigner ici,
avec tonte la fidélité possible, les idées Inminenses, les doc*
trines fécondes qoi ont été prodnites et examinées dans cette
belle réonion. G*est en laveur de ces idées, qu'à mon sens il
importe de proclamer hautement, parce qu'elles peuvent
avoir nne grande influence sur la direction des études et des
restaurations de nos monuments , que je réclame votre in-
dulgence pour ce qu'il y a d'insolite et de peu conforme aux
règles ordinaires dans la rédaction de ce rapport.
L'église St.-Éloi , dans son eut actuel, date de la seconde
moitié du XVI*. siècle. C'est un monument de l'architecture
ogivale dans sa période extrême ; les chapiteaux ont disparu ,
lescohmnettes sont transformées en simples moulures; c'est,
en nn mot, le style bien connu de la cathédrale d'Orléans.
La restauration de cette église est en voie d'exécution , et
elle s!accomplit avec un goût remarquable et un zèle édi-
fiant Mais ici même se présente une difliculté, et I»enl6t,
oubliant un moment régpse qu'il s'agit 4'embrlUr et de
meubler d'une manière convenable » ou plutôt ii l'occasion de
cet ameublement, les membres du Congrès se demandèrent
d'après qnels principes on doit se conduire quand il sa pré-
sente une question analogue i celle-cL £n d'autres termes,
étant donné un monument d'une époque quelconque, Ciut-il
de toute nécessité foire correspondre le mobilier et les orne-
ments intérieurs avec le style et le genre de l'édifice lui-
même! Cette correspondance et cet accord doivent- ils être
tellement recherchés que l'on aille même jusqu'à reproduire
à l'intérieur le style de décadence dans lequel le monument
serait construit 7 En d'autres termes , est-il absolument né-
120 GONQBÈS ABCHÊOtOGlOOK DE IBANGE.
em^kt 4«e. loit mt notfarini et de «éa» sljrie dans one
^gltois^ ^ecrkarn^me^coDsiate^tHilIe «i^ c» que le* monaaient
semble eeiutniU toniid'uQefois etrcoouDe moulé d'm seol jet 7
Ocft. questiona acceBNwes etiobéMotesà celtes^ ne troo-
Viàfenl iraitéeSf en mâine temps, dansuoasémuse diaBsrcaiifni
à laquelle prirent part lea-ueiobres do Congrès présenls à
cette visite, et tout particulièrement le iràs-faonoraUe 11. Reî-
cbensperger, de Cologne * M. le comte de AipaMa et notre
savant et sélé directeur , M. de Caiimont Ce sont les Idées
émises dans cette disserUtion que je vais d'aboid m'efforcer
de reproduire»
L'art du moyen-âge se distingue, si Ton peut ainsi s'ex*
primer, par un-semiment profond de vitalité înfiérieurek C'est
de eet intérieur, et comme du fend même de chaqne objet,
que rejaillil sur l'extérieur le refiel et cnmme l'image fidèle
de cette vie intime» C'est une des formes de la beauté de'
r^^UHe , heaoté toute fondamentale et vraie : Omm's gUnria
ejus filÙB régit ab intàs. Aussi , au moyeu'-âge , cette vie
intérieure est-elle si abondante qu'elle s'empare tout d*abord
do spectateur de l'œuvre d'art où elle est comme localisée.
Akirs il se produit un phénomène, étrange en appsirence,
mais en réalité bien oonforme à la raison. Les formes exté-
rieures disparaisaenl en quelque sortOt tant est vive et directe
la coinmnnîcation qui se fait de l'esprit à l'esprit Cette statue
est trop Inngne, c'est vrai; elle est trop maigre, c'est encore
vrai ^ elle a des défauts dans plusieurs de ses parties, je vous
l'accorde. Et pourtant qu'elle est belle, qu'elle est expressive!
Comme elle prie bien , comme elle adore bien , comme elle
resplendit du feu sacré! Ce feu sacré, cette âme, cette vie,
voilà ce qui phît tout d'abord dans les œuvres des âges de
foi; je poorvais même dire, en étendant la question, voilà
ce qui plaît jusque dans plusieurs des œuvres des très-an-
den^ penples, chez lesquels la forme a parfois été négligée à
UTH*. SESSION, kwmwakffifu 121
k> 61 jamaii mx dépens da-foiid: Il sok de II que ce
aérait le tromper élraagénieiit 91e de Tooiuir seffMeiEittit et
BûiérieUsiiieiit Teprodbive les œovreg de nos pères; eâné-
gl^geaBftdasepéttétrer^respritqèt-lesaBNiiSte Aftf1i,an
Meo d^arrilrer à queiqne «hott de b«ia , <» ut'iméÊbmé de
s'sseir «bteoli qo*iii -nUloore résnkaL £t pseKaal h re-
prodoctkm est exacte , l'iiiiitaCion est parfaite : c*e8t bien
l'altîtnde, ce sont bien les formes d'autrefois.' Oui,' niais cette
figure est froide» cette attitude ne part pas du premier jet de
h naïve iaspiratioD ; ces cojriedrs sdnt ternes, eUesn^nt pas
la transparence que-savaient y mettre les andens ; c'est une
imîtalion froide, ce n'est pas une âme Tiiantë si parlmte, ce
n'est que. du bois ou de la piecre à laqueUe en a. donné la
forme extérieure d'une créalare animée.
A ce peopbs, ainsi que le faisait remarquer on des mem-
bres dn Congrès, l'art byzantin moderne nous donneweidée
exacte de cette doctrine et de l'importmce quV y a è sa-
foir conserver et renouveler, dans ses mille fermes , Fésprit
de création, condition essentielle de l'art Yoyex les Grecs,
voyez les Russes , veyez , en m mot ,■ ces bommtfs qtii ont
immobflisé et par trop biératisé l'art cbrélien : ilS^ont/ «don
l'expression pittoresque d'un antre membre, ils ont (areMi^^
ils ceonaissent U seci^et pont faire des peînturesec des images
snr tonte espèce de sigets. Ils vous traceront une fterge
Mère, one Pmtagia, un saint Jean-le-Théalogos , «m fiice
de Jésus snr le linge de la Véroniqne ou n'importé quel
antre siyet que ce soit» et ils ie feront exaetessent comme on
le faisait chez eux^ il y a milie-ans et pUi& Aussi ne poiirrez-
vooB pas établir d'hlsioii^ de l'art obee ceë peuples; aussi
troaverez-vons dans kmrs œuvres mie sorte de pé^fleation,
d'inuBobilité voisiné de la mort; Donis l'art est Quelque chose
d'intérieur et de vivant r il ne suppose pas le chnngedient ,
mais bien b transformation. Il participe Si la vie de l'Église,
qui est toujours la même^ bien que renouvelée sans cesse et
123 CONGIllSS AICIi£OLOGlQ0E DE rBARCB.
pour les tempis et poor les lieox. AiMi Téglifie d'Espigoe
est bifB.Diif éfilte catboliqDe; l'égltM de Friaoe ert, elle
aum t Btte égliee calboliqae, l'égUse d^Allemagne on d'ilalie
est encore nae église caftholiqm : tonteibis il y a entre ellee
queiqoet nnaaeeer qaelqoes traits de ? ariété qui n'atldgne&t
pas h sobstanee ; ce sont des ssors , c'est é? îdent ; nab
• ••••• Faciès non onnilMis uoay
Non diversa tamen, qualis decet esse sororam.
De même en est^il dans Tart. ^lon les sidcles, il se
transforme , toot en demeurant essentiellement le même ,
a? ec cette profonde sagesse qui guide l'église romaine quand
BOUS la foyons, en saoyegardant fessence même de la religion,
accepter volontiers les formes passagères, les usages et les
institutions qu'elle fait même servir de moyens pour arriver
à sesfiuf^
L'art digne de ce nom est toujours profondément chré-
tien, mais il n'est pas systématique, tenace, exclusivement
arrêté à une forme de convention ; il a de la liberté et il en
use ; il est et il demeure toujours créateur.
Sans doute, il faut des règles ; sans doute l'usage de cette
liberté est vile près de l'abus.
Et c'est pour cebt que l'art est une mission, une sorte de
sacerdoce ; c'est pour cela qu'il demande un goût, un tact,
une finesse^ un esprit d'observation qui toujours seront l'apa-
nage de quelques hommes seulement; c'est poor cela seule-
ment que cet art suppose la science des choses elles-mêmes,
Tétude approfondie des idées et des faits.
S'inspirer de l'esprit même du christianisme et chercher
d'abord à posséder le vrai , pour arriver ensuite à le foire
briller par le beau qui n'est que sa splendeur ; éviter tout ce
qui est contraire aux principes et aux faits chrétiens, comme
aussi ce qui est contre l'harmonie naturelle et le bon goût :
telles sont les conditions de toute restauration intelligente
XITH*. SESNORt A MmUnQOB. ISS
el dvnbk; je Hê dmUe» pMo» qa'alw» celle reMMmtkm
«•(rara prolèadéeaet dans reeptil dee «aieee el m eera pas
raUre d*iui moment, fallait dire qm aAiire de BMda*
GoMenra loat ce qui est bcm, aartoot ce qui rappelle des
fertts pratiquées, des ciémples dooAés, des net Miflam»,
des oBiivrcs sénensemcat cbréliemies, des trediiioM dignes
de ce nom : alon l'église matérielle vous appareil comme
ose raprodactioa mante de l'égliae spiritneBe; c*e8i on
éloqnenl ténuûo qai Tons redit Thistoire des nombreuses
générations de fidèles qui sesont succédé dans son enceinte.
Cette église, ce bâtiment n*est plus une conslriictiott mueue
et froide, «'est on «Mignement.
Et ces principes, nons devons les appliquer àla restauration
de nos édifices sacrés. Vonloîr que tout soit toujours parfttte-
ment bomogène dans une église, c'est un principe séduisant,
mais peu conforme aux plus profondes notions du sens cbrélien.
Cette église est do X vr. riécle, par exemple; c'est une époque
de décadence. Et parce que les colonnes ont perdu leurs
cbapiteaux pour se cbanger en simplet moulurcs« parce que
les Csnêires se seront élargies et moltipiiées sans mesure, il
faudra que le mobilier (et ce moUliur est une cbese très-
considérable soufent); il faudra, dis-je, que le laobilier soit
mis, bon gré mal gré, en rapport aToc cet édifice de mau-
vais goût t Par cela seul que Tenveioppe extérieure tera
grecque ou même insignifiante, il faudra que tout ce qui
est contenu dans cette enceinte malencontreuse participe à
cette anomalie ou même à cette nullité? Non, ce n'mt pas
b nn principe vrai, il n'est que spécieux. Il but viser ï ce
qu'il n'y ait rien de cboquant, ï ce que rbarmonie existe,
ï ce que les retables et les confinrioonaox, par exemple,
ne viennent pas détruire les figues architecturales ou dore
les fenêtres: c'est évident ; mais si Ton peut rendre le uhh
bilier meilleur que l'architecture ; si , par b véritable ri-
chesse intérieure, on peut arriver à faire oublier la pauvreté
li^ COKGBl» A1GHÊOL06IQIIS DE RBâNCE.
do dflinm « poorqmfi ne kiéci^it^oii ptt T.EaYédté*. jéne
vott fM HT quai Ite Vafimuefiâr tf rietueUMBl pour agir
LeA âgps. qoù bods tmt préoédès^'oot paft^ tens été. kré*
prUBinbles :: te Mtofii, tndltkuk^ii'QiiC v^b HM^onkaété fidè-
lemeal faidéés.: B&«oy«B8d«iic paa.eadaieft^d'iiiie.lDnBe
qui peut.quelqoeCus être trèMtuqoable et trèfrpeu con*
ionne àox moM données de l*art chrétien» et.gardans-noas»
dns DM veataorations, de ces iaoK furincipes . qui nous
coedoiMient^ abândotmer le fend ponr la forme.
Je reneàft maintenant à Fégiise St.<^toi .de Donkerqne,
et tout d'abord nous ?oici dosant raitfel du Sainl^Sacrement
Un wtnil» d^à txnuin des lecteois des AmtaUs ^rçhéolo-
giquÊS, de M..Didron, est devant nous: c'est r<enne de
M* Oidron hii*niémeiqui l'a intitulé : ie vitûil de krCbarité.
▲a bel t ' c'est la cène dernière dn Sauvenr et l'institution
de Tadôrabie fiacbaristie; à droite, vous voyes lemirade des
Noeeè de Gana, sorte de prélude au miracle plus grand de
nos aoteia; à gaochoy c'est l'entseiien mystédenx de Jésus
avec la âamancaine» anprèa do puits de Jacob» figorant Jes
eaoi vifes^ la doctcine. Pois ?pns voyea.la parabole de
réofant poodigoe et celfe db bon Samaritain ; puis six œuvres
de nùsérioerde ONrpoMlla, puis k drame sanglant du Cal-
vaira. Ilyadenoune idée mère et fénoode^ une idée de
doctrine mîe et .d'ensemble dans ce beau fitraiL C'est bien
le sacrifice d'amour: Jésos se donnant lui-même et sur le
calvaire et à Fantel « et dans sa doctrine de vérité et do
force et dsns ks seooors efficaces qo'il répand sor les mem-
bres de 800 JËgiiset c'est bien le vitrail de la Charité.
Les doix arrières latérales nons rappellent le sacrifice
d'Abnham et cekii de Melcbisédecb s peut-être eOt-il été
mieox d'intervertir l'ordre dans lequel elles sent placées.
Un autel avec rétable et balustrade, le toot dû aux dessins
et à la direction de M. Leroy , vient d'être élevé dans la
JXyU\ SSBNOK* A 0iniUIQI& 135
chapellâaù noitf.flgnoQs. Get:iMMd o'esi fm pvètàBémni da
style de r<gUs#, mm^ d^pWlB lea ^iMi|M» tenniM» fkuB
baiit el l'aw des ombres préseiMs» il eei «anteBabfe et
digae. Les statues foî le. décftfeBteoiii ao BooihrfrdtdBq,
et elles rei^KéseDieiiCt.avee N«-*S« livinèaie, ha-ssmtaqri
oot eu le pli» de dévetiaii.a« sac^'ettem de IWeL Jci^ nous
reviendroas sur le. principe ftHnaifié tom à l^eore, et noos
durons que l'imitatioo de l'art da JLIK aède (car cet fltataas
sont dans te sfyle de.cette époqve) eât été phui 4ddle si db
ai ait été meins fidèle. Poarqooi ne pas donner atyonid'hiii ti
nos sculptures la. perfection de dessin el de proportions qui
est pour ainsi dire du domaiiae commo et vulgaire? Pour-
quoi imiter avec tai^t de scrupule lea favmes eilérisures de
Fart ancien et ne pas s'attacher avaqt tout à rin|6rieur« k
rexpressiop t k l'âme? Non pas que. ces stMues inauqjKBC
précisément d'expression et de vie: nra, sans doutOi suis joes
formes extérieures étaient iiiuli)es, ilsuISsait de UMVQuer la
grandeur morale de Jésus au-dessus des saints» si on le vou-
lait, par une grandeur physique -Kératiquement et symboli-
quemeoi usitée dés les prwiif rs irfièeies ; H n'éfsii pas né-
cessaire da&ireauire cime ei df ^s^pmiMi» ai- iMèeoMni »
trop fidèlement les formes d'antreCais^ des r^wrveft Criles,
l'autel ^t digne et convenithtet 1^ travail d'amesUementdtt
chapelles est en bonne voî»; l'église, d^tlrèa?belte» ne
pourra que gagner k être oni^ dans le même sens.
Le chœur .de cette ^ise , d^ éioimk^ d'u0e.ira9réa; est
encore bien long,, vu ley dimensions reattaîo^ea de k nef
principale, et grâce à la déplorable .mnMIatlon dM W^pettîo
antérieure de cette église (aujourd'hui voie publique) fut
l'objet, il y. a lonf ^flV^ Nous.ne.dir#ns riaii* dn- peciail
grec accolé -à la partie sur laquelle porta priaoipaieiBent
celte mutilation ; souvent ça -ea a parlé • e^$ grâna aui
progrès réels de. l'esprit public et du hm ^Ait «ta t^ acte
426 OOMBfeS AtCHÊOLOGIQUB DB PIANCB.
M Mrait ph» ponibie ittjoiinl*haL HentioDtions Kokment,
comme emmaa ec nrcB , les barres transf enales en fer «
tenues par des léles de moastres, qui soat posées en baot de
l'édifiGe pomr remplacer sans doute les contreforts absents.
MeodoDOOOS également les scoIpUires non mdns curieuses
qui ornent la plupart des petits sièges ou miséricordes des
stalles, débris d'autres suRes ph» nombreuses et où les sujets
sculptés formaient un ensemble dont nous atons retrouvé plu-
sieurs éléments Les tableaux sont nombreux et phisienrs
sont remarquables, mais la place manque, et le styk se prêle
peu il ce genre de décoration. Les tombes anciennes qui doivent
être toujours, selon la doctrine de IL de Ganmont, conserrées
à la phce même qu'elles occupent , indiquent la perpétuité de
l'Église et son voyage I travers les générations successives de
fidties. Cest avec une patriotique émotion que Pon nous a
fait remarquer en particulier celle du héros dnnkerquois;
aussi en avons-nous reproduit id même l'inscription :
a a M.
€y gùt Mesiire Jemt Bart, en son muemr, tkefftteadre
en mrmiH na9ùUs du Ihjf , tkmfùlitr de Verdre mitùaire
de Si.^Loms , naiifde cette ville de Dunkerque, décédé le
S7 atnil 4703, d4Êns la SV. mmée de »oh âge, dont il a em-
plûjfé Kamiâm ietvice de Sa Majesté.
Et
Dame Marie-Jacqueline Tugghe , sa fgmmê , aussi native
de ceUeeiUe, quimaurut le 5 fhrier i719, âgée de S5ans.
«i-fViM JNra peur leurs âmes.
Eu terminant ce compte-rendu d'une des séances les plus
iniér sm an tes de votre Congrès, permettex-md. Messieurs,
de vous dire , ii titre d'encouragement pour nos communs
efforts, qudques mots sur les succès que nous obtenons au
poHK de vfie de rtrdiéokcie daoi ie dAptrtemnt qve j'hdiite,
le Pae-de-^laifl.
Depuis hoh aosqae la eonfiance de Mg'* Parisis m'a appelé
ï h direclioii do grand atannaire d' Arraa , j*ai Ciic • eindehon
de Biea «otnes occopalioQa , «né fw acnJenent par aettaine »
mais sans y manquer jamais , one coiftreiiee d*aidiéologie
anx jeunes lévites de ce séminaire. Teojomrs ees teçoos ont
été suivies avec zèle et ooostaoce , et elles ont pfndnit de
très^-heoreux résultats. Déjà mes nombreux élèves sont partout
ï l'œuvre» et si je ne suis arrivé que le second jour aux
séances de votre Congrès» c'est que précisément j'teis ap-
pelé la veille par l'un d'eux qui procède anjourd'Jioâ à la
restauration d'une de nos pins belles églises dont îT vient
d'être npmmé curé. Cette église est celle d'AMaln-St-
riaxaire» é|^ du même style que celle de St-ÉM de
Dunkerqoe^ et pour laquelle déjà la Société française a émis
un vote dont nous lui sommes tivement reconnaittaot
En outre» Messieurs» nous avons dans te même départe-
ment une double institution qui nous rend possible et même
facile la direcliott des Uravaux rdatifii à l'art chrétien. Le
dépansment a la commission des monuments historiques ; le
diocèse possède une oommissioii supérieure pour les égHses
et presbytères» avec des comîlés oorrespondanu établis dans
chaique doyenné. Tout ce qui se projette ou se fait , doit
nous être soumis, et grâce à cette direction» le bien se fait
avec ensemble et sans formalisme inutile. Je ne sais si cetto
institution existe dans beaucoup d'autres diocèses, mais 11
me semible qu'un vœu émis par le Congrès» dans ce sens»
serait de nature à étendre ce genre d'action et à activer les
bonnes volontés qui doivent se urouver un peu partout.
1^ progrès de l'esprit public dans le diocèse d'Arras ooi
été surtout manifestes à notre grande fête do 15 juillet
dernier.
iSS GONKBte lBGBÊ<N:.OeiQVB DB VRAIIGE.
Ncsvaûoiui des cfataes nombreuses» flntes sur tes moiMes
anciens ou plotôt inspirées et ?if ifiées d'après les idées des
âges4e.Cai; noos-ayùms des bannières Mstorl0nes rappifcnt
tontf» tm sWres les pl«s pums et conformes aoc règles les
pin» fltmtes de rJeenegrapiiie. Des^ groupes sjrmboliqaes re-
disaiatttetdiMi B MUsaieDl eifqadqne sorte ces faits des 9gn
passés^ l'adflMraUe gronpe de la ISaiote-Cbandetie d'Ame
se dSstiogvait «ntre tous et fermait une digne esoûite an
cierge hiiinêDie qui, 4e|Niis près d'un siide, n'atait point
paru ida^s.les rues d'Ârras; Les costumes les plus ricbes
et les plos vrais, les. emblèmes les plus ingénieux et les
plus variés, tout se rémnssait peur donner è cette fête conçue
d'aprèfles^ idées anciennes, un caractère à la fois artistique
et reiigieox que le goût du peuple, évidemment en pragrès, a
parfaîtimeat apprécié. Ce<t fe triomphe de Parchéologh,
me diaait-»oii de toute part C'est votre uriomphoi fitenieurs,
c'est lo triflwphe de notce habile et persévérant directeur,
quj un des premiers a marché d'un pas ferme et sûr dans
cette voie qui non^senlement bqus montre le beau dans Tart
chrétien, mais encore nous rapproche et nous unit, Allemands
Anglais I Mges» Espagnols etT^rançals, peur nous inspirer
tous d'un/S sainte et grande pensée. Chercher le beau selon
les dûnnésS'de la foi tshréttenne et le réaliser, le faire passer
dans la -vie pratique, afin de le Aire servir à la connaissance
du vna et, en déinilive, à Tacquisltton du bien moral, c'est-
à-^re «des vertus chrétiennes; c'est là un but élevé , Mes*
sieurs,, un but digue de nos efforts réunis^et constants ; déjà
nous l'avons alterat en grande partie^ Persévérons, malgré tes
rigueurs passagères et l'indifférence accidentelle ou locale, et
notre persévéranoe nous conduira certainement tax plus côm-
plats iimcèa»
Le Secrétaire, .
L'abbé E. Van DniVAU
XXTIl*. SESSION, A DUNKERQUE. 129
l'^ Séance da to aoàt.
Présidence de Mg'. Db Ram, recteur de rUolYenité de LouTaio.
La séance est ouverte à 8 beares 1/2.
Siègent au bureau : MM. de Cawnont ; I*abbé Le Petit ;
Wykeham'Martin; Van Drivai, professeur d'archéologie au
grand-séminaire d'Arras ; Carlier ; Cousin et Derode, se-
crétaires-généraux.
H. le marquis Deqtteux de Saint-Hilaire remplit les
fonctions de secrétaire.
H. le Président fait mention des dons offerts au Congrès
par MM. Ch. Gomart, de St. -Quentin, et Conseil» capitaine
du port de Dunkerque. Des remerctments sont adressés à ces
deux membres du Congrès.
Le procès-yerbal de la séance précédente est lu et adopté.
M. le Président appelle la question suivante du pro-
gramme, mise à l'ordre du jour :
Quelle est Corigine du mot Rutben appliqué au littoral
de la Flandre et du Calaisisf N*en existe-t-il aucun sou--
venir?
M. J. Carlier n'a trouvé^ dans tous les géographes anciens,
que le pays de Rouergue auquel le nom de Ruthen fût ap-
pliqué. Dordegherst seul dit que Lyderic I^. , forestier de
Flandre, avait épousé la fille du prince des Ruthèues « que
« nous disons Auvergne , Nevers , etc. » Adolphe de Pamele
dit que Ruysscheure , arrondissement d'Hazebrouk, tire son
nom desRutbènes,qui habitaient la Flandre maritime. L'abbé
Moulinot dit que les Ruthéniens vinrent en Flandre , de la
Norvirége et du Danemarck, et y remplacèrent les Kymris.
M. Derode dit, dans son Histoire de Lille, vol. I, p. /i3«
9
130 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
que le mot JRiif Aen signifiait , pour les anciens Flamands » le
rivage de la mer. II. Martin dit que Rutthan (en gaélique)
signifie cours d*eau, eau courante. Cette signification se
rapporte à celle de M. Derode. A l'appui de ces opinions irient
celle de M. de Bertrand qui, dans son Histoire de Mardick ,
dit qu'en 870 la côte de Gravelines s'appelait Litius Ruthe-
nicum,
A Lemberg , en Gallicie • il y a une église métropolitaine
du rite grec Ruthen,
Enfin , ï propos des mouyements politiques qui agitent
aujourd'hui les peuples, un publiciste disait dernièrement
que la Russie se préoccupe des idées de nationalité qui
agitent en ce moment les Ruthènes.
En somme , fort peu de souvenirs de (races de noms
de lieux peuvent s'appliquer aux Ruthènes dans notre
Flandre.
Rme^ hameau près de Romby ; Ruyt, arrondissement de
Béthune; Rety^ arrondissement de Boulogne ; Rémi, en Artois:
tout cela est bien faible d'autorité.
M. Derode annonce qu'il a reçu, sur la même question, on
mémoire de MM. Lenglel-Mortier , vétérinaire à Englefon-
taine, et Vandamme, secrétaire de la Mairie du Quesnoy,
arrondissement d'Avesnes. Il le dépose sur le bureau.
Mg'. De Ram dit que , dans la province, de Liège il y a
un village avec un ancien château qui se nomme Ruihen;
comment cela se rattache-t-il à la question 7 II l'ignore ; mais
il a cru devoir donner celte indication.
Sur la 9*. question :
Quels sont , dans la Marinie y les vestiges et les souvenirs
de la domination des Francs mérovingiens f
M. Carlier dit qu'il ne connaît aucun souvenir , et cite ce
passage d'Augustin Thierry (8'. récit des tem|)s mérovingiens} :
xxyiv. sBasiON, a donkebque. ISl
c Des hommes da pays de Thér ouanne ( Tarravien-
mniibm)^ le pays da dévouement à FrMégonde, viennent
en Aostrasie poor engager Mérowig à les snivre $ il part
avec eax pour Tbérooanne ( 577 ). » Ce sont les seuls soa«
venirs qu'il connaisse.
Le Cartulaire de Sithinou St-Bertin , publié en 18/il par
Goérard, in-/i^, contient des chartes qui, sous ce rapport ,
fournissent d'utiles indications. Ainsi, pour ne citer que quel-
ques exemples , la fameuse charte d'Âdroald » datée de la
11'. année du règne deClovis, porte les signatures deChune-
bertGra/îon, de Babonus.
Tous les noms mis au bas de cet acte sont germaniques.
Un acte d'échange , intervenu en 662 entre Marcellin,
évéque de Noyon, et saint Bertin , abbé de Sithiu , porte que
cet évéque, ni aucun de ses successeurs ne pourront exercer
sur les biens échangés , ni réclamations , ni revendications :
nec remallatio fiai. Ce terme de remallatio^ dérivé de maUum^
dont il est si fréquemment question dans la loi salique , se
rapporte évidemment au droit qui régissait les Francs mé-
rovingiens.
Sur la 40'. question :
Quels oru été les rapports de la famille de Pépin-le'
Bref avec la Marinief
Id. l'abbé Yan Drivai , qui s'était fait inscrire sur cette
question, regrette que ses nombreuses occupations ne lui aient
pas permis de la traiter ; mais il espère pouvoir plus tard
envoyer sa dissertation.
On passe à la question suivante :
Quelle part les habitants de la Flandre maritime ont-ils
prise aux croisades, et quelle influence ces guerres ont-elles
exercée sur ce pays ?
132 GOmBÈS ABGHÉOLOGtQUE DB FRARGE.
M. Garlier lit la liste des seignears flamands qui partirent
pour la croisade. Il dit que M. Victor Gailiiar, archifiste de
Gand , dont la sdence archéologique regrette la perte préma-
turée, a récemment eu le bonheur de retrouver le compte
des dépenses de Gui de Dampierre à la croisade : cette dé-
couverte coïncide heureusement avec celle, faite à la Biblio-
thèque impériale de Paris , des comptes et dépenses de saint
Louis à la croisade, qui sont écrits sur la cire molle.
Mg'. De Ram indique deux mémoires publiés sur les sei-
gneurs flamands qui se croisèrent à la suite du comte de
Flandre (1).
M. Bonvarlet prend la parole et dit que dans un ouvrage
publié par M. Roger , intitulé Noblesse et chevalerie de
Flandre, Artois et Picardie , se trouve une liste nombreuse
de croisés où flgurent quelques noms de la Flandre maritime.
Il ajoute que les châtelains de St. -Orner ont pris une part
considérable aux guerres saintes, et cite entre autres Geoffroy
de Saint-Omer, un des fondateurs de l'ordre du Temple.
D'autres membres de cette famille quittèrent la Syrie après
la croisade de Baudoin, comte de Flandre, pour venir
s'installer en Morée où ils fondèrent une dynastie qui dura
près d'un siècle; ces Saint-Omer de Morée étaient très-
puissants. Suivant les auteurs flamands , les Dizmudes s'éta-
blirent aussi en Terre-Sainte et furent connétables de Jéru-
salem ; une branche de la famille de Guines obtint le comté
de Beyrout
Gomme St.-Omcr a appartenu au comté de Flandre jusque
vers la fin du XII*. siècle , l'honorable orateur croit devoir
revendiquer les Saint-Omer d'Orient comme chevaUers
flamands.
(i) Voir les Biémoîre* de l^Âcadémie royale de Belgique.
XXnW SESSION, A DUNKBBQUE. 13S
On pMe à la qaestioo soiTante :
Quelle est , en Flandre, l'origine des foires et marchés
publies?
M. Carlier lit, sur cette qoestion, an tranildoot ymcl les
dernières pages :
<c Nous peoYons^ dit-il, sans trop nons hasarder, aTancer
qae si nons trooYoos des foires institnées par les comtes
de Flandre, au IX*. ou au X*. siède, c'est que déjà, dès
le YIP. ou le VHP. , des réunions volontaires de mar-
chands, d'acheteurs et de fabricants se tenaient sous ionne
de foires et de marchés.
« Il nous semble que nous devons faire remonter l'origine
des foires , non approuvées sans doute d'un titre officiel ,
mais existant de leur propre virtualité , à l'origine même des
églises fondées par les chrétiens. Le développement de l'ac-
tivité industrielle exigea , à un jour donné , l'intervention
souveraine , et alors vinrent les chartes que nons trouvons
dans le recueil des ordonnances des rois et dans les archives
des communes.
c Cette origine religieuse des foires et des marchés est
d'autant plus certaine, qu'aux premiers siècles du chris-
tianisme, quand les persécutions eurent cessé et que le
repos eut été rendu à l'Église, le clergé, par la vertu même
de la doctrine qu'il préconisait, devint tout pour le
pauvre peuple opprimé , tout son espoir , toute sa conso-
lation. Le clergé seul avait toute science , toute action civi-
lisatrice. Il assistait aux naissances , aux décès , aux ma-
riages ; le prêtre seul avait le dépôt de ces grands actes de
la vie sociale et il les sanctifiait par ses prières. Le prêtre
était l'architecte de l'église , seul lieu où se rassemblaient
les fidèles. Du haut de Tambon ou du jubé, il admonestait,
il administrait en quelque sorte son troupeau, y rendant la
justice et se faisant l'arbitre de tous les dlOérends. Le prêtre
iH CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
était anssi le soldat qui fortifiait les dottres où il raMemUait
la popalalion éparse des campagees pour la défendre des
ravages exercés par les Normands. Le moine était le défri-
cheur du territoire ; il donnait des leçons de la science la-
borieuse et si morale de la culture des terres. Chaque mo-
nastère était, en même temps , une école des arts et métiers
où l'enfant du pauvre s'instruisait , au point de devenir un
grand artiste comme Suger , un évoque , et peut-être un
souverain pontife comme Sixte-Quint, etc.
C'est de l'Église que, primitivement, sortirent les pre-
scriptions destinées à régler les travaux de la commune ; et ,
pour ne pas les entraver par de trop fréquents devoirs re-
ligieux , c'est le S*, concile de Saragosse , tenu en 691 ,
qui, par son premier canon, défendit aux évêques de célébrer
les dédicaces des ^ises , un autre jour que le dimanche.
Les foires et les. marchés se tenaient surtout à ces grands
jours de dédicace , qui avaient le privilège d'attirer un
grand concours de fidèles et de faciliter ainsi l'écoulement
des produits. Le mot de foire indique même cette origine.
Autrefois, la diphthongue ot se prononçait comme dans
paraUre et connoUre, ce qui faisait de foire, /ère. En anglais,
on prononce encore fair^ qui vient évidemment du latin
feria, fête. C'esi-à-dire pourtant que la foire ne com-
mençait que le lendemain de la fête ; car le clei^é mettait
au rang des devoirs impérieux l'observation religieuse des
dimanches et des fêtes consacrées. Il s'est efforcé d'en con-
server la tradition, tout en en modérant la rigueur. L'un de
nos confrères, l'érudit abbé Caroel, vient de reproduire,
dans le Bulletin do Comité flamand , un décret synodal de
l'évêque d'Ypres, du 26 mars 1599 , qui défend (article lY)
de tenir, aux jours fériés, aucun marché public L'article VII
permet pourUnt, aux jours de dédicace, d'étaler, selon
l'ancien usage, de petites boutiques de jouets ou de frian-
XXTII*. SESSION, A DmKEBQUE. 135
dises » mais en-dehors des cimetières et hors du temps du
service divin : sermon , grand'messe on vêpres.
Vous te Yoyez , Messieurs , nous sommes parfaitement dans
le vrai en concluant , ainsi que la tradition et tons les ensei^
gnements nous le confirment, que l'origine des foires et des
marchés publics en Flandre , comme partout dans la chré-
tienté, doit être rapportée aux réunions de fidèles provoquées
par les dédicaces des églises et , en un mot , par les fêtes
religieuses qui accompagnaient les kermesses.
M. de Laroière , ancien maire de Bergues, pense que les
foires étalent établies le lendemain des dimanches et des
fêtes'^ur éviter le conflit des autorités religieuses et civiles.
Mg'. De Ram dit qu'il y a un grand nombre de dispo-
sitions synodales qui règlent les foires, entr'autres le célèbre
synode de Liège, dans le XIW siècle. Postérieurement au
concile de Trente , les évêques ont fait différentes ordon-
nances concernant la sanctification du dimanche , et alors ,
pour empêcher que les marchés se tinssent ce jour-là, ils se
tenaient le jour suivant.
M. de Laroière ne conteste pas celte ordonnance au sujet
des dimanches , mais il dit que.d'après une bulle de 1553(1),
on transférait les fêtes qui tombaient un jour de foire, et
non pas la foire.
Mg'. De Ram dit que les fêtes avaient été établies pour
soulager le peuple de ses fatigues et de ses travaux , mais
qu'à cause des abus qui eurent lieu , on dut restreindre le
nombre des fêtes.
(i) Bulle donnée à Rome, le 8 des ides de mars, par le pape Jules III,
dans la 3*. année de son pontiflcat , concernant la translation des fêtes
qui tombaient le lundi ( V. registre de 1621, folio 121 , v». —Archives
deBergues).
136 G0K6RÈ8 ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
M. de Laroière dit que ce n'était que les jours de foire
que les marchands , qui ne faisaient pas partie des différentes
corporations , pouvaient exposer et vendre leurs marchan-
dises; et qu'il est assez naturel que l'on ait choisi, pour les
foires , les jours où la fête de quelque saint vénéré dans le
pays attirait un grand concours de monde dans les villes.
M. le comte de Ripalda dit que la bulle de Saragosse
défendait d'ouvrir la foire un jour de dimanche. Cependant,
dit-il , il faut distinguer entre foire et marché.
Les marchés s'ouvraient quelquefois le dimanche» après
les oflBces , soit dans les villes, soit dans les municipalités de
la vieille Castille. Quant à l'étymologie du mot foire^ l'ho-
norable orateur ne doute pas que ce mot ne vienne du
mot latin feria , fêle ; il dit qu'en Castille , foire se dit de
même feria. En Limousin, on dit aussi, mais par contraction,
firtu II ajoute qu'il arrivait encore quelquefois que la dédi-
cace des églises coïncidât avec l'ouverture des foires. Ainsi ,
par exemple, lorsque l'on prenait une ville infidèle, on
faisait la dédicace de l'élise deux ou trois jours après;
alors , dans les villes et villages espagnols , il y avait deux
fêtes : celle de la victoire et celle de la dédicace de l'église;
dans ces jours de fête , les maisons étaient illuminées ; on
vendait dans les rues diverses marchandises, et cela encore
s'appelait en castillan feria.
La séance est levée à 10 heures 1/^
Le Secrétaire,
Mi». Dequeux de Saint-Hilaibe.
xvra\ SESSION, a dunkbbque. 137
%K BéHute du %o août.
Prësideoce de M. Reighbiispbrgbk, conseiller à la Cour de Cologne»
député des provinces rliénanes.
La séance 8*oaTre à 11 heures du matin.
Siègent an bureau: MM. de Caumont; Reichensperger ,
président de Chambre à la Cour de cassation! de Berlin
(Prusse) ; Vykeham-Martin ; le comte de Ripalda; Cousin
et Derode.
M. Emile Gassmann remplit les fonctions de secrétaire.
La parole est à M. de Caumont^ qui proclame membres
étrangers de la Société française d*arcbéologie :
MM. Vtkeham-Martin , Tice-président de la Société ar-
chéologique du comté de Kent ( Angleterre ) , et
ancien membre du Parlement
Walter James, baronnet anglais» membre de la
Société archéologique du comté de Kent.
Gox» Tice-président de la Société d'histoire naturelle
du comté de Kent.
D£ Yey, architecte» à Londres.
SxoME (ReY. Can.), membre de la Société archéo-
logique du comté de Kent^ à Cantorbéry ( Angle-
terre ).
Stibling ( sir Walter) , baronnet , id.^ à Tunbridge-
Wells.
Stuart-Meuteath , id. , à Bath.
NiLSON (S.), ancien professeur d'histoire» à Stockholm
(Suède).
M. le Président donne lecture de la question suirante :
Cofumenr se nomment aujourd'hui les localités désignées
138 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FBAKCE.
dans la Notice de l* Empire romain f Alona , Dubris ,
Cemannis , Branoduno , Gatiannono , Regulbio , Butupis ,
Anderida, Adumi , Mords in littore saxonico, Loco
Quariensiet Homensi, Portu Apatiacif
La réponse peut être dÎTisée.
M. Wykebam-Martin, ayant demandé et obtenu la parole,
donne d'intéressants détails sur les diverses stations romaines
précitées qui se trouvent en Angleterre ; il cite , comme les
plus remarquables, les restes de l'époque romaine qu'on
trouve à Anderidœ. Il appelle aussi spécialement l'attention
sur RutupÛB ( maintenant Riccheborough ] et sur Dubris
( Douvres) , où Ton voit encore une partie notable du phare
romain , dont on a pris une pbotograpbie. Du reste, on trou-
verait des renseignements complets sur ces stations et l'endroit
où elles étaient situées , dans un ouvrage qu'il a en ce mo-
ment entre les mains, ouvrage où il est rendu compte
des fouilles qui y ont eu lieu et de tous les objets curieux
qu'on y a découverts ; cet ouvrage est de son ami , sir
Roach Smith, l'un des archéologues de l'Angleterre les plus
connus.
M. Wykeham-Martin ajoute qu'il ne sait rien au sujet des
stations romaines placées en France , mais que M. Haigneré,
conservateur des archives de Boulogne , qui est à la séance ,
pourra sans donte éclaircir ce qui les concerne.
M. le Président remercie M. Wykeham-Martin de ce qu'il
vient de dire. Il connaît aussi M. Roach Smith , et il pro6te
de l'occasion pour rendre justice aux travaux archéologiques
de ce savant anglais , qui a fait aussi d'intéressantes publi-
cations sur les antiquités des bords du Rhin.
M. le Président pose ensuite la question de savoir si l'on
peut observer une différence entre les constructions romaines
de l'Angleterre et celles d'Italie.
M. Wykeham-Martin répond qu'en Angleterre , dans les
XXYII*. SESSION, A DUNKERQUE. 139
murs de cooslrocdonr romaine , on remarque trois h cinq
ooQches de briqoes et de pierres qui se succèdent
M. le secrétaire-géoéral Cousin se lève et annonce qu'il a
reçu de M. Sooqaet ( Gustave ) , membre correspondant de
la Société donkerquoise à Éuples (Pas-de-Calais), un travail
accompagné d'une carte, concernant remplacement de la
station romaine , Loco Quartensi et Homemi , et il donne
lecture de ce travail :
En quittant Étaples ponr se diriger vers l'embouchure de
la Canche , dit M. Souquet , on arrive à une vaste plaine de
sable , nommée vulgairement la Pièce à liards , qui a donné
lieu à d'excellentes fouilles dont le résultat a été d'y recon-
naître l'emplacement d'une ville (1). Cette opinion fut con-
firmée, plus tard, par les nouvelles recherches faites dans une
antre plaine située au nord de la précédente et nommée le
PU de Camiers. îa première devait son nom aux médailles
romaines trouvées par des ouvriers ignorants, qui n'en con-
naissaient pas la valeur , les comparant à la pièce de monnaie
la plus commune de cette époque. L'autre , voisine du village
de Camiers , lui empruntait sa dénomination , ainsi qu'au
coude formé par la mer qui , en cet endroit , tend toujours
à l'envahir. Dans l'une et l'autre on découvrit , sous le sable,
des poteries, des médailles, des clous de fortes dimensions ,
etc., etc. Un chemin, composé de couches de cailloux et
suivant la même direction, semblait relier ces deux plaines (2).
Cette portion de chemin faisait partie de la voie romaine, qui
allait de Gessoric à Quentowic , dont l'existence n'est plus
(1) Voir le Rapport de M. Mai^aet sur ces fouilles faites en iS&l ,
dans les Mémoire» de la Société des Àntiquairei de ta Morinie,
(S) Rapport de M. Louis Cousio sur ces firoilles fitites eo 16AS, dans
les mémeft Mimoireu
l&O CONGRÈS ÂBCHÊOrOGIQUE DE FRANGE.
en doute depuis la nolice de M. Leais Gousiii (1). Ces
preuves authentiques , ainsi <iue le témoiguage de la plupart
des historiens, ont voulu y voir Fancienne ville deQuentowic,
dont le nom d'ailleurs dérive de sa situatioD à rembouchure
de la Canche ( Quantia, la Gauche ; vicus » bourg t ville).
Ce lieu jouissait de la plus grande célébrité , à cause de
sa position et du commerce considérable qu'il faisait avec
ses voisins. Aussi il n'est pas étonnant qu'une flotte romaine
ait stationné à l'extrémité d'une pointe, qui auurefois ne
dépassait pas la plaine connue sous le nom du PU de
Camiers*
£n étudiant la marche des sables que la mer jette sur le
rivage pour les livrer aux vents d'ouest, qui les accumulent
dans les endroits où ils peuvent pénétrer, il est facile de
comprendre la vérité de cette opinion ; car on y remarque
encore les traces d'un immense bassin naturel par lequel
s'écoulent les eaux de l'étang de Gamiers , lorsqu'elles sont
surabondantes.
Or , dans la Notice de VEmpire romain, rédigée au com-
mencement du Y*, siècle, sous l'empire d'Honorius, et com-
mentée par le jurisconsulte Pancirole , on lit qu'il y avait
une flotte romaine destinée à la défense de ces côtes et por-
tant le nom de Classis Sambrtca , ou Sombrica; que cet
armement était composé de plusieurs divisions; qu'il y en
avait une, commandée par le préfet maritime, stationnée dans
la baie de Canche , ou Hornez ( in Loco Quartensi , seu
Hornensi); qu'une autre division , sous les ordres du tribun
militaire des Nerviens , se tenait dans le port de Gesoric.
Ces divisions étaient très-rapprochées l'une de l'auure, ce
qui leur rendait les communications plus faciles.
(1) Trois voies romaîDes du Boalonnais ( Màmoirei dû la Société
dunkerqwUe^ 1858-1859 , p. àU à A2d.
XXyU\ SESSION, A DUNKERQUE. ihi
Les mêmes moaYements de terrain , que nous signalons
plus haut , se sont reproduits sur tout le littoral , ainsi qu'on
peut s*en convaincre en lisant VEssai historique sur l'ar^
rondissetnent de Baulogne-sur-Mer , par Henri , p. 186 à
193. Aussi Étaples n*a pu échapper à la règle commune. La
mer s'est retirée, et la pointe fermant l'extrémité de la rive
droite de la Canche s'est allongée jusqu'à l'emplacement de
son port actuel.
D'ailleurs , le nom seul de Hornez qu'elle porte encore
aujourd'hui lui vient évidemment du latin Hornensis, et
suflBt pour démontrer que la flotte romaine ne pouvait être
stationnée à un autre endroit. De plus , le nom de Qtian-
tensis , écrit dans la Notice Quartensis , ne peut s'appliquer
qu'à la rivière de Canche.
Tel est l'avis de M. Henri dans l'ouvrage précité, p. 81.
Quelques archéologues , sachant que cette flotte devait se
trouver à l'embouchure d'une rivière, et s'appuyant sur
l'orthographe du mot Sombrica, ont voulu la placer à
'Wissant , in Sambris , et enfin à l'embouchure de la Somme.
M. Freret, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, nous apprend qu'il y avait une flotte
à l'embouchure de la Somme (Classis Sombrica) ^ dont
le commandant résidait in Loco Quartensi sive Hornensi ,
c'est-à-dire à l'embouchure de cette rivière , des deux côtés
de laquelle sont encore aujourd'hui le Crotoy et Cota--
Tttm,
M. Labourt , de Doullens , partage la même opinion sans
donner d'autres preuves que « les rives recouvertes de sables
« et parsemées de médailles romaines trouvées en cet en-
ff droit (1). •
Mais, à Étaples, les fouilles ont été plus considérables
(i) Beeherche» archéologiqueê iur le Crotoy , p. AS.
1^2 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
el ont amené la découverte d'objets plos précieux. Elles ne
sont même pas encore terminées; et, quand à une pareille
considération vient se joindre la conservation des noms
anciens dans les noms modernes, on peut penser, avec raison,
que le Locus Homemis des Romains était à Temboucbure
de la Gauche et à la pointe de Bornez.
A cette lecture M. Cousin ajoute quelques mots. On peut
résumer ainsi , dit-il , les considérations présentées par
M. Souquet sur l'emplacement du Locus Quartensis et
Hornensis de la Notice de l'Empire :
Élaples est à l'embouchure de la rivière de la Ganche (en
laUn (1) Quaniia ou Cantia) , et on trouve, à l'extrémité
de la rive droite de la baie formée par cette embouchure ,
un endroit qui est désigné, dans les anciennes cartes, tantôt
par Bornez ou Bornés, tantôt par L' Bornez ou Lornet,
nom que porte le phare établi de ce côté. Or , cette double
circonstance doit faire penser que le Locus Quartensis^ sive
Hornensis , est le territoire qui s'étend depuis ladite rivière
jusques et y compris la pointe de Lornet, territoire dont
l'étendue est d'environ 3 kilomètres, et qui , au Y*, siècle ,
sinon au^iaravant , était appelé indistinctement soit Quan-
tensis , à cause de cette rivière d'où est venu Quartensis ;
soit Hornensis , mot latin qu'on ne pourrait mieux traduire
que par Bornez ou Bornés.
Ainsi , M. Souquet appuie son opinion sur cette ressem-
blance de noms qui est bien remarquable (2) , et sur les
(i) Mémoire sur Femplaoeineot de Quenloiric, t« IX, p. 505 , des
Mémoire» de la Société des Antiquaires de la Morinle.
(3) La différence entre QuartensU et Hornensis n'est que d'une
lettre. On aura , selon toute apparence, pris un n pour un r , erreur
qu'on comprend racilemenU
ZXyiI*. SESSION, A DUNKERQUE. 1&5
Dombrenses découvertes d'objets romains (1) qui ont été
faites au même lieu.
D'autres considérations militant dans le m^me sens , il me
semble à propos de les faire connaître dès à présent , afin de
réunir tous les éléments de solution de la question ; mais »
aïant tout , je crois deToir reproduire le texte de la Notice
de l'Empire. Le Toici : • Praefectus dassis Sambris, in Loco
c Quartensi sive Hornensi. »
On a placé ce lieu :
1*. Â Quartes, hameau de Pont-sur- Sambre et à Har-
gnies , village du canton de Berlaimont , arrondissement
d'Avesnes , département du Nord (2) ;
2°. Â Sombre , hameau de laissant , canton de Marquise,
département du Pas-de-Calais (3) ;
3^ Au Grotoy et au cap Horn , arrondissement d'Abbé-
ville , département de la Somme (Ji) ;
4^ Enfin à l'embouchure de la Canche , sur la partie du
territoire d'ÉtapIes indiquée par M. Souquet (5).
Quartes et Hargnies peuvent revendiquer en leur faveur
le plus grand nombre d'auteurs ; mais , selon moi, ces der-
niers n'ont pas suffisamment réfléchi que, d'après la place où
le texte sustranscrit se trouve dans la Notice et ce qu'on
sait des fréquentes incursions des Saxons ou Normands , à
l'époque où cette notice a été rédigée, la flotte romaine, dont
la principale mission était d'empêcher , autant que possible ,
(i) Y. Mémoire sur remplacemeDt de Qaentowic , L IX , p, S88 ,
289, 390 et 295.
(2) WastelaiD, Description de la Gaule-Belgique, p. &29 ; ^ Walke-
naer. Géographie ancietme^ etc.^ de$ Gaulée^ t II, p. A89 et A40.
(3) Edwvdus ikidûiif, Hotitia aignHat^m Bannm, p. 837.
(A) HiMtotre du comté de Ponthieut p. 9, el Bittaire ^AbbofilU^ par
Loaaodre, p. i2.
(5) Henri, Hcêai hiHonque $ur le BiMlonnaU, p. 81.
ihti CONGRES ARCHËOLOGIQUÊ DE FRANCE.
les descentes de renoemi , devait se trouver dans un port
placé sur la mer et dans le voisinage da détroit qui sépare
la France de I* Angleterre , sinon sur ce détroit même : or,
Quartes est éloigné de la mer de plus de 100 kilomètres, et,
si je suis bien informé , la Sambre , qui se jette dans la
Meuse à Namur (Belgique) , n'est navigable que depuis sa
canalisation qui ne remonte pas à trente ans. On ne peut
donc admettre que la flotte romaine ait stationné soit à
Quartes, soit à Hargnies. Aussi faut-il chercher ailleurs le
Locus Quartensis sive Hornensis.
On peut en dire autant de Sombres où , selon toute appa-
rence , il n*y a jamais eu de port , et où d'ailleurs on ne
rencontre aucun point dont le nom ait du rapport avec
les expressions Quartensis ou Hornensis.
Au Crotoy et au cap, qu'on dit s'appeler Horn , mais qui,
d'après la carte des officiers de l'Éut-major , porte le nom
de Cornu, on trouve l'embouchure de la rivière de la Somme
où une flotte a pu se réunir et stationner ; mais évidemment
cela ne suffit pas : il faudrait y signaler (et c'est ce qu'on
n'a pas fait jusqu'ici ) plusieurs des circonstances analogues
à celles du territoire d'Étaples qui mérite la préférence à
cause d'elles , et par deux autres motifs : l'un , c'est que le
port de la Ganche est plus près du détroit du Pas-de-Calais,
et l'autre , parce qu'il y avait encore dans ce port , an X*«
siècle, un préfet. Il résulte, en eflet, d'un manuscrit con-
temporain que Grippo y remplissait ces fonctions vers
944 (i).
D'après toutes les considérations qui précèdent, j'adhère à
l'opinion de M. Souquet en ajoutant , avant de terminer :
lorsque le lieu nommé, au V*. siècle, Quartensis sive Hcr-'
nensis eut assez d'habitations pour former une vHle^ on la
(i) V. Acîa Sanct. onL Bentd. sact 11, p, 658«
XXYII*. SESSION, A DUNKERQUE. 1A5
nomma Quentowîcus, oom qoî, comme le premier, dérivait
de la Gauche.
II. Haigneré , prenant ensuite la parole , sVxprime ainsi :
On lit dans la Notice des dignités de C Empire romain
(Notitia dignitatum omnium tam civilxum quam militarium
per Gallias) t qne Ton croit rédigée sous Yalentinien III,
que le tribun naval des soldats Nerviens ( tribunus militum
Nerviorum) avait sa résidence dans un port nommé JBpatiac
(Portu JBpatiaci). Quel est ce lieu 7 Adrien de Yaloîs, dans sa
Notitia GaUiarum; Dom Bouquet , au 1 1 AesRer. Gallie»
Scriptores , p. 128; Ghesquière, dans sa Dissertation sur
saint Victrice ( Act. SS, Belgii) sont unanimes à reconnaître
dans JBpatiac une altération de Gessoriac ( Boulogne )• La
Notitia dignitatum fourmille d'erreurs semblables. Il serait
étonnant d'ailleurs que Boulogne , port si important , n'ait
pas été la résideuce d'un chef militaire. L'inscription du
tombeau d'Arrentus Verectmdus, tribun de la flotte bri-^
tarmique; trouvée à Boulogne en 1769 » et celle qui men-
tionne Publius GrcBcinus , autre tribun de la même flotte ,
trouvée aussi à Boulogne en 1835, montrent que ces fonc-
tionnaires ont résidé à Gessoriac. Le premier de ces mo-
numents parait dater du II*, siècle , et le second du IIP. ;
ils sout tous les deux conservés au Musée de Boulogne.
M. Haigneré passe à la question que voici :
Quelles déductions peut-on tirer des découvertes de
L'époque gallo-romaine (tombeaux , figurines ^ vases, etc. )
faites au lieu nommé les Warennes, commune de Mar-
quise ^ arrondissement de Boulogne-stir-Mer? Y a*r-tï eu
en ce lieu un camp , une station , une villa ?
Cette question, dit-il, laisse croire que les découvertes faites
en ce lieu sont plus importantes qu'elles ne le sont en réalité.
On a trouvé en cet endroit, vers 18^1 , un petit sarco-
10
1&6 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
phage d'enfiiDt nouvean-né , qoi est conservé au Mosée de
Boulogne. Les ouvriers qai ont fait la découverte ont
prétendu avoir rencontré quelques autres objets , mais l'au-
thenticité n'en a pu être démontrée. M. Marguet, ingénieur
du port de Boulogne, dans son rapport sur les fouilles qui
ont été faites à Quentoviric sous la direction de M. Louis
Cousin , a parlé des objets qui proviennent des "Warennes ,
dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de la Mo-
rinie. Depuis lors » il y a environ deux ans , les tranchées
faites par M. Kent-Peiron , pour établir les conduites d'eau
qui alimentent actuellement la ville de Marquise, ont amené
la découverte d'un petit autel votif gallo-romain dont le
Musée de Boulogne a fait l'acquisition. On a parlé de mé-
dailles et autres menus objets qui auraient été trouvés dans
les travaux dont il vient d'être question ; mais M. l'abbé
Haigneré n'a pu s'assurer de la vérité sur ce point Ses
collègues de l'administration du Musée n'ont entendu parler
de rien de semblable.
Enfin le 29 juin dernier , les ouvriers qui démolissaient
le pignon est de l'église de Riuxent, village voisin de Mar-
quise et situé sur le prolongement de la colline où sont les
Warennes , ont rencontré parmi les pierres de la maçon-
nerie une pierre de plus d'un mètre de hauteur sur 70 cen-
timètres de largeur, dans laquelle est sculptée une statue de
Mercure en demi-relief. C'est une œuvre gallo-romaine. Cette
pierre , employée comme moellon dans la maçonnerie , était
enfouie là depuis les premiers temps du christianisme. C'est
un monument de la victoire remportée par la religion de
Jésus-Christ sur le vieux paganisme. On a voulu ainsi sous-
traire à la vénération des idolâtres l'objet d'un culte super-
stitieux.
M. l'abbé Haigneré s'est transporté à Riuxent le 2 juillet
suivant, à l'effet de constater l'importance de la trouvaille
XXViV. SESSION, A DUNKERQUE. 1&7
dont une inflaence paissante aTait formé le dessein de s'em*
parer pour lui donner une destination particulière. Mais^
grâce à Fintelligente intervention de M. Menche de Loisne ,
soos-préfet de Boulogne , l'administration du Musée de
Boulogne a pu obtenir de M. Mamin , maire de Riuxent , la
remise gratuite de la pierre. Mercure y est représenté la
tête couverte du pétase ailé, une aile aux épaules, nu, le ca«
ducée dans la main gauche , une bourse dans la main droite ,
et à ses pieds , à droite , le bouc , son attribut ordinaire.
Quelle induction tirer de ces découvertes 7 M. Tabbé Hal-
gncré pense quil faut attendre qu'on rencontre d'autres
objets plus importants. En attendant , il fait remarquer que
la Notice des dignités de l'Empire romain place , sous la
direction du chef militaire de la Belgique, un corps de ca-
valerie dalmate en un lieu nommé Mords m littore saxo^
nico. Marcis , ou Markis , ressemble beaucoup à Marquise ,
appelé Markisium dans Lambert d'Ârdres. Il a pu y avoir
là évidemment une station romaine. Et quant au littm
saxonicum dont l'étendue paraît avoir été considérable, il
pense qu'on peut en voir la trace dans le nom que portait ,
au XII*. siècle, d'après la Chronique d'Ârdres, l'église de
St. -Martin de Réty , village voisin de Riuxent et de Mar-
quise : Ecclesia Sancti Martini DE TEUTONICIS , tmlgo de
Resti.
Ce n'est qu'une présomption, mais elle est de nature,
peut-être, à préparer la solution de cette importante question
topographique.
I^ parole est demandée par M. Bonvarlet sur la 15". ques-»
tion, qui est ainsi posée :
Signaler et reproduire textuellement les épitaphes des
églises de la Flandre maritime qui seraient antérieures
au XVIII\ siècle et qui présenteraient de l'intérêt.
148 GOKGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE,
MÉMOIBB DB M. BONVABLBT.
Chargé par le Comité flamand de France d'an travail
d'ensemble sur les monuments funéraires du pays» je ne
saurais, Messieurs, sans anticiper sur les droits d'une Société
qui m'a accordé un témoignage de haute confiance, vous
donner une étude complète sur ce que cette branche si im-
portante, et pourtant si négligée de l'archéologie, offre
d'intéressant , dans notre contrée , à l'antiquaire , au savant
et au poète ; ce serait , d'ailleurs , sortir des limites tracées
par le programme : je manquerais cependant à mes devoirs
de membre du Congrès , si je ne venais compléter , à l'aide
de quelques renseignements, les données recueillies anté-
rieurement par MM. de Coussemaker, Le Giay et de Baecker,
sur les sujets dont je vais avoir l'honneur de vous entretenir.
Je divise les monuments sépulcraux en trois classes : les
tombeaux proprement dits, les dalles et les tableaux fonèbres,
ces derniers comprenant aussi les cabinets d*armes.
La première division ne comporte ici qu'un bien petit
nombre d'exemples : aussi , tout en n'ayant pas encore visité
complètement les églises des deux arrondissements qui em-
brassent à peu près l'ancienne Flandre maritime, je ne
crois pas me tromper en aflBrmant qu'il n'y en a pas plus
d'une demi-douzaine. Permettez-moi, Messieurs, de vous
dire quelques mots de deux de ces tombeaux que j'ai vus.
L'un est celui de Josse de Saint-Omer , il est placé dans la
nef septentrionale de l'église de Morbecque. C'est une tombe
élevée en pierre bleue , encastrée dans une niche qui fait
saillie sur le mur extérieur de l'église. Le défunt y est repré-
senté couché , ainsi que sa femme , Jeanne de Hondecoutre.
Une inscription, que le marteau des révolutionnaires a
rendue indéchiffrable » règne dans un cordon autour de la
XXVn*. SESSION, A DUNKERQUB. 169
pierre. Je dois à l'obligeance de M. Félix de BeâQTal , pnn
priélaire actuel du châteaa de Morbecque, la commimi-
cation da texte de ia légende. Bien que , dans l'orthographe
et peut-être même dans la forme , il ait été rajeuni « je ne
pois m'empécher de le citer, car il est inédit :
Icy gist noble homme Jo$$e de S. Omer, ehevalier,
seigneur de Morbeck, de Dranvestre, etc., conseiller et
chambellan ordinaire de Monseigneur Chartes , due de
Bourgogne, et de Monseigneur Maximilien d'Autriche,
tgui depuis fia roi des Romains , lequel chevalier trespassa
le xxiij\ de février l'an mil quatre cent quatre-vingt^
quatre.
Ici gist noble dame Jehenne d^Ondecouire , dame du dit
lieUf d'Allembon, de Weldene et de Royaulcourt, en son
vivant femme dudit chevalier , laquelle trespassa Can de
grâce mil quatre cent septante et un, le XI\ jour de
janvier*
Priez pour les âmes.
L'autre monument, que j*ai plus particulièrement visité ,
est celui de Luwine van Cappelle , femme de Martin de
Wisch , seigneur Van der Capellen.
Il mérite également d'être signalé et je vais essayer de
vous le faire connaître, en empruntant à M. Louis de
Baecker le commencement de ma description : c Sarcophage
< en marbre , sur lequel est couchée une statue de femme ,
c également en marbre noir » mais dont la figure est en
ff marbre blanc; elle a les mains jointes; dans l'encadrement
ff de la pierre, lequel consiste en une moulure saillante,
c est sculptée en relief l'inscription flamande qui rappelle
t le nom de la défunte et la date de son décès, t Ce mo-
i50 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Dûment est aujovrd*hai fort dégradé ; le vbage est défiguré
par la fracture do nez; les mains manquent Toutefois, par
la direction des bras et les traces de scellement qui existent
encore dans la pierre, il est facile de voir qu'elles étaient en
marbre blanc et qu'elles étaient jointes sur la poitrine suivant
les idées adoptées par la symbolique chrétienne. Les pieds ,
cachés dans les plis du vêtement^ reposent sur un chien dont
Tétat de dégradation ne permet pas de reconnaître Tespèce.
Enfin , six écussons en tiers-point ont été ménagés dans la
bordure, qui porte l'inscription ; seulement , comme ils ont
été grattés, il me serait impossible d'en tirer la moindre
induction héraldiqua
Tout informe qu'il est , le tombeau de Luwine Tan Gapple
est un monument curieux , le seul de ce genre dans l'arron-
dissement de Dunkerque. A ce titre déjà il mériterait l'at-
tention des archéologues , s'il n'était un jalon précieux pour
l'élude de la statuaire dans le "West-Flandre au commence-
ment du XY*. siècle.
Malgré mon incompétence dans une matière qui demande
des connaissances très-étendues et des études que je n'ai point
faites , je vais essayer de formuler mon opinion au sujet de ce
morceau. Vous voudrez bien, Messieurs, m'écouter avec in-
dulgence, et ne pas attribuer à l'outrecuidance ou au parti
pris les hérésies archéologiques auxquelles m'expose mon
inexpérience.
A mes yeux , si l'on juge l'image de Luwine au point de
vue de l'exécution , on verra bien vite que ce n'est pas une
œuvre remarquable. Les églises de France sont remplies de
pièces de celte époque : elles sont bien mieux exécutées; on y
trouve de l'art ; ici il n'y en a pas. Les vêtements sont d'une
raideur que les monuments français ont depuis long-temps
répudiée, le faire est barbare ; de plus, il a un cachet archaïque
très-prononcé. Je ne puis apprécier la tête dans l'état de mu-
XXm\ SESSION, A DUNKERQUE. 151
tilatioD où elle se trouve, elle me paraît cependant manquer
de cette belle expression de mysticisme chrétien dont les
sculpteurs du moyen-âge ont emporté le secret Quant au
chien, il est trop endommagé pour que je songe à le décrire.
Voici rioscriptiott qui se trouve sur le tombeau de la femme
de Martin de Yisch. Ce texte diffère de ceux qui ont déjà
été publiés; l'ayant relevé avec beaucoup de soin, je puis en
garantir l'exactitude :
HXBR LBGHBT BEABACEZI TAAUWB
LOWHTB TAH CAPPl[b BBBBE MABTUfS] WYF TAHDBB CAPPELLEIT, DIB 8TAEBV
INT JAEB ORS BBBBE AL8 IfBlf SCBBBP
lf.G.C.C.C. EnHE TWINTICB DBlf VYFTBlf DACB IN MBTB BIET VER DE ZIBLB.
Ce qui, littéralement traduit, veut dire :
f Ici repose dame Luwioe van Gapple, femme de sire
c Martin van der Capellen, laquelle mourut en l'an de Notre-
c Seigneur, alors qu'on écrivait 1^20, le cinquième jour de
« mai. Priez pour l'âme. »
Les lettres entre parenthèses manquent sur la pierre , ou
plutôt ont été mutilées. Une vieille traduction française, dont
je dois la connaissance à M. L. Cousin , l'un des secrétaires-
généraux du Congrès , m'a permis de les rétablir dans leur
sens original.
Si je passe à la seconde division, les dalles, je n'ai plus à
me plaindre de leur rareté, car elles sont tellement nombreuses
que, malgré mes courses fréquentes dans le pays, je ne suis
pas encore , à beaucoup près , à même d'en dresser l'inven-
taire complet Je ne puis cependant m'empêcher d'entrer
ici dans quelques explications que me commande le sujet.
Un laborieux archéologue, que je regrette de ne point voir
au milieu de cette savante réunion, M. James Wheale , s'est
spécialement occupé des dalles tumulaires ; il a été amené à
les classer en quatre catégories : l^ celles en pierre d'une
152 C0I«GRfc8 ARCHÉOLOGIQUE DE FRAIVCB.
seule couleur ; 2^ celles iacrustées de marbre ou de pierre
d*autrc couleur ; 3^ celles en pierre incrustée de cuif re oa
plutôt de laiton ; U\ celles qui se présentent sous Taspect de
grandes plaques de laiton d'une seule pièce.
Cette division est trop rationnelle pour que je ne l'adopte
pas immédiatement, bien que je n'aie pas eu à en faire usage,
parce que le travail qui m'a été demandé bannit toute espèce
de classification. Je n'ai , d'ailleurs , rencontré jusqu'ici que
des dalles de pierre : les beaux cuivres qui se trouvaient dans
nos églises ont depuis long-temps disparu , soit à la funeste
époque des Iconoclastes, soit à une époque plus déplorable
encore pour les arts, la République française qui utilisait les
gages de la pieuse munificence de nos ancêtres dans la fonte
de ses gros sous et de ses pièces d'artillerie.
 part la pierre tumulaire du comte Robert-le-Frison,
dont l'eiécution paraît remonter au temps de Philippe d'Al-
sace, et celles de deux abbesses de Bourbourg déjà signalées
par M. de Coussemaker, les plus anciens monuments de ce
genre que j'ai rencontrés dans mes excursions datent du
XY*. siècle. Beaucoup d'entre ces dalles sont intéressantes
à tous les points de vue : et , pour n'en dter que quelques-
unes de cette époque, je vous parlerai de celles des églises
de West-Cappel et de St.-Pierre-Broucq.
A West-Cappel, on trouve la pierre de Robert van Gapple,
l'un des hommes les plus marquants de la cour de Booi^ogne
au commencement du XY*. siècle. La dalle de grande dimen-
sion (2 m. 55 sur 1 m. 60) qui recouvre les cendres de ce
personnage est malheureusement fort détériorée ; mais les li-
néaments que le temps a respectés sont assez remarquables
et méritent une courte description. Tout autour de la pierre
règne une large bordure d'arabesques au milieu de laquelle se
déroule capricieusement une banderole portant la légende
qui rappelle le souvenir du chevalier. Cette légende, aujour-
XXVÎW SESSION , A DUNRERQUB. iSft
d'hili presqa'entl^ment fruste, m*a permis de life (^ques
mois : « RoU)recht van Capple Raed io Raed Tan Ylaendrèn
Gamberheer..... Hertoghen van BourgaingeD, graeve tan
Ylaendren eo Tan zioe vraowe.... (1). • La bordure s*amortit
an qoaire aogles dans des médaillons où Ton tronre des
écasBoos armoriés dont deux seulement» le 2*. et le &*.,
sont encore visibles aujourd'hui. Le U\ étant aux armes
de Capple, d'argent à la bande losangée de gueules, j'en
conclus que le 2*. » qui porte de...? à 3 coquilles de...T
chargé sur le tout d'une bande de...? reproduit les armes
d'Elisabeth Parole, femme de Robert van Capple et dame de
Tourcoing.
L'image du chevalier est gravée au trait II est revêtu de
son armure et a la tête découverte ; les mains sont croisées
sur la poitrine. Â dextre, se trouve l'écu de guerre; à se-
nestre, un heaume dont la forme n'est plus appréciable aujour-
d'hui. Enfin, au-dessus de la tête, sont figurés trois pbacles
en accolade en style fleuri du XY*. siècle.
Comme les pieds du guerrier ne reposent pas sur le lion
traditionnel, j'en augure que, plus heureux que la majeure
partie de la noblesse flamande de son époque, il échappa aux
luttes sanglantes du temps et vint terminer dans sa terre de
Capple une vie aussi glorieuse que bien remplie (2). Je
constaterai, en passant, que la descendance de ce seigneur se
fondit par sa fille Luwine dans les maisons d'Halewin, de Croy»
d'Aremberg, etc.
(i) Ce qui vent dire: [tépolture de ] Robert van Capple, conieaier
ao CoDseil de Flandre, chambellan.... ., duc de Bourgogne , comte de
Flandre, et de sa femme [ Elisabeth Parole ].
(2) Voir la Notice sur tes seigneur» de Capple, par M. Louis Cousin,
et ma Notice sur les grands baillis de la ville et de la châtellenie d€
Bergues^ dans le t V des Annales do Comité flamand, actoellement sous
15& CONGRÈS ABCHÊOLOGIQUB DE FRANCIS.
Une autre pierre do XY*. siicie se tronve dans Vt^gàs^ de
West-Cappel : c'est celle de Henri de "Waerhem, mort en
ikSkt prêtre et chapelain de la chapelle fondée dans Féglise de
"West-Gappel par les seigneurs de Gappie. Henri de "Waerhem
y est représenté revêto de ses ornements sacerdotaux. Bien
que la dalle ne porte pas d*armoiries » il est éfident, à mes
yeux, que le personnage dont elle consacre le souvenir ap-
partenait à une noble famille de ce nom, qui habitait les en-
virons de Bergues et qui portait échiqueté d'argent et de
sable.
Les pierres de l'Oise de St.-Pierre-Broucq ne sont pas
moins intéressantes que celles de "West-Cappel : l'une est
consacrée à un chambellan du roi Charles YI , l'autre à un
curé du lieu (prochie'-pape);ne les ayant pas encore vi-
sitées, je suis réduit forcément à vous renvoyer à ce qui en
a été dit par MM. de Gouasemaker et de fiaecker.
Si Ton joint à ces pierres celle de Lauwereile , femme de
Pierre Staelin, morte en 1478 et enterrée à Leffrinckhoucke,
et la dalle de Renaud Yan Oye , dont on trouve encore un
fragment considérable dans l'église de Steene , on aura à peu
près mentionné tout ce que nos églises flamandes pos-
sèdent de plus intéressant en fait de monuments funéraires
du XY". siècle. Il est même étonnant qu'il y en ait autant
dans ce coin de notre bonne terre de Flandre, où, suivant
l'expression du poète , aucun épi n'est pur de sang hu-
main.
Les dalles duXYP. siècle sont successivement nombreuses;
beaucoup sont d'une belle conservation et d'une exécution
remarquable; la plupart offrent, comme au siècle précédent,
les images de ceux auxquels elles sont consacrées. Cet usage
cesse peu à peu au commencement du XYII*. siècle , au point
de disparaître complètement à partir de 1650. Dès ce mo-
ment , on ne peut plus se servir des monuments funèbres
Xiyil*. SESSION y A DDNKBBQUE. 155
pour en Urer des itidicatioDs icoaograpbiqaes ; tootefois,
comme ils cootienoeDt , aa point de vue de la féodalité » de
la généalogie 9 de l'orthographe et même du style lapidaire ,
de précieux renseignements; qu'ils nous révàent des détails
cnrieux sor les mœurs et sur les administrations et les lois qui
régissaient le pays avant 17S9, je crois que les dalles de la
dernière époque ne sauraient être négligées. Cette opinion
n'est pas seulement la mienne , c'est celle d'une Société dont
les recherches et les travaux ont été appréciés en France et
à l'étranger , le Comité flamand de France.
Les tableaux funèbres et les cabinets d'armes sont beaucoup
pins rares que les pierres tombales. Je ne connais guère jus-
qu'ici qu'un seul tableau funèbre avec armoiries. Use trouve
à Steene et est consacré à Jean Yan Teteghem,écuyer» mort en
4628. I.es huit quartiers généalogicfues du défunt y étaient
reproduits. La Révolution a là, comme partout, fait justice
des prétentions nobiliaires et gratté les blasons et les noms au
point de les rendre indéchiffrables. Les souvenirs ou monu-
ments funèbres que l'on trouve dans le pays sont la plupart
du temps des ex-voto^ tels que des tableaux , des calvaires,
etc. ; la plupart sont du dernier siècle. Us n'offrent généra-
lement qu'un médiocre intérêt , je ne les négligerai pas ce-
pendant
Les courts instants dont je dispose m'obligent à être bref :
je ne pourrais, Messieurs, sans abuser de la bienveillance de
mon savant auditoire , vous lire la sèche nomenclature des
dalles tumulaires dont je possède les dessins. J'aime mieux
vous présenter en communication les album qui les coniien-
nent. Tous ceux qui y prendront intérêt pourront ainsi les
examiner. Qu'il me soit permis de remercier ici publiquement
M. Alfred Dezitter dcCrocbte, pour la collaboration active et
inielligente'qu'il m'accorde depuis long-temps. Les album que
jedépose sur le bureau du Congrès vous donneront, plus que
156 GONGBfeS ARGBËOLOGIQUE DE nAHCE.
toutes mes paroles, la mesiire de son talent et de sonaptttode
artistiques.
Après TOUS avoir entretenus de nos richesses tumolaires, il
me paratt nécessaire. Messieurs» de voos dire quelques mots
de ce que nous avons perdu. Les desiderata sont, hélas!
plus importants que ce qui nous reste. J*ai à demander compte
à nos ancêtres de cette magnifique dalle de cuivre émaillé
qui recouvrait les cendres de Denis de Morbecque, l'heureux
lieutenant de Maximilien. La tradition , qui nous en montre
remplacement dans Téglise de West-Cappel , nous apprend
que ce précieux monument de l'art flamand au commen-
cement du XYI*. siècle est allé se fondre dans le creuset
de la République. Que sont devenus ces magnifiques tom-
beaux d'albâtre ou de marbre blanc, dont Sanderus nous
révèle ia présence au milieu de l'église d'Estoures? Ils sont
allés rejoindre dans l'oubli les hommes fameux qu'ils pro-
tégeaient de leur masse imposante ; et cependant ces per-
sonnages , dont la postérité insoucieuse a à peine consacré
le souvenir, étaient de la maison de France : ils appartenaient
à cette illustre famille de Stavele, qui descendait directement
de Hogues-Capet , par Pierre Mauclerc , duc de Bretagne»
De cette splendeur évanouie , il ne reste qu'un mascaron de
quelques centimètres, représentant une tête de lion , sauvé
par les soins intelligents de AL Ârnoult d'Estaires.
Qu'est devenue cette abbaye de Clairmarais, toute pavée
des tombeaux des châtelains de St.-Omer, race forte et
vaillante, également célèbre dans les lettres et dans les armes,
qui fournit des compagnons à Guillaume-le-Bâtard , à Robert
de Jérusalem , à Baudouin de Constantinople , à saint Louis
et à Du Guesclin ; qui fonda l'Ordre du Temple et écrivit le
charmant poème de VOrdene de ChiwUerie? Qui nous
montrera 9 dans les ruines désolées de l'église de St-Winoc ,
le spiendide monument consacré à Antoine de Wandripont 7
IXYU*. SESSION, A ddhurqub. 457
Il est puBé comme Fabbaye elle-même. El ce tombeau,
qa'ane main amie et recomiaissaote * celle des GnemoaTal »
sans doote, arait éleTé, dans Péglûe de Gravelines, k Yalentin
de Pardieu , le redouté capitaine de Philippe II f le grand-
maître de l'artillerie espagnole , tué au siège de DouUens 7 II
ne nous en reste plus que la rapide et superficielle description
d*on voyageur, le K P. Pacifique Meunier (i). Tous par-
lerai-je du monument consacré à Gomll de Brunet, dans
Téglise de Bourbourg ? Nous n*aTons plus, pom* constater son
existence, qu'un passage de Gramaye et de Sanderus 1
Si je ne craignais d'abuser de tos moments , je pourrais
continuer ce triste inventaire des actes de vandalisme commis
dans notre pays à toutes les époques de l'histoire ; j'aime
mieux tous conjurer de prendre sous votre haute pnn
tection les dalles tumulaires qui existent encore* dans nos
églises et qui contribuent , aussi bien que les vitraux
peints et la polychromie murale , à la décoration des édifices
religieux.
c N'est-ce pas un scandale affreux , s'écrie chaleureuse-
(1) Après a?oir parlé du monument de Barbier du MeU , le R. P.
Meunier dit : « A gamche est le mausolée de Valentin de Pardieu ,
c grand d'Espagne, auBsy gouTemeur de Gravelines; sa figure, de
c marbre blanc, est à genoux sur une estrade ; il est en habits de guerre
■ avec ses armoiries et les simboles de ses emplois, car il était aossy
c lieutenant-général d'artillerie.
• Il est encore représenté an bas, sous Testrade soutenue de
f plusieurs petites colonnes entre lesquelles est une belle figure de
■ marbre blane, très^bien travaillée , comme la première ; celle en bas
> est tonte nue, et tous y Toyei mieux la délicatesse do trafall... »
( Voyage en Flandre par le R. P. Pacifique Meunier, en i7S0). —Je
possède le mss. inédit de celte curieuse relation, et je me propose de
la publier, en en retranchant quelques détails qui blesseraient les
oreilles du XIX*. siècle, plus pudiques que celles des contemporains
de Boileau, de M-% de Sévigué et du Régent*
158 CONGRÈS ARGHÊOLOGIQCm DB FRANCE.
» ment M. Wbeale, aa Congrès de Gand, de vendre les
f dalles tuoiniaires de personnages qui, par leurs libéralités»
c ont enrichi Téglise de lear paroisse on fait des fondations
i en faveur des pauvres? N'est-ce pas un scandale cou-
« pable de les abandonner ainsi à la destruction et aux
c Qsages les plus vils que l'on puisse imaginer 7 • Yons
n'oublierez pas que naguère , à Gassel , la pierre tombale de
Robert-le-Frison couvrait l'orifice d'un ^«t: aussi, vous
associant aux sages prescriptions de feu Mg'. Giraud, arche-
vêque de Cambrai , prendrez-vous des mesures pour que la
volonté et le souvenir de nos ancêtres soient respectés par
les ecclésiastiques^ aussi bien que par les laïques. Vous aurez
alors bien mérité de l'archéologie , et , comme un person-
nage célèbre de l'antiquité, vous pourrez dire : c Nous n'avons
pas perdu notre journée. •
Ce mémoire est vivement applaudi.
M. le comte Maurice de Robiano, sénateur belge, pré-
sente quelques observations sur des tombeaux remarquables
qu'on trouve en Belgique.
Ed. de Caumont parle des pierres tombales en coi? re , qui
ont été assez nombreuses en Belgique, dans le nord de
l'Allemagne, et dont M. le baron de Quast a présenté on
catalogue approximatif à la Société, en 1855.
M. Bonvarlet dit que M. James Wheale, savant anglais qui
demeure à Bruges , publie en ce moment un ouvrage sur les
pierres tombales en cuivre de l'Europe. M. le Président fait
remarquer que cet ouvrage sera très-précieux. II connaît
beaucoup de dalles funéraires en cuivre. II y en a à Lubeck,
à Dantzyck , en Westphalie ; à Osnabruck , tout le pavé
en éuit couvert Le nord de l'Europe doit cet art à la
Flandre d'où il a été tiré.
La discussion est ensuite ouverte sur la question de savoir
XXYU\ SESSION f A MRKBBQDE. 169
s'tty a dans la Flandre maritime des tapisseries oo des earre-
lagea historiqoeB.
M. Raymond de Bertrand, membre de la Socièlé don-
kerqooîse^ lit» au sujet de cette question, le tratail très-inté-
ressant qui est intitulé : Les carrelages muraua en faïence
et tes tapisseries des Gobelins à Dunkerque.
MÉMOIBB DB M. RAtMOND DE BERTRAND
En 1857 et 1858 , dans nos promenades archéologiques I
trayers notre Tille, nous ayons en la pensée de prendre note
des principaux carrelages qui pouyaient décorer Pintérienr
de nos {dus anciennes maisons.
La question , qui n'avait jamais été traitée, était une non-»
yeaoté pour Dunkerque. Elle offrait le premier mot de ce
qu'il y a à dire sur une chose qui se rattache particulière-
ment à la Flandre, où, jadis. Ton faisait uniyersellement
usage des carreaux dans les constructions.
Depuis lors , nous en a? ons fait l'objet d'une simple com-
munication à la Société donkerquoise; pois nous avons cru
pouvoir continuer nos investigations pour offrir au Congrès
archéologique quelque chose de complet pour notre ville.
Le sujet qui a frappé le plus notre attention, c'est le bom-
bardement de Dunkerque à la fin du XYII*. siècle, grand fait
historique que nous détachons de cette couronne de laurier
qui ceignait la tête de nos pères. Or , void ce qui advint en
ce temps-là :
C'était le 11 août 1695.
A 7 heures du matin, une flottille anglo-hollandaise, forte
de soixante voiles , commandée par l'amiral Barkley , était
venue s'embosser en vue du port.
Depuis huit heures, une grêle de bombes, de boulets et de
mitraille tombvt sur les forts, les jetées et dans le port.
160 C0KGBË8 ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
A wbI heures, le caaon de re&neiiii gronda a?ec noe ter-
rible recrudescence et soutiut son feu pendant plusieurs
heures avec une persistance sans égale.
L'entrée du port était défendue, à gauche et à droite, par
le fort Revers, le Rîsban, le château de Bonne-Espérance, le
château Gaillard et le château Vert A l'extrémité des jetées^
un ponton armé de canons barrait le passage, et vingt-deux
chaloupes canonnières gardaient la côte.
Le célèbre Jean Bartet M. de Saint-Clair, capiuine de
vaisseau, commandaient le château de Bonne-Espérance et le
château Vert. Ed. de La Perrière donnait ses ordres ï bord
du ponton.
A 3 heures» le feu de l'ennemi se ralentit un peu.
Mors on lança quatre brûlots sur les forts et les châteaux. A
l'instant , les chaloupes françaises levèrent l'ancre , s'avancer
rent vers les machines incendiaires et parvinrent à les dé-
tourner de leur roule et à s'en emparer.
L'ardeur des Français était admirable , et elle imposa aux
Anglais et aux Hollandais.
Vers 6 heures 1/2, le combat était fini; la flotte avait lancé
plus de douze cents bombes, indépendamment des carcasses
et des boulets ; puis elle s'était retirée presque tout entière
au large , abandonnant une partie d'où lord Barkley comptait
sortir vainqueur.
Plusieurs Dunkerquois, voulant conserver le souvenir du
mémorable événement, firent fabriquer des carreaux de
faïence bleue dont l'ensemble représentait le bombardement
que nous venons de décrire. On retrouve encore aujourd'hui
un carrelage de ce sujet dans une ancienne cuisine, au rez-
de-chaussée de la maison rue de la Vierge , 17 , appartenant
à M">*. veuve Bellais. Il est dans on parfait état de conserva-
tion et contient dix-huit carreaux en hauteur et trente en
largeur : en tout cinq cent quarante carreaux, y conopris ceux
xxvir. SBsaoN^ a dqnrbbqoe. 161
qoi font bordare. Il mesare 3". 88^ en banteor et 2*. M^
en hrgenr.
Pendant pins de soixante ans peut-être , ce carrelage resta
oublié ^ et ce ne fut qn'en 1856 , en faisant enlever la tapis-
serie de papier, qu'on le découvrit garnissant lontle mur
occidental de la pièce.
On prétend qu'anciennement les sujets historiques sur
carreaux de faïence étaient fort à la mode à Dunkerque. Nos
investigations, cependant, ne nous ont fait découvrir qu'une
seconde œuvre de cette nature. On la voit dans la maison ,
rue du Collège , 39 , appartenant aux enfants Pauwels. Elle
représente le combat naval que, le 29 juin 169A, livra Jean
Bart à bnit vaisseaux hollandais qui s'étaient emparés du
convoi de blé destiné pour la France où régnait la famine.
Gomme on le sait^ le héros dunkerquoîs, bien inférieur en
ibrces à ses ennemis, commandés par un contre-amiral, sortit
vainqueur de ce hardi coup de main et ramena le convoi qui
devait faire renaître dans sa patrie la joie et Tabondance.
Ce sujet n'a pas les proportions de celui que nous avons
traité plus haut. Il fait partie du manteau de la cheminée
d'une cuisine. Son ensemble a huit carreaux en hauteur on
i mètre 2 centimètres, et 12 carreaux en largeur ou 1 mètre
66 cent., sans la bordure.
Gomme dessin, nous donnons la préférence à ce dernier
sujet sur celui qui représente le bombardement de Dun
kerque.
Maintenant , il nous reste à parier des carrelages dont nos
pères ornaient leurs habitations , comme objets d'art
Noossignatonsd'abord la maison rnedu Collège, n^ U^ portant
le millésime 1618 , actuellement la propriété de M"**, veuve
Hagary-Gaudissabois, aux droits de M"'^ veuve Boys-Pieters.
Cette maison, caduque en apparence , est charmante à l'inté*
rieur. La cuisine seule n'a pas subi de modifications; elle
11
162 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE PRAIfCB.
existe encore dans don éttt dn XVIP. siècle, avec ses mars
littéralement coaverts de carreaux de faïence qui ont conservé
la fraîcheur de la nouveauté. A droiteet à gauche, se trouvent
quatre sujets qui font tableaux : ils représentent la chasse au
lion, à l'ours , à raulroche et au cert Ces ubleaux, de cou-
leur bleue, n'ont rien de saillant comme peinture; mais il en
est un autre en faïence bistre, encastré dans le manteau de
la cheminée , qui a une certaine valeur. Ce tableau , d'une
hauteur de 1 mètre 82 centimètres et d'une largeur de 1 mètre
03 cent , sans la bordure , est vraiment remarquable. Toutes
les figures sont admirablement exécutéesjes poses naturelles,
les gens d'armes dans le costume de l'époque. Il représente
l'intérieur d'un corps-de-garde souterrain. Les mousquets et
les ^hallebardes sont au râtelier ; les soldats et leurs officiers,
en deux groupes, jouent aux cartes, les uns sur un tambour,
les autres sur un tonneau ; les armures et les drapeaux sont
déposés à twre. Des hommes montent les degrés ; un autre
veille à la porte en jetant les regards vers ses camarades, dont
il semble envier la liberté et la joie.
Les modes, les usages se perdent insensiblement Rien
souvent ne rappelle le passé quand quelques générations se
sont éteintes! Ainsi, par exemple, qui savait en 1858 à Dun-
kerque qu'au XVIP. et au XVIII". siècle , on représentait
saint Joseph portant l'enfant Jésus sur le bras droit, tandis
qu'aujourd'hui ses images ne nous le montrent que seul ou
tenant le divin Enfant à la main 7 De là venait que l'on prenait
généralement la statuette de ce saint , exposée à la façade de
l'antique maison de la place du Minck , n». 4 , marquée de
1635, pour celle de la Sainte Vierge ; et cependant c'est bien
la statuette dn père nourricier de Jésus que l'on a devant
les yeux.
La découverte que nous avons faite de l'un des deux tableaux
en carreaux de faïence blancs et violets placés dans une arrière-
coisiiie de h maiton de M. Gabriel Beck, roe da GolKge, 9,
nous a parfaitement éclairé et convainco. Il représente saint
Joseph, Gooronné, tenant sar le bras droit l'enfant Jésus dont
h tête est ceinte d'une auréole , comme le marquent les mots
Saim Joieph,qae le fabricant a pris soin d'y inscrire au bas.
L'antre tableau offre l'image de sainte Marguerite » ce que
nous apprend l'inscription de Sancta Margarita.
Encastrés dans d'autres carreaui qui couvrent les murs de
toute la pièce , ces tableaux ont 6 carreaux ou 80 centimètres
de hauteur» et 5 carreaux ou 62 centimètres de hrgeur.
M. Gabriel Beck les a fait détacher avec précaution , lors de
la démolition de sa maison, en 1858, et replacer aussitôt
dans la cuisine de la belle habitation qu'il a fait construire.
Excepté les sujets dont nous venons de parler , les Dun-
kerquois des deux siècles qui viennent de s'écouler aimaient
è avoir ^ dans quelque endroit de leurs demeures, un on
deux carrelages de petite dimension. En général , ils choisis-
saient des sujets qui ne pouvaient inspirer que la gaieté :
preuve de plus que le caractère de nos ancêtres lesFlamands
était bon et disposé au plaisir.
Les carrelages ne se voyaient pas seulement dans les cui-
sines: on en plaçait aussi dans les allées jusqu'à hauteur
d'appui et même jusqu'aux poutres. Parfois on les continuait
le long de l'escalier jusqu'au premier étage; ce que l'on
remarque encore dans la maison n^ 12, de la rue Royer,
appartenant à M"**. Duhayon. Tous les carreaux qui y sont
n'offrent chacun qu'un objet distinct: tantôt une marine,
un paysage ; tantôt un cavalier , un berger , etc.
On plaçait également des carrelages dans les foyers des
salons , des chambres à coucher , des salles à manger. C'est
ainsi que nous avons vu récemment , dans la maison toute
moderne de M. Benjamin Derycke^ arnuteur, rue de
l'Arsenal » n^ A , quatre sujets : une dame et un seigneur »
16& CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
un ÂrlequiQ et une Arlequine, figurés sur six carreaux,
chacun entouré d'autres carreaux représentant particulière-
ment un petit sujet Indépendamment de ces foyers y qui
sont dans le haut de la maison , il y en a un troisième garni
de carreaux à sujets distincts ^ et tous de couleur bistre
tomme les deux autres.
En faisant opérer d'immenses embellissements dans sa
propriété , M. Derycke , avec le goût d'un véritable archéo-
logue , a religieusement conservé ses trois cheminées en
carreaux. Nous lui avons su gré d'avoir respecté ces souvenirs
d'un autre temps , fort curieux et mille fois plus propres à
récréer les yeux que cette peinture noire dont on barbouille
aujourd'hui l'intérieur de nos cheminées.
Ce n'est pas tout, et sans sortir de la maison, il nous reste
à visiter la cuisine , toute couverte de carreaux à sujets
divers. D'abord jetons la vue sur le manteau de la cheminée :
il nous offre un tableau de Teniers, une vraie scène de
Ducasse flamande , de 1 mètre 17 centimètres de largeur en
neuf carreaux sur 1 mètre 3 centimètres de hauteur en huit
carreaux , sans le double encadrement. Le reste du manteau
représente deux cages d'oiseaux. A côté de la cheminée se
trouvent deux petits tableaux, dont l'un a pour sujet Arlequin
et Gilles, et l'autre Colombine.
On respire la vie dans cette pièce de l'habitation : tout y
parle aux yeux. Deux autres cages d'oiseaux, deux coqs, un
perroquet perché sur son bâton , deux pots à fleurs , n'en
sont pas le moindre ornement. Les sujets sérieux n'y font pas
défaut : une pendule nous rappelle le temps qui marche
toujours^ et le Christ en croix nous fait entrevoir qu'après
nos épreuves d'ici-bas , une heureuse éternité nous attend
au ciel.
Outre le sujet principal, nous en avons signalé onze autres.
Cinq sont composés de 9 carreaux, huit de 6 et deux de 12.
XXYIT. SESSION 9 A DUNKERQUE. i65
Du» nos pérégrinations , nous aTons Yisité la maison, 32,
nie de Bergues. Qaand M. Alexandre Bonvarlet-Yandaele
en fit Tacquisîtion , il trouva le carrelage de la cuisine
dans un état de dégradation désespérant; mais, à force
de patiepce et non sans dl£Sculté, ii parvint à remplacer
avec plus ou moins de régularité les carreaux manquants.
Il n'est qu'un sujet, le Cbrisi en pied posé sur le manteau
de la cheminée, qui prenne deux carreaux et demi dans son
développemenL Les autres sont tous sujets distincts , véri-
table macédoine du XVIP. et du XVIII". siècle provenant
de dix fabriques au moins. Il y a des carreaux vioiets et des
carreaux bleus. Ce sont là des sujets tirés de l'Écriture
sainte , ou des personnages civils et militaires du XVIP.
siècle; plus loin , des marines en très-grand nombre on des
paysages ; et parmi ceux-ci il y en a un d'une extrême ra-
relé , dont le principal sujet est un moulin à [vent portant
la date de il5U.
En voyant ce carrelage , qui couvre littéralement tous les
murs de la pièce du sol au plafond , on prend plaisir à parcourir
des yeux et à contempler tous ces charmants petits tableaux ,
dont qnelques-uns sont dessinés avec une rare perfection.
Ceci nous rappelle ce que nous disait un jour un de nos amis
du Nord , que , tout petit garçon , il avait appris l'histoire
sainte chez sa mère en regardant les carreaux de la maison. Je
comprends cela : il nous est arrivé, dans notre jeune âge, de
nous amuser de la sorte dans les soirées d'hiver au coin
du fea de la maison maternelle.
Nous n'énoncerons que pour mémoire le carrelage à sujets
de la sainte Écriture , placé dans la lavanderie de la maison
de M. Ogez, armateur, rue St. -Jean, 20 ; et un semblable
carrelage se trouvant dans la cheminée d'une chambre haute
de la maison , 22, rue de Nieuport, appartenant à M. Di-
noir ; deux petits tableaux de six carreaux chacun repré-
iM GOIfGRtS ARGHfiOLOGIQUE DE FRANCE.
sentant Arlequin et Arleqnine , encastrés dans d'antres car-
i*eaux en simples dessins , à hauteur d'appui le long dé
l'escalier du rez-de-cbanssée de la maison du Quai , 7 «
qu'occupe notre safant collègue M. Victor Derode; enfin
deux autres sujets de six carreaux aussi chacun , placés dans
le foyer d^un petit salon de la maison , 28, rue du Collège »
de notre affectueux ami et collègue M. Hippoiyte Bernaert.
Avant d'arriver à la conclusion de notre travail , nous si-
gnalerons la cuisine de la maison de M. Alexandre Marlière,
ancien avoué , rue Emmery , 1/i. Toute garnie de carreaux
blancs et bruns , elle n'offre de curieux que le tableau de
couleur violette encastré dans le manteau de la cheminée,
sur une dimension de cinq carreaux en hauteur et d'autant
en laideur. Le sujet représente une troupe de cavaliers sor-
tant d'un château et paraissant partir pour la chasse.
Il est des choses qu'on regrette de voir laissées dans
l'oubli ; et ce fait se serait vérifié une fois de plus , si notre
mission ne nous eût pas conduit chez M. Louis Henneguier»
négociant , rue du Collège , 67.
La cuisine , qui se trouve à droite dans la cour et dont les
murs sont garnis de carreaux blancs et bruns , nous offre
un manteau de cheminée digne de notre attention.
Les ornements secondaires consistent en six petits sujets :
un Arlequin et une Arlequine, un chien et un chat, de six
carreaux chacun , et deux cages d'oiseaux, ensemble neuf
carreaux chacun.
Le sujet principal , qui en tient le milieu^ se compose de
neuf carreaux en hauteur et de quatre en largeur, à fond
blanc. Il représente une scène villageoise. Un Némorin, monté
sur une échelle appuyée contre un arbre, vient d'enlever
un nid d'oiseaux et l'offre galamment à sa dame, nouvelle
Estelle , placée au pied de l'échelle. Ce sujet , en peinture
bistre , entouré d'enjolivements légers et mignons , est si
XXni*. 6IS8I0N, A Dt'NURQCE. 167
gracieux qae nous ne pouTons citer rien de mieux. CV»t le
genre Pompadoar, tra?ail coqaet qai Tient noos prouver que
l'artiste , comme l'ouvrier , prenait part à la fabrication des
carreaux, et qu'il devait en coûter cher souvent à ceux qui
voulaient se procurer ces objets d'irl si bien exécutés.
Quand la mode des carrelages à sujets fut passée, il arriva
un temps , que nous 6xons à la fin du siècle dernier , où il
n'était presque plus possible de remplacer les anciens carreaux
brisés ou tombés , parce que l'on n'en fabriquait plus dans
le genre , et l'on se contenta de remplir successlTemenl les
vides par des carreaux blancs ou bruns, quand on n'en
trouvait pas d'autres à acheter d'occasion ou autrement
Voilà pourquoi l'on remarque à Dunkerque , soit dans les
allées , les corridors , soit dans les cuisines et même ailleurs ,
tant de disparate dans la distribution des carrelages , qui ne
sont plus que de mauvais goût. (Jette circonstance a peut-
être amené un autre résultat y celui de peindre les anciens
carrelages et de les faire disparaître de la sorte aux regards,
comme noos l'avons remarqué dans plusieurs maisons.
L'invention et l'emploi des carreaux muraux nous semblent
d'une grande utilité , que nos ancêtres appréciaient mieux
que nous. Si ces objets servaient à orner , ils présentaient
aussi l'avantage de garantir contre l'humidité et le badigeon
des murs dont nous sommes si souvent incommodés à notre
époque , et d'offrir une page d'étude et d'instruction , qui
manque aujourd'hui aux enfants.
Notre intention n'est pas de faire une étude sur les carre-
lages, en-dehors de la circonscription des Flamands de
France ; mais nous pouvons garantir que la Hollande et la
Belgique en conservent encore de très-andeos, au dire de
notre savant ami, M. Edmond de Busscher, de Gand,
membre de l'Académie royale de Bruxelles. D'autres pays en
possèdent aussi assurément On en voit même dans d'autres
168 CONGRÈS AaCHÉOLOGIQra DB FRANGE.
parties du moiide» commo noos FaTons appris demière-
ment à la lectore d'on excellent livre (1). Noos y lisioiis
que le prétendo tombeau de David, à Jérusalem, que
visita Mg'. Mialin , le l*'. avril 1855, avec Tautorisatiou des
Musulmans qui en étaient les gardiens , renfermait un sar-
cophage en marbre grisâtre non poli. « Je fis l'inspection
des murs , rapporte le vénérable visiteur : ils sont couverts
de carreaux de faïence de couleur blanche avec des dessins
bleus. »
Les carrelages , sous le rapport de Thygiène , valent mieux
que les murs récrépis : ils maintiennent la fraîcheur dans les
pièces exposées au soleil ou sujettes à recevoir une forte
chaleur , comme les cuisines, par exemple. Sous le point de
vue de Téconomie , il y avait aussi un avantage : une fois la
dépense faite , on n'avait plus à bad^eonner ni à peindre les
murs , il ne s'agissait plus que de les laver quelquefois.
Si le temps doit rigoureusement , selon les lois du monde ,
emporter chaque jour quelque chose de ce qui nous rappelle
des souvenirs de la génération précédente, n'est-il pas permis,
cependant , dans nos déceptions d'antiquaire , d'exprimer un
regret sur la disparition possible des derniers vestiges des
carrelages de nos pères ?
Nous espérons pourtant que , par nos conseils et nos in-
spirations , les carrelages existants seront conservés long-
temps encore en notre ville. Us ont une valeur d'autant
plus grande, comme l'ont compris les propriétaires, qu'ils
sont devenus une rareté et une curiosité, et que la Hollande,
qui nous les fournissait auUrefois , n'en fabrique plus dans
le même genre.
La Hollande faisait de très-Jolies choses. Parmi les œuvres
(1) Le$ Saintê-Lieux, Pèlerinage d Jérusaiem, etc., par Mg'. MisUn,
p. 862 du t. n. Paris, iS58.
XmV. 8E88I01I, ▲ DCNKERQOB. 169
qne qoas aTons voes» nova ne pouvons nous dispenser de
mentionner les deoi tableau qoi ornent le fond de la caisine
de la maison» me Royale, 7, appartenant à AL Constant Wol-
bondt, n^jociant Ils se composent chacun de qoatre car-
reanx en hauteur et de trois en largeur^ indépendamment de
l'encadrement.
Le premier tableau a pour sujet Guillaume V» prinoe
d'Orange (i),qai fut stathooder de Hollande, de i75i à 1795.
Un casque est posé à sa droite; une mappemonde se mt
ï sa gauche ; à ses pieds^ un compas ; derrière lui, des troupa
(cavalerie et infanterie ) mauceuvrant sur le rivage de la mer,
et, plus loin, des navires voguant sur les flots. Au bas, on lit
ces mots :
WILLEM DE y PEINS VAN OBÂNJE
EBF 8TADH0UDER
KAPITBIOr GSHERAEL en ADMIRAAL DER V£R£Bff igdb hedbr labdeb
ENZ, ENZ, ENZ.
Traduction : c Guillaume Y, prince d*Orange , staihouder
i héréditaire, capitaine général et amiral des Provinces-Unies,
f elc, etc., elc »
Le second tableau représente la princesse Caroline , sœur
de Guillaume Y , mariée au prince de Nassau- Weilboarg (2).
Elle est vêtue d'une robe d'une grande ampleur. On voit
à sa droite une couronne , et à sa gauche , à l'entrée d'un
jardin , la statue d'un guerrier armé d'une lance et d'un
bouclier. Au bas on lit ces mots :
CABOLIMA
FEOiCESSE VAN OBANJE
ENZ, ENZ, ENZ.
(i) Né le 8 mars 1758 et marié, fers 1771 , à Frédérique-Sophia-
Gaillelmine, sœur du roi de Prusse.
(S) Elle est née le 28 février 17d3 ; ses prénoms étaient GuiUelmine-
Caroline.
i70 GONGBËS ARGBÉOLOÔIQDE DE PRAUGB.
Le lond des deoi iijUBcripUoDs est en blea. Les tabletfox et
leurs encadrements sont de couleur bistre.
Après avoir cité ces deux carrelages , il n'existe [4us de
doute à nos yeux sur Forigine de la majeure partie de ceux
que Ton Toit à Dunkerque.
Dans un des plus intéressauts cabinets d'antiquités de
notre ville, celui de M. Benott Dutoit, le père du docteur,
rue des Soeurs-Blanches , à l'ancien couveiit des Goncep-
tionnjsies , nous avons vu une série de tableaux composés de
carreaux de faïence bistre qui proviennent de trois ou quatre
maisons de la rue de Hollande, démolies en 1858 et 1859
pour l'élargiflsement du quai du bassin.
M. Dutoit, antiquaire aussi zélé qu'infatigable, a pris le
soin de les encadrer par sujets : ils sont suspendus aux
murs comme d'autres tableaux.
Il s'en trouve neuf, contenant chacun dix carreaux qui
représentent: 1^ un Scapin; 2^ un Arlequin; S"", un chat;
k?. un chien ; 5*. un homme jouant a?ec un petit chien ;
6*. un autre avec un chat, qu'il tient dans ses bras;
7% saint Philippe , dont la tête est nimbée et qui tient à la
main une croix , avec cette inscription : S. Piiilippus ; 8^
saint Pierre à la tête nimbée, tenant iesclefs du Paradis, avec
celte inscription : S. Petrus , et 9^ saint Mathieu portant
deux instruments d'agriculture à moitié cachés , avec cette
inscription : S. MAiroasus.
Il y a deux tableaux de douze carreaux chacun figurant ,
l'un saint Jean , portant le bftton pastoral surmonté d'une
gourde , avec l'inscription : S. Joannes , et l'autre saint
Jacques-le-Majeur , tenant un calice à la main, avec cette
inscription sur deux lignes : S. Jagobus major.
Enfin, l'objet le plus remarquable est celui qui figure la
pêche de la baleine et l'attaque de l'ours, sur la glace, par les
Hollandais. Ce sujet se compose de quarante-cinq carreaux,
dont neuf en largeur et cinq en hauteur. A droite et au bas du
XXm\ SESSION, A DDNKEEQDB. 171
tableas, m lil ces motSt tirés do trais laiq;Q«s et tricés sur
deox l^es : Jah Aauqs viniit a RorrtsoAii, 1785.
Les carreaux que Foo Tend SBJoord'bui à Donkeniiie pto*
Tieanent du Pasnle-Caiais « mais ib n'embrassent plus des
rajcts développéa par la réanion d'un certain nombre de pîècess
généralement ils sont hrons» blancs ou bleus, et ron en fût
one sorte de roosaîqae murale sans goût et sans ?alenr.
En nous occupant des carreh^es, Tidée nous est naUireHe*
ment Tenue de rechercher ce que Dunkerque pouvait encore
reniermer de tapisseries des Gobelins. Cet ornement lusueui
de sak», passé de mode dans notre population moderne, est
devenu assez rare maintenant. Nous ne comptons plus que
quatre décorations de ce genre en notre ville. L'une se voit
chei M. Philippe Beck, rentier, rue Falconnier, 9; la se-
conde, dans la propriété de M. Gustave ChamoniOt qu'occupo
me Jean Bart, 24, M. l'abbé Delaeter, doyen de St*Éloi;
la troisiènie, au café du Parc, rue delà Marine, 21, et la der*
nière, qui est inconiestablement la mieux conservée « dans le
saton de U. le président de La Gorce, même rue, 16.
Toutes ces tapisseries ne comportent rie» d'historique: ce
sont des scènes villageoises dans le goût du siècle dernier.
Mous en considérons une, celle du café, comme perdue: die
se détériore chaque jour par la fumée de la tabagie ; les autres
nous resteront encore long-temps.
Janrmée du ni aaàt.
EXCUnSION A BBBGUE8, A CASSEL ET A ESQCBLBE€Q«
Présidence de M. os Cauip»mt, directeur de la Société fran-
çaise d*archéoIogie.
Le mardi 21 août , les membres du Congrès partirent de
Dunkerque, à huit heures du matin, par un train spécial misk
172 G0NMË9 ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
lenr diaposhion « de la manière la plus gradense» par la Gooi-*
pagoie do chemio de fer do Nord ; dix miaotesaprès» on arri-
vait à Bergoes, Yilie d'environ six mille habiianto, sitoée à 10
kilooràlres de Donkerque. En ce moment , le chef dn train
annonce qu'à cause du passage d'un convoi , on doit re-
partir dans une heure. On se rend donc, en toute hâte, à
Téglisede SL- Martin. Avant- d*y entrer, on remarque Télé-
gante façade du Mont-de-Piété, construite en 1620, du temps
de la domination espagnole ; à l'église, on voit avec intérêt le
chœur et son autel à grand rétable fort élevé. Une chapelle
attire particulièrement l'attention : c'est la première à droite ;
puis on se rendsur la grande place où se tient, tous les lundis,
nn marché de grains qui est l'un des plus importants de la
France , tout en regrettant de n'avoir pu voir la belle châsse
qui contient le corps de saint Winoc , fondateur de l'abbaye
de Borgnes , ni même M. le curé Delautre , archiprètre de
l'arrondissement et ancien vicaire-général du diocèse, membre
du Congrès , qui aurait été charmé de montrer lui-même son
église et ses reliquaires , s'il avait été prévenu. On regrette
également de n'avoir pas le temps de se rendre soit au musée
qui contient beaucoup de tableaux et plusieurs toiles de
maîtres célèbres, soit à la bibliothèque , dont plusieurs ma-
nuscrits sont fort rares , soit enfin à l'enclos de l'ancienne
abbaye , dont 11 reste deux hautes tours. On se borne à vi*
siter le beffroi , de style espagnol , qui date de \ 560 ; c'est
assurément l'un des plus remarquables monuments du nord
de la France.
Un certain nombre de membres s'étant groupés autour de
M. de Caumont sur la place , l'honorable président a pré-
senté quelques observations sur la forme adoptée au Xy\ et
au XVP. siècle pour les beffrois. C'étaient des tours carrées ,
couronnées d'un toit plus ou moios compliqué d'orne-
ments ; aux quatre angles de la tour carrée , on plaçait ,
XXVU*. SESSION» A DUNKEBQCB.
in
TOI DU BirrfiOI Dl LA ?nU DB BBBGUKS.
174 CONGRÈS ARraÉOLOÛlQUE DE FRANGE.
BBPPROI DE LA VILLE DB BilHIINB.
JLXTII*. SE8»0If| A 01»l&£iiQV& 175
comme à fiergues, des guérites en pierre en encorbelle-
ment. Ainsi nous les voyons dans le beffroi de Bou-
logne , à Ypres , à fiéthone ( Y. p. ilU ), à Douai , et dans
beaucoup d'autres cités qui ont eu le bon esprit de conserver
leurs beffrois.
Dans quelques villes de T^lemagne , on parait avoir at-
taché moins d'importance au beffroi qu'à riiôtel-de-ville pro-
prement dit Celui-ci, comme à Munster, présente un bâ-
timent aussi élevé qu'une église dont le toit est masqué,
du côté de la façade, par un fronton en pierre garni de
clochetons sur les rampants.
Dans les hôlels-de-ville plus modestes, le beffroi était
quelquefois, surtout à la fin do XVP. siècle, remplacé par
une petite tour, comme dans rh(ytel-de-ville de Molsheim.
•É éj ^
BÔTBL-DK-TILLB DB MOLSHEIM ( BaS-Rhin ).
Le grand escalier à deux rampes devint, au XYI*. siècle
176 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
rartoDt , Taccessaire obligé des hÔteb-ile-Tille : rien n*était
pins majestueux et mieux disposé que ces escaliers, du sommet
desquels le bourgmestre pouvait haranguer le peuple ou pro-
clamer les arrêtés du sénat municipal
L'h6tel-de-Tille de Leyde offre encore , continue M. de
Ganmont, un beau perron de ce genre, et M. le baron de
Pelaert , de Bruxelles , en a dessiné plusieurs en Allemagne ,
dont il nous a présenté les esquisses.
L*étude de l'architecture civile an moyen-âge est pleine
d'intérêt, dit en terminant M. de Gaumont, et leshdtds-
de-ville ont une importance qui doit les recommander tout
particulièrement à l'attention des archéologues.
On jette un coup-d'œil sur l'hôtel-de-ville de Bergnes, bâti
en 1665, et on s'empresse de retourner à la station où accourt,
de son côté, M. Yerley, maire de la ville, qui exprime à IL de
Gaumont son vif regret d'avoir été averti trop tard de la visite
du Gongrès, en ajoutant que, sans cela, il l'aurait accueilli de
son mieux et se serait fait un plaisir de le conduire lui-même
sur tous les points dignes d'attention. M. de Gaumont le re-
mercie et lui répond qu'on a eu trop peu de temps pour visiter
Bergnes , et qu'on a connu trop tard la Gxation des heures
arrêtées par le chemin de fer, mais qu'on est tenu de se con-
former aux instructions de la Gompagnie.
Le convoi part immédiatement à toute vapeur : il s'ar-
rête à la station de Gassel. On gravit la montagne après avoir
passé par un charmant village , celui d'Oxelaere , où l'on
remarque de belles maisons de campagne; à Gassel , dont
toutes les maisons sont pavoisées comme aux jours de grande
fête, M. De Smyttere, maire de la ville, attendait les membres
du Gongrès dans la grande salle de l'hôtel-de-ville. A l'enurée
du Gongrès , cet honorable fonctionnaire s'exprime ainsi :
XXVU*. SESSION, A DUNKERQCE. 177
« Messieurs,
« L'Administration manicipale de la ville de Gassel se fait
no devoir et on bonnenr de recevoir ici les hommes émioents
qoi ont bien toqIq se détoorner quelques instants de lears
travaux , pour venir faire une excursion sur notre montagne.
Yotre promenade ne sera pas du temps perdu pour la
science : vous trouverez ici des traces nombreuses de Tim*
portance qu'avait la viHe de Gassel au moyen-âge, et des
vestiges de Toccopation romaine dont nous entretiennent les
Commentaires de l'illustre guerrier historien qui., en faisant
la conquête des Gaules, nous donna les premières notions de
la civilisation et du droit Je laisserai à des hommes plus
compétents que moi , à des hommes préparés par de longues
études archéologiques , le soin de vous donner les expli*
cations dont vous pourriez avoir besoin dans vos recherches;
mais j'avais à cœur de vous dire dès votre arrivée, au nom
de la popuhtion entière dont je me fais ici l'interprète ,
combien nous sommes heureux et fiers de pouvoir vous
offrir l'hospitalité et l'accueil bienveillant qui doit vous at-
tendre partout où vous voulez bien vous transporter.
« Nous espérons que vous emporterez de votre voyage
à Gassel, comme nous conserverons de votre visite , un bon
et heureux souvenir : soyez. Messieurs, les bienvenus. »
M. de Ganmont répond qu'il est profondément touché de
cet accueil plein de grâce , et que la Société française , in-
stituée pour la propagation des études archéologiques, ne
négligera rien pour remettre Gassel en honneur et en lu-
mière. Il s'informe avec sollicitude de l'état des archives
locales ; il demande si elles sont à la mairie et si le public
studieux peut en prendre communication ; il ajoute qu'un
centre d'études favorise singulièrement dans une ville l'ému*
talion et le travail, et qu'il serait heurenx de contribuer
12
178 GONGRÈâ ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
à rétablissement d'âne bibliothèque communale, par le don
des publications de la Société française d'archéologie et d'au-
tres livres édités en provioce.
N. le Maire dit que Cassel possède peu de manuscrits ou
de chartes , mais il donne l'espoir que bientôt la Tille aura sa
bibliothèque publique.
Ces quelques paroles échangées , on se dirige vers la ter*
rasse du château où des fouilles avaient été pratiquées, aous
la direction de M. Cousin , secrétaire-général du Congrès »
avec des fonds envoyés par la Société française d'archéologie ,
et au moment où l'on arrive à la porte d'entrée de ce château,
porte qui a été rétablie , il y a quelques années, telle qu'elle
était anciennement, on entend une salve d'artillerie tirée en
l'honneur du Congrès. On s'approche des vieux murs» dont
les fondations ont été mises à découvert jusqu'à 7 mètres
de profondeur : après les avoir examinés avec attention ,
M. de Caumont dit que cette partie de murs remonte à
l'époque romaine , et qu'elle est probablement du III*. on
du IV*. siècle : c'est un pan de muraille en petit appareil
dans lequel on distingue des chaînes de briquesi On se
dirige ensuite vers l'endroit où était l'église de St. -Pierre; on
descend dans la crypte où les restes de Robert-le-Frison ,
comte de Flandre, ont été conservés jusqu'en 1 795, et on y voit
avec intérêt un fragment de l'ancienne pierre tombale de
l'illustre comte qui avait fait construire ladite église ; frag-
ment qui conserve encore une partie de l'inscription funéraire.
On remonte sur la terrasse pour se porter sur le point qui
en est le plus élevé , près du moulin ; là , M. Annoot , con-
ducteur des ponts-et-chaussées à la résidence de Cassel,
présente le plan qu'il a fait de l'enceinte présumée du châ-
teau à l'époque romaine, et la carte de l'ingénieur des ponts-
et-chaussées , M. Pigault de Beaupré , qui figure les sept
voies romaines partant de Cassel ; il montre successivement
XXVIl*. SESSION , à DCNKERQCE. 179
ces routes qa'cm aperçoit toates se dirigeant an loin à travers
les immenses plaines de la Flandre, et après avoir admiré le
magnifique panorama qai se déroule de là et qui permet de
voir des centaines de villages et plus de trente villes , situés
en France ou en Belgique, on se rend au Musée dont
M. Désiré 'Wakemie » le zélé conservateur • montre les ri-
chesses , sans oublier les monnaies romaines et celles du
moyen-âge trouvées tout récemment dans les fouilles.
Banquet. — • Cette visite terminée, on part pour Thôtel où
on déjeûner avait été préparé. Au dessert, M. le comte
d*Héricourt , qui était obligé de retourner à Arras le soir
même , se lève le verre à la main et , dans une chaleureuse
improvisation , porte un toast à M. de Caumont qui le re-
mercie avec la même effusion de cœur.
M. le comte de Ripalda, M. le comte Maurice de Robiano,
M. Juste(de Bruielles)»M. Baruffi (de Turin), M. le capi-
taine Goz, M. Wykeham-Martin, et M. le secrétaire-général
Cousin se lèvent successivemenl, et ce fut une touchante lutte
de sentiments de confraternité intellectuelle entre les repré-
sentants des diverses nations de r£urope qui faisaient partie
de la réunion. M« le major Pringle , consul d'Angleterre à
Donkerque, porte, au nom de son pays, la santé des membres
du Congrès et des dames qui étaient venues avec eux à
Cassel , et s*adressant à ses compatriotes , il leur demande de
répéter avec lui trois fois , un houra en l'honneur de la
réunion : ce qni est fait à Tinstant et suivi d'unanimes
applaudissements.
Séance publique à CasseL - Le Congrès se rend à THôtel-
de-Yille où la séance s'ouvre à trois heures de l'après-midi.
M. de Monnccove , sous-préfel d'Hazebrouck, occupe le fau-
teuil de la présidence , sur l'invitation de M. de Caumont. A
180 CONGRÈS. ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
ses côtés prennent place : MM. De Smyttere, maire deCassel;
de Caumont ; Gérard , sous-préfet de Tarrondissement de
Dunkerqoe ; de Coassetnaker , président da Comité flamand
de France ; Bouclier de Perthes , président de fa Société
d'Émulation d'Âbbeville; le comte de Ripalda, délégué de
TAcadémie de Madrid , de Laplane , secrétaire-général de
la Société des Antiquaires de la Morinie, à St.-Omer, et
Cousin , président de la Société dunkerquoise / secrétaire-
général du Congrès.
M. le docteur De Smyttere, médecin en chef de FAsile de
Lille , qui , le matin, avait fait distribuer à tons les membres
du Congrès, un exemplaire de sa belle carte du pays obtient
la parole et s'exprime ainsi :
mémoire de m. de smtttere.
Messieurs,
L'honneur que vous faites à Castel , en venant visiter ce
mont célèbre, qui n'offre plus à présent que des ruines
pour l'histoire , Cassel ne pourra l'oublier ; car vous êtes les
sommités de la science, et les modèles du zèle patriotique le
plus pur.
Nous nous estimons heureux , très-honorés confrères ,
d'avoir été des premiers à émettre l'idée de cette excursion
archéologique , acceptée avec empressement par vous ,
quoique ce lieu soit assez loin du siège actuel du Congrès ;
aussi , dois-je , comme Casselois surtout, me hâter de tous
adresser une cordiale bienvenue et un hommage de profonde
reconnaissance pour votre flatteuse présence à Cassel, ville
du reste qui , comme la plus ancienne cité du pays et par
son passé si remarquable, pouvait mériter cette faveur.
J'essaierai de même, Messieurs, de vous exprimer une
gratitude que personne ne peut sentir ici mieux et plus que
XXTU*. SES^ON, A DCNRERQUE. 181
moî^ en yous parlant aujourd'hui de ce Castellttm (1), de ce
qu'il fut autrefois» de ses ruines et de ses jours de prospérité.
Aucune circonstance ne peut Tenir plus à propos pour nous
engager à donner le résumé de quelques-unes de nos labo-
rieuses recherches sur ce sujet; j'ose espérer que vous dai-
gnerez accueillir cet opuscule avec indulgence, puisque l'a-
mour de la patrie, si ardent dans certains cœurs^ doit faire
excuser même les téméraires essais ! — £n effet, ce n'est ni
l'intérêt^ ni l'attrait de la vaine gloire qui meuvent ceux qui
consacrent leurs veilles à Tétude sainte du sol natal ; des pen-
sées plus élevées les animent et leur servent de noble émula-
tion. — Vous le savez tous, Messieurs, et personne n'ignore qu*il
est une époque de la vie où l'on n'existe plus par l'espérance,
mais par la mémoire du passé. Tout se retrouve alors dans
les rêveries mystérieuses, et si douces, où nous plonge le sou-
venir du lieu qui nous a vus naître et qui a été le berceau
de nos jeunes années , comme il pourra être le lieu de notre
repos.
L'amour de la patrie s'augmente avec les années comme
un sentiment de nature céleste et immortelle : Bernardin de
Saint-Pierre s'exprime ainsi, et Chateaubriand a dit : « La
(1) Voici les différentes dénominations de Casse! :
Casêel, Casletunu
Castel ou Quastel (signifiant forteresse en langue Celtique )•
Castellum des Romains ( Qua$tei latinisé?)*
Ctutellum Monnorum et Menapiorunu
Kastellon (KadgUov, C. PtoléméeJ.
Casteltopolis du même géographe.
Castellogi (Pline), Castel-Uog latinisé.
Kassel, Kessel, Cassele, Cassette {\^\es\\i&).
Casseletum, Catisleium, Catsletum,
Cassel-Berg, Mons Casteti, Mons'Castellù
Mont-Cassel , GasseltUe-Boven, etc.
182 CONGRÈS ABCnÊOLOGlQUE DE PBANGE.
Providence attache les pieds de chaque homme à son sol na^
toi par un aimant invincible. $
Oui, DousTavoiu senti vivement en tout temps, mais c'est
lorsqu'on est éloigné forcément de son pays par de pénibles
et iniques circonstances , celles de 1848, par exemple (1),
que Ton pense sans cesse à la patrie absente et que les son-
tenii*s du passé naissent en foule. On cherche alors , pour
Fe consoler, à étudier plus ardemment et plus profondément
encore les objets de sa prédilection et de ses méditations
de tous les temps. Quand, après des revers, l'on revoit ce
pays tant aimé, c'est avec grand bonheur, sans doute, mais
aussi, nous l'avouons, avec de nouveaux et vi& regrets ; car
Cassel se montre de plus en plus solitaire. Oui, Messieurs,
toutes ses ressources d'autrefois lui ont été ravies succes-
sivement. Sur sa vieille terrasse , sur les ruines de son
imposante forteresse , autrefois renommée , l'on touche du
doigt sa pauvreté cachée , tandis qu'on voit de là , non
sans quelque envie, nombre de villes plus heureuses qui
n'existaient même pas encore lorsque Cassel était florissant
et qui maintenant l'éclipsent par leur splendeur. Cette ville
donc, comme tant d'autres, a eu son temps et elle n'a plus
qu'à gémir sur ses débris épars. £n effet, que reste-t-il du
Castellum de nos aïeux, de Cassel dont le blason d'or (2)
portait noblement clefs et espée ? Il a cependant dominé la
contrée militairement et par sa vaste juridiction ; plus tard
aussi , il fut le chef-lieu de la Flandre maritime.
Dans quel état se trouvent aujourd'hui cotte ci té et sa forte-
resse séculaire (boulevard le plus ancien de la Flandre fla-
(4) M. le docteur De Smyllere Tut révoqué alors de ses fonctions de
médecin en cbef de l*AsiIe public des aliénés du Nord ; mais il y Tut
rappelé grftce à la justice encourageante de Tautorité supérieure ac-
tuelle.
(3) Certains auteurs disent à^argtnt.
XXVir. SESSION, A DDNKEIÎQUE. 183
oÛDgante), avee ses doubles renparts, ses mars dféoelés, ses
portes et ses nombreux bastions tanl de fois abaRos par les
guerres et souvent aussitôt relevés par les vainqueur^ Que sont
devenus son ambacht, sa ehâiellenie a»ec ses seigneuries^ ses
vierschaeres et ses privilèges si exceptionnels et si honorables ?
Qu'est devenue la noble Cour de CcLSsel dont les pouvoirs
féodaux s'étendaient jusqu'à Watten et à Estaires et, au noré-
est , jusqu'à Rosbrogghe et Po{)enngue ^ triangle immense
dont Cassel est le centre ? Et les papiers divers de cette Coor,
comme ceux de la ville, les précieuses archives de toutes
deux, les parchemins officiels, les registres anciens et si cu-
rieux pour l'histoire locale (1), où sont-ils maintenant la plu-
part ? Où sont surtout ceux connus et parcourus par nous
avec tant d'intérêt il y a près de vingt-deux ans? Déplorons
leur sort, car beaucoup ont disparu ; mais, en signalant aussi
ce triste fait, rendons hommage à l'administration actuelle
pour ses soins conservateurs (le peu qui reste de ces archives
ne sera'plus ni détourné, ni rongé, ni vendu au poids, nous
aimons à l'espérer). Enfin que trouve-t-on à présent de la
riche collégiale de St. -Pierre, souvent incendiée , que Ro-
bert-le-Frison fonda en 1075 et dont la crypte [den croeht)
son seul reste moderne, visité par vous, Messieurs, tout à
l'heure, renfermait le tombeau de ce comte ? La Révolution
et une blâmable incurie ont aussi profané ou négligé ces
choses, et cependant ce monument historique méritait d'être
réédifié. Sur la terrasse du fort, à sa partie septentrionale,
se trouvait un château ou eastel curieux, ' des comtes de
Flandre, et certains seigneurs et dames de Cassel se plaisaient
à l'habiter. Sa iom ( s'graves-tooren ) semii jadis, par sa
grande élévation, comme phare et guidait assez loin dans la
{i) Entr^uulres, le regislre aax résolutions du bailli et des échevins
de Cassel , de 4588 à 4675.
^8ft CONGRfeS ARCBÉ0L06IQUE DE FRANGE.
mer; elle a élédemémedémoUe, soit par acte de vandaliBilie,
soit par ignorance. Je ne parlerai pas de ces grandes routes
dites royales, si fréquentées il y a à peine dix années et dont
Cassel était le centre hospitalier et protecteur : elles sont de-
venues» pour ainsi dire, superflues ou secondaires; c'est encore
là une cause de misère pour le commerce casselois que ces
nombreuses et belles roules faisaient fleurir. Arrêtons*nons
à ces quelques détails : il me suffit de faire voir, avant d'aller
plus loin, que presque tout du passé a disparu ici: des hom-
mes comme des choses, des principaux monuments d'autre-
fois, comme des institutions et des coutumes spéciales, il ne
reste plus que le souvenir confus des siècles. L*on finirait
même par oublier ce passé, si l'amour de la patrie et de la
science qui vous est si cher à tous. Messieurs, ne veillait de
près à la conservation de certaines parties de Thistolre riches
ici de tant d'épisodes émouvants! Mais ce qui reste intact
néanmoins à Cassel, c'est son église Notre-Dame , quatre
fois restaurée après Incendie ; ce sont ses établissements de
bienfaisance. Il faut se hâter de le dire, parce que cela ré-
jouit le cœur et console de l'adversité. Ce qui est resté debout,
surtout en ce lieu , c'est cette vertu douce et sublime , la
charité^ vrai don du ciel : oui, ce monument impérissable entre
des mains chrétiennes se signale ici pour toutes les classes
et tous les âges des malheureux: ils y ont indistinctement
leurs administrateurs éclairés et dévoués, leurs asiles parfai-
tement soignés et leurs écoles ; car on se souvient en cette
ville, comme du temps de nos pères, des paroles de saint
Jean: Deus ckaritas est (lY, 8). Ainsi, tout en s'affligeant
de la décadence des choses du passé, on ne doit pas pleurer
avec Jérémie sur la Jérusalem déserte ; l'on ne doit pas dire
comme de Thérouanne, en 1553, après sa chute: DeLetl
Morlnî; car, nous le répétons, Cassel est encore debout dans
certaines de ses parties, il l'est surtout par les sentiments et
XXTII*. SESSION , A DDIIKERQUB. t85
fes nobles pensées qoi soaTent sont le point de départ de
belles choses ; cette ville n*est seulement déchae qoe de sa
prospérité et de sa puissance, c'est ce qui dicte aujourd'hui ce
chrom^ramme : Ya Ibl !.. CassLetl Momlj êoL DeCLlnai !
Pour aider à conserver avec vous, Messieurs et cbers ool-
laborateurs^ quelques souvenirs du passé de Gassel et de
ses environs^ nous avons de nouveau et dernièrement mis
en ordre des notes curieuses sur ce pays historique ; nous
avons coordonné, pendant nos courts moments de loisir, le
résultat de nos nombreuses recherches concernant cette loca-
lité. Les pages que je vais avoir l'honneur de vous lire sont
le résumé d'un ouvrage assez étendu auquel nous mettons
la dernière main.
Veuillez me permettre, Messieurs^ de vous offrir cet opus-
cule comme programme d'un ensemble de travaux qui rece-
vra bientôt, j'espère, une convenable publication.
Noos diviserons ce mémoire très-restreint en chapitres ,
selon les époques, on périodes cl^ronologiqoes, les plus remar-
quables pour Gassel , et de la manière suivante :
1^ Géologie du mont Cassel et état du sol environnant
aux premiers .temps des Gaules.
2*. Époques gauloise et gallo-romaine, avec examen des
traces et restes antiques de ces peuples à Gassel
3". Résumé des faits guerriers regardant cette localité
avant et pendant le moyen-âge et aux époques plus rappro-
chées de nous.
4^ EnGn, si le temps nous le permet, détails sur la cbft-
tellenie de Gassel et sa cour, et aperçu sur ses seigneurs et
dames, ses châtelains et autres gouverneurs de cette contrée.
Pendant le peu d'instants qui nous sont accordés, il va
sans dû*e que ces questions si vastes ne pourront être qu'ef-
fleurées. Veuillez, Messieurs, nous honorer de votre bien-
veillante indulgence.
186 CONGRfcS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
I« aiOLOOIB DD TBBMTOIRB DB CAMBL.
Les inyestigations géologiques , si minutieases et si pitH-
fondément éclairées de nos jours, prouvent plus que jamais
que, dans des temps irès-reculés et bien antérieurs Si la pré^
sence de Tbomme dans ces contrées, les vastes plaines sa-
blonneuses de la Flandre faisaient partie d*un golfe de mer.
L*eau s'en est éloignée . en laissant d'abord les collines à
nu , ensuite certaines parties basses, mais plus élevées que le
niveau de TOcéan ; puis enfin , les ondes se retirant de plus
en plus et d'une manière insensiblement graduée , les eaux
ne vinrent plus mouiller que rarement et accidentellement
les terres de ces parages. Chaque fois , cependant , la mer y
laissa des traces nouveUes de ses inondations, par des lacs
salés plus on moins étendus y par de profonds marécages ou
des moêresy dont Tean , s'adoucissant, fut l'origine de ri-
ches végétations et de ces vastes tourbières qui en sont une
conséquence. C'est dans ces endroits , à sec aujourd'hui ,
qu'au moyen de creusements > l'on trouve tour à tour des
débris d'animaux marins , surtout de ceux à coquilles , et des
mollusques paludiens ou d'eau douce ; mais c'est particu-
lièrement dans les stratifications de sable , sous la couche si
étendue de la terre argileuse , qu'on rencontre uniquement
des coquilles marines ou bien leurs moules divers.
Le sol de la Flandre est formé partout ainsi d'aUuvions
de mer, mais à des profondeurs différentes, selon les acci-
dents de terrain et les exhaussements successifs; Cassel et ses
environs en sont surtout un exemple frappant , et d'autant
plus remarquable que ces coquilles se voient même vers son
sommet dans une conservation parfaite. Nous nous deman-
derons. Messieurs , si cet état est le seul qu'a pu subir
particulièrement le sol du territoire de Cassel , depuis l'on-
XXnW SESSION, A DUNKERQL'E. !87
gioe des choses , et si c'est là le plus ancien de ses tableaux
géograpbiqDes.
La mer couvrait les parties basses , venons-nous de dire,
mais n*y a-t-elle jamais fait davantage ? Ne s*est-elle jamais
élevée plus haut? La longue suite de monts, de monticules ,
de collines et d'ondulations du sol qui , depuis les environs
de Calais , de "Wissant, par exemple, en passant par Cassel et
les éminences voisines de Fouest à Test , puis s*étendant
jusque dans l'Allemagne , formait-elle seulement autrefois ,
comme on l'a dît, lès limites naturelles de la mer du Nord,
bordant les côies du vaste golfe dont 11 vient d*étre question ;
ou l'Océan a-t-il passé bien au-delà à des époques plus re-
culées, et n'a-t-il pas monté plus haut que les sommets
les plus élevés de ces pays bas ?
Vous conviendrez avec moi , Messieurs , que ce serait peu
approfondir les secrets de la nature et ses phénomènes géolo-
giques , que ce ne serait qu'eflBeurer la surface du sol de
notre pays, que de l'envisager uniquement dans son aspect mo-
derne et dans ses productions et ses changements depuis deux
à trois mille ans; car tout cela n'est que d'hier pour ceux
qui , à l'exemple de riliosire G. Cuvier , du vénérable car-
dinal Wiseman et d'autres savants, admettent des périodes ou
époques de création dont la durée ne peut être calculée
et que Dieu seul connaît !
Oui tout prouve que la mer , au lieu de s'arrêter au bas
du mont Cassel , comme aux parties les moins élevées des
autres monts et monticules qui lui font suite , les dépassait de
beaucoup. Les flots de TOcéan allèrent bien plus loin , à di-
verses époques, et à celle aussi , sans doute, où le sol de
l'Angleterre était encore uni par un isthme au nord de notre
continent. Cet isthme a disparu lors d'un abaissement du sol.
Il y a plus , la mer couvrit certainement le mont Cassel et
ceux qui en sont voisins ; elle y apporta long-temps , et y dé-
188 GONGBÈS ABCHÊOLOGIQUE DE FBARCE.
posa soccessivement , jusqu'à son sommet » des délnris
d*aiiimaax dont les espèces Tivaient alors dans son sein , des
squelettes ou diverses de leurs parties , des coquillages de
beaucoup de genres et de toutes grandeurs* et, souvent,
par-dessus tout cela , des cailloux roulés de la période pUo*
cène (1) , des silex volumineux libres, ou maintenant a^lo-
mérés ensemble, comme des poudingues, an moyen de sub-
stances arénacées, espèces de grès très-compactes et ferm-
gineuses. Tout cela y est déposé : on peut encore le voir, de
nos jours , dans les couches horizontales ou obliques plus oa
moins superficielles du sol , comme preuve, écrite eu ca-
ractères ineffaçables , de la haute antiquité de la montagne
dont nous nous occupons. En effet, elle fut pendant bien des
siècles, tout le dit, un vaste banc de sable dans la mer , qui
la submergeait plus ou moins , selon les époques ; puis elle
devint une île verdoyante qui , avec celles formées par les
monts voisins, donnait à cette contrée l'apparence d'un petit
archipel , jusqu'au moment où les eaux s'écoulèrent tout-
à-£iit d'alentour.
Il est à croire que le noyau de 'ce mont, probablement
eakaire^ dot son origine au fond des eaux à un soulèvement
partiel de l'écorce terrestre à l'époque où, par un des der-
niers ébranlements du sol de l'Europe, parut la chaîne des
Vosges. D'après un système assez admissible, Gasseln'en est,
avec plusieurs autres lieux élevés de nos contrées, que la
suite et la terminaison. Quant à l'aOiaissement du sol qui a
formé le sinus britannictts, en détachant l'Angleterre da
continent, il est peut->-étre survenu plus tard.
(i) Il y a aussi au mont Cassel des vestiges des périodes miocène et
éoeêne^ des terrains tertiaires qui peuvent être classés dans les systèmes
tongrien, bnueeUien et ffpréiien de M. Dumont ; ils se rebvuvent sao
cesuvement dans cet ordre.
XXm\ SESSION, A DunuRQcns. 189
En examinant comme diminatif de notre montagne le
mont d^Escauffie on des Yamaurs (Wonwenbcrg) (i), à un
kilomètre de Gassel, noas voyons qn'ii représente le sol da
M<ms CasUti^ dans sa naCnre et sa composition géologique ,
aux endroits où Ton a beaucoup creusé depuis quelques an-
nées. Des cpuches ou stratifications Tariées et superposées
contiennent aussi des moules de testacés nombreux, soit re-
couverts encore de leur coquille calcaire , soit dénudés , tels
que des ammonites y des vis , des nautilm de dimension
considérable, et souvent brisés par les chocs quMls subirent
pendant les tempêtes et les bouleversements avant^de rester
enfouis; il y a là des couches entièrement formées de sable
pur ou de tests de mollusques de plus de trente espèces depuis
les microscopiques, comme certains nummulites curieux »
jusqu'à ceux qui étonnent aussi par leur monstrueux volume.
Aidé par notre maître, G. €uvier, nous en avons publiera
liste, il y a plus de trente ans, avec la liste méthodique des
antres productions zoologiques , et celle des végétaux nom-
breux de ce riche pays trouvés par nous et classés selon de
JusBÎeu. Notons ici. Messieurs, que les stratifications de ces
débris coquilliers se sont formées lcs{dernières : elles sont les
plus superficielles et Ton voit que le dépôt en a été lent et
surtout paisible ; les secousses des ondes furieuses n*ont pas
assisté toujours à leur formation (soit avant, soit après le
déluge mosaïque , peu importe ) : tout cela est recouvert, en
dernier lieu, par une écorce plus ou moins épaisse et molle
de terre argileuse , dite glaise ou Klitte , dont les briques et
les tuiles sent formées dans ces contrées.
Rien ne doit étonner dans la nature de ces couches , et
dans cette hypothèse vraisemblable que Gassel fut un banc
(I) Où les Druides, dit-OD, célébraient leurs mystères et sacrifiaienl à
leur dieu Woitw dans Tépaisseur sombre de ses bois.
190 CONGRftS inGn60I.0GIQnE DE FRANCE.
de sable» quand on voit le terram parisien, aoflsi espèce de
lertiaire, être dans le même cas, quoiqu'il fasse partie d'an
aolre bassin ; ce terrain, il est Yrai, n'est élevé à sa partie
déclive que de UO à 50 mètres au-dessus de la mer, et les
monticules qui l'entourent ont au moins 80 mètres d'élé-
Talion au-dessus du même niveau; tandis que le mont
Cassel, loi, a son sommet de 165 mètres à peu près de
hauteur au-dessus de la laisse de basse mer de Dunkerque. Le
sol de Paris contient successivement des couches superposées,
plus ou moins profondes et épaisses , de calcaires à coquilles
d'eau douce et de calcaires à mollusques, madrépores et au-
tres tests solides d'êtres marins. Gela ne prouve-t-ii pas que
la mer s'y est élevée aussi plusieurs fois à des hauteurs di-
verses ; qu'elle a séjoui*né de même bien des siècles dans ces
parages, puisqu'elle y a été remplacée à plusieurs reprises ,
comme vers Cassel, par des eaux d'une autre nature et plus
U*anquilles qui y ont laissé de même des dépôts variés ? Bien
d*autres lleuxdu continentoffrent des phénomènes semblables.
Mais ne nous occupons pas davantage de ces questions
d'histoire naturelle, de chaos et de créations primordiales,
datant peut^tre d'une époque antérieure à l'apparition de
l'homme, quoique cependant ces questions appartiennent
aussi à une archéologie que nous pouvons appeler physique
ou naturelle, et demandent des recheixhes profondes et des
descriptions non moins savantes ; ne cherchons pas à savoir,
avec une curiosité trop grande peut-être, vers quelles époques
Cassel et ses alentours servaient d'habitation à des animaux
gigantesques et antédiluviens et 2i d'autres êtres, produits
d'une dimalure tropicale bien refroidie depuis, à ces Icthyo-
saures , Mo$HMures , Ptérodactyles , animaux diflbrmes et
d'une structure monstrueuse dérangeant les grandes herbes,
pétrissant les vases molles , élevant leurs longs cols au-dessus
des eaux ou fouettant de leurs membranes onglées l'air chargé
XXYU*. SESSION, A DUNURQIJE^ 191
d*acide carbooiqoe; ils y ont existé peut-être en même temps
que les Ammonites et les Argonautes navigateurs, qui dé-
ploient si élégamment leurs Toiles et leurs rames charnues
à la surface des eaux : les débris d'une grande quantité de
ces mollusques se trouvent dans les sables de CasseL On y
a trouvé aussi , mais dans les alluvions modernes » des osse-
ments de baleine , des dents monstrueuses de squale ; plus
loin , des os de tapir , de dromadaire et d*élépbant avec leurs
molaires , etc. De même , pour une époque moins ancienne ,
il y a là des restes osseux et cornés de cerf» des défenses
de sanglier et jusqu'à des incisives de castor. Nos tourbières
en contiennent beaucoup, confondus parfois avec des vestiges
de l'industrie humaine.
Pour être bref, arrivons enGn aux temps historiques, à
cette période ancienne pendant laquelle il n'y avait plus que
des lacs irrégulièrement circonscrits autour de Gassel et sur-
tout au nord et à l'ouest de cette montagne : là, il y ayait
alors des moëres, des marécages nombreux et des golfes
sujets des marées comme ceux vers Dunkerque et comme
celui qui subsistait encore, au YIP. et au XII*. siècle, à
l'ancien Sithieu où se trouve aujourd'hui St. -Orner {in
barathrOf in extremo margxne) ; le mont de Watten, baigné
par les eaux salées lors des inondations irrégnlières et acci-
dentelles , y servait déjà de phare il y a plus de deux mille
ans. —Pline dit que l'Océan s'y épanchait deux fois par
jour et laissait douter si ces parages faisaient bien partie
de la terre ferme.
n. iPOQins «âVLoni et bomainb» AnnoviTit di a» mm Taouvta
A
Des peuplades pastorales eurent d'abord leurs demeures
autour de la montagne et au sommet de Gassel; c'étaient les
192 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Gaulois'Morins (de mohr, mer); les raines de la natore prU
mitigé, les bords des lacs et marais ayec les forêts épaisses
(les meldesde Jules César) qui convraient cet ancien sol,
furent destinés à les protéger et à suffire d'abord à leurs mo-
destes besoins. — Vinrent-ils, commed'autres tribus celtiques,
de la famille chaldéenne 7 Cela est probable, car les nations
de cette race se poussèrent alors Tune l'autre , et le flot lent
des migrations caucasiques, roulant de la Thrace à la Ger-
manie et de la Germanie à la Gaule , il fallut bien que ces
contrées fussent aussi babitées. Elles le furent donc bien avant
l'ère chrétienne, et les mœurs, religion, langage (1), stature,
costumes de ces peuples, tout enfin, jusqu'à l'étoffé de leurs
tentes, jusqu'au bois de leurs cabanes , jusqu'à la forme et
à la matière de l'outil , de l'arme , du meuble , tout a été
décrit , on le sait , et acquis à la science comme à l'bistoire.
Quelque temps ils vécurent paisiblement dans ces lieux
agrestes, mais il vint une époque où ils eurent à se défendre
contre les attaques, les invasions d'autres nations conqué-
rantes, venant soit de l'Orient, soit plus lard des contrées
méridionales, comme les Romains qui ne furent pas assez
forts de prime-abord pour les vaincre , à cause de leur
énergie et aussi à cause de leurs retraites sauvages. César
avoue lui-même qu'il lui fallut bien du temps et des échecs
avant de pouvoir soumettre ces fiers Gaulois à la domination
romaine. Quant à l'influence civilisatrice de Rome et à la sa-
gesse des lois du peuple victorieux, elles ne pénétrèrent,
nous le savons, que beaucoup plus tard dans ce pays.
(I) Leur langue était la celtique, mêlée plus tard avec la germanique
et enfin avec la romaine. — Dans un de ses dialogues, Lucien fait dire à
BÊereure : « quMl ne sait comment 8*jr prendre pour inviter les dieux
« des Gaulois à se trouver à l'assemblée des autres dieux, parce que,
c ne sachant point leur langue, il ne peut les entendre ni se faire en-
t tendre d^eux. i
xxvn: SESSION, a ddnkerque. 193
A Tépoque des premiers Gaulois, le mont Cassel était
donc déjà et depuis long-temps entièrement découvert, et de
nombreux troupeaux pouvaient paître dans les prairie dV
lentoor. Ib étaient, avec la pêche et la chasse, les ressources
et les richesses d'alors. Par sa position élevée et isolée, ce
mont s'offrait naturellement comme un lieu de refuge à
choisir : il est à croire même que, lors de l'arrivée des Ro-
mains, il était entouré, mais imparfaitement, de défenses.
Quelque temps auparavant, les Morins y avaient leurs retran-
chemenu palissades, puis des constructions couvertes de bois.
Ce fut là l'origine du fort, depuis célèbre, dit CasieUum, qui
du reste n'éuit pas un oppidum, comme l'entend Césak
On sait que les Morins n'eurent pas les soldats de Rome
pour premiers ennemis : à peu près deux siècles avant, ils
avaient eu à résister à l'envahissement de peuplades armées
de la Germanie, dont les Ménapiens furent pour ainsi dire
les avant-coureurs. Mais ceux-ci, s'ils atteignirent le mont
Cassel , n'allèrent pas beaucoup au-delà ; les terres aquatiques
et inconnues pour eux les arrêtèrent, aussi bien que, plus
tard , les légions romaines.
L'espèce d'abri ou de fort, construit grossièrement en
haut du mont et que les Romains, dans leur Itinéraire dît
(FAntonin (1) , nommaient castellum, après sa convenable
reconstruction selon leurs vues , fut évidemment d'abord aux
Marini. SI ensuite il fut compris dans le territoire qui en
dépendait, dans le canton d'un peuple voisin , les Menapii
(comme on a cherché à le prouver d'après unee^ie de
carte ancienne des Gaules, dite Théodosienne (2) ou de
(i) Itinéraire d'Anlonîn, attribué à tort à Temperear Antoninuê
Phu, mab pièce oflicIeUe d'armée du gouvememeot romain, comme
la Carte de PeuUnger, et tous deux (presque contemporains ) précieux
monuments potir Tliistoire.
m Carte suppoaée de Tépoque de Théodose ( V. ril^cle) , maU «tui
13
194 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
PcuUngcr, publiée aussi à Leipzig en 1824)» il n'est pas moins
vrai que les Morins.qui habilèrent ce pays avant les Ménapiens,
doiYent avoir rhonneur de la possession primitive de cette
montagne si admirablement favorisée.
Jules César , dans ses Commentaires , dit lui-môme qu'ils
éuient plus anciens que les Ménapiens dans ce pays ; les
Morins y occupaient surtout, d'abord, d'après la dcscripUon
du môme écrivain et général célèbre, tout ce qui, plus
tard , fut la Flandre et même les terres qui y sont au nord-
ouest , jusqu'à la mer.
Quant à ces derniers, les Ménapiens, il reste à savoir com-
ment ils purent acquérir définitivement le pays de Cassel. limi-
trophede leur territoire: cela fut-il par conquête de guerre ,
après avoir été refoulés eux-mêmes par les Teuchtres et les
Isipètes (César, De Beilo gallico, IV, U), ou par arrangement
quelconque, lorsque les Morins s'éloignèrent un peu de celle
contrée pour se retirer dans les forêts et les lieux marécageux
qui couvraient leur territoire occidenlal ?— Quoi qu'il en soit,
ce lieu élevé antique , nous le répétons , a élé tour à tour
une habitation des Morins , plus ou moins fortifiée , le Cas-
teilum des Romains , et le Castellum Morinorum ou Mena^
piorum; il devint de nouveau Castellum Morinorum^ vers le
moyen-âge , et même avant , lorsque le territoire Casselois
fit partie du diocèse des Morins ou de Thérouanne , tout en
étant alors compris dans le Pagus Mempiscus ou Menapiscus.
Le tout, pour s'entendre sur cette étymologie, est de bien
existait , selon Mannert , près de 150 ans avant cet eroperear, c'est-à-
dire ver» Tan 280 ; elle fol trouvée d Cétat de copie par Conrad Peu^
tinger, an commencement du XVI*. siècle, et publiée par M. L. Renier
qui a déclaré qu'il n'entendait pas se rendre garant de la justesse des
attributions y enregistrées, pensant que beaucoup y sont encore dou-
teuses. Celte copie originale est conservée à la bibliothèque impériale
de Vienne.
IZYir. SESSION, A DUNKERQDB. 195
86 filer sar les époques: les opinions ont été sooTcnt partagées ;
on a été long-iemps à savoir, posid?enient, ai cette station
imporunte des Gaules septentrionales devait recevoir , pour
ce temps romain , la dénomination exclnsive de CoMllwn
Mmapiarum; il y a eu de chauds partisans de la question
inverse. En effet , Ton sait que le mont Cassel a été une
espèce de limite entre la Ménapie et la Marinie , entre les
Morins et les Ménapiens qui furent souvent unis et même
confondus par des intérêts communs ; et l'on a pu se de-
mander s'il n'y a pas eu confusion concernant ce point in-
termédiaire (1) ; car les allégations contraires à celles des
auteurs nombreux qui disent Casteltum Morinorum , pour
l'époque gallo-romaine primitive, ne reposent pour ainsi dire
que sur les témoignages d'une seule autorité de l'ancien
temps qui a pu se tromper , ou bien le copiste de ce travail
géographique , dont l'original est perdu , a pu y ajouter et
le remanier ; d'ailleurs , par la concision du tracé et l'incer-*
titude qu'il inspire , ce document laisse beaucoup à désirer.
Je me permettrai même d'ajouter que le Ctutello Mena--
fnarv, qui est Ciguré sur la Carte de Peutinger par deux
tours, comme point important (civitas)^ n'est pas à la vraie
place de CasseL Comment comprendre, aussi , que le chef-
lieu d'un territoire aussi étendu que celui des Ménapiens pûc
être confiné à son extrémité, et à 4 lieues à peu près
seulement de la capitale des Morins, Tervanna (â) 7 En&i
n'y a-t-il pas , sur cette carte , à côté de Gesogiaeum, les
mots quod nunc Bananiaf N'est-ce pas là une addition
postérieure » puisque Bimania et le Btmomensiê pagus ne
sont existants oa mentionnés qu'à partir du III*. «ède ?
(i) Voir notre Topographie historique, physique et médicale de
CoÈêelt delà page 7 à iS.
(2) MHUa plia minlu IX (lUn. Antonim )• Ce mUle romain est
piès de la moilié de la Ueue gauloise.
196 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
Quoi qQ*iI en soit, abandonoaDt cetle qaestioa encore'
assez obscure, mais fort intéressante , que des hommes com-
pétents ont traitée et que d'autres finiront par résoudre en-
tièrement « nous dirons que les Romains, aussi ingénieux
qn'infatigables , apprécièrent le Moot-Gassel comme excel-
lente position militaire ; ils le fortifièrent à sa partie la plus
élevée , et surtout là où se trouve une eau bonne qui s'y
renouvelle sans cesse. La montagne devint dès-lors centre
important de stratégie, d'opérations guerrières , comme dette
nation , par son savoir , pouvait les établir. Des voies oa
routes militaires solides {ttrata), dont six sont encore remar-
quables de nos jours ( nous avons donné l'énumération dé-
taillée des divers points de leur parcours, il y a plus de
trente ans (!))• y furent construites en partie , la plupart,
dit-on ; 27 ans avant J.«G., sous Af. V. Agrippa, gendre et
favori d'Auguste, qui enclava ce territoire dans la ib\ pro-
vince appelée Belgica secundo. Les voies romaines partaient
de ce point élevé et se dirigeaient du castellum vers des places
fortes voisines ou vers des lieux choisis, qui pouvaient faciliter
les communications entre les diverses stations intermédiaires
aussi établies par ces conquéranu qui séjournèrent ici près de
cinq siècles. Nous allons citer les points principaux vers lesquels
tendaient ces larges routes sans ciment, encore appelées stetn
on keir'Straeten , c'est-à-dire routes pierrées ou militaires ,
wà exercitumu Plusieurs sont encore assez bien conservées
aujourd'hui; mais, dans beaucoup d'endroits, elles sont ca«*
cbées sous une couche plus on moins épaisse de terra On
peut voir le tracé de quelques-unes, du haut de la terrasse
du castel: elles sont droites et bordées d'arbres; on les soif
(I) Des soDdaseï faiU «ms les aospioes de siTanU de Dankerque, il
y a moins de deux iins, sont venus oonûrmer l'exactitude de ce que nous
avions avancé dans la Topographie de Catsei en 1828. On a pu remar»
qtier aussi que les matériaux, pour la coosiniction de ces routes, étaient
prit mr les Ucax mèmesi et variaient par conséquent selon les localités.
, ixm*. ftEasioev» a DimuBQUE. 197
des yeux à 12 kilomèlres et plus d*éloignemeDl de la mon-
lagoe. — Ces routes sont » comme il sQit :
\\ De CasteUum à Minariaam (PODt-d'Bsuires) Te rs
le oiidi de Cassel ;
2^ De Gassd à h Lys, près d'Aire, «o sod-onest ;
^\ De Cassel à Tervanna (Théronanne), à Touest;
&*• De Cassel à Gessoriaotm^ oà Banania, aa nord-^ooests
5^ De Cassel à randen Marcœ^ au nord ( versMardyck)!
6^ De Cassel à Bmzzia (Bruges) ^ etc. à l'est;
7^ AjoQtODs qu'il y a^ait udo voie romaine qui allait de
Cassel k Viraoiacum (Yenric) pour se rendre à Ba?ai par
Tornacwn ; on n'en a pas, que Je sache , retrouré les traces»*
même dernièrement; cependant elle existait h i'est-snd-est de
Cassel; elle devait compléter le septenwium* Mais des fouilles
récentes ont fait découvrir une autre voie, passant par Hardifort
et au côté oriental de Wormboudt et de Bergnes : il est à
croire qu'elle est moins ancienne ( du YII% siècle peut-être ?)»
et faite à l'instar des chaussées dites de la reine Brunehayii
car on n'en comprend pas le but , pour les temps antérieurs.
Cette voie n'est citée , d'ailleurs » dans aucun des écrits qui
traitent de l'époque galIo*romaine : elle était probablement
un embranchement de celle qui se rend de Cassel à Bruges.
Du reste , elle oOre le même caractère et la même largeur
que les voies romaines; elle communique, à angle droit»
avec la route de Loo (den Loo-Weg), du VIII*. siècle.
La carte de voies antiques» particulièrement pour Cassel »
publiée dernièrement par M. l'ingénieur Pigault de Beaupré
l'indique suffisamment Cet auteur» après de savantes re-
cherches et de nombreux sondages , a trouvé aussi les traces
de plusieurs autres routes larges et empierrées , qu'il note
comme existant au Y*, siècle. Certaines d'entr'elles sont de
vraies voies romaines principales , des septemviœ de Cassel ,
et par conséquent d'une époque bien antérieure » c'est-à-dire
du I*'. et du 11% siècle.
198 CONGRES ABGHÊOtOGIQUE DB FEAM€E.
Sar h carte dn pays des Morios , Mitée par nous en 1828»
dans notre Topographie de Casiel et de ses environs , nom
avons eu soin d'indiquer la direction des voies romaines
partant de cette localité, d'après des documents anciens et
des cartes faites à une époque déjà reculée , par des auteurs
très-recommandables; mais notre tracé n'a pu être qu'idéal
dans certaines de ses parties par début, alors, de renseigne-
ments suflBsants ; néanmoins leur exactitude est maintenant
con6rmée.
Nous sommes heureux de voir les recherches récentes
apporter un nouveau jour sur cette question restée long*
temps assez obscure, et dont M. le conseiller Tallliar s'occupe
aussi avec tant de science et de zèle, pour toutes les Gaules*
Il existe des vestiges nombreux du séjour prolongé des
Romains ^vfCastellum du Nord (Ka<ri»ov), qui était peut*
être plus considérable qu'on ne le suppose, puisque Claude
Ptolémée {\)y le gé<^raphe, qui vivait vers l'an 150 de l'ère
chrétienne le nomma polis (Gastellopolis), comme titre de
ville. Les objets de luxe et de religion, de haut prix, trouvés
par hasard ou par fouilles à Gassel et dans ses environs, prou-
vent le cas qu'ils faisaient de cette station ; ce sont là de du-
rables témoignages.
Les monnaies et médailles, de dimensions très-variées et en
grand nombre, d'empereurs et de plus de dix tyrans, soit en
or , en argent ou en bronze, dont nous avons publié une liste
chronologique aussi exacte que possible , dans notre travail
topographique sur Casseuse trouvent enfouies dans le sol de la
montagne, mais particulièrement à son sommet. On y a
trouvé aussi des vases romains remplis de ces médailles, par-
ticulièrement d'Antonin et de Faustina , sa femme. D'autres
sont isolées ; après les pluies d'averse , on rencontre encore,
(1) Le même auteur qui place le CasuUum Afenopiortim près de la
Meuse, à KesseL
IIVII*. SESSION, A bUNKERQCK. 199
mais moins soaveDt aojourd'hiii qu'aulrefois, de ces objets no-
mismatiqaes , à la sarface dn sol de l'ancien château; j'en ai
recueilli moi-même de Pasihumius, de Tibère, de Germa^
nicusy de Vespasien, d^ Auguste, de Néron, de Ttegen, etc.
On a découvert aussi à Casse! , on près de là » des figu-
rines, des statuettes (celle de Galba g de Jupiter, que nous
possédons), un dieu lare, une Vénus en bronze doré, de pe-
tite dimension, des restes de statne équestre dont le Recueil
d'antiquités de Bast a conservé le souvenir ; une petite louve
en bronze, des trépieds d'autel, des objets élégants de toi-
lette et des instruments militaires, en métal ; enfin des urnes
dont quelqnes-unes contenaient encore des fragments d*os
calcinés (1), des vases en verre et des poteries variées de forme,
depuis les plus grossières jusqu'à celles qui charment par leur
élégance et leur parfaite conservation ; de larges tuiles ro-
maines, des meules en grès avec leurs galets qui servaient à
moudre des graines de céréales ; des haches gauloises en silex
7 ont été aussi trouvées. Les collectionneurs en ont souvent
fait leur profit et les ont emportés en partie ; d'autres se
voient conservés dans le petit musée de Gassel. Mais si tant
d'objets se trouvent à une petite profondeur, aux endroits où
les terres ont été remuées ou rapportées, que ne tronverait-
on pas si l'on creusait plus avant là où existe le sol tant de
fois foulé par la milice des Romains, là où sont aussi enfouies et
cachées les fondations de leurs constructions diverses, de
leurs remparts et camps primitifs? Ce n'est pas à peu de dis-
tance de la surface du sol actuel qu'il faut chercher pour
. l'époque gallo-romaine, mais à près de dix mètres de profon-
deur pour certains endroits et sous les terres qui recouvrent
l'ancienne crête allongée supérieure du mont , qui se dirige
(4) Nous en arons trooTëdeux, sous lesquels II y avait une couche de
ekarbon de bois et des vestiges de cendres; ils étaient enfouis dans Pan-
clen sol de La Sablière, à mi-côte de la partie occidentale dunioiiL
200 GONGRftS ABGHÉOLQGIQUE DE FRANCE.
4e l'est an nord-ouesi dû se trouve sa partie la plas âevie»
celle qui fnt préférée.
. Après le dépact des Romains, des terres y forent apportées
et.accomolées pour on nouveau système de défense. On n
par là rehaussé et nivelé le sol, surtout à la partie septentrio-
nale, et le tout a été consolidé au moyen de mors souterrains
formant de larges cavités cubiques : on peut les voir encore
toutes remplies, non-seulement de terre ordinaire, mais
de vieux débris de maçonnerie , de gravats et même de po«
teries très-anciennes. Des médailles ont aussi été trouvées
au fond de ces vastes et profonds cubes de soutien qui em-
pêchent encore à présent, çà et là, Téboulement de la terrasse.
Disons, en passant^ que le terrassement du caste! da
VIII*. siècle, puis celui du château encore plus fortifié da
moyen-âge, dont les restes sont confondus avec ce que
Louis XIV y fit ajouter peu avant la célèbre bataille de Peene
de 1677 , peuvent aussi faire le sujet de recherches et de
médiutions sérieuses : les conjectures sont ici insuffisantes.
D'autres découvertes pourront prouver de plus, je pense»
Messieurs, qu'à Cassel, comme en beaucoup d'endroits aussi
antiques, des souvenirs nombreux des Gaulois sont enfouis
sous les vestiges et monuments détruits de ceux qui les vain-
quirent ; puis ceux des Romains se retrouveront sous les
constructions ruinées des Francs. Les trésors de l'histoire ,
cachés sous la terre , sont parfois plus remarquables et plus
riches que ceux de sa surface : c'est ainsi que les restes des
générations qui se succèdent (celles des Carlovingiens après
celles des Mérovingiens, par exemple) se recouvrent les uns
les autres, et effacent successivement les traces de générations
qui aussi depuis loug-temps n'existent plus.
Si, excités par les souvenirs si intéressants dont il vient
d'être question, nous consultons les documents plus ou moins
nombreux que nous ont légués les traditions des temps et les
chroniques; si nous cherchons à savoir particulièrement com*
UVir. SESSION» A BUNKEBQDE. 201
ment Gatsd fut occupé par les légions romaines, qneb forent
tes hommes qui y commandèrent des troopes nombreuses^
souvent destinées à de noufeUes conquêtes on à des expéditions
dedéfense, nons voyons les noms de ceoz qui» investis» dans
cette célèbre localité» d*un pouvoir mixte» y résidèrent, y
rendirent la justice et gouvernèrent aussi civilement ce pays
pour ainsi dire romain » puisque des terres y furent dévo-
lues aux guerriers qui s'y marièrent et qui y devinrent des
soldaU laboureurs.
Comme personnages importants qui ont passé et même sé-
journé à Cassel ou dans ses environs» du tempsde la République
et sous r£mpire romain, nous pourrions citer nombre de
généraux et d'empereurs d'après des écrits respectables (1)»
même autres que les Commentaires de Jules César.
Dans la Chronique du chanoine Henry» de Notre-Dame de
Tournai» dtée par J. de Guyse, dans ses Annales du
Hainaul , nous voyons qu'au second siège de Nervie, appelé
plus tard Tournai» selon lui» Jules César» craignant des
révoltes en Belgique, choisit quatre positions différentes pour
y établir solidement des troupes. Ces positions furent : 1^ le
mont Prapantien (Mous en Hainaut) ; 2''. pour la seconde
division » commandée par Costa et Coton ^ ce fut le lieu dit
à présent Gérard-Mont ; 3^ la troisième position fut la
montagne nommée de nos jours Mons-en*PueUe; &^ et la
quatrième, qui avait Marc pour chef (cujus dux état
Marcus)f prit position à Cassel : Quartam constitua in
mante qui nunc dicitur Mans Casseleti.
Nous voyons aussi comme ayant séjourné » un peu plus
tard » vers Cassel , Q. Titurius Sabinus » àurunctJMs Catta
et Labienus. Ces lieutenants de J. César avaient reçu mission
de soumettre les ftlorins et les Ménapiens, encore en partie
(!) Voir entr*atttres TouTrage savant de M« Henry, de Bonlogne, de
iSiO ; celui de Delacroix , etc.
202 CONGRÈS ARCBÊOLOGIQOB DE FRANCE.
rebelles ; pais J. Pedius , que César laissa dans la Morinie
lors de soa départ des Gaales pour Rome » en l'an hS avant
J. -C , dans ces lieux et chez les Marins Diablintes (1 ). Sur les
o6tes maritimes proche Gassel , commanda aussi le gouver-
neur Quintus Metetlus Celer. Le proconsul Carinas établit
sa demeure k Cassel, à Fépoque de la naissance de J.-CL
et sous le gouvernement de l'empereur Auguste* dont il
commandait des troupes. Nous pouvons citer encore d'autres
gouverneurs, tels que Nero Claudim Drusus et Âulus
Plantius , sénateurs romains ; Domitius Corbtdon , sous les
règnes de Claude et de Néron (2), etc. Faut-il parler aussi
des divers empereurs romains qui vinrent eux-mêmes dans ces
contrées , et qui , sans doute , ne négligèrent pas de visiter
Cassel ? Je citerai entr'autres Germanicus^ l'an 16 après J. «G. ;
Caligula, en l'an 38 ; Claudtusg en UZ ; /idrien ^ successeur
de Trajan^ qui y séjourna long-temps, vers 120 à 130 « et
y rétablit la justice ; Antonin^U-Pieux , en 138 ; Sévère y
en 20B ; Septimc-Sévère qui mourut à York en Angleterre ,
le U février 211, et dont les cendres furent rapportées dans
le pays des Morins , pour de là être transférées à Rome.
Mais n'abusons pas du temps précieux pour vous tous,
Messieurs , et trop limité pour moi ; disons seulement, pour
clore cette première série de faits chronologiques, que le
christianisme fut déjà établi dans ce pays vers l'an 196, après
bien des persécutions et des martyres dont les chroniques
locales gardent le souvenir.
III. FAITS GUBBaXBBS ET HALBBUBS POUR CASSEL, DU TEMPS DES BOMAIIS,
DBS FRANCS, AU MOTBN-A€B BT A DES ÉPOQUES MOINS RECULÉES.
S'il nous était permis de parler ici de ce qui a rapport à
(i) Faaiconnier , l'historien de Dunkerque , a parlé de cette peu-
plade contestée aujourd'hui.
(3) Voir la Topographie de Cauel , p. 215 à S27.
X&Vir. SESSION, A DUflKERQUB. SOS
UMM les fiits miliuires cariem pour GasBd , et aax comtNits
plus oa moioB célèbres qoi eurent lien , sortoot an bas dn
mont, à tant d'époqaes diYerses, noas prouverions de nonvcan
(comme nous le ferons d'ailleurs plus tard, avec de nom*
breux matériaux ) que cette contrée a été en souffrance plus
que toute autre , et le théâtre, d'événements aussi désastreux
qu'innombrables , tds que sièges, invasions, pillées , guerres
civiles , incendies, et aussi famines et pestes. Mais nous ne
pouvons que résumer, en ce moment , et citer seulement ce
qu'il y a de plus saillant dans ces épisodes désolants qui
affaiblirent souvent ou ruinèrent Cassel et ses environs.
Cassel était , dans les temps anciens , la clef de la Gaule-
Belgique maritime , comme cette ville forte fut plus tard le
boulevard de la Flandre contre la France : in numiis super^
cilio Casteîum eminebai ingenti populo et impervia muni"
tione f quasi toîius regionis spécula et prœsidium (1) ; il
pouvait rivaliser avec Tervanna , et même Cassel était su-
périeur à celte ville capitale, à cause de sa position si excep*
tionnelle qui en doublait le prix ; toutes deux étaient les
points les plus importants du pays; ces lieux anciens ont
existé avant la plupart des endroits importants d'alentour, et
tous deux devaient subir, pour ainsi dire, le même sort de
décadence, par des destructions , mais à des époques parfois
différentes.
Nous parlerons ici sommairement des événements désastreux
pour Cassel , en citant leurs dates auibenliqucs ; ils sont au
nombre de trente-cinq ; car , à partir de l'époque romaine ,
Cassel fut assise, pris ou repris douze fois , dévasté ou incendié
neuf fois, démoli quatre fois, restauré cinq fois. De nombreux
combats se livrèrent sous ses mors et aux environs du mont
ou val de Cassel : on en cite de très-mémorables et des plus,
sanglants, et parmi ceux-ci surtout les batailles de 1071 et 1328 ;
(1) Baaelin , lib. I, Annal. GaiU Ftand.
20& GONGBfeS ABCHÉOLOGIQUE DE FRANCK.
celle de 1677, gagnée sous Leois XIV , est aussi k sigoaler.
En commençant par l'époque romaine, nous dirons que
les Saxons infestèrent les côtes de ce pays ^ers la fin du
IV. siède ( 196 ).
La première irruption des Francs eut lien en 2&9 ; ils y
obtinrent de Maximien , en 291 • des terres à cuitiTer.
Les Huns tinrent plus tard , en â8S ; ceux-ci et d'autres
barbares , tels que les Vandales, etc., sons Arcadim et
Honarius, détruisirent le Casîelium Morinorum on Menor
piorum de fond en comble. Saint Éloi, dans une lettre de
607 où 11 déplore la ruine de plusieurs lieux fortifiés des
Gau|^ , ne parle pas de cette forteresse ; c'est là une preuve
que Cassel était déjà saccagé et anéanti; ce lieu resta ainsi
en ruines pendant près de quatre siècles*
En 1420, des armées de Francs, guerriers qui,
bravant les Romains, se disaient libres, descendus aussi des
anciens Belges (1), viennent, sous la conduite de Pharamond,
pour chasser les soldats de Rome de la Gaule-Belgique ; ils
les combattent et en délivrent aussi les parages de CasseL
En 446 , ces mêmes Romains furent définitivement vain«
eus, nous le savons, par Glodion , roi des Francs, à Belena
Yiats, Évin près de Douai, à 16 lieues de Cassel. Un peu plus
tard , Mérovée , le successeur de Pharamond , soumit tout-
à-fait ce pays à la domination des Francs , ou Français , qui
se répandirent, d'un côté, jusqu'à la Somme, et de l'autre
jusqu'au-delà du mont Cassel , sur les dunes de la mer du
Nord
Il n'est plus question nulle part , pour l'histoire , du mont
Cassel 5 ou plutôt de son château-fort, depuis la fin du IV*.
siècle , époque de sa dévastation et de sa première ruine
jusqu'au IW
(t) Parmi ces Francs se trouTaient les peuples qui, du temps de
Tacite, étaient nommés SaHijFrisii, SkamM Chatti, etc.
XXYII*. SESSION» A DUNKERQUE. 205
Cette place forte fat rétablie sur les restés da château
romain par les soins d'Odoacre , 7*. forestier de Flandre ,
d*après FeroliusLocrius. Ce fut sans doute vers 82ft, époque
cfù ce gouvemeur de la Uorinie ?.ola au secours de Loois-le-
Débonnaire.
Dans tous les cas , il est certain que , vers 860 , ses forti-
fications étaient en bon état ; car à cette époque les Nor-
mands, qui abordèrent alors à Nieuport et à Mardyck (comme
ils l'avaient fait en 850 , époque où ils renversèrent Thé-
rouanne) 9 attaquèrent le fort de Gassel, mais sans succès.
D'autres faits de ce genre eurent lieu plus tard.
En 928 , les Normands détruisirent complètement Casse] »
sous Sifride, roi de Danemarck.
Peu de teipps après , le comte ArnouM , dit le Grand «
rétablit ce lieu qui devint de nouveau place de guerre im-
portantei
En 1071 , une célèbre bataille fut livrée » au bas de la
montagne : Robert-l&-Frison , tuteur du jeune Amould • dit
le Malheureux, fils du comte Baudouin VI, dit de Mons, la
gagna sur Philippe P'. , roi de France , et sur Richilde ,
mère du jeune Arnould , qui y perdit la vie.
Soit dit en passant , des historiens nombreux ont parlé
de ce combat si sanglant : de Monfaocon , le P. Anselme ,
Brantôme, de Guyse, Duchesne , de Uézeray, DomBouqueti
P. Oodergherst» F*. Belleforest, J. Meger, G. de Jnmiéges,
Orderic Vital , J. Marchand , en ont tour à tour donné des
détails : de sorte qu'on pourrait faire une histoire com-
plète en réunissant les documents qu'ils ont laissés sur ce
sujet II y a plus , on vient de découvrir à la Bibliothèque
impériale un manuscrit inédit très-détaillé sur la bataille de
Oasael de 1071 ; Robert-le-Frison y est dépeint sous des traits
dont les autres écrivains ne font pas mention.
En 1127 (mai), Cassel eut beaucoup à souffrir lors de
contestations après la mort du comte de Flandre , Charles^
206 CONGRÈS ARCRÊOLOGIQUE DE FRANGE.
le-Bon, qui fut assassiaé ; les Bénédictias de St'-llaor don-
nent là-dessus des détails. On sait qne ces éTénemei^ se
passèrent da temps dn roi Louis VI , dit le Gros.
Cassel faillit être déyasté , en 1197 , par PiiUippe II, q«
passa non loin de là^ près dn mont des Gattes , ponr mettre
le siège devant Tpres, cum inmmerabili exercùu, Yoolant
sévir contre Baudouin de Flandre, depuis empereur de
Cottstantinople.
En 1213, Cassel fut pris par Philippe II, dit Auguste.
Ce roi de France saccagea cette ville : les PhilifffriéUê de
Guillaome-le-Breton, parlant des Ysingrins et des Blavottns,
font mention de ce fait concernant le nutnia Casselli (1) :
Cassellum cepit et Ypram et deinde tatam in circuUu re-
gionem ineendio comumptù (Ch. G*. Nangis).
L'anoée suivante , un arrangement fut fait entre ce roi et
la comtesse Jeanne , la femme du malheureux Fernand de
Portugal, à la fin d'octobre , après la bataille de Bovines , et
cette princesse s'engagea à ne pas relever la forteresse et les
murs de Cassel , comme ceux d'Audenardé et d'Ypres, sans
le bon plaisir dn roi son seigneur: neque readificabuniur
nul per ejus beneplaeitum.
En 1296, d'autres disent 1297, Cassel se rendit an roi
de France, Philippe-le-Bel, par composition et après sa prise
par le comte Robert d'Artois; le souverain y fut reçu comme
prince et seigneur, et il en fut de même dans les villes voisines.
Le comte Robert occupa ensuite Cassel et toute sa vallée plus
de deux ans.
L'on sait que la conduite du comte de Flandre, Guf de
Damplerre , en fut la cause ^ et ses malheurs la suite.
En 1302, Guillaume de Juliers , du parti des Flamands,
contre le roi de France, mit le siège devant Cassel , que Jean
(4) Les Clironiques de SU-Deoys disent : ■ Le roi leasa Kasel détruit
etgutéea partie. •
XXVU*. SESSION, A DUKERQUE. 207
d'Âf erakerke défendit : ce siège fot le? é grâce à rarrif ée d'une
armée française.
La bataille de Goartrai , perdue par les Ftaoçais le 11
jaiHet 1302, et celle de Mons-en-Paelle soifirent de pràs
ces événemenls.
Eo 1320 (1321 nonveao style), Phîlippe-le-Loog eilgea la
démolition des fortifications de Cassel de Robert de Béthane, ea
vertu d'un traité de paix ; elles furent relevées peu de temps
après ^ mais minées complètement lors de la bataille célèbre ,
dite du mont ou val de Cassel (1328).
Celte bataille de 1328 fut gagnée , le 22 août , sur les
Flamands , par Philippe de Valois , nouvellement sacré roi
de France, et qui , ayant pris roriflamme k St-Denis, éuit
venu en aide à Louis de Nevers. Tout , à Cassel, fut pillé,
incendié , ses habitants passés au fil de Fépée. Cette époque
fut une des plus désastreuses pour la ville, où d'effroyables
excès forent commis , dit rbistoirc ; depuis elle ne se releva
plus entièrement. Cassel fut bien cruellement puni d'avoir
nargué , défié les Français par ce coq peint sur toile » dont
on a souvent parlé. Les Flamands révoltés l'avaient placé en
évidence à un endroit de Cassel où ils étaient 16,000, avec
l'inscription suivante :
Qnaod ce coq chanté aura ,
Le roi Cassel conqueslera.
Ou bien par allusion à l'avènement récent et fortuit de
Philippe au trône :
Quand ce coq icy chantera
Le roi trouvé cy entrera.
Froissart, en citant cet épisode, traduit ainsi l'inscription :
Cum hic galUis camabù , rex castellum expugnabiu Noos
possédons des documents qui pourront prouver que ce fut
après cette victoire sur les Flamands de montis CasteUi,^
208 GONMËS ABGBÊOLOGIQUB DE FRANGE.
non après la bataille de Mons^en-Paelle, gagnée par Phifippe-
le-Bel en l'an 1304 , qne Philippe VI fit ériger, dans l'église
Notre-Dame de Paris, une statne équestre qui le représente
avec le costume qu'il portait alors ( caparaçon et surtout
fleurdelisés, casque, haubert, etc. }. Ce monument comme-
moratif était tout de reconnaissance , car Philippe de Valois
faillit perdre la vie dans ce combat, comme son prédécesseur,
à flions-en-Puelle.
La Chronique de Saint^DenU, les ouvrages de Montfaucon»
de Sainte-Marthe, de Féiibien , de Dom Planchez, de Nangis,
de Blézeray , de Dubreuil , de Sauvage , etc. , ont conservé
le souvenir de ce fait d'armes où périrent plus de 13,000
Flamands avec leur chef Zennequin , ce qui sauva d'une ruine
imminente le despotique comte de Flandre.
Ceste journée print le nom de la ville de Caslet»
Robert d'Artois était à Gassel avec son ost en 1337. Après
la I>ataille de St. -Orner il s'y sauva et y fut poursuivi
Cassel fut incendié, en 1340, par la garnison de St-Omen
En 13A6, Guido de Nesie pilla et dévasta les environs de
GasseL
En 13&7, Jean, duc de Normandie, assiégea Gassel; il
fut repoussé avec ses Français que la garnison défit
En 13&9, les Flamands fortifièrent beaucoup Gassel, étant
appuyés , selon Oudergherst , par les Anglais contre les
Français : ceux-ci ne purent, malgré leurs attaques, s'en
rendre maîtres.
En 1373 , Louis de Mâle ordonna de reconstruire le fort
de Gassel et les remparts de cette ville qui avaient beaucoup
souffert ; les lettres de ce comte de Flandre, concernant cette
restauration des défenses du mont Gassel , sont encore con-
servées. Nous les possédons , en flamand , sur parchemin.
En 1 382-83, les Anglais prennent Gassel, pendant la guerre
de religion entre les Urbanistes et les Glémentins. L'on
UYIl*. SESSION, A DUNKBBQIO» 209
sût oombieii ce pays eul à souffrir à cette époque à cause
de rarmée de Spincer, évéque de Norwicb, qui défit aussi les
Flamands à Znydecote près Duukerque. La comtesse Yolande,
dame deCassel, fut contrainte de se sauYerde son fort et pais-
sant manoir de la Motte-au-Bois, qui fut entièrement dévasté
en 1383. Louis de Mâle vint an secours des Flamands (1).
En 1386, lors des préparatifs faits par le roi de France
pour une descente en Angleterre et qui avortèrent, tout le
pays casselols fut dévasté ; t7 fiu mangé par les nombreux
Français, dit Froissart, et les maudissaient les pauvres
gens, disant entre les dents : Or, ailes en Angleterre , que
jamais ne puisse^uil en revenir pièce.
En U37 , les Anglais pillèrent et brûlèrent la châtellenie
de Cassel, lorsque Philippe-le-Bon , duc de Boui^ogne, se
fut raccommodé avec Charles VII : ce duc venait d'acquérir
ce territoire do roi René qui en était alors seigneur.
En 1&77, Louis XI se vengea sur Cassel de certains mé-
faits sur les siens à Gand : il y fit mettre le feu , le 9 août, et
fit tuer tous ceux qui n'avaient pu s'enfuir de cette ville.
L'on sait que Marie de Bourgogne , fille de Cbarles-le-
Téméraire , par son mariage avec l'archiduc Maximilien , fut
cause de la guerre grâce à laquelle l'ombrageux Louis XI
dévasta beaucoup de villes de la Flandre et de l'Artois.
Nous passons sous silence le XVK siècle qui, en 1558,
vit la défaite de François par le duc d'Egmont , près Gra-*
vélines , et la ruine de Tbéronanne , assiégée par Charles*
Quint en 1553. Noos aurions à citer, pour celle époque non
moins malheureuse, les guerres de religion et l'inquisition
des rois d'Espagne , alors maîtres du pays. Les Gueux (de
Gueusen) et leurs méfaits sont aussi connus à Casse): ses
églises furent brûlées par eux, le 5 août 1566 , et ses ha
(1) Voir JuTenal des UrsJns, Mézcray , de Barante, etc.
210 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
bitants forent maUrailés eC rançonnés de mille manières par
ces mêmes hérétiques, surtont entre 1575 et 158/i.
En 1631 , Casse! fut en partie consumé par les flaouiies ,
mais accidenleilemeat ; les Espagnols, qoi l'occupaient alon
comme TiUe appartenant à Tune de ienrs provinces des Pays-
Bas, rebâtirent à cette époque l'hôtel-de-ville que nons j
voyons encore aiyourd'hul : la haiue que leur portaient les
Flamands est connue.
Cassel était au pouvoir des Flamands le 8 octobre i6hk ,
avec Estaires, St -Venant, eta (1) ; St.-Omer était bloqué.
En 16/i5 , Turepne prit Cassel sur les soldats de Philippe,
roi d'Espagne : ceux-ci reprirent peu après la ville , sous k
général Lamboi qui en fi( raser le château-fort.
Les habitants n'eurcni rien à souffrir du changement ,
pas plus qu'en 1658 , où Cassel fut repris par les Français
sous les ordres du marquis de Créqui.
Louis XIV en fit restaurer et encore mieux fortifier les
remparts. Le plan bien détaillé de son état de défense d'alors,
aussi bien pour le fort que pour les murs et bastions de la
ville, a été réédité par nous en 1828. Le tout éuit en ex-
cellent état lors de la bataille de Peene en 1677.
Celte bataille se livra, on le sait, entre les Français et
l'armée hollandaise qui allait au secours de St. -Orner , as-
siégé par Philippe d'Orléans : ce duc , frère du roi , étant
allé au-devant des Hollandais, la g9gna , le 11 avril 1677 ,
sur le prince d'Orange, prés de la petite rivière la Peene, au
bas de Cassel
On peut voir, parmi les belles gravures d'après le peintre
Vandcrmullen, celle qui représente ce combat mémorable. Le
plus fort de la mêlée eut lieu non loin du moulin dit des
Tombes (et non de Tom), qui reçpt probaUemeni ce
(i) Bi. de La Plane , BUtoin du abbi$ 4ê St.^Omer.
XXVIl*. SESSION, A DUNKERQUE. 211
en soQfeoir de cette journée sanglante (1). Beaucoup d'objets
militaires ont été trouvés près de là.
Le chemin de fer de Dunkerqoe passe juste sur ce champ
de bataille , an bas de la colline du moulia et à la rive droite
de la Peeue qui arrêta les Hollandais • comme Ta dit si naï-
vement le prince d*Orange dans son Rapport aux États-
généraux : sa crue était en ce moment considérable.
Nous n'en finirions pas. Messieurs, s'il fallait citer ici tout
ce qui a rapport à ce fait historique et aussi à d'autres plus
récents passés ici sous silence. Monglat , de Sismondi , le
marquis de Quincy , de Larrey , les Bénédictins de la Con-
grégation de St.-lllaur, Ray de Saint-Geniès , de Mézeray,
et les diverses histoires do r^oe du grand roi Louis XIV «
renferment des documents curieux sur la journée dite de
Peene, ou du val de Gassel , de 1677. Sa conséquence, en
grande partie , fut le traité de Nimègue, de 1678 , par lequel
la ville de Gassel, avec beaucoup d'autres de cette contrée ,
fut cédée définitivement à la France.
1V« foAT Dl CàMBL BOUS LIS llilOyi2f«IINS ET caU^OTUfOItllS, IT PLUS
TàBA. — CHATBLLINII DB CASSBL , SON ÀMBACHT , SA NOBUI GOVR BT
8K BBIORBUBS BT DAMIS.
Nous avons vu précédemment que Gassel fut ruiné, en 396,
par des peuples barbares qui vinrent l'attaquer, tandis que
cette place forte était sous la domination romaine ; elle resta
démantelée et pour ainsi dire abandonnée , ou sans défense ,
jusque dans le YIII*. siècle ; cependant ce lien fut habité dans
l'Intervalle. Son territoire , pendant le règne des Mérovin-
giens , qui a doré près de trois siècles et demi , faisait partie
du pays bel^e, dit des Francs Saliens maritimes, qui (ut
(i) n y a aasii le mont dêê Tombée près de la Marque, en sonTeoir
de la bataille de Bonyines.
212 CONGRÈS ABCHfeOLOGIQOK DE FRANCE.
compris dans le royaume d'Aostrasie. Plas tard, il fit partie
do canton méridional du pays de l'Ysère ( Ysericus ou Yse-
reticus pagus ) , avec Bailleul et les territoires voisins.
Resté dans l'oubU pendant plus de 400 ans, Cassel reparaît
sous Charlemagne. Ce glorieux monarque, dont la Belgique
était aussi le berceau, avait nommé Roland, le preux che-
valier , comme gouverneur de la Morinie. Ayant ce pays sous
sa domination, il le visita en 808. Cassel fut peu après rétabU
sur les restes de son château-fort primitif. Le gouverneur
Odoacre ordonna cette reconstruction. On trouve ce lieu ,
redevenu important, nommé dans les États de Louis-le-
Débonnaire, en 847, comme ville da Pagus Mempiscus.
L'on sait que Cassel fut donné, avec d'autres territoires delà
Flandre, par le fils de ce roi, Charies-le-Chauve, à Baudouin
Bras-de-Fcr , 1". comte de Flandre , lors de son mariage
avec une de ses filles , qu'il finit par avantager beaucoup.
Cassel et ses environs firent donc parUe du comté de Flandre
à parUr du IX*. siècle ; son nom (CastHlum) était déjà alors,
par corruption, changé en celui de CasUium. Son territoire
était un ambacht, aa méUer, circonscription de juridiction
imporunte comme les autres ambachts environnants; il portt
aussi le nom de châlellenie ; ceux de Bergues, Ypres , Bonr-
bourg, Furnes, BaiUeul, etc. , étaient dans ce cas ; ces derniers,
avec la grande châtellenie de Cassel qui équivalait presqu'i
celle deLille, furent séparés de la Flandre lors du partage fait
par le comte Robert de Béthune, en 1320 , en faveur de son
fils cadet, dit Robert de Cassel, et cetto vaste partie de b
Flandra occidentale, dont Cassel était le centre et le chef-heu.
que l'on put désigner dès-lors sous le nom de FUmdre la plut
oceidentaU, ou bien, selon de Sainte-Marthe . sous celui de
Flandre-Cassel. fut transmise aux princes de la maison de
Bar par Yolande, fille de Robert de Cassel, qui épousa
Uenri IV, comte de Bar. Leurs descendants furent anssi
XXTII*. SESSION, A DUMKEBQUB. 2M
sdgnears de Casad jusqu'à René, roi de Sicile et de Jérusalem
et duc de Bar ; celui-ci fut le dernier seigneur de Gassel
d'entr'eux , paisque PhiIippe*le-Bon , duc de Bourgogne et
comte de Flandre , acquit de loi cette châteilenie , ainsi que
nous allons le voir dans la suite de ce travail. Depuis, comme
domaine exclusif de la Flandre, Gassel passa dans la maison
d'Autriche , et de là à l'Espagne jusqu'à Louis XIV.
Il ne nous appartient pas d'entrer actoeUement dans des
récits sur la cbâtellenie de Gassel, sa cour et ses seignenrs et
dames, nous réservant d'ailleurs de publier un travail histo*
rique détaillé concernant ce sujet intéressant Qu'il nous
suffise, Messieurs, d'en donner dès à présent un aperçu, en
résumant l'ensemble de nos recherches. Nous dirons d'abord
quelques mots sur l'ambacbt et la châteilenie de Gassel, et sur
ses gouverneurs et châtelains, puis nous terminerons en énu«
mérant ses seigneurs et dames depuis le XI*. siMe jusqu'au
XYII*., finissant avec l'époque espagnole dans ces contrées.
V. CBATtLLBRIB DB CAMBL , CA88EL-AMBACHT ; AMBACTOM CASLBTARUK (
CASTBLLAlilA GASLBTBlfSU ; GA88BLRTB TAN CA88BL ; OUSTILLBIIIB,
CHATEUBRIB , JOUDICTIOR, OTTICIOM CASLBTI*
Nous commencerons par étudier l'étymologie et la valeur
de ces diverses dénominations : Âtnbactum, Gassel-Ambacht ,
châteilenie, etc., qui ont rapport à Gassel et à son territoire,
et qui sont aussi applicables aux cbâtellenies voisines , telles
que Veuren-Ambacbt , Berg-Ambacbt, et les cbâtellenies on
ambachts de Bourbourg , de Bailleul , d'Tpres.
Ambaehu — L'ambacht (ambactum)^ office ou métier,
est une sorte d'étendue de juridiction, un territoire dont le
possesseur a droit de haute et basse-justice, comme une châ-
teilenie (castellania) qui a la même synonymie; mais la dé-
nomination d'ambacht est antérieure à celle de cbâtellenie.
On ne se servait autrefois de ces termes qu'à l'égard de
21 4 C0N6BË8 ARCBiOLOGIQUB DE FRANCE.
quelques villes de la Flandre occidentale et de lettrs drcon*
scriptioni seigoeariales.
Ce mot ambactus était déjà employé da lemps de César et
de ses légions dans la Gaule-Belgîque (1), mais la significatioo
de ce mol était alors on pea différente, quoique relatif e.
César appelle ambactus une sorte de clients qui, sans être
esclaves, étaient attachés k quelque seigneur ; car^ en parlant
des cavaliers gaulois : chacun d'eux , dit-il , mène avec lui
quantité à'ambactes ou clients (2). Dans le Recueil des mé^
daiUes de Pellerin » t. I, liv. 3, il y a une médaille gauloise
présentant une tête de bceuf avec Tinscription : Ambactus.
M. de Yalroger (3) croit aussi que tout porte à penser que
le mot ambachi est d*origine gauloise ou celtique. En effet,
dit-il, il se formait entre les chefo gaulois puissants et le
petit peuple des rapports de clientèle et de patronage, et
ces clients se nommaient om^actt (habitants du territoire, am*
bactum). Ils payaient la protection de leur chef ou patron
par des services : ils le suivaient pour la défense commune,
et c'était un point d'honneur pour le patron de défendre ses
dients et leur territoire, ambactum, contre toute injure.
Reste à savoir si les Romains ont emprunté et latinisé ce
mot. Le mot ambacht dans les auteurs du moyen-âge signifie
commission, office, commandement, juridiction d'une ville
et de son territoire (&)•
Junitta temparaiis sive advocatxa quoi est ambachi
{DtpL 1291 de Théodore, comte de Hollande).
(1) De La Martinière.
(î) Ccsar, Debeilo gqlU de equitibtu Gatliœ agen$ : Earum^in^t^ut
guiêguê ut génère eojnUque ampliuimue, Ua pturimoe eircum se
ÂMMACTpSy clientesque habeU
(8) Etvdeê hiêtoriqueê sur le$ origines du Droit français ^ par de
Yalroger el Georges Guiffrey.
{à) Ambacht est officium, prœfecturœ Jurisdictio civitatis (Ducange,
Gtosê.).
XXm\ SESSION» A DUMKEBQOE. S15
' Fidelîttts nastrù dedi m feodam jurùdictùmem qua am*
baeht dicitur (Dipl. an 1230 du même).
De La Martînière (Diet. géogr,, 1730) dît que Quelques-
uns prétendent que ce mot est d'origine gauloise, et le passage
de César semble être pour eux. Cependant AL Dacier sou*
lient qu'il est latin : aMb ne signifie que cireum, et ambùctus,
circwnaetus. D'autres le dérivent de deux mots allemands;
ampt^ office, charge, et acAi, à l'infinitif ncA/en, bonorer, es^
timer*
Le Père Lnbin (1 ) observe qn'ambactum et ambacta est
un mot en usage dans la Flandre où l'on nomme ambaehten »
pluriel (Tambachr, une espèce de territoire de la juridiction,
d'une sorte de banc , seamnum , ou séance et office de judi-
cature, comme sont les ambacbts de Caasel, de Bourbourg,
de Bei^ues, de Fumes, etc. ; il ajoute qu'ils ne sont dilTé*
rents que de nom d'avec les chdtellenies : ce qui le prouve,
dit-il, ce sont les cartes de ces ambacbts auxquels on a
donné le nom do castelnia; ce qui le prouve aussi^ selon
nous, c'est que, sur certaines cartes géographiques de Flandre
du temps de Louis XIV, les territoires de Lille et d'Ypres
portent le nom de cbâtellenie, casselrye, à côté de ceux voi-
sins de Flandre qui y portent encore le nom d'ambachts :
Casscl-Ambacbt , Bourbourg-Ambacht, etc. Lille et Ypres
étaient alors à la France.
Sur les cartes les plus anciennes, l'on voit l'ambacht de
Cassel figuré avec la même étendue que sa chfttcUenie plus
moderne.
Châtellenie. — Examinons maintenant ce que signifie le
mot châtellenie, castellania, mot très- usité en Flandre pour
désigner certaines drcooscriptions de joridiction.tellesquela
cbâtellenie de L'IsIe, celle de Cassel, celle d'Ypres, et qu'il ne
(1) Merens, Geog., pag. 1Î5.
216 CONGBkS ABGHÉOLOGIQUB DB rBAKCE.
faot pas confondre avec les ohâtellenies françaises qai étaient
les sabdiYisions des duchés, des présidiauz, etc.
Dans les terres seigneuriales, il y avait autrefois nn joge
et un tribunal pour administrer la justice aux habitants, de
juge rendant la justice dans le château on fort, on lui don-
nait le Boœ de châtelain, et celui de châtellenîe à tout le res-
sort de cette justice , c'est-à-dire aux bourgs, paroisses, vil-
lages et hameaux qui relevaient de cette terre ou seigneurie (!)•
Castellania, dignùas, officium $eu feudum (Ducange).
Ainsi, Torigine des mots castel, chastelet, châtelain, châ-
tellenie, etc. dérive du mot latin casiellum, château-fort Les
habitants d'un fort , et même ceux des habitations qui lui
étaient contiguës, s'appelaient castellani : castellanus qui
inhabitat castrum. On désignait aussi sous ce nom^ autrefois,
les soldats que les seigneurs entretenaient pour la garde de
leurs châteaux : casteUanus mites. Enfin ce nom a été donné
aux gouverneurs à qui ils en confiaient la garde {castellanus
custos castriy Ducange); de là le nom de châtelain que l'on
ne doit par conséquent pas confondre, dans certains territoires,
selon Galland, avec les seigneurs de ces lieux. Comme il sera
prouvé, Cassel avait ses châtelains outre ses seigneurs fonciers ;
ceux-ci quelquefois nommaient eux-mêmes leurs châtelains.
Dans d'autres localités seigneuriales, qui avaient titre de châ-
teilenles , les seigneurs éuient en même temps châtelains :
ceux de Bourbourg, par exemple , ont eu d'abord celte qua-
lification mixte. Enfin, pour en finir avec ces arides détails ,
disons que le territoire dépendant d'un castel ou château sei-
gneurial s'appelait district , castellani districtus.
Ce nom a été conservé long-temps, on le sait, pour désigner
certaines divisions territoriales: le district de Cassel, comme ce-
lui d'Razebrouck,fut mentionné même pendant la République.
(i) Dkt géog* de La Martiniëre.
XXYIi*. SESSION, A DUI9KERQUE. 217
L'ambacbt et la châtelleDie de Cassel ont existé en pleioe
▼%uear pendant plo8 de huit siècles. An XYI*. siècle, on y
Dommait encore Qfnbachter,un officier du métier {\);ambackU'
heeren , les goavemenrs du territoire ou métier ; ambachts-
liden, les gens du métier; atnbachts-man , un homme du
métier ou artisatniambachtS'gtlde, le collège des artisans^ etc.
Cnt le Casd ,— EM H6ir f u Catsd.
La châtellenie de Cassel, avec ses quatre villes, était régie
par une magistrature que Ton nommait la cour ou la noble oour
de Cassel (2) (Edel Hoffvan Cassel), qui résidait en cette
ville; mais ceci n'exista que postérieurement aux châtelains
justiciers de Cassel du XIII*. siècle, et après l'acquisition
que fit Jeanne de Flandre de cette châtellenie. Avant 1218, les
châtelains étaient chargés de la justice de ce territoire, comme
il vient d'être dit Après le troc fait par la comtesse avec
son connétable, Michel de Harnes et de Boulers, comme
nous le dirons plus loin, il s'établit à Cassel un siège souve-
rain , une cour, demeure des gouvernants de Flandre, ou des
officiers qui les représentaient, et qui étaient munis de pleins
ponvoirspour administrer judiciairement surtout la châtellenie
ou l'ambacht de Cassel; cette cour était toute féodale.
Ce titre de cour lui fut accordé par les souverains de
Flandre , parce que cette magistrature était composée d'un
grand nombre de gentilshommes. Elle consistait dans un bailli
et un haut-justicier, puis un nombre des principaux seigneurs
du pays, parnai lesquels se trouvaient des princes et l'évéque
de St. -Orner, à une époque.
Les conseillers étaient au nombre de douze , dont six de-
vaient être gentilshommes.
(1) Métier, tradaction françaîse impropre de Tanciea mot ambaehu
(S) Conr ou court, de corixccy ablatif de cortex^ cortège (Barbazan),
218 CONGRÈS ABCHÊOLOGIQUE DE FRANCE.
Lorsque la cbâlellenie de Gassel fut au pouvoir de la
France, les arrêtés de la cour de Gassel commençaient son*
▼ent, même do temps de Louis XYI^ comme il soit : « Bailly»
« nobles vassaux et hommes de fieCs de la cour, ville et châ<-
c tellcnie de Gassel» exerçant en vertu d'arrest de réunion de
< Sa Majesté au corps de ladite cbâtellenie, la charge ou of-
« ûce de tabellion : k tous ceux qui ces présentes lettres ver-
« ront, salut. Sçavoir faisons, etc. •
Nous traiterons ailleurs des actes officiels principaux qui
s'accomplirent dans cette administration judiciaire, à diverses
époques et particulièrement sous les princes de Bar, les sou-
verains de la Flandre^ les ducs de Bourgogne et les gouver-
neurs des Pays-Bas pour la nation espagnole, puis sous le
gouvernement français, à partir de la seconde moitié du
XVII*. siècle.
La cour de Gassel a existé pendant près de 600 ans. Gette
institution féodale, la châtellenie de Gassel et les vierschaeres
ou justices secondaires qui en dépendaient furent supprimées,
à la fin du siècle dernier, comme les seigneuries et tout ce
qui tenait à l'ancien régime. Louis XYI supprima les
vierschaeres en Mlk et plus tard, par la loi du k août 1789,
les privilèges féodaux et autres institutions de même nature
furent abolis: de sorte qu'il n*en reste plus de traces, sinon
dans les archives des grandes villes de Flandre, où Ton
pourra trouver des détails sur les épiers (spiekers), les
keure et les keurheers, les attributions des vierschaeres, les
droits des seigneurs, etc. ; tout cela mérite de sortir de Toubli.
SrigMirs et Dums et CiSBd.
On peut se demander à quelle époque le pays casselois , le
Gassel-Ambacht, fut ennobli du titre de châtellenie, et quels
étaient ses seigneurs et dames avant le XI", siècle. Quoique
nos recherches , sous ce rapport , n'aient pas eu un entier
XXTir. SB88I0H, A DUNKERQUE. 210
Miccès , nous pouvons être assuré que le» chtteUeiiies o«
seigoearies de premier ordre étaient d'abord des baDDières
de Fbndrc ; elles ont dû exister au moment oà la féodalité
prit naissance dans ce pays. Celle de Cassel , casiellania
Casleiana , date très-probablement de cette époque , et elle
fut donnée , sans doale, comme propriété par les souYerains
dn pays ^ des personnages marquants, en récompense de ser-
vices rendas et comme titre et apanage de noblesse héréditaire.
Cette cbâtellenie figure, dès le X*. siècle, dans beaucoup de
titres concernant le comté de Flandre ; elle fut d*abord assez
circonscrite sous les seigneurs primitifs de Cassel , mais elle
s'étendit plus tard an loin ; sa juridiction comprenait un
territoire immense, que l'on pouvait égaler ^ celui de la
cbâtdlenie de Lille; elle s'étendait d'£staires jusqu'à Watten,
et du midi au nord de la Lys à l'Yser :
Territarium Casletanum in langum se protendù a
tfinariaco usqus Watanum^ et nobilissimam Flandria par-
iicnem campleetitur (Sanderus).
Sous Robert-le-Frison , 10*. comte de Flandre, à la fin
du XI'. siècle, les seigneurs de Cassel étaient des de Beth;
l'un d'eux , qui pour nous est le point de départ connu des
seigneurs de Cassel, avait nom Robert ou Gérold de Bett (1) ;
il était général de l'armée du Prétendant (2) lors de la
fameuse bataille du val de Cassel de 1071 , où il fut tué.
Sa fille , Cunégonde de Bett ou Betb , devenue depuis
dame de Cassel , épousa un sire de Hanies ou Hamis , du
pays d'Escrebieux , aux frontières de l'Artois ; il portail le
nom de Michel ou Michiel , comme beaucoup de ses descen-
dants , qui héritèrent tour à tour de la châtellenie ou de la
(I) Mannserit 19&, 6& , de la bibliotlièque royale de Belgi<|iie.
(S) Le «raad Dictionnaire de la nobteise (Paris, 1771 ) dit Geroiff
de Bett, général du comte Robert-le-Frison.
220 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
seignearie de Gassel , et qa*ils possédèrent pendant plus d'un
siècle ; plusieurs se distinguèrent aux guerres des croisades.
L'an de ces de Hames , Michel de Boulers , qui était
déjà maître de cette seigneurie en 120&9 et qui, comme
quelques-uns de ses prédécesseurs, était connétable de
Flandre (constabularius), céda la châieHeniede Gassel, comme
propriété personnelle, à Jeanne, comtesse de Flandre, par
contrat d'échange en 1218. Ce qui regarde ce traité est fort
curieux (1). Nous aurons soin de le faire connaître.
Jeanne de Gonstanlinople, la bonne comtesse, étant morte
sans postérité, cette châtellenie avec ses autres propriétés de
Flandre passa entre les mains dé sa sœur Marguerite , en
12/i4. Guy de Oampierre, second fils du deuxième mariage
de la comtesse Marguerite, posséda à son tour, vers 1280,
cet héritage qui passa au comte Robert de Béthune en 1305,
à l'exception de la châtellenie de Bailleul, que des enfants
du second lit du comte Guy possédèrent quelque temps (1296).
Le comte Robert de Béthune institua seigneur des chfttelle-
nies de la Flandre la plus occidenule son fils cadet , Robert,
par acte de partage passé le 2 juin 1320, mais qui ne reçut
d'effet qu'en 132? selon de Lespinoy ; et ce Robert, frère de
Louis de Nevers et de Réthel, fut par ce fait nommé Robert
de Cassel : en effet, Gassel était, de son apanage, la principale
châtellenie ou seigneurie de ces contrées et le centre de toutes,
comme leur chef-lieu de juridiction et de protection ; la
beauté de son site aussi, d'où l'on plane sur cette riche
Flandre occidentale sans que rien ne vienne arrêter la Tue,
lui méritait bien cette préférence. Il y a plus, à partir de ce
moment, le partage de Robert prit le nom de Flandre-Gassel.
Ge titre de seigneur de Gassel, les descendants de Robert,
(4) Jon ay vendu et euangîe,». toutes U$ Justices et toute les
sereins, à la castelleni éevandite,., en tous pourtis^ qui issir et eschair
y poent, ete.
XXVIl*. SESSION, A OUNKERQDE. 221
fils dtt comte Robert de Béthune, le conservèrent toojoara,
ils s'en enorgueillirent et s'en servirent (souvent à l'eiclusion
des titres de leurs autres seigneuries voisines), dans leurs
écrits et édits et même dans leurs testaments, comme on
peut le voir dans ceux surtout de Robert de Cassel, de Jeanne
de Bretagne , femme de ce prince, en 1321 , et aux années
suivantes lors de son veuvage. De même, ce titre se trouve
dans les actes de la comtesse Yolande , leur fille , la célèbre
dame de Cassel dont les archives de Lille conservent aussi
tant d'écrits et de notes historiques d'un haut intérêt; car
cette Yolande, femme de Henri IV, comte de Bar en 13/iO,
fut 63 ans dame de Cassel et des seigneuries voisines ( Jean,
son frère, étant mort jeune); elle y résidait parfois et souvent
à son castel de Nieppe, à la Mot(e>au-Bois, près de là, et elle y
mourut très-âgée (1). Sa vie si intéressante sera publiée par
nous avec un sommaire historique sur les seigneurs et dames
de Cassel qui la précédèrent, et sur ceux qui .lui succédèrent.
Après Yolande de Flandre, son fils Robert, duc de Bar, qui fut
seigneur de Cassel dès 1396, et sa femme, la princesse Marie
de France, fille du roi Jean*le-Bon et sœur de Charles Y, dit
le Sage , s'intitulèrent souvent seigneur et dame de Cassel ;
même dans le testament de Marie de 1&02 (peu de temps
avant sa mort, survenue en octobre 1/iO/i, elle s'intitula ainsi).
Voici le commencement de son testament: « Au nom du
(1) On a été long-temps à savoir si Yolande était morte à Nieppe, parce
que des auteurs, tels que Dom Calmet, avaient dit (par corruption) Metz.
Noos parla8:ionsavec le savant M. Cartier des doutes à cet égard, quand
une lettre , trouvée par nous aux arcliives , des proviseur$ et du twn
curé de Morbecque proclie du ch&teau de Nieppe , nous en a donné
Tassurance : il y réclame des aumônes pour ses pauvres du duc de Bar,
fils d^Yolande , parce qu'il avait assisté cette comtesse dans ses derniers
' moments. La Molte-au-Bois était dépendante de sa paroisse : Yolande
•mourut donc vert 1896 danê son castet de Nùppe*
222 COKGBÈS ARCHÊOLOGJQDB DE FRANGE.
« Père, da Fils el du Saint-Esprit, Aoien. Nous, Marie, fille
« du roi de France, duchesse de Bar, dame de Cassel, regar-
• dons el considérons qui n*est chose plus certaine que h
c mort et ne moins certaine de sçavoir Feure ne Tavenae
c d*iceHe : pour ce vouions que l*eure de la mort quand elle
« nous viendra, nous trove porvesae et advisée, comme
« bonne GUe de Sainte Eglise doibt estre, etc^ »
Henry, le fils aîné de Robert et de Marie, étant mort avant
eux en 1397, en revenant de combattre, en Hongrie,
l*impie sarrazin Bajazet , un autre de leurs fiis succéda m
duché de Bar en 1/^11 ; il fat par conséqueni en grande partie
héritier des propriétés de Flandre de sa grand'mère Yolande»
et particulièrement de la seigneurie de Cassel ; mais il mourut
bientôt sans hoirs, ayant été tué (à côté du roi de France ,
Charles VI , son cousin germain) à la fameuse bataille d*Aun-
court , en 1615. Alors le cardinal Louis de Bar s'empara du
duché et des autres domaines , et il fut seigneur de Cassel
pendant 15 ans, au détriment de Robert, fils de son frère
aine, Henry d'Oisy ; mais, par son testament fait peu de temps
avant sa mort, et dans lequel ce prélat, duc de Bar, s'intitule
seigneur de Cassel , dominus Cassellensis , il répara en
partie cette injustice , en laissant à Jeanne de Bar , comtesse
de Marie, la petite-fille de son frère, Henry d'Oisy, la sei-
gneurie et domaines de Cassel et du bois de Nieppe , situés
dans ba châtellenic: il dit, dans ce testament de USO : < Ilem
« damus et concedimus charissims nepoti nostrae Johannae
« comitissae de Marie, in recompensationem juris, etc.,
« castra et dominia nostra de Cassel et de Bosco de Nieppe
f cum suis pertinentibus, etc. • En même temps, le cardinal
donna à son petit-neveu , René d'Anjou, le duché de Bar;
celui-ci était fils de sa sœur aînée, Yolande, reine d'Arragon.
Disons en passant que le père de Jeanne, Robert de Bar,
comte de Marie et de Soissons , avait reçu antérieurement
XXTIl^ SESSION, A DUNKERQUE. 223
60 dooatioo, do doc Robert de Bar, son aieol, Donkerque«
Boorboorg, Graveiioes, eta , comme compensation des
perles qu'il sabit poor la préféreoce accordée à son oncle
Édooard » à qui , pour certains molib trop ioogâ i expliquer
ici , le duché avait été donné du vivant du duc Robert et de
Marie de France. Il résulte de tout cela qu'enfin Jeanne de
Marie, femme , en 1635 , du connétable de France Louis de
Luxembourg , châtelain de Lille (1), fut dame de Cassel en
même temps que dame de Dunkerque, de Bourbourg et
antres lieux voisins de l'ancieo partage de Flaodre.
Cassel était donc destiné à passer aux Bourbons » par Marie
de Luxembourg et de Vendôme^ fille de la comtesse Jeanne ,
et cette châtelleoie aurait pu être (comme le fut si honora-
blement Dunkerque } domaine privé des rois de France , tels
que Louis XIII et Louis XIY, par Antoine de Bourbon-
Vendôme^ roi de Navarre, père de Henri lY, aussi seigneur de
Dunkerque ; mais une circonstance curieuse a été la cause
que Casse! fut séparé des propriétés héréditaires de la braoche
aînée de Bar , appartenant à Jeanne. Cette comtesse remit
obligeamment cette châltllenie, en 4637 , à titre d'échange»
à son petit-cousin René d'Anjou , devenu duc de Bar et roi
de Sicile : celui-ci devant donner Cassel , forcément pow
ainsi dire , à Philippe-le-Bon , duc de Bourgogne et comte
de Flaodre. C'est ce qui explique pourquoi ce pays passa plus
tard , en 1677 , par Marie de Bourgogne , fille de Charles»
le-Téméraire , à l'Autriche, puisa l'Espagne, contrairement
à la partie territoriale du partage de Robert de Cassel , située
à son côté le plus septentrionaL René d'Anjou, roi de Naples»
de Sicile, de Jérusalem* â*Arragon» de Valence, de Maiorque»
doc de Bar , de Lorraine et comte de Provence , fut donc
(1) Cécaplté depolt, on le sait, en place de Grève pour raisons
poUUquet.
22& CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
qaelqae temps seignear de Cassel. Oui , ce bon roi , ce
prince modèle des chevaliers et aussi du sang de saint Louis ,
posséda les domaines de Cassel à partir de i/i36 (1&37 ,
nouveau style ) ; et nous pouvons avancer avec preuves qu'il
fut seigneur de Cassel pendant près de neuf ans.
Il serait peut-être utile de dire ici , en quelques mots »
Messieurs, comment et pourquoi cela se fit Comme nos
nombreuses recherches nous ont mis à même de connaître
jusqu'aux détails des notions concernant les moins anciens
seigneurs et dames de Cassel , qu'il nous soit permis d'en
résumer quelques-unes « pour ce qui regarde René , dernier
seigneur de Cassel , de la maison de Bar , après qu'elle l'eut
possédé pins d'un siècle.
L'histoire dit assez comment René d'Anjou , qui avait
épousé Isabelle de Lorraine, eut à disputer, dès iliZi^
contre Antoine de Yaudemont , le duché de Lorraine qu'il
tenait de son beau-père Charles. René fut vaincu à la bataille
de Bulegneville, le 2 juillet i/iSl, et amené prisonnière
Dijon, par ordre de Philippe-le-Bon qui était venu en aide
au prétendant de Yaudemont. Comme Philippe-Ie-Bon pos-
sédait déjà la châtellenie de Bergues do partage de Flandre ,
que son aïeul Philippe-le-Hardi avait obtenue» en partie par
arrangement et en partie par force , de la comtesse Yolande »
ce duc avait naturellement l'intention de voir rentrer aussi
dans la Flandre la vaste châtellenie de Cassel , qui , placée
entre la Lys , i'Aa , l'Ysser et l'Yper , se trouvait enclavée
dans ce comté et pouvait servir de barrière à l'Artois. Dès
1432 , Philippe posa donc pour condition de la mise en
liberté Unt sollicitée de René , renfermé dans la tour dite de
Bar , à Dijon , qu'outre la rançon énorme en argent (ung
million de salus sans qu'il ne lui fut permis d'en rabattre
un denier (sic)) , ce roi, son très^her cousin^ renonçât
è tout ce qu'il pût prétendre en la terre de Cassel , le bois
iXYlt*. SESSION » A DUNKEKQUE. 225
de Nieppe et autres terres de Flandre (1) , tant à cause de
son duché de Bar , qu'à cause de la succession de M"^. de
Sainct-Pol et de »!•"•. de Marie.
Cependant , chose étrange ! Cassel n'appartenait pas alors
au duc René , puisque Jeanne de Marie en avait hérité. Le
duc de Bourgogne supposait-il que René, son prisonnier,
l'obtiendrait de sa parente, qui alors n'était pas encore mariée,
ou bien ignorait-il les clauses du testament du cardinal
.liOuis? L'histoire est muette à cet égard Dom Galraet lui-
même n'en parle pas. Quoi qu'il en soit, après bien des pour-
parlers , des démarches et des négociations , en i&37 et non
en 4/^33, comme on l'a dit, Philippe de Bourgogne consentit
à un traité définitif (2) et il reçut la satisfaction demandée ^
c'est-à-dire que René put lui céder la châtellenie de Cassel ;
car ce roi, s'étant entendu avec sa parente Jeanne de Marie,
et ayant échangé avec elle la seigneurie de Cassel contre
d'autres biens patrimoniaux, devint possesseur de ce domaine;
il en disposa donc en faveur du duc Philippe-le-Bon, le 25 de
mars \kll (nouveau style) ; un traité (3) ou contrat fut passé à
cet effet entre Jeanne et René, du consentement de Louis
de Luxembourg (depuis un an, mari de la comtesse), le il
février ihll (nouveau style). René obtint liberté entière : on
trouve dans les Heures manuscrites de ce roi la note suivante
de sa main : «Le 11 février 1&36 (ancien style, Pâques étant
encore alors le premier jour du calendrier) Monseigneur de
(i) Mg'. de Bourgogne demande à M. de Bar : « i«. quMI li qnicte
toutœ quMl prétend et pourroit avoir en la comté de Casselle et autres
oomiés de Flandre ( Dom Calmel, t. IV, Preuves du t III , p. 221 ).
(2) Œuvres complètes de René^ par le comte de Quatrebarbes , An-
nales de Boudigné, Proissart, E. Pasquier, Villaret, Philippe de Com-
mines, Bodin [HisU de f Anjou), de VlUeneuTe-Bargemont, Godart-
Faultrler, Monstrelet, Dom Planches, etc.
(8) Après bien des recherches dans TAnjou et le Barrois, nous arons
trouvé ce traité h Nancy : il venait des aixUives du château de La Fère«
15
226 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Bourgogne quitte sa foy au roi René en Lysie en Flandre •: il
était alors renfermé au château des ducs à Lille et âgé seule*
nient de 28 ans. Philippe a?ait signé le traité à Bruxelles le
28 janvier U37; le duc de Bourbon et le chancelier de
France avaient traité de sa liberté, et le roi de France loi-
même s'était mêlé de cette affaire.
Le roi René, est-il dit dans de Barante, céda tons les
droits qu*il possédait sur la seigneurie de Cassel. Nous avons
copie de l'acte , très-long , concernant cet abandon. 11 existe ^
aux archives de Flandre , à Lille : il est daté du U février
i^36 (ancien style) ; c'est un original en parchemin scellé;
sur le repli , on lit : Par le roi , De Castillione.
Comment comprendre, après cet acte, que René ait con-
servé Cassel jusqu'en 16^5? Ceci eut cependant lieu. Il est
prouvé que, postérieurement à 1^37, ce malheureux et
loyal roi de Jérusalem fut obligé de mettre ses terres de
Cassel et autres de Flandre en gage , pour payer des dettes
d'honneur contractées à cause de sa grande générosité que
l'histoire relate. D'un autre côté, nous voyons le passage
suivant dans des lettres de Philippe» datées de Lez Gravelines,
25 juin 1^36 (1637, nouveau style) , qui décide en faveur des
Casselois la question posée par eux et ceux de Bailieul, savoir
lesquels devaient être à la tête dans les armées et ost de
Flandre : i Sçavoir faisons : Considérans que notre ville et
« châtellenie de Cassel où les comtes de Flandre ont souvent
« tenu leur demeure et les aulcuns y eslen leur sépulture,
« et pour certaines autres considérations qui nous mouvent,
• avons aujourd'hui dit, ordonné et appointé, etc. (1). i
Il y a dans ce mélange de dates une obscurité que nous
ne sommes pas encore parvenu à débrouiller complètement.
La date du contrat passé entre René et Jeanne, postérieure
(4) Voir notre Topographie de Canet, p. 38 et 30.
XXm: SESSION , a BUNKElMQnB. ?27
9i fa mise en liberté do roi de Sicfle ( 25 mars), est un autre
SDJet d'éConnemeAt
I^Quoi qu'il en soit, les négociations de paix de Ghtions en
Champagne, de 1&45, entre la Bourgogne et fa Franee (où
inrent fnctes moolt belles joostes), et le traité qni y fot passé,
k 6 jniUel même année (1), entre la duchesse de Bourgogne
munie des pleins pouvoirs de son mari et le roi René, en
présence et par l'intermédiaire de Charles VII, beau- frère et
ami reconnaissant de René, prouvent jusqu'à Tévidence que
celui-ci était encore possesseur de Gassel à cette époque.
Comment expliquer ce fait? Nous avons vu quelque part (2)
qu'une clause oubliée dans le traité de février 1337, juste-
ment celle concernant le domaine de Cassel, avait laissé à René
le droit de garder cette châlellenie. De Vilieneuve-Bargemont
dit, lui, que plusieurs articles n*y étaient que provisoires.
A Châlons, René, dnc de Bar, quitta définitivement et à
perpétuité ce domaine seigneurial ou le val de Cassel (Mons-
treiet), mais avec l'avanlage de la remise do reste de sa
rançon qu'il n'avait pas encore entièrement soldée, « parce
qu'il n'avait poinct argent assez t , et qu'il dut à Isabelle de
Portugal qui tâcha d'effacer , par cette générosité , la honte
de l'excessive rigueur de son mari.
Le duc de Bourgogne ratifia ce traité, par sa lettre de Mid-
delbourg (2B octobre l^^i5). Il y a dans cette pièce offi-
cielle un passage qui contraste ângolièrement avec fa con-
duite d'exaction et d'aversion de Philippe envers le bon René.
Il y est dit : f Voulons et désirons complaire à mondit sieur
c le roy, en faveur aussi et pour l'amour que nous avons
« andict roy de Sicile, considérans la proximité de lignage
« entre lui et nous, etc., avons remises et rendues quittes
(i) Cbambre des comptes de Dijon.
(%) Noos pensons que e^est dans le Dku univtrsel de France, de
1726, de Tabbé des Thuillerics.
228 CONGRÈS ARGHÉOiOGIQUE DE FRANGE.
c à Dostre dît seigneur et consio, etc. t En s'appropriant
le territoire de Cassel et la forêt de Nieppe avec son château
de la Motte-au-Bois, la femme du duc de Bourgogne, Isa-
belle ou Isabeau, ne se doutait pas qu'elle s'y retirerait et
s*y enfermerait peu après (1/^57), étant veuve et ennuyée des
embarras dû monde et de la cour. Sanderus a conservé ce
souvenir du XV*. siècle avec ceux du bien qu'elle y ût : par
sa sage sollicitude, elle fil faire des réparations aux rivières et
par sa fervente charité, elle y fonda divers établissements im-
portants et des legs, môme encore à la date de 1A85.
Mous savons que la troisième femme du duc Philippe fui
la mère de Charles-le-Téméraire. Qu'il nous soit permis de
signaler ici, pour en finir, une curieuse coïncidence : ce dernier
comte de Flandre de la première maison a été défait et tué,
on le sait, près de Nancy, en ilill ; mais ce fut le fils du roi
René, René II, duc de Lorraine, qui le vainquit du vivant
de son père ( mort en iliSQ) si injustement persécuté par
Philippe. N'est-ce pas là une vengeance singulière et provi-
dentielle à signaler?
11 est inutile de dire comment Cassel passa, avec toutes les
Flandres, à l'Autriche et de là à l'Espagne par Marie, fille de
Gharles-le-Téméraire, et Maximilien, et parleurs descendants
à partir du roi Philippe P'. De même, nous n'avons pas be-
soin de mentionner les gouverneurs des Pays-Bas et par
conséquent de Cassel, aux XV»., XVP. et XVÏI*. siècles.
Qu'il nous suffise de rappeler ici que les rois d'Espagne se
regardaient comme seigneurs de Cassel. Albert, époux d'Isa-
belle , infante d'Espagne , gouverneur des Pays-Bas , dans
son édit de 1610 (1) concernant la cour de Cassel qu'il
réorganisa, appelle la châtellenie de Cassel, notre seigneurie,
(i) Nous coDseiTODS une copie très^ndenne de cette pièce adminis-
Irolive dalée de Gaiid. Elle r^gle le personnel de la noble cour de
Casse), ainsi que ses droils adminislralift et judiciaires.
• XXVn*. SESSION 5 A DCNKBRQUE. 2Î9
Nous termiuoos ce long article en disant que, lorsqu'il n'y
eut plus de seigneurs particuliers de Cassel, c'est-à-dire à
partir de l'époque où la châtellenie appartint de nouveau à la
Flandre après René d'Anjou, puis à celle où ce pays fut
réuni à la France, les seigneurs fonciers de cette localité
furent remplacés par des gouverneurs ou administrateurs
spéciaux, nommés par les souverains et désignés sous le nom
de grands-baillis, dont la charge était héréditaire ; tels furent
les de Home , les de Montmorency et les de Vignacouit.
Sanderus en cite beaucoup, en même temps qu'il donne les
noms des pr^r/êcrf de Cassel des temps antérieurs. Nous nous
en occuperons ailleurs.
Vous venez de visiter le Mont-Gassel, Messieurs, et vous en
avez contemplé l'admirable vue, vraiment unique en Europe;
car l'horizon de la vaste plaine qui l'entoure a 125 lieues
d'étendue , et du haut de ce mont on découvre souvent , au
même moment, de 20 à 30 villes de guerre selon les temps.
De l'antique terrasse du château-fort , castellum, vous avez
vu la mer et ses dunes, peut-être même ses vaisseaux ^ et
aussi les côtes d'Angleterre, vers Douvres, au-delà du Pas-de-
Calais; quelques-uns d'entre vous, arrivés d'hier^ ont pu y
contempler le lever du soleil parfois vraiment magnlGque à
Cassel. Vous avez pu par la pensée , très-honorés confrères ,
y tracer les limites des peuplades anciennes des environs,
puis les frontières de la Belgique occidentale , celles de la
province d'Artois d'autrefois, et d'une partie de la Picardie ;
vous avez pu remarquer , du château ( nom ordinaire de la
terrasse) , la ligne de séparation entre la Flandre française ,
au-delà de la Lys, et celle dite en d'autres temps Flandre
maritime ou flamingante , comprenant le partage de Robert de
Cassel au XIV'. siècle. Tout ce que vous venez de voir, avec
une grande satisfaction, Messieurs, d'autres l'ont examiné
avec non moins d'admiration avant vous ; bien des person-
330 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE PBAKCE.
nages célèbres ont visité aussi desyeox cette riche étendoe de
pays, cette plaine historiqae, théâtre de tant de faits guerriers,
aax temps très-recuiés , au moyen-âge et à des époques en-
core récentes; le sort de la Flandre et de la France y a tour
à tour été décidé.
Des souverains illustres, de temps déjà loin de nous, tels
que Ghariemagne, Philippe-Auguste, Charles-Quint, l'ar-
chiduc Albert et l'infante Isabelle n'ont pas dédaigné de con-
templer ce panorama. ;Des princes et des rois modernes y sont
venus aussi. Le dirai-je, Messieurs: Napoléon lui-même est
venu contempler la vue de Cassel , au 17 messidor de Tan II
(juin 1803 ] , lorsqu'il était premier consul ; il n'a pas hé-
sité à descendre de voiture pour aller sur la terrasse de
Cassel, malgré un temps de pluie; il en a foulé le sol et il
y a joui de même de ce beau specude qui offre tant de
sujets de méditation , même aux très-grands de ce monde.
Puissiez-vous , Messieurs, emporter d'ici , de ce beau pays
trop peu connu, un souvenir gracieux et durable! Qu'il
soit pour vous , comme il l'est à jamais pour nous , l'an-
qulus terrarum ridens d'Horace.
Adieu , savants et patriotiques collaborateurs ; qu'il vous
soit encore accordé beaucoup d'heureux jours et de bien
délicieuses heures de travail! Quant à nous, nous n'avons
plus qu'un but, qu'un désir, c'est de pouvoir achever ce qui
a été entrepris avec âme sur cette localité chère. Vous
nous avez fortifié, encouragé dans cette résolution. Messieurs;
et d'ailleurs le cri le plus chaleureux et le plus tendre du
cœur n'est-il pas toujours pour nous : Patrie et langue ma--
(ente/ltf/ VAOBRLAND EM MOEDERTAELl
SI. de Caumont adresse à M. De Smyttere les remercî-
ments du Congrès et le félicite de s'être livré à l'étude ap-
profondie de l'histoire de Cassel. Passant ensuite à quelques
considérations sur la topographie de cette ville , sous la do-
xxYnr. SESSION , a dvnkerque. 231
mioatioD romaine , il s'étoone qu'oo n'ait pas découvert, sar
le penchant de la montagne de Cassel, des restes de construc-
tions romaines. Il fait remarquer que la partie la plus riche
d'une population , ce n'est pas la garnison , et que les con-
structions de plaisance , les théâtres , les thermes s'élevaient
en dehors et tout autour des forts romains. Dans beaucoup
de villes, ce n'est pas dans le castrum, mais au-dessous et
non dans l'enceinte du château, que des découvertes de grands
édifices ont été faites. Il est di£Bcile de croire qu'il n'y ait
pas eu de théâtre à Cassel : de moindres lieux d'occupation
en ont eu. Â-t-on , ajoute-t-ii , étudié les pentes , les a-t-on
sondées?
M. le Maire de Cassel répond que , grâce à la généreuse
subvention de la Société française d'archéologie , des sondages
seront faits prochainement , et il espère que l'opinion de
M. de Caumont sera ainsi confirmée.
M. le secrétaire-général Cousin donne des renseignements
sur des découvertes faites, sur la pente de la montagne de
Cassel , dans une carrière située à quelques pas de la grande
route qui conduit à la station du chemin de fer. Le sieur
Moisson , entrepreneur , demeurant en cette ville , lui a dit
qu'à l'époque où il a extrait de cette carrière du sable pour
l'établissement du chemin de fer ', dont l'ouverture date de
18/i8 , il y a trouvé , à une prorondeur de 5 à 6 mètres ,
dnq à six cents tasses ou soucoupes dont la couleur était
rouge et, en outre, d'autres objets parmi lesquels il a cité des
lampes, statuettes, et une vingtaine de vases en terre blanche.
M. Moisson a ajouté qu'il avait vendu une grande partie
de ces objets , et qu'il se rappelait avoir obtenu 25 fr. pour
une soucoupe portant le nom d'un potier romain. Voilà le
fait, tel qu'il a été exposé; et, en l'admettant comme vrai , il
serait bon de rechercher ce qu'on pourrait en conclure.
Y a-t-il eu là un établissement de céramique , ou y a-t-on
232 CONGRÈS AHGHÉOLOGIQUE DE FBANCE.
caché ces divers objets pour les soustraire à la destnictioa
en temps de guerre, on enfin doit-on y voir tonte auUre chose ?
II appelle l'attention sur cette question. La discussion étant
ouverte , on demande qu'on aille chercher une des sou-
coupes conservées chez le sieur Moisson : cette soucoupe est
apportée, et M. de Gaumont, après l'avoir examinée , déclare
qu'elle lui paraît de l'époque romaine.
M. TVykeham-Aiarlin demande à présenter des observations
sur le résultat de l'examen auquel on s'est livré le matin ,
à l'endroit des fouilles. Ce n'est pas la première fois qu'il vi-
site des murs romains : il en a vu des restes à Lymne (Le^
mannis ) , h Richborough ( Rutupia ) , à Lincoln , et à
Douvres (Dubris), et tout lui prouve que le grand peuple
suivait des règles invariables dans ses constructions. Il a re-
marqué qu'on plaçait d'abord deux ou trois cordons de bri-
ques, puis huit à neuf assises de pierres, et ainsi successi-
vement briques et pierres. Il a observé, en outre, que dans le
ciment se trouvaient toujours mélangées des briques en
poudre. Ces observations, que rien n'est venu jusqu'ici con-
tredire, ne lui laissent aucun doute que les pans de murs
exhumés par les fouilles du château de Cassel ne soient de
l'époque romaine : aussi prlera*t-il son savant ami, M. Roach
Smith , de les venir voir.
M. le Président remercie M. TVykeham-llilartin de ces ren-
seignements et donne la parole à M. H. de La Plane, qui ex-
prime le vœu qu'une promenade historique soit établie sur la
terrasse du château de Cassel , en commémoration des sou-
venirs de la grande époque romaine ; il demande , en outre ,
que AI. le Maire de Cassel veuille bien faire transporter dans
le musée un fût de colonne placé au coin d'une rue de Cassel.
M. le Maire de Cassel promet de faire tout ce qui dépendra
de lui pour réaliser les vues de M. de La Plane.
M. Gérard, sous-préfet de l'arrondissement deDunkerqne,
ZXTU*. SESSION» A DUITKEBQUE. 2S3
ajoale qac le vœo relatif à rélablissement d'une promenade
' historique devrait être l'objet d'une demande au Conseil
d'arrondissement et au Conseil général , et qu'on ferait bien
de l'adresser ensuite à la Ville et de recourir aux souscrip-
tions particulières.
M. de Canmont applaudit k cette généreuse proposition et
annonce que la Société française d'archéologie , bien qu'elle
ait déjà consacré 200 fr. aui fouilles de Cassel , accordera
encore 300 fr. pour la restauration de l'ancien hôtd-de-
ville. Il espère que l'exemple de cette Société ne sera pas sans
profit pour l'avancement des restaurations archéologiques.
* M. de La Plane se lève et dit qu'il croit pouvoir offrir ,
pour la promenade historique ,200 fr. an nom de la Société
des Antiquaires de la Morinie dont il est le secrétaire-généraL
M. Louis De Baecker demande la parole pour s'associer au
vœu de M. de La Plane , mais il propose un amendement :
il est bon , dit-il , de rappeler le passé , mais c'est le théâtre
même des événements qui doit le rappeler : qu'on laisse donc
au lien de sa découverte le fût de colonne dont M. de La
Plane demande la translation au musée de la ville. C'est au
cœur et à l'esprit que l'histoire doit parler, et ce n'est pas
au mnsée que l'on doit aller pour apprendre que dans une
certaine rue s'élevait, au XII*. siècle, une célèbre collégiale,
celle de St. -Pierre.
Cette observation est repoussée par M. de La Plane , qui
ne Toit pas Futilité de laisser dans une rue un intéressant
chapiteau qui s'y dégraderait , tandis qu'il serait conservé à
jamais dans le musée.
M. le capiuine Cox dit qu'en Angleterre il est d'usage
de placer sur le bureau les vases , les monnaies et autres
objets antiques qui ont été découverts récemment et qui peu-
vent fournir matière à discussion : c'est une petite exhibition
momentanée qui est intéressante pour tous les membres du
Congrès.
2Sft CONGRÈS ABGHÉOLOGIQCB DE FBANGE.
La parole est donnée à M. Garlier , qui lit un travail sor
la 16*. question du programme , ainsi conçue :
Ne convient-il pas d'établir, sur chacun des champs de
bataille de la Flandre maritime, un monument commémo-
ratift une colonne, un cippe, une pyramide f
M. Garlier parle de diiïérentes batailles qui ont en lieu dans
la Flandre maritime, en disant qu'elles ont été gagnées tantôt
par les Flamands , tantôt par les Espagnols , tantôt par les
Français , et il présente des considérations de nature à faire
résoudre négativement la question posée : il dit notamment
que, sous Timpulsion de fraternité universelle et dans les
dispositions pacifiques où tous les peuples européens semblent
heureux de se laisser entraîner aujourd'hui , il est de notre
devoir de repousser toute manifestation tendant à perpétuer
les sentiments d'antagonisme des époques de guerre.
M. le docteur De Smyttere fait remarquer que la question a
pour but de demander non un monument de victoire, mais une
simple pierre de souvenir : elle rappellerait que, s'il fautadmii^er
les vainqueurs , on doit aussi pleurer et prier pour les morts.
M. fiarufiS fait observer qu'il y a , au XIX*. siècle , un
monument plus impérissable que le marbre : rimprimcrie.
C'est à l'histoire seule , dit-il , qu'il appartient de perpétuer
le souvenir des batailles.
M. de Gaumont ne partage pas l'opinion des préopinants.
Les monuments élevés sur place, dit-il, ont un but particulier,
celui d'indiquer le lieu même où ces événements se sont
passés. Or , cette détermination géographique absolue n'est
pas inutile. La Société française d'archéologie a toujours en-
couragé ce qu'on a fait dans ce but.
La parole est ensuite à M. l'abbé Bloeme, membre corres-
pondant de la Société dunkerquoise , qui lit une traduction
qu'il a faite de vers latins composés en l'honneur de Cassel,
sa ville natale. M. l'abbé Bloeme s'exprime ainsi :
XZYIT, SESSION, A DORKEBQDE. 935
Un persoBoage bienveillant ni*oflnt an joar un volnme ,
en me disant : Je sais qoels liens affectueux vons attachent à
« la ville de Caaael : prenez ce livre » vous y trouverez des
« choses qui auront pour vous de Tatlrait. •
Ce livre. Messieurs, était intitulé : Topographie kisio^
rique , physique , statistit/ue et médicale de la ville et des
emrirons de Cassel, par M. De Smyitere, et dédié par l'auteur
à son pays naul , sous cette de? ise des Tristes d'Ovide :
Pios est pabîae facta referre labor :
Narrer les choses de la patrie, c'est un pieux labeur.
L'auteur voudra bien me permettre de sourire à la char-
mante idée qu*il a eue de mettre en tête de son livre un
éloge de la ville de Gassel :
ELOGIUlf GÂSLETI t ÉLOGE DE GASSEL
1732. I 1860.
Alpei Flandromm, oœlo conlerminus Aon
Et fons Castalils qui salit uber aqufs ,
M osaram myste Pbœbique patrisque Lyci
Orgia ; templorum culmina digna Deo,
CoDsedisse simul Casieii in monte videotur :
Vallibus insedit Cbloris et aima Gères.
Pindom alibi qoeras et inaula nomina Tempe.
Quin libi Gasletum verius ilie dabïL
Et M artis dabit ille viros, Yeneresqne puellas
Vestalesque dabit sacrificosque Numas.
Si oondenda forent veterum nova régna Quiritum ,
Hanc etiam montera cingere Roma queaL
Cet Elogittm Casleti porte le millésime dix-sept cent
trente-deux (1732). Il est signé : Yrientius.
C'est une belle citation , dont M. De Smyttere orne son
livre. Cette citation témoigne de son bon goûL
En lisant cette petite poésie , je subis le charme de la
236 CONGBÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
diction* J'admirai sa belle et limpide latinité. Je fos carienx
d*être un peu mieux renseigné touchant cet auteur.
L'un de vos plus zélés collaborateurs me procura cette
jouissance. Je m'adressai à M. L. De Baecker; j'en reçus
l'officieuse note suivante :
c Le poète sur lequel M. Bloeme me fait l'honneur de me
« demander des renseignements est un poète flamand, nommé
ff Madmilien de Yriendt II a écrit de petits poèmes sur
« toutes les villes des anciens Pays-Bas ; on les trouve épar-
ff pillés dans le grand ouvrage de Sandcrus.
« Si M. Bloeme désire avoir des détails biographiques sur
« cet écrivain , il les trouvera dans la Bibliotheca belgica de
ff Foppens et dans les Mémoires pour servir à V histoire litté'
« raire des Pays-Bas, par Paquot Je n'ai pas en ce mo-
« ment les volâmes sous la main, et je regrette de ne pouvoir
« les communiquer à M. Bloeme... »
Je fais ici mémoire de cette note parce que, plus heureux
que moi, Messieurs, plusieurs d'entre vous ont ces ouvrages
sous la main.
Le petit poème latin ne contient que douze vers. Eh bien !
dans ce cadre rétréci, l'auteur est assez adroit pour faire
passer sous nos yeux une suite d'agréables tableaux , de dé-
tails gracieux, une énnmération de choses aimablement pen-
sées, très-poétiquement exprimées; et tout cela se trouve
couronné, de la façon la plus natarclle, par une fine et
adroite louange à l'adresse de la noble cour de Cassel. Il tou-
chait ainsi les fibres de gloire et d'amour des Casselois.
Chacun était heureux de la part versée par l'agréable Mase.
Yrientius on de Vriendt appelle la montagne les Alpes des
Flandres :
Alpes Flandrorum.
Il nous y découvre la fontaine de la nymphe Castelis. Les
XXvn*. SESSION, A DUNKERQUE. 237
amis des Muses peoveot s*y désaltérer; Apollon près d'elle a
fixé son séjour.
Et rpns Gastaliis qui salît uber aquts.
Bacchns aime aussi cette fontaine , car il transforme ses
eaux en vin du pays (la bière s'entend), et si ce n'est un
rouge bord, c'est le verre de bière à la main que Bacchus in-
vite les buveurs à la gaîté.
La vue du poète se repose avec complaisance sur les édi-
fices sacrés établis sur la montagne. Autrefois, on le sait, à
ceux encore existants s'ajoutait la collégiale de St -Pierre,
dont vous avez , ce matin , étudié les ruines assises sur le
plateau qui domine toute la contrée. On se fait une idée de
l'imposant aspect que devait avoir cette cime ainsi cou-
ronnée :
Templorum culmina digna Deo
GoDsedisse nmul Gasleti in monte videntur.
Hélas I des niveleurs ont passé là, et ce noble édifice a dis-
paru!!!
De la crête de la montagne, le poète nous invite à pro-
mener nos regards sur le vaste panorama qui se déroule sous
nos pieds^ jusqu'à l'horizon lointain. Il démontre à nos yeux
que Flore et Cérès ont fait de ces contrées leur agréable et
bienfaisant séjour.
Vallibtts insedit Chloris et aima Gères.
Les habitants de ces lieux enchanteurs ont leur Pinde. Il
est inutile de promener au loin une imagination vagabonde
pour trouver à esquisser les douceurs d'une vallée idéale
qu'on est convenu d'appeler Tempe; la nature, ici , déborde
l'imagination et l'extase de l'admiration nous saisit.
Pindum alibi quaeras et inania nomina Tempe
' Qttin tibi Gasletum vérins ille dabiL
238 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Le poète se demande ensuite quels bomau» hd>iteBl ceB
hauteurs.
Cassel est le boulevard de la Morinie; Mars y a fixé de va-
leureux guerriers :
Et Martis dablt ille viros.
Tandis que ceux-ci > les armes à la main » défendent la
patrie, d'autres, cultivant la sagesse, offrent le sacrifice, sont
les instructeurs du peuple, approchent de la Divinité pour
obtenir sur tons les faveurs du ciel :
Sacrific(Mque Namas.
Il esquisse également en deux traits saiUants la noble mis*
sion de la femme, et comment elle comprend son devoir en
ces contrées. D'une part, c'est la jeune fille qui devient
l'honneur d'un digne époux, la gloire du sanctuaire de la fa-
mille ; d'autre part , c'est la jeune fille qui voue sa virginité
au Seigneur pour ouvrir ses bras à l'orphelin et soulager les
délaissés. Yoilà, dit-il, la femme à Cassel :
Veneresque pnelbs
Vestalesque dabiL
Chacun sait quelle auréole environnait la châtellenie de
Cassel , quel rang illustre occupait dans la société la noble
cour. De Yriendt n'a garde de l'oublier : or , à son avis ,
Rome y trouverait des citoyens dignes de siéger au sénat :
Si ooodenda forent velerum nova régna Quiritum,
Hune etiam monlem cingere Roma queaL
Telle est. Messieurs, la composition du poète en 1732.
J'ai pensé qu'en ce jour ( 1860 ) où votre Congrès recevait
la gracieuse hospitalité des Casselois, joyeux et honorés de
vous accueillir avec enthousiasme , ainsi que l'auraient fait
leurs nobles aïeux, vous voudriez bien me permettre de vous
XXYir. SESSION 9 A DLNKERQUE. 239
lire la traduction française qne j*ai faite de ce morceau de
poésie, de tous produire ces souvenirs d*un autre âge pour
les léguer nous-mêmes à ceux qui viendront, après nous, jouir
du specUcle de ces lieux où le Créateur a imprimé le doigt
de sa magnificence.
Voici cette traduction :
ÉLOGE DE GASSEL.
Toi, nos Alpes, Gassel, ta cime est dans les cieui ;
De tes flancs généreux rejaillit Tonde pure :
Apollon et Bacchus chérissent ton murmure.
Ils annoncent de loin des soins dévolieax,
Ges temples da Seigneur assis sur ta montagne»
Gérés en ta ?allée et Flore en ta campagne
Ont mis leurs ornements, ont semé leurs bieniails.
Que d'autres, de Tempe, d*un Pinde imaginaire.
Surchargent leurs tableaux ; cet art est nécessaire
Aux douces ûctions. Mais toi, Gasscl, jamais
Le pinceau ne dira ta beauté naturelle I
Quand Mars fait retentir la trompette cruelle,
Tu hérisses ton front de soldats valeureux.
Quelle est belle, ta fille, au jour de Phyménée,
Ou bien lorsqu'à Tautel, de roses couronnée.
Elle voue au Seigneur, aux êtres malheureux,
Sa fortune, ses soins et sa verte jeunesse I
Tes prêtres sont nombreux ; ils prêchent la sagesse.
Chei de nouveaux Romains s'il fallait quelque jour
Composer un sénat : pour lui donner du lustre,
L'oflrir à tous égards aussi digne qu'illustre,
Je voudrais des élus pris dans ta noble cour.
Merci, Messieurs, d'avoir bien voulu tolérer parmi vos
sérieuses investigations cette petite excursion dans le domaine
des Muses.
Vous m*avez fourni Toccasion d*ofirir cetle fleur à des
2/iO G0N6BËS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
parents, poar moi toujours tendres, à des amis toujours bien-
veillants ; encore une fois merci.
A vous maintenant à parler des magnificences de ce vaste
panorama ; h vous d'évoquer les souvenirs historiques et de
les faire briller , comme un phare indicateur, aux yeux des
générations suivantes. Nous vous prêtons toute notre religieuse
attention.
Cette lecture est suivie de chaleureux et unanimes applau-
dissements.
M. Gérard, sous-préfet de Dunkerque, renouvelle la de-
mande que le Congrès émette le vœu que le Conseil général
accorde une subvention, pour aider à raccomplissement des
généreux efforts de la Société française d'archéologie en fa-
veur de Cassel et des grands souvenirs historiques qui s'y
rattachent. Cette demande obtient l'assentiment général et
d'unanimes applaudissements se font entendre.
Personne ne demandant la parole, M. le Président déclare
la séance levée.
Après la séance , les membres du Congtès se dirigèrent
vers la station du chemin de fer pour se rendre à celle
d'Esquelbecq , d'où ils allèrent au château de M. Bergerot,
maire de la commune , membre de la Société française d'ar-
chéologie et auteur d'une intéressante histoire de ce château
et des anciens seigneurs , dont le plus renommé fut Valentin
de Pardieu, l'un des plus braves généraux de la Flandre, qui y
joua un rôle important dans les troubles du XVI*. siècle. Une
gracieuse réception leur fui faite par M. et M""*. Bergerot, et
on vit avec plaisir leur belle et vaste demeure , construite du
temps de Henri IV , ses tourelles , ses larges fossés et son
parc. Pendant que plusieurs membres du Congrès montaient
à la tour centrale qui est fort élevée , la plupart d'entr'eux
partirent pour visiter l'église, avec le respectable et zélé curé.
XXVn*. SESSION^ A DUNKERQUE. 241
M. Paîele, qui venait d'y faire faire d'importants travaux. On
remarqua {>articulièrement les nouveaux ouvrages du chœur,
ses stalles, ses boiseries, la chapelle de St. -Folquln et ses deux
tableaux représentant : l'un , ce saint évêque de Thérouanne»
qui était le proche parent de Charlemagne, an moment de sa
mort à Esquelbecq, en décembre 855 ; et l'autre^ la translation
d'une partie de ses reliques, qui se fit avec une grande solen-
nité, en 1618, de la ville de St. -Orner en la même église. L'at-
tention se porta ensuite sur d'anciens confessionnaux artiste-
ment sculptés. M. de Gaumont félicita M. Paîele d'avoir si bien
restauré son église , et on retourna à la gare pour reprendre
le convoi qui ne tarda pas à s'élancer à toute vapeur sur
Dunkerqne» où il arriva vers huit heures et demie du soir.
1^*. Séance da %% tkoût.
Présidence de M, db Coussbmikbb, correspondant de rinslitut
Siègent au bureau : MM. de Caumont; Le Petit; Cartier
aîné; De Laroière^ ancien maire de Bergues; Tùelouze de
Gournay, membre de la Société des Antiquaires de la Morinie ;
l'abbé Bloeme , membre correspondant de la Société dun-
kerquoise ; Cousin et Derode, secrétaires-généraux ; le mar-
quis Dequeux de Saim-Hilaire^ secrétaire -adjoint
M. le comte de Ripalda dépose sur le bureau un travail
sur la question ainsi conçue et qui est à l'ordre du jour :
Quelle part les établissements religieux de la Flandre
ont^ils eue aux progrès, soit de l* agriculture , soit de l^in-
struction publique?
M. Derode donne lecture de ce travail, qui est entendu avec
un vif intérêt.
M. le Président adresse.des remerciments à M. le comte
de Ripalda.
16
242 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Al. de GaumoDt demande qu'après avoir traité la queBtion
d*uDe manière générale, comme Tient de le faire rbonorable
préopinant, on veuille bien entrer dans quelques détails ; car
il croit qu'en Flandre les communautés religieuses ont dû in-
fluer d'une manière directe sur l'agriculture.
M. de Goussemaker répond que les établissements religieux
de la Flandre ont été inexplorés jusqu'à présent ; on ignorait
même l'existence de leurs cartulaires : on en a déjà trouvé
quelques-uns, ceux de Watten et de Boorbourg. On est sur
la trace de celui de Bergues : jusqu'à présent, il a été im-
possible de se livrer aux études indiquées par M. de Gaumoot,
mais il espère que plus tard on pourra les faire.
M. le Président annonce qu'un travail lui a été remis sur
cette question par M. le marquis de Godefroy-Ménilglaise ,
avec prière d'en donner lecture au Congrès ; il lit donc lui-
même ce travail que voici :
MÉMOIRE DE M. LE MARQUIS DE GODBFROY.
En faisant quelques rechercbes à la Bibliothèque impériale,
dans le grand recueil formé par le Goraiié des chartes qui
siégeait à la chancellerie avant la Révolution, j'ai rencontré
un document latin qui m'a paru pouvoir être présenté au
Congrès de Dunkerque, comme intéressant pour l'histoire
locale. L'examen que j'ai été amené à en faire ne rentrait-il
pas un peu dans l'esprit de la question?
L'objet n'en est guère important, mais sa date huit fois sé-
culaire, et les divers noms d'hommes et de lieux qui y figu-
rent, ne laissent pas que de mériter l'attention. Ce document
a été transcrit, d'après le carlulaire de St. -Nicolas de Ribe-
mont, par le bénédictin Dom Grenier, dont les travaux di-
plomatiques sont honorablement connus. La forme de quel-
ques mots n'est pas bien certaine : doit-on s'en prendre au
copiste ou au carlulaire lui-même ?
XXTIl*. SESSION , A DDNKERQDE. 2&3
Il 8*agit d'un acte de donation passé en 1087 au profit de
Tabbaye de SU-Nicolas-des-Prés, à Ribemont» par Anselme
de Ribemont et Alard de Strateh. La donation porte sur une
bergerie établie dans la cbâtcUenie de Bourbourg et devant
dîme à la paroisse de Loon ; puis d*un alleu de Lech avec
cent brebis. Les revenus en sont assignés poor la nourriture
et le vêtement des moines. Le comte de Flandre consacre
cette libéralité par sa présence , son intervention et sa ga-
rantie.
Cette charte n'est pas absolument inconnue, puisque
VÂrt de vérifier les dates en fait mention à Tariicle du comte
de Flandre , Robert II » dit le Jérosolymitain ; mais il n'en
donne point le texte que nous reproduisons d'abord :
t In nomine sancts et individu» Trinitalis, Patris, et
Filii^ et Spiritus Sancti.
t Ego Rainardus abbas et pater monachorum de Monte
Ribodonis in honore sanct» Mariae genitricis K)omini nostri
Jesu Christi, sanctissimique confessoris Ghristi archipraBSolis
Nicolai , Deo assidue servientium , et fratres mei. Karitati
omnmm tam in carne praesentium quam futurornm notum
fieri volumus quod Anselmus de Monte Ribodonis pro salute
animas suae et patris sui Anseimi, omniumque propioquorum
suorum» Spiritu sancto sibi administrante, berquariam quam-
dam quam in beneficio à comité Roberto fiUo comitis Ro-*
berti libéré possedit, eidem Roberto domino suo reddidit,
conditione illâ praedictâ, ut in usum victûs nostri et vestitûs
libéré traderetur. Accepta itaque prasdictâ berquariâ cornes
Robertus» rogatu Anselmi, ecclcsiae nostrae in honore S. Ni-
cholai fundatae in liberum allodium tradidit^ et se contra
onmes bomines hujus dooi conGrmatorem esse promisit.
Pertinet autem haec berqoaria ad comitatum de Brotburch,
parrochiae de Lohn addecimata. Hujus aliodii prima traditio
facta est Cortriaci anno millesirao octuagesimo vu*. » xiii kal.
ikU CONGRÈS ARGHÉ0LO6IQCE DE FRANCE.
jannarii. Secunda tradltio facta est Bruggis in lapideâ domo
comitis, tempore supradicti anhi Ylidus januarii, lunâ xi,
epactâ XXV, concurrentibus iili. Ut h»c traditk) firma et
rata omni tempore permaneat, signa militnm comitis Robert!
circumstantiom et istad attestantium subscripsimus. Ego
abbas Rainardas ecclesiae supradictae hoc attestor , et hnjus
propriâ mana cyrographî subscriptor, adslaniibus mecum
dnobus fratribus meis Raingero et Desiderio. Eadem die prae-
sente comité Rotberto, Âlardas de Strateh allodiam suam
de Lech centum ovibos ecclesiae nostrae dédit. Hujus allodii
est advocatas abbas de Rodenburch. Quodetiam ipse idem A.
ad opus ecclesiae S. Nicholai à manu Mardi recepit sub testi-
monio subscriptorum. Signnm Ânselmi comitis Ribodonis
montis. S. Rabodi Noviomensis episcopi. S. Mardi de Spi-
ttorth. S. Baldnini de Warlhenbec. S. Rotgeri Hislensis cas-
teUani. S. Gerardi de Ylorenbec. S. Cononis Densch et
Evrardi Tornacensis castellani. S. Euslacii de Yisren. S.
Lamberti de Cortheh. S. Stephani de Boulers. S. Ingerrani
d'Hesne& S. Archembold ejusdem loci. S. Odonis de Duaco
castellani. S. Lamberti de Ascbah. S. Volnerici Glii Tetboldi
d'Yprech. Signa clericorum hoc quoqne attqstanlium. S.
Raineri praepositi Bruggensis, soorumque canonicoram,
Bertalfi capellani, Raineri parvi, Tancbardi. S. Walteri Tor-
nacensis archidiaconi. S. Widonis cancellarii Noviomensis
episcopL S. Lamberti Hislensis canonici. S. Theoderici de
Oldenardeh. S. Roberti filii ejus. S. Lamberti filii ejus. •
Ribemont, petite ville sur TOise, aujourd'hui chef-lieu de
canton de Farrondissement de St. -Quentin, fut de très-bonne
heure le siège d'une châtellenie. La liste de ses châtelains
connus remonte à 685. Le sixième sur cette liste est le célèbre
Anselme de Ribemont, Tun des héros de la première croisade.
Ses possessions étaient fort étendues: il avait aussi la cbâ*-
tellenie d'Ostrevant» et est pour cela quelquefois appelé
xxyu: SESSION , a dtjnkerqde, 245
ADselme de Bouchain. Trôs-Iibéral envers les églises , il fit
de nombreuses fondations, concoumt» en 1079, à Téublisse-
ment de Tabbaye d'Âncbin et fonda, en 1083 , celle de St.-
Nicolas, dite des Prés , à Ribemont même. Non content de
TaToir amplement dotée dans le voisinage de cette ville, il lui
fit don, quatre ans plus tard , de ce domaine loinuin.
Feudataire et compagnon d*armes du comte de Flandre, il
en avait sans doute reçu des concessions sur ce littoral flamand
alors peu habité, concessions qui étaient des moyens de colo-
nisation. On commençait ordinairement par une installation
de pacages, .Tatmosphère humide et saline procurant une
herbe abondante, excellente pour le bétail. Les actes du temps
font souvent mention de bergeries. Le monastère de Bour-
bourg en eut aussi une à Loon , une autre dite de Bonhem ,
sur St-Folquin, toutes deux données par le comte Robert et
sa femme Clémence, en 1106 et 1107, et une autre dite de
Slipe , près Furnes , donnée par leur fils , le comte Bauduin
à la Hache, en 1116 {Mit., t. IV , p. 8 et 189 ). Lambert
d'Ârdres nous montre la dame d*Ardres montant une bergerie
au moyen d'une réquisition d'agneaux opérée dans sa sei-
gneurie (chap. Gxxix). On voit, par une charte du roi Phi-
lippe I*'. , qu'en 1066 , l'abbaye de Messine possédait dix
bergeries au territoire de Furnes (Mir., t. I, p. 67). En
1100, l'abbaye de la Capelle possédait deux bergeries à Oye,
et recevait la dîme de deux autres à Merck (Mir., t. II ,
p. 13U). Le comte Robert-le-Frison, fondant en 1085 la
collégiale de St. -Pierre, à Cassel, lui donne entr'autres six
bei^eries à Bercla, dans la châtelleniede Furnes.et en affecte
le produit à diverses destinations spécifiées ( Mir. , t. II ,
p. 1137). La bulle de Calixte II, en 1119, mentionne deux
bergeries appartenant à l'abbaye de St-Bertin, dont une était
à Wulpen, entre Furnes et Nieuport (Mir. , t. III, p. 32).
L'acte que je représente affecte la forme consacrée par le
2&6 CONGBËS AHCHÉ0L06TQUB DE FRANGE.
droit féodal de l'époque. Anselme tenait la bergerie en fief
da comte de Flandre ; il la lui remet » en exprimant le désir
qu'elle soit transmise à son abbaye de Ribemont , qui priera
pour lui, pour son père Anselme et tous ses proches. Le
comte suzerain agrée ce désir et se rend ainsi donateur,
ajoutant à sa munificence raffranchissement de ce domaine
qu'il transforme en alleu, et sa propre garantie. Quant à
Alard, comme il disposait de son alleu propre, la simple ap-
probation du comte suffisait.
Ce comte était Robert II , dit le Jérosolymitain , fils du
comte Robert !•'. , dit le Frison , alors en pèlerinage à la
Terre-Sainte^ et qui, avant de partir , en 1085 , l'avait as-
socié au gouvernement du comté.
Lohn , aujourd'hui écrit Loon^ village d'environ 1 , 700 âmes,
entre Gravelines et Ounkerque , n'est point mentionné dans
Lambert d'Ardres; je ne le vois pas non plus dans la Chronique
d'Ardres. Une charte de Charles-le-Chauve, de l'an 877, en
faveur du monastère de St-Bertin, nomme Loom adSen-
tinas {Cartul, de St. -Berlin, édil. Goérard, p. i2ii.); mais
rien n'indique où était ce lieu qui ne reparaît plus dans les
cartulaires de Folquin et de Simon. Toujours est-il que notre
charte d'Anselme établit que Loon était déjà paroisse avant
la fin du XII*. siècle. Son existence , depuis cette date re-
culée, a constamment été modeste ; aussi l'histoire me semble
muette à son égard. Gramaye et Sanderus qui le copie,
n'ont trouvé rien à en dire.
Loon est dit appartenant alors au comitatus de Bourbourg,
désignation qu'il faut ici traduire par châtellenie. Le mot co-
mùaius parfois s'applique à toute espèce de ressort, de juri-
diction, de seigneurie. Il n'y avait point en 1087 de comtes
de Bourbourg, mais bien des châtelains. Une charte du comte
Baudouin- le-Pieux mentionnedès 1056 la châtellenie de Bour-
bourg (Cartul. de St. -Berlin, p. 187). En 1087, le titu-
XXVn\ SESSION, A DUNRERQUE. 2&7
bire était Gautier, qui^ selon Malbrancq, périt trois ans
après et eut pour successeur son fils Themard, assassiné avec
le comte de Flandre Charles-le-Bon, en 1226. Les cbfltelains
de Bourbourg tiennent une assez grande place dans la Ghro*
nique de Lambert d'Ardres, qui jamais ne leur donne le litre
de comtes. Et ici, je suis presque confus d'oser relever ane
erreur du savant auteur de Tarticle des comtes de Flandre
dans VArt de vérifier les daies , qui s'élaie peu à propos de
notre charte, évidemment mal comprise, pour faire de Robert
le Jérosoiymitain un comte de Bourbourg.
Maintenant, je vais passer en revue les mots de la charte
pouvant donner lieu à quelques remarques.
1». Rainard est le premier abbé de St. -Nicolas de Ribe-
mont, où il s'installa avec une colonie de Bénédictins tirés
de St -Vincent de Laon. Il ne vivait plus en 1090.
2^ Les dates. Il y en a deux, mises Tune et Tautre sons
l'an 1087, parce qu'alors on commençait l'année à Pflques.
Aujourd'hui, nous dirions 1 9 décembre 1 087 et 8 janvier 1 088.
L'épacte est fautivement indiquée XXV : il faut lire XIV»
comme on peut le vérifier sur le calendrier perpétuel de
VArt de vérifier les dates. En effet, le Corpus chronicorum
Fiandriœy t I, p. 70^, reproduit dans les appendices do
Chranicon Trunchiniense, une charte de la même année 1 087,
avec répacte XIV. Elle émane du même Robert-le-Jérosoly*
mitain, et nous aurons encore occasion de la citer. L'indica-
tion des concurrents et du onzième jour de la lune est exacte.
En 1087, le nombre d'or est 5; le premier jour de la lune
en décembre est donc le 29 , ce qui donne bien onze jours
au 8 janvier.
^\ Il faut remarquer l'expression in lapided damo comitis.
En ce temps, la plupart des constructions de notre contrée
étaient en bois. On réservait la pierre pour la forteresse,
pour rédiûce où siégeait l'autorité. De là le mot petra {steen)
2A8 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE
qui apparaît fréqaenunent Gand a encore son s'gropen-steen
dont lapideâ domo comitù est la traduction. Les chroniques
noQS apprennent que les deux premiers Bauduin bfttirent les
châteaux de Gand et de Bruges; qu*Oudenbourg ayant été
ruiné par les Normands, les pierres en furent amenées à
Bruges pour cette construction.
û^ Alard de Strateh. Je crois pouToir sans témérité cor-
riger Straieh en Straten^ car au bas de la charte de 1089
par laquelle le comte Robert attribue la chancellerie de
Flandre à la prévôté deSt-Donat (Mir., L III, p. 566),
on lit S. Athelardi de Stratis. Cet Alard était sans doute de
la famille de Straten qui figure dans l'histoire du comte de
Flandre Gharles-le-Bon.
5^ Les données me manquent pour fixer l'emplacement
de Lech. Il existait un Heu dit Lecca dont la dtme concédée
à l'abbaye de St.-Amand fut l'objet de contestations, dans
le siècle suivant, dont témoignent divers actes émanés des
comtes Philippe d'Alsace et Bauduin de Constantinople, son
neveu; de Gautier, évêquede Tournay, elc Yolpert de Lecca
souscrit comme pleige du comte de Hollande au traité passé
entre ce comte et le comte de Flandre, en 1167 (Kluit, t. II,
p. 193). Gand avait une ancienne et noble famille Van Laecken.
6**. Radbod, deuxième du nom, tint le siège épiscopal do
Noyon et Tournai réunis, depuis 1068 jusqu'en 1098. On
trouve son nom au bas de beaucoup de chartes, entr'autres
de celle par laquelle le roi Philippe P'. avait, en i08/!i,
sanctionné la fondation de l'abbaye de St. -Nicolas de Ribe-
mont (GaUia christ. , t. X, Insir. , col. 1 90.
7°. Alard de Spinorth. Il existe un lieu de Lespinoy sur la
commune deRebergue, près de Licques. On lit dans la Chro-
nique d'Ardres de Yoxkola (Fouquesolle) sive de Spineio,
qui sunt viculi finitimi {SpiciL, u II, p. 795). Un autre
Lespinoy est sur Pihem en Boulonnais.
XXm\ SESSION 5 A DCHKERQDB. 2&9
8*. BanàninâeWanhembec» Gelieo ne m'est point oodoo,
mais je retrouve le persoanage ao bas de la charte de Tron-
cbiennes de 1087 citée plos haut, et dont nn des soascrip-
tears est Batdevinus de Wartembeka.
9«. S. Boigeri HisUnsù castellani 11 semble résalter de
celte souscription que Roger dit l'Ancien, qu'on regarde
communément comme le troisième châtelain de Ulle, entré
en charge l'an 1090, serait antérieur de trois années au
moins.
10^. Gérard de Vlorenbec. Serait-ce Fleurbaix non loin de
Bélbune, ou Flobecq à trois lieues d'Ath en Hainaut, que j'ai
vu écrit Florbec ?
11^ S. Cottonis Densch et Everardi casteUani Tomor-
censù. Everard 1*'. , le quatrième sur la liste des châtelains
de Tournay, exerça de 1080 à 1112. Il éuit neveu de
l'évoque Radbod et prit part à la première croisade. Son
frère Conon fut avoué de St-Amand ; est-ce lui qui figure
ici avec le surnom de Densch 7
12^ Eustache de Visnen. Il fout sans doute lire Vifven.
Yyfve-St.-£loi et Yyfve-St-Bavon sont deux villages à
droite et à gauche de la Lys, trois lieues en aval de Gourtray,
en latin Fivia ou Vivo, Gossuin de Vive figure au bas d'une
charte du comte Charles-le-Bon, qui règle lesdroits de l'avoué
de St.-Bavon en 1122^ et Guillaume de Vive au bas d'une
charte d'Ivain de Gand en faveur de l'abbaye de Tron-
chiennes (Mir., t. I, p. 106).
13^ Lambert de Cortheh. Ne peut-on supposer que la vé-
ritable leçon est Cortrec (Gourtray)?
ik\ Stephanus de Baulers, Boulers, ou Boulaere près
Grammont, était le titre d'un des quatre beers de Flandre,
Etienne est cité parmi les chevaliers de la première croisade.
Je trouve son nom au bas d'une charte de Gérard, évêque
de Gambrai, pour la translation de l'abbaye de St -Adrien,
250 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
à Grammont (1081, GaUia christ,, t Y, iDStr., col. 290),
et d'une du comte Robert II en faveur de St-Donat de
Bruges (1101, Mîr., t. II, p. 11S9).
15°. Jugerranus à'Hesnes, Hesnes désigne ici Eessene,
village près de Dixmude dont Téglise fut fondée parle comte
Robert-le-Frison et qui . au XVII*. siècle , appartenait à la
noble famille de Vicq. Erkembold de Esnes souscrivit en
1096 une charte du comte Robert II en faveur de Tabbaye
de Gorbie. Une autre charte du même, en 1105, est sous-
crite par Thierry de Esne (Sanderus, Flandria ilL^ t. I,
p. 326). Le nom de Rodolphe de Esene est au bas d*ttne
charte de Bauduin VU, de 1112, en faveur de Tabbaye de
Bourbourg {Notice sur les archives de Bour bourg ^ par M. de
Goussemaker, p. 35).
16*. Odonis de Duaco castellanù La liste des châtelains
de Douai est incomplète. Gelui-ci est peut-être le successeur
de Walterus Duacensis, qui souscrivit, en 1066, la charte de
fondation de St.-Pierre-de-Lillo (Mir., t. III, p. 692), et
qu'on tient jvoir été châtelain de Douai.
1 7^ Lambert de Âschach, Je doute que cette dénomina*
tion puisse s'appliquer à Ascq , près de Lille. Je pencherais
pour Assche, entre Alost et iBruxelles, appartenant à une fa-
mille dès-lors considérable , qui fournit deux chevaliers à la
première croisade.
18°. Tetboldi d*Yprech. Tetboldus de Tpra est au nombre
des souscripteurs de la charte de 1 087 en faveur de l'abbaye
de Tronchiennes^ déjà citée. Je le crois le même que Théo-
baldus, châtelain d'Yprcs qui, en 1078, donna l'autel de
Beveiaere aux chanoines de Zonnebeke, près Ypres, et aussi
que Teobaldus , fils du châtelain Sulpold , fondateur de cette
communauté (Sanderus, Fland. ilL, t. I,p. 342).
19**. Rainerus proeposittis Bruggensis, Rainerus, autre-
ment Raynarius et Raynardus^ figure le quatrième dans la
XXm*. SESSION 5 A DDNKERQUB. 251
série des préfÔtsdeSt.-Donat de Bruges, entre i067 et i 090.
Il souscrivit, en la même qualité de prévôt, h charte de
1089, par laquelle le comte Robert II unit la chancellerie de
Flandre à la prévôté de St.-Donat (Mîr., t. III, p. 566).
Les noms des chanoines Bertuif et Tanchrade sont au bas de
cette même charte de 1089. Bertuif est vraisemblablement le
môme qui devint prévôt, vers 1100, et fut mis à mort comme
nn des auteurs de Tassassinat du comte Gharies*le-BoD. Je le
retrouve , ainsi que Retnerus parvus , au nombre des sou-
scripteurs de la charte du comte Robert en faveur de Tabbaye
de Walten (1093. Mir., t. II, p. lUl.).
20«. Waltert Tomaeensis archidiaconi. Son nom se ren-
contre au bas de la charte de 1 087, en faveur de Troncbiennes^
déjà citée, el d'une charte de 1090, par laquelle Tévéque
Radbod reconstitue le monastère de St. -Pierre d'Oudemboui^
[Chron. Âldeb. majus, p. 8o. ). Il fut aussi prévôt de St-
Pierre de Lille, et mourut en i 095.
21*. Widonù canceUarii Noviomensù eptscopi. Il a sous-
crit, en la même qualité, en 1108, la charte par laquelle
Baudri, successeur de Radbod, introduisit des chanoines ré-
guliers à Fabbaye de Ham sur la Somme {Galltachrùt,, t. X,
Inslr., col. 372. ).
22^ Lamberti Hùlensis canonici. Ce I^mbert est , selon
toute apparence, Lambert de Guines, chanoine et chantre de
St -Pierre de Lille , puis archidiacre de Théronenne, élu en
1093 évoque d'Ârras, quand ce siège fut distrait de celui de
Cambrai.
28*. Theoderici de Oldenardeh, Sanderus (t. II, p. 581)
cite un Thierry d'Audenarde, en 1088, et semble loi accorder
la qualité de châtelain.
Une ligne me laisse dans l'embarras. En parlant de Talleu
d'Alard de Lech , la charte dit : Hujus allodii est advocatus
abbas de Rodenburch. Vadvocaxie ou avouerie, quand elle
252 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANGE.
n'est pas entendae dans son sens babitnei de protection, de
défense des églises, exprime quelquefois nne autorité, une
juridiction, un droit seigneurial et même fiscal; mais ailen
et fief sont deux mots qui s'excluent : alleu est une propriété
franche. Qu'est-ce qu'un abbé qui se troufe avoué d'un alleu
possédé par un laïque, lequel l'offre à une antre abbaye? J'ai
▼ainement interrogé Du Gange, qui cependant a réponse à
tant de choses. En outre , il n'existait pas d'abbaye à Roden-
bourg, ancienne dénomination d'Ardemboui^, dans la Flandre
hollandaise. Sanderus (t I, p. 300 de la FUmdria iU.) parle
d'une charte de Baudonin-le-Pieux , en 1067, dont un des
souscripteurs serait Abbo de Rodenburch. Je n'ai point re-
trouvé trace de cette charte, mais je vois au bas de celle du
comte Robert II, deux fois rappelée, relative à la chancellerie
de Flandre, S. Abdonis de Rodenburg. Le nom paraît être
écrit ainsi dans le premier et le deuxième cartulaire de
Flandre aux archives départementales du Nord , et dans une
copie authentique délivrée en 1393. Nous avons à supposer
dès-lors que le compilateur du cartulaire de Ribemont , ou
Dom Grenier s'est trompé, et que son erreur aura fait un
abbé d'un simple chevalier.
Reste néanmoins à concilier l'espèce de contradiction dans
les termes qu'impliquent Talleu et l'avouerie.
Après cette lecture qui est trouvée fort intéressante,
M. de Coussemakcr fait remarquer avec quel bonheur M. de
Godefroy a su tirer profit d'une simple charte.
M. Cousin dit que la question dont il s'agit en ce moment
devait être traitée par le savant M. Kervyn de Lettenhove,
membre de l'Académie royale de Belgique qui comptait assister
au Congrès, mais que sa santé ne lui a pas permis d'y venir;
il ajoute que l'abbaye des Dunes, qui se trouvait près de
Furnes (Belgique), a beaucoup contribué aux progrès de
l'agriculture en Flandre; qu'on pourrait sans doute citer
XXVU*. SESSION, A DtNKERQDE. 25$
d'autres abbayes qoi lai ont été également utiles, mais qu'il
n'a pas fait assez de recherches à ce sujet pour en dire en ce
moment davantage.
M. De Laroière se lève pour faire remarquer que les abbayes
possédaient unecertaine partie du territoirede l'arrondissement
de Dunk3rque, et que, sans aucun doute, elles ont contribué
beaucoup au développement de l'agriculture par le défriche-
ment des bois qui couvraient autrefois une partie du pays.
On passe à la question suivante :
Pour les églises et particulièrement pour celles de Flandre,
y a-t-^il des règles qui aient déterminé le patronage de la
Sainte Vierge ou certains vocables, préférablemem à
d'autres ?
M. Carlier annonce qu'il a fait un travail sur cette question.
Ce travail étant trop considérable, il en a fait un résumé qui
lui-même lui parait trop étendu pour être lu à cette séance.
Sur la demande de M, de Gaumont, M. Carlier présente
le tableau des églises qui portent le nom d'un même saint
Dans la Flandre maritime, il a trouvé :
9 églises dédiées à la Sainte Vierge ; i à sainte Catherine ;
& à saint Michel; 8 à saint Jean-Baptiste; 9 à saint Pierre;
2 à saint Pierre et à saint Paul; 6 aux Apôtres; 21 à des
saints qui seraient venus évangéliser dans les Flandres; 12 à
des saints qui auraient évangélisé les pays voisins; li5 à
divers. saints du P'. au IIP. siècle; 36 à des saints du
XIV. siècle; 21 à saint Martin; 5 à des saints du
VP. siècle.
M. Carlier, sur l'invitation des membres du bureau, lit
son travail en entier et il est écouté avec le plus vif intérêt.
M. Carlier conclut que jusqu'à présent ses recherches ne
permettent pas de croire que, pour le nom des églises, on
suivit une règle quelconque.
256 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
M. l'abbé Haguet, vicaire d*Atb (Belgiqae) , prend la pa-
role : il croit qae les paroisses portaient sortout le nom des
abbayes qui autrefois possédaient le pays où elles étaient si-
tuées. Il dit qu'à Tournay, qui était évidemment le si^
de l'e/^ccipiif Jfeiia/i^teims^ les abbayes de St -Martin et de
SL-Amand possédaient une grande partie du territoire et
que, dans toute la circonscription, on trouve quantité d'églises
placées sous le vocable de ces deux saints.
Cela tendrait à prouver qu'il y avait un certain ordre à
suivre pour le nom des paroisses.
Il ajoute que souvent encore l'ég^ prenait le nom du
saint dont l'abbaye lui avait concédé les reliques insignes. On
appelle reliques insignes le corps tout entier , on le crine et
les bras du saint.
Il croit enfin que bon nombre d'églises ont, soit au moyen-
âge, soit au XIV'. siècle, changé le nom de leur saint ancien
pour celui de quelque saint relativement plus moderne, à
cause de sa grande popularité ou de la puissance de l'ordre
qui les avait fondées, comme les ordres de St. -François et de
St. -Dominique.
Après avoir fait la preuve de ce qu'il avance, M. l'abbé
Hnguet fait la contre-preuve : il cite saint Benott qui fut si
populaire dans tout l'Ckxident et bien plus connu que saint
Martin, et qui pourtant a fort peu d'églises qui lui soient dé-
diées , parce qu'on ne possédait pas ses ossements , tandis
qu'on possède ceux de saint Martin, de saint Éioi, etc.
Cette communication du savant abbé Uuguet est accueillie
avec un vif intérêt, et M. le Président lui adresse de sincères
remerciments.
M. De Laroière ne pense pas que l'on suivit pour la dédicace
des églises le nom du patron de la ville où cette église se
trouvait, et il cite, comme preuve à l'appui de ce qu'il vient
de dire, la ville de Bei|;ues dont le patron est saint Winoc
XXVU% SESSION 9 A DONKERQDB. 255
et qoi ne possède aacane église sous ce vocable, sa principale
église étant sons celui de St.-I!dartin.
M. le comte Maurice de Robiano pense que Ton suivait
une certaine hiérarchie ; que beaucoup d'églises n'étaient,
dans l'origine, que des chapelles placées sous l'invocation de
tel ou tel saint; lorsque, plus tard, les besoins plus pressants
de la population curent nécessité l'érection des chapelles en
paroisses, elles gardèrent le nom qu'elles portaient comme
chapelles.
M. le comte de Ripalda croit que dans les noms des églises
peut se trouver une mine féconde d'études historiques : licite
quelques abbayes espagnoles qui étaient fort puissantes,
quelques communautés d'ordres militaires auxquelles le roi
d'Espagne accordait de nombreux privilèges : celui de St.-
Jacques-de-Gompostelle, par exemple ; or, presque toutes les
églises fondées par les hommes de cet ordre sont placées sous
le vocable de St -Jacques ; il en conclut que ces noms d'églises
ont souvent une date historique.
On passe à la 27*. question :
Quel était le caractère des assemblées connues dans la
Flandre sous le nom de Hoop ?
M. de Coossemaker lit , sur cette question , un travail fort
érudit qui lui mérite des félicitations.
La séance est levée à 10 heures et demie.
256 CONGRÈS ARGHÊOLOGTQtJB DE FRANGE.
%•. Séance da 99 aoàt.
Présidence de M. dbBdsscher, membre de T Académie royale de Belgique.
La séance s'ouvre à onze heares da matin.
Siègent au bureau : MM. de Caumont , de Caussemaker ,
lecomie deRipalda, Tabbé Le Petit, Wykeham'Martin, Des^
champs de Pas , inspecteur de la Société française d'archéo-
logie à SL -Orner ; Cousin^ Derode et Emile Gassmann , se-
crétaire-adjoint.
M. le secrétaire-général Cousin annonce que M. Lefebvre
(Alphonse), conducteur des ponts-ct chaussées et membre de
plusieurs Sociétés savantes, demeurant à Boulogne-sur-Mer ,
est arrivé à Dunkerque, avec le plan de cette ville à l'époque
gallo-romaine, plan qu'il a fait pour répondre à la 2^ ques-
tion du supplément au programme :
Quelle était t enceinte^ soit de Boulogne- sur ^Mer, soit de
Cassely soit de Thérouanne^ à l'époque gallo-romainef
Donner le plan figuratif de Vune ou de Vautre de ces en-
ceintes,
M. Lefebvre étant obligé, par ses fonctions, de repartir
dans la journée , désire communiquer de suite au Congrès
son plan. Il est, en conséquence , invité à le déposer sur le
bureau , où on l'examine avec attention , de même que les
principales inscriptions romaines du musée de Boulogne qu'il
y a jointes. M. de Caumont demande si on a à Boulc^ne les
plans des constructions romaines qui y ont été découvertes.
5L Lefebvre répond qu'on a trouvé, dans cette ville et sur son
territoire communal , une quantité considérable d'objets de
l'époque romaine; mais il ne connaît pas de plan de ces con-
structions , sauf eu ce qui concerne le phare bâti sous l'em-
XXVir. SESSION, A DUNRERQUE. 257
pereur Caligala. H. Cousin dit que ce dernier monnment
était remarquable; que le phare de Boulogne était en Gaule
ce qu'était en Angleterre celui de Douvres , dont une partie
notable existe encore aujourd'hui. On prétend que tous deux
se ressemblaient, ce qu'on pourrait tériCer au moyen des
dessins qu'on en a.
M. de Caumont fait remarquer qu'il en est à Boulogne
comme dans les autres villes de l'époque romaine ; que les
enceintes n'ont été élevées, pour la plupart, que dans les der-
niers temps de l'Empire.
Ces enceintes sont en général carrées. Quand on détruit
les murs , on y trouve toujours des pierres sculptées , prove-
nant soit de tombeaux, soit de colonnes, etc. Il renvoie aux
détails qu'il a donnés à ce sujet dans son Cours d'antiquités
dès l'année 1830, et plus tard dans son Abécédaire d^ar^
théologie.
Le plan de M. Lefebvre lui paraît donc , non celui de la
ville romaine, mais du castrum où elle s'est défendue contre
les barbares. Cette enceinte lui paraît répondre à celle que Ton
voit à présent autour de la partie escarpée de la vieille ville ,
et les murailles du moyen-âge qu'on voit aujourd'hui ont
remplacé les murs gallo-romains. En dehors de ce castrum
s'étendait la ville romaine du IP. siècle. Il faudrait faire des
fouilles pour savoir où se trouvaient les thermes , le théâtre,
etc. On en découvre partout Pourquoi n'y en aurait-il pas
à Boulogne ? Il serait utile d'y faire une enquête pour con-
naître les principales découvertes, leur nature et le point où
dles ont eu lien.
M. Cousin se lève et rappelle que, dès le III*. siècle^ Bou-
logne avait une enceinte de murs, ce qui résulte d'un passage
A'Eumène, qui, dans son 5*. panégyrique (1)^ parle des murs
(i) On croil qae ce panégyrique est de l^aonée 809.
17
258 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
de Gesi»riac {Gessoriaceusibus mûris), à l'occasion du uége
formé par Tarmée impériale de Constance-Chlore, en 292.
Ce siège a été suiW de la prise de la Tille, dont les monnments
ont, selon toute apparence, souffert alors; mais ce fut bien
autre chose en 882 , année où les Normands s'emparèrent de
Boulogne à l'assaut, et, suivant les historiens du pays (1), pas-
sèrent tout au ûl de l'épée, sans distinction de sexe ou d'âge,
mirent le feu aux édifices et détruisirent ce qui restait des
fortifications. Tel est probablement le motif pour lequel on
ne retrouve pas à Boulogne autant de traces de monuments
de l'époque romaine que dans d'autres villes. Cependant on
peut citer l'emplacement de quelques-uns : 1^ du phare, dont
on a déjà parlé; 2°. de la principale église, qui était à l'endroit
où Mg'. HafTreingue , l'un des membres du Congrès, a rebâti
avec un admirable dévouement l'ancienne cathédrale (et il
est à remarquer que celte église est à une place tout-à-fait
analogue à celle de la cathédrale de Soissons, ville romaine placée
sur la grande voie de Lyon à Boulogne); Z\ d'une autre église
qui était au bout de la rue St -Martin, du côté du château,
et, en 1207, en dehors des remparts actuels (2). Elle était sous
le vocable de St. -Martin , et il est de tradition que, dans
Torigine , c'était un temple païen consacré à Mars.
Au commencement du XVII^. siècle, on a découvert, près
de la porte des Dunes , une série d'arcades , au nombre de
sept, et les fondements de plusieurs autres, toutes dans le
même alignement Était-ce là le reste du théâtre romain de
Gessoriac, ou bien de l'arc-de-triomphe érigé en cette ville
par le Sénat de Rome^en l'honneur de l'empereur Claude qui
<1) Malbrancq, De Moriniê , L I, c 9.^ Heory, Euai hiêiariifue,
(2) c Ecclesiam Sancti Martioi cttra muros » (litre de J307}. V. le
mttuuMrit de Lequien, p. 19.
XVnV. SESSION , A DCNRERQUR. 259
s'y était embarqué pour l'Augleterre? G*est une question qui
mérilerail d'être éclaircie.
On connaît également remplacement de quatre cimetières
de l'époque romaine : 1°. au faubourg de Brequerecque, où
la ¥oie romaine a été retrouvée; 2^ près la porte de Calais;
3^ sur le mont à Cardon ; A", au Châtillon. Leur existence ,
qui est bien constatée , peut donner une idée de Tiniportance
de la population à Tépoque où Boulogne était le port ordinaire
de passage pour TAngleterre.
M. Lefebvre indique ensuite sur son plan les divers points
où étaient les monuments et cimetières dont M. Cousin vient
de parler. On voit avec intérêt la vaste étendue qu'avait alors
le port. M. Lefebvre donne d'autres détails qui sont égale-
ment entendus avec un visible intérêt.
M. Amédée de Gournay , qui habile le château de Clar-
ques , près de Thérouanne , et qui a fait faire des fouilles
très-fructueuses sur le territoire de cette ancienne capitale
de la Morinie, parle de la voie romaine qui en partait pour
aller à Boulogne : elle passait par Drionville , Seniccques, la
Chaussée (commune de Desvres), où elle est interrompue
à 30 ou 31 kilomètres de Thérouanne. Au village d'Ouve-
Wirquin, ou a trouvé, il y a neuf ou dix ans^ le long de cette
voie, un tombeau contenant quinze vases ^ une lampe et plu-
sieurs objets en verre, le tout de l'époque romaine. M. de
Gournay a recueilli ces objets qu'il conserve, avec beaucoup
d'autres, dans sa collection particulière.
M. l'abbé Huguet , d'Ath , dit qu'aujourd'hui , comme à
Cassel, M. de Caumont a attiré l'attention sur les thermes et le
théâtre du municipe et du casirum ; mais , pour les décou-
vrir, il serait, selon lui, utile de réunir les résultats des di-
verses recherches qui ont été déjà faites à leur sujet ; d'in-
diquer la position topographique des principaux monuments
que renfermaient les municipes et les çasira romains. Pour
260 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
rorientation , le forum servirait de point de départ; il serait
boD aussi de savoir quels monuments se trouvaient ordinai-
rement hors de l'enceinte.
M. de Gaumont répond que des exceptions existent, mais
qu'il y en a peu : il partage Tavis du préopinant sur Futilité
des indications dont il a parlé et sur la réunion des plans des
villes romaines. On en présentera au moins douze au Congrès
archéologique de Reims , notamment ceux de Sens , de Bor-
deaux, de Soissons, etc.
M. Bonvarlct demande s'il n'y aurait pas lieu de formuler
un vœu pour assurer, autant que possible, la conservation des
constructions romaines et celle des pierres tombales dans les
églises.
M. de Coussemaker répond que la Commission historique
du département s'est occupée de ce dernier objet, mais jus-
qu'ici sans succès. En 18/i5, Mg'. G iraud, archevêque de Cam-
brai , a fait une circulaire pour demander à tous les curés de
son diocèse l'inventaire des objets mobiliers des églises ; cet
inventaire a été rédigé, mais en général d'une manière très-
incomplète; car, depuis lors, on a découvert une foule de
choses précieuses. D'où cela est-il venu ? De ce que les con-
uaissanccsarchéologiquesne sont pas assez répandues. On a pro-
posé de nommer un inspecteur, et à la séancede juillet dernier,
la Commission historique a décidé que AJg^ Renier, arche-
vêque de Cambrai, serait prié d'envoyer une nouvelle circulaire.
M. le doyen Le Petit dit qu'il n'y a rien de plus facile pour
un évêque que de rendre une ordonnance, mais que le difiS-
cile, c'est l'exécution. Je suppose, dit-il , qu'il ait près de lui un
homme assez instruit, assez versé dans l'archéologie pour êlre
inspecteur: mais il s'agira alors de savoir qui paiera les frais
de visite. Ne faudra-t-il pas tripler le nombre des secrétaires
sans avoir pour cela de frais de bureau 7 Ce serait augmenter
les charges des évêques.
XXVn*. 8B8SION, A DUNKBRQUB. 261
H. de Goassemaker est d'avis qu*il ne faudrait pas un per-
sonnel On pourrait se b^ner à demander le recolemeat des
inventaires, et à prier Mg'. l'Archevêqae de Cambrai d'adresser
à cet effet une circulaire aux curés de son diocèse.
M. Cousin fait remarquer qu'une mesure eflScace est de-
venue urgente : il condaît , dans l'arrondissement de Dun-
kerque, des ^lises où il y avait d'intéressantes pierres tom-
bales qui en ont été retirées pour faire, place à un nouveau
pavement tout uni en marbre. Il croit que le meilleur moyen
serait d'établir dans le département du Nord ce qui existe
dans le Pas-de-Calais , et qu'on lui a dit remédier , autant
que possible , an mal qu'on vient de signaler avec tant d'à-
propos.
M. Président demande qu'on formule une proposition.
Trois rédactions sont remises; voici la première :
« Recommander à MM. les Curés de ne faire aucun chan-
< gement , sous prétexte de décorations dans leurs églises»
< qui soit de nature à altérer l'aspect du monument •
La seconde proposition est ainsi conçue :
« Prier de nommer, dans chaque diocèse, une Commission
« composée d'hommes compétents, qui donnerait son avis
« sur tous les changements notables à faire aux monuments
• religieux et sur les objets archéologiques qui s'y trouvent. •
La troisième proposition consiste à :
« Demander aux ordinaires une circulaire portant défense
< de rien changer dans les églises, ou vendre de ce qui leur
c appartient, sans l'autorisation de l'évêque du diocèse. »
Ces propositions sont adoptées.
Nota. — Il n'y a pas eu de séance le soir, le 22 août» à
cause de la soirée offerte par M. le secrétaire-général Cousfai
et M. Alard à tous les membres du Congrès.
262 CONGRES ÂBCHtOLOGIQITB DE FRANCE.
Séance dn 9S aoàt.
Présidence de M. Le Roy, membre de TlDSiilut des provinces, à Liège.
La séance s'ouvre i 8 heures du matin.
Siègent au bureau : MM. de Cauaumt ; Le Grand de
Reulandt^ d* Anvers , délégué de J'Académie d'archéologie de
la Belgique ; Cousin et Derode ; Gassmann , secrétaire-
adjoint.
M. Le Grand de Reulandt donne des renseignements sur
des fouilles faites à Ostende , et sur les couches traversées
pour l'établissement d'un puits artésien dans cette ville. Il
présente un tableau de ces couches et offre des boîtes avec
des échantillons.
Dans la Flandre orientale, dit-il ensuite , il existe quelques
tumulus qui ont été en partie fouillés. Dans la Flandre oc-
cidentale , voisine de la Flandre française , on pensait qu'il
ne s'en trouvait pas ; cependant on en a découvert un à
Wercken , village situé près de Dixmude. Ce tumulus est à
environ 300 mètres de la voie romaine ( Z>it;erjtcti^a ) partant
de Cassel et aboutissant à Ardembourg (Zélaude). 11 s'ap-
pelle dans le pays Hoogen'/ijuyn. Sa forme est conique ,
et il est terminé par un plateau légèrement bombé ; sa cir-
conférence à la base est de 180 mètres; sa hauteur de 9
mètres. M. Le Grand de Reulandt a fait sonder , il y a quel-
que temps , ce tumulus qui n'avait pas encore été fouillé » ei
l'on a eu ainsi la preuve de l'existence de la lombelle à une
profondeur de 6 mètres.
Il est bien à désirer qu'on fasse, le plus tôt possible, la
fouille complète de ce tumulus.
5L le Président remercie M. Le Grand de Reulandt de
ses précieuses communications, et du don qu'il fait au Con-
grès des bottes et du tableau déposés sur le bureau.
xrm\ SESSION , a dunkerque. 26S
On passe à la qurstioa suivante :
Quels rapports y a-t-il entre l^idiôme flamand de la
France et les langues des peuples germaniques f
Sur cette question , M. le Président donne des renseigne-
ments pleins d'intérêt sur les travcsux de la Société de littérature
wallonne de Liège , Société dont il est le délégué. Le savant
professeur parle enj^uite de la classification qui a été faite
des divers patois de la partie wallonne de la Belgique.
M. L. De Baecker demande des explications sur les carac-
tères distinctifs de chacun de ces patois. M. Leray les indique
successivement et les altriboe aux différentes races d'hommes
qui se sont établies dans ces régions.
On passe à la question suivante:
Établir les rapports qui existent entre les chants popu-
laires des Flamands de France et ceux des pétales du Nord.
Bl. de Coussemaker , touchant cette question, a remis une
note dans laquelle il s'exprime ainsi :
a Auteur d'un livre sur les chants populaires des Flamands
de France , où j'ai cherché i mentionner les rapporu qui
existent entre les traditions chantées de nos contrées et celles
des peuples germaniques, j'aurais été heureux que la 23".
question de la section d'histoire eût été traitée par des mem*
bres du Congrès. Pour les points de comparaison que nous
avons cherché à établir, il n'est pas d'ouvrage que nous ayons
consulté avec plus de fruit que le Recueil des traditions ger-
maniques , publié à Berlin , sous les auspices do gouverne-
ment prussien , par le savant M. Firmenich, avec le titre de
Germaniens Volkerstimmen. Cette vaste publication, qui est
arrivée aujourd'hui à la fin du dernier volume , ne contient
rien moins que des spécimens de langage, de poésie et de
traditions populaires de tous les peuples germaniques répandus
sur le globe entier. L'auteur de cet ouvrage , qui jouit d'un
266 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRAHCB.
succès caropéen, avait adhéré avec empressement aa Congrès
de Donkerque, et jnsqn'au dernier moment il espérait s'y
rendre, lorsqu'il en a été malheureusement empêché. »
On regrette vivement de ne pouvoir entendre le savant
Berlinois sur une question qu'il aurait pu traiter avec tant
d'autorité, et on renvoie à la séance générale du soir la lecture
d'un travail relatif à cette question par M. L. De Baecker.
La séance est levée vers dix heures.
%^. Séance da %m aoàt.
Présidence de M. db Busscber, de Gand, membre de PÂcadèmie royale
de Belgique.
La séance s'ouvre à onze heures du matin*
Siègent au bureau: MM. £e9*oy« professeur d'archéologie à
l'Université de Liège ; de Caumont i le comte de RipaUa ; de
Coussemaker; Wy/cekam-Martin; Le Petit; Conseil, capi-
taine du port de Dunkerque; Cousin et Derode; Gassmann,
secrétaire-adjoint.
On voit sur le bureau huit médailles consulaires qui ont
été envoyées au Congrès, avec une notice explicative, par
don Rafaël de Vargas, ancJen gouverneur des iles Canaries»
membre correspondant de la Société dunkerquoise , demeu-
rant à Sainte Croix de Ténériffe.
M. Leroy demande s'il ne pourrait pas y avoir un Congrès
archéologique à Liège ; il exprime le désir que les Congrès
archéologiques deviennent une institution internationale.
M. de Caumont répond que peut-être le Congrès se réunira
à Reims l'année prochaine, et qu'ainsi on pourra s'y rendre
des deux pays.
M. Leroy dit que la ville de Liège est en progrès sous le
XZTQ*. SESSION 9 A DUNKERQOE. 265
rapport inteDoctucL On y fait d'intéressantes publicatiwis ;
la ville et le gouvernement accordent des aliocations. 11
exprime le vceo de rechange des Mémoires de la Société de
littérature wallonne avec ceux des Sociétés de France.
M. de Goussemaker, président du Comité flamand de
France, croit pouvoir dire que ce comité acceptera volontiers
rechange qui lui est proposé^ et M. Cousin, comme président
de la Société donkerqooise, parle dans le même sens.
M. Leroy entretient ensuite la section de traductions de li
parabole de TEnfant prodigue faites en 60 à 70 dialectes dif-
férents, et des travaux de linguistique du prince Lucien Bo«
naparte. Ce qu'il dit à ce sujet, ce qu'il y ajoute, en réponse
aux questions de MM. de Coussemaker et De Baecker sur les
différents patois de la province de Liège , est entendu avec
beaucoup d'intérêt.
M. Bonvarletdit que M. de Coussemaker a publié^ sur les
différents dialectes flamands , un travail avec l'indication des
localités où ils sont parlés ; il sérail à désirer qu'on en fit au-
tant pour les dialectes wallons, et qu'une carte indiquât leurs
limites respectives.
On passe ensuite à la question suivante:
Comment le XVIII\ siècle a-î-il été amené à faire, dans
tes monuments religieux , le mélange des styles gu^ on re-
marque dans plusieurs églises?
Sur cette question, M. Ottman, receveur des douanes à
F^;ny (Meuse) et membre correspondant de la Société dun-
kerquoise, a envoyé une note dont voici copie :
Pour répondre à cette question, dit M. Ottman, il est indis-
pensable de remonter à l'origine même de l'architecture chré-
tienne. H faut tenir compte de la solidarité intime qui existe
entre elle et la marche de l'humanité; il faut « lire la page
S66 CONGRÈS ARCHÊOLOGTQUE DB PRANCE.
d'hier pour comprendre celle d'aujourd'hui (1) *, qui nous
entr'ouvrira le feuillet de demain ; il faut admettre dans sa
carrière une suite, une reproduction incessante de phénomènes
naturels : enfance « Tirilité, décrépitude, et reconnaître qu'il
y a, même dans ses revirements fâcheux, dans ses décadences
et ses chutes ( qui tiennent à la mobilité de l'esprit humain
et aux vicissitudes des empires) , un gage sûr de réhabiliution ;
car l'idée qu'elle traduit doit lui garantir la durée du monde
civilisé.
C'est donc une revue historique qu'il s'agit de présenter le
plus succinctement possible. L'enchaînement logique des faits
ou époques déterminera les causes qui ont amené la confo-
sion propre aux édifices religieux du XVIII*. siècle, confu-
sion que le XIX*. siècle a compliquée d'une façon encore
plus disparate.
Sorti des catacombes, Tart chrétien adopta pour type la
basilique latine ; et je n'ai pas besoin de rappeler les heureux
résultats de cet emprunt, et ses dérivés les styles roman et
byzantin, qui se substituèrent aux éléments gréco-romains
tombés en décadence au lY*. et au Y*, siècle.
Puis, au contact de l'Orient, pendant trois siècles consé-
cutifs et plus (XIII*.-XY*. siècles), le style ogival, qui con-
stitue l'individualité propre de l'art chrétien dans tout son
essor, sut traduire, dans ses trois transformations logiques,
tout le mysticisme du culte et ses splendeurs; toutes les
aspirations de l'homme vers la Divinité. « Nous, qui n'adorons
qu'un seul mature de la nature, nous n'avons aussi, à pro*
promeut parler, qu'une seule architecture gothique. On sent
tout de suite que ce genre est à nous, qu'il est original et
né, pour ainsi dire, avec nos autels ». (Chateaubriand.)
Tel est, à grands traits^ l'historique de mon sujet jusqu'à
(I) If. Ortifle, Mémoires de la Société dunkerquoise.
XXVn*. SESSION 5 A DCffKERQU& 207
la fin da XV*. siècle qui a inauguré, sous l'impulsion puis-
sante de rimprimerie» la période néo-classique, improprement
dite la Renaissance.
Le monde moderne, en pleine émancipation intellectuelle,
en plein développement chrétien, se prit à rétrograder sou-
dain ao-delè des temps reculés de son berceau. Cet enthou-
siasme pour une civilisation défunte, cette protestation d'un
autre genre, s'adressaient non -seulement aux formes architec-
turales du vieux monde, mais encore à sa littérature, à ses
mœurs et jusqu'à la mythologie, dont les scènes figurent
à l'intérieur comme & l'extérieur de nos sanctuaires de l'époque.
L'opprobre sans restriction exprimé par le mot gothique passait
condamnation sur dix siècles et plus de l'ère chrétienne.
11 résulte de ce rapide exposé qu'à deux époques extrêmes
l'architecture chrétienne a eu les mêmes éléments à s'ap-
proprier^ la même œuvre de transformation à entreprendre ,
avec cette différence que la primitive Église n'avait plus
qu'à poursuivre, pour s'identifier à son objet, la tâche com-
mencée par la métropole païenne des nations des cultes et
des arts. Ce que la Religion subissait alors par nécessité et
comme un point de départ, la Renaissance le choisissait
plus tard, par l'effet d'une réaction violente dont les consé-
quences se sont perpétuées jusqu'à nous.
I^ résultat comparatif peut donc s'établir en deux mots :
d'une part , assimilation intime , progrès incessant , et , de
l'autre, tâtonnement laborieux, confusion persistante qu'il
s'agit d'approfondir.
Sous l'influencé toujours croissante de cette jeune foi qui
avait pour mission de renouveler la face du vieux monde,
l'architecture de l'antique Grèce, multiple comme les divi-
nités du paganisme, et celle du peuple-roi, sa fille, ne
pouvaient manquer d'aboutir, comme les croyances, à l'unité
chrétienne. La forme n'était qu'un moyen ; l'esprit ravivait
le génie et lui dictait des lois.
268 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
Sous la Renaissance, au contraire, le culte de Fart pour
lui^mêoie asservissaut soudain, par une nouvelle idolâtrie,
le dogme chrétien, on vil se reproduire, au service d'un
seul Dieu, avec leurs attributs caractéristique», les temples
et les autels de Minerve, d'Hercule, de Gérés, etc.
Un essai d'assimilation, qui ne s'inspirait pas du sens reli-
gieux, vient ensuite : tentative irréalisable de compromis
entre le sacré et le profane, style de faste plutôt que de
prière, et dont les convenances chrétiennes ont toujours élé
mises en question, non sans fondement.
Dire que ce n'est pas là une architecture proprement reli-
gieuse, ce serait peut-être se montrer exclusif à l'instar de
ses partisans, contempteurs si pasionnés de l'époque précé-
dente. Mais ne suis-je pas ici l'écho de tout observateur
impartial qui confronte le cachet de nos monuments publics
de la Renaissance, tant civils que religieux? L'Église, le
Théâtre, la Bourse, le Palais des Beaux- Arts... n'ont-ils pas
tous le même faciès?
N'est-ce pas encore— auJQurd'hui, que les esprits libres
de toute prévention rentrent dans le vrai, — une des causes
majeures du revirement salutaire qui se produit dans les
intelligences d'élite, ramenées d'un commun accord aux
productions immortelles du moyen-âge, dont l'étude, féconde
en résuluts, est unanimement patronnée par les Sociétés ar-
chéologiques 7
Un hommage de ce genre ne s'arrête pas à la stérile con-
templation : l'histoire de la Renaissance l'atteste. Un nouvel
antagonisme se produit aussi dans l'arène. Est-ce un surcroît
de discorde et de confusion ? On se le persuaderait d'après la
physionomie caractéristique de notre siècle, où la vulgarisation
de l'art a dissous l'esprit d'association indispensable au succès
de l'idée créatrice ; où chacun, agissant d'après son point de
vue individuel, amalgame et se crée, de réminiscences, d'ana-
XXV1I^ SESSION 5 A DUNKERQUE. 26^
cbronismes et de plagiats , on type fantastiquement hybride ,
répudié par les saines règles du goât : indigesta moles I
N'est-ce pas plutôt, comme je Ta! avancé plus haut, Taa-
rore d'une renaissance néo-gothique f
Cette dénomination précise les tendances actuelles de l'ar-
cbilecture religieuse. Il s'agit, en effet, d'un retour de plus en
plus prononcé, en France, en Angleterre, en Allemagne et
dans les Pays-Bas , vers les formes chrétiennes des styles
roman et ogivaL
Dans l'ordre même des choses, quand à l'inspiration
native succède l'esprit d'analyse, cette renaissance d'un nou-
veau genre s'inaugure, comme son aînée, par la combinaison
éclectique des formes primitives , dont la transformation est
à l'œuvre et laisse entrevoir l'avènement d'une nouvelle
phase architecturale, mieux appropriée que la précédente à
l'esprit du culte chrétien.
Tel est, si j'ai bien saisi le but de la question, le cadre
qui me paraîtrait le plus approprié au développement du
sujet; telles sont les considérations trop superficielles que son
étude m'a suggérées.
M. Stuart Mentealh fils, de Baih (Angleterre), s'exprime
ainsi :
Je ne puis voir se terminer le congrès, auquel nous
avons assisté avec autant de plaisir que de profit, sans
essayer de vous témoigner , Messieurs , fort imparfaitement
sans doute, la reconnaissance que votre réception bienveillante
nous a fait éprouver.
Avant de le faire, permettez-moi de dire quelques mots
sur un point auquel je m'intéresse beaucoup : l'art du moyen-
âge dans les édifices civils. — C'est avec grand plaisir
que, tant en assistant aux séances du Congrès qu'en visi-
tant les églises du nord de la France , j*ai pa remarquer
270 CONGRÈS AUCUÉOLOGIQUE DE FRANCE.
le progrès qa*a fait Fart du moyen-âge dans son application
aux églises. Mais ce n'est pas assez : toute architecture ?ivante
doit être d'une application universelle. — C'est précisément
ce qui a fait la gloire de l'art médicBval ; je dis à dessein
toute architecture vivante,pour la distinguer du style classique,
qui au WI*. siècle, tout mort qu'il était, a été galvanisé,
et, par son extension universelle au dernier siècle, a fini par
renverser et détruire tout élan , toute inspiration artistique.
— Lorsqu'on a commencé la renaissance du médiœvaUstne^
il a fallu s'en tenir à l'imitation la plus rigoureuse, et , par
conséquent, on s'est exposé à une critique qui ne manquait
pas d'une certaine justesse. — Le style du moyen-âge
pouvait bien convenir au XIV". siècle , mais il n'était guère
convenable aux besoins du XIX^ — Fallait-il copier ser-
vilement les modèles du moyen-âge? J'en suis d'avis.
Mais l'une des plus grandes beautés du fnédÙBvalisme^c*esi
son élasticité : — il se prête à tout ; — il accepte volontiers
toutes les améliorations de nos jours et se les assimile. —
Ce qu'il y a de plus frappant dans l'art médiœval , c'est
la haute valeur attachée à la vérité. — Tous ces murs plâ-
trés , peints en imitation de marbre, ces portes en sapin imi-
tant l'acajou, tout cela il le rejette absolument comme
faux , et comme vicieux. — Chez nous , en Angleterre, l'art
pseudo-classique a presqu'entièrcment disparu. Dans nos
expositions d'architecture, on ne trouve plus , tant dans les
emplois ecclésiastiques que séculiers, que le style officiel. En
France, à ce que j'ai pu voir, le style franco-romain, si heu-
reusement chassé de vos églises, occupe encore de pied ferme
son terrain dans les édifices domestiques. £t c'est surtout ici,
dans le pays de ces beaux hôtels-de-ville flamands, que nous
regardons avec raison, en Angleterre, comme les chefs-d'œu-
vre du moyen-âge, que j'ai voulu appeler votre attention sur
ce sujet. Maintenant il ne nous reste plus qu'à exprimer en-
XXVir. SESSION» A DUNKEEQUE. 271
core ane fois nos remerctnients pour la réception, digne de
la politesse et de Tancienne courtoisie de la nation française,
qui nous a été faite , et d'exprimer Tespoir que les bonnes
relations qui subsistent bi heureusement entre la France et
l'Ânglelerre » et qui ont été encore affermies dans les cœurs
de chacun de nous par la réunion charmante de la semaine
du Congrès, laissent^par leur durée constante, assurer la paix
et le bonheur du monde civilisé.
M. Garlier lit ensuite un important travail sur la 24*. ques-
tion, travail qu*il a fait imprimer et qu*en conséquence on ne
reproduit pas icL En finissant, il demande que le Congrès
exprime le vœu que Sa Majesté TËuipereor veuille bien faire
examiner s*il ne serait pas convenable que Téglise de St.-Éloi
fût rejointe à la tour et complétée définitivement dans le style
ogival de l'époque où avait été conçu le plan primitif.
Al. de Caumont ne croit pas devoir appuyer ce yœu : il dit
que la tour est fort belle (Y. la page suivante) et qu'elle
perdrait à être reliée à l'édifice; que , d'ailleurs ^ il est difficile
de supprimer le passage d'une rue, l'une des plus fréquentées
de la ville. Il comprend qu'on restaure l'église à l'intérieur,
qu'on l'embellisse autant que possible ; mais il croit qu'il faut
se borner à cela.
M. l'abbé Haigneré obtient ensuite la parole sur la
11''. question, dont la discussion avait été ajournée, afin de
laisser le temps de faire de nouvelles recherches à ce sujet.
£lle est ainsi conçue : «
Quel est t itinéraire miviy en ^ïxh.pourla translation des
reliques de saint Wandrille, de saint Ansbert et de saint
Wulfran, de Bautogne-sur'Mer à Gandf
Le savant abbé présente les observations suivantes:
En 944, un grand nombre de reliques des saints de l'abbaye
de Fontenelle, principalement celles des saints Wandrégesile,
272 GOmRfeS AHCHÊOtOGIQUE DE FRANCE.
VUB DB LA tOUK DB SAlIST-l^LOT,
XXVn*. SESSION I A DrNKERQCE. 273
Ansbert et Wolfran, reposaient dans la ville de Boologae où ,
après plosiears pérégrinaiions , on les a?ait transportées par
crainte des Normands. Le comte Arnould de Flandre, les ayant
Toula faire transférer à Gand, dans Tabbaye de St. -Pierre de
Blandin , vint à Boulogne avec un nombreux clergé et an
corps de soldats de son armée, pour les demander à Tévêque
ll¥icfred de Thérouanne, qui résidait alors à Boulogne. Les
ayant obtenues, il les fit processionneliement emporter. Main-
tenant quel est l'itinéraire suivi par le cortège sacré, de Bou-
logne à Gand?
Le texte de la relation de ce fait, publié dans les Aeta Sane*
torum (t. V, de juillet, p. 298-300), nomme d'abord une
montagne de Wonesberch qui, à mon avis, doit être celle sur
laquelle est assis le village d'Audembert (Hondenesberg); puis,
au coucher du soleil , on arrive, après un jour de marche ,
à un village situé sur les bords de la mer, nommé Weretha
(tnllam quant dicunt Weretham), qui doit être une localité
aujourd'hui ensablée, située dans le Calalsis , vers Sangatte,
et qui est appelée Herewith dans quelque autre chroniqne.
Delà, on traverse un cours deau nommé Neunanif ou Nevnam^
le même que le Nivenna de Lambert d'Ardres , un des canaux
dont le nom actuel de Nieulay^ ou Nieulet, rappelle le nom ;
puis, le soir, on s'arrête dans on village nommé Ogia (Oye,
arrond*. de St. -Orner). Le lendemain, les pèlerins atteignent
Bergues {easîrum quod dicunt Bergam), Après y avoir passé
denx jours, la pieuse caravane reprend sa route. Elle est
d'abord arrêtée par un cours d'eau dans lequel remonte
la mer : Ad alveum venere, sermone rustico cognomtne
Drivut , quod nos latine trtnum fluentum dxcere pos-
sumus. M. De Baecker rappelle qu'il y a un cours d'eau ,
connu encore aujourd'hui sous le nom de Biervliety qu'on
trouve indiqué sur les cartes locales, entre Bergues et Furnes.
M. de Coussemaker donne l'étymologie de DrivUt en cotte
18
274 GONOBÊS ABCBÉOtOGIQUE DE PBANCE.
manière : drie leet, coure d'eaa triple, ou à trob braodiefiL
Aprèe avoir sarmoDté cet obstacle, k caravane se dirige ven
un village Bommé àîredasi de là, vers Bruges {Bruzziai)^ eC
enfin elle arrive à Gand.
La question n'étant pas suffisamment traitée pouf ce qui
concerne le chemin suivi en Belgique depuis la frontière jus-
qu'à Bruges, M. le président de Busscher promet tout son
concours pour procurer des renseignements concernant cette
partie de ritinéraire ; puis M. Conseil, capitaine du port de
Dunkerque, entretient le Congrès de la découverte de navires
fort anciens, ayant la forme de pirogues, qui étaient enfouis à
une assez grande profondeur , à Touest du port. On les a
trouvés, il y a quelques années , en faisant les travaux du
canal de dérivation. M. Conseil soumet à rassemblée un dessin
de ces navires et s'exprime ainsi :
Au moment où le Congrès va nous quitter peut-être pour
toujours, car plus on appréciera les hommes qui le dirigent
et ses travaux , plus on désirera de toutes parts en obtenir
un également» ce qui peut empêcher de favoriser notre ville
d'une seconde session ; au moment, dis-je, où cette assemblée
de savants ne nous laisse plus que pour quelques lustanls le
bonheur de la posséder, permettez-moi, au nom de la marine
de Dunkerque que je représente au Congrès, puisque je suis
le seul de ses membres appartenant au noble état de marin «
permettez-moi, tout en reconnaissant mon incapacité, de me
hasarder à prendre la parole dans une telle assemblée , et de
vous exprimer mon regret et mon étonnement qu'une ques-^
tion archéologique de premier ordre pour Dunkerque ait été
oubliée dans votre programme : c'est celle des bateaux que
l'on a trouvés à Dunkerque et à Calais , enfouis à une assez
grande profondeur en terre , quand , par suite de travaux
bits pour un canal de dérivation ou le creusement d'un bassio»
Xxm*. SESSION t à DUNK^QOE. 375
oa a fouillé le soL Leur nombre et leurs dimcosioBS ne per-
mettent pas de peoser qu'ils fussent de simples barques de
pécheurs de dos côtes qu'une tempête aurait eogloutis» Aquet
peuple navigateur de nos contrées appartenaient-ils? Étaient->-
ib à ces peuples du Nord , dont les invasions ont pendant si
long-temps désolé le beau pays que nous habitons ! Il me
parait bien certain qu'ils n'appartenaient pas au midi del'Ëtt*
rope , attendu que leur forme était totalement difiérente des
anciens navires dont ou se servait dans la Méditerranée. Par
leur construction très-solide et leur forme en pirogue ( c'est-
à-dire ayant la poupe faite comme la proue ) , leur longueur
d'environ 20 mètres , leur largeur de 5 à 6 meures » leurs
dispositions intérieures ( ils étaient ouverts et n'avaient qu'un
seul banc au milieu, au travers duquel passait un mât unique)»
leur construction (ils étaient bardés de clans en chêne de ce pays
ou du Nord, et il n'entrait presque pas de fer dans leur con-
struction ), ces bateaux n'ont pu appartenir qu'au Mord Mais
élaient-ils Morins, Ménapiens ou Normands 7 Sont-ce les restes
des flottes innombrables qui vinrent pendant si long-temps
désoler nos contrées? La question me paraît intéressante » et
je l'aurais traitée si je m'en étais senti la capacité. Mais ce
n'est pas à un homme qui ne connaît rien en archéologie ou
en histoire ancienne, qu'il appartient d'aborder une telle
question : elle était digne des hautes connaissances dans ce
genre de notre savant secrétaire-général , M. Derode , l'his-
toriographe de Dunkerqoe ; elle était digne des connaissances
non moins étendues en archéologie de notre savant prési-
dent , M. Cousin ; elle l'était surtout de trois personnes faisant
partie du Congrès et qui auraient pu la traiter de haute main,
si elles y avaient pensé et l'eussent voulu , nos savants ingé-
nieurs MM. Gojard , Plocq et Pigault de Beaupré. Mais la
traiter, moi , qui ne pouvais soulever que des doutes , c'eût
été la morceler.
276 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE FRANCE.
' Il y aurait en même temps, Messieurs, une autre question
qui serait très-intéressante : ce serait celle de t*histoire de la
construction navale en Europe , depuis les Grecs jusqu*âi nos
jours , qui démontrerait les progrès immenses faits par cette
branche des connaissances humaines, et établirait la différence
énorme qu'il y a pour la solidité, comme noptre de guerre
la capacité , comme logeant un grand nombre d^hommes ,
la puissance, comme force navale,^ rapidité, enfin Timmense
distance qui existe entre la nouvelle frégate cuirassée et à
éperons qu'on vient de lancer à Toulon (la Gloire, }e crois) ^
et les plus grandes galères qui combatuient à Platée ou à
Marathon. Mais, pour se livrer à un tel travail, il faudrait
avoir bien des connaissances : cependant je ne le crois pas
au-dessus de celles de certains marins français, et je suis sûr
que si un officier aussi instruit que Tamiral Bouët-Willaumé ,
par exemple , l'entreprenait , il en surgirait une notice des
plus intéressantes , sur cet important sujet
Mais ici je m'arrête, Messieurs, craignant d'avoir abusé trop
long-temps de vos précieux moments, satisfait d'avoir soulevé
une question de premier ordre, qui peut-être, en excitant
vivement la curiosité de M. de Caumont , ce savant et in-
fatigable investigateur des monuments anciens , lui inspirera
le désir heureux pour nous d'honorer encore une fois la cité
de Jean Bart d'un Congrès archéologique.
M. Conseil dit ensuite quelques mots concernant son inven-
tion d'une télégraphie nautique à l'aide des bras.
M. Cousin annonce qu'il a reçu un long travail en réponse
~ à la question que voici :
Dans quelles conditions devraient être placés les musées,
bibliothèques ou archives , pour avoir toute Inutilité dont ils
sont susceptibles t
XXm*. SESSION, A DUNKHRQUE. 277
Ce travail est de M. Denaes, avocat à Dunkcrque.
Je voadrais, dit M. Denaes, que les livres d'une bibliothèque
fussent appropriés à la trempe des esprits d'une localité ; car
c'est peu de se demander quels sont les effets qu'on veut pro-
duire par les livres contenus dans nue bibliothèque publique :
on doit se demander encore quelle est la trempe des âmes
sur lesquelles on a le dessein d'agir.
N'est-il pas vrai que les peintures du grand Homère sont
belles aujourd'hui comme elles l'étaient il y a trois mille ans^
et ne doit-on pas reconnaître que le dessin même de ses
caractères, l'art, le génie avec lesquels il les varie et les op-
pose, enlèvent encore notre admiration ? Rien de tout cela
n'a vieilli ni changé ; il en est de même des péroraisons de
Cicéron et des grands traits de Démosthène. Mais les détails
qui sont relatifs à l'opinion et aux bienséances, les beautés
de mode et de convention ont dû paraître bien ou inal selon
les temps et les lieux ; car il n'est point de siècle, point de
pays qui ne donne ses mœurs pour règle. C'est une préven-
tion ridicule qu'il faut cependant ménager. L'exemple d'Ho-
mère n*eAt pas justiGé Racine si, dans Ipkigéme, Achille et
Agamemnon avaient parlé comme dans VIliade. L'exemple
de Cicéron ne justifierait pas l'orateur français qui, en repro-
chant l'ivrognerie ï son adversaire, en présenterait à nos
yeux les effets les plus dégoûtants, les moins délicats. Celui
qui n'a étudié que les anciens blessera nécessairement le goût
de son siècle dans bien des choses, et celui qui n'a consulté
que le goût de son siècle s'attachera aux beautés passagères
et négligera les beautés durables. C'est donc de ces deux
études réunies que résultent le goût solide et la sûreté des
procédés de l'art. Aussi je voudrais voir, dans toute biblio*
thèque publique, des ouvrages modernes mêlés aux chefs-
d'œuvre que nous ont transmis et légués les anciens ; mais.
278 GONGRfcS ARCHÉOLOGIQUE DE FBANG&
parmi les livres modernes comme parmi ceux des temps an-
tiques, il est absolument nécessaire de ne fixer son choix que
sur des ouvrages moraux, instructifs ou amusants; car, sans
cette circonstance, les bibliothèques atteindraient un but
tout-Si-fait opposé de celui où tout livre sérieux doit aboutir :
celui d'inspirer la vertu et de détourner du vice.
On doit donc rigoureusement bannir de toute bibliothèque
publique toute espèce de mauvais romans qui sont aujour-
d'hui la lèpre de la société et qui ne sont propres qu*à cor-
rompre les cœurs, tout en répandant partout la contagion du
vice.
Les pensées contenues dans tout livre véritablement utile
doivent être simples, naturelles, morales, intelligibles ; elles
ne doivent être ni affectées, ni recherchées et comme ame-
nées par force pour faire montre et parade d'esprit; mais
^es doivent toujours naître du fond même de la matière
qui est traitée dans le livre, et en paraître si inséparables qu'on
ne doit pas voir comment les choses auraient pu se dire au-
trement, et que chacun puisse s'imaginer qu'il les aurait
dites de la même manière. La vérité doit être la première
qualité et comme le fondement des pensées. Les plus belles
sont vicieuses, ou plutôt celles qui passent pour belles et qui
semblent l'être , ne le sont pas effectivement , si ce fond leur
panque, Les pensées sont les images des choses comme les
paroles sont les images des pensées : penser à parler , en gé-
néral, c'est former en soi la peinture d'un objet ou spirituel
ou sensil^le. Or, les images et les peintures ne sont véritables
qu'autant qu'elles sont ressemblantes. Il faut que les pensées
soient justes, La conformité entière fait ce que Ton appelle
1^ justesse de la pensée, c'est-à-dire que, comme les habits
sont justes quand ils viennent bien au corps et qu'ils sont
tout-à-fait proportionnés à la personne qui les porte , les
pensées sont justes aussi quand elks conviennent parfaite-
XXVW. SESSION, A DCNKERQUK. 279
ment wx chose» qu^elles repréy^nieiU ; de sorio qu'uce
pensée juste est, à proprement parler^ qne pensée vraie 4e
tons les côtés et dans tous les jours qu'on la regarde.
On doit .donc avoir soin de munir les bibliothèques publi-
ques de livres remplis de pensées vraies et justes, et, en
onure , bien écrits.
Il faut que toute bonne bibliothèque renferme» avant tout,
des livres instructib, intéressants» moraux et bien écrits qui
vous donnent la connaissance des faits, des temps, des lieux,
des circonstances, des monuments ; que ces livres vous in-
struisent des travaux des érudits pour éclaircir les faits, pour
fixer les époques, pour expliquer les monuments et les écrits,
U est à désirer que les bibliothèques publiques contiennent
de bonnes traductions de ces mille chefs^'ceuvre I^ués par
1^ anciens*
Long- temps ensevelis dans les vastes et profondes ténè-^
bres dont la barbarie obscurcissait la terre, le travail et
l'érudition, aux première lueurs de la raison et du goOtj fu-
rent débarrassés des décombres qui les couvraient et de la
rouille qui les avait noircis^ Le génie^ au moment où U
s'éveilla comme d'un long sommeil, ne put les contempler
qu'avec cet enthousiasme qui apprend h égaler ou du moins
à imiter ce qu'on admire,
menons donc dans les bibliothèques publiques et privées
quelques-uns de ces beaux monuments que les anciens nous
ont transmis. Lisonsrles, relisems-les sans cesse, et que les
villes ne craignent pas de faire les sacrifices nécessaires pour
enricliir les bibliothèques des chefs-d'œuvre de l'antiquité ;
qu'ç« ait aoim d^ mettre à la léte de ces établissements des
h^qi^ éclairés qui aiment les lettres et les sciences, et qui
9'appliqn^P^ sérieusement à n'acheter que des livres instruc'r
tifsj intéressants e| moraux.
U est à sou.hlit^ qu^ çh^iqMe bihiioibèque publique
280 CONGRÈS ABGnÊ0L061QU£ DE FRANGE.
tienne la Bible; car, le croirait-on, plusieurs bibliothèques
en sont dépourvues ; et pourtant, c'est en lisant et relisant
i'Écrilure sainte, qu'on apprend à parler cette belle langue
de la piété, du zèle et de l'onction qui répand tour, à tour sur
le style des images touchantes, majestueuses ou terribles, sans
lesquelles ou ne s'emparera jamais ni de l'imagination ni du
cœur de l'homme. M'est-il pas vrai que les prodiges de l'his-
toire sainte nous offrent tout le merveiUeux que l'imagination
presque poétique d'un orateur peut employer en chaire, avec
la certitude d'intéresser à la fois les souvenirs, la pensée et
l'âme de ses auditeurs 7 N'est-tl pas évident, de la dernière
évidence, qu'on trouve dans les livres saints des pensées si
sublimes, des expressions si hardies et si énergiques, des ta-
bleaux si pittoresques , des allégories si heureuses, des sen-
tences si profondes, des élans si pathétiques, des images si
éclatantes et si variées, qu'il faudrait se les approprier par in-
térêt et par goût, si l'on était assez malheureux de ne les
point rechercher par principe et par devoir ? Ne devez-vous
pas reconnaître qu'il n'y a point de fonds plus riche et plus
inépuisable que l'Écriture? Tout ce qui soutient l'éloquence,
les actions extraordinaires, les mots éclatants, les exemples,
les comparaisons , les paraboles , s'y trouve avec abondance»
Non-seulement, on y puise la véritable doctrine, on y dé-
couvre encore tous les ornements qui donnent de la force
au discours.
Quelle' manière d'enseigner plus claire et plus brève que
l'Évangile ? Quel orateur , je vous le demande , peut égaler
l'élévation et la véhémence des prophètes ? Qui sait mieux
toucher le cœur que saint Paul ? Qui sait mieux tourner
l'esprit? Et quoi de plus propre à donner au discours l'éclat
et la magnificence de la poésie que les psaumes du roi David?
Enfin quelle foule admirable de- sentences et de maximes,
répandues à chaque page de nos livres saints, dictées sous
XZVir. SESSION , A DDNKEBQUE. 2Bi
l'inspiration divine • dictées sons l'inspiration de l'Esprit-
Saint ! N*est-it pas vrai que jamais Homère même n*a ap«
proche de la sublimité de Moïse dans ses Cantiques, particu«
lièrement le dernier qne tons les enfants des Israélites
devaient apprendre par cœur 7 Et ne devez-vous pas avouer
que jamais nulle ode grecque ou latine n*a pu atteindre à
la hauteur des psaumes ?
Par exemple, celui qui commence ainsi : Le Dieu des
Uieux^ le Seigneur a parlé et il a appelé la terre, surpasse,
convenez-en, toute imagination humaine. Quel langage divin !
Le Dieu des Dieux, le Seigneur a parlé et il a appelé la terre!
Jamais Homère ou aucun autre poète grec, latin ou français,
n'a égalé Isaîe peignant la majesté de Dieu, aux yeux de qui
les royaumes les plus vastes, les plus étendus ne sont qu'un
grain de poussière ; l'univers entier, qu'une tente qu'on
dresse aujourd'hui et qu'on enlèvera demain. Tantôt le pro-
phète Isaîe a toute la douceur et toute la tendresse d'une
églogoe de Virgile dans les riantes peintures qu'il fait de la
paix ; tantôt il s'élève jusqu'à laisser tout, oui tout , au-des->
sous de lui. Mais qu'y a-t-ii, dans l'antiquité profane, decom*
parable au tendre Jérémie déplorant les maux de son peuple,
ou à Nahum voyant de loin, en esprit, tomber la superbe
Ninive sous les efforts d'une armée innombrable 7 M'est-il
pas certain qu'en lisant ce passage, on croit voir cette armée,
on croit entendre le bruit des armes et des chariots? Tout
y est dépeint d'une manière vive qui saisit l'imagination et,
avouez-le, il laisse Homère, tout sublime qu'il est, bien loin
derrière lui. Si vous lisez encore Daniel, dénonçant à Bal-
thazar la vengeance de Dieu toute prête à fondre sur lui, et si
vous cherchez dans les plus sublimes originaux de l'antiquité,
où trooverez*vous quelque chose qu'on puisse comparer à
ces passages-là ?
D'ailleurs, ne devons-nous pas reconnaître que tout se
38} GOrfGRlSS ARCHtOLOGlQUE US PKAJtCE.
soutient dans l'Écriture, que tout y garde le caractère qu'il
doit aTOHr: rbistoire, le détail deg loi$» tes deaciiptîona, les
endroits véhéments» les mystères, les &coura de morale?
BoOn, nedefons-noQs pas avouer qu'il y a auupt de diflé-
rence entre les poètes profanes et les prophètes, qu*il y en a
entre le véritable et le faux eDihousiaameî
Les uns, véritablement inspirés, expriment sensiblement
quelque chose de divia, tandis que les autres, s'efforçaut de
9*élever au-dessus d*eux-«mêinea, laissent toujours voir en
eux la faiblesse humaiiie. Il faut lire ces choses pour les
sentir, et quel moyeu de les lire si les bibliothèques publiques
çont dépourvues de ce livre vraiment divin, de ce monument
qu*il n'est pas permis de comparer aux œuvres de Tbomme,
mais qui nous offre d'abord toute réalisée la perfection idéale
du génie poétique 7 V% c'est vous, oui vous que j'atteste^
Livres saints, divines écritures,, tracées par des mortels choisis,
sous l'inspiration, sous la dictée même de Pieu. En effet,
ici se manifeste l'inspiration dans sa pureté la plus sublime :
elle est évidente et hautement avouée ; la religion b pro-
clame et devant elle s'humilie respectueusement le monde
chrétien. Ici encore éclate l'imagination dans toute sa splen-
deur, car il fallait que les paroles divines fussent transmises h
des mortels par une bouche mortelle. O magnificence I ô
incomparable magnificence ! Combien de beautés nobles et
louchantes dans ce livre sacré! Quelle variété 1 quel éclat el
quelle simplicité tout ensemble I Le poète chante la création
de l'univers. Le génie du poète n'est pas au-dessous d'un
pareil sujet I Un seul mot nous rend comme témoins et pré-
sents à l'œuvre du Créateur, à la parole de qui nous voyons
Qaltre et sortir de l'abîme ce qui n'était pas. Immobiles de
vespect et de crainte, nous nous perdons dans un étonnemeat
infini ; tant l'inspiration divine a de force , tant elle sait se
i^v^d'imi^es. teliUntes p^or se manif^ter à uowl Ici,
XXVI1*« SBSSION , A DWKERQUE. 38S
h roi-prophète s*abaD<lonne à cet eothoasiasme sacré. Il
confie au Seigneur ses joies et ses douleurs , ses r^rets et se»
espérances. N*est-îl pas évident, de la dernière évidence, que
jamais la lyre ne rendit des sons plus éloquents et que jamais,
sous des traits plus variés et plus frappants , ne figurèrent aux
yeux des hommes de plus religieuses pensées ? Là, par la voix
d'Isaîe, TEsprit^Saint impose silence au ciel et à la terre, il
vient annoncer au peuple infidèle les vengeances du Seigneur,
Plein de l'inspiration divine, le prophète, pour la rendre sen-*
sible , puise comme dans un carquois inépuisable les traits
brûlants de Timaglnation. Il ne craint pas de faire apparaître
Dieu même ; il nous découvre les Séraphins enflamn^ qui
gardent le trône de Jéhovah et nous fait entendre Thymne
de l'éternel amour. Et toi, sombre Ezéchiel I et toi aussi,
inconsolable Jérémie ! TEsprit-Saint qui vous agite donne
une force pénétrante à vos menaces et à vos gémissements.
Ministre de votre enthousiasme^ l'imagination vous prête ses
armes polssanteis ! En voilà assez pour prouver que la Bible
doit nécessairement figurer en première ligne dans toute bi-
bliothèque publique^ car quel livre plus capable d'exciter au
bien et d'inspirer tous les sentiments nobles qui élèvent
l'homoie au-dessus des vaines grandeurs de la terre pour
n'envisager que ses éternelles destinées dans un nx>nde
moins agité et meilleur 7 Quels volumes plus propres à rendre
les hommes humains, pieux, charitables, généreux, bienfai-
sants 7 Les livres saints doivent donc rigoureusement faire
partie d'une bibliothèque bien organisée.
Il faut aussi que les livres d'une bibliothèque sment appro-
priés à l'esprit et aux habitudes comme à la langue des habi-
tants. A Dunkerque, par exemple, il doit se trouver un
certain nombre de livres flamands et un assez grand nombre
de volumes qui traitent du commerce maritime, etc. — Il
faut que les bâtiments soient bien aérés, afin de no pas écarter
28& CONGRÈS ARCHÊ0I.06IQU1S DE FRANGE.
le public loin de Tatiirer ; en hiver, il est nécessaire qoe les
salles soient bien chauffées, afin de ne pas éloigner le monde.
Il faudrait, en outre, que les bibliothèques fussent ouvertes
tous les jours et pendant cinq ou six heures par jour, afin
d'être accessibles à tous. Inutile de faire remarquer que les
employés des bibliothèques, pour être stimulés dans leurs
fonctions, devraient être convenablement rétribués; car quel
moyen d'exciter leur zèle si on ne les paie pas , ou si on les
rétribue mal ? J'ajouterai que les villes devraient s'imposer,
chaque année, certains sacrifices, suivant l'importance de la
population, pour enrichir les bibliothèques d'un nombre assez
considérable de livres moraux et, en outre, de volumes trai-
tant d'agriculture, de commerce, etc. D'un autre côté, le
gouvernement devrait , chaque année , faire des sacrifices
plus considérables pour les musées et bibliothèques; car l'ar-
gent ne saurait être mieux employé qu'à rendre les hommes
meilleurs en les rendant plus moraux, en leur rendant
agréable la fréquentation des bibliothèques et musées et en
les écartant ainsi des mauvaises sociétés, surtout le di-
manche, si ces établissements publics étaient ouverts pendant
certaines heures aux jours fériés, au lieu d'être fermés, comme
cela se pratique malheureusement le dimanche dans la plu-
part des villes.
Et remarquons que c'est précisément te dimanche où l'ou-
verture de ces établissements serait plus utile pour la classe
laborieuse de la société, attendu que les ouvriers sont libres
ce jour-là.
On devrait donc les laisser ouverts pendant une partie dn
dimanche et des jours fériés, afin que la classe ouvrière pût
les fréquenter. Je ferai observer aussi que les bâtiments de-
vraient être assez spacieux et que tout devrait y respirer la
propreté, afin d'attirer le public ; car il ne suffit pas que les
livres d'une bibliothèque publique remplissent toutes les cou-
XXYU*. SESSION, A 0|]N&ERQ|}£. 285
ditipns qae j'ai looguement éauinérées, il faut aossi que les
bibliothèques soient placées dans des bâtiments toot-à-fait
con^enabtes, si Ton veut qu'elles comptent un assez grand
nombre de lecteurs. 11 faut aussi qu'une surveillance de tons
les instants soit exercée dans les bibliothèques , musées et ar-
chives , afin que rien ne soit détourné ou détérioré , ce qui
arriverait infailliblement si l'on omettait et négligeait de
prendre les mesures nécessaires pour que tout se passe dans
l'ordre.
Je voudrais que ces établissements publics fussent ouverts
chaque soir, l'hiver, pendant un certain nombre d'heures et
qu'ils fussent bien chauffés et bien éclairés » afin d'y attirer
un assez bon nombre d'ouvriers qui devraient y trouver une
certaine quantité de volumes appropriés au peu d'éducation
qu'ils ont reçue, afin d'en tirer le plus de profit possible, et la
société y gagnerait
La séance est levée vers 1 heure et demie.
S*. Séance du itS aoAt.
Présidence de M. Lestibouik)», conseiller d*Éla(, membre de rinstitot,
Président du Conseil général d*Alger.
La séance s'ouvre vers 7 heures et demie du soir , en pré-
sence d'une brillante et fort nombreuse as^mblée.
Siègent au bureau : MM. de Caumont, directeur de la So-
ciété française d'archéologie ; de Busscher^ de Gand, mem-
bre de l'Académie royale de Belgique ; Leroy ^ délégué des
Sociétés scientifiques de Liège et du Limboui^ ; Gérard^
sous-préfet de Dunkerque ; Delelis y adjoint au maire de
celte ville; L. de Baecker; Cousin et Derode, secrétaires-
généraux ; Emile Goisman, secrétaire-adjoint.
IM CONfiUfeS ARGitÉ(AoafQl?E DE FRAllOE.
Mi L. de Bâecker IH on intéresM&l trafâil, cooœniMt lei
mn'^nti qui dtfisleiit entre les chants et les traditions popa-
laires des Flamands de la France et ceux des peuples do
■ord de rEnropa
M. l'abbé Haigneré obtient ensnite la parole ponr une lec-*
lare nir la découverte d^un cimeti^ mérovingien à EchingheOt
près de Boulogne-sur-Mer , et s'exprime ainsi :
mémoire de m. haigneré.
Messieurs,
Parmi les décoo?ertes mérovingiennes les plus dignes d'in^
iérêtt tant à cause du nombre des objets recueillis qu'à cause
de l'importance archéologique et artistique de ces objets, je
crois pouvoir citer celles que j*ai faites moi-même dans le
canton de Boulogne.
À la fin de Tannée 1857, des ouvriers occupés à extraire
de la pierre à chaux rencontrèrent, sur le terrain qu'ils
exploitaient au village d'Ëcbinghen, des sépuliures qui les
étonnèrent. Le propriétaire du four recueillit quelques ferre*
ments qui avaient été trouvés dans les tombes avec les corps.
J'en fus de suite informé, parce qu'heureusement j'étais
connu de la famille, qui habite la paroisse de SL-François-
de-Sales de Boulogne où je rends quelques services de mon
ministère ecclésiastique. J'ignorais, à cette époque, ce que
c'était que des antiquités mérovingiennes. Je n'avais pas
encore lu les ouvrages de M. l'abbé Cochet, claaaiques sur la
matière; mais je soupçonnai ces sépultures de remonter à
un âge très-reculé, à cause de 1 état d'oxydation profonde où
se trouvaK le fer. Je soumis, le même jour, les objets recueillis
à mon excellent ami M. Bouchard«Cbantereaux, géologue
distingué, membre de Fadministration du Muséum , et à qui
aucune partie de la science archéologique n'est éU'angère.
XXtr. 8BS8Kni f A DOHEBBQOB. 2S7
il die dk> à prenîère im^ que Toiqot que j'avAb ea «aiii étaU
«Il Gonleia de oemiMit de l'époque fraftqoe, eC il m'oDgagea
àaorteiUer les décooTerléa qui pcNirraienl dire eac<Nre ameaéea
par iea travaux des ourriers sar ce point
Je me rendis \ EchingheD el j'éiodiài avec soîo, ayant \ la
inalB kl Nwrmondie sonierraine, remphcelnent des sépiil*
tiire& C'était à urne lieoe de Boolotne à vol d'eîsean, sar la
déclivité sad-onest du Montlambert, vis^-vis h ferme dile de
Pinciban, au terroir du bao»eau d'Eprek, oouHUmie d'Ecbiu*
ghen. Je pris mes mesures afin de m'assurer le droit de
fouiller moi*même chaque tombe; et là, depuis décembre 1857
jusqu'à juin 1858, nous trouvâmes 50 sépuhures , dispo^
sées sur quatre lignes parallèles» Ce petit parc mortuaire a-t*il
été un cimetière de camp, le lieu de repos d'une coionîe
voisine, le dernier asile des guerriers francs que la mort aura
fauchés dans une bataille 7 C'est un problème que je ne veut
point résoudre. Devant vous. Messieurs, je me contenterai
de faire connaître jusqu'à quel point les découvertes que j'y
ai faites viennent éclairer l'hifiloire des mceurs, des «sages»
des arts, sous la domination de la première race de nos rois*
Et d'abord , permettez-moi de répondre à une question
préalable, que plusieurs personnes ici pourraient me poser : à
quels caractères a-t*on pu reconnaître l'origine mérovin^
gienne de ces sépultures? Messieiire, la science de l'anli-
qnaire , comme toutes les sciences humaines , a ses progrès
Long-temps on n*a connu que des sépultures romaines , et
des sépultures barbares. Mais il est arrivé que des tombes
nommées, celle de Childéric à Tournai, par exemple, d'antres
qui renfermaient des monnaies ott des inscriptions, ont révélé
des objets, des formes d'armures dont on a pris note, et doni
la comparaison a servi à distinguer les diflérentes époques
auxquelles ces objets ou ces armures appartiennent. Notre
siècle, sous ce rapport,.* surpassé œux qui l'ont précédé. Ou
288 CONGRES ARCHÉOLOGIQUE DE FRAMCE.
a créé partout des masées poblics où se conservent ks résoltaCs
des fouilles : il est facile de comparer ces résultats divers. La
science marchera encore : et, si aujourd'hui, Ton peut dire
avec certitude que telle classe d'objets appartient à la période
franque de notre histoire, du Y*, au YIIl*. siècle, dans quel-
ques années probablement, l'on pourra déterminer auquel de
ces quatre ou cinq siècles il faut les rapporter. 11 en était
de même du style des églises gothiques. L'architecte le plus
célèbre du siècle de Louis XIV n'aurait pu dire, en voyant la
cathédrale d'Amiens, si elle datait de l'an 1000 ou de l'an 1500.
Eh bien I un homme s'est rencontré, l'illustre directeur de la
Société française d'archéologie, qui a comparé l'un avec
l'autre tous les monuments datés qui se trouvaient en
France; il en a discerné les caractères, établi la différence;
et aujourd'hui , un /abécédaire à la main , l'enfant de nos
écoles peut dire : ceci est roman , primaire , secondaire ,
tertiaire ; ceci est XIIP. , XIV. , XV. , XVP. siècle ; première
moitié , dernier quart de tel siècle. Il en sera de même des
sépultures. Grâce aux travaux qui se font partout en France,
principalement par M. l'abbé Cochet; en Angleterre, par
M. Roach Smith, par M. Akennan, par cent autres; en Alle-
magne, où MM. Lindenschmit frères ont publié une remar-
quable étude sur le cimetière de Selzen ; en Suisse, par
M. Troyon, l'auteur des Tombeaux de Bel- Air; en Belgique
et jusqu'en Danemarck, en Norwége et même en Crimée,
où des officiers anglais, pour se distraire des loisirs belliqueux
que la prise de Kertch leur avait faits, ont exploré de vastes
hypogées franco-saxonnes; grâce, dis-je, aux travaux qui se
font partout, on arrivera à des résultats infaillibles sur les
antiquités dites mérovingiennes.
J'arrive maintenant à l'exposé des découvertes intéressantes
auxquelles a donné lieu le cimetière d'Ëchinghen.
En ce temps-là| Ue56i«iirs« on n« mesurait pas la terre à
XXtir. SESSION 9 A 0ONRBROUB. 269
cms qui ne sont phis, avec la parcimonie que toos con-
naissez aojoord'hni. Il est rare qà'à l'époque mérovingienne
on trouve des sépultures superposées; encore moins dé-
poutllait-on, tous les dix ans, les pauvres défunts de leur
dernière et si précaire propriété. On jugeait le monde assez
vaste pour que le champ des morts pût rester inviolable
sans qu'un Jour la terre vînt à manquer pour nourrir les
vivants. Aussi les tombes d'Echinghen étaient-elles bien dis-
tinctes, séparées Tune de Tautre par un espace de 50, 60,
70 centimètres, souvent même de plus d'un mètre. Ils étaient
laces vient compagnons de Glovis, ces Ripuaires, ces Saliens,
ces Saxons, nos pères, couchés , sans trace de cercueil, dans
leur lit funèbre , les bras pendants , la tête appuyée sur un
oreiller de pierre, avec leur grande et forte stature, leur os-
sature vigoureuse, paraissant avoir quitté cette vie, la plupart
dans la maturité de l'âge. La mauvaise qualité du terrain
ne m'a pas permis de discerner Thomme de la femme, dans
celte colonie que j'ai fait lever devant moi pi>ur me dire les
secrets de son passé. Mais la nature des ornements dont
chacun était revêtu permettra sans doute un jour à la science
de suppléer, par induction, à l'insuflBsance des lumières que
j'apporte.
L'usage de ces peuples, quelle que fût leur religion, païenne
ou chrétienne, était d'ensevelir les morts comme nous le fai-
sons aujourd'hui, les pieds à l'orient, la tête à l'occident C'est
en effet de l'orient que doit venir le Fils de l'homme, quand
la trompette de l'ange nous réveillera tous du dernier sommeil,
et cette tradition n'appartient pas seulement au christianisme.
Là, comme sur d'autres points, il y avait dans le monde une
persuasion universelle, venant des révélations primitives. On
a voulu que l'humanité entière n'eût qu'à se dresser sur ses
pieds pour répondre à l'appel du souverain Juge.
Ce n'est pas, du reste, la seule trace que ces fouilles m'aient
19
290 GONGAÈS ARCHÉOLOGIQUE US VtAVCB.
préMOlte de b croyance leUgieiiM de tes peuplée. Presque
UNiles les sépttkures renferroeot no vaee en terrep déposé eoi
pieds do mort. Je ne croîs pas (|oe ce fût » comiDe cbei les
Rooiaiii8« un repas préparé, une provision de bouche donnée
au voyageur de Tautre vie pour réparer ses forces pendant le
mystérieut trajet; car on o*y rencontre rien qni accuse la
présence d'une substance alimentaire. Dans le christianisme,
on a long-temps (jusqu'au Xli\ siècle, il me semble) en Fraiioe
du moins, mis un vase d'eau bénite dans la tombe des morta
Si les Francs d'Ëcbingben étaient chrétiens^ ce qui n'est pas
improbable, les vases que j'ai trouvés auraient servi à cet
usage. Mais ce que nous appelons l'eau bénite existait cbei les
anciens peuples, en venu des traditions primitives, sous In
nom d'eau lustrale; et j'incline à croire que l'usage chrétien
n'a fait que suivre Tusage païen. 11 s'ensuivrait que ces vases
renfermaient une eau expiatrice , destinée , dans la pensée
symbolique de ces anciens peuples, à efbcer les souillures de
cette vie, pour pouvoir se présenter pur dans le séjour d'outre-
tembe. Quoi qu'il en soit de cette conjecture, j'arrive aux
pmots les plus intéressants de mes découvertes.
Je disais tout à l'heure que tous ces vieux Francs avaient
été inhumés avec leurs ornements; je dois ajouter avec leura
vêlements et avec leurs armes. Il est évident, par les traces
d'étoffes retrouvées dans toutes les tombes^ par celles que la
rouille a solidifiées sur le fer et dont on reconnaît facilement
le tissu, il est, dis-je, évident qu'ils ont été inhumés avec leur
vêtement ordinaire. Mais si l'mil de l'archéologue, à qui les
palpitantes jouissances de la fouille sont réservées, peut saisir
au passage de nombreux secrets de ce genre, la mort se
hâte d'achever son œuvre et d'en anéantir la trace avant que la
main ait pu les recueillir. Tontes les étoffes ont donc disparu ;
mais il n'en est pas de même du cuir, qui laisse une coucbendre
facile k reconnaître. Plusieurs tombes m'ont dit que leur
XXTB*. 9E8810II , A WMKERQUB. 291
briiiUaC était «oudié là vMu d» >eaiix de bêtes, mmUo èave
MaisM n*élail pw leuleaMnt avec leur yôtemeiit» c'était
avec tontes leurs armes tt lears oroeinentSi que lee FraMe
easeTeUssaient les laorts. Les armés sool d*abord tu large
sabre, sorte de oevteaa de combM, j'allais dire conteaD de
chasse, dont la lame» loagne ordinaùrement de 60 «Mtkiièares
sans k manche, large de 6 à 7, tranchant d'un seol côté,
eflBiée eo pointe aignl, présente ne aspect terriWe. C'est nn objet
caraotérîstîqae de l'époqne mérovingienne. J'en ai trouvé
une vingtaine dans les cinquante tombes d'Echînghen^ Le
pbt de la lame est occupé par des rainures loogiindinales»
mons preCmdesqoe celles du sabre-balonnette de nos chas«
seurs, mais plus nombreuses, puisqu'il y en a souvent trois sur
la même arme. A quoi servaient ces rainures? Grégoire de
Tours semble l'indiquer quand il rappwte que Fiédégonde,
envoyant, pour assassiner Sigebert à Lamhres , des sicaires
ramassés dans le pays de Thérananne, leur donna de forts
couteaux, euUras validoSf auiqnels elle avait fait faire des
rainures plns.praAmdes qn*à l'ordinaire, quos carasaripr^h*
■fimdms ffcit , les infectant de poison , infoetw veneno. Le
même aotenr nous a révélé le nom que portaient ces couteaux
dans la langue saxonne, tptos atranuuaaDos nseam, ditpîi : on
les appelle «cramafojref. Or, sentma est le radical saxon d*oà
nott^ vient esrrnne^ et Mât signifie eomeùu , pmsqne les
peuples dénommés SfUBom ne sont ansi désignés que parce
que le couteau était lenr arme favorite, au témoignage de pln^
sieurs auteurs. Les sommasaxes étaient portés dans des
gaines de cnir, enrichies d'ornements de cnhre à la pointe,
quelquefois dans un fourrean composé de deux broes de boî&i
retennes par des attaches de bronae ; d'antres fois, ilseanUe*
dans im fourreau de toile, ils sont emmaoché» par une
longue #ot# dans une poignée en bois dont te trace est ordi*
292 GONGRfeS ARCRÉOLOGÎQrE DE FRANGE.
nairemenl reconnaissaUe, qadqodms ornée d'an'clon de
caivre à rextrémité.
On les porudt à la ceinture, avec de petits coateaax de la
dimension de ceux dont nos paysans se serrent encore pour
les usages domestiques ; je les aurai décrits en un mot, en
disant que ce sont des scramasaxes en miniature. On en
trouve quelquefois deux sur le même corps, et il y en avait
dans presque toutes les tombes. Ces scramasaxes et ces couteaux
sont ordinairement trouvés à Tendroit où le défunt les portait
suspendus, c'est-à-dire à Tendroit de la ceinture. Le scrama-
saxe est souvent placé obliquement sur ou sous la cuisse droite.
Quelquefois il descend le long du corps, la poignée sous la
main du guerrier qui s'en était servi. Je l'ai rencontré aussi
le long de la poitrine, tenu au port d'armes, comme si le fier
combattant avait voulu se présenter dans l'autre vie, dans l'at-
titude de la menace et de la conquêle.
La ceinture où pendaient ces armes était un baudrier que
je crois avoir été porté horizontalement au bas delà poitrine,
comme le font aujourd'hui nos officiers. C'est, du reste, la
position ordinaire où j'en ai trouvé les restes. Le cuir ou la
toile dont elle éuit formée a disparu ; mais le fer ou le cuivre
qui la décoraient à l'endroit où on la bouclait sont toujours
conservés. La boucle est de forme très-simple, assez semblable
à celles qni servent aux harnais des chevaux, sî ce n'est que
l'ardillon présente une surface aplatie, souvent couverte d'or^
nements gravés ou Incrustés. Une plaque assez longue accom-
pagne la boucle; à côté se trouve ordinairement une autre
plaque qui faisait le pendant de la première, et un appendice
carré qui paraît avoir été fixé à l'extrémité du ceinturon. Ces
plaques, en fer damasquiné ou éumé, en bronze, en potin,
quelquefois dorées ou argentées, sont couvertes de dessins en
zigzag , en citevrons ou entrelacs , de toutes sortes ,
extrêmement variés de forme et d'ornementation. La dlmen-
XXm*. SESSION 9 A DUNKESQUE. 293
«on et le poids de qaelqaea-unes de ces plaques sont énormes :
on les dirait propres à sangler des chevaux, plutôt qa'à orner
la poitrine des hommes.
Je n*ai trouvé que la trace de deux umbos de boucliers
dans les sépultures d'Echingben. Ces tombes ne m'ont point
présenté de francisques, mais, en revanche, j*y ai trouvé plu-
âeurs framées ou lances puissantes , en fer, emmanchées par
une large douille dans une longue hampe en bois; ce devait
être une arme terrible, d*on poids considérable, difiSdle à
manier. Ces lances gisaient aux pieds des morts, la pointe en
bas, le long des jambes.
Mais ce qui fait la partie la plus riche du résultat des fouilles,
c'est assurément tout ce qui constitue les ornements de la tète
et du cou. D'abord des colliers de verroteries et d'ambre,
dont un entr'autres, composé de 126 perles de grosseur con-
sidérable. L'ambre y est en profusion, par morceaux gros-
sièrement arrondis ou équarris, perforés, d'une teinte rouge-
cerise, due à la présence de l'oxyde de fer, frais et vif dans
la terre, se décolorant à la lumière. Les verroteries sont d'une
pSte très-brillante, unicolores ou multicolores , décorées avec
beaucoup de fantaisie. Une chaîne de cou en bronze est d*un
travail très-habile pour l'époque , dans le genre des chaînes
actuelles de tournebroche.
Ces peuples portaient aussi des pendants d'oreille, dont
une magnifique paire en or, de forme hexagone , ornée de
filigranes, a été trouvée dans la septième tombe. L'anneau ou
boucle à laquelle ces pendants étaient attachés est en bronze,
de 6 centimètres d'ouverture. Une autre sépulture nous a
donné deux anneaux aussi larges , en torsade d'argent ; mais
les pendants, formés de plaques de même métal avec incrus-
tations de petites plaques et de petits grenats en verroterie, se
sont fondus dans mes mains, n'y laissant qu'une poussière
métilliqne faisaisissable.
29& COIlGBfeS ARGBÉ0L06IQDE DE FRAHGE.
Au haut de la poitrine, à rendrait od les deux pane du
manieaa (pattûon), on de la saie (§agum)^ se trooTaicai
réunis, on trouve la fibule, agrafe,- boucle, ou plutôt broche^
de forme très-variée. Quelquefois ce n^est qu'une épingle,
à tète ornée d'intéressantes damasquinures; souvent e*e8t le
style à écrire des Romains, employé comme épingle; souveiu
aussi c'est une broclie ronde, une plaque ornée, au dos de ia^
quelle une épingle toame sur un pivot pour se fiier dans une
attache recourbée. U face antérieure de celte broche est
quelquefois couverte d'une feuille d'or, décorée de filigranes
en forme de lettres runiques, incrustée de verroteries; j'en ai
rencontré cinq, dans le cimetièro d'Echinghen, qui pourraient
offrir, sous ce rapport, à l'orfèvrerie moderne d'élégants et
cnrieux modèles que les dames du XIX*. siècle ne dédai-
gneraient pas.
Je ne dirai rien de certains objets, dont la destination n'a
pu être encore déterminée, qui sont peut-être des signes de
distinctions militaires ou des décorations de commandementi
mais je ne dois pas oublier de mentionner des ciseaux en fer,
semblables de forme à ceux dont on se sert aujourd'hui pour
tondre les moutons ; des peignes en os, dont un, muni d'un
étui très-*original, offre un spéein^en intéressant de sculpture
ornementée ; un autre étui du même genre sur lequel des
spirales entrecroisées, et des demi-cercles imbriqués rap-
pellent beaucoup de détails de la peinture byzantine. Je crois
que l'architecture elle-même pourra trouver, dans l'étude des
antiquités mérovingiennes, des lumières sur l'origine natio-
nale d'un grand nombre de motifs reproduits plus tard sur la
pierre.
Tons ces objets, au nombre de 179, sont déposés dans les
Titrines du musée de Boulogne, où ils ont fait le noyau d'une
collection qui i^ugmente chaque jour. Les antiquités mé^
rovingiennes, comme celles du moyen^lge, sont d^ anlâ*
XXTH** 8B86ION1 A OraKERQCB. 295
qtiités natioDales; e\k**s apportent d'otllfs renseignements sur
one époqoe à laquelle notre tempe a consacré beaoconp de
ses plus remarquables labeurs. Comment, h propos des Mé*
rofîngîens, ne pas nommer notre si célèbre et si regrettable
Augustin Thierry? Eh bien ! le sagace Investigateur qui avec
des tronçons de chroniques a reconstitué taatde iaits, l'habile
coloriste qui a si vivement peint les traits des barbares et
desshié les mœurs à la fols simples et farouches do T*. et
do VK siècle, Augustin Thierry aurait tiré un immense
parti des découvertes qni ont été faites depuis quelques années
dans les cimetières francs.
Mab le dernier mot n'est pasdon^. Les travaux qui partout
remuent la terre pour Télargissement des routes, pour le
percement de nouveaux chemins de fer, pour l'expkMration des
richesses do sel, amèneront de nouvelles trouvailles qui
profiteront à la science. On y apprendra de plus en plus
quelles furent les mceors, la cIviKsaiion des nations anr iennes;
M y étudiera leurs croyances ; et, quand on n*en saurait rien
antre chose sinon que tous les peuples ont cru à Timmortalité,
ont pensé qu'après ce mortel séjour Thomme avait une patrie
oè ses œuvres le suivent, il y aurait encore matière à ne pas
dédaigner les résultats de ces recherches, puisqu'on y trouvera
b confirmation d'une des vérités les plus morales, les plus
utiles à l'humanité, les plus fécondes pour le bien ; en on mot,
pnisque daqs ces secrets do la mort on trouvera les secrets de
la vie I •
raOGLAMATION DBS MÉDAILLES.
M. de Caumont dit qu'on va proclamer les noms de ceux
qui ont oblemi des médailles, mai« qu'auparavant il croit de-
v#if anoeocer que si M. de Coussemaker, qui eet correspon-
dant de l'Académie des Inscriptions, n'est pas compris parmi
396 GOneBÈS ARCHÊ0I.06IQra DE FRAHCE.
eax , quoiqu'il ait fait des tra?aax fort remarquables « c'est
parce qu'il est d'usage de a'en pas décerner aux membres de
rinslitut de France.
M. le doyen Le Petit» secrétaire-général de h Société
française d'archéologie, prend ensuite la parole en ces termes :
Messieurs,
La Société française d'archéologie, voulant, d'après ses
usages et ses traditions, récompenser les hommes qui ont
publié des ouvrages ou fait des travaux d'archéologie d'une
importance incontesuble, a décerné 12 médailles d'argent et
6 médailles de bronze aux auteurs dont les noms suivent
Ont obtenu des médailles d'argent :
ly. l'abbé Van Drivai, chanoine d'Arras , pour les services
qu'il a rendus par le cours d'archéologie qu'il a professé de-
puis huit années au grand séminaire d'Arras;
M. Canat de Chizy, pour son remarquable volume intitulé:
Marguerite , duchesse de Bourgogne ; sa vie intime et l*àat
de sa maison i
M. Edouard Clerc , président de chambre à la Cour im-
périale de Besançon , pour sa dissertation sur Alaise franc-
comtoise;
M. Leroy, professeur d'archéologie à l'Université de Liège,
pour ses publications et ses traductions d'ouvrage sanglais;
M. Tailliar, conseiller à Douai, pour ses importants tra-
vaux historiques, et noummeni pour ses Recherches sur l*alh
baye de St. - Vaast d'Arras ;
M. Derode, pour ses nombreuses publications, notamment
pour son Histoire de Dunkerque et son Histoire religieuse
de la Flandre maritime ;
M. Louis de Baecker, pour ses travaux historiques sur la
Flandre et pour son récent ouvrage, intitulé : Grammaire
comparée des langues de la France i
XXm*. SESSION , A DDN KBRQUE. 297
M. Coosio, pour ses pablicatioDs sur trois Toies rcmiaines
4o Boutonnais avec une carte indiquant le tracé de ces voies ;
sur les anciens seigneurs de Gapple ; sur l'emplacement de
Quentowic ; sur (dusieurs châteaux du Boulonnais, etc. ;
M. le docteur de Smyttere, pour ses travaux historiques
concernant Gassel et sa châtellenie ;
M. Wackemie, conservateur du musée de Gassel, pour les
soins et le dévouement qu*il met à la conservation et au déve-
loppement de ce musée;
M. Pigauit de Beaupré, ingénieur à Dunkerque, pour ses
importantes explorations des voies romaines de la Flandre
maritime;
AI. Tabbé Haigneré , pour ses publications historiques et
ses recherches archéologiques.
Les personnes qui ont obtenu des médailles de bronze
sont:
M. Bonvarlet, pour son Recueil des inscriptions tombales
des arrondissements de Dunkerque et d*Hazebrouek ;
M. Albert Legrand» pour les soins qu'il donne à la conser-
vation de l'ancienne cathédrale de St-Omer;
M. Tabbé Délabre, pour les travaux intelligents qu'il a
faits à son église ;
M. Aonoot, conducteur des ponts-et-chaussées à Gassel,
pour les fouilles archéologiques qu'il a fait exécuter;
M. Lefebvre , conducteur des ponts-et-chaussées à Bou-
logne, pour le plan de Boulogne à l'époque romaine qu'il a
présenté au Gongrés ;
M. Flageolet , sculpteur à Dunkerque , pour différents tra-
vaux de sculpture qui ont été visités par la Gommission du
Congrès.
Les médaUies sont remises successivement aux lauréats qui
sont présents, aux applaudissements de l'Assemblée.
298 GONGRlSS ARGOÉOLOeiQCB DE PRARGIS.
M. ddCaumoBt dit qu'«D tu»-re)ief sculpté par M. Fla-
geolet a été placé dans kaalle, qn'oa pearra ainri apprécier
le tileat de ce acalpteun
ALLOCATIONS.
M. de Caumoiit anoopce eQ«i|ite q«e la Soeàété françaiee
d*archéolugie est dans Tusage de faire dea allecalloiia ; qo*eil
conaéquence elle accorde:
$Q0 franca po«r|a repuuration de Tégiiae SkrÉkiide Daii<-
kerque ;
300 francs pour çeUe de rancien bOteMe-i ile de Gassel ;
200 francs pour de nooTellei} fouilles, aoua la diraclîoo de
MM. Cousin et Pigault de Beaupré ;
200 francs pour des fouilles à faire à Wissant (Pas-Je*
Cilais), ^ous la s«rveiUaiicede MU, Cousin et Haifoeré;
100 Îr9^çg pom* contribuer auv frais de restauration du
nponuoiept érigé, dans i'arrière-'PQrt • pour perpétuer le aou-
venir des observations géodésiques et astronomiques faites en
18^16, à Dunkerqoe, par d'iUustrea asitronooes français et
anglais» etc., etc.
M« de Caumont indique ensuit^ les subventions qui sont
destinées an^ autres régions de la France pour t8d0.
M. Gérard, sous-préfet de TarrondiaseaientdeDankerque,
se lève et dit qti*il reste k payer une dette de reconnaisaançe :
d*abord à M. de Caumont, Tillustre directeur de la Société
française dVcbéotogie, pour ^voir accordé à Dimkerqqe un
flqngrès qui a versé de si grandes luinijures dans le pays et y
a attiré des notabilités savantes de la plupart des Étata de
TEurope ; ensuite à Thonorable M. Cousin, président de la
Société dunkerquoise^qut a demandé ce Congrès; qui, depuis
près de dew^ 9ffs> Ta organisé avep lou^ le dévoueoMM ps^
XXTII*. SESSION , A DUNKERQrB. 299
rible et qui, à force de soins, de labeurs et de sacrifices per-
sonnels « a tant contribué à son éclatant succès.
M. de Caumont remercie M. le Sous-Préfet de ce qu'il
vient de dire de lui; la Tille de Dunkerque, de l'accueil sym-
pathique qu'elle a fait au Congrès, et MM. les secrétaires-
géoérauY» Goqsin et Uerode« de leur boo concours et du dér
▼ouement qu'ils ont montré à cette occasion. Il dit que le
Congrès de Dunkerquea acquis une remarquable importance»
qu'il est devenu en quelque sorte international, par la pré-
sence des savants étrangers qui y sont venus de l'Angle-
terre, de la Belgique, de l'Allemagne, de la Suède, de
l'Italie et même de Madrid (Espagne) et il considère le Coq-
grès archéologique de 1860 comme l'un des plus importants
qui aient eu lieu jusqu'ici
Vu l'heure avancée, on regrette de ne pouvoir entendre
une lecture qui était à l'ordre do jour, celle de M. l'abbé
Bloeme, sur un ouvrage nouvellement publié par M. Leroy,
curé de Houlles (arrondissement deSt-Omer), lequel ou-
vrage est intitulé : Le règne de Dieu dans la grandeur, ta
mission et la chute des empires.
M. le président Lestiboodois, après avoir félicité Dunkerqne
du brillant succèsde son Congrès, prononce la clôture de la ses-
sion de 1860 et lève la séance vers 9 heures et demie.
Nota. — Après la séance, les membres du Congrès ayant
été tous invités par M. le secrétaire-général Derode à passer
la soirée chez lui , s'y rendent et ils ont la satisfaction
d'y entendre l'Orphéon dunkerquois, dont il est le président,
chanter plusieurs morceaux de musique avec un remarquable
talent
|«« XHiV^eieiir» hes Seerétaires-^géniriiugç,
De Caumont. Cousin, Le Petit^ Derode.
SOO G0N6EË8 ARCHÉOLOGIQOB DB FEAHGB.
OUVRAGES ENYOTÊS OU BEIIIS AU G0N6BÈS.
Les oovrages dont suivent les titres ont été déposés sur
le bureau » on envoyés par les personnes dont les noms sai-
vent :
MM. Babuffi , professeur de physique à FUniversité de
Turin : PeUegrinazioni autunnali ed apuscoli » in-S**. ,
2 vol., 1390 pages. Turin, XSUi.
Raymond de Bertrand, président de la section des lettres
delà Sociéié donkerquoise : son Histoire de Mardyck, 1 vol.
in-8^ , &50 pages.
Bebode, ancien notaire à Lillers (Pas-de-Calais) : Ma-
nuel des connaissances usueUes , commerciales , judiciaires
et civiles.
Bloeme, curé de Roquetoire( Pas-de-Calais) : La phi"
losaphie de l'histoire, par M. Tabbé Leroy, curé de Houlles «
près de St -Orner.
Blommaebt, littérateur à Gand: Fragment d'un roman
de chetalerxe» du cycle carlovingien , in-8^
BODiN , directeur de TÉcole d'agriculture de Rennes :
!•. Lectures et promenades agricoles; 2^ Herbier agricole;
3^ La culture et la vie des champs; &°. Eléments d'agricul-
ture, ou leçons d'agriculture appliquées au département
d'IlU-et-Vilaine.
BONVARLET. membre de la Société dunkerqnoise : sa
Notice sur les grands-baillis de la ville de Bergues,
Bougrer-de-Perthes, président de la Société d'émulation
d'Abbeville : De l'homme antédiluvien et de ses ctuvres ,
95 pages avec planches , et AiKtfiiûes oniecttiuptViiiMf ^ par
ChantreL Paris, 1860.
xxyh*. cession ^ a dunkbrque. 301
GHAMomN DE Saint-Hilâire , membre de la Société
duDkerqaoise : uoe chromolithographie représentant le beau
fitrail de la Ghai;ilé de l'église de St.-Éloi de Dunkerqne et
une Notice sur ce vitrail par M. Didron afoé.
Conseil, capitaine du port de Donkerque et membre de
de la Société dunkerquoise : 1^ annuaire marùime de
tarrandissement de Dunkerque; 2^ Télégraphie nautique ;
S^ Supplémeni à la télégraphie nautique ; U\ Naufrage du
navire les Trois-^œurs ; 5^. De l'état acittel du port de
Dunkerque ; 6°. Des moyens à employer pour empêcher un
navire de sombrer; 7*. Dialogue sur le grand banc; 8°.
Description d'appareils de sauvetage; O"". une Notice sur
une télégraphie â l'aide des bras.
GOPPIETERS, docteur en médecine à Ypres (Belgique) :
Reproduction en plâtre d'une inscription de la cathédrale
d'Ypres.
L'abbé Gobelet , directeur de la Revue de VArt chrétien,
à Amiens : Etude iconographique sur l* arbre de. Jessé, in-
8^, 39 pages.
De Baecker , correspondant du Ministère de Tinstruction
publique , à Noortpeene , près de Cassel : Grammaire com^
parée des langues de la France, in-8^, 267 pages. Paris,
1860.
De BERLUC-PfiBUSSis , membre de plusieurs académies à
Aix (Bouches-du-Rbône) : l^ Notice sur la vie et les ceuvres
de Gustave Rumbot, Aix , 1860; *i^ Éloge de B, de Boni^
face, avocat au Parlement de Provence, Aix, 1860.
De Cauiiont , directeur de la Société française d'archéo-
k)gie : 1*. V Annuaire des cinq départements de la Nor~
maniiez 1 vol. in-8^; 2*. Définitions élémentaires de
quelques termes d^ architecture , in-8^, 168 pages; 3*. Stà^
tistiques routières de la Basse-Normandie; h"". Catalogue
du musée plastique de la Société française d'archéologie ; .
302 CONGRfcS ARCHÉOtOGIQUB DE FlAlfCE.
5*. E$mismr les poteries ramaùiiê du itam ; 6\ Bmffm^wr
diverses publications arehéUogi^s,
I^ comte DE Fbanghevilus : Un detniet mm sttr la eml^
ture du mûrier en Breiagne^
De Qoler, général UM^r» à Carisruhe ( graad-éiiciié de
Bade ) ; qaelqnes liîraisons de soo ouvrage sur lee eampagnetf
de Jules César.
De MARTEvaLE : Cours de chimie agricole» 71 pages.
Rennes , 1860.
Big'. De Ram , recteur de l'Université de Louvain : Lee
nouveaux BelUmdistes , m-^\^ Ik pages. Braxelles» i860«
DERIVE» de Douai : son Précis historique et statistique des
canaux et rivières navigables de la Belgique et du nord de
la France , 1 vol. in-8^ , 690 pages , cartes et tableaux.
Derode , secrétaire perpétuel de la Société dookerquoîse*
1^ Histoire de Lille , 3 vol. grand in-8^, avec cartes et.
gravures, 1&28 pages. Lille, 18/i8. Béghio.
2*. Histoire de Dunkerque, 1 vol grand ln*8^> avec cartes
et gravures, /i90 pages. Lille, 4852. Reboux.
3*. Prospectus de l'histoire de Mardyck publié par SL Ray-
mond de Bertrand, i/2 feuille in*8^
W". Le siège de Ulle en 1792* édition deluxeaveclae^iaiito
et planches, 1 vol. grand in-8^, 80 pages. Lille, 1842. DaseL
5^ Le même ouvrage , édit populaire , in*12 « 88 pjvesi
Ulle» 1842. Brenner-Rauwens.
6°. Histoire religieuse de la Flandre inaritime , l voL
in-8^, 358 pages. Dunkerque, 18S7. Kien,
7^ La famille Prud'homme , moaurs lilloises au XVI*.
siècle, 2 volumes gr. in*12» 430 pages. LiUe«1853. Reboux.
8**. V Autorité considéreo comme principe de la Ceni^
tude, in-8^, 114 pages^ Lille, 1830. Dand.
O"". La foi considérée comme le fondement de nos oon^
naissances, iu*8°. 74 pages, fiétfaune, 182&. Savary.
XXTU*. SESSIOKt A DUN&ERQUB. M3
tO«. Ét0fe hmariquedu duc ifEufhién^ la-8*M60 pago-
Lille , 1827. Reboui.
11''. Les sodalùtes du parc de la marine ^ iil-8^, &6
pages. Duokerqae» 1849. Vanderest
12^. JDe eéîaUis^emeni ifui» ifoc& à thmherque^ in-t».,
32 pag^ Daokcnitit, ltô7« Kiea.
43^ Aopfwrf jiir Vempoêinen de Dunkerque ^ m^9^. ,
48 pages. Duokerque, 1853. Drouillarl
Ift^ JfMmnnenr eiMMnairhiA^ rfir part ée ùmkertfm ,
de 1755 à 1855^ iD-8^ avec plans. Dunkerqne, 1855.
!&>• Dûp0fraphie de Shmkerque deptriâ son ûfiqinejtu^
qu'à nos jours , in-8^) liO pages , carie. Dankerque, 1850.
Tanderesn
16^ Statistique dunkerquoise , recensement de 1851 11
iSaO, ln>*8^ , 16 pages, planches et lableaax.
17**. De la pénalité chez les Flamands de France au
XVI\ siècle, in-8^ , 74 pages , dessins el fac-similé. Dun-
kerqoe, 1857. Rien.
18*». Notice sur l'église St^-Eloi, iD-8^, 85 pages. Dnn-
kerqne, 1857. Rien.
19°. Etat de la Flandre maritime avant le Vk siècle,
in-8^, 24 pages, carte. Dunkerqae, 1860. Rien.
20<'. Les Ghyldes dunkerquoises , in-8^ , 26 pages. Don-
kerqne. Rien.
21^ Requête des Dunkerquois à la dame de Vendant,
in-8^, 16 pages. Dunkerque. Kien.
22^ SL-Gilles^Su-Eloi^ Dunkerque ; recherches sur le
nom primitif de cette dernière ville, in•8^» 4 pages.
23^ Lois de la progressif des langues^ îo^^, arec
cartes et tableaux, 76 pages. Lille, 1840. Daoel
24^ Introduction à l*étude de C harmonie^ oo eipwtkn
306 CONGRÈS ARCHÉOLOGIQUE DE VRARGE.
Coligmy , iD-8°.; U\ Etudes twr tes voies de ammmicmim
de la ville de Boulogne i 5^ Parallèle kistorù/me emire
Godep'oy de Bouillon et Pierre-l* Ermite*
Le Grand de Reulanot , délégué de TAcadémle d'ar-
chéologie de Belgique , à Anvers ( Belgique) : l"*. Tours des
églises de Thourout et de Liethervelde ; 2^ Mémoires sur
l'ancienne ville de GhisteUes; 3^ Tableau des terrains tra--
versés par la sonde au forage du puits artésien d^Ostende;
k\ trente-deux bottes contenant les échantillons des terrains.
. Lenglbt, Mortier et Yandamiie, membres de ia So-
ciété archéologique de Tarrondissement d'Avesnes : huit
exemplaires d'une Notice mythographique de Gayant de
Douai f ou la vérité sur ce géant gaulois. Le Qnesnoy, 1860*
Lerot, professeur d'archéologie à l'Uoiîersité de Liège :
1°. Rapport sur le concours de littérature à Liège, de 1858 ;
2^ Rapport sur le concours de 1859 ; 3^ Compte^renda
des travaux de la Société liégeoise; lx\ la statue d'Àmbiorùo
avec une lithographie ; 5^ la philosophie au pays de Liège g
fi"". Annuaire de la Société libre d^Emulatian de Liège.
. Jules Lion, conducteur des ponts-et-chauasées à St-Omer,
ses diverses publications : 1°. \iel Hesdin; 2^ Diocèse de
Boulogne; 3°. Le Sinus ïtius; k\ L'église d'Auchy.
Mahias, avocat à Ri^nnes : l^ la Fermière bretonne,
cours d'économie domestique; 2^ Âlmanach desSodMe
d'agriculture et d'horticulture (f///tf-e/-Ft/aiiie, pour 1860 ;
3°. Cours de chimie agricole professé en 1859 par M. Ma-
lagutti, doyen de la Faculté des sciences de Rennes.
Marcel Canat de Cbizy, de Châlons-sur-Uarne : Mir-
gueriie de Flandre ^ duchesse de Bourgogne ; jm vie imimê
et l'état de sa maison , in-8°., 268 pages. Dijon , 1860.
PONTHlËUX , membre de la Société académique de l'Oise^
à Beauvais : Description d'une découverle de médailles des
évêques de Beauvais*
xxnr. SESSION , a ptjNniQins. S07
L*abbé A. Strâub, secrétaire-général de la XXVP. session
da Congrès archéologique , à Strasbourg : 1°. Statistique
numumeataU des cantons de Kaysersberg et de RibeauviUé;
2\ Notice sur deux cloches d'Âbernai.
Edmond Tudot, conservateur do musée de Moulins : Une
collection de figurines en argile de Cépoque gallo-romaine^
avec les noms des céramistes qui les ont exécutées, in-f°.,
60 pages. Paris, i859.Rollin.
SÉANCE GÉNÉRALE
TBMUB
PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ARCBÉOLOGÏB,
AU MA!!»,
LE 15 FÉVRIER 1660,
POUR LA. DIVISION DE LA SARTHE.
Présidence de M. A, d'Espadiaet . membre da GooaeiL
La Société française d'arcliéologie a tenu au Mans une séance
générale dans la grande salle de rhôlel-de-villc , le mercredi
15 février 1860.
Étaient présents : MM. de Caumont, fondateur et direc-
teur de la Société ; L. Gaugain, trésorier; David, inspecteur
des monumenls historiques de la Sarthe; Anjubauit, biblio-
thécaire ; Hucher, membre de Tlnstilut des provinces; Liiet
(l'abbé), curé du Pré; Louin (l'abbé), chanoine, membre de
rinstitut des provinces ; Picot de Vaulogé (le comte); Ver-
dier, professeur en retraite; de La Sicoiière (Léon), inspec-
teur du département de l'Orne; L^ri/eiier, docteur en mé-
decine ; Darcy^ architecle-voyer de là ville du Mans ; Gombert
père , secrétaire de la Société d'horticulture ; Gombert fils,
architecte; Ugeay, propriétaire; Valençon , secrétaire à
l'hospice do Mans ; M*^». Menard, propriétaire, au Mans, et
plusieurs autres membres.
M. de Caumont prie M. d'Espaulart, membre du Conseil,
de présider la séance,
M. Tabbé Voisin , ancien curé , membre de l'Instltat des
provinces, remplit les fonctions de secrétaire.
SftàKCE GftKttALE TBMIB AU MAH& 309
A roufertofc <k b Bétaee» N- de GaiHMiiit a prit b parofe,
prtavlé Télal des dénieras peblieatîoiit de b SorJété fran-
çaise» et ioTÎté bi membres présents k prendre pert «ni tra-
?tn des congrès de celte année. L'honorable président de b
Société française a fait espérer qne rétablissement do chemin
de fnr, de Mézidon an Mans, loi permettra de tenir dans cette
viHe chaqoe année.
H. Anjobaoit, conservateor de la bibliolhèqae et dss ar-
chives commnnales do Mans, fait connaître rinaoccès de ses
recherches d'nn plan oo d'nne description quelcooqoe de b
lonr Ribendel et do cbêteeo de cette Yilb» constroiu, sniTant
b tradition, per6oilbome-le-U>nqoéranC, pendant b seconde
moitié do XI*. siècb, etqoi ontélé démolis en 1617 et 1618.
Les Cooiiles qoe b Société française bit exécoter en ce moment,
sons b direction de MM. d'£spaolari et Hocher, dans b
partie de notre vitte où ces constructions ent existé, réveilboi
fe désir de savoir quelles étaient leor étendue eft leur impor-
tance. A défaut des docoments recherchés, M. Anjobault ne
peut prodoire que le compte reudo par Ribot, receieur des
deniers communaux, le 19 août 162^, du prix de la vente de
tous les matériaux provenant de la démolition du château, de
b tour Ribendel et de plusieurs maisons dont la destruction
était rendue nécessaire pour déblayer b terrain qui porte
encore à présent le nom de place du Château. Ce compte offi-
ciel fournit les renseignements suivants qui peuvent servir k
faire apprécier Tétendoe et b distribution des édifices dont
00 interroge les substroctioos.
HOTE DE M. ANJUBACLT.
En 1617, b comte d* Auvergne se présente au Mans, cdmme
donataire du château et de b tour Ribendel ; il annonce qQ*ik
doiveoc être immédijiiement abattais d'aprérles ordres exprés
310 SÊANGB GftnftRALE TEHUE AU MANS,
da roi. Sur sa proponiion, lei écbe?io8, an nom de b vile,
acbèleot les matériaux poor 13*000 livres , à b chaîne par
eux de toat faire démolir dans le plus bref débL
Des marchés sont aussitôt conclus avec plusieor» sortes
d'ouvriers.
Les couvreurs et les charpentiers s'engagent ï descendre
tout ce qui dépend de b couverture du château et de b tonr
Ribendel.
Les maçons Desmars et Mérilbn se sont obligés à démolir
le châieaup ia tour Ribendel^ le portail et la ceimure de
clôture^ à commencer du panailjwqu'à la cour de I* Officia--
lili; l*aile et les mttraiUes qui rèynetu depuis le ponad
jusqt^à la porte de Ville, et Us autres bâtiments et édifices
dépendant du château. Comme il est plus amplement porté,
ajoute b comptable, poor le marché passé par Pierre Boor*
goin, notaire royal au Mans, le 1**. mars 1617. Cet acte mal-
heureusement est égaré ou perdu.
La maison occupée par ia demoiselle de Champrond, fiDe
du proche parent de Mathurin de Bouille, écoyer, sieur de
Champrond, dernier capitaine du château, est menacée par
la chute prochaine de b tour Ribendel ; on juge è propos de
rabattre.
Les échevins arrêtent que les matériaux seront vendus à
l'amiable, et le minimum des prix en est ainsi déterminé :
Sept livres, le millier d'ardoises; sept livres, le millier de
tuiles; 50 sols, b millier de pavés; 10 sols, la charretée de
pierres à maçonner; 15 deniers, le pied courant de coins;
6 sob, le pied courant de pierres de taille; 18 deniers, la livre
de plomb.
Parmi ces matériaux, il en est que leur nature ou le travail
dont ib sont ornés fait placer hors ligne et vendre à des con-
ditions exceptionnelles. Ainsi, on distingue les & croisées et
demie et autres pierres de taille étant au portail du château,
u 15 rtvnieR iB60. Slt
avec ies fénéties et tes vitres. Une croisée et demie est cédée
au procureur du roi, pour 50 lif res; le. Iteutenaot criminel
achète les autres pour 290 livres; les pierres de taille du
portail sont vendues pour 200 livres. On dte encore 31 pierres
de taille désignées comme étant les.chapiteaux qui étaient pla-
cés au haut de la leur.
Il y avait une cbarpenle sur le portail et une autre sur la
galerie, proche de ce portail.
Les toits donnent 53,700 ardoises et /»,700 tuiles. M. An-
jubault croit que ces ardoises , épaisses et longues , mais plus
étroites que celles d'à présent, provenaient des carrières de
Javron, et que le millier ne couvrait pas plus de 15 mètres de
superficie.
ie plomb fournit un poids de 1,200 livres.
Des pierres de taille, marches, dalles de pavage et mâchi-
coulis en grès, les uns ne sont pas en^and nombre.
Les coins et pendants sont au moins de 3,000 pieds, ce qui
paraît accuser, dans les constructions, des voûtes et des formes
anguleuses fréquentes. .
On vend 2,055 charretées de moellons.
La charpenté et les boiseries n'annoncent pas des propor-
tions ni des distributions considérables ; mais les détails font
souvent défaut sur le sujet. On cite quelques pièces de bois
de 20 à 30 pieds, une seule de 38 pieds, /i ou 5 portes
seulement et cinq petites fenêtres.
Il parait qu*il y avait encore des canons dans le château,
mais cela résulte d'un document postérieur à sa destruction.
M. Anjnbault fait observer que les mots le portail , le
portail du château^ lui paraissent s'appliquer toujours à une
ouverture autre que celle qui donnait issue sur le boulevard
et qui s'appelait la porte de Ville. Il semble aussi que ce
portail ouvrait ou fermait la voie de la circulation publique,
puisque, dans un de ses articles de dépense, le ccaniptable dit
811 SÊÂKGE GftNÊRALB TBSlOt AU MANS,
aroir payé des ooriien qmavaieiuM tm piertn du poruA
et faù pUiee à la procestùm générale de Pâqmi fleuries.
Qooi qu'il en soit, plasiears antres titres prootent qœ la coor
basse en châleaa avait deax entrées; h fiOe hit des baox de
maisons sitoèes dans cette cour, entre tes deux pants^ievis.
En achetant les matériaux da châiean royal et de la toor
Rîbendel pour 12,000 livres, la ville aorak d A agir sons nne
influence tout autre que celle de Tespérance d^nn bénéfice
pécuniaire sur le prix de la vente de ces mines; car, sons ce
rapport, eUe avait bit nne fort mauvaise spéculation : sept ans
révolus après son traité, il kn restait avec les acquéreurs des
règlements difficiles à terminer, ei le receveur lui faisait
accepter le compte suivant :
Recette claire et liquide. 3,M7'*fts.7d.
Reprise et décharge. . 6S1 ""^ 10 s. 2 d.
Mises et dépenses. . . 3,701 10
3,393 6 8 3,393 6 8
Reste dû par la ville. 220'*2a. id.
M. Aiijobanlt soumet ensuite à Texamen de la Société les
manuscrits historiques et des dessins, en fiiisant les observa-
tions verbales que nous allons rappeler :
1^ Le plan, dessiné au trait, de deux autels de pierre qui
viennent d*être découverts dans le chœur de Téglise parois-
siale de Saosne, arrondissement de Mamers. La taUe est
supportée an milieu par une masse trîanguhire, et aux deux
coins extérieurs par deux piliers à huit pans; de sorte qu*il
reste au^lessous un vide assez grand des deux oOtés du sommet
antérieur de la masse. Les pierres appartiennent aux calcaires
communs dans les environs; la taille en est fort simple , sans
aiKune sculpture d'ornement qui puisise faire reconnaître Tâge
de la construction. Divers auteurs ont parlé d^uteb déforme
us 15 FtTllBi iMO. SIS
I qo'ib ODt attribués lo X HP. nède, d'après les carac-
tère» de kiir omeiiienUtioo. Ceoi de Saosoe , signalés par
M. Tri0er, aaire de cette commane, I l'atteotioQ doqael les
avait recominaiidés M. rArcbiteete-voyer de Marnera, qui leur
aasigae une origine fort ancienne, présentent on spécimen d'an-
tel qui n'avait pent«-étre pas encore été indiqaé dans le Maine.
2\ UfrOMnnacrit acheté à Paris pour le compte de la Bi-
bliothèque, contenant un rapport , adressé en 1819 au cooMe
de Caies par une comanssioB spéciale, sur les monuments de
la May^ae , et auquel est annexé le plan , colorié et dressé
sur une assex grande échelle, d'une mosaïque découverte à
JfoMains en 1766, dont les débris sont aujourd'hui dispersés
ou perdus pour la majeure partie (1). Cette découverte a été
mentionnée par presque tons les écrivains de l'histoire du
Maine, et quelques-unes des parties de cette œuvre d'art
gallo-romain ont été figurées. Toutefois, l'ensemble et Fagen-
cement des divers compartiments qui la constituent sont
restés peu ou mal connus, suivant le témoignage des auteurs
de notre mannscrir. Cette mosaïque , au moment des fouilles
qui l'ont mise à découvert, aurait pu être vue entière et
dessinée telle que la représente notre plan, qui n'est qu'une
copie dont l'original est demeuré en des mains qui ne nous
sont pas connues. C'est, au reste, une composition d'un style
et d'an goât fort médiocres, qui parait un assemblage d'élé-
ments nn peu discordants. L'aigle ronuine occupe le milieu
d'un vaste quadrilatère dont le surplus est rempli en grande
partie par Zk petijis carrés rangéscomme en échiquier, et dans
lesquels sont représratés des dauphins on, le plus souvent, des
objets dent il n'est pas facile de déterminer la natnre et en-
core maiasd'expliqner le sens.
(I) Des frsfcnwnts de cette mosaïque sont anjoordliiii déposés an
de Laval. (Ntf$$ éêHéê Cammmm)
Slii SÉANCE GÉlfÉBALE TBNOE AU IIAN8,
â*. Un muioscrit composé par L.-J.*G. Manlny, naturaliste
et antiquaire du Mans, qui, dans les premières années de ce
siècle, s'est adonné le premier à b recherche générale et à h
description des pierres monumentales considérées comme
ayant serf i, dans le Maine, au culte des Druides. Cet oposcoie
inédit, cité par divers écrivains, ap(>ariient à la BiUiotbèque
communiile. Après avoir disserté, selon la manière et les opi-
nions de son temps, sur les mœurs des Celtes et des Druides,
Maulny décrit et figure un certain nombre de peohens et de
dolmens parmi lesquels nous trouvons : 1^ la grande pierre
de grès blanc qui se voit encore debout, appuyée contre la
paroi extérieure de Tun des murs de la nef de la cathédrale,
près de Tangle à droite du portail occidental. La représenta-
tion en est assez fidèle pour nous inspirer une colaine con-
fiance en celle du monument suivant, qui a été détruit
en 1782.
2"*. Deux grandes pierres plates , de forme irrégulière ,
jnxtà«-posées et soutenues sur le sol par cinq autres petites
pierres qui, d'après l'opiuion de rauteur,.ont remplacé d'an-
ciens piliers de soutènement plus élevéa Ces deux sortes de
tables, placées à l'angle extérieur du côté gauche du porche
du portail de la catliédrale, en face de la Grande-Rue, ont
été l'objet de diverses traditions locales : on les appelait la
Pierre-au-Lait. Nos historiens en ont parlé et rapportent que
ce fut sur ces pierres que les Anglais, en i/i27, exercèrent
une cruelle vengeance sur les principaux bourgeois du Mans
qui avaient livré cette ville à Charles VII. Le dessin de notre
mannscrit ne permet plus aucun doute sur la forme, le
nombre et l'emplacement du monument dont il s'agiL
Maulny ne manque pas de faire remonter l'établissement
des pierres dont il est question jusqu'au temps des Druides.
Aucôlé extérieur du porche, presqu'au-dessus des deux pierres
plates , il y avait de son temps un bas-relief qui est mutilé et
IB 15 PÉVRIBR i860. 315
toQt-à-fftîl méconiuiiflnble ; il y vit la représentation d'un
taureao.
La présence simultanée de ces pierres remarquables dans
Tenceinte de la cité, sur le point le plus éle?é du coteau et
auprès de la principale église, est un fait dont la date et Tin-
tention ne sont pas sufiBsamment connues; aussi tons les élé-
ments positifs d'étude sur ce sujet offrent de l'intérêt Dans
toutes les assertions de Maulny, il faut faire la part des opinions
d'alors. Sa dernière attribulion surtout parait la plus erronée :
le bas-relief détruit devait correspondre et ressembler
à celui qu'on voit encore à la paroi extérieure du porche,
du côté droit en entrant , et qui représeute évidemment un
lion.
M. Hucher fait ensuite un rapport verbal sur le résultat des
fouilles pratiquées, au nom de la Société française» sur l'em-
placement de l'ancien château du Mans et qui ne peuvent
manquer d'offrir un intérêt véritable. M, de Gaomont a bien
voulu allouer une nouvelle somme de 200 francs pour la con-
tinuation des travaux. M. l'architecte David remarque que
les assises sur lesquelles repose l'enceinte gallo-romaine de
la cité du Mans sont, en partie, du tuf pris àSaumnret qu'au
milieu des fouilles dont il s'agit, une partie des grosses pierres
ont la même origine.
M. l'architecte Darcy fait un autre rapport verbal sur une
ancienne construction qu'il vient de rencontrer dans la base
de l'hôtel-de-ville , ancien palais^ des comtes du Mans. M.
David ajoute qu'en démolissant la façade de l'église collé-
giale de St. -Pierre, bâtie à l'extrémité du même palais,
il a rencontré plusieurs grandes pierres, également d'ap-
pareil très-ancien et dont une est déposée au musée monu-
mental
M. l'abbé Yoiam communique deux dessins de M. l'ar-
316 SÉANCE GfiNÊRALB TENDB AU MANS,
^itecteGomberl. L*ud repréieate une porte* praiiqvii cbaeU
muraille galio-romaine et qui, de la rue St.-Flaceau, dooaail
arcès dans la tour d'angle delà façade do St -Pierre (Voir la
page 317 ) ; sa place est marquée dans le pUo de la cité do
JUans inséré dans le Bulletin monumental (année 1859). Ici,
le mur d'enceinte présente un caractère parfaitement distinct
deoelni qui s'avance sur les snciens fossés pour former ua
wîOlII]) EDJD ® » EIÏ G^
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I ( 1 — r—i — I — rH — K-l
glacis de soutènement au palais des comtes: il se compose, es
grande partie, de gros blocs d'ancien appareil romain et de
LE 15 PÉVBI£R 1860. 817
briqoM d'an modèle auez différent et serait le reste « en
^HieiqQe sorte, d'uee enceinte antérieure h celle du V^ siècle.
S! 8 SÉANCE GÊNÊiALE TElftJE AtJ VANS,
L'autre plan de M. Gombert donne Timage d'une portkm
de celle dernière et d'un ancien égout sous une chapelle du
che?ei de la cathédrale. Quelques antres «du même genre se
font remarquer sur dÎTers points, panicnlièremenl vis-à-?is
de la fonuine de l'HôpiuL
M. de La Sicotière appelle l'attention sur un cimetière mé-
rovingien de St. -Germain de Martigny , arrondissement de
Mortagne, et voisin de l'antique établissement de Ste.-Gé-
ronne. D'un côté de la colline, on rencontre les sobstmctions
d'une villa gallo-rouiaine, et , de Tautre, des sépultures où
tout annonce l'extrême pauvreté ; mais, sur la poitrine du
défunt , l'agrafe mérovingienne porte une croix ; elle est ac*
compagnée d'un style à écrire. L'honorable membre fait à
ce sujet une brillante improvisation afin de constater l'étrange
révolution qui s'opère dans nos contrées, lorsque la civilisation
païenne disparait avec son luxe efféminé, et que la civilisa-
tion chrétienne s'élève sur les ruines du vieux monde avec
la rustique simplicité des barbares. Les corps du cimetière
de St. -Germain sont inhumés à moins de deux mètres de
profondeur et chacun, sur la poitrine, offre un style à écrire.
Espérons que l'histoire locale apprendra si le prieuré de St.-
Germain et son cimetière mérovingien sont postérieurs an
saint évêque de ce nom , et si ces sépultures ne sont point
celles de quelques humbles religieux et de quelques guerriers
saxons; car ce pays paraît avoir été surtout dévasté puis colo-
nisé par des Saxons.
Quoi qu*ii en soit, la Société s'accorde à reconnaître, avec
MM. de La Sicotière, Lepelletier et Hucher, qu'il y eut une
transition des mieux marquées entre l'élément romain et
l'élément, germanique à l'époque de l'invasion des Francs»
et qu'à cette dernière époque une certaine dose de littérature
ne faisait point défaut.
M. Hucher présente une nouvelle dissertation sur Témnl
U 15 FÊVEIBB ifteO. M9
qae Vùù «ItriiMie géaéraleniettt à Geoffroi-Hârld , «I le phn
andeB codiiii de b fabrique de Limoges (i).
M. David demande une allocation de fonds , si minime
qo'eiie 8oît«po«r l'église de NeoTy-en-Cbampagneet poor un
réuble da XIV\ siècle dans l'église de Vilhine-sons-Lncé.
L'hoDorafale architecte met sons les yeax de Tassembfée le
plan de ce précieux retable. M. Tarcbitecte Darcy présente
easaile ceux des restaurations entreprises par la ville du Mans
daiMS l'Oise du Pré.
M. Tabbé Livet fait connaître qu'en établissant la nou-
velle crypte de cette église, on a rencontré les fondations de
cette qui paratt avoir entouré le tombeau de saint Julien ,
iipôtre du Maina Elle semblait avoir été ajoutée à l'extrémité
de la nef primitive, n'offrait que de fort petites dimensions et
se trouvait sur un axe parallèle h la nef; tandis que la se-
conde crypte, agrandie « présenta plus tard une inclinaison
sensible sur le côté, gauche. Les murs de la première , en
blocs de grès d'une moyenne grosseur, sont liés par un
mortier des plus solides , et reposent sur des débris de po-
teries gallo-romaines ; les murs de la seconde offrent le petit
appareil ancien, et n'ont qu'un mortier ordinaire.
A cette communication succède une longue et vive dis-
cussion, relativement aux peintures murales de l'église d'An*
cinnes (Sarthe), non loin d'Alençon. M. A. d'£spaulart,
président 9 rappelle que, dans un journal du Mans, ces pein*
tures ont été vantées outre mesure , et qu'elles sont loin
cependant de pouvoir être proposées comme modèles à
suivre. M. de La Sicotière avoue que l'auteur est plutôt un
artisan qu'un artiste vériuble; ouis il affirme que son œuvre
n'est pas sans quelque mérite , comme ceavre exécutée dans
(I) Ce mèoMlre a iMtm , étfmh fa aésnee, dans le BulMïn mottu»
mMtul de M. do Caumeot, t XXVL
no SÉANCE GtAÊRAU TiRUB AU MANS,
UM égliie de CMopagne» ei qam rin pw w m gteénie ■*!
pis été maoTaise. Il esl difficile, ajoMe rbonoraUe inqwctieiir
de rOrne , de bien définir Tart religieiiK : à Paria, fiuelfaes
grand» artistes oot p« réussir; mais ils ont échoué soofeit
aussi daas leurs peintures murales des églises. Un grand
nombre préfèrent, il est vrai, la seconde onnièfe de Ra*
pbaêl, mais beaucoup préfèrent la première.
M. l'abbé Livet s'efforce de justifier au moins le but
que M. le Curé d'Aocinnes s'est proposé : il aime à se per^
suader que ce bot a été atteint , et que cette sorte de ca-
téchisme figuré convient à l'instruction religieuse de la pa-
roisse d'Ancinnes. M. A. d'Espaulart montre qu'il est loin
d'admettre un pareil avis , et prétend qu'il vaudrait mieux
laisser les murailles blanches que de les couvrir I grands frais
de peintures semblables.
AL de La Sicotière fait connaître qu'il a rencontré le journal
manuscrit de la famille fiodereao, du Mans, de Tannée 4675
à 17785 journal qui ne peut manquer deîoomir beaucoup de
détails sur les événements qui se sont passés alors dans cette
fille. M. Hucher met sous les yeux de l'Assemblée ses der-
niers calques des vitraux de la cathédrale, vitraux de la
grande rosace. Enfin, M. l'abbé Voisin donne lecture d'un
mémoire sur les anciennes limites lerriloriaies.
En commentant d'abord la charte de fondation, donnée par
Ghtidebert l*'. en faveur de l'abbaye royale de Saînt-Calais,
l'auteur s'eArce de prouver que , sous les Mérovingiens, on
observait encore les prescriptions des lois agraires et des ar^
penteors {agri mensorei) romains; que les signes adoptés
par ces derniers coostituaîeat toute une sdenoe, aussi cu<-
rieuse qu'elle est aufourd'hui peu connue; science qui pos-
sédait un glossaire particulier et nécessaire pour l'intelli-
gence des noms anciens de localités , ou d'un grand nombre
de monuments archéologiques. Le nom «les Oliviers, par
L£ 15 FÉVRIER 1860. Zii
exemple, Olivauellum^ indiqae fontem vinaeem et com-
vMia loca; le Perche, saltuspertiea divisus; Llgnières, /i-
gnaria via ea conditione constituia ut tignum , U i fmmt à f tie
ex *iU>a trakere liceat ; i'ormeaa oa I*hoiDeaa sor les ? oies ,
statio ad ulmumf Saint-Denis-d'Orques, ad Oreas ; Stini"
Jeao-d'Arcé, ad Arcas ; Contres, contrarii agri, etc.
Les empereurs avaient prescrit des signes particuliers poar
marquer les limites territoriales : Heec signa per diverses
fnnmincias observemur. Tibère, en particulier, les avait bit
graver en partie sur une table d*airain. La charte de Chil-
debert rappelle ces signa ^ qu'il a placés sons des pierres
fiches {petra fixa) , et distingue les bornes qu'il pose de
celles qu'il rencontre fixées long-temps avant lui {per (er-
ifitiittm veterem). On peut en lire les détails en tête de l'ilm-
plissima coUectio. L'auteur du mémoire affirme qu'il a vu
la majeure partie de ces bornes à la place Gdèlement in*
diquée par le diplôme, dont l'authenticité ne lui parait nulle-
ment douteuse. Plusieurs de ces pierres naturelles {lapides
nativi) sont de haute taille (grandes lapides figerejtissimm).
dit la charte; quelques-unes sont de larges tables (er est ibi
lapis magnus) apportées de cinq à six kilomètres {qui venit de
Verto-Fante). N'y a*t-il pas dès-lors raison de craindre que
les Celtomanes ne transforment en monuments druidiques des
pierres fines , des pierres fiches ( lapides fixi ), qui jamais
n'ont été que des fins de fief posées à divers âges?
Quand on a lu le décret de Tibère, ne s'imagine-t-on pas
reconnaître l'origine véritable de nos dolmens et de nos tom-
Mles(sepulchra finalia veteranorum) ; l'origine de ces amas
de poteries, etc., à travers la campagne (cacabi, arca fraeta
tel intégra) ?
M. d'Espaulart lève la séance après avoir exprimé les plus
vib remerciments à M. de Gaumont et à M. Gaugain » qui
sont venus de Gaen pour y assister.
21
322 SÉANCE GÉNÉRALE TENDE Ay^MANS.
On visite ensuite les fouilles pratiquées sur remplacement
de rancien cbâtean du Mans, et Fancienne église abbatiale du
Pré. M. deCaumonl remarque particulièrement Tantique ar-
caturedurez-de-cliauasée.du côté méridional de l'église, et
recommande, au nom de M. Ramé, inspecteur divisionnaire
de la Bretagne, une nouvelle étude de la nef de la cathédrale
du Mans et de l'ancienne église abbatiale de La Couture.
Le secrétaire.
L'abbé VOISIN.
SÉANCES GÉNÉRALES
PAR LA. SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'àRCHÊOLOGIB,
À CHERBOURG,
PJ51UU1CT UL 8MM^^^ DU COMBte SGIUITIFIQUI M PIAMB,
•ÉAtOI Dtf é SCrrEMRK.
idill le ilMmle mObst»
Les membres de la Société fraDçaiae d'archéolog;ie poor b
conservation des momimeiits se spot réunis , à trois heure» »
dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville.
Siègent au bureau: UM. de Caumom^ directeur de lu
Société française ; Félix de . Verneilh, inspecteur dlf îsioo-
naire de la Compagnie à Périgueux; Bouillet^ inspecteur
divisionnaire à Clermont-Ferrand ; Noël et Be$nou , aecr6«
taires-généraux du Congrès scientifique ; David, du Mans ;
Verdier, du Mans; Tabbé Le Peiii^ secrélaire^géiiéral de
la Société; Gougain ^ trésorier de la Société; Léon de La
Stcottère , inspecteur des monuments historiques du dépar-
tement de rorne ; Parker , d'Oxford ; Canot de CbÀzf ,
président de la Société archéologique de CbâIoa-sur-Saâne;
DupuiSf d'Orléans » membre de Tlostitut des provincet;
Bmtet^ de Caen, id« Cent membres de là Société ou du
Congrès scientifique assistent à la séance.
M. de Vemeilb entretient l'assemblée du réaulw des
32& 9ÊANGE GÉMÉBAtE TBNUB A CHEBBOUftG,
fouilles pratiquées , aox frais de la Gomp^ie , à Ghassenon
(Charente). L'enceinte de cette ville» indiquée sous le nom
de Cassinamagus dans la Carte de Pentinger , renfermait nn
chftlean dont les mars , disposés en carré , avalent environ
200 mètres sur chaque face , et dont une grande partie existe
encore au-dessus dn soL Us sont en petites pierres carrées
avec chaînes de briques. Deux monticules placés à peu de
distance l'an de l'autre, an-devant du château, ont été ex-
plorés et l'on y a découvert l'aire et les raines de deux petits
temples. Un grand temple , plus considérable se trouvait à
quelque distance. Cet établissement parait avoir été pauvre.
On n'y a pas trouvé d'objets d'art d'un grand prix. On avait
pris d'abord pour une amulette un objet singulier qui, mieux
examiné, n'est que la moitié d'un moule ou matrice pour la
iabrication de certains ornements de harnachement.
Non loin de Chassenon , à la Dierse, on a trouvé un vase
d'environ 15 centimètres de hauteur, entièrement rempli de
médailles romaines du Bas-Empire , d'ustensiles divers en or
et en argent. Ce vase, en bronze, est extrêmement curieux.
L'extérieur en est revêtu d'une véritable pâle d'émail II a
été publié par les soins de M. Ardant.
M. le Président remercie M. de Yemeilh de son intéres-
sante communication, que complétera la publication d'un
mémoire dans le Bulletin monumental de M. de Caumont
M. Bouillet entretient l'assemblée des découvertes qui ont
en lieu dans les fouilles pratiquées à Clermont-Ferrand pour
rétablissement d'une caserne. Les objets les plus nombreux
et les plus précieux, médailles, fibules, ustensiles divers, cas-
solettes émaillées à l'intérieur , statuettes romaines et même
égyptiennes, ont été trouvés, comme il arrive souvent, dans
un ancien égout.
M. Canat de Chizy émet quelques doutes sur la provenance
égyptienne des statuettes trouvées à Clermont Rien n'est plus
LE h SErrEMBRB IMO. 325
nre qbe ces sortes d^otqéls sor le sol de rancienne France ;
mais les statuettes gaUo-romaines d'Isis on des antres difi-
nités égyptiennes le sont beaoconp moins. 11 serait très-
intéressant de vérifier l'existence et le sens des inscriptions
hiéroglyphiques qni pourraient se trouver sur ces objets.
M. fiouillet maintient rattribntion qu'il a proposée. Il dres-
sera le catalogue complet des objets trouvés dans les fouilles
deClermont
M. f^ Métayer-Masselin, de Bemay, dont le Ck)ngrès a
visité, avec le plus grand intérêt, ks magnifiques estampages
de pierres tombales exposés dans la salle du Tribunal de com-
merce, lit le mémoire suivant:
filESSIBiniS»
Au mois de novembre de l'année 1858, j'avais obtenu de
la Société française une subvention, à titre d'encouragement,
pour commencer à faire des recherches dans l'église abbatiale
de Bernay , fondée par Judiih de Bretagne et construite par
Richard II dans la l'*. moitié du XV. siècle. Ces recherches
avaient pour but de retrouver le tombeau de cette princesse.
Dans les fouilles, qui durèrent environ huit jours^ je ren-
contrai la sépulture d'un abbé inhumé avec une crosse en
bronze doré et ciselé de la fin du XY*. siècle. Cet abbé de-
vait être Jean de La Chapelle, 2&*. abbé de notre abbaye,
mentionné dans les lettres datées de l&Si, qui prêta serment
an roi le 8 mai 168&, et qui mourut le 13 jain l/i88. Le
fragment de dalle tumulaire retrouvé sur sa sépulture porte
seulement la date 180 «ainsi qu'il est aisé de le voir sur un de
mes estampages. — Jean de La Chapelle est le seul des abbés
de Bernay dont les prmcipaux actes de la vie portent la date
finale 180 ; par conséquent, notre fragment le désigne d'une
manière prédse, sans nous fournir son nom.
Cette crosse, qui a été figurée dans le Bulletin numumental
336 8ÊANCB GÉlltiALK TBMOI A CBtBBOCM.
de M. de Ganmoat [l XXVI}, aélé t^cmmUm fomri
le noyau d'an mosée à Bernay.
Cependant radministratioa manicipale ne m% vfaK nalliN
ment en aide, et ajrftu mes recherches po^r dei molîfii qu'il
serait trop long de tous raconler. Je «l'idressai k S. iSsc
le Ministre d'État, afin de les recomnieacer. M. dn Sontteriitl
Tint« de sa part, à Beroay. Il fot reconov qœ MUrè église A^
baiiale, qui sert de halle aux grains, était classée aaoombre
des monuments historiques depuis 1842* En verta dece clas-
sement, la Tille ne possédant pas de musée, fegoovemeiiièitit
devient propriétaire des ol^ts recueillis dans les CsuiikB.
J'ai reçu, le 30 janvier dernier, une autorisation mbwlé>*
rielle avec le droit de continuer ces recherches, à cette per«
mission était jointe une subvention ; seulement il me &ut me
concerter avec l'autorité municipale, pour que les serflceB
établis dans la halle n'aient pas à souffrir*
J'ai déposé sur le bureau quelques dessins des vases ro-
mains trouvés, en ma présence , dans le cimetière de Brionne
il y a bientôt un an (V. la page suivante). La collection a été
achetée par un de nos collègues, M. Loisel, de la Rivière-
Thibouville. Ce qu*il y a de curieux dans cette série de vaies
que Id. l'abbé Cochet a examinés, c'est la couverte de phanh»
Cette couverte a donc été connue des Romains.
J'ai fait, dans le puits d'oae ancienne maison k DuranviHe,
une autre découverte. Dans ce puits, disait-on, la cloche da
vilhge avait été cachée : j'ai trouvé les deux gaffes ea ferqai
avaient servi à descendre celte fameuse cloche, hNiaelie s'est
changée en douce petites assiettes en étain , quatre plais da
même métal et un très-4>eau vase en bronze. Ces assiettes et
ces plats sont, pour queique»-uns , recouverts d'infcripdoas
patronymiques en creux, d'autres d'écussons faits à h poiaie.
Il va vous être facile d'en juger par quelqaes-uas des oljels
et le dessin que je vous en soumets (Voir les pages sai vaB t cs ).
▼A8SS AKTIQDtS TIOCTÉS A BUOlfTW.
328 SÉANCE SBNtBALB XENXSl A GHEBBOUBG,
JL
X
4_
PL«T$ BN irun TioiTis i ouiautilu (Eure).
lï, A SBPTBMBBE 1S60.
S29
PLAT BJf ÉTAIN TfiOtVÉ A DOKANVILLB ( EUfC ).
830 SÉANCE GÉtIÉRAU TBMUB A GHCRBOUBG,
Dans le cloître de l'abiMiye de Saint-É?roak, j'ai exhumé
des pavés vernissés fort aocieDs, qd squelette et deox vases
à encens de dimensioas énormes faits d'on grès très-mince
et forés « autour de la panse, de trous disposés en zigzag.
M. Tabbé Cochet , qui a vu ces vases, croit qu'ils appar-
tiennent au XI*. siècle (1).
Mg'. Devouconz , évéquc d'Évreux, archéologue fort dis-
tingué, a désiré une monographie ou histoire de toutes les
églises de son diocèse. Nous nous sommes mis à Tœovre ,
Tannée dernière , pour celles de notre arrondissement Déjà
soixante et quelques ^lises sont visitées, 500 pièces ma*
nuscrites rassemblées et un certain nombre de dessins ter-
minés.
Quant aux estampages de dalles tumulaires que j*ai dé-
posés dans cette ville à l'occasion de la session du Congrès
scientiBque de France, j'ai cherché à parfaire ce travail afin
d'arriver, par la photographie» à reproduire ces curieux dhh
numents ; ces fac-similé rendront mon histoire des églises
de l'arrondissement de Bernay plus intéressante. J'y ai ap-
porté tous mes soins et je n'ai restitué les ornementations
disparues que sur des renseignements authentiques, aidé que
j'étais alors des conseils et de l'expérience d'on homme qui
fut mon ami et mon maître, M. Auguste Le Prévost
Mon second projet, en m'occopant de ces esumpages, éuit
aussi d'en former I Bernay une galerie chronologique. Mais,
depuis, j'ai pensé que, dans une collection publique telle que
celle de Caen ou de Rouen , ces travaux offriraient plus d'in-
térêt Si la Société française d'archéologie, en m'accordant
sa confiance et me préunt son concours, le désirait , je me
sentirais assez de zèle pour lui livrer chaque année un cer-
tain nombre de ces dessins. Je n'en recueillerais qu'en Nor-
(i) Ua de ces vases a été figuré dans le Butleîin monwmentaL
U k SePTBMBBB 18604 Ml
t |NMir«B ftrsMr une gllem puremnit imfMalt» TMl
mi k penite ^ a*a geiéé daaf oe tnmil
ÎL k f ré9id«iM» an ftoiD de l'AMeiDUée, engige vivement
H» Le MéUQfer II poannivfe le oovni de m ettidietteêe et
fractaeiises iiiTesUgations.
▲ PiMMsesieo de ee qvi s'est passé à Bernay^ N. RaymoMl
Sordeaitt signale le danger qui poonraitoaitredes piréieiitioDs
de l'admiDistratioD^ lendaat k s'approprier certaiiis objets
ireafés dam des iemains oo daae des laoeaoeiits dassés
appafieMBC à la province.
M. Léon de La Sîcotîére répond qae la loi d'eïpropriation
fl'éliot pas applicable aux objets mobiliers, ainsi que l'a fait
jostement observer le préopinant, les tribimaiix, proteetenrs
f^ représeniente do droit conmon. auront toujours b imer^
venir pour apprécier la valeur de ces sortes de re?emlicalien&
M. Tadot regarde coflMw très^problématiqoe remploi, par
ks BomaiDS , des vernis piombifères dont a parlé M. Le Mé-
leyenLe oioyen*âge, qui employait ces vernis, a souvent imité
ks formes des vases romains : la confusion serait donc facile.
M. Le Métayer insiste. Le vase à vernis plombifère qu'il a
aignaU renfermait des cendres. Il s'en croit parfaitement sûr.
Cette circonstance est décisive pour loi , comme eUe l'a élé
peur M. l'abbé Cochet.
. M. David slgnak la présenoe, au musée du Mans, de vases
b vernis pkmbifére et qu'on a toujours considérés comme
M. Bonilel croit que l'on a souvent pris des vases du
moyen4ge pour des vases gallo-romains.
M. Besnoo indique l'emploi de procédés trés-simpks , b
l'aide desquek il est fadk de reconnehre si un vernis est vé«
rtohkment pkmbifère. Une très4aibk quantité, un cemi^
Mi SÉANCE GÊRÊBALB TENCT k CHBIBOURG,
gnunme» par exemple, de Tenita ou oooferte traité par iiiie
goutte d'acide nitrique sur une plaque de porcelaine, évaporée
àsiccité , puis par une solution d'iodore de pottssluni ou de
chroDMte de potasse, donnera une nuance d^un beau jaune»
si ce f ernis renferme du plomb. .
M. de Caumont, directeur-général, communique la lettre
suivante , qu*il a reçue de M. de Ghasteigner , de Bordeaui :
« L*an dernier, à Limoges, il avait été mis à ma disposi-
tion une somme de 50 fr. pour la conservation et la res^
tauration de peintures muralesà l'église deBenezac Gomme
on a fait cette année une voûte en plâtre à cette ^lise, on
a, malgré mes demandes, profité de l'occasion pour enduire
également les murs et couvrir nos peintures du XIP. siècle
d'une bonne et solide couche de plâtre d'une Mancheur
irréprochable. On m'a bien demandé de donner les 50 fr*
disponibles, mais j'ai envoyé les artistes de cette paroisse
frapper à d'autres portes. G'est donc 50 fr. restés disponi*
blés; mais, loin de vous les rendre, je vous demande de
me les laisser et même de tâcher d'y ajouter quelque
chose. L'élise de Preuilly, église romane des plus intéres-
santes, est d'une construction qui ne peut varier que dé
1001 à 1009, d'après les documents historiques. Elle est,
par son plan et ses détails , un type très-curieux et très*
estimé , du reste , de tous ceux qui l'ont vue. Je ne puis
vous en faire une description, mais je vous envoie d-joint
un plan à l'échelle qui vous donnera une idée de l'intérêt
qu'elle otEre ( Voir la page suivante ).
« Bâtie par les barons de Preuilly pour une abbaye de
Bénédictins, c'est aujourd'hui la seule paroisse d'une petite
ville qui jadis en eut quatre ou cinq. Elle est dans un état
fâcheux : certaines parties des voûtes menacent ruine ;
des pierres sont à changer en divers endroits ; elle éuit
rongée par l'humidité. La ville , quoique pauvre , a acbeté
£B & SErrElifiRE 1860. SS3
fr trèiKher» Fan dernier, une maiBon importante appuyée
« mir elfe. Elle est rasée aujourd'hui , nius les terres en-
« combrent au moins de 5 à 6 mètres toute cette partie du
fn monument; on a commencé à déblayer, mais on a été
« obligé de suspendre faute d'argent ; et cependant , comme
9 je TOUS le disais, des Toutes d'absides sont prêtés à
c( s'écrouler; des baies de chapelles sont fermées par des murs
« de soutien qu'il faudrait pouvoir entever. De grands tra-
PLAN DB L^LISE DB 1»RBUILLT.
^ vaux sont nécessaires , et on espère que l'État viendra en
« aide. Mais quand t En attendant, le mal continue. Aussi,
lift SÊANGI OtRftSALB TERIIB A GBIRBOUaG,
« tm pQWCi»|4cliera«laat4MpoittU»h ■ttld's
c qo» jptHir futéraBser rttai pir «ne praive de Immiim to-
« kiiiié, lefl batritMls ont fait l'an dernier «» a é mrip iioD)
« la flCMioi» reciMîUta, enplQyée pendant la nioM Hiaan »
4 Q*«0U-dir0 dana des GondîtkHia avantagaoa^ a déjàpmnia
« de faire beauc^np de chosea, et ce qai (Bat rare , on a bien
« fak ce qu'en a fait, arec éeeMmîn, intalliseiioe et reapea
» de ce <ini eiiste. n
Sur les conclusions de M. de Gaumont, iOO fr. sont mis ï
la disposition de M. de Chaaieigoer en faveur de l'église de
Preollly.
Un crédit de IQO fr» est aussi ae^ardé pour rechercher le
lieu où a été mbumé saint Floxel dana Téf^iae de cette pa-
roisse ; mais , allendv quV s'agit d'm aimpte sondage» cette
somme ne sera pas employée tout entière selon toute appa-^
rence. M. le fieaice-géttéral Gilbert est chargé de diriger -
celte exploration , d'accord avec M. le Curé de la paroisse et
M. Léopold Detisle» membre de l'Institut*
M. Dupois, conseiller à la Goar kupèrtak d^Orléans, com-
munique à l'Assemblée divers objets provenant de fouilles
qu'il a faites sur nœ de ses propriétéSi près Ghâtillon-sur->
Loing , à un endrckit que l'on croit Itre l'ancien A^ûa^
Segesta.
11 a trouvé les ruines d'un établissement de bains romains
des plus considérables. Ces bains devaient être froids. On n'a
pas rencontré en ce Ueu, mais seulement à une assez grande
distance, de traces d'anciens hypocaustes.
Des médailles d'Auguste à Gonstaniin, quelques-unes de la
plus belle oonservatiott, des statnettea de Lucine, de Vénus
et autres, en terre blancbâlce» de» obleu. divers en brome»
ont été exhumés, noumment d'une sorte de conduit ou ^ut«
Dans le nombre, se trouvaient quelques bagueues très*
U k SErrEMBBE 1860. M5
minces en bronze, rayies d'eouliles indiquant dei chiffres;
une petite hache d'an décimètre environ de longoeor, mar-
qnée d'entailles semblables»
Plusieurs membres se demandent si ce ne sont pas quelques
pièces d'un jeu analogue à celui des jonchets dont s*amnsent
encore nos enfants.
D'autres objets en boude chêne, noguKèrement conservés,
attirent l'attention de TAssemblée. Ce sont des figures gros-
sièrement taillées , quelques-unes ressemblant I d'informes
caricatures , ou à ces idoles mexicaines qu'on exhume des
ruines de Palanqué : on y distingue aussi la représentation, à
peine ébauchée , de têtes, de jambes isolées. Ce sont , à n'en
pas douter, des ex-voto et non pas des idoles ( V. la page 236).
M. de Caumont demande si les eaux à' Aquœ^Segestœ of-
fraient quelques propriétés particulières. 11 dit que de nom-
breux ex-¥Oto ont été trouvés à St. -Seine et sont aujour-
d'hui au musée de Dijon. Ce sont des bas de jambes et au-
tres parliez du corps , Ggurécs grossièrement en métaL Ces
objets , jetés dans la fontaine |)our obtenir la guérison des
parties malades ainsi figurées , lui paraissent du même genre
que ceux exhibés par M. Dupuis.
M. Dupuis répond que les eaux de la localité n'ont pas' de
propriété connue aujourd'hui : elles étaient amenées d'une
assez grande distance.
Id. Tudot, conservateur du musée de Moulins, rappelle
à l'Assemblée que, depuis plusieurs années, il s'occupe de re-
cherches sur les noms des céramistes gallo-romains ou plutôt
gaulois ; car je ne vois pas, dit-il , pourquoi on ne donnerait
pas le nom de gaulois à des artistes nés en Gaule , travaillant
en Gaule , avec des matériaux fournis par le sol de la Gaule,
et sous des inspirations évidemment émancipées de la di-
rection romaine. Il a pu constater que le plus grand nombre
des potiers dont la liste a été publiée en Angleterre , parce
336 SÉANCE GÉNÉRALE TENt^E A CHERBOURG,
m
vl
l\
CWEIS AMIQIKS TROIV^S TAB V, DlPtlS A CBATILLOR-SVR-LOIKO.
LE k SEPTEMBRE i860. 3S7
que leurs DOOM fignrait sur des objets déoooTerts en ce
pays pétaient véritablement gaulois de naissance» et même
de résidence. Les lies britanniques nous empruntaient les
produits de nos fUiriqpies. La Tdiée de 1* Allier élah Tan des
principaux foyers de cette remarquable industrie. M. Tudot
prie ses collègues présenu de lui transmettre, par la voie du
BuUetin momuMntatf tous les documents qu'ils pourront
recueilir sur les céramistes gallo-romains.
H le docteur Catois appelle l'attention de ses collègues sur
une particularité singulière que lui a présentée , parmi plu-
sieurs autres , l'église de la Trinité de Cherbourg. La tour
qui s'élèf e sur le transept est plus large que la net Quelle
peut être la cause de cet élargissement inusilé 7 Elle ne répond
ni aux exigences de la solidité , ni à celles de l'effet général
U. le docteur Catois serait porté I y voir la preuve que le
mahre-autd occupait jadis l'extrémité de la neL La tour
d'entrée n'aurait été élevée que depuis. Il entrait dans la
synthèse catholique de placer la tour sur le transept » au-
dessus de l'autel qu'il signalait ainsi de loin h la piété des fi-
dèles ; ce n'est qu'exceptionnellement , et contrairement à la
tradition de l'Église , qu'elle a pu être placée à l'entrée.
L'effet artistique réprouve, d'ailleurs^ cette disposition qui fait
en quelque sorte surplomber l'édifice sur le spectateur.
M* Parker dit que les tours centrales sont assez rares en
Angleterre ; celles de fond ne le sont pas moins. Presque
toutes sont placées à l'entrée ou I côté de la net
H. David a remarqué la même disposition dans les mo-
numents religieux de la Gironde.
H. Raymond Bordeaux admet qu'il y a toujours eu , au
moyen4ge comme aujourd'hui , deux systèmes pour le pla-
cement des tonrs. Tantôt elles se trouvaient à Teitrémité oc-
cidentale de la nef , tantôt à l'entrée du chœur , au point
d'intersection delà nef et des transepts. De là cette différence
22
338 SÉANCE GÉNÉRALE TENUE A CHERBOURG,
de sîloa^ion des dômes et des flècl)es qui 1^ ^$vinp|{f)t^îept^
ainsi qqe Ta Justement^ remarqué Al. Catoi&
Il y aurait, d*ailleurs, toute une théorie i é(f{blir ^si^r le
placement des clochers , selon qu*ils étajent bâUs par une
corporation religieuse » le seigneur ou la cou^ipuo^. .Ojac^.le
premier cas , c*est.à rexlrémité de l'église ou sur Je transept
qu'on les plaçait d'ordinaire ; le seigpei^r les élevait v^^lomiei^
à côté de l'église ; la commune les aurait le plus souvent
bâtis à l'entrée de la nef • vers l'occident.
L'Assemblée , en applaudissant à ces vues ingénieuses et
neuves , espère que M. Bordeaux voudra bien les formuler
d'une manière plus complète.
M. l'abbé Noget-Lacoudrc a signalé la position de tours i
l'extrémité occidentale, dans certaines églises de Normandie,
notamment à Bernièreset àBazenville, et dans diverses pom^
munes dont la cure était à la nomination d'une abbaye^ cç
qui prouve que les principes rappelés par M. Bordeaux oat
subi de nombreuses exceptions.
M. l'abbé Lebourgeois est convaincu , d'après les 8OU7
venirs qu'il a pu recueillir dans la ville même de Cherbourg,
que l'autel de la Trinité aurait toujours occupé sa place ac-
tuelle. Ce ne serait pas par le prix de 10 c.^ comme on L'^
dit à M. Catois, mais par celui non moins dérisoire de 5 fr.
50 c. , qu'il aurait été vendu pendant la Révolution.
M. le Curé de Notre- Dame-du- Vœu exprime le regret quç
la Société française d'archéologie ne soit pas venue visiter
son église , ainsi qu'on lui en avait fait concevoir l'espérance.
M. de La Sicotière répond qu'il avait déjà saisi le bureau
de la proposition de faire cette visite : que l'intérêt pfolongé
de la séance n'a pas permis de la mettre à exécution. Il a
visité avec un vif intérêt cette église nouvelle quj fait le plus
grand honneur , dans son ensemble , au digne pasteur dont
le dévouement a tant contribué à son élection, et dans beau*
LE ft SEPTEMBRE 1860. 339
coop de ses détaib aoi artistes qui Toot décorée. Il est
coQvainca qoe TAssemblée partagera la satisfaction qu'il a
éprouvée . et l'engage à se joindre à hii pour inspecter elh-
méoie cette église.
L'Assemblée se concerte pour ane ^prochaine visite.
La séance est levée à 5 heures 1^
u StcriUiMTû y
Léon DE La Sicotiëbe.
EXCURSION ARCHÉOLOGIQUE A VALOGHES ET A ALLSAUMS,
LB 9 SEmmiBB 1860.
Le dimanche 9 septembre , la Société française d'archéo-
logie, réunie aux membres de la isection d'histoire du Con-
grès scientifique de France , a faiit nne excursion à Yalognes
et à Alleaume , sous la présidence de MM. de Verneilh, pré-
sident de la section do Congrès, et R. Bordeaux, inspecteur
de la Société française pour le département de l'Eure.
Après là brillante réception faite au Congrès scientifique et
aux membi*es de la Société , qui ont été conduits par M. le
général Meslin, maire de Yalognes, grand-officier de la
Légion-d'flonneur , M. do Poerier de Portbail et les autres
fonctionnaires , depuis la gare du chemin d^ fer jusqu'à la
place du Château , on a entendu la messe dans l'élise St.-
Mala '
Cette ^lise , dit M. Parker , est dans le style flamboyant
du XYI*. siècle. La partie la plus remarquable est le dôme
en coupole gothique dont l'effet général est très-bon, quoique
les détails soient mauvais. La forme générale e$t une double
tourbe et pourrait être meilleure » mait elle a du mérite ,
el les dômes gothiques sont choses que les architectes
ievraient étudier avec soin.
360 SÉANCE GÉNÈKALE TENUE A VALOGNES,
AliniVÂE DU CONGRÈS ET DES MKHBfiBS DB LA BOUÉT^ PRAlfÇAISB D^ABCUfOLOGIB
A l'ÉGLISB SAIRT-MALO DB TAL002VB8.
LB 9 SEPTEMBRE 1860. 361
Les dtaaes gothiques do XV*. siècle , en Italie , sont des
monoments des plos remarqoablest et l'architecte do Gotentin
qoi a eo le eoorage d'en bitir on dans le XVP. mérite notre
approbation. Quoiqo'assez rares , sans compter les célèbres
d6mes de Florence et de Sienne, on troove des dômes gotbiqoes
flamboyants en Allemagne , et de trës-beanx en style gothi-
que primitif sur l'intertransept de plosieors églises d'Espagne.
La toor de Yalognes a le mérite de présenter on véritable
dôme gothique. Or, les architectes pensent que cette forme
manque dans les monuments de style gothique en France, et
ils citent toujours le dôme de Florence , en Italie , comme le
plus ancien.
La Société a yisité l'autel du Bam à la Bibliothèque, et le
tombeau gallo-romain en plomb trouvé à Lieusaint par
M. Vignon.
Quelques maisons du XYir. siècle ont aussi été remarquées
par la Société, puis elle est allée à Alleaume.
Comme l'a dit M. de Gaomont , dans sa Feuille de route
de Caen à Cherbourg, le centre de cette ville romaine se
trouvait , selon toute apparence, à peu de distance du village
de La Victoire, tout près de l'extrémité méridionale do Ya-
lognes- actuel , et Ton croit que ce nom vient de l'existence
d'un temple de la Victoire qui aurait occupé celte place.
On voit à Alleaume les débris d'un bain décrit par Caylus
et dans le Cours d'antiquités de M. de Caumont : il reste de
belles murailles de ce bain , construites en petit appareil avec
chaînes de briques ; elles ont encore une hauteur de 30 pieds
ao moins. Yoici l'élévation de ces murs, qoi ne sont malheu-
reusement qu'une partie du bain exploré il y a cent cin-
quante ans (Y. la page 362); un aqueduc amenait, au milieu
des salles, les eaux d'une source située à 1 kilomètre de distance.
On voit aus^i à Alleaume les vestiges d'un théâtre romain
et d'importantes constructions , à fleur de terre, sor plosieurs
points 9 principalement près de la ferme de M. Le Coffre.
342 SÉANCE GÊNttALE TENDE A VALOGNES,
KUI1IB8 DES BAI1I8 KOMAIRS D'aILIAUKE, PK^ DB TâLOONBS.i
LE 9 SEPTEMBRE 1860. 3Û3
M/deCaiimont a reproduit, dans son Ôours é^antiquitês ^
la description dohniSe par Caylus du théâtre romain d'Al-
leanme. Voici le plan qu'il en a publié.
PLAN VIT THiATSt BOMAIH B*AU.EAUIII.
La Société française avait pensé à jfaire pratiquer des fouilles
dans le théâtre d*Alleaume avant la session du Congrès , pour
éclaircir qùcl(|ues points douteux ; mais la fertilité du sol ,
planté de 'poimmiers , rendant Texéciition de ce projet trop
difficile pour qu^on pût espérer rasscnllnieut du proprié-
taire, il a fallu y renoncer.
ikk StANGB GÉNÉRALE TENOE ▲ GHEIBOURG,
Elle considère pioneon points de rempiieement de Tan-
cleone ville comme poofant donner lien k des fouilles nllé*
ricores.
Elle a recommandé la consenration des belles mines qoi
subsistent encore de l'édifice des bains , et dont la soiiÂlé
résistera aox efforts do temps, si la main des bommes vent les
respecter (Y. la page soîTante ).
8<AHCB DU 10 SBrTBHBftB, A GHBBMUB».
Préndence de If. m GiinmiT.
La Société française d'arcbéologie , exécutant toujours son
programme » a tenu une courte séance à Cberboorg , le 10
septembre; comme elle Tavait annoncé; mais déjà beaucoup
de membres étaient partis , le Congrès devant clore sa session
le soir même , à beures. Diverses communications intéres-
santes ont pourtant été faites.
On a rendu compte des travaux de restauration entrepris
par M. le vicomte de Tocqoeville à son château de Toorla-
ville, et des remerctments lui ont été votés.
Des félicitations ont aussi été votées à M. le baron de
Bignon , pour le soin qu'il apporte à la conservation des
trésors bibliographiques qu*il possède à son château du
Rozel, près des Pieux.
M. le comte de Sesmaisons, de Flamanville, est on des
membres de la Société française d'archéologie qui ont sur-
veillé avec empressement les découvertes de médailles et
d'antiquités qui ont eu lieu à diverses époques. Son beau
château de Flamanville a toujours été hospitalier pour les
antiquaires et les artistes qui explorent les côtes oaest dn
département de la Manche.
L£ 10 S£PT£IIBRE IMO.
M5
• f
KUIRM DES Bains KOVAIRS D'ALLBAUVB.
5A6 SÉANCE GÉMR'AI.B' TENUE A CHBIIBOURG,
Il est présenlé par dWers membres quelques réflexions sur
l*état des étodes monumentales dans la presqalle. AL de
Gerville a?ait exploré ce pays a?ec beaucoup de zèle , à une
époque déjà loin de nous. Malheureusement c'était Varchi-
tecture romane dont les spécimens intéressaient le plus ce
sayant antiquaire, et il n*a décrit que les constructions
appartenant à ce style , laissani de côté , sauf quelques rares
exceptions, les églises ogivates que pourtant il avait Wsitées. Il
y a donc un travail tout neuf à faire sur le département de
la Manche, considéré au point de vue monumental M. le
vicomte du Moncel a publié un certain nombre de plans
d'églises de tous les âges dans sa Revue archéolagùiue de la
Manche. M. de Pontaumont a décrit presque toutes les com«
munes de Tarrondissement de Cherbourg ; mais ie travail de
statistique monumentale le plus complet est celui qu*a publié
M. le conseiller Renault sur l'arrondissement de Coutances ,
où il a long-temps résidé comme magistrat Ce travail, entre-
pris canton par canton , a' mérité h son auteur une médaille
d'argent de la Société française d'archéologie ; il est plein de
renseignements historiques sur les familles. L'église et les
édifices anciens y sont décrits avec soin; tous ont été visités
par l'auteur lui-même.
Il existe , pour rAvranchin , un volume de Statiuique '
monumentale^ par M. Le Héricher , et de nombreuses
descriptions da Mont-St, -Michel. MM. Booet et Bourdon
ont publié , à Caen , une belle monographie de cette même
abbaye; M. Ramé, de Rennes, l'a étudiée dernièrement
encore et prépare sur elle une nouvelle notice.
Après ce résumé , résultant des communications de plu-
sieurs membres , M. de Caumont annonce que M. Parker
aurait fait diverses communications sur les monuments du
Cotentin qu'il a visités depuis huit jours, s'il n'avait été obligé -*
Ifi .10 SEPTSUBM i860i 3ft7
de partir. Il a promis d'aoToyer une note qoi sera insérée
au BiêUetin nummmental.
M. de Ganmont donne» poor son compte, quelques rensei-
gnements sor des monuments de la presqu'île qu'il avait
depuis long-temps visités et dont il a touIu revoir quelques-
uns à l'occaàion du Congrès.
Il rappelle d'abord la communication faite au Congrès
scientifique par M. le Curé de Brix , au sujet d'une enceinte
retranchée qui renferme l'église et une partie du bourg de
Brix. D'après la direction des voles romaines , indiquée par
M. de Gerville, le camp romain aurait été à la jonction de la
voie venant de Cheri)ourg (Cariallum), et de celle venant de
Portbail.
L'église du Ham , à 1 kilomètre à l'ouest de la station de
llontebourg, est connue par les dissertations qui ont été
faites sur l'inscription d'un autel de l'époque mérovingienne
qu'on y voyait il y a quelques années , maïs qui est aujour-
d'hui à la Bibliothèque de Yalognes.
L'église do Ham se compose d'une nef romane , dont la
porte occidratale à plein-cintre , ornée de zigzags , a été
figurée dans l'atlas du t I*'. de la Société des Antiquaires de
Normandie.
Le chœur est du XllP. siècle^ voûté en pierre avec
arceaux croisés et chevet rectangulaire.
La croix du cimetière est do XVI*. siècle.
Des statues anciennes , dont une parait être de la fin du
XII*. siècle, ont été placées dans le mur de cUMnro du cime*
tière ; H est probable qu'autrefois elles se trouvaient dans
relise.
Quant à l'autel, tes membres du Congrès l'ont visité k
Talogpies. Voici le fw-mmiU de l'inscription donné par AL de
Canmont , dans sa FeuiUe de route de Caen à Cherbwrg
(V. la page suivante).
348 SÉANCE GjkMâftALB TlNUfi A CHfiltOUM,
PAC-SIMILI Dl L*11IKUI»TI0N DB LA PARTIB SUPifUEms DB LA TAILB.
LE iO SEPTEMBRE 4860. Sft9
iê I'mM te ■an » dns soo grand oaYrige mit tes hiaerip-
tioiis de h Gaoie antérieares aa TIII*. liède.
L'autel esl carré ; la table a 1 & centimètres 5 ndlUnèlret
d'épaisaear. Les inscriptions ie dèfekppent , Tune sor le
bord de h partie supérieur» de la table où eUe ÉMine «ne
seule ligne conduite sur les quatre faces du carré ( ?• la page
3&8 ), les autres sur le hgrd de cette même Ubie où elles
forment deux lignes. Ces démises inscriptions se eontinoaient
sur quatre piliers qui portaient l'autel et qui ont été perdus.
Sur quelques parties de la table on voit le mot Bpùcopm, les
lettres X F E et quelques autres.
M. Le Blant pense qu'il y avait beaucoup d'autres inscrip»
tions gravées I la pointe par les pèlerins, et que ces signatures,
de jour en jour plus nombreuses, ont, k une époque ancienne,
nécessité le grattage de la table.
Nous renvoyons à sa dissertation ceux qui voudront étudier
plus I fond le monument épigraphique du Bam : voici la tra-
duction de la partie du texte qui indique le fait le plus im-
portant pour l'histoire.
-|* Le Seigneur FromondfjHmtifk » reetar é$ Im viUe de
dnaanees, a, eu P honneur de la bienfaisamie Marie, màm
de If. S., élevé ce temple et eei autel f eîleia pitmewmn et
dignement dédiés au milieu du maitd^aaêL Quaceimnitf^^
saire sait célébré tous les ans par une fête.
-|- L'année sixième du règne, de Thierry, rai de France,
il entoura ce monastère de murs*
M. Le Blant a traduit la suite au moyen de restitutions trte-
plausibles.
Lieusaint est une localité peo impoHanie,an sud de Trio-
gnes, sur la roule de Si«-Saiivein>le-VicoaMe, cominue
,250 SÉANCE OMmkLB, TeiHtt à iCtBBBOUBG ,
conçue.
f TIII Kt '«AI
ÛBIIT • rRTLE
ORA • PEU £18
Un fac-similé de cette ioscriptioo a été publié par AL Le
Blant. J*ai remarqué que deux des pierres employées dans la
tonsirudion de l'église portent des trous de louve : dles ont
"proliâblement été employées primitivement dans'un oioniimeiit
romain ; et si on se livrait à des conjectures, d'ailleurs aases
|>lausîb]es, on pourrait croire qu'uu édicule païen existait daas
laTocalilé et que le christianisme s'établit sur ses ruines « en
1>aipii^nt du note de Lieusaint la localité désormais consacrée
au vrai Dieu.
y^i fMié un ^desrfn du tombeau romain en plomb trouTé,
m ft65t^, à LiMSitat
Mur m |M8 âonir du €otentin, disons un mot de St-
M ii c s rf «et de Si.-Piotel.
Et d'abord, relativement à la crypte de St-Marcouf, je
ue suis demandé si elle n'aurait pas succédé à une ^tise
nuide ; elle se lie mal avec Téglise actuelle : la forme ronde
était consacrée anciennement pour les tombeaux. Si SMut
Marcouf y avait été enterré, ma supposition n'auraîl rien
d'extraordinaire; mais je voudrais retourner )i St. -Marcouf
pourscvoir si eeue pwsée «st vraiment admissible. Toid ,
du roalfl» 1^ fian d« 4a cryp^, tel que l'a levé M» Beoet.
JW iO SEPTEMBIE 1&60.
â«
SUeéRIBURB,
CBTPTB DB SAINT-MAlICOlir.
On sait que saint Marconf partit du Bessin avec ses Gom-
Das!M>ng pour prêcher l'éyaagiie sur |a jçôte dv Q»teQiifi^
sa mission fut favorisée par Tévêque de Cootanç^s^ ^ly
s*appel|Ht Po6se$$eor 5 et réossît au gré . de ses yç^w^ k roi
Childebert actorda un territoire au nussionnaire ppar |
établir un monastère. Ce lieu s'appelait Nant ou JfanteuU^
M, l'abbé Noget-Lacoudre , dans ses savante recherches sur
l'hagiographie du diocèse de Bayeux , nous dira comment lef
apôtres du Bessin avaient évangélisé i^ diverse3 époques cettf
partie du Gptentin ; il nou)^ eipliquera çoa^neqt les é\(^^^
Je Bistyeux ont eu, dans rarron(iia$^m^n(4f?.^i4%P^> MU
353 SÉANCE GÉNÉRALE TBNOli A èlfEilBbcftG ,
«eapiioii qui comprenait piiniean paroiMM.
saurait élucider avec aotant de science que lui ces intéres-
sanu problèmes de notre histoire religieuie.
Us fMfli Inptismanx de St-fllarcouf ont leur pédicule
FORT BAPnaUL INI SAIRT-IIARCOIJP.
fimi de feuilles de laurier imbriquées , réminiscence gaHo»
romaine.
La fontaine de St-Marcouf est k deux pas do cimetière,
an pied d'une petite éminence dn calcaire appelé lias par les
géologues.
Elle a la forme d*une maison avec toit de pierre et est
carrée à l'intérieur. L'architecture parait se rapporter & la
première moitié du XI?*. siècle. La sUtue de saint Marcouf
est placée dans une niche au-dessus de l'ouverture qui permet
de pénétrer dans b fontaine. Cette disposition a été assex
LE 10 SEPTEMBRE 1860. 355
générale, à la même époque, pour les fontaines dont les eaux
LA PORTAUfB SAINT-XABCOUP.
étaient regardées comme pouvant guérir de certaines maladies.
Saint Marcouf est invoqué pour les écrouelles et les ma-
ladies de peau ; sa fontaine attire encore des pèlerins, et Ton
assure que quelquefois des malades se dépouillent de leurs
vêtements et prennent un bain dans le réservoir de la fontaine,
asses spacieur pour contenir plusieurs baigneurs à la fois.
Église Sti^Floxet. — L'église de St.-Floxel prcsenlc. sous
sa tOQr, ^n^9re arcades cintrées très-anciennes. La tour offre
23
55/i SÉANCE GÉNÉBALE TESUE K CHBUBOUEG,
eUe-niôme des ouvertures romanes qui paraisscDt du oom-
OUVIBTUHB DANS LA TOUl PB 8AI1IT-PL0XBU
mencement du XI*. siècle; mais ce qui semble le plus curieux
et ce qui paraît exhaler un parfum de slyle carlevingien ,
c*est ce fragment que M. Bouet a dessiné dans les arcades sous
U 10 SEPTEMBRE IMO.
355
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sa
: U
356 SÉANCE GÉNÊBALB TENUE A CIIBIBOURG,
la toQr, peot-éire n*est-il que du XI*. siècle , mais il pourrait
aussi provenir d'un monument plus ancien. Saint Floiel est un
des premiers apôtres du Cotentin. Sa légende est bien connue,
et a donné lieu à un savant mémoire de M. l'abbé Noget, lu au
Congrès scienli6que. La foire St.-Floxelyqui est encore une des
plus importantes du pays, doit son origine aux assemblées qui
avaient lieu près du tombeau du saint, dans les premiers siècles.
La croix d'Héraudeville est un joli petit monument do
même canton.
LA CROIX D*HéBO0DBTILLe , PRÈS MOIITBBOCRO.
Il y a plus de vingt-cinq ans, dit M. de Gaumont, que
LE 10 SBirrEMBRE i860. 357
y«Tais rt marqué celle croix de pierre» qoi se iroiiTe sur le
bord du chemin tendant vers Montebourg , el je Vnm son-
¥ent, depuis lors, signalée aux antiquaires et aux dessi-
nateurs. Cependant il a Mlu que le Congrès scientifique ytnl
siéger à Cherbourg pour que cette croix ait été dessinée.
Notre confrère M. Booet , allant à cette réunion et désirant
utiliser son voyage dans Tintérét de l'art et de l'archéologie,
s'est rappelé de ma recommandation.
La croix d'Héroudeville a perdu quelque chose de son
sommet, mais le reste est à peu près intact Un fronton tréflé
abrite le Christ , dont h tête est fortement inclinée à droite.
De chaque côté est un personnage, agenouillé sur une
sorte d'estrade ( probablement un donateur) et présenté par
un autre personnage debout (les patrons des donateurs vrai-
semblablement ). Les personnages du revers sont disposés
comme ceux de la face ; seulement^ au lien de Jésus-Christ
se trouve un saint, et au-dessus la Sainte Vierge. Le tout est
taillé dans le même morceau. Des montants en pierre ratta-
chent la partie basse du tableau aux bras de la croix et con-
solident le tout.
La colonne qui supporte la console est garnie de télés et de
coquilles. Ces dernières se retrouvent en plusieurs endroits,
entre autres aux bouts des bras de la croix , et porteraient à
croire que le saint qui est au revers serait un saint Jacques.
Su-^Casmê'du-Mmu. — L'église de St.-Cosme-dn-Mottt,
près Carentan, est une des plus intéressantes de la contrée :
les moines de Cluny avaient là un prieuré qui fut visité en
4250 par l'archevêque Odon Riganlt Diverses parties de
cette église sont romanes, d'autres du XV*. siècle; c'est
ua monument de dlmensioiis plus considérables que les
églises rurales ordinaires, ce qui s'explique par son titre de
prieuré.
a58 SÉANCE GÊMËRAtE TENÛB A CHtUBOUBG »
Sur la porte ocddeatale on voit Tliiscriptioii Mlftiite , en
caractères gothiques :
£i fnm et iictîfit te 9t.-€attc
€9t fttttM te cette i%lht.
J'ai déchiffré plusieurs fragments d'inscriptions de pierres
tombales dans l*église, notamment dans la grande ehapeHe
parallèle au chœur ; eUes ne sont pas sans intérêt pour ilris-
teire de la commune.
Enfin , le font baptismal octogone avec support central , I
colonnes qoadrangulaires auxiliaires historiées, est un des
plus curieux que j'aie rencontrés et doit dater des dernières
années du XIP. siècle.
Le clocher se distingue de loin : c'est une tour à pyramide
en pierre.
M. de Gaumont a donné encore quelques renseignements
sur une dixaine d'églises de l'arrondissement de St-Lo , no-
tamment sur celles de Garentan , Montmartin , Marchezieux,
St-Fromont, etc. Il a terminé en exprimant le Tceu que la
Société académique de St.-Lo publie la statistique monu-
mentale de cet arrondissement, en prenant pour modèle celle
de l'arrondissement de Goatances, par M. Renault Plusieurs
membres de cette Gompagnie , et notamment M. Denis ,
avocat, ont exploré la plupart des communes et pourraient
facilement entreprendre ce travail.
La statistique monumentale de l'arrondissement de Mor-
tain est presque faite par M. Sauvage , membre de la Société
française d'archéologie.
Si chaque arrondissement était ainsi exploré , on finirait
par posséder, dans quelques années^ le dénombrement complet
des édifices anciens du département de la Manche.
LE 10 SBPTEMBBB 1860. 359
On membre demande si l'oo ira, comme quelques personnes
TaTaient dit , faire une excursion à Biville pour examiner les
ornements du bienheureux Thomas Hélie. H. le Président
répond qne ceux qui s*étaient fait inscrire pour cette course
n'ont pu attendre la fia du Congrès et sont presque tous
partis. Il n'y a donc pu lieu de réaliser le projet , mais ceux
qui désirent visiter ces curieuses reliques sont invités I faire
le voyage isolément , chose facile , filville n'étant guère qu'à
k lieues de Cherbourg.
Les prochaines séances de b Société française d'archéo-
logie se tiendront à Caen, en novembre, et à Paris, s*il y a
lied 9 en décembre.
La séance est levée.
VarekivUtt'triMorier rempHuant lu fonetiim»
de Meerétaire ,
L Gadgain.
360
SÉANCE GÉNÉRA!.» TENUE A CHBBBOURG.
TABLE.
AmTOMMIIT. I"
IMe générale des H eiobres. « • • • • ▼
GoiiipledeM.leTréi0rier • • • u?i
GOMCmès AmCBéOLOGlQUE DE FBANCB.
nvif*. ftusioii.
k DUNKBRQUB.
Séamce (T ouverture. Présidenoe de M. Mollet , maire de Dun-
kerqae.. • i
Liste des Membres qui ont pris part au Congrès. • . • ^ S
Allocution de M. le Président à TouTerture de la séance . . 25
Difloonrs de M. Berode. 26
Résomé de la réponse de M. de CaumonI 29
Pièœ de ^ers lue par M. Gûthlin dO '
Notice nécrologiqae sur M. PetH-Genet, par M. Gariier. • . 8&
Dépouillement de la correspondance. ; • d7
Messe en mnslqoe ; • « 89
i'*^ Siane^ d^ 17 août. Présidence de M. le comte d'Hériconrt • 40
La question de savoir où Jules-César s*est embarqué pour ses
expéditions en Angleterre, et où il a débarqué, est-
elle déHnitivement résolue? SI Ton est pour la néga-
tive, indiquer les ports où l^embarqnement et le
débarquement auraient eu lieu , et fidre connaître les
motilii de préférence pour ces ports. Examen de cette
question par MM. Carlier et Cousin IiL
Discussion de cette autre question : Que faut-il penser des
Létes et du Pagus Leticus, placé par les uns sur les
bords de la Lys, par d*autrea en Artois, vers Lens,
et que d^autres, enGn, prétendent n*avoir existé nulle
part? MBf. Cartier, d'Héricoart et Tailliar prennent
surtout part à la discussion. àt
362 TAttt.
r» Séamee du il aoàt. Présidenoe de If. Cballc &6
DneaiBoo de la qoestiiM ainii omiçm : Y 9-141 , dans la
Flandre marillflie oa dans le Boalomiais» des tonmliu
iDléresiaiila à rigoaler? QoeiqueB-nm ont-ils été
fouillés? Peot-on mettre an nombre des tumulos les
tertres sitoés à Sangatte, près CalaiSy d qu*on MHBe
las Nolies-Mottes M*
Lettre de M» Lion-, relaUve à ^xlle antre 4|«estion : Vanl-ll
admettre Teiislenoe d'un golfe Itins ou Sinus Itins
qui, à la même époque, aurait eibté de SI.-Onier
aux boocbes de TAa? . • 50
Eianen de la question suivante : Y a-t-ll des restes de con-
structions gaUo-romaines ou d'autres objets de la
même époque à Cassel {CoMtellnm)^ Estaires f Jftiui-
riacum), Merriile (Broylu»\ Wenrick ( Ftroviactcm),
Watten ( Vatanum ) et autres localités de la Flandre
maritime? En quoi consistent-ils? MM, Cousin et
Haignerë prennent part à la discussion, • • • • • 58
SS SéoMé du 17 aoùi. Présblence de U%\ de Ram. • • , • 56
Discussion de la question relative à l'emplacement du P^rîm
Itius • • » • • 57
Mémoire de M. l'abbé Haigneré snr cette mène qneUîOB • 58
Observations de M. Taiiliar sur le même sujeU 67
Autres observations présentées par If. Cousin 69
i**. Séance du 18. Présidence de M. T&ilHar 78
Examen de la question suiTanle : Que sait-on de certain snr
tes premiers apôtres et les premiers évéques de la
Morhde et des contrées voisines ? IfM. d*liéricourt et
Batgneré prennent surtout part à la disènssion, • • Jtf.
Autres questions :
Quel est définitivement le lieu de la naissance de Godefroy
de Bouillon? 77
Quelles étalent les limites du royaume de Chararic, chef des
Francs de Tbérouaiine?. 78
Quels sont les premiers actes ou documents historiques,
idiartes, poèmes, chants, etc., relatiftà la Flandre
TABLE. Z^l
et iMigéfl fDii en IVaaçals , wit «n fliainuid,
«ilt«ft wallMi? •«*«•••••••• 79
Sn Sérnncê du 18 MAf« Pféritoi e e 46 M. 4e Coomm^ker. • • 80
CoMidèralioos sur tes travaux 4e8 nonveaux Bollaii4isles ,
par lfg% de Ran et plusieurs autrs acttbns 4o
CoDgrÈs* • 8i
Ménsoire de M. TailUar sur la lojMgraphîè du Mid de la
Gaule. «••••••••«•••«« 88
Voies romaines dans le nord de la Gauler •••••• U»
Centfcs de viabUité romaine dans le nord de la Gaule • . H
OfaserTations diverses sur le mftme siqcl» • M
S*. Séance du iS août. Présidence de M. Leslilwndob. • • • 98
Discussion de la question suivante : Quel est déMtivemeiit
le Keu de la naissanoe de Godelrqr de BouMIon?
M. d^Héricoun, lig^ de Ram et M» Haigneré pren-
part k ladiseussien.. •••••••••• 99
Viikê a eégliae de Su-Étoi de Dunktr^ue, sous la p résideBc e de
M.deCMUBOuU 118
Rapport de If. Tabbé Van Drivai, résaimnt les obsermtîons
Autes pendant oettevisMe. Id.
Quelques mots sur les suoote obtenus» dans le diocèse
d*Afra% porTenseignenentareMologfque.. . • • 1S6
!>•. Séaue$ du 20 Ao«f. Présidenee de Bfg^ de Ram 1S9
Discussion de la question suivante : Quelle est Vorigine du
met Jhaken appliqué au littoral de la Flandre et du
Caluiiis? ITen eslste-t-ll aucun souvenir? .... Id.
Observations eur les questions suivantes :
Quels sont, dans la Morinie, les vestiges et les souvenirs de
la domination des Francs mérovingiens? .... 130
Qœb ont été les rapports de la ftmilte de Pépin-le-Bref
avec la Morinie? < • . • •
Quelle part les babitants de la Flandre maritime ont-Us prise
aux erotsadcsi et quelle tufluoice ces guerres ont-elles
eiereée sur oe pays?. ... « 181
36/r TABLE.
Extrait d^an titifail de M. Garlier en répone à éctte qve»-
, ti.on : Qaelle çst , cq Flandre, l*flriftee im Mm et
marchés publics? iS3
Autres oliiervaUoiis sur le mène wjA • • • •' • • • 186
S% Sémce eu 90 Mût. Présldenee de M. Reidiensperger. . . • i37
Nomioationde memlHres étrangers de ia Société française
d'arahéotogie Jd.
Examen de la question ainsi conçue ; Gomment se nomment
. • anjourd*liui les localités désignées dans la Notice de
C Empire romain : Atone, Dubris, Cemannis, Brano-
. • dUDo, Gariannono, Regulbio, Rulupis, Anderidn,
Adumi, Mords in Hltore saxonico, Loco Quartensi et
Hornensi, Porto Apaliaci P lé.
Détails présentés par If. Wykeiiam-Martin sur les diverses
stations ronaaioes précitées qui se trouvent en Angle-
terre 138
Travail de M. G. Souquet «ur remplacement de la station
romaine Loeo Quartensi et Bornenii. 139
Résumé de ces considérations, par M. Cousin 143
Réponse ^ la question suivante : Quelles déductions peut-on
tirer des découvertes de Tépoqne gaHo romaine
(tombeaux, figurines, Tases, etc.) faites au lieu
nommé les Warennes, oonuBune de Marquise, arron-
dissement de Boulogne-sur-Mer? Y a-t-il en en ce lieu
un camp, une station, une villa ? . ...... 4&5
Mémoire de M. Bonvarlet sur la question ainsi conçue:
Signaler et reproduire textuellement les épitapbes des
églises de la Flandre maritime qui seraient anté-
rieures au XVIII*. siècle et qui présenteraient de
IMntérêt ^ 1A8
Tombeaux proprement dits. • , • . 7<l.
Dalles. .....•• §51
Tableaux funèbres 155
Actes de vandalinne. 456
Mémoire de M. Raymond de Bertrand, intitulé : Les carre'
lajfcê murawo en faïence et le$ tapiueries des Gpbe-
fins à Dunkerqne, en réponse à la question ayant
TABLE. S65
4n\t aui tapteseries et aai carrelages existant en
Blandra v ••-•*• • • . A59
Jonrnée du 21 wûû Excursion à Beignes, à Cassel et k Baqiel* '
bêcq^ sous la préûdence de M. de Caumonl. . • . 17i
.'WieàrésliieSl.-Martm, an beffroi, etc., de âergues • • • 172
OtaerMliMs iirésentées à cette occasion par M. de Gau-
mont, sur la forme adoptée, au XV*. et au XV1%
siède, pour les beffhiis. Jtf.
VisileàGaiiel 176
AUoQition prononcée par M. de Smytlere, maire de Cassel,
à Tarritée des membres du Congrès. 177
Baminet. . 179
Séance pdMiqnc à Cassel, sons la présidence de M. de Mon-
neeoT&. • • Id.
Ménaoire de M. de Smyuere sur Cassel et son territoire. • • 180
Copsidéralions générales. • • Irf.
I. Géologie du territoire de Cassel 186,
' n. Ëpoques gauloise et romaine. Antiquités de ces
temps trouvées à Cassel 191
III. Guerres et malheurs pour Cassel , du temps des
Romains , des Francs, au moyen-ftgeet à des époques
moins reculées . • 202
lY. État de Cassel sous les Mérovingiens, les CarloYin-
giens, et pîus tard. ~ Chàlellenie de Cassel, son am-
baclit, sa noble cour et ses seigneurs et dames. . • 211
V. Chàtellenie de Cassel, Cassel ambacht; Ambactum
* Castèlianum ; Castellània C'aslètensis ; Cassellerye Van
. Cassel ; cbasleHenie, cbàtellenie, juridiction, dficium .
CMleU.. • 218
Cour de GasaeL^Bdel Hoir Van Cassel.. . . ; . S17
Seigneais et dames de Cassd 218
. Mont-CasseL 229
Obser? atlona diverses relatlTement aux restes de constrae- '
tiOBS romaines qne ron a déeoiivèriB ou que Ton pour-
rait déeoovrir à Cassd et dans ses enfirons. ... 231
Réponse à la question suivante : Ne convient-il pas d^établir,
' sur chacun des champs de bataille de la Flandre
M6 TAMJU
00 dppe» une pyramide? • »•»•«•• • S8&
Tlradaetimi de vert latios ooiii|KNét en llMNiBenr de Gatiel ,
par M. Tabbé Bloeme , • • Id,
Visite ft Isqnelbeeq. S&O
i^. Séance au ntutàt. PrWepqe de IL da TiwmiiMfcww , . t&i
Mteaire de M. le marqab de G^deftvj tur «peckaile dt
i087, se rauacliaiit k la q^ e tl k » Ndvaola : Quelie
part les établissemeDU leUgieK de la F|ajidn oot-ilt
eue aux progrès, SQit de ragriculUire, soll da lln-
slructiMi publique ? S&S
fiiamen de celte autie qucatlos : Pour las églises, et par»
tieulièrement pour oelles de Flandre, y a*t>ll des
rtiles qui aient dMermlné le patraBage de la Srinie
Vieif e ou oertains vocables préférableoneDl à dtatres ? 258
T^blQR» des églises de Flaudre dédiées à la Sainte Vieife H
à d*antre8 saints, par M. Gariler. • kU
S*. Séance du SS aaûu Présidence de M. de Busscber . • « • 256
Discussion de la question ainsi conçue : Quelle était Ten-
ceinte, soit de Boulogne-sur-lfer, soit de Càssel, soit
de Thérouanue, à Tépoque gallo-romaine? Donner le
plan figuratif de Tune ou de Tautre de ces enceintes. Jtf.
Eumen du plan de Boulogne à Fépoque gallo-romaine,
dressé par IC Lefebvre, U.
Observations sur rutilité de la conservation des constructions
romaines et des pierres tombales dans les églises » • 260
Vœu émis à ce sujet »•••••• 261
i». 5dbiM Al 26 0061. Présidflaee de M. Le Kay. 262
Gommunicallooa frites par M. Le Grand de Reulandt. . • /iC
Quelques mots snr la question snivaole : Qneis rapports y
a-t-a entre Tldioroe flaerand de la VnoùB et las Imi-
gues des peuples germaniques? 263
Noia dalLde Coussemaker mht cette antre qMsdoa i ÉmMIr
Im rapporta qui mrlugnt antre Im ehals popnlaires
des Flamands deFranœ ec oenz des penpim dvNord. kU
2** Séance du 23 doOf. Présidence de M. de Busscber* • • • 26&
Obienr ations divenea. ••••••• Id.
TABUE. S67
Note de BC Ottata sur la qaertkm mifuite : Goomiait I9
XVIIK lièclc a-t-n été amené k Aiire» dans la
BKmttinenU religieux, le mélange des styles que l'on
reméiqiie dans plusieurs églises? S65 .
Otaenralions de If. Stuart Menteath, sur It même sujet • • 269
Oteerratlons de If. Tabbé Haigneré» en réponse à la ques-
tion ainsi conçue : Quel est litinéraire suifi, en 94&,
pov la Iranslatioii des reliques de saiot Waadiillt,
de saint Ansbert et de saint Wulfran, de Boulogne
sur-Mer à Gaod ? 271
Détails donnés par M. Conseil , capitaine du port de Dun-
kerqne, sur la découverte de navires fort anciens,
ayant Ibrme de pirogues , qui étaient enfouis à Test
dnport rjh
Mémoire de M. Denaes, avocat à Dunkerque, en réponse à
la question suivante : Dans quelles conditions de-
vraient être placés les musées, bibllotlièqueB ou
archives, pour avoir toute rutilité dont ils sont sus-
ceptibles ? 277
4*. SéMMdmn aoàu Présidence de M. LesUboudois,
d*Êtat (SftANCI PUBLIQUE DB CLÔTUaB). . • • • 285
Mémoire de M, Haigneré sur la découverte d'un simetiète
mérovingien à ficfaingben, près Boulegn»*snr-Mcr« • fSe
Proclamation des médaittes 295
Allocations. • 21^
Clétore de la session. 299
Ouvrages envoyés ou remis au Congrès. 800
SÉANCE «ÉNÉRALB TBNUB AU MANS,
uisfèvinmii.
Présidence de M. D^BsPàvLâBT.
Noie de M. Anjubauit sur la tour et le château deRibendel. kU
Biamen de manuscrits hiltoriques et de dessins déposés par
leméme. 8i2
Rapport verbal sur les fouilles pratiquées sur remplacement
de ranclen chfttean du Mans. 315
36§ TAttLE.
GoiDmuoicaUôii de plusieurs deuSni par M. V»hbé Voisin* S16
OlMC;pr?atioiis de If. de La Sicotiére sur le dmeûère méio-
vlngieû de St-Germain dé Klarligoy. .•.!•• 818
liiieusioo W les péotares murales de Téglîse d^Andmiefti 819
* Vkite de Téglise du Pré. Id.
siAMcai oiHéftALBs TBznrn a eiimBioirttt,
UsftcCllMpMHkKiM.
Séanù dit h upiemh'e. PrMdeuoe de Bf. le flcomle de Gniay. 828
ConmuuieatioD da M. de Vemeilh sur le résultat desfwillles
Alites à Ghassenuu (Charente) 82A
. MéoMire de If. Le Métayer- Masselin sur les estampages des
pierres tombales de Tabbaye du Bee. . • • * • - 825
Communication d^une lettre de M. de Chasleigner surrégilse
dePaeniMy. 882
Volet de fonds. 888
, Observations de M. Dupuis sur différents objets trourés dans les
fouilles fait» sur ses propriétés à ChAtillon«sur-Loing. 88é
Ranarques de M. le docteur Catois sur Téf lise de la THnlté
. . de GherbDoiv. 887
mseuislon à ce mje». • U.
BdMKratoa Mràhéo iê§ è pn d Folofiias «f à ÀlUaioM, le 9 aspfdM^rtf. 889
Séance' du 19 êeptem^' d Ck'erl^utg. Présidemce de If. de
' - Cttumont. '•*••..;.;;;.... saa
Cmip^*œil %nf les publi6aifons arbhéblogiques relali?es aui
* monomenu du département de la Manche. ... 846
Description de Téglise du Ham. • 847
nie^hnile de rinscriptioo de l'autel du Ham ..... 849
Crypte de St-Maicouf . 851
Pont baptismal de St-MsMOuf. • 852
DéuUs sur régliie 8l.-Flosel. 854
Sur. la crois d^HéronderUIe 856
Sur Téglise de SL-Cosme. • • « • 857
Tràfaux ardiéolo^ques dans l'arrondissement de St-Lo et
* de Mortàin. ••••...•.«/.. 858
Conclusion. 359
t'«en, typ, de A* Hardel»
ABÉCÉDAIRE
OU
RPIHENT BlRCHieiefill
PAR M. DE CAUMONT,
C0tBnrORl»Altr ns L*»ST1TUT, fONBATlCB DES COMlis SCIBKTIFIQIJIS,
Mnctnr le riMM in praitani ef * b Sidttè fIniçaiM rarcMack
Hir b cott^rfatioi tffs iMaNits bbtarffies.
PAR Mwxm m mmm de nuivcE
ET PAR LA SOGTÉTÊ PRA!(ÇA1SK D*AR€HfeOLOGie
|lmfr rniMTjtinimit ^ rrttr «nm» ^ns \t% Cclttgn, 1» 9Miia1rrf
et les ittsisftift ^'èiiktlifii )m Xvn ams.
4*- ÉDITION.
I vol. %f • l*r|ge t Y f«*. M. P«f l« fM«te , frauieo, 8 ff . M*
Quatre éditions successives de cet ouvrage, enrichi de plus
de 600 vignettes » témoignent asse^ du bienveiJbnt 9C€ueîl.
qD*ll » refeeontré dans le publie savaBi. Noos ne poufons
donc mieux faire que de eiter ici la TabU des matières, dans
laquelle le nouveau lecteur trouvera aussi , nous Tespérons »
de qooi piquer sa curiosité.
MM TBMJVB I
4 CAiïiV^diex A* Babou.» éditeur^ rue Froide, S.
fflhei Dnâcmt nie dv Beviey, 7 ;
chei DufT|i , Palal»-Rojral ;
<te Dnnuuit m SL-Do0inivBt-SU«GemiaiA , ^ »
<lwc AoiftT, nw Dt«|MiiM, 44.
TA^LE DES H/^Tl^BKS.
PRÉFACE DE L'ÉDITEUR.
COàFiTRE l*'. ' V .
CLASsiriCAtlON pu 8TTL8S AftCRltftCTOlflQVEai
CHAPITRE I!. GARACTiUM de l*AlClIlTECTUBt ROBaifB pftunriYfi.
Forme et disposition des premières églises ; caractères de rarchilecture ro-
mane primitire; appareils, colonnes , pilastres et chapitaaax ; entablements;
portes et arcades ; ornements ; Indication d'églises appartenant an roman
primitif; autels; fonts baptismaux et baptistères; sépultures; Taies sacrés;
tissus ; paléographie murale.
CHAPITRE IIL ÈRS romane secondaire.
Caractères du slfle roman secondaire ; forme des églises ; appareils ; mon-
lul-es d'ornement ; portes ; fenêtres et roses ; arcades ; modillpns et corniches ;
colonnes et pilastres ; voâtfes ; lonrs ; iconographie des XI*. et . lU; aièeles ;
peintures murales ; pavage des églises ; autels ; fonts baptismaux; tombeaux ;
pierres tombales \ cr^ix de pierre; colonne de bronze è HiUesheim; objets
destinés au culte ; portes en bois et en bronze ; tissus ;- paléographie murale.
CHAPITRE IV. ÈRE OGIVALE.
style de transition ; origine de l'ogire ; considérations snr rintroducllon
et le développement du style ogival.
CHAPlTEi V> CARACTiRESnC STYLE OGITA& PEtKfTtF,^
Forme des églises ; appareils ; arcs-boulants et contreforts ; ornements et
moulures; entablement; colonnes et pilastres; fenêtres; roses; portes et
l'orchcs; voûtes; tours; statuaire et iconographie; pavage des églises; pein-
tures muralps ;• vitraux pe^nta ; détaili sur la confection des vitraux ; géographie
du style ogival primitif : moyens d'exécution au XIII*. siècle ; autels ; crédenees;
fonts baptismaux ;btofllf ré; tombeaux ; fanaux de cimetière ; croix de pierra;
sièges et stalles; portes ferrées; châsses; candélabres; vases sacrés; tissus;
paléographie murale.
CHAPITRE VI. CARACTèRES ou STTLB OGITAL SECONDAIRE.
f;prme ifes églises : .contreforts et arcs>boutants ; ornements £t .moulures \
(Wtonnés et cliapfteatit ; ïbiitftfes^Voses ;' portes ; lèonographie'ei statuaire ;
tours; clochetons ; pavés ; peinlurea murales; peintures sur verre; géographie
du style ogival secondaire; autels; fonts baptismaux ; tombeaux ; stalles et
boiaerie^; vases sacrés; croix; ornements en métal; tissus,-; paléogr^ie
Aurale. .. .^^
CHAPITRÉ Vn/' Caractères du style ocitAL' tertiaire.
.^onqM des .égllaes -f oran^i^pB»» et mottlare«;.€ontreCm4; o«ICQnei «t pi-
lastres ; portes ; fenêtres et roses ; arches.; voûtes et toura ; changements
ffoliteaus dans rortiémentation 4 la fis d«i XV*. sièvies'pafé«dnXV«.^iMe$>
tulles émaillo^; peintures sur verre; peintures murales; géographie dnstvle
«vital tenlatt-é ; autels; Ubemicleb*; fonts baptismaux'; Jubés ; chaire^; tom-'
beaux; pierres tombales; croix de cimetière ^ 8t|iJleiot-]^«^i4ea{ yéfef stores.;,
tissus ; paléographie murale.
CHAPITRE Vm. Style 4>ft AV inriis«Ai(ètfL
Caractères généraux du sjlyle de la Repaissaoe» ; cléments et jspplarM }
fenêtres et arcades; iHvhesyVofJitUVt^ts, clochêtomf «( afct^boiâïts ; spé-
cimens et détails de la ^epai^na'; aiStrihntipacéogi«|>hiqlte des monuments
de la Renaissance; autels ; chaires; fonts b^pt4smaux et tombealix ; peinturât
murales et Titraax; boiseries; pbléographte murait. ' ' . ....
itai derarehitecture-ifa' ttffi*. d^cle ; pettttdreïnriré^rè I h i^ême épof n«;
tombeaux; état de rarchlteetvr»«tt IVUI*. alèclej ctofluiltli» .
SPÉCIMEN DK8 VIGNETTES CONTENUES DANS CET OUVEAGE.
Toa» citéu p. 597 eC^89.
eyi tfr<»fiirr elMy II. IIIRIIEL I* JWr<f^«tlr# ( Arvitifectinn
Civile et Mililairc , prix t 7 fr. 50 ) , ainvl quo |»u« l«i|
vONyrafCB sur I*arclié«l4»g^ie , le Commi .^T^mil^tH^^ » le
Jfff lletflit |MON«MHeHtf«tff epkTf» «If*
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